Kraff-Ebing R. Von

psychopathia sexuatts. Avec recherches spéciales sur V inversion sexuelle. Trad. de la Sème édU. allemande

Georges Carré Paris 1895

ÉTUDE MÉDIOO-LÉOÂU

>SYCH0PATH1A SEXUALIS

L1 . .-I ..'■_> . I.

L'INVERSION SEXUELLE

LE n. VON KRAFFT-KBING

Kr UK itRUUOPAtlIOljOOltS A l/UNIVHARlTiï DK VIKKKR

TAADUIT SUR UA. HUITIÈME ÉDITION AI^l^BMANDB ÉMILE LAURENT ET 8IOI8KIOND CSAPO

C- H. ANNE

atailOrHEQUE MEOICAU H, tV "

|2 3. MA1 199 5j

1, Rue C3t>dAî$*75014 PAWV Wl 45.05.69.6(3

PARIS

GEORGES CARRÉ, ÉDITEUR

PRÉFACE

- Bm de pergonnes ^e rendent nn- compte exact" de la puiflsanio influence que la vie sexuelle exerce sur les senlimenU, log pensées et lea notes de la vie inlellectuelle el sociale,

Schiller, dans sa poésie : Zr^« iS^r^^» reconnaît ce fait et dit: « Pondant que la philosophie soutient l'édiflcedu monde, la faim etrauiouren forment les rouages, »

Il est cependant bien surprenant que les philosophes n'aient prôlA qu'une aiiention toute secondaire h la vie sexuelle.

Schopenhauefi dans son ouvrage monde comme mlonlé oi %nm^natim\ \ToviS^ très étrange ce fait que ramourn'ail servi jusqu'ici de thème qu'aux poètes et ait été dédaigné par les philosophes, si l'on excepte toutes- fois quelques éludes superficielles de Platon, Bousseau et Kanl.

Ce que Schopenhauer et, après lui, Flarlmann, le phi-<* iosophe de VJncomcwni^ disent de l'amour, est tellement erroné, les conclusions qu'ils tirent sont si peu sérieuses que, en faisant abstraction des ouvrages de iMichclct^ et de Manlegfi%za\ qui sont des causeries spirituelles plutôt que des recherches scientifiques, on peut considérer la psychologie expérimentale et la métaphysique de la vie sexuelle comme un terrain qui n*a pas encore élé exploré par la science.

i. T. II« p. iiSS et sulv.

VI PnÉFACK

Pour lemomont» on pouiTail aciinellre que les poêles sonl meitieurs pgycliologuos que les philosophes et hn pHychologiu^ft flo mélmr; mais ils hodI gens do «cnlirocni cl non pns do raisonnemciilidu moin», on pourmil leur reppodier de voUrqu^Micûlé de A force de

ne conlcmplcr que la lumière el len ejiuuds rayon» de Tobjel dont ils ^enaurrissenl, il;; ne diftltngucnl plus les porlie» ombrées. Los produclions de Tari poétique de lou$; Ic8 pays cl de toutes les époques peuvent fournir une mnlifere inc^puisablo ù qui voudrait écrire une mono- graphie de la psychologie de rainour, mois le grand pro- blème ne saurait fitre résohi qu'à l'aide des sciences luitu- relieg et parliculièremenl de la médecine qui étudie la question psychologique h sa source anniomique et physio-- logique cl Tenvisage A lous les poinU de vue.

Poul-AIre la science exacte réussira-Uelle Hronver le terme moyen enlre la conception désespéranic des philo- sophes tels que Schopenlittuer el llarluïann' et lu cou- C(5ption iiaïve el sereine des pofeles.

L'auleur na luillement rinteulion d'apporter des roalériaux pour élever Tédifice d'une psychologie de la vie sexuelle J)ien que la psycho pathologie puisse & lu vérité élre une source de renseignements importants pour la psychologie.

Le but de ce liuiié esl de faire connafirc lessymplômes psycho-pathologiques de la vie sexuelle, de les mmenor h leur origine el de déduire les lois de leur développe-

I. VoJci ropinion iiliiloaopbiquedclliirlmiinnsur l'amntir :i l/ainoiir» dU-li dan» «011 voliiiii0 La PhUosophie tte HimMcient (Hcrliii, «fiii. \k m), mm COII80 |>lii8 de (loiileuril que de plnhlrs. La JouUsaiicv «♦«n egt (itrillaaoirc. U rnijon noua orduiiticrait dYîvikr l'ftnioui', »i non» nYtltoiiii {iah ummfiM mr mire raUil instinel sexuel, le mcillnitr parU h prendre mn\i daiic de fto Riiro eltAlrer, « Ld métuc opinion, itiniiift In conclusion, se Irnuvo auRsi Mpnmi'e dnii» roiivm«« «le finbojiciilimiftr : U Montin eonme IVoiiM €i

4

inil>'KACIiS vu

menl eldclcurs causées. Colto lâche ml Inen dirticHe el, malgré nui longue expérionco d'aliéiiisle el do mcSdeciu législn^ jo compreiiris que je ue pourrai donnor qu*un ImvatI iiicomplol.

(JtiUe quoHlion aniio haute un porlniice : ello est dUiii- lité pubKqun et fhlil^resse pnrticirliÈroihc inagislnî- lure. Il est donc nAeossnire de la gouinellro à un exumon scientifique.

Seul le médecin I^igisle qui a été souvent appelé h donner son avis sur des éires humains dont la vie, la libortâ et l'honneur étaient en jeu, el qui^ dans cos circonstances, adA, avec un vif regret, se rendre complu de rinsufflsauco de nos connaissances paihuiogiques, pourra apprécier le mérile et Timporlance d'un essai dont le but est simplement de servir de guide pour les cas incertains.

Chaque fois qu'il s'agit de délits sexuels, on so trouve on présence des opinions les plus erronées el Ton pro- nonce des verdicts déplorables ; les lois pénales et ro|H- nion publique eltes-môniGs porlent rompreinlc de ces erreui*s.

Quand on fait de la psyclto-palhologiodn la vie sexuelle l'objet d'une étude seionlifique, on se trouve en présence d'un des côtés sombres de la vie el de la miâi^rc humaine; et^ dans ces ténèbres, riinago divine créée par Timugi- naliou des poètes, se clinngc en un horrible masque. A cette vue on serait tenté de désespérer de la nioraitlé el de la beauté de la créaliu*e laite «« (t rimage do Dieu

(Vcst I& le triste privilège de la médecine et surtout do lu psychi&tric d'Aire obligea de ne voir que le revers do lu vie : la Taibleitse cl 1^ misère humaines.

Duns sa lourde Iflclie elle Ironvi^ cependant une couso-

laliûo : elle iiioiili*e (jiie des dispoi^iliotis multuHvi^s oiil donné naissnoce h tous les TatlH qui poiirrnient oiTeiiHer la 801)8 moral el esthétique; cl il y a \k de quoi rassurer ic» moralistes. Do plus, elle sauve l*honneur de riiunia^ nité ibvuul le jugemoiil de la inorale ot riiohneur doK iiidividuft ii'adiiiïs (ievaiit (a j publique. Kiifin, on s^adonnanl h ces reclierirhes^ elle iraeeomplil qu*un devoir: it'dierclier la vérité, but siipn^nie de toutes les scieuees liuniuines.

L*aulourse rallie enlifereiiieni auv puroles de Turdieu (Ihu ailentalH (iu,v mmr») : Aucune misère pli ysique ou morale^ aucune plaie, ({uelque corrompue qu'elle suit, ne doit efrruyer celui qui s*esl vomi h la sciciice do riionmic, el le iiiinislère .sacn) du médecin, en rcd)ligeanl i\ louf voir, lui perinel auiisi (ki joui dire. »

Les pages qui voal î^aivre, »*adre5senl aux lioinmesqui lieuâenlfi taire des éludes approiotidics sur les scieucei» ualurelles ou la juriiiprudeoce. Aihi de ne pas inciler les profanes i\ la leclui^e de cet ouvrage, railleur lui a donné m titre coinpréliensible seulement des savants, el il a cru devoir se servir autant que possible de termes lecimiqutis. Va\ outre, il a trouvé boa de irexprimer qu^enlalin cerluins passages qui auraient été trop cho- quants si on les avait écrits en langue vulgaire.

Tuisse cet essai éclairer le médecin el les hommes de loi sur une ronclioii importante de la vie. Puisse-l-il trouver un accueil bienveillant el combler une lacune dans la littérature scicalifique où, sauf quelques articles cl quelques discussions casuistiques, on ne possède jusqu'ici que les ouvrages incomplets de ]\loreuu el de Turnowskv.

trUOe IIIIÉDIG0-I.ÉOAtC

PSYCHOPATHIA SEXUALIS

1

FRAGMENTS D'UNE PSYCIIOLOGIË DE LA VIE SEXUEJiiLE

Llnaltoet sexuel eommo base dos senlimeots ôlhiques. L^amour eomme passioo. La vie sexuelle aux diverses époques de la dvilisiUion. ta pudeur. Le Cbristisnisiiio* La monogamie* La siluolion de la femme dans rislam. Sensualité et inôralitd. La vie sexuelle se moralise avec les progrès do h civilisation, Périodes de dôeadeoee morale dans la vie des peuples. développement des sentiments sexuels ehes rindivldu. La puberté. Sensualité et extase religieuse. Itapports ootro la vie sexuelle et la vie religieuse* La sensualité et TarL Caraetâre Idéaliste dti premier amour.— I«e véritable amour. La sentimentalité. L'amour platonique. L^amour et ramtllé. Différence entre i*amour de Tbomme et eotui de la femme. Céllliat. Adnitère. Mariage. » CdqueKéHe. Le fétiehismo physiologique. Pétleblsmo religieux et érotlque. Les cheveux, les malus, les pieds de la fomme eomuie fé.liehe8. L^œll, les odeurs, la voix, les earaolères psychiques eommo féllebes*

La perpélttitéf de la raco humaine ne ddpend ni du hasard ni du cdpricç des individus : ello e9t garantie par un ins*. Hnct naturel tout-puissant, qui demande impérieusement à être satisfait. La sàtisfaction de ce besoin naturel ne procure pas seulement une jouissance des sens et une source de bien- ôtre physique, mais aussi une satisfaction plus éleyde : celte de perpétuer noire existence passagère on léguant nos qua-* iités physiques et inieUecluelles à de nouveaux 6tres« Avec

PSyCnOPATIIIA 8f!XUALIS« I ;

2

PSYCIIOPATIIIA SBXUAUS;

ramoitr physiologiques, dans cotio poussée de volupld h assouvir son hislinct, riiommc ost au mômo niveau que la bèlo ; mais il peut s'élever & un dogré rinslinct naturel ne fait plus de lui un esclave mm volonté, les pas- siens» mulgré leur origine scnsuellci font nattre en lui des senlinienls plus élevés et plus nobles/ él lui oùvrcmt ttîî monde do sublime beauté morale.

C'est ainsi qu^il peut se placer au-dessus de rinslinct aveugle al trouver dans In source inépuisable de ses sens un objet de stinutlaiion pour un plaisir plus noble, un mobile qui le pousse au travail sérieux et & la lutte pour Tidéal* Aussi Maudsley ' a très jusiemenl remarqué que le sentiment sexuel est la base du développement des sentiments sociaux. « Si on ôiait & Thomme l'instinct de la procréation et de tout ce qui en résulte inlcUeeluellcmenti on arimclierail de son existence loute poésie etpeut^tro toute idée morale. »>

En tout cas la vie sexuelle est le facteur le plus puissant de Texistcnce individuelle et sociale, l'impulsion la plus forte pour le déploiement des forces, Tacquisitton de la propriété, la fondation d*un foyer, rinspiration des sentiments altruistes qui se manifestent d'abord pour une personne de l'autre sexe, ensuite pour les enfanis et qui enfin s'étendent h toute la société bumaine. Ainsi toute Téthique et peut-être en grande partie l'esthétique et la religion sont la résultante du sens sexuel.

Mais, si la vie sexuelle peut devenir la source des plus grandes vertus el do Tabnégation complète, sa toutc-puis- sunce offre aussi le danger de la faire dégénérer on passion puissante et de donner naissance aux plus grands vices.

L amour, en tant que passion déchaînée, ressemble h un volcan qui brûle tout et consomme tout ; c'est un gouffre qui ensevelit Thonneur, la fortune ei la santé,

Au point de vue de la psychologie, il est fort intéressant

1. 0«ic(ieft« XHftilr, 1813, 3.

piiac;msnts mm psychoixjgië la vie skkublie 3

de Buivro toulos les pliasos dcf développement quo la vit» sexuelle u IraverBéos uux diverse» dpoqucs de la csviiisiitioif jusqu'à riieuro acluoUé ^ A Tétul priini (if, lu salisfaction dos besoins sexuel» esl la môme pour rhomnio et pour les animaux» L'acle sexuel ne ko dérobe put», au publio; ni riioînmo ni la lenune ne se gênent pour aller tout nus*.

On peut eonsUiter encoro uujourtriiui cot état primitif cho2 beaucoup de peuples sauvages tels quo les Australiens, les Polynésiens et le» Malais des Pliilippines.

La femme est lo bien commun dos bommesi la proie tem- poraire du plus fort, du plus puissant. Celui-ci recherche les plus beaux individus de Tautrosexe et par Ih il fait iusiinctt- voment une sorte de séloclion do la race.

La femme est une propriété mobilière, une marchandise, objet de vente, d'échange, do don, tantôt instrument de plaisir, lanl6t insirumont de tmvail.

Le relèvement moral de la vie sexuelle commence ans* sitôt que ht pudeur entre dans les mœurs, que la manifesta- tion et raccompitssoment de la sexualité se cachent devant la société, et qu*il y a plus de retenue dans les rapports entre les deux sexes. G*estde qu^est venue Tliabitude de se cou- vrir les parties génitales « ils se sont aperçu qu*ils étaient nus » et de faire en secret racle sexuel.

La marche vers ce degré de civilisation a été favorisée par ic froid du climat qui fuit natlre le besoin do se couvrir le corps. Ce qui explique en* partie ce fait, résultant des re- cherches anthropologiques, que la pudeur s'est manifestée plus tôt chesE les peuples du Nord que chez lés Méridionaux ^

Un autre résultat du .développement psychique de lu vie

1. Voy. homhroM t hlttimme cWmliie^

2, Voy. iHim : Das Weib,^ ISSi, p. iD6ot »uU\

a. Voy, Touvrago «1 Inl^msaitl cl si rieho en doeumonts anUiropoIosiqaos do Wostonimrk : The hisicry 0/ htman mariage, u Ce n*esl pM, dit SVes* tertuark, lo eeiitimeul de la pudeur qui a fait noltro rimbitude do se cou*- vHr le oorpSi mais 6*09t te vètoinoiit qui a produit lo ftcntitneiU de U pudeur L*babitude do m couvrir les parties g43nitole« est due eu dùnïr qu'ont tes feiiiuies et tes liommes de ee readce mulucUenioiil plus attrayants.

4 P5YCII0PATHIA SeXUAUS

soxuollo, c'est que la femme ccsso d'ûtrc uno propriété mobi- lière. Elle dovionl une personne, cl, bien que pondant long- temps oncoro sa position sociale soit do beaucoup inférieure à celle do rhomme, ridée que lu femme a lo droit de disposer de sa personne et do eos favoiirs^ jsonimciçioe à être adoptée et gagne sans cesse du terrain.

Alorô la femme devient robjet dessoilicilaliousde riiomme. Au sentiment brutal du besoin sexuel se joignent déjfe des sentiments éthiques* L'instinct se spirîlualiso, s'idéalise. La communauté dos femmes cesse d'exister. Les individus des deux sexes se sentent attirés l'un vers Tautre par des qua- lités physiques et întelloeluelles, et seuls doux individus sym- pathiques s'accordent mutuellement leurs favoui*». Arrivée h ce degré, la femme sent que ses charmes no doivent appar- tenir quà l'homme qu'elle aime; elle a donc tout intérêt les cacher aux autre». Ainsi, avec la pudeur apparaissent les premiers principes de la chasteté et de la fidélité conjugale, pendant la durée du pacte d'amour.

La femme arrive plus tôt à ce niveau social, quand les hommes, abandonnoni la vie nomade, se fixent & un endroit, créent pour la femme un foyer, une demeure. Alors, naît en même temps le besoin de trouver dans l'épouse une com- pagne pour le méniage, une mattresse pour la maison.

Parmi les peuples d'Orient les anciens Égyplion», les Israé- lites et les Grecs, parmi les nations de l'Occident les Ger- mains, ont atteint dans raiiliquiléce degré do civilisation. Aussi trouve-t-on chez eux Tappréciation de la virginité, de Itt chasteté, do la pudeur et de la fidélité conjugale, tandis que chez les autres peuples plus primitifs on offrait sa com- pagne à l'hôte pour qu'il en jouisse charnellement.

Lamoralisation de la vie sexuelle indique déjà un degré supérieur de civilisation, car elle s'est produite beaucoup plus tard que beaucoup d'autres manifestations de notre développement intellectuel. Gomme preuve, nous no citerons que les Japonais eheas qui l'on a l'habitude do n'épouser une

FItAGMBNTS mm PSYCUOIiOGie m Lk VIB SEXUELLE B

fcmmo qu^après qu^oUo a vécii pondant des années dans les maisons de Ihd qui là-bas jouent lo m(^me rôle que les mai- sons do proflUtution européennes. Chez les Japonais» on ne trouve pas du tout choquant que les femmes se montrent nuos* Toute iommo non mariée peut se prostituer sans perdre de sa valeur comme future épouse, H en ressort que, chez ce peuple curieux, la femme, dans le mariage, n*est qu'un ins* trument de plaisir, de procréation et de travail, mais qu'elle ne représente aucune valeur éthique.

La moralisalion de la vie sexuelle a reçu son impulsion lu plus puissante du chnsliunisme,qui a éievd la femme au niveau social de Thomme et qui a transformé le pacte d'amour enlroriiorame et la femme en une institution reli- gieuse ot morale*.

Ainsi on a admis ce fait que Tamour do rhomme, au fur et & mesure que marche la civilisation^ ne peut avoir

). CoUo opinion, générAlcinont «doiiléo oifloutomio par beaucoup ditlitio* rions, no saurait éice aceepléc qu'am certaines mirlelions. G*c8t le Con* cHe (le Tronic qui a proetamt^ neUcmonl le caraclôrc «ynibollque et sacra- tnenlol du mariago, quoique, bien avant, l'esprit Uo la iloolrino cbréUonno eût AlTratichI et relevô lit femino de (a position itifdriaut-o qu'elle ocetipait dana rantiqitilé et dans TAnelen Tttslanteiit

CoUe tardive réliabililaUon do la foiniiio s'explique cit partie par les tra- ditions de la Genèse, d'aprils lesquelles ta femme, faite de la cOte de rbomuic, n'élnlt qu'une créature secondaire; et par le pnehù originel qui lui a attiré eeilo inalc'diclion : n Que ta volould noit soumiso à celle de l'honimo* » Connu» te péelié originel, <lont TAiiclen Toslamont rond la fcnnuc responsable, constitue lu roodoinciit fie ta doctrine de l'Ëglise, ta position suclale de la femme a dO rester inf^rienro Ju«f|u'au ntottient ob Tesprlt du christ lonlsm Ta eniporti'f sur la Iradltlo» et sur la scbeinstiqiie. Un fait digne de remarque : les Evangiles, m\( la défense de répmliatUm (Malli., 19, 0), ne contienueni aucun paH^agc en faveur de ta femme. L'hididgcnce envers In femme adultère et la Madeleine repentante ne loiieho en rien 4 la situation sociale de la foinmc. l'ar contre, les teUres de saint Paul insistent pour que rien no soit cbao^d dans la situation sociale de la fcmmo. » Les feniiites, dlt*il, doivent 6lre souniiscii & leurs maris; la feunnu iloit craindre riionune. » (EpUres aux Corinthiens, il, 3*12. Aux Eph^'^ieus, n, 22-23 )

Des passages de Tcrlutlicn nous mimtrent c^Hubien les Pères de t*Bglise ^datent prévenus contre laraccd'Kve : « Femme, dit Tcriullien, tu devrain aller cou- verte do guenilles et en deuil; tes yent devraient être remplis de larniea : tu as perdu le genre humain. »

Saint J<'r6me en veut particullôreuient aux femmes. Il dit entre autres : « La feu)nic est la porte de Satan, le chemin do rinjusUce, ralgnillon du scorpion » {Oe cuUu f\emhmnm, 1. 1.)

Iic droit eanonique déclare ; « Sont Tâtre masculin est cr66 selon rimage de

t

e psYciiopATiiU sexiiaijs

qu*un envmUivù monogtimo et doit m bosor sur un iraitij diirnble. Lu nattiro pont HCt hovnov h exiger la porpéttûté do raco;maiH une communatitii, soit ramillc, hoH l^ilai, no peut exister Bans garanlioH pour la prospérité physique, morftio ot intoHociiteile ian mbtnin procréés. En faisant do la fommo régule do Thomnio, en inBtituaiit lo niariugo mono- gamo ot en lo consolidant par dos liens juridiques, religieux et moraux, les peuples chrétions ont acquis une supériorité matériello ot intellectuolle sur les peuples polygames et par- lioulibromont sur les partisan» de rislnm.

Dion que Hahomot ait eu rinlontion do donner à la femme comme épouse et membre do la société, une position plus élcvéo que colle d'esclave ol d'instrument de plaisir, olio est restée, dons le monde do Tlslain, bion au*dosHous do rbommo, qui seul peut demander le divorce ot qui Tobtient facilement. '

En tout cas, rislamuoxclu lu femme do toute participation aux afTaires publiques ot, par lè, il a ompOclid son développer- mont intellectuol ol moral. AuHsi, la femme musulmono est realéo un instrument pour fmttsfuire les sons ot perpétuer la race, tandis que les vertus do lu femme chrétienne, comme mattrosse do maison, éducatrice des enfants ot compagne de riiomme, ont pu se développer dans toute leur splendeur, Llslam, uvec sa polygamie et «a vie de sérail, forme un contraste frappant en face de la monogamie et do la vie de

llicii ai non In fetnini); yo\U\ |ioiirquoi la foiiiiiie iloil «crvli* ritoiiiiii6 c( ôtt'o lia diittlmtique* >*

Lo Ccftieifo prrivineiat flo MiVcfm, réuni au vi* nlèclo, «UiicutaU ff^riettsetnent la cfiieaUoii ik* savoir n\ la fetiiiii<$ a uno ritiio.

Ce« <i|»ltiU>iii> 'le l'KIgliso ont |iriiduit lt*tir eïtut sur Ut» poupine qui ont eiiibraHHé lo cliHslianUmc. A la suiio «U leur cmivcrifioii au dirislioiilHuio, le» Oùrkimhm mil rùMi ta (axo ilo f^ucrre des (timtm% <îvvilijiiiioft iinivcUo la valeur de ta fciiifiic. (J. Knikr*, Pie ritlMiehe Oeitfithchafi, lierlin, iWâf p. 40. < UOer di$ sehtlitum beider GmcMeehler bei dm Juden «* MosUf, 2h M.)

Ui putygaiiiic, rci:oniiit(« léijUiuie par l'Ancien TiiKtAiiioul (l)eiitéronoiiie, 21-18), ii'eil iiiCerdilo \mr le N(iuv«iiiu. Kii elfet, duf* fiotiveraiiiA clir^Uieiis (des tYiiii itt^rovUt^Usm, mmme Chlolnlre l«^ Cliarilierl H\An h' et tienu- coti|i du KraitiîH iiolilvff) «uit diù |>ulygaiii«B. A celte ('iHK\tie, rÊf^liitc n'y truu- vaU rien à redire. (Weinhuld, /iie deuUhm Fmuen im miUtUtHet\ 11, i». M»* Voy. aiisdi : Uiii^er ; U{e Uke, «t l'ou^Tago de Louia Brldel : Ut Famme H U Droite rurifi, \m.)

FIIAGMKNTS D'tJNK VSmmiOGm IIK LA VIK SEXUKI.LK 7

rumillo du monde chrétion. Co contmiilo ho rounircKto aiisBÎ ' dttnfl la manière dont les doux cullos oiiviftogenl la vio d Wre- tombe. hùH croyants chrétiens rôvont on |iaradi» exempt de toute (lonHUttlitd terrestre et no promettant que dos délices tottifis spirittiolles; rimoginalioii du miifw r«VD d^tttto existence voluptueuse dans un liifi*eni peiipld de superbes liouris.

Malgré tout ce que la religion, rédttcatlon et los mœurs peuvent faire pour dompter les pussions sensuoilos, l'homme civilisé est toujours exposé au danger d*6tre précipité de la hauteur de Pamour chaste et moral dans la fange do la volupté brutale.

Pour s(3 maintenir & cette hautour-lft, il faut une lutte sans irôvo cnlre rinktincl et les bonnes majurs, entre la sensua- litd et la moralité. Il n'est donné qu'aux caractères doués d'une grande force de volonté de s'émanciper complètement de lu sensualité et de fj;oûler cet amour pur qui est la source des plus nobles plaisirs do rexislcnco Inimainc.

L'humanité est«elle devenue plus monilo an cours de ces derniers siècles? Vailè une question sujette à discussion, bans tous les cas elle est devenue plus pudique, et cet effet de la civilisation qui consiste h cacher les besoins sensuels et bru- taux, est du moins une concession faite parle vice Ma vertu.

En lisant l'ouvrage do Scherr {Hisiohe de la civUisnihn atlemmk), chocun recuoillero l'impression que no» idées de moralité se sont épurées en comparaison de celles du moyen Àgo ; mats il faudra bien admettre que la grossièreté et l'indé- cence do celte époque ont fait place h des mcuurs plus dé- centes sans qu'il y ail plus de moralité.

Si cependant on compare des époques plus éloignées Tune de l'autre, on constatera sûrement que, malgré des déca- dences périodiques, lu moralité publique a fait des progrts h mesura que la civilisation s'est développée, el que le chrls- tianismo a été un des moyens les plus puissants pour amener la société aur la voie dos bonnes mceurs. .

s PSYGIIOPATirfA SBXUALI«

Nous sommes aujourdliui bien loin de cet Age la vie sexuelle se munifesUiii dans ]*idolâtrie sodomite, dans la vie populaire, dans la législation, et dans la pratique du culte des anciens Grecsi sans parler du culte du PImllus et de Priape olies les Atbéntong ol les Babyloniens^ ni des Bacclm- nales de Tantique Rome, ni de la situation privilégiée que les hétaïres ont occupée clieis ces peuples.

Dans ce développement lent et souvent imperceptible de la moralité et des bonnes mœurs^ il y a quelquefois des ' secousses et des fluctuationsi de môme que dans l'existence individuelle la vie sexuelle a son flux et son reflux. ^

Dans la vie des peuples les périodes de décadeneo morale coïncident toujours avec les époques do mollesse et de luxe. Ces phénomènes ne peuvent se produire que Iorsqu*on demande trop au système nerveux qui doit satisfaire à Texcé- dent des besoins. Plus la nervosité augmente, plus la sensua- lité s*accrott, poussant les masses populaires aux excès et i la débauchci détruisant les bases de la société ; la moralité et la pureté de la vie de famille. Et quand la débauche, radul- t^re et le luxe ont rongé ces bases, récroulcmeni de TBtat, la ruine politique et morale devient inévilable. L'exemple de Rome, de la Grèce, de la France sous Louis XIV et Louis XV, peuvent nous servir de leçons'., Dans cos périodes de décadence politique et morale on a vu des aberrations monstrueuses de la vie sexuelle, mais ces aberrations ont pu, du moins en partie, être attribuées à l'élat névropatbolo- gique ou psycbopaihologiquc de la population.

Il ressort de Thistoire de Babylone, de Ninive, de Rome, de même que de celle des capitales modernes, que les grandes villes sont des foyers de nervosité et de sensualité dëgéndréo. A ce propos il faut rappeler que, diaprés l'ouvrage de Ploss, les aberrations du sens génésiquc ne se produisent pas chez les peuples barbares ou semi-barbares, si Ton veut excepter

i . Voy . Krictit&nder : SiaengtschieMe Rcuns ; Wieduielster : Cnêarenmlmim ; Suétone; Momu : fH9 aberfuihinè ilu hm ffénMque,

FRAGMENTS O'ONB PSYCHOlOCrB DE hX VIE SEXUELLE a

]08 Aïeules et la mcisturbation dos femmes orientales et holtenlotciii.

L'étude do la vie sôxuelle do Tindlvidu doit eommencer au moment du développement de la puberté et le suivre . à buvevs toutes ees phasea^ jusqn-à l'extiltetion du mn sexuel.

Manlegam, dans son livre: Physiologie de tAmow.îdxi une belle description de la langueur et des désirs qui m mani- festent & l'éveil do la vie sexuelle, de ces pressonlimonts, do ces sentiments vogues dont l'origine remonte à une époque bien antérieure au développement de la puberté. Celte période est peut-fttre la plus importante au point de vue psycholo- gique. Le nombre de nouvelles idées et de nouveaux senti- ments qu'elle fait naître nous permet déjà de juger de Tim- portance que Télémcut sexuel exerce sur la vie psycliique,

Ces désirs d'abord obscurs et incompris, naissent do sensa- tions que des organes qui viennent de se développer ont éveillées; ils produisent en môme temps une vive agitation dans le monde dos sentiments.

La réaction psychologique do la vie sexuelle se manifeste dans la période de la puberté par des phénomènes multiples, mais tous moUonl Tàme dans un état passionnel et tous éveil- lent le désir ardent d'exprimer sous une forme quelconque cet étal d'ûmo étrange, do robjoctiver pour ainsi dire.

La poésie et la religion s'olTrent d*ellos-m6me8 pour satis- faire ce besoin; elles reçoivent un stimulant de la vie sexuelle elle-même, lorsque la période de développement du sens génésique est passée et que les désirs incompris et obscurs sont précisés. Qu*on songe combien fréquente est Textase religieuse à râge delà puberté» combien de fois dos tentations sexuelles se son t produites dans la' vie des Saints ' et en quelles

^\ î^'f'î*®" «onlfûdlcUon avec les eonslafations de Lombroso ei U8 medreieh. Ce dernier, notamiuent, prétend que la pédérastie est très fréquente ches les sauvosesde rAoïérique. (m Oêr QtriehUÛrzU. Praath. lo«*f, I, |). 27i.) '

2. Coneulter Prledreleh, qui a eité de nombrvitx exemples. Ainsi ta noiino

10 mCliOPATIIIA SEXUAMS

»

Bcèncs rdpugnantos, en quellos orgios oui dégénéré les fôlos rcligiousos do l*uatiquité, de iii6me que les meofings do cer<- laines sectes modornes, sans parler du roysticismc volup tueux qui se trouve dans les cul tes des peuplos do rautiqutté.

Pur oontre^nous voyons souvent in volupté non «alisfaite chercher et trouver une compensation dans Textuse reli- gieuse

La connexité entre le sens sexuel ot religieux se montre aussi dans le domaine psycbopaUiologique. Il suffit do rap- peler h ce propos la puissante sensualité que manifestent beaucoup d'individus atteints de monomanio religieuse; la confusion bis&arre du délii*e religieux et sexuel, comme on lo eonstato si souvent dans les psychoses, par oxempie cheas les femmes maniaques qui slmaginent être la mère de Dieu, mais surtout dans les psychoses produites par la masturba** tien; enfin les flagellations cruelles et voluptueuses, les mu- tilations, les castrations et môme le craciiiement, tous actes inspirés par un sentiment maladif d*originc religieuse et gé« nitale en même temps.

Quand on veut expliquer les corrélations psychologiques qui existent entre la religion et lamour, on se heurte à de grandes difficultés. Pourtant les analogies ne manquent pas.

Blanlcoblii était sans cesse lounii«iit«''0 pur In pK'oeciipatîoti de savoir co i|tra pu clevonir la partie fin corps du Christ qu'on a cftlevée [ors de ta dr« concision.

YcronicAJutiani.liéalifléo parle |Mipc Pie II, a, par vi!ri)ératlûn pour TAgneau e^*lesle, pri» un agneau v^riial>le dans sou lll« l'a couvert de liaisers et Ta laissé téter & ses mamelloit, qui donnaloni (pielqiics gouttelettes do latt.

Sainto (;atltoritio de Qùne» souffrait souvent d'une tette clialeur inKîrieore que pour Tapiiiser elle se couehail par terre eteriait : « Amour, amour, Je n'eu peux plus! » Elle avait une AlToclion parllculière pour sun pôro confes* siour. Vn j«iur elle porta A son uta la tnnin du confe^iseur et elle sentit un parfum qui Ini p<ln($tra au enmr, « parfum céleste, dont les charmes pour* raient réveiller le^ morts ».

Sainte Armellc et »'alntc Elisabeth élaienl tourmentées d'une passion ana- logue pour rciifAnt Jésus. On connait les lentalinns de saint Antoine de Pndoue. Nous citons encore coninic très caractéristique cette prière trouvée dans un irùn ancien missel : « Oli \ puissfVje l*ovoir trouvé!, trOs charmant i£manucl, pHisstvJc Savoir dans tiioii lit t Combien mon âme et mon corps 6*en réjouiraient f VionSi rentre chex mol, mon ccBursera ta cliauibret»

1. Consulter Priedr<.*ieli : Diagn^tik der psyeh, KrunklwHen^ |i« 341, ot Neomaini : Uêhrb^ ttw VêyehhMe^ p. 80.

FRAGMENTS mm PSYCHOLOGIE DE LA VIS SËXUHLLB 11

Le sons sexuel ol lo sens religieux, envisagés au point de vue psychologique, se composent l'un ot Tautre do deux éléments.

La notion la plus primitive do la religion, o'ost le senti- mont de U dépendaneaK-hii eGastalépar Sobleiorroaoher bien avant que les seiences nouvelles de ranthropologie et de rolbnographie aient abouti au môme résultat par l'observation de l'état primitif. Cbez l'homme soul^ arrivé à un niveau de civilisaiion plus élevé, ledeuxtème élément qui est vraiment éthique, c'nst-à-dire l'amour do la divinité, entre dans le sentiment religieux. Aux mauvais démons des peuples primi- tifs succèdent les êtres h deux faces, tantôlbons, tantôt irrités, qui peuplent les mylhologies plus compliquées; enfin on ar- rive & l'adorution du Dieu souverainement bon, distributeur du salut éternel, que ce salut soit la prospérité terrestre pro- mise par Jehova, ou les délices du paradis de Mahomet, ou la béatitude éternelle du ciel des chrétiens, ou le Nirvana espéré par les Bouddhistes.

Pour le sens sexuel, c'est l'amour, Tespoir d'une félicité sans bornes, qui est l'élément primaire. En second lieu appa- raît le sentiment de la dépendance. Go sentiment existe en germe chez, les deux êtres; pourtant il est plus développé che2 la femme, étant donnés la position sociale de cette der- nière et son rôle passif dans la procréation ; par exception, il peut prévaloir chez des hommes dont le caractère psychique tend vers le féminisme.

Dans le domaine religitsux auHsi bien que dans le domaine sexuel, l'amour est mystique et Iransccndantal.Dans l'amour sexuel, on n'a pas conscience du vrai but de l'instinct, la propagation de la race, et la force de Timpulsion est si puis- sante qu'on no saurait l'oxpliquer par une connaissance nette de la satisfaction. Dans lo domaine l'cligieux le bonheur désiré et l'èlre aimé sont d'une nature toile qu'on ne peut pas en avoir une conception empirique. Ces deux états d'ftme ouvrent donc & l'imagination le champ le plus vaste. Tous

iS PSYCIIOPATIIU SEXUALtS

les deux ont un objol tllimité : le bonliettr» loi que le mirago do riariinct sexuel le préBontc, poraît incontparable ot in- commensurable & ebtâ de toute» les autres sensations de plaisir; on peut ondiro aulantdes filieités prômisos par la foi religieuse et qu'on Bft^reprdfisnto comme inflntos en Ump» et on qualité.

Linfint dlent commun aux deux dlals d'Ame quo nous venons de ddcrire, il s^ensuit que ces deux sentiments se développent avec une puissance irrésistible et renversent fous les obstacles qui s*opposonl& leur manifeslalion. Leur similitude en ce qui concerne la nature inconcevable de leur objet, fait que ces deux états d*dme sont susceptibles de passer à Tâtat d*une vague extase oh la vivacité du sentiment rem- porte sur la netteté et la stabilité des idées. Dans ce délire Tospoir d*un bonheur inconcevable ainsi que le besoin d'une soumission illimitée jouent un r61e également important.

Les points communs qui existent entre les deux extases, points que nous venons d'établir, expliquent comniont, lors- qu'elles sont poussées tL un degré très(^levé, Tune peut être la conséquence des Tautre, ou bien Tune et Tautro peuvent surgir en même temps, car toute émotion forte d'une fibre vivante de l'Ame peut exciter les autres. La sensation qui agit d'une manière continuelle et égale évoque tanidt l'une, taiilôt l'autre de ces deux sphbres inmginaltves. Ces deux états d'Ame peuvent aussi dégénérer en un penchant h la cruauté active ou passive.

Dans la vie religieuse cet état engeurlre le besoin d'oITrir des sacrifices. Ou oH^rc un holocauste d'abord parce qu'on croitqu'il seraapprécié malériellemeut par la divinité, ensuite pour rhonorer et lui rendre hommage, comme tribut; enfin parce qu'on croit expier par ce moyen le pécbé ou la faute qu*on a commise envers la divinité, et acquérir la félicité*

Si, comme cela arrive dans toutes les religions, le sacrifice consiste dans la torture de soi-même, il est, che% les natures religieuses tr&s sensibles, non seulement un symbole de sou-

FllAf;MKNT8 mm PSYCHOLOGIE m LA VIE SEXUBLLB

misBioii 6t le prix criin bonheur futur acheté par le» peines du momoiit^ mai» c'est ausKÎ une joie réelle, parce que ioUl ce qu'on croit venir de la divinité chérie, tout ce qui ho fait par son commandement ou en son honneur, doit remplir l'ûmo do |iIaiHir. L*ardeur reli||io!Li8e do vient ulor» rcxiafie^ étal dans lequel ï^inieilecl est tellement préoccupé des seusaïlons et des jouissances psychiques que la notion de la torture subie peut exister sans lu sonsation de la douleur.

LWfiIttttion du délire religieux p3ut amener h trouver do lu joie dans le Kâcrifice des autres, si la notion du bonheur religieux est plus forte que la pitié que nous inspire hi dou- leur d'autrui. Des phénom&nos analogues peuvent se pro- duire dans le domaine de la vie sexuelle ainsi que le prouvent le Sadisme et parliculièremeni le Masochisme.

Ainsi Taflinité souvent constatée entre la religion» lu volupté ot la cruautés peut se résumer par la formule sui- vante : le sens religieux et le sons sexuel, arrivés au maxi- mum de leur développement, présentent des similitudes en ce qui concerne le quantum et la nature de roxcifation; ils peuvent donc se substituer dans certaines conditions. Tous deux peuvent dégénérer en cruauté, si les conditions patho* logiques nécessuiros existent.

Le facteur sexuel exerce aussi une grande influence sur le développement du sens esthétique. Que seraient les beaux- arls cl la poésie sans Télément sexuel I C'est Tamour sensuel qui donne cotte chaleur d'imagination sans laquelle il n'y a pas de véritable œuvre d'art; c'est & la flamme des sentiments sensuels que l'art puise son brûlant enlhousinsmo* On com- prend uloi*a pourquoi les grands poètes et les grands artistes sont des natures sensuelles. Le monde do Tidéal s*ouvre

I. CoUe triflitô trouve spa espression non fleulomentéaiiii les phénomènes fie tn vie réelle, tolii qu'ils viennent crâtre t\6eteï{», mois aussi dens la nitô* roture ilOvolc cl iiit^^nie dans les beaux-arts des périodes do ddeodence. Sous ce rapport, on peut rappeler la triste e6IébrU6 du groupe de sainte Thérèse de Dernihi, qui, prise d'un évanouissement hystérique, s'afTalsse sur une blanche iinée, tandis qtt*un ange amoureux lui lance dans le ëour la fièclto de ramour divin (kOlnce).

14 PSYCilOPATItlA SBXUAIJS

quuml le 8cns sexuel hil son apparition. Celui qui' à collo période) du la vio, iiVi pu s'oiiflommer pour le beau» le noblo et le grund^ restera un philislin toute sa vie. Mûmo ceux qui no sont point des poMen »e mettent à luire des ver». Au momoul dii ddyetoppemeut de la puberlt^i quand la rdac- lion piiy$$iologiqu& coniineiice h m produire, les luugueurs vagues, particulières i\ cette période, se manifestent par des tendances au sentiinenlatisme outré et h la mortification qui se développent jusqu*au twditm viia; souvent il s'y joint le désir de causer de la douleur h autrui, ce qui ofTre une ana^ logle vague avec le phénomène de la connoxilé psychologique qui existe entre la volupté et la cruauté.

li*aniour de la pi*emière jeunessea un caractère romanesque et idéaliste, 11 glorifle l'objet aimé jusqu*ft Tapothéose. A ses débuts il est platonique et préfère les èircs de la poésie et de rhistoire. Avec Péveil de la sensualité, cet amour court risiiuode reporter son pouvoir d'idéalisation sur des personnes de Tautre sexe qui, au point de vue physique, intellectuel et sôeial, sont bien loin d*ôtre remarquables. Il peut en résulter des mésalliances, des faux pas, toute rhistoire tragique de lamour passionné qui se met en conflit avec les principes moraux et sociaux et qui parfois trouve une solution sinistre dans le suicide ou le double suicide.

L'amour trop sensuel ne peut jamais être ni durable ni vraiment profond. Voilé pourquoi le premier amour est toujours très passager; il n'est que le ilamboiemont subit d*unc passion, un feu de paille.

Il n'y a de véritable amour que celui qui se base sur lu con* naissance des qualités morales de la personne aimée, qui n^espèrc pas seulement des jouissances, mais qui est prêt h supporter des souffrances pour Tôtre aimé et à faire tous les sacrifices. L'amour de Hiomme doué d^une grande force de caractère ne recule devant aucune difficulté ni oucun danger quand il 8*agit d'arriver & la possession de la femme adorée et de la conserver. Il engendre les actes d'héroïsme, le mépris

V

FIIAfiMISNTS D'UNIS PSYCIIOI^OGIE DE U VIB 19

de la morl. Mai» un tel amour court risque, dans cerlainos circoiiRinncos, de pousser au crimc^ surtout s'il n*y a pas un Tonds solide do moraliU^* Un des vilains côtés de coi amour est la jalousie. L*amour do riiomme faible est sentimental ; il peut conduire au micldo s*il n*ost pas payé de retour ou B'il so rïeiiHo h dés (iimcùU(5s, tandis que, dans dos coiidiliohs analogues, riiommo fort peut devenir un criminel. L*amour sentimental risquo souvent do dégénérer on caricalum, sur- tout quand Télémenl sensuel n*est pas assez fort. Qu*on se rappelle, h ce propos, les chevaliers Toggenbourg, les Don Quichotte, beaucoup de ménesli*ols et de ironv&ras du moyen ftgo.

Cet amour a un caractère Tadasse, doucereux : par 1& m6mo il peut devenir ridicule; tandis que, dans d'autres cas, les manifestations de ce sentiment puissant du cœur humain évoquent ou la compassion, ou l'estime, ou Thorreur,

Souvent cet amour faible se porte sur (rautres objets; en poésie il produit des poèmes insipides, en esthétique il mène h routrancismo, en religion an mysticisme, h l'exiase, et même, quand il y a un fond sensuel plus fort, aux idées sec-- taires et h la folie religieuse. Il y a quelque chose de tout cela dans Tamour non mûri de la puberté.

Les vers et les rimes, h celte période, ne supportent pas la lecture, h moins qu'ils n'aient pour auteurs des poôles de vocation.

Malgré toute Téthique dont rumoitr a besoin pour s'élever h sa vraie et pure expression, sa j)liis profonde racine est pourtant ta sensualité.

L'amour platonique est une absurdité, une duperie de soi- même, une fausse interprétation d*un seutimenL

Quand Tamoura pour cause le désir sexuel, il ne peut so comprendre qu'entre individus de sexe différent et capables de rapports sexuels. Si ces conditions manquent ou si elles disparaissent, l'amour est remplacé par rnmitié*

Il est à remarquer le rôle important que jouent led fonc-

10

PSYCUOPATIIIA SEXUAUS

tiens soxuoUos dons lo développement ot la consorvatton de la confiance do riiommo en tui-môme. On s'en rond compte quand on voit Tonanisto aux neuf» affaiblis ot riiomme de- venu impuissant perdre leur caraotère viril et la coniiôace en tour propre valeur.

M. GyiJrkDVëcliky (Mânnt: Mpoletis^ Vioiïno , 1889} fiil justement remarquer que les vieillards et les jeunes gens dif- fèrent psychiquemont surtout par leur degré de puissance génitale, car rimpuissance porte une grave atteinte à la gaieté, & la vie intellectuelle, à l'énergie et au courage. Plus rhomme qui a perdu sa puissance génitale est jeune et plusil était porté aux choses sensuelles, plus cette atteinte est grave.

Une perle subite de la puissance génitale peut, dans ces conditions, produire une grave mélancolie et pousser mémo au suicide; car, pour de pareilles natures, la vie sans ainour est insupportable. Mais, mAmc dans ces cas la réaction n'est pas aussi violente, celui qui en est atteint devient mo- rose, envieux, égoïste, jaloux, misanthrope; Téneigie et le sentiment d'honneur s'aiTaiblissent ; il devient même lâche.

On peut constater les mêmes phénomènes chcs les Skopzys de Russie, qui, après s'ôtre émascutés, perdent leur carac- tère viril.

La période la virilité se manifeste d'une manière bien plus frappante encore chez certains individus, chez qui elle pro- duit une véritable elTémination.

Au point de vue psychologique, la femme, k la fin de sa vie sexuelle, après la ménopause, tout en étant moins boule- versée, présente néanmoins un changement assez notable. Si la vie sexuelle qu'elle vient de traverser a été heureuse, si des enrants sont venus réjouir le coeur de la mère au seuil de la vieillesse, le changement de son individualité biologique échappe & son attention. La situation est tout autre quand la stérilité ou une abstinence imposée par des conditions parti- culières ont empêché la femme de goûter les joies la nui- ternité* >

PnAriMENTS D*UN£ PSYCHOLOGIE DE hH VIS SEXUËfXES 17

Go8 toits meitont bien en roltof la difTéronce qui existe onlro la psyeliolegie sexuelle do riiomiiie et eolle de la femme, entre leurs sentiments et loura désirs sexuels.

Chea rhomme» sans doute, Tinstinct sexuel est plus vif ([ue chez la feminc. .Soueip eoup.d'^^^ forte poussée de In nature, il désire, quand il arrive h m certain ûge, la posses- sion de la femme. Il aime scnsuellemént» et son choix est déterminé par dos quëlit^js physique». Poussé par un instinct puissant, il devient agressif et. violent dans sa recliorclic de ramour. Pourtant, ce besoin de la nature ne remplit pas toulq son exislcnco psychique. Son désir satisfiiit, Temour, clieas lui, fait temporairement place aux intérêts vitaux et sociaux.

Tel n'est pas le cas la femme. Si son esprit est normale- ment développc^^ si elle est bien élevée, son sens sexuel est peu intense. S1I en était autrement, lo monde entier no smit qu'un vaste bordel le mariage et la fumillo seraient jrnpos- siblos. Dans tous les cas, l'homme qui a horreur de la femme et la femme qui court après les plaisirs sexuels sont des plié-* nomènes anormaux.

La femme se fait prier pour accorder ses favcui's. Kilo garde une attitude passive. Ce rùle s*impose h elle autant [mv rorganisaiton sexuelle qui lui est particulière que par les exigences des bonnes mœurs.

Toutefois, chez la femme, le c6té sexuel a plus d'impor- tance que chez Thomme. Le besoin d'nimer est plus fort clic/, elle; il est continu et non pas épisodique; mais cet amour est plutôt psycluque que sensuel.

L'homme, en aimant, ne voit d'abord que Tétre féminin; ce n'est qu'en second Hou qull aime la mèi*e de ses enfants; dans l'imagination de la femme, au contraire, c'est le père do son enfantqui tient le premier rang; l'homme, comme époux« ne vient qu*après. Dans le choix d'un époux, la femme est déterminée plutôt par les qualités intellectuelles que pur les qualités physiques. Après être devenue mère, elle parlago son If mour entre Tenfant et l'dpoux. Devant Pamour maternel^

mCHOrAYlUA fISXUAUS. 2

18 PSYGIiOPATOIA SRXIJALIS

^ la sensualité s'dciipse. Aussi» dans les rapports conjugaux qui suivent sa maternité, la femme voit plutât une marqua d'affection do lMpoux qu'une satisfaelioa des sens.

La femme aime de toute son &mo. Pour la femme, Tamour e'est la vie ; :pour l'hamnier ç,*o»t Je ptoisîp de la vie. L'uniotir malheureux blesse Thommo; pour la femme^ c*est la mort ou au moins la porte dti lionhour de la vie. Une llièso psycholo* gique digne d'être étudide, ce serait de savoir si une femme peut, dans son oxislenco, aimer deux fois d*un amour ainc6re ot profond. Dans tous les cas» la femme est plutôt monogame, tandis que Tliomme penche vers la polygamie.

La puissance des désirs sexuels constitue la faiblesse de ritomme vis-à-vis do la femme. Il dépend d*autant plus do la femme qu'il est flm faible et plus sensuel. Sa sensualité s'occrott avec son ncrvosismc. Ainsi s'explique ce fait que» dans les périodes d'amollissement ot de plaisirs, la sensualité s'accroU d'une façon formidable. Mais alors la société court le danger do voir TÉlal gouverné par des femmes et entraîné k une ruine complète (le rôgaodi^s moilresscs & lu cour de Louis XIV et Louis XV; lo» litUaïrcH de la Grèce dans l'ontî- quité). La biogrupliie do bien des hommes d'État anciens et modernes nous montre qu'ils étaient esclaves des femmes par suite de leur grande sensualité, sensualité duo à leur consiilulion névropathique.

L'Église calliolique a fait prouve d une subtile connaissance de lu psychologie humaine, en ustreignant ses prêtres & la chasteté el au célibat ; elle a voulu, pur ce moyen, les éman- ciper de la sensualité pour qu'ils puissent se consacrer entiè- remont il leur mission.

Malheureusement le prêtre qui vit dans le célibat est privé de cet effet ennoblissant que Taniour et, par suite, le ma- riage, produisent sur le développement du caractère.

Comme la nature a attribué & I homme le rôle de provoca- teur dans la vie sexuelle, il court le risque de transgresser les limites tracées par la loi et les nimurs.

P1U6MENTS msm PSYGHOLOQIIS DE LA VIS SBXUSaiS 10

L'a(iult6r6 chez la femme ost, au point de vue moral, plus grave et devrait être jugé devant la loi plus sévèrement que Padulière commis por l-homme. La femme adolière comble son propre déshonneur par celui de l'époux et de la famille t sims M»nir compto de. la maxime : #etoi^4ri^ir^. I/instlncf naturel et sa position sociale font facilement fauter l'homme, tandis que la femme est protégée par bien des choses. Mémo les rapports sexuels de la femme non mariée doivent être jugés aulremcmt que ceux do Thomme célibataire. La société exige de Thomme célibataire de bonnes mœurs ; de la femme, la chasteté. Avec la civilisation et la vie sociale nos temps femme ne peut servir, au point de vue sexuel, les intérêts sociaux et moraux qu'on tant qu'elle est épouse.

Le but et l'idéal de la femme, môme de celle qui est tom<* bée dans lu fange et dans le vice, est et sera toujours le ma* riage. La femme, comme le dit fort justement Mantegaasza, ne demande pas seulement à satisfaire son instinct sexuel, mois elle recherche aussi protection et aide pour elle et pour ses enfants. L'homme animé de bons sentimenis, fûtwl dos plus sensuels, recherche pour épouse une femme qui a été cliasle et qui l'est encore. Dans ses aspirations vers l'unique but digne d'elle, la femme se sert de la pudeur, cuirasse et ornement de Tôtre féminin. Mantegam dit avec beaucoup de finesse que « c'est une des formes physiques de l'estime de soi-même che% la femme ».

L'étude anthropologique et historique du développement de ce plus bel ornement de la fommen'entre pas dans le cadre de notre sujet. Il est probable que la pudeur féminine est un produit de la civilisation perpétué par l'atavisme.

Ce qui forme un contraste bien curieux avec elle, c'est réia* lage occasionnel des charmes physiques, sanctionné par la loi de la mode et la convention sociale, et auquel la vieigo, mémo la plus chaste, se prête dans les soirées de bal. Les mobiles qui président à cette exhibition se comprennent. Heureuse- ment la fille chaste ne s*on rend pas compte, de même qu'elle

80 PSYCHOPATHIA SBXUAIJS

M ootnprond pofi los raÎBong do corloines liiodos qui revion** nent pdriodiquomont ol qui ont pour buf do faire mioux ros* sortir eeriaines parlics plastiques du corps» commû los fessosi sons parler du corsage* ele.

; , Be tout l^mps 0I p}m te? P?**R!*?5r ^9^^^ J^^^^^^ a manifoslé de la tendance k se parer et i metirc en dviileiicc ses charmes. Dans le monde des animaux* la nature a distin- gué le mâle |lar une plus grande beauté. Les hommes, au contraire, désignent les femmes sou» le nom de beau sexe. Ëvidemmont cette galanterie est le produit do la sensualité maficuline. Tant que les feriimes 8*allifent uniquement dans le but d*ôlre parées, tant qu'elles ne 8C rendent pos clairement compte de la cause physiologique de ce désir de plaire, il n'y a rien k redire* Aussitôt qu'elles le font en pleine connais* sAnco de cause, celle tondaiicc dégénère en manie de plaire.

L'homme qui a la manie de s'nitifor, se rend ridicule tou- jours. Chez la femme on est habitué h celte petite faiblesse, on n'y trouve rien de réprôlionsible tant qu'elle n'est pas l'accessoire d'une leiulanco pour laquelle les Français ont trouvé le mot de coquettoric.

]Sn fait de psychologie naturelle do l'amour, les femmes sont de beaucoup supérieures aux hommes. Elles doivent cette supériorité soit h l'hérédité, soit à réducalion, le do- maine de lamour éJarit leur élément imrticulier; mais elles la doivent aussi à leur plus grand degré d'intuition (Manlc- gaassut).

Même quand l'homme est arrivé au faîlc de la civilisation, on ne peut pas lui faire un reproche de voir dans la femme avant tout un objet de satisfaction pour son instinct na- lurcl. Mais il lui incombe l'obligalion de n'appartenir qu*è la fcjnme do son choix. Dans les États civilisés il en résulte un traité normal et obligatoire, le mariage; et, comme la femme a besoin de pit>teclion et d'aide pour elle et ses enfants» il on résulte un code matrimonial.

En vue de certains phénomènes pathologiques que houe

FRAGMENTS DUNB PSYCHOLOGIE OB U VIB SBXiJELLB 21

traiterons plus tard, il ost nécessaire d'étudier les processus psychologi^uos qui rapprochent un homme et uoô femme; les attachent l'un h Tàulre au point que» parmi tous les indi« vidus d'un mdnie sexOi seuls tel ou telle paraissent désirables.

Si ron pouvait démontrer que les procédé» de la nahtrc sont dirigés vers un but déterminé, leur utilité ne saurait être niée, celle sorte de fascination par un seul individu du sexe opposé, avec de rindifTéroiice pour lous les autres in« dividus de ce môme sexe, fait qui existe réellement choas-les amoureux vraiment heureux, paraîtrait comme une admi- rable disposition de la création pour assurer les unions mo- nogames qui seules |ieuvent servir le but de la nature.

Quand on analyse scientillquement cette flamme amou- reuse, cette « harmonie des Ames cetteu union des ccBurs », elle ne se présente nullement comme « un mystère des ftmes»; dans la plupart des cas on peut la ramoaer à cer- taines qualités physiques, parfois morales, au moyen des*- quelles la personne oimée exerce sa force d*attraclion«

On parle aussi du soi-disant fétichisme. Par fétiche on entend ordinairement des objets, des parties ou dos qualités d'objets qui, par leurs rapports et leur association, forment un ensemble ou une personnalité capable produire sur nous un vif intérêt ou un sentiment, d^exercer une sorte do charme, (feiisso en portugais), ou du moins une im- pression très pi*ofondo et particulièrement pei*sonnelle que n'explique nullement la valeur ni la qualité intrinsèque do Tobjot symbolique

Quand la personne qui est dans cet état d*esprit, pousse Tappréciation individuelle du fétiche jusqu^à lexallation, un cas de fétichisme se produit. Ce phénomène, très intéressant au point de vue psychologique, peut s'expliquer par une loi d'association empirique : le rapport qui existe entre une représentation fractionnelle et une représentation d*en-

i. A consulter .: Sfax MaUori qoi faitd6rWer le mot « féUeli6 « ^lymolo* giquomént du mot fltciUiw (faotiee, etiose insignifiante).

28

PSYCBOPATHfA SBXUAMS

gcmblo L'essoniiel dans ce cas c'cfit que racçenluaiion du sentiment personnel provoqué par Timago fractionnelle se manifeste dans le sens d'une émotion de plaisir. Go phéno-* mène se rencontre surtout dans deux ordres d'idées qui ont entre elles une afflnibS psychiqua i l'idée religieuse et les . conceptions éroliques. Le fétichisme religieuse a d'autres liens et une autre signincation que le félieliisme sexuel. Le pre« mier natt de cette idée fixe que Tobjel revêtu du prestige de fétiche ou Tidole n*est pas un simple symbole^ mais poss&de des qualités divines, ou bien il lui attribue par superstition une puissance miraculeuse (reliques), certaines vertus pro- tectrices (amulettes).

Il n'en est pas de môme dans le fétichisme érotique. Celui- ci est psychologiquement motivé par le fait que des qualités physiques ou psychiques d'une personne» ou même des qua* lités d'objets dont cette personne se sert, deviennent un féti- che, en évoilkint par association d'idées une image d'en- semble et en produisant une vivo sensation de volupté. Il y a analogie avccle fétichisme religieux en ee sons: que bien souvent des objets insjgniflants (des os, des ongles, des che- veux» etc.) servent de fétiches et peuvent provoquer des sen- sations de plaisir qui vont jusqu'à l'extase.

En ee qui concerne le développement de l'amour physiolo** gique, il est probable qu'on doit chercher et trouver son origine dans le charme fétichiste et individuel qu'une per- sonne d*un sexé exerce sur un individu de l'autre soxo.

Le cas le plus simple est celui od uno émotion sensuelle coïncide avec le moment l'on aperçoit une personne de l'autre sexe et quand cette vue augmente l'excitation sensuelle. L'impression optique et l'impression du sentiment s'associent, et cette liaison devient plus forte & mesure que la réapparition du sentiment évoque le souvenir de Timoge optique ou que la réapparition de l'image éveille de nouveau une émotion sexuelle qui peut aller jusqu'à l'orgasme ou à la pollution, comme dans les songes.

FHAGMBNTS D*UNB PSYCIIOIiOniK DB LA VllS SBXUBLLK ^

Dans cas la vuo de ronsomble du cdrps produit TolTol d'un fétiche.

Comme ]e fait remarquer llinei» dos; parties d'un individu, dés qualités physiques ou morales peuvent aussi agir comme . féliohes sur uno personne du sexe opposé^ si la vue de ces parties de rindividù coïncide ttccidentolicment avec une excitation sexuelle si clic en provoque une.

C'est un fait établi par l'expérience que cette association d'idées dépend du hasard, que l'objet fétiche peut être très varié» et qu'il en résulte les sympathies les plus étranges de même que leBanlipathios les plus curieuses*

Ce fait physiologique du fétichisme explique les sympa*- Ihies individuelles entre homme et femme, la préférence qu'on donne une personne déterminée sur toutes les autres du m6me sexe. Comme le fétiche ne représente qu'un symbole individuel, il est évident que son impression ne peut se produire que sur un individu déterminé. 11 évoque de très fortes sensations de plaisir; par suite il fait, par un trompe* l'œil, disparaître les défauts de l'objet aimé (l'amour rend aveugle) —et provoque une exaltationJondée sur l'impression individuelle, exaltation qui parait aux autres inexplicable et môme ridicule. On s'explique ainsi que l'homme calme ne puisse pas comprendre l'amoureux qui idolftlre la personne aimée^en fait un véritable culte et lui attribue des qualités que celle-ci, vue objectivement} ne possède nullement. Ainsi s'explique également le fait que l'amour devient plus qu'une passion, qu'il se présente comme un état psychique excep- tionnel dans lequel l'impossible parait possible, le laid semble beau, le vulgaire sublime, étal dans lequel tout autre intérât et tout autre devoir disparaissent.

Tarde {ArchimsdeCanthropologie criminelle^ année, 3) fait judicieusement ressortir que, non seulement chez les individus mais aussi chez les nations, le fétiche peut être différent, mais que l'idéal général de la beauté reste toujours le même chez les peuples civilisés de la même époque.

24 PSYCIiOPATIirA SEXIIAUS

: A lUnet revient gra|id mdrite d*avoir approfondi Véiudù ol l*analyfio do ce fdiichîsme en amour. Il fSnit naître des sym* puihios spéciales. Ainsi Tun se sont attiré par une taille ($latic(!o, un autre par une taille épaisse; Tun aime la brune,

Vautre 1(1 WeadOrPoiir J'uii.e'e^U'^wpw rœil; pour Tautre, le timbre de la voiXi, ou une odeur parti- culière, même artiHcicllo (parfums), ou la iriiin» ou le pied, ou Toreillo» etc., qui forment Je charme fdlicbique individuel, etsonl pour ainsi dire le point de départ d'une série com- pliquée de processus de Tûme dont rexpression to^le est Tamour, c'est-à-dire le désir de posséder physiquement et morelement Vobjet aimé.

A ce propos il convient de rappeler une condition essen- tielle pour la constatation de rexistencc du fétichisme encore h Tétat physiologiquci.

Le fétiche peut conserver d'une manière durable sa vertu sans qu'il soit pour cela un fétiche pathologique. Mais ce cas n'existe que quand l'idée de fraction va jusqu'à la représen- tation de l'ensemble et que l'amour provoqué par le fétiche finit par embrasser comme objet l'ensemble de la person* nalité physique cl morale.

L'amour normal ne peutétrc qu'une synthèse, une générali- sation. Louis Brunn {DeutschesMontagsblait, Berlin, 2Q.8.88) dit très spirituellement dans son étude sur Le féiichime m amour :

a L*amour normal nous parait comme une symphonie qui se compose de tontes sortes de notes. Il en résulte les excita- tions les plus divei*ses. Il est pour ainsi dire polythéiste. Le félischisme ne connaît que la note d*un seul instrument; il est la résultante d^une seule excitation déterminée: Il est nmnolhéiste. »

Quiconque a quelque peu réfléchi sur ce sujet, reconnattra qu'on ne peut parler de véritable amour (on n*abuse que brop souvent*de ce mot) que lorsque la totalité de la per- sonne physique et morale forme Tobjet de l'adoration,»

FlUGMBNTS mm PSYOllOLOriie DE IX VIE SEXUBLLE

Toa t amour a ndcossairement un tflément sonsuel, c'osUà* dii'o lo désir de posséder l'objet aimé et d*obéir, eu s'unissant avec lui, aux lois de la nalore.

Mais celui qui ii'nime que le coi*ps de la personne d'un . autiHii sexe» qui ne i^^ iB^ns po»?

sédcr rftme, sans avoir la jouissance spirituelle et partagée, n'aime pas d'un véritable amour , pas plusquolc platonique qui n'aime que V&mo et qui dédaigne les jouissances chamelles, ce qui se rencontre dans certains cas d'inversion sexuelle.

Pour l'un, c'est le corps; pour rautre, c'est l'Ame qui cens* Ittucnt le fétiche: l'ambur de tous les deux n'est que du fétichisme.

De pareils individus forment en tous cas un degré do tran- sition vers le fétichisme paihologiquo.

Cotte remarque est d autant plus juste qu'un autre crité- rium du véritable amour est celui-ci : l'acto sexuel doit absolument procurer une satisfaction morale

Parmi les phiSnomènes physiologiques du fétichisme il me reste encore à parler de ce fait très intéressant que, parmi le grand nombre d'objets susceptibles de devenir fétiches, il y en a quelques-uns qui sont parliculi&roment choisis par un grand nombre do personnes.

Les objets parliculièrcment attractifs pour l'homme sont : les cheveux, la main, pied do la femme, l'expression du regard*

Quelques-uns d'entre eux ont, dans la pathologie du féti- chisme, une importance particulière. Tous ces faits remplis- sent évidemment dans l'Ame de la femme un r61e dont quelquefois elle no se doute pas; d'autres fois c'est prémé- ditation de sa part.

4. to epinat eérébrol postérieur ile Magnati, qui trouva son plaisir avee ti'împortc quelle feinuio et aiiciuol nlmporto quelle fomuie plalti no peut que aalisraire sa volupté. L'amour achctô ou fore^ n*est pas un véritable amour (Mantegom). Celui qui a Inventé le proverbe : Suhiata tuetrm^ nuUum dU* ertmen inier Imiim, a ôtro un horrible cynique. Lu pouvoir pour rhomme de faire l*acle d'amour n'est pas une garantie que roete procure réellement la pluH grande Joultsanee ainoureuse.

SO PSYCilOPATHIA SBXDAUS

t-ne des principales préoccupation de la femme, c'est de sotgnor ses cheveux, et elle y consacre souvenl plus do temps et (l'argent qu'il ne faudrait Xvoc quel «oln la mère ne soi- gno-t-elle pas ddjà la chevelure de sa petite fille ! Quel rôle important pour le coifTeur t La perte d'une partie des cheveux fait le désespoir des jeunes femmes, le me rappelle le ctis d*ufic femme coquette qui en était devenue mélancolique et qui a fini parle suicide* Les femmes aiment à parler coiffure; elles portent envie à toutes celles qui ont une belle che- velure.

De beaux cheveux constituent un puissant fétiche pour beaucoup d'hommes. Déjft, dans la légende de la Lorcley, cyrèno qui attire lés hommes dans Tablme, on voit figurer «omme fétiche «es « cheveux dorés » qu'elle lisso avec un peigne d'or, l'ne attraction non moins grande est exercée par la main et le pied ; mais alors, souvent» jias toujours cependant, des sentiments masochistes et sadistes contribuent h créer un fétiche d'un caractère parti- culier.

11 y a des uranistes qui ne sont pas impuissants avec une femme, des époux qui n'aiment pas leur épouse, et qui pour- tant sont capables de romplir leurs devoirs conjugaux. Dans ces cas le sentiment de la volupté fait pour la plupart du temps défaut ; puisque, en réalité, il n'y a alors qu*une sorte d'ona- nisme qui souvent ne peut se pratiquer qu'avec le concoui*s do Timagination qui évoque Timage d'un autre être aimé. Cette illusion peut même produire une sensation de volupté, mais Icette rudimenlaire satisfaction physique n'est due qu'à un artifice psychique, tout comme chez Tonaniste soli- taire qui souvent a besoin du concours de l'imagination pour obtenir une sensation voluptueuse. En général, l'orgasme qui produit la sensation de volupté, ne peut être obtenu que il y a une intervention psychique.

Dans le cas il y a des empêchements psychiques (indif- férence, antipathie, répugnance, crainte d'infection véné-

FRAGMENTS 0'UNB PSYCHOLOGIE DE lA YIB SEXUELLE 27

ricnno ou de grossosso, ctcOt la sensation voluptueusé ne parait guère se produire.

Par association dHddes, tin gant ou un soulier peuvent devenir fétiches.

Brunit rappelle & çe propos et avec raison .q^Çr dans le; mœurs du moyen tigCy une des plus précieuses marques d'hommage et de galanierie était de boire dans le soulier d'une belle femme, usfige qu'on trouve encore aujourd*hui en Pologne. Dans le conte de Cendrillon, le soulier joue éga- lement un rôle très importai! l.

L'expression de Tceil a une importance particulière pour faire jaillir rélincelle amoureuse. Un œil névrosé peut jouer souvent le r6lede fétiche chez des personnes des deux sexes. a Madame^ vos beaux yeux me font mourir d*amour » (Molière).

Il y a une foule d'exemples de faits od les odeurs du corps jouent le râle de fétiche, phénomène consciemment ou inconsciemment utilisé dans VArs amandi de la femme. Déjà la Ruth do TAncien Testament s^est parfumée pour captiver

c

' Booz.

La demi-mondaine, des temps anciens et modernes, con- somme beaucoup de parfums. Jaeger» dans sa « Ddcouverle de râme donne de nombreuses indications sur les sympa- thies des odeurs.

Binet assure que la voix aussi peut devenir un fétiche. A ce sujet il rapporte une observation faite par Dumasi obser- vation que ce dernier a utilisée dam sa nouvelle : Im maison du veuf»

Il est question d*une femme qui devint amoui*euse de la voix d*un ténor et qui fit des infidélités à son mari.

Le roman de Belot : Les Baigneuses de Trùuville^ vient à Tappui de cette supposition. Binet croit que, dans bien des mariages conclus avec des cantatricesi c'est le charme féti« chiste de la voix qui a agi. Il attire en outre rattention sur cet autre fait intéressant que, chez les oiseaux chanteursi la

88 PSYGUOPATUfA SBXUAUS

voix a lu inAme significution sexuollô que l*odorat chez les qiuidrup6do&«

Ainsi les oiflienux aUiront par lo chant la femelle qui, la nuiii vo le vers celui dos mAles qui chante lo mieux.

n ressort 408 Jait^ p&lhplpgjquos du ma^opliismo et du sadisme que des parlieulariiés do l'Ame peuvent aussi agir comme fétiche, au sens le plus largo du mot.

Ainsi s'explique le phénomène dos idiosyncrasies ; et la vieille maxime de'gusiiùus non esi dupulandum^ a toujours sa valeur.

II

FAITS PHYSIOLOGIQUES

•■.>-ui£ .«>H«iiii Lit limite d'âi» dan» la vlo seswHo. »on» s«»«cl.

îrJïSïn - ceniw d'4reel&o. - U «pbère tMwUo el le «en» olhctW. _*U ftSiellaltîn conmio oxcllwl d«. «««. - U ^kWriSi.SiS jrw'H^Mlu»* de Paolltal - - îSow». *roB*nofc - fempta «r llMHiiei

Pendant la période de» procesws anatomïques ot phyaio- logiquesqui 80 font dans les glande» gdnîtales, il m manifeste ohos Ic8 todividus un InsUnct qui les ppuste perpétuer l'ospèee (instinct sexuel}. ...

L%8«nct sexuel, à eet âge de moturitd, est une loi physio- logique. . ... I l

La durée des processus analomîco-physiologiques dans les

organes sexuel», ainsi que la durée de la puissance do l'instinct gdnésique, diffèrent selon les individus ol les peuples. Hacp, climat, oondiUons hdttJdilaircs et sociale», «xerccnt une in- nucnce décisive. On sait que les Mdridiotoux présentent une sensualité bien plu* grande que lesgen» du Nord . Le dévelop- pement sexuel a lieu bien plus tôt ohea le» habitants du Midi «uo chcit ceux des pays soplentrlonnux. Chez la femme de» pays du Nord, l'ovulaUon, qui se manlfoste par le développe- ment du corps ci les hémorragies périodiques des parUe» gé- nitales (mcnslnmlion), no se montre qu'entre troixe et quinxe ans; chez l'homme, le développement de la puberW (qui se manifeste par la mue de la voix, le développement dos poils sur la figure et sur le mont do Vénus, les pollutions pério- diques, etc.), ne se montre qu'à partir de quinze an». Au controiru, obex les habitants des pays chaud», le dévelojppo-

30

PSYGHOPAÎHIA SEXUALIS

ment soxtiol »*oflfociuo plusieurs années plus tôt, chox la feinmé quolquefois môme & V&go do huit ans.

]1 ofit rotnttrquor que les filles des villes se développent li peu pràsun an plus tôt que les filles de la oampagne, et que plus la viUocstgi*ande, plus le dévoloppemont, cwleiHspaHbm^

^-estprécocë'; ■■ -v.

Ije» conditions héréditaires n*exercent pas une influenco moins grande sur le libido et la puissance virile. Il y a des familles où, à c6td. d'une grande force physique et d'une grande longévité, libido et une puissance virile intense se conservent jusqu'à un ûgc très avancé. U y on a d'autres la mla sexu0$ éclôt tard et s*éloint bien avant le temps,

Glies la femme, la période d'activité des glandes génitales est plus limitée que chess Thomnie, chez qui la production du sperme peut se prolongor jusqu'à Tûge le plus avancé.

Chez la femme, rovulniion cesse trente ans après le début de la nubilité. Cette période de stérilité des ovaires s'appelle la ménopause. Cette pluiso biologique ne représente pas seu- lement une mise hors fonction et une atrophie définitive dus organes génitaux, mais un processus de transformation de tout Torganisme. Dans TËurope centrale» la maturité sexuelle de riiomme commence vers FAgede dix-huit ans; sa puis- sance génésiquc! utieinl son maximum vers I*ége de quarante ans. A partir de cette époque, elle baisse ieutemeut.

Lu pôiefUiaf/enemndiii^éiehd ordinairemofit vers Tège de soixante-deux ans; lu puieniia coeundi peut se conserver jus* qu'à l'âge te plus avancé. L'instinci sexuel existe sans dis- continuer pendant toute la période de la vie sexuelle; il n'y a que son intensité qui change. Il ne se manifeste jamais d'une façon intermittente ou périodique, sous certaines con« dilions physiologiques, comme c*cst le cas cher, les animaux.

Gheas Thomme, rintensitd de Tinstinct a des fluctuations, des hauts et des bas, selon raccumulation et la dépense du sperme ; chess la femme, l'instinct sexuel augmente d'inten-

FAITS PHYSIOLOCIQUBS M

M au moment do f ovulation, de sorto quo, post memima. lo liùido sexmlismi plus iiocentud.

Lo sens 8oxuol, en tant qu'il se manifcslo comme senti- ment, idée et instinct, 08t un produit de IVcorco cérébrale* Onii*u pas encore pu jus<|u*ici bien déterminer le siège du ccnlw»CHme!(lftn«lo«erve«Wi^

Les rapports étroits qui existent entre hi vie sexuelle et lo sens olfactif* font supposer f|uc la sphère sexuelle et la sphère olfactivo se tmnvent è la périphérie du cerveau, très prè» Tune do Tautre, ou du moins qu*U existe entre elles dos tiens puissants d'association.

La vie sexuelle se manifeste d*abord par des sensations parties des organes sexuels en voie de développement. Ces sensations éveillentrattention de l'individu. La lecture, cer-- tains faîtsobscrvésdansla vie sociale— (aujourd'hui malheu- reusement ces observations se font trop souvent à un Age pi*ématuré), transforment les pressentiments en idées nett<^s. Ces dernières s'accentuent par des sensations organ la- ques, dos sensations do volupté. A mesure que ces idées érotiques s*accroissenf por des sensations voluptueuses, se développe le désir de reproduire dos sensations semblables (instinct sexuel).

Il s*établit alors une dépendance mutuelle entre les circon- volutions cérébrale» (origine des sensationsot des représenta- tions) et les organe» de la génération. Par suite de processus anatomico-physiologiqucs, tels quo Thyperémie, réiaboration du sperme, Tovulalion, les organes génésiques font naître dos idées et des désirs sexuels.

La périphérie du cerveau réagit sur le» organes de la génération par des idées perçues ou reproduites. Cela se fait pur lo centre d'innenation des vaisseaux et le centre de réjacnlation. Tous deux se trouvent dans la moelle épi-

I Ferrior nmpoto que le centre ilc roiracUon 80 Iroiive dans le gyrn» uniimiHS, ZuckorkandI. dani «on ouvMgo i Vber da* nieehemirim, cou- cluant d'après des études d'aoatomle eoiuparéo, eonsidùre la corne d Anmon èonitiie faisant parUe du contre olfacni.

.32

PSYCIiOPATHIA mUALtS

nièrc et sont probablomont irbs rapprochés Tiin do raïutro. Tous los deux sont dès centras réOexos.

Lo centmm emtionis (Golt;^ Eckhnrd) est un point inier*- médiaire intorcalé entre le cerveau et Tappareil génital. Les nerfs qui le relient avec le cerveau passent probablement par les piSdohculés cérébmùx. Cd ^ûnlï'ë niis èn àcUvilâ par des excitations centraled (physiques et organiques), par une excitation directe de ses nerfs dans les pédoncules céré-* brauXi la moelle cervicale, ainsi que par Texcitation p6ri«> phérîque des nerfs sensitifs (pénis, clitoris et annexes). Il n*esi pas directement soumis à rinOuenco de la volonté.

L*excitation de ce centre est transmise par des nerfs qui se relient à la priemière et à la troisième paires dëé nerfs sacrés {nmi erigenies), et arrive ainsi jusqu'aux corps caverneux.

Ii*action de ces nerfs érectifs qui transmettent rérection est paralysante. Ils paralysent rappareit d'innervation gan- glionnaire dans les organes érociilessôuiirinfluenGe desquels se trouvent les libres musculaires des corps caverneux (Kœllikerct Kohlrausch). Sous Tinfluence de ces nervi eri- génies les fibres musculaires des corps drecliles deviennent flasques et ils se remplissent de sang. En même temps, les artères dilatées du réseau périphérique des corps érectiles ùXQYcmi une pression sur los veines du pénis et le reRux du sang 80 trouve barré. Cet cfTet est encore accentué par Jii contraction des muscles bulbo et iscliio-cuverneux qui s*éten- dent comme des aponévroses sur la surface dorsale du pénis.

Le centre d*érection est sous la dépendance des actions nerveuses excitantes ou paralysantes parties du centre céré- bral. Les représentations et los perceptions d^images sexuelles agissent comme excitants. U'après les expériences faites, sur les corps de pendus, le centre d^éreclion semble aussi pou- voir ôtre mis en action par Texcitatton des voies de commu- nication qui se trouvent dans la moelle épinière. Lo même

FAITS PHYSIOLOGIQUES

fait peut se produire par dos oxoitalions organiques qui ont lieu à la périphérie du corvoau (contre psyoho*-sexuol7), ainsi que lo prouvent les observations^ faitos sur des aliénés et dias malades atteints d^affections cérébrales. Le centre d'érection peu^ être directement excité pw^ d^^^ maladies do la moello épinière, dans leur première période, quand elles atteignent la moelle lombaire (tabès etsurlout myélilis).

Voici les causes qui peuvent fréquemment produire une excitation réflexe du centre génital : excitation des nerfs son* sitifs périphériques des parties génitales et de leur voisi- nage par la friction; excitations de l'urètre (gonorrhde), du rectum (hémorroïdes et oxyures), de la vessie (quand elle est pleine d-urino, surtout le matin, ou quand elle est excitée par un caloul); répiétion des vésicules séminales par le spermOi ce qui se produit quand on est couclid sur le dos et que la pression des viscères sur les veines du bassin produit une hyperhémio des parties génitales.

Le centre d*6rection peut être excité aussi par Tirritation des nombreux nerfs et ganglions qui se trouvent dans le tissu de ia prostate (prostatite, cathétérisme}. Ce centre est aussi soumis à des influences paralysantes de la part du cerveau, ainsi que nous le montre rcxpérience de Golte qui a montré que, chez des chiens, quand la moollo épinière est tranchée, l'érection se produit plus facilement.

A l*ttppui de cette démonstration vient encore s'ajouter le fait que, cHz Thomme, Tinfluence de la volonté ou une forte émotion (crainte de ne pas pouvoir coïter, surprise inier aeîumsexualem^ etc.) peuvent cmpficher rérection ou la faire cesser quand elle existe* La durée de rérection dépend de la durée des causes excitantes (excitation des sens ou 8eusation)| de Tabsenco des causes entravantes, do Ténergie d'inner* vation du centre, ainsi que de la production tardive ou h&tive de réjaculation.

La cause importante et centrale du mécanisme sexuel - i*éside dans la périphérie du cerveau. 11 est tout naturel de

34 PSYOlfOPATIlIA SËXUAUS

supposer qu*une rdgion do cotto périphério (oontro oérébral) 1M>U lo siège des manifoslatioiis et icn sensations sexuel Ids, des images et dos désirs, le lieu d'origine de tous les phéno- mènes psychosomatiques 4u*oji désigne ordinairemont sous les noma do sens sexuelvSim$ g^iMqv^. cl ii^sUnot sexuel. Ce centre peut être animé aussi bien par des excitations centrales qm par des excitations pâi*iphériques«

Des excitations contrales peuvent sa produire par suite d^irritations organiques dues à des maladies de la périphérie du cerveau. Elles se produisent physiologiquement par des excitations psychiques (représentations do la mémoire ou perceptions des ^ens).

Dans les conditions physiologiques, il s*agit surtout de perceptions visuelles et d'images évoquées par la mémoire (par exemple, par une lecture lascive); puis d'impressions tactiles (attouchements, serrements de mains, accolade, etc.). Par contre le sens auditif et lo sons olfactif ne jouent qu'un rôle secondaire dans le domaine physiologique. Mais, dans, certaines circonstances pathologiques, ce dernier a une grande importance pour l'excitation sexuelle. Chez les ani<- maux, l'influence des perceptions olfactives sur le sens géné» sique est de touté évidence. Âltliaus (Beiirâge znr Physioi M. Palàol, des Olfaclorius^ Anh* /ûr PsycA.^ Xlf, H. i) déclare nettement que le sens olfftctif est d'une grande inw portance pour la reproduction de respèce. Il fait ressortir que les animaux de sexe diiTéront sont attirés l'un vers l'autre pur la perception olfactive et que, à la période du rut, il s'exhale de leurs parties génitales une odeur pénétrante. Une expérience faite par SchilT vient à l'appui de eettu assertion. Scfaiff a enlevé les nerfs olfactifs à de jeunes chiens nouveau-nés, et il a constaté que ces mêmes chiens, devenus grands, ne pouvaient distinguer un mâle d'une femelle. Mantegansa {Hygiène de tamour) a fait un essai en sens inverse. Il a enlevé les yeux à des lapins et il a constaté que cette défectuosité artificielle n^a nullement empêché

FAITS PHYSIOLOGIQUES 3t

raecouplomont do coa animaux. Cotlo oxpérienoo nous montre quelle importance parait ovoir le sens olfactif dans la vita semmlis des animaux.

Il est h noter aussi que çeriains animaux (musc, chat de 2«ibp(li , çaslQr) onU dans les parties gdni tale% des glandes qui dégagent des matitoes forlement odorantes.

Même on ce qui coucorne rhomme, Althaus a mis en relief les corrélations qui existent entre le sons olfactif et le sens . génésique* Il cite Cloquet (Osphrésiohgiey Paris, 4826). Celui-ei appelle rallention sur le pouvoir excitant des fleurs; il rappelle Texemple de Richelieu qui vivait dans une atmos- phère imprégfide des plus forts parfums pour stimuler ses . fonctions sexuelles.

Zippe (Wienet mei, Wochemckrift^ 4879, n" 85), parlant d*un cas de kleptomanie observé chez un onantste, fait aussi ressortir ces corrélationsi et il cite comme témoin Bilde- brand qui dit, dans ^viPhyàioloffi&populaire : « On ne peut pas nier que le sens olfactif n^ait quelque connexité ayeo les fonc- tions sexuelles. Les parfums des fleurs provoquent souvent des sensations do volupté et, si nous nous rappelons ce pas- sage du Caniigtw des cantiques : u Mes mains dégouttaient de myrrhe et la myrrhe s*est écoulée sur mes doigts posés sur le verrou de la serrure », nous verrons que lo roi Salomon avait déjà fait cette obsomtion. En Orient, les parfums sont très aimés à cause de leur eflbt sur les parties génitales, et appartements des femmes du Sultan exhalent Todeur de toutes sortes de Hetirs.

Most, professeur & Roslock, raconte le fait suivant : « J'ai appris d'un jeune paysan voluptueux qu'il avait excité h h volupté maintes filles chastes et atteint facilement son but en passant, pendant la danse, son mouchoir sous ses aisselles ot en essuyant ensuite, avec ce mouchoir, la figure de sa dan- seuse. » La perception intime de la transpiration d^une pe^ sonne peut devenir la pi*omièro cause d*un amour passionné. Gomme preuve, nous citei*ons le cas de Henri II! qui, à

30

PSYGHOPATUfA 8KXUAMS

l'occasion dea noces de Klargaerite do Volob avoo le roi de Navarro, s^ossuya la figure avec la chemise trempdo de sueur do Marie de Clèves* Bien que Mario fftt la fiancée du prince de Condé» Henri conçut subitement pour elle une passion si violente qu*il ny pouvait rdsisler et que, fait bi^lerique, il la rendit pour cela très maliieureuso* On raconte un fait ana- logue sur Henri IV. Sa passion pour la belle Gabriclle aurait pris naissance parce que, dans un bal, il se serait essuyé le front avec le mouchoir de celte dame*

Le professeur Jaegar (Ënldeeke derSeele) indique dans son livre le mftme fait, quand il dit (page 173) que la sueur joue un rôle important dans les affections sexuelles et qu^elie exerce une vraie séduction.

De la lecture de Touvrago de Ploss {fias WeUf)y il ressort que, en psychologie, on voit maintes fois la transpiration du corps exercer une sorte d'attraction sur une peraonne d'un autre sexe.

A ce propos, il faut citer un usage qui, au rapport de Jagor, existe che2 les amoureux indigènes des lies Philippines. Lorsqu'il arrive, dans ce pays, qu'un couple amoureux est forcé de se séparer pour quoique temps, Thomme et la femme échangent des pièces de linge dont ils se sont servis, pour s^assurer une mutuelle fidélité. Ces objets sont soigneusement gardâiy couverts do baisers et reniflés. La prédilection de cerloitts libertins et de certaines femmes sensuelles qpour les parfums ' prouve également la connexilé qui existe entre le sens olfactif et le sens sexuel.

11 faut encore citer un cas très remarquable, rapporté par Heschl {Wiener Zeiîschifi f. pmct. Uélkmde^ 99 MSrz 1861)% cas il a constaté simultanément le manque des deux bosses olfactives et ratt*ophie des porties génitales. Il s'agissait d'un honune de quarante-cinq ans, bien fait, dont

1. A eoinpar«r Uyeoek (Htmuè dUmts cf mmen, 1840), qui irouvo ua rapport entre tu prâdiloeUon pour la niuseol k$ pattms simUiiircs et Teiel- talion soxueUe ches len femmes*

FAITS PHYSIOLOGIQUHS 37

les tostioulofl ovaiont le volumo d*uno f&vo» étaioat dépourvus do canaux dérérents et dont lo larynx avait des dimensions féminines. Il y avait chez lui absence totale de norfs olfactifs. Lo triangle olfactif et le sillon à la base inférieure des lobes antérieurs du çiorvQatt ^,0^^^ trouj^de la lame criblée éluicnt clairsemés; au lieu de nerf», o*étaient des prolongements de la duro^'^mèro qui passaient par ces trous» Sur la membrane pituituire du nez, on constatait la mAme absence de nerfs. Il faut noter aussi le consensus qui se manifeste nettement entre l'organe olfactif et l'organe sexuel dans certaines maladies mentales. Les hallucinations olfactives sont très fréquentes dans los psycboflos des deux sexes qui ont *pour origine la masturbation, de m£me que dans les psychoses des femmes, causées par los maladies des parties génitales ou les phénomènes de la ménopause ; par contre» dans les cas il n'y a pas do causes sexuelles, les hallucinations olfactives sont très rares.

Je mets en doute cependant que, chez les individus nor*- maux, les sensations olfactives jouent, comme ehez les mU maux, un grand rôle dans rexcitation du centre sexuel

Nous avons cru devoir parler, dès maintenant, de la con- nexité qui existe entre le sens olfactif et lo sens sexuel, étant donnée l'importance de ce consensus pour la compré- hension de certains cas pathologiques.

II y a, à côté de ces rapports physiologiques, un fait inté- ressant à noter : c'est qu'il existe une certaine nnalogie his- tologique entre le nez et les organes génitaux, puisque tous deux (y compris le mamelon) contiennent un tissu érectilo. .

L*ol>8ervalion suivante, qiio nous donne Binot, semblo eonirediro celle opiaioii. Malheureusement il no nous a rien dil sur la personnalil^ du sujet de son observaUon. Dans tous les eos, sa consUilalion est très signifleatlve pour ta eottooxUé f|ui existe eiiCre te sens otfaelir et le sens sexuel. D.*.« élu* aiant en mtidceino, étant assis un Jour sur un banedon^ un 8<|u»re et oecup6 à lire un livre de pathologie, remarqua que, depuis un monieiit, il était géné par une élection peraislaiile. Bn se rolnumant, Il s'aperçut qu'une fetiimo qui répandait une odeur as^os fortc^ était assiito sur l*autro bout du bane. Il attribua  ritnpression oiraolive, qu'il avait ressentie sans en avoir conscience, le phénomène d'excitation génitale.

PSYCIIOPATHIÂ SEXIUMS ^

J. N* Mockenzio {Journal of mdicai Science ^ 1884) a rap^* porté, h co sujet, do curiouseg observationfi cliniques et pby*- sioIogiquGs* Il a constata : V queclie^ un certain nombre de femmoB, dont le noz était sain, il se produisait régulière* montf 4 l!($poque do la menstruation, uup oongoBtion dos* , corps bulbeux du nez,qui disparaisftait après la menstruation ; 2^ le phénomène d'une menstruation nasale substi tutrice qui, plus tard, à ëtd souvent remplacée par une liémorrhagie uté<« rine, mais qui, dans certains cas, s'est manifestée périodique- ment au moment de la menstruation, pendant toute la durée de la vie sexuelle ; S"" des phénomènes d*irrilution nasale, tels que des éternuements, etc., au momùni d'une émotion sexuelle; et 4"* ]*in verse de ce phénomène, c*osl«ft-dire des excitaiions accidentelles du système génital, h la suite d'une maladie du nez,

Hackenzio a aussi observé que, chez beaucoup de femmes atteintes de maladies du nés, ces maladies empirent pendant la menstruation ; il a, en outre, constaté que des excès in Venere peuvent provoquer une inflammation do la membrane pituitaire ou l'accentuer si elle existe déjft.

Il rappelle aussi ce fait d'expérience que les masturbaleurs sont ordinairement atteints de maladies du nez et souflTrent souvent d'impressions olfactives anormales, do même que de rhinorrhagies. D'après les expériences de Mackenzie, il y a desmaladies du nez qui résistent h tout traitement tant qu*on n'a pas supprimé les maladies génitales qui existent en même temps chez le malade et qui, peut*^èlre, sont In cause de* la maladie nasale.

La sphère sexuelle de Vécorce cérébrale peut être excitée par des phénomènes produits dans les organes génitaux et dans le sons dos désirs et des représentations sexuels* Cet elTet peut ôtre produit par tous les éléments qui, par une action centripète, excitent le centre d'érection (excitation des vésicules séminales quand elles sont remplies; gonilement des follicules de Graf; excitation sensible quelconque, pro-

FAITS PHYSIOLOGIQUES

39

duite dttns io voisinage dos parties gdni talcs; hyperhdmie ot lurgosconco dos partios gi^niCulos, parliculièroment dos or- ganes éroclile», dos eorps caverneux du péntSi du elHoris; vie sédoniairo et luxueuse; plethora abdominaliss tompéruturo ihsHjiCil lu chf^Md; vêtements ohaucfs; usage do cmtbaride,. de poivre et d'autres dpiees).

Le libido semalin peut ôtre aussi éveillé par Texci talion deti nerfs du siège (llagollalion). Ce fait est trds important pour la compréhension de certains phénomènes physiolo- giques S

Il arrive quelquefois que, par une correction appliquée sur le derrière, on éveille che» des garçons les premiers mouvements de TinsUnct sexuel et on les pousse par à la masturbation. C'est an fait que les éducateurs de jeunesse devraient bien retenir.

En présence des dangers que ce genre de punition peut oifrir aux élèves, il serait désirable que les parents, les maîtres d*école et tes précepteui*s n*y eussent jamais recours.

La flagellation passive peut éveiller la sensualité, ainsi que le prouve l'histoire do la secte des flagellants, très répandue aux xm*, xiV* et xv^ siècles, et dont les adeptes se flagellaient eux-mêmes, soit pour faire pénitence, soit pour morlifier la chair dans le sens du principe de chasteté prêché par TÉgliso, c^e8t-&-dirc rémancipation du joug de la volupté.

A son début, cotte secte fut favorisée par TÉgliso. Mais, comme la flagellation agissait comme un stimulant do la sen- sualité et que ce fait se manifestait par dos incidonis très fAchoux,rÉgIisc se vit dans lanéûessitéd*agir contre les flageU lants. Les faits suivants, tirés de la vie de deux héroïnes de la flagellation, Maria-^Magdalcna de PasEzi et Élisabeth do Genlon, sont une preuve caractéristique de la stimulation sexuelle produite par la flagellation.

Maria-ftfagdalena, flUe de parents d*une haute position

1. MoiliomiuH, Oe flagiomm uau in re medica, London, 17S3. Oollenu : Th$ hiêl0ry of ih0 fiagemnUtt Utnûottt I1S3.

40. PSYCHOIMTIIIA SKXUAUS

sociale, tfloit religieuse de Tordre des Carmes, & Florenoo, en 1880. Los flagellations, et plus encore les conséquences do ce genre de pénitence, lui ont valu une grande cdiébritiS et une place dans rhiBloirc. Son plus grand bonheur était quand la prieure lui faisait moUrc les mains dornèro le dos et la faisait fouetter sur les reins mis à nu, en présence de toutes les sœurs du couvent*

Mais les flagellations qu*elle s*était fait donner dès sa pre- miôre jeunesse avaient complètement détraqué son système nerveux; il n*y avait pas une héroïne de la flagellation qui eût tant d'hallucinations qu'elle. Pendant ces hallucination», elle délirait toujours d'amour. La chaleur intérieure sem- blait vouloir la consumer, et elle s*écriail souvent: a Assok! n*attise pas davantage cotte flamme qui me dévore. Ce n'est pas ce genre de mort que je désire; il y aurait trop de plaisir et trop de charmes. » Et ainsi de suite* Mais Tesprit de l'Im*- pur lui suggérait les images les plus voluptueuses, de sorte qu^elle était souvent sur le point de perdre sa chasteté.

Il en était presque de même avec Élisabeth de Genton. La flagellation la mettait dans un état de bacchante en délire. Elle était prise d'une sorte de rage quand, excitée par une flagellation extraordinaire, elle se croyait mariée avec son Il idéal M. Cet état lui procurait un bonheur si intense qu'elle s'écriait souvent : a 0 amour! 0 amour infini! 0 amour ! 0 créatures, crics donc toutes avec moi : Amour I amour I »

On connaît aussi ce fait, confirmé par Taxil {op, ciL^ p. 148), que des viveurs se font quelquefois flageller, avant l'acte sexuel, pour exciter leur puissance génitale languis- sante.

On trouve une confirmation très intéressante de ces faits dans les observations suivantes que nous cmpnmlojis au Plagellum saliUis de Pnullinî édition, 1698, réimprimée h Stuttgart, 1847):

« Il y a certaines nations, notamment les Perses et le» Russes, chez lesquels, et particulièremeiil che^ les femmes,

FAITS PHYSIOLOGIQUES

41

les coups sont considérés comme une marque partioulièro d*âmour ot faveur. Le» fommos russes surtout no sont con* tentes et joyeuses que lorsqu'elles ont reçu de bons coups do loars maris, ainsi que nous roxplique, dans un récit curieux, Jean Barclajus.

(I Un Allemand nommé Jordan vint en Moscovie et, comme le pays lui plaisait, il tCy établit et épousa uoc femme russe qu'il aimait beaucoup et pour laquelle il était gentil on tous points. Mais elle faisait toujours lamine, baissait les youx, otne faisait entendre que des plaintes et des gémissements. L^époux voulut savoir pourquoi, car il ne pouvait comprendre ce qu'elle avait. « Ehl dit-elle, vous prétendez m'aimer et vous no m^en avez encore donné aucune preuve. » U Tem- brassa ot la pria de lui pardonner si, par hasard et à Bon insu, il Tavaii oflensée : il ne recommencerait plus. « Rien no me manque, rdpondii-elle, sauf le fouet qui, selon Tusage de mon pays, est une marque d*amour. » Jordan se le tint pour dit ot il se conforma à Tusage. A partir de ce moment cette femme aimaéperdument son mari.

« Une pareille histoire nous est racontée aussi pai^Peter Pe- treus, d'Êrlesund, avec ce détail complémentaire, qu'au Ion- demain de la noce les hommes ajoutent aux objets indispen- bles du ménage, un fouet. »

k la page 73 de ce livre curieux, nous lisons encore :

(c Le célèbre comte Jean Pic de lu Mirandolo, assure qu*un doses amis qui était un gaillard insatiable, était si paresseux et si inhabile aux lulte8amoureusesqu*il ne pouvaitrien faire avant qu'il n'eût reçu une bonne raclée. Plus il voulait satis* faire son désir, plus il exigeait de coups et de violences puisqu'il ne pouvait avoir de bonheur s'il n'avait été fouetté jusqu^ausang. Dans ce but, il s'était fait faire une cravache spéciale qu'il mettait pendant la journée dans du vinaigre; ensuite il la donnait & sa compagne et la priait h genoux de no pas frapper à côté, mais de frapper fort, le plus fort pos- sible. C'est, dit le brave comte, le seul homme qui trouveson

41 PSYCHOPATHIA S^UAUS

plaisir dans une torture paroillo. Et comme ool hommo n'était pas mdohant» il reconnaissait et détestait sa foi-- blesse. Une pareille histoire eat mentionnée par Gmlius Rliodigln, h qtit Ta oxnpruntée le célèbre jurisconsulte An«

dréas Tiraqueil . A répqque du célèbre médecin Otto Brun-

fois, vivait dans la résidence du grand électeur bavarois, h Munich, un bon gas qui, cependant, ne pouvait jamais faire Tamour sans avoir reçu auparavant des coups bien appli* qués. M. Thomas Barthelin a connu aussi un Vénitien qu'il fallait échauiïer et stimuler à Tacte sexuel par des coups. De même Cupidon entraîne ses fidèles avec une baguette d'hya- cinthe. Il y a- quelques années, vivait à Lubeck, dans la Huhistrasse, un marchand de fromages qui, accusé d'adul- tère devant les autorités, devait être expulsé de la ville* Hlais lacatin avec laquelle il s'était commis, alla chess les magis- trats et demanda grâce pour lui en racontant combien pénibles étaient au coupable ses accouplements. Car il ne pouvait rien faire avant qu'on ne lui eût donné une bonne volée de bois vert. Le gaillard, par honte et do crainte d'être ridiculisé, ne voulait pas l'avouer d'abord, mais, quand on le pressa de questions, il ne sut plus nier. Dans les Pays-Bas réunis, dit»on, il y eut un homme de grande considération qui était affligé de la même maladie et qui était incapable de faire la bagatelle s'il n'avait pas reçu dos coups auparavant. Lorsque les autorités en furent informées, cet homme fut non seulement révoqué do ses {onctions mais encore puni comme il le méritait* Un ami, un physicien digne de foi, qui habitait une ville libro de l'Empire allemand, me rapporta, le 14 juillet de l'anndo passée, comme quoi une femme de mauvaises mœurs, étant à rhôpilal, avait raconté h une de ses camarades qu'un individu l'avait invitée, elle et une autre fomme de lu même catégorie, h aller avec lui dans la forêt. Lorsqu'elles furent arrivées, le gaillard coupa des verges, exposa son derrière tout nu et ordonna aux femmes de taper . dessus, ce qu'elles firent. Ce qu'il a fait ensuite avec les

FAITS PHYSIOLOGIQUES

43

fouîmes, on peut lo dovinor facilomont. Non seuloment dos homtnéa 8c sont oxcttds à la lubricité pur les coups, mats des femmes aussi, afln de jouir davantage. La Romaine so faisait fouelior dans ce but par Luporcus. Car ainsi chante Juvénal : :

Slè^îteà mriuniuï\ ét (Itfi Turgida non prodesl eondUa ftyseido tyd9i Neû pfod^si agiti patmat pmbere Lupeireo,

Il y a, chez la femme ainsi que cheac Tbomme, d'autres régions et organes éreotibles qui peuvent produire rérection, Vorgasme et mfime l'éjaculation* Ces «zones érogènos » sont chez la femme, iani qu*elle est virgo^ le clitoris, et, après la défloration, le vagin et le col de Tutérus.

Le mamelon surtout semble avoir un effet érogène chez la femme. La iitiUafio hnjus regionis joue un r6le important dans VAfseroliea. Dans son Ànafomie typographique (édition de 1868, p. SS2), Ilyrtl cite Valentin Hildenbrandt qui avait observé, chez une jeune fille, une anomalie particulière du penchant sexuel, qu'il appelait sueiussiupraiio* GelKe jeune niie s'était laissé téter les mamelons par son galant. Bientôt, en tirant, elle arriva à pouvoir les sucer elle-mômo, ce qui lui causait les sensations les plus agréables. Ilyrtl rappelle, h ce propos, qu'on voit quelquefois des vaches qui tètent leurs propres tétines.

L. Brunn {ZeUff IMlemtur^ei€.,d. Hamburger Correspond' denten) fait remarquer, dans une élude intéressante sur « La sensualité et l'amour du prochain >», avec quel zèle la mère qui nourrit elle-même son noumsson, s'occupe de faire téter l'enfant. Elle le fait, dit-il, par amour pour l'être faible, incomplet, impuissant».

Il est tout indiqué de supposer, qu^en doIioi*s des mobiles éthiques dont nous venons de faire mention, que le fuit de donner & téter & l'enfant produit pcut-ôtre une sensation de plaisir charnel et joue un rôle assez important. Ce qui plaide en faveur de celte hypothèse, c'est une observation de Brunn,

44

PSYGHOPATHIA SISXUAL1S

observation très jasto en ello-mftmo» bien que mal inler- prâtée. Il rappelle que, diaprés les observations do Houzeau, chez la plupart dos animaux, la tendresse intime entre la mère et Tenfant n'existe que pendant la période de rallat- tement e| quyie fajt place, plus lard^ à une indiiTdrence complète.

Le môme fait (raflaiblissement de raflTcction peur lenfant après le sevrage) a 616 observé par Basiian cbess certoins peuples sauvages.

Dans certains états pathologiques^ ainsi que cela ressort de la thèse de doctorat do Chambard, des endroits du corps voisins des mamelles (chez les hystériques) ou des parties génitales peuvent jouer le rôle de zones érogènes.

Chez Tbomme, la seule zone érogène, au point de vue physiologique, c'est le gland et pout*ètrc aussi la peau des parties extérieures des organes génitaux . Dans certains cas pathologiques, l'anus peut devenir érogène cela explique- rait rautomasturbation anale» cas très fréquent/etia pédé- rastie passive (Comparez Garnier, Anomalies sexuelles^ Paris, p. 814, et A. Moll, Vlnvemon sùmelk^ p. 163)*

Le processus psychophysiologique qui forme le sens sexuel, est ainsi composé :

V Hoprésen talions évoquées par le cenli*e ou par lu péri- phérie;

2"* Sensations de plaisir qui se rattachent à ces évocations.

Il en résulte le ddsir de la satisfaction sexuelle (libido sexmlis). Ce désir devient plus fort è mesure que rexcitation du cône cérébral, par dos images correspondantes et par Tin- terventionde Timagination, accentue les sensations déplaisir, et que, par Texci talion du centre d*érecli on et Thyperliémic des organes génitaux, cos sensations de plaisir sont poussées jusqu^aux sensations de volupté (sécrétion de liquor prasia* cftf dans rurèlhroy etc.)<

Si les circonstances sont favorables ii racoomplissementde Tacte sexuel et satisfont Tindividu, il cédera au penchant

FAITS PHYSIOLOGIQUES

qui devient do plus en plus vif. Dans le cas contraire, il se produit des idées qui font cesser le rut, entravent la fonc- tion du centre d*<Srectîon et cmpôcbcnt Tacte sexuel.

Los idées qui arrêtent les désirs sexuels doivent ôlre h la portée do riiomme civilisé, chose importante pour lui. La liberltf morale de rihdiV'ldù ddpoad, d'une part, rie la puis- sance dos désirs et des sentiments organiques qui accom- pagnent la poussée sexuelle î d'autre part, dos idées qui lui

opposent un frein.

Ces deux éléments décident si Tindividu doit ou non aboutir & la débauciie et môme au crime. La constitution physique et, en général, les influences organiques exercent une puissante action sur la force des éléments impulsifs; Téducalion et la volonté morale sont les mobiles dos idées de ' résistance.

Les forces impulsives et les forces d'arrôt sont choses variables. L'abus de l'alcool produit à ce sujet une influence néfaste, puisqu'il éveille et augmente le libido sexualis et diminue en môme temps la force do résistance morale.

LA OOKABITATION >

La condition fondamentale pour l'homme, c'est une érec- tion suffisante. Anjcl fait observer (Are/tio fûr Psychiatrie, VIII, H, 2) avec raison que, dans l'excitation sexuelle, ce n'est pas seulement le contre d'érection qui est excité, mais que l'excitation nerveuse se répand sur tout le syslftmc vaso-mo- teur des nerfs. La preuve en est : la turgescence dos organes pendant l'acte sexuel, rinjeclion des conjunctiva, la proémi- nence des bulbes, la dilatation des pupilles, les ballcments du dieur (par paralysie des nerfs vaso-moteurs du cœur qui vien- nent du sympathique du cou, ce qui produit une dilatation

K Comporw noubaud ; Tmilé dt VimpuisMtiee et 49 ta BUriiiU, Paris, 181S.

46 PSYGIfOPATUIA SeXUALIS

doB artères da cœur ol ensuite riiyperlu^mic et im plus fort ébranlement des ganglions cardiaques). L^uoIg sexuel va» do pair avec une sensation de volupté qui, ehex riiomme, est probablement provoquée par le passage du sperme h travers les canaux éjaculatcùrs dans rurèlhro, ofToldc rexcitalionson- siblë dès pa^lies géhilains.ta: gensuUbii vblùpi^^ produii che2 rbomme plus tôt que chez la femoie, 8*acct*oU comme une avalanche au moment o& réjaeulatton commence et atteint son maximum au moment do réjaculation complète» pour disparaître rapidement pasi ejaculaiianem*

Chez la femme la sensation de volupté se manifeste plus tard, 8*accrolt lentement, et subsiste dans la plupart dès cas après réjaculation*

Le faille plus décisif dans la cohabitalion, o*est réjacula^ tion. Cette fonction dépend d*un centre (génito-spinal) dont Bttdgo a démontré Texistence et qu*il a placé & la hauteur de la quatrième vertèbre lombaire. Ce centi^ est un centre ré- flexe, il est excité par le sperme qui, h la suite de rexciialion du gland, est poussé par phénomène réflexe hors des vési- cules séminales dans la portion membraneuse de rurèthi*e. Quand ce passage de la semonce, qui a lieu avec une sensation de volupté croissante, représente une quantité suffisante pour agir assez fortement sur le centre dMjaculation, ce deraicr entre en action* La voie motrice du réllexo se trouve dans le quatrième et le cinquième nerf lombaire. L'action consiste dans une agitation eonvulsive du muscle bulbo-cavemeux (innervé par les troisième et quatrième nerfs sacrés) et ainsi le sperme est projeté au dehors.

Chez la femme aussi il se produit un mouvement réflexe quand elle se trouve au maximum de Tagitation sexuelle et voluptueuse. Il commence par Texcitation des nerfs sensibles dos parties génitales et consiste en un mouvement péristal- tiquo dans les trompes et Tutérus jusqu^à la portio vagifwUs^ ce qiii fait sortir la glaire tubaire et utérine.

Le centre d'éjaculation peut ètro paralysé par. des in-

FAITS PHYSIOLOGIQUES 47

fluences venant de l'éoorce cérébrale (coH h contre-cœur, en général émotions moralesi et quelque poii par influence de la volonté) ;

Dans len ccndilionsnormolee, Tacte sexuel terminé, l'érec» tien ol le libido sematis disparaissent, et rexciiatien psy* ciiiquo ot soxÀolIé fait plàcô à uiié détente jagréafild;

ni

NBURO PSYGHOPATHOLOGIE GI^.NÉRALE >

Vréqttcne^ ot imporUined dos «ytnptdmeé patliotogiquf^. Tableau d«8 ttd* vroses sexuelles. Irritation du centre d'éreclloiu ^ Son atrophie. Arrêta dai» te eentre d*6reetion. Poiiblesae et irritaliUttâ du centre, Us névroses du ccnlr9 a*éJaeutatlon. Névroses cérébrales. Paradoile ou inotlnct sexuel hors de ta période normale. Eveil do Itlostinet sexuel dans renfaneo. <- Ronaissaneo de col insUnei daus la vieillesse. Aber- ration sexuelle eheis les vldlllards expUf(n4e par l'impuissaneo et la dâmene«. Atiesttiésio sexuelle ou mauque d^lnstincl sexuel. Aneslhésle congé- nltalo; anoathésie acquise. Hypcrestliésie ou exagération morbide de rinstinot. Causes et particularités do celte anomalie. Parestbésie du rené sexuel ou perversion de IMnslincI sexuel. Le sadisme. Essai d'cs- plieatlon du sadiiime. Assassinat par volupté sadique. Antbropopba- gie. Outrages aux cadavres. Brutalités contre les fcnimee; ta niauie de les faire saigner ou de les fouetter. U manie de souiller les femmes.

Sadisme symbolique. Autres octes de violence contre les femmes. Sadisme sur des animaux. Sadisme sur n'importe quel objet. Les fouotleurs d*enAints. Le sadisme de la femme. La PenihisOée de Kteist. *- Le masochisme. Nature et symptômes du mosocblsnie. Désir d*étre brutalisé ou humilié dans le but de satisfolre le sens sexuel. ^ La flagellation passive dans ses rapports avec le masochisme. La fréquence du masochisme et ses divers modes. Masochisme symbolique. Maso- chisme d'imagination. JcanJacques Moitsseau.— Le roosocbisme ches les romanciers et dans les écrits scientifiques. Masochisme déguisé. Les

t. Sources : ParonUDuchatelot, Ptoftilution dans la viUe 4e Paris, i831« ilosenbauro, J?it^toAufti7 der iit/phUis, Halle 1839. l«om6me, Dk Lustseucke im ÀUerthum, Halle, tsau. Descurot, La médecine det pasaiom, Paris, 1800.

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NI*:UaO-PSYCiiOPATKOL06I& (fÊNÉHALË

40

fé(ie)iiilei do fiooltor ol du pied. Mafoetiisnio déi^M ou acfos inolpro- près eoRimls dûns to but de sMiiimiiior et do se nroeurer une sdtisfaetion sexuelle. Maaoelii^uie eliox la femme. Emnl d*expHeatlon du nm«o- eltlamo. La gervltude sexuelle* MasoeblFiiie ol satlleme. Le fôkicbisiiie ; oxplleatloii do sou origine. Caa oh le fétiche est une partie du corptt féminin. l«e féliebisine ilo la nmin. Les differuiUés comme félicites.--' Le féUehiime des imites de ebevetix; les coupenrsdenalles,— Le vêtement do la leintiio çomuio /dlieltOr ^ Amateuni ou voleurs do moueboirs d^ femmes. «- Los fdUcbisteft du sguHor. Une étoffe comme fétiche. I^ch fétichistes de la fourrure, de la soie et du velours. I/inver^ion sexuelle.

Comment on eonlraclô cette disponitioii. La névrose comme cause de t*inverslon sexuelle aequffe. Degrés de la di^généresceuee acquise. Simple inversion du sens sexuel. Éviration ol déféminalion. La folie des Seytliesi* Les Mujerados. Les transitions é la mélauiorphoso sexuelle. Méloinorphose sexuelle paranotoue. L'inversion sexuelle congénilalo. Diverses formes de cotte mala«lie. Sympfémes généraux.

lissai d'explication do cette maladie L'Iiermaphroilisme psychique. llomosfïxuets ou uranisles. Ëlféminalioii ou vifâgtnilé. An Jrogynle et gynandrie. Autres phénomènes de perversion Foxuelie chcs les Individus atteints d'inversioo sexuette. Diagnostic, pronostic et thérapeutique de lloversion sexuelle.

Chez les homme» civilisés do notre époque les fondions sexuelles se manifesfent très souvent d*une manièro anor« maie. Cela s'explique en partie par los nombreux abus géni- taux, en partie aussi par ce fait que ces anomalies fonction- nelles sont souvent le signe d*une disposition morbide du systime nerveux central, disposition résultant, dans la plu- part des cas, deThérédité. (Symptômes fonctionnels do dégé- néi^escence.)

Comme les organes de iagénéralion ont une importante coi*- rélation fonctionnelle avec tout le système nerveux, rapports psychiques ot somaliquos, la fréquence dos névi*oses cl psy- choses générales dues aux maladies sexuelles (fonctionnelles ou organiques), se comprend facilement.

MYCIIOPATIIU SSXUAL».

4

TABLEAU SCHÛfATIQUlS DBS MÉVliOSES SEXUliLLKS

I.-IfÉVB08B8 PARIFHÉEIQUSS

.iVftiMmiyifis

Cl, Anestfiésie ; ii, Hypere^thém ; c, Nénmlf/ie

2^ sÉcniftroiRfss tti Aspemie ; 1), Polyspermie.

8* MOTRICIi^

a, Pottuiims {spasmes) ; Spertnaimrkée {paralysie) . n. If ÉVR08B8 SFINAXiES

i** ArFBCTIOMS DU CKNTRB 0*6llBCT10N

a) Vexeiiaiion (priapisme) se produit par une aclion réfloxe due à des excitations sensitives péripliériquosy directomeni par i*oxcitation organique dos voies de communication du cerveau au contre d*droction (maladies spinales de la partie inférieure de la moelle cervicale et de la partie supérieure de lu moelle dorsale) ou du centre lui-même (certains poisons) ou enfin par des excitations psychiques.

Dans ce dernier cas, il y a satyriusis, c*cst-ft-dire prolon- gation anormale do rérection et du Hbido semalis. Quand il y a seulement excitation réflexe ou excitation directe orga- nique, le libido peut faire défaut et le priapisme être accompagné d'un sentiment de dégoût*

b] La paralysie provient de la destruction du centre ou des voies de communication {mni erigenies)^ dans les maladies de la moelle épinibre (impuissance paralytique).

Une forme atténuée de cet état est la diminution de la sen- sibilité du centre par le s»irmenage (suite des excès sexuels, surtout onanisme) ou par Tintoxication due h des sels de bromci etc. Cette paralysie peut être accompagnée d*uno anesthésie cérébrale, souvent d*une anesthésie des parties

NBUHà>PSYCIiOPATHOU>GlB GËNÊAilLB U

génitolos oxlomcs. Souvent il se produit dans ce cas doTliy- poresthésic cdrébralo (iibido sexualis acoontué, lubricité),

Uno formo particulière do ranosthésic incomplète se pro- duit dans les cas lo contre n'est sensible qu*à certaines excitoMonis sp^ciiilos auxqueUes il répond par réreotion; Ainsi il y a des hommes ehoEqui le contact sexuel avec une dpouse chaste ne donne pas une excitation suffisante pour amener Térectioni mais ches qui l*érection se produit quand ils vien- nent & coïter avec une prostituée ou qulls accomplissent un acte sexuel contre nature. Les excitations psychiques» en tant qu'elles peuvent venir en compte dans ces cas, peuvent ôtre cependant inadéquates (voir plus bas paresthésie et perversions du sens sexuoi).

e) Entraves. Le centre d'éreotionpout devenir incapable de fonctionner par suite des influences cérébrales. Ainsi agissent certaines émotions (dégoût, crainte dos maladies vénériennes}, ou bien la crainte de n^uvoir pas la puissance nécessaire ^

Dans le premier cas, rentrent souvent les hommes qui ont pour la femme une aversion invincible, ou qui craignent une infection, ou encore ceux qui sont atteints d'une perversion sexuelle; dans le deuxième cas rentrent les névropathes (neurasthéniques hypocondriaques), souvent aussi des gens dont la puissapce génitale est afTaiblie (onanistes), des gens qui ont une raison ou croient en avoir une de se méfier de leur puissance génésique.

Cet état psychique agit comme entrave, et rend Tacte sexuel avec une personno de Tautre sexe temporaii*emont ou pour jamais impossible .

Péàiiiiésemiiive, Il existe alors une sensibilité anor-

1. Magnan eite un exemple iiiUlraisont dans lequel une obsensioit de nature non sexuelle peut eairer en Jon (Voir Ann, méd,^fiêy^», 188S}. Un éludieni de vingt et un ons, tr^s eharge au point de vue do rbôréilitd, autrerois onà* nlste» a eonUnttellement & lalter contre TobeeMion du ehilTre 13. Toutes le» foie qii*il veut se livrer au eeft, eetle otUMMUilon du ebilAe iS empéclie ehet lui rcreelioA et rpud l*aete impossible. . .

SI2 . PSYCHOPATHIA SÉKUAUS

raûlottvoc rolûchoracni rapide do réiicrgie du centre. Il peut s'agir d'un dérangomont fonclionnol du centre lui-même, ou d'une faîblosso d'innorvation des nervi erigéntes, ou enfin d*une faiblcsao du muscle ischio-caverncux. Avant de passer aux anomalies qui vont suivre, il faut encoi^e faire mention des cas où, par suite d'une éjaculation anormalement hftlive, rérection est insuffisante.

3* APFKCTIONS ou GBNTRB D'ÉIAGUI^ATION

a) Véjaeulaiion anormalement facile est due au manque d'arrêt cérdbral qui se manifeste par suite d'une trop grande excitation psychique, ou d*une faiblesse sensitivo du centre. Dans ce cas, une simple idée lascive suffit, dans certaines circonstances, pour mettre en action le centre trôsentachd de neurasthénie spinale, pour la plupart des cas par suite d'abus sexuels. Une troisième possibilité, c'est l'hypcresthésie de Turèthrc : le sperme en sortant provoque une action réflexe immédiate et très vive du centre d'djaculation. Dans ce cas» la seule approche des parties génitales do la femme peut suffire pour amener i'djaculalion anie poriam.

Quand riiypcrcsthésic urélhrale intervient causalement, réjacttlation peut produire un senliment de douleur au lieu d'un sentiment de volupté. Dans la plupart des cas d'hypcr- csthésic urélhrale, il y o faiblesse sensitivc du centre.

Ces deux Iroublcs fonclionnels sont imporlant» dans Vétio- logio de hpolluiio nimia et diurna.

. La sensation de volupté peut palhologiqucment faire défaut. Cela peut se rencontrer chez des hommes ou des femmes héréditairement chargés (anesthésie, aspermie)» h la suite de maladies (neurasthénie, hystérie), ou à la suite do surexcitations suivies d'affaissement (chez les mérétrices).

Le degré de l'émotion motrice et psychique qui se mani- feste pendant l'acte sexuel dépend de Tintensité de la sensa- tion voluptueuse. Dans certains états pathologiques, cette

' Î^BURO-PSYCHOPATHOLOGIB GÉNÉIULB »3

émotion peut tollomont «'accroître que le» mouvomont» du coït prennent un caraclôro convulslf, soustrait à rinfluonco de h volonté, et peuvent môme se transformer on convul- sions générales*

6) Dif/kullé atwrmale de Njaeulation. -^Elle est couséo par rinsonôibiiité du centre (ubseucc du Hùido, atrophie orga- nique du centre par des maladies du cerveau et de la moelle épinière, atrophie fonctionnelle 4 la suite d'abus sexuels, marasme, diabète, morphinismo). Dans ce cas, l'atrophie du centre est souvent accompagnée de Tancsthésie des parties génitales. Elle peut être aussi la conséquence d'une lésion de l'arc réflexe ou de raneslhésie périphérique (urélhrale) ou de raspcrmio. L'éjaculation ne se produit pas au cours de l'acte sexuel, ou très tardivement, ou enfin après coup sous forme de pollution.

m. - HÉVAOSBS OteÉBBAUg

••

!• Paradoxie^ c'est-à-dire émotions sexuelles produites en dehors de l'époque des processus anatomico-physiologiqucs dans la zone des parties génitales.

^ ànesthésie (manque de penchant sexuel). Ici toutes les impulsions organiques données par les partie» génitales, de mAme que toutes les représentations^ toutes les impres- sions optiques, auditives et olfactives, laissent l'individu dans Tindifférenee sexuelle. Physiologiquement ce phénomène se produit dans Tenfance et dans la vieillesse.

9LHîfpemthésie {penchant augmenté jusqu'au satyriasis). Ici, il y a une aspiration anormalement vive pour la vie sexuelle, désir qui est provoqué par des excitations organiques, psychiques et sensorielles. (Acuité anormale du liùido, lu- bricité insatiable.) L'excitation peut èli-e centrale (nympho- manie, satyriasis), périphérique, fonctionnelle, organique.

4' Pamihésie (perversion de Tinstinct sexuel), c'est-à-dire excitation du sens sexuel par des objets inadéquats.

tt4 PSYCHOPi^THIA SRKUALIS

. Ces anomnlios cérébrales tombont dans lo domaine do la psychopalhologie. Los anomalies spinalos el périphériques peuvent so combiner avec collos-'Ci. Ordinairement elles se rencontrent ctaex des individus non atteints de maladies men- tales. Elles peuvent so présenter sotis diverses combinaisons ot deveiiir le ihobito do âéUti soxùels. Cost pour celte raiso^ qu'elles demandent h èire traitées à fond dons Vexposé qui va suivre. Lintérét principal» cependant, doit revenir aux anomalies causées par le cerveau, ces anomalies, poussant . souvent à des actes pervers el même criminels.

i4.— - pAiiADoxiK. iNSTiMTT SKXVBL m OKuons m u vkniom

DBS PAOCESSUS ANATONICO'PIIYSIOLOCIQUBS

1* Instinct sexuel dans Fenfanctf, Tout médecin nouro- pathologue et tout médecin d'enfants savent que les mouve- ments de la vie sexuelle peuvent se manifester chez les petits enfants. Il faut cilcr, ix ce propos, les communications très remarquables d'Ultzmanii sur ta masiurlmiion dans Ten- fancp'.

Il faut bien distinguer les cas nombreux oft, ù la suite de phimosis, bolanites, oxyut*es dans Tanus ou dans le vogin, les enfants éprouvent des démangeaisons aux parties géhi* tales, y font des attouchements, en ressentent une sorte de volupté et arrivent ainsi & la masturbation. Il faut bien sépa- rer de tous ces cas ceux où, sans aucune cause périphérique, mais uniquement par «les procossus cérébraux, Tenfant éprouve des désirs et dos penchants sexuels. Dans ces der- niers cas seulement il s'agit d*une manifestation précoce de la vie sexuelle* Il est probable qu'on su trouve en pré« senco d*un phénomène partiel d*un état morbide neuro-

i. Lotiyer-VHlenimy rnpporle mw\ iin ca» d'onaiiismo elles une fltte de trois a qtia(reati8; Ue inôiiio, Morcan {Abewaliom dunens génésiqui^ ^dil., p. 20d)

Êarie d*un eiifAnl «le deux ans. A coiisiiller Maiidsiey ; Physiologie el Valhù* iffie Vâm», p. 318 ; Hlrachsiiriing (Kopenliageii), Ikriin, ktin, Woehmutchrif/t 1886, ii« 38'; Lombroso, L'Uomo dehwguenie»

N£UUO.jl»SYCIiOPATHOlOGIË GÉNÉRALE BB

pfifychopàlbique. Uno obsorvalion de Marc {Les maladies mentales) nom fournit uno preuve fmppanto de cot élat, Le sujet dtait uno fllle do huit ansi issue d*une ramillo trbe hbnorable et qui, dénude de tout aentiment moml, se livrait . à lo . masturbalipiii. depuis rdgo 4o quatre ans. Pmip^ea. ctim pueris, deeem usgue duofl^eim annos miis^ slupra feeiL Elle était hanfde par Tidée d^asBassinor ses parents pour hdriler et pour pouvoir s'amuser ensuite avoc des hommes.

Dans ces cas do libido prdcoco, les enfants sont amenés & la masturbation, ot, comme ils sont fortement tarés, ils aboutissent souvent & ridiotic ou aux formes graves des névroses ou psychoses dégénérativcs.

Lombroso (Arckiv* di Psi/chialria, IV« p* 22) a recueilli dos documents sur des enfants héréditairement tarés. Il parle, entré autres, d*une fllle do trois ans qui se masturbait sans cesse et sans vergogne. Une autt*e fille a commencé à T&ge de huit ans et a continué h s'onahiscr apr&s son mariage, surtout pendant la durée de sa grossesse. Elle a accouché dou2e fois. Cinq de ses enfants sont morts très jeunes ; quatre étaient des hydrocéphales, doux (des garçons) se sont livrés & la masturbation, I*un à partir de TAge de quatre ans, Tautre à partir de TAgc de sept ans.

Zambacco [V Encéphale^ 1882, n** 12) raconte riiistoire abominable de deux sœurs avec précocité et perversion du sens sexuel. L'ainée, R..., se masturbait déjà à TAge de sept vm^ siupraeum jeiti^m/ldcte^/, volait quand elle pouvait le faire, sororem quatuof annonm ad masiurèaiionem illixit^ faisait à Ttge de dix ans les actes les plus hideux, no put pas même Atre détournée de sa rage par le fermm eandens ad eliloridem; elle se masturba une fois avec la soutane d*un prêtre pendant que celui-ci t'exhortait à s'amondor, etc*, etc.

2* Réteil du penchant sexuel à Fàgs de sénilité* ~ Il y a des cas rares oii rinstinct sexuel se conserve jusqu'à un Age très avancé. « Semetus non quidem amis sed viHùus magie mtimatur »> (Ziltmann). (Estorlen {Afoi^ftim* Handàueht llh

m

PSYCiiOPATlIlA SEXUAUS

p. 18) rapporte mômo le cas crtm vicHIard do quatro-vingl* trois an» qui fut condainnd par une cour d Wises wurlom* bergeoise h trois ans de travaux forcés pour délit contre les mcDurs. Matheureusoment il ne dit rien du genre du délit ni Télat psj'cliiquo de raçcusé.

Los manifestations de Tinstinct sexuel à un âge très avancé ne constituent pas, par olies-mèmes, un cas pathologique. Mais il faut nécessairement admettre des conditions patholo- giques quand rindividu est usé (décrépitude), quand sa vie sexuelle est déjà éteinlo depuis longtemps, et quand, ehess un homme dont autrefois peut-être les besoins sexuels n'étaient pas tr&s forts, rinstinct se manifeste avefe une grande puissance et demonde &6tre satisfait impérieusement, souvent même se pervertit.

Dans de pareils cas, le bon sens fera soupçonner Texis- tence de conditions pathologiques. La science médicale a bien établi qu'un penchant de ce genre est basé sur des change- ments morbides dans le cerveau, altérations qui peuvent me- ner à ridiotie sénile (gagaïsme, gâtisme).

Go phénomène morbide de la vie sexuelle peut être le pré- curseur de la démonce.sénile et se présente longtemps avant qu*il existe des faits manifestes de faiblesse intellectuelle. L^observateur attentif et expérimenté pouiTa toujoui*s démon- trer, môme dans cette phase prodromique, un changement de caractère in pejus et un ufTaiblissemeut du sons moral qui va de pair avec cet étrange réveil sexuel. Le libido de Thomme qui est sur le point do tomber en démence sénile, se mani- feste au début par des paroles et des gestes lascifs. Les enfants sont les premiers attaqués par ces vieillards cyniques, qui sont en train de verser dans Tatrophie cérébi*ale, et dans la dégénérescence psychique* Les occasions plus faciles d'abor- der les enfants, et aussi la conscience d'une puissance défec- tueuse, peuvent expliquer ce fait attristant; une puissance génésique défectueuse et un sens moral très abaissé expliquent encore pourquoi les actes sexuels de ces vieillards sont tou-

NEURO-l'SYCIIOlUTIIOLOGIE GÊNÉRALF.

57

jours perYCi% Ce sont dos équivalents de Taclo physiolo- gique dont ils ne sont plus capables. Cotnmo tels, les annales do la médecine légale enregistrent rexhsbition des parties gânilales (voir Lasèguo : Les exhibitionnistes. Union médi'* cale^ AVIi^ i«^mai), rattouelieineni voluplueux des parties génitales dés enfanin (Legrand du Saulle, La folie devant les tribunaux^ p. 30)» Texcilation des enfants à la mastur- ballon du sëductom% ronanisation de lu victime (Uirn, Maschkas Handbuch d. ger. Ated,^ p. 373), la flagellation dos enfants.

Dans cotte phase, rintclligcnce du vieillord peut encore ôlre asscK conservée pour c|u*ii cherche k éviter l'éclat et les révé- lations, tandis que son sens moral a trop baissé pour qu'il puisse juger de la moralité de Tacle et pour ([u*il puisse ré» sister à son penchant. Avec Tapparition de la démencei ces actes deviennent de plus on plus éhontés. Alors la préoccupa- tion d'impuissance disparaît et le malade recherche des adultes; mais sa puissance génésique défectueuse le réduit &8e contenter dos équivalents du coït. Dans ce cas, le vieillard est souvent amené h la sodomie » et alors, comme le fait remarquer Tarnoswsky {op. cit.^ p* *I*7)) dans Tacte. sexuel avec des oies, des poules, etc., Taspect de Fanimal mourant, ses mouvements convulsifs procurent une satisfaction com» plète au malade. Les actes sexuels pervers accomplis sur des adultes sont aussi abominables et aussi psychologiquement compréhensibles d'après les faits que nous venons de mon* tionner*

L'observation 49 de mon traité de Psychopathologie légale nous montre combien le désir sexuel peut devenir intense au coursée la demendasenilis quum senex libidimsusgermanami smm filiam wmulaiiom motus neearet et adspectu peetoris cmi puellw nmihundm deletîaretm.

Dans le cours de celte maladie, des délires éro tiques peuvent se produire avec épisodes maniaques ou sans ces épisodes, ainsi que cela ressort du fait suivant.

PSYCHOPATHIA SBXUAMS

OfiSBnvATioN i. J. Ecné ft'cst adonné de tout lomps oiix plai- sirs sexuels, mais .en gardant le d<Seorutn. Il a, depuis Tâgo do soixaiitO'SOIxo ans, montré un alTaibllssement graduel do ses facultés mentaloB on mémo tenips qu'une augmentation progres- sive dans la perversion du sens mprai. Aairefols avare $i de trâs bonne tenue, cpnsmpnibomfM

guenlabatfûà omni fmina in via occurmttet ut uwor fiai 9m voluit^ aui tu eoitum eaneedet^et^ et il a tellement oITensé les mœurs publi- ques*, quil a fallu rinlerner dans une maison d'aliénés. Lft« son excitation sexuelle se surexcita ei devînt un état de véritable salyriasis qui dura ju5qu*(ï sa mort H se masturbait sans cosse, môme en public, divaguait sur des idées obscènes; il prenait les hommes de son entourage pour des femmes el les pousuivait do ses sales propositions (Legrand du Snulle, t*a FolU^ 5«13)«

Un pareil état d'excitation sexuelle exagérée (nymphomanie^ T^iror nierinm)\imi se produire chez des femmes tombées en de^ mentia smilh^ bien qu'elles aient été auparavant des femmes Irés convenables.

Il ressort de la lecture do Schopenhauer (/^ monde comme mlonlé el comme représentation^ 1859, t. II, p. 461) que, dans la demefUia sepv/is^ le penchant morbide ci pervers peut se porter exclusivement vers les personnes du sexe du malade (voir plus loin), La manièredc satisfaire ce penchant est, dans ce cas, la pédérastie passive ou la masturbation mutuelle, comme je rai conslaté dansic cas suivant.

OBSRAVATfON S. M. X..*, quatre-viagts ans, d'une haute posi- tion sociale, issu d'une famille laréc, cynique, a toujours eu de grands besoins sexuels. Selon son propice aveu, il préférait, étant encore jeune homme, ta masturbation au coïl, il eut des mat- tresses, fil (i Tune d'elles un enfant, se maria par amour à l'Age de quaraule-huit uns el fit encore six enfanLs; durant la période de sa vie conjugale, il ne donna jamais h son épouse aucun motif de se plaindre. Je no pus avoir que des détails incomplets sur sa famille. 11 est cependant établi que son frère était soupçonné d'amour homosexuel ot qu'un de se» neveux est devenu fou à la suite d excès de masturbation. Depuis des années, le caractère du patient qui éttut bigarre el siyet à des explosions violentes do colère, est devenu de plus en plus excentrique. Il est devenu mé-

NBUnO-PSYCHOPATHOLOGIB HÉNÉRALE

fiant et la inoindi'O contrariété dans sos désirs lo met dans un état qui peut provoquer dos accès de rage pondant lesquels il .lève même ta main sur son épouse.

Depuis un an on a remarqué chez lui des symptômes nets do dmentia smilis incipiens, La mémoire s^est aiTaiblio ; il se trompé sur les faits du passé et parfois ne sait plus s*y reconnaltroi pe< puis quatorze mois, on constate chosi oo vieillard do vé'riiablôs explosions d*amour pour certains do ses domestiques hommes, particulièrement pour un garçon jardinier. D*habilude tranchant et hautain envers sos subalternes, il comble ce favori de faveurs et de cadeaux, ci ordonne i\ sa famille ainsi qu'aux employés de sa maison de montrer la plus grande déférence é ce garçon. Il attend, dans un état de véritable rut, les heures de rendes- vous. Il éloigne de la maison sa famille pour pouvoir rester seul et sans géno avec son favori ; il s^enferme avec lui pendant des heures entières et, quand les portes se rouvrent, on trouve le vieillard totit épuisé, couché sur son lit. En dehors de cet amant, co vieillard a encore périodiquement des rapporlsavec d^autres domestiques mâles. Uoe eomtat amalos eum ad se iraitef^e^ ab ii$ cseuia concupisem, geniialia sm iangi jubei*e Uaqtie masturbadonem mutmm fien. Ces manies produisent cher, lui une véritable démoralisation. Il n*a plus con- science de la perversité de ses actes sexuels, de sorte que son honorable famille est désolée et n'a d*autre recours que de le mettre sous tutelle, de le placer dans une maison de santé. On n*a pu constater chez lui d*excitation érotique pour Tautrc sexe, bien quil partage encore avec sa femme la chambre à coucher commune. Kn ce qui concerne la sexualité pervertie et le complet affaissement du sens moral de ce malheureux, il est & remarquer, comme fait curieux, qull questionna les servantes de sa belle* fllle pour savoir si cette dernière n*a pas d*amant.

«— ANKSTUÊSIfi (MANOUK PKNCOANT SKXUBL)

1* Comme anomalie congémiale, On ne peut considérer comme exemples incontestables d^abscncc du sens sexuel, occastonnde par des causes cérébrales, que les cas dans les* quels, malgré le développement et le fonclionnementnormal des parties génitales (production du sperme, menstiniation), totit penchant pour la vie sexuelle manque absolument ou a manqué de tout temps. Ces individus sans sexe, au point de

eo PSYCIIOPATlilA SËXfJALIS

vue fonctionnel, sont très rares. Go sonl des Otres ddgénérds chez lesquels on peut rencontrer dos troubles cérébraux fonctionnels^ des symptôme^ de dégénâresccneo psychique et môme dos stigmates de dégénérescence analomique* Legrand du Saullo cite un cas classique et qui rentre dans

OsssnvATiON 3, 0...» trente-trois ans, d*une mère atteinte de la monomanie de la persécution. Le père do cette fomme était également atloinl de la monomtmie do la persécution oi flnit par le suicide. La mère était folle« et la mère de celle-ci a M prise de folio puerpérale. Trois frères du malade sont inoris en bas âge, un autre survivant était d*un caractère anormal, b. était déjé, à Tége do treize ans, hanté par Tldée qu'il deviendrait fou. A régp de quatonso uns, il fit une tentative de suicide.

Plus tard, vagabondage ; comme soldat, fréquents actes d'in- subordination et folies.

Il était d^une intelligence bornée, ne présentait aucun symptôme de dégénérescence, avait les parties génitales normales, et eut, a râge de dix-sept ou dix«*huil ans, des écoulements de sperme. 11 ne d*est jamais masturbé, n*a jamais eu de sentiments sexuels cl n*a jamais désiré avoir des rapports avec les femmes.

OasKRVATio:« A. P..., trente-six ans, journalier, a été reçu au commencement du mois de novembre dans nia clinique pour une paralysie spioale spasmodique. Il prétend être issu d*une famille bien portante. Depuis renfancc il est b^Kue. i.e créne est microcéphale. Le malade est un peu niais. Il n*a Jamais été sociable et n*a jamais eu de penchants sexuels. L*aspect d*une femme ne lui dit rien. Jamais il ne s'est manifesté cbes lui de penchant pout^ la masturbation. Il a des érections fréquentes, mais seulement le matin« û Pheure du réveil, lorsque la vessie est pleine; il n\v a pas trace d'excitation sexuelle. Les pollutions chez lui sont très rares pendant sou sommeil, environ une fois par an, et alors il réve qu'il a alTuiro à des femmes. Mais ces rêves n*ont pas un caractère érollque bien net. 11 prétend ne pas éprouver de sensation de volupté proprement dite au moment de la pollution. Il afllrmeque son frôre, âgé do irente*quatre ans» est, au point de vue sexuel, constitué comme lui ; quant sasceur, il la croit dans le môme cas. Un Mre cadet» dit^il, est d*une sexua*

NEI)nO*I>SYCilOPATilOLOC;iB GÉNÉRAIS 01

llié «orinttltJ, L'exttinen des parties génitales <Iu malado n'a po» permis de constater aucune anomalie, sauf un phimoftis.

Uammond (frupuissance sexuelle, Boriîn, 1889), ne peut citer parmi ses nombreuses obscrvution» que les trois cas

OnsBRVATio» 5;— W..., trente-trois ans, vigoureux, bien por- tant, avec des parties génitales normales, n'a jamais éprouvé do libido et ft en vnin essayé d'éveiller son sens sexuel absent par des lectures obscônes et des relations avec des mérélrlees.

Ces tentatives ne lui causaient qu'un dégoût allant jusqu'à la nausée, de l'épuisement noneux et physique; et môme» lorsqu'il força la situation, H no put qu'une seule fols arriver une érec- tion bien passagère. W.., ne s'est jamais masturbé; depuis l'âge de dix-sept ans, Il a ou une pollution tous les deux mois. Des intérêts importanls exigeaient qu'il se mariât. Il n'avait pas Vhotrot feminm^ désirait vivement avoir un foyer et une femme, mais II se sentait incapable d*accoinplir l'acte sexuel, et II est mort céli- baUiire pendant la guerre civile de TAmérique du Nord.

Obseuvation 0.— X-.., vingt-sept ans, avec des parties génitale» normales, n'a jamais éprouvé do libido. L'érection nep6Ut avoir lieu par des excilalions mécaniques ni par la chaleur ; mais, au lieu du libido, il se produit alors chez lui un penchant aux excès alcooliques. Par contre, ces derniers provoquaient des érections spontanées et, dansées momcols, il se masturbait parfois. Il avait de l'aversion pour les femmes et lo coït lui causait du dégoût.

S'il en essayait lorsqu'il était en érection, celle-ci cessait immé- dialemenL II est mort dans le coma, par suite d'un accès d'hyper- émie du cerveau.

Obsbuvatio» 7. M"O..M d'une constitution normale, bien portante, bien réglée, Agée de trente-cinq ans, mariée depuis quinze ans, n'a jamais éprouvé de libido^ et n'a jamais ressenti de sensation érolique dans le commerce sexuel avec son mari. Elle n'avait pas d'aversion pour le coU, et il parait que parfois elle le trouvait agréable, mais elle n'avait jamais le désir de répéter la cohabitation.

A c6té de ces cas de pure anesthésie, nous devons rappeler aussi ceux où, comme dans les précèdeais, le côté psychique

1»»YCH0I>ATHIA SEXUAU.S

de la viia sexuaiu présente une page blanche dans la.bio- grapliie do J 'individu, mais de temps on temps des sonli- mcnts sexuel» rudimonlaii-e» so muni feston tau moins parla

masturbation. (Compum le cas iransiloiro, observation 6.) D'après la subdivision dlablie par Magnan, classification întel- ligento mais non rigoureusem^^^ exacte et d*ail (ours trop dogmaliquô, la vie sexuelle serait, dans ce cas, limitée dans la zone spinale. Il est possible quo, dans certains de ces cas, il existe néanmoins virtuellement un côld psychique de la vUa seœualis, mais il a des bases faibles et so perd par la mastur- bation avant de pouvoir prendre racine pour se développer ultérieurement.

Ainsi s'expliqueraient les cas intermédiaires eatre Tanes- thésio sexuelle (psychique) congénitale etrancsthésie acquise. Ciolle-ci menace nombre de roasturbaleurs tarés. Au point de vue psychologique, il est intéressant de constater que, lorsque la vie sexuelle se dessèche trop vile, il so produit aussi une défectuosité éthique.

Gonime exemples remarquables, citons les deux faits sui- vanta que j'ai déj& cités autrefois dans VArcMv /ûr PsycMa- trie :

pssBAVATioN 8. F... J..., dix-neutans, étudiant, est d'une mère nerveuse dont la sœur était épileptiquo. A Tûgedo quatre ans, affection aigu(< du cerveau qui a duré quinze jours. Bnfant, il n'avait pas de coeur; froid pour ses parents; comme élève, il était étrange, renfermé, s'isolait, toujours eherchanl et Usant. Bien doué pour Tétude. A partir do l'âge de quinse ans, il s'est livré (i la maslurbalion. Depuis sa puberté, il a un caractère excentrique, hésite coiitinuellement entre renthousiasme reli- gieux et le matérialisme, étudie la théologie et les sciences natu- relles. A rUniversilé, ses camarades le considéraient comme un toqué. Il lisait alors exclusivement Jcan-Paut et faisait fécolc buissonniôre. Blauque absolu de senUmonts sexuels pourTautre sexe. S'est laissé une fois entraîner au coït, mais n*y a éprouvé aucun plaisir sexuel, a trouvé que le coYt est une inepUo et n'a jamais essayé d'y revenir. Sans aucun motif sérieux, Vidée de suicide lui est venue souvent; il en a fait le si^ot d^une thèse

NEURO-PSYCHOPATIIOLOGIE GtilN^RALE (>S

philoiiophlquû duns Uiquollc il déclare que lo Huicîde ainsi que roàsturbttUon «onl d<î$ acien très utiles. Aprôs de» éludo» pré\U minalpos répétées sur rèffel dos poisons qu'il ossnyall sur lui* mémo» il a (anlé de so suiçidor avec m grammes d*opium ; mais, il guéril ot on le Iraiisporla dans un asile d^aliénés*

Le malade eal dépourvu de tout sentiment moral ot social: Ses rtei^» dénotent une banalité elune frivolité incroyable». Il posséda

de vastes connaissances, mais sa logique est tout ù fait étrange et biscornue* 11 n'y a pas trace do sentiments affectifs. Avec une ironie et une indifférence do blasé sans pareil, il raillo tout, mémo les chose» les plus sublimes. Avec des sophismes et do fausses conclusions philosophiques, il plaide la légitimité du suicida, dont il aTintention d'user, comme un auli'e accomplirait une affaire do» plus ordinaires. Il regrette qu'on loi ait enlevé son canif. San» cela, il aurait pu, comme Sénôque, s'ouvrir les veines pendant qu'il était au bain. Un ami lui donna dernière- ment un purgatif au lieu d'un poison qu'il avait demandé. Il dit, en faisant, un calembour, que cotte drogue l'avait mené aux cabinets au lieu de le mener dana l'autre monde. Seul le grand opérateur, armé de la faux du trépas, pourrait lui couper sa « vieille idée folle et dangereuse »>, etc.

Le malade a le crâne volumineux, de forme rhomboïde, et déformé; la partie gauche du front est plus plate que la partie droite, l/occiput est très droit. Les oreilles sont très écartée» et fortement décollée»; l'oriftce extérieur de l'oreille forme une fonte élroîle. Lès parties génitales sont flasques, les testicules trùs mous et très petits.

Quelquefois le malade se plaint d'être possédé de la manie du doute. Il est forcé de creuser les problèmes les plus inutiles, hanté par une obsession qui dure des heure» entières, qui lui est pénible et qui lo fotigue outre mesure. Il se sent alors tellement exténué, qu'il n'est plus capable de concevoir aucune idée juste.

Un bout d'un an, le malade a été renvoyé de Tasile comme incu- rublo. Rentré chez lui, il passait son temps t lire ot h pleurer, «occupait do l'idée de fonder un nouveau christianisme parce que, dit-il, le Christ était atteint de la monomanie des grandeur» et avait dupé le monde avec de» miracles (1).

Après un séjour d'un an cho£ son père, une excitation psychique s'étant subitement produite, il fut de nouveau interné dans rasile. Il présentait un mélange de délire initial, de délire de persécution (diable, àntéehrist, se croit persécuté, mooomanie de

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PSYCIlOPATHfA SBXUAIIS

l^ompoisoniiomenl, voix qui le poroéculenl) ot de inonomanio dos grandeurs (so eroll le Christ, le Rédempteur de runivens). Kn même temps ses ncles étaient impalsih et incohérents. Au bout de cinq mois, colle maladie mentale inlorcurrenle disparaisi^aît, el lo malade revenait & son étal d'incohérence inlellectueUe pri* mitive et do défectuosité morale.

*

OasBRVATtoN 9. —H..., trente ans, ouvrier peintre sans place, a été pris en flagrant délit: il voulait couper le scrotum d*un garçon qu*il avait attiré dans un bois. Il donna comme motif qu'il voulait détruire cette partie du corps, pour que le monde ne peuple pas davantage. Dans son enAtnce, disait-il, il 8*était, pour la même raison, fait des coupures aux parties génitales. Son arbre généalogique ne peut pas être établi. Dès son enfance, E... était un anormal au point de vue. intellectuel; il rêvassait, n'était jamais gai; facile h exciter, emporté, il allait toujours méditant; c'était un faible d*esprit. Il détestait les femmes, aimait la solitude, ot lisait beaucoup. Quelquefois il riait en lui-même et faisait des bêtises. Dans ces dernières années, sa haine des femmes s*i)st accentuée; il on veut surtout aux femmes enceintes par qui, dit-Il, lu misère s'augmente dans lo monde. It déteste aussi les enfonts, maudit celui qui lui a donné la vie ; il a des idées communistes, s'emporte contre les riches ot les prêtres, contre Dieu qui Ta fait naître si pauvre. 11 déclare qu'il vaudrait mieux châtrer les enfants que d*ea faire de nouveaux qui seront condamnés h la pauvreté el {i la misère. Ce fut toujours son idée, et, t l'âge de quinze ans déjà, il avait essayé de s'émasculer pour ne pas con- tribuer au malheur et & Taugmenlation du nombre des hommes. Il méprise le sexe féminin qui contribue & augmenter la popula- tion. Deux fois seulement, dans sa vie, il s'est fait manustuprer par des femmes ; sauf cet incident il n'a jamais eu affaire avec elles. Il a, de temps en temps, des désirs sexuels, c'est vrai, mais Jamais le désir de leur donner une satisfaction naturelle.*

Ë... est un homme vigoureux et bien musclé. La consUiulion de ses parties génitales n'accuse rien d'anormal. Sur le scrotum cl sur le pénis on trouve de nombreuses cicatrices de coupures, traces d'anciennes tentatives d'émasculation* Il prétend que la douleur l'a empêché d'exécuter complètement son projet. À la jointure du genou droit il existe un genu valgum. On n'a pu noter aucun symptême d'onanisme. Il est d'un caractère sombre, entêté el emporté. Los sentiments sociaux lui sont absolument étrangers.

NBUHO-PSYCIfOPATIIOLOGIIÎ (lâNilUI^B Oit

Bii dehors do rinsomnie ol do maux do lôlo iVéquonts, il n'y a pas chez lui do lroui>lo8 foncUonnols.

Il faut dislinguor oos cas cév6hvaux do coux l^absonei) ou bion ralropliio des organes do la gândralion comUtuent la cause do rimpolenca foncliontiolle, ainsi iftio coitt se voil chez le» hermaphrodites^ les idioU el les crdtins.

IJnca» do ce genre se trouve mentionné dans le livre de Httschka.

OttSBRVATiON 10. La plaignante demande le divorce à cause de rimpuissance de son mari ijui n'a encore jamais accompli avec elle Tacto sexuel. Klle a trente et un ansei elle est vierge. i;iiomme est un peu faible d'esprit; au physique il est fort; les parties génitales extérieures sont bien constituées. Il prétend n'avoir jamais eu d'érection complète ni d'éjaculalion, el il dit que les rnpiiorts avec les femmes te laisseul absolument indiiTérenl.

L'aspemiie seule ne peut pas être une cause d*anes(hé$ie sexuelle; car, d'après les expdrionccsd'UIt/.mann *, môme dans le cas d*aspcitnic congénitale, la viia sexualis el la puissance géndsique peuvent se produire d'une façon toul à fait satis- faisante. C'est une nouvelle preuve que labscnce du libido ah origine ne doit pas ôire attribuée qu'à des causes céré- brales.

Les uatum frigidœ do Zacchias représentent une forme allénuée de Tanesthésie. On les rencontre plus souvent chez les femmes que chez les hommes. Peu do penchant pour les rapports sexuels et môme aversion manifeste, bien onicndu sans avoir un autre équivalent sexuel, absence de toute émo- lion psychique ou voluptueuse pendant le coït qu'on accorde simplement par devoir, voilà les symptômes de celte anoma- lie de laquelle j ai souvent entendu des maris se plaindre de- vant moi. Dans de pareils cas,il s'agissait toujoure de femmes névropalhiquesaéoiiymi?. Certaines d'entre elles étaient on raènic temps hystériques.

i. Vftli&r mânntkhe SieHiim {Wkner mtd, Pretse, I8î8, i); mer pùteniia eœmùi el generandi ( Wiener KUnik, 1885, Heti i, S. 5).

rSYCtlOPATIIU SBXUALM 0

G6

PSYCHOPATHIA SBXUAiJS

2'' Anesihésie acquise. La diminution acquisodu ffOnchant sexuel ainsi quo l*exiincUon do ce ffenlimcnl, peut èira allri- bude & divorsos causes.

r<olloj$-ci peuvent 6lro organiques ou fonctionnelles, psy- cliiqucs pu soma|i(|ucs, centrales ou pdrtphérifiues.

A mesure qu on avance eu ûge, il se produit pliy sioiogique- ment une diihiniition du Hbido\ de même, immddiatemenl après Tactc sexuel, il y a disparition temporaire du libido*

Les diiTércnces on ce qui concerne la durdo de la conserva- tion du penchant sexuel sont très grandes et variables selon la nature de chaque individu* L'éducation et lo genre de vie ont une grande influence sur Finlensité de la vita sexmlis.

Les occupations qui fatiguent Tesprit (études approfondies), le surmenage physique, Tabstinence, les chagrins, luconti^* nence sexuelle sont sûrement nuisibles il renlrotton du pen- chant sexuel.

L'abstinence agit d*abord comme stimulant. Tôt ou tard, selon la constitution physique, Paclivilé des organes génitaux se relâche et en même temps le liôido s'affaiblit.

£n tout cas, il y a chez l'individu sexuellement mùr, une corrélalion intime enli*e le fonctionnement de ses glandes génésiques et le degré de son libido. Mais le premier n*est pas toujours décisif, ainsi que nous le démontre ce fait que des femmes sensuelles, môme après la mdnopaiise, conti- nuent leurs rapports sexuels et peuvent présenter des phases d'excitation sexuelle, mais d'origine cérébrale.

On peut aussi, che^ les eunuques, voir le libido subsister longtemps encore après que la production du sperme a cessé.

D*autre part, rexpérienco nous apprend que le libido a pour condition essentielle la fonction des glandes géndst- ques, et que les faits que nous venons do citer ne constitaent que des phénomènes oxceptionnels. Comme causes périphé- riques de la diminution du libido ou de sa disparition, on peut admettre la castralion, la dégénérescence des glandes génésiques, le mamsmo, les excès sexuels sous forme de coït

NI3UHO.PSYGIIOPAniOIX)6IB GÈHÈHAIE

67

ùi do masturbation» l'alcoolisme* Do môme» on poul expliquer la disparition du Hôido dans le cas do troubles généraux do la nutrition (diab&to, morphinisme otc*)

Enfin nous devons encore faire mention do Tatrophio des testiculos qu*on u quelquefois cpuslatée à la suite des mala* dies des centres cérébraux (cervelet).

Une diminution de la vHa sexmlis due h la dégénérescence dos nerfs et du centre gdnito-spinal, se produit clans les cas de maladies du cerveau et de la moelle dptnière. Une lésion dWigine centrale atteignant rinstinct sexuel peut être pro- duite organiquement par une maladie de récoroo cérébrale {demmtia paralyiica h Tétai avancé), fonctionnellemont par rhystérie (anoslhésie centrale), et par la mélancolie ou l'hy- pocondrie.

C. - llYPEtUSSTUÉ^SIR (exaltation MOaBIDB DIS L'iNSTUfCT SfiXUBL)

La jialhologio se trouve en présence d^une grande diffi- culté quand elle doit, môme dans un cas isolé, dire si le désir de la satisfaction sexuelle a atteint un dogi*é pathologique. Ëmminghaus {Psychopaihologie^ p. 22K) considère pomme évidemment morbide le retour du désir immédiatement après la satisfaction sexuelle, surtout si ce désir captive toute l'at- tention de Tindividu; il porto le môme jugement quand le iibido se réveille ft l'aspect de personnes et d'objets qui en eux- mêmes n'olTrent aucun intérêt sexuel. En général, Tinstinct sexuel et le besoin correspondant sont proportionnés à la force physique et h Tâge.

A partir de Tépoque do la puberté, Tinstinct sexuel monte rapidement à une intensité considérable ; il est très puissant entre 20 et 40 ans, il diminue onsuitc lentement. La vie con- jugale parait conserver et régler Tinstinct.

Les changements répétés d'objet dans la satisfaction sexuelle augmentent les désirs. Comme la femme a moins do besoins sexuels que l'homme, une augmentation de ces be«-

W l'SYCIIOPATIIIA SBXUAI.IS

soin» dm ollc doit toujours faire supposer un cas patholo- gique, surtout quand ils so manifestent pur l'amour do la toi- lette, par la coquetterie ou môrac par l'andromanio, et font déplisser les limites tracées par les convenancos et les bonnes mceurs.

Dans les deux sexes, la constitution physique joùc Un rôlo important. Souvent une constitution névropalliiquc s'accom- pagne d'une augmentation morbide du besoin soxucl ; doA individus atteints do celte défectuosité souiïrent pendant uno grande pnriie de leur existence et portent péniblement lo poids do cotte anomalie constitutionnelle de leur infllincl. Par momenU la puissance de l'instinct sexuel peut acquérir cliey. eux l'importanco d'une mise en demeure oi^niquo et compromotlro sérieusement leur libre arbitre. La non-sotis- faclion du penchant peut alors amener un véritable rut ou un état psychique plein d'angoisse, éUl dans lequel l'indi- vidu succombe b son instinct : alors sa responsabilité devient douteuse.

Si l'individu no succombe pas à la violence de son pon- fbant, il court risque d'amener^ par une abstinence forcée, son syst&me nerveux & la neurasthénie ou d'augmenter grave- ment une neurasthénie déj& existante.

Môme c\m les individus d'une oi-ganisolion normale, l'in- alincl sekuel n'est pas uno quantité constante. A part l'indif- férence temporaire qui suit la satisfaction, l'apaisement de l'inslinct par une abstinence prolongée qui a' pu surmonter itcureusoment certaines phases de réaction du désir sexuel, exerce uno grande intluence sur la vila sexuatû; il en est nifime du genre de vie.

Les habilants àvs grandes villes qui sont sans cesse rame- nés aux choses sexuelles et excités aux jouissances ont assu- l'émont de plus grands besoins génésiquos que les campa- gnards. Une vie sédentaire, luxueuse, pleine d'excès, uno nourrilnro animale, la consommation do l'alcool, des épi- ccs, etc., ont un eircl sUmulant sur la vie sexuelle.

NËUaO-PSYCHOPATiiOLOOIfê GÉNltliALB

Chez la fomme» le désir augmonlc aprèH la mcnstrualion. Chez les rcmmos ndvropailûquos roxcilatiûn,& celle période, peul alleindro h un degré palliologiquo*

Un fui( Irè8 remarquable, e'esl le grand tiôulo des phli- siques. llofl'mann rapporte le cas d*un paysan plitisique qui, la vcilto th m mori, avait encore salisfait m femme.

Les acios soxuols sont : le coVt (évenluellemenl le viot)« fuulc de mieux, la masturbation, ot, lorsqu'il y a défectuo- sité du sens moral, lu pédérastie ot la bestialité. Si, à côte d*un instinct sexuel démesuré, lu puissunce u baissé ou môme s'est éteinte, alors toutes sortes d'actes de perversité sexuelle sont possibles.

Lo iiùido] excessif peut être provoqué par une cause péri- phérique ou centrale. Il peut a%'oir pour cause le prurit des parties génitales, Teczéma, ainsi que luction de certaines drogues qui stimulent le désir sexuel, comme par exemple les cantluiridos.

QlwA les femmes, il y a souvent, au moment de la méno- pause, une excitation sexuelle occasionnée par le prurit; mais souvent ce fait se produit lorsqu'elles sont lai'ées au point de vue nerveux. Vhgmn{AnmteJt nté^eo'psychoLA rapporle le cas d'une dame qui avait les malins de Icrribles accès ù'ereihismus genUaiis, et celui d*un homme de cinquante* cinq ans qui, pendant la nuit» était torturé par un priapisme insupportable. Dans les deux eus il y avait nervosisme.

Une excitation sexuelle d*orig:iuc centrale se produit sou- vent chez des individus tarés, comme les hystériques, et dans les états crexal talion psychique

I. Pour icfl individus clie/. Icsquols niypGresUiC'siis sexucifc Ma avancée va lie pair avec la fuiblcsso senftiUve ut acquise du rnpptireil sexnct, il peut iii^iiue ûrriv«!r qu'au seul nitpcct de fctittiic» désirahtcs, te iiiécanUtne non seulement île rérccttoii, uiak même celui do réjnculation soit mis en nelion sans qu'il y ail une excilalion pi'irtpliériqiin des parties génitales. Le mou- voment part nlpra du centre psycliosexucl. Il sufat ù i^es individus de se trouver en face d*uno fcnime* soit dans un ^agon de chemin do fer» soit dans un stUon ou ailleurs : ils se nietlont psycbiqucnieiit on relation sexuelle ol atTivcnt d I^orgasnie et à IVjaeulation.

Ifauimond {op, cil.i 'p. éû) décrit une série de tuatades semblalitcs cprii

70

PSYCHOPATHrA SBXUAUS

Quand Vécovcù cérébrale et la centre psychosexuel se trouvent dans un élafc d'hypereslhdsio (sensibilité anormale do rimagtnation, facilité des associations didées), non seu* lement les sensations visnolles et tactiles, mais encore les sensations auditives et olfactives peuvent suffire pour évo- quer de» idées hiacivea. <

Magnan (op. cit,) rapporte le cas d'une demoiselle qui, dès sa nubilité, eut des désira sexuels toujours croissants el qui, pour les satisfaire, se livrait h la masturbation. Par la suite, celte dame éprouvait, h Taspect de n'importe quel homme, une violente émotion sexuelle, et, comme alors elle no pouvait !pas répondre d*elle, elle se renfermait dans sa cIiambi*o elle restait jusqu*à ce que Forage fût passé. Finalement elle se livrait h tout venant pour calmer les ddsirs violents qui la faisaient soulTrir. Mais ni le coït, ni Tonanisme ne lui procuraient le soulagement désiré, et elle fut internée dans un asile d'aliénés.

On peut citer encore le cas d*une mère de cinq enfants qui, se sentant malheureuse à cause de la violence de ses désirs sexuels, fit plusieurs tentatives de suicide et demanda plus tard à Ôtro admise dans une maison de santé. Lh son état s'améliora, mais elle n osait plus quitter Tasile.

On trouve plusieurs cas bien caractéristiques concernant des individus des deux sexes, dans Touvrage de Tauleur de l/eùer gewisse Ammaiicn des Genchtechtstnebs^ Observations 6 et 7 {Archiv ftlr Psyekiaim, VII, 2.)

En voici deux.

Odsbrvation 11. Le 7 juillet 1874, dans raprés-midi, Tingé- nieur Clemens qui se rendait pour aifalres de Trleste à Vienne, quitta le train A la station de Bruck, et, traversant la ville, vint dans la commune de Sfunt-lluprechl, située prés de Bruck, il ÛL une tentative de viol sur une femme de soixante-dix ans resiée

a traiK*g pour de TimpulfiMinee aequiae. U rapporte que ces individus, pour désigner leur proc^ilé, se servent do l'expression do » coU ïùùtù ». A. Molf, de Oerliii, m'a communiqué un cas tout h fait analogue. A Berlin aussi on se servait de la m£me exjiresslon.

NBimO^nSYCHOPAÎIIOLOUIIS GÉNÉRALE 7i

seule h la maison. Il fut pris par los luiblianls du village et arrêté par les autorltôs locales. Interrogé, il prétendit qu*il avait voulu ehorclicr rétablissement de voirie pour assouvir sur une chienne son instinct sexuel surexcité. Il souflTro souvent de pareils accès de jiuroxcitallon. Il ne nie pas son acte, mais il Texcuse par sa maladie. La chaleur, le cahot du wagon p le souci de sa famille qu'il voulait rejoindre, lui ont cùmplôtemoiit tVôiiblô les sons et l'ont rendu malade, il ne manifeste ni honte, ni repentir. Son altitude était franche ; il avait l'air calme ; los yeux étaient rouges, , brillants; la téle chaude* la langue blanche, le pouls plein, mou, battiinl plus do 100 pulsations, los doigts un peu tramblants.

Les déclarations do Taccusé sont précises, mais précipitées; son regard est fuyant, avec l'expression manifeste de la lubricité. Le médecin légiste, qui avait été appelé, a été frappé de son étal pathologique, comme si l'accusé eût été au début du délire alcoo- lique.

Clcmens a quarante-cinq ans, est marié, père d'un enfant. Les conditions de santé de ses parents et des autres membres de sa famille lui sont inconnues. Dans son enfance, il était faible, névropathe. A l'âge de cinq ans il a eu une lésion à la léte à la suite d'un coup de houe. Il porte encore sur Tos de Tocciput droit et sur Tos frontal droit une cicatrice longue dun pouce et large d'un demi-pouce. L est un peu enfoncé. La peau qui le recouvre est adhérente & Tes.

La pression sur cet endroit lui cause une douleur qui s'irradie dani$ la branche inférieure du trijumeau. Souvent mémo il s'y produit spontanément des douleurs. Dans sa Jeunesse, il avait souvent des syncopes. Avant Tége de pubertéi pneumonie rhu- matismale et inOammation d'intestins. Dés l'âge de sept ans, il éprouvait une sympathie étrange pour les hommes, notamment pour un colonel. A l'aspect de cet homme, il sentait comme un coup de poignard dans son cœur; il embrassait le solod le colonel avait mis le pied. A l'âge de dix ans, il tomba amoureux d'un député du Reichstag. Plus tard encore, il s'enflammait pour des hommes, mais cet enthousiasme était purement platonique. A partir de quatorze ans, il se masturbait. A Tûge de dix-sept ans, il avait ses premiers rapports avec des femmes. Avec l'habi- tude du coYt normal disparurent les anciens phénomènes d'inver* sien sexaelle. Dans sa jeunesse il se trouvait dans un état parti- culier de psychopalhte aiguë qu'il désigne lui-même comme une « sorte de clairvoyance ». A partir de l'âge de quinze ans, il

72 PSYCilOPATlIlA SBXUAIJS

souflVii d'Iiémorroïdos avec symplôracs do ptethom aùdominalis, kptèn rafcandanle hémorragie liéniorroïdale qu'il avait réguliô* renicnl loulos lo» trois ou quatre semaines, il 8c senlnit mieux. Eii outre il était loiyours en proie k une pénible cxcilallon sexuelle qu1l soulageait tantôt pnr Tonanismc, tantôt par coït. Toute femme quil rencontrait rexcîlaîl. Môme quand il se trou- vait att milieu de femme» de sa famille, II M sëulaît poussé leur faire des propositions immorale». Parfois il réussissait A dompter ses Instincts; d*au Ires foi» il était irrésistiblement entraîné t des actes immoraux. Quand» dans de pareils cas, on le mettait ^ t part, il en était content; car, disait-il, j'ai besoin d'une pareille correction et de ce soutien contre ces désirs trop puissants qui me gênent moi-même. On n'a pu reconnaître aucune périodicité dans ses excitations sexuelle»»

Jusqu'en 180i, il fit des excès in Venerê et récolla plusieurs bicniiorrimgies et chancres*

fin 1861, il se maria. ïl se sentait snlisfaii sexuellement, mais devenait Importun it sa femme par ses besoins excessifs, lîn 180i, il eut, t riiôpital, un accès de monomanie; il retomba malade la môme année cl fut transporté dans Tasile d'Y... il resta interné jusqu'en 1867.

Dans la maison do santé il soulTril de récidives de son élal maniaque, avec grandes excitations sexuelles. Il désigne comme cause de sa maladie, h celte époque, un catarrhe intestinal et beaucoup de contrariétés.

Plus tard, il se rétablit. Il était bien portant, mais soulTrait beaucoup de Texcés do ses besoins sexuels* Aussitôt qu'il était éloigné de sa femme, son désir devenait si violent qu'il lui était égal de le satisfaire avec des êtres humains ou avec des animaux* Pendant la saison d'été surtout ces poussées devenaieul exces- sives; en môme temps il se produisait un afflux de sang aux tnlestins. Cicmens qui a des réminiscences de lectures médicales, est d*avis que, chez lui, le système ganglionnaire domine le système cérébral.

Au mois d'oclobre 4873, ses occupations robligérent à vivre loin de sa femme. Ju$qu*au jour de Pâques, il n'avait eu aucun rapport sexuel, sauf quil s*étaît masturbé par-ci par-lft. A partir de celte époque, il se servait de femmes et de chiennes. Du 15 juin jusqu'au 7 juillet, il n'avait eu aucune occasion de satisfaire son besoin sexuel. Il éprouvait une agitation nerveuse, se sentait fatigué, il lui semblait qu'il allait devenir fou. Le désir violent de

NBUUO-PSYCIlOPATHOLOraE (ÏËNÉnAKK

73

revoir sa fenimo, qui vivait à Vienne, l'ôloignail do son service. Il prit un congd* La chaleur de lu roulo, la Irépidalion du ciieinin de fer, ravaioui compléloinoiil troublé; il no pouvait plus sup- porter son ôtnl de surexcitation génilalo» compliqué d*un fort afflux do saufS aux intestins. Il avait le vertige. Alors, arrivé à Bruck, il quitta le wagon. Il était, dit-il, tout troublé, no savait pas ofi II allaîl. et ù Un muirient l'idée lui vînt de se jcterà reau'; il y avait comme un brouillard devant ses yeux.

Muikrem (une adspexU, pemm tiudami, femmamque ampteeti vmalm est. Lu femme cependant cria au secours, et c'est ainsi quMI fut arrêté.

Après rultentat, la conscience claire de son acte lui vint subite- ment. Il Tavoua JVanchenient, se souvint de tous les détails, mais il soutint que son action avait quelque chose de morbide. C'était plus fort que lui.

Gleinens soulTrait encore quelquefois de muux de tète, de con- gestions; il était, pur moments, tiôsagité, inquiet, et dormait mal. Ses fonctions inletlecluelles ne sont pas troublées, mais c'est natu- rellement un homme bizarre, d*un caractère mou et sans énergie. J<*expression de la ligure a quelque chose de fuuvo et porte un cachet de lubricité et de bîjiarrerie. Il souffre d'hémorroïdes. Les parties génitales ne présentent rien d'anormal. Le crâne est, dans sa partie fronlide, étroit et un peu fuyant. Le corps est grand et bien fait. Sauf îunc diarrhée, on tt*a remarqué chesc lui aucun trouble des fonctions végétatives.

Observation 12. M"»* E..., quarante-sept uns. Un oncle ma- ternel fut atteint d'aliénation mentale; le pôre était un homme exalté qui faisait des excès \n Vetw*e. Le frère de la malade est mort d*une affection algut^ du cerveau. Dès son enfance, la malade était nerveuse, excentrique, romanesque, et nmuifestait, à peine sortie de l'enfance, un penchant sexuel excessif. Elles adonna, dés Tâge de dix ans, aux jouissances sexuelles. Hllc se maria ù Tàge de dix-neuf ans. Elle faisait asse/. bon ménage avec son mari. L'époux, bien que suffisamment doué, ne lui sufllsait pas; elle oui, jusqu'à ces dernières années, toujours quelques amis en dehors de son mari. Elle avait pleine conscience de la honte de ce genre de vie, mais elle sentait sa volonté défaillir en présence du penchant insatiable qu'elle cherchail du moins h dissimuler. Elle disait plus tard que c'était de Vandromnnie qu'elle avait souffert, malade a accouché six fois. 11 y a six ans, elle est tombée

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PSYGHOPATHU SËXUALIH

de voiture et a »ubi un ébranlement cérébral considérable. A la suiie de cet accident, il se produisit chez elle une mélancolie compliquée du délire de la persécution. Cette maladie i*ainena & rofllle d'aliénés. La malade approche de la ménopause ; elle a eUj ces temps derniers, des menstrues fréquentes et trôs abondantes. La yiol^nçe de son ancien penchant s'est atténué, ce qu'elle con* slaie avec pïalslri Son àtiituSo actuelle est déconlo. Fuibte dègiH^ iedeseensusvtmei prolapsus anL

L'hyperesUiésie sexuelle peut être continue avec des ëxaoorbalions, ou bien jntermittentei ou môme périodique. Dans le dorniter cas, c-est une névi^ose cérébrale particulière (voir la Pathologie spéciale), ou une manifestation d*un état d*excitalion psychique général (Manie épisodiqué dans la demeniia paralyfiea semlis^cic.)*

Un cas reinarquable cle salyriasis intermittent a été publié par Lent» dans le Bulletin de la Sqpiélé de mU. légale de Belgigue^VL^H*

OosBRVATiOK 13. Dcpuls trots ans, le cultivateur D..., âgé de trente*-cinq ans, marié et jouiissant de l'estimé générale, avait des accès d*excitation sexuelle, qui devenaient de plus en plus fréquents et plus violents* Depuis un an, ces accès se sont aggra- vés et sont devenus des crises de salyriasis. On n*a rîen pu con** stator au point de vue héréditaire, pas plus qa*au point de vue organique.

D... iempore^ qmm libidiniàus vaide afficereiur, decim vel quin^^ deeim cokabitalioms per S4 horas megii, negue tamn eupidUates suas sadatnl.

Peu à peu se développait en lui un état d'érétliisine généralisé, avec une irascibilité allant ju8qu*& des accès de colère patholo* giques; en même temps, il se manifestait un penchant à abuser des boissons alcooliques,et bientôt se montrèrent des symptômes d'alcoolisme. Ses accès de satyriasis étaient telteniient violents que le malade n'avait plus d'idées nettes et que, poussé par son instinct aveugle, il se laissait aller A dés actes lascifo. Qua de causa faeium est ut useorem sum atienU vMs immonero aiUmaUàus ad eoeundum iradi^ cuifi ipso filiabus prwsentihês emeuHtum esesegui jumrUt propierea quod hme faeta majorem ipsi mluptaleni affè*

NfiUilO-PSYGHOl'ATHOLOGIË GÉNÊHA^LB 78

tmL ll ne ne souvient pas du tout des faits qui no ftmevii m moment do cos crises, et son excitation extrême peut ramoner Jtisqtt*^ la mgo. D.». avoue qu-ll a eu de» momenls II n*ôlait plus nialtrq do lui-mômo; s'il était resté sans satisfaction, il eût été contraint do s'attoquer à la première femme venuo. Cet état d'excitation sexuelle disparaît tout d*un coup après chaque émo- 4lon'iiliorale ■violente^ ■• ■-■ - ^ ""^-^ ■■ •■

Les deuK observations suivantes nous montrent quel état violent, dangereux et pénible constitue Thyperesthésie sexuelle pour ceux qui sont atteints de cette anomalie.

OssSRVAtiON iAiffypemslhesia seximlk. ûelmum acuUm absU^ nentin). Le 29 mai 1882, F,... vingt-trois ons, cordonnier, céli- bataire, tt ^lé reçu la clinique. Il est d'un père coléreux, très violent, et d'une mère névropalhique, dont le frère était aliéné.

Le sttiét n'a jamais été gravement malade ni ne s'est adonné & la boisson, mais, de tout temps, H a eu de grands besoins sexuels. Il y a cinq jours, il a été atteint d'une oiTection psychique aigufi. lia foi t, en plein jour et devant deux témoins, une tentative de viol, a eu du délire obscène, s'est masturbé avec excès; il jf a trois jours, il aeu un accès de roUefUrieu8o,et. lors de son arrivée à la clinique, il était en état de deUHum acufum très grove, avec de la ftèvre et des phénomènes d'excitation motrice très violents. Par un trai temen t à Tergotine, on amena la guérison.

Le 5 janvier 1888, le môme individu ftit reçu une seconde fois, présentant des symptAmes de folie Airieuse. D'abord, il était mb- rose, irascible, disposé à pleurer et atteint d'insomnie. Ensuite, après avoir attaqué sans succès des femmes, il se mit dans Une rage de plus en plus violente.

Le 6 janvier, son état s'est aggravé ; il a du deHrium acutum très gravé (jactation, grincement de dents, grimaces, etc., symptômes d'incitations motrices î température allant jusqu'à 4p*,7). Il se masturbait tout à toit Instinctivement. 11 a été gttéri par un troi- tement énergique ù l'ergotine, qui a duré jusqu'au il janvier. Après sa guérison, le malade a donné des explicotions très inté- ressantes sur la cause de sa maladie.

De tout temps, il eut de grands besoins sexuels^ Son prémiei! roït eut lieu & l'âge de seize ans. La continence lui a causé des maux de lôte, une gmnde irascibilité psychique, de rabattement, un manque de goût pour le travail, de l'însoinhie. Comme il vivait

l'SYCUOPATlirA SlîXUALIS

h la ciimjmgne, il n'avait queraromont roccaaion do Batisfaire se» beisoins; il y suppléait par la masturbation. Il lui fallait se mas- ^ turbor uno ou deux fois par Jour.

Depuis doux moïn, il ii>vatt pas coUé. Son excllatioti sexuoUo 8*esl do plus on plus oxaliée; il ne pensait qu'au mo^en de satis-* faire son instinct. La masturbation no sufilsait plus pour faire cesser Iciî tbûnnerils (îè plus en plw p^^rtîblcft diw lacontinenee. Ces jours derniers, il eut un désir violent de coVlcr; insoinnic de plus en plus aiguë et irritabilité. U ne se souvient que sommaire- ment de la période de sa maladie. Lo m^nde était guéri au mois de décembre. C*est un homme très convenable. Il conmdère son instinct irrésistible comme un cas pathologique et redoute l'avenir.

OusKavATiOK lô. J-»e 11 juillet 1884, U*.., trente-trois an», employé, atteint de paranoia persecuioria et mnrasihmia sexualU^ a été reçu & la clinique. Sa mère était névropathe. Son pc^ro est mort d'une maladie de la moelle épiniére. Dés son enfancoi 11 eut un instinct sexuel très puissant dont il prit pleine con- science & ràge de six ans. Depuis cette époque, masturbation; h partir de quinze ans, pédérastie, faute de mieux; quelquefois tendances à la sodomie. Plus tard, abus du coït dans le mariage, eum nxore. De temps à autre même des impulsions perverses, idée de faire le cunmlingusy de donner des caniharides t sa femme, dont le libido ne correspond pas au sien. Peu temps après le mariage, la femme mourut. La situation économique du malade devient de plus en plus mauvaise { il n*a plus les moyens de se procurer des femmes. 11 revient H Tliabitude de la masturbation^ se sert de Hngua canu pour provoquer riyaculnllon. De temps ein temps accès de priapisme et état frisant lo satyriasis. Il était alors forcé de se masturber pour éviter le stuprwtK A mesure que la neurasthénie sexuelle a aagmcnté, s'accompagnant de velléités de mélancolie, il y a diminution du lOndo nimia, ce qu*il a consi- déré comme un soulagement salutaire.

Un exemple classique d'iiyperesthésie sexuelle pure est le cas suivant que j*empninte à la Folie lucide de Trélat' et qui est très précieux pour Tétudc deccrtaines Messalines, deve- nues cél6bi*es dans Thistoire.

OssenvATioM 16. M"* V... souffre depuis sa première jeu- nesse fïandromanie. De bonne famille, d'un esprit cultivé, bonne

4

NBIJIIO-PSYCHOPATIIOLOfaB GÉNÉRALR ^7

do carocWro, d'une décence ollanl jusqu'à la faculté do rougir, olioc>lait« ûftcorojounofillo, la terreur de sa familto. Quandoquidem sola erat eum homine sems alimut, ncffUgem, nimm infans 9x1 m vh\ m seneuù, uirum pvleher an leter, siaiim mpus mdaét et vêh»- menier tiùidim mas satiari rogavH vêl mm el munus ci inJecH. On ossiiyo do Itt guérir par le mariage. AtarUufu qum maxime amavtt tmue Vaww Mi iem^mire ppiuil qiiin a apprehen^ral, ïeu «eiw, seu mei^emario^ scn disctpuio coUum

exposeerei» u r «

Rien no put lu guérir de ce penchant. Môme lorsqu elle rui devenue grand'môre, elle reala Messatino. Puerm quondam duo- decim amos natum in cu&ieulum aileetum aiuprare voluii. le garçon se dôfendii et se sauva. Elle reçut une verte correcUon de son frère. C'était peine perdue. On Fintenia dans un couvent, U, elle fat un modèle de bonne ténue [et n'encourut aucun reproche. Aussilèt revenue du couvent, les scandales recommencèrent dans la ville. La famille la chassa et lui servit une petite rente. Elle se mit à travailler et gagnait le nécessaire, ni ûmanies siH etmre

%1Iiiconque aurait vu cette dame, mise proprement, de manière» distinguées cl agréables, n aurait pu se douter quels immenses besoins sexuels elle avait encore ù Tège de soixante-cinq an». Le 17 janvier 1804, sa famille, désespérée par de nouveaux «cen- dates, la «t interner dans une maison de santé. Elle y vécut jus- qu'au mois de mai 18S» et y succomba è une apoplexia cereùn (k l'âge de soixunte-treixe ans. Sa conduite, avec la surveillance de rclablisflomen t. était irréprochable. Mais aussitôt qu on l aban- donnait il elle-môme et qu'une occasion favoriible se présentait, ses penchants sexuels se faisaient jour, même peu de lemp» avant sa mort. A l'exception de «on anomalie sexuelle, les alié- nislcs n'ont rien constaté che» elle pondant le» quatre année» qu'ils la soignèrent.

D. rABBSTUéSIB ou SBSS SBXOBt (PBaVBBSION SBXOBttB)

Il SG produit dans ce cas un état morbide des sphères do iwrdsonteUon sexuelle avec manifestation de sentiments fai- sant que des roprésontalions, qui d'habitude doivent provo- qiier physico-psychologiquement des sensations désagréable», sont au contraire accompagnées de sensations de plaî»ir. Et

78 PSYGIiOPATHIA SEXUAUS

niAmo il peut 80 prodaire une osBooidlton anormolo ot telle- inontfortG de oës deux phénomènea qu*ils peuvoot alior jus- qu'à la forme paasionhello.

Gomme résultat pratique, on a des act^s pervertis (Per- vemon de Tinstinct sexuel). Ce cas so produit d*autaiit plus *faci|emeiii que los s^maUoAs de plaisir ppussécisf jusqui la passion, empêchent la manifestation des représentations contraires qui pourraient encore exister et provoquer des sensations désagréable^. Il so produit toujours lorsque, par suite de rabsencc totale des idées de morale, d'esthétique ou de justice, les représenlalions contraires sont devenues im- possibles. Mais ce cas n*esl que trop fréquent quand la source des représentations et dos sentiments éthiques (sentiment sexuel normal) est troublée ou empoisonnée.

Il faut considérer comme pervertie toute manifestation do rinsiinct sexuel qui ne répond pas au but de la nature, c*esl-à-dire à la perpétuité de la race, si cette manifestation s^est produite malgré roccasion propice pour satisfaire d'uné manière naturelle le besoin sexuel* Les actes sexuels per- vertis que la paresihésie provoque sont très importants au point de vue clinique, social et médico-légal; aussi est-il indispensable de les traiter ici b fond et de vaincre à cet eflet tout le dégoût esthétique et moral quils nous inspirent,

La perversion de Tinslinct sexuel, comme je le démon- ti*erài plus loin, ne doit pas être confondue avec la perversité des actes sexuels. Celle-ci peut se produire sans ôlre pro-! voquée par des causes psychopathologiques. L'acte pervers concret, quelque monstmeuxquil soit, n'est pas une prouve. Pour distinguer entre, maladie (perversion) et vice (perver- sité), il faut remonter h l'oxamen complet de Tindividu et du mobile de ses actes pervers. Voilft la clef du diagnostic. (Voir plus bas.) .

La paresthésie peut se combiner avec Thyperesthésie. Cette combinaison clinique se présente très souvent. Alors, on petit sûrement s'attendre h des actes sexuels. La perversion de

NEUnO-PSYCHOPÀTUOI^GlB GÉMÉHALB 70

VwMié sexuëUe peut avoii' comme objeoUf la satisfaçUon sexuelle aveo dos porsomo» de l'autre sexe ou du môme sexo.

Ainsi nous arrivons ft olassor en deux grands groupes les phénomènes de la per veralon sexuelle.

I. ^ AFFECTION BBXXJWLE POUB DES PEBSONNES DE VAVTBM BKKM AVEO îfÀmFBSTATION PERVERSE DE VIN8TIN0T.

>l, BAPP0RT8 mm U CRUAUTÉ ACTIVB, Lh VIOLBNCB BT U VOtUPté. r- SADISHB*

C'est un fait connu et souvent observé que la volupté et la crafittté se montrent fréquèmme&t associées Tune àPautre. Des écrivains de toutes les écoles ont signalé ce piiénomdne*. Mémo à Tétat physiologique, on voit fréquemment dés individus sexuellement fort excitables mordre ou égratigner

leur emsof's pendant le coït :

Les anciens auteurs avAietti déjà appelé Tattention sur la conncxité qui existe entre la volupté et la cruauté.

BlumrOdcr (Ueùei* Irmein, Leipzijç, i836, p. 81) homimm mdit comptnria mdnem in mttsetih peeiorali IwbuU^ qm fmina vaîde liiidinosa insumma volupiale mordendo e/feciL

Dans un essai « Ueàer Litsi und Schmers n {Friedmefts Magazm fûr Seelenhinde, 1830, II, B), il appelle ratlontion parlicuUôrementsurla corréialion psychologique qui existe entre la volupté et la soif du sang* U rappelle h ce sujet la

1 Ainsi nommé d^'anrés le mal fam<S marquis do Sade, dont les romana obscènes sont ruIssolînU de volupté et de cruouié. Dana la «Uératuro fran- caise « Sadisme » est dovenu le mol courant pour d^»teo«r Pf^^î^^'S^ Bnlre autres î Novalls. dansaca Pragnmlm\ Goerrea: ChtittUche MyHik,

t III l) 4iS0

' 3. Compares les célèbres vers d'Alfred de Unsaet t t'Andalmise ; Quatleesl adperbo on son désoréie Quand olle tombons aeitiit nus. Qu'on la voll b^Afltoao tordro DfiBs un balBor de rago ol mordre Kn hurtonideemolslneojious] «

BO PSYGHOPATIIIA SBXUAIJ8

Idgonde indionho do Siiva et Durga (Mort et Volupté)^ les sacrincofl d -hommes avec mystères voluptueux^ les désirs sexuels ds I*Age de pubcrl<$ associés b un penchant volup- tueux pour le suicide, & la flagellation, aux pincements, aux blessures faites aux parties génitales dans le vague et obscur désir de satisfaire b 1^^^^^

Lombroso aussi (Verzeni e Affîtoleili^Roma, 1874) cite de nombreux exemples de tendance k Tassassinat pendant la surexcitation produite par la volupté.

Par contre, bien souvent, quand le désir de Tassassinat est excité, il entraîne après lui la sensation de volupté' Lombroso rappelle le fait cité par Mantegam que/ dans les horreurs d'un pillage, les soldais éprouvent ordinairement une volupté bestiale**

Ces exemples forment des cas transition entre les cas manifestement pathologiques*

Très instructifs aussi les exemples des Césars dégénérés (Néron, Tibère), qui se réjouissaient en faisant égoi*ger devant eux des jeunes gens et des vierges, ainsi que le cas de ce monstre, le maréchal Gilles do Rays (Jacob, Curiosités de tHistùire de Fmnee, Paris, 4888) qui a été exécuté en 1140 pour viols et assassinats commis pendant huit ans sur plus do huit cents enfants. Il avoua que c*étail, à la suite de la leçlura de Suétone et des descriptions des . orgies de Tibère, de Garacalla, que Fidée lui était venue d'attirer des enfants dans son château, de les souiller en les torturant et de les assassiner ensuite. Ce monstre assura avoir éprouvé un bonheur indicible à commettre ces actes. Il avait deux com* plices. Les cadavres des malheureuses victinies furent bràlés

1. hx iiiiliou tlercxaltûliofi du combat riinogo do rcxaltaUon de la voliiplé vient À l'cspHl. Comparez, diex GriUimrzer, la description d'ono bataille faite par un guerrier :

« El lorsque aotme le signal, que les deux armées se rencontrent. poitrine contre poitrine, quels délices dos dieux ! - Par ici, par des ennemis, des frères, sont «baUu9 par l*aoler mortel. nacovoir cl donner la mort et la vie, dans l*échaiigo alternant et chancelant. dana uno griserie sauvoge ! » {Traum eln teten» oele I)*

NEUaD-PSYCIlOPATIiOLOGISÏ CÈHÈWMB M

Dt scUlps quelques tèles d^enfaats oxeoptionnellomont belles furent gardées comme Bouvetiir.

Quttiid on veut expliquer la connexUd existant entre la voluplcS et la cruttutdi il faut remonier h ces ons qui sont encore presque physiologiques 06, au moment de lii volupld suprême^ des individus^ normaux d'uiHeurs mais très e^tcl- tables, commeùcni des actesi comme mordre ou dgratigncr, qui babiluoUemenl ne soiit inspirés que par la colère. Il fautt on outre, rappeler que Vamour et . la colère sont non seulement les deux plus fortes passions, mois encore les deux uniques formes possibles de la passion forte (a(hdniquc)*Toule8 les deux cherchent leur objet, veulent s^én emparer, et se manifestent par une action physique sur l'objet ; toutes les deux mettent la sphère psycho motrice dans la plus grande agitation et arrivent par cette agitation même h leiir manifes- tatiôn normale.

