Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Illinois Urbana-Champaign http://www.archive.org/details/abrgdelhisto01chom ABRÉGÉ DE L’HISTOIRE D ES PLANTES bus UV E LL ES: TOME PREMIER, lee 7 UE En 0 iia se RE DOUTER | de xs AL E nd AS ET rte, ds giant Xe 2 PETRUS JOAN NES BAPTISTA CHOMEI, Sérlubèrrumeæ Parisiensts Prcultals Dock EG eLDecarus Medicus eg ordiunaries Sotendirurr Lcademuæ Socuts. Nu die 2.Scplembrs 167) Obut dre 3 Ji 1740: RTourniere pin. € "# Daull. Cp ABRÉGÉ DEL HISTOIRE DES PLANTES. ROUE L'ILE S: _ Dans LEQUEL ON DONNE LEURS NOMS différens , tant François que Latins ; la maniere de s'en fervir; la dofe, & les principales compofitiong de Pharmacie, dans lefquelles on les emploie. x Par feu P;ERRE JEAN-BAPT. CHOMEI D LEE Docteur Révent, & ancien Doyen de la Faculté | * de Médecine de Paris, Confeiiler Médecin ordi. naire du Roi, Affocié Vétéran de l’Académie Royale des Sciences. | NOUVELLE ÉDITION; Reyue, corrigée & augmentée. TOME PREMIER: " AN A PARTS à Chez la Veuve DIDOT, Quai des Auguftiag à la Bible d'Or. naines de 2 UE M DCC, L XX M yec Approbation ; é Privilege dy Roi, S 581,63 C 454. LL 76 1 v, | AVIS AU LECTEUR Jur cette nouvelle Edition, EF N donnant au public cette Editioi des Plantes ufuelles, mon projet n'é- Ÿ toit d'abord que de ‘donner la vie de mon pere, renouveller un Livre re- cherché & qui manquoit, corriger un | grand nombre de fautes d’impreffion qui s'étoient gliffées dans la dermere Edition , ajouter enfin les vertus de quelques remedes nouvellement dé- couverts. Mais en travaillant J'aicru ne : devoir pas me borner à cette premiere idée. Ce Livre étant deftiné pour des 2 étudians ou pour des perfonnes cha- - ritables qui loin des fecours de la Mé- ) decine fe font dans leur terre une pieufe occupation de foulager les Pau- vres Malades , les inftruétions qui étoient écrites m'ont paru trop reffer- - rées , mon pere dans fes leçons les NE») étendoit davantage ; s Jai fait ce qu'il | auroit fait lui même s'il eût donné cet- > te édition. Les remedes qui ont befoin d'être À mieux connus font fans contredit les d'apirpatif à les cordiaux, les febrifu- a ii] l114023 y] Avis AU LECTEUR. ges , les carminatifs , les antifcorbuti- ques , les hépatiques & les narcoti- ques, parcequ'ils font du plus frequent ufage. Ainfi J'ai donné fur ces remedes des éclairciffemens préliminaires qui m'ont paru utiles, toujours fans efprit de reforme & de décifion, qui à tous égards ne me conviendroit pas, & fans prétendre faire mieux que ce qui étoit déja fait. C’eft dans la même vue, que j'ai laif- fé dans fon entier la Clafle des Plantes vulnéraires; & J'ai laiffé fubffter les dénominations de vulnéraires apériti- ves , de vulnéraires adftringentes , &z de vulnéraires déterfives. En cela J'ai refpeété l’ancien ufage; il eft néan- moins Conftant , ainfi que mon pere Tavoit remarqué, que Îa plupart des . Plantes vulnéraires crues adftringentes font plutot apéritives & déterfives, & que quelques Plantes apéritives étant toniques , C'elt-a-dire redonnant du reflort aux fibres relachées, devien- nent adftringentes ; car l'efficacité des remedes bien fouvent dépend des cir- conftances , de la difpofition des hu- meurs , de la nature du tempérament, & plus encore de l’habilité du Méde- cin. Cette partie du traité des Plantes, O8 ER es | Avis AU LECTEUR: Vi} jé veux dire les vulnéraires , pouvant induire en erreur , étoit iufceptible dun nouvel arrangement. Je lai fenti : mais je ne l'ai point fait, & Je men tiendrai feulement fur cet article a quelques réflexions générales qui ferviront comme de précaution dans l'ufage de ces fortes de remedes. Premierement , & fans entrer dans la queftion de favoir quelles font les Plantes qui font véritablement adftrin- gentes ou incraflantes, celles qui font plutôt apéritives qu'adftringentes , di- fons que dans la pratique , rien n'eft plus ‘Dire que d'employer des adftringens. Les cas où le vulgaire croit les adftringens néceffaires font en géné- ral les hémorragies, les crachemens de fang , les gonorrhées, les pertes de . fang, les fleurs blanches , les hémorroi- des, les dévoiemens, quelques fueurs locales des.pieds ou des aiffelles êvc. Ces cas très frequens exigent une grande fagacité & beaucoup d’expérien- ce. Ce n'eft pas alors que fufifent les remedes généraux , la faignée , la diete , la purgation, routine d'habi- tude qui dans les mains de tout ce qui fe mêle de Médecine fufiit fouvent & réuffit , fait 1llufñon par conféquent , & perfuade qu'on mérite une confiance fans borne, a 1Y viy Avis Au Lecreur. Combien de fois n'avons nous pas vùû des phtyñes qui n'dvoient d’autres caufe qu'une évacuation excitée à pro- pos par la nature, & troublée ou fupprimée par l'empirifme & lignoran- ce ; des hémorragies du nez arrêtées à des j jeunes gens occafonner des poly- pes ou le fcorbut ; des crachemens de fang , des fueurs , des pertes de fang trop promptement guéries, engorger les poulmons, procurer des tubercules & le.marafme ; la maladie vénérienne multipliée par des injeétions vulnéraires &c aditringentes ou par des baumes trop tôt prefcrits; des filles & des femmes pleines d’obftruétions , ne digérant plus > ayant des menaces d'ulcere, par- cequ'on avoit voulu traiter certaines évacuations par des aditringens , que les feuls apéritifs auroient guéries ; des fiftules , la gravelle, la jaunifle , le {chirre au foie , lhydropifie, furvenues promptement après la fuppreflion des hémorroides par des lotions vulnérai- res ; enfin nous fommes forcés de ie di- re, quelque nombreufes que foient les maladies fous le poids defquelles Thumanité gémit , celles qu'ont fait naitre l'ignorance , la charlatanerie , l'empirifme , les élixirs acredités , les poudres , les prétendus fecrets ; tous Avis AU LECTEUR. x les remedes prônés à prix d’argent don- nés imprudemment & fans connoifian- ce , font en bien plus grand nombre & plus difficiles à guérir. C’eft pourquoi nous ne nous lafle- rons pas d’avertir qu'il faut s’en rap- porter aux perfonnes de l'art dans les occafions graves, & qu'il ne faut pren- dre aucun remede même de précau- tion,fans avoir mürement examiné tou- tes les circonftances. Ce feroit bien mal-à-propos qu'on diroit, mais ce font des fimples dont nous ufons, & quel mal peuvent faire des fimples, des Plantes qui croiflent fous nos pas, dans noschamps,cultivés des mains méê- me de la nature?Il en eft beaucoup plus qu'on ne penfe,quifoutes fimples qu'el- les paroïffent au premier coup d'œil ne le font point du tout dans la pratique, l'herbe à Pauvre homme , le Cabaret, l'Hellebore , le Concombre fauvage, les Thytimales , les Pignons d'inde , le Laureola &c. parmi les purgatifs, peu- vent occafonner une mort précipitée à quiconque en uferoït mal-à-propos.Le Safran , la Sauge , la racine de con- trayerva, la Gomme ammoniac, le fagapenum , l’'afla fœtida & les cor- diaux procurent des maux de gorge, des efquinancies , des crachemens de | À v x Avis AU LECTEUR: fang fi celui qui en ufe eft d'un tempérä- ment fec & fanguin. Le Quinquina , la Camomille , le cochlearia , la renoncu- le des prés, la grande Confoude, les émulfons , une tête de pavôt, tous ces remedes font fimples &c très fimples, ce- pendant donnés fans connoïffance & fans examen ils peuvent aggraver les maladies, Ainfi nous ne parlerons point fur toutes ces différentes drogues , fans marquer la dofe du remede, les cas où il convient & ne convient pas, les précautions qu'il faut employer avant d'en ufer. Mais peut-être les Médecins nous re- procherontilsd'avoir mis en langue vul- gaire des formules de médicamens qui felon quelques uns d’eux ne devroient point fortir des livres feuls deftinés aux médecins ; 1ls nous diront que tous les livres de Medecine écrits en françois ne font que multiplier les charlatans & les empiriques, que fouvent mè- me les jeunes Médecins fans chercher dans les fources fe meublent la tête tant bien que mal de petites compilations de recettes avec lefquelles ils fe croient fort favans. On me fera encore beau- coup d’autres objeétions ; je m'y at- tends. On n’eft point au gout de tout le monde. A çela je repondrai que je Avis Au LECTEUR. x} * fai fait que fuivre les traces de mon pere qui fe croyoit redevable au Public des lumieres & de l'expérience qu'il avoit acquifes; je dirai encore que les Médecins les plus renommés , Hip- pocrate , Celle, Galien , ont écrit dans leur langne inaternelle. D'ailleurs quand on multiplieroit les livres & les inftructions , la Médecine n'eft pas une fcience qui s'apprenne fi facilement. Elle ne confifte point dans des recettes ni dans des formules de remedes. Un ignorant s'égare avec les meilleurs. Un habile Médecin fait dans l'occafion tirer les plus grands fecours des plus violens poifons. Onfa dit cent fois, ce ne font pas les remedes qui nous man- quent , mais l’art difhcile de les mettre enufage Que lesMédecins s'appliquent moins à briguer & à cabaler auprès des Grands & des gens du bel air pour fe faire un nom, qu'a le mériter par l'eftime de leurs Confreres , par beau- coup d'étude dans les livres des An ciens , par leur application auprès des malades, dans les Hopitaux & chez les Pauvres où la maladie fe montre à découvert & ne fe mafque pas ainfi que chez les Grands ; tôt ou tard le Public faura les diftinguer, les ap- precier & leur donner l’eflime & la confiance qu'ils mériteront, ki Avis AU LECTEUR. Quelques Botaniftes zélés ne vous droient pas qu'on appfit aux étudians a connoitre les Plantes ufuelles, en les feparant de celles qui ne le font pas, & qui font élevées indiétintement dans les jardins deftinés à leur culture. Ils craignent de voir abandonner l'étude générale & en grand de la Botanique. Ils prétendent même que l'ordre des Clafles fufit à un Medecin praticien, que les vertus fuivent à peu près les differents genres & les differentes familles ; les labiées , difent-ils , font cordiales ; les Umbelliferes, vulné- raires & apéritives ; les Cruciferes antifcorbutiques &c. ces prétentions font-elles bien fondées ? Nous le dé- firerions fort, Mais qu'on parcoure les Claffes de M. Tournefort, & on troti- vera dans la Claffe des Plantes à Fleur en Cloche l’Alleluia fuivre immédiate- ment l’'Epurge & l'Efule ; le Potiron &c le Melon d’eau entre le Concombre fauvage & la Coloquinthe ; dans la Clafle des Plantes à Fleur d’une feule piece , on verra la Pervenche & la petite Centaurée aller de pair avec le Tabac , la: Jufquiame , & le Stramo- nium; dans la Clafle des Plantes à Fleur en mafque, la Gratiole à côté de la fcrophulaire & de la betome; Avis AU LECTEUR. xij dans la Clafle des Plantes à Fleur en croix , la Moutarde précéder l’Eryfi- mum, & dans celle des Plantes à Fleur en rofe la Rue confondue avec le Né- nufar , & l'Afperge avec le Phytolaca. On voit auffi dans la Claffe des Plantes Umbelliferesie Cerfeuil à côté de la Ci- gùüe. Enfin dans la Clafle des Plantes à Fleur à Etamines on trouve encore af- {ociés le Cabaret & la Poirée, l'Ofeille, & la Rhubarbe, & le Pignon d'indeavec le Maïs. Il eft donc abfolument nécef- faire que les étudians faflent leur étude particuliere des Plantes ufuelles , comme d’une étude qui tient à la pra- tique, & des claffes en général pour la Théorie des Plantes, abftraétion faite de toute idée de pratique. LT On vient de donner en faveur desEtu- dians, une introduétion à la connoiffas- ce des Plantes, Volumez-12, imprimé à Avignon, & qui fe trouve à Paris chez Lottin ; dans lequel l’Auteur en préten- dant fuivre l'exemple de MM. Herman & Cartheufer, diftribue & reflerre tou- tes les Plantes d’ufage en fix Clafles , (ui. vant l'intenfite plus ou moins grande des fa- veurs , odeurs &c. La premiere contient les Plantes d'une faveur douce, mucilagi. neufe , aqueufe. L’odeur quelconque ; agréa- ble ou non agréable, fait la deuxieme. Le daveur arnere fait la troifieme, L'écre fais la iv Avis AU LECTEUR. quatrieme. L’acide,l'auflere ou l’altringente fait la cinquieme. Enfin Va fubllance gom- imeufe , réfineufe ou [aline , fait la fixieme & derniere Clafle. Pour prouver qu'il n’y a point de mé- thode aufli fautive que celle-ci, il ne faut que parcourir rapidement ces fix différentes Clafles fujettes encore à de plus grands inconvéniens dans la prati- que , que ne le font le fyftème des vingt deux Claffes de M. Tournefort , & ce- lui des Analyfes chimiques. En effet dans la premiere clafle, en- tre les mauves, le bouillon blanc, la ré- gliffe & les autres plantes d’une faveur douce & mucilagineufe , à côté de l’a- mandier à fruit doux , on trouve l'a- mandier amer & on en confeille l’huile comme adouciflante dans les affeétions des reins. Au-deflous de lépinard on met les différens chenopodium, botrys; piment , arroche puante , qui font aro- matiques , fétides , d’une odeur äcre & forte , hyftériques , céphaliques &c. &z fort peu adoucifflantes puifqw'elles font au contraire atténuantes , incifives &c. La mercuriale a côté du murierge du Framboifier , la jufquiame narcoti- que & ftupefiante dans la même clafle des adouciflantes , ainfi que le pavôt & le pas d'âne. La couronne Impériale dont la ragne ef âcre & mordiçante, Avis AU LECTEUR. xw d'un ufage dangereux, à côté du lys qui véritablement eft émollient & adou- ciflant. Enfin après la laitue , le figuier , l'abricotier, l'orge &c. &c. &c. &c , le melon, le fucre, les dattes, les juju- bes , la gomme adragant:, toutes plan- tes douces , on trouve la farcocole qui eftaftringente &c déterfive , & par con- féquent âcre & piquante, les hermo- dattes & la manne , qui, comme tout le monde fait, font des purgatifs qui por- tent dans l’eftomach une chaleur arden- te & qui par conféquent ne laiffent pas de foupçon fur leur peu de douceur mu- cilagineufe. | Rien n’eft plus fingulier que detrou- ver tout a la fois dans un fyftême des fa- veurs , une claffe qui eftla feconde fous la dénomination vague &z peu réfléchie, d’odeur agréable ou non agréable,com- me contenant des principes analogues, Quoi , l'ambroifie , langélique, dont on fait de fi agréables conferves , fe mettront à côté de la Rue dans un Jar- din des plantes ufuelles ; & avec la mé- life ou la citronnelle, cette plante fi agréablement céphalique , le romarin, les menthes, le jafmin, la fleur d'oran- ge, la lavande, le thim &cc. &c. &c. &cc. on ranpgera les férulacées, le galbanum,, & l'affa fatida qu'on appelle ff:rcus dia boli ? Le baume du Pérou, le baume &v] Avis Au LECTEUR: de Judée ainfi que lafphalte , ne doi- vent pas non plus être réunis fous le mê- me point de vue. J'en refterai là , ne prétendant point à l'honneur d’être le Cenfeur de qui que ce foit ; j'ajouterai feulement qu'il va- loit beaucoup mieux laiffer le jardin de mon Pere tel qu'il étoit, & tel que M. de la Serre Chirurgien & éleve de mon pe- re l’'avoit foutenu & continué pendant plus de trente ans avec fruit , que d’in- troduire une nouveauté qui ne fera d’au- cune utilité pour les étudians, & qui peut au contraire , brouiller toutes les idées de pratique & d’ufage qu'ils peuvent avoir fur les plantes les mieux connues, Aurefte je finis en avertiflant que la derniere Edition de ce Livre étoit en deux volumes avec un fupplement qui fervoit de troifieme. J'ai refondu le fupplement dans le corps du livre à chaque article , à mefure qu'il s’eft pré- fenté, Je n'ai rien changé, & j'ai peu augmenté , fi ce n'eft comme je l'ai déja dit, l'efpece d'avant propos qui étoit à la tête de chaque Clañfe lorf- que la matiere paroifloit lexiger par fon importance. Heureux, fi mon tra- vail , quel qu'il foit, ne diminue en rien l’'eftime que le Public a toujours fait du Livre des Plantes ufuelles. ABREGÉ VAL A Y LE À HANES Pia ABRÉGÉ DE L'HISTOIRE | DES PLANTES USUELLES. L E deffein que je me {uis propofé dans cet Ouvrage, elt d'expliquer les propriétés les plus éprouvées des Plantes dont l’ufage eft familier dans la Pharmacie. Pour le faire avec méthode, je fuivrai dans la dif- tribution de ces Plantes , le même ordre que nos Anciens ont établi dans la divi- fion des Médicamens. Et comme ils ont remarqué que ces Médicamens agifloienc fur les corps en deux manieres générales, ils Les ont {éparés en deux Parties. Dans la premiere , ils ont renfermé les Remedes qui procurent l'évacuation des humeurs par les voies fenfibles ou infenfibles , & les ont appellés Evacyans. Dans la fecon- Terme I. À. Æ Des PLranTes Dee de , ils ont compris les Médicamens qui changent d’une maniere imperceptible Ja tidure des humeurs , & ils lesont nom- més Altérans; cette divifion formeràa les deux Parcies de cet Abrégée. 8 La premiere Partie fera fubdivifée, par rapport aux routes différentes par lefquelles la nature fe délivre des hu- meurs étrangeres , lefquelles caufent la plüpart des maladies lorfqu’elles font re- tenues, Ges routes font l'ouverture fupé- rieure& inférieure de l’eftomac & des in- teltins ; la bouche & le nez, par lefquels la poitrine & le cerveau font délivrés d’une pituite furabondante ou dépravée ; la voie particuliere au féxe ; celle des uri- nes ; celle enfin qui eft ouverte dans toute l'habitude du Corps : ces routes différentes formeront fept Clafles. La premiere Claffe , craitera des Plan. tes Purgatives & Emctiques. La feconde, des Plantes Béchiques & Expectorantes. La troifiéme,des Errhines & Sternuratoi- res. La quatrieme , des Hyftériques. La cinquieme, des Diurériques & Apériti- ves. La fixieme , des Diaphorétiques & Sudorifiques. La feptieme enfin , des Cor- diales Aléxiteres. J'avois mis cette Clafle la premieredes Plantes Alrérantes dans la premiere Edition de ce Livre; mais ayant fait réBexion que plufieurs Plantes Aléxi- DsUuELzLLES. 3 teres font Diaphorériques ; & que récis proquement la plüpart des Plantes Dia- phorétiques font Aléxiteres ; que les unes 8e les autres font employées indifférem- ment dans les mêmes compofitions Cor- diales & Sudorifiques ; j'ai cru qu'il étoic à propos de mettre les Plantes Aléxiteres immédiatement après les Diaphorériques, parcequ'’elles agiflent aflez fouvent par la tranfpiration ; & que par conféquentelles pouvoient être mifes au rang des Plantes Evacuantes. D'ailleurs j'ai cru devoir fé- parer les Diaphorétiques & les Aléxi- teres en deux Claffes, par rapport à leurs vertus différentes; les unes étant plus or« dinairement Sudorifiques que les autres. La feconde Partie de cet Ouvrage; qui traite des Plantes Altérantes ; fere {éparée en deux Seétions. Dans la pre- miere, feront comprifes les Altérantes , que j'appelle du premier ordre, lef- quelles font deftirées , ou à certaines maladies en particulier , ou aux differen= tes parties du Corps. Cette Section ren« fermera fept Clafles. La prennere Claffe, traitera des Cépha- hques & Aromatiques. La feconde, des Ophralmiques. La troifieme , des Sto- machiques, & de celles qui tuent les vers. La quatrième, des Fébrifuges. La cin+ quieme ; des Hépatiques & A Ë à Des PLANTES UsurLres, La fixieme, des Carminatives, qui difli- pent les vents. Et la feprieme , des Anti- Scorbutiques. La feconde Section de la feconde Par- tie, comprendra les Plantes Alrérantes , que je nomme du fecond ordre, lefquel- les font égalementutiles à plufieurs ma- ldies & à plufieurs parties du corps; cette Section renfermera cinq Clañes. Dans la premiere Claffe , feront com- prifes les Plantes Vulnéraires , que je fc- parerai en trois Chapitres, par rapport à leur grand nombre & à leurs différens ef- fets ; le premier traitera des Vulnéraires proprement dites, dont la plüpart font Aftringentes ; on y joindra les Plantes qui ent la vertu de reflerrer :le fecond Cha- pitre parlera des Vulnéraires Dérerfives ; ke croifieme , des Vulnéraires Apéritives. La deuxieme Claffe de cette feconde Section, contiendra les Herbes émollien- tes. La troifieme , traitera des Réfolu- tives. La quatrieme , des Anodines & Affoupiffantes. La cinquieme enfin, des Plantes Rafraîchiflantes & Incraffantes, Voilà la divifion générale de cet Abré- gé , & en même-tems le Plan d'un Jar- din , dans lequel on peut ranger les Plantes dans le mème ordre & fous les mêmes nombres qu’on les trouve ici. se ee SR RSR RER ER RER PREMIERE PARTIE. Des Plantes appellées Evacuantes, parce qu’elles vuident les hu- meurs par les voics fenfibles & ordinaires. PREMIERE CLASSE. Des PLANTES PURGATIVES. O N comprend fous ce Titre les Plan- tes qui purgent , foit par le vomifle- ment, & alors on les appelle Emériques: foit par le ventre ; & on les nomme Purgatives, ou Cathartiques. Quoique les remedes en général & fur-tout les Purga- cifs, n’agiffent que fuivant la difpofition des humeurs , la différence des tempé- raments, de l’âge, du fexe , du climar, de la faifon , du poids & de la variété de l'air, & de plufeurs autres circonftan ces ; on peut cependant affurer que l’ac- tion des remedes en général & des Pur- gatifs en particulier , dépend principale- ment des parties intégrantes du médica- ment dont on fe fert : ainf ileft des Puts Aüÿ € PLANTES gatifs dont les principes doux, onétueux, mucilagineux , agiflent en relächant les fibres de l’eftomach & des inteftins ; tels par exemple que l’huile d’amande douce. Ce remede , en gliffant le long des intef- tins, fert à détacher les marieres accu- mulées & retenues par leurs rugofités ; ces matieres une fois lubrifiées , graiflées, {ont alors entraïnées par leur propre poids & fuivent le trajet des inteftins , qui par R, deviennent plus libres dans leur ac- tion &c leur mouvement. Ce purgatif , le plus doux de tous, peut-être donné dans des cas où on n'’oferoit hazarder aucun autre purgatif, dans une colique inflam- matoire , dans une inflammation du bas ventre , dans une rétention d'u- rine, une fluxion de poitrine. On fou- tient ordinairement une dofe de deux ou trois onces par plulieurs autres , don- nées quatre , ou cinq , ou fix heures les unes après les autres, c'eft-à-dire , lorfqu’on croit que la premiere dofe eft déja avancée. | Il ne faut cependant pas continuer de donner plufeurs jours de fuite cette. hui- le , parceque les gros excréments une fs évacués, l'huile nuiroît en bouchant & : ngorgeant lesorifices des veines Jac- ti, & rebuteroit le malade en éner- vaut Padtion du fuc Gafrique : ainf PuRGATIVES “ÿ dans les deux premiers jours on peut l’ern- ployer avec fuccès , en obfervant néan- moins fi l'huile pafle & paroït dans les felles ; car il arrive quelquefois que l'hui- le fe durcit , prend la forme d’un favon , parun mélange de fels âcres & hixiviels qui fe rencontrent dans les inteftins. I n’eft point de Médecin qui dans le cours de fa pratique n’aït vü de ces ef- peces de paquets d'huile prefque pérri- fiée , & durcie comme de la cire verre, & dont les malades avoient beaucoup de peine à fe débarrafler, Le remede alors eft de donner des eaux chaudes telles que les eaux de Vichi, de Cranfae , de Balaruc, ou feulement de l’eau de riviere tiéde, par verrées, de quart d'heure en quart d'heure. Outre l'huile qui agit comme relä- chant, le fue de Violette , de Mercurialz le, de Poirée , de Lairue , de Furmererre , le petit lait clair ou clarifié , le jus de Pruneaux , la Cafe mondée ou l’eau de Caffé , les Tamarins , une décoétion de Sébeftes , font encore des remedes qui purgent doucement , en relâchent, & qui conviennent dans tous les cas, où il eft queftion de purger fans irriter. Après les puroauifs délayans & relà- chans , faivent les purgarifs qui agiffent en fondant les humeurs gluantes, vif- À ui) L PANTES queufes, renaces, & ces purgatifs font plus ou moins aétifs les uns que les au- tres ,; pour remplir les indications qui font différentes prefque à l'infini. En gé- néral les remedes favoneux, c’eft-i-dire, mêlés d'huile & de fels , les remedes gemmeux & légerement réfineux ; ont la vertu de purger en fondant , en ren- dant les humeurs épaiffes mifcibles avec Les liqueurs purement aqueufes. De ce nombre font la Manne, le fuc d’Iris, les infufions de fleurs de Pècher , de Rofes pales , les Bayes de Noirprun , la Gom- me Ammontac , le Sagapenum , le Savon ordinaire. D’autres purgatifs agiflent en irri- tant les fibres de l’eftomach , ou les fibres des inteftins , par leur fels âcres, pi- quants ,.en s'infinuant pat la voie de la circulation, jufques dans les glandes , expriment l'humeur qui les remplit, les forcent d’entrer en contraction ; aufli ces derniers purgatifs demandent beaucoup de fagacité & d’ufage de la part de ceux qui les confeillent : je dis de fagacité & d'ufage , parceque de l’efprit, du juge- ment, beaucoup d’érudition & de théo- rie dans un Médecin fans ufage & fans expérience ; font fouvent nuifbles; & de l’ufage fans efprit & fans lumiere , ne fera qu'un Empirique qui ne faura ja- PURGATIVEAS. mais pourquoi il réuflit fi le fuccès le favorile , moins encore pourquoi il ne réuflit pas fi l'évenement eft fächeux. Ces purgarifs actifs & irritans , fontle Séné, la Scammonée , l’Aloës, le Pignon d’in- de , la Réfine de Jalap ; la Gomme goutte, l’Agaric , l’Elaterium où Concombre fau- vage , l’'Herbe à pauvre homme , l’Helle- bore, la Coloquinthe & l’'Hypecacuanha. Dans la multitude des purgatifs qui different en principes, & que nous ve- nons de nommer, quelle prudence ne doit point avoir un Médecin , fur le choix , fur les dofes , fur les préparations qu’il faut employer? Donnera-t-ilces pur- gatifs indifféremment en infufon, en décottion , en fubftance , en bol > Avec quels remedes doit-il les allier ? Telre- mede n’a-t-1l pas befoin de correctif ? mais en le corrigeant , n'énervez vous pas la vertu du purgatif ? Par exemple, vous mettez avec du Séné de [a crème de Tar- tre, mais ne diminuez vous pas beau- coup trop la vertu purgative du Séné ; en forte que le purgatif n’ayant pas aflez d'action , les efforts de la nature devien- nent inutiles, vous perdez l’occafion fa- vorable de purger ; occafon qui fouvene ne fe retrouve plus. Bien d’autres difficultés fe préfentent dans l’ufage des purgatifs, Faut-il purger Av 10 PLANTES dans le commencement des maladies , lorfqu'il y a regorgemens? Faur-il atten- dre que les humeurs foient fondues , que les fibres foient relâchées , que les acci- dents foient calmés ? Les purgatifs agif- fe ils par choix fur telles ou telles hu- meurs pat préférence ? Le Séne purge-t-1l h bile ? Le Jalap la Pituire ? l'Aloëesl’hu- meur plus épais & plus tenace , que les Anciens appelloient le fuc mélancolique? On pourroit faire encore un grand nom- bre d’autres queftions que notre deflein p'eft ni de propofer , ni deréfoudre. On peut dire, en général, que l’'ufage & l'ex- périence , qu'un certain tatt, une certai- ne finefle qui s’apprend & ne s’enfeigne que difhicilement , fervent à réfoudre toutes ces queftions beaucoup plus facile- ment que les préceptes les plus-réfiéchis. Je n'en voudrois d’autres preuves que celles qui fe préfentent d’abord danstous Les livres. Ces queftions y ont été agitées depuis plus de 2000 ans, & fe propofent . encore avec le même dégré de probabili- té , en fourenant le pour & le.contre , & cependant adhuc fub Judice lis eff, Je ne chercherai cependant pas à élu- der ces difhcultés,& afin d’inftuire auranc É ft de mon devoir , ceux qui pren- ront la peine de me lire, je dirai qu'il eft des cas , où ilconvient, avant tout , de PURGATIVES. IT furger un malade prefque dans le premier moment qu'il tombe malade ; mais que ce cas eft rare, & qu'il eft dangereux de purger mal-à- propos. Aufli l'émérique & les purgatifs actifs ne réuflhifent pref- que jamais , qu'entre les mains des gens habiles ; & c’eft la pierre de touche qui déceleles ignorans &+ les novices. Ce n’eft pas cependant .que les fignes qui indiquent la néceflité ou le danger de purger , manquent au Médecin atren- tif & circonfpet. La plénitude ; le regor- gement des humeurs , l'amertume de la bouche , une difpolition évidence au vo- miflement , une certaine anxiété fe font aflez fentir à qui n’agit point en courant & fans réflexion. IH eft facile d'apperce- voir fi la plénitude eft dans les arteres & dans lesorganes , ou fi elle n'eft que dans les premieres voies , l’eftomach & les inreftins. Il eft quelquefois impru- dent de retarder une purgation. H eft dangereux de la précipirer. Les 1gnorans croient que tout confifte à faigner & purger : oui fans doute & très fouvenr. Mais de faigner ou purger à propos , rien neft plus dificile. Touc eft aifé à qui ne fait rien , ou à qui eft fort inftruir. L'un ignore le danger ; l'autre fait le prévoir & l'éviter. Tour Ar de la Mufque conffte dans l’arran- À v} 12 PLANTES gement de feprnottes.Ramea en fait des pieces d’une harmonie admirable,& d’au- tres en font des Ponts-Neufs. Concluons donc qu'il faut de lufage. & de l’habileté, &c revenons à dire un mot de pure géné- ralité, fur les purgarifs & leur ufage. Il faut toujours commencer par les plus doux , & aller par dégrés aux purga- tifs plus aétifs. IL faut bien connoître la maladie qu'on veut combattre , afin de ne donner un purgatif , que dans les mo- ments de calme , & jamais lorfqu'on craint un redoublement. Quoique fou- vent l’on ait tort de refpecter trop fcru- puleufement les jours critiques,& de ref- ter dans lobfervation contemplative, ce tort n’eft jamais vis-à-vis des purgatifs, qu'il eft toujours dangereux de donner un jour qui peut-être critique. Si le pur gatif donné , le malade a un redouble- ment ; on peut-être certain que le purga- tif deviendra fatal. J'en a1 vu de L. doux , donnés dans un redoublement , & devenir de vrais poifons par les irrita- tions convulfives qu'ils occafionoient. Un exemple confirmerala vérité de ce que j’avance. Suppofons une flevre tierce; Que le malade par imprudence ou par inattention , prenne une médecine une ou deux heures avant l'accès, le friflon s'accélerera;il en fera beaucoup plus long, PurRGATIVES. 17 plus violent , convulfif même ; le chaud fera plus fec, plus ardent ; la fueur s’é- loignera d’avantage,& peut-être fera-t-on forcé , outre la diete la plus auftere & la boiflon la plus abondante , de recourir à la faignée qui n’éroit pas néceflaire. Que la même médecine foit prife deux heu- res après l'accès fini, tout changera de face , le malade fera bien purgé & n'en deviendra que plus fort. IL eft donc im- portant de placer les purgatifs à propos ; il l’eft encore d’en marquer les dofes, d’avertir fur les précautions qu’il faut prendre , & fur les accidens qui peuvent arriver , afin de les prévenir. C’eft ce que nous tâcherons d'indiquer en parlant des différens purgatifs, chacun dans leur lieu. C'eft une erreur de croire qu’il eft des purgatifs qui agiffent plutôt fur une hu- meur que fur une autre. Tout ce qu’on doit dire , c’eft qu'il eft des humeurs qui cedent plus difhirilement les unes que les autres, La bile fluide , mobile, active, chaude , telle que celle qui eft fondue r les mouvemens de la fiévre , par Paction des délayans & des purgatifs , pafle ordinairement la premiere, & aflez promptement. Les humeurs vifqueufes , glaireufes , embaraffées dans les glandes, dans les excrétoires de certains vifceres, gels que le foie, le çanal cholédoque , 124 PLANTES le pancréas, les glandes du méfentere ; cedent plus difficilement. Il faut alors des purgatifs plus vifs, plus actifs. Sup- pofons encore que le tempérament eft Jent , pefant , froid , fans aétion , que les fibres font dans l’inertie , dans la ftu- peur, dans une efpece de paralyfe; 1l faudra graduer les purgatifs , en aug- ménter la dofe , & proportionner la qua- lité du purgatif à la nature de la maladie, Ainfi dans une colique de Peintre , où 1} faut donner de grandes fecoufles , on donnera de la coloquinte en lavement, on eonfeiliera de fortes dofes d’émétique , ce qu'on ne feroit certainement pas s’il y avoit de la fiévre, de l’inflammatuion & des fymptômes d’irritation.Ceei doit fer- vir pour regle de conduite dans les autres cas,afin de ne jamais augmenter les maux, au lieu de les foulager & de les guérir. Je ne diftingue point dans cetre Clafle les Plantes Emeriques, des Purgatives , parceque les unes & les autres font quel- quefois le mème effet, felon la qualité des humeurs & la difpoñtion de l’efto- mach des malades ; je défignerai feule- ment celles qui font plus ordinairement vomir, en marquant leur dofe , & la maniere de les employer. Je commen- cerai cette Clafle par les Purgarifs les plus doux , je parlerai enfuire de ceux | PUuRGATIVES. 