itii H T ithil EPIN H $ iitim amem aa reri - nr Te LA DOO EEEN EERIE! se rs ne | f $ } f | E CRRRELA CLR SET STE EEE EE CEST E TES MÉMOIRE LES CUCURBITACÉES, SUR LE MELON, AVEC DES CONSIDÉRATIONS SUR LA PRODUCTION DES HYBRIDES, DES VARIÉTÉS, ETC. ; PAR M. SAGERET, Membre de la Société royale et centrale d'Agriculture de Paris, A PARIS, DE L'IMPRIMERIE DE MADAME HUZARD, (NÉE VALLAT LA CHAPELLE ), Rue de l’Éperon Saint-André-des-Arts, n°, 7. 1896. DRE TE ET CES ( Extrait des Mémoires de la Société royale et centrale d'Agriculture , année 1825.) Co LIdA99Y WALWVOAT dQ e e ( 39 ) semblance, même à des époques assez éloi- gnées , après une espèce d'oubli, avec leurs as~ cendans, quelquefois même en ligne indirecte š comme avec les oncles , tàntes , etc. __ Accoutumé dés long-temps à à voir se former . sous mes yeux des hybrides ou variétés, soit que ces mutations fussent dues à mes efforts, soit qu’elles fussent, si l'on veut, l'effet du hasard, hasard cependant amené par la réunion de plu- sieurs espèces et variétés d’une même famille ; j'ai pris l'habitude de les analyser pour les re- connaitre, et j'ai appris , pour ainsi dire, à les deviner. Si je n’ai pu remonter à la cause pre- mière.de ces mutations, j'ai pu du moins en re- chercher les causes secondes, et examiner de quelle manière elles avaient lieu: aussi pren- draije la liberté de hasarder sur'ce sujet quel- ques idées. : J'ai constaté par plusieurs expériences faites ad hoc, que les graines du même fruitpouvaient, | chacune en particulier, recevoir une féconda- ` tion différente; il me serait trop long de les dés tailler ici, mais elles étaient assez nombreuses et assez concluantes pour ne laisser aucun doute. Mais une autre question se présente : les graines du même fruit, une fois bien for- mées et mûres, sont-elles nécessairement et dès-- | À ( 40 ) lors destinées à produire une plante caracté- riséed'avance, ou bien l’époque de leur semis et la différence de sol et de culture influent-elles sur leur caractère, futur? Il paraît bien que la plus ou moins parfaite maturité des graines est déjà une cause de variante ; mais dans le.cas présent, nous supposons cette maturité par- | faite. M. Zilmorin que j'ai consulté à ce sujet, : fondé sur plusieurs observations qui lui sont propres et sur celles de plusieurs jardiniers dont | il a connoïssance, m'a. certifié qu'il y avait de grandes influences ‘exercées sur la production des fleurs doubles et de la précocité des plantes par l'époque du semis et les différens procédés de culture, | - On peut, jelepense, supposerdansles végétaux anciennement cultivés, etquipourla plupart ont donné des variétés d'autant plus nombreuses et d'autant plus marquées que laculture en est plus ancienne etplus variée; on peut, dis-je; supposer l'existence de deux forces agissanten sens con- traire et avec divers degrés d’intensité,suivantles circonstances : la première tendant à les rame- ner à létat sauvage ou primitif, et. devant avoir le dessus lorsque la culture césse ou dé- génère , ou que les végétaux.se retrouvent dans leur sol ou climat naturel ; et alors on doit s'at- tendre à voir reparaître des individus plus ou (48) moins ressemblans à ceux qu’on avait vus autre- fois (première cause’d’atavisme )(1); la seconde force au contraire, animée par la succession non interrompue, Ou augmentée, des efforts de la:culture ettendante à multiplier les variétés : lorsque ces deux forces se balancent mutuelle- ment , les choses peuvent rester in statu quo: les variétés alors se fixent , et peuvent prendre le nom de race. | Fe ‘Dans les plantes dont les fleurs sont herma- phrodites, les choses peuvent se passer ainsi: il n’y a point ordinairement à rechercher une double origine ,à moins qu'elle wait été provo- quée; mais dans les plantes monoïques et dioi- ques,dontles organessexuels sont distincts, ainsi que dans les animaux, il faut nécessairement avoir égard à l'influence du mâle et à celle de la femelle : la recherche est alors plus compli- quée. Je ne parlerai point ici de l'influence du mâle en tant que comparée àcelle de la femelle, d'autant plusque, dans les plantes, on peut croire à (1) M. Thouin a rapporté à M. Boscque M. de Males- herbes avait fait jeter de la graine de superbes asters de la Chine ( grande marguerite) sut un terrain impropre à la culture, voisin de sa maison de Malesherbes, et que, la secondeannée, les pieds qui s'étaient reproduits sponta- nément de graines étaient presque tous rouges et.simples, (42) que cela n’est pas d’une importance majeure ; je wai d’ailleurs aucune observation marquante qui y soit relative : je me bornerai à suivre ces influences sans avoir égard au sexe. . La première idée qui s’offre à l'esprit lors- _ qu'une plante hybride se présente à vos yeux, soit que cette plante soit véritablement hy- bride, c’est-à-dire provenant de deux espèces différentes, soit hybride de deux variétés, si tant est qu’on doive alors lui donner ce nom; la première idée, dis-je, est de chercher dans cet hybride, mis sous vos yeux , une ressemblance qui donne un terme moyen entre ses deux as- cendans connus ou présumés, soit immédiats, soit même à des degrés plus éloignés, si l’on veut admettre l’atavisme, et l’on est naturellement porté à croire que celté ressemblance doit être une fusion, sinon intégrale, au moins partielle, soit apparente, soit intime, des caractères ap- partenans aux deux ascendans. Cette fusion de caractères peut avoir lieu dans certains cas; mais il ma paru qu’en général les choses ne se passaient pas ainsi: peut-être y a-t-il une dis- tinction à faire ; peut-être, à raison de plus ou moins d’analogie entre les espèces, ya-til plus ou moins d’éloignement pour un mélange par- fait. Ainsi donc, en définitive, il ma paru qu’en général la ressemblance de hybride à ses deux (45) ascendans consistait, non dans uné fusion in- time des divers caractères propres à chacun d'eux en particulier, mais bien plutôt dans une distribution, soit égale, soit inégale, de ces mê- mes caractères ; Je dis égale: ou inégale, parce qu elle est bien loin d’être là même dans tous les individus hybrides provenant d’une même origine, et il y a entre eux une très-grande di- versité. (Ces faits sont constatés par une mul- titude de mes expériences.) Les idées que je présente ici m'ont paru re- marquables, elles me semblent être d'une bien cree importance ; pour bien les faire Saisir ; jen donnerai quelques exemples pris sur mes melons hybrides : : je vais donc en conséquence faire une supposition. Je suppose qu'il s’agit ici d'examiner plu- sieurs hybrides, produits de la fécondation d’un chaté par un melon cantaloup brodé, l’un et l’autre d'espèce assez franche pour faire espé- rer que chacun d’eux contribuera pour sa part à rendre son espèce autant que possible. Je suppose aussi , pour plus de simplicité et- declarté, que cinq caractères seulement, remar- quables ou dignes d'attention, se trouvent dans le chaté et dans le melon dont les produits hy- brides nous occupent C1: Le melon ascendant Le chaté ascendant avait : avait : Caractères. F Caractères. 17. Chair jaune; er, Chair blanche : 2°. Graines jaunes; 2°, Graines blanches ; 3. Broderie; ‘ 3°, Peau lisse; 4°. Côtes fortement 4°. Côtes légèrement prononcées ; prononcées; 5°. Saveur douce. 5°. Saveursucréeettrès- acide en même temps. Le produit présumé des hybrides créés au- rait dù être en terme moyen : 10. chair jaune, trés-pâle ; 2°. graines jaunes très-päles ; 50, bro- derie légère et clair-semée: 4°. côtes légèrement prononcées; 5°. saveur douce et acide en même temps ; mais tout au contraire. Produits réels de deux hybrides des chatés et melons sus-désignés. - Premier hybride: = Deuxième hybride: 1°. Chair jaune; 1°. Chair jaunâtre ; 29, Graines blanches; 2°. Graines blanches ; 30. Broderie; _3°.-Peau lisse; 4°. Côtes assez pro- 4°. Sans côtes ; noncées; 2° Saveur douce. Se Saveur acide. Ces deux hybrides dont j'aimaintes fois obtenu les analogues ou l'équivalent, suffiront, je pense, (4 ) pour l'intelligence de ce que j'ai dit plus haut. On y voit, en effet, tantôt une fusion des carac- tères appartenans au melon et au chaté, mais cette fusion est dé bien peu d'importance ; tan- tôt on y voit une distribution bien plus mar- quée de leurs divers caractères sans aucun mé- lange entre eux: l’un a la saveur douce et agréable du melon sans mélange , €t lautre la saveur acide du chaté, etc. RER On ne peut trop admirer avec quelle simpli- cité de moyens la nature s’est donné la faculté de varier à l'infini ses productions et d'éviter la monotonie. Deux de ces moyens, fusion et distribution de caractères combinés de diverses | manières; peuvent porter ces variétés à un nom- bre indéfini. Toutes ces idées, et principalement celle de la distribution aux hybrides des caractères de leurs ascendans sans fusion de ces caractères , et que je regarde comme la base principale de la ressemblance de ces hybrides avec leurs as- cendans, sont fondées notamment sur l’observa- tion de la singulière fructification du chou-rai- fort, décrite plus haut et subsidiairement appuyée sur le grand nombre et l'extrême va- riabilité des melons que j'ai cultivés, de leurs hybrides avec le chaté et le melon-serpent, et par la variabilité, peut-être encore plus étendue » | | (46 ) et plus étonnante du pepon, queje nomme pepo citrullus , connue généralement sous les divers noms de citrouille, giromont , coloquinelle (fausse coloquinte), courge à la moelle et au- tres, pastisson, bonnet d’électeur, ete. Ce Í pepon, d’après mes observations, a fourni toutes _| les variétés de forme, de grosseur et de couleur -| qu'on a quelquefois attribuées à des espèces par- ticulières. La graine du même fruit m'a offert ; tout ce qu'il est possible d'imaginer, m'a fourni ! tous les accidens possibles, et m’a souvent re- | produit des variétés qui avaient disparu depuis long-temps. M. Duchesne en a consigné plu- sieurs exemples dans ses ouvrages et dans une fort belle collection de planches, lesquelles sont déposées au Muséum d'histoire naturelle. A quoi tient donc cette faculté que la nature a de reproduire sur les descendans tel ou tel caractère qui avait appartenu à leurs ascendans ? Nous ne le savons pas; nous pouvons bien soupçonner qu'elle dépend d'un type, dun moule primitif qui contient le germe de tous les organes, germe qui dort et se réveille, qui se développe ou non suivant les. cir- constances; et peut-être ce que nous appelons espèce nouvelle n’est qu’une espèce ancienne, dans laquelle se développent des organes anciens, mais oubliés, ou des organes nou: I (47) veaux dont le germe pristati mais dont le dé- véloppement n’avait jamais été favorisé. Au surplus, tous les faits que j'ai rapportés et les idées qu'ils m'ont suggérées n'ont rien de si extraordinaire. Qu'on se reporte, en effet, à ce qui se passe dans le règne animal: ne voyons-nous pas, dans les abeilles ouvrières, le sexe féminin ne pas se développer parleseul fait du manque une nour- riture plus abondante ou plus appropriée, ainsi que parleur défaut de développement complet dans une alvéole trop petite? Et pour en revenir à mes idées sur le mode de ressemblance des hy- brides avec leursascendans, nevoyons-nous pas queles enfans d’un père qui ales yeux et lesche- ` veux noirs, et d'une mère blonde et aux yeux bleus, n'ont pas nécessairement pour cela les yeux et les cheveux grisou châätains? L'un peut | _avoir les yeux dela mère etles cheveux du père, et vice versä; mais il est assez ordinaire qu'iis re- tiennent quelque chose de lun et de l’autre. La même remarque peut s'appliquer au nez , aux oreilles , etc., et en outre à certaines affections ou maladies héréditaires qui peuvent affecter les uns et non les autres, qui peuvent ne pas se faire apercevoir dans la première génération et reparaître dans la seconde et les suivantes. Le fonds reste, les accessoires varient, le type ou (48) moule primordial existe, le germe y existe aussi; mais il dort ou se réveille suivant des circonstances. - Ce n’est donc pas sans raison que les Arabes conservent avec tant de soin la généalogie de leurs chevaux; il leur a donc paru important de pouvoir établir quaucun mélange, aucun défaut n'avaientsouillé la pureté de leur race, et qu'un atavisme malheureux est impossible. On peut encore tirer de ceci un avis impor- tant pour ceux qui s'occupent du croisement et de l'amélioration des races: ce qui a été dit sur les chevaux peut s'appliquer aux moutons mé- rinos et aux autres races, comme à toute autre espèce d'animal ; il est bon qu’ils prévoient ce qu'ils ont àcraindre d’un atavisme inconvenant; qu’ilssachentquel'époque de son retour est peut- être indéterminée ; qu'ils sachent que, dans les ascendans, des défauts ne sontpastoujours com- pensés par des qualités contraires; enfin qu’ils apprenent à: connaître par l'expérience, si faire se peut, quels sont les caractères qui se mê- lent, quels sont ceux qui se perpétuent sans mélange, et quelles peuvent être les modifica- tions en les croisemens sont susceptibles. Je désire que mes observations contribuent à les mettre sur la voie. ER Mais il est temps de revenir à mon sujet. ' “fai: présenté jusqu'ici les hybrides obtenus par moi comme n'étant le produit et la repré- sentation que de deux ascendans immédiats; je n'ai point parlé des cas où ces ascendans eux- mêmes auront déjà des signes d’hybridisme, si ce n’est en passant; et lorsqu'il a été question des tabacs hybrides de Kælreuther et-de mes choux-navets ‘artificiels ; dans lesquels ont été signalés des hybrides composés ; soit doubles ou triples hybrides, soit surhybrides: Ce sujet est important , mais il est difficile à traiter ; et mes observations à cet égard, quoique déjà très- nombreuses ; ne sont point encore assez positi- ves pour que j'ose m'y engager; cependant je ne puis passer sous silence quelques singularités, qui donneront lieu de soupçonner: là possibi- lité d’une double paternité immédiate : je m'ex- _plique. | “ste Une seule et même graine, un seul fœtus a-t-il pu recevoir en même temps ‘et. indivisé- ment deux fécondations différentes, ou, pour . me servir d’une expression triviale, mais fort claire, un enfant peut-il avoir deux pères? De ce que ce fait n'aurait point lieu dans les ani- maux, on n'en pourrait rien conclure contre 4 ri || | À. P EF LE ii r son existence dans les végétaux : au surplus voici ce qui m'a donné lieu d'agiter cette ques- tion. ' Dès le premier croisement opéré par moi en- tre le melon commun , le melon-serpént et le chaté, plusieurs de ces plantes étant assez voi- sines les unes des autres, et, malgré mes pré- caulions, la possibilité d’une fécondation étran- gère spontanée et imprévue étant admissible, j'avais cru m'apercevoir que plusieurs hybrides provenus du premier degré d'hybridation pa- raissaient tenir en même temps du melon, du melon-serpent et du chaté; c’est-à-dire que, dans les uns, la saveur acide ds chaté se rencon- trait avec les formes du melon et du melon-ser- pent; que dans les autres, la forme du melon dominait, mais que les-saveurs peu agréables du melon-serpent et du chaté se faisaient seules ressentir ; qu'il pouvait même arriver que, dans ce cas, ces saveurs fussent portées à ùn tel degré de force , et tellement repoussantes , qu’il était impossible de les comparer à celle des espèces franches elles-mêmes. Ce fait m’intriguait beau- coup, et, sans la supposition d’une double pa- _ternité, me paraissait inexplicable; j'avoue même encore aujourd’hui qu’avecle secours des nouvelles lumières que depuis j'ai pu ac- (51) quérir, je suis peu satisfait de toute autre ex- plication. Ge Quelques personnes ont pensé que l'influence. d’une fécondation étrangère pouvait se faire. sentir immédiatement sur la: saveur d’un fruit, et ont cru qu’un melon pouvait devenir amer, parce qu'il se trouvait atiprès d’une coloquinte : je ferai voir ailleurs que ce fait doit être regardé comme une absurdité; je ne puis donc ladmet-. tré ici comme une explication : j'aimerais mieux. dire que toutes les plantes, et peut-être plus. encorè les plantes hybrides, ayant, ainsi que nous l'avons vu, la faculté de rappeler, pour : ainsi dire, à volonté, sans mesure etindifférem- ment, et indépendamment les unes des autres, lés qualités de leurs ascendans, il est possible que quelques-unes d’entre elles, mal partagées, aient laissé tout ce qu'il y avait de bon, et pris tout ce qu'il y avait de mauvais , ainsi qu'on voit des enfans avoir les défauts. de leurs parens sans avoir leurs bonnes qualités. Laissant; au surplus, une meilleure explication de ce dernier fait a des observations postérieu- res ; je vais; en réunissant tout ce que j'ai dit Jusqu'ici, chercher à en profiter pour jeter quel- que jour sur certains phénomènes qui s’ob- servent dans quelqués plantes; savoir, ne =- Doea rer a se z $ À j 3 Ja de foi) ; ( 52 ) 1°, L'existence et la réunion sur une plante, soit variété, soit hybride, de plusieurs carac- tères qui, ne se retrouvant point dans ses ascen- dans immédiats, s’expliquentparl'atavisme( (Foy: plus haut),c’est-à-dirè la tendance àrappeler d’ an- ciens caractères perduset quiserenouvellent; 2°.: L'existence, sur la même plante, de Dents de couleur différente ; comme sur quelques ro- siers, /a rose Vilmorin , et sur quelques œillets: il n’est pas raré de voir sur le même pied des fleurs rouges et des fleurs panachées ; 5°. L'existence sur la même grappe de rai- sin, de grains blancs et de grains noirs, et de grains moitié blancs etmoitié noirs;sur le même plant de melon, de deux fruits absolument dif- férens (ce dernier fait m'a été certifié par M. Jil- morin et par plusieurs autres personnes dignes 4°. e T sur le même pied et sur les boutures quien proviennent, de feuilles et de -branches panachées , et d’autres qui ne le sont pas, comme dans le geranium zonale et autres. Ces deuxième, troisième et quatrième faits s'expliquent par les modifications que-peuvent subir pendant le cours de leur végétation , soit une plante, soit une partie de plante : ainsi que nous l'avons. vu. plus haut en parlant des pro- (355) | duits différens que peut donner la même graine semée à des époques différentes, et par une culture différente, 1l est possible que l’atavisme qui ne s'était point manifesté sur la plante principale, se manifeste sur quelqu’une de ses parties. | à Des cucurbitacées en général, et des courges proprement dites. — Projet de nomenclature pour cette famille. Spallanzani a fait et réitéré, avecle plus grand soin et les précautions les plus minutieuses, des expériences qui prouvent que quelques 2 courges ( pepons) peuvent produire sans fécon- dation desfruits dont lesgraines soientfécondes 3 j'ai répété quelques-unes de ses expériences, et mes résultats ontétéconformes aux siens. Je crois même me rappeler que Spallanzania été encore _ plus loin, et que les graines de ses fruits non fécondées, ayant été semées de nouveau, lui ont produit des fruits qui, sans fécondation, ont donné de rechef des graines fécondes. Jai d’ailleurs fait sur les courges proprement dites une multitude d'expériences dont je ne consignerai ici que le point le plus important: J'ai observé leur végétation avec le plus grand À. C5) soin ; Jai pris la peine de les goûter toutes, et jeme suis convaincu , entre autres choses, qu'il n'existait aucune espèce d'amertume dans les petites courges appelées mal-à-propos colo- quintes, ainsi qu'on le croit assez communé- -ment. Je crois avoir déterminé d'une manière | positive (et j Je me suis pour cela servi de tous J}; mes sens ) le nombre des véritables espèces qui, j quoique pour la plupart très-portées à donner | de nombreuses et d’ étonnantes variétés, lesquel- 1 les variétés peuvent bien sei mêler entre elles, | mais chacune dans son espèce, m'ont cepen- | dant paru bien fixes et nullement disposées à se mêler avec les autres espèces par aucune fé- condation, ni spontanée, ni artificielle , quoique jaie- employé beaucoup de temps et de moyens pour les y forcer. TON D’après cela, j'ai cru pouvoir les classer ainsi qu'il suit, et ed pour elles cette nomen- clature. 