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Abhandlungen

der

philosophischen Klasse

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Königlich - P r e u f s is c h e n

Akademie der Wissenschaften

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Berlin, n il e r R e a l s c h u 1 - B u c li h a n I ! u n \ <s i 5.

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Inhalt,

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â« Derselbe, über Anaximaadros , . . . . . . . ,'. . . 97

RECHERCHES CRITIQUES ET PHILOSOPHIQUE

SUR

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l'ENTELECHIE d'ARISTOTE.

t+j-rj *sf*--tj^r*'+jv*+jvh*

Par M? Ancili. on. Père. ')

JL/ans la première formation des langues chaque terme que les besoins de la vie commune ou les premiers besoins de la pensée et du sentiment firent trouver, dut porter le caractère du néologisme: par la raison que dans tous les genres de production, tout doit avoir commencé une fois, et renfer- mer par conséquent en soi - même les conditions nécessaires de son exis- tence quelle qu'elle soit, et les raisons puissantes de supporter et de par- donner les imperfections qui s'y mêlent. La collection de tous ces signes primitifs, résultats immédiats de la nécessité et des suggestions d'une na- ture inculte et à peine ébauchée, formeroit ce qu'on pourroil appeler le Dictionnaire de l'espèce humaine: et comme il ne peut point y avoir d'ex- cès ou daims à craindre et à prévenir partout l'instinct et ses lois aveu- - dominent, parce que, ne permettant de prendre qu'un chemin, ce che- min ne peut être pour le moment que le meilleur j le Dictionnaire qui en résulta •• it, scroil à l'abri de toul reproche, el rien de ce qu'on a dit pour ou contre le néologisme, ne pourroit l'atteindre ni le regarder.

\ cette première époque de l'histoire des langues, en a succédé une seconde, qui peul recevoir des subdivisions à l'infini, mais qui ne change- ra j. on. lis de nature; c'esl celle par les progrès de la civilisation, les ob- jets de la vie commune soi ; devenus les objets des arts qui les ont travail- i perfectionnés, multipliés el reproduits sous toutes les formes possibles; ei les objets de li pensée, du sentiment el de la volonté ont donné nais- sance aux théories qui les approfondissent et les suivent jusques dans leurs

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*} T .11 !f 2 j. Octobr !

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2 Ane Mon, Père,

moindres ramifications. La collection de tous les signes eorrespondans à cette progression successive de découvertes et à cette augmentation de ri- chesses intellectuelles, forme le Dictionnaire des sciences et des arts qui doit varier d'un siècle à l'autre, et dans un même siècle, d'une nation à l'autre, et dans une nation, d'un écrivain à l'autre, entre ceux qui par l'é- tendue, la nouveauté et l'importance de leurs vues, ont mérité de faire autorité. Ici l'instinct a fait place à la raison; la marche leime, sûre, in- nocente et toujours infaillible de l'un, à la marche toujours incertaine, équi- voque, diverse de l'autre; ici se place la ligne nécessaire de démarcation entre le néologisme permis, et Celui qui ne l'est pas; entre le néologisme arbitraire, inutile, dangereux, puéril par les petites passions qui souvent le conseillent et le suggèrent, et le néologisme raisonné, utile, indispensa- ble et étranger à toutes les vues de singularité et d'amour-propre que l'é- crivain, qu'elles dominent, ne s'avoue pas à lui - même. Dès que la langue ou technique ou savante a été assés riche et a: .es travaillée pour suffire à toutes les idées que l'esprit le plus profond et le plus délicat avoit besoin d'exprimer et de communiquer aux autres; c'étoit le moment de de- mander s'il faut, en général, de nouveaux mots? dans quelles circonstances ils deviennent nécessaires? quelles précautions demande leur introduction et leur adoption, pour n'être pas un embarras de plus dans l'e û le des scien- ces; et nous voyons qu 'Horace déjà, dans son Art poétique, donnoil sur cet important objet à ses concitoyens et à tous les siècles, des leçons di- gnes de l'esprit philosophique et du goût exquis qui le caractérisent.

11 étoit naturel que ces réflexions s'offrissent à mon esprit quand je me proposois d'examiner l'expression la plus néoiogique que l'antiquité grec- que nous ait transmise, je veux dire, l'I nti h hie d'Aristote. Tous les commentateurs grecs de ce philosophe, comme Porphyre, Dexqqie et d'au- tres, avouent que cette expression est neuve, et qu'elle est de l'invention d'Aristote qui tantôt forgeoit de nouveaux mots, comme on en trouve beaucoup dans ses catégories, tantôt prenoit dans un sens nouveau des mots connus et reçus dans un autre. Le nom même de Catégorie en e>-r un exemple; y.urryo^la n'ayant jamais signifié qu'une accusation juridique, tan- dis qu'Aristote s'en sert pour indiquer une certaine classe d'idées sous la- quelle se rangent toutes celles qui leur sont analogues. Le mot que j'en- treprends d'éclaircir, est très- néologique, au moins pour nous, qui n'avons probablement qu'une Tès-petite partie des écrits philosophiques des Grecs

sur VEntèléchie d'Aristote. 5

et qui ne pouvons décider que d'après les monumens qui nous restent, qu'a- vant Aristote personne ne s'étoit servi de ce mot, et qu'après lui personne n'en a fait usage. II y a plus; et indépendamment de la supposition, qui n'en est pas même une, que les ouvrages des autres philosoph.es ce mot peut s'être trouvé, et que sa bout;'' intrinsèque el le nom de l'inventeur peuvent v avoir introduit, sont du nombre de ceux que le tems nous a ravis ; on doit se rappeler ce que c'étoitchez ies anciensphilosophesque la doctrine ésotérique et la doctrine exoterique, sur laquelle porte l'étrange exhortation d'Heraclite à ses disciples du nombre desquels étoit Aristote: av-ôria-ov. Il y auroit plus de malice que de justice à dire qu'Aristote avoit bien goûté ce précepte et ne l'a que trop mis en pratique, puisqu'il n'es! pas à beaucoup près également difficile à entendre par tout, quand on est une fois initié dans sa manière d'écrire et de présenter des objets auxquels leur diversité, leur profondeur naturelle et le siècle le premier il osa par la force de son génie entreprendre de les réunir tous sous une forme systématique, dévoient leur laisser en grande par- tie le voile dont la Nature même les a couverts. Mais si dans le terme mysté- rieux sur lequel va rouler mon .Mémoire, il usa du cncortcroi>, sans qu'on puisse cependant entrevoir, pourquoi il L'auroit fait, n'ayant aucune vérité délicate et dangereuse à divulguer; il y a toute apparence qu'il en a dissipé l'obscurité en l'expliquant .1 ses auditeurs de vive voix et aux autres par écrit, sans parler d'une tradition orale sur ce point, facile à supposer et à comprendre. Qu'il ait composé deux sortes de livrés, les un riquesou époptiques, qui n'é-

toient pas destinés à ses disciples seulement, niais à tous ceux qui voudroient les lire; les autres acroamatiques qui n'étoient qu'à l'usage de ses disciples et consistaient probablement dans des espèces de cahiers qu'il leur confioit sous le sceau lu secret : c'est ce qui paroit par l'ouvrage très-utile d'Octal ien Ferra- iiu^ intitulé: de sermonibus exolericis , imprimé à Venise en IÔ7Ô in 410 el réimprimé en Ulemagne avec des augmentations de Melchior Goldast, à Francfo 1. |6o6; ei plus, anciennement par Aulugelleliv. 20. chap. 5- l'on trouve et la lettre qu1 Uex indi e-le-grand écrh it à Aristote, |iotir se plaindre de ce qu'il rendoil publics ses traités intitulés: epoxrixot âxqoâjuara, el la réponse du philosophe; ils sont publies , dit- il au Prince, comme nt tétant pas t c'est-à- dire qu'on les liroit sans en pénétrer parfaitement le sens, parce qu'on n'y trou- veroit pas les explic itions el le> développemens dont il les accompagnoit dans les leçons dont ils n'étoient que le canevas el le premier jet. Quand donc il scroit prouvé qu' aristo te a été n< ologue pour son siècle el pour ses 1 onci-

4 An ci lion, Père,

toyens, ilseroit clair encore qu'à tous les titres quTilavoit pour l'être et que lui donncient sa sagacité et sa profondeur reconnues, il avoit joint toute la pru- dence et toutes les précautions qu'on exige de quiconque prétend à cette pré- rogative; on pourroit le conclure du silence seul de tous ceux qui auroient pu l'attaquer sous ce rapport et qui ne l'ont point fait, et en particulier du si- lence de Platon qu'Aristote prend à tâche de contredire, et qui ne devoit point l'aimer.

Il ne me reste qu'à souhaiter que la suite de ce Mémoire achève de dissi- per les reproches et les préventions que je viens de toucher; il se partage na- turellement en deux parties. Dans la première j'indiquerai les diverses accep- tions du mot en question suivant les auteurs qui s'en sont expliqué, et j'en fe- rai sentir les inconvéniens; dans la seconde j'énoncerai une idée qui m'est venue sur le sens que ce mot pourroit encore avoir, et je l'appuyerai du mieux qu'il me sera possible.

Sextus Empiricus au chap. 17. de son Traité contra mathemaùcos déclare que pour s'ingérer à expliquer les termes propres aux philosophes, et en parti- culier le mot Entélêclde, il ne suffit pas d'être grammairien , savant dans les lan- gues, et littérateur; mais qu'il faut être surtout hon philosophe, et entendre les matières. Si je ne réussis pas à jeter un nouveau jour sur celle quia exercé tant de plumes 4 je consens très-volontiers que d'après l'arrêt sévère mais juste de Sextus, on raye mon nom de la liste des bons philosophes, si tant est qu'il y ait jamais été rangé; et si l'on trouve que ce n'est pas sans fruit pour l'intelli- gence d'Aristote, dans un de ses passages les plus obscurs, que j'ai repris un sujet au^si rebattu, je ne prétends nullement meprévaloir de la déclaration de Sextus, ni m'en faire un nouveau titre à la qualification qu'il met à ce prix. On sent qu'avec cette manière de voir, sa décision ne pouvoit ni m'arrêter et me dé- courager, ni m'animer beaucoup dans mon entreprise.

l.ntre les jugemens nombreux que j'ai pu recueillir sur l'Entéléchie d'Aristote, les uns ne méritentaucune attention, les autres méritent que je m'y arrête.

On conviendra que je puis mettre au nombre des premiers ceux que voici; après avoir remarqué par parenthèse que ce n'est point E/itc/echios qu'il faut dire comme lemarquis d'Argens dans sa Philosophie du bon sens, ni En- ielechia en grec , comme d'autres, mais Entelechcia.

Gabriel Naudé dans son Apologie pour les grands personnages fausse- ment accusés de magie, ch. i3, nie qu'Hermolaiis Barbaro ait prié le diable

sur VEnîèlèchie d'Aristote. ö

a

de lui révéler le sens du mot Entéléchie, et que le diable lui répondit qu'il signifioit perfccùhabia ; il prétend que c'est Bodin qui a forgé ou répandu cette historiette. Personne ne peut s'intéresser aujourd'hui à cette singulière prière, qui ne prouveroit autre chose que l'importance qu'IIermolaùs Barbaro atta- chent .1 cette découverte, les difficultés insurmontables qu'i! y trouvoit, et la grande envie qu'il a voit d'y atteindre; le tout avec l'expression d'undépittrès- burlesque, et d'une certitude de succès plus burlesque encore; il n'y avoit pa* de quoi le prendre sur le ton sérieux et tragique qui règne dans tout l'ou- vrage que j'ai cité: à moins qu'on ne crût soi-même aux sottises de la magie, et qu'on n'appartint par système à la classe ceux qui les iraputorent à toutve- nant et léspiahisso-rèni comme des crimes; matière qu'un siècle plus tard on n'eût na-- pensé à traiter; et qui eût pu faire place à une autre sous la plume du savant Naade: mais le nom seul île Bodin Justifie conjecturé qu'il a ima- giné ce conte ridicule. Sans adopter Pànagra ,■<. le < ujas qui diîoit: Joan- nes Bbdînus) Ahdinus sine bono, etenren îaat justice a a grand -•*'. oi r et au g 1 1 i e de cet homme singulier, on peut croire facrn meni que l'auteur du CuUuquïum heptaplomerrs de abditis rerum subthhïum arcanis, de six interlocuteurs qui dis- putent sur toutes les Religions du monde, celui qui défend la chrétienne, est celui qui succombe, devoit aimer à rire aux dépens du vénérable patriarche d'Aquilée; que l'auteur de la Dimonomanie et entiché lui-même de mille idées superstitieuses, devoit au diaMe dont il avoit la bonté de s'occuper beaucoup, de lui faire jouer un rôle dans les plaisanteries et les sarcasmes »pi 'offrent ses écrits; enfin quand on voit comment il traite Arislote et la philosophie péri patéticienne dans son Thcalrum Nalurae et dans un dialogue entre Thébrus et MystagOgue, on conçoit qu'il a pu faire jouer une petite farce à un partisan zélé de »eue philosophie. Je ne citerai qu'un traitde cette conversation; Bodin caché sous le Mystagogue, se fait dire pat Théorùs, qui est le Péi ipatéricien prétendu, après ces m»jts Cedo Aristotelis defmitionem Entelechia corporis na- turalis organici potcsiale vi'atn habentis ; phrase qui isolée i "mine H|e est là, et ne rendant pas le grec, est obscure et n'a point de sens; sui quoi le Mysta gOgue, »pii a beau jeu, dit: est autem Aristotèlî usitatutn obscurioribns obsci plîcare. le reviendrai plirs b s à la définition qu'H rmôlaiis Barbaro a d de l'Entéléçhfe, etf ce sera Eeibnrtz lui-mêi ' qui m'j invitera'; Oi que Montaigne ne pouvoîl pas f son av£n tage enfin

les appréciateurs t'Aristote; il n'àuroft pas du brigi ux une

placé, en ayant i e si belle ailleu \ . . .. «,

6 An ci 11 on, Père,

pour avoir des faiblesses? est un mot que je transporte de Henri ÎV a lui, de l'aveu, cemesemble, de tous ceux que le nom seul de Montaigne, comme ce- lui de Henri IV, affecte délicieusement ; voici donc ce qu'il dit au second livre d-^s Essais pag. >.o8 et qui ne mérite pas d'être relevé: le Dieu de la science Srlio- iastique c'est Aristote, c'est religion de débattre de ses ordonnances, comme de celles de Ixcurgus à Sparte. Sa Doctrine nous sert de loy magistrale qui est à l'aventure autant fausse qu'une autre; et pag. 5ïi, n'oublions pas Aristote, et ce qui naturellement fait mouvoir les corps , qu'il nomme Entélècltie , d'une autant froide invention que nulle autre.

J'arrive à un homme qui sous tous tous les rapports me faisoit espé- rer sinon quelque nouvelle conjecture sur ce mot laineux qui en a tant t'ait naître, du moins une discussion savante et digne d'un de nos pre- miers Critiques, et qui a peut-être dans ses nombreux et précieux ouvrages dissipé le plus grand nombre de ces sortes d'obscurités; je parle du savant Leelerc; mais quelle a été ma surprise de voir que dans les vingt-cinq volumes de la Bibliothèque universelle, peut-être une centaine d'expressions plus baroques que celle dont il s'agit et beaucoup moins importantes, a trouvé place et a exercé la veine critique de cet homme ingénieux et inépuisable, le mol ivTît.iy/ia n'est cité qu'une seule fois , et encore pour prouver ce que toute l'autorité de Leclerc, j'ose le dire, ne persuadera à personne; c'est qu'il y a dans tous les auteurs anciens grecs et latins, une foule de mots qui ne signi- fient rien du tout, et que n'entendoit même pas celui qui les employoit. Le passage est remarquable, et assés curieux pour être rapporté tout entier: il se trouve à la pag. 345 du tomeX., et fait partie d'un des articles les plus admi- rables de la Bibliothèque universelle, et on peut dire que l'auteur de l'Art critique s'est suspassé lui-même; c'est l'article intitulé: Règles de critique pour l'intelligence des anciens auteurs. On ne trouvera jamais , .lit- il , dans les Dictionnai- res, qu'un mot ou une phrase ne sauroit être expliquée, parce quelle n'a aucun sens ; les auteurs de ces livres ne manquant jamais de donner le change, en appliquant à certains mots des idées qu'ils n'ont point, ou en mettant une phrase qui ne renferme qu'un pur son, pour une. autre qui n'a pas plus de sens. Par exemple , les Dictionnaires grecs tâchent d'expliquer ce que c'est dans Aristote tjue ii'rzLèy^Eiab, sur quoi l'on peut consul- ter Henri Etienne. Si l'on examine les lieux Aristote s'en sert , et ce que Cicéron en a dit , on verra que l'on aurait mieux fait de dire qu? ce mot ne signifia rien dans ce phi- h i sophe, mais qu'il avait accoutumé de s'en servir en certaines rencontres quilauroit sim- plement fallu marquer. Dans le même jdùlosophe vkn matière, /tooçp !• forme et

sur VEntélèchie d'Aristote. 7

plusieurs autres ne signifiait ri ai du tout. On parlèrent long-tcms si l'on vouloit discuter ri réfuter ce paradoxe littéraire, qui, avec tout le respect au grand homme qui l'avance, seroit inoins une règle decritique pour l'intelligence des anciens auteurs, qu'un excellent prétexte pour se dispenser de les étudier, et 1111 moyen effectivement très-court et très-abrégé de se persuader à soi-même, et de persuader aux autres, qu'on les entend, c'est-à-dire comme ils s'enten- doient eux mêmes, c'est-à-dire encore, en ne s'entendant point.

Voilà dans cette espèce d'histoire de l'Entélécliie ou des explications qu'on lui a données, ce qu'on pourroitappeler les tems fabuleux; je passe aux tems historiques, ou à celles de ces explications, qui par le caractère qu'elles portent, autant que par le nom de leurs auteurs, méritent le plus notre atten- tion. Dans toutes les explications de cet ordre que j'ai pu rassembler et dont aucune ne nous apprend si l'Ehl iléchie est une substance ou seulement l'opé- ration et l'effet d'un" substance, il n'y a que trois idées principales qui domi- 111 ut, et dont aucune n'est juste, comme je vais tâcher de le faire voir: l'idée d'un mouvement continuel; l'idée d'un acte ou du résultai d'un acte, par op- position à une faculté ou à une puissance; l'idée enfin de quelque chose de parfait et d'achevé.

Le premier, et si je ne me trompe, le seul qui ait mêlé le mouvement, et un mouvement non interrompu a la notion de l'Entéléchie, c'est Cicéron dans ses Tuscuianes liv. : ch. 10. Aristoteles, dit-il, longe omnibus (Platonem excipio) praestans et 0 et diligentia, cum quatuor nota illà gênera priheipiorum esset complexes e qui bus omnia çrianlur, quint am quandam naturam caiset esse ex qm, sit mens: cogitare mi/11 a discere, et doccre, et invenire aliquid, et tam multa meminisse; amure, odisse, cupere, liniere, angi, laetari, haec, similiaeorum, in ho- rum quatuor mtlla inesse putat. Quintum gains adhibet varans nomine, et sic ipsum animwn ivrtkè./^tu.v appellat nomine, quasi quandam continuatam motionemet pe- rennem. Scbeiblerus (de anima) Part. 1 pag. 2 rejette cette explication, de même que Budaeus,(libr. 1 de \ss ) qui termine ses réflexionssur ladéfinition de Cicéron par ces mots; liquida (ut arbiträr) constat verba illa Ciceronis , de ultimo humano non esse consentunea cum entelechià Aristotelis, et il est sur, qu'ici, comme sur les points 1rs plus importans delà Philosophie des (ânes. il faul . ti tu en se prostei nanl devanj le génie de < )icéron qui nous l'a fait con- noitre en si beau latin, prendre la liberté de le confronter toucans avec les auteurs originaux . et a\ ec ceux qui en r< « 1 1 1 exprimé et expliqué les senti- ment des philosophes grecs; on court risque sans cela de ne pas se tirer de la

S Ancillon^ Pèret

différence rependant totale entre le dieu de Platon et le dieu des Stoïciens; vovez ce qu'il dit là- dessus dans le Traité de natura Deorum; ici, quand il s'agit de l'Entéléchie, on voit d'abord qu'il hésite, et n'est pas d'accord avec lui-même; car elle est suivant lui tantôt quint a quaedam natura e quà sit mens, tantôt enfin modo quaedam continuata et perennis, qui incontestablement n'est pas une substance, mais unemanière d'être, et un état donné de lasubstance. De plus; que le mot grec lui ait suggéré l'idée de continuité et de perpétuité, on le conçoit, puisque suivant Henri Etienne et les exemples qu'il en cite tirés de Platon et d'Aristote lui-même, èv?eke%èç et cvreXre^oç se mettent pour assi- dub et assidue, continente,', sine intermissione : dans le même sens on dit èvôekeyriç, èvâeXeypz, èvâeXèftsia, comme Cicéron a peut-être lu, au lieu de èvreKi^eta. On pourroit même croire que c'est un seul et même mot le r a été mis pour le â, si èvâskey^q se mettoit aussi souvent pour parfait et achevé, que pour continu; ce qui n'est pas. Mais comment Cicéron est tombé sur l'idée de mouvement à l'occasion de "cette épithèie, c'est ce qu'il n'< si uns facile de dire, puisque tout ce qui est continu et d'un trait, n'est pas pour cela mobile, par la définition qu'Aristote lui-même dcmne de la conti- nuité au 6me livre des P/iysicae auscultaliones : trvveynq takv <hv eo-yara ev. On voit moins encore, comment toutes les opérations de l'âme se trouvent ici, puisque Cicéron ne croyoit pas qu'elles s'exécutassent par un mouvement phy- sique etmatériel. Enfin, il mêle et confond les facultés supérieures de l'âme ou leurs résultats, pour lesquels les Grecs avoient le mot î'oùç, avec les facul- tés inférieures et leurs effets, qu'ils rapportoient à ce qu'ils appeloienl 'uVuyt?; et on diroit que animus, anima et mens sont chez lui synonymes. S'il falloil jojndredes autorités à ces réflexions, je citeroisentr'autres Louis Buccaferreus, qui dans sou Commentaire sur les livres d'Aristote de anima dit clairement: non est interpretandum Entelechiam per perrennem motionem ; et CoeliusRhodiginus qui au ch. 22 du livre 2 de ses antiquac lectiones, ne croit pas pouvoir défendre autrement l'explication de Cicéron qu'en disant qu'elle n'est pas de lui; en quoi ils ne sont pas du sentiment d'Ange Politien, qui dans ses Misceïianées a entrepris de défendre contre A rgyropyïe la définition que Cicéron donne de l'Entéléchie, croyant par concilier les sentimens de Platon et d'Aristote sur la nature de l'âme; comme s'il étoit absolument nécessaire de les conciber 3ux dépens de la vérité et de ia saine critique.

Je passe aux Ecrivains qui ont traduit Ëntéléchie par actus ou forma

(f'rSoç). l'opposant à la puissance ou à la simple faculté; car je crois être

*

ion

sur VEntèlêchie <T Aristote. g

fondé réunir ces doux explications, comme n'en faisant qu'une ; tout ce qui sort et résulte d'un acte ne pouvant en résulter que sous une forme et une modification donnée. De ce caractère sont d'abord Plutarque et Hésychius qui mettent eWoyctav; expression qui rend effectivement ce que nous appe- lons acte ou état de force; car il n'y a point de force, il n'y a qu'une pos- sibilité d'action ou d'effets à produire. Aristote lui-même oppose èvèoyeia ou èvèoyeia rûv oer.ri-x.cjv à Sxn'atu.iç, et il me semble que c'eût été une bonne raison pour Facius le traducteur du Traité de l'âme, et pour Bessarjon le tra- ducteur de la Métaphysique, de ne pas traduire toujours et partout èvreXè^eia parle mot actus, quand ils ne jugent pas plus court et plus prudent de le laisser tel qu'il est, en le latinisant; ce qui rend leur traduction obscure et inintelli- gible. Dans ces passages, par exemple: ào'^i) rîfç xtvijareoç rôv cpvcrei ovrav, avrrt èçiv èvwreoèyovo-à ircoç, ij âwâyiet, ij èvreXe'/^eia (Métaph. liv. 5 ch. 4), t6 elvai crryucuvei ro ov , ro tuèv âvvà<uei , ro â'èvreXey^eîa (Métaph. liv. 5 ch. 7), èitei âèXèyerai ro ov, ro juèv ro ri, ?(- Ttoiov, 7( iroaov , ôè xarà ôùvajuiv, xaî èvreXèy^euxv , xaî xarà ro eoyor' , âiooiac^uev jcat ireol éuvâaeaç, xaî èvTÈÏjty^Eiaq (Métaph liv. g ch. 1), et dans d'autres endroits de cette nature, la liaison du discours indique assés qu'Aristote a jugé à pro- pos de mettre èvreXè^eia pour le mot propre èvèoyeia et eoyov qu'il emploie presque toujours, il faut sans doute traduire èvreXèy^eia par actus; mais de ce que èvreXè'/^eia peut alors être substitué à èvèoyeia et l'est effectivement, il ne s'ensuit pas qu'il le soit toujours, et qu'il puisse même l'être par tout; d'abord parce que l'acte est bien l'opposé de la simple puissance, mais n'est pas pour cela tout ce que l'on veut, et tout ce que l'on pourroit imaginer de dill'érenlde lui, sans cependant l'exclure; ensuite parce que dans les passages que j'ai cités, èvreXé^eia mis pour èvèoyeia ou eoyov, et âùvuuiq ne sont que des notions, tandis que rien n'empêche qu'ailleurs èvreXè-^eia et ôvi'àuei ov ne soient des êtres réels dont l'un seroit le principe de l'autre; enfin parce que j'espère de faire voir dans la suite de ce mémoire, que ce que j'énonce ici comme une supposition certainement admissible, n'est point une simple supposition, et que le mol qui nous occupe, a dans Aristote une signification bien plus re- marquable dont le mot èvèoyeia traduit par actus ne donne pas la moindre idée. C'est aussi le sentiment du savant Duval dans sa belle édition d'AristOte en quatre volumes, folio, Paris 1 654, et qui est enrichie d'un tableau analyti- que de la philosophie péripatéticienne; il dit surlech. 16 du gerne livre de la Métaphysique d'Aristote; dignum scitu est vocalula rï.ç èveoyeiaç, xa< njç

Philotoph. fr.Une. 1(04— l|ll, l'i

lo An ci lion y Père,

èvreKeveiaç actum signißcare, et ex communi Aristotelis usu aeque late patere. Si tarnen vis earum spectatur, èvreXÈ^ciav potius sumi pro aclu per modum habitus, et forma insiden le; ita ut ivTEXè-^eia idem sit quod perfectio in habitu seu habit ualis sive forma, vel substantialis, ut anima; vel accidentalis, ut candor, lumen, seientia, et qua quodammodosine operatione possit esse; èvéoyeiav vero solam operationem completam signißcare. On sent que je ne puis pas adopter ce passage dans tou- tes ses parties. J'ai fait voir que ce n'est que dans son opposition à ôûva/uiç que le mot èvrekÈy^cia doit être traduit par Èvèoyeia ou actus; on ne peut donc pas dire, comme le fait Duval, que l'un et l'autre signifient indistinctement et toujours l'acte, et ex communi Aristotelis usu aeque late patere. Je dois montrer encore qu'il ne s'agit point ici de perfection ou d'achèvement; et Duval fait entrer cette idée dans le sens qu'il donne au mot ivreXè^Eia; enfin je tiens en réserve pour la seconde partie de ce Mémoire une définition que je crois la véritable; je ne puis donc pas admettre celle de Duval toute tracée en termes scholastiques, c'est-à-dire obscurs et barbares; je ue cite donc ici ce sa- vant et laborieux éditeur d'Aristote que pour m'appuyer de son autorité quand j'ai dit que ÈvreKe^eia n'est rien moins que synonyme par-tout à h'èo- <ycta ou à actus, comme presque tous les traducteurs de ce philosophe sem- blent l'avoir cru faussement, mais qu'il a dans la plupart des endroits on le trouve, un sens bien plus relevé et plus caché, et c'est ce que Duval entend quand il parle de l'énergie et de la force propre de ce mot; si vis ejus spectatur ; car il a tort de dire eorum , puisque tout le monde comprend ce que signifie et dans Aristote et dans tous les auteurs le mot iviqycca et actus; mais c'est que ne comprenant pas l'autre, n'y voyant que tÉXoç (dans le sens de perfection ou consommation) et voulant traduire partout actus, ils ont très -gratuitement et au risque de rendre leur auteur inintelligible, forgé et imaginé deux sortes d'actes ou formes, l'un qu'ils appellent parfait, achevé, et c'est suivant eux ivreXè^eta, l'autre commencé et imparfait, et c'est pour lui qu'ils ont réservé ivloycta. Mais il n'y a pas un mot de tout cela dans Aristote, et on en sera convaincu, si le nouveau sentiment que je hasar- derai et développerai ensuite, est fondé: aussi ces commentateurs ne sont-ils point d'accord entr'eux sur l'application qu'ils font de cette différence de sens qu'ils ont imaginée, aux deux mots en question, témoin Duval qui dans le passage allégué, dit tout le contraire de ce que je viens de dire; mais ne voyoit-il pas qu'en définissant iviçytia, par solam operationem completam, d'abord il s'écartoit dans sa définition de l'Entéléchie du premier sens que

sur VFntèlèchie cTAristote. n

présente le mot tc\oç renfermé ici dans son compo.se ; qu'ensuite il se con- tredit lui -même, puisque malgré l'idée de perfection et de plénitude qu'il veut faire entier exclusivement dan: sa définition du mot ivÉoyeta, il ne peut pas s'empêcher de transporter la même idée dans la définition de l'au- tre mot; ei>T£}-tyßi.a. dit-il est perfeaio in habitu etc. et qu'enfin il choque la raison en insinuant qu'il peut y avoir ou un être, ou un acte quelcon- que, ou une manière détre, ce qu':l appelle actus per modum Jiabitus, sans une opération, quodammodo, dit-il, sine operationc; il n'y a point d'effet sans cause; il n'y a même point d'effet qu'on puisse dire imparfait et incomplet, en le considérant en lui-même et abstraction faite de tout le reste, comme il n'y a point non plus, avec les mêmes restrictions, de cause insuffisante ou incomplète par rapport à l'effet qu'elle a produit; sans cela l'effet ne seroit plus un effet, ni la cause une cause. J'appliquerai les mêmes ré- flexions au savant Guillaume Budé, et après lui à François Patrizi ou Pa- irizio, en latin Patrie ius, non l'évêque de Gaëtte dans la terre de Labour mais le fameux professeur en philosophie à Ferrare, à Rome et à Padoue natif de Gherso en [strie , et l'ennemi déclaré des senlimens péripatéticiens qu'il vouloit bannir de toutes les écoles et de toutes les universités. II a consigné sa haine mortelle pour Aristo te et pour sa Philosophie dans un ou- vrage en quatre volumes intitulé Discussiones peripateticae , Basic 1.591, et dans l'épitre dédicatoire de sa Philusophie Universelle adressée à Grégoire XIV. Il a donné de plus un petit ouvrage, Aristoteles exotericus, dans lequel il fait un parallèle entre Platon etAristote, contenu dans quarante- rrois propositions, toutes, comme on peut bien s'y attendre, à l'avantage de Platon, et au désa- vantage d'Aristote. Je ne toucherai de ces propositions que celles qui sont de mon sujet. L'article 27 porte: Plato (dixil) Deus produxit animant humanam (in Timaeo ; Aristoteles (.dixit) est actus corporis; hoc est e materiaeducta (lib.o de ani- ma). M<-s réflexions précédentes prouvent que ivreXé^ELa. n'est pas nécessai- rement et partout dans \ristote un simple acte, mais n'a été mis que quel- quefois pour èvèoyeia, c'étoit un mot qu'il falloit plutôt paraphraser (si on le comprenoit) que traduire; mais le fougueux professeur perd tout-à- fait la tête, avec sa permision, quand, voulant donner le commentaire de es paroles, anima est actus corporis, il ajout'-, hoc est e materia educta. Four qu' \t istoi.- eût dit cela ei <pi<' ce fut son sentiment , il auroit s'exprimer à-peu-près ainsi ; irriXÈyjiâiçiv èvtoyeia OU eoyov ffâ/Uaroç, tout eçiv ê£ v/.i^ç; or on n'a jamais rien, lu de semblable dans Aj'istote; et quand je don-

B g

12 Ancillon, Père,

nerai l'analyse raisonnée du chapitre Patrice a puisé cette étrange idée, on verra qu'il n'a pas compris la définition de l'auteur, ni même le cor- rectif si clair qu'il se hâte d'apporter à la première impression que sa défi- nition fait sur ceux qui la lisent, et qui peut effectivement jeter dans l'erreur; ce correctif c'est la déclaration expresse d'Aristote, qu'il n'entend pas que ce soit le corps qui produise, forme ou façonne ce qu'il appelle o|)v^ ou evte~ ?.£ycta, mais que c'est plutôt celle-ci qui doit expliquer la formation du corps; eux àv £lt{ ro crùua ijjvj^rç od yo-ç Èçi rav xa^' vitoy-EiitLEVov ro crw/ma., juaïJkov de coç xtxoxe^uevov xat v)jij, dit Aristote liv. 2 ch. i de anima. Remarquons encore que Patrice prend pour l'âme toute entière ce qui n'en est, en rétrogradant dans son existenee, qu'une très-petite partie, ou plu- tôt la première condition de son existence et le plus bas degré de la dif- férence qu'il y a entr'elle et le corps; "4'v^?} èvTEÏÀy^eia, itoàr^, comme s'exprime Aristote, c'est-à-dire (si l'on vouloit remplir la phrase) "d/o^ èv- TEkÈy^eia, ici irçàrri il'v%rt, ou \l'v%i) (qualenus ivreXÈ^Eia dicenda) Ttoarij êçl ibw/i\-, jene pourrois en dire davantage ici sans anticiper sur ma se- conde partie. Sans doute quand on lit dans le parallèle soi-disant de Pa- trice cette proposition, Deus produxit animam, qu'il met dans la bouche de Platon; et celle-ci qu'il donne à Aristote; anima est actus corporis, !ioc est, e materia educta, la première est fort belle et fort édifiante, et la seconde fort mal-sonnante: mais qui ne sait que $eoç rendu simplement et sans au- tre explication par Deus, ne signifie rien de clair ni de précis dans les Phi- losophes grecs, et qu'il faut toujours l'entendre dans l'esprit du système que chacun d'eux a embrassé? Qui ne sait qu'Aristote a employé ce mot aussi souvent que Platon? Voyez les chap. 7, 9 et 10 du I4me livre de la Méta- physique, dont les épithètes données au .^eoç, et réunies, forment la défini- tion suivante; d ^eoç lçlv ourla àtâioç, v.o.l ÈvÈoyEia avE-v ôvi'âjUEaç xac -uX/^ç., à/xey£$T}Ç, àjuLEoiç, àècaioEToç, àira^r-ç, àvaXXoiaroç, xaV ax>r?)v voTtrit, "xoijrov xivoucra, o\v.lvtjoç, àqy^ij to\> cùçavou', y.al rrtç cpûtreoç, âtaycoyrç àclçr^, v.a.1 ?]diçrç. Platon n'a rien dit de plus fort; et cepen- dant il manque dans Aristote et dans Platon, à ce tableau qui du premier coup d'oeil saisit et semble transporter dans le Paganisme le plus reculé le Dieu des Chrétiens, le seul trait qui en fait la différence, je veux dire, la notion de l'être parfaitement simple et de l'intelligence pure; elle n'y est point quoiqu'elle semble y être; mais le prouver, en analysant chaque ex- pression, ce seroit m'écarter de mon sujet. Je suis persuadé enfin que c'est

sur VEntèlèchie cTAristote. 13

la couleur générale du style, des pensées, des images, si différente dans le» écrits de ces deux hommes incomparables dans plus d'un sens, qui a trompé ceux qui ont si décidément placé l'un au-dessus de l'autre, et que le grand avantage de Platon, est dans sa manière éloquente, fleurie, sentimentale, toujours adaptée pour l'expression à ce que pensoit l'élite de sa nation et le petit nombre de sages qu'elle renfermoit; dans cette belle et grande ima- gination qui lui prétoit ses ailes quand le raisonnement l'abandonnoit, et lui fournissoit ces brillantes hypothèses où, tout en l'admirant, on rougiroit d'être de son avis; conduite par les Grâces, c'est la Poésie de la Philosophie que sa main a tracée; tandis qu'Aristote, vaste comme l'univers qu'il dissè- que, profond comme l'abyme, froid et sec comme la Métaphysique elle- même, laconique et bref, avare de répétitions et de tournures différentes, partout il n'y auroit que de l'élégance à gagner, comme s'il étoit pressé d'achever sa tâche immense, marche partout, la définition à la main; et par ne plait point et fatigue; par surtout, en mettant lui-même son lec- teur en état de trouver le foible de son système, prête à toutes les héré- sies auxquelles son heureux rival échappe par le plaisir qu'il donne à s'éga- rer avec lui, par le vague de l'expression, par le charme et la magie de l'ensemble. Avec ces réflexions présentes à l'esprit on ne se laisse pas pren- dre à des concetti et à des rapprochemens de systèmes aussi faux et aussi mal faits que ceux dont le passionné Patrice s'est sans doute applaudi. Voici comme il énonce la vingt-huitième proposition de sa diatribe antithé- tique; Plato (dixit) anima humann, divina est quaedam forma (in Pliaedro et alibi) Aristoteles anima est forma corporis (Phys. 2). Il n'y a pas plus de mal à dire cela, qu'à dire divina est çuaedam forma, parce que les deux expression* sont également obscures et équivoques. Forma est une traduction littérale et par conséquent mauvaise, du grec eiôoç, et forma corporis est très-obscur, comme le sont dans toutes les langues, deux substantifs régis l'un par l'au- tre; on ne voit pas si c'est la forme qui produit le corps ou le corps qui produit la forme; tout comme en prononçant le fameux mot, forme substan- tielle , on devoit se demandera soi-même, si c'est une forme qui produit une substance, en tombant sur elle des nues, suivant les rêveries de la scholastique, bien ou mal comprise; ou si ce n'est pas plutôt une substance revêtue d'une certaine forme qui manifeste la substance, et la projette pour ainsi dire hors d'elle en la rendant visible; or il n'est pas douteux que ce ne soit ainsi qu'Aristote l'a entendu; puisqu'au livre b ch. 4 de sa Métaphysi

Ane Mon, Père,

que, définissant le motcpvo-tç, après avoir distingué dans chaque objet sen- sible le to -C'Tcù.çy/iv ou ce it, Trf'cpuxe et le ro elâoç ou juoqyi), il pour- suit ainsi œveret sç-«' ?"o à^icporÊqcDV tovtcjv , olov ràÇàa, xat juoqia avràv. Ce n'est pas dire que la forme produit le corps ou que le corps produit la forme, mais c'est dire que l'impression sensible que font sur nous les objets de la nature, est en même tems le produit de la matière qui entre dans leur composition, et de la forme qu'ils présentent; on ne peut effec- tivement les décrire que par ces deux caractères; et dans sa Métaph. liv. 7 ch. 3, il dit: juakiça, Se ôov.éi Eivai oùcria to vTroxe^uevov nqärov. Totoü- rov ôè, rqônrov f&èv riva, i) uA/T? hèyerac âXXov tqottov , ?/ ^uoqffij' rqirov Se to ex toxjtov .}jÉyco âè rr.v jjlev vhip! olov rov yakitov ' rvv Ôe /u,oq<prn> ro CY7'Xiarrç léÉaç'ro âèx rovrœv rov àvâqiavraro tr-woXov oç£ et to £t<5'oç 7tjç xihrnq nqoTeqov xat {ULohXov oh, xaî rov et, âjucpoïv Trqorsqov zçai âiàrôv a\>Tov hôyov. On ne peut pas, il me semble, énoncer plus clairement la simple coexistence de la forme avec la matière, et leur concours simultané pour nous donner l'idée d'un corps ou d'un objet sensible quelconque; la fin surtout du passage, depuis Xiyco Se Tr\v /ulev xiXr^v etc. est remar- quable, et doit achever de nous convaincre que la forme n'est point une cause productrice; elle est, dit Aristote, la pensée et l'idée de l'artiste, elle a précédé la statue, et elle ne devient visible et pour ainsi dire corpo- relle, que par la statue. En supposant donc que l'on pût rendre par l'ex- pression \oi\che forma corporis l'idée qu'Aristote veut nous donner de l'âme, il ne s'ensuivroit pas qu'il fit l'âme matérielle, ou, pour parler avec Patrice, qu'il en fit un produit ou un résultat du corps; il suffiroit, pour définit ce qu'il entend dans cet endroit par xfju^i) ou elâoç, de la placer sur la même ligne avec le corps, en tant seulement qu'il donne avec le corps, aux sens et à la vue une impression totale; comme Aristote a placé dans toute production naturelle, la matière et la forme en coexistence, et sans qu'il soit nécessaire que l'un produise l'autre ni médiatement, ni immé- diatement, et comme il a dit que toute production physique (yvcriç) toute substance (s'entend non in abstracto mais in concreto, ro 'vitov.EifiEvov rcqûrov, ro y.ar u/JÏjoij XEyôjuEvov} est le résultat de la matière et de la forme, sans lesquelles ne produisant aucun effet, elle ne seroit point sensible pour nous. Après ces explications, qu'on traduise autant que l'on voudra les mots ^\>\>yii et ivrtXè y^sia par forma corporis, on n'entrera pas dans le sens d'Aristote, et au foi d on ne le rendra das plus matérialiste, que ne l'ont

sut TEntèléchit d'Aristote. 15

été tons les philosophes Grecs et Platon lui-même, si pour n'être pas ma- térialiste, il faut avoir la notion de la spiritualité parfaite et en faire l'at- tribut de l'âme humaine.