15 qui agiflent avec plus de violence, & dont l’adminiftration demande plus de circonfpection. I. C> ARTAME ; Saffran bâtard , ou d’Al- lemagne , Graine de Perroquert. Carthamus, fivè Cnicus 1.B, Tom. III. pag. 79. Raïy. kiff. 310. Cnicus fativus fivè Carthamum Officin. ©. B. 327. Cnicus vulgaris, Clus. Hift. c1 11. Crocus Silvyefiris , Anguil, ; ER Es fleurs & les fémences de certe Plante font en ufage, comme laxatives &c aperitives ; les Heurs entrent dans les ragoüts qu'elles teignent d'une couleur faffranée ; mais elles fervent plus ordi- nairement aux teintures rouges : ces Meurs paflent pour être utiles dans la jaumiffe > leur dofe eft d’une demie dragme en poudre où en infufñon. On les fubftirue au Saffran ordinaire à double dofe , au- quel elles font beaucoup inférieures pour la vertu. La femence du Cartame purge aflez foiblement. On l’erdonne affez rarement feule , à caufe de fa vifcofité, qui la fait agir avec lenteur ; fon ufage le plus com- mun , eft dans les Tablettes Diacarthami, auxquelles elle à donné le nom, & donc z6 PLANTES la qualité purgative doit être attribués au Turbith & à la Scammonée qui entrent dans leur compofition:: la dofe de ces Ta- blettes eft une demie once ou fix gros. On les donne rarement feules, & plus communément avec d’autres Pargatifs ; ces Tablettes font Hydragogues , c'eft-à- dire , qu’elles purgent les eaux , & con- viennent par conféquent dans les boufff- fures , & dans cette efpece d'Hydropifie, qu'on appelle Anafarque. M. Ray aflure que la femence de Car- tame pilée & bouillie avec la décoétion de Pois chiches & la viande , purge les eaux, par haut & par bas, qu’elle chaffle les vents & foulage les douleurs de la colique : mais il la faut corriger avec l'A- nis, la Canelle, ou quelqu'autre Aro- mate : la dofe eft pour chaque bouillon, de demie once; on pourroit s’en fervir auf en émulfon. | Outre les Tablettes Diacarthami, auxquelles cette femence a donné fon nom , elle entre encore dans le Catho- icon fimple de Fernel. I I. P RUNIER , petit Damas noir. Pruna parva dulcia atro-cerulea €. B. 443. Prunus frutlu parva , dulci , atro- PURGATIVES. he, caruleo, Inff. 612. Pruna Damaftena nof- tratia, Bellon. Officin. É Ette efpece de Prunes étant la plus douce , eft par cette raifon préférée pour FEleétuaire Diaprun fimple , dans lequel entrent plufeurs autres purgauifs, & dif- férens iugrediens. Les autres efpeces de Prune, qui font plus aigres , incommo- dent les perfonnes qui ont la poitrine délicate ; mais celles de Damas noir font pectorales ; adouciflantes & laxatives. La dofe du Diaprun fimple , eft d’une once, & même plus. Pour faire le Diaprun compofe , on ajoute la Scamonée; la dofe de celui- ci eft de fix gros au plus, & de demie once ordinairement. La décoc- tion d’une demie livre de Pruneaux , fert fouvent de bafe aux infufions purgatives, fur-tout pour les enfans. Les Prunes en- trent dans le Sirop de Fumeterre de Me- fué , dans celui d'Epithim , dans le Leni- if & dans la Confection Hamech. FE P RUNELLIER , Prunier fauvage. Prunus Sylveftris C. B.444. I. B. Tom. I. pag. 193. Acacia germanica Officin. L Es Prunelles bien meures font laxa- tives ; on les emploie néanmoins pour 18 PLANTES refferrer dans les cours de ventre & dans la dyffenterie ; mais alors onn’attend pas leur parfaite maturité , on en tire le fuc par expreffion, & on le fait épaiflir en extrait ;, qu'on fubftitue au véritable Aca- / cia d'Egypte. Sa dofe eft d’une dragme au plus ; on l’employe aufli de même à le place du Lycium des anciens. Les fleurs du Prunier fauvage , ou plutôt leur eau diftillée , après deux jours de macération dans le Vin , eft un fudorifique, que j'ai fouvent éprouvé avec fuccès dans la Pleu- sefie ; la dofe eft de quatre à fix onces. Ces fleurs font laxatives , & le Sirop qu'on en fair, après plufteurs infufions féirerées , approche de la vertu du Sirop de Rofes ; fa dofe eft d’une once, mêlée avec les autres Purgatifs. On fair en Allemagne un Vin avec les Prunelles , lorfqu’elles font meures ; ce Vin n’eft pas à méprifer dans les cours de ventre, pourvü qu'il n’y ait ni fevre, ni tranchées : on fait fecher ces fruits au four , & après les avoir écrafés, on les jette dans la cuve pour lès laiffer fermen- ter avec le moult ; la faveur aromatique. de cette liqueur ne la rend pas défagréa- ble. Les feuilles du Prunier fauvage font employées dans l’onguent dela Comtefle, Les fleurs infufées dans le petit lai, lorfqu'elles font récentes , font utiles PURGATIVES. 19 pour purger les férofités fcorbutiques. M. Ray rapporte que la gomme de cet arbrifléau détrempée dans le vinai- gre , guérit les Dartres en l’appliquant deflus. I V. N ERPRUN, Noirprun , Bourg-épine. Rhamnus Catharticus C. B. 478. I. B, Tom. I. pag. $ 5. Ramnus folurivus Dod. 756. Spina irfeéloria Math. Spina cervina yulgo Gejn. Merula Hofm. 74. O N emploie en Medecine les baies ou fruits de cet Arbre, dont on fair un Sirop ; la dofe en eft d’une once , ainfi que des autres Sirops purgatifs. Quel- ques-uns appellent ce Sirop , Sirupus do- meflicus , ou Sirupus de Spinä cervinà. Il eft fort en. ufage dans l’Hydropife , la Cachexie, la Goutte , le Rhumatifme , & les Maladies longues & opiniâtres. J'en a1 donné à des malades enflés confidéra- blement , deux defquels avoient de l’eau épanchée dans la capacité du bas ventre, & 1ls ont été guéris : 1ls en ont pris jufqu’à quatre fois , de deux jours l’un , une on- ce à chaque fois , avec autant de Manne diffoute dans une décottion convenable, Lorfqu'on donne les baies de Nerprun en fubftance, on en donne jufqu’à vingt, :9 PLAN#%FTES ou quarante à cinquante en decockiort. Quelques -uns les fonc fécher , & en donnent la poudre à une dragme , incor- porée avec la Conferve de fleurs d'O- range , ou quelqu’autre. Sydenham a remarqué avec raifon, que le Sirop de Nerprun altere les ma- lades confidérablement , fur-tout quand on le donne feul , & qu’on n’a pas la pre- caution de manger un potage leger im- médiatement après. Solénander s’en fert dans la goute & le calcul. La décottion de fes baies faite avec demi gros de crème de Tartre, dans un bouillon à moitié fait , bouillie pen- dant demie-heure, purge doucement & fans tranchées. V. Pic. R | Malus Perfica I. B. Tome 1. page 157. Dod,. 796. Perfica molli carne & vulgaris viridis & alba C, B. 440. O: prend les fleurs, & même quel- quefois les jeunes feuilles du Pêcher, pi en faire un Sirop qui purge aflez en , la dofe eft une once. On met quel- quefois une petite poignée de ces fleurs dans un lies de veau, qu'on fait in- fufer légerement fur un feu modéré; on _ PURGATIVES. 21 les ordonne aux perfonnes d’un tempé- rament pituiteux & fujettes aux fluxions dans la tête ; elles. conviennent aufli aux enfans qui ont des vers ; on leur appli- que avec fuccès fur le ventre un cataplaf- me fait avec les feuilles de Pècher & de la fuie pilées enfemble ,.& liées avec de bon vinaigre. La décoction d’une poignée de fleurs dans un verre de lait , n'eft pas moins efhicace, & les purge. On peut en- core purger ceux de quatre à cinq ans, avec un gros de fleurs féches , mélées avec le pain de leur déjeuner, ou dans un bouillon. Ces remedes font familiers à la Campagne. Les fruits de cet Arbre font très agréables au goùt, & ne font pas ficontraires à la fantéque le croyoient les Anciens ; leurs noyaux & leurs aman- _ des ont un ufage tout différent , comme on le peur voir ci-après à la fin dela Claf- fe des Plantes Hyftériques. L'eau diftillée de fleurs de Pècher eft auf purgative , felon Schroder & Ethmaller. M. Ray affure qu’elle efface les taches du vifage. La gomme de Pécher eft aftringente ; & propre pour arrêter le cours de ventre & le crachement de fang , au rapport de M, Patton , que M, Garidel cite, Gefser » 22 PLANTE=S & quelques autres érendent cette vertu plus loin. V L R osEs pales. Rofa rubra pallidior C. B. 481. Rofa holoferica Lob. ic. 207. Tom. IL. Rofz [a- siva 1V. Dod. 187. Rofa pallida Offici- Z2AT UT. O: emploie ordinairement les fleurs de cette efpece de Rofes, pour faire l’eau des neuf infufons , qu'on ordonne à Montpellier à deux onces dans Les po- tions purgatives. L'eau -rofe diftillée fe fait aufli avec les fleurs de cette efpece, ou avec les Rofes blanches fimples. Elle eft propre pour les maladies des yeux , on la mêle avec celle de Plantain dans les Collyres, pour l’inflammation de ces pat- ties. Dans les cours de ventre fimples, & la Diarrhée, on prefcrit avec fuccès des bouillies avec deux oùces d’eau Rofe & un jaune d'œuf, pour un demi-feptier de lait. Quelques Apotiquaires préferent pour faire l’eau-rofe les calices des fleurs, aux fleurs mêmes. Le Sirop de Rofes pâles fe prépare avec leur fuc épuré, & parties égales de fucre , on l’ordonne à une once dans les fluxions du cerveau. On fe fert particulierement de celui qui PuRGATIVES. 23 eft compofé , dans lequel entrent le Séné, l’Agaric , & quelquefois ia Rhubarbe; on donne fouvent ce dernier feule, à une once & demie. On fait aufli avec le fuc de Rofes, un Electuaire qui eft eftimé, dans lequel entre la Scammonée, & dont la dofe eft de demi once. C'eft avec cerre efpece de Rofes qu’on fait le miel rofat, l’onguent rofar, l'huile rofat. Il y a des Auteurs qui préferent les rofes blanches pour en tirer l’eau par la diftillation pour les maladies des yeux. Echmuller les eftime contre les fleurs blanches. Conftantin les croit aufi purgatives que les rofes pâles. Les Dames de Provence fe trouvent … bien dans les vapeurs, d’une potion faite _ avec trois onces d’eau rofe, & autant d’eau de fleurs d’orange , échauffées fur un feu doux , pour y faire fondre un morceau de fucre. La Conferve des rofes de Provins mè- lée avec la plus vieille Thériaque qu’on peut trouver , en affez grande dofe pour en faire un cataplafme , & l'appliquer fur l’eftomac , appaife le vomiflement caufe par une indigeftion, 24 PLANTES M IL oses MuscATEs ou de Damas. Rofa mofchata fimplici flore C. B. 482. Rofa mofchata minor flore fimplici I. B. Tom. I. pag. 45. Rofa muftata alba Tab. ‘ic, 1086. Nerfrim vel Nerfrim Serapionis Anguil, Rofa Damafcena | quam core- neolam vocant Lugd. 125. UELQUES perfonnes fe purgent avec uns ou deux pincées de Rofes mufcates, infufées dans un bouillon au veau ; ces Rofes purgent plus fortement que les précédentes. Dans la Provence & dans les Pays chauds , où elles ont pius d’o- deur , trois ou quatre de ces fleurs en in- fufien ou en conferve , purgent avec violence. , | Amatus Lufiranus regarde ces fleurs comme un purgatif très violent, fur l’ex- périence d’une Dame Romaine qui s'en trouva très incommodée. Les Payfans les plus robuftes n’en prennent qu’une ou deux pour fe purger ; d’autres les font bouillir dans le lait, pour en moderer J'ation. Roses fanvages ou églantier , Rofes rouges ou de Provins. Voyez aux Plantes Aftringentes , N°. xxvir. & xx1x. RAPONTIC: PURGATIVES. 1$ R APONTIC. Voyez ci-après , Rubarbe, VIII. | EF LAMBEoOu Iris, Glayeul. Iris vulgaris Germanica fivè S'ylveftris C. B. 30. Iris vulg. violacea feu purpureæ Sylv. I. B. Tom. IL. pag. 709. Iris Syl- veftris Tab. ic. 648. Iris noftras Officin. Gladiolus ceruleus Trag. 699. O N emploie dans la Médecine , la racine de cette Plante ; on en tire le fuc par expreflion, & on l’ordonne depuis une once jufqu’à quatre dans l'Hydropi- fie qui commence. J'en ai vu de très bons effets ; mais il faut continuer ce remede trois ou quatre fois, & même plus, da deux jours l’un. Le meilleur correctif du _fuc d'Iris , eft la crême de Tartre, ou le _ Criftal mineral : on fait fondre demie once de l’une ou de l’autre dans fix onces d’eau bouillante , on y ajoute deux onces de fuc d’Iris, qu’on laiffe dépurer ; on le fait prendre enfuite au malade. Antoine Conftantin , Auteur de Ia Pharmacopée Provençale , donnoit cette racine en diverfes manieres , qu’on peut voir, page 70 de fon ouvrage ; en Opia- te , Pilalles, Tablettes , &c. M. Garidel a obfervé que cetre racine Tom, L, 26 P L:A.N#.E2S excite de cruelles tranchées ; ce que Braf- favola & d'autres Praticiens ont éprouvé. Sa préparation , avec les Sels fixes , doit raflurer ceux qui s’en veulent fervir. Me- fué la corrige avec le Maftic & le Spi- canard. Sennert mêle le Suc dépuré avec [a Manne pour en corriger l’äcreté. M. Garidel remarque en bon Phyf- cien , que le ventre des hydropiques n’o- béit guere qu'aux plus violents Purgatifs, à caufe du relâchement des fibres des inteftins ; & que pour les ouérir 1l ne fafit pas de procurer de grandes éva- cuations d'eaux, fi on ne travaille au ré- rablifement du baume du fang , dont le défaut produit cette abondance de féro- ficés crües & indigeftes. I X. RIS DE FLORENCE. {ris alba Florentina C. B. 3x. Iris flore aiso I. B. Tom. I. pag. 719. Iris Iliriça vel Florentina Officin. sd À y ORSQUE la racine de cette efpece eft récente, on peut l’employer comme la précédente : on la fait fécher ordinaire- L° ’ > / : LA ment , après l'avoir dépouillée de fon écorce, & alors elle acquiert une odeur PURGATIVES. 27 agréable ; elle entre dans la compoftion de plufeurs parfums : on en prépare une poudre fimple , appellée Pulvis Diaireos Jimplex , qui fe fait avec la racine d’Iris, la poudre Diatragacant froide & le fucre- candi ; fa dofe eft d’un demi gros : elle eft propre à calmer la toux , en adoucif- fanc l’acreté de l'humeur qui coule du cerveau fur la gorge ; elle convient par cet endroit dans les Auxions catarreules. La poudre d'Iris compofée , appellée poudre de Salomon , eft plutôt un Elec- tuaire , qu'une poudre. Voyez Lemery, Pharmacopce, page 371. Le fuc de la racine d’Iris de Florence eft plus efficace que celui de l’efpece pré- cédente , pour enlever les obftructions des vifceres , & pour l’Hydropifie. M. Ray rapporte , qu'une perfonne de fz connoiffance lui a affuré avoir guéri plu- fieurs Hydropiques par le feul ufage de ce fuc : 1l en donnoit quatre cueillerées dans fix cuillerées de Vin blanc tous les matins à jeun. _ La racine d’Iris entre dans le Sirop d’Armoife de Rhafes, dans la Theriaque, dans l’Emplatre de Melilot, dans le Dia- botanum , &c. Elle entre aufli dans la compofition de l’Eau-de-vie Allemande. Voyez ci-après dans l'Article du Jalap, N°. xxxvi. : B 1j 28 PLANTES X. | Réenelioamngt » Bryone ou Vigne blanche. Bryonia afpera fivè alba, baccis rubris C. B. 197. Vius alba fivè Bryonia 1. B. Tom. II. pag. 143. Math. Adu. Lob. ic. G14. Bryonia aiba Dod. 400. Tamarum yulgd , vel cerafiola Cefalp. 206. L A racine de cette Plante , eftforten ufage dans l’enflure , l’Hydropifñe & les obftructions des vifceres , dans la Goutte, l’Afthme, l’Epilepfe, les Vapeurs , La Pa- ralyfe , les Vertiges , & la plüpart des maladies Chroniques. Lorfqu'elle eft ré- cente , le fuc qu’on en tire par expreflion s’ordonne depuis deux gros jufqu’a demie once ; fon infufion dans le Vin blanc fe prend jufqu'à deux onces. Comme ce purgatif eft affez violent, & fait quel- quefois vomir, on le corrige avec la crème de Tartre , le Sel végetal , ou quel- que poudre Cephalique , comme celle de Marjolaine , ou d'Origan. L'eau de Bryone fe tire ainfi : on découvre la racine dans le Printems , fans l’arracher de terre , on en coupe la tête de travers, on creufe enfuite la partie inférieure , & on la re- ceuvre avec celle qu'on a coupée, on « PURGATIVES. 59 prend garde qu'il n'entre point d’ordures dans la cavité qu’on vient de faire ; le lendemain on la trouve pleine d’une eau , dont une cuillerée purge affez dou- cement. | Arnaud de Villeneuve aflure qu'il a guéri un Epileptique avec le fuc de la racine, qu'il lui fic boire pendant trois femaines. Marhiole dit qu'il a vü guérir une Dame des Vapeurs , laquelle avoit inutilement tenté plufeurs autres reme- des ; elle büt pendant un an tous les jours un verre de Vin blanc où avoit infufé une once de cette racine. Lorfque le fuc de Bryone eft épuré & repofé , la partie terreftre & farineufe qui fe précipite au fond du vaiffeau, étant deffechée , s'appelle Fécule ; on ne s’en fert guere , & elle n’a pas grande vertu. La racine de Coulevrée féche & en pou- dre s'ordonne, depuis un fcrupule , juf- qu’à deux dans demi verre de Vin blanc. Les jeunes pouffes ou afperges de Bryone, {es fruirs ou baies , ont à peu près la même vertu que la racine; on fait un extrait des unes & des autres avec le Vin blanc & PEfprit de vin, dont la dofe eft jufqu'à une dragme. Les jeunes poufles & les femences font purgatives comme la racine. Elles tuent les vers & les autres infeétes engendrés B ii) « 30 PLAN TES dans l’eftomac, comme l’a obfervé Bar- tholin. M. Ray obferve que la racine pilée & appliquée en cataplafme , trois ou quatre fois fur les parties affligces de la Goutte, les foulage notablement. La poudre de cette racine mêlée avec le miel , & appli- quée fur la teigne en liniment , la guérit au rapport de Schroderus. Pour la Sciatique , prenez un gros morceau de racine de Couleuvrée , creu- fez-la, & la rempliflez de Colophone pulverifée , recouvrez-la du morceau que vous aurez Ôté, & la pendez au foleil, & recevez deflous dans un vaifleau de terre la liqueur qui en découlera , pour en graifler chaudement la partie fouf- frante : j’ai vü des gens qui s’en font bien trouvés. La racine de Coulevrée appliquée ex- térieurement , eft fort réfolutive , propre à fondre les Loupes & les Tumeurs fcro- phuleufes. Elle entre dans l’Onguent Agrippade Nicolas, dansle Diabotanum, & dans l'Onguent Ares. On l'emploie dans les Lavemens depuis une once juf- qu'à deux en décoction, X L S OLDANELLE, ou Chou marin. Soldanella maritima minor C. B. 145, PURGATIVES. 31 Braffica Marina, five Soldanella 1. B. Tom. II. pag. 166. Convolvulus mariti- mus noftras rotundifolius Mor. Hift. Ox. Part. II. pag. 11. Soldanella Dod, 395. L Es Feuilles de cêtte Plante purgent aflez fortement les férofités ; on les em- ploie différemment: quelques-uns en donnent une ou deux poignées macerées dans le vinaigre avec le creffon d’eau ; d’autres les mettent en poudre & en don- nent deux fcrupules ; plufeurs en font bouillir dans un bouillon de veau deux ou trois dragmes , & y jettent un peu de canelle en poudre. La meilleure maniere de s’en fervir , eft de faire macerer fes feuilles dans le vinaigre , ou avec la crème de Tartre , ou le Tartre vitriolé. On pré- pare aufli une Conferve avec les feuilles de Soldanelle.le Sucre & la Canelle. Du- menil Chirurgien à Paris , faifoit bouil- lir cette Plante avec le Concombre fau- vage & les baies de Sureau dans du Vin rouge ; dont 1l fait prendre quelques verrées par jour aux Hydropiques. Obern Dorferus a déclamé contre cette Plante ; mais Rulandus le jeune a écrit en fa faveur. Elle entre dans la compofition du Si- rop Hydravogue de M. Charas , dans B iv 92 PLANTES l'Hydragogue merveilleux de du Renow. X I-L S UREAU. Sambucus frutu in umbellé nigro C. B. 456. Sambucus vulgaris I. B. Tom. 1. PAg. 544- Sambucus Dod, 845. Aûè Gracorum. Te UTES les parties de cet Arbre font en ufage dans la Medecine. Les anciens s'en fervoient comme d’un purgatif &c d’un aperitif. Hyppocrate & Diofcoride employoient la décoction des feuilles 8&c des tendrons, pour purger & poulfer les urines des Hydropiques ; ils ordonnoient aufli le Vin dans lequel on avoit fair bouillir les racines. Une once de l'écorce moyenne de la racine & de la tige, ou demie once de feuilles, infufées dans fix onces d'eau avec quinze grains de Sel d’Abfinte , & un fcrupule de Canelle, purgent très bien les férofités; un gros de femence de Sureau en poudre avec vingt grains de Sel de Tartre & quinze grains de Mercure doux, mis en bol avec fufhfante quantité de Sirop de Chicorée, font le même effet : une poignée de jeu- nes feuilles ou de bourgeons en falade, purgent doucement ; on fair avec les PurRGATIVES. 33 baies de Sureau un Rob ou fuc épaifh, qu'on donne avec fuccès jufqu’à une once dans le cours de Ventre & dans la Dyf- fenterie. Les fleurs de Sureau toutes frai- ches fricaflées avec des œufs , purgent allez bien. Le petit-lait où elles ont in- fufé pendant la nuit, foulage ceux qui font fujets aux Erefpeles & aux autres maladies de la peau ; 1l faut en boire un verre foir & matin , & bafliner en mème rems le vifage avec deux parties d’eau de eur de Sureau , & une partie d’efprit de Vin. Les fleurs de Sureau font réfo- lutives , anodines , adouciffantes & dia phoretiques ; on les applique en fomen- tation fur les Erefpeles & pour les au- tres maladies de la peau. Le Vinaigre fu- rat s'appelle ainfi, parcequ’on y a fait infufer des fleurs de Sureau ; pour lut donner de l’odeur & de la force. Ce vi- naigre eft moins contraire à l’eftomac , & plus fain que le commun. Les feuilles de Sureau échauffées fur le feu , font fort réfolutives en fomentation ; on les fubf- titue à celles d'yeble. On fait avec les unes & les autres un bain vaporeux, ou des fomentations réiterées , pour bafliner: _ les jambes enflées , & celles des Hydro- piques; fi on y mêle les feuilles & les: + fleurs de Tanaife , elles ont plus de: vertu, By PLANTES | L'huile de l’écorce moyenne de Sureau faite par infufon , eft fouveraine pour la Brülure, la Goutte, & toutes les inflam- mations- Freitagius, dans fon Aurora Medico- rum , a remarqué que les fleurs de Sureau féches ne lâchent pas le ventre, comme elles font lorfqu’elles font fraiches , ce que plufieurs autres Praticiens ont recon- nu comme lui; mais leur décoétion eft diaphorétique , & propre pour l’éréfipele, _& leur poudre purife le fang. L’efprit qu'ontire de fes fleurs , coho- bé jufqu’à trois fois , & diftillé après la fermentation , eft un des meilleurs re- medes pour cette maladie , en appliquant fur la partie un linge chaud mouillé dans cette liqueur ; & changée du foir au matin. La poudre des fleurs féches a la même vertu, mais plus foible , fuivant M. Ga- æidel. | Jean Bauhin faifoit boire trois fois par jour, en trois prifes, le matin, à midi, & le foir , une once & demie de l’eau de l'écorce moyenne pour la goutte. On fair bouillir légerement les fleurs avec le miel, pour en faire des lave- mens. Camérarius ordonnoit la décottion des tendrons avec un peu de Safran; pour poufler leswrdinaires. PURGATIVES. 35 J. Bauhin, après Gefner, rapporte que la décoction de l'écorce moyenne , à la- quelle on ajoute la thériaque , eft excel- lente pour faire fuer les peftiférés ; 1l faut l'entendre de la féche. Quelques-uns y ajoutent le diacode. Simon Pauli affure qu’il a calmé les douleurs de la goutte , avec les raclures -de cette écorce, appliquées fur la partie malade. C’eft un remede excellent & für contre la brüulure. On en fait divers on- guents : celui de Mathiole eft le meilleur: la defcription eft dans Garidel, hift. des Plant. d’Aix, pag. 423 , aufh bien que celle de Zuvelfer, Voyez aufli M. Tour- nefort , hift. des Plant. de Paris. Les fleurs de Sureau , bouillies dans l'huile d'olive , réduite aux trois quarts , foulagent les douleurs de la goutte. Le Champignon qui vient fur le Su- -reau , appellé Fungus membranaceus , au- ricula jude , five Sambucinus , macéré dans l’eau rofe ou d’Euphraife ,eft bon pour l’inflammation des, yeux , fuivant Schrodérus. D’autres Auteurs l’infufent dans le vinaigre, & l’ordonnent en gar- gärifme pour l’efquinancie , aufli bien qu'appliqué extérieurement. Simon Pauli dit que le vin dans lequel ila infufé, vuide les hydropiques. L’4- Hatomia fambuct Martisi Blochwifi , B v) 36 PLANTES Med. Germ. nous apprend que la motllé de Sureau eft propre pour vuider le fablé des reins, aufli bien que les eaux du ventre. D. Hulfe donne la préparation d’une huile excellente pour la goutte. Rem- pliflez un vaiffleau de terre verniflé , de feuilles fraîches de Sureau fans les re- plier, & en les comprimant fouvent. Couvrez le enfuite & l’enfermez dans la terre pendant un an, vous y trouverez une croute fur la fuperficie, & dans le fond une huile qu’il faut conferver pré- cieufement pour le befoin. Le fuc des tendrons des feuilles , & de l'écorce moyenne mis dans l'oreille, à cinq ou fix reprifes , meurit & fait fup- purer les abfcès de cette partie. Les feuilles échauffées entre deux tui- les chaudes , & appliquées fur le front & les tempes, guériflent la migraine. D, Crufe Angl. XIIL … 4 EBLE,OU petit Sureau. Sambucus humilis five Ebulus C. B. 446: Ebulus five Sambucus herbacea I. B. Tom. I. pag. 546. Ebulus Dod, 381. Chamzs, Aîla Diofc. , O # emploie cette plante, comme Ja PUuRGATIVES. 37 précédente ; fa racine & fa femence pur- gent plus que celles du Sureau : deux gros de femence d'Yeble infufés dans un demi-feprier de vin blanc, fans y join- dre d'autre purgatif , vuident abondam- ment les férofités , & conviennent dans le Rhumatifme , la Goutte & l’Hydro- pifie. Prenez deux livres de feuilles fraî- ches, pilez-les , & les faires bouillir dans une livre de beurre de Mai, jufqu’à ce que l'herbe foit féche & grefillée, paflez- les avec expreflion , vous en faites un on- guent extellenr pour la goutte. Les feuilles d'Yeble cuites dans l’eau commune, appliquées fur les hémorrhoi- des , entre deux linges , le plus chaude- ment que le malade les pourra fouffrir, es amortit & en appaife la douleur. La racine d’Yeble , coupée par petits mor- ceaux, applatie avec le marteau , puis bouillie avec la lie de vin blanc pendant deux heures , fait pañér la goutte en deux ou crois jours. On la laiffe un peu réfroidir , & on y trempe des linges dont on enveloppe les membres des coutteux, le plus chaud qu'ils peuventle fouffrir , & on leréitere matin & foir. Ce remede: m'a été communiqué par un Curé chari- table envers les pauvres malades, qui l’a fouvent employé avec fuccès. Les racines & les femences de cette plante, entrent 38 PLANTES dans les compofitions Hydragogues dé Charas & de du Renou. X I V. Lt NoIr, Bourgêne. Alnus nigra baccifera C. B. 428.1. B. Tom. I. p. $60. Frangula Doé: 784. Inf. G12. Park. | pe moyenne, particulierement de Ja racine , eft vomitive lorfqu’elle eft récente ; quand elle eft féche elle eft purgative ; on la fépare de l'arbre dans le Printemps , & on la fait fécher à l’ombre : on la donne en fubftance à un gros, & en infufion jufqu’à deux dans le vin blanc ; on y ajoute quelque aromate ou ftomachique pour correctif , comme la canelle , ou l’anis, ou plucôt le fel d’ab- finthe , ou quelque autre fel fixe. Les Gens de la Campagne .s’en fervent dans les fiévres intermitrenres avec fuccès , parceque ce remede les purge par haut & par bas aflez vigoureufement. L’écorce de cet Arbriffeau broyée avec Je vinaigre , guérit la Galle & la déffeche en peu de rems, fi l’on s’en frotte deux fois par jour. Sa décottion dans le vinai- gre , eft bonne pour nettoyer les gencives PÜHRGATIVES. {a des Scorbutiques , & pour preferver les dents de la pourriture. X V, | AE SAUVAGE. Linum pratenfe flofculis exiguis C. B. 214. Alfine verna, glabra , flofculis albis, vel potius Linum minimum 1. B. Tom. IZI, 455. Linum Sylveftre Catharticum Ger. CC ETTE plante n’eft pas d’un ufage fa- milier en France ; mais ons’en fert aflez communément en Angleterre. On en fait infufer une petite poignée dans fix onces de vin ou de bierre , ou bien on en fait une légere décoétion , laquelle excite quelquefois le vomiffement , & purge _ordinairement les férofités par le bas. On Femploie dans l'Hydropifie naiflante , avec fuccès. Cerre plante fe peut donner féche & en poudre, à la dofe d’un gros, avec autant de crème de Tartre & demi gros d’Anis ;elle agit alors avec plus de douceur , fuivant l’obfervartion de M. Boyle , rapportée par M. Ray. M. Tour- nefort la croit fébrifugée , fon amertume Jui a peut-être donné occafion d’en juger ainfi ; & d’ailleurs fa qualité purgative & émercique autorife ce fentiment, 40 PLANTES XVE H me Herbe à lait , Efule ot Réveille-marin. Quoique toutes les efpeces de Tirima- le foient purgatives , on emploie prinei- palement les fuivantes qui fe trouvent très communément, = de HY MALUS Cypariffeas C. B, 291. Efula Offic. Cefalp. 374. Tithyma- lus cupreffinus five humipinus Lob. ie. 356: 2. Tythymalus latifolius catapucia dic- sus Hort. Lugd. Bat. Lathyris major C. B. 293. Lathyris fivè Catapucia minor. 1. B. Tom. III. App. 880. Efula major Rivini. Epurge , Catapuce. 3. Tythymalus Amy gdaloïdes, angufii- Jfolius Tab. ic. s91. Tithymalo maritimo: affinis , Linarie folio C. B. 291. Alypume Cam. epit. 985. Alypum Mathioli Tichy- malis affine E. B. Tom. III. 676. O N emploie ordinairement les raci- nes d’Efule , fur-tout leur écorce : on la fait macérer dans le vinaigre pendant vingt-quatre heures ; on la donne enfuite depuis un fcrupule jufqu’à une dragme PUuRGATIVES. Ai en fubftance , & au double en infufon ; on s’en fert avec fuccès dans l’'Hydropi- fie , la Jaunifle , les Obftructions des vif- ceres, les fievres opiniatres , & les ma- ladies rebelles. On prépare l'extrait des racines d’Efule avec du Vin blanc ou l'Efprit de Vin, en y ajoutant quelques ques d'Efprit de foufre | ou d’Huile ‘anis ; la dofe en eft d’un fcrupule. On tire aufli l'extrait des feuilles dans le vi- naïgre , dans la folution de crème de Tartre , ou dans les fucs de Coing , d'O- feille , d: Limons , ou autres acides ; elles agiflent avec moins de violence que la racine. Le fuc laiteux de toute la plante inis en digeftion avec le fel de Tartre, & puis épaifli , fournit une matiere qui vaut bien la Scamonée de Smirne , la- quelle eft fouvent alterée par des fucs de plantes acres mal préparées. Les femen- ces d’Efule , fur-rout celles de l’Epurge, font d’un ufage familier dans la campa- gne ; les Payfans en prennent dix ou dou- ze. C’eft un violent purgatif, s'il n’eft corrigé par la coétion avec le fel d’abfn- te, ou quelqu’autre fel fixe. La femence de la troifiéme efpece de Titimale, eft capable d’irriter les intef- tins , & d’y A quelque ulcere , fi on ne la corrige avec le fel & le vinaigre, au rapport de Camerarius; ainfi c’eft un 42 PDHDANTES remede dangereux. Sa racine eft d’un ufa- ge plus innocent , quoiqu’elle foit éme- tique & purgative , comme celle d’Efule. On diftribue à Paris depuis quelque temsun Remede qu'on prétend fpécif- que pour les fievres , & que l’on a nom- mé par excellence la poudre fébrifuge. Celui qui la fait diftribuer , en fait un grand fecret , & la vend très cher : ce n’eft néanmoins autre chofe que la racine de cette plante mife en poudre , & donnée dans un bouillon trois jours de fuite. La dofe eft d’un demi gros à un gros; pour chaque prife , fuivant la force ou la foi- blefle du malade. Ce remede purge avec violence par haut & par bas ; ainfi 1l n’eft pas furprenant qu'il guériffe la fiévre : il ne convient pas aux femmes grofles, & encore moins aux perfonnes dont la com- plexion eft rendre & délicate. On peut faire le magiftere d’Efule avec l’Efprit de Vin , & en précipiter la réfine avec l'eau froide. . M. Garidel eftime fort le bol de M. Tournefort que voici. Prenez demi gros ou deux fcrupules de racine d’Efule , au- tant de crème de Tartre , vingt grains de Mercure doux , avec fuffifante quan- tité de Conferve d’abfnthe , ou de mar- melade de fleurs d’Oranges , pour en faire un bol , auquel on peut ajouter PURGATIVES. 43 quelques gouttes du Baume du Pérou, c’eft un purgatif aflez bon. Schroder , Hoffman & Ethmuller con- viennent que la véritable Efule des an- ciens , eft le Tirimalus foliis pini fortè Diofcoridis Pitinfa. __ La racine d’Efule a donné le nom aux pilules de Efulé de Fernel , dont la dofe eft d’un demi gros. Cette racine entre auf dans la compofition de la Benedicte laxative, dans celle de l’Extrait Catho- lique & Colagogue de Rolfinfius, & de l'Hydragogue merveilleux de du Renou, re Agaricus five fungus Laricis C. B. 375. Agaricum I. B. Tom. I, Part2. pag. 263. Raïi Hiff. 107. Agaricus Do 486. XVII. LL. GARIC eft une forte de Champi- gnon ou d'excroiffance, qui naît fur le tronc du Meleze.On l’emploieeninfufion dans l'eau , depuis deux dragmes jufqu’à demie once , & en fubftance depuis un gros jufqu'à deux. Ce Champignon s’at- tache quelquefois par fa vifcofité ,aux tunices de l’eftomac & des inteftins, & caufe des irritations & naufées ficheu. fes, & fatigue lemalade, en remuant les 44 PLANTES | humeurs plus qu'il ne les purge. Auf ne donne-t-on point ce remede feul. Mais comme c’eft un purgarif très âcre, on le corrige avec le Gingembre , la Ca- nelle , ou quelqu'autre drogue aromati- que , ou bien avec quelque fel fixe. On ordonne plus ordinairement les Trochif-. que, qu'on prépare avec l’Agaric & le Gingembre : leur dofe eft depuis demi gros jufqu’à un dans les maladies rebel- es, & dans les obftruétions des vifceres : V’Agaric convient affez aux perfonnes fu- jettes aux Catharres & aux Fluxions dans la tête. Il eft propre à difloudre les hu- meurs épaiflies & arrêtées dans les glan- des & dans les articles; aufli l’emploie- t-on avec fuccès dans les maladies du Foie , de la Ratte , du Mefentere , dans la Jauniffe , les Vents , l’Afthme humide, la Goutte fciatique , le Rhumatifme , la Retention d’urine caufée par des glaires, & dans la fuppreffion des Regles. Quel- ques-uns le confeillent dans l'Epilepfe. L’Agaric eft dangereux aux femmes grofles & à ceux qui font fujets aux He- morrhagies.On tire de PAgaric un extrait qu'on donne à un fcrupule , & une refine qui fe prend jufqu’à quinze grains. Il entre dans plufieurs compolitions purga- tives , entr'autres dans la confection H4- méch , l'Hierapicra , l'Hieradiacolocinths- PURGATIVES. dos , l'Extrait Panchimagooue de Crol- lius & d’Arthman, dans les Pilules Ca- chectiques de Charas , &c. XVIIL | QATAR fauvage. Cucumis [ylveftris Afininus ditlus. C. B. 314. I. B. Tom. Il. pag. 1248. Cucu- mis agreffis fivè Afininus. Park. Cucumer elaterit fylveftris Adu. Lob. ic. 646. O N emploie ordinairement le fruic dont on tire le fuc , lequel épaifli par l'évaporation , eft l’Elacerium dont nos Anciens fe fervoient fi familierement ; on fubftitue les feuilles de cette plante à fon fruit, pour cette préparation. C’eft un violent purgatif , qu'on n’ordonne réfentement que dans les vieilles ma- Le , lorfqu’il y a des obftruétions in- vétérées à emporter , ou des matieres ver- mineufes à détruire ; la dofe en eft de douze à quinze grains. Le Miel , où le Concombre fauvage a bouilli, fe donne à une once ou deux au plus en lavement; il eit excellent pour les perfonnes fujettes aux vapeurs, & celles qui ne font pas reglées. La poudre de la racine du Con- combre fauvage s’ordonne jufqu’à demie dragme au plus, & on prefcrit l’extraic ‘de coure la plante à la même dofe, » 6 Ps AN TE Les feuilles font moins purgatives que la racine , & celles-ci moins que fon! fruit ; c’eft un puiflant Hydragogue que l'Elarerium , qui incife & attenue par fes particules âcres & falines les vifcofi- tés qui s’'amaflent dans les couloirs. M. Garidel avance que c’eft un des plus fürs remedes pour évacuer les eaux contenues dans la cavité de l’abdomen ; ayant cet avantage au-deflus des autres Hydragogues , de rétablir le reflorc des fibres relâchées , après avoir vuidé les férolités par les canaux excretoires des glandes inteftinales. Il vante fort les Ob- fervations de M. Lifter , qui releve le mérite de l’Elaterium , tant vanté des Anciens , & négligé des modernes ; mais il convient que cela peut être vrai en Angleterre , & qu'il n’hafarderoit pas en Provence , pays chaud , d'en donner aufli hardiment , le regardant comme un re- mede capable de caufer des fontes dan- gereufes. M. Lifter le donne depuis un grain jufqu’à dix, dans la Conferve d’abfinthe, Je Cotignat, ou le Vin d'Efpagne. .