Partant de ce point de vue, on comprend que la volupté pousse h des aetes qui, dans d'autres cas, i*essemblént h ceux inspirés par la colère

L^une comme l'autre est un état d*exaltation, constitue une puissante excitation de toute la sphère psychomotrice. Il en résuite un désir de réagir par tous les moyens possibles et avec la plus grande intensité contre Tobjet qui provoque I^cxcitation. De même que l'exaltation maniaque passe facile- ment & Vélat de manie de destruction furieuse, de même Texaltation de la passion sexuelle produit quelquefois le violent dtfsir de détendre Texcitation générale par des actes insensés qui ont une apparence d'hostilité. Ces actes reprit sentent pour ainsi dire des mouvements psychiques et acces- soires; il ne s'agit point d*une simple excitation inconsciente de rinnervation musculaim (ce qui se manifeste aussi quel- quefois sous forme de convulsions aveugles)* mais d'une vraie

i. StBhullx {Wiener nud* Weetwnsehriftt 49) rapporte le cas curieux d*ttn tiooime <l« vingl-huU ana qui no pouvait foiro ovec sa femnio le eoU qu*apr6« 8*<!ilre mis orUfldollement on colère.

raYOSOMTMIA 8BSUAUS. 0

82

PSYGIIOPATIUA SEXUAiilS

Iiypefbolie de la volonté à produire ùn puissant offet sur rindividu qui a causé notre excitation* Lo moyen la plus oflleuce pour eela» c'est do causer à cet individu une sensation de douleur. En partant do ce cas où, dans lo maximum de la passion voluptueusairindivldu cherche à oauser une douleur - à r^objet aimé» on arrive à dea eas il y a sérieusement mauvais traitements, blessures et mfimé assassinat de la viotime^.

Dans ces cas/ le penchant h la cruauté qui peut s'associer à la passion voluptueuse, s'est augmenté démesurément che2un individu psychopathe, tandis que, d'autre part, la défectuosité dea sentiments moraux ftiit qu'il n-y a pas normalement d'entravés ou qu'elles sont trop faibles pour réagir.

Ces actes sadiques monstrueux ont, chose l'homme, chez lequel ils se produisent plus fréquemment que chez la femme, oncore une autre cause puissante due aux conditions physiologiques.

Dans le rapport des deux sexes, c'est à l'homme qu'échoit le rôle actif ot même agressif, tandis que la femme se borne au rôle passif et défensif»

Pour rhomme, il y a un grand charme à conquérir la femme, h la vaincre; et, dans VAt*s amandi^ la décence de la femme qui reste sm* la défensive jusqu'au moment elle a cédé, est d'une grande importance psychologique. Dam les conditions normales, Tbomme se voit en présence d'une râsis» tance qu'il a pour tâche de vaincre, et c'est pour cette lutte que la nature lui a donné un caractère agressif. Mais ce ca- ractère agressif peuti dans des conditions pathologiques, dépasser toute mesure et dégénérer en uue tendance à sub-

1. Voir I^mbroso {Vùm Mingttenie)^ qui eito dos faits analogues cheBles animaux en rut

2, Chez les animaux aussi e'eal ordinairouient le mdie qui poursuit la fomolle do sos propositions d'aniour. On peut aussi souvent romarquer que la femeUe prend;ia fuite ou feint do la prendre. Alors il s^ongiige uno scène souibloble à celle^qitl a lieu entre ToisiMiu de proie et Toiseau* auquel il fait la chassé.

NBUnO-PSYGHUPÂTHOLOGlB GÉNÉItALK 83

juguer oomplètemont Tobjet doses désirs jusqu'& randàntU- semonl ot mômo à tuor S

Si €08 doux élémonts constitutifs so roncontront, si lo désir prononcée! anormal d'une nfaotjon violenio contre Tobjot aimé s^unitiiun besoin exagéré de subjuguerla femme, alors ios explQsions les plus violeutos du sadisme se produiront.

Le sadisme n* est donc qu*une exagération pathologique de certains phénomènes accosspires de la viia sexualis qui peu- vent se produire dans des circonstances normales, surtout chez màle, Naturellemenf» il n*est pas du tout nécessairoi et ce n*est pas la réglé) que le sadiste ait conscience de ces éléments de son penchant* Ce qu'il éprouvoi c^est unique- ment le désir de commettre des actes violents et cruels sur les personnes de Tautre sexoi 6t une sensation de volupté rien qu'on se représentant ces actes de cruauté, il en résulte une impulsion' puissante ft exécuter les actes désirés. Gomme les vrais motifs de ce penchant restent inconnus ft celui qui agit, les actes sadistes sont empreints des caractères des actes impnlâfs,

i. La eoaqodte de ta femme se faU aujourd'hui sous une forme elvilei en faieantla cour, par sâducUon el en employant la ruse, ete. Maie rhletoire de la cWilisaUun et TanUiropologle noue apprennent qu'autrefois et mainte* nant encore il eut eerteiue peuples chez qtii la force brutale» lo rapt do la feninio, et tnOme l'habitude de ta rendre Inolfoneive par des coupa de massue remplacent les sollicitations d'amonr. U est nos8it»|o qu'un retour A t*ata« vieille eéntribue» avec do pareils penobants, A mvorlecr tes accès do sadhine.

Dans tes JahrbOaHer fàr Psychologie (H, p. 128), Sehaefor (téna) rapporte deux ohservations d*A* Payer, nans le premier eas« un état d^exeitaUon eexitèllé excessif s'est développé d l'aspeet de se4nos do batoiUe, môme en peinture; dans Vautre cas, c'est la torttiro cruelle de petits animaux qui prodnisit cet eifet, Scbaefer ajoute : « La corabotlvltd et reiivJe de tuer sont, dans toutes les espèces animales, toltomont l'attribnt du mûto, que l'existence d*une çonnexlté outre ces penchants mâles el les penehants puie- mont sexuels ne saurait dire mise on doute. Je crois cependant pouvoir assurer, en me fondant; sur des observations qui no sauraient être conlos» tées, que, mémo cbes des individus mâles doués d'une parfaite santé psy- ehique et sexueUe, les premiers signes précurseurs, mystérieux et obscurs des désirs sexuels peuvent faire apparition à la suite do lecluros de scènes de bataille ou de chasse émouvantes. Une poussée incoiMciente pousse les Jeunes gensià chereber une sorte de satisfujction dans les Jeux do guerre (lutte corps & corps). Dans ces Jeux aussi hnstinct fondamental do la vie sexuelle arrive & son expression : le lutteur cherche ik ae mettre en contact extensitet intensif avec son partenaire, avec rarrlére*pecsée plus ou moins nette de te ferraaser ou de le vaincre.

84 l>SYCH0PATH1A SBXUAIIS

Quand il y a associalion entre la volupté et la cruauté, non scùlomont la passion voluplueufio éveille le penchant h la cruauté, mais le conlraire aussi peut avoir lieu : tldéo et surtout la vue d*actes cruelA ngiBscnt comme un stimulant sexuel et sont dans ce sens employés par des individus per-

Il est impossible ompiriquemont d'établir une distinction entre les cas de sadisme congénital et de sadisme acquis. Beaucoup dMndividus tarés originellement font pendant long* temps tous les eflTorls possibles pour résister h IcnvB penchants pervers. Si la puissance sexuelle existe encore, ils ont au commencement une vila sexmtis normale, souvent grdce h révocation d'imagés do nature pcrverâc. Plus tard seulement, api*ès avoir vaincu successivement toutes les conire-raisons éthiques et esthétiques et après avoir constaté h plusieurs reprises que l*àcto normal ne procui*e pas de satisfaction complète, le penchant morbide se bit jour et se manifeste extérieurement Une disposition perverse et nfr origine se traduit alors tardivement par des actes. VoilA ce qui produit souveatTapparence d*utte pervorision acquise et trompe sur le vrai caractère congénital du mal. A priori^ on peut ccpen*- dant supposer que cet état psychopathique existe toujours ab ongine* Notis verrons plus loin les raisons en faveur de cette hypothèse.

Les actes sadisies diilirent scion le degré do leur mons- truosité, selon Tempire du penchant pervers sur l'individu qui en est atteint, ou bien selon les éléments de résistance qui existent encore, éléments qui, cependant, peuvent être plus ou moins alTaiblis par des défectuosités éthiques originelles, par la dégénérescence héréditaire, par la folie morale.

Ainsi naissent une longue série de formes qui commencent par les crimes les plus graves ot qui Unissent par des actes

1. n arrive aussi que la vue aceldetiteUe du eatig vené .melte te mécanisine psychique ol prédisposé du sadiste en mouvement et éveille le penchant qui était é l*élat kilonl.

NEUnO-PSYCIIOPATHOLOGIB TiâNÉRALC 88

pudriles qui n'ont d'aulro but quo d'offrir un© soUsfoctioii symbolique au besoin pervers du sadiste.

On peut encore classer les actes sadiques selon leur genre. Il faut alors distinguer s'ils ont lieu aprfc» la consommation du coït dans lequel le libido nimia n'a pas été satisfait, ou si, d«m8 le ç«s 4*affaiWi8sem^^^ de la puissanco g^^^^ ils servent de préparatifs pour la stimuler, ou si onïïn, dans le cas d'une absence totale de la puissance génésiqac, les actes sadiques doivent remplacer le coït devenu impossible et pro- voquer l'éjaculation. Dans les deux derniers ca», il y a, mal- gré rimpuissance, un libido violent, ou du moins ce libido subsistait cho» l'individu & Tépoque il a constaté l'habi- tude dès actes sadiques, t'hypcresthésie sexuelle doit tou- jours être considérée comme la base des penchants sadisles. L'impuissance si fréquenté dm les individus paycho-névro- paihiques dont il est ici question, h la suite d'excès faits dès ia première jeunesse, est ordinairement delà faiblesse spinale, (iuelquefois il se peut qu'il y ail une sorte d'impuis- sance psychique par la concentration do la pensée vers l'acte pervers, à c6té duquel alors l'image de la salisbetion nor- male s'efface.

Quoi que soit le caractère extérieur de l'acte, pour le com- prendre il est essentiel d'examiner les dispositions perverses de l'âme et le sens du penchant de l'individu atteint.

A. ASSASSINAT PAtt VOLUPTÉ (VOtUPTÔ BT CRUAUTÉ, AMOUR DU MBURTRE POUSSÉ JUSQU'A t'ANTUROPOPlIACIB)

fait le plus horrible mais aussi le plus caractéristique pour montrer la connexité qui existe entre la volupté et la cruauté, c'est le cas d'Andréas Biefael qtie Feaerbaeh a publié dans son Ahîenmmssigen Ùarslellmg merkwnrdiger Ver- ireehen.

f. Compares : Meteger Ger, Anneiw, édité par Hemer, m-, KMn*B Annalen, X. p. 176, xviii p. 3U; Heinroth, System det Psych, (fêr. AM.. p. 210; Neu$r PHamU, iSSS, 23 Th. (cas Ulaizù Ferrage).

86

PSYCIIOPATIIIA SiBXUAfJS

B, puellas stttpmias necavU et disseeuii, A propos do rassasBinai commis mv une do ses victiinos, il 8*est exprimé dans los termes suivants au cours de Ron interrogatoire :

u Je lui ai ouvert la poitrine et j*ai (ranchd avec un couteau les parties charnues du corps. Ensuite j*ai apprôté le corps, de cette personnel ç^^^ le boiicher a rhabit^dc;; 4e faire avec la bêle qu'il vient de tuer* Je lui ai coupé le corps en deux avec une hache de façon & Tcnfouir dans le trou creusé d*avance dans la montagne ot destiné h recevoir le cadavre. Je puis dire qu*en ouvrant la poitrine j*étais tellement excité que je tressaillais et que j'aurais voulu trancher un morceau de chair et le manger. »

Lonibroso * ci te aussi dos casde ce genre, entre autres celui d'un nommé Philippe qui avait rhabttudo d*élrangler past aeitm les prostituées et qui disait : u J!aime les femmes» mais cela m'amime de les étrangler api*ès avoir joui d'elles. »

Un nommé Grassi (V. Lombroso e/>. eit, p. i2) a été pris nuitamment d'un désir sexuel pour une parente. Irrité par la i*ési8lance de cette femme, il lui donna plusieurs coups de couteau dsAksle bas«^ventro, et lorsque le père et l'oncle delà malheureuse voulurent le retenir, il les tua tous deux. Im- médiatement après il alla calmer dans les bras d'une prosti- tuée son rut sexuel. Mais cela ne lui suffisait pan; il assassina son propre père et égorgea plusieura bœufs dans Tétable.

Il ressort des faits que nous venons d'énumérer que, sans aucun doule, un grand nombre d'assassinaits par volupté sont dus rhypéresthésio associée à la parcstbésio sexuelle. De même, à un degré plus élevé, la perversion sexuelle peut amener à commettre des actes de brutalité sur des cadavres, comme par exemple le dépècement du cadavre, rarrache- ment voluptueux des entrailles. Le cas de Bichel indique clairement la possibilité d'une pareille observation.

De notre temps, on peut citer comme exemple Menesclou

t'

I. GnehkchhiM imd Vtrbre^n la ihten oegemeUigen Bes(ehungent dammrn^^ Arckfv, Bd. XXX,

NSURO-PSYCUOPATHOIOGIR ÙÈHÈHAIB 67

Annales d'hygiène publique) sur lequel Lasègito, Brouar- del et Motet ont donné un rapport. On le jugea d^osprit sain, etilItttguilloUné.

Obsbbvation 17, ^ Le 18 avril 18to, .uno Olle de quatre ans di^iarut de la aaiâoo de ses parents* Xe 16 en arrêta Menesclou» : tta des^ loeaiairee de cette maison. 0ap8 ses poehee on treuva lee. avant-bras de Tenfant; de la cheminée on relira la lète et le« viscère» à mol lié carbonisés, Dans les Houx d'aisance on trouva aussi des parties du cadavre. On n*a pu retrouver les parties génî- lales de la victime. Mencscloui interrogé sur le gort de renilunt, se troubla. Lescirconalances ainsi qu*ùne poésie lascive trouvée sur lui, ne lalssèiwt plus subsister aucun doule : il avait assassiné renfant après en avoir abusé. Menesctou ne manifesta aucun reponUr; son acte, disaUpfl, était un malheur. Lintelligence de raccusé esl bornée^ 11 ne présente aucun sligmale de dégénère»^ eonce ânaiomlque ; il a TouYe duré et il est scrofuteux.

Menesclou a vingt ans. A rûge de neuf mois 11 eut des convul- sions ; plus tar<i, il souffrit d'insomnies; enumîs noe(uma; il était nerveux, se développa tardivement et d'une façon inoom- plèlo. A partir de Tâge de puberté il devint irritable, manifestant des penchants mauvais ; il était paresseux, indocile, impropre ^ louto occupation. Il ne se corrigea pas, môme dans la maison de correction. On le mit dans la marine ; la non plus il n'était bon à rien. Rentré de son service, il vola ses parents et eut de mauvabes fréquentations. Il n*a jamais couru après les femmes, Il se livrait avec ardeur à Tonanisme et, à roccasion, il se livrait & la sodomie sur des chiennes. Sa mère souffrait de mania mml*w- lu periodiea ; un oncle était fou, un autre oncle ivrogne.

L*atttop8ie du cerveau de Henesclou a permis de constater une altération morbide des deux lobes fi^onlaux, de la première et de la^seconde circonvolution temporale ainsi que d'une parUe des eirconvèltitions occipitales.

OnsERVATiow 18. Alton, garçon de magasin en Angleterre, va se promener dans les environs de ville. Il attire une enfant dans nn bosquet, rentre après y avoir passé quelque temps, va au bureau il inscrit sur son carnet la note suivante : KtUed io daya yeung gH fi*'^ Aol (Assassiné aujourd'hui une jeune fille ; temps était beau ; il faisait chaud).

On remarque Tabsence de Tenfant, on se mot & sa reclierche et

88

l'SYGIlOPAÎHIA SEXUAIJS

on lit Irauvo déchirée m morceaux; cortai nos parties de non corpfi, entre autres les parties génitales^ n*onl pu être retrouvées* Alton ne inaniresttt pus la moindre trace d'6moi ei ne fournit aucune explication ni sur le mobile ni sur les circonstances do son acte horrible. C*était un individu psychopathe qui avait de temps à autre des états de déprossioii avec imdium viiw, ... Son pôre avait eu un accès de^ manie aiguë» uit^ parent ^proche ^ soulTratt de manie avec penchants ù Tassassinat. Alton fut exécuté.

Dans de pprcils cus^ il peut arriver que Tindividu mor- bide éprouve ]o désir de goûter la choir de la victime assassi- née et que, cédant h cotte aggravation perverse de ses ropi^ sontations objootives, il mange des parties du cadavra.

Obskhvation 19. --«Léger, vigneron, vingt-quatre ans, dès sa jeu- nesse sombre^ renfermé et fuyant toute société» s*en va pour cher- cher de l*ouvrage. Pendant huit jours il rôde dans une forél. Pu$l' tamapftrehetiditduodeeim ùnfiarumistuprtitwgenHalia mudiat^ coi* mptV» en mange, boit le sang et enfouit le cadavre. Arrétét il nie d*abord, mais finit par avouer son crime avec un sang-froid cyni- que. 11 écoute son arrêt de mort avec IndiiTérence et est exécuté. A Tautopsie, Esquirol a constaté des adhérences pathologiques entre les méninges et le cerveau (Georget, Compte rendu du pro- cès Léger, Feldtmann, etc.).

OnsBRVATiONâO, ^ Tirsch, pensionnaire de l'hospice de Prague, cinquante-cinq ans, de tout temps concentré, bizarre, brutal, très irascible, maussade, vindicatif, condamné tV vingt ans de prison pour viol d'une Hlle de dix ans, avait, ces temps derniers, éveillé ruttention par ses accès de rage pour des raisons futiles et par son iutdium vitm

Bn 1864y après avoir été éconduit par une veuve & laquelle il pi*oposaitle mariage, il avait pris en haine les femmes. Le 8 juil- let, il rôdait avec rinlentlon d'assassiner un Individu du sexe qu*il détestait tant,

Veluîmn occurrentem in siham allexitf eoilum poposcUt renUen- tem prostravil^ jugulum feminm compressU « furore capius ». Cada-^ per virga belulat desecia m'be9*arevoluU mqueiatnen id perfectt^ quia eanscienfia sua hme fieri veinU, cullelh mammm et genUaiia de* sicladomi eoela proximis diebuB eum gtobiscom^dU, Le 12 septem- bre, lorsqu'on Tarréta, on trouva encore les restes de cet horrible

NEUHO-USYGHOPATHOLOfilE GËNËUALIS 80

vopaSé H nltôguà comme mobile do non acte « une' Boif intériouro » ot demanda Ini-mème à éire exôculé, puisquMI avait été do lout temps un paria dons la société. En prisoDiil manirosUiit une irras* uibititôexcesKive, ol parfois il avait dos aceôsdo rage pondant tos- quels il rofuMiit toulo nourriture. Ou u fait la reniarquo que lu plupart do SOS anciens excès coïncidaient avec dos explosions . d*ii*riUtiaa etde roge^ (M^ 198P« I, p. 79 ; Gauster dans Masehka'itilmdù. der gar. hfedkiniv, p. 489. )

Dans la caidgorie de ces monstres psycho-soxuols ronirc sans doute rdventreur de Wliitecliapel' que la police chorche toujours sans pouvoir Je ddcouvrir.

L*ttbsence rdgulièro de Tuldrus, des ovaires et de la .vulvo chez les dix victimes de ce Barbe^Ulem moderne, fait suppo- ser (qu'il cherche et trouve encore une satisfaction plus vivo dans ranlhropopbiigio.

Sans d'autres cas d'assassinat par volupté, le siuprum n'a pas lieu soit pour des raisons physiques, soit pour des raisons psycbiquesi et le crime sadiste seul remplace le coït.

Le prototype de pareils cas est celui de Vor/eni. La vie do ses victimes dépendait de la manifestation hativeou tardive de réjaculalion. Comme ce cas mémorable renferme tout co que la science moderne connaît sur la connexild existant entre la volupté, la rage de tuer et Tanhlropophagie, il convient d*en faire ici une mention détaillée, d'autant plus qu'il a été bien observé.

OassHVATioK 21* Vincent Vemni, en 1840, arrêté de- puis le il janvier i87â, est accusé : 1^ d'avoir essayé d*étranglor sa cousine Marianne, aloi*s que celle-ci, il y a quatre ans, était couchée et malade dans son lit ; V d*avoir commis môme délit sur la personne de réponse d'Arsufll, ûgée de vingt-sept ans ; ^ d^avoir essayé d*élrangler M*^ Gala en lui serrant la gorge pen- dant qu*ll était agenouillé sur son corps ; il est, en outre, soup- çonné d*avoir commis les assassinats suivants :

Au mois de décembre, le malin entre sept et huit heures, Jeanne

1. Comparées entra autres : SpUskai T/ie Journal ùf nemus and mental DUfeases^ dée* IS88; Xieroan, Th» medhùl Sltmdardt Dov.*dtfo. itOSH»

00 ' PSYCllOPATillA SEXUAIJS

Motta 86 rendit dans une commune voisine/ Commo elle ne ren«* irail piiB, le maUro chez qui elle élait servante, parlil à sa rocher- che et trouva sur un sentier, près du viltege, le cadavre de cette fliie horriblement mutilé. Les viscères et les parties génitales étaient arrachés du corps et se trouvaient prés dii cadavre. La nudiiédu cadavre, des érosions aux cuisses faisaient supposer

quattque la liiie avait été étoufl*éo. Près du, cadavre, sous un monceau de paille, on trouva une partie détachée du mollet droit et des vôtements. L*auteur du crime est resté inconnu.

Le 'àSaoii 1871, de bon matin« M»" Frigeni, ôgée de vîngUhull ans, alla aux champs. Gomme à huit heures elle n^était pas encore rentrée, son mari partit pour aller la chércher. Il la retrouva morte dans un champ^ portant autour du cou des traces 4e stnin* gulationet de nombreuses blessures ; le ventre ouvert laissait sortir les entrailles.

Le fioût, à midi, comme Maria PreyiUill, âgée do dix-neuf ans, traversait les champs, plie fut poursuivie par son cousin Venseni, traînée dans un champ de blé, jetée par terre, serrée au cou. Quand il la relôeha tin moment pour s'assurer qu'il n*y avait personne dans le voisinage, la fille se releva et obtint, sur ses instantes prières, que Veneni la laissât partir après lui avoir fortement serré les mains.

Yenseni Ait traduit devant le tribunal. Il a vingt-deux ans, son crâne est de grandeur moyenne, asymétrique. L'os frontal droit est plus étroit et plus bas que le gauche ,* la bossé frontale droite est peu développée, l'oreilie droite plus petite que la gauche (d*un centimètre en hauieur et de trois en largeur) ; la partie infé- rieure de riiélix manque aux deux oreilles ; Tartère do la tempe est un peu athéromnteuse. Nuque de taureau, développement énorme de Tes %ygomatique et de la mâchoire inférieure, pénis très développé, manque du frenubm^ léger straiismuâ aUermm divergeas (insuffisance des muscles reeii itUemi et myopio)« Loni* broso conclut de ces marques de dégénérescence h un arrêt con- génital du développement du lobe frontal droit. A ce qu'il parait, Verzèni est un héréditaire. Deux de ses oncles sont des crétins, un troisième est un microcéphale, imberbe, che2 qui un des testicules manque, tandis que Tautre est atrophié. Le pére présente des traces de dégénérescence pellagreuse et eut un accès û'hypocon^ dm peliagvosa. Un cousin souffrait d*hyperhémio cérébrale, un autre est kleptomane.

NBURO.P8YCH0PATII0li)GIB GÉNÉilALB 9i

Ltt famillô do Vemni obI dévolo et d'une avarice sordido. Il est d*uno intelligence au-deBSue do la moyennet sait trôs bion se dd* fendre, cherche h trouver un alîH et à démentir les témoins. Dons son passé on ne trouve aucun signe d*aHénfttioii montalo. Son caractère est étrange ; il est taciturne etaimo la solitude* Bii prison, son attitude est cyntquo ; il se masturbe et cherche a tout .,.Kri^fr.yoH^4osfpmf^ .......1.:..

yorzeni a Itni par arouer ses crimes et dire les mobiles qui Vy avaient poussé.

L'accomplissement de ses crimes, dît-il. lui avait procuré une sensation extrêmement agiéaWo (voluptueuse), accompagnée d'érection et d'éjoculalion. A peine avall-îl touché sa victime au cou, qu'il éprouvait dos sensations sexuelles. En ce qui concerne ces sensations, il lui étaft aibsolument égal que les femmes fus- sent vieilles, jeunes, laides ou belles* D'habitude, il éprouvait du plaisir rien qu'en serrant le cou de la femme, et dans ce cas il laissait la victime en vie. Dans les deux cas cités, la salisihcUon sexuelle (ardait à venir, et alors il avait serré le cou jusqu'à ce que la victime fdt morte* La satisfaction qu'il éprouvait pendant ces strangulations était plus grande que celle que lui procurait la masturbation. Les contusions à la peaa des cuisses et du pubis étaient DaUes avec les dents lorsqu'il suçait, avec grand plaisir, le sang de sa victime; Il avait sucé un morceau de mollot et ravait emporté pour le griller h la maison ; mais, se ravisant, il l'avait caché sous un tas de paille, do crainte que sa mère ne s'aperçût do ses menées. Il avait emporté avec lui les vêtements ot les vis- cères; il les porta pendant quelque temps parce qu'il avait du plaisir à les renifler cl(t les palper. La force qu'il possédait dans ces moments de volupté était énorme. Il n'a jamaie été fou; en exécutant ses ados, il ne voyait plus rion autour de lui (évidem- ment rekcîlatîon sexuélle, poussée au plus haut degré, asupprimé en luMa faculté do perception ; acte inslInctiO. Après il éprouvait toujours un certain bten-ôtre et un sentiment de grande salisfac- tion. Il n'a jamais éprouvé de remords. Jamais l'idée ne lui est venue de toucher aux parties génitales des femmes qu'il avait torturées, ni de souiller se» victimes ; il lui suffisait de les étran- gler et d'en boire le sang. En elTet, tes assertions de ce vampire moderne semblent avoir un fondement de vérité. Les penchants sexuels normaux paraissent lui avoir été étrangers. Il avait deux maîtresses, mais il se contentait de les regarder, et il est lui- même étonné qu'en leur présence, l'envie ne lui soit pas veaue

PSYCllOPATillA SBXUAUS

do les «Slranglct* ou do leur ompoignor leg mains. Il osi vrai * qu*avec ello» il n'éprouvait poB la môme jouissance qu*ttvcc victimes. On n*a conBlàlé chos lui aucune trace de sens moral, ni do ropenlir, olc.

Verxeiii déclara lu^inâme qu*il deviendrait bon si on le leoait ontemô; car, reada h la libertés, H ne pourrait pas résister à ses envies. YeraienJl.a ^té^cpiidainiié aiix tfi»V<^^^^ (LoJUOROSo, Verzeni e AgnoMU, liama^ iHlti,)

Les aveux faits par Verzeni après sa condamnation sont (rôs inléi'essants :

<i J*éprouvais un plaisir indicible quand j'ôlranglais des femmes; je senlais alors des dreclions et un véritable désir sexuel. Rien que de renifler des vêtements de femme, celanie procurait déj& dii plaisir. La sensation de plaisir que j'éprouvais en serrant le cou d'une femme était plus grande que celle que me causait la maa* tiirhation. En buvant le sang du pubis, j'éprouvais un grand bonheur. Ce qui me faisait encore beaucoup de plaisir, c'était de retirer de la chevelure des assassinées les épingles (icbeveux. J'ai pris les vêtements e( les viscères pour avoir le plaisir do les re- nifler et de lus palper. Ma mûre, finalement, s'aperçut de mes agissements, car, après chaque assassinat ou tentative d'assas- sinat, elle apercevait des lâches de sperme sur ma chemise. Jo ne suis pas fou ; mais, au moment dVtgorger, je ne voyais plus rien. Après la perpétration de Tacte, j'étais satisfait et me sentais bien. Jamais l'idée ne m'est venue de toucher ou de regarder les partlen génitales. Il me sufOsait d'empoigner le cou des femmes et de sucer leur sang. J'ignore encore aujourd'hui comment la femme est faite. Pendant que j'étranglais cl aussi après, je mo pressais contre le corps de la femme, sans porter mon attention sur une partie du corps plutôt que sur l'autre.

V..« a été amené seul ses actes pervers après avoir remarqué» & l'âge de douze ans, qu'il éprouvait un plaisir étrange toutes les fols qu'il avait des poulets & tuer. Voilà pourquoi il en avait tuô alors en quantité, alléguant qu'une belette avait pénétré dans la bassc'cour. (Lousnoso, Golidammers Arckiv. Bd. 30, p. 13.)

Lombroso {GoUdammers Archiv.) cite encore un cas analo- gue qui s'est passé à Vittoria en Espagne.

OasBttVATioN 2â. Le nommé Qruyo, quarante et un ans» autrefois d'une conduite exemplaire et qui avait été marié trois

NEURO-PSYCltOPATIIOLOClB GÊNÉHAI-B W

fois, a élrangW «UfomineB en dix «n». Les vicUme» ôtaionl pws- que toutes Iles nilos pubUquos et pa8 jeuac». Après es avoir ôlrangléoô, il leur arrachait per vaginam les inlwUns et le? »iP«. Il abusa de quolquOs-ùMs de ses vieUmes avont do les asimsslner ; sur d'autres it ne comttill aucun acte sexuel, par suite de lira- puissance qui liii yiiil plus lard, Il opérait ses atrocités avec lont 4e pp#««tlw, qup, Fondant dl« bus, il put rester à l abri do toiito

poursuite.

jSr. NËCROPUUBS .

Au groupe horrible des assassins par voluplô les nécro- philQS font nalurelloœenl suite, car.flliess ces derniers, comme cliess loB proiniors, uneroptésenlalionqui on soi évoque l'hor- reur et fait frdmip rbomme sain ou non ddgénéré, est accom- pagndodesenaalions de plaisir, et devient ainsi une impulsion aux actes de uécrophilie.

Los cas do viol de cadavres décrite dans la litléraluire par les poôtcs et les romanciers, font l'improssion do phénomènes pathologiques ; seulement ils ne sont ni oxaoCemont observés ni exactonient décrits, si l'on voul loutofois excepter le cas du célèbre sei-gcnt Bertrand. (Voir plus loin.)

Dans certains cas, il ne se produit peut-être pas d'autre phé- nomène qu'un désir effréné qui ne considère pas la mort do l'objet aimé comme un empêchement & la satisfaction son-

SUcIlliv

Tel est peut-èli-o le septième dos cas rapportés par Moroau.

Un homme de vingt-trois ans a fait une tentative de viol sur Madame X..., ûgéo de cinquantcrlrois ans, a tué cette femme qui se défondait, puis en a abusé sexuellement et, l'acte commis, l a jelée h l'eau. Mais il a repêché le cadavre pour lo souiller do nouveau. L'assassin a été guillotiné. On a trouvé a l'autopsie les méninges frontales épaissies et adlié- rentcs h Técoreo cérébrale.

D'autres auteurs français ont cité des exemples de nécro- philie. Doux fois, il éUil question do moines qui étaient de gardo auprès d'une morte ; dans un troisième cas, il est que»-

PSYCHOPATHIA SEXUAIJS

lion d'un îdîoi atteint do manio pdrioiiiquo. Après avoir com- mis un viol, il fui interné dan» un asile d'aÙAitfs; là, il pénétra dans la salle morluairo pour violer des oadavres de femmes, *

Dans d'autres cas, lo oadayre est manifestement préféi*é à Ja femme vivante. Si pas d^antres. actea

de cruauté ~ dépècement, etc. ^ sur le corps du cadavre, il est alors probable que c*esl rinertio du cadavre qui en fait le charme. Il se peut qtfun cadavre qui présente la forme hu- maine avec line absence totale de volonté, soit, par ce fait môme, capable de sotisfaire le besoin morbide de subjuguer d*une manière absolue et sans aucune possibilité de résis- tance Tobjot ddsiré.

Brîère de Boismont (GazeUè médicale, 1889, 2 juillet) mconte l'histoire d*un nécrdphile qui, après avoir corrompu les gardiens, s>st introduit dans la chambre mortuaire gisait le cadavre d'une fille de seize ans, enfant d*uue famille très distinguée. Pendant la nuit, on entendit dans la chambre mortuaire un bruit comme 81 un meuble eût été renversé, Xa ittère de la jeune iille décédéo pénétra dans la chambre et aperçut un homme en chemise qui venait de sauter du lit de la morte. On le prit d'abord pour un voleur, mais bientôt on s'aperçut dc'quoi il s'agissait. On apprit que le néerophile, nis d'une grande famille, avait déjè souvent violé des cada- vres déjeunes femmes. Il a été condamnd aux toavaux forcés à perpétuité.

L'hîstoh'c suivante, racontée par Taxil {La PmiHution eon- lemporaine, p. 171),e8t aussi d'un grand intérêt pour Tétude de la nécrophilie*

Un prélat venait de temps en temps dans une maison jpu- blique h Paris et commandait qu'une prostituée, vêtue de blanc comme un cadavre, Tattendit couchée sur une civière,

A rheure fixée, il arrivait revêtu do ses ornements, entrait dans lu chambre transformée en chapelle ardente, faisait comme s'il disait une ihosse, se jetait alors sur la flllequi

NEUHO-PSYCIIOPATIIOLOGIE GÉNâRÀLIS 0S

pendant tout ce tomps devait jouer lo rôle d*uii cadavre'* tes cas l'auteur maltraite ot 'dépèce lo cadav£e« sont plus faciles ft expliquer. Us font Uii pendant immédiat aux assassins par volupté, diant donné que la voluptd ohcs ces individus est liée h la cruauté ou du moins au penchant b se ItViTfr ll des voies de faHsur la fimmie^ PeuUètre isn reste di» scrupttlcf moral fàit-il reculer Vindividù devant l'idée de commoUre dès actes cruels sur personne d*une femme Vivanlo, peutrélrc Timaginatibn emet^llo Tassassinat par volupté et ne s^en tient-elle qu'au résultat de Tassassinat : le cadavre* Il est probable que 1 idée de rabsonçc de volonté du cadavre joue ici un rôle.

OsssnVATioN S3. Le sergent Bertrand est U'^i bouime d'une constitution délicate, d*an caractère étrange; il était, dûs son enifanco, toujours taciturne et aimait la solitude.

Les conditions do santé de sa famille ne sont pas sulTIsammont connues, mais on a pu établir que, dans son ascendance, il y avait des caft d*aliénalioii mentale. Il prétend avoir été affecté d'une étrange manie de destruction dés son enfance; Il brisait tout ce qui lui tombait entre les mains.

Dès son eufancc, il en vint & la masturbation sans y avoir été entraîné. A Tàge de neuf ans, Il commença & éprouver de raffec- Uon pour les personnes de Tautre sexe. A Tàge de treize ans, le puissant désir de satisfaire ses sens avec des femmes se réveilla on lui; il se masturliatt sans cesse. En se livrant à cet acte, il se représentait toujours une chambre remplie de femmes. 11 se llgM*^ rait alors, clans son imagination, qu'il accomplissait avec elles racle sexuel et quil les tiiaUrailail ensuite» Bientôt il se les représentai! comme des cadavres, et, dans son imagination* il se voyait sbulllant ces cadavres* Parfois, quand il se trouvait dans cet élal« ridée lui vint d*avoir affaire aussi il des cadavres d'iiommes, mais cette idée le remplissait ton^jours de dégoût.

Ensuite il éprouva le yir désir de se mettre en contact avec de véritables cadavres.

Faute de cadavres humains, Il se procurait des cadavres d*ani-

Simon {Crimea ei Délits^ p. 209) cite une olMervaUoii do Laeastsgno auquel un Iiomtne Iris eonvenablo ^ avoué qu*il n*éprouvait de forte exoi* toUon seiuello que lorsqoHt assIstsU à an enlenreinent.

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PSYGUOPATHIA SEXUAIJS

maux, auxquels il ouvrait le ycnlre, amctiait lus onlrailtos, pon* danl qu*n no nni8(urbaU. Il prétend avoir éprouvé alors un plaisir indicible. Ën 1840, Im cadavres no lui sunSsaienL plus, 11 lua doux chiens, avec lesquels il fii la mémo chose. Vers la lin de 1810, il lut vinl, pour la première fois, ronvie de se servir de cadavres . humains. Q'&bpr<l».ilr0sls^^^ i847, comme H yeaaU d'apercé* vph* par hasard, au cimetière, la tombe d*un mori qu*oii vciiait d*en terrer, cette envie le prît si violemment, eu lui causant des maux de te et des battements M cœur* que, bien qu*it y eût du inonde tout près et danger d^élré découvert, Il se mit a déterrer le cadavre. N'ayant sous la main aucun instrument pour le dé- pecer, il prit la bêche d*un fossoyeur et se mit t frapper avec rage sur le cadavre. En 1H47 et 1848 se manifestait pendant quinze Jours, avec de violents maux de tête, ren vle de brulaliser des cadavres. Au milieu dos plus grands dangers et des plus grandes difficultés, il satisût environ quinaït» fois ce penchant. Il déterrait les cadavres avec ses ongles, et» telle était son excita- tion, qu*il ne sentait même pas les blessures qu'il se faisait aux mains. Une fois en possession du cadavre, il réventrait avec son sabre ou son couteau, arrachait les entrailles pendant qu*ii se masturbait, i^e sexe des morts, prélend«il, lui était absolument égal; maison a constaté que ce vampire moderne avait déterré plus do cadavres de femmes que de cadavres d^hommes. Pendant ces actes, il se trouvait dans une excitation sexuello Indescrip- tible. Après avoir dépecé les cadavros, il les enterrait de nou- veau.

Au mois do juillet 1848, il tomba, par liasard, sur le cadavre d'une (Ule de sei/.e aus.

C*ost alors que, pour la première fois, s'éveilla en lui Tenvie de pratiquer le coït sur le cadavre. «Je le couvrais de baisers et le pressais comme un enragé contre mon cœur. Toute la jouissance qu*on peut éprouver avec une femme vivante n'est rien en comr paraison du plaisir que j'éprouvai. Après en avoir joui environ quinze minutes, je dépeçai, comme d'habitude, le cadavre el en arrachai les entrailles. Ensuite je renterrui de nouveau. »

C'est a partir de cet attentat, prétend B..., qu'il a senti l'envie de jouir sexuellement des cadavres avant de les dépecer, ce qu'il a fait avec trois cadavres de femmes* Mais le vrai mobile qui le faisait déterrer les cadavres était resté le même : le dépècement, et le plaisir qu'il éprouvait h cet acte était plus grand que celui que lui procurait le coYt pratiqué sur le cadavre.

NËUUO-PSYGHOPATHOLOGIIî (ÎÉNÉnALR 07

. . . . '

Cq dernier fiolo n*étiiit qu'un «épisode do Tacte principal dl n*a . Jamato pu complètemeni satiahiro son rut. Voilà pourquoi, opt^s racle dexuelj il mutilait tcrg eotlavi'és.

Los médecins légisiéa admironl le cas de monomanie. Le con- seil dé guérre condàmiia B... &un un deprison. (Minhéaf T/nîoit 1849. «-» Luniei*, Anna/^^ méd»'-pBychol»^

Legrandt Im Folie devant ies Tribmmuw, p. 524.)

> 6\>r* UAVVAtS Td'AITEMBNtS INFLIGÉS A OKS KfSttUfSH (pIOUBBité -

PLAOlSblATIONg» BTC.)

A, la cntdgorio dés assassins par volupté et & collo des nécro*» philos qui a beaucoup d'ajfRiiitds avec la promièro, il faut joindra celle des individus dtfgénérds qui épit>iiveat du charmé et du plaisir à blossor yictinie do léur» désira et ft voir le sang couler.

Un monstre de ce genre était U fameux marquis de Sade S qui a donné son nom à cette tendance à unir la volupté à la cruauté. '

Le coït n*avait pour lui .de charme que Jorsqu^l pouvait faire saigner par dos piqûres Vobjet de ses désirs. Sa pins grande volupté éiait de blesser des prostituées nue» et de panser ensuite leurs blessures.

Il faut aussi classer dans cette catégorie le cas d*un capi- taine dpntrhistoirenousest racontée parBrierre deBoismoht. Go capitaine forçait sa maUressOi avant le coït qu'il faisait

f . Taxll («>p. ciL, p. 4S0) donne dos rensetgoenent» détaillés mr ée monf^lt e pAyebosexiiûl qui, évidouioienl, à dA préaeator un élai de satyriasis faabUuel associé à' mmpareaiheHa iexuûltn.

De Sodo était cyniquo ati point d6 vouloir sérionsenont Idéaliser sa eriiolle sensualité et se fairo t*apétre d'une doeirine fondée sur ce sonUmient per- vom. Ses menées étalent devenues et seandalouios (entre aulros H invita elles lui une société de dames ot do messieure quil mit en rut en leur lUis^int servir des bonbons de chocolat mélangés de eantharido) qu*on dut renfermer dans la maison de santé de Charenlon, Pendant la UdvoluUon (1790), il fut remis en liberté. H écrivit alors dos romans ruisselants de volupté cl di orâaulé* Lorsque Bonaparte devliit consul» le marquis de Sade tiit Ut cadeau de la collection de ses rouian», mllès àvee luxe, te consul flt détruire les œuvres du marquis ot interner de nouveau Tautertrà Gliarenton, eelul-cl mourut en 1814» à l'ége de 8olianie*quatre aus*

rSYCnOPATUIA SSSUAlilIt. 1

08 PSYCHOPATHIA SKXUAUS

très fréqticmmontf h ho poâci* dos mngmeB ad pudenda» Finolomeni cette femme fut atteinte d'une anémie tris grave et devint folld. <

Le cas »uitant, que j'emprunte & ma clientèle, nous montre d*uno façon bien caractéristique la connexité qui existe entre - ia voiiipid f eruaali$ ol le penchant à vepHor-ou à voir <)ouler du sang.

UDmvATtoN 24. M. X.M, vingt-cinq ans, est d'uii père luna- tique, mort do dementia paralytka et d'une mère de consttlutioii hystéro-neurastliénique* Cesl un individu faible au physique, de constitution névropathiqoe et portant de nombreux stigmates de dégénéroseence anatomlque. Ë(aot enfant, il avait déjà dos tendances h rhypocondrie et dce obsessions. De plus, son état d*esprit passait de Texattation à la dépression. Déjà, à Tâge de dix ans, te malade éprouvait une étrange volupté & voir couler le sang de ses doigts. Voilà pourquoi il se coupait ou se piquait souvent les doigts et éprouvait de ces blessures un bonheur indi« cible. â\tors il se produisit des érections lorsquil se blessait, de niômelorsqu*il voyait le sang d*autrui| par exempte une bonne qui a^étail blessée au doigt. Gela lui causait des sensations d*une volupté particuliôrb. Puis sa mio seicualh s*ôveilla plus en plus. H se mil t se masturber sans qu*il y fût amené par personne*

Pendant Tacte de la masturbation, il lui revenait des images et des souvenirs de femmes baignées de sang. Maintenant, il ne lui suffisait plus de voir couler son propre sang. Il était avide de la vue du sang de jeunes femmes, surtout de celles qui lut étaient sympathiques. Souvent il pouvait & peine contenir son envie de blesser deux de ses cousines et une femme de chambre, Hais des femmes qui par élles-mèmos ne lui étaient pas sympathiques, provoquaient chez lui ce désir si elles Pimpressionnaient par une toilette particuliôro, par les bijoux et les coraux dont elles étaient parées. îl put résister à ce penchant, mais son imagination était toujours hantée par des idées sanguinaires qui entretenaient en lui des émotions voluptueuses. Il y avait une corrélation intime entre les deux sphères d'Idées et de sentiments. Souvent d*atttres fantaisies cruelles Tobsédalent. Ainsi, par exemple, il se repré- sentait dans le réie d*un tyran qui fait mitrailler le peuple. Par une obsession de son imagination, il se dépeignait les scènes qui se passeraient si Tennemi envahissait une ville, s*il violait.

NEURO-PSYGHOPATHOl^GIIS GËNËHAM!: 99

torturait ot enlevait les viorgos. Dans sos momonls de calme, le malade qui était d*ailléur8 d*un bon caractère et sans défoC" tuosité élliiqtie, éprouviiii une honte et un profond dégoôt de pareilles fantaisies, cruellea et voluplueuBcs. AushI ce travail dlmaginatiou cesaait aussitôt quil s*6tait procuré une saiis- factlon sexuelle par la masturbation.

Peu d*années suflirent pour rendre le malade neuraethénique» Alors le sang et les scènes sanguinaires évoqués par son imagi- nation, ne suffisaient plus pour arriver rôjaculation. Afin de se délivrer de son vice ot de ses rêves do cruauté, le malade eut des rapports sexuels avec des femmes.

Le coït n*élaU possible que lorsque le malade s*imaginait que la flllo saignait des doigts. Il ne pouvait avoir d*érecllon sans avoir présente cette image dans son idée, f/idée cruelle de blesser n*avalt alors pour objectif que la main de la femme. Dans les moments de plus grande excitation sexuelle, le seul aspect d*une main de femme sympathique était capable de lui donner les érections les plus violentes.

ElTrayé par la lecture d*un ouvrage populaire sur les consé- quences funestes de Tonanisme, il s'Imposa une abstinence rigoureuse ot tomba dans un état grave de neurasthénie générale compliquée dliypocondrie, Uedium vilw* Grâce à un traitement médical Irôs compliqué et très actif, le malade se rétablit au bout d'un an. Depuis trois ans, îl est d*un esprit sain; il a, comme auparavant, de grands besoins sexuels, mais il n*e$t hanté que très rarement par ses anciennes idées sanguinaires. K... a tout a fait renoncé & la masturbation, Il trouve de la satisfiuîtion dans la jouissance sexuelle normale ; il est parfaitement puissant et n*a plus besoin d*avoir recours i\ ses idées sanguinaires.

Quelquefois cos tendances à lu volupté cruelle no se pro-* duisent chez des individus tarés quMpisodiquement et dans certains étals oxcoptionnels déterminés, ainsi que nous le montre le cas suivant, rapporté par Tarnowsky {op. cit., p. 61).

OfissRVATiûN 25. Z..., médecin, de constitution névropar thique, réagissant faiblement contre Talcool, pratiquant le coU normal dans les circonstances ordinaires, sentait, aussitôt qu*ll avait bu du vin« que le simple coft ne satisfaisait plus son libido augmenté par celte boisson. Dans cet état, il était forcé, pour avoir une éjacuiation et obtenir le sentiment d'une satisfaction

100

PSYGIIOPATHIA .SEXIÎAIJf.

coinplôto, do piqtier tes m(e$ do h pmlia^ de les eoupor avee une lancetle, do yotr le sang et de sentir commeal la laino pénétre dans la chair vivante.

Mais la plupart des individus atteints de cette forme de perversion, présentent celte particularité que le eharnio de la roïhinë IbS éxbîtc'pns^. D^^^^^^ des* cw èitds

plus liaut, rimagination a recourir à l'idée de l'écoulement du sang pour que réreclion puisse se produire.

Le cas suivant a rapport à un homme qui, par suite de la masturbation dès son enfance, a perdu la faculté d*6roçtion, da sorte que, ehex lui» l*actG sadique remplace lo coîl.

OssBRVATiON S6. Le piqueur do filles do Bozçn (communiqué par Deinmo, Bueh dev Verbvechen, M. II, p. 341). En 1821), une enquôte judiciaire Ait ouverte contre B..., soldai, Agé do irento ans. A dilTérentos époques, et dans plusieurs endroits, il avaii blessé avec un couteau ou un canif des ilKes au derrière, mais do préférence dans la région des parties génitales. Il donna eorome mobile de ces attentats un penchant sexuel poussé jaflqa*À la fré« nésie et qui ne trouvait de salisfiiction que par ridée on le fait de piquer des femmes. Ce peiichafit Tavait obsédé pendant des jour- nées. Gela troublait ses idées et ce trouble ne cessait que quand Il avait répondu par un acte à son penchant. Au moment de piquer, il éprouvait la satisfaction d*un coït accompli, et cette satisbcUon était augmentée par Taspcct du sang ruisselant sur son couteau. Dès T&ge do dix ans, l'instinct sexuel se manifesta violemment chez lui. Il se livra tout d*abord à la masturbation et sentit que son corps et son esprit en étaient affaiblis.

Avant de devenir « piquour de filles », il avait satisfait son instinct sexuel en abusant de petiles Hllcs impubères, les mastur- bant et commettant des actes de sodomie. Peu à peu Tidée lui était venue qu*ii éprouverait du plaisir en piquant une belle jeune 011e aux parties génitales et en voyant couler le sang le long de son couteau.

Dans ses eCTets, on a trouvé des imitations d'objets servant au culte, des images obscènes peintes par lui et représentant d'une façon étrange la conception de Ùarie, « llidée de Dieu Agée n dans le sein de la Sainte Vierge.

U passait pour un bomme bizarre, très irascible, fuyant Jes

NBUnO-PSYGIlOPATIIOLOtaË GÉNÉRAUX m

homineB» avide de femmos, oi morose* Ou no constata cher* lui aucune trane de honte ni de repenlir. Evidemment c*étaiL un individu devenu impuissant pur suite dWès sexitets prômaturés, mais que la persistance d*tin libido sezualia violent poussait t la perversion Sexuelle

- OsBSRVAtieii 27* Dans: leà premières amiées qui saivlrent - 1800, la population de Leipzig était terrorisée par un homme qui avait rhabitude d*a8saillir, avec un poignard, les jeunes flllcs dans la rue et de tes blosscr au bras jeupérieiir. Enfin on réussit & l'arrêter el Ton constata que c'était itn sadique qui, au moment od il blessait les filles, avait une éjaculation, et chez qui Faclede foire une blessure aux filles était un équivalent du coU. (Wharton, A treiUise on mental msounUness^ Philadolphia, iK73, § 623*).

Dans les trois cas suivants, il y a également impuissance, mais elle pout être d'origine psychique, la note dominante de la vita iseacualk étant fêb origine basée sur le penchant sadiste et ses éléments normaux se trouvant atrophiés.

Observation ^2S (communiquée par Demmc, Ûuek der Verbre^ ehen, Vil, p* Le coupeur do filles d'Augsbourg, le nommé Bartle, négociant en vins, avait déjà des penchants sexuels à Tége de quatorKo ans, mais une aversion prononcée pour la satisfaction de Tinstinct pur le coït, aversion qui allait jusqu*au dégoétdtt sexe féminin. Déj£i, à cette époque, il lui vint ft Tidée de faire des plaies aux Ailes et de se procurer par ce moyen une satisfaction sexuelle. 11 y renonça cependant faute d'occasions et d*attdace.

Il dédaignait la masturbation; par-ci par-l& il avait des poUu- tioDs sous rinfluence de rêves érotiques avec des filles blesst^es.

Arrivé à T&ge de dix*neuf ans, il fit, pour la première fois, une blessure à une HHe, Uwe fmieftê sperma ejaculavii^ summa liùidine affeclvs. L^impulsion à de pareils actes devint de plus en plus forte. Il ne choisissait que des filles jeunes et jolies et leur de-

i.. Voy. Krauss, Psyehohffh des Verbrechens^ 1S84, p. 18S ; O'Hofer, Anmhn derSiàaUat'zneikttndet S. lif. 2; SehmkiVs JahrbOcher^ Dd .99, p*04.

% Les journaux rapportent qu'en décembre 1800 une série d'alteotots ana- lognes ont été commis à Mayence. Un garçon» entre quatorze et seiu» ans, e'atiprochalt des filles et des feinaies et loiir blessait les Jambes aveO un Insirunient ai^« U fut arrêté el fit ritiipresion d'un aU6n6. On n'a donné otieun délaU sur ec eaS| probablement de nature sadique.

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KSYCHOPATHfA SBXUALIS

mandait auparavant si oUos étaient mariéos ou non. 1/éjacula* lion et la satisfaction sexuelle ne se produisaient que lorsquit 8*aporcevait qu*il avait réolleroont blessé la lille. Àprôa l*uttontat> il se sentait toujours faible et no al & Taiae; il avait aussi des remords.

Jusqu'il l'âge do trento-deux ans, il ne blessait ios filles qu'en coupant cbetfr, tnats fl avait toitjeur» soin âe n^ pafk If^or Aiire de blessures dangereuses* A partir de cette époque et jusqu'à rége de trente^-six ans, il parvint & dompter son penchant. Ensuite il essaya de se procurer de la jouissance en serrant les Allés aux bras ou au cou, mais par ee procédé il n*arrivalt qu*A Téreetion, jamais à réjaculatien. Alors il essaya do frapper les Olles avec un couteau resté dans sa gaine, mais cela ne produisit pas non plus reffet voulu. Bnlln il donna un coup de couteau poi^ de bon et eut un plein succès, car il s'imaginait qu*uno flllo blessée de cotte manière perdait plus do sang et ressentait plus de douleur que si on lui avait incisé lu peau. A TAge de trente-sept ans, il fut pris en flagrant délit et arrêté. Dans son logement, on trouva un grand nombre de poignards, de stylels et de couteaux. H déclara que le seul aspect de ces armes, mais plus encore de les palper, lui avait procuré des sensations voluptueuses et une vive excitation»

Kn tout, il aurait blessé cinquante filles, s'il faut s'en tenir ft ses aveux.

Son extérieur ôlatt plutôt agréable. 11 vivait dans une situation bien rangée, mais c*était un individu bizarre et qui fuyait la société.

OosBnv^TioN 29. —J. }]..., vingt-cinq ans, est venu en 1883 t la consultation pour neurasthénie et hypocondrie très avancées* Le malade avouo s'être masturbé depuis Tâgc de quatorze ans; jusqu'à l'âge de dix^huit ans il en usa moins fréquemment, mais depuis il n'a plus la force de résister à ce penchant. Jusque-là, il n'a jamais pu s'approcher d'une femme, car il était soigneuse- ment surveillé par ses parents qui, à cause do son état maladif, ne te laissaient jamais seul. D'ailleurs, il n'avait pas de désir pro- noncé pour cette jouissance qui lui était inconnue.

Il arriva, par hasard, qu'un jour, une fille de chambre do sa mére cassa une vitro en lavant les carreaux de la fenêtre. Elle se fit une blessure profonde à la main. Comme il Kaidait U arrêter le sang, il ne put s^empécher de le sucer, ce qui le mit dans un état

NiSliRO^PSYCifOPATHOLOGlË: GÉNÉUALtî; 103

de violonte oxcitation érolique allant jusqu'à Torgasmo complet et & l*éj{tculation.

A partir do co momotil, il chercha par tous les moyens à so procurer ta vue du sang fraii) de personnes du sexe féminin et autant que possible A en goûter* 11 préférait colul des jeunes filles* ne-- reculait devant oueun saeriflee ni aueune dépense d'argent pour se procurer ce plaisir.

Au début, la femme de cliambre se mettait & sa disposition et se laissaiti selon le désir du jeuno homme, piquer au doigt avec une aiguille et même avec une htncolle. Mais lorsque la mère rapprit, elle renvoya la femme de chambre. Maintenant il est obligé d'avoir recours d des mérélrlces pour obtenir un équivalonti ce qui lui réussit assez souvent, malgré toutes les difficultés qu'il a à surmonter. Entre temps, il livre é ia masturbation et é la niamsUipmdo per feminam, co. qui no lui donne jamais une satisfaclion complète et ne lui vaut qu'une fatigue ot les reproches qu'il 80 fait intérieurement. A cause do son étal nerveux, il fré-» queutait beaucoup les stations thermales ; il a été deux fois interné dans des élublissoments spéciaux il demandait lui-môme & entrer. Il usa de l'hydrothérapie» de réleclrlcllé et do cures appropriées sans obtenir un résultat sensible.

Parfois il réussit à corriger sa sensibilité sexuelle anormale et son penchant h Tonanismopar l'emploi des bains de siège froids, du camphre monobromé et des sels de bromé. Cependant, quand le malade se sent libre* il revient immédiatement à son ancienne passion et n'épargne ni peine ni argent pour satisfaire son désir sexuel de la façon anormale décrite plus haut.

ÛssbuvAtion 30 (communiquée par Albert Moll, de Berlin). ii.*. .T.,., vingt et un ans, commerçant dans une ville rhénane, appartient à une famille dans laquelle il y a plusieurs personnes nerveuses et psychopathes. Une de ses sœurs est atteinte dliysté- rle et de mélancolie.

Le malade a toujours été d'un caractère Irôs tranquille; il éUiit mémo timide. Etant à l'école, il s'isolait souvent de ses cama- rades, surtout quand ceux-ci parlaient de filles. Il lui semblait toujours choquant de traiter, dans une conversation avec dames, mariées ou non, la question du coucher ou du lever, ou même d'en faire mention.

Dans les premières années de ses études, le malade travaillait bien; plus tard, il devint paresseux et ne put plus faire de progrès.

104 FSYCIIOPAtIflA SIÎXIIAUS

Lo malade} vinl, le 17 août 1H70, consiiUcr le docloùr Moll sur le» pliénomèDCB anormaux de Ha vie sexuelle. GoUo démarche lui fui conseillée par un médecin ami, le docteur X.*.,f auquel il a:vaU fait des confidenceB auparavant.

Le moiade fàil rimpression d*uii homme très timide, farouche. I l ttvoue f»a timidité, surtout en 'pr^»i*nee diantre» personne»; ^on^ manque de GonHance en lui-même et d*aploinb. Ce fait a été con- firmé par le docteur X...

En ce qui concerne sa vie 8ex.uclle» le malade peut on faire remonter les premières manil'oslaiions à Tàge de gept ans. Alors il jouait souvent avec ses parties génitales, et il fUt quelquefois puni pour cela. En se masturbant ainsi, Il prétend avoir obtenu des érections; il se llgurait toujours qu*ll frappait avec des verges une femme sur les natea dénudées jusqu'à ce qu'elle en eut des durillons.

« Ce qui m'excitait surtout, raconte te malade, c'est Tidée que la personne flagellée était une femme belle et hautaine, et que je lui infligeais la correction en présence d'autres personnes, sur- tout des femmes, pour qu'elle sentit la force de mon pouvoir sur elle. Je cherchai donc de bonne heure à lire des livres il est question de corrections corporelles, entre autres un ouvrage oU il était question des mauvais traitements Infligés aux esclaves romains.

« Ckipendant je n'avais pus d'érections quand les mauvais traitements que je me représentais confislaieni en coups donnés sur le dos ou sur les épaules. Tout d*abord je crus que ce genre d'excitation passerait avec le temps, et voil& pourquoi je n'en parlai à personne.

Lg malade, qui s'était onanisé de bonne hcui*e, continua. Au moment de sa masturbation, il évoquait toujours la même image de Qogellalion. Depuis l'âge de treize ou quatorze ans, le malade avait des éjaculations quand 11 se masturbait. Iheimum seplivmm amim agens primum femimm aiiil cgeundi causa mqm mimipar* ficere potmi Uhidim et ereciiom deficknUbm, Mox mlem Uemm apnd aUeram coiitim conaius est nuUo suecessu* 7'tim fminam per vim verùeravit, Taniopere trat e^cUaius ut mutiêrem dolore elammiem atque lameniantam verùerare non desierit. Il no penstiil pas que ce fait pouvait lui utlirer des poursuites judiciaires qui, d'ailleurs, n'ont pas eu lieu, l^r ce procédé, il obtenait l'érection, l'orgasme et l'éjaculation. 11 accomplissait l'acte de la manière suivante : il serrait de ses deux genoux la femme de manière que son pénis

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iSBnilO«PSYCHOPATI10LO(;il3 GÉNÉUAI.K m

louchait le corps <lo celle^cii tuai» sans immMo penu m mginmu ce qui lui paraisBiiil tout à faiUupornit;

PtuB tard lo matodo oui lanl de hunlo de hallre des femme» ol fui en proie tV dos idc^es si noires, qnMt pensa souvent au suicide. -Pondant les trois années Ruivanlos. ie niaiade alia encore cho% dos fsminaft. 'Malftjamais ll ne leur demanda ^pltt8.de «e^l^^ : -par lui. Il essayait d^arriver fx i*éreclton en pensant aux coups donnés & la femme; mats cet arlince »*avail aucun succès^ mqne nmnbmm a muïiere traetatum se erexH» Après avoir fail cet essai cl échoué, le malade prit la résolution de se confier & un médecin.

I.e malade fournil encore une série d*aulres renseignements sur sa ut/a smmiïs, 1/anomalie de son instinct sexuel Tavait autant géné que son intensité. Il se couchait avec des idées sexuelles qui le poursuivaient toute la nuit el revenaient an moment de son réveil te matin* Il n*était jamais in Tabri de ta résurrection de ces idées morbides qui l*excilaicnt, Idées aux- quelles au début II so livrait avec délectation, mais dont II ne pouvait se débarrasser pour quoique temps que par la mastur-* bation.

K une do mes questions, le malade répond qu'en dehors des coups sur le dos et surtout sur les naie$ la femme, les autres violences n*exerç<iient aucun charme sur lui. Ligollttr la femme, fouler son corps aux pieds, n'avaient pas de charme pour lui. Ce fait est d'autant plus 6 relever que les coups donnés k la femme ne procurent au palient un plaisir sexuel que parce que ces coups 8onl« humiliants et déshonorants )> pour la femme; celle-et doit scnlir qu'elle est complètement en son pouvoir. Le malade n'éprouverait aucun charme s'il frappait la femme sur une autre partie du corps que celle dont il a été. fait mention^ ou s'il lui causait des douleurs d*un autre genre.

MuHo minorem ei afferl voluptatem $i nates $u(e a muHere wr» hei*antur; (amen ea rcs swpe fjaetUationem neminis nffecii sed hmc fiert pulai ef*eelione déficiente,

înler verbera autem penem in vaginam itnmittendo nnUmn voUin* ialem se habere ralus qualibel parte eùtpoHs feminw pene (acta semen cjaeulai. De même qu'en battant la femme le charme pour lui consistait dans l'humiliation de celle*ci, il se sentait de même excité sexuellement par le fait contraire, c'est^&^ire par Tidée d^étro humilié lui-même par des coups et de se trouver entière* ment livré à la puissance de la femme. Pourtant tout autre genre

PSYCHOPATMIA 5EXUA1XS

(rhumilhilion que des coups reçus sur les fesses, no pouvait Voxelier, Il lui r<lpugnail de se laisser ligoter et fouler aux pieds par une femme.

Les rêves do malade en tant qu'ils étaient de nature érotique, ne mouvaient toujours dans le mémo ordre dHdées que sos pen« chaols sexuels k Pélal de veille. Pans ses révos U avait.BOU* : vdrïi dos pollutions. LcV idées sexuelles perverties ont-elles ap- paru d*abord dans les rêves ou i\ Tétat de veille? Le patient n'a pu donner sur ce sujet de renseignements précis, bleu que le souvenir do la première excitation remonte ii Tàge de sopt ans. Cependant il croit que ees idées lui Hont venues à l'état de veille. Dans SOS rêves, le malade battait souvent des personnes du sexe màlci ce qui lui causait aussi des pollutions. A Tétat do veille, ridée de battre des hommes no lui causait quo peu d'excitation. Le corps nu de Thommc n'a pour lui aucun charme, tandis qu'il se sent nettement attiré par le corps nu d*uno femme, bien que son libido ne trouvo'de satisfaction que lorsque les fails suR-men- tlonnés ont lieu, et bien qu'il n'éprouve aucun désir du coït in mginam*

Le traitement du malade eut osscntiollement pour but d'amener chez lui un coït normal, autant ijue possifcle avec penchant normal, car il était à supposer quo si Ton réussissait & rendre normale sa vie sexuelle, il perdrait aussi son caractère farouche et craintif qui le gône beaucoup. Dans le traitement que j'ai i^mployé (0' Moll}, penilnnl trois mois et demi, j'ai usé des trois moyens suivants :

l^^J'ai défendu expressément au malade qui désire vivement être guéri, de s'abandonner avec plaisir h ses idées perverses. Il va de soi que je ne lui donnai pas le conseil absurde de ne plus penser du tout k la flagellation. Un pareil conseil ne pourrait être suivi par le malade, car ces idées lui viennent indépendamment de sa volonté cl apparaissent rien qu'en lisant par haf^ard le mot « frapper ». Ce que jo lui défendis expressément, c'éliiit d'évoquer tui-môme de pareilles idées et do s'y abandonner volontairement. Au contraire, je lui recommandai de faire tout pour concentrer ses idées sur un autre sujet.

â<» J'ai permis, j'ai mémo recommandé au malade, puisqu'il s'intéresHc aux femmes ntios, do se représenter dans son Imagi- nation des femmes dans cet étal. Jo lui Os cette recommandation bien qu'il prétende quo ce n'est pas au point do vue sexuel que les femmes nues Tlntérossent.

NEUnO'PSYCIIOPATIIOLOfîlE CËNlïllALE

107

J*ai esnay^ par rtiypnose, qui était très diltieile A obtenir, et pai* la suggestion, d'aldor lo malade dans cette noiivollo voie. Pour le moment, toute tentative do coYl lui a ôté interdite afln d'éviter qu'il so décourage par un échec éventuel.

Au bout de deux mois et demi, ce traitement eut pour résultat que, d*oprôB les affirmations du patient du moins, les idées per- verses venaient plusrarement et étaient de plus ou plue reléguées au second rang; l'image des femmes nues lui donnait des érec- tions qui devennientde plus en plus fréquentes et qui ramenaient souvent û se masturber avec Vidée du coït sans qu'il s'y môle ridée de battre une femme. Pendant son sommeil, il n'avait que rarement des rôves érotiques; ceux-ci avaient comme sujet, tan- tôt le con normal, tantôt les coups donnés aux femmes. Deux mois et demi après le début de mon traitement, j'ai conseillé au mnlade d'essayer le coït. Il l'a fait depuis quatre fois. Je lui recommandai do cboisir toujours une feenme qui lui fét sympa- thique, et j'essayai, avant le coït, d'augmenter son excitation sexuelle par Uneturacanifiaridum.

Les quatre essais— lo dernier a ou lieu le 29 novembre 1800— ont donné les résultats suivants. La première lois, la femme a d6 fains do longues maaipulations sur te pénis pour quil y eôt érec- tion; alors Vhnmissiù m vagimm réussit et il y eut éjaculation avec orgasme. Pendant toute la durée de racle, il no lui vint point ridée qu'il battait la femme ou qu1l en était battu : la femme l'excitait suffisamment pour qu'il pAt pratiquer le coït. Au second essai, lo résultat fut meilleur et plus prompt. Les manipulations de la femme sur les parties génitales ne furent . nécessaires que dans une très faible mesure. Au troisième essai, le coït nu réussit qu'après que le malade eut, pendant longtemps, pensé & la flagellation ot se fôt mis, par ce moyen, en érection; mais il n'en vint point & des voies do fait. Au quatrième essati le coït réussit sans aucune évocation d'idées de frapper et sans aucune manipulation de la femme sur le pénis.

Il est évident que, jusqu'en ce moment, on no peut considérer comme guéri le malade dont il est ici question. De ce que le malade a pu quelquefois pratiquer le coït d'une manière à peu près normale ou tout fait normale, cola ne veut pas dire qu'il en sera toujours capable & l'avenir, d'autant plus que ridée de battre lui cause toujours un grand plaisir, bien que cette idée lui vienne maintenant plus rarement qu'autrefois. Pourtant il y a des probabilités pour que le penchant anormal qui, & rheure oo-

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PSYCIIOPATIflA SBXUAI.IS

luollc, considérabtoinonl alléniié, diminue dans Tn venir ou disparaisse peut-être lîomplôlein en t.

ilo cas» observé avec beaucoup do soin, est oxlrûmomont intéressant h bien des point» de vue* Il montre nettement une des raisons cachées du sadisme t la lendaneo h réduire In ibnnneà une sujétion sons limites^ -tendanèe qurc^^^ entrée* dans ce cas dans la conscience de Tiiidividu. (Test d*autani plus curieux que I*individu en question était d^un caractèi'e timide, et, dons ses autres rapports sociaux, d*a!luro8 excès- sivemcnt modestes et mômes craintives. Ce cas nous monli*e aussi clairement qu'il peut exister un /idiWo puissant et en- trtttuani l'individu malgré tous les obstacles, tandis qu*en même temps il y a absence do tout désir du coït, la note dominante du sentiment étant tombée sur la sphère des idées sadistes et voluptueusement cruelles. Le cas en ques- tion contient en môme temps quelques faibles diéments de masochisme.

Il n*cst pus rare d'ailleurs que des hommes aux penchants pervertis payent des prostituées pour qu'elles se laissent lia-* gcller et m^mo blesser jusqu'au sang.

Les ouvrages qui s'occupent de lu prostitution contiennent des renseignements sur ce sujet, entre autres In volume de Coflignon : Ln ComtptionàPam.

/A reurcuANT a souilibr lbs feismiss

Quelquefois rinstinct pervers qui pousse le suilique à blesser les femmes, les traiter d*unc manière humiliante cl avilissante, peut se manifester par une tendance h les bar* bouilicr avec des matières dégoûtantes ou salissantes.

Dans cette catégorie il faut classer le cas suivant, rapporté par Arn(lt( Vierielja/irsschr. /. get*. Medicin^ N. F. XVII, U. i).

OosanvATiON 31. A..., étudiant en médecine & Greifswald, accusatttsçuodUerum ilerunnjfue puellia honeails parmiibu$ natisin publieo genitalia sm e àracis dependeniia plane nudata quse aniea

NKUltO-PSYCllOPATHOLOGlË fiÉNÉUALB 100

sitmmo amhuh (pans de redingote) leeta etmt, osienderaL Nmnun-' quam puellas fugienies seeutus easqtte ad se aih*actas urina obUvit» Hme htee elam faeia smt ; nunqmmatiquid hwc faeiens loeuius est,

A... est Agé do vingl-lrois ans, fort au physique, propremoiit mis ol do muniôm déconles, GrAno un peu progenetm» Alieinl de pneumoiiio chroniquo A la pointe droUe du poumon. Ëmphy- Hômo. PouU : 60; en émolion : 70 & 80 coups. Parties géniUileH uorinalcss. So piaini cIo troubles périodiques de la digestion, (16 constipation, de vertiges et d*une excitation sexuelle excessive qui Ta poussé do bonne heure h Tonanlsine, mais jamais à lu satisfaction normale do ses besoins sexuels* Se plaint aiissl d*èlro d*humeur mélancoliquo de temps en temps, d*idées qui lui vien- nent de se torturer lui-môme, ainsi que de tendances perverses dont il ne saumlt s'expliquer le mobile. Ainsi, par exemple, il rit dans des occasions graves, a quelquefois Vidéo de jeter son argent a Teau, (le courir sous une pluie torrentielle*

Le père de Tinculpé est de tempérament nerveux, la mère sujette à des maux de léle nerveux. Un frère souflTrail de crises épllep tiques.

Dès sa première jeunesse, Tinculpé montrait un tempérament nerveux, était sujet aux crampes et aux syncopes, et était pris d*un état de catalepsie momentané lorsqu*on le grondait sévère- ment. En 1809, Il suivait les cours de médecine t Berlin. Ën iH70, il prit part h la guerre comme ambulancier. Ses lettres de cotte époque dénotent de bi mollesse et de Tapathie. En rentrant au printemps de 1871, son irritabilité d'humeur éveilla rattentidn de son entourage. Il se plaignait souvent à cette époque de malaises physiques et des désagréments que lui causait une liaison fémi- nine.

il passait pour un homme très convenable.

Ën prison, il est calme et quelquefois pensif. Il attribue ses actes h des excitations sexiielies très gênantes et qui, ces temps derniers, étaient devenues excessives. Il s*étatt parfaitement rendu compte de t'immoralité de ses actes, et après coup, Il en avait toi^ours eu de la honte. En les accomplissant, il n'a pas éprouvé une véritable satisfaction sexuelle. 11 n*a pas une con* naissance parfaite de la vraie portée de sa situation. Il se coiini- dèrc comme un martyre, une victime d'un pouvoir méchant. On suppose que che% lui le libre arbitre est supprimé.

Ce penchant se manifeste aussi dans rinstincl sexuel

no

PSYCIIOPATHIA SKXUAl.fS

paradoxal qui se réveillo & Tftge de sénilité oi qui souvent ho fait jour d*uno façon porverse.

Ainsi Tnrnowslty (op. ch., p* 16) nous rapporte lo oas sui- vant :

Odskiivation 3^. J'ai connu un malade qui 8*csl couché avoc une femme on ioilotte do soirée et fortemeiil décolletée« sur un divan bas, dans une cliambre très éclairée* Ipse apud janum alm cu^îdi obscumti eonsHtU adspieiendà aKquaniuium feminam, . ^atc%\atu8 in $<in% innluH excrmenia in êinu$ ejui depomiL Bm faciem fijacuktionm guamdam se smitre confitsm esi .

Un journaliste viennois me communique lo fuit que des hommes, en payant des prix exorbitants, décident des pros- tituées h tolérer, ui illi viri in ora eamm spuermi^ fmes et urinas in om expièrent *.

Dans celte catégorie paraît aussi rentrer le cas suivant raconté par lo \y Pascal (Igiene delVamoré) :

OBSiîavATiON 33. «— Un homme avait une maîtresse. Ses rap- ports avec oUg se bornaient aux actes suivants : elle devait se laisser noircir les mains avec du charbon ou de la suie de chan- delle, ensuite elle devait se mettre devant une glace, de sort» quMl put voir dans la glace les mains salies. Durant sa conver- sation souvent asses prolongée avec sa maîtresse, il portait sans cesse ses regards dans la glace sur Tlroago des mains salies, et puis il prenait congé d'elle, Tair très satisfait.

Très remarquable aussi à ce point de vue Je cas suivant qui m'a été communiqué par un médecin* Un ofRcier n'était connu dans un lupanar d K..., que sous le sobriquet de <c Thuile »>. Vliuile lui procurait des érections et des ôjaculations, & lu condi- tion qui I fit entrer la pueltam pubVmm nwiam dans un seau rempli dliuile et qu1l lui enduisit d*huilo tout le corps.

En présence de ces faits, la supposition sMmpose que cer- tains individus qui abîment les vêtements de femmes (en versant dessus, par exemple » de Tacide sulfurique ou de rencre), doivent obéir au désir de satisfaire un instinct se-

I. Uo TnxU,diin9 sdn ouvrage : £a Comi|»f Ion fin Hesièdet rapporte (p. 233) des foUfl analùgm. U ya aussi des homoiea qei exigent iniroéuetto Unguof mereHch in anum.

NEUUO-PSYCIIOPATIIOI^raE GÉNÉIULR lit

xuoi porverB. C'est \h mmi imo façon do causer de la douleur. Les personnes endommagées sont toujours des femmes, tan- dis que ceux qui conimoUent le déf^ài sont des hommes. Dons tous les cas, il serait bon, dans de pareilles alïaires judiciaires, de prèler h l'avenir quelquo attention & vili$ >wa/w do? agresseiu^s*

Le caractère sexuel de ces allenlats est mis en lumière par le cas de Bachmann que nous citerons plus loin (Observ. 93) et dans lequel le mobile sexuel du délit fut prouvé jusqu*(i révidencc*

AUTBBS ACTES DB VlOimCB SUR DES PfiHHES. FADISUB SYMBOUOOE

Dans loB groupes ^énumdrds plus haut, toutes les forme» 80US lesquelles rinstinct sadiste se manifeste contre la femme, ne sont pas encoi*e dpuisdos. Si le penchant n'est pas trop puissant ou s*il y a encore assex de rdsistance morale, il peut se faire que l*inclination sadiste se satisfasse par un acte en apparence puérile et insensé, mais qui, pour l'auteur, possède un caractère symbolique.

Tel semble èire le sens des deux cas suivants.

Os^BUVATtON 3^. (D' Pascal, IgUm MV Amore). Un homme avait riuibilude d'aller une fois par mois, in une date fixe, chez sa maîtresse et de lui couper alors, avec une paire de ciseaux, les mèches qui lui tombaient sur le front. Cet acte lui procurait le plus grand plaisir. Il n*exigeail jamais autre chose de la lille.

Odseiivation 3o. » Un homme, habitant Vienne, fréquente régulièrement plusieurs prostituées, rien que pour leur savonner la Hguro et y passer ensuite un rasoir comme s*ll voulait leur faire la barbe. Nunqmm puellas hedilt sed hwe faciens vafde excitaivr HbkUne et spema ejaeulai

t. Uo Taxil (op. elf,, p. 2U) raconte que, dans les lupanars do Paris, ou lient h la disposUion de certains eUenis des litstrumenls qui roprèsenleiit des gourdins mais qui, en réalité, no sont que dos vessies gonflées du ncnre de eellos avec lesquelles les elowns, dons les ciniues, se donnent des coups* Des sadiques se donnent par co moyen l'illusion qu'ils baUeut des remmes.

112

PSYCHOPATHIA SEXUALIS

Unique clans son genro ost lo cas suivant qui maliioui*cuf(e<* moni n*a pas été assoas âludidau point do vue scionliflque*

Obsisavatiûn 3(L Au cours d'un procès devant un tribunal correctionnel de Vienne* on a rôvélo le fait suivant. Dans un jardin de restaurant public, un comte N*.. est venu un jour accompagné d'une Temme et a scandalisé le public par ses menées* U exigea de la. femme qui était avec lui^^ qtt*«lle s*agenouilliftt devant lui et qu'elle TadorAt les mains joinles. Ensuite il lui ordonna de lécher ses bottes. Enfin 11 exigea d'ollo, en plein public» quelque chose dinoult (o$cuium ad notes ou quelque chose cranalogue) et ne céda que lorsque la femme eut juré d'accomplir l'acte demandé chez elle, dans rintimité.

Ce qui frappe dans ce cas c'est le besoin do l'homme perverti d'humilier la femme devant témoins (& comparer les fantaisies des sadistes cités plus haut, observation 30), el le fait que le désir d'humilier la femme tient le premier rang, et que c'est seu« lement un acte de nature symfjollque. A côté de cela, dans ce cas incomplètement observé» les actes cruels sont aussi probables.

F* *— SAUISMS POUTANT SUK DES ODJKTS OUBIXOKOUBS. FODBTTEUnS DK GAItÇOKS

En dohoi*8 des actes sadiques sur des femmes dont on vient de lire la description, il y en a aussi qui se pratiquent sur des êtres ou dos objets quelconques, mv des enfants, sur des animaux, etc. L*individii peut, dans ces cas, so rendre nette« ment compte que son penchant cruel vise on réalité les femmes et qu*il maltraite, faute de mieux, le premier objet qui se trouve à sa portée.

L'état du malade peut aussi être tel qu*il s'aperçoive que seul le penchant aux actes cruels est accompagné dMmotions voluptueuses, tandis que le véritable motif de sa cruauté (qui pourrait seul expliquer la tendance voluptueuse à de pareils actes) reste pour lui obscur.

La première alternative sufllt pour expliquer li*s cas cités par te D' Albert (Friedriehs Blmtter f. gm\ Med., 1889) cl il s'agit de précepteurs voluptueux qui, sans aucun motif, donnaient des fessées à leurs élèves.

. NBUnO^PSYGIiOPATHOLOGlE GË.NÉUALB 143

Stf d'autre part, dos garçons, on voyant appliquor une oor* fecUon h leurs camarades, sont mis dans un dtat d'excitation soxuello et reçoivent ainsi une direction pour leur pita sexualis dans l'avenir, cela nous fait penser h la seconde alter-* native, b un instinct sadique inconscient par rapport à son objet, conimo dauH les doux ëxeniptes suivants*

OasBBVATiON 37. R..*/ vingl-cinq ans, négociant, s'est adressé & moi au printemps de Fannéo 1889 pour me consulter au aujet d*uoe anomalie lie sa vUa sexmUêt anomalie qui lut Mit craindre une maladie et des malheura dans la vie matrimoniale.

Le malade est d*une famille nerveuse ; il était, daas son enfance, délicat, faible, nerveux, d*ailleurs bien portant sauf des moràiUi. Plus tard, il s'est bien développé au physique et est devenu vigoureux*

A ràge de huit ans, il fut témoin, à t*écolo, des corrections que le maître appliquait aux garçons, leur prenant la tite entre ses genoux et leur fouettant ensuite le derrière.

Cette vue causa au malade une émotion voluptueuse. Sans avoir une idée du danger et de la honte de Tonanismc, il se satisfit par la masturbation» et, h partir de ce moment, il se masturba fréquemment, en évoquant toMjours le souvenir des garçons qu'il avait vu fouetler.

Il continua ces pratiques jusqu'à TÀge de vingt ans. Alors il apprit quelle est la portée do fonanisme, il s'en effraya et essaya d'enrayer son penchant à la masturbation; mais il avait recours à la masturbatio^ psychique qu*il croyait inolTensive et justifiable au polut de vue de la morale; & cet eflfet, il évoquait le souvenir des enfants fouettés.

Le malade devint neurasthénique, soullTrit de pollutions, essaya de se guérir par la fréquentation des maisons publiques, mais il nVriva jamais à avoir une érection. Il lit alors des ofTorls pour acquérir des sentiments sexuels normaux en recherchant la société des dames convenables. Mais il reconnut bientôt quil était Insensible aux charmes du beau sexe.

Le malade est un homme de constitution physique normale, intelligent et doué d'un bel esprit. H n^yachez lui aucun penchant pour les personnes de son propre sexe.

Mon ordonnance médicale consista en préceptes pour combattre lu neurasthénie et pour arrêter les pollutions. Je lui défendis la

144 PSYCllOPATillA SEXUAMS

maalurlMiUon psychique et roanucïHci jo Tengagoai & so tenir à Vémvi de toute excitation sexuelie, et je lui Ile prévoir un traite- mont hypnotique pour le ramener tout doucomont& hviia Bexmlh normale.

QBfiBiiVATioN 38. Sftilîsmo lorv6. N..., étudlonl, est venu au moi» de décembre 1890 à ma clinique. Depuis sa plus tendre jeunesse, il se livre à la maslurbalion. D'après ses asser- tions, il a été sexuellement excité en voyant son père appliquer une correction & ses frères, et plus lard, lornque te maître d'école punissait les élèves. Témoin de ces aclcs, il éprouvait toujours des sensations voluplueuses. Il ne sait pas dire au juste t quelle date ce sentiment s'est pour la première fois manifesté cliez lui; vers l'âge de six ans cela a déjit pu se produire. Il ne sait pas non plus précisément quand il a commencé b se masturber, mais il affirme nettement que son pencimnt sexuel a été éveillé à respect de la flagellation des autres et que c'est ce fait qui l'a amené inconsciemment il se masturber. Le malade se rappelle bien que, dès Tége de quatre ans jusqu'à l'âge de huit ans, il a été, lui aussi, à plusieurs reprises, fouetté sur le derrière, mais qu'il n'en a ressenti que do la douleur, jamais de la volupté* Comme il n'avait pas toujours l'occasion de voir battre les autres, il se rcprésentoît ces scènes dans son imagination. Cela excitait sa volupté, et alors il se masturbait. Toutes les fois quMl le pou- vait, il s'arrangeait h l école de façon à pouvoir assister à la cor- rection appliquée aux autres. Parfois il éprouvait lo désir de fouetter lui-même ses camarades. A Tège de douze ans, Il sut décider un camarade & se laisser battre par lui. Il en éprouva une grande volupté. Mais lorsque l'autre prit sa revanche elle battit son tour, il ne ressentit que de la douleur.

Le désir de battre les autres n'a jamais été très fort chez lui. Le malade trouvait plus de satisfaction & jouir des scènes de flagiîllation qu'il évoquait dans son imagination. Il n'a jamais eu d'autres tendances sadiques, jamais le désir de voir couler du sang, etc.

Jusqu'à Tège de quinze ans, son plaisir sexuel fut la mastur- bation jointe au Iravail d'imagination dont il est fait mention plus haut*

A partir de celte époque, il fréquenta les cours de danse et les demoiselles; alors ses anciens jeux d'imagination cessèrent presque complètement et n'évoquèrent que faiblement des sensa-'

NEUIIO*PSYCIfOPAÎHOIX)6nS GÉNÊnALE m

lions voluptueuses, de 8orte quole malade les a tout i\ fail aban- donnés, fi essaya alors de s'abstenii* de la masturbation» mais il n'y réussit pas, bien qu*ii fil souvenl le cori et qii*il y ôprouvâl plus do plaisir que dans lu masturbation. 11 voudrait se débarrasser de Tonanismo, qu*il considère comme une chose indigne, il h*nn éprouve pas dWets nuisible»* U fail lo coU une fois par mois, mais il so masturbe clmque nuit une ou deux fois. Il eslnminle* nanl noimal au poinl de vue sexueti sauf rhabilude de lu mastur- bation. On ne Irouve chez lui aucune trace de neurasthénie* Ses parties génitales sont normales*

Obsbhvation 39. L* P..., quinze ans, de famille de haut rang, csl d*une mère hystérique. Le frère et le père do M*^* P... sont niorls dans une maison de santé.

Deux frères du jeune P... sont morts, pendant leur enfance, de convulsions. P... a du talenl. Il est sage, calme, mais, par mo- ments, coléreux, entêté cl violent II souflnred'épilepsie et se livre à la maslurbalion. Un jour, on découvrit que P.,., en donnant de rargenl à un camarade pauvre, nommé B*.. et âgé de quatorze ans, avait décidé ce dernier à se laisser pincer aux bras, aux cuisses et aux fc»se$. Quand B... se mit h pleurer, P... s'excita^ frappa de la main droile sur B..., taudis qu^nvec la gauche il farfouillait dans la pocho gauche do son pantalon.

P... avoua que le mauvais traitement qu'il avait infligé à son ami, qu*il aimait d*ailleurs beaucoup, lui avait causé un plaisir particulier. Comme, pendant qu^il battait son ami, il se mastur- bait, réjaculatlonqui on fut la suite, disalt-il, lui proeura plus de plaisir que celle de la masturbation solitaire. (V* Gyurkovechky, PûUtniogie md Thmnpie der mUmlkhen Impotenz^ 1889, p. 80.)

Dans tous ces mauvais traitements d^origine sadique exercés sur des garçons, on ne peut pas admettre une combinaison dti sadisme avec Tinvei^sion sexuelle, comme cela arrive quelquefois aux personnes atteintes dinversion sexuelle.

Il n'y a aucun signe positif en faveur de cette hypothèse; dVilleurSy labscnce d*inversion sexuelle ressort aussi de Texamen du groupe suivant où, à côté de Tobjet des mauvais traitements, ranimai, le sens de rinstinct pour la femme se fait souvent assez bien sentir.

m

PS YGIiOPATlII A SKXUA LIS

6. ^ ACT88 8ADIQUB8 SUR DBS AftlHAUX

Uans bien des cas, dos hommes sadiques et pervers qui recalent dovant^im priine commis sur ^^d^^^^ m générait ne iienneni; qu'k voir souffrir un èire vivant quel* conque, ont recours & la torture des animaux on au spectacle d*uii animal mourant pour exciter ou augmenter leur vo- luptd.

Le cas rapporté par Hofman dans son Cours de médecine légale est très caractéristique.

O^aprbs les dépositions de piusietira pi*ostitu£os devant le tribunal de Vienne, il y avait, dans la capitale autrichienne, un homme qui, avant de faire racle sexuel, avait l'habitude des*oxciter en torturant et en tuant des poulets, dos pigeons ol d'autres oiseaux. Cette habitude lui avait valu, delà part des prostituées, le sobriquet du « Monsieur aux poules » [llendlhen).

Une observation de Lombroso est très précieuse pour expliquer ces faits. 11 a observé deux hommes qui, toutes les fois quHIs tuaient des poulets ou des pigeons, avaient une éjuculalion^

Dans son Uomodelinquente, p. 201, le mftme auteur raconle quun céièbi*e poète était toujours très excité sexuellement loutcs le» fois qu'il voyait dépecer un veau qu'on venait de (ucr ou qu'il apercevait de la viande saignante.

D'après Mantcgam, des Cliinois dégénérés auraient l'iia- bilude do se livrer à un sport liorriblo qui consisterait à sodomiser des canards et è leur couper le cou avec un sabre (empare ejaculalionis (!).

Mantegam (Fi^io/o^ia d^lpimere^ S' éd,, p. 394-398) rap- porte qu'un homme qui avait vu couper le cou à un coq, avait depuis ce moment la passion de fouiller dans les entrailles chaudes et sanglantes d'un coq tué, pai*ce que, ce faisant, il éprouvait une sensation de volupté.

Aons ce cos et clam lès cas analogues, lu vUa sematis osl ûb origine^ quels vue du sang el du meurtre provoque des sentiments voluptueux.

Il en est do mèiAe dans le cas suivant

* OosEitvATiON 40t G. Lm., quarante-doux ans, ingénieur, màiié, père do'deùx crtfants; Kst tsmi de famille né^Topatbiqnc î le pero est emporté, poiaior; la môre, hystérique, a soufTert d*accds édamptiques.

Le malade se souvient qu*étant enfhnt il aimait beaucoup voir iuer des animaux domestiques et surtout des cochons. A cet aspect» Il avait des sensalionsde volupté bien prononcées et de réjacu- lalion. Plus lard, il Visitait les abattoirs pour se réjouir au spee- (ado du sang versé et des animaux se débattant dans ragonio« Toutes les fols que Toccasion se présonlait, il tuait lui-même un animal, ce qui lui causait toujoui^ un sentiment qui suppléait au plaisir sexuel.

Go n'est que lorsqu'il eut atteint TAge adulte qu'il reconnut le caractère anormal de son état. Le malade n'avait pas d*avcrsion proprement dite pour les femmes, mais avoir des mpporls plus intimes avec elles lui paraissait une horreur. Sur le conseil d'un médecin, il épousa, (i Tège de vingt-cinq ans, une femme qui lui était sympathique ; il espérait, de cette nianièi*e, pouvoir se dé- barrasser de son anomalie. Bien qu*il cOt beaucoup d'aiTecUun pour sa femme, il ne put accomplir que très rarement le eoYi avec elle, et encore lui fallait*il, pour cela, beaucosp dVlTorls et la tension de son Imagination. Malgré cet état de choses, Il en- gendra deux enfants. En 1860, il prit part t\ la guerre auslro- prussienne. Les lettres adressées du champ de bataille h sa femme étaient conçues en termes exaltés el enthousiastes. Depuis la bataille de Kœniggraets, il a disparu.

Dans le cas que nous venons de citer, la faculté du coït normal a âté fortement diminude par la prédominance des idées perverses. Dans le cas suivant, on pourra constater.une suppression complète de cette faculté.

OssBUVATtoN 41. (D' Pascal. Igiene deW Amwe,) Un indi- vidu se présentait chen des prostituées, leur faisail acheter des poules vivantes et des lapins, et exigeait qu^on torturât ces ani- maux en sa présence. 11 tenait & ce qu^)n leur arrachât les yeux

iiê

PSVGIfOPATiilA S6XUAMS

et les entrailles. Quand il tombait sur me pnella qui so laissait décider h ces actes et qui so signalait par une cruaulô extraordinaire^ il était enchanté, payait ot 8*en alhiit, sans lui demander autre chose, sans même la toucher.

11 ressort des doux derniers chapitres que les souf- frances de tout ô(re. sonmble pouveat deventiv pour des natures disposées au sadisme, la source d'une jouissance sexuelle perverse. Il y a donc un sadisme qui a pour objet des êtres quelconques.

Mais il serait erroné et exagéré do vouloir expliquer tous les cas de cruauté étrange et extraordinaire par la perversion sadiquC) et, comme cela se fait quelquefois, de donner le sadisme comme mobile à toutes les airocit<Ss historiques, ou à certains phénomènes de la psychologie des masses contem- poraines.

La cruauté naît de sources différentes, et elle est naturelle chez riiomme prlmilif.

La pitié est un phénomène secondaire, c^est un sentiment acquis assess tard. LMnstinct de combativité et de destruction qui, dans Télat préhistorique, était une amo si précieuse, continue toujours h produire son elTet, prenant une nouvelle incarnation dans notre société civilisée contre le criminel, pendant que son objectif primitif, « Tennemi », existe tou- jours.

Qu*on ne se contente pas de la mort simple, mats qu*ou exige aussi la torture du vaincu, cela s*explique en partie par le sentiment de puissance qui veut Alresatisfait parce moyen et, d'autre part, par l'immensité de l'instinct de revanche. De celte façon, on peut expliquer toutes les atrocités des monstres historiques sans avoir recours au sadisme, qui a pu parfois entrer en jeu, mais qui, étant une perversion relati- vement rare, ne doit pas ôtre toujours considéré comme mobile unique*

Il faut, en outre, tenir compte d'un élément psychique qui explique le gmnd attrait que les exécutions publiques ont

NËUHO^PSYGflOPATHOKOaiB GËNÊllALB 119

«

oncoro de nos jouw sur les masses: c'est le désir d'avoir dos sensations fortes et inaccoutumées, un speclaclo rare. Devant ce désir, la pilié est coudamnée au silence, surtout chez les natures brutalos et blasées*

Il y a évidommont beaucoup d'individus pour qui, malgré ou peut-être grtce h leur vivo pitié, tout ce qui se rattache à la mort et aiix souffrances exerce une force d'attraction mystérieuse. Ces individus cèdent à un instinct obscur et, malgré leur répugnance intérieure, cherchent h s'occuper de ces spectacles ou, faute de mieux, dos images et des circons- tances qui les retracent. Cela n'est pas non plus du sadisme, tant qu*aiicun élément boxucI n'entre on scène, bien que des fils mystérieux, nés dans le domaine de rînconsciencc, puis- sent relier ces phénomènes h un fonds de sadisme ignoré.

SADISME OHBZ LA FBBIICB

On s'explique facilement que le sadisme, pei'version fré- quente chez l'homme, ainsi que nous Tavons constaté, soit de beaucoup plus rare chez la femme. D^abord, le sadisme dont un des éléments constitutifs est précisément la subjugation de l'autre sexe, n'est, en réalité, qu'une accentuation patholo- gique de la virilité du caractère sexuel; ensuite, les puissants obstacles qui s'opposent h la manifestation de ce penchant monstrueux sont évidemment encore plus difHciles à sur- monter pour la femme que pour l'homme.

Toutefois, il y a aussi des cas de sadisme chez la femme, ce qui ne peut s'expliquer que par le premier élément constitu- tif de ce penchant et par la surexcitation générale de la zone motrice.

Jusqu'ici, on n'en a scientifiquement observé que deux cas.

Observation 42. Un homme marié s'est présenté che:& moi et m*a montré nombreuses cicatrices de blessures sur ses bras. Voici ce qu'il m*a raconté sur rorigine de ces cicatrices; Toutes

120

PSYCIIOPATHIA SEXUA1.1S

lo9 fois qu*n vêui s*appFOcberdo sa jeune femme, qui est un peu nerveuee, il est obligé d*al)ord de se couper au bras. Elle suce ensuite le sang de la blessure et alors 11 se produit cbe% elle une vive excitation sexuelle.

Go ces rappelle la légende très répandue des vampires dont Torigine pourrait peut-être se rattacher à des faits sadiques

Dans un second cas de sadisme rëmlnih» qui m'a été com- muniqué par le D** Mol) de Uerlin, il y à côté do la tendance perverse de rinstincti insensible aux procédés uor-* maux de la vie sexuelle, comme cela se voit fréquemment, des traces do ninsocbismc.

OBSEBVikTiON 43. M"* H..., vingt-six ans, est née d'une famille dans laquelle il n'y aurait eu ni maladies de nerfs ni troubles psychiques. Par conlre, la malade présente des symp- tômes d*hyslério et do neurasthénie, fiienque mariée et môre d'un enfant, M^* il... n*a jamais eu le désir d*accompllr le coU. Élevée comme jeune fille dans des principes Irôs sévères, elle resta, jusqu'à son mariage, dons une ignorance naYve des choses sexuelles. Depuis Tùge de quinze ans, elle a des menstrues régu- lières* Ses parties génitales ne présentent aucune anomalie essen- tielle* Non seulement le coït ne lui procure aucun plaisir, mais e*e8t pour elle un acte désagréable. L'aversion pour le coït s^est de plus en plus accentuée chez elle. malade ne comprend pas comment on peut considérer un pareil acte comme le suprême bonheur de riimour, sentiment qui, à son avis, est trop élevé peur pouvoir être rattaché à rinstincl sexuel. Il faut rappeler, à ce propos, que la malade aime sincèrement son mari. Elle a beau- coup de plaisir à Tcmbrasser, un plaisir sur la nature duquel elle ne saurait donner aucune indication précise. Mais elle ne peut pas comprendre que les parties génitales puissent jouer un réle en amour. &f°^ II... est, du reste, une femme très sensée, douée d*un caractère féminin.

Si oseuia dat conjugi^ magmm voluptaiem percipU m mordendo

1. Cette légende est répandue surtout dans la presqu'île Ualkaniquc. Cties les Grecs tnodernes, eUo remoule A l'antique niylhologio des Laniics, femmes qui su<saieat le song. Gœtbo a traité ce sujet dans sa Fiancée de Cerinthe. t4!s vers qui ont trait au vampirisme : « Sucent le sang de ton cœur, ete. », ne sont complètement cempréhensibles qu*avee Tétude comparée des docu- ments antiques*

NKUllO-PSYCilOPA'THOLOGlË GËNÊilALË 121

eum, Gratisrimum ei esset conjugem mordere eo modo ui sanguu fluai. Contenta eml si toco coitus mordevHur a conjuge îpmqm eHmmovdm lieerêin Tmm 0am pwmtmt^ si morsu magmmMo- i*«ffi /bcerél (D'^ Moll).

On ronoonira dans rhisioire des exemples do femmes, quelgjiiej^w^^ dpiit je dësir do t^gQ;er^ cruitulé

et ia volupté, font supposer une i>ervei«ion sudiste chez ces Messalinés. Il faut compter dans la caidgorie do ces femmes Mossaline Valérie, ello-mAme, Catherine de Médicis, Finsti- gatricède la Saint-Bérlhélomy et dont le plus grand plaisir était de faire fouetter en sa présence les dames de sa cour,etc.'.

MASOCHISME» OU EBfPIiOX X>B LA CRUAUTÉ BT DE LA VIOJUBNCE SUR SOX-MÈBSB FOUR PROVOttUBR LA VOLUPTÉ.

Le masochiste est le contaira du sadiste. Celui-ci veut causer de la douleur et exerce des violences ; celui-Ift, au con- traire, tienlà souiïrirct à se sentir subjugué avec violence.

Par masochisme, j*cntends cette perversion particulière de la vùa sexmlis psychique qui consiste dans le fait que Tin^ dividu est, dans ses sentiments et dans ses pensées sexuels,

1. INnricli von Kloist, poète do géoie mais évidouirootil d'un esprit dés- i^quilibré, nous donne dans sa PentmUée le portMÎt horrible d'une sadique parfaile imoglnée par lui. ^ ^ ^

Dans la 22« scônc de cette pièce, KielBt nous présente «on hôrolao : elle est prise d'une rage de votuplô et d'assassinat, déchire en morceaux Aehilte, qu'elle avait poursuivi dans sou rut et dont elle s'est emparée par la ruse.

« Kfl lui arrachant son armure, elle enfonce «es dents dans la poitrine blanebo du héros, ainsi que ses chiens qui veulent surpasser leur mallresse. Les dents d'Oxus et de Spliynx pMlrent Adroite et ii gauche. Quand je suis arrivé, elle avait la bouche et lès nmlns ruisselantes de sang. » Plus loin, quand Pertthéliiée est dégrisée, elle s'écrie : « Bst-cc que Je t'ai baisé mort? Non, je ne t'ai pas baisé? i/ai-Je mis en morceaux? Alors c*est un leurre. Daisers et morsures sont lo même chose, et celui qui aime de tout son eœur peut les confondre. » .... «

Dans la littérature moderne on trouve des. descriptions de seenes de sadisme féminin, dans les romans de 8nclle^Masoch, dont il sera questiou plus loin, dans ta OrunhUéf de Rrnst von IVlldenbrueb, dans la Mar^ulêe de Sade de Itachilde, etc. ... «

2. Ainsi nommé d'après Saehe^Mospeli, dont len romans et les contes traitent de préférence de ce genre de perversion.

PSYCIIOPATIIIA SEXUAUS

obflddé par Vidéa (I*6tre soumis absolument et sans condition & une personne do Tautro sexe, d*ètre traité par elle d*uno maniftro hautaine, au point de subir mémo dos humiliations et des tortures. Cette idée s'accompagne d'une sensation de volupté; celui qui en est attointi se plait aux fantaisies de rimagination qui lui dépeint des situations et dos scènes do ce genre; il cherche souvent h idéaliser ces image» et, par cette perversion do son penchant sexuel, il devient fi*équem- ment plus ou moins insensible aux charmes normaux de rauti*o soxo» incapable d'une viia sexitalis normale, psychi» quemont impuissant. Cotte impuissance psychique n'a nulle- ment pour base Vàùrror sexus a/ierm; elle est fondée sur ce fait que la satisfaction du penchant pervers peut, comme dans les cas normaux, venir de la femme, mais non du coït.

Il y a aussi des cas où, à côté de la tendance perverse do rinstinct, Tattrait pour les plaisira réguliers est encore h peu près conservé et des rapports sexuels normaux ont encore lieu h côté des manifestations perverses. Dans d'autres cas, l'impuissance n'est pas purement psychique, mais bien physi- que, c*est-è*dire spinale. Car cotte perversion, comme presque toutes les autres peiTorsions de l'instinct sexuel, ne se déve« loppo que sur le terrain d'une individualité psychopathique dans la plupart dos cas tarée, et ces individus se livrent ordi- nairement dès leur première jeunesse h des excès sexuels, surtout des exebs de masturbation auxquels les pousse la difficulté de réaliser leurs fanloisios.

Le nombre des cas de masochisme incontestable qu'on a observé jusqu'ici est déjè considérable. Le masochisme existe*t-il simultanément avec une vie sexuelle normale, ou doniinc-t-it exclusivement l'individu? Le malade atteint de cette perversion chcrche-l-il, et dans quelle mesura, h réaliser ses fantaisies étranges? A-t-il par cette perversion plus ou moins perdu sa puissance sexuelle ou non? Tout cela dépend de l'intensité de la perversion, de la force des mobiles contraires, éthiques et-esthétiques, ainsi que de la vigueur

NBURO-PSYCIiOPATHOLOGllS GÉNÉlULtS

123

rotattvOi de la constitution pliysiquc et psychique do Findi vidu atteint Au point do vue do la psychopalhio, Tensontiel c^ost le trait commun qui 8o trauvodans tous ces cas : tendance du penchant sexuel & la soumission etii la recherche des mauvais traitements de la part de Tautre sexe.

On peut appliquer an masochisme tout ee qui a été dit plu9 haut du sadisme relativement au caractère impulsif (mobiles obscurs) do ses actes et au caractère congénital de cette perversion.

Chez le masochiste aussi il y a une gradation dans les actes, depuis les faits les plus répugnants et les plus monstrueux jusqu'aux plus puériles et aux plus ineptes, selon le degré d^inlcnsité des penchants pervers ol Tintensité de la force de rdnclion. morale et esthétique. Mais ce qui empôche d'aller jusqu'aux conséquences exlrômes du masochisme, c'est rinslinctde la conservation. Voilà pourquoi Tassassinat et les blessures graves qui peuvent se commettre sous rinfluence de la passion sadique, ne trouvent pas, autant qu'on sait, leur pendatit masochiste dans la réalité. Il est cependant possible que les désirs pervers des masochistes puissent, dans leur imagination, aller jusqu'il ces conséquences extrêmes. (Voir Tobservation 83.)

Les actes auxquels se livrent certains masochistes se pra- tiquent en môme temps que le coït, c'esUi-dire qu'ils sentent de préparatifs. Gho» d'autres, ces actes servent d'équivalent au coït. Cela dépend seulement de l'état de la puissance sexuelle qui chez la plupart est psychiquement ou physique^ ment alteinto par suite de la perversion dos représentations sexuelles. Mais cela ne change rien au fond de la chose.

il. BECnsncaB des mauvais TRAITRMSNTS KT des UUMItlATtOKS DANS m BUT OB SATISPACTtOS SBXUBLtE

L'autobiographie d'un masochiste qui va suivre, nous fournit une description détaillée d'un cas typique de cette étrange perversion.

iU PSYGHÛPATIflA SBXUAMS

»

OfiSBnvATioN 44. J6 suis issu d*une famillo riévropnthiqué dans laquelle, en dehors de toutes nortes de bissarreries de emc- lève et do conduite, il y a aussi diverses anomalioB au point do vue sexuel;

Do tout temps, mon imaginattoii fut très vive, et, do bonne heure, elle fut portée vers let» choses sexuelles, fên même temps, j*dlaî8, ûUlant què je puis me rappeler, adoim^ <t ronrttiisrtïe, longtemps avant ma puberté, c*esl-â-diPO avant d'avoir des ôjocu- lations. A celte époque dé^jà, mes pensées, dans des rêveries durant des heures entières, s'occupaient des rapports avec le sexe féminin. Mais les rapports dans lesquels je me mettais idéale- ment avec Tautre sexe étalent d*un genre bien étrange. Je m*ima* ginais que J*étais en prison ot livré au pouvoir absolu d'une femme, él que cette femme profitait de son pouvoir pour mHn- fliger des peines et dos tortures de loules sortes. A ce propos, les coups et les flagellations jouaient un grand rôle dans mon imu- glnution, ainsi que d'autres actes et d'autres situations qui, toutes, marquaient une condition de servitude et de soumission. <lo me voyais toujours ik genoux devant mon idéal, ensuite foulé aux pieds, chargé de fers et jeté en prison. On m'imposait de graves souiTranccs comme preuve de mon obéissance et pour Tamuscment de ma maîtresse. Plus j'étais humilié et maltraité dans mon Imagination, plus j'éprouvais do délices en me livrant à ces rêves. En même temps, il se produisit en moi un grand amour pour les velours et les fourrures que j'essayais toujours de toucher et de caresser et qui me causaient aussi des émotions de nature sexuelle.

Je me rappelle bien d'avoir, étant enfant encore, reçu plusieurs corrections de mains de femmes. Je n'en ressentais alors que de la honto et de la douleur, et jamais je n'ai eu l'idée de rattacher les réalités de ce genre t mes rêves. |j 'Intention de me corriger ot de me punir m'émouvait douloureusement, Uindis que, dans les rêves de mon imagination, je voyais toujours ma « maltresse » se réjouir de mes squflfrances et de mes humiliations, ce qui m'en- chantait. Je n'ai pas noaplusft rattacher ft mes fantaisies tes ordres ou la direction des femmes qui me surveillaient pendant mon en« mnce. De bonne heure, j'ai pu, parla lecturo d'ouvrages, apprendre la vérité sitr tes rapports normaux des deux sexes; mais celle révélation me laissa absolument froid. La repi*ésentation dos plai- sirs sexuels resta attachée aux images avec lesquelles elle se trou* valt unie dés la première heure. J^ivais aussi, il est vrai, le désir

NEUnO.PSYGIIOPATllOiX)rilE UÉNÉtULE 12S

(lu loucher des fomme»» de les serrer dans mes bras el de les embrasser; mais les plus grandes délices, Je tio les aliendais que dp leurs mauvais traitements et des situatloRS dans lesquelles elles me faisaient sentir leur pouvoir. Bientôt je reconnus que je u'ôlais pas comme les autres hommes; Je préférais ôtro seul aOn 4o pouvoir me livrer à mes rêvasserie?. Les flUès ou femmes réelles m'intéres^ionl p

%'oyat8 guère la possibilité qu*eiles puissent jamais agir comme je te désirais* Dans les sentiers solitaires, au milieu des bols, je me flagellais avec les branches tombées des arbres et laissais alors libro cours & mon imagination. Les images de femmes hautaiines me causaient .de réelles délices, surtout quand ces femmes étaient des reines et portaient des fourrures. Je cherchais de tous côtés les lectures en rapport avec mes idées de prédilection. Les Con- fessions de JeanJacques Rousseau, qui me tombèrent alors sous la main, furent pour moi une grande révélation* J'y ni trouvé la description d*un étal qui, dans ses points principaux, ressemblait au mien. Je fùs encore plus firappé de retrouver des idées en har- monie avec les miennes, lorsque j'eus appris ^ connaître les ou- vrages de Sacher-Masoch. Je dévorais ces livres avec avidité, bien que les scènes sanguinaires dépassaient souvent mon imagi- nation et me faisaient alors horreur. Toutefois, le désir de réaliser ces scènes ne m'est j^» venu, même û Vépoquo de la puberté. En présence d*ùne femme, je n'éprouvais aucune émotion sensuelle, tout au plus la vue d'un pied féminin me donnait passagèrement le désir d*en être foulé.

Cette indilVércnce ne concernait cependant que le domaine pu-* remeot sensuel. Dans les premières années de ma puberté, je fus souvent pris d*unu aflTecUon enthousiaste pour des jeunes filles de ma connaissance, afîeclion qui se manifestait avec toutes les extravagances particulières à ces émotions juvéniles. Mais jamais ridée ne m'est venue de relier le monde de mes idées sensuelles avec ces pure idéals. Je n'avais môme pas è repousser une parciUc association d'idées, elle ne se présentait jamais. C'est d nutimt plus curieux que mes imaginations voluptueuses me pa- raissaient étranges et irréalisables, mais nullement vilaines ni répréhensibles. Ces rêves aussi étaient pour moi une sorte de poésie; il me restait deux mondes séparés l'un de Taulre : dans l'un, c'était mon cojur ou plutôt ma fanlaîsie qui s'excitait esthé- tiquement; dans l'autre, ma force d'imagination s'enflammait par la sensualité. Pendant que mes sentiments « transcehdantaux »

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PSYGIIOPATHIA SKXUAUS

avaieni pour objet une joune flUo bien connue, je me voyais dans d*au(i*es moments aux pied^ d*Ufti3 femmo môi^e, qui me traitait comme je viens de le dtoire plus baut. Mais je n*allrlbuais jamais ce tdle de tyran h uiio femme connue* Dans les vos do mon sommeil, ces deux formes de représentations érotiquos apparaissBiaut tour ù ipjur, mais jamais elio8 mi^ cporonduioiiir Seules les images de la sphère sensuelle ont provoqué des pollu- tions.

A Tùgede dix^neuf ans Je me laissai conduire par des amis chez des prostituées, bien que, dans mon for intérieur, il me répugnât de les suivre; je le fis par curiosité* Mais je n*éprouvai, chez les prostituées, que de la répugnance et de Thorreur, et je me sauvai aussitôt que je pus sans avoir ressenti la moindre exci» talion ou émotion sensuelles. Plus tard, je répétai Tessat de ma propre initiative pour voir si je n'étais pas impuissant» car mon premier échec m*aflfligeait iieaucoup. Le résultat fui toujours le môme : je n*eu8 pas la moindre émotion ni érection. Tout d'abord il m'était impos9il>le de conflidérer une femme en os et en chair comme objet de la salisfaction sensuelle. Ensuite, je ne pouvais renoncer t des états et h des situations qui, ôt semalibus^ étaient pour moi la chose essentielle, et sur lesquelles je n'aurais, pour rien au monde, dit un mot d qui que ce soit. Vmmh$io pénis ^ laquelle je devais procéder me paraissait un acte sale et insensé. En second lieu, ce Ait une répugnance contre des femmes qui appartenaient & tous et la crainte d*étre infecté par elles. Livré iV la solitude, ma vie sexuelle continuait comme autrefois. Toutes les fois que les anciennes images de mes imaginations surgis- saient, j*avais des érections vigoureuses et presque chaque jour des éjaculations. Je commençais à souffrir de toutes sortes de malaises nerveux, et je me considérais comme impuissant, malgré les vigoureuses érections et les violents désirs qui se ma* nifestaienl quand j'étais seul. Malgré cela, je continuais, par ih* tervalles, mes essais avec des prostituées. Avec le temps, je me débarrassai de ma timidité et j'arrivai & vaincre en partie la répu- gnance que m^nspirait tout contact avec une femme vile et com- mune.

Mes imaginations ne me suffisaient plus. J*allais maintenant plus souvent chez les pi*osUtuées et je me faisais masturber quand je n'avais pu accomplir le coït. Je crus d'abord que j'y trou- verais un plaisir plus réel qu*à mes rêveries; ait contraire, j'y trouvai un plaisir moins grand. Quand la femme se déshabillait,

mmo^PSYQUOPATHowGm Gtfi&nxih: m

j*6xaminttiH avec aUentioh lospiôcos do nés vélomenU. Le velours et la soieioutilent le premier rôle; maiatout autre objet dliabillo* ment m'attirait auftsi, et surtout les contours dtt eorps féminin, tel» qirils étaient deH^iné» par le corset et les jupons. Je n*avais, pour le corps nu de la femme, guôro d*autr6 inlc^rôl qifun Intérêt estliéliquo* Mais, de tout temps, je m'attachai surtout aux bot- lîïiés a imhts lulons et j*y associais louj6ufsl*ld^ë d*élrc foulé par ces talons ou de baiser le pied en guise d'Iiommage, eic, etc.

ËnOn, je surmontai mes dernières répugnances, et un jour, pour réaliser mes rêves, jo me laissai flageller et fouler aux pieds par une prostituée. Ce fut pour moi une grande décoption. Gela était, pour mes sentiments, brutal, répugnant ot ridicule a la fois. Les coups ne me causèrent que de la douleur, et les autres détails de cette situation, do la répugnance et de la honte. Mfalgré cela, j*oblins, par des moyens mécaniques, une ôjaculation, on môme temps qu'à Taide de mon Imagination je transformais la situation réelle en celle que je rêvais. La situation rêvée dilFéroit de celle c|U0 j*avai8 créée, surtout par le fait que je m'imaginais une femme qui devait m^nfliger des mauvalis traitements avec un plaisir égal h celui avec lequel je les recevais d*elle. Toutes mes imaginations sexuelles étaient échafaudées sur rexislence d*un pareil sentiment chex la femme, femme tyraiinique et cruelle, à laquelle je devais me soumettre. L^acle qui devait montrer Cet état d'esclavage ne m*éiait que d'une importance secondaire. Ce n*est qu'après ce premier essai, d*une réalisation impossible, que je reconnus nettement quelle était la véritable tendance de mes désirs. En effet, dans mes rêves voluptueux, j*avais souvent fait abstraction de toute représentation de mauvais traitemenis, et je me bornais & me représenter une femme aimant a donner des ordres, au geste impérieux, & la parole faite pour le commande- ment, ù qui je baisais le pied, ou des choses analogues. Ce n'est qu'alors que je me rendis clairement compte de ce qui m'attirait en réalité. Je reconnus que la flagellation n'était qtt*un moyen d'exprimer fortement la situation désirée, mais, qu'en elle-même, la flagellation était sans valeur, me causant plutôt un sentiment désagréable et même douloureux ou répugnant.

Malgré cette déception, je ne renonçai point à essayer de trans- porter dans la réalité mes représentations érotiques, maintenant que le premier pas dans ce sens avait été fait. Je complais que mon imagination une fois habituée à la nouvelle réalité, je trou*- verais les éléments nécessaires pour obtenir des elTets plus forts.

ISS PSYGHOPATHIA SEXUAUS

Jo cherchais les femmes qui 9*appropriaiont le mieux à mon des« soin et je les inelruiaais soigneusement de la comédie compliquée que Je voûtais leur foire jouer. J'appris en même tempe que ta voie m*avait été préparée par des prédécesseurs qui avaient les mêmes sentiments que mol. La puissance de ces comédies, pour agir sur mes imaginatiooH et sur ma sensibilité, restait bîèri pi-ôblériïn tiqua. Ces fecôriéS in*on t sërvî pour incinircr, d'une manière plus vivo, quelques détails secondaires do la situa- tion que je désirais; mais, ce.qu*ellos donnaient de ce côté, elles Tenlevaient en même temps h la chose principale que mon imagi- nation seule, sans le secours d*une duperie grossière et de com- mande, pouvait me procurer en rôve, d*une manière beaucoup .plus facile. Les sensations physiques produites par les mauvais traitements, variaient. Plusnilusion réussissait, . plus je ressen* tais la douleur comme un plaisir. Ou, pour être plus exact, je considérais alors on mon esprit les mauvais traitements comme des actes symboliques. Il en sortit rillusion de la situation tant désirée, illusion qui, tout d*al>ord, s'accompagna d'une sensation de plaisir psychique. Ainsi ta porception du caractère douloureux des mauvais traitements a été quelquefois supprimée. Le pro- cessus était analogue, mais de beaucoup plus simple, parce qu*il restait sur le terrain psychique, quand je me soumettais A de mauvais traitements moraux, à des humiliations. Ceux-ci aussi s*nccentuaient avec la sensation de plaisir, à la condition que je réussisse à me tromper moi*méme. Mais cette duperie réussissait rarement bien et jamais complètement. Il restait tou- jours dans ma conscience un élément troublant. Voilà pourquoi jo revenais, entre temps, & la masturbation solitaire. D'ailleurs, avec les autres procédés également, la scène se terminait habi- tuellement par une éjaculation provoquée par Tonanisme, éjacula- tion qui, parfois, avait lieu sans que j*ousse besoin de recourir à des moyens mécaniques.

«le continuai ce manège pendant des années entières. Ma puis- sance sexuelle s*ailhlblissait de plus en plus, mais non mes désirs et encore moins Templre que mes étranges idées sexuelles avaient sur moi. Tel est, encore aujourd'hui, Tétat de ma viia sestmlis. Le cott, que je n'ai jamais pu accomplir, me parait toujours, dans mon idée, comme un de ces actes étranges et malpropres q^e je connais par la description des aberrations sexuelles. Mes propres idées sexuelles me paraissent naturelles et n'olTensent en rien mon goût, d*ailleurs très délicat. Leur réalisation, il est vrai, ne

Nm)OPSYCHOPATiioi«or,iË r;ÉNÉiui.is m

me donne ^uère de saiisfaction complète, pour les raisons que Je viens â*oxposer plus hauL Je n'ai jiimais obtenu/pas mémo approxinmlivoment, une réoUsalion directe et véritable de mes imaginations seifcttelles. Toutes les fois que je suis entré en relti- tiens plus intimes avec une femme, j'ai senti que la votohlé do la femme était soumise la mienne, et jamais Je n*ai éprouvé Jei -'<H>ntrftli«. Jls^n èiitidiitré line fèmnid qui» dans ïes rap*

ports sexuels» aurait manifesté le désir de régner* Les femmes qui veulent régner dans le ménage et, comme on dit, porter lu culotte, sont choses tout à fait différentes de mes représentations éroliques* Én dehors de la perversion de ma vUa sewmUs^ il y a encore bien des symptômes d anomalie dans la totalité de mon ihdividualitd : ma disposition névropathique se manifesté parde nombreux symptômes sur le terrain physique et psychique. Je crois, en ottire, pouvoir constater des anomalies héréiditaires de caractère dans le sens d^un rapprochement vers te type féminin. Du moins je considère comme telle mon immense faiblesse de volonté et mon manque surprenant de courage vis-à-vis des hommes et des animaux, ce qui contraste avec mon sang^froid habituel. Mon extérieur physique est tout à fait viril.

L'auteur de cette autobiographie m'a encore donné les renseignements suivants :

Une de mes préoccupations constantes était de savoir si les idées étranges qui me dominent au point de vue sexuel, se ren« contrent aussi chez crautros hommes, et, depuis les premiers réaseignemenis que j*ai obtenus par hasard, j*ai tkii de nom- breuses recherches dans ce sens. Il est vrai que les observations sur cette question sont diflflciles h faire et ne sont pas toujours sûres, étant donné qu'il s*agit la d*uu processus intime do la sphère des représentations. J*admels Texistence du ronsochi»me je trouve des actes pervers dons les rapports sexuels, actes que je ne peux pas m'expliquer autrement que par cette idée do- ininanle. Je crois que cette anomalie est très répandue.

Toute une série de prostituées de Berlin, de Paris, Vienne et d'ailleurs mVint donné des renseignements sur ce sujeti et j*ai appris de cette manière combien sont nombreux mes compagnons de douleur. J^eus toujours la précaution de ne pas leur raconter des histoires moi-même ni de leur demander si telle ou telle chose leur était arrivée, mois je les laissais raconter au hasard d'après leur expérience personnelle.

rsYcnorATSiA séxcAt», S

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PSYCHOPATHIA SKXUALÏS

La flagoUalion s^implo est si répandue que presque chaque pros- lituâe est outillée pour cola. Len cas manircsles de ,'ma8ochi9me »ont aussi très fréquents. Les hommes atteints de cotte perver- sion sa sonmottont aux tortures les plus raffinées. Avec des pros- tituées auxquelles on a Mt la leçon, ils exécutent toujours la mémo comédie : riiomme se prosterne humblement; il y a on* suite tîoaps de pîed, ovdm împérfoux, Injures ci moriace» appri- ses par cœur, ensuite ilagellatioi}, coups sur les diverses parties du corps et toutes sortes de lorlures, piqûres d^épin^es jusqu*& faire saigner, etc. La scène se termine parfois par le coït, souvent par une éjaculatioii sans coït.'Quciquos prostituées m^ont montré, À deux reprises diiTérentes, des clialnes en fer avec nienottosque leurs clients se faisaient fabriquer pour èti*o enchaînés, puis les pois secs sur lesquels ils se mettaient & genoux, les coussins hérissés d*aiguille8 sur lesquels ils devaient s^asseeir sur un ordre do la femmoi et bien d'autres objets analogues. Parfois rhomme pervers exige que la femme lui ligote le pénis pour lui causer des douleurs, qu*elle lui pique la verge avec dos épingles, qu*elle lui donne des coups de canif ou qu'elle le frappe avec un bout de bois. D^autressc font légèrement égratigner avec la pointe d*un couteau ou d*un poignard, mais il faut qu*ea mémo temps ta femme les menace de mort.

Dans toutes ces scènes, la symbolique de la soumission est la principale chose, La femme est habituellement appelée la « mat- tresse » {Hetrin)^ ritomme V « esclave >»«

Dans toutes ces comédies exécutées avec des prosHtuées, scùnes qui doivent paraître îx Thomme normal comme une folie malpropre, le masochiste n*a qu^in maigre équivalentJIgnore si les râves masochistes peuvent se réaliser dans une liaison amou- reuse.

Si par hasard un pareil fait se produit, il doit être bien rare, car un goAt conforme chez la femme (sadisme féminin, comme le dépeint Sacher-Masoch) doit se rencontrer bien rarement. La manifestation d*une anomalie sexuelle chez la femme se bute à de plus grands obstacles, entre autres la pudeur, etc., que lama- n ifestalion d'une perversion chez Thomme. Moi-roémo je n'ai jamais remarqué la moindre avance faite par une femme dans ce sens, et je n'ai pu faire aucun essai d'une réalisation effective de mes imaginations. Une fois un homme m*a avoué cooUdenUelle- nient sa perversion masochiste, et il a prétendu en mémo temps qu'il avait trouvé son idéal.

NBUllO-PSYCIIOPATIIOLOGIB GÊNÉHALB m

Les deux faits suivants sont analogues h celui de l'obser- vation 44.

OBSBRVATfoif 4S. M. /.M» vingl-nour ans, élôve do l'école polytochniquo, est venu me consulter parce quil se croyait atteint do labcs. Le pôro étui t nerveux et est mort tabéUque. La SMDur de 80» pOi-e clttit folio. i^tusieurM parents sont nerveux à un haut degré et gens bien étranges.

En rexaminanl de plus pn>«, j'ai constaté que le malade est un sexuel, spinal cl cérébral, asthénique. Il no présente aucun symp- tiîmo anamncstiquo ni présont de tabès dorsulis. La question qui B^imposait était de savoir s*il avait abusé do ses organes génitaux. Il répond que, dés sa première jeunesse, il s^est livré k la mas- turbation. Au cours de rexâmen, on a relevé les intéressantes anomalies psychopathiques suivantes*

A rûge de cinq ans, la vUa M««a/is s'éveilla chez le malade sous forme d'un penchant voluptueux & se HageUer et en même temps d'un désir de se faire flageller par d*autre8. Pour cela il ne son- geait pas h des individus concreU et sexuellement difTérenciés. Faute de mieux, il se livrait à la masturbation, et avec les années il parvint t avoir des éjaculations.

Longtemps auparavant, Il avait commencé ftse satisfaire par la masturbation en évoqufint en môme temps des images de scènes de flagellation.

Devenu adulte, il vint deux fois au lupanar pour s y faire fouet- ter par des mérétrices. A cet effet, il choisissait la plus belle fille; mais II fut déçu, il n'arriva pas & Térection et encore moins à l'éjacutatlon.

Il reconnut alors que lu fiagellation était chose secondaire, et que rcssonliel c'était l'idée d'être soumis & la volonté de la femme. Upremiftre foisîl n'arriva pas a provoquercet état, mais il roussit iV un second essai. Il obtint un succès complet, parce quil avait présente l'idée de la sujétion .

Avec le temps, il arriva en excitant son imagination à évoquer desreprésenUtlonsmasocbisleF, à pratiquer le coït, même sans flagellallon, mais II n'en éprouva que peu de satisfaction, de sorte qu'il préféra avoir des rapports sexuels à la litçon des moso- «hîsles. GrAce & ses désirs congénitaux de flagellation,il ne trouvait déplaisir aux scènes masochistes que lorsqu'il était flagellé podkem ou que du moins son imagination lui composait une scône semblable. Dans les moments de grande excitabilité, il lui suf-

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PSYOllÛPATIIIA SEXUALIS

fisailmômo de raconter de pareilles scènes à une hello (ille. Co récit provoquait de Torgoiiino, et il arrivait la plupart du temps t r6jacu!ation.

11 s'c^outa de bonne heure à cet état une reprâsenlalion féti- chiste vivement impressionnante. Il s*aperçut qu'il n*était attiré u»t ^alisfuit que par des femmes qui portaient des jupons courts et dos bottes mon tanibs (costuthe hông^^^^

idée fétichiste lui est venue. Même chez les forçons, la jambe chaussée d^ne boite montante le charme, mais c'est un charme purement esthétique et san» aucune note sensuelle ; il n*a d'ail- leurs jamois remarqué en lui des sentiments homosexuels. Le ma- lade attribue son fétichismoau fait qu'il a une prédilection pour les mollets. Mais il n'est excité que par un mollet de femme chaussé d'une botte élégante. Les mollets nus et en général les nudités féminines n'exercent pas sur lui la moindre impres- sion sexuelle.

L'oreille humaine constitue pour le malade* une représentation fétichiste accessoire et d'importance secondaire. Il éprouve une sensation h caresser les oreilles des belles personnes» c'est-à-dire d'individus qui ont rorcille bien faite. Avec les hommes cette ca- resse ne lui procure qu*un plaisir faible, maig il est très vif avec les femmes.

Il a aussi un faible pour les chats. Il les trouve simplement beaux; tous leurs mouvements lut sont agréables. L'aspect d'un chat peut même l'arracher à la plus profonde dépression morale. Le chat est pour lui sacré; il voit dans cet animal, pour ainsi dire, un être divin. Il no peut nullement se rendre compte de la raison de cetle idiosyncrasie étrange.

Ces temps derniers, il a plus souvent des idées sadiques dans le sens de la flagellation des garçons. Dans révocation de ces images de flagellation, les iiommes aussi bien que les femmes jouent un réie, mais généralement ces dernières, et alors son plaisir est de beaucoup plus grand.

Le malade trouve qu*& cété de Télat de masochisme qu'il con- naît et qu'il' ressent, il y a encore chez lui un autre élat qu*il désigne par le mot de « pagisme ».

Tandis que ses jouissances et ses actes masochistes sont tout à fait empreints d'un caractère et d'une note de sensualité brutale, son « pagisme » consiste dans Tidéo d'être le page d'une belle nile. Il se représente cette (ille comme tout ft fiiit chaste, « mais piquante » et vis*t\-vls de laquelle il occuperait la position d'un

NEURO-PSYGIiOPATIiÛLOGIE QÊNÉiiiVLK 133

esclave, mais avec dos rapportu chastes el un dévouement pùre- moiil ti platonique ». Cette idée délirante de servir de page à une Cl belle créature se manifeste avec un plaisir délicieux, mois qui n*a rien de sexuel. Il on éprouve une salisfaction momie exquise, conirairement au masochisme de note sensuelle, et voilft pourquoi il croit que son « pagisme » est une chose h part.

Au premier aspect, l'exlérieur physique du malade n^olTra rien d*étrange; mais son Imssin est excessivement large avec des hanches étalées; il est anormalement oblique et a le caractère féminin très prononcé. 11 rappelle aussi qu*il a souvent des démangeaisons et des excitations voluptueuses dans Tanus (zone érogène) et qu'il peut se procurer de la satisfaction ope diffiU,

Le malade doute de non avenir. 11 ne pourra être guéri, dit-il, que s*il peut prendre un véritable intérêt h la femme, mais sa volonté ainsi que son imagination sont trop faibles pour cela.

Ce que le malade de cotte observation désigne sous le nom de n pagisme » n^a rien qui dilîbro du caractère du maso- chisme, ainsi que cela résulte de la eomparaison des deux cas suivants de masochisine symbolique et d'autres cas encore. Cette conclusion est encore corroborée par le fait que, dans ce genre de perversion, le coU est quelquefois dédaigné comme un acte inadéquat et que, dans de pareils cas, il se produit souvent une exaltation fantastique de lldéal pervers.

OBseavATiOK 46. X..., homme de lettres, vingt*huit ans, taré, byperesthésique dès son ouranco, a révé ù Tàge de six ans, plusieurs fois, qu'une femme le ballalt ad natmt. Il se réveillait apr^s ce rêve en proie & la plus vivo émoiion voluptueuse ; il fut amené à la masturbation. A l'ftge de huit ans, il demanda un Jour à la cuisinière de le battre. A partir de Tàge de dix ans, neuras- thénie. Jusqu'à TAge de vingt-cinq ans, il eut des rêves de flagel- faitionsi et quelquefois il évoquait à réiat de veille ces images et se masturbait en même temps.

Il y a. trois ans, cédant h une obsession, il s'est fait battre par une puellù. Le malade fut alors déçu, car ni Térection ni réjacula- tion ne se produisirent. Nouvel essai dans ce sens & TAge de vingt- sept ans pour forcer, par ce moyen, Téreclion et l'éjaculation. Il ne réussit qu'en ayant recours ù l'artince suivant. Pendantquil essayait le coU, la pueUa lui devait raconter comment elle battait

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PSYÇilOPATIflA 8RXUAIJS

les aulroH impuissants ot lo menacer d'en faire autant avec lui. Ën outre, il était obligé do simaginer qu*il so trouvait ligoté ot iou t À fait à la merci do la temme^ et f|ue, sans aucun moyen do (léfensot 11 recevait d'ollo des coupsdos plus douloureux, A rocca» sion, Il était obligé, pour être puissant, do se faire ligoter pour do bon. C'est «insi que lo coït lut réussissait. Les pollutions n*élaiont uceonipagnéeg do sensation^ do voluptô que loi^qu*il rêvait (cas très rare) être maltraité ou voir comment une pueila en fouet* tait d'autres. Il n'eut jamais une vraie sensation de volupté dans le coït. Chez la femme, il n*y a que les mains qui rinléressent. Il préfère avant tout dos femmes vigoureuses, h la poigne solide. Toutofois, son besoin de flagellation n'est qu*lddal, car, ayant Tépiderme très sensible, quelques coups lui sufflsenldans les plus mauvais cas. Des coups donnés par dos hommes lui seraient désa* gréables. II voudrait se marier. i;im])Ossibililé do demander la flagellation (k une femme honnête et la crainte d'ôtre impuissant sans ce procédé créent son embarras ot lui font éprouver le désir de se guérir.

Dans les trois cas cilés jusqu*icj, la flagellation passive servait aux individus atteints do la perversion masochiste comme une forme de la servitude envers la femme, situation tant désirée par eux. Le même moyen est employé par un grand nombre de masochistes.

Or la flagellation passive, comme on sait, peut, par lUrri- iation mécanique des nerfs du séant» produire des érections réflexesV

Les débauchés aflTaiblis ont recours & ces cflets de la flagellalion pour stimuler leur puissance génitale amoin- drie; et cette perversité et non perversion est très fréquente.

Il convient donc d'examiner quels rappoi*ts il y a entre la flagellation passive des masochistes et celle des débauchés qui, bien que physiquement alTaiblis, ne sont pas psyoliique- ment pervers.

11 ressort déjà des renseignements fournis perdes individus atteints de masochisme, que celte perversion est bien autre i. Compares plus liaul, le eluipitrc d'introduction.

NEnaO-PSYClIOPATliOLOGlB aÉNÉUALK

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chose ot quelque chose do plus grand que la simple flagellation.

Pour le masochiste, c'est la soumission & la femme qui constitue le point lo plus important ; le mauvais traitement n'est qu'une manière d'exprimer cette condilion et» il faut ajouter, la manière la plus oxpressive. L'action a pour lui une valeur symbolique; c*cst un moyen pour arriver à la satisfaction de son dtat d'&me et de ses désirs particu- liers.

Par contrci l'homme affaibli qui n'est pas masochiste, ne cherche qu*une excitation de son centre spinal, à Taido d'un moyen mécanique.

Ce sont les aveux de ces individus, et souvent aussi les circonstances accessoires de racle, qui nous permettent, dans un cas isolé, de dire s*il y a masochisme réel ou simple flagel- lantisme (réflexe). Il importe, pour juger cette question, de tenir compte des faits suivants:

V Chez le masochiste, le penchant & la flagellation passive existe presque toujours ab wigine. Il se montre comme désir, avant môme qu'une expérience sur leflVst réflexe du procédé ait été faite; souvent ce désir ne se manifeste d'abord que dans des rêves ainsi qu'on le verra plus loin dans l'obser* vation 48.

2* Chez le masochiste, la flagellation passive n'est ordinai- rement qu'une des nombreuses et diverses formes dos mauvais traitements dont l'image nait dans son imagination et qui souvent se réalise. Dans les cas les mauvais traitements .ainsi que les marques d'humiliation pui*ement symboliques sont employés en dehors de la flagellation, il no peut pas être question d'un eflct d'excitation physique ot réflexe. Dans ces casdonc, il faut toujours conclure à une anomalie congénitale, & la perversion.

S"" Il y a encore une particularité bien importante & con- sidérer, c'est que si on donne au masochiste la flagellation tant désirée, elle ne produit pas toujours nn eflct aphrodi«-

PSYCHOPATHIA SEXUAUS

sîiiquc. Soiivonl dlo est suivie d'une ddcoption plus ou moins vivo, ce qui arrive toutes les fois que le but du masochiste qui veul 80 crdop par rillusîon la situation tant désirée d'Ôtre h lu merci de la femme, n'est pas aUoint et que la femme qu'il a chargée d'oxéouler ectto comédie apparaît comme rinslru-- ment docile de sa propre vofonté. A ce sujet comparcas les trois cas précédents et l'observation 80, plus loin.

Kntre le masochisme et le simple i*éflexe des llagellants, il y a un rapport analogue h celui qui existe entre rinvorsioh sexuelle et la pédérastie acquise.

Celte manière do voir n'est nullomoni infirmée jiar le fait que chez le masochiste la flagellation peut aussi amener un ofTet réflexe et qu'une punition corporelle reçue dans la jeu- nesse peut éveiller pour la première fois la volupté ci faire en môme temps sortir de son élal latent la vUayexitaiis du masochiste.

Il fautqu'alora le fait soit caractérisé par les circonstances énumérées plus haut pour pouvoir ôtro considéré comme masochisme.

Quand on ne possède pas de délails sur l'origine des cas, les circonstances accessoires, comme celles que nous avons citées, peuvent loul de môme en faille reconnaître clairement le caractère masochiste. C'est ce qui arrive dans les deux cas suivants.

OusKUVATtox 47, Un malade du docteur Tarnowsky a fait louer, par une personne, de conflanco, un appartement, pour les périodes de ses accès, et II a fait Instruire le personnel (trois prostituées) de tout ce qu'on doit lui faire.

Il venait de ttîmps en temps ; alors on le déshabillait, on It* maslurbail, on le flagellait, ainsi qu'il ravail ordonné. Il faisait semblant d'opposer une résistance» demandait grâce; alors on lui donnait ù manger» comme c'élnil dans les instructions, on le lais- sait dormir, mais on le retenait malgré ses protestations» et on le battait sUl se montrait récalcitrant.

Ce manège durait quelques jours. LVcôs passé.on lei*elàchait, et il rentrait chez sa femme et ses enfants qui no se doutaient fias

Ni:UU0«PSYCIIOPATH0r0f;iI{ GÉNÉHALE 437

le moinK cItt monde de sa maladio. IVaccès menait une ou deux fois par an* (Tarnowsky, op. dL)

ÛBsiiKVATioN 48. X«.M Irente-qualre ans» très chargé, Houiïrc d*inversion sexuelle. Pour plusieurs raisons* il n'a pas trouvé rocofl^sion do se., satit^fair^ avaC; un bomniLOi malgré m «mi^ besoins sexuels* Par hasard, il rêva, une nuit, qu*une foinroe le fouettait. Il eut une pollution.

Ce rêve Tamena t\ se laisser foueltor par dos mérùtricos, pour remplacer chc% lui Tamotir homosexuel. CondueU sîbi non nmquam mevetricem^ ipse vesUmenta sua omnia deponii^ dum puellm vUimum tûgumentum depomre non iicet^ pueliam pedibus ipso pemiteret fia" gellarCf vevùerare jiibet. Qua re $umma libidine af/eelits p^m femhm kunbU gttod solum eum Ubidinosum faeerê potest: ium eja- euhtionem aM^^iiiVur. Aussitôt rôjaculalion produite, il est pris du plus grand dôgoôt d'une situation moralement si avilissante, il se dérobe ensuite le plus rapidement possible.

Il y a aussi des cas lu seule flagellation passive conslt« tue tout ce que rôve Timagination des masochistes, sans autt*es idées d*humiliation, et sans que Tindividu se rende nettement compte de la véritable nature de cette marque do soumission.

Ces cas sont très difficiles à distinguer de ceux du flagel- lantisme simple et réflexe. Ce qui permet alors de faire le diagnostic diff'érenttel, c'est la constatation de rorigine pri- mitive du désir avant toute expérience de Tcffet réflexe (voir plus haut), et aussi ce fait que dans les cas de masochisme vrai, il s'agit ordinairement d'individus déjà pervers dôsla premièi*e jeunesse et chez qui la réalisation du désir souvent n'est pas mise h exécution ou produit une déception (voir plus haut), puis que tout se passe dons le domaine de Tima- ginatioo.

 ce propos, nous citerons un autre cas de masochisme typique dans lequel toute la sphère des représentations parti» euliôres h cette perversion parait complètement atteinte. Ce cas pour lequel ndus avons une autobiographie détaillée de l'état psychique du malade, ne difl'ère de l'observation 44 que

PSYCIIOPATHIA SRXUAUS

parce que l*in(livi(hi alleint a tout h fait rononctf h réaliser SCS fontuisios porvorses cl que, à côté de la porversion oxis- tanio (le la viia sextuUu^ les plaisirs norniaux ont encore asseas d^effet pour rendre possibles les rapports sexuels dans les conditions ordinaires.

OasERVATtoH 49. «—J'ai trente-cinq ans; mon état physique et intollecluel est normal. Dans ma parenté la plus étendue en ligne directe ot collatC'rale ^ je ne connais aucun cas de trouble psychique. Mon père qui, A ma naissance, était ûgé d*environ trente ans, avait, autant que je sais, une prédilection pour les femmes de haute taille et d^une beauté plantureuse.

DéjîVdun» imi première enfance, jo me plaisais aux représenta* lioDs d'idées qui avaient pour sujet le pouvoir absolu d'un homme sur Tautre. L*idée de resclavage avait pour moi quelque chose de très excitant; Témotion était également forte en me voyant dans le r^le du maître comme dans celui du serviteur. J'étais excité outre mesure ô la pensée qu*un homme pouvait en posséder un autre, le vendre, le battre; et (i la lecture de Im Case de tonde Tom (ouvrage que je lus d Tépoquc j'entrai» en puberté), j'avais des érections. Ce qui était surtout excitant pour moi» c'était ridée d'un homme allclé à une voiture un autre homme, armé d'un fouet, était assis et te dingeait, le faisant marcher h coups de fouet.

Jusqu'à TAge de vingt ans, ces représentations élaieni objec- tives et sans sexe, c'est-ù-dire que l'homme attelé dans mon ima- gination était une tierce personne (pas moi-môme), et lu personne qui commandait n'était pas nécessairement du sexe féminin.

Aussi ces Idées étaient-elles sans innuonce sur mon instinct sexuel, ainsi que sur la manifeslaliou de cet înslincl. Bien que ce» scènes créées dans mon imagination m'aient causé des érections, je ne me suis jamais de ma vie masturbé; ù jwirtir de l'Age de dix-neuf ansj'ai fait le coït sans le concours des repi*ésen talions imaginaires susindtquées et sans y penser. Toutefois, j'avais une grande prédilection pour les femmes mi)res, plantureuses et de haute taille, bien que je ne dédaignasse pas non plus les plus jeunes.

A partir de Tège de vingt et un ans, les représentations com- mencèrent a s'« objectiver»; il s'y ajouUit une chose « essen- tielle », c'est que la a maltresse » devait être une personne grande, forte, et d'au moins quarante ans. A partir de ce moment,

NEUliO-PSYCUOPATHOLOGIK fiÉNÉRALB 139

je fus toujours soumis h me» idées; ma mntlrosso élofl une femme brutale qui m*ex|iloituil i\ Iouh les points do vue, môme au point de vue soxuoi, qui m'attelait devant su voilure et faisait ainsi ses promenades, une femme que je devais suivre commo un chien et aux pieds de laquelle je devais me coucher nu pour ôtre battu et l'ouetlé.

Voilà quelle était la base Axe des représentations do mon ^ imagination autour desquelles se groupaient toutes les auli*es images.

J*éprouvais, à me livrer & ces idées, un grand plaisir qui me causait des érectionsi mais jamais d*éjacutation. A la suite do la grande excitation sexuelle que me donnaient ces images, je cher- chais une femmoi de préfcmicc une femme d^un extérieur corres- pondant il mon idéal, et je faisais le coït avec elle sans aucun autre procédé et sans être, pendant Tacte, dominé par les images en question. J'avais en outre dos penchants pour d*autres femmes et je fhtsais avec elles lo coït sans y être amené par Timpression de ri mage évoquée.

Bien que j*aie mené, diaprés ce qu*on a pu voir jusqu*ici| une vie pas trop anormale au point de vue sexuel, ces images se pré- sentaient périodiquement et avec régularité à mun esprit, et c'étaient presque toujours les mêmes scènes que mon imagina- tion évoquait. A mesure que mon instinct sexuel augmentait, les intervalles entre Tapparition des images devenaient de plus en plus longs. Actuellement ces représentations se montrent tous les quinxe jours ou toutes les trois semaines. SI jo faisais le coït la . veille, j*en empêcherais peut-être lo retour. Je n*ai jamais essayé de donner un corps & ces représentations très précises et très caractéristiques, c'est-6-dire de les relier avec lo monde exté«* rieur; je me suis contenté de me délecter des jeux de mon imagi« nation, car j'étais profondément convaincu que jamais je no pour- rais obtenir une réalisation de mon n idéal », pas même une réalisation approximative. L*idéc d'arranger une comédie avec des filles publiques payées, me paraissait ridicule et inutile, car une personne que je payerais ne pourrait jamais, dans mon idée, occuper la place d*« une souveraine » cruelle. Je doute quil y ait des femmes à tendances sadiques, telles que les héroïnes des romans de Sacher-Masoch. Quand môme il y en aurait, et ({ue j'aurais le bonheur d'en trouver une, mes rapports avec elle, dans la vie réelle, m'auraient toujours paru comme une comédie. Eh bien ! me disats-je, si je tombais soUs Tesclavage d'une Messa*

(40 PSYCIfOPATillA SHXUAUS

line, je crois que, U laHuilo dos privations qu'elle mlmpoj^erait» j*en aurais bientôt assez de cette vie tant désirée etqiio» dans les intervalles do lucidité, je ferais tous mes efforts pour pouvoir reprendre ma liberté.

Pourtant j*ai trouvé un moyen d'obtenir une réalisation approximative. Après avoir, par révocation de ces scènes imagi- naires fortement excité mon instillât ncxueU jo vaiairouver une prostituée; arrivé chot elle< je me représente vivement daiui mon imagination une de ces scènes d^esclavage je m*attribue le rôle principal. Au bouid'une demi-heure pendant laquelle mon imagination me dépeint ces situations et que Férection augmente de plus en plus, je fais le coït avec une voluptô plus vive et avec une forte éjaculatlon. Quand réjnculation a eu lieu, le charme est rompu. Honteux, je m*éloigne le plus vite possible et j*évite do me remémorer ce qui s'est passé. Ensuite, quinze jours se passent sans que je sois hanté par mes idées. Quand le coTt m*à satisfait, il arrive môme que, pendant la période celme qui pré- cède Taccès, je uc puis pas comprendre comment on peut avoir des goûts masochistes. Mais un autre accès arrive sûrement tôt ou lard. Je dois cependant faire remarquer que je fais aussi le coït sans y être préparé par de pareilles représentations; je le fais aussi avec des femmes qui nie connaissent bien et en présence desquelles je renie entièrement les fantaisies dont il est question. Mais, dans ces derniers cas, je ne suis pas toujours puissant* tandis que, sous le coup des idées masochistes, ma puissance sexuelle est absolue. Je ne crois pas inutile de faire encore remarquer que, pour mes autres pensées ot mes autres senti- ments, j'ai des dispositions esthétiques, et que je méprise au plus haut degré les mauvais tratt'emenis infligés à un homme. Finalement je dois encore rappeler que la forme du dialogue a aussi son importance. Dans mes représentations, il est essentiel que la a Souveraine » nie tutoiOi tandis que moi je suis obligé de rappeler « vous » etf^ madame »>, Le fait d'ô'trc tutoyé par une personne qui s'y prèle et cela comme expression d'une puissance absolue, m*a causé des sensations voluptueuses dés ma première jeunesse et mVn cause encore aujourdliui.

J'ai ou le bonheur de trouver une femme qui me convient à tous tes points de vue, même au point de vue de la vie sexuelle, bien qu*elle soit loin de ressembler à mon idéal masochiste.

Elle est douce, mais plantureuse, qualité sans laquelle je ne peux pas m*imaginer aucun plaisir sexuel.

N£yHO.PSYGiI0PATIIOfX>6IK GÊNÊAAIB Ul

Les premiers mois do mon mariage passôronl d'une mauiôro normale au point de vue sexuel; les accôs masochistes ne venaient phns; j^avaia perdu presque complôtement le goûl du masochisme. Mais le premier occouehement de ma femme arriva, et rabslinenco par conséquent me fut imposée. Alors les penclianls masochistes se manifestèrent rôgutlèremenl toutes les fois que le /t^ftfo se faisati sentir et, malgré mon amour profond et sincère pour ma femme, je fus alors fatalement amené 4 faire le coït oxtraHîonjugal avec représentations masochistes,

A ce propos, il y a un fait curieux à constater.

Le CDÎluff maritalts que j'ai repris plus tard n*élait pas sufflsan I pour éloigner les idées masochistes, comme cola a lieu régullô* rement avec le coYt masochiste.

Quant k Tessence du masochisme, je suis d'avis que les idées, par conséquent le côté intellectuel, constituent le phénomène principal, le phénomène lui*méme. Si la réalisation des idées masochistes (par conséquent la flagellation passive, ctc;.) était le but désiré, alors comment expliquer ce fait contradictoire qu'une gmnde partie des masochistes n'essaient jamais de réaliser leurs idées, ou, 8*ils le font, quMIs en sortent complètement dégrisés ou au moins qu'ils n'y trouvent pas la satisfaction quils espéraient.

Enfln je ne voudrais pas laisser échapper Toccasion de cooflr* mer, par mon expérience, que te nombre des masochistes, surtout dans les grandes villes, parait être très considératile. La seule source pour de pareils renseignements, car il n*y a guère de corn** munications infer uîm, est dans les dépositions des prostituées et, comme elles s'accordent dans les points principaux, on peut considérer certains faits comme prouvés.

Ainsi il est bien établi que chaque prostituée expérimentée est munie d*un instrument destinée & la flagellation (habituellement une baguette); mais il faut, tV ce propos, rappeler qu'il y a des hommes qui se font flageller pour stimuler leurs désirs sexuels, et qui, contrairement aux masochistes, considèrent la flagellation comme un moyeu,

D*autre part, presque toutes les prostituées sont d'accord dans leurs assertions pour dire qu'il y a un certain nombre d'hommes qui aiment & jouer le réle d'esclaves, c'est-&«dire à s'entendre appeler ainsi, a se laisser injurier, fouler aux pieds et même battre.

Bref, le nombre des masochistes .est plus grand qu'on ne le suppose.

PSYGIIOPATHIA 8EXUAI4S

U lacltire du ehapUre de votre livre sur ce Biijet m*a fait, ainsi que vous pouvez vous rimaginer, une rormidablo impression. Je crue ^ une guériMn, mais ft une guérison par lu logique d*np.rd8 la maxime : tout comprendre» c'est tout guérir.

Il est vrai qu'il no faut onlendre te mot guérison qu^avoc une certaine restriction, et quil faut bien distinguer entre sentiments généraux et idées concrôtes. Les premiers ne peuvent jamais sa supprimer, ns surgissonl comme Téclttir; ils sont et Ton ne sait comment ni d*où ils viennent. Mais on peut éviter la pratique du masoehismeon s*abaudonnanlaux images concrôtes et cohérentes ou du moins on peut Tondiguer en quelque sorlo.

A riiGure qu*il est, ma situation a cimngé. Je me dis : Quoi! tu t*enUiouBiasmes pour des objets que répmuve non seulement le senscslliétique des autres, mais aussi le tien ! Tu trouves beau et désirable ce qui, d'après ton jugement, est vilain, bas, ridicule et en même temps impossible! Tu désires une situation dans laquelle en réalité tu ne voudrais jamais entrer I Voil& les contre- motifs qui agissent comme entraves, dégrisent et coupent court aux fantaisies. Bn eifet, depuis la lecture de votre livre (au com- mencement de celte année), je ne me suis pas une seule fois laissé aller aux rêveries, bien que les tendances masochistes se mani- festent A intervalles réguliers.

Ou reste, je dois avouer que le masochisme, malgré son carac- tère pathologique très prononcé, non seulement ne peut pas gâter le bonheur de ma vie, mais n*a pas non plus la moindre action sur ma vie sociale. Pendant la période exempte du masochisme, je suis un homme très normal en ce qui concerne mes actions et mes sentiments. Au moment de mes accès masochistes, il se pro- duit une grande révolution dans le monde de mes sentiments, mais ma vie exti^rieure ne change en rien. J*al une prorossion qui exige que je me montre beaucoup dans la vie publique. Or, j'exerce ma profession, pendant Télat masochiste, aussi bien que pendant d*atttres périodes.

L'auteur de ce mémoire m*a encore envoyé les notes sui- vantes :

I. D*après mon expérience, le masochisme est dans tous les cas congénital et n*cst jamais créé par Tindivldu. Je sais positivement que je n*ai jamais été battu sur lés fesses, que mes idées maso- chistes se sont manifestées dès ma première jeunesse, et que j*al

NËUllO-PSYCIiOPATUOLOtilË (iÉNÉilAliB

carossô do pareilles idées depuis le moment j*ai commencé à penser. Si Torigino de ces idées était due à un coup reçu, je n*en aurais pas assurémeot perdu le souvenir. Ce qui est caractéris* liqiuoy e*est que ces idées étaienl bien avant rexistenco du libido» *

Maïs alors les ropréson talions étaient tout & fait sans sexe« Je me rappelle qa*étanl enfant» j'étais très excité (pour ne pas dire ngllé) lorsqti'un c^rç<^n plus4gé que mol me tutoyait^ tandis que jo lui disais ; « vous ». Je rcclierclittis tes conversations avec lui et j*avais soin d'arranger les clioses de telle façon que ces tutoie- ments reviennent le plus souvent possible au cours de notre entretien. Plus tard, quand je fus plus avancé au point de vue sexuel, ces choses n*avaienl de clianhe pour moi que lorsqu'elles avaient lieu avec une femme relaUvement plus ûgée.

II. Je suis, au poin t de vue physique et psychique, d*uu caractère tout & fait viril. Très barbu et le corps entier -très poilu. Dans mes rapports non masochistes avec la femme, la position domi« nante de l'homme est pour moi une condiUon Indispensable, et je repousserais avec énergie toute tentative qui y porterait atteinte. Je suis énergique bien que médiocrement brave, mais le manque de bravoure disparait surtout quand mon orgueil a été blessé» En présence des événements de la nature (orage, tempête sur la mer, etc.), je suis tout fait calme

Mes penchants masochistes n*ont pus, non plus, rien de ce qu*on pourrait appeler de féminin ou d*olTéminé. Il est vrai qu^alors domino le penchant & élre sollicité et recherché par la femme ; cependant les rapports avec la « Souveraine », rapports Umt désirés, ne sont pas les mêmes que ceux qui existent entre femme et homme; mais c^est la condition de rosclave vis-d-vis du maître, de Tanlmal domestique vis-à-vis de son propriétaire. En tirant les conséquences extrêmes du masochisme, on ne peut conclure autrement qu'en disant que Tidéal du masochiste c'est d*avoir une situation analogue t celle du chien ou du cheval. Ces deux animaux sont la propriété d'un maître qui les maltraite A sa guise sans qu*il doive en rendre compte à qui que ce soit.

C'est précisément ce pouvoir absolu sur la vie et sur la mort, comme on ne le possède que sur Tesclave et sur Tanimal dômes-

CcUo différence do bravoure en |iréaoucedei ététnoittsdc la nature d'ua et en prdaeneedes eonnils de la volonk^ de Tautre, est en teut cas bien frapiMinte (comparcf Observation 44); bien que, ilann ce eas, elle eonstiluo ta seule marque ^Ve/mimiio dont il a été faU mention.

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PSYCIIOPATHU SEXUAIJS

lique, qui constUuo Talpha et Foméga de toutes les représonta* lions musocbislos.

. IILLabaso do toutes les idées mosocliistes c*e8t le libido. Oôs quMl y a flux ou reflux dans ce dernier, le môme phénomène se pro- duit dans les Tantaisies du masocliisme. D*uutro part, les images évoquées, aussildt qu^olles se présentent à i*espritr Pehrorcont considérablement le Hàldo. Je n*ai pas naturellement de grands besoins sexuels. Mais, quand les représentations masochistes surgissent dans mon Infagiuation, je suis poussé au coït i\ tout prix (dans la plupart des cas Je suis alors entraîné vers les femmes les plus viles), et si je ne côde pas assez tôt ft cette poussée, le Ubido monte en peu de temps jusqu'au satyriasis. On pourrait U ce propos parler de cercle vicieux.

Le iiùido se produit ou parce que j*ai laissé passer un certain laps de temps ou par une excitation particulière, quand mémo elle ne serait pas de nature masochiste, par exemple par un baiser. Malgré cette origine, le liùidû^ en vertu des idées masochistes qu'il évoque, se transforme en on Iiùido masochiste, c*est-&-dire impur.

Il est du reste incontestable que le désir est considérablement renforcé par les impressions accidentelles, et surtout par le séjour dans les rues d*une grande ville. La vue do belles femmes impo- santes m mturade mémo quVn effigie produit de l'excitation. Pour celui qui est sous le coup du masochisme, toute la vie des phé- nomènes extérieurs est empreinte de masochisme, du moins pen- dant lu durée de Taccés. La gifle que la patronne donne & Tap- pronti, le coup de fouet du cocher, tout cela produit au masochiste de profondes impressions, tandis que ces faits le laissent A*oid ou lui causent même du dégoût en dehors des périodes d*accôs.

IV. Isin lisant lesromans de Sacher-Masoch, je fus déjà frappé par roi)servatîon que, chez le masochiste, des sentiments sadistes se mêlent de temps en temps aux autres sentiments. Clm. moi aussi j*ai découvert parfois des sentiments sporadiques de sadisme. Je dois cependant faire observer que les sentiments sadistes ne sont pas aussi marqués que les sentiments masochistes, et, outre qu'ils ne se manifestent que rarement et d*une façon accessoire, ils ne sortent jamais du cadre de la vie des sentiments abstraits, et surtout ils ne revêtent jamais la forme des représentations con* créles et cohérentes. Toutefois, relfet sur le Iiùido est le même dans les deux cas.

NKUaO'PSYGHÛPATHOLOGIE fiÉNÉRALE

Ce cas est remarquable par l^exposd complet do» faits psy- eliuiucs qui constituent le masochisme.

Le cas qu'on va lire plus loin» Test aussi par Texlravaganco particulière des actes dmanant do la perversion. Go cas est particulièrement de nature h montrer nettement les rapports qui existent entre la soumission In femme, rinimiliathm par la fommo et Tôtrangc oiTet sexuel qui en résulte»

0D9SRVATI0.M oO. MasochIsme. M. Z...* fonctionnaire, cin« quante ans, grand, musculeax, bien portant, pi*6tend être de parents sains; cependant, à sa naissance, le père avait Ironie ans de plus que la mère. Une sœur de deux ans plus Agée qtto est alleinte de In monomanie de la persécution.

I/exlérleur de Z... n^ofTrurien d'étrange. Le squclello est tout a fait viril, ta barbe est forte, mais te torse n'a pas de poil du tout. Il dit lui-môme qu'il est un homme sentimental qui ne peut rien refuser A personne; toutefois il est emporté, brusque, mais il se repent aussitôt de ses mouvements de colère. Z... prétend n'avoir jamais pratiqué Tonanisme. Dès sa jeunesse, il avait dos pollutions nocturnes dans lesquelles Tacte sexuel n*a jamais joué un rôle, mais toujours la femme seule. Il rêvait, par exemple, qu'une femme qui lut élail sympathique, s'appuyait fortement contre lui ou, qu'étant coaché sur l'herbe, la femme par plaisan- terie montait sur son dos. Do tout temps, Z... eut horreur du coVt avec une femme. Cet acte lui paraissait bestial. Malgré cela, il se sentait attiré vers la femme. 11 ne se sentait A son aise et à sa place que dans la compagnie de belles filles el do belles femmes. 11 était très galant sans être importun.

Une femme plantureuse, avec do belles formes et surlout un beau pied, pouvait, quand il la voyait assise, le mettre dans la plus grande excitation. Il sentait alors le désir violent do s'offrir liour lui servir de siège et pouvoir « supporter tant do splen- deur». Un coup de pied, un soufflet, venus d'elle, lui auraient été le plus grand bonheur* L'idée de faire lo coït avec elle lui faisait horreur. 11 éprouvait le besoin de se mettre au service de la femme. 11 lui semblait que les femmes aiment A monter A cheval. Il délirait A l'Idée délicieuse de se fatiguer sous te poids d'une belle femme pour lui procurer du plaisir. Il se dépeignait une pareille situation dans tous les sens; il voyait dans son imagi- nation le beau pied muni d'éperons, les superbes molUts« les psvciiorATniA shxoalis. 10

m PSYCIIOPATHIA SKXIJAIJS

cuisses rondes (*t molles. Toute doino do holle 4aillû« (oui kt'uu pied do damo excitait forlemont son imnghialion, mais jumuis îl no laissait voîr CCS sensations étranges qui lui paraissaient à hii-mémo anorniftlcs, et il savait toujours se dompter. Mais» d*autre part, il n'éprouvait aucun besoin de lutter contre elles; au contraire, il aurait regrctié d'abandonner <îes sentiments qui lui sont devenu» Bi ebors.

A Tâgo de (reotc*deux ans, (Il par hasard la connaissance d*uno femme de vingt-*sopt ans qui lui était très syinpatliique, qui (^tait divorcée de son mari et qui se trouvait dans lu misère. Il s'intif'ressa A elle, travailla pour elle pendant des mois et sans aucune Intention égoïste. Un soir elle lui demanda impérieuse- ment une satisfaclion sexuelle; elle lui fit presque violence. Le coït eut lien. Z... prît la femme chez lui, vécut avec clic, faisant le coïl avec modération; mais il considérait le coït plutét comme une charge que comme un plaisir;se{» érections devinrent faibles; il ne put plus satisfaire la femme et» un jour, eelliMii déclara qu*elle ne voulait plus continuer seâ rapports avec lui puisquil l'excitait sans la satisfaire. Hien qu*il aimùt profondé- ment cette femmCf il ne pouvait renoncer h ses funtaisiies étrjtnges. Il vécut donc en camarade avec ellci regrettant hma- coup do ne pouvoir la servir de la façon qu*il aurait désiré.

La crainte que m propositionn soient mal accuoiliios, ainsi qu'un sentiment de honte, l^empôchaienl de se révéler h elle. Il trouvait une compensation dans ses rêves. Il rêvait entre autres être un beau coursier fougeux et éire monté par une belle femme. 11 sentait le poids de lu cavalière, les rênes auxquelles il devait obéir, la pression de la cuisse contre ses flancSt il enten- dailsa voix belle et gaie. La fatigue lui faisait perler la sueur, rimpression de Téperon faisait le reste et provoquait parfois réjaculationau milieu d*uno vive sensation de volupté* .

Sous Tobsession de pareils rêves, Z..., il y a sept ans, sur- monta ses craintes et chercha à reproduire dans la réalité une 5ccnc analogue. Il réussit à trouver des « occasions convenables ». Voici ce qu1l rapporte à ce sujet :cf - * Je savais toujours m'arranger de façon que, dans une occasion donnée, clic s'assit spontanément sur mon dos. Alors je m^oflbrçais do lui rendre celle situation aussi agréable que possible, et je faisais t^uil et si bien qu*Â la prochaine occasion c'était elle qui me disait : « Viens, je veux chevaucher sur toi. » filant de grande taille, je

NëUHO-I>SYCUOPATIIOLO»IIS géiséhale

U7

m'appuyais dos deux mains sur une chaiso, jo mollais mon dos dans uno posilion horizontale ot ollc l'onroUrchail commo lus hoininos onl Ptiabiludo de inonlcr ù choval. Jo contrefaisais alors aulanl ({uo possible lous les mouvomenls d*uti cheval el j*aimai» ù ôire traité par elle coinino une monture et sans aucun C'i^arU. Elte pouvait me battre, piq^uer» Kroader» caresser, toul Taire selon son bon plaisir. Je pouvais supporter, pendant une demi-heure ou trois (|uarts d^lieure, des personnes pesant 00 t HO kilogrammes. Après co laps de temps, je demandais toujom*s m\ moment do repos. IVndant cet entr*acto, les rapports entre ma i< souveraine » et moi étaient tout in fait inoflensifs, et nous ne parlions pas même de ce qui venait de se passer. Un quart d'heure aprôSi jYHais complôtoinent reposé, et je me met- tais de nouveau A la disposition de ma <c souveraine »• Quand le temps et les circonstances le permettaient, je continuais ce manège trois ou quatre fois de suite. Il arrivait que je m'y livrais dans la matinée et dans raprês-midi du mémo jour. Après, je ne senttiis aucune fatigue ni aucun malaise, seulement j'avais peu d^appétit dans ces journées. Quand c'était possible, je préférais avoir le torse nu pour mieux sentir les coups de cravache. Ma « souveraine » était obligée d'èli^ décente. Je la préférais avec do belles bottines, de beaux bas, dos pantalons courts et serrant aux genoux, le torse complètement habillé, la téle coiffée d^un chapeau et les mains gantées. **

M. Z..., rapporte ensuite que, depuis sept ans, il n'a plus fait le coVl, mais qu*il se scntail tout de ntéme puissant.

Le ce chevauchage par la femme » remplace comptôlcment pour lui cet tusto « bestial », même torsquit ne parvient pas & réjaculution.

Depuis huit mois, Z... a fait le vœu de renoncer A son sport masochiste, et il a tenu parole. Toutefois, il avoue que si une femme un peu belle lui disait sans umbage : « Viens, je veux t'enfourcher! » il n'aurait pas la force de résister t cette tenta* tion. Z... demande h être éclairé et ù savoir si son anomatie est guérissable, s'il doit être délesté commo un homme vicieux ou s'il n'est qu'un malade qui mérite do la pitié.

Le cas que voici resscrablo beaucoup au précédent*

OosBnvATioN 51. ^ Un homme trouve sa satisfaction sexuelle de la manière suivante. 11 va do temps en temps chez une puelfa publka. Il fait serrer so» pénis dans un anneau de porcelaine,

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PSYCUOPATJIIA SEXUALIS

iola qu'on on emploie pour Butipendre los rtdoaux des fonôtro». On allacho sur cet annoau deux flcollcB qtt*on passe enlre ses jttmlios pur derrière ot c|U*on «tUiclie ensuite au lit. Alors l'homme prie lu femme de lo fouotlor sans miséricorde et do le traiter comme un cheval rétif. Plus la fomnio le pousse à tirer par ses cris et parles coups de fouet, plusit sont augmenter en lui Texci- tntioR sexuelle; il a une érection probabiomeni favorisée méoa* niquement par la compression des vma dorsalis pénis qui sont serrées par Tanneau lorsciue les ficelles sont trop tendues. L^ôreetion augmentant, le membre est comprimé par Tanneau, et enOn r^aeulation se produit nvec une vive sensation de volupté.

Déjîu clans les observations précédentes, Taction d*dtro foulé aux pieds joue un rùle, h côté d'autres phénomènes, pour exprimer chess le masochiste les situations dMiumilid et de souffre-douleur. On voit remploi exclusif et étendu dans la plus grande mesure de ce moyen dans le cas classique sui- vant que llamniond (op, eit.^ p. 28), cite d*apr6s une obser» vution du Cox S de Colorado.

Ces cas forment un degré intermédiaire entre un autre genre de perversion et constituent un groupe spécial*

OssenvAiroN .12. X..., mûri modèle, avec des principes moraux rigoureux, père de plusieurs enfants, est pris par moments» ou pour mieux dire par accôs, de Tenvie d*aller au bordel, d*y choisir deux ou trois des plus grandes lilles et do s*cnfermer avec elles. Alors il met son torse (i nu, se couche par terre, croise les bras sur Tabdomcn, forme les yeux et fait mar- cher Uipuelta sur sa poitrine nue, sur son cou et sa ligure, en la priant d*enfoncer vigoureusement d chaque pas les talons dans sa clinir. A l'occasion, il demande des filles encore plus lourdes ou quelques autres exercices qui ivndent le procédé encore plus cruel. Au bout do deux ou ti*ois heures, il en a assex, paie son compte et va ses alTaires pour revenir, une semaine après, se procurer de nouveau ce plaisir étrange.

Il arrive aussi quchpiefois qu*il fait monter une de ces filles sur sa poitrine, et les autres doivent alors la prendre et la faire

I. Ti'ansaeHon» of thé Cohmtto Siaie médical mhl^ gtioM in tàe Alhnki

NGUIIO-PSYCIIOPAÎIIOLÛGIE GËNÉIULE m

tourner sur 80S talons commo une ioupio Jusqu^à co que la poau de M. saigne sous les talons des bollines.

Souvent une des fllles esl obligée de se placer de façon & ce qtt*elle tienne la bottine sur bob deux yeux et quc'lo tulon presse un peu lapupttlodo Tun dos yeux iandln que Tuntre pied chaussé est sur lo cou* Dans celte position, il soutient le poids d*uno per* sonne d'environ iriO livres pendant quatre ou cinq minutes.

L*aul6ur parle d*une douzaine cas undlogueR dont il n eu connaissance* Maminond suppose avec raison que cet homroo« étant devenu Impuissant dans ses rapports avec les femmes, cherchait et trouvait, par co procédé étrange, un équivalent du coYt; pendant quil laissait piétiner son corps jusqu'à en saigner, il éprouvait d'agr<hibles sensations sexuelles accompagnées d*éja- culation.

Les neuf cas de masochisme que nous avons citds jusqu'ici et beaucoup dWtrescas analogues dont les auteurs font men«* i ion j constituent Topposé du groupe des cas sudistes dont nous avons donné la description plus haut. De mftmc que, dans ce groupo des sudistes, des hommes pcrvors cherchent une exci- tation et trouvent une satisfaction en maltraitant la femme, de môme, danslo masochisme, ils cherchent à obtenir unefTet semblable en endurant dos mauvais traitements.

Mats, fait curieux, le groupe des sudistes, celui des assas- sins môme, n'est pas sans avoir un pendant correspondant h celui du masochisme.

Dans ses extrêmes conséquences, le masochisme devrait aboutir au vif désir de se faire donner la mort par une personne de Taiitre sexe, de môme que le sadisme atteint son plus haut degré dans Tassassinut par volupté. Mais contre cotte oxtrftmo conséquence so dresse rinslinct de la conser* vation, de sorte que Tidée extrême n'arrive jamais h être mise à exécution.

Quand tout l'édifice du masochisme n*esl échafaudé qu'm petiOt rimaginalion dos individus atteints peut mfime aller jusqu^aux idées extrêmes, ainsi que lo prouve le cas suivant.

OsSBiiVATiON 53. Un homme d*ftge moyen, marié et pure de

PSVCHOIMTIIIA SI^XUAUS

famUlo, qui h loiijour» moné imo vita semaU$ normale, mai» qui prôlond 6lre d*Hfio famiilo (rôfinervonao, mo fait loii coaimunî- calions suivunlo». Danssn piwnniôro joiineiiso, il iWxiM »o?(uiïIIo- nt&nl Irùs oxcilé toiitos los fuis qu*il voyait uiio foinnio f|iii égoi*- (çoail ununimnl avec un couloau. A partir de colle «ponuo, il ftit pendant des années plong«i dans co rôvc voluptueux <|iio des femmes années do couteaux piquaiiînt, lo l)lo»saîent cl m<>m« le tuoicnt. I^liw lard, quand il conimonya à avoir des mpporU «exuel» normaux, ces idto perdirent pour lui lout leur charme pervers.

Il faul rapprocher co dornior ea» dos observallona oiWcs plu» haut ol d*aprôs Icsqiioltoftil y a deshomniosqui Iroiivenl ime jouissance sexuelle h laisser blesser légèromenl par lies femmes oi & 6lro menucds de mort par elles.

Ces fanloisics donneront peut-ôtrc rexpliculionde i*dlrange fait qui va suivre et que je dois h une communication do M. Ifttt' Kœrber, doRankau (Sîldsio).

OBSKîtVATiON iH. Une dame nva raconté Thistoirc suivîinte. Jeune iille ignoranle, <tlle fut mariée i\ un homme d'environ Irenle ans. La première nuSt du mariage, il lai mît presque par force un petit hassin avec du savon dans les mains; il voulut alors, sans autre marque d'amour, qu'elle lui savonnât le menton et le cou eonuMC 8*il devait se ftiire la harbe. La jeune fouime, tout i\ r«it încxpùrimenlêc, lit ce que son mari exigeait^ et fut très Caonnée de n'avoir, pondant les premières semaines do son nuiriagc, appris rien autre chose des mystères de la vie malrlino- nîftle. ,Soij mari lui déclara t|ue son plus grand plaisir était de se faire savonner latlguro par elle, U jeune femme ayant plus tard consulté des amies, décida son mari îi faire lo coU et, comme elle Tanirme formellement, elle cul de lui par la suite trois on funts« Le mari est travailleur, môme trds rangé, mais il est brusque et morose. Il exerce lo métier de négociant.

Il est très admissible que l'Iiommc dont il est ici qucsiion ait considéré l'uclo d*ôtre rasé (ou les préparatifs par le savonnage) comme la réalisation symbolique d'idées de bles- sures et d*égorgemcnt, de fantaisies sanguinaires, comme les idées rpii hantèrent, dans un autre cas, un homme d'un

NËUHO-PSYGIIOPATIIOLOniË Qiif^PAWlE

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ccrtuili Ago pondant sa jeunesse, ot qtio c'est cette syni- bûlisalion qui lui a procuré Toxcitution cl la satUfaclion fsexunlltis. Lu parfuilo contre-partie sadislo de co eus uiasi envisagé se trouve dans l'observation 3S qui traile d*un cas do sadisme symboliquo*

D'ailleurs^ il y a tout un groupe do masocliisles (jui se con* (eutcut des signe» symboliques de lu scène qui correspond h leur perversion. Ce groupe correspond au groupe dessadistes « symboliques », ainsi que les groupes masochistes que nous avons cilds plus haut correspondent aux autres groupes du sadisme. Lesddsirs pervers du masochiste peuvent (bien en- tendu toujours dans son imagination) aller jusqu'il « Pussas- sinat passif par volupté»} mais, d*autrepart, ils peuvent se contenter de simples indications symboliques de cette situa- tion désirée. D*habitude cette situation so traduit par des mauvais traitements, ce qui, objectivement, dépasse le ràvo d*ôtre tué, mais reste on deçà do Tidde subjecitve.

A côté de robservation Si, nous tenons encore à citer quelques cas uimiogues dans lesquels les sebnes désirées et arrangées par le masochiste n*ont qu'un caract6i*o purement symbolique et ne servent (|ue pour indiquer la situalion tant désirée.

OnsKUVATioK 5fi. ^ (Pascal, fgiene deli Amore,) Tous les trois mois, un homme d'environ quaraule^cinq am^ venait clic^ une prostituée et lui payait 10 francs pour faire ce qui suit. Lapuella devait le déshabiller, lui lier pieds et mains, lui bander les yeux et on outre former tes volets des fenêtres peur rendre tu chambre obscure. Mers elle le faisait asseoir sur un divan et Tabundonnait dans cet étiit.

Une demi-heure plus lard, la fille devait revenir et délier les cordes. L'homme payait alors et s*en allait .satisfait pour revenir dans trois mois.

11 parait que cet homme en restant dans robscurité, com- plétait par son imagination Tidée qu*il étaitlivrésuns défense au pouvoir absolu d'une femme. Le cas suivant est encore

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PSYCIIOPAÏHIA SEXIJAUS

plus étrango ; c'est une comédie compliquée pour satisfairo ilos désirs masochistes.

Ûii9isnVATtOiN 56, (D' Pascal, iWrf*) \ Paris, un individu se rendailàdes soirées fixées d*avancû dans un apparlomenl dont la propriétaire était disposée A se prêter h ses penchants étrange». Il entrait en tenue de soirée dans le salon de la dame qui devait le recevoir en grando toilette et d*ttu air hautain, 11 rnppelntt <f marrfitise » et elle devait Tappolor : « mon cher comte ». il par« tait ensuite du bonheur de la trouver toute seule, de son amour et de rheure du berger. La dame devait alors jouer le rôle d'une dame froissée dans sa dignité. Le prétendu comte 8*ennammait de plus on plus et flomandail d la pseudo-marquise do lui poser un baiser sur Tépaule» Grande scène d*indignaUon; elle sonne, un valet loué exprès acetefTct, entre et met le comte (\ la porte. Le comte s'en va très content et paie richement les personnes qui ont joué celte comédie préimrée.

11 faut distinguer de ce « masochisme symbolique » le « masochisme idéal » dans lequel la perversion psychique reste dans le domaine de Tidée et de Timagination et nVssaie jamais do transporter dans la réalité les scènes rêvées. On peut considérer comme exemples do « masochisme idéal » les observations 40 et 83. On peut y faire rentrer aussi les deux cas suivants : le premier concerne un individu taré physi- quement et inleliectuellementt portant des marques de dégé- nérescence, et chez lequel rimpuissance physique et psy- chique s'est produite très tôt.

OssBftVATiON m. M. Z..., vingt-deux ans, célihalairo, m'a été amené par son tuteur pour consultation médicale, le jeune homme étant très nerveux et, do plus, sexuellement anormal. Son père, au moment de la conception, avait une maladie de nerfs.

Le malade était un enfant vif et doué de talents. On constata chex lui la masturimlion dès l'âge de sept ans. A partir de neuf ans, il devint distrait, oublieux, ne pouvant faire de progrès dans ses éludes*

On éUiïi obligé de l'aider par des répétitions et par protection ; c'est avec beaucoup de peine qu'il put flnir ses classes au Aea/- «7l/mna8tum; pendant son année de volontariat, Use fit remarquer

N£UnO-PSYGHÛPATiiOIA)(aB GÉNÉttAI^K

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par son indolence, son manque de niômoiro ol divers coups do

Ce qui amena à demander uno consultation médicale fut un incident dans laruo. Z... s^étail approché d*une dame ot, d*uno manière trôs importune, au milieu des marques d'une vive sur- excitation » il avait voulu entamer uno converaation ii tout prix.

Le malade donne comme motif qu*il a voulu, pat* la conversa- tion avec une honnête (lUoi s'exciter afin d*étre capable de faire le coït avec une prostituée.

Le père de Z..« considère son Als comme un gart^on originaire* ment bon ot moral, mais sans énergie, faible, troublé, souvent désespéré des insuccjss de la vie qu1l a menée jusqu'ici, comme un homme indolent qui no s*intére8so qu'A la musique pour laquelle il a beaucoup de talent.

l/extérieiir physique du malade, notamment son crAnc plagie* céphale, ses grandes oreilles écartées, rinnervatioii du côté droit de la bouche, Tcxpression névropathique des yeux, indiquent un névropathe dégénéré.

Z,.« est d*une grande laille, robuste de corps, d'une apparence tout ù, fait virile. Le bassin est viril, les testicules sont bien déve«* lopp6s; pénis trôs gros, mons Venerh trôs poilu, le testicule droit descend plus bas que lo gauche, le réflexe crémastérien des deux côtés est faible. Au point de vue Intellectuel, le malade est au- dessous de la moyimne. Il sent lui-môme son insuffisance, se plaint de son indolence ot prie qu*on lui rende la force de carac- tère. Son attitude gauche, enil)arrassée, son regard effarouché et son maintien nonclialenl indiquent la masturbation. Lo malade convient que, depuis rôgcdeseptansjusquïi il y a un an et demi, il s^est masturbé de 8 fois par jour. Jusqu'û ces derniôres années, époque il devint neurasthénique (douleurs & ia tétc, incapacité intellectuelle, irritation spinale, etc.), il prétond avoir éprouvé toujours beaucoup de volupté en se maslurhant. Depuis, il n'a plus cette sensation, et la masturbation a perdu pour lui tout son charme. 11 est devenu de plus en plus timide, mou, san» énergie, lÀche et craintif; il ne prend plus intérêt A rien, ne vaque h ses aifaires que par devoir et se sent exténué. Il n*a jamais pensé au coït et, k son point de vue d*onanistc, il no comprend pas comment les autres peuvent y trouver du plaisir.

J'ai recherché Tinvcrsion sexuelle; J'ai obtenu un résultat négatif.

Il prétend n'avoir jamais senti de penchant pour les personnes

m PSYGHOPATIIIA SKXUAIJS

do son propre aexo. il croit plutôt avoir eu par ci par \h uno faiblo inclitialion pour les foromos. Il prétend avoir ùiù amené & l*onanimno lUt lui-mdmo. A l'Age do ivelze aiig, il remarqua pour la première luis l'émission do sperme la suite des manipulations

onunistos.

Co u*o$t qu aprùs avoir lonççuement insisté que Z... oonsontit à révéler toutontiitrc sa vUa sexmU/t. Ainsi qu'il ressort des ron- seigncmenlsqui suivront, on poiirraitleetassfîr corinno uu cas de masûehisme idéal combiné A un sadisme rudinienlaire. Le malade se rappelle bien distinctement que, dôs TAge de six ans, des M Idées de violence »> ont germé sponlanéinontduns son esprit. Il était olis^'ulc par 1 ulée que la lille de chambre lui écartait de force les jambes pour montrer ses parties giMitlales à d*uutres personnes; quY'Ile essayait ilo le jeter dans loau froiiie ou bouillante pour lut causm* d(! la douleur. Des irlées de violence étaient accompagnées do sensations de voluplé et provoquaient la masturbation. Plus tard, c'est le malade lui-même qui évoquait dans son imaginalto» ces tableaux afin de se stimuler à la nms- turbation. Ils jouaient même un rùlù dans ses rêves, mais ils n*amenaient jamais In pollution, évidemment parce que le malade se masturbait outre mesure peadant lu journée*

Avec le temps se joignirent h ces idées masochistes de violence des idées sadiques. D*abord «Mlait Timage de gaiTons qui, par violence, se masturbaient mutuellement et se coupaient réeipro-' quement les parties génitales. Souvent alors il »e mettait en ima- gination dans le rôle (\\u\ de ces garçons, tantét dans le rôle oetir, tantôt dans le rôle passif.

Plus tard, son esprit f^tt préoccupé pur Timage de filles et de femmes qui s'exbibilionnaîent Tune devant Taulre; il se présen- tait à son imagination des st^énes oii la fHIe de chambre écartait de force les cuisses d'une aulre fille et lui lirait les poils du pubis ; ensuite e*étaienl des garçons cruels qui piquaient des lilles et leur pinçaient les parties génitales.

Tous ces tableaux provoquaient che/. lui des excitations sexuel*- tes ; mais il ireut jamais de penchants d jouer un rùle actif dans ces scènes ou de les subir passivement, il lui sufltsait do se servir de ces représentations pour rautomasiurbation* Depuis un au et demi ces scènes et ces désirs sont devenus plus rares, à lu suite de ladiminuUou du UOido et de riinaginatlon sexuelle, mais leur sujet est resté toujours le même. Les idées de violence masochiste prévalent sur les idées sadtstes. Depuis ces tempsderniers, quand

MaiiiO-PSYCUOI'ATHOLOGJK «É.VÊRAM? m

il aperçoit tino (lanio« il lui vient toujours Tidéa c|u*ello a les môinoK Idéos sexuelles quolui. Cahi oxplique on partie son ombar- rns diins son cominerco avec le monde. Comme le malade a entendu dire qu'il somit débarrassé de son idéc8 sexuelles qui lui sont devenueftjmjjoriunos, s'il » habituait h une satisfaction nor- male du Sun instinct, il a, au cours des derniers dix-huit mois^ tenté deux fois d'accomplir lo coït, bien que cet acte lui rôpugnA t et ((u*îl ne so proiitft aucun succî^s. Aussi réssui sVst-il teriiiine chaque fois par un échec complet. La seconde Toîk il éprouva, au moment de sa tentative* une telle répugnance quil repoussa la lillo et 8e sauva h toutes jambes.

Le second eus est robservation suivante qu un collègue a misoii ma disposition. Bien qu*aphoristiquc oilo est de nature h moulrer lo curaelère du masochisme, la conscience do la son mission*

OusKiiVATiûN $j8. Masochisme. vingl^sept an$3, artiste, do vigoureuse constitution physique, d*ext(^riour agr(}ahle, pru- tend notre pas taré; bien portant pendant son enfance; est depuis r/kge do vingt-trois ans nerveux et enclin aux idées hypocondria-' ques. Au point de vue .«oxuci, il a un penchant à In fanfaronnade, mais toutefois il n*est pas capable de grands exploits. Malgré les avances que lui font les femmes, ses rapports a%*ec elles se bornent ii des caresses innocentes. Avec cela, il a un penclu^nt curieux h convoiter les femmes qui se montrent farouches avec lui. Depuis r%c de vingt-cinq ans, il a fait lui-même la const^tta- tion que les femmes, fussent-elles les plus laides, provoquent en lui une excitation sexuelle aussitôt qu*il apcr(!oil un trait impé* ricux et hautain dans leur caractère. Un mot de colèi*e de la \mtc\ie d'une femme suffit pour provoquer chc9s lui les érections les plus violentes. Il était un jour assis au café et entendit la caissière, fommc d*aillours très laide, gronder verlemout et d*une voix énergique le garçon. Cette scène lui causa une violente émo« lion sexuelle qui, en peti de temps, ahoulit ii réjuculation, Z... exige des femmes avec lesquelles il doit avoir des rapports sexuels qu'elles lo repoussent et lui fassent des misî^res de toutes sortes. Il dit que, seules, les femmes qui res.sembteniaux hérornes dos romans de Sachei*-Masoch pourraient roxciler,

Cos faits toute la pcrvei*sion de la viia sexualis ne se

150 PSYCmOPATIIlA SEXUA1JS

manifeste quo dans lo domaine de rimaginalion ot do la vio intérieure des idées ot do rinsUnct, ot n*amve que rarement h la connaissance d*aulrui, paraissent ètro asse2 fréquents, Leur signification praliquo» comme en général celle du maso- chismequi n'offre pas un aussi grand intérêt médieo4égal que le sadisme» consiste uniquement dans l'impuissance psy- chique dans laquelle tombent ordinairement les Indivfdifô atteints de cette perversion; leur portée pratique consiste en ' outre dans un penchant violent fi la satisfaction solitaire sous l'influence d*images adéquates et dans les conséquences que ces pratiques peuvent entraîner.

Le masochisme est une perversion très fréquente^ cela res* sort suflisamment de ce qu*on en adéih cité scientifiquement des cas relativement très nombreux; les diverses obsorvalions publiées plus haut en prouvent aussi la grande extension.

Los ouvrages qui s'occupent de la prostitution des grandes villes contiennent également de nombreux documents sur cette matière

Un fait intéressant et digne d^ètre noté, c'est qu'un des hommes les plus célèbres de tous les temps ait été atteint do cette perveraion et en ait parlé dans son autobiographie bien qu*avec une interprétation quelque peu erronée.

Il msort des Cotifemom de Jean-Jacques Rousseau que ce grand homme était atteint de masochisme.

Rousseau, dont la vie et la maladie ont été analysées par Mœbius (/.Vé Rousseau Kvankheits^eschickles^ Leipzig i889) et par Châtelain {Ui folie deJ^-^J. Hotmeau^ Neuchûtel d890) raconte dans ses Confessions (i** partie livre) combien M"*" Lambercier, alors âgée de trente uns, lui en imposait lorsque, à Tâge do huit ans^ il était en pension et en appren* tissage chez le frère de cette demoiselle. L*irritafion de la dame, quand il ne savait promptement répondre à uue de ses

1. t^*o Tnxn {o}h |K 2f!S)» donno la écncrlpUoii <to scènes iiinsneliiiilcs dans les bordeU de l>aris. L4 aussi on npl»t'lle n esclave « rhoiiiine allcîiit de ceUc pcrvorsiuu.

NKUaO»PSVGI10milOL06IK GÉNÉitALB <57

questions» sos menaces do lo fonotler, lui faisaient la plus profonde impression» Ayant reçu un jour une punition cor- porollo do )a main de M"^L..., il éprouva, on debor» de la douleur et de la hontC|Une sensation voluptueuse et sensuelle qui lui donna tmc cnvio violente de recevoir encore d*autres corrections. Soulc la crainte de fairo do ht peine k la dame, onipècliuit Housseau de provoquer les occasions pour éprou- ver ectto douleur voluptueuse. Un jour cependant il s'attira malgré lui une nouvelle punition de la main de M"'L... Ce fut lu dernière, car M"*Lambercioi'dul s'apercevoir de reffet étrange que produisait cet acte cl, h partir de ce moment» elle ne laissa plus dormir dans sa chambre ce garçon de huit ans. Depuis n... éprouvait le besoin de se faire punir do la môme façon qu'avec M"' Lambercier, par des damos qui lui plaisaient, bien qu*il affirme n'avoir rien su des rapports sexuels avant d'ôlre devenu jeune homme. On sait que cone fut qn% Tûge de trente uns que Rousseau fut initié aux vrais mystères de Tamour par M"* de Warcns et qu'il perdit alors son innocence. Jusque-lù il n'avait que des sentiments et des inngueursi pour les femmes en vue d'une flagellation passive et d'autres idées masociiistes.