Je quitte Patrice, et ses prétendus aphorismes anti-aristotéliciens aux- quels j'aurai occasion de revenir plus bas, pour me tourner du côté de ceux qui n'ont pas, comme les autres, traduit le mot ÈvrÉkÉy^Eia par mou- vement continuel ou par acte ou forme seulement, mais y ont cru voir la no- tion du parfait et de l'achevé. Les plus anciens partisans de cette explication sont Porphyre, Dexippe, Pluiarque, Alexandre d'Aphrodisée , Simplicius, Themistius, qui l'ont traduit par roù èvrèkoxiq cruvo^rv ou to èvreXèç ey^Eiv, sur quoi je remarque; d'abord, qu'en mettant èvrcLÈq ils ont déjà décidé que èv dans èvrelAy^sia. n'est pas une préposition, ce qui cependant gît en preuve, comme mon explication le fera voir; ensuite, qu'ils ont substitué o-wo'^i à éy^eia, ce qu'ils ont fait gratuitement; enfin, qu'ils n'ont vu dans le mot que le verbe te'/.Èw et n'y ont point cherché teXoç avec une de ses significations moins connue; et qu'ainsi la pcrfectihalia d'IIermolaiis Bar- baro, outre qu'elle est Curieusement barbare, n'est qu'une traduction litté- rale et baroque da la définition grecque de ces commentateurs dont je viens de faire sentir les défauts; aussi Leibnitz ne disoit-il qu'elle n'étoit pas tant à mépriser, que parce que, forcément, il la faisoit rentrer dans la distinction connue entre la puissance et l'acte, qui étant le complément de la puissance, est par cet endroit une sorte de perfection; il disoit encore qu'.Aristote s'étoit représenté deux sortes d'actes; l'acte permanent, et l'acte successif; le premier est la forme substancielle, et le second la forme acci- dentelle. La forme substancielle est selon Leibnitz permanente, et l'ac- cidentelle n'est que pour 1111 teins et consiste dans l'activité. La définition d'Hermolaüs Barbare ne lui déplaît pas, parce qu'il croit y voir l'expression de quelque chose de permanent, et la notion non simplement d'une fa- culté, mais aussi de ce que nous appelons force, tendance, effort, qui doit toujours avoir son effet., quand rien ne s'y oppose; c'est ce qu'on trotiv«' dans !«• Traité de Leibnitz intitulé T/uoria motus ahstracti , dans sa Théodicée, <t dans ses Miscellanea pag. 118, 32Ô, 352; on voit qu'il a correspondu sur cette matière avec le père Bouvet et M. Pelisson. On re- connoit bien ici Leibnitz el toute', ses idées el le talent singulier qu'il avoit de donner un sens nouveau et % rai à des expressions anciennes; mais j'ose dire qu'on voudroit y voir dasantage Aristote, qui certainement n'a pas

i6 Ane Mon, Père,

dit que l'acte est le complément de la puissance, expression de la moderne philosophie; qui n'a pas distingué entre acte permanent et acte successif; qui n'a pas connu les mots de forme substancielle et de forme acciden- telle, que ses traducteurs et ses commentateurs lui ont donnés, ne sachazit que faire de ceux d'Eî'eçyEja, et d'eVreX/cj^eta, et ne voyant pas que mal- toutes leurs distinctions, qui sont les leurs et point celles d'Aristote, il résulte de leur manière de traduire èvreXè^Eia, que toutacte, dansquelqu'or- dre de choses dont il s'agisse, sera cet être qu'ils croyent avoir trouvé, et que par conséquent cet être devenant tout ce que l'on voudra, ne sera rien du tout; qu'ils l'appellent acte permanent , forme substancielle, ou comme il leur plaira. Ce que j'ai dit sur les mots acte et forme , en rapportant les sentimens de ceux qui en ont fait la base de leur système, me dispense de rien ajouter; Leibnitz, par une suite de son syncrétisme connu, n'a fait ici que fondre les interprétations de ces auteurs, avec celles l'idée de parlait, d'absolu, d'achevé domine, et que je combats à présent; on se convaincra de cet amalgame, et on n'y verra rien que je n'aye déjà suffi- samment examiné et discuté, si l'on prend la peine de comparer l'exposé que je viens de faire du sentiment de Leibnitz, avec celui de Duval que j'ai donné plus haut; tous deux voulant traduire également èvreXè^eia et eveç- ysia par actus, et sentant cependant qu'il est impossible de le faire par- tout, ont imaginé deux sortes d'actes, et à la faveur des termes scholasti- ques forme , forme substancielle, forme accidentelle, ils ont taché d'élever un de ces prétendus actes (èvréXè^eich) à la dignité de substance; et ce que Duval appelle, actus per modum habitus , forma insidens, perfectio in habitu seu habitualis, habitualis formac, formae subslantialis , Leibnitz l'appelle acte perma- nent; il n'y a donc pas d'autres argumens à employer contre l'un que con- tre l'autre, et je crois les avoir tous employés. Je joins aux anciens et meil- leurs commentateurs d'Aristote, au milieu desquels j'ai fait pa>oitre Leib- nitz à cause de la conformité de ses idées avec les leurs, le grammairien d'Alexandrie, Philoponus, qui croyoit qu'èvrcXÉ^eLa venoit -jtaqà to èv reXeiov crwl-^eiv; mais l'orthographe seule du mot doit -faire rejeter cette paraphrase, indépendamment du réXeiov crwé^eiv , sur lequel je me fuis déjà expliqué; puisqu'on n'écrit et qu'on ne lit point êvreXé^eia mais èv- TeKé^eia; ce qui est trop différent et trop important pour être confondu. Le Jésuite Dandinus dans son commentaire sur les trois livres d'Aristote de anima, nxpliqu<* aussi ii'TfXey/ia par perfection et complément ; et Buccafer-

reus

sur l'Entéléchie d'Aristote. jj

reus en donne celle définition: intelligendum per Entelecheian , formam, proprer tria; primo quia est causa unitatis ipsi composito, quia Socrates est singularis per suam formam; est causa etiam perfectionis quia animal est perfectum per suam formam; item est causa continentis quia <amdki conservatur corpus, quamdiu cotiser atur forma ejus; et hoc dicitur Ente- lecheia (lectio 35, text. 2). Mais c'est ce qui lui plait à dire, comme je le prouverois si je n'avois pas déjà examiné et rejette tous les termes qu'il a transportés des définitions précédentes dans la sienne; d'ailleurs comme il D'apporté aucune preuve de son sentiment, les raisons que nous avons de ne pas l'admettre, subsistent en leur entier; tout au plus pourrions-nous remarquer encore qu'il définit l'Entéléchie par la forme (elâoç) et ensuite la forme par l'Entéléchie; petit cercle qu'il a de commun avec bien d'au- tres, et que pour trouver dans le mot Entéléchie, causam unitatis, causam perfectionis et causam continentis , comme s'exprime Buccafcrreus, il faut lire év dans ivreXéyjia, ce que nous avons déjà repris dans l'explication de Pliilopoims; donner à ri'/.oç un sens qui n'est pas le seul ni même le prin- cipal dont il soit susceptible; et joindre à èy/o une idée accessoire de re- tenir, ou de contenir, que le besoin seul du système amène ici. La défini- tion de Suidas à l'article ti-r£~/Jy/£ia n'est qu_e celle de Buccaferreus mise en grec; et vu les siècles ils ont vécu, il paroit bien que c'est le pro- fesseur de Bologne au i5me siècle qui a copié le grammairien grec du 12111e siècle. Voici donc ce que dit celui-ci: ivTe~Ksyr£ta, . -i> reKeiôrnç xai ro elâoç rov vtoxe^usvov . Tovrèci ro elâoç ro Eitiyt.VOfj.evov èv. ç roiaçâe crvv^reo-ewç rwv çoiy^eiaiv rfj vÀ/ij xai èvreKey^eià ici ro elâoç ■Kai î] re\etôrrtç rov creouaroç; et plus bas ; èvreXèyetâ èçi elâoç rraoà ro ev, xal ro rèXeiov, xai o-vvè/pv, xaî yàq évàcreûç ici l". > ro elâoç airiov, xat reXetchcreaç ' è-xei. xou reXeiorrfi ici rov \)iro-x.eiiuevo'v, xai o~w- èy^ei aùro. Ayant pesé toutes ces expressions dans la traduction littérale qu'en a faite Buccaferreus, je n'ai plus rien à dire sur ce sujet; excepté qu'il a mis rè'hoç et e~yp, ',l ou Suidas a mis re%?iot> et crvfé%ov, dont ni l'un ni l'autre n'est dans ii'reXéxeia; qu'avec de pareilles licences on dé- finira tout ce qu'on voudra; et qu'en accordant même que l'être ou la mo- dification ainsi nommée (car quel interprète, de ceux que j'ai cités, a daigné nous dire lequel des deux c'est?) renferme ces trois caractères d'unité, de perfection, de cohérence des parties, en saurai- je mieux ce que c'est? puisque tout ce qui existe porte ces caractères. Ce que Suidas ajoute

Philosoph, Klasse. 1S04 l|u. C

i8 Ane illon, Père,

pour appuyer son hypothèse, fait précisément contr'elle; ànô yàp , conti- aue-t-il, r& otxeîaç èi^eXe^elaç fiaktça exaçov, o èçi, xar exetvo Xéyerai, i'Trel xat d âi'âouiç avro tovto àipâpiÂfç XéyErai, xat ov %a\xoç; mais par cela même que l'Entéléchie de la manière dont il vient de la définir, signifie tout, doit se rencontrer pa*:.ut, même dans une statue qui n'est qu'une production artificielle et factice, il est clair qu'elle ne désigne rien en particulier et dès lors aussi on ne voit pas ce qui a pu engager Aristote à forger ce mot mystérieux, à le définir lui-même laborieusement, et à consacrer, comme nous le verrons, un chapitre entier du second livre de son Traité de l'âme, «à caractériser la chose que ce mot doit désigner. Comme Buccaferreus a copié Suidas, Suidas à son tour s'est approprié l'éty- mologie que Philoponus a donnée, et qui a été discutée plus haut; c'est la remarque de Ludolph Küster dans l'édition qu'il a donnée de Suidas avec la version latine d'Aemilius Portus, et des notes critiques; il dit dans ces notes; Haec Suidas, ni fallor, sumsii ex Philopono in Aristotelem de anima. Le même auteur a fourni à Suidas tout l'article àqyi\ de son Dictionnaire, dont je ne puis m'empecher, vu sa liaison étroite avec les interprétations dont je fais l'histoire et la critique, de relever le vide, le idem per idem et l'éternel obscurum per obscurius; àpXT) (ce sont les paroles de Suidas) wot^- tiv.t\, eiâixt'i, re/Wx^. Quand on lui accorderait la signification qu'il attache à ces trois mots dont les deux derniers ont été suffisamment examinés, il n'en seroit pas moins vrai qu'il n'indique que les trois sortes ou espèces de principes ou de commencemens des choses; or ce n'est pas faire con- noitre le genre, ni donner l'idée générique de ce qu'il appelle àpx"*Z? <fue l'on cherche cependant sous ce mot et sans laquelle on ne peut pas juger si les subdivisions qu'il fait, sont justes; c'est manquer tout à fait de netteté; car si ce qu'il appelle àçx7/ est ^^ixoV et teXlxov, il est par cela même irotTjnxoi» , il est «ot^T ikov entant qu'il produit elâoç et reXôç, ce n'est donc pas un caractère qui puisse subsister isolé; enfin quand on sait que Ùqx*) fait tout cela, on ne sait pas encore si c'est une substance et un vrai être dont il s'agit, ou quelqu'affection quoique modalité de l'être. Suidas poursuit: d âe 'Aotç-orcA/^ç cpTjcrtV ort jj tJ'-uj^ olov <*$%/] t&i> Çàcov içlv thç irot^rtx^, teKiy.^, etd'tx^- aûrat -yàp eicrh' ai x-bçiœç ào^at- voilà donc àqyi) expliqué par ijru^, et oJju^t} expliqué par âçyj}' Eiatxri âè, con- tinue-t-il, ort a-vnj eçiv EiâoTfoioxxTa to <f(5ov, xat ân'hàç ^uajju^a mais cîcfcç est déjà dans ei6oTtoiox>ara} et eiâoTToiovaa est la même chose

sur V Entèlèchie cP Aristote.

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que eIôi-k^: définissez donc premièrement el&oç et ensuite servez-vous en dans ses composés Xè-yeraL yào e^xjju^a etâr] aùrd roîjro e'îvat. xarà T-qv i\>v%r)v . 76 yào ■xoeirrov èv exâçrp räv yucriK&v, elâoç èçiv lxàço-u, ■kosittov âè èv Tolq èju^ùyoïq, 77 i\>f->xv même-cercle; car e^L\\<v^pv vient de \\)V£i) qui y est renfermé; et Aristote qui a employé toutes ces expressions comme synonymes, n'a pas voulu certainement qu'elles servis- sent d'explication l'une à l'autre de manière que l'on dit toujours la même chose en d'autres termes; mais dans l'usage qu'il fait de tous ces composés, il y a une expression, mère pour ainsi dire, et qui définie sans le secours des autres, sert à les entendre toutes; c'est au lecteur philosophe à la chercher, et on peut bien assurer qu'il la trouvera. Dans les tems plus modernes, Scaliger (Exercitat. sect. 3 et 307) a dérivé le mot eVreXé^eta de èv parce que l'âme se trouve dans toutes les parties du corps; de teXoç par- ce qu'elle fait la perfection de la nature humaine, et d'e^eiv parce qu'elle peut produire toutes les opérations et tous les mouvemens; mais m.ettre l'âme dans toutes les parties du corps, sans dire comment, et dans quel sens on le fait, c'est manquer entièrement de justesse et de précision phi- losophique; de ce que teXoç signifie ßn , il ne s'ensuit pas qu'il puisse signifier perfection, garce que tout ce qui est parfait est sans doute achevé, mais que tout ce qui est achevé n'est pas parfait; témoin tant de choses insignifiantes, médiocres, mauvaises, et qui sont tout ce qu'elles doivent être; enfin on ne veut pas le rapport qu'il y a entre è-^iiv et pouvoir pro- duire toutes les opérations , et tous les mouvemens , sans dire lesquels, et dans quel ordre d'objets. Le grand défaut de cette définition, est la négligence; autant valoit n'en point donner; dormitabat Scaliger; mais c'étoit le sommeil de Scaliger, et quand on a autant veillé que lui, on a le droit de sommeil- ler un peu. Walch dans une dissertation sur l'athéisme d'Aristote (sect. 3, ch. 3) après avoir marqué la différence connue entre anima et mens qu'il trouve avec raison dans Aristote, prétend que èvrsXiy^eia veut dire une force productrice de laquelle dépendent les résultats des corps vivans; c'est approcher du but (au moins tel que je le conçois et que je vais IVx- pliquer tout à l'heure) c'est en approcher plus que tous les autres, mais ce n'<st pas l'atteindre, faute de précision; car une force n'est pas nécessaire- ment une substance, un cire réel ; et les résultats des corps vivans ne sont pas exactement synonymes de la production et de la formation du corps orga- nique entier. Je n'ai pas pu me procurer une dissertation qui m'eût été

C 2

2o Ane il Ion , Père,

d'un grand sacours et qui est peut-être la seule qui ne roule que sur l'En- téléchie, elle est de Jean Pasche et a pour titre; Entelec/ieia, vox et crux Metaphysicorum , "Wittenb. 1684. Si quelqu'un pouvoit encore la trouver, et me la faire lire, il auroit des droits à ma recounoissance, dont je paye déjà un sincère tribut à mon très-honoré confrère Monsieur le Professeur et Bibliothécaire Buttmann, qui a eu la complaisance d'en écrire à Göttin- gen

mais sans succès.

Il est tems à présent que j'ai recueilli avec tout le soin qui m'a été possible les sentimens anciens et modernes qui ont été énoncés sur cette matière, et que je leur ai opposé mes doutes, d'en venir à une idée sur laquelle ce mot tant discuté m'a fait tomber, et dans laquelle je me suis confirmé depuis par une lecture attentive et réfléchie d'Aristote. Je l'expo- serai d'abord simplement, et je tâcherai ensuite de la mettre dans tout le jour dont elle m'a paru susceptible.

. On connoit le système intellectuel de Cudvvorth , et ses fameuses na- tures plastiques; natures immatérielles et agissantes par elles-mêmes, qui forment en petit, par la faculté qu'elles en ont reçue de Dieu , des machi- nes, telles que le sont les corps des plantes et des animaux, sans en avoir cependant l'idée, ni savoir ce qu'elles font. On senipbien qu'il ne s'agit ici ni de combattre ni de soutenir cette hypothèse qui a rempli tout le dix- feptième siècle d'ouvrages pour et contre; son moindre défaut est certaine- ment de ne pouvoir faire ni assés de bien, ni assés de mal, pour avoir tant échauffé les esprits; et son plus grand mérite, d'avoir mis en action toute la critique, toute l'érudition et toute la philosophie qui existoit alors, dans des ouvrages qui ont duré et qui dureront plus long-tems qu'elle; je n'en parle donc que pour exprimer en un mot, ce qu'est à mes yeux l'Entélé- chie d'Aristote, et pour dire que je la crois une véritable nature plastique dans le sens de Cudvvorth , le trvepjiârixoç Xôyoç des Grecs; avec cette diffé- rence , d'abord que le savant Anglois ne les admettoit que pour les plantes et les animaux, au lieu que le philosophe grec s'en servit pour rendre rai- son de l'organisation humaine; ensuite que le premier les conçoit comme des natures immatérielles, et qu'Aristote ne s'est point expliqué là-dessus; mais d'ailleurs la ressemblance et frappante quand on rapproche de cette nature plastique de Cudworth et le mot ÈvrihÈxeta analysé grammaticale- ment, et le commentaire qu'Aristote lui-même en donne, et Je besoin qu'en avoit son système pour être parfaitement lié. Parcourons rapidement ces

sur ïEntêléchie cT Aristote. 21

trois points, et si Cudworth n'a pas pris dans Aristote l'idée de sa nature plastique, sans le dire, il paroitra très-surprenant qu'il ait pu l'emprunter de sans s'en appercevoir. Examinons d'abord le mot evrr)«e^£(a- Je prends èv simplement comme particule et préposition; je trouve dans teK les premières lettres de rê)joç, non seulement la lin d'une chose et ce qui l'achève quoi la plupart des Dictionnaires se bornent) mais encore, et surtout ici, l'objet, le but, le résultat réfléchi d'une action; je crois enfin que la terminaison £%£ta indique non une simple modification, un acci- dent, une manière d'être, mai.s une opération proprement dite, et un être qui s'en acquitte: d'où résulte cette phrase; èv(i<WT^) réXj©ç-e%«<*, un prin- cipe ou une force qui porte en elle-même le but, l'effet pour lequel elle travaille, et par syncope rsXÉy^eia comme on dit Èy^éa-xaKoç pour Èyypvcr~ ?raXoç,et ceci pour ly/^ôcr-xaLoç. On pourra m'objecter que j'accommode l'e- tymologie que je donne à ce mot, à l'hypothèse que j'ai embrassée, et que j'ai énoncée plus haut; mais d'abord ce ne seroit que dans un diction- naire philosophique, et même un dictionnaire fait exprès pour entendre Aristote, qu'on pourroit se flatter de trouver une définition sure et authen- tique d'un mot qu'il a forgé, et dont personne ni avant ni après lui n'a fait usage; ce qui doit faire supposer qu'il avoit dans l'esprit, lorsqu'il le fît, une idée neuve, et qui lui étoit propre; or on sait que ce n'est pas le caractère des dictionnaires grecs que nous avons. Ils ont la plupart èvrèki%eia; mais tantôt ils l'expliquent par èvré^$jrnç et eVretax^Ç qui visiblement ne peuvent pas expliquer un mot tout fois neuf, qui avec une analogie apparente ne réveillent pas la même idée que lui, lui sont postérieurs, et auxquels il a donné naissance; tantôt ils se sont contentés de citer la définition de Cicéron que nous avons examinée; tantôt enfin la manière vague et incertaine dont ils s'expriment, ne prouve (pie leur em- barras et leur ignorance. L'EtymoIogieon magnum , après avoir dit; cvte- /..'/.< ta (TituaivEL to àzi ov, Traça rd èvrehôç ê^eiv (comme si ci-teLÛ^ était la même chose qu'Èrr.'Xe-^Cjç) dit plus bas, en changeant, sans en dire ta raison l<- r en rf'; èvâekcy^èçara, xal ivâeKe^ôç, r<> <ruve%©Ç' wapà 70 rnSe/ou'ii , ytveraï oro/ia àvfii .- ,\r, mai ■xkEovaouU^ t\^ ht cri'X'/.a- ßrfi, èv<Si'LE/jtq xaî jvoehe^wc, eirtpp^ua; aiiisi tanéôl il vienl de rctaç, ou rehèto, el alors la syllabe n'est | ts de trop, tantôt de dévouât, alors il faut regarder la syllabe X* comme superflue; c'est bien dire el faire ce que l'on yeut da ts le champ ^i commode de L'étymologie; mais reniai-

22 A ne il Ion, Père,

quons de plus, que si on trouve cvSeyçpfjuai et surtout èvâèy^erai imperson- nel, on ne trouve pas du tout evâs^ç, ni èvôèy^Eia bien loin de les trou- ver dans le sens de continuus, et cominuitas. Il faut donc absolument re- garder âé^ouat comme inadmissible, et garder e^elo, de e'xo; on ne peut pas même dire, en renonçant à Sèyo^at, que dans ivâE^ç et èvSÈy^Eia, le 6 est de trop, comme l'Etymologicon veut que la syllabe XI d'ans èvôeXe- %£ta soit de trop, et qu'ivâe^ijç et èvSÈy^eia. soient mis pour £ve%i)ç et éve/^ela; parce que ces deux mots n'existent pas; et quand on les trouve- roit ils ne seroient pas synonymes de cr-weyjiç et awè^eia. En donnant donc une nouvelle étymologie à ce mot, je n'ai contredit aucune explication uni- versellement adoptée, ou puisée dans des sources certaines, et de plus, je crois pouvoir la justifier dans toutes ses parties de la manière suivante. Que je sépare iv de TeXé/^éia, j'en ai certainement autant le droit que Philopo- nus et Suidas, dont le premier, de plus, s'est permis de changer èv en ev, ce que j'ai déjà relevé plus haut; qu'ensuite j'entende par rèXoç, soit seul, soit dans sa combinaison avec e^o et e^ekx, non seulement la fin d'une chose, et ce qui l'achève, à quoi la plupart des dictionnaires se bornent, mais encore l'objet, le but, l'intention, c'est à quoi les passages suivans de Henri Etienne (thés. Ling. gr.) m'autorisent: Aristoteli teXoç tcjv iroà- è^Ecov, et CTxo7roç et oooç idem significant, ut annotât Budaeus; magis etiam e%eiv pro ap|>ellere, seu applicare, ad latinum tenere accedit; nam e%eiv nihil aliud est quam quod Latinis tenere littus (or littus est le but l'on tend) Tvq /uÈv yvâ^urjç dsl rrfi axirrfi 'Éyofxat. in eàdem persto sententia (apud Thucyd. lib. i.) /^o(uai cum genit: itidem capesso, aggredior, ut, eoyou ey^Ea^-ai, £%£o~ä-ai toxi ttoXe^uotj, ey^ECF^ai rav ÈirEiyôvrcov, e^tcr^cu râv itçoY.EijUÉvcDv. Mais écoutons Aristote lui même que Henri Etienne a cité; il nous donne (Métapli. liv. 5 ch. 16) deux définitions différentes des mots teXoç et teXeiov, voici l'une; teXelov XÊyErai ev faèv /uy) eçlv £u,cû ri Xa.fi eXv , /ultiÔÈ ev (jlovov , Kairo xar ' àyer^v, itul ro roxi eu, /ztj e%ov "vtceq- ßokijv ttoo'ç ri yévoç; c'est simplement l'extrémité d'une chose ou d'une opération, ce qui la termine, l'achève, la met dans un état elle n'a plus besoin de rien pour être ce qu'elle est, de quelque manière qu'elle y soit parvenue, soit par l'action d'une cause intelligente qui a eu en vue cette existence complète, soit par l'action d'une cauie aveugle qui ne s'est rien proposé en l'opérant; voici l'autre: È'ri oïç xntâo^Ei rèXoç o-tto-v- Saiov ravra Lsyercu rÈXeia; xarà youp ro s%eiv rèXoç, rèXeia, e-keiôÙv to

sur VEntêJéchie d" Artstote. z$

rekoç rêbv ècr^àrav ri içlv ici cet état complet de la chose ou de l'opération a été le but de l'agent, et chaque mot de la définition le prouve. Ce que vous seriez tenté de regarder comme un simple résultat, le bout et l'extré- mité de la chose (le réXoç dont il vient de parler) y a été en même tems comme but et fin proposée; olç virûç^ei ro réhoç une chose sous la- quelle un but existe et est caché; *.arà yào ro rfhoç iy^eiv , rlXeia- elle est parfaite entant qu'elle est faite pour un but; et réXoç éy^ecv est presque le mot que nous expliquons, èvrÈKsyrjËta. Si cette phrase ne devoit signi- fier qu'avoir un bout et être achevé de manière ou d'autre, la première dé- finition suffisoit, sans en donner une seconde, ce qu'indique en; è-xEiSàv ro ré\oç ràv icr^àrw ri içiv , elle est le but des derniers traits qui l'achè- vent; car si rekoç étoit synonyme d'ecr^axa, outre que la première définition reviendroit, il n'y auroit pas rè'koç ràv say^âruv , il y auroit simplement etryara. Remarquons enfin ce o-xovôcùov, studiosum, diligens; il se lait donc ici un travail, une opération, une fabrication; c'est donc un être, une substance véritable, une nature qui agit et produit; elle travaille avec application, et avec une activité continuelle et sans relâche; fervet opus; ce qu'elle fait a un but réfléchi, un point de convergence unique, suppose par conséquent une pensée, une seule grande pensée (qui peut méconnoî- tre à ce trait le corps organisé et vivant et sa définition propre?) Mais il n'est pas dit que ce soit elle qui pense et qui connoisse le but elle tend; nous verrons même bi&ntôtquc ce but quelle tend à remplir et ceTont qu'elle forme, elle ne le connoit pas; il existe, comme pensée, dans un autre et ailleurs que dans elle ; elle ne fait qu'atteindre ce but à elle inconnu , et elle l'atteint en tirant d'elle-même et point du dehors les moyens par lesquels elle y arrive; c'est le résultat de son intérieur; èv, èvreXê^eia} ce n'est donc pas, comme l'a dit Wilch, en côtoyant plutôt l'idée qu'il ne l'a saisie, une force qui se rapporte simplement aux corps vivons et à leurs résultats. Que je trouve enfin une énergie particulière dans la terminaison nu du substantif £%£ia qu'a faite Aristote, c'est à quoi pouvoit me conduire la refit xion que d'un côté cette ter- minaison est très-rarcentre les substantifs du vei I"' /y.» d'ailleurs en grand nom- bre; et que de l'autre dans le petit nombre île mois de cette forme qui existe. la notion d'une force qui agit et tra\ aille, se lait par-tOUl sentir: ainsi on trouve •fnftoyrfiia. (Hérodote) aurigatio,it. agitatio,moderàtio,gubernatio; -n . < at- tentio (Suidas), <r> . ontinuitas(Synes.et Herod.) vel id quod continuura

facit Sil n'y avoit pas ici un être propi i ment dil et un véritable agent, et que

24 Ane Mon, Père,

Èvrù.fyrEia ne fût qu'une épithète, il semble qu'Aristote eût dit èvre\e%ov(ra, et n'eût pas mis ÈvreKÈ^ua, tantôt pour ^X9?' tantôt avec -^vyi) par

apposition.

Nous venons de chercher l'objet dans l'étymologie et dans la forme grammaticale du mot; vérifions à présent l'étymologie par la notion de l'objet, tel qu'Aristote lui-même nous le décrit au premier chapitre du se- cond livre de anima dont je vais donner une courte analyse.

Le titre seul devoit empêcher de croire que l'Entélécbie qu'il va dé- finir, fût l'âme toute entière, et telle que nous la concevons en pronon- çant ce mot dans notre langue; car il porte: Tqq \pv%vç opio/ioç 7rçôroç- expression qui pour le dire en passant, confirme ce que j'ai dit, en don- nant l'étymologie de h'TEXÈ%£ia, qu'il ne s'agit pas ici d'une simple faculté, ni d'un acte, actus, ni d'une forme comme l'ont traduit inintelligiblement, à ce qu'il meparoit, tous les anciens traducteurs d'Aristote, mais d'une Véritable cause, d'un principe actif, et d'un agent réel. Ce principe donc qu'Aristote appelle indifféremment èvrsXè^Eia et i^vx^, parce que l'un et l'autre n'est que le plus bas degré et la première condition de la vie ani- male, il le rapproche d'abord des notions \es plus générales, et indique dans quel rapport il se trouve avec ces notions; itEiçà^EVot, dit- il, âioql- o-cu ri eçi ^^>XÙ *a« r'Ç v-v £"Ti KOivôraToç "Kôyoç avr^ç. Ce principe ou cet a"ent ramené à ce qu'il y a de plus général dans nos idées de l'être, appartient à la classe des substances; "kÈyo^iEV ai) ev ti yÉvoç rav ovrcov -iv oxxiiav mais comme toute substance présente trois choses: la matière qui .-st indifférente à tout ce qu'on veut en faire; la forme qui du pou- voir d'être tout, fait quelque chose de déterminé; et le Tout qui résulte de cette combinaison; c'est à la forme qu'appartient l'Entéléchie ou ce qui donnera naissance à un être donné; ravTvfi (oùcuaç) âè (j.kv coç Z'I.iv, 6 y.aîravro /llÈv oùx eçl tÔÔe tl-eteqov âè /toçcp?^' xat slâoç , xa>' rrv }J"£rai rôÔ£ rfxaî rqirov to ey. rôvrcov eçi âè 77 /UÈv vhrj cfiW/uç-ro di Éléoq èvTèkèjrèiâ. Après avoir comparé l'agent qu'il veut désigner, avec la substance en général, et montré quelle partie il en constitue, Aristote descend à des déterminations toujours plus précises; et d'abord tout ce que nous remarquons d'intelligence dans la forme d'une substance (eISoç, ou ivrcKÈyEia rrfi oxiulaç) pouvant se trouver ou hors de la substance ou dans la substance, c'est-à-dire être ce qu'il appelle hetçr^fiii et ro ä-Ecoqeli', il nous fait faire par cette distinction un nouveau pas vers l'espèce d'agent

qu'il

Sur TEntè'ièchie d Aristo te. 35

qu'il vent nous faire connoître; xaî rovro , dit- il, ôi%aq, ro /xiv ûç lrtLçrr fxr\, ro âè ôç Seooàv. èrcçi^ri est l'acte de la pensée qui est hors de l'agent, qui est dans un autre que lui; c'est le but qu'il n'a pas réellement, mais que nous lui attribuons, parce que l'opération ou la fonction dont il s'acquitte machinalement présente une apparence de but et d'intention SrecjQelv au contraire est l'acte de la pensée qui est dans l'agent même et au moyen duquel il opère, non seulement ce qui en soi est raisonnable, et sagement calculé sur l'effet qui va se montrer; mais encore ce qu'il a pré- vu comme raisonnable, et qu'il s'est par conséquent proposé pour but réfléchi, de son travail. Aristote voulant faire connoître ailleurs l'homme tout entier, et dans toutes les gradations de ce qu'il appelle eîâoç ovcrlaç, et èvreXè-^sia, et distinguant pour cet effet entre ^OX7? iS'çercrtxif, 'U'o^tj aicr^yjrLxri et "Uju^tj dtavo^rixi) ou voï>ç; pn sent que pour ne pas s'écarter du sujet qu'il traite ici, il doit, pour le moment, quitter une partie de l'alter- native qu'il a posée plus haut, je veux dire le ro à-ecjqeïv qui seroit la t|>i.>x,7? aia.voiiTiY.-i] ou vovç, et s'en tenir à l'autre partie, je veux dire, à ce qu'il a appelle ôç ercic^uij et qu'on voit n'être autre chose que af- ujrV- Sç.ç*- TLY.ii et aio-àri7LY.v. C'est aussi dans ce point de vue qu'il se renferme. Mais comme cet agent qui opère èraçiuaq et point encore <yç ^sidozIi/ travaille dans un système il y a des erres corporels et immatériels, il nous avertit que c'est dans son action pour former un corps qu'il l'envi- sage; oùcriai âè juaXiça dvau âoYoZcr. crcyiara mais quel corps? un corps physique ou naturel et point un corps artiiieiel ou fait de mai" d'hom- me, v.al rovrov çpucrixâ ravra yùo rîbv u/.Kçov ù.oy^al. De ces corps physiques ou naturels, les uns sont vivans, les autres sont privés de vie, or les caractères de la vie sont la nutrition, l'augmentation de volume, et la corruption : rùv âè cpucrtx5v, /aèv e/.ti faiji' , c$e oùx f%etm£tirnç ôi Xéyojuev rt)i> âiavrov ropcpqy re v.al av^i^tv xat rp^icrev} et plus has yaq rowvrov o~ù\uaroq (uempe 7reÀ/£X£CJ(j) ro ri fpi eivou, xal 6 Xôyoç ■fj i\}u/i\, àXkià. cpvatxoo roio'vài. E-^ovroq Jo^i» xu'^cr£Qc; xcu çàcreaç è» aûriji. C'est la raison du mode d'existence de e.e corps naturel et vivant que l'auteur chercha, e;. qu'il avertit de ne point confond) avec le corps lui-même; pane que »^ corps n'est point ici au uomb e u attributs ou de-; qualités qu'un oppose ;i la -ubsiance, ausii|i, p u matie , mais coii- sutii li snl) tince ou la notiere pteme; ivçi âè, ' .•■ rotoWc,

oox uv lc>i .o trôi/tu. iJju^i'coij yaq cçc ràv xu> ; . w <rà/ua,'/u

Philosoph, Klaue. it.uj 1811, L)

26 Ancillon, Pèr?,

Ijov ôc ■vTroy.Euin'ov , Y.O.L vXrr II revient encore plus bas sur cette idée, il ne veut pas que l'on demande si le corps, et ce principe qui le fait qu'il est, sont une seule et même chose: non phi's'!que ' si PoH ehcichoit de l'identité dans la cire, et dans la figure donnée à':lacire, ou dans la matière en général, et dans ce qui n'est qu'un accident et une modification de la matière. La raison qu'il' donne de l'absurdité ou de la futilité qu'il trouve dans cette question, c'. si "qu'envisager mVe ehoseVômme s&rfptl 8 multiple, c'est s'en tenir à l'an e ssoire, h sa,,ir un point 'd'ê vue entre mille autres également admissibles; au lieu que chercher pourquoi elle est ce qu'elle est, et ce qui fait qu'elle n'est point autre (ro ri ^rjv rh'ai, ?.al

C%ruaa, oécTo^oç r^v éxâçov ÏÏMftf, Yai r6 , u/. v - ro yào éV. yo.I ro cî- vat êhèl TrXsovay^aç Xèyerou, ro yvqloç tj èvrekèy/ià t:~iv. Après avoir ainsi prévenu l'erreur qui, de ce que l'agent qu'il va définir finalement, est inséparable du corps qui lui doit sa Tonne, éi l'espèce à laquelle il appar- tient, se hâteroit de conclure que ce cS/rrS's et cet agent sont une m. me chose, et avoir déclaré que cette circonstance lui paroît peu importante et inutile ici; l'auteur en vient à la définition proprement dite du principe actif dont il traite et de ce qu'il appelle îrrû.fyna on V-vy/>) dans li>- ■;. -us le plus restrtint; c'est, dit-il. une substance par l'action de Iaquelle'le cor,. s phv-sique, naturel, \i,,!i:t, qui n'est encore tel qu'en puissance, le devient réellement; àvayYaïov aqa riv i\-\-yJi> oùcrcav elvai , âç eiâoç uùiiaroq qyùcri'xb'o âvràuti <^œ 'ro.;' / ôè o\)0~ia iVTïi.zyzia, roiovrov una cné

roc çucriy.o'u ovvaqu.et -,--." i ' ç ot ava/a ' tvreksy^s lcl roiovrov Uçu

cràuaroç, svre) : et plus bas presque dans les mêmes termes (car don-

ner la première raison de la vie animale, c'est se placer à l'instant indivi- sible où elle se manifeste toute entière quoiqu'elle ne fasse que sortir de \:i région ' inles;) a! i r ivrù.îyna- i\ r-oùrrL' uùinaroç \jvci-

xo{3 l,„: WVSfieC, et plus hW M êi ox> kto^A^üh bïï^ t!'u-

-.- n> ro âvvi'.usi cil' (ors ^v, o'Û.à ro tyov'ro Se oWe^a Y.aï 6 fcaro7roV, ro 'à\)V,upLEi roiôvâe aâtua' et comme trh forps vivant e^t toujours un riiips or'- Arisiotc a pu encore, à quelcp.es ligues plus bas, s'exprimer ainsi: et ri Y.0LVOV Ml Tcàanqç v^x-y^q àeï. X/prn- ffl\ av ■)] iroarrj WrtWè&éik ?6îk /ta.', " >->'i.-ko-u 6oyavt.Y.ou. A. l'occasion de l'épWhè'te d'organique, il parle plantés el il remarque que les racines et ies feuilles sont pour elles de

sur V.EnUléchlc dAristote. 27

frais organes; Ce rapprochement dans cet endroit est très-instrurtif et très- remarquahle, parce qu'il répand ;Msn grand jour sur la détini tioii précédente, en disi inguant l'être qu'il vient de définir, de que nous appelions un Organe OU des organes. Cet être n'est point un corps organique ou organisé, ou un oléine, puisqu'il n'est point destine connue un organe à être le labo- ratoire du principe organisateur , Le véhicule de sa farce et de sa vertu, le siège eile réside et déploie ses diiïérens effets; ce qui supposeroit déjà ce principe organisateur existant; mais l'être qu'Aristote vient de décrire, est ce principe lui-même, ce principe premier et générateur avant lequel vous en chercheriez vainement un autre; t^u^tJ, dit- il, £çiv èwsMjjïia /'/ wçemf o-ùuaroç cpuertxox) $aàfv eyjavToq duvquet. Sans cette distinction il se trouveroit qu'Aristote auroit parlé des organes sans dire un mot de la force qui les produit;.' ce qui ne ressemblerait guère à la manière de philosopher de ce puissant et lumineux génie. Après avoir montré par la justesse et la précision admirable des expressions dont il se seit: l'-u/è, èiirs/jry/t'i. Tnàn ; > ■• . yovroq 6\jv Ùuel, et par sa comparaison tirée dta rapport de La semence au fruit, que cet agent n'est point un organe ou un corps organique, puisqu'fu ant qu'il agisse, le corps organique n'existe encore qu'en puissance; <urr iyovroç àvvà^isi- il achève de le faire connoitre par la manière dont il travaille et dont il opère. Aristote avant cru que toute forme donnée à une substance conduit le spectateur à supposer un raisonnement on une pensée dans la came de -.m.- i'oinie. pan ce qti" toute forme es,t contingente et veut une raison, a déjà distingué plus haut entre une action qui se fait uk; iru-em. et une action qui se fait ÏŒcooi^; il le de\oit parce que ne prenant de l'âme que ce qu'elle a de pri- mitif et de plus simple dans son action relativement aux corps nj-ganbés, et ne la considérant que com., e i[> i iiiun . ii Bep posait a la

matière (ù')^) et l'appelloit forme (elôoq). Parvenu par la grau ai. in des traits sons lesquels il nous présente cet être, à la notion de l'organisation, la seule production qui ne puisse pas i 1 onn< vi ta sans la pensée et sans un<- pensée unique, quelque composé » 1 complique quo epH le corps organique;

Aristote doit à préseul reprendre sa distinction qim nous avons e. iaircie plus

haut, àg t '.ti.-mu( y.<ù o5ç 5-«t»ç£tV) ei en faire l'application au premier principe

des corps organisés; il déclare donc que c'est de la première de ces deux

manières que le principe de l?orgarnsatioH,»opère$ <,••>• ..rin'r, dit-il, on

Cette idée que noirs avons développée plus haut, il la rend

L> 3

2g An ci lion, Père,

sensible par des exemples. Premier exemple: nous dormons et nous veillons ; dans le sommeil l'âme agit et travaille, ma>s elle ignore les lois auxquelles elle obéit, et elle est incapable de se rendre compte à elle-même de ses opérations; dans l'état de veille au contraire elle sait ce qu'elle fait, et si elle observe des lois, si elle agit raisonnablement, elle sait qu'elle le fait; Jl en est de même de l'espèce d'àme dont il s'agit ici; i['-u%?ï, eVrfXf^eta Ttqàryj cra/iaToç oqyàvixov- elle organise le corps, elle donne le premier branle au pbénomène de l'organisation; eilt- l'achève en même tems qu'elle le commence; son action est une, parce que ce qui doit résulter de son action est un. Tout cela ressemble bien à une intelligence, puisqu'il y a but et moyens parfaitement combinés oxxrla, r* xarà \6yov , comme l'auteur s'ex- prime plus bas; ce but et ce dessein de produire un être organisé; ce moyen si rapide et si infaillible de le produire, existent sans doute quelque part comme combinaison d'une intelligence, mais n'existent point sous ce rap- port dans cette Entélécbie ou âme primitive; ils lui sont étrangers ûç rxtç-VyUif; c'est sans le savoir et sans le vouloir, qu'elle opère toutes ces mer- Veilles, elles lui échappent en dormant ai 'vitvov, àç.èiriçijjuri', car, dit Aristote, o uscvoç rcp e^en' y.al /xr^ èvsqyeïv àvàhoyov. Si par; des développe- mens subséquens, elle parvenoit un jour à avoir l'idée distincte de ses opérations, dès lors elle ne travailleroit plus caç e&icryaq ? mais cSç àecdqdiv; elle seroit censée sortir de son sommeil , et se réveiller: èyq^yoqcuç. Ainsi ce sommeil elle n'est qu'organisante (6ç £7r/ç-^/nj) est son premier état; •zqoTEoa rrjy£»èaet èxl TouavTov i'> èKfçTgiàs). Voici le passage en entier; on jugera si je l'ai bien entendu ou non; év yàq 7-9 rvnàqf-//£LV ri]v ■^)rvyJiv vtvoç v.a.1 èyçif^yoçcrlç içtv -àvàhoyov d' 7' /uèj' .èyqy^yoqartç rq> &£Qq£ivt 6 âè v-xfoç rcp ey^eiv xaî /urf èïeqysïv. irqoTsna 6i rîj tye&èczà è«B vpü avrov, rj i-xiçi'^urj. Second exemple; il est pris d'une hache. Ce qui en fait le corps, la matière, la substance, c'est le fer; mais tout fer n'est pas une hache; c'est un fer préparé et taillé d'une certaine manière; cette préparation et cette forme qu'il ne, s'est point données lui-même, le constituent hache; c'est par ce caractère qu'il -produit des effets qu'un être intelligent a pu seul ima- giner, prévoir et vouloir, et dont lui n'a aucune connoissance; il opère donc u3ç èit i.ç-> jj.r> , xa-x k»yov, et non d>q ireaqelv; c'est donc encore le cas de la ibiv/J; en tant que îqwoçnj ■■ . , XièjfEtct ou v&véo ro ri rp> eïvai reo rotcpôl cro> Jnori, y.abuTTfq t ri. rav c. -. VBtoy tpvtrr-j r m&jtak. olcv W.sXrëX'oip •>'?> yàq 6.T ro tcekeiëèt rivai, /( oôuia avrov, v.ai § tin 7;. rovro' y^wq.'.o^sla'i^g yàq ;at;ifç

sut VEnîèUchie d'Ans tote, 29

ei3x av cri TeKex-vq TV, àXX 1} 6lucDV\.>/ucoq- vvv d't'ç-t TtéXcKVÇ' oij yàq roi<yvrov aâtuaroç to tl îv elvai xai d Xôyoq 77 ^v/rf d.AÂà cp-ucrixoû toiovôI î'xov- toç àqy^rjv Y.ivitG£(Dç xa; çàazoç iv avrcp. Troivième et dernier exemple; l'oeil considéré d'a!>ord comme un morceau de chair brute et inanimée; ensuite comme une portion de matière organisée de manière qu'il en résulte la vue, ou le sens de la vue oxbiq. A ne considérer que le sens de la vue, qui ne croiroit que la cause qui le produit (\\.n>yjrr ivrt'/Jyeia nourri) est intelligente, qu'il y a ici but et moyen, ou actes distincts de l'entendement, en un mot, action ôq ^£<.oqsÏv; cependant c'est suivant Aristote une action tl>q cTtc-i^uj], c'est-à-dire une action raisonnée en apparence, et à en juger par l'événement; mais au fond, aveugle, machinale, purement d'instinct, de la part du principe organisateur de l'oeil; et ce qu'il dit ici de l'oeil, il veut qu'on le dise et qu'on le pense du corps organisé tout entier, et de l'ani- mal pris dans sa totalité; voici ses paroles: ^ecoqeïv ôè v.ai «rt ràv juEQtbv Sel to hey^Sev et yàq î\v d 6<j ~a).fUoq Çàov, oJ'xj^ av avrÇ) îtv ?j oi\)iç' aurrj yàq ovcrla ocpàaXjUoij r) xarà Xôyov, d d'dcp^afyxdç xî/yrç oipeaç' vtç a7ro/jt7roi!cr7jç ovx içiv dçp-S'aXjadç irXi\v ô/ucovvtu.a>q , r r-a-irà-n-eq d "ÏÀ^ivoq xcu yeyqa^aevoq. âel ôifKafîeïv to inl ^aèqovq ècy oKov 7ox> ££n>roç' àvahAyov yàq tyei àq to /.lÉ'joq irqoq to ^téqoq, i) oX/rç cucô^criç Trqoq to oXov cr<S,aa ro ouV-^rç- rtxdv fi roiovro âq de >'■ oipiq, xat v âtova/uiq rov ooyàvov, ?'( tLîuvit. to crw/Lta. To 6vva.ti.ei ov oXfa couTTfQ d otpSaXjuôq ij x.ôqyj xcu tnptç xd-xet y ^^X1?' xa^ to o-Co/j.a, to Çioov. Aristote reprenant ensuite ses trois exemples, mais sans s'astreindre aies reprendre dans le même ordre il les avoif proposés d'abord, se résume sur l'idée qu'il a donnée de ce qu'il appelle, ■uVujcrç ou ivTekéyjta ttoÛt^ crw/xaroç etc. par ces .mots: àq juèv ovv i{ r^aiq xaî i) cqacrtq, ouro xat i\ i.y\>> yooaiq, èvreXÉy^eia. .le crois qu'il est du de\oir de tout interprète qui ne veut pas absolument .soujenir un système, mais qui cherche de bonne foi la vérité, d'avouer ce <jni lYmharrasse, .. et contrarie en apparence son 0|)inion; j'avoue donc que mot ÇygvypQffiq me choque dans cet endroit, et du premier qquç d'çeij rflnyeps« l'expia aiion que j'ai donnée plus liant des mol, âç *:. ■iç!,larl v.<; i.'>q ^ecjod.r, cl l'application que j'en ai ' lite U# m >i- vvi'oq cl dans l'exemple pris de l'état de

sommeil ot 1 ud~\<i!l<\ $'il -.■ :. leç une conjecture,

je d dans ! au lien d' \Q.W£

et çejfrj ■; ij m

lieu

1

3o •' An ci! Ion, Père,

se découvre, je maintiens par les réflexions suivantes la paraphrase que je viens de donner de ce chapitre et qu'une soûle expression ne peut pas ren- verser. D'abord, Aristore ayant opposé ocpS-aX^Loq à oi\>iç ou ooacriç, et yré- "Kc-kv- a r/,~ .-■'*. ain'iiir naturellement opposer dans sa récapimlation [■~ _ .-. ;v;; -,-o qi,e sou but a été le montrer la différence qu'il

faut faire entre la matière x>%i\ et la forme slâoç, c'est-à-dire entre le sujet sur lequel l'agent dont il parle, opère, et l'opération que l'agent produit sur lui, ou ce que l'agent sait eu faire. Il est vrai que l'oeil pris matérielle- ment, par rapport au sens de- la vue; et que la hache prise de même et distinguée de la faculté de fendre, qui pour'elle est une sorte d'organisation, donnent plutôt l'idée d'un corps brut (uÀ/r?) que le mot {jirvoq qui suivant moi devroit leur correspondre; mais d'un côté dès que l'exemple devoit être pris d'un état donné du corps et de l'âme dont l'opposé etoit ty^i[yc<ncriç, il falloît bien que cet état fut appelle utttoc: et de l'autre si 6ipï>-aX<ivq et ■X£%£xrJç sont de véritables corps, il faut avouer que l'état de l'àmé elle est tellement dépendente du corps, et esclave du corps, qu'elle suit machi- nalement les impulsions irré^ulières qu'il lui donne; et qu'elle ne parolt ï arti :ns plus matérielle, pour ainsi dire qu'alors , n'est pas tant mal placé à I* suite à'ùybaXuoq et de TrtXfy.rç; ensuite, si on laisse ici èyo^yoçcrcç comme équivalent à yicrfoç (ce qu'il n'est certainement pas pour quiconque sait le grec; i-yq^/oocriq restera seul et sans notion corrélative, tandis que les deux autres o-xbi'ç ou ooà'&iç et r^cnq en ont dans orp^raX.iiùq et HeTiekn^; enfin l'explication que j'ai donnée de la phrase àç i-xiçi'ji^ xac wq &ètjÇt:l'fi s'ajustant parfaitement bien aux trois exemples tirés de l'oeil et de l'acti.m de voir, moyennant l'oeil ; de la hache, et de l'action de scier; de Tarne plongée dans le sommeil, et de l'état de veille; je ne vois pas que ce soit une raison d'y renoncer, que ce mot iy.rt'-y.oocnq est mis très-probablement pour xntvoq; au moins quant à moi je déclare qu'il ne se présente à mon esprit aucun autre sens à donner â la distinction qu'Aristote fait entre âq è-riçr^v v.àl âç Zrsaqsïv, sur laquelle roule cependant tout son système et toute la difficulté d'entendre ce chapitre. Sans doute que les mots vttvoç et êyç& yoqcriq se ressemblent si peu du côté des lettres qui y entrent et de la pro- nonciation, qu'il paroit difficile de concevoir comment l'un a pu être mis pour l'autre; cependant la faute d'inadvertance a pu venir de la consonnance des mots précédens; car 17 rp^criq et ^ ooacriç ou yj oipiq, appellent après eux iyq)\yoocuq et pour l'oeil et pour l'oreille,, bien plus naturellement que o vizvoq.