… Plufeurs modernes préferent à l’Ela- térium , l'Extrait qu'ils tirent de la racine avec l’Efprit de Vin, qu'ils corrigent avec une teinture aromatique. Suivant les Obfervarions de Riviere, PUuRGATIVES, -47 les feuilles en cataplafme font propres pour réfoudre les tumeurs fcrophuleu- {es : la racine a les mêmes vertus. M. Garidel a éprouvé que les feuilles pilees & appliquées fur le cancer ulce- ré , le dérerge mieux qu'aucun autre re- mede, L’Elaterium entre dans l’extrait Pan- chimagogue de Crollius, dans l'Onguent Agrippa de Nicolas de Salerne , dans l'Onguent Aregon du mème Auteur, dans celui de Arthanita de Mefué, & dans le Diabotanum. X 1% ÇG RATIOLE ; Herbe à pauvre homme. Gratiola centauroides C. B. 279. Gra- riola I. B. Tom. III. pag. 434. Dod, 362. Digitalis D ; Gratiola dicla. Mor. Hifi. Oxon. Part. II. pag. 479. Infl. 165. Gratia Dei , cujus femen Gelbenech, Pa- paver fpumeum foriè Ang. Limnefium , fivè Centauroides Cod. ï, ES feuilles de cette plante purgent avec violence par haut & par bas ; on en donne demie pincée au plus fur un demi feptier d’eau en infufon; c’eft un remede familier aux pauvres , & c’eft d’où cette Plante a tiré fon nom : mais ce purgatif ne convient qu'à des corps robultes. J'ai ” 43 PLANTES vû des perfonnes délicates fouffrir des tranchées & des fuperpurgations dange- reufes, pour en avoir ufé inconfideré- ment. On court moins de rifque à s'en fervir en lavement , une poignée dans chopine d’eau ou de lait. La poudre des feuilles à demie dragme, infufée avec un peu de Canelle , l'extrait tiré avec le Vin blanc à deux fcrupules , & la Con- ferve à deux ou trois dragmes , s’ordon- nent avec fuccès dans les fievres opinia- tres, dans les longues maladies , pour les vers, les vieilles obftructions & les rhu- matifmes goutteux. X X. C ABARET , Oreille d'Homme, Oreillette , Rondelle , Girad Rouflin, Nard fauvage. Afarum C. B. 197. I. B. Tom. IT]. pag. 548. Dod. 358. Afarum Baccaris , ve Baccatus Adu. Lob, ic, Go1. Nardus rufiica Hof. Alorff. O n emploie ordinairement fa racine en infufion dans le Vin blanc, depuis deux dragmes jufqu’à demie once dans un demi feptier ; on s’en fert de même en poudre depuis un demi AE jufqu’à un gros. C’eft un émetique aflez puiflant, qui a perdu beaucoup de fon crédit de- puis PURGATIVES. 49 puis l’ufage du’Tartre émetique. On em- ploie aflez communément cette racine en infufon dans l’eau ; elle n’eft alors qu'aperitive , & poufle abondamment par les urines , fans purger. On prétend que Vanhelmont eft le premier qui ait fait cette obfervation. Sept ou huit feuilles de cette plante , infufées comme la ra- cine , font le même effet. Ethmuller pré- tend que leur parfum reçu dans l'oreille, guérit les fifflemens & bourdonnemens, Wedelius remarque que les feuilles fonc un violent purgatif, & dit avoir vu un jeune homme mourir pour avoir pris une cuillerée de la poudre des feuilles, après une fuperpurgation qu’on ne put arrêter pat aucun fecours de l’art. Leur infufion eft même dangereufe , c’eft pourquoi la racine eft à préferer. Les feuilles de l’afarum americanum fentent le poivre, & ne purgent point. On en affaifonne les viandes du Canada. Quelques Auteurs eftiment l’Æ{/arum comme un fpécifique pour les fievres lon- gues & rebelles, lefquelles font ordinai- rement caufées par des obftruétions in- vétérées dans les vifceres. On emploie cette racine avec fuccès dans l’Hydropi- fie , la Jaunifle & la Goutte fciarique. La racine en poudre eft un excellent re- mede pour Le farcin des chevaux , on leur Tome I. - C 50 PO AA. NN: TIENLS en donne depuis demie once jufqu’à une once en poudre, mêlée avec du fon mouil- lé. L’Extrait d’Afarum fait avec l’Efprit- de-vin, fe donne à demi gros. Cette plan- te a donné le nom à l'Eleétuaire Dia/a- vi: «! - rum de Fernel , dontelle eft la bafe , & : u’on ordonne à demie once; eke entre auf dans le Sirop Hydragoguede Charas. ALU P Ain de Pourceau. Cyclamen orbiculato folio , infernè pur- purafcente C. B. 308. Cyclaminus orbi- cularis , folio rotundiore vulgatior I. B. Tom. II1. pag. $ç1. Panis porcinus & Arthanita , Rapum terræ Lob. ic, 604. L A racine de cette plante s'emploie plutôt extérieurement qu'intérieurement; fon fuc , qui eft extrèmement âcre , entre dans la compofition de l'Onguent de Arthanita auquel 1l donne le nom: cet Onguent purge par bas, lorfqu'on en frotte Le bas ventre , & fait vomir lorf- qu'on en frotte l’eflomac. Les Purgatifs les plus violens entrent dans cet On-' guent ; il eft crès réfolurif , & propre pour les tumeurs fchirreufes de la Rare & du Mezentere, lorfqu'il eft appliqué : PURGATIVES. SI fur ces parties : il tue les vers ; & con- vient aux Hydropiques. La racine de Cyclamen étant fraîche, eft utile pour fondre lestumeurs fcrophu- leufes. Quelques-uns pour la rendre plus pénétrante faupoudrent cette racine de Sel Armoniac, après l'avoir écrafée ; & l'appiiquent enfuite fur les Ecrouelles, & fur les autres tumeurs fchirreufes ow platreufes. | XUXR-EE DOTE noi. 1. Helleborus niger flore roféo C. B. 186. Helleborus niger legitimus Cluf. Hifi. 274. Veratrum nigrum. 1. Dod.8s Hel- leborus niger flore albo, interdim etiam valdè rubente I. B. Tom. III. pag. 635$. 2. Helleborus niger vulgaris flore viride C. B. 185. Helleborus niger vulg:ris flore siridi, vel He:rbaceo , radice diuturnä I. B. Tom. 111. pag. 636, Veratrum ni- grum 2. Dod. 335. sy 3. Helleborus niger fœridus, C. B. 185. Helleborus niger , fylveftris , adulterinus ; etiam hieme virens M B. Tom. III. App. 880. Veratrum nigrum 3. Dod. 386. Piè de Griffon, | O N emploie indifféremment les ra- | cines des deux premieres efpeces . pour Ci} . $2 PLANTES faire l’'Extrait d'Ellebore , qu’on ordonne depuis un fcrupule jufqu’à un demi gros dans les affections foporeufes , l’épilep fie , la manie, la fievre quarre, & les autres maladies rebelles, L'ufage de l’El- lebore en fubftance ou en infufñon eft très délicat , il porte à la crête, caufe quel- quefois des convulfions & desirritations dans les parties nerveufes. Les racines d'Ellebore en poudre , fe donnent depuis quinze grains jufqu’à un fcrupule , & en décottion depuis une dragme jufqu’à deux ; fon extrait préparé avec l’eau de pluie , & la crème de Tartre, ou avec l'Eforit-de-vin , eft moins dangereux dans fon opération. | Parkinfon prétend que la meilleure préparation de l’Ellebore eft fon infu- fion dans le fuc de Coing ; ou fa coction dans un Coing creufé exprès & cuit au four , comme on fait la Scamonée : ainfi Je fuc ou le firop de Coing , eft un re- mede falutaire pour suérir les maux cau- {és par l’Ellebore. La décoction de læ racine d’Ellebore noir , faite dans la leflive , nettoie la ver- mine des enfans : on leur en lave la rête, après l'avoir mife en poudre & mêlée avec du fain- doux en maniere d'On- guent ; elle eft utile pour la gale , les dar- tres & les maladies de la peau, Les plus PURGATIVES, 3 violentes Auxions des yeux , cedent quel quefois à la diverfion de la férofté qui {e fait au bout du lobe de l’Oreille per- cée , & lardée enfuite d’un brin de racine d’Ellebore noir ou blanc ; d’autres y em- ploient la racine de pié de Griffon ; c’eft notre troifiéme efpece d’Ellebore ; qui n'eft pas moins cauftique que les autres. J'ai confeillé avec fuccès la racine d'Hel- lebore pour cautere , appliqué fous la "gorge des Vaches, pour y déterminer un dépôt toujours favorable , lorfqu’il furvient. On fait un trou à la peau, & on l’enfonce deffous. Ce remede guérif- foit quelquefois , & préfervoit toujours les beftiaux de la maladie qui regnoic en 1748. L’Ellebore noir entre dans l'extrait Catholique de Sennert, dans l’Extrait Panchimagogue de Ctollius & d’Arth- man , dans l’Extrait Catholique & Cola- gogue de Rolfinfus , dans les Pilules Tar- tarées de Quercetan, & dans le Diabal- femer ou Eleétuaire de Sené. XXIII. Dcsnot a blanc. 1. Helleborus albus flore atro rubente C. B. 186. Veratrum flore atro-rubente , Inft. 273. Helleborus albus I. B. Tom. III. pag. 633. Helleborum album five Vera- C 1ij | . LS Y4 PLAN T's trum Dod, 383. Helleborus albus Mark. . Lupd. 1632. 2. Helleborus albus flore [ubviridi C. B. 186. Veratrum flore Jubyiridi Inft. 273. O N fe fert également des racines de # ces deux efpeces, & on les prépare comme celles de l'Ellebore noir ; mais comme elles font plus âcres & plus violentes dans leurs opérations , on les emploie plus communément pour purger les chevaux , que pour purger les hommes ; on en trouve cependant dans les Auteurs quel- ques préparations affez utiles. Au rapport de Tragus, l’'Ellebore blanc infufé vingt. quatre heures dans le Vin , ou dans l'Oxy- mel, & féchc enfuite, puis donnéa démie dragme dans un verre de Vin blanc, peut être utile aux Maniaques, & à ceux qui font fujets aux vapeurs Hypocondria- ques. Gefner prétend que l’Ellebore blanc, macéré dans le vinaigre , & cuit dans le miel en confftence de Sirop , eft utile dans l’Afthme humide, la difficulté de sefpirer , l’Epilepfe, & la maladie où la pituite domine. Jean Fabri de Caf- télnaudary propofe , pour la même fin, des Pilules compofées avec les efpeces Diarrhodon abbaris , l’Extrait des racines d’Ellébore blanc, FAloë , la Canelle & le Gercfle à la dofe d'un demi fcrupule. L STE UT Pl TS TR TT SE * di. M ÉT 7 PURGATIVES. L’ufage ordinaire de l’Ellebore blanc, eft de le mèler avec les poudres fternuta- toires, pour en augmenter la violence, &,les rendre plus capables d'irriter les fibres nerveufes du nez. Cn l’emplote en poudre par le nez , avec fuccès , dans l’Apoplexie, la Létharoie, & les autres affections foporeufes. X XI V. ] JAUREOLE. 1. Laureola femper virens flore viridi , quibufdam Laureola mas C. B. 462. I. B. Tom. I. pag. $G4. Daphnoïdes five Laureola adu. Lob. 156. Lugd. 211. Thymelea lauri folio femper virens , feu Laureola mas , Inflit. 595. 2. Laureola folio deciduo flore purpu- reo officinis Laureola fœmina C. B. 462. Laureola folio deciduo five Mezereon Ger- manicum I. B. Tom. I. pag. 566. Cha- maelea Germanica Dod. 364. Chrima- daphne , five Pufilla laurus Adu. Lob. ic. 367. Thymelea Lauri-folio deciduo five Laureola femina Inflit. $9$ Piper mon- zanum Gefn. Mezereon officin. Bois Gentil. L Es feuilles & les baies de ces deuxef- peces purgent avec une force égale , & les Payfans s’en fervent familierement : Civ 6 PLANTES la dofe en eft d’un gros en fubftance , & en infufon au double. Comme ce pur- gatif eft violent , il faut le corriger avec la crème de Tartre , ou quelque Sel fixe & lixiviel. On peut le mettre en macé- ration dans Îe vinaigre , où dans quelque autre acide , pendant vingt-quatre heures. On l’ordonne dans l’'Hydropifie , le Rhu- matifme , les vapeurs Hifteriques , & la fievre quarte. L'écorce de ces arbriffeaux s'emploie de la même maniere. XX'V: CiLEe ouTIMÈLE’Er. Thymelea fours lini C, B. 463. Thyme- lea Monfpeliaca I. B. Tom. I. pag. s91. Thymelsa grana gnidii Adu. Lob. ic. 3691. Chamelea tenuifolia & nigra Sera- pion. 3 L ES feuilles & les fruits de cette plan- te font fi âcres, qu'on ne s’en fert plus comme on faifoit autrefois ; fes fruits ou baies font appellés Cocca gnidia ou Gra- na gnidia. I] faut les laifler macérer long- tems dans le vinaigre avant de s’en fervirs fans cette précaution leur ufage eft perni- cieux. Conftantin Autheur de la-Phar- macopée Provençale , efpérant de pou- voir corriger les méchans remedes, & PURGATIVES.. $7 en faire des bons, en y mêlant des Sto machiques & des Stipriques, avouoit ce= pendant que la décoétion des feuilles du Garou au poids de demi-once dans l'eau commune , excitoit des vomifle- mens & des Syncopes très dangereufes. Le mème Auteur compofoit une huile après Méfué,qu'ildonnoit intérieurement fans danger & en oignoit le ventre des Hydropiques. Voyez le Chap. 9. du Li- vre de fa Pharmacie, ou M. Garidel 461. Schroder donne,depuis fix grains , juf- qu’à quinze , la poudre des feuilles où de l'écorce , après l'avoir fait infufer dans le vinaigre , ou le fuc de Coings pendant 24 heures. La racine du Garou nous eft apportée fé: che du Languedoc ; on l'emploie comme un véficatoire , pour attirer les férofitées dans les migraines & dans les fluxions violentes ; après avoir percé l'oreille on paffe un petit morceau de cette racine, de la même maniere qu'avec la racine de VEllebore. Ces fortes de Cauftiques font . de mauvais remedes, & augmentent fou- vent linflammation. Les Teinturiers fe fervent du Garou pour teindre en verdlesétoffes de laine : ik eft vrai que c’eft d’abord en jaune qu’on teint,enfuite en bleu avec le Paftel ou l’In- digo ; ce qui donne après la pme VEITEe v 53 Pig a né r #4 XX V I. Gris LizErRoN ou LizET. Convolyulus major albus C: B. 2194. Convolvulus major I. B. Tom. 11. 154. Srilax levis major Dod. 392. Wolubilis major Trag. 805. Tab. ic. 875$. Helxine Ciffampelos Cord. Ée ETTE plante n’eft pas d’un ufage fa- muilier , jai cru cependant devoir en faire mention dans cette Clafle, parceque fon fac laiteux, fournit une réfine qui appro- che des vertus de la Scamonée ; on pour- roit la donner comme elle, pour purger les férofités , mais à une dofe plus forte ; c'eft à-dire, depuis vingt grains jufqu’à trente, J. Prevor dans fa Médecine des Pauvres, donne huit onces de la décoc- tion d’une ou deux poignées de fes feuil- les , fuivant la force du fujer. Conftantin donnoit l'infufion faite avec quatre ou cinq dragmes, des fleurs & des feuiiles concaffées & quelquefois moins, D'ailleurs ; le Lizeron eft réfolutif & anodin ; on l’applique en Cataplafme , après une légere coction ; & quelques Auteurs le confeilient pour les Tumeurs menacées d’inflammarion. Voyez ci-après dans la Clafle des Plantes réfolutives , N°. xvrr. dont + VER ol tenant Cote greg à "br start: PURGATIVES. $) PLANTES ÉTRANGERES. | | 3 X VIE. ie Caffia fiflula Alexandrina C. B, 403. Caffia purgatrix I. B. Tom. I. pag. 316. Cajfia nigra Dod. 757. Caffia folutiva vulgaris Park. Quauhayohuarli ii frvè Caf- Jia fijiula Hern. 37. '@ ET Atbre croît dans le Levant, en Egypte , & fur-tout près du Caire, c’eft pour cela qu’on l’ordonne quelquefois fous le nom de Medulla Æoyptiaca. De- puisvingt ans la Cafle de Levant eft rare en France ; celle qui nous vient des Ifles de l'Amérique & de la nouvelle Ef- pagne y eft plus commune, & n'eft guer- res môins bonne ; fur-rout lorfqu’elie et nouvelle & pefante , car la vieille, ceile quieft légere, féche on moifie, ne vaut rien. Les bâtons de Caffe, ou fes fruits, s'ordonnent jufqu’à demie livre : on les concalle , & on les fair bouillir légere- ment dans chopine d’eau ou de petit: lair, qu’on donne aux Malades par verrées; lorfqu’on y ajoute d’autres Purgatifs , on en diminue la dofe. La Caffz mondée eft Ja pulpe ou moëlle tirée des bärons ou C vj 60 PLANTES gouffes , & paflée par Le ramis ; elle s’ai- grit alors aifément, caufe des tranchées & porte à la ère ; elle agit plus douce- ment & plus fürement , lorfqu’elle eft employée en bâtons, concaflée , & bouil- lie , comme nous venons de dire. La dofe ordinaire de la Caffe mondée eft d’une once ou de dix gros ; il y a peu de purga- tif plus doux , c’eft pour cela qu’on l’or- donne avec fuccès dans les fiévres arden= tes , les maladies des reins & de la vefhe, Jors même qu’il y a des difpoftions in- flammatoires dans le bas ventre , & qu'il eft néceflaire de purger. On l’ordonne quelquefois en bol à demie-once ou fix cos pour lâcher le ventre. La moëlle de la Caffe donne fon nom à l’Electuaire de la Cafe ; elle entre dans le Lénitif fin, le Diaprun, la Confection Hamec, & dans l’Eletuaire de Pfyllio. XX VIII Ï AMARINS. Siliqua Arabica que Tamarindus C, B. 403. Tamarindi I. B. Tom. I. pag. 421. Raiïï Hift. 1748. Tamarindus Derelfide appellata Alp. Ægypt. 37. Tamar. fivè Daëtylus Indorum & Palmula quorum- dam. Balam pull: , feu Maderam pull Hort. Mal. lutay five Tamarindus Pif. 157 PURGATIVES. GE Ro. fur lequel naiffent les Tama- ins , croît en Arabie , dans les Indes ‘Orientales & Occidentales , & dans cette artie de l'Afrique , appellée Sénégal. Ce Euie eft en ufage dans la Médecine, on nous l’apporte mondé, & féparé de fa ouffe ; c’eft une efpece de moëlle un peu Dlide , mêlée avec les femences ou noyaux. On doit choifir la plus récente ; pour être bonne , elle doit avoir une fa- veur vineufe & aigrelette. Ce purgatif eft très doux , il corrige même par fon acide l'âcreté des autres , aufquels il eft ajouté; on l’ordonne dans les mèmes maladies, & de la mème maniere que la Cafle. Les Tamarins entrent dans les mêmes Elec- tuaires purgaufs que la Caffe ; ils don= nent le nom à l’Eleétuaire de Tamarins d’Horftius ; ils entrent aufli dans l’Elec- tuaire Hydragogue de François Sylvius, dont la dofe eft de demie-once. cas t. Senna Alexandrina five foliis acuris C.B. 397. Senna 1. B. Tom. I. pag. 377. Senna Orientalis Tab.ic. s17. Abalyemer Perfar. Mef. Séné de Seyde ou de la Palre, . 2. Senna Iralica five foliis obtufis C.B, XXIX. és PLANTES 97. Senna Florentina five foliis per extre= run latis pene cordatis 1. B. Tom. 1. pag. 377. Senna Îralica Tab. 1c $18. Séné d'I- tâlie ou de Tripoli. . Senna Mauriranorum Ruel. 194. Sam Jylveftris quibujlam malè G:fn: Hire, Côlutez veficaria C. B. 396. I. B. Tom. 1. 380. Dod. 73 4? Bagnaudier ou faux Séné. L E Séné eft le purgatifle plus en ufa- ce , & un des plus fürs dans fon opéra- tion. La premiere efpece eft la plus re- cherchée, La feconde fuit de près , & la troifieme doit ètre rejettée, n'ayant pas à beaucoup près la même vertu. On or- donne fouvent les deux premieres efpe- ces fous le nom de feuilles d'Orient ; on fe ferc fouvent de leurs fruits ou gouf- fes , fous le nom de Follièules ; les uns & les autres s'emploient en infufion & en décoétion depuis un gros jufqu'à deux dans dermi-feprier d’ eau , fouvent au dou- ble & au triple , lorfqu’on en veut faire plufeurs prifes, en maniere de prifane laxarive. On ajoute ordinairement au Sé- “né, ou quelque Semence aromatique, comme l’Anis ou la Canelle ; ou quelque Sel fixe, comme le Sel d’Abfinte , le Sel végétal, foit pour adoucir fon âcreté , mnen- dlétiste pe Gi céks i svt ue ste 2. tt de, PURGATIVES. 63 foit pour facilier fon ation. On en cor- riveaufhi la faveur défagréable par les fucs acides de citron, de verjus ou autres. On le prend en poudre, depuis un fcrupule , jufqu’à demi gros dans des bols ou opia- tés , mais rarement , à caufe de fon volu- me. Enfin on en fait ua Extrait qu'on or- donne depuis un fcrupule jufqu’à une dragme. Le Séné purge affez bien toutes fortes d'humeurs : on ne doit pas l’ordonner dans les Hémorrhoïdes , les Hémorrha- gies , les maladies de la poitrine, non- plus que dans les dipolitions inamma- toires. Il entre dans la plüpart des Elec- tuaires purgatifs, entrautres dans le Lé- nitif , Le Catholicon , la Confection Ha- mech , les Tablerres de Citro , l'Electuai- re de Tamarins d'Horfhius, l'Extrair Pan- chimasogue de Crollius, la Poudre Artri- tique de Paracelfe , &c.Il a donné le nom à l'Eletuaire de Séné. Les Folliculess’em- ploient dans les Pilules Tartarées de Quercetan. | K: XX Manna Schrod. Mel aërum, Ros cæ- leftis, Dro/omeli , Menfiracoft & Ternia- bin Arab. Trungibin & Terenbigil, Serap, Aie, [a 64 PLANTES La Manne n’eft pas une rofce , comme l'ont cru les Anciens ; mais le fuc nour- ricier de certains Arbres, comme les Modernes l'ont découvert , & l'ont véri- fié par des expériences inconteftables. Les Arbres qui fourniffent la Manne qui eft fi familiere , font les deux efpeces de Frêne {uivantes. 1. Fraxinus rotundiore folio C. B. 416. I. B. Tom. I. pag. 177. Ornus quorum- dam. 2. Fraxinus humilior ; five altera Theo- phrafli , minore 6 tenuiore folio C. B. 416. Fraximus tenuiori & minori folio TI. B, Tom. I. pag. 177. Ornus Lug. 83. L A Manne vient d'Italie , & fur-tout de la Calabre & de Sicile : on en t:ouve de trois fortes chez les Droguiftes. La premiere eft la blanche, qui eft la plus belle , en bätons longs comme le doigts elle n’eft pas toujours la meilleure , étant fouvent falfifiée & blanchie avec la chaux, ce qu'il eft aifé de reconnoïtre; car alors elle eft plus blanche, plus pefan- te & plus compacte que la Manne natu- relle. La feconde eft la Manne grafle ou la commune ;, qui eft jaunâtre & gluante, elle eft tirée par incifion de l'écorce & du tronc de l’Atbre : elle s'appelle en Italie, PURGATIVES. 6$ Manna forfara & Sforzatella, feu Manna di corpo : elle eft préférable à la précé- dente felon quelques-uns, quoiqu’elle foit remplie de terre & d’ordures qui la font méprifer par les connoiffeurs:mais la plus recherchée , ef la troifieme efpece, qui coule naturellement, & qui s’'échape des aiffelles des feuilles dans les chaleurs de l'Eté : elle s’épaiflit en petits grains d'un blanc qui devient jaune à mefure qu'ils fe durciffent ; cetce efpece s'appelle Manna di fronda. Il y a une quatrieme efpece de Manne qui coule de l’Arbre fuivant , & s'appelle Manne de Briançon, elle n’a pas la ver- tu des précédentes. Larix folio deciduo comifera I. B. Tom. I. pag. 1265. Larix Dod. 868.C. B. 453. Meleze, On recueille auffi dans le Printems, fur les feuilles du Sicomore, de l’Erable & de quelques autres Arbres , un fuc qui s’épaifht en forme de Manne fur leur fuperficie, mais qui n’eft pas d’ufage. Le véridique Guy Patin ne ER pas cas de la Manne, & il pouvoit avoir raifon. Elle eft fujette, comme nous l’a- vons dit, à être falffiée par les Com- miflionnaires qui fechargent de l'envoyer à nos Marchands , & qui pour gagner davantage, fabriquent dans leurs Gre- 66 2 DRE UN TRE niers des Vannes fort inférieures , à peu près comme Îles Marchands de Vin, avec quelque peu de bon vin & d’autres vins très médiocres, fabriquent dans leurs caves de mauvais vin. La Manne grafle , il y a plufñeurs années, pafoit pour la meilleure. On en tiroit plus que des au- tres, ce qui fit fans doute imaginer de la frelatrer. Nous nous en appercumes dans les vifites chez les Droguiftes, & ils con- vinrent facilement qu'ils avoient été trompés. Le poids ne s’y trouvoit pas, ainfi qu'on leur avoit annoncé dans leur facture. La Manne en forte eft ac- tuellement préférable aux autres efpeces, c’eft-a dire à la Manne en larmes & à la Manne grafle. Lorfque la Manne eft naturelle & nullement altérée, c’eft un purgatif aflez fur & allez doux. Deux onces ou deux onces & demi purgent bien. Quelquefois elle échauffe , elle alrere. J'ai vü des bons effets dans l'Afthme , d’un gros tous les matins de l'opiat fuivant. Prenez deux onces de Manne en forte, une once de fleurs de Souffre, un gros d'Hypecacuanha en poudre ,; mélez le tout enfemble avec fufifante quantité de Miel de Narbonne. On trouve dans [a Pharmacopée de Londres , la recepte d’un opiat devenu à ac donne linenca ; PJ 2 er TRS GET EER | PURGATIVES. 67 la mode depuis quelque tems, & qui vé- ritablement purge doucement, lorfqu'on a le courage de dévorer cette marmelade en un où deux jours, parceque toute la dofe eft néceflaire pour purger. On prend deux onces de Manne en forte choifie , une once de Caffe mondée, une once de Sirop de Guimauve , & au- tant d'huile d’Amande douce, mèlez Île tout felon l'Art. La Manne s’ordonne depuis une once jufqu’à deux , & quelquefois trois, lorf- qu’on la donne feule. On la fait diffou- dre dans un bouillon de veau , ou dans une infufion purgative; elle purge affez doucement, & peut-être employée dans les mêmes maladies que la Cafe : elle pafle pour purger les féroftés, & fou- lager la têre ; on l’emploie en affez gran- de dofe dans l'Efquinancie, fi tot que le malade peut avaller. Les perfonnes délicates & fenfuelles ont introduit depuis peu l’ufage de la Manne dans le Caffé ; ils la fubftituent au fucre, & ilsen font fondre üne once ou deux pour fe purger. Ce remede con- vient aux Dames qui ont le ventre paref- feux , & à ceux qui ont de la répugnance à prendre une Médecine , & qui d’ailleurs ne haïffent pas le Caffe. La Manne entre dans l'Eletuaire Dia- 63 PLANTES catthami & dans l’'Hydragogue merveil- leux de Du Renou. XXXE ) Ai 1. Aloë vulgaris C. B. 186. Aloë I. B. Tom. III. pag. 696. Dod. 359 Off- cinarum : Aloë Diefcoridis Col. 40. Aloë vulgaris five fempervivum marinum Ger. Park. Caraguata Brafilienfibus Marcg. 38, Téertia Pif.193. Aloë vera vulgaris Munt. 17. 2. Aloë fuccotrina anguflifolia fpinofa flore purpureo Breyn. Prod. 1. Aloë India Orientalis ferrata five fuccotrina vera flori- bus Phæniceis H. Beaum. Aloë [uccotrina offic. Aloë Americana Anans folio Flori- bus fuave-rubentibus Pluk. Phith. 3. Aloë Caballina Officin. Aloë Gui- neenfis Caballina, vulgari fémilis , fed tota maculata Comm. Prel. Bot. 40. L. Lors eft un fuc épaifli, dont on trouve trois fortes chez les Droguiftes, que la plüpart des Auteurs croient être tirées de la même plante par expreflion , ou par incifion , lefquelles ne different que par le degré de pureté : ces Aureurs marquent la maniere de tirer ce fuc, PURGATIVES. 69 qu’il feroit trop long d'expliquer ici. La premiere efpece d’Aloë, eft ap- pellée Aloë fuccotrin; foit , comme l’a- vance Pomet dans fon Hiftoire des Dro- gues , parceque c’eft un fuc concret; foit, comme 1l eft plus vrai-femblable , parce- qu'il vient de l’Ifle de Soccotora fur la Mer rouge. Certe efpece d’Aloë eft la plus pure & la plus en ufage ; elle ef d’un jaune tirant fur le rouge foncé , lui- fante, friable en Hiver , qui s’amollit aifément en Eté , & dont l’odeur appro- che de celle de la Myrrhe. La feconde efpece, eft l’Aloë Hépati- que , ainfi appellée, parcequ'elle eft dela couleur du Foie , d'un rouge plus obfcur que la précédente , & d’une fubftance moins pure ; on emploie ces deux efpeces de la même maniere , & on s’en fert in- différemment pour en tirer l’Extrair. La troifiéme efpece s'appelle Aloë Ca- ballin , parcequ'il n’eft en ufage que pour les Chevaux ; il eft fi noir & fi rempli d'ordure , qu’on doit le rejetter comme le marc des autres ; aufli n’a-t-il pas gran- de vertu. Quelques Auteurs Modernes doutent, avec ralfon , fi ces trois efpeces d’Aloë viennent de la mème Plante, étant diffé- rentes pat l’odeur & la qualité. C’eft pour æela que j'ai rapporté les différens noms 70 PLAN D E 16 des efpeces d’Aloë , dont 1ls foupcon- nent que ces fucs épaiflis font trés. Quoi qu'il en foit, on nous les apporte de Perfe , des Indes, & des Ifles de l’A- mérique. On n’emploie que les deux premieres fortes , qu'on prépare avant de s’en fervir , par une lotion réitérée avec les fucs de Rofes ou de Violetres : ontire enfuire l’Extrait de cette mafle, après l'avoir fait diffloudre dans l’Efprit- de-vin, filtrer & évaporer. Cet Extrait ainfi préparé , s’ordonne à la dofe de douze ou quinze grains au plus, en Opia- te ou en Pilules, à caufe de fon infupor- table amertume. M. Garidel s'étend fort dans fon Hiftoire des Plantes d’Aix, fur la prompre & éclatante végétation des tiges de l’Aloë , pag. 20. & fuiv. Il rapporte auf la maniere de tirer le fuc des feuilles, & les différences de qualité de ces fucs , fur le récit de MM. Herman & F. Columna. Il le croit compofé de deux fubftan. ces : l’une réfineule , balzamique & vul- néraire , qu'on cire pat l’Efprit-de-vin. L'autre goinmeufe & vifqueufe , qui eft purgative, que l’on tire avec l’eau & les fucs aqueux. Il parle aufli page 23 , des embaume- mens des Egypriens avec l’Aloë, & de la raifon des différentes vertus des Mu- mies. PURGATIVES. 71 L’Aloë convient aux Mélancoliques , aux perfonnes fujettes aux vers, aux ai- oteurs d'eftomac , & a ceux qui font affligés des maladies chroniques & opi- niatres , caufces par des obftruétions dans les vifceres ; il eft contraire aux Femmes enceintes , car 1] excite un trop grand mouvement dans le fang. Comme il eft fort atténuant , il ne convient point dans les crachemens de fang, & en général dans toutes les maladies qui l’affectent, mais feulement dans les maladies de la lymphe & de la bile engorgée par épaif- filement. : L’Alo€ ne donne pas plus les Hemor- roides que lesautres purgauifs , & certai- nement moins que le Sené & le Diagre- de.C’eftune vieille erreur copiée par tous les Auteurs, fans favoir pourquoi: Il eft vrai qu’il ne convient pas dans les maladies des Inteftins, des Reins & dé - Ja Vefie. S'il réufic dans la fuppreffion des Regles , c’eft uniquement parcequ’il tectifñie les digeftions , rétablit l’aétion de l’eftomac, embarraffée par l'épaififfe- ment du fuc gaftrique. L’amertume de l'Aloë prouve aflez fon utilité dans les cas d’empatement des canaux biliaires, u'une pituite épaifle & glaireufe engor- ge. Aufh l’Aloc elt la bafe des Pilules de Stalh & des Pilules fomachiques & pur- . à PLANTES gatives. Les Pilules Angeliques ou de Francfort en font prefque entierement compofées, aufhi bien que celles qu'on appelle les Grains-de-vie, & qu'on avalle avant le repas. L’Aloë entre aufi dans l'Hieradiacolocynthidos , dans lExtrait Catholique de Francfort & de Sennert , dans les Pilules cacheétiques de Charas, dans celles Diambra de la Pharmacopée de Londres, dans les Peftilentielles ou Ferides, & dans les Pilules tartarées de Schroder. L’Aloë donne lenom au Dialoë ou ÆHiera picra de Galien , & 1l entre dans l’Elixir de proprieté de Paracelfe, dans le Baume du Commandeur , & dans plufieurs autres compofitions Vulnerai- res & déterfives , étant très propre à ré= fifter à la pourriture. XXXII. R HUBARBE. Rhabarbarum Officinarum C. B. 116. I. B. Tom. II. pag. 98. Rhabarbarum genuinum Officin. Park. Rhabarbarum la- nuginofum , five lapathum Chinenfe lon- gifolium Munt. 196. Raï: Hifior. 1077. Rha five Rheum quorumtam, F A racine de cette plante nous eft ap- portée de la Chine , où elle croit abon- damment ; PUuRGATIVES: $ damment ; il faut choifir la plus nouvelle, jaune au-dehors , au-dedans femée de vei- nes rouges , à peu près comme la Noix Mufcade : elle doit être d’une odeur aro- matique & aflez agréable. Lorfqu'elle eft infufée dans l’eau , elle lui commusique aflez promptement une couleur fafranée. Quand elle eft ainf choifie , la meilleure préparation eft de la prendre en fubftance ou en poudre dans quelques cuillerées de bouillon , ou de la mâächer fimple- ment , fon amertume étant fupportable. La dofe eft depuis quinze ou vingt grains jufqu’à demi gros ; mais en infufion dans l’eau , on l’ordonne ordinairement à un gros. Les propriétés de la Rhubarbe font en fi grand nombre , que Tilingius , Au- teur célebre , en a compofé un Traité tout entier. Ses vertus les mieux autori- fées par l'expérience , font de purger avec douceur les humeurs bilieufes:, de réra- blir le reflort des fibres inteftinales , lorf. qu’elles ont été trop relächées par des flux de ventre & des lienteries ; de forti- fier l’eftomac , de faciliter la digeftion , de détruire les matieres vermineufes , & de tuer les vers auxquels les enfans font fujets ; c’eft pour cela qu'on leur donne avec fuccès , pendant quelques . jours, pour boiflon ordinaire , une lepere infufñon d'un gros de Rhubarbe dans Tom, L - D 74 PLANTES. une pinte d’eau avec un peu de Régliffe, L'infufion de deux gros de Rhubarbe coupée par morceaux , & mife dansun linge , dans une livre d’eau de Chicorce fauvage, & prife enfuite à la dofe de quatre onces , après avoir prefle le nouets eft un affez bon remede pour les fievres longues & opiniâtres ; li faut en conti- nuer l’ufage pendant huit ou quinze jours , & laiffer feulement infufer la Rhubarbe pendant la nuit, L'ufage de cette racine ne convient pas dans l’ardeur d'urine, n1 dans les mala- dies où il y a difpoñtion inflammatoire dans le bas ventre. Il y a des Auteurs qui prétendent que la Rhubarbe rotie eft plus aftringente que purgarive , & qu’elle con- vient de cette maniere dans les cours de ventre. D’autres foutiennent au contraire que cette méthode n’eit pas bonne , parce- que le feu enlevant les parties volati- les de cette racine , la rend plus âcre & plus capable de caufer des tranchées, L'expérience nous apprend, que la Rhu: barbe réufit dans les cours de ventre , quand elle eft bien choifie, fans qu’il foit néce{faire dela faire rotir. Cet ancien ufage n’eft même prefque plus fami- lier , & la maniere la plus ordinaire de l’employer eft d'en ordonner la prépa- gation , qu'on appelle Catholicon 2x4 PURGATIVES, 7$ de Rhubarbe , à une once , délayée dans un verre d’eau de Plantin. Elle réuflic mieux, quand on la délaie dans l'infu- fion d’un gros de Myrobolans citrius. La préparation fuivante , eft un excels lent ftomachique. Prenez de la Rhubar- be,& des trois Sanraux en poudre,de cha- cun deux gros , rapure d’yvoire & corne de Cerf , de chaque un gros & demi; faites bouillir dans trois pintes d’eau, après les avoir enveloppés dans un nouet, & réduit à deux pintes fur un feu doux ; prenez-en un poiflon ou qua: tre onces le matin à jeun, & mangez deux heures après. La Rhubarbe ne convient pas à tous les enfans , mais feulement à ceux qui font pales, fujets au dévoiement , & qu'il faut purger en fortifiant. Dans tous les autres cas elle leur fait plus de mal que de bien. On prépare des Pilules de Rhubarbe, dont la dofe eft depuis demi gros jufqu'à un gros, Son Extrait fait avec l’eau de pluie, fe donne à demi-sros , aufli-bien que les Trochifques de Rhubarbe de Du Renou. Cette racine entre dans le Catho= icon fimple & dans le double, dans la Confection Hamech , dans l’'Eleuaire de Pfyllio , dans l’Extrait bénitde Schro« der , dans l’Extrait Panchimagogue de Crolius & d’Arthman , dans l'Extrajie D ij 76 PLANTES! Catholique de Sennert, dans les Pilules Panchimagogues de Quercetan , le Sirop Magiftral, &c. XXXIII. R HAPONTIC, ou Rubarbe des Moines. Rhabarbarum forte Diofcoridis & anti- quorum Inft. 89. Rhaponticum Alp, Exoe. 187. Raï hift 170. Rha-verum antiquo- rum Ger. Rhabarbarum rotundifolium ve- rum Munt. 192. Hippolapathum maxi- mum rotundifolium exoticum ; five Rha- ponticum Thracicum , Jed verius Rhabar- Barum verum Park. O N éleveaifément dans nos jardins , cette plante, quoiqu’étrangere , & elle y eft comme naturalifée, On fubftitue fa racine à celle de la Rhubarbe de la Chi1- ne , en l’ordonnant à double dofe , & de- puis une dragme jufqu’a deux & trois en fubftance ; mais plus commodément en infufon à demie-once. Elle eft très utile dans les cours de ventre , où elle m'a fou- vent mieux réufi que la Rhubarbe. J'or- donne la ptifanne faite avec une once de Rhapontic, coupé par petits morceaux, fur troischopines d'eauréduites à er. de= mi-feptiers,y ajourantun peu de Régliffe, Les Payfans des Alpes &-des Montagnes | PURGATIVES. 