Rousseau raconte in extcmo combien, avec ses grands be- soins sexuels, il a souffert de cette sensualité (étrange et évi- demment éveillée par les coups de fouet, languissant de désirs ei hors d*étatdc pouvoir les manifester. Ce serait cepen- dant une erreur de croire que Rousseau ne tenait qu'à la fla- gellation seule. Celle-ci n'dveiilait en lut qu'une sphère d'idées appartenant au domaine du masochisme. C'est que se trouve en tout cas le noyau psychologique de son intéres- sante auto-observation. L'essentiel chez Rousseau c'était ridée d'ôtre soumis & la femme. Cela ressort nellcmenl de ses Confvssiom il déclare expressément :

a Être aux genoux d'une maîtresse impérieusci obéir & ses ordres, avoir des pardons. à lui demander, étaient pur moi de très douces jouissances. »

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mCIIOPATUU SËXUAUS;

ilo passage prouve donc que lu conscicnGOclo iusoumUi^ion et do riuimiliaiion devant la feiniue éUïil pour lui lu priact«^ pale chose.

Il osl vrai que Kousseau luî-mftme dlait dan» Torrour on supposiini ce penchant h s'humilier devant lu fomnie n'nvuit pris luiis^sanco que par lu représentation do la Dugol- luUon qui avuil donné Uuu à une af^f^oeinlion d*!dé(^H.

u >i of^ant jatnuis déclarer mon goût, je* ruiuusuisdu moins pur des rapporls qui m'en consorvaionl Tidéo. >i

l^)ur pouvoir ftuifttr coropièlemont la cas de Rousseau ot découvrir IWour dans Uiquolle il a tomber fatalonient lui'-mème on analysant son dlatdVlnuN il faut comparer son cas» avec les nombreux cas établis do masochisnio parmi les- quels il y on a tant qui n*ont rien h faire avec lu ilagollulion el qui par conséquent i>ous montrent clairement le caractère originel el purement psychique do rinstinci d^liumilialion.

C'est avec raison que Hînet {lievuemuhropoloyique^ XXIV, p. 2t>6} qui a analysé à fond le cas de Housseau, attire l'atten- tion sur la signiiicuiiott masochiste do ce cas en disant :

a Ce qu^aime llousseau dans les femmes, co n'est pas scu- emenl le sourcil froncé, la main levée, le regard sévère, Tattitude impérieuse, c'est aussi TiUat émotionnel dont ces faits sont la traduction extérieure ; il aiuie la femme flôre, dédaigneuse» I*écrasaut k ses pieds du poids de su royale colère. »

L'explication do ce fait éni^jnuitiqucde psychologie a éC<S résolue pur Binel par l'hypothèse qu'il s'agissait de fétichisme, h celte dilTérenco près que robjcclif du fétischisme, lobjct d'attrait individuel (le fétiche), ne doit pas toujours ôtre une chose matérielle comme la main, le pied, mais qu'il peut ôtrc aussi unf) qualité intellectuelle. II appelle ce genre d enthou*- siasmea amour spiritualiste » en ojiposition avec F « amour plastique», comme cela a lieu dans le fétichisme ordinaire.

Ces remarques sont intéressantes, mais elles ne font que donner un mot pour désigner un fait ; elles n'en fournissent

NEUKÛ-KSYCIIOPATHOLOGIË GÉISÉIIAU: m

aucuno oxplieation. Esl~il possible do trouver i]iiocx|ilicalion de co phénomène? C*cst une question qui nou» occupera plus loin.

G\m Ilaudelaira, un autour français cél6l>i*o ou plutôt mal rdputé et qui a fini dans r«lténution menlalo, ou trouve (les éléments do maf^ochismc et de sadisme. Dundolaim est inmi isfiu d'une ramillo d'uliénds el d*exuUds. ll éluitclus son enfance physiquement anormal. Sa vUa sexualh étuil ccrtai* nement morbide. Il cnlretenail dos liaisons amoureuBos av<^e des personnes laides et répugnantes, des négresses, des naines^ des géantes. Il exprima h une ti*ès belle femme le désir de la voir suspendue pur les muins pour pouvoir baiser SCS pieds. Cet enthousiasme pour le pied nu se montre aussi dans une do ses poésies enfiévrées comme un équivalent de la jouissance sexuelle. II déclarait que les femmes sont dos animaux qu1l faut cnfcrmeis builro et bien nourrir. Cet homme qui avouait ses penchants masochistes otsadisles, a fini dans l'idiotie paralytique (Lombroso : V homme de génie).

Dans les ouvrages scicntiriques on u'a^ jusqua ces temps derniers, prêté aucune attention aux faits qui constituent le masochisme. On doit rappeler cependant que Tarnowsky {Die kmnkhaflm Ersclwinuiigen dvfi Geschleelttssinns^ Mer- lin, 1866) a rencontré dans sa pratique des hommes intclli* gcnls, très heureux en ménage, qui do temps en temps éprou- vaient le désir irrésistible de so sounietti*e aux traitements les plus brutaux et les plus cyniques, de se faire injurier et battre par des Cynèdes, des pédérastes actifs ou des pros- tituées.

A remarquer aussi le fait observé pur Tarnowsky, que, chcas certains individus adonnés à la ilagellation passive» les coups seuls, quand même ils font saigner le corps, n'amfe*- ncnt pas toujours le succ&s désiré (puissance ou du moins éjaculalion du moment do la flagollatioh). « 11 faut alors déshabiller de force Tindividu en quosttoni lui ligoter les moins, rattacher & un banc, etc. ; pendant ces manœuvres, il

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* PSYCHDPAtHIA SlSXUAfJS

fuit somblonl d'opposer une résistance et do proférer des injures. Soûls, dans ces conditions, les coups de fouet ou do verge produisent une exoitatioA* qui aboutit à réjacula- lion. » ^

L*ouvmge d*0^ Zimmormonn (i!>ic WonnedesLeids^Loipzïgt iHS&) renferme bien des documents sur co sujet, puisés dans riûstoire do lu littérature et do la civilisation ^

Plus récemment ce sujet a attiré l'attention.

A. MoU, dans son ouvrage « Les perversions de Tinstinct gdnilal » (édition française} Paris, Gari*é, i893),cite une série de cas de masochisme qu'on a observés chess des individus atteints d'inversion sexuelle, entre autres le cas d'un maso- cliiste à inversion sexuelle qui donne à un hommne habitué & cela une institiction détaillée en vingt paragraphes pour se fatro traiter en esclave et torturer.

Au mois de juin 4891, M. Dimitri von Stefanowskyi actuel- lement substitut du procureur impérial h laroslaw, on Rus- sie, m'a dit que depuis trois ans déjft il a porté son atten- tion sur ce phénomène de perversion do^Ia viia sesmtis que j'ai décrit sous le nom de masochisme, mais qu'il a désigné par le mol do « passivisme >». Il y a un an et demi il a fait présenter par le professeur Kowalewsky de Gharkow un tra* vail sur ce sujet dans les Archives russes de psychidtrie^ et, au mois de novembre 1888, il a fait à la Société juridique de Moscou une conférence sur ce sujet au point do vue juri- dique et psychologique (reproduite dans leJuridisc/wn Ihlen^ organe do la société en question).

1. Il ffitil cc)>eiiilatit bten séparer le mosocliisiiio do ta (Mse prliici|>alc soutenue dan» cet ouvmgc, que rflinour eonticiil toujours uno part do dou- leur. Do toul tôiujts on a dépeint les langucurH de Tamour non partagé couimo |ilcific« do déUecs et de souirraneea la fols, et les poètes ont |iarl6 <tc3 « torturct rlélicioitscA n do la « volupté doulaurou$o Il ne faut pas eon- foudre cela avec les phriiuiuéiies du aiasoctiiduw, ainsi qiio le fait ^hniner- uianii* De même on ne peut comprendre dans ceUe catt^goric les cas ron Appelle criiolle raninnle qui ne veut pas so livrer. Toutefois, il est curieux de remarquer que llamerling (^mor tiiid Psyché, e|ia»t), pour exprimer co sentiment, a choisi des images tout & lait masocbistee, telles que la ' flagellation» etc.

NEUnO-PSYCUOPATUOLOGlE (SÉNÉRALK 101

V. Schronk-Nolring consacre» dans son ouvrage nicem» menl paru {Die mggéntiom^thempie bei kranihaflm cheinungm des gescfUeehimmes, etc.» Stuttgart, 1892), au masoGhisinc ainsi qu*au sadisme quelques ehapili*6s et cite plusieurs observations '

Ji. ^ Hmmm m mm et oks cuaus^uaks.

«ASOCUISIIË LARVÉ

Au groupe des masoeliislos se rattache celui des fétichistes du pied et des chaussures, dont on compte des exemples nombreux. Ce groupe forme une transition avec les phéno- mènes dVne autre perveraion distincte, le fétichisme, mais il est plus près du masochisme que du fdlicbisino, voilà pour«- quoi nous Tavons fait renti*er dans celui-là.

Par fétichistes j'entends des individus dont l'intérêt sexuel se concentre exclusivement sur une partie déterminée du corps de la femme ou sur certaines parties du vôtement fémi- nin.

Une des formes les plus fréquentes du fétichisme consiste dans ce fait que le pied ou lo soulier de la femme sont le fétiche qui devient l*unique objet des sentiments et des pen« chants sexuels.

Or il est fort probable, et cela ressort déjè delà classification logique des cas observés, que la plupart des cas de féti- chisme des chaussures, peut*ôtre tous, ont pour base un instinct d*humiliation masochiste plus ou moins conscient.

I. lions la littâraturo nouvolle, dans le» romans ot lea contes, la parver- flion psycho^sexuello qui faU te 8u|«t de ce eltapitro, a été troUëe par Sach^r- Mnsocbt dont les ^erlû, plusieurs fois cités, contiennent dos descriptions de rûlal d*di»o morbide de ces individu». Beaucoup de gens atlcinb de cette porveréiott signalent les ouvrages de Sacber-Mosocti comme une deseripUon typique de leur propre diat psycliique.

Zola a, dans sa Nana, une scône mnsocbiste, de mônte que dons Huffèuê HoHgàn, Le décaileoUsuie litt<iralrc, plus iiioderno, en fr'ranco et en Alle- magne, s'occupe beaucoup de inasuehitfioe ot do sadisme. Le roman nioderaè russe, s'il faut on croire Stefanowski, traite aussi ce sujet { mats, d'après les communications du voyageur JiiliaiinoGeorg >*orster (en 1161*94), cet dtat Jouait d6J& uu rôle dons la ebanson populaire russe.

MvcnorAtitiA muAUs* H

l«a mâUOPATHIA SBXUAUS

Déj&, (tans lo cas de Hammond (observation B2), le plaisir d'un masochiste consiste à se faire pidtiner sar le corps. Les iDdividùB des observations 44 ol 48 se laissent aussi fouler aux pieds ; celui de robfervation JiB^egum erotieus^ est en extase devant lo pied de la femme, et ainsi de suite* Dans la plupart dos cas de înasocliismo, dire foulé aux pieds est la principale forme expressive do la condition de servitude * .

Parmi les nombreux cas précis de fétichisme des souliersi le cas suivant, rapporté par le docteur A. Moll» de Berlin, est particulièrement apte à montrer la connexité qui existe entre le masochisme et le fétichisme des souliers*

Ce cas offre beaucoup d*annlogios avec celui que nous pré- sente Hammond^ mais il est relaté avec plus de détails et d'ailleurs très minutieusement observé.

OosgRVATiorc 59, ^ 0. L«.., trente et un ans, comptable djsns une ville wurlembergeoise, issu d*une famille tarée.

Le malade est un homme do grande taille, fort, avec Taspect d'une santé florissante. En général il est d*un tempérament calme î mais, dans certaines circonstances, il peut devenir très violent. Il dit lui-même qu*il est querelleur et chicaneur. L... est d*un bon caractère, généreux; pour la moindre raison il se sent porté à pleurer. A Técolo, il passait pour un élève de talent, avec un don d'assimilation facile. Le malade souffre de temps en temps de congestions & la tête, mais pour le reste il se porte bien^^ si ce n*6sl qu'il se sent déprimé et souvent mélancolique, par suite de sa perversion sexuelle, dont on lira plus loin la description.

On n*a pu consttator que fort peu de chose sur ses antéciideiits héréditaires.

Le malade doiino sur le développement de sa vie sexueLe les renseignements suivants.

Dès. sa première jeunesse, quand il n'avait que huit ou neuf ans, il souhaitait être chien et lécher les bottes de son maître d'école, il croit qu'il est possible que cette idée ui ail été sug- gérée par le fait qu'il a vu un jour comment un chien léchait les bottes de quelqu'un;. mais il.né peutrafflrmer formellement. En tout cas, ce qui lui pavait certain, c'est que les premières

' 1< Le détir de so laisser pieUner sur le eorpe se retrouve auisl ehei les lànaticttes religieux. Compares Tttq^ei^ew : Cmlu éiranget*

NEUnO-PSYGilOPATHOLOGIB GâNâlULK 103

{déea sur ce aqjel lui sont venues pendani qu'il dUili &VéM de veille el non en réve.

A partir de t^àge de dix ans él ju8qu*àquat6ne ans, L*.. cher- chait toi^durB toucher les bottines de ses camarades et mdmc celles des petilos filles; mais il no choisissait que des camarades dont les parents étaient riches ou nobles. Un de ses condisciples, (Ils d'^ii ric^ propri^^^ avait des bottes d*éeoyer ; LoV, en rabsbnce de son camaradet prenait souvent ces bottes dans ses mainSi se frappait avec sur le corps ou les pressait sur sa ligure* L... fit do même avec les bottes élégantes d*iin olBcter de dragons.

Aprôs la pubortjét le désir se porta exclusivement sur les chaus** sures de femmes» Entre autres» pendant lu saison de patinage, le malade cherchait par fous les moyens l'occasion d*aidor aux femmes ot aux HUes Rattacher ou à ôter leurs patios; mais il ne choisissait que des femmes ou des filles riches et distinguées. Quand il passait dans la rue ou ailleurs, il ne faisait que guetter les bottines élégantes. Sa passion pour les chaussures allait si loin qu*il prenait le sable ou la crotte qu'elles avaient foulé et le mettait dans son porke*mpnnalé et quelquefois dans sa bouche» N*ayant encore qué quatonse anS| L... allait au lupanar et fri^ quentait un caré^oncert uniquement pour s*exciter par la vue de belles élégantes; les souliers avaient moins de prise sur lui ; sur ses livres d'école ot sur les murs des cabinets il dessinait toujours des bottes« Au théâtre, il ne regardait que les souliere des dames. L... suivait dans les rues et même sur des bateaux à vapeuti pendant des heures entières, les dames qui perlaient des bottines élégantes; il songeait en mémo temps avec enchan- tement comment il pourrait arriver & toucher ces bottines^ Cette prédilection particulière pour les bottines s'est conservée chez lui jusqu'à maintenant. Vidée de se laisser piétiner par des dames bottées ou de pouvoir baiser ces bottines pi*ocure à L..* la plus grande volupté. 11 s'arrête devant, les magasins chaus** sures, rien que pour contempler les bottines. C'est surtout la forme élégante de la bottine qui Texcite*

Le patient aime surtout les bottines boulonnées très haut ou lacées U^s haut, avec des talons très hauts; mais les bottines moins élégantes, même avec des talons bas, excitent le malade si la femme esttr^ riche, de haute position, et surto.utsi elle est flôre.

A râge de vingt ans, L... tenta, le coït, m^is ne put y réussir, « malgré les plus grands: efforts,», comme il le dit. Pendant ;sa

104

mCllOPAÏillA SfêXUAIJS

lontiilive do coït, le malade no songeait pas aujc souliers, mais il avait essayé de 8*exciler prénlublcment par la vue de chaussures ; il prétend que sa trop grande excitation fut cause do son échec. 11 a lonté jusqulcl lecoYi quatre ou cinq fois» mais toujours en vain ; dans une de ces lentatives, le malade, qui est déjà très h plnln'dro, a eu le malheur de eonlracler uiie /iies. Je lui demandai comment il comprenait lu suprême volupté; il me déclara : « Ma pliis gi*ande volupté, c*e»t de me coucher nti siùr pàrqucl et de me laisser ensuite piélii^er par des Otles chaussées de botUnes élégantes; bien entendu, coin n'est possible qu*au lupanar. » D*ailleurs, le malade prétend que, dans bien des « lupanars », on connaît bien ce genre do perversion sexuelle des hommes. La preuve que celte perversion n*e8t pas très rare, c*e8t que les /iticZ/af appellent les hommes deco genre les « clients aux bottes »• Le malade a rarement exécuté Tacte toi qu*il serait pour lui le plus beau et le plus agréable. Il n*a jamais eu d'idées qui Talent pousi^é au coU, du moins pus dans le sens d'une inmissio pénis in vaginam; il n*y pourrait trouver aucun plaisir. De plus, il a^ avec te temps, pris pour du coït, ce qui 8*explique sufAsam** mont par Téchec de ses tentatives; il dit lui-même que le fait de ne pouvoir achever le coït Ta toujours gêné. Le malade n^'a jamais pratiqué Tonanisme proprement dit. Sauf les quelques cas il a satisfiait son penchant sexuel par Tonanisme avec des bottines ou par des pratiques analogues, il ne connaît pas ce genre de satisfaction , car, dans son excitation provoquée par les botUnes, il s*6n tient aux érections^ et c'est tout au plus si, par* fois, il a un écoulement lent et faible d'un liquide qu*il croit être du sperme.

L'aspect d*un soulier seul et d'un soulier qui n'est porté par personne excite aussi le malade, mais pas dans la même mesure que le soulier porté ptu* une femme. Des souliers tout neufs et qui n'ont pas encore été portés rexcitent beaucoup moins que les sou- liers qui ont été déjà portés, mais qui ne sont pas usés et ont en- core l'aspect neuf. C'est ce genre de souliers qui excite le plus le malade.

Le malade est aussi excité par les bottines de dames quand elles ne sont pas portées. Dans ce cas, L... se représente la dame pour compléter Tlmage; il presse la bottine contre ses lèvres et son pénis. L... « mourrailde plaisir si une femme, honnête et fiére, piétinait][8ur lui avec ses souliers.

Abstraction faite des qualités citées plus haut, telles que flertét

NKUfia-PSYCIiOPATHOI^fllB GÉNÉRALE 165

richesse, distincUon qui, jointes & Télégance de la boltine, oATrcni un ehormo particuiler, le malade n'est pas insensible non plus aux qualités physiques du sexe féminin. Il a de l'enthousiasme pour ic^ belles femmes» môme sans penser aux bottines; mais cette alTeciion ne vise aucune satisraclion sexuelle. Môme dans leurs relations avec Tidée dos bottines, les charmes physiques Jouent un fàlo; une femme laide et vieille no saurai t l'oxct ter, eût- elle lés bbttinfes toï; plus éïégdUi^à ; lés autres parliez do la loilotle et d'autres conditions encore jouent un rôle important, ce qui ressort déjà du fait que ce sont les bottines élégantes, portées par des femmes de distinction, qui, produisent un elTot particulière- ment émotionnel sur lui. Une servante grossière, dans sa tenue de travail, ne Texclterait pas, quand même elle serait chaussée des bottines les plus élégantes.

k i'Iieure qu'il est, ni les souliers, ni les bottines d'hommes ne produisent plus aucun charme sur le malade; Il ne se sent pas non plus attiré sexuellement vers les hommes.

Par contre, d'autres circonstances provoquent trôs Aicllement une érection chex lui. SI un enfant s'assied sur ses genoux, s'il pose la main pendant quelque temps sur un chien ou sur un che- val, s'il est en chemin de fer ou s'il se promène k cheval, il se produit chez lui dos érections qu'il attribue, dans ces derniers cas, aux mouvements du corps.

Chaque matin, il a des érections, et il est capable d'en provo* quer en très peu do temps rien qu'en pensant qu'il touche des bottes comme il les désire. Autrefois, il avait souvent des pollu- tions nocturnes, environ toutes les trois ou quatre semaines, tandis que maintenant elles sont plus rares et n'ont lieu que tous les trois ou quatre mois.

Dans ses rêves érotiques, le malade est toujours excité sexuel- lement par la même pensée qui l'excite & l'état de veille. Depuis quelque temps, il croit sentir un écoulement de sperme au mo^ ment de ses érections; mais il n'en conclut ainsi que parce qu'il sent quelque chose de mottillé au bout de son pénis.

Toute lecture qui touche de prés à la sphère sexuelle du malade â*excite d'une manière générale ; ainsi, en lisant La Vénus û la foumire^ de Sacher-AIasocht 11 est si excité que « le sperme ne fait que filer ».

D^ailleurs, cette sorte d*écoulement constitue pour L... une sa- tisHiction complète de son instinct sexuel. Je le questionnai pour savoir si les coups qu*il recevrait d*une

166

PSYCHOPATHIA SEXUALIS

fonimo l'oxci taraient; il cml devoir répondre par rafflrmaiive* Il est vrai quii n*a Jamais fdit une expérience dans co éene ; mais quand une femme lui donnait» par plaisanterie, quelques coups, cela lui produisait toujours une impression très agréable.

Le malade éprouverait surtout un grand plaiatr si une femme, même déchaussée, lui donnait des coups de pied. Mais il ne croit pas que les coups par eux«*mèroe8 produiraient Texcitation : c*e8t pittléi ridée d*éiro maUraité par la femmes ce qui peut se fbire aussi bien par des iigures que par des voies de fait. Du reste les coups et les injures n'auraient d^eiïet que s'ils venaient d*une femme orgueilleuse et distinguée.

En général, c^est le sentiment de Thumiliation et du dévoue** nient de caniche qui lui procure de la volupté. «SI, dil*il, une dame m'ordonnait do Tattendre même par le froid le plus rigou*- reux, j'éprouverais, malgré la rigueur de la saison, une grande volupté. »

Je lui demandai si, en voyant la l>ottine« il était saisi d*un sen- timent d'humiliation, il me répondit : Jie crois que cette passion générale de Thumiliation s'est concentrée spécialement sur les bottines de dames, parce qu'on dit, sous forme symbolique, qu'une personne « n'est pas digne de délier les cordons des souliers d'une autre i>| et qu'un subordonné doit être â genoux.

Les bas de la femme exercent aussi un eifet excitant sur le malade, mais ft un degré moindre, et peut-être uniquement parce qu'ils évoquent l'idée de la bottine. La passion pour les bottines de dames a augmenté de plus en plus, et ce n'est que dans ces dernières années qu'il a cru s'apercevoir d'une diminution de cette passion. Il ne va plus que rarement chez les filles pu- bliques; en outre, il est capable de se retenir. Pourtant cette passion le domine encore entièrement, et lui gâte tout autre plai- sir. Une belle bottine de dame détournerait ses regards du plus beau des paysages. Actuellement il va souvent, pendant la nuit, dans les couloirs d'un hôtel, prend des bottines de dames élé- gantes qu'il baise, qu'il presse contre sa Agure, mais surtout contre son pénis.

Le malade, qui a une belle situation matérielle, a fait, il y a quelque temps, un voyage en Italie dans l'unique but de devenir, sans se faire connaître, le valet d'une femme riche et de haute position* Ge projet n'a pas réussi.

U est venu & la consultation et n'a pas suivi de traitement mé- dical jusqu'ici.

MBUllO-PSYGHOPATHOLOGIB GÊNtHAI.B 167

Le récit de cette maladie que nous venons do reproduire, 8*diend ju8qu*à une période récenie, pondant laquelle L... m*a donné par correspondance des rcnseijgnemonts sur son état de aanld.

L*hisluire qu*on vient de lire, se passe do longs commentaires. Elle me parait une des images les plus exactes de la maladie; elle est de naturo éclaircir Tafflnilé supposée par KraflWEbin^ entre fétlchtsmé dès chaussures ot le masochisme *\

Le principal plaisir pour le malade c*est, comme il Ta déclaré toujours et sane que par des questions on lui ait suggéré sa réponse, la soumission & la femme qui doit ôtre placée bien att«<les8U8 de lui et par sa fierté et par sa grande position sociale.

Nombreux sont les cas ob, dans les limites de la sphère des idées masochistes compl&tomcnt développées, le pied, la bottine ou la botte d'une femme, considéi*és comme instru- ments d'humiliation, deviennent Tobjet d*un intérêt sexuel tout & fait particulier. Dans leurs gradations nombreuses qu*on peut facilement suivre, ils représentent la transition bien reconnaiissable vers d*uutros cas dans lesquels les pen- chants masochistes sont de plus ^n plus reloués au second rang et peu & peu échappent h la conscience, tendis que Tin- térét pour le soulier de la femme reste vivace dans la cons- cience et présente un penchant on nppurejice inexplicable. Ce sont de nombreux cas de fétichisme de la chaussure.

Les adorateurs si nombreux des souliers qui, comme tous les fétichistes, offrent aussi quelque inlérftt au point de vue médico-légal (vol de chaussures), forment la limite entre le masochisme et le fétichisme.

On- peut les considérer pour la plus grande partie ou môme

i Le docteur MoU (ep* ^(.« p. 436) fait cependant remarquer, contre ceUe uuinlén* de voir, dons le fetlebismo du pied et dès cbausiuroe un phénomène de maaochisnio parfois latent et Inexplicable : que le féUebiste préfère sou- vent des botUne» à haats talons, des cbaussiires d*une fomie particulière, tantôt celles à boutons, tantôt les vernies. Contre cette objection il but remarquer d*8bord que les bauts talons caractérisent bottine du la fèmnie et qu'ensolte le fétichiste, abstraction faite du caractère sexuel de son pen- ebant, a Tbabltodo d*exiger de son fétiche certaines parlieularités de nature esUiétiqae. Compares plus loin, Observation 00« . .

m

PSYGHOPATIflA SEXUAUS

tous comme dos masochistes larvés avec mobile inconscient, chez qui le pied ou le soulier do la femme est arrivé & une importance par lui-mime^ comme fétiche masochiste.

A 00 propos nous allons citer encore deux cas daiis les* quels les chaussures do la femme forment le centre de Tin- térél, il est vrai, mais pourtant des penchants maso* oliiatea manifestes joaent encore un rAle Important (Gbm* pnrez observation 44).

OiissRVATioN 00. M. X..., vingUcinq ans, de parents sains, n*ayanl jamais eu de maladies sérieuses, met h ma dispo-» silion Tautobiographle suivante.

A râge de dix ans, j*ai commencé à me masturber» mais sons idée voluptueuse. A cette époque déjà, je le sais pertinemment, ta vue et raltouchemont des bottines de femmes élégantes avaient pour moi un charme particulier; aussi mon plus vir désir était de pouvoir me chausser de semblables bottines, désir que je réalisais à roccasion des mascarades. If y avait encore une autre idée qui me tourmentait; mon idéal était de me voir dans une situation humble; j^aurais voulu être esclave, battu, bref subir tout à fait les traitements qu'on trouve décrlts^dans les nom- breuses histoires d*e8claves, Je ne saurais dire si ce désir s'est

«^éveillé en moi spontanément ou s*il m*a été inspiré à la suite de

. la lecture d'histoirés d*ogclaves.

A ràgede treize ans, je suis entré en puberté; avec les éjacu*

^lations qui se produisaient, mes sensations do volupté s'accrurent, et je me masturbai plus fréquemment, souvent deux ou trois fois par jour.

Dés ràge de douze ans jusqu'à seize ans, je me figurais tou* jours, pendant Tacte de la masturbation, qu'on me forçait de porter des bottines do fille. La vue d'une bottine élégante au pied d'une fille un tant soilpeu belle me grisait, et je reniflais avec avidité Todeur du cuir. Afln de pouvoir sentir du cuir pen- dant Tacte de la masturbation, je m'achetai des manchettes en cuir que je reniflais en me masturbant Mon enthousiasme pour les bottines de femme en cuir est encore le même aujourd'hui, seulement, depuis l'âge de dix-sept ans, il s'y mêle aussi le désir d'être valet, de cirer des bottines de femmes distinguées, d'être obligé de les aider à se chausser et à se déchausser.

Mes rêves noctumea ne me montrent que des scènes les

NËURO-PSVGHÛPATHOIOGIC GÉNÉRALE m

bodiiies jouenl un certain rôle : tantôt jv BUÎB couché aux pfcsda d*une flamo pour roniner et lécher ses bottinog.

Depuis un an, j'ai renoncé ^ l^onanisme el je vais ad pueltas; le coVl no peut avoir lieu que lorsque je concentre ma pensée sur des bottines do damo ft boutons; à Toccasion, je prends le soulior delaputfMadanste lit Je n*ai jamais eu dn malaises à la suite de mes actes d*onanisme d^aulrefpis. J'apprends avec facilité, une boiino mémoirè oljamai»<ie ma vie je naieu de maux de tète. Voilà tout ce qui concerne ma personne.

Encore quelques mots concernant mon frère* J*ai la Terme conviction que, lui aussi, il est fétichiste du soulier; parmi les nombreux faits qui me le prouvent je ne relève que le suivant : il "éprouve un immense plaisir & se laisser piétiner sur le corps par une belle cousine. D^eâlleursje me fais fort de dire d*un homme qui s*arréte devant un magasin de chaussures pour regarder les marchandises, si c'est un « amant des souliers >i ou non. Cette anomalie est très fréquente ; quand, en compagnie de camarades, j'amène la conversation sur la question de savoir qu*es(pce qui excite le plus chez ta femme, j'entends très souvent déclarer que Vest plutôt la femme habillée que la femme nue; mais chacun se garde bien de nommer son fétiche spécial.

Je suppose aussi qu'un de mes oncles est fétichiste du soulier.

«

OosenvATiON 61 (Rapportée par Mantegam dans ses Éludes an^ ihropoiogiques), )C..«| américain, de bonne famille, bien cons- titué au point de vue physique et moral, n'était, dopais l'âge de la puberté, excité que par des souliers de femme. Le corps de la femme et même le pied nu ou seulement chaussé d'un bas ne lui faisaient aucune impression, mais le pied chaussé d'un soulier ou même le soulier seul lui causaient des érections et même des éjaeulations. Il lui suffisait seulement do voir des botter été* gantes, c*e8t»Â-dire des bottines de cuir noir boulonnées sur le côté, el avec de hauts talons. Son instinct génital était puis- samment excité lorsqu'il touchait ou embrassait ces bottines ou bien qu'il s'en chaussait. Son plaisir augmente quand II peut planter des clous dans les talons, de façon a ce qu*ea marchant les pointes des clous s'enfoncent dans sa chair. Il en éprouve des douleurs épouvantables mais en même temps une véritable volupté. Son suprême plaisir est de se mettre à genoux devant les beaux pieds d'une damo élégamment chaussée et se laisser fouler parées picd««*Si la porteuse de ces souliers est une femme

170 PSYCHGfPATHIA SBXUAtlS

laide, les chaussures ne produisent pas d^offel et rimaglnoUon clu malade serefroidil. S11n*a & sa disposition que des soiiliers, il arrive par son iniaginàtlon à y rattacher une belle femme, et alors réjaculalion se produit. Ses rôves noelurnos n*ont pour objet que des boitinos de belles femmes. La vue des sduUers de ferames dans les étalages choque le malade comme quelque chose do contraire à la morale, tandis qu^une conversation sur kl. aaiure de la femme lui paraît inoflîNisI vs ol^in^ptoi A plusieurs reprises, il a tenté le coït, mais sans succès* Il n'arrivait jamais & réjaculation*

Dans le cas suivant, rélémont masochiste est encore assez distinct, mais à càié il y a aussi dos vélléités sadistes (Gom<- parez plus haut les tortureurs de bfitos).

Observation 62. Jeune homme vigoureux, vingt-six ans. Ce qui rexciie sensuoltement dans lo beau sexe, ce sont unique- ment des bottines élégantes aux pieds d*une femme bien <i chic », surtout quand les bottines sont de cuir noir ^avcc un talon très haut. La bottine sans la porteuse lut suffit. C'est sa suprême vo- lupté de voir la bottine, de la palpèr et de rembrasser. Le pied nu d*une dame ou seulement chaussé d'un bas lo laisse absolument liroid, Depuis son enfance il a un faible pour les bottines de dames* X... est puissant; pendant Tacte sexuel, il faut que la personne soit élégamment mise et qu'elle ait avant tout de belles bottines. Arrivé à Tapogée de Témotion voluptueuse, des idées cruelles se mêlent à son admiration des bottines, il f^ut qu'il pense avec délice aux douleurs d'agonie qu*a souffert Tanimal dont la peau a fourni la matière des bottines. De temps en temps, il se sont poussé apporter des poules et d'autres animaux vivants chez la Phryeépour que celle-ci les écrase de ses élégantes bottines et lui procure ainsi une plus grande volupté. Il appelle ce procédé «sacrlUer aux pieds do Vénus». D^iautres fois, la femme chaussée est obligée de le piétiner ; plus elle Técrase, plus il éprouve de plaisir.

Ju8qu*a il y a un an, il se contentait, comme il ne trouvait aucun charme à la femme même, de caresser des bottines de femmes de son goût, et, au milieu de ces caresses, il avaitdeséjaculatloos et une satisbctton complète (Lombroso, il rcAto. ift/MteAm/m, IX, lascic. 3).

Le cas suivant rappelle en partie le troisième de cette série

NEURO^PSYGHOPATHOLOGIB GÊNÉRALK ili

par rintérôt que le malade aiiacbo aux clous des souliers (comme causes de douleur) et en partie le quatrième cas en ce qui concerno les éléments sadiques qui se font discrète- mont sentir,

OsttBRVATipN 03. X..., trente-quairo ans, marié, issu de parenU néyrppathiques ; dans son enfoncé, a soulTert do convul* siôns graves; élonnammenl précoce (& Tâge de trois ans il savait déjà lire !}, mais développé dans une seule direction, nerveux dés sa première enfanco ; a été saisi & Tâge de sept ans du violent désir de sWuper de souliers de femmes ou plutôt des clous do ces souliers. Les voir, mais plus encore les loucher et lescompler, procurait à X... un plaisir indescriptible.

Pendant la nuit, il lui falluitse figurer comment ses cousines so font prendre mesures pour des bottines, comment il clouait &.rune d'elles an fer à cheval ou lui coupait les pieds.

Avec le temps, ces scènes de souliers ont pris empire sur lui pondant la journée, et sans grande peine elles provoquaient dqs érections et des éjaculations. Souvent il prenait des souliers de femmes demeurant dans le même appartement ; il lui suHlsait de les toucher avec son pénis pour avoir une éjaculation. Pendant quoique temps, alors qu*il était étudiant, il réussit à refouler ces idées. Mais il vint un temps oii il se sentit forcé de guetter ne fât-ce que le bruit des pas féminins sur le pavé des rues, ce qui le faisait frémir de volupté, de même que de voir planter des clous dans des bottines de femmes, ou de voir des chaussures d0 femmes étalées dans les vitrines des magasins. Il se mariu, et, dans les premiers mois de son mariage, il n*etttpasde ces impul- sions. Peu à peu, il devint hystérique et neurasthénique.

A cette période, il avait des accès hystériques aussitôt qu^Un cordonnier lui parlait de clous de souliers de dames ou de l'acte de clottér les talons des souliers de femmes* La réaction était encore plus violente quand 11 voyait une belle femme avec des souliers è gros clous. Pour avoir des éjaculations, il lui suffisait de découper en carton des talons de souliers de dames et d*y planter des clous, ou bien il achetait des souliers de dames, y fol* sait mettre des clous dans un magasin, les tratnaitsur le parquet, chez lui, et enfin les touchait avec le bout de son pénis. Mais spon- tanément aussi il lui venait des images voluptueuses de souliers^ et au milieu de ces scènes il se satisfaisait par la masturbation.

X... est assez intelligent, télé dans son emploi, mais il lutte eu

478 PSYCHÛPATHU

vain contre sa perveraion. Il est alloint de phimosis ; le péïkis est court et incurvé (t sa hm, très pou apte h réreetion. Un jour lo fnnlado se laissa aller & se in&sturl>er en présence d*une dame arrêtée devant la boutiquo d'un cordonnier ; Il fut arrêté comme crimineL (Blanche, Archive» de neuroloaie^ 1882« n*** 22.)

11 faut encore rappeler h ce propos lo cas (cité |)iusloin« obsorvatioii 111) d*itii individu atteint d'inversion soxiiolte et dont la sexualité n'était préoccupée quo do bottines de domoHliques masculins. Il aurait voulu se laisser piétiner sur

lo corps par eux, etc.

' Un élément masochiste se manifeste encore dans le cas suivant.

OttSERVATtON 64 (D* Pascal, Igieiie deVamon)* X...» négociant, a périodiquement, surtout quand il fait mauvais temps, lès désirs suivants. H aborda une prostituée, la première venue, et la prie de venir avec lui chez un cordonnier il lui achète une helfe paire de bottines vornies, t la condition qu*elle s*en chausse immédiatement. Cela Fait, la femme doit traverser les rues, autant que possible dans les endroits les plus sales et les ruisseaux pour bien crotler les bottines. Puis, X... condùit la personne dans un hôtel et, h peine enfermé avec elle dans la chambre, il se préei* pile sur ses pieds, y frotte ses lèvres, ce qui lui procure un plaisir extraordinaire. Après avoir nettoyé les bottines de cette façon, il fait un cadeau en argent & la femme et s'en va.

I)e tous ces cas il ressort que le soulier est un fétiche chex le masochiste, évidemment en raison des rapports qui exis* lent entre Timage du pied chaussé de la femme et l'idée d'élrc piétiné et humilié.

Si donc, dans d'autres cas de fétichisme du soulier, la bot- tine do la femme se montre comme seul excitant des désirs sexuels, on peut supposer qu'alors les mobiles masochistes sont restés à Tétat latent. Ii*idée d'éti*e foulé attx pieds» reste dans les prafondours du domaine de l'inconscient, et c'est ridée seule du soulier, en tant que moyen pour réaliser ces actes, qui surgit dans la conscioncc. Ainsi s*cxpliquent bien des cas qui autrement resteraient tout à fait inexplicables.

(I£URO*PSYCIIOPATHÛLOG1B GËNÉRALË m

Il 8*ûgitlfc d'un masochisme larvé dont le mobile pourrait paraître inconscient, sauf dans le cas exceptionnel il est établi que son origine est due à une association d'idiSes pro- voquée par un incident précis dans le passé du malade, ainsi qtt*on le vorra dans les observations 81 et 88.

Ces cas de penchant sexuel pour les souliers do femme, sans motif conscient et sans qu'on en ait pu établir la cause ni Torigino, sont trôs nombreux K Nous citerons comme exemples les trois faits suivants.

Obsbhvation 63. Ecclésiastique, cinquante aos. Il se montre de temps on temps dans des maisons de prosUluées, sous pré- toxU de louer une chambre dans ces maisons ; il entre en conversation avec une puelia, lance des regards de convoitise vere les souliers de la femme, lui en ôle un, 08culaiu$* et mrdei ealigam Ubidine cap(us;ad gmtaiia detiique caligam premit.eja- cutai se^nmieminaque cjaeulaio axiUm peclusgue terU, revient de son extase voluptueuse, demande à la propriétaire du soulier la faveur de le garder quelque» jours et le rapporte avec mille remercleraonls après le délai flxé. (Canlarano, U Pskhkiria, V. p. 208.)

Obskbvation «g. Z.... «tudîanl, vingt-trois ans. issu dW famille tarée : la sœur i>tatt mélancolique, le frère souffrait d'husteria ninlis. Le malade fut, dès sa première enfance, un être étrange» a «ouvenl des malaises îiypecondrlaques. En lui donnant une conaullatlott pour une « nwladie de l'esprit », je trouve chez lui un homme à rintelligence embrouillée, taré, présenUinl des symptômes neurasthéniques el hypocondriaques. Mes soupçons de masturbation se confirment. Le malade fait des révélations très intéressantes sur sa vUa sexualU, . , .

A rége de dix ans, il s'est «cntî vivement attiré par le pied d'un camatude. A Tègc de dou«u ans, il a commencé & s^enthou- siasmer pour les pieds de femmes. C'était pour lui un plaisir délicieux de les voir. A l'âge de quatorze ans, il commença â pra- Uduer ronanisroe, en se représentant dans son imagination un très beau pied de femme. A partir de ce moment, il s extasiait

I Au fûliclilsino du pied se rallachetil évidemment ces liills de ««r^l» ptoeeiit ar le tritut mmbfi inier ppkê mulkri».

174

mCHOPATHIA 8EXUAUS

devant les pieds de sa sœur ({ni avait (rois ans de plus que lui. Los pieds d^autres dames, en lant que celles-ci lui étalent sympa» thiqués, Texcitalont sexuoHemenL Clies la femme, Il n'y a qtie le pied qui Tintéresse. Lldée d'un rapport sexuel avec une femme lui fliit horreur. Il n'a jamais essayé de faire le cort, A partir de doute ans, il n'éprouve plus aucun intérêt pour le pied masculin. La forme de la chaussure du pied féminin lui est indifférente ; ce qui est important, ii'est que la personne lui soit aympalhlque. L^fâéè de jouir des pieds de prostituées lui inspire du dégpôt. Depuis des années, Il est amoureux des pieds de sa sœur* Rien qu'en voyant ses souliers, sa sensualité se trouve violemment excitée. Une accolade, un baiser de sa sœur ne produisent pas cet oiTet. Son suprême bonheur est de pouvoir enlaeer le pied d'une femme sympathique et d*y poser ses lèvres. Souvent 11 fut tenté de toucher avec son pénis un des souliers de sa sœur; mais jus* qu*lci il a su. réprimer ce dôsir, dWant plus que, depuis deux ans, sa faiblesse génitale étant très grande, Tospect d*un pied suffit pour le faire éjaculer.

On apprend par son entourage que le « malade » a une k admi« ration ridicule »> pour les pieds de sa sœur, do sorte que celle-ci vile. et tâche toujours do lui cacher ses pieds. Le malade sent lui-mémo que son penchant sexuel pervers est morbide, et il est péniblement impressionné de ce que ses fantaisies malpropres aient précisément choisi comme objet le pied de sa propre sœur; Autant qu'il lui est possible, il évite les occasions et cherche h se compenser par la masturbation au cours de laquelle il a totgours présents dons son imagination des pieds de femmes, ainsi que dans ses pollutions nocturnes. Quand le désir devient trop vio- lent, il ne peut plus résister à Peu vie voir les pieds de sa sœur.

Immédiatement après Téjaculation, il est pris d'un vif dépit d*avoir été trop faible* Son alTection pour le pied de sa sœur lui a valu bien des nuits blanches. 11 s^étonnc souvent qu'il puisse tou- jours continuer h aimer sa sœur. Bien qu1l (rouve juste que sa sœur cache ses pieds devant lui, il en est souvent irrité, car cela rempéche d'avoir sa pollution. Le malade insiste snr le Mi qu'au* trement il est d'une bonne moralité, ce qui est conQrmé par son entourage.

OnssavATioN 07. - S..«, de New-York, est accusé de vols com- mis sur la voie publique. Dans son ascendance, il y a de nom- breux cas de folie; le frère et la sœur de son père sont égale- ment anormaux au point de vue intellectuel A TAge de sept ans»

NBURO-PSYCHOPATHOLOGIB GÉNiRALC Htt

Il eut UouK fois un violent ébranlement du cerveau. A Tàge de treize ans, H est tombé d'un balcon. A l'âge de qualorae ane; S... eulde yiolenls maux de lèlo^ Au moment de ces accès, ou. du moins Immédlalomenl après, il se manifestait en lui un pen- chant étrange à voler un soulier, jamais une pâtre, appartenant aux membres féminins de sa famille, et le cacher dans uii coin* Quand on lui fait dos reproches, il nie ou il prétend ne plus sa rappeler cette aflTairer yenvie de prendre des souliers lui vient périodiquement tous les trois ou quatre mois. Une fols il a essayé de dérober un soulier au pied d*une bonne; une autre fois il a enlevé un soulier de la chambre sa sœur. Au printemps, il a déchaussé par force deux dames qui se promenaient dans la rue et leur a pris leurs souliers. Au mois d'août, S... quitta de bon matin son logement pour aller travailler dans Tatelier dlmpri- merle oO il étalt employô compie typographe,

Un moment après son départ, il arracha à une fille, dans la rue, un sottlièr, se sauva avec, et courut à son atelier on l'arrêta

pourvoi. ^ 1

Il prélehd ne pas savoir grand'chose sur son action ; à la vue du soulier, il lui vient, comme un éclair subit, Tidée quil en a besoin. Dans quel but? U n'en sait rien. Il a agi avec absence d'esprit. Le soulier se trouvait, comme il l'avoua, dans une poche do son veston. En prison il était dans un tel état de surexciUtion niéntaie qu'on craignit un accès de folie. Remis en liberté, il enleva encore les souliers de safemmo pendant qu'elle dormait. Son caractère moral, son genre de vie ôtolent irréprochables. C'était ttfï Oîlvrier intelligent; seulement les occupations variées qui se suivaient trop rapidement le troublaient et le rendoient incapable de travailler. Il fut acquitté. (Nichols, .Iweric J. Ig59; Beck, MeàktUjutUprud.^ ifiOO, vol. 1, p. 732.)

Le D' Pascal {op. ciL) a cité encore quelquos observations analogues et beaucoup d'autres m'ont été communiquées par des collègues et des malades.

C. ACTES MAtPROPRBS COMWS DANS IB BUT DE S'flOtflUBR BT OB SB rnOCORBn 0«B SATISPACTÏON SSXUlîlLB. - MASOCUISMB UnVÊ

On a constaté de nombreux exemples d'hommes peryoï-s dont l'excitaUon sexuelle, était produite, par les sécrétions

m PSYCHOPATHU SBXUAMS

m^mo par les excréments des femmes, qu*ils cherclient & toucher.

Ce» cos ont probablement toujours comme base un pen- chant obscur au masochisme» avec recherche de la plus basse humiliation de soi'^môme et cfTorls pour y arriver.

Cette corrdlaUon se dégage nettement des aveux faits par dos personnes atteintes de celte hideuse perversioa. L^obser^- vulion qu*on va lire plus loin et qui concerne un individu atteint d'inversion sexuelle, est très instructive sous ce rap- port.

Le sujet de cette observation ne s'extasie pas seulement & ridée d'ôtre Tosclave de riiomme aimé, invoquant pour cela le roman La Vénm à la fourrure de Sachcr-Masocii, sed eiiam sibi fingii amaiumposeere ui crepidas sudore Aiffluentes olfaciai ejmçue slercore wseaiur. Dehuie narrai, quia twn hàbeaif guw cmfingaî ei exopiei^ eormn loco suas crepidas sudore infectas olfitcere suoque siercore vesci\ iniet* quw facta pene erceto se votuptaieperiurbari semenque ejacu/ari*

La sigiiilication masochiste des actes dégoûtants existe encore clairement dans le cas suivant qu*ua colligue m'a communiqué.

Observation 68. H.»H, G..., propriélaire, major en retraite, qui est mort & T&ge de soixante ans, est issu d'une famille la légèreté, tes dettes et le relâchement des idées éthiques sont héréditaires. Dés sa jeunesse, il s*adonna aux débauehes les ptu8 folles. 11 était connu comme organisateur « des bals do nu •>. D*un caraetére bruUil et cynique, mais sévôi*e et exact dans son service militaire qu'il a quitter pour une aiîaire malpropre qui n*a jamais été divulguée, il vécut en particulier pendant dix- sept ans* Insouciant de Tadiuinistration de sa fortune, il sintro- duisait partout comme viveur; mais on révilait à cause de sa lascivité» Malgré sa brusquerie, on lui fit sentir quil était mis au bande la bonne société* VoilH ce qui te décida à fréî^uen ter ensuite de préférence le monde commun des cochers, des ouvriers et te « zinc » des cabarets. On n'a pu établir s*il avait des rap« ports sexuels avec des hommes; mais il est bien certain que, même à un âge avancé, il organisait avec un monde très mélangé

NfîUaO.mcll0pATIIOI.0GlÉ GÉNÉIULE 177

dod «ymposios, ci, Jusqu'à la fin do ses Jours, Il garda la râputà* lion d'un d<)bauché.

Dans les dornidfos Année» do sa vie, Il avait pris rhnbilude do Btalionnor lo soir, pr^s dos maisons on consirucUon ; il choisis- sait, parmi los ouvriers qui quitUiiont to bàUmont, les plus sales et los invilaii & raccompagner.

Il est bien établi c|u*il faisait déshabiller cos journaliers» quHl leur snçnit ohsùîlc r^^^^^ que, par co procédé, il réveillait son libido qu'il satisfaisait ensuite.

Gontarano a publié aussi dans la PsichitUria (V, Année, 207) une observation d un individu qui» avantdo pratiquer le coït, et pour la mémo raison, suçait et mordait Tortoildo la pmlla qui depuis longtemps n'avait pas été lavé.

J*ai connu plusieurs eus on dehors d'autros actes maso- * chistes (mauvais traitements, humiliations), les malades s'adonnaient à cos penchants dégoûtants, et los dépositions faites par cos individus mémos no laissent plus subsister aucun doute sur la signification de ces actes malpropres. Do pareils faits nous aident 2i comprendre d autres cas qui, si on ne les envisageait pas dans leurs associations avec le penchant masochiste & rhumiliation, deviendraient absolument inex- plicables

Il est cependant vraiscmblablo que Tindividu pervers n*a pas conscience de la vraie signiOcalion de ce penchant, otqu*il ne rend compte que de son envio pour les choses dégoù-* tantes. Par conséquent, Ift aussi il y a masochisme larvé.

A cette cotégoric de pervertis appartiennent d autres cas observés par Cantarano (^niV/ie) ot dans un autre eus môme defmcaiio pitellw ad lingmm viri ante aclum^ usage d'ali- ments à odeur fécale pour ôtro puissant), ot enfin le cas sui«- vant qui m'a étd également communiqué par un médecin.

Obssuvation (j9. Un prince russe très décrépit a faildéréquer

I* Il y a, étuis ces cas, mialogio avec Ick ûsc^ss ilti délire religieux, l/exta- Uqito relfgieune Antohictie Bniivlgiion ilc la Porte iiiélaiigeaU m nniirriluro Avec rtcit excr^^moiils afin do «c morliHcr (Ziinmorimtiiii, o/). e//., p. Miirie Alimoqucs tiéaUUi'o dopui», l«;chAU, pour sa mortifIcaUon, leif.déJeeUons des inalAflc» (<1 suçait lours orlclls eouverf s do plai«s.

rsyeiiuPAttnA sbxualu. 12

178

PSYGIIOPATHIA SBXUAIJS

sa iDaUt*c»so sur sa poitrine; elle dut «'accroupir au-dossu» do lui on lui tournant le dos. Do cette manière, il a pu révoiller los reste» do non Uàido,

Un autre entroUont trôs génôronsoniont uno maîtresse, h la condition qu*ello mange exclusivement du paind*épice. Ut Midi' msus fiai et ejaculare po$iti(^ exmmenin feminm ove exeipU* Un médecin brésilien m*a raconté plusieurs cas de defweaih fmîme m ùs viH qui sont parvenus à sa Gonnaissance.

Do pareils faitg arrivent partout et ne sont pas rares. Toutes les s(fcrdtions possibles, lasalivo, la mucosité nasale et mémo le cérumen dos oreilles sont employés dans ce but ot avalés avec avidité, osmla ad naies et même ad amm. (Le D'Moll, 0/1. cii*i p. rapporte dos faits analogues chez les homosexuels). Le désir pervers très répandu de pratiquer le cunnilmgm provient peut*-ètro souvent de velléités maso- chistes.

Pelanda [Archiviodi Psichiaim X, faseicoloZ^i) rapporte le fait suivant.

OnsEnvATioN 70, W..„ quaranto*cinq ans, taré, était, dés ràgo de huit ans, adonné à la masturbation. A deeimo sexto anno li/ndifm sms blùendo reeentem femmamm urimm satiavit* Tanta erat voluptas uvînam bibenth ut nec altquid oifaeeret uec saper$t, hiec facwm. Après Tavotr bu, il éprouvait toujours du dégoût» avait mal au cœur et se jurait de ne plus recommencer. Une seule fois il éprouva te même plaisir en buvant Turino d*un garçon de neuf ans, avec lequel il s*élatl livré une fois & la feUath* Le malade est atteint de délire épileptiqae.

Les faits cités dans ce groupe sont en parfaite opposition avec ceux du groupe des sadistes.

Il faut classer dans celte catégorie les faits plus anciens que Tardicu {Élude médico-légale sw tes attentats attx mœm% p. 20C) avait déjà observés che/. des individus séniles. Il décrit comme « rcniileurs ^> ceux qui insecreios locos nimimm thea- Iromm postieosconvmientes guo complures femitw ad mictU'* riendum /estinatUi pet' nares urimli odonexcitati^ illico se invicem poUumt.

NBUnO-PSYCUOPATlIOLOaie GÊNÉRALË 170

Los « atoroomiroB » dont parle Taxil (La prosUtuHm con* lempomiM) sont uniques dans eo gonro«

EnfiOi il faut oncore donner place ici au fait suivant qui in*a 6K6 communiqué par un médecin,

Obsbhvation 71. Un notaire, connu dans son entourage comme un original et un misanthrope depuis m Jeùnosse et qui, pendant qu'il faisait ses éludes, était très adonné & Tona- nisme, avait Thabitude, comme il le raconte lui«méme, de stimuler ses désirs sexuels en prenant un certain nombre de fouilles de papier de lalrine dont II s*était servi; il les étalait sur la couverture do son lit, les regardait ot reniflait jusqu'à ce que Téraction so pi*oduislt, érection dont il so servait ensuite pour accomplir l'iicte de la masturbation. Après sa mort, on a trouvé prés de son Ut un grand panier rempli de ces papiers. Sur diaque feuille, il avait soigneusement noté la date.

Il s*agil iei probablement d*une évocation imaginaire d*actes accomplis, comme dans les exemples précédents.

D. LB UASOGIUSMIS CIlKiC U rSUMB

Chez la femme, la soumission volontaire b IWro sexe est un phénomène physiologique. Par suite de son rôle passif dans IWede la procréation, par suite des mœurs des so- ciétés de tous les temps, chez la femme Tidéc des rapports sexuols 80 rattache en général à l'idée de soumission. G*cst pour ainsi dire le diapason qui règle la lonalilé des sonti- mentâ féminins.

Celui qui connaît Thisloirc do la civilisation sait dans quelle condition do soumission absolue la femme fut tenue de tout temps jusqtt*à l'époque d'une civilisation relativement plus élevée*.

Un observateur attentif de la vie sociale reconnaît^ facile-

h Les livre» de droit <l« cotiiiiiciiccincnl é« moyen dgo lioiiaolent A l'IifMiinic lo droH do luor «a foiiiino ; ceux <lc» pérUiden ftuivunto» lui nccor- daiciil encore le droit de la cliûUer. On en ii foU un aiiiplo iwajfo, même dnuK le» clOBscfl tMevéc» (Compare* SdiuHte, Uaa hmfUteh« Ubm tur Zeil des ifimmmigs, M U p* 163 f.). A tm on trouve lo paradoxal homiiiago rendu aux fcmiues du moyen ûgo.

i80 l'SYCHOPATUTA SEXUAUS

ment» aujourd'hui mémo, comment les coutumes de nom- brouâes générations jointes au rôle passif que la nature a attribué h lu femme, onldéveloppé dans lo sexe féminin la ton* dance instinctive & se soumettre k h volonté de l'homme. Il remarquera aussi que les femmes trouvent inepte une accen- tuation trop forte de galanterie usuelle, lan<Jis qu'une nuance d'attitude impérieuse est accueillie avec un blâme hautement nianifcstét mais souvent avec un plaisir secrets

Sous lo vernis dos mœurs de salon, rinslinet do la servitude do la femme est partout reconnaissable.

Ainsi il est tout indiqué de considérer le masochisme comme une excroissance pathologique des éléments psy- chiques, surtout chez la femme, comme une accentuation morbide de certains traits de soii caractère sexuel psychique; il faut donc chercher son origine primitive dans le sexe féminin.

On peut admettre comme bien établi que le penchant à se soumettre à Thomme (qu'on peut toutefois considéiw comme une utile institution acquise et comme un phéno- mène qui s*est développé conformément h, certains faits so- ciaux) — existe chcss la femme, jusqu'à un certain point, comme un phénomène normal.

Que, dans ces circonstances, on n'arrive pus souvent h « la poésie M de Tbommage symbolique, cela tient en partie ce que l'homme n'a pas la vanité du faible qui veut faire oslen- talion de son pouvoir (comme les dames du moyen âge en présence de leur cavalier servant), mais qu'il préfère en tirer un profit réel. Le barbare fait labourer ses champs par sa femme ; le philistin de notre civilisation spécule sur la dot. La femme supporte volontiers ces deux états.

Il est probable qu'il y a chez les femmes des cas assez fré-

L Couiparcz les pnrotes t\e UttAy Mïltord ilnm Kabale umi hielte de ScItHlci* : a Noua antre» /enimc», mm m pouvons choisir <iu*cii(re in doiiiiitaiion ot la scrvHutte ; umi«( le plus grand bonheur «lu pouvoir n'est qu'un niiflérAhlc pis-aller, 8i ce plus ginuil bonheur (Vdtrc esclaves iriin homme que nous aimons nous est refusé. ■» (Acte II, sc^ne 1.)

NEUnO-PSYCIIOPATllOLOmE GÉNÊRAIK m

quenls d*uno accentuation palhologique do cet instinct dans losens da masochismci mats la manifostation an est répri- mde par les convontions sociales. U'aillours, beaucoup de jounos fommos aiment avant tout ôtre h genoux devant leurs époux ou leurs amants. Chez fous les peuples slaveSi dtt*pn, los femmes de basse classe s'estiment mulkeureusos quand elles no sont pas battues pur leurs maris.

Un correspondant hongrois mWureqne les paysannes du oomitat de Somogy ne croient pas à Tamour do leur mari tant qu^olles n*ont pas regu de lui une première gifle comme marque d'amour*

Il ost difficile au médecin observateur d'apporter des docu<* mcnts humains sur le masochisme de la femme. Des résis- tances internes cl externes, pudeur et convenances, opposent des obstacles ^'presque insurmontables aux manifestations exidrieures des penchants sexuels pervers de la femme.

Do Ih vient qu*on n*a pu jusquMci constater scientifique- mont qu'un seul cas do masochisme che;£ la femme; encore ce cas est entouré de circonstances accessoires qui le ren« dent dbscur.

OsssnvATiON 72. M"^ V. X..., trenlc^einq ans, née d*une famille très chargi^e, se trouve depuis quelques années dans la phase initiale d^une paiwirna pevtecutoria» Cette maladie a ou pour cause une neuratihenia eereùrospmalis dont le point do départ doit être cherché dans une surexcitation sexuelle. Depuis TAge de vingt-quatre nus, la malade était adonnée àTonanisme. A la suite d'un espoir matrimonial déçu et d*uao violente exci» talion sensuelle, elle en est venue & la masturbation et à Tona* nisme psychique. Il n*y eut Jamais chez elle d afiection pour des personnes de son propre sexe. Voici les dépositions de ta malade : « A Tàge de six À huit ans, Tcnvie m*a prise d'être fouettée. Gomme je n*ai jamais été battue et que jo n*ai jamais assisté & la flagellation d*autrui, je ne peux pas m^expliquer comment ce désir étrange a pu se produire che% mol. Je ne peux que m1ma« ginor qu'il est congénital. J^éprouvais un véritable sentiment de délice (t ces idées de flagellation et, dans mon imagination, je me représentais combien ce serait bon d'être fouettée par une

^88

PSVGHOPATIIIA SfiXUAUS

amio. Jamais la fantaisie ne m'est venue do me laisser fouoiter par un homme. Je Jouissais & Tidée seule et n*ai Jamais essayé de mettre à exécution mes fantaisies. A partir de l*Age de dix an»! j*ai perdu ces idées* Go n'est qu^àTûge de trente-quatre ans,

lorsque j'eus lu tes Cmfessiom de Rousseau, que je compris ce quo signiftuit celte envie d'être ilagollée, et qu*il s'agissait chez moi des mômes idées niori>idcs quo citez Houssoau* Jan>ais, depuis l*iftgo de dix ans^ je n*ai ou de parelItcR tendances. >>

Ce cas doit dvidemmeni, par son caractère primitif ainsi quo par l'dvocalion de Rousseau^ ùtre classé commo cas do masocliisme. Que co soit une amie qui, dans rimaginalion, exerce lorôle de flagellant, cela s'explique simplement par le fait qu*ici les scntimonts masocliistos entrent daus la cens- eienco <rune enfant avant quo luviiaseamûlts soit développée et quo le penchant pour Tliomme se manifesie. L'inversion sexuelle est absente dans co cos d'une façon absolue.

B88AI DCTPUOATXON DU MA80CHI8MS

Los faits de masocliisme comptent certainement parmi les plus intéressants de la psychopalhologic. Avant d'essayer do les expliquer, il faut d*ubot*d bien établir ce qui est essentiel et ce qui est secondaire dans ce phénomène.

L*essenticl, dans lo masochisme» c*csl, dans tons les cas, Tenvie d*6ti*e absolument soumis à la volonté d'une personne de fautrc sexe (dans lo sadisme, au contraire, le règne absolu sur cette personne}^ mais avec provocation et accompagne- ment de sensations sexuoUes se traduisant par du plaisir qui va jusqu*à produire Torgasmc. Le secondaire, c'est, d après le critérium précédent, la manière spéciale dont cette condition de dépondonce ou de règne est manifestée, que ce soit par des actes purement symboliques ou qu'il y nît on môme temps désir de supporter des douleurs causées par une per» sonne de l'autre sexe.

Tandis qu'on peut considérer le sadisme comme une

N£UU0«PSYCUOPATHOI.OGie GËNÉIlALf*: id3

oxeroissanco pathologique du caractère sexuel viril dans ses particularités psyciiiques, le masochisme est plutôt une excroissance morbide des particularili$s psycliiques propres h la femme.

Il existe sans doute aussi des cas ti*ôs fréquents de maso- chisme chez riiommo ; ce sont ceux qui dovionncnt pour la plupart apparenl» et remplissent presque à eux seuls toute la casuistiquo.Nou» en avons donné les misons plus haut.

Tout d*abord, h Vétat d'excilalioii voluptueuse, chaque impression exercée sur l*excilé par la personne qui est le point do départ du charme sexuel, vient indépendamment du genre do cotte impression*

C'est encore une chose tout ù fait normale que des lapes légères et de petits coups de poing soient considérés comme des caresses

JJke ihe Imn pineh wieh hurU and (s desired.

De Ift il n'y a pas loin à conclure que le désir d'éprouver une très forte impression de la part du comors amène, dans lo cas d'une accentuation pathologique de l'ardeur omou- reuse, à Tenvic de recevoir des coups, la douleur étant tou- jours un moyen facile pour produire une forte impression physique. De môme que, dans la sadisme, la passion sexuelle aboutit h une exaltulion dans laquelle Tcxcës de rdmolion psychomotrice déborde dans les sphères voisines, il se pro- duit do mémo, dans le masochisme, une extase dans laquelle la marée montante d'un seul sentiment angloutit avidement toute impression venant de la personne aimée et la noiedans la volupté*

La seconde cause, la plus puissante du masochisme, doit

i. Nous frotivom île» fail» analogue» clicx Icé aiilmoux Inférieurs. «N- mieA du poumon (Mmonata Cm.) iiossôdcnt une »«»î <^^««'>J J d^atnonr ». baguette do chaux polnCuc qui se twuve dans une pocbclfe |Mir. liculii>rode leur corps cl qu'elles font sortir au moniciit de laccoiip^^^^^^^^^ Cesl un organe d citcUalîon sexuelle qui, diaprés sa conslllulioii. doit ôlro un excitonl douloureux.

m

PSYCHOPATJIIA SEXUAUS

être cliei'chdo dons un plidnom6iio très répandu qui rentre déjh dans io domaine d*un diat d'ûmo insolite et anormal, mais pas encore dans celui d'un étal perverti.

JVntends ici ce fuit fréquent qu on observe dans des cas très nombreux et sous Jes formes les plus variées, qtt*un individu tombe d*uno façon étonnante et insolite sous la dépendance d'un individu de Tautre sexe, jusqu^ft perdi'e toute volonté, dépendance qui foi*ce l'assujetti h commettre et à tolérer des actes compromettant souvent gravement ses propres intérêts, contrains ot aux lois et aux mœurs.

Dans les phénomènes de la vie normale, cette dépendance varie selon rinlonsité du penchant sexuel qui est ici en jeu et le peu de force do volonté qui devrait contrebalancer Tins- iinct II n'y a doiic qu^une diirét*ence quantitolive, mais non pas qualitative, comme c'est le cas dans les phénomènes du masochisme.

J*ai désigné sous le nom do servitude Bcxuelle ce fait de dépendance anormale, mais non encoi*e perverse, d'un homme vis-à-vis d'un individu de l'autre «cxo, fait qui offre un grand intérêt, surtout au point de vue médico-légal. Je l'ui nommé ainsi parce que les condilions qui on résultent sont empreintes d*une marque de servitude*. La volonté du sujet dominateur commande à colle du sujet asservi, comme la volonté du maître à celle du serviteur*.

Cette servitude sexuelle est, comme nous le disions, un phénomène anormal, môme au point do vue psychique*

1. Gouiparejs rcmi de rnuteur « Sur Ia flcrvHudo sexuelle cl Io uiasocliisoie •* dans Pâifcfiwtrhcfte Jnhrhaeher, U X, p. iSO, ce sujet a m ImUâ h fond. surUml au \um\\ do vue médico'li^nl.

2. Bien cju'oti les eiii|ilnie nu flgm-ù pour de pnreilles sHtmlionst i'al cru devoir évHcr Ici les expressions esclave et osclavogc, parce rpic «o sont des IcrmcH qu*on emploie de pr^^fi^rencc pour le masoeliiKhio dont il faut bien dttftjitgiicr Ifi a lervHude

l/cxprossion de servitude ne doit pas ôlrc cofifonduc non plus nvec In sujétion de In fcmino de J. SL Mill. Mill désigne par cette expression des mœurs et des lois, des p1if*noinèjie!i liisforiqiies et socianx. Mais ici nous ne imrlons «|tte de falls nH i!o mntilles individuels particuliers cl qui sont en contradicfion avec les lois cl les mceurs en usage. En outre, il est ques- tion des deux sexes.

Elle commence la rôgic exMrieure, les limites de la dépendance crime partie sur Tau ire ou do la ddpcn- danco mutuelle, tracée» par la loi el le» mœurs, «ont trans- gressées ft la suite d'une particularité iiidividucllo duo à l'intensité de mobiles qui en eux-mêmes sont tout à fait nor^ maux. La servitude sexuelle n'est pas du tout un phénomMie pervers : le» agents woteijii* «ont les mêmes que ceux cpil mettent en mouvement, quoique avec moins de vivacité, la viia scxualis psyclûque renfermée dans les limites et les règles normales.

La peur de perdre sa compagne, le désir de la contenter toujours, do la conserver aimable et disposée aux rapports sexuel», sont ici les mobiles qui poussent le sujet asservi.

D'un côté un amour excessif qui, surtout chez la femme, n'indique pas toujours un degré excessif do sensualité; de Tautre, une faiblesse de caractère : tels sont les premiers élé- ments do ce processus insolite

Le mobile do l'autre sujet, c'est l'égoïsmo, qui peut se

donner libre cours.

Les fait» de servitude sexuelle sont très variés dans leurs formes, et leur nombre est très gmnd*.

Nous rencontrons îk chaque pas dans la vie des hommes tombés dans la servitude sexuelle. Il faut compter parmi les gens do cette catégorie les maris qui vivent sous la dorai- nation de leur femme, surtout les hommes déjà vieux qui

de/ "s con^^^^ pnrcc qu'il chI m dclA de In liiiiMc «le Ij coii«cieiice iielle,

2 Dan» IcH Ullénilures «le Iouh les pays cl de loiilc« le» époque», la «efVl- J; «êïui^^^ our«.i grand rôle. te« phénomènes insolilcs mais non per- ÎSm Tla vie de rnino sont pour le poôlo des «uJeU lienretix cl qii il lui es! ïemîs le IraUer Va descriptloo li pl«« cél^^brede Y^r^^^tÂ^l rhommc osl celle de Tablié Prévoit dan» 8aJI/««o« l^*taul. bnede»cr iptlon iSZ^da te^^^^ chcla femme ko Iwure dans le roman ^.^^^^^

George Sand. Il fnul dier ici XnKMn vm '^'^^J ^J*^.^^^^^^ litMiiÔmc désigne ceUe pidce comme Vo^tom do sa mihéêilée (sâdismo;, enoria OrŒ* de lialm ot licoucotip tfûuircs poésies mmlogoes.

m J>SYCflOPATHIA âËXIJAUS

dpouscntdo jeunosfemmoB ot qui veulent rachelei* louivdis- proportion d*ùgù ol do qualit<$a pliystqucs par une conde»- condance absolue & tous les caprices do I épouse; il faut aussi classer dans celle catégorie les liommos trop mArs qui, on deiioi^ du mariage, veulent renforcer leuradenuèrcs chances d'amour par d'immenses sacrifices, ol aussi les hommes de toutilgo qui, pris d'une violente pasmon pour tine fcmmé, se heurtent h une froideur calculde ot doivent capituler dans de dures conditions ; les gens très amoureux qui se laissent cnlratner k épouser dos câlins connues ; les hommes qui, pour courir aprb» des aventurières, abandonnent tout, jouent leur avenir ; les maris et les pères qui délaissent épouse et enfants, ol qui placent les revenus d*uno famille aux pieds d*uno hétaïre.

Quelque nombi*cux que soient les exemples de servitude chez lliomme, tout observateur un peu impartial de la vie conviendra que leur nonibi*o ot leur importance sont bien inférieurs h ceux observés chez la femme. Ce fait est facile* ment explicable. Pour Thomme, Tamour n*ost presque tou* jours qu'un épisode ; il a une foule d*autres intdrôls impor- tants ; pour la femme, au contraire, Tamour est la vie : jus* qu'à Innaissonce des enfants, Tamour tient le premier rang, et souvent même après la naissance des enfants. Ce qui est encore plus important, c'est que Thomme peut dompter son penchant ou Tapaiscr dans des accouplements pour lesquels il trouve de nombreuses occasions. La femme, dans les classes supérieures, quand elln est allii^e h un homme, est obligée de se contenier de lui seul, ot, môme dans les basses couches sociales, la polyandrie se heurte encore h des ob- stacles considérables.

Yoil& pourquoi, pour la femme, riiomme qu'elle possède signifie ie sexe tout çntier. Son importance pour elle devient par ce fait immense. De plus, les rapports normaux, tels que la loi et les mœurs les ont établis entre Thomme et la femme, sont loin d'ôtro établis d'après les règles do la

NEURO-PSVCHOPAHIÛLOGIB GÉNÉlULE <87

finvità el doslincnt dtfjiila fommo U une grande ddpcndiinco.

Sa servitude deviendra encore plus grande par les conees- gions qu*ollo failft l'amant pour obtenir de lui cet amour qui pour elle ne peut bc remplacer ; dans la môme mesure s*aug- monteront les prétentions des hommes qui sont d<$cid<s à mettre h profit leurs avantages et à faire méiicr d'exploiter Tabnégation illimitée de in femme.

Tels sont : le coureur do dot qui se fait payer des sommes énormes pour détruire les illusions qu*une vierge 8*était faite de lui;lo8dducteuri*dfléchietcalculatcurqui compromet une femme et spécule en mftmo temp» sur la rançon et le chan** lago ; le soldat aux galons d*or, Tarlisto musicien h la cri- nière de lion qui savent provoquer chez la femme un brusque : << Toi ou lumorl! n un bon moyen pour payer les dettes ou pour s'assurer une vio facile; le simple (roupier qui, dans la cuisine, fait payer son amour par la cuisinière en bons repas; Touvrier^compagnon qui mange les économies de la patronne qu'il a épousée; cl enfin le souteneur qui force par des coups la prostituée, dont il vit, à lui gagner cliuque jour une ccriaino somme. Ce ne sont \h que quelques- unes des diverses formes de la servitude dans laquelle la femme tombe forcément par suite do son grand besoin d'a- mour et des diflicultés de sa position.

Il était nécessaire de donner une courte description delà servitude sexuelle» car il faut évidemment voir en elle le ter- rain propice d'où la principale racine du masochisme est sortie. La scrviludc ainsi que le masochisme consislonl essen- tiellement en ce que Tindividu atteint de celle anomalie se soumet absolument h la volonté d'une personne d'un autre sexe et subit sa domination'.

On peut cependant faire une démarcation nette cnU*e les

J. Il ncul w produire «les «w la aerviliide «cxuillo «o traduifc par les iiiêuicji actes que ceux qui aoiil |iûrllcuHer« ati innsoc iisiuc. Quanti des liotniiios Imilftux baUcnt liîiirs femmes et que celles-ci le lolôrcnl jmr omour, sans cepcndûiil avoir la nostalgie des c«»u|>s, il y ft dans celle Fcrvitudo un ttompc-œil qui peut noun foire croire A rexislonee du niQsocliisuie^

m

PSYCIIOPATIIIA SBXUAMS

doux phénomènes» cur ils diiTèPônt non pus piiricur gmdatioiif mais pai* leiu* nature. La scrviludo sexuelle u*6st paB une perversion; elle n'a rien do morbide. Le» éiémonis auxquels elle doit son origine, Tamour o( la faiblesse de la volonté, ne son^paspcrvors; seule la disproportion do leui^s forces mu- tuelles donne un résultat anormal qui souvent est opposé àukf ihlérôtïj personnels, aux mœurs et aux lois. Lo mobile auquel la partie subjuguée obéit en subissant la domination, c'est lo penchant normal vers la femme (ou réciproquement vei*s rhommc), penchant dont la satisfaction est le prix et la compensation delà servitude subie. Les actes de la parlic sub- juguée, actes qui sont Texpression de la servitude sexuelle, sont accomplis sur Tordre de la partie dominante pour servir à la cupidité do celle dernière. IIh n*ont pour la partie assu* jeltie aucun but indépendant, ils ne sont pour clic que des moyens d'obtenir ou de conserver la possession delà partie dominatrice, co qui est le vrai but final. Enfin, la servitude est une conséquence de Tamour pour une poi^sonne déter- minée ; elle n*a lieu que lorsque cet amour 8*est déclaré.

Les cliosoH sont tout auti*cs dans le masochisme qui est nettement morbide, et qui, en un mol, est une perversion. Lti, le mobile îles actes et dos soufi'rances de la parlic assu» jettic se trouve dans lo charme que la tyrannie exerce sur elle. Elle peut, en même temps, désii*er aussi le coït avec la partie dominante; dans tous les cas, son penchant viso aussi les actes servant d'expression & la tyrannie comme objets directs de sa satisfaction. Ces actes dans lesquels lo maso- chisme trouve son expression, ne sont |ms pour le subjugué un moyen d'arriver au but comme c'est le cas dans la servi- tude, car ils sont eux-mômes le but final Ënfin, dans le ma- sochisme, la nostalgie de la soumission se manifestée^ priori^ avant qu'il y ait une affection pour un objet d'amour concret.

La connexité qu'on peut admettre entre la servitude et le masochisme vientdu trait commun des phénomènes externes de la dépendance, malgré la différence dos mobiles ; la tran-

NEUnO-PSYCHOPATiiOtOGIB GÉNlSllAtR 180

Bition de TanoiiiaHe à la porversion se produit probâblomonl de la façon suivante.

Celui qui reste pendant longtemps on 6M de servitude sexuelle sera plus enclin & eontracter de légôres tendances masochisles* L*amour, qui supporte volontiers la tyrannie pour Vamour de la personne uiméo, devient atoi*s directement un amour do la tyrannicV Quand I*id<!so d*Ôtrb tyrànnt$!ë^*c*$$t longtemps associée h une représentation de Tobjot aimé, accompagnée d*un sentiment de plaisir, cette manifoslation de la sensation de plaisir finit par se roportcr sur la tyrannie m6me et il se produit de la perversion. Voilk comment lo masoeliisme peut être acquis'.

1. C*e8it)ii fafi bien Intérossant ot qui rci>ose sur l*analogic qui cxiitlu outre ta sujétion ot lo matochismo, rclntivi»m«iit à leur iiinnifeslal'um es(t*~ rieoro, que pour déeriro la eorvitufle soxuollo on emploie giinéraioitieiit, soit par pldlsanteric, soit au figuré» des expressions coinuio eellea^oi : « oieittvsge, âire enclmiiié, porter des fers, agiter le fouet 8urquelqtt*(ifi, ftiteler r|aelqu*uti à ion elur de Iriomplio* Ôtro aux pieds de quelqu'un, sous lo rC*giie île la culotte, etc. », tnutoi choses qui, priées nu pied de la lelire, soiil \ww te naeoobiete, Tobjet de ses désirs pervers.

Ces locutions imagées sont d'un fréquent iisoge dans In vie ordinaire et sont presque devenues triviales. Elles ont pris leur ori{(ine dam la l«»gue poéUquo. De tout temps la poésie a vu dans riniogo d'ensouible d une vio- lente passion amoureuse, i*6lal de dépendance do i*objet qui peut ou qui doit se refuser, ot les phénomènes de la servitude se sont toujours présentés à robsorvation des (loélos. Le poète, en choisissant des termes comme eeux que nous venons de citer* pour reprt^senler avec ùvn Imge» frappontes la dépendance de l'amoureux, suit absolument le mAnie elteniin que le masoehisto qui, pour se représenter 'd*Une manière frappante sa dé« pendance (qui est pour lui lo but), eherclio à réaliser des situotions corres- pondant & son désir.

Déjd lu poésie antique désigne rainante par le mot âomtm et emploie do préférence l'image de la captivité ebargée do fers (Horace, Oif., IV, ti). Dés cette époque ot Jusqu'aux temps uioderncs, (compares Grlltparser. OMor, 1V« acte:« liégner est si doux, presque aussi douxqu*obélr: ta peésic galante de tous les siècles est rciuplie de phrases et de métapliorcs sembla* liies. Sous ce rapport, Thistoire do roriginc du mot « nialtrcHst* » est aussi très intéressante*

Mais la poésie réagit sur la vie. iVed de cette façon qu a pu prendre nais- saiiee le service des dames ebes tes courtisan» du moyen égc. Ce service avec adoration des femmes comme a maltresses o dans la société aussi bien que daus les liaisons d*amour isolées, en assimilont les rapports entre féaux et serfs avec les rapport» entre te ebovalier et sa dame, avec ta soumission t\ tous les caprices féminins, aux éprouves d'amour et aux vœux, à l'engagement dVfbéissanee A tous les ordres des dames, apparaît eomme un développement et un perfeolionneraent systématique do la servitude amoureuse* CeHains phénomènes extrêmes, comme, par exemple, le» soufftanccB d'i;irii;de Wcb- tenslein ou de Pierre Vidal au rcrvicc de leurs dames, ou tes uienéesde la

m mCHOPÂTUIA SEXUAMS

Un faiblo degré maaoebismo peut bien être engendré par la sorvitudeot peut, par conséquent, être acquis. Mais le vrai masochisme complet et profondément enraciné» avec sa nostalgie bràlante de soumission dès la premiire enfance, tel que le dépeignent les personnes mêmes qui en sont otteintes, est toujours congénital.

, La meilleure explication de Porigtne du iriasocliistriè cbiiQi-' plett perversion toutefois nssess rare, serait dans rhypothdse que celte perversion est née de la servitude sexuelle, ano* malle de plus en plus fréquente, qui parfois se transmet par hérédité k un individu psyehopatite do façon h dégénérer en perversion* On a démontré plus haut qu*un léger déplace- ment des éléments psychiques qui jouent ici un rôle, peut amener colle transition. Ce que peut faire, pour les cas pos- sibles de masochisme acquis^ Thabitude associative, rhéi*é^ dité peut le faire pour les cas bien établis de masochisme congénital. Aucun élément nouveau ne s^ajoute alors à la servitude; au contraire, un élément disparaît, le raisonne** mont qui rattache l'amour h la dépendance, et qui constitue la diiTércnce entre Tanomalie et la perversion, entre la ser«- vitude cl le masochisme. Il est tout naturel que ce soit la partie dHnstinct seule qui se transmette par hérédité.

Cette transition de Tanomalie à la perversion par trans- mission héréditaire s*ciïectuera facilement, surtout dans le cas lu disposition psychopathiquo du descendant fournit un autre facteur pour le masochisme, c*6sl^-dire Télément que nous avons appelé la première cause du masochisme : la tendance des natures sexuellement liyperestbésiées k assimi- ler aux impressions sexuelles toute impression qui part de Tobjetaimé*

C'est de ces deux éléments» la servitude sexuelle d'une part, etd ault*e part la prédisposition h rextose sexuelle qui

confrérie ùen « Qaloh on VrûncQ qui cttorchaloiU lo martyro par aoiour et 80 t^ouinelUiicnt A iouUsH «ortcs do tortures* portent déJÂ une empreinte hlon vUible du eitrûetôro luasochlsle, et montrent la traneUton noturelle d*un état vers l*att(re*

NBUllO-PSYCHOPAtHOLOGie GÉNÉBALK

lOf

aoo0pta avec plaisir les mauvais traitemonts, cVst de ced doux éléments, disons^nous» dont I09 causés peuvent être ra^ menées jusqu^au domaine de» faits phyfliologi({iie8, que le masochisme lire son originOi quand il trouve un terrain psy* cbopatluque propice et que riiyperesthésic sexuelle amène jusqu'au degré morbide do la perversion les ciiHH)nstances

En tout caSflemasochisme, en tantquo perversion sexuelle congénitale, représente aussi dans le tableau de Thérddité un signe do dégénérescence fonctionnelle, et cette constatation clinique a été on particulier confirmée parmes propres obser« vationsde masodhismeet do sadisme.

Il est jlacUe de prouver que cette tendance psychiquemeni anormale et particulière i>ar laquelle le masochisme se mani- feste, représente une anomalie congénitale ; elle ne se greOc passur rindividu porté & la flagellation, par suite d*uneas8o« dation d^idées, comme le supposent Rousseau et Binet.

Cela ressort de ces cas nombreux, môme de la majorité de césctts, oii lanagoUation n*est jamais venue à Tidéo du masochiste, mais oh le penchant pervers visait exclusive^»

1. Quand on voll, (linni que cola a 6ié démontrô plus lintil» que la « sorvi* lude aexuelle » oal un pliôiionién« qui a ùié eouniaU biou plus fréquâminont et avec uiio intensité plus grande dans le aexe fémitiin que dans le aoxe maseuiin» la conelufiion 8*inip08O : que le masochiimô (sinon toujours, du moins habituellement) est un legs de In « servitude » des ascendants fémi- nins. De cette façon, Il entre en rap|M>rt, bien qu'éloign6, avee llnvorsion sexuelle, ett raison do ce fait quHioe perversion qui devrait éire parlIeullAre h la femme, se transmet A Thomme. Cette manière d'envisogor le maso- ehisme couime une Inversion sesuello rudimentaire, comme une effeminatio partielle qui, dans ee cas, n*attoint qno les traita secondaires du caractère de la vHa aextia/it (manière de voir que J*al déjà, dans la édition do col ouvrage, exprimée d*one façon très nette), est encore corroborée par les dèposlllona des malades de» oliservnllons 4i et 49, citées plus haut, et dont les sitjeis sont aussi martfuétf d'autres traits d*eifémlnation, tous les deux désignant comme leur idMI une femme relalivctiient plus Agée qui tes aurait reenerchée et conquis.

il faut cependant noter le fait que la sujétion Joue aussi un r6le considé* rable dans la oUa iematia masculine, et que, par con8<(^qnent, te masoctilsme peut s'expliquer sans Tliypothésc do la transmission des éléments féniiulnis a l*bomuio. li ue faut pas oublier non plus, àeo propos, que le masocidsiiiie et son opposé te sadisme se roneoairent tiiielqoefois en comblnalsona irrégu* itéras avee rinversio» sexuelle.

m PSYCIlOPATflIA KKXI*AIJK

mont (les actes symboliques, qui oxprimont la soumission sans cnusoi* do douleurs physiques*

Les détails de Tobservation {i2 nousronsoignont à co sujet.

Mais on arrive il la mémo conclusion, c*e8t>&«-dire à la conshUation que la flagellation passive no peut pas ôtre lo noyau qui réunit tous les autres diomcnts autour de lui» môme quàud on cxàhiînc plus près les cas dans lesquels la flagellation passive joue un rôle, comme dans les obser-* valions 44 et 49.

Sous ce rapport, robservafion SO est particulièrement ins« truclive, car il ne peut pas y èlre question d*uno stimulation sexuelle produite par une punition reçue dans l'enfance. Dans ce cas, il est surtout impossible de relier le phénomène h un fait ancien, car Tobjet du principal intérêt sexuel n'est pas r<îali8able,môme avec un enfant,

Ënfin Torigine purement psychique du masochisme est prouvée par la comparaison du masochisme avec lo sadisme. (Voir plus loin.)

Si la nagellation passive se rencontre si fréquemment dans lo masochisme, cola s*cxpUquc simplement par le fait que la flagellation est le moyen le plus efficace d'exprimer rdlatde soumission.

Je ne puis que répéter que ce qui diirérencic absolument la simple ilagcUation passive do la ilagelliition basée sur un désir masochiste, c*est quc« dans le premier cas, Tacte est un moyen pour rendre possiblo le coït ou réjaculation, tandis que, dans le deraier cas, c'est un moyen pour obtenir une satisfaction de Tàme dans le sens des désirs masochistes.

Ainsi que nous Tavons vu plus haut, les masochistes se soumettent aussi h d*autt*es mauvais traitements et h des soulfrances pour lesquelles il ne peut être question d une excitation voluptueuse réflexe. Comme ces faits sont très nombreux, il faut examiner dans quelle proportion existent la douleur et le plaisir dans de pareils actes, et aussi dans la flagellation des masochistes.

NEUHO-PSYCllOJUTilOLOniK CÉNÉIlAUS m

De 1(1 déposition (Vun iDasocliisto, il r<S»ulic lo fait suivant. La proportion n'csl pus telle que rincliviJu éprouve Bim^ plemont comme plaisir pliysicpieco qui ordtnairomont cause <le la douleur; mais Tindiviilu so trouvant on oxtaso maso- chistOy sont pas la douleur, soit quo, grâce h son état pas- sionnel, (commo clioz le soldat au miliou do la môléo et do ht bataiilo), il n*ait pas la porccplloii do Ilmprossion physiquo produite sur les nerfs du son épidormei soit quc% grftco h la trop grandë abondance de sensations voluptueuses (comme çjhess les marlyi*s ou dans Textaso roligiousojt I*idëe des mau- vais traitements n'entre dans son esprit quo comme un sym- bole et sans les attributs de la douleur.

Dans la douxi&me alternative, il y a pour ainsi dire une surçompensation de la douleur physique par le plaisir psy** chique, et ç^est cet excédant qui reste seul comme plaisir psychique dans la conscience. Cet excédant de plaisir est encore renforcd soit par rinfluenee des réflexes spinaux, soit par une accentuation particulière des impressions sensibles dans le sensorium; il se produit une espèce dlialluoinatio» de volupté physique, avec une locaiidation vaguo de la sensa- tion projetée au dehors.

Des phénomènes analogues paraissent so produire dans rautO'flagellation dos extasiés religieux (fakirs^ derviches hurlants, flagellants), soulcmcnl les images qui provoquent la sensation de plaisir ont une autre forme. aussi on per- çoit ridée do la torture sans ses attributs de douleur, la con- science étant trop remplie par Tidée accentuée du plaisir de servir Dieu on subissant des tortures, de racheter ses péchés, de gagner le ciel, etc.

MASOORISBfE ET 8ADX8MB

Le sadisme est l'opposé complet du masochisme. Tandis que celui-ci veut supporter des douleurs et so sentir sôumis, celui-lft cherche & provoquer la souffrance et b violenter.

r»YaiOPAT«IA HBXVAM8. 13

m PSYCIIOPATIIIA SEXUALIS

Le purallélismo est coinpiol* Tous los aotas ei toutos le» Beôncs qui sont oxdcutds par le sadiato d'une façon active, consUtttont Tobjut des ddsirs du masochiste dans son rôle passif. Dans les deux porverstonscos actes passent graduel le- monl des procédés symboliques aux tortures les plus graves. L*as«issinat par volupté lui-infimp,combIe du sadisme, trouve sa coutre-partie passive dans le masocbismeVbioh onléndu uniquement comme imaginaUoj), ainsi que cela résulte de robservatiou S3. Ces deux perversions peuvent, dans des circonstances favorables,' subsister à côté d*une vitasemalis normale ; dans les deux cas, les actes par lesquels elles se manifestent servent de préparatifs au coït ou bien le rem» placent'.

L'analogie no concerne pas seulement les symtômes exté- rieurs ; clic s*élend aussi h ressonee intime des deux per- versions.

Oa doit les considérer toutes les doux comme des psycbo- ptttliies congénitales dm des individus dont Tétat psychique est anormal et qui sont atteints surtout A'hyperesihesia sexua- lis psychique, et habiluolloment d'autres anomalies accès** soires; dans chacune de ces deux perversions on peut établir rcxislencc de deux éléments constitutifs qui tirent leur ori- gine de faits psychiques intervenant dans la zone physiolo- gique.

Ainsi que je Tai indiqué plu» haut, pour le masochisme,

ces éléments consistent dans les faits suivants : 1^ Dans la

passion sexuelle, chaque action partant du consors provoque

par elle-môme et indéjiendammcnl de la nature do cette action

une sensation de plaisir qui, dans le cas A'kyperesikesia sexua^

I. NaturoltetueiU toiiCeii dcax ont h combaUrc des eootre-molifs «sthé- liqoes et éthiques daus le for intérieur, âlaia, lorsqull lc« n vaineui, le Mdinne, en te manifestant dans le uionde estérleor, entre co cohOU avec le Code péniiK Tel n*eAt pas le cas du rDasochistne, ee qui explique la plus grande fréquence des actes inaaocittstes* Par contre, à la réalisation de ces derniers s'opposent rinstinct d<t ta conservation et lo crainte de la doiilenr physique. signification pratique du masochisme n'existe que dans ses rapports avec rimpulssanco psychique, Candis que celle du sadisme a surtout une portée médico*téga1e.

NBinO-PSYCIIOPATtiOLOGIE til*ÏNËIiALË m

//ff poui alloi*ju8qirh coinpenHor et audci& loulesoiistttion da flouleur; 3*" La « sorvitude sexuelle » produisuul dans la vio psycliiquo de» phénomènes qui en eux-mônies ne sont pas dénature perverse» peut, dans des condilions palliologiques, devenir un besoin de soumission morbide s'accompagnunt de sensations deplntsii^ eo qui quand môme riiypolhôso d'une hérédité maternelle serait laissée de côté indique une dégénérescence pathologique do rinstinct physiologique de soumission qui caraclérise la femme*

1)0 mâme, pour expliquer le sadisme, on trouve doux élé- ments constitutifs dont Torigine peut élre ramenée ju9que dans lo domaine physiologique : i"" Dans la passion sexuelle, il peut se produire une sorte d*émotion psychique, un pen- chant & agir sur 1 objet aimé do la façon la plus forte possible ce qui, ohex des individus sexuellement hyperesthésids, peut devenir une envie do causer de la douleur; 2* Lo rôle actif de rhomme, la nécessité de conqudrirla fommo, peuvent, dans des circonstances pathologiques données, se transformer on désir d'obtenir décile une soumission illimitée.

Ainsi le masochisme et le sadisme se présentent comme la contres-partie complète i*undorautre.Ccqui corrobore ce fait, c*estque, pour les individus atteints de Tune ou de Tautre de ces deux perversions, Tidéal est toujours une perversion opposée h la leur et qui se manifesterait chez une personne de Tautre sexe. Comme exemples 21 rappui,it sufllt do citer les observations U et VJ ainsi que les Cùiifmiom de Rousseau*

La comparaison masochisme et du sadisme peut encore servir & éparter complètement celte hypothèse que le maso** chisme tirerait son origine primitive de retTot réflexe de la flagellation passive, et que (out le reste ne serait que le produit d^associatlons d'idées se rattachant au souvenir de la flagellation^ ainsi que Ta soutenu Binetdans son explication du cas de Jean^Jacques Rousseau et ainsi que Rousseau lui* môme Ta cru. De même la torture active qui, pour le sadiste,

106 PSYCIIOPâTJIIA SBXIJALIS

est le but du ddsit* sexuel, no produit aucune excitation des nerfs senâitifs; par conséquent rorigino psychique do cette perversion no saurait ôtre mise en doute. Mais le sadisme et le masochisme sont tellement »imilait*es, ils se ressemblent . tellemoni on tous points, que la conclusion par unalogio deFun à Tautre est permise, et qu*olIo Biifnruit & elle sente fit établir le caractère psychique du masociiisme.

La comparaison de tous les éléments et phénomènes du masochisme et du sadisme élant faitCf si nous résumons le ré- sultat de tous les cas observés plus haut, nous pouvons établir que : le plaisir & causer de la douleur et le plaisir&lasubirne sont qtie deux faces dilTérentes d'un m6mo processus psychique dont l'origine essentielle est Tidéo de la soumission active ou passive, tandis que la réunion do la cruauté et de la volupté n'a qu^une importance psychologique d'ordre secondaire. Les actes cmols servent h exprimer cette soumission» tout d'abord parce qu'ils constituent le moyen le plus fort de traduire cet état, et puis, parce qu'ils représentent la plus forte impression que, sauf le coït et en dehors du coït, un individu peut pro» duire sur un autres

Le sadisme et le masochisme sont le résultat d'associations d'idées dans le même sens que tous les phénomènes complt« qués de la vie psychique. La vie psychique consiste, h part la production des éléments primitifs de la conscience, uni- quement en associations et disjonctions de ces éléments.

Le résultat principal des analyses quo nous venons de faire, c'est que le masochisme et le sadisme, ne sont point le produit d'une association de hasard due h un incident occa* sionnelfii une coïncidence de temps, mais qu^ils sont bien nés d'associations dont la préformation, même dans les circons* tances normales, est irb$ rapprochée, ou qui, dans certaines conditions (hyporesthésie sexuelle), se nouent très facilement, lin instinct sexuel accru d'une façon anormale se développe non seulement en hauteur mais aussi en largeur. En débor- dant sur les sphères voisines, il se confond avec elles et

?(BUAO-PSYGHOPATHÛL06ie GÈntfiXÎM 1 97

accomplit ainsi l^associalion patliologique qui est l'emicnco do ces deux porvcrsiom*.

Bién entendu, les ciioBes no se passent pas toujours do cotte manière, ot il y a des cas d'hyperestliésio sans perver* sien. Los cas de pure hypermthesia sexuaUs^ du moins coux qui sont d*uno intensild fmppante, sont plus rares que les cas de perversion* Ce qui est inlére^sant, mais ce qui est bien difficile à expliquer, ce sont les cas oiï le masochisme et le sadismese manifestent stmullam^montclie^demômc individu. Telles sont les observations 49 et î>7, mais surtout l'ob- servation 30, qui montre que c^est précisément Tidde de la soumission soit active, soit passive, qui forme la base du désir pervers. On peut, clans bien crautrcs cas, reconnaître aussi les traces plus ou moins nettes d'un étal de choses

i* V. Schrenk'NoUIng qui» dans rexplieation detouica les perversions, nii»! au premier rang roecaslon et qui profère l*liypoll)6se d'une perversion acquise ^réce aux eireonslonces extdrioures à l'iiypolb^se de la prédispo8Ui«)Q congénitale, donne aux phénomènes du masochiHute et du sadisme (qù*il appelle « algolagaie active et passive ») uno place intertnédlaire entre laper* version acquise et congénitale. Ces ptténoinènes» il est vrai, ne peuvent, dans certains cas, s'expliquer que par une prf^di«posiUon congénitale; mais, ajoulo4*lli dans uno partie des antres easi Vmi^wmWon par une coïncidence de liasard doit évidemment Jouer le rAle principe (op. ciï., p. 119).

La démonstration do celte dernière nsscrlion est faite avec cusulstique. L'auteur reproduit deux observations de la i*tifehopalhi(t sexuaiisûe l'édition actuelle, et 11 montre comment, dans ces cas, une coïncidence occasionnelle, l*aspect d'une Slle saignante ou d'un enfont lonelté, d'une part une excitation sexuelle du spectateur, d*autro part, peut fournir la raison suffisante d'ute assoeiaUon patliologiquo.

En présence de cette Jiypothèse, il faut cependant considérer comme con- cluant le fait, que. chex tout individu- tiyporesthésique, les excitations et les mouvements précoces do la vie sexuelle ont eolnehlé au point de Vue du temps, avec bien des éléments liôtérogènes, tandis que les associations pathologiques, ne se relient qu*A certains faits peu nombreux et bien déter- minés (faits sadistes et masochistes). Nombre d'élévcs se sont livrés aux excitations et aux salisfaetionA sexuelles pendant les leçons de grammaire, de matbémaliques, dans lo salle de classe et dans des lieux seorels, sans que des associations perverses en soient résultées.

Il en ressort Jusqu'à l'évidence que l'aspect des scènes de flagellation et d'actes semblables peut bien faire sortir de son état lotent une association pathologique, déjà existante, mais qu'il ne peut pas en créer une, sans eompter que, parmi les Dulls nombreux qui se présentent, ce sont précisé- ment avec ceux qui normalement provoquent to déplaisir que rinstlnet sexuel éveillé se met en rapport.

Ce que nous venons de dire servira ^lalement de réponse é l'opinion de Binet qui, lui aussi, veut expliquer par des asseelatlons de hasard tous les phénomènes dont il est ici question. . .

198 PSYGitOPATIlIA BEXUAtlS

analogue. Évidommoni o^est toujours Ttino des doux pei'<» versions qui romporto et do beaucoup. .

Etant donndo cette prédominance ddcisive de l'une des doux perversions et leur manifestation tardive dans ce cas, on peut supposer que soute Tune des deux, la perversion prédominante» est congénitale, tandis que Tautre a été acqiiise. Les idées de soumission et de mauvais traitements actifs ou passifs, accompagnées de sensations de plaisir, se sont profon- dément enracinées chez l'individu. A roccasion,rimagination essaie de se placer dans la môme splicre de représentation « mais avec un rôle inverse. Elle peut mémo arriver à une réalisation de cette inversion. Ces essais, soit en imogina- lion, soit en réalité, sont, dans lu plupart des cas, bientôt abandonnés comme n^étant pas adéquats h la tendance pri- mitive.

Le masochisme et le sadisme se trouvent aussi combinés avec rinversion sexuelle en des formes et des degrés très variés. L'individu atteint d'inversion sexuelle peut ôti*o sudiste aussi bien que masocliiste. Compareas à ce sujet Tob* servation 48 de ce livre, Tobservalion 49 de la V édi- tion et les nombreux cas d*inversion sexuelle qui sci*ont traités plus loin.

Toutes les fois que sur la base d'une individualité névro- palhique s*est développée une perversion sexuelle, Thyperes** tiiésie sexuelle, qu'il faut supposer dans ce cas» peut aussi produire les symptômes du masochisme et du sadisme; tantôl une de ces deux pcmrsions, tantôt toutes les deux ensemble, de sorte que Tune est engendrée par Tautrc. Le masochisme et le sadisme se présentent donc comme les formes fondamen- tales des perversions sexuelles qui peuvent se montrer sur tout le terrain des aberrations de Tinstinct génital.

NfiUliO-PSYCHOPATiiOLOGIE GÉNÉIULE

m

il, ^ ASSOCIATION DS l'IUAGB 1>B CERTAINES PARTIES DU COUPS OU l>l VéTSMBNT FÉMININ AVEC LA VOtUPTi^. PÂTICUISME

Dans nos considérations sur la psycliologie do la vie sexuelle normalfii, qui ont servi d -entrée en mniibro à ee livre, nous avons montré que, mémo clans les limites do Télal physiologjquoi Tatlcntion ptirliculièromcnt concontrée sur cortainos parties du corps do personnes de Taulre soxo et surlout sur ccrluiiies formes de ces parties du corps, peut devenir d*uno grande importance psyclio*sexuelle* Qui plus est, cclto force d*aitraction particulière pour certaines formes et cerlaincs qualités ogit sur beaucoup d'hommes et môme sur la plupart; elle peut ôtre considérée comme le vrai prin- cipe de Tindividualisaiion en amour*

Cette prédilection pour certains traits distincts du caractère physique de personnes de rauti*e sexe, prédilection b côté de laquelle il y a aussi quelquefois une préférence manifeste pour certains caractères psychiqueSi je Tai désignée par le mot « fétichisme », en m*appuyant sur Binet (Du fétichhme en amour y Beom Pfdtosophique^ 1887} et sur Lombroso (préface de Tédition allemande de son ouvrage). En effet, Tonthou- siasmo et Tadorationile certaines parltcs du corps ou d*une partie de lo toilette, à la suite des ardeurs sexuelles, rappelle à beaucoup de points de vue Tadoration des reliques, des objets sacrés, etc., dans les cultes religieux. Ce fétichisme physiologique a été déj& traité & fond plus haut.

Cependant, sur lo terrain psycho-sexuel, il y a, à côté du fétichisme physiologique, un fétichisme incontestablement pathologique et érotique, sur lequel nous possédons déjà de nombreux documents humains et dont les phénomènes pré- sentent un grand intérêt en clinique psychiâlrique et môme dans certaines circonstances médico-légales. Ce fétichisme pathologique ne se rapporte pas uniquement & certaines par- ties du corps vivant, mais m6nie h des objets inanimés qui

200 inSYCHOPATIlIA SBXUALIS

copendani sont (oujoursdes parlios clo la toiloiie do la femme et par so trouvent on connexiié étroite avec son corps.

Ce fëticbisme pathologique se ratiiiche par des liens inier* médiairos et graduels avec le fétichisme physiologique» do sorte que du moins pour le fétichismq du corp^— il est pres- que impossible d'indiquer par une ligne de démarcation lioite la perversion commence. En outre, la sphère totale du féti- chisme corporel ne se trouve pas en dehors de la ephèro des choses qui, dans les conditions normales, agissent comme sti*- mulants de Tinstinct gdnilal ; au contraire, il y trouve sa place. L'anomalie consiste seulement, en ce qu'une impression d'une partie de Timage de la personne de Tautre sexe, absorbe par elle-même tout TintérAt sexuel, de sorte qu'ft c6té de cette impression partielle, toutes les autres impressions s'effacent ou laissent plus ou moins indifférent.

Voilà pourquoi il ne faut pas considérer le fdtichiste d'une partie du corps comme un momtrtmt per eacesstm, tel que le sadisto ou le masochiste, mais plutôt comme un mamimm per defectum. Ce n'est pas la chose qui agit sur lui comme charme qui est anormale, c'est plutôt le fait que les autres parties n'ont plus de charme pour lut; c'est, oh un mot, la restriction du domaine de son intérêt sexuel, qui constitue ici ranomalie. Il est vrai que cet intérêt sexuel resserrd dans des limites plus étroites, éclate avec d'autant plus d'intensité, et avec une intensité poussée jusqu'ù l'anomalie* On pourrait bien indiquer comme un moyen pour déterminer la ligne de démarcation du fétischisme pathologique , d'examiner tout d'abord si rexistcnce du fétiche est une condiiio sine qua fwn pour'pouvoir accomplir le coït* Mais, en examinant les faits do plus près, nous verrons que la délimitation basée sur ce principe n'est exacte qu'en apparence. Il y a des cas nombreux où, malgré rabsencc du fétiche, le coït est encore possible, bien qu'incomplet, forcé (souvent avec le secours de l'imagination qui représente des objets en rapport avec le fétiche} ; mais c'est surtout un coït qui ne satisfait pas et môme

NEURO-PSYCIIOPATIIOLOGIE GÉNÊ1UL1S jeOI

fatigue. Ainsi» en examinant de plus près les pliiSnomènes psychiques et subjectifs, on iio trouve que des cas intermé- diaires dont une partie n'est caractérisée que par une pré- férence purement physiologique, tondis que pour les autres il y a impuissance psychique en Tabsence du féticlio.

Il yaudraii peut-être mieux chercher le critérium de Fêlé* ment pathologique du fétichisme corporel sur le terrain de la subjectivité psychique*

La concentration do Tintérèt sexuel sur une partie déter- minée du corps* sur une partie *— ce sur quoi il faut insister

qui n*a aucun rapport direct avec le sexus (comme les ma- melles ou les parties génitales externes) , amène souvent tes fétichistes corporels ne plus considérer le coït comme le vrai but de leur satisfaction sexuelle, mais h le remplacer par une manipulation quelconque faite sur la partie du corps qu*ils considèrent commo fétiche* Ce penchant dévoyé peut Atre considéré, chez le fétichiste corporel, comme le critérium de l'état morbide, que l'individu atteint soit capable ou non de faire le coït.

Mais le fétichisme des choses ou des vêtements peut, dans tous les cas, être considéré commo un phénomène patho- logique, son objet se trouvant en dehors do la sphère des charmes normaux de l'instinct génital.

L& aussi les symptômes présentent une analogie apparente avec les faits do la miasemtalis physiquement normale ; mais en réalité l'ensemble intime du fétichisme pathologique est dénature tout è fait différente. Dans l'amour exalté d'un homme physiquement normal, le mouchoir, le soulier, le gant, la lettre, la fleur « qu'elle a donnée », la mèche de che- veux, etc., peuvent aussi être des objets d'idolAirie, mais uniquement parce qu'ils représentent une forme du souvenir de l'amante absente ou décédée, et qu'ils servent h recons* tituer la totalité de la personnalité aimée. Le fétichiste pathologique ne saisit pas les rapports de ce genre. Pour lui, le fétiche est la totalité de sa représentation. Partout il

202 PSYGIIOPATHU SBXUALIS

rapcrçoit il on ressent une oxcilalion sexuelle, et lo félicho produit sur lui son impression

D*upr6s les faits observés jusquMci, le fétichisme patholo- gique parait ne se produire que sur le terrain d'une prédisposi» iion psyehopatbiqueet héréditaire ou sur celui d*uno maladie psychique existente^ De li^ vient qu'il se montre combiné avec d*autres perversions primitives de rinsliiict génital d qui ont la même source. Ghess les individus atteints d'inver- sion sexuellCi dioz les sadistcs et les masochistes, le féti- chisme se rencontre souvent sous ses formes les plus variées. Certaines formes du fétichisme corporel (le fétichisme de la main ou du pied) ont mfime avec le masochisme elle sadisme des relations plus ou moins obseum.

Bien que '9 fétichisme se base sur une disposition psycho* pathiqne générale et congénitale» celte perversion en ello- niôme n'est pas primitive de sa nature comme colles que nous avons traitées jusqu'ici; elle n'est pas congénitale, comme* nous Tavons dit du sadisme et du masochisme, Tandi» que, dans le domaine dos perversions sexuelles qui nous ont occupé jusqu'ici, robscrvaieur n'a rencontré que des cas d'origine congénitale, il trouvera dans le domaine du fétichisme des cas exclusifs de perversion acquise.

Toutd'ubordy pour le fétichisme, on peut souvent établir qu'uno cause occasionnelle a fait naître cette perversion.

Ënsuite, on ne trouve pas dans le fétichisme ces phénom6neH physiologiques qui, dans le domaine du sadisme et du maso- chisme, sont poussés par une hypercsthésic sexuelle générale jusqu'à la perversion, et qui justifient Thypothèse de leur origine congénitale, l^our le fétichisme, il faut chaque fois un incident qui fournisse matière & la perversion. Ainsi que je i*ai dit plus haut, c est un phénomène do la vie sexuelle

Dans Thérèst liaquin, ûe Zola, rhomme embrasse plusieurs fols les boUiitee de l*aiiiaiitt*, ii s*ag}t d'tm Mi tout différent du celui dos /éticbistes du BOuUer ou des bolUncs qui, A Taspect de nMnipoHe queUe bolUno tiu pied d'une daine« ou ni6tnc d'une bottine seule, entrent en extase vohiplueuss et arrivent infime à ré^aeulaUon.

NEURO-PSYGHOPATllOLOGliâ GÊNÉIULE

303

normale, de «^oxtaisiei* dovdnt lollo ou totlo paHte de fommo ; mais c'est précisément la concentration do la totalité do Tintérôl sexuel sur celte impression purtiello, qui constitue le point essentiel, et celte concentration doit s'expliquer par un motif spécial pour chaque individu atteint de ce genre d'abçirratiqn*

On peut donc se rallier & l*opinion de Binet que, dans la vie de tout fétichiste, il faut supposer un incidont, qui u déterminé par des sensations de volupté raccenluation de celle impression isolée. Cet incident doit être placé à Tépoquo de la plus tendre jeunesse, et coïncide ordinairement avec le premier éveil de la vUa semta/is. Ce premier éveil a eu lien simultanément avec une impression sexuelle provoquée par une apparition partielle (car ce sont toujoui*» des choses qui ont quelque rapport avec la femme); il enregistre cette; impression partielle et la garde comme objet principal do Tintérât sexuel pour toute la durée de sa vie.

Ordinairement, l'individu atteint ne se rappelle pas Toccasion qui a fait naître Tassociation d*idées. Il no lui reste dans la conscience que le résultat de cette association. Dans ce caSf c'est en général la prédisposition aux psychopalhies, rhypereathésie qui est congénitale'.

Comme les perversions que nous avons étudiées jusqu'ici,

I. (juand Sioot firétond, mi conlmiro, qito toute porvoriion itoxtieUc» wiiia «iceptian, repose sur cm incident (raretl agiscattlettr uo huHvidu prédiaiioflé

(il entend par prédisposition iinlqucinont l*IiyperesUié«ie on général/, il faut romaïqucr qno cotte liypottiitc n'est ni nâcessairc ni sufaMinte pour expHquer les autres perversions sexuelles, excepl6 le fétiehisinc, ainsi que noue l'avons déinontrô prée^deminent. On no peut pas comprendre ««miment, )ft vue d*Mn individu qu'on Qagelle, aurait pr^civunient |H>tir eiïet d'exciter seiiiellement un autre individu» mèwe très excitable, ai raltianee physiolo- gique entre la volupté et la cruauté, ohca cet individu anoniialeiiient oxeilabto n*avail produit un sadisme prluiifif. Cependant, les associations d'idues .sur leequellea repose le fétichisme drotique, no sont pas tout & foll dues au liasard. De môme que tes associetions sadistes et masoebistea sont préfor- saéQB par le voisinage d'éléments respeeUfs dans l'âme dit sujet, de même la poesIbIHté des associations fétiehisles est préparéo par les altributs de l'objet et 8*expliqu<> aussi par cette prépamUom Ce sont toujours los impree- sions d'une partie de la femme (y compris le vêtement) dont 11 s*aiflt doua ce cas. Les associations fétichistes dues au pur hasard n'ont pu être eonsta- téee que dans très peu des. cas qui seront cités plus loin.

204

PSYCHOPATHIA SBXUALIS

le ftflichismo'pout so manifester h roxtdriour par los actes les plus dtrungosi les plus oonirairos & la nature et môme par des actes criminels: satisfaction sur le corps de la femme hco indebiio^ vol et rapt d'objets agissant comme féiicbos, souillure de ces objets» ete»

ytn aussi tout dépend de rintensU<^ du penchant peryors et de la force i*olative des contre-motifs éthiques.

Les actes pervers des fétichistes petiventi commo ceux des individus atteints d*aulres perversions, remplir & eux seuls toute la vita scxtialis cxtomOf mais ils peuvent aussi so mani* fester &côtéde Tacte sexuel normal, selon que la puissance physique et psychique, TexcitabiHtd par les charmes normaux se sont plus ou moins conservées* Dans le dernier cas, la vue ou rallouchement du fétiche sert souvent d*acte préparatoire nécessoire.

D*après ce que nous venons do dii*e, la grande importance pratique qui se ral lâche aux faits de fétichisme pathologique so montre dans deux circonstances*

Premiftremont, le fétichisme pathologique est souvent une cause dHmpuissance psychique

Gomme Tobjet sur lequel se concentre Tintérôt sexuel du fétichistOy n*a par lui-môme aucun rapport immédiat avec Tactc sexuel normal, il arrive souvent que le fétichiste cesse» par sa perversion, d'être sensible aux charmes normaux, ou que, du moins, il ne peut faire le coït qu'en concentrant son imagination sur lo fétiche. Dans celle perversion, de m6me que dans beaucoup d*autrcs, il y u tout d'abord, par suite de la difficulté à obtenir une satisfaction adéquate» une tendance continuelle à Tonanisme psychique et physique, surtout chez

I. Ofi peut considérer comtuc tine sorte^ de (éUcltisnio psychique, le fait trèn fréquent, que de Jeunes maria qui autrefois ont beaucoup fréquenté les prostUuées, so trouvent Impuissants en préfience de la ehasteté de leurs jeunes éfiouses. Un de mes clients n*a Jamais été puissant en présence de sa Jeune femme, belle et chaste, parce quil élait habitué aux procédés lascifs des prosUtuées. S'il essayait de temps eu temps le coU avec les pmlU^ il était parfaitement puissant. Ilammond rapporte un cas tout & fait unalogoe el très intéressant. 11 est vrai que dans de pareils cas le remord» ain^l que la crainte d*étre Impuissant jouent un certain r61e*

NKUnO-PSYCIfOl'ATHOIXIGlB GËN^HALK 20» '

los individus eiieoi*o jeunes cl oho/. d'autres encore que des conlre-molifseslhéliques tout reculer dovunl la rtfalisaiion de Icur^ désirs pervers. Inutile de dire que Tonanisme, soit psychique soit physique, auquel ils ont été nmcnds, réagit cruiie façon Tunesto sur leur constitution physique et sur leur puissan.ce.

Secondement, le fétichisme est d*uno grande importance médico-légale. De mémo que le sadisme peut dégénérer en assassinat, provoquer des coups et des blessures, le fétichisme peut pousser au vol et m6mc h des actes de brigandage.

Le fétichisme érotiquc a pour objet, ou une certaine partie du corps du sexe opposé, ou une certaine partie de la toilette de la femme, ou môme une étoffe qui sert à rhabillement. (Jusqu'ici on ne connaît des cas de fétichisme pathologique que chez riiommo; voilà pourquoi nous ne parlons quo du corps et de la toilette de la femme.)

Les fétichistes se divisent donc en trois groupes.

.

A. Le Hncm est cnb partie nu corps ub la femme

Dans le fétichisme physiologique, ce sont surtout rœil, la main, le pied et les cheveux de la femme qui devien- nent souvent fétiches; de mémo dans le fétichisme patholo- gique, ce sont h plupart du temps ces mAmos parties du corps qui deviennent Tobjet unique de Tintérât sexuel. La concentration exclusive de Tnitérût sur ces parties pendant que toutes les autres porties de la femme s'efTacent, peut amener la valeur sexuelle de la femme h tomber jusqu'à zéro^ de sorte qu au lieu du coït, ce sont des manipulations étranges avec l'objet fétiche qui deviennent le but du désir. Yoil& ce qui donne h ces cas un caractère pathologique*

Observation 73 (Binet, op, cit). —X.,.. trente-sept ans, prefes- seurde lycée; dans son enfance a souffert de convulsions. ilTftge de dix ans il commença k se masturber, avec des sensations volup* tueuses se rattachant à des idées bien étranges. U était eathou-

âOO PSYCIiOPATIIlA SRXUUIS

siasmi} pour les yeux de lu femino ; mnis oomme ii voulait A tout prix f9o Aiire une idée quelconque du coYlet qu'il était tout & fait ignorant tu saxmtibw^ il on Arriva à placer le siège dos parties génitales de la femme dan» les narines, endroit qui est le plus proclie des yeux. Ses désira sexuels très vifs tournent, & partir do ce moment» autour de cette idée. 11 fait des dessins qui ropré«- senlent des profils grecs très corrects, dos iète^ de fomiUQ^i m^ls avec des narines si largQK que Vimmisiio pénis devient possible.

Un jour, il voit dans un omnibus une fille chez laquelle il croit reconnaître son idéal. Il la poursuit jusque dans son logement, demande sil main» maison le met ù la porte; il revient toujours jusqu'à ce qu'on le fasse ari*éter. X».. n*a jamais en do rapporta sexuels avec des femmes.

Les fétichistes de la main sont très nombreux* Le cas suivant que nous allons citer n*ost pas encore tout à fait pathologique. Nous lo ci tons comme cas intermédiaire.

OosERVATtON 74. J)...,de famille névropathiquOt très sensuel, sain d^esprit, tombe en extase t\ la vue d'une belle main de femme jeune, et sent alors de Toxcitation sexuelle allant jusqu*4 l'érec- lion. Baiser et presser la main, c'est pour lui le suprême bon* heur.

Il se sent malheureux tant qu'il volt cette main recouverte d'un gant. Sous prétexte de dire la bonne aventure, il cherche & s'em* parer des mains. Le pied lui est indifférent. SI les belles mains sont ornées de bagues, cela augmente son plaisir. Seule la main vivante, et non rimagc dïine main, lui produit cet cn*ot %'oluptueux. Mais, quand il s'est épuist^ a la suite de coïts réitérés, la main perd alors pour lui son charme sexuel. Au début, le sou- venir des mains féminines le troublait môme dans ses travaux. (6inct,o/>. ciV.)

Binct rapporte que ces cas d*enthousiasme pour la main de la Femme sont très nombreux.

Rappelons à ce propos qui! y a enthousiasme pour la main lie ta femme dans robservationâ ipourdes motifs sadistos et dans robservatton 46 pour des raisons masochistes. Ces cas admettent donc dos interprétations multiples.

Mais cela ne veut pas dire que tous les cas do fétichisme

(io la main ou môme lu plupart de cos cas domAndont on ndcoBsilont une inlerprdtotion «idiste ou masbohiste.

Le cas suivant, iràsmtéroKuant et observé minutieusemont, nous apprend qiio, bien qu'au début un élément sadUto ou masochiste ail étd enjeu, cot élément semble avoir disparu h rdpoque de la maturité de Findividu et après que la perver- sfort félîchtsle M fut «omplMcment développée. On peut supposer que, dans ce cas, le fétichisme a pris naissance par une association accideniello; c'est une explication très suffisante*

OosEHVAîlON 75. Cas de rélichlBmo de la main communiqué par lu docteur Albert MolL > P. L.*.» vingt-huit ans, négociant en W'estphalie. A part le fait que le père du malade était un homme d*ane mauvaise humeur excessive et d*un caractère un peu violent, aucune tare héréditaire no peut être notée dans sa famille.

ATéeele, le malade n'était pas très appliqué; Il n*a jamois pu concentrer pendant longtemps son attention sur un sujet; eu revanche, d^s son enfance, il avait beaucoup d'amour pour ki mu- sique. Son tempérament fut toujours un peu nerveux.

En 1890 il est venu me voir, se plaignant de maux de tête et de ventre qui m*ont fait l'effet de douleurs neurasthé** niques. Le malade avoue en outre qu'il manque d'énergie. Ce n*est qu'après des questions bien déterminées et bien précises, que le malade m'a donné les renseignements suivaiitssur su vie sexuelle. Autant quMl peut se rappeller, c'est d Tàge de sept ans que se sont manifestés che^ lui les premiers symptômes d'émotion sexuelle. Sipueri ejusdem feve œialis mingeiUis membrum adapexit, valde liblfUnibus exdtatm est. L... assure que celte émotion était accompagnée d'érections manifestes.

Séduit par un autre garçon, L... a été omené ft l'onanisme a TAge de ^t ou huit ans. « D'une nature très facile t exciter, dit L..., je me livrai très fréquemment à Tonanlsmo jusqu'à l'âge de dix-huit ans, sans que j'aie eu une conception nette ni des consé- quences fâcheuses ni de la signification de ce procédé. » Il aimait surtout cum nonnuiîs commilUowùiu maluam masturbutionem irac- tare; mais il ne lui était pas du tout indilTérent d'avoir tel ou tel garçon ; au contraire, il n'y avait que peu de ses camarades qui auraient pu le satisfaire dans ce sens. Je lui demandai pour quelle raison il préférait un garçon &un autre ; L... me répondit que ce

PSYGHOPATHIA 8BXUALIS

qui lo sédulsKit dans la masturballon mutuelle) avec un camarade d^éicole, c*étaU quand un de ses camarades avait une belle main blanchi). L... âo rappelle aussi que souvent, au commencement de la leçon de gymnastique, il s'oceupati & faire des exercices seul sur une. barre qui se trouvait dans un coin éloigné; il le fai- sait dans rintcniion ut guammaxim excilaretur idgue tmtopare ' asseeulus est, ut mmbro manu non lactOt sine ejaeulaiiùne pùe* riii œiatè èrat '^^ Il est encore un Inci-

dent fort Intéressant de sa première jeunesse dont le malade se rappelle. Un de ses camarades fevoria N.,., avec lequel Li.« pra** tiquait lamasturballon mutuelle, lui fil un jour la proposition suivante : ut L„ membruni A\.A apprehendere eonantur; N.o se déballerait autant que possible et essayerait d*en empéeher L... L... accepta la proposition.

L'onanisme élait donc directement associé à une lutte des deux garçons, lutte dans laquelle N... était toi^ours vaincu \

La lutte se terminait régulièrement utiandm aoaciui sit ment' 6riim fnùituràari L.., m*afllrme que ce genre de mastarbation lui a procuré un plaisir tout & fait particulier de même qu*àN.«. Il se masturba fréquemment Jusqu*À dix-huit ans. Instruit par un ami des conséquences de ses pratiques, L... fit tous les efforts possibles et usa de toute son énergie pour lutter contre sa maii- valse habitude. Cela lui réussit peu â peu, jusqu^À ce qu*il eut accompli son premier cott, ce qui lui arriva a vingt et un ans et demi; il abandonna alors complètement ronanisme qui lui parait maintenant incompréhensible, et il est pris de dégoût An songeant qu*ll a pu trouver du plaisir à pratiquer Tonanismelavec des gar- çons. Aucune puissance humaine, dit-il, ne pourrait aujourd'hui le décider à toucher le membre d'un autre homme; la vue seule du pénis d*aulrui lui est odieuse. Tout penchant pour Thomme a disparu ches lui et le malade ne se sent attiré que vers la femme.

Il faut cependant rappeler que malgré son penchant bien pro- noncé pour la femme, il subsiste toujours ches L... un phéno- mène anormal.

Ce qui rexcite surtout chez la femme, c'est la vue d'une belle main; L... est de beaucoup plus émotionné en touchant une belle main de femme, quamsi eamdem fminam plane nudatm adspiceret*

Jusqu'il quel point va la prédilection de L... pour une belle main de femme? Nous allons le voir par le fait suivanL

1. Geèi ainsi une sorte de sadisme rudimeataire elles L... et de moto- cbisuie rudimcntair» étiez K...

NBURO-PSYCHOPATHOLOGtB GÉNÉRALE 209

L... connaissoit mo belle jeûné femme, douée de tous les charmes; mois sii main éUiii quelque peu trdp grande et n*ôtail peut-être pas toujours aussi propre que L..* Faurail désiré* Par suite de cette circonstance, il était non seulement impossible à L«.. de porter un intérêt sérieux à cette dame, mais il n*étatt même pas capable de la toucher. Il dit qu'il n*y a rien qui le dé- goûte autant que des. ongles mtil sd^

malpropres le met dans l^impossibilité de tolérer le moindre con- tact avec une dame, fdt-eUe la plus belle. D*atlleurs, pendant les années précédentes, L... avait souvent remplacé lo coït,ti/ puel- km nsque-adejaculathnem eff^eclam membrum euum mmuiraelare jussevii.

Je lui demande ce qui Tattire particulièrement dans la main de la femme, sll volt surtout dans lu muin le symbole du pouvoir et s -il éprouve du plaisir h subir une humiliation directe de la femme* Le malade me répbnd que c*est uniquement; la belle forme de la main qui Texcite, qu'être humilié par une femme ne lui procure- rait aucune satisfaction et que, jusqu'ici, jamais l'idée no lui est veiiuo de voir dans la main le symbole ou Kinstrument du pouvoir de la femme. Sa prédilection pour la muin de la femme est encore aujourd'hui si forte chez lui, til majore voluptateaffieialur si manm féminm mmbrum tmctal^ guam eoUu in mginam, Pourlant, le malade préfère accomplir le coït, parce que celui-ci lui parait na- turel, tandis que Tautre procédé lui semble être un penchant morbide. Le contact d'une belle main féminine sur son corps cause au malade une érection immédiate ; il dit que Taccolade et les autres genres de contact sont loin de lui faire une impression aussi puissante.

Ce n'est que dans les dernières années que le malade a fait plus souvent le coït, mais toujoui*s il lui en coOtait de s'y décider.

De plus, il n'a pas trouvé dans le coït la satisfhction pteine et entière qu'il cherchait. Mais quand L... se trouve près d'une femme qu'il désire posséder, son émotion sexuelle augmente au seul aspect de cette femme, au point provoquer l'éjoeulation. L...- aitlrme formellement que, dans une pareille occurrence, il s'abstient intentionnellement de toucher ou de presser son membre. L'écoulement du sperme qui a lieu dans ce cas procure à L... un plaisir de beaucoup plus grand que raccomplissement du coït réel*.

Les rêves du maladct dont nous avons encore À nous occuper, i. Donc bypereslhôsio soxudUe d un tr^fl haut degré (compares plus haut).

PSYCMOPATItlA 88XUAMS.

210

PSYGUOPATIIU SBXÙAUS

nd coiicornont jamais le co¥(. Quand, au milieu lanuil, il a dos pollutions, colles*ci arrivonisous rinfluence dldéëe tout autres qm celles qui hantent, dans des circonBtances analogues, tes hommes normaux. Ces rêves du malade sont des reconstitiitlons dos scônes de son séjour a récolc. Pendant eello période, lo malade avait, on dehors de la masturbation mutuelle dont il a été question plus hautf des éjaeulatlons toutes les fois qu'il était saisi d'uue grande anxiété*

Quand, par exemple, le prf>fesseur dictait un devoir et que L... ne pouvait pas suivre dans la traduction, il avait souvent une éjaculation K Les pollutions nocturnes qui se produisent parfois maintenant, son Ttoujours accompagnées de rêves portant sur un sujet analogue ou identique aux incidents de Técole dont nous venons de parler.

Lo malade croit que, par suite de son penchant et do ses sen- sations contre nature, il est incapable d'aimer une femme long* temps.

Jusqu'ici, on n'a pu entreprendre un traitement médical de la perversion sexuelle du malade.

«

Ce cas de féticliismo de la main no repose certainemont ni sur lo masochisme ni sur lo sadisme; ils*expUque simplement par ronanisme mutuel que le malade a pratiqué de très bonne heure. Il n*y a pas \h dHnversion sexuelle non plus. Avant que l'instinct génital ait pu se rendre neliemeni compte de son objet, la main d'un condisciple a été employée. Aussitôt que le penchant pour Tautre sexe se dessine, Tintérèt concentré sur la muin en général est reporté sur la main de la femme.

Chez les fétichistes de la main, qui^ selon Binet, sont très nombreux, il se peut que d'autres associations d'idées arri- vent au môme résultat.

l. Cola est aussi de rbyperesiliésie scxucUe. Toule ^inoUoa forte, de quelque nature qu'elle aoit, met la sphôre sexuetto en dbuliltion (Oinet, Dynamogénie géwfraie)* Le docteur MoH mo comtuunique à ce aujet le cas aaivant :

U(i niit analogue ui*oat rapporté par M. âgé de vJngt^liuU ana. Gelui«€i, un eominer^ntf avaU aouvoniàréeoleetattsai eu deltora de récolo ujie éJaeulaUon avee un aenUmont de voluplé, quand H <aait i)ri8 d'uue forte angoisse. En outre» presque toute douleur morale ou physique lui produit un efTcl analogue. U malade E... prétend avoir un instinct g6niUil normal, mais il souOïe d^impuissance nerveuse* »

NEUllO-PSYCilOPATHOLOGIE GËNÉIULE 2U

 côtd dos fdiichi8tes do la main jo rangorat» comme suite naturelle, les fétichislcs du piod. Mais tandis que lo féti*- chisme do la main o$i raremont remplacé par le fétichisme du gant, qui appartient, à proprement parler, au groupe du fétichisme d'objets inanimés» nous trouvons renthousiasmo pour !«» pied nu de la femme, qui prtfsmilo bien raremont quelques signes pathologiques ti*ès pou accusés, mais qui est remplacé par les innombrables cas do fétichisme du soulier et de la bottine.

' La raison en est bien facile à comprendre* Dans la plupart des cas le garçon voit la main de la femme dégantée, et lo pied revêtu d'une chaussure. Ainsi les associations didécs de la première heure qui déterminent choas les fétichistes la direction de la mîa sexuatis^ so rattachent naturellement & la main nue; mais quand il s'agit du pied, elles se rattachent au pied couvert d'une chaussure.

Lo fétichisme de lu chaussure pourrait trouver sa place dans le groupe des fétichistes du vôtcment qui sera étudié plus loin; mois à cause de son caractère masochiste qu'on a pu prouver dans la plupart des cas, il a été analysé en grande partie dans les pages précédentes*

En dehors de Tceil, de la main et du pied, la bouche et roreillc remplissent encore souvent le rôle de fétiches. A. Moll fait en particulier mention de pareils cas. (Comparez aussi le romande Belot La bouc/te de Madame X,., qui, d'après l'assertion de Tauteur, repose sur une observation prise dans la vie réelle.)

Dans ma pratique j'ai rencontré le cas suivant qui est assez curieux.

OasenvATtoN 70. Un homme très chargé m'a consulté pour son impuissance, qui te pousse au désespoir.

Tant qu'il fut célibataire, soa fétiche était la femme aux formes plantureuses. Il épousa une femme de complexion correspondant k son goût; Il était parfaitement puisant avec elle et très heureux* Quelques mois plus tard, sa femme tomba gravement malade et

2i2 mCHOPATHIA SEXUALIS

muigril considérabloment. Quand, un Jour, il voulut de nouveau remplir ses devoire conjugaux, U fut tout à fait impuissant et il i'ost resté. Mats quand il essaye le coït avec des femmes forles, U redevient tout de »ui(e puissant.

Ses défauts physiques môme peuvent devenir dos fétiches.

OBSsnvATicv 77. X..., vingt-hùit ans, issu d'une famille gravement chargée. H est neurasthénique, so plaint de manquer de confiance on lui-môme, il a de fréquents accès de mauvaise humour, avec tendance au suicide, contre laquelle il a souvent une forte lutte t\ soutenir. A la moindre contrariété, il perd la téte cl se désespère. Le malade est ingénieur dans une fabrique, dans la Pologne russe; il esl de forte constitution physique, sans stigmates de dégénérescence. Il se plaint d'avoir une « niante» étrange» qui souvent, le fait douter qu'il soit un homme sain d'esprit. Depuis l'âge de dix-sept ans, il n'est sexuellement excité que par Taspect des difformités féminines, particulièrement des femmes qui boiteot et qui ont les jambes déformées. Le malade ne peut pas se rendre compte des premières associations qui ont altuclté sen HùîdoiicoH défauts de ht beauté féminine.

Depuis la puberté, il est sous riniluencc de ce fétichisme, qui lui est très pénible. La femme normale n'a pour lui aucun charme; seule rintéresse la femme boiteuse, avec des pieds-bots ou des pieds défectueux. Quand une femme est atteinte d'une pareille défectuosité, elle exerce sur lui un puissant charme sensuel, qu'elle soit belle ou laide.

Dans ses t*éve8 do pollutions, il ne voit que des femmes bol* teuses. De temps à autre, il ne peut pas résister à l'impulsion d'imiter une femme qui boite. Dans cet état, îl est pris d'un violent oi^gasme et il se produit che% lui une éjaculation, accompagnée de la plus vivo sensation de volupté. Le malade alîlrme être très libidineux et soulTrir beaucoup de la non-satisfaction de ses désirs. Toutefois, il n'a pratiqué non premier coït qu'& Tége de vingt- deux ans, et, depuis, il ti'a coVté qu'eitvtrou cinq fois en tout. Htan qu'il soit puissant, il n*y a pas éprouvé la moindre satisfac*- lion. S*il avait la chance de coïter une fois avec une femme boi- teuse, cela serait pour lui bien autre chose. Dans tous les cas, il ne pourrait se décider au mariage, à moins que sa fulut*e ne soit une boiteuse.

Depuis l'âge de vingt ans» le malade présente aussi des symp-

NKUUO-PSYCHOPATHOLOGÏB f.ÉNÉttALE 213

tômos do fétlchismo des vôlemenls. Il lui Ruf«l «ouvont de mettre des bas de femme ou des souliers ou des pantalons de femme. De temps en temps, !l s'achète ces objet» de toilette féminine, s'en revêt en secret, en éprouve alors une excitation voluptueuse et arrive, par ce moyen, à réjaculation. Do» vêtements qui ont déjà été portés par des femmes n'ont pour lui aucun charme. Ce qu'il aimerait le mieux, serait de s'habiller en femme aux moments de ses ékclratrbhs sènsttdl^^ Il ft'apns (ïMcoro osé le fiitre, de crainte d'être découvert.

Sa mia sexuaHs se borne aux pratiques sus-mentionnécs. Le malade affirme avec certitude et d'une fa^on digne de fol qu'il no s'est jamais adonné t la masturbation. Depuis ces lemps derniers, il est très fatigué par des pollutions en même temps que ses malaises neurasthéniques augmentent

Un autre exemple est Descartes, qui {Tmià des Passiom, CXXXVI) a fait Iui*m6me des réflexions sur l'origine des pen- chants étranges à la suite de certaines associations d'idées. Il a toujours eu du goût pour les femmes qui louchent, parce que l'objet do son premier amour avait ce défaut (Bincl, op. cit.)*

Lydstono {A Lecture on sexml perversion^ Chicago i890), rapporte le cas d*un homme qui a entretenu une liaison amoureuse avec une femme k qui on avait amputé une cuisse. Quand il fut séparé de cette femme, il rechercha sans cesse et activement des femmes atteintes de la même défectuosité.

Un fétiche négatif !

Quand la partie du corps féminin qui constitue le fétiche peut être détachée, les actes les plus extravagants peuvent se produire & la suite de cette circonstance.

Aussi les fétichistes des cheveux constituent-ils une caté- gorie très intéressante et en outre importante au point de vue médico-ldgal. Comme ces admirateurs des cheveux de la femme se renconlent fréquemment aussi sur le terrain phy- siologique, et que probablement, les différents sens (l'œil, rodomt,roule par les froissements, et môme le sens tactile chez les fétichistes du velours et de la soie), perçoivent

214

PSYCHOmilU SEXUAUS

ous8i*dans los conditions physiologiques dos émotions qui so traduisonl par uno sensation voluptueuse, on a constaté par contre toute une série de cas pathologiques de foime sem- blable, et on a vu, sous Timpulsion puissante du fétichisme des cheveux, des individus se laisser entraîner h commettre des délits. C'est le groupe des coupeurs do nattes ^

OBsm'ATiON 78. Un coupeur do nattes, P..., quarante ans, ouvrier serrurier, célibataire, d*un pôro temporairement frappé d*aliénation mentxilo et d^une môro trôs nerveuse. Il s'est bien développé dans son enfance, était inlelligenlt mais de bonne heure, il fut atteint do tics et d'obsessions. Il ne s'est jamais masturbé; il aimait platoniquement, avait souvent des projets de . mariage, ne coYtait que rarement avec des prostituées, mais ne se sentait jamais satisfait dans ses rapports avec ces dernières : au contraire!, il en éprouvait plutôt du dégoût. Il y a trois ans, il eut de gros malheurs (ruine fioauciéiH}}; en outre, il traversa une alToclion fébrile, aggmvée par des accès de délire. Ces épreuves ont gravement atteint le système nerveux central du malade qui, du reste, est chargé héréditairement. Le soir du 28 aotU 1889, P... a été arrêté en flagrant délit, place duTrocadéro, A Paris, au moment oi'i, dans la feule, il avait coupé la natte d*une jeune fille. On Tarréta la natte en main, et une paire de ciseaux en poche. Il allégua un trouble momentané des sens, une passion fUneste et indomptable, et il avoua avoir déjât coupé in dix reprises des nattes qu'il gardait chez lui et qu1l contemplait de temps en iempst avec délices.

Dans la perquisition à son domicile^ on trouva chez lui 09 nattes et queues assorties et mises en paquetSi Déjd, le 15 décembre 1880, P... avait été arrêté uno fois dans des eircon- stonces analogues, mais on Tavait relftché, faute de preuves suffisantes.

P... déclare que, depuis trois ans, il se sont anxieux, ému et pris de vertige toutes les fois qu*tl reste le soir seul dans sa

1. MoU {op. cil,) rapporte : « Le notniiiC* X... est très excité «exucttement teiitos los fols qtfil aperçoit une femme avec une nette ; des cliovciix tom- bant Ifbrciuenl ne satiraiont produire sur lui la uii^e Impression, fusseut-lls des plus beaux. »

n nVst |ms Juste, toutefois, de prendre pour des fdtiebisles tous les cou- peurs de notlos; «ir, dans certains cas, Tj^prclô au gain matériel est le mobile; la natte est une marchandise et itou pas un féticlie.

NEUUO-PSYCHOPATnOLOGlË GÉNÉHALIS 21»

chombvo; el c'est (sAon qu'il est saisi do Tenvio de lotictier des cliovoux de feromo. Lorsqu'il a eu Taccaftion do tenir olTectîve- ment dans la main ta natte d'une jeune fille, titidine valda excila* tus 6$e neque ampHus puella imta^meilo et ejaeulatio eveniL II s'en étonne d'autant plus qu'autrefois, dans ses relations les plus intimes avec les femmes, il n'avait jamais éprouvé une sensation paroille. Un soir il no put résister au désir de coupei* la natte d'une nilo. Arrivé chez lui, ia natte dans sa main, reflTot volup- tueux se renouvela. Il avait le désir de se passer la natte sur le corps et d*en envelopper ses parties génitales. Enfln, après avoir épuisé ces pratiques, il en avait honte, et pendant quelques jours il n'osait plus sortir. Après plusieurs mois de tranquillité, il fut de nouveau poussé 6 porter la main sur des cheveux de femme, de n'importe quelle femme. Quand il arrivait à son but, il se sen- tait comme possédé d'un pouvoir surnaturel et hors d'état de lâcher sa proie. S*il ne pouvait atteindre Tobjet de sa convoitise, il en devenait profondôment triste, rentrait chez lui, fouillait dans sa collection de nattes» les touchait, les palpait, ce qui lui donnait un violent orgasme qu'il satisfaisait alors par la masturbation. Les nattes exposées dans les vitrines des coiffeurs le laissaient tout à fait froid. Il lui fallait des nattes tombant de la tôle d*une*femme.

Au moment précis oi*i il commettait ses attcntiils, P... prétend avoir été toujours saisi d'une si vive émotion qu'il n'avait qu'une perception incomplète de tout ce qui se passait autour de lui, et que, par conséquent, il n'en a pu garder qu'un sou- venir fort vague. Aussitôt qu'il touchait les nattes avec des ciseaux, il avait de l'érection ei. au moment de les couper, il avait une éjaculation*

Depuis qu'il a éprouvé, il y a Irois ans, des revei's de fortune, sa mémoire, prétend-il, s'est alTaiblio; son esprit se fotigue vite; il est tourmenté d'insomnies» de soubresauts, quand il dort. P..; se repent vivement de ses actes.

On a trouvé ches lui, non seulement des nattes, mais aussi des épingles 6 cheveux, des rubans et autres objets do toilette fémt* nine qu'il s'était fait donner en cadeaux. De tout temps, il eut une véritable manie t collectionner des objets de ce (çenre, de môme que des feuilles de journaux, des morceaux de bois et autres objets sans aucune valeur, mais dont jamais il n'aurait voulu se désaisir. Il avait aussi une répugnance étrange et quil ne pouvait s'expliquer, à traverser certaines rues; quand , il essayait de le faire, il se sentait tout il fait maU ^

PSYCliOPATIIlA SËXUAUS

L^oxameii des médecins a démontré qu*on avait uRhiro & un hérédirnirc, que les actes incriminés avaienl un caractère impulsif dénué do tout libre arbitre^ et quMls lui étaient imposés par une obscHsIon renforcée par des sentiments sexuels anormaux* Acquittement. Internement dans un asile d^aliénés. (Voisin^ Soc- queli Motet, Amaiesd' hygiène^ 1890, avril.)

Pour faire suite ft ce cas, nous cri citerons un autre ana- logue qui mérite toute notre attention, car il a été soigneuse- ment observé ; il fournit un exemple pour ainsi dire classique et jette une vivo lumière sur le féticbifime ainsi que sur réveil de cette pei*vcrsion par une association d*idées.

OssKttVATioN 79. Un coupeur de nattes. E..., vingt^cinq ans; une tante du côté maternel épileptique; un frère a souffert de convulsions. K... prétend avoir été bien portant pendant son enfance et avoir bien travaillé à I*écote. \ Tàge de quinze ans, il éprouva, pour la première fois, une sensation voluptueuse avec érection, en voyant une belle fille du village se peigner les che* veux. Jusque-là les personnes do Tautre sexe n*avaient fait sur lui aucune impression. Deux mois plus tard, à Paris, il se sentit vlvomenl excité à la vue de jeunes Hlles dont les cheveux flot- taient autour de la nuque. Un jour il ne put se retenir de prendre la natte d'une jeune fille et de la tortiller entre ses doigts. U fut arrêté et condamné (i trois mois de prison.

Peu de temps après, Il fut soldat et fit cinq ans de service. Pendant cette période, U n'eut pas k redouter do voir des nattes. Cependant il rêvait parfois de tètes de femmes avec dos nattes ou des cheveux flottants. A roccnsion, il faisait le coït avec des femmes, mais sans ((ue leurs cheveux agissent comme fétiche.

Rentré t\ Paris, il eut de nouveau des rêves du genre sus^indi- qué et, de nouveau, il se sentit excité à la vue des cheveux de femmes.

Jamais il ne réve du corps entier de la femme ; ce ne sont que des têtes It nattes qui lui apparaissent. Ces temps derniers, r excitation sexuelle due à ce fétiche est devenue si forte qu'il a recourir & la masturbation.

Il était de plus en plus en proie h Tobsession de toucher des cheveux do femme^ ou, de préférence, de posséder des nattes pour pouvoir se masturber avec.

Depuis quelque temps, réjaculation se produit chez lui aussitét

Nfôuno-psyciiûPArHOU)GiE généuau*:

qu'il tient des cheveux do femme entre ses doigls. Un jour il a réussi & couper dans la ruo trois nattes d'une longueur de vingt- cinq contimètreB sur la tdte do potlles filies qui passaient* Une tentative semblable faite sur une quatrième enfant amena son arrestation* li manifesta un repentir profond et de la honte.

Depuis qu*il est interné dans une maison d*aliônéSt il en est arrivé à n'èiro plus excita ft la vue dos nattes de femme. Il a rin- téntioni aussiiiftl remis on liberté» do rentrer dans son pays ôû tes femmes portent les eheveux relevés et attachés ou haut. (Itfognan, Archives de FanthfcpohgUeriminelk^ t. V, n^ ^B.)

Nous citerons encore le fait suivant, qui est aussi de nature h nous éclairer sur le caractère psycliopatliique de ces piiénom&nes otdont la curieuse guérison mérite attention.

OnsBRVATioN 80. Fétichisme des nattes de cheveux* M. X,. M outre trente et quarante ans, appartenant & une classe sociale très élevée, célibataire, issu d*une famille censée être sans tare; dès son enfance, nerveux, sans esprit de suite, bizarre; prétend que depuis TAge do huit ans, il s'est senti puissamment attiré par les cheveux des femmes, particuliôroment lorsquit se trouvait en présence de jeunes filles. Lorsqu'il eut neuf ans, une jeune Bile de treize ans fit avec lui des actes d'impudicité. Mais il n*était pas & mémo de comprendre, et il n'y eut chez lui aucune excitation.

Sa soBur, âgée de douze ans, s'occupait beaucoup de lui ; elle Tembrassait et le pressait souvent contre elle. Il se laissait faire parce que les cheveux de celle jeune fille lui plaisaient beaucoup.

A ràge d'environ dix ans, il commença (i éprouver dés sensu* tiens voluptueuses (i Taspect des cheveux des femmes qui lui plai- saient. Peu b. peu, ces sensations se produisirent spontanément, et aussitôt s'y joignait le souvenir imaginaire de cheveux de jeunes filles. K l'âge de on/^ans, il Tut entraîné d la masturbation par des camarades d'école. Le lien d^ossociation des sentiments sexuels avec Tidée fétichiste» était alors déj& solidement établi et se faisait jour, toutes les fois que le malade pratiquait avec ses camarades des actes d'impudicité. Avec les années» le fétiche devint de plus en plus puissant. Les fausses nattes même corn» mençaientà l'exciler, pourtant il préférait les vraies. Quand il en pouvait toucher ou y poser sus lèvres, il se sentait tout heureux. 11 rédigeait en prose des articles, il faisait des poésies

m

PSYÇHOPATHIA fSRXUAIJS

sttr la beauté dos chevouK des foromos; il desstnaii des nalie» el se masturbait on môme lomps. A partir de TAgo do quatorze ans, il devint (eltemonl excité par son féticlie quHl on avait des érec- tions violentes* Contrairomenl au goût qu*il avait, ôtttnt encore petit garçon, il n*élaitplus excité que parioi» nattes bien loufîàos, noires et solidement tressées. H éprouvait une envie foUo de poser ses lôvrcs sur ces nattes et do les mordre. L'attouchement des ehevéux no lui donilait que pou do salîsfaciron; c'était plutôt la vue qui lui en procurait, mais avant tout, le fait d y poser les lôvres et de les mordre.

Si cola lui était impossible, il so sentait malheureux jusqu*au ixdîum oitiv. Il essayait alors de se dédommager en évoquant dans son imagination Tlmago d* a aventures do nattes » et en se masturbant en même temps.

Souvent, dans la rue, au milieu d^une bousculade de la foule, il ne pouvait pas se retenir de poser un baiser sur la tète dos dames. Cela Tait, Il courait chez lui pour se masturber. Parfois 11 réussis- sait a résister t cette impulsion, mais alors il étaitforcé, oppressé d*uno angoisse vive, de prendre vite la Alite, pour échapper au cercle magique du fétiche. Une fois seulement, au milieu de la bousculade d'une foule, il eut Tobsession do couper la natte d*une jouno fiUe. Il éprouva pendant cette loiibilive une vive anxiété, ne réussissant pas avec son canif, et échappa avec peine en se sauvant au danger d*ctre pris.

Devenu grand, il essaya do se satisfaire par le coft avec des pueids. 11 provoquait une érection violente en baisant les nattes, mais il ne pouvait pas arriver & réjaculatton. Vo{U\ pour<|uoi il a*était passulisfuit du coït. Pourtant son idée favorite était de coUor en baisant des nattes. Cela ne Ini suffisait pas, puisque par ce moyen 11 nVrivait pas non plus & l'éjaculation. Faute de mieux, il vola un jour h une dame les cheveux qu'elle avait laissés en se peignant ; il se les mettait dans la bouche et se mas- turbait en évoquant dans sou esprit en uiéme temps Timage de la dame. Dans l'obscurité, il n*avait aucun intérêt pour la femmo, parce quUl ne voyait pas ses cheveux. Des cheveux défaits n*avalent pour lut aucun charme, les poils des parties génitales non plus. Ses rêves érotiques n*avaient pour sujet que des nattes. Ces temps derniers, le malade était tellement excité sexuellement qu*il tomba dans une sorte de satyriasis. Il devint incapable de vaquer il SCS atïaîrcs, el, il se sentait si malheureux, qu'il essaya de s*étourdir par Talcool. Il en consomma de grandes quantités, fut

NEUUO-PSYCUOPATHOKOŒ GËNÉliAU*! M

pris de délire alcoolique et dut étro transporté & rhôpilal» Après ravoir guéri do rintoxicalion, un Irnilomont approprié Ht dispa* ratlre assez rapidement son excilnlion soxuellet et, lorsque le ma- lade fut renvoyé de ThApitAl, il était délivré de son idée fôlichiste qui ne se manifestait que rarement dans ses rêves nocturnes.

L*examen du corps a fait constater Tôtat normal dos parties génitales cl Tabsence totaio de stigmates de dégénérescence.

Ces cas de fétichisme des nattes^ qui mènent à des vols de nattes de femmes, paraissent se reneontror de temps en temps dans tous les pays. Au mois de novembre 4890, des villes entières dos États-Unis de TAmérique ont été, au dire des journaux américains, inquiétées par un coupeur de nattes.

B. LE FÉTICBB EST U«N'£ PAnTIE DU V^.TEMBNT FÉMININ

On sait combien grande est, en général, Timportance des bijoux et de la toilette de la femme, même pour la vita saxttalis normale de i*homme. La civilisation et la modo ont ci*éé pour la femme des traits ariinciels de caractère sexuel dont Tabsence peut être considérée comme une lacune et peutpro- duire une impression étrange, quand on se trouve en présence d'une femme nue, malgré Toffet sensuel que doit normale-» ment produire cette vue

A ce propos, il no faut pas oublier que la toilette de la femme a sottvcnt tendance à faire ressortir, et môme è exa- gérer, certaines parlicularités du soxe, des traits de caractère sexuel secondaires, tels que la gorge, ia taille, les hanches.

Ghe2 la plupart des individus, l'instinct génital s'éveille longtemps avant de pouvoir trouver Toccasion d'avoir des rapports intimes avec Tautre sexe, et les appétits de la pre- mière jeunesse se préoccupent habiluellemont d'images du corps de la femme vêtue. De vient que souvent, au début de la vita sezualist la représentation de Toxcitant sexuel et

1. Compares les remorques do Gcettic sur son aventure à Genévè (Uitreê de Suisse),

PSYGHOPATIIIA SBXIJALIS

celle du vôtement féminin s^associont. Gelto association peut devenir indissoluble ; la femme vôtue peut ôtre pour toujours préférée h la fcmmo nue, surtout lorsque les individus en question, so trouvant sous la domination d'autres perversions, n*arrivent pas h uno vUa semalis normale ni h la satisfaction par les charmes naturels.

Par suite de celle circonslance, il arrive a]oi*s que, chez dos individus psychopathes et sexuellement liypereslhésiques, la femme habillée est toujours préférée à la femme nue. Rappelons-nous bien que» dans Tobservation 48, la femme n*a jamais laisser tomber ses derniers voiles, et que IV^i/t/^m/tcf/^ de l'observation 40 préfère la femme habillée* Plus loin encore, on trouvera uno déclaration de ce genre faite par un inverti.

Le Moll {op. cii.) fait mention d'un malade qui ne pou- vait faire le coït avoc uno puella nuda; la femme devait être revôtuo au moins d'une chemise. Lomôme auteur cite un individu atteint dinversion sexuelle qui est sous le coup du môme fétichisme du vêtement.

La cause de ce phénomène doit évidemment être cherchée dans Fonanisme psychique de ces individus. Ils ont, h la vue do bien des personnes habillées, éprouvé dos désirs avant de s*6tre trouvé en présence de nudités < .

Uno seconde forme de fétichisme du vêtement, forme plus prononcée, consiste en ce que ce n*est pus généralement la femme habillée qu*on préfère, mais c*cst seulement un cei^ tain genre d*liabillement qui devient fétiche. Il est bien con- cevable qu'une forte impression sexuelle, surtout si elle se produit de très bonne heure, et si elle se rattache au souvenir d'une certaine toilette de femme, puisse, chess des individus bypéresthésiqucs, éveiller un intérêt intense pour ce genre

Un pli^uotuènc analogiio en co qui coticcrno l'objet, mais tout à Mi diffé- rent en ce qiti concerne le moyen ps^rehlque, est le fait que le corps â éeiul revdtu, produit souvent plue de eliarmo que le corps tout nu. Cela tient oux eflbte de conlraslc et & la passion de rattenfe qui sont des phénomènes généraux et n'ont rien de palliologiqne.

i\E0RO-PSYCHOPATIIOLOfiIE fiÉNÉRALB 821

do loiletto. Hammond {op. cii., p. 46) rapporte loctts suivont qu*U emprunte m Traiiéde rimpuissanceàùlXoyxhmà.

OusBRVATiON 81. X.*., fli» d*un général, a été élevé h la cam* pagne. A rûge de quotom ans il fut Inilié par une jeune dame aux niysU'pa» de ramoui% Cotto dame élaît une blonde, qui por- tait les cheveux en boucles; afin do ne pa« élre découverte, elle garâalt hiibîttteHenïRrtl ses vôtomentSï se» guêtre», son iionietel «a robe de soie, quand elle avait une convorsation înlîme avec son jeune amant.

Après avoir terminé ses éludes, X... fut envoyé en garnison; il voulut ppoOtcrde sa liberté pour se payer du plaisir; il constata que son penchant sexuel ne pouvait s'exciter que dans certaines conditions déterminées. Ainsi une brune ne lui faisait aucun effet, et une femme en costume do nuit pouvait éteindre complètement tout son enthousiasme en amour. Une femme, pour éveiller ses désirs, devait élro blonde, chaussée de guôtros, avoir un corset et une robe de sole, en un mot être vôtuo tout A fait comme la dame qui avait pour la première fois éveillé chez lui l'instinct génilah lia toujours résisté aux tentatives qu'on a faites pour le marier, sachant <|u*îl ne pourrait s*acquitlcr de ses devoiw conju- gaux avec une fiimme en costume de nuit*

Kammond rapporte encore (page 42), un cas ofi heoïlus nmritalisn'a pu 6lro obtenu qu'à Taidc d*un costume déter- miné. LeD'Moll fait mention de plusieurs cas semblables cheas des hétéro- et homo-sexuels. Comme cause prîroitivo, il faut toujours supposer une association d*iddes qui s*csl pro- duite à la première heure. C'est la seule raison plausible de ce fait que, chez ces individus, tel costume agit avec un charme irrésistible, quelle que soil la peraonne qui porto le fétiche. On comprend ainsi que, dViprds lo récit de Colfi- gnon, des hommes qui fréquentent les bordels, insistent pour que les femmes avec lesquelles ils ont affaire, mettent un costume particulier, de ballerine, de religieuse, etc., et que les maisons publiques soient, à ccteffct, munies de toute une garde-robe pour déguisements.

Bînet (op. ciL) raconte le cas d'un magistrat, qui n'était amoureux que des Italiennes qui viennent ù Paris pour poser

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PSYCIIOPATllU SKXUAIJS

dan» Icsatollcrs^ ot quo cot iimour avait pour vdriloble objot leur coslumc parliculior. La cause en a pu ôlre bien établie ; c'était l'effet de la promiero impression au moment de l'éveil de rinstinct génitoL

Une troiftième forme du fétichisme du vêtement, qui pré- sente un degré beaucoup plus avancé vers l'état palliolo- giquc, so présente plus fréquemment à robservution du mé- decin. Elle consiste dans le fuit que ce n'est plus la femme, habillée ou môme habillée d'une certaine façon, qui agit en première ligne comme excitant sexuel; mais l'intérêt sexuel se concentre telloment sur une certaine partie do la toilotlode la femme, que la représentation de cet objet de toilette, accentuée par un sentiment de volupté, se détache complètement de l'idée d'ensemble de la femme, et acquiert par une valeur indépendante. Voilà le vrai terrain du féti- chisme du vêtement; un objet inanimé, une partie isolée du vôtement suffit par elle seule à roxcîtalion et à la satisfac* tion du penchant sexuel, Celte troisi&me forme de féti- chisme du vêtement est aussi la plus importante au point de vue inédico-ldgal.

Dans un grand nombre de cas de ce genre, il s'agit de pièces de linge de femme qui, parleur caractère intime, sont surtout de nature h produire des associations d'idées dans ce sens.

OfiSBnvATioK 82. Km., quarantc-cinq ans, cordonnier, pré- tend n'avoir aucune tare héréditaire ; il est d*un caractère bl- zarpc. mal doué inlelleclucUcinunl, d'hahilus vînl, sans stigmates de dégénérescence; d^unc conduite généralement sans reproche, il fut pris en Hagranl délit le 5 juillet 1870. au soir, emportant du linge volé qu'il avait gardé dans un endroit caché. On trouva chez lui ti*oÎ8 cents objets do toilette de femme, entre autres, des chemises de femme, des pantalons de femme, des bonnets do nuit, des jarreliôros et même une poupée. Quand on l'arrêta, il avait sur le corps une chemise de femme. Déjà, à l'âge de trehe ans, il s'était livré il son impulsion a voler du linge do femme ; puni une première fois, il devint plus prudent; il commettait ses

NKUnO-PSYGIIOPATHOLOlîIB GÉNÉRALE 283

vûIb avoc ru8o et beaucoup d^adresso. Qaaod oolio iitipuision lui venail, il avail toujours do TangoUsu et so sentait la télo lourde. Dans de pareils moments, il no pouvait réslfttor, coûte que cpAle. Peu lui importait & qui il enlevait ces objets.

La nuit, quand il était au lit, il mettait les objets do toilette qu'il avait volés, en mémo temps il évoquait dans son imagina-- tipn rimage du belles fommes, cl il éprouvait une sensatloa vo- luptueuse avoc écoulombnl du tipornîo.

Vollù évidemment lo mobile de ses vols; on tous cas, il u*avait jamais vendu aucun dos objets volés, mais il les tenait cachés dans un endroit quelconque. Il déclara qu'il avait ou autrefois des rapporta sexuels normaux avec des femmes. Il nie avoir jamais pratiqué Tonanisme ou la pédérastie ou d'autres actes sexuels anormaux. A l%o de vingt-cinq ans, il fut fiancé, mais rengagement fut rompu par sa faute. Il n*clail pas à mémo de comprendre que ses actes étaient criminels, et en outre, empreints d'un caractère morbide. (Passow, Viemljahrssçhrifi fàv ger. Medi' ein. N. P. XXVUI,p. 01; Krauss, Pstjchoiogkdeê Verl^echens.Vm, p. i90<)

Hammond [op. ciL^ p. 43)rapporlo un cas do passion pour une partie du vôtoment de la femme. 0ons ce cas aussi, le plaisir du malado consiste & porter sur son corps un corset do femme, de môme que d'autres pièces de toilette fémininoi sans qu'il y ail chez lui trace dinvorsion sexuelle. La dou- leur que lut cause à lui ou & une femme un corset trop forte- ment lacé, lui fait plaisir : élément sadico-mnsochiste.

Tel est encore le cas que rapporte Dioz (Der Salbslmffrd* 1838, 24). Il s'agit d'un jeune homme qui ne pouvattrésis- ter à l'impulsion de déciurcr du linge de femme. Pendant qu'il déchirait, il avait toujours une éjaculation.

Une alliance entre le fétichisme et la manie de détruire le fétiche (sorte de sadisme contre un objet inanimé), semble se rencontrer as8C2 souvent. Comparez observation 93.

Le tablier est une pièce du vêtement qui n'a aucun carac- tère intime proprement dit, mais qui, par rétolTc et la cou- leur, rappelle le linge du corps, et qui, par Tendroit il est portéf évoque dos idées de rapports sexuels. (Comparez

m PSYGHDPAtllIA SBXUALIS

l'emploi métonymique on allemand des mois tablier et jupon dans la locution leder Scliùrze mchlaufm^ eto* Ceci dit» nous arriverons à mieux comprendre le cas suivant.

OusBRVATioN 8«1. G..., Ireiile-sopt ans, de famille très char- (çéo, crâne plaglocéphale, facultés inteltecluellcs faibles, a aperçu a Tàge de quinze ans, un tablier qu*on avait suspendu pour le faire 'sécher; Il se ceignît de ce tablier et Se îriâslùr^^^^ Iiaie.

Depuis il no put voir un ta)>Uer sans répéter Tacte^Quand il voyait passer quelqu'un, femme ou homme, ceint d\m'&biior, il était forcé de courir après. Pour le guérir de ses vols répétés do tabliers, on le mit, A Tftge do seize uns, dans la marine. Lù, il n*y avait pas de tabliers et par conséquent il resta tranquille. Revenu à Tàge de dix-neuf ans, il eut de nouveau Timpulsioa de voler des tabliers, ce c|ui lui arnona des compiications fâcheuses. Il fut plusieurs fois arrêté ; enfin, il essaya de se guérir de sa manie en s*enfermant dans un couvent de Trappistes, Aussitôt sorti du couvent, il recommença.

Aî.roccasion d*un vol récent, on Tu soumis à Texamen de mé* decins légistes, et on Ta ensuite transporté dans une maison de santé, U ne volait jamais autre chose que des tabliers. C'était pour lui un plai^^ir d'évoquer le souvenir du premier tablier volé. Ses rêves n*a valent pour sujet que des tabliers. Plus tard, lise servait do ces évocations de souvenirs, soit pour pouvoir accom- plir le coït à roccasion soit pour se masturber (Glmreot-Magnan, Arch. tk Neurùkgie^ Nr. 12).

Un cas analogue & cette série d*observations que nous venons de citer, est rapporté par Lombmso {Amori anormah preeoeineipassL Arçh,dipsych.^ 1883, p* 17). Un garçon^très chargé ilérédikiiremeht, avait déjà, à TAgc de quatre ans, des érections et une forte émotion sexuelle à la vue des objets blancs et surtout du linge. Le contact, le froissement do ces objets, lui procuraient de la volupté. A Tdge do dix ans, il commença à se masturber h la vue du linge blanc empesé. 11 parait ôtrc atteint de folie morale ; il a été exécuté pour assassinat.

Le cas suivant do fétichisme du jupon est combiné à des circonstances bien particulières.

NËUUO-PSYGiiOPATlIOLOGie G&NËttAU3 m

ÛBSBjivATimf 84t ^ M. Z..., trente-cinq iinsl fonetionnairo; oél l^onfanl unique d*uiie mère nerveuse el d*un pôro bien portant. Il était nerveux dés son enfonce; h lA consultation onreinarque son ceil névrot)athe, son corps fluet et déllcatt ses tmils fins, sa voix grélo el sa barbe très clairdoméo. Sauf des symptômes d'une lôgôre neurasthénie, on no constate chez le malade rien de morbide* F^es par tiesi {çénitalos sont normales^ de môme que les foncttijAS s^xuèltès. nuH^^ prëiend no 8*éli*c masturbé que quatre ou cinq fois» lôrsquHl était encore petit ^rtjoii.

Déjà, tViffi de treize ans, le malade était très excité sexuelle* ment & la vuè de vêtements mouillés, tandis que les mêmes vôte* monts a Tétat sec iie rexcitaienl nullement. Son plus grand plai- sir était de regarder, par une pluto torrenliello, les femmes trempées. Quand il en rencontrait, et si la femme avait Une ligure sympathique, il éprouvait une volupté intense, une violente érec- tion ot se sentait poussé au coYt.

: Il prétend n*avoir jamais eu Tenvle de se procurer des jupons trempés ou mouiller une femme. Le malade n'a pu fournir aucun renseignement sur Torlgine de sa piea,

il est possible que rinstinct génital se soit éveillé pour la pre- mière fois à la vue d'une femme qui, par la pluie« a relevé ses jupons et fait voir ses charmes. Ce penclianl obscur et qui ne se rendait pas encore bien compte de son véritable objet, s'est reporté sur les jupons trempés, phénomène qui a continué & se produire.

Les amateurs do mouchoirs de femmes se rcncontront souvent : voilà pourquoi ces cas sont importants au point de vue médico-légal. Ce qui peut contribuer à la grande pro-* pagation du fétichisme du mouchoir, c'est peuUôtre que le mouchoir est la pièce du linge féminin qui est le plus souvent exposée aux regards, môme dans les rapports non intimes ; il peut tomber par hasard entre les mains d*uue lierco personne en lui apportant le parfum spécial et moite de sa propriétaire. Gwi peut-être pour cela que Tidée du mouchoir s'associe Si fréquemment avec les premières sensations do volupté, association qu^il faut supposer dans ces cas.

OsseavATiON 85. Un garçon boulanger do Ircnte-deux ans, célibataire et jusqu'ici d'antécédents nets, a été pris au moment 0(1 il volait le mouchoir d*une dame. Il avoua, avec un repentir

rsYcnoPATtiu sexcAus, 13

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PSYGHÛPATIIIA SBXUALIS

sineôt*û, qu*il avait déjft vûlé 80 h 00 mouchoirs do ceUe façon* Il 116 reçliorehait quo dos mouchoirs do feramo ot oxclusivemeni do femmog jounos et qui lui plaisaient,

L*oxiérietfr do rinculp6 no prdHonte rien d'Intéressant. Il s'hnbille très soigneusement; il a une atlilude bizarre, craintive, déprimée^ avec un genre trop obséquieux ot très peu viril qui va souvent jusqu^au ton larmoyant et aux pleurs. On reconnaît aussi en lui ùnomidadresse manireste, do la faiblesse do la faculté d'assimilation, do la paresse dans rorientation des iû(m ot dans la réflexion. Une de ses sœurs est épiloptique. il vit dans une bonne situation; il n*a jamais été gravement malade, et il s'est bien développé.

£n relatant sa biographie, il fait preuve de manque de mémoire, de manque de clarté; faire du calcul lui est difficile, bien qu*& Técole il faisait des progrès et apprenait avec facilité. Son air craintif, son manque (Vassuranco font soupçonner Tona- nisme. L'inculpé avoue que, depuis Tâge de dix-neuf ans, il s'est livré avec excès d ce vice.

Depuis quelques années, il a souffert des suites de ce vice : dépression, fatigue, tremblements des jambes^ doulours dans le dos, dégoût du travail. Souvent II était en proie h une dépres- sion mélancolique avec peur; alors il évitait les hommes. Il avait dos idées exagérées et fantastiques sur les conséquences des rapports sexuels avec les femmes, et voilà pourquoi II ne pouvait se décider au coYt. Ces temps derniers cependant il a songé t se marier*

C'est avec un repentir profond et comme un débile qu'il est, que X... m'avoua qu'il y a six mois, en voyant au milieu de la foule une belle jeune flile, il se sentit sexuellement très excité, il dut se frotter contre elle et éprouva le désir de se dédom- mager par une satisfaction plus complète de son désir sexuel en lui prenant son mouchoir. Bien qu'il se rendit compte du carac* 1ère délictueux de son action, il no put résister h son impulsion. Hn même temps, il éprouva une angoisse terrible, causée en partie par le désir génital qui l'obsédait, et aussi par la pour d'être découvert»

A la suite de cet incident, aussitôt qu'il voyait uno femme sympathique, il était saisi d'une excitation sexuelle violente, avec battement de cœur, érection, itnpeius eoeututi^ et il éprouvait l'obsession do se frotter contre la personne en question et, faute de mieux, de lui voler son mouchoir.

NEURO«PSYGilOPATHÛLOtilE GËNÉHALE

227

I^d rapport des médecins législos fait très Jttdicieuseinenl valoir sa débilité d*eaprit congénitale, l*influence démoralisante de l*onaniamQ| et attribue son penchant anormal t un instinct génilal pervers, dans lequel on trouve une connexité intéressante onlro le sens géiiésique et le sens olfactif, connexité observée d'ailleurs sur lo terrain physiologique. On reconnut Tirrésisti- billtô do rimpulslon morbide. X.*. fut acquitté. (Zippe, Wiener imd. Woekettachrift, iB79, 23.)

Je dois à robligoanoe do M* le docteur Frtfscbi médecin légiste auLandesgorichtde Vienne, d'autres renseignements sur co fétichiste du mouchoir qui» au mois d*ao6t 1890, fut de nouveau ari*6té au moment il ehorchait à tirer un mouchoir de la poche d'une dame.

Une perquisition domiciliaire a amené la découverte de 440 mouchoirs de dames. L*accu8é prétend avoir brûlé deux paqueta de ces eutpofa delieiù Au cours de l^enquéte, on a, en outre, constaté que» déjà en i887i, X... avait été condamné à quinze jours de prison pour avoir volé 27 mouchoirs» et que, pour un délit analogue , on lui avait infligé, on 186e, trois semaines de prison.

£n ce qui concerne ses rapports de parenté, on sait que son père a beaucoup souffert de congestions, et qu'une filte de son frôre est une imbécile de constitution névropathique.

X... 8*e8t marié on 1819, et commença par s'établir boulanger. En 1881, il (it faillite. Bientôt après, sa femme, qui était toujours en mésintelligence a%'ec lui et qui prétendait qu*il ne remplissait pas SOS devoii*s conjugaux (fait contesté par X...), demanda le divorce* Il vécut ensuite comme garçon boulanger dans rétablis* sèment de son frère.

Il regrette profondément son malheureux penchant pour les mouchoirs de dames; mais, dit«il, quand il se trouve dans son état critique, il ne peut malheureusement pas se maîtriser. Il éprouve alors une sensation délicieuseï et il lui semble être poussé par quelqu'un. Parfois, il réussit à se retenir; mais, si la jeune dame lui est sympathique, il succombe il la première impulsion. Dans de pareils moments, il est tout trempé de sueur, par suite de la peur d*ètre découvert et par suite de Timpulslon & commettre son acte. Il prétend avoir éprouvé des émotions sensuelles Taspect de mouchoirs de femmes dés Tége de. la

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PSYCIIOPATHU SBXUAUS

puberté. Il ho poul so rappeler les incidents précis bous io coup desquels Tassociation d*idées féUchisles s*08t établie che» lui. L*éin6Uon sensuelle à la vue de dames, de la poehe desquelles sortait un bout de mouchoir, s*est augmentée de plus on plus. A plusieurs reprises cela lui a donné des érections, mais jamais d'éjaculation. Il prétend avoir eu» depuis sa vingt et unième annéCt quelquetols des velléités de satisfaction normale de rinstinct sexuel, et avoir fait lo coït sans difficulté et sans avoir recours à révocation mentale d'un mouchoir. Quand le fétiche eut pris plus d*empire sur lui, le vol des mouchoirs est devenu pour lui une satisfaction beaucoup plus grande. Le vol du mouchoir d^une dame sympathique avait pour lui autant de valeur que s'il avait eu des rapports sexuels avec cette dame. Il éprouvait alors un véritable orgasme.

Quand il no pouvait prèndre un mouclioir convoité, il en ressentait une excitation pleine de tourmenta, avec tremble-» ments et sueurs sur tout le corps.

11 gardait dans un endroit spécial les mouchoirs do dames qui lui étaient particulièrenient sympathiques ; il était heureux de les contempler et éprouvait alo'rs un sentiment de bion*étre. Leur odeur aussi lui causait une sensation délicieuse ; mais, dit^it, c'élait Todeur particulière à la lingerie et non pas celle des parfums arlincîels qui excitait ses sens. Il prétend no s*ôlre masturbé que rarement.

Sauf des maux do létc périodiques et des vertiges, X... ne se Ijlaint d*attcun malaise. Il regrette profondément son malheur, son penchant morbide, le mauvais démon qui le pousse & ces actes criminels. Il n*a qu*un désir, c'est de trouver quoiqu'un qui puisse l'en guérir. Au physique, il présente de légers symptômes de neurasthénie, des anomalies dans la circulation du sang, des pupilles inégales.

Il fut prouve que X... avait agi sous rinnueiice d*une obsession morbide et irrésistible. Acquittement.

Ces cas do félichismo du mouchoir qui entraînent 1* incit* vidu anormal h commcllro dos vols, sont très nombreux. Ils so rencontrent aussi ches des pei*sonncs atteintes d'inversion sexuelle, ainsi que le prouve le cas suivant, pris dans Touvrage de M. le docteur Moll que nous avons déj& plusieui*s fois cité'.

Pogo tSI (a/)i cl/.}, lo docteur Moll dit, à propos d^ ce pcnebant ches

NËUaO.P$YGUOPiVTH0f«OaiË GÉNËHALe

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. OgsiSRVAtiûN BO: Fâtichismo du* mouchoir combiné avise vorsion soxuelld» «r-* K..., Ironto-huit ans, ouvrier» hommo soli- domonl bÀli, se plaint do malaises nombreux, tels (|nQ failïleBSO dos jambos, douleurs dans le dos, maux do téle, manque de courago au travail, etc. Ses plaintes font penser manifeslement h la neurasthénie avec tendance ùTliypocondrie. Cen*estqu*aprô8 avoir suivi plusieurs mois mon Iraitemonti quHl avoua qu'il était aussi dnornial àù point do v^^^

K.*. n*a jamais eu aucun penchant pour les femmes; par contre, les beauK hommes ont exercé sur lui, do tout tempsiun charme particulier.

Le malade s*e8t beaucoup masturbé depuis sa jeunesse jusqu'à l'époque il est venu me consulter. K*.. n*a jamais pratiqué ni l'onanisme mutuel, ni la pédérastie. Il ne croit pas qu'il y aurait trouvé une satisraction quelconque, car, malgré sa prédi" toction pour les hommes, le plaisir principal pour lui est d'avoir un morceau de linge blanc d'homme; mais, encore, c'est la beauté du propriétaire qui joue un rélo important. Ce sont sur- tout les mouchoirs des beaux hommes qui rexcilenl sexuelle- ment. Sa plus grande volupté consiste (i se masturber dans des mouchoirs d'hommes. C'est pour celte raison qu'il enlevait sou- vent des mouchoirs à ses amis; pour éviter d'être découvert comme voleur, le malade laissait toujours un do ses propres mouchoirs chex l'ami pour remplacer celui qu'il venait de voler. De cette façon« K«.« voulait échapper au soupçon de vol et faire croire à un changement de mouchoir. D'autres pièces de linge d'homme cnt aussi excité K*.., mais pas au môme point que les mouchoirs,

K... a souvent fait le coYt avec des femmes ; il eut des érections, suivies d'éjaculation, mats sans aucune sensation de volupté. De plus, le malade n'éprouvait aucune envie particulière de pratiquer le coft. L'érection et l'éjaculation ne se produisaient: quOf lorsqu'au milieu de l'acte, le malade pensait au mouchoir d'un homme. Il y arrivait encore plus facilement quand il prenait

les hétéro-sexuolB : « La passion pour les mouchoirs peut dtro ai violente que rbontme se trouve Uttéralcinent subjugué pac ce petit objet. Voici ce qui me fut raconta par une feintne : « ie connais un monsieur, me di(-olte; Umo suffit, quand Je te vols de loin, de tirer de ma poclie to coin de mon« mouehotr pour qii*il me suive comme un cbien« Je puis aiter n'Importe oO, U ne me quitte plus* Que ee monsieur se trouve en voilure ou soit oeettp6 par une aCTaire trôa sérieuse» ausaltét qa*tl voit mon moue^oiri il abandonne tout pour roe suivre. >

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mCHOPATHIA SKXIJAIJS

dvee lui Id mouchoir d*ttn ami ët lo tonail en main pendani racle.

Conformément h sa perversion sexuelle, ses pollutions noclurnes aussi se produisent sous rinlluonce de représenta* lions voluptueuses dans lesquelles le litige d*homme Joue lo rôle principal.

On rencontre plus fréquemment que les félichistcs du lîngc los rdlichisles du soulier do la fommo. Ces cas sont, pour ainsi dire, innombrables, et un gi*and nombre déj& ont été scientifiquement analysés, tandis que pour le féti- chisme du ganl je n*ai que quelques rares communications do troisième main. Relativement aux causes de la rareté du féti- chisme du gant, voir plus haut.

Dans le fétichisme du soulier il n*y a pas de rapport dlroit entre Tobjet ci le corps do la femme, rapport qui rend expli- cable le fétichisme du linge. C*est pour cotte raison, et aussi parce quMl y a toute une série do cas soigneusement étudiés, dans lesquels Fadoration fétichiste de la chaussure de la femme a, d*uno manière incontestable et bien établie» pris naissance dans une sphère d'idées masochistes; c'est pour ces motifs, disons-nous, qu'on pent, à juste titre, admettre l'hypothèse d'une cause de nature masochiste, bien que déguisée, toutes les fois que, dans un cas déterminé, on ne peut trouver une auire origine.

C'est pour ce motif que j'ai inséré dans le chapitre sur le masochisme la plus grande partie des observations sur le féti- chisme du soulier ou du pied qui étaient à ma disposition. Là, nous avons, en montrant les diverses transitions, déjà suf- fisamment démontré le earaclère i*égulièrement masochiste do cette forme du félicbismo érotique.

Cette hypothèse du caractèi*e masochiste du fétichisme du soulier, n'est rérutée et infirmée, que Ton a acquis la preuve qu'un accident de hasard a amené une association 'entre les émotions sexuelles et l'image du soulier de la fcninié ; car la formation a pnori 4*uno pareille association d'idées est loul h fait improbable.

NEUUO'PSYGHOPATIIOLOGIE GÉNÉRALE 231

Une corrélation de co gonro existe dons les deux observa* lions suivantes.

Obskhvation 87. ^ Fétichisme du soulier. M. von P..., de vieille noblesse polonaise, irenté-dcux ans, m'a consulté eniBOO, au sujet de sa vUa sexmiis anorinatc. H afïlrme être issu d*uno famille tout à fait saine, mais être nerveux depuis son enfance et avoir souifert à Tàge de onze ans de chorea mi'nor. Depuis TÀge de dix ans, il souffre beaucoup dlnsomme, et de malaises neuras- théniques.

Il prétend n'avoir connu la diiféronciation des sexes qn'h Tûge de quinze ans; c*esl de cette époque que datent ses penchants sexuels. A r(kge de dix-sept ans, une institutrice française l'a séduit, mais ne lui a pas permis d*accomptîr le coU, do sorte que seule une excitation sensuelle (masturbation muliielto) a pu avoir lieu. Au milieu de cette scèno, son regard tomba sur les bottines très élégantes de celte femme. Cette vue lui flt une profonde impression. Ses relations avee cette personne dissolue se continuèrent pendant quatre mois. Durant ces attouchements, les bottines de rinslitutrice devenaient un fétiche pour le malheureux jeune homme. Il commença k s'intéresser aux chaussures de dames, et rôdait afin de rencontrer do belles bottines do dames. Le fétiche soulier prit sur son espril un ascendant de plus en plus grand. Sicuti ealceolus mulierh gaUicw penem tetigit^ slatim summa cum voluptate spevma ejaculavit. Quand on eut éloigné celle qui Tavait séduit, il dut aller chez les pueilas avec lesquelles il avait recours au même procédé. Ordinai- rement cela sufRsait pour le satisfaire. Ce n*e8t que raremenl et subsidiairement qu*il avait recours au coU. Son penchant pour cet acte disparaissait de plus en plus. Sa viia sexmlis se bornait aux pollutions duos à des rêves, où, seules les chaussures de dames jouaient un rôle, et a satisfaire ses sens avec des chaussures de femmes, apposita ad mmtulitm,* mais il fallait que la puella flt cette manipulation. Dans le commerce avec Tautre sexe, il n*y avait que la bottine qui Texcit&t sensuellemenl , et encore la bottine devait être élégante, de forme française, avec talon d*un noir reluisant comme Téteit la première. Avec le temps sont survenues des conditions accessoires: souliers d'une prostituée très élégante, chic, avec des jupons empesés et autant que pos- sible des bas noirs.

Le reste de la femme ne Tintéresse pas* Le pied nu lui est

PSYGHOPATIIIA SBXUAIJS

lout À fait indifférenl. Aussi nu poiulde vue de VàmQ, la rommo n'exorce pas le moindre charme sur lui. 11 n*a jamais ou des tendances masochistes, comme do vouloir dtro foulâ aux pieds d*un6 femme. Avec lesannéoi son fétichisme a pris un tel empire sur lui que, dans la rue, s'il aperçoit une dame d'un certain exté- rieur et chaussée d*une cerlaine façon, il est si violemment excité qu'il est forcé do se msslurber. Une It^gère pression sur le pénis suffll à cet individu très neurasthénique pour provoquer une éjaculation. Des chaussures dans les étalages et, depuis quelque temps, la lecture même d*uno simple annonce de magasin de chaussures sufQsent pour le mettro dans un état d*émotion violente*

Son iibido étant très vif» Il se soulageait par la masturbation, quand il ne pouvait se servir do chaussures. Le malade reconnut vite rînconvihilent et le danger de son étal, et, bien qu'il se portât physiquement bien, sauf so4 malaises neurasthéniques, il éprou- vait tout de même une profonde dépression morale. Il consulUi plusieurs médecins. L'hydroihérnpie,rhypnotisme furent employés sans aucun résultat. Les médecins les plus célèbres lui conseillaient de se marier et rassuraient qu^aussitôt qu*il aimerait sérieusement une jeune fille, il serait débarrassé de son fétiche. Le malade n'avait aucune confiance en son avenir; pourtant il suivit le con- seil des médecins. Il fut cruellement déçu dans cette espérance éveillée par Tautorité des médecins, bien qu'il se soit allié avec une dame que distinguent de grandes qualités physiques et intellectuelles. La première nuit de son mariage fut terrible pour lui; il se sentit criminel et ne toucha pas h sa femme. Le lende- main Il vit une prostituée avec le certain chic » qu1l aimait. 11 eut la fail)lesse d'avoir des rapports avec elle, ft sa façon accou- tumée, il acheta alors une paire de bottines de femme très élé- gantes et les cacha dans le lit nuptial; en les touchant, Il put, quelques jours plus lard, remplir ses devoirs conjugaux. L'éjacu- laiton ne venait que tardivement» car il devait se forcer au coït; au bout de quelques semaines, Tarlifice employé n*avail déj(t plus d'eiïet, son imagination ayant perdu de sa vivacité. Le malade se sentait excessivement malheureux, et il aurait autant aimé mettre immédiatement lin ses jours. 11 no pouvait plus satisfaire sa femme qui avait sexuellement de grands besoins et qui avait été très excitée par les rapports qu'elle avait eus jusqu'Ici avec lui; il voyait combien elle en soufi'ratt moralement et physiquenicnL Il ne pouvait ni no, voulait révéler son secret à son épouso. Il

NEUnO-PSYCHOPATHOLOGIE GÉNÉnALH 833

éprouvait du ûégoU pour les rappôris conjugaux ; il avait peur sa femme, craignait les soirées et les iéle-&-léle avec elle. Il arriva h ne plus avoir d*érectiOD8«

li fit de nouveau des essais avec des prostituées; il se satis-i faisait en touchant leurs souliers et ensuite la pwlla était obligée eatceoh meniulam tang0re; ï\ éjaculait ou, si l'éjaculation ne se produisait past il essayait le coït avec la femme vénale, mais sans résultai, car alors réjaculatibn se iaisait sùbitemëni.

Le malade vient à la consultation tout désespéré, li regrette profondément d*avoir, malgré sa conviction intime, suivi le conseil funeste des médecins, d*avoir rendu malheureuse une très brave femme et de lui avoir causé un préjudice physiquo et moral. Pouvail-il répondre devant Dieu de continuer une pareille vie? Quand même il se confesserait à sa femme el qu'elle forait tout ce qu*il désire, cela ne lui servirait à rien, car il lui budralt encore le « parfum du demi«monde ».

L'extérieur de ce malheureux ne présente rien de frappant, sauf sa douleur morale. Les parties génitales sont tout h fait normales. La prostate est un peu grosse. Il se plaint d'être telle- ment sous Tobsession des idées de chaussures, qu*il rougit quand il est question de bottines. Toute son imagination ne s*occupe que do ce sujet. Quand il est dans sa propriété à la campagne, il se voit souvent forcé de partir pour la ville la plus proche, qui est encore à dix lieues de dislance, afln de pouvoir satisfaire son fétichisme devant les étalages et aussi avec des pueUh,

On ne pouvait entreprendre aucun traitement médical chez ce malheureux, car sa confiance dans les médecins était profondé- ment ébranlée. Un essai d'hypnose et de suppression des asso- ciations fétichistes par la suggestion a échoué, par suite de Témolion morale de ce pauvre jeune homme qu'obsède Tidée d'avoir rendu sa femme malheureuse.

OasBnvATiON SB. X..., vingUquatrc ans, de famille chargée (frère de sa mûre et grand*père maternel fous, sœur épU leptique, autre sœur souifrant de migraines, porenis d*un tempé- rament très irritable), a eu ft Tépoque de sa dentition quelques accès de convulsions. A Tège de sept ans, il fut entraîné à Tona- nismc par une bonne. La première fois, X... trouva plaisir t ces manipulations eum illuputlla for(uilo pede eakeoioteeto pmm Uiigiî*

Ce fait a sud! pour créer chez Tenfant taré une association d'idées, grâce & laquelle, dorénavant, le seul aspect d'un soulier

PSYCHOPATIIIA SEXUAUS

do femme cl ensuite le rappel d*ttii Houvontr dans ce een» pou- vaient provoquer de rérection et de réjaculation. Il se niastur' bait alors en regardant dos souliers de femme ou en se les reprit sentant dans son imagination. A Técolo, il était vivement excité par les souliers de rinsUtutrice. En général, les bottines qui étaient en partie cachées par une longue robe lui produisaient toujours cet efTot.

Un jour 2*1 no put pas s'empôclior de saisir llnsti tutrice par les bottines, co qui lui causa une vive émotion sexuelle. Malgré les coups qu'il reçut, 11 no put s*empécher de réitéi*er ce manège. Enfin, on reconnut qu*il y avait \h un mobile morbide, et on le plaça sous la direction d*uD maître d'école* Il s'abandonnait alors aux délicieux souvenirs de la scône des bottines avec rinstitutrice; cola lui donnait doa érections, de Torgasmo et, ù partir de Tége de quatorze ans, môme des éjaculations. En outre, il se masturbait en pensant h un soulier de femme. Un jour l'idée lui vint d'augmenter son plaisir en se servant d*un soulier de dame pour la masturbation. Il prit souvent en secret des souliers et s'en servait ^ cet effet.

Rien de la femme ne pouvait l'exciter sexuellement; l'idée du eoYtlui inspirait de l'horreur. Les hommes ne l'intéressaient pas non plus.

A l'Age de dix-huit ans, il s'établit comme marchand et fit entre autres le commerce do chaussures. Il éprouvait une excitation sexuelle toutes les fois qu'il essayait des souliers aux pieds des dames ou qu'il pouvait manipuler des souliers usés par des femmes.

Un jour, il eut, au milieu de ces pratiques, un accès épiteplique qui, bicnl<>t, fut suivi d'un second, pendant qu'il se masturbait» comme A son habitude. Ce n'est qu'alors qu'il reconnut le dan- ger de ces procédés sexuels pour sa santé. Il combattit son pen* chant à l'onanisme^ no vendit plus de chaui$sures et s'efforça de se débarrasser de cetlo association morbide entre les chaussures de femmes et les fonctions sexuelles. Mais alors il se produisit des pollutions fréqucnies sous rinduencc de révcs érotiques ayant pour sujet des chaussures de femmes, et les accès épilcp* tiques ne cessèrent point. Bien qu'il n'eût pas le moindre pen- chant sexuel pour le sexe féminin, il se décida & conclure un mariage, ce qui lui parut être le seul remède possible.

Il épousa une femme jeune et belle. Malgré une vivo érection produite en pensant aux souliers 'de m femme, il fut tout h fait

NEUnO-PSYCnOPATHOLOGIE GÉNÉRALE m

impuissant dans ses essais do cohabilalion» car lo dégoât du coTl et des rapports intimos on généra), Tomporlait sur llniluonce de la roprésentation du 8oulfor,son sUmulant sexuel* Pour se guérir de son impuissance, lo mulade s'adressa au docteur Ilammond qui traita son épitopsie par lo brome, et qui lui conseilla de fixer ses * regards pendant le coït sur un soulier allaché auwlcssus du lit nuptial et de se figurer que sa femme était un soulier.