sur VËntèlèchle d'Aristote. 31

Aristote ayant suffisamment rassemblé les caractères auxquels il veut qu'on reconnoissc l'agent qu'il appel|e iI'L'-^V vrnùrr( ou çvrs/Jy: ux ttqü.-^ crùuaroc et< . aliroif pu terminer ici son cluipi:-. e; cjKMiiain il a jugé à propos d'y ajouter quelques réllexions qui montrent iYiendue de son esprit et en même tems sa grande sagesse. Il s'agissoit île savoir si cet agent peut cire séparé dit corps, et par conséquent exister jour sans le corps, 011 non. Avant' u tir- de revendre celle question, -Ai i«,;ofe Ml ! : le aune, et il 1! -m -unie si Cet t-,i'iit ou ce prrmier principe ù<- la ri gain t ili visible

ou non; uf.u-r rj «//i^û/çoç. Aristut» im ,!<•< ide tien; mais il va raisonner sur la supposition que cet agent soit divisible et par conséquent composé, e> 'i.' '-,[: dans ce cas. il taut demander '.'il peut se séparer ou tout entierj ou seulement par rapport ,i quelques- unes de ses parties, du < /ups qu'il a organisé; y;nu/r);TOÙ croiuar^-. fj /.-\" nvà avric. ou fÀè$r{ ur.-<i ou hua /ifQTj. Si l'organisation du corps absorbe le prin« i|»e tout entier, en exigeant le concours de toutes ses forces et de toutes les parties qui le composent, il n'est pas douteux que ce principe ne sr.it inséparable du corps . puisquau moment ou ce pi iucipe se détacheroit du corps, il n'y auroit plus de corps; on /xè& ovv oi3x tçLV r( ipvy^i) y^coçiç^ rov iru/taroç oux SwnjfypV. Si au con- traire l'organisation ne s'opère et ne s'etb-eiue que par quelques parties du principe organisateur; ce qu'Aristote exprime, en disant; .'•■.;,./• / /••.-c/uej^ia rà)v fit ;>«/)/' t.^ir arrùc, dans ce cas rien n'empêche que Bés •■a.n.s restantes et pour ainsi dire surabondantes et qui n'or.auisont plus rie,,, rie puissent survivre au corps et subsister séparées du corps, parce rjp»>lles lui sont inutiles; m' </.'••. dît \ris(oie. , .-;.,, •-. -lire où^rÈv

-, S ètbjU&roÇ ; et il en dit la >: cnjaaroç

èvrf'Kiyji.aq. Voiei le passage entier: ort fttèv •■vr orâii tfetV t\ •'•ty>i y-uy^U roù crcüu'trnc, i^i.i, r .<>■ ,-, il' /u î>V svmv

/ ivtekéj^ëiVC TÔ3V f\ ■/■ - 1 I $&èv y-~ -

ôi< .-<•<, ,- chai oi.in . qu'il n'e si pis nt ces-

sait e de borner hune |e\i,rence et ton i le ministère du p: im-ipe d..ut il traite, à la seule f, .iiefe.u d e I o mi e r U 1 1 e. . ,; > s o i IhiqUt, mais .,,.', m peiii très- b, en supposer o niiiie,... . i . e,|,le de plus, et enrichi de pro. nie, .s sMipet Unes, quant a. ce | remiei - l§H ' à une

aulre aussi ffl i ■■ . ne, qu'el'e es( , ê .- ■..-!,'.■ --n . >j ' qnenres

relatives aux e j que la mort ne termine point; il se représente le

32 Ane Mon, Père, .

corps organisé comme un bateau ou un navire, et le principe qui le fait ou l'organise Ç^vxjÙ itçâriq ou èvreXÉ^eia Ttçcônj çrùtuaroç etc.) comme le nautonnier, le batelier et le pilote. Pendant tout le voyage le pilote esc nécessaire au navire, et s'identifie avec lui; mais le voyage fini, le pilote en quittant le navire prouve qu'il en a toujours été amovible, et que dans le tems même il faisoit corps avec lui, et sembloit n'être que ce qu'il falioit être pour faire marcher le navire, il étoit beaucoup plus, tt recéloit dans son sein une foule de capacités et de forces étrangères à cette manoeuvre, et qui par conséquent rendent sa séparation du navire très-possible; oiîrcoç èvTsXéy^eia roü <râtua.7oç i\ ^-v/ij, coairEo tcXqùt^q irXoiov. Il semble que la parfaite conformité de l'exemple que donne ici AristOte, avec ce qu'il a dit de la surabondance possible et probable des parties lde! son principe organi- sateur, devoit lui ôter toute espèce de doute, et l'autorisoit à parler très- affirmativement; cependant il laisse la chose en suspens; etl ôè aârihay, dit- il, et oxjtcoç èvreXÈ^cia etc. 11 est donc clair que ses doutes portent moins sur la justesse de sa comparaison qu'il devoit sentir, que sur sa richesse dont on pouvoit abuser, et sur la trop grande étendue que ce génie aussi sage que hardi craignoit qu'on ne lui donnât, contre son intention. Toutes les grandes questions sur l'existence à venir de l'homme, et qui ont occupé la philosophie moderne, étoient extrêmement présentes à l'esprit d'Aristote quand il trouve l'emblème aussi naturel que significatif et profond du pilote ^t du navire; mais ne voulant point s'engager dans une foule de problèmes il ne juge pas à propos de s'y appesantir, et c'est le sens de ces paroles: eVt de aorfkov; ce ne sera pas sans fruit que nous essayerons de faire ce qu'il n'a point fait, sans cependant lui attribuer aucune des opinions qu'il s'est con- tenté de signaler légèrement; le pilote se sépare effectivement de son navire, nous le voyons en sortir; il n'est pas simplement yjuçiçoq, il est yjaqiiôfjiEvoç ou %Qçp£0^5•Etç• etAristote se souvient qu'il n'a affirmé autre chose de son agent (ajjti^ 7rçcor^), sinon qu'il est yjtoçiçov roc crw/xaroç, à certains égards, et par rapport à certaines parties intégrantes; il voit surtout que nous n'avons pas la même espèce de certitude sur le second de ces phénomènes que sur le premier. Le pilote en quittant un navire, entre dans un autre, et se charge d'en conduire plusieurs à leur destination; et Aristote ne s'engage pas à prouver que ce résidu de parties et de, forces dans la substance qui a formé le premier corps, sert à organiser d'autres corps dans une progression finie ou infinie ce qui ressemblerait à l'emboîtement des germes, pour parler

avec

sur VEntèlèchie d'Aristote. 33

avec les modernes. Le pilote, sans changer de navire, en conduit quelque- fois un seul dans les diverses parties du inonde soit pour y transporter et y faire valoir les cargaisons dont il est chargé, soit pour en remporter d'autres assorties aux divers climats qu'il parcourt; par il étend et ennoblit la destination de son navire; par lui-même s'éclaire et s'enrichit de nouvel- les connoissances; et Aristote ne veut pas décider qu'il en sera de même de la substance dont il parle, quand avec une partie d'elle-même elle aura formé le corps organisé; il s'abstient encore d'affirmer que cette organi- sation est perfectible à l'infini, et qu'elle produira ou accompagnera dans ce qu'il appelle tj'u;^?} -roâj-rj ou èvrekè^eca, arçcâr^ crcô,uaroç etc. des dévelop- pemens proportionnels ou indéfinis; au moins est-ce un point qu'il n'exa- mine point dans cet endroit, mais sur lequel il s'exprime ailleurs de ma- nière à ne laisser aucun doute sur ses véritables sentimens. Le pilote en- fin, quand il n'est plus pilote et qu'il n'est plus à considérer que comme homme et citoyen, peut se livrer et se livre effectivement à une foule de travaux, de soins et de spéculations qui n'ont rien de commun avec la fonc- tion mécanique qu'il a exercée et qu'il a suspendue; or Aristote n'entend pas de tracer le champ de représentations et des opérations intellectuelles qui pourront remplir toute la durée du premier principe de toute organi- sation, à compter du moment il a commencé et achevé en même teins son corps organisé. La comparaison d'Aristote si juste, quand on ne la pousse pas au-delà de ce qu'elle devoit marquer dans l'endroit elle se trouve, pouvant donc porter l'esprit sur tant d'<*>bjets analogues, mais étran- gers au but de l'auteur, il avoit bien raison de ne la donner qu'avec une sorte de retenue et de crainte: en 6t <l<h\,ov si ovrcoç ivrsXèy^siLa rov crcà- /art.roq i[ «'l'X'^ uotto TthtDTrfê itkoioU). Il n'est pas douteux, qu'il n'eût dit plutôt vvv êè ârp 'iv on cvraç ivreKèj^sia ©orwfç nk an)ç ickoio'v; s'il n'eût pas eu dans "l'esprit tous les états suivans de celte âme organisante, états éventuels, possibles, probables qu'il insinue très- ingénieusement par sa comparaison, et s'il n'eût pas voulu s'en tenir pour le moment au tout pre- mier étal de cette âme elle est aussi inséparable du corps organique qu'elle doit former que le batelier l'est de son bateau, ou (pour parler plus dans l'esprit que dans les propres termes d'Aristote) que l'araignée l'est de sa toiie dans le temps qu'elle la fait, et que le ver-à-soie l'est du cocon pendant qu'il le tilo.

\p cette digression, Aristote revient à son objet principal, à ce Philosoph. Klane. i(io4 i8n. j.

34 Ancillon, Père,

qu'il appelle rrç aJjTJ%% oqiar/UQÇ iroaroç, et il conclut par ces paroles; rufttà uèv oûv raûr/; dtwotcrd'co, ocat -vTroysyoàcpd-a tteoi ifru^fß* par rûroç il entend la signification fondamentale, et mère de toutes les autres, du mot oi'LV'', ou èvtekérfëixx.

Le cliapitre dont je viens de donner l'analyse raisonnée, est le cha- pitre essentiel dans cette matière, et renferme toute la doctrine d'Aristote sur l'agent primitif qu'il désigne par le mot difficile qui m'occupe. Je trouve cependant encore dans le eh. 4. du même livre second (de anima) quelques endroits qui se rapportent au même sujet, et qui, ou sont inin- telligibles, au moins pour moi, ou doivent s'expliquer par le chap. 1. tel que j'ai cru devoir l'entendre. La faculté végétative dont Aristote traite dans ce chap. 4. devoit le ramener à la définition générale qu'il a donnée de ce qu'il appelle i|)v^ij itoârri ou îvrcXéy^eia 7rçcrrç crtyiaroç oçyavixoi;, puisque les plantes et les végétaux étant des corps organiques, ne lui pré- sentoient qu'une application particulière de sa définition. La première chose dont il doit parler, c'est la génération des corps organiques; car ils doivent naître avant que de se nourrir et de prendre leur accroissement. La ijwjçrç TTQcàrTj sera donc d'abord yericrcnç 7roiT(rtxV-, y£vviqrixr[, rfi egiv eoya ynvvr^aaL xai rçocpî^ yioricracrlb,ai: et ailleurs: èitsi âè anô rou rD.uvç aitavra ir qouay 00 ix>£W âixaiov, reKoç Ôe ro yEwrfrai oiov ailrô' £ti- av {'itoa- mj ijmj^rç yEVvr^riY.vt olov a~ùro..

D'après les préjugés de son tems, Aristote distingue- les générations imparfaites ou fortuites, 7r^ço^u.ara, tj rrjv yèi'eaiv avrofiarov é'/^si, que nous rejetons, des générations parfaites ou organiques, ocra rsKeta epu- (Ti-KÙrarov râv èv rolç ^wcriv eoyav , c'est- «à- dire de celles un principe d'existence animée ou de vie, exactement un, en formant d'un seul jet un corps, en tient toutes les parties fortement unies, et les empêche de se dis- soudre par la force des affinités chimiques. C'est ce qu'il exprime parfai- tement bien, en réfutant Empédocle qui avoit fait de la terre et du feu, le principe de l'accroissement des plantes. Il insiste sur la contrariété des deux élémens, sur leur direction tout-à-fait opposée et sur la nécessité de mettre quelque- part dans tout corps organique un centre d'unité vers le- quel toutes les parties convergent et duquel elles partent toutes, pour y revenir sans cesse; Ttqoç âè roùroiç ri ro crwÈyov sic ràvavrla cp£Qi\a£i'a, •:vo y.at n)v y~tv% fitacritao: ir^crsrai yàq, si /usq ri eçac ro, xraXùcroi'" tl -"ici, tout, i--'- ' '«'XV xai r" <~<' -""''' 'o-C a ùd,àv£(T 5cu xal roÈcp écrirai, et ailleurs

sur VEntèlèchie dAristote. 33

parlant de ceux qui placent dans le feu le principe de la végétation, sans ôter au feu son influence, comme il n'a pas rejeté non plus entièrement la terre et l*eau, il fait la distinction de cause seconde, subalterne, con- comitante, et de cause première et principale; ro âè rrùo avvairtov ttoç juev, oùjU/jv anLàq ye ounov , akXà ucûShov 7/ -dju^V'. et la raison qu'il en donne, revient à ce qu'il a dit au sujet du système d'Lmpédocle; c'est qu'il faut unité de principe et de direction dans la force organique, parce que c'est elle qui en détermine ou circonscrit les effets: r{ fièv yào rov Ttvqôq anJcflCHÇ £iq a-rstoov, ecoq av ij ro xavçov rwv de cpucret crweçorov irsqaç èçl xai Xôyoq /UeyeSovç xaî aù^îjcrswq ' ravra âè al'u^f/Ç, <xA,A/ tzvqoç, xaî ÏJÔyov fibâXKov ï'[ vl^rq. Ce principe, poursuit-il, travaille d'après un but et un plan; rèhoq, r.ày.£irou trîxa, ro âè £Vtxa ce but est dans la nature (cpvCTtç) qu'Aristote distingue, tant du sciel Çoùqavoq) que des corps non or- ganisés et des élémens qu'il appelle à-xXà. arw^ara. La nature suit constam- ment ce but; Ttâvra yàq «eiVou (rekoijç) ôqèyerac, y.àxeivox> evex.a Ttqàrrei, ocra xarà cpvcrtv iroârrei: tous les corps organiques, tous les corps doués de la propriété de nailre d'un seul jet ou sans juxtaposition successive, de travailler et de s'assimiler, par le concours de leurs organes, les substances qui les nourrissent et les conduisent à un degré donné d'accroissement et de volume, de s'engendrer enfin et de se reproduire eux-mêmes, ces corps qui à cause de ces propriétés s'appellent crouara cpucrtxà, i'^ixlv^a, Çùvra, sont entre les mains de ia nature des machines et des instrumens dont elle se sert pour atteindre son luit et son objet. Ce but, ro evexa , Aristote le subdivise en deux; âè 'ivexa, âiacrôv ro tuèv où, âè ç>. Il y re- vient plus lias encore; âirràq âè evexa' rô, rs xal ro cp. Rien n'est plus obscur, si la clef ne s'en trouve pas dans l'hypothèse que j'ai faite sur le sens du chap. I. de ce même livre; faute de mieux, je bâtirai sur elle. Le ro uèi> c'est le but prochain; le ro àè <j c'est le but éloigné; l'un ne suppose point d'intelligence dans le principe organisateur, et n'est qu'un eilet machinal, aveugle et d'instinct de sa manière d être nécessaire, c'est évidemment le ùç èircçijnj dont il a tant été parlé dans le chapitre auquel je renvoie; l'autre, qui ne l'eut eue atteint que par l'intelligence ou la pensée répandue dans la nature entière; wo~tt£q yào 6 vvvç evexaro'v

■xocù , rôv avrôv rqôrroi' xat / <{ vo~iq, xal rovr £ÇiV ai ri rÉXiOç: ce qu'ii

appelle au cb. i. ùq $soqeiv. Il me semble que ce rapprochement^ si on l'adopte, jette un grand jour sur eus expressions ro ou et <?: mais

L 3

36 Ane il Ion, Père,

comme il y a ici deux agens subordonnés l'un à l'autre; l'un qui travaille en petit, qui fait sa besogne individuelle sans savoir ce qu'il fait, l'autre qui travaille en grand et par la force d'une grande pensée; l'un qui est le principe organisateur de chaque corps, l'autre qui n'est pas moins que la nature entière; Aristote va nous faire connoitre aussi deux résultats d'action bien diiïérens: d'un côté, ce seront de simples individus qui ne font que naître et mourir; de l'autre, des espèces et des genres qui sont impérissa- bles et immortels. Laissons-le à présent parler lui-même: l'çt i) "»jwJJfZ tou Çûvroç cràuaroç air la xai àçy^t'j. ra\>ra ôè itoKï.ay^aç XÉysrat. c\u(aç rq '»J'UX'Z xar<* rovÇ oirßr^uEi'ovc rqôirovç roslç, alrla ' xat yàq oïrev 17 xlvrctç avril, xa' ov cl'£xa'5 *a' tj owt'a rcôi' itu^ ùyav acouarejv, i'l x^uyri alna . on fièv ow ovcria, 6r>%ov ' ro yàq ucriov rov eivui izào~iv f[ cùcria. ro 6e '7tv rdlç <foo"i ro sivai eçiv alna xat àqy^q Toxirav ?^ i]m.'- y\. tri 6k rov 6wu.fi.Ei ovroç Xoyoç, nj ivreKiéy^Eta cpàvEqov ôè d>ç xat oxj EX'Exa air la r{ •xhvyjj. reavra yaq ra cpucrtxà crwaara r*qç ij,<u>j(7}ç oqya~ va, -Ka^raTtEo rcôv £àav , ovreo xai ra rcov giurcSv, àç EVExa rrfi ■ipvy^ç orra oK'/m ftÈv xal o~ev irqarov ?^ xarà roVov xlvqo'iç, t'j ■qVujç».. ovTcàat <$' ■ùicàqy^st ro7, Zâcnv 7) 6 wauiç avrr. Voilà donc les différentes fonctions du principe organisateur (17 Ttqàrnq ^'vyjij, èvrE%Èy^eta Tzqàni, toxj Çcovroç couaroç airla xat àoyjj, èrt ôè rov 6wo.fj.Ei ovroç hôyoç). 11 donne le mou- vement aux individus, quoique tous n'ayant pas la faculté locomotive Qf[ xarà rôrco\> xlvrcriç ov rcàat â'v-xàqy^Ei rolç Çàaiv ïj ôvvaiitç avrif) ', il leur donne les organes par lesquels ce mouvement s'exécute et qui n'existent que pour attester et dans les animaux et dans les plantes sa pré» s<>nce et son action (cpavEçov àç xal oii Ei'Exa alrla t) ^pvyj), Tràvra yàq cpvatxà cràuara rrjç \bvyjiç oqyar>a, xa-^â-Treo rai' Çaov, ovreo xat rcov yvrwv, oSç Éi'Exa r?ç ipvyjrfi àvra); il leur donne enfin, et dans les deux propriétés précédentes, leur essence propre (oç i{ ovala rav itu^v- %,cov crvuàrov 77 i^vy^ alrla' on uèv ovv ovale, ôijXov ro yàq airiov rov etvat irâcriv i'{ ovaia'ro £j]v rolç £<3crt ro EÏvai içtv alna 6s xat aqyji rov- ravi) ibv%v). Tous ces effets qui, s'ils partoient d'une intelligence, devroient s'appeller des buts ou des fins, ne sont par rapport au premier principe de toute organisation que de simples effets qui se bornent à produire chaque individu: il agit donc kvtxa, ou (pour rappeler le ierchap.) àç Etuc^utj, xat ovyv àç ^tecooeUv. Mais quand cette fonction est finie, elle fait place à une autre qui n'est plus la sienne, et qui a pour objet la totalité des être.«

sur TEntèlèchie (TAristote.

57

organisés, leurs genres et leurs espèces entière»; cf,vcnx6rarov yàq, dit Aristote, râv èv roïç Çùcriv Eoytav Ttonp-ai ereqov oîoi» aùrô, ÇZov /aèv Çwov, yuràv â è tpxtràv. Ce qui résulte de là, c'est la durée. la perpétuité, l'é- ternité et, pour parler avec mon auteur, la divinité des espèces; car c'est à eile que tendent tous les êtres vivans; n'a roi) àei y.o! roù Csiov usrÈyacnv, jj ôvi'avrac Ttà/'ra yuo èxtlrov co^v^rat, ■x.ù.Y.tLi'Oxj ïviv.a, Troârrft ocra xarà cpvcriv iroàrrei: et comme ce caractère d'étermité et de divinité ne peut con- venir à aucun individu, parce qu'il est essentiellement corruptible: ce carac- tère est répandu sur toute l'espèce, et ne se communique à. chaque individu que dans une certaine mesure, c'est-à-dire entant qu'il est l'instrument d'une reproduction éternelle de lui-même, et qu'il existe toujours, non pas numériquement, mais spécifiquement: £T£; où?' xon-avelv àéwarel roù àei xat roù S-iiov uwey^Eiq, 6cà ro tur-âh> èvôéy^sai-ui ràî' çp-^aor "-V ai «ai ev uQi-^iAO) Ôi^uevelv, vt taer£ye~ii' ôvrarcu exaçor, ravrr y.olvcdvsI , ro fj.EV fjLutJ.ov, ro irrov ' v.ol oia^uéi'st oùx or.-o. jk/aiàv aùrô, àqt^ru^> fxèv o'v'fc ev , stôzi 6s ev. Ce plan de conservation et d'immortalité pour les espèces étant véritablement un plan, ou un grand effet prévu et préordonné, un but dans le sens propre du mot, laisse bien loin derrière lui la forma- tion machinale d'un seul corps organique. Aussi ce plan est- il celui de la nature (r/. ùcnç); il est ee qu'Aristote a appelé le ro tp par opposition au que nous avons vu plus haut comme l'aveugle tendance du principe organisateur à former un seul individu: il est enfin le r,'., &EBçsiv, opéra- tion intellectuelle et opposée à ce qu'il appelle <dç èvuçi .■<>?. On voit donc que de ces quatre expresions, deux se correspondent et signifient la même cho-.e, âç tmçi [a, j, et d'un côté-; ^evoàr , et ci de l'antre; avec cette seule différence que dans le chapi i. ôç st [iris dans le

sens h' plus gél é I en tant qu'il exclu: .. ; au lien que dans

Câl endioit-ci g > >s~iv esi un attribut de la nature tome entière (cpvatq). C'est apparemment pour marquer cette du' qu 'Aristo te, eu parlant

de li di : de la force or| »que pour produire nu seul individu, a

mi '-un aimé dire ,-ci ovt que .■ tn :•--.■ ; ; <■: eu p irl r»( du soin que la nature prend de consent« erlesg I les esp< organi-

sés, a préféré l'expression rtJjpà celle de àç Pans sa concision et sa

brièveté quelque! Lunes il ne fait pointsentir celte substitution; mais

si l'on u at, sans l'admettre, seitirer de ce mystérieux rcto-û, etrô <p, j'abandon- in i 11 \oUtii is inen explication poux telle autre qui paraîtra plu* i evMitte.

3$ Ane Mon, Père,

Je crois qu'il n'est guères possible après cette analyse du 1er chap. du second livre de anima et d'une partie du ch. 4. du même livre, de ne pas poser en principe

1. Que ceux qui ont traduit èvreXèj^Ha par actus, forma, species, perfectio, ont très-mal traduit.

2. Que de quelque manière qu'on traduise, il ne peut pas être question ici d'une simple propriété, modification, manière d'être accidentelle, mais d'un être réel, d'une substance, d'un véritable agent.

3. Que reKoq dans ce mot signifie fin, but, destination, et que de sa com- binaison avec la préposition èv et la terminaison eta, il résulte l'idée d'un agent ou d'un principe qui porte en lui-même ce qui, par rapport à un être intelligent, seroit à la lettre fin, but, destination, mais qui pour lui, n'est que la cause aveugle et machinale d'une existence in- dividuelle, organique sur laquelle toute son activité se concentre; ses effets sont siconstans. si infaillibles et si nécessaires qu'on diroit qu'elle veut ce qu'elle fait (yehoç . quoiqu'elle ne le veuille pas, et qu'elle ne le fasse que parce qu'elle ne peut pas faire autrement; c'est pour ex- pliquer le moment de la naissance du corps organique, celui il ne fait que passer de la simple possibilité à l'actualité; roù cràtuaTcç 6q- yanxov, tri ôuvùusi ovroq, qu'Aristote se sert de cette expression.

4. Qu" èvTEkÈy^eta xoeâr^ étant synonyme de i^-v/r> rrgarr^ ■vj.'ux,7} ne s'gu'ne absolument pas ici, ni l'âme humaine toute entière, comme Aristote le fait bien sentir dans la suite de ses méditations; ni même ce que nous appelons les facultés inférieures de l'âme, quoique ces dernières puissent ou naître de l'organisation, ou (suivant le système qu'on em- brassera) coexister à l'organisation, mais désigne dans cet endroit la force organique ou le principe vivifiant de l'animal; vraie nrture plasti- que, si l'on veut parler avec Cudworth , sans cependant adopter son système.

A ces deux sortes de preuve que je viens de donner de ma conjec- ture sur le mot êvrehèveia, l'une grammaticale et fondée sur son étymo- logie, l'autre critique, et exégétique tirée des propres termes d'Aristote dé- crivant au long l'objet qu'il avoit dans l'esprit, j'ai promis d'en joindre une dernière qu'on pourroit appeler philosophique ou de raisonnement; je l'exprime en disant que toute autre explication du mot en litige laisse dans la chaîne des méditations d'Aristote sur la nature de l'homme, un

sur TEntèlèchie ctAristote. 3^

vide et une lacune qu'on ne doit pas facilement prêter à un génie aussi systématique.

On a dit que l'homme étoir un petit monde, et on a sans doute en- tendu par qu'il tient de tout et à tout; aux trois règne.s de la nature par la merveille de sa construction physique, et à toute la région des idées depuis la plus simple et la plus individuelle jusqu'à la plus générale et la plus abstraite, par les richesses et les profondeurs de sa nature spiri- tuelle; on ne peut jamais le considérer isolé; le méditer, c'est rencontrer dnisson chemin toutes les nuances et toutes les gradations d'idées possi- bles, l'être en général et l'animal et la plante, l'éternité et le tems, l'infini et le fini; c'est être entraîné à concevoir une échelle physique, métaphy- sique et morale l'on peut avec la même facilité monter et descendre.

Aristote l'a bien senti. Dans la foule de traités que nous avons de cet écrivain inépuisable, on peut dire qu'il a parlé de tout; et dans ses livres .De anima il fait servir toutes ses notions ontologiques, et ses princi- pes de physique, à conuoitre l'homme et à l'esquisser en grand; voulant donc prouver que dans cette formation graduelle et ce développement suc- cessif de la nature humaine, ce qu'Aristote appelle èvraKé^sia, non seu- lement n'est pas une redondance inutile, un mot de caprice et vide de sens; mais forme une partie intégrante du système, et un chaînon néces- saire pour le compléter, je crois devoir recueillir toutes ces notions en les rangeant dans l'ordre qui me paroil le plus naturel, et le plus propre à faire sentir le passage qui mène de l'une à l'autre.

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4o Ane Mon, Père,

Remarques. On voit par ce tableau i. Que les articles 6 n renferment Tiécessairement ceux qui prennent

depuis i 6. 9. Que les articles g n renferment et supposent de même l'article 8. 3. Que e'iSoq est une expression si générale qu'à l'exception des No. 6 et 7 elle doit entrer par la place quelle occupe, dans tous les suivans, comme on le verra dans la suite mieux encore, et que par conséquent elle ne peut pas plus représenter et définir l'Enteléehie que tout le reste.

Comme les synonymes embarrassent toujours, parce que tantôt on croit les voir ils ne sont pas, et tantôt on ne les voit pas ils sont effectivement, je vais rapporter ceux, des mots qui m'ont servi à former l'échelle anthropologique que je viens de donner, en les accompagnant, aussi bien que les autres, de quelques remarques propres à faire entrer dans les principes et l'esprit de la philosophie d'Aristote.

i. t6 ov. Ce qui est; non la notion même de l'être, mais cette notion! réalisée dans les existences dont elle a été tirée par plus forte abs- traction ro ov fj ov , v.a.1 ra roura vitao'/ovra, , ■x.al aùro, xeu ro o -x.a,y avro Xiyerai, (Metaph. liv. 4 ch. 1) elvat (ro ov) ocrairso aruaalvEi o-/î}aara Tifi ■Karr^yoolaç, (Met. liv. 5, 7) rd tjttoxeuievov Trçwroi'. 2. ijoùffia La substance, ou la réunion, en tant qu'existante de l'es- sence et des attributs; ro vttoy.elu.evqv EO-^aro7' , o /UTjxeri ocar'oXiXiou "kèyETOu, àXXà xaràrourou aXKa (Met. liv. 5 ch. 7), c'est ù dire, cette seconde ou dernière détermination de l'être (roû ovroÇ v ovroq , rou <v7roxei/i£i'ou ttowtov) qui contient des qualités qui n'en supposent pas d'autres avant elles, et qui au contraire déterminent les suivantes (o /u.ty.Étl y.ar'uKÏjou Xeyercu, àXk'à y.arà rovrov u'Ûjo) ce qui ne peut s'entendre que des modes qui ne servent pas à faire concevoir l'essence et les attributs, mais qui trouvent plutôt dans les attributs leur possi- bilité et dans les circonstances antérieures la raison de leur actualité. C'est donc par opposition aux modes, qu'il définit l'essence et les at- tributs de ce qu'il appelle une substance Çoùcrla) parfaitement comme on le fait dans la métaphysique moderne; aul Aristoteles 'hiEißvir^iiEL, aut Leibnitzius ÙolçoteKI^ei..

3. v uhif

sur V EntèUchle. cVAdüote. 41

3. 7? ffk/À matière (mot impcopre comme presque tous ceux dont on est obligé de se servir en traitant ce sujVt) ou V7toxeifuevov , sans épithète; les deux précédents (Trçâj.-or et co-yorw) joints à l'être et à la sub- stance se rapportant à l'objet eniani. qu'oai en tire des notions méta- physiques comme celle de l'être, de l'essence et des attributs, tandis que celui-ci (ro vrror.£ituirov sans rien ajouter) désigne l'objet pris ma- tériellement. On sent donc qu'il peut et doit désigner en général tout ce qui tombe sous les sens, et qui Tous ce rapport quelque nom qu'on lui donne , est un objet ou d'action ou de passion, .ou même de médi- tation et de discussion; l'étymologie du mot -vxor.e i/uçuoy (tout court) emporte cette latitude: / vf.r, Tç^njo/vc^-, Xèy^ra^ ôià ravn^(àç>yrit Ku-'^orsoç) âey.riY.ri' zïvai, v.a.1 ro û:rox£t(U£i'oi'.

Il n'est pas facile de se faire une idée bien nette de ce qui, dans l'ancienne philosopbie, s'appeloit uXrtj. J'ai trouvé beaucoup d'ordre et de clarté dans une remarque de Mosheim sur cet endroit du savant ouvrage de Cudworth; je l'abrégerai, en la traduisant librement, et en mettant en parenthèse ce que j'ajouterai pour nia propre instruction.

Tous ceux qui ont jamais philosophé, ont admis quelque chose d'originaire et de primitif dont la matière et à plus fortes raisons les corps étoient composés; c'étoit le -ûrroxf lus-tov r -/.ai v-xoâoyj) elâov, comme parle Plotin dans son livre 7r. g ch. i pag. i£g. On ne

sait comment les plus anciens philosophes, ni même ceux qui ont pré- cédé de plus près Ocellus Lucauus, qui n'a pas le mot v'/.i- dans sou Traité de Universo, et Platon, appeloient çptte première chose qu'on ne rend pas précisément par matière. Dans la suite, après s'en, être ser\ i pour désigner une matière artificielle, on l'a appliqué a, un objet primitif e% physique ou naturel; à ce qui. difféi 1 élémens, an- térieur aux élémens, est entré dans leur composition. On peut faire deux 1 I isses des philosophes qui en oni garlé; les uns lui ont donné des qualités <-t dis propriétés particulièri s: i oinme rs physi métapîiysidens qui, sans en faire ni de l'e*u, ni du fou ou d<- la terre, ni de l'air (o- qui Uauroit confondue avec les élémens) ont cru ce- pendant qu'elle renfermoil pêle-mêle ce qui, pris pai distincts, é toit désigné pai ces différens nom*.; les autres l'oni déclaré destituée (h- toute qualité, >'t simplement susceptible de toute sorte de qu.dii és éi de formes; on peut placer Démocrite et Epicure entre ces

. '-pli. Klaue. 1804 ign. i'

42 Ancillon, Père.

deux secte* comme participans de l'une et de l'autre; car les corpus- cules n'étant ni air, ni feu, ni eau, ni terre, il semble que la matière (vXtj) n'avoit plus aucune qualité; et ces mêmes corpuscules cepen- dant, ayant une certaine grandeur, une certaine figure, et le mouve- ment, semblent de nouveau replacer des qualités dans la matière. Les philosophes qui ôtoient à la matière toute qualiié qui en eût fait un corps, l'appeloient àcrc^uarcn' (ainsi àawtaaroi> n'est pas chez les Anciens un être parfaitement simple ou ce que jious entendons depuis la moitié environ du 17e siècle par esprit, esprit pur; dans leur« écrits il suffisoit pour qu'une substance fût àcraytaroç, qu'elle ne fût pas un corps grossier et qui tombât sous les sens, mais qu'elle fût simple- ment fine, subtile, transparente, évanouissante); les philosophes au con- traire qui lui attribuoient des qualités, l'appeloient ovma ou crayzaroç. Pour commencer par ceux-ci, voici leur sentiment; 01 /mèv yàç

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tv to ivcravrct; rt> oi' crama ro xxrox.etfj.Evov ij rwv rpicov ri, t: aKKo , o

êçt irvpoq /U.EV 7rvx.i>6r£ qov , aéooç ai J.sirroreooT . rà/.Xa yévvaatv (Aristot. natural, auscult. lib. 1 cap. 5) oc dudcoo hèyovreç, ij yrp>3 tj irvQ , y\ àsça tijv iAt^x» oùxc'rt auoqrpov <x\jrr)v KÈyoxxriv, arSka, crôyia (Plutarch. de placitis Philos, lib. 1 cap. g): (il paroit donc que pour appartenir à la classe de ceux qui faisoient la xîX/>-, cr&!>,uaroç, il ne falloit qu'y mettre ou quelqu'un des quatre élémens ou quel- que chose d'approchant, mais jamais les quatre élémens tels que nous les concevons; bien moins encore étoit-ce un corps pro- prement ainsi dit, qui eût des dimensions données, une forme etc. Ce qui a fait qu'on a pu donner à la uX.?/ le nom de crôua et de crcô- yuaroç, c'est, comme je l'ai dit, qu'on entendoit anciennement chez les Grecs par ao/ia. tout autre chose que ce mot a signifié depuis). Ocel- lus Lucanus (jriql rov itàvToq ch. 2) dit: ro -xqoç à(pi]v 'vye^ôjuevov, troua iracri rolç £iç ytvecriv io^o/ièi'oiç, et ailleurs; oôyza aio~£rtr6v (ainsi tout ce qui tombe sous les sens, ou tout ce qui seroir de nature à y tomber, si nos sens étoient plus subtils et plus délicats). Dans îa suite seulement on a distingué cra/ia et <uhrw, Platon appelle cette espèce de matière cpùcriv 7râî>ra à'Eyoju.èviqv Qràtaara; Porphyre dit (dans ses àipo^uaiç tcqoç vortrà) crcnua ici ro ctvv^etov i^ v/si^ç re V.0.I £i8ovq$ Plofin (jtt.01 v'/.r^} èé, -ùX/rçç xai eiâovg exaçoi' (crc3.ua) c'est-à- dire tous les résultats qui se distinguent par leurs qualités, leur forme etc.

sur VErdèlèchie cVAristote. 43

J'arrive à ceux qui ont fait la «àrtf àaoîaaroç. Il est a remarquer que presque tous les philosophes ont été de ce sentiment, à commencer p ir Timée de Locres qui appelle cette première étoffe ràv ■xjKn.v, o.jlioo- cpoi' âè xav' avrài> xat. àcry^ra.ariçov , âc'^uèvav âè 7raaai> jiLO'jcfâv. Platon dans son Timée en parlant de la matière oùâèva. e-^st 610- çtcraoï', et Aristote (Metaph. lih. 7 cap. 3) Xèya âè v>y^, rj xa-S-'aù- tmrfltfqn ri, {iqrE tcüctov , flrjTß a/Ao /avâèv Xeyerat, otç ,ujçtç-ai ro ov elle est suivant Timée de Locres (de anima Mundi) fttjçtçà tveqI aà- f±ara\ Stohée (eclog. physic. lib. 1 ca|>. 14 itcçl «Aa^) s'exprime ainsi ; <Tc3(aa âè n\v vhtjv tpuiriv, où^ ort /txovov icsaijaSai doxsï rov WBçi cftjfiua àiaçà<T£G)v , d)Shi ort xat ttoKXcùv aX/X<cji> àicohii-xErai xaràu tov liiov hoyoi' , a rolç crouacriv TÏntaoy^ei, cr£ruarto"(aoù, %oaî,aaroç, ßuQ'UT^Toq , xoorpdr^roç, oKwç -racr^ç Trocori-roç , xat 7roo"or?jroç- el yàç ToxiTfùV ta£re1y^cv rcov tcoiÎjv ip.< xat ttoctÙî', où,a£r£tX»7^çpota de xarà }vô- yov , o*co(aa ^uev oi>x ai» £ir-f ar^aartxT? ot ota ro natraiç acnteo xat iv./uayiiov nüTTOY.i~Mxbai ralq iroior^aw. Plutarque (de platitis philos liv. I.ch. g.) dit: 'Aot^ortÀ/^ç xat Hhàrov rvv t>X/ip aauaroeiai] xat (jtaoq- tpov, olve'lSeqv, àa^raari^ov axotoy ^uèy ocrov tVt r>J tdtaçpucret (seih- tet e'Xeyov) Porphyre (in sententiis ad intelligibilia ducentibus) l'ap- pelle -ù'Â/if àcràjuaTOÇ , tréqa yào aa^iârav. Plotin (Ennead. 3 liv. 6 ch.\n rriol à-xa^elaq rav ùo-o(uàrcor') a dit: èçl tuèv v),rj àcr&.yiaroç-S7r£t- tt£q ro ffù(ua UiT^çov xat cruv-S'crov xat àur^ tu.£T a.X'Kav -xoiel aù>/xa. St. Augustin (confess. liv. 12 ch. 6) s'exprime ainsi : Materia est aliquid inter formatum et nihil ; nec formatum, nee nihil ; informe, propè ni- hil. (Voilà cette matière, r>).vL, très - bien caractérisée quand on la compare au corps, ou quand on veut la distinguer d'une simple abs- traction ou notion; ce qu'elle n'a paru être à aucun philosophe de l'antiquité, pas même à Pythagore et à Platon, quoiqu'ils ayent parlé de nombres et d'idées; c'est constamment nu être physique, mais qu'est- il en lui-même? C'est-là l'éternel problème que la métaphysi- que moderne, par ses forces motrices ou ses forces représentatives et monades, n'a pas mieux n'-ussi à résoudre que l'ancienne; la raison <n est que ce premier principe n'a jamais r\;sté sans les corps dans la eomposition desquels il entre originairement, et ne s'est jamais montri à personne"; on ne peut l'atteindre que par le raisonnement, mais de manière qu'il n'en devient pas un être de raison, une de ces notion»

F 2

44 An cl II on, Père,

éternelles qui ne sont que du ressort de l'entendement et qui peu- vent être démontrées.) Timée de Locres en désignant et la méthode par laquelle on procède ici, et les résultats qu'on obtient, et en les opposant à vovq xar' ÈTavrà/uLCLv, les appelle par une expression très-jusle XoyurjLioq VÔ&oq*, c'est dans ce sens que Plutarque a dit: tcJea içlv où- cia àcrà/uaroç (car la chose même est toujours physique, quoiqu'il n'appartienne qu'à la Métaphysique d'en démontrer, si elle en est ca- pable, l'existence et la nature.) 4. ro elSoç. Je crois qu'après les mots ro oi>, ^ ovaia et i> vX/^_; ro el- ôoç doit signifier l'individu ou le principe de l'individualité. Aristote, dans la décomposition qu'il l'ait ici de la nature humaine, est purement métaphysicien, et de ce que l'on part de l'individu pris collectivement avec d'autres pour former la notion de l'espèce, il ne s'ensuit pas quvon doive traduire ici eîâoç par specics dans le sens psychologique et logique qui n'indique qu'une opération de l'âme. Les espèces de cet ordre (y/yuaara lééaç) le genre (yh>oç) le genre supérieur (xa.y t>').o-u) n'appartiennent point à celte matière.

Les synonymes sont:

a) /ioçcp ?], preuve certaine que elâoç n'est point ici l'espèce par oppo- sition au genre.

b) X.dyoç, ce qui présente à l'esprit tous les caractères distinctifs d'un objet quelconque.

c) ri i\v elvcu; comme s'il y avoit, elvac ri r(v ou ro elvai ri (o) rtv; le être quelque chose, ou le être ce qu'il est; ce qui fait être quelque chose, ou ce qui fait qu'une chose est;ce q'uelle est.

d) CXV"* r\S lâèaç, l'individualité réalisée et existante dans un objet donné; il faudroit peu connoitre Aristo te et son opposition à Platon sur le chapitre des idées ou des types et des modèles éternels des êtres dans l'entendement ou hors de l'entendement divin, pour les chercher ou les trouver ici.

r) clâoç èvrùJ-^ia, la réunion de toutes les déterminations qui concourent à la formation- de l'individu, et par conséquent ce qui l'achève;, j'entends ainsi ce passage (Meiaph. liv. g ch. 3) eoyov ré- "koç-ri ôè ivtqyeia eqyov âio r.al roZvotua ).i:yera.L iitoyeta xarà cçyov, xai çyvrtlyzj, ttqoç; n\v êvri/J^sLUv. i-el tf'eçj ràv /xèi< tv/arov \ %qilo~lqv.. r. X. On a vu clans la repartie de çeMémoire, ne

sur V Entèltchle d'Anstote. 45

contenant que l'exposition de tous les sentimcns qu'on a eus sur cette matière, quCêvreKé^eia, quand il esr opposé à âûva^acç, signi- fie l'actualité; nous voyons qu'ici, et joint à îl6oq (individu ou ce qui fait l'individu) il signifie le fini d'un objet, ce qui le fait tout ce qu'il doit être; mais il est clair que ces deux significations sont très-différentes de celle qui va suivre et qui résulte tant de la com- binaison de ivri.Xè'x^eia avec ^vyq ou ttoqttj tJ'uJCtj 4uc de la descrip- tion détaillée qu'Aristote fait de l'agent qu'il a en vue dans les deux chapitres du 2me livre de Anima dont j'ai donné l'analyse. 6. cpvcriç, oùff/a; ce qui résulte de la matière (vX/>?) et de ce qui l'indi- vidualise ou lui donne une certaine forme (eiâoç) tpvcrci to èè, d/xçpo- rioav tovtcdv (seil, ex roù VTrâ.Qy^o7>roq sive e's ou «riep-uxe et ex rov ei- ôovq sive rqç /xoçcp^ç) èçlv. (Met. liv.5, 4.) Totyàq y<xo%nyou.i:vr{c tÏjç oùcriaç xa^âxfç EtitofiLev, âv ro filv elôoq, ro . ro 61 ci, a^tcpotV

toxjtcdv d' ?/ /aèv tihtj ôx>vo\aiq, ~6 de tiâoç èvTeKè^Eia (de anima iiv. a cli. 2.)

6. çoiy^iiov. çoiy^ua sont en physique (car la grammaire et la poésie connoissent aussi ce mot, ou ce qui lui est analogue) les quatre élé- mens que Mosheim trouve dans ce vers d'iùnpeiocle, disciple de Pythagore:

rÉcrcraqa räv nàvrav pi-fcô^uara -rrqarov axove et qui avec les suivans lui sert à comprendre ce que les disciples de Pythagore entendoient par riroàq ou reroaxTvq par laquelle ils juroient. Hors de cette acception, ce mot en a une métaphysique et il mar- que !<• premier principe des corps (yhij) tteqi rwv àvaràrav xoù àç^i- v.uràru>v çoiy^si'jv , âvo tu(:i> al Trqàra.i uacri çov eiç en yaç cra-

fxara i~Ki^a:> sii'ai rùv ovrcov çoiy^ela, oc âè àaw/tara (Sext. limpir. advers. Mathem. Iiv. 9 ch. ;">).

7. (roua le corps non organisé, tant naturel et physique, que factice ei artificiel, selon la distinction même d*A ris tote; ût':.\ <■• - <•

S. •tyiyxfl ivrùiéjQEia,, t ri, i " . » _ . - 1 t ou le prin-

cipe qui organise, une nature plastique*, si l'on veut; voilà donc le passage du corps en général aux corps organisés de toutes les espè< traduisez ce mot, commutons les traducteurs l'ont fait, \ ti r/i,'./, forma, s/>ccics actus, actus primus^ ou tel autre que »

1 > udrez, vous ne df tes rien, vous.coupcz le fil des gradutio ls et d - m

4b Ane Mon, Père,

ces par lesquelles le philosophe a voulu arriver à l'idée de l'homme, tout entier et sous tous les rapports, vous ôtez un intermédiaire dont son système a besoin pour être parfaitement lié, et qui ne pouvoit pas échapper à un esprit aussi méthodique.

g. ip-vx*l ~oCTrtx?), avertît?), Ttoi^rtxi), elâixi), rsKixt), yevv^rixt), ^'uyjf paiera (seulement xarà rçorp r^v xaî avtsijcrn>') , ro rqècpov, ibvyv a/UiyoÇ, er<5,aa EfiL'xbvyjov , xbv^ixov, cpvaixov , elàoç ayoqiçov rox> cra^aaroc le corps simplement organisé, comme les plantes.

10. ^bvyv aîa^rtriv.t\, xtvr^rtx?^, -oçtxrtxt), airia eWafixb s çeyrçç, xpvyiq aKoyoç, £qov, eidoç ùyôqiçov roxi crdixiaroç ; le corps organisé vivant l'animal.

11. tjjvjçiy Koyixx], vo^rixr;, Siafor^ixi), "koyicr^Lov xat. âiavoittv clouera, ^ooT-Ttxdç î>oi3ç, x'oùç, elôoq xey^wqicr^si'ov rov aù/maroç , l'homme entant qu'homme.

ti.iys.rai àk (dit fort bien Suidas) ivrzkkyjtia xeyaqicr^évov rov cwuaroç cSç o TtXcDrvq rov tzKvLox) " 7;rtç ivrsXiysia, e^a^èv re overa, ràrrei xat â taxo erziel, xat reXeiol ro \m:oxELtUEX'ov . oral' o-vv èvrEkèyEiav hè}']} ri-v aXoyov xat cfvcnxr^v •qVuj^ijv, ro dyàqiçov slSeç ri.%' cvteKE- y^siav Key El' orav ôi n)v Xoyixriv ^vyr^v EvreKÈyeiav XÈy-ji ro xsyjù- oLcr^èvov. Je me répéterois inutilement si je voulois ajouter quoi que ce soit à ce que j'ai dit du yjnpiçôv crw/iarog et du xey^coqia^LÉi'ùv ccqaaroç dans la paraphrase que j'ai faite ci - dessus du chap. i du liv. 2 de anima, à laquelle je ne puis que renvoyer.

A ces remarques principalement grammaticales et exégétiques sur les expressions isolées dont se compose chacun des degrés par lesquels Aristote s'élève à la cenoissance de l'homme, il ne sera pas inutile d'en faire succéder d'autres tant sur sa méthode de philosopher, que sur les distinctions qu,-il donne , aussi bien que sur le résultat de ses principes re- lativement à la nature de notre âme, et à sa durée.