5 d'Auvergne , fe fervent avec fuccès dans leurs cours de ventre , de la racine de la Plante fuivante , qu’ils emploient com- me la précédente. | Lapathum majus five Rhabarbarum Mo- nachorum 1. B. Tom. I1. pag. 985$. Lapa- chum Hortenfe Larifolium. C. B. 115. Hip- polapathum fativum Ger. Raiïi hiff. 171. ÆHippolapathum five Rhabarbarum Mona- chorum Dod. 648. Je n’ai pas reconnu que la racine de cette efpece füt aufli eflicace que celle du Rhapontic. Cependant quelques Au- teuts la fubfticuent au Rhapontic dans ka Thériaque d’Andromaque , dans la Pou- dre Diapraffri de Nicolas, dans celle des trois Santaux du même , dans les Tro- chifques de Lacque dans le Diacurcuma de Mefué, & dans l’Aurea Alexandrina. Cette Racine a les mème vertus, que celle de la Patience fauvage ; elle eft apé- ritive & ftomacale. XXXIV. Î L ya cinq fortes de Myrobolans ; fa: voir , les Citrins, les Chébules, les Bel. lirics, les Embliques & les Indiens. Ce font des fruits fecs qu'on nous apporte D üij 78 P &.A :N TE ts des Indes, où ils naiffent , fur-tout auprès de Goa, au Royaume de Bengale & de Malabar. On emploie le plus ordinaire- ment les Citrins : on les concafle & on les fait infufer ou bouillir légerement de- puis deux oros, jufqu’à demie-once dans fix onces de liqueur : en fubftance & en poudre , on les donne jufqu'à un gros. On les emploie ordinairement dans le cours de ventre , la dyfflenterie , & lorf- qu'il eft néceffaire de raffermir l’eftomac. Ils entrent dans la Confeétion Hamech, dans les Pilules Tartarées de Querceran, dans celles d’Efule de Fernel, dans le Si- rop Magiftral & dans celui de Fumeterre. 1. Myrobalani teretes citrini bilem pur- gantes C. B. 445. Myrobalani citrine I. B. Tom. I. pag. 105. Myrobalanifera Jorbi follis Jonfi. Azafar Arab. 2. Myrobalani maximi angulofr pitui- tam purgantes. C. B. 445. Myrobalan: Chebule citrinis fimiles nigricantes I. B. Tom. I. pag. 2@$5. Quebolia & Quebulgi Arab. Myrobalani Perfice folio Jonfi. 3. Myrobalani rotunde Bellirice , C. B. 445. Myrobalani Bellirice rotundiores I. B. Tom. I. pag. 1206. Myrobalanus lauri- folio fubcinericeo Jonfi. Bellegu , Belleregi, Bellileg. Arab. | 4. Myrobalani Emblice C. B. 445. My- PurReATIVES. 73 rôbalan: Emblicein fegmentis nucleum ha- bentes , angulofe I. B. Tom. 1. pag. 206. Myrobalanifera foliis minutim in- cifis Jonff. Embelgi, Ambegi Arab. s. Myrobalani nigre oëtangulares C. B. 445. Myrobalant 1nde , nigrafine nucleis 1. B. Tom. 1. pag. 104. Myrobalanifera falicis folio , Jonft. Afuar. Arab. XXXV. STE Scammonia Syriaca C. B. 294. Scam- monia Syriaca flore rajore convolyuli I. B. Tom. IL. pag. 163. Convolyulus Syria- cus & Scammonia Syriaca Mor. Hif. oxon. Part, 2. p. 12. Scammonium Sy- riacum Antiochenum Lob. ic, 610. | k A Scamonée eft un fuc réfineux , qui fe rire par incifion de la racine de la Plante ci-deflus : ileft rare de la trouver à préfent bien pure & fans mélange des fucs de Périploca,de Titimale, ou d’autres Plantes laireufes & corrofives ; c’eft pour cela qu'on la prépare foit à la vapeur du foufre , foit avec les fucs de Limon, de Coing , ou de régliffle. Lorfqu’elle eft préparée elle s'appelle Diagrede ; dont la dofe eft depuis fix grains jufqu’à douze ou quinze. La Scamonée qui eft pure , D iv. $0 PLANTES d’un eris cendré, luifante & réfineufe, la- quelle fe meten poudre blanchatre en la preffant dans les doigts , n’a befoin d’au- cune préparation , & vaut bien le Diagre- de ; c'eft la véritable Scamonée d’Alep, u'on trouve avec peine chez les Dro- guiftes. Celle qu'ils débirent ordinaire- ment, eft la Scamonée de Smirne, laquel- le eft noirâtre & altérée par d’autres ma- uieres, & qui par conféquent a befoin de préparation. On ordonne la Scamonée en Bol, en Opiate, ou en Pilules , & rarementen Li- queur , parcequ’elle ne fe difout pas, à moins que ce ne foit par l’addition d’un Acide , comme le jus de Citron, le Ver- jus , &c. On la corrige avec les Sels fixes comme la plüpart des autres Purga- tifs trop âcres , ou bien avec parties éga- les de Mercure doux : ce fondant clé che que cette réfine ne s’atrache à la fur- face interne de l’eftomach & des inteftins, où elle pourroit caufer des tranchées dou- loureufes , fans cette précaution. On tire l'extrait, ou la réfine & le magiftere de la Scamonée avec de l’Efprit-de-vin , dont Ja dofe eft de fix à dix grains. Le Sirop de Scamonée , dont quelques Charlatans font un grand fecret , fous le nom de Si- rop purgatif , ou Sirop pour la bile , fe fait avec l'Eau-de-vie , le Sucre & la Sca- monée én poudre ; on y met le feu, on PURGATIVES. 8t remue la matiere jufqu’à ce que la flame s'éreigne , on garde enfuite certe Li- queur dans une bouteille, & on en prend une ou deux cuillerées délayées dans un verre d’eau ; c’eft un affez bon purgatif. La Scamonée fert d’aiguillon à la plus grande partie des Eleétuaires purgatifs, entr’autres au Diaprun compofé , au Diaphénic , à la Bénédicte laxative, à l'Eleétuaire de Pfyllio , à l’Eleétuaire Diacarthami , à celui de Citro, & à ce- lui du fuc de Rofes, ou de Violettes. Elle entre dans la Confection Hamech, & dans l’Extrait Catholique de Sennert. Prefque toutes les Pilules celebres tirent leur vertu de la Scamonée , comme les Pilules Cochées Majeures & Mineures , les Pilules Mercurielles , les Pilules des deux de la Pharmacopée de Londres , les Pilules Hydropiques de Bontius, la Poudre Archritique de Paracelfe , &c. XXX VI. Scammonia Monfpeliaca foliis rotun- dioribus C. B. 294. Scammonia Monfpe- liaca Flore parvo I. B. Tom. II. pag. 136. Periploca Mon/fpeliaca foliis rotundioribus Jnfl. 93. N fait avecle fuc de cetre Plante une faufle Scamonée, dont on altere la véi- table, DY 32 PLANTES XXXVII. 27e Jalapa flore purpureo Infl.119.Solanure Mexicanum flore magno purpureo feu Kermefino C. B. 1638. Jefiminum mexica- num five flos mexicanus mulis I. B. Tom. II. pag. 814. Viola Peruviana Tab. ic. 315$. Tlaquilin Mirabilis Peruana Hern. 279. Belle de nuit. F4 im ae , fur le rapport de Cilufus, croient que la racine de certe Plante eft le Jalap , dont nous nous fer- vons : En effet cet Auteur afflure fur les Obfervations de Cortufus ;, que deux gros de la racine purgent bien , quoiqu’elle foit cultivée en Europe ; mais le fenti- ment le plus univerfellement approuvé , eft que le Jalap, qu'on nous apporte de l'Amérique , eft la racine de la Plante fuivante. Jalapa Officinarum fruilu rugofo Inf? 130. Bryonia Mechoacana nigricans C. B. Prod. 135. Convolvulus Americanus , Jalapium ditlus , Raï Hiff. 714. Jala- pium Chelopa ; Gelapo , aliis Mechoacana pigra vel mas. Jalap. L'ufage du Jalap eft très commun, fux< PURGATIVES. 83 tout parmi le menu peuple , qui fe purge avec un demi-gros en poudre , ou un grosen infufion dans le vin blanc. Ce re- mede leur eft aufli commode & aufñli utile qu'il eft à ti de frais : il évacue par mer- veille les férofités , & on l’ordonne prin- cipalement dans l’Hydropifie , & aux per- fonnes d’un tempérament pituiteux. Quel- ques-uns font infufer cette racine réduite en poudre avec pareille j'erre d'Iris, dans de bonne Eau -de-vié pendant trois ou quatre jours, & même plus, l’expo- fant au Soleil ou au bain de fable : 1lsen donnent enfuite une ou deux onces , qui purgent fort bien leseaux, & foulagent confidérablement les Hydropiques. Plu- fieurs font un grand fecret de cette com- polition , qu’ils regardent comme un fpé- cifique dans l’enflure ; ils l’appellent Eau- de-vie Allemande. La véritable Eau-de-vie Allemande, n’eft pas feulement compofée d’Iris & de Jalap, mais encore de Scamonée qui en eft la bafe. On prend une once de Jalap en pou- dre, une once d’Iris, deux gros de Sca- monce choifie , & on laifle infufer le tout dans une pinte d’Eau-de-vie. La réfine de Jalap doit être employée avec beaucoup de circonfpection , ainfi que la réfine de Scamonée. En général ; D y; 84 PLANTES 1l vaut mieux les donner étendues dans un diflolvant approprié , que de les donner en fubftance. J'ai donné à des perfonnes fortes & robuftes , que les purgatifs or- dinaires ne pouvoient purger, une émul- fion faite de la maniere fuivante. Prenez depuis quatre jufqu’a huit grains &c même davantage , fuivant le tempéra- ment , de réfine de Jalap en poudre ; ajoutez douze grains de fel de Tartre, un peu de fucre. Broyez le tout exaéte- ment , & verfez par-deffus peu-à-peu dix ou douze onces de lait d'Amandes douces un peu tiede. Donnez le tout en deux dofes égales à une heure l’une de l’autre, chauffée au bain marie. On peut aufli en faire une limonade avec du jus de limon & du fucre. La Scamonée fe donne de la mème ma- niere. On tire la réfine de Jalap avec de lJ'Eau-de-vie ou de lEfprit-de-vin ; la dofe eft huit à dix grains en poudre & en bol. Le Jalap entre dans l’Eleétuaire Hydragogue de Sylvius Deleboë, dans l’Extrait Catholique & Colagogue de Rolfinfius,dans les Pilules Arthritiques de Scheffer , dans les Pilules Cathartiques ;, & dans le Sirop Hydragogue de Cha= as. PURGATIVES, 85 XXXVIII. M ECHOACAN, Coulevrée d'Améri- que , ou Rhubarbe blanche. Mechoacana alba Officin. Bryonia Me- choacana alba C. B. 297. Mechoacan. I. B. Tom. II. pag. 149. Mechoaca Peruvia- na Lob. ic. 615$. Convolvulus Americanus Mechoacan dicfus Raïi Hifi. 713. Jetitu- cu Brafilienfibus five Radix Mechoacan Marcgr. 41. Pif. 2 $ 3. Tacuacue feu Radix Michuachanica Hern, 164. k, A racine de cette Plante a perdu beaucoup de fon crédit en France , de- puis que le Jalap y eft commun, &ona de la peine à en trouver de nouvelle , qui foit bien réfineufe , pefante , & peu _ cariée. Quand elle a ces qualités c’eft un très bon purgatif pour tirer les férofités, & pour les perfonnes fujettes au Rhuma- tifme,a la Goutte Sciarique & à l’enflure. On la prépare & on l’emploie de même , & à pareille dofe que le Jalap. Le Mé- choacan , qu’on trouve préfentement chez les Droguiftes , eft vieux, mauvais, & pour l'ordinaire leger , friable, blan- châtre & carié ; par conféquent on a rai- fon de lui préferer le Jalap. Le Méchoa- gaa vient de l'Amérique , fuc-tout de cet 86 PLANTES re partie Méridionale qu’on appelle Mé- choacan , dans laquelle cette plante croît fi abondamment , qu’elle en a rerenu le nom. | Cette racine entre dans l’'Hydragogue vermeilleux de Du Renou, dans le Sirop Hydragogue de Charas & dans l’Extrait Catholique de Wichard. XXXIX. à 7 VANNES Hermodaétylus Officin. Park. Colchr- cum radice ficcatä alba C. B.67. Hermo- daitylus leginimus Dod. 461. Hermodac- yli non venenati Officin. Lob. ic. 146. Colchicum minus malignum five Hermo- daity lus Officin. I. B, Tom. IL. pag. 658. L ES fentimens font fort partagés fut la nature de cette drogue ; favoir, fi c’eft une racine ou un fruit: fi la plante eft une efpece d’Iris, de Dent de Chien, ou de Colchique. Sans trop m'étendre ici fur cette queftion, j'embrafle l’opinion la plus vrai-femblable , en croyant que l’Hermodacte eft la racine bulbeufe de la plante ci-deflus , qui nous vient de la Syrie par la voie de Marfeille. Cette racine purge allez doucement les humeurs féreufes & gluantes qui s’ar- PuRGATIVES. 87 têtent dans les jointures; c’eft pour cela qu’on l’ordonne avec fuccès dans la Gout- te, la Sciarique , le Rhumatifme & autres fortes de maladie. On l’ordonne en fubf- tance ou en infufion , comme le Jalap , & à la même dofe , rarement feule , le plus fouvent mêlée avec les Hydragogues pré- cédens & le Turbith. Les Hermodaétes entrent dans la pou- dre Arthritique de Paracelfe , dans la poudre Panchimagogue de Quercetan ; dans le Sirop Hydragogue de Charas, dans le Sirop apéritif Cacheétique du même , dans la Bénédicte laxative , dans l'Eleétuaire Diacarthami , & dans les P1- lules fétides ; ils donnent aufli le nom aux Pilules des Hermodaétes de Méfué, X L. | URBITH. Turpethum repens foliis Altheæ , vel In- dicus C. B. 149. Turbith Garzie, Dod. . 380. Convolvulus Indicus alatus maxi- mus , foliis Ibifco nonnihil fimilibus angu- lofis , Raiïi Hiff. 1882. Turbith, Hern. 179. | racine de cette plante nous eft ap-. portée des grandes Indes & de l’Ifle de Ceylan , de Goa & de Surate. La plus réfineufe eft la meilleure ; elle purge. 88 PLANTES affez bien les férofirés, comme les dro- gues dont on vient de parler. On l’or- donne en fubftance à demi-eros ou un gros au plus, & en infufion au double : on l’emploie dans les mêmes maladies. Monfieur Deidier , Docteur en Médecine & Profeffeur en l’'Univerfité de Mont- pelier , ordonne cette racine dans la Dyf-. fenterie, à la même dofe , & de la mè- me maniere que l’Ipecacuana ; ce remede mérite d'être mis en ufage fur l'autorité d'un fi bon Médecin. Le Turbith entre dans le Diaphénic, dans la Bénédicte laxative, dans le Diacar- thami, dans l’Eleétuaire de Citro , dans J'Extrait Catholique de Sennert , dans l'Extrait Panchimagogue d’Arthman , dans les Pilules Tartarées, dans le Sirop d’Ellebore de Quercetan , dans la poudre Arthritique de Paracelfe , & dans le Sirop Hydragogue de Charas. X LI. I HAPSIE, ou faux-Turbith. N ous avons dans nos Montagnes des Plantes dont les racines font fubfticuées au Turbith par les Colporteurs, mais qu’on ne doit pas employer fans de gran- des précauions à caufe de leur âcreté PUuRGATIVES. 89 les deux efpeces fuivantes font communes dans les Alpes , les Pyrénées & les Monta- ones d'Auvergne. 1. Thapfia Officinarum. Laferpitium fo- Ziis latioribus Lobatis Mor. Umb. 29. Li- banotis Latifolia altera , five vulgatior C. B. 157. Sefeli Æthyopicum Herba Dod. 513. 2. Apium Pyrenaicum ; Thapfia facie , Jef. 305. Sefeli Pyrenaicum Thapfie fa- cie D. Fagon Sch. Bot. Par. Bat. 129. On fe fert communément de la pre- miere efpece dans les Monts d'Or , & de la feconde en Efpagne. X LIT. Ï PECACUANA. Jpecacuana Brafilienfibus Marcg. 17.Pif. 231. Herba paris Brafilienfis polycoccos Rai Hifl. 669. Periclymenum parvum Brafilianum Alexipharmacum Pluk. Al- mag. Bexuquillo Lufitanis , Cagofanga , Beloculo. | L A racine de cette plante doit être re- gardée comme un des plus affuré reme- de pour la Dyffenterie. On en diftin- gue de trois fortes ; celle qui vient du Pé- tou par la voie de Cadix ; celle qu’on ap- porte du Brefil à Lifbonne , & la blanche. 96 EAP ER EE TUNIS | La plus eftimable & la plus fûré dans fon action, eft la premiere , appellée des Efpagnols , Bexuguillo ; elle a deux ou trois lignes de groffeur , elle eft tortue & comme ridée par anneaux ; fà couleur eft « grifatre ; le nerf qui occupe le milieu, « eft blanchaärre ; fe met difficilement en poudre, & peur être rejetté. Son écorce en poudre a quelque odeur réfineufe. La dofe ordinaire, eft fuivant la délicatefle & la foiblefle des malades : on la fait pren- dre dans quelques cuillerées de bouillon ; dont on boit le refte par.deflus : elle excite le vomiffement , qu’on facilite par le bouillon qu’on donne de tems en tems par cuillerées, Quoique cette racine foit violente dans fori opération , elle ne gué- : rit jamais plus furement, que lorfque la Dyffenterieelt plus invétérée, & qu'ilya mème ulcere dansles inteftins. La feconde efpece d'Ipecacuana,eft iri- férieure à la précédente ; elle eft plus me- nue, ridée plus profondément , d’un rou- ge-brun & comme tanné, & d’une fa- veur plus amere : la dofe en eft un peu moindre , que de celle du Pérou, parce- qu’elle excite le vomiflement avec plus de violence. La troifieme efpece, ou la blanche, n’eft point ridée, ellea une ou deux li- gnes de groffeur , fans amertume , & d’un blanc jaunâtre. Pifon avoue qu'elle agit PUuRGATIVES. o1 avec plus de douceur , & que c’eft un contre- polfon ; elle ne fait point vomir, & purge feulement par bas,depuis un gros jufqu’a deux , fans ouérir la Dyffenterie. L'Ipécacuana ne réuflit jamais mieux, que lorfqu’il fait vomir; c’eft fur cette Obfervation qu'on à tenté plufeurs fois de donner le Tartre émétique dans la Dyf- fenterie , ce qui a fouvent réuffi. Si la premiere ou la feconde prife d'Ipécacua- ha ne guérit pas , il ne faut pas s’opinâtrer à le réitérer, Il eft peu de drogues en Médecine qui aient plus de propriétés que cette racine, En qualité d'émérique , elle s'emploie dans tous les cas, & avec tous les tempé- ramens où 1l ne feroit pas prudent de donner le Tartre Sribié. Depuis plus de vingt ans , j'en ai donné & vüû donner aux meilleurs Praticiens dans l’Afthme humoral, dans la Paralyfe invétérée, dans la Coqueluche des enfans , dans les Dévoiemens opiniâtres,dans l’Inappéten- ce, dans les Pâles couleurs , en un mot dans tous les cas où il faut rectifier les digeftions ; dans les glandes engorgées des enfans , dans l'embarras du Méfen- ere. Il peut s’allier avec les yeux d’Ecré- vifle , le Mars , FOpium, avec le Diaf- cordium & toujours à petite dofe. De cette façon l’Ipécacuana eft plus effica- 92 PLANTES ce , & l'expérience nous à appris que lorf: qu'il eft donné à grande dofe , en agif- fant trop promptement , 1l n'agit pas aflez. Jene crois pas, mème à l'Hotel- Dieu, & fur des tempéramens robuftes, l'avoir jamais ordonné paflé douze grains, mais fouvent à fix, fept ou huit, fans être obligé d’en donner une feconde dofe le mème jour , & plus fouvent encore à la dofe d’un grain pendant fort longtems. J'ai vü fondre des Nodus d’une goutte qui commençoit aux doigts des mains, avec l’Ipécacuana à la même dofe. J'ai vû des Paralyfes furvenues dans lesextrémi- tés inférieures à la fuite des convulfons, gueries par un long ufage d’un vin d’Ef- . pagne,fait avec demie once d’Ipécacuana, infufé dans une pinte de vin d’Efpagne blanc , naturel, & pris à la dofe d’une cuillerée tousles matins à jeun. Il ne faut cependant pas toujours pren- dre ce remede à jeun. Il convient mieux de le mêler avec les alimens. Il agit plus efficacement. C’eft le meilleur atténuant, le réfolutif le plus fur, & le fondant le moins dangereux. C’eft pour cette raifon que l’Ipécacuana eft un fi bon remede dans la Coqueluche des enfans. Outre qu'il fait vomir, il atténue en même tems la Iymphe épaiflie. Bien des Auteurs ont fait des Traités entiers fur une feule PURGATIVES. 93 Drogue, telles que la Sauge, le Trifolium Fibrinum , la Véronique , le Guayac, le Quinquina &c, L'Ipécacuana en mérite- roit un qui l’emporteroit de beaucoup, fur tous ceux dont je viens de parler ; & ce qui paroïtra fingulier , la Dyffenterie n’eft pas la maladie où tl convienne le mieux, Il y a un grand nombre de Dyf- fenceries différentes. Il ne convient pas dans toutes , ni dans tous les tems : aufñli mon pere difoit-1l fort habilement , que cette racine ne guérit jamais plus fure- ment que lorfque la Dyflenterie eft plus invétérée. Je dois ajouter ici que ce re- mede peut fe donner en lavement. On fait une décaction d’un demi gros d’Ipe- cacuana , avec une tête de Pavot pour une chopine , $& on en donne un lavement qu'il faut que le malade garde le plus longtems qu'il pourra. Ce remede eft très utile dans les cas où-l’on foupçonne ulcere dans les derniers inteftins. Guil- Jaume Pifon , dans fon Traité des Plantes & des Maladies du Brefil , fe fervoit de cette racine à la dofe d’un gros en décoc- for , pour une pinte d'eau prife par ver- rées. XLITI. UE … Simarouba foliis conjugatis fecundur coflam fimplicem. HR, P, 24 PLANTES On trouve depuis peu dans Les Serres. chaudes du Jardin du Roi & dans quel- ques Serres d’Amateurs, un Arbufte afTez élevé , auquel on à donné la dénomina- tion que nous venons d'indiquer. Dans les Mémoires de l’Académie des Sciences , Année 1729 , on peut conful- ter fur le Simarouba & fon ufage , une Differtation favante & fort inftructive - faite par feu M. Antoine de Juflieu dont le nom eft fi cher à tous les Botaniftes ; fuivant cette Differtation , 1l paroit dé- montré que le Simarouba eft femblable au Macer des Anciens, connu par Diof- + coride, Cette Drogue a commencé d’être - connue en France dans l’Année 1713. M. Antoine de Juflieu ayant obfervé que dans la grande quantité de dévoie- mens dyflentériques , occafionnés par les chaleurs exceflives de l'Eté de 1718, l'Ip- pécacuanha 3 les purgatifs & les aftrin- gents ordinaires, nuifoient plus qu'ils ne réufifloient , eut recours au Simarouba comme au dernier remede , & eut tout lieu de s’en louer. Encouragé par le fuc- cès,M. de Juffieu engagea l’Intendant Gé: néral des Clafles de la Marine , de faire venir du Simarouba de Cayenne , où il eft… fort commun , & continua de s’en fervir non-feulement dans les devoiemens dyf= fentériques , mais même dans les pertes PURGATIVES. 3 de fang , auxquelles les femmes font fort fujettes. En 1723, M, Barrere Médecin Bota- nifte , à fon retour de la Cayenne, don- na à M. de Juflieu , une cinquantaine de livres de Simarouba. C’eft de l'écorce fur-tout dont on ufe dans le traitement des maladies, quoique le bois rapé ne foit pas abfolument dépourvu de vertu, mais à dofe double, Deux gros d’écorce de Simarouba bouillis dans trois demi-feptiers d’eau, réduits à chopine, fufhifent pour trois ver- rées , dont on prend deux dans la mati- née à crois heures l’une de l’autre , & la troifieme, quatre heures après un léger repas fait avec du Ris ou du Vermicelly, ou quelqu’autre farineux. Ce remede étant légerement amer , on peut y ajouter un peu de Canelle. J'ai obfervé , ainfi que M. de Juñieu, que ce remede réuflifloit mieux dans les. Dévoiemens féreux , occafionnés par une grande fonte des humeurs. Il eft Stoma chique , Apéritif, légérement Purgatif & Aftringent. On peut en continuer l’u- fage longtems & alors on en prend un verre tous les matins. On peut aufli le rendre en fubftance , en poudre, ou en Es à la dofe de douze ou quinze grains, ivant les circonftances, La maniere de 96 PLANTES s’en fetvir dansles pertes des femmes , eft la même que dans les Dévoiemens ; mais il faut obferver , de même .que dans les cas de Dyffenterie, qu'il faut qu'il n’y ait ni grande fievre ni tenfion douloureufe, n1 obftruction dans les Vifceres, Ce re mede étant Tonique & Balzamique , oc- cafionneroit de l’irritation. Il fait quel quefois vomir , & il eft bon de ne le don- ner que lorfque les premieres voies ont été évacuées. XI IN Er phal 1, Colocynthis fruëtu rotundo major C, B. 313. Colocynthus I. B. Tom. II. pag. 232 Dod. 665$. Cucurbita Agreflis Brunf. 2. Colocynthis fuilu rotundo minor, C. B. 313. Colocynthis fungofa & levis Cord. « Hifi. 118. Cucurbira [ylvefiris fruétu ro- tundo minor Caf. 198. L Es fruits de ces deux efpeces de Co- loquinte, font employés indifféremment; ils croiflent dans plufieurs endroits du Levant , d'où on les apporte à Marfeille ; ces fruits font femblables à des pommes dépouillées de leur écorce ; elles font lé- geres ; blanches , bien féchées , rem- plies de femences, qui s'en féparent ai- fémene PURGATIVES. CL, fément , & qu’on rejette comme inutiless le refte du fruit ou la pulpe eft d’une amertume intolérable , & purge avec beaucoup de violence ; aufli l’emploie- t'on rarement feule , & fans préparation. On la met en poudre , en l’arrofant d’hui- le d'amandes douces , de peur que la pou« dre , en s’envolant , n’incommode ceux qui la préparent ; on la mêle enfuire avec le Mucilage de Gomme Adragant, pour en former des Trochifques , lefquels fé. chés fe donnent depuis deux grains juf- qu'à huit au plus, on les appelle Tro- chifques Alhandal On tire auffi l’Extrait de la Coloquinte avec l'Efprit-de-vin, qui fe donne depuis trois jufqu’a fix grains. Ce Purgatif convient dans les ma- ladies rebelles, commel’Afthme humide, la Sciatique , le Rhumarifme , l'Hydro- pilie, les Vertiges & les Obitruétions des vifceres. Les Correctifs de [a Coloquinte en infufion ; font le vinaigre, l’Eau-de- vie dans laquelle on à diflout la crème de Tartre, ou l’Efprit-de- vin tartarifé. La Coloquinte eft un purgarif fi effica- ce, que feulementenlayement,ilagit avec beaucoup de force ; j'ai vü des perfonnes malades de Coliqües violentes , occafion- nées par des particules miñérales de verd de grisattachées aux inteftins , & quive- aoient d’une fontaine de cuivre rouge Tome I. E ne 1 CE PAL) AIS: FRS mal étamée , dont les douleurs ne cédes rent qu'à des lavements de Coloquinte donnée à la dofe de quinze, dix-huir grains, On fent bien qu'ilne faut pas fe tromper , car toute autre colique , excep- té celle des Peintres , & des Ouvriers qui travaillent fur les métaux, tels que les Fondeurs , les Plombiers , les Broyeurs de couleurs, les Pafle talons c'eft-à-dire les Ouvriers qui verniffent les talons des fouliers des femmes , feroit violemment grritce & augmentée par un femblable lavement, H faut , autant qu’il eft poffible, s’affu- rer de la bonté de l’eftomach , quand on veut donner de la Coloquinte par en haut, Car fi le malade vomi, ce qui ar- rive fouvent, ilne faut en attendre que du mal. Si au contraire ce remede pafñe & agit fur les inteftins, & fur les glan+ des obftruées, on peur être afluré qu'il réufira. Il eft la bafe de 'Hierapicra , re+ mede efficace dans les fievres intermit- tentes rebelles, fur tout dans les fievres quartes, lorfqu’il eft aidé par le Quin- uina, _ La Coloquinre a donné le nom à lH5e2 ya- Diacolocynthidos : elle entre dans la Confeétion Hamech, dans les Pilules Cachectiques de Charas , dans les Pilules Ïliaques de Rhafes, dans les Pilules d'Euphorbe & de Sagapénum de Quérs LS ER lie on RP 2 Tone © or € PURCGATIVES. > cetan, dans celle des deux de la Pharma. copée de Londres , dans l’Extrait Catho- lique de Sennert , dans le Panchima- goge de Crollius & d’Arthman , dans l'Extrait Colagooue , & dans l’Extrait Catholique de Rolfinfius. XLIV. P IGNONS d'Inde, Ricin, Palme de Chrift , Grains de Tilli. 1. Ricinus vulgaris C. B.432. Ricinus Tab.ic.776.1.B.Tom. III. pag. 643. Rici- nus Dod. 367. Ricinus five Catapucia ma- Jor vulgaris Park. Ricinus , five Palma Chrifi vel Kiki Ger. Nambu Guac five Ricinus Americana Pifon 180. Ricin. 2. Ricinus Americanus major fémine ni- gro C. B.432. Ricinoides Americana Gof- fipü folio. Inft. 656. Ricinus Americanus major Curcas diétus & Faba purgatrix Indie Occidue I. B. Tom. III. pag. 643. Munduy Guacu Brafilienfibus Marcg. 96. Pif. 179. Pignons de Barbarie. 3. Ricinus Indicus arborefcens grana ti. glia dittus Officin. an Lignum Moluccenfe Lugd. 1864. Pavana Incolis Acofts Cluf. Exor. 277. Pinus Indica nucleo purgante C. B. 492. Pinei nuclei Malucani Lupd. 3874. Acofle Cluf. Exot, 292. Pignons d'Inde. Eij 00 PLANTES" L E s Pignons d’Inde font des fruits où des efpeces d'amandes , qu'on nous ap- porte des Indes Occidentales & de l'A- mérique : on en trouve de trois fortes; la premiere & la plus commune, eft le Ricin ou Palma Chriffi, qu’on diftingue aifément , parceque fon Lui eft marbré de noir & de blanc : on le feme dans nos Jardins , où on l’éleve ordinairement ; 1l purge avec moins de violence que les autres. Æ Les Payfans & les Sauvages en pren- nent huit ou dix grains , qui purgent par haut & par bas: c'eft un dangereux re- mede, qui ne convient qu’à des corps robuftes , à moins qu’il ne foit adouci & corrigé par le Sel de Tartre. On pile huit ou dix de ces grains , on les délaie en- fuite avec fix onces: d'eau riéde, dans laquelle on à diffout un fcrupule de Sel de Tartre ; on y ajoute deux ou trois gouttes d'huile de Canelle ou d’Anis; ce remede ainfi préparé, peut-être employé avec fuccès dans l'Hydropifie. La feconde forte de Pignons d'Inde ; s'appelle Pignons de Barbarie ; ils font plus gros , & femblables à des amandes de noifettes , mais noirâtres : trois ou quatre fufhfent pour purger ; il faut les préparer comme les précédens, On çu Pr nt. PURGATIVES.: YO peut donner jufqu’à une once en lave- ment dans l’eau de graine de Lin , ou l'eau de Son, pour la Colique & pour VHydropifie. On pourroit dans un be- foin faire une émulfon purgative, com- me nous l’avons décrite ci-deflus , & prendre garde, en la préparant, de les confondre avec les Pignons blancs , qui font les amandes de la pomme de Pin; on tomberoit dans l’inconvénient qui arriva à une perfonne qui fe méloit de Médecine , laquelle peu inftruite dans la matiere Médicale, ordonna dans une vio- iente Colique d’eftomac, une once de Pignons d'Inde dans un bouillon de pou- let, en forme d’émulfon ; il en auroit coûte la viea la malade, fi les Pignons d'Inde avoient éré communs , mais heu- reufement on n'en trouva point dans deux ou trois endroits , où on fut en cher- cher. La troifieme efpece de Pignons d’In< de , ou les grains de Tilli, font moins gros que les Pignons de Barbarie , mais un peu plus que les fruits de Ricin , dont on les diftingue , parcequ'ils ne font point marbrés. Ils fonr beaucoup plus violents que les précédens , & doivent être regardés comme un poifon , trois ou quatre grains écant capables de purger avec la derniere violence. | | E 1ij 102 PLANTES Les Anciens tiroient des Pignons d’Ins de , une huile par expreflion, appellée huile de Kerva ou Oleum Cicinum , la quelle purgeoit les férofités , en frottant feulemenr de cette huile l'Eftomac & le bas ventre. Nous avons grand tort de ne plus em- ployer cette huile dont les Anciens fe fer- voient à l'extérieur pour purger. Com- bien ne trouve-t-on pas des cas différens où ce remede feroit fort convenable & préférable à l’onguent Arthanita. Les en- fans par exemple fi difhciles à prendre ce qu’on leur préfente, & qui bien fouvene n'avallent les Drogues qu’on leur ordonne que lorfqu'il n’eft plus en notre pouvoir de les guérir, feroient purgés efficace. ment avec l’huile de Pignond’'inde,en em brocation {ur la région umbilicale , mêlée avec partie égale d'huile d'amande douce. Quoi qu'il en foit , lorfqu'on a dépouillé les Pignons d’Inde de certe huile âcre & cauftique qu’on en tire par expreflion, refte une partie qu'il faut laiffer fécher, & qui eft un des meilleurs remedes que je connoifle pour les enfans fujets à ces glandes du col, qui reffemblent fi fort aux écrouelles, &"ui fouvent le deviennent par la négligence des parens. Ce remede eft auf ce qu’il y a de mieux dans la re- cette de Rotrou,pour cette formidable maladie. J'ai donné longtems deux & PURGATIVES 103 trois grains de cette poudre qui agifloit comme abforbant , comme fondant & comme purgatif, Les fondants mercuriels perdent l’eftomach & rarement réufliflene aux enfans. XL V I, et En Succus Laxativus ex flavo rufeftens C. B. 497. Succus xi qui Ghitta gemai dici- sur Cluf. Exot. 31. Gummi gutta , Gurta gamba , Gutta gomandra | Gummi Perva- num, Ghitta gemau , Gummi de Peru, Gummi de Gemu , Gutta Cambodia. 1 s T une forte de Gomme réfineufe ; qu’on apporte des Indes, qui fort par in cifion d’une plante épineufe , & char- nue comme la Jombarbe.Certe plante eft remplie , comme le Titimale, d’un fuc laiteux , lequel épaifli devient d’un jaune foncé, qu'on emploie également pour la Médecine & pour la Peinture. C’eft un très violent émérique & purgatif ; il éva- cue les férofités , & approche par fon âcre- té de l’Euphorbe : on ne l’ordonne gueres fans préparation ; foit en Extrait , foir en Mapiftere ; l'Extrait fe fait en diffolvant la Gomme-Gutte dans le vinaigre , l'ef- prit de fouffre , ou celui de vitriol, & E iv O4 P AN TES enfuite l’évaporant en confftence d’Eg: trait ordinaire ; le Magiftere fe fait en diffolvant cette Gomme dans l’Efprit.de- vin, verfantenfuire de l’eau commune fur cette folution , une poudre jaune dorée {e précipite au fond , laquelle féchée s’or- donne comme l’Extrait depuis cinq grains jufqu’à dix ou douze. Fi La Gomme-Gutte eft un remede qui n'eft pas aufli redoutable que le croient plufieurs Médecins & qu’il ne faut ce- pendant pas donner aufli fréquemment que le prétendent certains Charlatans. Je l'ai vû fouvent fuivi de fort bons effets. La poudre Hydragogue du Codex m'a fouvent réufli, en ajoutant fur dix-huit grains, trois grains de Gomme Guttte, pour des Hydropifies afcites confirmées. Il eft vrai que le foie n’étoit point fchir- reux ; car dans le cas où 1l y auroit forte obftruétion , la Gomme Gutte à la plus petite dofe feroit pernicieufe. Je l'ai don- née feule infufée dans du vin blanc, à la dofe de fix grains. Je l'ai vüe employer par une femme, de deffus le Pont Nôtre- Dame, qui ne faifoit point myftere de la Gomme Gutte , mais de la poudre qu'elle y joignoit, Il paroifloit que cetre poudre éroit un mêlarge de Nitre ou Sel de Tartre, de Sucre & de Gomme Gutte ; & certainement la Gomme Gutre étoit à PURGATIVES ïof {à dofe de plus de douze ou quinze grains, far chaque prife. Cette femme en faifoie une felle à tous chevaux , toujours la m£- me dofe , fans aucune information de quelque efpece d'Hydropifie que le mala- de für attaqué , tout lui étoit égal. Auf ce remede eft tombé dans l'oubli. On doit conclure que la Gomme Gutte n’eft point à méprifer & qu'il ne faut pas s’y fier aveuglément. La Gomme-Gutte entre dans l’Extrait Catholique de Sennert, & de Rolfinfius, dans les Pilules Hydragogues de Bontius, dans l’Electuaire Anti-Hydragogue de Charas : on prépare aufli des Pilules de Gomme -Gutre de la Pharmacopée de Londres. PLANTES PURGATIVES Qui font rapportées dans d’autres Claffesi H ERBE aux puces, P/yllium. Sa fes mence eft peu purgative par elle-même; elle donne fon nom À l'Electuaire de P{yi- lio, dans lequel elle entre, plutôt pour adoucir l'âcreté des autres purgatifs par fon mucilage, que pour en augmenter la vertu. La dofe de cet Electuaire elt de dém' once au plus. Voyez ci après à la Clañe des Plantes Rafraichiilantes, (ES E: grrr 106 PLANTES Violier , Viola. La décoction d’une: poignée de fes feuilles ou defes fleurs dans un demi-feptier d’eau eft laxarive: le Sirop qu'on fait avec fes fleurs, fur- tout lorfqu’il eft nouveau , une once fur fix onces de petit-lait , purge légérement. La femenee 4 la dofe d’une once pilée &c . délayée avec chopine d’émulfion ordinai- re , rend l’émulfon purgative : on la mêle auffi fouvent dans les émulfons purgati- ves. Voyez ci-après aux Plantes Emol- lientes. Mercuriale, Mercurialis. Le fuc de fes feuilles , comme celui de la Poirée, du Seneçon, de la Bouroche & de la Buglo- {e , depuis quatre onces jufqu’à fix , dans un petit bouillon au veau , lâche le ven- tre & convient à ceux qui l'ont paref feux , & qui ne veulent pas s’aflujertir à prendre des lavemens. Voyez ci après la Claffe des Plantes Emollientes. Fumeterre, Fumaria. Une poignée des feuilles infufées dans demi-feptier de pe- tit-lait pendant la nuit, & prife le matin à jeun, entretient le ventre libre & fait couler la bile. Voyez ci-après aux Plantes Hépariques. Polipode,Polypodium. La tacine eft en ufage 1. la plüpart desinfufions purga- tives depuis une oncejufqu'à une once & demi en fubftance, Voyez aux Plantes Hépatiques, PuRGATIVES. 