. Ë = E4 É 6 [se RPECUETE D E DivERS OISEAUX. , ETRANGERS ET PEU COMMUNS QUI SE ‘TROUVENT DANS L'ES. OUVRAGES DE MESSIEURS EDPARDS 17 CATES BU REPRESENTÉS EN TAILLE DOUCE ET EXACTEMENT COLORIÉS PAR JEAN MICHEL SELIGMANN: A NUREMBERG, Chez les Heritiers de Seligmann. MANU 7 7 6 | e MR ES NN - à ee CRT Gi VAE) SATA À # “dl " ÿ ÿ bn Ta 24 À. us À Pare Nes NEA # A , 7 14 KE GE TE 5 ® » SE FN SE PREFACE. n trouvera, dans l'Indrodution fuivante bien de chofes qui resardent proprement mon Hiftoire Naturelle, ou qui fer- vent à l'expliquer: mais le leteur ne doit pas $ y attendre à un or- dre régulier; car elle confifte en infinuations & en avisrecus d'amis d'ici, auffi bien que de plufieurs correfpondants des pays ctrangers, & en penfées ou idées qui me font venues dans eo en dif- férent temps, & que je n’avois fait que toucher légérement. Ty ai auñi fait entrer des chofes qui n’ont qu'un rapport éloig- né à cet ouvrage, & d’autres qui y font tout-àa-fait étrangc- res; mais je me flate que l'exemple de plufieurs auteurs de re- putation, qui m ont précède dans ce genre d'écrire, rendra ce procede très excufable. | | I y a actuellement plus de vingt ans que je traçai le plan de mon Hiftoire Naturelle des Oifeaux: je l'ai éxécuté afez pai- fiblement, n’ayant point eu de compétiteurs; & je ne vois pas Won y ait fait de grandes difficultés, ou qu’on y ait relevé de autes confidérables. Je vois aufli que cet ouvrage s’eft répandu dans prefque toute l’Europe; car il n'y a point d’'Hiftoire Natu- reile des Animaux, qu'on ait publice ARE huit ou dix ans, dans les pays ctrangers, où il ne f trouve cite plufieurs fois. Lorsque mon Hiftoire des Oifeaux fut achevée j'avois réfolu de ne plus rien publier, vu que j'avançois en àge, & que les infirmités me furve- noient; mais, voyant que mes amis avoient la bonte de me fournir de nouveaux fujets très curieux, & qu'ils étoient fort empreflès d'en voir parOitre des figures, je ne pus raifonnablement me refufer à leur importunité: j'ai donc gravé, durant ces neuf dernières années, cent planches, où il y a près de deux cents différents fujets repre- fentés, & comme j'en fuis redevable a la bonté & à la générofité de mes amis, je faifis cette occafion pour leur en faire, comme je le dois, mes très humbles remerciements, & leur en témoigner ma juite reconnoiflance. “D | Ale Durant la publication de mon Hiftoire des Oifeaux, je fus affez heureux pour être honore de la proteétion de quatre grands hom- mes, qui étoient, peut-être, les plus zélès promoteurs des fciences & des arts, quil y eût dans ce fiécle; mais, helas! l'inexorable mort me les a tous enlevés dans un très court efpace. | Le premier de ces grands Perfonnages étoit feu l'Illuftre Duc de R1CHEMONT, noble dans fon extration, puisqu'il defcendoit | de la maifon Royale de ces royaumes, mais encore plus Rene > | À 2 | plus 4% PREFACE plus grand par les fentiments de bonte de generofité & de maghi- hcence, qu'il avoit dans l'ame. . Quoique les poftes éminents, dont il etoit revetü, l’obligeañfent à donner fon temps aux affaires les plus importantes de l'état, fa porte ne laifloit pas, d être toujours ouuerte aux perfonnes de genie & de fcavoir. Le fecond etoit l'excellent Chevalier Hans Sloane, qui m'a employc, durant un grand nombre d'années, à deffiner & a pein- dre à léau des animaux en mignature, d’ après les fujets mèmes, pour augmenter fa fuperbe collection de deffeins exquis faits par d'autres mains, qui font tous dépolés à préfent dans le Mufeum Britannique, pour l'aide & l’inftruction de ceux des générations futures, qui feront curieux de lHiftoire Naturelle, & qui voudront l'étudier. Le Chevalier Hans Sloane quitta Londres fur la fin de {és jours, & fe retira à Chelfey à fa maiïfon feigneuriale, ou il a demeure environ quatorze ans, jusqu’à fa mort. Après qu'il fe fut retiré à Chelfey, il me pria comme par grace, fquoique fa de- mande füt réellement un honneur pour moi) de venir lui faire vi- fite toutes les femaines, pour le divertir péndant une heure ou deux, foit en l'informant des nouvelles publiques, ou en lui rap- pre ce ‘ fe pañloit de particulier parmi fes amis de la Société oyale, & d’autres perfonnes de genie, plufieurs desquels je voyois toutes les femaines; de forte qu’il m'arrivoit rarement de manquer a aller boire du caf avec lui tous les Samedis, durant tout le temps de fa retraite a Chelfey. Il etoit devenu fi infirme, qu'il etoit entière- ment relègue à la maifon, excepté qu’il ne prit quelquefois l'air dans fon Jardin par le moyen d'une chaife roulante. Cette retraite lui faifoit fort fouhaiter de voir quelques uns de fes anciens amis, pour s amufér. [lavoit toujours grand foin, que les voyages, que je faifois de Londres à Chelfey à fon occafion, ne me coutaffent point de frais, fachant bien que je nabondois pas en dons de la fortune: il calculoit donc à combien pouvoit fe monter la depenfe que je faifois en ceroflès, en bateaux, on en quelque autre chofe, que mes voyages d'aller & de venir pouvoient occafionner, & il m'obli- geoit d'en accepter la petite fomme tous les ans, quoique j'euffe autant aimé n en rien prendre. Durant cette derniere partie de fa vie, il recevoit fouvent des requêtes de perfonnes neceñiteufes, ap- partenant à des familles de gens célebres, qui avoient été de fa connoïflance, & qui s’etoient rendus recommandables par leurs fçavants ouvrages &c. il recevoit conftamment ces requêtes, & les confideroit avec attention; & pourvü qu’elles n expofaffent que la vérité, il y repondoit toujours par de charitables donations: il: me prioit fouvent de m'informer du mèrite de ceux qui le folicitoient; & fi jen etois content, il me chargeoit de transmettre fa bénéfi- cénce aux afigés. La dernière fois que je le vis, je fus fort furpris de trouver un fi excellent homme à l'agonie: ce fut le dixiéme re vicr, 1753, fur les quatre heures après midi, & il mourut le lende main à quatre heures du matin, fe reftai avec lui plus tard qu'au- eun de fes parents; mais enfin je fus obligé de me retirer, la vio- lence de fon agonie étant au de là de ce auc je pouvois fupporter; quoique malgre les douleurs qu'il fouffroit, & la foibleffe de fon corps, il parut retenir une grande fermeté d'ame. & une entiére refignation à la volonté de Dieu. : ee 2 PREFACE. | | 5 . Le troifiémé" de mes patrons étoit le célébre rrcHARD Mead, Docteur en Medecine. Il avoit certäinement uñe grandeur d'arme au deffus du commun, & il méritoit à éét égard 16 nom de Grand, dans un fens auffi étendu qu'aucun Hômmie de fa condition. Ï eft mort, aufli bien que le Chevalier +478 sLo4NEr, dans les plus hauts poftés de la médecine; où il püt paiVenir, l'üñ & l'autre ayant été Médecins Ordinaires da Roi: il éft vrai que Mr, mÉ4D n'a jamais été à la tète du Collège des Médecins deLondrés, mais c'eft parce qu'il Fa toujours abfolurnent réfufé; car il à bién été elu à ce pofte honorable, mais où n’a jarnais pu le perfuadér de l'ac- cepter: il a toujours eoñtribué, autant qu'il lui a été poffiblé, par fes fervices perfonels, fon ample fortune, fa maïfon, & tout éc: qui étoit en font pouvoir, à l'avancement des arts & des fciences, des tnéehaniques, et, en un mot, de tout ce qui teñdoit aù bien: pablic & à l'honeur de fa patrie, où qui pouvoit être de quelqu”: ufage à des membres particuliers du peuple parmi lequel il détnéu:: r0it: bref, fa generofité etoit fietendué, qu'oi peut lé regarder avée juftice comme le bienfaiteur de toute la focieté; puisque au lieu d'accumuler les grands richeffes, que fa pratiqué lui procuroit , où d'acheter de vaites polléffions, comme il aufoit pü le faire aïfez ment, fon inclination pour le bien publie n’avoit point de bornés,, & il s eft contente de ne läifler après lui qu’une fortune mediocre. Le digne Mr. 4sk#w, Médecin, par une louable véfiération pour ki memoire & pour le caractère public d'un fi grand patron des: fciénces &c. à fait faire de lui un magnifique buüfte de marbre, par un des plus habiles fculpteurs de ce fiecle; & qu'on à placé à Lon- ares, dans le College dés Medecins: Je'ne puis mn empeéher, à cet- té occafion, d'apprendre aux générations futures, que chacun peut voir, dans ce buite, les traits mêmes de Mr. MF 4D; car moi. mème, qui connoiflois fon vifase aufli bien qu'un homme du mon- de, je déclare que ce buite eft fi reffemblant, que toutes les fois que Je le confidére, mon imagination eft remplie d’une forte idée de l'original. J'avois dans le feul Mr. MEAD une famille entière de patrons: fon fils, & deux des Médecins Ordifäites du Roi qui ont Époufé mes Dames fes filles, & Mr. wk4D fon fiére, font tous de mes meilleurs amis & protecteurs. Mr. mAarrTrx roLKESs, le dernier de mes défunts & princi- paux patrons, étoit ami dés trois autres. Il avoit fait le grand tour de l'Europe, non dans fa jeuneffe, mais après s'être marié. / Il voyageoit avec une partie de fa famille & de fes domeftiques, dans un àge où il étoit en état de faire de juftes obfervations, & de recueillir ce qu’il trouvoit de bon dans les fciences, les coutu- mes, & les mocurs des pays par où il pañloit, afin de s'en fervir a perfectionner & à polir celles. de fa patrie. Il ne voyageoit pas a la hâte, comme on fait en général à préfent, mais il marchoit lentement, & il employoit tout le temps néceffaire à s'informer de tout ce qui meritoit d'etre fu: eh effet; il fembloit être parve- hu a la fcience univerfelle; car dans bien des occafions, que j'ai eués de me trouver €fñ compagnie avec lui, préfqués toutes les fciences on été mifes fur le tapis, & il lés träitoit chaeune à part, comme s'il en euù été maitre. Îl etoit extrémement poli dans fes LIL, Partie. 0 manié- 6 | PRES AGE maniéres, exempt de pedanterie & d'orgueil, &, à tous égards, un vrai gentilhomme accompli, fans la moindre affeétation. Il laifà, à. fa mort, une lifte des noms de fes amis, à qui il deftinoit des bagues de deuil, dans laquelle il lui plut d’inférer mon nom .La perte de quatre protecteurs fiilluftres, fi celébres, & fi ac- combplis en toute manière, arrivée dans l'efpace de trois ou quatre ans, m’humilia beaucoup: je nYimaginai, qu'après une fi grande perte pour les arts & les fciences en général, & pour moi en par- ticulier, tous les efforts que l’on feroit, pour exceller dans quel-: que branche de fcience que ce füt, féroient infruéteux, & de peu d'utilité aux auteurs, manque de protecteurs illuftres pour infpirer la génération naïffante; ainii je réfolus de ceflér de travailler da- vantage à l Hiftoire Naturelle: mais je vois par l’etablifiement de ce fond immenfe de fcavoir, je veux dire le Mufeum Britannique, que le goût de la nation pour } avancement des fciences &. des arts, a en quelque forte, fait renaitre la pañlion pour le fçavoir & les connoïffances utiles, mème dans ces temps ose de liber- tinage, de fenfualité; & de diflipation, J'efpére que ces femences: dépofées par autorité publique, s’enracineront, croitront, & pro-. duiront une abondante moiffon.. DORE DT NL MN TONER Le Mufeum Britannique me fait reflouvenir d'un catalogue abrégé des fujets naturels & artificiels qu'il contient, que le Che- _valier Hans Sloane me montra environ un an avant que de mou- rir, & dont il me permit, de tirer copie. Je crois que quoiqu'il foit extrémement général, il ne laiffera pas, faute d’un plus par- fait, de faire plaifir.au lecteur. Je le donnerai de la manière fui- vante Dairel a quiés eh | “+ se | ? Notice des noms & du nombre des différentes efpéces de chofes contenuës dans leCabinetdu Chevalier s4NS SLOANE, © qu’on a dépoftes, depuis fa mort, dans le Mufeum Britannique pour | l'ufage du public. - 5 | OL, La Bibliothèque, y compris les Livres de Defeins, Mamfcripts, © Taik ir les - douces, montant à environ. — — — $0008, Médailles &$ Monnoÿes, anciennes €S modernes. — DRE AURA Zap es Camées, 9 Pierres Gravées. — — — CE une Le 700, Cachets, “cl El, RM RT RTENN d A PAT ESS EEE Vaifeaux, £Sc. d'Agate, d'Fafpe £Sc. ) Th HN NS Antiquités. AVE 07 MATE ASE NE ENS _— 4 — II2$. Pierres Précieufes, Agates, ‘afpes Ec. nn ut if LU USE. Metaux, “Mineraux, Mines, oc. —. _ — IRAN STATE Chriffaux, spatres, — — — —— oo ‘1864 Fofiiles, Cailloux, Pierres Etc. — — — 127$. Terres, Sables, Sels Sc. — ee a — “103$. Bitumes, Souphres, :Ambres €ÿc. — FF EME Os pd Talcs, Mic dc. — — LR à — 388. Coraux, * Eponges ESc. | et iles Ut UN UN AN 52 Teffacées, ou Coquillages €9c. _— — (Br ON SE43: Ourfins, Echiaites £dc, — | Li — —_ 6$9. Ju Le, MAERIES, PRÉFACE. | VAUT . Afteries, Trochites, Entrochites Égc. _ = — “5e Craffacées, Crabes, Ecrevifes de Mer &gce. — es 0 = 7. 303: Stelle Marinæ, Etoiles de Mer. in ne _ LA 173. Poifons, €S lenrs parties en +2 RER Let Eu CSST. Oiftaux, € leurs parties, Oeufs 8 Nids de différente efpéce. Oo — 1172.) Quadrupedes Edc. mme] — — — — 1886. Viperes ,. Serpents £9c. = —° . nb ONE 7 Anfestes &ÿc. : . — — — 5439. Végétaux — — — nee —. 12504, Hoïtus Siccus, ou Volumes de-Plantes Séches. sh ut 1e Le — 334 Chofes apperténant à © Homme, comme Pierres, Préparations anatomiques RSc. — 756, | Mélange de diverfes Chofes, naturelles Eèc. dE Le TEE — 209$. Taftramient de Mathematique. — — oo — — S 5. Portraits £8 Deffeins mis en cadre. CL Tr 7 AT, - Chaque füujet particulier, de tous les articles ci deffus eft nu- mérote & couché dans un livre, avec une courte explication, & des renvois à divers auteurs, qui en avoient traité jufqu’alors, en trente huit tomes en folio, & huit tomes en quarto. Il y a eu des additions faites, à cette précieufe colleion, depuis qu’elle eft dépofée à l'Hoftel de Montaigu, principalement aux Fofilles, dont Mr. Guftave Brander y a fait un riche prefent. “ Les plus excellentes chofes font toujours les plus rares. L’Etre fuprème, éternel, infini, & tout parfait, eft Unique, & il ne peut y en avoir Plufieurs. Parmi le genre humain, il y en a fi peu qui {oient éclairés de connoiffances fupérieures, qu’il fe pañlé quel- -quefois un ficcle, fans qu’on voye paroitre un feul homme remar- quable par une profonde pénétration dans les caufes naturelles des chofes: mème les hommes doués de {ens commun font en très petit nombre, fi on les compare avec le gros du genre humain: il y en à beaucoup en qui la faculté de raifonner fe montre à ‘peine avant que d’avoir eule fecours de l'education, de l’expérien- ce, & de la réfléxion. Si l'on retranchoit le pouvoir de compa- rer une chofe à l'autre, ce qui eft le fondement de l'expérience, nous ne férions guere plus avancés que les brutes , qui fe gouver- nent par le feul inftinct, &.par les defirs fenfuels; & fi l'on com- are les Sauvages les plus brutes de notre efpéce avec un Newton & un Locke, je crois que la difparité parditrä plus grande que celle qu'il y.a entre ces Sauvages mêmes, & quelques unes des brutes qui leur tiennent compagnie dans les forefts & les mon- tagnes, M ruée sp EE TAN ‘ 2 Qu'il me foit permis de rapeller à la mémoire de plufieurs des curieux & des fçavants du temps préfent, avec qui j'ai l'hon- neur d’être en liaifon, que j'ai préfentc, en différents temps, la plupart des fujets rarés, que j'ai gravés & repréfentés, tant dans mes ouvrages précédents que dans celui-ci, non feulement à nos academiés publiques, mais à des particuliers curieux, qui demeu- “tnt a Londres, dont plufieurs ont de jours fixés dans la femaine pour aflémbler des perfonnes de génie, qui s'attachent, à fonder la nature. Je crois que j'ai été fi exa&, & fi foigneux, dans les deffeins & les defcriptions de Ris fujet, dans le cours de mes st | b 2 OUVra- 9 | Ouvrages, qu on peut Îles diftinguer avec certitude d’autres fujets de différente efpéce d'animaux, tant qu’il fubfiftéra des copies co- loriées de mes ouvrages. La plupart esplanehes de celui - ci ont été deflinées & gravées fur le cuivre immédiatement d’ après les fujets qu'elles repréfentent; & plufieurs des. impreflions en ont étc colorices directement d’ après nature, & de leurs exsttes cou- leurs, par mes propres mains de forte qu’elles peuvent mériter le titre de deffeins originaux. Il n’y a que quatre planches dans cet ouvrage qui font faites par des graveurs payés, fcavoir Tab.61. dans la quatrième partie, & Tab. 66. 7s. & 76. dans la huitiéme pañtie; j'ai gravé tout le refte. À l'égard des defcriptions que j'ai faites de chofes, qui avoient deja étc décrites par d’autres auteurs, & où je ne me fuis propofé que de perfetionnér, j'ai donné exatement les noms de ces auteurs, autant qu’il a été dans mon pouvoir de les découvrir; mais fi jai omis quelqu’ ancien auteur, qui ait traité les mêmes fujets que moi, mes figures & rnes defcriptions fé laif- fent pas d'etre tout-a-fait nouvelles (Quand oh donne des figu: res très exaëtes, on peut $’ epargner bien de la peine à l’egard des defcriptions, en renvoyant aux figures, qui expriment linéa= lement les moindres parties, telles que des-mots né féroient qu’indiquer très obfcurément: en.effèt, les figures de cet ouvrage ne peuvent ètre reputces parfaites fans leurs defcriptions, & les defcriptions font très peu de chofe fans les figures, car fouvent elles ne difent rien quant à la taillé générale, la proportion des parties, le nombre des doigts &c: que l’on trouve pleinément exprimés dans les figures: Dans dés ouvrages enluminés de cette forte, le prix de lexécutioh dépend de l’habilité, de la diligence, : & des foins de l’auteur, car il y a une tres grande difficulté pour ne pas dire une impoflibilité, à exprimer précifément par des mots, tous les différents degrés, les nuances, & les mélanges des cou- leurs, de maniere a tranfimettre exatteément vos idées aux autres: cela nie fe peut faire qu’en donnant les couleurs mêmes. Les plan- ches de cet ouvrage exacteinent enlüminées péuvent fe confidérer comme un livre, que lés perfonnes de toute langue & de touté nation peuvent lire, tant les favants que les ignorants: des repré- fentations vraies d'animaux &c. bien deffinées, & bien colorites, font dés caractères, que la nature à appris à tous les peurles à en- tendre; & de bonnes figures faites d’après nature, furpañtent infi- nement, pour ainfi dire, les meilleures defcriptions verbales. Dans le cours de mes o£uvres, j'ai eu en général l'avantage de travaillet d'après la nature même; la plupart de mes fujets étoient en vie, & en pleine perfection, & d’autres Ctoient très bien confervés, pout nous ètre apportées des pays étrangérs: de forte que, fi mes def feins font au deflous du naturel, comme il ne fe peut qu’ils ne le foient, ce n’a pas été manque de foins de ma part, ou de fujets propres a être deflinés; mais c’eft à câufe de la différence infinie u'il y a entre le Créateur Souverain des produétions naturelles, & de foibles & vaines créatures, qui ofent effäyer d’imiter les oeuvres du Toutpuiflant. Quelquefcis, oubliant pour un moment a Grande Source de la nâture, je me fuis vainement imaginé, que mes foibles imitations de fes ouvres étoient en quelque de rÉ parfaites; mais, revenu tant foit peu à moi-même, il na femblé enten- PREFACE. FREFACE | 9 entendre une voix fécrette, redoutable & majeftueufe, qui me re- prenoit en ces termes: Vain & préfomptueux mortel! crois tu que tes foibles efforts peuvent être comparés, le moins du monde, avec. les oeuvres de celui qui t'a crée toi même & toutcs chofes? J'ai tache de finir mes defléins avec tant d'exattitude, à l'égard du deffein & du coloris, que les feules figures peuvent donner une idée pañlable des fujets qu’elles expriment, & épargner à des curieux, qui font obligés d’employer Bu temps ailleurs, la peine d’en liré lés defcriptions. | Cet ouvrage à aufli un avantage que peu d’autres de cette {orte poflédent; car on peut toujours fuppofer, que celui qui gra- ve fes propres defleins d’après nature, en peut plutôt corriger les erreurs en les travaillant fur la planche, que de demeurer au def- fous de leur perfection, ce qui n’eft pas le cas lorfqw’ on donne des defleins à copier ades graveurs ordinaires; car, quoiqu'ils puifent les exprimer plus délicatement fur le cuivre, ils demeurent d’ordinaire au deflous de la vérité de l'original: de forte que c’eft toujours un pans avantage à toute forte d’ ouvrages d’Hiftoire Naturelle, orfque l'auteur peut exécuter de fa main les parties qui concernent le defféin & la gravure. | . Nous avons aujourdhui à Londres quatre corps favants, fixés & Ctablis, à chacun desquels j'ai préfenté des copiés authentiques colorites de ce que j ai deja publié, & j’ ai deffein de les completer tous, en leur préfentant ce que je pourrai publier danslafuite; Ces corps favants font le College Royal des Médecins, la Societé Roya- le, la Societé des Antiquaires, &le Mufeum Britannique, ou l on eut trouver des copies de més oeuvres. Je les ai auffi préfentées à ER cadtinie Royale des Sciences de Paris, & j'ai deffein de luienvoyer ce préfént ouvrage, dès que le rétabliffément de la paix rétablira la communication Tibre entre les deux nations. Je crois qu'il con- vient que je témoigne ici ma reconnoiflance à cette illuftré Aca- demie d’une lettre très obligeante de remerciements, qu'il lui a plu de me faire écrire par fon Secretaire Mr. pErroucHr, de Paris, le 13. Mars, 1753. 4e Parmi les animaux il yen à qui 4 l'égard de leur vuë &du temps où ils agiflent, font de jour, de nuit, & des crépufcules, c’ eft-a-di. re; qui agiflent durant le crépufcule du matin, & celuidufoir. On se dans la premiére claffe l'Homme & le Singe, depuis "Homme Sauvage jusqu’ à la plus petite efpéce de Singes propre ment ainfi nommés. [[ n'ya paslong temps que j'avoisun petit Singe : de. S. Jago, de la mème efpéce que celui qui eft repréfenté dans la feptiéme partie de cet ouvrage Tab. XI. il étoit fi alerte, que, quand il étoit libre dans une petite chambre, il m'étoit impoñfible de le prendre; mais, des qu'on avoit Ôté la lumiére, je pouvois le fair d'abord. Les oifeaux qui vivent de grain, font, à ce que je crois, tous de jour. Les oifeaux de proye fe divifent en oifeaux de jour, & en oifeaux nocturnes; quoique ceux, qu’on regardé com- me oifeaux de jour, faifflent leur proye durant les crépuscules du matin & du foir, comme font la plüpart des Aigles & des fortes de Tiercelets. Le Hibou ne peut fupporter la lumiére, & ne vole VIII, Partie. C que 10 PREFACÉ. que quand le crépufcule s’ avance vers la nuit maïs je ne fais s’il vo- 16 dans les nüits obfcures. Je crois que la plupart des oifeaux aqua- tiques font nocturnes, car le Heron, le Butor, & quelques autres, volent durant les crépuseules du matin & du foir, Beaucoup debè. tes a quatre pieds voyent la nuit & le jour, mais le Chat eft remar- quable en cela; car non feulement il chafle & faifit fa roye dans la nuit, mais il fe plaït aufi a s'ébattre à l'ardeur du foleil à midi, quoi- que fes yeux ne foient pas faits pour fupporter une lumiére fi orte; mais la nature lui a donné la faculté de contraéter {a pru- nelle de l’ocil, de forte qu’il n’ admet pas plus de lumiére qu'il n’en peut fupporter. La Chauve-Souris eft un uadrupéde tout-à-fait noéturne ne fe montrant jamais de jour. ‘l'out le be tail, qui pait dans les prairies, eft de jour, &, en quelque forte, no- &turne, car il fe promêine & päitla nuit. Les bêtes carnaciéres font nocturnes, dans un fens plus reflérré, parceque la nuit cit princi- _palement le temps où elles cherchent leur proye; cependant, 1à plupart fe montrent occafionellement, & font ravage en plein jour. 1 y a une grande difficulté à tracer précifement les chainons de la chaine de la nature, dans fes diverfes gradations depuis les ani- maux jusqu'aux plantes. Quand on vient au deflous de ce que les hommes croyent généralement animaux, & qu’on pañle aux poly- pes & aux efpèces de corallines, on ne fait à quoi s'en tenir, vü qu'il y a une varieté d'opinions parmi nos curieux modernes, tou- chant ces produëtions : quelques uns les font de vrais animaux, .& d'autres les reduifent à de purs vegetaux. Pour moi, je crois qu” il y en a beaucoup, qu’ on peut regarder comme d’une nature mit- oyenne, participant des deux: car quoique les polypes paroiffent être attachés par des racines, & crôitre comme des vésétaux, en _ pouffant de jeunes polypes de leur côtés, & que des parties divifées, ou coupées d'autres polypes deviennent de parfaits polypes à leur tour, ce qui eft des marques de végétations; ils ont en mème temps le pouvoir derémuer leurs parties, & d'étendre leurs branches ouleurs bras, avec les quels ils faient de petits infectes, dontils fe nouriffent: ce qui montre qu'ils participent de la nature animale*) Les animaux fe multiplient dans la nature par différents moyens: il yen a qui font male & femelle de la même efpéce; d’autres font hermaphrodites, chaque individu dé l’efpéce participant des deux féxes, comme la plupart des Limacons &c. Presque tous les animaux terreftres engendrent par attouchement; mais il y a beaucoup de poiffons fémelles, qui dépofent fimplement leurs oeufs dans l’eau, quand elles fe trouvent près du male, qui repandent en même temps dans l’eau fa fémence, qu’on apelle laite, elle fe mêle avec les ocufs, les imprégne, & les vivifie, fans qu’il touche à la fémelle. Tous les oifeaux fe multiplient par le moyen des oeufs, qu'ils cou- vent, & qu'ils font éclorre. Les quadrupédes à poil produifent tous leurs petits vivants; comme font aufli quelques uns à écaille, telle eft l’efpéce Armadille: mais toutes les fortes de Lézards, tant d’eau que de terre, ou qui fréquentent l’ une & l’ autre depuis le Crocodille jufqu'a la plus petite efpéce, font des oeufs que la cha- s VA PS _ leur *) V. M. Backer ‘fur les Polypes, & M, Ellis fur les Coralines. | PREFACE.. If eur du foleil échaufe & qu'elle fait éclorre. Il y a quelques poiffons, Qui font leurs petits vivants. On remarque dans une grande efpe- ce de Crapaut, qui eft venu de Surinam, une étrange, &, peut- ètre, fingulière manière d'engendrer: fon dos eft rempli de petites cavités, dans chaque des quelles fe trouve un jeune Crapaut: quel- ques uns de ces jeunes Crapauts paroiflent fortir de leurs cellules, pendant que d’autres font encore couverts d’une membrane fort. mince, & que des cellules font vuides en mème tems. il y a dans le Mufeum Brittanique un de ces Crapauts, qui eft un excellent fujet préfervé dans l’efprit de vin. Les vegetaux fe multiplient en diverfés manières: Ja plus générale € eftpar le moyen des femences ; mais il y En a beaucoup, qui fe perpétuent par le moyen de petites, branchés, que l’on coupe où que l'on ecuifle, pu par des réjettons qui fortent des racines, &c. Ce que j'ai remarqué de plus fingulier, c eft ce qui arrive au fommet ou à la couronne de l ÂAnanas qui, fi. vous la féparés du fruit, & que vous la metties dans un pot plein de terre, prend racine & devient une nouvelle plante. Ajoutés le Lis Printanier, qui a dés racines à toutes les jointures dé la tige, qui fupporte la fleur; ces racines tombent en automne. pouflent des fibres dans la terre, & produifent des fleurs au bout de deux ou trois ans. Nous ne favons presque rien da la génération des Mine- raux, parce qu ils font cachés à nos yeux. | ù _ Les Infectes non feulement fe dévorent les uns les autres, mais encore peuvent prendre des oifeaux & les dévorer, : Les grandes . Araignées d'Amérique attrapent fouvent des Colibris dans leurstoil- | les.*) Les Mouches détruifent aufli des Moutons & d’ autre betail, en dépofant leurs’oeufs parmi la laine ou le poil, ce qui produit des vers qui percent la peau, & font périr la bête, à moins qu’on n’y see du remede. La génération des infectes eft plus variée, & plus furprenante, que celle des autres parties de la creation ani- male; il y en a plufieurs qui paroiffent & qui agiflent comme divers animaux, & qui font faits fort différement les uns des autres, quoi- qu'ils foient abfolument les mêmes; | [l y a des très grandes difficultés à ranger les animaux par claf- fes. À l'égard des oifeaux, on met enfemble les diverfes efpèces du même genre; mais, quand nous avons fait cela le mieux qu’il nous a été poffible, nous fommes certains quel genre placer au premier rang & ainfi de fuite, jusqu’au dernier: car je ne crois pas qu'il fe trouvat dans le monde deux hommes, qui, fans avoir confulté per. fonne auparavant, les miflent dans le même ordre. On peut dire la même chofe des quadrupédes, des poiffons, & de tous les petits . animaux. Ondiroit; au premier coup d'oeil, que les quadrupédes déclinent graduellement en oifeaux; car la Chauve Souris paroit avoir des ailes étenduës, & voleréellement; & le Gerbo. **) faute comme un oiféau fur fes pates de derrière, & il ne fe fert jamais de fes jambes de devant ou de fes mains, ‘ dans fon mouvement progréffif, qui fe fait par uneation laquelle appartient en.général aux oifeaux: cépendant après un He examen, ces deux animaux 2 | 2 n'ont *) V. Marianne, Hift, des Infeéts. **) Tab. XIX, Part, VIL LA 12 PRÉFACE. n ont du tout, ni l’un ni l’autre, aucune relation aux oifeaux; car ils font leurs petits vivants, & les nourritfent de leur lait; ilsfont couverts de poil, ils ont des dents, &, enfin, quatre pieds, comme les autres quadrupédes. A la vérité, la Chauve Souris a les doigts de fes bras, ou de fes pattes de devant fort alongés, & attachés l'un à l’autre par dés membranes très fines, par le moyen desquelles elle vole dans l'air; le Gerbo a auffi des mains ou des pattes de de- vant, avec des doigts, dont il fe fert pour tenir fa proye, quoiqu'il ne les pofe jamais à terre pour marcher. La D'un autre côté les nn femblent fe joindre aux poif- fons; car on ne fait fi l’on doit ranger les différentes fortes de _ Veaux Marins avec les poiflons, ou avec les quadrupédes; ils ont du poil & des dents comme ceux-ci; mais je ne fais, fi l’on doit ap- peller, avec propriété, leurs extrémités pieds ou nageoires. Par- mi les oifeaux, le Pingouin du Détroit. de Magellan, & celui du Cap de Bonne Efbérance *) font regardés par nos matelots comme demi oifeaux & de demi poiffons; maïs après avoir examiné la cho- fe de près, je crois qu'ils doivent maintenir leur rang parmi les Darfaits oiféaux, puifqu’ils n’ont rien de toute autre nature anima-: e: car, quoiqu au premier coup d'oeil, leurs petites ailes paroif- fent couvertes d’ecailles, cependant, lorsqu'on les obferve avec le microfcope, on découvre qu’elles font couvertes de vraies petites plumes, qui ont leurs tuyeaux, leurs tiges, & leurs barbes, tout comme de grandes plumes. le crois que le plus habile naturalifte entréprendroit en vain de . travailler à ranger toutes les productions de la nature, tant les ani- maux, que les végétaux, & les minéraux, dans un ordre fi vrai, & fi naturel, que chaque corps particulier {e trouvoit placé précifé. ment dans fon propre rang, c’eft à dire, entre deux autres corps. dont l'un devroit juftement le précéder, & l’autre le fuivre. Jlfur- vient des difficultés infurmontables, quand on fe met à confidèrer la relation qu’un corps a avec un autre corps: à la vérité, lachaine de la connection peut fe continuer en chainons d’une apparente ré- gularité, jusqu'a un certain point; mais on s’apperçoit bientôt, qu'il eft impoñfible à l’efprit humain de la continuer à une grande longueur. L'homme eft une créature trop bornée, & trop impar- faite, pour tracer, dans leurs juftés & naturelles gradations, les ouvrages de lEtre immenfe; cependant, il doit avouer, avec tou- te l'humilité, & toute la reconnoiffance poflible, qu'entre tou- tes les creatures vifibles de Dieu, il a les plus grandes obligations à fon Créateur, de lui avoir donné le premier rang parmi les êtres créés de ce bas monde, avec la fupériorité, le commandement, & la domination fur tous les autres êtres au deffous de lui, qui couvrent la furface de ce globe terreftre, & a qui Dieu a refufé même les moyens d’echaper à la volonté & à la tyrannie fans bornes de l'hom- me. Le genre humain eft non feulement ainfi fupérieur à toutes les autres créatures fur la terre, mais chaque homme en particu- lier femble deftiné, par fon Créateur, à ètre egalement libre, fans ètre fujet à la volonté arbitraire d'aucun autre homme. Les os es —_ +) Tab, XCVIL Part. IL PRÉFACE, 13 dés nations font l’effét de la dépravation populaire, du vicé, & d'une ambition démefurée; mais, quand la puiffance ufurpée per- cute, opprime, & tourmente le genre humain, il ÿ à pour s” échapper une porte ouverte, que la Providence a refufée aux bru- tes. La bonté de Dieu pour l'homme eftun myftére, que notre foibleffe ne pourra jamais expliquer. Nous fominés tous naturel- lement tyranniques; nous tachons, & nous nous cfforcons tous à nous émparer du pouvoir & de la domination l un fur l'autre. Nous nous foumettons avec regret au pouvoir fupérieur de ceux qui font plus forts, ou plus puiffants que nous. Les contracts, . que nous faifons l’un avec l’autre, naiflent de nos jaloufies mu- tuelles, & du foupcon que chacun a de l'injuftice de {on prochain. Si quelque être créé, jufte, fublime, & très raiflonable, fort au deflus de Ja condition de l'homme, vouloit bien condefcendre À nous donner la vraie hiftoire de quelques uns de nos plus grands heros, de nos plus fages législateurs, & de nos faints canonifés, quelles fcenes choquantes de violence injufte, de cruauté bruta- le, d'artifice, de fupercherie, de fourberie, de bâfe hypocrifie, & des fraudes facriléses, une telle hiftoire fidelle né decouvriroit elle as? Elle féroit, fans doute, paroitre les hommes plus abomina- Énent méchants, qu'eux mêmes n’ont décrit les efprits-infer- maux, dans les hiftoires aériennes qu'ils en ont compoftes. Si l’on veut favoir ce qué les hommes font dans f état de nature, on n a qu’à jetter les yeux für les princes defpotiques,. on les verra agir fans loï, ou fans confcience, qui les empêche de faire ce que leur dictent leurs pañfions naturelles. Voulez vous raffembler dans un tout les facultés de l’homme; Il faut que vous examiniez toute la création animale, & que vous preniéz toutes les qualités des bru- tes, c'eift a dire, celles qui pafféroient pour vertus ou vices dans l'homme; cela vous donnera les différens mélanges de vices & de vértus dans l'efpece humaine, dans quelques individus de laquelle les vertus prédominent, & dans d’autres les vices; quoiqu'il n'y en ait aucun fans quelque mélange de l’un & de l’autre: de forte que l'homme eft plus ou moins vertueux ou vicieux, a proportion dela nature, de ce mélange. CAE | Si l'homme eut été créé bienfaifant, 4 l'égard de tous ceux de fon efpéce, fans avoir la volonté ou le defir de fubjuguer les au trés, & de regner fur eux, ou de s’emparer de ce qui leur apars tient; mais que tout, au contraire, il eut eu l'inclination d’aider & d'afifter fon foible prochain, & que la paix & la tranquillité euf: fent été inviolablement maintenües parmi tout ie monde, il y a: longtemps que la terre auroit été fi remplie de señs, qu'il leur eut été impoffible d'y fubfifter; & les animaux, que Dieu a donnés pour là nourriture de l’homme, & pour la fubfiftance les uns des autres, auroient été, Îi non entiérement, du moins à peu près éteints; car on fait que plufieurs bêtes fauvages requiérent de vaftes plaines in- habitées, dés foreits, & des montagnes, pour engendrér, nourrir, & elever leurs petits. Mais la Providence a ordonné les chofes au trement, en mettant inimitié entre l’homme & l’homme, auffi bien qu'entre nation & nation, afin de prevenir le trop grand ac- croiflément du genre humain, qui auroit diminu£, pour ne pas di. WII]. Partie. tn it: - Le 14 PRÉFACE, re entierement extirpé plufieurs efpéces d'animaux, avant que le nombre des hommes toujours croiffant devint leur propre deftru- “ion, ce qui auroit enfin dù être le cas: mais il eft raillonable de croire que la Providence a également égard à tous les animaux qui ont te créés. | | Des états fages, qui ont des fujets ignorants & fuperftitieux, font fouvent forcés de faire des loix, qui ne s'accordent guére avec la raifon, & le fens commun, ou'avec les libertés naturelles du genre humain. Ils font fouvent: oblisés d’ufer de cette metho- de pour arreter le cours des clameurs du peuple, qui ne manque- roit pas de réduire à un état d’anarchie & de confufion le gou- vernement le mieux établié. Le remede contre de tels inconvé- nients confifte dans |’ execution relachée de ces mauvaifes loix. Je ne crois pas que les plus fages des. hommes s attendent à trou- ver la juftice & la retitude morale & abfoluë parmi les plus ex- périmentés de leur efpéce; : car on établit le droit & Injufte, la vertu & le vice &c. felon les differentes modes, coutumes, & re- ligions de différents pays; quoique dans l’immuable volonté de Dieu, ce feroit à nous une grande témérité de fuppofer la moin- dre variation, ni le moindre ombre de changement. La juftice & la véracité de Dieu doivent abfolument être toujours les mêmes; maïs comme de notre nature nous fommes des êtres très impar- faits, il doit y avoir de l’imperfe@ion dans nos penfées, nos pa- roles, & nos a@ions, tellement que fi dix des plus fages d’entre les hommes, vivant en même temps, & fous le même gouverne ment, entreprenoïient de former un plan de re&titude morale, univerfelle & abfoluë, pour la: conduite de la vie humaine, ils dif féroient prodigieufément les uns.dés autres. Mr. wirzucusr, parlant .des Perdrix.en général dans l'Hift. des Oifeaux pag. 168. dit, que ce font des oïfeaux fort lafcifs, abominables par leurs conjun&tions mafculines &c. Je pris ce re- cit pour une fable, jufqu à ce qu’ayant'chez moi, il y a quel- ques années, de la volaille de Bentham de la petite efpéce, les poules fe perdirent, & il ne refta que trois ou quatre jeunes coqs, qui demeuroient dans un endroit où ils rie pouvoient avoir au- cune communication avec des poules: bientôt ces coqs dépoft- rent leur animofité précedénte, ceflérent de fe battre, & chacun tachoïit à cocher fon camerade, quoiqu’aucun ne parut bien aife d’être côche. Les réflexions que je fis fur cette étrange circon- france, me firent découvrir la raïfon pourquoi les defirs naturels, a l'égard de quelques uns de notre efpéce, font détournés dans d'injuftes canaux. C’eft la coutume chez nous d’envoyer les en: fants aux écoles, aux colleges &c. où plufieurs demeurént jusqu'à l'age d'homme; -& un’ article du foin mal entendu de leur gou- verneurs, c'eft de leur interdire tout commerce avec des filles de leur âge, fous. pretexte de les sarantir du vice. Les jeunes filles font aufli raffemblées dans un mème lieu; de la même manié- re, fous des maitrefies, ‘dont la plüpart ont des idées trop rigi- des à l’égard des hommes, & mettent dans la tête de leurs pupi- les des penfées très défavorables des garcons, qui font conftam- | | | ment PREFACE. 15 ment éloignés avec foin des limites de l'ecole de filles: ou fi lon eft obligé de les y introduire, on les veille exaftement: car on n° accorde point aux Jeunes hommes, même la plus inno- cente familiarité avec les jeunes dames, dans les limites d’une école de penfion. En feparant de cette manière la jeunefle des deux fexes, & en les mettant chacun en différents {eiminaires pour leur éducation .-où ils demeurent jusqu'a ce qu’ils foient ar- rivés a l'age ou les fexes découvrent une inclination naturelle l'un pour l’autre: cette contrainte, précifement dans le tems que le fang & les efprits, qui forment les pañlions, font à leur plus haut degré d'émotion, doit interrompre le cours de l’afé&tion natu- relle, & le fixer, quoique contre le cours de nature, à des obiets, dont ils peuvent jouir: & quand le cours de l’affétion naturelle eft détourné de fon vrai fentier, il n’eft pas facile a le remettre dans le droit chemin. | Je m’imagine que ce font là les caufes d’où procede l'indif- ference, que plufieurs perfonnes des plus qualifiés d’entre nous font paroitre pour l’état de mariage, ce qui fait qu'il y en a beau- coup des deux fèxes, qui quoique fort riches, parviennent à un grand age, & meurent fans, avoir été mariés C’eft evidement par la faute de notre politique que les jeunes gens des deux féxes font enfermés féparément, & qu'ils font privés d’avoir enfemble cette converfation libre & innocente, à laquelle ils ont naturel- lement droit de prétendre, dans un temps de la vie où les incli- nations naturelles fe fixeroient fur leur véritable & naturel objet fi on ne les pervertifloit pas par une contrainte hors de faifon. Cette éducation mal entenduë en détourne plufeurs de notre efpé- ce du cours vrai & naturel, qu'ils devroient fuivre dans l’oeco- nomie de la vie humaine, & les porte à des actes dénaturés, qu'elle introduit en la place des naturels. Nos lesislateurs font obligés d’y apporter du reméde; pour'cet effet ils font des loix, qui condamnent les coupables.