Aristote compare la nature humaine/ à une figure de géométrie com- posée et l'emboîtement des pièces, .pour-; ainsi direj* dont résulte la pre- mière, à celui des Sgüres particulières qui entrent dans la seconde et qu'on peut en enlever successivement; vaqa'irh^o'icoç tfey^ei+rcp tteoi rav ayy^uâ~ 7av xat 7a, moi rvv ■\]-vy<iv àel yàg èv rS> ècpÈ^ije xmaqyst âvvâ^iei ro rrooreçoi*, £7rt rc ruv c~yruuy<r(ùv , xat rcov èjUib v /Jcov ' otof èv raroaydyvoi fl,èv rqiywvov, lu o.io~£?rriY.ü> dt ^'qsirnxov açe x»y' sxaçov ^njrîov riç

xa

sur l'Entêléchie (TArlstote. 47

è-KÙ^OX) ^j'^X'i UICV ~î$ tpVToîij xat rtg àî'-^ocoTOi; »j -^ro/. u" ai>£i; fievyaq toÙ ^ocTrvxoù ro ala&rfri/KJBP oùx eçi, tùx> ô'a~i<jïrrjïY.o\: ^yoi^erou ro Ci^t- rtxov. £}• ro7b~ <p-urotç (de anima liv. 2 th. 3). Fidèle à cette idée aussi in- génieuse que juste, lui qui d'ailleurs aime la méthode synthétique, il a em- brassé, et suivi parfaitement dans cette recherche, la méthode analxtique; un coup d'oeil jeté sur le tableau suffit pour s'en convaincre. Il n'y a que les numéro 1 6 qui paroissent déroger à cette marche du simple au com- posé; mais on voit que l'analyse proprement dite du sujet concret, et tel qu'il se présente dans la nature, ne commence qu'ai; num. 6, et que ce qui précède n'est qu'une transition très -naturelle puisqu'on ne connottrcit l'homme qu'en partie et superficiellement, si dans la dissection métaphysi- que qu'on veut en faire, on oublioit les premières notions de l'être ¥ delà •tance, delà matière, de l'individu, et de ce qui résulte de la matière individualisée que tout objet physique renferme aux yeux du philosophe.

Ce qui justifie encore cetie observation c'est la différence que fait Aristote entre le Sçeicrov, Pattr^rov, le rorroV et le ^ostttixoi' , l'ouV-S^n- xôv et le vo^tïkuv. Les trois premières expressions marquent les trois de- grés d'organisation connus ou les trois sortes d'êtres organisés; et les trois autres marquent les puissances et les capacités nécessaires à chacun de ces êtres pour exister réellement de la manière dont il existe. Nous le voyons vivant, se nourrissant, prenant l'accroissement et les dimensions qu'il doit avoir, produisant et engendrant son semblable Ç^-qejerôv) ; nous le voyons sentant, et donnant tous les signes du plaisir ou de la douleur (aùr^roi'); nous le voyons jugeant, pensant, raisonnant, et déposant dans la parole ou parlée ou écrite, le témoignage d'autant moins équivoque de ces opéra- tions, qu'il est l'expression dr* celles dont nous nous acquittons nous-mê- mes continuellement (yorjrov); mais le voyant $-qeicrov, nous le jugeons, nous le déclarons devoir être SqEicrïKÔv; guVc-i.-oV. nous le jugeons cucr-^r,"- rtxo?'; vorjvv , nous le jugeons voiqrtxôv, c'èsl bien-là le procédé de l'ana- lyse qui des effets saisis, reconnus, classés |>ar l'attention ei La réflexion^ s aux 1 luses, du phénomène à la raison du phénomène, de ce qui est \is-ible àce qui est intelli iccessible seulement ou à la conjecture

ou à la démonstration. Te) est le lil des méditations d'Aristote; ùvary*

xaioifâi, dit-il, rur ju> .orra xfot tovtw CTxril'ii' iroislvCoi. ■>. •/■ tv i-yjiçov avrwv, -~ avroç -rcnt. rCir èjejo/uevov' et 61 ;. itv ~i

mwâv, oioi' tu voffrtxov /, ro aitràrirtiiov , < 5 xnxov tx-

48 Ane Won, Père,

réov ri voelr , xaî ri ro aicr$ave8,$ai ro~ùr~jv d'ère "irçôrcoa àvn,- Kei/ueva ôel re^iaqr^èvai, irspt ey.eLvcdv tcqotov av deoj âtoqS-cracr^ai olov iirl rqotfvq, xcu alcr^r^roxj, xai vor^roû' coçe TTQarov Wc çl rçorpr^ç v.al y£vvv{- (Tevç Xsxréov (de anima liv. 2 ch. 4).

Il donne ensuite la raison de ce procédé qui est le sien et qu'il im- pose à tous ceux qui s'engageront dans les mêmes recherches ; elle est dans la priorité des résultats et des actes relativement aux possibilités des actes, aux pouvoirs de famé qui les expliquent; irpôreqai yàq eiert rwv Swà/xecov al ivèqyetai, xat al Ttqà^eiç xarà Xôyov. (Ibid.) Ceci ne contredit point ce qu'il a dit au ch. 3 que la puissance ou la faculté précède l'acte; cela est vrai dans la réalité, mais point dans la recherche que nous faisons, soit des existences, soit des puissances; or c'est de cette recherche et de la manière de la faire, quand on veut y réussir, qu'Aristote parle ici. Dans le fait, tout ce qui existe, tout ce qui parvient à l'actualité et tombe sous les sens ou sous l'observation, doit nécessairement avoir été d'abord possible en soi et intelligible; il n'y a point d'acte qui ne suppose une fa- culté, cette faculté est antérieure; sous ce point de vue, Tqôreqal slcrc fcôv tveqysiCjv al âvi'ôusiq; mais c'est-là la marche de la nature, ce n'est pas celle du philosophe, parce que leur but est différent; l'une produit; l'autre veut expliquer ce qui est produit; il veut chercher, trouver, constater les res- sorts cachés et les causes invisibles des phénomènes qui l'environnent; il doit donc suivre l'ordre inverse de celui qui a conduit les choses à l'existence, il doit commencer par savoir ce qui est avant que de prétendre expliquer comment et par quelles dispositions préexistantes, ce qui est, a pu et être; et tandis que pour la nature, les effets sont dans les causes: pour l'observateur et le scrutateur de la naure, les causes sontetne peuvent être et se manifester que dans les effets bien vus et bien analysés; alors, dit Aristo te, xçôrepai sien rSnv âvvôtai:av al èi'eQyetat, v.a.1 al rrqûtscq xarà 'l.ôyov.

En conséquence de ces principes il blâme et rectifie ceux des phi- losophes ou antérieurs à son siècle ou de son temps (sans oublier Platon qu'il ne nomme pas ('pendant à cette occasion) qui ne connoissoient que la synthèse et en abusoient. 11 ne veut pas que l'on entreprenne de dire ce que signifie ifnjjçrç avant que d'avoir observé et analysé tous les corps organisés et d'avoir r< . -WAW avec soin tous les effets de cet agent inconnu qu'on a lieu de soupçonner ou dont on veut prouver l'existence; il trouve ridiiiile qu'on prétende trancher d'un seul mot la question la plus com- pliquée,

sur VEntèUchle cT ' Artstote. 40

pliquée, et qu'on croie avoir tout fait, quand on a défini, sans connoitre et vuk avoir rassemblé tous les cas particule rsqui doiverij s'accorder avec la dé- finition, et sans tenir compte de tomes les différences, de toutes les nuances et de tant de caractères douteux et incertains qui rendent la définition vague, ar- bitraire et fausse, et que les divers corps organisés présentent; èrret <5i ro à^ucpoUv (ex rîjç uX/rçç, xaî tou eiSqvç) eatbvy^ov, ov cr<5(uâ Èçlv èvrekè- %£ta 'd/u^ç, àh}/ avrr cràaarôq rivoç xat âià rovro xa)voç 'enroKaM.ßd- i'ovcriv oîq doxà /ai je avev crej/xaroç elvcu /lltje crc5.ua n xbvyv, crcàaa f-Lev yàq oùx eçi, co(uaroç 6e ri ' xat âià roüro èv o~àtuari xj-xùqyEi xaî iv crcoaart roto-ùrc.v xat ovy qjgtteq Tonreoov Eiq crCSua evrßfxo'ov ax>- riii\ où'f v ■jrqooSioqicrai'rEq sv rlvi xat ttoi'co, xatrao ovâi <paii>ouèvov roxi rvfcovroç Séyecràai rv/^ôv ourco yivecrSai, xat xarà Xôyov éxûçou yào ?J êvrekèfteta £v rep ôvvcc/MEi viràp-yovri, xaî rîj oi-Ksia vXij irÉtpvKE yl- V£o~-?ai . ort ^aèv oùy èvreXE-yEia nq ici, xat Xdyoç roù âvvafiuv evpvroç roiovôl Eivai, (pài'EQov £x rovrav (de anima liv. 2 ch. 2); taç-£ T(lr aC\aa cpvcrixôv (jLETtyrpv ^otJ-ç, oùcr/a av et^, oùo-/a c$£ ourooç c5ç xrw^èrq' èxel âé èçt crwaa rotdi'df, ^cotjv ■yàç Eyov , oùx av etij crîbjua •qVujfiJ yàç eVt rcjv xa-ir' -Ù7rox£ia£j-'ov rc> crco(aa, fiaû.ov âè aq vxöxeljUEVov xat uXr. (Ibid. cli. 1 ) ; et plus bas (ch. 3) ys)voîov tyrsiv rov xoti'dr Xxfyov xat etti roùrtoî' xaî £<j)' Eréotov , os- oùd£a>oç iç-t roz> oî'rcoî' tdtoç ?vdyoç, oùJi x ro olxëiov, xat arro/uov e'iâoç : c'est-à-dire qu'il ne veut pas

1. Que l'on traite de l'agent en question (ifîuj^). èvreKé^eta) m ab- stracto, et sans le rapporter à aucune espèce de corps; a irr ("dVuj^) crû' evT£rX«veta cr^aaroq nvoq xaX<5ç uxokap,ßa,V0Tj(riV olq djox tLiwi) ,<i'( aveu cfcâjuaroç eti>cu (iC)ua. fièv oùx eçtj crei/taroç rft rt, xat dtà roüro £i' croj/tart uTràç^;«. •j. Que d'un antre côté, et en tombant dans l'erreur contraire, on parle du corps comme s'il étoit le principe de l'organisation même (''•'■';/'( /fta) tandis qu'il n'en est que le siège, le sii|et et la matière, celle sur laquelle el dans laquelle la Force organique se déploies ou qu'on parle de cette force organique comme si elle étoil ici, si<;ge, sujet, matière; ce qui n'est pas; ov ro acâflcâ sçiv èvrekéyeia xpwxßqi ahX' ovotti vè/aaroq xoXaq vietfkaqußavovcnv olq £oy.fI /</ i-'n-m. trô/ua ~i ibvyn'r wir£ icav ercojaa (pucrtxdr fieré'jrpv ^W^Ç, oùcrta av ay oécrt</- (îf ooroç cSç crui' ~/.-> .'Vf À (Te èçt crw(«a rotoi-df, ^".'' : '" ;' 'X'"'- "L,>: ai- e?n crûaa, 'l'o/é: AristOte s'«xplique sur cette différence éssen- Philosoph, Klâsie. »^4 >^<< G

so Ane l lion , Père.

o

tielle qu'il y a entre le corps, et ce qui en fait un corps organisé (■ûvyri, ivreXÈxEià) et ^ dit que l'un esta l'autre ce que le sujet et la matière (yicoy.ELfJ.EVov 3 \)Xr[) sont aux prédicats, aux qualités, aux for- mes (rà xayUTToxîiuà'ou) qu'on ne peut ni séparer tout-à-fait, ni confondre entièrement: yâq èçt rav xa^ vwovai/ulevoxx ro croqua, uah'kov âè cdç vxoxsl/j.evov xaî vXr{; il est clair que le xa.-^'ÙTro- xfui.'ror. c'est -xl'vyji , £VrsXè%sia.

3. Qu'en évitant ces deux fautes, l'une de parler de ce principe organisa- teur ; abstraction faite de tout ce qu'il organise, l'autre de le prendre pour le corps, ou le corps pour lui, on en fasse une troisième qui consiste à ne pas dire de quel corps particulier on veut parler, et à confondre dans l'expression la plus générale et la plus vague (■vj'x>%>;, £Vre)w£x,£ta) toutes les sortes d'organisations connues; comme s'il y avoit Ici une formule universelle et qui les embrassât toutes; c'est ce qu'il appelle rov -xoivov Xoyov o-vâzvôç èçc rav ovrcov tâioç Xo~ *yoç, ovâè xurà ro oIkeÏov , xai arcyiov tldoç, qu'il trouve ridicule de vouloir chercher et trouver dans celte matière, comme dans tous les objets en général de nos recherches; y^Kolov, dit-il, ^teIv rov v.ol- vôi' Xoyov, y.a.1 inl rovrov, xai ècp érEocov, et qu'il lait sentir dans ces paroles; avrv( (èvrehéy^SLa, içh> èvreXe/^eia) cra^ua-o'ç ri.i>oç - èv crô- jLLOJTi roiovrco Qùicaq^Et), xai où^cjOTTfo ol irqôrEqov eiç cra/LLOf, èvqqfio- Çov aCriv, ox)^rèv TtqouâioqiaavrEç Èv rivi xai ttoi«, xo.'ntEq ovâè <pan>op.èvov rov rvyôvroç SsyjË&Pvi.i ro n>%oi', ovra âè yii'EoSai , xat xarà Xoyov éxàçov yaq i'j evteXe^ELO, ev r<p âuvâ/isi TÙ-xàqyovri , xaî 71 olxEia 'vXrj TtiyxrxE ylvea.irai ' on /uèv ovv ivreXé^eià rtq èçl , xa« Xôyoç Toij â\jva.fi.iv zyov-oq roiovâi Eivac, (pavEqov èx roxjrav.

4. Que l'on discute la question si l'agent qui organise le corps (xpu%->j, ivTEXk^Eia) et le corps (crôrua) sont un seul et même être, ou font deux substances séparées; âio xai âû £,i}TE~w £4 ev r} ipvyrj xai ro'; Q-cD/u-a; et il compare cette recherche à celle qui auroit pour but de savoir si la cire et la figure qu'on y grave, ne sont qu'une seule et même chose, ou si la cire et la figure ont chacune son existence sé- parée et indépendante de l'autre; loo-izEq o\)âè rov xiqqov xai ro v/v- jua,. oud' oXcoç ttjv éxaçot! xiKr^v , xai ro vXrj ; et effectivement si l'on se'borne à observer et à analyser le corps organique sans, mêler à cette observation et à cette analyse simple, des raisonnemens a priori.

sur VEntèlèchie d'Aristote. 51

cotte possibilité ou impossibilité de concevoir distinct et'séparé par essence ce qui dans le fait et dans la réalité se présente toujours à nous comme un, ne tombera pas facilement dans l'esprit.

Tels sont les abus de la méthode synthétique qu'Aristote indique et les écueils contre lesquels elle jette ceux qui ne savent pas la quitter quand il le faut, et la sacrifier sans peine à des observations de détail, à des doutes même qui apprennent plus et approchent plus de la vérité, que de stériles et fastueuses définitions. Aristote va joindre l'exemple à la leçon, et dans le peu que nous allons extraire de ses recherches sur les corps organisés, nous le verrons aussi attentif à tout, aussi circonspect, aussi sceptique même, qu'il est généralement parlant hardi et dogmatique.

Pour suivre quelqu'ordre dans ce petit nombre d'observations dé- tachées, je les rapporterai aux articles 8, 9, 10 et 11 du tableau an- thropologique que j'ai donné plus haut, mais en omettant ici les syno- nymes et la traduction, à moins que les observations d'Aristote ne m'y ramènent. 8. ipvyrt ÈvreLÈy^eia , itQcôrrt ôbi>5£i£ ou ivrekê^eia irçùrr. Cette épithète (7rç&37^) donnée à ce que je crois avoir prouvé être, non le corps, simplement corps (crédita), non le plus bas degré de l'organisation Oj'u- yi: ^■çETrrtxVJ mais l'intermédiaire naturel 'iure l'un et l'autre, je veux dire la force ou le principe organique, cette épithète, dis-je, (irçorrç) indique et insinue assez que tous les degrés d'organisation suivans ou toutes les modifications que recevra ce principe pour former dos corps organisés pins parfaits, pourront également s'appeler \fyvyal, et ivre- t.iynai; aussi ce mot répàrolf-11 dans tontes les formes d'organisation que présente l'< 1 belle à laquelle je ne puis que renvoyer: et aristote l'emploie dans ce sens dans tout sou Traité de anima, ainsi que dois ses Métaphysiques et an livr. 3 Phys'icorum; il en est de même du mot loçqui va, avec raison, par i<>ns les degrés de l'organisation jusqu'à la nature humaine inclusivement; je l'ai traduit par individu, et cette acception si .'tendue qu'il reçoit dans les écrits d'Aristote n'infirme pas ma traduction, car si tout individu ti'esl pas un corps organisé, tout corps organisé esi certainement un individu. Ces thèmes . vn .. ,._■■ ton ilyw/al ii'Tthlyua.i, iï,\,; suhsréquens, il les appelle aussi ,,i SwàfiEiq rîjç •tyvxftç (.liv. ü <:h. 3 tic anima) et /uÔqlo. V.'i-yJ^: il etoil donc bien

<; 2

«2 Ane i lion, Père,

éloigné de donner I'Entéléçhie pour l'âme toute entière et dans le sens que nous attachons à ce mot; il ne pensoit ni à actus ni à actus primus etc., il n'admettoit pas plusieurs âmes; il vouloit marquer de- puis la simple force organique qui se place entre le corps non orga- nisé, et celui qui Test le plus foiblement, jusqu'à l'homme qui en est la perfection, tous les degrés d'activité par lesquels cette force ou cet ageni organisateur passe, tous les effets spécifiquement différais qu'il produit; soit que cette différence ne vint que d'un degré différent d'éaergie.et de puissance dans la même force organique; soit qu'il en fallût autant de différentes espèces qu'il y a d'espèces de corps orga- nisés; c'est ce qu'Aristote ne touche pas du tout, et ce que personne ne peut savoir: mais il t- toit naturel qu'ayant manqué et mal rendu la signification de ivrskLyjLu xotvjr^ ou de i\>vyj] îrçôrrç, on con- fondit la force organique ou le principe organisateur, avec les corps organisés, ses résultats, et qu'on ne sût plus que- faire de toutes i es Eïîtéléchies. o. vu/\ £e£îp"**i7' En commençant cet article, Aristote passe par des- sus la i^w/r/ ■xçcorr dont je viens de parler, et se ressaisit de ce qu'il appelle aw/ua (le corps non organisé) ; preuve, qu'elle étoit à ses yeux un intermédiaire entre ce corps et les corps organisés, un lien qui, en paroissant les séparer, les réunit, et le passage nécessaire du corps privé d'organisation, «à ceux qui en offrent le phénomène; la vie en fait seule la différence, et cette action de vivre qui prend de- puis le corps non organisé exclusivement jusqu'à celui qui l'est dans la plus haute perfection, présente les aspects les plus d'ners, et ne se laisse pas renfermer dans les bornes d'une notion; il fuit la décrire comme la compagne inséparable de l'organisation, mais non !a dé- finir; '/vÉyco^usv ovi' àoyî^v Xaßövrcq tijç cx£if'£ioç, ôiaçtiabai ro e/w^yv- yov rov â\'r'vyo~c, C\^'' 'xh^zovayjbc, âè roi S,r(o Xéyo^sv avro. Ainsi £qj;, ro i]\v , r,[,uX,ri <^(5cra xarà rqoep^v xat a'vLpqo'iV et il'u/.'"; tout court, sans l'épithète 7rowr<(. sont s) nonymes pour désigner le corps simplement organisé, comme sont les plantes; Aristote va expliquer lui- même son expression, •xksovayjtiç: i\>vyJi roûrcox' 'il venait de parler des différens degrés d'organisation) èçlv àçyj) t£>k çfgryLLÈvav , xat rourov uoi-at, ->çf?rrix&3, ouV^rixü, â lavoir <xw , -KW^crii. (de anima lib. 2 cap. 2) c'est-à-dire que le premier effet de la force organique

sur TEntèlèchie d'Aristote. 53

est le plus bas degré de l'organisation (Sqetttvkov) mais que dans ses déploiemens divers elle embrasse tous les phénomènes de l'organisa- tion qu'il nous est donné d'observer; -q ^v/y) âè, roùro à Ç^usv xat alcrirav6iueS'a xaj âiavoov.ueSa ■xqcotoç, cjçe hvyoç rcç av cnj, xai Eiôoç ii.'/JSovy^ 6q u^flj v-<ù •ÛTcoY.EifjiEVov (lib. 2 ch. 2 de anima) j rwv Se âvva- /leav rrç ikvyjïjç al Xsy^^JElao.i roïc; {Uev ÈvxntàqyovKXi, roïç ai riVEçavriov, ii'Loiq âè fila tu6vr{- âvvàtu.£iç <SÈ eitto^uev $-c>eirny.6v, atV^rixoV, do£xri- y.ov, xixnjrixoi; xarà roTtov, dtai'OTjrtxoV " 'ù-xaqy^EL 6e rolq (JlEV cpvroiç ro ^oE7crïx.ôv /uôvov ÉrÉqoiç âè avro te xaî ro aîai'rTLXov el 6e atovrj- rtxoV xat ro 6cEY.rix.6v oqE^LÇ fièv ■yào êxiS'VflLta xat ^u/ioç xat /îou/.i- crt,; ' xat rav aicfrJr^rLYWv rEksuraiov xat ro sL-ayjçov e%ei hoyur- fiôv y.o.1 âiàvotav olq /llev yàç> \>7ràqyi£t A/Oytoyzdç rwv tpiraçrav, 70u- rotç xat ràXonrà itâvra'oîç âè exeivov exuçov , 01} Ttûat. Xoytcr(aoç' ah- '/.</. rotç fxèv oixSÈ (pavracxia,rà6È ravrr} tu.6vov Çùcriv. èvîoiç ^Èi' ràv çoan' axai'-^' -vitàoy^EL ravra (c'est l'homme) nul nvà rovrav (l'animal) irEQoiç âÈ ei> juovov (le corps simplement organisé) roCro 6e koik ôiaipoçàç twv Çùav (de anima lib. 2 ch. 2. 3). Voilà donc la figure géométrique compliquée dont il a parlé plus haut, et qu'on analyse en enlevant l'un après l'autre les élémens dont elle est résultée; la nature humaine a été pour lui cette figure par les phénomènes d'or- ganisation, divers et gradués, que la force organique («JruX1? .*<?e»ri7) y opère; il les a successivement parcourus, en s'élevânl du pins simple au plus composé; il les a comparés entr'eux aon seulement, comme offrant du plus ou du moins organise, mais connue soutenant encore entr'eux divers rapports de dépendance et eh' Liaison plus ou moins étroite, en venu desquels ils se supposent ou ne se supposent pas ri- goureusement l<s uns les autres, et peinent ou ne peuvent pis exister séparés pour former autant de classes d'êtres; il appelle cette simple exposition et évolution analytique Xôyoç oixEioraroç: Sut f/Àv om> ireot roùrGiv txàç-ou Xhyoç uvroq oiYiioraroç, xat ïTfiçt \\>vyjtq àqkov (de

anima lib. 2. cap. 3). On pourrait demander pourquoi kristote n'est pas uniforme dans sa manière d'énoncer l< s imis grandes espèces de

eorps oi^anisés (.5'otTrrtxoV , ato-CT(rixd}', dt</.ro»trtxôiO ce qui lait une

classification claire et nette, et pounpioi d.nis les passages précèdent il \ mêle le mouvemeni ou la faculté locomotive en l'attachant à l'at'- jr-iri/rtxdv, tanfôl par le mot xtViaTtÇj tantôt par le mol ro ■ku.-ijixÔv;

jVt Ane il Ion, Père,

ce n'est pas qu'il croie que cet attribut de changer de place soit insé- parable de l'être organisé vivant, et animal; car il a vu ou il a cru voir des animaux immobiles; xa« r&r ala^jn-Kwi' , fièv e%ei to xa- rônov y.ivvjly.6v , (f oùx e%si , mais c'est qu'il ne veut pas que cette immobilité, quand elle se présente, nous trompe et nous fasse méconnoître un animai il y en a effectivement un , son caractère propre étant la sensibilité; £S>ov âià rijv nîçr^cnv nqàraç, -x.al yàq fxi\ y.ivo\j (uev a , {Lir^ àXÏMrrovra rorcor', e^ovra (T* aicr^ritriv £<5a %É- yo/UEV, xaî S^v /llovov; il a donc pu joindre comme un caractère équivoque et douteux, cette faculté locomotive à la notion de l'ani- mal qu'elle accompagne quelquefois. Après ces généralités, Aristote reprend sa définition de force ou du principe organique (r^àr-tj tJ>x>)£?7, èvrehey^Eta crocjrrç ) et d'abord le rapprochement qu'il fait de cet agent avec le corps (crc5>«a) qui n'en éprouve pas du tout l'influ- ence, et le corps simplement organisé qui n'en est que le premier effet (crû/ia e^^v/pv , ^v/i] S-çEirrixi)) lui fournit une foule d'observations très-délicates. Ce corps organisé du plus bas ordre, puisque le senti- ment lui manque, a trois attributs, et par conséquent le principe au- quel il doit son organisation (4'u%7/ irçcorrç) a trois facultés ou produit trois sortes d'effets, elle fait exister, elle grossit et étend en dimen- sions , enfin elle propage et perpétue le corps organisé (if)^^ ^rqEic- riY.ii, ai3î?^rtxT7, yEi<i"rjriv.ri). Aristote fait des remarques sur chacun de ces trois effets de la force organiqne; sur le premier, en vertu duquel elle est iIv/tj ^■QEirriy.ij, il remarque qu'il y a de la différence entre ce qui donne l'existence organique Çfqécpov') ce qui la reçoit ( roeepd/tf- vov) et ce qui l'entretient (rçocfi)) É'çt âè rqia, ro rqEcpo/usvov, xat &> rçEfpErai, ymi ro rqÉcpov ro julex> rqÈcpoi' Èçlv r( rrocôr^ ipx>y^rj' ro de rqÉ- (fouEvov ro eyov aiirrrv cr<3,ua- ç> ôè rqicpErai, 77 rqocpij- sur le second caractère (uTj^rty.ip sa remarque n'est que la définition de l'accroisse- ment organique, et sa différence de tout autre accroissement; le pre- mier est déterminé; il a sa mesure, et des lois invariables lui donnent des bornes spécifiques, il se fait xarà irv/u.fi£pTfx6çi, comme parle Aristote; tandis que le second n'est assujetti à d'autre règle qu'à celle de ne pas entièrement laisser périr la production qui a commence à être, à quoi le mode de conservation exprimé par rooçpi) suffit; voici le passage^ ekel <f o\>5iv rqÈcpErai /n; /uLErÈyov <?ot/ç, ejuity'V-

sur VEntèltchie d'Aristote. 55

yov U.V ur( cro/xa roitçô^EVov . i t uyvyov uçe v.al i] roocp] 7rooç £(u\\)W%6v ici, xat oxî ocarà o-v/ULßEßrpoc.l'zi ôfrsqov rçocpîf xaî aù^T(n- x<3 eivai'ii juiv yàq nocrôv ri ro e^i^v/ov , avi.irtv.ov, jj roâE ri xat »varia,, rçotrV,' aà'n yàq rikv ovalav , v.o.L ui-/Qi rovrov içiv Eaç av v.al rouf irai , v.al ysvécretoç iroMfrocôu, rov rqscpojuivox) aKK olov ro roKfousvov: et c'est ce qui me conduit au troisième effet de la force ou de l'agent organique qu'Aristote définit: effet qui lui donne le nom de v'^X1, ynrijiv.\i le corps organique ne se perpétue-pas., lui il perpétue son sem- blable, il ne reproduit [as ses qualités imlividuelles.il reproduit ses quali- tés spécifiques; ysvecuefDÇ -xonjiv.ôv roù roEcpo^iévov, a)S/S oior ro rçe- ifôutvor, et ailleurs: êiret àè o\tt6 rov reiwuq azravru. Tqocrayooet-ur 6'iY.aiovrÈXoq ÔÈ ro ytrin^ai oiov avrô'En] av ij ttqcûrrj tfyuj^ij yevi \- rtxij otoî' aùro. Le but d'Aristote en traçant avec cette exactitude scrupuleuse la ligne de démarcation qui sépare le corps brut (o-ài^ua) du premier et du p! us simple des corps organisés (otiüo tiii\<vyj>v, ibv%ifrov etc.) est certainement de proi er <p.ie pour expliquer on com- prendre le moindre corps organisé, il faul supposer et admettre (sans doute sans en avoir une idée distincte) un principe d'action particu- lier, une force dont le propre soit d'organiser certains corps (-rçor^ •ypvyr^ii, ii'rù.é^Eia -r.>àrr^) et dont on n'a pas besoin pour comprendre comment naissent el se forment tous les autres corps; ce qui manifeste son but, c'est qu'il fait mention de quelques philosophes qui préten- doient expliquer par le feu l'organisation et le mécanisme des plan- tes et même des animaux, et que le sens précis qu'il vient d'attacher aux mots dont il sV-i servi pour exposer les principaux effets de la force organique, est la meilleure réponse qu'il pouvoit faire à ceux qui meiJoienl ces effets sm le compte du feu: âoxeï as rioiv <f[ rov iruodç (jùaiç à7r/Vwç alr'ia. ritç rooçrf^ v.iu rnç a'ùfynOiea»; Eivai. Aristote convient que le Icu non seulement paroi t pouvoir rendre raison de ce qui se passe dans les élémens <t dans les corps bruts qu'ils composent, mais paroîi même être la seul, source d'explication de la plupart des formes sous lesquelles nous les voyons naître, dur. t. gagnei en nus-, et en volumes: mais il remarque que ces apparences même très-équi- voques d'explication admissible n ont lieu quepar rapport aux élémens «les corys (çni/jla) et aux corps non or-anis. iS via, àorXS (XO/za-

mais qu'on ne peut pas ralsonnablemorn l<s étendra aux corp?

•56 Ancillon, Père,

o

organisés; xaî yao tpauve u fxovov rav dcDuarav 77 rav çoty^EicjT rçe-_ tpôiLEVov v.a.1 av^avotu.£n et ailleurs èi> ftev rotç obrX/oiç crcö^uatft raùr' elvai doxeî /xaKiiça ro/aèv j^oep-rç -6 âè rçecpo^iEvov (de anima lib. 2 cap. 4)5 rien n'est plus vrai, si l'on repasse sur ce que nous venons de dire dans cet article. Des trois effets du principe organisateur dans ceux des corps l'on ne voit que de l'organisation sans rien qui in- dique l'animal, et en vertu desquels on l'appelle ipy^fl irqsitTLxr{ avt,-r- rtxr, ysvvrjLY.^; il est clair d'abord que le dernier ne peut convenir à la simple matière; le yewTqcrcei olov ai)rô est constamment le pri- vilège exclusif des corps organisés; reste donc le ^ç>t7rrtxdi>, et le aù£>;- tïkov. Aristote avoue que Te corps (cr<3(ua, àitXovv crù^a) comme le corps organisé est roetfô^iEvov xat a-v^avo^Evor'; mais en insistant dans le passage que j'ai cité sur les différences si notables et si essen- tielles qui existent entre la manière dont les deux espèces de corps se nourrissent et prennent du volume, il détruit les fausses conséquen- ces que l'on pourroit tirer dune très -fausse ressemblance, etfaitsentir le besoin d'admettre, pour expliquer les corps organisés, une force par- ticulière dans la nature; cette force ne peut être, ni le feu, ni tel au- tre élément, ni rien de ce que nous connoissons; il l'appelle rqé- (fov ou Trçcjrrç ifyvyii par opposition à ce qu'il appelle TQEcpô^iE-

VOV et TQOCplj.

Cette recherebe sur l'existence de l'agent organisateur conduit: Aristote à une autre recherebe bien plus difficile, celle qui a pour ob- jet de fixer la nature de cet agent, de dire ce qu'il est proprement et quelle idée on peut et on doit s'en faire. On sent que c'est ici le se- cret de la nature; et qù' Aristote ne réussira pas mieux à le lui arra- cher que tous les grands génies qui avant et après lui .l'ont essayé; c'est le Non est mortale quod optas ; on n'en appelle point; mais il ne s'agit ici que de l'esprit de sa philosophie, du degré d'attention et de sagacité qu'il portoit dans toutes les matières qu'il trailoit, surtout de la disposition qu'il avoit comme un autre, à renoncer au ton affirma- tif et dogmatique pour prendre celui de la circonspection, du doute modeste et timide, toutes les fois qu'il croyoit ne pas tenir l'évidence; il commence par poser quelques questions dont la solution, si elle étoit accessible à l'intelligence humaine, nous dévoileroit tout le mystère de cette force qui produit sous mille formes différentes la partie organisée

de

sur TEntèîèchie d'Arts tote. --

de l'univers; et soit que ces questions se soient présentées à son esprit avant l'examen attentif des divers corps organisés et l'ayent conduit a. cet examen, soit que la vue attentive de ces corps lui ait su"»éré les questions qu'il va proposer, toujours voit-on qu'il ne bâtit point de sys- tème pour y répondre, mais que soit qu'il affirme ou nie, ou reste en suspens, c'est l'expérience seule qui le guide. Après avoir indiqué le corps organisé; le corps organisé, animal; le corps organisé, animal, et de plus doué d'intelligence ou homme, comme les trois grands effets de la force organique répandue dans l'univers (iJjuj^, i^v^t} Tcqàrrj, ivreXè- %eia Trçcôrrç), il pose l'alternative que cette force ou soit unique et suffise à produire elle seule ces trois espèces de corps qui ne seroient alors que le résultat soit de trois facultés différentes soit d'une seule faculté qui auroit trois expressions différentes; ou soit multiple (disons triple, vu le sujet dont il s'agit) sans cependant que l'unité nécessaire à tout ce qui tient à l'organisation soit dérangée et détruite par cette multiplicité; je crois devoir entendre ainsi ces paroles: totjtcjv (c'est à dire oiç "d>v%i) lôqiçcii SqettlxÙÏ , c«cr~ jjrtxôi, dtayc^rixrp) s'xaçôv êçt tbxjyji, t( ^.ôoiov i|»u^f^j dans le premier cas chacun des trois corps que je viens de nommer sera Je produit d'une seule et même force or- ganique revêtue de plusieurs pouvoirs: sxa^cv èçi "4>u^tJ; dans le se- cond cas chacun de ces trois corps sera le produit d'une force organi- que séparée çt qui ne sera capable de produire que ce corps; mais de manière que celte existence séparée, propre, individuelle n'empêche pas que ces trois forces organiques n'en fassent qu'une sous un certain rapport; à- peu-près comme plusieurs grains sont renfermés dans un seul épi, ou plusieurs germes dans l'ovaire; ?J (exaçôv £çi) ^aôoiov ■d)v%rç. Cette seconde partie de l'alternative fait naître une seconde alternative; car s'il faut autant de forces organiques séparées et distinc- tes (quoique toujours en rapport avec une force plus générale et su- périeure qui les domine) qu'il y a d'espèces do corps organisés, toutes ces forces ou n'occupent qu'une seule place dans le corps organisé et ne diffèrent que par le degré d'organisation que chacune d'elles est destinée à produire, l'une faisant Le -S-Qt-xnxoV , l'autre le otovStortxev l'autre le 6i.avoririy.ov; ou occupent plusieurs places, autant de plat es qu'il yen a dans le corps elles se répandent, et se répètent, sans préjudice de la répartition de leurs fonctions doiii je viens de parler;

rhilosopU. KJattc. I&04 l8»i. Il

Ancillon, Père,

c'est du moins de cette manière que j'entends ces paroles: et {i6qlov: yamçov Xoycp (jlqvov 7j v.al rô-xcp; et y^aqiçov ~Ki6y(^ me paroît syno- nyme de ôwàjusi Tcheiàv&v (^vyaiO qui vient plus bas. On peut se rappeler qu'à la fin de l'analyse raisonnée que j'ai donnée du premier chap. du second livre de anima à l'occasion de la question qu'Aristote se fait adresser, savoir si la force ou l'agent organique (^^X7?) est divisible* ou non ((u£çi<r^; àtu£oiçoç^ j'ai traduit ^lôçtov , ^.idçta, ,a£ç>>/ rJrujCTÇ par: parties de la force organique; j'ai pu le faire parce qu'Aristote n'avoit pas besoin pour le but qu'il se proposoir, de s'ex- pliquer avec plus de précision; et parce que la traduction que je donne ici de .ce mot, ne contredit pas celle que j'en ai donnée dans l'endroit auquel je renvoie ; plusieurs forces organiques qui prises séparément font chacune un Tout, pouvant très-bien être appelées parties relative- ment à un Tout plus grand, ou à une force organique plus générale qui, de quelque manière que ce soit, les renferme ou les domine. Ce qui me paroit nécessiter ici cette dernière représentation, quelque péni- ble et embarrassée qu'elle puisse paroître, malgré la clarté que j'ai taché d'y porter, ce sont les trois considérations suivantes; I. Le principe de l'organisation, aussi bien que le corps organisé qu'il produit, ne peut qu'être un, simple, indivisible; le partager dans ce qui le constitue proprement, c'est le détruire; il n'a point départies, si on entend par parties ce qu'on pourvoit lui ôter sans qu'il cessât d'être ce qu'il est. a. Aristote n'a qu'un mot pour désigner la force s ou l'agent qui orga- nise les corps, et ce mot il le met ici au singulier (^X1)) solt clue cet agent soit effectivement unique et ne suffise à produire les trois espè- ces de corps organisés (Sqe'xtiv.ov , a!a&rjrïx.6v, SLavor^LY-ov^) qu'à la faveur de trois facultés différentes dont il est doué (kôycp juàvov, dit Aristote, âuvà/iei ttKelovcov^) soit que son unité consiste à avoir pour ainsi dire en sous- ordre et à faire agir (qui peut savoir com- ment?) trois ou plusieurs forces organiques et non pas des parties détachées d'une ou de plusieurs forces organiques, parce que de tel- les parties n'organiseront jamais rien, à moins qu'elles ne soient elles- mêmes organiques; mais alors cela revient à ce que nous disons; dans cette manière de concevoir la chose Chaque espèce de corps or- ganisé ($\>£7ctïk6v , aicr&rirïKov, âiavor^rixov') auroit sa force ou ses

sur V EntèUchie (TAristote. -<)

Forces organiques propres, auxquelles il devroit son existence («u- çiov , uoota, (u£çr *dn%îfç) et qui seroient en relation avec une force plus général« et dominante iif'^X7!^ car '^ mc semble que s'il s'agis- soit ici de parties ou de fragmens de forces organiques, il y auroit ■uôifiov ibvfti-xov ou ^w^îbv , OU taooia. ,uéort i!uytxr ou l'^'yô?'; mais il y a constamment -d>u^, au singulier (jclÔqlov ou ^uoqia ilru- X^ç) dans le même sens il faut prendre i!'uyr quand il marque une seule force ou un seul agent organique faisant face à plusieurs sortes de corps organisés qu'il s'agit de produire, à la faveur de plu- sieurs facultés ou de capacités qu'il réunit; l'expression d'Aristote est aussi remarquable qu'elle est difficile; exaçôv ici "»'t'/', n tuoQioi> xbvyîjç.

3. Enfin ce qui m'a donné ce point de vue vrai ou faux du passage que j'explique , c'est la seconde alternative qui s'y trouve; ei uooiov, yfxgqtçàv /.oyrp aovov ij xat tottw' il n'y a qu'une force organique '•t plusieurs effets dûs à la variété des moyens dont elle est douée; on ne peut rien distinguer dans celte force que cette variété d'effets ou de productions organiques dont elle est capable Çy^ncçàv Loya tu6i>0T , ou âuvùtu£t «heiôvov; suppléez 0W02' ,uoçt'cjf 'uVujçnçj mais il y a plusieurs forces organiques on peut les distinguer par 1 i [place qu'elles occupent dans le corps; j^oçt^ov y.a.1 rôira; cette place peut être fixe, elle peut aussi être ambulante, c'est-à-dire qu'il u\ auroit point de place dans le corps qui ne put être successivement occupée par chacune des forces organiques ($t>eieriiejj[, ala^rijiy.r, âiavor^TfKr^ qui répond à chaque degré d'organisation, ou par tou- tes les trois en même tems, ou par quelqu'une seulement.