5 Courges proprement dites > Six Espèces; sa~ voir, 5 10, La calebasse, dite aussi gourde, courge élerine et ses variétés, Ps leucantha : > (58) 2°. Le potiron et ses Sarietés. Jont; une Pe ; remarquable, mais très- peu constante, le turban ou bonnet ture : l'épithète de compressus lai, ‘convenait fort bien; mais le potiromon et quelques variétés de giromon sont également comprimés : je le nomme „Pepo potiron. i 5°. Le giromon, avec oe variétés extrême- ment AA a T et extrêmement singulières, connues sous les divers noms de citrouilles, courges à la moelle, pastisson; bonnet d’élec- teur, coloquinelle ou fausse coloquinte, colo- quinte-orange, coloquinte poire, ete. cm ‘citrullus. ) Sarn 4°. La citrouille musquée, courge ou pai ron musqué melonné, etc., que j'appetlerai _potiromon, comme étant une espèce Intermé- diaire entre le potiron et le giromon, quol- qu’elle n’en soit point hybride. (Pepo moschatus Hgh eximius. ) a . La courge rayée et mouthetée, fort belle, ASE ement nommée melon de Malabar, et qui diffère assez sensiblement. des autres pepons. (Pepo malabaricus. ) 6°. Et enfin le pastèque ou melon d’eau , qui west pas du tout un melon. ( Citrullus pasteca. ) - Ces six espèces, ainsi que je lai dit, ne se F Se Ce EA bre ETEEN BMD air we i Les RATE ( 56 ) mélent point ensemble et n'exercent aucune influence fécondante sur aucune autre plante que je connaisse. (J'avouerai cependant que mes expériences sur le potiromon et le pas-" tèque ont été beaucoup moins nombreuses , et que je me propose de les répéter.) Nomenclature proposée pour les cucumis : Cucurnis sativus , concombre ; 20, Melo sativus, melon; 3°. Melo persicus, melon de Perse, d'hiver (fruit jaune, oblong, rayé et moucheté de vert}; 4°. Melo flexuosus 3 melon-serpent , €t sa va- riété le melon-trompe; | i bo. Melo chate, le chaté (abdelaoni); 6°. Melo dudaïm, le dudaïm. Cette nomenclature est fondée sur ce que le concombre reste franc et isolé de tous les autres, et sur l'analogie et la tendance qu'ont àse mé: ler le melon commun ,le melon de Perse, le serpent , le trompe, le chaté, et très-probable- ment aussi le dudaïm, les produits croisés de tous ces melons étant des hybrides bien réels. Je crois donc pouvoir conclure que tout ce qu'on a débité jusqu’à présent sur le mélange et la dégénération du vrai melon et du con- (57) combre par la fécondation du concombre et des courges, tels que potiron, giromon, Ci- trouille, coloquinte, etc., est absolument dé- - nué de fondement. pan - Il faut considérer que les melons , ainsi que la plupart des fruits des cucurbitacées , conte- nant, à ce qu'il wa paru, une quantité notable de potasse et de matière animale , sont sujets à prendre une amertume, un goùt et une odeur détestables, pour peu quela saison contraire,une mauvaise constitution , une maturité mal ac- quise ou passée, humidité sur-tout, y détermi- nent un commençement de putréfaction : il n’est donc pas nécessaire pour cela du voisinage d’une citrouille ou d’une coloquinte. (Notez bien que la coloquinte des jardins n’est nulle- ment amère, cette amertume n’est propre qu'à la coloquinte officinale , cucumis colocynthis.) Ces qualités désagréables ne pourraient exister que dans les produits hybrides, par graines, de ces melons dans l’année suivante, si une fécondation étrangère spontanéeavaiteu lieu. Vaifécondé un mais blanc avec le pollen d'un maïs jaune, a. ’épi produit a été à grains blancs: ce n’est _ qu’en semant, l’année suivante, ces grainsblancs, que j'ai obtenu des.épis à grains moitié jaunes et. moitié blancs, Ces fécondations spontanées D br TROT PR RE mir ne 2 Eire EL (58) étrangères ne sont done pas si communes ni si aisées: qu'on veut bien le supposer , èt bien que nous ne sachions pas si la fécondation n’a pas quelque autre moyen de séffectuer que celui qui apparait à nos yeux, point sur le- quel il serait trop long dé développer ici mes idées; nous pouvons cependant croire qu’elles sontsoumises à des lois déterminées, que la na- ture a établies pour la conservation des espèces, et nous ne devons pas croire à la puissance du hasard pour les violer : il y a très: probablement un système d'attraction et de répulsion entre le pistil et le pollen des fleurs, en raison de leur différence ou de leur parité , et ces affinités ne peuvent être vaincues que par une force artifi- cielle. Je me refuse donc à croire que le hasard ait pu faire ailleurs ce qu'il n’a& pu faire chez moi, quoique favorisé par moi, et ce que j'ai vainement tenté de faire moi-même. Telest du moins l’état actuel des choses ; miais commeje me propose de donnersuite mes obsér- vations; s’il se présentait à moi quelques faits contraires, je ne Craindrais point dé mérétracter. Au surplus, cet état actuel de choses peut chan- ger sañs que les principes changent; il peut chan: ger par l'effet de la double paternité, par la pro: _ duction d'hybrides quelconques dans uné famille | t 99 ) ; nouvelle, production qui peut tout déranger, les lois d'affinité n’étant plus les mêmes pour les espèces hybrides que pour les espèces franches, etil.est possible que des plantes qui ne s’allient point immédiatement entre elles contractent cette alliance par le moyen d’un intermédiaire : c'est ce que la suite éclaircira, | | Mais autant, entre espèces différentes bien caractérisées , les fécondations spontanées sont rares, autant sont-elles à craindre entre les va- riétés et les hybrides; et c’est ce qui m'engage à avancer une proposition que je crois utile. L'extrême variabilité des melons , leur facilité à se mêler par le croisement, même à dégénérer spontanément (ce que montrent la grande quan- titéet la culture répandue d’espèces nouvelles et intéressantes que nous avons actuellement) , la production des hybrides dans cette famille, fait qui avait lieu avant moi, et qui est constaté par l'existence du melon-trompe et des variétés pro- bablement hybrides du melon-serpent, nous font craindre deperdreles melonsquifontaujourd'hui la base de ce commerce, Notremelon-maraïicher, qui a bien son mérite; le prescott, si agréable au goût; le petit cantaloup noirdes carmes, précieux par sa saveur très marquéeet sa précocité; leme- lon-muscade; le petit sucrin vert; le melon de RATES SE LEE de JET es (60) Perse d’hiver,passeront, comme tant d’autres ont passé. N'y aurait-il donc-pas moyénid’y obvier? Il me semble:quon.pourrait confier le soin de leur conservation à un établissement public: en y:cüultivant tous les ans isolément une: ou plu- sieurs de ces espèces bien-franches; en consér- vant , plusieurs années , leursgraines par la dis- tribution, il me semble qu’on parviendrait. à _atteindre:ce but. Aie FE (77). Un cantaloup-boule- de Siam; privé ‘de ses fleurs mâles , couvert d’une cloche pendant l'épanouissement de sa fleur femelle non fé- condée , a donné un fruit dont les graines ont été fécondes; vingt-huit graines de ce fruit semées l'année 'suivanté ont donné des fruits absolu- ment semblablés:xlaboule-de-Siam: Deux grai- nes ont donné des fruits-oblongs et à côtes peu saillantes et à peau lisse. Ce fait prouve en premier lieu la dégénération spontanée du me- lon, et en second lieu donne à croire qu'il n’a pas besoin de fécondation pour fructifier, à moins qu'on né suppose que dans. ce cas sa fleur femelle était pourvue d'étamines; ce qui arrive au reste. assez souvent. . Je mettrai à la disposition dela Société es échantillons de | graines de mes hybrides les plus intéréssans dans la famille des melons. DEUXIÈME MÉMOIRE SUR LES CUCURBITACÉES, PRINCIPALEMENT SUR LE MELON, CONTENANT LA COLPURE EN PLEINE TERRE DE CELUI-CI, ETC, ET LES PERFECTIONNEMENS DONT ELLE SERAIT, SUSCEPTIBLE;, | p; PAR M: SACERET, MEMBRE DE LA SOCIATÉ ROYALE ET CENTRALE D'AGRICULTURE- } PARIS, IMPRIMERIE DE M°°. HUZARD (NÉE VALLAT LA CHAPELLE), Imprimeur de la Sociéte , rue de l'Éperon Saint-André-des-Arts 5 n°. 7, Le pen 1827. Da SEE E A T E E T oy s 2 Me roro PA Br BRUNET PER GUN Qu ir p i Eee MEME. pa Le Extrait des Mémoires de la Société royalé et centrale d'Agriculture, année 1827. Le DEUXIÈME MÉMOIRE LES CUCURBITACÉES, SUR LE MELON; PAR M. SAGERET, Membre de la Société royale et _ centrale d'Agriculture (1). Surla Culture du melon en pleine terre d'après des expériences faites en grand à Paris pen- dant les années 1822 et suivantes, jusque ét y compris 1826, contenant en outre quelques considérations sur la végétation et la fructifi- cation des cucurbitacées en général, sur quel- ques espèces nouvelles, et sur les perfectionne- mens dont cette culture serait susceptible. ‘INTRODUCTION. Le melon (cucumis melo, L. ; melo vulgaris, Tournef. ) estune plante de la famille des cucur- bitacées, qui porte sur le méme pied deux sortes de fleurs : les unes , måles, destinées à la Q) Voyez le premier Mémoire dans le volúmė de Vannée 1825 , page 435. - 4 fécondation; les autres, femelles ; qui portent un fruit que tout le monde connait , dont il se, fait à Paris nne grande consommation, et qui est un objet de commerce assez important. Le melon ne se cultive généralement à Paris et dans les climats analogues au sien que sur couche, avec châssis pour les primeurs et avec cloches pour ceux qu'on mange dans l'été. Cette pratique est fondée sur plusieurs rai- sons. Les jardiniers-maraîchers , dont le terrain est précieux, et dont la culture se divise en sai- sons, c'est- à-dire en productions particulières, successives et déterminées , dont. l'ordre ne peut etre interrompu ni interverti sañs de grandes pertes pour eux, doivent semer et ré- colter leurs melons à des époques aussi à-peu- près fixes et déterminées ; résultat qui, pour les melons, ne peut s’obtenir qu’au moyen de couches, de chàssis et de cloches , puisque c’est le seul moyen de vaincre les effets d’une tem- ‘pérature variable : de plus, les premiers me- lons. se vendant beaucoup mieux que les au- \ trés, il leur importe d'en hâter la production. Les jardiniers bourgeois , à leur tour, jaloux de rivaliser avec les maraichers, suivent la même marche ; la plupart. d’entre eux ignorent aussi qu’il est possible d'exécuter cette cultare í ( 5 ) i en pleine terre. On s'est d'ailleurs: beaucoup exagéré les difficultés de la culture dirmelon ; sa taille sur-tout paraît en présenter le plus: les meilleurs praticiens ne suivent pas tous la même méthode; plusieurs d’entre eux en font un mystère, et Ceux qui veulent en apprendre une par le fait -de la seule imitation et sans en _connaîtreles principes réussissent difficilément ; et, en effet, 1l y a peut-être plus d’inconvéniens à mal tailler le melon qu’à ne pas le tailler du tout, | L | | | On s'était aussi persuadé mal-à-propos que, certaines variétés seules , plus robustes ou pré-\ j tendues acclimatées, pouvaient réussir en pleine ! terre; jai cultivé également et avec un égal . succès les espèces acclimatées et les copay étrangères et nouvelles. On à cru aussi pendant long- temps, et plu- sieurs personnes le croient encore, que le me- lon est un fruit indigeste, malsain, fiévreux; ete., et qu’une fois le mois de septembre arrivé, on ne peut en manger sans danger. J'ignore jus- qu'à quel point ces préventions et le défaut d'habitude peuvent influer sur les effets réels , _ mais je crois néanmoins que tout cela nest qu'er- reur ; je puis assurer, d'après ma longue expé- rience , que ce fruit, lorsqu'il est de bonne qualité etbien mùr, est, tres-sain ; même de fa- cile digestion, et qu’il peut acquérir et conser- ver ces bonnes qualités jusque et-au-delà du mois de novembre. J'en mange habituellement pendant cinq mois de l’année sans en avoir ja- mais été incommodé, Teya Étant donc, comme l’on voit, grand amateur de melons d’une part, et, de l’autre, ayant en- trepris sur les cucurbitacées un ouvrage poun _ la confection duquel il m'était nécessaire de les cultiver, et les réunir pour bien reconnaître et pour en comparer toutes les espèces et varié- tés, après avoir fait ce travail sur les courges , je devais en faire autant pour les melons. Feu M. T'hotin, et, depuis, MM. Bosc, Vilmorin; Challan, François de Neufchâteau, etc., se sont fait un plaisir de me procurer toutes les graines qui étaient à leur disposition; mais il fallait, pour parvenir à cultiver et réunir sans de grands frais toutes cés espèces de melons, en simplifier la culture et la taille. Je me suis donc borné à en mettre: quelques-uns sur couche pour avoir des primeurs, et j'ai élevé le reste en pleine terre. Fai donc cultivé en pleine terre, et pendant plusieurs années de suite, plus de mille pieds de melons de plus de cent variétés de différentes races et de: différens chmats. Le“semis et la Zi taille ont été exécutés par moi seul; les dpo et les arrosemens ont été faits sous mes yeux'et sous ma direction ; et mes essais ont été suivis dün pisip succès : C'est l'exposé des moyens que j'ai employés qui devait faire le but ee cipal de ce mémoire. bek sh n ‘Ge west pas que nous ne possédions surla culture du melon quelques bons ouvrages. Oli- vier: de Serres, Rozier, et, plus récemment, MM: Calvel, Louis Dubois, Vilmorin et Fêbu rier, s'en sont occupés ; mais ce n’est po en gé- néral :sous le rapport que j'ai ici en vué sil reste donc quelque chose à faire. Avec leur secours; avec les éclaircissemens que j'ai pu | tirer de mes conversations ayec d'habiles prati- ciens; et avec mes propres expériences , je ne me crois pas encore capable de donner un traité complet de la culture dù melon ‘jy tra- vaille néanmoins, et, en attendant, désirant voir se perfectionnér, ét sur-tout se populari- ser cette culture, je dirai tout ce que je sais; et, pour en faciliter l'étude, je divisérai ce mémoire en trois parties. ; + Dans la ‘première, je donnerai Sa des- mapenó simples, faciles et économiques, que j'ai employés :pour la culture du melon en pleine lerre exposé que j'ai tâché de rendre-clair et | (8) | court}: afui :de le mettre à la portée des plus simples cultivateurs ; me bornant à y décrire les procédés indispensables , en indiquant cepen- danțcceuwiqwon; pourrait. y ajouter pour plus de perfection: iis sh tem zò Dans la seconde partie, un peu plus théo- rique, mais Cependant fondée sur mes observa- tions, jexposerai Quelques considérations sur la végétation du melon et sur les moyens d'en perfectionsier la fructification. - La troisième partie consistera en une notice sur la culture et la nomenclature de plusieurs autres-cücurbitacées tant anciennes que nou- velles; SED PREMIÈRE PARTIE. ` CULTURE DU MELON EN PLEINE. TERRE. 5% à Choix et préparation du Terrain. Quoique, à moi: avis ; dans ñotre climat, le melon puisse être cultivé assez généralement en pleine terre, cependant, comme toutes'les án- nées ne sont point également favorables; comme certaines localités pénvent être plus exposées aux gelées blanches tardives du printemps: ou -aux premières gelées d'automne , on doit s’atta- cher à choisir le terrain et les expositions les plus convenables: Il faut préférer: un terrain plutôt sec'et chaud que froid et humide, exposé, ét, s'il est pôssible ; incliné au midi, abrité du nord, soit par des murs, des haies, un coteau où uné plantation d'arbres, mais non pas ĉe- pendant ombragé; car le melon ‘n'aime pas l'ombre, et doit jouir én toute liberté'de l'air et du soleil. Il est même prudent, à moins d’une localité froide et humide, de ne pas le placer | trop près des murs exposés au midi; car il se- rait’ exposé à y recevoir des coups de soleil, et il faudrait, dans cette position, couvrir ses fruits d’un peu de paille pendant sa grande ardeur.Je ne m'étendrai pas d’ailleurs sur les moyens de remédier aux défauts du sol et de l'exposition Ë tous les cultivateurs connaissent bien: l'usage des fossés pour assainir les terrains froids et humides, et l'emploi des haies sèches et des paillassons pour former des abris artificiels. Laterre devra, avant ou pendant l'hiver, réce- voir un labour de bêche ou de houe; d'un bon pied de profondeur, si sa nature ne s'y oppose pas; elle devra être amendée, si elle ne l’a point -été suffisamment pour de précédentes cultures ; au printemps, et peu de jours avant le semis, il faudra lui donner une seconde façon, qui sera me ~ Ua ENERE Pe - rade , éd >" ti à pie. ui dns bi r» . #3 ra RE ET eE 2 à Sa Ai j 7 es Nes RTS A ia >- { 10 ) telle que la naturedu sol l'exigera : : ordinaire ment un léger binage suffit ; mais dans.tous les cas, il faudra qu'il soit purgé.des.mauvaises herbes, sur-tout du .chiendent, parfaitement ameubli.et uniavec le râteau ou la fourche. Ces opérations se font chez moi ordinairement à la fin d'avril, ou dans.les premiers jours de maii; chacun se, réglera à cet égard d'aprés la saison et les localités. Disposition ‘du Terrain pour le Semis. ft Gislques jours apres ces ‘opérations, ayant laissé à la terre le temps de se hâler, et par un beau temps, s'il reste quelquesmauvaises herbes, on repassera le râteau une seconde fois, - : Le terrain étant ainsi disposé, on trace au cordeau: des lignes écartées; de quatre à cinq.ou six pieds les unes des autres (mon habitude est . dé:oinq pieds), suivant que le terrain est pré- cieux, que les espèces de melons qu'on veut cultiver sont plus ou moins vigoureuses, etc. Sur ces lignes, on pratique à deux, ou, mieux, à trois pieds de distance, des trous d’un bon fer de bêche de largeur et de profondeur : cet-es- pace Suffitsÿcependant il y aurait de l'avantage à legfaire un peu plus larges. On remplit ces trous de, fumier, que l'on tasse bien, que l'on o H ) égalisé au niveau du söl, et qui doit même, si ce dernier est de naturé humide, le déborder un peu et le surpasser; on recouvre le fumier dé six à huit pouces de terreau, qui doit aussi le déborder : de telle sorté qüe cela présente une butte circulaire et arrondie à sa surface , de six à huit pouces de hauteur à sa sommité, et se terminant d'une manière insensible à sa base, qui. doit avoir au moins dix-huit pouces de diamètre et même plus, si l’on veut. Toutes ces dimensions pourraient être modifiées em raison du climat et de la vigueur des plantes. -On peut se servir de toute espèce de fumier ; celui de cheval sortant delécurie èst préférable | sa chaleur, quoique très-faible, à raison du peu devolume employé, qu’il:peut néanmoins con: server pendant douze à quinze jours, suffit pour activer la levée: des: graines, et pour-atteindre unesaison plusélevée en température; j’emploie ordinairement le fumier de cheval, quelquefois celui de vache, mais plus souvent encore les boues de Paris, que j'ai xnra disposition, et dont je’ me trouve très-bien. J’ajouterai même que je men sers aussi avec beaucoup de succès pour faire des couchés. Faute de terreau, on pourrait se servir de la terre ellemême, soit pure, si elle est légéré et bin amendéé, soit mélangée avec du HET fumier.conuscmmé.Les maraichers,se servent as- sez souvent de'la terre de leurs jardins; mais on sait quelle est sa qualité. J'engage ceuxqui ont à leur portée du terreau de bruyère à en essayer, soit-pur, soit mélangé avec d'autre. terreau ou ayec du fumier bien SPRPRPYRS: 4 } Du Choix des. graines, du Semis ét des soins s gú il | exige. Jeni Fe less semis iiaiai melon;ix même: ra mieux soi- gnés;: omrecorimande le choix. -des graines-bien pleines etbien: aontées, à pl usforte raison CeChoix est-il: nécessaire pour.un semis sur place et en pleine terre. Ce n’est pas que je n'aie quelque- fois employé, faute: de: mieux, des graines de melon-mal mûres; mais, c'est ce qu'il faut évi- ter, parce qu'elles lèvent. incomplétement, ei . donnent sur-tout, dans le principe, des plantes peu vigoureuses, et par cela même, dit-on, plus hâtives, ce qui peut-être une considération ; mais ilest plussür de. semer de bonnes graines. Quant. à leur âge, il ya l-dessus diversités d'o- pinions: les graines nouvelles poussent plus vi- soureusement,. mais on leur reproche de se meitre à fruit plus diffeilement. Plusieurs jar- dipiérs préférent celles de deux ans : en général, pour moi, Je préfère les nouvelles, et cepen- dant je me sers à-peu- près avec un égal succès de celles même beaucoup plus anciennes ; mais, dans ce dernier cas, il faut s s’en méfier et semer plus dru. : Mon usage est, lorsque je suis sûr de leur bonne qualité (ce dont il est bon de s'assurer d'avance en en semant sur couche}, de n’en mettre qu’une au milieu de chaque poquet; quand ‘elles sont douteuses, j'en mets plu- sieurs. Si l’on est dans l'intention de ne con- server qu’une plante par poquet, comme elle sera mieux placée au milieu, il faut alors wes- pacer les graines que de deux pouces l’une de l’autre: cette distance suffira pour que la plante restante ne soit point ébranlée par larrachage des surnuméraires ; cet arrachage d'ailleurs doit être fait avec précaution. Si l’on était dans l'in- tention de laisser à chaque poquet deux plantes, et je ne conseillerai jamais d'en. laisser davan- tage, on pourrait placer les graines à six ou huit pouces l’une de l'autre. Lorsqu’ on vise à la gros- seur des fruits plutôt qu'à la quantité, il vaut mieux ne laisser qu’un seul pied. Au surplus, à cet égard, on pourra se régler sur la distance et l'étendue qu’on aura données à ses poquets, à Ja Quantité de fumier et de terreau qu'on y aura mise, à la grosseur et à la vigueur des espèces, # (14) l'étendue qu'elles ia occuper, étendue pro- portionnée aussi à la qualité du sol, aux soins et aux arrosemens que. l’on sera à même de leur donner. i Les graines doivent être enterrées à la pro- è fondeur de six à douze lignes; moins elles sont recouvertes, plus elles lèvent aisément, mais alors il faut les entretenir fraiches. L’épaisseur de terreau ou de terre qui les recouvre devra va- rier à raison de sa légèreté ou de sa force; un pouce de terreau ne serait pas trop, et six li- gnes de terre trop forte seraient beaucoup; on se réglera aussi sur l’état de atmosphère; s'il est sec, il exigera aussi qu'elles soient un "peù plus récouvertes. sta Après les graines semées, il faudra compri- mer légèrement avec la main la terre qui les recouvre, pour les garantir, soit du hâle, qui Jes dessèche, soit de la pluie, qui les déchaus- serait ; cette compression néanmoins ne devra être kuča que si cette terre était sèche et légère, car elle serait nuisible à la sortie des plantes, si elle était forte et humide : si l’on est en retard de semer,on peut hâter la germination des graines, en les faisant tremper pendant ‘vingt-quatre heures ou un peu plus, dans de leau de bonne qualité et à une douce tempé- (15) rabure ; mais alors il faut avoir soin dé les en tretenir en terre fraîche, car, une fois disposées à gérmer, elles périratent faute de ce secours. Res graines de melon peuvent, si la saison est favorable, lever au bout de Huit jours. Comime il importé, pour la commodité du tra- vail et la régularité dela plantation, qu'elles lè- ventuniformément, il faudra, vers cette époque, visiter lés poquets non levés, afin de les réense- mencer , Si les graines ne valaient rien. S'il fai- sait chaud et sec, et qu'on eût de l’eau à sa dis- position, il fadeaie nea Lg: lévée par des : ar- rosemens. 10 ; Je sème bramie depuis lé rer, jusqu'au 20 de mai; terme moyen ,:10 de mai : chacun se réglera d’après la saison et la nature de son sol. lus ; | Lorsque les graines seront bien levées, il fau- dra sarcler à la main les poquets, plusieurs fois même, S'il est nécessaire; un peu plus tard, et lorsque, outre les feuilles.séminales où édigte. dons, quelques autres feuilles se développeront, ce que je suppose être vers la fin ou au commen: cement de juin, on pourra arracher les plantes Surnuméraires. Il faudra aussi donner un binage AU terrain tout entier, saufaux poquets, auxquels l'outil ne doit pas toucher : ‘ordinairement ui t = (16) binage suffit; on devra le répéter si la nature du terrain ou la levée des mauvaises herbes l'exige. Lebinage doit s'exécuter de manière à ce qu’il serve à rechausser les poquets sans. couvrir leur sommet, et de telle facon que la butte, au lieu de dix-huit pouces ou deux pieds de diamètre qu’elle pouvait avoir d’abord, en présente, un de deux à trois pieds, etmême plus si on le peut; les racines du melon s’étendront dans tout cet espace, et même beaucoup au-delà, si la terre est meuble et amendée. Lorsqueles graines de melon sont leris elles peuvent être attaquées ou par les insectes, il faut y veiller, ou par les gelées blanches: il faut alors, à défaut de cloches, couvrir, le soir, les jeunes lantes avec des pots renversés, ou avec une pol- gnée de paille, ou toute autre chose, et les dé- couvrir le matin. Si à cette époque, que je suppose être au com- mencément ou dans le courant de juin, le semis venait à manquer par un accident quelconque, ou que le climat n’eüt pas permis de semer sur place, ce serait le moment de regarnir ou, de planter. Je suppose ‘qu'on a dû prévoir ce Cas, en élevant sur couche, ou à l’abri et en pots, la quantité de melons dont on peut avoir be- soin : quelques jours avant la plantation on a dú CAB. étêter ces melons (on verra plus bas ce quec est). Il faudra les dépoter.soigneusement sans tou- cher aux racines, les placer au milieu des po- quets; et les arroser sur-le-champ. Il faudra, pen- dant quelques jours, les abriter du soleil, et les arroser, s'illest nécessaire; mais très-légèrement. J'ai vu ces melons ainsi transplantés reprendre assez bien lorsqu’ ils sont bienvsoignés ; mais. ils acquièrent difficilement la grande vigueur de ceux qui sont semés sur place: 7 Quand le dernier binagevesť fini, et qu’on a laissé un peu hâler-la terre, dans le cas où il y resterait encore quelques mauvaises - herbes, qu'on pourrait au surplus-retirer avec lerâteau, il est essentiel, si on lé peut, de pailler les po- quets; c'est-à-dire de les couvrir légérement-de . menue paille, de fumier léger, delitière; oumême de mousse etde fougère; suivant qu’on en aura: à sa disposition; si l’on pouvaitcouvrir ainsi:tout: le terrain, cela n’en serait quermieux: : cette: opération doit étre faite avec soin, ayant grande: attention de: ne pas meurtrir: ni couvrir: des: jeunes plantes ainsi que leurs: rameaux ; ce: qui leur serait très-préjudiciable. | (18) ‘De la Taille du melon. La taille du melon est un objet asséz impor- tant lorsqu on. veut la porter à sa perfection ) elle peut présenter quelques difficultés. Je par- | lerai plus au long de sa pratique et de sa théorie dans la deuxième Partie de ce mémoire; mais ich, me.contentant d'indiquer les exceptions et les modifications, ainsi. -que quelques points peu essentiels, je vais essayer de la réduire à des: principes extrêmement. simples: Le melon s'élève d’abord de terre sur une tige principale ; qui ne porte que des. fleurs mâles, et peu on point dé femellés, par consé- quent- point, de fruit; de cette tige principale sortent.des rameaux latéraux où sécondaires, qui ne sont guère plus féconds; de ces=ra- meaux secondaires sortent. des rameaux ter-. naires, sur lesquels on commence à voir quel- ques fleurs à fruit; et enfin de ces rameaux terhaires sortent des rameaux quaternaires, sur nr se montrent autant ne fleurs à fruit qu'on peut le désirer- ; 3 _ ji Etant donc une fois bien établi en principe que c’est sur les rameaux ternaires et quater- naires qu'on peut espérer le fruit, c’est à faire ~ : past" | naitre et croître promptemént ces raméaux pro- ductifs qué Part doit s'attacher : la taille va nous en fournir les moyens, je ne aiaa ei que des plus simples. MENT h 26 Lorsqu'outre le dévéloppetient dè sés à feuilles séminales où cotylédons (queles jardiniérs ap- pellent les oreilles); le meloh prééente ‘trois, quatre où cinq feuilles au-dessus, et en raison de sa force et de sa vigueur, il est temps d’ar- rêter la pousse de cette tige principale, qui ne se mettrait à fruit qué beaucoüp ‘plus tard; on l'étête alors ; en coupant cétte tige au-dessus: des deux: premières feuilles (nòn compris. les sémi- nales), soit avec un instrument trahchänt, soit avec lorigle du pouce; ce qu'on appelle propre: ment pincer : cette opération, ainsi que toutes celles qu’on fait au mélon,-doit'être faite avec soin ; sans-baisure.et pas trop près de l'œil su périeur, qu'il faut évier de blesser. Ce retran- chement a pour but de hâter le développement des bourgeons qui doivent sortir de-l'aisselle des deux feuilles qu’on a laissées, bourgeons dorit il ést assez essentiel qu'oh voie. déjà de tudiment-ou l'embryon : ces bourgeons: doi- vent, autant qu'il sera possible; être opposés Pun à l'autre; et par suite on devra les diriger de telle manière, que chacun d'eux occupe: les- 25. ( 20 ) pace > qui Jui estudestiné; sans se confondre l'un: avec l'autre, non plus qu avec les plantes voisines: | | ggi Ces deux bourgeons acquièrent de la lon- guéur': ils forment-ce: que j'appelle rameaux _secondairés; on les nomme ordinairement les deux:bras. Lors doncque ces deux, bras outra- meaux secondaires; sur aliii développement .de six à dix-pouces de longueur, ont poussé cinq à six feuilles:ou-environ; on: voit alors sur lesdits deux bras, et del aisselle des feuilles: inférieures, naître de nouveaux bourgeons; s1 dès leur ori- gine ces nouveaux bourgeons, destinés à: for- mer lés branches ternaires, montrent quelques fleursta fruit, et paraissent: bien ‘conditionnés et disposés à réussir; on pince les raméaux se- condaires au-dessus desdites fleurs à fruit, et, si l'on veut, un peu plus haut, et même à son ex- trémité , et l'opération de la taille proprement dite est terminée. "= -~ ‘Mais ice développement précoce de aatis à fruit est rare; il faut dé bons yeux pour les apercévoir, et la plupart des espèces de melon, sur-tout les espèces vigoureuses, ne se mettent pas à fruit si aisément : il faut alors continuer de tailler. Revenons donc à nos rameaux secondaires, i { 2 r ) pincés, comme on l’a dit plus haut, chacun auz dessus de leurs deux feuillesanférieures::De Llais: selle desdites deux feuillesinférieures de chacun de ces deux rameaux ; nous avons vu qu'ilse dé. veloppait deux bourgeons ; ce qui fait en totalité quatre bourgeons. On pincé au-dessus d'eux, ils donnent alors quatre rameaux ternaires ; ces quâtré rameaux ternaires sont encore pincés au~ dessus :dé la deuxième feuille, ce qui donne naissance à huit rameaux quaternaires. La ‘taille est alors terminée; la plante s'étend sur ces huit rameaux, et l'on voit paraitre sur eux une trés-grande quantité de fleurs à fruit. Quelques jardiniers suppriment alors les ra- meaux qui n’en portent pas : peut être est-il plus. prüdent d'attendre qu'il y ait plusieurs fruits biens noués pour faire cette suppression. Quant à moi, j'avoue que je m'en rapporte alors à la nature, et que je la laisse aller son train; et d'ailleurs, à cette époque, la Saison commence à favoriser la végétation, naturellement vigou- reuse du melon. Ces principes de taille pourront paraître bien sévères: L "obligation de fairedes retranchemens si rapprochés de temps.et de lieu semble bien rigoureuse; cependant.ils-sont nécessaires pour la fructification de plusieurs espèces , et comme ils sont d’ailleurs utiles ou peu nuisibles à toutes. = X ara en général, j'ai dû les prescrire pour toutes, dans i l'impossibilité de donner des préceptes putes liers pour chacune. C'est aux jardiniers qui n’en cuitivent qu'une seule; ou du moins un petit nombre d'espèces , à les étudier, et à épargner ces. pincemens, soit à celles qui fructifient aisé- ment sur les rameaux secondaires ou ternaires , soit à celles plus privilégiées encore qui dévelop- _pent du collet même de la plante des fleurs inat- tendues, ou des bourgeons cotylédonaires, subsi- didires, ou même inaperçus et adventifs, qui se mettent aussi très-promptement à fruit : quel- ques-uns les retranchent ; d’autres savent en profiter, et c'est pour eux une grande avance. Je dois ajouter, pour l'instruction de ceux qui cultiventle melon dans des climats beaucoup plus | favorisés de la nature que celui de Paris,et où l'on peut s s'en rapporter à elle pour la fructifica- tion du melon, que la taille lui est peu ou point nécessaire; cependant l’étêtement dela tigeprin- cipale sinon au-dessus de deux feuilles, au moins au-dessus de la troisième ou quatrième, lui sera toujours très-utile, et le pincement des rameaux Rs s'il a lieu, ne devra s’y exécuter qu'à l’extréniité desdits rameaux, lorsqu'ils au- ront pris un accroissement notable, et qu'ils au- ront d'eux-mêmes développé un assez grand - nombre: de bourgeons ternaires. Gette grande (24) quantité: de bourgeons développés donnera plus de chances de fructification, en tant qu’elle laisse à espérer que plusieurs d'entre eux mon- treront des fleurs à fruit. Ce mode peut même être essayé, ici avec quelque succès, lorsqu'on opère sur des variétés aisées à fructifier, lorsque - lon a de l'avance, que la saison s'annonce bien, et que l'on a des raisons pour ne pas hâter la production et la maturité des fruits.. Dun autre côté, il fait savoir que , faute d’a- voir fait en temps et lieu le nombre des pince- - mens que j'ai prescrits en premier lieu, on sex- ` pose à n’avoir point de fleurs à fruit, et à ce que ceux qu'on veut faire plus tard pour y remédier, faits sur des plantes dont la ramification est abondante et confuse, peuvent donner lieu à des méprises, et à des oublis que la saison avancée ne permet pas de réparer. Beaucoup de jardiniers trouveront peut-être cette théorie et cette pratique un peu compli- quées, je vais, pour leur commodité, réduire cette taille à sa plus simple expression. Taille du Melon simplifiée. ve, époque : lorsque la planté, non compris les séminales ou oreilles, à acquis cinq ou six m ke Ez A O A | VA Eao naea ( 24 ) feuilles, on l'étête au: dessus de 5 deuxieme feuillé en la pinçant. ; | 36 époque : de l’aissélle desdites feuilles qu’on a conservées, $ sortent deux bourgeons; on les laisse se développer jusqu'à six ou huit feuilles : ils forment Ce qu'on appelle les deux bras ou rameaux secondaires; on les pince alors chacun au-dessus de la deuxième feuille. 3°, et dernière époque : de l’aisselle desdites deux feuilles laissées à chacun desdits deux ra- meaux secondaires S sortent en totalité quatre bourgeons ou rameaux ternaires ; ils sont de nouvéau, après un développement de cinq à six feuilles , pincés chacun au-dessus de la deuxième feuille, ce qui donne naissance à huit bour- geons ou rameaux quaternaires ; = Le ra de la taille est terminée. Résumé de E T aille simplifi ifrée. 5 rp époque. see a + + L Opérat. ou pincement.- 2€: ÉpOUE.. e.e o . +. 20pérat. ou pincemens. 3° et dernière époque. 4 opérat. ou pincemens. 3 époques. Tora. 7 opérat. ou pincemens. La plante du melon estalors établie sur huit rameaux quaternaires, Sur lesquels on voit pa- raitre des fleurs à fruit en abondance; on ne devra plus y toucher avant qu’il y ait une cer- taine quantité de fruits bien noués. ` CURE SET ENT ERP ECTS C4) | Il est bon d'ajouter que si apres la deuxième opération faite sur les deux rameaux secondai- res, on voyait paraitre une assez grande quan- tité de fleurs à fruit, on pourrait se dispenser de faire les quatre dernières opérations. Du Temps favorable a la Taille. Le melon , de sa nature, est une plante assez vigoureuse ; néanmoins, dans. notre climat, et sur-tout lorsqu'il n’a pas le secours des châssis et des couches, sa ie demande quelques pré- cautions. à Lorsque les SREE sont faibles, on peut re- tarder la taille , et mettre même quelque inter- valle entre les opérations indiquées , laisser même aux rameaux plus de longueur et plus de bourgéons, quitte à les arrêter plus tard. On n’est pas toujours le maitre de son temps, et quelquefois la saison presse, il faut quelque- © fois tailler malgré soi; mais lorsqu’ il est possi- ble , il faut choisir l'instant favorable. En effet, toutes les opérations de pincement , de retran- chement de branches qu'on lui fait subir, étant nécessairement débilitantes et suspendant mo- mentanément le cours de sa végétation, il faut éviter d'y toucher quand la température est dé | ( 26 ) favorable. Il faut éviter les hâles froids et l'ex- trême chaleur; un temps doux, humide et cou- vert est préférable au. vent du nord ; c’est lors- que le vent est à la sève, comme disent les jar- diniers , qu "il faut faire ces opérations : ce sont, je le pense, les vents d'est, de sud-est, de sud, et sud-ouest. Des Soins qu’exigent les melons pendant le cours de leur végétation, de quelques Pratiques, telles que le retranchement des fruits et bran- ches superflus, etc. | M'étant engagé à ne parler que de ce que je regardais comme absolument important, j'ai négligé de parler de la suppression des vrilles, des fleurs mâles, mais sur-tout de celles des co- tylédons ou oreilles, et des yeux qui en sor- tent, opération à laquelle bien des jardiniers attachent une importance bien ou mal fondée : mais on ne peut blämer le soin qu’ils prennent de retrancher les feuilles et les branches atta- quées de la rouille ou autres maladies. Quant à ce dernier point, on remarque quelquefois des plantes, ou parties de plantes faiblissant et se fanant à l’ardeur du soleil (les jardiniers disent alors. que ces plantes lâchent ) : cette maladie me parait provenir ou de a: meurtrissure de i katy quelques-unes de ces parties, où plutôt de la pourriture du pivot ou de, quelque grosse ra- cine , soit spontanée; soit causée per l l'humidité froide on la morsure de quelque insecte, Lors- que cette maladie n'est pas poussée au dernier degré, on y remédie quelquefois par des arro- semens légers et fréquens, et en l’abritant pen- dant l’ardeur du soleil: ces soins peuvent faci- liter la LBOUASE S de nouvelles racines latérales, qui suppléent à la perte des premières ; mais rare- ment les fruits produits par ces pieds lâchés acquierent toutes leurs qualités. Lorsqu on a suffisamment de fruits noués sur un rameau, il est bon de retrancher les surnumé- raires. Les peha ne laissent ordinairement qu'un fruit ou deux sur chaque plante; mais on doitàcetégard se régler sur la grosseurdel espèce, il faut n’en laisser qu’un pour les gros, tels-que le honfleur, le coulommiers, le gros mogol, etc.; _et j'en ai laissé jusqu’à huit sur le petit-muscade; celui qui en fait un objet de commerce tirera toujours avantage de la grosseur plutôt que de la quantité. On coupe Moss lesrameaux à quelques yeux au- -dessus des fruits noués! ( je me con- tente même de pincer leur extrémité sans vien - couper) ; mais il faut attendre que ceux-ci soient assez topta pour qu'on puisse compter sur eux ; il N S lipides aies nr, (58) ‘arrive souvent que quelques-uns de ces fruits s’endurcissent, c'est-à-dire queleur grossissement s’arrétant ou languüissant, ce qu'on aperçoit à leur couleur, ils deviennent réellement plus durs : il faut les supprimer, parce qu'ils nuisent à la production des autres ; il faut aussi supprimer les fruits mal faits, noueux, etc. : ces. fruits ac- quièrent rarement toutes leurs qualités. Hs‘ se- ront remplacés par d’autres, à moins qu'on ne craigne que la saison ne fùt trop avancée. Il est bon de remarquer que lorsque les premiers melons noués sont arrivés presque à leur gros- seur, silen noue de nouveaux, ces derniers ne paraissent pas nuire aux premiers : c’est du moins l'opinion commune. On peut done les laisser ; ils mürissent plus tard et en prolongent la jouissance : on les appelle regains. Mais