Le maiode guérit de ses accès ôpileptiquos et devint puissant Il pouvait faire le coTt tous les huit jours. Son excitation sexuelle, & la vue des souliers de dames, s*atténuait de plus on plus. (Hammond, Impuissance smctie,)

Ces deux cas de fétichisme du soulier qui, comme en général tous les cas de fétichisme, se basent sur des asso- ciations subjectives et accidentelles, ainsi qu'on vient de le prouver, n'ont rien d'exlraordînnîro en ce qui concerne la cause objective. Dans le premier cas il s'agit d'une impres- sion partielle dégagée de l'ensemble de la femme; dans le second cas, d'une impression partielle produite iwir une manipulation excitante.

Mais on a aussi observé des cas il est vrai que jusqu'ici il n'y en a que deux l'association décisive n a nulle- ment été amenée par un rapport entre la nature de l'objet et les choses qui normalement peuvent provoquer une exci- tation*

OasuaVATioff 89. L..., trente-sept en», employé de com- merce, d*une famille trô» chargée, a eu, l'ôge de cînq ans, sa première érection, en voyant un parent plus ftgé qui couchait dans la môme chambre, mettre son bonnet do nuit. Le mime elTet se produisit quand, plus lard, il vit un soir une vieille dame mettre son bonnet de nuit.

Plus lard, il lui suffisait, pour se mettre en érection, de la seule idée d'une téte de vieille femme laide, coiffée d'un bonnet de nuit. Le seul aspect d'un bonnet de femme, ou d'une femme nue, ou d'un homme nu, le laissaient absolument froid. Mais le contact d'un bonnet de nuit lui donnait une érection et parfois même une éjaculation.

L... n'était pas un moslurbalcur et, jusqu'à l'ûge de trente-

PSYGHOPATHIA SBXUAUS

deux ans» lorsqu'il épousa une bollo (llle qu'il aimttic, Il n'avaU Jamais pratiqué aucune manœuvr^^ sexuelle.

Pan<lant sa quH de noce, il resta insensible Jusqu^à ce que, dans son embarras, il se vit obligé d*ëvoquer le souvenir de la téte de vieille femme laide coiflTée d*un bonnet de nuit. Aussitôt le col'l réussit

Dans la période qui suivit, il dut parfois recourir U ce moyen, Depuid son enfance, fl avait de temps on tëtfip» do profondo» dépressions de caractère avec tendances au suicide, et quelque- fois aussi des hallucinations terriHantes pendant la nuit En regardant par la fenêtre, Il était saisi do vertige et d^angoisse. C'était un homme gaucho, bizarrei embarrassé, et mal doué Intel* lectuellement* (Gharcol et Magnan, Areh. de NeuroL^ 1882, n"* 12.)

Dansco cas très curieux, une coïncidence fortuite entre la première émotion sexuelle et une impression tout à fait hété- rogène, semble avoir seule déterminé le caractère du pen«* chant.

Un cas presque aussi étrange de fétichisme d'association accidontollc est rapporté par Hanimond (o/>. ce/., p. SO). Un homme marié, âge de trente ans, et qui en somme était tout à fait bien portant et psychiqucment normal, aurait vu Tim- puissance se déclarer ù la suite d'un changement de loge- ment et disparaître après qu'on lui eut remis sa chambre & Coucher dans son ancien état.

C. LK rÉTlGIIK KST U1«K lÏTOPrR

Il y a un troisième groupe principal de fétichistes, dont le fétiche n*estnt une partie du corps féminin, ni une partie des vêtements de la femme, mais une étofle déterminée, qui mémo ne sort pas toujours & la confection de la toilette féminine, e( qui cependant peut, par elle-même, en tant que matière, faire naître ou accentuer les sentiments sexuels. Ces étoffes sont : les fourrures, le veloura et la soie.

Ces cas se distinguent des faits précédents de fétichisme érotique du vêlement par le fait que ces étoffes ne sont pas, comme le linge, en rapports étroits avec le corps féminin et

NfiUnO*PSYCH0PJlTU0LO6IB GÉNÉRALE d17

n'ontpast comme los souliers ou les gants, une corrélation avec dos parties déterminées du corps féminin ou ne sont pas une signification symbolique quelconque de ces parties»

Ce genre do féticliisme ne peut pas provenir non plus d'une association accidentelle, comme dans les cas tout h fait particuliers du bonnet de nuit ou dos meubles do la chambre à cbùcUbr ; mais ils forint dont robjét

est homogène. Il faut donc supposer que certaines sensations tactiles (une sorte de chatouillement qui a une parenté éloignée avec les sensalions voluptueuses) .sont, cho2 des individus hypereslhéslques, la cause première ce genre de fétichisme.

A ce propos nous donnerons tout d*abord une observation personnelle exposée par un homme qui lui-môme était atteint de cet étrange fétichisme.

OBSSHVATtoN W. N..., Irenle-scpt an», issu de famillo né- vropathique, de consliluUon névropalhiquo lui-même^ déclare:

Depuis ma première jeunesse J'ai une passion profondément enracinée pour les fourrures cl le velours, parce que ce» étoffe» éveillenl en moi une ômoUon sexuelle, et que leur vue et leur contact me procurent un plaisir voluptueux* Je no puis me rap- peler qu*ttn incident quelconque ait occasionné co penchant étrange (coïncidence de la première émotion sexuelle avec rirapression de ces étoffes, respectivement première excitation pour une femme vèluedc ces étoffes). En somme Je ne me sou- viens pas comment a commencé cette prédilection, Je no veux point exdure absolument la possibilité d*un pareil incident, ni d*unc liaison accidentelle de la première Impression qui aurait pu créer une association d'Idées; mais je crois peu probable que pareille chose ait pu se passer, car je suis convaincu qu'un Incident de co genre se serait profondément gravé dans ma mémoire.

Co que je sais, o/esl qu'étant encore petit onfaiU, j'aimais vive- ment voir des fourrure» et les caresser, et qu'en faisant ainsi j'éprouvais un vague sonliraent de volupté. Lors de la première manifestation de mes idées sexuelles concrôlcs, c'ost-a-dlre quand mes idées sexuelles se dirigèrent vers la femme, j'avais déjft une prédilection particulière pour la femme vêtue de ces étoffes.

Cotte prédilection m*est restée jusqu'à l'âge d'homme mûr.

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PSYCIIOPATIIU S6XUALIS

Une fomme qui porte une fourrure ou qui est vôtuo de velours, m*oxcile plus rapidement et plus violemment qu'une femme sans ces accessoires. Ces dtclTes, il est vrai, ne sont pas ïtL eon^iiio 9ine qm non do l*oxcil4ition ; le désir se produit aussi sans elles pour les charmes habituels ; mais Taspeci, ot surtout le contact de ces tissus rétichistes^consUtuetit pour moi un moyen, aident puissam- mont les autres charmes normaux, ot me procurent une augmen- talion du plaisir érotique. Souvent, la seule vue d'une fcmiiie ^ peine jolie, mais vêtue de ces étolFes, me donne la plus violente excitation et m'entraîne complètement. La simple vue do mes tissus fétiches me fait un plaisir bien plus grand encore que l'at- touchement.

l'odeur pénétrante de la fourrure m*est indifférente, plut6t désagréable, et je ne la supporte, qu*À cause de son association avec dos sensations agréables do ta vue ot du tact* Je languis du plaisir do pouvoir toucher ces étolfes sur lo corps d'une fomme, de les caresser, de les embrasser et d'y mettre ma Hguro. Mon plus grand plaisir est de voir ot de sentir inier aeium mon fétiche sur les épaules de la femme.

La fourrure et le velours isolément me produisent l'impression que je viens de décriiu L'effet de la première est de beaucoup plus fort que celui du dernier. Mais la combinaison de ces deux matières produit le plus grand elfel. Des pièces do vêtements féminins on velours ou on fourrure, que je vois et touche déta- chées do leur porteuse, m*cxcitonl sexuellement aussi, quoiqu'à un degré moindre, do môme les couvertures confectionnées en fourrure, qui ne font nullement partie de la toilette féminine, le velours et ht peluche des meubles ot des draperies. De simples gravures représentant dos toilettes en fourrures et en ve- lours sont pour moi l'objet d'un intérêt érotique, et môme lo seul mot « fourrure » a pour moi une vertu magique et me donne des idées érotiqucs.

La fourrure est pour moi tellement Tobjet de l'intérêt sexuel , qu'un homme qui porte une fourrure (i elfet, me produit une im- pression très désagréable, horripilante et scandaleuse, comme relFet que produirait sur tout individu normal, un homme en cos- tumeet dans l'attitude d'une ballerine. De môme je trouve répu- gnant l*a&pecl d'une vieille femme laide couverte d'une belle fourrure; cette vue éveille en inoi dos senUments qui s'entre- choquent.

Ce plaisir érotique de voir dos fourrures et du veloura est tout

NBUtlO-PSYOliOPATHOLOGIB GÉNÉRALE

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ft Ml ùïfîévùni de mes appréciations purement esthétiques. i*ai un goût très vif pour les belles toilettes de femmes^ et en même temps une prédilection particulière pour les dentelles, mais o*est un goAt d'une naluro purement eslfiétique. Je trouve la femme en loilelto de dentelleB ou bien paréo avec une autre belle toi- lette» pliis belle qu'une autre, mais la femme vétuo de mes étoffes fétichoB est la plus charmante pour moi.

Lu fourrure Véxërcé stivinbll^eint dont J*jiii parlé que lors* qu*eUe est (t poils fins, touffus, lisnes, longs, et se dressant en haut. C'est de ces qualités que dépend l'impression. Je reste tout à fait Indifférenti non seulement aux fourrures & poils drus, em- mêlés, espèce qu'on estime comme inféricurCi mais aussi aux four- rures qu'on estime comme très heilcM et 8up($rieures, mais dont OH a enlevé les poils qui redressent (castor, chien de mer) ou qui ont naturellement les poils courts (hermine) ou trop long et cou- chés (singe, ours). Les poils redrossés ne me produisent l'impres» slon spécifique que chez la zibeline, la martre, etc. Or, le velours est fait de poils fins toulfus et redressés en haut, ce qui explique- rait Vimpression analogue qu'il me prodoit. L'effet parait dépen- dre d'une impression déterminée de l'extrémité pointue des poils sur les terminaisons des nerfs scnsilifs.

Mais je ne peux pas m'expliqucr quel rapport cet effet étrange sur les nerfs tactiles peut avoir avec la vie sexuelle. Le fuit est que tel est le cas ches beaucoup d'hommes. Je fais encore remaiv quer expressément, qu*une belle chevelure de femme me plaît beaucoup, mais qu'elle ne joue pas un rôle plus grand que tout autre charme féminin, et qu'en louchant des fourrures je ne pense nullement & des cheveux de femme. (La sensation tactile dans les deux cas n'a pas d'ailleurs la moindre analogie.) En général il ne s*y attache aucune idée. La fourrure par elle-même réveille en moi la sensualité. Gomment? Voil& ce qui me parait absolument inexplicable.

Le seul efTet esthétique produit par la beauté des fourrures grand genre, ù, laquelle chacun est plus ou moins sensible, par la fourrure qui, depuis la Fornarina de Rapha^ilci l'Hélène Fournient de Rubens,a été employée par beaucoup de peintres comme cadre ot ornement des charmes féminins, et qui dans la mode, dans l'art et la science de la toilette féminine, joue un si grand rôle— * cet effet esthétique, dis-je, n'explique rien dans ce cas, ainsi que j'ai déj& eu l'occasibn de le faire remarquer. Cet effet esthétique que les belles fourrures produisent sur les hommes normaux,

S40 PSYOHOPATlilA SEXUALIS

les fleurs, lo8 rubans, les pierres précieuses et les autres parures le produisant sur moi, comme chez tout le monde. Habilement employés, ces objets font mieux ressortir la boauté féminine et peuvent ainsi, dans certaines circonslances, produire indirec- tement un effet sensuel. Mais Us ne produisent jamais sur moi le môme ofTet sensuel direct que les étoffes fétiches dont j'ai parlé. .

Bien que che^mol, comme peut-être chez tous les autres féti- ehistesi U faUlo bien disMngner Vlmprcssion sertsuollë IMm^ pression esthétique, cela no m*empéchc pas d*cxiger de mon fétiche une s^Ho de conditions esthétiques concernant la forme, la coupe, la couleur, etc. Je pourrai» in*étendro ici longuement sUr ces exigences de mon penchant, mais je laisse de côté ce point qui no touche pas le fond du sujet. Je ne voulais qu*atUrer Tattcntion sur ce fait que le fétichisme érotique se complique encore d*un mélange d*ldécs purement esthétiques.

L'effet parllcullèrement érolique de mes étoffes fétichistes, ne peut pae s'expliquer par Tassoclùtion avec Tidén du corps d'une femme qui porterait ces étoffes» pas plus que par un effet d'esthé- tique quelconque. Car, premièrement, ceséloffes meproduisentdo l'effet, même quand elles sont Isolées et délhchées du corps, quand elles se présentent comme simple matière; et, seconde- ment, des parties de la toilette intime (corset, chemise) qal,* sans doute, évoquent dos associations, ont sur moi une action beaucoup plus faible. Les étoffes fétichistes ont toutes pour moi une valeur sensuelle intrinsèque* Pourquoi? C'est pour moi une énigme. Les plumes sur les chapeaux de femme ou les éventails produisent sur moi la mémo Impression fétichiste que la fourrure et le velours : similitude de lu sensation tactile et du chatouillement étrange produit par le mouvement léger de la plume. Ënlinreflet fétichiste, quoiqu'à un degré très atténué, est encore provoqué par d'autres étoffes unies, teltes que la soie, le ^atin, etc., tandis que les étoffes rugueuses, le drap grossier, la flanelle, me produi- sent plutôt un effet répugnant.

. Enfin, je tiens encoi*e k rappeler que j'ai lu quelque part un essai de Cari Vogt sur les hommes microcéphales : il y est raconté comment un microcéphale, ù la vue d'une fourrure, s'y est préci- pité et Ta caressée en manifestant une vive joie. Je suis loin de voir pour cette raison» dansleféticliisme très commun de la fourrure, une régression atavique vci*s les goûts des ancêtres de la race humaine qui étiiient couverts de peaux d'animaux.'Le microcé' phale dont parle Cari Vogt faisait, avec le sans-géne qui lui était

NISUHO-PSYCHOPATlIOliOGlH GÉNÉRALE

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noiurel, un aitoucheménl qui lui était agréal>lo, mais dont le carac- lôro n'était pas sexuoUomonl sensuol; il y a beaucoup d'homme» normaux qui ainionl h caresser un chat, t\ toucher dos fourrures, du volours, sans en être sexucllemunt excités.

On trouve encore dans la lilléraluro quelques ca» de ce genre.

OnsBiiVATios 91, On garçon de douze ans éprouva uno vivo émotion sexuelle en se couvrant un jour, ynr hasard, d'une cou- verture en fourrure. A partir de ce moment, it commença à se masturber en se servant de fourrures ou en prenant dans son Ut un petit chien & longs poils. 11 avait des éjaculations suivies quel- quefois d*accès hystériques. Ses pollutions nocturnes étaient occa- sionnées par dos rêves il se voyait couché nu sur une four- ruro soyeuse qui i'envoloppait complètement. Los charmes de la femme ou do Thomme n'avaient aucune prise sur lui.

Il devint neurasthénique, souffrit de la monomanîo de Tobscr- valion, croyant que tout le monde s'apercevait de son anomalie sexuelle ; il eut, pour cette cause du tadium vitrai devint fou.

Il était très chargé^ avait les parties génitales mat conformées, o( d'autres signes de dégénérescence anatomique. (Tarnowsky, op,

crf., P* 22 )

OnsEnvATioN 92. C... est un amateur enragé do velours. Il se sent attiré d'une manière normale vers les belles femmes, mais il osl particuliéremonl excité lorsque la personne do rencontre avec laquelle il a des rapports est vêtue de velours.

Ce qui est frappant dans ce cas, c'est que ce n'est pas la vue du velours, mais le contact qui produit l'oxcitalion. C... me disait qu*eii passant la main sur une jaquette de femme en velours, il avait une excitation sexuelle telle qu'aucun autre moyen ne sau- rait jamais en provoquer une pareille chex lui. (0' Moll, op. eii.t

p. m.)

Un médecin m'a communiqud le cas suivant. Un des habitués d'un lupanar était connu sous le sobriquet de H Velours ». Il avait riiabitude do revôtir de velours une fiueita qui lui était sympathique et de satisfaire ses i)enchants sexuels rien qu'en coressant sa ligure avec un coin de la robe en velours, sons qu'il y ail aulre contact entre lui et la femme.

l'SYCttOfAtttU SBXVAI.I».

m

PSYCIIOPÀTIIfA SRXUALIS

Un autre témoin in*assure que, surtout chex les muso* chistes» Tadoralion dos fourrures, du velours et do la soie est très fréquente (Compare2 plus haut, observation 44, 4S').

Le cas suivant est un cas de fétichisme d'éloffe bien curieux* On voit se joindre au fétichisme Timpulsion h détruire le fétiche. Ce penchant est, dans ce cas, ou un élé*- ment de sadisme contre la femme qtii pôiiè ri^tofle ou un sadisme impersonnel dirigé contre Tobjet, tendance qui se rencontre souvent chess les fétichistes.

Cet instinct de destruction a fait du cas dont nous parlons une cause criminelle tr&s curieuse.

OosBRVATiON 93. Au mois do juillet 1891, a compamitro devant la seconde chambre du tribunal correctionnel do Berlin le garçon serrurier Alfred Dachmann, ûgé de vingt-cinq ans.

Au mois d*avril delà mémo année» la police avait reçu plusieurs plaintes : une main méchante avait, avec un instrument bien Imuchant, coupé les robes de plusieurs dames. Le soir duSS avril, on réussit prendre Tngrcsseur mygidricux dans la personne de Tnecusé. Un agent do la police remarqua raccusé qui cherchait d*ttno étrange façon ii se blottir contre une dame qui traversait un passage, accompagnée d*un monsieur. Le fonctionnaire pria la ' dame d'examiner sa robe, pendant qu*li tenait l'homme suspect. On constata que la robe avait reçu une longue entaille. L*accusé fut amené au poste on le visita. Ën dehors d*un couteau bien aiguisé dont il avoua s*élre servi pour déchirer des robes, on trouva encore sur lui deux rubans do soie comme on en emploie pour la garniture des robes de femmes. L*accusé avoua qu*il les avait détachés des robes dans une bousculade. Enfin, la visite amena encore Ja découverte sur son corps (Tun foulard de soie de dame. Quant à ce dernier objet, il prétendit Tavolr trouvé. Comme on ne pouvait infirmer son assertion à cesi^et, onneracrusasous ce chef que de fraude d'objets trouvés, tandis que ses deux autres actes lui valurent, dans les deux cas les endommagées deman* daienl des poursuites, une accusation'pour destruction d*objets et,

I. Dans lc!8 roiuaosdc Sncttcr^MoBocli la fourrure Joue aussi un rôlo Impor* faut; elfe icr(uiéaiede titra à do ses ronîaits. Mois eon catpliealion, qui lait do la fourrure, deriiermine, le symbole do ta. domination, et on fait pour la môme raison le féltclio des hommes dépeints dans eo mmaii» mo parait spécieuse et peu f aUsfaisante.

NKUllO-PSYCHOPATHOLOCaË GÉNÉBAIE

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dansdoux autres cas, une accusation do vol. L'accusé qui a ôt6 d6j& plusieurs fois condamné, est un homme & la figure p&le et sons expression. Il donna devant le juge uno oxplication bien étrange do sa conduite 6nigmatiquc« La cuisinière d'un commandant, dil-il, Tavait jclé au bas do IWutier alors qu'il demandait Tauinéno, ol^ depuis ce temps, il avait une haine implacalile contre le sexe féminin. On douta de sa rospon8aMltté, etoi>le|U exominorpar un médecin atlacUé au sorvico de l^Administration»

Aux débats judiciaires, Toxpert déclara qu'il n'y avait aucune rai- son de considéror comme un aliéné Taccusé dont, il est vrai, Tin- telligence était très peu développée. L*accusé se défendît d*uno fuçou bien étrange, line impulsion irrésistible, dit-il, le force de s'approclierdes femmes qui portent des robiisde sole. Le contact avec une éloflb de soie est pour iui tellemenl délicieux que, même pendant sa détention, il se sentait ému, quand, en car- dant de la laine, un fil de sole lui tombait par hasard dans les mains.

Le procurour royal, M* BfuUcr» considéra simplement Taccusé comme un homme méchant et dangereux, qu*il follnit, pour un certain lups de temps, rendre incapable de nuire. Il requit contre lui la peino d'un an de prison. Le tribunal condamna Taccusé & six mois do prison et à la porte de ses droits civiques pour un ah.

IL SSNS SEXUEL FAIBLE OU NUL FOUR VAUTRE 8£lXB BT REMPXiAOÉ FAR UN FBNUHANT SEXUEL FOUR ZiB MÉBiE SEXE (SENS HOMOSEXUEL OU IN- VERTI).

Une dos parties constitutives les plus solides do la cens-* cionco du moi^h Tdpoquo do la pleine maturité sexuelle, c'est d*avoir la conviction de représenter une individualité sexuelle bien déterminédt et d'éprouver le besoin, pendant les processus physiologiques (formation de la semence et de l*œttf), d'accomplir des actes sexuels conformes à rindividua- lité sexuelle, actes qui consciemment ont pour but la conser- vation de la race.

Sauf quelques sentiments et quelques impulsions obscurs^ le sens sexuel et rinstinct génital restent h Tétat latent

244 PSYCHOIUTHIA SKXIJAIJS

*

ju»qti'& l*époquo (lu dévoloppomcnt des organes génitaux. L*onfttnt ost do genem neutrim. Quond mémo, dan» celte pdriodo lu sexutilitd latente n^existo que virluoUoment el n^oslpos onooro annoncée par des senlimcnls organique» puis- sants, ni entrée dans In conscience, il se produirait prématu- rément dos oxcitations dos organes génitaux^ soit spontané- mont, soit par une inHucuce extonic, et qu'eilos trouvemient une satisfaction par la masturbation, il y a dans tout cela absence totale de rapports iddals avec les personnes de Tautrc sexe, et les actes sexuels do ce genre ont plus ou moins la signiflcation de pliénomftnes spinaux réRoxes. *

Le fait do rinnoccncc ou de la neutralité sexuelle mérite d*autoni plus d*nttontion quo déjà, de Irès bonne heure, Ton* fanl constate une dilTérenciation entre les enfants des deux sexes par Téducation, les occupations, les vétomenls etc. Ces impressions toutefois ne sont pas perçues parràme, car elles ne sont pas appuyées sexuellemont, Torgane central (Fécorce cérébrale) des idées et des sentiments sexuels n'étant pas encore développé el n'ayant pas encore la faculté do per- ception.

Quand commence le développement anatomique et fonc- tionnel des organes génilauxavecla ditTéronciationsimultanée des formes du corps, attribut de Tunou Tautre sexe, on voit apparaître clio/. le garçon, ainsi que chez, la jeune fille, les buses d un état d*dmo conforme au sexe de chacun, état que contribuent puissamment ù développer réducation et les influences externes, étanl donné que l*individu est devenu plus attentif.

Si ledé%doppement sexuel est normal el n*est pas troublé dans son coui*s, il se forme un caractère bien déterminé et conforme h la nature du sexe. Les rapports avec les personnes de i*auti*o sexe font alors naître certains penchants, certaines réactions, et, au point de vue psychologique, il est bien remarquable de voir a%*ec quelle rapidité relative se forme le type moral particulier au s<'xe de chaque individu.

NE(;iiO-l>SYGI10PATH0LOr;iË GÉNÉIULK 24»

Tandis que, dans rcnfaiico, la pudeur, pur oxomple, n'csl qu*uno exigence do Téducalion mal comprise par l'enfant et qui, incompréhensible pour lui, étant donnée «on innoconco, ne peut arriver qu*& une expression incomplète ; la pudeur paraît au jeune homme et h la vierge comme une obligation impérieuse de rostime do soi-mômc à laquelle on no peut loucher sans provoquer une puissante réaction vaso-molrice ci un désir psychique.

Si la disposition primilivc est favorable, normale, si les fac- teurs nuisibles au développement psycho-sexuel restent hors de jeu, il seformo une individualité psycho-sexuelle si har- monique, si solidement constniite et si conforme au sexe représenté par Tindividu, que môme la perte des organes génitaux, ù une époque ultérieure (par la castration, pur exemple), ou bien le climùxou le senùm no la peuvent plus changer dans son essence.

Gela ne veut pas dire que Hiomme émasculd, la femme châtrée, le jeune homme et le vieillard, la vierge et la ma- Ironç, l'homme puissant et Thomme impuissant, ne diffiirent pas Tun de Taulre dans leur état d*âme.

Une question très intéressante et tr&s importante pour la matière que nous allons traiter est de savoir si c'est Tln- flucncc périphérique des glandes génitales (testicules et ovaires) ou si ce sont les conditions cérébrales centrales qui sont décisives pour le développement psyclio-sexueh Un fait qui plaide en faveur do rimporUuice des glandes génitales, est que Tabsence congénitale de celles-ci ou leur enlèvement avant la puberté ont une inlluence puissante sur le dévelop- pement du corps ot sur le dévclo[>pcmcnt psycho-sexuel, de sorte que ce dernier est arrôlé ol prend une direction dans le sens du sexe contraire (eunuques, viragines, etc.}.

Toutefois les processus physiques qui se passent dans les organes génitaux ne sont que des facteurs auxiliaires, mais non pas les facteurs exclusifs de la formation d*une indivîdua- litépsycho-sexuelle;ceIuressortdu faitque, malgré une consti-

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PSYCIiOPATUlA SËXUALIS

iuiiion normalo au point do vuo phygiologiqud atnaatomiquoi il poul se développer un sentimoat sexuel contraire au corac- IbvQ du sexe que l'individu représente*

La cause iot ne peut se trouver que dans une anomalie des conditions centrales, dans une disposition psycho^sexuelle anormale. Celte disposition est, sous le rapport do sa cauée enàtomicjuo ét foricflàiinblle, ohcbi*e cnvoloppée de mystère. Gomme, dons presque tous les cas en queslioui Tinverti présente dos lares névropathiques de plusieurs sortes et que ces tares peuvent être mises en corrélation avec des conditions dégénératives héréditaires, on peut, au point de vue clinique, considéi*or cette anomalie du sentiment psycho- sexuel comme un stigmate de dégénérescence fonctionnelle. Cette sexualité perverse se manifeste spontanément et sans aucune impulsion cxtcme« au moment du développement de la vie sexuelle, comme phénomène individuel d'une dégéné- rescence anormale de la viia sexualis; et alors elle nous frappe comme un phénomène congénital; ou bien elle ne se développe qu'au cours d*uiie vie sexuelle qui, au début, a suivi les voies normales, et elle a été produite par certaines iniluences manifestement nuisibles : alors elle nous apparaît comme une perversion acquise. Pour le moment, on ne peut pasencoi'O expliquer sur quoi repose le phénomène énigma- tique du sens homosexuel acquis et Ton en est réduit aux hypothèses. II parait probable, d'après Texamen minu- tieux iles cas dits acquis, que aussi la disposition consiste dans une homosexualité, du moins en une bisexuolité latente qui, pour devenir apparente, a eu besoin d'être influencée par des causes accidentelles et motrices qui Tout fait sortir de son état de sommeil.

On trouve, dans les limites de Tin version sexuelle, des gradations diverses du phénomène, gradations qui corres- pondent presque complètement au degré de faro héi^ditaire de rindividu, de sorte que, dans les cas peu prononcés, on ne trouve qu'un liermaphroditisme psychique ; dans les cas

NEUBOoPSYCHOPATHOLOGie 6ÉNËRALB 2*7

un peu plu» gravos, les sonttmenis ot le» ponclianjis homo- ficxuols gant limités à la vUa sexuatis; dans les cas plus grave», loulo la personnalité morale, et mime les sen- sations physiques sont transformde» dans le sens delà peiv version sexuelle; enfin, dans le» cas tout à fait graves, YhabUm physique mftme paraît transformé conformément à la por version.

Cest sur ces fails cliniques que repose par conséquent la classification suivante des différentes formes de cette anomalie psycho^-sexueUe.

A. I-B 8BK8 HOBIOSEXUBt COIIMB PBBVBttSrOK AC00I8B.

L*impor(ant ici est do prouver qu'il y a penchant pervers pour son pi*opre sexe, et non pas de constater des actes «exu0l« accomplis sur de» individus de môme sexe. Ces deux phénomènes ne doivent pas être confondus ; on no doit pas prendi*e la perversité pour de la perversion. Souvent on a Toccasion d'observer dos actes pervers sexuels qui ne sont pas basés sur la perversion. C'est surtout le cas dans les actes sexuels entre personnes de môme sexe et notamment dans Itt pédérastie* il n'est pas toujours nécessaire que la parmihem sexualis soit en jeu, mais il y a souvent de rhyperesthésio avec impossibilité physique ou psychique d*une satisfaction sexuelle naturelle.

Ainsi nous rencontrons des rapport» homosexuels chez des onanistcs ou de» débauchés devenus impuissants, ou bien chez des femmes ou des hommes sensuels détenus dans les prison», chez des individus confinés h bord d'un vaisseau, dans les casernes, dans les pensionnats, dans les bagnes, etc.

Ce» individus ^prennent les rapports sexuels normaux aussitôt que les obstacles qui les empôchaiont cessent d'exister.

Très souvent, la cause d'une pareille aberration temporaire

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ost la masturbation avec hù» consdcfuencos cliess lo» individus jeunes. Ilion n*est aussi capable do troubler la source des sentiments nobles et idc^aux que fuit miUw le sentiment sexuel avec son développement normal, que Tonanisme pra- tiqué de lionne heure ; il peut même la faire tarir complè- tement. ]J enlève au boulon de rose qui va se développer o( pàrfuin et la hmniô^ ol ne laisse que le pencimnt grossiè- rement sensuel ci brutal pour la satisfaction sexuelle. Quand un individu corrompu de cette manière an*ive h V&go il peut procréer, il n a plus ce caractère esthétique et idéal, pur et ingénu, qui rattire vers Taulnî sexe. Alors Tardeur du sentiment sensuel est éteinte et rinclination [lour l'autre sexe diminue considérabloment. Cette défectuosité influence d'une façon défavorable la momie, Téthique, le caractère, Timagi- nation, riiumeur, lo momie des sentiments et des penchants du jeune onaniste, homme ou femme; avecles circonstances, elle amène le désir pour Tautre sexo à tomber à sséro, do sorle que la masturbation est préférée h toute satisfaction naturelle.

Parfois le développement do sentiments sexuels élevés pour rauti*e sexe est contrarié par la peur hypocondriaque d'une infection vénérienne ou par une infection contractée enbcii* vcmcnt, ou par une fausse éducation qui, avec intention, a rappelé ces dangers et les a exagéré», chez les filles par la crainte légitime des suites du coït (peur de devenir enceinte),, ou bien par le ddgortlderiionime par suite de ses défectuosités physiques cl morales. Alors la satisfaction devient perverse et le penchant se manifeste avec une violence morbide. Mais la satisfaction sexuelle perverse pratiquée de trop bonne heure n'atteint pas seulement les facultés mentales, elle atteint aussi le corps, car elle produit des névroses de lappureil sexuel (faiblesse irritutive du centre d*érection et d*éjacula« tien, sensations de volupté défectueuses au moment du coït, etc.), tout en maintenant Timaglnalion dans une émo- tion continuelle et en excitant te /iùido. Pour presque tous les maslurbateurs il vient un moment

NKUlia-PSYCHOPATHOLOCilG OÉNÉHAf.E m

oïl, ollVaydB d'approndro les conséquonces do leur vice en les conslaionl sur eux-mômca (neuraslliénie), ou bien pouwés vors l'nutro sexe soit par séduction soit par l'exomplod^iiulrui, ils voudraient fuir leur vice et rendre leur vùa sexualis normale.

Les condilions monilos et physiques sont, dans ce cas, les plus défavoraMcs <iu*on puisse iraàgiîici\ La chaleur du ptir sentiment est éteinte, le fou de lardeur sexuelle manque de môme que la conllance en soi-même, car tout mosturbaleur est plus ou moins lûche. Quand le jeune pécheur réunit ses énergies pour essayer le coït, il on revient déçu, car la son- sulion de volupté manque et il n'a pas de plaisir, ou bien la force physique pour accomplir raetc lui fait défaut. Cet échec a la sîgnilicalion d'une catastrophe et TanWîne h l'impuissance psychique absolue. Une conscience qui n'est pas netle, le souvenir d'échecs honteux empôchent loute réussite en cas de nouveaux essais. Mais le tiùido sesualis qui continue à subsister, exige impérieusement une satisfaction, et la per- veraon morale cl physique éloigne do plus en plus l'individu de la femme.

Pour différentes raisons (malaises neurasthéniques, peur hypocondriaque de» suites, etc.), l'individu se détourne aussi dos pratiques do la maslurballon. «ans co cas il peut pour un moment ot passagèrement ftlre poussé îi la bcstialllé. L'idée des rapports avec les gens de son propre sexe s'impose alors facilement; elle est amenée par l'illusion de sentiments d'amillé qui, sur le terrain do la pathologie sexuelle, se lient aisément avec des scnlimenCs sexuels.

L'onanisme passif cl mutuel remplace alors les procédés habituels. S'il se trouve un séducteur, et il y en a tant mal- heureusement, nous avons alors le pédéraste d'éducation, c'osU-dire un homme qui accomplit dos actes d'onanisme avec des personnes de son propre sexe, et qui se plaît dans un rôle actif correspondant Ix son véritable scxo, mais qui, au point de vue des sentiments de l'Ame, est indilîérentnon seu-

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PSYCIIOPATfirA SHXVAUS

loment mx por»onnofl do Tautro sexe, mais aussi à celles de son propre sexe.

Voilà le dogrd auquol peut airivor la perirersitd sexuollo d'un individu de disposition normale, exempt de laro et jouis» sant de sos fueuUds mentales. On ne peut citer aucun cas ofi la perversité soit devenue une perversion, une inversion du peneh«nt sexuel *.

Tant autre est la situation de l'individu taré. La sexualité perverse latente se développe sous rinfluence de la neuras- thénie causée par la masturbation, l'abstinence ou d'autres causes.

Peu h peu le contact avec des personnes de son propre

f. Garnior (Anomaiieê sertâ0ih9, Parli, pp. Ii08*800} ropporfe doux cas (Obnervalions 22â et 223) qui semblent étro en coulraillclton avec cette ihèie, surtout le premier, oft le ebagrin éprouvé à la suite de l inflddlUé de ramante a fait auceomber le sujet aux »éduclioiisdosbommeii.Mala iireseort clairement do cctio obscrv'atioit que cet indU'idu n*a Jamais trouvé de ptaiair aux actes homosexuels. Dans Tobsorvallon 223, il s'agit d'un oOTiSminô oHffiWt du moins d'un heriitnphrodHe psychique. L'opinion de ceux qui rendent uno fausse dduealion cl les él<its psychologiques exclusivciijent res- ponsables de l'origine des sentliiicnts et pencbants homosexuels, est tout à fait erronée.

On peut donner à un individu eiempt de toute tare l'éducation la plus eflëminéc, et d une femme Téducallon la plus virile; ni l'un ni Tautre deviendront homorexuets. C'est la disposition naturelle qui est importante ot non pas Téducation et les autres éléments accidentels eonnne, par exemple, fa séduction. Il »o peut âire question d^in version sexuelle qui! lorsque la personne exereo sur irno autre du mf^mo sexe un cbarnie psycho-sexuel, e'est-â*dirc au'elle provoque le libidOf Torgasme^ et surtout lorsqu'elle pro- duit relTot Amo allraelion psychique. Tout autres sont les cas oik, par suite d'une trop grande sensualitd et d'une absence do sens esthétique, l'Individu se sert, faute do mieux, du corps d*un indiviilu de môme sexe pour pratiquer avec lui un acte d'onauisme (non le eoft dans lo sons d'un eotnilHemont de rdme).

Moll, dans son excellente monographie, signale, d'une manière frés claire et très convaincante, rimportancc décisive do la prédisposition héréditaire en présence de riniporfaneo tréa relative dos causes occasionnelles (Compares op. ciLt pp. I5G-I7!»). Il eonnatl beaucoup de cas « oh des rapporta sexuels pratiqués avec des hommes pendant une certaine période n*ont pu amener la perversion ». Moll dit aussi d'une manière très signiflcativé .* ** Je connais une épidémie de ce genre (onanisme muiuel) qui s*est produite daas une école berlinoise un élève, aujoui*d'hui acteur, avait introduit d'une manière éhonléo l'onanisme mutuel. Bien que je connaisse les noms de nombreux uranistes berlinois, Je n'ai pu établir avec probabilité qu'aueun des anciens élèves de ce lycée soit devenu uraniste; par contre, Je sais assex exactement que Iteaiieoup irciiire eux, à Theure qu'il est, se couipor* lent, au point de vue sexuel, d'une fa<fon normale* »

NKUnO«PSYCIIOPATIIOIX>GlI*: GËiNÉUALB 2U

sexe met rinclividu en émotion sexuollo. Ces idéos sont ron- forcéofi pur des sensations do plaisir et provoquent dos désirs correspondants. Colto réaction, nettement dégéndratiVo, est le commencement d'un processus de transformation du corps et de r&me, processus qui sera décrit plus loin on détail et qui présente un des pbénomèn«ïs psycho-pal iiolo<- giqùes les plus ini^ressahls. On pcùl reconni&îti'c dans cette mdtamorphose divers dogrds ou pliases.

Premier degré : laveraion simple du sens sexnoL

Ce degré est atteint quand une personne du mémo sexe pro- duit sur un individu un ofTet apiirodisiaquOf et que ce deraier éprouve pour Tautre un sentiment sexuel. Mais le caractère et le genre du sentiment restent encore conformes au sexe de rindividu. Il se sent dans un rôle actifs il considère son penchant pour son propre sexo comme une aberra* tion et cherche éventuellement un remède.

Avec cette amélioration dpisodique de la névrose il se peutqu*au début des sentiments sexuels normaux se mani* fostent et se maintiennent. L'observation suivante nous parait tout à fait apte h montrer par un exemple frappant cette étape sur la roule de la dégénérescence psyclio-sexuelle.

ÛBSBHVAîioN 94* Inversion acquise.

Je suis fonctionnaire; je suis nû, autant que je sais, d'une famitio exempte de tares ; mon père est mort d*une maladie aigu», ma mère vit: elle est assex nerveuse* Une de mes sœurs est devenue depuis quelques années d*une rellgiositô exagérée*

Quant ù. mo'u je suis de grande taille et j'ai tout a fait le carac- tère viril dans mon langage, ma dcîmarehe et mon maintien. Je n*ai pas ou de maladies, sauf la rougeole ; mais, depuis Tàge de Ireize ans, j*ai souiïert de ce qu'on appelle des maux do tcle nerveux*

Ma vie sexuelle a commencé (i T&gc de lrei/.e ans, en faisant la connaissance d'un garçon un peu plus Agé que moi, qmcum aller alierius genilalia iangendo ésleeiabar^ A l'âge de quatorze ans, j'eus ma première éjaculation. Amené à l'onanisme par doux do mes eamarades d*école, je le pratiqueii, tant^^t avec eux, tantôt

2o2

PSYCIiOPATilU SËXUAUS

solitairement, mais toujours en ino rcpré^ionlanl dans mon initi- ginalton des ôlrcs du sexo féminin. Mon libido semalis était très grand ; il en est encore de même aujourd'liui. Plus tard, J'ai essayé d*€ntrer en relations avec une servante jolie, grandi.% ayant de fortes mammœ ; id scium amcutm sum, ni mepmBenîo snperiot'em tcrpom wipavtememduret mihigueeoneedereicsmam' muaque osculdri, dum ipsa penom meum vatde melum in manum . * suant reeepii mm^m tHvit, Quâmijùam vlolènCmliHè coituk ro^mï hoe solum concessU^ ut genUaiia ejus iangerem.

Devenu éludinnl ii TUniversité, je visitai un lupanar et jo réussis le coVt sans ellbrt.

Mais un incident est arrivé qui a produit en mol une évolution. Un soir, j'accompagnais un ami qui rentrait cïm lui et, comme j*étais un peu gris, je le saisis adgenilalia en plaisantant. 11 ne se défendît pas beaucoup; jo montai ensuite avec lui dans sa cham- brc« nous nous masturbâmes, et nous praliquAmes assex souvent dans la suite celle masturbation niuluelle; il y avait mémetmmtjr- «re /7<fai5 m os avec éjaculation. Ce qui est étrange, c'est que Je n*étais pas du tout amoureux de ce camarade, mais passionné- mont épris d'un autre de mes camarades dont Fapproche ne m'a jamais produit la moindre excitation sexuelle el, dans mon idée, je ne mettais jamais sa personne en rapport avec des faits sexuels. Mes visites au lupanar, j*étais uii clienl bien vu, devenaient de plus en plusrares; je trouvais une compensation cliex mon ami et ne désirais plus du tout tes rapports sexuels avec les femmes.

Nous no pratiquions Jamais la pédérastie; nous ne prononcions pas ménte ce mot* Depuis le commcneement de cetle liaison avec mon ami, jo me suis i*eniis i\ me masturber davantage; naturelle- ment ridée de la femme fut de plus en plus reléguée au second rang; Je ne pensais qu'^t des Jeunes gens vigoureux avec de gros membres. Je préférais surtout les garçons imberbes de seize A vingt-cinq ans, mais it fallait quils soient jolis et propi^s. J'étais surtout excité par les jeunes ouvriers en panlidon d*éloiïQ de manchester ou de drap anglais; les maçons principalement me produisaient cetle Impression.

Les personnes de mon monde ne m'excttitient pas du tout; mais, à Taspect d'un fils du peuple, vigoureux el énergique, j'avais une émotion sexuelle bien prononcée* Toucher ces pantalons, les ouvrir, saisir le pénis, puis embrasser le garçon, voilà ce qui me paraissait le plus grand bonheur. Ma sensibilité pour les charmes féminins s*est un peu émous-

NSIJRO-PSYCIIOPATflOLOGrfS VMÈHME

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HéOf maiSt ilans \m rupports sexuels avec la femme, surtout quand otto a dos seins forts Je suis lonjour» puissant sans o voir besoin de me ctùùv dans mon imagination des scènes excitantes Je ii*ai jamais essayé do séduire h m&s vils dt^sirs un jeune ouvrier ou quelqu'un de son monde, et je ne le ferai jamais; mais j'en ai souvent envie* Quelquefois je Hko dans mu mémoire Timage d'un de ces garçons et je mo masturbe cho7. moi.

Je n'ai aucun goût pour los occupations féminines. Je n^aime pus trop & être dans la société des clames; la danse m'est désa- gréable, Je m'intéresse vivement aux beaux arts, SI j*ai parfois un sentiment d'inversion sexuelle, c*est, je crois, en partie une conséquence de ma grande paresse qui m'cmpéche de me dé- ranger pour entamer uno liaison avec une lille; toujours fré- quenter le lupanar, cela répugne ii mes sentiments esttiétiques. Aussi je retombe toujoui*s dans co maudit onanisme auquel il m*cst l)ien difficile de renoncer.

Je me suis déjà dit ceiit fois que, pour avoir des sentiments sexuels tout t fait normaux, il mo faudrait avant tout étouffer ma passion presque indomptable pour ce maudit onanisme, aber- ration si répugnante pour mes sentiments esthétiques. J*ai pris tant et tant de fois; la ferme résolution de combattre cette pas- sion do toute la force de ma volonté! Mais jusqu*ici je n'ai pas réussi. Au Heu de chercher une satisfaction naturelle quand Tins- tinct génital devenait trop violent cites moi» je préférais mo inas- turbor, car je sentais que j*en éprouverais plus de plaisir.

Et cependant rexpérienec m*a appris que j*étais toujours puis* sant avec les filles, sans diltlcultô et sans avoir recours à des images des parties génitales viriles, sauf une seule fois oa je ne suis pas arrivé à i*éjaculation, parce que la femme c était dans un lupanar-^ monquait absolument de charme. Je ne peux pas mo débarrasser de Tidée ni me défendre du grave reproche que je me fais h ce sv^et^quc Tinversion sexuelle dont sans doute je suis atteint & un certain degré, n'est que la conséquence de mes mas- turbations excessives, et cela me cause d*autant plus de dépres- sion morale qttej*avoue ne guère me sentir la force de renoncer . par ma propre volonté h ce vice.

A la suite de mes rapports sexuels avec un condisciple et ami de longue dalOi rapports qui n*ont commencé que pendant notre séjour & rUntvcrsilé et après sept ans de relations amicales, le penchant pour les satisfactions anormales du liùido s'est ren- forcé en moi.

PSYCIlOi'ATHIA SBXUAUS

Pei*meltez*mûi de vous raconter oncoro un épisode qui m*tt pK'occupé pondant des mois oatiors,

Vélé I8B2 je ils la connaifisanco d*un coHôguo do TUniversité, do six ans plus jcuno que moi, et qui m*avail éié recommandé par plusieurs jeune» goiis, t\ itiol et à d'autros poraonncs de ma connaissance. Bientôt j*ôprouvui un intérêt profond pour ce jeune homme qui était très beau, do formes bien proportion nécsi dp taille svelte et d'asiiècl portant. Aprôs des reiations du quelques semaines avec lui, cet intérêt devint un sentiment d*amltié Intense et plus lard un amour passionné entremêlé des tourments de la jalousie. Je m'aperçus bientôtque desmouvements sensuels se confondaient avec cotte afrection. Malgré ma ferme résolution de me contenir vis-à-vis de ce jeune homme que j'esti- mais k cause do son excellent caractère, pourtant une nuit, après force libations de bière, nous étions dans ma chambre nous vidions une bouteille de vin en riionneur de notre amitié sincère et durable; je succombai à renvie irrésistible do le presser contre moi, etc., elc*

Le lendemain lorsque je le revis, j'avais tellement honte que je nVmiis pas le regarder dans les yeux. J'éprouvais le repen tir le plus amer de ma faute et me faisais les plus violents reproches d'avoir ainsi souillé cette amitié qui aurait rester pure et noble. Pour lui prouver que je n avals agi que sous le coup d'une impulsion momentanée, j'insistai auprès do lui pour qu'il fit avec moi un voyage à lu fin du semestre. Il y consentit, après quelques hési- tations dont les raisons étalent assez claires pour moi. Nous avons alors couché plusieurs nuits dans la même chambre, sans que j'aie jamais fait la moindre tentative pour répéter l'acte do la nuit mémorable. Je voulais lui parler de cet incident, mais je n*en avais pus le courage. Lorsque, le semestre suivant, nous fûmes séparés l'un do Tautie, je ne pus me décider à lui écrire sur cette aflratre, et quand, au mois de mars, je lui fis une visite &X..., j'eus la mémo faiblesse. Et pourtant, j'éprouvais le besoin impé- rieux de lui expliquer ce point obscur, par un entretien franc et loyal. Au mois d*oclobre de ta même année, j'étais & X..., et ce n'est qualors que je trouvai le courage nécessaire pour une explication stins réserves. J'implorai son pardon, qu'il m'accordo volontiers; je lui demandai môme pourquoi il ne m'avait pas alors opposé une résistance résolue; il me répondit qu'il m'avait en partie laissé faire par complaisance, que d'autre part, étant ivre, il se trouvait dans un certain état d'apathie. Je lui exposai

NEUIlO-PSYCllOPATUOLOCilB GÉNÉRALË m

alors ma situation d*uno manièro d^tainéoje lui donnai aussi & lire la Psyehopaihia seivualtsei lui exprimai ferme espoir que par ma force de volonté J^arriverois & dompter complètement mon penchant contre nature* Depuis cotte explication mes relations avec cet ami sont devenues des plus heureuses et dos plus satis- faisantes ; les sentiments amicaux sont de part et d*aulre intimes, sincères, et j^ospère (lurablcs aussi.

Dans fo cas jb u*apercevruTs pus urï6 utlièliorution dans moh «lal, je me déciderais ô me soumettre complètement à votre trai- tement, d*autant plus que, d*aprôs Télude de votre ouvrage, je crois pouvoir dire que je n'appartiens pas à ia catégorie dos soi- disant uranistes ot qu'une ferme volonté secondée et dirigée par le traitement d un homme compétent pourrait faire de moi un homme aux sentiments normaux.

Obseuvatio» 95. Uma S...*, vingt-neuf ans, non mariée, iille de négociant, est issue d'une famille lourdement tarée*

Le père était poiator et fliul par le suicide, de môme que le frère et la sœur de la malade. Une sœur souflTre û*hysierm convui' alva. Le grand-père du cèté maternel s'est brûlé la cervelle dans un accès de folie. La mère était maladive et est morte paralysée par apoplexie. Elle n'a janmis été gravement malade; elle est bien douée intellectuellGmcnt, romanesque, d'imagination vive et rêveuse. Réglée à dix-buit ans, sans malaises; les monslrnatîons furent îrréguliôrcs. A Vègc de quatorae uns, chlorose et cata- lepsie par frayeur. Plus lard, hysl^fia gravis êl accès do folie hystérique. .\ Tège de dix*hull ans, liaison avec un jeune homme, liaison qui n'en est pas restée aux termes platoniques. Elle répon- dait avec ardeur et chaleur à l'amour de cet homme. Des allusions faites par la malade indiquent qu'elle élail très sensuelle et que, après le départ de son amant, elle s'est livrée la masturbation. La malade mena ensuite une vie romanesque. Pour pouvoir gagner son pain, elle s'habilla en homme, devint précepteur dans une famille, quitta cette place porce que la maîtresse de la maison, ne connaissant pas son sexe, tomba amoureuse d'elle et la poursuivit de ses assiduités. Ëlle devint ensuite employé de cliemins de fer. En compagnie de ses collègues, elle était obligée, pour cacher son sexe, de fréquenter les bordels et d'écouter des propos malséants. Gela lui répugnait; elle donna sa démission,

l. Compnress : BaperimenkUe Sludicn nufdem QtbUU de$ !lypnotimu$ do l'auteur, édition, 1893.

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PSYGIIOPATIIIA SBXUAUS

se rhabilla on foinmo, et chercha dorétiavaiU h gagner son pain par des occupations féminines. On Ta arrflée pour vol et» par suite do crises hystôro-épileptiques, on Ta transportée A rhôpital.

on découvrit choss eilo des penchants pour son propre sexe. La malade devint importune par sus poursuites après les gardes» malades féminines et ses camarades d*hûpiUiL

On prit son inversion sexuelle pour une perversion acquise. La mafado a dohn<3 d co sujet d^'ntéressantog ûxpticMio^^ qui ont rectifié Terreur.

On porte sur moi, dit*>elle, un Jugement erroné, quand on croit qtt*en présence du sexe féminin, jo me sens homme. Au contraire, dans ma manière de penser et desentir, je me conduis en femme. J'ai aimé mon cousin comme une femme est capable d*aimer un homme.

Le changement do mes sentiments a pris naissance par le fait qu*i\ Budapest, dég;uisée en homme, j*eus Foccasion d*observer mon cousin. Je vis combien il m'avait (Fompée. Cette constatop tion m*a causé une grande douleur d'ûme. Je savais que jamais je ne serais plus capable d*aimcr un homme, car je suis de celles qui n'aiment qu'une fois dans leur vie. Puis, en compagnie de mes collègues de chemin de fer, je fus obligée d'écouter les con- versations les plus choquantes et de fréquenter les maisons les plus mal famées. Ayant ainsi pu entrevoir les menées du monde masculin, je conçus une aversion invincible pour les hommes. Mais, comme je suis d'un naturel passionné et que j'éprouve le besoin de m'attacher il une personne aimée et de me donner entièrement, je me sentis de plus en plus attirée vers les femmes et les (llles qui m'étaient sympathiques, ot surtout vers celles qui brillaient par leurs qimlités intellectuelles.

L'inversion sexuelle, évidemment acquise» do celle malade se manifestait souvent d*une manièi*e impétueuse et très sensuelle; elle u gagné du terrain par la masturbation, une surveillance permanente dans les liApitaux ayant rendu impossible toute satisfaction sexuelle avec dos personnes de son propre sexe. Le caraclèrc et le genre d*occupntion sont restés féminins. Elle ne présentait pas les caractères de la virago. D'après les communications que Tauteur vient de recevoir, la malade, après un traitement de deux ans à l'asile, a guéri de sa névt*ose et de sa perversion sexuelle.

N6UR0-PSYCI10PATUÛL0G1Ë GÉNÉliALE 287

OiisiSBVATiON 9G. X...« dix^'Houf ans, d'uno mère soûl- frant d*une maladie do nerfs; doux Hceurs du père cl de la môro étaient folles. Le malade, de tempérament norveux, bien doiié, bien développé au pliyRique, de conformation normulot a ù{6^ tV TAge de dousseans, amené par son frère aiué (t pratiquer l'ona*- niame mutuel.

. Plus tard, le malade persévéra dans ee vicet en le pratiquant ftolitairement. bepuis trois ans, il lui vint, pendant Tacto de la masturbation, d^élranges fantaisies dans le sens d*une inversion sexuelle.

H se ligure être une femme, par exemple être une ballerine, et faire le coït avec un officier ou un cavalier do cirque. Ces images perverses accompagnent racle d'onanisme depuis que le malade est devonu neurasthénique*

Il reconnaît lui-même les dangers de la masturbation, il la combat désespérément, mais toujours et touijours il finit par succomber h son violent penchant.

Si le malade réussit à s*en abstenir pendant quelques jours, il se produit alors chez* lui des impulsions normales dans le sens dus rapports sexuels avec des femmes; mais la crainte d*iine infec- tion arrête ces impulsions cl le pousse de nouveau â la mastur- bation.

Ce qui est digne d'être remarqué, c^ost que les rêves erotiques^ de ce malheureux n'ont pour sujet que la femme.

Au cours de ces derniers mois, le malade est devenu neuras- thénique et hypocondriaque k un degré très avancé. 11 craint le tabès.

Je lui conseillai de faire traiter sa neurasthénie, de supprimer la masturbation et d'arriver îi lu cohabîlatton aussit<>l que sa neurasthénie se serait atténuée.

OBSiinvATio.N fl7. X..., trente*cinq ans, célibataire, d*ttne mère malade,, déprimée au moral. Le frère est hypocondriaque.

Le malade était bien perlant, vigoureux, do tempérament vif et sensuel, avait un instinct génital puissant qui s'éveilla do trop bonne heure ; il s'est masturbé élant encore tout petit garçon, a fait le premier coït à Têge de quatorze ans et, assure» t*il, avec plaisir; il fut complètement puissant. A. fâge de quinze ans, un homme a essayé de le débaucher et Ta umnustupré. X... en éprouvadu dégoiH et se sauva de cette situation « dégoA- tanle ». Devenu grand, il /il des excès do coït avec un libido in-

rSYCUOrATtlIA 8RXtfALtS. H

m PSYGHOPATHIA SBXUAUS

ilomptable* Ën il devint nouraslhénique, Bouiïrii do la

foiblesso do «os érecUons et à^ejaeulaiio praea»; il devint en même temps do plus on plus impuissant et cessa d*éprouver du lilalsirÀ Tncte sexuel. A cette époque, il eut, pendant unocortaine période, un penchant qui lui était auparavant étranger et qui lui parait encore aujourd'liul inexpllcahle, pour les rapport» sexuels cm pttellis nmfhéibm Xii ad Xlli mmrm.SoulihlAo s'aug* mentait à mesure que m puissance sWaiblissalL

Peu a peu il conçut un penchant pour les garçons de treise à quaiorae ans. Il était poussé d s'approcher d'eux.

Quodsi ei oecàsio data esi, ui (anget^epassei puera, qui eipheuere, penU v$Aement0r $$ erexii tum maxim quum crum pumnm ion- gère poimetei. Abhine feminas non eupMl. IVomunquam femiMs ad comm coegU sei ereetio deùilùtf ejaeulaiio prmmatura erai sine uUa votupiaie»

Il n*avait plus d*intérét que pour les jeunes garçons. Il en rêvait et avait alors des pollutions. A partir de il eut par- fois l'oGcasIou» eoncumtere emn juveniius. Il était alors sexuelle* ment très excité et se soulageait par la masturbation.

Ce n*estque par exception qu'il osa, socios aoneumbentes iangere ei masturàationem muiuam ad$equi. 11 détestait la pédérastie. La plupart du temps il était obligé de satisfaire pur la masturba- tion solitaire ses besoins sexuels. Pendant cet acte, il évoquait le souvenir et Timage de garçons sympathiques. Après les rap- ports sexuels avec des garçons, Il se sentait toujours ragaillardi, frais, mais en même temps moralement déprimé par l'idée d'avoir commis un acte pervers, Immoral et encourant des peines. H fait la constatation très pénible que son penchant détestable était plus puissant que sa volonté.

X... suppose que son amour pour son propre sexe a pour cause sescxcôs des plaisirs sexuels normaux; il rcgrcllc profondément son état et a demandé, au mois de décembre 1880, à roccosion d'une consultation, s'il n*y avait pas moyen de le ramonera la sexualité normale, puisqu'il n'a pas d'Aorror femim et qu'il aimerait bien Àse marier.

Sauf les symptômes d'une neurasthénie sexuelle et spinale modérée, le sujet, d'ailleurs intelligent et exempt de stig- mates de dégénérescence, ne présente aucun symptôme de maladie.

NISUnO-PSYGHOPATHOLOGlB GÉiNÉHALB

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Oottxièae édgfé : Bvlratlo et defeminstlo.

Si, dans rinvcraion sexuelle développée de ceite manière, il n*y pas de réaction^ il peut se produire des transformations plus radicales et plus durables de l*individuaUt<$ psychique* Le procossus qui s'accomplit alors peut être désigné sous le simple mot d'eviraiio. Le malade éprouve un clmn* gomcnt profond do caractère^ spécialement dans ses senti- monts et ses pencbantSf qui dovionnont ceux d'une personne do sentiments féminins.

A partir de ce moment, il se sent aussi femme pendant Tacte sexuel; il n*a plus do goût que pour le rôle passif et peut, suivant les circonstances, tomber au niveau d'une courtisane. Dans cette transformation psycho-sexuelle, pro- fonde et durable, Tindividu ressemble parfaitement II Fura- niste (congénital) d'un degré plus avancé. I^a possibilité de rétablir Tancienne individualité intellectuelle et sexuelle parait, dans ce cas, absolument impossible.

L'observation suivante nous fournit un exemple classique d'une inversion sexuelle qui a 616 acquise de cette façon et est devenue permanente.

OsssRVATiOK 08. Sch..., trente ans, inédeein, m'a commu- niqué un jour sa biographie et Thistoire de sa maladie, en me demandant des éclaircissements et des conseils sur certaines anomalies de sa oUa sexmlis.

L'exposé suivant s'en tient complètement & Tau tobiographie très détaillée et oe comporte que quelques abréviations à l'occasion. . Procréé par des parents sains, j'étais un enfant faible, mais j'ai prospéré grâce & de bons soins ; à l'école je faisais de rapides pro- grès.

K Tftge de onze ans, je fus entraîné & la masturbation par un camarade avec lequel je jouais; je me livrais avec passion & ces pratiques* Jasqu^d l'Age de quinse ans, j*apprenals faeiiQment. A mesure que les pollutions devenaient plus fréquentes, ma force de travail pour l'étude diminuait; je ne pouvais plus aussi bien suivre les leçons à l'école. Quand le professeur m'appelait au

PSYCHOPATHU SEXUAWS

labloau, j*élaispeu rassupé; jeme sentais oppressé ol embarrassé» Effrayé de voir baisser mes facullés ei reconnaissant que les grandes pertes de sperme on étalent la cause, je cessai de prati- quer Fonanisme ; toutefoisles pollutions étaient fréquentes, de sorte que j'éjaculats doux ft trois fois dans une nuit.

Désespéré, je consultai les médecins l'an après l'autre. Aucun n'y pouvait rien faire.

Comme je devenais de plus en plus faible, exténué par les pertes séminales et que i'inslmot génital me tourmentait de plus en plus violemment, j^illai au lupanar. Mais Je ne pus me satis- faire; car, bien que raspecl de la femme nue wo réjouit, il no se produisit ni orgasme, ni érection, et même la manustupralion de la part de la puella ne put amener d^érection.

A peine avai8*je quitté lo lupanar, que IMnsUnct génital recom- mençait à me tourmenter par des érections violentes. Alors j'ous honte devant les filles, et je n'allai plus danslos maisons de ce genre. Ainsi se passèrent quelques années. Ma vie sexuelle con- sistait en pollutions. Mon pencbant pour Tautro sexe se refroi* dissait de plus en plus. A Tége de dix-neuf an», j'entrai comme élève à rUnivorsité. C'était le Ibéûlrcqui m'attirait. Je voulus devenir artiste, mes parents 8*y opposaient. Dons la capitale, j'ai dû, eu eontpagnie de mes collègues, aller do temps en temps chez les filles. Je craignais les situations de ce genre, sachant que le coït ne me réussirait pas, que mon impuissance serait révélée aux amis. C'est pour celte raison que j'évitais autant que possible le danger de devenir leur risée et d'essuyer une honte.

Un soir, assistant d une représentation d'opéra, j'avais comme voisin un monsieur plus Âgé. Il me fit la cour. Je riais do tout mon cœur de ce vieillard folâtre, et je faisais bonne grAce ù ses plttisanlerîos. Èxmopimto genilalia mea prehendit^ quo /acio stadm pénis meus se erexU. Effrayé je lui demandai des explications sur ce qu*il me voulait II me déclara être amoureux de moi. Comme dans la clinique j'avais entendu parler d'hermaphrodites, je crus en ovoîr un devant moi, cumsus factus genUalia ejus videre voluLLe vieillard consentit avec joie et vint avec moi aux cabinets d'aisance. Sicuti penem maximum ejus ereetum adspeai^ perterritus eff'ugi.

L'autre me guettait, me fit des propositions étranges que je ne comprenais pas et que je repoussais. Il no me laissa plus tran- quille. Je fus renseigné sur les mystères de l'amour homosexuel et sentis combien ma sensualité en devenait excitée: mais je

NBUllO-PSYGIiOPATIIOLOGm GriNÉnALE

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résistai à une passion si lionleuso (d*aprô8 mes idijes d'alors) cl 0 restai ^xompi pendant les trois années consécutives i!t cet inci* dcnl. Pendant ce temps j'essayai tl plusieurs rapriscs mais vaiae- mont le coït ave<s des flilos. Mes efforts pour me faire guérir de monimpuissancèparrartmédicttln'eurentpas non plusdesuccôs.

Un jour que j*étais de nouveau tourmonld parle libido aemmlis^ je me rappelai le propos du vieillard me disant quo deshooio^ sexuels se donnent rendex^vous sur la promenade.

Après une longue lutte contre moi-mémo et avec un battement do cceur, j'allai t Tandroit indiqué; je Os la connaissance d'un monsieur blond et me laissai séduire. Le premier pas était fait* Cotte sorte d*amour sexuel m*était adéquat. Ce que j'aimais le plus c'était d'être entre les bras d'un hommo vigoureux.

|ja satisfaction consistait dans la manustupration mutuelle. A Toccasion oseaium ad penem aUerim. Je venais d*alteindro l'âge do vtngt^trois ans. Le fait d'être assis à côté de mes collègues dans la salle des cours ou sur les lils des malades dans la clini- que, m'excitait si violemment qu'à peine je pouvais suivre le cours du professeur. Dans la même année je nouai une véritable liaison d'amour avec un uégociant ûgé do trente-quatre ans. Nous vivions maritalement. X... voulait jouer riiomme, devenait de plus en plus amoureux. Je le laissais faire, mais II fallait qu'il me latssÀt aussi de temps en temps jouer lo rôle d*homme. Avec le temps je me tassai de lui, je devins inOdùle,el lui devintjaloux. Il y eut des scènes terribles, des réconciliations temporaires, ot linalement une rupture définitive (ce négociant fut plus tard frappé d^aliénatîon mentale et mit fin à ses jours par le suicide).

Je faisais beaucoup de connaissnncos, aimant les gens los plus communs. Je préférais ceux qui étaient barbus, grands, d'âge moyen, et capables de bien jouer le rùle actif.

Je contractai une proclUh, Le professeur (do la Faculté de médecine) était d*avjs que cela venait de la vie sédentaire à laquelle je m'étais condamné en préparant mon examen. Il se forma une Hslule qu'il Tallut opérer, mais, cet accident ne me guérit nullement de mon penchant k prendre le rôle passif. Je devins médecin, m'établis dans une ville do province j'ai vivre comme une religieuse.

J*cu8 renvie de me montrer dans la société des dames; on me Vit d*un œil favorable, car on trouvait que je n'avais pas resprit aussi exclusif que les autres hommes, et je m'intéressais aux toilettes des femmes et aux conversations qui traitaient

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PSYCHÛPATHIA SEXUAUS

de ces sujets. Cependant je me sentais (rés maUioumix et très isolé«

Heureusement je rencontrai dans eelto ville un homme qui pensait comme mol, « une sœur ». Pour quelque temps mes besoins furent satisfaits grÀce iV lui. Quand 11 était ohligé de quitter la ville, j'avais une période de désespoir avec mélancollo atlant jusqu*è des idées de suicide*

Trouvant le séjour de cette petite. ville insupportable, Je me mis médecin militaire dans une grande ville. Je respirai de nouveau ; je vivais, je faisais souvent en[un jour deux ou trois connaissances. Je n^avais jamais aimé ni les garçons ni les jeunes gens, mais seuls les hommes d*aspect viril. G*est ainsi que j'échappai aux griffes des maîtres chanteurs. L'Idée de tomber un jour entre les mains de la police m'était terrible ; toutefois je no pouvais pas m*empêcher de continuer à satisfaire mes penchants»

Quelques mots plus tard, je devins amoureux d*un fonction- naii*e âgé do quarante ans. Je lui restai fidèle pendant un an. Nous vivions comme un couple amoureux. J'étais la femme et comme telle dorloté par mon amant. Un jour je fus transféré dans une petite ville* Nous étions désespérés. Pey tolam noeiem postrmwn nos vieitsim ùiculati et ampUxaii suims*

A T..., j'étais très malheureux, malgré quelques « sœurs » que j'ai pu y rencontrer. Je ne pouvais pas oublier mon amant. Pour apaiser le penchant grossièrement sexuel qui exigeait sans cesse satisfaction, je choisissais des troupiers. Pour de Pargent, ces gens-là faisaient tout ; mais Ils restaient froids etje n'avais aucun plaisir avec eux. Je réussis à me faire transférer de nouveau dans la capitale. Nouvelle liaison d'amour, mais avec bien des jalou- sies, car mon amant aimait & fréquenter la compagnie « des sœurs », il était vaniteux et coquet. 11 y eut rupture.

J*étai8 infiniment malheureux, et par suite très content de pou- voir quitter de nouveau la capitale en me faisant transférer dans une petite garnison. Me voihV solitaire et inconsolable & C... Je fis la leçon À deux troupiers de l'infanterie, mais le résultat fut aussi peu satisfaisant qu*autrefois. Quand reirouverai-je le véritable amour ?

Je suis de taille un peuau»dessu8de la moyenne, bien développé au physique; j'ai Tair un peu fatigué, c'est pour cela que, quand je veux £Îire des conquêtes, je dois avoir recours t des artifices de toilette. Le maintien, les gestes et la voix sont virils* Au physique, je me sens jeune comme un garçon de vingt ans. J'aime

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NEUtlO^PSYGHOPATHOLOGIB GÉNÉRALE 263

le théAtro oi les arts en général. Mon attention au théâtre so porte surtout sur les actrices ches qui je remarciue et critique tout mouvement ou tout pli de leur robe.

En compagnie d'Kommes jo suis timide, embarrassé : dans ta société des gens do mon espèce^ je suis d*une gaieté folle, spiri- tuel ; je puis être c&Un comme une chatte si l*homme m'est sym- pathique. Quand je mtfs sans amouri Je tombe dans «ne métan- coîie très profonde, mais qui s'évanouit tout de suite devant les consolations que m'olTre un bel homme. Du reste, je suis très léger et rien moins qu*ambi tieux. Mon grade dans Fermée ne me dit rien. Los occupations d*homme ne me sont pas agréables. Ce que j*aim6 le mieux faire, c^esl lire des romans, aller au théâ- tre, etc. Je suis sensible, doux, facile ft toucher, aussi facile à froisser» nerveux. Un bruit subit fait tressaillir tout mon corps, et il faut alors que je me retienne pour ne pas crier«

£*/»icn>e.—- Ce cas est évidemment un cas dlnvcrsion sexuelle acquise, car le sentiment et le penchant génital étaient au prime abord dirigés vers la femme. Par la masturbation Sch..« devient neurasthénique. Comme phénomène partiel de la névrose neu- rasthénique, il se produit une diminution de la force du centre d*érection et ainsi une impuissance relative. Le sentiment pour l'autre sexe se relVoidit en même temps que le tUido iexualU continue à subsister. L*inversion acquise doit être morbide, car le premier allouchemeni par une personne du même sexe constitue déjà un charme adéquat pour le centre d'érection de Tindividu en question. La perversion des sentiments sexuels devient pro- noncée. Au début, Sch... garde encore le rôle de rhomme pen- dant Tacte sexuel ; au cours de ces pratiques, ses sentiments et ses penchants sexuels se transforment, comme c'est la règle chez Turaniste congénital.

Cette éviration fiait désirer le rôle passif et plus tard la pédé* rastic (passive). L'éviralton s'étend aussi au caractère de rindivi-* dualité qui devient féminine. Sch... préfère la compagnie des vraies femmes ; il prend de plus en plus goût aux occupations féminines ; il a même recours au fard et aux artifices do toilette pour réparer ses a charmes » en baisse et pour pouvoir faire des conquêtes.

Les faits précédents d*lnversion acquise et d^éviration trouvent une confirmation très intéressante dans les faits ethnologiques suivants.

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PSYGHOPATIIIA SEXUAIJS

Déjà nous trouvons, chez Hérodote, la description d'une iiialadîo étrange dont les Scyllie» furent atteints. La maladie consistait on ce que des hommes, efféminés do caractère, mettaient dos vâteroents de femmes, faisaient des travaux do femmes et donnaient à leur extérieur physique un cachet tout à fait féminin,

llérodolc donne pour cause h cette folio des Scythes, la . légende mythologique d'après laquelle la déesse Vénus, irri. tée du pillage de son temple d*Âscalon par Un Scythes, aurait transformé en femmes les sacrilèges et leurs descendants ^

llippocrate no croit pas aux maladies sui*natui*eHes; il reconnait que Timpuissance sexuelle joue dans ce cas un rûlo intermédiaire, mais il Tcxpliquo par rhabitudo qu*ont les Scythes qui, pour ne guérir des nombi*eusos maladies con- tractées dans hnrs chevauchées continuelles, se font faire une saignée autour des oreilles* Il croit que ces veines sont très importantes pour la conservation de la force génilale et qu'en les tranchant on amène Pimpuissance. Comme les Scythes considéraient leur Impuissance comme une punition du ciel et par conséquent inguérissable, ils se mettaient des vêlements de femmes, et vivaient comme femmes au milieu des femmes.

Il est bien remarquable que, d'après Klaprotli (neisein tien Katibmus, Berlin, 1812, V, p. 238) et Chotomski, môme dans notre siècle, rimputssance soit encore souvent chez les Tarlares la conséquence de chevauchées sur des chevaux non sellés. On u observé le môme fait chez les Apaches et Navajos du continent américain, qui ne vont presque jamais à pied, font des excès de cheval, et sont remarquables par leur parties génitales minuscules, leur // ôiV/o et leur puis-

I. Cotijparez Spron^fol : Apolùsh des Mippokraies, tolpxig. iloî, p. dtl; l'rictiwioli, UUvrtiitetekieMe der psffeh. Krankheihn, 1«30, I, p. 31 î UIIq. mnû. Ves pertes séminales, Pari», ISSa, I, p, 58; Nystcn. l>ictionn. Méde- cine, IIMdil., Parm, 1858; (art. Êmraiionel Mahdh des SeyihesU Marandou, De ia maladie des Seyfhes (Annai médico^psyehùt., m\ iiian», p. |6I): Ham* mond, Amei^ican Journal ùf Neuyolagy and Pstfehiatty, im, August.

NEUnO-PSYCiiOPATHOLOGlE 6ÉNÉRALK SOIi

«mco \vbB rostreinls. Déjà SprcngoljLallemand et Nyslon savutont quo dos cbcvaucliéos excessives peuvent 6tro nui- sibles aux organes génitaux.

Des faits analogues et fort intéressants sont rapportds par Uammond & propos des Indiens de Pueblo dons le nouveau Mexique;

Ces descendants des Aztèques élèvent des soi-disant mt{;V rados; il en faut au moins un pour chaque tribut de Pueblo» eAn qu'il puisse servir aux cérémonies religieuses» de vraies orgies de printemps, dans lesquelles la pédérastie joue un rôle considérable.

Pour élever un tmt/eiwlOi on choisit un homme vigoureux autant que possible, on le masturbe avec excès et on lui fait faire sans cesse des courses h cheval Peu à peu il se déve- loppe chez lui une telle faiblesse dHrrilation des parties génitales, que, pendant qu'il esl ii cheval, il se produit des écoulements séminaux en abondance. Cet élat d'irritation finit par amener une impuissance paralytique. Aioi*s le pénis et les testicules s'atrophient} les poils de la barbe tombent, la voix perd son ampleur et son accent mAlc, la force phy- sique et rénergie baissent.

Le caractère et les penchants deviennent féminins. Le mujemdo perd sa situation dliomme dans la société, il prend des allures et des mœui*s féminines, recherche la compagnie des femmes. Toutefois on Icstime pour des motifs religieux. Il est probable que, en dehors des fêles aussi, il sert aux gotïls pédérastes des notables de la tribu.

Uammond a eu Toccasion d'examiner deux mujerados. L'un l'était devenu, sept ans auparavant, alors qu'il avait Irenlc-cinq ans. Jusqu'à cette époque il avait été tout à fait viril et puissant. Peuà peu il constata une atrophie des testi- cules et du pénis. En môme temps il perdait le libido et la faculté d'érection. Dans ses vêtements et son maintien il np différait point des femmes parmi lesquelles Uammond l'a rencontré.

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PSYCHOPATIflA SEXUAUS

Los poils des parties génitales manquaient lo pénis ëlait atrophié, le scrotum flasque, pendant, les testicules tout à fait atrophiés otà poino sensibles à une pression quelconque.

Le mujerado avait de grosses mamelles comme une femme enceinte et affirma quil avait déjà allaité plusieurs enfants dont la mère était morte.

Un deuxième nrnjercâo ftgé de trc^nte ans, et étant depuis dix ans dans cet état, présentait les mêmes phénomènes ; cependant ses mamelles étaient moins développées. Gomme celle de Tautro, sa voix était d'un ton élevé, grôle, le corps était riche en tissu adipeux.

Troisième degré* Transition vem la metamor^osls aexnalie paraaofoa.

On arrive ît un second degré de développement dans les cas les sensations physiques se transforment aussi dans le sens d*unc IransnnHatio sexns.

L'observation suivante est, & ce sujet, uncas vérilablcment unique.

OssKRVATtoK m. Autobiographie. en Hongrie, en 1884, je Ais, pendant de longues années, Tunique enfant do mesparentsi mes sœurs cl frères ôlanl morts de faiblesse; ce n*C8t que tardive» ment qu*«n frère vînt au monde» frftre qui vécut.

Je descends d*une famille dans laquelle les maladies psychiques et nerveuses étaient très fréquentes. Etant peiit enfant^ j'étais, comme on me rassure^ très joli, avec des clieveux blonds bou- clés et une peau transparente ; j*étais très docile, Iranquille, mo- deste; on pouvait me mettre dans n*importe quelle société de dames sans que je gène.

Doué d'une imagination lri5s vive^ mon ennemie de toute ma vie, mes talents se sont très rapidement développés. A Tôgo de quatre ans, je savais lire et écrire; mes souvenirs remontent jus- qu'à rûgede trois ans. Je jouais avec tout ce qui me tombait entre les mains, soldats de plomb, cailloux et rubans pris dans nn ma-* gasin d*articles d'enfants. Seul un appareil pour couper du bois, dont on m'avait fait cadeau, ne me plaisait pas. Je n*en voulais pas. J'aimais» par dessus tout, rester â la maison près de ma

NBUR0-PSYCH0PATII0f.06IB GÉNÉDAIË

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mdre qui était tout pour moi. J*avai8 doux ou trois amis avec los* quels j'étais mset bien, mais j*aimais autant rester avec les sœurs de ces amis qui me traitaient toujours en fille, ce qui ne me gênait nullement*

J 'étais en très bonne voie pour devenir tout à fait une fille, car Je me rappelle eneore très bien que souvent on me disait : « Gela ne convient pas â un (garçon i>* Sur ce, je m'efTorçais de faire le gar-» çon, jimilats tous mes eaniaradeset je cherchais'méme à les sur- passer en impétuosité, ce qui me réussissait; il avait pour moi ni arbre, ni b&timent asse» baut pour ne pas grimper dessus. J'ai- mais beaucoup à jouer avec des soldats on plomb, j'évitais les (lUes, puisque je ne devais pas jouer avec leurs joujous et parce que, au fond, j^étais froissé de ce qu'elles me traitaient comme leur semblable.

Dans ia compagnie des gens adultes je restais toujours modeste et j'étais bien vu. Souvent j'étais dans la nuit tourmenté par des rêves fantastiques fie bôlos féroces, rêves qui me chassèrent une fois de mon lit sans que je me réveille. On m'habillait toujours simplement, mais très coquettement, et ainsi j'ai pris gotU à être bien mis. Ce qui me parait curieux, c*ost que, même avant d*en« lrer& récole« jWis un penchant pour les gants de femme, et en secret j'en mettais toutes les fois que l'occasion se présentait* Aussi je protestai vivement un jour, parce que ma mère avait fait cadeau de ses gants à quelqu'un ; je lui dis : « J'aurais pré- féré les garder pour moi-même. » On tne rallia beaucoup, et à partir de ce moment je me gardai bien soigneusement de faire voir ma prédilection pour les gants de femme.

Et pourtant ils faisaient ma joie. J'avais surtout un grand plai- sir en voyant des toilettes de mascarade, c*est-&-dire des masques féminins; quand j'en voyais, j'enviais la porteuse de ce déguise- ment; je fus ravi de voir un jour deux messieurs superbement déguisés en dames blanches avec de très beaux niasques do femmes ; et pourtant, pour rien nu monde, ne me serais montré déguisé en fille, tant était grande ma crainte d'être tourné en ridicule. A récole, je faisais preuve de la plus grande applica- tion, j'étais toujours au premier rang; mes parents m^ont» dés mon enfance, appris que le devoir passe avant tout, et ils m*en ont donné l'exemple ; du reste aller en classe m^élail un plaisir, car les instituteurs étaient doux ol les plus grands élèves no tour- mentaient pas les petits. Un jour nous quittâmes ma première pairie, car mon père, à cause de ses occupations, fut obligé de se

mCHÛPATIlIA SBXUAIJS

tféparoi* pour un an de sa ramillo ; nous allAmes noue iUor on Allomagno. Dans ce pays régnait une morguo brutale chm les instUulours et aussi cliez les élèves ; je fus do nouveau raillé & cause do mes manières de petite flile»

Mos condisciples allèrent ju$qu*à donner mon nom & une flile dont les trails ressemblaient aux miens et me donner le sien on échangOt de fïoHe i|ue je pris en haine celto illle.pour ittquoUe j'ai eu de lamilié plus tard, quaud elle fut mariée. Mu mère conlinuait h m'habillor co(|uettemenl, et cela me déplaisait k cause des railleries que m'attirait ma mise. Je fus content le jour je pus enfin mettre de vrais pantalons et dos vestons, comme les hommes. Mais ce changement de mise amena do nouvelles peines. Les vôtemenU me gênaient aux parties génitales, surtout si le drap était un peu grossier, et rattouclicment du tailleur, lorsqu*il me prenait la mesure, m'élail insupportable, à cause du chatouillement qui me faisait frissonner, surtout qnand il touchait h mes parties génitales.

Or, je devais faire do la gymnastique et je ne pouvais pas exé« cttter tous les exoreicesi ou je faisais mal los exercices que les filles ne peuvent non plus exécuter avec facililé. Quand il fallait se baigner, jetais géné par la pudeur au moment de mo désha- biller; cependunl j'aimais il prendre un bain î jusqu'à Tôge de douze ans j*eu8 une grande faiblesse des reins. Je n'nppris à nager que tard, mais enî?uile j'arrivai ii devenir un bon nageur, de sorte que je pouvais faire des tours de force. A TAge de treize ah8« j*nvals dos poils, j*avais environ six pieds de taille, mais ma figure mla féminine jusqu'à Tàge de dix-huit ans, lorsque la Iwrhe commença à me pousser fortement ; je fus enfin assuré de ne plus ressembler A une femme. Une hernie inguinale, contractée à l'âge de douze ans et guérie à Vàge do vingt ans, me gênait beaucoup, surtout quand je faisais de lagymnasltque.

A. partir de Fàge de douze ans,, lorsque je restais longtemps assis et surtout lorsque je travaillais ia nuit, il me venait une démangeaison, une brûlure, un Iressatllement allant du pénis jusqu'au delà du sacrum, ce qui rendait dilTlcile la station assise ou debout, chose qui s'accentuait quand j*avais chaud ou froid. 51ais j*étaii» loin de me douter que cela pouvait avoir quel-* que rapport avec mes parties génitales. Comme aucun de mes nmis n*en souffrait, cela me parut tout à fait étrange, et il me fallut toute ma patienre pour supporter ce malaise, d'autant plus que les intestins me faisaient souvent soulfrir.

NBUnO-PSYCIIOPATUOLOGie GÉNÊnALB 2Û9

JY*Uiis encore toul fi fuil ignorant in sexualibm; mais h TAgo de douze & lroî%o anR j'eus le senlimenl bien prononcé que je préférais être fomme* C*esi lour corps qui mo plaisait lo plus» leur atliiudo tranquille, leur décence; leurs vèlemenls surtout me convenaient. Mais je mo gardais bien d*en laisser transpirer un mot. Je sais toutefois pertinemment qu*& cette époque, je a'auraif» pas cruiiU le couteau du cli4trour pour atteindre mon but. S'il m'eiU fallu dire pourquoi j^aurais préféré être habillé on femme, je ii*aurais pu dire autre chose que c'élait une force impulsive qui m'attirait; peut-être en élais-jo venu, à «au»c de lu douceur peu fréquente de ma peau, tV mo Ogurer que jïtlais une fille. Ma peau était surtout très sensible & la figure et aux mains.

J'étais très bien vu che% les fille»; bien que j*eusse préféré être toujours avec elles, je les raillais quand je pouvais : j*ai exa* (çérer pour ne |»as paraître cfTéminé moi-même; mais nu fond de mon cciîur, j'enviais leur sorL Mon envie était grande surtout quand une amie portait une robe longue, et allait gantée et voilée. A Tûge de quinze ans, je fis un voyage ; une jeune dame chez laquelle jï'lais logé me proposa de me déguiser en femme et de sortir avec elle; comme elle n'était pas seule, je n'accepl^ii pas sa proposition, bien que j*en eusse grande envie.

Voilft combien peu de cas on faisait de moi. Dans ce voyage je vis avec plaisir que les garçons d*une ville portaient dos blouses t manches courtes qui laissaient voir leurs bras nus. Une dame bien attilTée me semblait une déesse; si de sa main gaulée elle me touchait, j'étais heureux et jaloux ii la fois, tant j'aurais aimé être & sa place, revêtu de sa belle toilette. l'ourlant je faisais mes (Hudes avec beaucoup d'application; en neuf ans, je faisiusmes classes d'école royale et de Lycée, je pjassai un bon examen de baccalauréat. Je me rappelle, A ràgcdo quinze ans, avoir exprimé pour la première fois & un ami le désir d'être fille; comme il me demandait pour quelle raison j'avais ce désir, je ne sus lui répon- dre, A l'âge de dix-sept ans, je tombai dans une société de gens dissolus; je buvais de la bière, je fumais, j'essayai» de plaisan- ter avec des lllles de brasserie; celles-ci aimaient à causer avec mol, mais elles me traitaient comme si j'avais porté aussi des jupons. Je ne pouvais pal» fréquenter le cours de danse; aussitôt entré dans la salle, j'avais une impulsion qui m'en faisait partir. Ah ! si j'avais pu y aller déguisé, c'eût été autre chose! J'aimais tendrement mes amis, mais j'en haYssais un qui m'avaitpoussé a l'onanisme. Jour de malheur, qui m'a porté préjudice toute ma

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PSYCHOP^IA SBXUAliS

viel Jo praU(|uai8 l^onanisme assex fréqtiemineni; et pondant cel acte» jo ma llguraU être un homme dédoublé; je no puis pas vous dôcriro lesentimont quo j^éprouvais, je crois qu*ll était viril» mais mélangé do sensations rômininos.

Jo ne pouvais m'approcher d*une Aile; jo craignais les filles et pourtant elles ne m'étaient point étrangères; mais elles m'en imposaient plus que les hommes; je les enviais; j'aurais renoncé Â toutes les joies, si, après la classe, j*avais pu, rentré chez moi, être fille, et surtout si j*avais pu sortir comme telle ; la crinoline, dus ganU serrés : tel était mon idéal

Chaque Tois que je voyais une toilette de dame, je me figurais eommentje serais si j*en étais revêtu; je n'avais pas de désirs pour les bonunes.

Je me rappelle, il est vrai, d'avoir été attaché avec asse?» de tendresse ù un très bel ami, ù figure de (illc, avec des boucles noires, mais je crois n'avoir eu que le désir de nous voir filles tous les deux.

Ëtanl étudiant à l'Université, jo parvins uae fois ù faire le coll ; hoc modo semi, me litenthês sub puelia eoneubuisse et pmem meum eum emno muiaium matuiste^ La fille» à son grand étonne^- ment, dut me traiter on fille, ce qu'elle fit volontiers; elle me traita comme si j'avais eu à remplir son rélo« Bile était encore asscr. nalfve et ne me ridiculisa pas pour cela.

Etant étudiant, j'étais par moments sauvage, mais jo sentais bien que j'avais pris cet air sauvage pour masquer et déguiser mon vrai caractî^re ; je buvais, je me battais, mais je ne pouvais toujours pas fréquenter la leçon de danse, craignant de me trahir. Mes amitiés étaient intimes, mais sans arriére-pensées; ce qui me causait la plus grande joie, c'était quand un ami se déguisait en femme, ou quand je pouvais, dans un J>al, examiner les toilelies des dames; je m'y connaissais très bien, et je com- mençais h me sentir de plus en plus femme.

A cause do cette situation malheureuse, je fis deux tentatives de suicide; je suis resté une fois sans raison pendant quinze jours sans sommeil; j'avais alors beaucoup d'hallucinations visuelles et auditives t la fois; je parlais avec les morts et les vivants, ce qui m'arrive encore aujourd'hui.

J*avais une amie qui connaissait mes préférences; elle mettait souvent mes gants, mais elle aussi me considérait comme si j'étais une fille. Ainsi j*arrtvais à mieux comprendre les femmes qu'aucun autre homme; mais du moment que les femmes s'en

NCUnO-PSYGHOPATHÛLOGlE GÉNARALB S71

apercevaient, elles me traitaient aussitôt mm feminatm.i^mm 81 elles n*avaient reneoniré en moi qu*une nouvella amie. Je no pottvaifi plus sopporler du tout qu'on Unt des propos pornogra- phiques (levant moi, et, quand je le faisais mot«-méme, ce n*était que par fanfaronnade. Je surmontai bientôt le dégoû t que j*avais, au début de mes études médiGales, pour le sang et les mauvaises odeurs, mais il y avait dos choses que je no pouvais regarder sans horreur. Ce qui me manquait, c'est que jo ne pouvais voir clair dans mon &me; je savais que j'avais des penchants féminins, et je croyais pourluot être un homme. Mais je doute qu*en dehors de mes tentatives do coYt, qui no m*ont jamais fait plaisir (ce que j'altribuo il Tonanlsrae). j'aie jamais admiré une femme sans avoir senti le dé$$ir d*étre femme moi«môme ou sans me demander si jo voudrais l'être, si je voudrais pamltro dans sa toilette. J'ai toujours eu aiyourd'hui encore un sentiment de frayeur ft surmonter pour l'art d'accoucher, qu'il ra*étail Irés dif- Ocile d'apprendre (j'avais honte pour ces filles étalées, et Jo les plaignais). Ce qui plus est. il me semblait quelquefois sentir avec la malade les tractions. Je Uis dans plusieurs endroits employé avec succès comme médecin; j'ai pris part à une campagne comme médecin volontaire. Il m'était difïicile de faire des courses k cheval; l'art éijueslro m'élail déjà pénible lorsque j'étais encore étudiant, car les partie» génitales me transmettaient des sensa- tions féminines (monter à cheval à la mode dos femmes m'eût été peut-être plus facile).

Je croyais toujours être un homme aux sentiments obscurs; quand je me trouvais avec dos femmes, j'étais toi^ours traité comme une femme déguisée en militaire. Quand, pour la première fois, j'endossai mon uniforme, j'aurais préféré m'alTubler d'un costume de femme et d'un voile. Je me sentais troublé toutes les fois qu'on regardait ma taille imposante et ma tenue militaire. Dans la clientèle privée, j'eus beaucoup de succès, dans les trois branches principales do la science médicale; je pris ensuite part ù une seconde campagne. mon naturel me servît beaucoup, car je croîs que. depuis le premier ène qui ail vu le jour, aucun animal gris n'eut autant d'épreuves de patience à trovcrser que moi. Les décorations ne manquèrent point; mais elles me hiîs- saient absolument froid.

Ainsi je gagnais ma vie aussi bien que je pouvais; mai» je n'étais jamais content de mol; j'étais pris souvent entre la sentimentalité et la sauvagerie, mais cette dernière n'était que pure affectation»

PSVCllOPATHIA SBXUÀUS

Je me trouvai dans une situation bien étrange» quand jo fus flancé. J*aurai8 pi^férd ne pas me marier du touti mais des alTairos de famille et ies intérêts de ma profession médicale in*y forcè- rent* J*épouBflii une femme aimal)lo et énergique, sortie d*uno famille où, de tout temps, les femmes avaient porté la culotio. J'étais amoureux d*eUe, autant qu*un liommc comme moi pouvait l*étre, car co quo j'aime, je raîiiie do tout mon cœur et jo im livre cnlîèrcmenl, bien que jo ne paraisse pas aiissi pétulant qu'un homme complet; j*aimais ma fiancée avec toulerardeur féminine, presque comme on uime son (iancé« Seulement je ne m'avouai pas ce caractère do mos sentiments, car je ei^oyais toujours être un liomme, très déprimé il est* vrai, mais qui, par le mariage, finirait par se remettre et par se retrouver. Dés la nuit nuptialo je sentis que jo ne fonctionnais quo comme une femme douée d'une con- formation masculine; suù fmina iocum meum em mihi uwtit» e$L Nous vécûmes ensemble contents et heureux ot restâmes pendant quelques années sans enfants. Après une grossesse pleine de malaises, pendant laquelle j'étais dans un pays ennemi, en face de la mort, ma femme, dans un accouchement dilTIcile, mit au monde un petit garçon qui, jusqu'ft aujourd'hui, a gardé un natu- rel mélancolique et qui est toujours d'humeur triste; il en vint un second qui est très calme, un troisième très espiègle, un qua- trième, un cinquième; mais tous ont déjù des dispositions à la neurasthénie. Comme je ne pouvais jamais rester en place, je fré- quentais beaucoup les compagnies gaies, mais je travaillais tou- jours de toutes mes forces ; j^étudiais, je faisais des opérations chirurgicales, des expériences sur les remèdes et les méthodes de traitement, j'expérimentais aussi sur mon propre corps. Je laissai h ma femme le gouvernement du ménage, car elle s'entendait très bien à diriger la maison. J'accomplissais mes devoirs conju- gaux aussi bien que je le pouvais, mais sans en éprouver aucune satisfaction. Dès le premier coït et même aujourd'hui, la position de l'homme pendant l'acte me répugne, et il m'a été difficile do m*y conformer. J'aurais de beaucoup préféré l'autre réie. Quand je devais accoucher ma femme, cela me fendait tot^ours le cœur, car je savais trop bien comprendre ses douleurs. Nous vécûmes longtemps ensemble jusqu'à ce qu'un grave accès de goutte me força À aller clans plusieurs stations thermales cl me rendit ncuras* thénique. En mémo temps je devins tetlemeat anémique, que j'étais obligé, tous les doux mois, de prendre du fer pendant quelque temps, auti*ement j'aurais été cblorotiquo ou hystérique ou tous

NEUnO-PSVGflOl'ATUOLOGIE ClÉNÉRALE m

les deux il la Ibis. I41 slénocardlo ma tourmentait souvent; alors j*avals des cmmpes semi-latérales au menton, au no», nu coû, A la gorge, de riiémlcmnie, des crampes du diaphragnie et des muscles' do la poilrino; pendant trois ans environ, je sentis ma prostate comme grossie, avec sensation d^oxpulsion, comme si j'avais accoucher do quelque clioge, des douleurs dans les reins, des rlouleurs permanentes au sacrum, etc.; mais je me défendais avec la rage du désespoir coîïtre ces nialaisôs fôniiiiins ou qui me paraissaient féminins, lorsque, il y a trois aas, un accès d*artiiritis m*a complètement brisô.

Avant que ce terrible accès de goutte eût lieu, j'avais, dans mon désespoir et pour la combattre, pris des bains chauds autant que possible à la température du corps» Il arriva alors un jour que je me sentis tout h coup changé et près de la mort ; je saulai hors du bassin d*UD dernier cfTort, mais je m*étais senti femme avec des désirs de femme. Ensuite quand VexiraU de cannabis indiea fut mis en usage et fut même vanté, j*en pris, contre un accès de gouile et aussi contre mon indifférence pour la vie, une dose peut-être trois ou quatre fois plus forte que colle d^usago; j*eus alors un empoisonnement par le haschisch qui m'a presque coûté la vie. Il se produisit des accès do rire, un sentiment de forces physiques et de vitesse extraordinaires, une sensation étrange dans le cerveau cl les yeux î des milliers d'étincelles, un tremblement; je sentais mon cerveau à Iraverslapeau; je pouvais encore arriver û parler; tout d*un coup je me vis femme du bout des pieds jusqu'à la poitrine; je sentis, comme auparavant dan» le bain, que mes partie» génitales s'étaient retirées dans Tinté- rieur de mon corps, que mon bassin s*élargissait, que les ma- melles poussaient sur ma poitrine, et une voluplô indicible s*empara de moi. Je fermai alors les yeux pour ne pas voir chan- ger ma ligure. Mon médecin, pendant ce temps, me semblait avoir, au lieu d'une lôte, une énorme pomme de terre entre les épaules, et ma femme, une pleine lune en guise de tète. Et pour- tant, quand ils eurent tous .les deux quitté la chambre, j*eus encore la force d'inscrire ma dernière volonté sur mon calepin.

Mais qui dépeindra ma terreur quand, le lendemain malin, je me réveillai en me sentant lout h fait transformé en femme, en m^apercevont, lorsque je marchais ou que j*étais debout, que j'avais une vulve et des seins.

En sortant du Ut, je sentis que toute une métamorphose s'était produite en moi. Déjà, pendant ma maladie, quelqu'un qui élail mctiorAtiiiA mvAtis. t^

PSYCHOPATIIU SEXIJAIJS

venu nous voir avait dit : « Pour uti liomirio 11 ost bien pationt. » Ce visiteur inc fit cadeau d'un pot de rosoa, ce qui m*6tonna et me fHpouriant plaisir. A partir de ce moment jo fus patient, je ne voului» plus rion enlever d*as»uul; mais je devins ieiiuce ot tùtu comme un chat, en mémo temps doiix^ conciliant* pas vindicatif; en un mot* yéiam devenu femme de caractère. Pendant ma der* nièro maladie j'eu» beaucoup dludlucination» de la vue et de Touïe, jo parlais avec los mortn, oie.; Jo voyaia ot j*enlendaiii h$ spiHlu$ famidam; jo me litoyaÏH un être double; sur rnon grfdmt Je no m*aperccvaig pas encore que Diommo on moi était mort. Le changement de mon humeur fut une chance pour moi, car un revers do fortune me frappa alors, revers qui, dans d*autros con- ditions, m*aurail donnc^, la mort, mais que j*accuptai alors ayec résignation, au point que jo ne me reconnaissais plus moi-même* Comme jo confondais encore assez souvent avec ia goutte tes plié* nomèncs de la neurasthénie, je prenais beaucoup de bains jus- qxCii ce qu'une démangeaison de la peau, eommo si j*avais la gftio, se dévolopp&t & la suite do ces liains qui auraient Talté* nuer; je renonçait toute la thorapeutique externe (j'étais de plus en plus anémié par les bains). Je commençai ii m'entraincr autant que je pouvais. Mais l'idée obsédante que j'étais femme, subsistait et devint si forte qu*aujourd1iui jo ne porte cfue le masque d'un homme; pour le reste, je ino sens femme à tous les points de vue et dans toutes mes parties ; pour le moment, J*ai mémo perdu le souvenir de Tancien temps.

Coque la goutte avait laissé intact fut achevé complètement par rinnuon7.a.

Etat présent. .le suis grand; cheveux très claii*semés; ma barbe commence à grisonner; mon maintien commence ù étro courbé; depuis Tinfluenaa, j*ai perdu environ un quart de ma force physique. Lu figure a un peu rougi par suite de ti*oubles circulatoires; je porte ma barbe entière; conjonctivite chronique; pluti^t musculettx que gras; au pied gauche appa- raissent des veines variqueuses, il 8*engoui*dit souvent, n*ost pQS encore enflé d*une manière perceptible, mais parait devoir le devenir.

Le ventre a la forme d'un ventre féminin, les jambes ontlaposi* lion quelles ont chez les femmes, les mollets sont comme chez ces dernières; il en est de môme des bras et des mains. Je peux porter des bas de femmes et des gants 7 :i/4 à 7 1/2; de même je porto sans être géné un corset. Mon poids varie entre 108 et

MEUiiO«-PSYGHOr»ATHOLOGll3 OËNÉRALG 275

184 livres. Vvlm sans albumine, sans sucre, mais conUonl do Vaeïde tiriijiio (rune rayon anormale ; oUo usl très claire, presque comme do Poau, toutes les fois quo j*ai cuuno grande <imotîon. Les selles sont régulières, imuis, quand elles no le sont pas, j'éprouve tous les malaises de la conslipallon de la femme. Je dors mal, souvent pondant dos somuines entière»; mon sommeil ne dure qup deux ou trois heurea» L'appéiii est assez Ixtn, mais mou csloumc ne supporte pas plus €\u(i celui crunc forte femme, et roagit contre les plats pimentés par un exan- thème de la peau et des sensations de brAlure dans le canal uréllirah La peau esl blanche, tn>s lisse; la démangeaison iusup- portable qui m'a tourmenté dopuis doux ans, s*esl atténuée ces semaines dernières et ne se manifeste plus qu% la jointtti*o dos genoux et au sci*otum, '

Dîspusition aux sueurs; autrefois presque pas de transpira- tions; main tentant j'ai toutes les nuances des mauvaises transpî* rations féminines, surtout dans le Ims du corps, de sorte c|ue je suis obligé de me tenir encore» plus propre qu*unc feniuio. Je mets des parfums dans mon mouchoir, jt! me sers do savons par- fumés et d^eau de Cologne.

Ëlttl général. «le me sens comme une femme ayant la forme d'un homme; bien que je sente encore unis conformation d'homme en moi, le membro viril mu parait une chtisc féminine; ainsi, par exemple, le pénis mo parait un clitoris, l'uréthro un vagin et rentrée vaginale; en le ioucliant, je sens toujours quelque chose de moite, quand mémo il serait aussi sec <|ue pos- sible; le scrotum me parait des grandes lèvres, en un mot je sens toujout*s une vulve et seul celui qui a éprouvé celte sensation, saumit dire ce qu^elte est. Im peau de tout mon corps me semble féminine; elle perçoit toutes les impressions, soit les attouche- ments, soit la chaleur, soit les effets coiitraîi*cs, comme une femme, et j'ai les sensntions d'une femme; je ne peux pas sortir les mains dégantées, car la chaleur et le froid me font également mal; quand la saison il est permis même aux messieurs de porter des ombrelles est passée, je suis eu granch; peine ii l'idée que la peau de ma figure pourrait soudVir jusqu'à la prochaine saison. 1^ malin, en me réveillant, il se produit pondant quel- ques minutes un crépuscule dans mon esprit, comme si je me cherchais moi*mème; alors se réveille l'idée obsédante d*étra femme; je sens rexistence d'une vulve et salue le jour par un soupir plus ou moins fort, car j'ai iieur déjà d*éti*e obligé do

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PSYCIlOPATillA SKXUALIS

jouor la comédie loiito la journée. Go n'est pas une pelUo aflTaire (|ue de se sentir feinnic et pourtant d*ôlro obligé d*agir en liommo. J'ai tout étudier de nouveau, les lonceltes, le» bi»- lourist, les appareils. Car depuis trois ans je no touche plus à ces objets do la même façon qtt*auparavant; mes sensations mus- culaires ayant chund^é, j*ai tout apprendre do nouveau. Cela m'a réussi; seul le maniement do la scio et du ciseau h os me donne oncoro des dllfit^utlés; c^cst jtrësquc êonihie s! niu tév'ca physique n'y sufïisait plus. Par contre, j ai plus d'adresse au tra- vail de la curette dans les parties molles; ce qui nie répugne, c'est qu'en examinant des dames, j'ai souvent les mémos sensa- tions qu'elles, ce qui d'ailleurs ne leur semble jms étrange. Le plus désagréable pour moi, c'est quand je rassens avec une femme gi*0880 les sensations causées par les mouvements de renfanl. Pendant quelque temps, el parfois durant des mois, je suis tourmenté par les liseurs de pensées des deux sexes; ducété des femmes je supporte encore qu'on cherche it scruter mes pensées, mais de In part des hommes cela me répugne absolu-* ment. Il y a trois ans je ne me rendais pas encore clairement compte que je regarde le monde avec des yeux de femme; celte métamorphose d'impression optique m'est venue subitement sous forme d*un violent mal de téle. J'étais chez une dame atteinte d'inversion sexuelle; alors je la vis tout d'un coup toute changée, comme je m'en rends compte maintenant, c*esl-ii*dirc que je la voyais on hununc vi par contre, moi en femme, de sorte que je la quitliii avec une excilalion mal dissimulée* Cette dame n'avait pas encore une conscience nette fie son étal.

Depuis, tous mes sens ont des perceptions féminines, de même que leurs rapports. Après le système cérébral ce fut presque immédiatement le système végétatif, de sorte? que tous mes malaises se manircstent sous une forme féminine. La sensibilité des nerfs, surtout celle des nerfs auditif, optique et trijumeau, s^est accrue jusqu'il la névrose, Quand une fenêtre se forme avec bruit, j'ai un soubresaut, un sout>rcsaut intérieur, car pareille chose n*est pas permise d un homnus Si un mets n'est pas frais, j'ai itnmédiatemenl une odeur de cadavre dans le uvt* Je n'aurais jamais cru que les douleurs causées par le trijumeau sautent avec tant de caprice d'une branche h l'autre, d*une dent dans Pœil.

Depuis ma métamorphose, je supporte avec plus de calme les maux de dents et ht migraine; j'éprouve aussi moins d'angoisse de la slénocardie. Une observation qui me semble ïnm curieuse^

WEUÏIO-PSYCHOPATHOLOGIB GfiNÊHALB 277

c'caique maintenant je me sons devenu un être limido el faible, ci qu'au moment d*un danger imminent j'ai plus do song-froid et de calme, de môme dans les opérations très difliciles. Mon esto- mac se venge du moindre croc-en-jambe donn6 nu régime «-(régimodcfemme)— d'unomaniôre inexorable, par des malaises féminins, soit par de» éniclaUons.soitpap d'autres sensations.

C'est surtout rnbws de l'aîcooV qui ser flttlt mnïW; irttil aùx cheveux che* un homme qui se sent femme est bien plus atroce que le plus formidable mal de cheveux que jamais un étudiant ait pu ressentir après ses libations. Il me semble presque que, quand on se sent fomme, on est tout à fait sous le règne du systtoe végétatif.

Quelque petits quo soient les bouts de mes seins, il leur faut do In place, et je le» sens comme s'ils étaient des mamelles; déjà au moment do la puberté in(î» seins ont gonflé cl m'ont fait du mal; voilà pourtjuoi une chemise blanche, un gilet, un veston me gênent. Je sens mon bassin comme s*il était féminin, de mémo du derrière et de» fi<i/es;au début j'étais troublé aussi par l'idée féminine do mon ventre qui ne voulait pus entrer dan» les pan- talons; maintenant ce sentiment de féminité du ventre persiste. .Vai aussi l'idée obsédante d'une taille féminine. Il me semble qu'on m'a dérobé ma peau pour me mettre dans celle d'une femme, une peau qui se prête ix tout, mais qui sent tout comme si elle était d'une femme, qui fait pénétrer tous ses sentiments dans le corps masculin renfermé sous cette enveloppe et en chasse les sentiments masculins. Les testicules, bien qu'ils ne soient m atrophiés ni dégénérés, ne sont plus do vrais testicules; ils me causent souvent de la douleur par une sorte trimpression qu'ils devraient rentrer dans le ventre cl y rester; leur mobilité me tourmente souvent.

Toutes les quatre semaines, à Tépoquc de la pleine lune, j'ai, pendant cinq jours, tous le» signes du molimen, comme une femme, au point de vue physique et inloticcluel, h cette excep- tion près que je ne saigne pas, taudis quej'éprouvc une sensation comme s'il y avait écoulement de liquide et comme si les parties génitales el le bas-ventre étaient gonflés; c'est une période très agréable, surtout si, quelques jours après ces phéno- mènes, se manifeste le sentiment physiiiloglque el le besoin d'ac- couplement avec toute la force dont it pénètre ta femme è. ces moments; le corps entier est alors sature' de ce aenliment, de mémo qu*un morceau de sucre mouillé ou une éponge sont

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PSYCIIOPATtilA SISXUAiaS

imbibôfl d'oau; alors on devient avnni tout une fommo qui a besoin cl*aimer, et on n'est plus homme qu^en seconde ligne. Go besoin est, il me semble, plutôl uno langueur de concevoir que do coYler. L'inimonso instincl naturel ou plutôt la lubricité fôminlne refoule, dans ce cas, la pudeur, de sorte qu*on désire indireciement

10 coït. Gomme homme, je n*ai déliré le coYt (|ue tout au plus trois fois dans ma vio, si, toulorois c^était cela; les autres t'ois j'étais indlITérent* Mais dansées trois dernières années Je le désire d'une manière passive, en femme, et quolquefois avec la sensation d*éjaculaUon féminine ; jo mo sens alors toujours accouplé et fatigué comme une femme; quelquefois jo suis, après lacté, un peu indisposé, ce que Phomme n*éprouve jamais. Plusieurs fois il m*a fait tant de plaisir que je ne puis comparer à rien celte jouissance ; c'est tout simplement le plus grand bonheur de co monde, une puissante sensation pour laquelle on est capable de sacrifler tout; dans un moment pareil, la femme n'est qu'une vulvo qui a englouti toute lindividuallté.

Depuis trois ans, je n*ai pas perdu un seul moment le sentiment que je suis femme. Gr&ce h Thabitudo prise, ce sentiment m*est moins pénible maintenant, bien que je sente depuis celle époque ma valeur diminuée; car se sentir fernme sans désirer lu jouis* sance, cela peut se supporter, mémo par un homme, mais quand les besoins se font sentir, alors toute plaisanterie cesse ; j'éprouve une sensation cuisante, de la chaleur, le sentiment de turgescence dans les parlies génitales. (Quand le pénis n'est pas érigé, les parties génitales ne sont plus dans leur rAle.) Avec cotte forte impulsion, la sensation de turgescence du vagin et de la vulve est terrible; c'est une torture d'enfer de la volupté, ii peine peut-on la sup- porter. Quand, dans cet état, j'ai roccasion d'accomplir le coït, cela me soulage un peu ; mais ce coït, puisqu'il n'y a pas con- ception sullisante^ ne me donne pas une satisfaction complète; la ccitisclencc de la stérilité se fait alors sentir avec toute sa dépression humiliante; on se voit presque dans le rôle d*ttne prostituée. La raison n'y peut rien faire; Tidéo obsédante de la féminité domine et force tout. On comprend facilement combien

11 est dur de travailler à son métier dans un pareil état; mais on peut s'y mettre en se violentant. Il est vrai qu*alors il est presque impossible de rester assis, du marcher, d'être couché ; du moins on ne peut supporter longtemps aucune de ces trois positions; au surplus, il y a le contact continuel du pantalon, etc. C'est insupportable.

NEUUOPSYCIIOPATIIOLOGIB GÉtNËnALE

Iq inoriagd^ fuit alora, on d6hoi*8 du moment du coït oCi Thoinmo doil 80 sentir commo cottverti rolTetde la cohabilalion do deux feinmos dont Tuno so Bont dt^guiséoon homme. Quand lo molimcn pnriodiqtie ne se manifeslo pas, on éprouve le sentiment de la grossesse ou de )a saturation sexuelle, qu*ordinairement Thomme no connaît pati, mais qui accapai*o toute l^tndividualilé aussi bien que clioz !a TmvïiG, !i cette (Hiïérence près» qu*^ es»l desagréalilo, de sorte qu*on aimerait mieux supporter le molimen rûgultor* Quand il se produit des rêves ou dos idées érotiques, un se voit dans la forme qu*on aurait si Ton élait femme; on voit des membres en érection qui so présentent, ot comme jiar derrière aussi on se sent femme, it no serait pus difficile de devenir cynèdo; seule llnterdiction positive do la religion nous on em- pêche, toutes los autres considérations s évanouiraient*

Gomme de parolts éUts doivent forcément répugner d tout le monde, on désire être de soxe neutre ou pouvoir se faire noutra- User. SI j'étais encore célibataire, il y a longtemps que je me serais débarrassé de mes testicules avec lo scrotum et le pénis.

A quoi sert la sensation de jouissance féminine, quand on ne conçoit pas? A quoi bon los émotions do Tamour féminin quand pour tes satisfaire on n'a à sa disposition qu*une femme, bien qu'elle nous fasse senlir comme homme laccouplemenl?

Quelle honte terrible nous cause Todcur féminine î Combien Thommc est abaissé par la joie que lui causent les robes et les bijoux 1 Dans sa métamorphose, quand même il ne pourrait plus se souvenir de son ancien instinct génital masculin, il voudrait n*étre pas forcé de se sentir femme; Il sait très bien qu*Uy eut une époquo il ne sentait pas toujours sexuellement qu*it était simplement un homme sans ecxc. Ël voilil que tout d'un coup il doit considérer toute son individualité comme un masque, se sentir toujours femme et n*avoir do eliangement que toutes les quatre semutnes, quand il a ses malaises périodiques et entre temps sa lubricité féminine qu'il ne peut pas satisfaire I S*il lui était permis de s'éveiller sans être obligé de se sentir Immédiate- ment femme! A la nn il languit après le moment oii il pourra lever son masque ; le moment n'arrive pas. Il ne peut trouver un soulagement à sa misère que lorsqu'il peut revêtir en partie le caractère féminin, en mettant un bijou, une jupe; car il ne peut pas sortir habillé en femme; ce n'est pas une petite tâche que de remplir ses devoirs professionnels pendant qu'on se sent comme une actrice déguisée en homme, et qu'on ne sait pas 0(1 tout cela

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PSYCHOPATHIA SEXIUUS

doU aboutir. La religion seulo nom présorvo cl*uno grando faulo, mots elle n*einpèche pas les peines cfue Tindividu qui se sent femme éprouve quand la tentation s'approche de lui comme d*une vraie femme, et quand il est comme celle-ci forcé de l*éprouver et de la traverser. Quand un homme de haute considéralion, qui jouit dans le publie d'une rare confiance, est obligé de lutter contreuiie vulve imaginaire; quand en. rentre après un dur ira* vaii et qu'on est forcé d'examiner la toilette de la première dame venue« de la critiquer avec des yeux do femme, de lire dans sa ligure SCS pensées, quand un journal do mode (je les aimais déj& étant enfant) nous intéresse autant qu*un ouvrage scientifique! Quand on est obligé de cacher son état a sa femme dont on devine les pensées» parce qu*on est oussi femme, tandis qu'elle a nettement deviné qu'on s'est transformé d'Ame et de corps! Et les tourments que nous causent les combats que nous avons k soute- nir pour surmonter la mollesse féminine! On réussit quelquefois, surtout quand on est en congé seul, a vivre quelque temps en femme, par exemple & porter, notamment la nuit, des vôtemenls de femme, de garder ses gants, do prendre nn voile ou un masque pendant qu'on est dans sa chambre ; on réussit alors à avoir un peu de tranquillité du c6té du Hbido, mais le caractère féminin qui s'est implanté exige impétueusement qu'il soit reconnu. Sou- vent il se contente d'une modeste concession, telle que, par exemple, un bracelet mis au-dessous de la manchelte, mais il exige inexorablement une concession quelconque.

Le seul bonheur est de pouvoir sans honte se voir costumé en femme, avec la figure couverte d'un voile ou d'un masque : ce n'est qu'alors qu'on se croit dans son état naturel. On a alors, comme une « oie éprise do la mode », du goût pour ce qui est en vogne, tellement on est tranformé. Il faut beaucoup de temps et beaucoup d'cirortspour s'habituer à l'idée, d'un cùlé, de ne sentir que comme une femme, et de Tautre de garder comme une rémi- niscence de ses anciennes manières de voir, afin de pouvoir se montrer comme homme devant le monde.

Pourlanl il arrive pa^cî par-là qu'un sentiment féminin vous échappe, soit qu'on dise qu'oit éprouve in sexualibm telle ou telle chose, qu'un être qui n'est pas femme ne peut pas savoir, ou qu'on se trahisse par hasard en se montrant trop au courant des affaires de la toilette féminine. Si pareille chose arrive devant les femmes, il n'y a Ui aucun inconvénient; une femme se sent tou* jours flattée quand on montre beaucoup d*intérét pour cequi la

NEUaO-PSYC:riOPATffOLO(2il3 GÉMinAtH 28i

lottcfie et qu'on 8*y connaît biên; soulemont il ne faut pas quo cela 86 pi*odttlso devant sa propre épouse. Combien je fus elTrayé ùn jour que ma femme ùimii à une amie que jWais un goAt très distingué pour les articles de dame» l Combien fut surprise une dame k la mode et trôs orgueilleuse qui voulait donner une fausse éducation & sa Olie, lorsque je lui analysai en paroles et par écrit toits les sentiments et toutes les sensations d'Une femme! (Je fis un mensonge en lui alléguant que j*a vais puisé dan» des lettre» ces connaissances d*un caractère si intime.) Main- tenant cetle dame a nne grande conflanco en moi, et renfunl qui était sur le point de devenir folle« est restée sensée et très gaie. Elle m*avtti( confessé, comme si c'étaient des péchés, toutes les manifestations des sentiments féminins; maintenant elle sait ce qu'elle doit supporter comme fille, cequ*elle doit maîtriser par sa volonté et par dévouement religieux : elle se sent comme un être humain. Los deux dames rieraient beaucoup, si elles savaient que je n*ai puisé que dans ma propre et triste expérience. Je dois lyoutor encore que, depuis, j*ai une sensibilité beaucoup plus vive pour la température; à cela s^est joint encoro le senti- ment, inconnu auparavant, d'avoir la peau élastique et de com- prendre ce que les malades éprouvent dans la dilatation des intestins. Mais, d*autrc part, quand je dissèque un corps ou fais une opération, les liquides pénétrent plus facilement ma peau. Chaque dissection me cause du la douleur; chaque examen d*une femme eu d'une prostituée avec fluor ou odeur de crevette, etc., ro*agace horriblement. Je suis maintenant très accessible â rinOuenco deranlipalhic et do la sympathie, qui se manifestent même par suite de reffet de certaines couleurs aussi iiien que par rimpression totale qu'un individu me fait. Les femmes devinent par un coup d'œil l'étal sexuel de leui*s semblables; voilil pour- quoi les femmes portent un voile, bien qu'elles ne le baissent pas toujours, et pourquoi elles se mettent des odeurs, no fât«ce que dans les mouchoirs ou dans les gants, car leur acuité olfactive en présence de leur propre sexe est énorme. ISn général, tes odeurs ont une influence incroyable sur l'organisme féminin; ainsi, par exemple, je suis calmé par Todeur de la rose ou de violette ; d'autres odeurs me donnent la nausée; Tylang-ylang me cause tant d'excitation sexuelle que je ne puis plus y tenir. Le contact avec une femme me parait homogène; le coït avec ma femme ne m'est possible que si elle est un peu plus virile, a la peau plus dure; et pourtant c'est plutôt un amer iesàieus.

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PSYGIIOPATIIIA SËXUALIS

0u rcslo, je me sens toujours passif. Souvent la nuU» rjuand je no puis pos dormir cause de rexcitation, j*y arrive pourtant, si fmom mmdhtenjtn habeo, sieut mutier cum vivo conmmàem^ovi en me couchant sur un cùté ; mais alors il ne faut pas qu^un bras ou une pii^co de literie vienne loucher à mes seins* sinon c*en est fuit du sommeil. U ao faut pus non plus que rien me pôse ou presse sur le ventre. Je doi^s mieux quand je mets une chemise de femme ol une camisole do nuit de dame, ou quand je garde mes gants, caria nuitj*ai très facilement froid aux muins; je me trouve aussi très bien en pantalons de femme cl en jupes, car alors les parties génitales ne sont pas serrées* J*aimo« plus que toutes les autres, les toilettes de Tépoque de la crinoline. Les vêlements de femme ne gênent nullement Thomme qui se sent femme; il les consid<^ro comme lui appartenant et ne les sent pas comme don objets étrangers* La société que je préfère à toutes, est celle d'une dame quisouil're do neurasthénie, o( qui, depuis son dernier accouchement, scsent homme, mais qui, depuis que jo lut ai fait des allusions à co siyel, so résigne ik son sort, co?/m abtimet, ce qui ne m*esl pas permis, & moi, (homme. Celle femme m*aide, par son exemple, & supporter mon sort. Elle se rappelle encore bien clairement ses sentiments féminins, et elle m*a donné maints bons conselU. Si elle él4ut homme et mot jeune nitoj*ossaieraisde faire sa conquête; je voudrais bien qu'elle me traite en femme. Mais sa pholographio récente diCTère ioul i\ fait de ses anciennes photographies; c*esl maintenant un monsieur, très élégamment costumé, malgré les seins, la coiffure, otc. ; aussi a*t-elle le parler bref et précis, elle ne se plait plus aux choses qui font ma joie. Elle a une sorte de scutimcntuUté mélancolique, mais elle sup- porte son sort avec résignation et dignité, ne trouve de consola- tion que dans la religion cl raccomplissemcnt de ses devoirs; (i la période <lcs menstrues elle souffre é on mourir; elle n*aime plus la compagnie des femmes, ni leurs conversations, de mémo qu*elle n^aiine plus les choses sucrées.

Un de mes amis de jeunesse se sent, depuis son enfance, comme aile: mais il a de raflTecUon pour le sexe masculin ; chez sa sosiir, c'était le contraire; mais lorsque Tutérus réclama ses droits quond même et qu'elle se vit femme aimante malgré son caractère viril, elle Iranclm la dimculté en se suicidant.

Voici quels sont les changements principaux que j'ai constatés chez moi depuis que mon effémination est devenue complète :

i*" Le sentiment continuel d'être femme des pieds à la Ictc ;

NBUnO-PSYGIiOPATIIOI^OGie GÉNÉRALC

283

^ Le sontimont conllimel d*avoir des pnrlios génitales fémi- ninos :

3^ La périodicité du molimem loutes les quatre somaines ;

4'* Do lu lubricité féminine qui so inatiiresle périodiquO" mont, mais sans quo j*aio une préférence pour un homme quoi* conque ;

fl* Scnîîntloa fémfnîne pasisivo pendant ractc du coït; O** Eusuilc sensation do la partie qui a été fuinée ; T Sentimonl féminin on présence des imagos qui ropi*é8ent6nt' le coïi ;

8^ Scnllmcnl do solidarité k raspoct des femmes cl intérêt féminin pour elles;

O"" Intérêt féminin i\ rospectdes messieurs;

10* Il en est de môme à la vue dos enfants;

il*' Humour changée, ^ une plusgrandopttlieii«:o ;

lâ^ Enfin, résignation à mon sort, résignation que, il est vrai, je ne dois qu*il la religion positive, sans cela Je me serais déjù suicidé, il y a longtemps.

Car il n*est guère supportable d*ôlre homme et d*ètre foreé do sentir que chaque femme est futuôe comme elle désire Télre.

L*aulobiographic très précieuse pour la science qu^on vient de lire était accompagnée de la lettre suivante, qui no manque pas non plus d* intérêt.

Je dois, tout d^abord, vous demander pardon do vous impor- tuner par ma lettre; j avais perdu tout appui et je nie considérais comme un monstre qui m*inspimis du dégoût luoi-tiiéme. Alors la lecture de vos écrits m'a rempli d'un nouvouu courage, et j'ai décidé d*aller au fond do la chose, de jeter un coup iXUsfW rétros- pectif sur ma vie, quoi qu'il en arrive. Or, j*ai considéré comme . un devoir <le reconnaissance envers vous de vous communiquer le résultat de mes souvenirs et de mes observations^ car je n'ai trouvé cité dans votre ouvrage aucun cas analogue au mien. Enfln j*ai pensé aussi quMI pourrait vous Intéresser d*approndro par la plume d'un médecin quelles sont les pensées et les sensations d'un être humain masculin complètement manqué et se trouvant sous Tobsession d'être femme.

Peut-être tout cela no s'accorde pas; mais je n'ai plus la force do faire d'autres renexions, et je ne voux pas approfondir davantage cette matière. Bien des choses sont répétées» mais je vous prie de

284

P8V0HÛPATIIIA SBXUA14S

bien songer qu*on pout avoir des défïiillaiiced dans un rôlo dont lo déguiâomonl vous a été imposé malgré vous*

J*08pôrei apréft avoir lu vos ouvragos^ c|iie« en continuant à remplir mes devoirs comme médecin, citoyen* pôre et époux, je pourrai toujours mo compter au nombre de coux qui ne méritent pas d*élro méprisés onUôremont.

KnOnj*ai tenu À vous présonter le résultai do mes souvenirs oldo mes méditalions, afin de prouver qu'on peut être médecin malgré ia nature féminine de ses pensées et de sessontimonUi. Je crois que c*esl un grand tort de fermer ù In femme la carrière médicale ; une femme découvre, grâce & son instinct, les signes de certains maux que Thommo nemU dans rohscurUé, on dépit de tout diagnostic; en tout cas, il en est ainsi lorsqu'il s*aglt de moladies de femmes cl d*enfanls. Si on pouvait lo faire, chaque médecin devrait être forcé de faire un stage de trois mois connhe femme; il comprendrait et estimerait alors mioux cette partie de rimmanité d'où 11 est sorti; il saurait alors apprécier la grandeur d'àme des femmes et, d'autre part, la dureté do leur sort.

£picrise, Le malade, très chargé* est originairement anor- mal au point de vue psycho-sexuel ; car pendant Tacte sexuel il a une sensation féminine caractéristique. Cette sensation anormale demeura purement une anomalie psyciiiquo jusqu'à il y a trois ans, anomalie basée sur une neurasthénie grave, et puissamment accentuée par des sensations physiques dans le sens d'une transmutaiio aexualh, sensations suggérée» par obsession à sa conscience. Le malade, & sa grande frayeur, so sent alors aussi physiquement femme et, sous le coup de l'idée obsédante d'être femme, il croit éprouver une métamorphose complète de ses pen- sées, de se» sentiments et de ses aspirations d'autrefois, et mémo de sa vita sexualts dans le sens d'une éviration. Toutefois son « moi » est capable de conserver son empire sur ces processus morbides de l'âme et du corps, et de se sauver de la parmoia. Voilà un exemple remarquable de sensations, d'idées obsédantes basées sur des tares nerveuses, un cas d'une grande valeur pour arriver à étudier comment la transformation psycho*sexuelle a pu s'accomplir.

Quatrième degré. Vétamorphose sexuéUe paranoïque.

Le dernier degré possible dans le processus de la maladie est la monomanie de la métamorphose sexuelle. Elle se

Nei;no-psYCHOPATiioLor;iË gènéhaus m

développe sur la htm iVnno neurantlidnio sexuelle qui dégd* nèro en neurmthenia miversalut dans le sens d*une maladie psychique, la paranoia.

Les observations nous montrent le développement intéres* »ttnt du processus névrolico-psychologique jusqu*à son point culminani.

OiiSBnvATio^r 100* K.«., Irenle-six ans, célibataire, domestique agricole, reçu h la cHoique le février iH89, présente un cas typique de neurasthenia aexuaUs^ dégénérée en paranoïa pertûeu- ioria avoc haltucinalions olfactives, sensations, etc.

U est ISSU d*une famille chargée. Plusieurs de ses scDurs et frères étaient psychopathos* Le malade a un crAno hydrocéphale, enfoncé au niveau do la fontanelle droite ; Tosil est névropalhtquu. De tout temps, le malade eut do grands besoins sexuels ; il s*eist adonné & Tége de on%e ansa lamaslurbalion; il a fuit le coït TAgo de vingt-trois ans; il a procréé trois enfants illégitimes et a cessé ensuite tout rapport sexuel de peur de faire encore des enfants et d*ètre trop chargé do pensions alimentaires. L*absli* nonce lui était très pénible; il renonça aussi il la masturbation et eut t\ la suite des pollutions abondantes. Il y a un an et demi, il est devenu sexuellement neurasUiénIque; il avait alors aussi des pollutions diurnes; il fut très affaibli et déprimé; cet état de choses durant, il a flnl par contracter une neurastliénle générale et ôtre atteint do paramU,

Depuis un an, il a eu des sensations paresthésiques; il lui sembla avoir une grande pclotto à la place de ses parties géni- tales; ensuite il se figura que son pénis et son scrotum lui man- quaient, etque ses parties génitales sautaient tmnsformées en par- ties génitales féminines. Il sentait des mamelles lui pousser, une natte de cheveux, et dos vêtements féminins se coller ft son corps. Il se figurait être femme. Les passants dans les rues lui semblaient tenir des propos comme ceux<>ci : « Yoyc% donc celte garce, celte vieille drélcsso ! »>

Dans son sommeil accompugné de rêves, il avait la sensation cl*un homme qui accomplissait le coït sur lui devenu femme. U en avait de lejaculalion avec un vif sentiment de volupté.

Pendant son séjour à la clinique, il s^est produit une interrup- tion dans mpat'amna et en même temps une amélioration notable de sa neurasthénie. Alors disparurent momentanément les senti- ments et les idées d*une métamorphose sexuelle.

280

PSYGHOPATIIIA SBXUA1J8

Yoici un autre cas d*dviration avanc<îo sur le chemin do la tmmfomaiio sewus param^ea.

Obskuvatcon tOl.— FpanjsSL.., IroiUc-troi» an», inslilu leur dans une école primaire, célibalaire, proJiablemonl issu U'uiic famille . «horgée, névropathe do lout temps, émolif, peureux, «o pouvant supporioi* raleooU a commencé & se masturber TAge de dix- huit ans. A Tàge de tvetiU ans se produisirent clicfi hti des symptômes de nommthema $ûxmhs, (Pollutions avec fuiblcsso cunsC'cuUve, pollutions qui se produisaient aussi dans lu journée, douleurs dans la région du plexus sacré, etc.). H s'y «joula encore de Tirrilalion spinale, des pressions sur la tête et de la cérébrasthénie.

Depuis le cointnencemeut de 1885, le malade s'est abstenu du coït qui ne lui procurait plus aucune senf^atlon do volupté. H se masturbait souvent.

En 1888, commença dm lui lit mononianie de > persi>culîon. Il remarquait qu on révitail, qu'il répandait une odeur infecte, qu'il puait (liallHcinalionsulfaclIvosj; il s'expliquait de celle fa^on le changement d alliludo des gens iX son égard, de mèuiu que leurs élernuemenls, leur loux, etc.

Il sentait des odeni-s de caduvre, tl'nrine corrompue. Il altrt- Ijunît la cause de sa mauvaise odeur h des pollutions d Tinté- rieur. 11 les peix*evatt par une sensation, comme si un liquide montait du pubis i'i la poitrine.

le malade quitta bientôt la clinique. En 1889, il revint pour y être reçu ; il était tii\jà dans un èlai avancé ilc paramia masiurba- (oviapemcHhrin (monomanîe do la persécullon). ^ Au commencement du mois de mai 1889, le malade éveilla rattenlion parce qu'il protestait violemment toutes les fois qu'on rappelait ; a Monsieur ».

Il proteste contre celte apostrophe, car. prétend-il, il est fennne. Des voix le lui disent. Il s aperçoit que des mamelles lui poussent. Il y a une semaine, les uuti'cs malades lui ont fuît des nltouchemenls voUiplucux. Il a entendu dire qu'il est une putiiin. Ces temps derniers il a eu des révc» d'accouplement. Il révaitqu'oii pratiquait le coït sur lui comme sur une femme. Il senlall Vimmissin pénis, et a eu la sensation d'une éjacululion au milieu de son révc.

Le crAne est pointu, la face est longue et étroite; bos.ses pnrlél laies proéminentes. Les parties génitales sont nornmleinent déve- loppées.

NËUaO-PSYC1101'ATIiOLOC;ifô GÉNÉIIALB

2H1

Le cas sutvuiiitubfiorvddans Tasilo (rillonau, cslunoxomplo manifeslo d'inversion durable ol maniuquo do la conscionce soxuollo.

OosKitvATioN iOSI, Metamo)*p/mis sesemlisparamtca.

Nm., vingMrois ans, célibalaire, piatiislo, a été reçu voi*s lafin du moiH(roi*tohrol803(tla maison do sanlé d'illcnau. Uosinéd'uno famille eenséf) étvo exemple d0 tare» héréditatres, mais tuber- miloiisc. Le pôrc ol te frôro ont succombé & la phtisie pulmo- iiairo. Lq malade, élantenfaiil, était faible, mal doué, mais avait uii talent exclusif pour la musique. De (oui temps il eut un cnraclèro anormal, tacilurne, reiirermé, insociable, avec des manières brusques.

A partir de Vhga de quinine ans, il se livra U la masturbation. Quelques années plus tard, des malaises ncurasthéniquen se pro- duisirent (battements de cœur, raiblcssu, douleurs de tétepério- diquo.s etc.), ou même Uuniis que des velléilésliypocondriaque». L'année derniét*e, le nuilado travaillait beaucoup et durement. Depuis six mois, sa neurasthénie s'est accentuée. Il .se plaignit alors de baltemenis de cœur, congestion de la léte, insomnie, il devint très Irritable; paraissait sexuellement très excité, et pré- tendait qu'il lui fallait m marier le plus 161 possible, pour raisons de santé. H tomba amoureux d*une artiste, mais presqu'en même lemiis (septembre 1805), il devint malade de paramm perseeu- (oWa (voyait des actes hostiles, entendait des injures dans la rue, trouvait du i^oison dans sa nourriture, on tendait une corde (i travers le pont pour qu'il ne puisse pas aller cboz son amante). A la suite de son excitation croissante et de conflits avec son entou- rage (ju'il considérait comme ennemi, il a été reçu dans Tasile d*alién6s. A son (*nlrée, il présentait encore limage typique de la paranoïa ptsrsecutorla avec les symptômes de la neurasthénie sexuelle qui devint plus tard génénde; mais sa monomanie de la persécution ne s^écliafaudait point sur ce fond nerveux. Ce n*est qu*accidontellemonl que le malade entendait dire & son entourage : « Voilà qu'on lui enlève le sperme, voilft qu*on lui enlève la vessie. »

Au cours des années do IHOGù 1808, la manie de la persécution fut i*elégttée de plus en plus au second rang et Tut remplacée eu grande partie par des idées éroliques. La base somatico-pliysiquc était une excitation violente et continuelle de la sphère sexuelle. Le malade s*oniourachail do chaque dame qu'il voyait; il enteii-

288 I^SYCIIOPATHIA SEXUAIJS

ilaitdesvoix qui roncourageaiontà s'approcliorcl'ellod; ildomati- dait impdriQUsemont lo Gonsentoment au mariage Qi prôtendaU que, si on no lui procurait pas utio fomme, il mourrait de consomp" lion* Grâce â sa pratique conlinuello de la masturbation, les signes d*une prochaine ôvimilon se montrent déjà en 18QQ* II disait que si on lui donnait une femme, il nd râimerail qiie « platoniquemont ». Le malade devient de plu» en plus blasarre» il ne vit que riuns une sphôre d*idéos érotiqiies, voit pfurtput faire: » dans Vasiie de la prostituiiion, entend par-ci par-là des voix qui Taccusent d'avoir une attitude indécente vi$*&-vis des femmes, H évite donc la société des dames, et no consent à faire de la mu- sique devant les dames qu'à la condition d'avoir deux hommes comme témoins.

Au cours de Tannét» i87S, Tétat neurasthénique prend ùii déve- loppement considérable. Alors la paromia pemeuloria aussi reparait de plus en plus au premier plan et avec une couleur cli- nique particulière due à Tétat nerveux fondamental. Des halluci- nations olfactives se produisent; il est influencé par racticn du magnétisme. Il dit que des « ondulations magnétiques agissent sur lui *u (Fausse interprétation de malaises spinaux asthéni- ques.jSous le coup d*une excitation violente et continuelle et d*excés do masturbation, le processus de réviration progresse de plus en plus. 11 n'est plus qu*épisodiquemont liommo, il est consumé du désir d'être femme, et se plaint amèrement que la prostitution éhontée des hommes, dans cette maison, rende impos- mblc la venue d*une femme vers lui ; Tair empoisonné de magné- tisme, Tamour non satisfait Tont rendu mortellement maludo; it ne peut pas vivre sans amour ; il est empoisonné par un poison de lubricité qui agit sur l'instinct génital. Ln dame qu*H aime est Ici, au milieu de la plus basse débauche. Les prostituées, dans cette maison, ont des « chaînes de félicité », c'est-ft-dire des chaînes dans lesquelles on est enchaîné sans pouvoir bouger et dans lesquelles on épreuve de la volupté. Il est prét^ maintenant, h se contenter d'une prostituée. 11 possède un admirable rayon- nement des pensées par les yeux qui vaut 20 millions. Ses compo- sitions valent 500,000 francs. A cùté do ces symptùmes de mono* manie des grandeurs, il y a des symptômes de monomanie de la perséculion ; la' nourriture est empoisonnée par des excréments vénériens; il sent le poison, il entend des accusations Infémes, et il demande une machine & boucher les oreilles. A partir du mois d'août m% les signes de réviration devien*

NBUUO^PSYCHpPATUÛLOGm CSl^âlULE 280

non t plus en plus nombreux. Il so compopto avoc beaucoup d* aiTéierio et déetaro qu*it no pourrait plus vivre au milieu don hommeé qui boivent ot qui fumenl. Il pen«io ot sent tout & Ikit en femme. On doit le traiter dorénavant on femme, et le roôttre dans la section des fenimos. il demande des confllures, dos leaux fins. Pris de ténesmc et dospasmo de la vessie, il demande à être transporté dans tin M^\Ui\ d*accouchemen^ el à, $tre iraflé comme ttiio malade chcèînlô. to niagnéUsrrio morbide des hommes qni le soignent a une action nuisible sur lui.

Passagèrement, Il se sent encore, par moments, homme, mais il plaide d'une manière très significative pour son sens sexuel morbide, inverti ; Il veut la salislhclion par la masturbation, le mariage sans coVt. Le mariage osl une institution de volupté. La fille quUI épouserait devrait être ônanisle.

A partir du mois de décembre 187â, la conscience do saperson* nalitô se transforme définitivement en une conscience féminine* Il a été de tout temps une femme, mais, entre un et trois ans, un empirique, un charlatan français, lui a grelTé des parties génitales masculines et a empêché le développement de ses mamelles en lui frottant et en lui préparant lelhorax.

Il demande énergiquement àétre interné dans la section des femmes, h être protégé contre les hommes qui veulent le prosti- tuer et (i être habitlé en femme. Ëvontuellement il serait disposé à s'occuper dans un magasin de jouets d*enfants, à faire de la couture ou du découpage, ou & travailler pour une modiste. A partir du moment de la u^ans/miaiio iexus^ commence pour te malade une ère nouvelle. Dans ses souvenirs, il considère son individualité d*autrefois comme eelle d*un cousin lui.

Pour le moment, il parle de lui-même A la troisième personne: il déclare être la comtesse V..., la meilleure amie de rimpéralrice Eugénie, demande des parfums, des corsets, etc. Il prend les autres hommes de l'asile pour des fiunmes, essaie de se tresser une natte, demande un cosmétique oriental pour Tépilation, afin qu*on ne mette plus en doute sa nature de femme* Il se plattd foire Tapologle Tonanisme, car « il était, dôs l*Àge de quinze ans, onaniste, et il n*a Jamais cherché de satisfaclions d*un autre genre >». Occasiounellement on observe ^encore che% lui des ma* laises neurasthéniques, des hallucinations olfactives, des idées de persécution. Tous les fails de sa vie qui se sont passés jusqu^au mois de décembre reviennent à la personnalité du cousin.

Le malade ne peut être dissuadé de son idée fixe qu'il est la

rSVCHOrATIIfA ilBXUAI.I8,

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200

P$YGIfOPATH!A SfêXUAIJS

comlofiSû Y... Il invoque qtill n dté examini^ pai* la Hago-romino qui acoimlald son soxo féminin. Lu oomtoH9e m 90 mariem pus, piireo qu^elle méprise les liomoien* Gomme le malade n*ohUenL pa» d*avoir des viHeinenls do femme ni des souliers ft Imuls talons, il préfère resler loiil^ la journée au lit; il se comporte en femme noble et souilVanlc, foil lu douillelle» lu pudique» demande des bonbons, etc. Autant qu'il peut» il fait de ses cheveux des uattos, Il sWrache les poils de la barboi et il se fait ayee des petits pains un tiusCedo femme.

En 1H17, il se produit une carie à la jointuro du genou gauche, et bientôt B^vajoulo une phtisie pulmonaire. Le malade meurt le

décembre 1874. CrAne normal. Lo lobe frontal est atrophié, le cerveau anémié. Kxamen microscopique (D' Schtile) : sur la couche superficielle du lobe frontal, les cellules ganglionnaires sont légèrement rétrécies; dans la tunique adventice des vaisseaux beaucoup de granulations graisseuses; le giia n*est pas cliangé; parcelles de pigmentet granulations colloïdes isolées. Les couches profondes de l'écorce cérébrale sont normales. Les parties géni- tales sont trâs grosses, les testicules petits, Ihisques; la coupe, aucun changement macroscopique.

Ce cas de monomanic de la transformation sexuelle que nous venons de décrire dans ses origines et les diverses pliases do son développement, est un phdnomèno d'une rareté étonnante dans la pathologie de resprit humain. En dehors des cas précédents que je dois h mon observation personnelle, j*on ai observé un cas, comme phénomène épi- sodiquo, chez une dame invertie, un autre comme phénomène permanent che^ une fille atteinte de paranoia primitive, et enfin un autre chez une dame atteinte de paranoia primitive.

Dans la littérature je n*ai pas rencontré d^observations sur la monomanio do la transformation sexuelle, sauf un cas traité brièvement par Arndtdans son Manuel (p. 172), un cas étudié assez superficiellement par Sérieux {Rechercher cliniques, p. 33), et les deux cas bien connus d*£squirol. Nous reproduisons ici sommairement la cas d*Arnd(, bien que, pas plus que ceux d*Ësquiroi, il n'olTre aucun rensei- gnement sur la genèse de la monomanic.

NEUItO-PSYCIIOPATHOriOGlB CÉNlillULK

201

Observation 103. «- Uno femme d'Ago moyen, internée dans rasilo de Gi*oif{}waldor, se prônait pour un homme et se comportait en conséquence. Kilo se coupait les cheveux ti'ôs courts, se faisait une raie sur le cdld, h la mode des militaires. Un profil bien pro- noncé, un no% un peu fort et iine certaine grossièreté de trails donnaient & su flgure un cachet bien caractéristique ; des cheveux court» et collés aux preiUes achevaient de donner & m tôte une expression loul fuit virile.

Elle était de grande taille, maigre; sa voix était profonde et rauque; la pomme d'Adam anguleuse et proéminente; son main- tien était raide, sa démarche et ses mouvomenls pesants sans être lourds. Elle avait Tair d*un homme déguisé en femme. Quand on lui deinundail comment lut était venue Tidée de se prendre pour un hommo, elle s*éeriait presque toujours, pleine d*jrrttation : Kh bien, rogarde%-moi donc! Est-ce que je n*ai pas Tair d*un homme? Aussi je sons que je suis liommc. J'ai totyours eu un sentiment de CR geni*e, mais ce n'est que pou h peu que je suis parvenue & m'en rendre compte clairement. L'iiomme qui est censé être mon mari n'est pas un vrai homme ; j'ai procréé mes enfants toute seule. J*ai toujours senti en moi quelque chose de pareil» mais ce n*est que plus tard que j*ai vn clair. El dans mon ménage, esUce que je nVi pas toujours agi on homme? L*homme qui est censé être mon mari, n*étaitqu*un aide. 11 a exécuté coque je lui ni commandé. Dès ma jeunesse, je fus toujours plutôt portée vers les choses viriles que vers les affaires des femmes. J*ai toujours mieux aimé m'occupor de ce qui se passo dans la ferme et dans les champs que des aflhlres du ménage et de la cuisine. Seulement, je n*avai8 pas reconnu h quoi cela tenait. Maintenant je sais que je suis un homiqo ; aussi je veux me comporter comme tel, et c'est une honte do me tenir toiyours dans des vêtements do femme

OasicnvATioN 104. X..«, vingt-six ans, de haute taille et de belle prestance, aimait, dès son enfance, h mettre des vêtements de femme. Devenu grand, il savait, à roccasiondesrepré.sentations théâtrales par des amateurs, toujours si bien arranger les choses, qu'on lui donnait des réies de femme & jouer. Après avoir éprouvé une forte dépression mélancolique, il s'imagina être réellement une femme, et essaya d'en convaincre son entourage. U aimait ft se déshabiller, à se coiffer ensuite en femme et it se draper. Un jour il voulut sortir dans cette tenue. Sauf cette Idée, il était tout ii fait raisonnable. Il avait Thabitude de se coilTer pendant toute

m

PSYGIIOPATIIIA SEXUAUS

la journée, de m rogurdor dans la glace, et, h Taido de oa robo do chambre, do se costumer aulant que possiblo en fomme*

Un Jour qu^Bsquirol Taisait mine de lui Roulovor son jupon, U se mil en colôro et lui reprocha son insolence (Bsquirol).

OasHRVATioN iOS. Madame X*.., veuve, fut, par suite do la mort de son mari et de la perte do su fortune, en proie A de vives C*moU6ns et an elmgrin; Elle devint fbllernprfts avoir commisuno tentative de suicide, elle fUt transportée ft la Salpétriùre.

Madame X..., svelte, maigre, continuellement en excitation maniaque, s*imaginait être un homme et se mettait tot^ours en colère quand on rappelait: » Madame ». Un jour qu*on mit t\ sa disposition dbs vêtements d*hommc, elle fut transportée de joie« Ën iHO% elle est morte d*une maladie de consomption, et elle a manifesléy peu de temps encore avant son décès, sa manie d*dtre un homme (Esquirol).

Dans un prdcddent chapitre, j*ai fait mention des rapports intéressants qui existent entre ces faits de la mélnmorphose sexuelle imaginaire et la soi-disant folio dos Scythes.

Mattindon (Amaien médico'psychologiques^ Î888, p. 460) a, comme beaucoup d*autres, accepté riiypotlibsc erronée que, che% ces Scythes de runliquitd, il s'agissait d'nne véri- table monomante et non pas d'une simple dviration. D'apr&s la lot do rcmpirismc actuel, cette monomànie, si rare aujour- d'hui, a être non moins rare dans Tanliquité. Comme il est impossible do radmettre autrement que basée sur une paranoia^ il n*a jamais pu 6ti*c question d'une manifestation endémique de ce phénomène, mats seulement do Tinterpré- talion superstitieuse d'une dvii*ation (dans le sens d'un cli&- timcnt d*uno déesse)^ ainsi que cela ressort des allusions d*Hippocrate.

Le fait qui ressort de la soi-disant folie des Scythes ainsi que des observations modernes relevées chez les Indiens de Pueblo, reste toujours remarquable au point do vue anthro- pologique; avec Tatrophie des testicules, on a conslaté en mémo temps celle des parties génitales et en général une régression vers le type féminin au point de vue physique et

NBUliO^PSyCilOPATHOLOaiBOÉNÉnALK

20d

moral. Gùf^i d*autant plus frappant qu*uno pnroillc i*éaclion OBl aussi insoliie cliois rhommo qui, à Tâgo adulte, a perdu ses organes génitaux, que cliess la fomme adulte api4s la ménopause artiflciolle ou naturelle.

/i; iB SENS iroafosiîxuBL rîOMMK rlfÉîfOMftNB Monmhiî

KT CONGÉNITAL*.

L*ossenlicl, dans ce phônom&no étrange de la vie sexuelle, c^est la frigidité sexuelle poussée jusqu'à l'horreur pour Tnutre sexe, tandis qu'il y a un sens sexuel et un penchant pour son propre sexe. Toutefois, les parties génitales sont normalement développées, les glandes génitales fonctionnent tout h fait convenablement, et le type sexuel est complète- ment diirércncié,

Les seutimenis, les pensées, les aspirations et en général le caractère répondent, quand ranomnlie est complèlemont développée, h lu sensation sexuelle particuliire, inuis non pas au sexe que rindividu atleint rcpréscnle anatomiquc-* ment et pliysiologiquemenl. Ce sentiment anormal se mani- feste aussi dans la tenue ctdans les occiipaiions; il va jusqu'à donner h Tindividu une tendance h sliabiller conformément au rôle sexuel pour lequel il se sont doué.

Au point de vue clinique et anthropologique, ce phéno-

i, Ottmgod (en itohor» de cous qui seront niotiUoiiri^'» pliiit lard) :Tar« dieu, Pes aUenlals au» mwurs, édit., i$7S, p. 210. Ilofrmann, Lehi*à, d, ffer» Mcd.t 6<> (tûiL^ p. 170, 887. ^ GIcy, Hevtie philosophitjuet 1881, iiM. Magnan, Anml, méd»^pfychoL^ 1885, p. S58. Sitaw ol l'crri», Journal of nervûus and mmtal didease^ 18^13, Avril 2* acrnbardi, Der VmnUmus^ Uerliii ( VM8buMandtunff)t 1882. Clievatier, Oe Vinwnion Vimlinct sexuil, Paris, 18S5. *- Rilli, (laz, /Mom. de médecine el de c/tirurffie^ 1878, 4 janvier. TamoMia, ilivi$la «perîtn,, 1S78, p. OT-117. -«Lombruso, Àrchiv, di Ptychiatr,, 1881. Cbarcot ei .Magnan, Arehi9. de Neur^hgie^ 1882, n«» 7, 12. MoII,£>/e mnlHire Sexuùlempfinduntf^ BcrllH, ISdI. Clievalîor,/lrcA^»e* de tanthropologie armineUe^ t. V, no *S\\ t. Yl, :n. Hcuas, Ahevra' lions du sens génésiffue (Amuties tthygibne pubUfiua, iSSO). Saiiry, Eludt clinique aur la folie héréditaire^ 188G. Hroiianlet, 6Vis. des hôpitaux^ 188G et 1887. Tillor, Vinetincl sexuel chez l'homme el chez les animaux^ I88'J, CaHi«ri Us deux pfoitilutioas, 1887. Ucasftagiid* Art. IWéMsile la DieliotifL eneyelopédigue* Vibert, Art. Pédérastie iti Dielionnaire de méd. el de chirurgie.

204 PSYrjIOPATHIA SEXUAIJS

mène anormal pvésento divor» degrés liam Bon dôvoloppo- mcni, c'esl-Miro diverses foimos et manifestationB.

1) A côté du sentiment liomosexuel prédominant il y a des traces de sentiments liétéro-scxuels (hermaphrodisme psycho- sexuel) ;

2) Il n*y a. de pencbaut que pour, son propre sexe (homo>^ sexualité) ;

3) Tout VéivQ psychique se conforme au senlimont sexuel anormal (eiréminalion et viniginité);

4) La conformation du corps se rapproche de celle qui répond au sens sexuel anormal *

Cependant, on ne rcnconlre jamais de vi-aics transitions à l'hermaphrodisme; au conlraire, les organes génilaux sont parfaitement différenciés, de sorte que, comme dans toutes les perversions morbides de la vie sexuelle, il faut chercher la cause du phénomène dans le cerveau (androgyiiie et gynandrie).

Les premiers rcnsoiguemcnls un peu exacts sur ces phé- nomènes de nature énigmalique nous viennent de Casper {Uàer Noihsuchi tmd Pmlerasiic, Cmper's YieHeljalmsçhr., 1882, 1) qui les confond avec la pédérastie, cVst vrai, mais

t. M. le doeteur Mo«, de Berlin, aUlre mon aUeulioii «iir !o fait qu'on trouve déjà de» ellusloiid ii |-|nvcr«»lon sexuelle concornont des Itoinuics. danste Afori/i** A/fl^flsfjt A BrfahmnamUnkmde, t. VIII,Bcrlln, noi. £n effet, ou y cite les hiographics do deux hoiumea pris d'un «mour déllpotil pour dos personnes de leur propre »exe. Dans le deuxième cas, qui est iwr Icu- iiêrismonl rcuitirquable, le malade explique l'origine de sot! « aiicrraiion por le fait qu'élaot enfant, » n*aélé caressé que par d«» personnes adultes et à l duc de dix h douxe ans par ses camarades d t'cole. « Cela et la priva- tion de ta société des personnes do î'ouli-e sexe ont eu pour conséatteuee chcîtniolde dôloiirucr le penchant naturel pour le sexe lémlnln et de le reporter sur le» hommes. Maintenant encore les remnes uie sont indilTé- rentes. »

On ne peut pas dire s1U*agl«sait dNin cas d*înver»lou congénitale (licmia. piirodisiue psyctto-sexuct) ou acquise. Le cas le plus ancien d'inversion sexuelto quon connaisse Jusqu'ici en Allemagne concerne une femme <iui élalt mariée avec une autre (eamic et eoliabitaU avec son consort au nioven dun priape en cuir. Un cas de viraginilô qui s'est prC^senlé au comtuence* ment du shîcle passé, et qui est très intéressant aussi au point de vue iuri- dique et liistoriquft, a ^lé puisé dans tes dossiers olUciels et cité nar le «bi 4 d Alexandersbad dans Friedreichs Mœiter f. ger. Mediein

NEUIlO-PSYCflOPATHOLO^lK GÉNËiULË m

qui ddjà fai( colto juste remarque quo, dans la plupart des cas, cette anomalie est congénitale et doit être considérée comme une sorte d'hermaphrodisme intellectuel.

Il yi\% unVéritable dégoût des ultouohements sexuels avec des femmes, tandis que Timagination se réjouit à la vue des beaux jeunes hommes, des sialiuis et dos tableaux qui en re|>réscntcnt. Ce fait n*a pus échappé h Caspcr que, dans ces cas, Vimmmio pénis in anum (pédérastie) n'csl pas la règle, mais ces individus recherchent et obtiennent des satis* factions sexuelles par des actes sexuels d*un autre genre (onanisme mutuel).

Dans ses KUnischen mvellen (1803, p. 33), Casper cite la confession intéressante d'un homme atteint de cotte per- version de rinstinct génital, et il n'hésite pas h déclarer que, abstraction faite des imaginations corrompues, de la démo- ralisation produite par la satiété des jouissances sexuelles normales, il y a de nombreux cas la « pédérastie provient d'une impulsion congénitale, étrange, inexplicable, mysté- rieuse. Vers 1860, un nommé Ulrichs^ qui lui-môme était atteint de cet instinct pei*verti, a soutenu dans de nombi*eux écrits publiés sous le pseudonyme de Numa Numantius, cotte thèse que la vie sexuelle de Tâme est indépendante du sexe physique, et qu'il y a des Individus masculins qui, en pré- sence de l'homme, se sentent femmes (anima muliebm in corpore pirHi inelusa).

Il désignait ces gens sous le nom d'uranistes (Urning), et réclamait rien moins que rautorisaiion de TÉtat et de la société pour Tamour sexuel des uranistes, comme un amour congénital et par conséquent légitime, ainsi que Tautorisalion du mariage entre eux. Seulement, Ulrichs

I. « Vlttdex^ Inehsat Vindhla, Fomairixt spei^ Oiadius /uretts {\m ei ïm, L«lp«lg, H. MaUhos). Ulriclis, HvHisehe Pfeih, 1819, oii coraiiiisBion chex lU CrOnicin, StuUgart, Augustcnstrasse, S. L.*auleiir qui combat sans se dûcouragor les préjui^és dtmi ses semblobles ont d soum*ir, a publié dans co but, ilcpoifl 1889, à Aquila dogU Abrd»i (Uolio}, un journal écrit en latin 80U8 Je titre : liferiodka Utlino*

m

PSYGHOPATIIIA SKXUALIS

nous doit encore lu prouve que ce scnlimcnt sexuel para- doxal, qui est on tout cas congénital, soit un phénomène physiologique et non pas palhologiquo.

Griosingcr a jeté une première lumière anlhropologico- clinique sur ces faits {Archiv Pmjchiainey 1, p. CSl), en montrant, dans iin eus qu*il ùvaît observé persoriiiellemoiil, la lourde lare héréditaire de Tindividu atteint.

Nous devons à Westphal {Are/m f. Psychiatrie, IF, p. 73) le premier essai sur le phénomène qu*il appelle a inversion sexuelle congénitale, avec conscience du caractère morbide de co phénomène ». Il a ouvert la discussion : le nonibi*o de» ca» a atteint jusqu*iei le chiflix! do 107, sans compter ceux qui sont rapportés dans notre monographie*.

U Concornniil Ica iiuUvidiis du ecxe masculin : !<> Caftpcr, Klit%, K^veUen, 1». 30 {Uhrb, d. get*. Med„ !• ^*^J^l., p. 176); WcBipbo», Àrchîv Vsych,, H, p. 73; :jo Sehiuinkc» dons to mdiito joiimal, 111, p. 325; Schotz, Kter- Mjaiîvsschv, (, ger, Medhin XIX ; S* Gyck, Aveh, f. Psi/ch,, \\ p. 56i; 6o Sor- vofis, un niêitio endroit» VI. p. 384; 7<» Wesipiml, dans ta iiiAnic feuille. Vf, p. 620; go, 0^ m Slark, ZeiUcfti^. f. NychiaMe, t. XXXI; l!*» Uiimii (Cufl- liern, lehrb. d, ger. Med,, 6* t*<JH.» p. 50i>, p. m); \^ Ugraiid dn Saulle AimaL méd.^fwjchol,, 1810, mai; 13» Sien, Jakrb. f. Vayehiairit, Ul, cifWer 3; l4*Kmg, Zvihch\, Brahi, 1881, ocl.; m CUarcol eUln^ttan, AntudeHeu- rolofi., 1882, no i,; ^fio^ ^70^ iro Rini, ZeikKhr. f. Vè^elmU^, I. XXXIX. p. 210; )yo llabow, BrhHtneyers CtnimtfjL, \m, 8; 20o Uluiiier* Amerie. Jùurn. 0/ imanihj, 1882. juillet; 21* Servage. Joutmal 0/ meiUat science, 1884. octobre; a2« Seholx. VierMjahnschr, yer. Med., N. F., t. XL. fascicule 1; 2J0 .Mogitaii, Ann, med^-fiêycfwL, im, p. 401; U<* Chevalier, Oe t'itivmion de Ctmlinct sexuel. Pari», 188S, p. 129; «S* Morselli. La hifoma medica, «nuée, mars; 26o Lconpaclicr. Friedreichs Blmei% 1888, II. 4; 2Ϋ IloU Ittndcr, AUg, Wiener med, Keilung 1882; 2t:<» Kvhse, Brlemncgers CenlmWL, 1888, ti<» au*, ao*, aïo. 320 v, Krain-Ebin». Vèychoimihia êe^unlis, é.lij., Olwcrvalion» :i2, an, 42, 43; 3»o «olcnku. lims, AixhlD ehtdtrteti. IX, II. 3 icilt^ par Hotlic dans ZeiUchr, Psyrhfalrie; 34« v. Kmiri, InivrfwiioMdes Cenimibtail f, «/. /'Aj/Wo/. uud Pathologie dev tiavn und ^SeTuulùrgttm, U I, fasc. 4; 35<» Caularauo, Lu PsyehiatHa, 1887, minée, p. 193; ;<*îo Si^ricnx. Heehetxhes rlhtiifues sur le* anwnnihsde Vmslincl sexueL l»arl», 188», Ob». 13; a7o.42« Kicrimii. The medic. Standard, 1888, 7 caa; 4ao.4Co Uabow, Ztitschr, f, KUn. Medicin, l. XY», Suppl.; 41«-n|o v. Kraffl, AcMC Hrschungeti, UlMervalionii I. 4, 5, 8; «2o-0l« v. Kraffl. Psycho- ;w/Ai« se,nMli$, r*o édil., (»bscrv..na, 61, 64, 66,73. 75, 78, 84, 85, 87;f*2«-63o Lcm<îme. Seite Forsehmgen, S'' édil.. Oliscrv. 3, 4, 5. 6; Ilniumond. /wiii/i*. Mtnce sexuelle, p, 30. 36; 68MI« Carnior, Anmmliea sexuelles, 1889, Oliaerv. 227. 228. a29. 2a0; 72o v. Kraffl. Priedrelelts miter, I8M. fascictile «; 73o-87 V. Krnm, Psyehopalhia sexualis, édit., Olwcrv, 78, 81, 82, 84, 85, 80,87, «9, «3, 94. y«, 07, «8. toi. t02; 88« Fraoïikol, Medie. Zeitung (L Verein» f, «et/- fcundein Preussen, t p. m (homo mollis}; 89o-9i« Ueniheim. iume. Paria. 1891. Obs 38 et suivantes; 92« Wcltcrstrand, Der HyfiMiitmus,

NBDllO-PSYGIiOPATHOLOGIË GÉNÉRALE

S97

WoBiphuI uo touche pas la quosUon de savoir si l^invoi*- sion Boxuulle oât le symptômo d'un dlat névropuiliiquc ou psycliopatliiquo, ou bien si elle conslKuo un phénomène isolé. 11 niuiniionl avec fermeté que cet diat est congénital.

Ue fondant sur les cas que j*ai publiés jusqu'en 1877» j*ai signalé cet étrange sentiment sexuel comme un stigmate de dégénérescence fonctionnelle, et comme un pliénomène partiel d'un état névro*psycho-|)atlioIogique ayant pour cause, dans la plupart des cas, l'hérédité. Cette supposition a été confirmée par Tanulyse des cas qui se sont présentés depuis. On peut citer, comme symptômes de celte tarenévro- psycho*pathoiogtque les points suivants.

l"* La vie sexuelle des individus ainsi conformés semani- festo régulièrement bien avant la période [normale et bien après, d'une façon ti*ès violente. Souvent elle présente encore d*autrcs phénomènes pervers, en delioi*s de cette direction anormale imprimée par l'élmnge sentiment sexuel.

2" L'umour psychique de ces individus est souvent roma- nesque et exulté; de môme leur instinct génital se manifeste dans leur conscience avec une force particulièrci obsédante môme.

3' A côté du stigmate de dégénérescence fonctionnelle do l'inversion sexuelle, on trouve encore crautres symp*- tômes de dégénérescence fonctionnelle et souvent aussi amtomique.

4" Il existe des névroses (hystérie, neurasthénie^ étals épileptoïdcs, elc.}. Presque toujours on peut constater de lu neurasthénie temporaire ou permanente. Celte neui*as-

IS9I; g3« Mener, Iff/drof/térapie, <890, p. :m; O40 {*| 9fio v. .Sehrenk-Noteiii|;<» Stiffgeithnsthérapie^ i89i, cas G3, Gs^ U7; 91» bulaujc, Hevue de Vhypmikmet 18SO,|or0e|»(eml>re; W* v. Krafll, InternaL CetilmlUaU /*. d. Kmnkheitm der ttam und GeseMeehtuorgme, t. I, fasc. 1 ; 99« & 100» Woclihols, Mtdreieh$ UlûUer /*. neHchUU Med»^ 1802* fascleule 6.

Concernant des iiidiviiJii» féminins : i** Weiitpliiil, Aivii, /. Psych,^ U, |i. 13; Gock, Op. ciL, n** 1; IV» Wisc. The AlienUl and Neurotoffisit 1883, janvier; 4*C«iuUiniiro, LuPayehiaMa^ 1883, SOI; Sérieux, Op, of(.,01werv. M ; Kicrnan, «91. d/.; MOller, Priedrûiehf maUm* /. get^.ùled^ 1891, r<i8clcttto 4.

298

PSYCIIOPATHIA SEXUALIS

llidnic ost ordinairement oonstitutionnollo, c*C8i-ii-diro qu'elle ost produite par dos causes coi)g<$nitales. £ilo est révoilldo et maintenue par la masturbation ou pur Tabsti- ncncc forcée.

Chez les individus masculins, la neurasthefiia sexualk se (Mvoldppe sur ec terrain morbide ou prédisposé congéni** talemcat. Elle se manifeste alors surtout par la faiblesse irritative du centre créjaculation. Ainsi s'explique le fait quO) clicsc la plupart dos individus utieints, une simple accolade ou un baiser donné h la personne aimée, quelque* fois môme le simple aspect de celte dernière, provoquent rrîjaculalion. Souvent réjaculation est alors accompagnée d*uue' son$3aiion do volupté anornialement forte, qui va jusqu'à la sensation d*ttn courant « magnétique h travei*» le corps.

tjf Dans la majorité des cas, ou rencontre dos anomalies psychiques (talents brillants pour les beaux-arts, surtout pour la musique, lu poésie, etc.), en mime temps que de la fai- blesse dos facultés inlellcctuclles (esprits faux, bizarres), et môme dos étais de dégénérescence psychique très prononcée (imbécillité, folio morale).

Beaucoup d^iranistos en viennent temporairement ou pour toujours aux délitées caractéristiques des dégénérés (étuis passionnels pathologiques, délires périodiques, para- noïa, etc.).

Dans presque tous les cas oi*i il fut possible do recher- cher Télat physique et intellectuel des ascendants et des proches parents, on u constaté dans ces familles des né- vroseSf dos psychoses, des stijjniatesde dégénérescence, etc* Lin version sexuelle congénitale est bien profonde et bien

i . l^lnvorsion soxuotio, coiiiinc plit*iioinéne partiel de la dég6ii6ro«ectice nerveuse, peut se produire uu»8i chc» los descendants «le parcnls exempts de névroâo. Cela rcitsort d'une obvier %'Aliuii de ÎAriiowsky (op, ct7., |i. 34) doit4 laqucUc le tues du procriîoteur vtuK en jeu» ainsi que d*uii cas du uiêine gonrc rapporte* par Schola {VietielJafirstcHH/t /. yei\ Medidn) oft la ten- dance perverse de rinsliiict ^Oiiital ûiaïi liC*e d un arrêt de développcniout physique d'orisinc Irauumticiuo.

NEUaO-PSYCIiOPATIIOLOGIB GÉNÉHALB W

onrncittdo ; cola ressort déjà du fuit quo les rôvo» éroHquos do riiraniBto masculin n'ont pour sujet que dos hommes, ot couxdo riiomosexuel féminin dos individus féminins.

LVbsorvalion de Wcslplial, quo la conscience do la défec- tuosité congénilolo des sentiments sexuels pour Tautro 190X0 et du penchant pour son propre sexè, est ressentie péniblement par l'individu atteint, ne se confirme que dans un cerliiin nombre des cas. Beaucoup dindividus n'ont pas môme conscience de la nature morbide de leur état* La plupart dos uranirtcs se sentent heureux avec leurs sonli- monts sexuels pervers et lu tendance de leur instinct; ils ne se sentent malheureux que par Tidéc que la loi et la société ont élevé des obstacles contre la satisfaction de leur penchant pour leur propre sexe.

L'élude de Tinvorsion sexuelle montre nettoment les anomalies de Torganisation cérébrale des individus atteints de colle perversion. Gley {Hevite philosophique, 1884, jan- vier) croit pouvoir donner le mot de Ténigmo, en supposant que CCS individus ont un cerveau féminin avec des glandes génilttlcs masculines, et que, chez eux, c'est la vie cérébrale morbide qui détermine la vie sexuelle, contrairement h Tétat normal dans lequel les organes génitaux délermincni les fonctions sexuelles du' cerveau.

Un de mes clients m'a exposé une manière do voir très intéressuntc et qui pourrait être admise pour expliquer Tin- version congénitale primitive. Il prend comme point de départ ia bisexualité réelle telle qu'elle se présente anato- miquemcnt chez tou( fœtus jusqu'à un cerlainùge.

On devrait, dit-il, prendre en considération qu'au ca- ractère originairement hermaphrodite des parties congé- nitales correspond probablement aussi un caractère origi- nairement hermaphrodite avec des germes latents de tous les traits secondaires du «•exe, tels que cheveux, barbe, développement des mamelles, etc. Lliypothèse d'un heim- pbrodisme latent dos traits secondaires du sexe subsistant

30O

PSYCIIOPATÏIIA SeXUALlS

cliC2 chaque individu pendant toute la vie est justiliée par les phénomènes do régression partielle d*un type sexuel dans rautrc, môme après le développemont complet du corps, phénomènes qu*on a pu constuter ciio;c les castrâtes, les mujerudos, et^ ti la ménopause, chez les fcmmos, etc.

La partie cérébrale de Tappareil sexuel, le centre psjfcho* sexuel masculin ou féminin représente un des traits sccon** daires les plus importants du sexe; il est môme égal en valeur à Taulro moitié de Pappareil sexuel. Quand il y a développement tout à fait normal do Tindividu, les organes génitaux hermaphrodites du fœtus, c*cst-Mire les glandes des germes et clos organes do copulation, forment d*abord des organes qui portent le caractère prononcé d*un seul sexe; ensuito, les (rails secondaires du caractère sexuel physiques et psychiques subissent la même transition la conformation hermaphroilile h la conformation mono- sexuelle (en tout eus, pondant qu^ils sont h Tétat latent; ou bien pondant la vie félalo, simultanément avccles organes de la génération ;.ôu cncoi*e, plus lard, quand ils sont sur le point do sortir de leur étal latent). Troisièmement, pemiaul cette transition, les traits secondaires du caractère sexuel suivent révohitton opérée sur l'un des deux sexes piir les organes génitaux, pour rendre possible le fonctionnomcnl harmo- nique de la vie sexuelle.

Celte évolution uniforme de lous les Irails du caractère sexuel se fail régulièrement, par suite d'une disposition spé- ciale dans le processus du développement. L*originc et le maintien de celte disposition s'expliquent suffisamment par leur nécessité absolue.

Mais, dans des conditions anormales (dégénéiHisconee hé«^ réditaire, etc.), celte harmonie de développement peut ûtre troublée de difîérentes façons. Non seulement l'évolution des organes génitaux de l'étal hermaphrodite vers Télat monosexuel peut faire défaut, mais le même fait peut aussi se produire pour les traits secondaires du caractèi^ sexuel,

NKUnO-l>SYCH0PATHOLOr.IE GÉNÉIIAI.E 301

pour lo8 traits physiques et plus cneoro pour Icb Imita psychiques. Enfin, nmrmonie du drfvoloppomonl do Tappa- rcil sexuel peut ôtro leUement troubldo qu'une pariîo suive révolution vers un sexe et Taulro ver» le sexe opposd.

Quatre types principaux d'hermaphrodisme sont donc possibles (il y a des types secondaires, comme les hommes miimcllcs, les femmes à barbe): Hiormaphrodisme pure- ment physique des parties génitales avec monosexualilé psychique ; 2*» rhcrmaphrodismc purement psychique, avec parties génitales monosoxuolles ; 3* Thermaphrodisme par- fait, physique et intcUoctuel, avec tout Tappareil sexuel bisexuollement constitué; i'* F hermaphrodisme croisé la partie psychique et lu partie physique sont menbsexuellesi mais chacune dans un sens opposé h Tautre.

En y regardant de plus près, la première forme physique dUicrraaphrodismo peut être considérée comme croisée, car les glandes génitales répondent à un sexe et les parties génitales externes à un sexe opposé.

La deuxième et la quatrième forme dliermaphrodisme ne sont, au fond, rien autre chose que de Tinverslon sexuelle congénitale

La troisième forme paraît être très rare. Cependant, le droit canonique de TÉglise s'en est occupé; car il exige de Thenna- phrodite avant son mariage un serment sur la manière dont il se comportera ( Voir l»hi llip. Kirclèenreckl, p. 633 de la T édi t)-

I. Kmnk tydalon (PMiadêlph, meiL ami aurgieal Heporier, sept. tM8)ol mttmmAUtdical Standard, novembre 1888). essaie ni cl expliquer dune manière analogue une partie des cas de Pafwtoia sexuelle coiigénilale oa les DiacAnt dans une caléfforie subordonnée do rhcrnwipUrod «me. Wonwwi. pour compléter Fon explication, suppose que» chez les Individus tarés. Il se proiluit pliisfacîloincnt des riJgressIons vew ««« ' P^i'^^^^ï^f. f ^^^^^ niaphrodlsmc de la sdrio animale; The wiffinal bi-semaUty of Ihe ûnets- torsof the tvice, shown in the rtidimentart/ fmale orffans of the mate, not fait io occasion t^netionat, if not organie, revereioM, when tnenjalor vhwieal manifestations were interfered with ity diseuse or congénital dtf^L il Teems certain that a /^mineiy functîonatjng bram and vleo versa. Maies may be borne with femate esternal yenitals and vm versa. Thelowesi animais are ùisesuat, and the variotis types of hermaphrc- ditism are more or less eomplete i*eeertions to the ancestral type. » (Op.ctt., S. Note do l'auteur.)

m

l>SYCHOI»ATIIJA SRXUAUS

Par uppuieil gdnilal psycliiquo monosoxnol dans un corps njoiioscxuel apparlununt au sexe opposé, il no fuut pas comprendre « une Ame fdintnine dnns un cerveau masculin w ou vice versa, manière de voir qui sérail en contradiction manifeste avec toutes les iddcs scientifiques. Il ne faudrait pas non plus se llguror qu'un cerveau féminin puisse exister dans un corps jnasculîn, ce qui contredirait ious les faits anatomiques : mais il faut admettre qu*un centre psyclio- scxnol ftfminin peut exister dans un cerveau masculin, et vice ve9*sa*

Ce centre psycho-sexuel (dent il est nécessaire de supposer rcxistence, ne fût-ce qm pour expliquer les pliénomôncs physiologiques) ne peut ôtro autre chose qu*un point de concentration et d^ontrocmisemont des nerfs conducteurs qui vont aux appareils moteurs et sensitifs des organes géni- taux, mois qui, d'autre part, vont aassi aux centres visuel, . olfactif, etc., portant ces phénomènes de conscience qui, dans leur ensemble, forment Tidéo d'un être « masculin »> ou « féminin ».

(>>mment pourrions-nous représenter cet appareil génital psychique dans Télal dlicrmaphroditismo primitif que nous avons supposé plus haut ? TA aussi, nous devrions admettre que les futures voies conductrices étaient déjà tracées, bien que fort légiremenl, ou préparées par le groupement des éléments.

Ces « voies latentes » hermaphrodites sont projetées pour relier les organes de copulation (qui eux-mi^mes sont encore h Tétat hermaplirodile) avec le siège futur des élémcnU de représentation des deux sexes. Quand tout lorganlsme «e développe d'une manière normale, une moitié des ces voies doit plus tard se développer pour devenir capable de fonc- tionner, tandis que l'autre moitié doit rester à Tétat latent; et, dans ce cas, tout dépend probablement de Pétat du point d entrecroisement que nous avons supposé, comme un centre subcorlical inteixolé.

NISUaO-PSYCHOPATIiOLOGIE (ÎÉNËHALK m

Gotio hypothèse trbfi compliriuâo no controdit pa« forcé- ment lo fait que lo oervoau fcnlal n'a pus do struotttro. Gcllo absence do 8k*ucture n'ost admiso quo grftce h rinsiiflisanco do nos moyens d'investigation actuels. Mais, d'autre part, celle hypothèse repose h son tour sur une supposition bien risquée : elle admet une localisation Aéjh oxistanlo ponr des poprésonUitions quin^oxistenl pa» oncore, m d-nutrofl fermes one différenciation quelconque dos parties du cerveau qui sont en rapport avec les représentations futures. Nous ne sommes donc pas trop éloignés de la théorie si déconsidérée » dos représentations innées ». Mais nous somines aussi en présence du problème général do tous les insUncts, pro- blème qui nous pousse toujours h do semblables hypolliôses.

Pout-ôlrc 8'ouvrira*t-il mainl^nonl une voio par laquelle nous pourrons faire un pas vers lu solution de ces problèmes d'hérédité psychique. En nous appuyant sur les connais- sances modernes beaucoup plus étendues sur les faits de la généralion dans toutes les séries des organismes cl sur la connaissance do la connexilé de ces faits que la biologie commence h nous donner» nous pourrons jeter un coup d'œil plus profond sur la nature de l'hérédité physique et psychique.

Nous connaissons actuellemont le processus de la généra* tion, c'est-à-dire la transformation des individus dans sa manifestation lu plus simple. Elle nous montre Tamibe qui se scinde on deux coHules fllles qui qualitativement sont identiques h la cellule mère.

Nous voyons, en allant plus loin, le détachement dans le bourgeonnement d'une partie réduite quantitativement, mais identique en qualité avec Tcntier.

Le phénomène primitif de toute génération n'est donc pas une reproduction, mais une continuation. Si donc, b mesure que les types deviennent plus grands et plus compli- qués, les germes des organismes paraissent, en comparaison de rorgunisme-mère, non seulement diminués quantitative-

304 PSYCHOPATHIA SEXUAUS

mont, mais aussi simplifiés qualitativement» morphologique- ment cl phy»iologiquomonl, la conviction que la .génération est une continuation et non pas une reproduction nous amène & la supposition générale d'une continuation latento mais ininterrompue do la vie dos parents dans leurs descendants. Gai% dans rinfiniment polit, il y à place pour tout, ol il est aussi faux de se figurer iiitc la rèditc*^ tion du volume progressant îi Tinfini, déduction qui n^est toujours qu'un rapport comparé h la gtrandeur du corps de Tôtrc humain qui observe, arrive quelque part à une limite infranchissable pour la dinTéronoiation de lu matière, qu'il serait erroné de croire que la grandeur illimitée de l'espaee de l'univers arrive quelque part h une limilc de remplissagê avec des formations individualisées. Ce qui me parait avoir besoin d'être expliqué, c'est plutôt le fait que ce no sont pas toutes les qualités des parents* soit morphologiques en volume, soit physiologiques avec le mode des mouvements des particules, qui se manifestent spontanément dans la descendance, apràs développement du germe. Ce fait, dis-je, a plutôt besoin d'être expliqué que l'hypothèse d'une dilTérenciation héréditaire de la substance du cerveau qui. a des relations fixes avec les représentations qui n'ont pas été perçues par l'individu, hypothèse sans laquelle les înstincl^ restent inexplicables.

Magnan (Ann. wA/.-/>5ycAo/., i886,p. 4ÎS8) parle très sérieu- sèment d'un cerveau de femme dans un corps d'homme, et vice versa^0

L'essai d'explication de l'uranisme congénital donné, par exemple, par Ulrichs qui, dans son Momnott, paru en 186», parle d'une anima mtdiebm virili corpore inclusa {virili eorpori imata)^ et quL cherche è donner la raison du carac- tère congénital féminin de sa propre tendance sexuelle anor-

J. GeUo hypolltèso lombo d'elle-mtfinc devant l'aulopsle cit^e dans mon observaUôn 118, ntitopsio qui a constAtd ipie lo rerveau pesait 1,150 «ram- mce et ceUo do rol»(rvalion i90, ron a eoiislatd que le cerveau pesait 1,119 graniniefl.

NISURO«I»SYCHaPATH01X)GlB fSÉNÉlUf.K 30»

muloi n'eflt \)m plus satistaisaut* La manière de voir du malado de lobservation 124 oàl tris originale. Il est probablo, dit^il, qtio son pôro, on le procréant* a voulu faire une fiUo; mais, au lieu do çola, c'est un garçon qui est vonu au monde.

Une dos plus étranges explications de Tinvorabn sexuelle cpi^g^nitiiio se trouve ijans Maplegiu»» (op. 1886, p. AU).

B'après oei auteur, il y aurait des anomalies anatomiquos chox tes invertis, en ce sens que, par une erreur de la nature, les nerfs destinés aux parties génitales se répandraient dans rinleslin, do sorte que c'est de que part Texcitation volup- tueuse, qui, dliabitude, est provoquée par t*excitation dos paHies génitales. Comment rauteur,d*habitudo si perspicace, s'expliquerait^il alors les cas nombreux la pédérastie est abhorrée par ces invertis? La nature ne fait d'ailleura jamais de pareils soubresauts. Mantegassa invoque, en faveur de son hypothèse, les communications d'un ami, écrivain remar- quable, qui lui assurait n*6tre pas encore bien fixé sur le fait de savoir s'il éprouvait un plus grand plaisir au coït qu'à la défécation!

L'exactitude de cette expérience admise, elle ne prouverait pas que l'homme en question soit sexuellement anormal, et que chez lui la sensation voluptueuse du coït soit réduite au minimum.

On pourrait peul-ôlro expliquer l'inversion congénitale on disant qu'elle représonte une particularité spéciale de la dcs« oendance, mais ayant pris naissance par voie d'hérédité.

L'atavisme serait le penchant morbide pour son propre sexe, pcnchonl acquis par l'ascendant, et qui se trouverait fixé comme phénomène morbide et congénital chez lo des- cendant. Cette hypothèse est, en somme, admissible, puisque, d'après rexpérience des attributs physiques et moraux acquis, non seulement les qualités, mais aussi et surtout les défectuosités, se transmettent par hérédité. Comme il n'est pas rare que des invertis fassent des enfants, que dans tous les cas- ils ne sont pas toujours impuissants (les femmes no

niYOllOPATIliA MXITAM».

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PSYCHOI^ATIIIA SËXUAUS

le fiont jamais), une hérédité par voie de procréation serait poBBible.

yobservalion 124 dans laquelle la fille d'uii inverti, âgée de huit ans, pratique déjà l'onanisme mutuel, acte sexuel qui, étant donné râge, fait supposer une inversion sexuelle, *— plaide dvidcmmeni en faveur de cette hypothbse.

La communication qui m*a été faiie parun.inverti de vingt- six ans, classé dans le groupe 3^ est non moins significative.

Il sait positivement, dit-il, que son père, mort il y a plu** sieurs années, a été dgalement atteint d^tnversion sexuelle* Il affirme connaître encore beaucoup d'hommes avec lesquels son père avait entretenu « des liaisons ». On n'a pu établir s'il s'agissait chez le père d*une inversion congénitale ou acquise, ni à quel groupe appartenait sa perversion.

L*hypothèse sus -indiquée parait d*auiant plus acceptable que les trois premiet*s degrés de Tinversion congénitale cor- respondent parfaitement aux degrés de développement qu'on peut suivre dans la genèse de Tinverston acquise. On se sent donc tenté d'interpréter les divers degrés de Tinversion oon* génitale comme les divers degrés d'anomalies sexuelles acquises ou développées d'une autre manière cbex Tascen- dance, et transmises par la procréation & la descendance ; encore, faut-il rappeler, à ce propos, la loi d'hérédité progres- sante.

D'autres ont, faute do mieux, recours à Tonanisme peur les mêmes raisons multiples qui, souvent, font repousser le œït môme par les non-uranistes. Chez les uranistes doués d'un système nerveux originairement irritable, ou qui a été détraqué par ronànismo (faiblesse irritable du centra d'éja- culation), de simples accolades, des caresses avec ou sans attouchement des parties génitales, suffisent pour provoquer l'éjaculation, et procurer par une satisfaction sexuelle. Chesdes individus moins excitables, Tacte sexuel consiste en manustupration accomplie par la personne aimée, ou en onanisme mutuel, ou en une contrefaçon du coït inier /emora.

N£UnO.PSYGfiOPAtHOi^tiIK OÊNÉHALK 307

Glieas les uranisies do moralittf perverse ot puisfMBinls guoad erectiomm^ l'impulsion sexuelle est satisfaite pur la pddé- Tïï»iïe^ acte qui rdpugiie aux iudividus sans défectuostid morale autant qu'aux liommes hétérosexuels* Fait digne dyientioui les uranistes affirment que Taote sexuel qui leur plâlt avec des personnes de leur propre sexe leur procure une grande satisfaction, comme s*tls 8*4taient retrempés, tandis que la satisfaction par Tonanisme solitaire ou le coït forcé avec une femme les affecte beaucoup, les rend misé- rables, et augmente leurs malaises neurasthéniques. La manière dont se satisfont les uranistes féminins est peu connue. Dans une de mes observations personnellos, la fille se masturbait on se sentant dans le rôle d*un homme, et en s'imaginant avoir affaire ft une femme aimée. Dans un autre cas^ racle consistait dans l'onanisation de la personne aimée, h laquelle elle touchait les parties génitales.'

Il cstdifficilcd*étabiir nettement jusqu'à quoi degré cette anomalie esl répandue ^ caria plupart des individus qui en sont atteints ne sortent que rarement de leur réserve; et, dans les faits qui viennent devant les tribunaux, on confond Turaniste par peiTorsion de Tinstinct génital avec le pédé- raste qui est simplement un immoral.

D'après les études do Casper, do Tardieu, ainsi que *

t. L'ittvcision BoxuQlle ne duil poe âtro rare; la preuvo, c*efil que 6*e0t un sujet souvent traité dans les romans.

Chevalier (sp. ei7.) indique, dans lalittératuro française (outre les romons de fialiae qiii, dans la Pasêhn au désert, traite de la bestialité, et dans Sar^ raiitHft de l'amour d*ttae femme pour un ouniii|ue); Oidorol, ia M0H$kuse (roman d'une femme adonnée t\ l'amour lesbien) ; Oalsae, La PiUe aux y mm dV (y4mor/e«^'eii»} /Th. Gautier, Hademoiselie de Maupin\ Feydeau, La com- tesse de Chatis\ l'iaubett, SaiammhUt etc.

11 fout aussi faire mention ùq Hademaisetle Qiraud tnàfcfnme, do Bclot.

Ce qui est intéressant, cVst que tes ItMnes de ces romans (loâbiciis) se montrent avec le caractère et dans le rôle d*uu homme via«é*vi9 de la per* sonne de leur propre sexe qu'elles aiment, et que leur amour est IW;a ardent La base névropathlque de cette perversion sexuelle n*a pas échappé non plus â raltentlon ces rontaiicleni. Dana la littémture allemande, co SHjet a été traité par Wilbrandt dans FHdetias heimikhe Bhe et par le comte Einerle Sladion dans liv^hk and fftHiek eder Llahê im Sektdten» Le plus aoelen roman urnnisto est probablement eeliii de Pétrone, publié llonuf & l'époque des Césars, sous le titre de Satifrieen,

PSYCHOPATlilA SEXUAIJS

«raprès les mieniios, cette onomalio est probableinont phis frdquonto que ne le fuit supposer le nombre minime de» cas observés.

Ulrichs (Kriiufche Pfeile^ 1880, p. 2)préfend qu'en moyenne, pour 200 hommes adultes hétérosexuels, il y a un adulte inverti, un sur 800, et que cette proportion est encore plus grande parmi les Magyai*es et les Slaves du Sud, aflirma- iions sur lesquelles nous n'insistons pas.

Un dos sujets de mes observations personnelles connaît pet*sonncllement, dans la commune il est nd (localité de 1,300 habitants), 14 uranistes. Il aftirme [en connattro au moins 80 dans une ville de 60,000 habitant». Il est à sup- poser que ent homme, d'ailleurs digne de foi, ne fait pas de différence entre riiomosexualité congénitale et acquise.

1* UKnuAPanomsMB rsvciuQUK'.

Ce degi'd de Tin version est caractérisé parle fuit que, outre un sentiment et un penchant sexuel prononcé pour les indi* vidus de son propra sexe, il y a encore un penchant pour Tautre sexe, mais que ce dernier esl beaucoup plus faible que le premier, et ne se manifeste qu*épisodiquemont, tandis que le sentiment homosexuel tient le premier rang et se manifeste, au point de vue de sa durée, de sa continuité et son intensité, comme rittsttnct dominant dans la vie sexuelle.

Le sentiment hétérosexuel peut exister & Tétai rudimen- taire, éventuellement ne se manifester que dans la vie inconsciente (les rêves) ou éclater vivement au jour (du moins épisodiquement)*

Les sentiments sexuels pour Taulre sexe peuvent ôtre consolidés et renforcés par la force de la volonté, la discipline de soi-même, par le traitement moral, par Thypnotisme, par

I. Ciiiitpam TarUcto de rauleiir : Vebcr psyehmxttates ZwUferthum dan» rintermi, CentratblaU f, a. f^kystoioffie md l'aihoiogie Oer Uam m i Se^uahr^amt I. I, f. 2,

NKUHO.PSYfiUOPATHOLOOlK CJÉNÉUAI.K 300

riiméliomlion ih la constitulion physique, par la guérison doB ndvrosoB (nourasthénio), et avant tout par rwbslention

do la masturbation*

Mais il y a toujours danger de cddor coittplôlcmcht h rinfluenco des sentiments homosexuels, ces derniers oyanl une base plus forte, o! d'arriver ainsi h rinvorsion sexuelle exclusive et permanente.

Ce danger peut naître surtout sous rinfluenco de la mastur- bation (ainsi que c'est le cas dans Tinversion acquise), de la neurasthénie ou do son aggravation, conséquence de la masturbation, puis, par suite do mauvaises tentatives do rapports sexuels avec de» personnes do l'autre sexe (manque de sensation voluptueuse pondant le coït, échec dans lo coït par faiblesse d'érection, éjaoulalion précoce, infection).

D'autre part, Je goftt esthétique et éthique pour de» per- sonnes de l'autre sexe peut favoriser lo développement do» sentiments hétérosexuels.

C'est ainsi qu'il est possible que l'individu, selon la prédominance do» iniluences favorables ou défavorables, éprouve tantôt un sentiment hétérosexuel, tantôt un scn- ttmont homosexuel.

Il me parait fort probable que ces hermaphrodiles tarés ne

sont pas très rares *.