Apres avoir posé les deux alternatives dont j'ai essayé de don- ner et de justifier le sens; l'une qui porte que la force organique est, ou une, mais capable de produire tous les effets que nous lui con- iioissons, ou multiple, et répétée en substance aussi souvent qu'elle produit des effets spécifiquement différens; l'autre, qui porte que si elle r->t multiple..:) ne pourra distinguer les forces organiques qui lui sont subordonnées, que de deux manières, ou simplement parleurs effets, ou en même teins par leur siège on leur place dans le corps organisé; Avistote éclaixcil la dernière de ces alternatives par des exemples; il eu donne un d'abord d'une force organique, de s.i n.v

11 9

6"o Ane il Ion, Père,

ttire, une, simple mais variée dans les phénomènes qu'elle présente, et le règne végétal lui fournit cet exemple, ou plutôt il le tire des arbres; car il me semble que s'il vouloit parler de tous les végétaux on général, il n'avoit pas besoin de dire, cpurôw ivia (Ttatço^ucva tpalvsrai Çûvra, xat ^coQi^6taE7>a ait' aXh^Ktov. Les arbres comme tous les corps organisés offrent la triple propriété sans laquelle ils ne seroient encore que de simples corps (craj/xara) je veux dire le $-q£tctvk6v , a/vèpqTMtàv , yevv^rixov; c'est une raison de leur attribuer une force organique dont ces trois phénomènes attestent divers pou- voirs, diverses aptitudes et facultés; (ojruj^ $Q£irrïxri juoqiov tJji'XÏÏ^ '^wqic-ov Xôyq) tuôi>ov ô-vvàtu.Ei ■xkelova ju.oqia') mais ce n'est pas une raison de chercher dans les arbres trois forces organiques compri- ses sous leur nom générique et qui occupassent trois ou plusieurs places différentes, quand d'ailleurs rien n'annonce en eux cette sin- gularité, et ne nous force à l'admettre. Cet exemple d'une force organique une par sa nature , et multiple par ses facultés et leurs expressions, est suivi de l'exemple d'une force organique multiple, répétée, et qui varie autant ses situations et la place qu'elle prend dans le corps organisé qui est son ouvrage, qu'elle varie ses effets (juÔqiov %oqiç6v totto xat X/oyo); comme le premier exemple étoit pris du corps simplement organique (£ç£7rrtxoV) le second est tiré du corps organisé vivant, ou animal {oucr.-^rixoV) : c'est ce qu'Aristore appelle ràq aX'Kaç Siacpoqàç tjjç opu^ç. Il dit donc que dans cer- tains animaux, comme les insectes quand on les coupe en morceaux, chaque partie ou section de l'insecte conserve le sentiment et la fa- culté locomotive. Il sembleroit que la dernière et grande sousdi- •vision des corps organisés, celle ou l'on voit en même tems et des organes, et du sentiment, et de la pensée, l'homme (âiavorjTi.xov) devroit pouvoir fournir aussi à Aristote l'exemple d'une ou de plu- sieurs forces organiques (^uoqiov, fjLoqta ijru%^ç) répandues ou ac- tives dans tout le corps soit virtuellement ou par leurs facultés; soit en même tems localement et par une présence substantielle; mais ici Aristote change de langage; neçi âè rov vox>, ocai rrtç ^rccjQrjri.- oct^ç âwajuecùç eoi-xs etc. et ailleurs-; îrtçt ôè ro-v ^coç^rixoî; voù xTEçoq Xoyoç; nous presserons ailleurs ses expressions; mais nous renfermant ici dans la question qu'il a voulu résoudre, savoir de

sur VEntêlèchïe d'Arïstotc. Ci

quelle nature est la force organique, en quoi elle diffère du corps qu'elle façonne et anime, comment elle s'y prend pour le faire ce qu'il est, quels sont ses rapports avec lui, et si elle se distingue de lui ou par son action seulement si énergique et si variée sur tous les points du corps qu'elle s'approprie, ou en même tems par sa présence réelle et locale; je crois voir clairement qu'Aristote accorde ces deux sortes de présence également, quoique diversement à la force organique, quand il la considère dans les arbres et dans quel- ques espèces d'animaux; neol <uèv nvav (/uoQiav *d/u%7jç, c'est-à- dire ^-ç£7rrzxo{3 et aicr^rr{ nxo C) %cÙ<etc6v iâelv ÇtcÔtcoov juoqiov "ôrojç c^-' eivoli %(dqiç-6i' Xoy cp tuôvov , -y xaî roTrcp); mais qu'il ne croit pas avoir des preuves suffisantes pour affirmer que cette même force organique, quand elle est jointe, comme dans l'homme, à la pensée Ç^âiavor-riKov) soit aussi attachée à une certaine place dans le corps, ou à toutes les places qu'il présente, si cette force est multipliée, et répétée aussi souvent que sa vertu se répète; je ne puis pas entendre autrement êtwa âè ÙTroqlav é%« qui vient après ttsqi /ulÈv tivÏdv , par j'ai compris ^ro£?rrtxoü et cuovSijrtxoü; on pour- Toit objecter ce pluriel svia qui contraste avec diavo-rjrtxöv que je sousentends; mais ce âiavorjTLxov se répète dans chaque homme et ■donne une infinité de /uôçia oJjtj^tJç Jica/oTjrtxcu

Aristote se sert de cette observation pour répondre à ceux qui •demandent si la force ou l'agent organique dans l'homme, survit ou non au corps qu'elle a animé; lui survivre, c'est être séparé de lui ou pouvoir en être séparé (yacicov") : or, dit Aristote Se "Koinà ^udçia 7-77Ç ifju^TJç 0çsitrc->c6v et atairrjrcxov par opposition au dta- votjïkov ou à vovç dont il avoit parlé) (pàveqov on oùx eçi y^cjqi^a; et surquoi fonde- 1- il cette évidence de destructibilité des forces or- ganiques qu'il a nommées? il la fonde sur les distinctions précéden- tes ; tpàveçoï', dit- il ex rovrcov; et quelles étoient ces distinctions? c'est que tandis que la force organique dans l'homme n'est attachée à aucune place du corps humain, et présente entre tous les phéno- mènes de la vie organique et sensitive, celui de la pensée; les au- tres forces organiques qui déployent leur action dans les plantes et dans les animaux, ne le font que comme virtuelles, c'est- a- dire agis- sant partout sans être nulle part, ou comme locales Q*oy<p jiàvoVj

hz Ane: lion, Père,

r xou ro;ry): il résulte de que toute l'énergie des forces organi- ques étant nécessaire pour faire une plante ou un animal, cette plante ou cet animal mort, les forces organiques doivent l'être aussi. s'étant épuisées et consumées à former la plante et l'animal; au lieu que la raison et la pensée ne faisant qu'accompagner dans l'homme les effets des forces organiques, sans servir à les expliquer, peuvent en être séparées à sa mort et leur survivre; c'est au fond le même raisonnement et la même doctrine qui se trouvent à la fin du chap. i du second livre de anima, qu'il faut consulter dans notre para- phrase, si l'on veut bien entendre le sentiment que je viens d'énon- cer. Je donne à présent en entier le passage dont je crois avoir donné l'esprit et le sens; irorsçov âè tovtcdv éy.açov èçi ^-uyji, 7; iuÔqiov %\)vyrç' y.al et /uloçlov , nôreçov ovtcjç coç-' elvat %coojç-oV Xôycp U.ÔVOV 7j xai tottcç, Tteqi /xèv rtvav vaKeTtov lâtiv evia âè àito- qlav êvei*. (j'icrireq yào eni tçùv œvrai' evia, âiacqo^aeva ipalvsrcu £av~a, xai vjtoqt^ô^ieva der' oMrr/Kcav, cSç oùcnjç rrjç iv aùrotç iJhj- yßic èvreKe^sia ftev tuiàç èv ixâç-Q cpvrcp, âwtjt/uèi âè itXeiôi'av ' ov- rco xaî Tttol ràç aXKaç âiacpoqàq TrfÇ "d-'uj^ç o'oc\U£i> avtußalvov èitl r^àv èvrôtucDV iv roïç tefivofievoiç' xai yàq aicr^aiv éy.àr£oov râv ufoôv ■?%£<■■> *a' Xtv1ïort1' xara roTrov ti Se aicr^njcuv , xai cpavracrlav, xat ooeL,lv O7T0U juèv yàq ater^^ertç, "Kvirrj re xaî Ttâovi) Traoaxo- Xovî-ei' Stvoxj âè raxjra, è£ àvâyurç xat èiri^r^uia' itsql âè rou vox>, xat TVjç ^*£GûQ'>(rtxîjç â vvà^ecoç eoi-kev etc. âè Lotira ,uo'çta r?Jç ibvy^s, ipâi'eqov ck roôrcoi', on o«3x sçt y^aotçâ (t/e anima lib. 2 cap. 2.) 10. ■y.bvyji aiV-^rtx?;.  ri State fait d'abord une distinction subtile, mais qui cependant est trouvée juste dès qu'elle est expliquée, entre vivre et être un animal; l'un est ro <fî}u ou ifyvyj)] £<5cra, l'autre est ££>ov; la force organique qu'il appelle ro £ftv et ^pv/jr, 2,aaa est celle qui donne lieu aux trois degrés de l'organisation, les plus bas et les plus foibles ceux l'organisation commence seulement et en deçà desquels il n'y en a point encore (rooçpi^, aZtp^aiq, yirsvLcy, celle qu'il appelle ?üov est celle qui joint le sentiment ou la faculté d'éprouver la peine et le plaisir à cette première ébauche d'organisation Çri\>rv%'rj aîcr^rtx^). 11 faut remarquer ici plusieurs mots qu'il importe de ne pas confon- dre; u,tcr£hjïov ou aiù'^rrà adrj, ce qui est ou peut être senti , les

sur TEntèUchle (TÀiisioîe. ^3

objets de nos sensations; atV^rtxoi», l'être qui a la faculté de sentir; aï<j£rt(riç le sentiment ou la sensation, c'est-à-dire ou l'action de sai- sir et de se représenter confusément les objets sensibles, ou la modi- fication que L'âme en éprouve, ou ce qui en reste pour ainsi dire dans l me, abstraction faite des objets mêmes et du matériel qui les con- stitue — je tâche de rendre la définition grecque qui me paroit due cela; xa->' oXoxj âc tteol Ttàcr^ç aio~S"rtcreaç Ssï 'Kaßt-li' , o, ri t[ ficv ca- cr&mriç Èçl 70 âsY.Ti'x.ov rav Guo%S"rçrôh; siâûv aviv rrfi va/ijç* atcrJTj- rriqlov l'organe ou le sens qui transmet les impressions des objets ex- térieurs et dans lequel réside le pouvoir d'en être affecté; alcrärirr^iov 7CQC3-OV èv (p ■>■ rou/vTTj ôùvo^LLiç. Aristote, appuyé d'un coté sur la différence qu'il a faite entre Çjffi> et gâov elvai, et de l'autre sur la de- finition qu'il a donnée de la sensation ou du sentiment, accorde aux plantes la vie organique, c'est-à-dire une vie apparente etimpiopre- ment ainsi dite, mais leur refuse la sensibilité qui fait suivanl bii la \ie dans le sens propre; âio xaî cpxiofteva ■vcàvr'x Soitei £rv oväe- fx'ia a/ùroïç (cp-uo^ue'î'otç) xi-TrÙQ^Et â-vva^Liç aïXnq %1'vyJ)^, (c'est- à - dire pas d'autre espèce de force organique que celle qui fait exister «ara rqoifn'-i', xarà axj^ijcriv, ■x.aràyÈvEcrt.v') ro taèv 2,r{v SuàrfjV àç'/piv rav- rrjv iJ7râçx£t T^crt ro'Ç ^öirfc«; il ne dit pas Çwoiç; Xèyo^ev ovv on ra> (pvrà OVTE È-ri~vtuia7>, ovre oua-îri^iv Eyox>ati'i it yàq £7ri-5"u,uia oxjx £-lv si /u.-)\ èê, alcri'i.crEcoç, et ailleurs ors âè çsçelrat. (rà tp-urà) alcr^nj- crftoç rc!r£ atV^Tjrtxdi' aùro' juij elvau pir) èyyjaoûv âtl ' »/ yàç> ai- (T^rcrcç alria içlv èXXà/wxpeaç (fawjç, to âè S-qstttcy.ov alrla eçlv aù- ^rcreoç Ttoày/uarôç rtvoç Çâvrcov; il ne dit point £q<5i>j et comme si en avançant que la plante ne sent rien, il eût heurté quelqif opinion dominante contraire et se lût attendu à des contradictions, il s'arrête sur cette matière et remarque d'abord, que dire que la plante vit, ce n'est pas dire encore qu'elle est un animal et qu'on peut sans la moin- dre contradiction ifïirmer l'un et nier l'autre; ftVot âé riç or âç iirsl tpVTOV £<7>v èçiv, ifôrj roCro xaî £(bov tMOlfJLlV av oùdauàs (de

plantis lib. i cap. i); l'erreur effectivement seroit grossière 5 l'animal

doit sans doute vivre; mais tout ce qui vit n'est pas pour cela animal, comme le plus renferme le moins sans que le moins soit pour cela le plus, mais c'est surtout l'idée de la sensation, et ce qu'elle suppose dans l'être qui en seroit susceptible, qui persuade à \nstote (pie les

64 Ancillon, Père,

plantes ne la eonnoissent pas, et par conséquent ne connoissent ni la peine ni le plaisir. Il a défini plus haut la sensation, et j'ai rapporté ses paroles; il éclaircit à présent sa définition et explique ce qu'il en- tend par âtxTixôv tçdv aicr^hqTCDy elâ'côv aveu rqq vknç. La sensation résulte i) des objets qui ont de la couleur, du goût, du son, de la grandeur etc. ij aar^-^o'ig éxàçov iStto roi; E'/oi'roq jççctyxa, 7^ yv/uov, 7j -^ocpov Tcàcr%£i, /u.èye$t>ç av ri Ecr( ro alcr^ravô/j.svov ; 2) de l'organe ou du sens qui transmet ces objets à l'être sensible, aca^rjr^qiov âè nçàrov èv 9 77 roiccûrrf âvva/xif; 3) d'un principe enfin (taoqiov i\<v- %ïxov, jLieao-rç, roiciôrrç àç^r 01a ôÈ^Ea^rat eiànq tCdv alcr^^rcov) qui sans être ni raison ou intelligence (rovç, âMzvoTjixov) ni matière (yln)) soit propre à tirer et des objets extérieurs et de leur action sur l'organe ce qui ne sera ni l'objet extérieur, ni l'impression sur l'organe, mais un eiîet mitoyen et qui rappelle l'un et l'autre, et cet effet c'est la sensation; elle est un produit de ces trois élémens; elle participe de chacun d'eux, mais elle n'est proprement aucun d'eux; on les re- trouve en elle, mais après avoir subi un travail qui les fait plutôt soup- çonner, entrevoir, que reconnoitre distinctement; c'est une manière de les rendre, un reflet de leurs qualités, ce qui en reste dans notre âme, quand elles-mêmes n'y sont plus telles qu'elles existent dans la nature; ce qui par conséquent vient de couleur, de saveur, de son, de grandeur, et n'est ni couleur, ni saveur, ni son, ni grandeur; 7'- ai<r^7ftrtç ixa^-ou xnto rou Eyovroç ^ça^ua tj %vtu,àv rt \pocpov xâtrvtf àXK oi3jr ft ey.azov e\e'iv(dv KÉyErat, àhX" f( roiovâi, xaî xarà roi' Ko- y0V ici fxsi) oi)V ~a\)Toi>, to d' e'lvcu eteqov juÈyE$-oç /ulv yàq av ri çmj ru aiaS-avotxEVov ox> taèr> ye alcrä-rirfKcp siveu' oùd' 7; accr^i - Ciq {UEyE^og içiv à%}jà KÔyoç tlç xai ôvvafuç ÈxEii'av; ce. que l'auteur renferme dans une comparaison aussi juste que toutes celles auxquelles il a très-rarement recours. Il y a trois choses dans l'action de cache-, ter un diplôme ou une lettre; l'anneau ou le cachet qui tient à l'an- neau— ce sont les corps ou les objets extérieurs; la cire destinée à recevoir une empreinte ce sont les organes ou les sens; et enfin l'action d'appliquer le cachet sur la cire cette action dans son but et dans l'effet qu'elle doit produire, n'est point matérielle ni corpo- relle, elle part d'un agent intermédiaire qui se plaçant entre le cachet et la cire, va donner naissance à ce qui ne sera ni le cachet dont il ne

prendra

sur VErdèUchie ri'A/istote. 65

prendra ni le fer ni l'or, si c'en est-là la matière ; ni la cire avec la- quelle il n'a rien de commun, mais présentera l'idée de l'un et de l'autre ^aôiuov ^ujjikoVj fiecrÔTyg, roiavr-q ù.-y/Ji oïav â^^scr-^ui. rù. eiâq rSa> ulc-cr^rùv) et de ces trois choses, cachet, cire, agent qui travaille et opère à la faveur de l'un et de l'autre, naîtra ou le cliifïre ou marque on le nom, ou la figure qu'on veut exprimer c'est la sensation: voici les paroles d'Aristute, si je lésai bien comprises: »? /tièr asuT&qtrtq &çc ro Ô£y.tïkov toi1 aicrS-rrwv etâav u.vexj rhq v.-. ç" oiov o xr-ooç roù ôay.ruhiov uvsu rov crjdroou xaî tov yjjvcroù 6ê-/£- roLi T(> ana.sl.ov "kajmßavEi ai ro y^qvaovv -ij ro ^aV/.oùy errutiov à ov% v j^aXrttôç 7j y^ouerôç- ô/uLolwq âè xat ij aiïa&qéiç etc.

Les modernes n'ont rien dit, que je sache, pour définir la sen 1- tion, de plue vrai, de plus fin et en même tems de plus heureux et de pins précis pour l'expression; on voit ici en même tems le germe et peut-être la source de toutes les objections que les Idéalistes font contre l'existence réelle des corps, et un texte que Berkeley et con- sorts n'ont fait que commenter et délayer; cependant AriStorc étoil bien éloigné de tiret autant de fausses conséquences qu'ils en ont tirées, de priucij a et sans lesquels on n'a pas d'il!

juste de la r de ce caractère qui ne la rend pas tellement

dépendante des objets extérieurs, et de la nature des organes J'animai qu'elle n'exige encore le concours de quelque force différente de la simple force organique, Aristote conclut que les plantes n'ont point sensations; (puvêçov â% £x rovrarv ôià ri Ttore <pt>j!« oùx aierfrâve-

rai ey^ovTu tl nôquov \\)vy^iv.ov , r.ai wà.crypvrii. ri virô r£>v ânrciv

a'iTtov yùo .m) lyetv tu.£a6rrja, il<^s roiavrrv àoyJLv o'tav âtye-rS-at tïiïr tCjv tt.'y^rrâr à't.t.à TtaayßUV fiera rî\; i :,i^-; c'est -à*"- dire qu'il n'j a pas de doute que les arbres ei !e.s plaines ne soient douéi à une force organique qui tes produit et qui couver-til en l<'ur propre sub- stance toutes les subsiances qui sont en contact avec elles noue les conservée, les faire croître et multiplier (e%owâ rt /uôq&of ■],•.

ta I n ù"x6 rôv ut; ..." ou bien /u 1 s') mais que rien

ne nous oblige â supposer dan* IfiQ plantes, avec <>u à côté deicette force purement \ une autre sorte de force encore qui s<>ii

capable de convertir en peines <>u < n plaisirs des impves&ions qui sans elie ne scroient qu'un pur ne -, ini,<iue, une suile de inouvemcns pliy- Philoioph, Klaud 1804— i»u. i

66 < Ancillon, Père,

siques, et de simples vibrations de fibres; ce qui est cependant abso- lument nécessaire pour qu'on puisse parler de sensation; ciïriov ro ^17 î'yav /LUVÔTTira, fir(Sè Toiovvrtjv àçxÙv °"av dc^tcr-^cu etârj rô»> ala- èrrûv (de anima lib. 2 ch. 12). A ce parallèle des animaux et des plantes, Aristote joint plusieurs réflexions sur les animaux considérés comme tels, comme des corps organisés, et de plus, sensibles, suscep- tibles de bien et de mal, de peine ou de plaisir, de tristesse ou de foie, de désir ou de crainte; cp <T aioSiqaic viràoy^ei , rovra ijaoi'-rj te xaî X'virrj xat ro t^Û te xai "kvitrßöv olç âè ravra, ■koi t} èit i&ôfïia, ' roô -yàç i^rfcoç ooe^iç èçiv arr?/- je ne parlerai que de ce qu'il dit de l'attoucbement; en. en faisant pour les animaux une sensation, il le distin- gue avec beaucoup de raison du simple contact, que l'attouchement suppose sans douter mais qui seul ne fait pas l'attouchement et qui se trouve par-tout; les êtres non organisés, ou les corps, et les êtres pla- cés sur le plus bas échelon de l'organisation, ouïes plantes, peuvent être et sont continuellement en contact, c'est-à-dire rapprochés de manière que leurs superficies se touchent; les animaux seuls ont le privilège de toucher et d'être touchés (dî'avS'ïj ai ç, ■§ âyr]) ', cette sensa- tion ou ce sens est commun à tous les animaux ; âè <f&3a navra, aiav E/^ei r&v aicrS-Tjcrs&v T-qv à<prtv par la raison que non seulement comme corps organisés, mais comme corps organisés de telle espèce, ils sont obligés de se nourrir, et qu'ils ne se nourriroient plus en qua- lité d'animaux s'il n'y avoit que contact et point d'attouchement entre les nourritures et eux, c'est-à-dire si se nourrir n'étoit pas pour eux une sensation ou plutôt une suite de sensations; iri xat rrjç rçogpT^ aiabrcnv e^oxicrtv , rj yào âcp?} rrtç rçocp^ç ouoS^criç . Cette considéra- tion élève le sens de l'attouchement au-dessus des autres sens, autant que l'action de se conserver et de se nourrir est dans l'animal au-des- sus de toutes les autres fonctions dont il peut s'acquitter; puisqu'elle nous présente ce sens comme antérieur à tous les autres, comme éton- nant et merveilleux en lui-même, et plus étonnant encore par le nom- bre et la diversité de ses effets; mais Aristote l'envisage dans son rap- port avec les autres sens; sans lui aucun des autres sens n'existeroit, et ne pourroit agir, n'étant que des modifications du toucher; et lui comme répandu par tout le corps peut exister sans les autres, puisqu'il y a des animaux qui le sont par l'attouchement et qui manquent

sur TEntélêcliie d'Aiistoze. 67

d'ailleurs de quelques autres sens; -xâXiv â ' avev /xèv rov âitriKov, ruu i. .Kcov <xl<r.$-riG£Coi> ovSetaia \nrào%£i dfr^ âè avev rtbv cu'A/GOf ■vtcolç'^el' •rcoLXàyàq rwv £(jcjv ovts dxoj'V tpucru», ox>re ocrfiTC eTÀiCBÇ QicrfrnariM. 11. xbvxji Koyty.t). Après avoir marqué la différence qu'il y a enlre l'a- nimal et la plante que la sensation seule sépare, Aristote imlique celle qui se trouve entre l'homme et l'animal, et pour le rendre plus sen- sible, il revient encore à la sensation qu'il s'efforce de caractériser da- vantage; nous avons vu déjà qu'il ne croit pas la force organique seule (4'v%7/ srçGjrrç, ivrcKe^eta 7TQ(jrr(') suffisante pour expliquer le senti- ment, et cjiie t|>u%?) nlcr&nTïxrn jueaçrriçî ro ae-K.ny.6v rS>v ala^rr^rxi' el- 3àv avev rTs- yhrfç est tout autre chose que ity-uyy} Ttqwrrii- nous avons vu aussi que cette dernière, comme le principe général de l'organisa- tion, par-tout elle se trouve et dans la plante et daus l'animal et dans l'homme, est unique, et que les distinctions à faire dans cette forcé unique (^tidçta ibvyJi^ ne commencent qu'aux effets nécessaires mais bien remarquables qui l'accompagnent (.■5,çeîrrtxdi>, aicr^Jirmov , vorji- X02')- De ces trois effets le premier ne peut s'appeler /uéçiov ifjvj^Jç que relativement à i\>vyrt jrçorij, puisqu'il est le meine dans les deux autres sortes de corps organisés; le second est fxôqiov uWj^ç relati- vement au ipremier qu'il suppose, et au troisième auquel il esj infé- rieur; et le troisième prend cette même dénomination relativement i 11 premier et au second sur lesquels il l'emporte infiniment. Tous les corps organisés, dans quelque degré qu'ils le soient, étant simple- ment assujettis à la -force organique, l'expression ^loiua, ipvy7(ç ne com- mence à être applicable que I.i l'on ne peut plus rendre raison des phénomènes par le mécanisme seul, c'est-à-dire au sentiment ou à la sensation dans l'animal, à la raison ou à l'entendement dans l'homme; /xdçtov ^v/rjç akîafrrprutov , /uôçiov ij-'o^c Jtavo^rtxoi' ou vovç et pour abréger, tbvxjn outr-d^rtxè, i.''<yè tftoo/OTjnxi] <>u vaxiç; or il me «emble que je distingue, en compulsant Aristote, quatre sortes de diffé- rences entre ces ilc-n . principes qui dans l'homme et dans l'animal ■.'ajoutent a la force organique ci au corps qu'elle forme, savoir entre le principe du semimeni ou de la sensation, et le principe de la rai- son ou vie la pensée.

i. Différence nom et d'épithète; l'un esi vi>-/.'( simplement, i't'X1} fariKi), un pini«i|>e vital et générateur, l'origine elle commencement

I 1

68 Ane il ion, Père,

de la vie on de l'être sensible et vivant; ^req^iöv, en avertissant qu'il «'agit ici d'une tout autre chaleur que de celle que le feu produit, et d'une nature toute différente appelée pour cela 7rz'£Û(aa: l'autre est, outre vovç et les dénominations connues que j'ai ramassées ail- leurs, cpûcrtç, une nature ou une production naturelle particu- lière et plus excellente que les autres; crQ>taa àvàXoyov rûv uçqcùv çoiyelcp ovcrïa outra, ov ~o âiai'oiïcr^u.L v.ai cpir^eiv n fticreiVf oaSx eçi, Trà^ry 6 vovç tacoç ireatrsqov ri y.ol a&cà$£ç èçiv, "*1>V%^Ç yévoç ejcqov , àiàio}' , r.o.1 n n tocoZ'tüv èçiv ereqov i{ xai riuL'^rtnov.

■:. Différence d'origine; Aristote f;tii venir de la semence de l'animal le principe du sentiment on de la sensation, qu'il y place comme dans son siège primitif et le lieu de sa naissance (t^uX9? '^tly.ti): mais quoique le principe raisonnant et pensant s'y trouve aussi, ce n'est pas de qu'il tire son origine; i^uj^ èv r£> o-xÈqtuaTi èvw^%ev} o âè vovç ïoiitcv iyyevècr^ai, Xeiitercu âè -or vovv tuôi'ov £~vqa$ev tTTELcnevai -/.al ^stov tirât /ulovqv.

à- Différence de relation avec le principe organique qui est également renfermé dans la semence de l'animal, si tant est qu'elle ne soit pas elle-même ce principe, ou ne lui imprime pas du moins le mouve- ment et l'énergie nécessaires pour animer et vivifier le germe dans lequel dort encore et n'attend que le moment de se manifester, une organisation complète; man on voit par l'article précédent, d'abord que la cause du sentiment et de la sensation tient immédiatement et directement à la semence de l'animal ou à l'agent organisateur; tandis que le principe de la pensée et du raisonnement n'y tient que média tement, par l'entremise de la sensation dont il n'est pas même le fruit, mais qu'il semble attendre pour se joindre à lui d'ail- leurs; ensuite, que la semence de l'animal ou la force organique est le point de réunion des deux autres principes, tant de celui de la sensation que de celui delà pensée, et forme le lien qui les unit; enfin, qu'il n'est pas impossible de se faire quelqu' idée de cette mul- tiplicité et de cette unité, qu'Aristote, comme nous l'avons fait voir plus haut, statue ou semble statuer en même tems, quand d'un côté il admet une seule force organique (4'u^, oJjujc^ ffçrinj) et que de l'autre il parle de plusieurs (^udçt« ^v^ç), parce qu'il ne peut pas

sur FEntêlêchie d^-itistote. 69

être question ici d'un morcellement ou* d'un démembrement; comme organique et purement organique elle est une; comme faite de ma- nière qu'elle n'exclut pas les phénomènes de la sensation et la rai- voix, et qu'elle y trouve au contraire un trait de perfection pour elle, quand de nouveaux agens se combineront avec elle: on pour- ra sous ce rapport lui attribuer une pluralité; des forp.es organiques ne seront alors que celles qui sans être proprement cela, mais douées d'une autre sorte d'activité et la joignant au mécanisme des premiè- res,' en embellissent et en relèvent le jeu; tout cela sans doute est encore couvert d'épaisses ténèbres; mais quand dans nos systèmes dont l'habitude nous cache et nous déguise les difficultés, nous par- lons d'union de lame et du corps, de facultés inférieures et de fa- cultés supérieures de l'Ame, savons -nous beaucoup mieux ce qu'est cette union et comment elle s'opère? ce que sont ces facultés in- férieures, si elles sont inhérents à lame ou si elle les doit au corps, et comment elle peut les lui devoir? comment les facultés supé- rieures peuvent naître des inférieures et cependant les laisser sub- sister à côté d'elles? et que ne demanderoit-on pas? 4. Différence de fonctions, de destinée, -de durée. Nous avons vu que 1) la semence de l'animal comme renfermant ou comme consti- tuant la force organique ((r-rrç(uo) 2) la force organique C^^X7? ^Ç"" rrç, h'rsyj^eia Troorrç) 3) le principe du sentiment ou de la sensa- tion (ilnjjçij accrin^ixi], /zfcron-ç, ~6 âsxrixov rav aîcr^rxov elâCJv avev •u/.rç,. 2,ar L-/.ii à'^/i), Ztl^umv, T)>£vlu<z) 4) toutes les affections et même toutes les opérations et les pensées dans l'homme qui vien- nent de la sensation, se fondent sur elle, la supposent et sont sous ( c rapport un mélange de sensation et de raison (ro voàv 61) r.al Zrecoqûv ro ôcavoelairoii, xcu cpiXslv, ij /uaelv , r/ {ivr^noviù- tiv etc.) nous avons vu, dis -je, que toutes ces parties constituan- tes de la nature animale et de la nature humaine en particulier fu.6- ci«, iIju^ç avoient une origine, une base commune-, c'étofi «rue nature elle-même et la multiplicité de ses ressorts; c'est ce qn'Aristote appelle aAÀo rt caca to xoivov elôoç ày^ro^i^ov ro\j <rQ(uaroç ; nous avons vu au contraire qu'il se représente le principe pensant et raisonnable comme ne n nsviiti pas du sein de la nature kumaine et n'ayant en eue, (ce qu'on ne peut pas dire des autres)

7<> Ane i lion, Vere,

aucune place assignable, mais y venant et se joignant à elle d.i il— leurs ( voix;, yvcriç, cro^u» àvakoyov ràv açoov ^oiy^eicp yér>ax; eteoov, Eiâoç rK£y^co\>ialuévov ou y^woiçov roxi crà/aaroç, Xei-xarai di ràv vovv uôvov £?vQa$£V Èirsicr levât c"est-à- dire elç ro ottôç/j-ci. ) Mais d'où vient donc ce principe, et en se séparant du corps va t-il se rendre et continuer à exister? Je crois qu'en -combinant ces expressions: àinàjoyov rat ràv cL-qçûv çor/^eUp ciiâiov , eol-xev èyys- vÉcr^ai Xi£twf rai âè ràv vovv juôvov SrÙQaS-sv Èireicusvat xai ^rtïov uvat fiovov, avec l'idée que tous les philosophes grecs se faisoient de l'univers et entr'aimes du ciel comme d'une substance unique, étemelle, impérissable d'où tous les êlres sortent, et tous les êtres rentrent par une circulation sans commencement ni fin, on ne se tromperoit pas beaucoup de croire que c'est d'une certaine matière subtile, céleste, éthérée, répandue dans tout l'univers, qu'Aristoîe détache le principe pensant et raisonnable qu'il recon- nolt dans l'homme, et qu'il envoie dans sa semence, non comme un extrait, une quintessence, un sublimé de cette semence qui s'y se- roit formé (ce -caractère est celui du principe du sentiment ou de la sensation Çcon-x-q à^yçv, ^j'^X7?» &£Q,u.6v, ■jrv£vlua)., mais comme une vertu qui s'y attache de dehors et l'électrise, mais qui l'aban- donne à l'heure de la mort pour se rejoindre à sa source qui est l'univers, et pour rentrer d*ns le dépôt commun d'influences subti- les, célestes, divines dont elle n'étoit qu'une émanation et une foi- ble parcelle. Tous les principes différens decelui-ci^ et que j'ai énoncés plus haut dans la décomposition de la nature humaine, à la raison et à l'entendement près, sont ce qu\Aristote appelle: rôÔE 'Éypv ey.e~i.vo, rt ey.eïvo iy^i c'est-à-dire ce qui a, et possède pour un tems le principe pensant cl raisonnable '(ro âiavoTjrixov ) qui s'y joint et complète ainsi le corps humain. Les passages dont je viens de parcourir les termes, achèveront d'exprimer et la diffé- rence des fonctions dont l'ensemble forme ce corps, et celle du sort qui attend les deux parties principales ces fonctions s'exercent; o âè vox)q eoi-xev èyy ev Écriai , oxicria riq otjgtoo, xat ox) txi£rEiQ£o~Sa,L ro voeÎv ai] y.al ro ^ecjqeIv /maoalvErai , oùShoxj rivoq Eaa cpS-EiQOjLLE- vox>' ax)rô âè àna-S-Éç ici. ro as âiavoucr^-ai xat cpiXslv, nq jUiasiv où* eçlv ÈxeIvov Ttà^rri, aKKà, rox/âs rox> eypVToq è-Ksivo , r\ ekelvo

sur lEnielichic ür Aristote.. 71

'e'/^el dio "KU-i roxirov (pZretqo^èvov , ovre avruuovsvei , ourt tpihei ox> yàq fxelvoxj r{v , àXXà rov koivou o àitohtoKsv ' ô âe vovq icrwç $F.àrt:Qov ri xaî àiraSrèç içiv teqI 6s rov tov xaî r7tç ^etoq^Tl' >:Th ^uvâ(ttfcos' eol-ke tJjuj^ç yÉvoç É'reqov elvau, v.ai ~ox>ro /xo- a'oz' èvâsyçercu ^aql^scr^ai, xairaTtEo ro àiâwv rov cp~ açrov (de anima lib. i ch. 3, lib. 2 ch. 2, liv. 3 ch. 8). J'ai promis que je reviendrois encore à la diatribe de François Patrice contre Aristote; et la dernière notion que je viens de rapporter (voûç) me fournit l'occasion, naturelle de mettre sous les yeux de mes lecteurs les propositions 2qème, 3oème et 3ième qui suivant le professeur Vénitien doivent prouver démonsrrativement :qu'Aristote ne croyoit pas l'immortalité de l'âme. Voici donc comme il continue à mettre ce qu'il s'imagine) en opposition directe Platon et Aristote; Dixit Plato, anima bumana est immortalis (in Phaedro, Pliaedone et alibi). Aristoteles: est forma' corporis, anima est mortalis;

Plato, animae connatus est intellectus (in Phaedro, Timaeo, lib. LXI. de Repub.). Aristoteles: intellrctus de loris venit (lib. 2 de anima- lium generatione);

Plato, anima a corpore separaiur 'in Phaedro et alibi). Aristoteles: anima a corpore non separatur, quia est ejus forma.

C'est bien dommage que- Pomponace et Niplius dont l'a querelle sur le véritable sentiment d'Aristote quant à l'immortalité de l'âme a été si longue cl si \ive, n'ayenl pas eu le taleni tic la traduction au point Fran- çois Patrice le possédoit, non plus que ceux auxquels de siècle en siècle jusqu'à nos jours, ils semblent avoir légué leurs» oppositions de sentiment et leurs combats sur ce point de critique; ils auroieni vu que pour faire dire a Aristote que lame meurt avec: le corps, quoiqu'il ait dit tout le con- traire et qu'il ait positivement déclaré que le principe pensant est in- destructible, il ne fallbit que mal traduire le mot fldoç ou celui de i['i'X'; irçtârq, cvreXê^Eta 7ro(ârr/ et n'entendre qu'à moitié" lés expressions eoixf*» èjryevEcrSai et Snjqa.S'ev EtcriÉvai' car c'est sur cette misérable méprise que porte la prétendue contradiction que Patrice trouva entre Aristote et Pla- ton; pour se convaincre qu'elle est imaginaire el qu'Aristote et Platon étoient arrivés à la même vérité quoique pai «hs chemins différens et en ne s'exprimani pas l'un comme l'auire, il n'est besoin que d'une seule remar- que; l'âme dont parlé Platon c'est pas la même que celle dont parle

1<2, Ancillon, Père,

Aristote, et il est pitoyable que Patrice ait cru qu'il suffisoit de mettre' par-tout anima humana; déplus, si Platon a dit animae connatus est intellect us, je ne vois pas (puisqu'on s'en rapporte ici à une mauvaise traduction latine) qu'Aristote ait dit le contraire, puisque, sans nier que la raison et l'en- tendement ne se trouvent dans l'homme dès sa naissance, il prétend seule- ment que la raison et l'entendement n'ont pas la même origine et le même siège dans l'homme que le principe de la sensation et tout ce qui tient à ce principe; distinction cui bien loin de confondre l'âme et le corps, met entre ces deux parties de notre être la plus forte barrière et tend plutôt à favoriser qu'à combattre l'indestructibilité et la permanence du principe pensant: il pont très-bien être connatus, sans être pour cela innatus.

Je pourrois à présent, ce me semble, renfermer dans quelques apho- rismes, non pas le système d'Aristote, mais ce qui, d'après mes lumières et en me résumant surtout ce discours, me paroit être son système.

i. Le Traité d'Aristote, mal intitulé en latin île anima ne parle pas du tout de l'âme dans le sens que nous attachons au mot âme et que la phi- losophie moderne lui donne; il n'y faut chercher que la force organique et ses différens aspects dans la plante, dans l'animal et dans l'homme.

On ne voit pas dans Aristote de quelle nature est ce pi-incipe géné- ral d'organisation, et comme les anciens n'avoient pas la notion de la spiri- tualité pure, on ne peut pas demander si Aristote regardoit cet agent com- me spirituel ou matériel, comme simple ou composé; mais on pourroit sou- haiter de savoir, de quelle sorte de matière plus ou moins grossière, plus ou moins approchante du corps (crco/j-arixèz' ou àcrw^iaro?') il le crojoit fait» mais cela même il ne le dit nulle part, autant qu'il m'en souvient.

11 ne décide pas si les raisons de la diversité des phénomènes que l'organisation nous présente dans la plante, dans l'animal et dans l'homme, et qu'il appelle juôçia i|;u^ç, ne sont que les facultés différen- tes d'une seule et même force organique, ou si chacun de ces phénomè- nes exige une force organique ou autre distincte, mais toujours avec un centre de réunion et d'action commun, qui empêche qu'on n'ait dans 1 homme trois êtres au lieu d'un.

sur VEntèlèchie d Aristote. 73

§ 4-

Dans nos systèmes il est composé de deux substance«; proprement dites, dont l'une, savoir lame, se subdivise encore en deux espèces de dépar- tement formées de facultés inférieures et supérieures; dans Aristote l'hom- me est un, et il ne faut pas même suivant lui domander s'il est un ou s'il est double; mais comme aux yeux de l'observateur, il tient en même tems de la plante, de l'animal et de l'être pensant et raisonnable, Aristote ne voit en lui qu'un corps organisé de trois manières différentes, dont la pre- mière coïncide avec l'organisation même et prise dans sa plus grande géné- ralité ; mais dont les deux autres ou sont autant de modifications que l'or- ganisation n'explique pas, mais que l'organisation n'exclut pas non plus, mais qu'elle adopte comme un accroissement de beauté, d'énergie et d'ac- tivité, quand une cause qu'il s'agit de trouver et de déterminer, le lui apporte.

% 5.

Aristote cherche cette cause pour expliquer la sensation dans l'homme et dans l'animal, et la raison et l'entendement dans l'homme seul; il ap- pelle l'une, comme nous l'avons vu, ^uterdr^ç, ou âexTikàu rùr ulu-^i-- tü>v £lSÙ>v aveu \j)vtç; l'autre est vovç, âiavo-rjriKvv etc.

§ G.

Il n'est Jonc proprement ni spiritualiste, ni matérialiste; il n'est pas spiritualiste d'après la remarque du § a; il est moins encore matéria- liste, puisque pour l'être, il faut, ou nier toute distinction entre l'âme et le corps, entre une pensée et un mouvement, ou faire naître du corps l'âme, et du mouvement ou de l'étendue la pensée, soit comme une propriété in- née de l'étendue et de la matière, soit (comme Locke l'avoit imagine) comme; une propriété étrangère .i la matière additionnelle, et dont la Toute- puissance divine eût jugé à propos de la gratifier. Aristote n'a rien pensé de semblable; hien loin de faire venir la raison et l'entendement de la pure organique, il lui soustrait même la sensation, et prétend -qu'elle ne peut pas être l'effet d'un simple mécanisme et du jeu matériel des organes. Votre définition de Faîne , de l'esprit, de l'esprit pur, de l'être parfaitement simple, a rendu, je le sais, tous les anciens philosophes matérialistes, en

Philosoph. Klasse. >&*n igu. K

74 Ancillon, Père,

rejetant la distinction qu'ils faisoienl entre une matière non-matière, pour ainsi dire, à force d'être raréfiée, atténuée, volatilisée, et la matière, ordi- naire et connue, et en n'admettant aucun milieu entre le simple et le com- posé, entre ce qui est esprit et ce qui est corps; cette rigueur est sans doute très- conséquente et très -philosophique; cependant il me paroît im- possible de ranger ces philosophes dans la même classe avec ceux dont j'ai énoncé le sentiment, en- commençant cet article; et s'il y a un matérialisme foihle, adouci, mitigé, aussi délicat et aussi fin que la matière subtile et éthérée qu'il invoque pour se faire comprendre; cette sorte de matérialisme, bien différent de celui que d'autres philosophes ont connu et professé, et qui semble avoir été plus dans l'expression que dans l'idée et l'intention de ceux qui en ont encouru l'anathême, sera précisément ce milieu entre notre spiritualisme et le matérialisme grossier, dans lequel Aristote s'est établi; je n'exagèrerr.i même rien en avançant qu'il a approché de plus près qu'au- cun philosophe de son tems, de ce spiritualisme rigoureux et parfait qui place un abyme que rien ne peut combler, entre la pensée et l'atome le plus atome de tous; pour s'en convaincre, qu'on réfléchisse sur la manière dont il décrit le principe de la sensation; /ieçtot^ç, to 6ey.7iv.ov t&v al- cr^rröi' eiäihv avev -vX^ç, et dont il veut laire entendre l'origine de l'en- tendement (vovç) eoi*.£v iyyEvtaSai oùcrict tiç ot>o~cl, crô^aa àvaKoyov rtji tov uç-oav çoi-££ia yer'oç eteoov , v.ai toxjto /ulovov èvSèyjErai ycDni^ccrSai ■Ka^aTTEo to oiôtov tou cpiraçTox , xat El n roiovrov eçlv eteoov t? xaî n- /tuàrEoov }.£iir£TOU ÔÈ tov vovv /xorov ä'voa^EV ÈTtEio-iÈvai rat àeïov Eivai fxôvov; qu'on se rappelle cette foule d'expressions, de tours, d'épithètes reçues et consacrées dans la philosophie grecque pour désigner ce qui ne devoit être ni esprit ni corps, et dont Aristote pouvoit se servir, s'il n'a- voit pas voulu par toutes ces périphrases renchérir sur la précision, la force et l'énergie des façons de parler ordinaires; et il sera difficile de ne pas se persuader qu'il avoit en caractérisant de cette manière la source et des sensations et de l'entendement quelqu'idée dans l'esprit tout- à -fait pa- reille à celle que nous y avons quand nous traitons cette matière, et à laquelle il n'a manqué qu'un signe abstrait pour parvenir jusqu'à nous sans la moindre équivoque.

§ 6. Je ne crois pas qu'on trouve nulle part dans Aristote, clairement

sur lEntèUxhk (TAristote.

m O

en autant de termes ce que j'ai cru pouvoir suppléer à-zo rov v.oivov et en partant des opinions reçues pour l'explication des mots eoixsv èyyevécr^at et rov vovv /tôvov S-voadsv èxeicriêvat. ; c'est que le principe pensant et raisonnable qui constitue l'homme entroit dans les parties basses ce corps privilégié pour l'organisation se dessine, en se détachant de la masse gé- nérale de matière subtile et éthérée dans laquelle on faisoit flotter l'uni- vers, pour y rentrer, et s'y reverser de nouveau quand l'homme meurt. L'univers étant dans les principes de cette philosophie, nécessaire, éter- nel, impérissable sans que rien puisse y naitre proprement et y mourir, il est clair que ce côté de l'homme (vove;, o varia rt^ overa) portoit le même caractère et ne périssoit jamais; il a fallu tout l'aveuglement de Patrice et des ennemis plus ardens qu'éclairés du Péripatélisme pour s'y méprendre; tout ce qu'ils pouvoient remarquer, c'est d'abord que la partie spirituelle et intelligente n'a dans ce système aucun avantage sur la partie grossière et terrestre, puisque la dissolution de celle-ci la fait également rentrer dans le dépôt commun de toutes les existences; ensuite, que durée et in- destructibilité n'est pas encore immortalité de l'âme, puisque la durée et la permanence éternelle n'emporte ni l'individualité ni la personnalité néces- saires pour constituer l'être pensant, immortel. A la première de ces ré- flexions j'oppose que si dans ce système la nature engloutit tout également pour rendre tout ensuite sous des formes différentes, ce n'est pas que tout dans son sein s'amalgame indistinctement à tout, sans qu'aucune. res- semblance ou alhnité des êtres et des élémens. qui les composent, soit con- sultée dans ce refoulement continuel des parties vers le Tout, et détermine tous les points ce refoulement s'opère; il est donc tout simple que ce qu'il y a de mortel et de périssable dans l'homme, s'unisse à sa mort à ce (pie l'univers renferme d'homogène à cette partie de lui-même terrestre et grossière, et que ce qu'il présente de plus noble et de plus inexplicable par les propriétés de la matière, aille rejoindre au moment de la dissolution du corps humain ce qu'il y a dans l'univers de plus pur, de plus subtil et de plus éloigné de ce qu'on entend par matière; l'analogie, et les ex- pressions mêmes d'Aristote conduisent là; crù/ia, dit- il en parlant du corp«. organisé auquel s'est joint le principe de la pensée, <xùaa àvâXoyov riï rùv açQwv çoiyjicp. A la seconde réllexion prise de ce que dans l'immer- sion qui se fait de ce principe dans la totalité des êtres, au moment ou l'iri -

k a

1& Ane il Ion, Pèrct

dividu périt, on ne voit pas ce que devient l'individualité et Ta personnalité , je réponds qu'on ne voit pas non plus- que ces deux qualités sans lesquelles sans doute, il n'y a pas proprement d'immortalité, ayent été jamais clairement et en autant de termes, niées par Arisiote et enlevées à ce principe pensant au mo- ment où il quitte l'individu qu'il avoit caractérisé, pour redevenir partie de l'univers; Aristote qui ne vouloit pas même faire honneur au corps delà sensa- tion, devoit être bien éloigné de placer le siège du conscium sui dans cette partie terrestre de nous-mêmes; il falloit donc que cette substance ou cette vertu (vovç, ^>x) yji } My lc taov y.ai ôiàvoiav syovcra) qui du dehors venoit se joindre au principe organisateur pour lui communiquer le don de la pensée, eût ap- porté aussi la personnalité, et dans ce cas, pourquoi ne l'auroiî-il pas remporté et conservé après sa séparation du corps? on si la personnalité n'a commencé à exister que depuis cette union et par cette union, de ma- nière qu'elle en fût le produit, pourquoi ce produit une fois existant n'eût- il pas pu se conserver et se perpétuer dans celle des deux parties consti- tuantes de l'homme qui survivoit à l'autre, pour retourner à la masse gé- nérale de l'univers dont elle avoit été détachée; dans l'Une ou l'autre de ces deux suppositions, la personnalité après la mort serort sauvée; et cette circonstance que, suivant Aristote, le principe suivant nous elle se réfu- gieroit, est confondu de nouveau après la mort de l'être pensant comme avant sa naissance, dans l'immensité de l'univers, cette circonstance, dis-je, n'empêche pas plus qu'il ne puisse conserver son individualité et sa per- sonnalité, que ne l'empêche une simple séparation de l'àme et du corps énencée comme nous l'énonçons dans nos systèmes modernes; car au mo- ment où par la mort nous n'appartenons plus à telle partie de l'univers qui nous traçoit la sphère de nos idées, de nos sentimens, de nos volon« tés, n'appartenons -nous pas à l'univers entier? et faire cesser la seule rela- tion que l'expérience nous fasse connoître. n'est-ce pas rendre possibles toutes les relations imaginables et correspondantes à tous les points de l'es- pèce et de la durée? 11 n'y auroit qu'une assertion contre laquelle il se- roit impossible de défendre et de maintenir l'individualité, la personnalité, et par conséquent l'immortalité de l'âme, ce seroit de dire que ce principe pensant ne quitte le corps organisé qu'il avoit adopté, et ne se rejette dans la totalité des influences de son espèce, dont il étoit sorti pour un tems, qu' afin d'aller rendre le même service à d'autres corps organisés

sur VEntèlèchie d'Ans tote. Tl

destinés à offrir le phénomène de la pensée, et d'admettre ainsi une Me- tempsychosc universelle, restreinte cependant à l'espèce humaine et er* vertu de laquelle toutes les âmes humaines passeroient indistinctement et successivement dans tous les corps qui en sont susceptibles, et tous les corps appartiendroient à toutes les âmes; mais on pense hien que cette assertion on plutôt ce délire métaphysique n'est pas dans Aristote; s'il n'a pas énoncé clairement, discuté longuement et encore moins décide toutes les questions qui s'élèvent sur la personnalité après la mort (ce qui tenoit et à son siècle, et à son caractère propre de sagesse et de circon- spection) toujours voit- on que sa théorie ne s'oppose à aucune théorie plus précise, et ne renferme rien d'incompatible avec les principes d'une philosophie postérieure à la sienne» Il peut avoir consigné tous ses sen- timens dans ses ouvrages; personne n'est en état de prouver qu'il ne l'a pas fait, il doit donc être permis de ne le juger que par ses ouvra- ges; mais il peut aussi très -bien n'avoir pas mis dans ce qui nous est resté de lui, tout ce qu'il pensoit sur la matière difficile et délicate dont il s'agit, et avoir, comme bien d'autres, valu mieux que ce qu'ils écrivent; qui peut se refuser à cette supposftion? ou plutôt qui peut ne pas l'ad- mettre s'il a bien médité la fin du ier ch. du 2d livre de anima et sur- tout la comparaison du corps et d'un navire, de l'âme et du pilote dont j'ai lâché de montrer le grand, le profond sens et la richesse?

Je terminerai ici des réflexions qui m'ont peut-être déjà mené trop loin et je ne pensois guères à m'engager quand je pris pour sujet de ce Mémoire l'Entéléchie. On ne peut assez regretter qu'Aristote ait été traduit trop tôt et dans des siècles qui n'étoient et ne pouvoient pas être encore à l'unisson de son génie métaphysique, et des matières qu'il a traitées; en mon particulier, je donnerois toutes les traductions qu'on en a laites dans les premiers rems de la renaissance des lettres et tant de commentaires mille fois plus obscurs que le texte, pour un ou deux ou vrages, peut-être (rois, tels que scroient un dictionnaire fait unique- ment pour entendre cet homme rare; une bonne paraphrase, et une concordance, des dissertations et plusieurs dissertations de l'ordre de «elle que Mrs. Eberhard, Garve et divers autres philosophes de l'Alle- magne faisoient insérer de teins à autre dans l'estimable collection de Fülleborn, et qui ne rouloient que sur quelques expressions ou pre-

78 Ancillon, Père, sur VEntélèchie d'Aristotc.

près, à Arisiote ou prises par l'auteur et dans les endroits il les place, dans un sens différent de celui qu'elles ont dans d'autres écrivains, ou propres à nous faire pénétrer dans l'esprit de sa philosophie et même à jeter quelque nouveau jour sur toute la philosophie ancienne; des morceaux détachés, et des explications de ce genre, mais en grande quantité, seroient d'excellens matériaux et une préparation naturelle aux travaux que je propose, pourroient même en tenir lieu jusqu'à ce qu'ils fussent faits; après quoi je présume que l'envie de traduire cet auteur passeroit entièrement.