à des punitions corporelles, & mè- me à la mort. Il y a des cas, où cés remedes font plus perni- cieux que le mal; car l’experiénce journaliére montre, qu’il y a nombre d’abominables & rufés coquins, fous la forme de gentil- hommes, de valets de chambre, & des fimples domeftiques, te- nus dans les maifons de notre principale nobleffe, & de nos plus riches citoyens, qui, par de fines infinuations, & des defleins trompeurs, s introduifent dans la confiance des jeunes gens, & quelquefois dans celle de gens plus âgés; & s'ils peuvent venir à bout par leur fcélérates propoñitions de les engager à la pratique de quelque fottife, qui ait une relation cloignée à des de hon- teux ou dénaturés, ils s’imaginent que dès ce moment ils ont atteint leur but; car ils commencent àlors à s’arroger l'autorité de maitres, & ils prétendent fe fervir du bien de leurs maitres, comme fi c'étoit le leur propre, & cela en confidération de leur pretenduë difcretion & de leur confiance. Il y a aufi beaucoup de ces fourbes abominables dans les autres pays, épiant les occa- fions de {€ fourrer dans la compagnie d’etrangérs, qui leur pa- roiffent être des objets propres à leurs pernicieux deflèins; & s'ils les trouvent d’un naturel craintif ne , quoiqu’ils n'ayent | | CR 2 en 16 | PREFACE en effet, rien de criminel de quoi les accufer, cependant ces ef- frontés coquins menaceront ces pérfonnes innocentes de les ac- cufer d'actes ou d’attentats criminels pour leur extorquer de l'ar- gent; & la crainte fubite, & la furprife d’un trop grand nombre, les porte à {© foumettre à leurs impudentes demandes. De cette manicre, Ceux quiont de quoi tenter ces infames excroës font expolés à des dangers, dont le commun peuple ft exempt; car il n'eft pas vraifemblable, que les plus fcélérats des hommes met- tent leurs exécrables machinations en pratique où il n’y à point d'apparence de profit: de forte qu’il n’y a que les sueux qui foient a couvert de leurs pièges. Les principaux chefs de toute focieté civile devroient conftamment faire leurs premiers foins du bien- être du genre humain, fur tout de ce qui peut tendre à fa pré- fervation & à fa propagation. … Dans tout pays, foit que l’agriculture y floriffé, ou qu'elle y foit négligce par les habitants, la nature mème aide à femer & a planter auili bien qu'à fertilifer la terre. Les femences des grandes arbres font pour la plupart ailées; &, lorsqu’ elles font mures, les vents d'automne les foufflent & les difpérfent à une grande diftance des fujets, dont elles fe feparent: d’autres font dans des etuits ou des gouflés, qui ne font pas propres à être portés ça & là par le mouvement de l’air; mais la Providence les a donnés pour nourriture aux oiféaux, qui les transportent au loin; & en mangeant la femence, ils en répandent une partie dans des terres, où elles germent & prennent racine: Les fécherefles mêmes de l'automne contribuent à augmenter & à multiplier les arbres & les plantes; car, en occafonnant des cre- vañes & des découpures dans la terre, les femences d’arbres & de grandes plantes, qui demandent à être avant, font placées à une jufte profondeur pour croitre, pendant que par ce même moyen, elle fe trouvent garanties des animaux, qui s en nour- riflent. Les fémences des plantes annuelles font, pour la plu- part, garnies d’un leger duvet, par le moyen du quel le vent les éléve à une grande hauteur, d'ou elles fe repandent au large & au loin, pour multiplier leur efpéce dans des terres éloignées. Le foleil, par fes vifites annuelles aux tropiques du nord & du fud, donne alternativement, de l’ation & & repos à la vege- tation. Les torrents, qui dans plufieurs pays tombent des mon- tagnes en certaines faifons, couvrent les plaines, & enrichiffent la terre par le limon sh leurs eaux y depofent. Les geltes d'hiver contribuent aufli à la vésétation; car en dilatant l’hu- midité de la terre, elles rélâchent les mottes fuffifämment pour donner pañlage aux racines des végétaux qui s'etendent.les Co- chons, les l'aupes, & quelques autres animaux, fouiffent & re- muent la terre, & la rendent propre à recevoir les femences des plantes. Mr. rosrwsow, Miniftre d'Ousby, dans la province de Cum berland, dit, dans Jon Hifioire Naturelle de Wefimorland 65 de Cam- berland, part. II. p.97. ,, que lés Oifeaux font les planteurs na- »turels de toute forte de bois & d'arbres: ils ferment les M | | | {ur êl + PREFACE. LS im » fur la terre, qui lés fait croitre, comme des pépinitres, jusqu'a » Ce qu'ils foient parvenus à leur cruë & à leur pefection natu- »relle. Ilya, dit il, environ vingt cinq ans, que revenant du Chateau de la Kofe du bon matin, j'apperçus un grand nombre » de Corneilles fort occupées à l'ouvrage fur un terrein penchant, qui toit couvert de moufle: je m'écartai de mon chemin pour »Examiner leur travail, & je trouvai qu’elles plantoient üne »Chénaye. Voici la manière dont elles plantoient: eiles com- » Inencoient par faire de petits trous en terre avec leur bec, en » tournant & retournant tout au tour, jusqu’à ce que le trou. » fut aflëz profond; & alors elles y laiffoient tomber le gland, & 1e couvroient de terre & de mouffe: cette plantation devient » actuellement un bois épais de chènes propres à s’en fervir, & aflèz hauts pour que les Corneilles y puifflent bâtir leurs nids. »J'en avertis le propriétaire du terrein, qui les vit lever, & qui »pPrit foin de les protéger & d'encourager leur accroiffément. » Cela arriva vers la fin de l'automne, quand toutes les femences »{ont parfaitement mures. ,, Mr. ROBINSON paroit croire, que la Providence a donné cet inftinct aux Corncilles fimplement pour la propagation des ar- bres, mais je m’imagine, qu’il leur a été donné principalement our leur propre confervation, en ramaffant de la provifion dans e temps d’abondance, afin de s’en fervir dans la difette; car on voit que les Pies & les Geais privés, que l’on a dans les maiz fons, cachent leur manger quand ils en ont beaucoup, & re- tournent le chercher quand ils en manquent: de forte que l'in- ftintt de ces oïfeaux peut remplir uñ double but, c’eft à dire, leur propre confervation en temps de difette, & la propagation des arbres qu'ils plantent: car on ne peut guére fuppofer qu'ils retrouvent tous les grains, & toutes les noix, qu’ils cachent dans la terre; mais on peut conjééturer au contraire, qu’il en refte dans les endroits qu'ils ont choiïfis, autant qu'ils en faut pour garnir la terre. La nature a été extrémement bien faifan- te à l'égard de la multiplication prodigieufe des femences de plufieurs végetaux; de forte que, moyennant une culture con: venable, toute la furface de la terre feroit en peu d'années cou- verte des femences, que peut produire une feule plante. La fa- cuité feminale dans les animaux égale du moins, fi mème elle n'excède pas celle des plantes : qu’on éxamine quelques poiffons & quelques infectes, on verra quel nombre prodigieux d’ indivi- dus de tu efpéce ils peuvent produire. ais ces grands mul- tiplicateurs font fujets à une perpetuelle deftruétion, vù qu’ils font la nourriture d’autres animaux, auñli bien que les uns dés autres: les grands animaux de proye, qui ne font pas expolés à etre dé- truits de cette manière, multiplient très léntement, [1 y a bien des gens qui fuppofñfent qu'il y a des terres au nord de Ja grande mére des mers, c'eft à dire, l’Ocean Pacifique, & qu’ elles joignent enfemble les parties occidentales de l Amerique Sep tentrionale, avec les limites orientales de la T'artarie. Ces terres ne peuvent guêre produire d’oifeaux, que ceux qui y demeurent VII, Partie. 22 toute 81 | PREFACE, toute l'année, parcequ’ elles n’ont point de terres à leur fud, pour férvir de retraite à des oifeaux de pañage: de forte que, s'il y en avoit, il Audroit qu'ils fiffent de longs détours vers left ou l’oueft, avant que de pouvoir trouver des terres plus méri- _dionales, dans une latitude plus chaude, que celles qu'ils laiffe- roicnt derrière eux. Je crois qu’il eft raifonnable de fuppofer, que plufieurs oïfeaux qui habitent conftamment des pays chauds, pañlent d’un pays chaud à un autre, à caufe des groffés pluyes, qui : tombent en abondance en certaines faifons de l’année, & con- tinuent fans interruption durant plufieurs mois, pendant que des pays voifins, qui n’en font peut-être feparés que par une chaine de. montagnes, jouiffent d’un temps fec & ferein. On en trouve des exemples fans nombre dans les voyageurs: de forte que les oïféaux peuvent bien en prendre avantage; car il n’eft pas aifé de concevoir nn nene des oifeaux d’un magnifique plumage outre fubfifter durant trois mois dans une grofe pluié con- tinuelle. | Je trouve, dans une Différtation de Mr. reDr, la figure d'un oïfeau qui reffemble à peu près au Grand Pierrot Noir *), qui _€eft repréfenté dans mon Hlüiftoire Naturelle, Part. IV. Tab: LXXIL. | at Mr. czrwers dit, que les Martinets, ou oifeaux de rivage, demeurent tout l'hiver dans leurs trous; mais Mr. corryso» de Londres, Membre de la Société Royale, a éxaminé cette affaire dans ce préfent mois d’Oftobre 1757. après que les Martinets étoient tout -a-fait difparus, en priant un ecclefiaftique de fes intimes amis, qui demeure dans le voifinage d’une place propre a cette Experience, de faire creufer dans un endroit où l’on avoit vûü un grand nombre de Martinets faire leurs nids durant l'été précédent. On a donc ouvert la terre près du penchant d’une fofle, ou ils avoient fait beaucoup de trous; & en creufant jus- qu'aux nids, on n’y a point trouvé d’oifeaux, quoique les nids fe foiént trouvés parfaits: il y avoit dans quelques uns de ces nids des oeufs blancs pourris & dans d’autres il s’etoit refugié des mouches à miel. Pour rendre la chofe encore plus certaine, on a examiné très éxattement les pañlages qui conduifoient aux nids, & qui étoient environ d’un pied & demi de long, on les _ a trouvés ouverts & vuides: en fin, on a examiné & tracé d’un bout à l'autre plufeurs trous, fans y trouver d’oifeaux. | Les couleurs dernandent un certain degré de lumiére pour fe faire voir dans toute leur perfe&ion, & pour montrer ce qui les diftingue proprement les unes des autres: car comme la lumiere décline & fe change en ténébres, de mème toutes les couleurs fe erdent dans le noir; & fi l'on augmentoit la lumière au plus aut degré poffible, en réduifant par le moyen d’un verre con- vexe touées les rayons du foleil à un poiñt, & que l’on fit tom- ber cette lumière fur des corps de diverfes couleurs, ils paroit | roient “#) Diflertat. de Ave Diomedea , Amft. 1674. NES PREFACE, 19 xoient tous de la mème couleur, parceque l'excès de là lumière ÿ « le Î abforbe entiérement les couleurs *). _ liy a des cas ou l'excès du froid & du chaud produifent Îe mème effet: le feu caufe des empoules à la peau; & à la Baye de Hudfon, de mème que dans les parties feptentrionales de l'Eu- rope, il eft dangereux de toucher à du fer froid: car les metaux Æont plus froids que la glace, à proportion de leur gravité, & fi on y touche de la main, ils cauféront des empoules & enléveront la peau. Il fe peut faire une efpéce de chimie par le froid auffi bien que par le feu. Un de mes amis, qui a demeurc quelques années dans nos établiflements a la Baye de Hudfon, dans l’Ame- rique feptentrionale, m'a raconté, que perçant un baril de jus de citron pour l'ufage de la compagnie, il fe trouva gelé, ce qui fit qu'on fut obligé de defoncer le baril, & de caffer la glace pour s'en fervir; mais quand elle fut fonduë on la trouva presqu'aufli fade que de l'eau, & l’on en conclut, que tout le baril étoit gate, & ne valoit plus avant, ils trouvérent au centre une petite quan- tité de jus qui étoit encore liquide; c’etoit un acide fi piquant, qu'il etoit presque impoflible d’en endurer une goute fur la‘lan- gue; onconferva cétte petite quantité pour affaifonner les liqueurs, & elle fit presque autant de fervice qu’en auroit fait tout Le baril, s'il ne fe xt point gelé. On dit que l'huile d'olive devient fi dure dans ce pays-la par la forteselée, qu'on eft obligé de la couper dans les vaifleaux avec le cifeau & le maillet, & il eft dangereux de fe tenir expofé aux coupeaux qui en rejaillifent, & qui cou pent les yeux comme un verre. Ce même curieux me donna auf un détail des grandes iles flottantes de glace (car c’eft ainfi qu'on. les apelle) qui paroifflent fréquemment dans ces parages, que nos vaifleaux parcourent entre le nord d'Ecoffe & le caple plus méridional de Groenlande, en allant à la Baye de Hudfon, ou. en en revenant. On prendroit volontiers, ditil, ces maffes de glace pour des terres couvertes de néige, fi l’on ne les trouvoit pas dans des endroits, qu’on fait par une longue expérience être des mers ouvertes. : Quelques unes de ces iles paroïfient hautes, inégales & raboteufes comme des rochers, ayant des endroits bas ou des plaines: quand les faifons chaudes font venuës, le foleil fond la neige & la glace, ce qui fait tomber des cafcades des par- ties les plus élevées dans les plus baffes, où l’eau fe tient dans des fofles, & fe forme en ruifleaux & en lacs. On eift quelque- fois oblige dans les voyages d'aller à ces iles chercher de l’eau douce & du gibier, qu’on y tue en abondance, les réfervoirs étant remplis de plufieurs fortes d'oifeaux de mer. On y trouve aufñi des quadrupédés des pays voifins, comme des Ours blancs, qui font de ces pays feptentrionaux. Ces iles fe trouvent dans des mers très profondes, & il y en à qu’on fuppofe avant dans l’eau. de plufeurs centaines de pieds; car autrement le fommet nes’en éléveroit pas au deflus de l’eau aufli haut qu’il paroit l'être: en effet, fi l'on fait flotter de la glace, on n'en verra qu’une petite partie de l’epaifleur qui s'eleve au deflus de l'eau. Ces mañles y is) E 2 énormes *) Voi, l'Hift, de l'Acad, des Sciences -de Paris, pour l'année 1711, 20 | PREFACE. ARC énormes de glace font certainement caflées & detachées, de quel: que maniere que ce puifle être, des rivages ou des terres des gran- des latitudes du nord; autrement je ne-conçois pas comment on y pourroit trouver des animaux terreftres; mais comment, & de quelle manière cela fe fait, c’eft ce que je ne prétends pas con- jecturer, Il y en a qui s étendent plufeurs lieuës en long & en large. Je crois que ces îles de glace ont fouvent trompé des vo- yageurs au nord, qui ont prétendu avoir découvert des îles dans des certaines latitudes, que d’autres voyageurs n’ont ie à trouver, quoiqu'ils les ayent foigneufement cherchées dans les latitudes indiquées. | | J'ai remarqué, que plufieurs manufaétures, où fon imite les marchandifes des Indes, plufieurs vendeurs d'images, plufeurs inprimeurs de toiles de lin & de coton, ont rempli les boutiques de Londres d'images, de peintures, & de tailles douces, faites, copies, & coloriées d’après les figures de mon Hiftoire des Oifeaux, dont la plus part fünt miférablement reprefentées, tant pour les proportions que pour le coloris. La plupart de ceux qui revendent par mois de lefprit, de la fcience, & des événements publics, en ont auili agi fans facon avec mes figures & mes de: . fcriptions d'animaux, en les prenant pour embellir leurs bro- chures; mais les figures font en général fi cruellement eftro- piées & contournées dans leurs copies, que les perfonnes jüdici- eufés ne peuvent que former un pauvre jugement de l ouvrage d'où on a copié ces figures, à moins qu'ils ne prennent la peine d'examiner l'original même. Il n’eft point du tout néceflaire, ni convenable, ni poffib- le, qu'une focieté civile, ou une république entiére foit favante, c'eft-a-dire, que tous les fujets qui la compofent ayent chacun beaucoup de fcience & d'expérience: à la verité, il faut que ceux qui font deftinés à l'étude & à la pratique des hautes fçiences, apprennent plufieurs deslangues mortes , pour les mettre en état de joindre les connoiïffances & l'expérience des fiécles pañlés & - des pays éloignés, à celles de leur térnps & de leur pays. Les politiques, fe clergé, les medecins, les jurisconfultes, les hifto- riens &c. ne peuvent parvenir à aucun degré de perfection fans ce fond de fcience qui eft confervé dans les anciens auteurs. Les marchands de la premiére clafle de la focieté n’ont pas befoin d'apprendre aucune des lañgues mortes, à moins que ce ne foit par gout; mais trois où quatre des langues viventes leur fuffiront jour les mettre en état de faire un commerce étendu, & pour es clever à la fortune & à la réputation, dont ils jouiffent par- mi nous; Car, Je crois, qu'on peut aflürer de nos marchands, qu'ils font des princes, avec autant de raifon, qu'on ait pu le dire d'aucun dés marchands de l antiquité. La même éducation peut fervir à dès marchands d’un ordre inférieur; mais, pour ce ui eft de ceux de la clafñfé mitoyenne, qui profe ent des arts méchaniques, & qui ont des métiers, tels que font les ouvriers, les fermiers &c. leur langue naturelle doit leur fuffire pour tout ce qu'ils ont à faire; mais il faut qu’ils la fachent bien lire, e qu'ils PAR E LA CE. 2T qu ‘ils boffédent ‘affez l'arithmétique , pour tenir leurs Ii. vres en ordre, & faire des memoires. Pour ce qui eft de la dernitre clafle, qui renferme les journaliers, les payfans, & ‘les pauvres, il eft inutile qu'ils ayent aucune forte de fa- voir, excepté en ce qui peut les inftruire & les avancer dans leurs différents travaux: il leur fuffit d'etre inftruits des droits religieux & moraux de leur pays, par ceux que le souver- nément,. fous léquel ils vivent, a ctablis pour cet effet. De cétté manière les differentes conditions des hommes feroient maintenués diftinctes dans la focieté, & l’on n’y manqueroit point de manoeuvres pour en faire les plus vil$ fon&ions. Une mauvaife politique prévaut aujourdhui chez nous fous le nom de charité. Nos gens de l'état mitoyen, par un aveuglement extraordinaire, donnent aux enfants de ceux de la plus bafle claffe une education fort au deflus des emplois à quoi ils devroient être deftinés: cela prive le public de manoeuvres, & met ces en- fants au niveau de ceux de leurs bienfaiteurs, ce qui doit par tonféquént porter préjudice aux enfants des bienfaiteurs mêmes, en augmentant le nombre de ceux de leur état; car, lorfque plu- feurs des enfants des pauvres ont recu cette éducation , ils trom- pent, dépouillent ; & deplacent les enfants de leurs bienfaiteurs, dans un temps où ‘peu des bienfaiteurs mème furvivent pour voir là funeftée conféquence de leur aveugle charité, C’eft une charité reelle dont les confequences tendent au bien de la focie- te, de maintenir les pauvres dans le temps de diffétte, & d’ina ftruire & former leurs enfants a l'habitude d’un travail ‘affidu. Je crois que des gens-quiont de gros biens doivent être élevés à propottion de leur fortune, d’une manière qui foit au deflus des perfonnes d’un état mitoyen; parceque ceit en général ‘par- mi les premiers, que Fon choilit les gouverneurs & les directeurs des états, aufli bien que ceux qui font l’ office de magiftrats dans leurs différents départements. Cés perfonnes doivent avoir dela fcience, & de l'expérience au deflus des peuples qui font defti- nés a être fous leur gouvernement.. Pour ce qui eft des Gen- tilshommes qui ne trouvent de plaïfir qu'à la chaffe, & qui ont deffein d’elever leurs enfants à 1à mème occupation, il froit in- _utile, qu'ils euflent une meilleure éducation que leurs fermiers, . qui font en général leurs vamarad$; car il n’eft pas néceffaire qu’un homme en fache beaucoup, pour être en état de fe caffer le cou a la pourfuite des chevreuils, des liévres, des renards &c. en fau- tant par deflus les hayes; les foflés ét les barriéres. | que je fais a Dieu, s'iln’ya pas de prélomption a préfenter des requêtes a cet Etre Supréfne, c’eft toute inclination à continuer l'Hiftoire Naturelle, ou toute autre vine, que mon état d’imperfe&ion eft oo d'en recevoir, pour | | ètre be PREFACE ètre en état de me conduire, le refte de mes jours, de là ma- nière la plus conforme à fa volonté, & par confequent la plus pro- pre à faire mon bonheur. Quand à ce que fera mon état dans la futurité des temps, il n'eft connu que du Sage Difpenfateur de toutes chofes,. Cependant les defirs que je forme aujourdui, & qui peut etre font incompatibles avec la nature des chofes, ce fe- roit de devenir un efprit intelligent, dégagé de matiére sroffié- re, de gravité & de legéreté, doué de la faculté de f mouvoir à volonté , pour percer à l'infini dans ces éfpaces ethertes immen- fes, ou pour penetrer dans les corps folides; afin d’obferver & d'apprendre comment les parties de ce vafte univers font liéel'u- ne à l'autre, & par quel méchanifme étonnant-elles ont été mi- fes & font mainténuës dans un mouvement régulier & perpetuel. Mais que ces penfées font vaines, téméraires & prefomptueles! Je foumets donc humblement mon exiftence future à la volonté de Etre fuprème & feul Tout Puiffant. | Si les Savants d’ aujourdhui fe vantoient de l’immortalité, & fe la promettoient à la conclufion de leurs ouvrages, foit hiftori- ques, poëtiques, ou autres comme il femble que plufeurs des an- ‘ ciens ont fait, cela ne ferviroit qu'a les rendre ridicules, & loin de rehauñlèr le prix de leurs ouvrages, cela ne féroit que les avi. lir. Je ne crois pas même que les anciens fuflent fi ouvertement vains & infatuégs que de fe promettre l’immortalité d’un air auffi _ fanfaron. Je m'imaginerois plütot que ces vaines rodomantades : _ont été ajoutées par leur enthoufiaftes admirateurs dans les copies qu’on a faites des ouvrages de ces célebres auteurs, depuis leur mort. Notre incomparable Shakefpear étoit bien éloigné de s'attendre à une réputation immortelle, temoin ce beau paf. {age d’une de fes tragédies. Les Tours cachées dans les nuës, Les Palais fuperbes, Les Temples folemnels, Le vafte Globe mème, Oui! tout ce qu'il renferme, Tout périra; - :.: “ ATX Et comme le vain édifice d'un fonge, Ne laiffera pas le moindre débris après foi. ‘Je ne prétends pas décider quel fera la deftinée de cet Eñai, mais je l'abondonne aux Critiques , aux Correckeurs, aux Réfor- inateurs, aux Graveurs, & enfin à l’obfcurité & à un parfait oubli. 8. x} a PE à xOÂBX à TAB, Va MN fn Parus dorfo. cœruleo. Paruws ruber ct aiger. er ana ftur anif fie Sel en, Tab.LT. Der rotÿ xD fe nxBe orafinr I. AM Slyrrarrt ceci - CA SP lb fus: Cunz hip. Se. Czzas. PLUT7 PS ÉTLES ; N° S1 VIT TRE ; Le Manaquin a dog bleu ; Le Man aquin rouge ctnoir. x > el : s es a OO 6 MR mn D my JR à 4 ES À M 6 de À HA A te um CE 4e DUO Æ Æ Fu D À he na À OC HA D À HO OÙ “AT CD À HPN à CD AUDE CD dé SOS ED _ ES, - 4 Co Lu GS OU SAUT VALUE PAU VALLEE PEU VAL SUET SEL JRS RU JE EURE SR HR PEU JE EE JE DEL EC à, TAB BE Li MANAQUIN À DOS BLEU: &Le MANAQUIN ROUGE ET NOIR. C: deux oïfeaux font deflinés de leur grandeur naturelle. Le Manaquin à dos bleu eft l’Oiïfeau du haut de la planche. Le bec eft d’un brun foncé: la pointe en eft noirâtre: les plumes d'autour de la bafe de la mandibule fupé- _ rieure du bec font noires: le fommet de la tête, depuis un oeil jufqu’à autre, eft couvert de plumes longuettes d’un beau rouge, où écarlate, qu’ il peut élever en for- me de huppe: le dos eft d’un beau bleu; tout le refte du plumage eft d’un noir, qui éclatte par la beauté de fon luftre; les jambes & les pattes font brunes, excepté que le dehors de la jambe, eft jaune: les pattes font faites comme celles de tous les oifeaux de cette efpèce , ayant l’orteïl extérieur de chaque patte joint à celui du milieu vers le bas: il ÿ a douze plumes dans fa queué. | La figure qui et au bas de la planche repréfente le Manaquin rouge ‘& noir. Le bec eft blanchâtre : il a toute la tête, le cou, l’eftomac, une partie du ventre, & les cuifles d’un beau rouge, où écarlate : 4e dos, la queuë & les ailes font d’un noir ver- ni de pourpre: le bas ventre, ê les plumes qui couvrent le deffous de la queuë, font d'un noir brünitre, qui s "infinué & fe méle parmi le rouge du ventre .& des cuiïfles : les jambes & les pattes font faites comme celles de celui qu’ on vient de décrire; mais elles font d’un brun rougeitre: les couvertures du. deflous des ailes, & les: PAS in- térieures des pennes font d’un orange pâle vers le bas. / Je prends l’oifeau dernier décrit pour le mâle, & celui dont j'ai donné la figure dans mon Hiftoire Naturelle, Part. IV. Tab. LXI & que j'ai apellé le Manaquin noir & jaune, pour la femelle de la même efpéce, Petiver à donné une figure de mon Ma- naquin rouge & noir, dans fon GAzoPHyI, p. 46. fig. 12. qu’il appelle, Avicula, forte Su- rinamenfs, e nigro rubroque mixta; c'eft-à-dire, Petit oifeau mélé de ronge €$ de noir, qui pa- voit bien être de Surinam. Le Manaqüin à dos bled: appartient à mon bon ami, M. Jean Leman, qui le garde enfermé dans une très belle boëte de verre, & qui a bien voulu m'en permettre l'ufage, pour le deffiner. Mr. Millan m° a fait le plaifir de me prêter l'autre, qui l'accompagne : on fuppofe qu'ils font tous deux de Surinam; & je crois qu'on n’a point encore publié de figure de l Oïfeau du haut de la planche. Il y avoit des deffèins de ces Oïfeaux dans le cabinet de feu le Chevalier Hans Sloane. Ceux-ci ont été gravés fur la planche immédiatement d’après les fujets mêmes. F2 : Tab. LIL PR NET RASE La MESANGE VERTE TACHETÉE & la MOUCHEROLLE ARDOISE ET JAUNE. dé Oifeaux font repréfentés de leuf groffeur naturelle. L'Oifeau d’eñ haut a ex- aétement la foïte de bec commun aux Mefanges.. L'Oïfeaü d’en bas a le bée d’une façon particulière, & il’en a peu d’autres qui lui reflemblent: il eft comprimé ou applati, & reflemble, un peu à celui du Canard, comme on le vérrà En jettant les yeux für fa partie fupérieure, reprefentée dans un coin de la planche. La Mefange a le bec court, & d’un noir bleuâtre : le plumage de tout l’oifeau et d'un beau vert de Perroquet ; & comme le milieu de chaque plume eft noir, cela fait parôitré l'Oïfeauf magnifiquement bien marqueté: les plumes, quieouvrent la gorge & Yeftomac, font un peu plus claires, & tirent fur le bleu pâle: les couvertures du def- fous des aïles font d’un vert clair: le deflous des pennes eft aufi bien que le deffous de la queuëé d’unecouleur de cendre foncé, les jambes & les pattes font d’un brun obfcur. La figure d'en bas repréfente la Moucherolle : fon bec eft affez long, & affez laf- ges il eft comprimé coinme celui du Canard, & il y a fur la partie fupérieure une efpèce de moulure, qui regne d’un bout à l’autre: il eft noiïrâtre à la pointe, & il devient NOIRE rougeâtre vers la bafe, qui eft entourée de poils ou foyes roides, dont la pointe fe tourné en avant: le devant de la tête eft noir; mais le derrière de la tête & du col, le dos le croupion font d’un couleur de cendre foncé: tout le deflous de l Oïfeau, & fes côtés fous les ailes font d’un jaune vif: les ailes font d’un brun très foncé tirant fur le noir, & toutes les plumes en font bordées de jaune : les couvertures de deflous les ailes oh jaunes: le deffous des pennes eft couleur de cendre, & les bords de leurs barbes intérieures font blanchâtres: la queué a douze plumes; celles du miliei font les plus longues de toutes: les autres vont en diminuant de chaque côté, jufqu’ à la dernière: Les plumes dü milieu font entiérement noires où très brunes; les autres font obfcures avec la pointe blanche: les jarnbes & les pattes font faites comme cellés de la pluspart des petits oifeaux; mais elles {ont d’uï couleut de chair foncé. Ces Oiïfeaux font partie des curiofités du cabinet de M. Jag. Leman, qui m’a dit u’ils venoient de Surinam: lès figures & les defcriptions, que j’ en donne, faites d'a- près les oïfeaux en mature, font cé que je crois, les premières ; qui en ayent été publiées, | TAB. LIE Die AEAT pe SYeife à Tab.LiL. der mr no me irgew Fe DATRET : à er Trèr Sac.Oeer. An osbatis | | _ FParug nn maculafus, ” N°42 VIT Phil . La Mefange ere fachetée ) € Mulcic apa cinerea ef LFP 4 La Moucherolle ardoile ef] jaune TA LR LH Fa dar APE K à 1 # Cp PAT Paru aurews , et Farus cœruleuws ” AML.SelE rare cet. Cr Priy. Sas. Caas. Mages latis : Daratin Tab.LUT. Vols SET. 2 BL rrer Jules : La Melange loc ef Le Manaquin bleu. TAB. LIL 2$ La MESANGE DORÉE & le MANAQUIN BEÉEU | jes deux figures ci-jointes repréfentent ces Oifeaux de leur groffeur naturelle. L'Oïfeau d’en haut, par fon bec, quieft petit & court, maïs fort, femble appar- tenir à laclaffe des Mefanges. L’Oïfeau bleu appartient, à ce que je crois, à une claf. fe d'Oifeaux, dont il y a plufieurs efpéces, que les HAIROAGIE de Surinam apellent Manaquins : on en trouvera fix dans ce Le & ily 4 en davantage dans mon Hi- ftoire des Oïfeaux, finie en 1751. la La Mefange dorée eft reprefentée par la figure du haut de la planche: le bec eft noir: le derritre & les côtés de la tête, le cou, la gorge, le dos & les ailes font d’un pourpre bleuâtre foncé & luifant; ou d’un noir relevé de pourpre: le devant de la té- te, l’eftomac, le ventre, les cuifles, & les plumes qui couvrent le deffous de la queuë font d'unecouleur d’or éclattant : le deflus de la queué & les plumes du fouet de l’ai- le font noirâtres, fans avoir le vernis de pourpre : les couvertures du deflous des aïles, & les barbes intérieures des pennes font blanches vers le bas: les barbes int‘rieures des plumes extérieures de la queué font blanches vers l’extremité: les jambes & les pattes font faites comme à l'ordinaire ; mais quand à la couleur, elles font d’un brun foncé, A- vec cet Oifeau on en avoit apporté un autre de la méme efpèce, qui n’en differoit qu'en ce qu’il étoit la moitié moins gros, & que la tache orange du devant de la tête étoit mo- ins grande à proportion, ne s’etendant pas jufques fur les veux: il etoit parfait quant au plumage, de forte que ce ne pouvoit pas étre un jeune, c’eft à dire un pétit nou- , vellement forti du nid: d’ailleurs, cela ne fe peut connoitre par la grofleur; car à l’é- gard des petits Oïfeaux, les jeunes font, à très peu de chofes près, auffi gros que les vieux, des qu'ils font en état de voler. La figure inférieure de cette planche repréfente le Manaquin bleu: fon bec eft d’un rouge blanchätre, ou couleur de chair : il a tout le deffous du cor ps bleu, dé même que la tête , le cou, & le croupion : le dos eft noir, aufli bien que le deflüs des ar les & de la queuë, mais les plumes en font frangées de bleu : il a aufli une longue mar- que noire fur la gorge, qui prend depuis la bafe du deflous du bec: il a encore une bande noire, qui pañle d’un oeil à l’autre, tournant autour de la bafe du deffus du bec: le deffôus des ailes & le deflous de la queué -eft d'unecouleur de cendre rembruni: les jembes & les pattes font d’un brun très foncé. Les Marques qui caraëtérifent le Manaquin confiftent, en ce qu’il n’a pas le bec fi long ni fi menu, que l’efpèce Mufcicapa (Moucherolle) ni fi court & fi arrondi par le bout, que le Parus ou Mefange, mais entre les deux, & tant foit peu recourbé: il dif fére encore de ces Oïfeaux, en ce qu’il a l'ergot extérieur.de chaque patte joint à celui du milieu vers le bas, ce qui eft repréfenté plus diftin£tement dans les Tab. XXXEL & L. Part. VIL de cet ouvrage, que dans celle-ci; & en ce qu'il a la queuë plus cour. te à proportion, que ne l’ont la plufpart des autres petits oifeaux. Ces oïfeaux prefervés dans l'efprit de vin font venus de Surinam, colonie Hollan- doife dans l’Amerique méridionale. Je les ai eus de Mr. Milan, Libraire, près de l'A mérauté, à qui ils appartiennent , qui m'a fait l’amitié de me les preter, pour les deffiner, Je crois que perfonne n'avoit encore publié de figures, ni defcription de ces Oifeaux, ESLirEeD Part, VIII G TAB.LIV, 26 TAB. LIV. Le GRIMPERAU NOIR ET BLEU, &. Le WIDDEHOP. je ( es oïfeaux font deflinés de leur grandeur naturelle, mais le Widdehop eft-impar- fait, vü que je n’en ai que la tête, & autant du cou, qu on en voit dans la figure. L’Oïfeau d'en haut repréfente le Grimperau noir & bleu: le bec eft noir, aflez . long, menu à proportion ;,Pointu par le bout, & fait en forme d'arc tant la machoire fupérieure que l’inférieure qui eft Ja plus courte: le bout de la langue fe partage en plu- fieurs filets: le_fommet de la tête et d'un vert pâle: il y a autour de la bafe du def fus du bec des plumes fdires faifant deux bandes, qui s'étendent fur les côtés de la té- te; les yeux font placés au milieu de ces bandes noires : les côtés de la tête, le derrié- ré du cou, le bas du dos, le Croupion, les couvertures de la queuë, deux barres qui traverfent le haut des ailes font, de méme que tout le deffus de l'Oïfeau, d’un beau bleu d'outremer: il y a une large barre noire fur le bas du cou par derriére, ou fur le haut du dos : la queué eft noire: le deffüs des ailes eft de la même couleur, excepté une barre bleue, qui traverfe chaque aïle obliquement : le deffous des ailes eft d’un trés beau jaune, excepté les bords, qui font brunâtres, aufli ’bien que le haut des pen- nes: les jambes & les pattes font orange. Je crois que cet Oïfeau eft le Guira Coere- ba de Markgrave*). Et je ne fache pas qu'il y ait encore eu aucun auteur, qui ait donné la figure d’un Oïfeau de cettte forte, qu’il appelle, Tomireo capenjis major capite luteo. d Le Widdehop 2 le bec blanchâtre, fait à peu près comme celui de nos poules com- munes: la tête eft revetuë, comme le cou, de plumes d’un orange vif, ou couleur d'or: ila une crête de plumes etenduës en forme d’eventail, qui eft fort mince: il y a furle haut des plumes de cette crête, tant foit peu au deffous de l’extremité, de petites barres noi- restranfverfales; & ces plumes font plus épaifles au fommet, qu’elles ne le font au deffous des barres noires. C’eft toute la defcription que je fuis en état de donner de cet Oïfeau ; mais en voici un détail, qui eft venu d’Amerique avec la tête,& que je vais copier mot pour mot : Le Widdehop eft un Oïfeau jaune, tirant {ur orange par le deffus du dos, de la gorge & de la tête: fa crête qui eft extrémement belle & de la même couleur, et couverte d'une petite couronne brune, Le bas de fa gorge & le ventre eft blanc, » & quelquefois gris blanc: fes pieds font bruns à trois fourches, & un petit pouce, com- , me le coq: il fent trés fort le mufc. Cet Oïfeau fe trouve en Amerique, dans le con- »tinent, fur tout à Surinam; mais il eft affez rare, & difficile à approcher.., Le Grimperau m'a été preté par Mr. Millan, qui l'a entre fes mains, confervé dans une grande perfeétion, & à qui j'ai obligation de cette figure. La tête du Widde- hop m'eft venuë de M. Edward Byam d’Enfield, qui l’avoit reçue des Indes Occiden- tales, avec la defcription ci; deffüs. Je fappofe que les Hollandois de Surinam, d’où on m'a dit que cette tête étoit venuë, donnent à l’ oifeau le nom de Widdehop, à caufe de la reffemblance de fa crète à celle de l'Upupa (Hupe) Oiïfeau d'Europe, qu on ap- pelle en Hollande Widhopf: Je crois que perfonne n’a donné jufqu à préfent de figu- re , ou de defcription de cet Oïfeau rare. Je m'imagine qu'il doit étre de la sroffeur d’une poule commune. Le petit Papillon repréfenté dans la planche fe trouve dans la campagne des environs de Londres, Il eft d’un blanc de lait, excepté la téte & la par- tie poftérieure du corps, qui eft brune. | | ‘TAB LV. *) Voï fon Hift. du Brefil, pag. 212, & l'Ornithol, de Willughby en Angl. p.220, . Der féhomde ip late aien-facfer Tab .LIV- der SYied efopf: GEdtearnrts 24. 