Comme, dans la vie sociale, il n'attire que peu ou pas du tout lattention, et que ces secret» de la vîc conjugale ne parviennent qu'oxccplionnclicment îi la connaissance du médecin, on s'explique facilement que cet intéressant groupe intermédiaire de l'inversion sexuelle, groupe Irôs important uu point de vue pratique, ail jusqu'ici échappé à l'exploration scientifique.

Bien des cas fngidiim uxoris manU reposent proba-

1 Cette supptwillon est corroborée par un rcnscigneuicnt que M. le tloc- iflup MolKdc Oer«n,a eu la bonlô de me Iransmettre et c|iil eoncernc un um- nisle edlibalalre. Celiil-cl a pu cilcr une série de cw, parait des «eu» de sa wnnolssuncis d'hommes mariés qui entretenaient en même temps nue lîaisu» avec un liommo*

PSYCHOPATHIA SBXUAUS

bloniont sur cette anomalie. Les rapporta sexuels avec l'autre «exe sont possibles. Dans tous los cas, duna ce degré d'inver* sion, il n'y a pas d'Aorror sems ullenus. Un lorrain bien favorable s'offre à la thérapie médicale et surtout morale.

Le diagnostic différentiel de l'inversion acquise peut être difficile ; car, tant que l'inversion tt*a pas fait disparaître tous les reste» de raiiden séntîmorit génital normal, le staius pmsens donnera le même résultat.

Dans l'état du premier dogiuJ, la satisfaction des penchants homosexuels se fait par Tononisme passif et mutuel, coiius inier/êmom.

Onsm^AmHm {Uemap^wdmne pgyehiçm chez me dum^). M«« M..., quarante-quatre ans, est un exemple vivant de ce fait que, dan» un ôlrc, soit masculin, soit féminin, des tendances d'inversion sexuelle peuvent subsister avec une vie sexuelle nor- male.

Le père do cotte dame était Irôs musicien, doué d'un grand talent d'artiste, viveur, gmnd admirateur de l'autre sexe, et d'une rare beauté. Il est mort de démence, dans une maison de santé, après avoir eu plusieurs accès d'apoplexie. Le ftève du père était névro-psychopalhe; ce fut un contant lunatique; de tout temps il fut alleinl d^hyperesthésie sexuelle. Quoique marié et père do plusieurs Hls mariés, il voulait enlever M«« M..., sa nièce, qui avait dix-huit ans et dont il était amoureux fou. Le père du père était très excentrique ; artiste remarquable, tout d'abord il étudia la théologie, mais, & la suite d'una ardente vocation pour Tari dra- matique, il devint acteur et chanteur. Il lit des excès in Ûaccho et Fiî»<?re; prodigue, aimant le luxe, il mourut A l'Age de quarante* noufans d'apoplexie cérébrale. Les parents do la mère sont morts de tuberculose pulmonaire.

M"»* M... avait onze frère» et siBurs, dont six seulement sont restés vivanU. Deux frères, tenant au physique de la mère, «ont morts de tuberculose, l'un k l ôge de seize ans, t*aulre h ràge de vingt ans« Un frère est atteint de phtisie du larynx. Les quatre satura qui sont vivantes, ainsi que M»» M..., tiennent du physique du père; l'aînée est célibataire, très nerveuse, et fuit la société. Deux sœurs plus jeunes sont mariées, bien portantes, et ont des enfants sains. Une autre est i9irgo et souflVe des nerfs.

NBUBO.P8YCII0l'ATO0Wr.IE GÉNÉIUI.E »»»

M»» M... » quatre enfojiU, donl plosieun sonl trâg dôKcatt ot nAvropathos.

Sur son onfancè malade nosnil rion d'Important à nous dire. Elle apprenait facilement, avait des dons pour la poésie et l'osthéllque, passait pour être un pou exallôe, aimait la leolnre d<» romans, les choses sentlmenlalos ; elle était de conslltaUon nivropalbique, très sensible aux fluetualions de la température, elaltropalt au moindre courant d'air un eu(U ànitmna trôs désa- gréable. II est encore à noter que la malade, .l'ûge de dix ans, eut l'idée que sa môro ne l'aimait pas, Iroinpa un jour des ellu- mettes dans du café, le but afin de devenir bien malade et de provoquer par co moyen raiTeclion de sa môre.

Le développement s'opéra sans difflculté dès l'ûge de onze ans. Depuis, les menstrues sonl régulières. Déjà, avant l'époque du développement de la puberté, la vie sexuelle commença 4 se IWre senlir; d'après les déclarations de la malade elle-même, ses impul- sions aexuellea flirenl trop puissantes pendant toute sa vie. Ses premiers senUmenU, ses premières Impulsions étaient franche- ment homosexuels. La malade conçut une affection passionnée, mais tout à fait platonique, pour une jeune dame ; elle lui dédiait des sonnets et des poésies qu'elle composait; c'était pour elle un bonheur suprême quand elle pouvait admirer au bain ou pon- dant la toilette « les charmes éblouissants de l'adorée » ou bien dé- vorer des yeux la nuque, les épaules, et les seins de hi belle. L Im- pulsion violente de loucher ces charmes physiques toi toujours Mubattue et refoulée. Btant jeune flUe, elle devint amoureuse des « Madones » peintes par Raphaël et Ouido Rcni. Elle avait l'obsession de suivre pendant des heures entières les belles filles et les belles femmes dans tes rues, quel que fût le temps, en admirant leur maintien et en guettant le moment de leur être agréable, de leur offrir un bouquet, etc. U malade m a ninrmé que jusqu'à l'ûge de dix-neuf ans, elle n'eut absolument aueuno idée de U différence des sexes; car elle avait reçu d'une tante, une vieille vierge très prude, une éducallon tout d fait claustrale. Par suite de cetU ignorance, la malade fut la victime d un homme qui l'aimait passionnément et qui l'avolt décidée û faire le cort. Elle devint l'épouse de cet homme, mit au monde un enfant, mena avec lui « une vie sexuelle excentrique », et se sentit complètement saUsfiiito par lea rapports coiyugaux. Peu d'années après, elle devint veuve. Depuis, les femmes sont rede- venues l'objet de son allècllon; en première ligne, dit la malade,

m

PSVCHOPATHU SfîXUAIJS

par peur des suitos que pourroiont avoir des rapporte avec un homme.

A Tége de vingi^sepl ans, elle conclut un second mariage avec un liommo maladif et pour lequel clic n*avait pas d'aiïecliou. Lu malade a accouché trois roi», a rempli ses devoirs maternels ; elle dépérit au physique et éprouva dans les derni<^res années de sa vie matrimoniale un déplaisir croissant à faire le coïl,bien qu*il y eAt toujours en elle un viôleiil désir de satisfaction sexuelle. Le déplaisir à faire te coït a été en partie occasionné par Tidée de la maladie de sou mari.

Trois ans après la mort de son second mari, la malade décot)* vrit que sa ilHe du premier mariage, Agée de neuf ans, se livrait a la masturbation et en dépérissait. Hlle consulta ie Dic- tionnaire Encyclopédique sur ce vice, ne put résister ft Timpul- sion de ressayer et devint elle aussi onanista. Elle ne peut se décider lY faire une confession complète sur cette période de sa vie. Elle affirme avoir été en proie une terrible excitation sexuelle et avoir placé hors de la maison ses deux fliles pour les préserver tV a un sori terrible », tandis qu*elle ne voyait aucun inconvénient à garder avec elle ses deux gardons.

La malade devint neurasthénique ex masiurbaiione (irritation spinale, congestion t\ la tête, faiblesse, embarras intellectuel, elG«)« parfois mémo dysthymique avec un tasdiim vilw très pénible.

Son sens sexuel la poussait ttintôl vers femme, tantôt vers Phomme. Klle savait se dompter, souffrait beaucoup de son abstinence, d*au tant plus que, ii cause de ses malaises neuras- théniques, elle n^essayait de se soulager par la masturbation que dans les cas extrêmes' A rhcurequ*il est, cette femme, qui a déjft quarante-quatre ans, mais qui a encore ses menstruations régu- Itéremcut, souffre beaucoup de la passion qu'elle a conçue pour un jeune homme dont elle ne peut pas éviter le voisinage pour des raisons professionnelles.

La malade, dans son extérieur, ne présente rien d*extraordi- naire; elte est gracieusement bétie, d'une musculature faible. IjH bassin est tout d fait féminin, mais les bras et les jambos sont étonnemment grands et d*unc conformation masculine très pro- noncée. Gemme aucune chaussure féminine ne va tt son pied et qu'elle ne veut pas pourtant se faire remarquer, elle serre ses pieds dans des bottines de femme, de sorte qu'ils en ont été déformés. Les parties génitales sont développées d'une façon tout & fait normale, et sans changements, sauf un descensus nieri avec

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hypertrophie <lola portion vaginale. Dans un examen plus iippro- fondi la malade se déclare eBsonticUemcnt liomosoxiiello; le pen- chant pour Taiitre sexe, dit^Ue, n*ost cher, elle quVfpisodiqua et quelque chose de gi*08siôremenl sensuol. Il est vrai qu'elle souin*e actuollomont lieaucoup de son penchant sexuel pour ce jeune homme de son entourage, mais elle esUme, comme un plaisir plu» noble et plu» élevé, de pouvoir poser un liaiser sur la joue tendre et ronde d'une jeune nUc. Ce plaisir se présente souvent, car elle est très aimée piirmi ces » gentilles créatures », comme une « tante eompltitsante », puisqu'elle leur rend sans se décou- rager les « services les plus chevaleresques » et se sent alors toi^ours être un homme.

Obsbiivation iOl {/tmrâion itexueUe, mihfacihn par rap* porU hëérO'sexueh).--M. trente-six ant(» rentier, m*a con- sulté pour une anoumiie de ses sentiments sexuels, anomalie qui lui fait paraître comme très risquée la conclusion d'un mariage projeté. Le malade est d'un pôre névropathe qui a, hi nuit, des réveils subits avec angoisse. Son graml*père était aussi névro- pathe. Un rrérc de son père est idiot. La mère du malade el sa famille étaient bien portantes, avec ttn état mental normal.

Trois sœurs et un frère, ce dernier ulteifil do folie morale. Deux soeurs sont bien portantes el vivent heureuses en ménage.

Etant enfant, le malade était nerveux, souffrait comme son père de soubresauts nocturnes, mais n'a jamais été atteint de maladies graves, sauf une coxalgie ix ta suite de laquelle il est resté boiteux.

Les impulsions sexuelles se sont éveillées ehe% lui très tôt. A rège de huit ans, et sans y être incité par qiielqu*un, il a com- mencé à se masturber. A partir de Pège de quatorze ans, il a éjaculé du sperme. Au'pointde vue intellectuel, il était bien doué; il s'intéressait aux arts et è la littérature. De tout temps il fut d'une fulble musculature, et ne prit jamais de plaisir aux jeux des garçons, ni plus tard aux occupations des hommes. Il portait un cerlain intérêt aux toilettes féminines, aux attifements et aux occupations de ta femme. Dès l'âge de puberté, le malade s*est aperçu de son afTeclion pour les individus du sexe masculin. C'étaient surtout les jeunes gars de la classe populaire qui lui étalent sympathiques. Les cavaliers avaient pour lui un attrait particulier. Impêtu Uùidonoso $œpe affecius est ad laies homines avmos se p9*emere, Qucdsi m turba popuH^ si oceasio fuerit ùene

314 P8YCH0PATHIA SBXUALIS

sueeessU, voiupfate eratperfmm; ai vigmmo secundo amoinUr* dum talts oeeasionibus smen ejaculwiU. Ab iempore idmfac' tim 0$i si quîB, qui ipBi plaeuit, mamm ad fmora posuemL hine meiuii ne viris manum adferreU Maxim perîco/wws sHi homi- m pi0à0i0s fttféa et adêitieds bracis indutos esse putai. Summum gmMum ei esset si vim iales amplecli et ad ne imhsre sibi cotieee- 8um emt ; sed patviw mores hoc fievi vêtant. Pwderaslta ei dispia - net; màgnam voluptaiem genitalîum viromin adspecius ei a/fert. Virorum oecurenttum genitatia adspiei sempet* eoaetus est.

Au théâtre, au cirquô, ele.» c'étaient les artistes miisculins qui seuls rioléressalent. Le malade prétend n'avoir jamais remarqué che% lui un penchant pour les femmes. Il ne les évite pas; & Toc- casion, Il danse môme avecelles, mais, en le faisant, il no ressent pas moindre émotion sexuelle.

A râgo de vîngt-lmit ans, malade élait déjà neurasthénique, peut-être bien ii la suite do ses excès de masturbation.

Ensuite ce furent de fréquentes pollutions pondant le sommeil» pollutions qui ralTaibllssaient. Dans ces pollutions il ne rêvait que Irès rarement des hommes, etjamais des femmes. Une fois la pollution fut provoquée par un réve lascif dans lequel il com- mettait un acte de pédérastie. Sauf ce cas, ses rêves de pollutions lui représentaient des scènes de mort, des attaques par des chiens, etc. Le malade continuait de souffrir du plus violent/iAWo sexuatis. Souvent il lui venait des idées voluptueuses d'aller se réjouir à rabattoir (i la vue des bêtes en agonie ou de se laisser battre par des garçons; mais il résistait t ce désir de mémo qu'à rimpulsion de mettre un uniforme militaire.

Pour se débarrasser de son habitude de la masturbation et pour satisfaire son libido nimia, il se décida à foire une visite au lapanar. Il tenta un premier essai de satisfaction sexuelle avec une femme, h l'Age de vingt et un ans, un jour qu'il avait fait force libations bachiques. La beauté du corps de la femme, de môme que toute nudité féminine, lui était ii peu près indiffé- rente. Mais il était capable de pratiquer le coït avec plaisir, et il fréquenta dorénavant régulièrement le lupanar, « pour raisons de santé », comme il disait*

A partir de cette époque, il trouvait aussi un grand plaisir & se foire raconter par des hommes leurs rapports sexuels avec des femmes.

Au lupanar, des idées de Oagellalion lui viennent très souvent, mais il n*a pas besoin de fixer ces images pour ôti'e puissant.

NKURO^SYCIIOPATIIOLOGIE 0IU

il considère les rapporis sexuels au lupanar seulement comme doB expédients contre son penchant A la masturbation et& rainour dos hommes^ comme une sorte do soupape de sôreté, afln de no pas se compromettre un Jour devant un homme sympathique.

Le malade voudrait se marier, mais il craint de ne pas avoir d*amour et* par conBôquont, de n*ôlre pas puissant devant une honnête femme. Voilà pourquoi il a des scrupules et poui^quos it consulte un médecin.

Le malade est un personnage trôs cultivé et d'un extérieur tout h fait viril. Il ne présente rien d'étrange ni dans sa mise, ni dans son attitude. Sa démarche et sa voix ont un caractère tout à fait viril, de même que son squelette et son bassin* Ses parties géni- tales sont normalement développées. Elles sont très poilues, do môme que la figure. Personne dans Tentourage, ni dans les con- naissanccsdii malade, ne se doute de son anomalie sexuelle. Dans ses fonlaisies d'inversion sexuelle, dil-il« il ne s*ost janmis senti dans le rôle de la femme vis-à-vis de Thomme. Depuis quelques années, le malade est resté presque tout h fait exempt de malaisée neurasthéniques.

Il ne saurait dire s*il se considère comme inverti congénital. Il semble que son faible penchant origine pour la femme, U côié de son penchant trôs forl pour Thomme, a été aflftîbli encore par une masturbation précoce, et au prollt de Tinversion sexuelle, mais sans avoir été complètement réduit h zéro. Avec la cessation de la masturbation le sentiment pour le sexe féminin a augmenté quelque peu« mais seulement dans le sens d'une sensualité gros- sière.

Gomme le malade déclarait être obligé de se marier pour des raisons de famille eld'ttfiiilrcs, on ne pouvait éluder au point de vue médical cette question délicate.

Heureusement le malade se bornait ù la question de savoir s'il serait puissant comme mari. On dut lui répondre qu'en réalité il était puissant et qu'il le serait selon toutes prévisions avec une femme de son choix, dans le cas oit elle lui serait au moins Intel- lectuellemen t sympathique.

D'ailleurs, en ayant recours son imagination, il pourrait tou- jours améliorer sa puissance.

La principale chose consisterait h renforcer ses penchants sexuels pour les femmes, penchants qui n'ont été qu^arrétés dans leur développement, mais qui ne lui manquent pas absolument. Il pourrait atteindre ce but en écartant et en refoulant tout senti*

310 l>SYOilOPATIIIA SICN UAIJS

ment, loutc impulsion homosexuelle, mi^me avoc lo concours den inniienco» arlinciello» et inhibiUve» de In suggestion hypnoliquo (sHggoslîon conlro les Benlimonl» liomoscxuol»), onBiiîle on «'In- citunl avec cfTorl aux sonlimonl» »ex«els normaux, par ratisli«- fionee eompK'todo toute mn«torbnlion, et on faisant dfsparoUro les derniers vesllges de Tétot noumsthénique du syslème nerveux par remploi de Thydrothérapic ol, évontuolleinenl, de la fara- , disatioti ^étUitah.

Je dois h un coUèguo, Agd de Ironie ans, rautoliiograpltié suivante qui, h d*aulres points do vue encore, mérite toute atiention.

OnSEnvATfON m {ffermaphrodime pm/ehigue; Inwsion avar- iée), — Mon ascendance est assez lourdement chargée. Mon grand-pèro du cMé paternel iHail un viveur gai el un spécula- teur; mon père, un homme de caracltHe intégre, mais qui, depuis trente ans, est atteint de folie circulaire, sans être gériousement empêché de vaquer ii ses afTaires. Bfa mère souffre, comme son père, d*accés sténocardiaques. Le père de ma mère cl le frôre de ma mère auraient été des sexuels hypereslhésiques. Ma «cour unique, qui est de neuf ans plus Agée que mol, fut atteinte deux fols dVcès éclampliques; elle élait, il Tflge de la puberté, exaltée au point de vue religieux et probablement aussi hypcreslhésîque au point de vue sexuel. Pendant des années, elle eut ii combattre une grave névrose hystérique ; mats maintenant elle est très bien por- tante.

Comme fils unique, venu tardivement au monde, je fus le chéri de ma mère, et je dois a se» soins Infatigables d'élre, à FAge de jeune homme, bien portant, après avoir cndur<J, enfant el petil garçon, toutes sortes de maladies infîmlilcs (hydrocéphalie, rou- geole, croup, variole; à Tége de dix-huit ans, catarrhe intesti- nal chronique pendant un an). Ma mère, qui avait des principes religieux très rigoureux, m*ai élevé dans ce sens, sans me gâter, cl elle in*a loujoui*s iiumlqué comme principe suprême do morale un «enlirocnl de devoir inllcxible qui aél<* développéjusqu'a la rigi- dité par un maître d'écolo que je considère encore aujourd*hui comme mon ami. Comme, par suite de mon étal maladif, j passsé la plus grande partie de mon enfance dans le lit, j'en fus réduit & des occupations tranquilles et notamment à la lecture. De celte manière, je suis devenu un garçon précoce, mais non blasé.

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NBUHO-RSYOllOiMTlfOLOfaË liÉNÉllALK 317

Déjô, ftl^àgede huîU neuf uns, les passage» dos livres qui m^lnié- ressuienl le plus ulalenl ceux oi\ Il 6lail qucslion de blessures et d^opératlonschlrurgicalos que debellesfillesoudesromines «valent dA subir. Entre autres, un récit il est raconté comment une jeune fille s'onfonya une épîno dans le pied, et comment celte épine lui l'Ut retirée par un garçon, me mit dans une excitation très violente ; du plus, j'avais une érection toutes les fois que je regardais la gravure roprésunlanl celte scônë, qui cependant n'avait rien de lascif. Autant qu il m'était possible, j allais voir tuer des poulets, et, quand j*avals manqué ce speclaclc, je regar- dais avec un frisson voluptueux les taches de sang, je cares- sais le corps de Tanimal encore tout chaud. Je dois faire remar- quer ici que, de tout temps, je fus un grand araaleur de bètcs, et que Tabatage de plus grands animaux, môme la vivisection des grenouilles, m*inspiratent du dégoût et de la pitié.

Aujourd'hui encore, Tégorgement des poulets a pour moi un grand charme sexuel, surtout quand on les étrangle; j'éprouve des battements de cœur et une oppression précordiale. Fait intéres- sant, mon pére avait la passion de ligolter les deux mains h des lllles ou ÈL des jeunes femmes.

Je crois qu'une autre de mes anomalies sexuelles doit encore être mllachée à cette libre cruelle de mon camctère. Ainsi que je le raconterai plus loin, un de mes jeux favoris était un théâtre de poupées que j'improvisais et oCi j'indiquais le sujet aux exé- cutants. Ily avait dans lu pièce une jeune fille qui, sur Tordre sévère de son pére c'étiiil toujours moi, devait se soumeltnî à une opération douloureuse du pied exécutée par le médecin. Plus la poupée j)leurait et se désolait, plus ma satisfaction éluit grande. Pourquoi al-je toujours désigné le pied comme Heu de ropératlon chirui^gicalè? Cela s'explique parle fait suivant. lUanl petit garçon, j'arrivai par hasard au moment oCi ma sœur aînée changeait de bas. Kn la voyant vile cacher ses pieds, mou atten- tion fut éveillée, et bicnliH la vue do ses pieds nus jusqu'aux che- villes devint Tidéal de mes désirs.

Bien entendu, cela (H que ma suiur redoubla de précautions; et c'est ainsi qu'il s'engagea une lutte continuelle j'employais toutes les armes : la ruse, la flatterie et les explosions de colère, et que je soutins jusqu'à l'âge de dix-sept ans. Pour le resle, ma sœur m'étoll indilTérenle; les baisers qu'elle me donnait m'étaient même désagréables. Faute de mieux, je me contentais des pieds de nos bonnes; mais le» pieds masculins me laissaient

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318 PSYCIIOPATIIIA SKXlJAMS

froid. Mon plus vif désir Aurait él<^ do pouvoir couper les onglos ou, sU vinia verhf les oails-de-perdrix d*un beau pied de femme. Mes rêves éroUques (ournaient (oigours autour do ce sujet; ce qui plus est, je ne me suis consacnâ & Tétude de la roôdcelne que dans l'espoir d'avoir l'occasion de satisflnire mon penchant du de m'en guérir. Dieu merci! c'est ce dernier moyen qui m'a réussi. Quand j'eus fait nia première dissecUon des extrëmités inférieures de la femme, le charme funeste ëtail rompu; je dis f'unesief cm* en mot-mémc jo rougissais de ces penchants. Je crois pouvoir omettra d'autres délaiissur cette passion élmnge qui m*a même enthousiasmé jusqu'À faire des poésies, et qui a été déjà décrite souvent en d'autres endroits.

Passons h la dernière page de mes aberrations sexuelles.

J*avais environ treize ans et commençais & changer de voix, lorsqu'un camarade d'école, qui était incidemment chez nous comme hôte» m*agaça un soir en me poussant avec son pied nu qu'il sortattde la couveriure.<]*altrnpai son pied, et aussitôt je fus pris d'une excitation très violente qui fut suivie d*uno pollution, la première quo j*eus. Le gtirçon avait une structure de flile à s*y méprendre, et ses dispositions intellectuelles étaient conformes à cette particularité de son corps* Un autre camarade, qui avait des pieds et des mains tri>s petits et très délicats et que je vis un jour au bain, me causa une très violente excitation. Je considé- mis comme un très grand bonheur de pouvoir coucher avec Vm ou avec Tautre dans le même lit, mais je n'ai nullement pensé & un rapport soxuol plus inlime et qui aurait dépassé une simple accolade. D'ailleurs, je repoussais avec horreur dépareilles idées.

Quelques années pins tord, à TAge de seize U ^Ilx^huit ans, je fis la connaissance do deux autres gnri;ons qui ont réveillé mon sentiment sexuel Quand je mo colletais avec eux, j*avais Immé- diatement des érections. Tous les deux étaient des garçons éner- giques, gais, d'une conformation délicate, d^haùUus enfantin. Loi*squ'ils atteignirent ràgc de pulierlé, aucun d'eux ne put plus m'inspircr un intérêt profond, bien que j'eusse conservé pour tous les deux un intérêt amical. Je ne me serais jamais laissé entraîner & des pratiques d'impudicité avec eux.

Quand je me suis fait inscrire h l'Université, j^oubliai complè- tement ces phénomènes de mon HàiJo sexualk; mais, par prin- cipoi je mo suis abstenu jusqu'il l'êge de vlngt*quatre ans de tout rapport .sexuel « malgré les railleries de mes collègues. Gomme alors les pollutions devenaient trop fi'équenlest que j'avais &

NËUiiopsYCiioPATiioi«oi;iE GÉNÉiuu: m

cniindro do la sorte de eonlraeter éventuolleinentuiiocérébraliUH Ihénîe eor abatinenlia^ je ino jetai dang la vie sexuelle normale, el ce Ait pour mon bien, malgré que j^en aie fait un aasex grand usage.

SI jo suis presquo impuissant en face des pueliœ publkw^ei si le corps nu de la femme me dégoA te plutôt qu1l ne m*attire« cela lient probablement aux branches spéciales de la médecine que j^ai ûludiiies pendant des années.

L'acte me satisfidt toujours mieux quand je peux^en le faisant, flxer ridée de la m ; mais, comme d^autre part) Tidéem^est Insup- portable que cette fille est satisfaite par d*aulres que par moi, j'ai résolu, depuis des années, comme une nécessité pour Téqui- libre de mon Ame, de me payer une femme entretenue et autant que possible une virgo^ bien que ces socrinces matériels me grèvent lourdement. Autrement la jalousie la plus absurde mo rendrait incapable de travailler. Je dois encore rappeler que, TAge de treize ans, je devins pour la première fois amoureux, mais pialoniquement, et depuis j*ai souvent soupiré avec des langueurs de trouvère. Ce qui distingue mon cas de tous les autres, c*est que je ne me suis jamais masturbé de ma vie*

Il y a quelques semaines, je fus effrayé: pendant mon sommeil, j*avais rôvé de pmm nudis^ et je m'étais éveillé avec une érection.

EnîUu je vais entreprendre la tàclie loujou)*s délicate de vous dépeindre mon état actuel. De taille moyenne, élégamment bèti, erAne dolichocéphale de S9 centlmAlres do circonférence, avec bosses frontales très proéminentes; regard un peu névropathique, pupilles moyennes, mûcbotre très défectueuse. Bfusculature forte« Chevelure forte» blonde. A gauche, varicoeèle; le frein était trop court, me gênait pendant le coYt; je le coupai moi-même, il y a trois ans. Depuis, réjaculalion est retardée, la sensation de volupté diminuée*

Tempérament coléreux, don d'assimilation rapide ; bonnes facul* tés pour combiner avec énergie ; pour un héréditaire, je suis .tri^s tenace; j'apprends facilement les langues étrangères, j'ai Toreille musicale, mais autrement pas do talents artistiques. Zélé pour mes devoirs, mais toujours rempli du Uedium vUx^ tendances au suicide auxquelles je n'ai résisté que par religion et par égard pour ma mère adorée. Du reste, candidat typique au suicide. Ambitieux-, jaloux, paralysophobe el gaucher. J'ai des idées socialistes. Chercheur d'aventures, car je suis très brave; j'ai résolu de ne me jamais marier.

m PSYCIiOPATIIIA SKXilALIâ

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Obsbrvation HMI {Hemaplirodhimf ffHycài/jnfi; atUoHographip). ^ Je m\H on 1HH8. Les fainillo» <lo iiio» deux paruntft «ont M%\tm. Dans tous los ca«, il n'y oui c\m mx oucuno maladie moniale. Mon pôre était commerçant; il a maintenant aoixanliv cinq an», c«t nerveux depuiadea années ot trô» enclin <i la mélnn- «ïolic. Avant son mariage, mon pôrc, dît-on, aurait été un vaillant viveur. Ma inôro est bien porluftto, quoique pa« très forte. J*al une Mfttir et un frArè Wen pôHaiitjï.

Moi-même je me suis développé sexuellement de ti*ôs Leone heure l'âge du qualorase an», j'avaÎH lellement de poUutiooH que J'en fus effrayé. Je no puis pUi» diro dans quelles circon- stances ces pollulionsse manifestaient ni par quel genre de rôves elles éiatent provoquées. Le fait est que« depuis des années, je ne me sens attiré sexuelioment que vers les homme» et que, malgré toute mon énergie ot malgré une lutte lorrihlc, je ne puis pas vaincre ce penchant contre nature qui me répugne tant. Dans les premières année» do ma vie, dit-on, j'aurai» enduré beaucoup de maladie» grave», de sorliî qu*on craignit pour ma vie. De vient aussi que plus lard on m'a gôlé ot trop choyé. J^étals con- finé souvent à la chambre ; j'aimais mieux jouer avec des pou- pées qa*avec des soUlals; je préférais en général le» jeux tran- quilles de la chambre aux jeux bruyants de la rue. A l'Age de dix ans, on me mit au lycée. Bien que je fusse très paresseux, je comptai paru» les meilleurs élèves, car j'apprenais avec une facilité extraordinaire, et j'étais le favori de mes professeurs. Depuis mon Age le plus tendre (sept ans), j'eus plaisir A élre avec les petites filles. Je ine rappelle que, jusqu*A TAgc de trel»e ans, j'entretenais avec elles des liaisons d'amour, que j'étais ja- loux de ceux qui parlaient A Tobjot de mon amour, que j'avais plaisir A regarder sous les jupons des amies de ma sowir et des bonnes, et quo j'avais des érections quand je touchais le corps de mes petites camarades de jeux. Je ne puis pas me rappeler avec exactitude si, A «îet Ago précoce, les guitrons avalent pour moi un aussi puissant attrait et m'émolionnaient sexuellement. J'eus toujours beaucoup de plaisir A la lecture des pièces do théâtre: j'avais un thôAtre de poupée», je conlrefalsaîs les arlistes que je voyais au grand théAIreet surtout, cherchant pour moi les réles de femmes, je me plaisais alors A m'affubler de vêlements de . femmes.

Quand l'éveil de ma vie sexuelle est devenu plus fort, îe pen- chant pour les garçons l'emporta. Je devin» tout A fait amoureux

NEtlUa-PSYGliOPATIlOLOtilK CiÉNÉRALE

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do moHcamm^fides; j*épi*mtvai8 un sentimont voluptttpux quand .rii|i ci*eux, qui ma plaisait, me touchait le corps. Jo dovin» irôa rarouchc, Jo refusai» d'aller à la loçou de gyinnaaÙque et do nala- tion. Je croyais ôlre fait autremonl que mos camarades, et J*élai8 gôiié quand jo me désiiabillais devant eux, J*avais plaisir & adspkere tneniulam commilUum meomm^ et J*avais des érections U-ès fucl|fc;s. .J§ nçjnq^ masturbé qu*une fois dans ma jeuneese: Ùn aminie raconta qu*onpouvail avoir du plaisir sansunefemme; j*eu essayai, mais Je n*y éprouvai aucune jouissance. A cotte époque, le hasard me lit tomber entre ios mains un livre qui pré- venait contre les conséquences runesles de Tonanisme. Jo ne revins plusii mon premier essai. \ TÀge de quatorze ou quinze ans, je lis la connaissance de deux garçons un pou plus jeunes que moi, mais qui m*oxcitaient sexuellement k un très haut degré. Cétait surtout de Tun d*ettx que j*étais amoureux. K son approche, jetais éiau sexuellement; j*ôtais inquiet quand il n'était pas là, jaloux do loua ceux qui lui parlaient et embarrassé en sa présence. Gelui«ci ne se doutait pas du tout de mon ^tat. Jo me sentais très malheureux, je pleurais souvent et volontiersi car les pleurs me soulagoalent. Pourtant jo ne pouvais pas comprendre ce sentiment, el j'en sentais bien le caractère irrégulier. Ce qui itio rendait particulièrement malheureux alors, c*est que ma faculté pourle travail sembla disparaître tout d*ttn coup. Moi qui autrefois apprenais avec la plus grande facilité, j^éprouvai subite- ment la plusgrunde difficulté : mes idées n*étaientjamais &la ques* lion, mais vagabondaient. C'était par le déploiement de toute mon énergie que j'arrivais (t faire entrer quelque chose dans ma téte. J'étais obligé de répéter & haute voix ma leçon afin de maintenir mon attention en éveil. Ma mémoire, autrefois si bonne, me trahissait souvent. Jo restais, malgré tout, un bon élève; je passe encore aujourd'hui pour un homme bien doué; mats j'ai une difOeullé terrible ft me graver quelque chose dans la mé- moire. J'employai alors toute mon énergie pour sortir de cet état pitoyable. J'allais tous les jours faire do la gymnastique, de la natation et des promenades Achevai; je fréquentais assidûment * la salle d*armes, èt je trouvais beaucoup de plaisir à lous'ces exercices. Aujourd'hui encore, jo me sens très à mon aise quand je suis à cheval, bien que je ne m*entende pas bien en fait d'équilation et que je n'aie pas un don particulier pour les cxer- eices de corps. Les relations avec mes camarades mefaisaientbeau- ooup de plaisir, je ne manquais & aucune <c beuverie »; je Damais

mCUlOPATinA 8BXUAI.IS. SI

PSYLHOPiTHIA SKXUAIJ8

ol j*ôUil« ivè» populaire parmi ouk. Je ft'équenUiis bwnueoup loa brasseries, j'aimais à in'amusor avec le» i\i\m do brasserie, sans copondtint en Atro sexuelleraont ému. Aux yeux do mes amis ©l de mes professeurs Je passais pour un honiino débauclii'î, un grand coureur de femmes. Malheurousemenl, c*ôtaU à tort.

A Tège do dix-nisuf an», je devins élôve de TUni veniité. Je passai uîpn promior semestre h rUnivorsIlé de ft.. j;en gardA jusqu'à aujourdliui un souvenir terrible. Mes besoins sexuel» se faisaient scnlir avec une violence cxlrérao ; Je couruis toute la iiuiti sur- tout quand j*avais beaucoup bu, pour chorchor dos hommes. Heu- reusemcnt je no trouvais personne. Le lendemain d'une pareille promenade, j'élais toujours hors de moi-môme. Le deuxième semestre, je me fis inscrire à rUniversilô do M... ; ce fut l'époque la plus heureuse de mo vie. J'avais des amis gentils; fait curieux, je commençais ft avoir du goût pour les femmes, et j'en étais bien heureux. Jo nouai une liaison d'amour avec une fille jeune mais débauchée, avec laquelle jo passai bien des nuils écliovelées; j*élais extraordînaircmenl npto aux joutes amoureuses.

Après le coït je me sentais dispos et aussi bien que possible. Outre cela, moi qui avais toujours été chaste, j'avais beaucoup de relations avec des femmes. Ghex la femme» ce n'était pas le corps qui me charmait, car je ne le trouvais jamais houu, mais un cer- tain je ne sais quoi; bref» je connaissais les femme» et leurseul con- tact mo donnait une éreelion. Cette joie et cet état ne durèrent pas longtemps; je commis labéïîse de prendre une chambre com- mune avec un ami. C'était un jeune homme aimable, doué de talents et redouté des femmes ; ces qualités m'avaient vivement attiré. En général, je n'aime que les hommes instruits, tandis que les hommes vigoureux mais sans éducation ne peuvent m'exciter vivement que pour un moment, sans jamais m*altachor. Bientôt je devins amoureux de mon ami. Alors arriva la période terrible qui a détraqué ma santé. Je couchais dans la même chambre que mon ami ; j'étais obligé de le voir tous les jours se déshabiller devant moi ; je dus rassembler toute mon énergie pour ne pas me trahir. J'en devin» nerveux; je pleurais facilement, j'étais jaloux de tous ceux qui causaient avec lui. Je continuais toujours t avoir de» rapports avec des femmes, mais ce n'était que dinicilemeni que je pouvais arriver ft faire le cort,qui me dégoAtail ainsi que ta femme.

Les mêmes femmes, qui autrefois m^excitaient le plus vivement, me laissaient froid. Je suivis mon ami h W... il rencontra un

NEUttO-PSYCIIOPATIlOlXXillS (SÉNeiULH: m

nml d*autreroiH avec lequel il prit une chambre eommuno* Je devin» jaloux, malade d*amouret de nostalgie, Bn même temps Jo repris men rapport» avec le» feinmos; mais con*08l que rare- mont et avec lieuucoup de peine que j*arrivaif> U accomplir lecoVl. Jh dovinH forriblemeiU déprimé, et je Tus prési de devenir fou. Du travail, il i)*en était plu» queslion. Jo menais une vie inscnHôo el fallganto ; je d^peiieais dea gomme» énormes ; jo jetjtis ponr aiiim dire Targent par les fenêtres. Un mois et demi plus tard Jo tombai malade, et on dut ine transporter [dans un ^fUtblissenient d'hydrothérapie, je passai plusieurs mois. jo me suis ressaisi ; bientôt je devins trt>s aimé de la société ; car Je puis élro très gai et je trouve beaucoup do plaisir dans la société des dames lus» truites, l'our la convci*satioii, jo préfère les dames mariées aux jeunes demoiselles, mais je suis aussi très gai dans la compagnie de» messieurs, & la table de la brasserie et au Jeu do quilles. '

Je rencontrai, dans l'établissement hydrothérapiquo, un jeune homme do vingt-neuf ans qui évidemment avait les niâmes pré- dispositions que moi* Cot tiomme-IA cherchait h se fourrer contre mol, voulait m*embrasser ; mais cela me répugnait beaucoup, bien quMI m*oxcit/it et que son contact tm donntU des érections et môme de réjaculalion. Un soir cet lionime mo décida à faire de la mostuvballo mnlmt. Je passai ensuite une nuit terrible, sans sommeil ; j*avais un dégoôt liorrrblo de celle affaire et je pris la résolution ferme de no plus jamais praliquer pareille chose avec un liommo. Pendant des jours entiers, je no pus me tranquilliser. Cola m*6pouvantail que col homme, malgré tout et en dépit de ma volonté, pAt m*exciler sexuellement; d autre |utrt, j'éprouvais une satisfaction à voir qu'il était amoureux de moi et que, évidemment, il avait & traverser les mômes luttes que moi. Je sus le tenir & i*écarL

Je me lis inscrire dans diverses Universités ; je fréquenlai encore plusieurs établissements hydrotliérapiques, obtenant des guéri- sons momentanées, mats Jamais durables. Jo m*amouracliai encore par-ci par^Ukd^un ami, mais Jamais plus jo n*eus une passion aussi violenleque celle quej'eus pour Tami do Bf ... Je n*avais plus de rui»- ports sexuels, ni avec des femmes, car j*on étais Incapable, ni avec des hommes, car je n*en avais pas Toccasion, et je m*eirorçais de me détourner d*eux. J*at rencontré encore souvent Tami do M... ; nous sommes maintenant plus amis que jamais ; sa vue ne m*ox- cite plus, ce dont Je suis bien aise, il en est toujours ainsi ; quand j*ai perdu de vue pour quelque temps une personne

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PSyCHOPATHIA SKXIMMS

qui m*avaii oxcilé sexuoUemûiil, l inniieneo âoxuelle disparaît.

J*ai passé me» oxainens brillaminenl. Pondant la dernière année, uvnnl mss examens» j'ai commencé A pratiquer l*onanisme, c'estrà-ilire ft TAge de vinsl-lrois ans, ne pouvant satisfaire autre- ment mon instinct génital qui devenait très gênant. Mais je ne me livrai A la masturballon que rarement, car, après racle, j^élais rem- pli do dégoAt et je passais une nuit blancho. Quand j'ai boaucoup Im, je perds toute mon énergie. Alorsjo cours des Iieurc» onliéros A la pccherclie des homme» et Unis par en arriver à la masturba- tion pour me réveiller te lendemain la téte lourdei avec le dégoût de moi-même, et pour rester en proie ii une profonde mélancolie les jour» Btiivants. Tant que j'ai de l'empire sur mol, je cherche A cemliatire mon naturel avec toute Ténergic dont je dispose. C'est horrible de ne pouvoir entrer en relation» tranquilles avec aucun de ses amis, et de tressaillir A la vue do tout soldat ou de tout garçon boucher. C'est horrible, quand la nuit vient et que je guette ô ma fenêtre si au mur d'en face il n'y a pas quelqu'un qui piss© ot me fournisse l'occasion de voir ses parties génitales. Ils sont horribles ces rêves, et surtout la «oiivîellon da l'immora- lité, du caractère criminel de mes désirs et de mes sentiments. J'ai de rool-môme un dégoût qu'on no peut guère décrire. Je con- sidère mon état comme morbide. Je ne peux pas le prendre pour congénital, je croîs plutôt que ce penchant m'a été inculqué A la suite d'une éducation manquéo. Ma maladie me rend égoïstfl et dur pour les autres; elle étoulTe chez moi toute bonhomie et tout égard pour ma famille. Je suis capricieux, souvent excité jusqu'A la folie, souvent triste ; de sorte que ne sais pas com- ment mo sortir d'embarras ; alors j'ai les pleurs facile». Et pour- tant j'ai un dégoût pour le» rapports sexuels avec les hommes. Un soir que je revenais du cabaret, ivre et excité, et que j'avais perdu A demi conscience, l'Ame pleine de iiàido, je me promenai dans un square public; je rencontrai un jeune homme qui me décida A faire un ocle de masturbation mutuelle. Bien qu'il m'excitAI, je fus aprôs l acle tout A fait hors de moi. Aujourd'hui même, quand je passe devant ce square, je suis pris de dégoût; récemment cncoi-e, comme j'y passais â cheval, je tombai sans aucune raison de ma monture docile, tellement le souvenir do cette villcnie m*avait révolté.

J'aime les enfants, la famille et la société, et je suis, grAce A ma position sociale, en état de fonder et de diriger un ménage. Je dois renoncer k tout cela, et pourtant je ne peux pas renoncer

NKUI10-PSYGH0PATHOIX>GIE Gft.\*ËltAI«E m

& Tespoir do guérir. Ainsi, je «iiis balancé mire la joie de IVijtpé- rance et un désespoir terrible; Je néglige rnon métier et ma famille. Je ne désire mémo {his orriver & me marier et fonder une ftimllle. Je serais content si je pouvais dompter cet horrible pèncbant pour le sexe masculin, si je pouvais communiquer tranquillement avec mes amis et reprendre TesUme de moi" , ..mi&tiie..;.....

Personne ne peut se faire une idée de mon état; je pusse pour un c( vert galant » et je chei«che me maintenir cette réputation. J*es8uie souvent do nouer des liaisons avec dos filles, car Tocca- sion se présente souvent. J'en ai d^A connu plus d'une qui m'ai- mait et qui m*aurait sacrifié son honneur; mais je no puis lui offrir de Tamour, je ne puis rien lui donner sexuellement. Je pourrais bien aimer un homme; je ne surs excité que par des hommes très jeunes, dos jouvenceaux de dix-sept A vingt-cinq ans, qui ne portent pas de favoris ou, ce qui est mieux encore, qui ne portent pas de barbe du tout* Je no puis aimer que ceux qui sont très instruits, convenables, et de manières aimables. Moi-même je suis de petite taille, ti*ds vaniteux, trôs étourdi, très exalté aussi; je me laisse facilement guider par des personnes qui me plaisent et que je cherche h imiter en tout» mais je suis aussi très suscep- tiblo et facile à fi*oisscr. J'attache une très gnuide valeur aux apparences; j'aime les beaux meubles et les beaux vêlements, et je m'en laisse imposer par des manières aristocratiques et une mise élégante. Je suis malheureux de ce que mon état neurasthé- nique m*empèche d*éludier et de cultiver l'ont ce que je voudrais.

J^ai fait la connaissance d*un malade pendant raulomne dernier. Il n*a pas de stigmates de dégénérescence; il est d*un habilus tout ^ fait viril, bien que d'une eonslitution délicate et frète. Les parties génitales sont normales. L'extérieur, distingué, n*a rien d'étrange. Il maudit sa perversion sexuelle dont ii voudrait se débarrasser h tout prix. Malgré lous les ofTorts du médecin ainsi que du malade, on n*a pu obtenir qu'un degré d*hypnose très léger et insuffisant pour un Irai temenl par su(;geslion.

Observation iiO (Hermaphrodmne pHychlque; fHichwm^ de la bouche), J*ai trente et un ans ; jo suis employé dans une fabrique* Mes parents sont bien portants et n*ont rien de maladif. On dit que mon grand-père paternel a souffert du cerveau; ma grand*mère maternelle est morte mélancolique; un cousin de ma môre était un alcoolique; plusieurs autres parents proches sont anormaux au point de vue psychique.

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PSYOIIOIMTIIIA SRXUAMS

J*avAÎB quatre uns lorsque iiinii tnsUiicl génital commença h B*évciller. Un homme do vingt el quolqucs années, qui jouait avec nouf» aulreft enfunls et qui nous prenait sur ses bras, mo donno Tenvio de Tonlacer ot do l*oinbi*asser violemment. Ce penchant ù embrasser sensuftHeinent sur la liouclio est très caractéristique dans mon état, car celte manière d'embrasser est chez moi le charme principal do nia satisfaclinn soxuKlIe.

J'ftf cfprouv^ iui m otïvcmeiit analogue ii l'Age de neuf aiis. Vu homme laid^ mémo sale, barl)e rousse, m'a donné cette envie d*embrasser.

Alors se montra chez moi^^pour la première fois» un symp« lAnui qnUm reti*onve encore aujourd*hui : par moments les choses viles, mémo les personnes en vêtements sales et communes dans leurs manières, exercent un charme parllcullor sur mes sens.

Au lycée je l'us, de on'/ed quinze ans, passionnément amoureux d*uu camarade. ÎM aussi mon plus n^rand plaisir aurait c^té de Penlncor de mes bras el de rembraj^ser sur la bouche. Parfois j*étals pris pour lui (Pune passion telle que je n*on ai jamais eu depuis de plus forte pour les personnes aimées. Mais, uut^mt que je me l'appelle, jo nous des érections que vers TAgc de IreÎKe ans.

Durant ces années» je n*euS| comme je viens de le dire, que Tenvlo d*eiilncer de mes bms el d^cmbrasser sur la houcho; dUas videndt t>ei (anf/etidi alhnm gemiuHa utihi flatte demii. J'étais un gardon tout à fait naïf et Innocent, et j^ignorai, jusqu*(i Tège de quinze ans» tout à fait ht signification do 1 érection ; de plus, je n'osais pas même embrasser Taimé, car je sentais que je faisais un acte étrange.

4e n'éprouvais pas le besoin de me masturber* et j'eus la chance de ne pas y avoir élô entraîné par de» camarades plus Agés. I^n général, je ne me suis jamais masturbé jusqu'ici ; j*ai une c^rlahie répugnance pour cela.

A TAgc de quatorze i\ quinze uns, je fus pris de passion pour une série de garçons dont quelques-uns me plaisent encore aujour- d'hui. Ainsi, je fus très* amoureux d'un garçon auquel je n*ai jamais parlé; pourtant, j'étais heureux rien qu'en le rencontrant dans la rue.

Mes pussions étaient de nature sensuelle; cela ressort déjù du fait que, rien qu'en pressant la main de l'individu aimé et en le caressant, j'nvats do violentes érections.

Mats mon plus grand plaisiraété louiouvsampiectteiososcuiaH; je ne demandais jamais autre chose.

NKURO-PSYCIIOPATHOKOiîIR CÉNÉRALK 327

Jignonii» que le senlimonl que j'éprouvai» était do l*ainour sexuel, sewloraontjeino dlsaî8qu1l Mnlt linpoMiblo que j'éprouve seul de ptiroilhss délices. Jusqu'A Tftge quinze ans, jamais remmené m'avait excité; un soir que j'étais seul avec la bonne dans ma chambre, j'éprouvai la uiéme envie que j'avais jusqu'Ici pour les gai^çoiis; je plaisantai d'abord avec elle, et quand je vis qu'elle 80 luissail faire volontiers, je la couvris de baisers; volup- lûlem sensi lantam quantam nunc rarissime senlh. Aiier aiteriwt o/t osciiiati snmus ei post XmimUaspoUaih svenîi. C'est ainsi que je me satisfaisais deux h trois fois par semaine : bientôt je nouai une liaison analogue avec une do nos cuisinières et d'auli*es bonnes encore. ^ïflCM/ii^to semper eventipasiquam X /ère mimias nos oseu- lati sumus.

Entre temps, je pris des leçons de danse: c'est alors que, pour la première foi», je fus épris d'uno demoiselU? de bonne famille. Cet amour disparut bientôt; j'aimai encore une autre jeune fllle dont je n'ai jamais fait la connaissance, mais dont la vue exerçait sur moi la mémo force d'attraction que ta vue des jeunes gen^; j éprouvai pour elle plus que celte chaleur sensuelle que je sentais en d'autres occasions pour les flllcs. Mon penchant pour le» filles était, Mette époque, arrivé û son point cuhnînanh les filles me plaisaient a pou près autant que les garçon». Je satisfaisais ma sensualité, ainsi que je Tai dit plus haut, en embrassîatil la bonne , ce qui provoquait toujours une pollution. C'est ainsi que je passai ma vie, de Tàge de seize ans jusqu'à dix-huit. Le départ de non bonnes me priva de roccasiun de satisfaire mes sens. Vînt alors une période de deux h trois ans, pendant laquelle j*ai renoncer aux jouissances sexuelles; en général, les filles me plaisaient moins; devenu un peu plus grand, j'eus honte de me com- mettre avec des servantes. Il m'était impossible do me procurer tme maîtresse, car, malgré mon ftge, j'étais rigoureusement sur- veillé par mes parents; je ne fréquentais que peu les jeunes gens, de sorte que je n'avais que très peu d'esprit d'initiative. A mesure que le penchant pour les femmes diminuait, l'attrait pour les jeunes gens augmentait.

Comme, depuis Tùgc de seize ans, j'avais beaucoup de pollu- tions en révanl tant6t de femmes, tantôt d'hommes, pollutions qui nrafTaiblissaicnl beaucoup et déprimaient complètement mon humeur, je voulus absolument essayer du coït normal.

Cependant, des scrupules et l'idée que dos filles publiques ne pourraient «rexciler, m'empéchôrenl, jusqu'à l'âge de vingt

m

PSYC:ilOI>AtHlA sexuALis

et un ans, d'aller ou bordel Jo soulins, peiidonl doux ou troin ans, un combat quolidion (n^il y avait eu des bordels d'hommes, aucun scrupule n*aurail pu m*ompôclier d'y aller). ISnfln J*atlai un Jour au lupanar; Je n'arrivai pas môme A Térection, dVibonl parce que la Ollo, bien que Jeune et assez fraîche pour une pros- tituée, n'avait pas de charme pour mol, en»uUe parce qu'elle ne voulut pas m'embrasser^ sur la bouche. Jo fus très déprimé et Je me crus impuissant.

Trois semaines après, je visitai aliam meretrieem qwv Btatim oseuh mctionem e/fecii; erat robutio eorpcre^ kabuit wmû tahia^ muito liUdinomaf gumn prier, Jam pctl très minutas omia sota in 0$ data ejaculationem mie portnm effeeeruni, «rallai sept fols chez des prostituées, pour essayer d'arriver au coït.

Parfois, je n'arrivais point à avoir d'érection, parce que la fllle me laissait froid; d'autres fois, j'éjaculais trop tôt. En somme, les premières fois, j'eus quelque répugnance à penem inlrodueere^ et même, aprùs avoir réussi à faire le coït normal, je n'y éprouvai aucun charme. 1^ satisfaction voluptueuse est produite par des baisers sur la bouche, c'est pour moi le plus important; le coït n'est que quelque chose d'accessoire qui doit servir à rendre plus étroit l'enlacement. Le coYt seul, quand même In femme aurait pour moi les plus grands charmes, me serait Indif* férent sans les baisers, et même, dans la plupart des cas, Térec- tion cesse ou elle n'a pas lieu du tout quand la femme ne veut pas m'embrassersur la bouche. Je ne peux pas embrasser n'im*- porte quelles femmes, mais seulement cellesdont la vue m'excite; une prostituée dont l'aspect me dépinit ne peut me mettre en chaleur, malgré tous les baisers qu'elle pourrait nte prodiguer et qui ne m'inspireraient que du dégoôl.

Ainsi, depuis quatre ans, je fréquente tous les dix à quinze jours le lupanar; ce n'est que rarement que je ne réussis pas coYter, car je me suis étudié (i fond^ et je sais, en choisissant la puetia^ si elle m'excitera ou si elle me laissera froid. Il est vrai que, ces temps derniers* il m'est arrivé de nouveau de croire qu*une femme m'exciterait et que pourtant aucune érection ne s* est produite. Cela se produisait surtout quand, les jours précé- dents, j*avais d(i faire trop d'efforts pour étouffer mon penchant pour les hommes.

Dans les premiers temps de mes visites au lupanar, mes sen- sations voluptueuses étaient ti*ès minimes; je n'éprouvais que rarement un vrai plaisir ( comme ' autrefois par les baisers).

NEUIIO-PSYCIIOPATI10LOr;iE fiÉNÊnALK

Uainlenant, nu conlpoiro, j'éprouvCi clan» la phiparl des «as, une forlo sensation de volu|)ié* Je trouva un charme particulier aux lupanars de basso espèce; car, depuis ces temps derniers, e*esl ravilissonient des fommes, IVntréo obscure, la lueur blafarde des lanternes, en uu mot tout Tentourago qui a pour moi un attrait particulier; la principale ratsun en est, probablement, que ma sensnalitiî est inçQnseiQmment stimulée par le fait que ces endroits sont très fréquentés par des militaires, et que cette circonstance revêt pour ainsi dire la femme d'un certain charme.

Ouand je trouve alors une femme dont la figure m*exeite, je suis capable d^éprouver une très grande volupté.

En dehors dos prostituées, mes désirs peuvent encore ôtre excités surtout par dos filles de paysans, des servantes, des fllles du peuple et, en général, par celles qui Sont habillées gros- sièrement et pauvrement*

Un fort coloris des joues, des lèvres épaisses, de» formes robustes : voilà ce qui me plait avant tout. Les damesct les demoi* selles distinguées me sont absolument indifférentes.

Mes pollutions ont lien, la plupart du temps, sans me procurer aucune sensation de volupté; elles se produisent souvent quand je réved'hommes, très rarement ou presque jamais quand je rôve de femmes. Ainsi quil ressort de celte dernière circonslance, mon penchant pour les jeunes hommes subsiste toujours, malgré la pratique régulière du coYl. Je peux même dire quil a augmimté, et cela dans une mesure considérable. Quand, immédiatement après le coït, les filles n*ont plus de charme pour moi, le baiser dHine femme sympathique pourrait, au contraire, me mettre tout de suite en érection ; e*c8t précisément dans les premiers jours qui suivent le coVt que les jeunes hommes me paraissent le plus désirables.

En somme, les rapports sexuels avec les femmes ne satisfont pas entièrement mon ksoin sensiicL II y a des jours j'ai des érections fréquentes avec un désir ardent d'avoir des jeunes gens; ensuite viennent des jours plus calmes, avec des moments d'une indifférence complète à Tégard de toute femme et un penchant latent pour les hommes.

Une trop grande accalmie sensuelle me rend pourtant triste, surtout quand ce calme suit des momenlsd'excttatlonsupprimée; ce n*est que lorsque la pensée des jeunes gens aimés me donne do nouvelles érections que je me sens de nouveau le moral relevé. Le calme fait i|lors brusquement place à une grande nervosité; je

m PSYCIIOPATHIA SKXUAIJS

me «en» dtJprlmé. j*ui paHbl» tle» maux de lôla («urlouUprès avoir rofoiil<î les érocUoiïs); cotte nervoslléva souvent jiwqu'ft uneagl- lation violente que je cherche olop» à apaiser par lo coïl.

Un chongemool ossonllel dan» ma vio «exuelle b^ohI opéré Tannée passée, quand j'eua pour lu première foi» roccasîon do goAler A Tamourdes hommes. Malgré le coït avec les femmes, qui me faisait plaisir (i\ vrai dire «'étaient les baisers qui me fai- saienlplaisiret provofîtfflîenl l'ôjàculallon). mb» jienehaulpour les jeunes gens ne me laissait pas tranquille. Je résolu» d'aller dans un lupanar fréquonlé par beaucoup do militaire» et de me payer un soldai en cas extrême. J'eus la elmnct» de tomber bienr tAl sur un Individu qui pensoit comme moi et qui, maléfré la très grande Infériorité de mi position sociale, n'était pas indigne de moi ni par 8(?8 manières, ni par son caractère. Ce que j <H»rouvai pour ce jeune homme - (et je l'éprouve encore),— c'est bien autre chose c|ue ce que j'éprouve pour les femmes, hn jouissance sen- suelle n*esl pas plus grande que celle que me procurent le» prosli- tuée», dont l'accolade et le» baisers m'excitent beaucoup; avec lui je peux toujours éprouver une sensation de volupté et j'ai pour lui un sentiment que je n'ai pas pour les femmes. Malheureu- sement, je n'ai pu rcmbrasscr qu*ù huit reprises dîlîorenles.

Bien que nous soyons sépanîs Tun de Tatitre depuis plusieurs mois déjà, nous ne nous sommes pas oubliés et nous entretenons une correspondance Irôs suivie. Pour le posséder, j osai aller dans un lupanar. Tembrasser dan» cet endroit, au risque d'ôlre

trahi. ,

Au début de noire liaison, il y eut une période pendant laquelle je n'entendis plus parler de lui ; il ne me croyait pas digne d*«s-

scsde confiance.

Pendant ces semaines, j'ai t^oufferl de cimgrins et do peine» qui m'ont mis dans un étal de dépression et d'inquiétude anxieuse comme je n'en avais jamais *»proHvé auparavant. Avoir (i peine trouvé un amant et être déjA obi igé de renoncer à lui, voilà ce qui me paraissait le tourment le plus alfreux. Quand, grôce à me» elforls, nous nous retrou vàme», majoiu fut immense, j'étais mémo telle- ment excité, qu'à la première accolade, après »on retour, je ne pus arriver h l'<yaculalîon, malgré mon plaisir sensuel.

Usmmtxunlin in oscuUs ei ampieshniÙHs solis e0mlUit,fiem meo tudere ei HcpJml (dum ferm non posmm mutkmn peimit mmm tan- ffê9*eneqitemutien Imgnttimm coneedo), il est h remarquer d'ailleurs qu'en présence du bien-almé j'ai Immédialcment une érection :

NBUHO.PSY«HOPATHOI,0GIIS «BNÉRALG 331

une poignée de iiiaîn, mémo «a vue roo suffit. Des heures enliôres je mo suis promené avec lui lo soir» et jornais jo do me lassais do «a compagnie, malgré «a position sociale fort înfôriaure A la mienne ; c'est avec lui que jo nio scnttils heureux; la siitisnicHon sexuelle n'élait que le couronuomont du noire amour. Jîicn que j'eusse enfin li-ouvôrAmo-sœurlantchcrchdoJe ne devins pour cela lasensible aux femmes» olje fréqueulai» comme aulrefoislos liufdels.qua«<l riii«ti«ctmc lounnentait trop. J espéruis passer cet hiver dans la ville oii se trouve mon amant ; malheureusement, cela m'est impossililc, et je suis maintenant forcé de rester séparé de lui jusqu'il une époque indélermIniSe. Cependant, nous essaye- rons de nous revoir, ne fét^ce que paîfSOKôremont, quand môme ce ne serai! qu'une ou deux fois par an; en tout cas J'espôro quà ravenir nons pourrons nous retrouver et rester plus longtemps ensemble. Ainsi cet hiver j'en suis de nouveau réduit a rester sans un ami qui pense comme moi. J'ai bien résolu, par crainte du danger d'élro découvert, de ne plus me mettre en quéle dou- ira» uraulstes, mais cela m'est impossible, car les rappoi-ts sexuels iivec les femmes ne mo satisfont plus ; par contre, l'envîe d «voir dos jeunes gens va loujoui-s croissant. Parfois j'ai pour de moi- même ; je pourrais me trahirpar rhaidlude quej'uî de deumndcr aux prosliluées si elles ne connaissent pas un homme avec mes tendances; malgré cela, je ne puis renoncer iV chercher un jeune homme parlagcant mes «entimcnts ; je croîs même qu'au bcsom je prendrais le parti de m'achcler un soldat, bien que je me rende parfaitement compte du risque que jo coure.

Je ne puis plus rcsUîrsans Tamourd'un homme, sans ce bonheur joseral toujoui-sen désharmonie avec mol-môme. Mon Idéal serait d'entrer en rclalîons avec une série de personnes ayant inesgoôis, bien que je me trouve déjà content de pouvoir, sans empêchement, communiquer avec mon auuinL Je pourrais facilemen t me passer de femmcssi j'avais régulièrement des satisfactions avec un homme; cependant, je crois que, parinomenls et à des intervalles plus nspacés.j'embrasserais aussi, pour mo changer, une femme, car mon naturel est absolument liermaphi-odilc au point de vue psy- cho-sexuel (les femmes, je ne les peux désiixjr que scnsaeUenienl; mais les jeunes gens, je puis les aimer et les désirer ft lu fois). S'il existait un mariage entre hommes, je crois que je ne recule- rais pas devant une vie commune qui me paraîtrait impossible avec une femme. Car, d'un côté, quand môme la femme m excite- rait beaucoup, ce charme se perdrait bientdt dans les rapports

m P$YCiiOI»ÂTIIlA SKXCJAUS

réguliers, et tilorg lout plaisir muai deviendrail un aclo sans jouissance, bien que non impos^iblo à ttccomptlr ; d*&utre pnrl, il me manquerait le véritable amour pour la femme, attrait que j'éprouve en fooe doA jeune» gens et qui me fait paraître désirat)le un commerce avec eux» mémo mm rapports soxuols. Mou plus grand l^onheur serait une vie commune avec un jeune homme qui me plairait au physique, mais qui sWordicraitavecmQiau point de vue intellectuel, qui comprehdriàit tous mes sonliments et qui, en même temps, part^igeratt mes idée» et mes désirs.

Pour mo ptAire,les jeunes gens devaient avoir entre dix^huit et vingt-huit ans ; quand j'avançai en âge, la limite des jeunes gens capables de m'exciter fui également reculée. Du reste, les tailles les plus diverses peuvent me plaire. Ln figure joue le principal réie, hien que ce no soit pas lout. Ce sont plulét les blonds que les bruns qui m*excitent; ils ne doivent pas être barbus; ils doi« vent porter une petite n)oustnche peu épaisse, ou pas de mousiaclie du tout. Pour le reste, je no puis dire que certaines catégories de figures nie plaisent. Je repousse les visages à nez grand et droit, auxjouespàieSfbien qu^ii y uitlÀ aussi des excèptions. Je vois avec plaisir des régiments do soldats, et bien des hommes me plai- sent en uniforme, qui me laisseraient froid, s'ils étaient en bott^ . geois.

De même que chez, les femmes, c'est une mise commune (surtout les jaquettes claires) qui m'excite; le costume militaire exerce un attrait sur moi. Dans les salles do danse, dans des cabarets fré* quentéspar de nombreux militaires^ me mèter dans la foule aux troupiers et décider ceux qui me plaisent a me donner Taccolade et a m'embrasser, bien qu^au point de vue Intellectuel et social toute grossièreté de propos et de manières mo répugne, me mé** 1er, dis-je^aux soldats, constituemit une stimulation naturelle de mes sens.

En présence déjeunes gens des meilleures classes, Tenvie sen<* suelle se manifeste moins. Ce que j'ai dit de Tallrait qu'exerce sur moi le costume, ne doit pas être pris dans ce sens que ce sont les vêtements qui m^excitent. Cela veut dire que le vêtement peut contribuer & renforcer et à mieux faire ressortir TeiTet que mo produit la figure qui, dans d'autres circonstances, ne m'attirerait pas avec autant de force. Je puis en dire autant, seulement dans un autre sens, de l'odeur et de la Aîméc des cigares. Chez les hommes qui me sont tndifTérents, l'odeur de cigare m^est plutét désagréable ; mais chez les gens qui mo sont sexuellement sym*

Nl^HHO-PSYCHOPATHOl^raB UËNËRALE 333

piilhlques. ello m'oxcilo* Lo» Imisor» d'wne proaUluée qui seul le cigare tiugmenlent ses churme» (il*ttbord pour cette raison parlî- culîôro que cela me fait penser, bien qu'inconsciemment, aux baisers cVun homme). Ainsi, j'almois parliculîôwmonlà embrasser mon amant quand il venait de fUmor un cigare (H est à remar- quer ce propoft que je, n'ai Jamais famé ni un cigare, ni une ciKuretlo ; je ne Tni pas mômû essayé).

jo suis de grande lailii*; niinco ; la figure à une oxprossioa vi- rile • rceil est mobile ; Fensemble de mon corps a quoique chose de féminin. Ma santé laisse il désirer, elle est probablenionl très innuencée par mon anomalie sexuelle; ainsi que je Tai déjà men- tionné, je suis irès nerveux et j'ai par momonlH tendanco à m'ab- sorberdans la roédilallon. J ai aussi de» périodes terribles de dépression et de mélancolie, surtout quand je songe iiux difll- euUésque j'ai à me procurer une satislhcUon homo-sexuelle cor- respondant & ma nature, mais surtout quand je suis très excité sexuellement et que. devant Timposslbilité de me sa'israiro avec un homme, je dois dompter mon instinct. Dans cet étal, il so pro- duit, conjointement ù la mélancolie, une absence totale de désirs

sexuels. . . - . ,

Je suis très courageux au travail, mais souvent superficiel, étant porlé aux travaux Irôs rapide» avec une activité dévorante. Je m'intéresse beaucoup & Tari et à la littérature, Parmi les poétea et les romanciers, je suis le plus attiré par ceux q ui dépei- gnent des sentiments raffinés, des passions étrange» cl des Impressions insolites; un style fignolé, affecté, me plall. De môme en musique, c'est la musique nerveuse et cxcilaiile de Cliopin, Schumann. Schubert, Wagner, etc., qui me convient e mieux. Tout ce qui dans l'art est non seulemeùt original, mais bizarre aussi, m'attire. Je n'aime pas les exercices du corps et je ne les cultive pas. Je suis bon de caractère, compatissant; malgré les peines que me cause mon anomalie, je ne me sens pas malheureux d'aimer les jeunes gens; maïs je regarde comme un malheur que la salis- faction de cet amour soit considérée comme inadmissible et que

je ne puisse obtenir sans obstacles cette satisfaction. Il ne me semble pas que Tamour pour Thommo soit un vice, mais je comprends bien pourquoi il passe pour tel. Comme col amour est considéré comme un crime, je serais, en le satisfaisant, en harmonie avec moi-môme, c'est vrai, mais jamais avec le monde de notre époque ; voilà pourquoi je serai fatalement et tou-

m PSYCHOPATIIIA SI^XUAUS

jours un peu déprimé, d*aulaiil plug que jo suis d*un cnriictèro friiinc qui (liHostc tout mensonge. Lo chagrin que yal d*ÔU'c obligé do loul cacher dans mon for intérieur» m*a décidé d avouer mon anomalie à quelques amis dont la discrétion et rintenigencosont absolument sûres* lllen que parfois ma situtt* lion me paraisse trislOi à cause de la difficulté que j*ni â me satisAiire et du mépris général qu'inspire Tamour pour Tliomme, J*4ii souvent des moments oli jo tire presque vanité de mes'sohll" monts anormaux. Je no me mnrterat jamais, cela est entendu; je n'y vois aucun mal, bien que j*aime la vie do famille et que j^iie passé jusqu*ici mu vie dans ma famille. Je vis dans Tespotr d*avoir & Tavenir un anmnt masculin pour toujours ; il faut qui) j'en trouve un, sans cela Tavenir me paruttrait sombre et mono- l(me, et toutes les choses auxquelles on aspiro ordinairement, honneurs, haute position, etc., ne seraient que vanité et choses sans attraits.

Si cet espoir ne devait pas se réaliser, je sens que jo ne serais plus capable de me consacrer il mon métier ; je serais capable de reléguer tout au second rang pour obtenir ramoiir des hommes. Je n^al plus de scrupules moraux au sujet de mon anomalie; en général, jo ne me préoccupe guère de ce fuit que je suis attiré par les charmes des jaunes hommes. Du reste, je juge la moralité et rîinmoralilé plutôt d*aprés nies sontimenls que d'après des principes absolus, étant toujours enclin à un certain scepticisme et n'ayant pu encore arriver me former une philosophie arrêtée.

Jusqu'ici il me semble qu*lt n'y a de mauvais et d*immorttl que les faits qui portent préjudice ii autrui, les actes que je ne vou- drais pas qu'on itie fit à moi-même; mais, je puis dire h ce sujet que j'évite autant que possible d'empiéter sur les droits d'aulrui ; je suis capable de me révolter contre toute injustice qui serait commise euver» un tiers. Mais jo ne vois pas comment ni pourquoi l'amour pour les liouimes serait contraire À la morale, Une activité sexuelle sans but (si Ton volt Tlmmoralité dans Tabsenco du but, dans le fuit contre nature) existe aussi dans les rapports avec les prosliluées, même dans les mariages oit Von se sert de préservatifs contre ta procréation des enfants. Voila pourquoi les rapports sexuels avec des hommes doivent, h mon avis, être placés au même niveau que tout rapport sexuel qui n'a pas pour but de faire des enfants. Mais, Il me parait bien douteux qu'une satisfaction sexuelle doive être considérée comme moralci

NBUIIO.PSYCHOI»ATHOI-0«IB GÊNÉBALIS îW»

pareo qu'elle so propose lo but suft-indiquô. Il est vrai qu*uno salisraction sexuelle qui ne vise pas la procrdalion, est contraire ù !a nature; maïs nous ae savons pas si elle no «erl pas & «rautres buts qui sont encore pour liou» un mystère ; et quand môme elle serait sans bet, on n*©n pourrait point cowslure qu'il faut la réprouver, car II n'ont pas prouvé que la mesure d'après laquelle on doit Juger une action moralo soit son ulitilô.

Je SUIS convaincu cl cerlaîn (jue le préjugé actuel disparaîtra et que, un jour, on reconnaîtra, à juste raison, le droit aux homosexuels do pratiquer sans entraves leur amour.

En co qui concerne la possibilité do la liberté d'un pareil droit, qu'on se rappelle donc les Grecs et leurs amitiés qui, au Tond, n'étaient pas autre clioso que do Tainour sexuol ; qu'on songe un peu que, malgré cette impudicité contre nature, pratiquée par les plus grands génies, les Grec» sont considérés, encore aujourd'hui, au point de vue intellectuel et esthétique, comme des modèles qu'on n'a pas pu encore atteindre et qu'on recommande d'imiter.

J'ai déjà songé h guérir mon anomalie par l'Iiypnotisine. Quand même il pourrait donner un résultat, ce dont je doutcje voudrais être sAr que je deviendrais rôellementet pour toujours un homme qui aimerait les femmes; car, bien que je no puisse pas me satisrnire avec les hommes, je préférerais pourlont conserver cette aptitude k l'amour et k la volupté, quoique Inassouvie, que d'être tout h fait sans sentiment.

Ainsi, il me reste l'espoir que je trouverai l'occasion de satis- faire cet amour que je désire tant et qui me rendrait heureux; nuiis je ne préférerais nullement à mon état actuel une désug- gestion des sentiments homosexuels sans Imuver une com- pensation daus des sentiments liétérosexuels équivalents.

Finalement, je dois, contrairement aux diverses déclarations desuranistesqueje trouve citées dans les biographies publiées, foire remarquer que, pour ma part du moins, il m'est très diffl- cile de i*econnaUre mes semblables.

Bien que j'aie décrit d'une manière assez détaillée mes ano- malies sexuelles, je crois que les remarques suivontcs seront encore importantes pour la compréhension complète de mon état.

Ces temps derniers, j'ai renoncé M'tmmiww/icii/*, cl je me suis contenté du colins iaier femora puellw,

1/éjaculatlon s'est alors produite plus rapidement que par la eonJiMclh mmnbvorum et, en outre, j'éprouvai une certaine volupté au pénis môme. Si cette fa^on de rapport sexuel me fut

m PSYCItOPATHIA SiSXfJAUS

nssez agréable» cela doit étro en partie aUrfbuô au fait que, daoa ee genre de jouiHsance sexufiHe, la diïTérence de sexe est tout à fait indiirérentet^ctqu^ioeaiiscîeinment cela tm rappelait Taceo- laded'un homme. Mais, cette réminiscence 6tall absolumeol incon* Hcieiite, bien que perdue vaguement; car je n*avais pas un plaisir i\ù ft ma força dlmaginalion , mais cauaédirectement par les baisora sur la bouche de la femme. Je sens aussi que In cbarino que le lupanar et i(}S laérélrices exereent sur mol tommènèe ik s^'efracëii* ; mais je sais pertinemment qoe certaines femmes pourront tou- jours m'exciler par leurs baisers.

Aucune femme ne ine semble désirable au point d'élro capable de surmonter quelque obstacle pour la posséder; aucune ne te sera jamaiSi tandis que la crainte d*étr6 découvert et livré t la honte ne peut que diiYicilement me retenir dans la recherche des étreintes dos hommes.

Ainsi, je me suis laissé entraîner dernièrement à mo payer un soldat chez une mérétrice. La volupté fut très vive et surtout^ après la satisfaction obtenue, je fus remonté. Les jours suivants je me sentais, pour ainsi dire, réconfortes ayant à tout moment des érections; bien que je n*aie pu jusqu'ici retrouver ce soldat» ridée de pouvoir m*en payer un autre me procure une certaine inquiétude; cependant, je ne serais parfaitement satisfait que si je trouvais une éme^sœur parmi les gens de ma position sociale et de mon instruction.

Je n ai pas encore mentionné que^ tandis qu*un corps de femme. Sjiuf la ligure, me laisse absolument froid, le toucher avec tnaia me dégoûterait, memènm pirUe me tangere dutn os meum 0$ ejus osculalw\ mihi ejcùplaium esse ; do plus» je n^éprouverais aucun dégoût il poser mes lèvres sur celles d'un homme qui me serait très sympathique*

La masturbation, ainsi que je Tai dit,. m*est impossible.

OnsBHVATtox lit {ffeimapArodisitn! pityckigue; itentiment héiéro* if(*jruei (i^0ehppé de bonne Aowre, à la suite de masiurbalion épiso* digue f mah pumanle; seniment homosexuel pervers ad origine ; r^jtcitation aemuelk par tesbotlen d*hommes). M. X .., vingt^huit ans, est venu chez moi au mois de septembre 1887, tout déses- péré« pour me consulter sur la perversion de sa i^ila sexuaiis, qui lui rend la vie presque insupportable et qui, à plusieurs reprises» ra déjà poussé au suicide.

Le malade est issu d*une famille les névroses et les psychoses

NEIIH0-PSYCri01'ATH0L0(;iË riËNÉIlAKG

a37

sont IrAs MquontoB. Dttii» Ja fiiinillo du aàté paUsrnol, d»$ ma* rittges onlro cousins ont ou lieu dopui» trois générations. Le père, dit-on« esi l)ion porlnnt, cU est heureux en ménage. Le fil», * cependiint, l'ut frappé par lu prédilection de son ptro pour le» beaux valets. La fauiillo du c6lé maternel passe pour être com- posée d*originaux. Le grand-péro et ThYguI de la m6re sont morts» méliiiicoliqueH; la sa5ur dp lu iiiùre était folle. IJno Ollp du Sréve du grand-pôrë était iiysiérique et nymplionmne. Des douze frères» et ftomrs de la mérOt trois seulement se sont marié^f parmi les- quels un frère qui était atteint d'inversion sexuelle ol d'une ma- ladie de nerfs, pur suite d*excès de masturbation. U niùro du malade était, dit^on, bigolte, d'une iutclli(çence bornéo, nerveuse, irritable ol portée h la mélancolie.

Le malade a un f^reet une sœur : le premiur est névropathe, «souvent en proie i\ une dépression mélancolique; bien qu'il soit déjà adulte, il n*a jamais montré Inice de penchants sexuels; la sonir est une beaulé connue ei pour ainsi dire célébré dans le monde des hommes. Celte dame est mariée, mais sans enfants; on pnHond que c*eslù cause de Timpuissance du mnri. Btic resta, de tout temps, froide aux hommages que lui rendaient les hommes; mais elle est ravie par la beauté féminine et presque amoureuse de quelques-unes de ses amies.

Le malade, en venant h sa personnalité, nous raconta qu'il ràge de quatre ans déjà, il rêvait de beaux écuyera, chaussés de belles bottes. Quand il fut devenu plus grand, il ne rêvait jamais de femmes. Ses pollutions nocturnes ont toujours été provoquées par des « rêves de bottes >k

Dès râge de quatre ans, il éprouvait une étrange aflfection pour les hommes ou plutôt pour les Inquais qui portaient des bottes bien cirées. Au débuts ils ne lui poraissaient que sympa- thiques; mais, û. mesure que sa vie sexuelle commença d se déve- lopper, il éprouvait, ii leur aspect, de violente» érections et une émotion voluptueuse. Les bottes bien reluisantes no rexcilaieni que quand elles étaient chaussées par des domestiques; sur les pieds des personnes de son monde, elles Tauraicnt laissé absolu- ment froid.

A cet état de choses ne se rattachoit aucune impulsion sexuelle dans le sens d'un amour dliommos. Lu seule idée de cette possi- bilité lui faisait horreur. Mais il lui vint ù Tesprît dus idées, ren- forcées par des sensations voluptueuses, d*élre le valet de ses valets, de pouvoir leur ôter leurs bottes, de se laisser fouler aux

paTCHOPATtItA SEXCAI.I8. ^

338

PSYCHOPATMIA SKXl.AIJS

pied» piir eux, d*oblet]it* la pernnssion de cirer leurff hotte». Sa morgiio d'nnslocmtô se révoltait contre celle idée. Ku général, ce» idées de buUe» lui élaionl pénible» et le dé^çoAtaienl. Les Hentiments sc^xuels ne développèrent chez lut de bonne heure et puissaromoiil. Ils trouvèrent alors leur expression dans eea Idées voluptueuseg de hottes, et, à partir de la puberté, dan^t de» rêves analogues, accompagnés do pollutions.

Du reste, !o dévetoppemonl pîiysîciuo et întéllëctuël s'accom- plissait sans troubles. Le malade appmiait avec facilité; iltci^ mina ses éludes, devint officier, et, gi'ûce à son apparence virile ol distinguée, ainsi qu*& sa haute position, un personnage très bien vu dans le monde*

Il se dépeint lui*inôine comme un lionune de bon cceur, d'une fçrartde force de vcdoulé, niais d'un esprit superficiel. U afllrme être un chasseur et un cavalier passionné, et ne jamais avoir eu de goi^t pour les occupations féminines. Dans la société des dames, il ftit, comme il rassure, toujours un peu timide; dans les salles de bal, Il s*est toiyeui*s ennuyé. Il n'a jamais eu d'intérêt pour une dame du monde. Purnii les femmes, c'étaient, seules, les paysannes robustes, comme celles qui posaient chez les peintres de Home, qui llntéressaieut, mais jamais une émotion sensuelle, dans la vraie acception du mot, ne lui vint en présence de ces représenttmtesdu sexe féminin. Au Ihé&li'e et an cirque, il n'avait d*.veux que pour les artistes hommes. H n'éprouvait aucune exci* tsition sensuelle mémo pour eeuK-ei. Chat Tliommc, ci« sont sur- tout les bettes qui llntéressent, et encore faut-il que le porteur de ce genre de chaussures appartienne û la clas.se doniestiquo et soil un bel homme. Ses égaux, quand même ils porteraient les plus huiles boites, lui sont absolument indifférents.

Le maladie n'est pas encore clairementOxé sur la nature do ses penchants sexuels, et il no saurait pas dire si ruITecUon remporte cher, lut pour Tun ou pour l'autre sexe.

A mon avis, il a eu primilivomcnt plutôt du goût pour la femme, nmis cette sympathie était, en tout cas, très faible. U affirme avec certitude que Vadspectm virittudi lut était antipathique, et celui des parties génitales viriles lui serait niêmtj répugnant. Ce n'élail précisénieiii pas le cas vis-ù-vis de la femme; uiats il restait sans excitation même devant le plus beau covpm femlnmum. Quand il était jeune officier, il était obligé d'accompagner de temps en temps ses camarades au bordel. Il s*y laissait décider volontiers, car il espérait se débarrasser, de cette façon, de ses Idées»

N£|iaO«-PSYGIIOIMTIIOLOGIB GÉNÉRALE 330

Il cHail impviftftant lant qu'il n'avnU pas rocourn à sus idùos ûe hoUeB. Alors le coYl avait lieu d*iiiie rui;on Unit h fuit normale, mais san» lui procurer le moindre sentiment do volupté. Le ma- lade nVjprouvait aucun penchant A avoir des rapports avec le» femme»; il lui fallait, pour cela, une impulsion extérieure, à vra dire une «léductton. Ahaudonuô i\ lui-mAme, sa mta stsniaHs con- HiHtait dans le plaisir de panser A dogboit<>» et en révos analogne» avec pollutions. Comme cliess luirol>8e8Slond*embmsserlesbottes de ses valets, do le» leur 6ter, elc^ s'accentuait de plus en plus, le malade résolut da faire tous les efforts possibles pour se débar- rasser de cotte impulsion dégoôtante, qui le blessait dans son amour<-propre. il avait vingt ans et se trouvait à Paris; alors il se rappela d'une très belle paysanne, laissée dans sa lointaine patrie. Il espérait pouvoir se délivrer, avec celte fille, de ses ten- dances sexuelles perverses; il partit aussitAt pour sa patrie et sollicita les faveurs do la l»elle campai^narde. 11 parait que» de sa nature, le malade n*ôtait pourtant pas tout fait prédisposé h rinverslon sexuelle. 11 affirme qu'à cette époque 11 tomba réelle- ment amoureux de la jeune paysanne, que son aspect, le contact de son jupon lui donnaient un frisson voiuptueiix; un jour qu*elle lui accorda un baiser, il eut une violente émotion. Ce n'est qu'après une cour assidue d'un an et demi que le malade arriva tV son but auprès de la jeune fille.

Il était puissant, mais il éjaculail tardivement (dix à vingt minutes), et n*avait jamais de sensation voluptueuse pendant racle.

Après une période d*un an et demi de rapports sexuels avec cette fille, son amour pour elle se refi^oidit, car il ne la trouvait pas « aussi pure et fine » qu'il l'aurait désiré. A partir de ce moment, il a d^ de nouveau recourir ii révocation des images de boltcspour rester puissant dans ses rapports avec sa paysanne. A mesure que sa puissance diminuait, ses idées de bottes revo naient spontanément.

Plus tard le malade fil aussi le coirt avec d*autres femmes. Pa^ci, paHè, quand la femme lui était sympathique, la chose se passait sans révocaiîon des idées de bottes.

Une fois il est mtMïie arrivé au malade de se rcîndrc coupable do shiprum. Fait curieux, cette seule fois cet acte qui était cepen- dant forcé ^ lui procura un sentiment de volupté.

A mesure que sa puissance baissait, et qu'elle ne pouvait plus se maintenir que par les idées do bottes, le Hùido pour Tautre

940 l»SYi:ilOPATIIIA SeXUAlJS

Hexo baissait aussi. Chose BîgniOcatlvo, malgré son fnlbloclogrâ de libido, son fuiblo pencbaiil pour les fommes, lo malade on arrîvn A la maslurbttUon pendant qu'il entriotenait dos rapports sexuols avec la Hllo de paysans. Il apprit cos praliquos par la locUiro dos « Confessions » do Rousseau, ouvrage qui lui tomba par hasard onlro les mains, Aux impulsions dan» t-o sens se joignirçal des idée» do bottes. H onlrail alors dansi de» érec- tions violentes, se masturbait, avait peudaut rùjaeulalion une volupté très vive qui manquait pendant la coït; il se sentait aux commencement ragaillardi et stimulé intellectuolloment par la masturbation*

Avec le temps cependant les symptômes de la neurasthénie, sexuelle d'abord, ensuite générale, avec irritation spinale, firent leur apparition. Il renonça pour un moment h la masturbation et alla trouver son ancienne maîtresse. Mais elle lui était devenue tout à fait indiltérenlo el, comme il ne réussissait plus, môme avec révocation des images de bottes, il s'éloigna de la femme et retomba de nouveau dans la masturbation qui lo mettait à Tabri de rimpulsionde baiser et de cirer des bottes de valets. Toute- fois, sa situation sexuelle restait bien pénible. Parfois H essayait encore le coït et réussissait quand, dans son imagination, il pen- sait & des bottes cirées. Aprùs une longue abstinence de la mas- turbation, le coïl lui réussissait quelquefois, sans qu'il eût besoin de recourir h aucun artifice.

J^e malade déclare qu'il a do très grands besoins sexuels. Quand il n*a pas éjaculé depuis un long laps de temps, il devient congestif, très excité et pHychiquemont tourmenté par ses horri- pilantes idées do bottes, de sorte qu*il est forcé de faire le coït ou, ce qu'il préfère, se masturber.

Depuis un an sa situation morale s'est compliquée d'une façon fâcheuse par le fait, qu'étant le dernier rejeton d'une famille riche et noble, sur le désir pressant de ses parents, il doit enfla penser

au mariage. . . ,

La fiancée qui lui est destinée est d'une rare beauté et elle lui est tout & fait sympathique au point de vue intelleelttel. Mais comme femme elle lui est indiflTérente, comme toutes les femmes. Elle le satisfait au point do vue esthétique comme n'importe quel « ehef-d'œuvrc de Tart». Elle est devant ses yeux comme un Idéal. L^adorer platoniquement serait pour lui un bonheur digne de tous ses efibrts; mais la posséder comme femme est pour lui une pensée pénible. Il sait d'avance qu'en face d'elle il ne pourra être

NËUIIO'PSYCIIOPATilOLOGIË QÉNÊUALË

341

pttiafHiniquU Taicle de 80& idées de boilos. Maïs sa hauio eMm pour eetto porHOiino, ainsi que son sens inoral et esth<)(iqtio, se révoKoraiont conlro Tomploi d'un pareil moyen. S*il la souillait avec coh idées de bolto», elle perdrait à ses ycttx même sa valeur o^lliétiquc, et alors il deviendrait toiità fait impuissant; il ia prendrait ou horreur. Ln malade croit que sa situation est déseHpéréo, cl il avoue que ces temps derniers il fut & pluB|our8 reprises tenté do sg isuicider*

Cmi un lîomme d*une haute culture intellectuelle, d*Aai^ilifi tout & fait viril, ft la barbe fortement développée^ h la voix grave et aux parties génitales normales. L'œil a Texpression névropa* thiquc. Aucun stigmate de dégénérescence, Syniptt'imes do neurasthénie spinale. On a réussi h rassurer le malade et à lui inspirer conflmœ dans Tavonir.

Los conseils médicaux consistaient en moyens pour combattre la neurasthénie : interdiction de continuer la masturbation et de s'abandonner^ ses idées do bottes, aftirmation qu*avec la guéri- son de la neurasthénie la cohabitation serait possible sans le secours des idées de bottes, et qu*avec le temps le malade serait apte au mariage moralement et physiquement.

Vers la fin du mois d'octobre 1888^ le malade m'écrivait qu'il avait résisté victorieusement à la masturbation et eus; idées do bottes. Il n'a révé qu*une seule fois de bottes et il n*a presque plus, eu de poliulions. il est affranchi des tendances homosexuelles, mais, malgré^ do fréquentes et puissantes émotions sexuelles, il - n'a aucun iiùido pour la femme. Dans cette situation fatale, il est forcé par les circonstances de se marier dans trois mois*

i, UOliOSBXUKIiS ou L'HANfSTRS.

Gontrairoroent au gi*oupc précédent^ G*esl'ik-dirc celui des hermaphrodites psychosexuels» il ya ici, nb origine^ un senti- mont et un penchant sexuels exclusifs pour les personnes du même sexe; mais, conirairenieui au groupe qui suit, Tano- malio des individus se borne uniquement h la viia sexualis et n*exorce pas un elFet plus profond et plus grave sur le caraclbro ni sur lu lolalitd de la personnalité iniellectuellc.

La vùa sexuûlh est, clics ces homosexuels (uranistes), mtUalis muimdh^ tout h fait semblable celle de l'amour

m mCHOPAtHlA SEXUALIS

normal hétérosexuel ; mais, commo olie est contraire au sentiment nolurol* elle devient une caricature, d'ouianl plus que ces individus sont ou géiidral atteints A*hypermthesia sexttalis ot que, par conséquent, leur amour pour leur propre 80X0 est un amour ardent et extatique,

I/uraniste aime, Idolâtre son amant masculin, do mémo que rhomme qui nimc la Tetiune, idotûtre su maltresse. 11 est capable de faire pour lui les plus grands sacrifices; il éprouve les tortures de Tamour malheureux, souvent non payé de retour, de rintidélild de Tamant, de la jalousie, etc.

L*aiteniion de Thomme homosexuel n*est caplivdo que par le danseur, l*acteur, ratlilèle, la statue d'homme, etc. L'as- pect des charmes féminins lui est indirrdreni, sinon répu- gnant; une femme nue lui parait dégoûtante, tandis que la vue des parties génitales viriles, la vue des cuisses de rhomme, etc., le fait tressaillir de joie.

Le contact ch«irnel avec un homme qui lui est sympa- thique lui donne un frisson de volupté; et, comme de pareils individus sont souvent neurasthéniques sexuellement, soit do naissance, soit par suite de la pratique do Tonanisme ou d'une abstinence forcée de tout rapport sexuel, il se produit facilement des éjuculations qui, dans les rapports les plus intimes avec la femme, n'auraient pas lieu du tout ou ne pourraient ôtro forcément provoquées que par des moyens mécaniques. L*acte sexuel denimportc quoi genre, accompli avec riiommo, procure du plaisir et laisse derrière lui un sentiment de bien*ôlre. Quand Tumuistc est capable de se forcer au coït, le dégoût agit régulièrement comme idée d*entrave et rend Taclo impossible ; il éprouve à peu près le môme sentiment qu'un homme qui serait forcé de goûter h do la nouriture ou àdes boissons nauséabondes. Toutefois, l'expérience nous apprend que souvent des invertis do ce second degré se marient pour àes raisons éthiques ou sociales.

Ces malheureux sont relativement puissants, quand, au

NBURO-mCllOPATHOI^OiB GÊNÉRAI.Ë 343

milieu de rdtroinlo conjugale, il foucliont ioiu* imugina- tion et 86 figurent tenir» m lieu de Tdpouseï un liommo ainid eiUreJcut* bras.

Mais lo coït est pour eux un lourd sacriflcOf et non un plaisir ; il les rend pour dos journées entières faibles, <$nervé8 et souffrants. Qnand een uranistes ne sont pas capables de contrebalancer les idées et les représentations d*entraYo, soil par TelTort énergique do leur imnginallon, soit par Icmploi de boissons alcooliques excitantes, soit pur des érections arti- liciellemen t crddos h laide de vessies pleines, etc. , ils sont corn- plètemont impuissunls, tandis que le seul confact d*un homme peut leur donner des directions et môme de Véjaculation.

Danser avec une femme est désagréable à Turanisle. La danse avec un homme, surtout avec un homme do formes sympathiques, lui {larait être lo plus grand plaisir.

L*uraniste masculin, quand il est d'une classe bien élevée, n*a pas d'antipalliie pour les rapports non sexuels avec les femmes, quand leur conversation et leur goût artistique lui paraissent agréables. Il n'abhorre la femme que dans son r6le sexttcL

La femme homosexuelle présente ces mômes phénomènes, mutaih mutafuiis, A ce degré de laberration sexuelle, le caractère et les occupations restent conformes au sexe que rindividu représente. La perversion sexuelle reste une anomalie isolée, mais qui laisse des tnices profondes dans Texistence sociale et intellectuel lo do la personne en ques- tion* Conformément h ce fait, ello se sent, dans n'importe quel acte sexuel, dans le rôle qui lui échouerait dans le cas d*une tendanco hétérosexuelle.

Il y a cependant des cas intermédiaires, formant une transition vers le troisième groupe, dans ce sens que la personne «^imagine, désire ou rèvo le rôle sexuel qui corres- pondrait t ses sentiments homosexuels et qu*jl se manifeste incomplètement des penchants h des occupations, des ten- dances de goût, qui ne sont pas conformes au sexe que Tlndi-

m PS Yf:llOI»ATIIf A SKXUAIJS

vidu roprdsonte. Dans corlnins cas on a rtmpmsion qiio m plidiiomiiios ont étd tiriilicielJnmcnl prodiiiU pur rinlliionce dormlucuHon, dun» cVuulres quUls roprdf^eniont dn» (ldgé<^ nàrçsconccs plus pi'oFonde» et produites, dans loâ limitoR du dcgrd on question, par une activilé sexuelle perverse (nias* turljution) ; ces derniers cas prtSsonleal des phénomènes de dégénérescence progressive analogues à ceux que nous avons observés dans les inversions sexuelles acquises.

En ce (|ui concerne la façon de se satisfaire au point de vue sexuel, il faut remarquer que, chez beaucoup d'uranistes hommes, qui sont atteints do faiblesse sexuelle irritable, la seule accolade suffit pour provoquer une ëjaculalion. ïm personnes sexuellement hyperesthdsiques ci atteintes de parosUiésio des sentiments esthétiques, ont souvent un plus grand plaisir h se commettre avoc des individus sales cl communs, pris dans lu lie de la populace.

Sur le môme terrain se produisent des désirs pédérastes (naturellement actifs) et d'autres aberrations; mats il est rare, et évidemment c'est seulement chez des personnes d*une moralité défectueuse et très cupides, que le liùido nimia amène aux actes de pédérastie.

Gonlrairenicnt aux vieux débauchés corrompus qui préfè- rent des garçons et pratiquent do préférence la pédérastie, rafTeclion sexuelle des uranistcs adultes ne parait pas se tounier vers les individus masculins non développés.

L^uraniste ne pourmil probaklenicnl devenir dangereux pour les garçons que par suite d'un rut violent, ou quand il no trouve pas mieux.

Le mode do satisfaction sexuelle dos uranistes féminins est probablement la masturbation muluèllo et passive; ces pei*sonnes trouvent le coït aussi dégoûtant , faliganl et inadéquat que Thomme uraniste.

Obskuvatjon 111 -~ L^observatlon suivante est rextrail d'une très longue autobiograpliie qu'un médecin atteint d*lnversloa sexuelle a mise U ma disposition.

NEOIIO-PSYCHOPATHOLOfilK «JÉXIÎIIALE m

J'ai quarante ans; jo suis d*uno faiiiîllo très saine*, j'ai lou- jours clô bien portant; je passais pour un modèle fratclieur physique ét inlollectiiellc, d'énergie; jo 9ui» d'une constitution roluisle, mais jo n'ai que peu de linrhe; sauf mx% aissellos et au mous Venei'iSf jo n*ai pns de poils sur In corps.

pGunprôs ma naissance, mon pénis était déjà extrnordlnnîre- ment gmikt ; à riiflum qù*î! est, îl li im xfnnt rvktidms ceiilf- mètros de longueur ot une circonférence de cenliinelr«s. Je suis excellent cavalier, gymnaste, nageur; j*ai pris part à deux campagnes coiiune mi'decin militaire. Je uni jaamts ou do go6t pour les vêlements do femme ni pour les occupations féminines. Jusqu\râf;:e depiilierté, jVïtnIs timide en face du sexe lëminin, et je le suis encore quand je me trouve en présence de femmes que je ne connais que depuis peu de temps.

De tout temps la danse me fut antipathique. A Tàge de huit ans s'éveilla en moi rafîectioa pour mon propre sexe. Tout d'abord j*éprouvat» du plaisir en regardant les parties génitales de mes frères. FmU'em metmjmioreni mpuli ut atteraitenusgeni^ talibm hvJmsl, qmùvs faeiis penk meus se erettU. Pliu* tard, en pre- nant un bain avec les enfants de Técole, les garçons mMntéres- saient beaucoup, les filles pas du ionX, J*avai.s si peu de goiH pour elles qu'à Tàgc de quinze mis encore je croyais qu'elles étaient munies d'un pénis comme nous autres. En compagnie de garçons ayant les mômes sentiments, nous nous amusions mcmim ffenUaiiùus noslm (udeve, A TAge de onic ans et demi, on me donna un précepteur très sévère; je no pouvais que rarement aller ou cachette trouver mes «camarades. J*appronais très facilement, mais je ne m'accordais pas bien avec mon précepteur; un jour qu1l nrennuyait trop, je me mis en rage et je courus sur lui avec un couteau; jo lourais tué avec plaisir, s'il ne m'avait pas saisi le bras. A l*Age de douxe ans et demi, j «i déserté la maison paternelle pour uue raison analogue, et pendant si.v semaines je r^jdai dans le pays voisin.

On me mît ensuite au lycée; j'étais déjà développé sexuelle- ment, et, en nous lialgnant, je m'amusais avec les garçons de ta manière quo j*ai indiquée, plus tard aussi par VimUatio coUm inter femora. J'avais alors treize ans. Les IlUcs ne me plaisaient pas du tout. Des érections violentes m*amenèrent à jouer avec

t. Plus lard, en a appris c|u*uu proche parent était mort fou, et que huit sfuiirs et fr&res rftiuiaiado avaient périeutro Tégo de un & huit an8d%</me« phaltts ncuius ou chivnieus*

m i>sy(;hui*at»ia sexuaus

iii<ss pariloH génilaloB; Vtùùe nio vinl am»\ pmem in os recipor**, co (i quoi j'arrivai en rne courbant. Je provoquai, par ce moyen, une ôjaculation. (Test ainsi que j*arrivii{ ù pratiquer la maaturba- Uon. J*en fus vivement oflrayéje me considérais comme un cri* niinel; je me dâcouvHii tV un lïoncliaciplo âg^ de soizo an$(. Goiui-ci m'cjclaira, me rassura et conclut avec moi une liaifton d*amour. Nous étions lieureuK et nous nous salisfaiftions pnr roimnisuio niuluet. Ëu outre, je nu* maslurl)ats aus^ii; au bout do deux ans, cotte union fut rompue, mais, aujourd'hui encore, quand nous ïïqm$ rencontrons par basant mon ami est un fonc* tionnaire supérieur l'ancienne flamme se rallume de nouveau.

Ck temps que j*al passé avec mon ami H... fut biea heureux, et j*en payerais le retour avec le sang de mon cœur. La vie m*était alors un plaisir; mes études étaient pour moi comme tin jeu facile; j'avais de renthousiasme pour tout ce qui est beau.

Pondant ce temps, un médecin, ami de mon père» me séduisit en 1110 caressant, d l'occasion d*une visite, en m*onanisant, en in*cxpUquant les procédés sexuels et en m^cngagcant A ne jamais me faire de manusluprations, cet acte étant très préjudiciable à lu santé. 11 pratiqua alors avec moi l'onanisme mutuel et déclara que c'était pour lui le seul moyen do fonctionner au point de vue sexuel. Il a, dit*il, le dégoût des femmes; voilà pourquoi il a vécu en désaccord avec sa femme, morte depuis. Il m*invita avec insistance & venir le voir le plus souvent possible. Ce inéde« cln (Itait un homme de belle prestance, pére de deux flls âgés de quatorze et quinze ans, avec lesquels, Tannée suivante, je nouai une liaison d'amour analogue & celle que j'entretenais avec mon ami H... J'avais honte d*avoir foit dos inOdélUés ft ce dernier; toutefois je continuais mes rapports avec le médecin. II pratiquait avec tnoi Tonanismo mutuel, me montrait nos spermatozoïdes sous lu microscope; il me montrait aussi des ouvrages et dos images pornographiques, mais qui ne me plaisaicnt|guére, car je n'avais d*intérét que pour les corps masculins. Plus tard, ft Tocca- easion d^une visite, il me pria de lui accorder une faveur qu'il n'avait encore jamais goûtée et dont il avait grande envie. Gomme je l*aiinais, je consentis ù tout, hsirumenik anum ddalavit, me pxdkavUi dim simit /citent meum irMi Ua nt eodm tcmpove dolore et ooluplatc aff'edus sim* Après cette découverte j'allai im- médiatement trouver mon ami 11..., croyant que cet homme aimé me donnerait un plaisir plus grand encoi*e. Aiter alurnm pwdi^ envU; mais nous fAmes déçus tous les deux et nous n'y revînmes

NEIiaû.pSYCIiOPATIIOI<OGIR OâKÉRAIiS

3i7

plus; car, passif, je ii*<âpr<iuvaifi que de h douleur; et, acllf, je ii*avaifi pas do plaisir, tnndiH quu ronaninmo mutuel nom procu- rait la plus grando joiiissanco. Je me laissai faire encore plusieurs fois par le mi^docin, et encore je ne le lis que par graiiludc. Jusqu*ftrâge dequînxeans, je pratiquai avGc des amis l^onanismo passif ou muluoh

J!étai8 devenu grand; les femmes et les ailesmo faisoioni toutes aortes d*avaDces ; mais je les Aiyais comme Joseph fuyait la femme de IHiiiphar. ATége de quinze ans, je vins dans la capi- tale. Je n^avuis que rarement Toccasion de satisfaire mon pen- chant sexuel. Kn revanche, je jouissais i\ raspccl des images el des statues dliommos, et je ne pouvais m'empôclier d*eml)ra8ser ardemment les statues aimées. L'ennui principal pour mou c*/étaienl les feuilles de vigne qui couvraient les parties génitales.

A TAge de dix<*sept ans, je me fis inscrire A TUniveraité. Dis nouveau je vécus deux ansavec mon ami H...

A ràgo de dix-sept ans ot domi on me poussa, alors que j*ëkiis en étal d'ivresse, à faire le coït avec une femme. Je me forçai; mais, aussitôt l'acte accompli^ je pris la fuite, rempli de dégoAi. De môme qu'après ma première manustupration active, j'eus comme le sentiment que j'avais commis un crime. Dans un nouvel essai que je fis, sans être ivre, ptfdta nuda puleheirimma operatUe et*ec(io nonevenit^ tandis que la vue seule d'un garçon ou le contact de ma cuisse avec une main d*liomme rendait mon pénis raide comme de Tacier. Mon ami H... venait, il y a peu de temps, de faire la môme expérience. Nous nous crousftmcs alors la tôte, mais en vain, pour en découvrir la cause. Je loissai donc les femmes pour ce qu'elles sont, et je trouvai mon plaisir chez des amis par l'onanisme passif et mutuel ; entre autres je le pratiq uais avec les deux (Ils du médecin qui, depuis mon départ, avait abusé de ses enfants en leur faisant de la pivdieaHo,

A TAge de dix-neaf ans je fis la connaissance de deux vrais uranisles.

A..., cinquante-^ix ans, d'un extérieur féminin, imberbe, très médioci*o au point de vue intellectuel, avec un instinct sexuel très fort et qui s'est manifesté trop prématurément, a pratiqué ramour uraniste depuis l'Age de six ans. Il venait tous les mois une fois dans la capitale. J'étais obligé de coucher avec lui : il était insatiable d*onanisme mutuel et me força aussi & {npxdkatio active et passive, ce que j'ai accepter A contre-cœur, par* dessus le marché.

3i8

PSYÇHOPATIIIA SËXUAUS

B...» négociant, tronto-six ang, d'apparonco tout à fait virilo« avnit des hosoins «énormes, do mémo que rooi-n)ôme. 11 8nvaU donner à Sùé manipulatinim sur mon corps un loi clmrnio qtio je dus lui servir de cynède. C*csl lo seul avec Icqu&l j*éprouvai dans

10 rôle passif quclq 110 joiiissaneo* 11 m'avoua quo, rien qu*cn me sachant près de lui, H était pris d'érections Irôs tourmentanlos: qnand jone pouvais} pas lo serviri il éUiil oiiligô de se soulager par ta ttmstiirljiinon.

Malgré ces ainourellos, j'étais assistant de clinique A riiûpiial et je passais commo très zélé et trôs capable dans mon métier. Bien enttfndu, j*ui chorclié dans loutc la littérature médicale une explication de ma J>izarrerie sexuelle. Partout je la trouvais stig- matisée comme un délit qui mérite d*être puni, tandis que moi je n*y pouvais reconuailre que la simple et nalurello satislnction de mes désirs sexuels. J'avais la conscience que cette particularité m^est venue de naissance ; mais, me sentant en antagonisme avec le monde entier, et sottveiit prés de la Tolie et du suicide, j'es- sayais toujours et toujours de satisfaire avec les femmes mon immense appétit génital. Le résultat était toujours le môme : ou

11 y avait nlisenco de toute érection ou, quand je réussissais iV faire Tac le, il y avait dégoôt et liorreur d*y revenir.

Etant médecîn-mnjor, je soiiiïris énormément û la vue et au contact de milliers de corps d'hommes nus. Heureusement, je contractai une liaison d'anionr avec un lieutenant qui partag;eail mes soutiments, et je passai encore une fois une période de divines délices.

Par amour pour lui, je me laissai décider A la ftœdieaiio, que son âme désirait tant Nous nous aimùmes jusqu*à sa mort, h la bataille de Sedan. Depuis, je n'accepUii plus janiais la pœdicalio ni passive, ni active, bien que j'aie eu beaucoup d'amourettes et que je sois un personnage très demandé.

A l'Age de vingl-troi» ans, je suis allé m'établir comme méde- cin A la campagne, j'étais très couru et très aimé comme méde- cin. Pendant cette période, je me satisfaisais avec des gai*cons de quatorze ans. Je me suis, A cotte époque, lancé dans la vie poli- tique et brouillé avec le clergé. Un de mes amants me trahit, le clergé iue dénonça et je fus forcé de prendre la fuite. L'enquête judiciaire conclut en ma faveur, «l'ai pu rentrer, mais je fus vive- ment ébranlé et je prolltai de la guerre qui venait d'éclater (1870) pour servir sous Ioâ armes, espérant trouver la mort. Je rentrai dclnguerns avec nombre de distinctions honorifiques; homme

Nlt:UllO<PSYGIiOPATilOKOGIG GÉNÉRAI. B aiO

mùr oi calinOf je no trouvais plus do plaisir quo dans les travaux assidus do mon niélior. J'espérais que mon énorme Instinct géni- tal ôliul prôs de s'éteindre, épuisC' que j'étais i)ar les immondes rutiguos de la campagne.

\ peine fus«>je reposé quo Tuncien instincl tudem plaide recoin-* mença à se faire sonlir en inoi et m'entraîna (i des sntisfacUons effrénées. SpiiveuL je faisais mon examen de conscieneet me reproclmiH mon pencliant répréliensibie aux yeux du monde, sinon aux miens.

Pendant un un, je m'abstins, on déployant toute ma force de volonté; ensuite, j'allai dans la capitale pour me forcer aux rap- port» avec les femmes. Moi qui, U la vue du plus «de garçon d'écurie, étais pris d'érections violenle», je n'avais guère d'émo- tion auprès de la plus belle des femmes. Je rontnds anéanti. J'avais un garçon pour mon service et en môme temps pour mes satisfactions sexuelles.

La solitude de la vie de médecin de campagne, le vif désir d*avoir des enfant», me poussaient au mariage. Du reste, Je voulais couper court aux cancans des gens, et j'espérais en outre triom- pher enfin de mon fatal penchant.

Je connaissais une demoiselle pleine de bonté ot do cœur, et de Tamour do laquelle j'étais convaincu. Je réussis, (;rÀce & l'estime et & Tadorution que j'avais pour ma femme, A remplir mes devoirs conjugaux. Ce qui me facilita ma tâehe, ce fut l'air garçon qu'avait nia femme. Je rappelais mou Raphadl, je fouettais mon imagination pour évoquer des images de garipn» et arriver ainsi à l'érection. Mon imagination se lassa au bout d'un moment : c'en était fait de l'érection. Je ne pouvais pas dormir dans le môme lit que ma femme. Dans ces deux derniôrcîs années, le coU ma toujours été de plus on plus diriicile ù, exécuter, et, depuis deux ans, nous y avons renoncé. Ma femme connaît mon état d'iime. Sa bonté de cœur et son amour pour moi ont pu la décider & n'y attacher aucune Importance.

Mon penchant sexuel pour mon propre sexe est resté toujours le môme, cl malheureusement il m'a forcé souvent & faire des infidélités k ma femme.

Aujourd'hui encore, laspect d'un garçon de scixc ans me met dans une vive excitation sexuelle avec des érections gênantes, de sorte que je me soulage û l'occasion par la manuslupratlon du garçon ou par la iposturbation sur moi-même.'

Les tourmente €|uc je souffre sont indescriptibles. Faute de

I

360 l»S\CHOPAT«IA SKXUALIS

mieux, iMPor mea penem tenf, sed quod muiiem matm magno opm posl dimidiam hovam adëeguUur, puerî matwspost nonmitiamomenta I adseguiiur. Et ainsi je psHe mu vie misérablo, esclave de la loi ot do mon devoir envorHma femme I

Je n'ai jamais eu le désir de la pwdicatiù ni active ni paBsIve. Quand je la faleals ou lantibissai^, c'était toujours par gratitude et par complaisance. i

Le médecin auquel je dois cette aulo-observalion m'afltime que, jusqu'ici, il a eu des rapports sexuels avec au moins six cents uronistes. Il y on a beaucoup qui vivent encore et occupent des positions sociales très élevées et très respectées j (tO p. 100 seulement d*entre eux sont devenus plus tard amateurs de femmes). Une autre partie ne déleste pas la femme, mais a plus depnnchant jmur le sexe masculin; le* autres sont exclusivcinent et pour toujours amaiours d*hommes.

Ce médecin prétend n'avoir jamais rencontré do confor- mations onormales des parties génitales chez ce« six cents urunistes; mais il a souvent pu remarquer certains lappro- chcmenls vers les formes féminines, le peu d'abondance des poils, un teint plus tondre, une voix plus haute. Il y avait souvent aussi un développement dc^ mamelles; \..., affinnat ab 13-15 anno lac in mammis suis habuùse quod amicus H., etiuxit. Seuls 40 p. 100 de ces hommes montraient du goût pour les occupations féminines. Tous ses amis étaient atteints d*un pcncliani sexuel anormalement prtScoce et fort. La grande majorité d'entre eux se sentait vis^à-vîs l'un de laulre comme bommes,se satisfaisait par l'onanisme mutuel, manuslupralion sur Tomanl ou par l'amant. La plupart d enlre eux inclinaient vers pédérastie active. Mais sou- vent, la crainte du Code pénal ou dos raisons esthétiques contre l'anus, sont les causes pour lesquelles Tacle n'est pas exécuté. Ils se senteul rarement dans le rùle de femme vis-^-vis des autres, et ont rarement un penchant à lu pddé- rustie passive.

NfiUnû«]*SYCHOPATIIOKO(a(S GËNl'iinAI^E m

Au commoncemont de Vaméo 1887, ce médecin fut iwvèUi parce qu*U s'élait livrd îi des acte» d'impudicilé avec deux garçons de quator/e an». Le délit consistait en ce qu'il faisait d'abord frollor i»ur le» garçon» meniulam projmam inter /emomwVi jusqu'à co que réjaculalion se liroduisit, et qu'il exécutait le mômo procédé cim meninta propria uiter/emora />wr^LoiWdu» ddbal» judici^^^ ou admil qu*ori se trouvait en présence d*uu instinct morbide; mais il fut prouvé ([ue rinculpé n'avait pas de troubles mentaux, qu^il n'avait pas perdu son libre arbitre, en tout cas qu'il navait pas agi sous une impulsion irrésistible.

Toutefois, il fut condamné un au de prison, tout en tenant compte dos plus grandes circonstances atténuantes.

OnsKHVATiON 113. M, X,.M do haule p«isilion soclalts ma i'on»ullé pour une ncurasthétiic lïi un« insomnie dont il sotitlVe depuis (les années. L*onquéle sur la cause du mat a amein'î le malade ii avouer qu*il a un penchant sexuel anormal pour sou propre sexis, (|U*il a en général de grands besoins sexuels, cl cpiu probaUenieulsa maladie de nerfs vient de là. Les passages sui- vants de riiistoriquu de la maladie de ccl homme tr£*s inlelllgeiit pourront présenter (in<3lque inlériH scientifique.

t< Mon sentiment si»xuel anormal remonte à Tépoque di» mon enfance. K l'Age de trois ans, un journal de modes me tomba par Imsard entre les main». J'«mhrassat les belles gravures dliommes A en déchirer le papier, et je ne Ils pas môme allenlion aux ftgures de femmes. Je détestais les Jeux den» garçons.

J^aimais mieux jouer avec les filles*, car elles avaient tou- jours des poupées. Je confectionnais de préférence des robes pour les poupées; aujourdimi encore, malgré mes trente-trois ans, les poupées in*întéressent beaucoup. Ktant encore petit garçon, je restais des heures entières aux aguets des cabinets 11/ t irormn genitatia adspim^m. Quand je réussissais a en aperce- voir, j'avais toujours une émotion étmngo et j'étais pris d*une sorte de veilige. Les hommes frôles m'étaient peu sympathiques, mais les garçons surtout mêlaient absolument indifférents. A rage de treize ans, je nie livrai k Tonanlsmo. De Fàge de treize ans jusqu'à quinze ans, jo dormis dans le môme lit qu'un très beau jeune homme. C/ûtail mon bonheur! Per muUas horas m-

pe9'^ pêne mtùio ithm domum nenmUem ^:ppectavL Qnoi^i iUe /ai^ luUû 0mUàl\a mea in hcto leligii^ sùmma mluptate affectus sum, A Tàge de quatorze an», j*uvaift un camarade «récolo qui parla- gcaH incsgoôts. /nsehola per mnnnlfts horm aher gmitalia nHe^ iùus tenebal manibus. Ah! quelle» hou rc?» délicieuses! Jcstation- nais dans les maisons de bains le plus souvent que je pouvais. L'aspect den partiiMS génitales viriles inc* causait do violentes éreetions/A l*âg«» seite nwvjo ftW"«^nvoyé dans la griuidë vllli*. La \m de tant de beaux hommes nio ravissait* A r&g» de dix- sept ans et demi, j'essayai le coïl avec une fille publique, mais, pris de dégoût et de répugiiancejo fus incapable do raccomplir. D*autres essais encore éehouèrenl, jiisqu*ù Tâgc de dix-neuf ans* Alors je réussis une foii$; mois le coYt ne me procura aucun plal» sir, il me laissa plutôt un senltmenl de dégoût* Je me fis vio- lence; j*étais fier du succôs, de cotte preuve que j^étais pour- tant un homme, ce dont j*avais commencé à douter.

Des essais ultérieurs ne réussirent plus. Le dégfiât était trop vif. Quand la femme se déshabillait j^étais obligé d*éteindre tout de siiilo la lumière. Je mecinis alors impuissant; je consultai des médecins; je fréquentai les bains et les établissements liydrothé- rapiques pour guérir ma prétendue impuissance, car je ne savais pas du tout ce que je devais en penser. J*aimais ta société des dames, par vanité peut-être, car je paraissais sympathique et aimable & la plupart des Tcmmos. Je n*estimai8 dm la femme que les qualités spirituelles et esthétiques. J*Blmai8 h danser avec des femmes douées de ces qualités, mais quand ma danseuse se serrait pendant la danse contre moi, j'éprouvais une sensation fortement désagréable» du dégoût même, et j'aurais bien voulu la battre* Quand, par hasard, il arrivait qu*un monsieur, par pure plaisanterie, dansait avec moi, j*avajs toujours le rôle de la dame. Alors je me serrais, je me pressais contre lui, et j*en étais tout ravi et content. Quand j'eus dlst-huit ans, un monsieur qui venait dans notre bureau dit un jour : « C'est un gentil garçon, pour lequel on pourrait, en Orient, demander ft chaque instant une livre sterling. » Ce propos m'intrigua beaucoup, et j*aurals bien voulu avoir le mot de cette énigme. Un autre monsieur aimait à plai- santer avec mot et, en sortant de chet nous, il ra^enlovait sou^ vent des baisers que, hélas 1 je lui aurais si volontiers accordés. Ce voleur de baisers est devenu plus tard un de mes amants. Grâce ù ces circonstances, mon attention fut éveillée, et j'attendais une occasion propice.

NKURO-PSYCllOPATIiOLOniK GËNÉIULB

m

Quand j*6us iitloint l%e do vîn((t^cinq ans, il arriva un jour qu'un ancien cupucin fixa du rogard. li devint pour moi comme un Mépiiifito. Knfin il m*adro88a la parole. Aujourd*liui encore, en y pensant, je crois »enlir baileinenls précipités do mon cœur; j*étais près de m*ôvanouii*. Il mo donna rendex-voiis pour lo soir dans un roslourant. J*y allai; mais, arrivé à ia porte» je m'en rcïtonrnaî; je reiloutais des mystAros témbîos. La soirdc suivante, le capucin me rencontra de nouveau. Il me persuada, in'aoïenadans sa chambre, car c^oslii peine si je pou vais marcher, tellement mon émotion dtait grande, Mon séducteur mo lit asseoir sur le canapé, me fixa en souriant de ses beaux yeux noirs : je perdis connaissance*

Il me faudrait beaucoup écrire pour pouvoir donner une idée approximative de cette volupté, de ces joies divines et idéales qui remplissaient toute mon àme; je crois que seul un jeune homme innocent, amoureux par*dessus les oreilles, qui, pour la première fois, arrive à satisfaire sa langueur amoureuse/pourrait être aussi heureux que je le fu$ dans cette soirée mémorable. Uon séduc- teur exigea ma viei par plaisanterie (ce que je pris d'abord au sérieux). Je priai de me laisser ôtre heureux encore pendant quelque temps, et alors je serais prêt à mourir avec lui. C*eét été bien conforme à mes idées exaltées do cette époque. J'entretins alors pondant cinq ans une liaison avec cet lionaue qui m'est encore si cher aujourd'hui* Ali! que j^étais heureux cette époque, mais souvent aussi malheureux! Je n'avais qu'à le voir causer ayec un' joli gardon, et la rage de la jalousie s*éveillait en mol.

A Tùge de vingt-sept ans, je me suis fiancô avec une jeune dame. Son esprit, ses sentiments délicats et esthétiques ainsi que des raisons financières, dans Tintérôl de mon conimorco, mo déci- dèrent à songer à me marier avec elle. D'ailleurs, je suis un grand ami des enfants, et toutes les fols que je rencontrais un imuvre journalier qui avait avec lui sa femme et un bel enfant, j*enviais son bonheur de pére de famijle.

Je mlllustonnàis donc moi-même; je traversai sans accident ma période de fianyailles; cependant, en embrassant ma fiancée, j*éprouvais plutôt de Tangaisse et de la peur que du plaisir. Une ou deux fois il arriva pourtant qu'après un copieux dîner, en l'embrassant vivement et couragousement, j'eus des érections. Que j'étais alors heureux! Je me voyais déjà papal Deux. fois je fus sur le point de rompre le mariage. Le jour des noces, ~ les

PSVCUOrATIIU S8SUAU8, 2d

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KSVCHOIUTIirA SRXrJAiJii

invitû» étaient déjft réuniH, in*cnf(MMnai duus ma ehamtu^n^ i je pleurai comme un enluitt; je ne voulais pas me maHor. Cddunt aux iiorsuasions des nieitilii*f!H tlo ma famille auxquels jo donnais les raisons les plus l'utile», je me laissai traîner en toi- lette de rue devant rnulel.

Vjeor mea nuptiariim (empove menstisJtabuit,

Ohl qtt&j*en rendis gr&ce loua les saints ! Aujourd*iiui encore je suis convaincu que seule cette ctrconslance m*a permis d*uc- eomplir plus tard le coït*

J'ignore encore aujourdliui eommonl jo suis arriv<!* h pouvoir plus lard faire cet acte avec mu femme elpi*ocréer un charmant garçon. Il est ma consolation dans ma vio manquôe. Je ne puis fjue remercier le bon Dieu du bonheur d'avoir un enfant. Ma vie conjugale fut pourainsi dire une filouterie. Mafomme. que j*cstime beaucoup t\ cause do ses i]ualilôs excçllenles, ne se doute pas du tout de mon état réel ; seulement elle se plaint souvent de mn froideur. Grâce Ci sa bonté de cœur ci h sa naïveté, il me fut pos- sible de lui faire accroire que raccomplissemenl du devoir con- jugal no se fait qu*une fois par mois. Gomme elle n'est pas senauelle et que je trouve toujours une excuse dans ina nervosité, je réussis il la tromper. Le co't't est pour mol lo plus grand sacrifice qu*on puisse Imaginer. Gr&ce <\de fortes libations de vin et en utilisant le matin les érections produites sous Tinfluencc de la réplétion vést* cale, je réussis à faire le coït une fois par mois; uuiîs je n*éprouvo aucune volupté ; j*en suis toutairalbliy et le lendemain je sens une aggravation de mes malaises nerveux. Seule lactHiscieuce d'avoir rempli mon devoir conjugal envers ma femme» que j'aime du reste, m'est alors un plaisir, une satisfaction morale. Il n'en est pas ainsi avec un hontmo.Je peux colinbiter avec lui plusieurs fois dans la même nuit, en me sentiinl toujours dans le rùle de l'homme. J'éprouve alors la plus grande volupté, le bonheur le plus pur, et je m'en sens rasséréné et content. Ces temps derniers, mon penchant pour les hommes s'est un peu relâché. J'ai même eu le courage d*éviter un beau jeune homme qui me faisait la cour. Cela durera4*il ? Je crains que n on. Je ne puis pas du tout me passer de l'amour des hommes; quand je suis forcé de m'en priver, je me sens abattu, fatigué, miséiiiblet et j'ai alors des douleurs aides congestions ii la téte. J'ai toujuurs compris que ma bizar- rerie regrettable est morbide et congénitale; je m'estimerais heu- reux si je n'étais pas marié. Je plains ma femme, si bonne et si gentille. Souvent je suis pris de la peur de no pouvoir plus vivre

uvub elle. Alors dos idées di; divorce me vlonnonl, ou jo Mb lo projet de mo suicider ou hîen do parilr pour rAinériquo. .

J^e malade, auquel jedois celle commanlciilion, ne préKonlo ù pre- miùve vue aucun signe de son ùM. Il est rrun hahitus lout A fuit viril, porte uno forte barbe» a la voiK furto cl grave, et les parties gi^tii taies tout fiiil normalcH. Le erùno a une couforiiuiUon upr* maie; les stigmates de d(^gf>ndre.sc(«neé rhaiiquunl absolument; seulement son œil, particuliéremciil nerveux, ruppclh? la uévro- pathie. L»es organes végétatifs fonctionnent normulement. Ijq malade présente les symptômes ordinaires d*uno neurasthénie qu*on peut attribuer aux oxcès sexuels d*un Itornine ayant des besoins anortnaiix, dans ses rapports avec dos personnes do son propre sexe, ot aux influence» nuisibles du coït forcé avec sa femme malgré son horror fenma\

Lq malade déclare tUre de parents sains et n*avoir dans son ascendance ni névropathos ni aliénés. Son frOroaIné fut marié pendant trois ans. Le mariage fut dissous parce que Tépoux n'avait jamais eu de rapports sexuels avec sa femme* Il se maria une seconde fois. La seconde femme aussi se plaignit d'être négligée par son mari ; mais elle a quatre enfants dont la Idgiti« mité n*esl pas mise en doute. Une sœur est hystérique.

Le malade prétend avoir, étant jeune homme, souiTerl d*acct>s de vertige qui dumient plusieurs secondes et pendant lesquels II avait comme le sentiment que lout son être se désagrégeait. Il dit avoir été de tout temps très irritable, très émotif, et avoir eu de l^enthousiasme pour la poésie et pour la musique. Lui-même il dépeint son camctére comme mystérieux, anormal» nerveux, inquiet, extravagant et hésitant. II est .souvent exalté sans aucune raison, et ensuite déprimé sans motif, jusquVi concevoir dos idées de suicide. Il peut, par une transition rapide et subite^ passer des sentiments reltgieuxft la frivolité, de Testhétique au cynisme, de la lâcheté t la provocation, de la crédulité bonasse A la méOance, enfin do la tendance à faire du mal (V autrui h celle d*étre touché aux larmes du malheur des aulres, d*étre libéral jusqu*i\ la prodigalité et ensuite avare comme Harpagon, ën tout cas, le malade est un être taré. Intellectuellement il semble être très bien doué ; aussi nous a-t-^it afHrmé avoir appris avec facilité ot avoir toujours été parmi les premiers en classe.

Le mariage de cet homme ne fut pas heureux. Le malade est resté neurasthénique malgré quHl n'ait que rarement accompli avec sa femme racle sexuel si inadéquat et si nuisible pour lui,

3tt0 PSYiaVOPATHIA ïiKXUAIJS

el qu'il nuil \>m nioint» raroinAnl ivonyô cId compensations elic% dos unmnls inasciiIinM. Sasoiiiïtunce présoiilait pnr moments des uxacorbations catisidériil)losjus(|U*& déscspr? roi* do misHiiaUon con- ju((ulo cl sexuelle, olnllanl m6niojuKqii*au plus violent imdium vUku

Sîi Vomme ost devenue bysléroptilhe, utiémtquei el le mtilmlu lui-mtUue csl d avis qu'elle Test devenue o% absCmeniia, Quelque violence qu'il su lusse, quoique enroi'l qu'il déploie, il lui osl im- poKsililo dopuis quelques années (le ruii'b coTt; lifsorecUunfi t'onl absoluinenl défaut, tandis qu'il se seul Ires puissant dans ses rapports avec ses amants maseulins.

Le gar(;on de ces malheureux paronls a maintenant neuf ans et se porte bion .

be malade in*avoua encore (prautrofois il n^élail puissant pen- dant le coïl avec sa femme qu'en évoquant par uvlilliîo tians son imaginalion l'image d'un homme aiiiu». (Extrait du Uhrhuch det* Psychialrie de l'auteur, "-1^ édilion, avec dos notes supplémen- taires)»

OnsBKVATU»N ll i \uloblogrophitî. l/uuleur do ces lijçnos csluranisto de naissance.

Bien <tue je n*aio jamais rencontré d*ault*es uranisCes, je suis complôlemciii renseigné sur mon état, ayatilréussi k ineprocurer avec le temps tous les ouvrages scinttdquos qui traitent de ce sujet* Il n'y a pas longtemps que j ai eu roceasion de lire votre livre Psytihopnlkia sexualis»

Je vis que vous examiniez et précisiez les ctiosos sans préjugé, seulement dans rinlérét do la science el de Inhumanité.

Bien que je ne puisse vous comiminiqner beaucoup do faits nou%'eaux, je liens tout de nn'ïnie & vous mentionner cerliiines choses que vous voudrex bien accepter comme une pierre de plus pour votre édilicc^je les remets en pleine confiance entre vos mains, convaincu que vous vous en serviresi^ pour noire réhahlli- lalion sociale.

Vous êtes peut-être dans le vrai en supposant que nous sommes souvent atteints d*une lare héréditaire. Mon père souffrait d*une maladie de la moeUeépiniére avant ma naissance; plus lard, il est devenu mélancolique et s*est suicidé.

Un autre point cependant sur lequel je ferai mes réserves, est Toplnion exprimée par vous, dans un autre passage, que Tona- nisme, pratiqué dés la première jeunesse, pourrait amener un in- dividu t des penchants pervers.

NégociaiUipropri^Uiiro tVun petit tond» de coinii]Oi'ce,célibatairo (cela vu ilo soi), je viens passer ma ironlième année; j Vi )*iipptirenco <rtiii lioinine bioiiporlaiU et inoit oxléHoiir $*t^carto à peine du type vin) nonmil. J*ai ressenti h paHir do l'âge do dix ans mes pi'emtôrcs émotions sexuelles i|ui,dOslc déimi^ se por* tôrent exclusivement vers le sexo masculin.

A partir de Tùge de dousse ans, j'ai praM<|M<^ la masturbation. J ai jus(|u'ii au)Ourd*liui uie contetiter de ce t$enre de salisraction* Je coriavec la femme ayant été impossible, malgré lous mes essais, et n'ayant jamais éprouvé de dé»irs mais plutôt du dégoût pour la femme, et pur conséquent n*ayant janints lamoindro ércetion.

Si je dois faire maintenant une confession sur la manière de satisfaire mon Inslinel sexuel, je dois avouer qu'autrefois des en* marades d'école, des garçons de mon Age, pouvaient provoquer clie% moi une excitation sexuelle. Mon penchant pour los gardons de dix ans, ninis surtout pour les jeunes gens de quime h vingt ans, subsiste encoi*e aujourd'hui.

qui me charme avant tout, f.c sont les formes des corps bien vigoureux mais pourtant délicats dos cadets (élèves militaires), dont runiforino plein de goAt et les manières distinguées m'cxci- tent parliculiéremenl.

Je n'ai pas eu l'occasion d'entrer avec eux on rapports, mémo purement hocIuux. Je dois me contenter de les suivre dans les rues ot les promenades ou bien dans los cas plus favorables, au res- taurant, sur le tramway ou en chemin do fer; je m'assieds prés d'eux et, quand je puis le faire sans étro aperçu, je me satisfais au moyen de l'onanisme.

Mon désir le plus' ardent serait souvent d'être l'ami, le serviteur ou l'esclave d'un de ces jeunes hommes.

Je ne pense janmisà la pédérastie directe; nxoptalum mihi est €orpu$ fangere, amplecii^ membrmn meiun ah antatojuvme tattgi^ me auiem genïialia velpodicem ejus oscuhre pos$e^

J'ai souvent cette envie que Saclier Musoch dépeint dans son roman « La Vénus à la fourrure », dans lequel un homme se fait volontairement l'esclave d'une femme, et éprouve dos frissons do volupté quand it est battu ou humilié par elle. Seulement, che7. moi« ce sentiment estmodillé dans ce sens que je no voudrais nulle- ment être l'esclave d'une femme, mats l'esclave d'un homine ou plutôt d'un jeune honuiie quoj^aimerais tellement que je me met- trais à sa merci avec tout mon être.

Voilà quelles sont ik peu prés les scènes do volupté qui sont

PSYCIiOPATillA SHXIALIS

présentes ii mon ospril pcnUaiil que ju nroiianiso, seùiies dans Icsfiuenesjomorcprésonlc toujours les jeunes hoinmo» ou lc8 gar- çons que j*tii rencontrés*

Jo sens bien que ronanisinc egt toi^oursun pif»-aUer bien triste iil bien incomplet.

Voici comment jo procède dans mon rôve de volupté.*— (Je dis tout, car je tiens à écrire lu vùrilé et toute la vérité.) Je me ngureinVtrc cngàg<^ A «ne obéissance absolue envers un jeune liommo qui me plait au physique. Je nrimaginequ^ll vient uriiu- milier, qu'il exige, par exemple, que je baise ses piods ou qu*il m*ol>li||;o&renifler ses chaussettes trempées de sueur. Quh tjuod eropto et coneupisco mî/ti non conlingit vms crepidm {chaimvUeê) otfacio casque mo8 m-ipio^genilaliamea ih p9*aestHngû^ qmùus fac* iUmoaspene evecto mluptaleperiuràatnsumeu ejacnh.

Dans révocation de ces images, je suis allé niùmejusqu*à me ligurer que le jeune hoiinnc que je me reprénentais comme mon mai tre, m'ordonnait pour m'bumilier de mangorde se:) excréments. Alors, à défaut de la réalisation de la scène tmagince, je mange de mes propres excréments, toutefois en petite quantité seule- ment, avec un dégoAl partiel et un vir battement de cieur; alors il se produit une violente érection suivie d'éjaculatlon.

Cependant, je n'arrive d ces scènes malpropres d*une inmgiha» tion fiévreuse et ù leur exécution que lorsque je me suis privé, peudant un laps de temps plus nu moins long, du plaisir de me salisraire par ronunisnie, dans le voisinage immédiat d*uu jeune homme.

Ce dernier procédé est plus conforme A mon nalurcli car it me procure un peu plus de jouissance et en quelque sorte un russé- rénement physique et tntclloctucl, bien que jen*nie i)as encore pu arriver à mon idéal d'une s/ilisraction réelle et direetCi accordée avec consentement mutuc).

Je crois presque que Thorrible fantaisie dont j'ai parlé n^est que la conséquence de la privation des satisfactions normales, c est- iVdire des satisfactions qui sont normales pour moi, dans mu na- ture d*uranistc. Je crois que, par une satisfaction régulière, corps Acorps, cette passion poussée jusqu*i\ lu folie se calmerait el re- nonGcrail en tout cas de pareilles extriivagances. Ou, pour être plus précis, c'est l'ofreL final de mes essais d'abstinence, car c'est seulement après une plus ou moins longue période de privation que j'aboutis k ces ima{;es de folie et do volupté,

crois même que, dans d'autres cii*constances sociales, je

fierais ctipablode grttnUcs ol de nobles nfl'ceUom ainsi que «rabn»* galion. Mes idûes no sont point exchisivemont charnelles ou mor- hidontenl sensuelloH. Que do fois, a Taspecl d'un beau jeune homme, je HUIS saisi d*un soulimonl profond et roinaaoftquol Kl alors, je rC'cite comme une prière ce beau vers de Heino : « Tu es comme une fleur, si d61ieieu8e« si belle, si pure, elc. Un jourque je dusnie séparer d'un jeune hominoquej^cstimaiscl que* j*appi*ét'îuiH, bien qifil îgiior&l inoci amour poiir lui»cé furcui tes beaux vers de Selieiïet qui me revinrent, ces beaux vers dont je dernier couplet muiotU muiandis résonnait surtout dans mon âme :

u Le n)ondo est devimt moi, gris comme le ciel. Mais que mon suri tourne uu bien ou au malî Cher ami, (Idèle je pense toi; -i-Oue Dieu Tail en su garde ! C*eAt élé trop beau! Que Dieu te protège' Le sort en a décidé autrement. »

Jamais uu jeune homme ne s*est encore douté de mon amour pour lui ; je n'ai porté i\ aucun un funeste préjudice au point de vue moral ; mais il y en. a beaucoup A qui j*ai frayé le chemin ; alors je ne recule devant aucune peine, et je fuis tous les sacri- lices que je puis faire.

Quand j ai IViccasion d*avoir auprès do mof irn ami aimé, de le l'ormer, de le maiulenir et de le proléger, quand mon amour, resté ignoi*é, est payé de retour (bien entendu pur une alFection non sexuelle), aloi*s les sales images de mon imagination sii dissi- pent. Alors mou amour devient presque platonique ; il s*cnnoblit, pour retomber ensuite dans la fange, r^uand il ne lui est pas donné de se manifesler digneniont.

Je suis d ailleurs, sans me flatter, un liomnie qui no compte pas parmi les plus méciiants. D*un esprit plus virquo la moyenne des gens, je prends part (i tout ce qui èmeul rinimanité. Je suis bon, doux et facile à apitoyer ; je ne ferais pus du mal à une béte et moins encore ù un étro humain ; au contraire, partout oft je le peux, je fais le bien et dos actions liumanitaires^.

Bien que, devant mu conscience, je m; puisse rien me rcpro* cher et que je repousse vivement le jugement du monde sur nous, jesoullïui beaucoup, il est vrai que je n'ai jamais fait de mal ii persorme et que je crois mou amour, dans ses manifestations nobles, un son liment aussi élevé que Tamour des hommes nor- maux; umis, avec le sort malheureux que nous prépare Tin tolé- rance et rignorancc, je soulTre souvent très durement, au point d'être las de cette vie.

aôO PSYCIIOPATIIIA SEXUAIJS

Un*yapas d'écriU ni de paroles qui puiftsenl Uépoinclfo toute notre misère, touto» nos situations nnalliDureuses, la pc*ur conti- nuelle d'étro dôcouvorts danfi noire anomalie et d*iHre mis au han de la sociritc*. La seule idée d'être découvert^ de perdre sa posi- tion et d'élrc répudié par tout lo monde, est plus pénible qu*on ne lo croit. Alors tout œ c]u*on auniit fait de hïm serait oublié; tout individu de prédisposition normale se rengorgerait, fertile son seiitiiuont de haute rooralilé, rn^me «*U.fiûL agi le plus, cyniquement en ee qui concerne son amour. Je connais plus d*un individu normal dont la frivolité en amour me semblera toujours difficile h comprendre.

Cependant, qu'importe notre misère I Kom pouvons finir nos jours malheureux en maudissent Thumanité. Ën vérité, souvent j*aspire au calme de l asile d'aliénés. Que mu vie Unisse quand il le faudra ! I^e plus tût serait le mieux ; je suis prêt.

Pour posser ù une autre question, je crois aussi, comme les outres qui vous ont écrit, que notre nervosité n*est que le résultat de notre exislenci* malheureuse et infiniment misérable au milieu de la société humaine.

Et maintenant, encore une remarque. A la fin de votre ouvrage, vous partez de la suppression de l'article du Code relativement ii nosactes. Certes per cette suppression l'humanité ne périra point. En Italie, comme Je crois ic savoir, il ny a pas de paragraphe de ce genre. Et pourtant ritalie n*cst pas une contrée sauvage, mais un pays civilisé. Ët moi qui suis obligé de saper ma santé par Tonanisme, je ne pourrais pm iHro atteint par la loi, dont jusquici jen*ai violé aucun article. Pourtant je soulfre do ce maudit mépris qui pèse sur nous. Mais comment ropinion de la société pourrait-elle se modifier, tant qu'un article du Code la con- firmera darts su fausse moralité. La loi doit en tout cas répondre h la conscience du peuple, non pas à la conscience populaire qui est erronée, mais aux opinions des gens les mieux pensants et les plus instruits de la nation ; elle ne doit pas se régler sur les désirs et les préjugés d*une populace superstitieuse et obscure.

Les esprits perspicaces ne doivent pas persévérer plus long- temps dans les vieilles opinions ce sujet.

Ëxcusoz*moi, Monsieur, de terminer sans me nommer. Ne cher* cher, pas après moi. Je ne pourrais rien ajouter qui soit digne àVHre noté. Je vous remets ces lignes dans Tintérét de mes com- pagnons de malheur. Publiez-en ce que vous croyez utile dans rintérél de la science, de la vérité et de Téquité.

NKUnO-PSYCitOPATHOLOGm GÉNËKALK 3ftt

OflSKHVAtiON 115. Par une soirée d'élô, au ci*épU8eiilo, X, Y».» docteur en métlecine dans une yWln de TAlloningne du Nord, a élé prÎH on flagrant délit par un garde champêtre, au momonl il ratsùU sur un chemin des actes d'iinpudicité uvee un vaga» IjoiuI. Il maslurJioit ce dcrnior et ensuite meniulam alim in os Buum immUU.H,.. 8*esUon8trailftux poursuilesjudicioîrcs en pre- nnnl la fuite. I^e promirour royal abandonna la plainte parce qu'il nY 'i^nit aucun scdiidiile juiblsc et que Vimnissio memltri in anttm iravait pas eu Heu. Ou a trouvé en la possession d*X... une vaste la longue correspondance urunislo qui a permis de constater que, depuis des ann<:»08, il avait des rapports uranisles suivis avec des personnes appartenant à loutcs les dusses de la sockfté. X... est issu d'une famille lariîe. Le grand-pôre du c6lé paternel est mort aliéné'} et s'est suicidé. Le père éinii un homme de cens- litution faible et de earactèrè bisuirro. Un frère du malade s*est masturbé dûs Vhge de deux ans. Un cousin ôUiil inverti» il coni- mil les mêmes actes contre les bonnes mœurs que X...; c*élait un jeune homme imbécile; il nflni ses jours avec une maladie de la moelle é|)tntère. Un frôrc de son gmnd^pùre du vMé pater- nel éUiit bermaphrodite. La.sa?ur de su mère était folle. La mère passe pour être bien portante. Le frère de X... est nerveux et a des accès de colère violente.

IStaut enfant, X... était aussi très nerveux. 1^ miaulement d*nn chat lui causait une pour terrible; on n^avait quït imiter ta voix d*un chat pour quil se mit à pleurer amèrement et & se cram- ponner de peur aux personnes de son entourage.

A Toccasion de maladies peu (graves, il était toujours pris de lièvres violentes. C/étall un enfant cnlme, rêveur, doué d*une imagination très vive, mais de faibles moyens Intellectuels. Il ne rechercha jamais les jeux des garçons. Il s'amusait, de préférence, AUX occtipations féminines* Il avait un plaisir particulier h coiffer la servante de la maison ou son frôre.

A TAgedo treize ans, X... fui mis en pension. U, il pratiqua Tonanismo mutuel, séduisit ses camamdes, se rendit impossible par saconduite cynique, de sorte qu'on dut le renvoyer chex ses parents. Déjà, à celle époque, des Icltrcîj d'amour, d'un caractère lascif et parlant d'inversion sexuelle, tombèrent entre les mains des parents.

A partir de Tûge de dix-sept ans, X... fil ses études sous la di- rection sévère d'un professeur de lycée. Il faisait des progrès con- venables. Il n*avaii du talent que pour la musique. Après avoir

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J<SVCIIOPATtlIA SBXUAUS

fait son baccalaurcml, X... dcviiil, ATAgo (io dix-neuf anS| iHudianl de r!*niv(?r8iU!. liii, îi se lit rcinai*c|i]er par son genre cynique ol par la Mquenlalioii de joitno» gens siii* lesquels toutes sortes de hruiti» coumient, avec force allUKÎonii h leurs amnurM liomo- sexuellcti. 11 commença il devenir coquet dans m i)ii*se; il aimait IcB cravates voyanles» p<irlait des chemises très écliuncr^ics nu eoUf serrait ses pieds dans dos hotles étroites etpol{^iiaitses che- veux d^iine fneon élraoKe. fîes p(*nchnnts dispaiMirr^nl Iorsqu*!! eut (crminu ses éludes univcrsilaîrcs et qu'il fut rentré t htv/, ses pa- rents.

A V^\^ù de vingt-quatre ans« H fut gravement neurasthénique pendant quelque temps. A partir de cette (*poqiio et jusqu'A i*Age de vingt-neuf Uns, il parut très sérieux, se monlrant Irôs cnpnlde dans son mêlitM*; mais il évitait la sociélé du beau sexe et rt'idnit toujours avec des messieurs dUuie répulalioii douteuse*

Le malade n*a pas consenti à un examen personne^ 11 s*est excusé par lettre, en disanlqull le croit sans utilité, son penchant p«»ur son propre sexe existant che% lui depuissonearaiiceet élunl congénilal. De tout temps, il a eu Vkorror fcMimvt et il n'a janiius pu se décider & goûter los charmes réminiiis. Vis-à-vis de riiomme, il se sent dans le rôle luasculin. Il reconnaît que son penchant pour son propre sexe est anormal, niais il s*excuse de ses excès sexuels par sa prédisposition morbide.

Depuis sa rutle d*Alieinagno, X... vil dans le sud de ritulie, et, comme je Tappronds par une lettre (pril m'a adressée, il s'adonne« comme autref^iis, ù Tamour uraniste.

X... est un homme grave, de très belle prestance et de traits louttï fail virils; il a une barbe très fournie; ses parties génitales seul normalement développées. Le docteur X... a mis, il y a quelque temps, son autobiographie nui disposition; les passages suivants méritent d'en ùtre i*eproduits. « Quand, îi fâge de sept ans, je suis entré dans une pension, je me sentis très mal à mon aise, et j'ai trouvé un accueil très peu avenant de la part de mes condisciples. Je ne mo sentais attiré que vers un seul d>ntre eux, un très joli enfant que j*uimais prcscfue passionnément. Dans nos

jeux d*enfanls, je savais toujours arranger les choKes'p<*^'i*P^i*^*^*'^ habillé eu lllle; et mou plus grand plaisir était de luire ti notre bomiu des coiirures bien compliquées. Je regrettais souvent de n'être pas Hlle.

« Mon instinct génital s'éveilla h treize ans et se porta, dés son origine, vers les jeunes gens vigoureux. Au conimcnceiiieni, je ne

NKUitO-PSVaiOPATI10LO(;m Ci1%tNËIUl.E

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me rendis pas oncoiH» compte du comcUVre anormal de ce pen- clitiiit; je n*en eus conscienue que quand je vis el ettlendis com- ment mes caniarados étaient conforiiiôs sous le rapport sexuel. A TAge de lrei%e ans, je commençai ù mo tnaBlurber. A TAge dtf clix«sept an», je quittai la maison pntornclle et je fréquentai le lycée d^uno grande capitale, o(i l*on m'avait min en pension chez un professeur mai*ié. J*ous plus lard dos rapports sexuels avec lo tlis (io ce professeur. Cctail la première fois que j^éprouvais unci salisfucUon sexuelle* Ensuite, je (is ta connaissance d'un jeune artiste, qui s*apen;ut liient<M de mou naturel auonnal el qui m*nvoua que c'était aussi son cas* J'appris pur lui que eellif anomalie élaii très fréquente : cette communication anéantit ridée qui m^triligeait lieaucoup que jY*tuis le seul individu anormal. Co jeune homme avattde nombreuses connaissances de sou goûl et il nfintroduisitdans ce cercle d*amts. L)\, je fu» hien- toi Tobjet de l'attention générale, car, comme ou disait, au phy- sique je promettais beaucoup. Bicnt«)t, je fus idoifttrô par iin monsieur d*un Age mAr, que je reçus pour une courte période ; puis, .i*éeouhii avec complaisance les propositions d'un jeune el iicl officier qui était (i mes pieds. A vnii dire, celui-ci était mon pnunier amour.

(( Apres avoir fail mon baccalauréat, ii lïtge àa dix-neuf uns, utVranchi de la discipliae de Técole, je fls la connaissance d*un grand nombre de gens ayant nies pencbants, entre autres celle de Karl Utrichs(/Yuiim JVtumnthis),

« Lorsque, plus litrd, je passai li Tétude de la médecine cl. que jV*us des relations avec beaucoup de jeunes gens de natui^ nor- male, je nie trouvai souvent dans robligation de céder aux invi- tutions de mes cantarndes et traiter chez des filles publi(|ucs. Après nrélre couvert «le Itonte devant plusieurs femmes, pamn* lesquelles il y en avait de très belles, Topiaion se répandit parmi mes amis que jelais impuissant. Je donnai tt ce hruil de la con- sistance en racontant de prétendus exploits exccKsifs que j'avais autrefois accomplis avec des femmes. J^avais, A cette époque, de nombreuses relations au dehors. Dans les cercles, on vantail tel- litmeul ma beauté physique, que nm réputation de bcautd prit une très grtmde extension. Ceci eut pour conséquence qu'ù chaque instunt un voyageur se présentait el que je recevais une telle quantité de lettres d*amour que j*en étais souvent embarrassé. Cette situation atteignit son apogée quand, plus tard, je fus logé au iaxaret comme médecia faisant son volontariat d*un

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PSYCIIOPATIUA SRXUAMS

an. It y avait Ui un vn-oUvienl covnmo che% iiiio porsonnalilé cét4>hro, ot Jus scènoB do jalousio qui s'y jouaient à cause de nioî failiii'cnt aniouor la dôcoiiverlo do toute colle affaire. Peu de temps après, je tombai malade : j*avais une iiiflammaltoii de Tar iiculation do Tépaule, dont je ne guéris que trois inoiB plu» tard,

i* Pendant ma maladie, on me fit plusieurs fols par jour dofs injeetlonn fioit9*-culHnéf*^ dr! niorphim»» qu^)» cessa briVsquoinenl un jour, mais que, en socrel, je continuai de pratiquer, m^uu^ nprOs ma gu^trison. Avant de commencer A pratiquer comme médecin, je fis un séjour de pIusitmrH mois A Vionn(<> pour faire dés études spéciales. GrAce des recommandations, jVus dans cette ville mes entrées dans divers eercles de pci*sonn«is do mon genre, J\v fis la remarque que Tanonudio dont il est ici question est, dans ses formes variées, aussi ré|mnduo dans les danses populaires que dans les hunlos classes do la société, et que ceux qui sont abordables par mélicM*, ronlre espùces sonnantes, se rencontrent fréquemment aussi dans les liaules classes.

u Quand je u)c suis établi comme médecin à la campagne, j'es- pérais pouvoir me débarrasser du la morphine en prennni do la cocaïne. Ainsi je tombai dans le cocaïnisme cju'on u a pu sup- primer qu'après trois rechutes, il y a un an et neuf mois. Dans ma position, il nrétait impossible de Irouviîr des satisfuclions sexuelles, et je m*aperrus avec plaisir que rusagiï de la cocaïne avait potu* conséquence d*éleindrc mes désirs. Quand je fus iléli- vré pour la première fois du cocaïnisme, \^vùe.o aux soins éniM*- giques de ma tante, je partis en voyage (lour quelques semaines alin de me rétablir eomplctcmenl. Les eiivies perverses étaient revenues avec toute leur force. Un soir quo jv. nrétais amusé avec un homme en clmmp libre, dans les environs de hi ville, je fus le lendemain mandé au cabinet du procureur royal, qui me dit que jVïlais surveillé, ((u*on m'avait déjà dénoncé, mais que t'act«j dont on m accustiit ne tombant [las sous le coup de la loi, selon la décision de la Cour suprême de Tempire allemand, je devais cependant prendre garde, car le bruit de cette airatre avait déji\ pénétré partout, A la suite de cet incident, je me vis dans la nécessité de quitter l*Allemague et de me chercher une nouvelle patrie dans un pays oft les lois et Topinlon publique considèrent que tous les penchants anormaux ne peuvent pas étn! supprimée par la force de la volonté. Ciomme je me rendais parfaitement compte quo mes penchants . étaient en coniradiction avec la

NKi)IiO-l>SYCIIOPATIIOl.0i:iB UÉNÉHALE 30Ii

inaiii4>ro de voir cfo la ftociôté» j*osBayai k plusioui*» reprises du les maîtriser; je no faisais qu» lus atUser cluvanla{$ts ut mes amis disaionl qulls avaient observé sur eux lo même effet. Mo sentant exchisivomciiil attiré vers tes Jeunes gens vigoureux ot très viriitt, et nu trouvant (|ue rarement des eompltUsanees ehox ecs îndi- vidusi j*en étals souvent réduit i\ aehuter ce consentement. Comme mes désirs ne visaient que des personnes de la classe iurérieure, j'en trouvais toujours qui» pour de Tarf^unl, se pré* laient à mes fantaisies. J'espère que les révélations que je vais faire ne provoqueront pas voire indignation : j'ai voulu <i*ahord les luisser sous silence, mais il l&ul que je les ajoute pour rendre mn communication plus compliUct puls(|u*idles sont destinées ix augmenter le nombre des cas que vous avii% observés. J^iiprou^'e* le besoin d*accomplir Tacte sexuel de la façon suivante :

Pene juvmis in os veeeplo^ Ua 11/ vommovendoore meo cffècerim, ui h fu«m cupio, semen (tjaeuhveril, spema m perinmm ex/tpuo, femora cotuprimi jabeo H panem moum adversus et inira ftmora compressa mmitto* Ûum hiecfiunif necessùeni ui jut>mh quan*- lum polesi^ ampieetatm; Qusv priusvêe femme natran^ eamdem mihi afferunt voluptàtem^ aesi ipse ejnculo» ffJaculaUomin pene iii umm immiîendo vel manu ierendo assequi, $mhi neqmqua»$ê ammmm est*

K Sed imeni qui penem meum $*eet»p€vht aique m /acieuies quœ supra exposui^ efféeerini^ u( liùidines mère flâne sint saîurata^

Quant à ma pei*sonne, je dois encore donner les renseignements suivants, .lai i'^fiVi de taille; je suis d!uii ImùUmt tout à fait viril, et bien portant, sauf une irritabilité anormale de la peau, .rai des cheveux blonds et touifui», la Imrlie idem. Mes parties géni- tales sont de grosseur moyenne et d*une conformation normale. Je suis capable do fairc,dans les vingt-quatro heures,quatrc à six fois Tactc dont j al parlé, sans éprouver la moindre fatigue* Mon genre de vie est très régulier. Je ne bois que très peu d'alcool et je suis très modéré dans Tusage du tabac. Je joue assess Jiien du plano« et (piclques petites compositions que j*ai faites ont été très applaudies. Il n'y a pas longtemps, j*at achevé un roman qui, comme premier ouvrage, est très favorablement apprécié par mes amis. Ce i*oman a pour sujet plusieurs problèmes de la vio des invertis sexuels, filant donné le grand nombre de compagnons de soufn^OQCO que j'ai connus personnellement^ je fus^ bien entendu, souvent à même de faire des observations sur les di- verses formes de celle anomalie ; les renseignements suivants pourront donc vous être de quelque ntitilô.

PSYCIIOPATIIIA SKXUAIJS

t( la fuil lo plus anormal que je* vontiaissef ia manii: <ruii inon»icur Imbilunt Iob environs de Hciiiii. /sjuvenes sovdidos pedûs hiibentes aliis prwfert, pedes eonm quasi furlùundua lambiu Toi f;st un moiiHicMii* de Leipzig, qui linguam inamm tmminiqua Imn fjuod et graimlmwin esi^ immiUêve mrraînr,

» A Paris, il y a un inonsiour qui, par mïh iiml^tnncos, a décidé un dc! mos amis^ %U in oi ei mingat. On iu*afUi'tiio (|ue d'aucuns, & lu vu(idcl>otlc8decuvaiter8ou do pièces d'uairoriao mililatrc, onlrcnt dans une telle extase qu'il se pi*odull clu^z oux Hpontanémeul des i*juculn tiens.

0 LVxemple de deux personnages do Vienne nousni(Jutr<!jusqu*ù quel imint certains invertisse sentisut femmes, c:o qui n'est pas du tout mon cas. Ces deux individus onldessobrtquetf* féminins: l*un Qsi un eoiflTeur, qui s*uppollo Me fmtnfisische Laimi (Laurti In Française), rnutro est un ancien boucher qu*oii appelle /i/e Sffteher Fanny (i^anny la Charcutière). Tous deux ne manquent janiulfl, pendant le carnaval, Toccasion dc se montrer déguisés en femmes. A Hambourg, il y a un personnage que beaucoup de gens prennent pour une feinnie, parce que cet individu est lou*- jours, c}iC7. lui, babillé en femme et que, dans se» rares sorties, il est «ffgulement revêtu d*une toilette féminine. Ce monsieur a méiiic vimlu, roccnsion d*un baptême, figurer comme marraine, cecpii a provoqué! un scandale énorme.

u Les défauts des femmoH, commérages, manque h la parole donnde, faiblesse do caractère, sont le partage régulier de pareils individus.

« Je connais ptttsieui*s eus de tendance sexuelle perverse oti Tin- dividueslen m6me temps atteint d'épilcpsic et de psychoses; ce qui est surprenant, c*est la fréquence des hernies dans ces eus. fendant que je pratiquais la médecine, plusieurs porsotinos aux- quelles je fus recommandé par mes amis, s^adressèreut & moi pour des maladies contractées ti Taiius. J'ai constaté deux clmncros syphilitiques, un chancre mou, plusieurs fissures, el actueUemont j*al en traitement un monsieur qui a, à Tanus, des condilomes pointus, qui forment une sorte de gonflement res- semblant & un chou-fleur et ayant presque la grosseur du poing. J*ai vu ix Vienne un cas d'affection primitive du palais chez un jeune homme qui avait l'habitude de fréquenter, déguisé en femme, les bals masqués et d'y attirer Técart les messieurs. Il prétendait toujours, nu moment psychologique, avoir ses régies, et par ce moyen, il savait s*arranger de façon ù ce qu*on se servit

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do lui per os. De celle miinièro il uùraili on uno ftoulo soirée, séduit <|unlor'/o jeuno» gens*

u N*oynnt, daiw aucun de» ouvrogossup rinvor$»iou sexuelle qui mo sont lombé» sous les yeux, Hon IrouvVi sur les rapports dos pédérastes outre eux, je voudrais vous donnisr, pour finir, encore c|uolqucs ronsoignomonis h oo sujet.

H AussiliH que deux invertis font connu issanoe, ils éeliangent inuluolleraonl des «oiiiinunicttlioas sur lo8 iacidonts de leur passi}, sur \o\m amours et leur» conquêtes, h moins qirunc purcillo con- versation soit impossible par la grande dislance Kociaie qui sépare un uranîsle do rnutre. Ce n'est que raromcnl qu*on 8*abs- tionld*une pareille convorsation quand on Tait une nouvelle con- naissance. Entre eux, les invertis désignent par le mol « lanlo» »; ti Vienne ils s'appellent « soîurs ». Doux prosliluées viennoises, d'allures masculines, donlj'ai fait la connaissance par hussrd, cl qui ont entre clic» des rapports d'inversion sexuelle, fue racontèrent que, dans des circonstances analogues, les rcmmes se servent de lu désignation d* « oncles ». Depuis que j*ai une conscience nette do mon état anormal, jo suis entré en abla- tions avec plus de mille individus, ayant des sen litnenls conformes ù ma nature. Presque dans chaque gnmdo ville il y a un lieu de réunion pour eux, ce qu'on appelle « un Irottoir »,un lieu dcrac- colatçe. Dans les petites villes il y a relativement peu do « (antes » ; cependant, j'en ai Irouvé huit dans une bourgade de 2.aOU habi- tants; dans une vilitï de 7.000 habitants dix-liuit dont j*étaissàr, sans parler des autres que jo soupçonnais. Dans ma ville natale, qui a 30.000 liabilants, jo connais porsonneltoinent environ cent- vingt tantes. La plupart ont la faculté , et pour ma part je la pos** sédc au phis haut degré, de juger du premier coup d'œil si un individu a nos tendances ou non, ou, pour employer Targoldes tantes, « s*il est raisonnable ou non raisonnable >»• Mes amis étalent souvent étonnés de la sAreté exiraordiiiaire de mon coup dœil Je reconnaissais au premier coup d*ii>il des'« tantes » che/ des Individus qui, selon toute apparence, étaient organisés tout & fait virilement. D'autre part, j'nl tellement la faculté do me com- porter virilement que, dans les cercles jo fus recommandé par des amis, on manifesta au premier abord des doutes sur rauthcntteité de mon caractère. Quand jo suis de mauvaise hu* meur, je peux me comporter tout û fait coinine une femme. La plupart des « tantes », y compris moi, ne regardent pas leur anomalie comme un malheur; ils regretteraient plutôt de voir

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PSYCHOPATllIA àlCXUAIJS

leur étal chaiigor. Comme, Kuloii mon opiaioii ol civile des autre» Uuil4»i>nut étal cfiiigénUal no pout gnùiv éltts influencé par rion» nous ii*avon8 qu'un espuir, c*osi do voir tui jour modifier los urtidcH du G'Kie daim eo son» quo lu viol ou la pi*ovocalion au ML*ttudulo public» quand il» ho»1 eimslatôs simutUnii^monl, pour** raient ôiro poursuivin par la loi »*

OwsÉhVAtiON lt(î {liivennm se.riwUti chez une /emme), S... trenlo-huit ans^ insiilulrice, mu consulté pour des ^ioul- rrnnec^ nerveuses. Lo père fut passai^crement aliéné ; il est mort d*une maladie du cor veau. La malade est uiié enfant unique. Déj(i« dan» sa première jeunesse, elle souflVaitdc sentimoiilsd^angoisse etd*idée.s qui la tourmentnicnl, par exemple, qu*elle se trouvait dans un cercueil et quV*lie s évcillemit après qu*on Paurait fermé, qu*cUe avaitouLlié de dire quelque chose A confcsHO et quelle ne serait pas digne de la communion. Elle soulTraii beaucoup de maux de tète, était très émolionnabks peureuse, mais avait tout, de même des impulsions ii voir de.s choses émouvantes, par exemple des cadavres.

Dés sa plu» tendre enfance» la malade étaitexcitée sexuellement, et elle eu vint A la maslurlmtion sans y avoir été entraînée par personne. Los régies se produisirent h Tége de quatorze ans, plus lard elles sWompagnt^rcnt de douleui»» et de coliques^ d'une vtolenle excitation sexuelle, de migraines ut d'une forte dépres- sion morale. A partir de Tû^e de dix-huit ans, la malade a pu supprimer son penchant à hi masturba tîon.

La malade n'a jamais ressenti d'alTection pour une personne .de l'autre sexe. Quand elle pensait au mariage, ce n'était que parae qu'elle désirait par ce moyen se caser, i^n revanche, elle se sentait puissamnumt attirée vers les filles. Kilo prit au com- mencement celle affection pour un sentiment d*amitié. Mais bien- lùt elle reronnut, ù Tardeur avec laquelle elle s'attachait à ses amies, h rimnienso langueur quVIle éprouvait sans cesse pour elles, que ces senlîmenis étaient p^^Urlant plus que de ramilic.

La malade no jMîut pas comprendre qu'une fille puisse aimer un homme, mais elle comprend tWîs bien qu*un homme puisse avoir de Tafi'eclion pour une lille. Elle s'est toujours vivement intéressée aux belles rentmes et aux belles filles, et leur aspect lui a lot^jours causé une puissante émotion. Son plus grand désîr a toiyours été de pouvoir embrasser ces gentilles créalures. Elle n'a jamais révé <riiommes, mais toujours do tilles. Son bonheur

NKUUO.P8ycilOPATH0l.0niK IJÉNÉIIALK 300 '

élait do jouir do Imv vue. Lu séparation do ses « amies » Ta ioijoura plongée dans lo déneMpoir*

malade, doniroxlérloitroftl toul à fait féminin cl ti-ô» décent, dit (|ii*oll« ne B*eftl jamais sentie dans un nile particulier vis-ii-vis do se» amies, pns môme clans ses rêves de Ijonlieur, Lo bassin est de cuuformttlion féminine, les mumeiles sont forloa; aucune trace de liarlie sur la li(;^rç^

DiiSEKVATiûK 417, - M»"« U..., Irenlceinq ans, femme du inoado, ma été amenée par son niaii, on mi\, pour une consul- talion médicale. Lo pôru était médecin et Irê» névropathe. Le grand-pèro patoroel était hien portant, normal, et a atteint l'Age do quatrc-viugUdix ans. Siu- lamèro du pèro de la malade on n'a pas de renseignomonls. Les frères et sœurs du père sont, dll-on, tous nerveux. La méie de lu imUade était atteinte d\ine maUuiio de nerfs cl sonlfrail d'nsUime. Les parenis de celle dernière étaient toutli fait sains. La steur de la «uVe fut alleinte de mé- lancolie.

Depuis TAge de dix ans, la malade a souffert de mal de léle liahiUiel; sauf la rougeole, elle n a eu aucune maladie; elle élait très douco, a reçu la meilleure éducation; avait un talent parti- culier pour la musique el les langues élrangores; fut obligée de faire des étude» pourolUenirun brevet d'institutrice; fut pondant sa période de développement intelleclui'llement Irôs surmenée et a eu, k l'Age de dix ans, une mélancolie sans délire qui a duré plusieura mois. iiU malade allirme que, de tout temps, elle n a eu do sympathie que pour des personnes de son propre sexe et qu'elle n'a ou cpte tout au plus un inlérél eslliéliquc pour les homnu»s. Elle n'a jamais eu de goiH pour les travaux do fetumcs. Etant petite, elle préférait A lout, courir et jouer avec le» gaiçons.

La malade dit qu'elle est restée bien portante jusqu'A l'Age de vingt-sept ans. Alors elle est devenue, sans aucune raison exté- rieure, mélancolique ; elle se prenait pour une mauvaise personne pleine de péché», n'avait plus de joîo A r.îcn, était sans sommeil. Pondant cette période do maladie, «Ue était tourmentée d'idées obsédantes; elle se représenlidl sa mort, son agonie et celle du son entourage. Elle guérit après cinq mois. Elle devint alors gou- vernante; elle était Irés surmenée; elle était bien portante sauf quelques malaises neurasthéniques et des irritations spi- nalës périodiques.

A l'Age de vingt.huîlans,eUe fll la connaissance d'une dame pavcuor.niiiA skxualm. t^t

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l>.SY4:ilOPATillA

plus jcuitu qu*ollc do cinq tins. Eïken tomba auiourcruse et en fui aiiDôe» Leur amour était Irùs sensuel ol trouvait A se ^ntisfaii'o dans Tonanismo mutuel, u Je Tai iAoUMHa, c*t»sl un lUie »i noble ! » disait la mnlaclo «n parlant tlo ecUo liaiKon d'amour qui a duvf* quatre ans et qui s'est terminée par le mariage malheureux de celte amie.

Hn lHHu, a|)rôfi bien (lus émotions monilcSf lu malade fut atteinte d'une maladiëf une sorte dliysli^ro-nouraslliénic (clysijiîpsio gas- trique, trrltaUon spinale, uceês de oatulopsic, d^fiémianopie avec niigraino, accès dapliasic Iransiloirc» prurUm pudendi m ani).

Au mois do février 1886, ces nymp lûmes disparaissaient

Au mois de mars, la mahule fit la connaissance de son mari actuel, l'épousa sans hésiter, n\v il était riclie, avait beaucoup d*aflrcction pour elle, et ?on caradére lui éiailsympalhîquo»

Lo 0 avril, elle lit un jonr celle phrase : « La niorl n'épargne personne. » Comme un coup de foudre^ ses anciennes idées obst^- dantes do la mort lui reviennent Dans son olisesslon elle s*ima- glnait ta mort la plus terrihle pour elle et son entouiiige; elle se roprésenlait <!<•» «cônes dagonîe parlicnliére; uHo en perdit la tranquillité et le sommeil* et ne se plaisait plus h rien. Son élut s'améliora. Son mariage eut lieu fin mai IHHO, mais elle fut encore tourmentée de Tidée pénilile qu Ville porterait niuliieuril son nmri et A sa parenté.

Le 0 juin, premier cori. Klle en fui moruleihent très déprimée. Ce n'est pas comme cela qu'elle sciait riguré le uiarîttge! Au commencement elle fut tourmentée par un violent iwdium mtw. Son époux qui luinmit sincèrement, faisait tout j«on possible pour la rassurer, bes uuHhMîîns consultés étaient d'avis que tout irait Ijien, une fois qot? la malade smil grosse. Lo mari ne pouvait s'expliquer la comluile énîgnïnlique de sa femme. Elle était aimable pour lui, tolérait ses caa»sses, se con)portait d'une façon tout à fait {Nissive dans le coït ijuVIle ehercimit h éviter autant que poâsible; elle élail, après l'acte, pendant des jours entiers fatiguée» épuisée, tourmentée par une irritation sfiinalp et ner- veuse.

Un voyage des époux lui permit de revoir sou amie qui, depuis trois ans, vivait malheureuse en ménage. Les deux femmes Ires- saillirent de joie et d'émotion, ({uand elles tombémit dans le» bras Tune de l'autre; elles fiu'ent dc^sce moment inséparnblcs. Le mari trouva celte liaison amiciile quelque peu étrange cl pressa le départ. Il se coiu^ainquit en prenant connaissance de In corres-

poiiclanoe du Hatemino avccc&Ui» amies que cet ôcluiiigo dolotlius i*essi*iiiblail uimoluinenl h celui qui est en itsngo eiilre iitnoii*-

M">^ H.., clcvitit oiiceiiit«« Pciidant m ^vomema^ los vohïgh ih: m û(i\ivtsm\ou jiHychiqiin H obsoi^sbns (Us{iarureiit. Vers li» iti m*|iU»ml)rc, ovorlcmeni onvirn» ii lu iicuviùiiio somniiio de la grossesse. A In suite, nouveatix symplAiiUîS triiystërn.nuunisliié- nie; plus niiléflexioii et laléroHcxioii h droite de rul«:*ru8, anémie, uloitic vontriculaire.

A la eoiisultaliuii, la malade lait riuipresHiuii tPunc persDimi* très tarée névroimtluqueiîiiMit. I/i^xprcssioi» névropatluqtic de r«j!Hest mauirette. UabHut tout A Tait féminiu. Sauf un palais très étroit ol très ineurvô, il n*y a pas d aaomulies du squelette. Ce u*est i|ue dinicilemeiit que lu malade Vest décidée à fairo den confidniiees sur i»ou aiK)maUe sexuelle. Kilo se plaint d*nvoir fait un mariage sans savoir (*o cfue c'est que la vie conjugale enli*e homuie ol fenune. Elle aimo son mari cordialement t eau!?c dt* ses qualités cPt^sprit, mais Uîs rapports conjugaux lui sont un supplice; elle n'y consent quVi contre*cœur et sans en éprouver jamais lu moindre satisfaction. PMacimu elle est pendant des joui*» entiers tout A Tait fatiguée et épuisée. Depuis ravortenient et rintcrdielion du médecin de continuer les rapports conjugaux, elle se seul mieux, mais c csl l'avenir qui lui parait terrible. Elle estime son mari, elle 1 aime psychiquomenl, elle fcmil tout pour lui, si seulement il voulait dorénavant Tépargner sexuellct- mont. Elle cspùrc qu*avec le temps elle pourrait devenir capable d'un sentiment iiiensuel pour lui. Quand il joue du violon, elle eroit souvent qu*il surgit en elle un seniimcnt qui est plus que de ramilté, mais ce n*est qu*un senti «vent éphémère dans lequel elle ne voit aucune garantie pour Tavenir. Son suprême bonheur e*est sa correspondance avec son anelentie »mante. Elle sent que c*est un tort, mais elle ne peut y nmoncisr; stmscela elle se son* tirait trop malheureuse.

Il faut noter comme très i*emar(|uablc le fait que Tano- tnalie peut, pondant longtemps, se borner i\ une simple inver- sion du sentiment sexuel et que rimpuision & une satisfaction perverse ne se manifeste qu*u la suite d*uno cause occa** sionnelle, par exemple une séduction, ou d*une névrose qui vient de se déclarer. Ces cas peuvent être facilement con-

:{7l PSYCIiOPATIIIA SBXUALIS

fonduft avec coux d'invc^rsion morbide acquise, quand on no peut pas démonlror unumnostiquenionl qu'ils sont primilifs eongdnilatix pur rapport au sott» scxuol*

Obskrvatiox iïH. fi,..» Irenle-dcux ans, femme il'iiii fonclionnalre, «paiido, pa» \mtU\ d'un exlérieur lout h fail fi^mînîn» ni*<^ d'une? inApe ii(*vropttlho ol Iréî» émoHvo. Un frère (Jliiil psychopalluî <»l « p<>ri par pohi». La malade fut, (lu loul lemp», bizarre, onltHée, renfermée, vioteule, coléwiuse, oKcenlrique. Ses frères el sœurs aussi sont dos gens très irrita- bles. I)anî5 lu familks il y eut phisieur.'* cas de pblisîe pulmo- naire. A IreîsKft ans. la malade se faisait di^jù l'einarquer par des signes d une gmnile émolivilù sexuelle el par un amour exlalique pour une camarade île son iige. Son «'»dur;ation fut Ire» sdvdre; l(HiU*roiH ta malade Usail clandeslinenienl beaucoup de rnmaits ei écrivait des poésies en quanltliK A Vùge de clix-buil ans, elle hVsI marii^e, pour échapper A lu silualion désagréable qu*elle avait dluis la nuiison paiernetle.

Kllc dit qu'ellea loujuurs été indifférentuaux hutnmcs. ISn elTet, elle évitait les ïmU.

Les statues de femmes lui plaisaient beaucoup. Le comble du bonheur pour elle, serait d'élre mariée avec une femme aimée. 11 est vrai que cela lui a toujours paru inexplittalde. Klle dil (|u'avattl d'avoir conclu sna mariage, elle n'avait pas con- Hcience de son anomalie sexuelle. La malade s* est . soumise au devoir conjugal; elle a donné naissance h trois enfants dont lieux ont souffert de convulsions î elle vécut d accord avec Sun mari (lu'elle esliniait. mais uniquement pour ses qualilcs nioniles. Klle évilait volontiers lo coït. « .1 aurais préféré avoir des rapports avec une femme. »

En 1H78, la malade a fini par deveuir neurasthénique. \ Tor- easion d'un séjour dans une station balnéaire, elle lit la connais- «anred'uniiranisle féminin, dont j'ai publié riiistoirc dans IVrmi- * fretmti (1884, n" 1, observation n** «).

La malade rentra changée dans sa famille. Le mari rapporte à il ce sujet ; « Elle n'était plus mon épouse, elle n^avaît plus d'aiïeclion ni pour moi, ni pour se» cnfantSt cl ne voulait plus entendre parler de rapports conjugîmx. » Klle était prise d*amour ardent pour son amie; elle n'avait plus d'idées pour autre chose. Quand son mari eut interdit la maison A la dame en question, il y eut une correspondance oa Ton pouvait lire des passages

NKUIlO-l»SYCHr>PATHOLO«IB GÉNÉpAKK m

comiiï« ciïhii-cî : h Ma cnlombe, jo no vi« (luo pour loi, mon toftî « Cïîlait une 6molioii lornblo quand iiiio lotira iiUemlHi) uttrt*ivatt pan. La \Mm\\ ti*élatl pan du toul pUiloidque. Ger* lainos attusionn taissoni si»|ipnsor qiio le prcMsiîdé de HalUracUon sonsiieUo ôlnit roiianisnio mutiioK C»llc liaison amoufouse dura jusqu'en lBB2et remlîl la irialadc iiournslliéniquo au plus Imul degriAi Comme «Ile néi(Hgoatl absolument la maison. In ma^i pyil mo daiDO de soixante ans comme femme de ménage « ol, m outre, une ^ouveiMianUî pour IpH enfant». La malade est devc- nucamoureuse de louleslo» doux ; celles-ci lotiraient ses caresses cuiraient un profit matériol de la passion do leur maîtresse.

Vers la fin de 1883, elle dut faire un voyage dans le Midi a cause A*mo tuberculose pulmonaire qui commençait ù se développer, liaolte (il la connaissance d*une Russe, ^ée de quarante ans, en tomba passionnément amoureuse, mats ne trouva pasTamoureu relour qu*olle aurait désiré. Un jour la malade fut frappée d'alîé- nalion mentale; elle prônait la Russe pour une nilitliste, se croyait magnétisée par elle ; elle eut un di'liro de persécution manifeste, 8*enruit, fut prise dans une ville d'Italie, transportée h riiépital oCt elle se calma bientôt. f?A\e poursuivit alors de nou- veau la dame do ses propositions d'amour, se sentant inliniment inallioureuse et songeant au suicide.

Rentrée au domicile do son mari, elle fut prise d'une profonde dépression de ne pas avoir sa Russe, et se montra froide et brusque envers son enlourage. Vers lu lîn du mois de mal l»87, il se dé- clara elle*/, elle uA état tl*excitalion érotique avec délire. Elle dan- sait, jubilait, déclarait qu^elle ét^tit du sexe masculin, demandait apri^s ses anciennes maîtresses, prétendait être de la famille Im- périale; elle prit la fuite, déguisée en homme; elle fut ensuite amenée dans un état d*émotion érutico-manlaque ii Taslle d^alié- nées, L'état d'exaltation disparut au bout de quelques jours. Lu malade devint calme, déprimée; elle lit une tent^itive de suicide panlésespoir, elle fui ensuite atteinte d'un dbuldureux Iwdium vide, rinversîon sexuelle passant de plus en plus au second rang; la tuberculose faisait des progrès. La malade est morte de phthisie au commencement de Tannée iH85.

L'autopsie du cerveau n'a montré rien d'étrange en ce qui con- cerne la structure et Tordre des circonvolutions. I^e poids du cer- veau était de l,luO grammes. Le crAne était légèrement asymé- trique. Aucun signe nnatomique do dégénérescence. Les parties génitales internes et externes étaient normales*

3. KKFÉMIfiATIOX BT VIRAftIN'ITft.

It y ft, entre lo groupe {mlcédent olcoliii-ci, plusieurs cas interniddiaires qui servent do transUion, et qui sotil caracid- rtsds par le degré d*influencc du pencluuit sexuel sur la porflonnulild psychique, spécialement sur k*» peuclianl$i et l*onsnniblc des sentiments. Dans les cas les plus avaucds du troisième groupe, des lionimes se sentent femmes devant lliommo, et des femmes se sentent hommes on face de la femme. Cette anomalie dans le développement dos sentiments ot du caractère se manifeste souvent dès renlance. Le garçon ainw h passer son temps dans la société de petites fillest h jouer aux poupées, ft aider sa maman dans les occupations du ménage; il aime les travaux do la cuisine, la coulure« la broderie, montre du goût dans le choix des toilettes fénii*- ntnes, de sorte que, en cette matièi*et il pourrait môme donner des consultations & ses sœurs. Devenu pkts grand, il n'aime pas h fumer, b boire, h se livrer aux sports virils; il trouve, au contraire, plaisir aux cliiRbns, aux bijoax, aux arts* aux romans, etc., au point de faire le bel esprit. Quand la femme représente ces tendances, il préfère fréquonler la compa{;nic des dames.

Sun plus grand plaisir eVsl de pouvoir m déguiser on femme, à Toccasion d'une mascarade. Il cherche è plaire l'i son tunant on cherchant, pour ainsi dire instinctivement, à lui montrer ce qui plait dans le sexe opposé h riiomme hétéro- sexuel : pudeur, grAce, sens esthétique, poésie, olc. Souvent it Tait des eflbrts pour se donner une allure féminine par sa démarche, par son maintien, par la coupe de ses vi^tements.

La conlro-partio est représentée par Turanistc féminin, dès TAge (le petite fille. L^endroil qu'elle préfère est lo préuu oti s*ébaltont les garçons: elle cherche ù rivaliser avec eux dans leurs jeux. Ln petite lille ne veut rien savoir des pou* péos ; sa passion est le cheval & bâton, le jeu de soldats ot de brigands. Elle montre non seulement de ranlipathie pour les

travaux féminins, niuls clic y montre aussi nm maladresse insigne. Sa loilclto est n<îgIigdo; elloaimc les manières rudes cl garçonnières. Au lieu de» arl», son goAl et ses penclinnl» la portent vor» les scicnco». A roccasion,elle fait un effort pour »*e8»ayor à boîrc et h fumer^ Klloddleslc les parfums et les Bucrorios.. Vidéo d*Àlro née femme lui inspire des réflexions doulonmises, et cllo se sen^ mallicurcuse d*6tre h jamais exclue de l*universikS de la vie ^ie d*éludianl et de la carrière militairf*.

Une t\me d*liomme sons un sein de Tomme se tradnil par des penchants d'amaasone pour les sporU virils, de tnèiw que par des actes de courage et des sentiments virils. L'uraniste féminin aime la coupe de cheveux et de vêlements des hommes, et le comble de son plaisir serait de pouvoir, h Voccasion, se montrer habillée en homme. Son idéal réside dans les pei*sonnages féminins do riiistoire ou de Tépoque conlemporaine qui se sont signalés par leur esprit i»l leur énergie.

Quant aux penchants et aux sentinienls sexuels de ces uranisles, dnnl tout Tôtro psychique csl égalemcntalteint, les hommes se sentent femmes devant un homme, et les femmes 80 sentent hommes devant une femme. Ils éprouvent donc uno répulsion en face des personnes do môme sexe que le loui% mais ils sont attirés par les honiose.H«el8 ou môme les gens normaHX de leur propre sexe. La niômc Jalousie qu*on trouve dans la vie sexuelle normale, se rencontre aussi lè, quand une rivalité menace leur amour; celte jalousie est môme souvent incommensurable, étant donné que les invertis sont, dans la plupart des cas, sexuellement hypores- thé^ques.

Dans les cas d une inversion .sexuelle compbMcmcnt déve- loppée, laraour hétérosexuel parait h Tindividu atteint c^mmc quelque chose de tout è fait incompréhensible; les ripports sexuels avec une personne de Tautro sexe lui sem- blent inconcevables, impossibles, l^n essai dans ce sons

m PSYCIIOPATinA SEXUAfJS

<(>cliouo, pnr h fnitquoridée entravanlo do dégoût et niAmo d'horrour rond l'érection impossible.

Deux individus soulomont, diïs sujets de transition vers troisième ciitégorio, que j*ai observés, ont pu parfois riiirc le coït, en iiyont recours tuix oiïoris de leur iraaginution, se (igu- mnl que la femme qu'ils icnuient (Uilro leui;s brns étuit un- h6minc. Mais cet ucfi; qui leur était inadéquat, éluit un grand sacrifice pour eux cl ne leur donnait aucune jouis* sancc.

Dans les rapports homosexuels, l-liommo, pendant Taolis se sent toujours comme femme et la femme comme homme* Le» procédés sont, chez. Thommo, quand il y a faiblesse irri- table du centre (réjacuhiliun, simplement le suceubus on h coït pasHif inler ftmiom^ ou dans d*autres cas la masturbation passive ou ejacitlalio tmdihcti in ore. Il y on a qui désireni la pédérastie passive. A Toccasion, il y a aussi des di^.sirs de pédérastie active. Dans un cas d'essai fait dans ce sens/ i*homme y renonça^ car il fut pris de dégoût pour un acte qui rappelait trop lo coït normal .

tTamais il n'existait dans les cas observés, un penchant pour des mineurs (amour des garçons). Dans des cas assez* nombreux, on s'en tenait aux alfections platoniques* La salis- faction sexuelle de la femme consiste probablement dans Vamor lesbicm ou la masturbation active.

ûusenvATtON Autobiographie. I. AtHécédmU, J*ai maintenant vingt-trois ans; comme vocation j*ai clioisi les études de rËcolc polytechnique (Ëcole des Ingénieurs et des Miaes) oii je trouve une parfaite satisfaction. Je n*al eu que des maladies d*enfanec sans gravité» tandis que mon frère et niu sœur qui sont maintenant bien portants, ont eu ii en supporter do très graves. Mes parents sont vivaals et mon pi^rc est avocat. 11 est, atast que nia mère, comme on a riiabilade de dire, nerveux et tn>s surexeité. Mon pôre a eu un frère et une smur qui sont morts à un âge londro.

II, Èlal pifmnnet* En ce qui concerne mes attributs physiques, j*ai un corps robuste, sans être très bien I>âti ; les yeux

M5U»O.I»SYCIIOI»ATHOI-OGIB (iÉNÉHALK m

sont gris» les cheveux liloiids. Barbo ol poil» sur lo coi»pH. mlson- nohlemenl pour num Ago mon sexe, »o\m et organe» g6)iUttux sont noiinalciiionl développés» ma tWiiittrche «»l ferme, proRqiio lourde, In inoîiilioii négligé. Ce qui ostsurpreminl, cVst que Ift largeur de mon i)a*sftin soit égule exaelomont ù celle de mes éptiiilos.

De inii nature Je suis bien doué inleUeGUiollemetiL Duns un de mes certîftcaU ou ii même déclaré me» capacilén « exeellenies ». San» vouloir me vanter, je dots dire que j'ai passé brillammual mes examens, et j'ai un vif intérêt pour teutcc qui concerne le salut do rhuinanllé, pour la science, les arls et llndustrie. Mon énergie a pu, avec asscx de facilité relatlveinenl, ajourner h une épo((ue opportune lu satisfaction de mes besoins dont je doiinerai la des- cription plus loin. Je condamne avec intention et en pleine cons- cicnco la morale d*aujoura*hui qui force les anormaux sexuels ii enfreindre des loi» arbitrairement créées, et j'cslimc que les rap- ports sexuels entre deux pereonnesdtt niôniescxenedoiventdépen- dre que du consentement libre des liulividas, sans que le législa- teur ait le dMitdlnlervenirJ^ai puisé dans mes études laprcmiôra idée de former, d'après le procédé de Oirneri, une morale basée sur les doctrines darwiniennes, morale qui, il est vrai, nes'accorde guère avec ceHe d*aujourcrtmi, mais qui serait capable d*élever rhomnie ù un niveau supérieur, et de Tcnnoblir dans le sons Am lois naturelles.

Je ne crois pas qull y ait citez moi beaucoup <le stigmates ni de tares. J*ai une certaine surexcita lion. Ce qui me parait Ace sujet important à noter, c'est que j'ai fréquemment des rêves ou il ne s*agit, en généml, que de choses indlfTérentcs, et qui n'ont jamais i>our sujet de soi-disant images voluptueuses; tout aa plus ils roulent sur les toilettes féminines, sur feur essayage, sur ce qui pour moi constitue, en tout cos, une idée voluptueuse. Par- fois, surtout jusqu'à l'âge de seize ans, la vivacité de mes songes s'accentuait jusqu'au somnambulisme, ot trôs souvent, ce qui m'arrîve encore aujourdliui, jusqu'à me faire parler a haute voix pendant mon sommeil.

Mes penchants. Mon penchant anormal dont j*ai parlé plushaal, est le principe fondamental de mon sentiment sexuel. Quand je me suis habillé en femme, j'éprouvo une satisfaction complète. J'ai alors une tranquillité, un bien-être particulier, qui me per- mettent de me livrer plus facilement à une occu|)alîon intellec- tuelle. Mon Uhiio pour raccomplissemonl de Tacte sexuel est

p.sy(:hoi»aïiiia skxuaijs

lt*ôK inininie. «I*ni iiiis»i hoaiicoiip do (lisjiriMiliofiH et du goi i (lour los travaux inanuotii do la Koinmo ; mtïH avoir reçu In iiioindri) i^diicottoii, f ai appris la Uvoth^rU*. cl lo croohol eC, on serreli j'niinp h fairn ces travaux. J'aime aussi à m'occupor d'autres travoux féminins, tels que la coutun% etc. Do noHe qu'à la maison, ofi jo cache soignensiMiient mon penchant et me garde bien de m'y livrer, den preuves que je donnni Involontairement do nies apti- tudes, m*oiiivaUi eet étofïp que je ferais une oxceilente femme de charnière, ôinge dont je ne t^ougis pus du tout, mais qui au con* traire m'a beaucoup flatté en secret. Je faisais peu do cas de la danse avec les femmes ; je »*niniais h danser qu'avec mes camn- rades d*école. Noire cours de danse était organisé do sorte que j'en avais souvent l'occasion ; mais en dansant avec un camarade, je n'avais de plaisir qu7i la condi lion d'être dans le r6le de la dame. Je passe fur une série dei'éveries eldc désirs qui semlilcnt avoir un carâclére typique, étant d'une ressemblance parfaite avec les phénomènes cités dans la iHyehopnIhia sexmlk : par exemple, les fantaisies funèbres de ce jeune officier, le costume de ballerine, etc. Pour le reste, mes goâts ne différent pas d'une façon notable de ceux dt* mon sexe. Je fume et buis modérément; j'aime beaucoup les sucreries, et jo fais peu de cas des exercices do corps.

III. Hhioriqm (k t^anomalte. Après cette description som- maire de mon individualité, je peux {Misser A l*analyse historique du développement de mon anomalie. Ili^s le moment ofi j'ai pu quelque peu penser par moi*méme et que je mo suis occupé de la différence des sexes, j'eus le désir ferme cl secret d'élre une fille. Je croyais même l'être. Mais, en prenant un bain avec dos camai*ado8, je vis chex les autres garçons les mêmes parties géni- tales que chez moi, je me rendis compte de Timpossibilité de mon idée. Je dus rabattre de mes désirs et mo nourrir de Tespoir d'être du moins hermaphrodite. Comme j'avais une certaine répulsion il regarder de près les images et les desciîptttms des parties géni- taies, bien que de pareî4s ouvrages me soient tombés sfiuvent entre les mains, cette espérance subsista jusc|u'au moment ofi nies (Hndes^urobligi'renl i\ ui'occuper de plus prés de cette ma- tière. Pendant ce temps, je lus tous les livres oti il était question d'hcrtnaphrodites, et quand parfois les journaux racontaient comment une personne du sexe l*émtntn avait été élevée en homme et rendue plus tard par hasard A son sexe, j avais le plus vif désir d'entre A la ploco de cette personne* Bien Axé sur mon caractéie

NKnitO.I*SY(:ilOPATIIOI.O(jlK fiËNliHAI.B

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maHOull», j'ai dA mollpe fin 4 mes rôvcîH, ce qui no m'a causé aucune jaie. J'essayai par loule» sorles ûv uioycn8d*annlhîlei»mcs glandes génitales ; mais les douleurs que j'épmiivai me llrenl renoncera <!cs tontaiivoit. Mtiintenant encore j*ai le désir Irôs vif d*avotrles si|$nes extérieurs du »exe férainm, d'avoir une jolie natte, un buste bien arrondi, une taille de ^uôpe.