107 Epithyme ou Cufcure , Epirhymum. Deux ou trois pincées de cette plante fe: jettenc dans les infufions purgatives. Voyez la même Claffe des Plantes Hépa- tiques. Geneft , Gerifla. Les fommités des jeunes tiges & les boutons des feuilles , les fleurs & les femences bouillies légé- rement , une ou deux pincées dans un demi-feptier d’eau , purgent affez bien, mème par haut & par bas : les femen- ces ne purgent pas tant que les autres parties. Voyez la Claffe des Plantes Apé- ritives. Pied de veau , Arum. La racine féche en poudre à une où deux dragmes en opiate , purge affez bien. Lorfqu’elle eft fraiche elle eft trop âcre , à moins qu'on ne la corrige. Voyez ci-après la Clatle des Hépatiques. R Serpentaire , Dracunculus Sa racine s'emploie comme la précédente. Voyez la même Claffe. Digitale, Digitalis La décoétion d’u- ne ou deux poignées de fes feuilles pur- gent violement par haut & par bass _ Voyez la Claffe des Plantes Céphali- ques, Eupatoire d’Avicene , Eupatorium. Les racines en infufion dans le vin blanc ,une poignée où une once dans un demj= E vj 03 P £ À NT Es feprier ; font quelquefois vomir & vui der les férofités, Voyez les Plantes Hé- atiques. Sceau de Salomon, Polygonatum : qua- torze ou quinze de fes baies provoquent le vomiffement. On dit qu'un gros de fa racine fait de même. Voyez la Clafle des- Vulnérairesau Chapitre des Aftringentes. Raïfort , Raphanus. Deux onces de fa femence en décoétion dans huit onces de liqueur, ou une once de jus tiré de la racine , purgent par le vomiflement. Voyez les Plantes Apéritives. Triquemadame, Sedum minus. Le fuc de cetre herbe , fur-tout celle qui eft d'une faveur âcre pilée depuis deux on- ces jufqu’à quatre , eft un purgauf & un Emétique aflez violent. Voyez ci- après la Clafle des Plantes Rafraichiflan- tes. | Lierre, Hedera. Ses baies purgent pat haut & par bas aflez violemment , les Payfans s’en fervent pour fe guérir de la fiévre, ïls en prennent dix ou douze, Voyez ci-après la Clafle des Vulnéraires au Chapitre des Dérerfives. Nicotiane , Nicotiana. Les feuilles {1€ ches bouillies légérement à demi-once dans chopine d’eau, fe donnent en lave- ment dans l’apoplexie & dans les affec- tions foporeufes : dans les autres cas; PE&RGATIVES 10ÿ c’eft uh remede trop violent , & qui peur être pernicieux ; une cuillerée de cette décoétion prife par haut . eftun puiflant Emérique. Voyez la Claile des Plantes Errhines. Herbe au Poux , Sraphifagria. Sa fes mence depuis douze ou quinze grains juf qu’à un fcrupule en poudre, eft un vio- lent Emétique. Voyez la mème Clafle des Errhines. Morelle ou douce amere , Dulcamara. Le fuc de fes feuilles & de fes baies purge affez fortement à deux ou trois onces, Voyez la Claffe des Plantes Ancdines. Bétoine , Beronica. La décoction d'une poignée de fes racines purge avec vo- miflement. Voyez les Plantes Céphali- ques. Euphorbe, Euphorkium. Six ou huit grains de cette gomme réfine en pou- dre font un très violent Puroarif & un Emérique qu'on ne donne que dans l'extrémité, Voyez la Clalle des Plantes Errhines. Opoponax. On n’ordonne ce fac gom- meux & réfineux que dans l’apoplexieà un fcrupule. Voyez ci-après les Plantes Hifériques. Sagapenum. Cette drogue s'emploie de même ; on ordonne rarement ces sommes {eules , elles entrent dans la compof- 110 PLANTES PURGATIVES. tion de quelques violens Purgatifs Voyez les Plantes Hifteriques. Sébeftes, Myxa. La décottion de ces fruits eft laxative ; on en donne une ou deux onces dans chopine d’eau fur-touc dans les maux de poitrine, Voyez les Plantes Béchiques. eV Ve Vds de fee SECONDE CLASSE. DES PLANTES BE CHIQUES OU PECTORALES. N ous appellons remedes Béchiques ceux qui appaifent la toux , & qui procu- rent l'évacuation des matieres pituiteu- fes , groflieres & épailles , lefquelles com- priment les véficules pulmonaires , & font attachées à la furface interne de la Trachée-artere & de fes rameaux. Cette évacuation fe fait par les crachats , ce qui s'appelle Expectorarion ; & les remedes qui la procurent font appelles Expeéto- rans. Les crachats deviennent plus ou moins abondans, felon que les matieres font plus ou moins fluides & divifées : &c la toux s’appaife d’autant plus aifément, que l’âcreté de fes matieres eft plus adou- cie. C’eft pour cela qu'entre les Plantes Béchiques les unes font adouciffantes , comme la régliffe , les jujubes , les figues, les dattes, &c. Les autres ont la vertu de divifer la pituite épaiflie, & de la ren- dre fluide , comme les Capillaires, l’Au- née , le Lierre terreftre , la Pulmonaire, &c. Les premieres conviennent dans les: toux violentes & convulfives qui viennent 412 PLANTES | parirritation, & les autres dans l’afthmé; & dans la difficulté de refpirer. Toutes ces Plantes n’agiflent point en coulant dans la poitrine par la trachée-artere ; la firucture de l’Epiglotte s’oppofe à leur paflage, & il n’eft permis qu’à l'air de s'infinuer dans la cavité du poulmon par ce chemin ; mais elles y parviennent pat la voie de la circulation du fang & con- jointement avec le Chyle par le canal rhorachique , la veine fouclaviere & l’ar- tere du poulmon. I. C APILLAIRE , ou Cheveux de Vénus. CD. compte ordinairement entre les Capillaires quatre ou cinq fortes de plan- tes, dont quelques-unes font raresà Paris, & les Herboriftesignorans leur fubftituent les feuilles de Scolopendre & celles du Polyvode , & même la racine de cetre derniere Plante qui eft très commune. Les véritables Capillaires font le Capillaire noir , celui de Montpellier , le Politric; la Ruta ruraria & le Cétérac. Ces fortes de plantes s'emploient en pufane ou en Grop.en infufon ou en décoétion. On fait bouillir l;erement une petite poignée de chacune de ces plantes dans deux pin. BrcHrQauEr’s 133 tes d’eau , à laquelle on ajoute un mor- ceau de réglifle , &'on fait prendre cette ptifane un peu dégourdie & par verrées. 1. Adiantum foliis longioribus pulveru- lentis pediculo nigro C. B. 355$. Adiant, migrum {. B, Tom. 111. pag. 743. Driop- leris nigra Dod. 466. Filicula que adian= thus nigrum Officin. pinnulis obtufroribus Tnff. $ 42. Capillaire commun. Cette plante eft d’un ufage trop fa- milier, pour ne pas entrer dans quel- que détail fur fes qualités. Un Médecin de Montpellier, nommé Formius, en a fait imprimer en 1644 un Traité parti- culier, dans lequel il lui attribue de fi grandes vertus, qu'il femble la regarder comme une panacce & un remede uni- verfel. On peut réduire fes qualités prin- cipales à celle de purifier le fang en réta- bliffant fa fluidité naturelle, en corri- geant les humeurs féreufes ou bilieufes qui prédominent dans fa mafle, & en les évacuant par la voie des urines ou de l'infenfble tranfpiration ; ainfi le Capil- laire eft apéritif, diaphorétique , hépati- que & hyftérique ; & c’eft fur ce fonde- ment que Formius en ordonne la prifane dans toutes fortes de fiévres fimples ou malignes , intermittentes ou continues; dans la plupart des maladies caufées par 114 PLANTES LE l'embarras & l’obftruétion des glandes du Foie, du Méfentere & des autres pars ties du bas-ventre ; & par conféquent dans la jaunifle , dans la fupreflion des mois & des urines ,- & dans sh maladies des reins & de la matrice. Mais l’ufage de cette plante le plus commun , eft dans les maladies de poitrine, fur-rout dans celles qui font produites par une limphe épaiflie dans les véficules du poumon , qu'il eft néceffaire d'évacuer par l’expecto- ration, après l’avoir rendue plus tenue & plus coulante. Le Capillaire commun convient à ceux qui ont une toux opinià- tre , foit qu'elle vienne d’une fluxion catharreufe , ou d’une affeétion pulmoni- que. On fubftitue au Capil'aire commun, celui de Canada, qui n’eft pas rare à Pa ris & qui et plus agréable au goût. On fair infufer l’un & l’autre comme le Thé; une bonne pincée fur un demi-feprier d’eau bouillante , à laquelle enfuire on ajoute un peu de fucre. 2. Adiantum frutico[um Brafilianum C. B. 355. Adiantum Americanum Corn. 7. Capillaire de Canada. Plufieurs préferent l’efpece fuivante, pour faire le firop de Capillaire. 3. Adiantum folus coriandriC. B, 355. BEscHiIQUESs. 116 Adiantum five Capillus veneris I. B.T. III. pag. 751. Raï Hift. 147. Capillaire de Montpellier. On eftime avec raifon le firop qui fe fait avec cette efpece, qui eft fort com- mune en Languedoc & en Provence, Dans les lieux où on ne trouve pas commodément les Capillaires précédens, on peut fubftituer les feuilles de Fougere, entrautres celles de l’efpece fuivante, qu'on emploie de la même maniere. 4. Filicula fontana major five Adian- sum album folio filicis C. B. 358. Adian- um album filicis folio I. B. Tom III. pag. 711 Dryopteris Candida Dod. 465. Ca- pillaire blanc. eee Trichomanes five Poliricum Offic. C. B. 356. 1. B, Tom. III. pag. 754. Tricho- manes Dod. 471. adiantum rubrum Lon. Capillus veneris officin. 1 I LL. Politric efk plus incifif que le Cas pillaire & convient fur-tout dans les Co- queluches des enfans , dans l’Afthme hu- mide , dans les obftructions des vifceres du bas-ventre , & dans celles de la Rate principalement, Il eft fort apéritif. 116 PLANTES III. R::. MURARIA. Adiantum album Tab. ic. 796. Ruta- Muraria C. B, 356. I. B. Tom. III. pag. 753. Dod. 470. Salvia vite Adv. Lob. ic. 811. Paronichia Math. Saxifraga feu Em- petrum Fuch. Filicula petrea rute facie Mor. Ox. L. iNFUSIONoule firopde cette plan- te eft un excellent remede pour les Pul- moniques , j'en ai vü de très bons effets ; j'ai même fait vuider un vomica , ou ab- cès dans la poitrine, à une malade qui avoit été mal guérie d’ene pleuréfe, en lui faifantufer pour boiffon ordinaire , d’une ptifane faire avec une poignée de cette plante fur une.pinte d’eau bouillie pendant un demi-quart d’heure , y ajou- tant deux onces de fucre après lavoir paflce, Mathiole eftime la poudre &» cetre plante pour les defcentes des enfans ; il faut leur en faire prendre vingt grains par jour pendant l’efpace d’un mois. Hoffman & le Docteur Michel affu- rent que cette plante eft bonne dans le {corbut. " BÆ cHIQUES. 117 Ses feuilles féchées, celles du Tricoma- nes & du Chiendent, réduites en poudre, en parties égales , & mélées avec la qua- trieme partie de farine , mifes enfuite en confiftance d’Electuaire , avec quelque firop , approprié eftun remede pour la noueure des enfans, DE BOWULE. 1 V. “PT Ceterac officin. C. B. 354. Afplenium five Ceterac I. B. Tom. 111. pag. 749. Dod. 468. Scolopendria vera Tragi $ $ 1. Scolo- pendrium quorumdam. (. emploie cette plante comme les précédentes , outre le firop , les prifanes cles infufions qu’on en prépare ; on met aufli quelquefois une poignée de ce Ca- pillaire dans les bouillons , fur-tout dans celui qu'on fait avec un vieux coq, le mou ou le poulmon de veau , & quelques autres herbes Béchiques. La poufliere do- rée qui fe trouve fous les feuilles, eft bon- ne dans la gonorrhée au rapport de Ma- thiole ; ilen faut donner un gros avec de- mi-oros de fuccin délayé dans un verre d’eau de Plantin, | La Conferve des feuilles tendres du Cétérac, eft bonne pour la noueure des 418 PLANTES enfans fuivant M. Bowule. Quoique j'aie avancé ci-devant que les : Capillaires étoient des Apéritifs qu’on pouvoit employer avec fuccès dans les ob- ftructions des vifceres , il eft cependant à remarquer , que comme ils font d'une qualité fort tempérée , ils ne réufliffent que lorfque ces obftructions font peu avancées , car elles font indomptables lorfqu’elles ont un certain progrès. La Lanoue de Cerf ou Scolopendre , que les Herboriftes donnént tous les jours à la place des véritables Capillaires , auffi- bien que les feuilles du Polipode , font des Plantes Béchiques & Expeétorantes. Elles font ci-après à la Claffe des Plantes Hépatiques. d'A } À EP 1. Pulmonaria maculofa Ger. Raï: Hifi. 4383. Pulmonaria Italorum ad Bugloffum accedens I. B. Tom. III. pag. $95. Sym phytum maculofum five Pulmonaria Lati- folia C. B. 2159. Pulmonaria vulgaris ma- culofo folio. Cluf. Hiff. cuxix. 1. Pulmonaria foliis Echii Lob. ic. 586. Pulmonaria Anguflifolia rubente ceruleo flore C. B.160. Fulmon.Plinii anguftifolia Tab. ic. 558. Pulmon. V. Pannonica Cluf. Et. CLZZ BeECHIQUES. 119 3. Puimonaria arborea offic. Pulmona- ria Trag. 524. Dod. 474. Mufius Pulmo- narius C. B. 361. Lob. ic. 148 Lichen ar- borum five Pulmonaria arborea I. B. Tom, IIL. pag. 759. Pulmonaire de Chène, A premiere de ces efpeces eft com- mune dans les Alpes , les Pyrénées & les hautes Montagnes; la feconde fe trouve en abondance dans tous les bois : on em- ploie indifféremment les feuilles de l’une & de l’autre, foit pour les prifanes & les bouillons , dans lefquels on l’ordonne par poignées , une pour chaque bouillon ou pour chaque chopine de prifane ; foir pour en faire le firop, qui eft très urile dans les maladies du Poulmoa : on peur fe fervir de la racine conjointement avec les feuilles. La troifieme efpece vient communément fur les Chênes, & fur les autres grands arbres des Forêts, fur-tour en Lorraine & en Franche-Comté où on Vappelle Thé de Vauge, parcequ'on s’en fert à la maniere du Thé , une petite poi- née en infufon fur chopine d’eau bouil. “fn avec du fucre ; elle eft plus amere que les autres, & moins füre dans fes effers, La Pulmonaire de Chêne eft aftrin- gente comme les autres efpeces de mouf: { ;ainfion peut l’employer avec fuccès ‘x20 PLANTES dans les cours de ventre, les pertes de fang, & les hémorragies. Elle eft vulné- raire appliquée extérieurement , & prife intérieurement. Les premieres efpeces de Pulmonaire ont la même vertu; elles font A ! ème recommandées par quelques Au- teurs pour les fuperpurgations & pour ar- rèrer le vomiffement. M. Ray rapporte que les Anpglois fe fervent de la Pulmonaire de Chêne en. fubftance & en poudre , ou bien en firop, . pour l’afthme, la toux & la phufie : & qu'André Golieu , Marchand de la même : Nation , avoit éprouvé que cette efpece de mouffe avoit réufli pour une jauniffe » qui avoit éludé piufieurs autres remedes. Il faifoit bouillir une poignée de cette plante dans une livre de Bierre légere dans un pot bien couvert , & la réduifoit à la moitié , il en donnoit enfuite un ves- se le matin & autant le foir. 1 : SE Glycirrhifa fcliquofa vel Germanica. €. V I. B. 352. Glycirrhifa radice repente vulgaris" Germanica I.B.Tom. 111. pag. 328. Glic. vulgaris Dod. 341. Liquiritia Brunf. Dub. k as radix, Trag. 925. L'USAGB BPEsceHtQUu-E S . 24 | L USAGE de cette racine eftfi com mun, qu'on ne fait point de ptifane où la réghifle n'entre, foit pour corriger par {a douceur la faveur défagréable des au- tres ingrédiens , foit pour lui communi- quer la vertu particuliere qu’elle a d’a- _ doucir l'âcreté des humeurs qui excitent la toux. On en met ordinairement demi- once dans chaque pinte d’eau ; on ne doit la faire bouillir qu'un bouillon, de peur qu’elle ne rende la liqueur trop épaifle & trop gluante. Lorfque cette racine eft bien fraîche il fuit de l’infufer à froid dans les ptifa- nes , ou même dans l’eau fimple : elle convient dans les maladies des reins & de la veflie , dans la pleuréfie & dans le cra- chement de fang. Les fucs deréoliffe noir ou blanc, fonc employés familierement dans les rhu- mes & dans la toux opiniätre ; ce font des extraits faits par l’évaporation d’une forte décottion de régliffe à laquelle on ajoûte des gommes adragant & arabique, du fucre, de l’amidon , & quelquefois de Viris & de l’'ambre gris. La régliffe entre dans un grand ncm- bre de compofñtions de Phatmacie ; en- gr'aurres dans la Thériaque, dans les Pilu- Jes de Rhubarbe de Mélué , dansles Pou- | Tom. LI. F | f22 PLANTES | dres des trois Santaux , dans celle Diatras acant froide , & celle Diarrhod on, dans - É Trochifques de Gordon , &c, VII, : P AS-D'ASNE : Tuffilage. 4 Tuffilago vulgaris C. B. 197. I. B. Tom. 111, pag. 563. Bechiuim five Farfaræu Dod. $ 96. Ungula Caballina Trag. 418, Uugula Afinina & La&uca uflularia Ger-" manorum Cord. Chameleuce Plin. Filius ante pairem quorumdam, à L Es feuilles & les fleurs de cette Plan- te font en ufage , fur-tout les fleurs , lefz quelles entrent dans la plupärt des pri- fines pectorales : on en ordonne deux ou: trois pincées pour chaque pinte de lis queur. On en fair une conferve & un” no fimple , dont la dofe eft d’une once comme les autres : le firop de Tufilages compofe fe faitavec les racines, les feuilss les & les Aeursde cette Plante , aufquels les on ajoute les capillaires & la régluless l'eau diftillée des fleurs de Tuflilage fes donne jufqu’à fix onces, & la conferves à demi-once, hi: Les feuilles de cette Plante ne font pags moins utiles que les fleurs, M. Ray raps | BEecnIQUrzrs. 123 Porte qu'Hiller, Médecin du Marquis de Brandebourg , a guéri plufeurs enfans ériques en les nourriflant de feuilles de Pas-d’âne, qu'il faifoirt cuire avec le beure & la farine comme d’autres léou- mes. On fait fumer ces feuilles aux Afthmatiques. En Angleterre on les fums “pour la toux. Boyle confeiile d’y mélerla eur de foufre & le fuccin en poudre; il dit que ce remede a guéri plufeurs phti- fiques. : Il ya des perfonnes qui eftiment la ra- cine de Tuflilage autant que les feuilles & les fleurs, & qui l’emploient en dé- coction & enprifane , lors même qu’elle eft féche. Fernel a employé le Tuflilage dans le Sirop de Symprito. + M. Tournefortnous donne une ptifane pour la toux féche , qui eft excellente. On prend quatre poignées de feuilles, avec “Hois pincées de fes fleurs ; deux poignées de fommités d'Hyflope , une once de paifins fecs, trois cuillerées de miel de Narbonne ; on met le tout dans le fond d'un pot , & on y verfe quatre pintes d’eau bouillante ; on fait jetter feulement wois bouillons. On tire le pot du feu , on Jevcouvre, &. on pale la prifane lorf- qu'elle eft réfroidie. ® Simon Pauli après Sénnert, nousaflure que la décoction des fleurs de Pas-d’âne Fij Œ24 PLANTES faite dans levin , à laquelle on ajoute us peu de myrrhe, de maftic & de litharge , eft excellente pour les ulceres des jambes” des Hydropiques,ménacées de Gangrene.. VIIL C QUELICO c. Pavot rouge. Papaver erraticum majus ,Rheas Diofc. Theoph. Plin. C.B. 17 1. Pap.erraticum ru brum campeftre 1. B. Tom. III. pag. 395. Rhzas fivè caduco flore puniceo Ady. Lobs 2c. 275: O N emploie les fleurs de cette plante js foit en firop ou eninfufion , à la maniere du Thé , une pincée fur un demi feprier! d’eau , & en ptifane une petite poignées dans deux pintes de liqueur : on ne less jette dans le coquemar que fur la fins, lorfqu’on eft prèt de le retirer du feu 8: d'y jetter la réglifle ou les autres fleurs. On tire auf de ces fleurs l’eau diftillée,, & on en fait une conferve. Dansles pleus. réfies, efquinancies,fuxions de poitrines & roux opimiätres, cette Plante s’ordons ne avec fuccès: elle m’a réufli fouvent pour la colique venreufe, faifanr-prenà dre une infufion un peu chargée d’uné petite poignée de fes fleursavec peu dé fucre, chaudement commé le Thé. En BrcHiauess. 12% donnant une pareille infufion le trois ou le quatrieme jour de la pleuréfie , lorfque la fueur fe préfente , elle en devient plus abondante, & je l'ai éprouvé plufeurs fois comme un fudorifique plus efficace que le fang de Bouc , la fiente de Mulet & les autres qu’on vante tant. Quand on a faigné deux ou trois fois brufquemenc dans cette maladie, la fueur furvient or- dinairement, & pour peu que cette crife naturelle foit aidée, la maladie fe termi- pe bien-tot avec fuccès. On n'emploie pas ordinairement Îles fruits ou les rères de Pavot rouge , cepen- dant ils ne font pas fans vertu ; leur dé- coction eft très adouciffante & même un eu fomnifere : on en peut donner dans fes pleuréfes , Auxions de poitrine, cra- chement de fang , & autres mala- dies du poulmon. La ptifane faite avee une douzaine de ces rêres, cueilliesavant que la fleur foit tout-à-fait paflée, une poignée d'orge , & deux onces de régliffe pour trois pintes d'eau , eft très utiie dans ces maladies ; j'en ai l'expérience. L'extrait des têtes de Payot rouge, de- - puis demi-gros jufqu’à un gros, eft ano- din , & procure un fommeil affez doux : on peut le donner avec fuccès dans la roux opiniatre. Tout le monde fair que le firop de Coquelicoc fe fair avec l'infufon F ii 126 "PLANTES des fleurs,réitérée deux ou trois, & mèmé quatre fois fur de nouvelles fleurs. Dans 4 n É , È { les rhumes opiniâtres , la ceinture de Co « quelicoc chargée de deux ou trois infu-" fions , eft très utile, particulierement fin on diffout fur chaque Pinte de liqueur , une once de fucre candi : on prend com- munément dans ces maladies, l’infufñon - des fleurs de Coquelicoc à la maniere du Thé , une bonne pincée pour un demi- feprier d’eau, avec un peu de fucre.” I X. P.. DE CHAT. Gnaphalium montanum flore rotundiore C.B. 263. Pilofella major & minor quibuf- * dam , als Gnaphalii genus I. B. Tom. III. Part. 1. pag. 162. Elichryfum mon- tanum flore rotundiore Inft. 4$ 3. Auricul@ | nuris Lon.Lagopiron Hipp.Gefn. Lagopus 2. Trag. 332. Æluropus, Hifpidula , Pes « cati Offic. nd : FF s feules Reurs de cette Plante font ” employées par pincées dans les prifa- nes & apozèmes béchiques : le Sirop qu’on en prépare eft ou fimple , ou com- | 1 ; dans ce dernier on ajoute les Juju-# es , les Sébeftes & les Béchiques adou- tifans ; on l’ordonne dans les mêmes oc- ? z { | i BECHIQUES. 137 cafons que le Sirop de Coquelicoc, de Tuflilage , &c. Cette Plante n'eft pas feulemenr Bé- chique & adouciffante , elle eft auii vul- néraire & aftringente ; on en trouve des fleurs dans le Faltran qu’on nous envoie de Suifle : on peut donner avec fuccès fon infufion ou fa décoétion dans le crache- ment de fang, dans la dyffenterie, & dans le Aux immodéré des menftrues, On prépare en Pharmacie la conferve des #isurs de Pied de chat, qu’on ordonne depuis un gros jufqu’à demi-once dans _ [es maladies de la poitrine. X. HA... A COTTON. Gnaphalium vulgare majus C. B. 268. Gnaphalium Germanicum I. B. Tom. ILE, pag. 153. Filago feu impia Dod. 66. UELQUES Médecins fubftiuens cetce Plante aux fleurs de Pied de Chat, {ur-tout pour le crachement de fang dans la pleuréfie ; ils en ordonnent avec fuc- cès la ptifane à la dofe d’une poignée , feuilles & fleurs, pour une pinte d’eau. Les Auteurs conviennent qu’elle eft vul- néraire & aftringente , & qu’on s’en ferc utilement dansles pertes de fang & dans Fiv 123 PLANTES les dyffenteries : quelques-uns la recom- mandent pour l’efquinancie. Lobel ajou- te qu'en Angleterre [e Peuple l’emploie pour les contufions , en l’appliquant en forme de cataplafme fur la partie meur- trie , après avoir fait cuire cette Plante dans l'huile où elle auroit infufé quelques heures auparavant, X I, gouss Rouce. 1. Braffica Capirata rubra C. B. 111: I. B. Tom. II. 8; 1. Braffica rubra capita- ta Dod. 611. 2. Braffica Capitata alba C. B. 111. L. B. Tom. 11.826. Braffica Capuata , able bida Dod. 62 3. Chou pommé blanc. "= do les efpeces de Chou font propres pour les maladies de Poitrine, mais on emploie ordinairement la pre- miere pour la prifane & les bouillons qu'on prefcrit aux Pulmoniques. La pti- fane fe fait avec ladécoction de deux ou trois poignées de Chou rouge coupé par morceaux dans deux pintes d’eau, rédui- tes 2 crois chopines , à laquelle on ajoute enfuite demi - quarteron de miel blanc qu'on fair écumer. Dans les bouillons faits avecle mou de veau, qn ajoure le BECHIQUES. 129 Chou rouge avec la Pulmonaire , les Ca- pillaires &c. Le Chou rouge a donné le nom au Looch de Caulibus Gorionii & Méfué. Les feuilles cuites dans le vin blanc, puis étendues fur les rumeurs des gout- teux , après les avoir baflinées avec le vin, eft un excellent remede pour les ramollir, & en adoucir la douleur & l’inflammas tion. Heurnius prérend que les Choux rou- ges font antifcorbutiques. Pour l’enroue- ment & l’extinéttion de voix, on fai le firop fuivanr. Prenez orge mondé & railins fecs fans pepins , de chacun un gros , réglitR deux dragmes, fix figues, Hyfope & Capillaire, dechacun demi-poignée, Pignonsblancs demi-once, un Chou rouge haché me- nu : faites bouillir le tour , & fur chaque livre de décoétion , ajourez une cuillerée ou deux de Miel blanc, & fufhifante quan- tiré de Sucre pour en faire un Sirop clair. Les feuilles de Chou rouge font fi vul- néraires & déterfives, que Tragus afure que des perfonnes nourries de ce Chou, ont une urine capable de guérir les Fiftu- les carcinomateufes & les Ulcéres rom geants. Le remede fuivant eft ès bon pour le rhumatifme. Faites cuire un Chou rouge jufqu'à Fy | 130 PLANTES pourriture & prefque à fec, jertez y alors un bon demi-feprier d’eau-de-vie, pour réduire le tout en-une efpece d'onguent , dont vous ferez un cataplafme, pour ap= : pliquer chaudement fur la partie fouf- frante. On peut faire aufli un firop très utile pour les Afthmatiques de la maniere fui- vante. Prenez une pinte de fuc de Chou rou- ge clarifié avec le blanc d'œuf & les co- quilles , ajoutez y une livre de miel blanc ou de Narbonne, & l'ayant écumé, fai- ces y fondre cinq quarterons de fucre, & y mêlez xtois dragmes de Saffran. Faites cuire }e cout en confiftance de firop, dont ox fera boire une cuillerée le matin & autant le foir. Les Choux blancs font d’un ufage plus commun dans la cuifine que dans la Phar- macie. Pifanelli dans fon Traité des Ali- mens, prétend cependant que les Choux pommes blanc, font indigeftes, & ne con- . viennent qu’à des eflomacs vigoureux , comme ceux des Payfans. Les Choux fri- fés blanchis par la culture , & afflaifonnés avec de bonne huile, & le fuc d'Orange font préférables fuivant cet Auteur. Les Choux blancs n'ont pas moins leur utilité dans la Médecine. On em- ploie en Hollande en cataplafme pour les at seb ee Lontié trie: … Brcmranu sis. 131 rhumatifmes, l’efpece d'onguent fait avec un Chou blanc, bouilli avec de la verre à Potier , dans un pot de terre & fufifante quantité d’eau pour la détrem- per. Il faut le faire bouillir jufqu’à ce que le Chou foit comme pourri & en bouil- lie, & du tout onen fait un onguent qu’on applique un peu chaud fur la par- tie. J'ai connu à Paris plufieurs perfonnes qui en ont été guéries. Le cataplafme fait avec les feuilles du Chou blanc & les Poireaux amortis dans la poële avec de fort vinaigre , eft un remede familier aux Payfans dans la pleuréfie , en Pappliquant fur le côté malade. Camérarius aflure que les feuilles de Chou bouillies dans du vin, font admirables pour les ulceres de Ja peau , & même pour la lepre. Platerus dit que la faumure où l’on conferve les Choux en Allemagne guérit les inflam- mations naïflantes de la gorge. Le Chou entre dans le mondicatif d’Ache. Nue. 1. Napus Sativa radice albä C, B. 9$, Napus 1. B. Tom. II. 8421: Rapum fati- yum alterum & Napus veterum Trag. 730+ Bunias five Napus Ady. Lob. ic. 200.7 2. Rapum vulgare Dod. 27. Rapa v} XII. 132 PLANTES fativa , rotunda , radice candidä C. B. 85. Rapum fativum, rotundum I. B. Tom, IE. 8 5 8. Rave, L À Racine de Navet en décoction eft d’un ufage très familier dans les bowl- Jons propres pour la poitrine ; la décoc- tion de Navets avec fufhfante quantité de fucre, fournit un firop très eftimé ur appaifer la toux invétérée & pour Litbme , La meilleure maniere de faire le firop de Navets, eft de les couper par rouelles après les avoir rariflés, d'en remplir un oc de terre , le couvrir enfuite , & le oucher exaétement avec de la pâte, puis le mettre au four après en avoir tiré le ain ; l’y laiffer pendant douze ou quinze | ei puis féparer le jus qui fe trou- vera au ad du pot , & fur quatre onces de cejus , jetrer une once de fucre candi : la dofe eft d’une cuillerée, on feule ou êlée avec un verre de puifane ou d’eau fimp'e ; ce firop m'a réufli dans des rhu- mes fort opiniarres. La femence du Navet eftapéritive ; on en prend deux gros concaflés & infufés dans un verre de vin blanc: Celle du Na- vet fauvage entre dans la Thériaque, fous Le nom de Semerz Buniados. Elle BECHIQUES. 135 fournit une huile bonne à brüler , & dont on affaifonne quelques mêts. Elle eft cordiale ; & quelques uns la broient dans l’eau de Chardon benit ou de Scor- founere, au poids d’un gros , & la don- nent dans les fiévres malignes en émul- fion , ainfi que dans la petite vérole & la rougeole. Schroder aflure qu’un gros de cette fe- mence , eft propre dans la fuppreflion d'urine & la jaunifle, & que fon huile calme les tranchées des enfans. La pulpe de Navet pallée au tamis, & mêlée avec le fucre , eft utile dans la toux & dans les fluxionsde la gorge. La Rave, que j'ai cru devoir ranger ici, eft une efpece de gros Naver ; leurs ver- tus font allez femblables : fa racine four- nit un aliment aufli utile & aufli agréable que le Navet ordinaire ; la Rave même a une faveur plus douce , les Payfans d’Au- vergne & du Limofin la mangent cuite fous la cendre : on la mer dans la foupe, à laquelle elle communique un goût mer- veilleux. La décoction des racines de ces deux plantes, ou de l’une des deux, eft bonne pour les engelures quand on s’en lave fouvent les mains & chaudement, . #34 PLANTES SITE B OUROCHE ou Bourache. Borrago Dod. 6127. Borrago floribus ceruleis 1. B. Tom. IIT. $74. Bugloflum larifolium,Borrago flore ceruleo C, B. 356, XIV. B ucLose ou Bouglofe, Bugloffum anguflifolium mayjus flore ca- ruleo C.B.25$6. Bugloffum vulgare majus I. B. Tom. III. $78. Circium Iralicum: Fuchf. Lycopfis Ang. | Bouroche & la Buglofe s’em- ploient communément enfemble , ou fe fubftituent l’une à l’autre, ayant la mè- me vertu : leurs fleurs font du nombre des quatre fleurs cordiales , & s’ordon- nent par pincées en infufon, ou leur conferve depuis deux gros jufqu'a de- mie-once. Leurs feuilles s’emploient très-commuaément dans les prifanes pec- torales & dans les bouillons rafraïchif- fans,aufli-bien que les racines, fur tout cel- les de la Buglofe : ces racines fervent en Hiver lorfque les feuilles font pañlées. Le fuc de Bouroche & de Buglofe tiré par exprefion & clarifñié fe donne avec fuccès … BECHIQUES. 17$ par prifes de quatre à cinq onces dans la pleurefie. Pour le bien faire 1l ne faut point le faire bouillir, car alors la partie mucilagineufe des feuilles fe mer en gru- maux & 1! ne refte qu'une eau claire qui n'a point de vertu. On ajoute fouvent à ces plantes les feuilles de chicorée fau- vage & le cerfeuil ; quelquefois auñi Le fi rop violat, à une once pour chaque prife ;, fur-tout lorfque l’on a intention d’ouvrir le ventre, & de difpofer le malade à la puroation : on donne trois & quatre de ces prifes par jour , entre les bouillons. Ce remede eft très propre à rétablir le mou- vement libre du fang , lorfqu’il croupit dans les parties , où fa circulation eft ra- lentie. Le fuc de ces Plantes entre dans le ficop de longue vie, dans le Byfantin fim- "+ & compofe , & dans le Sirop de Sco- opendre de Fernel. Clufius recommande pour la palpita- tion de cœur , deux onces de fuc dépuré de Buglofe , avec deux gros de fucre, le foir pendant plufeurs jours. Le firop fait avec les feuilles & les Heurs foulage fort les mélancoliques. M. Ray dit que l’u- fage du vin où elles ont infufé , guérit l’é- pilepfe. La ptifane fuivante eitexcellente pour la toux feche : faites bouillir trois onces de racines de buglofe & autant de chiendeut dans deux pintes d’eau ; verfez 136 PLANTES la décoétion bouillante fur une once ds fleurs de coquelicoc , & fur trois têtes de pavot blanc , coupées menu , & enfer- mées dans un petit fac, añn qu'on puifle _ les exprimer. J'ai employé avec fuccès la décoétion des feuilles de bourrache & de buglofe dans la dÿffenterie , de cette maniere : faices bouillir pendant trois ou quatre minutes , une petite poignce de ces feuilles dans huit onces d’eau ou demi- feprier : pallez la décoétion & y ajoutez parties égales de lait de vache bowilli & écremé , puis y délayez une once d'huile d’amandes douces, quand la liqueur fera tiéde; trois heures après faires prendre au malade un bouillon , le plusclair, dans lequel , lorfqu’il eft encore tout chaud, il faudra avoir mêlé un bon verre de gros vin Jl fauc réitérer ce remede deux jours de fuite le marin à jeun. La plupart des Herboriftes fubftiruent à la racine de Buglofe celle de la Viperi- ne , qui eft plus commune & de moindre vertu. La Bouroche & la Buglofe entrent dans PElettuaire de Pfyllio de Mefué , dans fon firop de Fumeterre, dans fon firop du Roi Sapor, dans les firops d’'Euparoire & d’Epythime du même Auteur, & dans l'Opiate de Salomon. BECHIQUES. 137 XV. V, PERINE, ouherbeaux Viperes, Echium vulgareC. 154.1. B. Tom. Ill. pag. 586. Lycopfis Cord. Anchufa maror. guorumdam. Echion Cef. 436. Bugloffurt Sylvejtre Lob. ic. 579. C ESALPIN confirme ce que Diofco+ ride & les Anciens rapportent des vertus de cette Plante , pour la morfure de la V1- pere & des autres bêtes venimeufes; cet Auteur donne la æuiere de s’en fervir : J1 faut prendre une poignée des feuilles!, & environ demi-once de la racine , les piler & les infufer dans trois verresde vin; on’en fait boire le jus au malade ; & on _ apphque le marc fur la bleffure. Le nom de cette plante vient plutôt de la figure de fa graine qui refflemble à la tère d'une Vipere , que de fa prétendue qualité de guérir fa morfure. Il y a des Médecins qui emploient la Vipérine en infufion , dans la petite vé- role. Jean Bauhin affure que quelques- uns en recommandent la poudre à demi- gros , dans une cuillerée de vin, dans l’Es piléple : mais je ne l'ai pas vérifié, 135 PLANTES X VI. À UNÉE , Enule-Campane, H'lenium vulgare C. B. 176. Helenium five Enula campana. 