2722 PA SelEgrirerere cpoecél. To lSal as Lier J'ALPS - Crcrer Den. Se. Cas. CAL PS CL cs . l : es . E à ? | Certhia cœrulea ef nigra - N° 54 VIS Thel. Le Grimpereaw noir ef bleu; È «Upupar | ef Le Widdehop. É. x L'aurs Éd Sp Der Birth ArPiaifehe 3 aa fjue D. Tab.LV. NS S 4 Cduarir noir. SLT, Cie Indicæ purpuree . RSS SATA Prlegrranre 22222728 Ta «Peba fe Len, laps. Crcrrr Cris. Sue. Ozes. Lez es rs . N°53 NI Therl . Grimp ereaux pourpre des Indes . RES ED ES DORE 27 4 hs Arr. - TAB. LV. | 27 GRIMPERE AUX POURPRE DES INDES. # ‘es Oifeaux font repréfentés fur la planche de leur grandeur naturelle: ils y on été gravés immédiatement d'après les fujets mêmes: leur grande reffemblence me fait croire, que l'un eft le mâle, & l’autre la femelle de la méme efpéce. L'Oïfeau d’ en haut, que je prends pour le mâle, a le bec noir, aflez long, vouté en forme d'arc , allant fort peu en diminuant depuis la bafe jufqu’ au bout, mais plus fort que celui de l Oifeau d'en bas: la tête, le cou, le dos, le croupion, & les plumes qui couvrent les ailes, font d’un pourpre foncé tirant fur le bleu: la queuë eft noire: Je ventre, les cuiflés, les plumes qui couvrent le deflous de la queuë, & les grandes plumes des ailes font d’un brun obfcur: le deflous des ailes & le deflous de la queuë eft d’un couleur de cendre rembruni: l’eftomac eft teint de vert; & il y a de chaque côté un bouquet de plumes jaunes ou couleur d or, qui tombent en partie fur les ai- les, quand elles font fermées : les jambes & les pattes font noires, L’Oïfeau inférieur, qui eft le moins gros, ne différe du premier par le plumage, qu’en ce qu'il a le ventre, les cuifles, & les plumes qui couvrent le deffous de la queuë, du même pourpre bleuâtre que le deflus, & en ce qu’il n’a point de marque verte fur le milieu de leftomac. Ces Oïfeaux font d'une clañle particulière, différente du Colibri, en ce qu’ils ont le bec extrémement courbé, & les jambes beaucoup plus longues; mais ils ont la mé- me forte de langue que le Cohbri, divifé vers le bout en plufieurs flaments. Aïinf je fappofe, qu'ils fubfiftent de la même maniere, en enlevant le miel ou le fuc des fleurs par le moyen de leur ongue langue, fi propre à cet ufage. Le Colibri, proprement ainfi nommé, ne fe trouve qu’en Amerique; mais cette famille-ci, fe trouve également en Amerique & aux Grandes Indes. Le Grimpereau bleu, reprefenté Part. L Tab. XLI, de cet ouvrage, eft de ce genre: celui que j'ai décrit dans l article précédent, eft en- core de la même efpèce. Ces Oïfeaux font dans le cabinet de curiofités de Mr, Le man, au College des Medecins à Londres. Jai découvert qu’ils font de Bengale dans les Grandes Indes, par le moyen de quelques deflèins d’Oifeaux colorés, qu’ un Anglois, qui y demeuroit, avoit envoyés au feu favant M. Rich, Mead. M. D. & digne promo- teur de fciences. G 2 TAB. LIV, =; NP TAB. LVL Le COLIBRI GORGE ROUGE, le COLIBRI GORGE VERTE & le LOIR. C2 Oifeaux de même que le Loir font deffinés de leur grandeur naturelle; mais je crois que le Loir étoit jeune, n’ayant pas encore fait toute fa cruëé, quoique il ne s’en fallut pas beaucoup. Le Colibri gorge rouge eft repréfenté dans la planche par la figure fuperiéure : fon bec eft noir, & beaucoup plus recourbé, que ne Font communement jes Oifeaux de cette efpèce, il approche même de la forme de celui du Grimpereau dernier décrit : les côtés de la tête avec la gorge, jufqu'à l’eftomac, font d’un beau rouge ; ou carmin: il a le fommet de la tête , le deffüs du cou, le ventre, les cuifles & la queué d’un brun trés obfcur tirant fur le noir, excepté un leger mélange de bleu au bord des plu- mes, qui forme comme une frange tout autour : le croupion, & les couvertures tant du deffus que du deffous de la queuë font d’un beau bleu: les ailes font d'un beau vert foncé, avec un luftre éclattant femblable à celui de l'or poli, quand le foleil donne def- fus: le deflous des ailes eft dela même couleur, mais moins brillant que le deflüus: les jambes font courtes à proportion du refte: tous les Oïfeaux de cette efpèce ont les jam- bes & les pattes brunes ou noirûtres. Le Colibri gorge verte eft celui que repréfente la figure inférieure de la planche: Je bec eft noir & droit: il a le fommet de la tête, le deflus du cou, le bas du dos, les ailes, le ventre & la queué d’un brun obfcur: le devant du cou, ou la gorge eft, d'un beau vert, avec le luftre d'or: la couleur rembrunie des ailes a aufli une reflexion ou un changeant d’or : il a autour du corps une ceinture, ou un baudrier d'un beau bleu, qui comprend l’eftomac, les côtés, &le deffüs du dos: il a une tache blanche autour ‘de l'anus: les couvertures du deflous des ailes font vertes, avec un mélange de bleu: les jambes & les pattes font noirâtres. Le Loir eft repréfenté au bas de la planche: il eft d’un jaune rougeitre, ou cou- leur de renard, par le dos & la queué, & blanc fur la gorge & le ventre: ila quatre doigts aux pattes de devant, & cinq à celles de derrière: Il a les dents femblables à celles d'Ecureuil, du genre du quel je le crois une efpèce. Ce petit animal eft com- mun en Angleterre. On le trouve dans les bois taillis, & dans les hayes où il y a beau- coup de coudriers, car il fe nourrit principalement de noïfettes. Il dort durant plu- fieurs mois en hiver. Il y a bien des perfonnes qui en gardent ‘dans de petites huttes attachées chacune à une petite cage de fil d’archal: pendant qu'ils dorment on ne leur découvre ni refpiration, ni pouls, ni chaleur fenfible. Les deux Oifeaux, ci-deflus décrits font venus de Surinam déféchés, & font aëtuel- jement entre les mains de M. Milan, qui m'en a permis l’ufage, pour les defliner, & en enrichir mon Hiftoire Naturelle. M.Browne, M. D. qui a demeuré long temps à Jamaique, & qui a donné depuis peu l’Hiftoire Naturelle de cette isle, m'a afluré que les Colibris chaffent tous les Oïfeaux , qui approchent de leurs nids; même les plus grands & les plus redoutables, en bourdonnant ou faïfant du bruit, en paflant & repaf- {ant avec une extrémé rapidité devant leurs yeux; ce quiles jette dans une fi grande frayeur & une telle confufion, qu'ils s’envolent au plus vite, pour eviter cet inconve- nient. Quand le Colibri revient de ce combat, fon mouvement eft fi rapide, qu'il eft - impoffible de l’appercevoir: la courfe de ces Oifeaux ne fe decouvre que par le bruit qu'ils font de leurs ailes, en s’elançant au travers de l'air: ils batiffent leurs nids de mouile fine de cotton,, & du duvet de plantes, fur de petites branches d'oranger, de citronier , ou de quelque autre arbre, dont le feuillage épais les met fuffifamment à couvert. Ni l’un ni l'autre de ces Oïfeaux n’a encore été, que je fache, deffiné où décrit. RER TRE | T AB. LVIE S er So Gbri if Mellivo n Mellivora Sur pecfore rubro . e virida. Mius Avellanarum minor. voler Deitff, der É Gbri rit comen Qt(é, Tab IVE. nd Dev Gteber/'cÿ of x. Carr Dir. So. Care . CHE LACS . ul + N°56 VurÉe7 "Theil. Le Aa gorge ro yle CAN gorge verte» et le Loir. Late es PO Sa ru 2 Lee Laiennis pu _ 2528 Merula pecfore re À PADL/A Se£r22r272 ce rude. Carr Lis Sas CLS + M RT ATLAS N° AVI TR erL ." Le Merle + gorge TOUge . TAB. LVIL 29 Le MERLE À GORGE ROUGE. (°° Oifeau a été deffiné d'après un fujet défeché qui eft venu de Surinam : il eft re- préfenté fur la planche de fa groflèur naturelle. I eft fort extraordinaire par la firufture de fon bec, dont la machoire inférieure s’etend fort avant dans les côtés de la tête, & eft plus large & plus épaïfle, que la bafe de la machoire fupérieure. Voyez dans un coin de la planche la figure du bec vü d'en bas Le bec eft grand & gros à proportion de l'Oifeau, & d’une couleur tembrunié tI- rant fur le noir, excepté les bafes de la machoire MÉriente , qui font d’une couleur de cendre bieuâtre : les nafeaux font placés à la bafe de la machoire fupérieure, joig- hant les plumes du devant de la tète: l’Oïfeau entier eft revêtu de plumes d’un noir “obfcur, fans auctn luftre, excepté le devant de la tête, la gorge & le commencement de l'eftomac, où les plumes font frangées d’un beau rouge de vin ou cramoifi, & qui paroifient ue à fait rouges à | extérieur; mais cette couleur diminué graduellement fur “les côtés du cou, & de l’eftomac, & fur le ventre, jufqu'à ce qu’elle fe confonde & _{e perde dans le noir: le défious des ailes eft noir aufli: la queué eft d’une longueur médiocre; elle eît compofée de douze plumes, celles du milieu étant plus longues que les autres de chaque côté: les jambes & les pattes font faites comme à l'ordinaire & noiratres. Cet Oifeau bien confervé eft dans le cabinet de M. Léman. Je fuis embarraffé à quelle claffe le rapporter, parceque je ne connoiïs aucune forte d’Oifeaux qui y reflem- ble par la forme du bec. Je ne Crois ; pas que jufqu’ à préfent on l'ait repréfenté ou décrit; mais 1l y a quelque chofe qui en approche dans l'Hiftoire du Brefil de Mark- grave. Voyez le Jacapu. Il le fait de la groffèur d’une Alouette: il dit qu'il eft par- tout d’un noïr luifant, mais qu'il a fur la gorge des taches de vermillon melées avec le hoir; que le bec eft noir; un peu recourbé, & d’un demi pouce de long. Willughby Va ra dans {on Li hélarios pag. 194. de l'edition Angloife, imprimée à Londres en 1678 Part, 4 11 AR | É Roi 4H TAB LVHL, 20 TAB. LVIII. La CAL ANDRE & une TAUPE TACHETEE. fo repréfenté dans cette planche eft deffiné de fa grofièur naturelle : il paroit appartenir à la famille des Alouettes, par fa couleur en général & par la lon- gueur de fes éperons où ergots de dérricre, quoique le bec foit plus gros, qué de bieri des fortes d’ Alouettes. Le bec eft d’un brun jaunètré; mais il eft obfcur le long du milieu de la mâchoi- re fupérieure : les yeux font rembrunis: de la bafe du deffüs du bec s "étend au travers des yeux, de chaque côté une barre noire, paffant en même temps deflous & deffus, & bordée de blanc du côté qui eft vers le fommet de ja tête: il y à aufli aux côtés de la tête, au deflous des veux de petites barres noirâtres interrompüës : 11 a fur le bas du cou, vers le commencement de l'eftomac un colier noir trés remar quable : l gorge & le Ne du cou eft blanchâtre, mélé de brun clair: le fommet de la téte ; le der- riére du Cou, le dos, les aïles, & la queué font d’un brun rougeüitre, le milieü des plumes étant noir: l’eftomac au deflous du colier eft d’un brun clair marqueté de brun foncé : le ventre eft blanc de même que les cuiffes & les plumes qui couvrent le dellous de la queué: les jambes, les pattes, & les ergots font couleur dé chair: les éperons de derriére font longs, à peu près comme ceux des Alotiettes: le deffous des ailes, & le deffous de la queué, incline vers le couleur de ceñdre. La Taupe tachetée eft reprefentée un peu plus petite que Îé naturel; comme c ie un animal trés Connü, il n’eft pas neceffäire de & y étendre beaticoup; je me conten- terai de dire'que celle ci eft de l’éfpéce noire commune, & qu’elle s’eft trouvée par hafard variée & marquetée de taches d’un jaune d’ argile clair; comme on le voit par la figure; laquelle, à ce que je crois, fera mieux comprendre qüe des mots ; la forme des pattes, & des dents de cet nes, il a une rangée de trés petites dents, tant def. fus que deffous, dans le devant de la gueule & vérs le bout du mufeau, entre ces dents longues & pointuës, qu’on appelle coïnmunément canines. On trouve quelquefois des Taupes toute blanches ou couleur dé créme. Celle-ci avoit été prife dans les environs de Londres, & donnée à M. Fothergill, M. D. Klein, des Quadrupedes, pag. 60, décrit plufeurs fortes de Taupes. La Calandre appartient à M. Brooks, qui demeure dans Holborn, & y fait un grand commerce d’ Oïfeaux étrangers & de volaille curieufe: il a cet Oifeau aétuelle. ment en vie i7ÿ$. Il dit qu’il vient de la Caroline, dans | Amerique feptentrionale: c’eft une fémelle, felon fa methode de diftinguer les mâles d’avec les fémelless ce qu'il fait en prenant d' Oïfeau dans fa main, le ventre en haut, & en foufflant de la bouche fur 1’ eftomac ; car alors, fi c’eft une fémelle, les plumes fe féparent de coté & d’autre, & laiffent l’eftomac tout nud: cette expérience ne reüflit, dit il, que dans la faifon où les petits Oïfeaux couvent, | _ Quoique cet Oïfeau ait été apporté de l Amerique feptentrionale, il reffemble fi exaftement à tous égards, à la Calandre de G.P. Olina *:) fa figure &.fa defcription font fi femblables à ma figure & à ma defcription, que je n’ai pas fait difficulté de l'appeller du même nom, & de regarder la Calandre d’ Amerique comme la méme que celle d'Eu- rope, fans la moindre différence fpécifique, J'ai découvert avant ceci, que plufeurs efpèces d’Oifeaux étoient communes à ces deux parties du monde, &j'en découvre en- core tous les jours dé nouveaux, qui font dans ce cas. Notre compatriote, M. Willugh- by, a donné une traduétion d’Olina, & les defcriptions de Bellonius de la Calandre ; *) mais il croit que cet Oifeau eft le méme que notre Traquet, quoique fans raïfon CE que je crois; puifque Olina à donné les figures de {a Calandre, & du Strillozzo, qui eft le Traquet. Or je fuis convaincu par l’ évidence de mes fens, que ces Oifeaux font deux efpéces trés différentes. M. Ruflel, M. D. m'a dit que la Calandre fe trouve trés com munement dans les environs d'Alep, | gén LS, Hé ES | T AB. LIX, -- *) Olina-Ucelliera p, 230, Romä 1622, **) Ornithol. en Angloïs, p, 208, | mener, ‘DR Die ao pe Serrpe WuD Der flecftnte Doit foi Tab .TVHE. 4: Pr tS mi ain bre P. A Pégrraertrr LS | ok: Fee Ze 227 Jupes à Corr Pris. Sac: Crea. yes ris 3 Calandra : Talp a maculafa_. N°36 VIT Reil . La Calandr e; et Une Taup e fachetce. Ge Édarit. a air he. VAT ASS ZZF172/ crourhC - | To Sole Cher, far: Pller monfanus mas ef fœmina. N°59. VIT TR.e zL. Moineaux de Monfagne, Mâle ef, Fémelle. - TAB. LIX, st MOINE AUX DE MONTAGNE MALE ET FEMELLE, Oifeaux font déffinés de leur sroffeur naturelle , & ne different que tres pe i du Moineau domeltique commun, quoiqu’ils n'habitent que dans des endroits mon- tagneux & folitaires. L'Oïfeau du haut de la planche, que je fuppofe étre le mâle, a le bec noir, & femblable à celui du Moineau commun: il a le fommet & le aAde de la tête couverts de plumes d'un rouge obfcur : il a la gorge noiré depuis le bec tirant en bas l’efpace d'un bon pouce: il a aufi une tache noire dé chaque côté de la téte, en partie fous les yeux, & en partie par de la: les côtés dé la téte & du cou fous les yeux font blancs: il a un colier blanc autour du derrière du cou : il a auffi l eftomac blanc, de mêmé que le ventre, les cuilles, & les plumes qui couvrent le deflous de la queuë, mais un peu ombragé de brun fur le bas ventre: les ailes font couvertes auffi bien que le dos, des plumes d'un brun rougeñtre | mais ‘dont le milieu eft noir: la premiére rangée de plu- mes qui couvrent les ailes font brunâtres avec la pointe blanche : les plumes de la fe- conde rañgée ont aufli l'extrémité blanche, ce qui forme deux barres blanches à tra. vers chaqüe aile: les côtés fous les aïles font, aufi bien que le deflous des ailes d’une couleur dé cendre clair relèvé d’une legére nuance de rouge: les plumes de la queuë Tont brunes bordées d’un gris tirant fur la couleur de cendre: le cr oupion, & les plu- mes qui couvrent le deffus de la queué , font de cetté méme couleur: les s jambes & les pattes font couleur de chair, L'Oïfeau du bas de la planchè, que je fuppofe étre la fémelle du premier, n'en. diffire que très peu, excepté qu’il n’a point de marque noire fur la gorge , ni aux -CÔ- tés de la tête, & qu'il lui manque lé colier blanc autour du cou: ü a le bec jaune vers la bafe, d'ou s étend de chaque côté une longue marque rouge : la tête & le cou de cet Oïfeau font d’un Couleur de Cendre clair, aux endroits où le premier a du blanc: lé deflous eft d’un blanc plus obfcur : les bords des plumes de la queuë font auf plus clairs: quant au reîte , ils fe reflemblent de fort près. Jai eu le premier Oïfeau de‘inon bon ami M. Th. Knowiton, de Landesburg. en Yorkshire, & jai reçu l autre de M. Bartram de Penfilvanie dans l Amerique fepten. trionale: de-forte que je ne doute point, que ce ne foit de ces Oïfeaux, qui foût Com- muns au vieux & au nouveau monde, Willughby a décrit le mâle Pa. 252: il dit, qu on le trouve en Stirie & en Carinthie; mais il paroiït avoir ignoré que l'Angleterre en produit auf. Ayant donc découvert qu'ils font habitants de notre pays aufi bien que de nos colonies Ameriquaines, j'ai cru qu'ils méritoient d'avoir place dans cette Hüftoi. re. Albin à donné la figure de ce qu’il appelle le Moineau de montagne, Tom. If, p. 62. qui eft le Moineau rouge décrit par Willughby. Pa. 269. que j'ai découvert étre auf Ameriquain, puifque j'en ai reçu de la Baye de Hudfon. de DE A PAIE Le MOINEAU À LONGUE QUEUE & la LINOTTE BRUNE. (: Oïfeaux font repréfentés de ieur sroffèur naturelle. Le Moineau à longue queué a le bec d’un rouge vif, & plus Court que le bec dü Moineau commun: le fommet.de la tête, le derriere du eou, le dos, le croupion, & les aïles font d'un brun vif tirant fur l'orange, excepté que le milieu des plumes eft noir: leftomac eft du mème brun orangé, mais plus pâle & fans taches noires, les plumes n’en ayant point fur le milieu: les côtés de la tête, les petites plumes de couvertures fur les ailes, le ventre, les cuifles & fes couvertures du deflous de la queué font blanches: les plumes courtes de la queuë font d’un brun obfcur, ayant leurs barbes extérieures bor- dées d’un peu de clair, & des marques blanches fur les barbes intérieures ; fur ces plu- mes en tombent quatre autres d’une longueur furprenante, à proportion de la grofleur de l'Oïfeau, les deux du milieu des quelles font d’environ un pouce plus longues, que les deux des côtés, ces quatre plumes font d’un noir très foncé: les jambes & les pat- tes font couleur de chair: les longues plumes de la queuë reviennent très vite, après être tombées par la mue, tout aù contraire du Pinfon à longue queuë *}), qui eft fix mois & même plus long temps 4 recouvrer les longues plumes de fa queué, aprés les avoir perduës. | | La Linotte brune eft J Oifeau, qui eft repréfenté dans la planche avec ia quéuë courte: le bec eft couleur de cendre; le plumage de cet Oïfeau eft à peu prés tout de la même couleur: c’ éft-à-dire d’un brun fale, ou noirâtre: l’eftomac & le crou- pion inclinent un peu vers la couleur de cendre: toutes les plumes ont la pointe & le bord d’une couleur plus claire, que le refte, ce qui produit un fond marbré, ou un mélange où cependant la eouleur foncée domine: les jambes & les pattes font bru: nâtres. | k Ces Oifeaux apparténotent, en 1751, à l'obligeanté Mad, Clayton, de Flower enSur- rey. Cette Dame, qui eft fort curieufe en Oifeaux, m'invita très poliment chez elle à Londres, pour les defliner: elle ÿ avoit non feulement ceux-ci vivants dans des cages, mais encore plufieurs autres Oïfeaux étrangers très rares. Les deux qu'on vient de dé- crire avoient été apportés de Lisborine, & l’on fuppofe qu'ils venoient d’Angola en Af- rique, où du Brefil dans l' Amerique imeridionale; car les vaiflèaux, qui Îes apportent à Lisbonne, trafiquent à ces deux endroits, daris le cours de leurs voyages. Petiver, Wil- lughby, & quelques autres Auteurs d'Hiftoire Naturelle ont donné une figure afez fem- blable à l'Oifeau à longue queuë; mais leurs defcriptions différent tellement de la mi: enne, que je crois cet Oïfeau un de ceux qui n’ avoient point encore été décrits. On peüt fuppofer, par la forme dù bec de ces Oifeaux, qu'ils font du nombre de ceux que nous appellons Oifeaux à bec fort, par le moyen du quel ils fon en état de caffer plu- fieurs fortes de grains & de femences, FSSS TAB. LXI *) V, Tab. LXVII de ja quatriéme partie de cet ouvrage Paller cauda lon giflima . Linaria Pufca . er erfara mit Loxg PAT Schroans, no der rare Tab.LXx. So Ava | ss RU SE = — = AA. Petra Det. To he. POP LE ‘EX: cepté la bafe de la mandibule inférieure, qui eft rougeitre: la tête eft toute noir: le derrière du cou eft brun auf bien que le dos, la queuë & les ailes; ce brun eft plus rouge fur le cou, & eft varié fur le dos & le croupion de barres tranfverfales blanch- êtres: les aïles & les plumes de la! queuë font parfemées de taches blanches rondes : les plumes qui couvrent le deffous des ailes font couleur de cendre, marquées tranf- verfalement de blanc: le côté de l'aile et auffi de la même couleur: le deflous des pennes eft couleur de cendre, aufi bien que le deffous de la queué: le devant du cou & l’eftomac font d'un couleur de cendre bl] leuatre, ou gris d’ardoife : le ventre eft cou- vert, de même que les cuifles, de plumes d’un brun obfcur, ou noirâtres, melées Re de couleur de cendre blanchitre: les plumes qui couvrent le deflous de la queuë font blanches: les orteils font longs, comme dans toutes les Poules de marais, ayant des membranes étroites de chaque côté, comme en ont les Poules d'eau de la grande efpèce : les jambes & les pattes font uen | La figure fupérieure de la planche repréfente le Roitelet jaune: il a le beé noir, ‘auffi bien que les jambes & les pattes: le fommet de la tête, le derrière du cou, le dos, le croupion, les ailes, & la queué font d'un brun verdètre, ou couleur d'olive foncé : la pointe des plumes qui couvrent le defflous des ailes font d’un jaune éclattant, de même que tout le deffous de ? Oifeau, depuis le bec'jufqu’ à la queué: ila une bar- re brune qui pañle au travers de l'oeil, tant au deflüs qu’ au deflous de laquelle il eft jaune: il a une autre batre brune, qui s’ étend du coin de l'ouverture du bec fur la joué. M. Browne, M. D. avoit apporté ces Oifeaux de l’isle de la Jamaique: les habi- tants de l’isle appellent la Poule d’eau Bidy-bidy, en imitation du bruit qu’elle fait. Je crois que cet Oifeau a été inconnu jufques à préfent: il n’y a rien qui en approche dans la Jamaique de Hans Sloane *). Pour ce qui eft du Roitelet jaune, je crois qu’il a été deffiné & décrit par divers auteurs fous différents noms **) Catesby dit que ces Oïfeaux font de petits à la Caroline, & qu’ils s’en retirent à l'approche de l'hiver ***), Jen ai une figure colorée, qui me vient de Hollande , ou d'Allemagne, qui porte le nom de Wiflling. Je crois auffi que j ai recu le même Oifeau de Bengale dans les Gran- des Indes: de forte que cette efpèce me paroïit repanduë prefque dans toutes les par- ties du monde connu; & peut-être que dañs chaque endroit, c’eft un Oïfeau de pañfage. Je crois que c’eft l'Oeranthe fufco lutea minor de Hans Sloane ****) Comme M. Willug- hbyÿ ne lui apoint donné de nom Anglois, j'ai jugé à propos de le nommer Roitelet jaune, au contraire de Catesby, qui le met dans la clafle des Méfanges, ce qui me pa- roit peu naturel, puifqu'il a le bec long & menu ; au lieu que les Méfanges l'ont plus court & moins aigu. Ge TAB, LXIX. #) V. ce que Browne dit de la petite Poule d’eau dans fon Hift. de la Jamaïque p. 479, #x) V. le Regulus non criffatus de Willughby p. 228. c’eft à dire, le Roïitelet fans hupe, #xk) Catesby tom. I. p. 63. l’ apelle Mefange jaune, 4k%#) Hans Sloane. Hift. de la Jam. tom. IL. p. 310. Et I Abregé de Kay. pag. 186, Qus Fleire D auflex-byéter da Dex ae[be Simone. Tab.LXVIT. REC + = : S RQ + ARE NS NS SR < à < = = : RS non à à à se Ge = = Gallinula Chloropus minima. N° 68 NI TR 51. La Petite Poule d eau ; Reguwhus uteius et Le Roifelet Jaune . 1 sl * dr? : ; Fa * & TE " PORC Cr Ur n «4 ‘4 2e ei i e À » . PUR LULU DRE s. hp Cd CPC TT ON aa cs Ne Lee Ant « rte Tr re # [3 LE - eyes FE ce : Es 2e 1 DATE TATEAS ES HAE LA 2 et M A Te or x y a er Vorerirant/i ce Dafferféhnepf oder ncfée/Fnrn Tab TIR. à À: rm a sir. dir. TA. SELF TITETR greater. | To SeTg/E-Lirrer Pugoe. l ; Crerrz Liu. Se. Cas. Mages las. AN E Rallus aqua fins RER re 4 (Ne CON Thil. Le Râle d EU d'Amérique ; EE à Lomé hs ri A0 TM TU fé x Tab.LXX. en 0 rs Huy lu ht cl HN 39 SSS à en SERRES LEURS GE al ris. cbr’ Z MSA rare PrOtAES. Vel Sebase. Litres LEUFOS - Anas cauwda: longiffima ex New- N° 0 VITE TRerz. Le Canard a longue queue de'Terre- foundland. Fhivialis alis calcare donafs. neuve . ef Lie Pluvier à ailes éperonnées . Es TAB: LE | at . Le RALE D'EAU D'AMERIQUE. @œ Oifeau eft repréfenté ici de fa groffèur naturelle: il a été gravé fur la planche immédiatement d’après l'Oïfeau même. Le bec eft tant foit peu courbé en forme d’arc : il eft cannelé aux côtés de la ma- choïre fupérieure, & les nafeaux font placés dans ces cannelures: il eft en general d’une couleur rembrunie, mais il eft rougeitre vers la bafe de la machoire inférieure; la bafe du bec forme fur le devant da la téte un petit efpace fans plume comme au Foulque & à la Poule d’eau: le fommet de la tête eft noir ou rembruni: les côtés en font couleur de cenure; il y aune petite barre blanche au deffus de chaque oeïl: le haut de la gorge et blanc aufli: le derrière du cou & le dos font couverts de plumes, dont le milieu eft noir, & les bords d'un couleur jaunâtre: le devant du cou eft aufi bien que l’eftomac, d’un orange obfcur : les plumes qui couvrent les aïles font d’un brun rou- geâtre: les pennes pres du dos, & les plumes de la queuë font d’un brun obfcur ,. avec la pointe canelle ou jaunâtre, comme les plumes du dos: les grandes pennes font tout. à-fait noires ou d’un brun très foncé: le bord de l'aile eft blanc: les plumes de couver- ture du deflous des ailes, font brunâtres avec les pointes blanches, afiez avant pour les faire paroïtre blanches à l'extérieur: le deffous des pennes eft couleur de cendre: les cotés fous les aïles, le bas ventre, & les cuiflës font d’un brun foncé, avec des barres blanches tranfverfales: les couvertures du deflous de la queué font blanches, noires & orange: les jambes font fans plumes au deffüs du genou: l’orteil du milieu eft auf long que la jämbe: les jambes & les pattes font d’un couleur de chair foncé. Cet Oïfeau m'a été envoyé de Penfylvanie par M. Bartram: il eft exaftement de la groffeur & dela taille de notre Räle d'eau Anglois: & à. peine en différe-t:il en quoique ce foit , qu'en ce qu’il a le cou & l’eftomac rougeâtres, au lieu que le nôtre les a d'unécouleur de cendre, ou gris de fer, tirant fur le bleu. Cet Oifeau n° avoit point encore été deffiné ni décrit; quoique jaye peine à me perfuader qu'il différe {pécifiquement du Räle d’eau Anglois, malgré la différence des couleurs. | 5 è FC aÿe Pr Ne mm De TAB. LXX | Le CANARD à LONGUE QUEUË dé TERRE NEUVE: & le PLUVIER 4 AILES ÉPERONNES. FE Canard à longue queuë eft à peu prés de la groffeur de notre Vignon: Lagran- deur naturelle en a été réduite, pour l’accommoder au format de la planche. Voïi- ‘ei les principales dimenfions felon le naturel: depuis la pointe du bec jufqu'aux angles de l ouverture, au deffus' d'un pouce & demi: l'aile étant fermée à huit pouces dé long les jambes depuis le genou en bas n’ont pas tout-à-fait un pouce & demi: l orteil du milieu en à un peu plus de deux : les plumes du milieu de la queuë ont plus de huit pouces de longueur. | | | Le bec eft noir, excepté une barre rouge, qui en traverfe la mandibule fupérieure entre les nafeaux & la pointe: les bords en font dentelés profondement; quant au refte, il eft fait comme la plufpart des autres Canards: le devant & les côtés de la tête, avec les côtés du cou font d’un gris tirant fur la couleur de chair: le derriére de la téte & du, cou eft blanc, de même que la gorge & le commencement de l eflomac : il a une grande tache noire ovale fur chaque côté de la tête, ou fur le commencement du cou: le milieu du dos, & les plumes qui couvrent les ailes, font d'un noir. luftré : les pennes du fouet de l'aile, & les quatre grandes plumes du milieu de la queué, font noires, ou d'un brun fort obfcur : les pennes intérieures , c'eft-à-dire celles d’auprès du dos, font d'un brun rougeâtre foncé: le deflous des ailes eft tout d’un brun obfeur : l’eftomac Part, VIIL. L ‘à eft # RE eft d'un noïf téètne, & cetté couleur tournant en forme d'annéau va e joindre au noi du dos: les côtés fous les ailes, les cuifles, le ventre, & les plumes qui couvrent le deflous de la queuë font d’un beau blanc, comme auffi les plumes extérieures de cha: que côté de la queuë , avec leurs ouvertures: il fort de chaque épaule un bouquet de plumes blanches, longues & étroites: ces deux bouquets de plumes s étendent entre le dos & les ailes de chaque côté prefque jufqu’ au commencement de la queuë: les jam- bes & les orteils font d’un rouge obfcur: les membranes des pattes {ont noires: ïl a une membrane, Ou éfpéce de petite nageoïite latérale au côté de chaque orteil in: térieur, & au deflous de chaque petit orteil de derrière. | | Ce Canard avoit été pris en Amérique fur les bancs de Teérre-neuve où l’on péche Il <€ft aétuellement (1754) confervé fec dans le cabinet de M. Furzer, de la Nouvelle Cour à Londres, qui m'en a obligeamment permis l’ufage: la figure cn a été gravéé fur la planche immédiatement d’après nature. Je ne fais, fi cet Oïfeau ne feroit point de la même efpéce que le Canard à longue queué de la Baie de Hudfon, repréfenté dans mon Hitoire des Oïfeaux Part. V, Tab. LI En les comparant, je penfe que ce pouroit bien étre le male & la fémelle, parceque leurs dimenfions, & la forme de leur bec & de leurs pattes fe retlëémblent de fort près: mais je foümets cette conjeéture aux recher- ches futures des Naturaliftes. Je crois que je fuis le premier, qui ait donné la figure & la defcription de fe Canard. Le Pluvier aux ailes éperonnés eft réduit de fa grandeur naturelle, à peu près dans la méme proportion que le Canard: il eft de la grofleur de notre Vanneau, mais il a les jambes plus longues à proportion: les ailes étant fermées ont fept pouces de long les jambes, depuis le genou jufqu’'au bas du talon, en ont trois, Le bec eit noïr : le fommet de la téte eft couvert de plumes d’nn noir luftré, qui font longuettes, & propres, à ce que je crois, à s’elever en huppe: la gorge et noire auf: les côtes de la tête font blancs: le cou eft blanc aufli tout au tour : le dos & tou- tes les plumes qui couvrent les aïles, font par deflus d'un gris de fouris, plus foncé fur le dos, plus clair fur les ailes, & plus clair encore à l’extremité des barbes des plumes du bord des ailes, où elles tombent fur l’eftomac, & für les grandes pennes, qui font noires: les autres pennes, qui font prés du dos, font de la même couleur: les plumes qui couvrent le deflous des ailes, & les côtes de l'Oifeau fous les ailes, font blancs: cha= que aile a, au deflous de la premiére jointure, un éperon pointu, d’une fubftance fem- blable à de la cornet l’eftomac eft noir en defcendant en bas jusqu'aux cuiffes: les cuif. fes, le bas ventre, & les plumes qui couvrent la queuë, tant deflus que deflous,: font blanches: les plumes de la queué font blanches depuis la racine jufqu’ au milieu; J'au tre moitié eit noire, excepté que les plumes extérieures de chaque côté ont la pointe blanche : les jambes f6nt fans plumes au deffus du genou: il n’y a point d’orteil de der- rière: les jambes, les pattes, & les ergots font noirs: l’orteil extérieur tient à celui du milieu, vers le bas, par une membrane. M. Ruffel, M. D. qu eft à préfent à Londres, & qui a demeuré bien des années à Alep, en apporta cet Oïfeau en 1754. dont il m’a très obligeamment permis de me fer. vir. Je crois qu'il eft de la même efpéce que celui dont j ai donné la figure, dans mon ‘Hiftoire des Oïfeaux, Part. IE Tab. XCIIL & que j'ai nommé; le Pluvier des Indes à gorge noire, Je ne découvris point älors d’éperons aux ailes, quoique je ne doute point qu’ il n’y. en eut: car je ne les aurai pas découverts non plus dans celui-ci, fi lon ne m'en eut pas averti, avant que je me mifle à le defliner. Ma figure précédente difére un peu de celle-ci, à l'égard du plumage, en ce que la marque noire de la gorge eft join: te dans la premiére avec le noir de l'eflomac, & en ce que le noir à un luftre eclattant, dé vert fur la tête, & de pourpre fur l'eftomac; ce qui me porte à croire, que celui- là étoit le mâle, & que ce dernier eft la femelle. Je n'aurais pas fait une nouvelle fiou- re, fi je n’eufle pas découvert les éperons, qui font uniformes aux deux ailes. Cet Oïfeau eft commun fur la rivière aux environs d’Alep. Paul Lucas, dans fon Voyage du Levant Tom. IIT. p. 7. Rouen 1716. 3. toim. r2mo. dorine un détail fort fingulier d’un Oïfeau, qu'on trouve fur le Nil, & qui patoit étre de la même efpèce que celui-ci: c'eft pourquoi je vais tranfcrire ce qu’il en dit, pour di- vertir lé leéteur. ,,Cet Oïfeau eft comme un Pluvier, & à peu près de la même grof fur: il voltigeoit & entroit dans la gueule beante des Crocodilles, qui dans la Haute » Egypte furnagent étendus fur l'eau: ils etoient tout vis-à-vis de la barque de notre auteur. » Après y avoir été quelque temps, les Crocodilles fermoient la gueule & la rouvroient prefqu’ auflitot pour les en laïler fortir. On me dit , que ces Orfeaux , dont il ÿ avoit ,, un très grande nombre, fe nourifloient de ce qui reftoit entre les dents de cet animal, 1ef quelles ils curoient avec leur bec; & que comme ils ont au haut de l’aïle une efpècé d'éperon, ou d’épine fort pointuë, ils piquent le Crocodile, & le tourmentent quand sil a fermé la gueule, jufqu’à ce qu’il ouvre & les laifle aller. C’eft ainfi qu'ils fe tirent du danger où ils fe trouvent. : CesOïteaux font vraifemblablement ceux que Pline appelle Tro. . chilos. Beitar, auteur Arabe, raconte une hiftoire femblable d’un Oifeau qu'il ne nomme point, Jen aireçu un autre qu'il peut être venu de la Haute Egypte, qui eft à peu près dans la même latitude, Tab. LXXI A we LUE 5 PS ge Pile fe apr ne oo Éd DO ONE À RL ALES | AL Roftra quatuor curiofà Aviuwm, N°7: VIT "The. Quatre Becs d' Oisearx pen COITHUS . ct quo 1odo adhue inco guifa. | ET NME LLNE 4 QUATRE BECS d'OISEAUX PEU CONNUS. 'æ es Becs font tous d'une figure fort extraordinaire: celui, d'en hant marqué, À, cit repréfenté auf grand que le naturel; les trois autres, B. €. & D. font réduits à , da moitié de leurs dimenfions propres, ce qui les ameïine à la huitième partie de eur grofleur naturelle. | Le Bec marqué A eft auffi large qu'il eft haüt, vers les angles de l'orifice; mais il fe retrecit ou fe comprime de côté tout d'un coup, & devient très mince à l'extré- mite : Ja mâchoire inférieure en particulier, l’eit à tel point qu’elle eit transparente, & qu'étant couchée fur de l'écriture, on peut lire au travers: elle eft coupante des deux Cotes, & pliante comme un couteau de peintre: la machoire fupérieure eft plus courté que l’inférieure, ayant une petite rainure, où celle - la s’introduit dans le manche: cé Bec eft par tout d’un couleur de corne clair. L'Oïfeau entier a eté décrit par CaTesov; dans {on Hit, de la Caroline &c. tom.[. p.90. fous de nom de LARVS MAIOR RO- STRO INÆQVALI, qu'on a rendu en François par le Coupeur d'eau. Cet Oïfea tel qu’il l’a dépeint eft noir fur le dos, & blanc {ur le ventre: fes jaibes & fes pattes ont rouges: {on bec eft de cette même couleur à la bafe, & noir à la pointé. Petiver a auffi donné la figure du bec de cet Oifeau, dans fon Gazo»s. PL LXXVL fig.2. fl n en dit rien, fi non qu'il le nomme AVIS CAROL. ROSTRO CVLTRIFORME Ceft-à-dire, Oifeau de la Caroline au bec en forme de rafoir, V. fon Catalogue, 54r. C eit le même que l'Oifeau appellé par Ray, dans fon Synoplis Avium p. 194. PL EL fig. $. la Corneille de Mer de Madras. | . La figure B. repréfente le Bec du Corbeau cotnu des Indes, qu’on appelle auf Rhimoceros, & que je ne trouve.bien deffiné nulle part. Il n’eft pas néceflaire que je dife rien de fa forme, puisque j'en donne ici le profil tiré immédiatement d'aprés nature, avec beaucoup d’exaétitude : il eft d’un couleur de corne jaunâtre, excepté que la bafe de la mandibule fupérieure, & la corne qui eft deffüs, font ombragées de rouge vers la tete: la bafe du Bec, aufli bien que celle de la corné, eft entourée d’un cercle noir : 11 y à aufli une barre nare de chaque côté de la corne, & les bords dentelés du bec {ont de la même couleur. Il eft rare que ces Becs fe ferment exaËtement; ce qui vient, à ce que je fuppofe, de ce qu'ils fe dejettent en fe déféchant: les nafeaux font à la bafe de la machoïre fupérieure, tout prés de l'ouverture des veux: la corne et, vers la bafe, auffi large qu’elle eft haute: J'ai par devers moi deux de ces Becs dela mémé €fpèce:. l’autre diffère de celui que je décris, en ce que la corne s'éléve droit en haut, fans {e renverfer ou pencher du tout; & en ce qu'elle eft plus comprimée de côté & d'autre vers la pointé, n’ayant point non plus de lignes noires aux côtés, & ny ayant pomt non plus de noir aux bords dentelés du Bec, Je crois que ce font les Becs du mâle & de la femelle. Ils font extrèémement legers à proportion de la grofieur, . le dédans étant plem de feparation ou cellules offeufes fort minces, en forme’ de rayons de miel, . mais irrégulières. Ces Becs viennent de l’isle de Sumatra, d'ou ils avoient été appor- tés par un de mes amis le Capitaine lfaac Worth, qui m'en fit préfent il y a quelques années. On trouvé dans plulieurs auteurs d’Hiftoire Naturelle des details courts & obfcurs de ces Oïfeaux, qu’il faut que le temps éclaircie. Le Bec marqué D. eft d’un autre Oïfeau du rmême genre que celui qu’ on vient dé décrire, mais plus petit, & d'une efpèce différente: la corne ou le bouton, qui eft fur le deflus du Bec, eft d’une fübftance legere & fpongieufe, comme celui qu'on vient de décrire; affez large & épais vers la tête, & trenchant vers le bout, en forme de coin. Tout le Bec en général, eft d’un couleur de corne clair: la bafe de la mâchoire inférieur eft un peu teinte de rouge: la bafe, tant du bec qne de la corne eft noire: les bords dentelés de deux machoiïres font noires: la pointe de la mâchoire fupérieure elt dé mème couleur, auffi bien que le bout antérieur de la corne: les nafeaux font placés en- tre le bec & la corne, prés de la bafe du bec, qui eft aflez épais vers la bafe, mais comprimé de côté vers la pointe. Petiver a donné dan$ fon Gazophyl. Nat, & Art PL 3r. fig. 1. la figure de la machoire fupérieure &,de la corne de cet Oifeau. Il dit que le Pere Kamel lui avoit envoyé ce deflein avec {on manufcnpt des Oïfeaux des Isles Phr Hippines, qui eft à préfent imprimé dans les Transaétions Philofophiques Nro.285. Peti: ver a aufli Pl. 28: fig. 6. donné une figure de tout l Oïfeau, mais peu exatte. Le Bec que je donne a èté defliné immédiatement d'après nature. On trouve dans les livres d’Hiftoire Naturelle une grande variété de Becs de cette famille d'Oifeaux, quoique nous ne connoïffons presque point les Oifeaux mêmes. Mr. H. Baker, Membre de la Societé Royale, m'a prété ce Bec ci. | | Le Bec marqué C eft d'un Oïfeau qui nous elt inconnu: jé le tiens de Mr. Fur- Zer, de la Nouvelle Cour à Londres, qui me l’a obligeamment prêté, & qui m'a dit -qui venoit de l'Islé de Sumatra dans les Indes Orientales, où on l’appélle d'un nom qui fignifie en langage du pays l'Oïfeau amical des boïs, parcequ'il defend & ga- | | ; LE à rantié 44 LL... ee rantit de danger ceux qui s’endorment dans les foréts: il paroit apparténir à une ciaffe différente des deux dont on a donné la defcription ci-deflus: puisque le bouton du def- fus du bec eft d’une forme convexe applatie en devant, où il éft d’une couleur blan- châtre: le refte en eft rouge: le Bec entier eft fort pefant, & le bouton paroit étre d'une fubftance offeufe folide: les nafeaux fe voïent dans la figure par delà le bouton: le bec eft d’un blanc fale vers la pointe, avec quelques taches brunâtres, & un peu dentelé vers le bout de la machcire fupérieure: la partie la plus groffe du bec, de blan- chatre devient graduellement rouge vers la tète, où il eft cannelé, ou fillonné, comme on Je peut diftinguer par la figure. Je m’imagine que ce Bec eft très rare, n’en ayant point encore vü de femblable, & je crois que €’eft ici la premiére figure qu’on en ait jamais publiée. , TAB. LXXIL Le POISSON ÉPERONNE, & le GATTO- RUGINA des INDES. n voit ici ces Poïflons repréfentés de leur grandeur naturelle; ni l’un ni l’autre, a ce que Je crois, n’avoit point encore été defliné, ou décrit. ‘appelle Poiflon éperonné le plus grand de ces deux Poiflons, à caufe de deux aiguillons extraordinaïres, pointus & dentelés, qu’il a l'un fur le dos, & l’autre en deflous vers la queué. Ce poiflon étoit fec : après l'avoir fait tremper dans de l’eau, pour lui rendre en quelque forte la couleur qu’il avoit quand il étoit vivant, 1l me parut de celle d’un Harang; c’eftà-dire, verdâtre le long du dos, & d'un blanc pourpre bleuitre fur le ventre: pendant qu’il etoit humide, les éperons pouvoient s’elever perpendiculaire- ment aux lignes du dos & du ventre, ou s’abaïfler jufqu'àa être prefque paralleles aux mémes lignes. il a une barre latérale de chaque côté marquée Sur les écailles, depuis la tête jufqu à la queuëé: le front eft extraordinairement élevé où bouflu: la gueule fe tour- ne un peu en haut: les nafeaux font placés à une petite diftance au deffus de la gueule: il a de chaque côté derrriere les yeux une grande écaille offeufe, qui a l'apparence, d’une oreille, quoique elle foit fermement attachée à la tête par deflous: on en peut, voir la forme & la radiation dans la figure: il a le corps couvert de grandes & fortes écailles : chaque écaille paroït rayonnée, par le microfcope, de la même manière que les randes écailles de derrière les yeux: pour ce qui eft des ouiës, qui font rougeitres, il faut confulter la figure : il regne fur lé milieu dé dos, depuis l'éperon fupérieur pref- ue jüfqu’à la queuë, une nagéoire rougetre: la queuë ayant été un peu rompué, quand elle étoit feche, je lai retablie par conjeëture : la ligne oblique, qu'on voit deffus, mar- que ce que j'ai fupplée: il a vis-à-vis des ouiës en deflous, deux nageoïres longuettes & cétroites: 1l en a deux autres fur le ventre, maïs un peu plus petites: l’éperon infe- rieur eft placé près de l'anus, d’où part une feule nageoire, qui s étend prèfque jufqu’ aux fibres de la queué, qui eft rougeûtre , auf bien que les nageoires inférieures: ce Poiffon a le corps afléz épais, | e nomme l'autre Poiflon, qui eft plus petit, Gaftorugina Indica, à caufe de fa reffem- blance au Poiflon figuré par Willughby de Pifcibus tab, II. 2. qu'il apelle Gaftorugina Ve. netis ; il eft en forme d’arc par le dos, & il n’a qu’une feule nageoïre, qui regne fur le milieu du dos depuis la tête jufqu’ à la queué : il eft creux du côté du ventre, felon la forme intérieure d’un arc: il n’a point de dents, où du moins, s’il en a, elles font ex- trémement petites: le deflous de la tête eft marqué aufli bien que les ouiés, de taches rondelettes obfcures: les ouiés font dentelées par les bords, & tout près d'elles pendent en deflous, deux cordons, chacun desquels fe divife en deux branches, qui finiflent en pointé : depuis environ le milieu du ventre jufqu’ à la queué, il n’a qu’une feule nageoi- re, d'une ftruéture différente de celle qui eft fur le dos, ce qui ce conçoit mieux par- la figure: Ja queué reffemble par fes fibres, à la nageoïre de deffus le dos: il a auffi ‘une nageoire longuette de chaque côté tout contre les ouiës: les lignes de côté & d’au- tres’interrompent & forment chacune un angle, comme la figure le montre: les ecailles font fi petites, que l’oeil ne peut les appercevoir ; mais on voit fur les côtés une petite denteleure ; compofée de lignes ondées, telles que la figure les repréfente. Ce Poïflon eft extremement comprimé par les côtés, excepté vers la tête, où il eft plus large: on l’avoit prefervé dans de l'efprit de vin, & il paroïfoit d’un couleur de chair effacé. Le Poiflon éperonné m’a été communiqué par un de mes amis M. Jof. Ames, qui m'a dit qu’il venoit du cabinet de feu M. C. Holmes, Garde de Regitres de la Tour de Londres; mais je n’ai pu favoir de quel pays il etoit. Le petit Poiffon appartenoit à feu M. Mortimer, M. D. Secretaire de la Société Royale, qui me le préta, en me difant. qu'il venoit des Indes Orientales. Il diffère un peu du Gaftorugina Venetüs de Willug- hby, comme on peut le voir en en comparant les figures & les defcriptions, | | | TAB. LXXIITI. | Der Sporrfi [ef ho Der Gdianifehe Batloiquin. Tab.LXXI. 114 *f fon il! Ü re Ecrarcis aid vi. delin.. PAM. S CÉEGITLAITIe 2 PA Tor. Seba/r Lerhr£r JEupes f Gattoruema Tndiows, et N°72 VA TRerz . Le Foillon ep eronne ; et Pifcis calcaribus preditus. Le Gatorugima des Indes —* Patate Ed must PTE hante té y 2 à pra iqurt À at hu 4 SAN Ne nt a à x. A 10 4 * 14 r Der LE a y CAR : s “ LÉ A T2 LI PUR ARIANE MT OT, LAN ge See FlDerrraits, irro Dex [È Se efbiene ro 22 sir. delèrt. 