A l*ûge dousscî an», j'ai eu pour la prcmiôro foi» roccasionde Illettré des vôtemenls l'éminins; hienlôt après l*idée m'esl venue d'arranger le soir les draps et les couvertures de mon lit roinmc des jtipoiiés. Plus tard, avec l'Age, mon plus gmnd bonheur élait tlo prendre en cacbelle les robes de me» smurs et de in*en revêtir, ne fét-ce que pour quoique» minutes et au risque d^ôtro décou- vert. A mu grande joio il me fut un jour permis de jouer un réio de femme dans une représentation tlié&tialc d'utnaleurs; on dit que jem^en suisasse^ bien acquitté, Depuis que je suis devenu étudiant et que je m^iie une vie plus iiidépeudante, je ino suis procuré des vôteincnis et du linge de reininc, que je tiens moi- même en bon élat« Quand le soir, d Vnbvï de toute découverte» je puis mettre une plifca aprôs Tautn», depuis le corset jusqu*au tablier et aux hracelols, je suis tout jt fait heureux, et je me mets au travail, calme, content dans mou for intérieur, et plein de zèle pour mon ouvrage. Quand je nriiabille en fumnie, il se produit régulièrement une érection qui n'est jamais suivie d'éjaculati<m, mais qui s*apaise dVIle-méme en tr<>s peu temps. Je cherche aussi & me rapprocher exlérieuretnetit davantage du type féminin, en donnant à mes cheveux une coiiïure correspondant à ce carac- tère et en rasant ma barbe que j aimerais mieux voir arrachée.

f V. Penchants sexmh. Ivn passant h lai description de mes peu* chantH sexuels, je dois tout d'abord faire remarr|uer que ma maturité sexuelle s'est faîte d'une façon normide, si j*eii conclus par mes pollutions, la mue de ma voix, etc. I*<'s pollutions se produisent niaîntenant encore régulièrement toutes les trois semaines et rîireinciil à des intervalles pUis rapprochés. Je n*on éprouve jamais une sensation de volupté. Je n'ai jamais pratiqué ronanisine; jusfprii ces temps derniers je n'eu connaissais que le nom; quant é la chose, j'ai dft me rensi^iKnerÀ m sujet [lar des informations directe» pour être éclairi'.En général, tout attouche- ment de mon membre en érection m'est pénible et douloureux, loin de me donner aucuae sensation voluptueuse*

Autrefoi» mon altitude en face des femmes était très timide; inaintcimnl ji? me comporte avec calme, connue un égid avec des

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PSYUlOPATillA SËXUAIJS

c^gnux. G*CHt très varoniciit qu'uno oxcitalioii cHroeto, clniift le nem floxuel, a éié provoquée choz moi par wiiiî fciinino; mais, «n niui- lymuitdtà pliispvès co$$ faits rares, il nio setnJile que ca n*(^Uiil jamais la personne de lu remmo, mais soiiiiMiiriit m (oilolle qui protlutnail mi ofTnt. Jo m'amourachais tie ses vôteinimls ot Vid(*v dUm pouvoir poricr île pawils m tMail ugiu^able. Ainsi, jo n'eus jamais d^oxcit&Uon tuixuollo, mémo au bordel^ ofi mes amis tiron- tratnaiieal quolqueb»!»; je restais iitiffiréront malgré IVlalag'j de toutes 8ar(€s du charnit*9 imaginables ol même devant de* véri- tables l)eaul^s. Mais mon cœur étjiit capable de sentimonts ami- eaux pour le scxo féminin. Souvent je me figurais que j*étais déguisé en femme, que jo vivais inconnu parmi elles, que j'avais des relations avee elles, et que j^Uais très heureux ainsi. C*étalenl les jeunes filles dont le buste frétait pas encore trop développé ét surtout celles qui portaiout les cheveux courts, qui étaient pluUït capables de me faire quelque impression, parce qu*elles se mpprocliaiont le plus de ma manière de voir. Une fois j Vus la chance de trouver une fille qui se sentait malheureuse dVtppartenir au sexe féminin. Nous coudâmes un pacte d'amitié solide lit nous nous réjouissions souvent Tidée de pouvoir échanger notre situation sociale. 11 convient peut-être de relater encore le fait suivant qui pourrait avoir quelque importance pour caractériser mon cas. Lot*ftqu*il y a quelques mois, les journaux rapportèrent Thlstoire d'une comtesse hongriûso qui, déguisée en homme, avait contracté un mariage et qui se sentait homme, je songeai sérieusement h me présenter & elle pour conclure un mariage Inverti j'aurais été la femme et elle Fliomme... «le n*ai jamais cs.«ayé le coït H y* n'en ai jamais eu envie. Prévoyant que, on face de la femme réreclion nécessaire me ferait défaut, je me proposais de mettre, au cas échéant, les vêlements de la femme, et je crois que, ces préparatifs fhits, le succès attendu n'aurait pas manqué de se produire.

Pour ce qui concerne mon attitude vis-ù-vis des personnes du sexe masculin, je dois avant tout relever le fait que, pendant la période j'allais à l'école, j'entretenais avec des camarades des amitiés des plus tendres. Mon cœur était heureux quand je pou- vais rendre lUi petit service à l'ami adoré* Je Tiilolàtrais réelle- ment avec ferveur. Mais d'autre part jo lui faisais pour un rien des scènes de jalousie terribles. Pendant ta brouille, j'avais le sentiment de ne pouvoir ni vivre ni mourir* Iléconcilié, je rede« venais pour quelque temps Tétre le plus heureux. Je çherclmis

NKUIIO PSYCIIOPATilOI.OrilI3 GÉNËItALË 381

ausKÎ h mo faire dus amis parmi los poUU gurçons que je choyais, que Je comblais do sucrerie» et que j'aurais voloiiUors embrassés, fiien que mon amour en reslâl loHjoUrs aux lormes platoniques, il t*lait iHiiirlunl d*un caractère anormal* Un propos quo J*ai tonu alors înconseiemnienl sur un cainurade udoru et [dus âgé que moi* en fournil la preuve : « Jo Taime tant, disais-je, que je préfC'- rerais ^loul le pouvoir dp répousor. Maintenant encore o(i je vis très retiré* je rall'ole faeilemont d'un bel homme, ù barlio fine et aux traits inlelligenls. Mais je n*ui jamais trouvé une àme-8u»ura laquelle j*uurais pu mo découvrir, pour ôlre comme une amie auprès de lui. Jamais je n'ai essayé de réaliser direclemonl mes penchants ou do commettre quelque imprudence ii ce sujol. J'ai flnalement cessé de IVéquont^ar les musées oii sonl exposés des corps d'hommes nus, car les i*reirtioMS que me produisait cette vue, étaionl très gènanlos. lin secret j ai parfois soupiré après l'occasion de pouvoir dormir ii cùté d'un !iomme,el. j'en ai Irouvé aussi l'occasion. Un monsieur plus ûgé, et qui ne m*élnit guère sympalhiquef m'y invita un jour.

Cfiffi eo concubuft iW; gemialm mca ietlgUy ot bien que su per- sonne mo fut aniipathi(|uc, j'éprouvai le plus gmiid i)onheui*. Je mo sentais tout i\ fait livré lui; en un mol je mo sentais femme.

S'il m'esl permis d'ajouter encore une remarque pourHnir, je doisformolloment déclarer que, bien que j'aie la pleine cons- cience de l'anomalie de mes penchants, je ne désire nullomenl les changer. Je ne fais qu'aspirer après le temps ofi je pourrai m'y livrer avec plus de commodilô et sans risque d'ùlre découvert, afin de me procurer un plaisir qui ne fail de tort ù personne.

OusKHVATiox i20. ^ W^^ Z..., trenle cl un ans, arlislo, est venue (t la consullation pour des malaises neurasthéniques. Elle altirc raitenlion par les traits grossiers el virils de sa ligure, sa voix creuse, ses cbeveux courts, ses vêlements à coupe innscu- line, sadémnrclie virilo oison aplomb. Pour le reste, ellecsl loul (1 fail femme; elle a des seins assez développés; le bafssiii esl féminin; pas de poils sur la figure.

L'interrogatoire, relalivemenl a l'inversion sexuelle, donne un résultat positif.

La malade raconte qu'étaul encore potile^ elle aimail mieux jouer avec des garçons, notamment aux jeux « de soldai >», « au marchand », « au brigand » cle. Elle dit que dans ces jeux de

3Hâ

glirvotm olle était ivù» vidftiiitu ai GflWitiéo; oifo it*it jiiirmis etido go(U pour l(îs fioiipéoH ni pour ics Ipovmix inaïuielft de tu femmo; alla n'a iippri» <)Uti l&s plug ru(liiTieiitair<!H (trieoler crmdro).

A lYîcolo, cillû lU liti bons |>ro{{ri>$ et K^Ht surtout intéressée aux mathémaliquci» ot& la chimie. ïhi Ma bonne heure, «est éveillé en elle uti pencliunl pour le» beaux-arts (lour lenquels elle mon- imit quelfjneft aptitucle». Son but 8upn)me était de devenir uiie nrMitte r^ïmarquHhle, Dans ses rAveis (ruvetïir, ellè n'a jainaiH pen»é ù u»e liaison conjugale. Comnio nvliao, elle s*inlére88ait aux beaux (tirm liuiiiainsi mais c'étaient Kouletnent les corp» de remmcH qui rattiraient; ijuanl aux figure» d1iommes« elle ne les contemplait u quVi di.stance ». ElU^ ne pouvait «ouffrirlus fuiiatse* ries dus chilFons »; H n'y a que les cliose» viriles qui lui plai- saient* Los rapport» quotidiens avce lea filles lui dépluisaiont, imiTo que leur coiivcrfiation ne roulait que sur les toilette», les clii()V>ns, les amourettes nvee les hommes, etc., ee qui lui parais- sait insipide el onniiyeux. Par contre elle avait, dès «on enrance, des relations d'«nii(i#> o\l«llqne avec certaine» (files; à l'Age de dix ans, elle hrAluit pour une camarade d'école et inscrivait son nom partout ofi elle pouvait.

Deiutis elle eut de Mouilireuses amies auxquelles elle prodiguait des Imîsitrs « enm»;<;s ». Kn général, ell« phill aux lilles à cause de ses manières garmnnîères. Hlle adresse des poésiesà ses amies pour lesquelles elle serait capable de grimper sur les toils. Elle- même trouve Rurpreaanl ce fait qu'elle soU gênée devant den filles et surtout des amies. Kilo ne serait pas capable de se désliabiller devant el If j!^.

Plus elle aime une amie, plus ello est pudique en face d ellc.

A riieure qu*il est, i^lle entrefient une de ces liaisons d amitié. Klle embrasse et enlare sa Kaura, promène devant ses fenêtres, soulTm tous les supplices de lu jalousie, surtout quand elle voit son amie s'anmser avec «les messieurs. Son seul désir est de vivre toujours il e^ité de cette» amie.

U malade raconte <|u*tl est vrai que, doux fois dans sa vie, des hommes auraient fait (fuetque impression sur elle. Elle erotique, si on avait sérieusement «oUicité sa main, elle aurait conclu un mariage, car elle aime beaucoup la vie de famille et les enfants. Si un monsieur voulait la posséder, il devrait d'abord ta mériter parla lutte, de même quelle préfère se conquérir une amie par un combat acharné. Ëlle trouve que lu femme est plus belle et plus idéale que Phomme. Dans les cas très rares oft idle eut des

rév'js (imiu\mn^ il »*ugi8fuiU toujntirH do reiiiiiios. Klle ira jamaÎK révé dlioinin&s.

Kilo fie croit pan quVUi) pmnm r^ncorc aimer un hoinine, cur lo» iiommcH Hoiil faux ;cll(3 est (rollu-fn(>iiu» mvstim(itinnùinU\m,

EWo Mi noit Umi h fuit Ummff^ triais aWa rt*grcll<j do irélru pUM homme. ù Vdgo do qiiulre aiiB, hou plus {çrtiiid plaisir éUiil de ftimbiltcr en garçon* Bile a décidément un mr/ictércf Vii'il; aussi u*a-t*cllé]iiiimts pleuré* de sa vie. Sa plus grande {niH- sion serait de monter (i cheval, de faire de la gyiuiiHSliqite, de Tescrinie, de conduire de» ctievaux. Ivllo muiXta lieaucoiip de re que personne de son entourage m In comprenne. I*^itii trouve li<>te de parler nlfaires de Temmes. Beaucoup de gens qui la coii- naissenl ont dc^ù émis rupiuion qti'ollo aurait dit naître homme.

J^a malade dit qu'elle n'a jamais eu un lempéramenl sensuel. Ku donnant raccotade h fto» amiiis, elle a sonvent éprouvé uue jciirieuse sensiition do volupté, l/accolade et les haisera étaienl ' ses seules nmiiifestations d*amitié.

Lu niahide prétend étn; nm d'un pf>re nerveux al d'une mére folio f|ui, jeune fille, était tombée amoureuse de son propre frère quelle voulut persuader de partir avec elle pour TAmérique. he frère de la malade est un lioinmo très étrange et très ht%arre.

i^a malade ne présente aucun signe extérieur ûv dégénéres- cence ; le crâne est aormal. Klle prét<md avoir eu ses pretuiôres nieustraesà TAge de quatorze ans. lilUfs viennent régulièrement, mai» lui causent toujours des douleurs.

OnssftVATfo.v 121. -* Pour donner tout de suite à mon mal- heureux état le nom qui lui convirnl, je vous ferai tcml d*abord remnrqui*r (|u*il porte fous les symptômes di* Tétat que %'ous avcs^. désigné sous le nom iVeffi'tnhuilio dans voira ouvrage Ps9fch<h paihia iexwilis*

J*ai mainitmant trenle*huit ans: grâce ii mon anomalie, j'ai derrière moi une vie rempile de tant dliidicihles souffrances que je mVitonne souvent de la force d'endurance dont riiomme peut être doué. Ces temps derniers la conscience d'avoir traversé tant de supplices tnVi inspiré une jiorle dVslimf^ pour moi-niémi% sen- timent qui seul est capable de uie rendre la vie encore quelque peu supportable.

Je vais maintonant m*efîorcer de dépeindre mon état tel quMI est, et selon Texacte réalité. Je suis au physique bien por- tanl; autant que je puis m*cn souvenir, je n*ai jamais fait de

m . PSYCIIOtUTlilA SISXUALIS

Hiahulio griivo et jo suis issu d'tina ramillo Htiincs Mes paroiilSi II vrai, mmi tous losdeux dosnaturos Irôs irrHiibles; mon pères ûst ce qu'on appeilo un lompômmont coléreux, ma mère un tempéra inenl snnguin avec un fort ponchnnl h de sombres môlaiicolics* l^Ue val trù» vive^ très aimée h enuso de son bon cœur et de son active charité, mais elle manque de conllance en elle-même et éprouve un impérieux liesoin de s'appuyi^r sur (fuelqu'uii. TouiuH ces purtîculurilés étnîeni aus^i trè» prononcées <lan» le caractt^rc de son pére. Juppuie sur ce fai<t« ]mvm qu\in dil de moi que je leur ressemble; quant îi caa dornièros particu- larltéSt puis niol*m6me constater In rosseniblance. J*ai toujours cru que mon amour pour mon propre sexe n*élail que l*h>'|)crlropiiie de ecs deux trait^-do caractôroJfals, niômc quand j'essaie de me raUermir intérieurement par riUusioa que je suis fort cl vigoureux, de déchirer le lien qui matUreavec un |iouvoir magique vers riiontme, il me rente toujours dans le san^f un résiiiu qu€t je ne puis éloigner. Aussi loin quo je puis rouionter dans mes souvenirs, je vois jiarloul ce désir primiUret éuigma* tique d^avoir un amant. Il est vrai que la première manifestation rut d^uno nature grossiéren^ent sensuelle, «le ne sais pas si j*avais déjà dix ans, quand un jour que jVUais couché dans mon li),jo fut surpris de provoquer pur une pi^ession sur mes parties i^énttales d«fs sensations nouvelles et enivrantes, en me figurant en mémo tenqis qu'un hornme de mon entourage me faisait des manipulations voluptueuses. Dien desaïuuîes plus tard seulement, j^appris que c'était de l'ouauismc. Dans les preiniet*s temps, je fus tellement effrayé et tellement assombri par mou mystérieux penchant que je fis alors ma première tentative de suicide. Que n'ai-je pas réussi alors! Car j'eus ensuite une série do secousses physiques et psychiques si violentes, qu*clls mirent comme une chaîne autour de mon ciuur qu'elles rétrécimit et ly'udlrenl brûlai et dur. t^>ur le dire tout do suite : jusqu'il aujourd'hui, ronnutsiiio ne m'a |kis lâché de ses griffes ; il a résisté à tdus les essais, h tous les ellbrls de ma volonté brisée pour ronipi'e avec lui. Trois ou quatre fois je t'ai atmndonné pendant des mois entiers, dans la plupart des cas sous rinfluence d'émotions amorales. A Vàgo de treize ans, j'eus mon premier amour. Au- jourd'hui, il me souvient, qu'alors le eoniblc de mes désirs élallde pouvoiromlirasserles jolies lèvres roses cl fndclics de mon cama- rade d'école. C'était une langueur pleine de rêves romanesques. Il devint plus violent à l'Age de quinze et seiite ans, lorsque

NKUltO-PSYCIIOPATIIOLOnrB «ÏÊNÉII AI.K

pour la promiôro fois jo souQrrtsloa supplicos d'une folhi jalousie pluH dévoranto qu'oUe ne saurait jamnis VHre dans l ainour naiurot. Cullo Mconde période amoureuse u duré pendant dus années, bien que je n'eussu passé que quelquos jours avec Tobjel du mon amour et qu'ensuite nous ne nous soyons pas revus pendant quinze ans. Peu à peu mon sentiment s'tsst refroidi pour lui, cl je suisreneoro tV plusieurs roprisos doventi amonrcnx Tou d'autres lionnnes qui^ mut un huu1« étaient tous <lc mon Age.

Jamais mon amour vous me permettrez cotte expression pour désigner un sentiment condamné par la majorité des hommes n'a été payé do retour ; je n'ai jamais ou avec un homme des rapports du genre de ceux qui doivent eraindro le grand jour; jamais un seul d'entre eux n'a ou pour moi plus qu'un intérêt ordinaire, bien qu'un des amis auxquels je faisais la cour, eût deviné mon désir secret. Et pourtant, je me suis consumé dans le désir ardent de l'amour des hommes. Mes sentiments sont, dans ce cas & mon avis, tout A fuit ceux d'une femme aimante ; et j'aperçois avec épouvante que mes représentations sensuelles deviennent de plus on plus semblables ii celles d'une femme. Pendant les périodes je suis libre d*une affection précise, mon désir dégénère, car, en me livrant & mes procédés d'onanisme, j'évoque des idées grossièrement sensuelles. Je peux encore lullcr contre ce mal, mais c'est bien vainement que je lento do supprimer Tamour mémo. Depuis une annéo, je souffre de celte exaltation de mes sentiments; j*ai tant médité sur leur particu* larilé, que je crois pouvoir vous donner une description exacbt de mes sensations. Mon Intérêt est toujours <^*veiUé par la beauté physique. J'ai Ihit, û ce propos, la curieuse remarque que je n'ai jamais aimé un homme barbu*

On pourrait en inférer que je suis voué ù ce qu'on appelle Tainour des garçons. Cependant cette supposition n'est pas exacte. Car au charme sensuel dont j'ai parlé, se joint un intérêt psychique pour la personne que je fréquente, ce qui est une source de tourments. Je suis pris dVne afTectîon si profonde que je m'attache avec une sorte d'abnégation. On se lie h moi et cette confiance i*éciproque pourrait développer une amitié très cordiale, si au fond de mon Ame ne sommeillait ce démon qui me pousse k une union plus intime qu'on ne saurait admettre qu'enlre personnes de sexes dilférents. Tout mon être en languit, chaque libre en palpite et je me consume dans une passion brûlante. Je m'étonne d'être capable d'exposer ici en quelques

F8YC0Of»ATfUA ftRXCALlf « $5

l'SYCirOPATlItA SËXirAMS

mots io8 sonsalionK qui ont déchiré tout mon èti*c*. 11 oi^i ^mi qu*à forcïu tlo lulloi*! pendant dos annéos, J'ai apiironclrt» A dissiinulor mes |i(mcli«ii(«i tsl k sourire quand J*étoi8 dt^chir» |)at* les soulTraticoK* Gui* n*ayanl jamaii^ été \myé do retour, n*ai couiiu du raniom* quo Ioh supplices» la jalousie, celle jalousie folle qui obscurcit Vesprii, pour tous ceux ciu celles avec qui l'élre adoré échoiigealL un seul regard.

.rai réservé de m'arréler ù la flti sur rélénient psychique aliii de montrer combien mon penchant anormal est enraciné. Je n*ai jamais éprouvé le moindre souffle d*nmour sensuel pour Tautre Kexe. L'idée d*avoir avec lui des rapports sexuels me répugne. Plusieurs fois dùih j'ai soufTert en entendant altirnicr que tello ou telle jeune Hlle éluit amoureuse de nird. Comme tout jeune iioinme, j*ai abondamment f|;oâlé aux plaisirs du monde* entre autres h celui de la danse. Jo danse avec plaisir, mais je serais heureux si je pouvais danser comme dame avec dos jeunes i;ens.

Je voudrais une fois de plus insister sur le fait que mou amoui* est lout ù fait sensuel. Comment exjiliquer autrement que la poignée do main du liien«ainié et souvent son aspect me pro* voquent un serrement de co*uret même de l'érection!

J*ui employé tous les moyens pour arracher cet « amour » de mon a ca*ur )>. J'ai essayé de TiHourdir par Tonanisme, de rabaisser dans la rang;e pour pouvoir d*aulant mieux me placer mt-dessus de lui. (11 y a dix ans, pendant une de ces périodes d*amour, j'avais repoussé l'onanisme et j'avais eu la sensatîou que nicmsenlimentainaureuxs*ennobti8sait}.— Maintenant encore j*al ridée fixe que si mon bien*aimé me déclarail ni*aimer, et n*aimer que moi, je renoncerais avec plaisir h Unile satisfaction sensuelle, et je me contenterais de pouvoir reposer dans ses bris lldèles. Mais c*estune illusion que je me fais.

Très honoré monsieur, j'ai une position sociale pleine de responsabilités, et je crois pouvoir aflirmor que mon penchant anormal ne me fera jamais dévier, pas même de Tépaisseur d*un III, du devoir que je suis obli($é d'accomplir. Sauf cette anomalie, je ne suis pas fou et je pourrais être heureux. Mais, Tannée dernière surtout, j*ai trop tM>uft'erl pour ne pas envisager avec termu* Tavenir qui, certes, ne m'apportera point la réalisation de mon désir qui couve toujours sous la cendre, c'est-à-dire le désir de posséder un amant qui me comprenne et qui réponde ;*i mon amour. Smde uno telle union me donnerait un vM bonheur psychique. J'ai beaucoup rénéchi sur Torigine de in</n anomalie,

NfiUllO-PSYdiaPATlIOLOGIË (SÊiXÊIIALIâ

387

surtout parce quu jo «rois pouvoir supposer qu*olie m'est pas veniio par hérédité. Jo crois quo c'osl Tonanism^ qui a allumé co sontimont CMiigénilal. Il y a longloinps quu j*aurais pu mettre fin & toutes ces misères, puisque je no eritiiis pas In mort, et que dans la religion qui, fait curieux, ne s*est pas reliréo de mon cœur impur, je ne trouve aucun avertissement contre ie suicide. Mais la conyiction que ce n'est pas exclusivement mu faute qui fait qu'un ver rougour a rongé inu vie dés son urigîne, un certain défi de rester quand mémo, déll que j*ai conçu précisément ces temps derniers & la suite d*un indicitilcr chagrin, m'amènent tenter rexpérienciMifin de voir s*il n'y u pas possibilité dMcha* fauder sur une nouvelle base uii modeste bonheur pour ma vie, quelque chose qui me remplisse le mntw Je crois que, sous Vinlluence d'une vie de Aimille tranquille, je pourrais devenir heureux. Mois je ne dois pas vous cacher que Tidée de vivre maritalement avec une foinme m*est horrible, que je n*entre* prondrais que le cœur saignant cette tentative de revirement, car alors je devrais rcnnpro radicalement avec Tespuir toujours vivace, avec celte illusion que lo hasard pourrait pourtant m'amener un jour lo bonheur révé.

Cette idée fixe s'est tellement enracinée que je crains que» seulOi la suggestion hypnotique puisse m*en guérir.

Pourriez*vous me donner un conseil? Vous me rendriez infini- ment heureux* Le conseil le plus pressant se bornera proba- blement à m'interdirc ronnnisme* Que je voudrais le suivre! Mais si je n*ai pas sous la main des moyens directement matériels ou mécaniques, je ne pourrai pas m*arracher à ce vice. D'autant moins que je crains qu'& la suite de ces pratiques durant des années, ma nature s*y soit déjà habituée. Les suites^ il est vrai, ne m'en onl pas été épargnées, bien qu'elles ne soient pas aussi horribles qu'on les dépeint ordinairement. Je souiïro d'une nervo- sité peu intense; je suis, il est vrai, alTaibli et je paie ce vice par des troubles périodiques de la digestion ; mais je suis capable encore de supporter des fatigues ; j'y trouve même quelque plaisir si elles ne sont pas trop fortes. Je suis d'humeur sombre, mais jo peux être très gai par moments; heureusement j'aime mon métier; jo m'intéresse À bien des choses, surtout h la musique, aux arts, & la littérature. Je ne me suis jamais livré h des occu* pations féminines.

Ainsi que cela ressort de tout ce que je viens d'exposer, j'aime (i fréquenter les hommes, sutiout quand ils sont beaux, mais je

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PSYCHOPATHiA SEXDAUS

n^ai jamais entretenu avec aucun d*cux des relations intimes. C*est un abîme profond qui me $tépare d*eux«

Jhsf'Seriptum. Je crains de n*avoir pas assez précisé ma vie sexuelle dans le» lignes précédentes». Kl(e no consiste que dans Tononisme, mais* pendant racle, jo me laisse inlluenecr par ces repr^scntalions horribles qu*on désigne par coitus intei* fmora^ ejacnlaUù in ore^ etc.

"Mon rii^lé est» dans ces cas; passif. Ces images se transfbriiioiit et passent & celles de l'accouplement quand une passion m*a enchaîné* I^a lutte contre cette passion est terrible, parce que mon àme participe aussi au combat. Je désire Tunion la plus étroite, la plus complète qu^on puisse imaginer entre deux êtres humains, la vie communpt des intértHs communs, une confiance absolue et Tunion sexuelle. Je pense que lamour naturel ne diffère de celui-ci que par son degré de chaleur, fort au«dessous du feu de notre passion. Précisément en ce moment j*ai de nouveau cette lutte & soutenir etje reroule par la violence celte folle passion qui me tient captif déjik depuis si longtemps.

Pendant des nuits entières je me roule dans mon lit, poursuivi par Tiniage de celui pour Tamour duquel je donnerais tout ce que je possède. Qu'il est triste que le plus noble sentiment qui ait été donné à Thomme, ramitié, soit impossible h cause d*un vil penchant sensuel!

Je voudrais encore une fois déclarer que je ne puis pas me décider transformer ma vie sexuelle par des rapports sexuels avec des femmes. L*idéc de ces rapports minspire du dégoiH et même de Thorreur.

OB'BnvATioK 122. J*écrirai, tant bien que mal, Thisloire de mes souffrances; je ne suis guidé que par le désir de pouvoir contribuer par cette autobiographie il renseigner quelque peu sur les malentendus et les erreurs cruelles qui régnent encore dans toutes les sphères contre Tinversion sexuelle.

J*ai maintenant Irente-sept uns, et je suis do parents qui tous deux étaient très nerveux* Je rappelle ce fait parce que sou- vent j'ai eu ridée que mon invei^siou sexuelle {lourrail m*étrc venue pur voie d* hérédité; cependant incite assertion n'est qno bien vague. Quant ù men graiid-péres tH gnuid'tnére.'i, que je n'ai jamais connus, je voudrais seulement eiter coinmo fait digne? d'être retenu, que mon graud-pèrc du ctUé maternel avait la réputation d'être un grand « don Juan ».

NKUIlO-l»î5YCHOI>ATIIC)LO(;iK OÉNÉIIAIJÎ

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J'étai» un mîmi assez faiblo et, pondant mc»« doux promlôpe» ûiinéo», j'ai «oiimîPt «loco quV>ii appelle den arlliHUss; c'est proba- hUmmil h la siiilo do «etle maladie que mon don d'asuiimilaUoii <îl ma mémoire »« ««m affiaibll»; car j'ap|>r«iia« difllcilwnoal le» choses qui ao mlulérosseiil pas, et j'oublie fueîlement ce que j'ol appris. Je vowlraiH encore faire menlioti du fiiU que, avant ma Dui^^auce, ma mcWe fut en proie (i do vives iimolioiis morale», et qu'elleeul «ouvent des l'myeurs. Depuis TAge di» trois ans. jo ml» très bien piirlaril et jusqu'ici j'ai été épargné par le» maladie» graves. Entre VH\ne de doute et de mus an», j'eus parfois de» sensallons nerveuse» élrangc» que je m puis pas décrire cl qui so faisaient soutlr dans la lôlo et »ur la liowl dos doigte. H ino semblait aloi<« que tout mon ôlre voulnll «e dissoudre. Mai», dopufsjie longue» années, cas accès ne se sc>iit plus renouvelés. DU l^•sle. je suis un homme asser. vigoureux, avec une chevelure louiTue, et d'un caractère tout à fait viriL

A l'âge dcsiK ans, suis arrivé tout seul i\ pratiquer i'onanismo . auquel malhenreusnmcnl je fti» très adonné jusqu'à l'àgo de dix- neuf uns, Faute de mioux, j'y ai recours encore nssess souvent, bien que je reconnaisse le caraclèrcî repréhcnsible de celle pas- sion et que je m'en «enU* Umjours aifail)», landis que le rapport sexuel ovec un homme, loin do me ftiliguer, me donne au contraire le sentiment d'avoir retrempé mes force». A. l'Age do sept ans, je commençai û aller ii l'école et bieuliU j'éprouvai une vive sympathie pour cei tains de mes camarades, ce qui d'ailleurs ne me paraissait nullement élmnge. Au lycée, quand j'eu» quatorze ans, mes condisciple» m'ont éclairé sur Itt vie sexuelle des homme», chose que j'ignorais absolnmcnl; mais leurs expli* cations n'ont pu m inspirer aucun îuléréU A cotte époque je pra- tiquais avec deux ou Irols amis l'onanisme nmluet auquel ceux-ci nf avaient Incité et qui avait un charme inimnnse pour moi. Je «avais toujours p<fc8 conscience de la perversité de mon instinct géniUd; je croyais que mes fautes n'étaient (|ue des péchés de jeunesse, comme en commellent tous les ^mrçons de mon Age. Ji» pensais querinlérét pour le sexe féminin se nianifestei-alt quand l'heure serait venue. Ainsi j atleignis l'ôge de dix-ueufans. Pen- dant le» années suivantes, je fu» amoureux fou d'un très bel artiste dnunaliquc, ensuite d'un employé d'une banque et d*un de mes amis, deux jeunes gens qui éUiient loin d*ôlrc beaux et de porter sur les sens. Cet amour était puiHîinent platonique et m'cnlrarnail imrfoîs & faire des poésies onnainmécs. Ce fut

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PSYCIIOPATHIA SËXUAUS

pmUéive le plus beau temps de ma vie, car j'onviRagenis lout

cola avoe ilos yeux niiiuconts. A l'Age cIk vIiikI ai un an», je cominfïnçaî.pourtant h in*a|iorcevoir poa & peu que jo n'avais pas tout  fait les môme» prédispositions quo mos camarades; jo trouvais aucun plaisir aux occupations viriles» ni ù fumer, ni A lioire, ni au jeu de cartes; quant au lupanar, il m'inspirait réel- Jemenl une peur mortelle. Aussi n'y »uis-je jamais allé; j*ai toujours r<^u'ssî à mVsqui ver sous un prélexle, quand les auna- rades y allaient* Je commençai alors à r4'«nécliir sur moi-même ; je me sentais souvent abandonné, misérable, malheureux, cl je lan- guissais de rencontrer un ami prédisposé comino moi, sans par- venir h ridée qu il pouvait bien exister hors moi des gens de cet acabit. A Tégo de vingt-doux ans, j*ai fait la connaissance «run jeune homme qui enfin m*a éclairé sur Tinvorsion sexuelle et sur les peiwnnes alleintcs de celte anomalie, car lui aussi était uranisle et, ce qui est plus, amoureux de moi. Mes yeux se dessillérenl et je bénis le jour <|ui m'aapporté cet éclaircissement. A partir de ce moment, je vis le monde d'un autre œil, je vis que . le même sort était échu & beaucoup de gens et je commençai A comprendre et & m'accommoder autant quo possible do ce sort. Malheureusement cela marchatl très mal, et aujourd'hui encore je suis pris d'une révolte, d'une haine profonde contre les institu- tions modernes qui nous traitent si mal, nous autres pauvres uranistes. Car quel est notre sort? Dans la plupart des cas, nous ne sommes pas compris, nous sommes ridiculisés et méprisés et, dans le meittour cas, si Ton nous comfirend, on s'apitoie sur nous comme sur do pauvres malades ou des fous. C'est la pitié qui m'a toujours rendu malade. Je c(jmmen(ai donc & jouer la comédie, pour tromper mes proches sur l'état de mon âme, et, toutes les fois que j'y réussissais, j'en avais une gnuide satlsfac- lion. J'ai fait aussi la connaissance de plusieurs compagnons de sort; j ai noué avec eux des liaisons qui malheureusement étaient toujours de courte durée, car j^étais très peureux et prudent, en mémo temps que difllcile dans mon choix et gi\té.

J'ai toi^ours profondément abhorré la pédérastie, comme quelque chose dlndigne d'un ùlre humain, et je désirerais que tous mes compagnons de sort en fissent autant; malheureusement, chcî& certains d'entre eux, ce n'est pas lo cas; car, si tous pensiuent sur ce sujet comme moi, Topprobrc et la raillerie dos hommes (Pun sentiment diflerent du nétre seraient encore plus injustes.

En face de l'homme aimé je me sens complôlement femme,

XEL'HO-PSYCIIOPATIIOIXjUIB «ÉNÉItAlK

voila pourquoi je me comporte nssex passWcincnl pendant ruoU.

«exucK En gdnôm), loulcs rocs scnsallons ol lous mes genllmonU

Ronl féminin»; io «uls vaniteux, coquol, j iiimo^ les cluirons, je

«horche ft plaire, j'aime ft mo bien lioblller, cl, Uans le» ca« o(. je

veux parllculiéreincnl plaire, j'oi recours aux arUHces de toileti*

pour lesauels je suis aasox bien expérimenté. ie in'loWr«se lrô« pett Ala poUUqae,inai8 jo n'on»ui» quo plus

passionné pour la musique ; je suis un partisan 'f^'^ Richard Wagner, prédileclion que j al reinarauee cJiez la plupart des uranistes. Je trouve que c'est précis^incnl cotte musique qui correspond le lîiioux à notre caractère. Je joue assez bien du violon; j'aime la loclure cl je lia beaucoup, mais je n ai que peu d'intérêt pour les autres sujets; de môme tout le reste dans la vie m'est assez indifférent, imr suite de lu sourde résignation qui

m'envahit de plus en plus. . . , .

Bien que j aie tout sujet d'être content de la deslinéo, aja.it comme technicien uuc position assui-éo clans une grande vil e d'Allemagne, je n'aime pas mon métier. Ce que j aimerais le mieux, ce sorail d'être libre «l indépendant, do pouvoir, en coin- DttKiiie de l'être airoû, ' faire de beaux voyages, consacrer mes hasir» ù la musique et û la lllléraluie, «urlout au Ihéftlre qui iim parait comme un d.a pins grands plaisirs, litre 1 mlendanl d un Ihé&tredo la Cour, voiM une position que je trouverais acccpinbie.

La seule p.«ition seciale ou vocation cjiii me paraisse vrn.nie.il désirable, est celle de grand artiste, «.iH chanteur, soit ncl«up. Mit peintre ou sculpteur. Il me semblerait encore plus beau d ôtnî sur un Itùm m>A; ce désir répimd h mon envie très prononcée de i-égner. - (S'il y « vraiment «ne mélempaychnso, Lestion dont je m'occupe beaucoup et théorie qui me parait très probable, je dois avoir déjà vécu une fois comme imperal..r ou îommc s. uvemin quelconque). -Mais il faut filnuié pour louleela. êîemmcjenelo suispas.je n'ai pas d ambilion pour les «oi- disant bonneurs et distinctions de la société. .

Bn ce qui concerne les tendances démon goiU.jc dois conslat...r «lu'il y a Ift une cerlaino scission. D.i beaux jeunes gens de talent cl «ul «m au moins vingt ans, qui se Irouvenl au même «lyeaii social que moi, me paraissent plutôt créés pour un amour plalo- r,tte, e je conLle. dans ce cas, d'une amlUé trC-s sincère el irôs Idéale qui rareinenl déimsse les bornes de quelque» acco- lades. Mais sensuellemenl je ne saurais .Hrc excité que per des hommes plus rudes el plus robustes qui «nt an rooms mon âg".

3M»3 PSYCHOPATHIA SKXUAfJS

mats (|ui doivent occupor une pusiUon sociale et Intellectaellc inrùrieuro  la mienne* La raison de co phénoniùno curieux e»l peu(*i^tre que ma grande pudicitê, *ma timidité native et ma ré- j*erve en pn^sence des liommeâ de ma posilion* «fxerceul l'effet d*Hno idée entravante, du «orlo que, dans ce ca», je n'arriverais que dimcileinent et rarement à une émotion sexuelle» Je souffres bwuicoupdecetantagonismis celas'expHque,— corj'ai toujours^ ^eur de me révéler h ce$ gens sîiiiples qui sont au-dessous de mot et qu'on peut souvent acheter pour de l'argent. Car, dans mon idée, il n'y aurait rien de plus terrible qu'un scandale qui me pousserait immédiatement au suicide. Je ne puis pas assez me figurer combien ce doit être terrilde d'être, à la suite d'une petite imprudence ou par la mécliancctd du premier venu, stiK- malistt devant le monde entier, et pourtant sans que ce soit de notre faute. Car que faisons-nous autre chose que ce que les hommes de dispositions normales peuvent se permettre de faire souvent et sans géne? Ce n'est pas notre faute si nous n'éprouvons pas les mêmes sentiments que la grande foule : c'est un jeu cruel de la nature*

Maintes fois j'ai cherdié dans ma tétc si la science et quelques iKmmios scientiftqucs sans préjugé», penseurs indépendants, ne pourraient imaginer de» moyens pour que, nous, les « (k^ndril- hms » de la nature, nous puissions avoir «ne position plus tup- portable devant la loi et les hommes. Mais toujours je suis arrive à celle triste conclusion que pour se faire le champion d'une cause, il faut tout d'abord la bien connaître et la définir. Qui est-ce qui, jusqu'à ce jour, pourrait expliquer et délinir avec exactitude Tinversion sexuelle? Et pourtant il faut qu'il y ait pour ce phénomène une explication juste, qu'il y ait une vole par laquelle on puisse amener In grande foule à un jugement plus sensé et plus indulgent, et, avant tout, obtenir du moins ceci ; qu'on ne confonde plus l'inversion sexuelle avec la pédérastie, confu- sion qui malheureusement régne encore chez la plupart des gens, je dirais même chez tous. Par un pareil acte, on s'érigerait un ■lonuraeni impérissable t\ la reconnaissance de milliers d'hommes eonlemporains et futurs; car II y a toi^ourseu des uranistes, il y en a et il y on aura à toutes les époques, et en plus grand nombre qu'on ne suppose.

Dans le livre de Wilhrand : Fvidoihu hehniieha Ehe, je trouve énoncée une théorie tout h fait acceptable à ce sujet, ayant eu moi-même déjà à plusieurs reprises l'occasion de constater que

NKUHO*PSYOIIOPATIIOI.O(ai*: GÉNÉHAI.K

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lotis les umnislcB nViimenl pns au iiiémo degré riioininet mai» qu*il y a parmi eux dlnnoinbrable» sulnlivisioiis tlcimi» riiommo le plus ofl'émi jusqu'il Tinvcrti qui uiino oiicoro autant ot aussi souvent les charmes féiniiiins que tes autres. Ceci pourrait peut- ôlro expliquer la soi-disant différonce entre Tlnvorsion congé* nilale et rinvorsion acquise, différence qui, tV mon avis» n*exisle fias du tout. Cependant cher, les tiinqoanie-cinq individus que j*ai connus dans les trois années écouléos depuis que j*ai compris mon état, j*ai rencontré l'*s mêmes traits de tempérament, d'Ame et de caractôro ; presque tous sont plus ou moins idéalistes, ne fument que peu ou pas du tout, sont dévots, vaniteux, coquets et superstitieux, et réunissent en eux —(je dois Tavouor malheureuse- ment} ^ plutùt les défauts des deux sexes que leurs qualités. Je sens un véritable korror pour la femme dans son rélu sexuel, horreur que Je ne saurais vaincra pas même avec tous les arti- fices de mon imagination qui est extrêmement vive ; aussi je ne lai jamais essayé, car je suis convaincu d*avance de la stérilité d'une tentative qui me parait conln; nature et criminelle.

Dans les rapports purement sociaux et amicaux, i'aiino beau- coup à ôlre en relation avec les «Iles et les femmes, «t je suis très bien vu dans les cercles de dames, car je m'intéresse beau- coup aux modes, et je sais parler avec l>eaucoup d*&<-propo» ot de justesse de ces matières. Je puis, quand Je veux, être très gni et très aimable, mais ce don de conversation n*est qu'une comé« die qui me fatigue et qui m'affecte beaucoup. De tout temps j'ai montré beaucoup d'intérétet d'adresse pour les travaux de femme»; étant enfant, j*al jusqu'à Tége de treize ans passionnément aimé A jouer aux poupées auxquelles je faisais moi-môme des robes. Maintenant encore, j*ai beaucoup de plaisir A faire de belles bro- deries, occupation A laquelle malheureusement je ne puis mo livrer qu*en secret. J'ai une prédilection non moins vive pour les bibelots, tes photographies, les fleurs, les friandises, les objets de toilette et toutes les futilités féminines. Bfa chambre que j'ai arrangée et décorée moi-même, ressemble A peu prés au boudoir surchargé d'une dame.

Je voudrais encore mentionner, comme particularité curieuse, que je n'ai Jamais ou de poHntions. Je rêve beaucoup el très vive- ment presque chaque nuit ; mes rêves éroliques, quand j'en ai, ne s'occupent que d*hommes, mais je suis loi^ours réveillé avant qu*uoo éjacuhition ait pu se produire. Au fond, je n'ai pas de grands besoins sexuels; Il y a cheis moi des périodes de quatre &

394

PSYCHOPATIUA SEXI'AIJS

six semaines, pendant teHquollos rinslima génitttl no se mani- feste pas du tout. MaliioureuHement co» périodcH sont très raros <ît sont suivies ordînairemont d*un révoil d'autant plus violent do mon torriblo instinct, qui, s'il n osl pas satisfait, me causo do grnndH malaises physiques et lutcllGctucls. Je suis alors de mau- vaise humeur, diiprimé moralement, Irritable; Je fuis la société: iiiais toutes ces iiarticularllés disiiaraisseui ii Ja première OGca« sion q[ui tno pûrnïol <}c salisfaire mon instinct Kûnilul. Je dois^ re- marquer que, en général, pour Ibs causes les plus fullles, mon humeur peut varier phisieur» fois dans la mdme journée ; olle OFt comme le temps d'avril.

Je danse bien et volontiers; mais Je u*aimc la danse qu^à cause de ses mouveraenls ryllmilques et do ma pn^dtloelion pour la musique*

Enfin je dois faire mention d*une chose qui provoque toujours mon indignaliou. On nous prend en général pour des malades ; cV*st à lort. Car, pour toute maladie, il y a un remMo ou un cal- mant; or iiucune puissance au monde ne pourrait ùler H un ura- nisicsa prédisposition inverlîe. La suggestion hypnotique même, quou a souvent appliquée avec un succc>s apparent, ne peut pas amener de triuisforaialton durahl&dniis la vie psychique d'un ura* iilsle. Che% nous, on confond FeiTet avec la canse. On nous prend pour des malades, paix*e que In plupart ilVntre nous le clovlen- nent réellement avec le temps» Je suis profondément convaincu que les deux tiers de nous, arrivés à un i^ge avancé, s'ils y arri- vent jamais, auront une défectuosité menlale, et c'est facile à ex- pliquer. Quelle force de volonté olquels nerfs ne doit-on pas avoir pour pouvoir pendant toute sa vie et sans interruption dis- simuler, mentir, être hypocrite! Que de fois, quand, dans un cercle de gens normaux, la conservation tombe sur l inversion sexuelle, n'est^in pas obligé de se rallier aux calomnies et aux injures, tandis que chacun de ces propos agit sur nous comme un couteau Iranchanlî D'autre part, ôlre obligé d'écouler les propos cl les mots dVsprit inconvenants el ennuyeux sur les femmes, feindre un intérêt et une attention pour ces conversations qui aujounrhui sont en vogue dans la soi-disant « bonne compagnie » î Voir tous les jours, presqu à chaque heure, de beaux hommes aux- quels on ne peul se révéler, être forcé de se priver pendant des semaines, des mois même, de IVimi dont nous aurions tellement besoin, et par-dessus tout la peur terrible et continuelle dose trahir devant les hommes, d'être couvert de honte et d'opprobre!

NKimo-psyciiopATiioLor.iK iîénéhai.b .Wi

Vmiinoni« il ne faut pas 8'élonnei*<|iie la plupart d'en Irc nousflioienl incapable» do tout Imvuil séiîeux, eai' la lutte avec notro triste destinée absorbe toute notre force de volonté et notre pei'sévé- rancc. Combien il e^lfunesle pour nos nerf» d'être obligé» do ren- fermer toutes nos pensées, tous nos sentiments dans notre for intérieur, noire imagination déjà si vive, alimentée par tout c0la,-tr<ivfliHe i^vec.tfoulflittt plus d'activité, de sorte que nous portons avec nous une fournaise qui menace de nous dévorer! Heureux ceux de nous qui ne manquent Jamais de la force pour pouvoir mener une telle vie, «mis heureux oussi ceux qui en ont déjà fini!

Obsbsvation m. Autobiographie. Vous recevrez ci-Jointe la descriplion du caractère ainsi que des sentiments moraux et sexuels d*un uraniste, c'csl-ô-dire d'un Individu qui, malgré la conformation virile de son corps, so sent tout h fait femme, dont les sens ne sont nullement excités par les femmes et dont la lan- gueur sexuelle ne vise que les hommes,

Pénéiré de la conviction que l'énigme de notre existence ne saurait eti^e démêlée ou du moins éclaircie que par des hommes de science qui pensent sans pn^ugés. Je vous donne ma biogra- phie uniquement dans le but de contribuer imr ce moyen à réclairclsseiuent de cette erreur cruelle de la nature et de rendre peut*étre un service & mes com|iagnons de sort de la future géné- ration. Car dos urawlsles il y en aura, tant qu'il y aura deî* hommes, do môme que c'est un fait irréfutable qu'il y en a eu à toutes les époques. Maisfi mesure que rinslruction seienliflque de noire époque fera des i^rogrés, on iinira par voir en moi et en mes Hcmblables non pas des êtres haïssables, mais des êtres dignes de commisération, qui ne mcrileut Jamais le mépris, mais plutôt la suprême pitié de leur jvrochain plus heureux qu'eux. Je tAchoral d'être aussi bref que possible dans mon récit, de même que Je ferai tous les eftbrts pour rester impartial. Je dois d'ailleurs faire remarquer, au sujet de mon langage cru et souvent môme cynique, que, avant tout, Je tiens ii être vrai : voilà pourquoi Je n évite point les expressions les plus crues, car ce sont elles qui peuvent le mieux caractériser le sujet que je veux exposer.

J'ai trente-quatre ans et demi; je suis un négociant ù revenu modique ; ma taille est au-dessus de la moyenne, je suis maigre, je n'ai pas les muscle» forts, J*al une figure tout à fait ordinaire, couverte de barbe et, au premier aspect, Je no diffère en rien îles

aiUrtiti hommes* Pur contre* ma démarche est Aiminîne» surtout f|uaii<l jo prosse psis; elto est un peu (bndinante; les mouve* inenb» .sont onguletix, peu harmonieux et manquent do tout diarrne viril. Im voix n*eAt ni fémintnc niaigiii^, inais pUitôtd'un timbre de heryton. Tel eM mon hahitm extérieur*

Jo m fume ni ne boin pus; je ne puis ni sîfïliT, ni monter â cliev'iiK ni fntre de Ia gymnastique, ni tiri>r(ic I%'*poe, ni au pistolet non [iIuh; jo ne m'intéresse pas du tout aux chevaux ni aux chtenft; je n*ai jamais eu entre les mains ni un fusil ni une «^pée* Dans me» sentiments inllmos et dans mes désira sexuels, je suis purraiiemnnt femme. Sans aucune instruction bien solide je n*ni passé que einq années nu lycée > je {-suis pourtant înteU ligent; j aime tVlIre de lions ouvrages bien écrits; dispose d*un jugement sain, mais je mi*, laisse toujours entraîner par l'état desprit du moment; qui connaît mon faible «;t sait en profiter, peut me manier ot me persuader facitenienl. Je prends toujours des résolutions sans trouver jamais l'énergie do los mettre à exé* cution. Comme les femmes, je suis capricieux ot nerveux, irrité souvent sans aucune raison, parfois méchant contre dos per- sonncsdont la flgurtMiemeva pas ou contre lesquellesj^aî de lu ran* cune; je suis alorsji arrogant, injuste, souvent blessant et insolent.

Dans tous nies actes et gestes je suis superlieiel, souvent léger; je ne connais aucun sentiment moral profond, el j'ai [>eu de tendresse pour mes parents, mes somrs et mes fr«>res. Je ne suis pas êfçoVste: à l'occasion je suis même capable de faire des saeri- lices; je ne puis jamais résister aux larmes, el, comme les femmes, on peut me gagner par une prévenance aimable ou par nies prières instantes.

Déjitt dans ma tendre enfance, je fuyais les jeux de guerre, les exercices de gymnastique, les bagarres de mes camarades mascu* lins; jB me trouvais toujours dans la compagnie des petites tilles iivec iesquellos je sympathisais plus qu*avec les garçons; j*é tais timide, embarrassé, et je rougissais souvent. Déj^i à Tàge de tlouxe h treize ans, j'éprouvais des serrements de cœur étranges ix la vue de runtfornie collant d'un joli militaire; les années suivantes, pondant que mes camarades d'école partaient toujours de filles el commençaient même de petites amourettes, j'étais capable de suivre pendant des heures un homme vigoureusement bàli avec dos fesses biea développées el plantureuses, et je me grisitis à cet aspect.

«\KUnO-PSYi:il01>ATIiOLOC;iB liËNÊHAIJ*:

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Sans rédiiclitr beaucoup sur ces im|iiH$8sions, qui difTéniienl. Uinides senUiiutntocIo moscainaradim, jocoiniiionçui h ma mas- turberon |ionsuiit penchiiit l'acle (x dos liommes bâtis comme des héros cl bioii mis« jusciu*f1 ce que, i\ Tàijpe do dix-sopt ans, Je fusso écUiivù sur mon ùlHi par un compagnon de sort. Depuis temps] ni eu huit ii dix fois utruire avec des Ollos; mais pour pro- voquer réreciinn, j'ai toujours ilA évoquer riniago d*un bel lionune de ma connaissance; stils convaincu ntijourd^hui que, môme en ayant recours h mon iiiiagination, je ne serais pas capable dUiser d*uno fille. Pou de temps après celte découverte, je préféra i fréquenter des uranistes vigoureux et ûgés, car à celte époque je n'avais ni les moyens ni roccusion voir de vérilables hommes. Depuis, cependant, mon goi^t a,c(»mptélemcnl changé, et ce ne sont que les honmtes^ les vrais hommes, entre vingt- cinq el trenlc*cinq ans, aux formes vigoureuses et souples, qui puissent exciter nu plus haut degré mes sens, et dont les charmes me ravÎF- sent comme si j*éUiis vraiment femme. UrÀce aux circonstancer, J*ai pu au cours dus années faire environ une douzaine de fois connaissance avec des hommes, (|ui, pour une gratification do 1 A 2 florins par visite, servaient à mes fins. Quand je me trouve 'enfermé seul dans ma chambre avec un joli garçon, mon plus grand plaisir, c'est avant iouimemfmuu rjus vnl maxime $i magmimatqtte eroMBùm em^ mmihuB eapere et appvehcndeve et ;2reMiei*0, lurgenfvH mfes fistmvaque imffere atqw: Muin eovpm vkanibwt eonireelure «/, $i eonsedUut\ os faeiem aUfue lolum corpus^ iimnovero miet^ artien" liùus ùxculh oùiegere* Qaodsi memhrum magnum purumque efi^ domînmqm ejus luUri pheeit ardente Uùidhte mentulmn ejus in os meum recepiam eomplares. hwas sugere possum^ iteque autem deiect0)% si semén in os tneunieja*:ul(diiv,cuni maxima ûomm qui « nrauisle »» nomimniur ptu's hac re non modo deiecia(m% sed efiam simen non* nunquQin de vomi.

Cependant j'éprouve la volupté la plus intense quand je tombe sur un homme c|ui est déjà dressé & ces pratiques et qui meai^ brum metm in os miptt et erectionem in ore suo coneedii.

Quelque Invraisemblable que cela paraisse, je trouve toujours, moyennant quelques cadeaux, des garçons chics qui so laissent flaire. Ces gaillards apprennent ordinairement (tes choses pendant leur service mililali*e, car les uranistes savent très bien que, chex les milituireSt on est bien disposé pour de Targent; et le drùte, une fois dreftsé & ce service, est souvent par les circonstances amené h conlinuery malgré sa passion pour le sexé féminin.

m

KSYCIfOlMTIlIA SKXUAIJS

Los uriinlsles, Kaurf|itolqu(*»ioxce|)lions, ni6 Inissonl rroicl d'Im* hilude, car tout qui ont It^miDiii iiio rqiiigne au plus haut degré. Pourlnnt il y a \mvmi eux des Jiiilividiis €|iii peuvent nie clmrnim* aussi bien c(U*uu véritable homme el avec lesquels j'aime encoi'e mieux «voir des rapport \mite qu'ils ré|iomlen( à mes caresscH enflammées avec une égaie ardeur. Quand jo mo trouve en téte-^i-téte avnc* an de ces individus, mes sens excités n*ont plus d*cntri^yeg.et je laisso se déclifilner complètement mes i'ureurâ bestiales : osctdov^ prmo» ampiecioy eum^ (ingmm vteam in 0$ ejm immltlo; ore cupiditate U*emenie ejm laùrum superim mgo^ faekm nmm ad ajus nales adpono el odore mhtpUa/i ei tmli'* huâ ewanmie vohpiaie oàiittpeseor, Los iiommes véritables, en uniformes collants, font sur moi la plus grando impression* Quand j'ai roocasion d'enlacer de mes bras un superbe gaillard et de rembrafsserf cola me donne une éjaculation immédinte, fait que j'nltribuo surtout ii une masturbation fréquente. Car je mo masturbais souvent dans les premières années, presque tontes les fois quo j*avais vu un solide gaillard qui me plaisait; son image m'était alors présente pendant que je faisais Tacto d*onanismo. Mon goOtt en ces choses, n*0Hl piu» trop difficile; il est comme celui d*une bonne qui voit son idéal dans un solide sous-olthrier de dragons* Une belle figure est, il est vrai, an acces- soire agréable, mais pas du tout indispensable à l'excilatiOn de do mon envie sensuelle; la principale condition est et reste : t>iv Uifmore corporùt parte robmta ei bme forinosa, (urgidis femo' riùèts dnrhqm mfÙMSt tandis que le torse peut être svel te» Un ventre fort me déguàle, une bouche sensuelle avec de belles dante nrexcite et me stimule vivement Si cetiiidividua,enoutre, un membrmn pukhrum mufpimu et mqualiUr fom»(umf toutes mes exigences, même les plus exagérées, eont parfaitement satisfaites. Autrefois réjaculation se produisait cinq à huit fois dans une nuit, quand je me trouvais avec des hommes qui me plaisaient et qui nrexcitaioni passionnément; maintenant encore j*éjacule quatre à six fois, étimt excessivement lubrique et sen- suel, au point que môme le cliquetis du sabre d*un joli hussard peut me causer de Tômotion. Avec cela j*ai une imagination très vive el j(! pense pendant presque toutes mes heures de loisir àde jolis hommes aux membres vigoureux, et Je serais ravi si un gaillard solide et resplendissant de force, magm meniuk prie-^ flitus me présente pmUam fulm(; miài pe9*suasum esi^ fore ut - hoc mpeelu sensm met vektneiHissima peNurbaiione affieiantur ei dnm

NBI:H(M*SY(:ilOi»ATII()M>i;iH liÉXÉHALIC

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fvIuH wpus adoteseeniiiipufehrilangfimetBi UeeaiamniQm eum dum eum puella emcunihH âfque idem cum eo faemm a mmhmm mmm in ejus amm imiUmn. Setilf» me» moyonn fiiitinciers Iroinl» m'ompùchoiil ilo inoUro h exécution ces prcjot» cyniques dont mon osprH ost très Houvont rempli ; auiroment il y a long- temps quo je les aurai» réalisés,

Le militaire cxorec sur moi le plus grand charme, mais j*ai en* core, outre* uu Taibie pour leHiiOUclicrs, tusëoclierHilo ÎIvlvvq^ les eamionneui*s, les cavulit^rs de cirque, à la condition qu'ils oient un corps bien fnit el »ouple. Los itranistes me sont odieux pour les rapports intimes, ol j*ài contre la plupart d*enti*û eux une aversion tout & fail Injustifiée que je no soumis m expliquer* Aussi, sauf une seule exceptiuni n*ai-je jamais eu une relation (l*«mitié intime avec aucun uraniste. Par contre, les nipporls les plus cordiaux, consolidés par les années, me rattachent ù quelques hommes normaux, dans la société desquels je me trouve tiès bien, mais avec lesquels jo n*ai jamais eu de rapports sexuels el qui ne se doutent pas du tout de mou état.

Les conversations sur les questions politiques ou tconomiques, ainsi que toute discussion sur un sujet sérieux, me sont odieuses ; par contre, je cause avec beaucoup de plaisir et avec un assc% bon jugement des choses do ihéAlrc*. Dans les opéras, je me figure être sur la scène, je me crois entouré des applaudissements du public qui me célèbre, et je voudrais, de prérérence, représenter des héroYnes passives ou chanter des rôles dramatiques de femmes.

Les snjelH de conversation les plus intéressants pour moi et mes semblables, ce sont totijours mn hommes; ce thème est iné- puisable pour nous autres; les charmes les plus secrets de l'amant sont alors minutieusement expliqués, mentub* mtimaniur^qumla sint tmgnitudint\ quanta crassUudwe; de forma eamm atque rigi- dilate eonferhnm, altcr nb attero cognoscit cujm smen celenm^ eujus tardhts ejaeutalur. Je mentionne eiicore qu'un de mes quatre frères s*est laissé entraîner (i des actes uvanistes, sans ôtro ura-f niste lui-même; tous les quatre sont des adorateurs passionnés du sexe féminin el font sans cesse dos excès sexuels. Les parties génitales des hommes, dans notre famille, sont, sans exception, très fortement développées*

l^niln, je répète les paroles par lesquelles j*at commencé ces lignes* Je no pouvais pas choisir mes expressions, car il s*agissail pour moi de fournir un sujet pour Tétudo de Texistence uraniste; pour cela, il importait, avant tout, de ne donner que la vérité

400 PSYCHOPATIfïA SEXIJALIS

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absolue* VcuilloK donc excuser, pour çoUe raison^ le cynisme de ces lignes.

Au mois d*oc'tobro iëîM), Tauteur des lignes qui précèdent ts(* présonla che% moi. Son exlérieur répondait, en général, à la des* eription qu'il m*on avail faile. lo» parties génital»» étaient volu- mineuHefi, Iré» poilue». Le» parents auraient été gains au point de vue nerveux; un frère s'est brûlé la cervelle par »uilu d*uno ma- ladie nerveuse; trois aulMm sont nerveux nn degré Irâs pro- noncé. Le malade est venu cher, moi en proie au plus grand désespoir. Il ne peut plus supporter la vie qu'il nfénc, car II en est réduit aux rapport» avec des individus vénal», et il ne peut pratiquer Tabstinence, étant donnée sa prédisposition excessive k la sensualité; il ne peut pas comprendre non plus comment on , pourrait le transformer en un individu aimant tes femmes et le rendre capable des plus nobles jouissances de la vie, car, dès TAge de treize ans, il avait des penchants pour lliomme.

11 80 sent tout à fait femme et aspire & faire la conquête d*homines qui no soient pas uranistes. Quand it est avec un ura- niste, c'est comme si deux femmes se trouvaient ensemble. Il préférerait plutôt être sans sexe que do continuer à mener une existence comme la sienne* La castration ne serait-elle pas une délivrance pour lui?

l.*n essai dliypmise n'anienachexce malade excessivomeni émo- tionnel qu un engourdissement très léger.

Obsbhvatiox tt4. B,.., garçon de café, quarante-deux ans, célil>alairo, m'a été envoyé comme inverti par son médecin, dont il était amoureux. B... donna de bonne volonté et avec décence des renseignements sur sa vita mteacia et surtout sexmliê^ très heureux de trouver enOn une explication sérieuse de son état sexuel qui, de tout temps, lui a imni morbide.

0... ne sait rien de ses grands-parents. Son père était un homme emporté, coléreux et très excité, poiaior, ayant eu, de tout temps, de grands besoins sexuels. Après avoir fait vingt* quatre enfants h la môme femme, il divorça d*avcc elle et mit trois fois en étal de grossesse sa femme de ménage. La mère aurait été bien portante.

De ces vingt-quatre enflants, six seulement sont encore en vie : plusieurs d entre eux ont des maladies de nerfs, mais sans niio- malte sexuelle^ sauf une sœur qui» de tout temps, a eu la manie de poursuivre les hommes.

^KrlUM^sY(:lIOl^vîlfo^Ol;l^^(iÉxÉ^AL^: m

6... prétoiid avoir été maladif dans sa premi^tre onfance. Dôs Tâge de hiiil am, sii vie sexuelle s*évoill(i. Il so ninsUirba et oui ridée penem al'wnm pmmrnm in os anlgm^ co qui lui fit grand piflisir. A ràgo du douxo hiis, il cainmonça t\ do venir amoureux des hoinmos» dans lu pluparl des cas do oouxrjui avaient trente ans et portaicnldes moustaches. Déjh, & coite époque^ sos besoins sexuels étaient U'ès développés; il ayait de^ érections et des pol- lutions. À partir do ce moment, il s'est masiurbé presque tous les jours, en évoquant pendant Taete Tiniage d*un homme aimé. Son suprême plaisir était cependant penem viri in o,s arngere, il en avait une éjaeulation avec la plus vivo volupté. Environ dou7.e fois seulement, il a pu, jusqulci, goàtor co plaisir. Quand il se trouvait en présence dliommos sympathiquoK, il n*a jamais eu de dégoiU pour lo pihiis d*autrui, au contraire. Il n*a jamais accepté les propositions de pédérastie qui, soit active, soit passive, lui répugne au plus haut degré. Kn aciïomplissant ces actes pervers, il s*est toujoui*s Uguré être dans le réle d'une reinme. Sa passion pour les hommes qui lui étaient sympathiques était sans bornes. Il aurait été capable de tout pour un amant. Il tressaillait d*éino« tion et de volupté rien qu*on rapercovanl.

A TAge de dix-neuf ans, il s'est laissé ï^ouvonl entraîner par des camarades ix aller au lupanar. 11 n*a jamais trouvé de plaisir au coït. Pour avoir de rérection en présence de la femme, il a toujours dA s'imaginer qu'il avait alTairc à un liommc aimé. Ce qu*ll aurait préféré i\ tout, c'est que la femme lui perutU Yimmissio pénis in os, ce qui lui a toujours été refusé. Faute de uilcux, il pratiquait le coït; il est même devenu deux. fois pôre. Son dernier enfant, une fille de huit ans^ commence déjd h se livrer (i la masturbation et il l'onanisme mutuel, ce dont il est profondément affligé. N'y aurait-il pas quelque remôdo & cela ?

Le malade uflli'me qu*avec les hommes II s*cst tonjoui*s senti dans le rôle de la femme, même dans les rapports sexuels. 11 a toujours pcnsâ que sa perveraion sexuelle avait pour cause origi- naire le fait que son pôre, eu le procréant, avait voulu faire une fille. Ses frères et ses sœurs Tuvaient toujours raillé à cause de ses manières féminines. Balayer lu chambre, laver la vaisselle i>tai('nt pour lui des occupations agréables. On a souvent admiré ses aptitudes pour ce genre de travaux, ot on a trouvé qu'il y était plus adroit quo bien dos filles. Quand 11 pouvait le faire, il se dé- guisait en fille. Pendant le carnaval, il allait dans les l>id8 déguisé on femme. Dansées occasions, il réu8.sissaitparfaitcment i\ imiter ivvciiorATiiu sescius* 26

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PSYCHOÏ'ATIUA SEXUALIS

les fninttutli*ri(»s et les coqiioilerieft des fcmmosït parce a tin naUirc!l réminin*

H n'a jaiimis eu beaucoup de goût & fiimor on h boire, aux oecupuUoii» et aux plaisirs masculins; mais il a fait avec passion de la coulurei ot» étant garçon, il à élô souvent grondé parce qull jouait sans cesse aux poupées. Au IhdMro et au cirque, soft intérêt w se concentrait que sur les hommes. Souvent il ne pou- vait pQH résiste»? h l'envie de rAdcr autour des pissotières, pour voir des parties génitales maseulincs.

il n*a jamais trouvé plaisir aux charmes féminins. U n*a réussi le eoYt qu*en évoquant rimage d'un homme aimé, Ses^ol- luttons nocturnes étaient toujours occasionnées par des rêves lascifs concernanl.des hommes.

Malgré de nombreux excès sexuels, B,., n*a jamais souffert do neurasthénie, et il n'en présente aucun des symptômes.

Le malade est délicat, a une barbe et une moustache peu rour-> nies; ce n*esl qu'à Vikgo de vingt-ciuq ans (|ne sa figure est devenue barbue. Son extérieur, sauf sa démarche dandinante et légère, ne présente rten qui puisse indiquer un naturel féminin. U afiirnic qu'on a déjà souvent ridiculisé sa démarche féminine. Les partie» génitales sont fortes, bien développées, tout k fait normales, couvertes de poils touffus; le bassin est masculin. Le crftne est rachitique, un peu hydrocéphale, avec des os pariétaux convexes. La face surprend par son exiguïté. Le malade prétend qu*il est facile & irriter et enclin aux emportements et à la colère.

OssBUVATiON iiÀu Le t^' mai* 1H80, les autorités policières amenèrent ù la Clinique psychiatrique de Gratz un homme de lettres, le docteur en philosophie 0...

G..„ vomint d'Italie et passant, dans son voyage» par Oralx, avait trouvé un soldat qui, moyennant argent, s'était livré h lui, uiais qui finalement Tavait dénoncé ix la police. Comme celui- ci défendait avec te plus grand sans-géno son amour pour les hommes, la po1ic(; trouva son état niental douteux et le fit placer en observation près dallénis tes. G... raconta aux médecins, avec une franchise cynique, qu1t y a ptusieui*s années déjà il avait eu, à M..., une alfaîre analogue à démêler avec la police et qu'il avait été, alors^ quinze jours en prison. Dans les pays du Sud, il n'y a aucune loi contre les gens comme lui; en Allemagne et en Franco seulement, on a trouvé raffaire mauvaise^

G,., a cinquante ahs; il est grand, vigoui*eux, avec un regard

NECnO-PSYCUOPATHOLOrilK niïXénALR 403

lihidinoiix, don manières coqucUcH i*l cyniques, f/œil a unu oxproHsioii névropaUiiquecl vaguo; losdenUde la luAohoiro infé- riouro sont bien plus on arrière quo ctiUos ih la tnAchoiro sttpô* rieurc. Le crAtio osl normal, la voix virile, la harbe bioii fournie. Los parlies gétittale» sonl bien conformées; copendatit les tosti- eûtes sont ttn pou pnlils. Physiquoinenl, G... no présente rien ù. noter, «laiif -un léger emphysi>mo du poumon et unt^ flntute externe h t*anus. Le p6re de G... était atteint de folie périodique; la mère était une personne <c excontrique n\ une tante était atteinte d*ali(in(iiiori mentale. De neuf enfants issus du pôre otde la niùre du G..., cjuntresont morts un Age tendrez.

0.., prôtoud avoir ùiù bien portant, sauf qult a eu des scro* fulides. Il n obtenu le grade de docteur en pldiosopbio. A Tàgo de vingt-cinq ans il a eu dos hémoplysies, il alla en Italie uCi, sauf quelques interruptions, il gagnait sa vie txs'ec m plume et en ilonnant des teçous. G... dit qu'il a souvent Houlfcrt de conges- tions et aussi quoique peu « dïrritatlon spinôlo'», cest-ù-dire que le dos lui faisait mal. Du reste, il est toujours de bonne humour, «eulement son porter-monnaie n*est jamais bien garni, et il a toujours hon appétit, comme toutes les « vieilles hétaïres ». Il raconte ensuite avec iieaucoup de plaisir ol de cynisme qu'il est atteint dinversion soxuelle congénitale» DéjiV, A TAge de cinq ans, son plus grand plaisir était viden mentuiam^ ot il rôdait autour des pissotières pour avoir ce bonheur. Avant Tdge de puberté, il avait pratiqué ronaiiisme. A sa puberté îl s^aperçut qu*il avait un sentiment très tendre prmr ses amis. l*nc impulsion obscure lui montrait le chemin que son amour prendrait. Il avait pour ainsi dire robscssion tl*einbrasser d'autres jeunes gens, et parfois de caresser le pénin do Tun ou de Tautrc. Ce n'est qn*it TAge de vingt-six ans qu'il commença à entrer en mpports suxuols avec (les hommes; il se sentait alors toujours dans lo réie de la femme^ l'étant encore petit gai*çon, sim plus grand plaisir était do s'Iiabil* 1er en femme* Il a été souvent battu par son père, quand, pour obéir iV son impulsion, il mettait les vêtements de sa sœur. Quand il voyait un ballet, c'étaient toujours les danseurs et jamais les ballerines qui rintéressaient. Aussi loin que su mémoire remonte. Il a toujours eu Vhorror fminm. Quand il allait dans un lupanar^ ce n*6tait que pour voir des jeunes gens, « puisque, (llt«il, je suis un concurrent des putains. » Quand il voit un jeune liomme, il le regarde tout d*abord dans les yeux; si ceux-ci lui plaisent, il regarde lu bouche pour voir si elle est faite pour les

m P8YCH(>UAT»IA SEXUAIJS

halscrn, ol eiistiilo vient lu Uiitr des pariios gôniliilos pour voir si elles KOfit bien dcvulôppôos, 0.., parle avec une Kriindo sufllHance lie sen oiivraKOs poél«|uoi4, ut il fait valoir ipio los ^cm il« son acabit sont tous doH hommes doués do beaucoup de talent. H cite a l*appui de sa Ibùse, coinnie exeniples : YoUairo, Frédéric le Griind, Eugène de Savoie» Platon, qui, selon lui, élaiotil tous des 5 urauistcf» », Son plus graa4 plaisir est. d'a^^^ jeune Jionniie qui lui soit syuipatliique et qui lui fosse la lecture de ses vers (les verii»de n..« L el4$ dernier, ila eu un amant de ce genre. Lorsqull dut se séparer de lul« il s'abandonna au désespoir; line mangeait plus, ne dormait plus ol net put que peu i\ peu se ' resaisir. f/auiour des urunistes est profond el oxialique. A Naplcs, raconle'-il, il y a un quartier oit les effémineUi vivent eii ménage avec leurs amants, de mémo qu*à Paris les griseltes. Ils se sacrifient pour leur aniani, entretiennent son ménage, tout eomnie les griseltes. Par contres il y a répulsion entre uraniste et uraniste, tout coininé <( cntiH» Jeux pulains; c*cst une question de btai tique n,

G... éprouve une lois par semaine le besoin d'avoir des rapports sexuels avec un homme. 11 se sent heureux de son étrange sen- timent sexuel qu'il eonsidère connue anormal, niais non comme morbide ni coninie illégiltaie. Il est d'avis qu'il ne reste d lui et ix ses compagnons qu'un parti à prendre, c'est d*élever au niveau du surnaturel le phénomène contre-nuturc qui est en eux. Il voit dans rameur uraniste comme un amour plus élevé, idéalisé, divinisé etabslrail. Quand nous lui objectons qu'un pareil amour . est contraire aux buts de lu nulure et la conservation de la race, il répond d'un aîr pessimiste que le monde doit mourir et In terre continuer ù tourner autour de son axe sans les hommes qui n existent que pour leur propre supplice. Alln de donner une raison et une explication de son sentiment sexuel anormal, G... prend Platon comme point de dépari, Platon, dit-il, « qtn certes n'était pas un cochon *>* Déj& Platon a formulé la thèse allégorique que les hommes étaient autrefois des boules. Los dieux les avaient coupées en deux disques. Dans la plupart des cas rhonuno se compassé sur lu femme, mais quelquefois aussi rtiomme sur riionmie. Alors le pouvoir de rinslincl de runion est aussi puissant, et tous deux se raiïraichissenl jmr devant. G..* raconte ensuite que ses rêves, quand ils étaient érotiqucs, n'ont jamais eu pour sujet des feiiimes^ mais toi^ours des hommes. I/amour pour riiomme est le seul genre qui puisse le satisfatix*;

NËUltO-PSYCIlOlMTIlOLOGlB GÉNÉllALKI m

Il ti*ouYu abomiiiiiblt* do roiiillet* avec son péma iltxm lu venli'o d*iino feiiinie. Coiiimi! il Ta ciilùiuludire, e'i^Hl du cette rnaiiJùru défçoutunlo qu'on iimtiqiie lo coït. H n a jutiiniH («u itnvio do voW les purtieK génitales «rtino rûiiim»; eula lui répugne. Il nv ronsi- dèro pas comme un vicfi son gonm Katisfaction koniioUg; c'est une lot de la nature qui l\v force. Il n'agit pour lui de rhmtinct de cons^crvulion. I^^onaiiisini* n'ont qu'un expédient niiséraiite, et nuîsîl>îe eiirfiriis lùiïdis (\m runioùr uràhisle relève lo inoral et reti-einpe lo» forces physiques.

/Vvoc uno indignation inoralo qui a l'air bien comique i\ cti de son cyuÎHino ordinaire, îl liroteHto lïontrt^ la conruHion dos urani»los avec les pédérastes. Il abhorre le podex, nu oi*ganc do sécrétion. Les rapports des urtànistes ont toujours lieu par devant et consis- «lent dans un syslémo d onanisme combiné.

Toiles sont les descriplions de 0.*. dont rîndividualUé inteliec- iuello est aussi, en tout cas, primitivement anormale. La preuvi» en est dans son c^nisnie, dans sa frivolité incroyable, dans Tuppti- calton de ses niaximos au domaine religieux, terrain sur lequel nous ne pourrions le suivre, sans transgresser les limites tracées mémo pour uno ol>servation scienlilique; duns son mlBonnement philosophique entortillé sur les causes de son sentiment sexuel pervers; duns sa manière retorse d'envisiiger le monde; dans sa défcictuosité éthique duos tous les sens: dans sa vie de vai;abond ; dans ses manières bizarres et dans sim extérieur. G... fait refFet d'un homme originairement fou. (Oliservation personnelle. ^eiU" chrift fûr Pstjehiatne).

OosBUVATioN 120. Taylor avait h examiner une nommée ëUbc Edwards, Agée do vingt-quatre ans. L'examen a amené la constatation qu'elle était du sexe masculin. B... avait depuis Vàge de quatorze ans porté des vêtements icuninlns, elle a aussi débuté sur la scène comme actrice; elle perlait les cheveux longs et, h la mode des femmes, une raie au milieu. La conformation de la figure avait quelque chose de féminin; pour le reste le corps était tout Cl fait masculin. Elle avait soigneusement arraché les poils de sa barbe. Les parties génitales viriles, vigenrouscs et bien développées, étaient fixées par un luuidage vers le haut sur le ventre.

L'examen de l'anus indiquait la pratique de la pédérastie pas- sive. (Taylor, Mcd. jurisprudence^ 187ÎI, 11, p. â80, 473),

OfissavATiOtN 127. Un fonctionnaire d't'hgo moyen, marié ù

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PSYCHOPATIIIA SKXl?AUS

ma brave foinino ol, depuiM pitiftiours aiindcs, père do riimille lietircHtx, piHîHontc* un |iliéiioniètie curieux dans lo sons di* riji- versioii Kcxuelle.

Uliistoiro Hcanduleiise suivaulo fut divulgu(*c un juin* par l'in* dii^erélioii d*ui»o proslituéc. X... m ]U*éson(aii environ iom ie» liuit jours au lupannr, s'y mlumuit (mi feininc; à m dé^mseuioni no iimm|uaitjamuiH une perruque* doToinmo; LatoUuUo torminéo, il He couolmit iiur un Ht cri 8tf lal^ftaft mAfifttfbcr par uno pmil- tuée. Il pntfôrait de beaucoup employer, s*il pouvait Vy décider, un individu maficulin, l'homme do peine du lupanar. Le pôre de X... avait une iaro h(>rmliUiire, fut t plusieurs reprises alieiut d'aUcMiaiion monlalo ol iVhjperw$lhîm ol parwslhem sexuaih,

OosBUVATios 1^28. C... li*.., s«n*vaiitts vingl^six ans, souflre depuis TAgc de sa formai ion de paranoïa oviginaria el d*bys« térie; elleeut^iL la suite de ses idées fixes, un passé romanes^ quo et s'alUra, en tHH7, en Suisse, ofi elle H*était réfugiée par nionomanie do la persécution» une iuslruetion Judiciaire. A cette occasion on constata qu*elle était iitlointo dinversion sexuelle.

Ou n'a aucun renseignement sur ses parents ni sur su parenté. H«.. prétend (|ue, stiuf une iidlainmalton des poumons qu'elle a eue il Tùgo de seixe ans, elle n*a jamais été gravement malade aupuravanL

La première menstruation eut lieu sans nmlaisos h Tége de quinxe ans; plus tard les meiim furent irréguliéres et anormale- ineni fortes. La malade affirme qu'elle n*a jamais eu do penchant pour les personnes de Tautrescxe, et jamais toléré qu*un homme s'approchAt d elle. Klle n'a jamais pu couiprendre comment ses amies pouvaient parler de la beauté el de ramabilîté des personnes du sexe masculin. Klle ne peut pas comprendre non plus com- ment une femme peut se laisser embrasser par un homme. Par con ti*e, elle fut transportée d'enthousiasme quand elle pu t poser un baiser sur les lèvres d*une amie bien aimée. Elle a pour les (llles un amour qu*elle ne peut pas sVxptiqudr. Klle animé et embrassé avec extase quelques-unes de ses amies; elle aurait été capable des leur sacrifier sa vie. Le con)bIe de son plaisir aurait été de vivre avec une pareille amie et de la posséder seule et entière- ment.

Ëlle se sent comme homme vis^-vis de la fille aimée. Etant encore petite fille, elle n*avalt de ^oùi que pour les jeux des gar- çons; elle aimait surtout entendre les décharges des fusils et la

N>:Ult0.1\SYGIiOPÀTIIOlO(aK GËMÉHAU*:

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inuBiqueiiilliUiira; olloon6tnit lotil^rail onthousiasméo et aurait uimô partir coinrno soldai. Son id^al âtfiil la cliasso ot la guorre. Au ihétive dlo ii*avait d'intérêt que pour les arlistus des rôles de Tommes. Elle »uiL trôs bien q|uu celle U>.ndance est coiitrairo au cnraclôro fémititii, mais c*e»l plu» fort r(u*ollo. Elle uvail ^rand plaisir à aller Imbillôe en liommo, de mômo elle fit do tout tcmp» nvecplaîsfr toutes ïforlof* d'mivrages d'homme et y montra tihe adretiso particulière, tandis quo c'était le contraire eu ce qui con- cerne les ouvrages do femme ot surtout les travaux manuels, La malade aime aussi h fumer et tl boire dos lioissons alcooliques* A la suite d*idées fixes de persôcullon et pour échapper à sos pj*é- tondus persécuteurs, la malade s*est, U plusieurs reprises, mon- trée en vêtements d'homme et a joué des nUes masculins. Elle le falsail avec tant d'adresse (mtivo sans doute) qu'elle sut génémiemeul tromper tes gens sur son véritable sexe.

Il a été établi documenlairemenl que, déjà en 18B4, lu malade avait vécu pendant loiigiemps tantél habillée en civil, tantôt avec Tuniformo d*un lieutenant, et que, poussée parla mononianlode la persécution, elle s*élaît, en aoAt IHHi, habillée d*un costume semblable h celui des laquais et s*élait réfugiée d'Autriche en Suisse, elle trouva une place comme domestique dans lafamîNé d'un négocianl; elle tomba amoureuse de la demoiselle de la maison, la « belle Anna qui de son cùté, no se doutant pas du. véritalile sexe de R..., devint amoureuse du jeune et joli servant* La malafle fait sur cet épisode de sa vio les remarques caraclé** ristiques que voici : « J'élais tout A fait amoureuse d*Anna. Je ne sais pas comment cela m'est venu, et je ne saurais me rendre aucun compte do cette inclination» C*est cet amour fatal qui M cause que j'ai pendant si 4ongtemps continué de jouer le rélo d'un homme. Je n'ai encore jamais éprouvé d*amour pour un liomnic, et je crois que mon affection se tourne vers le sexe féminin ot non pas vers le sexe masculin. Je ne comprend pas cet état* »

H... écrivait do Suisse des lettres k son amie et compatrioto Amélie, qui onl été jointes au dossier du tribunal. Ce sont des lettres pleines d*un amour extatique qui déimsse de bien loin la mesure do ramitié. Elle appelle son amie : ma fleur de miracle, soleil de mon cœur, langueur de mon kmo »>. Elle est sou suprême l>onheur sur terre» c'est t\ elle qu'elle a donné tout son cœur. Dans des lettres adressées aux parents do son amie, elle dit qu'ils veil- lent bien sur cette « llour miraculeuse >», car si celle-ci mourait, elle ne pourrait plus resler parmi les vivants.

408 PSYCIIÛIurillA SEXUAIJS

H... fut pnndant cfiiel({ii« lomp» inlorndu A l'asilo pour qu'on ])Uts««u c!xafiiinor son étal inonial. Un jour (|iron Hulorisa une xirnUi d'Anna |iK».s do 11*.., k>s m^coluclos ai les haisoi'S urdvnls n*en vouIatonC plus Huin Annn iivoua mm rétieenc*e ({iril Ja mahon cléjA ullos s'étaient criibras$(^t*s avec la mémo U^ndresso*

li.*. est tino femme gronde, svelte, ei d*uno apparence intpo» saule, djis confornialioa loui a i^Ait rcHnlnino, niai» avec de» Irait» plutôt masculins. Le cràiie est régulier, pus de stigmates <le dégé- nérescence anulomiqiu*; les parties génitales sont normales et toutt\ fait vierges, ft... fait rimprossion d*uiio porseniie décente et moraleniont très pure. Toulos tes circonstances indiquent qu'olle n*a aimé que platoniquemenl; le regard et Textérieur indiquent une névrojndhe. Hystérie grave pôHcidii)ue, aecé^ d*nno sorto de* catalepsie a^'ec étal délirant et visions. La tnaludo est facile A mettre en état de soinnainijulismo par l*intliience hyp- notique, et, dans cet état» elle vM susceptible de recevoir toutes les suggestions. (Observation personni;llo, luHHfhwks /iiacUet\ 1881. Fascicule i*j

I. ANnaoGYMB KT CY.XAiNIIttlË.

11 y a une transition h peine seiisil)lc entro. lograupc prdcd* dent et* les eus d^invcrsion sexuelle non seulement le caractôre et toutes les sensations du sons sexuel anormal coexistent, mais oii même par la conrornmtioii de son squelette, le typedc sa ligure, sa voix, etc., en un mot sous le rapport anatomique comme sous le rapport psychique et psycho-sexuel, Tindividu se rapproche du sexe dans le rôle duquel il se sent vis-ii-vis des autres individus do son propre sexe. Il est évident que celle empreinte anthi*opologique de y h lomalie cdrébrale rqirésenle un degré très avancé do dé- générescence. Mais, d'autre part, celte déviation est basée sur des conditions tout autres que les phénomènes lérato- logiques de rhormaphrodisme envisagé au sens anutomique. Cela ressort cUiircmcat du fait que jusqu'ici on n'a jamais rencontré sur le terrain de rinversion sexuelle, de tendance aux malformations hormaphroditiques des parties génitales. On a toujours établi que les parties génitales de ces individus

NlHjllO-PSYGHOPATllOf,OGIB lilÏNÉUALK 400

étaient, mi point cb vii<î sexuel, compiâlemont (lîffémiciéo», bien que souvent ultetnto» do sligmates de d^^gén^i'eseence aotttomiquo (iH>î- ou liypospndie», otc.)f qw» cnlmvaient le dtfveloppentonl deii orgiuios qui (Sttiieut du reste bien diiré- renciés au point do vue sexuel.

MttU on ne possèdi» f oncore j««qtt*lci un nombre d ■ob- servations suflUant do ce groupe intiîressant : femmes en vêtements dliomme» avec partie» g<$nitalcs fdmininos, hom- mes en viHemcnl» de fcniincH avec parties génitales mascu- lines. Tout observateur cxp<îrinient('5 se rappelle sans doute avoir rencontré des individus masculins dont la manière d*ôtre Kminino (lumcbcs larges, formes rondes avec abon- dance de graisse, barbe totalomonl absente ou très faible- ment développée; trails de la figure féminins, teint délicat, voix de fausscl,elc.) était surprenante, et vice venu des ôtrcs féminins qui, par la charpente des os, le bassin, la démarche, les attiludes, leurs traits grossiers et nettement virils, leur voix grave et rauque, etc., lont fait douter de V « éternel féminin ».

Nous avons ^railleurs, dans les groupes précédents, rciicon- Iré des Iraccs isolées d'une pareille transformation anthro- pologique, entre autres dans Tobsorvation 106 une dame avait des pied» d'homme, dans l'observation 112 ofi il y eut développement des mamelles avec du lait h l'Age de la puberté.

Il parait aussi que chez l«s individus du quatrième groupe ainsi que chez quelques-uns du troisième qui forment une transition vers le quatrième, la pudeur sexuelle n*exislc qu'en face d'une personne du propre sexe et non pas en face du sexe opposé.

OnsBAVATiON 129. Androgynie, M. V... IL.., trente ans,^ célibataire, est d'une mérc névropathe- On prétend que dans la famille du malade il n'y aurait eu ni maladies nerveuses, ni mentales, et que son frère unique est loul t fait normal au point de vue inlellecluel et physique. Lo malade» dit-on, eut un

4tO

iNsvciiopATiiiA si?xi;aijs

dévfloppom&iU physique (ardif el, pour celle roison, on l'a envoyé ù plusieurs reprises aux liaiim de mer ol dans les gtationscttmaté- riques. Dù» son onfanas il <''lai( do aomilïuium névropalliîque et, d*après le ti^moignago d'un parent, il n*élaîl pas comme les autre» garçons* De irùs bonne lieuro il M*est fait remarquer par mn aver- sion pour les amusçmenlft do» gorçons et par sa prédileelion pour les jouets fémiiiins. I| . détestait tous les Jeux des garçons^ les éxon^icôsdct la gymnastique, tandis que le jeu de poupées et tes ouvrages de femme avaient pour lui un charme particulier Plus lard le malade 8*est bien chH'eloppé physique, il n'a pas eu de maladies graves ; mais, au point de vue infèilectuel, son individua- lité est restée anormale» incapable d'envisager la vie d'une ma- nière sérieuse, et empreinte d*une tendance tout & fait féminine dans ses pennées et ses Mtntimenis*

k TAge do dix-se}kt ans, des pollutions se sont prodalles; deve- nues de plus en plus fréquentes, elles avaient lieu môme dans la journée; elles affaiblirent le malade et caus(>rentdos troubles ner- veux nombreux. Des phénomènes de imranihema spinalis se sont développés et ont subsisté jusqu'il ces dernières années, mais ils se sont atténués ii mesure que les pollutions devenaient plus rares. 11 nie avoir pratiqué Tonanisme, mais le contraire parait très vraisemblable. Depuis Tâgc de la puberté, son caractère apa- thique, mou et réveursesl faitde plus en plus jour. Tous lescfTorls pour amener le malade à une profession pratique proprement dite, restèrent infructueux. Ses facultés Intellectuelles, bien que réellement saines, ne pouvaient s'élever ii la hauteur nécessaire pour se diriger efficacement avec un caractère indépendant et envi- sager la vie d*une manière plus élevée. Il est resté sans volonté précise, un grand enfant; rien ne caractérise plus manifestement sa conformation anormale que son incapacité réelle h manier Targent; de son propre aveu, il n*a pas Tesprlt gérer Targent d'une façon ordonnée et sensée* AussitiH qu'il a des fonds, il le» dépense en bibelots, objeUdo toilette et autres futilités.

Le malade parait aussi peu capable que possible de conquérir une position sociale, pas même d'en comprendre rimporlance et la valeur.

Il n a rien appris à fond ; .il a occupé son temps h sa toilette* aux passe-temps artistiques, surtout d la peinture pour laquelle il semble avoir quelque talent; mais, \k non plus, il ne faisait rien, n'ayant pas la persévérance nécessaire. On ne pouvait pas Tame- ner à un travail inteticctuel sérieux, il ne comprenait que les

KEUltO-PSYCHOPATIIOLOGlK fiÉNÉHALE 4H

apjmrences de» chose»; il élait loiijours diftlniit, et »'ennn>ait toutes ïmîolH qu'il dUiit question d'alfairea sérieuse». Dos coups de lôtc în»eri?«6«, clos voyago« sans rliiit^ ni mison, des gaspillages d*argent, dos dettes : voilà co qui se produisait d chaque instiint daim son existence, et il ne saisissait mi^me pas les inconvénients positifs de co genre de vie. Il était entêté, intmitablo; il n*a jamais fait rien qui ynil Le toutes les fuis quVn a essayé de le faire mareiier tout seul ut gérer iui-inéuie ses tnluréts.

Avec ces phénomènes d'une conformation originairomonl anor- male ut psyclii<|uement défectueuse, s'alliuient des symptôme» prononcés d'un sentiment sexuel pervers qui, d'ailleurs, sont aussi indiqués par VhaùUus souiatique du malade. Il se sent sexuellement femme en face de rhomme jiladellnclinalîon pour les personnes de son propre sexe en même temps que de rimlilTé- renée, sinon de l'aversion pour les femme». Il prétend avoir eu, ù l'Age do vingt-doux ans, des rapports sexuels avec des femmes, et a%'oîr accompli le cort d'une façon normale ; mais il s'est liien- iài détourné du sexe féminin, d'une part, parce que ses malaises neurasthéniques s'accentuaient après chaque coït, d'autre part, parce qu'il avait peur d'être infecté et que Tacte ne lui avait jamais procuré do satisfaction. Il ne se rend pas parfaitement compte de son état sexuel anormal; Il a conscience d'avoir un penchant pour le sexe masculin, maïs il n'admet qu'avise réti- cence qu'il a pour certains individus masculins un sentiment de délicieuse amitié, sans qu'il s y joigne un sentiment sensuel. 11 n'abhorre pas précisément le sext? féminin, il se déciderait même ù épouser une femme qui rultirerailpar des penchants artistiques homogènes aux siens, à la condition qu'on lui fit grâce de ses devoirs conjugaux qui lui seraient désagréable» et dont Taccom- pltssemeiil le rendrait faible et le fatîgMdraît. Le malade nie avoir jamais eu des rapports soxucds avec des hommea; mais ses déné- gations sont démenties par l'embarras et la rougeur qu'il mani- feste en parlant de ce sujet, et plus encore par un incident arrivé à N..., oit le ihalade se trouvait il y a quelque temps: au restaurant, il a essayé d'enlrer en rapjjorls sexuel» avec quelques jeunes gens et a provoqué ainsi un immense scandale.

L'extérieur aussi, r/w^î/Ms, la conformation du corps, les gestes, les manières, la toilette attirent l'atlenliim et rappellent décidé- ment des formes et des allures féminines. Le malade est d'une laillo au-dessus de la moyenne, mais le thorax et le bassin «ont de conformation féminine. Le corps est riche en graisse, la peau

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PSYCHOIUTHÏA SKXUAIXS

hion soifj^néc, ienûvd et doiico. CfHto iiu pression qu'on osl on pré- senec* d'unu fomiiKj haliillée uit hoinin& usl micoru roiirorcéi) par lo fait qu(! la ligure no porle que peu do l)ai*lie qui «raillours ost raséo, lo jndailo n^nyanl laissé qu*uno polilo juouslachc, ausjïl par sa démarche daiidînanlc, sos maniOi'os liaiUlo» cl pleines de minauderies, ses traits féminins, roxpression flollanlc et névro palhique de ses yeux, les tracen de rouge et do blanc sur sa figure, la coupe gumincuse de ses vMeineuls, avec un ves^ton lioinlié devaiil eoiiime par des seins, sa i;mvalo à franges et nouée ù la façon dus dames, et enfin ses clievtnix si'iparés au milieu par une raie, ramenés et collés sur les tempes.

L'examen du corps a permis de eonslaler une conformation d'un caractère féminin inconleslable. Les parUes génitales exlernes sont, il est vrai, bien développées, mais le teslicule gauche est resté dans le canal inguinal, le wom Venem est peu poilu, nnormalemont riciie on graisse et proéminent. La voix est d'un litnlm; élevé et manque absolumr»nt de caractère viril.

Les oecupationH et les pensées de V«.. IL., ont également un caractère féminin très prononcé. 11 a son boudoir, sa tidilo de toilette bien assortie devant laquelle il passe des heures entières, 8*occupanl <lc toutes sortes d'artifices pour senihcllir; il abhorre la ehussot les exercices d^annes et toutes les occupations mascu* Unes; il se désigno lui-même comme un bel esprit, parle de pré- férence de 8G8 peintures, de ses essais poétiques, s'intéresse aux ouvrages féminin», tels que la broderie qu'il fait aussi ; fl dit que son bonheur suprême serait do passer sa vie dans un cercle do messieurs et de dames «jui auraient des goiUs artistiques, une éducation esthétique, d'occuper son temps en conversations, a^i faire de la musique, à discuter des (pieslions d'esthétique, etc. Sa conversation roule de préférence sur les choses fénu'nines, les modes, les travaux manuels de la fomme, Tari de la cuisine, les affaires du ménage.

Le malade est bien portant, mais un peu anémique, il csl de constitution uévropathtque et présente des symptômes de neu- rasthénie qui sont entretenus par son genre de vie manqué^ par un trop long séjour au lit et k la chambre, par sa mollesse.

Use plaint de maux de téte périodiques, de congestions cépha- liques, de constipation habituelle ; il a facilement des 90»l>res(iuts d'oflï'of; il se plaint cVôtre parfois faible et fatigué, d'avoir des douleurs aiguës dans les extrémités, dans ta direction des norfs lombu-abdominaux; Il se sent fatigué après ses pollutions ot

NlCnUO-PSYCIiOtUTIIOLOnilS

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après fte» repus; il vhï seiisiblo ii la pi-ugsion sur le Pt*oû, apinosi^ sur hi thomx, la |)oiit'tiie, de inéint* qiiVi la puliiulicin dos iiorfs qui y conduisent. Il iîpruuvc* dï»lraiigcs symiialhios ou anlipa- thios pour corliiins personnage»; quauci il nmcontro dospersonni^s anlipalhiqiies, il (fsl on proie & un éiai singitllm* d*angoisso ol do trotibte.Scft pollutions, bioii qu-oUos soicnlacUiollemenl devenues raros, sonl pAUiMlogiquoSt car elles se liroduisoiii mémo an cours do la journée et suns mtcuiie limoUou voluptueuse.

Conclmions médkaks. 1'' M. V... H... est d*uprès tout ce qu*on a observé en lui et rapporté sur sa personne, un ôtre intelIectuc^llGnient anormal, défectueux, et il faut ajouter qu'il Tosl ab origine. Son inversion sexuelle présente un phénomène partiel de cette conformation anormalo au point do vue pJtysIque et intellectuel.

Cul étal, étant firiniitif, n*est susceptible d'aucune guérison. 11 y a dans les centres intellectuels les plus élevés une organi- sation défectueuse, qui lo rend incapable de diriger son existence par lui-niôme et d'acquérir une posi tien sociale par rexercice d'une profession. Son sentiment sexuel pcrvei^s rompéclio do fonction* ner sexuellement d'une façon normale; il a, en outre», pour lui, toutes les conséquences sociales d'une pareille anomalie : dangers dans la satisfaction des envies i>ervet*ses qui résultent de son organisation anormale, ses craintes de eonllits avec la loi et la société. Celte préoccupa (ion cepimdant ne tloît pas élr« très grande, étant donné que rin.stinct génitid pervers du malade est minime.

M. V... il*., n'est pas Irresponsable dans le sens légal du mot; il n'y a pas lieu de rinterner dans un asile d*aliénés, cela n*est pas nécessaire.

Bien que ce soil un grand enfant, incapable de se diriger lui- même, il peut, sous la survoillance et la direction d'hommes iatellectuellemcnt normaux, vivre dans la société. H est capable aussi jusqu'à un certain degré de respecter les lots el les pres- criptions de la société civile et de les prendre comme ligne de direction pour ses actes; mais en vue des abcmilions sexuelles et des conflits avec la loi c|ui en pourraient résulter, il faut appuyer sur le fait que son senlimonl sexuel est anormal et basé sur des conditions organiques et morbides, circonstaoco dont éventuellement on devra lui tenir compte.

à** M. V. Ji... soulTre aussi physiquement. Il présente des symji- ti>mes d'une anémie légère el de ncuvasihmk sptmtih.

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PSYrjl01>ATHIA SKXIMLIS

Un régime de vie* nttinnnel, un trailomoiil métiical tonique et autant quo possible hydpofhôrapîqne paraissent nécessaires, il faut maintenir le soupçon qu» la maslnrhation pratiquée do bonne heure a été la cause première de celle maladie, el la possibilité de inexistence d*une spcrmalorrhée, ëtiologiquemetit et Ihérapeu- (iquement importanio, parait tout indiquée. (Obsorvalton per- sonnelle, Zeltiehrift /. Psychiatrie*)

Obskavation I:I0. W^' X..., trente-huit ans, s*cst présentée k lauloinne de iSBI à ma consultation pour de violentes dou- leurs spinales, une insomnie persistante qu*cUe a voulu com- battre et qui Ta anienéo m morphinisme et au cttloralisme.

La mère et la srmir avaient une umladie de nerfs; l^s autres membres de la famille «ernienl bien porta nls, U ce qu*cllo dit, La malade prétend que m uialadie date de iH1% & In suite d*une chute sur le dos dentelle fut vivement elTrayée; mais étant encore jeune flile, elle stmlîrnit déjft de crampes nniHculaires et de symp- témes hystériques. Par «uitc ilc sa chute, il s'est développé une névrose neurasthénico-hyslcirique oCi prédoniinnient Tirritalion spinale el Tinsomnie» Êpisodiquenienl elle eut do la paraplégie hystérique qui dura jusqu'à huit mois, t»l des accès dt» délire dVii/j». teria^hatluchmiona avec crampes. Au cours de sa uuiladie, il se surcûiiutades symptAmes de morphinisme. Un séjour de plusieurs mois ù la clinique a Tait cesser le morphinisme et a atténué consi- dérablement la névrose neurasthénique; à ce propos, la fara- disation (çénémle s'est montrée étonnamment favorable.

Au preuuer aspect, la malade avait fait une impression étrange par ses vélcnienU, ses traits et se» manières. Elle portail un chapeau dliomme, des cheveux coupés courts, un pince-nex, une cravate d'homme, une jaquette h coupe masculine et qui cou- vrait une grande partie de sa robe; elle avait les trails durs, masculins, une voix tin pou i^nve: elle fit plutél rimpression d'un homme en jupmm que d nne dame, en faisant nlisfraction de la gorge et de la eonforniatiim fémininie du bassin^

Pendani sa longtie période d'observation, la nmlade ne présenta jamais aucun si^ne dïîrotinme, Interrogée sur sou genre dlmlnlle- menl. elle r<Sp<Midit que la mise qu'elle avait choisie lui allait nueux. Peu A peu on lui (It avouer qu étant petite «Ile encore, elle avait une prédilection pour Ich chevaux el le» occupations masculines, mais aucun intérêt pour les ouvrages de femme. Plus lard, elle aima heaucoup la lecttire et eut le d^sir de se faire ins<»

NKIllIO-PSYCIIOPATIIOlOGIBriÊNÉlULB

liliiU'ko. Elit» il 'a jaiiuits trouvé uticiiii iiluisir A lu diiiiHe qu* ullts a toujours comlûùvào coninie une eliose iimmôe. Iti Iml non phm n^eul Jamiiis craltriiit pour ollts Bon pliiH griitul plaisir éttiil le <;tr(|uo. J'uK(|U*fk mi miiladi» dif 187i2, ell» 11*11 ou cl*itflrocliun ni pour les personne» de Toulrci sexe, ni pour ciellos du son propre s(3xe. A partir do cotte ^^poquo, elle rcs.46ntit une mnMù clmleuriMiNO, <pii lui parai»$»ait élriuige e)le<*niéiiio, pour les femntef*, surtout pour tes diuiios jouuos; elle éprouva et satisfit sou besoin de porter des clinpoaux et des paletots à lu fa(;cin des Itommes. Depuis 1809, elle a coupé ses cliovoux et ollo les porte pci- j;né8 h la façon des hommes. Elle priStend n'avoir jamnit» é\é 4i\c\iùû scnsuelleniont dans ses Miuontaiions avec les jeunes -dnnies, mais son amitié et son (iévouement pour celles qui lui étaient sympathiques^ étalent iillnulés, landls qu'elle éprouvait nne aversion pour les hommes et leur société.

Ses parents rapportent que, avant 1872, on doinanda la malade en mariage, mais quVlie refusa; elle est, en 1877, revenue d'une station thermale tout h Tait changée sexuelleiiient ; depuis elle 41^ parfois donné entendre quVIle ne se eonsiclénut luis comme un être féminin.

Depuis elle ne voulut fréquenter qui5 desdnni»»; elle a tmijottrs une sorte de liaison amoureuse av(^c Tune ou aveclautre et laisse parfois échapper la remarque qu'elle se sent hoifinie. Cet nllache- ment pour les dames dépasse la mesure de rainitié; il y a des larmes, des scènes de jalousie, etc. En 187i, CMiiune elle passait dans une ville balnéaire, une jeune dame est tombée amoureuse de la nuitade qu'elle prit pour un homme déguisé en feiiune. Quand celle dame plus Inrd s'est mariée, la nmlmle est devenue mélancolique pendant un cerlain temps et a parlé d'infidélité. L'attention des parents fut aussitôt éveillée pur son penchant pour les vêtements d*hommes, par ses allures masculines, son aversion pour les ouvrages féminins; singularités qui ne se nmni- restaient que depuis sa maladie, tandis que, auparavant, la malade, du moins au point de vue sexuel, n'avait présenté aucun symptôme étrange. D'autres rcclierclies il est résulté que la ma- lade entretenait, avec la dame décrite dans Toliservation 118, une liaison d amour qui, en tout cas, n'était pas purement plato- nique et qu'elle écrivait d cette dame des billclH tendres, coiunie un amant en écrirait h sa ma(tress<3.

J'ai revu en 1887 la malade dans un hépital ofi elle avait été tr'onsporlée de nouveau, k cause 4^ ses accén hystéro^épilep-

ilO l'SVaiOI»ATHIA SKXIAUS

Ikjiies, î*on iiritalion î<|iiiiale et t<on morpliiiiLsiMC!, L*iiivt«r«ion j«exiif'lle siiIisi»l«U toujours; et? neai <|uo giùeo h ime «urvoll- lanco pigourouse qu'oti a pu enipèclu^r In inalaiio ili» faire do» leiilative» ini|iuiliqiios hup Uoîî nmlndt'H feniiiies. Son ôlal n'a pas (îimiiKé jiiscpréii 1880. Alorn la iiialiulo fil une Krave ninladics ol iiiuuput au nioiâ tVaoù\ IHSUcrcïpiii.soiiienl.

i;aiitop»io a fait eoimlaler dans los apfçaiWH vô^tHalifs : dégéiiiî- pegronc^e amyJordf^ rîfs W»fns, flbronù» cïo t'ul<*prirf, î(ysf<» tic» Tovan-o fçaiiche. L'os froiilal s(Mid)lai( Ipès épuissî, mêp\\ à sa surraco interne, avec iiondireuïieH oxoslos^e;» ; ia diipo-mèro «•tait «ondée Il la lioltt* crânienne.

Le dianièlre longitudinal du m\ne était de 175, le dininôtro en largeur de UH inillîmôires. U* poids total du corvean cifclématié, mais non atrophié, (Mi de J,i75 gramuieft. Us méninges étaient fines, faciles h détacher. FJcorco crn>brale p/ile, circojnvolutions cérébrales larges, peu nombreuses, et régulièrement disposées. Dons lo cervelet cl les gn>s ganglions, rien d anormal*

OBSKnvATrox i:U (Gynandne^).--Le A novembre 1889, le beau- pérc d*ua certain comte V. Sftndor se plaignit au parquet que le comie lui avait extorqué la somme de 800 florins, sous pré- texte qu*il avait besoin de celle somme pour un eaulionnenient qull devait déposer pour devenir secrétaire d'une société d*ac«* Uoos. On a, en outre, établi que S&ndor avait falsllié des traité;^, que la cérémonie nuptiale du printemps de 1889, lorsqu'il s'était uni à sa femme, était fictive, el surtout que ce prétendu comte Sàndor ii*clail pas un homme, mats une femme déguisée en homme et dont te vrai nom était comtesi^e SnroUa (Gliartotte) de V...

fut arrêté et une Instruction judiciaire ouverte contre lui pour escroquerie et falsUlcation de documents publics. Dans le premier interrogatoire, S..., le 0 décembre 1860, reconnut qu* il était de sexe féminin, de culte calholuiue, célibataire, et vivait comme auteur, sous le nom de comte Sàndor V...

Voici les faits remarquables ot corroborés par d autres^ lémoî- giiages, qui rossortent de raulohiographio de cet homme-femme.

S... est origînatro d'une famille de vieille noblesse, très consi- dérée en Hongrie, famille parlicttlièremenl excentrique.

1. Cotki)>arois le» rapports délaiUès des médecins légisics sur ce cas rétmiit par lo docteur Birnbacliordaos FHedrêie^» Btaeiter f, gnr. Med.^ fnsciculo 1.

NISLUlO-PSYCHOPATIIÛLOfjlB GÉMÉRALP* 417

Uno9cj9Ui* de la graiid*inôrû du côté matoriiol était hystérique, somnambule, et resta pendant dix^sept ans au lil pour une para«» ly»le imaginaire. Une deuxième grand*tante a passé sept ans au lit, 8*imaglnantt|u*elle était malade h mourir, ce qui ne i*om- péchait point de donner des bals. Une troisième avait le spleen et ridée qu'une console do son salon était maudite. Si qttelqu*un mettait un Qlyol aur cett« eoiiftole, la dame en avait la plus vive émotion, criait sans cesse : « c'est maudit, c'est maudit ! Elle por* lait robjeidaits une pièce qu'elle appelait la « chambre noire »>, ot dont elle gardait sur elle la elef. Après la mort de cette dame, on trouva dans la 8oi*disant « chambre noire » un grand nombre de chàtos, de bijoux, de Juillets de banque, etc. Une quatrième grand*tante n*a pas laissé balayer sa chambre peu* dant deux ans; elle ne se débarbouillait ni ne se peignait. Elle no se montra qu'après ces deux ans expirés. Toutes ces femmes étaient en môme temps très instruites, spirituelles el aimables.

La mère de S... était nerveuse et ne pouvait supporter le clair de lune*

prétend que la famille du c6té paternel avait une vis de trop dans ses rouages. Une branche de la famille s*occupe presque exclusivement de spiritisme. Deux parents proches du cété paternel se stmt brAlé la cervelle. La majorité des descen* dants masculins sont des gens de grand talent. Les descendants féminins sont tous dos êtres bornés et terre à terre. Le pôro de S... occupait un poste élevé qu*il a cependant quitter à cause de son excentricité et de sa prodigalité (il a mangé plus d*un mil- . lion et demi de florins).

Une des mantes du père fut de faire élever S... tout h fait en garçon; il la faisait monter & cheval, conduire des chevaux, chasser; il admirait son énergie virile et rappelait S&ndor.

Par conlret ce père maniaque a fait habiller de vêtements fémi- nins son llls cadet, et Ta fait élever en lllle. La force cessa & Pége de seize ans, quand ce. garçon dut entrer dans un lycée, pour faire ses éludes.

Sarolta SAndor, cependant, resta sous rinfluencc de son père jusqu'à r&ge de douze ans; alors on Fenvoya chez sa grand*mère maternelle, femme excentrique qui vivait d Dresde, mais qui la mit dans une pension de demoiselles» lorsque les goûts virils de la petite commencèrent (i devenir trop exagérés.

A TAge de treize ans, elle noua dans la pension une liaison

PSVCltOMTfllA tiSSUALIS. 27

418

PSVi:ilOI»ATIIIA SBXUAUS

d*amoitr avAC une Anglaise à lar|iicllc ello déclara éita un garçon et l*onlcv&.

Sarolla revint ensuite chez, sa mAro qai n*avait auouno action sur 8a fille et qui dut pcrmotlreqiao sa SaroUa rccicvienuo SànUor, qtt*cUe porte clo nouveau des vôtcmenLs do gar<;on cl qu*ello ait chaque année au moins une liaison d*amour avec des personne» de son propre sexe. En même temps, Sarolta recevait une éduca- tion lrf"ssoignee« fui.<Mul de grands voyages avec son pùre, bien entendu toujouri^ habillée en jeune monsicut*i fréquentait les cafés, mémo des lieux équivoques»» et se vantail même d*iivoir, un jour, au lupanar» m ntroqmgenu pmllas scdme. SaroUa se grisait souvenu était passionnée pour les spoH.^ virils, très forte en escrime. lUlo se scnlait particulièrement attirée vers les actrices ou vers les femmes isolées et qui autant que possible n'étaient pas de la première jeunesse. Elle affirme n*avojr jamais eu d*afrection pour un jeune homme et avoir éprouvé, d*année en année, une aversion croissoute pour les individus du gexc mascu* lin. J*aimais mieux aller avec des hommes peu jolis et insigul* fiants dans la société des dames, alin de n'être éclipsée par aucun d*eux. Si j'apercevais qu'un de mes compagnons éveillait des sympathies che% les dames, j*eu devenais jalouse. Parmi les dames, je préférais les spirituelles \ celles qui avalent de lu beauté physique. Je no pouvais soulTrir ni les dames grosses et encore» moins celles qui étaient folios des hommes* J^iimai.i ta passion féminiUG qui se manifestait sous un voile poétique,, Toute eflTronteric do la part d*une fomme tnlnspirait du dégoiU. J'avais une idiosyncrasie indicible poiu* les vétoments de femme et, en général, pour tout ce qui es! féminin, mais seulement sur moi et en mot; car, au contraire, j'àvaîs de rentliousiasmc pour le beau sexe. M

Depuis environ dix ans, Sarolta a vécu toujours loin de sa famille et toujours en honune. Kilo <*ut un grand nombre de liai- sons avec des clames, fit des voyages avec elles « dépensa beau- coup d'argent et contracta des délies*

Kn même temps, ello se consacrait aux travaux littéraires et devint te collaborateur très ai>pré<;ié de deux grands journaux de la capitale.

Sa passion pour les dames était très variable. Blhî nVivnit de constanee en amour.

Une seule fuis une do liaisons a duré trois ans. 11 y a plusieurs années que Sarolta fit au château de* U... lu connais-

rSËtJKO-PSYCilOPATIIOLOfirB GiiNÉUALB 4tO

Hûiîco df M»''* Kmimi K... €|it{ nvail dix an» plu» quN»llo. Elle tomba miiourcuso do calUî clmiu», CdiicUilavecolloun coniral de mariage ol virent avec clic pondaiil Irols uns, iimHialomunI, dan» la capilalo.

Un liouvol nniour qui lui fut funeste, l'a décidée à rompre ses « lions conjugaux » uvoc E..« Celle-ci ne voulait pas quitter SuroUa. Go n*i»»t <iu*au prix de grandn Hucrilices nuilériels, queSarolta a raoliotô sa HberM^. E«..^ dît*on, se. donne anoom aujourd'hui comme iViniiie divrircik* et se conHidère cctinuie comtesse Y... Sarolta a ûù inspirer aussi à d'autres danieft de la passion ; cela rossorl du fuit qu«, avant «on « mariage »»ftvec alor»eju*ene s'dluit lassée d*uno demoiselle D..., après avoir d^jpensé avec elle plusieurs milliers de florins, celle>ci la menaça de lui brâlor la oervolle, si elle no lui restait pas fidèle.

Ce f\it VéUS de i887« pondant un séjour dans une station bal- néaire, que Sarolta fit la connaissance de la famille d*un fonc-* (ionmilre très estimé» M. Aussitôt Sarolta devint amoureuse de Marie, la fille do ce fbnclionnairo, et en fùtaimée. La mère et la cousine do la jeune fille essayèrent de la détourner do celle liaison, mais vainement. Pendant Diiver, les deux amoureux échangèrent des lettres. Au mois d'avril 1888, le comte S.., vint faire une visite, et au mots de mai 1889, il alleignit le comble de ses désirs : Marie qui entre temps avait quitté sa place d'insUtu- trico, fut unie par un pseudo-prèti*o hongrois à son S... adoré dans une tonnelle de jardin improvisée en chapelle ; un ami do son fiancé figurait connue témoin.

Le couple vivait heureux et joyeux, et sans ta plainte dépo* séc par le beau*père, ce simulacre de mariage aurait encore duré longtemps* Il est à remarquer que pendant la longue période de son état de fiancé, H... a réussi k induire la famille de sa fiancée en erreur complète sur son véritable sexe.

S... était fumeur passionné, avait ûe^ allures et des passions tout à fait masculines. Ses lettres et même les convocations des tribunaux lui parvenaient sous Tadresse de «Comte S... »»; il disait ontrc autres souvent qu'il lui faudrait bientôt alle% faire ses vingt-huit jours. Il ressort des allusions faites par le « bcau-pere » que S... -r (ce qu'il a d ailleurs plus lard avoué) a pu simuler rcxistenco d'un sbrolum à Taido d'un niuuchotr ou d*un gaut qu'il fourrait dans une des poches de son pantalon. Le beau-père a aussi remarqué un jour chcse son futur gendre quoique chose comme un membre en érection (probublomentun priape); celui-ci a mémo donné h entendi*e quil lui serait nécessaire do se servir

m PSYCIiOPATlilA SEXUALIS

iVnn Buspenftoir toutes les foisqu*!! iiionlerait & cheval. Bnoffol S*., portoit un bandage autoiii* du corps, probnbteinont pour attacher un priupo.

Bien que se /U souvent roner, pour la forme, on était pour- tant convaincu dans rhûtel qu'il était femme, car lu ftlie de chambro uvail trouvé dans son linge dos traces de sang provenant des menstrues (sang qno S.*, prétendait éti*e de provenancu hémorrlioYdote); nn jour qui* S;., prenait un Ijuim, làméme flllè de chambre, ayant rognrdi* à travers le trou de la serrure, pr^^ten dits*étrc convaincue de msu du sexe féminin de S...

Il faut croire que la famille de M*"^ Marie fut pendant longtemps dans Terreur sur le véritable sexe du pscudo<*épottx.

Rien ne caractérise mieux la naïveté et rînnocence incroyable de cette malheureuse fille que le passage suivant d*une lettre adressée par Marie à S... le StSaoût IH89 :

<( Je n'aime plus les enfants des autres, mais un petit bébé de mon Sandi, une superbe petite poupée, a!i ! quel bonheur, mon Sandt ! »

Quant à rindividualité intellectuelle de S«.., un grand nombre de manuscrits nous fournissent les renseignements désirés. L'écriture a du caractère, de la fermeté et de Tassurance. Ce sont des traits de plume foncièrement virils. Le contenu se répète partout avec lès mômes singularités : passion féroce et élfrénéCt haine et guerre & tout ce qui s*opposo à son cœur avide d*amour et d*atTection, amour au soufYle poétique, amour qui ne touche jamais a rien do vil, enthousiasme pour tout ce qui est beau cl noble, god^t pour les sciences et les beaux-arts.

Les écrits de Sarolta dénotent une vaste connaissance des litté*» ratures de toutes les langues : il y a lîi des citations des poètes et des prosateurs de tous les pays. Des gens compétents affirment aussi que les produits poétiques et la prose de S... ne sont pas sans valeur.

Les.letires et tes écrits qui conccrnentses rapports avee31arie« sont très remarquables au point de vue psychologique. S.;, parle du bonheur qui ileurit pour clic aux côtés de Marie, de son immense désir de voir, ne fiU-ce qu'un moment, la femme adorée. Apres tant de honte, elle ne désire qu échanger sa cellule contre la tombe. 8a douleur la plus amèrc, c^est l'idée que maintenant Marie aussi la haïra. Elle a versé des larmes brûlantes sur son bonheur pordu, des larmes si abondantes qu'elle pour* rait s*y noyer. Des feuilles entières sont consacrées & la gloriflca-

NlâUHO-PSYCIi01»ATHOI.061B (SÉNÉIULK

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tîun do col amour, auxsouvonirMdit lêinpsdo non promior amour et (le sa première connaismuicc.

S.. M pittint do 8011 cceur qui ne se laisse pas dominer par la raison; ollo manifesle dos explosions do sonliments, qu'on no peut que sonlir dans la réalité, ol qu'on no peut Teindra. Puis de nouveuuii dies eKplosions do la:passion la plus Tollr» avo(! la dtW eiaration do nu pouvoir plui$ vivre sans Marte* « Ta voix si chère etsiaiméot celto voix au son de laquelle je sortirais peut*èlre encore do ma tombe, celte voix dont le son m*é(ail toujours la promesse du paradis l Ta seule présence était sultisanle pour sou- lager mes soulTranccs physiques el morales. C'était un courant magnétique, uno singulière puissance que Ion élrc a exercée sur le mien ol que je ne saurais jamais définir. Ainsi j'en suis restée A ladéiintlitm éternolleinenl juste et vraie: Je Taimo, parce que jn raime. Dans la nuit sotnbro el pleine de désolation, je n'avais qu'une étoile, Tastre de i amour de Marie. Gel astre est éleint maintenant; il n*en est resté que le rcnet, le souvenir doux el douloureux qui de sa lueur faible éclaircit encore la nuit ter- rible do la mort, uneétincclled'espoir... )> Cet écrilse termine par celle apostrophe : « Messieurs, sages jurisconsultes, psyclio*pa» tliologues el autres, juge%-moi ! Chaque pas que je faisais était guidé par Tamour, chacun de mes actes avait pour cause Tamour. Dieu mo Ta inculqué dans le cœur. S11 ni*a créée telle cl non autrement, est-ce ma faute ou sonl-co les voies du destin à jamais insondables? J*at foi en Dieu el je crois qu'un jour la délivrance viendra, car ma faute n'était que Tamour tuéme, l>ase et principe fondamental de ses doctrines cl de son empire. Diuu miséri- cordieux, tout-puiss^mt, lu vois mes peines, lu mds combien je soulTre : penclio-loi vers moi, tends^nioi la main secoutuble, puisque tout lo monde m*a déjà abandonnée. Dieu seul esl juste* Dans quel beau langage te dit Victor Hugo dans sa légende des SiùclesfQu il me semble triste el&ingutior col uir de Mendelssohn : Chaque nuit je le vois dans mon rùve...

Bien que S..., sache qu'aucun de ses écrits n'arrivera h sa « léte de lionne adorée >», elle ne se lasse point de remplir les feuilles do roxaltalton de la personne de Mnric, d*y transcrire los explosions de sa douleur et de son bonheur ou miiour, « de solliciter une seule larmo claire ot brillante, versée par un clairet tranquille soir dMté, quand le lac est embrasé des feux du soleil couchant, comme de lor fondu, el que les cloches de Sainte-Anna el de lUaHtt-Woerlh se fondent en une harmonie mélancolique et

PSYCIIOPATHIA SKXt;AUS

annonçcni lo calme et lu iniix h vailn pauvre Ame, h ce pauvre cœur qui jii8qu*&u dernitM* soupir n\i bMn que pour loi. »

Escamen pmonnel. I.a première renconire que le» médecine légistes eurent avec M"*S...< fut en quelque sorte un einlmrraft pour le» denx parties : pour les médecins, panse que la tournure virile, peu t-èfre exagérée, de S.. m leur en impostiit; pour clic, parce qu*el le crat|;nnll d'Aire déshonorée par le stfg^mate de la mnral imanibj. Une ligure inteUigenle, pas laide, qui malgré une cerlaine délicatesse dos traits et une ecriaine exiguïté des parties, aurait eu un caractère inasculiu très prononcé, s'il n'y avait pas absence totale do inoustaelies, ce que S.«., regrettait beaucoup. Il était difficile, même pour les médecins légistes, malgré les vêtements féminins de Sarolla, de se figurer sans cosse avoir devant eux une daum : par contre, les rapports avec Sflndor homme se passaient avec beaucoup plus de sans-géne, de naturel, et de correction apparente, Taccuséc elle-même le sent bien, Kllé devient plus franche, plus communieativc, plus dégagée, aussitôt qu'on la traite en homme.

Malgré son penchant pour le se^e féminin qui existait cliex elle depuis les premières années de sa vie, elle prétend n'avoir éprouvé les premières manifestations do Tinslinct génital qu*t\ Pége de treize ans, lorsqu'elle enleva TAnglnise à choveux roux du pen- sionnat de Dresde. Ce( instinct se manifestait alors par une son** satioD de volupté, quand clic embrassait et caressait son amie. Déjà à cette époque, elle ne voyait dans ses songes que des êtres féminins; depuis, dans ses rêves érotiques, elle se sentit toujours dans lasitualion d'un homme, et à Toccasion, elle, eut aussi la sensation de réjaculalion.

EUo ne connaît ni Tonanisme solitaire ni Tonanisme mutuel. Pa- reille chose lui parait dégoAInnle et au-dessous de la « dignité d*un homme », Elle ne s'est jamais laissée toucher par d*autres adgenilatia, d'abord pour ta raison qu'elle lenait beaucoup ù gar- der son secrcL Les metms ne se sont prodtu'les quU l'Age de dix- septans, elles venaient toujours faibicmcntotîrans aucun malaise. S... abhorre visiblement la discussion des phénomènes de la mens- truation; c'est quelque chose qui répugne k ses sentiments et h sa conscience d*bommc. Elle reconnaît le caractère morbide de ses penchants sexuels, mais elle ne désire pas un autre étal, se sentant, bien et heureuse dans cette situation perverse. L'idée d*ttn rapport sexuel avec des hommes lui fait horreur et elle en croit Texécntion impossible.

Ba pudeur vu 8i loiiiqu'oltc coucherai! plutôt avec dos lioininos ifirovcc do» femmes. Ainsi ijimnd elle veut sotigrairo un besoin naturel ou changer de linge, elle se voit dans la nécessité de prier sa compagne do cellule do se tourner vers la fonôlru pour qu*clle ne ht regarde pas.

Quand B... se trouve par hnsnrd en contact avec m compagne de cellule, femme de la Ile dn peuple, elle tfprouvc uni* exdla« lion voluptueuse» et a drt en rougir. S... raconte, m^Mnespontan^';- meut, qu'elle fui en proie à une véritable angoisse lorsque, dans la cellule de la prison, elle fut foi*céo de reprendre les v^lenienU de femme dont elle avait perdu riiabiludo. Sa seule consolation fut qu*on lui avait laissé au moins sa chemise dilemme. Ce qui est très remarquable et ce qui prouve Timpor-. tance du sens ulfucUf dans sa oUa sexmlis^ c'est qu'elle nous dit que, après le départ do Marte, elle avait clierclié et renillé len endroits du canapé o(i la télc de Marie s'était pos(?e) pour respirer avec volupté le parfum de ses cheveux. Quant aux femmes, ce ne sont pas précisément los jeunes et les plantureuses qui intéres- sent S..*, les très jeunes non plus. Elle ne met qu'au second rang les charmes physiques de la femme. Elle se sent attirée comme par une forcé magnétique vers celles qui sont entre vingt-quatre et trente uns. Elle trouvait sa satisfaction sexuelle exclusivement in coypora feminn' (jamais sur son propre corps), par la manuslu- pralion de la femme aimée ou en faisant le rnmtU'mgm. A Tocca- siott elle se servait aussi d*un bas garni d*éioupe comme priape. S.., ne fait qn'k contre^cieur et avec un visible embarras pudique ces révélations; de même, duns ses écrits, on no trouve aucune trace d'impudicité ou de cynisme.

Elle est dévote, a un vif intérêt pour tout ce qui est beau et noble, sauf pour les hommes; elle est très sensible ti Teslimo morale des autres.

Elle regrette profondémenl d'avoir par sa passion rendu Marie malheureuse, trouve pervers ses sentiments sexuels, et cet amour d*une femme pour une autre femme moralement repi*éhensible cher, les individus sains. Elle a beaucoup de talent littéraire, possède une mémoire extraordinaire* Sa seule faiblesse est sa légèreté colossale et son incapacité de gérer, avec bon sens, l'argent et les valeurs en argent. Mais elle se rend parfaitomeni compte de cette faiblesse et nous prie de n'en plus parler.

S... a 153 centimètres de taille; elle est d'une charpente osseuse délicate et maigre, mais étonnamment museuleuse sur la poitrine

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PSYCHOPATIIIA SKXUAIJS

»t mr la porlie supérloure dm eulnsan» Sa démarche, Avec des vctoments rdmiiiins, est maladroftc.

Ses mouvements soni vigoureux, pas désagréables, bien que d'une certaine raideur masculine, sansgrAcc. Ëlle nalue par une vigoureuse poignée de main$s. Toute son attitude n l*air résolue, ^^uergiquc, et dénote une certaine connance en sa pi*oprû force. Lu regard est intelligont, Pair un pou sombre. Soh pieds et ses» maint» »oni remarquablement potits, coinïue ciiez un onraaL Les partie» tendineuses de» extrémités sont remarquablemenlvetuen, limdia qu'on ne voit pas do poils de l>arl>e, ni mémo de duvet, malgré les expériences faites avec le rasoir. Le torse ne répond pas du tout a la conformation féininlnc* La taille manque. Le bas* .sin est si mince et si peu proéminent qu*une ligue partie d'au- dessous de ruisselle et allant au genou cori*e8(iondant forme une ligne droite et n*est ni enfoncée par la (aille, ni repoussée eu deliors par le bassin. Le crâne est légèrement oxycéphale el reste dans toutes ses dimensions d'uncontimétra au-dessous du volume moyeu du crâne féminin.

La circonférence du crftne est de ceullniélres, la ligne de roreillo ù la pointe postérieure du crâne de 24,1a ligne de roreiile i*irocciputde29, celle de roreiile au frontdeâ(i,5; la circonférence longitudinale est de 30, la ligne de roreiile au menton de 20,o, le diamètre longitudinal de 17, le plus grand diamètre en largeur do 13, la distance des conduits auditifs de i% la ligne des jugulaires de 11,3 centimètres. La mAchoiro supérieure dépasse la mâchoire inférieure de Ofi centimètre. Lu position des dents n^estpas tout

fait normale. La dent oculaire supérieure à droite nes*est jamais développée. La bouche est i*emarquablemeni petite. Los oreilles sont décollées, les lobes no sont pas séparés, mais se confondent avec la peau^des Joues. Le palais est dur, étroit et bombé. La voix c'St dure el grave. Les seins sont assez développés, mais sans sécrétion. Le mons Vetteris est couvert de poils touffus e( foncés. Les parties génitales sont tout à fait féminines, sans aucune trace de phénomènes d^hermuphrodisroe, mais leurdéveloppemenls'est arrêté; elles ont le type enfantin d*uno Hlle de dix ans. l^s laàia mjora se touchent presque complètement, les minora ont la forme d*une crête de coq et proénaînenl au-dessus des grandes. Le clitoris est petit et très sensible. Le fremlmn est tendre, le feiineum très étroit, iniroUus vagmw étroit, avec muqueuse iTor- mate. L*hymen manque (probalt>lenient absence congénitale), de même les carunculâf myrti formes, ïai vagina est tellement élroile

NEUnO-inSYGHOPATffOLOnilS OËNliHAIJ*: 425

que rinlmliiction d'un memùrum virite serait impossible ; d'ail- lourstréH Hoiisible. Il cslévidcntque jii8qu*iciloc*onii*a paseu lieu, l/uténm est senti à travers io rectum gros comme une noix ; il est immobile et en rdtrollexien.

Le bassin est aminci dans tous les sens (rabougri), avec un type masculin très prononcé. Lu distance entre les pointes de l'os iiiaquo antérieur est de i2^«r> (au liou de mfl)^ celle des crêtes iliaques 2(l,n (au lieu de celle des troehanlcr de 27,7 (3i),ies conjangata externes ont 17,2(19-20), et les internes ont 7,7 (au lieu de iO,8)« En raison du peu de largeur du bassin, les cuisses ne sont pas convergentes comme c*est Io cas chcK la femme, mais leur position est tout A fait droite.

Le rapport médical udémontréque chex S...,ily aune inversion morbide et congénitale du sentiment sexuel, inversion qui se manifeste môme anibropologiquement par dos anomalies dans le développement du corps, et qui a pour cause do lourdes tares héréditaires: qu*enfin les actes incriminés trouvent leur expli- cation dans In sexualité morbide et irrésistilile de la malade.

La remarque caractéristique de S. : « Dieu m'a inculqué Tamour dans le cœur ; B*il m*a créée telle et pas aulrement, est*ce ma faute» ou soni-ce les voies insondables de la Providence? » est, sous ce rapport, tout à fait légitime.

Le tribunal a prononcé racquillemont. La « comtesse en vôle- tements dliomino », comme rappelaient lesjournaux, rentra dans la capitale de son pays oii elle ligure de nouveau cumuie comte SAndor. Son seul chagrin est que son amour heureux avec sa Marie ardemment adorée a maintenant disparu.

Une femme mariée, h Brandon (Wlsconsiii), dont le docteur Kiernan rapporte Thistoire {7he med. Standard, i88K, nov.<»déc.), a eu plus de chance. Elle enleva, en 1883, une jeune fille, se laissa marier avec elle & Téglise, et vécut nmritalement avec elle sans être dérangée.

Un cas rapporté par Spitzka(CA/etf47omcc^. Heoiewdu 20aoétl881) fournil un intéressant exemple historique dWrogynie. Il con- cerne lord Cornbury, gouverneur doNcw-Yortc» qui a vécu sous le gouvernement de la reine Anne, et qui, évidemment atteint de mo- ral insanity, était un déijauclié eifréné. Bfalgré sa haute position, line pouvait s*empécher de se promener dans les rues vétu en femme et avec toutes les allures et les minauderies d'une cocotte.

Sur un des portraits qu'on a pu conserver de lui, on remarquera surtout réiroitesse de son os ft*ontai, sa face asymétiûque, ses

4.»0 PSVCIIOIMTIIIA SKXUAUS

traits riiininins, m bomtlio seimuollo. Il chI eoi*l«iu qiril ne s'est jamais prift liii*ni(}inu poiiruno femim!.

Clia% les individus tidoinls d'invmion saxiiollu, sonii- ment o( la iondancc »oMiois pcrvm peiivinii mm m compli* (|tier d'un très pliénomèncs do perversion.

Il est probable ipi -il »'agit> on fini concovm manifcs* tation de PinsUnct, de faits analogues {i coiix qui se produisoni chez les personnes hétdiHïscxitolles pervc*i*8cs dans la niis<* on action do lour instinct.

Eimû donnd colle circonstance que Tinvorsion sexuelle va presque rc^guli&rement de pair avec une accentuation morbide de la vie sexuelle, il est fort possible que des acies sadistesel de volupld cnielic se produisoni sans la satisfaction du libido. Un axcinple caradérislique h ce sujel est le cas de Zaslroîo (Cnsper-Liman, ? ^dit, 1. 1, p. IGO; t. Il, p. 487), qui a mordu une de ses victimes, un gar<;on, lui a ddcliird le pr(^puee, fondu Tanus, et finalement Ta dirangid.

Z... était issu d*un grand-père psychopallie, d*une mère mëlancoliquo ; son onclo maternel s'adonnait h dos jouis* sances sexuelles anormales cl s*osl sutcidcl

Z... dtait nd d'uranislo; dans son habilus et ses occupa- tions, il était de camclèro masculin, atteint de phimosis; cMIait un homme faible psychiquement, tout fait di^séqui- librd cl, au point de vue social, tout h fuit inutilisable. II avait V/mror /emiiw; clam ses rôvcs drotiques, il se sentait femme en face de riiommo; il avait la pénible conscience d<* son absence de sentiment sexuel normal et de son penchant pcrvei*s; il essaya de trou ver une satisfaction dans Tonanisme mutuel et eut souvent des dctsirs de pédérastie.

On trouve dans riiistoriquc de quelques-uns des malades précédents de pareilles velléités sadistes chex des invertis sexuels (comp. observations i 07, 108 de cette édition). Il y a aussi du masochisme parfois (comp. observations 43, & édi- tion, observation 1 II, ii4 de cette édition)*

NKUUO-PSYGIIOPATIiOLOr.lK GÉM^UALK m

Comme exomplo do salisfncliou soxiiello poiverso basée sut* Tinversion sexuelle, nous citerons encore Urec qui, comme le rupporlo Allienieus, était amoureux d'une statue (le Cupidon et la souillti dans le temple de iJclphes; puis, cuire les cas monstrueux cités dans le livre de Tardieu {Aieéhtatf, p. 272), le cas horrible d'un nommé Artiiî^io (yoir Lombroso : Luomo de/int/uentey p. 200) qui a ouvert le ventre* d*un garçon et Ta souillé par cette ouverture.

Les observations 86, iiO, lli prouvent que^ dans Hnver- sion sexuelle, on roncontre quelquefois aussi du fétichisme.

DIAGNOSTIC, PRONOSTIC BT TRAITSMBNT DB Zj'INVBRSION SBXUBLLB

L^invei*sion sexuelle n'a eu pour la science jusqu*ii ces der- niers temps qu*un intérêt anthropologique, clinique et médico-légal; on est arrivé, grilce aux recherches plus récontes, h pouvoir penser aussi h la thérapie de celte anp- malto funeste qui, chess Tindividu atteint, constitue un si grave préjudice au point de vue moral, physique et social.

La première condition d*uno intervention thérapeutique, cV*st la diirércnciation exacte enti*e Içs cas de maladie acquise et ceux de mabidie congénitale, et le classement d*un cas concret dans une des catégories qu on a pu définir par la voie do Tempirisme sciontiiiquc.

Le diagnostic entre les cas acquis et congénitaux n*ori*re pas de diflicultés au début.

Si Yinversio sexuatis est déjà déclarée, l'étude rétrospective du cas donnera les éclaircissements nécessaires sur la maladie*

La conclusion importante, au point de vue du pronostic, cVst4*dire de savoir s"*!) y a inversion congénitale ou acquise, ne peut dans ces cas se déduire que d'une anamnèse minu» tteuse.

i>svr.iioi»ATmA skxi;aus

Il «omit lie la plus gmiido importance, pouv juger du «mroctèro coiigt<iujttl tic 1 aiioimilie, d'établir si riiivcrfiion îioxuelle oxislail loaglempa avant quo l'individu se soit livrd & Itt masturbation. Une enquête dans ce sons se. buito îi une difliciilld : la possibilité d une indication inexacte do IVpoquc (erreur de mémoire).

Pronv-^er qm» Je seiitHuenl iiétérosftxuel a existé avant la période de début de lauto-masturbation ou de roiianismo mutuel, est chose importante jiour ta constatation d'une inversion sexuelle acquise.

En général, les cas acquis sont caraclériséH do la fai?on suivante :

4** Le sonliment hoinosoxiiei ne se montre dans la vie de Tindividu que secondairement» et peut ôtredft parfois h des incidents qui ont troublé lu satisfaction sexuelle normale (neurasthénie onaniste, étals psychiques).

11 est cependant probable quo dans ce cas, malgré un libido sensuel et grossier, les sentiments et les penchants pour Taulre sexe, surtout au point de vue de ralTccLion psychique et du sens esthétique, ne reposent ab online que sur une base très faible.

S^'Tunt que Tinversion sexuelle ne s'est pas manifestée par des faits, le sentiment homosexuel est jugé par la conscience comme vicieux et morbide, el l'individu ne s'abandonne que faute de mieux à celle anomalie.

3* te sentiment hétérosexuel reste pondant longtemps pré- dominant, et l'individu ressent péniblement l'impossibilité do le satisfaire. Ce sentiment s'efface h mesure que le sentiment homosexuel se fait de plus en plus fort.

Dans les cas congénitaux, au contraire, on observe les phénom&ncs suivants :

«) Le sentiment homosexuel vient en premi6re ligne el domine la viia seœnalis. Il apparaît comme une satisfac- tion nalurollc et prédomine aussi dans les songes de l'indl- vidu.

WEUIl0.1»SYfîll01>AÏIIOLOGIE IiÉNÉHALK m

Â)Le8eniinicni lidtérosoxuel a manqué de lout temps, ou 81, dans le cours do la vie de l^iiidividu, il se manifeBle aussi (hcrmaphroclisino psyelio-Koxucl), il n'est qu'un phénomène épisodique, no trouve pas do racines dansTâmo do Tindividu, et n'est qu*un moyen accidentel pour 8aiiftfaii*e des impul- sions sexuel icsi.

D^apiès ce qui priîc&do, la diirdronoiution outre les dlvei*^^ autres groupes d'invertis congénitaux et les cas d'inversion acquise ne rencontrera guère de diflicuUés.

Le pronostic des cas d'inversion sexuelle acquise est de .beaucoup plus favorable que celui des cas congénitaux. Dans les promiers, c'est vraisemblablement refféminalion complète, In tranarormalion psychique de Tindividu duns ^ le sens de ses sentiments sexuels pervers qui constitue la limite au delà do laquello il n'y a plus rien h espérer pour la thérapeutique. Dans les cas congénitaux, les diverses caté- gories énuniérées dans ce livro représentent autant de degrés divers de la tare psychosexuelh^ etluguérison n'est possible qu'avec la catégorie des liorinaplirodites, et seulement pro- bable (voir plus loin le cas de Schrcnk-Katzing) dans les états de dégénérescence plus grave.

La prophylaxie de ces états n'en serait que plus impor- tante : empêchement pour les congénitaux do procréer de pareils malheureux; préservation pour les invertis acquis des influences nuisibles qui, diaprés Texpérienco, pourraient amener cette fatale abcn*ation dti sentiment sexuel.

D'innombrables héréditaires deviennent la proie do ce triste niait parce que les parents et les précepteur ne se doutent mènie pas des dangers que la masturbation peut avoir pour les enfants» sur un terrain pareil.

Dans beaucoup d'écoles et de pensionnats il y a pour ainsi dire un apprentissage de la masturbation et de l'impudicité. Aujourd'hui on se préoccupe trop peu de la situation phy- sique et morale des élèves.

S'acquitter <lu programme d*études, voilé la principale

i'^ PSYCIIUIUTHIA SKXUAIJS

clioso* Quimporlo si en même lemps maint dlôve sombre ttii physique ci au tnorul !

Avoc une priidorio ridicule on cticlio d*un voile épais aux jounos gens qui {çraitc)is$»onl la vila «oxualis: maison ne fait pas la nioimlrc alionlion aux mouvomenis do leur instinct génital. Combion peu de mécleoin» Boiil eonsullds par leurs clients souvent lo» plus lourdomcnl luriSs pondant la période do développement des enfanU.

On croit tout devoir abandonner & la nature. Par moments ccHc-ci s agile trop violemment et conduit par des voies dan- gereuses les jeunes gens qui manquent do conseils et de se- cours.

Il ne nous parait pus îi propos d^approfondîr ici le côté propliylaclique do la question ^

Les pai*cnts et les précepteurs trouveront beaucoup d'indi- cations etd^instruclîons dans ce livre ainsi que dans les nom- breux ouvrages scientifiques sur la masturbation.

Voici les points & remplir dan» le traitement derinvcrsion sexuelle :

1* Combatirc lomuiisme ainsi qu*» les autres éléments nui- sibles ti la niff .v<px7//ï/#*v.

Suppression de lu névrose {imurnihenia aerMalU et uni- vendis) produite par des conditions anti-liygiéniques de la

vila sexmlis»

3* Traitement psychique pour combattre les sentiments et les impulsions homosexuels et développer le penchant hétéro- sexuel.

Le point principal do Taction devra viser ù remplir la troi- 8i<>nîe iiidicalion, surtout contre lonanismc.

. *• ^*Parulc*awivvmIefj. que m'a écrites le malado d6 robservatioii 88 la édUjoii, sont dî^ffies d aUcnlion sous le rapport de la nrophvlaxie u b\ jamais on orrivaU, non pas à détruire, cotiiuu> chez l«s SparUilcs les leones gens maliiigrei} pour avoir une bonne s61<ic(ioii dans Icsciiji ibi illdes dnnviiiîenncs, mais 4 roconnallre oulro Inversion Bcxnellr à l'iîifedc notre pa-ml^re Jeunesse, un pourrait iiciit-ôlrc« pciuiaal cetlo ndrluAf^, mMr nar la su^-geMIon, la pire do loules le» maladies : 11 eil prohabio ituo iLuériloti pourr«U ôli*c plus faciteiiicnt obtenue daoa la jeunesse que plus tani "

NKUIlO-PSY(:ilOl>ATIIOI.OCÎIK filÏNÉHALK

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L*ttccoinplissomonl des points 1 cl. 2 du programma no suf- Ora que dans dos cas très raros, t|aund l'inversion soxuollo acqiiiso n*cst [las oncon^ arrivée à un élut avanciS, Lo eus sui- vant rnpportfS par l'auteur dans le Vhren/reund de 1884, n*" I, en fournit un exemple.

ÔHSKùVATioN 132. X... Si ans, de nt<»rc psycliopullics a ÙU* mis (laiiH Hon jouno iïge à rêcolc tics cadets oii il a ùiù enlrulné à ronnnisme. 11 se développa Lien au physique; il avait le son» sexuoi normal, ei duviiit h Vài/;e de dix-s&pt ans légcVreinent ncurnsdicnique ù la siiifc de praf ifpics do lunsturbalion ; il oui des rapports sexuels avec dos rcnunes et en éprouva du plaisir, se maria A TAge de viiigl*cinq ans, niais fut atteint un an plus tard de malittses neuraslliéiiiques acct^nlués el perdit alors (oui & fait son inclination pour le sexe foininin. Klle l'ai remplacée par Un- version sexuelle. Impliqué dans un procès de lutule Indiison, Il passa deux ans en prison et onsuito cinq ans eu Sibérie* Pendant ces sept années, la neurasthénie ot rinvcrstou sirxuellc s aggra- vèrent sous rinllucnce do la niasturliation continuelle. A Tô^ede trente-cinq ans, rendu à la lihertcs lu malade a depuis visiler toutes sortes de stations tliernndes, h cause de ses undaises neurastiténicpies très avancés. Ponditnt celle longue période, son sentiment sexuel anormal n'a subi aucun changement. Il vivait pour ta plupart du temps réparé dr* sa fennue, qu'il estimail beaucoup pour ses qtudîtés inlellnctucdlos, mais (jull fuyait parce qu'elle élait feniMie, do mémo ((u*!! évitail le:; contacts avec tout être féminin. Son hiversion .sexuelle était purement plato- nique. L*amitié, laccolade cordiale, un baiser, lui surfisaîent. Des pollutions oceaHiouneltes se pi*oduisalfuit sous Tlnflaenco de rêves éroliques il .««^agissait toujours de personnes de son propre sexe. Poadanr la journée aussi, la plu» belle feinmele laissait froid, tandis que la seule vue Jicnnx honunes provoquait chez lui de Térection el de réjaculation. Au cirque et au bal il n'y avait que les athlètes et les danseurs qui rintére.ssatent. Dans ses périodes de plus grande émoi i vite, Taspecl même des statues d'hommes lui provoquait de rérecliim. Incidemment il re(ond)a & son ancien vice, & la masturbatîun. flonnnedéUcutdesenliuicul et cultivé au point do vue oHlIiélique, il avait la pédérastie en liorreur. Il eon.sidéra toujours son sentiment sexuel fiervers comme quelque chose de morbide, sans s*en estimer umlheureux,

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PSYCIiOPATlHA SBXiflALIS

éloiil donné mt libido et an imlnsmice manifetslonient affaiblin.

le sialus pmsens a montré Itsa «ymptôme» ordinaire» de la neuvaaihùniù. La ralllo, J*aUiHid« el lo vêlement no prâsonluivnt rien d'étrauKe* la innsiMiKo ùloeirique out un succôk exlraordinnîro, Au bout do que)fjuo« séances» lo malade était très ragaillardi au phy»iqiio ot an moral. Aprôs vingt séances, lo tibido s est réveillé de nouveau, non diins lo sons qu'il avait jusqu'ici, inuis avec une tendance normtilo, la mémo que le malade eut jusqu'à l-ilge de vîngNîriq àiis. A piwUv de ce moment ses réve» érotlques n*eun»nt pour objet que la femme, el un jour lo malade nie raconta aveo joie quïl avait fait le coït et qu'il y avait éprouvé le mémo plaisir, qu'il y a vingt-six ans. Il cohabiUiit de nouveau avec sa femme et espérait ôfrc délivré peur jamais de la ncurnstbénie et de Tin- version sexuelle. Cette espérance s'est justiliée pendant les six mois que j'ai encore eu l'occasion d'observer le malade.

Ordinairemoni lo traitomoni physique, môme soutenu par la thérapie morale, par des conseils énergiques d'éviter la masturbation, de supprimer les sentiments homosexuels et d'éveiller les tendances hdlcrosexueiles, ne suffit pas, môme dans les cas d^inversion sexuelle acquise.

Seul le traitement psychique la suggestion peut être efiicace.

L'observation suivante montre un exemple intéressant et réconfortant du succès obtenu par Tautosuggestion dans les formes atténuées de Tanomalic*

Obsbhvatiox 133. AiUobiogmphie d'un hermaphrodUe psff^ ehique, Lutie ûietovkm^de Vindwidu contre se» penchants home» sexuels.

Mon pôNî a eu une attaque d'apopliïxie, mais il guérit en gardant une iéf^re déviation de la figure. Bfa mère était très anémique et très mélancolique. Tuiis deux ont beaucoup souffert d*hénior- rhordcs; mon père leur attribuait les maux de reins dont U soulTrait par moments, même après son mariage.

Je Rttis, SI j'ose m'exprimer ainsi, un caractère passif. Étant enfant je m abandonnais è toutes sortes d'imaginations (les reli- gieuses y compris). Je mouillais mes draps et pendant mon sommeil je m'unuLsais avec mes parties génitales, jusqu'au jour oti mon père, pour m'en empêcher, m'attacha les mains. (J*étai8

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à coUetipoqiioloiiloiiriinl oi jo ino nuisturbaiH |>qh.) J'ai lou- ^oiméiù liiiiidif et iimliulroit ilnns mo» rapports iivct* k»auive»» A r^Ko «roiivlron qiiiUorzc ou quinze un» Jo fus puii»8é ronu- ninnie. L*iii)|MilKioii lts» iù»m pour lu feiiUiio qui sv moiU iii»iii> fi*]$té8 lorH de Tcvuil di* mon soiilinienl sftxueii tiY*laioiilaii fond que lie imluru plaioniqiio ; dVilUnirs jo iraviiin piiH d occnsions do me nu;llr(! on rolntioii <ivi!C don dnnios. A Vàgt; d*eii%'ii'on diX'liuil iiuH (»H»(tiv<> (lo Hntisfrriro (riinc façon iiii ht l'ello jïioii Jie.Hoiti Hcxuel, phiItH puusst* par la ciiriosilù que [mv une impul- sion ititérieure. Snns avoir ou juinaiHd*inclinaUon pour lu femme, yaidepnis ce tenqxs Hiiti«iifail mon bOHolii par dcD rapporU Hoxuels cliaquc fois que joo ui ou rocMmnion.

Pou apr(>s )h période do la pulxfric's jo dovinn trè^i anémique oi jo piiriiiitsai» plus <fuo tnon Ago. Alors des pensée» mélanco- liques eUU*.«i idées élranges se firent jour. J'éprouvais une vraie volupti* ^1 nie représenter ttans Télalde la plus faraude humiliution possible. Il pculéire iniéréssutit d*ajoutei' encore quVi celle époque je hittiiis contre des doutes reli|çieux et que ce n est que plus lard que j*ni trouvé le courage de nu; placer au-dessus de la religion. Je lonibuis amoureux des jeunes gens. Au comnionceniont jerésislai ù ces idées, miiis plus tard elles sont devenues si puissantes que je finis devenu un véritable uranisle. Les femmes nie p}irfli.ssaient nVtro (|ue des êtres hurnaïus de seconde classe. J*élais dans un état despHl désolant. Avec une lassitude de lu vie, des tendances h la misunlhropie s'installèrent dans mon éme malade. Un jour je lus louvrage: HVi< will fhs merdcn? (Qu'adviendra-l-il?) El avtinl tpic j'aie pu in*ou rendre compte* j*élais devenu dérno- crale-sociulisle, mais dans le sens idéal. La vie avait do nouveau une valeur pour moi, car j'avais un idéal : la lutte pjicifiqtte pour le relévemenl social du prolétariat Cela produisit une puissante; révolution dans mon être. Connue dans mes uicillours jours (i\ TAge do sei'Ae cl dix-sepl ans}, je m'cntlioustasntais pour Tari et noianuuent pour le lliéàlre. A riieure qu'il est, je travaille ii un drame cl à une comédie, et je roule dans ma Icle de grandes idées. J'ai lu une remarque de Schlegel que Sophocle devait son énergie et sa puisssuiee de travail aux exereices pliysiqties, son sens artistique à lu musique. Puis autre passage : « l/au- teur dramatique doit être avanl tout d'une intolligenco Intactif. » Cela me lomlm comme* une lourde pierre sur lïune; car nies sf*n- timeats s(?xuels iuverlis ne pouvaient être sorlis d'un esprit sain et droit.

l*»V«:ilf||*Atllt.l HKXCAl.l**

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434 l»SYC»ÙPATHIA SËXUAUS

Je conçus alors l*idêe de me foire traiter par rhypnothme, mais la honte m*en empêcha. Je me dis alors qudjo devais être, au fondi un être lAche et bien faible pour avoir si pou do couflanco en mot«môine el je résolus sérieusement de supprimer mes désirs uruiiidtef^. Bn même temps, je combattit par un régime ralîonnol ma nervosité. Je faisais ùe% parties de canot; je fréquenlaîs la salle d'armesi je marchais beaucoup en plein air, etj*eus lu joie,on me révolUant un matin, do me trouver comme un homme tout à ftiit transrorme. Quand Je pensais û mou paasù entre vingt et vingt-six ans, it me semblait que, pendant cette période, un liomme tout à fait étrani^r et dégoûtant avait logé dans ma peau.

J'étais tout étonné que le plus bel écuyer, le camionneur de bière le plus vigoun^ux ne mHnspira^scnt plus aucun intérêt; les musculeuK tailleurs do pierres même nie laissaient froid. J*avais du dégoût en pciisani que do pareils gens avaient pu me sembler beaux. Ma conilance en moî-méme s'augmente ; je suis très bon, cest vrai» mais je suisd*un caractère foncièrement actif. Mon extérieur s*esi continuellement amélioré depuis Tàge de vingt ans. J'ai maintenant lair que comporte mon âge. J*ai, c*est vi*ai, des rechutes dans mes désirs uranistcs, mais je les sup« prime a%'ec énergie. Je ne satisfais mon liùido que par le coYl, et j*esporc qtren continuant ce goure de vie rationnel 1 envie du coït s'accroitra.

Ordinairement c*est lasuggeslton imr un tiers et lu sugges- tion provoquée par Thypnosc qui oifrira dès cbancos de succès.

Dans ces cas la suggestion postliypuolique doit désuggéror Timpulsion à la masturbation ainsi que les sentiments liomo* sexuels, et, d*autre part, inculquer au malade la confiance dans sa puissance et lui donner des penchants hétérosexuels.

La condition première est naturellement la possibilité d'a- mener une hypnose suffisamment profonde. C*cst précisé* ment ce qui no réussit pas souvent chez les neurasthéniques ; car lis sont trop excités* embarrassés^ el peu on état de pou* voir concentrer leur idées.

Ainsi dans un cas que j'ai rapporté (T. I, fascicule II, p. S8 de biienmtioduUe Centra/àhli fût* die P/tf/sio/offie ti/irf Patho^

NfêCUO-PSYOHOPATHOLOmiS (SÊ^ÉIULIS ^m

logie der Jlam md Se;matorgane)^ jfi n*ui pus véussi & obtenir riiypnose Lien quo inalacio la désirAt vivomctil ot iW tout son possible pour y parvenir.

Klant donnés los bienfaits énormes qu^on peut rendre à ces niftllieureux, quand on se rappelle le fait do Ladnmc (voit* . plus loin)» on de vraitrfttns de pareils cas faire tout son possible pour forcer riiypnctso, seul moyen de salut. Le résultat fut satisfaisant dans les trois cas suivants.

OusKKVATiox {Inversion iewwslh acquise par la maslurba" lion,) M. X.,., négociant, vîngipneuf ans*

Los parents du malade étaient bien portants. Dans la famille du père, aucune trace de nervosité.

Le pérc était un homme irritable et morose* Un frère du père a%'art été un viveur et est mort célibataire.

La mère est morte à sa troisième couche, le malade avait six uns; elle avait une voix grave et rauque, plutôt virile, et était très brusque dans ses allures.

Parmi les enfants ués de cette union, il y a un frère du malade qui est irritable, mélancolique et indlfTéronl aux femmes.

Ëlaiit enfant, le malade eut une rougeole avec délire. Jusqu^A rùgc de quatorze ans, il était gai et sociable ; ii partir de cette époque, il est devenu calme, solîtiiîrc, molancolique. La pri!- mière trace de sentiment sexuel s'est fait remarquer ii Tàge do dix&on9scans; il fut alors initié par d'autres garçons k l'ona* nisme et pratiqua avec eux Tonanisme mutuel.

A Tège do treize 4 quatorze ans il eut sa promiôre éjaculation. Jusqu*^: il y a trois mois, le malade no 8*est aperçu d'aucune conséquence fècheuse de Totianisme.

A Técoie il apprenait avec facilité ; parfois il avait des maux de tète. A partir de Ti^gc de vingt uns, il a eu des pollutions; bien qu'il se masturbât tous les jours. Quand il avait des pollu- tions, il rêvait de scènes d'accouplement; Il voyait comment rhomme et la femme accomplissaient l'acte. A l'âge de dix-sept ans, il a été amené par un liouune homosexuel h pratiquer Tonanisnie mutuel. 11 y a éprouvé de la satisfaction, car il a toujours eu d*énormcs besoins sexuels. 11 s^est passé un lenips assez long avant que le malade ait cherché une nouvelle occasion d'avoir des rapports avec un homme, f l s'agis.$ail seulement pour lui de se débarrasser de son sperme.

4î*0 PSYCHOPATHIA SKXUAUS

[| u*éprouvttil ni umilié, ni miiour pour le» personnes avec lesquelles fi eiilrelenoil des nipporls.Un'éprouvttililesalisrafîliiin que lorsqu'il ùUiit dans lu rôle «c»if et qu'on le umnimtnpmit. Une foisTucte accompli, il n'nvail que du mépris pour Tindividu. Quand, avec le lemps, le personnago lui in^ipirail de IVslime, il cessait les relations. Plus lard, il lui fui ludilTérent de se mas- turber ou d'éU*e masturbé. Quand il se niasturhait Uil-mdme, il pensail toujours» A in mnîn de» hoinmcSsympalhîques qui ronaui. saient. Il préférait les mains dures et rugueuses.

Le malade croit que, sans la séduction, il se serait dirigé dans les voies de la salisfaclion naturelle do l'inslinct génital. Il n'a jamais éprouvé tic l'amour pour son propre sexe, niais il s'est plu ù ridée de cultiver l'amour avfîc dos hommes. Au eouimen- cement ila eu des émotions sensuelles en face ilo Taulro sexe. ' Il aimait & danser ; il se plaisait avec les femmes, mais il regar* dall plulrtl leur ion»s que leur figure. Il avait eu aussi des érr^clionson voyant une femme «ympalhique. Il n*a jaiimis essavé de faire le coït, car il craignait l'infection; il ignore nidiiie s*il serjil puissant en présence d une femme. lUroit que tel ne serait pas le cas» car ses sentiments pour les fenuues se sont refroidis, siurtout depuis cette dernière année.

Tandis qu'auparavant, dans ses rêves éroliquciS, il avait des représentation» d hoiunies et de fournies, plus tard, il ne révail plus que de rapprochements avec des hommes. Il no peut ne rappeler d'avoir, ces années dernières, rôvé de rapports sexuels avec une reniuie. Au théâtre, ce sont toujours les ligures fémi- nines qui Pi nié ressent, de même au cirque et au bal. Dans les musées, il se sont également attiré pur les statue» masculines cl fémiutnes.

Le malade fume beaucoup, t)oîl ûv la bi^re, aime lu ciimpagnie des messieurs, est gymnaste et patineur. Les manières falcs lui ont toiyutirs été odieuses; il n a jamais eu le désir de plaire aux hommes, mais plulét le désir de plai aux dames.

Il ressent péniblement son étal actueL l'onanisme ayant pris trop d'empire. L'onanisme qui. aulrefui», était inoffensif, montre maintenant ses elTets nuisibles.

Depuis le mois de juillet 18811, ii soutfrc de névralgie des testicules ; ta douleur se fait sentir surloul pendant la nuit ; il a .souvent de» tremblements lu nuit, <irrilabilité réflexe exagérée): le sommeil ne le repose pas ; le malade s éveille avec des douleurs dans les testicules. Il estmainionani porté U se masturber plus

NKUlUM'SVCH0PAÏIIOIX)C;nC«ÉNÉHALK

souvent qu'iiulrorois. li a pour de rontinUme. 11 espère quo 8u VIO soxucîlle pourra oncoro lUro niinetiée dans les voies Aormales. Il ponBo À l*itvonlr; il II iiiôine (iéj& noué une liaiHun avec une (leinoiftelle cfui lui est «yropalhîque, et lidue de Tavoir coiiiiiie épouse lut est agréable.

Depuis cinq jours il s est abstenu de roimnisnie, mais il ne cfroil pas qii*fl sémU capable d y renoncer par sa propre force. Ces temps derniers, il était très abattu, n*avait plus envie de travailler, se sentait las de la vie.

Le malade est grand, vigoureux, bien bùti, tr^s barbu. Le crftni! et le squelette sont normaux.

liéflexes profonds très occeniuiîs, pupilles plus larges que ia moyenne, égales, réagissant très promplemenl. Carotides de calibre égal. Nypmusthesia urethrw. Les cordons spermaliques et lo testicule ne sont pas sensibles; les parties génitales sont tout A fait nornmies.

On rassure le malade; on le vonsole par Tespoir cFun avenir heureux h la condition qu*il renonce à Toiianisme et qu*il reporta son sentiment actuel pour son propre sexe vers les femmes.

Ordonnance : demi-bains (24 20* R.), antipyrine, 1 gr. prodie; lesolr4 grammes do bromure de potassium.

décembre, Lo malade vient tout efl'rayé et troublé à la con- sultation, disant qu'il ne pourra 'par sa propre force résister Tonanismc; il prie qu on Taide.

Un essai dliypnosc plonge In malade dans un profond engour- dissement.

Il reçoit les suggestions suivantes :

l^* Je ne puis, ne dois el ne veux plus Taire de rouanisme;

i'' y al en horreur Famour pour mon propre sexe et je ne trou- verai plus beau aucun homme;

3*^ Je veux guérir et je guérirai; j*uimerai une brave femme, je serai heureux el je la rendrai heureuse.

14 décembre. Le malade, en se promenant, a vu un bel homme e( s'est senti puissamment attiré vers celui-ci. , A partir de ce moment, Ions les deux jours, séances hypnotiques avec les suggestions sus-indiquées. Le 18 décembre, (quatrième séance) on réussit i\ obtenir le somnambulisme, f/impulston à ronanisme etTintérél pour les individus masculins diminuent.

Dans la huitième séance, on (youte aux suggestions sus*men- tionnées celle de la » puissance complète ». Le malade se sent moralement relevé et physiquement renforcé. La névrailgie des

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PSYCfiOPATfiU SBXUALIS

t(*8licul«$ a disparu. U tmvo qu*il eni mnintonnnt nu %éro du Honiimenl sexuoL

II croit étro dôi>&rms8é de la masturbatiun ci do Tinvorsion soKUeUo.

XpvùB la omJôme 8(>ancc« i) déclare iruvoir plus hmoin de» séances médicales. H veutroiilrorchc/, lui et épouser une flllo. Il se.sent tout t bit bien portant et puisgoiiit. i»o maliide entrenvoyé AU conrmcncemeht du mois <Ic janvior 1890.

En mars 1890, le malade m'écrit : « J'ai eu depuis encore quoi» quofois besoin de vasseml^lor toutes mes forces morales pour comhuttre mon nncteime habitude et Dieu merci l J'ai réussi à me délivrer <lc ce maK Plusieurs fois déjà j*ai pu accomplir le coYt et j'y ai éprouvé un plaisir as80% sérieux. Je compte avec tranquil- lité sur ravénemeul d*un avenir heurouK* »>

OossavATiON 133, (fmermmtextteHe acquise, ArniHioration mtable par le iraiiement hjpnoiigne.) M . P. . . , on 18(î3 , employé ;d'un élablissement industriel, est issu d'une famille de patriciens très considérée en Allemagne centi*alo« fumllle dans laquelle la ner« vosité et les maladies mentales étuient fréquentes.

I/aroul du eélé paternel el sa sœur sont morts aliénés, la grand*môre est morte d^apoplexic, le IVôrc du père est mort fou, la fille de ce dernier a péri d'une tul)crculose cérébrale ; le frère de la mère s'est suicidé dans un accès de folie. Le pôre du malade est très nerveux; un frère atnô est gravement atteint de neuras- thénie compliquée d*anoniaiio de la mia sexmlh; un autre frère est l'objet de robseri alion 118 de ta sixième édition de la Psycho^ paihh seœualis, un Iroisièinc frère a une conduite excentrique cl auwdl, dit-on, des mo.nointtnies; une sœur souffre de crampes, une autre swur est morte en bas âge de convulsions.

Le malade est taré, c«r dès sa première jeunesse, il était très bi-arre, irritable, eniporir ; il luisait a son entourage riiiipressiou d'un individu anormal.

, De très bonne heure, la miaxexuaiis se manifesta chez lui vie- lenmient, il est venu h l'onanisme sans y être entraîné. A partir de l'Age de seize ans, ce garçon, très développé imur son âge, fré- quentait les bordels do la capitale* profitant <le ses sorties du dimanche et des jours de fêles. Il faisait le coït avec plaisir, et pendant lus jours de la semaine, il se satisfaisait par l'onanisme. A partir de Tége de vingt ans, le luatade, devenu indépendant, fit des excès avec des prostituées; il fut à la suite atteint de mw-

KBUHO-PSYGIIOPATIIOLOUIIC lilÎNI^mALlâ

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rasihenia sexmtis^ devint rolaUveinenI im|Uiisstiiil, el no trouva plUH de satisraclion dans le coïl, ù camo de su faîblosse d'érection el de Vifjaculalio praseosc, Sun llùido sexuatis devint plus puissant que Jamais^ U io satisfaisait par l^onanlsme. Au cojnmooceniont (le Tannée i88B, le mnlade (It la conmiMsance d*un jeuno lioniine. n Par sa figuro ngr^able» mantôres cAHncs et lés belles formes extérieures de son corps, il s^acquit toute mon atrection. JWtsIe dùm (le lui adresser la parole el je me réjouissais d'avance du moment jo pourrais Io voir. J'étiiis tout II fait amoureux de lui. Avec celte passion s*éteignit mon amour pour les femmes. Cet homme pouvait in*oxciter ft un tel point que pendant des iiilnuleSt Je sentais ma mémoire s*évanouir et que je no pouvais que bal- butier.

<4 Bientôt après Je fis la connaissance d*un monsieur qui in était sympathique aussi et qui devait avoir une influence décisive sur le reste de ma vie. U était tiomosexuel. Je lui avouai que je n'éprouvais plus que du dégoût pour le sexe féminin et quo je me sentais attiré vers Thomnie.

« Unjour que je demandais & mon camarade comment il s y pre- nait pour amener dos soldats h se livrer ù lui, il me t*épondit que la principule chose était d*avoir de Tuplomb et qu*ulors on pou- vait faire marcher n*iniporte qui. Vers la lin do 1888, me rappe- lant ce conseil, je me nipproehai d'un hrosseur d'oflicior qui m*avait puissamment excité, bien que jamais aucune éjaculation n'en eiU résulté. Voyant que ce soldat ne voulait pas se livrer^ je &*insistai plus auprès de lui. AUum quondam milHem in cubîcutum altectum rogam ul, veste em(a^ mecum in lectum coneumbeni, ito" gaius fscU guœ voiui ei aller alteHm penem irioU»

<i Bien qu*aprés ce sîiccés heureux j'aie encore abusé de beaucoup de gens, je n'étais pour ainsi dire amoureux que d*un seul. C'était un très joli garçon de dix-sept ans. Sa voix me semblait si caressante, ses manières étaient si convenablement loqdros, qu'aujourd'hui encore je ne puis l'oublier. Dans mes rêves je ne m'occupais que de beaux jeunes gens et souvent ma sensualité . réveillée m'empêchait de dormir des nuits entières

Au commencement do Tannée 188fl, les manières du malade éveillèrent des soupçons d'amour homosexuel. Une dénonchi* lion dont il était menacé, le déprima profondément et il soniçeu à se suicider. Sur le conseil du médecin de la famille, il partit pour la capitule. Comme le malade était incapable de renoncer par sa propre volonté ftses goûts habituels, on commença lui

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PSYCiiUPATlIlA SKXtUUS

Appliquer lo Irnilement hypnolique. On n'obtint <]U*itii- léger ongaurdisscinoni qui n'eut qu'un succès minime, ùlntïl donti<308 les «éduction» des ancien» nmiinlH dan» la proximité desquels le malade se Irouvalt. -

Acelte époque, it ne manquait pas encore de principes moraux solidect. La situation s'améliora fj^râce ù Tidée de sa famille désolée, et par In erafnie d*uno poursuite judiciaire dont Hélait sérieusement menacé.

Le malade se décida essayer de se souniottreau traitement de Tauteur de ce livre.

J'ai trouvé en hit un homme dt^licat, pâle,griivemcntneura8lhé* nique, qui dr'ssespérait de son avenir, .mais qui n*nvait aucun stigmate extérieur de dégénérescence. Lo malade reconnaissait qu*il se trouvait dans une fausse position et semblait vouloir faire tout son possible pour redevenir un homme honnête et eonve* iiablo.

Il regrettait profondément sa perversiou sexuelle qu*il jugeait comme morfoidCf mais qu1l croyait acquise* H ne me cacha nulle* mcnlqu*en présence de jeunes gens il uY*tait plus maître de lut ol qu'il no pouvait pas garantir non plus de pouvoir s*abstenlr de 1 onanisme auquel il était forci; d avoir recours faute de mieux. Seule une volonté puissante pourrait par suggestion l'en préserver*

Son amour homosexuel a consisté jusqu'ici exclusivement en onanisme mutuel ; Térection no se produit chez lui qu'au contact dos hommes aimés; lïijaculation u lieu très tél» mais raccolade seule ne suffit pas pour In provoquer. Il s*cst pas sonli dans un rùle sexuel particulier vis-à-vis de rhoinme. Les parties génitales et les organes végétatifs sont normaux.

£n dehors des dispositions pour un traitement rontm itciov»* îhentam^ on a commencé, le 8 avril IKBO, un traitement hypnottco* suggestif.

L'hypnose réussit facilement par le simple regard et la sugges» tion verbale. Après une (lemi«niinttte, le malade tomba dans un profond engourdissementavec attitude cataleptiforme des muscles. Le i*évcll eut lieu en lui suggérait tqu*i! se réveillerait en comptiuit jusquVi trois. Parfois, on pouvait obtenir des suggestions post- hypnotiques. Les .suggestions intra-hypnotiques avaient pour sujet :

Dérense de s'onantser ;

2' Ordre formel de considérer l'amour homosexuel commn méprisable, dégoûtant et impossible;

NEIIHO-PSYCHOPATHOLOIUR (iÉKËtlALK Ui

3' Urdro de» ne troiivor de l>eftulé que chez les dameft. do g'appniclier décile», do rèvor d'nllcs, de senlir du iîùido et de l'dmlion à leur a»pecL

Los séances oiU eu lieu quoUdiunncnioiil. Le 14 avril, le nmlade m*annr>nça avec; conieiitcmeiit et une sorte de Hulisfaclion mo- rale qu'il a fait le coït avec {ilaisii* ol qûll avait djuculé larUivo* ment.

Le il se senlil exempt do tendances onnnistes, attiré vers la femme et tout A fait indilTérent envers loi» hommes. Il rôve de charmes féminins et a dos rapports avec des femmes.

Le l*** mai, le malade parait tout & IViit normal sexuellement et il se sent comme tel. Il est de%'enu au physique un tout autre homme, plein de eournge et de coafiance en hit>mônie.

Il fait le covt normal avec une satisfaction parfaite et il se croit a Vahvi de toute rechute.

Dans une lettre écrite' plus tard M. P... dit:

a Ce f|ut n'est pas autrement remarquable, c*estquc je suis tou- jours délivré de ces aberrations. La seule chose qui me rappelle encore cette péHode sombre, ce s'ont les rêves, rares II est vrai, de mon passé désolé que je n'ai pus le pouvoir de bannir et qui parfois occupent même agréablement mes pensées. Par ma propre volonté, je l'espère, je réussirai pourtant h m'en débarasser bieniél tout d fait. Dans le cas je redeviendrais faible, vos exhortations instantes, j'en suis sùr, ferfmt que je résisterai avec énergie et que je ne succomberai point. »

Le i20 octobre IBOO P«.. m'écrivait:

« Je suis complètement guéri de Ponanisme et l'^imour homo* sexuel ne trouve plus de sympathie en moi« Mais ta puissance compile ne semble pas encore rétablie, bien que je vive avec un réKime très réglé. Toutefois je me sens content. »

OessavATtox 430. {Inversion sexueUe acqme») iC..., fonc- tionnaire, trente-deux uns, d'une mérc hyst4'*ropalhe« Lu mère de la mCire sotiffrait également d'hystérie, et tous ses frères et sœurs avaient des maladies de nerfs. Un frcVre est urantstc». Z... était faiblement doué d'esprit ; il apprenait <linicileiiicnt. £ti dehors de la scarlatine, il n eut pas de maladies d'enfance. A treize ans, il fut amené par des camanide8 de pensionnat d prati- quer ronanisme. li était sexuellement hypercsUiésique ; il corn- menvaù Tàge de dix<-sept ans k luire le coït qu'il pratiquait avec* plaisir et puissance complète. A Tàge île vingt-six ans, mariage;

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PSYCIiOPATHIA SKXIIAIJS

par i*aisoii <l*ai*gonl et pour sa posUion sociale. Le ménage fut infllheureux. Api*es un un, M*"'* 'A*.., h la miU* d'iino mahulio uté- rine Iréft grave» dovinl ineopablo ilo HiipporlcM* lo cnri. Z... naliV faisait grands liesoinNavoed'iiittreH f(>inmosol, fautes do mieux, par la masturlmtiou, 1! K'u<liiniia« on outre* A la passion du jeu, mena une vie tout h fait difMolue, devint gruyemenl iiûurasihé'^ niqun et efifliaya de ranimer ses iwvh usés eu l)uvaul de grandes quantités do vin ei do cognac, A ses malaises essentielleuient cérôbrasth6ni(|ues so joignirent «lors dos cria*» de rire et de pienrs; il devint tr<^s émotif. Sun iihido nimia subsistait toujours sans être diminué. Par suite du dégoâtqu*jl uvuit toi^jours eu des prostiluées et do la crainte des maladies, il ne so satisfaisait qu'exceptionnellement par te coH. Dans b plttixul des cas, il se soulageait par ronnnisme.

Il y a quatre ans, il s'aperçut d*ui} affaiMisseuicnl progressif de Térection et de la diminution du Hùidopviv la femme. Il eom- niença à se sentir attiré vers les liommcs, et les scènes do ses rêves érotîques n'avaient plus pour objet la femme mais des indi- vidus masculins.

Il y a trois ans, conmu^ un garçon de bain le nutssail, il fut très excilé sexuellement (le domestique avait aussi de l er<*ciion, ce qui frappa ratlontion du malade)» Il ne put pa.s se retenir de se serrer contre le giu*i;on, de Tendirasser el de hc faire masturber par lui, ce que celui«ei fit vtdontiors. A piirtir de ee moment ce genre de satisraclidn sexuelle fut le aeïil qni lui convint. La femme lui est devenue tout à fait indllférenlit. Il ne caiiwiît qu*aprè.s les hommes. Cnm talibus imsturfjalknem mntmm fecU,€oneupmi cum m dormira. Il abliorrail la pédérastie. Il se .soiilaîl tout k fait heureux, quand une lettre anonyme ubitée du luuis d ao^l i8K9) qui rengageait A être prudent, le ramenait la conscience dosa situation, il fat profondément bouleversé, eut des al laques liynté- rîqmîs, fut conq)Ièlenicnt déprimé, eut lieiile. devant les autre» hommes, se sentit comme un paria dans la société, médita un suieiile, .s'ouvrit h un préirc qui lo rassura. 11 tomba onsuîlc dans les idées, religieuses, voulut entre antre» entrer dans un (!0uveut pur pénitence et }iour se gnérir de .ses aberrations sexuelles. En proie Ci cet état d*e.sprit, lo miilnde tomba par hasard sur mon livre PsychopoUna $€xm\U. Il fut éiuiuvanté, honteux, mais il trouva une consolai ton fkns Tidée qn*il devait étro mahide. Sa première idée fut de .se réluibilî 1er sexuellement devant lui-même* H surmonta toute .son aversion, essuya le coït

NKi:HfM»»YCII0I»ATIIOLOGIK GÉNÊItAI.K

dans im liovtU'l, no rôiissil pas irahord î>nr suilt» tic sa trop grande* excitation, mai» finit pat* n>iiipcitaor un »iim\s*

Comme s«s Hcnrim<*nl8 dlnveiKion Huxuello ne dlHpnniimionl pa», bien tju1l H^efTorçAt de les reroulcr par touto «orloH do nioyonH poanibloM, il \inl mo troii^'m* ol m(Mlonmnd»i- densoin» naWliaiiix. Il su sunlait* dil-il, a(rreuH<M)ient iimUieiirt'us, pniiH du désX'Spoîr et du suicide. Il Voytul tlinanl tiii raidmu et il voudrait être sauvé (i tout prix.

Su con^H»ton fut iutcrronipuo h plunieurs reprises par do violouts accès liynlériquon. Dos affirmations raitsurunlos, Tespuir du gulut lu calnièronl.

Alt point do vue pliyniquo^ lo mnlado a lo front un peu fuyant; pas d*autro» Htiginutes do dégoudrcHcenco* I/irritotioii spinale, les réflexes profonds exogérés, la congoslion do la iéle, iildic|unionl la ncHirasihénie. Du côté dos pnrttos gAnitalos point d'anomalies» mai» Vuretfira était hyporcslIuVsiô, S4i mine était troubU'C, son maintien relàclié; vie ps>'clitf|uo désordonnée el. sans aucune consistance.

Ordonnance : denil-liains, frictions, aulipyrine, brumuru. In- tonHvIionde s^onaniser, d*avotr des ra|)ports avec des lionunes; interdiction d*nvoir dos pensées libidineuses portant sur dus hoiiinies. .

Lo nmiadu revient après quebpies jours el se plaint r|u*il n est pas assez* fort pour exécuter ce pro^ratunie. Sa voloulé es! trop faible, filant donnée cette situation précaire, il n*y a que lu suggestion liypnottquo qui puisse porter remède.

Sutfgesimu : i** Je déteste ronnnisiae, je ne puis et ne vam plus me masturber.

Je trouve le penchant pour Tliomnie dé^oiUant, détestable. Jamais jo ne trouverai |>lus riioninie ni beau, ni désirable.

3"* Je trouve que seule la fcnune est désirable. Je ferai le coït avec plaisir et avec puissance une fois |mu* senmiue.

Le nuilade accepte ces sugicestions et les répète d*une voix bnlbntîanlc.

Les séances ont lieu tous les deux jours. A partir du 15 an réussit à oldenir rélat somnauibulique avec suggestions poslliyp* notiques ù volonté. Le malade reprend une certaine solidité nioralo et se rétablit au physique, niais des malaises cérébraslhé- niques le tourmentent encore; parfois II n encore des rêves d^honimes pendant la nuit, ut h l'état de veille des penchants vers riionnnc, ce qui le dé|irim(f.

PSYCHOPATillA SKXCAIJS

liU lftiil4*nioiU tiiiru jii.si|iriMi 2i Hf»|iteiubrL>, fU^HtiltAt ; niHlnflt» «lusri «If» ratmnÎHiitn ; il ti*<>8t plim excité piii* hn Iioiiiitkïs mais bmi par lo!» foniiiMiK. CoU noniial lotis Ioh IiuU joiirn. Ia*h malittses liystch^iquoi» ont i|jH|uit^it; le» iiifilniHfw iiotiriMtlt^iii(|ueK

Lu i\ ùrAoUvCj U* iniilmh* inViiiiiuiicci par lettre fftril He porto bien, ot 1110 roiimrcie «m pnr(»bH ôinufm de Tiivoir « jiniiv^ tron nbhiiu (M'olontl ». U »ti sent ixMidti ii une ncuivclto vie*.

Le décemliro 188(1, le* nuilacio r«*%ioiil pour ùivo mimia de noiivoAii {t mon triiitoiiionl. Il n eu, ces lenipH tlorniors, deux fois difs vùynH évoiUitwA d*lioniinim, iiiaÎK h IVini do veille II n'n («prouvé} aucun penchant pour riionrifne« il a pu nm»\ ré^inlor h la U*ntalioii do se ninnlurbort liten rpu* vivant mi\ à In campaf^no il n'eilt pus d'occasions tle f«ire le ooïi. Jl a que de rinclî- nation pour l'autre sexe, et ordinairement il ne ri>vo cjue de per- sonnes féminines; rentré dans capitalOt il a fait lo cori et on a éprouvé du pIniHir. Lo iiiiilade se sont réhabilite? moralement, presque dôlinrrnssé des iimlaises nenrn»lliénir}iies, et déclare, après trois nouvelles séances by]>noliqitoH, que niiiintonant il se eroil tout i*i fait gnéri et û Tabri de toute rechute. Toutefois une rechute a eu lieu au mois de septembre 1800. Le riinbide, après un surmenage physique dans un voyage A travers de hautes uiontaKues et une série d'émotions morales, et do plus par manque dWasions ilo faire le coïl, était redevonu lufuraslhé- nique.

Il eut de nouveau des révcs d*honmic*s, se sentit Attiré versdes homme» sympathiques. Il se masturlm plusieurs fois et n'éprouva plus do vrai plaisir lorsque, rentré dans la ville, il fit lo coft. Du reste, par un trailement nntineurastliénique et une seule hypnose, on réussit vite à rétablir sa santé et à rendre sa conduite normale.

Au cours des années 1800 et 1891, le malude eut encore par-ci par des tendances > Tinversion sexuelle et des rêves dans ce sons» mais seulement lorsque, & la suite d*émotion$ morales ou d^excés, la névrose se manifestait de nouveau. Dansées moments, le coYt ne lui procurait plus de satisfaction. Le malade 8*est vu alors dans la nécessité de faire rétablir Téquilibre par quelques séances hypnotiques, ce qui a toujours fneilemenl réussi.

A la tin de Tannée 1801^ le malade déclare avec satisfaction que depuis son traitement il a su se maintenir h Vabvi do la maslur* bat ion et des rapports homosexuels, et que sa contiancc en U\U

M*:iJH0*l>SYC110l>ATIiri|«()(;iK (iÉNl^HALB

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mémo, do im^iiie quo son oMnm de lui-iuéim, s'est eonsoUd<')o do nouveau.

Ouonlaux uiitres cas d*inversioii acquise, guéris pai* remploi do la suggestion hypnotique, consulter Wellerslrand, J)ev Ihjp" noUsmus tmd seine Annmtdung in der prakiiacheti Mediein, 1891, p. r»â; Bovnlioini //j^pioiisme, Paris, eU., p. 38*

I^» faits que notts' venons dir citer ivt qni monlrcnl le succès de la sugj^esliou hypnotique en prdsouci* dos cas d'in- version sexuelle acquise, font supposer qu*il est possible de porter secours aussi aux malheureux qui sont atteints d'inversion sexuelle congénitale.

Ilien ent4UidUf In situation dans ces derniers cas est tout autre, en tant qu'il s agit de combattre une anomalie congé- nitale, de détruire une existence psycho-sexuelle morbide pour en créer h sa place une nouvelle qui soit saijie. Cet ciFct parait a priori impossible h obtenir, du moins chez Turaniste prononcé. Mais, ce qui est en upparence impossi- ble, devient possible par Tcmploi d'artilieos; cela ressort du cas de Schrenck-Notzing que nous trouverons plus loin* Il dé- passe de beaucoup le cas (|uc j'ai rapporté et dans l(K[uel du nooins la désuggesiton des sentiments homosexuels a réussi avec remploi de riiy|nutso.

Une observation analogue est nq)|>ortéc par Ladame (voir plus loin).

Les conditions sont de beaucoup plus fuvonibles chez riiormaphrodite psycho-sexuel, chez qui on peut du moins renforcer par la suggestion et raire prévaloir les éléments et le sentiment hétérosexuelqui existent chez l'individu malade.

OusKnvAYiON 137* » Je suis enfant illégitiuie, en 1858.*Ce n*est que tard, en suivant les traces oliscurçs de mon origine, que j*ai pu avoir des renseignements sur riiidividualité do mes parents. Ces renseignenienls, niallteureusenicnt, sont très incom- plots. Mon père cl ma mère étaient cousins. Mon père est mort il y a trois ans ; il sVHait marié avec une autre femme et avait plusieurs enfants qui, autant que je sais, sont bieii portants.

Je ne crois pa» que mon père ait ou de Un version sexuelle.

l'SYCIIOPATtItA SliXIULIS

Ëtant enfant, jo l'ai vu Houvciii mm im doiUor c|iio c'était idou pôro. Il avait un aspect vigoureux ot viril, lyaillour», on clil qn'k Tépoquo do ma natftKnnco ou auparavant, il aurait qu une maladie

vénérienne*

«l'ai vu plusieurs fois ma méro dans la rue» mais j'ignorais alors (|ue c'était ma mérc. Ëlle devait avoir environ vingt- quatre nna, lorsque je suis venu au monde, Glle était de grande taille» do mouvomentâ brunifues et énergiques et cl*ttn earnetèrfî réffoln. On dit qû*à Tépoque de ma naissance elle a beaucoup voyagé» déguisée en Itomme» qu'elle a porté les clieveux courts, fumé de longues pipes et en général qu'elle s'est fait remarquer alors piir ses allures excentriques. Elle possédait une excellente instruction, avait été belle dans sa jeunesse ; elle est morte sana avoir été jamais mariée et a laissé une forlune considérable.

Toutceltt permettrait, le cas donné, de conclure dos penchants homosexuels ou du moins ft rexistence d'anomalies. Ma mère a, plusieurs années avant ma naissance, donné le jour h une fille. Cette soïur que je n*ni jamais connue, s'est mariée très jeune ; mais elle s'est empoisonnée après quelques années de mariage, pour des raisons que j'ignore encore.

J*ai 1 m. 70 de taille ; Om. 02 de tour; le tour de mesreins est de 1 m. ; je crois donc avoir le bassin un peu fortement développé. Le panniculc graisseux a été (rés développé chez moi de tout temps. f4a charpente osseuse est vigoureuse. La muscula- tui^oest bien faite^ mais pas assez développée, peut-être faute d'exercice ou peut-être sous t'influence de Tonanisme que j*at pratiqué de bonne heure et avec persévérance : de sorte que je parais plus fort que je ne le suis. Le système pileux, lei^ cheveux et lu barbe sont normaux. Les poils des parties génitales sont quelque peu clairsemés. Le reste (lu corps est presque glabre. Tout mon extérieur a un caractère tout i\ fait viril. La démarche, le maintien, la voix, sont d*un homme complet, et d*autres uranis** tes m*ont souvent dit quils ne se doutaient pas du tout do ma pas* sion. .Val ser\'i dans Tannée et j*ai totg'ours pris plaisir aux exer- cices du cavalier, monter ii cheval, faire de rescrime, nageri etc.

Ma première éducation a été dirigée par un prêtre. Je n*avnis guère de camarades de jeu pour ainsi dire. La vie de famille de mes parents d'adoption était irréprochable. Au mois d'octobre 1871, on m'a mis en pension. Lli, j'ai commis les premiei^s actes perverssurlesquels j'aurai à revenir en détail dans rtiistorique de ma vie sexuelle.