1. B. Tom. III. pag. 108. Affer omnium maximus Helenium dic- tus Inft. 483. Panax Chironium Theoph, Ang, Elenion Trag. 170. O. n’emploie ordinairement que la racine de cette plante, ou fraiche ou féche ou en poudre. Lorfqu’elle eft fraîche , on Ja donne en décoétion dans les prifanes,ou apozèmes Béchiques : elle fair cracher les afthmatiques , & foulage fort ies pulmo- niques. On l’ordonne depuis demi-once jufqu'à une once dans les bouillons : On en fait une conferve, dont ia dofe eft une once. Elle eft très utile dans les maladies de l'eftomac, fur-tout pour les indigef- tions , les crudités, les vents & les rap- ports aigres. Cette racine n'eft pas feule- ment Béchique , elle eft auf Stomachi- que, Hiftérique, & Apéritive : elle di- vife les marieres épaiflies & emporte les obftruétions.C'eft pour cela qu’elle pouffe les regles & les vuidanges fupprimées. On fait macerer pendant deux ou trois jours la racine d’Aulnée dans le vinblanc, & on en donne un verre le matin à jeun BECHIQUES. 139 pendant quelques jours aux filles affligées des pales couleurs. Le fuc de la racine in- fufée dans le vin, ou fa décottion dans certe liqueur , détruit les vers des intef- tins. On prépare un vin en faifanc infufer la racine d’Aunée dans ie mouft ; ce vin eft ftomachal & poufle les urines. Cette racine féche eft Aromatique & fent Pris ; on la donne à deux gros au plus, On faic un onguent avec l’Aunée très utile pour la galle, & pour les maladies de la peau. On y mêle quelquefois le précipité blanc à la dofe d’un gros fur une once d’onguent. L’Aunée eft exrerieurement réfolurive , Parkinfon en recommande la décoction pour Les douleurs de la fciatique , & mè- me pour les mouvemens convulffs, On lordonne pour la colique de poitou, pour l’hydropifie, la cachéxie, & les autres ma- ladies chroniques. L’Aunée diftillée dans l’eau commune, donne un fel volatil, femblable à celui de la corne de cetf, felon le Fevre. L’extrait ou la conferve guérit la colique & la jau- nifle , comme le vin qu'on en prépare, Cette plante entre dans le firop d’Armoi- fe, dans le firop Hydragogue de Cha- ras, le firop Anti-Afthmatique du mème, le Look-Sain , & dans le Look Pectoral. Elle entre auffi dans l'Opiate de Salomon de Joubert, dansle Catholicon fimple 140 PLANTES de Fernel , dans lOnguent Martiatum ; dans l’'Emplâtre de Vigo de du Renou , & dans le Diabotanum de M. Blondel. X VIT. | ERRE/terreftre, Terrette , herbe de Jean, Rondortte. Hedera terrefiris vulgaris C. B. 306.00 Chamaciffus five Hedera terreftris I. B. Tom. II1. Ap. 85. Calamintha humilior folio rotundiore Inff. 194. Malacoci/fos Lugd. 1311. Chameclema Cord. Elatine Brunf. Humilis Hedera corona terre Lob. IC. 613. +. uTElaplanteeftenufage en décoc- tion, oueninfufion , une petite poignée fur une pinte d’eau : elle eft peétorale & incifive ; outre cela elle eft fort apéritive, elle eft aufi vulneraire déterfive. On pré- pare l’Extrait, la conferve & le firop des fleurs & des feuilles ; fon firop eft excel- lent pour l’Afthme, j'en ai vü de très bons effets : la dofe de ces préparations eft la même , que celle des autres de même ef- pece, c'eft-2-dire d'une once pour le firop & la conferve , & demi-once pour l’Ex- trait. Simon Pauli faifoit boire la poudre de cette plante avec autant de fucre détrem- pée dans fon eau difüllée ; & Wiilis La BECHIQUES. 1Af æécommande pour l’afthme, la toux Opi- niâtre & la phufie : 11 l'ordonne depuis demi-gros jufqu'à un gros. Jean Bauhin affure que le Lierre terreftre appliqué en cataplafme,appaile les tranchées des fem. mes en couche : felon cet Auteur fa pou- dre mêlée avec l’avoine fait rendre beau- coup de vers aux chevaux : elle n’eft pas moins utile à ceux qui ont la pouffe, on en met une bonne poignée dans un pico- tin d'avoine. Quelques-uns prétendent que le fuc de Lierre terreftre tiré par le nez, guérit la migraine la plus violente. Cette plante eft uuile dans les ulceres in- ternes, fur-tout ceux de la poitrine & des reins : Lobel l’ordonne pour prévenir la Gourtre & déboucher les vifceres. Le fuc recemment exprimé de cette plante, & cuit avec la graiffe d’une Oie, qui n'ait pas été rôtie, fait un excellent onguent pour la brülure. Ethmuller re- commande encore le mème fuc pris in- terieurement pour les chutes, où on foup- çonne du fang exfravafé ou caillé. Boyle le prefcrit encore , dans quelque véhi- cule approprié pour l’ardeur d'urine, dans les rhumatifmes. La décottion de cetre plante avec un peu de fucre, prife le ma- tin & le foir , éloignée des repas , eft très utile. | Dans la vieile roux & le catharre, le ta? PLANTES remede fuivant eft excellent. Prenez lierré terreftre, hyflope une poignée de chaque, polypode deux onces, fleurs de coqueli- coc une pincée, reglifie une once, fafla- fras derni-once ; le rout infufé dans une inte d’eau chaude : ajoutez yun morceau de fucre de demi-livre, & faites-en pren- dre matin & foit un petit verre & mê- me pendant la nuir, | | L'huile d'olive où on a fair infufertren- te ou quarante jours le lierre terreftre eft très anodine, & appaife la colique ven- teufe à la dofe de crois ou quatre cuille- rées. On pile une partie de la plante, ‘& on l’enferme dans une bouteille qu’on expofe au Soleil ; elle s'y pourrir & fe ré- duit en huile ou fuc épais, qui éftexcel- lent pour les piquures des tendoris. M. Maréchal premier chirurgien du Roi, l'a employé avec fuccès; On fair un siand fecret d’un remede qu'on croic fpécifique pour la folie. Ce -remede feptépare avec une grande quanñ- æité de lierre terreftre amaflé lorfqu'al eft en fleurs, On le fait bouillir dans unega- le quantité de vin blanc & d'huile d'oli- ve. On paffe le tout lorfqu’on ne voir plus que de l'huile,&con garde cette hurle pour en iiabiber des calortes de papier brouil- lard , qu'on applique fur la tête dumala- dk après lavoir race, Il peut y avoir des BEcHIQaUrSs, 14ÿ éas rares & finguliers de manies occafion- nées par Les fuires des maladies , par quel- ques férofités épanchées, par les refte d’un coup ; d’une chute, où un pareil reméde, après avoir été précédé des faignées né- ceflaires , peut réuflir : mais en général 1l ne faut pas avoir trop de confiance à des remedes fi inf£iienrs aux maladies auxquelles on les deftine, Aux grands maux les grands remedes, XVIII. Ÿ ELAR, Tortelle. 1. Eryfimum vulgare C. B. 100. Eryft- mum Tragi flo/culis luteis, juxra muros proveniens Î. B. II. pag, 863, Eryfimum [rio 1. Tab, ic. 448. Hierobotane fæmina Brunf. V'erbena femina & fénapi 7. Trag, 102. Cleome Offavii Ang. Eruca hirfuta , filiqua cauli appreffa Eryfimum ditta , Raii Hifi. 810. | 2. Eryfimum Larifolium majus slabrum C. B. 101. Îrio Apulus alter Levi folio eru- ca Col. part. 1. 265. Sinapi S'ylveftre Mon/pefj:lanum , lato folio ; flofculo luteo , minimo, Siliqua longiffima I. B, Tom. Il. pag. 858. Eryfièmum Monfpef]u- lanum finapeos foliis Rai: Hifi. 812, O. emploie ordinairement la pre. gmiere efpece , & à fon défaut la fecon- Y44 PLANTES | de, pour faire le firop du Chantre, fi ef timé, pour rétablir la voix , & guérirl’en- rouement. Ce firop peut fe faire fimple- : ment avec une forte décottion , ou avec le fuc de la plante & du fucre , dont la dofe eft depuis demi-once jufqu’à une, dans un verre de ptifane peétorale. Le fi- rop d’Eryfimum de Lobel eft fort com- pofé, car outre plufieurs plantes Béchi- . ques, quelques Céphaliques y font em- ployées , favoir , les fleurs de Romarin, de Stæchas & de Bétoine. On fair avec les feuilles & les leurs du Velar une ptifane, en mettant une poignée de la plante fur chaque pinte d’eau réduite à trois demi- fepriers ; on y ajoute la réglifle : ces prépa- rations font excellentes pour la roux invé- térée, & l’embaras du poumon caufé par des marieres épaiflies. Diofcoride recom- mande la graine d’Ery/imum à ceux qui crachent des matieres purulentes Lobel confirme les obfervations de cet Auteur. Le Velar eft un grand réfolutif pour les tumeurs des mamelles, & pour le cancer, fur tout l’efpéce appellée, ÆEry/mum po- Lyceratium , five corniculatum €. B, felon M. Tournefort. XIX. QUES DE POURCEAU,; Fenoüil de Poic. Peucedanum BECHIQUES. 14$ Peucedanum Germanicum C. B. 149. Peucedanum minus Germanicum. I. B. Tom. III. part. 2. 36. Peucedanum Fant- culum porcinum Lob. ic. 781. Peuceda- num Dod. 317. Trag. 881. L ARACINE de cette plante eft ordi- nairement d’ufage ; on la donne interieu: rementen poudre & en décoction; on s’en ferr exterieurement pour nettoyer les plaies & les ulceres. Les Auteurs convien- nent que cette plante eft incifive & apé- ritive , béchique & hifterique ; qu’elle eft propre dans l’Afthme & dans la difii- culté de refpirer , en aidant l’expectora- tion : elle poufle aufli les urines, les mois & les vuidanges. Son fuc épaiffi & réduit en poudre ef très utile dans la toux opi- niâtre fuivant Tragus , qui l’eftime auf pour la difficulté d’uriner , en mèlant cette poudre avec le miel ? fa dofe eft d’une dragme avec ane once de miel blanc. On eftime certe racine pour les ma- Jadies hypocondriaques:elle eft employée dans la poudre Diapraffii de Nicolas, dans l’Eleétuaire Lithontriptique , & la Triphaa magna du mème Auteur. Tom, Z. @ 146 «PLANTES S XX. R os£ÉE du Soleil. Ros Solis folio fubrotundo C. B, 357. Rorida fivè Ros folis major Lob. ic. 811. Solfirora five Sponfa folis Thal, Rorella minor 1, Lab.ic. 816. Li 4 ouTE cette plante eft en ufage pour lafthme , la toux invétérée, & l’ulcere du poulmon : on l’erdonne en infufon jufqu’à deux gros, & à un gros en pou- dre ;on en fait un firop fort eftimé pour les mèmes ufages , qu'on ordonne à une ONCE. X X I. À MANDIER. Amygdalus fativa , fruêlu major C.B. 441. Amygd, dulcis I. B. Tom. I. pag. 174. Amygdalus Tab. ic. 296, Amypda- Le Matth. Lob. Nux graca Çord, Amygda- lus Amara 1. B. L e fruit de cet arbre eft fort en ufage dans la Médecine & dans les alimens ; on le confit étant encore verd avec fon écor- ce : on couvre l’amande de fucre & onen fair des dragées ; on la mange dans les | BECHIQUES. ‘47 meilleures tables , & on l’emploie ordi- nairement dans les émulfons rafraïchif- fantes , au nombre de douze ou quinze fur chaque pinte d’eau, avec les autres femences froides. L'’amande eft pectorale & adouciffante ; l'huile qu’on en tire par expreflion fans le fecours du feu ,; mêlée avec partie égale de firop de Capillaire, ou autre , & fuccée à petite dofe & à plufeuts reprifes avec un petit bâton de réolifle émouffé en forme de brofle , eft un remede très propre pour adoucir Fa- _ creté de la toux opiniâtre, fur-tout pour les enfans. L'huile d’Amandes douces eft trèsano- dine : on en donne avec fuccès pour ap- aifer les tranchées dans la Colique é& dans la Dyflenterie ; on en mêle dans les Juleps adouciffans , à la dofe d’une once avec autant de firop de Nénuphar ou de Pavot blanc ; on en donne aufli dans les lavemens émolliens à deux ou troisonces. Une des meilleures purgations dans la pleuréfie péripneumonie & dans le rhume, eft de donner dans un bouillon deux on- ces de manne , & trois onces d'huile d’A- mandes douces, quand il eft tems de purger. Pour les tranchées des femmes après l'accouchement, on donne avec fuccès une potion faite avec deux onces d'huile Gij 543 PLANTES. d'Amandes douces, une once de firop de 0 | ; capillaire .& autant de fucre-candi en Poudre. Pour les enfans nouveaux nés, les Italiens , fuivant Baglivi , font une panacée de ce fruit. Les Amandes ameres font déterfives & apériuives ; elles emportent les ebftruc- tions du foie , de la ratte & du méfentere, {elon Sirnon Pauli, nd din “é. Leur huile eft propre à dérerger l'hu-. meur épaiflie dans la cavité des oreilles , 4 qui caufe fouvenc la furdité & les fifile-w mens ; mais il n’y en faut pas trop imetire, « de peur de caufer un relichement à law membrane du tambour. J. Bauhin , après Marcellus Virgilius , affure que les Amandes 4ameres font un mortel poifon pour les chats, & après” Lutzius, qu’elle tue aufli les poules : on en dit autant des renards. La gomme d’Amandier eft aftringente, & par fa vifcoficé elle adoucit les tran- chées de la dyffenrerie ,prife en diflolus« tion , dans une décoction aftringente, XXIL Puis) Ficus communis C. B. 457. Ficus I. B. Tom. I. pag. 128. Rai Hifl 1431, Ficus palfs vel carica Offic, | C2 BECHIQUES. 49 re figues s’emploient dans les pti- fanes pectorales avec les fruits fuivans : on en met cinq ou fix fut chaque pinte d’eau qu’on fait bouillir légérement. On s'en fert auf dans les fluxions fur la gor- ge & fur laluerte , en gargarifime & bouil- lies dans du lait. Elles font propres à adou- cir la roux & les rhumes opiniätres. Pour l’enrouement & l'extinction de voix, on laifle macérer les figues féches dans de bonne eau - de- vie. On en exprime la teinture pour y mettre le feu , & la laifler brüler à l'ordinaire : certe liqueur eft alors excellente prife par cuillerées. Les - fommittés d’hyflope jettées dans la dé- coction de figues route bouillante , & infufées enfuite font une boiflon excel- lente pour l’afthme. L'eau où les figues ont maccré eft utile dans les douleurs de reins, foupçonnées de gravelle. Ché- neau affure que les tiges de figuier , dé- coupées au poids d’une livre & bouillies dans une livre de vin , mêlé avec une li- vre & demi-d’eau, font un bon fudorifi- que , à la dofe de quatre onces le matin pour les hydropiques. Baglivi dans fa Pratique, donne les feuilles du figuier fauvage , pour un fpé- cifique dans la Colique : demi-gros de Gui; xço PLANTES ; la poudre des feuilles féches de ce figuier . qui croît dans les champs, & non de » celui qui vient dans les murs , mêlé avec | un fcrupule de feuilles fêches d’orme, » donné au malade dans un peu de bouillon … calme auflitôt la douleur. Lorfque les figues font appliquées exté- : rieurement, elles font réfolunives & émol- . lientes. Tout le monde fait que les figues fraiches font très agréables au goût ; on les mange aufli féches , & on en faitun fi- rop propre pour les maladies dupoulmon, Éthmuiler , Sennert , Foreftus & A. Minfict confirment par leurs obferva- tions , que la décoction des figues & des raifins fecs foulage dans la petite vérole & la rougeole, ceux qui ont mal à la gorge. Les figues rôties & mifes en poudre avec un peu de miel , font un onguent excel- lent pour les engelures ; étant appliquées far les hémorroïdes'elles en appaifent la douleur & l’inflammation. Le fuc laiteux des feuilles de Figuier eft très cauftique & dangereux. Une Dame en ayant mis plufieurs fois de fuite fur un poireau qu'elle avoit à la paupiere inférieure , s’étoit attiré une violente inflammation ; laquelle jetant un peu de pus , étoir dé- générée enulcére rongeant,quiavoit man- gé la paupiere inférieure , & une portion des mufcles de l’œil qui éroit tout à nud. Voyez Garidel fur la caprification & BrcHrIQUErSs &15t maturation des figues & pour lé mauvais ufage des précoces. XXIII. : EE | On emploie ces fruits dans les Apozë- mes & dans les ptifanes qu’on ordonne pour les rhumes ; dans les fluxions de poi- trine , & pour la roux opiniatre. Trois ef- peces de Raïfin font en ufage dans la Mé= decine , favoir : 1. Viris Apiana C. B. 298. Paf]ule ma- iores feu Uve Maffiliotice quorurndam 3. Uva mufcatela Car. Steph. Prad. Rajt. 342. Mufcats de Provence. 2. Uya paffa major , Bouaros Graecis C. B, 299. Paffule maxime feu Damafcene , zibede dicte Schr. Uve zibede Tab. ic. 89. Raïfinsde Damas. 3. Uve Paffe minores, vel Paffule Co= rynthiace.C. B. 195, Paffulz Trag, 105 4: Raïlins de Corinthe. O. fe fert plus ordinairement des deux premieres efpeces:on monde les rat- fins fecs de leurs pepins , qui ont quelque faveur auftere & ftiprique , & on en met une petite poignée fur chaque pinte de ptifane ; on emploie les Raïfins comme les Figues dans la Médecine & dans les G'iv xsz PLANTES alimens ; ils entrent comme eiles dans les firops compofés , préparés pour les mala- dies de la poitrine ; comme dans le firop Anti-afthmatique de M. Daquin, dans celui d’'Eryfimum de Lobel, dans celui d'Althæa , &c. Les Raïfins de Corinthe entrent dans les ptifanes peétorales, demi- once pour une pinte d’eau ; on compofe avec cette efpece deraifins , un firop La- xatif, qui en retient le nom , & qu’on appelle Syrupus paffularum laxativus : le Séné & la Manne en font la vertu purga- . tive ; on l’ordonne jufqu’à deux onces. Les feuilles de la Vigne font aftrin- gentes ; les Anciens fe fervoient de leur fuc pour arrêter la dyflenterie & le cours de ventre. Quelques Modernes donnent la poudre des feuilles vertes féchées à l'ombre , au poids d’un gros pour la dyf- fénterie des Soldats : les ans préferent le mufcat. Une pincée de poudre de feuilles deR aïfins mufcats prife dans un bouillon, modere les pertes des femmes : le fuc de la vigne qui coule dans le primtems eft deterfif , propre pour les dartres &les dé- mangealfons de la peau. On prétend que pris intérieurement avec du vin , ileft diurétique & propre pour la gravelle. Le verjus tempere l’ardeur de l’eftomach, arrête les cours de ventre bilieux , & ré- tablit l'appétit. A la dofe de trois ou qua- tre onces dans un bouillon de veau , il BECHIQUES. 153 puroe doucement , convient dans les en- gorgemens du foie, & guérit la jauniffe, Un nouet de cendre de farment de vigne dans une ptifane apéritive, diflippe la boufliffure. La mème cendre pafñlée par le tamis, bouillie enfuire dans du vin blanc , dans lequel on trempe des fer- viettes qu'on applique fur les parties affli- gées d'éréfipele , les guérit en peu de tems. Une perfonne charitable envers les pavres malades , m'a communiqué ce re- méde qu’elle a employé pluñeurs fois avec fuccès. Les Raifins fecs nourriffent & engraif- fent, felon Riviere, en y joignant les amandes : ils font propres pour la ca- chéxie , pour l'hydropifie & pour lâcher le ventre. Leur pulpe mêlée avec un peu d'huile rofat ;, nous fournit un onguent bon pour meurir les furoncles malins , & adoucir la douleur de leur inflammation. Zacutus Lufiranusaffure , que la fumée de la décoétion chaude des Raifins qui fe pourriffent étant pendus au plan cher, reçue par bas, fait fortir l’enfant mort. Le vin cuit, le Sapa, Defrutum, Ca- renum , Sireum des Anciens , ne font dif- férens que par le dégré de cotion du moût , & une différente efpece de rob. Le vin euit eft béchique , & convient mieux aux tempéramens froids, & humides, Gv 154 PLANTES qu'aux bilieux & aux mélancoliques , qui font fort fujets à des obftruétions de vif- céres. Les Coinos confits avec le rob, le ren- dent aftringent, felon du Renou. Le Ré- finé eft fait avec des Raïfins bien mürs, que l’on exprime aprèsune forte coction , pour en tirer le fuc qu’on fait épaifhr en confiftance de Miel : felon cet Auteur ik eft prapre pour les fuxions de la bouche ; par fa ftipriciré, 1l déterge & mondife. La Maivoife eft une efpece de Care- Aaum où Vin œut ; c'eft du fuc de mufcars ou de leur moût , dont on fait confumer fur le feu la troifieme partie. La véritable vient de Candie, & de quelques endroits de la Provence. Le marc des Raïifins encore chaud eft propre à difliper les douleurs du Rhuma- tifme, & de la Sciatique : on couvre les parties malades du marc & on y faitrefter le malade pendant une heure. On fait qu’il y a quantité de vins qui fe préparent dans la Pharmacie par l'in- fallon des plantes dont ils tirent la rein- ture & la propriété ; tels que Les vins d’Abfinthe, de Sauge, d’Euphraife , d’AÏ- kekenge,de Canelle & de Sucre ; appellé Hyppocras &c. On emploie aufli le moût pour faire -ææs fortes d’infufons , & on laifle fer- BECHTQUES. 15$ enter les plantes avec le Raïfin, poux en faire ces forres de vins Médicinaux. On fait que le vinaigre qui n’eft autre chofe qu’un vin dont les particules fali- nes acides tiennent comme liées & en chaînées les parties fpiritueufes & ful- phureufes , d'ou vient fa faveur , eft épa- lement utile dans la cuifine & dans la Pharmacie ; & que dans la pefte & les maladies contagieufes , on l’emploie avec fuccès, lorfqu’on y fair macérer & infu- fer les plantes cordiales & aléxiraires , relles que la Rue, Le Scordium , l’Angeli- que, la Carline, l’Impératoire &c. On fait auffi qu'une éponge préfentée au nez Jorfau’elle eft imbue de ce vinaigre, eft un meilleur préfervatif que l'Eau de la Reine d'Hongrie, pour ceux qui font ex- pofés à fréquenter ces fortes de malades. On fait un firop dont le vinaigre eft la bafe , avec les Framboifes & les Grofeil- les, au fli agréable qu’utile dans les fievres putrides, | On emploie le vinaigre pour dimi- nuer letrop d'embonpoint des perfonnes graffes ,comme l’a obfervé Borel ; mais Ja fâcheufe expérience des perfonnes du fexe , qui par un goût dépravé, en boi- vent avec excès, fait aflez connoître com- bien fon ufage immodéré eft pernicieux', puifqu'on en voit tomber dans une mai- G vj #56 PLANTES greur & un défflechement qui les conduir à la phryfie & à la mort. Le meilleur vi- naiure eft celui qui vient du meilleur vin : car le vin tourné ne peut faire de bon vi- naigre. Le vin fournit encore à la Médecine deux matieres très uriles, le tartre & la die de vin. La Chymie nous apprend que le tartre n’eft autre chofe , qu’une concré- tion dés parties rerreftres, fulphureufes & falines , mêlées avec un peu de phles- me , faite par le fel acide du vin , fur la furface intérieure des tonneaux. On tire de cette matiere plufieurs excellens re- medes par le fecours de la Chymie; les plus ordinaires font la crème de tarte, le fel fixe, le tartre foluble , ou fel végé- tal &c. Par la calcination de la lie de vin , on tire la cendre gravelée , laquelle eft utile à plufieurs Arts , entr'autresà la ceinture, & qui fournit un fel , qui, mêlé avec la chaux, eft un excellent cauftique propre à la Chirurgie, & préférable , fuivant quelques Chymiftes , à celui qui fe fait avec la fonde. On tire par la diftillation, l'efprit qui eft retenue dans le vin & qui eft d’un ufage très néceflaire dans la Phar- macie & dans la Médecine. C'eft le diffol- vant des Réfines , des Baumes , des Aro- mates, & en général de toutes les fubf- BECHIQUES. IST tancés donron compofe les Elixirs. Il eft la bafe de l’Æcher , liqueur très fpiritueufe & volatile , qui calme Îles mouvemens convulfifs , mais dont il feroit aufli dan- gereux de trop ufer que de celle dont elle ft tirée. L’Efprit-de-vin rectiñié eft un puiffant réfolutif dans le Rhumatifme , la para- lyfe , l'engourdiffement & les autres ma- ladies occafionnées par la diminution du mouvement. XXI V. P. MMIER de Renette. Malus fativa fruëlu fubroturdo e viridi palefcente acido dulci Inft. 634. Mala Prafomilia C.B. 433. O,. préfere le fruit de cétte efpece de pomme pour faire la gelée & le firop qu'on donne aux malades pour adoucir les acretés de la gorge , & l’enrouement. Les pommes font peétorales , elles appai- fent la foif & la toux ; elles font cracher : on en met une ou deux coupées par rouelles , dans les ptifannes Béchiques & rafraïchiflantes. Il y a plufeurs prépara- tions différentes du firop de pomme, fur- tout de celui qui eft compofé. Celui qui eit le plus en ufage, eft le firop de 155 PLANTES. pomme du Roi Sapor ; dans lequel ows tre les fucs de pomme , de Bouroche & de Buglofe ; les feuilles de Séné , le Tar- tre foluble , le Safran & le Sucre , font employés. On doit juger par-là qu’il eft plutôt purgauf que béchique : auf l’ordonne-t on ordinairement à une once dans les infufons ou potion purgatives, Le fitop de pomme compofé magiftral , & celui qui eft compofé avec l’Ellebore , font encore plus chargés de drogues ; on. en peut voir la difpenfation dans la Phar- macopée univerfelle de Lemery,pag.172. 183. Le fuc de pomme mêlé avec le Saffran, eft un remede propre contre les vers. Il entre dans la confection alkermes. La pomme bouillie dans l’eau-rofe ou d'euphraïife , ou dars du lait, eft excel- lente pour calmer l’inflammation des yeux : quelques uns emploient à cer ufa- ge la pomme pourrie , d’autres la chair ou moëlle de la pomme raclée & érendue fur un linge & appliquée fur les yeux. Si- mon Paul, fur lexpérience d’une Dame, affure que la pomme pourrie cuire fous la cendre , & appliquée en cataplafme , ar- rette le progrès de la gangrene. Taberna: Montanus fourient que l’eau diftillée des fleurs du pommier , eft propre à difliper les rougeurs du vifage en s’en baffinant, Je ne parlerai point ici du cidre, l1- USE Nr. ee ve B£cHrQqueses. 159 queur auf agréable au goût qu’utile pour la fanté. On en fait un firop fort bon pour la poitrine. Le cidre convient aux gens maigres & menacés de marafme.Voyezle Traité des. Alimens de Lémery ,pag.504- XX V. J. JUBIER. Jujubes. Jujube majores oblonge C. B. 446. Zi- zipha fativa I. B. Tom. I. pag. 40. Zizi- phus Dod.807.Rutila Jonff. Jujuba Offic. L e fruit de cet arbre qui croit en Pro- vence vers Foulon , eft fort eftimé pour les maladies de la porrine; on en met une douzaine dans une pinte de prifane ; on l’ordonne communément avec les Se- beftes, les Dattes, & les autres fruits pectoraux ; maïs 1] faut prendre garde à la dofe , car au lieu d’une prifane lécere, qui fe diftribue facilement dans le fang pour le délayer , on fait fouventune décottien trop épailfe & trop chargée , laquelle dé- goute un malade , fatigue fon eftomac & le gonfle, & par conféquent augmen- te fouvent l’oppreflion & la difficulté de refpirer , loin de l’adoucir : quand la pri- fane fe trouve trop épaifle , il faut y ajou- ter de l’eau. Les Jujubes entrent dans la plupart des firops compofés qu'on prépare 160 PLANTES pour le poulmon ; entr’autres dans celui qui en retient le nom , qui eft de la com- poftion de Méfué, dans le firop d'Hyffo- pe, dans le Looch fanum & dansle Léni- . tif fin. PLANTESETRANGERES. XXVE EPS Sebeflena domefhica C. B. 446. Mixa _ five febeflen I. B. Tom. I. Pare, 1. pag. 197. Sebeflen Trag. 1011. Myxa Dod. 806. Prunus Sebeflena Lugd. 359. Myxa- ra. Myxaria. Prunus Malabarica fruitu racemofo , calyce excepto Raiï Hift. 1563. Widimaram Hort Mal. ï he E s Sebeftes font les fruits d’un arbre qui croît en Afie ; on nous les apporte de Syrie & d'Egypte: la décoction d'une once ou deux dans chopine d’eau avec la manne & la cafe, eft un purgatif doux quiconvient dans les maladies du poul- mon , car ces fortes de fruits font laxatifs comme les pruneaux. Ils font adouciffans, émolliens, propres à modérer l’âcreté des humeurs ; aufli les ordonne-t-on avec fuc- cès dans les catharres , les Auxions de poi- BEZCHIQUES. 161: trine , la roux , le rhume & dans l’ardeur d'urine. Onles mêle en nombre égal avee les Jujubes dans les ptifanes pectorales. Ils entrent dans le Lénitif, & dans l’Elec- tuaire qui porte leur nom. XX VII. LES Daüili Officin. Palmule, Caryote ; Carotides ; Phenicobalanti , fruülus palme. Les Dattes font les fruits d’une efpece de Palmier qui croït en Afrique & en Egypte, dont voici les noms. Palma major C. B. 506. Palma Raiz Hift. 1252. Palma Daililifera major vul- garis Jonft. Palma five Dachel Alp. Æg. 28. Phenicobalanus quorumdam. O N emploie ordinairement les Dattes dans les ptifanes peétorales, au nombre de dix ou douze pour deux pintes d’eau, après les avoir mondée de leur noyaux. Elles font propres dans les cours de ven- tre , comme adouciffantes & légérement aftringentes & déterfives. Elles fournif- fent un aliment aflez doux, lorfqu’elles font fraîches & nouvelles : des Peuples entiers s’en nourrillent dans l'Orient, & les Solitaires de la Paleftine n’avoient 162: PLANTES gueres d’aatre aliment, fuivantleurs Hif- toriens. La pulpe ou la chair des Datres cuite dans l'Hydromel , & pañlée par le tamis , eft la bafe de l’'Eletuaire Diaphé- nic, dont la vertu purgative dépend de Ja Scamonée & du Turbich : fa dofe eft jufqu’à une once en lavement, plus com- munément qu’en potion. XXVIII. Por Piflacia peregrina, fruttu racemofo , five Therebinthus indica Theoph.C.B.401.Pif- tacia I.B. Tom. I. pag. 175. Nux Piflacia Park. Raii Hift. 1682. Fiftici Lem, Drepg. L E Piftacier eft un arbre qui croit en Perfe & en d’autres lieux de l’Afe:on l'éleve aifément dans la Provence & dans les Pays chauds. Son fruit appellé Pifta- ches , eft en ufage dans la Médecine comme dans les Alimens; on en ordon- ne jufqu’à une douzaine dans une pinte d'émulfion peétorale , avec les amandes & les pignons blancs ; on les couvre de fucre, & on en fait des dragées: elles font fort nourriflantes , & très agréables au goü:. | BECHIQUES. 163 | FFE Goffipium frutefcens femine albo C. B. 430. Xylon five Goffipium Herbaceum 1. B. Tom. I. pag. 343. Bombax Offcin. Cottus feu corta & Bombax Serapioni. XXIX. L. Cotton croit en Egypte, en Syrie & dans les Ifles de Chypre & de Candie, 1l croît aufli abondamment dans les Ifles de l'Amérique. Sa graine eft en ufage pour les maladies du poulmon ; fa dofe eft depuis deux gros jufqu’à demi-once dans chopine d’ Jr Fa pour adoucir a toux & faciliter le ni iencae 2i elle eft aufli aftringente ; & propre dans la dyffen- terie & hi cours de ventre. On la donne avec fuccès dans le crachement de fans. XXX. 1 Re Bençoim Offic. Belzoënum C. B. 03. Bilzcè, Belzgoim , vel Belçuinum vuloé Lugd. 1781 Benjudeum Ruel. 721. Breh vinum Linfc. Benivi Garc. Cluf. Exor. 155. Benjoinum cujus arbor folio cirri 1. B, Tom. III. Part. 1. pag. 320. Arbor Virgi- niana citrie vel limonis Bençoinum fun dens Hort. Armnfi, 164 PLANTE.Ss Le E Benjoin eft une gomme réfine très- odorante , laquelle entre dans la compo fition des parfums les plus précieux : On nous l’apporte des Indes Orientales, de Sumatra & de Siam; on en trouve chez les Droguiftes de deux fortes : celui qui eft en mañle grenue eft le commun; le plus rare eft en larmes, d’une odeur plus douce & plus aromatique. Les prépara- tiens du Benjoin fontles fleurs, la teinture avec l’efprit-de-vin, & le magiftere; la dofe des fleurs qu’on ordonne avec fuccès dans l’aftme & dans la difficulté de ref- pirer, eft depuis fix jufqu’à dix grains dif- fous dans deux gros d’eau de Canelle or- gée , & quatre onces d’eau de Coquelicoc ou de Tuflilage : on y ajoute une once de firop de Guimauve , de Capillaire , ou autre pour faire une potion Béchique & Expectorante : 1] faut'obferver de ne pas ordonner une trop forte dofe de fleurs de Benjoin , car le felâcre volatile qui domi- ne en elles, eft capable en augmentant le mouvement des humeurs , d'augmenter la toux au lieu de l’appaifer. Le Benjoin eft aufli fudorifique , & propre dans les rhumatifmes & dans la {ciarique. La teinture de Benjoin fe don- ne depuis demi-gros jufqu’à un ; & fon magiftere à un fcrupule au plus. Il entre BECHIQURrS. 165$ dans la Poudre Céphalique odorante de ÇCharas , dans les Trochifques Apte Mofthats ; on s’en fert aufli pour faire la Poudre à embaumer les corps ; 1l entre encore dans l’emplatre ftomachique & céphalique , & dans la Pomade ordinaire des boutiques. Dis, Polygala caule fimplici ereëlo , folris eyato - lanceolatis alternis integerrinis , racemo terminatrice ereto Gron Flor. Virg. So. Polygala virginiana , folus oblon- gis , floribus in thyrfo candidis , radice alexipharmacé , Milleri. XXL ii Sénéka ou Po/ygala virginiana eft une racine grife en dehors,blanche en de- dans, fort entortillée, de la groffeur d’une plume d’Oye qui vient de la Virginie, où elleett fort connue des Sauvages , comme fpécifique certain contre la morfure du ferpent à fonnerttes. Suivant le Docteur Tennent, Médecin Ecoflois , qui pratiquoit à la Virginie vers 173$ ; dans fa Lettre addreflée au Docteur Mead à Londres, cette racine contient un fel actif , atténuant, enve- loppé dans un principebalzamique , d’un 166 PLANTES goût très piquant mais qui ne fe dévelop. pe pas d’abord. Elle eft diurétique, dia- phorérique , purgative, & quelquefois émétique mais plus rarement , à moins qu'on ne la donne à double dofe. On peut ne la rendre que diurétique & Dia- horétique en y ajoutant des abforbants , de l’eau de Canelle affoiblie, des yeux d'Ecrévifle &c. Nous avons cru devoir ranger cette racine parmi les remedes béchiques & exotiques, parcequ’elle eft très atténuan- te , facilite puifflamment l’expeétoration , & convient principalement dans certai- nes pleuréfies & fluxions de poitrine. Le Doéteur Tennent s’en fervoit de trois manieres différentes ou en poudre à la dofe de 3 s grains, & alors elle agifloit plus lentement, ou en teinture dans du vin d'Efpagne , ou en décoétion dans de l’eau. La décoction fe faifoit en prenant quatre onces de la racine concaflée , & la faifant bouillir dans une pinte d'eau réduite à moitié. La dofe étoit de trois cuillerées réitérées de quatre en quatre heures, jufqu'à ce que les crachats, la fueur, les urines devenues plus abon- . dantes , le malade füt foulagé. Il faifoit toujours précéder une faignée de dix onces, Il préparoit la teinture avec quatre onces de la racine concaflée mife dans BECHIQUES. 167 une pinte de vin d’Efpagne , fur les cen- dres chaudes pendant fix heures. La dofe étoit aufli de trois cuillerées ; & fuivant les obfervations inférées dans la Lettre au Docteur Mead , 1l paroit que le Docteur Tennent a employé par prédilection , la teinture , & avec raifon. L’eau tire beau- coup moins que le vin fur les racines gommeufes , aromatiques & réfineufes. Pour nous qui avons employé certe ra- cine toujours avec fuccès , depuis 1742 que feu M. Orry alors Controleur Géné- ral nous en avoit donné une grande quan- tité , nous fommes éronnés des dofes dont ufoit le Médecin Ecoflois. Nous nel’avons jamais donnée en fubftance qu’à la dofe de 12ou1$ grains ; en décoction qu'a la dofe d'une once,& nous faifions conftam- ment la décoétion avec une chopine de vin blanc leger & autant d’eau à un tiers tout au plus de réduction ; obfervant d’en donner quatre onces, ‘toutes les quatre heures. Les malades fe plaignent d’un goût de poivre qu'il leur refte dans la gorge , ce qui exige quelques cuillerées de Looch blanc ou d'infufon de Guimauve pour adoucir. Il faut obferver (& cette obfervation eft conforme à celles du Doéteur Ten- nght ) que ce remede convient beaucoup 168 PLANTES mieux dans les fauffes pleuréfies, & fauf fes Auxions de poitrine , appellées Norhe,, que dans les pleuréfies féches & inflam- matoires. Les premieres, qui font les plus fréquentes & mème prefque toujours épi- démiques , viennent dans un tems froid & humide , après un Hiver tempéré, ou après un Eté chaud & humide , auquel” fuccéde un froid inattendu , mais lorf- que les pleuréfies font occafonnées par un froid piquant accompagné d'un vent. de Nord fec & opiniatre; la racine ne convient nullement. Voici comme le Médecin Ecoflois s’eft conduit,& en général nous ne nous fom- mes pas éloignés de fa méthode. La maladie conftarée par un friflon, | un point de côté, de la fievre, de la dif- ficulté de refpirer , une toux fréquente 8 vaine , il faifoit tirer dix onces de fang du bras ; une heure après il faïfoit pren- dre trois cuillerées de la ceinture , & con- tinuoit jufqu’à ce que les fymptômes fe calmaflent. Lorfque ces mèmes fymptô-" mes fe réveilloient , il recouroirt a la fai-« -gnée & rout de fuite à la racine. | Je crois qu’il feroit mieux de ne don ner ce remede qu'avant le trois de la ma ladie ou après le cinq pour hâter & faci-M Jiter l’expeétoration. Tout le monde fait“ que dans les faufles pleuréfies , la fai-" gnée. | um | BECHIQUES. 