doit-on, ou non, retrancher les gour- mands et les branches superflues qui n'ont pas de fruits, et celles qui, couvrant les fruits, les empêchent de profiter de lair et du soleil? C'est une question; Je crois qu'à cet égard où doit être très-sobre. Les plantes se nourrissent „par leurs feuilles autant que par leurs racines, où du moins les feuilles et les racines poussant avec des proportions égales, on né peut toucher aux unes sans faire de tort aux autres: Tail- (295) leurs les suppressions € et les pincemens,. multi pliés quelquefois sans rime, ni _raisoņ,; occa- sionnent souvent la pousse des gourmands: < et même la coulure des fruits. J'avoue que; pour, moi, j'ai laissé agir à nature toute seule ; j'ai vu souvent que, dans, les grosses. espèces de melons, le premier noué emportait tous les autres sans que Je. m en mê: - lasse, et que les petites espèces, portaient d beau- coup. de fruits sans qu ils senuisissent entre eux. Devant faire, par moi-même. et seul toutes, ces opérations, jeles ai parfois négligées sans, éprou- ver grand dommage. Quelquefois . utiles quand elles sont faites avec soin-et précaution. elles sont souvent nuisibles quand elles sont; mal exécutées ; et c est ce qui a fait dire à plusieurs jardiniers qu ils ‘étaient malheureux, tandis qu ls ne sont que maladroits et mal avisés. Je ne parlerai pas non plus des ravages occa- sionnés par les’ taupes, les eoria .les.li- maçons, etc. , les cultivateurs devant connaitre d’ailleurs. les moyens de s’en garantir. Lorsque les fruits ont acquis une certaine grosseur , et sur-tout lorsque la terre et, la sai- ‘son seront ou deviendront humides et froides, il faudra les placer avec précaution sur des tui- leaux, pierres plates, ou petites planches, pour L' (30) lès isoler de’la terre humide ; on peut se servir aussi d’ ardoises; il ést bøn Cependant de savoir qu’en raison de leur couleur, ellés peuvent prendre au soleil une chaleur assez forte pour - uire aux fruits; il est bon aussi, quand on en a le temps, dé couvrir ces derniers d’un peù de paillé ou de feuillage dans les expositions ét les journées très-chaudés, pour les empêcher d'a- voir dés coups dé soie, “Àu surplus, Cest au cultivateur À calculer, AA” êti son particulier, Suivant 84 lotalité, suivantlà hâture de son terrain , et Suivant sès moyens, jusques à quel. point sés soins et ses dépenses pourront être payés par le succes. et SE 5s profit qu il en eae rétirer. Des Arrosemens. \ Je crois que, dans jé climat de Paris; il serait difficilé de se procurer de béaux et de bons të- lons sans le secours des arrosemens:il faudrait, poùr pouvoir s’en passér, avoir üñe terre sub- Stantiellé ét de nature à conserver ässéz Thu- midité pendant les séchéresses ét les chaleurs de l'été; il est de plus nécessaire, vu la brié-. veté dé notre saison chaude, dé hâter la ċrois- (31) sance dés fruits : il est donc essentiel d’arroser, mais il faut arroser à propos. Lorsque le semis des graines de melon est fait, comme il importe que la levée en soit prompte et égale, s’il fait un temps se, il faut arroser, mais avec Modération, pour ne pas trop refroidir la terre, pour ne pas trop la battre et pour ne pas entrainer au bas des buüttes! On doit, aux éaux crues et froides; préférer celles que l'air ét le soleil ont pu pénétrer et échauf- fer, et, à moins qu'il ne fasse es FH, praf | rer lé milieu du jour pour arroser. gih Lorsque les plantés sont levées il ne faut pas trop lèur prodiguéer les arrosemiens; on ne‘doit - Jeur'én donner qüe quand ellés V'éxigent absolu- ment, et avéc modération; il faut éviter de les arroser quand le temps est fréïd, pluviéux, ou même incertain; ne pas atteñtre le Soir, et pré: férer le moment où la fraicheúr du inatin ést passée , Corine sur les néuf à dix heures. : Dé très-légers arroseens (cé qu'on appelle bassinages, bassiner) faits er pler soleil, ét par- ticulièrement sur les feuilles, répétés pendant le cours dé là végétation, önt ùn effet prodi- sienx; ces bassiñäges ; qu’on ne doit faire que dúand il fait trés:chaud et seulement-une fois par jour, Sont très-avantageux à beaucoup de plantes des pays:chauds et humides en, même temps; mais autant ces arrosemens sur les feuilles peuvent être bons..autant. ils sont dangereux quand, il fait froid; ils exposeraient les plants à la rouille; etc.;-et.dans ce dernier cas,ssi la sé- cheresse obligeait d'arroser, il faudrait le. faire en évitant de mouiller le feuillage. | Om sent bien qu’il est impossible de prescrire au juste l'époque.et la quantité des arrosemens; ondevra.se régler sur ce, qui a déjà été dit, et süt-la nature du: sol, iles | Ménager, ou,les pro- diguer suivant les circonstances. C’est lorsque les fruits grossissent à vue d'œil, et sur-tout dans les grosses. espèces, qu'il faut, en. être le plus prodigue; avec. cette attention, néanmoins quela trop grande quantité peut les faire pour- rir et nuire à leur-bonne qualité. Cet excès sur- tout doit être évité lorsque les. fruits sont tres-- près de leur maturité, complète.. Au total, le melon aime la chaleur et l’ hui dité, maïs seulement quand.elles.sont réunies : on peut, quand. les, chaleurs sont excessives, lui donner de temps en temps un .arrosement complet, même sur la totalité du terrain, et de temps en temps, quelques..bassinages.; il n’y: a pas dans cette saison.d'inconvénient à les arro- ser à.telle heure que: ce.soit. On peut donc.les (3) arroser de bon matin, et 1l est même quelque- fois plus profitable de les arroser le soir quand on prévoit des nuits très-chaudes. On dit assez généralement que les melóns ma- raîchers ont moins besoin d’eau que les canta- loups, j'avoue que je wai fait entre eux aucune distinction. Des signes auxquels on peut reconnaitre la Ma- turité et la bonne qualité des melons; de leur récolte; de leur conservation et de la récolte. de frs graines. 2 tué à Il se consomme à Paris une très- -grande quar- tité de melons. On y en mange de très-bons, peut-être même d'aussi bons que dans les pays où le melon vient plus naturellernent; mais si l’on en mange beaucoup de bons, on en mangé encore plus de médiocres et même de mauvais. Cependant on ne cultive que de bonnes es- pèces, et les jardiniers n’ont intérêt ni à en cul- tiver de mauvaises, ni à avoir des fruits dé mauvaise qualité : à quoi donc cela tient-il? Les melons de couche ont souvent leurs ra- cines attaquées par divers insectes, alors ils lâchent et les fruits en souffrent. L abondärice des arrosemens, faits dans = vue d'accélérer lé sn! 2 J Sri / 4 ta i ! LIFE le Fe f; k il ft À ; Eo pr e D | pad | à ] AN, CHE | grossissement des fruits, d'une part, et de l'autre; l'emploi du terreau pur ou usé qui recouvre-or- dinairement les couches sur lesquelles 6n cul- tive le melon maraicher, pourraient aussi être repardés comme causes de détérioration. Ceque je sais, c’est que j'ai oui dire que, pour recou- vrir les couches de cantaloup, on emploie la terre elle-même du marais potager. On sait bien à la vérité qu’elle est très-mélangée de terreau; maïs enfin cé n’est: pas du terreau pur, et si l'on emploie ce dernier seul pour les melons ma- raichers, il n’est pas étonnant qu’ils soient in- férieurs aux autres: car le melon maraicher, quoi qu’en disent plusieurs personnes, est une très-bonne espèce; il faut néanmoins convenir que s’ils peuvent être très-bons, ils ne le sont peut-être pas aussi généralement que Je canta- loup prescott, qui est aujourd’ hui, et avec rai- son, S1 fort en vogue. , Mais une autre cause de détérioration peut- être plus puissante, c'est le défaut de maturité convenable. La hâter par le: moyen des cloches, par le retranchement trop peu ménagé des feuilles qui les mettent à labri du soleil, ou la torsion de. la branche et de la queue, ne me paraît pas un moyen propre à perfectionner leurs qualités, toutes les espèces d’ailleurs ne (35) paan pas les mêmes phases de maturité. En général, soit. par habitude, soit plutôt Pour débarrasser leurs couches d’un seul coup, soit pour empêcher leurs melons, approchant de maturité, de pourrir ou nes, des. coups de soleil, les maraîchers sont dans J’üsage, aus- sitôt que sur leurs couches un certain nombre de melons.sont frappés { probablement müris- sansicomme frappés dusoleil), de les cueillir tous ou presque tous à-la-fois. Ils les mettent alors, pour compléter leur maturité , et.sui- vant.qu'ils veulent plus ou moins la bâter, soit sur leurs couches et en plein soleil, s’il ne fait pas trop chaud, soit, dans le cas contraire, ou dans des greniers, ou: sous des hangars pas- sablement aérés, sur de la paille étendue par terre, à l'abri du soleil et.de la pluie. Cette méthode peut procurer à leurs melons une qua- litéet-une maturité à-peu-près moyennes. et uni- formes peut-être plus commodes pour la vente; _ mais il est plus que douteux qu’elle puisse leur procurer une qualité parfaite: aussi cette mar~ che n'est pas la mienne. s3 Lorsqu’ un melon est frappé, ce: qu Où recons pait au changement subit.de.sa couleur, soit plus.terne, soit jaunissante, et au parfum'qu'il exhale, soit même, en certains cas , à.sa mollesse B 3. (36) “el àsa queue cernée, il est ordinairement temps de le cueillir. On le mettra alors à Pabri et au “frais, et même à la cave, jusqu’au moment de le essi si sa maturité est complète, il pourra s’y conserver quelque peu de temps sans se gå- ter; si sa maturité n’est pas parfaite, elle s’y com- plétera d’une manière douce et insensible; sil restait sur la couche, il serait exposé à per dre de son parfum et de ses qualités: par l'effet de l'ardeur du soleil on des pluies et des arro- _semens. Cette règle de conduite doit cependant subir quelques modifications: car, si à l’époque de la cueille d’un fruit, il faisait froid, où qu’on fût pressé de le manger, on pourrait le placer au soleil. IL y a d’ailleurs quelques espèces; no- tamment les melons d’hiver, qui doivent se con- dùire différemment. Maïs cette conduite-doit être tout-à-fait changée dans l’arrière-saison et lorsque le soleil a perdu de sa force. A cetté époque, si l'on ne craint pas les gelées, ni les pluies trop froides et trop abondantes, il peut être plus avantageux (sur-tout si on peut abri- ter les fruits par des cloches ou des paillassons en cas de nécessité) de les laisser acquérir sur leur.pied leur maturité complète. On se réglera à cet égard suivant la saison et les circonstances. En général, les melons frappés et cueillis sur- CET) le- champ, € et même Ceux cueillis avant cette époque, plus ou moins approchant de leur ma- turité, et placés à l'ombre pour Py compléter T A s m'ont paru avoir une saveur plus douce, et sinon plus de parfum, au moins un parfum plus délicat ; au contraire, ceux qui complètent. Jeur maturité sur pied, s'ils n’ont pas une saveur et un parfum aussi distingués, les ont plus prononcés, paraissent plus sucrés et sur-tout plus fondans: par goût, je préfère ces derniers, et Je les crois, en cet état, plus sains et plus faciles à digérer; bien entendu , cepen- dant, que cela ne soit pas porté à l'excès. Les praticiens, se sont fait quelques signes de reconnaissance pour la bonne qualité des melons, l’habitude seule peut les donner. Je pense que leur forme plus ou moins régulière ; que leur couleur plus ou moins terne ou lisse, | plus ou moins égale ; que leur écorce et leurs côtes plus ou moins lisses, ou ridées, plus ou | moins prononcées, suivant l'espèce, leur font, à l'inspection, juger que ces melons n’ôht point lâché, qu'ils n’ont pas langui pendant le cours de leur végétation, que leur grossissement à été prompt, ou du moins qu ik a a suivi ses périodes accoutumées. Plusieurs signes de maturité et de bonté sont (58) encore recommandés; souvent quelques - uns ‘+ d’entre eux, quelquefois un seul suffisent, leur réunion est plus désirable; cependant? malgré toutes ces apparences, on peut encore y être trompé , rarement en bien, et lpas souvent en mal. Un bon melon, dit-on, doit avoir la queue cernée ; TE ce signe est encore fautif, | Il y a des espèces qui Pont toujours cernée, et si bien cernée, même avant le temps, que pour peu qu'on les touché sur le pied, ils se décol- lent et mürissent mal; ils se décollent quelque- fois d’eux-mêmes "ès que le muscade et le ja- pon hätif. Il y a ie melons très-bons qui n’ont jamais la queue cernée, dans les éspèces lon- gues, et sur-tout dans celles en forme dé poire. _ La couleur est un assez box : signe, mais in- certain aussi, parce qué dans les mêmes espèces elle peut varier suivant l'exposition, et sur-tout suivant ła saison. La mollesse où la flexibilité du fruit sous le doigt (on le tâte ordinairement à l'extrémité opposée à la queue, parce qu’elle mürit la pre- mière ) est peut-être un meilleur signe. Cepen- dant il y a des espèces qui ont la peau si dure, qu'elle ne permet pas son emploi. Il faut d'ail- leurs bien prendre garde de le confondre avec -( 59 ) - Ja fanüre; cette dernière se fait reconnaître par les rides et la mollesse répandues sur toute la superficie du fruit; et notamment à la queue elle- mêmes Se | | Mais le signe, suivant moi, le plus anti de la bonne qualité et de la parfaite maturité d'un melon, c'est son odeur : si-cest lé. meilleur signe, c'est aussi celui qui exige.le plus d'habi- tude et attention. Le sens de l'odorat nestani également développé, ni également exercé chez tous les individus, et la réunion de ces:deux qualités est nécessaire. Il y a: des melons qui ont peu ou point d'odeur, tels que le melon. du Pérou à chair rosée, extrêmement sucré el. très- ; agréable, quoique sans parfum; il en est à-peu- près de même du melon de Carabagh'et de ce- lui de Téflis, tous deux assez remarquables ët peut-être d'espèces particulières, Ce n’est ni la force ni l'agrément du parfum qui décident de . la bonne qualité: le muscade, très: parfumé et d'un parfum peu agréable, et le cantaloup pres- cott; d'un parfum plus suave et plus doux, sont tous deux très-bons. Chaque espèce ou variété a le sien qui luiest particulier; chacune d'elles, pour ètre bonne, doit l'avoir, et ce n’est que l'habitude qui peut apprendre à les distinguer t à attribuer le sien à chacune. Un melon ta- D Les r + Re AL RES a Ae ie  | (40 ) ché, entiché, ou qui repose immédiatement sur le fumier, ou simplement entamé, laisse échap- per des exhalaisons qui masquent son véritable parfum. Les melons tardifs, ou d'hiver, n’en ont point lorsqu'on les cueille; ils peuvent en acquérir plus tard, mais cela n'arrive pas tou- jours. Les melons même qui ‘en ont le plus ne la manifestent pas également à toutes les heures de la journée, ni dans toutes les saisons, ni dans toutes les positions; quand il fait très-froid elle ne se fait pas sentir; elle peut être plus exaltée par une haute température , et par l’ex- position au soleil; et cependant elle se juge mieux à l'ombre et par une température douce. En définitive, je crois que, sauf les circonstances atténuantes ou aggravantes, c’est lorsque l'odeur d’un melon est dans son intensité, et pourvu que cette odeur soit bien franche, qu’il est le meilleur et qu'il est temps de le manger. Ces détails ont pu nous guider pour les me- lons bons à cueillir et à manger dans la belle Saison; mais lorsque la fin de septembre òu le mois d'octobre est arrivé, les règles que j'avais d’abord prescrites doivent être aban- données: Si l’on ne craint pas les gelées blan- ches où la:trop grande abondance de pluies froides; en un mot, si la saison est belle, on ne pa TOO ŘŮĖŮĖ aer k | k . ( 4i $ - 5 ; laisse les melðns sur place, un peu élevés de terre sur des pierres-plates oü autres corps con- venables, jusqu’à leur maturité, sinon, à moins qu'on ne puisse les couvrir de cloches, ou de toute autre manière, du moins pendant la nuit, on peut les cueillir : Cependant j'en ai laissé plu- sieurs fois sans abri jusqu’en novembre. Lors- qu’ils sont bien sains, on en conserve ainsi quel- ques-uns ; Mais il est plus sûr de les couvrir de cloches, auxquelles on donnera de l'air lorsque le soleil sera trop fort. Ce moyen de conserva- tion est peut-être le meilleur de tous, et il ma procuré un melon de Coulommiers excellent, le 15 novembre 1826; les melons cueillis seront portés au fruitier sur un lit de paille bien sèche, ou encore mieux dans un grenier bien aéré, du moins tant qu'il ne gèlera pas. On m’a encore indiqué une autre méthode de conservation, qui consiste à les enterrer avec certaines pré- cautions; mais je ne l'ai point encore éprouvée. Quant aux melons d'hiver, on peut remarquer en eux deux sortes de maturité très-distinctes, lune complète, l'autre incomplète. La première s'annonce par la teinte jaunissante de l'écorce, quelquefois par les rides de la queue; ils n’ont alors aucune odeur. La plante qui les porte peut ` dès-lors ou s'éteindre, ou continuer à végéter Ft PES TEST Een à E fi si elle a encore quelques fruits mioins avancés. Ces derniers seront laissés, et les autres seront cueillis et portés au grenier, afin que la grande ardeur du soleil ne les flétrisse pas, ou de peur que les pluies ne les ramollissent. On les con- serve quelquefois jusqu’en janvier; leur maturité complète s’annoncera tantôt par un jaune plus prononcé, tantôt par leur parfum et le ramol- lissement de leur écorce. Je possède une assez belle collection de melons d'hiver; ils sont peu cultivés à Paris, où ils pourraient faire l'objet d'un commerce important et lucratif, ne de- vant point être hâtés, et pouvant ên consé- quence réussir très -complétement en. pleine terre. Je recommande cet objet aux jardiniers. On ne doit pas négliger la récolte des graines de ses meilleurs melons. Dans le Midi, l'usage est, dit-on, de laisser pourrir et sécher sur pied les melons dont on veut avoir de la graine, ou . quand-on a retiré.les graines du fruit sans les laver, de les faire sécher au soleil. Dans notre climat, on ne peuten agir ainsi: elles ne se sé- cheraient qu'imparfaitement; elles retiendraient un mucilage qui a le défaut d'attirer l'humi- dité ,. et qui rend alors les graines poisseuses. On ne pourrait, dans cet état, ni les conserver aisément , ni les livrer au commerce, On doit (45) donc bien les laver et les exposer ensuite au sg- leil, jusqu’à ce qu’elles soient bien sèches ; on les serre alors, et il est même prudent de les visiter quelque temps après, pour s'assurer qu’elles n’ont point repris d'humidité. Elles_ peuvent se conserver plusieurs années. Pour avoir des graines bien franches, il est nécessaire que les plantes qui les ont produites aient été isolées des autres espèces, toutes les races; les espèces et les variétés ayant une grande ` facilité à se féconder mutuellement, et à dégé- nérer ainsi; mais c'est une erreur de craindre le voisinage des concombres, courges, citrouilles, coloquintes, etc. Cependant il faut éviter celui du melon-serpent et des melons chaté et du- daim. Le melon ou concombre-serpent est quel- quefois cultivé dans les jardins par éuriosité; mais les autres ne le sont que dans les jardins de botanique. Ces trois plantes se mêlent en- semble et avec le melon dans toutes sortes de proportions, j'en ai obtenu des hybrides ‘qui ne sont pas sans intérêt, et dont je parlerai ailleurs. | { / S Remarques sur le degré de Température COÊĖnVE» nable aux melons, et sur l espace de temps qui leur est nécessaire pour arriver à leur per- fection. Feu M. Thotin avait observé qu'à sept degrés au-dessus de zéro du thermomètre de Réaumur, les plantes de la zone torride souffraient. Le melon ne me paraît pas végéter à cette tempé- rature, mais il-peut la supporter, et même une as inférieure, pourvu qu’elle ne soit point accompagnée de brouillards et de pluies abondantes ,et froides ; cependant il périrait s’il y était exposé long- lenps. Les gelées blanches lui sont funestes. Je n'ai peut-être pas assez d'ol- servations pour prononcer positivement; mais il m'a paru que, pour végéter à l'air libre, il lui fallait au moins de dix à douze degrés: tee: sus de. zéro pendant la nuit, et de quatorze pendant le jour, observés à l'ombre : on sait bien que quatorze degrés.