7 A, Sebgrraenn 22275742 “A geure Tab .DXXUT. Carr Dir. BE 222 CARP-ILATESCAÉES Bilois noel MAMITEUS dictus. N° 7ENTLÉ Thil Acarauma maculatz. : Le ce ris de Mer; et T2 Acarauna noir et blanc . - ment à ce Poiflon une queuë horizontale. TAB. LXXHIL. ; | À$ La CHAUVE SOURIS DE MER, & L'ACA- , RAUNA NOIR ET BLANC. | : . és Poifions font deffinés d’ aprés nature , & de leur Grandèur naturelle; N, ï. 2.3. repréfentent trois différentes vuës de la Chauve fouris de Mer. La Chauve fouris de Mer, confervée dans de l’efprit de vin, m'a paru étre par- tout d’un brun obfcur: je crois qu’elle appartient à la claffe des Raïés, ayant lapparen- ce d'etre cartilagineufe: la figure n. 1. en reprifente une vuë de côté montrant Îa queuë dans fa vraie direétion, avec les petits nageoïrés, qui y font tant deffus que def fous, comme aufli la gueule , avec le mufeau où la corne, qui eft au deffs. La figu- re 2. repréfente le dos du Poiflon; & figure 3. en montre le deflous ou le ventre, où | paroiffènt deux nageoires placées à peu près comme les jambes de devant des quadru- pédes; on y voit aufi les deux principales nageoires poftérieures, qui reffemblent un peu aux jambes. de derriére des animaux à quatre pieds: la peau du dos, de même que celle d'autour des côtés eft rude comme du chagrin, parfemée de plus grandes éleva- | tions pointuës : la peau du ventre eft plus douce & plus unie que celle du dos! c’ett le GUACUCUIA de Pifon & de Willughby, & la Chauve fouris de Browne Mar. Hif. of Jamaica, pas. 457. pl XEVIIL fig. 3. La figure de Pifon ne vaut rien; elle donne faufle- | L'Acarauna eft le plus grand Poiflon repréfente dans la planche, & marqué figurea, Il eft affez comprimé par les côtés, fur tout vers la queuë, la tête étant un peu plus épaifle: la gueule eft petite : les ue font longues & fort menuës : les nafeaux font fi- tués, près des yeux: les ouës de chaque côté ont un éperon pointu, & font dentelées par le bord: il a deux nageoires , une de chaque côté, derrière les ouiës, & deux plus petites fur le ventre: il a fur le milieu du dos une nageoïre, qui régne depuis la tête jufqu’ à la queuë, & qui finit en angles:/1l a tout de mème une feule nageoire, depuis le milieu du ventre jufqu’4 la queuë, & qui finit aufh en angle: ces nageoires font de dif. férente ftruéture; les fibres en font plus fortes vers la tête, que vers la queuë, comme la figure l’exprime: la queuë eft de grandeur médiocre: la tête & le devant du Poiflon, avec les deux paires de petites nageoires de devant, & la queuë font blanches: la gran- de nageoire inférieure eft aufli bordée de blanc: la nageoire fupérieure eft blanche au commencement & bordée de blanc depuis l'angle jufqu’à la queuë: la partie poftérieu- re du corps & les grandes nageoires font d’un pourpre foncé obfcur: La figure s. re- préfente une ecaille de ce Poiflon ôtée de fa place vuë par le microfcope: le haut en eft la racine: les écailles font fortes & fermes. Ce Poiïflon eft du genre que Pifon & Willughby appellent Acarauna , mais d'une efpèce différente de ceux qu’ils ont décrits: il n’y paroôit point de lignes latérales. : M. Jof. Ames m'a prété la Chauve fouris de Mer: l’autre Poiïflon eft au nombre des curiofités que j'ai refflémblées dans mon cabinet: ïls font l un & l’autre du Brefil, ou des Iles qu'on appelle communément les Indes Occidentales, Part, WI, | | M | R TAB. LXXIV. 45 | TAB. LXXIV. Le POISSON CORNU, & le SCORPION de | MER. | ; ai defliné ces Poiffons d’après nature, & de grandeur naturelle: le Poifflon ep Coïnu étoit dans de l’efprit de vin quand je l'ai deffiné : l’autre étoit frais. Le Poiflon cornu eft de forme carrée irrégulier le côté du dos eft le plus étroit, & celui du ventre le plus large: tout le corps eft enfermé dans une efpè- ce d’étui épais, fort, & d’une fubftance affez femblable à de Ja corne, qui eft fi2 xe & ne fe plie point du tout: la furface extérieure en eft divifée, par des lignes ; en figures hexagones, ou à fix côtés, avec une efpèce d’ étoile au milieu de cha: que figure: tout la Couverture étoit rembrunie, mais l’iris, ou le tour des Yeux confervoit fa couleur d'orange: la gueule cft petite: les dents font longues & menues: il lui fort au deflus des yeux deux cornes en avant: & il en fort deux au- tres de chaque coin du plan du ventre, qui pointent en arrière: les deux figures en petit, marquées À & B, en montrent le dos & le ventre, pour mieux éclaircir cette defcription‘ il ÿ a deux nageoirés à l'oppofite l’une de l’autre, l’une étant placée fur le bas du dos, & l’autre en deffous , au de là de l'anus: Ja queuë a auf une nageoire affez longue: toutes les nageoires , de la même que la queué, font: lâches & pliantes, y ayant, dans la couverture, des trous par où elles paffent. A: près avoir ouvert ce Poiflon, je n’y ai point trouvé de grande arrête au milieu, comme dans les autres Poïffons, ni même aucune arrête; mais au lieu de cela, des fubflances cartilagineufes, communicänt avec les nageoires & la queuë, pour les mettre en mouvement. Ce genre comprend une très grande varieté de Poiffons, Le Scorpion de Mer eff repréfenté par la figure inférieure de la planche: Ja gucule eft affez grande, & fans dents: l'iris de l’oeil eft d’un beau rouge: les na- feaux font placés un peu devant les yeux: le milieu de la tête eft applati: mais on voit ati deffus de chaque oeil un rebord en forme de fillon, d’où fortent des dents, où elevations pointuës: les ouiës ont de chaque côté à leurs bords des éperons | pointus, d’une fubftance femblable à de la corne, qui pointent en arriére, ce qui à ce que je fuppofe eft la raifon du nom qu’on lui a donné: le corps éft prefqu’ aufli large que haut, car c’ eft un Poiffon fort éjais: le ventre eft d’un blanc argen- té, nuance d’un peu de rouge: le dos eft d’un brun obfcur, parfemé de petites taches noires, & nué de plus grandes marques d’ un noir moins obfeur: la couleur obfcure du dos; & la couleur claire du ventre fe joignent d’une manière confufe & dentelée: il a une ligne latérale depuis la tête jusqu’ a la queuë, & deux na- seoires fur le dos: il en a aufli une au deffous par de là l’anus, outre la queué : elles font compofées de tiffus ou membranes transparentes: les épines ou fibres qui les étendent & les fupportent font orange & noir: les nageoires de dérriére les ouiës font orange, les épines en font tachetées de noir: il a fous le devant du ventre une pairé de nageoires étroites & longuettes, qui font blanchâtres, chacu- ne des quelles n’a que trois fibres. Ce Poiffon étoit frais quand je l’ai deffiné, & il depofoit fes oeufs: chaque ocuf étoit de la groffeur d’un grain de navette, & fort rouge: il avoit été pris au mois de Janvier. Mr. I. Fothergill, M. D. m'a fait le plaifir de me prêter le Poiffon cornu, qui avoit èté apporté de l’isle de Madagafcar: je n’ai encore rien vü de publié qui y reffemble. Willughby dans fon livre de Prscisus ( des Poiflons) a donné une figure qui fe rapporte affez à la mienne, mais de furface toute différente, qui eft marquée irreguliérement: il appelle Prscicuzus CornurTus (petit Poiflon cornu). Le Scorpion de Mer avüit été pris à l'embouchure de la Tamife, parmi des Melettes: il paroït un peu différent de ceux que Willughby, PI IL 4, & PI, X. 12. 13. 15. donne fous ce nom. J’en ai aufi rencontré la figure parmi des eftampes, où on le nomme PORCELLUS. TAB. LXXV. Dex Jornfifef ES Dex See-Scorpiorr. Tab. TXXIV. 4 Péscirnless Corriliie . += Porecllss . M See) LCA C.. Crerr Prix. Sac: Cab. GATE 777 N N°74 NME heil To is SP 2e Litrocr Jus. Le Foiffon cornw; et Le Scorpion de Mer, . Ed "+ nt ‘2 Per Lg - + nc est name es pr mp" EU LG 2 er grofe Wifibfifee And duc pfifeudeuféet. Tab.LXXV 2 Cyan ds LCR | T. A. Seligrnarrre ML: Joh-seLaft. liner foules Ê F de Care Liv. Sac. Cases Magenta . | Blaffa maxima . | NEPAL TRE Le Grand Cer£-volanf ; Infectumr Fiféula dictum. et Le Scarabée [ifflant. PE EE A mt. TES sl sais. ni lin + md ll ts D à | 1 ” : r'1 TAB, LXXV., 4? Le GRAND CERF-VOLANT, & le SCA- RABEE SIFFLANT. (: infeétes ont éte deflinés d'après mature, & font réptefentés fur la planche dé leur grandeur naturelle. Le Cerf-volant eit repréfenté par les deux figures fupérieures de la planche; l’une en fait voir le dos, & l’autre le ventre: la tête eft couverte d’ une efpéce de bouclier, qui eft gris blané pat les bords, & noir au milieu‘ de ce bouclier en partent deux au- tres, de la méme couleur claire par les bords, & brun foncé au milieu, lefquels ont l’ap: parence de deux courtes ailes, qui fervent en partie à couvrir le deffüs du corps : Ÿ ab: domen, où la partie infétieure du corps eft d'un brun rougeitre: elle eft compofée d’en- viron huit anneaux. Cet infeét eit fort plat, & dentelé aux côtés en forme de fcie. On ne voit la tête que de bas en haut ; elle eft noire, excepté les yeux qui font ifabel- le: jes cornes font d'environ deux pouces dé long : il a fix pattes, qui font d'un brun rougeâtre, & qui ont chacune trois jointuress celles de contre le corps font unies, cel: les du milieu font couverts de piquants fort aigüs , les dernières jointures, ou les pattes, ont rudes ou veluës, & ont au bout deux griffes piquantes. Le Scarabée fiflant eft teprefenté au bas de la planche fous trois différents points de vuë. La tête eft faite comme celle de la fauterelle: le corps antérieur, ou le tho- ‘rax, eft entouré d'un nombre de pointes aiguës: la partie poftériéure du corps, ou abdemen, eft compofé d'environ dix anneaux, & finit par deux piquants: il a fix pattés, qui ont chacune trois joiñtures; celles qui font proche du corps font unies, les jointu- res du milieu ont quelques petits piquants; les derhières jointures, où les pattes, font divifées en parties plates rondelettes, qui font pliantés; chaque patte a au bout deux petites griffes: il eft noir fur le dos, marqueté d'orange: le deflous eft orange; les jambes font de la mème couleur, excepté quelque peu dé noir vers les jointures: les cornes font brunes. Le Grand Cerfvolant avoit été appoïté de ia Caroline par M. Catesby ; qui dans fon Appendix, ou Supplement à l'Hift. de la Caroline p.10. l'apelle Blatia maxima fufca peltata. La raïfon pour laquelle je le redonne, c’eft' qu’ileft très rare, & que cet auteur s'eft un peu trompé dans fon deffein que j'ai tâché à redifier, Cetinfeéte m’eft tombé entre les mains depüis la mort de M. Catesby. L'infeéte fifant avoit été apporté de Sanéta Crux eñ | Barbarie par mon bon ami le Capitaine Dobfon qui m’eh a fait prédenit. Je l'ai nommé l'Infeéte filant, parce qu'il reflemble beaucoup à uñ autre infeéte, qui fe trouve en Afrique, dont les habitènés font des fifflets ponr raflémbler leur betaïl: ces fifflets font faits de toute la couverture de l'infette, aprés eh avoir Ôté la téte, les pattes & le bout de la queué, & en avoir vui- dé le dedans: on a trouvé de ces É Dites durcies & déféchées pour cet effet, penduës au cou des habitants de la côté d’ Afrique, qui -eft vis-à-vis de l’isle de Madagafcar. J'en ai donné des figures, Part. VL Tab.LXXHIT, de cet ouvrage. Je ne fais point dans quelle clafñfè d’infeëtes on doit ranger-ce dernier. Je ne crois pas que jufqu’à préfent on en ait donné de figure ou de defcription; M 2 TAB. LXXVI. = Er RL TAB. LXXVL RE Le BALANUS de la BALEINE avec des Po- lypes, le LIMACON MARIN, la CRABE VELUÉ, & le CO- RAIL EN FORME D'ARRÈTE DE HARANG. a lettre À indique le BALANUS avec une efpéce de Polypes qui y font attach!s, & tous repréfentés de grandeur naturelle. La figure B, repréfente la bafe du Balanus, qui eft un peu concave. C. montre la tête d’un des Polypes féparée du refte, pour en découvrir l'intérieur. | L'écaille du Balanus eft hexagone, ayant aux angles une efpéce de défenfes: cha- que défenfe eft compoñée de quatre tuyaux joints enfemble, étroits & un peu ouverts _par le haut, mais allant en groffiffant vers le bas, de forte qu’ils s’ ÿ entretouchent: cha- ; que tuyau eft entouré d'un grand nombre de petits anneaux ou de reinures, comme la figure l’exprime : l efpace qui eft entré chaque tuyau eft plus unie, mais non fans lig:- nes vifbles dirigées de la manière dont l'empreinte les repréfente. L’ écaille eft d’une couleut fale blanchâtre, fort large vers le bas , & plus étroite vers le haut, où 1l ÿ a _ une ouverte, au milieu de laquelle paroït uñe efpece de Polype étendant {es fourchons d’une -fubftance femblable à du cuir, & quia affez l'air d’une manchette d'homme. Outre ce Polype, il y en a environ fept autres, d’une fubftance différente en apparence qui font attachés par leur bafe, autour de l'ouverture, fur le deffus de la coquille : ils ont la tête ovale, avec des apparences d'oreilles, qui ont des cavités, & des ifuës dans la tête: les têtes font attachées à la coquille par des tiges longuettes, oh des cous. €. marque une de ces têtes feparée, & fait voir ce qui me paroit étre plus particulière- ment le Polype, qui ne femble pas être attaché au dedans de fon etui, at coté du quel il y a une ouverture, par où le Polype étend fes bras, où fes fourchons. Ces Poly- pes étoient d’une couleur rougeitre obicure. 04 La figure D. repréfente le Zimaçon Marin; © eft la coquille d’un infeéte de mer, qui ne nous eft connu dans un état plus parfait. Cette coquille eft compote de huit parties, ou huit pièces Jointes enfemble , aufli élégamment travaillées que {1 elles eufient été gravées: elle eft relevée en boffe en dehors, & creufe en dedans, Je fuppofe que uand l'animal eft en vie, il peut fe rouler de lui même en forme ronde. Quand la. _ coquille eft ouverte, elle eft de la même forme & de là même grandeur que la figure: de dehors en eft d’un brun foncé tirant fur le verdâtre; le dedans en eft blanchatre ;- nuancé en partie d'un vert bleuitre. NL pe | E montre la figure de la Crabe welnë, qui n’a rien d'éxtraordinaire, quant à la for- me en général. La queuë, que je repréfente etenduë, a de coutume d’être tournée fous le ventre. Outre les deux grandes pattes ou ferres, elle a quatre plus petites pat- tes de chaque côté: les ferres font dentelees aux deux endroits où elles fe joignent, & quand elles font jointes, elles reflemblent aux dents humaines du devant de la bouche. Cette Crabe eft toute couverte d’une fine fubftance velué, ou mouffué, d’un vert jau- nâtre obfcur, excepté le bout de toutes les pattes, qui eft blanc. Elle reffémble fi bien à la moufle, qui couvre les rochers & les pierres qu’on voit au bord de la mer, que je m'imagine qu eile fe nourrit de petits vers & autres infeétes, qui fe tiennent parmi le vrac, lefquels peuvent fe laïfler tromper par l'apparence de cette Crabe, & par ce moyen deviennent fa proye. LU Ë ae | “F. repréfente ‘une branche de Cordil en forme d’Arrete de Herang dont les jets de chaque côté de la tige principale refflemblent beaucoup à une arrête de poiflon. Elle eft repréfentée au naturel, tant pour la forme que pour la grandeur. La couléur en eft brune. Elle eft venué de l’isle de St. Helene, dans la mer d'Etyopie. if ‘ Au trefle À. eft le BALANUS BALAENAE de Lifter 72 Jon if. des Coquilles tab. | jas. & le Pediculus Ceti fc. de Sibbald, 7. Tranfati. Pbilofoph. A. 308. Ces deux au- teurs eti ont donné la figure. Je crois que Liter n° avoit vû que la Coquille vuides. & Sibbald l'avoit vuë avec deux des Polypes deféchés deffus: il a pris les tigures appa- rentes d'oreilles pour des pattes, & il a fuppofé que le Balanus tenoit à la Baleine par ces pattes; cepeñdant je crois que toutes ces fortes de coquilles font attachées par leur bafe. L'original, d'après lequel ma figure a été tirée, eft aétuellement confervé dans. l'élégante colleétion de M. Maac Romilly, Membre de la Societé Royale, qui m'a fait lé plaifir de m'en permettre l'ufage. Il eft confcrve dans de l’efprit de vin, & c'eft un très beau fujet. Mr. Romilly en a fait graver une magnifique empreinte, & y a a- jouté une defcription fort exaéte, que j elpére qu’il fera publier, & qui furpaffera de beaucoup la courte defcription que j'en donne ici. | À ai la coquille D. dans ma petite colleétion. Rumphius en a donné la figure. Ce l'en dit me fait croire qu’elle fe trouvé dans les isles des Indes Orientales. Yoi. la fig. 4. de la X. planche dans fon Belgic ZEE-SLEKKE, où #l appelle LIMAX MARINA, & par quelques noms Indiens. La mienne a été achetée à une venduë à Londres. Seba en a deux figures. Voi fon Hifi. Nut. tom. II. p. LXI- N. 3. ES 4. A E, la Crabe, eft venué du Cap de Bonne Efpérance, & ef: attuellement confervé dans la rare & précieufe colleétion de mon bon ami M. jean Fothergill Medecm, qui me l’a pretée pour la defliner. Je ne crois pas que cette Crabe ait encotre été décrite. : : J TAB. LXXVII. qu à Le Dean ut de di F ha Se ae (c Seetilipe mt $o jp exv, die Seoft chier, Tab DIXVL. dec mr] Grebs, fo Die AAA tr geftaff eiires fexrita prafes Balamus Cefi cum Polypis Puis. N° 2 ENT" Thil / LeBalanus de FBalane sed Lamax Marius. Cancer hirfufus . | Polypes » le Limacon Marin. la Crabe Corallina off4 Halecum æmadans. _ Velué, ef le Corail en forme d Arrête, . | ‘de Harane. ' + re reg kaiercth nt 73 1 Fe Le La se y M. 4 , ny Mr. HMS mL ue à NES SE RE © J.Lhrere 22 717. Arr. TA. SrAE7rrrerrre eur. TofsSela/Elnih2er 72 S Cirrz Dry. Sas. rez. Hey es Calc . Te fKudo parva Tu£ofa. : NA TA La Petite Tarfuë de Marécage ; + AB. 4) Vi J; 6ici trois vuës de cette Tortué, de grandeur naturelle, ayant été toutes trois def: finées & gravées für la planche, d'aprés le fujet méme. La téte, autour des machoires & des yeux, eft d’un jaune rougeître : le haut dé là tété, de méme que la gorge & le cou, eft brun: les pieds de devant ont chacun PS HET ST RC re RE ER A gg Xe Boss ne > " us £ CHE ES DL SR ÉRR S NT SN dite gr: RS É first le. Re. 4 PALSeE7r7raerere LOCAL. TA . S'eñe/£: MrtSren » PELCGOS Cerre, Pris. Sae. Cras. Mgrro bass Avis Curalao dicfa. Avis Àcaj ow. N°8 VIE TReil . L Oiseau de Curassau, ef le Cusco. TAB. LXXXV. HTÉca L'OISEAU DE CURASSAU, & le CUSCO. @ oifeaux font confidérablement réduits au deffous de leur grandeur naturelle, qui eft à peu près celle d’une Poule d’ Inde, Ils font tirés d’après les fujets même; l Oifeau de Curaffau, fig. 1. par moi même; & le Cufco, fig. 2. par un Gentilhomme de la fuite de fon Altefle le Duc de Portland. . Comme T Oifeau de Curaffau reffemble à bien des égards au Cufco , je me con- tenterai de remarquer en quoi il en différe. Le bec eft noir à la pointe, & couvert d'u- ne peau jaune à la bafe: il a au deflus du bec, entre les nafeaux un bouton rondelet, dur & de couleur jaune: il a auffi für la la tété une huppe de longues plumes noires, dont la pointe fe renverfe en devant: on en voit au bas de la planche une de fa gran- deur naturelle. Il n’a pas, comme l’autre, le bout de la queuë blanc, Ces oifeaux font femblables à tous autres égards. La femelle de cette efpéce différe du mâle en ce qu’ elle n’a point de bouton fur le bec, & en ce qu’ elle a le plumage varié de brun, de noir, & de couleur de cendre en lignes tranfverfales: d’ autres font tout d’un brun rou- geètre, varié de différentes mañiéres, comme notre volaille domeflique. 7, la defcription anatomiqne de cet oifeau dans les Mer. de l'Acad. des Sciences, tom. III. prem, part. pag. 223. Le Chevalier Hans Sloane à donné cet oifeau, qu’il appelle Coq d’ Inde; mais où il dit que la queuë n'a pas plus de deux pouces de long, fi vous lifez dix, vous ferez plus près de la verité. Il a fait aufi | énumération de tous les auteurs qui ont parlé de cet oi- {eau avant iu. Gallus Ladicus, Jamaica tom. II, pag” 302. tab. 260. J'ai tiré cette figure d'après un fujet vivant, qui étoit chez le Chevalier Charle Wager à Chelfey. : 11 faut remarquer, que ni l’un ni l’autre de de oïfeaux n’a de bouton fur le bec dans la pre- miére année. Le Cufco prend fon nom du bouton qu’il a fur le bec, & dont la figure reffeni: ble beaucoup à une noïx d’ Amerique, qu'on ÿ apelle Cufco *). Ce bouton eft d’un trés beau bleu, de même que la bafe füpérieure du bec, dont le refte eft rouge: l'iris des yeux eft d’un brun rougeâtre. Tout l oïfeau eft d’un noir foncé eclattant, qui ré- fléchit des ondes de bléu & de pourpre, excepté le bas du ventre, les plumes de cou- verture du deflous de la queuë, & la pointe des plumes de la pointe des plumes de la queuë même, qui font blanches. Les jambes & les Dates font couvertes d’une peau par écailles, d'un couleur de chair foncé. Je ne faurois décider pofitivement fi cet oifeau eft de la même efpéce que le pré- cédent. Je fais qu’il eft tres rare chez nous en comparaifon de l'oifeau de Curafläau, “qui fe trouve communément dans les ménageries de ceux de notre Nobleffe qui font cu- rieux en oifeaux. Je n'ai vû qu'un Cufco dans toutes mes recherches: au refte, à cau- fe de la différence des boutons, tant en grandeur qu’ en figure & en couleur, & a cau- fe que l’un a une huppe fi remarquable, tandis que l’autre n’en a point, je ferois fort por. té à croire, qu'ils font chacun d’ une efpèce particulière. Le Cufco étle Pauxi de Nieremberg. Voi. pag. 233. 236. & \ Oïfeau de Curaffau eft le Mituporanga de Marc- grave. Ce dernier eft repréfenté dans plufieurs auteurs; mais les écrivains, qui ont dé- crit le Cufco, n’en ont point donné la figure : ce qui me fait croire que c’eft,ici la premiére empreinte, qui en ait paru. Il appartient au Duc de Portland; mais étant à une maifon de campagne de fon Altefle, affez éloignée de Londres, mes affaires ne m' ont pas permis d’aller le deffiner moi même. *) Ne feroîtice point aufli de Gufto, ancienne ville capitale du Perou ? Part, VIII | F P TAB. LXXXVI 60 | TAB. LXXXVL AE PETITE GRIVE, | a figure repréfente cet oifeau de fa groffeur naturelle. Le deffus du bec eft obfcur où noirâtre ; le deflous en eft auffi obfcur à la port te, mais jaunâtre vers la tête: il s’en éleve elqhes poils courts vers les angles de l'ouverture: il y a autour des yeux un cercle blanchâtre. La tête le deffus du cou; le dos, les ailes, & la queuë, font d'un bruñ rougeâtre où canelle , fans du tout varier dans les nuances des plumes, come il arrivé à nos Grifes ARTE. Le deflous des ailes & dela queuë eft couleur de cendre, excepté que les barbes intérieures des pen- nes font blanchâtres vers le bas. La gorge eft blanchatre joignant le bec: l’eftomac eft jaunâtre, mélé de taches brunes. Le ventre eft blanc, aufi bien que les cuiflés & les plumes de couverture du deflous de la queué, quelque peu fuancées de couleur de cendre. Les jambes, les pattes, & les ongles font couleur de chair. ai reçu cette Grive avec une autre d’une moindre efpéce de Grive dont jÿ ai donné la figure & la defcription dans la feptiéme partie Tab. XLIL de cet ouvrage, de mon bon ami M. Guil. Bartram de Philadelphie en Penfilvahie: il me marque qw’ elles y arrivent au mois d'Avril, qu'elles y nichent & y élévent leurs petits, & qu’elles y re- ftent jnfqu'à la fin de l'été. Catesbÿ l'a repréfentée; mais il n’en a point donné de defcription. Il dit fimplement, que par la figure & la couleur, elle reffémble au Mavis où à la Grive Chantante, dont elle ne différe qu’ en grandeur ne pefant qu’une once & un quart; quoiqu’ en la comparant avec la Grive Chantante, j'aie cru devoir lui don- er une defcription toute différente. Selon Catesby, elles demeurent en Caroline toute l'année & fe tiennnt dans les bois & marécages, mais elles ne chantent point Æif. de La Carol. tom. I. p. 31. Le Chevalier Hans Sioane donne fimplement à cet oifeau le nom de Grive, & dit qu'elle frequente les montagnes couvertes de bois &c. mais il ne dit point fi c’eft un oifeau de pañffage ou non. Hÿf. de là Jam. tom Il" p.305. Ceux qui s'avancent plus loin vers le nord font oïfeaux de pañage: les hivers font trop rudes en Penfilyvanie pour pouvoir y refter; mais la Caroline étant plus au füud de plufieurs degrés, les hivers Ÿ font aflez doux pour leur fubfiftence dans cette faïfon. TAB. EXXXVII, oi Purdus parvuws ‘ Cucrre, rés. Se, Cas. Agas PTS N°2 VIT Ter. eu A ot se AE ess we x et, LA L + Alauda Penfilvanica. Fapiko fulcus . Crerre Frèe. Sezc:.Czes. Mayer lris. N°65" VII ez. _ 1} Alouefte de Fenfilvamie,ef 1 _ TAB. LXXX VIT. | 6t L'ALOUETTE de PENSILVANIE & le PAPILLON BRUN. & Alouette & le Papillon font tous deux repréfentés de leur grandeur naturelle, & ont été gravés far la planche direftement d’après les fujets mêmes. Le bec de l’ Alouette eft mince & fort pointu; la couleur en eft noirâtre, excepté un peu de jaune à la bafe de la machoire inférieure. La tête, le deflus du cou & le dos font d'un brun obfcur foncé: il pañe au travers de l'oeil un large barre noirâtre, au deflus de la quelle eft une ligne couleur de terre glaife ; les paupiéres font auffi d'u- ne couleur Clare, mais les yeux font obfcurs. Les ailes & la queué font d’un brun foncé ou obfcur, mais les plumes en ont les bords & la pointe gris blanc: le deflous des ailes eft couleur de cendre. Les plumes extérieures de chaque côté de la queuë font blanches : les deux qui les fuivent le font feulement à l'extrémité. Le deflous de l’oi- {eau, comme on le voit par la figure, eft, depuis le bec jufqu'a la queué, d’un ventre de biche rougetre, avec des taches brunes. Les jambes, les pieds, & les ongles font d'un brun foncé. Il y a 4 la partie poftérieure de la patte un affez long ergot ou épe- ron, mais pourtant moins long, à ce que je crois, que notre Aloueite commune, Ce qui eft particulier à cet oifeau, c’eft que quand l'aile eft bien fermée, la troifieme penne, depuis le corps, en atteint le bout; & c’eft le carattère conftant de l’efpéce Bergeron- ñette. Quoique cet oifeau reffemble beaucoup à quelques unes des Alouettes connuës, je fuis cependant perfuadé, après un examen très exaét, que cette efpéce n’avoit enco- re été ni definée ni decrite. ‘Cet oïfeau eft commun aux deux continents d’ Europe & d’ Amerique Septentrionale : je l'ai trouvé dans le voifinage de Londres. Le Papillon Brun vient de la Chine : le deffus en eft d’un brun obfcur foncé: les. ailes fupérieures ont chacune une grande tache, où un oeil, contenant deux autres ts. chès blanches, qui y font renfermées; ces taches font 4 moitié entourées de jaune oran- ge: les ailes de deflous ont de petites taches noires autour de leurs bords, avec des points clairs où blanchètres au milieu: le defous du Papillon eft obfcur tirant fur le couleur de rofe, varié d’endroits clairs & obfcurs, ayant encore quelques anneaux rembrunis. J'ai reçu de M. Guil. Bartram de Penfilvanie l’oifeau que je viens décrire: il map prend qu'ils s’y montrent d'abord en Mars, en allant vers le nord, & qu’on n'y en voit pas un à la fin de Mai. Lu, P 2 TAB. LXXXVITE, 62. TAB. LXXXVIIL MOUCHEROLES COURONNEES D'OR, MALE & FEMELLE. | : es oïifeaux font repréfentés de leur grandeur naturelle, & ils ont été graves fur la planche dire£tement d’après les fijets rnèmes, AU. L'oifeau du haut de la planche, que je fuppofe étre le Mäle, a le bec menu d'une couleur noirâtre où rembrunie : il pafle au travers du bec une large barre noire, au def fus de laquelle eft une etroite ligne blanche : les côtés de la tête & la gorge font blancs, au deflüs de la barre noire: le derriére de la tête & du cou, le dos, & les plumes qui couvrent le deflus de la queué, font d’un bleu ardoïfe, avec des taches brunes où noi- râtres, le long du milieu des plumes: l’eftomac eft noir, avec un leger melange de gris de fer: il y a fur le fommet de la tête une tache d’un jaune brillant; les côtés l'eftomac, au deflous du noir, & le croupion font jaunes aufi: les pennes {ont noires avec des bordures grifâtres: le deflous des ailes eft gris: le bout des couvertures des ailes eft blanc, de même que celui dés pennes de devers le corps: la queuë, qui eft noire fur le deflus, eft compofée de douze plumes, comme celle de tous les oifeaux de gette efpéce, autant que j'aie pu l’obferver; les barbes intérieures de trois plumes ex- térieures de chaque côté ayant des taches blanches fur le deflüus : le ventre eft blanc: jes cuiffes & les plumes de couverture du deffous de la queué font blanches, marquetées de noir fur les côtés de l’eftomac & du ventre: les jambes, les pattes, & les ongles font d’un brun obfcur ou noirûtre. tb La Femelle différe du Mäle en ce qu’elle eft brunâtre fur le dos, les ailes & la queué, où le Mäle eft bleu ou noir ; & en ce qu'elle n’a point de barre noire, qui paf: fe au travers des yeux, ni de marque noire fur J’eftomac: ils {ont femblables 4 tous au- tres égards. Où les plumes de ces oïfeaux font blanches à l'extérieur, elles font noires ; vers le bas, où eft le duvet. Ces oiféaux m'ont été envoyés par mon ami M. Guil. Bartram de Penfilvanie : il dit, qu'ils arrivent dans ce pays au printemps, de devers le fud, & qu’on ne les ÿ voit que trois où quatre jours, fe nourriflant d’infeétes, & continuant leur cours plus loin vers le nord, où il fuppofe qu'ils fixent leur demeure d'été, à fin d'y procréer leur efpece, & de s’en reñvenir, avant l'hiver, dans des climats plus chauds. Il ajoute, qu’ eñ ayant ouvert quelques Femelles, il y avoit, trouvé des amas d'œufs un peu plus gros que de la gfenne de navet&. Je crois qu'on peut furement prononcer, que ces oifesux n'avoient point encore été décrits. TAB. LXXXIX. genfefrripper nif sofderrerv Rrorrenc sd Sa , Xab.LXXXVHE. da ere ie. | Ge Écovarde a ri. cblir. C7. Seligrrraerr. Lez : Te 74 : CL 7/2 Lrhrr fau fs. Crerre Trip Sao. Cac Mas lits Multicæpa aureo vertice, mas | IN°es WI Theil. Moucheroles Couronnées d or, ét foœnnina . - Mâle ef Femelle. Tab. LXXXIX. Der Sicgen- chnäpper mit goldener Khigeln , md der Elec igte $ chilètrôte -Fthnretterling é G. Eduard: ad 2 die | 4 a | Ua Cum Priv. Sac. Caer Mag estatis 4 | N° 80. VITE Theil Mufeicapa ahs aureis 7 | Moucherole aux Ailes. P apiho testudinarius maculatus, dorées Papillon Tortuë marquete, TAB. 1.3.6 de DD) IR 63. MOUCHEROLE aux . Ailes dorées, PAPILLON | TORTUÉ marqueté. f et oïfeau & ce papillon ont été tous deux. deffinés & gravés fur la planche immé- diatemenñt d’après.nature , & de leur grandeur naturelle. L’oïfeau a le bec très droit, fort pointu , & noir : il pafle des coins de fon ouver- ture au travers des yeux une barre noire, au deflus & au deflous de laquelle il y a des lignes blanches : la gorge eft noire depuis le bec jufqu’à l’eftomac, qui eft blanc, auf bien que le ventre, les cuifles, & les plumes de couverture du deflous de la queué: le fommet de la tête eft d'un jaune brillant : le deffus du cou, le dos, le croupion, & les plus petites plumes de couverture des aïles font d' un bleu clair ardoife: les pennes & le deffous.de la queuë font d’unecouleur de cendre foncé: les barbes de la premiére rangée des plumes de couverture du deffus des ailes font jaunes, de mème que le bout des plumes d’au deffüs, ce qui forme une marque d’un beau jaune fur chaque aile : les plumes de couverture du deflous des aïles font blanches: le deflous des pennes eft d'un couleur de cendre clair, avec des bords blanchâtres: le deflous de la queué eft eouleur de cendre, ayant des taches blanches fur les barbes intérieures des plumes extérieures de chaque côté: les jambes & les pattes font obfcures. Le Papillon vient .de la Chine: il eft en general d’une couleur d'orange rougeätre, varié de feftons jaunes & noirs autour des ailes: à travers le milieu de chaque aile pañle un fond de noir rempli de taches blanches de figure ovale: il y a encore d’au- tres taches & nuances de noir fur les ailes, que la figure exprime mieux qu'on ne peut les décrire. Le deflous de ce Papillon différe peu du deffus, excepté que les couleurs en font plus pales : je n’en ai point donné de figure. Je crois qu’il n'avoit point enco- l re été décrit. L'oifeau que je viens de décrire ma été envoyé par M. Guil. Bartram, qui dit qu'on le voit paroïitre au mois d'Avril en Penfilvanié, où ceux de fon efpéce ne font que pañler en tirant vers le nord, &-où on ne les voit que durant peu de jours: on re- marque qu'ils vivent d’infeêtes, Je ne fäche pas que cet oifeau eut encore été repré. fenté ou décrit jufqw’à préfent. Part, PIN. Q ÿ TAB. XC, 64 * rar ae La MOUCH EROLE VERTE à Ge Noiré, & le GRIMPERAU Noir & blanc. ; es oïfeaux font tous deux tirés & gravés fur la planche immédiatement d’ après Jes fujets mêmes, & de grofieur naturelle. | La figure d’en haut repréfente la Moncherolle verte: le bec eft delié, fort poin:. tu & noir: les côtés de la tête & une partie du cou font d’ün beau faune éclattant : la gorge eft noire depuis le bec jufqu’à l’eftomac: le fommet de la tête, le cou, le dos, le croupion, & les plus petites plumes de couverture des ailes font d’un olive verdi- tre: les plumes des ailes & de la queuë font d’un couleur de cendre foncé ou obfcur : les extrémités de deux principales rangées des plumes de couverture des ailes font blan- ches, ce qui forme deux barres blanches à travers de chaque aïle: les pennes pres dû corps font bordées d’une couleur blanchâtre; les couvertures du deffous des ailes font blanches; les pennes font blanches aufli au bord de leurs barbes intérieures: trois plu: mes extérieures de chaque côté de la queuë ont des taches blanches fur les bords de leurs barbes intérieures : l’eftomac au deflous de la gorge noire, eft jaunètre: le ventre eft blanc, aufli bien que les couvertures du deflous de la queuë: il ya, au deffous des ailes, des plumes noirâtres, ou obfcures, melées avec les blanches de côtés du ven- tre: les jambes & les pattes : font obfcures, | Le GRIMPEREAU noir & blanc eft repréfenté par la figure inférieure de la plan che: le bec, les jambes, & les pieds font noirs : il paffé, du coin de l'ouverture du bec, au déffous de l'oeil, une grande marque noire, entourée d’une ligne blanche, qui paf- fe en deffous & par deffüs de l'oeil, où il y a une ligné notre , le fommet de la téte cft blanc, la gorge eft-noire: le cou, le dos, & le croupion font Has , avec de grandes taches noires le long du milieu des He l'aile eft noire, la pointé des deux princi- pales rangées de couvertures étant blanches, ce qui forme dés barres blanches à travers de l'aile: les pennes, près du dos, font bordées de blanc: les couvertures intérieures des ailes font blanches : les pennes font couleur de cendre, ayant leurs barbes interieures bor- dées de blanc. le deflous de l’oifeau, depuis l’eftomac jufqu'aux couvertures du deffous de la queuë , eft blanc, marqueté de noir fur l’eftomac & fur iles côtés du ventre: la queuë eft noire, les bords des plumes en font gris de fer ; le deflous en eft couleur de cendre , & les barbes intérieures des plumes extérieures ont des taches blanches. Mr. Guil. Bartram, de qui j'ai reçu ces oifeaux, dit, que les Moucherolles Vertes ne fe voient que durant quelques jours au mois d'Avril, travérfant la Province dé Penfil. vanie , allant vers le.nord, & que chemin faïfant, elles fe nourriffent d’ infetes. Le Grimperau noir & blanc ÿ arrive aufi en Avril, & y pañle toute l'été: il fuppofe qu'ils ÿ font leurs petits. Ils vivent de Mouchés , d'Aragnées de Chenilles &c. & ils {e reti- rent vers le fud aux approches de l’hiver. Ces deux rares & magnifiques oifeaux, que je crois n’avoir point encore été décrits, m'etoient entiérement inconnus avant que j'euf- fe le plaifir de les recevoir de M. Guil. Bartram, qui m’a fait préfent tout à une fois de quatorze oïfeaux Aimeriquains, dont la pluspart n'avoient point encore été décrits, avec de courtes defcriptions & remarques relatives à ces mêmes oïfeaux dans une lettre da- tée de Penfilvanie, en Juin 1756. Tous ces Oifeaux font reprefentées dans cette huitié- me partie de cet ouvrage &c. | Re spa TAB. XCL PVR L. : Cr, & LOT $ L EPFL" Muf cicapa viridis œutture nigTro Certhia nigra et alba Ve pe | Tab. LXXXX. | Der {rune leger Schnäpyer mit Sehweder Bail, | RÉ ni | LS are derhe marie Uno mwetfe : atmbacfer . LU L s Lÿ TPLe PMCTLAEL, . Ces. «Mate ta tts L N° go. VIII. Theil La Moucherole Verte a Gorge Noire, | et le Grimpereau Noir et Blanc. [/4 Bwer Fiegen Sebndyyer mit Xother rüfé, ein Ÿr ünd eine Ge, Se G, Eduardr at | A à dis G Au au bé ten Les a: r #- Cum Priy Sac.Coes. Mate firtis. [74 DAS 7e N° 02. VIT Therl : | Mulcicapa guiture rubro, CRUE Moucheroles a Gorge Rouge, mas et foemina. . Mâle et Femelle. : Ld LITE HE A | ù TAB XCL Su FR 65 MOUCHEROLES à Gorge Rouge, MÂLE & FEMELLE. es figures de la planche repréfentent ces deux oifeaux de leur groffeur naturelle: la figure d'en haut eft le Male, Ils ont été gravés fur la planche immédiatement d’après les oifeaux mêmes. Le Mâle a le bec menu & noir: le fommet de la tête eft jaune‘ ila une barre noi- re, qui depuis les coins de l'ouverture du bec pañle fous les yeux: le derriére de la tête, au deflous de la couronne jaune eft noirs les côtés de la téte font blancs, de mé- mé que le commencement de la gorge, Île ventre, les cuiffes, & les plumes de couvertu- re du deffous de la queué: le bas de la gorge , ou le comméncement de l’eftomac eft d'une couleur rougeâtre foncée ; couleur qui fe divife, & pale fous chaque aile : le dos, le croupion, & le deffüs des. aïles font noirs, ou fort rembrunis: les plumes en {ont bor- dées de vert clair tirant fur le jaune, excepté les plus petitès plumes de couverture des. ailes, qui font tout-à-fait noirâtres : les plumes qui forment les deux principales rangées ües couvertrres des ailes, ont ja pointe blanche aflez avant, ce qui produit deux barres clüres à travers chaque aile; les plumes de couverture du deffous des ailes font blan- - ches; le deflous des pennes eft couleur de cendre: la queuë eft noirâtre fur le deffus; les plumes extérieures ont des taches blanches für leur barbes intérieures : les jambes & les pattes font noires. ( La Femelle différe du Mâle en ce qu’ elle n’a point de tache noire fur le derrié. re de la tête, point de marques brunes fur le dos, & point ou fort peu de rouge fur Jeftomac: au reîfte ils font tous deux à peu près de la même couleur. Jai reçu ces ins de M. Bartram, qui dit qu'ils viennent vifiter la Penfilva: nie, au mois d’ Avril, mais qu ils n’y nichent point ; & qu'après s’ etre régalés. durant quel. ques jours, de Mouches d’ Atagnées, & d'autres infeêtes, ils s’ envolent vers le nord, & on ne les voit plus pendant F été. Je crois, comme on n’en doit pas douter , qu'ils n’avoient point encore été décrits. Q 2 TAB. XCIE 66 “EAB.-XCIT Petites MOUCHEROLES Gris de Fer, MÂLE & FEMELLE. ( es oïfeaux font reprefentés de grañdeur naturelle, avec leur iii le tout deffné & gravé d’ aprés les fujets mêmes, La figure d'en haut reprefente le Mäle. Il'a le bec noir, excepté la bafe delà machoire inférieure, qui eft rougeätre. Le fommet & les côtés de la tête le deffus du cou, le dos , le croupion, & le deffüs de la queuë font bleu ardoiïfe. Il pale des na- fous au deffus des yeux, vers le derrière de la tête, une barre noire courbe: les paupieres font blanches. Le deffüs des aïles eft d'un couleur de cendre brunâtre; trois ou quatre des plus petites pennes vers le dos ont les barbes blanchâtres: les couvertu- res du deffous des aïlès font aufi blanchâtres: les pennes font couleur de cendreen def. fous, & les bords de leurs barbes intérieures font clairs, ou blanchâtres. Les deux plumes extérieures de chaque côté dé ja queué font es la troifieme dé chaque : côté n° eft blanche qu'à lapointe. Tout le deffous de F oifeau, depuis le bec jufqu’à la queuë eft blane: les Jarnbes & ‘les pattes font noires. ” La Femelle, at eft reprefentéé par la figure inférieure de la planche, différe du Mâle en ce qu’elle n'a point de barre noire fur les yeux, en ce qu'elle a le deflus de Ja queuë de la même couleur cendrée que les aïles, & en ayañht les bords des pennes près du dos plus foncées que le Mäle: ces deux oifeaux font à tout autre égard parfai. tement reffemblants. Je les ai recus avec leur nid de mon obliseañt ami M. Guil. Bartram, qui dit qu ils arrivent de devers le fud en Penfilvanie au mois de Mars, & qu’en Avril ils commen- cent à batir leurs nids, dela couverture des bourgeons des ‘arbres, du duvet des plan- tes &c. Le dehors du nid eft fait d’une moufle platte grifätre, qu'ils ramaflènt parmi. les rochers; le dedans eft double de crin de cheval. Ils demeurent en Penfilvanie du- rant tout l'été, & difparoiïffent aux approches de l'hiver. Je crois que les fujets de cet- te planche font tout-à-fait nouveaux, n'ayant pù trouver jufqu'à préfent ni Hp ni RENTRER qui y répondent, ut TAB, XCHI. Tab. LXXXXIT. Flcine Éifenge aûe Sisgenfünger, em £r, uno etne te, E Cum rir. Sac. Caes. AMyeftatis. FLE N° 02. VII" Theil | Mufcicapa parva fubcærulea Petites Moucheroles gris de fer, mas et fœmina a Male et Femelle . Tab LXXXXUL Der Krimfrhnabel dm Lr nd eine Die. 1 GC. Eduard ad vir. del. Ar à à s Cum Air Sac. Caes. Majeftatir. N° 05. VIE The, | Bees Croiles, Male et Femelle . # 4 AM. Jeligmann exc. _Loxia, mas et Fœmina TAB. XCIIL als | 67 BECS CROISES, Mile & Fémelle. | { es oifeaux font reprefentés de leur grofleur naturelle: les deffeins font originaux, & ont.