MCUU0.1*SYCIIÛl>ATHÛf<OGlfi CiÉNÉilALK

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«1*01 fait mes classes au lyc(*o, puis mon service iniltlairo cominû volontaire (t*iiti an ; j'ai étiicll» ensuite la science fores» tiôro et je suis maintenant Inlendanl «Pun grand domaine. Je n*ai appris ù parler quVi l'ftge do trois ans et co fait a contribué i*i maintenir les gens dans la supposition que je suis Jiydrocdpbale* A partir de Tépoque j*nllai U Técolo, mon développement intol* lovluol fui normal ; j^uppronais môme racilemoni, mais je n*ai jamais pu conconlrer mon aelivlté sur un point fixe. J'ai bean- cuup de goAt pour IVirl et pour l'esthétique, mais aucun goAt pout* la musique. Dans nies premières années, j*a vais le plus mauvais caractère qu'on puisse imaginer. Il a changé complètement au cours de ces derniers douze ans, sans que j'en puisse indiquer la cause* Aujourd'hui rien ne m'est plus haïssable que le mensonge ei Je ne dis plus rien de contraire k la vérité, pas même en plai* santant. Dans les alTaires d*argentje suis devenu In^séconomet sans être pour cela avare*

Bref, aujourd'hui je no pense qu'en rougissant A mon passé et je ne me considérerai à juste titre eommeun parfait galant homme, que lorsque je pourrai être délivré de ma malheureuse per- version ou pervi»rsité sexuelle. J'ai bon cœur, t^Kijours prêt à faire le bien dans la mesure de mes moyens, decaractère gai pour la plu* part du temps; je suis un homme bien vu dans la société. Je n'ai aucune trace de cette irascibilité nei*veuse qu'on remanpie si sou- vent chex mes compagnons de souffrance. Je no manque pas non plus de bravoure personnelle, llieii dans les premières phases de mon développement n'indique une anomalie* Il est vrai qu'étant encore enfant j'aimais à être au lit cl i\ me coucher sur le ventre ; je me suis, dans cette position, le maiin, frotté avec plaisir le ventre contre le lit, ce quia souvent fait rire mes parents udoi>lirs. Mais je ne me rappelle pas avoir ressenti de sensations volup- tueuses par ces mouvement. Jo n'ai Jamais recherché particuliè- rement la camaraderie des petites filles et je n'ai jamais Joué aux poupées. Do très bonne heure, j'entendis parler des choses sexuelles. iMais en écoutant ce geni*e de conversation, je ne pen- sais h rien* Même dans lu vie dt* mes rêves, il n'y avait alors rien qui toucbdlaux choses sexuelles. 11 ii'cmi était pas non plus ques- tion dans mes relations avec b'S garçon.sdc mon âge. Je crois iiou- voir unirmer que ma vUa sexuaUt ne s*e«t éveillée qu'à l'âge de Ircl'/e ans, au pensionnat, après avoir été entraîné par un cunia- rtule ronanismu mutuel. L'éjacutatitm ne se produisit pas encore ; la première n*eul lieu qu*un an plus tard. Malgré cela, je me livrai

44H KSYCHOI'ATIIIA SHKIAUS

ttvoc paHftion au vie» ilu rûfi{iiiit»iii4«. Mais & ceiU* époque su inaiii* fRslvrefii déJA proiiiierK syiiiptôntcs iWm penolumt liomo* mue). Des joiiiiOiigcuH viffoureux, dos (l(^liardeur»i do la huile, des ùuvrior», dus soldais up|iaiuu*ciii dans mes véwi^^ ci révnc?atîon th lour ima^o jouait uii râle pendant la masturbation. Kn inôina temps» il se miuiiresla une première inclination h la pédérastie, notaaiment & lu pédérastie passive* Jusqu'A TAgo de quatonso ans ^ j ai fait souvent avec mon séducteur clos essais de pédérastie niuluelte sans que Toii ait réussi A intcnoniplir une immtsiio, Paraltélenienlà ces (endanct*s, il existait encore un ponchant faible pour le sexe féminin. Environ six mois après lu première muslur* bation» j*al}&i une fois chez une pueita publkn^ mais je n*eus ni éjaculàtion ut volupté particuliéi*c. Plus tard j*ai fait jusqu'à Tége do dix-neuf ans six fois le coït duiis des maisons publiques. L*éreclion et réjnculation m produisaient proniptement, maïs sans me procurer une grande volupté. L^onanismc, surtout prati- qué nuituellemont, m'était nu moins aussi agréable que lo coU. Je n'ai jamais eu ce qu'on appelle un i< amour de lycéen ». Il y a dix ans, lorsque je nu* trouvais à lu station balnéaire de II., je crus qu*il s éveillait eu moi de Tamour pour une dame d'une beauté extraordinaire qui appartenait à une grande famille ;je me sentais bien pri\s d'elle cl je nf estimai lienreux quand je cons- tatai que mon amour éluil payé de n^tour* Aussi celle liaii^oii nie détourna inondant quelque temps de lonanisme ; seulement j'avais peur, par suite tle l'onanisme pratiqué pendant des années, d'élni affaibli et d'élre incapable de ren^plir mes devoirs conjugaux. Quand nous firmes ensuite séparés par lu distance, mon ulVeclioa se refroidit bien vile; je m'apcrrus que jo nrélais berné moi* mémo et, doux années plus lard, je pu uv«'ii.s apprendre ssms la moindre jalousie, querelle dame s'était mariée. Mon pencbant pour la femme si jamais il avait existé se refinidissait de plus en plus. H y a deux ans et demi, étant allé avec des amis triL's virils dans une maison publique i\ H., je (is mon dernier coYI. J'eUv^ encore une érection, mais plus d'éjneulalion. La femme niest devenue indilféren le ; la prostituée qui se» comporte avec effronterie, provoque mon indignation. J*àime la société des femmes spirituelles, surtout de celles qui sont déjA d'un certain Âge, bien que dans In société je sois maladroit, gauche^ et sou* vent même sans tact. Je n'ai janmi» trouvé aucun charme aux formes du corps féminin.

Mais revenons t\ mes tendances perverses. Quand^ h Tège do

.>8IfiUHO.|«SV(2IIOJ»ÀTHOIXlGIK «aÏNÉllALB M

quatorze aiifti je siiia vouu h H.*., j^uî perdu do vue mon aiimiit, mon séducteui*. H avnil quelquos ùnnée» de p1u8 quo moi, et il enim dan» la carrier» admijiistrntivo. A i^âge do dix*nour aii»«Je rai ronc(mlri> pendant un voyage on chemin do fer. Nou» »von» itil4)rroiiipu notre voyage, pris une cliombre connnune el emayé do Itt pédérastie inuluelloî mais, A cause dos douleurs, VimmUsh iioiipiiç tt pa«f l'éussi. Nous nous i$oinmefi Attdfirail» afarà parrdnà- nismc mutuel. A H...,j*ai eu des rapports sexuels avec deux condisciples, mais i*es rapports so Ixiriuûontù do fri^qucnteîi mas- turbations mutuelles, mes deux camarades ne voulant pas se prêter & la piHlérnslio. Dans la dernière aimée de mou séjour h H..., j*avais alors dl)L-neur nns, j'eus encore don rapports avec un troisième ami en pratiquant de l*onanisme; mais nos relations étaient déjt\ plus intimes; nous nous déshabillions et faisions de la masturbation mutuotle au lit. Du mois dWtobre 1809 jusqu'au mois de juillet 1870, je n*eus pas d'amont. Je faisais de la mns- tiirliation solitaire. Quanti la guerre éclata, je voulus me faire enrôler comme volontaire, maïs on ne m*u pas pris* Bn même temps que moi se présenta au bureau d'enrôlement un ancien camarade d*école cfui depuis était devenu un jeune homme d'une rare beauté. J*ai partager avec lui dans un hAtel tr^>p rempli le iiiôme lit pendant une nuit. Bien cfu'Â l'époque do notre séjour h Técole nous n'eussions jamais ou de rapports sexuels Tun avec Tautrc, il se montra favorable i\ mes assiduités et fU une tenta- tive de pédérastie* Elle ne réussi! pas non plus, cause des lioii leurs; ccpendanl pendant ces essais il y eut ejacnUtlio anle amm meunu AiijourdHiiii encore je me rappelle de la sensation de volupté que j*ai éprouvée et qui dépassai toute mon attente. Après la guerre j*ai encore souvent rencontré cet ami, mais nos rapports se bornèrent alors aux procédés d'onanisme mutuel. Pendant les dix-huit années .suivantes, je u'ai eu que deux fois roccasion de pratiquer rainour homosexuel. L'hiver de Tan- née i879 je rencontrai dans un compartiment de chemin de fer un beau hussard. Je le décidai ii coucher avec moi dans un^ hôlcl. Plus tard il m'avoua avoir, diijà pratiqué ronanisme niuluel avec le fils du châtelain de sa commune. Je ne pus le décider t\ la pédérastie. Par contre je provoquai che/ lui de réjaculatioii par la reeepth peuis ejus îu os méuttu Ce procédé ne m'a procuré aucune satisfaction, mais du dégoût. Je n'y suis jamais revenu depuis et je n'ai pas accepté non plus la receplio pénis mei in os aHerius, En 1887 j'ai fait, c étail encore en chemin de fer, la cou*

PSYCIIOPATHIA SKXHAIJS

mlmuw iViin jiialeloU|iH* jo dôridoi ù reslor iivim; moi h VUMal* Il prétendit, il est vrai, n'iivoii* om;t>re jamais fiiil do la pédéiiislio, mais il >i y montra tout do suite* disposé; il étail t\m» imo exci- tation sensuelle ntunifeste, iMit irnmodiateuioiit de VévcvMou (ft accomptil Tacto avec uiu* lu'iteiir no» dissimulée. C* était lu |>ro- mièr» i'oîi» ifiie in pmdicaik réussiss^ail. J oua, il ost vrai, ûcé doult*ui'sali*oci*H nuii» muni une jotiisMincM iiilinlc. . Pendant iii«>n f«éjoti^danft cetlr» vtHo ma 0/^/ Héd'ùalis a subi tin lîliangemcnt radical, J*ai constaté avec quelle faciliti^ on peut, soit pour de Turgent, suit par goùl, tioiivor den gens qui so prêtent il nos pencImnU. De trisles expériences avec des escrocs ne me furent pas épar^^née.s non plus. Jnsqu'à la fin de t année paiisée j*ui goùlê iibondananeiit au plaisir do lainour homosexuol et sur- tout de pédérastie pusaive; depuis je n*ai pniliqué que Fona- nlstniiMiaituel de peur de contracter une lualatlie vén<h*îcQne. Je n*ai jamais été pédéra»$te aclir, d'abord pour la simple mîson que je n*ai trouvé personne qui ptU supporter lu duuleui* qui eu rèsullo.

Je cherche de préférence aies anumts parmi les cavaliers, les marins, éventuellement parmi les ouvriers, surtout les bouchers et les forgerons. Les hoiiinies robustes, à la figure colorée, m'attirent parliculléremeut. Les culottes de peau ordinaire des cavaliers ont pour moi un clinmie particuttcr* Je n*ai pas de pré- rlîleclion ni pour les baisers ni pour d'autres accessoires. J*ainie aussi les grandes mahis dures et rendues calleuses par le travail.

Je Qe veux pus laisser passer tnapen^u que, dans certaines clr- cunstances, j'ai un grand empire sur moi-même.

l^tant intendant d'un grand domaine, j'habitais^ une grande maison. Mou valet était un jeiuiif homme d une rare beauté, qui avait fait son service niilitaîro dans les hussards. Après avoir causé une fois vaguement de cette alfalre a%x*c lui et appris i\ cotta occasion qu*ll était inacces.sible, j'ai habité pendant des années avec ce jeune homme, je me suis n*joui de sa beauté, mais je ne Tat jamais touché. Je crois qu'il ignoro encore aujotu^rbui ma passion. De môme j*ai fait il y a doux ans et demi ii C* lu connaissance d'un matelot qu'aujourd'hui encore, mes amis el moi, nous déclarons être le plus bel hounne que nous ayons jamais vu. Apres une absence de plus de deûk années, ce marin se rendit, il y a quelques semaines, ft mon invitation et nie fit une visite. Je sus ni'orranger do façon ù ce cfuc nous concluons dans la même cimmbri*; je bi*t'klais du d(>sir de m'approcher de lui* Mais avant je

NKUnp-PS YCilOPATlIOLOf ilK «iËM!:» ALK 4S I

le sondai par uno convoraaiion coalidenl folio ci quanci J'appris qu'il iiiéprbiiit tout ce qui avuU rapport ii l'amour hoinosexueli jo 110 pus me dOcider à oAHuyer do nouveaux rapprochements. Peiidanl des Hmnaines nous avons partagé la mdaie chambre, je me 8u{s toujours réjoui h la vue de son corps superbo (dans les premiers jours j'en étais môme excité sexuclloment); j*ui pris avec lui uuiiatn romain uliii do pouvoir regardc^r son corps nu» tnuis il n'u Jamais rien KU de nm passion. Aujourd'hui encore J'ai une liaiKoii idéale et platonique avec ce jeune homme qui a une ins* truetion bien supérieure iV sa position sociale et un Joli t<ilent de poète.

Jusqu'à l'âge de tronte-huit ans, je n'ai pas ou uno idée nette de de ma situation. Je croyais toujours que Je m*étals désaccoutumé de la feninie par Hulle de* ronanisme trop précoco ei pratiqué depuis, continuelJemoni et avec intensité; j'espérais toujours que» quand je rencontrerais « la vraie fenime », j'ahandonnerais Tona- nismo et que jo pourrais trouver du plaisir avec elle. Je n'ai connu mon état qu'après avoir fait la connaissance de compa- gnons de souffrance et de g^is de nui tendance* Je fus d'abord épouvanté; plus tard, je me suis résigné en me disant que mon sort ne dépend pas de moi. Aussi nVd^je plas fuit d'eflTorts pour résister à la tentation.

Il y a deux ou trois semaines, votre livre Psijckopafhla sexuaiii m'est tombé entre les mains. Cet ouvrage m'a fait une impression des plus profondes. Je l'ai d'abord lu avec un intérêt indubi- tablement lascif. La description de la formation des mujera- dos^ par exemple, m'a beaucoup excité. L'idée qu'un jeune homme vigoureux soit émascutô de cette façon pour servir plus tard & la pédérastie de toute une tribu de peaux*rouges sauvages, vigou- reux et sensuels, m'a tellement excité que, les deux jours suivants, Jo me suis masturbé cinq fois, toujours on rêvant que j'étais un de ces mujerados. Mais plus j'avançais dans la lecture du livre, plus j'en comprenais lu portée sérieuse, morale, et plus j'ai prison horreur mon état actuel. J'ai compris de mieux en mieux ce qu'il me faudrait faire pour a mener, s'il en existe lamolodrepos* sibilité, un changement dans ma situation présente. Quand j'eus tlniTouvragei ma résolution était prise d'aller cberohor remède chesTautettr.

La lecture do rouvragecitéa eu sons doute un résultat* Depuis, Je n'ai pratiqué que deux fois la masturbatiiin solitaire, et deux fois avec des cavaliers. Dansées qimtre cas, j*ai eu bien moins do

PSYCHOPATIIIA SKXUAIJS

fiiiiisfiiclion uirnuparavaiu cl toujinir» ce sonliiiionl lu Aliî piiissc*»(-lu donc poiiciueoi» Ai lou|. cel»

NéaninoiiiH, vous avotio quo muintinnant oiuîtiro j'ai înuiiHd ia- Icfiiienl de« i^i'eclioi)», f|iiiiii<| je nu» tivjiive nvoc <le \m\\î\ mili-

Pour lonninftr, j'ajoulorai mmoro iiui|(;t*é. on poul-ôlre it cause de la M(inmp.o de roimiiisme, n'aî jamais eu de jiollu. tion». L'éjaculaiitm <iui d'aUlouni no eommU^ oi n*a coiislsl^^ hiiliî- luellèiiioiit (luon «lut^lques pvtîle» «oullploUes» ne hc* produit qu*après une friulion d*uno diipi^e îxdaliveiiient ion^iie.

Quand pour une raÎMon ou pour une aulro» ji? ni alwIcnalH pen- danl longlenip» do l*onanisfiio, r(\iaculalion so produisaiï phis proiiipl ornent et phiit alioiidanuuont.

II y a douscc ans, Hanson a omiyè, iiiaiM on vain, do m'Iiypno- tiscp. »»

Au pnniemps ilu \mi l aulonr do rmiloWiigmplii^ ppéct'»ilimlo ost venu rue Iroavor, en me dc^claninl qu il ne pouvni» plus conli- nuer celle cxîhIchico el qu'il coiiHid(h*ail le tniileineiU hypnoliiim. conuiio son derniei* moyen de saluif ne su sentant pan lui-mémo la fopco néces8uii*epour MMer a son penchant funeste à ronanisme ol A la satisraciton sexuelle avtîc clos peritonncs de son propre sexo. Il se sent connue un paria, un être oontro nature, mis hors ies lois de lu miUire et de la sociiHé, ol se lr«m wnl de plus cfn dan- l^er de luniber entre les mains des juges.

11 ùprouve une liorreiu* morale en accomplissant laele sexuel avec un individu masculin, et pourtant il se sont cîomme iHectrisé ù ta vue d*un beau troupier.

Dopuis des anm\es, Il n'a plus la uioimlre sympalliie, pas mémo morale, pf>ur la fennue.

Le malade m'a paru, au poiut do vue physique el psychique «xaclcment tel qu'il s'esl présenlo clans son autobiographie. ' '

.rai pu constater que le crAno est un pou hydroc<îp|ialo et en mémo temps plai^tocéphale.

Les essiiis d^»iypnotisation se sont heurtés au conimeneenient à dcjidiflicultf'ts.

Ce n'est que par le moyen de Bratd et en nie servant d'un neu de chloroforme que j'ai pu obtenir, dans la troisième séance un profond euf^ourdissemeuL *

A partir de ce moment, il suffisait de le faire regarder un objet brillant. '

Les suggestion» consislaionl dans rinlerdiction do hi masturba-

NKDIIO-PSYCIIOPATHÛLOfîlË iiÉMiUAI.K 4»3

lion, iUtm lii il^HugKOHlioii de» scmliiuculK luuimfwxiiiïlii, ûi\n» Vnmiviitm^ qiwU* iimlnclo iirendraîl. i^oùi h la ruriiiiiû t*i qu'il n'iiit- mit plaisir et puisHHiKîo (jiio dans los j*iip|)orts lu*(émsexfiuls.

Vm mule fois il vcviiU encore à la innMnHmlioii. Après la Iroisièmo Sfiancts lit nialadu rôva do roaiiues.

Quand, apr(>H la <piator%i(>iiio Héniicn^ Jo malade, appeltî h nn iiiatmHivpni* d^iinpriHfttflo.<(nffair^.< diit pUrlir, il se déclara coni- plôU*iiicnt déburrîissft dos lendauees h la uiaKturbation ot k Tamour iiaiiiosexud ; co|ii»iidaiil, aJoutaU-ll, lo pencliaiit pour rhumuie n*élait pu» encoro toul ù fuil éluliit.

Il éproiivr» do nouveau di> rini(h*é( pour ii^ sqxo féiiiiniiitOl il espf>re en conliniianl le (rnilemcnt se di^llvror définitivomeal do Hoa funcMi* élal. '

OosKiivATtox J38, (limitajÈ/irofthme psffdiiçw,) V. viiigl- eincj ans, céliliaiaircs issu d'une Aiinilto nerveunis a stMilFerl do* convulsions clans himi ettranee. Il H'm oui i*t*lablit mais il est resté inatinici'Oi émotif ot îrasciMe. Il ira pas ou de maladies grovns. Avani râge do dix ann, la vie^sexuello s*e»t évoilh^o. Sas premiers souvoa irn A ce sujet 80 rapportcnl d dos 8en»atloiiK volupUiouses ipt*tl a éprouvées auprès dos valets de la maiiion. Quand tt fui plus ùgét il avait tics rêvos <*roli(|ucs oit il s agissait do rapport» avGcdex liomuies. Au cirque il 8*inléreKsait oxclunivenionl aux artti^les masculins.

Los jeunes [^tms vigoureux lui étaient les pins syniputliiques de tous. Souvoid il ne funivail résistor à reuvio de les enlacer ot do les onibrasseï*. Ces lenqii^ derniers, le simple ft^lemont d'un hoHune U* remplissait de délices et lui donnait de l'éja- culation. U a jusqu'ici heureusement résisté à Timpulsinn do nouer une liaison unioureuso avec un liommt*. Le audado est un herinat>hrodite psyclitque, dans ce sens qu*il n'est pas insensible auxdiaruies rémiains ; ntats il trouve Thoaune plus beau que la fcinme. Jusqu'ici, & vrai dire, les niulités réadnines ne lui ont jamais plu, et ce ii*oéit qu'une Tuis ipill aurnil, d aprésses souve- nirs, i*évé du eiiYt av«?i; utn* feinuK*.

Ayant tk grands bcîsoinssc^xuelH et ne voulant pas stM:om mettre avec des honiuies, il a toutefois couuueneé h TAge de vingt ans h avoir des rapports sexuels avec desfeniiiies. Jusrpte-lùll s*est rarO'- ment livré & la masturbai ion manuelle, mais il a fait sf>iivenide ronanismo psychique: ce faisant, des îinatçes de beaux luaunieH planaient dans son imagination.

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PSYCllOPATlilA SKXUALIS

Il a fait lo eoYt avec succès, mnin mm plamii* et mm une Vdri- tahle seiiSHiiôn de volupti^. Pat dos civconKinncos particulières, il fut nstrotnt à l'abstinence do m vlngt*deuxièino h sa vingl-qua- triémeiuintU!. 11 supporta p(>nihleinenl celle abstinence, mais il se ftouhigeaU par-ci pnr-lft par ronantsme psychique.

Quiind, il y a un an, il trouva de nouveau roccanion de faire le coïl, il »*uper(;ul cpic son /i7/«</o pour lafeinme^^êlalt oITaibUr Ciue f*(^rectiou ùinlt ni8uni.4au(e el cpio iejuculalion se produisait trop lôl. Finalement il renonça au coU. Alors il sa manifesta chc% lui du lii^ido pour Hiomnie.

Étant donnée la faiblesse irritable de son centre d*éjaculation, le seu 1 contacL dos homntes sj^nipathiques suffisait pour provoquer clicî lui un écoulemenl de sperme*

Le iTiulttde est flis unique. Des raisons do famille exigent qu*!) conclue un mariage. Il a, û juste titre, des scrupules; il se croit impuissant « imnginalit », et demande conseil et rcmôde.

Il sait bien qu'il faudrait lui enlever ses penchants pour riiomnic ; c*est le seul moyen de le secourir.

11 e^t d*uu extérieur tout à fait viriL Le cràno est légè- rement hydrocéphale. Ilurbe richement développée, parties géni* taies normales. Lo réflexe crémasiérien ne peut pas élrc provoqué. Aucun symptôme de neurasthénie. Œil névro|ialhique. Pollutions rares. Ëroctions seulement en. présence des hommes sympa* thtqucs.

Le iCi juillet 1889, on n commencé à faire de Thypnose selon la méthode de Bernheim, afin d'agir sur lui par suggestion. Ce n'est qu'à la troisième si^ance, le 18, qu'on a obtenu un profond engourdissement.

Sttggestiom : Vous n'avez plus d*affcction pour l'hounne. Seule la fetnino est belle et désirable. Vous aimerez* une femme, vous Tépousercsc, vous serez heureux, et vous la rendre» heureuse. Vous êtes tout i\ fait puissant. Vous le sentez déjà.

Lo malade accepte toutes les suggestions dans Thypnose qui est répétée chaque jour, mais qui ne déinisse jamais rengourdisse* meut. F^e 22 juillet 11 annonce qu'il a fait le coït avec plaisir. Le garçon de rhôlel oit il demeure rinlércssc de moins un moins. Toutefois, il trouve toujours l'homme plus beau que la femme. Le aoAt on a interrompre le traitement. Résultat : puis* sance complète, inditTéronec totale pour le sexe masculin, et aussi pour lo moment pour le sexe féminin.

NKUilO-PSYCIIOPATIlOLOGiE (iËNËJlALl*;

Lti mémo Imitcmonla en un f^uccbs décisif diins lo cas 8ui<- vant d'iiermaplii*ociiHmo iisyciiosoxuel que j*fii rapports dan» lf?T. I, tusdcnliiZ d(* Vlniemai, CmUralblnU fûr die Phyml. u. PatkoL der Ifam und Seuiualorgane,

OnsKiWATtON iîiO. Molisîour V, X., vingt-cinq nii.**, grand pra- prffthdro, ri^ d*itn pi^rc ii(^vrô|m|]u» i»loiiipar(*$. Le pùi'6 diï-on» est sexitellomenl normal. La mère soiiifrail de» norfs^ de mômequit scsdtiux mMirs. La iiièro do la jnêre était nerveuse, lo pôro delà inôre était un viveur et Taisait des excès in Vmere. le malade est enAint uniquo et tient de la m<lirc. Il fui dés m naissunee malingre, soufTrit beaucoup de migraines; il ùtail nerveux, il a suppurlé diverses maladies d'enfance et s'esl livré, sans y ôtre entraîné, à ronnnisme t\ parlii* de Vhgo de quinze ans.

Il prétond n*av(iir éprouvé d'inclinallon ni pour le sexe féminin, ni pour le nmseulin, jusqu*& rt\ge de dix-sepl ans; alors s'osl éveillé en lui lo penclmnl pour Thomme. Il est devenu amoureux d'un ciunarade. Celui-ci a répondu a son amour. Ils se sont enlacés, se sont embrassés et se sont masturbés mutueUemenl. A Tocca- ston le malade praliquatl le cott intev femm*a niri. Il abhorrait la pédérastie.

Ses révcs erotiques n^avaienl pour objet que des liomme.s. Âu théâtre et au cirque, il m s'intéressait qu*aux sujets masculins. Son penchant le portait vers les gens d'environ vingt uns. Une helle taille planliireusc lui inspirait de la sympathie.

Quand ces conditions étaionl remplies, peu lui importait & quelle classe do la société Thumme do sa prédilection appartenait. Dans ses rencontres sexuelles, il se sentait toujours dans le rôle mas- culin.

A partir de Tége de dix-huil ans, lo malade fut Tobjet de vives pK'occuputions de la part do m famille, car il avait nou:^ une liaison amoureuse avec un gardon de café, s'était rendu ridicule par cette affaire et s'était laissé exploiter. On le fit rentrer ù la maison. Il se commetlait avec des valets et des cochers* H y eut scandale. On Tcnvoya on voyage. A Londres il s'attira une alFairc de chantage. U réussit ft regagner sa pairie.

Ces diverses expériences ne lui furent d'aucun enseignement et il manifesta de nouveau un penchant fatal pour les hommes. On m'a envoyé le malade pour que je le guérisse de son funeste pen- chant (décembre i88H}. C'est un jeune homme bien portant, do grande taille, imposanlt robuste ; il est de conformation

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l»SVCHOi*A'nilA SKXUAllS

loiii ô fuit virile» a ic» ]nii*li<^i» génitiUè» fortoH (4 hitiii dC'veloppi^cs. In démnrche, la voix et la maintien sont tout ii fait viiil8. Il n'a pas clo pasmoiis viriles bien prononcées* Il fiimo peu clseulemonl des cigarotlcs, hoit très pexi^ nime le» sucreries, hi musique, les beniix-urU, Téléganco, les floiirs, el someiil de préférence dans Ibh cercles de fominoB; il porte mouDlticho, mnl» le reste do Iti Hgiirt} o»t rasé. Sa mise rien du gonimcux* C est uit liojaine pAle, amolli, uti Mném^ V!i xiri pvoïm (V riëh du grand monde, qu*il est difficile do sortir du lit avant Theurc de midi. Il prétend n'avoir jamais senti le caractère morJiide de son penchant pour son propre sexe. U croil qiiu cette disposition est congénitale; il vuiulraît, assagi pur de Mirlieu^es expériences, se délivrer de sa funeslt* perversion ; mais il ira guère conllance en sa force morale. Il a déjà essayé» mats alors il tombe toujours dans lo vice de la masturbation qit*il trouve nuisible, car elle lui cause des malaises nourasthéniqucs (pas trop graves d nilleui'^). Il n*y pas che/« lui do défectuosités morales. Lintelligence est un peu au-dessous de la inciyennc. Il a une éducation soignée et des manières aristocra- tiques. L*œii un peu névropatliique dénote la constitution ner- veuse de rindividu. Le malade n*est pas un uraniste complet et (tondaniné. 11 a des sentiments hétérf>sexuels, niais ses émotions sensuelles pour le beau sexe ne se nmnifestent que rarement et ti un degré très faible. A Tâge de dix-neuf ans, il fut pour la pre- mière fois amené par des amis dans un lupanar. U n'éprouva pas iVhorror femime, il eut une érection suftisante et (it le coYt avec quelque plaisir, nmis suns cette volupté intense qu'il éprouve f*ntre les bras d*un homme.

Depuis, dit le malade, il a encore coi'lé six fois, deux fols su^ spùnie. Il affirme qu'il en a toujours Tocçasion, mais qu*il ne le fait que faute de mieux, quand rinipulsion sexuelle le tourmente trop; enfin que le coït ainsi que la masturbation lui servent de faillie compensjition pour remplacer Tamour homosexuel. Il a inéiiie déjù pensé à la possibilité de trouver une femme sympa* ihtque ot de Tépouser. Il est vrai qu'il considérerait les rapports conjugaux et rabstiacnce définitive des honunes comme des devoirs très durs.

Connue il y avait la des rudimenlH de ^entiuuml hétérosexuel et que Je cas ne pouvait être considéré comme désespéré, un essai thérapeutique nie sembla opportun. Les indications étaient très claires, mais on no pouvait compter sur la volonté do ce malade amolli, qui n^ivait nullement hi consctience nette de sa

NËUllO-PSYCIIOPATII0[«OlilK GÉNËItAI.K

siluotiofi. 11 cMaU rfone tout indiqui) do diorchoi* cinim riiypno^e uiinppiii poiii' rinniK^neo inorole çlii nuWlofin. Lu rc'ali^uilion do cet espoir purainsail (JouIcmisc*, porsuiit» du i*(:*citdii malade que le famoiix llunffati nvait, h pliisicnii'H ropn.st«s, iiitiis on vain, essayai do riiypiioitser*

Toiiiefois, Il (Mii'a v(*\iéitH* \m es^tais, h cuimo des intérêts .sqcIaux imporUinU du.iimlade. A' mon grnnd Moimamenii la inélliode de Hernheini iinienii inmu'diulemciiltin profond en^our- âïfsmmeni avec pos^ibiliU* de suggestion postliypnoliquo.

A la deuxième séancOt le Hoiiinninhullsmea ù[é obtenu par un simple regard joté mv h malade qui esl suggestihlo danj» tous les sens. On peut, en lui puHsmU la main sur In peau, provoquer des contractures. Le réveil a lieu en comptant jusquïi triiis.

La malade a de raniiiésie, en delior^i do Thypnose» pour tottl ce qui s*esl passé pundani son état liypnoti(|ue. On FliypnollHe tous les denx ou trois jour» pour lui faire des tfugge<»tions; On /ait, on outre, un traitement inornl et liydrothénipiqne.

Les suggestions rnlfes pendant riiypnom; sont les suivantes :

i** Je déteste ronanisnie, car il rend nmlad<> ol niiséralile ; Je n*ai plus d'aircction pour riionnne, car Tamour pour un être masculin est contraire ii la religion, a la nature et à la loi ;

3* J'éprouve dupeiutlnuit pour la femme, car la femme est un être aimable el désirnble; elle est créée pour riiomnie.

Dans les séances, le malnde répète cessugge^tionssur mon ordre.

Aprôs la quatrièfiK} sénnce on est surpris de coiisiiiter déjà que, dans les cercles il est présenté, le nadade connnonce & faire la cour aux dames. Peu de temps après, cpiand une célèbre caata* trice passe sur la scùne, il est tout feu et flaiiiitie pour elle. Quelques jours plus lard, le malade s'informe de Tadrosse d'un lupanar.

Toutefois, il clicrche encore de pi*éférence In compagnie dos jeunes messieurs, nnils, malgré une surveillance très étroite, on n'a pu constater rien de suspect ce sujet.

17 février. Le malade demande la permission di> faire le cort, et il trds satisfait de son début avec une dame du demi-monde.

16 mars. Jusr|u'icî hypnose environ deux fois par semaine. Par un seul regard, le nuilade est plongé dans un profond somnam- bulisme ; sur mon ordre, il répète les suggestions ; il est acces- sible ft toute suggestion postliypnotique et,i\ l'état de veille, il ne se rappelle plus de rinfluenco qu'on a exercée sur lui pendant son éiat 'd*hyfmose. A Télat hypnotique, Il afOmc être ptirfois

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PSYCIfOPATlIlA SEXIJAIJS

loiii h, fait tlôlmiTflHsô dr» l onanisiiie ot tlo« sou liimnits sexiiiîl» pour les lionimos* Comme dans l^hypnoso il donne loiyourH Iob mêmes réponse» slC»r<Sotypées (par exemple, d avoir îY le»o ou telle date fait la nii'slurlNilion pour la dernière fois) ot qu'il subit trop la volontt> du médecin pour pouvoir mentir, ses altirmution» inérUenl foi, d'autant plus qu'il a les apparences d'une santé Uorissantc» qu'il est exempt do tout malaise nounislluîniquei qu'il ne dpuna aucune inquiétude dnnf» »es rajjporls avec les messieurs, et <|uH montre un caractère franc, libre et viril.

Couiuie il fait parfois le coït avec plaisir et en cédant h son Bhro penchant, et que les pollutions qu'il a quelquefois, ne sont provoquées que par des rêves éroliquos concernant des personnes féminines, on ne peut plus douter de la transformation favorable de sa vita itexuaUs ot Ton peut supposer que les suggestions hypnoliqucs sont mninlenent devenues des attti>-suggestions directrices do la totalité de ses senlimonls, de ses idûes et de ses eiïbrls. Le malade restera probablomunt toujours une naium fi'igUia, mais il parle «ouvent de mariage, et de sa résolution, aussitôt qu'il aura trouvé une dame qui lui soil sympathique, de solliciter sa main. On cessa le traitement. (Observation person- nelle. /»(e>'imli'onaf CmlralblaU fuvdie PhysioL «. Pathologie der Jfmn nnd Sei»uahrgatu\ T, I.)

Au mois dejulllet 1889, j ai roçu une lettre du père qui m'an- nonce que son fils se porte bien et a une bonne conduite.

be 24 mal 18110 j*ai rencontré par hasard mon nncien client dans un \t>yage. Son air de santé llorissanle me laLssa supposer un élat (les plus favorables. Il me confessa qu^il trouvait encore certains hommes sympathique.^, mais qu'il n'éprouvait plus aucune velléité amoureuse pour lo sexe masculin. A l'occa- sion, il fait le coït avec des femmes, en («prouve un plaisir parfait, et i! songe sérieusement h se marier.

Pour faire un es.sai,j ai hypnolisé le malade selon la méttiodo que je lui avais appliquée autrefois et je lui demandai de répéter les ordres que je lui avais donnés.

Plongé dans un profond somnambulisme cl avec la mémo into- nation qu'autrefoi.s, le nmiadc me récita les suggestions qu'il avait revues en décembre IHK8. G est, en tout cas, un exemple de la durée et do la puis.sancode la suggestion poslhypnotiqiic.

Le traitement par suggestion hypnotique eut un succès complet dans les cas suivants.

NEIIHO^PSYCIIOPATHOLOGIK f:i*:NÉIULR

OiisenvATtON 140. {ffermaphradisntc p&ijciti^fuû, AméKoradùn pa$* le tmUemmt hypmdqm)» M. de K..„â3 uns, d*tino grande famille, irèn bioti iloiin inlellecluollumcni* Hcnifulôux pcnilani »on enfance, <lcsf;enil criin i>èE*e qui, (lit*on» u été un viviMir. Lc5 frerc du pérc uvfiil la ri!»jMi talion «rèlro un inverti s<*xtic*l.

Lg maiudo unirineque, drjiï à Tùge de sopl un^», il avail \im* inclination Hingultèm potti* Im |ic»rMonneft chi mxa masculin. C'étaient surtout les eoclicrs Ick laquais h moustaches qui rentliouKiafiniaieiit h cette c'*poqtie. 11 éprouvail un sentiment do bontiaur étrange (|uand il iionvall .se fVulter contre ce» individu».

Do bonne lieuro, lo malade fut placé au corp» dcH cadets, o(i il fut entrât & l*onanisiiie mutuel et il apprit la pratique de Vimliado mivs iuter femora riVf. A TAge de dix-sept ans, il (il pour la première foin le coYl avec une prostilui'e.

I! accomplit Tactc très bien, mais il n'eut pas le moindre plaisir, el il reconnut ou que ce genre de satlsraetion irélait rien ou bien qu1l devait âtre aulromoiit coniVmné que les nutrcH jeunes gens.

Toutefois, il coflait encore souvent, contrttrta une gonorrh^o, après la gnérlson de laquelle il t*prouva une aversion de pUiH en plus vive pour te sexe féminin ; U pratiqua dorénavant le coït de plus en plus rarement et seulement dans les cas où, malgré son libido très \lf, il no pouvait «voir de.s rapports avec dus indivi- dus masculins. Son penchant pour les hommes devenait de plus en plus fort; c'étaient nôlaniment les hommes adultes bien bAtis et autant que possible peu barbus qnt avaient de Vattrail pour lui. il aboutit aux excès les plus dégoûtants dans le sens du eoVui bueenlh^ et clt; la pédéroslio active et passive.

Le malade lui-même avait grande bonté d*itnc pareille dégrada*- tion ; il essayait toujours de revenir dans ta bonne voie en faisant lo cou avec la femme, mais il dut se rendre à cette évidence déses- pérante que sa force normale était insufllsanle, que le rapjïorl avec la femme le laissait froid ou mémo lui répugnait, et que, & vrai dire, il était créé ptuii' les rapports sexuels avec des per- sonnes de son propre sexe. Vax elfet, ses ffcmges n'avaient jamais les femmes pour objet, mais toujoui*s les hommes, et tel était déjfi le cas à un Age il n*avalt pas encoi*e la moindre idéede ta difle- ronce des sexes.

Le malade vient A la consultai tion, car II a compris que le bonbeur de toute sa vie est en jeu. U a clniremenl reconnu le caractère immoral et antinaturel de son existence Hcxuellc. Il croit que sa situation n*cst pas désespérée» puisqu^ii n*abhorre

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i».sv(:iioj'.vrni.\ sKXiîAijs

|ms lafoinme: it y a Iroîs seniainos oileorc, il u coVti» hvoc iino femmo, il a réiiMsi, him qu'il lùtli éprouvé iiî pluisiiS ni sallsrac- lioii iiïoriile. Il no met pa.s eu doulo cj«*il soit m rrtiVaé créé pour l'iunoiir (lu spxo masculin; niais 21 lu suilo d*iiii(î neuraslli<'înjo qui vfoiit do se d<îc!ttrcr, il n'a plus, mémo dan« Vacie sexuel avec Phomnici, le pluisircju'il (•proiivail aiilrerojs doundescirconslunccs analogues. Il a alMindoiiiié m posilitm dViltici»!* dt» rtirtiit*et parce que .009 troupiers rexeiiaienC litip ftoxuëllemeiil et qu'îïcraîfcmut de se coiiipronieUre un jour.

Le uiahide i»'apu»ile sligmalesdo d«>Kén6roHcenee. Il auucxté<- rieur loulft fait viril ; les parliez i^éniUi\cs son! iiormuk'8, 1/exa- men d*un spôclnic» du sperme a perniiitde consUiler de« sperma- lossoYdos en abDiidaiitur. Le iiénis est grand» liien dt*vclopp(i ; le syslôaio pileux «ur le» purtien génitale.^ el sur le.eorpsen général esl Irés bien ruurni. Le nialiido a des goiHs virilu, mais II n*a Jamais trouvé plaisir ni a fiiiiicr ni A lioire. Son «eil névropatliique esl la .seule cho.se qu on pourriiil interpréter clans le Mens d'une prédisposition nerveuse.

11 prétend que dans ses acte» sexuels avec les liomiiies, il s'est la plupart du teni|m senli dans le rOle de nioiniue, amis parfois . aussi dans celui de la Teunne.

Une tentalive «riiypnose u amené un engourdissement avec une attitude cataleplirorme des muscles; onrulilise pour lai faire dej suggestions appropriées û maladie.

Après la cjualriéme si'mnee, Il déclare avec snlisraclion e( éloii- neauMil ta fois, que les hommes le laissent, froid. Il vomimit essayer sa bonne chance aver des t'einiues, mats it craint d élire impuissiinf.

Après lu sixième séance, il essaie le eo)t amt nmiwre, mim y ovoir été engagé* Sim Uf/tdo M très grand, mats m(nr acUm h UMù ainsi que rérection rabandonncVcnt*

Après neuvième séance, le malade interrompt le traitement, sesaflïiires Payant obligé de rentrer à la maison. Il est content en tant qu'il se sent liulitTérenl vis-à-vis de I boniiiie, et capable de résister k toute tenlnlîon* Il a la coiivirlion certaine qu îUu» retom- bera plus dans ses ancieiin es «• vilenies»*. Mais à l'heure qu1l esl, il ne sent [ms non plus le nifiiiiiln» intérêt pour le sexe féminin.

Obsbrvatioîi Ul. M. X..., trente et un ans, chimiste, issu d'une ramille névropathîque, iHait; dès son enfance, nerveux, émotif, peureux et sig'etaux migraines* Il se rappidie nctlemont

NKl'liO-I'SYCIlOPATHOMllilK (ilvXËltAI.K

qirélant (oui ptstît garçon, il conl<)mpUtii avoe pliiintr Ioh otivriors h doiiii nut dans rniclicr qui Iroiivail on faeo «lo la muiMui paternelle «|U il se «enlail aMiiH» vorn eux. Qwanil on l'envoya ou claase»il (éprouva un seiitiiiieiil analogue )>om*ses camiirudcs* San« y ôlre îneilé, il arriva l'Afiçe ilc onxc an» à faire do Tona- ninme ; peadanl ra<:le« il pensidl toujours ii se» <'amnriid«>» (l*f>cole. Plu9 tard, il eut dos amiUc*ti oKliitittueg. fyUa wxHaliH est cleyç- nùe tbute-|)uisHaulc. Devenu ^l'and, il s'inlércsHa auftsi aux femmes, mais le principal olijcl du ses déstr^^. c'éUiient le» Itonanit^H des classeH cMevées do (a suciéLi>. Il sentit runonialie de ce peu* clmnt, eltereha (ie« relations av<îc les pmliis, (Il plUHieurs f<:ii8 lo coït, mais sans y éprouver un véritable a^rônieiU. Alors il s*égara de plus on |»liis dnns lu voio de Tinver^iou sexuelle : Il pniU<iuail la maslurbalicm mutuelle ot le coYt miet^femom mVi, ae livrait h roceasion aussi ft la pédérastie passive^ mais il y renonça liionlAi car il n*en ^«prouvait fine de la douleur.

Il affirme qull se sent toul h iï\\l homme cl qu il n*a jamais eu de (^oilits f(*minins. Squelelle, alliiude tout /i fait virils. S;ystènie pileux cl barbe Irôs abondants^ parties génitale;^ tout ii fait nor* maies. Point d*aversion pour lesexo féminin. Aroecasiont il fait

10 eoït avec des puMs^ mais sans en ùlre satisfait. Le malade se sent très mtillieureux, reconnaît uedcmenl sa faus.se posilîon» voudrait A tout prix i>lre débarrassé de son penchant Itoroosexuid cl devenir capable de se marier, Ce serait terrible d*éiro loujours Ibr^é de jouer la comédie. Dés le premier essai d*liypnotisation fait «raprcH la mélli(»de de Hernlieinu le nmiado est plongé dans un profond engourdissemenL II est très suggestihlo, reçoit les suggestions nécessairesi constate avec sntisfaelton, n|>ré$ In rtim- trième séance, que les individus masculins lui simt devenus tout à fuit indilfërenis ot (|u*il conuiienco h colfler avec plaîsii*, mais que dans son dine il ne se sent pas sutisfnil, étant donné qu'il est obligé d*avoir recours aux pwillie publicw, Aprùs la quatorzième séancOf il déclare n*avoir plus besoin d'appui. 11 est enthousiasmé d'une jeune dame cl il a rinlentîon de Pépouscr. Le mabule a sol«* Hcité la main de eetie dame, mais il a été éconduil. Bientôt après,

11 fit un voyage en Halle, et al<u*s Tintérét pour les homnufs se ré» veilla de nouveau. Il eut une rechute el lïïvt demanda de reprendre le traitemonl. Eu i^eu de séances le statu quo aPUe fui rétabli.

Obskhvation [Hemaphrodisme ^psychlqtîe. Traitement par la suggnHtkon hypnotique uuhi de $w:eh),M*?4*..^ vingt ans, prélen<l

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èivG issu <lo grainls pareiiU Wwn porloiil*», di» pôre^ain, malH<ruuo mùvii nerveuse. H est oiiruiit iiinf(im al il n i^iMé par sa mbro. A ïà{s,Q de liiiiians, il aOli* (rèsoxcilé sexiiollometil par un valel qui lut montrait fie» gnivuros pornographique» et soti p<J«i8.

A l'àgo do dou2u an», devint aniouroux de sou corépiHîteur. Ën s^endormaut il eul h vision do col homme tout nu. Il »e sentit vb*à-vift deeclui-ui dons lu silimHon d*uiio femme; il s exlusinH & ridée de pouvoir Tépousur un jour. » -

A Vù^i! do Ireixe ans, \\ l*occa.sion d*uiie soirife dansante donnée ii la iimison, une jeune gouveriianle excita son imagination, et & rftgc de quinze ans II lomha amoureux d'une jeune dame. Il eni reste? senHuellenieul très excitable» mais h\s années suivantes ce furent exclusivement les hommes syinpallitqiies qui hii liront celte iiiiprension. Il ne pratiquait peint la miistiirhatlon*

A l*Age do vingt ans, le malade est devenu neurasthénique QlMlinmiiia. \\ essaya alors le coït, mais no réussit pas. En revanche, il était saisi d'un puissant libido quand, dans un hani- niaiu, il avait l'occasion de voir des vîd nmii l/un d*eux remar- qua réniolion du jeune hoiunie, Taborda, le iiinsliirha, ce qui lui caus<i ua grand plaisir. Il se seittalt puissamment attiré vers cet homme el se lit encore innslurber par lui H plusieurs reprises. Entre temps il faisait des essais de coït avoe les femmes, mais il rciuporlait totviotirs uu échec. Le malade en était profondément désolé; Il consulta des médecins qui expliquèrent son impuis- sance par .sa nervosité el qui étaient d*avis que cela s'arrangerait bieulél.

Jusquïi TAgc de vlngl-duq an», sa satisfaction sexuelle con- sistait ù se faire masturber une fois par mois par riiomme aimé. Cesl & celle époque qu'il .se siMttit pour la dernière fois attiré vers la femme. C'éluil une )iaysaiiutt vierge. Elle se montra inac- eesaihle h ses désirs. Comme son anmnt lui était devenu iimcces- sible aussi, le malade prit l'Itahitude de la masturbation solitaire. A la suite tie ces pratique», sa neurasthémio s'accentua de pluft en plus. 11 ne put pour cette raison terminer ses études; il évita le» hommes, devint .sombre, aboulique; il m sans succès des cures dans divers élablîssmnenl» hydrolhérapiques. Le malade vint nic trouver vers lu fin du mois de février 4890 pour me demander conseil au sujet de sa nourasthénie (cérébro-spinale) qui était grave et eontiuuc,

Cest un homme grand, svelte» de manières arislocratiques, d allures nettement viriles, et d'apparence n<>vropathiquo; lobes

NKi;iio.i»sYCUOPAT«oi.ot;u-: <;i%néuai.k

4G3

«his oroilJo.s KraniJ.s ai so cunrundant coiniiio un eiidro avoc los joueet. LoH imvVwn ^ùnlinlm sont lotit fait lumiuiloH. Il iirônente \m «ympWmos ordinaircH (ruiiu iiouraHlIiéiiie cérêliro-spinale nmlMo.. Il est It'ès ili^tn'iiité, so plaiiil Ui vit» lui parait si pou agréalile en enl arviv6 au (a;rftum vUw; il ohI pt'Mitblement airectfWlesoii anomalie! sexuolliN d'autant phi8 que sa rainillo itiHtHte pour i|tt*il se ttiaviu.

Cïwz In reiiuiio il n'y a quo t*ânio qui l*inti*res.se cl non Ut corp». Scxucllomwil il n'a d'afTifclion qtw pour los lKmimf?.s ("t oacon* faut-il <|ua e«ux-ci soient du nieilltnit* nwndi». Sos rôvcs n*onl jamais eu pour oI>j<»t des iiidivîdu.s tli» sou \}vo\m* sc»xo, nmis toujour» des persoumîs du si*xc IViniuin. Dans ces rit vi'stU'o tiques ilg'osl vu dans U* rt)\v tU' la ronnuo.

La puolUi la plus l'iUllui^H» u*a jauiais pu provot|iuT de l>rcclion ni du UMo i'Mvt lui.

Ses rapports sexuels avei: les honunes ont constKtt't dans la nrns- lurlmlion itassiv» ou muluelle. 11 un s*c*st livrô que rarcnioat à ruHlo-niasIurlwilion K quand il no pouvail faire aulromont. Depuis cinq mois il s en nsi al»<»lenu, tlopuis lo mois dao^t l8Btl il n'a pas en non plus dtt rapports sexuels avec desliounnes.

Un essai dliypnost* sc'lon la inélluido de Berniieini 11*11 pas réussi. Kn passant plusieurs fois la main sur le rrcuil, on fiit)- voque de rengourdissenuMit avee eatiitep.sie. Celle niélliocle ost employée pour appliquer le tratlemcnl suggestif clie% ««i* malade digne de pitié. L'état hyiinolique veste toiMou:*s k imSwwx il est impossible de Tamener au f*ouinanibulisme.

A In troîsièniî séanc»? le malade reçoil les sugfÇ(sslions : Tona- nisnie et TanuMir du sexe masculin sont diHeslables; il faut trou- ver les femmes belles el rôver d'elles.

Après la sixième s6anc« (10 mars), il se produit une évolution visible dans ruxislenee psychique ilu malade. Il devient plus calme, il su sont plus dégagé, réve par-ci par-là de femmes, et plus d'hommes, Irouve qu(* ces derniers lui sont devenus tout & fait indifférents cl m'annonce avec satisfaction qUll n'a plus do velléités de masturbation. U s approche du beau sexe, uiais il sapercoil que les fenunes u*exercent pas sur lui la moindre force d'attraction.

Lo 10 mars des affaires rappellent le malade chu/* lui, de sorte que le traitement a être interrompu.

Le 17 mai iSm il revient au trnilemenl. Il affirme qu*ontro temps il ne s'est pas masturbé et qu'il a su résister à son

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PSY<;HOI»ATHIA SlîXUAtlS

pencliimt puiii* \m homiiioM. X\mi nàAAl plu» rùxù tVlionumn, et deux foi» ini^ino daim hou 80iig€8 il s'c«l occupé iJe fc»iiim<îs, mais tout à fait platoniquoimHiL Sontutlhènii) aùvéUvuh {ex aùatimnUa) s'esl niigiiioMléo« Il 8oum*<î évidemment du mamtuo U'iino satinfuc- lion morale el sennuellc do m viia sexitaiis^ pumqua 1 umour homosexuel cl la iiinHlurliation M aoiiI tlevimus iiiipossilile», cl que, on mémo temps, il oal aus»L prMi de» rapports iivoc ic» rcmme». Le mninile m osl .péuibieiiieiit iifToct^ ju»qit'jht tivfihiiit

On le souiael alors i\ un traitifineiit anlineunistliénique (liydro- éleclroUiérapie) v.i on reprond lo Iraitemenl hypuotique, Ce n'est qu*nprô» une cure laborieuse de dix semaines que les iiiuluiscs neurnslhéniqiies dispanuHsent. Parallélomoiil il se prodtiii un changomonldans rindividualité psychique.

Le malade H*aperçoil avec fHUiHfuctiun qu'il devient plus vlgou- mixelque la vie nexuelle ne joue plus cbc% lui un rôle demi-* nanl. Il e»t vrai qu1l seneut attiré pluliH vers riiommc que ver» la fcwmo, mais il résiste facilenienl aux tlèsir» homosexuels. Lo boudoir qu'il avait jusqu*ict so transforme eu bureau de tra- vail ; au lieu de s occuper de luxe» de toilette el de leelurcs fri- voles, H court dans lus l'oréis elw les moulagnes. A causo des dangers d*ttn <>chec, on laiKse le maliide prendre une îniifutive sur le terrain hi^térosexueL

Ce n*est quo dans lu quatorzième semaine de sa cure qu'il se met à repreuve. Il n^ussit brillamment 11 devient un homme gai, sain do corps el d'esprit; il nourrit les meilleures espérances pour son avenir el caresse môme Tldée de se marier*

Il <3proHve un plaisir croissiinl aux rapports sexuels normaux et a, tiToccaHion, des rêves éroliques eoueeruaul des femmes; il ne rêve plus d*hommes.

Vers la lin du mois de sepiembre, la cure du malade est ter- minée. Il se sent f ont fi fait normal souh le nipporl hétérosexuel; il est délivré de sa neurasthénie et il a dos idées de nmriage. Tôu- lefois II avoue franchement qu'il entre encore en érection quand il voit un homme bien fait tout nu; mais il résisle avec facilité aux envies qui pourraient le prendre & ce propo.s; dans la vie des songes il a exclusivemeot des « relations avec la femme »».

Au niois d avril IH9I j ai revu le malade qui se portait au mieux. Il croit que m nUa sexualh est complôlement usstdnie, on Uint qu'il faillecoVl régulièrement avec une parfaite puissance, qu^il ne révoque de femmes et qu*ll n'ajamnisla moindre velléllô de

NBUItO-PSYCHOPATIiOLOGm Gt^NËRAtfô 46â

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inaHlurbuUon. Tmilerois il mo fuit cel aveu intéressant quo bou- voiil posl coUum il a encore pii^sagéromont un a léger ^oH pour iliomme », maïs qu'il lui est facile de le dompter. Il »o croit rétu* bli pour toi^ours el nourrit le projet de se marier.

Lo ti*&iloment par suggestion piml râussij* uwsi dau9 l'in^ Vol*8ioii sexùctlo mauifoslomout congénitale, ainsi que lo prouvent les sujets traités par Fauteur et celui de Ladamc oft du moins on a réussi à d<$suggéror les sentiments homo- sexuels et & obtenir une neutralisation sexuelle fr&s salu- taire» étant donnés les dangers de la honte sociale et dos poursuites judiciaiim Wettcrstrand a même réussi à rem- placer lu tendance homosexuelle par des sentiments hétéro- sexuels ovec puissance génitale. Ce cas est cité pur von Schrenk {op. cU., observation 49). Des succès analogues ont été encore obtenus par Bernheim (cité par Schrenk : observations!), Mullor (cité par Schrenk : observation S3}, Schrenk {op. ciL, cas 66, 67). Ce dernier môme a réussi dans des cas d*<*irémi»ation (Schrenk, op. cti»y cas G2 et 63).

Nous tenons à citer ici lo premier de ces cas qui est pour ainsi dire un succès phénoménal et qm* Tauleur a pu pcrsôn- nellement suivre. D'ailleurs, ces succès décisifs et durables ne peuvent ôtrc obtenus que quand on peut pousser Hiypnose jusqu'au somnambulisme. Toutefois» il faut se mettre en garde contre les illusions.

OssBAVATios 143 {Cas d'invûnhnsesueUecQngéfUiale amélioré par stiggesilon htjpnotique). B.. fonctionnaire, vingt- huit ans, demanda, le 20 janvier 1880, des secours médicaux. 11 est lo frère du malade qui fait robjel de Tobservation 135 et par conséquent d*une famille trôs tarée. Vers la fin du traitement, il avoue être Pauteur do Pautobiographie qui a été insérée comme observa tion 83 dans la cinquième édition de ce livre et que nous allons tout d*abord reproduire ici :

« Mon anomalie consiste, pour le dire brièvement, on ce que, sous le rapport sexuel, je mo sens tout & Ihit femme. Depuis ma première jeunesse, dans mes rêves et dans mes actes sexuels, j'ai eu devant les youx uniquement des images d*étre8 masculins

t>AYCIIOI»ATItlA SBXVAMi». * 30

PSYCHOPATHIA SEXUAUS

ol ân parties géoiUilos d*honnmo8. Jusqu^ù co que jo soIb devenu élève do rUotversitë, je n'y ai rien trouvé d*é(raiige. (Je n*ai iamals parlé ù nutrui de mes Tantaisios ot de mes r^ves; je vivais, quand je fréquentais le lycée, très retiré, et j'étais très peu corn- municatif). Ce qui frappa mon attention, alors que j'élais élu* diant de l'Université, c*est que les êtres féminins no pouvaient m^inspirer le moindre intérêt. J*ul essayé plusieurs! fois depuis» au ttipanar et àîlteùrs,d& faire le coïl ou d*urriver au moins au coU, mais toujours en vain*

« Au88it4)t que j'étais seul avec un être féminin dans une chambre, toute érection cessait immédiatement. J*ai prisd*abord ce phénomène pour de rimpuîsMunce, et pourtant j*étais à cotte époque si excité sexuellement qu*il me fallait mo masturber plu- sieurs fois par jour pour pouvoir dormir.

» Mes sentiments pour le Fexe masculin se sont développés bien auiremcnl : ils sont devenus plus forts chaque année. Au com- mencement ils se manifestèrent par une amitié extrêmement romanesque pour certains personnages^ sous la fenêtre desquels j'attendais la nuit des heures entières, que je cherchais par tous les moyens à rencontrer dans les rues, ol dont je cher- chais toujours âme rapprocher. J'écrivais à ces personnages les lettres les plus passionnées, mais je me gardais bien toutefois d'y déclarer trop clairement mes sentiments. Plus Uird, dans la période qui suivit mes vingt ans, j*eus une conscience nette de la nature sensuelle de mes inclinations, surtout è la suite de ta sensation voluptueuse que j'éprouvais aussitél que je me trouvais en contact direct avec un de ces amis* C'étaient tous des hommes bien bâtis, aux clieveux foncés et aux yeux noirs. Je ne me suis jamais senti excité par des garçons et je ne com- prends pas comment on peut avoir du goôt pour la pédérastie proprement dite. A la m.éme époque (entre ma vingt-deuxième et ma vingt*lroisième année) le cercle des personnes que j^aimais, s'élargissait de plus en plus. A Theure qu'il est, je ne peux pas voir dans la rue un bel homme sans concevoir le dé.sir de le pos- séder. J'aime surtout les personnes de la basse classe dont les formes vigoureuses m'attirent : les soldats, les gendarmes, les cochers de tramway, etc.. en un mot, tout ce qui porte un uni* forme. Si quelqu'un de ces gens répond h mon regard, je sens comme un frisson à travers tout mon corps. Je suis excité sur- tout le soir, et rien qu'en entendant le pas vigoureux d'un tnilt* taire, j'ai souvent des érections des plus violentes. C'est pour

moi un p1nif»jr particulier de suivra ces individus et do ios con- loniplor on marchant derrière eux. Aussitôt qùo J'approndH qu'ils sont mariés ou qu'ils so commettent avec dos filles, mon émotion disparaît. Il y a quelques mois encore je pouvais aiaitriser mes penchants et ils ne so faif^aient pas remarquer directement. A cette époque, un soldat que je suivais, me sembla disposé à consentir ^ mes désirs ; je l'abordai. Pour do rargeiH, il fut prêt ii tout. *Slaiim numma Hhidine affeclus sum eum ample- eti fit nseulan neque perieulo videndi deterrilus suni, ifuominm hœe futerm. Gftnitalia mm apprelmdii mûnihm et siatim ejaeuiaih eœnit* Cotte rencontre me fil enfin comprendre le but de mi\ vie, but que je cherchais depuis si longtemps. Je savais que c*élai -. Idque mon nalurel trouverait son bonheur et sa salisfaclion ; h partir de ce moment j'ai pris la résolution de Taire tous mes eiïorts pour trouver un être que je puisse aimer et auquel je resterais atta- ché pour toujours. Je u ai aucun remords de nui jiiauière d agir.

u II est vrai que dans les moments de calme je sens très bien la grande dlfl*érence qui existe entre ma façon de penser et les vue.sdu monde; je connais naturellement aussi, étant juriscou- mlio^ les dangers d*une liaison telle que je ta désire, mais tant que; la totalité de nui nature n*aura )>a.s citangé, je ne saurais résister aux lenlations qui me linnti*nl. Malgré tout, je serais prêt ji me soumettre à tout iraitement pour s(»rtir do mon étal anorntal.

« Je sens en remme, et j(? nrcn rends conqite, entre autres par le fuit que toute représentation .sensuelle ayant rapport (i une femme me parait pour ainsi dire forcée et même contre nature. Je suis certain aussi que mon estime pour une fenmie je fré*- quente beaucoup la société des dames el je m'y trouve très bien se convertirait en |aver.sion dans le ciia o(i j'apercevrais chez elle des inclînutions sensuelles pour ma personne. Dans mes rêves et dans mes fantaisies erotiques concernant les hommes, je me tigure toujours dans des positions telles que leurtigure est tournée ver.s nuM. Maxima miAi esset voluptas^ si viv roùuslus nudus me (aiUa m amplecteretur, ut venitinonposiem, Ën général, je me vois dans ces positions dans un riMe tout & fait passif, el ce n'est qu en fai- sant violence ii mes senlinuMits que je pourrais inlnutgîrier dans une autre situation* Je suis d*unc timidité vraiment féminine. Quelque grand rpie .soit mon désir de m'approcher de tel ou tel individu, je fais des efforts aus.si grands pour ne rien laisser per- cer de mon inclination. Des moustaches, un système pileux très développé, et même la crasse, me paraiisscnt parliculiêreinonl

aUrayant.4. InulilodG clireciiraii poinl du vue mvM mou iVlal tne paraît toiil (i fuit déso^péraiil, cUi jeii'iivnispnfi ronpoir dolrouvor un être qui mo compriinno, jo ne witiraiH guèro fnippoHoi* la viu. Je Hcns que Ich rapports hoxik^Ih avoe Tliomnio Honi Tuniquo moyen d(i combaltri^avoe cfUcavilémon penchani pfiurVonanisme. Bien que cola m'affecte beaucoup, jo ne puis pa» ni*en passer long- lcmp8, caraulrcincnl, uinfti qiieje Vai déjà éprouvé par cxp6ricttqcs J(^sem^* ciicoVe plus ulVaildi par den pollutions nocturnes et par des éreclions qui dureraient des heureti cnUèreHclann lu journéo.

«Jusqu^icije n*nt aimé vraîtucntque deux hommes. Touslesdoux étaient de» officiers, do beaux bonimes, de grand talent, svelteB el bien bâtis, )>run.s, avec des yeux noirs. J*ni fait la connainsanee do Tnn ù l*Université. Jï'tais nmonreux fou de lui ; je souffrais beau- coup de son indilTérence, je passais la moitié des nuits sous ses fenêtres, rien que pour être dans sa proximité. Quand il fut Iran»* fért» dans une autre ga misons je fus désespéré.

«Peu aprésje tls la eonmiissanee d'un autre officier qui ressem- blait au premier, et qui ma captivé d'Os le premier moment. Je eherdiai pur tous les nioyoïis possibles h me rencontrer avec lui; je puissnis toute la journée dans la rue et dansloH endroits o(t je |)0UVAis espérer le voir. Je sentais me monter le Siing au visage quand je l apereevais a riuiproviste. Quaml jo le voyais causer amicalenuuit avec d'autres, je ne me sentais plus de jalousie. Quand j'étais assis ilcété de lui. j'avais rinqudsion invincible de le toucher ; je pouvais à peine cacber ma grande émotion, quand j'avais Toccasion de lui eflleurer les genua aui femova. Cependant jamais je n*ai eu le courage de déclarer mes sentimenLs devant lui,cnrj'ni cru deviner dans ses manières qu*il ne les aurait pas t*onipris ou pas partugés.

«J'ai vingt-sept ans. je suis de taille moyenne, bien fait; je imsse pour être joli* j'ai la peilrine un p(*u étroite, de petites malus, de petits pieds et une voix gréle. Au point de vue intullec- tuel, je crois être bien doué, car j*at passé !>rilkunment mon «^xnmen do brevet; je sais plnsienrs langues et jo suis bon peintre.

u Dans mon métier je passe pour et re travailleur et consciencieux . lA'Sgeus de nmconnaissimce me trouvent froid et singulier. Je ne fume puft, ne pratique aucun sport ; je ne puis ni chanter, ni siffler. Mu dônmrelie est un peu affectée, de même que mon lan** gage, J'tti beaucoup de prédilection pour réiégance, j'ainu^ Je» bijoux, les sucreries, les parfunts, et je vais de préférence dansi» société des dames.

NKi:ilO*PSY(:ilOI>ATIiÛI.OGIB (UÏNtoALiâ

400

On apiireiid «iicoro pnp le» iiolei* prisen par le V. Sclircnk sur lu mtiladie do cet invcrli, que Joh enlmvoB sociale» ol; légole» A*m c6liS Kimpuliiion violente pour son propre sexe àa Taulre 4^ùiùt provoqué dan» l'âme du mnlado de» lullc» terribles 4(uî onl fttil df m vie un «uppliec. C'est pour celle raison qu1l M*est confié à un médecin.

Le 22 janvier iSlBdJo malade fui soumis au trailemont hypno- lieu-suggeslif suivant la méttiode de TÉcoliï de Nancy* Peu à peu on réussit ii le mettre en somnainliulisme.

Les sugfçestions lui oui été failès dans ce sens : IndiiTérence et faculté do résislaneu vis-ù«-vis du sexe masculin, intérêt crois- sant pour les rapports avec la femme Jnlerdiction dehiniastur- liation, suhstilulion des images féuïinine» aux images masculines dans les rêves érotiquos. Après qucUjues séances, les formes féminines conmicncent in plaire au malade. A la septième séance, on lui suggère de faire le coït el d'y réussir. Celte suggestion est suivie d^cifel. Pendant les trois mois suivants, le malade se trou- vant sous rinfluence éducatriee dés suggestions périodiques, est resté en possession complète d*un fonclionnentent sexuel normal. Le 22 avril 4B89, il y a rechute, par suite de la séduction d'un uranisle. Repentir el horreur dan» la séance suivante. Comme expiation, coït avec une fenimu en présence du séducteur.

Le nuilttde se plaint que le coït avec des fenmies très inférieures comme éduc4ilion, ne satisfait pas son biîsoîn esthétique. Il es|)ère trouver cette satisfaction dans un nmriago heureux. U cesse le iraitemeni, se llanee quelques semaines plus lard avec une amie d*enfanoe, se présente six mois après connue un heureux fiancé, el croit, pur suite tlu liunlieur qu'il éprouve avec sa fiancée, être à Tabri de toute rechute.

L'auteur assure que le trnitcnïeiil hypnatî(iuc n'a jamais d'elTet nuisible secondaire. Étant donnée la lourde lare héréditaire du malade, il ne tranche pas la question de savoir si la guéri- son sera durable, mais il exprime la conviction que, dan» le cas de récidive, la suggestion hypnotique ne manquerait pas de prcHluiro son elfel comme la première fois.

Comme le succès incroyable de ce cas m avait intéressé au plus haut degré, elque je m'intéressais encore davanlagc au cours que prendraient les choses a|*rô8 la guérison,ie me suis adressé h l'auteur eu lui demandant des renseignenieuts sur l'état de santé de son ancien malade.

Avec Itt plus grande anudjilitô, M. le D' V. Schrcnk n mis ù ma

m

PSYCIiOPATfllA SKM/AIJS

dispoHition la lolln* »uivanto c|u*il avait roçuo au mois de jaii- viVr im.

« Pur Iriiitemeiit HU^go^lif do M* le baron V. Sehroiik, JViih |totrriii prciiiiéi'» r<iis In fociilK* pliysiquo d*nvoir ilos nippDrlK sexuels avoc line finiune, ce quU iiiMf|trii*i ne innvnil pas n^ussi iiiulgrit des emils r(*it<>rt^A,

« Coiniiionion besoin est liéitq ne nepuuvaU(^lres4itLsrajl par de.H relrt lion» avec d(&K pro«lïlu<;'c^»</ J*aî t*n lt*ouvei' mon salut réel dans un inarlaKe. Une afTeetion uniîeaU» «neienne pour une danio que je connatft depuis mon enfance m'a fourni la niéilleiire oeea- slon de conclure un mariage, d autant plus rpfà celle <>po(jue je cTOyais que c'élail elle qui «erail le plus capable d'éveillt*r en moi des »enlnnenls pour le sexe féminin, sentinienis «jui, jiiHqui»-hK nrc>liiienl lulaleinenl inconnus. Son être répond lellenieni h nies inclinations rfue je suis profoiidéuHMit ronvaiaeii de trouver aussi une coniplèlei«ali$4fa4rli(m physique* Celte convielion paselmnfçé pendant les mois qui se sont <>coulés depuis nos fianenilte^. » J*ai rinlenllon de me marier dans quatre MMuaines, •4 Kn ce qui concerne mon attitude vis-iVvis du sexe masculin» ma force de résistance c*esl le résultat lopins [losîlifel le plus constant du traitement -^subsiste toujours au même do^vù. Tandis quCf autrefois» il nf était inqmssibks en voyant par exemple un tieau cocher de tramway, de résisster h une excitation sexuelle intense au point de me forcer it f|uitler la voiture : aujourd*hul je peux rester sans aucune excitation sexuelle, même cpiancl je me trouve avec mon ancien onianl. 11 faut njouter toutefois que la fréquentation de ce dernier a toujours pour moi un ceHaiti idfrnil qui cc*pcndanl no peut être comparé A mon ancienne passion.

u lyiiuire part j*«i refusé, et sans que cela m ait coûté hcniucoup dVfîorts, des offres réitérées crentrer en rapports sexuels avec des lionunes auxquels autrefois je n auniis pu résister.

H Jo puis aflirmer que c*est plutôt par senlinient de pitié que jo ne roiiq)8 pas les relations avec mon ancien anutut qui u conservé pour moi son afleciion passionnée.

« Cea relnlioiis me paraissent ptuttH conmie un devoir nioi*al que connue» un besoin intérieur.

» Depuis que le Iraitemenl médical a été terminé, je a ai plus eu de rapiMirts avec des prostituée». Cette circonstance, ainsi rpio Iok nombreuses lettres de mon ancien amant el ses tentatives de re- nouer l'ancienne lliiii^on, peuvent être considérées comme In cause de ce que, dans rinlervalle de huit mois, je me suis kiissé entrai*

NBUUO-PSYGIiOIUTilOLOGIB GÉNÉUALË

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nor trois ou cjuairo foi» dunt» nos oiitrotiuiis h lui rapport Boxuel. Dans ces occasions, J*ui loi^jours eonnurvé lu conscience d*ôtre parfaiteinonl muitro de inoknèmc, co qui étail contratro it mon élut passionnel d^AUlrefois, oi nra uKirô les reproches les plus vifs de la pari de rnon itmi. Je sens toujours une corlaino bar- xïùvQ tnsurmonlable qui ii*e8l pa» fondée sur des raisons morales muiii (|ui doit être direclemeni allribuée à votre traiienienL De- puis co (eu)ps, je a*éprouve ptuii pour lui d*aniour dans le sens d aulrcfois. 0*ailleurs, depuis que le traitement a été terminé, Je n*ui plus jamais chcrclié d*occiisions d*enti*or en rapports sexuels avec des hommes et Je n*en épi*ouvo pas non plus le besoin» tandis qu autrefois il ne se passait pas un jour ofi je ne m*y sentisse pousHô au point que par moments j*ôtais incapable de penser À autru chose*

« Les imat^eH sexuelles à Tétat de rêve ou à Tétai de veille sont devenues très rares.

«* Je crois pouvoir exprimer la conviction que mon mariage, qui aura lieu d'ici quelques semaines, que le eliungement de domicile qui en sera lu conséquence et que je désire moi-même, seront capables détruire tes derniers résidus de ma perversion, rési- dus qui d'ailleurs ne me gênent plus. Je termine ces lignes par rafllriimlion la plus sincère que» dans mon for intérieur, je suis devenu un tcml autre hunuue et que celle transformation m*u rendu Téquilibro moral qui lu'a manqué jusqu'ici. »

Les lignes précédentes que M. le D' V. Schrenk complète encore en rapportant une conimunicalioii verbale du malade d*après laquelle celui-ci ne s est plus livré ik aucun acte de mas- turbation, cuustitueni bien la preuve la plus éclalaute de TeOet durable et efficace tle la suggestion post-hypnolique.

Pour ma part, je tiens le sentiment hétérosexuel du malade pour une création artificielle d'un excellent médecin, et Je malade lui- même semble le sentir, car il parle d'une barrière qui n'csl pas fondée sur des raisons momies, nmis qui doit être directement attribuée au traitement.

La lettre sui\imle, que niu» collègue V. Sclireiik a bien voulu mettre h nia disposition, nous montre quel sort a été réservé ft ce malade intéressant.

« Monsieur le baron, rentré depuis quelques jours de mon voyage de noces, je me permets de vous envoyer un rapport som- maire sur mon état actuel. La senmine qui précéda le mariage, je me trouvai, à vrai dire, dans un étal d'émotion excessive, car je

472

PSYCIIOPATIIfA SBXIJAUS

aniignaisdc no pouvoir remplit* cortnlnB dovoir». Lo^; priôres prcfi^ mniùH da mon ami» qui voulait à (oui prix avoir encore un outre* \ïen avec moi, m*onl laissé abBohiment froid. Depuis que je vous ai rcncoiilrô la dorniére fola^ je n*m pag revu çelami. J'étais tH»s inquici ù Tid^e que mon mariage pourrait falftleaicnt devenir inolheureux. Mais maintenant Je ti*ai plus d'inquiétude à ce si\jc*l. Il est vrai que, la première nuitJon*ai riiussi que très difficile** ment U me mettre en excitation sexuelle ; mais lu seeonde ntilt iet !ofl sùtvaut(i$$ je crois avoir salisfuit à toutes les exigences qu*OD peut demandera un homme normal ; je suis toujours capable d^y saiisraire. J'ai aussi la conviction que Tliarmonic qui existe^ au point de vue intellectuel, entre ma femme et moi depuis long- temps, se complète encore de plus en plus pur un autre genre d^harmonie. Il me parait impossible de revenir aux anciennes habitudes. Voici peut-élre un fait significatif ]K)ur mon état actuel : la nuit passée j*ait il est vnii, rôvé d*un ancien amant, mais ce réve n'était pas sensuel et ne m*a pns excité.

« Quant à ma situation actuelbN J'en suis satisfait. Je seis bien que mon aflecllon nouvelle est loin d'avoir atteint Je môme degré que mon atlection ancienne. Mais je crois que ce penchant croîtra en force fous lesjoura* DéJA maintenant la vie quejc menais autre* .fois me parait incompréhensible cl Je ne puis pas comprendre pourf|uol je n'ai pas pensé plus tôt in refouler ces sentiments anor^ maux par une satisfaction sexuelle normale. Une recbutu ne me purattrait possible qu*i\ in suite d'une transformation complète de ma vie psychique actuelle, et cela, pour le dire en un mot, me semble impossible. * Voire tout dévoué, L... »>

J'apprends encore les détails suivunts par une lettre que M. le 0' V. &;hrenk m'a écrite le 7 décembre ;

Dans le cas présent, la guérison parait être de plus longue durée que je ne l'aurais attendu, car, lorsqu*il y a quelques mois, j'ai parlé avec mon ancien malade, celui-ci a déclaré qu'il se sen- tait très heureux de la vie conjugale et, comme je l'ai compris, il s'attend & devenir père d*ici peu de temps. »

i^n effet, au printemps 1891, il est devenu père. Le docteur Schrenk a publié sur son ancien malade de nouveaux rensei- gnements très intéressants au point de vue tfiérapeulique, qu'on peut relire dans la Wkfterwtermi tonale klinisthe Hmdschau 1892 ainsi que dans son livre Dk Stiffgesiionsthcp'apie^ 1892, p. 24%

PATHOLOGIE SPÉCULE

Us pliânomèiios do la vie aexuetle morhido dans les diverses formes et états de l'aliénation inenlale. Entraves psychiques. AfTaiblissement mental aigu. raii>lc38c mentale consC'culive à des psychoses, à des attaques d'apoplexio, A une lésion do la tôle ou A un iues e^rebmlU, Démence paralytique. - Épilcpsle. KoUe périodique. Psychopathio soxuelle périodique. Monte. Symptômes d'excitation sexuelle chcs les mania- ques* ^tyriasis. Nymphomanie. - Satyriasis et nymphomanie chro- niques. — Métancolle* Hystérie. Paranoia.

BNTRAVBS PS70HIQUB8 AU DÉyBLOPPBHBNT

En gtSnéral, la vio soxuoilc csl très peu développée cheas les idiots. Elle fait mémo totalement défaut chez les idiots crun degré avancé. Les parties génitales sont, dans ce cas, petites, atrophiées, les menstrues ne se produisent c[uc tard ou pas du tout. Il y a impuissance ou stérilité. Môme chez les idiots qui ont des facultés mentales d*un niveau relativement plus élevé, la vie sexuelle ne tient pas le premier rang. Elle se manifeste, dans quelques cas très rares, avec une certaine périodicité et alors elle se fait jour avec une grande inten- sité. Elle ne peut apparaître que sous forme de rut et elle exige avec impétuosité une satisfaction. Les perversion» de rinstinct génital ne semblent pas se rcnconlrcr chez les individus dont le développement inlellecluel reste h un degré aussi peu élevé.

Si rimpulsion it la satisfaction sexticUe se butte à une ré- sistance, il se produit de puissants désirs accompagnés de violences dangereuses contre les personnes. Il est bien com-

PSVGIIOPAÏHIA SEXUAUS

|ii*éhoiisiblo quo l*idiolne soU pm difAcilo quand il s*agit do do sa satisfaction sexuelle ol qu'il s'attaque mémo aux per- sonnes do sa plus proche parenté.

Ainsi Marc Idclor rapporte lo cas d*uii idiot qui voulut sluprer sa propre mnv et qui Tavult presque tftraugliSe quand on TempOclia de commettre l*acte.

-Un caa analogue est raconta? par Priedroich [Priedrekhi Blâtter, 18S8, p. SÛ).

J'ai, à plusieura reprises, donnd mon avis médical sur des ddlits contre les moours commis sur des potiles filles.

Girard aussi {Anmles méd.-psycli., 188S, n** l) cite un casîi ce sujet. La conscience de la portée de Tacte manque tou- jours, mais souvent Fidiot a le sentiment instinctif que ces actes obscènes ne sont pas permis en public, c'est ce qui le décide h accomplir les actes sexuels dans un Heu solitaire,

Clie/, les imbéciles, la vie sexuelle est ordinairement au^si développée que chez les individus qui jouissent de la plé- nitude de leurs facultés mentales. Les sentiments d*arrôt mo- raux sont très pou développés. Voilà pourquoi la vie sexuelle de ces individus se fait jour d'une manière plu» ou moins vive. C'est aussi pour cette raison que les imbéciles sont un élément troublant pour la vie sociale. L accentuation morbide et la perversion de Tinstinct sont très rares chex eux.

La satisfaction de Tinstinct gdnitat la plus usitée, c est ronanisnie. L'imbdcilc ose rarement s^atfuquer aux personnes adultes de lautre soxe.

Souvent il stupre des animaux. L^immenso raajoritt^ des sodomistes sont des imbéciles. Les enfants aussi sont assez souvent robjel de leurs aggrossions.

Emminghaus (Masckka's Umdùuch, IV, p. 231) rappelle la grande fréquence clieas eux des manifestations impudiques de l'instinct génital : masturbation dans un lieu public, exhibi- tion des parties génitales, violences sur des enfants et même sur des personnes do leur propre sexe, sodomie.

Qiraud (Annales mèd.'psychoi.^ 1883, n** 1) a rapporté

47«

toute une série d^ultotitals aux mœurs commis sur des enfonU.

i<> li..., dix^sepl tins, imixjcilc, a eiiti'ithut avec des noix une pclile fille dans un grenier, (hnlialia puetLvtmdami^ma gmUaVm et ositndU et in abdomineinfmtk eoUum comius esi. Il n*a pas du tou^ conscience de la significaUon siin acle uu poinl de vue légal et moral

â* L..., vingt et un ans, imbiWîîk», iltîgt/iiûnî» i*sl occu|ié à gar- dm* les Iroiipeuux. Sa sœur Ag6c de (in/.c ans vient avec une cuma- ^ rade âgôe de liuil ans et rueonle (f u^tiii inciinnit u essayé du eoni- niellre sur elles des aUentuts ohscônos. L... conduit aussitôt les . eiiranls dans une niuison inhubiléc, esmne le coït sur ronfanl de huit ans, niais il abandonne bientùf sa tentative car Vmmissh ne réussit pas et retirant crie. Hcntrt^ h la maison^ il proniet h Ten- faut de répoiiser si elle ne te triiliit pas. Amené devant lejugfs il exprime rinlenlion do réparer s(»n tort en épousant la petite.

îi« 0..., vingt et un ans, microcéphale, iiiil>éei le, pralnpie depuis TAgedesix ans la inasliirbalion: il fui plus tard pédéraste, tantôt actif, tantôt passif; a essayé & plusi(!nrs reprises de raii*e ructe de pédérastie sur des Kar(;oRS et a nltaqué dos pcitles filles. 11 no ceuipruntiit absolument pas lu porléu de ses aeles. Ses envies sexuelles le prenaient périodiqiienietil et sous forme tle rut, comme chez les animaux * .

4* B..., vingt et un ans, îndiécile, sf trouvant seul au bois avee sa sœur âgée de dix-neuf uns, lui demande de consentir au eoïL Elle refuse. Il menace de Tétrangler cl la blesse d*un coup de couteau. La nile alFolée lui tire violemment le pénis comme pour Tarracher, alors II renonce h m tentative et revient tranquille* meut à son ouvrage. B a un cr&ne niicroc^?phale, mal coiifurmé; il n*a aucune compréhension de son acte.

Emminghaus {op.cii. p. 234) cite un casd'exhibitionnisme.

OnsËHVAtioN 144. Un homme de ipiaranle ans, nnirié, avait pendant seize ans exhibitionnédaus des squares et autres endroits

1. Pour los notiilireux cas de ne gcnrc« yolv lleiikes Mtschvifi^ XXIU, fas- cicule supplémentaire, p. 111. Cuiiibe», Annales metL-psych,, ISfiD LluMii, ZweifMufU GeUttssutiaemUt [k 381». ^ Casper-Uuiaii, Lehrb,^ ôdiL, ca» 29.*. Barlels, Friedreiehs IHtUter f. d. f/erichll Met/,, JS'JO, fascicule l.

Pour «l'uiitres ca» fie pédéraslio consulter Caspcr, HUn* iSotfettcn^ cas t>. Couiliee, Annales méU*-'iuîfehoLt Juillet.

476 l'SYGHÛIUTiilA SEXUAIJS

piiblicti deviinl do» potitos lillos, dus bonnes^ctc. 11 choisiiiatiil ion* jours riiGiiro du crépuscule el HifOiiil poui* al(ii*or ralicntion mv lui. Des gens qui lo guoUiiieiil Tavaicnt tfouvent Burprisi el lui avuteut ftdniinislré uno vorlo correclion* Il évilitit alors ces cndroîM; mum il continuait nilleur». Ilydrocéphalio. Iml>écillit<!* À un degré It^gcr. Lo tribunal inflige uue punilion minime.

Onsi$HVATiûN 145. X..M i«»u d'une ftiihîllo cluirgtîc de tares héréditaires, imbécile, étrange et bizarre dan» se» pensées, ses tienllmenls et ses actes, est arrivé, grâce nu népotisme, h occuper les fonctldas do juge suppléunt. Aecusalus e$t çuod Uei^um Ue^ rumque aneiUh genilaUa sm o^iendii et mperhrem corporh puriem de fetmtra demomlramt. Hors cela aucune trace d*instinct génital. Prétend n*a voir jamais pratiqué la masturbation. (Sander : ^r^r^îti* /. Nych, T. 1, p. «35)

ÛasKUVATiON 140. Actes de pédérastie sur un eii/ani. Le 8 avril 1884, h dix heures du matin, un certain Y... entre eu conversation dans la rue avec M"*' X... qui tenait sur ses genoux un garçon de setsee Uiols, V... lui prit Tonfant sous pré- texte qu*i] voulait le mener promener. Il s éloigna û une dislance d*un demt-iiilomôtrc, revint et déclara que Penfant lut était tombé des bras et sY>tait, dans m chute, blessé à Tanus. Cette partie du corps était déchirée et il en coulait du sang. A Tendroit racci'« dent a eu lieu, on a trouvé des traces de sperme. Y... avoua son erime abominable, mais pendant Taudience il eut une altitude si étrange, qti*on ordonna un examen de son état mental. Il fit rini* pression d*un imbécile aux gardiens de ta prison.

Y..., quaranle*cinq ans, ouvrier maçon, moralement etpsychi* qucnient taré, est dolichoniicrocéphale ; il a une face étroite et resserrée, une figure et des oreilles asymétriques, un front bas et ruynnt. Les parties génitales sont normales. Y... fait preuve d*uao sensibilité cutanée très minime i*n général ,'c*cst un imbécile, il n*a pas de conception de rien. Il vil au jour lo jour, sans «^inquiéter de rien, vil pour lui et ne fait rien de sa propre initiative. Il n*a ni désirs ni c<êur; il n*a jamais fuit lu coït. Il est impossible d'ob- tenir de lui d*ttutre.s détails sur sa vita sexuaiis. L'idiotie intellec- tuelle et morale est prouvée par sa microcéphallc; le crime doit être attribué & un insLinct sexuel indomptable et pervers. 11 est in'erné dans un asile d'aliénés (Yirgilio. // Uankomio. année 3).

PATHOLOfilB SPÉCIALK

477

Un Cfts aniilysé par L. Moyor {Arch. f. P/ti/ch. T. I, p. 103) nous montre des femmes imbdcilcs devenues indécentcft, se livrant à la prostilulion ci fa d'autres actes dimmoralilé'.

DÉBUATÉ MBKTAXff AOQyiSB

Dans lu pathologie f;éndrale, nous avons déjà parlé des anomalies variées de la vita sexualis dans les cas de demen'^ tia senilis. Dans les autres étals de faiblesse meulale acquise, produits par l'apoplexie, le ou existant comme

pliases secondaires des psychoses non encore établies ou bien sur la baso d'inflammations chroniques de Técorctt cérébrale {lues, denu paralj/tica), les perversions de l'instinct génital semblent ôtro très rares et les actes sexuels choquants ne semblent avoir pour origine qu'une accentuation morbide ou une manifestation effrénée d'une vie sexuelle qui en soi- mftme n'est point anormale.

^PÊMUTÊ MBXTALB (IDIOTIB) COXSÊCLTIVB AUX P8YCU0SES.

Cusper [Klin. Novelten, cas 31 ) cite un cas d*impudicité com- mis» sur un enfant et dont s'était rendu coupable un méde- cin, Ûgé do trente-trois ans, faible d'esprit consdcutivement h une maladie hypooondriaquo. Il s^excusa d'une manière toute puérile, ne saisissant point la portée légale et morale de cet acte qui évidemment n était que la conséquence d*un ins- tinct sexuel devenu indomptable par suite de la faiblesse men- tale de l'individu.

Un cas analogue est cité dans l'observation 21 de l'ou- vrage Zweifdhaftc Geisieszustaende de Liman (Oementia par mélancolie; outrage h la pudeur; exhibitionnisme)*

I. V. Saniler, VUrUljahwnchrift f, ger. i»f., XVHI, p. 3i. - Cuper, KUn. Sovelhti^ C4IB 27.

478

PSYCHOPATHIA StâXOAfJS

2. IDIOTIE CONSÊCrTIVB A h*AVOPLnSW.

OnsBRVATiOK 147. li,.., einquantc-dcux ans, a ou une molaclie (In forvoûu (i la suite do laquelle il vsi devenu incapable de con- tinuer son in^Uicr de négociant.

Un jour, pendant l'absence de sa fommo, il atlira doiix petites nilea dans sa chambre^ leur Ht boiro des holssoiis alcooliques, leur lU des uUouchements voluptueux, leur recommanda de ne rièn dire et alla ensuite vaquer ses affaires. L'expertise a cons- tate une idiotie consécutive à un double accès d*apopleKie. B... qui jusque-là avait eu une conduite irréprochable» prétend avoir commis Tacte sous l^obsession d'une impulsion qu'il ne s*explique pas lui-mémo et lui a fait perdre la raison. Après le délit, lors- qu'il fut revenu à lui-même, il en eut honte et il renvoya immédia- tement les petites filles. Depuis ses attaques d*«poplexio, B... était affaibil nienlalemenl, Incapable d^exercer son métier, h moitié paralysé, pouvant A peine parler et pimscr. Il pleurait souvent comme un enfant, ei fit bientôt après son arresitalion une ten- tative puérile de suicide. Hn tout cas, son énergie morale et intellecluelle était trop afTaiblie pour combattre ses mouvements sensuels. Pas de condamnation. (GIraud, 4tm. mM.-psycJtoLt 1H8I, m<nrs}.

;i. IWOTIR CONSÉCUTIVE A UES LÉSIONS llli LA TÉTB.

OBSRttVATioN t48. K..*, à TAge de quatorze ann, a été grave- ment blessé la téte par un cheval. Le crâne était brisé en plu* sieurs endroits; il a fallu enlever plusieurs esquilles. Depuis cet accident, il paraît très borné d'esprit, violent et emporté. Peii & peu s'est développée chez lui une sensualité démcsun^e et vrai- ment bestiale qui ramenait aux actes los plus impudiques. Un jour il viola une lillo de dousteans etrélrangla, pour qu'on ne découvrit pas son crime. Arrêté, il avoua. Le médecin légiste le déclara responsable. Exécution capilale.

L'autopsie a fait constater une soudure de presque toutes les sutures du créne, une asymétrie remarquable des deux moitiés du crftno, dos traces de fractures du crâne guéries, La moitié du cer\'eau affectée était traversée par des masses cicatrisées en forme de rayons; elle était d'un tiers plus petite que l'autre moitié. {Fnedreicha Smier, fa.scicule 0,)

PATIiÛKOCaE SPÉCIALE

479

^ IDIOTliS ACQUISE, PnOBAllf.BMKNT 1*AR U<K8.

Obskrvation 140. X. m officier* Swphts cum pams puellh siu* pra fecit, eas masturhare ipsum juml.gmuUdfa ma ostendii earutih gue genitaiia ieligii*

autrefois suln e| d'ynt» condltiito irréprocliablei fut alleSnl» rn 1861, de syphilis. Ko iH70, il se produisit une paralysie du premier abditclour. On remarqua nlori» chez lui, comme cotisé*' quence de cet accident, do la faiblesse de la mémoire, un change- ment dan» toutes ses manières ol dans son cnraclère» des maux de léte, parfois de l'incohérence du langage, de la diminution dans la vivacité de rcsprit et de lit logique, par moment du Tiné- galité des pupilles, de la paralysie du càté droit de In bouche.

X..., trente-sept ans, ne présente, iorsdei*examon, aucune trace de lues. La paralysie de Tabducteur subsiste toujours. L*œil gauche est ambiiopiquc. 11 est aiïailili mciilaicment; en présence dos preuves écrasantes pecneîllies contre lui, il prétend qu'il s'agit d'un malentendu innocent. Traces d'aphasie. Faiblesse de la mémoire surtout pour le» faits Irôs récents, caractère superficiel do la réac- tion mornle; Tcspril se fatigue très vite au point qu'il perd la mémoire et la faculté de parler. Cola prouve que lu défectuosité éthique et que Plnslinct génital pervers sont des symptômes d'un état cérébi*al morbide qui a été probablement occasionné par des

Les poursuites sont abandonnées (Observation personnelle. Jnhrùmehev /ar Psyeiiairie)»

fi. UBMeSiTU PAHALYTICA.

Dans cette maladie aussi» la vie sexuelle est affectée mor* bidoment; elle est accentuée dans les premières phases do lu maladie et dans les états d'excitation épisodiques; elle est quelquefois aussi perverse ; vers les dernières phases de la maladie, le lii^ido et la puissance baissent habitucHemenljus*^ qu'à ssdro.

(^ommc dans les phases prodromiques des formes sdniles, on voit se produire de tiis bonne heure, h c6td de lacunes morales et inlellectuolles plus ou moins grandes, dos mani-

m PSYnitOPATlUA SEXUAUS

foslaiionsd'un mslincl sexuel exagéré (propos obscènes, los** civilé dan» los rapportn avec IWiro sexp, projeU do mu** riuge, fréquontation dos bordels» olc), manirestalions qui se font avec un sans-^gône bien caractéristique h Tobscurcis*» Homoiil de la conscience*

Excitation (t la débauche, enlèvement de femmes, scandales pubUqs, sont dans eo cas h Tordre du jbur. Au début, IMn- divtdu tient encore quelque peu compte descirconslances,bien que le cynisme de sa manière d*agir soit déjà asscss froppaiit*

A mesure que lu faiblesse mentale fait des progrès, les malades de cetto catégorie deviennent choquants par exhibi- tionnisme, ils MO masturbent dans la rue, font des actes obs- cènes avec dos enfants.

Dos états d'excitation psychique amènent le malade h des tentatives do viol ou du moins & des outrages grossiers h la pudeur, il attaque les femmes dans la rue, parait en public dans une toilette incomplète, pénèlro en toilette négligée dans les appartements d*autrut avec rintontionde faire le coîtavoc la femme d^un ami ou d*épousoir séance tenante la ftllo de la maison*

Do nombreux cas do ce genre se trouvent enregistrés dans ïardicu {Aiteniats mut masuvs)^ Mendel {Progr. Pamhjse der hreit, 1880, p* 123), Wcstphal (Arc/uv /. Psychiairie, VII, p. 622). Un cas rapporté par Pétrucci {Anml, méd^-^psychol. * i87S) nous montre que, dans genre do maladie, les indi- vidus atteints peuvent être aussi amenés l\ la bigamie.

Ce qui est très caractéristique, c*est lu brutalité avec laquelle les malades (i Télut avancé procèdent pour satisfaire leur instinct scxueL

Dans un cas rapporté par Lcgrund {La folie ^\^. SI 9), on surprit un pèro de famille qui se masturbait en pleine rue* Après Tacte, il avala son sperme.

Un malade ({ue j*ai observé, officier, issu d*une grande famille* lit dans une ville de saison, en plein jour» des tenta- tives obscènes sur des petites lilles.

PATHOLOraB SPÉCIAKfê m

Un eus unaloguo est rapporté par Régis {De ta dynamie ou exaltation foneiiomelle au déhit de la paralysie générale, 1878).

Lob obaorvalioiis do Tarnowsky {Op. cit., p. 82), non» apprannonl que, dans les pimses prodromlquos et au cours do la maladie, il se produit aussi dos cas do pédérastio et do bestialité. ^

ÉPILBPSXB

11 faut ^oulor aux maladies dont nous vouons do parlor répilepsie, qui est souvent une cause d'affaiblissëmont psy- chique ol qui peut donner naissance & tous les faits do satisfaction sexuelle brutale dont nous venons do parler.

D'ailleurs, chez beaucoup d'épiloptiquos, Tinstinct génital est très vif. Dans la plupart des cas, il est satisfait par la masturbation, parfois par des actes obscènes avec des enfants, par la pédérastie. La perversion de Tinstinct suivie d*actos sexuels pervers ne semble se rencontrer que rai'e- ment.

De beaucoup plus importants sont les cas, qu'on cite de plus on plus fréquemment dans les ouvrages spéciaux, les cas dans lesquels les épileptiques no présentent pen- dant certains intervalles aucun symptôme de sexualité exces- sive, mais seulement au moment des accès dpilopliques, quand ils sont dans uii état d'exception psychique équiva- lent ou post-épileptiquo.

Ces cas ont été jusqu'ici h peine analysés au point de vue clinique, et nullement uu point de vue médico-légal; ils méritent pourtant une étude approfondie, car on pourrait ainsi mieux juger certains actes contre la morale et certains viols, et éviter par ce moyen certains arrêts injustes des tri- bunaux.

Les faits suivants feront clairement ressortir que les alté- rations du cerveau, qui se produisent h la suite des alTec-

PfcVCMOfATIItA 8RXUAI.ffl. 31

m

PSYCilOPATItlA

lions épilopliquee, peuvent occasionner une excitation mor- bide de la vie sexuelle ^

Do plus, dans les (Uals d'exception psychique» Tépilop- tique a les sons troubI(îs et se trouve sons résistance contre ses impulsions sexuelles.

Depuis des années» je vois un jeune dpileptique, très taré, qui, toutes les fols qu*il a ou des accôs réitdrds» s'dfance sur sa mère et veut la stuprer. Le malade reprend ses sens après un certain temps, mais avec amnésie pour les faits qui se sont passés. Dans les intervalles, c'est un homme d*une moralité sévère et qui n*a pas de besoins sexuels.

Il y a quelques années, j ai connu un valet do forme qui, au moment do ses accès dpilepliques, se livrait à une mas- turbation effrénée. Pendant les intervalles, sa conduite était irréprochable.

Simon (Crimes ei délits, p. 220), Tait mention d'une fille épilcptique do vingt-trois ans, de la meilleure éducation et d'une moralité des plus sévères, qui, dans i attaque de vertige, murmure quelques paroles obscènes, soulève ensuite ses jupons, fait des mouvements lascifs et cherche h déchirer son pantalon fermé*

Kiernan (i4/i6mV/ md AVwro%iV/é?, janvier 1884) raconte qu'un épilcptique avait toujours coninic aura de ses accès la vision d'une belle femme en position lascive et qu'il en avait do l'éjaculation. A près des années et h la suite d'un Imiloment bromuré, cette vision a été remplacée par celle d'un diable qui l'attaque avec un trident. Au moment celui-ci l'atteint, il perd conscience.

Le mémo auteur fait mention d*un homme très respectable qui avait doux & trois (ois par an dos accès épileptiques

I. Arndt {Uhrbuek. d, Psych,^ p. t40), relève parUctiUéroment Télal de rut qui existe ehes tes épilcpUqucs. a J'ai eonim deti épileptiques qui se son etilloniiiiôs de la passioii la plus sensuelle pour leur propre iiiâre et d'autres qui étaient suspectés par leur pére d*avoir des rapports sexuels avec leur môre. Mais Arndt est dans Terreur quand il prétend que partout il y a une vie sexuelle anormale) it faut supposer l'existence ti*u& élément épilep- tiqne.

PATHOLOrirS SPÉCIALE

483

suivis de rage clysthymiquc ot des impulsions h h pédérastie qui diiraiont huit h qiiime jours; il parlo ensuite d*une dome qui| è la ménopause, iivail des aecès épiloptiques avec des impulsions sexunllcs pour un garçon,

*

OBSehVATiox lîiO, W..., mm tare, auirurois sain, intolleç* luellenictU norttiul, (raiiquillo, ban, do iiKcurs déceiile», non adonné ix la botsison, manqua d*appélU le 13 avril 1877. Le 14 au matin, en présence do m femmo et de se» enfants, il se leva brusquement do son siège, s*élança sur une amie de sa femme, la conjura et conjura su femme ensuite de lui accorder le coït. . Repoussé, il Ait alteinl immédiatement d'une crise ôpilepUforme, a la suite de laquelle il sentit &rager« cassant ce qu*il trouvait, Jetant de Teau bouillante à ceux qui voulaient rupproclier et jetant un enfant dans le foyer. Bientôt après il devinlcaliiie, resta troublé pendant quelques Jours encore et recouvrit ensuite ses ^îcns mais avec une amnésie complète pour tout ce qui s*était passé (Ho- walewsky, JaMuesehei* f. PsycL^ liiTil}.

Un autre cas étudié par Casper (AVm. Novellen^ p. 267) dans lequel un homme ordinairement très convenable, attaqua Ix peu dintervallc quatre femmes dans la rue (une fois même devant doux témoins) et eu viola une, quoique son épouse, jeune, jolie et saine, habitât tout près, peut être aussi rattachdà uno épilepsie larvée, d*autant plus que rindividu en question avait de Tamnésie de ses actes scandaleux.

La nature épi lepUque des actes sexuels est incontostable et claire dans les observations suivantes.

OasiînvATiON 151. L..., fonctionnaire, quarante ans, époux affectueux, bon pôre, commit, en quatre années, vingt-cinq'délits gravent contre les mœurs pour lesquels il eut A purger des peines d'emprisonnement d*assez longue durée.

Gomme premier chef, il était accusé d'avoiri en passant k cheval, mis a nu ses parties génitales devant des filles de onxe & treize ans et attiré l'attenliuii de celles-ci pat* des paroles ob- scènes. Mémo éUint en prison, il 8*est montré {ffenUaliùm denu" daUs)k la fenêtre qui donnait sur une promenade très fréquentée.

m l»SVOII0PATIiI\ sëxuâijs

Lo père de L..« était tin aliéné, le frère de L... q iUé un jour ron<iontré dans la rtio, vétu seulement d'une chemise. Pendant 9on service militaire, L... eut deux fui» des syncopes très graves. Depuis 1859, il soufTrail d*éiranges accès do vertige qui deve- naient de plus en plus fr(U|uonls; il devenait alors tout faible, tremblait do tout son corps, devenait d*une pftleur do mort ; un voile obscurcissait ses yeu^, il voyait de petites étiitcolles scifiT tiller ; il était obligé cïe s*appuyer pour ne pas tomber. Après des attaques plus violenles, grande fatigue et sueurs profuses.

Depuis 1861, grande irascibilité qui attirait des blètnes sévères à ce fonctionnaire dont on avait toujours û se louer dans ' le service. Sa femme le trouvait changé : il y avait des jours ob il se démenait comme un fou (t la maison, se tenait la tite entro les mains, la cognait contre le mur et se plaignait de maux de tête. Pendant l'été de 18G0, le malade est tombé quatre fois par terre, restant engourdi et les yeux ouverts.

On a constaté aussi des états de crépuscule intellectuel.

L... prétend ne rien sovoir des délits qu'on lui reproche. L'observation a foit constater d'autres accès plus violents du veHigo ^pileplka, L... n*a pns été condamné. En iRiS, il s*e8l développé chez lui une denmuia pavalijtka qui se dénouo bientôt par la mort. (Wcsiplial, Archio NycLy Vil, p. 113).

O&SBiiVATtON Un homme de vingt-six ans, aérant de la fortune, vivait depuis un an avec une fltlo quil aimait beaucoup. 11 toisait le coH rarement, ne se montrait jamais pervers. Pendant celle année, il a ou deux fois, après des excès alcooliques, des crises épileptiques. Le soir, après un dîner il avait l)u beau- coup de vin, il alla dans rapparlemcnl de sa maîtresse, entra d*un pua ferme dans la chambre à coucher bien que la Hlle do cimmbro lui eAt dit que sa maîtresse était sortie. De il alla dans une autre chambre un garçon de quatorze ans dormait : il se mit & le violer. Aux cris du garçon qu*il avait blessé au prépuce et & la main» In bonne accourut. Alors le malade laissa le garçon ot fll violence & la bonne. 11 se coucha ensuite et dormit pendant dou7.e heures. se réveillant, il ne se rappelait que som- moirement de son ivresse et du coït. Plus lard, il a eu à plu- sieurs reprises des crises épileptiques. (Turnowsky, op.eU.^ p. 5â).

OssenvATiON 1S3, X..., homme du meilleur monde, mène depuis quelque temps une vie très dissolue et a des attaques

PATIIÛLOtai!: SPÉCIALK 485

d'épHepsie. lUo fiance oiiHiiUe. Le jourlixt} pont* loinariiigo, peu delompftnvfinlla cérémonio niiplialo, il pniiiil au Imis clo soii Mre dans la Halle remplie dHnviUt) pourluniocc. Arrivô dovnnt m floncde, dénudai coram puùUco gemtalh et ma$iut*ôave ineipU. On ramène imin(>diatotnenl dan^» une cliniqtiu p»ychiuli*i<jue ; en route H se iiiaHlurbe haiis eoM^e ei il e8loii€ore, pendant quelque» joiirg^ en proie à eelio iiintalion. Le paroxyBme passé, le malade n*uvatl qu'un souvenir Irôs vague des incidents qui venaient de se passer, el il ne put donner aucune explication de sa manière d'agir* (/a mém,)

OssisnvATioN 154. Z..., vingt-sept ans» très cliar($i3 de tar<?.s héréditaires, èpilepltque, viole une Ulle de onze ans et la tui* ensuite* Unie Je fait. Amnésie. L'éliii irexception psychique au moment du crime n*a pas élt'^ démontré. (Pugliese, Areh, dl Psieh., VIÏI, p. 022.)

OssKUVATioN 155. V...» soixante ans, médecin, a commis des actes obscènes avec des onfanis ; il a été cundaniuê h deux ans de prison. Le docteur Marandon a constaté plus lard des accès de peur épileplovdes, démence, délire érotique et hypocondriaque par moments, accès d*angoisse. (Lacassagne, Lyon médical, 1887, n* SI.)

posBnvATiox 150.— Le 4 aoiH 1878, la llllc H..., âgée de presque quinze ans, cueillait, eu compagnie de plusieurs petites filles el petits garçon», des groseilles sur la route publique. Tout d*un coup, IL . . terrassa la petite L. . . , âgé de neuf ans et demi, la dénuda , la tint Terme el invita A... âgé de sept ans et demi etO... âgé de cinq ans h exécuter une eonjmciio membrorum avec la fille, ce que ces deux petits garçons lireni réeUemenl.

H... avait une bonne réputation. Depuis cluq «ns elle souffrait d'irritabilité nerveuse, de maux de tôltî, de vertiges, d'accès épilcpliquos et sïîtalt arrèléc dans son développement physique el intellectueLEUe n'est pas encore men8truée,iuuis elle présente le moUmen tmnsiruah. Sa mère est suspectée d'épilepsîc. Depuis trois mois, IL., avait souvent, npi-és ses accès, fait des choses de travers sans en avoir souvenance*

H... parait déflorée. Elle ne présenta pas de défectuosités intellectuelles. Ëlle déclare ne rien savoir de Tacto dont on l'accuse.

Daprès le témoignage de sa mère, elle uvuil eu h'- malin du

486

l»SY<niOPATUlA SKXUALIS

4 août un accès épUepiiquOiGtsamôre lui ttvaU>pourcctN» ruiBan, donné Tordre de ne pas quitter la maison. (Purkhauer, FncdrmehB Blaeiiev /l ger. Meth, iB70, H. S.)

OR8i$RVATioif 157. (Ades d'mpudhiié en élat d'incomckncû tnor- bide chez un épihpiique). T.*., percopleur d'impAt», cinquante* deux ans, marié, est accuhô (ravoir pratiqué depuis dix-sopt ans des actes d^iinpudicilc' avec des garçons on les masturbant ou en se faisant maslurber par eux. L accusé, un fonctionnaire jouissant de la plus grande estime, est consterné de cette accusation terrible, et prétend ne savoir absolument rien des actes qu'on lui impute. Son intégrité mentale parait douteuse. Sou médecin particulier, qui le connail depuis vingt uns, fait remarquer le caractère sombre et renfermé de T..., ninsi que ses fréquents changements dimniour.

M"*"" T.. M do son ciUé, rapporte que sou marin voulu un jour la JelerA l'eau, qu*il avait de temps en tt^mps des accès pendant lesquels il arrachait ses vêtements et voulait se jeter par la fenêtre. T.. . ne sait rien non plus de ces faits. D*autres témoins aussi rapportent des changements il*l)umcur surprenants et dos bizarreries de C4u*actère de Tinculpé. Un médecin prétend avoir constaU'* chc!/. lui par moments des accès do vertige.

La grand'mére dn T... était une aliénén, son père était tombé dans l'alcoolisme chronique et avait, dau$» ses dernières annues,des accès épilepti formes: le frère de ce dernier était un aliéné qui, dans un accès de délire, avait tué un parent. Un autre oncle det... s'est suicidé. Des Iroîs enfants de T.... Tun était idiot, un autre louchait, et io troisième a .souffert de convulsions. l*accusé déclare avoir eu, par mnmenis, des accès pendant lesquels sa conscience s'était troublée, de sorte qu'il n<! savait plus ce qu*il faisait. Ces accès étaient précédés d'une douleur en forme dVuira dans la nuque. II éprouvait alors le besoin de respirer de Tuir frais. II ne savait pas il allait. Su femme le satisfaisait bien sexuellement. Depuis dlx- hoit an«» il a un ecstéma chronique au scrotum (ce fait a été prouvé) qui lui cause une excitation sexuelle extraordinaire. Les avis des six médecins étaient contradictoires (facultés mentales intactes accès d'épilepsie larvée) ; les voix des jurés furent partagées, de sorte qu'il y eut acquittement. Le docteur Legrand du Saulle, appelé comme expert, constata que jusqu*(t T&gc de vingt-deux ans T... avait chaque année uriné dix ii dix-huit fois dans le lit. Après cette époque rincontinencc nocturne avait cessé, mais depuis il y avait

PATHOliOfim SPÉCIALE

des houros potidontlenquellofi Tesprit JoT... éUiU voilé et il avait de temps en temps de Tamnésio. Bientôt après T... M de nouveau poursuivi pour outrage aux ntaturs commis en public; cette fois, il fut condamné à quiaxe mois do prison. En prison il était toujours malade et ses facultés mentales s^aflTaiblissaient & vue d'œlL Pour ce motif il fut gracié, mats sa fatblosso mentale pro- gres<>ait de plusen plus. A phmiourfs reprises on constata chez lut dos accôsépilcptiformos (crampes toniques avec porto de ta con* science et tremblements). (\tuouy« AnmL méd^-psychoL^ 1874, novembre; Legranddu SauUe, Étude médAégaks^ oICm 9^0

Nous allons clore cotte énumdmtion si importante au point de vue médico-ldgal par le cas suivant d'un délit de mœurs commis avec des enfants, cas que l*autour a person- nellement observd et ensuite rapporté dans Friedreichs Blmiter *,

Le cas est d'autant plus curieux qu'on a pu établir avec certitude qu'au moment de l*acte, il y avait inconscience épi- leptique et que ainsi qu'il ressort des species facii donnés on latin pour des raisons qu'on comprendra, les procédés dejraffinement sont pourtant possibles dans cet état.

OssBHVATtoM ISB. P..., quarante-ncuf ttiis, marié, interne d*un hospice, est accusé d'avoir, le âlS mai IH83, commis danssa chambre les horribles délits de mmurs suivants sur In personne de la petite 0..., égée de dix ans, et sur la petite G..., âgée de neuf ans.

Voici la déposition de la petite D. :

J*étais avec G..., et ma petite sœur J...,àgée do trois ans, dans le pré. P..., nous appela dans sa chambre de travail et en ferma la porte aux verrous. 7'tm nas exosculaOatuv^ linguam in os meumdmUtere tentabat^ faciemgue mihi lambebaî ; 9Us(ulU me ingre^ mium, ùracaê aperuil^ vestes meas subhvavit^ digitis me in genUalibm tiilUabat et membre vuimm mettm frieabat ita ut humidam fierem* Lorsque je criai, il me donna douse kreut%ers et me menaça de me tuer d'un coup de fusil si je disais un mot de ce qui s^élait passé* Finalement il m'invilaà revenir le lendemain.

I. Gottip&reas encore Uman: Zweijethnfte Geisiesmiaendet cas 0; le travail de Loflêguc «tir les extUbitlotmistcs {Vaion méd., IS«t>; Sait et Cliambard, Sêmneiiibtdime {ùiei, de» sciences méd.j I8SI).

488

PSVCHOPATHtA SBXUALIS

Voici la déposition do la pelite 0* :

P,t naies et genUolia i?..., te exoseuiatus^ Usdm me conaiiùus affgmsui est, Peinde fiiMum quegue tm anms natum in manys aeeepium oseulaius esi mdaimique parti virili appreeHt. Patea quw nobis e$$eni nomina inieirogapii^ ne çensuit genitalia A, ^ meh muhù eue majorn. Quin etiam nos impulit^ ut mendrrum euum intue^ remiir, manibm comprehendermua et utderemui, çÊumiopem 4d esset ereeium»

Oansfioo interrogalolre du 29 mai, P..., nllégiio qu*ll ne 8e sou* vient que vaguement d'tivoif, iJ y a peu de tontps, caressé et embrassé des petites filles et leur avoir donné des cadeaux. S'il a fait autre chose, il ne doit avoir agi ainsi que dans un état d'irres- ponsabilité complète. D*nilleurs, depuis qu'il a fait une chute, il y a plusieurs années, il gouATre de maux de téte. Le 22 Juin il ne sait rien des falls du â5 mai, et il ne se souvient pas plus de son interrogatoire du 20 mai. Celle amnésie est pleinement confirmée au cours des débats contradictoires.

P..,, est issu d'une famille do cérélmuix; tui de ses frères est épilepliquc. P... était autrefois adonné A la boisson. Il est exact qu'il a eu une lésion à la téte il y a plu.steurs années. Depuis il eut pendant des inlervalles de plusieurs semaines ou do queK ques mois, des accès troubles mentaux précédés de morosité, d*irritabilité, un penchant h Tabus de ralcool, do Tangoissc, un délire de la persécution qui allait jusqu'aux menaces dangereuses et aux actes de violence. En même temps, il avait de Thyperes- thésie acoustique, des vertiges, des maux de téte, des congestions cérébrales. Tout cela lui causait un gnmd trouble d'esprit et une amnésie pour la période d*accès qui durait souvent des semaines entières.

Dans les intervalles, il souffrait de maux de téte au niveau de sa blessure (petite cicatrice cutanée d la tempe droite, doulou- reuse & la pression). Par Texacerbation du mal de téte il devient irrilé^morose au point d'iMre las de la vie; H a une certaine exalta- lion du sensorium. Kn 1879, P..., se trouvant dans cet état, a eontmis tout (i fait impulsivement une tentative de suicide, dont il ne se souvenait plus après. Bientifil «prés, reçu à l'hôpital, il faisait l'impression d'un épileptiquc et fut pendant une période prolongée soimiis A un traitement par le bromure de potassium. Iteçu vew la fin de 1879 h Phospice des Infirmes, on n'observa janmis chez lu! de crise épileptique proprcfment dite.

Dans les lnler\'allesi c'était un Irave homme, laborieux et bon.

PATIIOLOQIK SPÉCIAttt

et qui n*a jamais montré tràcô d'excitation soxuello, mémo dans son état d'oxcoplion; d 'ailleurs 11 eut Jusqii'& ces derniers temps des rapports sexuels avec sa femme. \ Tèpoquo de Pacte incri*- miné» P*.. présenta les symptômes d'un accès imminent et pria le médecin de lui faire donner du bromure de potassium.

P..., affirme que, depuis sa chutei il ne peut plus supporter les excès de chaleur ni d*olcool qui lui oattsent des maux de tète^ et qu^ila tout de suite les sens troublés. L*observation médicale con- Arme ses autres assertions concernant sa faiblesse de mémoire, sa faiblesse d'esprit, son irascibilité, son mauvais sommeil.

Si Ton exerce une pression vigoureuse sur l'endroit de rmusm, P..., devient congestif, irrité, troublé; alors il li*emb]ede tout son corps, parait excité avec trouble des sons, et reste dans cet état pendant des heures entières.

Dans les moments oit il est exempt de ces sensations dont le point de départ est toujours la cicatrice, il parait poli, expressif, franc, libre, serviable, mais to^jours avec dos facultés mentales faibles et un esprit voilé. P..., n*a pas été condamné. (Rapporl détaillé dans Friedrehhs Bl^iUr.)

FOUB PÉRXOmQUS

De mémo que dans les cas de manie non périodique, il se produit souvent aussi dans les accis périodiques une mani- festation nette ou môme une accentuation morbide de la sphère sexuelle.

Le cas suivant rapporté par Servaes {Archiv. f. Psyeh,), nous montre que le sentiment sexuel peut alors avoir un caractère pervers.

Obsbrvatiox lôîJ. CnlhcHnc \V..., »«i/e ans, non encore menstruée. Le pôre est d*une nature coléreuse et emportée.

Sept semaines avant son admîssiiui (3 décembre 1872), dépres- sion mélancolique et irritabilité. Le 27 novembre, accès de folie nirieiise qui a duré deux Jours. Ensuite de nouveau mélancolique.

Le 6 novembre, état normal.

Le â4novembre{vingl-liuit jours après le premier accèsde folie furieuse), elle est tranquille, déprimée. Le 27 décembre, état d'exal- tation (gaité, rire, etc.), avec rut amoureux pour sa garde-

m

PSYCHOPAÎHrA SHXVXUS

malade. Le 31 UtHuimbro, iurcô8 mdlaiieolique siibil qui diflparafl aprôs une ùnvèù de deux lioiires. Le 20 Jaii^ieri nouvel accès (oui à fait analogue au premier. Aecës pareil le t8 février, en même temps traces des mmm, La muludc avait une amnésie absolue pour tout ce qui a'étail paHst^ pendant ses paroxysmes et apprit en rougissant et avec un grand élonnemont le récit dos faits passés*

A la suiteelle eut encore des nccés avortés mais qui, grùcc U la réglementalion des menses, au mois de Juin, ont fait place à un complet hien-étre psychique.

Dans un autre cas rapporté par Gock {ArcAiv. f. Psych.)^ il s^ugissait probablomont d'une folie cyclique ches un homme chargé do lourdes tares, il se produisit pendant l'état d^exaltation un sentiment sexuel pour les hommes. Cet individu se prenait alors pour une femme; Ton peut se demander si ce n'est pas plutôt la monomanie du change* ment de sexe que Tinvcrsion sexuelle elle-même qui provo* qua les idées sexuelles du malade.

On peut ropprochor de cos sortes de cas, avec manifos» talion morbide de la vie sexuelle comme phénomène partiel d'une manie, ceux plus intéressants un sentiment sexuel morbide et souvent pervers no se fait jour que sous forme d*accès périodiques, et constitue un état analogue h la dipso- mante, accôs qui sont le noyau de tous les troubles psychi- ques, tandis que, dans les périodes dintervalie, Tinstinct génital n'a ni une intensité anormale ni un camctère per- vers.

Un cas assexnet de caiiù psyehopathia sexualU périodique, liée au processus de la menstruation, a iiû rapporté par Anjel {Arehiv, f, Psf/eA., XV, fascicule 2).

OnssRVATiox 100. Dame tranquille, arrivant à la ménopause. Lourdes tares héréditaires. Pendant sa jeunesse accès de petit mal. Toujours excentrique, violente ; principes moraux rigides; mariage sans enlïints.

Il y a plusieurs années, après de fortes émotions momies, accès hystéro-épilepltque ; ensuite, pendant plusieurs semaines.

l>ATHOLO(;iB SPÉCIALK 491

troublo mental posUéptloptiquo.Piiis itisomnie pandant plusieurs mois. A la auilo, parfois», insomnies dues ik la menstruation et im- pulsion pm*o$ dfximnm mimm nondtm agents* allieer»^ oseutaH et gmitalia fiomm iangere. A riiouri» actuelle il n'y a pas do désir du coll el pos du tout de désirs de se rapprocher d'un homme adulte.

Lu malade parle parfois franchement de celte- impulsion, demande & être surveillée, car elle ne pourrait pas répondre d'elle. Dans les intervalles, elle évite anxieusement toute conver- sation sur ce sujet, elle est très décente el n*a de besoins sexuels d*aueun genre

Pour ces cas encore peu connus de psychopathia sescmiis périodique, Tarnowsky (op. eU,^ p. 38) a fourni dos docu- ments précieux; mais les cas qu'il rapporte n*onl pas tous un dàractère de périodicité.

11 cite des cas des hommes mariés très bien élevés, et pères de famille, étaient do temps en temps forcés do se livrer aux actes sexuels les plus abominables, lundis que, dans les périodes d'intervalle, ils étaient sexuellement nor- maux, abhorraient les actes commis dans leur paroxysme et frémissaient en pensant au retour de nouveaux accès aux- quels ils devaient s'attendre.

Quand le paroxysme éclatait, le sentiment sexuel normal disparaissait; il se produisait un état de surexcitation psychique accompagné dinsomnie, avec idées et obsessions d'exécuter des actes sexuels pervers, avec oppi*ession anxieuse et impulsion de plus en plus forte à des actes sexuels habi- tuellement abhorrés par Tindividu, mais dans ce moment considérés comme une délivrance, puisqu'ils devaient faire disparaître Tétat anormal.

L'analogie avec les dipsomanes est parfaite. Pour d'autres cas (concernant la pédérastie périodique), consulter Tar- nowsky {op. cit.^ p. 41). Le cas 46 qui y est rapporté peut è(rc classé dans la catégorie des épileptiques.

Le cas suivant, rapporté par Anjel {Archiv, f. Psyeh.^ XV, fascicule 2) est un des plus caructérisiiques pour la manifes* talion périodique de Texcitation sexuelle morbide.

m PSYCIIOPATIIIA SEXUAUS

OusKnvATm 101. Homme de dasm (wcialo supérieure, quo*^ . rantc-cinq ans, irùn aimé do (oui le monde, sanslare, trèsesUmé, d'uno moralité rigoureuese, imvlé depuis quinze an»» ayant eu nutrofois de» rapports sexuols normaux, pôrode plusieurs enfants bien portants^ vivant de la meilleure vie conjugale, eut, il y a huitana^ une peur terrible. A la suite de cet incident il oui pen- dant plusieurs semaines une oppression ang;oiBsante, des palpitar. lions do eœur. I^nsuité Vtni^ttt dés ac singùffers ft des intor-- valles de plusieurs mois et même d*une année, accès que le nitttado appolte son « rhunio de eorveau moral ». Il perd le som- meil; au bout de trois jours perte derappélit, irritation d*huroeur croissante, air Iroiihk», regard fixe, regarde devant lui un point Oxe, grande pftieur alternant avec la i*ougeur« tremblement des doigts, yeux i*ougos et luisants avec une expression singutiôre de - lubricité, langage violent et précipité. Impulsion pour les pelitea illles de cinq à dix ans, mémo ses propres flilos. Prière adres* sée A sa femme de melfre ses filles eu sûreté. Dans cet état, le malade se renferme dans sa chambre pendant des jours entiers. Autrefois il avait Tobsossion do guetter dons les rués les petites élôves sortant de IVcole, et il éprouvait une satisfaction particu- lière Hs prœmUiàiié gemiatia mdare^ se mittgentm fingens*

De crainte de scandale it se renferme dans sa chambre, médite en silence, incapable de mouvement, de temps en temps tour- menté par des idées angoissantes* ha conscience ne semble pas être troublée* Durée des accès : huiti\ quatorze joui*s. Causes du retour inexplicables. Amélioration subite; grand besoin do dor- mir; après la satisfaction de ce besoin, il so sent (rcs iiicn. Dans l'intervalle rien d'anormal. Anjel suppose l'existence d'uno base épileplique, et il considère Iesac*^ès comme Téqui valent psychique d'une crise épileptiquin

MANIE

La splière sexuelle participe aussi souvent h rexcitation générale qui existe dans ce cas dans la sphère psychique.

Chez les maniaques du sexe féminin, c*esl môme la règle. Dans certains cas isolés, on peut se demander si Tinstinct eslrt^ellemenf accentué, et s*il no se manifeste pas seulement avec brutalité, ou bien s'il existe réellement une augmen*

PATIIOhOtaK SPÉCIALE

403

talion morbide. Duiib la |ilupart dos oas, cotlo dernière supposition pourrait dlro juaio; ollo existe d'une façon cer- taine dans les délires sexuels ou dans leurs équivalents reli- gtoux. Selon ie degré de la maladie, l'instinct accentué se manifeste sous des formes difTérentes.

Dans la simple exaltation maniaque et lorsqu'il s*agit d'iiomnios, oii oÙsorve la mante du fuire ^I^^ la lascivité des piopos, la fréquentation des bordels; quand il »*agit de femmes, on rencontre le penchant k faire den coquetteries dans la sodéié des messieurs, à se bichonner, ù se pommader, & parler d'histoires de mariages et de scandales, & suspecter, au point do vue sexuel, les autres femmes; dans i'urdeur religieuse, équivalent de Taulro manie, on note des impulsions h participer aux pèlerinages et aux missions, h aller au couveni, ou k devenir au moins cuisinière d'un curé, en même temps que le malade parle beaucoup de son innocence et de sa virginité.

Au point culminant de la manie (accèh furieux), on observe des invitation directes à faire le coït, rexbibition, les propos obscènes, une irritation démesurée contre l'entourage fémi- nin, un penchant k se barbouiller avec do la salive, de Turine et même des excréments, des délires religioso- sexuels, Ton est couverte par le Saint-Esprit, Ton a mis au monde l'enfant Jésus, etc., onanisme eflTréné, mou- vements du coït en remuant le bassin*

Chez les hommes susceptibles d'accès furieux, il faut H^altendre & des actes de masturbation éhontée, et & des viols d'individus féminins.

8ATTRIA8IS ET NYMPHOBfANIS

On a appelé satyriasis (chez l'homme) cl nymphomanie (ches la femme), d^s états d'excitation psychique dans lesquels l'instinct génital, accenlMé d'une manière morbide, flientle premier rang.

m

l'.SVCHOPATIIIA SEXUAiaS

Sloreau est J^avis qiio cos éUih sont d'un genre ft part : Il a cortainomeni tort d^admettrc ccUo tlidorio. La complexité des symptômes sexuels nW toujours qu*un phénomène par- tiel d'une psychose générale (munie, folio hidlucinatoire).

L'essentiel, dans Tétai d'excitation sexuelle, est un étal d'hyperesthésio psychique, avec participation de la sphire sexuelle, Llmaginafion pr éseid^ cjuc des scènes sexuelles, avec des hallucination» et des illusions» et un vrai déliro hallucinatoire.

Les représentations les pins indtfTércntes provoquent des allusions sensuelles, ot l'accentuation voluptueuse de ces représentations et de ces perceptions est augmentée h un vif degré. L*objot de la conscience morhtde prend un empire sur tous les sentiments et loulcs les tendances do Tindividu; et il y a alors une excitation physique g^^nérale, semblable à celle qui a lieu pendant le coït. Souvent les porties génitales sont en turgor constant (priapismc rhc^riiommc).

L*homme atteint de rage sexuelle cherche à satisfaire son instinct h tout prix, et, par là, il devient très dangereux pour les personnes de Taulrc sexe. Fante de mieux, il se mas- turbe ou commet des actes de sodomie. Lu femme nympho- mane cherche à attirer les hommes par exhibition ou pur dos gestes lascifs; la simple vue d «n homme lui cause une surexcitation sexuelle démesurée qui se traduit ou par la masturbation, ou par des mouvements dti bassin, ou en se frottant contre son lit.

Le satyriasis est rare. On remarque plus souvent des cas de nymphomanie, mais moins souvent b la ménopause. Ëlle peut se produire m^medans la vietllosse.

L^abstinenceaUiéeàunestimiilation continuelle de lasphère sexuelle par des irritations psychiques et périphériques (pm^ fkmpudemli, oxyures, etc.) peut provoquer cesétats^ mais selon toute pn>babiltté seulement chez des individus tarés *.

Comparez les cas inlt^rcManU de M(irc*l<leler, II, |>. iat. Itlckr. <»nmifi98 titr SeelffiheUkunde^ II, p. 4K8-492.

[MTHOhOGiS SPÉCIALE

405

Kn affiritinnl qu'elle peut so produire aussi h la Huilo de rintoxicaiion par les cuntharidos^ on parait se baser sur une confusion uvcc le priapismc. La sensation voluptueuse qui se. munifoslcau d<ibul dan» le pmipismm ab inioxicaiione cantharidis so change bientôt en une sensation contraire. Le saiyriasis et la iiymphonmnio sont des dtats morbides psy- ciio-sexuols aigus.

H existe du reste des cas qu*on (lourrait non sans raison appeler des cas clirontques t\e nalyrinsis ou de nymphomanie.

il faut classer dans cotte catégorie de malades les hommes qui, dans la plupart de» cas, après Yabmus Venem, surtout par la masturbation, sounirentdo murajttlwnia sexmlh^ mais ont en même temps un libido sexuel très développé. Leur imagination est, de môme que dansles casaigus, surchaulTde, leur âme remplie d'imagos malpropres, de sorte que les choses même les plus sublimes y sont souillées par des images et des scènes cyniques.

Les flensées et les désirs de ces gens no visent que la sphère sexuelle, et, comme leur chair est faible, ils arrivent, aidés par leur imagination, aux plus grandes perversités sexuelles.

On peut appeler nymphomanie du*onique les états ana* logues chez les femmes, états qui mènent naturellement à la prostitution. Legt*and du SauUe {La folie, p. uiO) rapporte dos cas intéressants qui évidemment ne peuvent s'expliquer autrement.

MÉXiANOOUB

La conscience et riiumeur du mélancolique ne sont pas favorables à réveil des instincts sexuels. Cependant il arrive parfois que ces malades se masturbent.

Dans les cas que j*ai observés personnellement, il s*agit toujours de malades tarés et qui, avant leur maladie déjàt s'étaient adonnés à la masturbation. L'acte ne paraissait pas être motivé parla satisraction d'une excitation voluptueuse;

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PSYCHOPATHIA SiaUALIS

c'dioit plutôt par hobitudei pur ennui, par pour» pouraine* nor un changement temporaires dans leur situation pnyoUque très pénible.

HY8TÈRIB

D»»» celle iiiivrom?, Iir Vio s^xuollo àtissî ésl IrSs iibuvm^^ anormale; il 8*agit presque toujours d'individus tarés. Toutes les anomalies possibles de la fonction sexuelle se rencontrent ici, avec des aspects varias el des complications étranges ; quand il y a une base ddgénérative hérédiiaire, de rimbtfcil- lild morale, on peut constater les forroes les plus perverses»

Le changement et Taberration morbides du senliaieni sexuel ne restent jamais sans conséquences pour la vie psychique de ces malades.

On ces bien romarf|uable à ce sujet est rapporté par Ui- mnd.

OfiSKRVATio« 162, Murinnur L., de Borcloaux, u la nuit, pendant que ses mattroH dornmient sous Tinflucncc du nai*coliquK qu'elle leur avait donné, pris les enfants do ses maîtres, lésa livrés à son annant pour ses jouissances sexuelles et les a fait assister aux scènes les plus outrogeantespour lu moralUcs On a constaté que L... éUiit iiystérique {liéniiancsthésic et accôs con- vulsifs) et que, avant sa maladie, c'était une personne très conve- nable et très digne de counance. Depuis sa maladie» elle s'est prostituée d'une façon élionlée, et elle a perdu tout sens moral

Chez les hystériques la vie sexuelle est souvent excitée morbidemcnt. Gctlo excitation peut se manifester d'une manière intermittente (menstruelle). Elle peut avoir pour olfel une prostitution éhontée mémo cho^ des femmes mariées. Quand Timpulsion sexuelle se manifeste sous une forme atténuée, il y alors onanisme, promenades en état de nudité dans la chambre, manie de soindre d*urine ou d^autres matières malpropres, de se parer de vêtements dilemmes, etc. 4

l»ATROIX>r«iK SI»ÊCIALB

407

Schnlù {Mn. Psjfehiairie^ i886, p. 237) nota surtout très fréquommentun instinct génital morbiilomont accentué, « qui transforme oh Messalinos des filles prédisposées et mtmo des épouses qui vivaient Iieui*eu80s en ménage. » Cet auteur cite des cas où, pondant lo voyago do noces, des femmes ont pssayé do s'enfuir avec dos hommes de i;en cas iemines très rcspecléos qui ont noué des liaisons sans choix et ont sacrifié toute dignité k leur insatiable avidité sexuelle. '

Dans les délires hystériques, la vie sexuelle accentuée d'une manière morbide peut se manifester par la monomanie de la jalousiby par de fausses accusations contre des hommes peur de prétendus actes dimpudicité par des hallucinations du coït', etc.

Par moments il peut aussi se produire de la frigidité avec manque de sensation voluptueuse qui survient dans la plu- part des cas par suite de ranestliésio génitale.

*

paranoïa

Dans les divems formes do la folie primaire, les phéno* mènes anormaux de la vie soxuoUo ne constiltienl pas au fait rare. Car plusieurs formes de l'aliénation mentale pro- voquent le développement des abus sexuels (paranoïa mas- turbatoiro) ou des processus d'excitation sexuelle ; souvent il s'agit d'individus psychiquoroent dégénérés ches lesquels, en dohors d'autres stigmates de dégénérescence fonetion- nelle, la vie sexuelle se trouva aussi souvent chargée de lourdes tares.

C'est surtout dans la pamnoia eroiiea et religiosa que la

1. Voir plus loin, le eus Merlac datis le tehrb. d. ger. Psychùpàthfi^,^ de rauteur, Odit., p 332. Iklorel, TttiHé des maiadit^ mtniakst 6S7* tegrand, La FoltV, p. 831. Proeès 1^ Boaciëro dune les Annaies d*hij0*, |M eôrie, IV, série» XXII.

2. C'est là-dessus se basent les Ineubos dans les proci^s des soreiâres aa moyen Âge*

maiorAtiiiA mcALis. 32

408 PSYCIlOPATlilA SBXUAUS

vie sexuelle est amondo ft un dogvé morbide» que mâmc elle devient perverse dans certoincs circonstances el se manifeste assoe dislinctoment. Mais, dans la folie tfrotique, l*dlai de surexcitation sexuelle no se inonifesle pas tant par des procédés et des actes qui visent directement la salisfac* tion sexuelle, que il y a dos exceptions par un amour platoniqife, iin cmthouidasnie rbnianesqu<^ poiii* une personne do Tautre sexe pour la satisfaction esthétique qu'elle pro* cure ; dans certaines circonstances cet enthousiasme peut 80 reporter sur un produit de l^imagination, un tableau ou une statue.

L*amour sans vigueur ou qui no se manifeste que apirt- tttoUement pour Tautre sexe, n*a d'ailleurs soujsont sa cause que dans raffaiblissement dos organes génitaux, résultat de la masturbation pratiquée trop longtemps ; souvent sous l'enthousiasme chaste pour un ôtro nim(^. se cachent une grande lubricité et dos abus sexuels. Chez les femmes notamment, une excitation sexuelle violente dans lésons de la nymphomanie peut se déclarer épisodiquement.

Le paraiwia religiosa aussi porte, dans la plupart des cas, sur la sphère sexuelle qui se manifeste par un instinct sexuel d*unc violence morbide et d*une précocité anor* maie.

Le libido trouve sa satisfaction dans la masturbation ou dans Textase religieuse dont Tobjct peut être la pei^sonnc d*un prêtre ou de certains saints, etc.

Nous avons parlé assez longuement de ces rapports psy« cho^-palhologiques sur le terrain sexuel et le ,terrain reli« gieux.

A part la masturbation, les délits sexuels sont relativement assez fréquents dans la jiaranoia i*eligicuse.

L*ouvrage de Marc contient un cas bien remarquable de folie religieuse qui a conduit à Tadultère. Giraud. (Annal. méd.-psychoL) a rapporté un cas d'impudicité commis sur des petites lillcs par an homme de quaronte-ti*ois ans. atteint de

PATHOI^GiJS SPÉfîlAl.Ë

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pamnaia religiom ol qui était temporairomont en oxoilation drotique. Il faut compter dans cette cotégorio un cas d'inceste. (Liman, Yierieljiiàrs$cL ger. Med.)

Obsbrvation 103. M«.M a mis sa Hllo en étal de grossesse. La remiiie,mèrede IBonfantsul qui osielie-méiiieenceinte desonmarl, l*a dénoncé au parqueL soiinVait cie|mis deux ans de pamnoia religieuse. « It ma été annoncé par le ciel quu Je devais coucher avoc ma fille, réternel soleil. Alors il en nnllra un homme do chair et d*os par nui croyance qui date de dix-huil siècles. Cet homme sera un pont pour la vie éternelle entre Pancien et le nouveau Testament. » Le fou avait obéi h cette Impulsion qui selon lui était un ordre venu du ciel.

Dans la paranoia pei^seeuforia il so produit aussi parfois des actes sexuels dus à une cause pathologique.

OssERVATfort 104. ^ Une femme âgée de trente ans avait attiré un garçon de cinq ans qui jouait près d'elle, en lui promettant de Targenl et un morceau de r(>li ; pme Imit supra puermn flexa roiinm eonavit. Celte femme était une institutrice^ qui, séduite et ensuite délaissée par un homme, s'était jetée pendant quelque temps dans la prostitution* bien qu*aupar»vanl su conduite fOt d'une moralité rigoureuse. L'uxpHc4ition de sa légèreté de mœurs se trouvait dans le fuit qu^clle avait une monomanie de la persé- cution très étendue cl qu'elle croyait se trouver sous rinfluence mystérieuse de son séducteur qui la forçait ti des actes sexuels. Ainsi elle croyait que c'était son séducteur qui avait mis le petit garçon en travorsde son chemin. On ne pouvait pas supposer i|ue le mobile de son crime ait été un» sensualité brutale, car il lui aurait été très facile de satisfaire son instinct sexuel d*une façon naturelle. (Kuossner, ûerL klln, WotheimkHff

Cullere {Perveniom st^xnelles chez les persécutés dans les Annales médico-psgchol,, mars 1886} a rapporté des cas analogues, par exomplo lobservation d'un malade atteint de paranoia sexuaiis persecutom qui a essayé de violer sa suDur, cédant h la prétendae ^lenaion qu*exorçaienl sur lui les bonapartistes.

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PSYCUOPATUIA SBXUAIJS

Dans un aulro m un capitaine, atteint de la monomanie de la perséoutioD ëlectro-magnélique, est poussé par ses per- séouteura à la pédéreatio qu'il abhorre au fond. Dana un cas analogue lo penéeuteur excite à ronantamo et à la féàé- raalie.

LA VIE SEXUELLE MORBIDE DEVANT LES TRIBUNAUX *

Dangers tics délits sexueln poui* le salul publie. AugmeiiUiUon du nombre de ces dâliU. ' Causes probables. Recberehes cliniques. Les Juristes en tiennent peu de coinplo. Points d*A|>pui pour Juger les délits seiuela, Conditions de rirresponsabUité. Indications pour comprendre la signiflcatlon psyelio-patliologi<|uc des délits sexuels. Les délits sexuels.

Exhibitionnistes; frieatoresssouilleurs de statues.— Viol; assassinat par volnpld* «- Coups et blessures, dégAls, mauvais traitements sur des ani* maux par sadisme. » Masoehlsuie et servitude sexuelle. Coups et blés- sures ; vol par fâlicliisme. «- Débauche a%'oe des enfents au*desous do qua* torse ans. Prostitution. ^ Débauche contre nature. Souillure d'ani- maux. — Di^baucbe avee de» personnes du m6mesexe.«» Péilérostio. «- La pédérastie examinée au point 4e vue de l'inversion sexuelle. Piflérence entre la pédi^raslie morbide et non morbide. «-^ Appréelallon Judiciaire de l*in version sexuelle congénilale et de Tin version acquise. «- Mémoire d'un uraniste. liaisons pour mettre bors des poursuites iudielaires les faits d'amonr homosexuel. Origine de ee vlco. Vie sociale des pédérastes. Un bal de niysoglnes & Berlin. Feruie de l'InsUnct sexuel dans les diverses catégories de l'Inversion sexuelle. Padieaiio muHetnim* L*amoar lesbien. Néerophllle. Inceste* ^ Actes Ironieranx avec des pupilles.

Les codes do toutes les nations civilisées frappent celui qui commet des actes contraires aux bonnes mœurs. Comme le maintien des bonnes mœurs et de la moralité est une des conditions d'existence les plus importantes pourlacommu-- nauté publique, TÉlat ne peut jamais faire trop quand il 8*agit de protéger la moralité dans sa lutte contre la sensua- lité. Mais cette lutte est menée avec des armes inégales ; seuls un certain nombre d*excès sexuels peuvent 6tre pour- suivis par la loi; la menace du ch&timenl n'a pas grande

1. Voir S. Welsbrod, Dk SUtUcMeitsveràreehen t/oi* dem ÛeseU, Berlin, 1891.— Don Posqnale Penta, t pemriimenti sessmii ncWuamo, Napoli* 1883.

»02 PSYCIfOlMTIIIA SHXIIALIS

action Burlos exubérances d*uii inslinct naturel si puissant; enfin il est certain qu*une partie seulement des délits sexuels parvient à la connaissance des autorités. L'action de ces dor- nidres est appuyée par l'opinion publique qui considère co genre de délits comme infâmant.

La statistique criminelle montre ce triste fait quo, dans notre civilisation moderne, les délits sexuels ont un accrois- sement progressif» et partie ulièrement les actes do débauche avec des individus Agés de moins de quatorze ans*.

Le moraliste ne voit dans ces tristes faits qu'une déca* donce des mœurs générales et, selon les circonstances, il arrive à la conclusion que la trop grande douceur du législa- lateur dans le ch&timent des délits sexuels, comparée avec la rigueur des siècles passés, est en partie la cause de Taugnien- tation de ce genre do délits.

Mais pour le médecin observateur Tidée s'impose que ce p hénomène vital de notre civilisation moderne est en con- nexité avec la nervosité croissante des dernières générations, car cette nervosité crée des individus chargés de tares névro* pathiques, elle excite la sphère sexuelle, pousse aux abus sexuels et, étant donné que lu lubricité continue à subsister même quand la puissance sexuelle est diminuée, elle conduit aux actes sexuels pervers.

On verra plus loin combien est justifiée cette manière de voir, surtout quand il s^ugit d'expliquer la raison de Tuccrois- sement remarquable du nombre des délits de mœurs commis sur des enfants.

II ressort de ce que nous avons expliqué jusqu'ici que, on ce qui concerne Tacte des délits sexuels, ce sont souvent les conditions névropathiqucs et même psychopatiques de Tindî- vidu qui sont décisives. Cela posé, la responsabilité de beau- coup de gc»us accusés de délits de mœurs se trouve mise on doute.

I. XXX. œtUngcn, Uoratsiaihiitt, p. m.

LA VIK SKXUELIJ5 J)EVANT LES TIUIlUNAt'X S03

On 110 peut contostor à la psychiatrio le mérite d'avoir roconnu et démontré la signification psychiquomont morbide de nombreux actes sexuels monstrueux et paradoxoux.

JttsquHci la jurisprudence, législature et magistraturoi n'a tenu contpté qud dans une indsuÉ'ci irt» ï-estrélntë dé' tôù§ ces faits d'observation psycho-palliologique. Elle se mol par 1& en contradiction avec la science médicale et risque de prononcer des condamnations et des peines contre des hommes que la science jugerait comme irresponsebles de leurs actes.

Par suite de celle considération supcriicielle de ces délits qui compromettent gravement l'intérêt et le sulut de la société, il arrive facilement que la loi condamne, à une peine déterminée, un criminel de beaucoup plus dangereux pour le public qu*un assassin ou une bêle sauvage et le rende à la société après qu'il a purgé sa condamnation, tandis que l'examen scientifique démontre que Tauteur était un indi- vidu originairement dégénérd psychiquement et sexucllo- ment, individu qui ne doit pas être puni, mais mis hors d'état do nuire pendant toute sa vie.

Une justice qui n'apprécie que l'acte, et non l'auteur de racle, court toujours risque do léser les intérêts importants de la société (moralité publique et sécurité) et ceux de l'in- dividu (rhonneur).

Sur aucun terrain du droit criminel il n'est aussi néces- saire que sur ce terrain des délits sexuels que les études du magistrat et du médecin légiste se complètent; seul l'exa- men anthropologico-clinique peut faire la lumière.

La forme du délit ne peut jamais par olle*m6me éclairer sur la question de savoir s'il s'agit d*un octo psychopathiquci ou d'un acte commis dans la sphère normale de la vie psychique. L'acte pervers n*est pas toujoui*s une preuve de la perversion du sentiment.

Les actes sexuels les plus pervers et les plus monstrueux ont déjà été observés chez des personnes saines d'esprit. Mais

004

KSYCIIOPATJIIA SBXt/ALIS

il faut démontrer que la porvot*sion du sentiment est morbide. Celte preuve est fournie par Tëtude du développement de l'individu et dee conditions de son origine, ou par la consla» tation que cette pervei*sion est le ph^^nomène partiel d*uD . .^^.ig^^^ralnévrppalluque^^^

Les species facti sont très importants, bien que leur ana* lysc no donne lieu qa*à des suppositions, car suivant que le môme acte sexuel est commis, par exemple, par un dpilep- tique, par un paralytique ou par un homme sain d'esprit, il présente un caractère différent ou des particularités dans ia manière de procéder.

Le retour périodique de Tacte sous des modalités iden- tiques, la forme impulsive de Texécution ioumissont des indices importants pour son caractère pathologique. Mais la question ne peut être traneliéo définitivement qu'après qu'on a ramené l'acte ft des mobiles psychologiques (anoma* lies des représentations et des sentiments) et après qu on a établi que ces anomalies élémentaires sont des phénomènes liartiels d'un état général névro-psychopathique, ou d'un arrôt du développement psychique ou d un état de dégéné- rescence psychique ou d'une psychose.

Les observations citées dans la partie générale et patholo- gique de ce livre, pourront fournir des indications précieuses an médecin légiste pour ia découverte des impulsivités de Tacle.

Ces faits indispensables pour trancher la question de savoir s'il s'agit de simple immoralité ou de psychopathie, ne peuvent être établis que par un examen raédico-légal fait selon les règles do la science, qui étudie et apprécie toute la piîrsonnalilé au point de vue anamnestiquc, aothropologiquc et clinique*

La preuve de Foriginc congénitale d*une anomalie de lu vie sexuelle est imporlante, et il est nécessaire, pour rétablir, de rechercher les états do dégénérescence psychique.

Une aberration acquise, pour pouvoir être reconnue comme

I.A VI(*: SEXI)eM*Ë DEVANT LES TniBUNAUX 805

morbidOf doit 6tre ramonéo b une ntfvropathie ou à une psycbopathie.

Dans la pratique, il faut, quand paroil cas se présente, avant tout aongor & Texlstenoe d'une dmmiia paralyiiea el à l'épilepaiOé-'

En ce qui concemo la responsabilité, on [doit principale- ment 8*Qppuyer snr la preuve d'un étal paychopalhique chez l'individu accusé d*ttn délit sexuel.

Celte preuve est indispeusable pour éviter lo danger que la simple immoralité se couvro du prétexte de la maladie.

Des états psychopatluques peuvent amener it des crimes contre les mœurs, et en même temps supprimer les condi- tions de la l'csponsabilité :

1} Quand aucune contre-représentation de nature morale ou légale ne s'oppose h l'instinct sexuel normal et éven- tuellement accentué; encore faut-il dans ce cas: «) que les considérations morales ou légales n'aient été jamais acquises (faiblesse mentale congénitale), ou que le sens moral et juridique soit perdu (faiblesse mentale acquise) ;

2) Quand l*inslinct génital est renforcé (élat d'exaltation psychique), on môme temps que la conscience est voilée, et que lo mécanisme psychique est trop troublé pour laisser entrer eu action les contre-représentations qui virtuellement existent dans Tindividu ;

3) Quand l'instinct sexuel est pervers (état de dégénéres- cence psychique), il peut être en môme temps exalté et irré- sistible.

Les délits sexuels qui ne se commettent pas dans un état de défectuosité, do dégénérescence ou de maladie psychiques, ne doivent jamais bénéficier de lexcuse de rirresponsa*? biUlé.

Dans de nombreux cas on rencontrera, au lieu d'un état psycbiquement morbide, une névrose locale ou générale. Homme la ligne de démarcation entre la névrose et la psy- chose est incertaine, que les troubles élémentaires psychiques

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PSYaiOPATHfA SEXUAIJS

sont la^qucnU dans lu proniiftrc et se retrouvent presque toujours dans la perversion profoiido de la vie sexuelle, et comme une affection nerveuse telle que, par exemple, Tim- puissance, la faiblesse irritable, elc^ exerce toujours une influence sur la perpétration do Facte crimineU une juridic- tion équitable conciuera loujouiiî à des circonstances atltT- nuantes, bien que l'irrcsponsabililé ne puisse 6tre admise que lorsque une défectuosité psychique ou une maladie a été constatée.

Le jurisconsulte pratique évitera, pour diverses raisons, d'avoir, dans tous les cas de délits sexuels, recours & des médecins légistes pour provoquer une enqufttepsycliialriquc.

Quand il se voit dans la nécessité de recourir à ce moyen do défense, c'est alTatre avec sa conscience et son jugement. Des indices sur la nature pathologique pourront ûtre fournis par les circonstances suivantes:

L'auteur du délit est un vieillard. Le délit sexuel a été com- mis en public et avec un cynisme étonnant. Le mode de satisfaction sexuelle est pudril (exhibition), ou cruel (mutila- lion, assassinat par voluplé), ou pervers (nécropliilio), etc.

IVaprfts rexpérieuco acquise, on peut dire que, parmi les délits sexuels qu'on peut rencontrer, le viol, l'outrago aux mœurs, la pédënislio, Yanm^hsbkm, la bestial it(«, sont ceux qui peuvent avoir une origine psycho-pathologique.

Dans le viol compliqué d assassinal. en tant qu il vise encore un autre but que Inssassinat, de même dans le viol des cadavres, roxistence (Pun étal psycliopatique est probable.

L'exhibition, ainsi que la inaslurbutio» mutuelle, feront * présumer comme li-ès vraisemblable des conditions patholo- giques. L onanisation d\m autre, do même que 1 onanisme passif peut se rencontrer dans la dementia sentlia, dans fin- version sexuelle, mais aussi chez de simples débaucha.

Le cmnUinfjHs de môme que le feltare {nenem in cwr »ni/i>- n$ arrigere) nont pas présenli^ jusqu'ici des symptômes psy- cho-pathologiques.

LA YIB SKXUELUe DEVANT LES TRIBUNAUX B07

Gos horreurs soxuoHos no somblonl se rencontror que ehoz les dëbauchtfs qui, rasfiiasiés des jouissances sexuelles naturelles, ont vu on môme temps s'aiTaiblir leur puissance. hapanlùaiio wuUerum ne parait pas ù\vo de nature psycho- patiquoi mais une pratique dMpoux d*un niveau moral très bas qui ont peur de faire de» cnftnts, ou, en dehors du mariage, de cyniques rassasiés de jouissances sexueUes.

L'importance pratique du sujet nous oblige h examiner (le ptus près, au point de vue médico-lëgalf les actes sexuels qui out été déclarés par le législateur punissables comme délits de mœurs. Ce qui nous aidera dans cet examen, ccst que les actes psycho-pathologiques qui dans certaines nircon- stances sont tout è fait similaires h ceux qui opparticnnent h la catégorie physio-psychologique» seront mis dans lour vrai jour par la comparaison avec ces derniers.

I. OUTRAOBS AUX MOBUnS PAR EXUIBITIONNISMIS (Aulriebe, tirl. 516; Projet de loi, urt. 193} Gode allemand, art. 183.)

La pudeur est dans la vie civilisée de rhonimo moderne un trait de caractère ot un principe tellement enracinés par Téducation des siècles qull fout bien supposer do prime abord Texistence d'un état psycbo-pathologique chez ceux qui outragent grossièrement la décence publique.

On supposera, avec juste raison, qu'un individu qui blesse d'une telle façon le sentiment moral des hommes et en môme temps sa propre dignité^ n*a jomais pu acquérir do principes moraux (idiots), ou lésa perdus (faiblesse mentale acquise), ou qu'il a agi dans un moment de trouble do sa conscience (Mie transitoire, troubles de l'esprit).

Un acte très singulier et qui renti*e dans cette catégorie est l'exhibitionnisme.

Les cas observés jusqu'ici nous montrent quo ce sont exclu- sivement des hommes qui découvrent avec ostentation leurs

mOHOPAîlilA SEXUALtS

pariios gdnilalos devant des personnes de Taulra sexe, et qui ont âventuellement poursuivi ces dernières, mais sans deve- nir agressifs.

La forme puérile de cet acte sexuel ou plutôt do cette manifestation sexuelle indique une idiotie intoUectuelle ou inonilo, ou du moins une entrave temporaim aux fonctions intellectuelles et éthiques, en mémo temps que le libido reçoit une excitation due h un trouble considérable de la conscience (inconcience morbide^ trouble des sens) ; elfe met en doute aussi la puissance de ces individus. Il y a donc diverses catégorins d'exhibitionnistes.

La pi*emi6re comprend [les individus atteints de faiblesse mentale acquise, chez lesquels la conscience a éié troublée par une maladie du cerveau ou do la moelle épitiière ; les fonctions éthiques et intellecittollesontété lésées et ne peuvent former aucun contre-poids contre le libido qui a toujoui-s été puissant ou qui a été excité par la maladie ; de plus, ce» indi- vidus sont impuissants et ne fiouvcnt plus manifester leur impulsion sexuelle par des actes violents (évonluellement le viol) mais seulement par des actes puérils.

C'est dans cette catégorie que rentrent la plupart des cas rapportés*.

Il s*agit d'individus tombés dans la demeniia senitk^ dans Tidiotio paralytique, ou qui, par abus de ralcool,par suite d'épilcpsie, etc., sont devenus malades au point de vue intel- lectuel.

OBSsnvATioN 165. Z..., fonctionnaire supérieur» soixante ans, veuf, père de famille, a provoqué un scandale parce que pen- dant une période de quinxc jours, a plusieurs reprises, ^entto/ia sua de fenesira oHendit à une ftUe qui habitait en face de lui. Plu- sieurs mois après, cet homme a répété dans de» circonstances analogues son acte inconvenant. Dans llnlerrogatoire ilreconnaU lal-méme le caractère abominable de son procédé, mais il ne peut

I. I.08dguc, Vnhn médicale, mai; Latigior, Annal iVhmèm puhl.. I878, 106; Fetanda^ Veber Po**nopathi^er, Atvhivio tfi Pshfiiah'ia. \m' Schiuiiorat, ZfiliehHfi f. MedMnalheamte, ISSO, H. S. * " t

LA VIE SKXUBIXE DEVANT LES TUinUNAUX SOO

en donner aueune expUcaiioti. Une année aprôs, il est mort d'une affection cérébrale. (Liuégue, op. eU.)

Obsbhvation 160. Z..., 8oixaiite*divhuii anâi marin, u plu- sieurs fois exbibiiionné dans des préuux jouent les enfants ou dans ta proximilâ des écoles de filles. Cétall son seulproeédé d'ocilvlié jexttcUe* Z..«» tnariéy père de dix enfantsy a eu, Il y a. doute ans, à la léte» une grave blessure dont il porto encore une cicatrice osseuse très profonde* Une pression sur cette cicalrice lui cause de la douleur, en môme temps que la figure devient rouge et qu'il a Tair comme pétrtilé. Le malade parait somno* lent; il a souvent des convulsions dans Textrémlté supérieure à droite (évidemment des états épileptoVdes en connexité avec une maladie de Técorce cérébrale). Du reste, constatation d*une démence sénile et d'un ienim% Irès avancé. On ne sait pas si les exhibitions onicoYneidé avec des accès épileptoïdes. Preuve d*une dementia setîilis* Aequttteroenl. (D' Hchuchardt, op. eU*)

Pelanda {op* dtjj m*a communiqué une série de cas qui rentrent dans cette catégorie.

1. Paralytique, soixante ans. A Tûge de cinquante-huit ans, Il a commencé ù exhibitionner devant des femmes et des enfants. Il a gardé à Tasile d'aliénés (Veronu) pendant longtemps encore son caractère lascif et a essayé aussi de la fettaiio,

S. Vieux pctaior^ soixante«*six ans, Irès taré, atteint de folio circulaire* Son exhibitionnisme a été remarqué pour la première fois à réglise, pendant Toflice. Son flrère aussi était exhibition- niste.

3. Homme de quarante-neuf ans, taré, poiaioy^ de tout temps très excitable sexuellement, interné h l'asile pour alcoolisme chronique, exhibe toutes les foisqu*il aperçoit un être féminin.

4. Homme de soixantc^quatro ans, marié, père de quatorze enftints. Chargé de lourdes tares. Rachitiquci créas microcéphale. Est oxhibilionntste depuis des années, malgré les condamnations réitérées qu*il s*est attirées.

OsssnvATtON 167* X..., négociant, en 1833, célibataire, a exhibitlonné devant des enfants à plusieurs reprises: parfois U urinait devant eux î une fois, pendant qu*ll se trouvait dans cette situation, il a embrassé une petite fille* Il y a vingt ans, X... a eu

maiOPATIIIA SBXUAI,IS

uno grave raaladio mentale qui a duré doux ans et pendant Ja- quelle il aurail eu.une altaquo d'apoploxio.

Pta» lard, ayant perdu fortune, Il se livra h la boissen et, dans lo8 derniôves années, il semblait souvent avoir des absences d'cs- prit.

Le s$aiU8 prmem a amené la constatation, d^alcoollame, de smmnpvwcûx, do faiblesse mentale. Penl» petit, phlmosia» teatl- ciilos alt^ophîës. Prouves de maladie inenlale* Acquittemenl. (D'Scliuchardl, op. cit.)

Oies cas d'exhibitionnisme rappellent riiabitude des jeunes gons plus ou moins âgés et on oxcitaiion sexuelle, habitude qui se retrouve aussi chess certains adultes cyniques d'une moralité très abaissée, qui s'amusent A salir les murs des liouxd*aisanco publies de dessins de parties génitales mas- culines et féminines. C'est une sorte d'exhibitionnisme idéol mois qui est encore très loin de l'exhibitionnisme réel .

Los épileptiques forment une auli*e catégorie d'exhibi- tionnistes.

(Ictte catégorie se distingue de la précédente par le fait essentiel qu'il y a absence do mobile conscient pour l'exhi- bllton. Celle-ci semble plutùl un acte impulsif dont Toxécu- tion s'impose à l'individu sans égard» pour les circonstances extérieures, par suite d'une contrainte morbide et organique.

Il y a toujours iempot*e déliai une obnubilalion de l'esprit, tiela explique aussi pourquoi le nmllicureux, sans avoir conscience de la portée de son acte, dans tous les cas sans cynisme, commet sous l'influence d'une obsession aveugle un acte qu'il regrette et abhorre quand il a i-epris ses sens, ù moins qu'il ne soit déjà arrivé & un état permanent de fai- blesse mentale.

Dans cet état d'esprit embrouille, le pHmwn movens est, comme dans les autres actes impulsifs, un senUmont d'op- pression anxieuse. S'il s'y joint un sentiment sfexuci, l'idée obsédante reçoit «ne ligne de direction déterminée dans le sens d'un acte correspondant (sexuel).

l\ VIK DEVANT LISS TIIIBUNAUX SU

On trouvera nillours roxpUcuUon du fait que, cheas les dpi- loptiquGS, ce sont précisdmont les ropréseutations sexuelles qui sutrgissoiit avec une facilité particulière iempore insuUm.

Si une pareille association (l*idéos s'est faite et que» dans un accès, un acte ddtermind ait lieu, oetto association se reproduit dans tous les accès suivants avec dWanl plus de facilité qu'il sVst formé, pour ainsi lïire^ un sentier battu dans la voie de la motivation.

L*é(8t d*angois8o pondant que la conscience est voilde, fait paraître Timpulsion sexuelle associée, comme un ordre, une contrainte intérieure, qui est exécutée impulsivement et avec une suppression absolue du libre arbitre.

Obsbbvation 16B. «— K..., fonctionnaire subalterne, vingt-neur ans, de famille névropathique, vivant heureux en ménage, père d*un enfant, a plusieurs fois, au crépuscule, exhibitionné devant des bonnes. Il est grand, svellci pûlc, nerveux, précipité dans ses allures. Il n'a qu*un souvenir sommaire de ses délits. Depuis son enfance, il a eu do fréquents étuis congesUfs, avec rougeur vive à la figure, pouls accéléré et tendu, regard fixe et comm» dénotant une absence d'espril. Par ci, par Ift, il y avait dans ces accès, aliolition des sens et vertige. Dans cet état exceptionnel (épileptique), K... ue répondait que lorsqu*oa avait crié plu- sieurs fols; alors il revenait & lui, comme s*il sortait d*un rêve. K... prétend que, pendant les quelques heures qui précédaient les actes incriminéSt il se senlail lotyours excité et inquiet, qu'il éprouvait une angoisse avec oppression et fluxion vers la tète. Arrivé au summum de cet état, il sortait sans but de la maison et exhibait quelque part ses parties génitales. Rentré è la maison, il n^avait gardé de ces incidents que comme un souvenir de réve: il se sentait très fatigué et très déprimé. Il est aussi è remarquer que, pendant rexhiliition, il allumait des allumettes pour éclairer ses parties génitale». L'avis des médecins légistes concluait que les actes incriminés s'élaienL produits sous rnction d'une con- trainte due è Télat épiteptique* Toutefois il fut condamné, aver admission de circonstances atténuantes. (D' Schuchardt, op. ciV.)

Obsebvation iOO. L..., trente-neuf ans, célibataire, tailleur* d'un père qui probablement était adonné è la boisson, avait

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PSYGHOPATIIIA SHXUAMS

doux tvèm épîlopUqiiejt ot un qui était aligné. Lui-mémo pr^f» flonto des crises ôpilepitques plus légères; il a de temps en temps TospHt voilé ; dims cet éUA il erre imns but et De sait plus après 0(1 il a été. Il possuit pour un liomiiie convonnble ; il est main* tenant accusé d*avoir dans une jnniHon étrangère exhitié quatre à six fols ses parties Kéiiitules et joué avec. Le souvenir do ces actes était très vague cliest lui.

L... avait déjà «uiii aue grave condanmalion pour «voir cMserté plusieurs fuis pendant qu*il était au régiment (probablement ces désertions ont eu lieu dans un état de trouble éplleplique) ; en prison, il fût atteint d*une maladie mentale et on le transporta pour cause de « folie épllcptique » & la Charité, d*oCi il fut plus tard renvoyé comme guéri. En ce qui concerne les actes Incri- minés, il faut exclure Tidéo do cynisme ou d*exubérance. Il est probable qu'ils ont été commis dm» un état d*obnubiiation intel- lectuelle, ce qui ressort entre autres du fait que cet homme pa- raissait étrange au point de vue psychique, méijiie aux agents qui rarrôtaientt et qui rappelaient ridiot. (Liman, Fièr/e/-* Jnhmekr. f.gev.lUad., N. P., XXXVIII, fascicule 2.)

OasKHVATiofi 170. L..., trente-sept ans, s*est rendu coupable d^avoir, du 19 octobre jusqu'au â novembre 1889, fait un grand nombre d'exhibitions devant des illles; il avait commis ces actes en plein jour, dans la rue, et même dans des écoles il pénétrait. A Toccasion il arrivait qu'il demandait aux Ailes la maslurbation ou le coït» et comme cela lui était refusé^ il se masturbait deviknt elles. A Q..*, se trouvant dans un cabaret, il frappa avec son pénis, mis ft nu, sur les vitres, de sorte que les servantes et les enfants qui étalent dans la cuisine le virent*

Après son arrestation, on constata que, depuis 1870, L... avait déjà nombre de fois provoqué du scandale par ses exhibitions, mais qu'il avait toujours échappé à une condamnation, gr&ce aux prouves d'une maladie mentale établies par les médecins. En revanche, il avait subi, pendant son service militaire, des con- damnations pour désertion et vol, et une fois, comme civil, pour vol de cigares. A plusieurs reprises il a été interné dans un asile d'aliénés pour maladie mentale (accès de folie). Du reste il â*était fait remarquer par son caractère changeant et querelleur, par son excitation périodique et son inconstance.

Le Mre de L... est mort paralysé. Lui-même ne présente aucun stigmate do dégénérescence ni d'antécédents épileptiques.

u ViB siaiJFXiJt: dkvant im thibianaux im

rendant la période d*Dl>8ervatiofi il a*0Kl ni malade d'esprit, ni montaloment tiffaibli*

Il HO tioiiiporle d*uno manif;r(i trôs ddeonlt! ot exprime une pro- fonde horreur pour »es ûélHfi ftexuala.

Il loft explique de la façon «uivunte. IVliabilude II n'est pa» buveur, et par moments II u pourtant uno impulsion à boire. Aussitôt qu*U a çp|iimeO€Ô (k boire, il se produit un rffflux di? mtig ix la lélCf dus vertige», de rinquiétudo, de Tan^oîssc, de Toppros- sion« Alors il tombe dans une sorte dï'lat do rêve. Un charmo irrésistible le contraint h so découvrir, ce qui lui procure du sou- lagement et de la liberté pour respirer. '

Une fois découvert il ne sait plus ce qu'il fait. Comme si((nes précurseurs do ces accès il a des scintillements devant les yeux et du vertige.

Il n^a qu'un souvenir très vague et semblable à un réve lointain de sa période d*obnubilatîon.

Ce n'est qu*avcc le temps que des représentations et des Impul- sions sexuelles se sont associées & ses états d obnubilation pleins d'angoisse. ])éji\,plusieui*s années auparavant, en proie A cet état, il avait déserté stms motif et en s'oxposant aux plus grands dan- gers; une fois il a sauté par une fenêtre du deuxième étage: une autre fois il a quitté uno bonne place et est «lié sans projot dans un pays voisin oii il fut bientôt ari*été pour exhibitionnisme.

Quand par hasard L... s enivrtiit, on dehors de sa période du maladie, Il n*exhibitionnait januiis* A Tétai lucide ses senliuients et ses rapports sexuels sont tout (t fait normaux, (ly Holzon, lù'k- drckhK /JlaeUet'^ i800, fascicule 0.) Oiniuic autres cas voir les observations loti.

Un groupe qui, au point de vue clinique, est très voisin de celui des exhibilioniiistes dpiieptif|ues, est représenté par cortains neurasthéniques, clics: lesquels il se produit aussi pur accès des dtats d^obnubilation' (épileploïde?) avec une oppt*ession anxieuse. Les impulsions ftexuclles qui s'associent h ces états peuvent amener impulsivement ii des actes d'ex)it«- bitionnisme.

OusKHVATioN 171. ^ l)** S., profosseur de lycée, a provoqué

1. Goniparcn! v. Kroffl, Ueln*** iratNtiiorisehes Irresein ftH Settrwtthenhtvheu^ Journal Irt'enfftundt 18S3, S et Whn^ kUn. \Vochemeh*ifi^ 1891, no SO.

m moHopA^TiiiA skxi;aijs

un scttniliile public par le Tail €|u*il a ûié svt, ft plusiour» ro])risoH, genUalibus denudatis deviinl den dames et de» onAints. S... en convient, mai» il nie aroir ou ni rihlention ni la conscience d^HVOir provoqué pnr un scondule public; il allègue comme oxcuHe qu*cn couranl rnpidoinonl avec lo» parties génilales dé- couvertes, il soulage 8on émolion nerveuse. Son grand-père du tùié maternel était hypocendrluque et a Oni par le suicide, m niëvo était' de cbiistilulion nùVropathique, avait du somuàni- bulismc (se promenait pondant son sommeil) et fût passagè- rement atteinte d*uno dépre»sion mélancolique. L*inculpé est névropathe; il était somnamlntie, eut de tout temps une aversion pour les rapports sexuels avec les fonimcs, pratiqua pondant sa jeunesse ronanisnie. C'est un homme timide, sans éner^^ie, qui s'embarrasse facitemcnt el tombe eu confusion ; il est uourastiié- niquc. Il était toujourii très excité'sexuellemeut. Il rêvait souvent qiiMl courait mmiuia denudaki ou qu^étunt en chemise, il était suspendu sur la hum* iVune salle de gymnastique, ayant la tôte eif bas, de sorte que la cliemisu retombait et que le membi% en éreclion se trouvait découverl Ces révos lui donnaient des pollu- tions, et il était alors calmé pour toute une semaine*

Même quand il est éveille, il a souvent, comme dans ses rêves, luie impulsion à courir avec son membre découvert. Quand il se met ii découvrir son membre, il sent une chaleur ardente ; il court alors à tort et h travei*», son membre devient motte, mais il n*a^• rive pas b la pollution. Enfin il y a reiaxaih membrly il le remet dans son pantalon, il recouvre ses sens et est très heureux quand personne n*a vu ce manège. Dans cet étal d'excitation il se sent comme en réve, comme ivre. Il n'a Jamais eu, dans ces circon- slances, Tintention de provoquer des fonimes. S... n'est pas épi- leptique. Ses assertions sont eiiipreiutes d'un cucliet de vérité. En effet, se trouvant dans cet état, il n*a jamais poursuivi de fenimes» il ne leur a même jamais adressé la parole. ÏJi bruta- lité et la frivolité semblent être absentes dans son cas. De toutes façons les actes de S... sont dus un senthnenl el à une idée morbides et il se trouvait, au nioment de les commettre, dans un état de trouble morbide des fonctions moniales. (Liinan, Vkv" leljahnchrffl fut' geikhtL Med, F XXX, VIII, fascicule â.jf

OBSEttVATioN 172. X..., tr^sntë-huit ans, marié, pôrc d'un enfant. De tout temps <l*uii caractère sombre, t^ictturne; soufîrant souvent de maux de l<lte ; gravement neurasthénique, mais pas

U VIE SëXUëLLë devant im TRIBUNAUX

mttUdo tttt physique, très tourmenté p«[r dos pollutions noc- turnes; a plusieurs fois suivi dans la rue des filles de tnagusin «|[U*I1 uvatt guoKces dans un urinioir; en les suivant il exhibait ses parties géailales et manipulait son pénis. Dans un cas il avait mdine poursuivi une fille jusque' dans le magasin* (Tro* ehon, Arch, de Vanlhropologie criminette^ 111, p. !250*)

Dans robsorvation suivante roxhibilton n*uppara!t que comme un aceessoire à cùid d'un pcncimnt impulsif h salis* faire par la masturbation un libido violent qui so manifeste subitemont,

OasEiivATioN 173. Umm cocher, quumnle-neuf ans, marié à Vienne depuis 180U, sans onfanls, est d'un pôre névropathe exalté scxuellenieal et qui est mort d*une maladie cérébrale. 11 ne présente aucun stigmate de dégénérescence.

A TAge de vingUcinq ans il a eu une eommolio gra%'e h la suite d*une chute d*ua lieu élevé. Jusque-là sa wlu sexuaiis était nor- male. Depuis il tunibe tous les trois ou quatre mois dans un état d'excitation sexuelle très pénible, avec une impulsion à la mas- turbation. Comme signes pr.écui'seurs de ces accès, il éprouve un sentinicnl de grande fatigue et de malaise avec le besoin de prendre des boissons alcooliques. Dans les inlcrvalies il est froid sexuellement, et il n*a eu que rarement le besoin de faircs le coït avec sa fenune qui, du reste, est depuis cbiq ans malade et- inapte h la cohabitation.

H ailirnie ne s*étre jamais masturbé pendant qu'il était jeune homme; îl n a pas songé davantage, dans les intervalles de ses accès, ÙL ce genre do satisfaction sexuelle.

Fendant la période dangereuse, Tlmpulsion à la masturbation surgit toujours & h vue de certains charmes féminins, tels que jupon court, beau pied et beaux jarrets^ apparition élégante. L!àge n*y fait rien. Des petites (Itles même peuvent exercer une impression excitante. L*impulsion est subite, irrésistible. R..« donne la descriplion des étals et des symplémes d*un acte impul- sif. 11 a souvent essayé de résister, mats alors il se sent brélé par une chaleur et il a des angoisses terribles ; il seul comme une chaleur d'éhuliftiou qui lui monte d la tôte; il est comme dans un brouillard; il ne perd pus tout à fait conscience, c'est vrai, mais il est comme hors de ses sons. En même temps il a des douleurs

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PSYCHOmiliA SEXUAUS

et dos Innceinenl» violonU dans les toslicuIeH et dans los cordons Hpennattques. il rogreUe d*ôli*o obligé d*iivouor que rihipulsioii est plus forte qoc sa volonté* Dans cetio «iluation il »e sont con- Irainl de se niuslurbor, n'importe dans quel endroit II se trouve. AussUiM que Véjncutnlioa 8*osl produite, il se sent soulagé et il retrouve son empire sur lui-mùinc. C'est une chose terrible ol fatale* Son avocat m>pprond qu i]pts .

poui'le uiL^me délit : exhibition et masturbation sur lu voie pu- blique* Toutes les fois il a demandé que Tétat mental de son client fAt soumis à un exnnie» médical et le tribunal a toujours rofu»}é, alléguant que dans lo dossier deja cause on ne trouvait exprimé oucuu doute concernant la responsabilité de Paccusé.

I40 i novembre 188!), R... éteint dans sa pCMiode dangereuse, se trouvait dans la rue au moment un groupe de petites filles cle Técole passait devant lui. Son impulsion indomptable se réveilla. Il n*eut pas lo temps d*aUer dans un cabinet d*aisances, il était trop excité* Aussitôt il procéda & Texhibition, se masturba sous une porte-cochère : immense scandale, arrestation. B... n'est pas idiot ni défectueux éthiquement. Il gémit sur son sort, éprouve une honte profonde de son acte, craint de nouveaux accès, mais considère ses ticcôs commo morbides, comme une fatalité en présence de laquelle il se trouve impuissant.

Il m croit encore sexuellement puissant. Le pénis est d'une grandeur anormale. Existence du rélloxc crémastérien ; réflexe patellairc accentué. Depuis quelques années» faiblesse du sphinc- ter vésical. Divers symptômes neurasthéniques.

Le nq)porl médical a démontré que II... avait agi sous Tin-, fluence de conditions morbides et d^une nmni(>re impulsive. l*us de condamnation. Le malade a été interné dans une maison de sanlé d'où il fui relaxé quelques mois plus tard.

Dans Tobscrvation précédente, lo point cliiiiquo principal irosl pas dans lu névrose cxislanto, mais plutôt dans le canictèrc impulsif de l^acte (exhibition pour la inastur* bation).

11 est évident qu'en établissant des catégories entre les exhibitionnistes imbéciles, entre ceux qui sont menta- lement uffaiblis et ceux qui se trouvent sous rinnuence d'un trouble névrosiquc des sens (épileptique ou neurasthénique), le côté médico-légal de ce phénomène n'est pas encore

u m: SKXUBLLK devant ij*:s miBUNAUX sn

épuiné. On peut ajouter mx gt*ûupos prdcécloiiU un autre groupé dont los ropr^»cnlanls «oui, par mito do lourdo» tares (h6r(!ditiiiro9, névrose ddgénéralive), pousscis périddi- quement et d'une miinière impulBivcii rexiitbition. Dan» ccB (^lats do psyckopathia scxualu periodica Tim'» ; . pulçiptt & l'Qxliii>UiQn 6^^^ hasai*d, n*e8l. qu'un phé^

nom^ne partiel (l*iin enHombIc clinique, do môme que dans la dipsomani€i periodica* Magnani à qui j*cmprunle les deux cas instructirs suivants, allribuo» avec raison, une grande importance au caractère impulsif et périodique de ces penchants morbides, ainsi qu^au fait que souvent ils sont accompagnés d*une angoisse pénible qui fuit place à' un sentiment de grand soulagement aussitôt que los désirs sont réalisés.

Ces faits et, dans une niosure non moins grande, toute rhistoiro clinique de la dégénérescence psychique, qu*on peut dans la plupart des cas ramener ù des influences héréditaires ou & des conditions qui, dans les premières années de la vic^ ont nui au développement du cerveau (HachUia^ etc.), sont, au point de vue médico-légal, d'une signification décisive.

Obsbhvation 174. G..., vingt^neuf ans, giircon de café, a, en 1888, cxhib6 sous la porte d'une église en face de plusieurs Ailes qui travaillaioni dans un magasin. Il avoue le fait, et nu^me que plusieurs Tois déjA an même endroit el à la même heure, il s^élait rendu coupable du même délit, ce qui, Tannée passée, Ini avait valu une peine d*un mois de prison.

G...ades parents très nerveux. Son p6re esl mal équilibré psychiquemenl^ d*un caractère Irôs emporté. Sa môre est de temps en temps malade psychlquemenl el atteinte d*une grave maladie de nerfs.

G... eut do tout lenips un tic nerveux de la face; variations continuelles entre une dépression saos motif avec iœdinm viiw et des périodes de gaieté. A Page de dix ans el de quinze anst ila voulu se suicider pour des raisons futiles.

Quand it est émotionné, il a des convulsions dans les exlré-

m PSYCIIOPATIIIA SEXUAIJS

miiéR. Il présenlo (^onstnmmenl <io ranalgéfKiu p;énC-raIo.Kn prison H Ail toul crabord hors de lui h cause do la honte et dii déshon- neur qtt*U cansail tV sa famille ; il n'accusaii d*ôlre lo plus mauvais dos hommes el de mériter la punition In plus grave.

Jii8qu*A 1%e de dix-neuf ans, G«.. s^est salisriitl pur Tauto* masturbation ol ia mn.^turbtition muluellc: il a aussi unes fois onanisé une HUe. A partir de cette (époque, employé dans un caft^, itâtait àla vtto il& In elfontAle féminltt«^ téllémeni i*3ccilit^ qu*it e^ avait souvent de IVJaculalion, Il souffrait presquo continuelle» ment de priapîsme et, comme rafOrmaltsa fenmie^ il en pordalt le sommeil, malgré le coït* Depuis sopl ans, Il avait, A plusieurs reprises, exhibé et sï*lait exposé nudaim on présence do feminis ' . vicinis,

Vax iHH3, il n conclu ^on mariage par amour, Les devoirs conju** gaux ne suffisiiient pnsft ses hesoinn excessifs. Par momonts, son excitation sexuelle devenait si violente qû*il on avait dos maux de léte, qu*ll paraissait troublé, comme 8*11 était im, étrange, et Inca- pable de faire son service*

Se trouvant clans cet état le 12 mai 1887, il avait deux fois, de courts intervalles, exhibilionnë de%'ant des dames dans les rues de Paris. Depuis, il livre un combat désespéré contre ses pen- chants morbides qui robsèdent presque constamment ; ù la fin de cet étal il était toujours sombre, consterné, el il pleurait alors des nuits entiôres. Toutefois, il recommençait toujours. liapporl médical : preuve de dégénérescence héréditaire avec idées olisé- dantes el impulsions irrésistibles (perversion délirante du sens génital). AcquittemenL {Magnan, Anh* di* tmlhropologh trimU nelie, T. V, 28).

OnsERVATtON I7»j. lîr., vingt-sepl ans, de niéro névropathe et de père alcoolique, a un frère qui est ivrogne et uno srenr qui est hystérique. Quatre parents proches du r6lé paternel sont des ivrognes; une cousine est hyslérique.

Il pratiqua, h partir de on%e ans, Tonanisme, taiitél solitaire. tanUH mutuel. A partir de FAge de treixe ans il eut un penchant ili cxhibttionner. Il essaya dans Turlnoir d'une rue, m éprouvn un bien-être voluptueux, mais eut dos remords bient(>t aprési Quand il essayait de combattre son penchant, il sentait une angoisse vio- lente et un serrement & la poitrine. Étant soldat, il avait souvent Tobsession de montrer, sous divers prétextes, sa m^niulam aux camarades.

i\ vue SEXUKLLË m\m us tiiidunaux :ii9

A partir ilo Vhge dii (Hx-Ac>pt uns, il ont des rappoHti boxuoIs uvoc de» fominef)* U tivoil un grand plaisir h so nionlver nu devant fflles* Il condnuiiit ses oxliibiiions ùnn» les riiofl. Mais commo dans les urinoirs il ne pouvait compter (jito rorcmenl mu* des spGctiileurfi rdniinins, il nhoisit p(»ur Ihis^tre do ses délits les églises. Pour pouvoir exhibitionnor dans ces endroits, il était tpiyoïirs oUigé de sa remontaivlc courage par quelifues verres.

Sous l'indneuce des boissons aleouliq nés, l^tmpulsion qu'il pou- vait ordinairement assez bien ruallriser, devenait irrésistible. B... n*apa8ôté condamné, il perdit place et (iepnis il boit encore davantage. Peu do temps après, nouvelle arrestation pour oxlii- bition et innsturbation dans une église. (Magnun, idfm.)

OitSKiiVATioN t76i M garçon coiffeur, Irente-ciuq ans, plu- sieurs fois condamné pour délits de nm^urs, a été de nouveau arrêté parce que depuis trois semaines il r^tdait autour d'une éeole de filles, il ehorcliait A '^tll^li'^^i' iftit* lid Tatlention des Olles, et quand il y réussissait il exhibitionnait bnmédiatenienl. K l'occastoiit il leur avait aussi promis de l'argent en leur disant : /faèeo meth iulmn pulebm'imamt veriite ad me ut eam latnbath.

X... avoue tout au magistrat, mais, dit il« il ne sait pas com- ment il a ]m arriver d commettre de pareils actes. D'habitude c'est un homme de fort bon sens, mais il a un penchant h com- mettre ce délit, et il ne peut pas le réprimer.

Déjù, en 1879, étant soldat, il a quitté le service pour r<)der dans la ville et exhibitionner devant des enfants. Un an de pri- son. Hn 18Bi, môme délit* Il courait après les enfants et s'arrôtait fixe. Un an cl trois mois de prison. Deux jours après avoir i>.té rendu k la liberté il disait & doux petites filles : « Si mentufam meam vider*} vn/ih, meeum in hmc îahernam vcmaixs. » Il nia ces paroles et prétendit qu'il était ivre. Trois mois de prison.

En 18811, nouvelle exhibition. Il ne prononça pas une piiroio; pendant son interrogatoire, il pi*étcndit que depuis une maladie grave qu**il avait eue, il y a huit oins, il soulTralt de ces excitations morbides* Un mois de priscm. Gn 1884, exhibition devant des nites dans ua cimetière; en 1885, idem. 11 déclara: Je reconnais mon tort, mais c*est une maladie ; quand cela me prend, je ne puis pas ni*cmpècher de faire ces actes. Parfois il se passe un plus long laps de temps pendant lequel ces penchants ne me viennent pas. » Six mois de prison.

Relaxé le aoAt I88*i, il récidive le l?i aotH. Môme excuse.

J>SYc:ilOPATflU Sfe:XUAIJS

Celte foSd on lo »oumel A un examen iiiéclicnl qui no pul consliilor aucun (roublo montai. Trois uns tJo travaux Umé».

Après avoir purgé celle peine, hûrlts de nouvelles oxhibilions.

Cotio fois, rexiimnu n donné los résullaLs suivanls.

Le péro a soufleri d'alcooll^mi! clironiquo cl, dil-kin, avait commis le mi>me gcnro d'actes d'impudieiK*, La mère et une sœur sont atlointes d'une malndie de neifs ; loulo ia lUiniUp otaii d!.un

X... souffrit de crises épilcptiques à partir de sept ans jiis- qu*ii dix-huit an». A Ttlge de seize ans, premier coït. Plus lard, gonorriiéeet prétendue syphilis. Dan» in période suivante, rap- ports sexuels normaux jusquVi i*âge do vingt et un ans. A cette époque il était souvent obligé de passer dci'unt un préau ; à l*ocea« sion il satisfaisait son besoin d*uriner et il arrivait que des enfants poussés par la curiosité lo regnidaienL

f«ctdemm(?nt, il s'aperçut que ces regards curieux l'excitaient sexuellement et lui donnaient de rérection el même de Téja- culation. II trouva alors plus de |»laîsir h ce genre de satisfaction sexuelle, devint de plus en plus indifférent au coït; il ne se satis- faisait que fmr Texhibitiou qui envahissait toutes ses pensées et dont il rêvait, mémo dans ses pollutions. Il lutta contre ce peu- chant niais en vain ; sa résistance devint de plus en plus faible. U était pris avec une telle puissance qu'il nVivail plus d'égardft pour rien, qui! ne voyait ni u'enteiidail plus rien autour de lui, qnll était coniplèlement « sans raison, comme un taureau qui veut de sa tiUe enfoncer un mur ».

X*..a un crAne dune largeur anormale ; pùnis petit; le losli- cule gauche est atrophié. l-,e réflexe palellaire manque. Syiiip- Idnies de neuraslhénli». surtout neuri>-cérébrale. Pollutions fré- quentes. Les rêves ont la plu|Mirt pour sujet le coït normal, el rarement Texhibition devant des petites filles.

Quant a ses ados sexuels anormaux, il afilrme que le penchant il chercher cl à attirer des filles vient chez lui en première lîiçne, et ce n'est que lorsqu'il a réussi, mrum intentionem in ma genitada nudata lran$fem, erecimutm e( ejaculadonem fiori; pendant Taclo il ne perd lias conscience. Après il est toujours nufcontentdernvoir commis et il se dit« quand il na pas été pris en flagrant délit» « qu'il a encore une fois échappé au procureur m.

En prison il n'a plus ce penchant; li\ il n'est tourmenté que par des rôvcs et des pollutions. Quand il est en liberté il cherche chaque jour Toccasion de se .siitisraire |wr rexhtbition. Il don*

LA VIB SISXUËLWfi DEVANT LES ÏHIHUNAUX

m

nerail dix annéuH do m vio, 8*{| poiivoil déliumisscr de 8a nninie; «celle vie dun^oim continuelle^ ceile allcrnaUvé entre la libcrli'! et In prinoii est in^iiipportable >»»

Le rapport médical supposa une pct*versiié congéiiitule du sens sexuel en nïùme temps qu'il constalait une (arc liérédilairo mani- feste, une eonHlitiiUon névropaUdque, «no asyméirîe du crâne, un développement défitHstneiix des- partiVs f^é^^^

11 est n remarquer nussi que rexhildlionnisnie s esl déclaré (i pnrlir de répoque oit lama1a<lie épiloptique a cessé, de série qu*on pnurrIiU penser A un phénomène vioarianl.

La perversion sexuelle s'est développée sur In base d'une pré- disposition existante et juir le concours d'une nssouialion d*idées amenée par le liasard (regards curieux de» eiifants loi^quMl uri- nait), À la suite d'un acte insigniriiml en lui-même.

Le midado n*a pas é(4> condunmé, mats transféré dans un asile d'aliénés. (D' Freyer, JCeiUehr, f, Medicimlbmmte, W année n«» 8.)

OirsimvATioN 177. Par une soirée du printemps de 1801 , ver» les neuf heures, une dôme venail toute consternée au poste de police du Sladtpark raconler HncidentsuivanL Pendant qu'elle se pro- menait, un homme complélenient nu par <liîvani était sorti sid)ilé- ment d'un bosquet et s'était approché d'elle ; épouvantée, elle avait pris la fuite. L'agent de police se rendit îmmédialoment (i l'endroit désigné et y trouva un homme qui exposait aux regards ventrem eîgenUalmmtda. Il essaya de se stmver, niais il fut rejoint et ari*èté. Il déclara avoir été, par suite d*une forte consommation d'alcool, excité sexuellement et sur le point de se inelire en quête d'une prostituée. En traversant le parc il s'était souvenu que Texhibition lui procurait beaucoup plus de jouissance que le coït qu'il ne pratique que rarement et i\ défaut d'un autre genre de satisfaction. Après avoir retiré sa chemise* et déboutonné hi partie supérieure de son pantalon, il s'élait poslé dans un bosquet ci quitm dusc femimv admnment nudalh genlialilnt» ii$ occmrisse* Dans celte situation il sent une chaleur agréable et le sang lui monte k la léte.