à l'ombre peuvent de- venir au soleil ùne température beaucoup plus élevée. Au surplus, cela tient aussi aux abris ét à la disposition de l'atmosphère; une moindre tem- pérature, par un temps tranquille, le fait moins souffrir qu’une plus élevée, accompagnée des hâles du Nord ou de pluies abondantes et froi- Ban abea yag ke So adm ed RE à (45) des: Les melons semés en pleine terre sont plus rustiques que ceux élevés sous châssis où sur couche, La végétation du melon va assez bien quand le thermomètre marque de dix à douze degrés la nuit- et dix-huit le jour; mais ce qui lui convient le mieux est de quatorze où plus dans la nuit, et de vingt- deux à vingt-quatre le jour. Les grandes chaleurs. dé vingt-six à vingt-neuf degrés, observées pendant les années 1825 et 1826, ne m'ont pas paru leur être favo- rables; il fallait leur prodiguer les arrosemens; beaucoup de fruits ont reçu des coups de so- leil; leur maturité a été forcée; ils devinrent pâteux, éprouvèrent une espèce. de fermenta- tion; et ceux cueillis à cette époque étaient ner loin d’être les meilleurs. J'aurais désiré multiplier ces observations et leur donner plus de certitude. Telles qu elles sont, elles peuvent cependant sise | Il wa paru quedes melons sémésau r°: en et élevés sur couche avec châssis et réchauds convenables, pouvaient donner leurs fruits mürs en juin et Juillet, c'est-à-dire dans un es- pace de deux mois et demi à trois mois.et demi, et que ceux/semés du -15 avril'au 1°. mai, avec le secours des couches et des cloches seule- ment, exigeaient pour mürir de trois à quatre (46) mois. Ceux que je $ème en pleine terre vers le 15 de mai-peuvent mürir du 15 août au 1°. oc _tobre, c'est-à-dire dans l’espace de trois mois à quatre mois et demi. On voit par Jà ce que peut faire la chaleur naturelle de la saison plus avancée , ‘elle supplée à la chaleur artificielle des couches et châssis, qu'on peut cepéndant porter aussi haut qu’on veut. Il n’y a réellement qu’une différence de quinze jours à la défaveur des me- lons de pleine terre , et je ne désespère pas de la faire disparaitre par la suite. On a nommé melon de vingt- huit jours une espèce hâtive, qui, à partir de l'époque de la naissance du fruit, ne demande que vingt-huit jours pour mürir. Je pense que, en pleine terre et en bonne saison, les petits melons hâtifs peuvent mürir en un mois, et les grosses espèces en deux mois. Ce terme pourrait être avancé par de grandes cha- ‘leurs, tout comme il pourrait être retardé par une saison froide: Les melons qui viennent ` passé le mois de juillet peuvent en exiger da- vantage. Cependant, d’un autre côté, lorsque dans l’arrière-saison le froid a arrêté la végéta- tion des «plantes et que le bois est aoûté, les fruits qui sont à leur Srosseur mürissent plus _ aisément; ce qui n'arrive néanmoins qu'un peu aux dépens de leur qualité. (47) En 1826, des melons semés le 20 juin ont complété leur maturité en octobre; mais cet exemple ne doit pas faire loi, cette année ayant été extrêmement chaude.: | q J1r955 On sent bien que ces calculs ne peuvent avoir une précision rigoureuse, étant soumis à-des circonstances si variables, sur lesquellesje-crois inutile de m'étendre; ces observations -ont'be- soin anssi d’être confirmées parune so aee expérience. ` Du Produit dés melons. ` Dans ma culture en pleine terre, faite en 1826, deux cent cinquante pieds de melon sur quinze perches de terrain m'ont produit environ six à sept cents fruits au moins, entre lesquels plu- sieurs melons brodés, maraicher, coulommiers et honfleur, du poids de quatre à vingt- cinq li~ vres; des ee divers depuis deux et trois livres jusqu’à quinze livres, et un melon d'Orient à peau -lisse du’poids de dix-huit livres; en to- talité cinquante superbes melons que j'ai esti- més trois francs pièce, Chi ris ts RLOOITe deux cents moyens à à quinze sous, ci 150. quatre cent cinquante ou cinq cents petits à cinq sous, ci. + + + + + 100 à f p TOTAL. y ø i 4o00 fr. rm er ee ARE > ` z Š x À Pe á à | Torrent r eme nr ET 7 = mm ER RARE y ES 3 aedi. P adii e - v 4 S ` é se 5 prens- Ve < > se ER. CIE à nus di y 7 KE. = mg z : bone es Z jé z É 7 ; FSS SE x NEED is z rs CRETE EE É D e ia RER i m 1 $ EEIE Ru METRE a 7 i: mi ts Das K Ma T TE + > ARR NA si A ES S i n | ( 48) ce qui mettrait le produit d’un arpent, ou demi- hectare, cultivé en .melons, à deux mille six cent soixante-six francs, qu’on pourrait aisé- ment porter à trois mille francs, en ne culti- vant que les espèces les plus avantageuses : il m'est impossible de donner un état des frais, parce qu'ils ont été confondus avec mes autres cultures; mais quand'on les estimerait à moitié ou même aux deux tiers du produit, il resterait encore un bénéfice assez considérable. Cette éva- luation, tant en frais qu’en produit, devra, comme on le sent bien, subir beaucoup de mo- difications suivant les localités. lustre DES MELONS DE DIVERSES RACES, ESPÈCES ET VARIÉTÉS , CULTIVÉS EN PLEINE TERRE EN 1826, AVEC LES ÉPOQUES DE LEUR MATURITÉ ET QUELQUES DÉTAILS SUR LES QUALITÉS DES MOINS CONNUS D'ENTRE EUX. i i Première race des Melons brodés. 1. Melon maraicher mûr, courant de septembre. 2. Honfleur, commencement de septembre. 3. Coulommiers, septembre. 4. Langeais, fin d'août ét commencement de septembre. : | 5. Sucrin vert, fin de septembre. BD Dya PS ei su ndia E Hg ene a a E 6. Petit sucrin à ak vert pâle, fin de sep- tembre. ? 7- Carmes, septembre. 8. Belgique, septembre. 9- Sucrin des barres, fin de septembre; très- petit melon rond; chair rouge, ferme; très- bonet trés-savoureux, assez productif: graine petite, piquée dans la chair du fruit. Alons légèrement brodés. 10. Melon à chair verte, des Antilles, 11. Melon à chair verte, Isle-de-France, Ces deux melons ont beaucoup d'analogie; ils sont oblongs; ils varient quelquefois par la couleur de la chair, l’intérieur étant rou- geâtre et le reste verdâtre; ils sont très- bons, poussent beaucoup de bois, et ont be- soin d’être pincés rigoureusement. , 12. Melon du Brésil, très- bon, chair rouge, à traiter comme les précédens. CRE s 13. Orange, 15 août. . Petit noir des carmes, fin d’août et sep- tembre. 15. Japon hâtif. Est-ce un vrai cantaloup ? Com- 4. |septemb. ca x Due à (50) mencement de septembre; très-petit melon à chair rouge, très-bon, produit beaucoup, se décolle aisément. 16. Ananas d'Amérique, Est-ce un vrai canta- loup? 15 août; petit melon rond, à chair ver- dâtre; sucré, fondant, parfumé, délicieux ; -Cest peut-être le meilleur de tous les melons et le plus hâtif. 17. Citron d'Amérique, un peu plus allongé que .… le précédent, très-analogue. | 18. Gros Portugal, fin de septembre. 19. Gros noir de Hollande, septembre. 20. Gros Mogol, septembre. 21. Idem, chair verte, septembre. 22. Gros melon de Venise, commencement de septembre 23. Melon de bhei commencement de sep- L tembre. 24. De l'Archipel, septembre. 29. De Florence, forme oblongue, septembre. 26. Boule de Siam, septembre. 27. Prescott commencement de septembre. 28. Constantinople, septembre. E. 29. Constantinople à chair blanche, septembre. t Melons de la troisième race, ou Melons @ O- rient à grandes graines, ordinairement -à ne lisse. 30. Melon bu, fin d’août et TRS venant originairement d’ Amérique, très-pe- tit; chair verte, fondante, sucrée, excellente, iame. c’est un A melons le meil- leur, le plus ` hâtif et le plus productif. 31, Melon du Pérou, chair rosée ; extrémement sucré et fondant; quoique sans parfum et peu | savoureux, il est très-agréable, et mérite d’être cultivé: commencement de septembre. 3». Melon du Pérou, chair blanche, septembre. 33. Melon de Malte , très-petit, chair rouge, excellent, tréspelites graines, ggptenjbre, Melons de nouvelles espèces „nOn encore. classés, et melons d'hiver. 34. Melon de la den espèce nouvelle et sin- gulière qui mérite d'être cultivée; chair verte, fondante, parfumée, sucrée; forme longue ; peau lisse; c'est peut-être une espèce particu- lière : commencement de septembre, | 35. Melon turc, fin de septembre ; petit, rond, 4. ( 55.) brodé; chair verdâtre ; se conserve assez long- temps... 36. Melon.de Carabagh, forme et nl lo- range; peau lisse; grandes graines ; chair blanche, très-sucrée, peu parfumée : se con- serve long- temps. "ESPN 37. Mélon de Téflis, très-petit ; se conserve long-temps : : ce melon, sauf sa couleur exté- riéure, a quélque anälogie avec celui de Ca- rabagb; peut-être sont-ce ASE espèces bo- taniques. 38. Melon d'Ispahan, brodé, chair rougé, se “conserve long-temps. 38 bis. Melon d’Andalousie; chair blanche, fon- dante, sucrée, parfumée; cueilli en septembre, mangé en octobre. ; 39. Melon d'hiver d'Espagne; chair verte, su- crée, parfumée, fondante; cueilli en sep- tembré, mangé en octobre et novembre. 4o. Melon de Malte d'hiver; chair rouge, su- crée, parfumée; saveur très-prononcée; brodé, età grandes graines; un des meilleurs melons, - suivant moi; cueilli én septembre, mangé en _ septembre, octobre, novembre, décembre et janvier. 41. “Melon à chair rouge, envoyé par M. Rol- Eros | lend, beaucoup d'analogie avec le précédent, sous tous les rapports. 41 bis. Melon brodé, à chair verte. „envoyé par le même ; excellent, cueilli en septembre, mangé en SAGRE novembre, décembre et janvier. 42. Melon brodé, à chair rouge, ‘envoyé par M. Robert de Toulon; excellent, beaucoup d’analogie avec les précédens, même saison. 45. Melon brodé, à chair verte, idem. 44: Melôn de Perse, cueilli en septembre et oc- tobre, mangé en septembre, octobre, no~ vembre, décerné et janvier.. 45. Plusieurs variétés du même, dégénérées , mais en général très - bontiés:; FRÈRES et _ Imangées à diversés époques. | 46: Melon arabique, très-fondant , pëàu blanche, septémbre. 47. Melon d’Angasnez chair blanche, sep- -> tembré. - k i a 48: Melon de Méquinez, idém. l $ A9: Plusieurs Variétés dégénérées , ‘en ‘général | très-bonnes, septembre. bo, Plusieurs variétés hybrides des melons ser- pent, cluté et dudaim; quelques-unes très- bonnes, mangées à diverses époques : les duda ims hybrides produisent des variétés hâtives. M anr = S sl PET 114 14 #) À p 3 Si pi À E K ot tn ne : ~ ji $ x PS A CN 12 T R OA NO DEUXIÈME PARTIE. i À à Consipékations SUR LA VÉGÉTATION DU MELON, Ser SÙR LES MOYENS D'EN PERFECTIONNER LA | FRUOÏIFICATION APPLICABLES AUX CUCURBITA- _GÉES, ET T MÊME À. PLUSIEURS AUTRES e ai Le melon, originaire des pays chauds, ainsi que nous l'indique bien clairement sa consti- tution, peut végéter et fructifier dans nos dépar- temens,du midi, etmême dans le climat de Paris, ayec nos moyens ordinaires d’horticalture, et je m'en suis copvaincu, par l'expérience; mais comme il, ne.se. met à fruit de, lui-même que quand la plante a pris un accroissement assez considérable, il en résulte nécessairement que sa fructification est roue incertaine, et que ses produits peuvent n'arriver que très- tardà une gomplète maturité, surtout lorsque la saison n'est pas favorable. Il a donc fallu chercher les : On l'a en conséquence soumis à un 1 mode Pr: taille. et de direction ten- dant, soit à procurer la certitude du produit et sa maturité complète, soit même à augmenter sa grosseur, ses qualités, etc. il est assez pro- ) (35) bable Le ce nest qu'en tâätonnant qu'on est parvenu à lui appliquer un mode de taille plus où moins convenable; on n ÿ est arrivé que par degrés, et peut-être par des voies différentes. Effectivement, tous les jardiniers ne taillent point de la même manière; oh ne taille’ point aujourd'hui comme lou taillait autrefois, et sui- vant toute apparence , cette taille subira encore quelques changemens. On peut inférer de là qu’elle n'est point fondée sur des principes cer- tains, telle est mon:opinion; et néänmoôins je | pense qu'on est bien près d’une bonne pratique, quoiqu'il paraisse y avoir encore-quelques points à éclaircir pour assurer, fixer, èt rendre univer- selle celle qui sera jugée définitivement être la meilleure, de telle sorte qu'il wy ait plus ‘rien à y ajouter, à moins qu'on ne veuille supposer que des changemens surveius dans la fractifi- cation actuelle du melon par la suite de sa cul- ture perfectionnée n'y nécessitent . quelques modifications; ce qui, au reste, n’est pas impos- sible. J'ai pensé que; pour parvenir à reconnaitre cette meilleure pratique, il fallait, avant de prendre des leçons de celle qu'on emploie au- jourd’hui, étudier lx végétation du melon, et sa fructification naturelleautant que possible, c'est- Morand RTE (56). à-dire sans lui appliquer aucune espèce de taille: par ce moyen, j'ai bien reconnu, à la vérité, qu’elle pouvait s'établir d'elle-même, mais que dans ce cas elle était lente, incertaine, et retardée sur-tout dans les espèces les plus vigoureuses, la plante ne se mettant à fruit que lorsqu’elle - avait pris un développement assez étendu : je me suis donc alors livré à quelques expériences, d’après mes propres idées. Je n'ai pas tardé à me convaincre qu'il y avait plusieurs moyens de faire mettre à fruit le me- lon, et que ces moyens étaient assez multipliés par eux-mêmes, qu'ils pourraient encore le de- venir davantage par leurs combinaisons réci- proques; et ce qui était encore plus important à reconnaitre, c'est que ces moyens ne pouvaient rien changer au mode de fructification en lni- même, ne pouvaient pas faire en un mot qu’une partie quelconque de plante se transformät en une autre, mais bien seulement qu’une partie se développät de préférence et au détriment d’une autre, | Bien convaincu deces vérités, et prenant alors Connaissance des moyens de taille et de direc- lion ordinairement employés et actuellement en usage, j'ai vu qu'on avait assez bien choisi, non pas peut-être précisément parce que ce Da EE COTE SEE (577: | choix avait été faii avec sagacité , et qu'il fût ré sulté d’une suite d'expériences dirigées à cet ef- fet, mais parce qu'il s'était offert le plus naturel- lement, ou du moins qu’il était tout naturelle- ment résulté des premiers essais qu’on avait pu faire. Ce moyen, que j'ai décrit dans la première partie de cet ouvrage, et conseillé comme le plus simple, et peut-être aussi comme généralement le meilleur, consiste à pincer la tige principale, ainsi que ses rameaux secondaires et ternaires, pour parvenirau développementdecesternaires, et par suite des quaternaires, sur lesquels le fruit paraît en abondance. Ce moyen, pratiqué par les cultivateurs et indiqué par les auteurs, ne l’est cependant pas d’une manière claire et positive. De la comparaison des méthodes de pratique et des ouvrages qui traitent de cette culture, il ré- sulte bien qu’il faut pincer et repincer pour faire paraître les fleurs à fruit; mais on ne s’y ex- plique pas assez positivement sur quels bour- _ geons il faut pincer, ni où il faut s'arrêter : il n’y est nullement question de rameaux ter- naires ou quaternaires, degrés de ramification qu'il était cependant ae de distinguer et de préciser. Avant d'aller plus loin, je.me vois obligé de décrire et d'exposer ici, d’une manière détaillée; ( 58 ) la végétation du melon et sa fructification, c'est à-dire la position etla progression de ses divers points fructifians : je les ai suivis avec le plus grand soin, et observés avec la plus grande at- tention, et à cet égard je ne crois pas m'être trompé. Cette étude m'a paru d'autant pes im- portante, que plus je m'y sûis livré, plus ÿ J'ai re- connu que les faits qu’elle mé présentait se rat- tachaient à mon système général de végétation et de fractification, commun à nos arbres à fruit, et probablement à toutes les familles des dicoty- lédonés ; aussi né puis-je me dispenser d'établir entre eux quelques comparaisons. Dans. un mémoire intitulé Considérations sur la taille des arbres à fruit, inséré dans les Mémoires de ‘la Société royale d’agricul- ture, et dans lés Annales d’ agriculture , et que Von y pourra consulter, yai fait voir que la pousse dés rameaux de ces arbres était telle- ment: disposée, qu’elle paraissait représenter dans son ensemble la figure de deux pyramides, opposées base ä base, dont la supérieure ( py- ramide ) avait laxe beaucoup plus long que linférieure : cette forme paraît s'appliquer non - seulement à chaque rameau, mais en- Core à leur réuriion, .c’est-à-diré à l'arbre en- tier; cette même forme, par une analogie assez = (29 7 remarquable, parait être commune, je ne dirai pas à toutes les plantes dicotylédones, parce que je ne lés ai pas pù observér toutes, mais du moins à une grande partie de cellés que j'ai òb- servées, avec les modifications néannioins né- cessitées par Vhabitude particulière à chacune d'elles, nécessitée par la situation et l'exposition que la nature leur a respectivement assignées. Cette analogie” se retrouve dans le melon; on ‘remarque aussi chez lui, dans le principe, une tige droite : les rameaux secondaires ou laté- raux les premiers développés au-dessus des prè- mières- feuilles, non compris, les séminales ; prenneńt un assez grand accroissément ; les Tas meaux: supérieurs, qui suivent etse développent | au fur et à mesure que la tige s'élève, prennent un accroissement, qui diminue insensiblement d'étendue; et continuent ainsi cette pyramide supérieure. Quant à la pyramidé inférieure, à axe béaucoup plus court, elle est représentée dans le melôn par les bourgeons cotylédonaires _ ét leurs ramifications inférieures, qui ne pren- - nent jamais une grande étendue. Au surplus, le melon, dont la tige principale est trop faible pour supporter le poids de tous les rameaux latéraux, finit par se courbér et se coucher sur terre; mais avec un peu d'attention, on peut ES PRES RE asc AP TR RE eus MERS M p E E ( 6o ) toujours y reconnaitre la disposition que parin- diquée. Antre ri Dans la plupart des piis et arbres que j'ai observés (et peut-être cela est- il général), les boutons ou bourgeons qui sor- tent de l’aisselle des feuilles peuvent être elas- sés ainsi qu'il suit; savoir : °: Bourgeon no ordinairement uriique. ‘3°: Bourgeons supplémentaires, subsidiaires , ou plutôt stipulaires, brdinairement au nombre de deux. 5°. Bourgeon pétiolaire, MG NA J'applique à ces bourgeons le nom qui est indiqué par leur position. Dans le melon, on trouve aussi ces bourgeons, à l'exception néan- moms du bourgeon pétiolaire, soit qu'il y manque réellement, soit que son développe- ment devierine inutile; à raison de ce qué le me- low, comme plante annuelle, n'a pas les feuilles- caduques, comme la plupart de nos arbres à fruit, qui, perdant leurs feuilles pendant hiver, mani- festent quelquefois , aù retour du printemps et _à défaut des autres bourgéons, ce bourgeon pé- tiolaire, qui sort précisément du pointoù le pé- üole de la feuille s’est détaché du bois et de son écorce. On reconnaît très-bien d’ailleurs dans le : i melon et la présence du bourgeon principal et celle des deux bourgeons stipulaires. Outre ces bourgeons, on remarque encore dans les plantes les bourgeons cotylédonaires au nombre de deux, et qui naissent de l'aisselle des cotylédons; on peut présumer que ces bour- geons ontaussi leurs sup plémentaires, ı mais leur petitesse m'a empêché de les observer. Quoi qu il en soit, ces deux bourgeons cotylédonaires, com; muns peut-être à toutes les plantes,se retrouvent dans le melon, et nous verrons par la suite qu'ils y méritent une attention toute particulière. Ces analogies de disposition générale et de conformation particulière entre des végétaux qu ’on pourrait croire si différens. doivent nous donner à penser que les effets et les produits de leurs organes analogues sont analogues aussi. Quoiqueje ne puisse suivre ici le développement de cette