Schleier mâcher über Diogenes von Apollonia. 79

Ueber

Diogenes von Apollonia.

Von Herrn Schleiermacher').

Indem icli zum erstenmal meinen Beitrag zu den Arbeiten der Akademie liefernd meine künftige Laufbahn in derselben überschaue, kann ich nicht umhin, über das nachtheilige Verhältnifs, in welchem die Klasse, der ich angehöre, wenn man sie mit den übrigen vergleicht, zu dem Ganzen steht, zu klagen. Denn mitten unter philologischen, historischen, natur- wissenschaftlichen und mathematischen Arbeiten solcher Gelehrten, die ihre Wissenschaft ganz zu durchdringen streben, und also eben so zu den höchsten Principien derselben hinaufsteigen, wie sie genau das Einzelne erforschen, und dies ist doch der Begriff des Akademikers, was kann mitten unter solchen Arbeiten den Mitgliedern der philosophischen Klasse noch eigenes übrig bleiben, als nur das Gebiet der höchsten und allge- meinsten transcendentalen und metaphysischen Spéculation. Diese aber ist ein Geschäft, welches von einer solchen Verbindung , wie diese, wenig Nutzen ziehen kann. Denn worauf ist es bei einer Akademie abgesehen, als dafs enl veder gemeinschaftliche Werke unternommen werden, oder da fs wenigstens durch Bath, Unheil, Beitrag der Andern, jeder sein eignes besser vollende, das Mangelnde ergänzend, das Irrige berichtigend? Jene Spéculation aber ivt ein ganz einsames Geschäft, ^ welches jeder im In- nern seines Geistes vollenden mufs, und wobei dem der nicht mehr ganz ein Anfänger ist, Rath und Unterstützung eben so wenig fruchten kann. als einem Dichter mitten in seinem Werke auch kaum der vertrauteste Freund Hath zu geben vermöchte, wie er es hinausfuhren, oder wie er die-s und jenes hineinbringen könnte, ohne ihn zu verirren. Audi wird der Philosoph inmitten seiner tiefsinnigen Betrachtung solche Hülfe eben so wenig suchen, als der Dichter in seiner Begeisterung, und hat er seine

•) Vorgelesen am 29. Januar 181 1.

So Schleiermacher

Betrachtang vollendet, so würden wir auch fast nur gering von ihm den- ken, wenn er durch Tadel und Zureden Anderer vermocht werden könn- te, etwas an dem Werke zu ändern; denn es mufs viel zu sehr der Abdruck seines innersten Geistes seyn, als dafs er das dürfte. Wer freilich mit et- was vollendetem in dieser Art zuerst unter uns auftritt, der wird, das kann nicht fehlen, die Andern ergötzen, unterrichten, orientiren, und viel- leicht ihren Arbeiten eine neue Richtung oder einen höhern Schwung ge- ben; aber er wird doch immer nur in derselben Art auf sie wirken, wie er auch auf andere aus dem gelehrten Publikum wirkt, oder wie auch ein anderer Philosoph aufser der Akademie auf sie wirken könnte. Wer aber gar einer höhern Vollendung, einer durchgeführten Individualität der Spéculation sich nicht bewufst ist, der bleibe mit seinen speculativen Uebungen besser für sich, und errege nicht den Hörern entweder untheil- nehmende Stille oder einen Streit, bei dem keine freundliche Gemeinschaft mehr statt findet, weil er sogleich um den Boden selbst geführt wird, auf dem jeder steht; denn ein drittes giebt es schweilich. Wollen hingegen wir Armen andere Untersuchungen, wobei wir aus jenem höchsten Gebiet der aligemeinen Spéculation auch nur um etwas herabgestiegen sind, hier mittheilen, um sie weiter zu fördern: so sind wir gewifs irgendwie in das Eigenthum der Naturwissenschaften oder der geschichtlichen verirrt, und in Gefahr von den andern Klassen ausgepfändet zu werden- Unser eigen- tümliches Gebiet gleicht einem schmalen Grenzrain zwischen zwei gro- fsen Feldern, auf dem man sich, geschweige bei schlüpfrigem Boden, nicht halten kann, ohne bald auf die eine, bald auf die andere Seite auszuglei- ten, und, je sorgfältiger die anliegenden Felder angebaut sind, um desto leichter werden, wenn sie darauf auch nichts zertreten haben, die verbo- tenen rufstapfen entdeckt. Deshalb bitte ich wenigstens für jetzt sowohl, als für die Zukunft, dafs man mir vergönne, mich mehr auf dem mir zu- nächst liegenden geschichtlichen Gebiet anzusiedeln, auf die Bedingung freilich, dafs ich auch, so viel an mir ist, nützliches anbaue, und nur zertrete, was ich tut Unkraut erkenne. So kann ich dann geduldig erwar- ten, ob, wie es sonst wohl zu geschehen pflegt, die Grenznachbarn der Hain umpflügen, und mir jenen schwierigeren Boden inner den Füfsen

wp" nehmen wrerden. o

Unter

über Diogenes von Apolîonia. 8t

Unter die mancherlei Riithsel, die mir wenigstens in der Geschichte der alten Ionischen Philosophie noch ungelöst sind, gehört auch das was den Diogenes von Apollonia hetrift. Nicht sowohl wogen der Frage, oh er nach Menagius ') einerlei ist mit jenem Diogenes Smyrnäus, dessen Clemens 2) und auch Laertius 3), letzter aher unter dem Namen Diomenes, als Lehrers des Anaxarchos gedenken; sondern wegen seiner Philosopheme und seiner Schriften.

Es findet sich nemlich eine Stelle iiher ihn bei Simplicius, in dieses un-« schätzbaren Schriftstellers Commentar zu den Physicis des Aristoteles *). „Diogenes von Apoll., sagt er, fast der jüngste von denen, welche sich mit „diesen Dingen beschäftiget haben, hat das meiste nur zusammengerafft, „(cru,a7r£çpoQ77,a£fcoç) einiges nach dem Anaxagoras, anderes nach demLeucip- „pus vorgetragen. Das Wesen (cpiWiç) des Gan/en, sagt auch er, sey die „unendliche und ewige Luft, aus deren Verdichtung, Verdünnung und wech- selnden Zuständen die Gestalten der übrigen Dinge hervorgehen. Solches „neinlich" und jeder wird wohl dies nur auf den zuletzt angegebenen Inhalt, nicht auf das zuerst aufgestellte Unheil beziehen „berichtet Theophra- „stos von dem Diogenes, und auch sein auf mich gekommenes von der Natur „üperschriebenes Werk sagt deutlich, die Luft sey es, aus der alles andere „entstehe. Nikolaos jedoch berichtet, er setze den Urstoff mitten zwischen „Luft und Feuer." Diesem Nicolaos kann man auch den Porphyrios s) beifü- gen. Und so behaupten denn einige, Diogenes baue die Well aus Luft . An- dere, aus dem Mittelding zwischen Luft und Feuer. Die erster en würden ihn zu einem reinen Schüler des Anaximenes machen, die letzteren ihn nach der einen Ansiebt vom Anaximandros diesem anfügen, nach der andern, wahr- scheinlich richtigem, aber ihn als Erfinder einer eignen f^x7! aufstellen. Simplicius, wiewohl denTheophrastos für und den Aristoteles vor sich, ist so entfernt den Nikolaos und Porphyrios zu verachten, dais er nicht nur meint, ihre Ansicht könne sich auf verlorne Schriften des Mannes -runden, son- dern auch, offenbar nur durch ihr Ansehn bewogen, selbst schwankt und bald dieses bald das and' pe vu ihm behauptet. Allein wie kann von dem,

■) Zu DLog. Lac«. IX. 2) Strien. I. ») IX, r.8. 4) Fol. 6. a. . Simpl. ibid. fol. 3.'

i'lulosoj.li. KUité. >S<>4 in«. |

82 Schleiermacher

welcher es sey nun die Luft oder jenes Mittelding als Grundstoff annahm, gesagt werden, dafs er das meiste dem Anaxagoras und Leucippus nach- geschrieben? Was wenigstens irgend mit jener Behauptung zusammen- hangt, kann er ihnen nicht nachschreiben, da jener ganz anders, und so, dafs er offenbar die Luft als eine Mischung ansieht, aus den llomoeome- rien, dieser wiederum ganz anders aus den Atomen die Welt baut.

So bescheiden auch Simplicius sich über die Meinung des Nikolaos und Porphyrios aufsert: so sucht er doch die seinige aus der ihm bekann- ten Schrift des Diogenes zu Verth eidigen, indem er mehrere Bruchstücke aus derselben anführt, in einer Stelle seines obgodachten Commentars, von der ich nur, was der Sache gleich den Ausschlag giebt, vor weg neh- men, und da es mir hier nur auf den Sinn ankommt, in einer Ueber- setzung in Erinnerung bringen will. Lr sagt: „Denn unmittelbar darauf, wo Diogenes zeigen will, dafs in dem von ihm angenommenen Grundstoff viel Verstand (Vd^crtç) sey, indem er spricht: „denn ohne Verstand könnte er nicht so vertheilt seyn, dafs er das Maafs von allem enthielte, von Sommer und Winter, Nacht und Tag, Regen, Wind und Himmelshei- tere, und auch das übrige, wenn einer es betrachten will, wird er auf das schönste, wie es nur möglich ist, angeordnet finden." Da fügt er noch hinzu, dafs auch der Mensch sammt den übrigen Thieren durch diesen Grundstoff, welcher nemlich die Luft ist, lebe und Seele und Bewuftseyn habe, mit diesen Worten: „Aufserdem aber sind auch dieses noch grofse Zeichen. Der Mensch nemlich und die übrigen Thiere leben durch das Athemholen aus der Luft, und eben dies ist ihnen Seele und Bewustseyn, wie hier in dieser Schrift ganz deutlich gezeigt wird, und wenn dieses ge- nommen wird, so sterben sie, und das Bewufstseyn hat ein Ende." Kurz darauf, so fährt Simplicius fort, sagt er deutlich heraus: Und mir scheint d;ss Bewufstseyn enthaltende das zu seyn, was die Menschen Luft nennen, und von dieser alles regiert zu werden, und sie über alles zu herrschen." Das folgende aber wage ich nicht zu übersetzen, da es eine Corruption enthalt, die ich nicht zu heilen weifs ').

1 ) Die Worte lauten so: outo yät> /.tot. rwvf o-u Ôoxiï t^roq s~vou xai eä! rtaa> ùcpïx$a.i xai ■X'xvto. OLa.Tip-F.vcxL staî èv jtaa'srä svslvcxi. Man müfste übersetzen: denn von ihr scheint mir alles ê'jb-oç auszugehn, sich über alles zu erstrecken, alles anzu- ordnen und in allem zu seyn. Allein von sp-ot; in irgend einem sittlichen Sinne kann hier schwerlich die Rede seyn, da die alten Physiologen auf das Sittliche

über Diogenes von Apollonia. $3

Lassen wir ihn also auf jeden Fall lieber zu wenig sagen als zu viel, so wird er also fortfahren: „Denn von dieser scheint mir alles Bewufstseyn „auszugehn , und sich auf alles zu erstrecken, alles zu ordnen, in allem zu „seyn; und nichts giebt es, was nicht an ihr Antheil hatte, aber auch „nicht eines hat diesen Antheil ganz gleichmäßig mit einem andern, son- „dern viele Weisen (toottoi) giebt es der Luft und der vöri<nq. Denn viel- fach verschieden ist sie, wärmer, kälter, trockner, feuchter, ruhiger und „in schnellerer Bewegung, und viele andere Verschiedenheiten finden sich „noch, auch an Gefühl und Farbe unzählige. Und aller Thiere Seele ist „dasselbige, Luft, wärmere als die äufsere, in der wir sind, weit kältere .,aber, als die um die Sonne her. Ganz gleich aber ist dieses "Warme ., nicht bei einem Thiere und dem andern, ja auch nicht einmal bei den ,, Menschen unter sich, sondern verschieden, freilich nicht gewaltig, sondern „so, dafs sie einander sehr nahe kommen, dafs aber doch keines dem an- „dern völlig gleich i^t, un,\ keines von diesen verschieden gebildeten kann „doch von dem andern* verschieden seyn, ehe sie dasselbe gewesen sind. „Da aber die Abweichung (éreooicocrt^) so vielfältig ist, so sind auch die „Thiere vielfältig und verschieden, und weder an Gestalt einander gleich, „noch an Lebensweise, noch an Sinn, wegen der Menge der Yerchieden- „heiten. Dennoch aber ist es immer dasselbe, wodurch sie alle leben, se- „hen, hören, und ihr übriges Bewufstseyn haben."

Aus diesen Stellen kann wohl kein Zweifel übrig bleiben, dafs nicht Diogenes wirklich die Luft als die allgemeine Basis aller Dinge angesehen habe. Und dafs er sich etwa anderwärts sollte untreu geworden seyn,

überhaupt so gut als gar keine Rücksicht nehmen , da diese unmittelbare Ablei- tung der Sitte aus der Luft rein aus der Luft gegriffen wäre, und niemand könnte eingebuchtet haben, und da sich weder Veranlassung zu diesem gefährlichen Set tensprung noch ein Rückweg von demselben angedeutet findet. Wollt« man iftoç, u-as ich jedoch nicht vertheidigerj möchte, von den oben angedeutetes Naturordnungen verstellen: so warn auch dieses hier zu speciell, und es würden dieselben Bedenken eintreten. Nimmt man nun das folgende hinzu: xal Sçt 4«l >

6t .1 itrriyFL roÛfOV piirèxtl 6s oùiVf rv o/lOtC >.>, <i)..\,i

- . .- ihm km «itim roùas'poçxal rîjç i/OTJtrioç turnt, so sieht man aus dii da«. Ganze abrundenden Zusammenstellung von cxr'lSi und vorpriç, dafs in dem s ttz bei «Jiö Toxifox) zu \ ' rstehen i5t oupoç, und bei ïizi nàv rfrau die

vôi\criçi und etwas, wodurch dit s ausgedrückt wird, scheint man entweder aus ;allcin oder aus i «i bilden zu müssen.

I

84. Schleiermacher

auch das läfst sich nicht nur bezweifeln, sondern geradehin abläugnen. Denn Simplicius sagt nirgends, dafs Nikolaos und Porphyrios sich auf andere Schriften des Mannes berufen; sondern er selbst schliefst nur aus einer Stelle in dem Buch über die Natur, dafs es noch andere gegeben. Seine Worte lauten so: „Da die Berichte der meisten versichern, Diogenes habe gleich dem Anaximenes die Luft als Urstoff gesetzt, Nikolaos aber in seinem Werk über die Götter erzahlt, er habe als Grundstoff aufgestellt etwas zwischen Feuer und Luft, und dem Nikolaos auch Porphyrios ge- folgt ist: so muß man wissen, dafs dieser Diogenes mehrere Bücher ge- schrieben, wie er selbst in dem Buch von der Natur erwähnt, indem er sagt, er habe gegen die Physiologen, die auch er Sophisten nennt, geschrie- ben, und auch eine Meteorologie verfafst, in welcher er versichert, eben- falls vom Grundstoff und von der Natur des Menschen gehandelt zu haben." Diese gegen die Sophisten gerichtete Schrift und diese Meteorologie müfs- ten also früher da gewesen seyn, und sollte er in ihnen jenes Mittelding aufgestellt haben, so miifste er hier in dem BuchV über die Natur sich selbst widerlegen. Aber wo sollte man diese Palinodie anders erwarten, als gleich bei der ersten Feststellung des neuen Princips, und es zeigt sich da- von auch nicht die leiseste Spur.

Fragt man nun, was jene Behauptung so ehrenwerther Männer mag veranlafst haben: so scheint die Sache diese zu seyn. Aristoteles führt mehr- mals die Meinung von einem solchen Mittelding, als der àqyJi aller Dinge an, ohne irgend jemand bestimmt als deren Urheber zu bezeichnen, und zwar redet er bisweilen von einem Mittelding zwischen Wasser und Luft, wie Coel. III. 5 und Fhys. III. 4, bisweilen zwischen Feuer und Luft, wie Phys. I. 4, und anderwärts. Simplicius sagt in unserer Stelle, Alex. Aphrod. schreibe dieses Mittelding dem- Anaximandros zu, widerlegt aber sehr rich- tig, dafs dies des Aristoteles Meinung nicht könne gewesen seyn, weil nach ihm Anaximandros nicht durch Verdünnung und Verdichtung die Dinge aus der àç'/p] erzeuge, sondern durch Ausscheidung der Gegensätze. Darum nun sagt Porphyrios gewifs mit Recht, dem Anaximandros könne Aristoteles nur ein unbestimmtes Unendliches beigelegt haben, was auch Simplicius annimmt und sein oinsiqov für ein àéioocçoi' erklärt, im Gegen- satz gegen ein icâoTr£TroLTtlu.£vov. Nun fehlte es also für jenes Mittelding an einein Mann, und daher wurde es auf Rechnung des Diogenes geschrieben, von dem man wenig wufste, und den man in der Ionischen Reihe fand.

über Diogenes von Apollonia. 85

Schlechtere Schriftsteller schreiben ihm unbedacht beide Mitteldinge zu, Simplicius, Joannes Grammai. Nikolaos und Porphyrios nur das zwischen Feuer und Luft, wahrscheinlich veranlagst dadurch, dafs in der oben ange- zogenen Stelle eine gewisse Wärme dem Diogenes die Bedingung des Le- bens ist, und ihm deshalb als die ursprüngliche Form, wenigstens als das nothwendig erste Trri-Soc der Luft erscheinen mnfste.

Lieber diesen Punkt also ist, glaube ich, nicht nöthig etwas weiteres zu sagen; jene Bemerkung aber, dafs Diogenes, wenn er früher eine an- dere àçyr I àtte angenommen gehabt, gerade hier sich selbst miifste wider- legt hahen, leidet noch eine weitere Anwendung. Nemlich, wenn er wirk- lich einer der jüngsten Physiologen war, wenn er mancherlei einzelnes, was es auch gewesen sey, dem Anaxagoras nachgeschrieben, und also seine Bücher vor .-\ugen gehabt hat: durfte er denn wohl so gradezu festsetzen, dafs ursprünglich der Luft, und mittelst ihrer allen Dingen die vôr^criç ein- wohne, ohne Rücksicht darauf zu nehmen, dafs Anaxagoras den voïç für ein besonderes Prinzin und die Luft für ein fsiy/xa der primitiven Stoffe ge- halten habe? Man könnte sagen, eben diese Darlegung, dafs Seele und Geist überall mit einer individualisirten Lebendigkeit der Luft komme und gehe, sei die den damaligen Zeiten angemessene Widerlegung des Anaxa- goras, so wie die Darlegung der unendlichen Modificabilität der Luft die Widerlegung des Thaies ist. Allein dies gälte nur von der einen Behaup- tung des Anaxagoras, nicht von der andern, und Diogenes mufste vor allem dieses retten, dafs die Luft ein eignes Etwas, ein einfaches und ursprüng- liches sei. Wollte man sagen, die Polemik möge wohl weiterhin ihren Platz genommen haben: so scheint auch dieses allem, was sich aus der angezogenen und einigen anderen Stellen über den weiteren Fortgang der Schrift des Diogenes muthmafsen läfst, ganz entgegen zu seyn. Ich gehe diesen Spuren nach, und damit jeder über die Gleichartigkeit und ZeitgemaXsheit des gefundenen urtheilen könne, tlieile ich es in der Ursprache mit.

Von dem ttqoouhov der Schrift hat uns Diog. Laert., der IX. 5j. sehr unzureichend von unserm Manne handelt, den eisten Anfang aufbe- halten, X/oyou yavroç txnyjluiTov doxil (uot youoi1 elvai ttjv «CX'i'' uvafJ-~ cpicrß>'iri(7<>)' tu - i.i, rriV <$£ •• T '■','' xa' cf/""!1' aKrA\ lH1"

streitig nicht in dem philosophischen Sinne zunehmen ist. wiewohl schon dem frühern Anaximandros zugeschrieben wird, das Wort zuerst so ge-

36 Schleier m ach er

braucht zu haben; sondern es heifst das, wovon die Rede ausgeht, der erste Hauptsatz, den wir sogleich aus Simplicius kennen lernen. Dieser nemlich berichtet, Diogenes schreibe gleich nach dem Eingange so: 'E^aos âè 6oy.e7 fièv t-vuTCLV siitÊiv iràvra ovra àiro ro\> aùrou EtscoiovctSoll •Kài aùrô eÏvoli. xaî roCro EvSr'Lov èi yàq èv rtpcfe xotyio Eovra. \n>v VT xaî udcjo xaî raÀAia ocra cpaii'ZTCu £v ràâs râ> xooyx.cp Ettvra, El roi> 7Cdv te 77V (vielleicht 7-9) eteqov ro\j irÈùox) eteqov ov rjj tâia cpvcrEi, y.al xl'i aùrô èôv {mete-kiitte TtoXkay^S>ç xai ?^reootoùro, ovSaurf ovôè /uicryE- aïrai ct^Afl?XiQtç ifivvaro, ovte ôcpÈX^aiç rcp irÈocp oxjte ßXäßri (hier scheint etwas zu fehlen) oùd' av ov~£ c^vrov ex tvç yîqq cpvvcu, ovte ^wov oute a/vKo yEVEcrbcu ovÔÈv, il tui) ouro uuviçaro oçe ravro Eivaf àX'Ka -navra, raùra êx rov aùrou ÉrEqoioiJaEva aXkorE à'Kkola yîvErou, xaî eIç ro auro àva-/jao£i r). Dies ist olfenbar eine wörtliche Anführung; merkwürdig durch den Ausdruck, der mehr als irgend ein Bruchstück eines der frü- hem Philosophen die ersten rohen Züge des platonischen enthalt. Eine andere als diese Stelle hat auch Aristoteles gewifs nicht vor Augen gehabt, wo er sagt: xat rovro oqiràç ~KÈy£i AïoyÉvrç, on el fxi] i'p Et, ivog a-xavra oùx av rtv ttoielv xai -rtaa-^Eiv xm ' akhifhav , olov ^TE^aov \p\>%EaSat xat rovro S-EÇ/tiaivEcrÏTai TtàXiv yào t'i ^Eo^aôrr^g /LL£ra.ßaOSL£i xat 17 \\ru- vpôrr/ç elç ahiKiTiKa a/\Xà âtf/vov ort tjttoxeljlevov 2). Denn die bestimm- teren Wendungen und abstracteren Ausdrücke, welche wir hier finden, dür- fen wir dem Diogenes selbst nicht zuschreiben. Simplicius fahrt fort: Als

3) Mir aber scheint, um es mit eins zu sagen, aUes was ist, von demselben her ab- geändert, und also dasselbe zu seyn. Und das ist leicht zu seheji. Denn wenn das in dieser Welt sich jetzt findende Erde und Wasser, und was sonst in dieser Welt zu sehen ist, wenn hievon eines von dem andern verschieden wäre, durch seine eigne Natur, und nicht vielmehr alles dasselbe seyend nur mannigfaltig um- gewandt und abgeändert wäre: so konnten sie sich ja weder mit einander vermi- schen, noch nutzen oder schaden für das andere Auch konnte wi.der ein

Gewächs aus der Erde wachsen, noch ein Thier o<kjr sonst etwas erzeugt werden, wenn es sich nicht so verhielte, dafs es dasselbige wäre, sondern alles dieses wird nur aus demselbigen her abgeändert, bald dieses, bald jenes, und geht wieder in dasselbige zurück.

-) Und darin hat Diogenes Recht, dafs wenn nicht alies von einem her wäre, so fände ein Wirken und Leiden von und auf einander nicht statt, wie dafs das Warme kalt wird und dieses wiederum" warm. Denn die Warme und die Kälte gehen nicht in einander über, sondern das zum Grund liegende. De gen. et corr. I. 6.

über Diogenes von Apollonia. 8.1

ich dies zuerst fand, glaubte ich auch, er rede von einem gemeinsamen Grundstoff, der von den vier Elementen verschieden sei, indem er sagt, diese würden sich nicht vermischen noch verwandeln, wenn eines von ih- nen die àçx,7} wäre und nicht allen das gleiche zum Grande läge, von dem sie alle abgeändert sind. Allein hier wird es nun nothwendig, die Stelle des Simplicius im Zusammenhange zu betrachten, und ich scheue es nicht, auch die früher schon übersetzte Stelle noch einmal wörtlich hier anzu- führen. Simplicius also fahrt, nach den jetzt eben mitgetheiUen Worten, folgendevgestalt fort: 'Eife^ç Se Sel.^aç ort içlv Èv rîj «-ÇXÎÎ Tavrr^ vo^criq 7co~fJ*i), yàç av, cpr{aiv , oura SeSaa^ai oIovte tjv aveu vot'tcrcoq, uçt Ttàvrwv fxÈroa eyçjEiv y^Ei/muvoç te xaî SÊqouç xaî vwxroq xaî rjièoaç xaî ■ùercov xaî avEtaov xat èvSiàv xat ra u)vka et riç SovLerau èwoel.cr^ai, ev- oîcv.ot av oura StaxeLaeva cdç àvvçoi> ■xâXXiça, i-ràyec o'tl xat av^çwxoç xat û.'Aa £<5a èx rî]s àçjçîfç Taùrrçç ^rcç içlv à^ç xat ^rj v.a.1 ipny^i-v eyjc xaî vôy[Oiv "Kèyav aùVœç, Hier müssen wir bemerken, dafs die unterer- er^- stehenden Worte yàq av bis xàX^tç-a offenbar eigene Worte des Diogenes sind. Nach êicaryec aber, welches sich an das ètpeèfnç Se Sèi^aq ort anschlicfst, redet Simplicius wieder, indem er den Inhalt des folgen- den antieipirt, und die entscheidend klingenden Worte TJriç içlv à.170 ge- hören ihm an, und nicht unserm Diogenes, der erst nach den Worten Xéycov o-ùVcoç wieder redend eingeführt wird, und zwar so: etl Se ttoo'ç roùrotç xat ru.Se fJbeyaXa crr^iieïa.. avS-çurroç yào xat aUa <£ùia ài'a7Ti'£- ôvra Çàei 3-9 ùéot, xat roùro (nemlich ro àvcvxvèeiv ohne Zweifel) aùroTç xat i\)VXÀ èçi «at vôrtcriç, d>ç Seô^Xcorai èv rrtSe rîj avyyçcwpy èjLcpavôç xat iùv ruvro ù.TTu).}.o.yJri àrroïri ijcrxtt, xaî ?'■ voi^tç œxdkeliret . etra uer% 6X1- yov o-aijjôç èirqyaye, sagt nun Simplicius weiter, und das folgende ist also eine neue Stelle etwas weiter hin in der Schrift, vor weit her, wie man aus dem aacpàç schliefsen kann, Diogenes noch nicht das Wort grade heraus- gesprochen hatte, dafs sein Ürstoff die J.nli sey, sondern nur im allgemei- nen gezeigt, dafs es Ein Substrat geben, dafs dieses- die vo^mç in sich ha- | n , und die Quelle des Lebens seyn müsse; was es aber seyn möge, darauf halte er vorhin nur hingedeutet, und rnstanzen angeführt, woraus es hervorgehen sollte. Die Stelle selbst nun lautet von jenen Worten an so: xat /tot ôiixil rrp> vörjcrcv Eyov Eivai 6 à/o •kclKo-v/ulevoc ôiro rü>r àvàç&itGV , y.*" 1 iiro rovTOX) itâvraq xaî ■/.< - v.a'i nàvrav xoareTi

rn.no yào ,aot roùrou doxt7 t^oc," tii'at, worüber schon o.hen geredet ist, xaî

SS Schleiermacher

iacl rrav ài},ï%^~a.i xat itâi>ra oiariSevai, xat iv iravrl èvetvai' xaî È~t /llt.Sè ev o /ai] fiETÈy^EL tovtoxj, jUETe^ei âc ovôè ev o/xoioç ro ereçov rq> irèocp. d-X- A/à TtoX'hol rqvjzoc xat aùroî; rou àèçoç xat t7jç voîjcnoç eicriv; eçl yào ttoÀ/u- rçoTcoç xat ~ £Q(uor£ooç xai -xpvj^oorEooç xat ^TqqôrEQoq xat xiyqôrEqog xai ça- aijuàrE^oç xat d£i;r£Ç7p xtVTjcrtv e^cov, xat ahihicu -xoKiXal £j-£ç>otocrt£Ç eveuti xat ; ourT^ xat %oot?;ç aTrstçot. xa< 7rai>rav rôv £àov âij ?'? apu^ rd aöro içiv . à,riQ ^touorsqoç fièv rou e£g) £v ç> Èo~tu.ev, tov (Jl'evtoi 7raoà rw ^À/tcp to'/./wOI' t''u)(oo-£ooç. o^totov c$£ roûro rd ^e^uàv oùdefdç ruv £wcou eçw, tVdî ovJè râv àvSqaTttàv àXXijkocç ' àXA/à rftaçpioet jueya juèv àXiV (oçe -raoaT^VjCTia eïvai, o-v jllev toi àrçexéoç o/xotoy ■}/£ 02'. oiùjtfèv d' otdî> y£- vèa^ai 7wv £7ei)oiq\)/u.Èvwv ETEqov £T£Q(p -xqiv ro aùrd yÈvqTai. Dieser letztere Satz ist zwar schon an sich schwer zu verstehen, keines von den abgeänderten Dingen könne ein von den andern verschiedenes seyn, ehe es dasselbe gewesen. Ich denke aber, dasselbe geht auf den Urstoff; nur als von ihm abgeänderte, also, vorher er selbst gewesene sind die Dinge von einander verschieden. Dasselbe liegt in der oben angeführten frühe- ren Stelle, wo dieses allgemeine auch unbequem genug bei Erzeugung der Pflanzen und Thiere vorkommt, nur dafs eine offenbare, ich weifs nicht wie grofse Lücke dies weniger bemerklich weiden liefs. Eben so ist auch hier noch weniger zu begreifen, wie er an diese Stelle kommt. Man mufs annehmen, dafs dieses vorher schon aufgestellte allgemeine Gesetz jetzt, nachdem der Grundstoff materiell als Luft bestimmt ist, noch einmal wiederholt werde, und dafs also der Satz sich weniger auf das unmittel- bar vorhergehende bezieht, als vielmehr die ganze Jnductionsreihe ab- fchliefst. Und dièse Wiederholung war um so notwendiger, da er nun noch wegen der Thiere mehr ins Einzelne gehen wollte; wie nun anschlie- ssend an die letzten Worte also geschieht: cirs ohv TroXvrooTtov èvoijcnjg ryiq érEQOUJcrcoç ToK-ùrooTta xaî <fwa xat wo XX à, xat o-ure lâèav èocxora. àX-MjXiOtç ovte âiâtTav ovte vôiqcnv tjtco roüwX/jJ-S'ouc rov érEqoiàcnav . ([aaç ÔÈ wûxra aurai xat £yi xat do a xat dxoùft xat rrjv aXhrqv voraiv e~/jel ùwd rou avrov wâvra. Bis hieher ist offenbar von den Worten '/.al fxoi ooxf7 an, alles eine zusammenhängende und wörtlich angeführte Stelle aus der Schrift des Diogenes. Von' dem folgenden aber giebt uns Simplicius wieder nur den Inhalt. Aber gewifs doch vom unmittelbar folgenden, denn da er auch tira, EirEira /met' oKtyov sagt, so kann man das ecpstfic nicht anders als eigentlich verstehen. Er fährt nemlich so fort: v.a.1 icp£-

über Diogenes von Apollonia. 89

E,vtq 6ÈiY.vvCt, ort v.al ro cndo/ua rwv cjôcov ■m'Ex.'juarijöic ici , xat vor^creiç yivovrai rox> àiooç aùv reo aiixari ro oXov crc^xa xaraXa^aßävovroq àiù rdv cp\,£pàv, èv o'iq xaî àvarofu{v ày.oi3ij rcjv tpKeß&u iraouaiatjcnv '). I\ach dieser Stelle, aufweiche wir sogleich zurückkommen wollen, fiihrt Sim- plicius fori: 'Ev cbj rovroiç craçptoç cpaiverai Xêycov, ort, ov utS-qcdttoc Xi- yovcriv àéoa, rovrô içiv ào;/^-. ^ra^j^açov ai on xarà ércçoiwcnv n\v àx' aùrov Xiyov a}Jka y'ivso~$at , ùiôiov d(acoç aùrô çp?-ai, Xiyav „xoi aù- ro jaèv rouro xat àcâiov y.a.1 à-Sravarov craaa. räv ai ru {u.iv yiverau <T àito- Xeircei" . y.aî iv aXXoiç „àXXà rovrô {toi àr^Xov cîoxeT elvai, ort xaî ^r»» xat iay^vqov «ai àiâiév rt v.al uSràvarov xai TtoXXà tcâdç ici 2). Vron den bei- den hier wörtlich angeführten Stellen nun haben wir, meine ichj keine Art von Gewifsheit, dafs sie auf das früher angeführte folgen; denn sie sind ganz aus dem Zusammenhange heraus. Und wenn ich meine Meinung sa- gen soll, so scheinen mir diese Behauptungen als erste formale Bestim- mungen des zu suchenden allgemeinen Substrats vorangestellt gewesen, und die Stellen aus jener ersten^Gegend der Schrift zu seyn, wo der Grund- stoff noch nicht als Luft bestimmt war. Denn sehr gut schliefst sich an diese letzten Worte jene von uns zuerst angeführte Stelle, welche anfängt: denn ohne Verstand konnte er nicht so vertheilt seyn u. s. w.

Sehr übereinstimmend mit dem, was im vorhergehenden über die Entstehung der Empfindung und Wahrnehmung vorkommt, berichtet der falsche Plutarchos 3) über den Schlaf, dafs nemlich dieser nach dem Dio- genes entstehe, wenn das Blut sich überall verbreitend die Adein erfülle, und die in ihnen eingeschlossene Luft in die Brust undLufthöle treibe; wenn

*) Unmittelbar darauf zeigt er , dafs auch der Saame der Thiere etwas hauchartiges Bei, und dafs Empfindungen, Wahrnehmungen, entstehen, indem die Luft mit dem Blute den ganzen Korper durchdringt vermittelst der Adern, bei welcher Gele- genheit er eine genaue Beschreibung der Adern mittheilt.

3) An allen diesen Stellen sagt er doch offenbar ganz bestimmt, dafs, was man Luft nennt, der TJrstoff sei. Wunderbar aber ist, dafs, ob er gleich sagt, alles andere entstehe durch Abänderung aus ihr, er sie dennoch ewig nennt, wo «r sagt: ,,Und eben dieses ist das ewige und unsterbliche Wesen, von allem andern wird einiges, anderes vergebt;" Und an einem andern Orte: „aber dieses sein int mir ganz offenbar grofs zu suyn und mächtig, und ewiij und unsterblich und vie- les wissend."

') De plac. phil. V, 24.

PUüosoph. Kluie, 1804 i|iii M

Schleiermacher

aber alles luftartige aus den Adern verschwinde, so erfolge der Tod. Wenn aber Simplicius sagt, dafs eben da wo Diogenes von der Entstehung des Bewustseyns handle, er eine genau Beschreibung der Adern gebe: so hat uns offenbar eben diese Beschreibung Arisioteles aufbewahrt (Arist. Anim. III, 2) aber, ohnerachtet er anfängt: A. Se o A. rôâs Xeyei, doch schwerlich wörtlich, da jede Spur des Ionismus fehlt; auch wäre dies ge- gen die Allégations- Principien des Aristoteles. Ich enthalte mich, dies© Stelle mitzutheilen, und verweise auf Sprengeis Bericht *), der freilich unvoll- ständig ist, und dessen Treue ich nicht verbürgen will. Dafs aber die von Aristoteles aufbewahrte Stelle dieselbe ist, welche Simplicius vor Augen hatte, erhellt unwidersprechlich daraus, dafs auch in der aristoteli- schen dasselbe von der Natur des thierischen Samens vorkommt; denn nachdem die Adern bis in die Zeugungstheile herabgeführt worden, schliefst die Stelle damit, der dichtere Theil des Blutes werde von den fleischigen Theilen eingesogen, was aber in jene, die Zeugungs- theile, eindringe, sei fein, warm und schaumig. Da nun gleich hier Dio- genes so sehr ins Einzelne ging, denn die Beschreibung ist eine so voll- ständige Gefäfslehre, als sie damals nur seyn konnte: so glaube ich, dafs auch, was Censorinus von ihm anführt (cap. 5, 6 und 9), dafs nemlich die Frucht aus dem männlichen Samen allein entstehe, dafs das Fleisch sich zuerst bilde, und nach diesem erst Knochen und Sehnen, ebenfalls aus dieser Schrift von der Natur genommen sei und hieher gehöre, denn es be- zieht sich auch darauf, die Entstehung aus dem zartesten und hauchartigen und den erst allmähligen Uebergang in das feste und starre darzuthun. Da nun die speciellste Naturbeschreibung und Erklärung sich in der Schrift des Diogenes so nahe an die erste Mittheilung seiner Grundanschauung anschliefst, und diese Schleuse einmal geöffnet war, wie können wir sie wieder schliefsen, und was dürfen wir vermuthen, als dafs alles specielle dieser Art, was uns von Dk>genes anderwärts überliefert ist, diesem Be- streben, das Allgemeine durch das Besondere zu bewähren, in derjenigen Ordnung gefolgt sei, welche darin Hegt, dafs er, wie der Zusammenhang der von Simplicius angeführten Stellen darthut, wo er ins Besondere ein- ging, von dem Menschen anfing, also in der absteigenden Richtung, von dem vollkommensten Leben zu dem unvollkommnen hinunter sich be- wegte. Daher mufste er zunächst den Anfang der Seelenthätigkeiten

*) Gesch. d. Atz. I, 468.

über Diogenes von ApoUonia. 91

und des Athmons als gleichzeitig setzen, wie man aus einem freilich etwas verworrenem Bericht schliefsen mufs1). Eben so genau hangt damit zu- sammen, dafs er sich erklären mufste, ob auch den Thieren, sofern sie ja athmen, vo^criq zukomme. Er vergleicht wegen beschrankten Wahrneh- mend und Denkens ihren Verstand mit dem Wahnsinn2). Auch mufste sich zudrängen und dicht an dieses anschliefsen, die Rechtfertigung jenes in der ersten Darlegung der Ansicht aufgestellten Satzes, dafs alle Thiere athmen, und hiervon hat uns auch Aristoteles etwas aufbewahrt. Nemlich in derSchrift über das Athmensagt er(cap. II): Anaxagoras und Diogenes, welche beide behaupten, alles athme, beschreiben auch die Weise, wie die Fische und die Schalthiere athmeten, und zwar Diogenes so: Indem sie das Wasser durch die Riemen herausliefsen , zögen sie vermittelst der im Munde ent- stehenden Leere aus dem den Mund umgebenden Wasser die Luft in sich, wie er denn Luft im Wasser annehme. Zu welcher Stelle der Erklärer erinnert, Diogenes allein nehme, a'bweichend darin von Anaxagoras, an, dafs im Wasser immer Luft vorhanden sei, auch sei das von der Leere im Munde nicht buchstäblich zu nehmen , denn Diogenes nehme kein wahrhaft leeres an, sondern nur leer von Wasser, meine er, sei der Mund. Damit hängt zusammen, was Aristoteles im nächsten Abschnitt berichtet, aber einfältig nennt, dafs nemlich Diogenes das Sterben der Fische in der Luft daraus erklärt, dafs sie zuviel Luft einsögen, aus dem Wasser aber nicht mehr als ihnen angemessen sei. Weiter hinabwärts linden wir, dafs auch jener Schein des Lebens in den Aeufserungen der magnetischen Kraft die Aufmerksamkeit des Diogenes auf sich gezogen. Wenigstens er- wähnt Alex. Aphrod. 3) da, wo er von Magneten redet, einer Meinung des Diogenes, dafs alle Metalle (jtàvra èXarâ) Dünste von sich gäben, und auch von aufsen einsögen, einige mehr andere weniger, am meisten aber

') de plac. phil. V. t5. ytwàaPat fùv tu ftyf'cp'i «'4>'<JXot> "' £*5Yl0t0'<V ■**' °^'v r* k'fiiyxiTOV 55-e^uôv tùj>f use ^j'OX''?1 îif 's ruü \iyi<povç «tç TOV irvau^Lova utpekxsTau.

') il>id. V, 20. A<oy?vr]c fXBti%tt.v fMV onjta (10. t'a ù\oyu 4l-">°0 roù vm\ToC< xa\ cupoç 6iù <lf fi?v )ruxw<fo*i)rc tu <$• i0*tov(tcr(x<9 rfjç toypao-îou; fii\Tg ttMifomt&cu /< h Te aîa$â/V8tfrai, «po<r<pi!inôç <$i; aC<TÙ ôtaxrurSai T(ùç p*fuj[Vpçrt «apfnr ix r.i^ 70Û ifyefixrvutvû. Hier ist vypaurla und was dahin gehört wahrscheinlich «.in eigne« Ausdruck des Diogenes , abei rjye^un'Oeov Schwerlich.

■I Quaest. nat. II, a.3. fot XVLII.

M

o2 Schleiermacher

Kupfer und Eisen, aus welcher Hypothese er hernach auch das Rosten er- kläre, und dies nun mag die letzte Grenze dessen seyn, wobei es auf die Identität der Luft und der vô^àiq ankam.

So ohngefälir mag in der Schrift des Diogenes von der Natur der- jenige Theil der Darstellung, der das Lebendige umfafste, und offenbat der erste war, abgefafst und angeordnet gewesen seyn , aus welchem auch, gewifs ziemlich zu Anfang , entnommen ist, was Aristoteles *) berichtet, Diogenes behaupte, die Seele sei Luft, und zwar sei diese deshalb erken- nend, weil sie das erste sei, und alles andere aus ihr, bewegend aber des- halb, weil sie das feintheiligste sei. Denn jenes bestimmtere und aus spä- terer Hand überlieferte2), das regierende der Seele sei in der arteriellen Herzkammer, welche mit Luft angefüllt sei, mag, zumal Diogenes doch auch Luft im Kopf annahm, wohl nicht ganz ohne Mlfsverstand seyn. Auf diese Darstellung mag nun die andere gefolgt seyn, in welcher ge- zeigt ward, wie die leblosen körperlichen Dinge aus der Luft durch Ver- dünnung und Verdichtung entständen. Aber wie auch diese, von der wir freilich wenig wissen, mag geordnet gewesen seyn, und wie man in sie verweisen will, was uns von seiner Erd- und Himmelskunde theils derselbe Alexandros berichtet3), theils in vielen einzelnen Stellen zerstreut vor- kommt in den Büchern de plac. philos. *) und was ich nicht dieses Orts halte, alles aufzuzählen: miifste nicht, falls Diogenes den Anaxagoras ge- kannt, und ihm anderes nachgeschrieben hat, müfste nicht in seiner Schrift» wenn irgend eine Spur von einer Haltung und Ordnung darin soll gewesen »eyn, auch schon dem ersten Anfang des speciellen, den uns Simplicius genau angiebt, die Widerlegung jenes Anaxagor. Satzes, da.ls die Luft ein ^aiy^aa sei, vorangegangen seyn, und da Simplic. bis hieher wenigstens aufmerk- sam gelesen hat, sollte er eine solche Merkwürdigkeit wohl übersehen oder verschwiegen haben?

Beweise aus dem, was jemand nicht sagt, sind freilich immer etwas mifslich, und da noch die Ausflucht übrig bleibt, Diogenes könne den

") de anima I, 2.

2) de plac. phil. IV, 5 und 16.

') ad Arist. Meteorol. II. fol. 91. und 93.

«) II, 1. 8- i3. 23. 32. und III, 3. So auch Stob. Floril. Ed. Plant, p. 44. 47. 5a. 56. 5g. 64. q3.

über Diogenes von Apollonia. 95

1

Anaxag. in jenen andern von Simplicius angeführten Schriften, der Meteoro- logie oder der gegen die Sophisten, widerlegt haben ; so erlaube man mir das Verhältnifs zwischen diesen beiden Naturforschern noch von einer an- dern Seite zu beleuchten.