L'inculpé est un ouvrier d'un étabiisseiuent industriel ; son contremallre le dépeint comme un homme consciencieux dans ses devoirs, laborieux, rongé, sobre et iiitelligenL

Déj& en 1860 D... a été condamné pour avoir deux fois exhibi- tlonné sur la voie publique : la première fois en plein jour, et la seconde fois, le soir, étant assis sous une lanterne*

^'22 PSYCIIOPATIIIA SRXUAIJS

B..., âgé Iroiito-Hept m», c6)ibattiiiM% ruil une inipmHion (•11* ange par s(i mise du goiiiiiuiiiK, son Inniçagc» ol ses itmniùro» fifTectéH. Son m\ a m\c cxprcKsion névropn(liir|ue cl ronmnesquo; niiloiir (le m hottclicse des}«mc toiijotir^i un soiiriro (rînfalunlicin. Il prélonil ù\re de piirentH »n\m. Un«> 8crtir de son pèro ai me m*m cic Hii nu>rti cnircnt uii« miiliullo mi^nlalé. lyaiitre» mwt» Av. m nic^rt? passtiiotit pour don di^vciIcH uxi'4*nlric|uo)t.

Ù... n*u jaiiiain m de niahidicH graves. Dès son entanee il éluîl oxcontriquc, faiila8(|tiis aimait Ioh romans de chevalerie et autres, s^absorbnil tout ontier dans ces sortes d'hisloipos el finissait par s'idcntiflcr, dans son imagination su ichaufTécs avec les héros du roman. Il croyait toujours iMre i|U6lqu;nn de supiHieur aux autres, allaclutit une grande valaur tk. une mise élégante ut aux bijoux ; et lorsque les dimanclies il se pavanait, il croyait dans son imagination éire un fonctionnaire Hupé rieur. B... n'a jamais pré« si*nté de s}'mpl^mes d*épilepsio. Dans sa prenii(>re jeunesse, il a pratiqué un onanisme inodér.S plus lard le coït d'une fayon modérée. Il n'a jamais eu avant des .sunlimenls ou des impulsions sexuelles perverses. Il vivait d'une vie retirée et employait ses ' loisirs h la lecture (ouvrages populaires et histoires de chevalerie, Dinnas entre nulros). B... n*était pas buveur. Ce n'est qu'excep- tionnellement <|U*II se préparait une sorte de ùowh: et en la imvnnt il .se sentait excité sexuellenionl.

popuis quelcpies années son liùido ayant considéra blemcnl diminué, il avait conçu pciiduni ses libations alcooliques « Tidée béteen diable 'let le désir genitada adspeetui femhtavum publice

Quand il est dans cet étal, il s'écliaulTe; le cœur lui bat vin- lenunent, le Sfing lui monte h In léle, et alors il ne peut &e défendre contre son penchant. Il m* voit ni irenlend plus nuire chose, et il est alors fout A fait ahsorbi^ par son désir. Après tl a souvent frappé coups de poing sa téle folle el pris la ferme résolution de ne )>lits faire de pareilles clitises, nmis les idées folles lui sont toujours rev(Mua*s.

Pendant ces exhibitions, son pénis n u qu'une demi-érection el jamais il ify a éjnculation, celle-ci d'ailleurs ne se |»roduil que tar- divement quand il fait le coït. 11 lui suffll, lorsqu'il exhibe, ffûnUn- iia ttdiplm^u el il a alcrs Tidée soaliKnée par une sensation vo1u|)tueuse que cet aspect doit être tràs agréable aux feiiimcs, de niénu' que lui regarde (je$niaiia fimmamn. 11 n*est capable de faire le colique lorsque la puefin se luontre très prévenante. Sinon il

LA VIE SEXIJEIJJÎ DKVANT LES TIUllUNAUX

préfère poyer et ft'en aller sans avoir rien rnil. Dnn» sos rôve» éroHifiies, il oxhibiliontio devant des femmofi Joune» i*t plontii- roiiscs.

LGrnpporl inédico-Wfçal a démontré In personnalilé hérédHai- i^oiiient p»ycliopalhkjiic do Tinculpé, la teiidanec pervcM'Hc ni iinpiil* »ive aux délits iiicriminésot a fourni encore la preuve,dîgne»d élr« i^naarquéc, quejeç inipubÎQ^^^

cel homme d*liabitude sobre et économe, doivent éire altrihiiéeM à une contminte morbîdc qui revient périodiquement. Il ressort Févidcnce thiHitpeem facli que pendant ses accès K.. î»o trouvait dans un état d'exception psycliique» dans une sorte de trouble des sens, tout à fait plongé dans ses fantaisies sexuelles perverses. C'est ainsi que s'explique aussi le fait qu'il ne s'est aperçu de rapproche des Tagent de police que lorsqu'il était déjà trop tard pour prendro la fuite. Ce qui est intéressant dans cet exhibition- nisme héréditaire, dégénératif et impulsif, c*esi que le penchant sexuel pervers a été réveillé de son étiit latent par rinfluoncedo l'alcool.

Les frottours représentent une espèce d'exhibitionnistes remarquables au point de vue médico-légal. Leur pervemon repose sur un fondement névrolico-dégdnéraiif et clinique qui est analogue à celui des autres exhibitionnistes; mais le procédé qui les cai*actérisc particulièrement est provoqué par tm libido violent {hyperœsthesia sexmlix) qui existe en même temps qu^une puissance sexuelle forl entamée.

Los ti*ois obserA'attons suivantes, empruntées h Magnan {op. ci/.), sont typiques.

DnsERVATlox 478. D..., qiiarante*quatreans, taré, alcoolique et alleinl de saturnisme, s'était beaucoup masturbé jusqu'à il y a un au ; il avait aussi dessiné beaucoup dimages pornogrnphiqucH et les avait montrées ft ses amis, A plusieurs reprises, se trouvant seul clie7. lui, il s'était habillé en femme.

Depuis deux ans, étant devenu impuissant, il éprouvait le besoin d aller dans la foule h l'heure du crépuscule et mentulam denudare eamquead naies fuulierà a*asmsm/t* ievùi^e.

Pris un jour en flagrant délit, il fut condamné à quatre mois de prison.

Sa femme lient une crémerie. Itevum itet*umgue sibi (mfierare iio#i

m

i'SYCllOPATIlIA SISXUAUS

pohitt qui» gênUaiia hioilam kcificompiefam mergerei. Il éprouvait alor» une scntntlioii ilo voittplé « comme» y avait conlaci av6c (lu veloui'fi ».

il était nmez cynique poïtr ho mrm do cotte huile pour iui et puur «aH clioti tâ«

Ën prison il 6*est dév(*loppr* chez, lui une monomanio alcoolique de peri|iécuMpii.

OitsRiiVATioN 170. M..., (rente et un ans» marié depuis six ans^ p6re de quatre enfants, lourdement taré, soutTrant épisodique- ment de mélancolie, u été il y a trois ans surpris par sa femme au moment où, revêtu d*une robe de soie, il se mashirbait. Un jour il fut surpris dans un magasin au moment oit il se frottait contre une dame, il fut prorondément confondu et demanda une puni- tion sévère pour son penchant qui d'ailleurs était irrésistible.

OasKtivATtox 180. G..., trente-trois ans, lourdement chargé de tares héréditaires, est surpris h une station d*omnibus au moment il frottait son membre contre une dnmc. Profond r(*pentir, mais affirmation qu*& Taspecl des postmora prononcés d*une dame il se sentait irrésistiblement entraîné i\ faire du frot- tage et qu'il est ulor» troublé au point de ne plus savoir ce qu'il fait.

Internement dans un usilc d aliénés.

OasenvATiON 18f. Z.... néon iH50, d'un |iassé irréprocluiblOf de bonne famille, employé d'une administration privée, bonne situation matérielle, .sans lare, veuf depuis i87d, après un ménage de courte durée, s*étatt depuis longtemps fait remarquer dans les églises par sa manie de .se presser par derrière contre les femmes, jeunes ou vieilles, et manipuler leurs lournuros. On le guetta et un jour on réussit ii Tarrélor en flagrant délit* Il fut consterné au plus haut degré ; désespérant de sa situation, il pria, en fai- sant un aveu complet, qu'on le ménage, sinon il ne lui festerail qn*à se suicider.

Depuis deux anS| il élait obsédé jiar le penchant funeste, quand il se trouvait au milieu d'une foule, à Téglise ou au théâtre, à se frotter par derrière contre les femmes oi de manipuler leurs robes bouffantes, ce qui lui donnait de Torgusme et de réjacu- lution.

Z... aflirmc n'avoir jamais été adonné à la nmsturbatton et n'avoir dans aucun sens de tendance sexuelle perverse. Depuis

LA VIE StSXUELLË DEVANT LES THIUUNAUX

la rnoi*L prémnluréo cic ha reiimiOi il avait snli^fail hos pui8»ants 1)0801118 soxuclfl dans don uinouroltos temporaires, main il avail toujottrs cil do la r<^pti|;nance pour les bordels ol les proslIluC^es. Le penchunt nu froUage lui est venu subileiiienit il y a doux uns; il sluliorinait par hasard dans uito i'iglise. Bioii qu^il se roiulH compte que c*élait inconvenant, il n'a pu sVnipôcher de céder inimédiatciiicnl à celte .inipiilHion. popuis .il est devenu si excité par ii^s postérieurs dus lennuo» qu'il se sent poussé à cherclier dos occasions de frottage. Chez la femme il n'y a que la tournure qui rexcile; lout le reste du corpnou de la toilette lui est ubHo* lumciit IndifTérent, de même que Và^o de la femme, i^a beauté ou su laideur. Depuis il n'a plus d*inclinulion pour la satisfac- tion naturelle. Ces derniers temps des scènes do irottagc appa- raissaient aussi dans ses rêves éroUques.

Pendant lo frottage il se rend parfaitement compte de sa situa* lion el de hi perlée de son acte, et il s^efforce de procéder auhint que possible de manière A n'être pas aperçu. Apres il éprouve Ibujours de la honte d'avoir commis une pareille action.

L*cxamen médico-légal n*a rchîvé aucun symptôme de ma* ladic mentale ou de faiblesse intellectuelle, mais bien des symi>- tômes de ncHmsihenia scmalis es nhstimnîia lUmlinou^ ce qui csst indiqué aussi par le fait que le seul contact du fé* ticlie avec les parties génitales non exhibées suffisait & produire une c^jaeulalioa. il est évident que le libidineux Z... qui était sexuellement trèsairaibli elqui se méfiait de m puissonce, a été amené au frottage par une coïncidence accidentelle : la vue de posietHorn fcmmw avec une émotion sexuelle. C'est cette liaison associative d'une perception avec une sensation qui a donné au postérieur féminin le caractère d'un l'étlche.

Gomme actes odeasant la moralité publique et, par consé- quent, tombant sous le coup de lu loi, on peut encore ajouter aux précédents les cas d'oulrages h des statues dont Morcau (o/i« cit.) IX recuoilli toute une série, dans les temps antiques et modernes. MaHicureuscmcnt il ne sont rapportés que dans des récils ayant trop le caractère anecdotique pour pouvoir ôtrc analysés cl jugés avec certitude. Us produisent toujours rimpression de faits de nature pathologique. Ainsi, par exemplci rhisloire de ce jeune homme (racontée par Luciunus

m PSYCIIOMTIIIA SEXUAUS

ut saint CMnionl d'AIoxandrio) qui so somit d'une Vénus do Proxit^le pour assouvir ses désirs; ensuite le cas de Clisypims qui, au tomplcdd Suraus, a souillé la statue d'une déesse après avoir ap|»ogé un morceau do viande & un cer- tain endroit de cotte œuvre s;culpluralo*

A une époque |ilus r(?ccnlc, le journal l'Événement du 4 murs 1877 publïu riiistoirë d'un jarclinior qui, étant tombé amoureux de la statue de la Vénus de Milo, fut pris en flagrant délit au moment ofi il faisait des essais do coït sur celte slatue* Cos cas sont cependant en rapports étiolo- giquos avec un liùifh anormalement fort qui subsiste en môme temps qu'une puissance défeclueuso ou bien un man- que de courage ou d'occasions pour un satisfaction sexuelle normale.

Il faut luire lu môme supposition, en ce qui conceiiié les soi disant « voyeurs' », cest-îi-dire ces hommes qui sont assez cyniques pour chercher îi voir faire le coït afin do stimuler leur puissance, ou bien qui, à 1 aspect d'une femme excitée, sont pris d^orgasme et d*éjaculation.

JSn ce qui concerne ce genre d'aberration morale que nous ne voulons pas ici traiter plus amplement, pour diverses raisons, il suffirait do renvoycrau livrede Coflignon : La Cor- rupiion à Paré\. Los révélations faites dans ce livre sur le domaine de la perversité ot aussi de la perversion sexuelle, sont de nature h inspirer do riiorrein*.

2. VIOL KT ASSASSINAT PAH VOUIITé.

aide aulricllicii § m, 12* ; l^rojct de Code oulricliiett i 102; Code Qltoiiiand § 117.

Le législateur cutcnd par viol le fait qti une peraonno

I. Lo docloiir MoU tlàBÏgne cette per%*«rsimi jmric nom de Mixoskoiiio (jiiîtî = union sexuelle el «rîeenwCv, ^ regarder}. Son liyjiolhC'Sc» qui la ri|>. proche du masoetiisme parce que peut-4>|re le voyeur trouve un eUàrttw à soulTrir en voyant une femme cti la |>oi«ossioii d'un autre, ne uie parett dos iuflfc. tt milrc» dt'taUfta voir diexMoll, Invenion mutUe, ûm, française G&rriS édileur, Pori». ^ *

\A yil2 SËXUËtU DKVANT LES TlllItUNAUX

adulte est forcéo à subir le coït devant une menace dango- reiiso, ou par un acte do violence, ou quand oUo est mise hors d*i$lat de se ddfendro, ou qu'elle a perdu conscience d^ello- môme, et enfin, le coït hors du mariage entrepris sur uno lllle au-dessous do dix-sept ann. Pour que le viol ail lieu, il faut au jnoins la c^/i/tiric//o memérpmi/i (S6|Lûtzo)^^ A uptre époqui% le viol commis sur des enluiiis est d*uno fréquence surprenante. UolTmann (Geri, Mf*(l, L, p. 153) et Turdieu (Af/eiUais) rapportent des cas épouvantables.

Le dernier constate le fait que, dans la période de 185i à 1875, on a jugé en France 22,017 délits de viol dont 17,657 avaient été commis sur des enfants.

Le crime de viol suppose un pencbant sexuel, temporai- rement très puissamment excité, soit par ralcool, soit par d*aulres moyens. Il est fort improbable qu'un homme suin au moral commette un crime d'une telle brutalité* Lom- hvoso (Golld<imt7Vf/'s Archiv) cvoli f\nG la majorité des viola- teurs sont des dégénérés, ce qui est surtout le cas quand le viol a été commis sur des enfants ou des vieilles femmes. Il prétend avoir trouvé des sti||Çmatcs do dégénérescence chez beaucoup crhommcs de cette cati'^gorie.

En effel, souvent le viol est un acte impulsif d*liommcs lards, d^imbéciles* qui, selon les circonstances, nerespecleut pas même les liens consanguins de la plus proche parenid.

On peut supposer que des viols aient lieu au milieu d'un accès de fulie furieuse, par suite do satyriasis, ou par suito d*épilepsie; en eflet on a constaté déjà plusieurs crimes de viol commis duns une des circonstances que nous venons d*éuumérer.

Parfois Tacle du viol est suivi d*égorgement de la vic- time*. 11 peut alors s'agir d un homicide comniis sans inten- tion préalable ou d*un assassinai commis dans le but de faire taire pour jamais le seul témoin de la forfaiture ou enlin

K AnnaUmHicO'psijvhoLy 18(9, p. 515; ir»a,p. 57; \S€tl, p. 4(ï; I860.p.2(»3. 2. Comparez tes cas do Taitliciit AUentaht p. 182-IUiî.

m

l'SYGHÛIMllllA SBXUAMS

J*un assassinai \mv volupté. On clovrail employor, pour co« dorntorR oan sculoinont, lo tome Liutmonl (adstissiiuit par volupté]

Nous avons déjà parlé dans co livre des mobiles do russas- Kinai commis parvohipié* Los oxomplcs quo nous avons cités h co propos sont bien caractéristique^^ par la façon do pro* çédcr do Tautour. On peuMonjours sônpçdnitcr ïïii assassinat par volupté dans te cas Ton constate aux parties gonilalos dos lésions d*un tel caractère et d'une telle dimemion qu*elles ne peuvent pas être attribuées uniquement & la bru-* talitd de Tacto du coït môme. Cette supposition ost encore de bèaùeoup plus fondée quand on trouve dos plaies sur le corps, dos parties du corps (intestins, parties génitales) arra- . cliéea, ou quand celles-ci manquent et qu'elles ont été orile-> vi!es par le violateur.

L*assassin par volupté» qui commet son acte dans des cou- dilions psycliopathiques, n*a vraisemblablement jamais do complices,

Ohskhvatiox 182. {imàécUlUil Épikpm. Tenlalive de vioL Moyt de ia vieiimey. Le 27 mai 1888, au soir, le petit Biaise, garçon de huit ans, jouait avec d autres enfants près du village de S,.. Un homme Inconnu arriva par la chaussée et attira Penfant dans le bois.

Le lendemain on trouva dans une ravine le cadavre du gardon, le vonlre ouvert, une large blessure du cùté du cœur eX deux blessures par coups de couteau dans le cou*

On supposa un assassinat par vohiplé ; un honuue du signale- ment de Tessassin du |)ctit garçon avait iléjù, le 21 mai, essayé de traiter de la même façon une (ille de six ans, et il n'en fut empêché que |mr leiTet du basant.

Il fut constaté que le cadavre avait été trouvé dans une position accroupie et n ayant comme vêtement que la chemiso et un gilet de fianellc: ou n trouvé une longue incision sur le scrrotuni.

Les soupçons d assassinat porlérenl sur Je valet de ferme Ë..;, mais à la confrontation les curants n*outpu démontrer son tdea»

L C(iiii|mi*ej; HoHiicndorflr, l*9ijcholouk iUs Mardi, S. Tardicu» Atkntalt, OliservaUoii U, 188,

I.A VIK SKXUEI-LK DEVANT LES TUIUUNAUX m

m avec rmconnu qui avait allirélo goiToiuInns le bois. Do plus, avdc rnicio de m sœur, H... ôliililii un alibi.

La gendurmoms inTaligflbIo, réiinsit coponclimt A recueillir de nouveaux indicen cl onriii E... fit de» aveux complets.

11 avail Hithé h Hllette dans lo bois, Tavait teprnss^îe, lui avail dénucbi les partie» génitales et avail voiihi en abuser. Mais <fommo fille avait la teigne et <|«'<»||o «rinît beaucoup, II rtvaîl perdu rcnvle de conimetlro son acte cl sï*lail enfui.

Apre» oyolr attiré le garçon dans le bois «bus prétoxlo de prendre des nida d'oiseaux, Il eut une ciwie subite dVbuser de lui. Mais comme Tenfanl reHiftait de défaire son pantalon, il lo lui avait enlevé de force, et comme il criait, il lui avait donné doux coup» do couteau dans la gorge. 11 avail alors fait une incision sur le pubis pour avoir un semblant do imrtîes génitales féminines et pour assouvir son désir par celle fente. Mais le corps étant devenu tout de suite froid, il avait perdu IVn- vie de commettre racle, il s était empressé de lover se** mains el 8on couteau et de prendre la fuite.

En voyant le garçon mort, il avait pris peur et son membre lUait tout de suite devenu ilusque.

Pendant son înlerrogaloire K... jouait avec son chapelet, comme si ratTaire ne lo regardait pas. Il a agi par faiblesse mcnl talc. Il ne peut pas comprendre, ajoule-l-il, comment il a pu com- mettre une pareille action. C est peut-élre dans lo sang, cnr sou- vent il devient abruti a en tomber par terre. Se^ anciens mnftres afflrnient qu1l avait des momeuts oti il était comme en absence dVspril, récalcitrani, qu*alors il ne travaillait pas pendant des journées el qu'il fuyait la société dos hommes.

Son père dépose que E... apprenoit difficilement à Técole, qu'il était maladroit au travail et souvent si hébété qu'on n osait pas le punir. Alors il ne mangeait rien, qnillnitù Toccasion la maison et restait absent pendant plusieurs Jours.

Dans ces périodes, il paraissait tout a fuit absorbé par ses pensées, faisait des grimaces singulières et tenait des propos incohérents.

Étant jeune honmie, il pissait encore au lit, et lorsqu'il fré- quentait Técole il est souvent revenu de la classe avec ses véle* inenls mouillés ou souillés. Son .«ommcil éltiit très agité, de sorte qu-on ne pouvait pas dormir ii côte de lui. Il n'a jamais ou de camarades; il n'a jamais été ni cruel, ni méchant, ni innnoral.

La mère fait une déposition analogue; elle di t encore que K... eut psvoiot>.\Tin.% !f(i X':ai.i$*« *ti

PSYCHOPATUIA SlSXliAMS

à l'Age de cinq ans, pour la première M», dfis convulsions ol qu'il pordii la pArolo pendant sept jours. A TAgo de nepl ans environ il a eu pendant quarante jours ûe» accès do convulsions et a été aussi hydropique. Plus tard encore il nvait souvent pendont son sonomeil des mouvemeoti» convulsifs ; il parlait pendant son som- meil ot quelquefois après do pareilles nuits on trouvait le malin le lit tout mouillé.

Parfoifi on ne pouvait rlën bbléiitr ce garçon. Gomme la mère ne savait pas si c'était à cause do su mécliaocolé ou par maladie, elle n*08ait pas h punir.

Depuis ses accès convulsifs h Vhge de sept ans, il avait iello- ment rétrogradé inteHectuelloment, qu'il ne pul même pas apprendre les prières ordinaire»; do plus il est devenu d*un corac* tère très emporté.

. Los voisinsi les autorités do la commune, les maîtres d^écolos, confirment que B... était un homme Mble d*eaprit, emporté, par- fois très bigarre, et se trouvant naturellemonl dans un élat d'ex*- coption psychique.

Voici ce qui rassort de Texamen des médecins légistes. £.,. est grand, svelte^ maigre, son crâne a une circonférence d'à peine 53 centimètres; il est rhombiqucment déformé et la partie posté- rioure ost abrupte.

L*air est inintelligent, le regard fixe, sans expression, le main- tien du corps négligé, penché en avant; les mouvements sont lents et lourds. Les parties génitales sont normalement déve- loppées. Tool rcxtévieur de E... indique la torpeur et la débilité mentale.

Pas de stigmates de dégénérescence, ni anomalie des organes végétatifs, pas de troubles du cété de la motilité ni de la sensibi- lité, est d*une famille tout à fait saine. 11 no se rappelle pas avoir eu des convulsions dans son enfance ni avoir mouillé son lit la nuit, mais il raconte que ces années dornières il a eu des accès de vertige et de « lourdeur » dans la téte*

De prime abord il nie carrément son assassinat. Plus tard il avoue tout avec un grand repentir et expose clairement devant juge d'instruction les mobiles de son crime. Jamais auparavant une pareille idée ne lui était venue.

E... s'est adonné depuis des années à l'onanisme. Il le pratiquait jusqu'à deux fois par jour. Il prétend que par manque de courage il n'a jamais osé demander le coYt à une femme, bien que, dans ses rêves érotlqnesi c'étaient toiijours des scènes avec des femmes

LA VIB SBXUELLB DEVANT LES TRtIlUXAUX »ai

qui planaionl dovaiil son imagination. Ni dans S08 rêves ni ù Pétai do veille il ii*a jninaif» eu de tendancos porvenies et en parll- euliei* pas d*id<Ses dlnversion soxuoHe ni de aadismo*. La vuo de l*ttbatage des animoux ne l*aurait jamais inléressé non plus. Quiind il attira la (illc dans le bois, il a, sans doute, voulu assouvit* son désir; mais il no saurait pas expliquer comment il a pu en - arriver iV s*atto«fum* au petit gar<^on. Il a drt ÔIro alors hors lui-môme. La nuit qui suivit Tassassinat, il n*a pu dormir de peur; aussi a-t«ll déjd deux fois confessé son crime pour apaiser ses remords. Il ne craint que d'éti^e pendu. Il prie qu*on lui épargne seulement ce genre de ehfttimcnt, puisquil n*a agi que par débilité d'esprit.

Il ne saurait dire pourquoi il a ouvert le ventre du garçon. 11 n a pas eu Fidée de fouiller dans les entrailles, ni de les reni* lier, etc. Il prétend que le lendemain de son attentat sur la Me cl la Duil qui suivit Tassassinat du garçon» il avait eu son accès de convulsions. Au moment de ses actes, il avait pleine conscience, mais 11 n^a pas réfléchi A ce qu'il faisait.

Il soulFre beaucoup de maux de tôte, ne supporte pas la cha- leur, ni la soif, ni les boissons alcooliques; il a des heures oit sa tétc est tout il fait troublée. I/examon de ses facultés intellec- luellcs fait constater un degré très avancé d^imbécilliié.

Le rapport médico-légal (D'Kaut%ner, & Gralx) montre Timbô* citlité et la névrose épiicplique de l!accuséet admet comme vrai- semblable que ses crimes dont il n'a d'ailleurs qu'un souvenir sommaire, onl été commis dans un élal d'exception psychique, préépileptique, occasionné par la névrose. \in tout cas, £«„ est un danger pour la sécurité publique et il a besoin d'être interné probablement h perpétuité dans un asile d'aliénés.

OasBAVATtON 183'. ( Viol eonmis par un idiot surutie pelUe filh*, Hlori de la vietimn). Le soir du 3 septembre 1889, Anna, petite lllle d'ouvriers, Agée de dix ans, alla & Téglise du village éloi(|;née de trois quarts d*heure de marche de sa demeure, elle n'en revint pas* Le lendemain on trouva son cadavre cinquante pas do la chaussée, dans un bosquet; la face était tournée vers le sol, la bouche était bouchée avec delà mousse; U Tenus il y avait trace de viol.

I^s soupçons se portèrent sur le journalier K..., &gé de dix*

1. Couiparex le rapport médical complet de eo cas dans Pri^th^hhâ BtatUef, fascicule 0.

»32

PSYGIIOPATIIIA SKXUAIJS

sept ans, car coliii-ci avnil â(\jA, lo ;i septembre, eamyù dUillircr l'onranl dans le bois ooinmo ollu renlrciii de Tégliso.

K.«.,mi8 en i^lnt d*m-res(ulion, nio d'abord^ mais iiiontùt après ilfntidos aveux complots. Il avait tut' renfonten riHoufTanlGt, quand elle ne « remua » plus, acium sodomUkum in ano infands

Pendant la première cnqui^le judiciaire, persoane ii'avail mu*. levé la quesiioii de savoir quel était létal mental de ce criiiiineï monstrueux ; la demande de Tavocat auquel la di^fonse avait été conO^îe d^office peu de temps aviuU le» débatg judieiairen, qu<^ Tétat mental do laccusé ffttsouniÎH (i un examen méilicul, avait été rcpuussée « parce qu1l n\v avait dans le dossier aucun fait mentionné qui piU faire supposer un trouble cérébral »>.

Par hasard le vaillant avocat réussit i\ faire constater que TaYeul et la tante du côté paternel de Kaceusé étaient des aliénés ; que son pâre était depuis son enfance un buveur d*enu«de-vlo et estropié d'un c6lé. Le défenseur n pu faire conOrmer ces faits au cours de la séance publique.

Ces constatations n'eurent pas dVifet non plus. Kniin Tavocat décida le médecin légiste ti proposer qu*on envoyât K«.« pour six semaines dans une maison de santé pour y être observé.

Le rapiiort des médecin.^ aliénistes de Tasiie présenta K... comme un idiot qu*on no pouvait pas rendre responsable de son acte.

Il paraissait tnditrérenf , abruti^ apathique ; ilavaitoublié pt*csque tout ce qu*tl avait appris h l école: il no manifestait janmis dans ses paroles ou dnns se» geslcs le moindre mouvement de pitié, de repentir, de honte, d'espoir ou de crainte pour l avenir. Sa ligure était immobile comme un masque.

Le crûueest tout à fait anormal et a bi forme d*uno boule: preuve que lo cerveau était di'jù malade dans la période fœtale ou du moins dans les premiéros années du développement.

Sur cet avis, K... a été interné pour toujours dans un asile d'aliénés.

OrÀce h un brnve avocat et à son sentiment infatigable du devoir, la nmgist rature a pu dans ce cas éviter de commettre un a.s${issinal judiciaire, et ta société humaine a pu sauver son hon- neur*

O11SRRVATIO.X IH4 (Assassinat par ttoiupté. /mbéctUité moraie). Honune d*un ûge moyen, en Algérie, prétendant descendre de

l\ MIS SICXUELLK DEVANT LES THIIIUNAUX Da3

race arabe. Il servil rfiiolqucss aniiéos dan» los Ifoiipes tfoloniale.s, voyniçca ensuite coiiinie matelot onlrc TAIgérie et Icf Bvé»î\ cienl pnHi plus tard pour l*Ani6riquo du Nord, attiré par Tespoird'y pouvoir plus facilement gagner sa vie. Il était connu dans »un ontourago comme un homme paresseux, lAcho et brutal. Il a ûiù plusieurs foiflcoiulaiiiiiô pour vagabondage; on disait que c*était un voloui* du plus bas ôtage, qu1l se promenail avec di^s fcmnies de Ui plus vite espV^cè e t qu'il ruisail caiise commune avec elles. On connaissait aussi ses rapports hcxuoIs pervers et ses pratiques dans ce sens. 11 avait U phisieurH reprises mordu et battu dos femmes avec lesquelles il avait ou des rapports sexuels. D'aprôs son signalement, «m croyait tenir en sa personne cet inconnu qui, pendant la nuit, effrayait dans la rue les femmes eu les enlaçant de ses broscton les embrassant et qu*oii désignait sous le nom du Jask Ihe Kister (Jacques rembrasscur).

Il THuil de haute taille (plus do Ù pieds), un peu voûté. Le front bas» les pommettes très saillantes, les m&clioires massives, les yeux petits, rapprochés Tun de Tautre, rouges; le regard per- iiant, de grands pieds, des mains comme des serres d*oiseau de proie; en marchanl il lançait les pieds. Ses bras et ses mains étaient couverts de nombreux talouagesi entre autres rimage coloriée d*une femme autour de laquelle se trouvait inscrit le nonn de Patinm», fait digne d*étre remarqué, car, chez les Arabes des troupes algériennes, le tatouage d^un portrait de femme est une marque de déshonneur, et les prostituées de ce pays ont une croix tatouée sur le corps. Son extérieur faisait rinipressîon d'un iHredNme inlolligence très inférieure.

N... fut convaincu d avoir assa.ssiné une femme d*nn Ago mAr avec laquelle il avait passà la nuit. Le cadavre avait plu- sieurs blessures, remarquables par leur longueur; le ventre était ouvert, des morceaux de boyaux coupi>s, de mémo qu'un ovaire ; d'autres parties se trouvaient éparscs autour du cadavre. Plu- sieurs des blessures avaient la forme d'une croix, et une celle d'un croissant, l/assassia avait étranglé siv victime. N... nie l'assas- sinat de mémo que tout pencha iità de pareils actes. (D' Muc-*Donold, €(a$'ff IJnivemly iUass.)

'm

PSYCHOIMTHJA SBXLALLS

COUPS KX niB$SUKISS» UÉTÉHIOnATION fl*0DllîT8, MAUVAIS TRAITBUIS.NTH , SUR DE» ANtUAVX, PAR SUITB DR 8A0ISMK.

Autriche, § 132, 411 ; Atleiuogao, ji 22a; Autriche, s& Hi>, M\»; AllefiiQgikc,g 303; OrtlonDance do polico autricliioiuic ; Allemagne, Code pénal, H 300; tiitiuvat» fmitemeiits 9tir les animaux.

A côlé de rassttssinal par volupté, que nous avons traîlé dans io chapitre prdcddent, on roncoutre aussi des roanifes- talions plus allénuées des ponclianis sadistes» toiles quo les piqûresiusqu'ou sang, la flagcllalion, ia souillure des femmes, la flagcilaiion des garçons, les mauvais Iraitemcnts sur dos animaux, etc. La signification lourdement ddgéndràiive de ce» cas rossorl clairement des observations analystes dans le chapitre de la palliologie générale de ce livre* Les dégé- nérés intollectuels de co genre, s ils sont incapables do dompter leura envies perverses, no peuvent être que l'objet d*un internement dans un asile d^uliénés.

pBfîBiiVATio.N IH'î. —X..., vingl-quutro uiiH, païen sains, deux frôrcs morts de la tuberculose, une sœur soiilTre de crises périodi- ques. A TAgedehuitans^X... éprouvait déjà une singulière sen- sation do volupté avec érection toutes les fois qu*& Técole 11 pres- sait son abdomen contre le banc.

Il se procura souvent ce plaisir. Pins tard masturbation mutuelle avec un camarade d écolo, La première éjaculation a eu lieu (i Tilge de treize ans. Au premier essai do coït qu'il fil h l'âge de dix-huit ans, il fut impuissant. Il continue rauto*maslurbaiion ; il est atteint d*une neurasthénie grave, après la lecture d'un ouvra ge populaire qui décrivait les suites funestes de Tonanisme. Il s*am é- liore par Thydrothérapie. En renouvelant un essai de coU, il est de nouveau impuissant. lietour à la masturlmlton. Celle-ci échoue avec le temps. Alors X... saisît des oiseaux vivants pur le bec et les agite en Vaiv. l/aspect de lanimal torturé produit rérection tant désiréf. Aussitôt que ranimai louche avec la pointe de se» ailes le pénis, il y a éjaculation avec grande volupté. (D' WaehlioU%, Friedreichs MiwUer f. get\ J/erf., 1802, fasc. 0, p. 130.)

Obskrvatiox 180 {Sadisme commis sur des garçons ef des filles par

U m SEXU6IX6 DEVANT LISS TUIUUNÀUX 2i35

midlol mom/). K..« quatorze uns et cinq itfois« (uo un potH garçon d'une imitiière cruelle. L*enqudte constato, outro doux cas d*hoinicid6, une série de sopl cas dans lesquels K... a cmellemont (orlurô de» peiiU gar^^ons. Tous ces enfants avaient entre sept et dix ans* K..* les allirail dans un ondroii désort, les déshabillait complètement, leur liait \m mains cl les pieds, les attachait soli- domont j;t ,uii pl^JeV queKcQuquo, leur. bAiUoanttll la bottohe avec un mouchoir et les battait avec un bAlon, une courroie ou un bout de corde, on donnant des coups mesurés, laissant des intervalles d*une minute entre chaque coup et « souriant » pendant ce temps, sans prononcer une seule parole. Il força en le menaçant de mort un de ces garçons de dire deux fois le Paier msier^ de jurer do garder le silence et ensuite de répéter des blasphèmes qu*il lui dictait. Dans un autre fait, qui a eu lieu plus tard, il donne des eoups d*épingle à la joue du garçon, joue avec les parties génitales de cet enfant et lui fait aussi des piqûres dans cet endroit du corps et autour; il le fait coucher sur le ventre, piétine sur lui, le pique et le mord aux mies. Un autre garçon est mordu au ne^, et reçoit plusieurs coups de couteau. La hui- tième de ses victimes est une potile fille qu1l attire dans le ma- gasin de sa mère. L& il Tassaille par derrière, lui ferme la bouche d'une main tandis quedeTautro il lui coupe la gorge.

On retrouve le cadavre dons un coin, couvert de cendre<» et de fumier; la téte est séparée du corps, lu chair détachée des os, le corps couvert de nombreuses blessures et d'incisions. La plus grande incision, blessure béante, se trouve du côté intérieur do la cuisse gaucho, traversant les piirlies génitales jusqu'à la cavité du ventre. Une autre incision s*étond de la fosse iliaque en sens oblique & travers Tabdomen. Los vêtements et le linge sont coupés en morceaux et déchirés.

Le cadavre do la neuvième victime avait la gorge coupée, le sang avait coulé des yeux, Le cœur était transpercé do coups nom- breux. Nombre de eoups de couteau avaient pénétré dans la cavité du ventre. Le scrotum était ouvert, les ^testicules étaient coupés de mémo que le pénis.

K... avait attiré le garçon de la mémo manière qiie la flUe; il lui avait coupé d*abord la gorgo et ensuite porté les coups de couteau.

K..., sur les antécédents duquel on n*a aucun renseignement, fut gravement malade pendant toute la première année do sa vie; il était alors maigre comme un squelette. Dans la deuxième

m

PSYCHOPATNIA SEXI/'AUS

aiinôo de sa vie, il hb vemïi peu A pou, sauf qu'il g& plaignuil hou^ vent de maux do tôle et d'youx, de verlige» ; il aurait été liic!» poHaiil jusqu*& Tàgo do onze ans, alors il eut une « maladie grave » avec délire* Parfois, les maux dclète le premiienlsubilemcnt, de telle sorle qu'il interrompait hru»quemonl ses jeux, et qu'il n'y pouvait retourner qu'aprèn un certain laps de temps. Quand on rinlerrogeatt dans eoH moments, il ne répondait qu'à voix basse et lente t « Oh/ ma t<*to î ma tôle ! »

Cétait un enfant indocile, peu obéissant et réfraclaire à toute éducation. Il montrait des changements brusques dans son élut d'esprit, ses désirs et ses idées. A Tâge de trois ans, on le surprit un jour, au moment il torturait k coups de couteau un petit poulet. Il raconte des fables avec Pair d*une véracité parfaite. A l'école il dérange les autres, fait des grimaces, murmure sans cesse, est récalcitrant et mnnquc de respect au maître, il considère toute correction comme une injustice. Mis à Técole de correciion, il se tient i\ Técarl des autres élèves, s*occupe do lui» mémo, est méfiant, détesté par se» canmrades, n'a pas d^amis. Ses facultés intellocluelles sont bonnes ; on convient qu'il u une intelligence claire, de la perspicacité et une bonne mémoire. Au point de vue éthique, cependant* il se montre très défectueux. Il ne manifeste pus la moindre douleur, ni le moindre repentir de SCS actes ; tl n*a aucune conscience de la responsabilité. Pour sa mèresciile, il a quelque chose comme une velléité de tendresse. 11 n'attache aucune importance particulière & ses crimes. H pèse froidement ses chances et se dit qu'on ne pourra pas le con- damner & mort puisqu'il n'a que quatorze ans; il sait que jus- qu'ici ce n'est pas l'usage de pendre des garçons de quatorze ans, et, lyoule-t-il, ce n'est pas avec lui qu'on commencera è rompre avec la tradition. Quant uu mobile de ses actes on ne peut obtenir aucune explication de K.,. Une fois, il prétend qu'ft la suite de la lecture de i^éeits sur les tortures que les prisonniers des Peaux-Rougcs avaient ù subir, il s*enquit de ces cruautés et Alt poussé t les imiter. Il avait même, pour celle raison, voulu un jour s'enfuir et aller chez les Indiens de l'Amérique. Quand il se désignait une victime il avait toujoui*s l'imagination rem plie de scènes et d'actes de cruauté.

Le matin de ces jours-h*i> il s'était toujours réveillé avec du vertige et la téte lourde, et cela durait toute la journée.

Comme anomalies physiques, il n'y a que le volume considé* rable du pénis el des testicules. Le ifio»u Venem montre un

IX m SKXUKLKfS imVANT LBS TIUHUNAUX

837

sysiùmo pileux eomplcl; loulo» les parties ^énitaleft ont les proportion» et lo dâvoloppoincnl de colles d*un homme adulte. On 110 peut Irouvoi* ûm syniptùniOH iiidiqunnl ro\i»loncc do Tépi- li^psie. (D" Mac-Doauld, Clarit VnwersiUj.Ufm,)

ÛOSBHVATION 181 {Ammimt par sadisme). Homme marié, âgé de (rente unti ù Tépoque cjp stm dernier crime, cV9t«(^f4irQ uii nioiiiehf do la d(!tcouvurle. 11 avait attiré une tUIe dans un clocher de Téglise don! il était sncrîHtaiu et Vy avait tuée. Devant los prcuvns et les indices, il avoun avoir commis encore un autre assassinat, analogue h celui-ci*

Los deux cradavros avaient de nombreuses blessures sur les parties molles do la tète, blessures causées par un inslrumcnl contondant, des enroncemcnts des os du crÂne, des eflTusions de siuig sous la dure-niére et dans le cerveau. Les deux cadavres n^avaient pas de blessures sur les autres parties du corps; les parties génitales particulièrement étaient intactes.

Sur le linge du criminel, qui n été arrêté bientôt après le crime, on a trouvé des taches de sperme. On décrit L..* comme ayant un extérieur sympathique ; il est brun, imberbe. On n*a aucun ren- seignement sur ses conditions héréditaires, ni sur ses antécé- dents, ni sur sa vifa sexuatis m(e acia^ etc.

Il donne comme mobile : « volupté de la forme la plus cruelle et la plus abominable. (1)' &lac*Doiiald, Clark Vpiiversitij Mass.)

à. MASOCUISUe ET SKR%'ITUnS SKXUKtLE.

Le masochisme* aussi, peut, dans certaines circonstances,

1. Ainsi que le fait remarquer Ucrbst {liandh, des oeaierr, Sli^afrechis^ Vienne 1818, p. 72), W y n pourtant des «lOlits qui n>xi8lrnt qu'A Û6tmi du «onsenteaient do rondoinmngé et qui, par eonséquont, n'exislent pos dons lo ca« la personne qtii parait comme la parUo lésée a consenti à l'acte, pnr exemple, à un vol, au viol.

Herbsl range aussi dans la catégorie «le ces actes la rcstrietion de la nborté personnelle.

Dans ces dernici*8 temps il s^est produit un cliangenient important ilans la façon d*onviaager ce point. Lo Code p6na] allemand co&siclérc pour le cas dltomicldc le consentement de la victime comme un Ihtt si itnportanl qu'il inflige A la suite de celte circonstance une peine beaucoup plus ott^nuéo (art. 216). Oc niante te projet du Code pénal aufrieliieu (g 222). On a songi'r À ce propos aux doubles suteldefl des couples amoureux. i*oui* tes coups ot les blessures, ainsi que pour les séquestrations, lo eonsentciiienl de la iier- Konne lésée devra trouver chex le magistrat des égards «inalogues. Pour juger de la vraisemblance d*un pareil consentement qu'on pourrait Invoquer, la connaissance du masocbisme est en tout cas d'une certaine importance.

838

PSYGHOPATHIA SEXUALIS

avoir une portdfe mddico-légalO) car lo droit crimiaol mo- derne no roconnatl plus lo principe du volenti non fit injma et lo Code pdnal aulrichion, actuolloment on vi- gueur, dit oxpresstfment dan» son arliclo 4 : <$ Des ddlils sont <M>mmis aussi sur de» personnes qui demandent ellos-mémes ft 6trc endommagées par Tacte du ddlit. »

Ail point de Vue psycliologiquc ci médico-légal les faits de servitude sexuelle oiTi-ent un intdrôt beaucoup plus grand. Quand la sexualité est trop puissante, éventuellement capti- vée par un charme fétichiste et que la force morale de résis- tance est minime, une femme rancunière ou rapace, au pouvoir de laquelle riiommo est tombé par passion amou- reuse, peut pousser son amant aux crimes les plus graves. Le cas suivant en est un exemple digne d'être retenu.

Orsbrvation 188 (Assassinai de sa propre famille par servitude eexuelh). N*. fabricant de sayonsÀ Gatane, âgé de trente-quatre ans, autrefois de bonne réputation, a, dans ia nuit du 2i dé- cembre 1886, tué & coups de poignard sa femme, qui dormait û e<)(é de lui, et étranglé ses deux (ilies, donl Tainée avait sept ans et la cadette six semaines. X... niad'nbord, et essaya de détourner les soupçons sur un autre ; ensuite il fit des aveux complets et pria tes magistrats de le fuirc exécuter.

X..M issu d*une famille tout à fait saine, autrefois bien portant, négociant respecté et très capable, vivant en bon ménage, se trouvait, depuiAT des années, sous rinaucnco fascinatrtce d*une maîtresse qui savait lattirer à elle, et qui le dominait entiè- rement.

H a pu tenir secrets cos rapports cl devant le monde et devant .sa femme.

Ën provoquant sa jalousie el en lui déclarant qu*it ne pourrait conserver la possession de ses faveurs qu*en Tépousanl^ ce monstre de femme a sa pousser son amant, faible de em*aclôre et fou d*amour, ù assassiner son épouse et ses enfants. Apré^ roclc, N... força son petit neveu a lo ligoUer comme si lui-même avait éUi victime des assassins, el il imposa le silence au petit gorçon en le menaçant do le tuer. Quand les gens arrivèrent, il joun le rôle d*un pùre de famille malheureux et victime d'un guet*aponi«.

Après SCS aveux, il manifesta un profond repentir. Pendant les

I.A Vm SliVUlSU^IS OKVANT LI^S TRIBUNAUX

530

doux annôoH clo rinslruction judiciaire el l'Audienco publique, N..« ne prôgonlu jamais do symptôme!» do trouble» tnonlaux,

Il ne pouvait s'cxpltriuer que pnr une sorte de fascination sa passion follu pour la catin en question. Il n*u jamais ou h se plaindri* de sa femme. On no trouva aucune trace d*un instinct génital anormalement fort, ni d*uno tendance perverse chez ce criminel passionnel et oxçeptionneL. Son rq>eiitir ot sa m^ iioii prbuvuiehi qui h*é{ait pas nën plus défecîuoux moralemonl. Preuve de faeiiUés mentales intactes. Exclusion de toute impul- sion irrésistible. (Itfandniari, fi Alorgagni^ 1800, février.)

II va de soi que la responsabilité^ dans ce cas horrible et dans beaucoup d'autres analogues, no peut pas C^tro contestée. Dans Tordre actuel des choses, Tanalyse plus subtile des motifs d'un acte est hoi*s de la portée de» profanes et les juristes se tiennent systématiquement it i'deart de toute psychologie en raison d'un formalisme logique. Il n yu pas lieu de supposer que la servitude sexuelle soit appréciée par des magistrats et des jurés, d'autant moins que dans ce cas le mobile de racle criminel n'est pas de nature morbide ot i|ue l'intensité d'un mobile enelle*mdme ne saurait être prise en considération.

Toutefois on devrait, dans de pareils ca»$, examiner ot peser s*il y a oneoro sensibilité aux contro-moiifs moraux ou si cet élément a été éliminé, ce qui indiquerait un déséqui- librement de Tétat psychique.

«Sans doute, dans ces cas, il s'est produit une sorte do fai« blesse morale acquise qui influe sur la responsabilité. Dans les délits d'instigation, la servitude sexuelle devrait toujoiirs ôtro comptée comme une raison pour l'admission des ciiTon* stances atténuantes.

courts BT iaKSSCJtSS, VOL A SIAIN ARM^.K, VOL PAU PéTICUISMK.

Aulrielie, g tOO; Allemagne, § 219 [vol A main nrcnéc); Autriche, $ I7t et m ; Allemagne, i m [vol].

Il ressort du chapitre de pathologie générale qui est

m PSYCnOPATlIIA SEXfMLlS

consacré au réticliismo, quo le fétichismo pathologique peut devenir quelquefois lu cause do ddlit». Jusqulci on connaît, comme ddlitedccegcnre: le fait de couper les natlos de clievoux (observations 78, 79, 80) ; io vol k main armi$e ou le simple vol de linges do femmes, mouclioirs, tabliers (obser* vations 82, 83, 8.1, 86), souliers de femmes (observations 67, 87, 88), éMVes de »oSe (observait on 03). Il n'y a pas k douter que les auteurs de ces actes soient psychiqucmcni tarés. Mais pour pouvoir admeltro le manque do libre arbitre et, par conséquent, rirrcsponsabilitd, il est absolu- ment nécessaire de fournir lu preuve qull y a une contrainte irrésistible soit dans le sens d*un acte impulsif, soit par une débilité d'esprit qui a mis Tindividu dans rimpossibililé de dompter son penchant pervers et criminel.

Toutefois, cos délits, ainsi que la forme singulière de leur exécution qui ditTère sensiblement d un vulgaire vol ou vol h main armée, exigent une enquête médico-légale. D'autre part, ils n'ont pas toujours pour cause originaire des cir- constances psycho-pathologiques, ainsi que nous le montrent les cas très rares oit le coupeur de nattes' est poussé unique- ment par TApreté au gain.

OttSEHVATioN 180 {Fétichisme du Mouchoir, Vok coniinucls de mmdioip's de femnm),'-'})..., quarante-deux ans, valet de ferme, célibataire, a été envoyé par les autorités, le mars 1892, A t*iisile du district de DeggeiidorfT (Bavière) pour que son élut metital y soit souiuis h l'observation niédicute.

D... est un liomnie do grande taille, fort et gras. Le

crAne est sub-niicrocéphale, Pexpression de la ligure falo» L*eK- prcssion des yeux est névropaUitque. Les organes génitaux sont tout u fuit normaux. Sauf un degré modérc> de neurasthénie et d*accentuution du rôRexc paleltnire, on ne trouve rien danor- mal physiquement du célé du système nerveux*

Hn 1878, D... u été pour lu première fois eondamné parla Gnur

I. b*aprén \e éroH aiifrichtcn, ce «lélil pourrait îVlro qmUùù do btcasure Ugdre et tomber sous lo coup du § 411 ; d'après lo droit criminel aUeuiund. U y a dans ce caj» coups ei blessures. (Ck>mpare7. Lisxt, :i25.)

I,A VIK SKXUKLIK DEVANT LKS TIUHUNAIX 841

d*fts»isuH do SlraiibioK A iiiio poino d*itii an cl tloini do prison pour avoir \o\é ûen mouchoirs.

En 1880, il vuta dan» la conr d*tino ferme li.» mouchoir d*une nmrclmndo de volailles; il fulcoadumm^ù (|uin%c jours de prison.

Kn il isnmyn, mv la rouio piililique^ d'ni*racher t*t une fille de paysan le niouchoii' que eellc«ci tenait (V la mnjn. Accusé d'acte de briganda($o il fut acqulllo sur ravis du médoetn léguiste, qui constata une dC^liilité nienlHU^ d'un degré très a^iineù et un f rouble morbide des fonciions inlelleclueUcs tffmporedeiieti.

En 1884, la Cour d*assiscs le condamnais quatre an^ de prison pour vol d*un mouchoir cnnimis avec violence ai dans les mêmes circonstances que le délit précédent.

I«:n 1888 il tirui dans un nmrché public, un mouchoir tie la poche d*une femme. Il fut condanuu^tl quatre mois th prison.

Kn 1889 il fut condanuié pour un délit de ce jçcnre ft neuf mois de prison.

Kn 1891, idem, dix mois. Pour le reste, la liste de ses condam- nations fait mention encore de quelques contraventions et déten- tions pour port d*armes prohibées et pour.vngnbondagc.

Tous les vols do mouchoirs avaient été mm exception commis au détriment de jeunes renuiies ou de tilles et, dans la plupart des cas, en plein jour, en présence d'autres personnes, et avec tant de maladresse et si peu do ménagement que le voleur fut toujours immédiatement pris et arrêté. Nulle part, dans los dossiers, on ne trouve d'indice que 1>... aurait jamais volé d milres objeLs, nième les plus insignifiants.

Le 0 décembre 1801, D... venait une fois de plus de sortir do prison. Le 14» il fut pris on flagrant délit au moment oO, dans la bousculade d'une foire, il tirait un mouchoir dif In poche d'une fille de paysans.

il fut arrêté sur place et Ton trouva sur luicMicore doux mou- choirs blancs de femmes.

Lors de ses arrestaticms précédentes, on avait aussi trouvé sur D... des collections de mouchoirs de femmes. En 1880, on en a trfHivé 3â; en 1882, on en a trouvé 17; H en portait 9 autour du corps; une autre foisSo. Lors de .non arrestation en 1891, on a trouvé en le fouillant et en visitant son corps 7 mouchoirs blancs.

Dans ses interrogatoires, D... invoquait toujours comme mobile de ses vols qu'il se trouvait dans un état debriété prononcée, et qu'il n'avait voulu faire qu'une plaisanterie.

Quant aux mouchoirs qu'on Irouvasur lui, il prétendit les avoir

PSYGIIOPATIIIA SBXUAKia

en partie Hclictés, on paHio troquôs eonlre d*aulro8 objets, ou le» avoir reçuK en cadeau dos flUes avec lesquelles il avait eu dos mpporis.

Pendant lu période d'observation D... parait intelleciaollemcnl Irès bom<f, en même temps qu*il y a chez lui une déchéance duo au vagabouduKe, à l'ivrognerie ol i\ la masturbation : main au rond il est de bon caractère^ f^pcile et pas du IpuH râTpafïlaîre aU: travail;-' " -

11 ne sait rien de ses iwronts; il a grandi sans aucune éduoiiion ui aucuue s»r\'Giltance; étant enfinnt, il subvenait II sa vie en xnondiani ; ù Tâge de trcise ans, Il est devenu ^^alet d*écurio et, & Vi\^e de quatorze ansi on abusa de lui pour dos acte» de pédé-» rastie* H affirme avoir senti son instinct génital très tôt et d'une manière puissante; il a commencé très tOt k faire le coït et il pratiquait en outre la masturbation. X Vhgc do quinze ans, un Goclier lui apprit qu*ûn pourrait se procurer un grand plaisir avec des nioucboirs de jeunes femmes en se les appli<- quoiil ad genitalia. Il essaya et trouva que le dire du cocher 8*était pleinement confirmé ; 4 partir de ce moment il essaya par tous les moyens de se procurer de ces mouchoirs. Son penchant devenait si puissant qu'uussil<)t qu'il apercevait une femme qui lui était sympathique et qui tenait un mouchoir h la main ou assez visiblement dans sa poche, il était, en sentant une violente émotion sexuelle, saisi par Timpulsion de se presser contre cette personne et de lut voler son mouchoir.

A Jeun il lui était presque toujours possible de résister & ce pen- chant, por la crainte d'encourir une condanmation. Mais, quand il avait bu, sa force de résistnnce disparaissait* Déjà pendant son service mitllairo, il s'était fait donner des mouchoirs par des jeunes Olles ou dos femmes qui lui plaisaient et il les avait troqué» contre d'aulnes après s*en être servi pendant quelque temps.

Quand il passait la nuit chez une 011e, il échangeait tou« j ours son mouchoir avec elle. A plusieurs reprises 11 avait acheté des mouchoirs pour les échanger chez des femmes.

Tant que les mouchoirs étaient neufs et n*avatent pas encore servi, ils ne produisaient sur lui aucun effet. Ils ne Texcltaient sexuellement qu'après qu'ils avaient été portés par des filles.

U ressort du dossier do son procès que souvent, pour mettre des mouchoirs neufs en contact avec des femmes, il en avait d plusieurs reprises mis sur le chemin o(t des femmes devaient

IX VIE SEXUELLE DEVANT LES TftlHUNAUX m

pusHBi* et avait essayé de tes forcer h marclicr dessus. Uno fois il assatUU uno (IUo« lut pressa son mouchoir sur le cou cl se sftuva ensuite.

Quand il était en possession d'un niouclioir qui avait été touché) par une femmes il se produisait étiez lui de Térection et de rorgasmo. Il passait alors le mouchoir ad corpus nuâum^ de y^rMétmoii ad gmiianar.&i floculation boUs*

faisante.

Il n*a jamais demandé le coït aux femmes ; d*une part parce (|uM1 ft craignait un refus» mai» surtout parce qu'il aimait mieux le mouclioir que la femme ».

D... ne fait ces aveux qu*avoc beaucoup de réticences et par petits morceaux. Plusieurs foi» il se met pleurer et déclare qu'il ne veut pas continuer à parler, parce que cela le fait rougir. Ce n*est pas un voleur ; il n'a Jamais volé, pas même pour la valeur d'un sou, môme quand il se trouvait dans la plus grande misère. Il n*a jamais pu se décider à vendre les mouchoirs.

Il affirme avec un accent très sincère et parti du cœur : « Jo ne suis pas méchant garçon. Seulomentquandjefaisdeces hélises-hV, je suis tout sons dessus dessous. »

L*exccllent rapport fait par radnilnistration de Tasile appuie sur le fait que les délits ont été commis sous rinfluence d*une impulsion morbide et irrésistible qui repose sur la prédisposition anormale du sujet; il constate aussi une débilité mentale peu pro- noncée. Acquittement sur Taccusation de vol.

0. nif^.BAL'CHK AVEC DBS INDIVIDUS AU-DESSOUS DE 0UAT0A2K ANS.

0UTRA6BS (AUTBIGUE).

Gode auUiehien, S 128, 188; Pn^et outridiien, i ISO, tOI ; Code oUemaudfi H^t t76.

Par débauche (souillure» outrage) avec des individus non encore mûrs sexuellement, le législateur comprend toutes sortes d*actes d'impudicité comnals sur des personnes au- dessous de quatorze ans, et qu'on ne peut pas qualifier comme dos viols; L^expression « débauche », dans le sens juridique du mot, réunit toutes les aberrations désolantes et toutes les plus grandes abominations dont un homme

m PSYCUOIMTIUA SBXUAfiS

oitibrasd par In voltipléi d'une moralo fuiblo ol souvonl aussi iVum puissance sexuelle faible^ cal seul capable.

Un caractèi*o commun ftcesdâlUsde mwurs commis sur des individus qui appailionnontplus ou moin» encore à TonfancOt c*cftl leur mauquo de virilité, leur caractère do friponnorie ot souvent dinoptio. Ki\ oflTet, h part les ÔIrcs patiio!ogii|uos, repi^sratiffl pat lési iinbïfbilbs {iiaralytj^ucst ël les individus tombés dans fimbéciUité sénile, ce genre do délits est commis presque exclusivement par dos gens très jeunes qui u'ont pas encore conliancc dans leur courage et leur puissance, ou pat* des débauchés qui sont devenus plus ou moins impuissants. Il est absolument inimaginable qu'un adulte^ on ploino pos* session de sa puissance sexuelle et de ses facultés mentales^ puisse trouver plaisir à la débauche avec des enfants.

L*imaginatioi) du débauché, dans la mise en scène active ôu passive des actes d*impudicité, est excessivement féconde, et Ton peut se demander si, par rénumération suivante des actes parvenus jusqu'ici à la connaissance des hommes de loi, on ait épuisé tous les cas possibles capables de se pro- duire dans ce domaine.

Dans la plupart des cas, Timpudicité consiste en uttouclie- menls voluptueux (scion les circonstances, flagellation'), manustupratiou aclive, onlraincmcnt des enfants h la dé- bauche en se servant d*cux pour la masturbation ou pour rattouchemcnt voluptueux.

Parmi les délits plus rares sont le cunnilingm^ inmnan* sur des garçons ou dos filles, pmdicaiio pitelltmm^ coiiUfi inter femora^ exhibition.

Dans un cas rapporté par Mascbka (Handi,^ III, p. 174), un jeune homme fit danser dans su chambre dos petites (llles nues, de huit h douze ans, il les lit sauter, uriner devant lui jusqu'à ce quil en eût de i'éjaculation.

L*abus des garçons par des femmes voluptueuses n est pas

I. Pour les ca» \*Tit% voir fiiedrekiis BUteti^r, /. get% Anihiopoioyi9f t859,

lA VIE SBXUKLU DEVANT im TOIlilJNAUX

ravo non plu» ; ces femmes procèdent avec les onfunls h une conjuHcHomembrùrmnfoxxtBQ satisfaire par lu friolion, ou liion elles cherchent à se procurer de la salisfuclion eu se faisant masturber'*

Un des exemples les plus abominables a éié observé par Tordieuv Des servantes, d*àccbrd avec leurs amaïUs, ont masturbi5 des enfants qui leur avaient été confiés, ont fait le cimnilingus avec une iille de sept ans, lui ont introduit des carottes et des pommes de terre in vaginam ot aussi dans Panus d*un ||i:arçon de doux ans.

OosBnvATioN iflO. * L..M soixunte-deux ans, luurdemcnl taré, masturbaleiir, prétend n'iivoir jamais fait lo coït, mais avoir >iaavent pratiqué la /e/M/îo. Il OHlft Tasile d*nliéiiés pour immnoia. Son plus grand plaisir était d'attirer diez lui dus lUIes de dix i\ (jaalom nns et de pratiquer sur elles le cnmHlngm et d^aatres horreurs. Il éjacnlail nlorn avec orgasme.

La maslurbalion ne lui procnrait pa.s une sulbfacHon aussi grande et ne lui donnait de réjaculalion que fort diflicilement. Faute de luieux il était aussi feliator vironun et oecasionnellemenl exiilbitioniiîsle. Phimosiit. Crâne asymétrique. (Pélanda, Avcà. di Pskhmlrm^ X, faseie.

OusEavATiox 191. X..., prêtre, quamnle un», fui accusé cravoir attiré ù lut des filles de dix k treize ans, de le» avoir déshaJ>jllé6s, d'avoir fait sur ellestles allouclienients voluptueux et de s\Hre, après ces procédés, llnalemont masturbé.

Il est laré, onanisto dés son enfance, imbécile momlement; de tout temps il fut sexuellement lt*és excitable. Le crAne est uu peu pelit. Pénîs d'une grandeur extraordinaire; symptômes d'hypospadius* {!dem.)

OssenvATHiK 192, K..,, vingt-Irois ans, joueur d orgue de Barbarie, est accusé et convaincu d*avoir d plusieurs reprises attiré des garçons, parfois aussi des petites tilles, et d avoir, dniis un lieu écarté, pratiqué avec ces enfants des actes d*impudietlé (masturbation mutuelle, (dtatio puemrum, attouchements des parties génitales des petites filles).

I. Le» cns cUés \m MASchkn, llandbueh, Uf, p. nij. ^ Ciwpers, Vhriel* JahmehtHft, I8r>2, 1. 1. Tardieo, AtUniaU auje mœun,

l'MVCIIOI^ATlUA SKXUAI.I8* 32;

PSYCHOPATIIIA SKXl'ALIS

K..* (ml un iiiihécib; il est tiiism riihougn m physique, il a A poiiitt 'l'",^ do iallio; arùmi mchUiqtio, hydrocéphale, avec des dont» écarlées Tuiio de l*iiulro, di^riMttuoiiHOs, irrdguHèros*

Des lèvres éptiisses» une mine abôlie, un loiigagc bègue, deM atliltides nmUidroUcs conipl&lont riinage do lu dégéa^M*oscenco physique et intoliecUielIc. K... se comporte comme unenfunlqui a été surpris poui'jim^^

Darbe ii peiuo ptM*ceptiljK\ Pui'tîes génitales hieu et norma- lenienl développées.

il a une idée vague d*ttvoir commis quelque clioso d*incon * venant, mais it ne so rend pas eomple de la portée morale, sociale et judiciaire de ses actes.

K...'cst d'un pèro adonné & rivi*ognerle et d'une mére qui esl devenue foUe pnr suite des mauvais IrailemenLs qu'elle dut subir de la pari de son mari ; elle osl morte A l*asile d'aliénés.

Dans içs premières années de sa vie, K... devint prosquir complèlenient aveugloTt lasuiled^abeés de la cornée: t\ partir de TAge do six ans, il fut mis chex une ruinme subventionnée iwr PAssislance pnliHque; devenu plus grnud, il gagnait pauvre- ment sa vie comme joueur d*orgne de Barbarie.

Son ft*ère est un vaurien : lui-méuie passait pour un homme grinclieuK, querelleur* niécliaiil, capricieux et irrllablo.

Le rapport releva particuliéreinonl Fan^ôl de développement intellectuel, moral e| physique do Tinculpé.

Mulhomvusenient, ii faut convenir que les plus abomî«- uiii>les de ces délits de mtieurs sont précisément commis par des personnes saines d*espril, qui, trop rassasiées des plaisirs sexuels, ou par lubricité et brululilé, souvent aussi pendant l'ivresse, oublient à ce point leur dignité dliommes.

Mais une grande partie de ces faits procèdent d'un fonde- ment morbide. C*est surtout le cas che% les vieillards * qui deviennent séducteurs de la jeunesse.

Je me rallie absolument à Tavis do Kirn qui, pour ces cas, croit dans toute circonstance une exploralio tnenialis ndces- sttire; car souvent on peut établir le i*éveil d*un instinct génilal pervers «rune violence morbide et indomptable,

). Oniipansi Kirn, AUgem, ZeUichrïfl f. hycft,, XXXIX, |». 41.

U VIË SICXUëLLë devant les TttlillJNAUX U1

rôvQïl d^insUnct qui pout ôlre le pliénoinftae puriiol d'une denuniia senilis,

7. WMORAtITÉ GQirrillS XATUHK (SODpMIK*), Code fltitrieliion, )| 12». i>r6)«ri $ 100. Cod^^^ 175.

a) BesiialiiéK

La bostialitë, quelque monstrueuse ot rdpugnanie qu'elle puisse purutire à tout liomme bonnèlOy ne tiro pas toujours non plus son origine do conditions psycho^palhologiques. Une moralité tombée & un niveau très bas, uno forte impuU sion sexuelle qui se butte à des obstacles pour la satisfaction naturelle, sont peul-ôtre los principales misons do cette satis* faction contre nature qu*on i*onconti*c aussi bien chez les hommes que chez les femmes*

Nous savons parPolak qu'en Perse elle tire souvent son origine de Tidée Hxe qu'on peut, par Tacte sodomtquc, se débarrasser de la gonorrbôe; de môme qu*on Europe, cette oi*oyaucf est enGoi*e ti*ès répandue qu*on peut, en faisant le coït avec une pelitolille, se guérir du mal vénérien.

L'expérience nous a montré que lu bestialité n'est pas un fait rare dans les établcs do vaches et les écuries de chevaux  roccttsion, un individu peut s'en prendre aussi aux chèvres, aux chiennes, et môme aux poules, comme nous l'apprennent

1. 4e iiiG conforme an langage gétiéralemeni en usage, ea trailanl la besUaUté et la pêildrastio sous la désignaUon ceiniDuno de sodomie. Ooi» la Gonése (chapitre xix) cd terme a pris sou origine, ii désigne cxclusi* vetneiil le vice do ptJdârasIio. Plus tard on a appliqué le mot de sodomie au vice de besUalité. Les théologiens moralistes, comnio saint Alphonse de lAgorit Gtiry et autres, ont toujours Judlcieuseuienl, e*e8l*d«dire dans le sons de la GenÂee, fait la distinction oiilro : sodomla e. cùwtubiiw mm pet^ona ejusdem sexus et ùesliaiUas i, e, coneubilus eum àetiia* (Compares Ollert, Paâiomtmtdicint p* 73.)

1^8 Juristes ont porté la eonfustoii dans la terminoloifle en admettant une sodomia raihne sexm et une sodomia ratione generts* La science devrait cepondaut ici se diJclarcr comme VaneiHa Ifteoiogim, et revenir  l*usage Juste des termes.

2, Pour notes historiques intéressantes» v. Krauss, l*â*jctt, des Vet^ùreehenst p. i:jO; Mastilta, t!dù, Ul, 188; Uolfmaiin, La/it*b d,ger»Med,^p. f 80;no8en« baum, Die Lusitenehet éditiou, IS42.

HiH PSYCIIOPATIIIA SEXIIAUS

lin ca» rapporté pnr 1 urdicu un mliv par Scliuiiensloiii

(/w»'/>M p. m).

On coniiiitt l*or(lrc doniiiV pnr l^réàûvie le Urund mi sujet d*iin cavalier qui avait sodoiiiisiS une jumoiil : «Co gaillard oât un cochon, il faut le mettre dniis un régimoni d'inran-

Los rapports des individus féminins avec des animaux se bornent aux relations avoc des chiens. Un exemple mons* trucuxdo la dépravation morale dans les grandes villes, est io^cas rapporté par Masclika {Handb. III) d une femme qui, & Paris, en petit comité, contre une entrée payée, se montrait dovant des débauchés et se laissait couvrir par un bulldogue drossé h cctie fonction!

Les tribunaux jusqu'ici n*ont pas pi*èl4$ attention ft Télat mental des sodoniistes et iVen ont guère tenu compte.

Dans phisieui*s cas, parvenus h la connaissance de Taulenr, il s'agissait de gens débiles d*esprit.

Le sodomiste de Schauenstein aussi éluii un aliéné. Le cas do bestialité suivant est évidemment à des conditions morbides. Il s^agit d^ui épticptique. Le penchant sexuel pour los animaux apparaît ici coninie un équivalent de llnstinct génital normal.

OusKRVATtox 103.— X..., puysnn, quarante nus, grec ortiiodoxe. Le père el la in(4*o iHaie»! de forts buvf>in*s. A partir de Ki^gc de cinq ans« le malade a eu dos accès épileptiques : il tombe par U;rrn el perd conscience ; il reste immobile pendant deux ou trois minutes; alors il se relève et se mol à courir s<uis savoir oO, les yeux grands ouverts. A Tègo de dix-sept ans* réveil de rinslinct génital. Le malade ti'ade pencha util sexuels ni pour les femmes, ni pour les hommes, mais bien pour les animaux (oiseaux, ehevaux, etc.). II fait le eoYl avec des poules, des canards, plus lurd avec des chevaux, des vucbes. Ne s'est jamais inaslurbé.

Le malade esl peintre d*tmages religimisesi très borné d*c.sprit* Dnpuis des années, paramia religieuse avec ôtnls d*exlase* Il a un amour « inexplicable pour la Sainte Vierge, pour laquelle il donnerait vie. Heçn à la clinique, le malade ne présente

LA VJK SKXUKIXK DEVANT m THIBIJNADX

540

pas de lares orguiiiques ni dis sligmaten de dc^gifiiérescont^c iinalomique.

Il a eu de* tout temps do ravoi*.sioii pour \es femmes. Ayont essayé une fois le coVl avec une fomnie, Il resta impuissant; eu présoiico tics nnimniix il est toujours puissant. Yis*&-vis des l'enimoa il est toujours |)udl(fue. Le coït avec «les femmes lui semliiû pres(fue comme tiA p^*elié. (Kowalewsky^ V«r/irr/^; Psychiaii'ie^ VII» fascie. 3.)

. OiisKUVATioN 104. Le 23 seplenilire 1880, h uiidi, r«ppreiili conloniiier W..., Agé de seixe ans, ntirapa dans le jardin d'un voisin une oie et fit sur cet animul des actes de bestialité, juscprft lurrivéo du voisin. A ses ruproelies il répondit : « Eli l>ten ! est-ce (|uc Toie on est inainde? » et il s*('}|fiigna sur celto réponse. A rinleriogatoirc devant le juge, il avoua hi fnil, omis il s*excu8a en alléguant une ubseneo d*espril temporaire. Depuis une grave maladie qu*il a eue à Tége de douze ans, il a plusieurs fois par mois des aGci>s accompagnés de chaleurs à la tête; alors il est très excité sexuellement, ne sait conunent se soulager ni ce cfull fait. C'est dans un de ces accèsqu'ila commis l'acte. Il se défendit de la même façon à raudienco publique et prétendit n'avoir appris les species /aeti que par les assertions du voisin. Lo pl*rc déclare que W«.. est originaire d*uno famille saine, mais que, dc|iuis qu*îl u eu, ii Tàge de cinq ans, la scarlatine, il n toujours été maladif et que, à Ta^ço de dou/.e ans, il a eu une maladie cérébrale avec fièvre. \V... avait de bons antécédents; il avait bien a[ipris h Técole et plus tard avait aidé son père dans les travaux de son métier. Il n'était pas adonné à In masturbation.

L'examen médical n*a anioni} la constatation d*aucune défec- tuosité morale ou inlellcctucUe. L'examen du corps a permis de constater que les partie» génitales étaient normales. Pénis relati- vemont très développé, augmentation considérable du rétlexc du tendon du genou. Pour le reste, conslalallons négatives.

Il u été établi queTamnénie tcmporeâelkii n\\ p&s existé. On n*a pu consulter des accès de troubles mentaux & une époque anté- rieure, et on nu rien remarqué pendant la période d'obser\*alian qui [a duré six semaines. Il n'y avait pas de perversion de lamYa sexmlh. Le rapport médical admit la possibilité d'états orga- niques provenant d'une maladie du cerveau (fluxion h la téte) ayant pu exercer une influence sur la peri>étmiion de l'acte

m

PSYGIIOPATIIIA SKXUALIS

incriminé, (puisé dans un rapport méclical de M. lo dodcm* FrîUctii h Vienne.)

OBSBAVATioti iOS. {Sodomie impulsive). «— A..., seixc ann, gar^n jardinier; enfant iltégitinic; père inconnu; mère lourde- mont tarée, hyaléro-épilepliqiie. A... a le crâne et ta face dif- formes, asymétriques; il en est do niéine du squelette. U eat di^ potite 1011e; niastur^^^^^ dopuîs son enfanco; toujours morose, apatliique, aimant la solitude, très irascil>le. Ses passions réagissaient d*unc façon pour ainsi dire pàtholofçiquo. C'est un imbécile; nu physique, il a beaucoup dépéri, probaiilement par suite de lu nuiisturbation; il esl neurasthénique. De plus, it pré- sente des symptômes hystéropathiquiis (diminution du champ visuel, dyschromntopsie, diminuliim du sens olfiuitif el du sens auditif du cùié droit, anaesthe^ia (esdcuH dexh\).

A... est eonTaineu d'avoir en parlio masturbé, en partie sodo- misé des chiens et des lapins. A Tàge de douxe ans, il a vu des garçons masturber un chien. Il les imita et no put, par la suite, 8*empéehcr de tourmenter de celte f^çon abominable les chiens, les chais ttl les lapins qu*il renctmtrait. Il sodomisait beaucoup plus frétpiemmenl des lapins femelles, les seuls animaux qui avaient quelque charme pour lui. La nuit tomliante, Il allait à Tétablc h lapins de son maître pour assouvir son horrible passion. On a plusieurs fois trouvé des lapins avec le rectum déchiré. Ses actes de bestialité avaient toujours lieu de la môme façon. Il 8*agi8satl de véritables accès qui se produisaient périodiquement, environ toutes les huit semaines, le soir, et toujours avec les mêmes symptômes. A... éprouvait d*abord un grand malaise, une sensation de coups de marteau tombant sur sa téte. Il lui semblait qtt*il perdait la raison. Il luttait contre Tidée obsédante qui surgissait et le poussait k sodomiser des lapins, Il éprouyaii une angoisse croissante et une augmentation des maux de téte au point de ne pouvoir plus les supporter. Arrivé au plus haut degré de cet état, ila^*ait des t)ourdonnements, une sueur froide lui perlait à la peau, les genoux tremblaient, enlin toute force de résistance .s*évanouiS8ail, et il y n^nil exécution impulsive Tacle.

L*ac(e consommé, il est délivré de son angoisse. La crise ner- veuse disparaît, il reprend son empire sur lui-même, éprouve une hoate profonde de ce qui vient di^ se passer et redoute le retour de cet état. A... alBrme que si, dans cette situation, on le plaçait dans ralternative de choisir entre une femme et une hipine, il

U VIK SEXi;i£LLË Di*:VANT LKS 'PHtIlUNAUX

m

m pourvoit se tléeUluf que pour vM\o dernière. Dans les inter* viillcs aussi, piirini le» uniimutx cloiiieatiquos, c;o 8onl les lapins hcuIb i[\u lui plaisent. DnuB ses i^tats trexceplion, il lui .suffit, pour avoir uno sutinracUon sosuellut de presser, d^ombrassor, etc., ie titptn; mah parfois il tombe dans uno tello fumr wxuaits f|u*n lut ftiul inipiHuousemenl sodomiser roniinaK

Cm actes do bestialj^ sont Lçs^^^^^^^^^ ç|ui puissent .b sa^^^^ soxuerlcaicui ei Vësi pour lui lu neule forme possible d*iit*ti- vite sexuelle. A... oflirmc <pftt n*ii jamnis eu du sensuttons voluptueuses; la «ilisfaction cousIbIo seulenioiit en ce que, par ce nuiyen, il se di^tivre de la situation pénible qiie lui cri'te une ciinlrninte impulBivc.

L*exanieu médical a pu facilement démontrer que ce monstre Vdaitun dégénéré psychique, un malade privé de son libre arbitre, mais non un eriminol* (Boeteau, Ai /Vance nufrfîcafe, ïiH" année,

Lu cas suivant ne parait pas ôtro de nature psycbo^patho'' logique.

OusBUVATiox 1(16. Sodomie* Dans une ville de province, un homme de classe supérieure, égé de treille ans, a été surpris en rapport sodomique avec une poule. Depuis longtemps, on reclior- cbait le mulfaileur, car les poules do la maison dépérissaient Tune siprôs Taulre.

Le président du tribunal demandaà Taccusé comment il avait pu s'aviser de commettre une action aussi dégoAlante; il se défendit on invoquant la petilesse de ses parties génitales qui lui rendait impossible tout rapport avec des femmes. L'oxanien médical a, en effet, constaté une exiguVIé extraordinaia* des parties génitales. Cet individu était fout h fait normal au point de vue intellectuel.

Pus de renseignements ni sur les lares éventuelles, ni sur l*époque du réveil de rinslinet génital, etc. ((iyurlcovecbky, MmiiL Impotenz^ 1H81>, p. H%)

H. AcTKs n'iairroiciTÉ avkc des i^isnsoNNes ou ytÈm sex£ (Pédérastie,

Sodmia sensu s(viciion).

Lo Gode allemand ne eonnatt qno Tacto d'tmpudicité ontro dos personnes masculines. La loi autrichionno va plus loin et vise les actes de ce goure commis ontro personnes apparto-

582

mCIfOPATIIIA SISXUAIJS

imnl au même scxo; par cotmôqtionti rimpiiiHcilé entre fcmmÊft peut aussi tomber sous le coup do la loi. .

Parmi les actes immoraux commis cntro individus mascu« linsi la péddrastio {immissio petits in anum) lient le promicr rang comme intérêt. La législation a évidemment ponsé oxelusivoroent à co genro do porvorsité dos actes sexuels; dVipi*!^s tes dévoloppomoRis des commenta! cttïâ )bs pliîs aiilo - risés du Code (OpponholT, Siffsô, Berlin, 1872, p. 324 et Rudolf et Stenglein, Z>* Sirafgesb f. das Deutsche lieie/t, 1881, p. 433), Vimmissio pmis in éar/m vivum est un Tnil requis pour pou» voir établir le crimo prévu dans rarlicio 17S.

D'après cette manière fie voir, il n'y a pas liou do pour- suivre les autros actes (riropudioité commis entre hommes, à moins que eus actes ne soient compliqués d*uue oflenso publique à la pudeur, ou do remploi de la violence, ou du fail qu'iU ont été accomplis sur dos garçons au-dessous de quatorze ans. On est revenu ces temps derniers sur cette iwaniërû ûe voir, et ou considère que le fait de délit contre nature entro individus de sexe masculin existe quand mémo il n'y aurait que des actes similaires du coït*.

Les études sur Tiiiversion sexuelle ont mis l'amour homo- sexuel enlrc hommes sous un jour tout autre que celui sous lequel se présentaient les délits de mmuradusàTinvorsion, et parliculièremcnl ta pédérastie, à l'époque l'on a élaboré les Godes. Le fait que beaucoup de cas d'inversion sexuelle sont causés par un état psychopathologique, permet d'ad- moUre sans aucun doute que la pédérastie aussi peut étro racte d'un irresponsable, et c'est pour cetto niison qii'on devrait dorénavant, inforo^ apprécier non seulement l'acte en

I. Un (mvûil sttr te r(irArl»^re (liUictiieux dos rappnHs entre lioiomeit pubUé clans la Zeilsehri/i /. rf. gesammte iftrafrechtswissensehaftt I. VU, fascicule I, ainsi qu'une étude paruo lUm PHedrciehs Blaetier f* gerkhtl, iêcdiein, onit«**c iseï, fascie* 6, nous indiquent d*iine maolère excellente combien ftut>tito et suJeUe a caution doit 6tre pour le megislral Tappri^eiation de ces aeles " similaires du coït » pour constater le fuit objectif du (UHit. Consultes encore le livre de Moll : tnnersiim sejrmNe, et celui de Dernliatvli : Det* ufa* nismut^ lierlint tM2«

I.A YIK SRXUrUJJ*: DEVANT LES THlBUNàUK

Iut<*mèmo mais aussi tenir coimple de Tôlal montai do Tacousé.

Los idéos flonnôcg au début do co cliapitrâ peuvent servir ici de rbgloii. Ce n'est pas Tacle, mais seulement le jugement sur l'état anthropulogtco-cliniqne do l'auteur qui doit tran- cher la question de savoir s'il y a perversité criminelle ou pipirvci^rsipil inorbido de J'eaprii et do l^tnstinet quii dans cer- taines circonstances, pourrait exclure toute condamnation.

La première question in fwto doit être posée dans co sons : le penchant sexuel pdiir les personnes do son propre sexe esUil congénital ou acquis? Et, dans ce dernier cas, il faut examiner si cetto tendance représente une perversion morbide ou seulement une aberration morale (perversité).

LMnversion sexuelle congénitale ne so rencontre que chess dos individus doués d'une prédisposition morbide (tarés), commo phénomène partiel d'une lare caractérisée par des anomalies analomiques ou fonctionnelles ou par des anoma- lies do ces deux genres à la fois. Le cas se dessinera d'aulanl plus neUemcnt, ot le diagnostic sora d'autant plus sùr^ que le caractère et la totalité dos senlimcnU de Tindividu paraîtront peu conformes à sa singularité sexuelle ; qu'il aura chez lui absence complète d'alTcclioii pour Taulro sexe ou même horror pour les rapports hétérosexuels ; que cet individu pré- sentera encore dans son impulsion à satisfaire son inversion sexuelle des symplémes d*autros anomalies de la vie sexuelle ainsi qu'une dégénéresconeo profonde caractérisée par la périodicité de l'impulsion et des actes impulsifs, qu*cnfin ce sera un névropathe et un psychopathe*

L'autre question concerne Télat mental de Turaniste. Si cet état est tel que les conditions de la responsabilité man- qucni absolument, le pédéraste n'est pas un criminel, mais un aliéné irresponsable.

Ce cas est plus rare chez les uranistes congénitaux. Ordi- nairement ils présontenl tout au plus des troubles psychiques élémentaires qui ne suppriment pas la responsabilité en elle- même.

l>.SY(:ilOIMTIItA SISXIJALIS

Malgré cela» la quc8lion médico-légalQ do la rosponsabililé do ruranislo n'ost paaoncoro Iraiichéo. L'iiistinol gânilal ost un doa besoins organiques les plus puissants. Aucune législa- (ion ne trouve répréboRsiblo m blIo-mOino la salisfftjctiou soxuello on dehors du mariage ; si l'iiraiiisto a un sentiment porvorsy ce u'esl pas sa faulo, mais celto tl'unc prédisposition . anormale. Son désir 8(neooi peut être très répug:nàtil du point do vue Gslhétiquc; mais, envisagé au point de vue morbide de TuranistG, c'est un désir naturel* Au surplus, chex la majorité de ces mailioureux, l'instinct sexuel pervers se manifeste avec une force anormale, el leur conscience ne considère pas leur itislittct pervers comrao une tendance contre ualure. Ils n'ont donc point do contrepoids moraux et esthétiques pour contre- balancer tour impulsion*

Bien des hommes dNinc constitution normale sont capables de renoncer à ta satisfaction de leur liùido sans ôtre atteints dans leur santé par cette abstinence forcée. Beaucoup de névro- pathes — ot les urauistos le sont tous deviennent malades, quand ils no peuvent satisfaire leur instinct naturel ou quand cette satisfaction a lieu d'une manière qu'ils considèrent comme perverse.

La plupart des uranisles se trouvent dans une situation pénible* D*uii côté, ils ont un penchant anormalement fort pour leur propre sexe, penchant qu'ils sentent comme une loi natu- relle et dont la satisfaction leur parait bienfaisante; d'autre pari) il y a roptiiion publique qui flétrit leurs procédés, et la loi qui les menace de condamnations infamantes. D'un côté, des états d'Ame tourmentants pouvant aller jusqu*à riiypocon- drto el au suicide, ou au moins conduire & dos maladies de nerfs; deTautre côté, la honte, la perle de leur position sociale, etc. On no peut contester que cette malheureuse pré- disposition morbide crée des cas do contrainte el de force majeure. La société el la loi devraient tenir compte de ces faits : la première, en plaignant ces malheureux au lieu de les mépriser; ia dernière, en ne les punissant pa9, tant qu'ils

U VIG SfêXUKLLE DEVANT LES TiUHliNAUX UliB

reslent dans les liinUes tracées ou génôml pour la monifosla* (ion do l'instmol génilaK

Gomme çonfirmalion de ces vues et do ces réolamalions on favourducos enfants mal partagés do la nature^ noua nous permoKons do reproduire ici un m6moiro adressé par un ura* nisle à Tauleur do oa livre; celui qui a-écrit les lignes sui' vantes est un |iersonnage qui occupe une liaulo position sociale h Londres.

Vous n'aver* pas une idée des luttes IcrHIilos cl cdnlintiï^llos que nous lousi surtout les penseurs et les délicats, nvons h soute- nir encore aujourd'hui, et combien nous avons h soulTHr do l'opi- nion (*rronôu ot presque génlfrale sur notre cunipto et sur notre prêteudue m iiiiniornlilé ».

Votre opinion que ce pliénouiène doit, dens In plupart dos eus, i>tro nttritiué h une prédisposition morbide congénitale comme cause originaire, pourra peut*ôlre vaincre bientôt les préjugés existants et éveiller do la compassion pour nousautres<« malades », vn place do Tliorreur et du mépris dont nous sommes encore Tobjet.

Quelque prorondénienl que je sots convaincu ([ue Tidéc que vous défende/ est pour nous très nvantugeuse, je ne puis, dans i'tutérél de la science, accepter sans réserve le mot « morhtdo et je me permettrai de vous <lonner A ce sujet encore quelques explications*

Le phénomène est en tout cas anormal ; nuiis le terme « mor- bide » a encore une autre simplification que je ne trouve pas exacte, du moins dans les nombreux cas que j*ai eu roccasion d'observer personnellement. Je conviçn»i ù ptiori «pie, cliex les uranisfes, les cas de troubles mentaux, de surexcitntion nerveuse, etc., peu- vent être consultés dans une proportion beaucoup plus considé- rable que cbez les individus norniatix* Cette nervosité aiguSî cstHtlIe en connexité nécessaire avec la nature de Turanisme ou ne doit-elle pas, dans la plupart des cas, être attribuée à ce que Tura- niste, par suite de la législation actuelle et des préjugés sociaux, ne peut arriver, comme les autres hommes, a satlsfuire, d'une manière simple et aisée, ses penchants sexuels ou génitaux.

Le jeune urantste, dès qu'il sent les premières émotions sexuelles elqu*il en fait naïvement part a ses camarades, 8*aper- çoit bient^it que les autres ne le comprennent pas. Il se replie

SliO PSYCIiOPATIIIA SKXUAUS

doue sut* iiti-inéiiie. Coiifio-Uil h son profosMuiU' ou h hoh \mm%iH (30 qui rémeut, on lui rf^présoiito comiiio criminel ce iiiouvoineiil qui lui parnlt atmsi naUii*el quo lii itaUilion pour io poissuii ; cl on lui dit c|u1l faut couibiiUnt <H HuppHiiiot* ^ loul prix et* ptMictmnl. Voilà r|iio coiiinioncc} une luUo intdH(!urn,uno fiupprcssion Yi/jloiil<* ilcrinstiucl .Hoxiic*!; <»t pins ou on supprime la sali^ruclion uatii* rcllts plusTimugiiiation H*t»chaunVi et liavaillo, plus ollc* fail surgir,. comine|>ar onctmolamenif pr{»«»if*AnTcnt ccfs inïag(^squ*oii voudrai! bauiiir. Plus le caractère, qui ftouliiMit vt* coinhat est énergique, plus le systùnirf norveux iloit falaleutent on souffrir. GVsl, h mon avis, cetlc .supproâgion violente d'un insltnrl protinHiénienl enrac'ini'i vhvz noiis^ qui di*vi*loppo les Kynqiti^iueH morbides que nous pouvons observer clie% beaucoup d'iiranistes* uinin ces symptômes ne sont pus néccHsuirenient en eonnexité avec le» pré- ilisposilions uranisies.

Les un» continuent pendant une période plus ou moins longue Ce coiidiat intérieni\ sans trêve, ctt Unissent par s^user eonqiU>te<* ment; le?ii autres arrivent tinalenienl h la conviction que cel iusliiict puissant qui leur est congénital ne peut pas élre un péché; il» cessent de tenter Tiinpossible, c'est"à*dirc la suppression do leur penchant . Mats alors commence en réalité une série de souf* france.s et dVxcilnlions permanentes, l.e Dioniug, quand il cherche la satisraction de son instinct génital, sait toiijoui*s la trouver facilement; tel n'est pas le cas de l'uraing. Il voit dos lionnucsqui le charmeat, nuiis il ne lui est pas permis d'en rien dire, pas même de laisser voir ce qui rément, 11 croit que lui seul uu monde aces sentiments anormaux* Naturellement, il recherche la couipagnie des jeunes gens, niais il n*ose pas se confier & eux. Ainsi il est amené à se procurer une couqienstUion de la satis- faction qu'il ne peut pas obtenir* l/onanisme est prati<|Ué sur une vaste échelle, et toutes les conséquences de ce vice se ronl hientét sentie. Si alors, aprè.s un certain laps de temps, il se produit un délabrement du système nerveux, le phénomène morbide n*est (las occasionné par ruraiiisinc même, mais il a pris naissance parce que. par suite de PopinioD régnante h notre épocpie, ruraniste u*a pu trouver la satisfaction sexuelle qui lui est normale et naturelle, et que, par conséquent, il adô tomber dans J'onanisme.

Admettons que Furfiniste a eu la chance rare de reuc<intrer une t\nie qui sente connut* lui, ou qu'il a été renseigm'* par un ami expériinenlé sur les choses du monde uraniste; liien des combats intérieurs lui sont épargnés, umis une longue série de soucis

l\ VIK SEXllBlXE DEVANT LES TUIIUJNAUX

lr<iubhiiiU, de eriiintefl, suit toim soh puH. Il suit nialnleiiani qu'il n'csl|>lu8 le Boul iiii monde qui tiil ces HenliiiienU nnorimuix ; il ouvre les yeux, et il osl étonnât de trouver timl de compagnons dans loiiLes les couclio» sociales et dans loules tes prorcssions ; il apprend que, de môme que eiicz 1(ïs Dioning* il y a aussi les urauisles une prosliliilioii, el qu'on peal avoir dos homme» vénal», de môme q i:i 'on aeluHe den 1 Hie». y oceasion do satisfaire rinslind sexuel ne fuit dnac plus défaut. Kl pouHanl, combien difiiérent est ici le cours des choses, comparé ù ce qui so passe che% les Dioningl

Prenons le cas le plus heureux. L*anii de même tendance aprC«s lequel on a langui loule su vie, est trouvé. Mats il n*c8l pas permis de se livrer franchement h lui comme lu jeune homme s*nbaudonne h la lllle qu'il aime. Au milieu d'une angoisse couli- nuelle, tous deux doivent cacher leur liaison, môme une Irnp grande inliniilê qui poiUTatt racilemont éveiller les soupçons doit rester cachée devant le monde, surtout si tous les deux ne sont pas de môme ûge ou s'ils n^nppartionnonl pas h la môme classe sociale. Ainsi comnienee, avec la liaison même, une série d'agi- tations; la crainte que leur secret peut être trahi ou deviné, ne pitnnelpas au malheureux de jouir en toute gaieté de cœur. incident insignillant pour tout autre le fait Irembler, car il craini ifue les soupçons soient éveillés, son secret percé ii jour, ce qui compromettrait complètement sa position sociale et lui ferait perdre son poste et soa métier. Cette agitation continuelle, ces craintes et ces soucis pcrmanonts, ne laisseraient-ils aucune trace et ne reteu tiraient-ils pas sur tout le système nerveux?

Un autre, moins heureux, n'a pas trouvé Tami do sealinients similaires, mais il est tombé entre les mains d'un beau jeune liomme qui d'abord a été complaisant pour lui jusqu'à ce qu'il ait pu surprendre les secrets les plus intimes de l'uranistc. Alors il se met h pratiquer le chantage le plus rafliné. La malheureuse viclime, placée entre raltornalive de payer ou de se rendre iniiH>8- sible dans la société, de perdre une situation respectée, de se voir couvert de houle, lui et sa famille, paie; el plus il paie, plus devient avide le vampire qui le suce jusqu'A ce que finalement le pauvre jeune homme n'ait plus le choix qu'entre la ruine matérielle ou le déshonneur. Qui s'étonnera que les nerfs ne' soient pas toujours assez forU pour tenir lôte (t celte lutte ter- rible? Che» les uns, les nerfs succombent complètement, le trouble mental se produit, et le malheureux trouve onlin dan»

l*SYCfl01>ATIIIA SEXUAUS

un6 iiiàisou do suiilé le i^epos qu*U n'avuit pu Irotivor datis la vio. Unaiilro, poussé m dénespoir, i»ol (lu parte suicido U cet étal insupportable. Combien de Huicides myslériaax de jeunes geng doivenl élro uitribuô» A celle circonsUince I Voilà ce qu*on ne peut môme 8*imaghier!

Je ne crois pas roc Iromimr on offirmanl que, au moins lainoi- iié des suicides de jeune» gotis doivent être ramenés 4 de pareilles causes* Même dans les cas, il ny u pas un maUre-chanteur inexorable qui poursuit l'uraniste^ mais seulement une liaison entre les doux hommes, liaison qui en soi-même suit un cours saiisfaisànt, la dôeouverle eu seulement la crainte do la divulga* lien pousse souvent nu suicidi;. Que d*ofliciers qui avaient ane liaison avec un do leurs subonlonnés, que de soldats qui en entre- tenaient une avec un camarade, €int,au moment ils se croyaieat découverts, essayé d'échapper ù la honte en se logeant une balte dans la tôle! Il en est de mùim dans toutes les professions.

dont*, en réalité, il faut con%*enir qu*on observe dm les ura- niles plus d'anomalies intellectuelles et peut-être aussi des troubles mentaux en plus grand nombre, cela no prouvé pas encore que ces dérangements intellectuels soient fatalement en connexité avec Turanisme et que Tun suppose Tautre. Ma ferme conviction est que, dans Timmonse majorité, les cas de troublés mentaux qu'on n observés che;& losuranisles, que leurs prédispoi^i- lions morbides, ne doivent pas être mis sur le compte de leur ano- malie sexuelle, mais qu'ils ont été provoqués par Topinion erronée actuellement régnante sur ruranisme et par la législation exis*' tante.

Celui qui n*a qu'une idée approximative de la somme de souf- frances morales etintelleeluelles, des craintes et des soucis qu'un uraniste doit supporter, des hypocrisies et des cachotërics con- tinuelles dont il est oi)ligéde faire usage pour dissimuler son pen- chant, des difficultés immenses qui s'opposent à la satisfaction naturelle de son instinct sexuel, cclui4& ne peut que s'étonner qu'il n'y ait pas encore plus de troubles mentaux et do maladies nerveuses parmi eux, La plus gramle partie de ces états mor- bides n'arriveraient certainement pas à se développer, si Turaniste, à l'exemple du DIoning, pouvait trouver d'une manière simple *et aisée une satisfaction sexuelle, s'il n'était plus exposé à la ' torture de ses craintes élernell es.

De kffe laia on devrait avoir des ménagements pour Tara*

LA VIK SëXUëI.LE OëVAXT LUS TnitiU.N.VUX m

ntëlc) eii laiil que le par(igra|)lio on question n'csl iiitorprélé que dans le sons cl*uiic pédérastie oirocUve et qu'il faut tenir Gomplo ci do l'anomalie psj'chico-somalique établie pat* une exporliso exacte ol de l'examon individuel do la question du culpabilité.

De le</e/eremla les tout la suppres-

sion de ce paragraphe. Le législateur \i*y consentira pas faci- lemcnt, car il pense que la pédérastie est plus souvent un vice abominable que la suite» d'une iniirinilé physique ot men- tale, que beaucoup d'uranisles, bien que contraints à pratiquer des actes sexuels sur des personnes ilo leur propre sexo, no sont nullement forcés do se livrer & la vraie pédérastie^ acte sexuel que Ton a considéré de tout tumps comme cynique ol dégoûtant et mémo nuisiblo, quand clic est passive. Mais le législateur do Tavenir devrait cependant mûrement poser si, pour des raisons d'utilité (difficultés d'établir la culpabilité, prétextes aux chantages les plus vils, otc.), il no serait pas opportun do supprimer dans les Codes les poursuites judi- ciaires contre l'amour outre hommes.

Les raisons que j'invoque moi-même pour la suppression de ce paragraphe du Ck>de sont les suivantes :

Les délits prévus dans la législation prennent d'habitude leur origine dans une prédisposition morbide de Tùmc.

2"* Seul un examen médical tr&s minutieux peutdilTérencier les cas de simple perversité de ceux de perversion morbide. Mais du moment l'on requiert judiciairement contre l'in- dividu, celui-ci est déjà perdu au point de vue social.

3* La plupart de ces uranislcssont non seulement atteints de perversion, mais ont encore le malheur d'avoir un instinct développé avec une vigueur anornialc. En cédani à leur ins- tinct génital, ils so trouvent donc directement sous le coup d'une contrainte physique.

4^ Pour beaucoup d'entre eux» ce genre de satisfaction no parait nullement contro nature ; au contraire, pour eux , c^est la façon naturelle, et celle qui est admise par la lui, qui est contro

m

PSYCHOPATIflA SBXUAIJS

nalure. Ils manquent donc do toun le« correctifs moraux qui pouitaienl les ompèclior do commollre lour délit soxuel.

8'' A défaut d*uiio définition oxaclc do en qu'il faut entundro par Impudicilé contre nature, on a laissé une trop gi-atido laliludo& Tarbitrairo personnel du juge« yinlorprétatiou de plu6 en plus subtile du § IIS, on Allemagne, nous montre combien la manière d'envisager juridiqut?mmit Ic^^ cas vïrïo c est pou fixo. Le fait objectif est décisif pour lo jugement. (En général on ne sMnquiètc jamais du fait subjectif.) Gomment peut-on établir lo promier? Le délit est toujours commis sans témoins.

6* On no peut invoquer aucune raison théorique ou juridique pour le maintien de l'artielo du Code, 11 n'a que rarement pour effet d'enipèdior lo délit par crainte do la punition ; son appli- cation no corrige jamais, car dos pliénomènos naturels mor- bides no peuvent pas «Mre détruits par une punition ; comme châtiment d'un acte punissable qui ne Test que dans certaines conditions souvent erronées, l'application do cet article peut amener les injustices les plus formidables. Qu'on n'oublie pas que, dans divers pays civilisés, cet article du Code n'existe pas, et qu'en Allemagne il no représente qu'une concession faite au sentiment de lu morale publique qui cependant part d^nie supposition fausse et cotJond la perversion avec la perversité,

7* A mon avis, la jiîunesso et la moralité publique sont suffisamment protégée» en Allemagne par d'autres articles du Code; rarticlol7Îj fuit plus de mal que do bien, car il favorise une des infamies les pl us abominables : le chantage.

Il est vrai qu'on punit aussi le mailre*ctianteur qui a dé- noncé le fait, mais il a pour lui ta chance énonne que sa vic- time ne laissera pas venir les choses & rextrémc, c'est-à-dire jusqu'à la dénonciation au parquet* Dans les plus mauvais cas, un coquin do celte espèce se laisse nourrir on prison pendant quelque temps, sans qu'il soit compromis dans son existence honteuse, tandis que sa victime est déshonorée, ruinée, ot finit souvent par le suicide.

LA m SEXUELLE DEVANT LES TIU1)UNAI1)l Ui

8^ Danslo ca» lu lâgialatottniilomand croirait quo la sup« prossion do l'arliclc 17S compromnttrait la proloctioa do la jeu» nom, il sufflraiit (rétoiulro ràrlloie 176, alinéa aux individus en génémii car rarlicle, dans sa rtfdaclioa aoluelle, no punit que lo8 actos d'impudicilé commis sur los fommes par violonco ou menaces. I<e Code pénal français a un paragra^^ sonsVEvdniuûUenïeni, on pourrait songer oncore à modifier l'article ilS^ alinéa 3, on fixant une limite d'Age plus ôlovéo quo dix-septans, limite h partir do laquelle los actos d'inipudicité commissur do jeunes individus no seraient plus poiirsuivablos. Cette extension profiterait aussi & bien des individus fémi* ttins qui,2il-&ge do quinze ans,n*ont qujexceptionnellement la maluritéd'cspritnécossairo et la capacité pour se diriger elles- mêmes et pouvoir se proléger sunisammenL Par Iti on offrirait aussi aux îeunes individus du sexe masculin (environ jusqu'à l'Age do seiseans) une protection plus efficace que ne «aurait le faire rarttcle 175 qui| comme on sail, ne vise que la pédéras- tie (cl, d'après de nouvelles intorprétationsid'autres actes simi- laires du coït), mais qui laisse impunis ronanismo et lus autres actes d'inipudicité* C'est précisément par ces actes d*impudi* cité que les uranislos deviennent dangereux pour lus jeunes gens, et excoptionnellomcnt par la pédéraslie. Le législateur n'a ni le droit ni le devoir de menacer de peines dos actes immoraux inief* mares qui ont lieu partis ctausis él avec con» seulement mutuel, quand los personucsdonl il s'agit ont atteint au moins leur seizième année, Age l'individu dispose déjà d'une somme suflisanlo de maturité morale cl intellectuelle; ces choses sont raiïaire personnelle de chacun, car aucun intérêt public ou privé n'est lésé.

Ce qui a été dit de lege laia, relativement à l'inversion con- génitale, pourrait s'appliquer à l'inversion acquise* La né- vrose ou psychose qui raccompagne pèsera beaucoup, ait point de vue médico-légal, dans la balance, quand il s'agira do trancher la question de la culpabilité.

Un fait d'un trbs grand intérêt psyeliopathologtque et,

^flVCIIOPATlIlA BKXIIAI.IA. 30

m MYCHOPATMIA SKXIJAI48

selon les circonsiaiicos, médico-légal, c'est que, dans lo cas ces invortis éprouvent un rofus dans loui* amour ou mémo une infidélité do la part do lour amant, ils deviennont capables do toutes ces réactions psychiques, jalousio otvengcanco, quo nous pouvons si souvent observer dans l'amour entre homme et femme ot qui fréquemment poussent l'individu outrait dans ^es sonlimonts ios plus citera & des acte» de violences contre Tobjot de sou amour ou contre celuiqui lui a volé son bonheur.

Rien ne proavo mieux combien Tinvorsion sexuelle est enradnée dans la constitution, combien olle domino tous les sentiments» tes pensées et les elTorts de Tindividu, ot combien elle se substitue complbtemcntà la manière normale de sentir ot de se développer des hétérosexuels. Un oxcroplo qui montre de quels actes est capable cet amour ropous&é ou trahi, nous est fourni par lo cas suivant, très instructif, et qui a été emprunté & la chronique judiciaire américaine. Je suis parti- cttiièrement obligé à M. loD' Bœck.de Vienne, qui s'est donné lia peine de recueillir les documents de cotte cause célèbre dans les journaux et dans les comptes rendus des débats judi- ciaires.

OfiSEAVATioN 197.— Une fiUe aUeinte dlmersion sejeuelie atsath me son amante qui n*a pas voulu répondre à son amour,

A Mcmphis, aux Etats-Unis de rAmérîque du Nord, unejeuno fille, Alice M..., issue d*une des premières ramilles do la ville, a assassincSau mois de janvier son amie FrodaW..., également Issue d*une raniiHedu meilleur monde. Elle lui a donné plusieurs ceupsde rasoir au ceu.

L^enqucHe judiciaire a donné les résultats suivants. Allée est lourdemctil tarée du cùt<^ de son ascendance uiatcrnelle : un oijcle et plusieurs cousins du premier degré étaient des aliénés, la mère, d'une prédisposition psychopathique, eut après chaque accouchemont une période de « fui ie puerpérale qui fut plus grave quand elle accoucha de son septième enfant» ^ac- cusée Alice. Plus tard, olle tomba dans un état de débilité mentale, avec idées de persécution.

Un frère de raccusée eut pendant quelque temps des troubles d'esprit, à la suito d*une insolation, & ce qu'on prétend.

LA VIJ5 SEXUliLLK DBVANT LES TttIHUNAUX Ii03

AHce M... A tltx*neur an»; do taille moyonnc, Mo ifesl pa» jojie, U figure OHt cnfanUiio cl « presque Irop potilc en proporUon (lu corps », asynuHriquo ; lo e6ié droit do la faco est plus dévoloppi* que le guucho ; lo noz e»l d'une « Irrégubrilô surpronaiite »», le regard perçant. Alice M... est gtuichère.

DiiS l'entrée on puherlé, elle eut fréqueniinont- de grands maux de U^te dtnne durée tt.W5î toftg(i^; Un» Tuî» par mois elle soulTmlt d'hémorragie» nasales, ot .souvenl uiémc, ces dernier» tenipji, d'accès do tremblement et do imnor. Une foi» elle en per- dit eonmilsî«anco,

Alieo était une enrant nerveuse, irrttttblo,ct on retard dans son développement. Elle n*éprouvâ janiais de plaisir aux jeux des en- fants cl pas du tout aux amusenieiils des petites filles, A Tégc de quatre il cinq uns, elle trouvait heauroup de plaisir à éeoreher des chats ou h les suspendre par une patte.

Elle préférait à ses sœurs son frém cadet et ses jeux de garçon ; elle cherchait à le dépasser en fouettant les toupies, dans le ùnae-ùaii cl fo^hbaU, ensuite au tir à la ctlile ot dans toutes sortes de gamineries. Son exeix'îce favori élidl de grimper, et elle y avait acquis une grande adresse. Elle aimait particu- liérenienlà s'occuper & Téeurie auprès des mulets. Elle avait six ou sept ans, loi*sque son [n*;re acheta un cheval; elle aimait A soigner cet animal, A lui donner h manger, iV monter sur lui sans selle, a la façon des garçons, et ù se faire mener ainsi dans les champs. Plus lard encore, elle soccupuit ii nettoyer le cheval, U lui laveries pieds; elle le conduisait par lu hridc i\ travers les rues, elle lui mettait les Imrnais, rnttolnU ; elle s'entendait (i*és k}m\ ii fattelage des voitures et h les raccommoder.

A lecole, elle ne peut suivre que lentement et incomptétemonl les cours; elle est incapable de s occuper sérieusement de quelque chose; elle saisit et retient difficilement. On essaie de lui apprendre la musique et lo dessin, mais on échoue complétc*- uient ; il est impossible de lui faire faire des ouvrages féminins. Plus tard, elle h*u pas non plus de goôtû la lecture ; elle ne lit ni livres, ni journaux. Ëlle est entêtée et capricieuse ; ses pro- fesseurs et les gens de sa counaissanco croient qu*ello n'est pus nornmle.

Ëtunt enfant, elle ne se commet pas avec les garçons, n*u pas de camarades parmi eux ; plus tard, elle n*a pas d'inlért'a pour les jeunes gens ; elle n'a personne qui lui fasse la cour. Bile se comporte toujours avec indllFérence envers les jeunes gens» quel-

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quefois avec hnisquerte, et Ollo pnsso pour u folle » parmi eux.

Rllo éprouva une afrecUon oxtruordinaire, « aussi liaut que 80S souvonii*» remontent >s pour l^redn W..., Hlle du m6ino|ftgo qu'olleelonfantd*une fumllle amie. lh\ était délîcale ot pleine desenliinenl; elle avait un caractère do fille; t'afTection existait des deux côtés, mais elle était beaucoup plus violente clies Mice ; elle s*accrut avec les années au point do devenir une passion. Un an avant hi eatastréphe, la femflté W; ti^hspôVtâ son Joiid- cile dans une autre ville. Al. resta plongée dans le cliagrin le plus profond* Il s'engagea alors une correspondance tendre ot amou» reuse.

Deux fois Al. va faire une visite h la famille do Fr.; alors les deux jeunes filles ont des rapports <c d*une tendresse dégoôtante », comme Tanimtent les témoins. On les voit des heures entières, couchées dan$ le même hamac, se pressant Tune contre Tautre ot s*embras$ant. « C'étaient des pressions et des baisers entre les deux filles à en avoir le dégoAl ». Al. a honte de faire de pareilles choses en public ; elle on est blâmée par Fr.

Pendant une contre*vislte de Freda, Alice essaie de la tuer; elle veut, pendant que scm amie dort, lui verser du laudanum dans la bouche ; la tentative échoua, car Fr. se réveilla.

AL prend alors devant Fr. le poison et en est longtemps malade. Voici le mobile de la tentative dWasstnat et de suicide : Fr. avait manifesté de Tintérôt pour deux jeunes gens; Al. déclara ne pouvoir vivre sans Tamour de Fr. ; « ensuite elle a voulu se suicider pour se délivrer de ses souffrances ot rendre ft Fr. sa liberté. » Après la guérison d'Al., la correspondance entre les deux amies reprend son cours otelle est pins que jamais remplie de protestations d'un amour passionné.

Dientét après, Al. commence h développer & son amante son projet de répouser. Bile lui envoie une bague de fiançailles; elle menace de la tuer en cas de mpture de promesse. Toutes les deux dément prendre un pseudonyme ot fuir en.scmble A Saint- Louis. M. voulait sliabiller en homme et chercher de Touvrage pour toutes les deux ; elle voulaitaussi, si Fr. le désirait* se faire pousser des moustaches ; elle esiiérait obtenir ce résultat en se rasant.

Peu de temps avant la mise t\ exécution de la fuite de Fr.Je plan est dévoilé; la fuite est empêchée; on renvoie ii la mère d*Al. la bague de fiancée et d'autres reliques d*amour« et Ton interdit tout rapport entre les deux jeunes lllles.

LA VIE SBXIJËIJJ*: DEVANT IJ*:S THIBDNAUX âGS

AL C8l complôtemont aballuo. Ëllo perd le summeil, no prend que pou do nourriliire ot h conlrc^ca^uis vllo est apathique, di^traHo (elle met sur les'comptcs do ménngo le nom de son amante au lieu du nien), Klle coche la bague ol les autres roHqui?» d*ainour, entre autres un de Fr. qu^oHo avait rempli du song deramie, dan» un coin de la cuisine elle passe des heures èhilftrc^s m ciintcnip!ant ce*<!i objets/ tantôt ^^rï^^ Mtitirii en sanglots.

Elle maigrit; sa Hgure prend une expression craintive, les yeux ont une luour éirango et sinistre ». A cette époque, elle appt*end la prochaine visitn de Fr. A Memphis; elle conçoit alors le projet de tuer l^r. puisqu'elle ne peut la posséder. Kilo s'empare d*un rasoir de son père ot le garde soigneusement.

Elle ontameavec ramouroux de Fr., en feignant de rinlérèt pour lui, une correspondanco, alin de pouvoir jeter un coup d'œil dans leurs relations et pour se t43nirttu courant du développement que prendrait cette liaison.

Pendant le séjour de Fr. 21 Memphis, toutes les tentatives d*AL pour se rapprocher d*elle ou entrer en correspondance avec clic, échouent. Elle guette Fr. dans la rue, lente une fois déjii d'exé- cuter son projet ; mais elle en est empêchée por un hasard. Ce n*est que le jour du départ de Fr. qa*eUe. réussit £1 s'approcher d'elle sur la route qui va au paquebot.

Profondément froissée de ce que Fr., dans toute la routo qu'elle suit dans une potitc voilure h célé d'elle, n*a pas une parole pour elle, pas seulement un regard» Al. saule de su voilure, attaque Fr. et lui porte un coup profond avec un rasoir. Battue et insultée par la sœur de Fr., ello entre dans une rago folle et coupe aveuglément la gorge de Fr. à coups de rasoir vigoureux et profonds; une des blessures 8*étend d*iino oreille À Tautro. Pendant que tout le monde s'occupe autour de Fr.« Al. part dans sa %'oiturc & bride abattue et parcourt ilitort et h travers la ville avant de rentrerai la maison. A peine rentrée, elle raconte H sa mûre ce qu'elle vient de faire. Elle ne comprend {ms ce que cet acte a d'horrible; les bhVmes, révocation des consé- ^fuences graves la laissent absolument froide et ne Témeuvent pas; c'est seulement lorsqu'elle apprend la mort et t'entorremenl de Fr. qu'elle se rend compte de la porte de sa bien-aiméo ; elle éclate en sanglots et en pleurs passionnés ; elle embrasse toutes les photographies qu'elle possède de Fr. et leur parle comme si Fr. vivait encore.

1)00 PSVUllOPATIflA SEXUAUS

Pondant raudicnce publique, ollo hv fait remapcjHor aussi por son indiïïévmcv pour les monihres ppofoiidéinonl iiflligés de sa fiwiillo ol par «fin insensibilUé pour' lou.s les r«ppoH« i^lhiquo» de son action.

iSeulomcnl, i|u««d on ëvoquo le» souvenirs do son amour pour Fr. ut de m jalousie, elle est ùmkie et excoitHlvoinont agitée. Kr. « Iuiaiiianc|ué de* Iidélit6« ollc Ta tuc^o parce qiVoUe iVlvaH aimée »« Tou» le» f»xporM di^pRÎgiiciit le dévelop|M»meiit inlel- liicluel de Taccuséo comme êlanl au niveau de celui d*unc de ivmzc h quatorze au.s. Klle coniprend que des e»ranl.H n'auraient pu naître de son union avec Fr., nnm elle ne veut pas convenir que son « mariage auniit<>lê une chose insensée. File r«pous«e la snppoâition ifavoir ou avec Fr. des rapports sexuels (poul-ôln^ masturlialion). Sur ce point, de niônic que sur m vHa sexuaha peraeta^ on n*npprend abMolunieut rien ; on n'a im» procédé non plus ù un examen (O'nôcologique*

Le procils se termine par un verdict constatant raliénalion mentale do Taccusée* (The Mernphh Médical MoiHhly^ i892.)

LA PÉDÉRASTIE ACQUISE ET NON MORBIDE *•

La pédérastie représente une des pages le» plus épouvan- tables do riiistoiro des débauches humaines.

Les motifs qui amènent li la pédérastie un liommo gui pii« mitivcment a des sentiments sexuels normaux et qui est sain d*esprily peuvent iMre trës divers. Elle peut tomporairenioni servir de nioyon de satisfaction sexuelle, ix défaut du moyen normal, de mémo que, dans des cas rares, il y a bestialité h la suite d'une abstinence forcéo des jouissances sexuelles nor** maies*.

\, Pour note» hi»lurU|uc8 inl^^ressante», <;on9uller Krati»», Psffe/ioloffîa rf« Verùt'^chcna, p. 114; Tardieii, AUenlaUt Maachka, Hdh. III, p. IW. Co vice parait ovoir pris son origine en Aale cl 8*iSlre propa^*^* di» Mt a Iravcra la Crète cnOréco et v o**oîr (liC* itH répanilti A IVpoque de l'antique Hcllafi. Ue l«Ut parrinl « lloine, il s'est tl«'>veloppiV Perac, en Cîiinc -^oft II c«l iii^itiie lotéré), it c«t très ré|»An(tu, niai» au^ni Kurope. (Coaipare» Tardieu, Tarnewstcy et autres}*

2. ressort de* fait» reciielltts par Lombroso cpie de» rapporl» «exucw entre deii individus du ini^uio sexe, ont lieu aussi chex les aiiimau?^ forcés à rabsliiience. {U Criminel, p. 30, etc.)

I.A Vm SBXUBLLB DICVAm* LBS TRIBUNAUX 507

Ce fail 90 produit à bord dos naviros h longue courso, dans los priions, los bagnes, olc. Il est fort probable quo» dans ces réunions d'individus, ii y en a qui sont d'une moralité très basse ot d'une sonsualilâ très puissanlo, ou bien quMI y a do véritables uranistes. qui devionncnl les séducteurs des attires* La volupté» riiistinct d'imitation, la rapaoité font le reste.

Touiofois^ prouve bien caraotérisliquo de la puissance do Tinstinot génital^ ces mobiles suffisent pour vaincre lliorreur do Tacto contre nature*

Une autre catégorie de pédérastes est représentée par ces vieux roués qui sont saturés des jouissances sexuelles nor- roalos et qui trouvent dans la pédérastie un moyen de rani* mor leur volupté, Tacte ayant pouroux le charme de lanou* veauté. Ils stimulent tomporairemont par ce moyen leur puissance psychique et somatique abaissée. Getle nouvelle situation sexuelle les rend, pour ainsi dire, relativement puissants, et lour donne des Jouissances que les rapports sexuels avec la fommo ne peuvent plus leur oITrir, Avec le temps la puissance pour l'ado pédéraste disparaît aussi. Alors ces individus peuvent en venir & la pédérastie passive comme à un stimulant passager q ui les met dans la possibilité d'accom- plir la pédérastie active, de même qu'ils ont occasionnellement recours i la flagellation, & la contemplation de scënes lascives. (Cas de bestialité cité par Maschka.)

La fin de Tactivité sexuelle choss les individus atteints d'une telle dégradation morale, consiste on faits d'impudicité de toutes sortes avec dos enfants, eunnilinfjus, fellare et autres horreurs.

Celte sorte de pédérastie est la plus dangereuse, car los individus de ce genre poursuivent avant tout ot dans la plu- part des cas les jeunes garçons, et leur corrompent Tilme et le corps.

Les observations que Tarnowsky (o/>. ciV., p. S3, etc.) a recueillies à ce sujet dans la Société de Saint-Pétersbourg

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m PSYCliOPATIIfA SKXUALIS

sont horribles. Co sont les ponsionnaU qui Aoiit lo (héAIro ol les foyev» ilo la pédérastie. Do vieux roués et dos ura* nistos joiiotit lo râio do séduclours. Au commoneomont il on coûte & celui qu'on séduit d'accomplir coi acte dégoûtant. Il a d'abord recours ûson imaginalion et évoquo l'image d'une femme. Pou à pou il s'Iiabiluo à cctie abommalipn, Hualo». moni, semblable l'horhitio détraqué se&uoiiement par la masturbation, il devient relativement impuissant en présence de la femme et on mémo temps assers libidineux pour so plaire i l'acte pervers* Suivant les circonstances, cet individu devient un cynèdo vénal.

Ces foils no sont pas rares dans les grandes villes ainsi que nous l'apprennent les observations recueillies parTar- dieUf Iloflmanti, Limon et Tay iot\ Il ressort de nombreuses communicalions que j'ai reloues de la part d'uranisles, qu'il existe une prostitution professionneiioy de véritables maisons de prostitution pour Tamour onlre individus masculins*

Ce qui est encore digne d'être remarqué, ce sont les ariiPices la coquclierie que ces mérétrtces mûles déploient sous forme de toilotl'es de luxe» de parfums ot do vêtements de coupa féminine, pour attirer les pédérastes et les uranisles. Cette imitation inteniionnelio dos particularités de ia femmo se retrouve d*ailleurs spontanément et inconsciemment ches les invertis congénitaux ot parfois dans les cas d'inversion sexuelle (morbide) acquise.

Les lignes suivantes fournissent des renseignements inté- ressants et précieux pour lo psychologue et surtout pour les fonctionnaires de la police, sur la vie sociale et les menées des pédérastes.

Coffignon^ La Cormption à Paris^ p. 327, divise les pédé* rastos actifs en amateurs, entreteneuf s et souteneurs.

Les amateurs (rivottes) sont des gens débauchés, mais sou- vent dos invertis congénitaux, appartenant au monde, ayant de la foHune et qui ont des raisons de bien se garder que la satisfaction do leurs désirs homosexuels soit connue. A cet

LA VliS SEXUBLLC DBVANT LES miHUNAUX m

ciïelf il vont clans los Inpanarsi los maisons do passe ou dans los appartctnonis parliculiors dos prosUluéos féminines qui onl rimbiludo d'èlro on bons tormos avec lus prostitués masculins. C*ost ainsi qu'ils so mellont à l*abrt du clmnlago.

D'aucuns do ces amateurs onl asso/« d'audace poui* so livrer dan» d(^s timiK publics à loars désirs abominables. Ils risquent d'élro arrêtés, mais moins facilement (dans les grandes villes) le chantage. On dit que le danger augmente leur Jouissance secrèto.

Los onlreteneurs sont de vieux pécheurs qui no peuvent s' empêcher, mémo au risque do tomber entre les mains des matlres^hantours, d'onlrelcnir une maîtresse masouiino.

Les souteneurs sont dos pédérastes qui onl subi dos con- damnations» qui soutiennent un potil « jésus qui renvoient en expédition pour allirer des client8(faire chauler los rivclte8)| cl qui, autant que possible, surviennent au moment psycholo- gique pour plumer la victime.

Souvent ils vivent ensemble par bandes; chacun remplit selon 808 goûts actifs ou passifs le rôle d'homme ou de femme. Dans ces bandes, il y a de véritables noces, des mariages, des bénédictions nuptiales, avec banquets el accompagnement des nouveaux mariés dans leurs chambres.

Ces soutonours élèvent leurs petits jésus^ Les pédérastes passifs sont dos « petits jésus », des « jésus m, ou des <c tantes >i.

Les petits « jésus » sont des enfants abandonnés et dévoyés que le hasard ambne dans les mains d*un pédéraste actif qui los séduit et leur ouvre alors une carrière horrible pour gagner leur vie, soit comme entretenus, soit comme los hétaïres masculinos des ruos avec eu sans souteneur.

Les petits jésus les plus rusés et les plus recherchés sont élevés et dressés par ceux qui onseignont à ces enfants Tari d'une mise ot d*uti maintien féminins.

Pou à peu ils cherchent à se débarrasser de leurs professeurs 6t exploiteurs pour devenir « femmes entretenues i> ; souvent ils

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PSYGtiOPATIIIA SEXIlALtS

arrivonl & celte émancipation par une dénonciation anonyme dn souionoiir h la police*

La préoccupation du souteneur oi du polit jésos esl que ce dernier garde, par toutes aortes d'artiBces de loilotlo* son air juvénile aussi longtemps que possible.

L'oxtrémo llmile d'égo est probablement la . anti4o» Alors il devient m Jésus » et « rommo entretenue »; dans ce cas, il est souvent entretenu par plusieurs individus h h fois* Les « Jésus » se divisent en « filles galantes », c*08l*à-dit*ecoiix qui sont de nouveau tombés en la possession d*un souteneur, et en « pierreuses » (coureurs ordinaires des rues oomme loiirs collègues féminines), cl enfin en « domestiques ».

Ces derniers prennent une place do domestique chez des pédérastes actifs pour servir h leurs désirs ou parfois aussi pour leur amener des « pelits Jésus »,

Une subdivision do cette catégorie de domestiques est com* posée par ceux qui se placent comme femme do chambre polit Jésus. Le but principal de ces domestiques est de se procurer, étant en place, des documents compromettants h Taide desquels ils pourront faire plus lard du chanlagre et se procurer, par celte extorsion, une existence assurée pour leurs vieux Jours.

La catégorie la plus détestable des pédérastes passifs est bien celle des » tantes», c'est«à-dire des souteneurs de pros- liluées féminines^ qui ont une vie sexuelle normale, mais qui, monstres au moral, pratiquent la pédérastie passive par âpreté au gain ou dans le but de faire du chantage.

Les amateurs riches ont leurs réunions, leurs locaux les passifs apparaissent vêtus en femmes et Ton fait les orgies les plus horribles. Les garçons de service» les musiciens de ces soirées sont tous pédérastes. Les filles galantes n*osent pas, sauf en temps de carnaval, se montrer v6tus en femmes dans les rues, mats ils savent afficher leur métier honteux par certaines marques dans leur extérieur, dans la coupe féminine de leur mise» etc.

LA VIE SBXURI.LE DEVANT LES TlUlfUNAlX

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lU allireiit par gestoH, par aUoticlioiiionU,Gic.; il^ mbiicnl leurs conquôloadans lo» hôlob, les bains ou los bordols.

Ce que Tautoiir dil du chantage est généralemont connu. Il y a dos cas dos pôdéraslo» so laissont oxlorqnor loulo leur forluni?.

La holo »û!vanlo coupée dans uiic fouilio borlinoîso {Na- tional'ZeiiUiuj) du mois ](lo février i88i, qui mVsl lombôo par hasard cnlro les mains, parall do naluro à bio|i caraclô- risor la vio ci les menées il os urauislcs.

La bal des mysoghm. Presque tous les cMénienlj* i\v U% mcléié do * Borlin uni loiirs réunions : les gros, les cluiuvcs, les célilm- Iniros, les veufs. Pourfpuii les ennemis du sexe ff*ntinii) n*au* rnionl-ils pus lu leur? Colle espèce ditoninies, 1res curiensu nu point de vue psychologique, ninis peu (>diflnute nu point de vue social, donnait <:es jours derniers un IkU. l/afficho annonça : «t Grand bal ninsqu<V viennois* On proc(*dait avec une sévérité exlrénie h la vente el ù la dislribulion des litllets : ces messieurs \*eulcnt i>tre entre eux. Loui* i*end<*%-vous esl un grand local do dunsu bien connu. Nous entrons dnns In salie vers minuit. On danse ferme »ux sons d'un oi*chestre ïv^h bien tenu. LVpnIsse fumée qui voile les becs de gaz ne permet pas d(? voir ressortir a.sse2 uelleiiient les <létails des inuuvenieuU du public. Ce nV'sl que pendant Tcntr acte que nous pouvons passer une revue plus minutieuse. Les masques sont eu immense majorité; on ne voit qu'isolément Tlmbil noir et la robe de .soirée.

Mais qu*esl-ce que c*esl que cela? Une dame en tarlnlan rose qui fiasse prî*s de nous avec un grand bruit de froufrou, lient dans le coin de su bouche un cigare allumé et lance des boulTées do fumée comme un cuirassier. Ëlle porte une petite barbe blonde A peine dissimulée parle maquillage. Maintenant olle cause avec un *i ange » fortement décolleté qui est plante lù, les bras nus derrière le dus el qui fume aussi. Ce sont deux voix dliommes et le sujet dVnIrelien est aussi très masculin; il s'agit de ce « Ocliu tabac qui ne lire pas Voil& donc deux hommes en toilettes de femmes.

Un clown, comme on en voit lanl,est lA-bas prùs d'une colonne en conversation très alfectuetise avec une ballerine et enlace d'un bras la laillo irréprochable do cette dernière. Kilo a une cottrure à la Titus blonde, un profil très accentué et h ce qu'il |mrall des

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U12 PSYCIIOP^TIIIA SEXUAIJS

formes plaiiiurouses* Los boucles d'oreitlos éiincclanles, Jo coliior avec lo médaillon nu tour du cou, Ioa éimulos el lo$ bm» pleins el arrondi» ne laissent aucun dou(e sur son authonticiK) ju8qu*à ce que, avec nn mouvemoiit brusques ello se détache dit bras qui la lient et en bâillant dise d*tine voix du plus bas creux ; « Eniilo lu es aujourd'hui trop ennuyeux. » Le professeur en croit ii peine SCS yeux: la ballerine aussi est clii sexe masculin I-

Plein do iiKîifiance nous couUnuons noire examen. Nous sommes près de supposer qu'ici on joue n au monde renversé », car voila que nous voyons marcher ou plulôt trottiner un honuiie, non décidément cela n*cn est pas uui bien qu'il porte une petite mous* tache bien soignée. Ces cheveux bouclés et bien soignés, cette figure maquillée et poudrée, avec des sourcils fortement dessinés à Tencrc de Chioe, ces boucles d^oreilles d*or« ce bouquet de fleurs qui couvre In imrtie comprise entre Tépaule gauche et la poitrine et qui orne Télégant smocking noir, ces Imicelels d*or aux poignels et cet éventail élégant à la main gantée de blanc : ce ne sont point tes attributs d*ua homme. Ht avec quelle coquetterie il manie son fh'entail, comme il se dandine et se tourne, connue il trottine et chuchotte! Kl pourtant! Et pourtant la nature si bonne a créé homme cette poupée! Il est vendeur dans ane maison de confec- tion de notre capitale, ctla ballerine que nous venions de voir h linslant est son « collègue »<

L(fc bas, à une table de coin, on semble tenir grand cercle. Plu- sieurs messieurs d*un iigo mâr se pressent autour d*un groupe de dames fort décolletées qui sont a.ssises devant des bouteilles de vin et qui, & en juger par leur hilarité bruyante, ne lancent pas des plaisanteries très discrètes. Qui sont ces trois dames? « Dames >«| dit en souriant mon guide expérimenté; celle h droite, aux cheveux bruns et en costume de fantaisie jl demi* long, c'est la « mai*chande de beurre «>, de son métier garçon coififeur; la seconde, la blonde, en costume de chanteuse de café-concert, avec un collier de perles, est ici connue sous le nom de « Miss Ella sar la Corde », de son métier un ouvrier tailleur pour dames; la troisième c*est la fameuse «< Lotte », si connue et si célèbre.

Mais il est impossible que cela soit un liommelVuyess celle taille, ce buste, ces bras classiques, tout cet air et ces nmniéres ont un caractère décidément féminin!

On m'apprend que « Lotte » était aulrefois comptable. Aujour*- d'hui elle ou plutôt il est exclusivement « Lotte et il trouve son

U VIK SKXUKIXB l>EVANT ÎMS TIUmiNAOX 67a

plaisir à toiiir les liommos aussi ionglcmp» que possible en erreur sur son sexe. Lotlo esi en (ruln de chanter un couplet qui ii*ost pas tout ft fait conforme h l*étiquelte d'une Cour iuipéWule ; elle fait entendre, grâce h un entrutnement et & un exercice de longues nnné(?9, une voix d'alto que bien des cantatrices pour- raient lui envier* Lotie » ii aussi très souvent « travaillé >^ dans In spécialité d* « actrice comique ». Aujourd*liui Tancien comp- table è'osî télîèmerit nbisorhe^ dans son rdl^^ qm^ mème quand il sort dans la rue, il pamtl toujours en toilette do femme, et les gens chez lesquels il est logé, racontent qu*il se sert mémo d*unû rolie de nuit de dame joliment brodée*

En eKnminant de plus pré» les assistants, j'ai découvert, A ma grande surprise, plusieurs personnes de nia connaissance : mon cordonnier que j'aurais pris pour tout autre chose plutôt que pour un ennemi du beau sexe; il est aujourdimt déguisé en u Trouvère » avec épée et chapeau ii plumes et sa « Léonore » en costume de fiancée me donne habituellement au bureau de tabac les « Havanne » et les « Upmann ». Je reconnais bien dis- tinclement la u Léonore » qui pendant Tentr'acte s*est dégantée : voilà bien ses grandes mains couvertes d^engelures. Tiens! voilft aussi mon fournisseur de cravates! Il court dans un costume bien risqué; il est en « Dacchus » et le céladon d*une dame attifée d*une manière déplaisante, dame qui, à d'autres heures, sert comme garçon de brasserie. Les « vraies » dames qu*on rencontre ne sauraient faire le sujet d*une description destinée ù la publicité. Dans tous les cas cellea-ci n*ont do rapports qn*entro elles et évitent tout rapprochement avec les hommes mysogines, pen- dant que ceux-ci restent et s^amusent entre eux, et ne prennent aucun souci du sexe féminin.

Ces faits méritent Tattention pleine et entière des autorités poiicibres qui devraient être à mémo d'avoir légalement lo mémo pouvoir d'agir contre la prostitution masculine, que contre la prostitution féminine.

Bans tous les cas, la prostitution masculine est de beaucoup plus dangereuse pour la société que la prostitution féminine ; c*est la plus grande des hontes dans rhistoire de l'humanité.

Je sais par les renseignements d*un fonctionnaire supérieur do la police de 'Berlin que celle-ci connaît jusque dans ses moindres détails lo demi-monde masculin de la capitale aile-

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J>SYCHOI'ATHIA SISXUALIS

maiidootqil'ollofaU louUoii possible pourcoinliaUro Icehati- iago chez les péilérosleSi car souvent los mallros-chaiilours 110 craigiioiil pas do commoUro mémo un assassinat.

Les faits ijitc nous venons do oitor justifient notro désir do voir le législateur do l'avenir reaoncorf du moins pour dos raisons crutililéj am poursuites Juilieiairos contre la pédé* raslie.

Il est à remarquer k ce sujot que lo Code français laisse la pédérastie impunie tant qu'elle ne constitue pas on mémo temps un outrage publie à la pudeur. Peut-ôtre pour des rai- sons politiques et sociales lo nouveau Code italien aussi passe sous silence lo délit d'itnpudicité contre nature, do même quo la législation hollandaise, et autant quo je sache les législatioim belge et espagnole.

Nous laissons de côlé la question do savoir dans quelle mesure les pédérastes d'élevage peuvon t être considérés encore comme normaux au physique et au moral. Il est probable quo la plupart d'cnlro eux soufTreul do névroses génitales. Dans (DUS les cas. ou trouve des transitions qui se confonilent presque avec Tin version sexuelle acquise. On uo peut pas, en général, mettre en doute ta responsabilité do ces individus qui sont encore bien an-ilessous de la prostituée.

En ce qui concerne la forme de la satisfaction sexuelle» on peut, en sonmie, caractériser los diverses catégories des hommes aimant l*liommo par ce trait que Kuraniste congéni*- tal ne devient qu*exceptiounelletnent pédéraste, et qull y est amené évenluellemenl après avoir essayé et épuisé tous los autres actes d'impudicité possibles entre des individus de sexe masculin.

La pédérastie passive est idéalement et pratiquement la forme qui correspond à l'acte sexuel. L*uraniste accomplit la pédérastie active par complaisance. L'important est son inver- sion congénitale et inaltérable. Il n'en est pas do mémo avec lo pédéraste qui Test devenu par éducation. Il 8*est comporté sexuellement d'une façon normale ou du moins il a senti ainsi ;

IX VliS SEXUEIJ.B DEVANT LES TlUBUNAUX m

ol épisodiquomonl, à m Imuros do liborlé, il a encore dos rapports avoc Tautre boxo.

Sa perversité soxuello ii'osl ni primilivo ni inallérable, 11 commence par la pédérastie et finit âvonluollemont par craulres praliquos sexuelles qui sont oncoro possibles malgré la faiblosso du conlre d'érocUon ou du centre d'éjaculalion« Sb» désir sûxuoi, quand il est i Tapogéo de la puisBancts Il csl pas pour la pédérastie passive, mais pour l'aolive. Ton* lefois il consent* par complaisanoo ou par rapacité d'hétaïre masculin, & se prôlcrà la pédérastie passive; parfois c*esl aussi un moyen de stimuler sa puissance on voie dVvliiiclion afin de pouvoir de temps en temps encore accomplir la pédé* rasUo active.

Une chose bien dégoàtante que nous devrions mentionner encore c'est la pmdkalion mtdiemm * et môme uxomm, selon les circonstances.

Des débaucliésaccomplissentces actes d'un goût particulier sur dos filles vénales ou même sur leurs épouses. Tardieu cite des exemples d'hommes qui» on dehors du coït régulier avec leurs épouses, faisaient de temps en temps la pédication. Parfois la crainte de provoquer une nouvelle grossesse peut pousser rhommo & cet acte et décider la femme & le tolérer.

OnsKiivATiox 193 {Pédérastie imputée mah non prouvée, Hemei- ffnemnnts puisés thm k dossier). Le 30 niai 1888 le docteur chi- «lisle S... a été dénoncé par une lettre anonyme adressée h son bcaU'iiéru comme cnlrelcoant des rapports humoraux avec le fils du bouchera..., jeune homme âgé de dtx-neufaiis. On remit au docteur S... la lettre. Indigné du contenu de cette mi$$.sivts il alla trouver son supérieur hiérarchique qui lui promit cic procéder discrètement clans celte affaire, tic s'informer auprès de la police des propos c[ui couraient dans le public et do ce <iu'on en disait en général.

Le 3i mai au malin, la police arrêta le jeune G..., qui était atteint

î. Comparer Tardieu, AUenlais, p. 108; Marlîncou, Deutsche merf. Zeitg., IS82, p. 9; Vifcliow. JûhHfUeh, ISSI, p. «53; Coue«s«e, Zyaii médical, iio 3», 3G.

S70 I»SYCI10PATIIfA SEXUAIJS

ilc blennbrrhagio avoc ofdiite t*i qui ôlail couchi^ dans rapparie* ment du docloiir S* on le uroignaiL Le docteur S* fit auprès du procureui* des démarches pour obtenir la mise en liberté doÛ.; il ollï*it môme un cnuttonnenionl, ce qui fut refusé. Dans sa requête adressée au tribunolt le docteur S. prétend qu'il y a trais ans il lilduns la rue la connaissance du jeune G.» que depuis il Tavalt p&rdu de vue^ et qu*il no raurnit roirouvé qu'A raulomne de IH87 dons le Jiiagasio de gon pàp0* Depuis novembro^ISH?, c'est qui ëtiitt chargé de fournir la viande nécessaire pour la cuisine du docteur ; il venait le soir pour prendre lu commande et le malin pour livrer la marchandise* C*est ainsi que le docteur fit une connaissance plus étroite de G., et peu {\ peu il eut des sentiments amicaux pour ce jeune homme* Le dociour S. tomba malade et resta la plupart du temps au lit jusqu*au 15 mai 1888; G. eut tant d'attentions pour lui que S, uin»i que sa fenmie le prirent en alTeclion t\ cause de son attitude gale, innocente et toute filiale* Le docteur S. lui niontrail sa collection d'UnliquitéSt et tous deux pansaient souvent ensemble des soirées pendant lesquelles S. leur tenait compagnie. S. prétend encore avoic fait avec G. des essais de fabrication de saucisses et de gelées^ etc. Vers la Hn du mois de février, (1. fut atteint de bien- uorrhagie. Comme le docteur S. restimait comme un uml« qu*il aimait beaucoup ù soigner les malades et qu*il avait étudié la médecine pendant plusieurs semestres, il s^occupa de G. et lui donna des médicaments, etc. Conmie G. était encore malade au mois de mai et que, pour bien des raisons» il aurait été désirable qu*il quittât la maison paternelle, M. et M'"'' S. le prirent chez eux pour le soigner.

S. repousse avec indignation toutes les suspicions auxquelles ces faits ont donné lieu; il invoque son pas^é honorable, sa bonne éducation, lu circonstance qu*à cette époque 0. étaitatteint d*une maladie dégoûtante et contagieuse et que lui*métne S. soultre d*une maladie douloureuse (calculs néphrétiques avec coliques temporaires).

En face de cette version bien inofTenstve du docteur S., il faut cependant tenir compte des faits suivants qui ont été établis par renquéte judiciaire et sur lesquels s^est appuyée la sentence du tribunal do première instance.

La liaison de S. et G. a provoqué^ par son caractère choquant, bien des commentaires âiex les imrticuliers et dans les cabarets. G. passait la plupart de ses soirées dans le cercle de la famille de

U VIB mUKI«LE DEVANT LES TIIHIUNAUX

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S, floii( il 08l devenu pour ainsi dire un familier. Tous deux faisaient souvent dos pronnonados on^endile. Pendant une de ces promenadeH S. dit ii 0. qu'il était Joli giirçon et qu1l raimiiit lieaueoup. S. prétend n'avoir louché ee sujet que pour avertir if. <1e ccrlaintt diingers. Quant à leurs rapports dans la maison, il est établi que S. assis sur le canapé, avait parfois enlacé de ses lii*as UvÇit. r«i^:iiU eiiikcassé. Celte marque dWêctloii liii Tut donnée auHsi en présence de M^^S. et de la bonne de la maison. Lorsque G. fut atteint de blennorriiogie, S. lui montrait comment il fallait foire les Injeclion» et, à cet te occasion, il prénait dans sa main le mmànon du jeune homme. 0. déclare qu'en demandant (V S. pourquoi il rainiait tant, colul*cl aurait répondu: Je ne le 8ais pas moi-uiôme ». Quand O. restait quelques jours sans venir» S. s*en plaignait avec des larmes dans les yeux aussitôt que tr. faisaitsa réapparition. S. lui disail aussi que son ménage n*é(aitpas heureux ol, les larmes aux yeux» priait G. de ne pas rabandonncr, <;arll était Tami qui devait remplacer sa femme.

l/acte d'accusation conclut de tous ces faits que la liaison entre les deux accusés avait une tournure sexuelle. Si tout se passait en public ol de façon à être remarqué par tout le monde, e'cHt une circonstance qui, selon racte d*accusation, ne vient point à Tappui du caraetére inolfensif de la liaisoni mais c'est plutôt une preuve de Tinlensité do la passion de S. On convient que racciisé a desantécédenlssans tache, une conduite honorable et un cœur tendre. 11 est probable que la vie conjugale de S. n'était pas heureuse et qu'il avait des dispositons naturelles très sen- suelles.

Au cours de rinstruction judiciaire^ oa a plusieurs fois soumis Cf. & un examen médico-légal. Il est d*une taille moyenne, avec lui teint pûle, une constitution robuste. Le pénis et les testicules sont très fortement développés.

On a constaté d*un unanime accord que l'anus, par suite tlu manque de plis à son pourtour et du relâchement du sphincter, <itait altéré palhologiquement, et que ces changements permet" laieiit avec une certaine prohabiUlé conclure à la pratique de la pédérastie passive.

Cesl sur ces faits que fut basée la sentence du tribunal. L'arrêt a reconnu que la liaison existant entre les deux accusés n'indiquait pas d*uno manière certaine t'impudicité contre nature« les constatations faites sur lo corps de G. ne suffisont pas en ellesoméines i\ en fournir la preuve.

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PSYCIIOPATIIIA SlâXrALIS

Mais, prenoiii dans Bon Qtmmhïe m doux iûveomUïnco»^ IribiiDfll ft*osl rail la conviclion que les doux accusés éltiienl cou- pables, et considéra conimo établi i\m : « l'état anariiiul de TaniiH do û. n*a pu 90 produire (fu'à la suite de rinlroduction réil<';réo du nieiubrc de Taccusé S. dons collo partie du corps, et que (i, s*ost prêté compluisamincnt A ces pratiques et a toléré Texécution sur lui <|e ces actes iinuioraux ».

Àiusi casjpMMSvu par i'ttHiclcilfi* ôlrc établit

En fixant les peines on a tenu compte du degré d'instruction do S., du lait que cest lui cpii a évldemmonl séduit (S.; pour ce dernier on a pria en considération qu*ll avait été sédtiit et qu*H était encore très jeune ; pour tous les deux, ou admit comme cir* constance atténuante huv» bons tintécédcnts, cl^ conrorinéincnt ces conditions^ le h' S, a été condamné à huit mois de prison, le jeune G. à quaire mois*

Les accusés se sont pourvus en cassation auprês du tribunal de rempirofi Leipzig; et se préparaient, dans le cas oCi la cassation serait rcjctée, à recueillir des documents alin de pouvoir demander la re vision du procès.

Ils se soumirent à Texamen et à Tobsorvation de spécialistes célèbres. Ceux-ci déclarèrent que, diaprés les constata lions faites sur Tanus do G., il uy avait aucun Indice d*uctes de pédérastie passive.

Gomme les parlies intéressées atlticliaicnt aussi une grande iaiportauco au cété jisycholoKiqao du cas, dont on ne s était pas du tout occupé pendant raudience, Tauteur de ce livre revut la mission d'examiner et <robserYor le ir S. et s«>ii coaccusé G.

UésiiUals de mon examen personnel fait du 11 au ÎH décembre 1888, d (huiiz, Le S..., treute-scpt ans, marié depuis deux ans, sans enfants, autrefois chef du laboratoire nmnicipal À II., est d'un père qui, ii ce qu'on dit, est devenu nerveux ii la suile do surmenage. A ràge de cinqiiante*septnnsil a été atteint d*uno attaqued'apoploxie; à rA{$e de Koixanle-scpt ans, Il est mortfi hi suite d'une nouvelle atlucpie d*ai>opIexie. Lanière vit encore: on la dépoint comme une femme? vigoureuse, mais qui depuis de.H annôessoullVo des nerfs. La mrîro <lo celte dernière est morle ù un âge assez avancé ol, prélend-on, ii la suite d'un abcès du cervelet. Un frère du père de la môre aurait été buveur. Le grand-pére de Tnccusédu enté paternel est mort prématurément à la suite d'un ramollisstnnout du cerveau. Le D' S.. . a deux frértfs qui jouis.Henl d*ano bonne sanlé.

LA VIK SëXUËLLE 0ËVANT LKS TUIBUKAUX

Uti-mômo déelaro qu*il mi d'un tetnpéranionl nerveux et d*Ufio cunsliliilioii robuste, il prétond qtt*aprôs nvoir ûu, h l^àgo d6 qim- iomi ans, un i*liUina(i»mo uriiculairo aigu, it a soufTcrl pendant plusiours mois d*une gntndo nervosité. A la suite, il sûu0jraii âou- vont da rliuiiiiiUifsnies» uin^j que do luitteinenls de cœur et do suflTo* calions. Ces nitilniseH disparurent peu h peu sons l'influence de Fusege des Mas de nier. Il y a sept anst il n attrop^^ itncr Mennoy- ; Hmgte. Calto hlennorriiagic^ est devenue chronique ellui a cnttsu pendant longtemps des douleurs de vessie*

En i887, le docteur S, a subi son premier nceùs de colique néphrétique. Ces accès se r^>pdtèrenl plusieurs fois au cours de t'htver i8B7-iBB8, jusqu'au 10 mai 188^ oti un gros calcul népliré* tique se dégagea. Depuis ce momeni, son état de santé u été asseas satisfaisant. Il prétend que, h Tépoque o(i il souiTruil do la pierre», il avait pondant le coït, au moment de réjuculaliou, une douleur niguë datfs Turèlre, de même quand 11 urinait.

Quant à son cuvncuium viiw, S. déclare qu*ll a, jusquïi TAgo de quatorze ans fri^quenté le lycée ; mais, à partir de cette époque, il a dé, à la suite d'une maladie grave, continuer ses études hous la direction d*un maître [larliculier. Ensuite, il a passé quatre ans dans rofOcine d'un droguiste ; plus tard, il a, pendant six semestres, ' suivi les cours de In Faculté de médecine; et, pendant la guerre de iB70, il a servi comme nide- volontaire do lazaret. N*ayant pas son baccaluui'éaU il a abandonné Tétude de la médecine; il a acquis le diplôme de docteur en philosophie; ensuite il a servi comme assistant ou musée minéralogique h K., plus lard h H. /et. puis 11 Scsi livré ii dos éludes spéciales de cbiniie alimentaire et, Il y a cinq ans, il a pris le poste de clief de laboratoire municipal. '

S... fait toutes ces dépositions d'une manière sûre et précise; il ne cherche pas à rappeler ses souvenirs en faisant ses réponses; de sorte qu'on a de plus en plus Timpression d'avoir afTairo ft un homme qui aime et qui dit la vérité, d*autàn't plus que, dans lés. examens des jours suivants, les dépositions furent toiyours les mêmes. En ce qui concerne sa vUa sexualis; S. déclare avec modestie, décence et franchise, que, & partir de TÂge de onze ans» il s'est rendu compte de la dilTérence des sexes, que ju5qu*à l'âge de quatorze ans il fut pendant quelque temps adonné & Tona* nisme, qu'il a fait son premier coït à TAge de dix*huit ans, et qu'il l'a pratiqué avec modération les années suivantes. Ses désirs sexuels n'ont jamais été très gmnds, Tacte sexuel était normal t tous les points de vue jusciu'ii ces derniers temps; il aitiit la puis-

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PSYCIIOPATHIA SEXUAIJS

Himce nôjCOHMiire el unesoiiBAlion voliipUicniBestai^raiKiinlo. Depuis soii nmrhige, conclu il y a doux ans, il irueoVtô qu*avec sa foinuie qiriln ùpomùe pur inclinalion cl qu'il ainip encore henucoup; il fuisail racle phisicurs fois par semaine.

M"** S,.., qui a 6lro entendue, confirme pleinement ces dépo-» sillons.

A toutes le^ quçsUons conlrUdieloire» sujet (l'un sentimoiil sexuel pervers pour riiomme, Icî (iaclettr ii. répond ii, duns les examens réitérés, par la négative, tttujours d*accord avec »es dt^posilionsct snns avoir la moindre hésUalion dans ses réponses; même lorsqu^on veul lui tendre un piège on lui représentant que la preuve d'un sontiment sexuel pervers serait fort utile pour le but quHI veut atteindre avec le nouvel examen médical, il persiste dans ses dépositions antérieures* On fait cette consultation très précieuse que S. ne sait rien des faits établis pur la science sur rameur lioniosexuel. Ainsi on apprend que ses rôves accompagnés de pollutions, n^ont jamais pour objet des individus du sexe masculin, que les nudités réniinines seules Fintéressent, qu*aux bals il aime ii danser avec des femmes, etc. On ne peut décou- vrir che%S« aucune trace de quelque inclination sexuelle pour son propre sexe. En ce qui concerne ses relations avec G., il fait exactement les mêmes déclarations qu*îl a faites devAnt le juge d'Instruction. Il ne saurait expliquer son afTection |>our G. que |Mir le fait qu*tl est un homme nerveux, sontlmental, d*un cœur facile II toiiclier* et très sensible aux prévenances aimables. Dans sa maladie, il se sentait isolé et déprimé; su fenmie était souvent absente, en visite chez sesptironts, et c'ost ainsi qu*il est arrivé ù conclure une amitié avec G., jeune liomnu! très poli et bon garçon. Maintenant encore, il a un faible pour lui, et .so sent dans .sa compagnie très rassuré et heureux.

Il eut déjù deux fois auparavant des amitiés de ce genre: quand il était étudiant, pour un eonrrére du même corps d'étudiants, un docteur A., quil a souvent enlacé de ses bras et embrassé; plus tard pour un baron M. Quand il le perdait de vue pendant quelques jours, il était inconsolable jusqu'aux larmes.

Il a ht môme tendresse el le même attachement pour les bétes. Ainsi il a eu un chien qui csl mort il y a quelque temps, et qu1l a pleuré comme si c'était un membre de sa famille; il embrassait souvent cet animal. (Ën évoquant ce souvenir, S... a les larmes aux yeux.) Ces dépositions sont confirmées par le frère du docteur, tn'cc cette remarque que, en ce qui concerne ramilié de son frère

Ui VIB SKXUiaU OËVANT LES TIUUUNAUX

m

avec A. cl M., le moindre soupçon d*une IcmlanGc sexuelle parait cixclu (raviinec. Los inlerroKatoires les plus prudents el les plus insisUuits, le» proec^dés les plus insinuants avec le docteur S. no fournissent |ios le moindre point crappui pour des suppositions de ce genre.

Il prétond ii*avoir jaiiuiis eu non plus en présence do G*^ la jnqiml.fejéiuoLiûo..8exueUe« el «neoi« moins une érection ou un -désir sexuel. Quant son aflTection pour G.*., poussée jusqu'à la jalousie, ii t'explique simplement par son tempi^ranient senli- Snental cl par son aniilié exaltée. U. lui est encore cher aiyour- d*luii comme s*\\ était son flis.

Un fait bien caractéristiipic, c*est que S. déclare que lorsque G. lui racontail se.s bonnes fortunes auprès des feniniest il ne se sentait péniblement touché que parce qu'il cmignuil que G. courût risfjue de se rendre malade fjar ses excès et de ruiner sa santé. Mais il nVi Jamais éprouvé un sentiment de froissement personne)* Si aujourd'hui il connaissait pour G. une brave flllo, il souhaiterait de bon cœur de les marier, et il aiderait à arranger ce mariage.

S. dit que ce n*est qu'au cours de l'enquête judiciaire qu*il a reconnu avoir agi avec imprudence dans ses rapports sociaux avec G. en donnant lieu aux cancans des gens. Il déclare que ses rehillons d'amitié étaient publiques, parce qu'elles avaient un caractère tout h fait innocent.

11 est ft relever c|ue M»" S. n*a janmis remarqué rien de suspect dans les rapports de son mari avec G.^ tandis que la fenunc la plus »inq)ic, guidée par son Inslincl, se serait doutée de quelque chose. M"« S. n*a non plus fait aucune objeclion (i ce que 0* tùi reçu à la maison.

Elle fait valoir, h ce sujet, que la chandjre dans laquelle G. était couché pendant sa maladie, se trouve au premier étage, tandis que l'appartement de la famille est au trohiième; que, de plus, S. ne restait jninaiN seul avec G., pendant que celui-ci était.à la inuison. IHle déclare tUre convaincue de l'innocence de son mari, cl ruimcr Imijours comme auparavant.

Le docteur S. avaue naas réticence avoir autrefois souvent embrassé G. et avoir parlé avec lut de questions sexuelles. G. est très ardent pour les femmes, et, étant donnée cette circon- stance, S., Ta souvent, par amitié, exhorté à pas se livrer A ces excôi», surtout quand G., comme c'était soMvent le cas, avait mauvaise mine t la suite de ses débauches sexuelles.

PSYOllOPATfilA SEXUAUS

Il est vraiqiill adit. une fois que ih ôUiil un joli gnrçori; mai» i*o(to rciiiAri(iifî nVivnil qu'iiii iiilérôl bjoii itiofronHif.

r/n$l dans un (iékordenion l d*ttniîlié r|u*il a (snthm^sé G , alors qm^ celui-ci iivnll fuit prouve d'uno iilUîiUion |>ni*ltcultC*i*o ou lui iivnît fail un plaisir. Mais joiiiais il n\Y avait éprouvé oueuno gensaiion jtttxuGllo. \imï quand il rêvait pur*d par-là cïitaii d*urio façon bien innoeonlo.

- Vmietty rff Hvref «finit (Vim p'Unde lûipiivihme 'd*ê ïiidior aussi io caractère do 0. L'occasion s'en estoflTcrtolu Mpmnhm do Tannoo cournnle, et il en a largonionl profilé.

G.f. est un jeiiUG homnio au corps délicat, dévoloppé normale-* ment pour sou âgo; il a vîngl ans; il n une apparence névropn- thiquo ot sonsuello. Les piirlies génllalos sont normales cl forti'* mentdévoloppuos* L^nuUnii* croit devoir passer sur les conslatations faites sur Funus de co joiine homme, car il ne se croit pas autorisé A émettre unJuKonient sur le rapport médical. Quand on s*enlrelient quelque temps avec tL.., celui-ci fait Timpression d*un Jeune homme inoirenmï, l>on, dénué d'astuce, léger, mais pas du tout corrompu moralement. Rien dans sa ini$^e, ni dons son attitude n*indfquo un sentiment si^xuel pervers. On ne peut concevoir le moindre soupçon d*itvotr nfliiiro A une courtisane du sexe mos- culiu.

G., nniené in médias res^ déclare que S. et lui ont înnoccnmien dit les choses qu'on leur roproclie, et c*est lA-dcssus qu*on a écliafaudé tout le proeè».

Au début ramilié et surtout les enibras.sements de S. lui ont paru étranges. Plus lard il s'est convaincu que c^étaitde la puri! amitié, et il ne .s'en est plus étonuu.

G. reconnut dans S. ccinime un ami paternel, et il Tainia parce que ce dernier lui était agréable Hnns arrière-pensée.

Le mot «joli garçon » a été prononcé un jour que 0. avait une amourette et qu*il oxprimait ses tlouIcH sur sf>n bonlieurÀ * venir. Cest alors que S. lavait ctmsolé on lui disant : » Vous ave% une jolie tournure, vottH ne manquerez fins de faire un bon parti. »>

Une foî.<ï S. s'est plaint ii lui que .sa femme avait un pencliant pour la boisson, ci, en lui faLsanl celte confidence, il avait les larmes aux yeux. Alors G. fut toaché du malheur de son ami. Cestàcette occasion que S. Kavait enibra.s.sé et l'avait prié de lui conserver son amitié et de venir souvent le voir.

S. n*a jamais spontanément amené la conversation sur les

LA VIE SlîXUEI-li: DKVANT IM THIUUNAUX tt8:i

chose» scxuetlfîft* GoniinvG. lui (lemiiiuloit un jour ne que c'était que la pùdénisliti, dont il ]u*élondail uvoir oiilondu beaiicnii|j pai*loi* en AiiglclerrcN S. lui en avait cloinui IVx|)lieation.

G. convient qu*il(;j$( homme do pi*édis|iosilion» sensuelles. A l*ftge de douze ans, il « cHr initié ii la vie sexuelle en entendant le» propo» des apprenti». Il ne s*ost Jamais masturbé ; TAge de ttix*liuit uni») il a fait le coït pour la première fois, et deptd» il ii fieaiicotip ri'iîrjiienlu le l>oi*dël. li n*â januiis éprouvé une inclina- lion pour ^on propre sexe, ni aucune sensation sexuelle quand S. l*end)rassail. H a toujours lait le coU d*une façon normale et avec volupté* Ses pollutions dan.s ses rêves étaient toujours accompa- gnées dlnuiges lascives concernant des remmes. II repousse avec indignation rînsinuation c|Ti*il KY*st livré à la pédérastie passive, et invoque A ce propos qu'il descend d*une ramille saine et honnête*

Avant que je hratt relatif À ces soupçons oAt éclaté, il no se doutait de rien et no pensait nullement A mal. Il donne sur ^es anomalies de son anus, Ic^s mêmes essais d*oxplicalion qu*on trouve dans le destrier de ratTaire, 11 nie avoir fait de Tauto- masturljation nno.

Il est bon de remarquer que J. S., en ententlaat parler du prétendu amour homf»sexuel de son frère, nVn aurait pas été moins étonné que le» autres personnes qui connaissaient celui-ci de plus près. Il est vrai quil n*a pu comprendre lui non plus ce qui atlaclinil son frère h (t., et que toutes les rqiréscn- tations qu*il lui avait faites sur son attitude étaient restées inutiles.

L*expert s*est donné la peine d'cd>servor sans qu'on^'en aper- çût le docteur S. nt G. pendant qu'ils soupaient ii Gratz, en compagnie du frère de S. cl de M** S. Celle observation n*a pas fourni le moindre indice dans le sensd*une amitié illicite.

i/improssion génifrale cfue ni*a faite le docteur S. fut celle d*un individu nervvux, sanguin, un peu exalté, mais en même temps de bon caractère, franc, et avant tout un lionnne scnti^ mental.

Le docteur S., est au physique, vigoureux, un peu replet; il a une téle régulière et légèrement bracliycéphale. Les parties géni- tales sont très développées, le pénis est un peu gros, le prépuce un peu hypertrophié.

Coneiuêhns. Lit pédérnstie est une forme insolite, perverse, et Ton poul môme dire nionstrucuse, de la sfitiflfnction sexuelle, qui, dans la vie moderne, n*est nialhcurcusément pas rare, mais

PSYCIIOPATflIA SEXUALIS

toulofois CKceiiltunaellc partiti les popiilalton» otirop^fonnofl. Mo suppose une pervcniion congénitale ou ncquUo du mm sexuel o'ii môme lonips qti*uno défecfuostti) tlu sens moral acquise par i\o» influences hôréitilaîros ou morbidefl.

La Hcicnco tnédico^lt^giiie connaît cxoolomcnt les coiidUiouH pliy>tiques et pHychiquos sut* la base dosquelles se produit celle aberration dp la. vio sexuelle et, dans un cas concret, surtout lorsqu'il e»t. douteux* il i>arall nôeoitsalni d'examiner si ces coU'^ diiion» einpii'iques i*t subjectives existent aussi |iour la pédé«> rastie.

Ace sujet, il faut bien distinguer entre la pédénislic active et la passive, ha pédérastie active se rencontre : Comme pb(>noniène non morbide :

V Comme moyen de satisfaction sexuelle dons le cas d^une abstinence fnrc^»e des jouissances sexuelles normales, quand en même tenqis l'individu n de grands besoins sexuels;

^ Chez do vieux débauchés qui, rassasiés dos jouissances sexuelles normalos, et devenus plus ou moins impuissants, et de plus dépravés niorolcment^ ont recours & la pédérastie pour stimuler leui* volupté par ce charme d*un nouveau genre, et remonter un peu leur impuissance psyctnque et somatique tombée très bas ;

3^ Traditionnel cliet certains peuples ù un niveau très bas de civilisation et dont ni lu moralité ni les mœurs ne sont déve- loppées.

II. Comme phénomène morbide :

1^ Sur la basQ d'une inversion sexuelle congénitale avec horreur des rapports sexuels avec la femme, inversion qui va jusquVt rimpuissance à accomplir lacté normal. Ainsi ((ue Ta déjà remar*- qué Casper, la pédérastie est très rare dans ce cas. L*uranisle se satisfait avec riiommc par la masturbation pa.sslve ou mutuelle ou par des actes similaires du coVt (par exemple eoUus inlev femora) et n*arrive qu*exceplionnellement &'la pédérastie, par rut sexuel ou p^ir complaisance, quand le sens moral est cher, lut très diminué;

S^Sur la hase de Tinvcrsion morbide acquise *, a, A la suite de Tonanismc pratiqué pendant des années et ayant rendu rindividu impuis.sttnt en présence de la femme, et quand en môme temps un vif désir sexuel continue à subsister;

A. A ta suite d\ine grave maladie psychique (imbécillité sénilc, ramolllssemonl du Cerveau cher, les aliénés, etc.); dans ce cas,

U VIB SEXUEI.LiS DËVANT IKS TnilIllNAUX m

ainsi que Ta d^moDlré rexpérionce* Tinvorolon sexuelle poul so profluiro facilement, La pôddrastio passive serenconiro :

I. Comme phénomène non morbide:

P Cliez des individus de la Ue du peuple> (|ui onl eu le malheur d*ôlre Béduits dôs renfance par des rouôs ol dont la douleur et lo dôgpAl onlélô vaincus par Varient; U faut Qncore que ces individuSt moraleriiôht dégradèsy soient tombés asso% bas, quand ils arri- vent h r&ge adulte, pour se plaire dans ce rùie dliétaïres masculins;

Dans des circonstancos analogues & celle du paragraphe pour récompenser un eonsenteiiienl à la pédérastie active*

II. Comme phénomène morbide :

1<» Chez des individus atteints d'Inversion sexuelle, comme com- pensation de services d*amour rendus et en surmontant la dou- leur et le dégotU ;

2^ Chez des uranistos qui se senten l femmes» en face de Thomme ; les mobiles sont la volupté ot leur penchant. Chez ces hommes- femmes \\y vl honor femhue et incapacité absolue pour les rap- ports sexuels avec la fomme; Le caractère et les Inclinations sont féminins.

Telles sont les observations recueillies par la science médico- légale et la psychiatrie. La science médicale exige la preuve qu^un homme appartient k une des catégories susénumérées, pour qu'elle puisse croire que cet individu est pédéraste.

C'est en vain qu*on chercherait, dans les antécédents et dans rextérieur du docteur S., des syitipl6mes permettant de le classer dans une des catégories de la pédérastie active établies par la science. Ce n*est ni un individu astreint & rabstinence sexuelle, ni un individu devenu impuissant en face des femmes par suite de débauches, ni un homosexuel, ni un individu devenu par suite d'une masturbation continuelle indifférent pour la femme et poussé vers Thomme, ni un individu devenu, par suite d'une grave maladie mentale, sexuellement pervers.

Il n*a pas même les caractères généraux de la pédérastie : im- J>écillité morale ou dépravation d*un cété, et trop grands besoins sexuels de Taulre.

Il est aussi impossible de classer son complice G., dans une des catégories de la pédérastie passive; cor il n'a ni les attributs d'une hétaïre masculine, ni les stigmates cliniques de l'homme- femme. Il est tout le contraire de cela.

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PSYCIIOPATIIIA SiSXUAI.I.S

Pour rendre plausible nu poiiil do vue m<^dtco*U^gtil uno liaiKon péddriislo enlro ces deux ItonimeH, il faudmit alors que lo doc- teur Sm prénonUl les antéct^dents ol les syuiplùmes du pédérnsle actif mentionnés (I al. % el 0., ceux du pi^dérasle passif cités (H al. i ou 2).

La supposition sur laquelle se fonde le verdict est, nu point de vue de la psychologie légale, insoutenable.

On -pourrait, pour la même raison, prendre tout Irommé pour un pédéraste. Kq$Us encore ù examiner si, au fioint de vue psycholo- gique, les explications fournies par S., el G., sur leur amitié au moins étrange, lleniient debout.

Au point de vue pHychologiquo, ce n*ostpasun fait sans anâlo* gio qu*un honimo excentrique et sentînicnlal comme S., conclue une ninitié transcendante sans aucune 4>inotion sexuelle.

11 suflitde rappcicra ce propos les amitiés intimes qui se lient dans les pensionnais de llllus, l'amitié pleine de dévouement de jeunes gens sentimentaux en général, la tendresse que riiomme de cceur sensible montre même envers un animal domestique, sans que personne Tinterpréte comme une tendance sodomiste.

Ëtant donnée la particularité psychologique *du docteur S., une amitié exaltée pour le jeune G., est très <;ompréliensibtc. La franchise i^vec; laquelle se montrait cetU; amitié devant le pu- blic laisse plutôt supposer le caractère innocent de cette aiïection qu*unc passion sensuelle.

Les condamnés réussirent à obtenir uno revision de la procé- dure judiciaire. Le 7 mars 18(10 eurent Heu les nouveaux débats contradictoires. Les dépositions des témoins fournirent en faveur des accusés dcj» faits qui bfs disculpaient entièrement.

Tous reconnurent conduite morale de S., antérieurement. La sœur de charité qui a soigné tj.^ pendant que celui-ci se trou- vait nmiade i\ la maison de S., n*a jamais remarqué rien de sus- pect dans leurs rapports. Les anciens amis de S., témoignèrent de sa moivilité, do son amitié très tendre el de son habitude de les embrasser ù Tiirrivée' et avant le départ. Les modifications qu'on avait autrefois constatées & Tanus do lï., n'existaient plus, l-n des experts convoqués par lo tribunal admit ta possibilité que ces anomalies fie Tanus aient été occasionnées par des ma- nipulations digilales. Leur valeur diagnostique a été contestée par le médecin-expert convoqué par le défenseur.

Le tribunal a reconnu que la preuve du délit présumé n'existait pas, et il a prononcé racquiltement des accusés.

U VIE SBXUELLË MVÀ^T IJES THIIIUNAUX W

AMOR LBS9XCU8 <•

Son importauco rn6dieo*Iégalc est bien minime quand il »%gii de rapports onlro adullos. En Aulrichc âoulomonl il ppiifTail. nvpir une iniporlaiicc pratique. Mais^ commo {lendanl de l'uranisme, il a une importance anthropologique et cli- nique* Vamot* hsbicus ne parait pas élre moins rare que Puranismo. La grande majorité dos uranislcs féminins no cèdent pas & un penchant congénital, mois ils so développent dans dos conditions analogues à colles de Turahismo arlifi'» ciel

Cetlo « amili/i défonduo » fleurit surtout dans les prisons do femmes.

Krausold (o//. cit.) dit : « Los prisonnières lient souvent entre elles cogonro d'amitié dans laquelle, il est vrai|On abou- lit autant que possible à la inanustupration mutuelle. »

Mais le but de ces amitiés no consiste pas souloroent dans une passagbro satisfaction manuelle. Elles sont aussi liées pour ainsi dire systématiquement et pour une époque plus longue pendant laquelle se développcnl uno jalousie féroce et un amour ardent d'une violence qu'on ne trouve guère plus intense parmi les personnes de sexe différent. Si Tamie d'une prisounibre s*aporQoit d*un sourire pour une autre, il y a dos scènes violentes de jalousie et des crêpages do chignon.

Si la prisonnièt*e qui s'est laissée aller aux voies de fait, a été, selon le règlement, punie et mise aux fers, elle dit que « son amie lui a fait un enfant ». *

Nous devons aussi à Parent*Ducliûtclct {De ta prosUitUion^ •1857) des renseignements très intéressants sur Vamor lesbicm arliliciellementcréé.

Le dégoût provoqué par los actes les plus abominables et

t. Coiiip«iroz Mnyer, Priedreichs UliiUer^ fS7$, p. Il ; KmuHolJ, Melan- koHe und Sehufd, tSS(, p. 20; AiiUronleo, Archw* di psieh, seienze pemli ê

m PSVOIIOPATIIIA SEXUAIJS

« <

les plus porvcrs (coiim in axiUut inter tUanmas^ ûIc.) quo les liommos commolloiil sur dos proslituées, poussent souvent ces inalheurousos, (lit raulout* ctléi h l'amour losbien. Il ros* sort de ses rochorcboâ quo co sont particulièromonl les pros- tituées de gramle sensualitô qui, non satisfaites par les rap- ports aveo dos impuissants ou clos pervers, et dégo&técs do leurs pratique», sont dm^héés & collo abomUo^^^^^^

Do plus, les prostituées qui se font remarquer comme Iri- bades» sont toujours dos personnes qui ont fait plusiours an- nées dû prison et qui onl contracté cetio aberration dans ces foyers d'amour losbien ex aàsiinetitia.

Il est bien intéressant do constater que les prostituées méprisent les tribados» de mémo que Tbonimo méprise le pédéraste, tandis que tes prisonnibres femmes ne considèrent point ce vice comme choquant.

Parent cite le cas d'une prostituée qui» eu état d'ivressot a voulu en violer une autre h la manière lesbienne. Là-dessus les autres filles du bordel furent prises d'une telle indignation qu'elles dénoncèrent cotte pcrvertio à la police. Taxil {op. ciL p. 166, i70) cite des faits analogues.

Mantegazza également (Études (VanUiropologie ei tFàisioiye delà emlimiion) trouve que les rapports sexuels entre femmes ont surtout la significalion d'un vice qui s'est développé & la suite d'une hyperwsihma sexualis non sotisfaite.

Nombre de cas do co genre abstraction faite de rinvor* sion sexuelle congénitale sont tout & fait analogues aux cas masculins dans lesquels le vico s'est arlificicllemenl dévc* loppéy est devenu peu & peu de l'inversion sexuelle acquise avec horreur des rapports sexuels avec les individus de l'autre sexe.

Il est probable qu'il s'agit do cas de ce genre dans tes corres* pondancos que nous rapporte Parent entre amantes, corres* pondancos aussi débordantes et aussi sentimentales que colles entre des amoureux de sexe différent; l'infidélilé el la sépara- tien mettaient bors d'elle l'abandonnée; la jalousie était féroco

U VIK SËXUlSLU*: DEVANT 16$ tUIllUNAUX nm

ot amenait souvent dos vengeancos 8ang:lant08. Lo8 cas sui- vants d^amar ieiùieus cités par Mantega^Ka aont cortatnomoni morbides ol p(tut-6iro des fails dlnversion confrénilale.

Le jiullcîl 1877 a comparu dovmil le Ipîlninal, à Londre»» tine fuiiinie qui, déguisée en honune, s'élàit déjà mariée trois fois avec divorces foimn.!^^ étô raçoniiu^ feiiiiiie devant Iput le tiioiide el conclauiuée h six nm» de iirisun.

S*" En 1773, tme autre femme, déguisée en iioinnie, fit la euur U une jeune flilet demanda sa main, mais su tentative audacieuse nu réusâit pas*

3<» Deux feiniiies vécurent onscntble peudunt trente uns, connue nmri cl femme» Ce n'est qu'en nioumnl que I* « épouse a révélé It» secret aux imsonnes qui onlouraîent son Ht*

Coffiguott {op. cit., p* 301) cite .do nouveaux faits remar- quables.

Il rapporte que celte aberration ost maintenant très h la niodci en partie à cause dos romans qui traitent de ce sujet, en partie aussi par suite de Toxcitalion des parties génitales par un travail excessif avec lus machines a coudre, et aussi par le fait que les domestiques féminins couchent souvent dans lo mémo lit, puis par les séductions qui se font dans les pensions par des élèves perverties ou par la séduction dos filles do famille par desservantes perverses.

L'auteur prétend que ce vice (saphisme) se rencontre de préférence chez les dames de rarislocratie ot chez les pros- tituées. Mais il ne distinguo pas entre les cas physiologiques ci-pathologiques, cl parmi ces dernierà il no fait pas non plus la distinction entre les cas acquis et les cas congénitaux. Cor- tains détails concernant des cas sûrement pathologiques cor- respondent complfelemcnt aux faits qu'on a pu recueillir sur les hommes atteints dlnversion sexuelle*

Les saphistes ont leurs Houx de réunion & Paris, so reconnaissent par le regonl, les gestes, etc. Dos couples sa- phistes aiment à s'babillerct à se parer de la mémo façon. On les appelle alors « petites sours ».

ISQO PSVOIIOPATHIA SEXUAIJS

0. MitCllOPIIILIK {<>mIo aulriuhlofi, § 300«)

Celte forme horriblo do la salisfaclion sexuelle est si mons* irueuso que la supposHion d'un état psycbopallnqùe est jus-» lifiéo dans tous les cas; Masclika oxige que dans ces cas on examine toujours fflat ntohtaï dii suiet/Coïld oxigë^^ parfaitement fondée. Il faut une sensualité morbide assu- rément perverse pour surmonter rtiorrour naturelle que riiomme éprouve devant les cadavros, et pour trouver du plaisir à la conjonction sexuelle avec un cadavre.

Malheureusement, dans la plupart dos cas qui ont été rap- portés dans les publications spéciales, l*étai montai de Tin- dtvtdu n'a pas été oxaniiii6»de sorte que la question de savoir si la nécropliilie est compatible avec l'intégrité menlare» n'est pas tranchée. Celui qui connaît les aberrations iiorriblosde la vie sexuelle n*oserai t pas répondre & cotte question par la négative.

10. INCESTK. (Goile auti*., ÏUi Projet, $ tSO; Ckido aHeaiand» 8 174).

La conservation do la pureté morale de la vie de famille est due au développement do la civilisation; chez. Tliomme civi- lisé qui est encore intact au point de vue éthique, un Senti- ment pénible se fait toujours sentir quand il lui vient une idée libidineuse concernant un membre de sa famille. Une sensualité très puissante jointe & des idées morales et juridiques très dé- fectueuses est seule capable d'amener un individu à i*inccsto.

Ces deux conditions peuvent se rencontrer dans des familles chargées de tares. L'ivrognerie et l'ivresse chez les individus du sexe masculin, ridiotto qui a arrêté le dévfdoppemcnt de la pudeur et qui, selon les circonstances, se trouve alliée & Térotisme chez des individus do sexe féminin, sont les élé- ments qui facilitent les actes incestueux. Les conditions

1. ComiMirois .Masebko, //(fiJH, p. 191 (bonnes noies historiques); tcgrood, lo Potie^ pt 53 t.

U vue SiiXUBLLH DEVANT IM TIUHUNAUX UOI

oxUn«urosqiiifacilU6iillo 4jév«loppemoiil do ooUe aberralion sont la promiscuilé clos soxes ilanti lo9 familles prolélaifos.

Nous avons roncoiitrô Ttiicoslo commo phénomène cerfai** iiumont paUiologiiiuo dans dos cas do débilité monlalo congé- nttalo ou aoquiso, poicn dans dos cas isolés crépilopsib oL do paranoïa. " . .

^ ^Paiis uii grand nbro^^^ pouUélrOt oh no

peut cependant pas moiilrer les causes palliologiquos d'un aclo qni non seulement oifonso les lions du sang, mais aussi les aenlimenls de toute population civilisée. Dans bien dos cas pourieiiit» qui sont rapportés dans les pubiioaCions spé- ciales, on peut, pour Flionnour do riaimanité» supposer un fondement psyçliopatliique.

Dans le cas do Feldlniaim {Marc^Idebm% I, iS) un përo a QQinmis d68 attentats aux mœurs répétés sur su fille adulto, et finalement Ta tuée. Ce per6 dénaturé était atteint d'imbécillité ot probablomont aussi do troubles cérébrau^^ périodiques. Daiis un autre cas d^costo entre père et iillo (lac, oU,, p. 24i}» c'était cotte dernière qui était idioto. Lombroso (Archiv. di Psichiatria^ VIII, p. 8i{l) rapporte le cas d'un paysan âgé de qnaranto-doux ans qui fit rinceslo avec sus filles âgées de vingt-deux ans, de dix-nouf ot do onze ans, qui força mémo su fille de onse ans à la prostitution, et la visiluit au bordel. L'examen médico-légal a fait constater des tares, do Timbécil- lilé intelloçtuoUti et morale, du poiaiorium.

Les cas comme celui qui a été rapproché par Scbuermaycr {DetUscAe iieiise/ir. fiir SiaatsarsneiAtmde, XXIU fasc« 4) n'ont pas été analysés au point do vue psychique. Dans le cas en question, uné femme a mis sur son ventre son fils âgé do cinq ans et demi ot Ta viol6« Dans un autre cas rapporté par Lafarquo [hum. de méd. de Bordeaux, 1877), une fille do dix*sept ans a pris sur ello son frbro Agé do trcisse ans, a pro- cédé à la memlromm conjtmctionem et Ta moslurbé.

Les cas suivants concornent des individus chargés do tares^Magnan (Ann. méd.-psj/c/i.f 1888} fait mention d'une

S02

PSVCHOPAÎIIIA SBXIJALIS

(lomoisetto do vingUnouf ans quiï indifféronto aux auiros ohfanto et aux liommos» aaufTrait beaucoup & ta vuq do oeo névoux, el no pouvait résister à l'impulsion de cohabUor avoc oux. Mais celle pieu soxuoHo ne sobsinta que tant quo ses novcux furoiit tout jeunes.

jouno fille dequinzo ans qui avait oulrattié son frère k loules sortes d'excl)s sexuels; quand après deux années de rapports tnceslueux le frère est mort, elle fit une tentative d'assas- sinat sur un parent. Dans le même endroit on trouve rapporté locas d'une femme mariée, âgée do trente-six ans, qui lais- sait pendre par la fenêtre ses soins nus et. qui faisait de rinceste avec &on frère &gé do dix-huit ans; il cite ensuite une mère Agée do trenlo-noufans qui faisait do Tincosto avec son fils dont elle était amoureuse à en mourir ot qui» devenue éncornle de lui, provoqua un avortemciit.

Nous savons par Caspcr quot dctns les grandes villes, des mères perverties éduquent leurs péiUos filles d*ttne façon abominable pour les préparer aux: usages sexuels des débau*» ehés. Cet acte criminel rentre dans une autre catégorie,

11. ACTBS IMMORAUX GOUSIU AVKG DKS PUnitISS. S^DUCTIOX {Code autrichien, § 131 ; Projet, g 183; Code oUetnaiid, § 113).

Ce qui so rapproche do rincoste mais sans blesser aussi pro« (ondémont les sentiments moraux, ce sont les cas un indi- vidu cherche à accomplir ou tolère des actes immoraux sur une personne dont Téducalion, la surveillance lui ont été confiées ot qui par conséquool se trouve plus ou moins sous sa dépondanco. Ces ocles immoraux qui sont particulièrement définis par les codes, no paraissent avoir qu'exceptionnelle* ment une signification psyohopathiquo.

TABLB DES NATIÉftËS

I

vnàontm» »*vnn l'tiyiriioi.fiuiK iik u vis mvmjR

tJfwllnet muel conime hf»o des senllmeiits éthiques. l/amour coiuinc imsslim, Lu vie soxuollo aux diveneu époqiiea de Ia eivllii*aUoit. «-* Lit pudeur. Lo CliriBtlnnismo. ha tnonogtiniio. La sHuntion de la femmo dtinit rialam. Sensualité ai niomlité. lift vie «oxuettc ne iiionillâe avec les progrès do In rivttiitfttlon* PériodoB do ddeqdenee morale danti ta vie des peuplés. Le développement des sentiments sexuels ctie« i'iitdividiii. La puiierté. Sonsuallté et extase religieuse. Rapports entre la vie sexuelle ot fa vie religietiso. La sénsuRlité et TarL Cnraelère Idéaliste du premier aiiiottr.— Le vdritai>lo amour* La eenlimeotalllé* I/amour ptAtoni<|ue, L'ai»Aiir et Tatiiitié. ^ Différence entre l'amour de Thomme ot celui de la femme* -~ Célibat. «^ Adultère* Mariage.— Coquelierie.*- Le léliistilsme pliysloli^ue. Pétlelilsme religieux et érotlqne. Les eheveux, les malus, les pieds do la femme comme fétiches. L'cutl, lès odeurs, la voix, les earaotères payehiques commo fétiches I

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rArrs mvsioLoaioiTRS

Maturité sexuelle. La limite d*âgt' de la vie tfexuéllc. «- Le sens sexuel. Loealisatlon. Le développement physiologique de la vie sexuelle. Itrection. Le centre d*ére6lion. Le sphère sexuelle et le sens olfactif.

La nôgéllatlon eorouio excitant des sons. f«a secte des flagellants, Le FtaffeUumsalulis do Poullini. «- SCones, érogénes. L*empire sur linstinct sexuel. Cohabilation. Éjactilatlon. ....... ^ 29

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jnniRopjitiioi,o<»iit xr rsvaiopATnoi/ioia oÉii£aAi.i» ne u vus skxubu.c

Fréquence et Importance des syniptdnies pathologiques. Tableau des né- vrosea sexuèllee, Irritation du centre d'érection. -* Son atrophie. Arrêta dans le centre d*éreGtton. Falhtesse et irritabilité du centre.

ravr^iiorATiiM hkxiùms. 38

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TÀBLK DKS MATlfilBKS

f«O0 iiévru809 du contre trAlACUIttllon. ^ N^vronos cdriVbralca. Pdnitloxic ou itifttiiict sexnol iior« <1(» la jidrlotto narmalc. Ëvéil <lo i'itisliiKl nexuel lions r<;iironeo« Aonaisson^o de ee( inailncl dnns la vioUlesse* Atier- riiUon i9XiioMe ohëjt tes vlolltordi expliquée par rimpuimneo et la dômence.

Anoithé9io itoxiiotle, ou manque dltisUnd boxuoI. AncHlMsIo congd- littole; aii08lbd»lo aequieo. Hypâmlliésle ou cxiigémilon ioor]»it(<i de hnàUwl. r- Causes et parUciilartUls de eelte aiiomalio. ParesUiésIo du »enft floxiiel ou pet* version de rinstinet sexuel. Lo sodlsuie. Essai d'ex- , piieatlon MM sadjAuia,. r^ Amssliiiii par volupté sadique; Anfhroii6|ifm^ gïo. pulrogos aux caddvres. BrutallK'S contre les femmes; la manie do les hïre saigner ou de tes fouetler. U ninnie de souiller les femmes.

8a'li»mo symbolique* Autres aetes do violence contra les fouîmes. Sadisme sur des animaux* -r Sadisme sur n-imporle quel objet les fouettonra d'enlSsnls. lo sadlsuio de lo fenimc. ta Penihéttiée ùù Kleist. Le masochisme; Nature et symptômes du niasoehisuie. t^flv d'Ôtro brutalisé ou humilié dans le but satisfaire le sons sexuel. Li HagéllaUon passive dans ses rapports avec le masochisme. ta fn^quence dii masephisme et ses divers modes» » Mavoeiilsme symbolique. Moio- ehisme dimoginalidn. JeanJncquos Itoussoau. lo masochisme cUes les romanciera et dans les écrits Bclenlifiques. Moiiwchismo déguisé* Les fétichistes du soulier et dn pioit. ^ Masoehlsnie déguisé ou noies malpro- pres commis dans îe but de s'humilier et de se procnror une sàlisfaellon sexuelle. Mésoehisme ehcs In f<;ninte« ^ Essai d'explication du inoie* ehisme^-La servitude sexuelle. --MasoehIsmé et sadisme. Le fétichisme; expUcotlen de son origine. Cas le fétiche est une partie dn corps féminin. l«e féllchisme do la main. Les difformités comme fétiches.— Le fétichisnie des nattes de cheveux; les coupeurs de nattes. Le yéiement de la Ibmme comme féticlie. Amateurs eu volenrs do niouehoirs ée finnmes.'*» Les fétichistes du soulier. Une étoffe conimo. félleho. Les fétichistes (le la fourrure, de la soie et du velours. ^ I/inverfion sexuello.

Gomment on contracte celte dispesiliou«— La névrose comme cause de rioversion sexueilu aequlfo. Degrés de la dégéuéreseonco acquise. Bimple inversion du sens Sexuel. ^ Éviratlen et déféroination. La folle des Scythes* Les niH|erados. Les transitions é la métamorphose nexuetle. Métamorphose sexnelle panin<rih|uo. Llnversion sexuelle congénitale. UI verses foniies de cette maladie. Symptômes généraux.

Essai d'oxplicalion de celte maladie. L*bermapbrodisttie psychique. ^ Homosexuels ou uranistes. Bffémination et virogiuilé. Androgynie et gynandrie. ^ Autres phénoménos de porvorshm sexuelle cites tes individus atteints d'Inversion sexneile. Diàgnoatie, pronostic ]et tliérapeutlque de rinversioD sexuelle ^* ..*•...;•.;

PATROLOOIE SPtetALX .

Les phénomènes do la vie sexuelle morbide dons les diverses formos et états *\t l'aliénation mentale. Bntraves psychiques. ^ Affaiblissement mental ais<|uis. Faiblesse mentale consécutive & des psychoses, A des attaquM

TABLE ïim MATJÉliRS

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d*opoptoi(ie« iV une lé^ldn flo lo U'Ie o& à m Um eei'eùmih* O6meiiC0 panilytlquo* «i* Bpilo|i8io. •<« Kotio périodique. -~ Paycliopolhlo sexuelle périodicfiic. Manie. Syiitphtnoi irexcUatlon «ejiiicilo eUn les nm- nlaiiioa. Saiyria^is. Nymiilioinaiiio. s^ïatyrtAMii el nym^lionianle oliroiiif|ue8» -* M^lfinAofie. ilyAl^rli*. ~- P*iMiioiii. * . 4TI

hh vie ffixoMuc noMiiue eitvAfrr ms» tAïaufiAOS

Dangers des délits iiexuals pour I0 satul ptibMc. -r Augmenlation du nonnbre do ces délit». Causes probables. -* liocborchos eliniquos. Los juristes eu tionuent pou de eeinpto. Peints d*appul pour Jugoiueul dés délits sexuels. ^ Ckinditions de rirrespensabllild. Indications pour comprsndre la eIgniOealion piiychd*patbolegk|Ué des délits sexuels, les ddiits. sexuels. ExbibUlonhlstes* Pretteurs. bouilleurs de statues. Viol; assassinat par veluptd. Coups et blessures, déi^dts, mauvais traltcnients sur des anlineux por iiodlsmo. Mosoobisoie et servitude sexuelle. Coups et blessures» yoi per fétieblsmc, Dôbanebe nvee des enfants au*

. dessons quaterse eut. Prostitution. Oébauebo eonlre nature. Bonlllare d*enlniaux. Débaucbe avee des iicrsonnos du mémo sexe. PC*d6rastle. ^ U pédcmstle examinée au point de vue de iliiversioii sexuelle. DitTérenee entï'e la pédérastie morbide et non morbide. Appréelalio.i judielniro de rinverslon sexuelle congénif&le et de Tlnversion acquise. Mémoire d*un uraniste. Raisons pour mettre bors des ponr« suites judiciaires li'S raits d'aïuour bomésexuol. Origine de ce vice. Vie sociale des péddrasies. IJn bal de myseglnes A Qeillu. r* Keroie do rinsllnei sexuel dans les diverses catégories de rinverslon sexuelle. P(L'- dicatio ihulierum. t«'amour leslilon. Nécropbllie. Inceste. Actes immoraux avec des pupilles. .*•..•••••*.«..••... SOI

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Paris. Imprimerie MAtumisus, I, roo GatMUo. 3Set.