été gravés immédiatement d'après natnre. La machoire fupérieure du bec Croife à la pointe par defüs l'inférieure, à quelques oifeaux c’ eft fur le côté droit, & à d’autres fur le côté gauche. La figure d'en haut reprefente le Mäle: fon bec, qui eft affez gros & fort, eft ob- {cur ou noirâtre : oeil eft d’un noifette foncé : la tête, le cou l’eftomac, le dos & le croupion font d'un rouge parfait Île dellüs de la queué & des ailes eft d’un obfcur fon. cé ou noirâtres; Îles bords des pennes & des plumes de la queuë tirent un peu fur le rouge ; le deflous des ailes & de la queuë eft couleur de cendre: les cuifles font blanch- êtres, aufli bien que le bas ventre, & les plumes de couverture du deffous de la queuë, avec quelques taches obfcures: les jambes & les pattes font d’un couleur de chair olivâtre, La Femelle eft reprefentée par la figuré d’embas : le bec, les yeux, les jambes & les pieds s'accordent exaËétement en forme & en couleur avec ceux du Mâle : la tête le cou, & le corps, tant deflus que deflous, font d’un vert jaunâtre, comme au Pinfon Vert (Chloris) ; le croupion eft d’un jaune plus brillant, tirant {ur l'orange: les côtés de la tête, & la gorge, font couleur de cendre: la partie inférieure du ventre, & les - plumes du couverture du deflous de la queuë, font d’un couleur de cendre blanchitre avec des taches obfcures; les ailes & la queuë font d’un couleur de cendre foncé en dehors , qui eft un peu plus clair en deflous. Ces oïfeaux ont paru dérniérement (en 1556-57.) dans le voifinage de Londres en grandes troupes. Is ne viennent point ici réguliérement & conftimment, à des faifons marquées , mais plutot accidentellement, par des caufes qui nous font inconnuës: quel. quefois on eft plufieurs années fans en voir ou en entendre parler. J en reçus un der- niérement de Greenland, où des pecheurs de baleine l’avoient pris; de la je fuppofe; que cet oifeau eît commun à l'Amerique Septentrionale , aufi bien qu’à l Europe: car j'ai remarqué , que les oifeaux, tant terreftres qu’aquatiques, qui frequentent ces hautes- latitudes du nord, fe repandent indifférement dans les parties moins feptentrionales d’A- merique & d'Europe. Willughby dit p. 248. que cet oifeau pefe une once & demie. Jen ai tenu un en cage, qui pefoit deux onces & une feiziéme. Ces oifeaux , au con- traire de la plupart des autres , différent les uns des autres par rapport au plumage: car j en ai vû plufieurs, & je trouve que la defcription d’un de ces oifeaux ne s'accor- deroit point avec celle d’un autre, quoique les mêmes couleurs, favoir le vert, le rou- ge, l'obfcur , & le couleur de cendre, compofent la couleur Lu tous, mais différement affortis & mélés en différents oifeaux. Parmi un nombre confidérable. j'ai choifi ces deux ci; qui m'ont paru les plus propres à repondre au but du coloris, parce qu'ils font voir les plus grands extrêmes de différence. Quand ils font chez nous ils fréquen. tent les pins, & fe nourriflent de la femence des pommes qui croifflent fur ces arbres. Il y à quelques années que je reçus’ une lettre du feu Duc de Richemont, avec un oi. feau qu'on appelle Grofbec; quoiqu’ à préfent je fois en doute, fi la lettre, que j'ai in- ferrée dans mon Hiftoire des oïfeaux, ne fe rapporte point plutot au Loxia ou Bec croi- fé. Ces oifeaux ont été reprefentés & décrits par la plupart des auteurs qui ont traité des oifeaux. Le) dd Bert: WU. | R LE TAB. XCIV,. L 68 TAB. XCIV: MOINEAU a Gorge Blanches avec un PAPIL: LON Jaune. ; “es deux volatiles font repréfentés de grandeur naturelle. L’oifeau eft pris d’un 7 trés beau deffèin er. couleurs, fait par M. Guil. Bartram de Philadelphie en Pen- filvanie: le Papillon eft venu de la Caroline, & à été gravé fur la planche d’après na- ture. Le Moineau à le bec gros & court, tel que les oifeaux, qui vivent de grain, l'ont d’ ordinaire, & d’une coüleur noirâtré ou obfcure: il pañle du coin de l ouverture dû bec à travers l'oeil, qui eft noïfette, uñe barre obfcure: il y a aû deffüs de l'oeil une efpéce d’arc, qui eft couleur d’ ae prés du bec, mais qui par degrés devient blanc fur le derriére de la têfe: Ia gorge elt blanche immédiatement au deffous du bec, où. elle eft noire dans le Moineau commun: tout le deflus de l'oifeaü, la tête, le cou, le dos, la queuëé, & les aïles, font d'un brun rougeätré, le milieu des plumes étant ob- {cur, ce qui produit une agreable varieté dans les nuances des plumes : le côté du haut de l’aile eft teint d’un jaune leger prés de l’eftomac: les côtés de la tête; l’eftomac le ventre, les cuiflés, & les plumes de couvertures du deflous de la queuë font d’un cou- . leur de cendre clair ou blanchâtre, fans taches: les jambes & les pattes font d’un cou- leur de chair rougeâtre, Le Papillon a la tête rouge, le corps brun, le cotps inférieur ou la quetë jaune, avéc une barre obfcure le long du deflus: la couleur génerale de toutes lés ailes, tant _deffus que deffous, eft jaune: les grarides ailes ont chacure au milieu du deflus une ta- che rouge entourée de brun, & huit maïrques brühes ou ebfcüres fur l'extrémité de leurs bords: les petits ailes, c’ eft-à-dire celles de deffous, font marquées autour de leurs bords, de taches obfcures en forme de la lettre V: le deffous des aïles eft un peu par- femé de marques brunes, & chaque aile a au milieu deux taches blanches bordées de rouge. Mon obligeant ami M. Henry Baker, Membre de la Societé Royale, m'a four- ni ce Papillon, auf bien que le petit ire jaune ê noir, reptéfenté dans la fuivan- te XCVIT. Tab. dans cet ouvrage: il m'a dit qu’ils viennent de la Caroline Méri- dionale. Je n'ai jamais vü l'oiféau ; mais je crois que le defféin de M. Bartram eft très cu. rieux, & j'ai raifon d’être perfuadé de fa véracité & de fon exaëtitude, Je crois que les deux fujêts de cette planche nous avoient été inconnus jufqu'à prèfent. TAB. XCV. Der Syerling mit weifer Srüft nebft even Tab. LXXXXIV | L F Oefberi Pehinetterfing . G Eduard » ré ne vo 5 | LA. Selgmann exc: Cum Fr Sac. Cae. Maj efiati. N° 04 VIF Theil. Re Me lb + | | Moineau a Gorge Blanche, | avec uf Papillon Jaune . ti) Rte Tab. XCV: er ABürmfrefer and der Siegentafer S#- CRE ue DT Era Jeligmann excud. Cum Pr. Jac. Caes. Majefiatis. N° 05 VIE Thil. Le Mangeur de Vers, et le Vermivora Scarabæus Scarabee Chevre. capricornis : TAB. CXV. 69 Fan | Le MANGEUR DE VERS, & le SCARABÉE - CHEVRE. es figures de cette planche font deflinées & gravées immédiatement d’après les {u- jets même, & de Srandeur naturelle. L’oïfeau paroit étre d’une claffe entre les oifeaux à bec mince, & l’efpéce à gros bec, qui fe nourrit de grains, fon bec étant _ plus gros que celui des premiers, & plus mince que celui des derniers. Le bec du Mangeur de Vers eft afléz pointu, obfcur fur le defius, & couleur de chair par deflous : il pañfe du coin de l’ ouverture du bec au travers de l'oeil une bar- re noire étroite, il ÿ a précifement aù deffüs de l'oeil une ligne jaunâtre, au deflus de laquelle eft une barïe noïré en forme d'arc: le refte dé la tété, avec la gorge & l’efto. mac, eft d’un jaune rougeitre, qui devient gfaduüelleent banchâtre, & qui continue ainf jufqu'au deflous de la queué: tout le deffüs de l'oifeau, c’eft-h- dire le dos, les ailes, & la qüeué, eft d’un vert olive foncé: Is couvertures du dellous des afles font d’un blanc jaunatre: le deffous des pennes & de la queué eft couleur de cendre: es jambes & les pattes font couleur de chair. La forme de Scarabée-Chevre fe comprendra mieux pat le moyen de la Hanct que par une defcription: il eft d’un brun obfcur, & 1 tire fon nom de fes deux lon- ‘gues cornes à Jjointures, retrouflés en dedans comme celles d'une Chevre. Ce Scara- bée à été trouvé par un Tonnellier à Londres, en fendant ‘ume buche de chéne de Vir- ginie, pour en faire des douves. Le morfeau de bois, où fe trouve l’infeête vivant, fe fut donné ën Avril i758. par mon obligeant ami M. Jof Amès, Membre de la So- cieté Royale. Cet infefte mangeoit alors , faifant fon chemin au travers du bois, il en fortit au commencement du Juillet de la même année, par un trou qu’il avoit rongé au bout , comme il eft reprefenté dans l'empreinte, où l’on voit auffi au €ôté du bois la Mer qu’ il avoit faite dans le chene folide, Le trou, par où il étoit entré étoit à l’a. tre partie du bois, qui $ ajuftoit avec celle qu’on a repréfentée. | Cet infeéte ronge Îe bois dans fon état de perfettion. La pouffére, que j'ai trouvée dans la cavité du bois, ne reflemble point à des excréments, mais à de très petits coupeaux rongés du bois. Ïl y a différentes efpéces de SU ratées de ce genre, que. je crois tous être rongeurs de bois. M. Jaques Leman m'a montré une elpécé de Scarabée-chévre plus grand que celui ci, d'une très belle couleur, qui tut trouvé dans une piéce folide de bois de ma. -hogony. - M. Pye, Médecin, de Mile-eñd, à cette méme efpèce de Scaräbée Chevre ; il fut trouvé en vie, dans l’état de ver, de une piéce de bois dur, apportée de la Nouvelle Angleterre, & il dit qu'il rongeoit le bois dans une piéce de de dur, appor- tée de la Nouvelle Angleterre, & il dit qu’il rongeoit le bois dans cet état: quand le ver fut parvenu à fa perfeétion, il fe changea en chrifolide, dans laquelle on pouvoit voir le Scarabée, parfaitemant formé & envelopé dans une peau mince & tranfparente, dont ce Medécin m'a montré un defftin: aprés avoir demeuré quelque temps dans cette fituation, l envelope ceda, & il en fortit un Scarabée-chévre parfait de la même efpéce que celui que je viens de décrire. | Jai reçu le Mangeur de Vers de M. Guil. Bartram, qui dit que c’eft un oïfeau de pafage, & qu'il a remarqué , que tous les oïfeaux de Penfilvanie, à bec menu, le font. Cet oïfeau s’y montre d'abord en Juillet, & en va vers le nord, mais on ne fait pas à quelle diftance. Les oïfeaux qui pañlent par ce pays au printems pour aller vers le nord, ne font jamais vüs en revenir par le même chemin, ce qui fait fuppofer a M. Bartram, qu'ils s’en retournent vers le füd en automne, par quelque autre pañlage, der- siére les montagnes qui font avant dans les terres. Je crois que l’on trouvera que c'eft ici la premiére fois qu’ on ait repréfenté & décrit le Ma geur de Vers : & je ne me fou. viens pas qu'on eut encore découvert jufqu'à préfent, que les Scarabées-chevres ron. seailent le bois intérieurement, & vecuilent dedans, | | | | KR 2 à TAB. XCVEI, 7o Li | TAB KCYL Le GROS-BEC DE MALACCA, & le JACA: RINI, avec un PETIT PAPILLON JAUNE. { es oifeaux avec le Papillon font deffinés de leur grandeur naturelle, fig. I: | & 3. étant devant mes veux pendant que je les gravois fur la planche. Le Gros-bec de Malacca, fig. 1. a le bec bleu, gros & fort à proportion de la groffeur de l’oifeau : la tête eft de même que le deflous des ailes, d’un. couleur de cendre clair: le dos, les ailes, le croupion & la queuë font d’un chataigne rougeñtre: l’eftomac, le ventre, & tout le deflous de l’oifeau, éft obfcur où noirâtre, mais les Couvertures du defflous de la queuë font un peu plus claires: les jambes & les pattes font couleur de chair: La figure N, 2. repréfente le Jacarini de Marcgrâve Hisr pu BRESIL, pag. 210. dont Willughby a traduit la defcription dans fon Ornithologie, p.258. mais comme ces auteurs n’en donnent point de figure, j'ai été bien aïfe de trouver Jl’occafon de le deffiner, Les Portugais l’appéllent Negretto. Cet oifeau fe nourrit de grain: il à le bec médiocremenc gros & court, & d’une couleur obfcure. ‘Tout fon plumage éft noir, d’un éclat magnifique femblable à de l'acier poli; quarid il eft placé dans un jour favorable, le corps réflechit un très beau bleu turc, & quelquefois le cou & les ailes reflechifflent un vert charmant: les jambes & les pattes font comme à l’ordinairé, & d un couleur de chaïr olivâtre. Marcgrave dit que le deffous des ailes eft blanc, Les plu- mes des côtés de la queuë fe tournent en dehors, comme là figure l'ex. prime. . | Ces deux oifeaux appartenoient à l’obligeant & curieux M. Taylor White, de Lincolne-Inne, qui m'en a permis la vuë. Le premier étoit un füjer défé. : -ché, que ceux qui l’avoient apporté des Indes appelloient Roitelet de Malac- ca; nom que j'ai cru devoir changer, l’oiféau n’ayant rien en foi du Roiteler, que la groffeur. Le fecond oifeau étoit dans une cage, que je né pus avoir chez moi: de forte que je le deflinai & le mis en couleur fimplement de memoï re: mais enfuite je comparai mon deflein avec l’oifeau, & je trouvai que j'a vois réuffi à peu de chofe près. Le petit Papillon Jaune & Noir, fig. 3. a la tête, le corps & les jambes, d’une couleur obfcure; toutes les ailes font jaunes de côté & d'autre, bordées, affez avant, de noir ou d’obféur, chacune des grandes ailes ayant une petite tache noire: les ailes ont en deffous un peu de rouge à extrémité de leurs bords, outre une tache ronde de la mème couleur fur chacune des petites aj- les. Ils vient de la Caroline méridionale. | ERoRS TAB. CXVII. ab CVT. : 710 Per Kernbeifter oder Dicffehnäbler ais Malacca ünd der acarint nebft einen Éleinen Gebnretferlina . GEdiard ad và del si Muni "+ | | Cum Prir Sac Caes. Play eftatis. } N° 06. VITE Therl. | Le Gros-bec de Malacca, et le Jacarini, Coccothrauftes Malaccensis, Jacarini . avec un Petit Papillon Jaune. st: Papilio par vus luteus . ha PLUS Se Lomanr excuit. ’ 4 vs LA AO TRE LAPS ri ne 14 id LA de DT PCT EE RACE à à 4 3 ex Sinbref oder Éleine Brorchjer no das Bappier Btoof . Tab XCVIL LS |) Se Ve FRE K\ N Araquata La. dit . " Conr Lin das. lCann May a tañie . or,noffrafibus Whimbrel N.97 VIN" Theit. Le Wimbrel où Pefif Corlieu ; Mufcus -papyraceus . "AE ef la Moudfe de Papier. 2 Ye 3 m?, ab. XCVIIT. Die Lifengrate Haferdropel ntif Maferhihner fofen, Tab. X elite {rt vont Becaffinen L nue fr I met } { He, ï AU & #4 à ï GC Edward 7, 2 AM A SE T A RE Lyrnanr | excudit Cum Ir Jac. Caes, May eftatis ET MEME 98. VIII ri | Tinga grifea lobatis infiar, Tringa gris de Fer au pied de Poule Fulicæ digitis. 1 2 Le de Eau; efpece de Becalline. AE A RER? AR rene AP D 7 du ten ME Pts VE cn Sfr fée Gif. TabXCIX. \ À ÿ NON À ART WE ONE à 4 tar \ S MA NN À Re ES: N G Clerc a viv. lin. DA 4 Serre gerrnrEr. To. SePase Lirrrer 22/22 | Ceurrz Tir. Sr Carr Ale 2 Cas . | Avis Rabihorcados jvel Navis bellica N° 09 NT T Re. La Fregafe ; Poiffon de 12 Chine. dicta . Filtes Clrinenfes . CF, 4 - x de Er x ES ée Es PEL PR rie a LEZ A Æ en SE à N S ARNNRSS NS NAN RIRES WNSAIUA) gere ad riv del Tenavus . TM. SaErrrrrrre LCA. To Fear us. Crerrs Priy. PRO EI ALT 88 LAS . N°100 VIE Reit . | Le Paresseux. Cy amy vu FLE MES } Hu UE mt VS RS ne À, ne M Ps Ve HO RERO RE AD Gus RUE GR PRUURE VE A CATALOGUE. DES OISEAUX FIGURÈZ ET DÉCRITS DANS CETTE « HUITIÈME PARTIE en nn sn rasee mm mnt amenant _ + | je Manäquin à dos bleu; & le Manaquin rouge & noir = s:. LE La Mefange verte tachetées & la Moucherolle ardoife & jaune nee AIT La Mefange dorée, & le Manaquin bleu >» | F. AE s LIT. _ Le Grimpcreau noir & bleu; & le Widdehop + E HR LEV, .: Grimperaux pourpre des [Indes + : di 2 « LV, Le Colibri gorge rouge, le Colibri gorge verte, & le Loir - « LVI . Le Merle à gorge rouge - . - = LVIL. La Calandre & uné Taupe tachetée …” ù » LVIIl Moiïineaux de Montagne, Mâle & Femelle ". “ = LIX, Le Moineau à longue queuë, & la Linotte brune … - « - LX: Le Moineau frifé jaune & noir, & le Moineau du Brefil ; - LXL Le Pinfon à Collier, & le Chardoneret vert = ie « LXIL Le Pinfon Peint, Mâle & Femelle ; | _ - LXIIL Le Chardonneret Ameriquain, Mâle & Femelle = « LXIV, Le petit Butor brun > . D) s "LXV, Le Canut . nt u « LXVI. Le Tringa tacheté, & le Grimperau de Sapin - - « LXVII. Le petite Poule d’eau, & le Roïitelet jaune - 9 =. LXVIIL, Le Rale d’eau d’ Amerique . » - LXIX, Le Canard à longue queuë de Terre-neuve, & le Pluvier à ailes eperon- nées . u = . = LXX, Quatre Becs d’Oïfeaux peu connus No - + LXXT. Le Poiffon éperonné ; & le Gattorugina des Indes - n. » LXXIL | | T La | Catalogue des Oifeaux ee or Nm rem La Chauve fouris de Mer , & l’Acarauna noir & blanc . LXXILE Le Poifflon cornu, & le Scorpion de Mer ” Ee « -LXXIVa Le Grand Cerf-volant & le Scarabée fifflant : - LXXV, Le Balanus de la Balaine avec des Polypes, le Limaçon Marin, la Crabe Veluë, & le Corail en forme d’Arrête de Harang CN RAR OUR La petite Tortuë-deMarecage É- Y 4 + ‘4 « LXXVIL Le Chien de Mer eperonné , avec l’Infecte APPANE le Baton Marchant LXXVIIL. Le Chat de Mer Major - - - - LXXIX. Le Vautour noir couronné, ou Chaperonné, & le Serpent noir & blanc des Indes - = - AT 1:66 Le Faucon de Marais, & l’Ortolan de la Caroline ” EXXXE Le Perroquet à Collier, & le Perroquet à Tête bleuë = « LXXXIH. La Perrique Couronnée de Saphir, & la Pérrique aux Aïles d'Or - LXXXIIT. Le Dodo, & le Cochon d'Inde + - - - =. LXXXIV. L’ Oïfeau de Curafflau & le Cufco » = Se NEC Petite Grive à - n LXXXVI. L’ Alouette de péntiinté & te Papillon brun à: jé. en LXXKVIT. Moucheroles Couronnées d’or Mâle & Femelle - - LXXXVIITL. Moucherole aux Ailes dorées, Papillon Tortuë marqueté - + - LXXXIX. La Moucherole verte à Gorge Noire, & le Grimperau noir & blang - XC. Moucheroles à Gorge rouge, Mâle & Fémelle + - #. .X CE, Petites Moucheroles' gris de fer; Mâle & Femelle « SÉTNET SR CIE ‘Becs croifés,. Mâte & Femelle - - : s XCD Moineau à Gorge blanche, avec un Papillon jaune - E = XCIV. Le Mangeur de Vers» & le Scarabée-Chevre : - = ACNE Le gros-bec de Malacca,- & le Jacarini avec un petit Papillon jaune - XCVI. Le Wimbrel ou-Petit Corlieu, & la Moufle de Papier. - FM RGNIR Tringa Gris du Fer, au Pied de Poule d’eau, efpéce de Becafline - XCVII. La Fregate, Poiffon de la Chine = = # , XCIX: Le Pareffeux - = È s & 4 . Ce à NUREMBERG, si 5 A de l'Imprimerie de G. P. J. BisLinc. } we ve ne 2 ie L’Ctournear l 0 A upe Csiatique ses A Tan x £: 2 gap . TARN 2e 1 # LCR Es MA | RÉ SENS a tn EE 7 PE PERS PR | A — rime RU Ut ee MOURR jtaar. NE note | | Chr asiatis " £ Le rg PTS TT es ny excudit- WNort 4L Wirwérg TR en 77 DEN Ka ARNENS #2 4 bn PLANCHE L STIVRNVS ASIATICVS CIR- l'E l'AS L'ÉTOURNEAU HUPE DASIE. e tiens le deffein de cet oifeau de Monfieur REMY SEIFFART de KLETTENSERG, -qui prenant intérêt aux ouvrages que je publie, me l’a envoyé de Francfort fur Main, JI y a ajouté une défcription latine faite par Mr. J, H Zorn Curé de Diechfurth & Schambach. &c.. J'ai taché de rendre exactement en gravüre.ce beau deffein, à la quelle je joins üne traduction du texte qui l’accompagnoit, L'an 1743 on tua fix de ces oifeaux aux envirohs de Francfort: celui: ci fut tiré le 18 Juin, mais ne mourant pas tout de fuite du coup, il fut apporté à Monfieur de KLETTENSERG, qui à {és mérites pour . la ville joint beaucoup de connoiffance en hi- ftoire naturelle. Ille reconnut d’abord pour un oifeau rare & inconnu dans nos contrées, & pour cela il le fit peindre & le montra à plufieurs étrangers qui vinrent le voir, & qui $’ accorderent tous à avouer qu’ils n° avoient jamais vû de femblable, Cet oïfeau eft de la grandeur du Sanfonnet. Son bec dépuis la pointe jusqu’ aux angles de la bouche, n elt guères plus long que d’un travers de pouce: il eft pointu, un peu applati & de couleur jaune, La machoire fupérieure n° eft pas plus longue que l’inférieure, L'iris des yeux eft de couleur cendrée; les pieds d’un jaune brunâtre, les tarfes dé la longueur d'un travers de doigt & demi, & aflez forts en comparaifon de la grandeur de l’oifeau. Les trois doigts de devant font égaux. tuberculés, & garnis d’ ongles cro- chus de fcouleur noire Quant à la couleur de cet joifèau, elle étoit très noire à. la tête & au cou. ! La partie poitérieure de la tête eft ornée d’une hupe qui a une langueur de deux travers de doigts, & qui REED derrière: mais l’oifeau peut la dreffer | | | & En: Le à E mn ten =. en à +4. je, À. ä) C’eft uné chofe remarquable en effet, que de nos teins il à pañlé par l Allemagñe plufieuts efpèces d'oïfeaux, dont auparavant on n’avoit eu aucune connoïflance. Je dois mettre dans ce nombre ceux, qui en 1744 fe montrérent en grandes troupes dans la Marche de Brandebourg, desquels je rapporterai, ce que je tiens de Monfieur JEAN GODÉFROY RICHTER, curé de. Rampiz fur l Oder, trés verié en hiftoire naturelle, & dont nous attendons avec impatience l'édition de {on Ichtyothéolôgie. (elle a paru dépuis? Rem, du Tradutteur.) Voilà ce qu'il n’écrivit à leur fujet dans unè lettre datée du 15 Juillet 1745} ;, Ce que je puis vous affurer, c’eft que ces oifeaux étoient de la grandeur. de l'étourneau, de couleur grife, noire, &-blanc fale, grivelée à Ja manière des draines, mais à plus courte quéuë. Ils fe nourrifloient de graines, gazouillant & chantant comme les jafeurs. Ils £” arrétérent parmi nous près de fix femaines, & allèrent toujours par | grandes troupes. Je les nommerois à caufe de la forme de leurs queues, les grives + -- étrangères, ou les petites draines. Ils venoient par la Pologne, fans doute de la Grèce & des foréts de la Rufie, | | & replier à volonté. Les aîles ont partout la même couleur avec la tête, La queue qui n’ avoit pas au delà de deux travers de doigts en longueur, étoit tout auffi noire, ainfi que les plumes des cuifles, Le dos & le croupion font couleur de chair ou d’un rouge pâle. jusqu’ aux couvertures de la queuëé, à l'exception de quelques taches noirâtres qui s’ éten- dent vers les deux côtés du cou, De cette defcription tout le monde pourra juger à mon avis, que cet oïfeau eft étranger chez nous, & qu'ilne peut pas être mis dans le nombre des oïifeaux d’ Allemagne, pas même de ceux d'Europe, Je fais bien à la verité, qu’ ALDROVANDE grand con: noifleur d’oifeaux en rapporte deux, (Orwmithol, L, xvi. C. xir ES xv) qui à l'égard des couleurs ont quelqu’ analogie avec les nôtres, & qu’il met tous les deux dans le genre des merles. Le premier de ces oifeaux d ALDROVANDE, qu’ il apelle le Merle à deux couleurs (#Merula bicolor) eft bien tel, puisque fes couleurs font le brun ou le noirâtre, & le jaune rougeûtre. Le fecond qu’il apelle *) le merle couleur de rofe (#ferula rofea, eft orné de cette couleur fur la poitrine, le dos & les ailes c), ainfi que le nôtre. Mais malgré tout cela, perfonne ne foutiendra jamais, que deux efpèces qui fe reffemblent en: quelques points, font pour cela tout-à- fait les mêmes, Car quand il f’agit de déterminer de quel genre eft un oifeau,/ il ne fufit pas de faire attention aux couleurs, mais il faut auffi regarder leur diftribution, & l’ordre qu’elles tiennet, & les proprietés, la forme & la ftruéture des membres. La couleur donc dé notre oiféau, n° étant pas la brune, mais la noire & celle des pennes des aîles enfemble avec les couvertures étant la même, & non pas couleur de chair ni couleur de rofe “*), notre oifeau étant orné en outre d’une grande hupe, & étant très différent des grives “**}) dans fes parties extérieures; il eft évident qu’il n° eft pas le même avec les grives d'ALDROVANDE, mais qu’il eft d’un genre abfolu- ment différent, & qu’il eft un oïfeau étranger & rare, Quoiqu’un chacun qui à quelque connoïffance des oïfeaux, puifle juger d’après ce que nous venons de dire, que notre oïfeau n'appartient pas aux merles, nous examinerons : cependant là chofe un peu plus en détail, : Il ÿ a en Allemagne deux efpèces de, merles proprement dites, & qui dans le fens le plus propre méritent ce nom. La premiere eft lé AMèrle commun; dont le chant eft mélodieux, & qui eft tant foit peu plus petit que la grive étrangère à tête & dos couleur cendrée c), Le mâle, furtout quand il eft adulte, eft d’un noir foncé, fon bec eft jaune ou couleur de fafran, fes pieds font un peu aliongés &. foirâtres, la queue de la longueur d’un travers de main: il mène une vie us » & ne | ouffre b) Cet oifeau eft auffi repréfenté, dans l'ouvrage d'EDWARDS. (planche XX, & dans la copie de Seeligmann Tom. I, pl. XXIX. de méme que dans les figures de Monfieur d’ AUBEN- TON pl 251. & dans l’ornithologié de Monfieur de BUFFON T. II, planche XXIL Remarque du Traduiteur.) #) Cela n'eft pas bien dit: nile merle couleut de rofe, ni l’oifeau dont il f’agit, ont les ailes de couleur rouge, #*#) Encore une fois, les aîles du merle couleur de rofe font noires, & tout concourt-à démontrer avec la dernière évidence, que T’oifeau qu’ on veut faire pañler ici pour nouveau, eft abfolument le même avec le merle couleur de rofe. : S'il ÿ a quelque ÿarieté dans les nuances, cela peut étre une différence de fexe, ou d'âge, ou de climat. Le mérle cou- leur de rofe f’ étant trouvé en Italie, en Bourgogne, en Sibérie, & ayant été tué aux environs de Londres, pourquoi ne pafferoit - il pas aufli en Allemagne? Rem, du Tradu. ##*) Dans l original allemand il eft dit cailles au lieu de grives, ainfi que deux lignes plus bas, Je ñe fcais pas, ce que les cailles ont à faire ici. En général il paroit, qu’ avec beaucoup de verbofté, il {’eft gliffé quelque negligence dans la redaétion de cet article, Reriar- que du Tradutteur, c) La grive étrangère, qui tous les ans arrive par troupes des frontières de la Rufiie & de la Tar. tarie, qui fé montre aufli en Allemagne & y paffe l hyver, a obtenu fans toute fon nom allemand de Krammetsvogel , du mot Kremme où Kramme, (qui fignifie lé Genièvre, ancien- nement & dans quelques provinces, Rem, du Trad.) Ceux qui ont voyagé en Groenland, affürent en avoir vû jusque vers Spizbergen, Les Efclavons & les Rufles apellent cet oïifeau Zimor, d’où vient l'allemand Ziemer, & le nom de Dobnenvogel vient de la rivière de Dor. (C'eft de la Draine qu'il f’agit ici, Re. da Traduëteur,) / fouffre point de fon femblable autour de lui, à l'exception de fa femelle. L'autre efpéce eft le z#erle à collier, qui tient fon nom du collier ou du plaftron blanc qu’il a fur la pois trine, On le nomme aufli Æferle de montagne *), de la demeure qu'il choïfit Il eft un peu. plus gros que le Æferle commun, & £’ en diftingue en outre en ce qu’il ne chante pas, & qu’il eft plus fociable, Aufline le voit - on pas rarement en automne voler par troupes dans nos champs & nos: forets, enfemble avec lés draines & les mauvis Le bec du mâle, quoiqu” il ne diffère pas de celui du #erle commun en forme & longueur, n'eft pas cepen: dant faffrané, mais d’un jaune tirant fur le brun. A l’ égard des pieds & de la longueur, dela queue il lui reffemble parfaitement, ainfi que pour la couleur, à l'exception que les petites pennes & les couvertures des aîles, de mème que les plumes de la poitrine & du. corps font bordées de blanc. : Les deux efpèces, le merle à collier, comme le merle com- mun, fe nourriflent de vers & de limaçons, ils aiment aufñfi différentes baÿes, comme celles, du cochefne **) et du genièvre, Ils font leurs nids fur les branches des arbres & des buif- fons, ainfi qué dans les rochers et les troncs d’ arbres, et c’eft de menu bois, de racines, fibreufes & de-terre qu’ils le forment, Si nous voulions fuivre GESNER (Orwifhol. T. I pag. 42. €5 Juiv.) & d’autres auteurs, nous devrions encore faire mention de différentes, autres espèces de merles. Mais comme GESNER , très éftimable d’ailleurs, a raflemblé, tout ce qu’il à rencontré, et compilé indiftétinctement, il n° a été guéres poflible de ne pas, confondre les efpèces, et de faire p. e. un oifeau particulier de la femelle du merle commun, par la raifon qu’elle eft plus brunâtre que noire, qu’au cou elle à un peu de rougeâtres, et qu’ elle a la poitrine et le ventre cendrés: de même qu’il a fait avec la femelle du merle à plaftron, qui manque de collier, et qui eft plus bariolée de blane et de cens dré que le mâle. … Les merles reffemblant aux grives non feulement par le bec, les pieds et la queue, mais aufli par la nourriture et autres proprietés, © eft à mon avis avec raifon, que WIL« LOUGHBY les a rangés dans le même genre. Mais le bec de notre oïfeau etant très dif. férent de celui des grives, fes pieds étant plus courts ainfi que fa queue, on ne peut pas trop bien l'y rapporter. Il eft bien vrai que le Loriof eft aufi communément claflé avec les grives, quoiqu’ il ait les jambes et la queue plus courtes qu’elles. ‘Il en eft de mème avec le merle d'eau, dont la queue efttrès courte, et qui a aufli le bec beaucoup plus mince & plus court que le merle ordinaires Mais comme le Loriot ne convient avec les merles proprement dits, qu’ à certains égards, j’ ai toujours été d'avis, qu’ on n’étoit aucunement fondé de l'y joindre: Si après cela on confidère que tous nos oifeaux aquatiques, furtout ceux qui prennent les oifeaux au vol, ont la queue courte, pour ne pas être gènés à la pour: fuite de léur proye ; on fera d'accord avec moi, je penfe, que d’un oifeau d’eau à un oifeau tertéftre on ne peut pas tirer de conclufion, Je paffe fous filence, que WILLOUGHBY (pag. 104.) a feparé entierèmént cet oifeau aquatique du genre des grives *"") ( Plufieurs perfonnes aux quelles j’avois montré cet oifeau , l'ont pris fans héfiter pour _ une efpèce de hupe, à caufe de l’ornement qu’ il porte fur la tête. Mais en comparant, ces oifeaux on verra d’abord, qu’ils différent confidérablement, Car en premier lieu la hupe de notre oiféau n’eft pas une couronne formée par des plumes difpofeés en peigne; & placées en deux rangs dans toute la longueur de la tète, depuis la bafe du bec jusqu’ à l occiput, auf ne peut elle: pas fe replier & f’ étendre comme celle de la hupe: En fecond lieu, ces oifeaux ne peuvent pas être du même genre, à caufe de la différence du bec, qui dans notre oifeau eft à peine de la longueur d’un travers de doigt, &trois fois plus long dans la | À 2 | _ hupe, *) Ii vaudroit mieux de {* abftenir de ce nom bout ñe pas le confondre avec le Mérle de Mon- | tagne de Monfieur BRISSON,. T. IL p. 232. ou ayéc le grand merle de montagne de Mr. BRISSON. T, Ill, P: 3474 Rent: di Trad, | **) Sorbus aucüparia. Lim. ##*) Mr, de Buffon (où plûtôt Mr. Gueraü de Montbcliard) eft du mére fentimeñt. En effet, quoi- que fon bec ait la petite échancrure de celui des grives, il en diffère cependant à d’ autres égards, ainfi que pat fa manière de vivre, pour mériter de former un genre à parts Encore moins puis - je trouver de la reffémblence entre fon bec et celui de l’étourneau, au quel. Linnaeus l'a rapporté, Rem, du Trade > hupe, ne reffemblant pas mal à un petit bec de bécalle, à l’ exception qu’il eft plus pointu; & un peu plus arqué. Notre oïifeau enfuite étant de’ ceux qui volent par troupes, la hupe au contraire étant folitaire, c’eft une nouvelle raifon de les féparer, Que fi enfin nous faifons attention à leur manière de marcher & de voler, nous y trouverons encore une dif- férence fenfible, car le nôtre a non feulement la démarche droite, mais auffi a-t-il le vol rapide fans doute : la hupe au contraire marche bas & le ventre contre la terre, à la ma- nière de la bécañle, & dans L’ air ilne fe transporte que lentement. Il me refte à dire en peu de mots ce que je penfe de cet oifeau. Comme entre tou- tes les efpèces d’oifeaux qui demeurent en Allemagne & les provinces voifines, ou entre ceux qui ne font qu'y paffer en certains tems, il n’y en a aucune qui ait plus d’ analogie avec notre oïfeau que l’étourneau, je ne héfite aucunement, & je crois être fondé de le re- garder comme une efpèce d’étourneau. Pour obvier à tous les doutes qu’on pourroit avoir, il ne fera pas mal fait de rapporter quelques points relatifs à l’étourneau, et de les com- parer avec ce qui a été dit de notre oifeau étranger, L’étourneau a reçû fon nom latin de Jiurnus , du Grec sogéo, sg, qui fignifie, s’éfendre en tombant par terre, parceque. ces oi- feaux tombent par troupes & f” étendent fur la terre. Il furpaffe le merle en grandeur *}), il en eft diflingué encore par fon bec, qui eft plus long que la largeur d'un pouce, jau- nêtre, pointu, & un peu plus applati que celui du merle. L’iris des yeux eft blanchâtre. ou plütôt d'un gris cendré, & dans l'angle des orbites il fe trouve la paupière interne, (membrana niétitans). Le mâle a des plumes allongées à la partie poftérieure de la tête, qui ont l’air d'une hupe quand l’oifeau les dreffe. Les tarfes font de couleur brune & de la longeur d’un travers de doigt & demi, les doigts font tubereulés, & les ongles crochus & de couleur noire. Lés pennes avec les couvertures font toutes noires, mais au prin- tems elles ont un reflet bleuâtre ou pourpré, qui relève beaucoup la beauté de l oifeau, furtout du mâle, ‘ En automne après le tems de la muë les pointes des plumes font en partie blanc jaunâtres, ou rougeâtres. La queue eft de la longueur de deux travers de doigts, & fes couvertures d’en bas font de couleur cendrée, maisau croupion elles ont un reflet verd. C’eft d’ailleurs une chofe connue même aux enfants, que le fanfonnet eft de nom- bre des oifeaux qui chantent, & qui apprennent à imiter la voix tant des oifeaux que de homme, Il demeure dans les forêts & les prairies, mais il préfère les endroits marécageux, Ï1 fe nourrit de différents vers, furtout quand ils font gras, de vers de terre, de chenilles, de limaçons, de fcarabés & de fauterelles. Les bayes de raifin mûres, les bayes de fureau, etles mûres font fort de fon goût, Il niche dans les champs; faifant fon nid dans les arbres creux, furtout dans les chênes, qui ont été percés de trous par les pics ; auf je fçais, qu? ailleurs ils nichent dans les trous des batiments, des tours & des rochers, Au mois d’ Octobre ils f’en vont par troupes, & reviennent en Fevrier, ou bien au mois de Mars quand l'hyver eft fort rude & long. : En comparant à prefent ce que je viens de dite du fanfonnet commun, avec la défcrip- tion que nous avons donné plus haut de notre oïfeau rare, on trouvera qu’ils fe refflemblent comme deux gouttes d’eau. Ils font les mêmes pour la forme extérieure, et fe reffemblent parfaitement dans la conformation des parties, telles que le bec, les yeux, les pieds, la queue, & les àiles. Ts volent par troupes l’un & l’autre, & fe nourriflent des mêmes chofes, ‘La queue Courte de notre oïfeau & d’autres caraétères que nous obferverons dans la fuite nous font préfumer qu’il niche également dans des trous. Peut il donc refter encore quel. que doute, que l’oifeau dont nous donnons la défcription ne foit un étourneau? **) La . *) C’eft précifement le contraire; Mr. Briffon lé dit, & chacun pourra f’en convaincre en com- | barant ces deux oiïfeaux: (rem. du trad.) #**) ln’en refte’plus du tout, dépuis que fous fomines informé par Mr. Pallas que le Merle couleur de Rofe (car c’eft précifement lui dont il eft parlé dans ce chapitre) eft une veritable ef_ pece d'étourneau: Voici ce que ce favant voyageur naturalifte en dit, dans !’hif, dé fon. voyage Tom. IT. D. 491. de l'original allem. Au delà de Seïnijarsk les deux rives du fléuve d'Irüfch foht bordées de montagnes de plus en plus, & dès lors on cômmence aufli à | | obferver les beaux étourneaux couleur de rofe, où comme on les apelle communement ©: © Merles couléür de rofe, qui fichent dans les fentes et les creux des montagnes de cette contrée découverte, Ils volent én quañtité & fouvent par troupes , pourfuivant les se | relles .rien contre mon aflertion. C . vent tre rapportés _ plumes, & d’autres ornements, mais que ceux - ci ont le ramage plus agréable. $ La hupe dont cet oifeau et orné, & la grande différence de couleur ne prouve ar en premier lieu j'ai dit plus haut, que l’étourneau commun & pareillement une efpèce de hupe, & puis tous ceux qui ont la moindre connoiffance d’ ornitologie favent que les oifeaux des pays orientaux ainfi que les méridionaux, qui peu- 4 4 un de nos genres , ont fur les nôtres l'avantage de la beauté des Il n’eft pas à douter, qu’il ne fe trouve des étourneaux par tout, & c’eft une chofe conftante, que notre efpèce commune voyage en Certains tems dans d’autres parties du monde, & qu’il £’ en retourne. Du moins on en voit en quantité au cap de bonne éf- perance, où ils font beaucoup de dégât aux raifins mürs pendant les mois de Fevrier & de Mars, & doivent en être écartés & chaffés foigneufement, ( voy. la defcription du Cap, par PIERRE KOLB, p.335. II édit. de l’année 1745, dans la traduét, franc, T. II, p.150.) Les étourneaux ne font étrangers non plus à l'Amérique, au témoignage de MARCGRAVE") allegué par Cyprian dans fon commentaire de FRANZII hiff. animal, facr. Tôm. I. P. IT. S.xxvr p. 1502. On pourra confüulter de même /4 défcription de la province de Caroline par LAW- SON p.219. WILLUGHBY au rapport de CYPRIAN, à l'endroit cité , fait mention d’ un étourneau des Jades. GESNER repréfente parcillement dans la feconde partie de fon hifloire des oifeaux d, fol. 136. différentes efpeces d’étourneaux étrangers tirés d ALDRO- VANDE. Iln'y a pas à douter non plus, que cet oifeau fe trouve aufli en Afie, ‘puisqu’ il ÿ peut trouver fa fubfiftence tout aufñi bien qu’ en Afrique & en Amérique. Du moins THEVENOT, qui fe connoifloit très bien en curiofités exotiques, l’a-t-il décrit au na- turel, à monavis , dans les paroles fuivantes: A ANakfchi Rufian, €5 à Tfchehelminar on voit des oifeauxde la grandeur des merles, 5 dont le bec à 1a mème longueur &5 la même épaifleur, mais il ef de couleur de chair ainfi que tout le COYpS, au porn que cet oileau au premier coup oeil parOit manquer de plumes, à F exception de la tête, de la queue E9 des äiles, où il en a de noires. On en Voif toujours voltiger autour des trous qui font en grand nombre dans ces rui- nes e). Üen parôit auffi à Schiras mais uniquement dans la Jaijon des mûres, dont ils font fort friands, du moins des blanches. Ils refemblent beaucoup aux etourneaux pour la forme €5 la grandeur. | | À cette défcription de THEVENOT on reconnoitra alfement notre otfeau, car elle convient avec la nôtre non feulement à l égard de la taille, mais aufli dans la couleur des plumes, Mais cet auteur parlant en outre de la demeure de ces oifeaux dans Jes mines de vieux bâtiments, il eft affez évident, qu’ils cherchent leur retraité dans les trous des murs, qu’ ils y nichent & y font leur couvée, & qu’en cela ils reflemblent encore à nos étourneaux. 11 fe trouve un autre trait de reffemblance dans ce qu’il dit de leur nourriture , qui confifte en müres, fur tout de l’ efpèce blanche, & probalement aufli en raifins qui croiflent aux environs de Schiras, & qui font fort du goût de ces oifeaux de Perfe. Il eft vrai, que THEVENOT ne parle pas de la hupe dont notre oifeau eft pourvü, mais cela ne doit Pas nous embaraffer , cer auteur ne l’ayant pas vü de près, mais feulement de loin & au. | ( vol, relles de concert avec les étourneaux noïrs, ou bien fe pofant par terre au milieu des troupes des beftiaux.,, Mr. PALLAS ajoute dans une note, que les auteurs rangent cet oïfeau mal - à. propos dans le genre des grives, que tous fes caraétéres, fon port et fes moeurs .demandent qu’on le reduife au genre de l étourneau, dans la compagnie du- quel 1l aime aufi à voler. A caufe de cette reflemblance on a eu taifon de lui donner dans ce pays le nom de Kamenoi Skworez, ç. à, d. Efouruean de roche. Mr. GMELIN le jeune a donné pareïllement la défcription de cet oiau, dans le I. Folume de Jon voyage. p. 153. fans cependant parler de fa reflemblance avec l étourneau ; 1l lui donne un bec bleuâtre. (Rem. du Tradutteur. ) *) Le traduéteur a parcouru d'un bout à l’autre les chapitres dans les quels MARCGRAVE traite des oïfeaux, fans trouver le moindre pañfage qui fut relatif à l étourneau. d) C’eft l'édition de HORSTIVS imprimée à Francfort en 1669, fous le titre de Gesnerus redi. 4 vivus Ce. dont on f” eft fervi dans cette allegation. :.€) Sur ces ruines, Chilminar , of peut confülter, la rouvelle Géographie univerfelle de J. C. FF°NCK, en allemand mife au jour par CHR, BENJ. HAËCKEL, à Vim. 1740. Tome Il, p. 4293. vol, gs lequel tous les oifeaux ornés. d’ une hupe l abaiflent , ainfi qu’ on peut le remarquer dans la hupe de notre pays, la méfange hupée, les plongeons hupés, le van- neau et autres oifeaux femblables. ù | Que fi enfin on demande par quel accident cet oifeau , ainfi que d’autres oifeaux étrangers, arrive des pays les plus éloignés *) jusque dans l’ Allemagne, je m’imagine, que premiérement cela fe fait dans le tems de leur pañage, où il leur arrive fouvent d être emportés au loin par les vents,f) qui les emmenent jusques dans nos contrées. (Car ain- fi que presque tous nos oifeaux f’ en vont chaque année, fans cependant fe transporter tous dans d'autres parties du monde, on peut de même fuppofer avec vraifemblance que cela arrive auffi aux oifeaux habitants de lorient & du midi Cela étant p), il n’ eft guë- res pofible, que queiques fois il n’en vienne pas dans des pays, où auparavant on en a vü rarement ou point du tout, En fecond lieu, il arrive, que les oifeaux ne trouvant pas à [” apareïller dans la faifon de l’amour, font engagés quelques fois à entreprendre de longs voyages pour chercher une femelle, C’eft par un tel accident que jai rencontré fouvent les oifeaux les plus rares h), & je ne doute pas, que la même obfervation n° ait été faite par d’ autres amateurs, En troifième lieu, c eft pour chercher leur fubfiftance, que cer- tains oifeaux quittent leur patrie où elle commence à leut manquer, & qu’ils fe transpor- tent ailleurs). Enfin il n’y a pas à douter, que les oifeaux de notre pays ne fe joig- nent dans leur paflage à d’autres efpèces du même genre k), & que dans leur retour ils nous amènent quelqu’ oifeau étranger /). 