idée, dans un certain détail, nien dòn- ner des preuves positives, je crois cependant devoir l'indiquer, parce que je ne doute point de sa réalité, et je suis très-persuadé que les ob- servations ‘que j'ai faites sur les différentes es- pèces de bourgeons dans le melon s'appliquent également à ceux des autres plantes. Je crois donc devoir diviser les bourgeons du melon en trois classes, savoir : RS D A NU CCD 0 VAS a ( 62 ) 1°. Les bourgeons ou rameaux principaux ; 2°. Les bourgeons ou rameaux supplémen- taires ou stipulaires ; 3°. Les bourgeons ou rameaux cotylédo- - naires. Dans le melon, tous çes isul à l’excep- tion peut-être des premier-nés, lorsquela plante est encore toute jeune , sont, dès leur sortie, ac- compagnés d’un ou de plusieurs boutons à fleur : ces boutonssont ou solitaires ou en nombre mul- tiple et sur un pédoncule commun ; mais comme dans-ce dernier cas ce pédoncule commun con- tinue assez souvent sa pousse particulière avec feuilles, etc., il devient alors lui-même un ra- meau véritable, qui, s'il se développe sur un rameau secondaire , devient lui-même ternaire, et ainsi de suite. ai à | Fl peut cependant arriver que « ces: ac a fleurs, compagnons de chaque bourgeon, ne se développent point; ils peuvent avorter par plu- sieurs causes, accidens, saison contraire ; force de la sève qui s’emporte ailleurs; maïs il ne faut pas inférer delà qu’ils n'existent point: avec un peu d'attention on peut en reconnaitre: Pem- bryon ou les vestiges. | On sait bien que-dans ce Kicia il y a pa sortes de fleurs: les unes, mâles et destinéesseu- i ( 63 ) lement à féconder, et les autres, femelles, desti- nées à porter le fruit: quelquefois ces fleurs fe- melles sont pourvues d'organes mâles, c'est-à- dire d’étamines plus ou moins parfaites; mais ceci devant être regardé comme une exception ou. un effet de culture , nous ne nous en occu- perons pas pour le moment, Les fleurs mâles paraissent les premières et en plus grand nom- bre, pour mieux assurer la fécondation des fleurs femelles qui leur succèdent. Mais ce qui, dans l'apparition successive et dans la position de ces divers boutons à fleurs, estremarquable et mérite tout notre intérêt, c’est que, d’une part, plus la plante avance en âge:et prendd’accroissement, plus le nombre de degrés de ses ramifications augmente (ternaires, qua- ternaires et au-delà), plus ces ramifications s'al- longent, se subdivisent et s'éloignent directe- ment, mieux encore indirectement, de la tige principale, el sur-tout en raison de la moindre étendue assignée par la nature à chacun de ces bourgeons ou rameaux (étendue déterminée par leur position respective, delaquelle doit résulter la nécessité d’une fructification assez abondante pour être mieux assurée, assez prompte pour pouvoir arriver à maturité); d'autre part, plus le nombre des boutons àfleur augmente en général, Det ins rime RAT 3 DOME EA Es RARE rar ET SE n ENT Ay » ( 64 ) et plus en particulier le nombre des fleurs femel- les ou boutons à fruit augmente au détriment des fleurs mâles, tellement qu'enfin on pour- rait croire que ces dernières doivent disparaître. Ainsi, d'après ce principe, de la vérité duquel on peut se convaincre par l'inspection d’une plante de melon venue sans être taillée, ce sont les rameaux ternaires ou quaternaires, ou même d’un degré plus avancé, les rameaux stipulaires, les rameaux cuilbdoiaires, et sur-tout les subdi- visions et les extrémités de ces mêmes rameaux 5 qui présentent presque exclusivement les bou- tons à fruit : prévoyance de la nature, qui n’a pas voulu queles fruitsse présentassent troptôt pour ne pas nuire au développement de la plante, et qui a donné à chacune de ces parties des chances de fructification d'autant plus promptes et dau- tant plus nombreuses, qu’elles se développeront les dernières et auront moins de temps à vivre; prévoyance qui nous a laissé les moyens de faire ressortir notre industrie sans changer l'ordre qu'elle avait établi, mais bien seulement en acti- vantle éselophemneit des points les plus promp- tement et les plus abondamment fructifians, par la suppression de ceux qui le sont moins. - Ainsi se trouvent établis sur le melon quatre principaux points fructifians, savoir : ʻ CURE PERS PPT SES PEER 1°. Bourgeons ou rameaux secondaires , ter- naires, quaternaires et au-delà; : Rameaux stipuläires; 3°, Rameaux cotylédonaires* | _ 40. Extrémités et subdivisions de tous ces mêmes rameaux. Je vais passer à l'examen et à Ja ti 5 de ces quatre moyens de fructification. De la Fructification ou mise à Jruit du melon sur les bourgeons secondaires, ternaires, gua- ternaires ou d'un plus haut degré. + PREMIER MOYEN. STE Pour l'intelligence de l'objet que.je vais trai- ter ici, et qui, pour la culture du melon, „est sans contredit le plus important, je me trouve forcé de rappeler une partie de ce que j'ai déjà - dit ailleurs; je ne crois pas non plus sortir de mon sujet par auglanes excursions vers les ar- - bres à fruit, attendu qu’en raison des analogies que j'ai remarquées entre ces plantes d’une :es- sence différente en apparence, je n’en.suis, pas moins persuadé que les expériences. et les: ob- servations tentées pour le perfectionnement. des uns sont aussi applicables au perfectionnement des autres. Je dois anssi renvoyer mes lecteurs à un Mémoire sur les cucurbitacées, inséré dans . - 3 ; (66) le volume des: Mémoires de la Société royale et centrale d'agriculture, année 1825, page 435, et dansles Annales d'agriculture, 2e. série;t. XX XII, page 320, qu’il'sera bon de consulter. La tige principale du melon, ne se mettant ÈS à fruit, si ce n’est peut-être lorsqu'elle à acquis une longueur très-considérable ; et cette faculté de porter fruit se manifestant au con- traire beaucoup, plus tôt sur .les bourgeons. ou rameaux. latéraux, il paraissait assez naturel de faciliter et. de hâter Je développement de ces derniers, en arrétant la tige principale; et ces mêmes rameaux latéraux et secondaires parais- -sant donner naissance à des rameaux plus fruc- tifias encore, on a ‘passé du! pincemient de la tige principale à celui des rameaux secondaires, ternaires, quaternäires, etc: i sb Sy : > Ces pincemens répétés paraissant, sur lé me- lon, fairé augmenter la proportion du nombre des boutons où fleurs à fruit, relativement à celui des fleurs mâles ou stériles, on a pu croire, ou qu'ils les faisaient produire, ou qu’ils chan- -geaient leur sexe : c'est une erreur, cés pince- mens ne faisant que hâtér le développement de ces parties, bien réellement créées d'avance par la naturez'et très-probablement ce qu’on a ap- pelé, dans les arbres, suppression du canal di- rect de la sève pour les faire mettre à fruit, aù moyen du retranchement de la tige principale, n'est autré chose que le modèle ou la copie des pincémens pratiqués sur le melon. Comme dans la première partie de: ce Mé- moire j'ai décrit au long les opérations de piri- cemens destinées à la productiondes rameaux ternairés ou quatérnaires , je ferai seulement observer que ce moyen de fructification, qui me parait avoir. été adopté le plus généralement, est aussi célui que je pratique ordinairement. Je le regarde comme le plus simple, lé plus com- mode, le plus expéditif, et enfin comme:le-meil: leur, sauf peut-être quelques exceptions. Ces exceptions sont, pour plusieurs cucurbitacées, nécessitées par un mode de végétation particu- lier; mais, dans lemelon; on ne trouve que des variations très légères, que j'indiquerai en ‘leur lieu. Je ne parlerai ici que de la différence que j'ai observée dans la fructification du melon de Perse et du melon de:la Chine, comparée avec celle d’un melon à chair verte dellle-de-France, les deux prémiers ayant manifesté des boutons à fruit sortant immédiatement de l’aisselle du rimeau secondaire; et:sans pédoncule ramifié ; tandis que le melon de l'Ile-de-France, que fa- vais pincé trop tard sur ses rameaux secun= 5. D E Én Droi i e AE 2 UD RTN Po Nil FRE RE) ( 68 ) | daires, et négligé de- pincer sur ses-rameanx , ternaires; ne m'a donné, en 1825 et pendant tout le cours de ła belle saison, que deux fleurs à fruit très-tardives et:qui ont avorté. Il m'a paru que les espèces venant des pays chauds et secs, ou peut-être très- anciennement culti- vés et civilisés, tels que la Grece, la Perse, la Chine; se mettaient à fruit plus aisément; ou du moins sur des rameaux d’un degré moins élevé que les espèces venant d'Amérique, ou des iles dont le climat est en même temps éhaud.et hu- mide , ces dernières ne montrant leurs fruits que sur: les rameaux quaternaires. Au anipiues c'est aux jardiniers qui wen cultivent qu'un certain nombre d’espèces à étudier ces différences, et à se conduireen conséquence. . La saison ou le climat ‘peut avoir influé sur ces différences; mais on doit sur-tout les attri- buer à la culture. On a avancé, mais je ne sais jusqu’à quel point cette assertion est fondée, que plus les graines de melon étaient vieilles, plus les plantes qui en provenaient se met- taient à fruit aisément, étant d’ailleurs moins, vigoureuses et poussant. moins de bois. A- t-on prétendu par là dire ou que leurs fruits nouaient plus facilement ; ou que les boutons à fruit se présentaient plus tôt, c'est-à-dire sur les ( 6g ) rameaux secondaires, au lieu de se faire attendre sur les ternaires ou quaternaires? C’est sur quoi l'on ne s'est pas pr ononcé, et je ne puis, à cet égard, m'étayer encore sur ma propre expé- rience; ce serait un point d’horticulture et de r f physiologie très-important à éclaircir, et à la so- lution: duquel ces deux sciences sont également intéressées. On sait bien qu’en général les plantes provenues de vieilles graines sont moins vigou- reuses et poussent moins de bois, ete. Si c'est. à à ces moyens débilitans qu’on dut leur plus prompte fructification, pourquoi-ne serait-elle pas produite aussi par des moyens débilitans d'un autregenre, telsquela bouture, la greffe, ete.? Par suite du même raisonnement, ne devrait-on pas aussi prendre en considération les parties les moins vigoureuses et les plus fructifiantes tant des arbres que des plantes ? Il me semble que ces boutures et ces greffes, prises et placées sur les points fructifians, comme rameaux quater- naires ou d’un degré plus avancé, se mettraient aussi plus promptement à fruit. Il y a déjà long- temps que, pour obtenir plus tôt de leur fruit, J'avais, ainsi que cela m'avait été conseillé, pris sur de très-jeunes arbres à fruit venus de pe- pins des greffes, et que je les avais placées sur des arbres plus âgés, et cela sans en avoir ob- ( 70 ) tenu une grande avance. Ne serait-ce pas parce que ces greffes, ainsi prises et placées, n’en ont . pas pour cela obtenu un degré de ramification plus élevé,et que, pourse mettre à fruit, au lieu du degré ternaire ou quaternaire qu'exige le melon , le pommier venu de pepin en exige dix degrés, le poirier quinze, et le chêne peut-être cinquante. Par suite de cette idée, je pense donc que; lorsqu'on prend des boutures ou des greffes sur de jeunes arbres ou de jeunes plantes, on doit les prendre sur les rameaux du degré le plus élevé, et les placer aussi de même, s'ily a lieu. Je conseille aussi, pour avancer la fruc- tification des jeunes Se de leur procurer un degré de ramification plus élevé par un mode de: taille et de pincement approprié à cette intention. Quant au melon, il est hors de doute que les boutures et greffes qu’on prend sur lui doivent être choisies de préférence sur les rameaux ternaires ou quaternaires, afin d'en obtenir du fruit sur-le-champ. pe, D C7: De la Fr uicti tification pi melon sur les bourgeons supplémentaires, subsidiaires ou stipulaites. | DEUXIÈME MOYEN. Les-bourgeons, au nombre de deux, que j'ai nommés .subsidiaires, parce qu’ils peuvent ach compagner le bourgeon principal lorsque la sève est. Arop. abondante ; supplémentaires , parce qu'ils sont destinés à le suppléer lorsqu'il avorte par.accident, et enfin stipulaires, parce qu'ils sont alimentés ou provoqués par la présence des stipules; sont, dans tous ces cas, moins vigou- reux, ou plus retardés que le bourgeon princi- pal; et par une suite des principes que j'ai po- sés, ils doivent prendre moins d'étendue, et leur fructification doit être plus prompte. Mais je doute qu'à cet égard il y ait pour eux pleine et entière compensation. Je ne les crois’ pas très- importans dans la culture du melon, et je deute qu’il soit utile de provoquer leur, développe: ment. Cependant il est bon de les reconnaitre, afin de pouvoir en profiter lorsqu’ ils se rencon- treal, et, dans ce cas, il peut être utile aussi de les pincer, comme on aurait fait le bourgeon prin- cipal.. Ne voulant rien négliger, j'ai donc dû en parler, et avec d'autant plus de raison, qu'ils © Š à Ki Ainai N FT E arera. irere ai we- s, + (72) ont une certaine importance dans la culture de quelques autres plantes, et notamment de plu- sieurs cucurbitacées , ainsi qu'on le verra à lar- ticle de la papangaye. Si l’on voulait obtenir des bourgeons stipu- laires , il faudrait en chercher des indices autour des bourgeons principaux, et supprimer avec précaution ces derniers, sinon sur-le-champ, au moins très-peu de jours après. Si l’on ne trou- vait aucun indice, il faudrait supprimer quelques bourgeons principaux, non pas en totalité, mais au-dessus de leur première feuille: il est à es- pérer qu’alors les stipulaires pourront tôt où tard se faire apercevoir. De la F. ructi ifi cation du melon sur les bourgeons 5 ou rameaux cotylédonaires. 1 | | TROISIÈ ME MOYEN. REMARQUES SUR LES COTY- | LÉDONS. Cet objet ma paru d’une arkana impor- tance sous plusieurs rapports, et je crois devoir le traiter avec d'autant plus de détail, qu'on à méconnu et négligé son usage et son utilité, et même méprisé et D D les produits cotylédo- naires. Les cotylédons ou feuilles séminales du me- lon (appelés par les jardiniers oreilles) ne sont, comme l’on sait, autre chose que les deux lobes de la-graine, qui se disjoignent et présentent, en sortant de terre, deux feuilles qui ne ressem- blent en rien à celles qui doivent les suivre. _ Pendant quelques jours, elles restent seules et prennent un peu plus détendue; la radicule, pendant ce temps, profite et s enfonce en terre ; la tige s'élève du milieu de ces deux cotylédons : nous la laisserons aller son train. Pendant ce temps, dans l'aisselle de ces deux cotylédons apparaissent deux faibles bourgeons, ordinaire- ment plus tardifs que ceux qui sont supérieure- ment placés: Ce' sont ces deux bourgeons, op- posés Pun à Pautre, qui donnent naissance aux deux rameaux que j'appelle cotylédonaires. (Ces rameaux cotylédonaires sont bien aussi par eux- mêmes des rameaux latéraux ou secondaires : cependant, comme sous quelques rapports ils en diffèrent essentiellement, j'ai dů les distin- guer.) On doit se tabpiejer qu ila déjtié été question de leur nature et de leur position. Destinés : à suppléer la tige principale lorsqu'elle périt par accident, ils peüvent, lorsqu'elle réussit, ne pas se développer du tout, et, dans le cas contraire, ils peuvent être étouffés par la partie supérieure de la plante. S'ils échappent à ce double danger, \ en raison dune, grande. abondance de. sève refluant vers eux par une taille trop sévère ou malentendue, tardifs et d’une médiocre vi- gueur, ils sont doués d’une aptitude à fructifier plus grande et plus prompte (sans cependant pour cela que le fruit réussisse): cela est une conséquence infaillible des principes que j'ai posés. | Jusqu'à présent les Re ess paraissent avoir méconnu cette faculté fructifiante, ou du moins n'ont pas su ou n’ont pas voulu en profiter. lls ont même reproché à ces rameaux quelques dé- fauts, peut-être exagérés , que je ne leur ai pas reconnusencore, sans cependant prétendre qu'ils ne peuvent jamais se rencontrer, tels que d’être creux, de n’être pas francs , de donner de faibles Re < enfin de Du. la sève des autres parties de la plante plus essentielles : en consé- quence, ils les retranchent. La plupart d’entre eux vont encore plus loin. ils retranchent aussi les cotylédons eux-mêmes. Cette opération, qu'ils nomment oreiller, Cest- à-dire couper les oreilles, n’est pas pratiquée par moi, ni par d’autres, qui la jugent peu im- portante, je n’en dois pas moins la discuter ici. Dans quel but à été imaginée l'opération de loreillement ? Est-ce, ainsi que le disent quel- = (79) a ques-uns, dans la vue de diminuer la vigueur de la plante, et de la mettre plus aisément à- fruit? Cette raison me paraît mauvaise, et je crois avoir indiqué-de meilleurs moyens que celui-là. Est-ce dans la vue d'empêcher le développement des rameaux cotylédonaires? Effectivement, ce peut être un moyen d'y parvenir. Je n’ai d’ail- leurs fait aucune expérience à ce sujet; mais voici ce que suggère la théorie. EN Si opération de l’oreillement est faite de très- bonne heure, à coup sûr elle s’opposera à la sortie des bourgeons cotylédonaires ; mais aussi | elle affaiblira la plante et pourra lui être plus _ nuisible qu'utile, d'autant qu'il y a d’autres moyens de détruire ces bourgeons et de méttre la plante à fruit. Si elle est faite trop tard, c’est: à-dire lorsque les feuilles séminales sèchent elles-mêmes, elle ne peut plus servir à rien; elle n’est donc bonne à pratiquer que dans les momens intermédiaires, et alors, je le répète, elle est d'une très-faible importance, soit en bien, soit en mal. ir Que l’oreillement ait eu licu ou non, il est rare que, OU par une des causes que j'ai indi- quées, ou par toute autre, il ne se manifeste tôt ou tard des bourgeons adventifs, soit vraiment cotylédonaires, soit à eux subsidiaires ; Car il F (36) est probable qwil existe aussi pour eux des sub- sidiaires ou supplémentaires, quoique leùr peti- tesse ait pu mempèêcher de les apercevoir. Ces bourgeons, qu'on retranche ‘ordinairement, restent souvent cachés sous les parties supé- rieures, et ainsi inaperçus produisent quelque- fois des fruits auxquels ón ne s'attendait pas. H est vrai que, pour la plupart, ces produits sont faibles; mais c'est moins leur faute que celle dés parties supérieures, qui les ont étouffés. ` Quant à moi, jai cherché : à profiter de cette faculté fructifiante, assignée par la natüre aux rameaux cotylédonaires, qu’elle n'a pas pro- bablement créés en vain; j'ai bien reconnu que réellement ces produits étaient faibles dans le principe, mais que néanmoins, à l’aide de quel- ques secours et par la suppression des parties qui les affameraient, ils pourraient, par la suite entrer, jusqu’à un certain point, en concurrence _avecles antres, sinon les Se ago du moins sous quelques rapports. Lorsqu’ on veut tenter quelques essais sur ces rameaux cotylédonaires, il faut aller avec mo- dération et user de quelques précautions : il y a des plantes qui ne paraissent pas très-dispo- sées à les produire; il y en a d’autres sur les- quelles celte disposition est très- mamapak il A Ge ute tnpa Be Pas aD hnnan a y i : (939) faut savoir en profiter. A cet effet, il est bon d’avoir à sa portée plusieurs plantes de la même espèce, afin de pouvoir choisir; et si on a semé en pleine terre; on a dù placer plusieurs graines dans.le même poquet. On arrache par suite celles qui ne sont pas bien disposées, on laisse .les autres, on en fait ie choix, et lorsqu'elles sont assez fortes pour être arrêtées, on les pince, comime-à l'ordinaire, au-dessus. de la deuxième feuille, et'si les deux bourgeons cotylédonaires sont bien constitués, qu'ils apparaissent assez sensiblement, ou promettent une belle venue, on supprime ou on éborgne les autres bourgeons supérieurs aussitôt qé’oncroit pouvoir le faire, et plus tard on retranche la tige à quelques li- gnes au -dessus des cotylédons. Ces rameaux cotylédonaires ont d'abord. un accroissement un peu lent, mais ils finissent par