168 gnce eft moins néceflaire , tandis que dans les vraies elle eft l'unique remede. 11 ne faut pas croire que cette racine merveilleufe ne convicnne que dans les pleuréfies. Elle eft bonne dans les Hydro- pifies , ainfi que l'a obfervé M. Bouvarc dans un fort bon Mémoire donné à l’A- cadémie, en 1744. Elle convient dans l’afthme, dans la goutte , dans les rhuma- tifmes goutteux , & dans tous les cas où il eft avantageux de divifer la lymphe, & d'arténuer la partie trop mucilagineufe du fans. 11 faut obferver que fi le Docteur Ten- nent donnoit à la Virginie quatre onces de la racine de Sénéka pour une pinte de teinture, tandis qu’en France nous n’en employons qu'une once ; c'eft parceque les racines aromatiques féchées ont plus de vertu que celles qui font fraîches , ‘ainf qu’elle étoit employée fur les lieux. Dans la Mariere Médicale de M. Geof froy , il eft parlé du Sénéka. Cet Article bien fait eft de M. Bernard de Juflieu; M. Geoffroy mort en 1730, ne pouvoig avoir connoiflance de cette racine. Ÿ XXXIL D à: Arundo Saccharifera C. B. Hern, 1104 Tome I. H 170 PLANTES. Arundo Saccharina I. B. Tom. Il. pag. 531. Raï Hifi. 1178. Arundo 6 calamus Saccharinus Tab. ic 257. Mellicalamus Cord. Cannamellea Caf. 182. Sacchar, Saccharum , Zucharum , Tabaxir , Mel arundinaceum , Mel Canne Lem. Dog. Tacomarce Pif. 108, id A Canne à Sucre, ou Cannamelle, eft une efpece de rofeau qui croît naturelle-. ment dans les Indes , au Brefl, & dans: les Ifles Antilles. Le fuc exprimé de ces: Cannes eft leur fel effentiel mêlé avec: une petite portion de foufre qui s'appel-. le fucre : on le prépare dans le Pays, &: on le puriñie avec l’eau de chaux & les blancs d'œufs. Après l'avoir cuit en une: confiftence raifonnable, on l'appelle Mof- covade erife ; cette Mofcovadepurifiée de nouveau , fe nomme Caflonade, & fert aux Aporiquaires & aux Confifeurs pour! leurs Conferves, Sirops, Confitures, &c, Le fucre en pain eft une purification de la Mofcovade grife avec les blancs d'œufs & la chaux , & verfée enfuite dans des moules. Ce fucre extrèmement purifié pat des clarifications réitérées,s’appelle Sucré Royal : plus il eft rafñiné, plus il eft dé: pouillé de fes foufres grofliers , & par: conféquent plus 1l fe candit &'fe criftalli: fe aifément ; c’eft pour cela que les con: BECHIQUES. 171 fitures faires avec la Caflonade fe candif- fent moins qu'avec le fucre. Les préparations de fucre en ufage dans la Médecine font. 1°. Le Sucre rouge ou la Chypre , qui eft une efpece de Mofco- _vade faite des Sirops des Sucres en pain: on l’ordonne à une once dans les lave- mens, fur-tout aux enfans qu'on foup- »Çonne d’avoir des vers.2°.Le Sucre Candi qui eft un fucre criftallifé qu’on emploie communément pour adoucir la toux & les âcretés de la gorge & de la poitrine, dans le Rhume. 3°. Le fucre d'Orge qui - eft un fucre diflout dans l’eau d'Orge , ou . dans l’eau fimpie , lequel-étanttrès cuir, fe forme en barons lonss de la groffeur du doigt. 4°.Le fucre vors, appellé Pénides, Epénides , ou Alphænix, qui eftun fucre ‘cuit comme le précédent, & réduit en pare , ou feul , ou avec l’amidon , qu’on forme enfuite en bâtons tortillés $°. Le Sucre Rofat ainfi nommé parcequ'on emploie l’'Eau-Rofe pour le difloudre , lorfqu'il eft bien cuit. On le met en gre- nailles ou en tablettes; on le préfere au Sue crecommun pour mettre dans le petit-lair, Le fucre entre dans plufieurs Compo- fitions, Tabletres , Sirops, &c. comme auffi dans plufeurs Alimens , dont il eft un affaifonnement de mème que le Sel ; en doit en ufer avec une égale modéra- tion, H ij 172 PLANTE.:S XXXIII. Prius Ananas aculeatus , fruëfu ovato , carne. albidä. Plum. Ananas aculeatus , fruëtu pyramidato , carne aured. Plum. Ananas folio vix ferrato, Boerh. ind. A. 21. 83. Ananas lucidè virens , folio vix ferrato , Hort. Elth. Ananas aculeatus , frutu pyramidato vireftente ; carne aure&, Ana- nas fruit ovato ex luteo virefcente , carne luted, L. ANANASs eft un fruit délicieux fait pour la table des Rois & des Heureux du Siecle. Né dans les Indes Orientales , tranfplanté dans les Occidentales & en- fuite en Europe, où il n’eft venu qu'avec les fecours des Serres chaudes , & d’une culture difpendieufe & recherchée , 1l faut trois années au moins pour voir fa tige fleurir, & près de fix mois pour la voir au point de perfection. Ce fruit efk, d’abord verd, & enfuire en muriffant il jaunit d’une belle couleur orange. Les _ plus beaux ont près de huit pouces de hauteur & douze de circonférence. On: les mange coupés partranches, & trempés dans un peu de fucre où même fans fucre. Son goût eft mêlé de celui du citron, de BECcHIQUES. 175 la lime douce , de l’orange , & furpalle tous ces fruits par fon odeur & fa faveur. Ce fruit n’eft pas feulement agréable au goût, il eft aufli fort falutaire. 11 facilite la digeftion fans la précipiter ; 1l tanime l’eftomac , fans l’échauffer. On en fait un firop très bon pour la coqueluche des en- fans. James, dans fon Dictionnaire Univer- fel de Médecine, dit qu’on tire par ex- preflion le fuc de l’Anañas , & qu'onen fait un vin excellent , qui vaut prefqué la Malvoifie, & qui enivre. Il eft propre pour fortifier le cœur, pour réveiller les efprits ; 1l arrère les naufées , 1l excite les urines, Les femmes enceintes doivent s'en abftenir , car il les feroit avorter , au raport du même Auteur. Lémery ajoute qu'on confit les Ananas fur les lieux , pour envoyer par-tout , & que cette confiture eft propre pour ré- veiller la chaleur naturelle , & pour for- tifer les perfonnes qui font d’un tempé- rament foible. Michel Bernard Valentinus , dans fon Hiftoire réformée des Plantes Exotiques, rapporte d’après Cleyer que l’Ananas palle pour être un diurétique & un lithontrip- tique très puiffant, H ii) 174 PLANTES. PLANTES BECHIQUES, qui font raportées dans d’autres Claffes. P OLYPODE, fa racine & fes feuilles fe fubftituent aux Capillaires. Voyez la Claffe des Plantes Hépatiques. Guimauve, Althea, fa racine , fes fleurs & fes fommités font d'un ufage très familier dans les prifanes peétorales. Voyez la Chffe des Plantes Emollientes. Bouillon blanc, Verbafèum. Ses Aeurs s’emploient par pincées dans les infufions qu'on ordonne pour adoucir la toux, & les âcretés de la Poitrine. Voyez ci-après la Clafle des Plantes Emollientes. Grande Confoude , Symphytum , fa racine en conferve avec le miel blanc, ou en ptifane, eft très utile dans le cra- chement de fang & dans les ulceres du poulmon. Voyez la Clafle des Herbes Vulnéraires , au Chapitre des Aftrin- gentes. Fousere, fes feuilles en prifane fe fubf- tituent aux Capillaires. Voyez ci-après les Plantes Hépatiques. Iris de Florence, fa racine fécheentre dass plüfieurscompofirions deftinces pour l'afthme & pour les autres maladies de la BECHIQGUES, 174 poitrine. Voyez ci-devant la Clafle des Plantes Purgarives. Cerfeuil d'Efpagne, Myrrhis, fes feuil- les féches , fumées comme celles du Ta- bac , paffent pour être propres à l’afthme. Voyez la Clafle des Plantes Hépariques. Marrube blanc, Praffium , fes feuilles & fes fleurs en firop ouen puifane , fone très propres à exciter le crachar, & foula- gent les Afthmatiques, Voyez ci-après les Plantes Hyftériques. Paquererre & Marguerite, Bellis ma- jor & minor. Les fleurs & les feuilles de ces Plantes conviennent en ptifane & en infufion dans les ulceres du poulmon ; auffi-bien que plufeurs autres Vulnéraires Aftringentes. Voyez la Claffe qui traite des Vulnéraires , au Chapitre des Aftrix- gentes. Pié de veau , Arum , fa racine fraîche mife en conferve avec le miel blanc, & prife à demi-once , excite les crachats, & foulage dans l’afthme. Voyez les Plantes _ Hépauiques. Orrie , Urrica , les grappes de fleurs en conferve , appaifent le crachement de fang, aufli-bien que le fac épuré de fes feuilles bù à deux ou trois onces. Voyez ci-après les Plantes Vulnéraires au Cha- pitre des Aftringentes. Véronique, les feuilles & les fleurs H iv 176 PLANTES de cette plante, que quelques-uns ont appellée le Thé de l’Europe, fe prennent en infufion comme le Thé, dégagent le poulmon des Afthmatiques & les font cracher. Voyez la Claffe des Plantes Val- néraires au Chapitre des Aftringentes, Scabieufe, l’eau diftillée de cette plan- te à trois ou quatre onces,& l’infufion de fes feuilles & de fes fleurs , procurent une expectoration facile dans la pleuré- fie. La plüpart des Plantes Diaphoréti- ques font le même effer. Voyez la Clafle des Plantes Diaphorériques. = Saffran , Crocus , une pincée de fes fleurs infufée dans un demi-feprier de jait , eft un bon remede pour Le rhume & pour les Pulmoniques. Voyez ci-après les Plantes Hyftériques. Oliban , une dragmeen poudre enfer- mée dans une pomme, ( qu'on aura creu- fée pour cereffer , & cuite enfuite auprès du feu, ) fait fuer dans la pleuréle , & foulage confidérablement les malades. Voyez ci-après la Claffe des Plantes Dia- horétiques. Ariftoloche, fa racine en poudre à une dragme , fait le même effet que celle de Flris dans l'Afthme. Voyez les Plantes Hyftériques. Calament , l’infufon de fes feuilles & de fes fleurs , n’eft pas moins utile dans la BrzcCcHIQUES: 177 touxopiniatre , & pour faire cracher , que celle de l’Origan , du Pouliot, de l'Hyf- fope, des fleurs de Stæchas & de quelques autres aromatiques. On en fait un frop excellent pour l’afthme , pour la difhculré de refpirer : & pour les autres maladies du poulmon qui font caufées par une pi- tuite ou lymphe épaiflie dans les bron- ches de cette partie. Voyez ci-après la Clafle des Plantes Céphaliques. . 20 C:# à 2C2(C4*> G 5 AFAAT AA TANTAAE AE TAT TAF AAF AAË TAF 1x TROISIEME CLASSE. DES PLANTES ERRHINES OU STERNUTATOIRES ET SALIVANTIES, L Es remedes , qui par leur äâcreté font capables de piquoter la membrane dunez, & d’exciter par cette irritation l’éternue- ment, s'appellent Errhines & Sternuta- toires. Ces Plantes font ordinairement mifes en ufage dansles maux de tête,dans Ja Iéchargie, l’apoplexie & les autres dif- pofitions foporeufes:on les ordonne com- munément en poudre, qu'on prend par le nez , ou qu’on foufile dans cette partie par le moyen d’un tuyau de plume, lorf- que les malades font privés de mouve- ment & de fentiment. On emploie aufli ces remedes par la bouche en machica- toire : on lesnomme alors Salivans,en La- tin 4pophlegmatifantes , parcequ'ils one la vertu d'exprimer quantité de falive & de férofté , en irritant les glandes du pa- lais & de la bouche , lefquelles font d’ail- Jeurs comprimées dans la maftication par les mouvemens de la machoire, des muf- cles buccinateurs & de la langue. Lorf- que la merobrane pituitaire & les finus ERRHINES Y7$ frontaux qu’elle tapifle , font abbreuvés d’une pituite trop abondante ou trop épaif- fe , les Errhines font ordonnés , comme étant très propres par leurs fels âcres & volarils à exciter un piquotement qu oblige certe membrane à fe refferrer , & à fe dégager de l'humeur dont elle eft fur- charoce. On peut obferver que les errhines agif- fent fur la membrane piruitaire, & les mafticatoires fur les glandes falivaires » à- peu- près comme les émétiques agiflenc fur la membrane de l’eftomach. Aufff prefque tous les remedes de certe clafle font émétiques très violents & même dan- gereux. Le tabac, le maron d'inde, le lau- rer rofe , l'hellébore , l’euphorbe &c. font des remedes qui pour la plüpart ne fe prennent point intérieurement , 1ls cauferoient des effets pernicieux. E. Nu. Tabac ; Herbe à la Reine , Petun. Quoique certe plante foit étrangere, elle croit fi aifément en France qu'elle y ef comme naturalifée : ainfi je la compren- drai dans le nombre des plantes de nôtre climar. Il y en atroisefpeces qui font tou- tes d’ufage. H v;j 180 PLANTES 1. Micotiana major latifolia C. B. 169. Nicotiana major five Tabacum mayus I. B. Tom. III. pag, 619. Hyofiamus Peruvia- nus Dod. 451. Sana Sanita Indorum Ady. Lob. $84. Perebrcenuc Oviedo Lugd. 1901. Âerba Sante Crucis fœmina Cafi. Tornabona Caf 344. Petum latifolium Cluf. Exot. 309. Pocyel: Mexicanorum Hern. 312. 2. Nicotiana major anguft. folia C. B. 370. Nicoriana five Tabacum folio anguf- ziore 1. B. Tom. III. pag. 630. Hyoftiami peruviani altera icon. Dod. À$1. Taba- eum five Herba Sanéa minor. Lob. ic. 534. Herba Sante Crucis mas Caff. Petum Anguflifolium Claf. Exot. 310. | 3. Nicotiana minor. €. B. 170. Pria- peia , quilufdam Nicotiana minor I. B. Tom. III. pag. 630. Dubius Hiofciamus luteus folanifolius Lob. ic, 269. | O N emploie indifferemment les feuil- les des deux premieres efpeces pour fairé le Tabac en corde , & en poudre ; dont Fufage eft fi commun. Le Tabac croît na- turellement dans les Ifles de l’ Amerique & au Brefl ; je n’expliquerai point la pré- paration du Tabac en corde & en poudre, dont il y a plufieurs fortes , qui font em- ployées pour le plaïfir autant que pour la néceflité, &. dont l'excès ou l’abus nefont ERRHINES. 185 pas moins dangereux , qu'un ufage reglé en eft utile ; il me fuffit de parler ici de la maniere dont on s’en fert pour les ufa- ges de la Medecine. Les feuilles du Tabac féchées 8 mifes en poudre, ou celui qui eft en corde éran: rapé & pris par le nez, excitent J'érernue- ment , & procurent une abondante éva- _cuation de ferofités fur-tout à ceux qui n'en ont pas contracté l’habitude.On ma- che auffiles feuilles de cette plante féchées & mifes en corde, lefquelles par le fel . âcre & piquant qui domine en elles, ex- priment des glandes du palais & de la bouche une quantité de falive affez con- fiderable pour décharger le cerveau d’une limphe dont la trop grande quantité ou la mauvaife qualité caufent de dangereufes maladies ; ainfi le Tabac pris par le nez, mäché ou fumé, eft très-utile pour préve- nir l’Apoplexie, la Paralyfie , les Cathar- res , les Fluxions, la Migraine & le Rhu- matifme. On .peut même affurer, d’après “une longue experience,que le Tabac mä- ché re@ife les digeftions , donne au chy- Je plus de fluidité. La falive devenue plus favonneufe par le mêlange du tabac en tombant dans l’eftomach, en s’infinuant dans les glandes des inteftins , y divife la vifcofité de la limphe, l’attenue : & nous avons fouvent và des commencemens 182 PL UALN;TUESS d’obftruétions dans les glandes du mefen- tere, entierement guéris par l’ufage du tabac mäâché ; c'eft encore un avantage que le tabac mâché a fur le rabac fumé , c'eft qu'il ne donne point de mauvais goût à la bouche, qu'il ne gâte point les dents, & qu'il reveille l’apéur. L'ufage du tabac en fumée eft aflez connu ; outre les vertus dont nous venons de parler , 1l a celle encore d'être aflou- es & anodin, puifqu'il calme les aculeurs les plus aigites du mal de dents, & qu'il procure le fommeil par une efpe- ce d'ivrefe. Mais fi le Tabac pris avec modération & avec fageffe eft un remede capable de ouérir de grandes maladies, 1} faut avouer auf que l'excès en eft d’une confequence infinie. Cas il eft conftant qu'il affoiblit la mémoire , qu'il caufe des tremblemens parles irritations qu’il excite dans les nerfs dè ceux qui en pren- nent fans mefure , & qu’il confomme en eux cette limphe douce qui fert de nour- rture aux parties ; c’eft pour cela qu’il les maigrit & les conduit à un defféchement mortel , particulierement ceux qui font naturellement maigres, & dont le tempe- rament eft vif & bilieux. Le féjour hab1= tuel dans un lieu rempli de Tabac en cot- de maigrit confidérablement ; & je fais une perfonne , laquelle après y avoir ha- ERRHINES. 18% bité quelque cemps futobligée de le quit- ter par' cette raifon. Le Tabac en poudre, fur-tout d'Efpa- gne , peut être dangereux à ceux qui n'y font pas acoutumés. Un de mes amis en ayant inconfidérement pris par le nezune trop forte dofe , tomba dans le moment en défaillance avec une fueur froide & des accidens qui firent craindre pour fa vie. Si le Tabac aide aux foldats à fup- porter la faim , il ne faut pas pour cela le regarder comme une plante capable de- nourrir , mais plütôt comme une efpece de remede 1rritant qui ranime les fibres nerveules dont le mouvement ne contri- bue pas peu à la digeftion ; & cela par cette falive qui coule du palais dans Pé- fophage , & de là rombe dans l’eftomae de ceux qui ont perperwellement la pipe à la bouche. Le tabac eft un puiffant vomiif & ur purgatif des plus violens. Diemerbrok & vü dés perfonnes bien guéries de la Dyf- fenterie après avoir vomi par linfufñon du Tabac ; l'épreuve de ce remede me paroït délicate , à moins qu’on n’ait à trai- ver des corps vigoureux & remplis de mauvaife nourriture. La décoétion legere d’une once de Tabac en corde, coupé par morceaux , dans une chopine d’eau prife en lavement dans les affections foporeu- 184 PLANTES fe , fait fouvent plus d’effer que les puri garifs les plus âcres ; mais il faut en ufer avec difcietion, car j'ai vü des malades lefquels ayant pris un femblable lave- ment , après être revenus de ces efpeces d’affoupiifemens léthargiques,& avoir re- couvré le fentimene & la connoiffance , étoient tombés dans des convulfions ac- compagnées de vomiffement, de fueurs froides , d’un pouls foible & frémiffant , & autres accidens funeftes,quoiqu'ils euf- fent rendu ce remede aufli-tôt après l’a- voir reçu ; & s'ils n'avoientéré prompte- ment fecourus par l’eau tiede , & l'huile d'amandes douces pris par haut & par bas, ils auroient peut-être pért malheureufe- ment. La fumée du Tabac cortigele mau- vais air, & Diemerbrock le recomman- de pour la pete. Quercetan a donné la compolfition d'un firop de Tabac ou de Perun , qui eft excel- lent dans l’afthme & la toux opiniâtre; il procure une expectoration facile & abon- dante fans faire vomir : cout l’art confifte à dépouiller le Tabac de fa vertu éméti- ue , par une digeftion du fuc de fes Énies dans l’'Hydromel & l'Oximel pen- dant deux ou trois jours. Cet Aureur nous a laiffé deux ou trois fortes de firops de Tabac : l’un fimple qu'on donne depuis demi-cuillerée jufqu’à une quelques jours ER Ai HU I NES. 18$ de fuite ; l’autre compofé , dont la dofe eft depuis une once jufqu’à deux : dans ce dernier on ajoute les Plantes Peétorales & Béchiques ; favoir , les Capillaires, le Tufilage , &c. Le Sené même & l'Agaric y font employés. | Neander nous a donné la compoñtion d’un firop de Nicotiane qui eft très bon pour l’Afthme & pour faire cracher ; 1l emporte auff les obftruétions du Mezen- terre , & foulage les Hydropiques. Selon Rechi la fumée du Tabac reçue dans le vagin appaife dans le moment les accès des vapeurs hyftériques. Les feuilles fraiches du Tabac ont des vertus différentes de celles qui font fé- ches,car elles font vuineraires deterfives : étant appliquées fur les ulceres & far les vieilles plaies, elles les nettoient & les conduifent à une heureufe cicatrice. On les écrafe ou on les fait macérer dans le vin , ou infufer ou bouillir dans l'huile : elles font auf très réfolutives, & on en fait une emplâtre qu’on applique fur les tumeurs avec fuccès. Cette huile guérit la teigne des enfans , mais il faut les purser fouvent, On rafe la tête & on la frotte d'huile de Tabac. Les feuilles de Nico- tiane entrent dans l’eau d’Arquebufade ou Vulneraire, dans le Baumetranquille, dans l’'Onguent de Nicotiane de Joubert, 186 P''L'A'NETSELUS & dans l’Onguent fplénique de Baude- rONh. 1h Mass Seneve. Sinapi Rapi folio C. B. 99. Sinapi fili- qua latiufcula, glabra , femine rufo five vulgare I. B. Tom. IL. 855. Sinapi fati:: vum prius Dod. 706. Sinapi fatiyum Ger, Rai Hifi. 803. un puiffant Sternutatoire & un Machica- voire des plus efficaces. On enferme ure dragme de cette graine dans un linge après lavoir concaflée légerement, & on la fait mâcher aux malades menacés d’A- poplexie ou de Paralyfie ; ce remede les fait cracher abondamment , & foulage aufli ceux qui ont la tête pefante & char- gée de pituite. Ainfi la graine de Mou- tarde eft utile dans les affections foporeu- fes & léchargiques : elle eft bonne auffi aux perfonnes fujertes aux vapeurs Hyf- tériques & Hypocondriaques ; dans les Piles couleurs, dans le Scorbut , & dans. les indigeftions on l’emploie avec fuc- cès. Cette Plante eft Apéririve , Stoma- cale, Anti-fcorbutique & Hyftérique. La Moutarde qu’on prépare pour re- L A Graine de Senevé eft d’ufage , c’eft ERRHINES. 187 lever le goût des viandes , approchée du nez des perfonnes de l’un & de l’autre fexe fujetres aux vapeurs, les foulage dans leurs accès ; elle réveille aufi les Léthar- giques. Le Cataplafme fuivant eft un bon réfolutif propre dans la Goutte Sciati- que, les Rhumatifmes & les Tumeurs {chirreufes. Faires frire des Poireaux avec de fort vinaigre après les'avoir hachés me- nu ; & lorfqu’ils feront cuits,faupoudrez- les avec de la graine de Moutarde pi- lée ; fi vous y en ajoutez beaucoup, ce cataplafme deviendra un véficatoire affez cauftique. Quelques - uns en font unavec la fiente de pigeon, la Moutarde & la Thérébentine pour l'appliquer dans les endroits où la Goutte à fait fentir ; mais je crois qu'il faut attendre que l’inflam- mation foit paflée. Un pareil cataplafme feroit très capable de faire revenir des dartres, dont la fuppuration fupprimée auroit donné occafñon à quelque dépôt fur la poitrine ou fur quelqu’autre partie. La graine de Moutarde eft bonne pour les engelures crevées, foir en la brülant fur une pelle chaude & expofant le pied où la main fur la vapeur , foiten frottant égerement la partie malade avec la mou- tarde ordinaire. La graine de Moutarde entre dans la compofon Aurea Alexandrina Nic, Alex. & dans l'emplâtre véficatoire. 138 PLANTES | TL. H ERBE aux Poux. Staphis-aigte. Staphis-agria C. B. 324.1.B.Tom. III. s41. Matth. 1231. Dod. 366. Trag. 902. Delphinium Platani folio, Staphis-agria dilum Inft. 428. Herba Pedicularis Cord. Alberas Arabum. Aconitum yurens Ricini fere foliis , flore ceruleo magno, Staphis- agria diilum Pluz. Puuitaria quorumdam. S, femence concaffée & mifeen pou- dre eft employée en machicstoire, dela même maniere & à la mème dofe que celle de ia Moutarde ; elle eft très déter- five & valnéraire : on la met aufli dans les cheveux pour détruire la vermine. IV. H EÉRBE à éternuer. Dracunculus pratenfis ferrato folio C. B. 58. Prarmica vulgaris fo'io longo férrato , fiore albo I. B. Tom. 111. pag. 1247. Draco S'ylveftris five Ptarmice Dod. 710. Pyre- thrum Brunf. Mentha Sarracenica Myconi Lugd. 672. Tanacetum album [eu acuture Trag. 159. L ES feuilles & les fleurs de cette Plan- te féchées & mifesen poudre dans le nez, ÉRRHINES. 1°9 font érernuer : elles font le mème effer faiches & broyées entre les doigts : on eut aufli les macher pour faire cracher dans la douleur des dents. V. FRERE Pulfatilla folio craffiore & majore flore C. B. 177. Pulfarilla purpurea caruleave I. B,Tom. I11.pag. 409. Pulfatilla Dod, 433. Herba vent: Trag. 413. Herba Sar- doa Dod. Gal. Anemone Sylveftris Fufch. L Es feuilles & les fleurs de cette Plan- te s’'emploient comme celles de la pré- cédente : elle eft encore plus âcre, car -au raport de M. Tournefort, la feule va- peur des feuilles broyées entre les doigts, & mifes dans le nez, femble le brûler, & porter fon action jufques dans le cerveau ; c’eft pour certe raifon , qu'il la croit pro- pre aux difpofñrions foporeufes. Les feuil- les pilées s'appliquent avec fuccès fur les vieux ulcères , fur-rout fur les bleffures des Chevaux. VI. | 2, then D'INDE, | Caflanea folio multifido C, B. 419.1. B. Tom. 11. pag. 118. Caffanea Equina Do, 814, Æippocaflanum vulgare 1nfl, 612. 150 PLANTES L E fruit de cet Arbre rapé & pris par le nez , comme le Tabac, fait éternuer affez violemment. J'ai vü quelques per- fonnes foulagées de la Migraine après ce remede ; la dofe en eft de deux ou trois pincées. Il n’eft pas moins quelque- fois dangereux. J'ai vü une Religieufe, laquelle pour guérir la Migraine , s’avi- foit de mâcher un petit morceau de Mar- ron d'Inde , qui la faifoit cracher & jetrer beaucoup de pituite, quelquefois même vomir. Elle foutint pendant plus d’un an l'ufage de ce remede , qui lui devint en- faite très pernicieux : elle romba dans une jaunifle accompagnée de vomiile- mens & de délires , qui l’emporterent en peu de jours. Comme le Marronier d’In- de eft fi commun, on a fouvent tenté de le mettre en ufage.On a voulu en nour- rir les vaches ; cela n’a pas réufli. On à voulu en faire une bougie pour éclairer ; mais la lumiere en eft trifte & fombre. Je connois un Apoticaire qui compofe une poudre pour l’Afthme, dont il fait un grand fecrer , & dans chaque prife de la- quelle il entre trois ou quatre grains de Marron d’Inde en poudre, ERRHINES. 191 VII. TO Rose. Nerion floribus rubefcentibus C. B. 464. Nerion five Rhododendron flore rubro I. B. Tom. II, 141. Oleander, Laurus Rofea Lob. ic 364 Rhododaphne Caf. 118. L Es feuilles de cet Arbufte féchces & mifes en poudre font un violent Sternu- tatoire ;1l eft long-remsà opérer, mais quand il fait une fois fon effer, cela dure long-tems & avec tant de violence qu’on éternué jufqu’à faigner du nez : ceux qui font même habitués à prendre du Tabac , & qui n’éternuent pas aife- ment, ne font pas à l'épreuve de cette Errhine. Tous les Auteurs conviennent, après Diofcoride, que cette Plante eft un poifon également dangereuxaux hommes & aux animaux : cependant Cameérarius & Céfalpin difent qu’elle eft très utile contre le venin des ferpens; onen faitin- fufer les feuilles & les fleurs dans le vin après y avoir ajouté de la Rhue : il fe peut faire que ce correctif adoucifle l’âcreré naturelle & la qualité pernicieufe de cet Arbrifleau, 192 P° LAN TUE ts) PLANTESETRANGERES, VIII RARE Zingiber C. B. 35.Zingiber Pene Lugd, 1980. I. B. Tom. II. 743. Raïï Hifi. 1314. /ris Lanfolia tuberofa , Zingiber dia , flore albo Mor. Oxon Zingibel , [eu Lingibel Germ. Mangaratia five Zinziber Pif. 227. Chilli Indie Orientalis five Zin- ziber famina Hern. 169. L, Gingembre croït dans les Indes Orféntales, à la Chine & dans l’Ifle de Ceylan, d’où on l’apporte aux Indes Oc- cidentales , où on le cultive dans un ter- rein gras & bien arrofé. La racine de Gingembre lâche le ventre lorfqu’elle eft fraîche ; on la confit dans le Pays avec le fucre , après l’avoir dépouillée de fon écorce , on la laifle tremperune ou deux heures dans le vinaigre puis on la féche au Soleil, & on la confit enfuite. Lorf- qu’elle eft ainfi préparée , fa dofe eft de- puis denu-once jufqu'à une once dans le Scorbut , dans la Colique , dans les In- digeftions, & dans les Vents. On la trouve ordinairement féche en ce Pays, & on l’emploie én poudre dans les machica- toires , ERRHINES, 193 toires , au poids de huit ou dix grains: on la mêle fouvent avec les autres épices, dont on fe fert dans les ragouts de cuifi- ne ; mais plufeurs la banniflent de leurs tables à caufe de fon âcreté. _ La racine de Gingembre entre dans la Thériaque, dans le Michridar, le Diaf- cordium , l’'Electuaire de Satyrio , ie Dia- phénic, la Bénédicte Laxative , l'Elec- tuaire Caryocoftin , la Confection Ha- mech , l'Electuaire Diacarthami , celui de Citro ,les Trochifques d'Agaric, les P1- lules Ferides, les Polycreftes, &c. IX, Mafliche Officin.Refina Lentifcina Maf. siche diéla Raïï Hifi. 158. Le Maftic eft une Gomme-Réfine qui coule d'un Arbre qu'on appelle Lentif- que. Lentifeus vulgaris C. B. 399. I. B. Tom. I. pag. 285. Raï Hiff, 1579. Len- zifcus vera ex Infula Chio , cortice & foliss fufcis Comm. C ET Atbre eft commun dans les In- des , en Egypte, & dans l’Ifl: de Chi. Quelques-uns rapportent que les Lentif- I Tom, I. 194 PLANTES. À ques qui font auprès de Toulon don | nent auf du Maftic ; celui quieft en pe- tits grains ou larmes d’un blanc citronné, eft préférable à celui qui eft raëlé de ter- re & d’impuretés, qui s'appelle Maftic. en forte. Cette réfine eftaflez communément employée dans les machicatoires à un gros en poudre , ou bien on la mâche toute feule comme on fair dela cire, pour exprimer une falive plus abondante par le mouvement des mâchoires. Outre cette vertu, le Maftic eft regardé comme un Aftringent aflez efhcace : on. l’ordonne pour arrêter le vomiflement ; le cours de ventre , le crachement de fang, mème pour prévenir l'avortement. Dans la mau- vaife haleine & le relächement des fibres de l’eftomac le Maftic a fon utilité ; la dofe eft de quinze ou vingt grains en poudre & en opiate. Ce remede , fort bon ftomachique, n’eft que trop; né- sligc. Les curedents qu’on fait avec le bois de Lentifque font propres à raffermir les gencives ,; & en empécher l’ébranle- ment. La décoction des tiges du Lentifque ; * eft excellente pour en bafliner les gencis ves des Scorbutiques , après s'être fervi de teinture de Gomme Lacque , ou de. fleurs d'Ancholie, x ERRHINES. 19$ On tire des fruits du Lentifque, une huile eftimée des Anciens, propre pour les maladies de la peau, & pour guérir la galle des Chevaux & des Chiens.Certe Buile eft en ufage en Efpagne , où cer arbre” donne des fruits qui meuriffent bien. Galien leftime pour la chüte des cheveux, en la mêlant avec le Ladanum. Le Maftic entre.dans la poudre Diar- rhodon , l'Eleuaire de Sucde Rofes, les Trochifques de Karabé, d’Hedycroi , les Pilules d’'Ammoniaque de Quercetan , les Pilules Sine quibus, lés Pilules de Rhu- barbe & les Pilules Catholiques de Poté- rius : il entre aufli dans plufieurs. eraplä- tres , cérats , & onguens. Xe P YRETHRE ou racine Salivaire, Pyrethrum Flore Bellidis C. B. 148. Pyrechrum vugare Officin. Park. Raïr Hiff. 353. Dod. 347. Pyrechrum veteribus I. B, Tom: III, Part, 2. 2. Pyrethrum umbelliferum C. B. 148. I: B. Tom. III. Part. 2. 10. Pyrethrum uimbelliferum Math. Lugd. 1 170. Pie d’A» lexandre , Pyrechre fauvage. L Es racines de ces deux efpeces font 2 ñ A Cgalement en ufage , ayant la même âcte: | li 196 PLANTES té. La plus commune eft la premiere ; on en fait macher un petit morceau pour faire cracher dans les maux de dents , & la paralyfe de la langue. Elle n’eft pas moins utile dansles affections foporeufes, & dans les maux de têre; la dofe en#fubf- tance eft d’une demie-dragme : dans les Javemens on en donne une once en dé- coction. La Pyrethre entre dans le Philonium Romanum & dans la poudre Sternuta- toire de Charas. X I | ae 1. Piper rotundum nigrum C. B. 4114 Piper nigrum I.B. Tom.I1.181. Raï Hifi. 1341. Melanopiper Officin. Lada , akiis Molanga, five Piper mas Pif. Mant. Arom. 180. Poivrenoir. 2. Piper rotundum album C, B. 412. Pi- per album I. B. Tom. II. 184. Raïï Hifi. 1342. Piper fæmina ibid. Sabank pute In« dorum. Leucopiper Officin. Poivre blanc. 3. Piper dorgum Orientale C. B. 412. Piper longum 1.B.Tom.Il. 185. Raïï Hifi, 1343. Macropiper Officin. Mexacuchir. Americanorum Pimpilim five Piper lon. gum Pif. Mant. Arom. 182. Tlat-lancuayg Hern. 126, Poivre long. LE ERRHINES. 19? L E Poivre croît aux Indes Orientales, à Malaca, Java, Sumatra & Malabar : on emploie communément les deux pre- mieres efpeces dans les alimens & les ra- goûts , & la derniere dans la Médecine. La maniete de s’en férvir eft en pou- dre ou concaffé fimplement , à la dofe de cinq ou fix grains avec les autres ingré- diens äâcres pour faire cracher. Outre certe vertu, 1l réveille l’appétit , appaife la colique, forufie l’eftomac & chaile les vents ; pour cela on avale trois ou quatre grains de poivre blanc tout entier après le repas, ou la pefanteur de huit ou dix grains en poudre dans un verre d'eau tiéde. On emploie le poivre eh poudre au bout d'une-Efpatule pour refferrer l4 Luerte relichée, pourvu que l'inflamma- rion foit appaifée. Quelques Auteurs ; entr'autres Pifon , aflurent que le Poï. vre blanc n’eft autre chofe que les gros grains du Poivre noir dépouillés de leur écorce , après les avoir trempés dans l’eau falée qui les gonfle ; on les fait fécher enfuite : ce fentiment eft appuyé fur l’ex- périence, Le Poivre fait la bafe des épices on mêle fi familierement dans les fauffes de a Cuifine ; on y ajoute le Gin+ gembre, la Mufcade, le Girofle , l'Anis vert &la Coriandre. | Ji #98 PLANTES Le Poivre noir entre dans la Théria= : que & dans l’Electuaire des Baies de Laurier , le blanc entre dans le Mithridat, le Diaphénic & dans ?’Hiera-diacolocyn- thidos. | Cinq ou fix grains de Poivre noir dans | la foupe , facilitent la digeftion & réta- bliffent l’appétit perdu. Le Poivre noir n’eft pas employé dans les Machicatoires , parcequ’il eft moins agréable quele blanc, mais il entre dans la Thériaque d’Andromaque , dans le M1- thridat , le Diafcordium , l’Electuaire de Satyrio , celui des Baies de Laurier , & dans la Bénédicte laxative, Ci On fait un excellent cataplafme pour appaifer les tranchées des femmes en cou- che , avec le Poivre long en poudre. On en prend une once , deux œufs frais, au- tant d’efprit-de-vin qu'il y a de blanc dans les œufs ; on lés bat bien enfemble pendant demi-heure , on l’étend enfuite fur des étoupes, & on l’applique fur le nombril , après l'avoir échauffé fur une afiette. XII. P OIVRE de Guinée ou d’Inde, Corail de Jardin. Poivre du Brefil. Piment. | Piper Indicum vulgatiffimum C.B.101. w Piper Indicum five Calecuticum , fève Pi: ERRHINES. 