11 peut donc fe faire de méme, que nos étour- neaux parcourant l’Afie foyent accompagnés par quelques uns de l’ efpèce Afiatique, qui les fuivent jusqu’ en Allemagne: On pourroit demander pourquoi cela n’arrive pas plus fouvent ? à quoi je repondrai, que fans doute cela [’ eft fait bien des fois, et que cela ar- rive encore, mais qu’il ne vient pas toujours à notre connoiffance, parceque peu de per- fonnes y font attention, | | La quan- _ OR ET SRE PSN ENT NES SERRE DRE CONTRE A ER = #) Probalement ces oifeaux ne venoient pas. de fi loin. Linnaeus dit qu’ils demeurent en Lap- ponie, car pour la Suifle où Linnaeus les met aufli, ils n’auroient pas échappé à Gef- ner , f’ils y nichoient, du moins les naturaliftes d’aujound’ hui en parleroient- ils. Mais peut - étre demeurent - ils en Efpagne ou en Hongrie, ou dans la Grèce, ou dans l'ile de Corfe'ou de Sardaigne. f) Les cicognes p. e. fe voyent rarement en Angleterre, & n° y font emmenées de par le vent ou par d'autres accidents. Voy: CYPRIAN Comment. in Franzii if. anim. Jacr. T. L pag. 996. d'après MERRET: Pin, ver. natur. britann. pag. 181. © W'illughby pag. 210. g) Les pigeons fauvages d'Amérique (Columba migratoria L.) f” en vont chaque année, voy. LAWSON L c. pag. 221. qui dit la méme chofe de l’oifeau bleu, (qui ejt probablement la Poule Sultane) p.225. Nous lifons dans Jerémie Chap. VII. que la cicogne & la tourte- relle, ainfi que la grue & l'hirondelle quittent la paleftine. | b) C'eft ainfi que j'ai vû quelques fois au printems un autour blanc, de même qu'un héron de la même couleur. C’eft une chofe connuë qu’ au printems nos perdrix furtout les mä- les fuivent les femelles fort au loin. voy. Le palètems agréable par PERNAVER pag. 237. ES fuiv. ÿ) Tous nos oïfeaux, particuliérement les infeétivores nous quitteut en automne pour la dite Er & f’en vont dans des climats plus doux, au contraire ceux du nord arrivent chez nous, chez nous. elles recherchent la compagnie des Draines : que les Mauvis fe joignent aux Grives, ainfi que les pin- cons d’ Ardennes volent avec les pinçons ordinaires. (Mr. de Buffon dit, que les Grivées & les Draines voyagent feules, IL p.268. & que Mr. Hebert a vü des nuces de grives de toute efpèce, principalement de Mauvis & de Litornes, p. 276). | k) Auffitôt que les Litornes arrivent et l'expérience nous apprend, l) Je me reflouviens que dans ma jeuneflè étant aflis à l’aire d’oifeleur j'ai vü pañler une volée de litornes, parmi les quelles il y avoit quelques oïfeaux plus grands, dont la couleur principale étoit la brune, & le bec étoit de couleur jaune. Je ne les ai plus vüs dépuis, & ils me font inconnus, mais je crois qu’ils font arrivés avec les litornes dans leur pañlage. (C'étoient probablement de grands merles de montagne, dont il a été parlé plus haut à la note, (Remarque du Traduffeur.) + Ar ‘p a: F Tab.Il z HSE Loriot " 1 ji PR Détzschs Ds A LWiérsingSe.etexcu?-Norimberg 476. à celzschun pire. 72 cAérschvogel x La quantité des êtres eréés, & leur varieté nous apprennent combien la puiflance & la fagefle du Créateur font immenfes ,; & en combien de manières différentes il a ex- primé fes perfeétions dans toutes ces formes fi variées & fi merveilleufes. Pouvons nous aflez glorifier fa fouveraine bonté, qui nous a doués de raifon & de fens, pour com- prendre les ouvrages divins infiniment fupérieurs à toutes nos productions de l’art, pour pouvoir ies admirer, nous en rejouir, & y reconnoître leur füblime auteur? ‘Certes les oifeaux n°étant pas des moindres de ces ouvrages divins, nous devons en Contemplant la grande varieté d’efpèces, élever en même tems nos coeurs vers lui, & exalter fa fa. gefle, à puiflance & fa bonté infinie. En effet chacun, qui veut y apporter toute fon at- tention, doit fe convaincre de ces perfections du créateur tout- puiflant, en confidérant nos oifeaux indigènes : car ils font tous conitruits de façon, qu’il eft douteux fi c’ eft piu- tôt leur forme, ou leurs couleurs, ou leur ramage, ou leur autres proprietés, qui font les plus admirables. Mais que dirions nous , fi transportés dans d’autres parties du monde nous y voyions tant de différentes espèces d’oifeaux inconnus, & que nous euflions le plaifir d'admirer leurs couleurs brillantes & leurs autres proprietés fi différentes de celles de nos oifeaux? Combien aurions nous lieu de nous écrier: Que tu es grand, o Dieu, combien ta fagefle, ta puiflance & ta bonté font - elles grandes ! Tous les coins de la terre, les deferts, les mers & toutes les eaux tu les a peuplées de tant de volatiles fi va- riés, & tu leur as enfeigné à tous les moyens de leur confervation! Ce font ees reflexions, que tout le monde n’a pas l’ occafon de faire à la vérité, n’ayant pas celle de fe transporter dans des pays étrangers, & d’ y admirer les richefles de la puifflance & de la fagefle divine - mais fouvent la providence nous envoye des au- tres parties du monde différents oifeaux, comme autant de héraults des perfections de l être fuprème , qu’il eft de notre devoir d'obferver avec attention ; & de nous élever par ces fortes de confiderations vers la divinité à la quelle ces créatures doivent leur exiftence & leur confervation. | R | ; SR ST D HD OO CRE ES PRE RPE à CARRE TER DA SERRE) Le. femme pe ne | Sent PLANCHE IL RVRDIS AUVREVS Kicinii ORIOLVS Briffonii. LE AE O RCI OT. ’ayant pas été poffible de conferver un certain otdre dans la fuite des planches, je penfe qu’il fera neceflaire pour l'amour des amateurs, de commencer la dé- {cription de chaque oifeau par les dénominations génériques & fpecifiques fous les quelles Meflieurs KLEIN & BRISSON Îles ont compris dans leurs méthodes, qui font auffi généralement approuvées que connues *). B 2 Le *#) Le traduéteur voit avec peine, qu'on pañfe fous filence l’ immortel LINNAEVS, dont les ù mérites font bien au deflus de ceux de KLEIN. Il range le Loriot dans fa feconde fa. mille des oifeaux , au genre de l’Oriolus, où il figure comme la première efpeèce fous le nom de Galbula, Syft. Nat, Edit, 13 Gen. 52, Sp, 1. p. 100, 8 Le Loriof eft mis par Mr. KLEIN 4) dans le genre des grives, ou Tw#. ‘ Il forme dans fa diftribution le ‘cinquième genre de la quatrième famille, M. BRISSON b) le range auffi dans le genre des grives, mais pour pouvoir conferver, à ce qu’il paroît, les noms génériques des autres auteurs, il établit certains genres inférieurs pour ainfi dire, parmi lesquels fe trouve aufli celui des Oriolus, et le Loriot fe préfente à leurtête, Le genre des griveS eft contenue dans la première fousdivifion du cinquième ordre. C’eft le vingt- deuxieme genre de la fuite, & notre oifeau y fait la s7eme efpéce c), 4 _ On obferve dans cette efpèce d’oifeaux la même chofe qu’on remarque très fouvent dans d’autres, c’eft que la femelle diffère du mâle furtout dans la couleur. C° eft pour cette raifon que je donnerai premiérement la défcription du mâle, à la quelle je joindrai enfuite les différences de la femelle. : | 4 La grandeur de cet oïifeau (felon Mr. BRISSON p. 247. ou 322 edit, orig.) eft de neuf pouces & demi. Mais ceci peut être fujet à des varietés, puisque par différentes caufes les individus de la méme efpèce n° atteignent pas le méme dégré d’accroiffement. Son bec eft droit, vouté longitudinalement en deffus, & à- peu - près de la longueur de treize lignes 2). Mr. BRISSON remarque dans fes caractéres génériques entre autres, que fon bec eft aufli épais que large à fa bafe, ce qui f’accorde aflez bien avec ce que mon exemplaire me montre. La couleur du bec-eft d’ un beau rouge, La machoire fupérieure f” incline un peu vers le bout, faifant un petit crochet, & à chaque côté de la pointe il fe trouve une petite éminence e.) La furface intérieure de la machoire d’ en- haut eft garnie d’une arrête longitudinale qui peut - être répond à un fillon femblable de la langue, Mr. KLEIN remarque en outre dans fes caractères génériques, que la ma- choire fupérieure eft mobile & forme un craquement contre l’ inférieure. La machoire d’ en bas eft plus courte d’une ligne & demie que celle d’en haut, ainfi que je lai obfervé . dans l’un & l’autre fexe, Il paroît que Mr. KLEIN a exprimé la même chofe, dans fa plaiche XIV. fig. 8. a. La machoire inférieure rentre dans la cavité de la fupérieure, Les narines font de forme ovalaire ; la langue eft en gouttièref), Le palais eft de couleur jaune, Dépuis les narines jusqu’ un peu au delà des yeux il y a une tache noire en forme de moustache. L’iris des yeux eft rouges), Les plumes de la tête, de la gorge, des joues, de la poitrine, du ventre et du dos font d’un beau jaune brillant, Cette cou- leur furle dos vers la queue tire fur l’olivâtre, & fur le ventre le jaune eft plus pâle, tandis qu’ à la tête, au cou & à la poitrine il eft plus foncé, La longueur de la queue eft de trois pouces quatre lignes , au rapport de Mr. BRISSON (p. 247. ou 322. de l’ origin.) mais moi je ne l'ai pas trouvée fi grande. Elle eft compofée, ainfi que ds Vois, que à) Voy. JACOB. THEODOR. KLEIN. Stemmata avium. p. 11. fam. IV. gen. K, aïinfi que fon bi- fioire des oifeaux, corrigée êS augmentée, en allem. p. 66. num. 7. b) Voy. L’ Ornithologie de Mr. BRISSON, T.:. p.213. & 247. Je me fers de l’edition qui a: paru en raccourci à Leyde 1763. in 8vo, feulement avec le texte tatin & fans figures. (Dans l édition originale c’eft Tom. IT, p.320 Rem. du trad.) e) C'eft dans ma défcription de cet oiïfeau, que je rapporterai à leur place les caraétéres gé- nériques donnés .par ces deux auteurs fyftématiques. | ; d) Mr. BRISSON a trouvé la même méfure : celle que j'ai trouvée dans les doigts, 1° eft de même afez accordée avec celle que Mr. BRISSON 2 donnée. Je crois donc, qu’ on doit faire plus de fond fur la mefure de ces parties, que fur celle des parties ci- def. fus rapportées. e) Mr. BRISSON indique ces eminences, en difant dans ces caraétères, que les bords de la mandibule fupérieures font échancrées vers le bout. (Et effettivement ce font auffi des échancrures & non pas des eminences. Re. du Tradutf.) f) On pourra comparer la belle figure de KLEIN Tab. XIV. f. 8. d. (maïs la langue fendue que Linnaeus lui attribue, n’y eft pas exprimée. Je n’ ai pas aétuellemeït fous la main un oifeau fraichement tué, pour examiner de quelle manière cette lngua bifida de LIN- NAEVS doit étre entendue. Le continuateur de Mr de BVFFON dit qu’elle eft four. chue & comme frangée par le bout. IITL p. 260. Rem. du. trad.) 9) Voy. Mr. BRISSON. pag. 248. (324.) 9 & que FRISCH À) mème l’a reprefentée, de douze reétrices, dont deux du milieu*) & une de chaque côté, Elles font à- peu- près de longueur égale, Celles d’en bas fur- paflent latéralement les fupérieures , tant foit peu. Les deux pennes du milieu font pres- qu’entièrement noires en haut, il n’y a que les extrémités, qui foyent jaunes. Les dix autres font noires de même au de là de la moitié, ayant vers le bout des taches jaunés, qui font d’autant plus grandes, que les pennes font plus extérieures. En bas elles font d’un jaune pale. Les aîles appliquées contre le corps atteignent les trois quarts de la queue, felon Mr, BRISSON. C’eft ce que je trouve bien dans la femelle, que je pof fède, mais dans les mâles je vois, que les bouts des aïles furpaflent encore la queue ‘de quelque chofe *)}. Les aîles étendues ont felon Mr. BRISSON feize pouces quatre li . gnes d’un bout à l’autre. La couleur des aïles eff noir brillant, A la troifième partie de la longueur des aîles, & au bord du côté extérieur il y a une tache) d'un jaune pâle, formée par la pointe de quelques plumes des couvertures. Les pennes font toutes noires en haut, il n° y a que les extremités & les bords intérieurs, qui font blanc fale. , En deffous les aîles font recouvertes de plumes jaunes. Les pieds font garnis de plumes femblables jusqu’ au talon, & le tarfe eft de couleur plombée. Les ongles font noirà- tres. I y a quatre doigts. dont trois tournés en avant, & un en arriere. Ils font fe. parés dès leur origine”). Le‘doigt du milieu, felon l’obfervation de Mr, BRISSON a dix lignes '& demie, l’extérieur en a neuf, l’intérieur fept & demi: celui de derrière eft . long de huit lignes, méfure de Paris. Tout cela je le trouve conforme avec mes propres obfervations, Le doigt poftérieur enfemble avec fon ongle eft le plus fort. Voyons actuellement en peu de mots les différences de la femelle. Mr. BRISSON a remarqué que le bec rouge de la femelle fe termine en jaune vers la pointe. Dans l échantillon que j'ai devant moi il eft entierement rouge. Je ne peux pas pafler fous fi- lence, que FRISCH a peint le bec de la femelle de la même couleur qu’ont les plumes de la tête. Je ne déciderai pas fi ç’a été une varieté, ou-bien fi c’ eft une erreur du peintre: ce qu'il y a de certain c’eft que Mr. BRISSON & moi nous l'avons obfervé differement. \ Les plumes de la tête, celles de la partie fupérieure du cou, & celles du dos font de couleur olivâtre. Le jaune perce un peu plus à la tête & au cou, mais fur le dos il devient plus obfcur: vers la queue il commence à reparoître, La gorge, le deflous du C cou Bb) Voy.. Les. Figures des oifeaux d Allemagne par JEAN LEONHARD FRISCH. 11 Divifion. IV, Genre, Planche III, *) Œlles font apellées dans le texte allemand Deck-federn, ce qui fignifie Couvertures. Mais ce. n’eft pas là ce qu'on apelle ainfi. Les couvertures font les plumes plus courtes ‘qui couvrent la bafe des pennes foit des aïîles foit de la queue, & cela tant en deffus qu’ en deffous. Rem. du trad.) ##) (Je les trouve dans le mâle comme dans la femelle. Dans la figure de cet ouvrage elles ont la même proportion. Peut- étre l’oifeau empaillé, qui a ferwi de modéle à l’au- teur, n'étoit-1l pas bien monté, ainfi qu’il n'arrive que trop aifément quand on ne con- ferve pas l'os de l'humerus. Je remarquerai auf, que dans la figure le front eft de couleur noire, ce qui ne f'accorde ni avec la defcription, ni avec les oifeaux, que j'ai eu occafion d'examiner, Rem. du trad.) 5) Outre cette tache la figure de FRISCH en montre encore deux autres dans la planche nom- _ mée, lune un peu plus bas. La premiere peut bien £’étre formée des plumes du ventre, qui fe font appliquées contre le bord de l’aîle: l’autre eft une ligne oblique dont je re fçais que faire, Je foupçonne, que ce font les bouts couleur blanc - file de plufieurs plumes, qui dans mon individu fe réunifient d’une manière à - peu - prés pa. rallèle près.de la huitième penne de Ÿ aile, en commençant à compter par en bas. Je ne trouve pas qu'ailleurs 1l foit fait indication de ces taches, et elles manquent dans mes échantillons. (Dans une paire d' aîles étendues que je conferve, je remarque que le bord antérieur de la feconde et de la troifième penne eit de couleur jaune & que deux outrois des plumes des couvertures derrière la grande tache ont pareillement Ja. pointe jaune, C’eit peut- étre ce que FRISCH 2 voulu exprimer. Rem, du trad.) ##*) Mr GUENAU DE MONTBÉLIARD dit, que la première phalange du doigt extérieur eft foudée à celle du doigt du milieu, Mais cela n'eft pas fort apparent. Kerr. du trad.) 10 cou & le commencement de la poitrine font parfemés de plumes blanches tirant fur le DERUET Sur la poitrine les plumes verdâtres f’ entremêlent de nouveau, & vers le bas- ventre fe terminent en jaune, qui près des aîles & de la queue devient très beau. Je re- ne la queue, que les deux recttrices du milieu font noires tirant fur l olivâtre. RE les dix autres, dont cinq de chaque côté. on obferve diftinétement, comment le bout jaune devient plus grand à méfure, que les reétrices font plus extérieures. En deflous elles font jaunes vers le côté intérieur &noires vers le bord extérieur. La Couleur des afîles eft noir fale, & la couleur olivâtre du dos f’y perd petit - à - petit. hPa Me aîles dont il a été parlé dans la defcriprion du mâle, eft plus petite dans . Le Loriot arrive chez nous très tard, communément vers la pentecôté, quand les feuilles des arbres fe font développeés, & il habite dans des petits bois, où les arbres a larges feuilles fe trouvent mêlés avec les arbres toujouts verds*)}. Sa voix reffemble au. chant du merle, à l’exception qu’elle eft un peu plus grave, & fe termine en 1, O. c’eft à cette occañon, que FRISCH fait la remarque ingénieufe, que ces lettres, 1, 0, font contenues dans la pluspatt des noms de cet oifeauk). Son nid eft fait de toiles d araignées de dépouilles de chenilles**), .& d’ herbe tendre, jaune: il eft fufpendu à une ou plufieurs branches bifourchues. Peut - être aurons nous l’occafñion d’en dire d’avan- tage dans un autre endroit. Il eft de la longueur dé deux travers de main, & fe ter- mine en haut en une efpèce de col recourbé, dont l'ouverture eft affez ample pour per- mettre l'entrée à l’oifeau**). Cette courbure le garantit en quelque maniere contre la | | pluye. #) Le traduéteur l'a vû nicher plus d’une fois dans des villages même fur le fommet des plus hauts noÿers, | k) FRISCH a traité amplement cette matière dans fa défcription du loriot, & il mérite d'être confulté à cet égard car c’eft fur tout ici que paroît fon grand génie, qu’ila montré : partout dans la recherche de l'étymologie des noms. Dans quelques uns de ces noms, la chofe eft claire t) comme le jour, ainfi que dans celui d’Oriolus, Chlorio, Lorioë, Dans d’autres cette origine eft plus cachée, quoiqu'on ne puiflé pas lui refufer {on approbation, comme dans le mot de Byrole & ceux, qui en dérivent. Mais dans d’au- tres il y a guëres d'apparence qu on puifie les en dériver, comme p.e. Pfingff - vogel, (oïfeau de pentecôte) Kirfch- vouel, (oifeau de cerife) Gold - Æmfel (merle doré.) Grlbe- Droffel, (Grive jaune), mais ils paroïfient plutôt tirer leur origine, du tems de l’ar- rivée, de la nourriture, du genre et de la couleur de loifeau, FRISCH eft oblisé d'en convenir lui même, avec tout cela il trouve tant de plaifir aux lettres ï, 0, , dans les mots de Käfch-vogel & Pfingftvogel, qu'il feroit tenté de les en dériver pa: reillement. \ }) Avec la permiffion de l’auteur, 1] me paroït que c’eft par un très grand hazard, que les lettres 1 et o fe trouvent dans ces noms. Celui de Chlorio lt a été donné évi- demment par les grecs, dans l'intention d’en exprimer la couleur, & de là dérive le françois Loriot, Oriolns au lieu © Auriolus marque encore la couleur d'or , de cet oïifeau, Le nom de Æïttewal, Galbedro et autres ne contiennent pas ces deux lettres, | ##) Mr. SALERNE (dans fon Ornithologie, p. 186.) reprend FRISCH avec raïfon, en affürant que ce n’eft pas tant de dépouilles de chenilles que de laine que le nid eft conftruit. Celui que nous confervons eft fait de filafle et de laine. Mr. GUENAU DE MONTBELIARD fubftitue de même des brins de chanvre aux toiles d'araignées, qui certainement donneroient peu de folidité au nid (Rem. du trad.) ##) Voilà une obfervation, que nous ne trouvons dans aucun auteur, & que nous n'avons jamais faite nous même. Le nid que nous confervons dans notre colleétion & plufieurs autres que nous avons vüs, font à découvert, & fufpendus à une bifurcation fimple de la branche. Le nid répréfenté dans les planches de FRISCH, & celui de la 47 planche | des nids de WIRSING ne montre point de couverture non plus. Y aurit-1l de la varieté dane la ftruéture de ce nid, ainfi que Mr. de BUFFON a remarqué dans celui du moineau, qui couvre fon nid d’une calotte quand il le fait en pleine campagne ? Au refte il n’eft pas parlé dans cet article des oeufs du Loriot, dont on trouvera la défcription & la figure dans l'ouvrage far les nids, et PI. IX. fig. 2. des oeufs de KLEIN. | (Remarque du Tradutteur.) | Tab.lIIr. Le Martin- JEcheur. PR ART % R : Fe [+ E | g’ RE sas Je.et excu0 Norimber LS ri " ALWx ñ pire. , B.RD Leteche x 227 r" [x pluye. : 11 fait deux couvées/), qui fe fuivent de très près l’une l’autre, felon l’obfers - vation de FRISCH ; car il nous quitte déja au mois d'Aôut. Ses petits font au nombre de trois à quatre. Quand on f” approche de fon nid, il l’indique lui même par fes cris plaintifs. Il mange des petits vers & des chenilles avec les quelles il nourrit aufñli fes pe- tits. Il eft de même très friand de cerifes dont il ne mange cependant, que la chair: car il rejette le noyau, qu'il abandonne pour ainfi dire aux gros becs & à d’autres ani- maux. Quieft - ce qui n’admirera pas ici, comme dans une infinité d’autres exemples, la fage providence du créateur, qui fouvent déftine le même fruit pour la nourriturre de . plufieurs animaux, en diftribuant fa part à chacun. FRISCH remarque encore à l'égard des petits, que dans l’un & autre fexe ils reflemblent à la femelle, & que ce n° eft pas dans notre pays, mais dans le climat où ils paflent l’hyver, que les mâles obtiennent leur belle couleur jaune. PE mA ON CEE. LIL ISPI D À Kieinii, Briflonii, Linnaei* MARTIN-PESCHEUR en françois. KINGFISHIER en anglois. EISVOGEL en allemand. _< | NN otre Martin - Pefcheur fe trouve dans l’ornithologie de KLEIN 4) au quatrième Ÿ genre, de la troifieme famille. Dans celle de Mr.BRISSONZ il fait la première efpèce, du cinquante huitième genre, de la troifieme fection, r4fme ordre. En voici la défcription. Sa longueur d’après Mr. BRISSON (T.IT. p.177. ou T, 17. p. 473. de Pédit. orig.) eft de fix poucés & demi, méfure de Paris). La longueur du | | C 2 ji bec lb) ZORN dans f Petinotheologie T. II. p. 322. aflüre qu’il ne fait qu'une feule couvée, & cela par la raïfon qu'il nous quitte de bonne heure, Il paroit donc que Zorn ne le dit que par conjeéture,. & je fuis d'autant plus porté à ajouter foi à l’afertion de FRISCH, qui dit expreflement, que fes deux couvées fe fuivent de très près, parceque fon dé- part eft plus häté. Je mé fuis beaucoup ferui au refte de l'ouvrage de ZORN, & af {ez ordinairement j'ai trouvé fes défcriptions très vraies. | #) LINNAEVS napelle pas cet oïfeau jfpids, mais Alcedo ifpida. C'eft contre les règles de ce grand naturalifte même, de fe fervir d'un nom de guerre, (qu’il apelle nomen tri: viale) fans le faire précéder du nom générique. Cela doit étre obfervé d’äutant plus, que fouvent des animaux de différents genres portent le même nom trivial ; comme Co- racias Garrulus, & Ampelis Garrulus, Tringa Calidris, & Charadrius Calidris ; Cervus Pygargus, & Falco Pygargus &c. Au refte le Martin - Pefcheur fait la troifième efpèce du éme genre, dans la derniére édition du Syfema naturae. (Rem. du. trad.) a) Stemmata Avium. p. 6, €S bif, des oifeaux allemande pat le même, p. 34, 35, & p, 33, de da première | édition latine, | b) Orxitholog. T. Il. p.176. ou T. IV. p.471. de ledit. orig, #+) Cette allégation n’eft pas tout : à - fait jufte. En copiant d'autres on devroit du moins co- | pier exaétement. Mr. BRISSON donne felon fa coutume deux dimenfions, l'une du bout du bec jusqu’ à celui de la queue, qui eft de 6 poucés, 0 lignes; l’autre jusqu'au bout des ongles, qui eft de 6 pouces, 7 lignes, (Rem, du Tradu.) 12 bec, felon le même, eft d’un pouce onze lignes, mais dans mon échantillon il a deux pouces accomplis. Les coins de la bouche f” étendent jusques deffous les yeux. Le bec: eft droit c), allongé, comprimé latéralement, enforte qu’à fa bafe il n’a que trois lignes! d'un. côté à l’autre, tandis qu'il en a quatre du haut en bas. Au refte il eft fort, & fe! termine en une pointe obtufe. Sa couleur eft noire en dehors, (au rapport de Mr. BRIS- SON, au même endroit,) avec la différence, que dans les angles & vers en bas elle tire. fur le blanc. En dedans il eft jaune. La machoiïire fupérieure eft un tant foit peu plus. courte, que l’inférieure, dans mon échantillon“), aufli eft-elle tout - àfait creufe en bas. Ses côtés font comprimés enforte qu’ elle forme une pyramide triangulaire dont le bord. fupérieur eft tronqué, Le demi - bec inférieur eft un peu plus grand, que le fupérieur, ainfi qu’il a été dit, il eft pareillement creux jusques près de la pointe, qui eft arrondie. La largeur eft la même dans toutes les deux, & dans mon**) échantillon le bord de celle d'en haut rentre deffous le bord inférieur à l’un des côtés, au côté oppofé c’eft le contraire La langue eft large & fi courte, qu’on la voit fortir fort peu hors du gozierd).. La tête & la poitrine font fort grofles à proportion du refte du corps. Devant & der- rière les yeux il y a une tache rouge falee), & plus en arrière il y en a une blanche, & en deflous une autre verd=foncé *), En deflus la tête eft verd- noirâtre parfemée de petites lignes transverfales bleues, affez rapprochées pour la faire paroître écailleufe, Vers le devant ces lignes tirent fur le verd, & vers le dérrière fur le bleu de Berlin, La gorge eft blanche, Le dos dans toute fa longueur dépuis la nuque jusqu’ à la queue montre le plus beau bleu de Berlin, entremelé de diftance en diftance d’un verd approchant du bleu foncé f }, Sur la queue le bleu devient fi foncé qu’il reffemble beaucoup au bleu d'acier, Sur le devant au deflous de la gorge il règne un rouge fale, qui f” étend fur toute la poitrine enfemble avec le bas Ventre, remonte un peu vers le dos fur les deux côtés, & couvre les aîles tout en deffus***)}, Un verd foncé accompagne le bleu du dos des deux côtés dans toute la longueur des aîles. Sur les couvertures des ailes je remar- que les mêmes lignes bleues transverfales, qui fe trouvent fur la tête. Le bord extérieur © | des RS &) Ces mots pourroient faire croire, que le deffèin eft mal fait. Mais la courbure apparente du ù bec ne vient, que de l'attitude de loifeau. (Le traduéteur a beau tourner fon oïfeau en tous’fens, le bec ne paroït jamais courbé. On auroit pü ajouter, que les narines {e trouvent à la bafe du bec, & font recouvertes en partie par une membranule.) *) Dans deux oifeaux empaillés, que j'ai devant moi, je trouve précisement le contraire. La machoire fupérieure furpañe l inférieure d’une demi ligne environs. (Rem. du trad.) ##) Cela vient probablement de ce que l’oifeau, qui a fervi de modéle n’étoit pas bien monté, Dans les miens la machoire fupérieure déborde L inférieure des deux côtés. (Remar. du traduit.) | d) Voyez la Petinothéologie de Zorn. T IL. pag. 439. e) Le rouge de ces taches & du bas ventre eft proprement couleur de brique, De 1à nos ‘leéteurs comprendront aïifément, pourquoi Mr. BRISSON l'apelle rouge, ZURN au contraire le nomme couleur d'orange. ###) Je ne trouve cette tache verd-foncé ni dans la figure, ni dans mes échantillons. La tache blanche n’eft pas exprimée non plus dans la figure, au contraire elle en montre de rouges fur la nuque, qui n’exiftent pas dans la nature. (Rem, du trad.) ! d de’cette- couleur verte il faut, que je remarque qu’ elle paf aïfément au bleu 1) ii É de là vient que ZOR\ CPernorbéolofie T. II pag. 439.) l'apelle bleu foncé, Mr. BRISSON au contraire { Ornithologie T. IL. pag. 176. T. IV. pag. 471. ed. orig.) la fait vert- foncé. L'un & l’autre de ces auteurs araifon, car le verd - foncé & le bleu - foncé font fi voifins, que felon la pofition différente de l'oifeau, ou felon le jour plus ou moins clair, il paroïit tantôt bleu tantôt verd. Il fe peut encore, que dans quelques individus le verd a le deflus, & dans d’autres le bleu. C'eit ce que mon propre échantillon me fait foupconner, qui quoiqu' ayant pris la couleur bleue, a cependant toujours confervé la verte en même tems. (ir C’eft ce que je obferve pas dans mes oïfeaux dont l'un eft monté ayant les ailes éten- dues, On pourroit dire avec plus de raïfon , que les couvertures inférieures des ailes, | ainfi, que celles qui recouvrent la queue en defious, & dont le bout atteint peu 1” en faut celui des réétrices, eft de la même couleur roule, (Rem. du frudut,) Un. #0, des pennes des aîles, qui fe préfente à la vie, eft verd foncé ou bleu. Le bord inté- rieur caché par les pennes fupérieures eft noir, dont on peut [’ aflurer par les pointes faillantes. En deflous elles font gris de fer, ainfi qu’elles font ordinairement. La queue, felon Mr. BRISSON (p. 177. T. II. ou 473. T. IV.) a quinze lignes de long. Elle n eft pas partagée à la manière de celle de la plus grande partie des oïifeaux, mais les rectri- ces fe terminent en un bout émouflé. Les couvertures de la queue font bleu d'acier en deflus, ainfi que nous avons déja remarqué ; les rectrices placées deffous font noires par deflus, & c’eft cette méme couleur qu’elles ont toutes enfemble fur la furface infé- rieure, Les aîles, à ce que dit Mr. BRISSON, lorsqu’ elles font pliées ne f” étendent pas tout - à - fait jusqu’à la moitié de la longueur de la queue. Dans mon échantillon elles la furpaffent *). Selon le même, l’oifeau a dix pouces de vol. Les pieds font fort courts, recouverts de plumes jusqu’au talon, de couleur rouge , à l'exception des ongles , qui font noirätres. Trois des quatre doigts qu’il a, font tournés en avant, & un en arrièreg). Ce qu’ils offrent de plus remarquable, c’ eft que celui du milieu eft étroi- tement uni au doigt extérieur jusqu’ à la troifième articulation, & au doigt intérieur Jus- qu à la premiéreh). * C’ eft de cette conformation, que Mr. BRISSON : tiré les carac- tères de fes familles, & KLEIN le plus grand nombre de fes caraétères génériques. Mr. BRISSON fixe avec raifon la longueur du doigt du milieu & de l’extérieur à fept 4 lignes & demie, & celle de l’intérieure & de la poftérieure à quatre lignes. | _ Cet oïfeau demeure le long des eaux, furtout des fleuves & des ruifleaux, Il fe nourrit de poiflons, qu’il guette perché fur un faule ou autre buiflon, ou qu’il attrape en rafant l’eau. Rarement il manque fa proye, mais ordinairement il f’ en empare en fon- dant deflus.. I1 refte chez nous toute l’année, & fait fa couvée de très bonne heure, enforte , que ZORN à) a trouvé dans le bord d’une rivière des jeunes à demi drus, de- ja vers la fin de Février. Il fait fon nid le long de l’eau, dans des trous de la pro- fondeur d’une aune , pratiqués dans les rivages élevés. Il fait fix à fept petits, qu’il nourrit de poiflons qu’il macère auparavant dans fon gofier. Dans tout le voifinage il ne foufre pas fon femblable k). | PLANCHE DR RL #) Cela vient probablement encore de ce que l’oïfeau, qui a {ervi à l'auteur, n'a pas été bien monté, & de là il vient aufi fans doute, que les plumes roufles des flancs ont recou- vert l'articulation du coude. Dans le mien & dans beaucoup d’autres, que j'ai vus, je trouve la proportion donnée par Mr. BRISSON. £) KLEIN place cet oïifeau dans la famille de ceux, qui ont deux doigts devant & deux der- rière, par la raifon, que quand il eft perché, les doigts ont cette difpofition (Voy. fes Stemmata te 6). Et pour plus de certitude, il a repréfenté l’oifeau perché für une branche. (Planche V.) Avec tout cela je ne fuis pas de fon avis, mais je place, avec Mr. BRISSON, trois doigts en avant, un en arrière, Voilà mes raifons, que je fou- mets au jugement des leéteurs. Le doigt intérieur, que KLEIN prétend fe tourner en arriére, n’a que deux articulations, dont l'une eft tout-- à - fait réunie avec le doigt du milieu. Comment donc eft - il poflible, que ce doigt puifle être tourné en arriére? 11 peut bien le tourner vers le dehors, & cela lui eft déja d'un affez grand fecours, quand il grimpe le long des rochers: mais qu’il la retourne tout - à- fait, cela eft ab- folument impoffble. L’infertion méme du doigt poftérieur {” y oppofe, car il prend fon origine en dedans , ainfi que dans tous les oifeaux, qui ont trois doigts devant & un derrière, b) Pour être exaëte, je dois remarquer, que cela eft bien vrai, à l'égard du doist extérieur mais non pas pour l'intérieur. Car le premier eft compofé de quatre articulations, l autre au contraire ne left, que de trois, dont la longueur fupplée au nombre du prernier. à (Le traduéteur avoue, qu'il ne comprend pas, ce que l’auteur veut dire par là Le doigt intérieur certes eft plus court, que l'extérieur de près de la moitié, ainfi, que plus haut 1 auteur en convient lui même). &) Voy. Sa Petinothéologie T. II. p. 90. ‘Æ) De tous ces faits nous avons pour garant. ZORN Tome II, p. 440.) + D À 14 L--| PLANCHE IV. TURDUS CRISTATUS. Klein. BOMBYCILLA BOHEMICA, Briffon. AMPELIS* Linn. LE JASEUR ou GRIVE DE BOHEME. Franc, ( et oifeau fe trouve dans les ouvrages de KLEIN, (tant dans les Sfemmata avium, que dans hifloire des oifeaux augmentée,) placé ‘dans la quatrième famille, genre F cinquième, parmi les grives, fous le nom allemand de SEIDENSCHWANZ (Queue de Joye,) et fous le nom latin de TURDUS CRISTATUS VULGO BOHEMICUS. Mr. BRISSON le réunit pareillement à la vérité avec les grives (Ornithologie. Ordre V. Sett. IL.) avec la différence cependant, qu'entre autres genres inférieurs il établit ce- lui de Bombycilla, dans le quel notre oifeau fe trouve comme la première efpèce, fous le nom de Bombycilla bohemica, (la 63°me efpèce en tout.) | La longueur du Jafeur eft de plus de fept poucess) (voy. Mr. Briffon. T. I. p.250. ou T. IL, p: 333 in 4°). Le bec a neuf lignes de long (felon le même. L c.), il eft de couleur noire, avec un peu de blanc, qui fe montre en defflous & fur les côtés. Les Coins de la bouche f’ étendent jusques derrière les yeux, Le bec eft droit, & ce n° eft, que la pointe, qui eft un peu courbée. Le demi bec fupérieur eft plus grand, que l’inférieur b), convexe en dehors, contave en dedans, & vers la pointe il ÿ a deux pe- tites eminences, que Mr, BRISSON T. I. pag. 213. CT. II. pag. 200. ed. orig.) regarde comme un des caraétères génériques. Le long du milieu de la mandibule fupérieure on obferve la même ligne dont j'ai fait mention dans l’hiftoire du Loriot. Les bords de la machoire inférieure font recouverts par ceux de la fupérieure, aufli eft elle plus courte, que la füupérieure d’une ligne & demie”), & les petites eminences .f” y trouventce) ‘) Il eft dit 7/ers dans le texte, fans doute pat inadvertance, Maïs il fe nourrit auffi principa- lement de noix & autres fruits femblables. C’eft ce qui eft rapporté par Zinnéus,| & ë ce que nous avons vü nous méme, Auf porte-t-il pour cela en allemand le nom de Nufs-bicker, que notre auteur a oublié, & qui fignifie becqueteur de noix, ce qui diffère du nom qu’on donne au caffenoix, Le nom anglois eft fondé fur la même pro- prieté, (Rem. du trad.) À | . ©) Kleiber fignifie en allemand coller, maftiquer, torcher. Delà vient auffi le nom françois de cet -_. … oïfeau tforchepot , parcequ’il ferme avec un torchis fon. nid fait en forme de pot. : E ! 22: NAEVS T. r. P. 187. (pl 336. de la dernière édition) le met dans le goëme genre (au- jourdhui le 114°m€) qui eft celui de Mofacilla, avec le furnom de Juecica. à Au temoignage de Mr, BRISSON toute la longueur de cet oifeau eft de s* pouces, & celle du bec féparement eft de 8 lignes. Il a la forme d’une alêne. Les deux ma- choires font droites, & à- peu - près de la même longueur, Les narines font placées à. la bafe du demi - bec fupérieur, & font ouvertes. La couleur de l’oifeau eft noir cen- drée en deffus & grisrougeâtre en deflous. Devant & derrière les yeux on remarque une bande noirâtre, accompagnée d’une tache blancrougeâtre en deffus & en deflous /, La gorge, la partie inférieure du cou & le commencement de là poitrine font bleu de bluet, Dans fon milieu il y a une tache ronde d’un blanc éclatante), Le bleu de la poitrine fe termine en bas par une bordure noire feftonnée, qui fe termine en une autre couleur de brique, la quelle fe perd elle même dans la couleur cendrée du bas ventre. Les aîles font de la même couleur que le deffus du corps, & leurs extrémités vont jusqu’ au mi- lieu de la queue, quand elles font étendues il y a huit pouces un quart d’un bout à l autre. La queue eft compofée de douze rectrices, qui font aflez longues à la manière de tous les oïifeaux du genre de Syuiaf) au point que cette longueur qui eft de deux pou- ces une ligne, fait pres de la moitié de celle de l’oifeau entier. Les deux reétrices du milieu ou fupérieures font noirâtres dans leur milieu, & rougeâtres vers les bords: Les dix autres font roufles à la bafe, & fe terminent en une pointe noire. Les pieds font couverts de plumes jusqu’ aux talons, & font de la couleur du bas ventre. La peaunue qui recouvre le talon & les quatre doigts, eft de couleur noire, & de ceux-ci trois font tournés en avant & feparés, le quatrième eft tourné en arrière. Les ongles qui terminent les doigts font pareillement noirs. Le doigt du milieu furpafle les autres en longueur, & porte huit lignes felon Mr. BRISSON, après la quelle vient le poftérieur qui approche le plus de la longueur du doigr nommé, enfin viennent les deux doigts latéraux qui font confidérablement plus courts, FRISCEH avoit remarqué à l’égard des jeunes de ces oifeaux & notamment du mâle, qu’ avant d’ atteindre à leur parfait accroiffement ils ont au lieu du plaftron bleu, le cou gris bianchôtre, fur les deux côtés du quel il y a deux rangs de taches grifes tirant fur le noir, qui defcendent de la gorge vers la partie inférieure du cou, & le commencement de la poitrine, & qui fe perdent en différentes bandes transverfales formées de femblables taches, qui für le cou font grisnoirâtres, & bleues fur la poitrine. | La gorgebleue, au rapport de FRISCH, n’ eft pas auffi rare en Allemagne qu’ on le croit communement, mais fa timidité & fon amour de la folitude font qu’on la voit ra- rement; car le plus fouvent elle fe trouve feule, & elle £”’ envole auffitôt qu’elle apper- çoit quelqu’ un, On la rencontre furtout dans les champs & les jardins, où il y a des pois dans les quels il aime à nicher. Sa nourriture confifte en mouches & en bayes. On la nourrit en cage avec des oeufs de fourmis & du coeur de boeuf haché à la manière des rof fignols, dont elle imite aufli le chant, Elle fe tient volontiers dans les endroits, où elle eft à. portée de l'eau, parcequ’ elle aime à fe baigner, Re creme cn (ht uemmemmemmee ed, PLANCHE d) Je ne conçois pas quelle varieté l'auteur doit avoir eu devant les yeux. Pour moi je ne vois rien de tout ceci dans l'individu que jai préfent, au contraire tout f’ accorde parfai- tement avec la defcription de Mr. Briflon, (Rem, du trad.) €) On trouve quelquésfois, mais rarement des individus, où cette tache blanche manque ebfolu- ment. (Rem. du trad.) f) KLEIN avoit donné le nom générique Sylvia, & en allemand Bruffwenzel, à tous les petits oi. feaux à bec effilé, qui portént la poitrine haute & voutée, & qui l'ont marquée d’un plaftron de couleur différente du refte du corps. (Rem, du trad) | PRE CRI CU OP PPS : C VHige 1! Le Tab. 2 Chardomrerrt : —— ALWirsing fecet exeuaNorunberg. | | | 23 Gr om 7 maman mn ee PLANCHE IX. CARDUELI S. Brifon Klein. Linn. aliorumque, GOLD-FINCH en Angl | DISTELFINCK STIEGLIZ. en Allemand, LE CHARDONNERET. Saut ette efpèce d’ oïfeaux fe trouve dans lOrnithologie de Mr, BRISSON Tab. I. pags 320.321. (Tab, III. p.53. de l’édit orig, in 4°.) dans le IX Ordre, I. Section, __ 32°M genre, où elle eft la première efpèce. Dans KLEIN je le rencontré tant dans les Sfemmata Aviurn, que dans là nouvelle édition corrigée de fon hiffoire des oileaux à la quatrième famille, genre 16, tribu quatrième fous lé nom allemand Diffelfinck, Stieg- liz, & fous le nom latin Fngilla Jouis, Carduelis.- Le Chevalier de LINNE' le met dans l'ordre des moineaux, au genre des pincons, où il lui donné la neuvième place, (aujourd hui là feptième, dans la dernière édition À. 4. f. ) en le diftinguant des autres efpèces du même genre, par l’epithète de Carduelis, & paï les caractères tirés de la qualité des pen- nes des aîles & des rectrices, La longueur de tout l’oifeau ne va guères au de Îà de cinq pouces: mais celle du bec féparement eft de fix lignes environs, & celle de la queue à peu près de deux pou- ces. Le bec a la figure d’un cône pointu, qui fe termine en une pointe grêle & al- longée. Les deux machoires font de longueur égales), & vont en ligne droite dépuis la bafe jusqu’ à la pointe, fans la moindre échancrure qui dans d’autres efpèces d’oifeaux fe rencontre fort fouvent. La couleur du bec eft blanche, ce n’eft que la pointe qui montre un peu de noir. La gorge & le front font rouges ; l’'occiput & le commence- ment de la partie fupérieure du cou font noires, la pärtie infétieure du col & le dos font brun - noir, ainfi que les aîles, à l’ endroit où elles joignent le corps, Le cou par en bas & latéralemenr ainfi que la poitrine & le ventre font blanchâtres mêlés de roux, de ma- nière que. cette dernière couleur devient plus fenfible fous le crotipion & proche des af- les. Devant les yeux & vers l’ ouverture de la bouche il y à üne petite bande noire. Les aîles appliquées contre le corps vont jusqu’au milieu de la queue, étendues elles por- tent neuf pouces d’un bout à l'autre. Les grandes pennes des aîles font noires pour la grande partie, l’extremité en eft blanche, & le bord extérieur à- peu- près au milieu eft de couleur jaune. De là vient que les aîles pliées montrent une tache large; oblongue, de couleur jaune dans leur milieu, & que vers le dos il y a des taches blanches élevées par gradation. La queue eft compofée de douze pennes, qui font’ la fourche dans leur milieu. Les deux extérieures de chaque côté h) ont une tache blanche fur leur bord ins | saul À F 3 térieur #) Dans l’échantillon que j'ai devant mot, je trouve que la machoire fupérieure furpañlé un peu l'inferieure & qu’ elle eft courbée un peu en bas. (CR. d. tr) h) Quelques fois ce font les trois extérieures qui ont ces taches, & les amateurs diftiñguent ces | deux varietés du chardonneret, par les noms de chard. à quatre miroirs, & à fix miroirs. Auffi dans l’échantillon que jai devant moi, je ne trouve cette extremmité blanche dont il eft parlé, que. dans les deux reétrices du milieu de chaque côté, la troifième montre _ à peine un petit point, & la quatrième eft abfolument noire, (Rem, du trad.) 24 tétieur, Îles fuivantes ont !’ extremité blanche, - Les pieds font garnis de plumes jusqu’ au genou. & les tarfes font garnis comme à F ordinaire d’une membrane nue, écailleufe & noire). Les pieds font fendus en quatre doigts féparés, dont trois dirigés en avant, un en arrière. Celui du milieu a fept lignes de long, les deux latéraux font un peu plus courts, & le poftérieur égale en longueur le doigt extérieur; mais tous en général font gar- nis d’ ongles noirs k). Cette efpèce d'oifeaux ne vole pas feule mais par troupes, & fe trouve furtout en hyver fur les têtes des chatdons*) d’où elle tire les grûines à coups de bec. Maïs elle fait auf retirer les graines des capfules du pavot & d’autres plantes, & c’eft de cette manière en les nourriffant de femblables graines qu’ on peut les tenir en cage, Le plus fouvent, comme chacun le fait, on peut élever cet oiféiu avec des graines de chennevis, quoique cela ait l’inconvenient, que l’oifeau engraifle beaucoup par cette nourriture & devient en chaleur. Mais il eft aufli fouvent attaqué du mal caduc, ce qüi cependant ne vient pas toujours de la graine de chennevis dont on le nourrit, comme on croit Communement, mais aufli d’un ver oblong/) qui fe trouve dans fes cuiffles. On nourrit le chardonneret dans les apartements tant à caufe de fon ramage, (qu’il fait enten- dre pendant toute l’année, ce qui avec raifon à fair foupconner Mr. FRISCH, qu’ en tout tems il eft propre à la multiplication de fon efpèce) qu’ en confidération de fon adrefle qui le rend propre à être dreflé de plufieurs manières, Au refte c’eft une chofe con- nue, qu'il y a différentes varietés de cet oifeau, ; | PLANCHE ÿ) La couleur des pieds je ne la trouve pas noire, mais marron, & Mr, BRISSON dit parefïlle- | ment qu'ils font bruns. CRem, du trad.) | k) Je les trouve encore bruns ces ongles, & non pas noirs Mr, BRISSON de méme, CRem. du trad.) | ? «> C'eft dela même qu’il a tiré la plüpart de ces noms, comme on le voit par fon nom alle- . mand Difel: Finck, le latin Curduelis, & le françois Chardonneret. Quoique le nom alle: mand de Sfiegliz ne paroïfle pas en tirer fon origine, cependant FRISCH a montré que ce nom n’en dérive pas moins: & cela par la raifon qu’il croît, que ce nom de Stiegliz vient des Bohèmes & des Vandales, qui dans les tems les plus reculés fe font appliqués beaucoup à l’oifelerie, & qui appellent cet oifeau Stichlik. Mais peut - être ce nom lui 4-t-il aufi été donnè d’une partie de fon ramage. (Rem. del original, ) | R D L' Epilepfie viendroit -elle effeétivement d'un ver logé dans les chairs, comme elle vient fouvent des vers des inteftins ? Et ce ver ne feroit-il pas par hazard /4 chanterelle ou le Gordius de Linnaeus? (Rem. du trad.) Tab. Xeon e où la Charbonruere. EN 4 , TT D = : Ke Aire 3 ch AD An er cAXohdmeise CA | BRD Le gch #7 P ne r 25 PLANCHE X. PARYS MAIOR SEV FRINGILLAGO. Klein, Briflon, Linn. aliorumque. KOHL - ou SPIEGEL - où BRANDMEISSE en Allemand. LA GROSSE MESANGE ou la CHARBONNIERE. Gr efpèce de Méfange fe trouve dans l” Ornithologie de Mr, BRISSON au X°me Ordre, Section IT. Genre 41. Elle y occupe la première avec le furnom de P4- rus maior feu Fringillago. KLEIN la place dans fa IVême famille, genre gième, où elle obtient la première place dans fa feconde tribu. Il lui a donné dans les ffemmata Avium p.16. le nom latin Parus fringillago maior, en ajoutant le caraétère propre à cette efpèce, capite nigro buccis albis, dans la nouvelle édition allemande de fon hiffoire des oileaux p. 87. elle obtient les noms allemands Kohmeifle, ç. à. d. Mélance charbonnière, Spiegelmeife, où Mélange à miroir, Brandmeife, c.à.d. Mélange noire. © Mr. de LINNE dan$ fon Syffema naturae la place'au fecond rang (aujourd’hui au troifième dans la nouvelle édition) du genre de la Méfange qui eft compris dans l’ordre des Pafferaux: il la diftin- gue des autres efpèces contenues dans le même genre par l épithète de major, & les ca- ractères de la tête noire, les tempes blanches, & la nuque jaune. | La longueur de tout loïfeau eft de fix pouces; celle du bec eft de 6 lignes & demie. La forme du bec eft en aléne:; les deux machoires font droites & tranchantes ; les narines placées des deux côtés de la bafe du demibec fupérieur font recouvertes de petites plumes, Le bec eft de couleur noire & la langue fe termine en une pointe obtufe dechiquetée. La partie fupérieure de la tête & de la gorge eft noire. Deux taches blan- ches fe montrent des deux côtés derrière les yeux, qui font entourées par le noir de la tête & de la gorge. Dépuis le col, & tout le long du dos les plumes font verd - oli- Vâtre, & jaunâtres à la partie inférieure du col & au ventre. Ce jaune eft partagé dans toute fa longueur en deux parties égales par une large bande noire. Les aîles pres du dos font de la même couleur que lui, vers le ventre elles font noires : Au côté fupé- rieur les aîles ont une bande jaune transverfale, Quelques unes des grandes pennes des aïles ont le bord extérieur noir, & l’intérieur blanchâtre, quoique la pluspart des plus grandes pennes tirent fur le cendré - bleuâtre, Les deux aîles pliées fur paflent la bafe . de la queue d’un pouce, mais quand elles font étendues l’oifeau a 8 pouces quatre lignes de vol. Le croupion eft verd olivatre par en haut, mais par en bas il eft blanc, ainf que le basventre & les cuiffles. La queue. eft compofée de douze pennes, dont la cou- leur eft mêlée de gris, de bleu & de noirâtre, avec la feule différence que les extéricu- res font blanches au bord extérieur & à la pointe, les intérieures au contraire n’ ont que la pointe blanche. La queue fe fend par derrière en deux parties égales. Sa lon- gueur porte à-peu- près deux pouces & demi. Pour ce qui eft des pieds enfin, j y remarque la même chofe qu’ on obfervé dans beaucoup d’autres oifeaux, favoir que les pieds font garnis de plumes jusqu’au talon, & que la partie dénuée eft recouverte d’une membrane écailleufe de couleur plombée. Ils font divifés comme dans bien d’autres en quatre doigts, dont trois tournés en avant, un en arrière, Les ongles font pareillement couleur de plomb, # G La 26 La méfange charbonnière grimpe le long des arbres à la manière des pics: elle de meure dans les forêts aufli bien que dans les jardins w), & elle fe nourrit principalement de proye Elle fréquente furtout les endroits patibulaires & les voiries, où elle fe nour- rit de cadavres, Elle fe jette même fur fes femblables, & leur arrache la cervelle, par- ticulièrement quand elles font vieilles 7), & que les forces les ont abandonnées. Elle. eft fort aifée à élever dans les maiïfons, parcequ’ elle f” accommode de presque toute efpèce de nourriture, On peut encore la nourrit de graines de chennevis concaflées. Dans les bois elle fe nourrit de vermilleaux & d’ infectes, qu’elle retire avec fon bec des fentes des arbres © Ce même oïfeau paroit avoir le goût plus délicat que d’ autres, par- cequ’il ne mange rien fans lavoir gouté auparavant. La manière de la prendre eft con- nue. C’eft ou dans des trébuchets, ou mieux encore à l’aide des breulets, qu’on étend au dehors des petites huttes, conftruites exprès de branches d'arbres On en trouve une defcription claire & circonftanciée dans ? hifloire des oifeaux de FRISCH, à lar- ticle général des méfanges. C’eft là que les amateurs qui fouhaitroient là deflus un plus grand détail, pourront être fatisfaits. En général tous les noms allemands de cet oifeau, . Méfange charbonniere, noire, à miroir, réfange - pinçon, font tirés, ainfi que FRISCH, l'a très bien remarqué, de fa tête noire & de la bande longitudinale du ventre, de fes “taches blanches en forme de miroir, & de fa voix. . M nn mn: PLANCHE XL PYRRHVLA Briffon Linn . COCCOTHRAVSTES SANGVINEA Klein FRINGILLA RVBECVLA Frifch. | tanReURIE Bat NT CELE ER PeANnSE GIMPEL: DOMHERR: DOMPFAFF: BLUTFINCK en Allemand. BOUVREUIL en François, f *eft par cet oifeau que Mr. BRISSON commence fon 37ème genre, qui eft con- À tenu dans la feconde feétion du neuvième ordre de fon Ornifhologie T. L. p. 395. “+ (T. III. p. 308. de l édit. Origin. in Ato.) Chez KLEIN au contraire le même oïfeaux fe trouve dans la IVième famille, au dixième genre des Pafleraux, à la troifieme tribu des Grosbecs (Coccothrauftarum). Dans fes Stemmata Avium i porte le nom latin de Coccothraufies fanpuinea five Rubicilla: & dans Ja nouvelle édition allemande de fon huiffoire des oifeaux p. 94. il eft défigné fous le nom allemand de Dompfaff. Dans le Syffeme de la nature de LINNAEVS, il fe trouve dans le fixième ordre des oifeaux, qui porte le nom des moineaux (Pafleres) où dans le rogème genre apellé Loxia il figure comme la 4e efpèce. (Tom. I p. 300. de la der- nière édition.) | La longueur de l’ oifeaux entier eft de $+5 pouces *) méfure de Paris: le bec à cinq lignes, & la queue deux pouces fix lignes. La forme du bec efl ae & fe | | | ermine LUE COURS TR | #5) Ce Det cependant qu en automne qu’ elle entre dans les villes, & qu’ on la voit dans les _ jardins. (Rem. dn Trad.) | 4) Elles font cela furtout quand elles font enfermées, en quoi elles approchent en quelque ma- DE nière de la méchanceté du hamfter, & de fa fureur de fe battre, (Rem. du Trad.) ngueur de cet oïifeau ne peut guëres étre déterminée avec précifion, puisque FRISCH +).La lo et of ÊTé en a obfervé trois varietés de différente grandeur, CL B.R. Dre Ace hin / MAX. Tab.XI. Ze «Pozuvreuil. / C ©) # 7 AL Wirst rtg Je.el ea cua Nort #nbert Le HUE [ ; CÉSRÉRSS SE Ge à De st Se à L it 27 termine en une pointe aflilée. Sa furface fupérieure & inférieure eft voutée, & la pointe de la machoire fupérieure eft un peu courbée en bas. L’Iris des yeux eft couleur de noifette. La partie fupérieure & antérieure de la tête eft d’un noir brillant; mais le deflus du cou & le dos font noir tirant fur le cendré. . La gorge, le deflous du col, la poitrine, & la partie antérieure du ventre eft rouge, la partie poftérieure du ventre au contraire, où elle £’approche de la queue, eft blanche. Les aîles appliquées contre le corps vont à peine jusqu'au milieu de la queue, mais étendues ellès ont neuf pouces trois lignes d’ un bout à l’autre. Vers en haut & vers en bas quelques plumes parti- cipent de la rougeur du col & du ventre dont les aîles font voifines: mais au refte elles font noires, avec une bande blanche qui traverfe les aîles fermées: vers l’ extrémité elles deviennent violettes 0). La queue eft compofée comme à l’ ordinaire de douze pennes, dont l’affemhlage fe partage vers l’extremité en deux parties En général ces péñnes font noires avec quelques reflêts de violet: mais étant examinées féparement, les latérales ont le bord extérieur plütôt noir grifatre, & les deux dernières ont la pointe blanche du côté intérieur. Les pieds font garnis de plumes jusqu’ au talon, & la peau écailleufe des talons eft noire. Ils font fendus en quatre doigts, dont trois tournés en avant & un en arrière, Les ongles donc'ils font garnis font noirs. Le doigt du milieu & le poftérieur ont fept lignes & demie en long; l’intérieur & l’ extérieur au contraire font plus petits. C’ éft une chofe connuë d’ailleurs. que la femelle fe diftingue du mâle par la couleur rouge du ventre beaucoup plus pâle P) dans la première que dans le fecond. Notre bouvreuil habite communement, dans les forêts, où il cherche fa fubfiftance. On peut juger de la qualité de fa nourriture par la conformation de fon bec, qui eft fort, épais & crochu. Il mange donc, de même que d’autres oïifeaux pourvüs de pareils becs, des baies, des grains, du millet, du farrazin, de la graine de navet & de chen- nevis, &c. Il porte, ainfi qu’il eff connu, plufieurs noms. p.e. Rofh- Finck (c. à. d. pinçon rouge, Bluf- Finck (ç. à. d. pinçon fanguin), Go/d- Hinck (ç. a. d. pinçcon doré) 9, Thupfaf (ce qui veut dire, Chanoine reglé) Thumherr, (ç. à. d. Chanoine) Æihke, Queifch, Gimpelr>. Tous ces noms lui ont été donnés probablement de fa poitrine rouge, de fon fommet noir qui reflemble à une calotte s) de fa voix qui approche de quelques uns de fes noms, & de fa prétendue ftupidité. Quoiqu'il ne foit pas fi dificile. d’apprivoifer cet oïfeau avec le tems, & de le nourrir en cage, il eft pourtant très fa- rouche au commencement, & ne peut être confervé en vie, qu’ en lui mettant des graines G 2 de 6, "Fe, Le o) C.eft plütôt bleu d'acier. (Rem, du Trad.) | peut fürement pas dire, que la belle couleur rouge du ventre du mâle, (qu’on peut On ne p encore exalter, en arrachant ces plumes pour en faire venir de nouvelles) foit plus pâle dans la femelle. C’eft plütôt une couleur toute particulière, que Mr. BRISSON exprime par cendré tirant fur la vineux. (Rem. du Trad.) g) Ce nom eft afñfez mal appliqué, l’oifeau n'ayant rien de doré, & le méme nom étant auffi donné quelquefois au Bruant. (Rem. du Trad.) eu dans l’idée le damas, efpéce de prune qui portele même nom enallemand. D'ailleurs ces deux noms ne peuvent pas avoir été donnés à l’oifeau l’un & l’autre, du fon ‘le fa voix, car ils font trop différents. On nomme quelquefois en allemand Gimpel, un homme imbecille, ftupide: mais il paroït que cette dénomination a plütôt été transférée de l oifeau à l’homme ftupide, au benët, que vice verfa Mais je m'étonne, que notre auteur ait oublié entierement un nom très répandu en Allemagne, celui de Gof, ainfi que celui de Rothvogel, qui fignifie oïfeau rouge; et Blutbräfichen ce qui veut dire, poitrine fanguine. (Rem. du Trad.) s) C’eft ainfi que la fauvette à tête noire a été apellée pareillement le ÆAoire par les allemands. Les efpèces de Foulques portent le nom de Pfaf, ç. à. d. Moine prêtre, à caufe de leur calotte dénuée de plumes, Il Ë a des mauvais plaifants, qui dérivent la dénomi- ea nation du Chanoïine donné à cet oïifeau, de ce qu'il mange bien, & chante peu. (Rem. du Trad). +) Je ne fais pas ce que veut dire Hable, & Quetfch; fürement dans ce dernier nom on n’a pas EX + 7 28 Chennevis dans le fond de fa cage, ainfi que FRISCH Va très bien remarqué. On fait cela dans la vuë, afin qu’il trouve fa nourriture plus aifément, en marchant fur les graines, Car fi on négligeoit cela, & fi on.lui offroit fa nourriture dans de petites auges pendues à l'extérieur de la cage ainfi que céla fe pratique avec d’autres oifeaux, il mour- roit de faim, avant que d’avoir appris à la chercher dans l’auget: chofe qu’ on peut attribuer tant à fon indocilité, qu’à fa ftupidités Mais étant apprivoifé une fois il n? eft plus fi délicat, mais il peut être fort bien élevé dans des volières, La remarque fondée de FRISCH mérite d’être repetée, que cet oifeau nourri en cage noircit aifément tout- à-fait, ce qui doit être un effet des graines de chennevis dont on le nourrit: mais après la muë on dit qu’ il reprend fes premières couleurs. Le chant de cet oifeau, foit naturel foit acquis, n° a rien de particulier, & ce n’elt guères dans la vuë d’en jouir, qu’on le nourrit dans les maifons. Car quand même il apprend à fifler quelqu’ air, ce qui toutes fois ne peut réuflir qu’ à la première mué, ïl les chante fi bas, qu’il faut être bien atten- tif pour l'entendre. On en trouve cependant quelques uns, qui aprennent à chanter très agréablement, parceque leur ramage n’ eft pas aufli fort, que celui des ferins de Canarie, & d’autres efpèces de Pinçons. Ils ont avec cela le même défaut, que nous avons remarqué plus haut dans le chardonneret, qu’ils meurent fubitement, & quelque fois au milieu de leur chant. De là le peuple f” imagine, qu'ils attirent les maladies en les met- tant dans une chambre de malade. En hyver on n en voit pas, d’où il eft à préfumer qu’ils voyagent dans d’autres pays, PLANCHE XIL PSITTACVLA GVINEENSIS, Brif. PSITTACVS PVLLARIVS, Linn. PSITTACVS MINIATVS VIRIDIS, FRONTE ET GVLA RVBRIS. Klein. Frilch, aliorumque. LITTLE RED-HEADED PARRAKET Angl KLEINER ROTHKOEPFIGTER PAPAGEY. Allem. PETITE PERRUCHE DE GUINÉE. Ce petite efpèce fe trouve dans l'ouvrage de Mr. BRISSON dans le 13m ordre, gfme Seétion, genre 53, qui eft celui de Perroquet, où elle fait la Gsème efpèce, Chez KLEIN elle eft dans la troifième famille, premier genre, Perroquet, p. 26, n.25, & dans lappendix p. 164. n. 10. où elle a obtenu le nom de pefif perroquet à tête rouge, ou bien aufñi celui que nous-venons de donner plus haut. Le Chevalier de LINNE la range dans le fecond ordre, au genre du Perroquet, en lui y aflignant la 45ème place (dans la dernière édition) fous le nom que nous avons rapporté, en la diftinguant ‘des autres efpèces par la queue courte & verte, le front rouge, & la bande rouge & noire de la queue, | | | | | La longueur entière de cet oiïfeau eft de cinq pouces fix lignes. Selon Mr. BRIS- SON le bec a une épäifleur de fix lignes, & a cinq lignes & demie en long. Le de- mibec fupérieur eft fort à fa bafe, vouté, crochu & pointu. L’ inférieur eft formé à- peu- près de la mème manière, feulement il eft plus court. La couleur du.bec eft rouge, mais plus vers la bafe, que vers la pointe. Les narines placeés à la bafe de la machoire fu. périeurc, font placées dans une membrane qui entoure le bec, Dans la bouche il fe trouve ainfi qué dans les autres efpèces du même gente, une langue épaifle, charnue, longuette, & arrondie, dont la furface refflemble à du velours ras, Les yeux font entourés d’ une membrane bleue, L’ Iris eft de la même couleur. E Pour role De Jutriee. Tab.XIT La petite Pèrre ==] = 5 0 CROIRE à C0 tarusche Spalx,. EX 1 Fe EN a te ER si) 29 Pour ce qui eft du plumage de notre oïfeau, nous trouvons qu’il eft verd - foncé en deflus, & verd- jaunâtre en deflous; le front & la gorge rouge - vermeil: le croupion & le bord inférieur près de l’origine des aïîles bleu de Prufle, dans une étendue de huit à neuf lignes en long, & uhe ou deux lignes en large. Les feize grandes pennes de lile font de couleur grife en dedans, mais verd foncé en dehors, ainfi que les deux pennes du milieu de la queue. Le refte des pennes de la queue eft premièrement rouge, enfuite noire & enfin Verd à la pointe, La queue de cet oifeau en corhparaïfon des autres éspè- ces de ce genre, eft affez petite, & peut aller à - peu - près à dixhuit lignes, ce qui ne fait pas tout - à- fait un tiers de la longueur, tandis qu’il ÿ a d’autres espèces, dont les queues vont bien au - delà de la moitié de la longueur de tout le corps f). Les jambes au refte font couvertes de plumes jusqu’ aux talons, la partie dénuée eft garhie d’ écailles cendrées. Elles fe partagent en quatre doigts, qui ne font pas réunis par des membranes, dont deux tournés en avant deux en arrière. Ces doigts font de longueur inégale. L’exté- rieur de ce devant a huit lignes de long, l’intérieur cinq lignes & demie. Des doigts poftérieurs J’extérieur a fix lignes & demie de longueur, l’intérieur qui a la même di- reétion en a quatre. Les ongles font fort crochus, & font de même couleur que le pied, À l égard de la femelle on remarquera encore, d’après le témoignage d ALBIN & de Mr. BRISSON, que la plaque rouge du front & de la gorge dans la femelle n° eft pas d’un rouge auf vif, que dans le mâle, & que les bords des âiles font plus jaunes. La patrie de notre petite perruche eft la Guinée. C’ eft improprement que fà taille Jui a fait donner le nom de moineau des Indes, Je n° ai rien à dire fur fa façon de vivre, mais il eft probable qu’ étant conformé comme les autres perroquets il aura auffi le même. genre de vie. Car c’ eft une chofe connue des autres espèces de Perroquets, qu’ils ai- ment à manger des fruits, ainfi que de la viande, qu’ils grimpent fur les arbrés, & y re- pofent; en quoi leur bec crochu, leurs ongles & la pofition de leurs doigts leur font d’un grand fecours. On fait enfuite, qu’ils fuspendent leur nid au bout d’une branche mince & recourbée, à l’aide d’un cordon mince, qu'ils lui donnent la forme d’ une boule pour- vue d’une ouverture étroite & pas plus large qu’il ne le faut pour leur permettre le paf fage, & tout cela pour empecher que les couleuvres & les ferpents ne f’ ernparent de leurs petits dont ils font friands. On fait aufli qu’ils pondent deux oeufs, qu’ils ont la memoire bonne, & que furtout les mâles ont une grande facilité à imiter la parole humaine, à quoi ils font propres furtout à caufe de la firucture de leur langue. En outre on dit, qu’ils vivent fort longtems, qu’on remarque en eux différentes pañions, & qu’ils font fujets à plufieurs maladies, principalement au mal caduc. Aufñi ne font-ils pas aifés à conferver quand on les met feuls, mais il faut les mettre par paires ou plufieurs enfemble #}, & fi lun de deux ou de la compagnie vient à mourir, les autres ne furvivent pas fort longtems, mais ils périflent tous ordinairement, à moins qu’on ne prenne de grandes précautions. PLANCHE #) Je rie fais pas ce que l'auteur à prétendu dire par là. C'eft une chofe connue, qu’il y a y des efpèces de perruches & de perroquets dont les queues font deux outrois fois plus ongues que le Corps. S'il entend parler d’autres individus de cette même efpèce, il th auroit pas dû les qualifier d’ efpéce différente, (Rem. du Trad.) #) Ceci ne doit f’ entendre fans doute que des petites perr | élève affez de grands bérroquets & de moyenne taïlle, dans la plus grande folitude, (Rem, du Trad.) H uches, car tout le monde fait, qu’on | PLANCHE XIIL HIRVNDO RVSTICA Linn. Frifch. Klein. DOMESTICA. Brif Albin HOUSE - SW ALLO W, en Anglois INNERE HAUS- SCHWALBE: RAUCH- SCHWALBE en Allemand. | HIRONDELLE DE CHEMINÉE. (Ce espèce d’ Hirondelle eft decrite dans l ouvrage de Mr. BRISSON dans le hui- tième ordre, trentième genre, qui eft celui de ? hirondelle, où elle fait la première espèce, Dans lhiftoire des oifeaux de KLEIN (de ledit, allem, augmentée) je la trouve dans da quatrième famille, au huitième genre qui porte le nom d’ hirondelle; elle y eft rangée comme la première espèce de la feconde tribu, qui eft à queue fourchue, & y porte le nom allemand marqué ci- deflus. Le chevalier de LINNE lui donne la premie- re place dans le genre de lhirondelle contenu dans le fixieme ordre des oifeaux. Il lui donne le furnom rapporté plus haut & la diftingue des autres espèces du même genre par la tache blanche qui fe trouve aux reétrices, à l exception des deux du milieu, . La longueur entière de cet oifeau peut aller à fix pouces & quelque chofe de plus. La longueur du bec ne furpafle pas fept lignes. La bafe du bec eft plus large qu’ épaifle, & par cofféquent le bec eft applati L'ouverture de la bouche f étend jusque derrière les yeux, ce qui fait que fon gozier qui eft de couleur jaune eft d’une capacité confidé- , rable. Le bec au refte eft noir, la pointe un peu courbée en dedans, fa fubftance eft tendre, & les bords font émouflés. Les couleurs y font diftribuées ‘de la manière qui fuit Le front, la gorge & les joues font marron. La nuque, le cou en deflus & en deflous, les âiles à l’ exception des grandes pennes qui font couleur de fer, tout le dos, croupion & la queue font couleur d'acier. La poitrine, le ventre les couvertures des âiles en deflous, enfemble avec les pieds en tant qu’ils font garnis de plumes, font blanc rougeâtre. Avec cela on remarque une tache blanche aux pennes de la queue, à l’exception des deux intermédiaires ou fu- périeures. A ces caraétères nous joignons encore le refte de la conformation des âiles, de la queue & des pieds. Les âiles font compofées de dixhuit pennes, & appliquées contre le corps elles atteignent le bout de la queue; étendues elles portent 115 pouces d’un bout a l’autre. La queue eft formée de douze rectrices, dont les deux inférieures ou extérieu- res x) font très longues, & les autres intérieures diminuent par dégrés, ce qui donne à la queue une forme fourchue. Les pieds font très courts, garnis de plumes jusqu’au ta lon le quel eft nu & couvert d'une peau écailleufe noire, Ils font partagés en quatre doigts, dont trois tournés en avant, & un en arrière. (Celui du milieu eft le.plus_ long, & réuni avec [extérieur jusqu’à la première articulation. Les deux doigts latéraux & le poftérieur font de même longueurs au refte ils fonc tous enfemble munis d'ongles noirs. L’ hiron- #) C'eft par une méprife affez étrange, qu'il et dit dans l'original, que ce font les deux pen- nes du milieu ou les fupérieures qui font fort longues & formées en fourche. (Rem, du Trad.) Li ET) NN : CUANLEN PE = - ile : j PT A EU lie Oeclnvalbe . [ F4 3 - ; JE ST voseng JE Ti Norièmberg Pass LS 31 L'hirondelle de cheminée fait fon nid le plus ordinairement dans l’intérieur y) des maifons dans des chambres où elle eft le moins inquietée, & à l’abri des oifeaux de proye. C'eft aufli pourquoi on la rencontre plus frequemment en campagne que dans les villes: Car dans celle - ci elle trouve rarement 2) l’occafion d’ entrer dans les maifons, ou bien on ne.l’y fouffre pas, En campagne au contraire elle la trouve aflez fouvent, & on ne V y inquiète pas, On pourroit donc avec aflez de raifon la nommer hirondelle de cam- pagne ou de village. Elle a la coutume d” attacher fon nid à des chevilles de bois qui réuniflent les pièces de charpente, de lui donner une forme hémifphérique, de le conftruire de limon entremêlé de paille & de laifler à découvert, étant aflez garanti entre la pluye & le mauvais tems, par la couverture & les murs de la maïfon. Elle fait aufli fon nid fous des amples cheminées, d’ où elle & obtenu le nom # hirondelle de cheminée, (en alle- mand Rauch- Schwalbe, ce qui veut dire hirondelle de fumée), Au cas qu'elle ne peut pas entrer dans la maifon, elle fait fon nid fur la pointe des pignons. Elle couve deux fois par an, en pondant cinq à fix oeufs pour la première fois, & quatre à cinq à la feconde couvée, Elle fe nourrit de moucherons & d’autres infeétes, qu’elle attrape fans peine dans l’air, à l’aide de fon grand gozier, Quand il n y a point d’infectes dans l’air, elle prend les araignées qui fe trouvent dans leurs toiles aupres des maifons, & va gagner les eaux dormantes, où en trempant fa queue dans l’ eau, elle oblige'les infeétes aquatiques 4) de £’ élever, pour pouvoir alors f en emparer d’au- tant plus aifément. Son gazouillement aproche affez du chant, mais il ennuie bientôt par fa monotonie. Le, mâle cependant chante un peu mieux que la femelle. Celle- ci prend grand foin de fes petits, c’ eft pourquoi quand elle voit un oïifeau de proÿe, elle les avertit par un cri particulier, & même elle vole témérairement autour de l’ oifeau pour le détourner. Elle ne voyage pas pour pañler l’hyver dans des pays plus chauds, ainfi qu'on croit communement, mais plutôt elle fe tient pendant cette faifon deffous l’eau ac- crochée contre les rofeaux. D), ou bien dans des grottes & des fentes de rochers, H 2% PLAN: 3) De là le nom allemand rapporté au commencement de ce chapitre: ämnere Haus. Schwalbe, ç, à. d. hirondelle de maiïfon intérieure. (Rem, du Trad.) 2) I mériteroit l’ attention des naturaliftes, de rechercher pourquoi ces hirondelles n° entrent pas dans les greniers dans les villes, où pourtant elles pourtoient {° établir tout aufü bien que dans les corridors & les chambres. Ce ne peut être à caufe des chats, ni du vent coulis, car elles pourroient f° établir dans des endroits où elles n’auroient rien à risquer ni de l’un ni de l’autre. (Rem, du Trad.) _4) Il s'entend que ce ne peuvent pas étre des infeftes aquatiques nageants, qui au premier mouvement de l’eau plongeroient, mais des mouches, des coufins, & des tipules, qui repofent fur la furface de l’eau. Ce feroit pourtant une peine inutile, que les hiron- delles fé donneroient de faire lever de la forte les infeétes, qui fans cela voltigent afiez fur l’eau, ou font chaflés par le vent des aîles. Elles font d’ailleurs la méme chofe fur les eaux courantes, fur les quélles les infeêtes ne repofent pas. C’eft plütôt pour fe baigner, ou felon d’autres pour fe vautrer enfuite dans la pouflière, pour former du limon propre à la conftruétion du nid, qu'elles femblent frapper l eau, | Vi (Rem, du Trad.) bÿ Ce feroit une digreffion inutile & déplacée, fi je voulois discuter ici cette queftion qui par- tage encore les naturaliftes. Elle fourniroit aflez de matière pour un ample commen- taire, (Rem, du Traduit.) | MOTACILLA REGVLVS Lin REGVELVS CRISTAT VS Klein. Catesb. TROCHILVS CRISTAT VS. Frifch, CALENDVLA, REGVLVS CRISTATVS VULGO DICTA; Brifon, GOLDEN - CROWND WREN,. Angl GEKROENTES KOENIGCHEN, GOLDVOEGELEIN, GOLD:- HAENLEIN. Allem. | ROITELET HUPÉ 9 e Roitelet hupé fe trouve dans l’ Ornithologie afflez connue de Mr. BRISSON, dans le dixième ordre, feconde feétion, genre 41, qui porte le nom de Méfange, où il fait la 17m espèce, fous le nom marqué tantôt, en commençant lé genre inférieur de Calendula. Le chevaliér de LINNE le met de fon fixième ordre d’ oïfeaux, intitulé #o1- neaux, où dans le xr4°"e geñre nommé ÆMofacilla, il figure comme la 4gème espèce fous le nom mentionné enfemble avec l”’énumeration des caractères qui le diftinguent, favoir des pennes de la feconde articulation de l äile, dont le bord extérieur eft jaune & le mi lieu blanc, ainfi que du fünmimét de la tête qui eft jaune. Dans l’hiftoire des oiféaux de KLEIN, il fe trouve dans la quatrième famille, feptième genre, deuxième tribu, où le nom de Zaun-Koenipg (ç. à d. Roifelet) marque l espèce c*). Le Souci eft un de plus petits oïfeaux, ne furpaflant pas trois pouce & demi en longueur ; aufli ne pèfe-t-il pas plus qu’ environs trois gros. Le bec a cinq lignes de long, il eft en forme d’alène & de couleur noire. La langue eft longue à pointe déchi- quetée. En defflüs il eft de couleur olivâtre, en deffous blanc - brunâtre. Sur le fom- met de la tête il y a une espèce de courrone d’un jaune doré entremèlé de rouge, bor- dé de noir. Les âiles appliquées contre le corps vont jusqu’ aux deux tiers de la queue, mais étendues elles ont cinq à fix pouces d’un bout à l’autre, Elles font recouvertes _en deffus de petites plumes qui ont la couleur du deflus du corps, & dont les pointes blanches placées parallèlement l’une contre l’autre & d’ égale longueur, forment fur l ail une bande transverfale. Les pennes de l’âile elles mêmes font noirâtres, olivâtres en de- hors, & en dedans bordées de blanc. La queue a un pouce cinq ligries de long. Elle eft compofée de douze grandes reéttices qui en général font d’un noir grifâtre, & les bords d’un verd olivâtre. Les pieds jusqu’aux tarfes font recouverts de plumes d’un blanc tirant fur le cendré, & les tarfes denués de plumes font recouverts d’une membra- ne écailleufe brunâtre. Ils fe partagent en quatre doigts féparés l’un de l'autre, dont trois tournés er avant, un en arrière: tous en général, & furtout le poftérieur, font armés d'ongles noirs & forts. Le doigt du milieu dés antérieurs eft à - peu - près de la même longueur avec le poftérieur, mais les deux doigts latéraux font plus petits. Quoique la fe- melle ne foit pas différente du mâle d’une façon marquée, elle en differe cependant ordi- nairement, par la tache du fommet qui eft d’un jaune plus pâle, & la couleur du dos plus foncée 4). | Le ce) Ce petit oifeau eft beaucoup plus connu en France, fous le nom de POUL ou SOUCE CRem. du Trad) c*) Cette allégation n° eft pas trop exa£te. Dans la tribu du Roitelet KI EIN comprend le roi. telet, & le pouillot, & le fouci: ce dermier y conftitue la troifième efpéce. +« | CRemarg. du Trad.) d) Le traduéteur poflède une varieté, qui a une bande blanche au deflus des veux. C’ eft une femelle, \< p 2 nt: 7 red ou Sbzuct. TRE GRR ATTNE E gr EL ar LD fire pire L | Wreohopf. | BRDictrs 33 Le poul ne demeure pas uniquement en Europe, mais auffi en Amérique. I[lfe tient ordinairement dans les forêts fur les fommets des arbres les plus hauts, e) tels que chè- nes, pins & fapins, où il grimpe ça & là Chez nous il fait fon nid fous des buiflons épais de pins, près de terre, en forme de four ; allongé en haut en voute & fermé, avec une petite ouverture par devant, Il prépare ce nid d’herbe menue, longue, & fèche, ainfi que de mouffe; qu’il entrelace étroitement. Aufi donne - t- il une grande capacité à fon nid à proportion de fon corps, mais aufli le fait-il bien ferré, pour que fa couvée nombreufe y trouve place, & puifle éclorre avec plus de facilité Communément il pond cinq, fix, à fept oeufs, qui font de la grandeur d’un pois, & tachetés de roux vers le gros bout, Sa nourritu- re confifte en moucherons, vermifleaux & autres infeétes, qu’ il cherche partout à laide de fon bec effilé & de fa langue. | | LA cn ns ns | SA MO AS M on us on us Un vs un PLANCHE XV. AUS PEN P A. Briflon, Klein. Frifch. UPVPA EPOPS. Linn. | HOOPOP en Anglois. WIEDEHOPF en Allemand. Lens Un PE à L: Hupe eft claffée chez Mr. BRISS ON dans le 27ème senre (CUpupa, Hupe) fep- tième ordre, feétion première. Elle y eft l unique espèce, Le chevalier de LIN- NE défigne à la vérité fon 64°me genre par le même nom, dans le quel notre oiïfeau fait la première espèce: mais comme il range encore d’autres ojfeaux dans le même genre, il le diftingue des autres espèces par le furnom de ÆEpops, & par le caractére fpecifique de fa couronne ou panache bariolée, KLEIN retient pareillement le nom de ÆHupe pour défigner toute la tribu, qui dans fon hiftoire des oifeaux augmentée, eft la feconde du quinzième genre, famille quatrième, & ‘où il le diftingue d’autres espèces par l’épithète de commun, e*) La longueur entière de la Hupe eft de onze pouces Son bec eft long de deux pou- ces trois lignes, mince, vouté, un peu arqué, comprimé latéralement, à pointe obtufe, noirâ- tre par devant, & d’un rougeâtre pâle vers le derrière. Dans le palais il y a-une lan- gue courte, obtufe, & triangulaire. | . . ‘ . D LOTS , e) Il demeure auffi en quantité fur les faules, quand il y en a plufieurs plantés bien prés l’un de l'autre dans les prés humides. Le traduéteur fe rapelle trés bien, que parmi les oïfeaux que fes camarades d” Ecole avoient tirés, à la farbacane dans de femblables endroïts, ces oïfeaux fe font toujours trouvés en grand nombre. RE 4 e*) C’eft égal dans le fond que cette claffification de KLEIN, la plus mauvaife de toutes & | abfolument contraire à la nature, fur tcut aufi à l’égard de l’oifeau dont il f’ agit, foit bien ou mal alléguée.. Mais je crois ètre de mon devoir, de ne pas laifler fubfifter d erreur, autant qu 1l dépend de moi. Voici donc ce qui en eft. La quatrième fa mille des oïfeaux de KLEIN contient ceux qui ont quatre doigts. Le quinzième gen. re de cette famille contient les oifeaux qu'il apelle falcator, à caufe de leur bec formé en faucille. Ce genre contient deux tribus, dont la premiére contient les petits oifeaux qu’il nomme Falciellus (les grimperaux & les colibris, la feconde tribu, nommée Arquata contient les grands oïfeaux à bec en faucille. Cette tribu eft fousdivifée en trois peu- plades , celle du courli, celle du guépier, & celle de la hupe ; ou arquata ftercoraria qui comprend de fon côté la hupe commune, le promerops hupé des Indes, & Je Coracias hupe ou le fonneux. Qu'on.juge de la connoiflänce & du jugement d'un Au- teur qui peut mettre les coulis & la bupe dans un même genre, qui miscet quadrata ro. tundis! (Remarq. du Trad.) HS I 34. Sur la tête on-voit une panache de la longueur de deux pouces, que l’oifeau peut élever & coucher en arrière felon fon plaifir. Mais il la dreffe furtout, quand il eft épou- vanté. Elle eft formée de deux rangs de plumes, qui commencent fur le devant du front & f'’étendent jusqu’ à la nuque, Ces plumes font d’un rouxbrunâtre, & l extrémité en eft noire, La gorge, les joues, & le cou tant en deflus qu’ en deffous, ainfi que la poi- trine font d’un blanc - rougeñtre; le ventre eft d’un blanc fale, rayé de noirâtre. Le dos près du cou eft gris, & noir au refte. Les aîles font noirâtres entrémêlées de taches blan- ches, ce qui cependant ne doit pas f” entendre uniquement des couvertures, mais auf des grandes pennes des aîles elles mêmes, qui font également tachetées de blanc, de la manière fuivante felon le chevalier de LIN NE (Fun. Suec.) La première qui eft un peu plus petite, & les cinq fuivantes qui font un peu plus longues & de longueur égale, ont une raye transverfale blanche: la feptième qui eft un peu plus petite à fon tour a uge grande tache blanche fur le bord intérieur : la huitième a fur le bord extérieur, trois pe- tites taches blanches, avec une raye blanche prés de l’ extrémité: la neuvième & la dixié- me ont quatre bandes transverfales blanches: & la dixhuitième a une petite tache blanche à fon extrémité *), Les aîles, comme on fait pareïllement, vont jusq au milieu de la queues étendues elles ont feize pouces d’un bout à l’autre. Les pennes de la queue font au nombre de dix: elles font noirâtres de même, & ont au milieu une tache transver- fale blanche. Les pieds font courts, forts. & garnis de plumes jusqu’aux talons, la par- tie dénuée eft garnie d’une membrane éeailleufe noirâtre,. Ils font partagés en quatre doigts féparés l’un de l’autre, dont trois tournés en avant, .