prendre leur essor, pour peu que la saison soit favorable. Si l’on n’y apercevait pas promptement de bou- tons à fruit, on pourrait se. conduire à leur égard comme on fait sur les autres rameaux, c’est-à-dire les pincer; mais-1l.est rare qu’on soit obligé d’aller jusqu'aux rameaux ternaires. - Quoique j'aie déjà fait sur ces rameaux cotylé- donaires plusieurs expériences, je ne puis en- core établir entre eux et les autres rameaux un OR RE OTRE EI EE a a manae e Aia E T N a K i . (982 degré de comparaison bien déterminé; je crois cependant pouvoir dire que ces rameaux coty- _lédonaires qui, par eux-mêmes, ne sont que se- condaires équivalent, par la faculté dé se meitre à fruit, aux rameaux ternaires, même aux qua- ternaires, et peut-être à ceux d’un degré plus élevé, et je n'hésite pas à convenir qu’il me faut encore beaucoup d'expériences pour émettre à cet égard une opinion positive. En attendant, je puis attester l'efficacité de leur emploi : j'ai ai- sémentobtenu sur eux la frucüfication du me- lon de-Coulommiers, qui, comme l’on sait, ar- rête très-difficilement ; et j'ai obtenu des succès encoreplus marqués sur d’autres cucurbitacées : il en sera question plus bas. En conséquence, | je recommande leur emploi aux horticulteurs. Je ne doute pas què dans leurs mains:il nede- vienne d'un grand secours pour mettre à fruit, _ soit Tes melons, soit toute autre plante rebelle: et'je ne doute pas qué l'étude de ces bourgeons ne mérite aussi l'attention des physiologistes: En effet ; les autres bourgeons des plantes sont, dans leur apparition et dans leur dévelop- pement, provoqués et alimentés par la présence des feuilles, qui leur servent d'accompagnement et de support. Ces feuilles sont le produit de la plante qui les porte; les feuilles séminales, au - (79 ) contraire, be moins à la plante qui les porte qu'à Ja plante-mêre qui a produit la graine, dont ellés ne sont que les lobes dévelop: pés : ils tirent donc jusqu'äun certain point leur nourriture de cette planté + mère elle - même, nourriture plus élaborée; ce sont dés enfans qui sucent le lait de leur propre mère, mais avan: cée en âge : jusqu’à quel point cette particula- rité peut-elle influer sur leur essence, et n 'est- elle pas un sujet digne de rémarque? Les observations faites par les jardiniers sur le produit des bourgeons colytédonaires ne sont pas tout-à-fait en concordance avec la théo: rie: car, d’après elle, il semblerait que ces pro- duits devraient être plus forts et plùs francs; mais ce mest pas ce qu'ils disent. Au fait, Jes cotylédons, ne prenant Jamais la même étendue que les autres feuilles, peuvent bien être une cause de faiblesse pour les bourgeons | qu'ils ali- mentent; quant à cé qu'ils appellent n'être pas | francs, la signification: de ce mot n’est peut- être pas pour eux bien détérminée. Entendent- ils pe là moins certains, moins bons, où plus sujets à dégénérer? Je lës croirais au contraire moins sujets à Variation; ce qui aurait Sori im- portance. D'autre part, je leur accorderais vo- lontiers que les produits et les fruits pour ( 80 ) raient être moins forts et moins gros, et peut- être aussi plus bâtifs. Cela concorderait un peu plus avec mes propres observations; et gil en était ainsi, ne pourrait-on pas espérer qu’en _propageant. par le semis et pendant long-temps une race sur ses bourgeons cotylédonaires, on parviendrait à la rendre et à la fixer naine et hà- tive? Ne serait-ce pas de.ce moyen que les Chi- nois se seraient servis pour obtenir ce qu'ils possèdent de SABRE en ce genre: ? C’est un sujet d'expériences à à tenter. De la Fructi ification du melon par allongément sur les dernières extrémités de la tige prin- cipale ou des rameaux secondaires , lernai- res, etc. QUATRIÈME ET DERNIER MOYEN. J'ai remarqué que, sur la fin de la saison, ou sur la fin de leur végétation, le melon, ainsi que plusieurs autres plantes, se chargent, sur les der- nières extrémités de la plupart de leurs ra- meaux, d’une assez grande quantité de boutons à fruit: c’est le dernier effort de la nature pour perpétuer les êtres; mais il est rare qu'il soit couronné de succès. Il peut bien, dans le melon, produire ce qu’on appelle des regains ; mais il (8) ne faut guère y compter. Si ces boutons: à fruit sortent immédiatement sur le bois et-dans Vais- selle des feuilles, ils sont bien caractérisés comme extrêmes; s'ils sont multiples sur un pédoncule commun pouvant se ramifer, ils rentrent dans la classe des bourgeons secondaires, ternai- res, etc, Ce moyen de fructification par allonz gement, et dans toute l'acception de cé: mot, ne peut être d'une grande utilité, sur-tout dans le melon; mais, en le modifiant, il peut être d'un grand avantage dans la culture de quelques antres plantes grimpantes, telles que la papan- gaye etsur-tout la calebasse. Il consiste. à laisser allonger ces plantes, soitsurléür tige principale, soit sur quelques rameaux principaux; età ne les arrêter par le pincement que lérsqu'ils ont pris une très- -grande étendue, Je décrirai.ce pro cédé à l'article de la calebasse. : TES š vers moyens de Srono à ea indiqués. | à D'après les détails dans lesquels je suis entré sur la position et la nature des. parues fructi- fiantes du melon, la connaissance, doit nous en être parfaitement acquise, et nous devons être 6 RE Ed E E (1821) enétat-de juger toutes: les méthodes ou ancien- nement buactuellementusitées, ainsi que toutes celles qu’on pourrait proposer par la'sùite: L'art “ne pouvant, selon moi, niên changer ni rien ajouter’à essence de ces parties fructifiantes, etne: pouvant que les hâter et les provoquer les unes aux dépens des ‘autres, touté méthode duim'aurait:pas pour but immédiat d'opérer la production de ces parties devra être infailli- blenient rejetée. Nul changement ne devant _plus'avoir lieu quant au fond j mais'seulement quant à la forme, il ne s'agira plus que de côm- parer ces divers moyens de fructification , d'a- dapter chacun d'eux aux circonstances ou de dés ‘cémbiner suivant l'exigence des cas, eten- fin d'y: appliquer les procédés les plus propres iles obtenir d’une manière prompt, ai tive, assurée et satisfaisante. <> Laissant de côté le quatrième moyen de trie. ification sur lès extrémités, ditpar allongement, que-jeme crois guère convenit au melon;il ne nous en reste à examiner que trois ; sayoir; 1°. Les bourgeons ou rameaux principaux ; ; ` go, “Les stipulaires; ‘ SIA ‘80. Les cotylédonaires. © i * Wa propriété fructifiante des ‘bourgeons ou raméaäx stipulaires meme paraissant ni évi- y (83) . demment ni éminemment frappante; leur ma- nifestalion, n'ayant’ lieu que rarement et acci- dentellement; et difficilement par le Secours’ dé l'art, exigeant beaucoup d'attention: pour être bien observée, encore Plus Pour étre provoquée, ne me paraît pas, quoique intéressante dans d’autres plantes, devoir être provoquée sur le fnelon, ainsi que je l'ai déjà fait 6bsérver, et il faudra se bornér à en profiter lorsqu’ ele s se é ren- contrera. La propriété fructifiante des rameaux cotÿlé- donairesiest sans contredit Ja plus efficace: mais leurs: produits n’ont paru un: peu plus’ longs” et unpeu’ plus difficiles à “obtenir, ét ig” önt d'ailleurs >essuyé ‘quelques reproches plùs où moins fondés: ilfaudra donc, dans 12’, pratique, les réservér pour les | espèces rebelles à fructifier. Restent donc seuls et en possession ‘du ter- rain des bourgeons | principaux, qu on portéra aux degrés ternairés, sQüaternaires, etc. Suivant Pexi gence des cas; ils sont d’ailleurs le complément des‘autres moyens, puisque, comme JE r ai aussi déjà fait observer. lé pincémient répété peut s’ ap- pliquer et se pratiquer sur les Stipulaires et lés cotylédonaires. Cependant comme il n’est pas question seulement de sé procurer le plús tót possible des boutois à fruit, mais qu'il est éga- 6. pp ri SN S = ae ee joins" din 4 Fa 5 DATES SET EST a Fe EN di ( 84) lement essentiel de s'assurer du succès, de Pa- bondance et de la bonne qualité des-produits, toutes, choses qui exigent dans les plantes une certaine vigueur, et une répartition égale de sève dans toutes ses parties, il faudra faire entrer en ligne de compte les différences que présentent, à cet égard, les divers modes de taille et-de-di- rection employés; calculer les degrés de force et de faiblesse que chacun.d’eux peut. imprimer à | la plante , en raison de la direction des rameaux et des suppressions ou des. retranchemens. né- cessités par toute espèce de taille, lesquels oc- casionnent toujours une. perte de. temps et une suspension de sève, qui a.ses inconvéniens ; cal- culer enfin toutes les chances de succès,.et ne pas risquer d’avoir, avec tout l’art employé, beaucoup moins: qu'e on n° aurait eu en. laissant agir, la, nature. ; | Dans. cette vue, et pour adoucir les suppres- sions de. rameaux trop.considérables ;: j'avais conseillé l'arqüre , pratiquée .immédiatement au-dessus des bourgeons qu'on veut,conser- ver, arqure qui, en s’Opposant, jusqu’à un cer- tain point, à la sortie des bourgeons supérieurs, peut exempter du retranchement. du.rameau qui les porte. J'ai quelquefois aussi employé, à cet effet, la ligature et l’incision. annulaire; (85 ) mais ces essais, que je n ai qu'ébauchés, ne m'ont rien appris. J’ai conseillé encore d'éborgner, dès leur sortie, les bourgeons superflus; j’aimerais assez ce moyen, mais il demande du soin, du temps et de attention. J'avais indiqué aussi le pincement de la dernière extrémité des rameaux, comme ne devant point fatiguer les plantes ; mais _il a l'inconvénient de provoquer la sortie des bourgéons de l'extrémité, lesquels alors nui- sent’ à la sortie des inférieurs, et donnent aux plantes une étendue qui peut gêner leurs voi- sines. ARE Ce n’est pas tout, il reste à tenter des essais d’un autre genre : au lieu de pincer à deux feuilles, ne pourrait-on pas pincer à une seule, “ou si lon pinçait à deux, éborgner un des deux bourgeons? Le bourgeon ne prendrait-il pas alors un accroissement plus prompt? Cepen- dant,on pourrait ne pas faire cette Opération sur la tige principale, et la pincer comme d’habi- tude au- dessus de la deuxième feuille, le tout pour la régularité de la plante, afin de lui con server des bras. ( 86 ) t De divers Perféctiotiseméris applicables à la cul- ture" du melon; de sa Multiplication par la sg; et les boitutés, etc. Je mwai point traité de l'éducation du melon sur couches, avec châssis et cloches; l’art des primeurs me parait porté à Paris à un haut de- gré de perfection, et je ne puis dire si l’on peut encore Yajouter, attendu que je ne me suis oc- cupé de cet objet que très- secondairement, La culture nous a procuré des variétés. de melons très- hâtives, et eos à être élevées sous châssis :est-ce au hasard qu’on les doit, ou à une direction appropriée à à cet effet? C’est ce que je ne saurais dire; mais je pense que tout n’est pas fait. Dans la vue d'empêcher de se perdre ou de se détériorer des espèces précieuses ou bien fran- ches, on a déjà proposé d’en conserver dans des serres chaudes pendant l'hiver, par la voie dés boutures ou autrement, et de les multiplier dé nouveau par des. boutures au printemps. Ces boutures , en général peu vigoureuses; sé met- tent d'elles-mêmes aisément et poupon à fruit, et en suivant les indications que j'ai don- nées pour les préndre sur les rameaux ternaires et quaternaires, on serait encore plus sùr d’un prompt succès. J'avais encore indiqué ce moyen ! eo de bouture, connye pouva utfixer.sur les plautes et sur-les graines.quien proviendraient, et con- séquermament sur leur postérité, la proprigis fruc- tifiante des-bourgeons quaterpaires , etfal: de. plus proposé le moyen de bouture et de pince“ mens- répétés et successifs sur les plantes dioï-. ques, mâles, dans l’idée qu’à la fin on obtiendrait aussi sur ces plantes des fleurs femelles, et par conséquent du fruit; chose d'autant plus 1m- portante, que, dans plusieurs espèces de plantes, nous ne possédons en France que les mâles, et conséquemment, ne pouvons avoir ni fruit ni graines : je persiste dans mon opinion, n 'ayant encore aucune raisen de m'en départir. J'avais commencé sur ces objets quelques expériences, mais je n’ai pas encore eu la possibilité de les suive; elles sont assez difficiles sur le melon, tant parce qu'on est contrarié par la brièveté de la belle saison, que par les fécondations étran- gèrés,qui influent sur la nature des résultats; il faudrait être parfaitement isolé, ne cultiver qu'une seule espèce, et même que l'individu seul. sur lequel on travaille. | D'un autre côté, cette faculté de se féconder mutuellement nous a procuré quelques bonnes espèces nouvelles. Quelques-unes d’entre elles sontméme meilleures, plus fécondes et sur-tout (8 ) | plus vigoureuses que leurs ascendans ; mais la même cause qui les a produites les fait aussi dé- générer. Lorsqu'on vent avoir un hybride de deux bonnes espèces de melon , il faut les pla- cer près l’une de l’autre, et les isoler de toute autre. Sans S'en mêler autrement, on est presque sùr d'obtenir ce qu’on désire: mais ce que j'ai déjà noté comme fort singulier, c'estqu’on n'ob- tient pas toujours précisément l'espèce moyenne entre les deux ascendans, et que les enfans ne se ressemblent pas toujours non plus. J'en ai don né ailleurs des exemples, et en même temps la meilleure explication que j'aie pu trouver. Je ne doute pas qu’un jour à venir, soit par le moyen des graines sur bouture, ou sur greffe, soit par des hybrides nouveaux, ou entre variétés, où entre espèces, nous n’oblenions quelque chose de nouveau et d’avantageux. PME. iaz Dans ces derniers tem ps, M. le baron Tschudy a obtenu, par le moyen de la greffe, des fruits de melon sur quelques espèces de courges. Cette expérience a depuis été répétée avec succès par M. Soulange Bodin ; j'ignore encore quelles en seront les conséquences; mais je ne crois pas que, dansla pratique ordinaire, ce moyen, non plus que celui des boutures, puisse être pour le Moment d’une grande utilité. Je me rappelle ( 89 ) bien, à la vérité, d’avoir lu, dans le Traité sur læ greffe par Cabanis; que les pepins de la même espèce de poire greffée sur cognassier avaient produit plus de variétés que les pepins de la même ES greffée sur franc; mais peut-on là- dessus s’en rapporter à une observation seule ; et dont les résultats ont pu être modifiés par des fécondations étrangères? Au surplus, il est assez difficile de croire que la greffe du melon sur une citrouille puisse nous donner d'excellentes variétés, et comme nous sommes déjà peut-être trop riches, ilest bien plus essentiel pour nous de viser à la qualité qu’à la quantité. Je suis d’ail- leurs très-éloigné de blämer ces expériences, je les suivrai moi-même, et leurs résultats ; sinon immédiatement et actuellement utiles dans la pratique, pourront le devenir un jour; et en attendant, ils peuvent concourir aù progrès de Ja science. TROISIÈME PARTIE. NOTICE SUR LA CULTURE ET LA NOMENCLATURE DE ' PLUSIEURS ESPÈCES DE CUCURBITACÉES, TANT AN- CIENNES QUE NOUVELLES. La famille des cucurbitacées, indépendam- ment des melons et des concombres, comprend tir à à, L 7 née 4 HOC TEN EA E O ea penen JE An EE ll AN A AS Pa N DS (ge) plusieurs espèces intéressantes » et le-ngm, de cucurbite ou courge est principalement apph- _ quéaux calebasses, potirons, giraumons, pastè- ques, etc. Eu égard aux divers avantages que pré- sentent ces plantes, leur culture n’est pas assez répandue, et je crois utile de contribuer à la perfectionner et à l’étendre, Presque toutes nous sont étrangères etoriginaires des climats chauds; quelques- unes sont aussi délicates que le melon; d’autres sont plus vigoureuses et plus rustiques, et se cultivent quelquefois en pleine terre, la plupart, cependant, après avoir été élevées sur couche; „mais toutes exigent plus ou moins de soins : une espèce de taille plus ou moins ana- logue à celle du melon, mais plus souvent mo- _difiée, leur est assez. applicable. Toutes, ou à- peu-près, peuvent se multiplier de boutures et de marcottes, et quoique paraissant annuelles, peuvent ainsi se conserver pendant l'hiver dans des serres chaudes. J'ai cultivé en pleine terre, avec succès, les espèces anciennement connues, et j'ai fait quelques essais sur plusieurs espèces nouvelles, dont l'introduction dans nos jardins me paraît importante ; je traiterai de chacune en _ particulier. / i \ Du Concombre (Cucumis sativus) et du Concom- bre arada (Cucumis anguria ). Le concombre se cultive assez ordinairement sur couche, sur-tout lorsqu'on veut avoir des primeurs; il ést plus rustique que le melon; jé J'ai cultivé'avec succès en pleine terre. On peut lui appliquer la même taille, mais moins rigou- reuse, attendu qu'il se met plus aisément à fruit. Onluilaisseur plusgrand'nombréde bourgeons, et il fructifie abondamment sur ses rameaux se- condaires. Voici cependant un fait rapporté par M. Vilmorin, qui pourrait contredire jusqu’à un certain point ce que j'en dis. Un plant dè con- combresfut chez lui tellement haché par la grêle, qu'il en désespérait. Un temps, probablement _ plus favorable, succéda à cet accident; les plantes reprirent vigueur ét se couvrirent d’une très- grande abondance de fruits: est-ce à la meur- trissure des tiges etde l'écorce ( effet comparable à incision annulaire)? est-ce à un pincement un peu sévère opéré par la grêle, qu’on doit attribuer cé grand produit? Une belle variété de concombre, graine venue de Fle-de-France, portant beaucoup de bois, fut par moi cultivée, la première année sans porter aucun fruit; la deuxième aunéé, je la pinçai rigoureusement et AFTER s a Ean E a ( 92 ) elle se mit à frait. Ces faits Sont en faveur du pincement répété et de l'opinion que j'ai émise, que les graines. venues des pays chauds. et hu- mides se mettent chez nous difficilement à fruit. Le concombré-arada porte un trés-petit fruit épineux et porté sur un long pédoncule; il est très-bon à mauger en cornichons. Cette plante a les feuilles découpées, et ressemble d’ailleurs plus au melon qu'au concombre. Elle se cultive _nieux sur couche, et cependant peut réussir _ en pleine terre Somme le melon, dont il faut - lui appliquer la taille. | Des Melons serpent et trompe ( Melo flexuosus); du Melon chaté (Melo chate); et du Melon dudaim , Melo dudaïm. Le melon-serpent, aussi nommé concombre- serpent, à cause de sa forme trés-allongée, n’est cultivé que par curiosité; le melon-trompe pa- rait en être une variété, ou plutôt un hybride avec le melon commun. Les melons chaté et du- ‘aim ne sont guète cultivés que dans les jar- dins de botanique. Les fruits de ces plantes sont mangeables, sur-tout le melon-trompe; mais on en fait peu de cas. | T U faut tenir ces plantes éloignées des melons, (95) car'elles se mêlent avec eux par la fécondation: | J'en ai obtenu. des hybrides très-intéressans, dont jesuis la culture; quelques-uns de ces rikis. ; valent nos melons, avec quelques différences dans la forme et:dans la saveur. Ces plantes peuvent se cultiver en pleine terre et se tailler. comme le melon; mais celles qui sont hybrides; étant. très - vigoureuses, doivent être pincées sévèrement. Her | Le.melon-dudaim , ou pko ninen lors- qu'il est bien franc,.a une odeur particulière très- agréable „et comme il fructifié aisément sur ses rameaux secondaires ; il faut ne pas aller plus loin en fait de pincement. Son:fruit, mürissant promptement, me faitespérer; parson mélange avec nos melons hâtifs,: dés fruits encore plus hâtifs. En définitive, j'espère qué! plusieurs de ces hybrides iendrontun jour une place distin- guée dans notre horticulture. Du pastèque, ou Melon d'eau: 2 ( Citrullus a apr gái at J'ai cultivé.cette anas avecun certain Gaii en pleine terre, comme. le, melon.: ‘Quoique je paie point étudié: sa fructification aussi com plétement, je puis cependant croire,.que rigou- NET ARE a a BE M MEN HE reusement on pourrait lui appliquer. la même - taille, mais péut-être-une autre méthode lui se- rait préférable. Sa tige principale peut prendre beaucoupd'étendue; mais elle peut fructifier immédiatement à une certaine distance de son pied: Je pense que, néanmoins, il faut , à-peu- _ prês-comme-pour:le melon, la pincer dans sa Jeunesse. au-dessus de la’ troisième ou quatrième feuille et la laisser s'établir sur trois où qüatre rameaux secondaires , lesquels donnent immé- diatémént leur - fruit, à une moindre distance que n'aurait fait la tige principale: Si lon'a af: faire à ‘une. espèce très - vigoureuse et qu'on veuille restreindre: son étendue; ón pourra Vé- tablir sur ses deux:rameaux cotylédonaires Qui se mettent à-fruit Yune manière encore plus | rapprochée. I est d'usage, lorsqu'on à du fruit en suffisante quantité, ou depincér à quelques yeux au-dessus d'eux; ou ide supprimer le su- perflu. Le, pastèque; quoique plus RERE, que te melon et moins sujet aux maladies, exige ce- pendant, pour sa maturité complète, un plus … haut: degré de châléur” et’ plus prolongée. Ses fruits mürissent assez pour être miangéables et Pour que leurs graines Soient bonries; maïs on ne peut dire qu’elles acquièrent, dans notre climat, D SRE PR Enorme D dd Er SNA D ape 95 ) les qualités qu ’on leur attribue dans les climats chauds, où l'on estime qu il y en à des variétés très - supérieures aux autres. Quant à moi, qui. en al cultivé une douzaine de variétés, assez différentes pour la forme, la grosseur, la cou- leur de la peau , ordinairement lisse, quelque- fois brodée, icelle de:la chair, la forme et Itcou-" Jeur des graines , j'ai trouvé entre ellesitrès-pen de différence pour la saveur. Il y en a à graines noires. blanches, rouges: capucines, éte/: de 1 À ? 