In der früheren Reihe der Tonischen Philosophen Thaies , Anaximan- dros, Anaximenes, hatte der Geist sich selbst als Gegenstand der Spécula- tion noch gar nicht gefunden, die Erklärung des intellectuellen wurde ver- nachläfsigt, oder ganz mythisch behandelt. Was ist nun wahrscheinlicher, dafs der Geist sich zuerst fand in jener strengen Form des Gegensatzes, denAnaxa- goras aufstellt, oder in jener untergeordneten, der erscheinenden Einheit mit der Materie, wie wir bei Diogenes finden? Ist nicht von Diogenes zu Anaxagoras ein Fortschritt, umgekehrt ein Rückschritt? Tritt uns nicht Anaxagoras , wenn wir ihn unmittelbar an Anaximenes knüpfen, ganz un- historisch, wie ein deus ex machina entgegen, als habe er den Geist, und noch dazu ganz fertig und rein gewaschen von aller Materie, gleichsam erfunden? Spricht sich nicht in dem ganzen Ton der ersten Satze des Diogenes aus, er bringe dieses als etwas ganz neues auf die Bahn, dafs man bei Bestimmung der àç%^ auch die Erklärung der vôriaiç sich zur Auf- gabe machen müsse, und dafs er eben hierdurch über seinen Vorgänger Anaximenes hinausgehe.' Nicht aber, als ob er zum Anaxagoras sagen wolle, ich brauche deinen besondern vovç nicht, ich habe ihn schon in meiner o.^yrr\ drin? Ferner, da die Anaxagoräische Lehre von den IIo- moeomerien, wie man sie, wahrscheinlich ihm gar nicht zu Danke, genannt hat, offenbar auf der Anschauung des Assimilationsprozesses der organi- schen Körper beruht, ist dies nicht auch eine spätere und künstlichere Be- trachtungsweise, als wir sie bei Diogenes linden.' Kur/, allestritt zusam- men, um uns dahin zu bestimmen, dafs wir den Diogenes, wenn nicht ganz deutliche und sichere Zeugnisse dagegen auftreten, unmittelbar an den Anaximenes anzuknüpfen haben, ganz unabhängig von Anaxagoras, und so, dafs er nicht einmal etwas von ihm gewufst hat. Solche Zeug- nisse habe ich aber bis jetzt nirgend gefunden aul'ser jenes eine bei Sim- plicius: dafs er der jüngste unter den Physiologen sei, und dem Anaxago- ras und Leucippus nachgeschrieben habe. Von den Lebensumständen des Mannes wissen wir nichts, aufsei was Laertius aus dem Demetrius Phal. berichtet, dafs auch er des Neides wegen in Athen in grofser Gefahl geschwebt habe; sonst sagt auch dieser nur, Diogenes treffe der Zeil nach

ç4 Schleiermacher

nara'Xva^ayö^av, und es wird sehr ungewifs, ob die Aussage des SimpU- cins, dafs er der jüngste sei, auf einer wirklichen Tradition ruht oder nur Vermuthung ist. In den einzelnen Berichten wird er unzählig oft mit dem Anaximenes zusammengestellt, und es sind nur einige Neuere, die ihn ohne alle Autorität zu einem Schüler oder gar Nachfolger des Anaxagoras machen wollen. Jener Ausspruch bei Simplicius aber beweiset dann immer nur, dafs der von dem er herrührt, viel übereinstimmendes gefunden in den Aeu- fserungen des Anaxagoras und des Diogenes. Da derselbe aber eben das auch findet zwischen Diogenes und Leucippus: so erkennen wir in ihm einen solchen, der vorzüglich auf die einzelnen Hypothesen zur Erklärung der Lufterscheinungen gesehn hat, wobei für wissenschaftliche Anschauung und Combination noch wenig vorbereitet war, dergleichen aber in jenen Pseudogalcnischen undPheudoplutarchischen Schriften von allen alten Philo- sophen in grofser Anzahl angeführt werden, und so, dafs auch die in den Principien am meisten verschiedenen, in einzelnen Erklärungen dieser Art oft zusammentreffen. Vielleicht ist nun, wenn Simplicius jenes Urtheil nicht anders woher entlehnt hat, hiebei besonders Rücksicht zu nehmen, auf die Lehre von dem sogenannten Wechsel der vergänglichen Welten, in welcher Anaxagoras, Leucippus und Diogenes vom Stobaeus überein- zustimmen gemeldet werden. Auf diese war Simplicius besonders aufmerk- sam wegen seines Streites gegen das christliche Dogma vom Weltende und dessen Verfechter Joannes Philoponus. Hat er nun ähnliche Zusam- menstellungen, wie jene Bücher der plac. phil. enthalten, vor sich gehabt: so hat er leicht mehr von dieser Lebereinstimmung geglaubt, als er sah, immer in Bezug auf jene anderen Schriften des Diogenes, die er annahm, die aber nicht mehr auf ihn gekommen waren, und hat sich so dieses Ur- theil anderwärts abstrahirt, und es nur nicht allzugeschickt hier ange- bracht, wo er von den eigentlichen Principien des Diogenes redet. Aber auch mit dieser Annahme, dafs es mehrere Schriften des Diogenes gege- ben, scheint es mifslich zu stehen. Simplicius stützt sich auf weiter nichts anders, als auf jene bereits oben übersetzt angeführte Stelle aus des Dioge- nes Schrift von der Natur. Freilich giebt er uns diese Stelle nicht wört- lich, sondern in indirecter Rede und im Auszuge. Seine Worte aber lau- ten so: içiov ôç yèy paîtrai nXeiova ry Aïoyévei Toxircp a-uyy^â^juara, àç axirot; iv rep Tt£ç>l yvereoe; è^avljcr^-q, xcu 7rçdç cpvaioXoyovç obVTEiqrjxei'ai ïvèyw, ovç x«kï xat a,\>rùç. crorpi-àç, xat /ueTnaqohoyiaç yeyçaysvcu, êv 4]

über Diogenes von Apollonia. 95

%al \iysi kcqI tt^ç à^y^qq tlqqy.Èvai, xat fxcvTOi xaî ireçi ài'àça-rrov fpxjcrcoç. Freilich klingt das wohl, als habe Diogenes von einer besonderen Schrift gegen, die Physiologen geredet, und als erwähne er einer besonderen Me- teorologie. Allein ganz entschieden geht es doch nicht hervor, und man wird eher geneigt, zu glauben, Simplicius habe die bezogene Aeufserung des Diogenes mifsverstanden, da seine Auslegung derselben so durchaus nicht wahrscheinlich ist. Denn was konnte die Schrift gegen die Physio- logen anders enthalten haben,- als Widerlegung anderer Hypothesen über die àçx,7?' Und diese sollte er von der Ausführung seiner eigenen ganz ge- trennt und in einer eigenen Schrift vorgetragen haben, in der er doch überall, wenn man sich nicht eine rein dialektische Widerlegung denken will, die damals wohl nicht möglich war, wieder auf seine Grundsatze zurückkom- men mufste? Gewifs wird für Jene Zeit jedermann natürlich finden, dafs er in eben dieser Schrift über die Natur, welche in einem, wie man aus allem schliefsen mufs, sehr mäfsigen Lfmfang eine nach Art und Maafs jener Zeit durchgeführte Darstellung auch vieles Einzelnen enthielt, zugleich was ihm von andern seiner Ansicht widersprechenden Systemen bekannt wor- den, kürzlich Wird widerlegt haben. Eben so mit der Meteorologie. Haben nicht die vorsokratischen Naturforscher alle in ihren Büchern von der Na- tur, auch diese Gegenstände abgehandelt? War nicht nach dem eigenen Bericht des Simplicius auch in eben dieser Schrift des Diogenes viel zoolo- gisches Einzelnes ausgeführt? und sieht man nicht in den angeführten Stel- len deutlich genug auch das meteorologische angelegt, so dafs es nach Belieben ins ein/eine konnte ausgesponnen werden? Und dennoch sollte er noch eine besondere Meteorologie1) geschrieben haben, da er doch über diese Dinge, alle Nachrichten zusammen genommen, gewifs nicht soviel gewnf&t, als über die Adern, denen er ja auch keine eigne Schrift gewidmet, sondern den ganzen Reu hthum in diese von der Natur ausge- gossen hat? Und in jener Meteorologie sollte er auch wieder pon dem Grund- wesen gehandelt haben, welches in dieser Schrift abgehandelt ist, und von der menschlichen Natur, von der ebenfalls nicht wenig in dieser Schrift steht, so dafs beide, die polemische und die meteorologische, doch nur Wie- derholungen gewesen wären von der über die N.uur? Dies ist höchst un- wahrscheinlich in einer Zeit, wo dir Philosophen noch so wenig schreib«

') Verdächtig m.iclit der Ausdrurk jU-r«opoXoj/toç, wozu wieder dasm* 1/ nicht rechf stimmt, uuscTU Text wohl nicht, Sonders man schreibe nur yrtä n>.

96 Schleiermacher über Diogenes von Apollonia.

selig waren, dafs selten einer mehr als eine Schrift hinterliefs. Wenn man nun dazu nimmt, dafs sich von mehreren Schriften des Diogenes nir- gend sonst eine Spur findet: mufs man nicht glauben, dafs Simplicius die angezogene Stelle mifs verstanden? Das Wie ist freilich schwer nachzuwei- sen: und doch, wenn es erlaubt ist Vermuthungen über eine aus Luft ge- baute Schrift mit einer vielleicht auch nur aus der Luft genommenen Ver- muthung zu schliefsen, so möchte ich glauben, die angezogene Stelle sei der Epilog unserer Schrift gewesen, in welchem Diogenes nach dem zu- versichtlichen Tone jener Zeit, sich dessen, was er in eben diesem Werke mannigfaltiges geleistet, mit Wohlgefallen gerühmt hat. Freilich würde dies dem Simplicius nicht haben entgehen können, wenn er die ganze Schrift mit gleichem Fleifs gelesen hätte; allein dieses scheint er öfters nicht ge- than zu haben.

Uebw

Schleiermacher über Anaximandros. y->

Uebec

Anaximandros.

rj*j**rj*jr*rj~f+*wrr*s*>

Von Herrn Schleiermacher*).

^eit geraumer Zeil schon hat die historische Kritik mit steigendem Er- folge sich mit den. JPhilosophemen der Alten beschäftiget. Man hat besser als es sonst der Fall war, gelernt die Nachrichten zu classificiren und jedem Zeugen seinen bestimmten Grad und sein besonderes Gebiet von Glaubwürdigkeit anzuweisen; man hat untergeschobene Büchef und Stellen von ächten zu unterscheiden sich geübt, hat die chronologischen Schwie- rigkeiten anfgefafst und zum Theil glücklich beseitiget, und hat den ent- stellenden Einfluf.s späterer Ansichten und Begriffe auf die Darstellung des früheren abzulenken gesucht. Viele Untersuchungen von Meiners, Tie- demann und Tennemann und einzelne Arbeiten von Sturz und Fülleborn sind davon erfreuliche Beweise. Eine Menge Nebel sind vertriebet}, und es mufs nun weit leichter .sein die Gegenstände auch der ältesten Zeit in ihrer wahren Gestalt zu sehen. Aber freilich dieses Sehen selbst und die Darstellung des Gesehenen scheint noch nicht die gleichen Fortschritte gemacht zu haben wie die kritische Sonderung, die freilich auch .voran- gehen mufs. Will man sich von der Denkart eines alten Philosophen einen zusammenhängenden Abrifs bilden, worin die Richtung seiner Forschun- gen deutlich zu erkennen ist, die Hauptpunkte derselben in einer natürli- chen und notwendigen Verbindung aufgestellt und die Grenzen abge- steckt sind, innerhalb deren alle seine auch die uns min 1er bekann- ten Untersuchungen sich müssen bewegt haben: so wird man auch die vor- iügli< hsten unter den neuern Darstellungen noch seht unbefriedigt aus der

Hand legen. Die meisten verderben sich d.i> Geschäft theils dadurch, i

dafs sie weniger die Ansicht einei Alten fur si< h darstellen wollen, sou-

*) Vorgelesen am u. November 1S11. Philosoph» Klaste. i8a, iSn. N

og Schleier mâcher

dem sich in Vergleichungen einlassen mit den spätem oder gar mit den noch unter uns geltenden Ansichten und dem eignen System des Darstel- lenden, und dafs sie auch die ältesten nach den Forderungen beurtheilen, die wir an einen Philosophen zu machen gewohnt sind; theils dadurch, dafs, wenn sich eine Einheit in seinen Behauptungen nicht auf den ersten Anblick von selbst aufdringt, sie lieher annehmen, es sei keine da gewe- sen , und überhaupt als das Philosophiren noch jung uni unvollkommen, und die eigentliche philosophische Kunst, die Dialektik , noch nichl erfnn- den war, hätten die weisen Männer nicht gemerkt, wo in ihren Meinung gen einer dem andern widersprochen. Allein di; te weit < her, von

den späteren Zeiten einer verwickelteren Speculati lten können, als

von jenen kindlichen Versuchen der frühesten Schulen, wenn man sie ja so nennen darf, deren PhilqsQphiren eigentlich nur auf vorzüglichere Klar- heit eines tiefer schauenden Sinnes beruhte, und wo das wenige, was einer als Philosophen! der gemeinen Erfahrung gegen über stellte, nur um so notwendiger unter sich zusammen stimmen mufste, weil alles nur von Einem Punkt ausging.

Die gegenwärtige Abhandlung hat keinen andern Zweck, als einige Schwierigkeilen vielleicht weniger zu beseitigen als nur darzulegen, wel- che sich mir bei dem Bestreben in ' den Weg gestellt haben, mir ein sol- ches anschauliches Bild zu entwerfen von einem der ältesten unter denen, welchen man den Namen Philosophen beilegt, von dem Milesier Anaxi- mandros, den man gewöhnlich als den unmittelbaren Schüler des Thaies ansteht, ja der bei Diogenes ganz eigentlich die Reihe der Ionischen Phi- losophen erüfnet, indem Thaies unter die Sieben, also gleichsam in die vorgeschichtliche Zeit der Philosophie zurückgewiesen wird.

Die erste und wichtigste Frage ist nun die, welches eigentlich des Mannes Princip um mich der Kürze wegen dieser gewohnten und den Kundigen verständlichen Uebertragang des Griechischen a.Q'/jq zu bedienen, olmerachtet hier der Ausdruck Urstoff mehr Genüge leisten würde ge- wesen sei. Es sind hierüber zwei verschiedene Meinungen im Umlauf. Dafs er ein unendliches airsiqov als Princip aufgestellt, darüber sind alle einig; aber weiter sagen Einige, er habe dies seiner Qualität nach gar nicht näher bestimmt, andere hingegen, er habe es näher bestimmt, und zwar als ein Mittelding zwischen Wasser und Luft. Mit diesen entgègengefetz- ten Angaben nun befinden sich unsere neuem Geschichtschreiber in gro-

über Anaximandros. 99

fser Verlegenheit, und die meisten zerhauen den Knoten. Brücket hält es blos mit der ersten, und sieht die letztere an als Erklärung späterer, welche den unbestimmten Aeufserungen des alten Weisen haben nachhel- fen gewollt; offenbar aber berücksichtigt er zuwenig den Werth der Quel- len, woraus die andere Angabe herfliefst, und wirft sie unbilligerweise ganz in eines mit völlig ungereimten und leicht zu widerlegenden, wie dafs Anaximandros Atomen angenommen habe. Buhle nimmt eben so gerade- zu das andere an, sein Princip sei das Mittelding zwischen Luft und Was- ser gewesen , und läfst sich gar nicht merken, dafs irgend ein Zweifel da- 11 obwalte. Tiçdemann geht denselben Weg, doch verschweigt er die Bedenklichkeiten nicht ganz, überläfst aber dem Leser sich selbst aus der Sache zu ziehen. Tennemann macht einen Versuch beides zu vereinigen, der aber wie natürlich sehr sonderbar ausfällt. Da nemlich in den Nach- richten der Alten auch die Rede ist von einem Mittelding zwischen Luft und Feuer, welches irgendwo als Princip aufgetreten sei, so meint er, Anaxi- mandros habe sich unter seinem Unendlichen die rein unbestimmte Ma- terie an sich gedacht, deshalb eben habe er sein Princip nur durch Ver- gleichungen beschreiben können, und da er es bald als das eine bald als das andere Mitlelding bezeichnet: so habe er es bestimmt und auch nicht bestimmt, und daher hätten Einige das eine berichten können, und Andere das andere. Eben so vereinigt er noch einen andern Widerspruch , auf den wir bald kommen werden.

Wenn man davon ausgeht, dafs Anaximandros des Thaies Schüler gewesen: so hat es viel für sich anzunehmen, sein Unendliches sei der Qualität nach jenes Mittelding zwischen Luft und Wasser gewesen. liai er nemlich bei dem Prozefs von Verdünnung und Verdichtung, durch den aus dem Wasscrdes Thaies die anderen Körper entstehen sollen, auf die vier Empedokleischen Elemente, versteht sich nicht als auf solche aber als auf die sich von selbst darbietenden Hauptstufen jenes Prozesses, Rück- sicht genommen: so war natürlich das Wasser kein wahrer Mittelpunkt, denn es bietel zwei Stufen oberwärts dar, und nur eine untere, und sollte die ''vZ', als das gleich bewegliche sich zeigen nach oben und unten: so mufste sie in die Mitte gestellt werden zwischen Wasser und Luft. Nur

wäre es wunderlich, wie Anaxime'ies, der wieder für einen Schüler des

anaximandros gehalten wird, von ihm diel nendlichkeil des Principe awai

sollte angenommen, diese schöne Mille aber Wtedei verlassen haben und

N a

îco Schleiermacher

auf die Luft verfallen sein, welche in dieser Hinsicht dieselben Unbequem- lichkeiten darbietet, wie das Wasser. Doch dies mag leicht ganz anders sein, wie denn Combinationen dieser Art grade das verführerischste sind, wenn man die mangelhaften Nachrichten der Alten ergänzen will; und es kommt zuvorderst darauf an, wie die Sache bei den Alten selbst liegt, die Zeugnisse sind offenbar sehr verschieden. Einige sagen ausdrücklich aus, die àqyjt des Anaximandrps sei das Mittelding gewesen zwischen Wasser und Luft. So Simplicius hie und da im Commentar zu den Physicis und zu den Büchern de coeio x), Ioann. Philopon. 2), Themistios 3) und nach dem Zeugnifs des Simplicius *) auch Alexand. AphroJis. Andere sagen ausdrücklich. Anaximandros habe die Natur seines avEt^ov nicht näh ejr be- stimmt; so Diogenes Laertius s), der Pseudoplutarchc), und nach dem aus- drücklichen Zeugnifs des Simplicius in der zuletrt angeführten Stelle auch Porphyrios. Eben dasselbe sagt endlich auch Simplicius selbst ganz be- siirnmt 7), da wo er die Meinungen der Physiologen über ihre eine beweg- liche ÙQyi) einthei'i , sie könne entweder eine endliche begrenzte 7r£?reoa.ç- tuev7] sein, wie das Wasser des Thaies oder das Feuer des Hejrakleitos, oder eine unbegrenzte , und diese dann entweder unbestimmt, àôçiçoç, wie die cpvcriç cMretooç des Anaximandros, oder bestimmt, wie die Luft des Anaximenes und de.s Diogenes Apoll oniatés, so der falsche Origenes 8) und eben so Eusebios9) aus den ççÔx/juxto, des Plutarchos. Auffallen mufs hier jedem -ganz vorzüglich, dafs die Ausleger des Aristoteles nicht alle auf einer Seite stehen, ja dafs die Aussagen des Simplicius sogar unter sich im Wi- derspruch stehen. Dieses wäre freilich begreiflicher, wenn, wie die Neu- ern behaupten, Aristoteles selbst, in Absicht auf den Anaximandros, sich widersprochen hätte; denn warum sollte es doch dem Schüler besser erge- hen, als dem Meister. Aliein die Wahrheit ist; dafs Niemand eine Stelle nachgewiesen, und auch mir ist vorgekommen, wo Aristoteles jenes

J) Simpl. ad. Phys. fol. io5." a. , fol. 107. a. b. de Coel. fol. i5i. a. -) ad. Arist.de gen. et t orr. fol. 3.

3) in Arist. Phys. fol. 36- '

*) ad Phys. fol. 32.

5) II. I.

6) de plar. phil. I. i3. ~) ad Phys. fol. 6. a.

8) Piiii soph. cap. VI. ') i'raep. evang. i. 3.

>v

über Anaximandros. 101

Mittelding ausdrücklich dem Anaximandros zuschreibe, sondern wo er da- von redet, dafs dieses Mittelding zwischen Luft und "Wasser, oder auch unbestimmt eine Natur izaçù. çoe^sia als Urstoff angenommen worden *), da nennt er nirgends einen Urheber, und nach einer Stelle des Simpli- cius2) scheint Alexand. Aphrod. zuerst und vorzüglich diese Stellen auf den Vnaximandros bezogen zu haben. Es mag also wohl diese Autorität sein, der hernach die andern Commentatonn und hie und da Simplicité selbst gefolgt sind. Mit welchem Reclu, dieses zu entscheiden haben wir wohl schwerlich einen andern Weg, als wenn wir auszumitleln suchen, soviel wir können, welches v\ohl des Aristoteles Meinung von des Anaximandros Princip gewesen sei. '

Dafs Aristotcies nirgend, wo er von jenem Mitteldinge redet, des Anaximandros erwähnt, da er den Mann doch sonst nicht verl könnte freilich schon an sicli unwahrscheinlich machen, dafs Erfindung zugeschrieben, allein auf der andern Seit« das andere, dafs Anaximandros sein lue:'. 11 ich es gar nie! t habe; also müssen wir der Sache auf andere Weise n I Dafs Aristoteles überzeugt gewesen, Anaximandros h; liehe als solches zum Princip gesetzt, sondern ein besti endlich unbegrenzt gedachtes Wesen, wird mehr als wa gendem. Es ist nemlich offenbar, dafs er unsern Mann, i liegt, zu denen rechnet, die er <pucrio/.ù)'r>uç nennt. \ on .. u .11 Zusammenhange nach kann es nur auf sie gehen, lieh a) , keiner anter ihnen habe das Unendliche als ein Wes« setzt, sondern nur so, dafs nie Unendlichkeit als I i

zukomme, und tadelt nur. sie sollten deshalb nicht d i Princip setzen, sondern jenes, dem sie Unendlichkeil i « man

''.«"mute sagen) dieser' Tadel treffe vorzüglich den Anaximaiid t et

vorher4) an die Spitze derer gestellt hatte, welche behaupteten, I i ud-

.') Phys. I, j. III. j. 51 di Coel. I LI , 5. -) ad Phys. fol. 32.

PI fS, III, f>. xur .'• KttfOV ù>.>.' ••' ■" t aort

ayx. avâixtroa «xùrô dyx'1Cv ■)-,;""') "'■■'■■ -

*) Phys. III,.». Ed. Casaub. -jij A. wo ar ein« u/örtlicha \ ührung des An.ixi-

mamlros steht, nur dafs siu leidet in iudkectQC Keile Völlig auigelosei ist.

102 Schleiermacher

liehe müsse Princip sein. An demselben Ort1) sagt er, einige setzen den unendlichen Urstoff, aus dem sie alles andere erzeugten, als ein von den Elementen verschiedenes, aus dem Grunde weshalb er überhaupt nichts in der Wahrnehmung selbst vorkommendes sein dürfe, weil nemlich sonst das gleichartige entgegengesetzte, wenn also das Wasser Urstoff wäre und unendlich dann das Feuer, von dem Unendlichen müfste verzehrt werden und also gar nicht könnte vorhanden sein. Hier aber erwähnt er nicht einmal das Mittelding zwischen Wasser und Luft ausdrücklich noch we- niger den Anaximandros , dennoch bezieht Simplicius2) auch diese Stelle auf unsern Mann, welches man um .so mehr bewundern möchte, da sein beständiges Stichblatt Ioannes Philoponos fast dasselbe gethan. Nemlich an einer andern Stelle 3) sagt Aristoteles, Einige nähmen einen gemeinsa- men von den vier Elementen verschiedenen Grundstoff QxiKr^v) an, der aber doch auch körperlich sein solle und für sich darstellbar (%oçi<r>îî0> und tadelt dieses, weil ein solcher ja doch auch nicht könne ohne Gegensatz sein, dieses nun bezieht Ioannes Philoponos auf den Anaximandros, und dringt ausdrücklich, vermöge seiner Christlichkeit darauf, dieser Tadel gehe nur auf die Körperlichkeit einer solchen unendlichen àç-%q. Dem sei nun wie ihm wolle, hätte Aristoteles geglaubt, das Princip des Anaximandros sei ein unkörperliches: so wäre es hier sehr an der Stelle gewesen, des- selben als Ausnahme zu erwähnen. Dal's Aristoteles das Princip des Anaxi- mandros ebenfalls für ein körperliches, also für einen Grundstoff angese- hen, bestätigt sich auch durch eine andere Zusammenstellung, die auch Tennemann4) schon gemacht hat. Nemlich Phys. III, 5. führt Aristoteles fünf Gründe an, weshalb überhaupt ein Unendliches angenommen werde. Unter diesen ist auch der, dafs so allein Erzeugung und Untergang nicht ausgehe5). Kurz darauf c) wiederholter diese Gründe noch einmal wider- legend, und sagt besonders, auch aus diesem Grunde sei kein unendlicher wahrnehmbarer Körper nothwendig. Nun stimmen mehrere Zeugnisse über- ein, dais grade dieses der Grund gewesen, weshalb Anaximandros seinem

*) Phys. III, 5. Pag. 2i5. A.

2) ad Phys. fol. III. a. b.

3) de gen. et. corr. II, i.

4) Gesch. d. Phil. I, 66.

*) ourco (Uoi'Qç jUtj xmoKntsiv yivscnv xoù (p^oçxxi: -

'') ibid. cap. 8. oxiTs yuy mot r\ yéveo'it; pvr\ inihiizjj ùvayxocïox' èvepysiu »rCtlçov slvou.

über Anaximandros. 103

Princip die Unendlichkeit beigelegt habe1), und zwar so, dafs man glau- ben mufs, es liege in den Worten des Aristoteles selbst eine Anspielung auf eigne Worte des Anaximandros. lis wird daher sebr wahrscheinlich, dafs Aristoteles das Unendliche des Anaximandros als einen wahrnehmba- ren fvörper darstellen will: und da offenbar nicht als eines von seinen vier I menten, so folgt als ein jenseit derselben zu suchendes -raoà çot- E&örperlich also war nach Aristoteles die àr>%T? des Anaximandros i, ein Grundstoff, aus welchem sich alles andere entwickelt hat, nicht ein Princip in dem Sinne, wie etwa FreundschaA oder Feindschaft2). Dafs aber eben so gewifs Aristoteles diesen Grundstoff unseres Marines weder für eines der vier Elemente gehalten, noch für jenes Mittelding, das liit'st sich aus der eben angeführten Stelle auf das deutlichste darthun. Er theilt nemlich ein und sagt: ..Einige nemlich der Physiker setzen das Seiende als Eins, nemlich einen zum Grunde liegenden Körper, entweder von den drei Elementen einen" denn dafs die Erde keiner zum Urstoff an- genommen, ihrer Unbeweglichkeit wegen, hatte er schon bemerkt „oder einen andern, der dichter ist als Feuer, dünner aber als Luft, und er- zeugen das Uebrjge, indem sie durch Verdichtung und Verdünnung das \ i t le entstehen lassen.' Dieses dichtere als Feuer und dünnere als Luft ist nun freilich nicht das von Andern dem Anaximandros gewöhnlich zu- geschriebene, und von Aristoteles auch anderwärts angeführte Mittelding,

') Cic. quaest. IV, 3j. Themist. in Arist. Phys. fol. 3j. Simpl. de coel. fol. i5i. a. aiuipov Si itp ôrt'i; xinsttsro, A' êxTJ %çàîê&cu npàç rù„- ysvscratc; àâioAtitarcoç. Vor- züglich aber de plac. phil. I, 3. hsyfl ovv <5iù tl Hxtiçtôv içtv; ïva fi^FV iKKéutn i\iyéveai(; >, i ,Hço:uf'rr|. Wenn man diese beiden Stellen vergleicht, (mit der letztern Stimmt wörüit h Stob, Ecl. phys. I. p. 292 überein): so kann man nicht zweifeln, dafs ilie Verfasser die Worte des Anaximandros hierüber noch aus andern Quellen als der Aristotelischen Stelle gekannt haben.

J) Mari mufs die entgegengesetzte Ansicht nicht hineincorrigifen in eine verdorbene Stelle des Simplicius ad Phy.\. fol. ,Î2. b. ri'oi'icrcxç yàj> 7<j.q Svm.'tlôrt\rau; h> feß i'imz'i u/i'1,1 «^f/jirp i'ivri açrcifiart fxxylvrcr^-ixl <p4|<rtv '.Arni/en riVu.,-. Nicht icrcô- /Liàr.\> darf mau schreiben, sondern nur 0-0,11 xr/ . wenn gleich dies letztere über- flussig scheint; denn nicht viel anders steht es in der hierzu gehörigen s" lli Aristoteles Phys. I, 4: oi fuv hv iroeqcron/r«ç r.'> ov cràfitn ùtotctîfirvoi fj r

rpLov ti i, •'■■.'■ îç-ii' ii'ii'i. n 1 xvxvortgarv, oespoç cVr Xntrorapov, ràXKa ytv-

vcüotv iruxvi>rr\ri xu'i fum>6n\ri ttoXXia ltotoHyt _. wenn nicht auch hier stehen spll ffij/ii ri >-rroK. was im Zusammenhange mit dem Ende des vorigen Kapitels besser scheint.

jc4 Schleiermacher

sondern dieses steht eine Stufe tiefer zwischen Luft und Wasser. Simpli- cius fügt in der hieher gehörigen Stelle des Commentars r) nur ganz ein- fach hinzu: „oder wie er anderwärts sagt, dichter als Luft und dünner als Wasser," und in der That, für die Sache macht es keinen Unterschied. Das zweite hieher gehörige Glied nun lautet so2): ,. Andere aber," Physi- ker nemlich, „scheiden aas ihrem Einen," welches hier leider wieder un- bestimmt gelassen wird, „die darin befindlichen Gegensätze aus, wie Anaximandros sagt, und erzeugen also auf diese Art das übrige Viele aus dem Einen zum Grunde liegenden Urstoff. Wenn also nach Aristoteles v< rmittelst des Mitteldinges, und hier mufs wirklich ganz gleichgültig sein, ob dieses . a i.uu' und Wasser liegt, oder zwischen Luft und Feuer,

eben wie vermittels« eines der Elemente als Urstoff nur auf dem Wege der Verdünnung und Verdichtung von den alten Physikern erzougt wird; Anaxi- mandros aber ausdrücklich, nicht so, sondern durch Ausscheidung der Ge- gensätze aus seinem Einen erzeugt haben soll: so kann Aristoteles ihm je- nes Mittelding nicht als Urstoff zuschreiben. Tennemann sagt zwar3), Aristoteles schreibe dem Anaximandros beide Erzeugungsarten zu; allein in iler einen Stelle ist er eben nicht genannt, und sie ist nur durch eine unrichtige Combination auf ihn bezogen. Es ist daher ein ganz vergeb- licher Versuch,, beide Erzeugungsarten, die Aristoteles ausdrücklich ein- ander entgegensetzt, mit einander vereinigen zu wollen, wie er denn auch sehr unbefriedigend ausgefallen ist. Simplicius hat auch .hier ganz recht gesehen, und bemerkt ausdrücklich 4), man sehe aus den Worten des Aristo- teles selbst, der ja den Urheber des Mitteldings unter die durch Verdich- tung erzeugenden setze, den Anaximandros aber auf eine andere Weise erzeugen lasse,* dafs nach ihm jenes Zwischenwesen dem Anaximandros nicht zugehören könne, und widerlegt hier den Alexand. Aprod. So dafs man sich wundern mufs, wie er an andern Orten dieser seiner umständlichen und so klar erwiesenen Aussage wieder abtrünnig werden und dem Alexan- dros nachsprechen kann. Wie dieses zugehe, und welches der Schlüssel sei zu diesen Widersprüchen des Simplicius, darüber ist meine Meinung

») fol. 32.

') Phys. I, 4. ix roù svoç ivoxxraq 'fax, svavriofrirai; Ixx.çLvo'variv cocrrsj»

A.va£t./u.avôçoç cpi]cri. 3) Gesch. der Phil. I. S. 69. *) Comment, in Phys. fol. 32.

diese.

über Anaximandros. 105

diese. Dieser unschätzbare, gelehrte und geistvolle Schriftsteller verfahrt sehr besonnen und wahrhaft kritisch überall am Anfange; aber an Aus- dauer fehlt es ihm ganzlich. Ja weiter hin, desto mehr überwältigt ihn die Masse. Diese Behauptung läfst sich auf das vollständigste durchführen. Jeden Gegenstand behandelt er gründlich, mühsam und mit Liebe, wo er ihm zuerst aufstöfst, weiterhin gleichgültig, trocken, oberflächlich. Und eben so gilt dasselbe auch von seinen Werken überhaupt. Das erste Buch seines Commentais über die Physica ist unschätzbar, sowohl als Quellen- sammlung, als wegen des Reichthums gesunder Ansichten und Urlheile; weiterhin finden sich weit sparsamer Anführungen dessen, was ihm von den Schriften der Aelteren noch vorlag oder sonst bekannt war, sondern er hat neben seinem Grundtext nur, wie man deutlich sieht, die bedeutend- sten der früheren Ausleger vor sich liegen, an welche er sich mehr oder w-niger vergleichend, prüfend, widerlegend anschliefst. Auch hier bleibt er immer schätzbar, weil grammatische Krilik und Interpretation mehr her- austreten, nur für den philosophischen Geschichtsforscher ist er bei weitem unbedeutender. Daher findet sich in dem Commentar zum ersten Buch von der Natur die ganz richtige Ansicht von dem unendlichen Princip des Anaximandros, sowohl da wo er zuerst von ihm redet1), als auch ander auletzt angezogenen Stelle. An dieser bemerkt er zugleich, wie trotz der von ihm angeführten und anerkannten Gründe dennoch Alex. Aplirod. dem Anaximandros jenes Mittelding zuschreibe, und tadelt ihn desfalls. Spa- terhin aber im Commentar zu Phys. III, 4 und b 2) schreibt er dem Alexau- dros unbedacht aber auch, wie man nicht übersehen darf, nur beiläufig den früher widerlegten Irthum nach. Dasselbe geschieht auch in dem Commen- tar zu den Büchern vom Himmel, in welchem er es nächst dem Joannes Philoponos zumal weiterhin, wo auch solche Stellen am meisten vorkom- men, vorzüglich mit dem Alexand. Aphrod. zu thun hat. Also dieser Aristotelischen Stelle, die so deutln li sprich! und den Anaximandros gra- dezu nennt, und dem diese Stelle würdig beachtenden Simplicius, wollen \\ ir trauen und beide zum Grunde legend für gewifs annehmen, Aristoteles habe jenes Zwischenwesen nicht für die ào%îJ ^es Anaximandros gehalten;

') fol, 6. a.

-") fol. 107. roioVj7ov ywj> ^ Lvit^l^o.vôçot; r" /i«"«41-' tv$>u^ xoù ù«j>oç ùlittiyor .

l'lnl.xoj.li. KUssc. 1804 1811. ' '

I06 Schleiermacher

nicht aber wollen wir uns von dem schon nachlässig gewordenen und vom Alexandros verführten Simplicius selbst wieder verführen lassen, dafs wir vom Aristoteles gegen seine eigne deutliche Erklärung glauben sollten, er meine den Anaximandros, wenn er von jenem Mitteldinge redet. Wir dürfen aber auch nicht verschweigen, was wohl diejenigen am meisten für sich haben, die dennoch behaupten wollen, Aristoteles' habe das eine eben so bestimmt ausgesagt, als Jas andere. Mir scheint es dieses zu sein. Fins. III, 14.*) sagt er, mit Recht setzten die Physiker das Unendliche als àçvi7. Denn es könne weder umsonst sein, noch könne ihm irgend ein anderes Vermögen einwohnen, als nur als Princip. Denn alles sei entwe- der Princip, oder von dem Princip her, für das Unendliche aber könne es kein Princip geben. Denn sonst hätte es auch eine Grenze. Ferner setzen sie es als uurr/eugf und unzerstörbar, eben weil es Princip sei. Denn das GewoiK !,c m hme nothwendig auch ein Ende, und ein Ende gebe es auch für jede Zerstörung. Darum2) wie gesagt, scheint es für dieses nicht wieder ein Princip zu geben, sondern dieses das Princip alles übrigen zu a umgeben und alles zusteuern, wie alle sagen, dieneben d>'tn Unendlichen nicht noch andere Ursachen annehmen, wie den Ver- stand oder die Freundschaft, und selbst das göttliche zu sein, wiees denn un- sterblich sei and unvergänglich, wie Anaxfmandros sagt und die meisten Physiologen." AVenn nun die Worte à^ài'arov xat âvcoKsS-çov hier, wie min aus dem <fro-l sieht3), Worte des Anaximandros sind, wer wird sich wohl weigern, auch die früheren aus dem Aristotelischen Style ganz her- aus gehenden xou irEçièyéiv a-xavra, -aal iràvra Kvfîsovàv für AA orte des Anaximandros anzuerkennen? Vergleicht man nun hiermit eine andere Stelle wo Aristoteles von jenem Zwischenwesen also redet4): „denn Einige

3) Ed. Casaub. 214. A.

3) âio, xaP'â-xto }.h/nt\ev , wo ra.\>tr\<i àç%r\} 0ÖÜC1 au?j\ rcÖT aXXetV tirai fioxsl, r.al •jCEOily^Eiv it.xj.v7ij. , r.où ■xJ.L'Ta. xi>t8spvqcv, coç epoeow oerot tuv. ir.rxoijcri itaoa ro aacsiçov U'lï.uq cufîaç, o'inr voùv rj tpûviav' v.ui roùro sivat ^Ïûv àfrâvarov yào v.al exveo^sp-oev, Stritsp cpljow 6 ^AvaSî/iiavôaot; xcxl 01 itksïçoi 7Ùv tfxsaiokôycav.

■>) Simplicius fol. 107. liest zwar hier cpac/v; aber gewifs falsch, denn er schreibt die Worte selbst dem Anaximandros zu.

■*) de CoL-1. III, 5. èrioi yàç i'v /uuôvov vitorîSrEvrtç, xat rovrcov 01 /u.s\' xiôayp , 61 ai u-ya, ai 6e. xüp, 01 6s iiâafoç /u-lv XsxTofcoov , usooe äs jiuxvuTfoov , 0 jtFpiex*41' cpair; rcaVTUG rouç oujai'ouç uxeiyov ûr.

über Anaximandros. 107

legen nur Ein Element zum Grunde, und unter diesen Einige das Was- ser, Andere die Luft, Andere das Feuer, andere ein dünneres als Wasser und dichteres als Luft, welches, wie sie sagen, alle Himmel umgiebt:" so kommt nun hier jenes itsç>té%£i,v airavra, wieder, und da er unmittelbar fortfährt: „die nun unter diesen als jenes Eine das Wasser setzen oder die Luft oder das zartere als Wasser und dichtere als Luft, und dann hieraus durch Verdiinnung und Verdichtung das andere erzeugen, diese merken nur nicht, dafs sie etwas anderes vor dem Element .annehmen," so scheint auch hier Anaximandros angespielt, und ihm also sowohl jenes Zwischen- wesen, als auch die Erzeugungsart durch Verdünnung und Verdichtung beigelegt zu sein. Allein dies heifst offenbar zuviel aus dem blofsen teole- %£iv schliefsen. Ja wenn noch der wenigstens etwas individuellere Aus- druck -x.Vjii.Qvav es begleitete, oder sonst noch eine Erinnerung aufzuzei- gen wäre an die Anaximandrischen Worte der obigen Stelle! Aber jener Ausdruck ■xe^ie-^Eiv allein kommt gar zu häufig wieder in allen allen kos- mogonischen \ 01 Stellungen, und kann jedem eben so gut zugehören, als dem \na\imandros. Darum kann man aus dieser Stelle nichts erweisen, und jener Ausdruck kann nicht eben dieses auch nur im mindesten auf- wiegen, dafs Aristoteles hier ganz bestimmt jenes Zwischenwesen mit der Verdünnung und Verdichtung zusammen stellt, dem Anaximandros aber diese Erzeugungsart anderwärts bestimmt abgesprochen hat.

Die 1 rage, wem denn wohl, wenn nicht dem Anaximandros, Aristo- teles jenes Mittelding, zu dem er dvn Urheber niemals nennt, möge zu. schrieben haben, kann uns hier nur beiläufig beschäftigen. Jene alte Theorie, die nur bin Pruieip zum Grunde legt, ist geschichtlich auf einen so bestimmten und leicht zu. durchlaufenden Raum beschränkt, dafs min glauben mul's, es könne nichl schwer zu entdecken sein, wen er gemeinl habe. Da man ollenbar mit seinen Vermüthungen in der iohi chen Schule bleiben mufs: so weifs ich nichts anders aufzustellen , als dieses. Ich habe /war anderwärts1) gezeigt, dal. auch dem Diogenes mmi Apollonià jenes / ischenwesen nicht kenne als sein l rstoff beigelegi werden, weil ei mil dem Vnäximenes der Lufl diesen Platz anwies; dennoch ist es leicht m lieh, dafs Aristo tele«, wo er dieses Zwischenwesen anführt, keinen andern

') In der oben stehenden Abhandlung über den Diogenes von Apollonià.

O a

io8 Schleiermacher

gemeint hat. Denn wir haben gesehen > dafs Diogenes sehr bald in seinem Werk auf das Einzelne übergieng, und sich mit diesem am meisten be- schäftiget hat. Nun aber ist aus einigen Spuren wahrscheinlich, dafs er als specielles Princip des organischen Daseins eine warme Luft annahm, wie sie beim Athmen, welches ihm die ursprüngliche Lebenserscheinung war, vorkommt, als Princip des unorganischen Daseins aber die l^aâç, eine feuchte, nicht lebenswarme Luft, in welcher die natürlichen chemischen Prozesse am besten von statten gehn. Wenn er nun von der Luft an sich nur im Eingange weniges, weit mehr aber von diesen beiden besonderen Principien gesagt, die er leicht jedes an seiner Stelle von der gemeinen Luft kann unterschieden haben: so kann leicht sein, dafs Aristoteles ge- schwankt, und ihm bald die Luft, bald diese beiden Mitteldinge beigelegt hat, wie er denn auch fast abwechselnd und unter sehr gleichen Umstän- den beide anführt, wie sie sich dem Diogenes in der unmittelbaren An- ordnung aus dem Einen differenziirten, hier das zwischen Luft und Feuer, dort jenes zwischen Luft und Wasser. Doch dieses sei nur angenommen, bis jemand etwas besseres miuheilt.

Näher aber liegt uns die Frage, wenn das Unendliche des Anaxi- mandros eine körperliche àqyjr) war, aber weder ein Element noch ein Mit- telding zwischen zwei Elementen: was war es denn? Aristoteles tadelt1) diejenigen, die einen von den vier Elementen verschiedenen, doch aber körperlichen und für sich darstellbaren Grundstoff annehmen, weil ein solcher als wahrnehmbar nothwendig unter dem Gegensatz stehen müsse. Nun aber gesteht Aristoteles dem Anaximandros selbst zu2), dafs er aus seinem Urstotf durch Ausscheidung der Gegensätze die andern Dinge er- zeuge, kann sich also auch der unmittelbaren Folgerung schwerlich ent- ziehen, dafs dieser Urstoff, als sämmtliche Gegensätze in sich befassend, nicht selbst wieder einen Gegensatz anfser sich haben könne. Hat er nun den Anaximandros hier nicht mit widerlegen gewollt, so dafs dessen Ur- stoff nach ihm zwar als körperlich, vielleicht auch als für sich bestehend, ywçiçov , gewifs aber nicht als in die Wahrnehmung fallend, cuov^roV,

3) de gen. et corr. II, i. àX\ù 01 p.ùv itoioxivrtç (x'ictv \ihi\v rtapà etçr^Ltva , raiî j rtjv 6e cro(u«5-£5£T]v xoù %aç>içrp>, âfiaçrâvovariv . ct.6xivoi.riyv yàp avsu È-vavrtCûffecof

ilvai To cco^u-oc toxito ato-^rjrôv av.

~) In der oben angezogenen Stelle, Phys. 1 , 4.

über Anaxùnandros. 109

müsse angesehen werden? Oder will er ihn hier mit widerlegt haben: so mufs er ihm das letzte andichten. Denn in der Sache liegt das Gegentheil : denn was alle Gegensätze in sich befafst und aus sich ausscheidet, das kann zwar in gewissem Sinne als körperlich und als für sich bestehend, in keinem Sinne aber als sinnlich wahrnehmbar gedacht werden oder gar auf- gezeigt in der Erfahrung, weil nur ausgeschiedenes, und unter dem Gegen- satz begriffenes kann wahrgenommen werden. An einer andern Stelle T) widerlegt Aristoteles den unendlichen Grundstoff, der selbst eines von den Elementen sein soll, dadurch, dafs dieser die drei andern ihm entgegenge- setzten, aber nur endlichen durch sein Uebergewicht aufreiben müfste, so dafs sie neben ihm gar nicht könnten gefunden werden. Den von den Ele- menten verschiedenen unendlichen Grundstoff aber liifst er deshalb nicht gelten, weil es keinen einfachen Stoff gebe aufser den vier Elementen*, dem woraus die Dinge entständen, darin müfsten sie auch wieder aufge- löst werden, es werde aber ein solcher Körper nicht wahrgenommen als Resultat der Auflösung der Dinge» Iliedurch nun müfste Anaximnndros, dessen Grundstoff von den vier Elementen gevvifs verschieden war, offen- bar mit widerlegt werden, wenn er einen wahrnehmbaren Grundstoff ge- setzt hätte. Nun aber hat uns Simplicius ein Fragment des Anaximandros aufbewahrt, das einzige, soviel mir bewufst ist, abgerechnet die wenigen Brocken, welche man aus jenen Stellen des Aristoteles doch nur unsicher herstellen kann, in welchem aber unser Mann denselben Grundsatz aus- spricht, zu dem sich Aristoteles hier bekennt, ob Simplicius es aus eigiu i Ansicht seines Buches habe oder nur vermittelst des Theophrastos, mag un- entschieden bleiben. Es lautet aber2) so: ..Woher das, was ist, seinen „Ursprung habe, in dasselbe habe es auch seinen Untergang nach der Bil- ligkeit. Denn so gebe es seine Bufse uik! Strafe fiir die Ungerechtigkeit „nach der Ordnung der Zeit." "Was Simplicius hinzufügt: ■xoirjixcjncçoiç wvôftMTiv a-vrà 'hèyfùv giebt deutlich genug zu verstehen, dafs er selbst die- ses als Worte des Anaximandros nimmt und giebt, und gewifs wird nie- mand sie für untergeschoben halten, denn sie tragen zu deutlich das Ge-

J) Phys. HI, 5.

*) Simpl. in Phys. fol. 6. a. ii, u>v 6m ij yri-t(rl< r^i toiç oZcri xal ri\v tp^oçiàv ii$ rauTa ycvtcr^ai xaru r<\ y^nojv . öaivvui yc/y «Crue rtvriv xul Oi'xn^ r'W otälKtaj

no Schleiermacher

präge altionisclier Art und Styls, das nur zum Theil unter Simplicius Hand durch Auflösung in die indirecte Rede verschwunden ist. Wenn nun in diesem Grundsatz Anaximandros mit Aristoteles übereinstimmt, und wenn sein Unendliches auf der einen Seite weder ein rein unkörperliches war, noch auf der andern eines von den vier Elementen, die Aristoteles als wahrnehmbare einfache Stoffe ansieht: worauf führt uns dies natürlich? Dafs das AYahrnehmbare nicht ohne Gegensatz könne gedacht werden, ist zu leicht und einfach, und liegt offenbar dem zu nahe, der grade die Erzeugung aller endlichen Dinge als Entstehung von Gegensätzen ansieht, als dafs er es könne übersehen haben. Was bleibt übrig, als dafs Anaxi- mandros dem Aristoteles, wenn er sich mit ihm hätte unterreden können, zwar würde zugegeben haben, sein Urstoff sei ein körperliches, weil er ihn nemlichj nm mit des späteren Mannes Worten zu reden, mehr wie die materielle Ursach aller Dinge beschrieb, als wie die formale, und keine fremde formale zu Hülfe nahm, wiewohl er sich sein Unendliches auch gewifs in seinem Hervorbringen nicht abgesondert dachte von dessen ewiger Bewegung, die ihm doch die formale Ursache der Dinge war, wie Simplicius ausdrücklich sagt, dafs des unendlichen Wesens ewige Bewe- gung ihm die Ursache sei der Entstehung der Dinge1); dafs er ihm ferner vielleicht auch eingeräumt hätte, sein Urstoff sei für sich besteh er.' 11^,

in so fern er nemlich nicht in irgend einem der uns vorliegenden Din«e so enthalten sei, wie etwa nach Aristoteles das Allgemeine in dem Besonde- ren und Einzelnen enthalten ist, aufser diesen aber nirgend anzutreffen, wiewohl er sich wohl auch hier würde vorbehalten haben, die nicht-Trenn- barkeit des Urstoffs von der Bewegung, die ja eben deshalb eine ewige war, und also gesagt haben würde, in so fern sei der Urstoff nicht für sich dar- stellbar; dafs er sich aber dem Aristoteles auf keine Weise würde dazu verstanden haben, ihm seinen Urstoff in der Auflösung und Zerstörung der Dinge sinnlich nachzuweisen, wie sich das Feuer sinnlich darstellt aus an- derem in der Verbrennung, und das Wasser in der Verdunstung. Sondern er würde gradehin und unbeschränkt geläugnet haben, seine àç%r/ sei kein sinnlich wahrnehmbares, aiaanqTOv, wie jene sogenannten Elemente, die jedes an dem andern schon seinen Gegensatz aufser sich haben, wie sie

*) Cornent, in Phys. fol. g. b. aitït&ov nw cpx)crn< ciXkv\v ox>ffcxv ïàv mrcrapcoi' çoi- %ticov aç%i\v sPtTo, ijç Tr\v àiâiov x,ivr\artv àifvAv aivai rrjç rcäv uvr^yv ytvi- trsoç skrye.