-& un en arrière. Le doigt antérieur du milieu eft le plus long, & de la longueur de neuf lignes & demis les deux latéraux font plus courts de quelque chofe, & le doigt pofterieur, y joint l’ongle droit & long, et presqu’ égal à celui du milieu, La Hupe demeure en Europe f) & aux Indes orientales, Il doit avoir obtenu fon nom, felon la remarque de FRISCH, tant en confideration de fon cri; que de fa hupe ou toupet g). Outre le nom allemand de Wäedehopf, on lui donne encore dans quelques éndroits celui de Koth- Hahn Cç. à d. Cog de merde) à caufe de fa malpropreté. Sa nourriture confifte en vermifleaux & en d’autres infeétes, qu’il fait trouver partout, même dans les matières excrementices. [Il en nourrit aufli fes petits. Même les oeufs de four- mis deviennent fa proye, qu’il fait retirer de fourmillères à l’aide de fon bec long & efilé. Il aime la folitude & les ‘endroits écartés, où à la manière des pics il niche dans les arbres creux, fur la vermoulure & le bois pourri. Et c’eft à la raifon pourquoi on ne le rencontre pas fouvent avec fes petits, quoique cela n’arriveroit pas fi rarement fans dou- te, fi l odeur infeété de fon nid n’en chafloit pas tous ceux qui l’approchent. Il eft bon. cependant de rapporter ici l obfervation de ZORN, qui dit avec raifon que cette puan- teur ne vient pas des excrements humains, dont on dit ordinairement qu’ il bâtit fon nid, mais aux crotins de fes petits, que ceux là ne font pas en état de jetter au dehors, ce que les vieux pourroient bien faire f’ils n° étoient pas accoutumés aux faletés, à la malpro- preté & à la mauvaife odeur, ‘ On trouve dans ces excréments une grande quantité de corps & de peaux écailleufes de différentes espèces de fcarabées, & de leurs larves ou vers blancs, comme on les apelle communement, dont les vieux comme les jeunes fe font nourris. Il n’eft pas fans vraifemblance, que la mauvaife odeur qu’ on prétend avoir ob- fervée aux environs de ces nids, vient de ces reftes d’ infectes h). | | L’ oifeau nt tr et 00e *) Lés taches vertes, qu’on voit en outre dans notre figure, ñne font pas naturelles & propres : à l'oifeau, mais viennent plütôt de fa malpropreté, f) LH n'eft pas bien cxnnu partout. En Angleterre il paroît être rare. CHARLETON l'a fait graver, commie un oïfeau rare. MERRET dit parreillement qu’il fe trouve ra- rement, Les curieux & les brocanteurs anglois font quelque fois provifion chez nous de ces oïfeaux empaillés, pour les transporter chez eux comme des pièces rares, (Rem. du Trad.) g) FRISC H entendoit parler de fon nom allemand. Mais la chofe eft plus vraie encore à l égard de fon nom françois. by Certainement pas. Les infeëtes fe deflèchent en plein aïr fans repandre aucune mauvaife odeur. Et pour les larves qui font plus tendres & plus fufceptibles de pourriture, je ne vois pas, pourquoi ces ojfeaux devroient laifler périr la nourriture qui leur a couté de la peine à chercher. * (Rem. du Trad.) Herte e. Poche : \ qi \ AL,.W PSE Je.etereud Norun ET G. Le = l s: _ | RE CS bouothel B.R.D celreo 1722) pirz. RG EEE | 35 L'oifeau lui même fent pareillement mauvais, ainfi que des chaffeurs m’ ont affuré; mais uniquement pendant le tems qu’il couve: car d’ailleurs il eft mangeable, & je con- nois des perfonnes qui en ont mangé, fans lui avoir trouvé ni mauvaife odeur ni mauvais goût. Il pond ordinairement fix à fept oeufs qui font allongés & de couleur jaunâtre, Ce que l’on fait encore de lui, c’ eft que non feulement il grimpe parfaitement bien le long des arbres, mais qu’il court aufli par terre afféz legèrement, chofes dont la premiere lui eft facilitée par fa queue, & fon doigt poftérieur long & fort, ainfi que par fes pieds courts, & fon bec, & la feconde par fes trois doigts tournés en avant & droits. Il n eft pas aifé à élever dans les maifons. | Le) Co ee NUS PLANCHE XVL PNR DNS OS ANA TILTLS, CAPITE COERVLEO, CAVD A. FERR V- GINEA Linn. “TE LU TVRDVS RVBER CYANEO CAPITE. Klein. Frifch, | MERVLA SAXATILIS MINOR. Brif BLAUKOEPFICHTE ROTHE DROSSEL: ou, STEIN- ROETHEL. en Allem. | LE PETIT* MERLE DE ROCHE (CC: espèce fe trouve dans le cinquième ordre de Mr. BRISSO N, Section pre- mière, au genre de la Grive, “dans la fousdivifiôn du Herle. Elle y forme [a qua- torzième espèce & porte le nom ci- deffus mentionné. Dans la dernière édition du Sy- fème de fa nature du chevalier de LIN NE elle eft comprife dans le fixième ordre, qui eft celui des paferaux , genre 107. (grive) espèce 14, avec le nom & les caractères que nous venons de rapporter, Dans l’hiftoire allemande des oifeaux par KLEIN, je la rencontre dans la quatrième famille, cinquième genre (grue), où la quinzième espèce poïte le nom allemand que nous lui avons confervé. Le petit merle de roche à fept pouces & un peu plus en longueur... Sa largeur égale celle de l étourneau 7). Son bec a un pouce de long, & eft de couleur noirâtre très fortement vouté à la bafe, & pour cela plus épais qu’il n’eft large, On remarque en particulier dans les mandibules, qu’ elles ont des bords tranchants lune & l’autre, & que la fupérieure eft échancrée à chaque côté vers la pointe. En haut près du front, & près de la gorge en bas, ainfi que latéralement autour de l'ouverture extérieure de la bouche, il y a des poils longs femblables à des fourcils k). La langue fe termine se plu- ip ; I 2 | leurs . &) L'auteur a voulu dire fans doute, avec Mr BRISSON, qu'il eft de la groffeur de l étour- | neau. Il n’auroit pas manqué de termes en allemand; pour dire cela. Maïs enfin il a dit largeur, en termes clairs. Une traduétion ne doit pas fervir feulement à faire connoi- tre la chofe au leéteur, mais aufli la façon de s’ énoncer de l’auteur. (Rem. du Trad.) R) S'il étoit permis à un traduéteur, de rien changer, & même de corriger dans fon original, | à moins d'un contrefens ou d’une faufletté éuidente, comme à la note x) on auroit mis cils au lieu de fourcils. On auroit même placé ces cils différemment de ce qu’a fait l auteur. On ne les auroit pas qualifié de longs; car du moins dans l'échantillon que le traduéteur a devant foi, ces poils font fort courts, & ne méritent pas le nom de vibrife, que LIN NE attribue à quelques autres oifeaux, mais peuvent pañler tout-au- plus pour ce que cet auteur apelle faux ciliata, ç. à, d, l’angie de la bouche gerni de cils. ÇCRem, du Trad.) fieurs pointes. La tête, & le cou font bleu - cendré, avec des taches rouges tirant fur le noir /). Le dos & les aïles font de la même couleur, mais plus foncée, & les taches noirâ- tres font plus marquées principalement fur le dos. La poitrine & le ventre font d’un roux orangé mêlé de tathes blanchâtres & noirâtres. La queue a deux pouces quatre lig- nes de long, & eft compofée de douze pennes, dont les deux du milieu & fupérieures font noirâtres, les autres qui font placées en deflous & latéralement font roufles & noires au bout, A l’égard des aîles il faut remarquer encore, qu’ étendues elles ont treize pouces fix lignes d'un bout à l’autre & que pliées elles vont jusqu’à l’ extrémité de la queue. Les pieds font garnis de plumes jusqu’ aux talons, le refte eft couvert d’une peau noirâtre. Ils font fendus en quatre doigts féparés, dont trois tournés en avant, un en arrière. De ceux de devant l'intermédiaire eft le plus long, & de la longueur d’un pouce, car les deux. doigts latéraux & le poftérieur font notablement plus courts. Le petit Merle de Roche habite les hautes montagnes du Tyrol, de l Autriche, de la Suifle & de la Pruffe, & fe tient préférablement fur les rochers éscarpés, où il fait fon nid dans des trous profonds. En Allemagne il eft très rare. Son chant, qu’on dit être très clair & net, & qu'on dit reflembler en quelque manière à celui de la fauvette, fait qu’ il eft fort recherché pour le nourrir en cage, & qu’ on le paye cher, principalement par- ceque les petits qu’on élève dans cette vüe, doivent être retirés des trous des rochers avec grand danger de vie, Tl a non feulement la bonne qualité d’avoir un chant très mé- lodieux, mais aufi qu’il le fait entendre avant la pointe du jour, & qu’ il le continue jus- ques dans la nuit. Quoique le mâle ne fe voye que rarement, il ef pourtant plus rare encore d’ obferver la femelle. ‘C’eft la raifon pour la quelle nous n° en faurions rien dire ici. Toutes fois FRIS C H fupçonne qu’elle diffère confidérablement du mâle #). Selon le même, notre oifeau perd quelque chofe de fa beauté pendant l’hyver, & on le nour- rit avec des vers & avec la même pätée, qu’on donne aux roffignols. PLANCHE met 1) Mr. BRISSON auñi bien que Mr, GUENAU DE MONTBELIARD parlent de fem- | blables taches. La figure cependant de Mr WIRSING ren marque pas; & dans un échantillon qui me vient des Pyrénées, jai de la peine à remarquer quelque chofe d’ approchant des taches, (Rem. du Trad.) …) Mr. GUENAU DE MONTBELIARD fe contente de dire, que les couleurs de la fe- melle ont moins d’ éclat que celles du mâle. Comme je poflède une femelle, je m’en vais rapporter en quoi elle diffère du mâle. Elle ne lui reflémble à la verité que par la couleur de la queue. La téte n’a rien de bleu. Le fommet & la nuque font revé- tues de plumes grifes, qui dans le milieu ont une petite tache longitudinale & noirâtre. Les plumes de la partie latérale de la téte au deflous des yeux font d’un blanc fale , celles de la poitrine & du ventre font d'un roux clair mélé avec du blanc file. Les unes & les autres font bordées de noir, ce qui fait paroître l’oifeau comme couvert d’ écailles. À la gorge il y à une petite tache blanche fans mélange d’autre couleur, On ne voit rien de blanc fur le dos entre les aîles, comme on en voit dans le mäle. Les ailes font moins noires mais d’un brun orisâtre, leurs courtes pennes &.les couver- tures font terminées de blanc, ce que je ne remarque pas dans le mâle. Dans l’un & dans l’autre fexe je ne peu pas obferver cette petite échancrure du demi- bec fupe- rieur, dont LINNAEUS & Mr. BRISSON tirent le principal caraétére du genre de la grive. De femblables exceptions ne doivent pourtant pas nous indifpofer contre les méthodes, & toute claflification en général, au point de les rejetter toutes. (Rem, du Traduit) Ée - + CA thschovanx. - SSS érsing Se.et ex INoremberg ©" ss S CSSS er KE : B.RDretwchur pire. 37 a pr nm enorme rar me GP A mm ans ammemnemennen cosraneronememmn panemene mon De PLANCHE XVI. MOTACILLA PHOENICVRVS. Linn . RVBECVLA GVLA NIGRA, Frifch, | AL NRC TI CIL EL À Ki RVTICILLA. Brif Albin, aliorumque. | AE REDSTART en Anglois. | SCHWARZKEHLEIN, KLEINER ROETHEL en Allemand. LE ROSIGNOL DE MURAILLE. Êr. BRISSON place le Rofignol de muraille dans le dixième ordre, feétion pre- 7 Æ mière, genre quarantième du Becfigue Il lui y afligue la quinzième place, en le mettant à la tête du genre inférieur de Ruficilla (rouge- queue). LINNE le met dans _ le fixième ordre, des Pafleraux, & dans le rr4fme genre, celui de Æofacilla, felon la XIe édition corrigée de fon Syftème de la nature. L’oifeau y obtient la 34ème place, & pour le diftinguer des autres efpèces de fon genre, il eft caracterifé par fa gorge noire, le ventre & la queue rouge, le dos & la cête gris cendrée, & défigné fous le nom rap- _ porté au commencement de cet article. KLEIN dans fon hiftoire des oifeaux, de l’édi- tion allemande, le place dans la 4ème famille, genre 7m, tribu gième Byufhven- zeln), dans là quelle il lui afigne la feconde place, & le nom de Schwarzkehlein (c, à, d. gorge - noire ). | Le Roÿiono] de muraille a cinq pouces trois lignes de long. Le bec en a fept lignes, il eft noir, droit, & formé en alêne. Les deux narines qui fe trouvent à fà bafe font ovales & découvertes. La langue eft dechiquetée, Les coins de la bouche font jaunes, _& l'iris couleur de noïfette. En deffus du corps la couleur principale eft gris cendrée, & roufle en deffous. Le fommet *») de la tête eft blanc; les joues, la gorge & la par- tie inférieure du cou font noires, le croupion eft rouge, & le deflous du ventre eft blan- Chatre; $a queue a deux pouces de long, elle eft fourchue, mobile 0), & compofée de douze plumes, dont les deux du milieu font d’un noir tirant fur le gris, les autres font roufles. Les aîles font compofées de dixhuit pennes qui font de couleur noirbrunûâtre, bor- dées de gris, recouvertes en! partie de petites plumes noires en deflus, & de plumes rouffes en deflous. Lorsqu’ elles font pliées, elles f” étendent jusqu’ à la moitié de la queue > ‘éten- dues elles ont huit pouces d’ un bout à l’autre. Les jambes font couverres de plumes jus- qu'au talon, & de la même couleur que le bas ventre, le refte du pied eft couvert d’une | membrane #) Cela fignifie à- peu- prés un becfigue à poitrail, à plaftron, ou à pourpoint. KLEIN avoit compris fous ce nom tous les oïfeaux du genre du becfigue, qui ne font pas les plus proches parents du Rofignol & de la Fauvétte, ou des Roitelets. El avoit diftingué cette tribu, à la quelle il avoit donné le nom latin de Sylvia, par la poitrine élevée & vou tée, colorée différemment du refte du corps, & comme revetuë d’une efpèce de pourpoint. CRemarg. du Trad.) | #9) €'eft plutot le front ou le Synciput, CRemarg. du Trad.) e) L'auteur a voulu dire fans doute, que l’oifeau remue fouvent fa queue; car il n° y a point _ d’oifeau qui ait la queue immobile, (Remarqg. du Trad.) | De K membrane couleur de plomb. Les pieds font terminés par quatre doigts féparés, dont trois tournés en avant, Un en arrière. Celui du milieu & le poftérieur ont la même longueur, {avoir celle de fept lignes; les deux latéraux font un peu plus courts, mais tous en général {ont garnis d'ongles longs en forme de croiflant, Ce qui vient d’être rapporté du mâle doit à peu de chofe près f’ entendre aufi de la femelle, à la referve, que celle- ci eft plus grifâtre en deffus, d’un roux plus pâle en deffous, qu’elle a moins de blanc für le fommet, & qu’elle eft moins noire fous la gorgep). On fait auffi que cet oïfeau fournit quelques varietés, dont l’une paroît provenir & tenir du mâle, l’autre de la femelle: la première fe diftingue par la raie blanche du fom- met plus allongée, par le dos qui eft de couleur plus cendrée, & par le ventre roux; l’au- tre fe diftingue par la poitrine marquetée de taches roufles. L'une & l’autre a été di- ftinguée & defignée par un nom particulier g), par Mr. BRISSON, & la dernière a été bien repréfentée par FRISCH. Notre Roflignol de muraille, mêne un genre de vie femblable à celui des autres oifeaux preneurs de mouches, aux quels il refflemble par la conformation du bec. Il fe nourrit de mouches & de vermifleaux, mais en automne il mange bien aufli des bayes de genévre, de fureau, & d’alizier; c’eft pourquoi il peut f” arrêter chez nous fort avant dans l’ arrière faifon. [l fe tient communément près des maifons, quelquesfois aufi dans les jardins & les forêts, & fait fon nid fous les toits bas, fous des poutres & des murs, & quelquesfois dans des arbres creux; mais uniquement dans les endroits, où il croit être en füreté contre les fouris & les rats. Son chant eft fort agréable r); il le fait entendre furtout de grand matin & le foir; & le commence, dès le mois de Mars: aufli aime-t- on à | écouter pré- férablement à d’autres. On lui a donné en allemand différens noms, qui fignifient: Rouge queue de maifon, Rouge 'queue de ville, Rouge queue de jardin, Roupe gorge à gorge noire, Cle nom allemand qui équivaut à celui de Rouge gorge fignifie proprement Poifrine Rouge, par conféquent il ny a point de contradiction, Remarg. du Trad.) Rouge queue à front blanc. Tous ces noms font tirés ou de l’ endroit qu’ il frequente , ou de fa gorge noire, ou de la bande blanche für la tête, ou de la poitrine & de la queue rouge, ALBIN, dans le premier volume de fon Æiffoire naturelle des oifeaux page 48. a raifon de dire, qu’il eft d’un naturel farouche, capricieux, & ami de la folitude. €C’eft pourquoi ä ne fouffre pas fon femblabie, dans le voifinage, & il eft difficile à nourrir dans les maifons, à moins qu’il n'ait été pris tout jeune. Car Iles premiers quatre à cinq jours il £” abftient de tout aliment, & pendant un mois entier il ceffe de chanter. Par la même raifon, il quitte le nid qu’il avoit commencé à conftruire, auflitôt qu’il f” aperçoit qu’ on le guète: il aban- donne auffi fes oeufs quand quelqu’ un les a touchés: & par la même raifon il laiffe périr de faim fes jeunes mêmes, ou les jette hors du nid Les Roffignols de muraille étant dont difiiciles à nourrir en cage, on préfère à cet effet les jeunes qui ont à- peu- près dix jours. De cette manière ils f” apprivoifent aifément, & font entendre bientôt non feu- lement le ramage, qui leur eft propre, mais aufli celui des autres oifeaux. Ils chantent auf de nuit. Une chofe qu’on connoît encore au Roflignol de muraille, c’eft qu’il fait deux couvées par an, chacune de fix à fepr oeufs, qui ont la groffeur de ceux du pinçon, & une couleur verd- clair uniforme. Son nid n° eft compofé que de matériaux très tendres, de laine, de poils, de plumes, & ce que d’autres oifeaux ne font pas ordinairement; pour la feconde couvée, il fe fert de fon premier nid. | | | PLANCHE a EC RAA | p) La femelle diffère affez pour avoir impofé au commencement au celèbre Linné, qui fous le nom de ÆMotacilla Titys l'avoit regardée comme une efpèce diftinéte. Celle que jai de. vant moi a le dos gris tirant moins fur le cendré que dans le mâle ; le fommet de Ja téte eft de couleur grife uniforme, la gorge tachetée de blanc & de noir terminée par une petite bande ou collier blanc: la poitrine & le ventre roux clair mêlé de blauc, furtout vers en bas. Les pennes des ailes furtout celles du fecond ordre bordées de blanc fale, ce que je ne trouve pas dans le male. (Remarq. du Trad.) g) Comme varieté feulement, & non pas comme efpèce, _CRemarg. du Trad.) #) BORN dans fa Petinothéologie dit, que la femelle chante également. CRemarg. du Trad.) . _ ce Criarte de Tab XVII. ZE oPC PaTE 55.2.D) cetzsdun Ÿ pl Le ng SeetexcuINorimberg rs 7 A.LW: Hs UILOTTEIL- D O à: . 2 PLANCHE XVIIL SERINVS CANARIVS. Bi PASSER CANARIVS, Kicin. aliorumque, PASSER CANARIENSIS, Frifch Albin, FRINGILLA CANARIA Linn. Brown. CANARY - BIRD en anglois. CANARIEN- VOGEL, CANARIEN- SPERLING en allemand. 3 LE SERIN DE CANARIE. | e Serin des Canaries fe trouve dans le IXme ordre de l Ornithologie de Mr. BRISSON, Section 1%, genre 33, qui eft celui des moineaux, où il eft placé dans la fousdi- vifion des Serins. 11 y occupe la $2me place, & pour le diftinguer des autres efpèces de la même fousdivifion il y eft défigné par le nom fusditt Le Chevalier de LINNE lui donne fa place dans le VIème ordre, qui eft celui des Paffereaux, dans le genre du Pinçon, dont il eft la 23°me efpèce. Il porte le furnom que nous venons de rapporter, & eft di- ftingué des autres efpèces ,du même genre par le corps jaune blanchâtre, & les pennes des ailes & de la queue de couleur verdâtre. KLEIN la rangé dans fa IV" famille ; Xème genre, qui eït celui des moineaux; I%® tribu, moineaux de champ. Il y eft le troifième en nombre, & porte le nom de Moineau des Canaries. La longueur du Serin eft de cinq pouces trois lignes. Le bec eft de quatre lignes & demie, fa couleur eft blanche, fa forme conique terminée par une pointe courte & forte. L'une & l’autre des mandibules font droites, & n’ont aucune échancrure. Quoique dans aucun oïfeau la couleur du plumage ne foit plus inconftante, que dans celui- ci 5}, l'ordinaire cependant eft, que la partie de la plume, autant qu’elle eft couverte par la plume voifine, eft de couleur blanchôtre, la partie qui paroît au contraire eft jaune citron; avec la différence toutesfois, que fus le dos cette couleur eft plus foucée, & plus pâle & tirens fur le verd du côté du ventre. Les pennes des aîles & de la queue font de couleur blanchâtre vers la bafe & en deflous, en deflus au contraire & tout à l’entour au bord elles tirent fur le verd. Les aîles pliées atteignent le milieu de la queue, étendues elles ont huit pouces d’un bout à l’autre. La mefure de la queue eft de deux, pouces des lignes; elles eft compofée de douze pennes & de forme fourchue. Les pieds font garnis de plu- mes jusqu’ à la genouillère, de couleur blanc rougeatre. Les quatre doigts font féparés, trois font tournés en avant, & un en arrière. Celui du milieu eft le plus long, & de la longueur de huit lignes, les deux latéraux & le poftérieur font plus petits & de longueur égale. K 2 Le ET : s) Car il à en a de blands, jaune - pâle, jaune - citron, jaune - doré, (ou jonquille des amateurs _ françois) degris, de panachés, &c. (les principales couleurs comprifes par l’auteur dans cet &c. font l'agathe, & l'ifabelle. Remarg. du Trad.) Mais fouvent auffi la queue & le ventre font d’une couleur tout- à-fait différente du refte du corps. Quelquesfois aufi il y a de la varieté dans la couleur du bec, de l'iris, & des pieds. : 40 Le mâle f diftingue de la femelle par une couleur plus vive, par la tache jaune de la gorge, nommée la fève, qui eft plus grande & défcend plus bas, que dans la femelle: il eft plus haut fur jambes, fa tête eft plus élevée & plus allongée: mais communément on le diflingue par fon chant. Pendant qu’ il eft jeune on le connoît à fon gazouillement, qui Va en augmentant de jour en jour, tandis que la femelle n° en fait entendre abfolument rien avant l'age d’un an. R | Les vieux ferins fe reconnoiffent d’avec les jeunes par la couleur plus foncée & plus vive, lex pieds rudes &: tirant fur le noir, (ce qui s’obferve furtout dans les ferins gris): puis aufli par l’ergot ou l’ongle plus long. Enfin les vieux mâles different des jeunes par le chant plus fort & plus foutenu; les vieilles femelles gazouillent plus fortement que ies jeunes, Les Serins ne font pas à la verité indigènes de nos climats, mais vienent origi- nairement des îsles Canaries, d’où ils ont aufli été dénommés dans toutes les langues, Mal- gré cela, graces aux couvées artificielles qu’on leur fait faire, ils ont été comme natura- lifés chez nous, ainfi, que par toute | Europe, de maniere qu’on peut les ranger avec rai- fon parmi les oïifeaux privés de notre pays. Car aujourd’ hui on ne rencontrera plus guères de Serins venant des îles Canaries même, mais tous ont été élevés en Europe, Auf n'y a-t-on rien perdu, ceux d’ Europe ne le cedant en rien pour la beauté & le chant aux oifeaux natifs de ces Îles; chofe dont il ne faut pas s’étonner, les couvées ar- tificielles ayant produit les plus belles varietés dans leur genre. + C’eft pour ‘cette raifon que je le juge d’autant plus néceffaire de donner une rela- tion fuccinéte, de tout ce qui doit être obfervé en tout tems, foit pendant lincubation, foit autrement, tant à l’égard des jeunes, que par rapport aux vieux. Je me fervirai pour cet effet des meilleurs auteurs qui ont écrit fur cette matière, parmi les quels /e nou- üeau traité des Serins de Canarie par AL I C. HERVIEUX DE CHANTELOUP f) mérite afflurément une place diftinguée. | Avant d’accoupler les Serins, il s’ agit de choifir un bon mâle & une bonne femelle, & de les familiarifer l’un avec l’autre, 11 faudra donc favoir premièrement bien diftinguer le mâle d’avec la femellle, afin que foit par fa propre ignorance, foit par la mauvaife foi d’un autre, on n’enferme pas deux mèles ou deux femelles dans la même cage, & qu’on ne s’.expofe pas par là à la rifée des connoïffeurs & à des pertes réelles. On s’ attachera donc à bien étudier les caraétères expofés ci- deffus, pour apprendre à diftinguer le fexe, Une feconde attention qu'il faut avoir pour réuffir, c’ eft de favoir choïfir les plus propres pour la propagation tant parmi les mâles que parmi les femelles, | - Les meilleurs font ceux qui font gais & familiers, qui par conféquent ne font ni fa- fouches ni, pareffeux. On dit, que les plus propres font les gris, puisqu'ils s’apparient vo- _ Jontiers, font des pontes fréquentes, ont grand foin de leurs petits, & fe rendant mutuel- lement tous les fervices & fecours poflibles: mäis on n’en obtient pas la plus belle race, Les panachés ou contraire appareillés avec ceux de couleur uniforme engendrent des jeu- nes d’une beauté particulière. Il ne faut pas en être étonné, les jeunes tenant tant du père que de la mère, Mais c'eft précifement par cette raifon, qu’on cft en état de pro- duire les plus belles varietés; fi tant eft qu’ on a bien fcu faire fon choix. Pour avoir trois ou quatre couvées par an, dont aucune n° ait rien à risquer du froid, on appareïlle les Serins qu’on a choïfis vers la fin du mois de Mars ou au commencement d'Avril, On les met à cet effet dans une cage commode, où on les laifle, jusqu’à ce qu’ils eommencent à s'aimer, ©, à. d. à fe becqueter, ce qui ordinairement arrive au bout de huit jours. Alors on les met dans une cabane faite exprès, dont la ftructure peut se a t Ce petit traité a paru à Paris 1709. in r2m0, et a té reimprimé en 1713. la deuxième édition, autant que je le fais, eft de 1766 HALLER P apelle un joli petit livre, On en a une traduction allemande, qui pourroit être meilleure. Rene ee 41 la fuivante. Il faut qu’elle foit, fpacieufe, aflez haute, de la forme d’un quarré allongé : le plancher ou la bafe fera de bois de chêne ou de noyer, les côtés & le deflus feront de fil d’ archal Au bas il y aura un tiroir qu’ on puifle tirer par derrière, dans le quel {e trouveront les augets pour la nourriture. À une certaine hauteur on mettra des juchoirs faits de branches de fureau dont on aura Ôté la moëlle & l’écorce. Cette cabane fera expofée au levant, & pourvue de petits paniers d’ozier, ou refeaux, Il faut aufli leur don- ner des matériaux pour faire le nid, tels que la bourre de cerf #) du chien dent fec & pro- pre, du foin delié féché au foleil pour lui faire perdre fon odeur forte, & un peu de mouffe: mais on évitera de leur donner du coton ou d’autres matériaux qui font en ufage. Leur nourriture fera compofée de douze parties de graine de navette, deux parties de millet, une partie d’alpifte, & autant de graine de chennevis. On y ajoutera quelquesfois un pe- tit morceau d’ échaudé ou de biscuit dur, & les huit premiers jours de la graine de laitue, Pour boiïflon on leur donne de l’eau fraiche. La cabane étant préparée de la manière mentionnée, on y met les deux oifeaux, aux quels on rogne auparavant les ongles jusqu’ à la moitié, au cas qu’ils fuffent trop longs, afin qu’ils n’en puiflent endommager ni les oeufs ni les petits. On leur renouvelle l eau & les aliments tous les jours, ou des deux jours l’un, felon la qualité de la dernière ou le dégré de chaleur. En même tems il faut avoir toute forte d’ attentions pour eux, venir à leur fecours quand ils fe trouvent dans quelqu’ embarras, nettoyer la cabane, & ôter les oeufs auflitôt qu’ ils ont été pondus, ou qu’ on les obferve pour la première fois. On les ferre dans une boite remplie de fable fin, afin qu’ils ne foyent pas endommagés, en'atten- dant qu’on les faffe couver enfemble avec les autres. Mais à leur place il en faut fubftituer d’autres faits d’ yvoire. Auflitôt que la femelle cefle de pondre on lui rend fes oeufs, & c’ eft alors qu’il faut avoir foin qu’elle ait fa nourriture à portée, afin qu’ elle n'ait pas befoin de f” éloigner trop de fes oeuf. On obfervera auffi la femelle, pour £’affurer fi elle eft aflidue à couver. Sielle ne l étoit pas, comme c” eft quelquesfois le cas dans de jeunes femelles, il faut donner les oeufs à d’autres couveufes qui le foyent dépuis un tems à- peu- près pareil. Mais fi ce font des femelles qui auparavant ont bien couvé, & qui ne {” y refufent que pour le moment, il faut voir fi ce n° eft pas par hazard parceque les oeufs font clairs, chofe dont les vieilles femelles f” apperçoivent fouvent, les abandonnant alors, ou les mangeant, ou les jettant hors du nid, fils font gâtés abfolument, & détrui- fant le nid. Voït-on au contraire que la couveufe £” y prend comme il faut, alors il faut examiner au bout de fix à fept jours, fi tous les oeufs font féconds, ou f’il y en a quel- ques uns de clairs. Si regardés contre la flamme d’une bougie ils font opaques, & fi on fent au poids qu’ils font devenus plus pefants, c’eft une marque bien füre, qu’ils font fé- codés! mais ceux qui après ce tems font encore clairs, le feront certainement pour tou- jours, & il n° y a qu’à les jetter. Si un oeuf ne fe trouvoit pas affez couvert & qu’ il fe refroidtt, il faut le changer de ‘place & le mettre au milieu. Au bout de treize jours accomplis, les jeunes éciofent ordinairement, quoique cela puifle arriver quelquesfois un jour plütôt ou plus tard, felon que la chaleur ou le froid accelère ou retarde le developpement du germe, La veille de la naiflance il faut nettoyer la cabane & renouveller en outre la nourriture & l’eau Cette nourriture peut confifter pour lors en la brioche raflife & chapelée, ou en un petit morceau d' échaudé ou de biscuit dur, quand on peut en avoir, & on ne leur en donnera pas de nouveau à moins que le premier n'ait été confumé. On peut aufli leur compofer une nour- riture de leurs graines ordinaires qu’ on aura fait bouliir auparavant & lavés dans de nou- velle eau; on y mêlcra le quart d’un oeuf dur, & un morceau de brioche trempé dans l’eau & preflé entre les mains. Par fois on ajoutera quelque verdure, felon la faifon, telle que le feneçon, la morgeline, le plaintain, le coeur de laitue pommée. On leur préfentera tout cela dans ime petite écuelle, trois fois par jour, principalement dans la faifon des grandes | cha- a) HER VIE V X cependant, dont l’auteur recommande le traité, n approuve pas l'ufage du | poil de cerf, ou du moins il ne le permet qu'avec certaines reftriétions. Chap. FL. HE HD A: 24 L 42 Ces Ce Des chaleurs où tout fe gâte bien vite, furtout la verdure. Quelquesfois on peut aufi leur don- ner féparement un peu de graine d’oeiilet & d’ argentine, Il eft néceffaire en outre, quand il fait Chaud, de leur donner de l’eau fraiche quelquesfois par jour, & d’y mettre de tems en tems un peu de racine de reglifle, pour rendre l’eau plus agréable & plus raf- fraichiffante, Les jeunes ferins étant éclos, ou les abandonne aux foins de leurs parents, jusqu’au dixième, douzième ou quatorzieme jour, felon qu'on voit qu'ils profitent, & qu'ils fe couvrent de plumes: alors on les retire du nid, & cela pendant la nuit, ainfi qu_AL.- BIN le confeille, afin que les père & mère ne s’éfrayent & ne s’éffarouchent pas. On les met à part dans un petit panier couvert, rempli de moufle, de coton haché, & d’au- tres fubflances tendres & échauffantes. C’ eft là qu’on les tient bien chaudement, car en les touchant feulement d’une main froide ils peuvent être attaqués de fpasmes. On les nourrit à la brochette, en leur donnant pour aliment un mélange de petit miettes d’une brioche raflife, d’un peut de biscuit dur pulverifé, & d’un jaune d’ oeuf d’ur & haché qui fera la moitié de tout le mêlange, lequel fera pêtri & réduit en une pâte molle au moyen d’un peu d’eau, ou bien d’une émulfon de graines de chennevis, quand les oifeaux font malades, Après les trois premiers jours on ajoutera un peu de graine de navette entière, qu’ On aura fait cuire dans de l’eau à deux bouillons, & lavée dans de l’eau fraiche. Ou y mettra auffi une amande douce pêlée & concaflée, & au cas que les oïfeaux foyent échauffés, un peu de morgeline, dont la compoñition doit être renouvellée deux fois chaque jour, pendant le tems des grandes chaleurs. Cette nourriture eft préfen- tée aux oifeaux dépuis le fix ou fept heures du matin, jusqu” à huit ou neuf heures du foir, en mettant entre chaque, fois un intervalle d’une heure & demie. On fe fervira pour cet effet d’une plume taillée en: pointe, ou, ce qui vaut mieux, d’une brochette ar- rondie et creufée en gouttière. Chaque fois on leur donnera quatre becquées. Quand par vos foins les jeunes feront parvenus au point de pouvoir manger feuls; ce qui arri- vera au bout de vingt quatre jours à ceux qui font forts, & au bout de trente, à ceux qui font tendres & délicats, comme p. e. dans les jaunes, vous les mettrez alors dans une cages fans juchoïirs, dont vous aurez garni le plancher de moulle feche & de foin. On les nourrit alors pendant le premier mois de graine de chennevis concaffée, de jaune d’ oeuf dur & haché, de petites miettes de biscuit ou de brioche raflife broyée, & d'un peu d'herbe tendre de morgeline. Tout cela leur eft mis féparement dans la cage avec de l'eau où on trempera uñ peu de racine de regliffe. On leur jettera aufli un peu de graine de navette feche. Lorsqu’enfin ils font devenus affez forts, vous les fevrerez aufi de eette nourriture, en ne leur donnant plus que les alimens ordinaires. Les mâles qu’on a l'intention d’inftruire au flagéolet doivent être mis à part dès les premiers quinze jours qu’ ils auront commencé à manger feuls, & auflitôt que par leur gazouillement on fe fera aflü- ré que ce font des mâles, On les mettra féparement dans des cages, qui pendant les pre- miers huit jours feront recouvertes & obfcurcies au moyen d’une fimple toile d’un tiflu peu ferré, & après ce tems par un drap plus épais de couleur rouge ou verte. On les fuspendra dans des chambres à l'écart, loin du bruit, où il n°’ y ait point d’ autres oifeaux. Il n’y en aura qu’un feul dans chaque chambre, ou du moins un très petit nombre, & dans ce cas chaque oifeau aura fa cage à lui Tout les deux jours on leur donnera au foir, à la lueur d'une bougie, leur nourriture ordinaire, & en même tems on leur donnera cinq à fix lecons par jour, fur un flageolet qui ne rende pas des fons trop hauts. On choïfit ordinairement des ariettes & des marches, comme Hervieux en a donné des exem- ples. Il fufit aufi que chaque elève en aprenne une de chaque efpèce. Quelques uns retiennent fort vite leurs leçons, & lès font déja entendre au bout de quelques mois: d’autres au contraire font beaucoup plus lents à les comprehdre, et.ne fe font pas enten- dre avant fx mois. On doit donc fentir aifémenr qu’il faut beaucoup de patience pour les enfeigner. Aufli ne doit-on pas ceffer fes lecons à moins qu’ils n° ayent parfaitement appris leur air. Si dans le nombre des mâles il y en avoit quelques uns, des quels d'avance onne fe promit pas beaucoup, ou qu’on n’ eût pas le tems de leur donner leçon, on n'a qu’ à les mettre en apprentiflage ‘auprès des vieux oifeaux qui chantent bien, des quels ils apprendront avec le tems à chanter aflez joliment. De même que par les couvées artificielles on peut avoir des petits d’un mâle & d’une femelle de Serin de Canarie, il y a aufi moyen d’ obtenir des bâtards de Serins mâles ou EL | É femelles 43 _ femelles appatiés avec l’autre fexe d’un oifeau, qui foit d’un genre différent mais voifin, tel que le Chardonneret, la Linotte, le Bruant, le Bouvreuil. Les plus communs de ces bâtards font ceux qui proviennent d’un chardonneret, parceque furpaflant les autres en beauté du plumage & du chant, on les choifit préférablement, On fe fert du même oifeau, quand on a des oeufs ou des jeunes Serins de Canarie, qui ont été abandonnés de leur mêre, ou qui l ont perdue par la mort, ou par quelque maladie, C’eft alors que le Char- donneret doit achever de couver les oeufs, ou de foigner les petits Mais il faut avoir l'attention de choiïfir une femelle chardonneret dont les oeufs foyent couvés à- peu - près au même dégré, ou dont les jeunes foyent d’un âge à- peu- prèsipareil à celui des Serins, Si on avoit une femelle de Canarie même, ou qu’on en feût une ailleurs, à la quelle les oeufs puiflent être donnés, elle feroit préférable: ou bien, fi vos jeunes ferins étoient dé- ja aflez gros, pour pouvoir fe pafler de mêre, vous les éleveriez à la brochette. Au cas que les jeunes oifeaux foient encore d’un âge trop tendre, & qu’ils aïent encore fort befoin d’être couverts & chauffés par une femelle dont on ne puifle rencontrer aucune, il faut leur donner pour compagnons de jeunes moineaux du même âge, qui ayant plus de chaleur : les échaufferont fufifamment. On peut en outre, £’ il fefoit bien froid, les couvrir d’un morceau de peau tendre d’ agneau, principalement la nuit. Voilà à-peu- près ce qu’on a à obferver quand on veut élever des Serins, Il nous fefle à parler en peu de mots, de leurs maladies, & de la manière de les guérir, Il y a plufieurs maladies aux quels les Serins font fujets, foit qu’ils couvent, foit qu'ils ne couvent pas, En voici les plus communes. Pendant l’incubation le mâle tombe communément malade pour avoir pris trop de nourriture fucculente & échauffante, ou bien aulli pour couver avec trop d’ardeur. Dans l’un & l’autre cas il convient généra- lement, que le mâle foit rétiré incontinent & qu’il foit mis dans une cage à part, pour pouvoir fe rétablir par le repos. En outre il faut dans le premier cas lui donner des alimens moins nourriffants, p. e. de la graine de navette: et dans le fecond, il faudra indépendamment du repos, chercher à retablir fes forces par la chaleur par une bonne nourrirure, & en l’arrofant de vin. S’il tomboit malade de rechef, après avoir été rendu x à fa femelle, ce feroit une marque qu’il eft trop foible, et il ne faudroit plus s’ en fervir à l'avenir, pour la couvée. | La femelle n’eft pas moins fujette à des infirmités pendant le tems qu’elle couve.. Souvent elle a de la peine à pondre, furtout quand c’eft une primipare, et que le con- duit des oeufs eft trop reflerré On voit donc que fon corps fe gonfle fubitement dans le tems où elle devroit pondre, que quelquesfois elle tombe comme en défaillance, & que manquant de force, elle fe couche fur le plancher ou fur le fable de fa cabane. Elle mourroit même, fi on ne venoit pas à cems à fon fecours. Aufiitôt donc, qu’on s’en ap- perçoit , il faut mettre la femelle dans linfirmerie x), amollir & élargir les conduits à l’aide d’une goutte d'huile d’ amandes douces appliquée à l'orifice avec la tête d’ une groffe épingle.. Si cela n° étoit pas fuffifant, il lui faudroit faire avaler une goutte de cette même huile, et au cas que ce remède füt également infructueux, il faudroit tacher de lui donner des forces par la chaleur, en l’arrofant de vin blanc, ou en lui en donnent intérieure- ment quelques gouttes avec du fucre, & des alimens bien nourriflants. Souvent auf il arrive à la femelle de fuer pendant l incubation, chofe fort dangéreufe non feulement pour elle, mais furtout auf. pour fes petits. 11 faut donc, auflitôt qu’on s’ en appercçoit, lui la. ver le ventre avec de l’eau falée, pendant un demi quart d’ heure, & la rincer enfuite avéc x) Cette L 2 de infirmerie eft une cage un peu fpacieufe, doublée deffus, au fond, & des deux côtés d’une ferce épaifle rouge ou verde, pour quelle recoive le foleil par le devant. On mettra fur lé plancher du foin & de la moufle, ainli que la nourriture et la boiflon. I faut aufli, ce qui eft bien à remarquer; en: ôter les juchoirs. (Hervieux ne dit rien de ce dernier article ; mais il dit, qu'il faut que les barreaux de la cage foyent faits d’ oZier, et non pas de fil d’archal, parceque celui- ci eft toujours froid & humide, (Note du trad.) æ #4 de l’eau douce, & la fecher au foleil ou près du feu. Ou bien on peut d’après le con- leil d’ Hervieux, qui en a fait l’expérience lui même, frotter frequemment la tête de l’oi-, feau, avec de l’os de Seche réduit en poudre;, ce qui convient furtout dans le cas où l’oi- feau fue principalement à la tête, & fait cefler la fueur bien vêîte. Mais fi l'un & l’au- tre de ces remèdes étoient fans effet, on ne doit pas tarder à lui ôter les petits, & de es donner à une autre femelle, furtout s’ ils font encore bien jeunes. | La même chofe doit être obfervée, quand la femelle eft trop foible pour pouvoir nourrir fes petits, ou bien quand elle refufe de les nourrir. Quelquesfois aufli la femelle privée de fon mâle, foit par maladie, foit par la mort, s’ afige tellement, que fi elle ne meurt pas, elle tombe du moins malade. Il faut donc, auflitôt qu’on s’en apperçoit, lui donner inceffamment un autre mâle, furtout quand c’eft dans le tems de la ponte: mais en tout autre tems, fi elle ne s aflige pas beaucoup, & quelle a déja achevé l’incubation, cela peut fouffrir un délai fouvent de huit jours; cependant il faut montrer de tems à autre le malade à fa femelle, ou mettre la cage qui l’enferme au milieu de la cabane. Il y a auffi des accidens facheux qui arrivent aux oeufs & aux jeunes. Nous en par- lerions plus amplement, fi nous ne nous étions pas propofés de ne pas être longs, D’ail- leurs nous en avons deja parlé en grande partie, en fefant mention en même tems de la manière d'y remedier. Nous nous contenterons par conféquent d’avertir, qu’ils ont été pondus, & qu’il leur en faut fubitituer d’autres d’yvoire. On les confervera dans une boile, couchés für du fable fin, & couverts de moufle, aufli longtems que dure la ponte: après quoi on les remettra, et cela de grand matin. Quand on voit que le mâle pourroit : endommager les oeufs ou les petits, il faut l’enfermer dans une petite cage, que l’on mettra au milieu de la cabane, aufli longtems qu’ il aura quelque chofe à craindre de fa part, Le plancher de la cabane fera couvert de fable fin, & avant que de la curer, il faut foigneufement regarder partout & examiner, £’il n° y a pas quelqu’ oeuf de caché quelque part, qui pourroit être cafié. Quand on en trouve, il faut le prendre avec pré- caution et le ferrer avec les autres. Pareillement les oeufs que la mère ne veut pas cou- ver & les petits que la mère ne veut ou ne peut pas nourrir, doivent être retirés du nid, & être confiés à une autre femelle, et feront traités en général de la manière expli- quée ci- deffus. Au cas que la mère arrachât à fes petits, d’une manière barbare, les _ plumes qui commencent à poindre, ce qui arrive quelquesfois, il faudra les mettre en- femble avec le nid dans une petite cage, dont les barreaux foyent afléz éloignés l’ un de l'autre, et les placer au milieu de la cabane, C’eft ce qu’on fera auffitôt qu’on s ap- percevra de la mauvaife habitude de la mère, & fans l’ empêcher de nourrir fes petits, on lui ôtera les moyens de leur faire du mal, Mais les Serins de Canarie n° étant pas feulement füjets à des maladies pendant l’in- cubation, mais en tout tems, il ne nous femble pas être hors de propos d’en parler auf en deux mots feulement, et en nous bornant uniquement à celles qui font les plus ordi- naires, et aux remèdes les plus en ufage. La premiére maladie, la plus commune, & la plus naturelle eft la muë. Les jeunes comme les adultes l ont à efluyer, & c’eft un accident inféparable pour ainfi dire, de la. nature non feulement des Serins, mais de tous les oifeoux en général. Plus les jeunes oifeaux font vigoureux, moins avancée que fera l'arrière- faifon, et plus chaud, que par con- fequent il fera encore, mieux ils fe tirerent d’affaire. Plus au contraire ils font foibles encore, & plus il fait deja froid, plus la muë le leur fera de peine, La manière dont il faut traiter les oïfeaux en muë confifte en ce que l’on les met dans l’infirmerie, qu’ on- les tient chaudement, & qu’on les fortifie par toute forte de nourriture qu’ils aiment le plus, furtout la graine d’ argentine et de plantain, qu’on leur donnera dans un auget par- ticulier; quelquesfois par quelques gouttes de vin avec un peu de fucre ou de bifcuit, et en les arrofant extérieurement de quelques gouttes de vin blanc. .. Tab XIX. 2 L777e77 à ailes elqueue JZEOUT ES ere RL Ne ur EMTE je 5 + ne doper mg ue a prete? ee fond 7 Tab.XX LA «Mésange æ lnrque queue. = SSSR > S : pirx ù BE R Dre Egchii ; | Ç | pa | | ALWerengsecteguaNorunbeng C dovarnzmense De = 7} : À : TabXXI. Z2 /Avandiere. TR CN nsen Je. etexeuoNorimber 16 Ÿ N ÿ É À Ÿ D ATST à AT: Tab.XXII Li Alouette de PTEX. Tab. XXII. _Z Re. | Pl A. 2 Wenrirng de. et ex: «Norme. LE [ve D. ! te Ex Hpire . 5 A : _ ARR : cc Er ma ( 4 1 # | TabXXIV. Sèrroquet rerva gorge rouge ,eCfront bleu. . s = = PERTE qe mem ee - - ——— cb : à LISE se el ne A ——— — pi | | [ A : 1 Me the Le D OP a 2 Re io AL éme dNermtss CAPE pliJilly. | 2 d Ce ts | ne …. éReut dus ; f 4 1 D Lot Cu ee A ET de à NAN L EL EN ET La Tab AT LE SOILGE-GOrGE LA 1 Drebrschin PE. FU RS | | ; L | 417 Jet acud Nortr ber À SCT ARE EC VE Dre PRE "BR ‘+ CEE L CTCILE. e (2) Let Lenfrats ': (ue Tab XXVII ie Oucprer. 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