9 7 forme différente, etc.; ily‘en'a à chair rouge, jaune et même verdâtre ; cette dernière n’était bonne qu’à cuire. Toutes ces variétés, sauf cette demière, ne m'ont donné que des saveurs égales. Ilya néanmoins des amateurs de ce fruit, je Les engage à se procurer des variétés meilleures, et sur-tout plus hâtives que celles qué’ nous connaissons. J’ajoüterai que je pense que, faute de les trouver, nous pouvons nous les faire, et je crois qu'on y parviendrait en -élévant cette plante: sûr sés rameaux cotylédonäires, ën prë- nant surieux des boutures ; ce fruit sur boutures ‘se multiplierait par ses graines, et sur le pro- -duit de ces graines, on recommenceräit et on continuerait le même procédé. 2 A RTE Era A S aa a E a E D et A aa Mir 6 (46 ) | | Des quatre Courges nommées Pépons, savoir: ~ le Potiron, le Giraumon, le Potiraumon et le 7 s À Malabaric. 1, Do Potiron (Pepo Potiron). Le potiron s'élève ordinairement sur couche, et se replante ensuite ou sur un trou plein de fumier fait exprès, ou en pleine terre; les pieds doivent être suffisamment espacés, parce qu'ils occupent beaucoup d'étendue. Je le-sème sur place. en pleine terre, dans des poquets comme ceux du melon, Sa tige principale s'allonge beau- coup et fructifie. d'elle-même à une certaine - distance du pied; mais pour ménager le terrain et avoir du fruit plus tôt, il est préférable de la pincer à la troisième Où quatrième. feuille, de l’établir sur deux, trois ou quatre rameaux qui, au bout de peu de temps, présentent des bou- tons à fruit. Lorsqu'ils sont bien disposés à nouer, ou, mieux encore, lorsqu'ils le sont déci- dément, on arrête ces rameaux à quelques yeux au-dessus du fruit, Si l'on veut qu'ils deviennent très-gros, il n’en faut laisser qu’un ou deux sur chaque pied. Le potiron offre plusieurs variétés de couleur, de forme et de grosseur; il y en a à chair et écorce blanches, jaunes, jaune oran- * (97) gé, même vertes. Le bonnet-de-Turc en estune variété très-remarquable et très-bonne:; le po- tiron-gondoin ou d’Espagne est aussi très-bon. _ Jusqu'ici on avait, à cause de sa forme, appelé le potiron cucurbita Pepo compressus; mais la cul- ture l’a bien changé. J'en ai cultivé cette année une variété venant d'Allemagne, qui m'a été donnée par M. Bosc, de la forme d’ün concom. - bre, ’ayant deux ou trois pieds de longueur sur dix pouces seulement de diamètre. Elle est d’une excellente qualité. as . Du Giraumon (Pepo Citrullus ), ou plutôt de Pes- pèce de Courge ou Pepon connue sous les noms de Giraumon , de Citrouille s de Cologuinte ( fausse }, de Coloquinelle , de Courge à la moelle, de Pastis- son, Bonnet-d’électeur, Concombre de Barbarie, etc. P z 3 A L E k g PHARE ue “Re Toutes ces plantes, que je regarde comme d simples variétés d’une seule et même espèce, bien que les cultivateurs et les botanistes eux? mêmes les aient non'- seulement ‘confondues avéc les autres courges, mais aient même été jasqu'à méconnaître leurs variétés à teľ point, qu'ils les ont: désignées et décrites: Comme des espèces distinctes; etréellement ces erreurs, Cau- sées par des variations si singulières ét! si mul RS RIRES CS TER E e E Wd # (98 ) üphiées, n'avaient rien d'étonnant, et nepou- vaient disparaître qu’à l’aide d'observations: posi- lives: aussi men suis-je occupé depuis-plusieurs années. J'ai réuni sous mes yeux toutes,celles que j'ai pu me procurer;. je les ai cultivées en grand et par milliers; ayant suivi leurs généra- tions successives, Le fécondations mutuelles, tant spontanées qu'artificielles, et leurs, varia- lions, tant naturelles que. dépendantes de -ces diverses causes, j'aipu me convaincre que ces diversités étaient plus apparentes que réelles, ou du moins qu'il leur restait toujours un air de famille qui me les faisait distinguer de toutes | les autres courges. Tous leurs fruits, même ceux des coloquintes à coque la plus dure et la plus galeuse; sont également mangeables, du moins dans leur jeunesse, ont alors à- peu- pres la même saveur, et ne manifestent à aucune épo- que cette amertume qu'un pré jugé général leur avait mal + à-proposattribuée, et qu'on leur avait si ridiculement reproché de donner aux me- lons qui les avoisinaient, Je wai aperçu, dans aucune de ces variétés , les symptômes par les- | quels les plantes een se font ordinairement remarquer : : toutes; quoique assez vigoureuses 3 fructifient et grènent assez aisément et abon- darament. Je donnerai des moyens sûrs de les | ( 99 ) distinguer du potiron et du malabaric; avec lesquels elles ont été quelquefois confondues, mais sur-tout: d'avec le potiraumon, qu’on pa: raissait regarder comme une espèce identique, Je répète donc que le potiron, le potiraumon et le-malabaric n’exercent ni sur le giraumon ni sur ses variétés aucune influence: fécondante, ni spontanée, ni forcée par l'art, signe infailli- ble, suivant moi, despécialité particulière; mais toutes les variétés du giraumon jouent entre elles-mêmes avec une trés-grande facilité; et lorsqu'on veut les conserver franches, non-seu- lement il faut les isoler complétement les unes. des autres, mais il- est encore essentiel de Sas- surer que leurs graines proviennent d’une race ancienne et pure, depuis plusieurs générations, On peut diviser toutes ces variétés en trois. races principales, qui sont: Le Les giraumons, entre lesquels on diii gue celuide Barbarie, improprement aussi nom- mé concombre; une courge dite barbaresque, dont le poids excède cent livres (cinquante ki- logrammes); la citrouille de: Touraine, beau fruit, cultivée en grand :pout les és lä courge à la moelle, d'un goût très.délicat, très, vantée en Angleterre, etc, etc. 2 E ; PHRGS TON QUI SOUSSE a k 21 4 rar FRANS oe annaS 7e = m ü PAn N er RCE a N TURE VA à an Er A s ( ï6o ) 9, Les pastissons, où bünnets-délecteur, très- remarquables par la contraction du frait, qui leur donne une formé. très- singulière, et par la contraction aussi de leurs rameaux, qui Sont. très = peu étendus; ce qui en rend la culture _ commode et avantageuse. On peut y joindre la _ courge d'Italie, beau et bon fruit non contracté, mais dont les rameaux le sont. a 3°; Lescoloquintes (fausses), ou coloquinelles, destinées seulement à l'agrément, et réellement admirables par la variété, la singularité et la beauté de leurs formes et de leurs couleurs, ainsi que par les protubérances ou gales dont quelques-unes d’elles sont affectées et surchar- gées. On distingue, parmi elles, l'orangin, la congourde, la birbarine, ou coloquinte- pr coloquinte-poire, etc., etc. J'ai cultivé tous les individus connus STE ces trois races ; en pleine terre, avec succès, de la même manière et à-peu-près avec la même taille que le potiron ; sauf les modifications suivantes : les grosses espèces, destinées à occuper une très-prande étendue, et Se mettant à fruit plus difficilement , ont besoin d’être pincées ét repin- cées; les syag moyennes ou petites peuvent, à la rigueur, s’en passer; mais il est préférable d'arrêter la tige principale au-dessus de la troi- TOTES EERI Vo Am ( Log ) sième, ou, quatrième feuille. (Les,pastissons et la courge d'Italie:se mettent à fruit d'eux-mêmes, etil est inutile d’y toucher. Les coloquinelles peuvent recevoir un pincement au-dessus de-la troisième ou quatrième feuille, ou plutôt elles sont abandonnées à à la nature, ou comme plantes T ampantes, ou comme grimpantes ; et: destinées à garnir les MURS et les treillages, Shien 3°. Du Potiraumon:{ Pepo Moschatus J comme n ’en E qu’ une variété, et ne désignée sous les noms particuliers. de citrouille, courge ou potiron musqués, cpurge àla violette, i melonnée, etc», est une espèce bien distincte, que les botanistes paraissent avoir méconnue. Elle est peu cultivée et peu connue-à Paris ;elle l’est un peu plus dans nos dépar temens du midi; mais, dans les pays chauds, où. elle acquiert toutes ses qualités, elle. parait préférée à à toutes les autres courges. On peut, dans notre climat, la semer et l'élever_ en pleine terre, du moins pour les petites espèces, qui réussissent assez, bien ainsi; mais les gros. fr uits y Mmürissent ra- rement, et il est préférable de les tenir sur cou- che. Sa chair et ses graines ont une lég gere odeur À $ =% 3 jed lA f f a 1 D Ce b dt aie ut ON ie E i li TEE D. Sa f ( 102 ) de violette, ou plutôt, suivant moi, de racine d'inis, qui oi a fait donner l'épithète de mus- quée oui à odeur dé violétte. J'en ai réuni plu- sieurs variétés de grosseur, de forme et de cou- leur, à chair ` rouge, jaune où blanche, un peu parfumée; une ‘d’entre elles avait la saveur du céleri et était fort agréable. Quoique le nombre _ et la diversité de ses ‘variétés, bien inférieurs à | ceuxdes autres pépons,ne paraissent pas annon- _ cer une très-anciénne culture, celui-ci donne ce- . pendant de grandes espérances ‚vu la différence * très -remarquablé des saveurs. Ces considéra- tions insi que l'excellence, la fermeté, la qua- lité sucrée de sa chair et la grosseur de Fe espèce, qui Va jusqu’à cént livres, mé font désirer que sa cultüré ‘éténde, se pdd le enfin nous proéure « dés variétés plus hâtives et plus com- modés à cultiver. On man voir, à l’article du pastèque;tes we que j ai recommandés pour obtenit ce succès: Eu égard aux difficultés „dè culture et de Fé- téndné de” terrain qù ‘oecupe cette plante, qui démahdéen- outre beaucoup de chaleur ét d’ar- rosénréns, je n'ai ‘pu m'en occuper que très- peu. Je crois’ qu'on peut ‘appliquer aux petites espèces Ja taille et la ébfdre du tmélon en pleine terre. Quant aux grandes æspèces c'est toute ( 163 ) ; i autre chose : il en est qui : 3 après m'avoir occupé beaucoup de place et coûté beaucoup defumier et d’arrosemens, avoir-offert la plus belle vé- pétation, ne m'ont donné, sur l’arriere-saison, qué des:fleurs:et point -de:fruit; il faut donc es- sayer plusieurs moyens pour Fobtenir. T'en suis quelquefois. venu à bout-en lélevant:sur «ses bourgeons cotylédonaires, en: enr faisant desbou- tures où marçottes sur ses rameaux ternaires, etc. Ces boutures et sur-tout ces marcottes ont: fru- üufié plus lòt que la plante quilesavait fouruies. Elles reprennent. assez. aisément ,.tet la-plante prend racine d'elle-même sur toutes-ses articu- lations plus aisément que des autres. pépons dont j'ai déjà parlé; enracinement qui peut être favorisé enle couvrant, d'un peu. de terre ou de terreau: Peut-être serait-il préférable , poux.le mettre à fruit, de laisser, soit sa tige principale; soit,ses deux rameaux secondaires ou'cotyléde- naires, s'allonger jusqu'à plusieurs pieds, eii: dé: iruisant à- mesure. les bourgeons. latéraux -infé - rieurs; on la pincerait-alors à dix et douze: pieds du. collet de la plante; on laisserait seulement sortir deux bourgeons, qu'on: pincerait et repih cerait jusqu'à parfaite. früictification. Voyez ti - après, les articles de:la-calebasse et.de laipa- pängaye, vs nn. Sn us. Me i Le 53 Sia ò ER in Let A n f t1 g a rh GR non: $ t iE dues ie N ià: pu ps ana n $ à: A N PR LS SEN EOE MRa E AIR E SEE ‘ D a ra SRE RP T EUGENE A A EE E “R a TR RENE € 104 ) k “De Malabaric | ; On Melon du Malabar € Pepo f Malabaricus ). Cette planté, nommée improprement melon du Malabar; nommée aussi, à cause de la cou- leur noire-de ses graines, cucurbita: melano- sperma; paraît avoir été regardée comme variété _ dés autres courges; où comme hybride d’une d’entre’ elles avec:la: pastèque: c’est uné erreur, et je men suis convaincu par des expériences positives; elle ne communique ni ne reçoit au- cane influence fécondante : c'est donc une es- pèce bien-distincte. Je l'ai cultivée plusieurs an- nées de suite , toujours franche et ne produisant ni variété ini mêmie de variante. Le malabaric vient trés-bien en pléine terre: on peut'ou Ta- bandotinier à lui:même,on pincer satige princi- pale au-dessus : dé Ha troisième ou quatrième feuille. De tonte manièreil fructifie aisément et abondamment. Il est extrémement rustique et | vigoureux: j'ai vu ses rameaux s’allonger de plus d'unipied en vingt-quatre heures ; unè seule plante couvrir deux perches de terre et porter soixante fruits, tous d’une-belle venue et d’une bonne grosseur. Son fruit est très-beau; rayé de blanc et moucheté de vert, et se conserve sain ( 105 3 pendant plusieurs années. Sa ‘chair est belle; blanche et ferme; mais assez insipide; elle peut pg sé manger cuité; et l’on ñita assuré qu’on enipouvait faire d’excelléntes confitures. Les bestiaux m'ont paru pouvoir le mañgér eru, sins cependant en être trés:friands = mais cuit, ils le mangent fort bien. C’est dommage qu'à plusieurs avantages le malabaric ne réunisse pas-ceux d’une utilité bien réelle. Peut- être, e raison de la:faculté qu'il a de se conserver in- définiment ine serait-il pas à dédaigner dans lés voyages de long cours; peut-être aussi une cal- ture long-temps continuée Je endraitéelle üi 74 peu meilleur. ` Moyens. sûrs, de. 1 tinguer « ces Spa Le. et nomenclature PENPRÉE pour eux. Les -botanistes sônt convenus entré ‘eux de certains signes qu'ils ont:appelés caractères bo- taniques, à Faide desquels ils ont cherché à dis- tinguer et décrire les espèces: Je veux croire qu'ils ont fait pour le mieux; mais ce mieux était diffi- cile àobtenir, car, pour décrire les espèces natu- relles ; il eût fallu les connaître; et au point où nous en sommes et par le faitde la cultüre; il RL RS 7 c PEN a ed CO SERR Cast r NSR EY Š D i “cé sd aan o con nous est à-peu-près impossible de distingüer’ces 8 wa. Re ia su espèces les ‘unes des autres; et, pour leurs varié SRE PS EN CU N RÉ iD o, EED ARAA tee r ( 106) tés, cette distinction est encore sopla difficile: - Nous ne, savons ni jusqu'à quel point mi sur quelles parties, les. variations sont le plus mar quées, Aussi, sans négliger ces caractères; jar dù.chercher.et ajouter d’autres moyens; et rela: tivement. aux quatre pépons:. dont je viens:de traiter, je. crois avoir établi-leur spécialité et l'identité de leurs variétés sur des bases assez solides, Ce: n’est qu'à l'aide d’ expériénces mul- tipliées et. d'observations. minutieuses que j'ai puy parvenir ;lestunesetiles autres n'ont pu ac quérir. leur degré ‘de. certitude qu'en- raison ‘de leur.multiplicité. Jl fallait; comme; je lai fait; réunir sous mes yeux, et cultiver pendant plu- sieurs années , toutes leurs espèces et toutes leurs variétés. Dans ces quatre pépons, j ‘établis, comme principe dè spécialité particulière : à cha- cun, l'impossibilité qu'ils ont.manifestéeid’exer- cer, les uns sur.les.auires, aüCune-mfluence: fés condante, bien: que j'aie.essagé.tous les. moyens _de les.y: forcer, tant.sur.les espèces qui:-m'ont paru le, plus se rapprocher de lanäture; que sun celles qui: men ont paru les; plus éloignéesz je ne crois pas qu'on puisse rien. 6bjecter x cétte _preuve:! Entre. ces quatre. pépons:; le potirau- mon, à cause de sa difficulté à fructifier, a peut: être, „subi moins d'épreuves :que: les! autres; nee ete rer pb le meer ( 107!) mais je suis assuré que ses fleurs n'ont pu féconder aucune autre espèce, etil me semble que céla suffit. Quant at giraamon; ses va- riétés, même les plus éloignées, se sont fécon- dées. mutuellement avec une- égale facilité, et toutes, ainsi que je le ferai voir, ônt conservé entre elles‘ quelque chose dé commun ; signe q encore plus que leur fécondation: mutuelle, PENELA jé. Aaa EU EDR UNE 0 EE AAR ‘À La É / 1 ~$ 3 al i É Ë i pà mwa convaincu de leur identité; car je ne par- tage pas, à cet égard; lavis de M. Knigt, quire- fuse à deux espèces différentes la faculté dé Le dùire des graines fécondes: Je: vais passe détail des autres moyens de distinguerées quatre pee «l es nn. pépons , que j'ai employés ; ils sont; Comme je l'ai déjà fait observer, nombreux! et minutieùx; ils exigent une ‘grandé âtténtiôn ; mails ‘mé servent tous les; jours avec succès; jamais ils ne m'ont trompé, et je suis sûr, avec leur combi- NÉ AR ER an naison; de'‘distiiguer parfaitemerit + cés “quatre espècés'et leürs variétés. | Le potiron’ades feuilles assez arrondies ; letse soutenant dans uneédirection presque ‘verticalé ; ; son apparente, quant au feuillage; en gériérat, ressemble plus aux mauves, le-giraumon et ‘lé pôotiraumon à la vigne, ét Te inaläbarie" au fi pr RP Ta BE Kiaka, iion 60 Ai o a S an n à dá à NGC RE S ; “ Ara hea RGA n A a guler'violet: ` . Les feuilles” du potiron n’ont aucune tache Sa su Nie Pt OAC TE ike PS TS ( 108,) < ni, macule, le malabaric est toujours taché ou maculé; les feuilles des giraumons et potirau- mons.le sont-presque toujours, beaucoup dans quelques variétés, moins dans les autres. =- , Les feuilles de ces quatre plantes'sont plus où moins, velues, celles: de quelques giraumons, et encore plus de quelques potiraumons, le, sont à tel; point qu’elles leur donnent une. apparence blanchâtre. Bi „Les feuilles, “leurs mervurts. et les tiges sont couvertes annie très-fortes dans les girau- ‘mons, un peu moins dans les potirons et le malabaric, et tres- welaes et tnés-douces dans le potiraumon: - z Les jeunes. pousses du potiron, légèrement froisgées, ont une légère odeur de musc; celles du potiraumon un peu plus légère encore; celles du: giraumon et de toutes ses variétés, quelles qu'elles soient,. ont une odeur un peu plus forte assez d'élite que je ne puis mieux comparer, qu'à | l'odeur;de là souris, ou des | feuilles de grenadier froissées. Celles du mala- baric ont une odeur assez marquée, qui n'est pas. désagréable, que les uns comparent à celle de la fève de marais en fleur; les autres la trou- vent un peu analogue à Siis de la fleur d’o- tange, ou à celle du biscuit de Savoie, dans le- 8 BP ERE E 87 mc quel- E aa A DE 4 e pr r p a . Lei ‘ Norris ess er LR A se UM i t nf , PS: at K SG] rer ee e + ne Re, y F $ s iaae eee $ : i 2 z E £ RCA re qe cf E ete es 7; $ sa g CAC EAG å k $ > a 2 3 . TOY UT ol LUI SL TES PADAH DA HAH DE DIU ILMAAN NN i Li t Li i +s + 4 i ‘i 4 4 . t ut ne 7 Pense ee + “ i + ERC CAL e S) ts 4 LCD EE] 14 6 4 4 t Ki Kei : LAON ara” POLER r r Ea 7 + se : RCE, CL - Er