über Anaximandios. i j t

denn Aristoteles selbst nur durch solche Gegensatze beschreibt. Vielmehr, so könnten wir vielleicht in seinem Namen fortfahren, gehören eben des- halb jene Elemente mir schon zum erzeugten und endlichen, und zwar als ein zweites wenigstens, und ich behaupte, dafs die letzte Zerstörung eben sowohl als der erste Ursprung der Dinge sich unserer Wahrnehmung entziehe, und dafs was in dieser das erste ist und letzte, nicht der Erston0 selbst ist, son. lern ein theils noch weiter zerstörbares, theils schon wieder gewordenes, Auch loht Aristoteles an einer andern Stelle1) eben desfalls vor denen, die eins der Elemente als Erstoff annehmen, diejeni- gen, die ein Zwischenwesen annehmen, weil nemlich die Elemente schon in Gegensätzen verflochten wären; nächst ihnen aber am meisten die, wel- che die Luit annehmen, weil diese noch die wenigsten wahrnehmbaren \ erschiedenheiten zeige. Müfste er nicht nach demselben Gmndsafë noch mehr die Vorstellung des Anaximandros rühmen? Auf diese ^ eise nun löset sich alles, und wir erhalten eine Anschauung nicht unwertli für den ersten Anfang der speculativen Naturwissenschaft zu gelten, grade so be- stimmt, wie sie auf diesem Gebiet zu jener Zeit sein konnte, und grade unbestimmt genug, dafs spätere, zumal auf einem empirischen Standpunkt mit Hecht klagen durften, er habe die Natur seines Unendlichen "nicht ge- nau bestimmt. Was korurte^r auch weitersagen, nachdem er gesagt haue, es sei das Eine, aus welchem sich alle Gegensätze aussehenden? dafs also das Wesen aller Materie darin enthalten sei, hatte er keine Veranlassung noch besonders zu sagen, dies? war. das, was sich damals am meisten von Sélïfcl \ersiand. I ml sonst konnte er ja nur, wenn eres mit den in der Erfahrung gegebenen Dingen und so auch mit jenen vier Elementen ver- glich, die Verneinung aufstellen, es sei weder dies noch das, eine Vernei- nung-, die nur insofern ni. In inlyiltleer war. .Is sie aus dem Gebiet der Gegensätze herausführte, f n diesem Sinne nun war sein l rstoff ein wahr- haft unbestimmtes und unbestimmbares, weil alles sinnlich bestimmteerst

'/ I'hys. I, 6. cjcr:tf i> s?«"'< e '" (Wiorti :mu xpxjcriv îcâv otov >

[i]à/iicx diese beiden VVort« mufs mau offenbar einschieben] ■', *ùp> ï, f.ura£,à

T01T1..1'. âoxti St T'< iirra^n tiiù)j.nv Jii'i yuf tSi (xuu yr\ libelle ich) x<xî <ir',v

xiâcoç /i«r' tn'oniTioTUfrcov trufMUiùity/txva »çt. 6tà iv oi ro

>àito>tilpi*v6V ' .-.-;••> i mi- .-•_■• (wenn ai du !>• i dietffeft) weiteren Aus

druck Aristoteles grnde den Aiuxi in.iiul r...s im (. n l»-il) rdjv «.*' ItMusrv •■'

•u)'pa< jcuf ;//>• i Sioupofiiç ulfti -

ii2 Schleier mâcher

aus ihm entstand. Ja hier soll uns auch Alexandros von Aphrod. willkom- men sein, wenn seine Aussage über das Princip des Anaximandros nicht ganz und gar leere Vermuthung war, sondern ihr wenigstens dieses zum Grunde lag, dafs er wufste, es sei beim Anaximandros von jenen beiden Zwischenwesen zwischen Luft und Feuer und zwischen Luft und Wasser die Rede gewesen. Denn da Simplicius r) als die obersten ausgeschiede- nen Gegensätze die des warmen und kalten, des trocknen und feuchten namhaft macht, auf denen bekanntlich auch die vier Elemente nach einer gewifs nicht dem Aristoteles eignen, sondern im gemeinen Leben sehr al- ten Ansicht beruhen: was liegt eigentlich näher als dafs Anaximandros, um so mehr als ihm natürlich war, zu behaupten, die erste Erzeugung liege noch jenseit der Wahrnehmung, die vier Elemente nicht werde als das erste aus dem Unendlichen hervorgehende angesehen haben, sondern ge- sagt, über ihnen stehe natürlich eine Ausscheidung des Gegensatzes von warm und kalt, ehe noch der Gegensatz von trocken und feucht auch ausgeschieden sei, nur dafs nicht jene erste sondern erst diese zweite Er- zeugung wahrnehmbar sei. Das Warme aber, in welchem noch ungeschie- den liegt der Gegensatz von trocken und feucht, was ist es anders als das Mit- telding zwischen Luft und Feuer, aus welchem, wenn nun der zweite Gegen- satz sich ausscheidet, das getrocknete Feuer wird, und das feuchtgewor- dene Luft? Nur freilich, dafs er diesem miifste ein anderes gegenüber ge- stellt haben, als kaltes, nemlich in der Gleichgültigkeit des trocknen und feuchten ein Mittelding zwischen Wasser und Erde, von welchem nie- mand etwas meldet, sondern nur im allgemeinen kommt vor, dafs er den Ausscheidungsprozeis des zweiten Gegensatzes erwähnt und das Meer für den Ueberrest der einen Seite desselben angesehen habe2). Darum möge dieses dahin gestellt sein, und es stehe nur hier als eine Andeutung, wie Anaximandros sein Unendliches könne gegen die Elemente gestellt haben.

*) Cornent, in Phys. fol. 32. b. Èv<x.vriôti\rsq ôè suri, ££$>/iov i}>u%pöa', epßov \>yçôv xut ai àhXiXL.

a) Plac. phil. IU, 116. f Ava^i'fiavSçoç j-tjv pc/Xixcrcrà%' (p^criv eivou fr\q ■jrpcârrjç x'j-yia- criaç ht.i'Hja.vov , rjcVo jiiiv icXslov ,ilÉj>oç avs^ciavE ro itvo , ro 6k XeicpPÈv âtu rr\v sxftarucriv fXBfeßaiKev. Ob ■vyçicto-la, sein eignes Wort sei, ist wohl nicht gewifs, aber sehr wahrscheinlich, und eben so wo exxavariç entweder für die primitive Ausscheidung des Warmen oder für das zweite gleichsam ErgrifFenwerden des trocknen und feuchten von der Wärme.

Die

über Anaximandros. 113

Die Hauptsache aber, dafs sein Urstoff der Inbegriff aller Dinge war, aber nicht ais ob sie in ihm schon wirklich waren enthalten gewesen, son- dern so dafs sie daraus durch Ausscheidung werden , diese wird sehr be- stätiget durch eine Stelle des Theophrastos, welche uns Simplicius1) aul- behalten hat, worin Anaxagoras und Anaximandros verglichen werden, und jener gewissermafsen auf diesen zurückgeführt*). Nachdem er nem- lich gesagt, Anaxagoras lehre, in jedem sei etwas von allem, jedes aber sei und wäre das am deutlichsten, wovon am meisten darin sei, fährt er fori: ..Wenn man es nun so nehme, sc scheine freilich Anaxagoras der mate- rialen Principien unendlich viele zu setzen, und nur für die Bewegung und ! .:.. tehungEine Ursache, den Verstand. "Wenn man aber jeneMischung aller Dinge als ein einziges sowohl der Art als der Gröfse nach unbestimmtes Wesen ansähe: so würde er dann nur zwei Principien setzen, jenes un- endliche Wesen und den Verstand, so dais er offenbar in der Vorstellung von den körperlichen Elementen dem Anaximandros sehr nahe kommt". Dieses „nur sehr nahe" bezieht sich nun eben darauf, dafs das Auszuschei- dende bei Anaxagoras schon in dem Unendlichen ist, bei Anaximandros aber erst in und mit der Ausscheidung wird; welchen Unterschied auch Theophrastos ausdrückt 3). Eine andere Annäherung beider findet sich in der Aristotelischen Metaphysik *), wo im Gegentheil dem Anaximandros eine Mischung beigelegt wird, allein die Stelle ist ohnstreitig mehrfach verdorben. Zwar bezeugen auch andere Nachrichten von einer Mi seh un . die in seiner Darstellung vorkomme5), allein sie ist keinesweges das 111-

T) Comment, in Phys. fol. 6. b. xal oriro jU*'i', (p-quri, Xötfißocvax'rav tfo'4

kvuÉfit/yoçoui rù» furu vkixaç ùo%ui; cxizr.U>ox!ç «otetv , tifU Sa rf;.; mvt\creaç y.ui

r?..- ycveatoç uîrlav fuaVi ràv vaxjv. « 6k ru; rt;r ,<if4"' ràv oacatvTcav pita i fliaev rivât yùirtv ào'jitçov jeaixar' çiôoq xou xara fisytPoq, crx>f.ißalv~ei Svo r«,

ùpyù^ txvràv Ksyeiv; rîjv roû cnttlyov 9x1010» xul rov uoîiv. jçî qxmxrai cr..,-

/tuxrtxà çoiyjZtt xayaTÛsrt<jrl<.ot; noittv Lv<x£,i(lXKvS$C(>. ■*) Genau so sagt Simplicius anderwärts in Phys. fol. 33. xoe Qaâipçaçoç Si ràv

"\r/_ tlç r lai ' kvaêj (JMvSyov awrffn5nr, x. r. K.

') iliiii. '•!• yevoALBveov oiKK uic<xç%awfcyv irporepov. *) XI, •_'. Kai rièr.l Îçl 7.1' Lv >i V -.rhrlov yuçi ijv «.uoû rcùvra, y.aî'lu-

kbSoxKboxk; t /. xou Kv<x£,ifi

') Stob. Ed. pliys. t*. 5oo. ' kvcU rèr» ox>çan/âv tpr/r/v uvatt -x $tçp.Lo\j y.ui

"tyi"/. ""' ." '. ,' ■■»■"•-•■ conf. Euseb. Praep. I. S. s>V' ','' r" •»• •" ' ■''''-

(UOO) ir.'i./i àv y.uc ùvy^x'n' x^rù r»|V yévi OH.V rvÖSt roù xoir/iou nrco.-:, -

Philosoph. KIjxc. iSo4 iSu. V

TI4 Schleie rmacher

sprüngliche, sondern sie entsteht schon aus den ausgeschiedenen Gegen- sätzen, und vielleicht liefs er aus ihrer ursprünglich unordentlichen und chaotischen Mischung, damit auch dieser alten mythischen Vorstellung ihr Recht widerführe, sich erst allmählig die Welt hilden. Weil nun das Prin- cip seihst nie erscheinen kann, mufs es in ewiger Bewegung sein, um die Gegensätze auszuscheiden, und so die Welt und in ihr dann den unterge- ordneten Kreislauf des Entstehens und Vergehens hervortreten zu lassen. und so schwebt das Unendliche des Anaximandros in seiner Unbestimmt- heit fast selbst zwischen dem körperlichen und unkörperlichen in ewiger Bewegung, selbst Eins und unverändert, aber alle seine, man weifs nicht, soll man sagen Theile oder Werke in immerwährender Veränderung dar- stellend1), und was aus der ewigen Einheit heraustritt in die kurze Freude

- für sich bestehenden Lebens durch den Untergang wieder strafend, je- des zu seiner Zeit, nach den Ordnungen eines ewigen Rechts. Wenn man nun den Thaies mit seinem Grundwesen, dem Wasser, und seiner Erzeu- gungsart durch Verdünnung und Verdichtung an diese Idee des Anaximah- dros hält: so ist nicht zu sehen, wie diese ungleich speculativere aus jener habe entstehen können, oder wie gar im eigentlichen Sinne Anaximandros des Thaies Schüler ^aCi,-»'^ oder wohl Nachfolger âiààoyjoi könne genannt werden2). Indessen mufs es neben dieser noch eine andere Sage gegeben haben, welche ihn dem Thaies mehr gleich gestellt hat. Denn eine solche liegt offenbar einer Erzählung beim Iamblichos 3) zum Grunde, dafs Py- thagoras nach einander zum Thaies und Anaximandros gereist sei, und mit jedem besonders philosophirt habe. Zeitgenossen waren sie allen Nach- richten zufolge und an einem Orte lebend, nur Anaximandros jünger, wo- raus die spätere Zeit, die den Begriff der Schule überall hineintrug, nicht verfehlte ein so bestimmtes Verhältnifs zu bilden.

A Venu aber doch ans des Anaximandros Urwesen durch einen innern Prozefs alle wahrnehmbare Materie entsteht, es also seiner Natur nach ein materielles Princip ist, und jene ewige Bewegung , durch welche die Weltbildung bedingt i<t, dem Princip ursprünglich und nothwendig ein1

') Diog. Laert. II, I. xul tu pisv /HspT] tiie.ra[i<xWzii' , ro as itàn< ù(u«r« JA ijjov nlvat.

-) So nennt ihn Simpl. in Phys. fol. 6. a. , anderwärts Coel. f. i5l. noXir^q xal ftoù- poç; Suidas Meifs noch mehr, und setzt avyyev\\ç hinzu. Auch Sextus, hisweilen behutsamer in solchen Dingen, nennt ihn üxuuc^r roCi QuXeu3.

') de vita Pyth. segm. n u. 12.

über Anaximandios.

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>

wohnt, nicht wie des Anaxagoras Verstand ein von aufsen gleichsam später hinzukommendes ist; zu welchen soll man ihn nun zahlen, zu denen die mit Gott philosophirt haben, oder die ohne Gott'.' Einige liiugnen gra- dehjn, dafs er einen Gott angenommen, weil sich nirgend bei ihm eine S|>ur zeige von einer bewufsten Macht an der Spitze aller Dinge. Andere bejahen es grofsmiithig , wegen jener oben angeführten Worte, dasPrincip sei göttlich, weil es unsterblich sei und unvergänglich. Diese könnten noch dazu genommen haben, was Simplii iu> zu der Stelle des Aristoteles, ir: der jene VVorte vorkommen, bemerkt1): ,,Ls sei kein Wunder, dafs „Anaximandvos sein Unendliches. göttlich nenne, .sondern ganz natürlich; „denn er wolle dadurch anzeigen, du fs Gott noch über demselben stehe, „indem ja göttlich etwas sei dadurch, dafs eS Antheil habe an Gott." Ge- wifs aber ist ans diest r Stelle nicht zu schlrefsen*, dafs in solchem Sinne b r die Gottheit in der Schrifl des \na\iniandios vorgekommen sei. Simplicius raisonnirt nur aus dem Worte £-e7oi>, und hat hier im dritten Buche schon gar nicht mehr jenen Sinn der Genauigkeit, die eignen Worte des Anaximandios auszuscheiden, und wenn er konnte weiter zu verfol- gen, sondern schon oberflächlicher hält er sich nur an das, was ihm eben aufstöfst. Was aber die Sache betrifft, so möchte ich sagen, wennAnaxi- mandros unter den Gegensätzen, die er aufstellte, auch den aufgestellt hatte zwischen Oist und Materie, und butte dennoch ein streng materiel- les Princip allein walten lassen, und diesem den Geist völlig untergeordnet als ein einzelnes und späteres Erzeugnifs, dann diu lie man ihn wohl ein<!i ilctoq nennen, und dann liiugnen, dafs er ein Philosoph gewesen, denn kein wahrer Philosoph war jemals ohne Gott Wederaber kannte Anaxi- mandros jenen Gegensatz, denn den \eltesten war das Leben Eines, die Seele eben sowohl das erkennende als dus organisch bewegende, und ulso Seele und Leib, letzteres im eigentlichen sinne genommen, angeschieden; noch um h darf man von ihm aussagen, es offenbare sich in ihm eine Nei- gung, vermöge deren er, wenn er jenen Gegensatz gekannt hätte, der Ma- terie einen Vorrang würde beigelegt haben über den Geist. Vielmehr, wenn ihm plötzlich dm K.enntnifs jenes Gegensatzes aufgegangen wäre, wie

Würde dies aui seine Philosophie geWÜrkl buhen.1 Wenn sein I neiulli-

') Simpl. ad Pins. fol. 107. xu) oùtfèv Stotcov, sc Ptîov heâXu, fiàXkov ai ùruy- xuhir. ix rotirov yàp iâûxwro rùr »watt. Srsïavyctç tq roxi -

fJJSTO%OV ic;n\

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n6 Schleiermacher

dies die Möglichkeit aller Gegensätze in sich begriff, und sie sich alle aus ihm ausschieden: so schied sich dann auch in seiner Ordnung der des Bewufsten und Unbewufsten aus, und sein Lirwesen war eben sowohl die Gleichgültigkeit dieser beiden Entgegengesetzten wie aller übrigen. Denn dafs das Bewufstsein, wie es uns in der Erfahrung gegeben ist, notwen- dig unter der Form des Gegensatzes steht, und es so nur in diesem Ge- biete das Bewufstlose gegen sich überhabend vorkommen kann, das leuch- tet wohl jedem ein. Darum scheint es richtiger, dem Anaximandros und Andern ähnlichen den Vorwurf des Atheismus nicht zu machen, weil wir ihn mit demselben Recht wieder bekommen konnten aus ihrem Stand- punkt, wenn sie uns beschuldigten, dafs auch wir die eine Seite des Ge- gensatzes über die Einheit erhöben. Doch dies soll nur als einWarnungs-

zeichen auch hier aufgestellt sein. Denn was nach mehreren Nachrich- ten ') Anaximandros in einem andern Sinne von den Göttern gelehrt hat, auch ihnen nemiieh komme Entstehen zu und Untergang, nur nach lan- gen Zwischenräumen, sie wären nemlich die Gestirne oder die unendli- chen Himmel, oder die unzähligen Welten; dieses, wie es auf der einen Seite vollkommen seinem Grundsätze gemäfs ist, dafs alles aus den Ge- gensätzen bestellende die Freude seines Daseins wieder durch Untergang bezahlen müsse, würde ihn auf der andern Seite bei uns der Goltesläug- nung nicht verdächtig machen; vielmehr würden wir es natürlich linden, dafs er die vielen Götter eben dahin stellt, wo alles viele sich linden mufs, und wir würden darin nur das Bestreben erkennen, welches sich durch einen grofsen Theil der hellenischen Philosophie hindurchzieht, und an dessen Stelle erst sehr spät ein entgegengesetztes tritt, nemlich die volksmä- fsigen mythischen Vorstellungen von Göttern an eine ihrem wirklichen Inhalt angemessene untergeordnete Stelle zu bringen, und ganz zu tren- nen von dem, dafs ich mich so ausdrücke, noch unbestimmten Entwurf der Idee eines höchsten Wesens, welchen auszuführen und wirklich zu denken, das letzte Ziel aller Philosophie ist. Doch in jenen Zeugnissen sind die Ausdrücke zu verschieden und zu wenig im ältesten Styl, als dafs man bestimmt ausmitteln könnte, wie Anaximandros dieses gemeint.

7) Cic. de nat. Deor. I, 10. Anaximandri autera opinio est nativos esse deos lon- gis intervallis orientes oeeidentesque, eosque innumerabiles esse mundos. Stob. Ecl. pliys. I, p. 56. Ai'u^'jUoci'dyoç asFtp/jvaro s'oùç ùxelyouç oùyavoùç ir 'eu. Plac. Phil. I, 7. Ava^çfMXvâ^og foxiç àçéyaç oùpavtouç Jj-foûç.

über Anaximandios. 117

Allein die Sache grenzt ganz nahe an eine Frage, welche sich, wenn anders die über sein Princip als abgemacht kann angesehen werden, zunächst aufdringt, nehmlich, ob er wirklich unzählige Welten angenom- men, welche einstehen und vergehen. Auch hier tritt der Fall ein, dais Aristoteles an einzelnen Stellen ') zwar einen ("nterschied feststellt zvti- schen solchen, die nur eine Welt angenommen, und solchen die unzählige entstehende und wieder vergehende, daf> er aber auch hiebet wie oben bei den Zwischenwesen den Anaximandros meines Wissens nirgends namentlich an- führt, die Späteren hingegen ihm diese Annahme bestimmt beilegen. So Cicero in der oben angezogenen Stelle, so Simplicius 2), so Eusebius*) aus dem Plutareh, auch der falsche Plutarch4). Und auch hier fehlt es nicht an Ausdrücken, jedoch minder gewichtigen, die das Gegentheil zu sagen scheinen, auch bei demselben Schriftsteller: Und hier kann die Be- hauptung nicht, wie in jenem Fall, ihren Grand gehabt haben in derV< r- legenheit, auf wen jene AVorte des Aristoteles zu beziehen waren; denn Empedokles wenigstens und Herakleitos waren gleich bei der Hand. Son- dern allerdings müssen Aeufserungen des Anaximandros dieser Nachricht zum («runde liegen, die uns leider nicht ursprünglich und zusammenhan- gend zugekommen sind, deren eigentlichem Gehalt wir aber doch müssen auf die Spur zukommen suchen. Der Ausdruck von mehreren Welten, welche entstehen und vergehen, kann aber auf mehrerlei Arten verstan- den werden. Einmal so, dafs durch Zeitpunkte gänzlicher Zerstörung un- terbrochen» verschiedene Weltordnungen auf einander folgen, was .-.her je- desmal zugleich vorhanden ist, nur Eine Welt bildet. Dann so, da£s da« aus dem unendlichen Princip ausgeschiedene ursprünglich in mehrere Wel-

*) Phys. VIII, r. Man mufs hier unter mcacpouç xoarfjucruç unzählige versteh« a, weil es nur dem tvat xôçft&u gegenübersteht, wie es auch Simplicius durch oucnpoi s rcJS 7ihi,ZFi erklärt.

a) in Phys. fol. 6. è£ rjç aTtcevtacyevna^Ku fovx oOpai>oo<: x m raiiq Su aeùrdîç ttôv- <.k>\'c. fol. 2.57. b. ot jiiÈi' yùv ànuigovç 7i"> x:.i .7.1 roxjç x 1 f.Lox><; vaofrifluv >i,

t$Ç 01 irïpî kua^ifUXVapoV ;-/ivMirrouc ult.u's s.-ti v- ">'",<' '"' V UKtiPtVTO Sit' axFiyOV , SMiOV (MV <xci yiVÖ(MVOV &XkC3V St i,'~ . •<*... h ,-r.. . r.

') Praep. I, 8. '4 ou <5 r j cprjtrt roûç J1« OVpOCVoÙç ù.l<ix>xy<'u-;?«< xui xu^. . >.. 7.11.

anonTaç urtftyovc oVraç xocr^o-uç.

*) de plac. pliil. I, 3. '5e'. xai ytvvàurÏMu MMCgouc xo'o^uoln xjÙ nodUv tpfralutofru ru ti, nv yivmu,

ng Schleiermacher

teil vertheilt ist, die also keine Gemeinschaft gegenseitigen Wirkens mir einander haben, die aber in dieser Geschiedenheit sämmtlich immer fort- dauern. Endlich so, dafs mehrere geschiedene W elten gleichzeitig vor- handen sind, entweder aber in gewissen Zeitpunkten alle auf einmal zer- i werden und dann wieder entstehen, oder dais dieses Schicksal sie einzeln trifft, die eine früher, die andere später. Das erste, dafs jedesmal nur Eine Welt vorhanden ist, diese aber bisweilen zerstört wird, und neu wieder entsteht, scheint zwar die widersprechenden Aussagen leicht zu vereinigen, denn so könnte er in dem einen Sinn von Einer Welt geredet haben, in dem andern von vielen; albin es steht im Widerspruch mit zwei nach den wichtigsten Zeugnissen höchst wichtigen Punkten in der Theorie des Anaximandros. Denn wenn er zuerst sein Princip deswe- gen unendlich angenommen, damit die Erzeugung nirgend und niemals dürfe gehemmt werden, wie kann er eine Zei« angenommen haben, Wo 'sie wirklich gehemmt war, vom Anfang einer Weltzerstörung an bis zur Ent- stehung einer neuen'.' und wenn er als Ursache aller Erzeugung gesetzt eine ewige Bewegung seines unendlichen Princips, wie Alle einstimmig bezeu- gen, wie kann das Princip in Bewegung gewesen sein auch in jenen Zwi- schenräumen'.' oder wie kann die ewige Bewegung des Unendlichen je ge- litten haben eine gänzlich vollendete Zerstörung? Das zweite aber sollte mich auch sehr wundern, wenn sich nemlich Ana siinandros eine gleich- zeitige Mehrheit gänzlich geschiedener Welten gedacht hätte. Dies n ent- lieh scheint nur möglich zu sein, wenn man anfangt, der Erde eine un- tergeordnete Stelle anweisend, die Gestirne als für sich bestehende Welt- körper anzusehen. Denn wenn diese nicht die mehreren Welten sein sol- len: so müfste eine solche Mehrheit angenommen werden, ohne die min- dest«' Gewährleistung der Sinne für den Gedanken, welches wohl schwer- lich jenem Zeitalter kann für angemessen gehalten werden. Und welches Bediirfnifs des Verstandes sollte grade denjenigen auf diesen Gedanken ge- bracht haben, dessen ganze Forschung so entschieden auf die Seite der Einheit und der Unterordnung aller Gegensätze gerichtet ist? Man sollte vielmehr denken, gesetzt auch er hätte eine Vertheilung des endlichen Seins in mehrere Weltkörper angenommen: so müfste er doch diesen, wenn auch nur als entgegengesetzten und irgendwie im Gleichgewicht stehen- den, eine Zusammengehörigkeit und gegenseitige Abhängigkeit, also eine höhere Einheit zugeschrieben haben. Allein auch, dafs in diesem unterge-

über Anaximandros. ny

ordneten Sinn Anaximandros eine Mehrheit von Welten angenommen, und die Geslirne als solche angesehen habe, ist sehr unwahrscheinlich. Man könnte es freilich lejeht schliefsen, wenn der eine sagt, seine vergängli- chen (Mittel seien die unzähligen Welten, und der andere: die Geslirne seien seine Gotter; aber näher betrachtet scheint man es zurücknehmen zu müssen, wenn man folgendes bedenkt. Alle stimmen überein, dafs erder Erde den mittleren Platz eingeräumt, wo sie durch nichts gehalten, ver- möge ihres gleichen Ahstandes von allem anderen im Gleichgewicht schwebe. So I Jiogenes * ) , Psen Joorigenes '), Simplicius ') und Aristoteles selbst4), r.ine etwas abweichende Aussage führt Menagius an vom Theon von Sihyr« nas) „die Erde schwebe und bewege sich tun die Mitte der Welt." Allein ich möchte dieser Worte Wegen', die ich weiter zu verfolgen aufser Stande bin. nicht gern einen Mittelpunkt der Welt aufserhalb der Erde- anneh- men', sondern wenn man ihnen überhaupt einen Werih beilegen will, wie es der /■ nue ja wohl verdient, möchte ich glauben, Anaximandros habe Erde eine Achsendrehung oder eine schwankende Bewegung um ihren dittelpunkt zugeschrieben, der zugleich der Mitttelpunkt der Welt sei; denn nur so lal'st sich, dieses Zeügnifs mit allen andern vereinigen. Die Gestirne aber waren ihm, wenn wir die zerstückelten Nachrichten irgend- wie in eins zusammenfassen wollen 6), grofse um vieles, wieviel aber stimmt

Jj xr, i. iis&t\v.n ' frflf ;•?,)' xF^(r~ut iceVfçoxj rucin' B7Ce%o\)<r t) tuawv çtpcugoaiâ fj . -) Philos, cap. VT. ri/ äs ; r j e ii vau ufrf'cjpov -vit ooidavoç xpocronu/UgVlpJ fisl'OVCrcrt1 fiia fI\V I V 1ta.V7lZSV (XJCOÇ<XCTClr.

') Comment, in libr. de Cocl. fol. 12b.

*) de Coel. LI, i3. bu/i ôt rivai u" tf*« r'i'' ofiot îrrjrcx cpaçriv cturriy y..t<-

r.'/r j.y/jxu.if &V<x4,t£UXVÔçOÇ.

') ad Diog. Laert. IT, 1. an fçte 1, yïj (tierecopoç xu'i xivetrat t«w 7o - •'•

fsÂcrov. Die Worte finden sich nicht in dem von Buüaldus herausgegebenen Theile des Theon, und Menagius mufs sie wahrscheinlich in dem noch unge- druckten Abschnitt von der Astronomie handschriftlich geles< u haben.

*) Theodoret. graec. cur. IV. P. 797. <xuçr\pa,7a Ïattul roij ucy.oi; r|.n);.i;i'i.x xnti >, (u vot ttvjioi; rputhea. Orig. Philos. VI. 6t cLççu yivirr^ro »oc <x«o-

xf^ivra riiù xuTa rùv xôcr/jMTTCuçioçt sptMjcp* ' l"r' ' ,s l':'" "■•"-'• Euseb. Praep. I, 8. x«J. tivu (phoyoç ercpaîpctv ci rcß «ep.< ri,e j-Tje </.'i" '-»>-' rep

âevâpcp v'-"""'. HC rtvoç àjtoppayeicnjç * *' .'/cni'ix. •/. 1 >«t07)<; jeuxAopi;, >

ç?ie./; mi1 r]taox> xai n'èe i.-.'.'.i, i»iji> , << rou«; '-.,,,/t,-. Plac. phil. 11, 20. x>- xkov Kivai oxro-Kourixocrm c ' "'','' <■>"■< «xpa»

gcA/ijortov .'/jut.x xiiiJjr 1 . r|<; xoctoc .-/ h. eil 1 ,- ro irvp dta

i2o Schleiermacher

nicht allen überein, die Erde übertreffende Massen von Luft zusammenge- filzt, Feuer in sich enthaltend, das aus deriNabe, welche die uns sicht- bare Scheibe bildet, ausströme, entstanden aus einer um die die Erde umge- bende Luft gebildeten und hernach geplatzten Feuerrinde, geordnet zu oberst che Sonne, bei ihr der Mond, und zu linierst die übrigen Gestirne1). Hier ist also zuerst alles durchaus Ein System und nirgend eine völlige Ge- schiedenheit des Daseins, denn was hiefse oben und unten, wenn nicht eine Beziehung auf ein und dasselbe dritte statt fände'.1 Aber demnächst sind auch die Gestirne durch ihre Bildung selbst an die Erde geknüpft, und keines derselben enthält für sich ein vollständiges Ganze der Gegen- sätze, welches doch allein im eigentlichen Sinne eine Welt sein kann. Denn an Luft und Feuer haben sie wohl den Gegensatz des trocknen und feuchten, aber nur auf der Seite des warmen, das kalte aber, Erde nem- lich und Wasser, fehlt ihnen ganz. Also kann weder jedes für sich, noch können alle verbunden, ein vollständiges System des Daseins, eine Well, bilden, sondern nur mit der Erde zusammen können sie das. Denn offen- bar ist die Sonderung von Erde und Wasser als Kern, und die von Luft und Feuer als Rinde, die ursprüngliche Ausscheidung des Gegensatzes von schwer und leicht. Wenn also die Gestirne mit der Erde zusammen nur Eine Welt bilden, was bleibt übrig, als entweder der Ausdruck von einer Mehrheit der Welten ist überhaupt nicht eigentlich zu nehmen, oder Anaximandros mufs sich zu dieser aus unserer Erde und ihren Gestirnen bestehenden Welt noch mehrere gedacht haben. Aber warum? und wel- che Betrachtung sollte ihn bewogen haben, durch Annahme einer solchen Mehrheit sich die schöne Einheit in der weltbildenden Bewegung seines Unendlichen gleichsam zu zerstören? Denn wenn wir die Zeugnisse für hinreichend halten, und wörtlich auffassen, so bleibt uns nur übrig, das Factum anzunehmen und die Gründe aufzusuchen. Ich kann mir nur Eines

çoxuooj cpcrjtjp 6lia «pT]ç"îj$>oi; oeuA-où, xai roxir sivou fov r\hicn\ Theodore!, eraec. cur. I. P. 718. 'i-xraxiq fÏ-smu-i rxhuüiova. rijç yr\q t<jv tjXiov. Plac. pb.il. II, 25. Ttjv <riXT\r'Tnv x.\>x\,ov sivou. sx'VEux-aiôsxccitXiacriova rîiç yîjg uorrep tot TjAtioi' «krijiT] rtvpo'ç. Stob. Ecl. Phys. P. 5 IO, iti?.t';^iara cxepoç 7vo%osiôï] jtupùt sivrikta , 'x.u.tix ri (usooç otito ço/Luav sxitvsoi'Toi iphoyuq.

T) Stob. ibid. xal àvcorurco ^lm' nâvrcov roi' \\kiov Ts7u%Pou , {Lier auTuv as rt\v ore- ?.tivi|V. tjäo âè aùroùç àitKa.vr\ ruh' açpcw xocl ro-ùç it\txvr[Ta.q. Ebenso de plac. philos. II, i5.

den-

über Anaximandros. i 2 i

denken. Nach jenem Hauptgrundsatz des Anaximandros findet auch eine Aufreibung der Dinge stau, wodurch nemlich jedes seine Straft- giebt. So lange nun diese im Gleichgewicht bleibt mit der Erzeugung, läuft auch das wechselnde Dasein der Welt nach seinen Gesetzen unverrückt ab. Tritt aber ein Uebergewicht des Zerstörungsprozesses ein: so würde dann, wenn es nur Ein System gäbe, eben jene gänzliche Auflösung begründet sein, die Anaximandros nicht kann eintreten lassen. Nun sind allerdings Spu- ren, dafs er sich ein wechselndes Uebergewicht der Prozesse gedacht habe; darauf deuten die Ausdrücke vyçacria und extcauaig, und das Meer, als nur der Ueberrest des Feuchtungsprozesses nach wieder überhandgenommenem Verbrennungsprozefs deutet allerdings auf eine weit über das Gleichge- wicht hinaus gehende Ausdehnung dieses Prozesses. Und gewifs ist es auf alle Weise, was hier nicht weiter kann ausgeführt werden, natürlicher im Gebiet des Wechsels überhaupt auch ein solches wechselndes Ueberge- wicht anzunehmen, als ein immer unverrückt bleibendes Gleichgewicht. Hat er sich nun Leben und Tod, beides im weitesten Sinn als Erzeugung und Untergang des mannigfaltig gestalteten die Gegensätze beweglich in sich vereinigenden , auch als entgegengesetzte Prozesse gedacht: so mufste er auch hier ein wechselndes Uebergewicht annehmen. So finden sich auch Nachrichten von allmäbliger Zunahme des Organisationsprozesses, der zuerst, wahrscheinlich nachdem der Wa.ssei bildungsprozefs seine gröfste Höhe er- reicht hatte und abzunehmen anfing, im Nassen sich in rohen und aben- theuorli«. lien Gestalten gezeigt, die auf dem trocknen nur ein kurzes Leben gefristet, allmählig aber sei der organische Bildungsprozefs vollkommen ge- worden, und nachdem andere Thiere schon beständiges Leben und Erneue- rung ans sich selbst gewonnen an der Stelle der ursprünglichen Erzeugung ans dem feuchten, sei auch der Mensch entstanden, zuerst aber auch ohne Selbstständigkeit, von andern Thieren wahrscheinlich auch nur für ein kur- zes kindisches Leben ernährt, bis endlich auch er zur Ernährungs- und Zeugungsfähigkeil allmählig herangereift sei '). Wenn nun dem auch wie- der gegenüber stehn mufs ein zurücktretender Belebungs* und hervortre-

"i Dies i'i gewifs die eigentliche Vorstellung des Anaximandros , wie map sie sich aus dem l$i rieht des Pluiarchos bei Euseb. Praep. 1 , 8. ergänz« nd zusammi ns< tzen kann. Denn was ünPIut. Symp. Y I I I . j. Steht, dafs grade der Fisch der gemein viiiH Vater der Menseln n sei. isi gewifs ans jem n beiden Satten vom Ursprung liehen Hervorgehen aller Thiere aus dem Feuchten und von der anfängliche!) Unhehulfluhkeit des Menschen spottend zusammengebüdet.

Philosoph. Klaue. iSo.f i$n. Q

122 Schleiermacher

tender Zerstörungsprozefs: so kann beides freilich auf einander folgen und in gemildertem Sinne der letztere Ms Weltzerstörung dargestellt werden, und der aufs neue wieder hervortretende Belebungsprozefs als neue Well- bildung, denn Welt ist doch nur wo ein System des Lebens dem blofs ele- mentarischen Dasein gegenübersteht, und dies wären denn die im uneigentli- chen Sinne auf einander folgenden Welten. Allein wenn bei Anaximandros der Gedanke vielleicht stark hervorgetreten, dafs wenn in einem langen Zeitraum in der Einen Welt nur der Belebungsprozefs überwiege, alsdann auch während dieser Zeit die Gerechtigkeit nicht vollkommen sei, sondern erst nachkomme, hat er, sageich, auf diesen Gedanken einen grofsen Werth gelegt: so kann es wohl sein, dafs er seinem Grundsatz zur Liebe und da- mit die Gerechtigkeit des Urwesens auch als gleichsam die innere und gei- stige Natur desselben ewig und sich immer gleich sei, mehrere Welten hat neben einander bestehen lassen, damit während in der einen die Belebung vorherrsche, in der andern Tod und Zerstörung walten könne, und so zu jeder ZeitGerechtigkeit geübt werde, und dies wären denn die im eigentlichen Sinn neben einander bestehenden Welten. Ob nun diese ethische Betrach- tung soviel Gewicht gehabt, und welche von beiden Auslegungen also die richtige sei, wage ich nicht zu entscheiden, da diejenigen, welche dieser Anaximandrischen Mehrheit der Welten erwähnen, von ihrem Verhältnifs gegen einander, und von ihrer Gleichheit oder Verschiedenheit gar nicht berichten, wir auch gar nicht entscheiden können, ob und wie Anaximan- dros sich der beiden Wörter ovorxvoç und xdcruoç, die hier vorkommen, be- dient habe. Denn bekannt ist ja die grofse Sorglosigkeit, womit alle Spä- teren bei der Beschreibung 'alter Meinungen junge Ausdrücke, zumal Aristo- telische, gebraucht, ja nicht selten den eigenen Worten der Alten einge- mischt haben. Und was von den Wörtern selbst gilt, das gilt auch von ihren Bedeutungen und Gebrauchsweisen, von ihrer Verwechselung undUn- terscheidung. Wie leicht sich Anaximandros des Wortes o\>qg:voc; inder Mehr- zahl kann bedient haben, ohne dafs von einer Mehrheit der Wehen die Rede sein dürfe, leuchtet eiiu Denn er theilte, wie wir oben gesehen, die Ge- stirne in zwei Sphären, und diese konnte er ov^ai>6ç nennen. Ja dies ist sogar überwiegend wahrscheinlich; denn von diesen konnte vollkommen gesagt werden, was Stobaeus *) berichtet, der Himmel sei aus der Mischung des warmen und kalten entstanden, nemlich, indem sich das kalte, feuch- tes und trocknes zusammen, zur innern Sphäre gebildet als Wasser und 3) Ecl. phys. P. 5oo.

über Anaximandros. 123

Erde, bildete sich auch das Warme, feuchtes und trocknes zusamint, zur aufseren aus Feuer und Luft bestehenden Himmelssphäre, in welcher dann die Gestirne entstanden. Und so kann er auch xdcr(uoç, wenn das Wort ihm angehört, vielleicht in engerem Sinne gebraucht haben, eben von dem Gebiete des eigentlichen Lebens, welches die ausgeschiedenen Gegensätze wieder in si< h vereint, und in der Mehrzahl von den verschiedenen Syste- men des Lebens, wie sie nach dazwischen getretener partieller Zerstörung aufeinander folgen, oder von den verschiedenen Perioden der unvollkom- menen und vollkommenen organischen Bildung. So dafs dieses wohl ganz im ungewissen bieiben mufs, und nur aus dem ungereimten, das ihm auf den ersten Anblick anklebt, kann erreitet werden.

Und hieran schliefse sich n\u\ das letzte, worüber die Alten wider- sprechend berichten, nemlich, wie sich eigentlich Anaximandros die Gestalt der Lrde gedacht habe. Denn Diogenes sagt bestimmt, die Erde habe nach ihm Kugelgestalt, und man konnte denken, dafür stimme auch die Aussage des Simplicius *), die Erde ruhe vermöge der Gleichförmigkeit und des Gleichgewichts. Allein theils stellt hier Simplicius den Anaximandros mit dem Platon zusammen, und hat offenbar solche Ausdrucke gewühlt, wel- che auch diesem genügen, denn Aristoteles sagt hier nur xarà rrjv 6/uato- rç.-a, theils kann man am Ende, wenn man einmal eine Art von Schwim- men zugiebl, beides setzen, auch von einem nicht kugelförmigen Körper, wenn er nur einen symmetrischen Mittelpunkt hat. lud so scheint das Zeug- nifs des Diogenes allein nicht Stand zu halten gegen jenes weit bestimmt welches Eusebius 2) an*> IMutarch mittheilt, die Erde nemlich sei nach Anaxi- mandros walzenförmig, so dafs die Höhe den dritten Theil betrage von dem Durchmesser. Dem. so bestimmte Angaben pflegen selten erdichtet /n sein, und diese finden v ir hier mitten unter andern unbezweifelt dem Anaxi- mandros angehörigen Meinungen, dafs sie auch nicht leicht anderwärts hei kann übertragen sein. Zu d. m stimm) sie gar sehr mil der radförmigen Ge- stalt, die er nach alten Zeugnissen den Gestirnen gegeben. So dafs ich an der Sache nicht /weil, In möchte; wie aber Anaximandros auf diese Bestimmung gekommen, das möchte wohl schwerlich auszufinden sein. Nicht leicht wohl würde Anaximandros , wenn Thaies, der wohl vorzüglich im mathematischen und astronomischen sein \ orgänger und Lehrer mag gewesen sein, schon die Kugelgestalt der Erde behauptet hatte, wie einige ihm zuschreiben, dies- Meinung wieder rerla sen haben. Von der alten Scheiben- oder Schildförmigen Gestall der I rde aber kann er wohl zu die- ser gekommen sein, wenn er annahm, oder nach irgendeiner Analogie be- rechnete, denn eine Rechnung scheint doch zum Grunde /u liegen, daß und ') in libr. <lc Coel. Fol. 126. y.mra. rtfv o/u.oiorr\Ta t utov.

*) Pltep, 1 . 8. ' n -';"' ;i V 1 /'.Hin ti' 1 ;-rr ., ,

«-> \J \J V' «-/ I

124 Schleiermacher über Anaximandros.

wie tief der schwimmende Körper in seinem Medium müsse untergetaucht sein. lud man könnte sagen, die Angabe eines bestimmten Verhältnisses der Tiefe zur Höhe weise mehr auf die schildförmige Gestalt zurück in der ein solches Verhältnifs schon liege, und also auch auf einen oben als Ku- gelabschnitt abgerundeten Cylinder, der dann um so leichter den Ueber- ganü gebildet haben kann zur Kugelgestalt. Die Aussage des Diogenes hat noch dieses gegen sich, dafs sie gar zu leicht nur auf einem anderen Aus- druck beruhen kann, dessen er sich auch bedient, crcpatçav xarecrxeûacre, der sich gnr leicht so verstehen läfst, er habe einen Globus verfertigt. Eben daraus ist vielleicht auch die Angabe bei Suidas x) entstanden, die ihm eine Schrift unter dem Titel (Tcpciïça zuschreibt. Wenn aber jene Auslegung gegründet wäre, so würde dies Eratosthenes wohl gewufst, und Strabo 2) es uns gewifs eben so gut aus ihm berichtet haben, als er berichtet, Anaxi- mandros habe die erste geographische- Tafel verfertiget. Und wenn Anaxi- mandros ein besonderes Buch yvç tteqLoôov oder ein Buch crcpaiça, das nicht die Himmels- sondern die Erdkugel zum Gegenstand gehabt, geschrieben hätte: so würde Strabo nicht so deutlich sagen, Anaximandros habe die erste Tafel, Hecataeos aber die erste geographische Schrift geliefert. Alles dies ist offenbar genug durch Mifsverstand aus jener Tafel entstanden. Und auch wenn Anaximandros schon ein eignes astronomisches Werk ausgege- ben haue, würden bestimmtere Nachrichten darüber vorhanden sein. Ob aber jene Tafel ein für sich bestehendes Kunstwerk oder nur eine erläu- ternde Zugabe zu seiner Schrift gewesen, ist wohl nicht zu bestimmen. Gewifs hat es nur Eine und zwar kurz zusammengedrängte Schrift von ihm gegeben, ehie x£<paÀcuw<5rjç ex^ecriç tüv aùrû àç£crxo'j>:r<Yu>, wie sieLaertius nennt. Denn anders ist es von dem nicht zu erwarten, welchem es The- mistius 3) zum Verdienst rechnet, ich weifs nicht, ob den Pherecydes be- zweifelnd oder übersehend, oder unsern früher stellend, dafs er der erste unter den Hellenen die Bahn gebrochen, in ungebundener Rede über diese Gegenstände öffentlich zu schreiben, was vorher ungewöhnlich gewesen und vielleicht füj: schimpflich gehalten worden. Was ihm aufserdem vonSchriften beigelegt wird, ist entweder mifsverslanden, oder erdichtet; Von den ma- thematischen auch streitigen Verdiensten und Entdeckungen des Mannes zu reden, war nicht dieses Ortes.

z) k'yçcxibs TCeç'i yûcreaç, yîjç jMjHodor, rtspt ràv uirXavùv y.ai crcpàioav xcr.i cx/Ast riva. *) im ersten Buche. s) Orat. XX.

AS 182 .P7 A24 1815 IMS Abhandlungen der Philosophischen Klasse der K 47092318

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