199 per fliquafirum 1. B. Raïï Hif. 676. Cap- ficum filiquis longis propendentibus Inff. 152. Capficum Aüluarii , five Canimum Zinziber. Gc. Lob. ic. 316. Solanum Cap- ficum ditum vulgatiffimum Herman. Qui- ya Brafilienfibus Pif. 225. Challi Piper filiquofum Mexicanum Hern. 135. CC ETTE efpece de Poivre croït natu- rellement dans les Indes & au Brefil ; on léleve aifément de graine dans l’Amé- rique , en Efpagne , en Portugal , au Lan- guedoc , en Provence, & même dans nos Jardins. Le fruit ou les capfules de cette Plante ne font gueres en ufage dans la Médecine : la femence eft d’une âcreté in- tolérable , la feule gouffe ou capfale qui l'enveloppe eft fupportable;onla confirau facre , & on en mange une demie-once au plus pour diffiper les vents , aider à la di- geftion , & fortifier l'eftomac. Les Vinai- griers s’en fervent pour donner plus de force au Vinaigre , fuivant le rapport de quelques-uns. Les Efpagnols , auffi-bien que les Indiens , s’accourument dès leur jeuneffe à manger ce fruit crud , qui nous mettroit la gorge en feu fi nous voulions en goûter. L'ufage de ce fruit peut caufer la Dyffenterie. Poivre de la Jamaïque ou de Thévet. } iuj 200 P'L'AN TS Voyez la Claffe des Plantes Aléxiteres, XIII. Fi Euphorbium C. B. 387. Dod. 378. Euphorbia Cord, Euphorbium verum anti- quorum Corim. Tithymalus aizoides , tri- angularis , nodofus & fpinofus , laële tur- gens acri Pluck. Schadida Calli Hort. Ma- lab. Rai Hifi. 8753. À Gi UPHORBE eft une Gomme qu’on nous apporte d'Afrique , de la Libie & du Mont Atlas, où la Plante d’où elle cou- je croît communément. Cette drogue eft d'une âcreté fi exceflive qu’il faut pren- dre des précautions pour la mettre en poudre , fans lefquelles on auroit long- temps la gorge , le nez & les yeux enflam- més : on ne l’emploie en Médecine que dans des maladies extrèmes,comme dans Ja Léthargie, l’Apoplexie,&c. On la don- ne à la dofe de cinq ou fix grains dans les poudres fternutatoires, qu'on foufile dans le nez des malades. Quelques-uns s’en fervent pour purger les férofités dans l'Hydropilie , après l'avoir corrigée com- meon fait la Scamonée : pour cela ils la merrent en poudre dans un citron ou un coins enveloppé de pâte, qu’on fait cuire ERRHINES. 101 erifuite danslé four : d’autres font diflou- dre l'Euphorbe dans le vinaïgre, le fuc de limon , de grenade, ou quelqu’autre aci- de; on en donne ainfi corrigé cinq à fix grains en pilules. Comme ce purgatif eft très violent, on l’ordonne plus commu- nément pour la galle & le farcin des che- vaux, que pour les hommes. On en pré- pare les Pilules d’Euphorbe de Quer- cetan , dont la dofe eft d'un fcrupu- le jufqu'à demi-gros , pour les frevres intermittentes les plus rébelles.- Cette: Gomme entre aufli dans les Trochifques Alhandal avec quelques autres Gommes purgatives qui y font employées ; on les: confeille dans l’Hydropifie & la Ca-- chexie, L’Euphorbe entre pareillemene: dans la compofition des Pilules de Nitre: de Trallian , celles d'Hermodattes de: Méfué , les Fétides , & le Philonium Romain. PLANTES ERRHINES: ET SALIVANTES, Qui font rapportées dans d’autres Claffesi. E ENTRE les Plantes purgatives, 1l y” en a plufeurs qui par leur âcreté font ca-- pables de faire éternuer & cracher; entre: Lw 202 PLANTES autres, le fruit du Concombre fauvage mis dans le nez, fait couler beaucoup de férofiiés du cerveau , & foulage les maux de tère ; le peuple eft dans l'ufage de ce remede , qui par fa violence attire quel- quefois la fluxion fur le vifage , & caufe un mal plus grand que celui qu'on veut guérit , principalement lorfqu'on met ce fruit dans l'oreille. Voyez ci-devant dans la Clañle des Purgatives. L’Ellebore blanc. La racineen poudre entre dans les violens fternutaroires, Voyez la mème Clañle. L'Iris. La racine féche en poudre, eft un Errhine plus doux, lequel eft employé dans les poudres Céphaliques. Voyez ci- devant la même Claffe. Le Cabaret , Æzarum. Les feuilles de cette plante mifes en poudre font très bonnes pour faire éternuer fans violence , dans les maux de rête , dans les fuites des coups à la tête , après avoir préalablémenc recouru à la faignée. Ce remede m'a très fouvent réufli. C’eft la bafe d’une poudre Céphalique connue fous le nom de S. Ange. La plus grande partie des Plantes Aro- matiques & Céphaliques font fternura- toires : entr'auttes les Plantes fuivantes. La Béroine. Ses feuilles féchées & mi- fes en poudre font étesnuer & font cou- ERRHINES. . Ÿo fer pat lé nez une férolité abondante ; elle foulage par-là ceux qui font fujers à la migraine & aux fluxions catharreufes. On en prénd le matin à jeun deux ou trois pincees. Le Muguer. Ses fleurs mifes en poudre après les avoir fait fécher à l'ombre, font un fternuratoire plus puiffant que la Bé- toine, La Marjolaine & l’Origan. Leurs fom- mités, aufli-bien que celies du Poulior, du Serpolet & du Thym, entrent dans la compofition de la poudre Céphalique fr fameufe pour décharger le Cerveau des perfonnes fujetres aux cathatres & aux écourdiffemens. Cette poudre eft d’un ufa- ge très familier & très utile à ceux qui ne peuvent fupporter le Tabac , & fe prend par le nez le matin à jeun à deux ou trois pincées. La Sauge eft une plante falivante très falutaire à ceux qui font fujets aux flu- xions fur les dents ; car en machant des feuilles de Sauge, oneft obligé de cracher beaucoup , ce qui foulage ces maladies. La Saponaire. Je l’avois mife dans la premiere Edition entre les Plantes Errhi- nes; je l'ai placée dans les fuivantes dans la Claffe des Plantes Vulnéraires Déterft- ves pour les raifons que j’expliquerat et- après. Cette Plante féche à la propriété de kvj 104 PLANTES faire érernuer , lorfque vous en mettez quelques feuilles broyées dans le nez, Le Thlafpi. Sa femence eft âcre & ap- roche des vertus de celle de la Moutar-. . ; ainfi on pourroit dans un befoin s’en, fervir pour les machiçaçoires. eee ra Be RE QUATRIEME CLASSE. DES PLANTES HYSTERIQUES O. appelle remedes Hyftériques ou Emmenagogues, ceux qui font propres à rétablir les évacuations naturelles au Sexe, On les emploie ordinairement pour pro- curer les mois aux Filles, & guérir la plû- part des maladies que cecte fupprefñon leur caufe , comme font les pâles cou- leurs, la jauniffe, les coliques, les m1- graines , &c. On donne aufli ce nom.aux remedes capables de guérir les maladies. de la matrice , auxquelles les femmes font fujetres , foir par la mauvaife qualité ou Ja petite quantité de leurs menftrues , foit après l’accouchement,lorfque les évacua- tions qui doivent furvenir s'arrètent;ou ne coulent pas affez abondamment. Ces re- medes font aufli donnés avec fuccès dans, les Vapeurs qui font accompagnées de convulfions , de difhculré de refpirer, de. is & de pleurs fucceflifs , & d’autres accidens. qui arrivent le plus fouvent aux. fémmes, à l’occafon de la fuppreflion de, leurs ordinaires. La plüpart de ces reme- des ont une odeur forte, penetrante &: defagreable , comme la Rue, la Sabine; » 206 PLANTES la Valeriane & les Gommes Etrangeres : d’où on peut conjeéturer qu’elles abon- dent en principes fulphureux , âcres & vo- latils, par lefquels elles excitent dans le fang une fermentation capabie d’augmen- ter fon mouvement & fa fluidité, & de le rendre plus propre à furmonter les obf- racles qui s’oppofent à fon évacuation pé- riodique. I, AS &, 1. Ariflolachia rotunda flore ex purpurä nigro C.B. 307. Ariftolochia rotunda 1. B. Tom. III. pag. $s9. Arift. x. Cluf. Hif£.- Lxx. Arifi. rotunda vera Trag.768. Arif- toloche ronde. 2. Ariflolochia longa vera C.B. 307. Arifiolochia longa 1. B. Tom. III. pag. 560. Arift. alrera radice pollicis craffitu- dine Ca. 566. Arift. longa Math. Clema- zitis Pene & Lob. Lugd. 977. Ariftoloche longue. 3. Ariflolochia Clematinis reita C. B. 307. Arift. Clematitis vulgaris 1. B. Tom. TITI. pag. $6o. Ariffolochia Sarracenica Dod. 316.Ariflolochia longa Math. Fuchf. Ariftoloche clematite. O. emploie ordinairement Îes racines des deux premieres efpeces, & on fubfi= HYSTERIQUES 207 tue la croifieme à l’Ariftoloche longue. Ces racines s’ordonnenten poudre depuis demie-dragme jufqu’à deux , ou en infu- fion jufqu'à demi-once. Elles font très propres à faire venir les regles , & à pur- ger la matrice après l’accouchement,com- me dit Hippocrate dans fon traité des maladies des femmes. Ellesemportent les obftructions des vifceres, pouffent les ur1- nes, facilitent le crachement dans l’afth- me , & s’emploient avec fuccès dans les décoctions vulneraires & détrerfives. J'en ai vu de très bons effets en lavement dans des hemorroïdes internes , lefquelles ayant fuppuré , étoient prêtes à produire des fiftules. La décottion d’une demi-on- ce d’Ariftoloche ronde avec les fommités d’Abfinte , environ une poignée pour chaque remede, prife tous les matins pen- dant huit jours, a guéri des perfonnes qui rendoient le pus par le fondement. Hof- man: après Galien préfere l’ufage de l’A- riftoloche longue, pour deterper les ulce- res, pour fecher la galle, & c’eft un re- mede familier aux Allemands. Simon Pauli fe fervoit avec fuccès de la décoc- rion de fa poudre faite dans de l'eau de Veronique, dont il bafinoi les ulceres, des jambes. Lobel afure dans fes Mémoires que la longue jointe avec la P:fto'ochta’, €R préférable à la ronce , pour chafler 208 FrAN TES Fenfant mort de la matrice ; ce qu'il a ex= perimenté , l'ayant même appliqué er forme de peffaire dans la vulve. La troilieme efpece n’a pas moins de vertu que les autres : fa racine eft amere aperitive , fudorifique , decerfive & vul- neraire , fa poudre ou fon extrait eft utile: dans les vapeurs hifteriques ; pour les pâles couleurs, pour l’afthme, & pour les fievres intermittentes. Voyez Tourne- fort. Fabri de Caftelnaudary nous a donné: une bonne méthode pour préparer l’effen- ce & l'extrait d’Ariftoloche rempérée avec: la grande Confoude, | L’Ariftoloche entre dans les lotions &c les teintures vulnerzires. La ronde eft em- proyée dans la poudre Diapraffii deNico- as Alexandrin , dans la Dialacca magna de Mefué, dans les Trochifques de Cap- pres, dans l’huile de Scorpion compofée- de Mefué , & dans celui de Mathiole, dans l'Onguent de Nicotiane de Joubert; dans l’Onguent des Apôtres d’Avicenne; & dans F'Emplâtre vulneraire de Paracel- fe. L’Ariftoloche longue entre dans /’ Au rea Alexandrina, dans ! Hiera-Logodii dans les Trochifques de Lacea de Mefué ;. dans l’Emplâtre divin , &c. On les em. ploie toutes deux dans la poudre de l’E-- leuayre de Juftig, dans l'Emplâtre pour: HYSTERTITQUES 209 les defcentes de Nicolas Prapofitus , & dans l’Emplâtre ftiprique de Crollius. Quelques-uns prétendent que la racine de JAtiltoloche clemarite eft la senuis des Anciens , qüi entre dans ia Thériaque d’- Andromaque , & dans celle appellée Dia- tefferon de Mefué. fes feuilles s'emploient dans l'Eau Vulneraire , autrement appel- lée Eau d’Arquebufade. Toutes les trois efpeces d’Ariftoloche entrent dans l’'Em- platre Diabotanum de M. Blondel. IL DA E. Artemifia vulgaris major C.B. 137. Ar: emifta I. B. Tom. III. pag. 184. Artemi- Jia Parthenii 8 fpecies Brunf. Artemifia ma- ter herbarum Lob. ic, 7G4. Artem. 1. vul- garis Lugd oo. L Es feuilles & les Fleurs de cette Plane te, font d'un ufage très familier dans les infufions & dans les décoctions hyftéri- ques:on en fait bouillir legerement une poignée dans un bouillon de veau, ou dans une chopine d’eau. On les emploie auffi dans les demi-bains & leslave-pieds, où on les mêle avec autant de Mercurielle, On emplit des fachets d’Armoife pour les appliquer en maniere decataplafme fur le 210 PLANTES nombril des femmes qui fe plaignent de fuffocation de matrice. Cette Plante a donné le nom au firop d’Armoife de Fer. nel & de Rhafs , qu’on ordonne fi com- munément à une once dans-les potions Hyftériques , apéritives, & Céphaliques. Elle entre dans la poudre de l’Eleétuaire de Juftin, dans le Caholicon fimple de ” Fernel , dans l'Onguent Martiatum , &c dans la poudre contre la rage de Paulmier. L’Armoife eft aufli employée dans l'Eau Vulnéraire : on prépare un Extrait d’Ar- molle & une conferve pour les mêmes ufages. ï AU 1. Borrys Ambrofioides, vulgaris C. B, 133. Botrys Dod. 34. Chenopodium Am- brofioides folio finuato Inft. $06. Atriplex odora feu fuaveolens Monif. Hifi. Botrys plerifque Botaricis T, B. Tom. III. Pare, 2. 298. 2. Botrys Ambrofioides Mexicana C.B. 138. Chenopodium Ambrofioides Mexica- num. Inff. $06. Arriplex odorata Mexica na Hern. 159. | III. Ï ’A1 crü devoir placer ces deux Plantes après l’Armoife, non pas tant par la défe- rence dûe à l'autorité de Diofcoride & de ER Y:S/T É:R I Q U E $, au Pline qui ont regardé la premiere comme une efpece d’Armoife, qu’à caufe des ualités qu'elles ont communes. L’odeur ai & aromatique du Borrys femble 1n- diquer qu’elle abonde en fel volatil aromatique huileux, comme l’aflure Em- manuel Konig : ainfi les Auteurs ont eu raifon de lui attribuer la vertu de poufler les ordinaires & les vuidanges,foit qu’on l'applique exterieurement fur la région de la matrice en forme de cataplafme , après l'avoir faic bouillir legerement dans le vin, foit qu'on en donne interieure- ment l’infufion à la maniere du Thé. La conferve qu'on en prépare avec le fucre ou le firop ontles mêmes vertus. Ces pré- parations font aufh très utiles aux Afth- matiques & à ceux qui ont de la peine à refpirer. Matthiole affure qu'il a guéri des perfonnes qui crachoient le pus , en leur faifant ufer de cette Plante réduite en poudre & liée enfuite avec le miel en confiftence d’Elettuaire. M. Hermans loue l’eau diftillée de no- tre Plante pour les enfans qui ont le ven- tre enflé , & pour difhiper les vents ; il faut leur en donner par cuillerées : il or- donne de faire bouillir deux poignées de cette plante dansle vin , & d’y ajouter un peu de miel pour ceux qui ont une refpi- ration difficile. On met le Borrys dans les 212 PANTES habits & dans le linge pour les garantir de la vermine , & pour leur communiquer fa bonne odeur. Hernandes avance que la feconde efpe- ce cuite avec les alimens fortifie les Afth- matiques & les Phrifiques , auxquels elle fournit un aliment agréable : 1l ajoute que Ja décoction de fa racine arrête la Dyf- fenterie & difiipe l'inflammarion. I V. à 4 PRE Marricar'a vulgaris feu fariva C.B. 133. Matricaria vulgo minus Parthenium 1. B. Ton. IIL. pag. 139. Arthemifia tenmifolia Tab ic. 8. Amaracus Galeno & Æginete, Crifpula quorumdam, Macricaria Parthenii 2. /pecies Brunf. O N emploie les feuilles & les Heurs de cette plante, dans les infufions & dans les décoctions Hyftériques : on en laiffe infufer une poignée dans un demi feprier de vin blanc pendant la nuit, & on en donne l’infufion à jeun pendant quelques jours, pour les pâles couleurs. Quelques- uns prétendent que la feule application des feuilles fous la plante des pieds , pro- voque les mois. J'ai vü des gens qui pour fe guérir du mal de dents, avoient mis HYSTERIQUES 213 dans leurs oreilles des feuilles de Marri- caires broyées entre les doigis, lefquels - m'ont afluré avoir été guétis, mais c’eft un remede violent, qui en foulageant d’un côté, attire fouvent une Fluxion fur les oreilles , plus dangereufe que le mal des dents. Chefneau loue le cataplafme fait avec les feuilles de matricaire appliqué fur la tête pour appaifer la migraine ; ce re- mede n’eft pas à méprifer , {ur-tout lorf- que les malades fe plaignent du froid dans cette partie , où quelques-uns difent qu’ils fentent comme des glaçons. Cette plante pilée & appliquée fur les endroits où la Goutte fe fait fentir,en foulage les dous Jeurs. La Matricaire n’eft pas feulement Hyftérique & Céphalique, elle eft auf très propre contre les vers : l’eau où elle a maceré les tue & rétablir les levains de l'eftomac par fon amertume. Simon Pauli préparoit une legere infufion avec la Ma- tricaire , les Fleurs de Camomille & un peu d’Armoife,& la faifoit boire aux fem- mes fujetres aux Vapeurs : ces plantes en lavement les foulazent beaucoup, fur tout lorfqu’on y ajoute une once de miel de concombre fauvage. G. Hofman après Tragus & Braflavola, affure que le fuc de la Matricaire au poids de quatre onces, 214 PLANTES purge la pituite & la bile noire, & qu'il enleve les obftructions. Les Anglois & les Allemands la ran- w gent parmi les fébrifuges; ce qui lui a fait donner le nom de Febertem. Le firop de fes feuilles & la conferve qu’on en prépare font pafler les urines & en adouciffent les conduits. La Matricaire entre dans le firop d’Ar- moife de Khafis , dans l'Onguent contre les vers, & dans l’'Emplâtre de Vigo de Ranis. V. M ELISSE , Citronnelle. Meliffa Hortenfis C.B. 229.1. B. Tom. III. Part. 2. pag. 232 Dod. 31. Meliffo- Phyllum vulgare vel Adulrerinum Fuchf. Apiafirum Math. Adv, Lob. Apiafirum Cicrago Lob. ic $14.° es feuilles & les Fleurs font d’un uf2- ge très familier , non feulemenr dans les maladies des femmes , mais encore dans celles du Cerveau, Cette Plante eft Hyfté- rique , Céphalique & Stomachique. On prend l’infufon des feuilles à la maniere du Thé, une bonne pincée lorfqu'elles font féches , ou une petite poignée toutes fraîches pour un demi-feprier d’eau : 08 HYSsTERTAUES. 21 en met aufli une poignée bouillir légere- ment dans un bouillon de veau. Sa prépa- ration ordinaire eft fon eau diftiliée . la- quelle eft ou fimple ou compofée ; l'Eau de Mélifle fimple s’ordonne dans les po- tions Cordiales & Hyftériques jufqu'a fix ou huit onces comme les autres : mais à l'égard de l'Eau de Méliffle compofée ou magiftrale , elle eft beaucoup plus fpiri- tueufe , foit par les aromates qu'on y ajoute, foit par l’eau-de-vie, dans la- quelle on la fait infufer. Quelques per- fonnes font un grand fecret de cette pré- paration,qui ne confifte que dansles diffé- rentes dofes des drogues qu’ils joignent aux feuilles de Mélifle ; la difpenfation la meilleure eft celle de M. Lemery , que voici. Prenez feuilles fraiches de Mélifle fix poignées , écorce de Citron féchée, Noix Mufcade, Coriandre, de chacune une once, Girofle & Canelle de chacune de- mi once ; les feuilles pilées, & les autres drogues concaflées , feront mifes dans un vailleau propre à les diftiller , avec deux livres de vin blanc & demie-livre d’eau de vie ; on laiflera ce mélange trois jours en digeftion , après avoir couvert le vaiffeau de fon chapiteau, auquel on joindra le récipient , dont on bouchera exactement les ouvertures ; enfuite on fera diftiller 216 PL AN TES cette matiere au feu de fable modéré , o4 au bain-marie. Cette Eau eft fort eftimée pour l'Apo=. plexie, la Léchargie & l’Epilepfe , pour, les Vapeurs, les Coliques , la fuppreflion des Ordinaires & celle des Urines : En- fin cette Eau s’eft acquife une réputation égale à celle de l'Eau de la Reine d’Hon- grie, à laquelle même plufieurs la préfé- | rent. On en donne une cuillerée , ou pure ou mêlée dans un verre d’eau fuivant les: différentes maladies plus ou moins vio- Jentes. Foreftus recommande la Mélifle pour les palpitations de cœur & pour les défail- lances ; Rondelet pour la Paralyfie : le Mal caduc & ies Vertives ; Simon Paul pour la Mélancholie & pour poufler les, regles; & Riviere pour läManie. La Méliffe entre dans le firop d’Ar- moife de Rhafis ; dans Le Catholicon fimple , &c. R.. Ruta hortenfis latifolia C. B. 336.1. B. Tom. II1. pag. 197. Ruta graveolens hor- cenfis Dod. 19. Ruta domeflica Trag. 68, ÆRuta latifolia Tab. ic 133. VE. LES ES ———_—_— nt Éd HY STERTIQUES 217 L es feuilles & les femences font en ufage dans la Médecine en infufon & en décottion : comme elles font d’une odeur très forte, & même défagréable, la dofe en eft moindre que des autres Plantes. La Rue n'eft pas feulementr Hyftérique, elle eft aufli Céphalique , Stomachale & Vermifuge , Carminative , Anti-fcorbu- tique, Cordiale & Vulnéraire. Une ou deux pincées des feuilles fraîches infu- fées dans un verre de vin blanc, ou une dragme lorfqu'elles font féches & en pou- dre , eft très propre à rétablir le cours des mois , & à appaifer les vapeurs hyfté- riques. Mifaldus prefcrir la Rue avec lHyfope bouillie dans du vin , & en donne un verre pour la mème maladie. La Conferve des feuilles & des fleurs de Rue diflipe les indigeftions; en Italie on la mange en falade. Simon Pauli la loue pu les vers ; & pour cela on met dans e nombril des enfans qui y font fujets, du cotton imbibé de quelques gouttes d'huile de Rue , ou à fon défaut du fucde fes feuilles fraîchement pilées :on peut même en donner quelques cuillerées par la bouche à jeun mêlces dans l’eau de Chiendent ou de Scordium, Ce mème Auteur s'étend beaucoup fur les qualités sde la Rue, fur-rout pour la Colique , foit Tome I. 213 PLANTES qu'on en donne la décoétion en lave- ment , foit quon mêle quelques cuille- tées de fon huile dans les décoctions Car- minatives ; foit enfin qu'on l’applique en * Cataplafme fur le ventre. L'huile d'Oli- ve dans laquelle on a fait infufer les feuil- les & les femences de certe plante , eft un puiffant remede dans les mêmes mala- dies : cette huile bue à une cuillerée, & prife à trois onces en lavement , foulage confidérablement dans la Colique humo- tale ; l’huile eflentielle de Rue eft plus eftimée , fur-rout pour la pafhon hyfteri- que. On prépare avec les feuilles une con- ferve , une eau diftillée, & un vinaigre pour les mêmes ufages. La Rue eft propre pour les écrouelles ; on en fait prendre le matin à jeun, trois ou quatre feuilles aux enfans affligés de cette maladie. Ils les mangent avec leur pain, & continuent long-re mps ce remede qui n’eft pas à mé- prifer. On peut leur faire avaller deux ou trois gros de fuc de Rue dépuré dans un bouillon , lorfqu'ils ne peuvent pas manger les feuilles. On prétend que la Rue fervoit de bafe à ce fameux Antidote de Mithridate. Dans les maladies contagieufes, pour fe garantit du mauvais ait , deux cuillerées de fuc de Rue avec autant de bon vin, eft un remede très utile ; on peut même eg : x“ H YSTERIQUES. 218 augmenter la dofe jufqu’à un verre le * matin à jeun , & autant quatre heures après le diner. Le vinaigre de Rue dont : nous avons parlé ci-deffus fait le même effet. On le prépare en Italie de cette maniere : on fait infufer les feuilles de Rue dans le plus force vinaigre , on y ajoute de la Pimprenelle, de la Bétoine, quelques goufles d'ail , des noix & des baies de Génievre avec fort peu de cam- phre : la dofe eft d'une cuillerée. Zacutatus loue fort la Rue pour l’Epi- lepfe,& Valeriola ordonne pourla même maladie une once de fon fuc avec demi- once de Miel fcillitique. Sylvius & Fabri- cius Hildanus comptoient fort fur la mê- me Plante dans le mème cas. Dolæus en faifoit mettre dans le nez des Epileptiques dans le remps de l’accès. La décoction des feuilles de Rue eft un excellent gargarif- me pour les gencives des Scorbutiques , & pour ceux qui font attaqués de la peute vérole ; ce gargarifme réfout les grains qui fatiguent la gorge : on en peut bafi- ner auffi le tour des yeux. Jean dé Milan dans fon Ecole de S2- lerne, prétend que la Rue fertà éclaircir la vue ; ce que l’expérience confirme dans les raies dela cornée,& dans les fufufons, où l’hnmeur aqueufe eft trouble , fi on fait {ouffler dans l'œil malade l’odeur de la Ki} 20 ‘ P'L AN T'ES Rue, par une jeune perfonne faine qui en a mâché auparavant. La vapeur de la décoction reçue à l'œil malade, par le moyen d’un entonnoir renver{é, fait le même effer. La Rue convient dans les ulcéres in- ternes, foit vénériens ou autres. On mêle parties égales de Rue, de Menthe, de graine d’Agnus Caflus de fuccin & d'os de Seche , pour en faire prendre un gros. En Provence on applique fur le ventre une Omelerre , faite avec beaucoup de feuilles de Rue fauvage, pour la pañlion hyftérique. J'ai vü réufir pour les Pâles couleurs, de faire mettre fous la plante des pieds dans le chauflon , des feuilles de Rue, aufli-bien que celles de Matricaire. Mayerne aflure que la poudre de Rue, prife jufqu'à deux gros dans de vieille biere pendant un terms confidérable , gué- rit l’épilepfie ; & que fon fuc eft de mème ufage, lâche le ventre , fair quelquefois vomir , & agit par la tranfpiation. D’autres emploient les Énilles de Rue expofées à l'air pendant la nuit, & pilées le lendemain , puis les font prendre trois matins de fuite, dans une eau cephali- ue : la dofe peut être d’un once de ce dc dans quatre onces d'eau diftillée de Tilleul ou autre, | HYS$STERTQAQUES 22 La Rue entre dans la compofirion du Vinaisre fébrifuge de Sylvius Delboë , dans le firop Apéritif cacheéti que de Cha- ras , le firop Anti Epileptique , & Île fi- rop Martial Apéritif Cathartique du mê- me Auteur, dansles Trochifques de Cap pres , ceux de Myrrhe, l’Eleétuaire des baies de Laurier , la poudre contre la ra- ge de Paulmier, le firop de Stæchas, le:fi- rop d’Armoife & la décoction Céphali- ue. ; Elle entre auffi dans la poudre Diahif- fopi de Nicolas d'Alexandrie, dans / Au- rea du même Auteur , dans l’Huile de Cappres; dans l'Onguent 4regon , dans le Martiatum & dans le Baume tranquil- le. La femence de Rue eft employée dans les Pilules optiques de Méfué, dans les Pilules Fétides , dans celles des Hermo- dates & dans les Trochifques de Rhubar- be du mème Auteur. VII. 6 ABINE, Sabinier. 1. Sabina folio Tamarifei Diofcoridis C. B.487. Sabina baccifera € flerilis I. B. Tom. I. 288. Savina mas Tab. ic. 945o- Sabina mirifolio Cord. 2. Sabina folio Cupreffr C. B. 487. Sa- bina baccifera Math. Savina femina Tab. ic. 946. K 1j 212 PLANTES O N emploie indifféremment les feuit- les de l’une & de l’autre efpece , qui viennent de la mème graine , en infufion jufqu’à demi-once, & en fubftance ou en poudre à une dragme dans le vin blanc : on en prépare aufli l’Extrair, l’huile ef- {entielle & l’eau diftillée : l'écorce & le bois font auffi d’ufage. Cette Plante pou- fe les mois avec violence ; on s’en fert pour aider l'accouchement laborieux , pour les vuidanges, & pour faire for- ir le Fétus lorfqu'il eft mort dans le ventre de fa mere. Les femmes ou fl- les qui font alfez malheureufes d'ufer de ce remede pour fe procurer l’avor- tement , n’y réufliffent pas toujours, & rifquent fouvent leur vie avec celle de. leur enfant. La Sabine eft fort réfolutive ; on l’applique avec fuccès fur les loupes , après l'avoir fait bouillir dans le vinaigre. La Sabine eft employée dans la pou- dre pour l’accouchement laborieux de Charas , & dans la poudre pour les petits ulceres de la verge. La Sabine caufe fouvent des vomiffe- mens violens , & elt dangereufe inté- rieurement. ie RULES 1. Caltha vulsaris flore pallido C. &. VIII. HYSTERIQUES 224 275. Caltha flore fimplici 1. B. Tom. 111. 101 Calendula Dod, 154. Chryfanthe= mum & Caltha Poetarum Lob. ic, 552. 2. Caltha arvenfis C. B. 176. Caltha #ainima I. B. Tom. III. pag. 103. Calen- dula arvenfis Tab. ic. 335. Soucy de vigne ou Soucy fauvage. N emploie les fleurs de ces deux ef- peces pour faire une conferve dont la dofe eft depuis deux dragmes jufqu’à de- mi-once : l'Extrait s’ordonne à la même dofe ; la teinture qu'on tire, des fleurs avec l’efprit de vin , s’ordonne à une dragme ou deux. Ces préparations fonc excellentes dans la jaumifle, les pâles couleurs, & toutes les Maladies caufées. par quelque obftruétion dans les vifceres. Les feuilles du Soucy fauvage fe man- gent en falade & en décoction pour les écrouelles; j'ai vü des enfans quis’en fonc fort bien trouvésic'eft un bon Apéritif & un grand fondant. Le fuc des fleurs de Soucy bü à jeun depuis une once jufqu’à quatre, pouffe les mois & les vuidanges : on peut ajouter à une once de ce fuc , un gros de poudre de Lombris , imbibée au-, aravant de quelques gouttes d’efprit vo facil de Sel armoniac. Cefalpin ordon- noit le Soucy dans les maladies conta+ gieufes, & faifoir feringuer le fuc de, K iv | 224 PLANTES Soucy dans les oreilles pour en faire mou- rit Les vers :1l confeilloit l’ufage des fleurs en bouton confites au vinaigre pour réta- bir l’appeni. il y a des endroits où on applique les feuilles de Soucy fur-toutes fortes de ruineurs , & fur les ulcéres qui ont des bords callenx. Une perfonne di- gne de foi m'a afluié qu’en frottaneies verruesavec les A:urs de Soucy , ou en les appliquant deflus pendant cinq ou fix jours , cela les emportoit, La femence de cette Plante a les mèmes propriétés que les feuillesygmaison l’emploie rarement. Plufieurs préferenr le Soucy fauvage à celui des jardins; on attribue à fes fleurs une vertu cordiale, & par cette raifon on empioie leur décoétion en prifane pour la petite vérole, pour la fievre ma- ligne & pour l1 pefte. Valiériola s’en fert dans le cataplafme qu'il fait appli- quer aux charbons. Marcellus Cumanus en préfere le fuc à la décoction ,à la dofe de trois à quatre onces. L'eau diftiliée , felon Tragus, eft bon- ne pout l’infammarion des yeux, en les baflinant avec cette eau. Camérarius affu- re que la femence de Soucy eft un bon contre poifon. Quelques-uns prérendent que les fleurs de Soucy fauvage pilées fourniffent un fuc dont deux onces peuvent paller pour un el HYsTERTQUErS. 215 fudorifique : on peut en augmenter la dofe fuivant les res du Malade. L'Extrait du Soucy eft mis en ufage dans la plüpart des Opiates Apéritives ; aufli-bien que le firop qu’on prépare avec les fleurs. EX G 1ROFLIER jaune, où Violier. Leucoïum luteum vulgare C. B. 202, Leucoium lureum vulgare Cheyri flore fim- plc: I. B. Tom. II. pag. 872. Viola luteæ Trag. $60. Keiri vel Cheirioffic. Viola pe- traa lutea Tab. ic. 305. Leucoïurm aureums Mark. : fe Es feuilles & les fleurs font en ufage en infufion dans le vin blanc, une poi- gnée pour une chopine. Ce remede con- vient aux filles qui ne font pas encore ré- glées. Je l’ai vü reéuflir dans la rétention d'urine ; il eft propre à défopiler les vifcé- res , & emporter les obftructions. L'huile des fleurs du Violier jaune , faite par in- fufon ; eft bonne pour le Rhumatifme : elle eft auf réfolutive , fur-tout l'huile qu'on prépare par infuñon de fes fleurs. Le Girofier eft aufli Céphalique : on emploie fes fommitésentre fleur & grai- ne ; leur infufñon ou macérationà froid , efturile aux gerfonnes fujectes aux étour+ . K y 2h 4 | 7 TTL NN TIENS | diflemens ,aux mouvemens convulfifs & … aux encourdiffemens de quelque partie du corps , & à ceux qui font menacés de Paralyle, M. Meum foliis Anethi C. B. 148. Meur vulgare five Radix urfina I. B. Tom. III. pag. 211. Daucus Crericus Trag. 445. Lob.ic. 776.TordyliumCord.Meum Atha- manticum Officin. Meum Dod. 305. X. I Ln'ya.que la racine feule qui foit em ufage lorfqu’elle eft féche & mife en pou- dre, demi-gros ou un gros au plus dans- un verre de vin blanc : on double la dofe en infufion. Cette Plante reflemble au Fenouil par la découpure de fes feuilles , & par fes propriétés : car elle poufle éga- lement les mois & les urines ; elle dif- fipe les vents , fortifie l’eftomac , fait cra- cher , & foulage fort les Afthmatiques. Elle a une odeur très aromatique, elle fortifie & fait fuer quelquefois. L’ufage a appris aux Payfans des Alpes où cette Plante eft très commune, qu’elle convient aux perfonne qui ont des accès de fiévre accompagnés de grand friflon. Un Chirurgien nommé Rotonet faifoic an Raraña pour l’afthme dont la bafe €toir la racine de Meum. ’ HysTERTIQUES. 12? #: La racine de Meum entre dans le Dra- eurcuma magnade Mefué , dans la Poudre de l’Eleétuaire Lithontriptique de Nico- las d'Alexandrie, dans fon Aurea Alexar- drina , dansle Mithridat & dans la Therias que. X I ‘ ALERIANE. 1. Valeriana Hortenfis Phu folio Olu- Jatri Diofc. C. B. 164. Valeriana major odoratä radice I. B.Tom. III. Part. 7. pag. 209. Dod. 349. Phu magnum Math. Phu verum Cord. Valeriana vera feu Nar- dus agrefhis Trag. 6o. Carpelium Caft. Phu majus & Valeriana major Offic. 2. Valeriana Sylveftris major C, B.164. Valeriana S'ylveftris magna aquatica I. B. Tom. III. part. pag. 211. Phu parvum Math. Valeriana Sylveftris Lob. ic. 715. Valeriane fauvage. O » ordonne Îles racines de ces deux efpeces dans les décoctions , les infufons & les bouillons;elles font propres aux ma- | Jadies des femmes, depuis deux dragmes jufqu'à une demi-once, & en fubftanee & en poudre dans le vin blanc, ouuneau- tre liqueur convenable,depuis un gros juf- u’à deux. On tire aufli l’eau diftiilée des eurs & des racines de Valériane , qu'on K vi 228 PLANTES donne jufqu’à fix onces pour les mêmes nfages. La Valériane eft Cordiale, Dia- phorétique Apéritive ; elle eft aufli Cé- phalique & hyftérique : on l’emploie avec fuccès dans l’Afthme & dans les obftruc- tions du Foie;dans les vapeurs & les mou- vemens convulfifs.J’ofe avancer après Fa- bius Columna , que la racine de la Valé- riane fauvage , eft un des plus aflurés re- medes pour l’Epilepfe.Il faut la cueillir au Printemps avant la poufle des tiges, la faire fécher à l'ombre & la mettre en poudre : on en donne depuis un demi- gros jufqu’à un gros & demi, dans une cuillerée de vin blanc ou de lait, aux en- fans : on purge auparavant les malades, même avec le tartre émétique , s’ils fon d’ailleurs aflez grands , & aflez replets ; on leur fait prendre enfuite la be de Valériane trois jours confécurifs à jeun = on les repurge, & on en donne encore trois prifes : j'en ai guéri plufieurs mala- des de différens âges & de différens fexes, un entr'autre âgé de douze ans, quitom- boit depuis trois ou quatre ans Es où trois fois par mois, dans les mouvemens convulfifs, & auquel il étoir refté un tremblement continuel ; il y a plus de quatre ans qu’il eft guéri fans aucun re- tour. Sylvius préfere la Valériane à la Pivoine pour les maladies accompagnées HYSTERIQUES. 229 de convulfions. M. Tournefort en a vü de grands effets dans la pañlion hyfté- rique ; & dans les plus violens accès de l'afthme ; il ordonne de verfer chopine d’eau bouillante fur une once de racine de Valeriane , de retirer le pot du feu , le bien couvrir & faire boire l’infufñon par verrées. L'Extrait des racines a les mêmes ver- tus ; on en donne un fcrupule avec un grain de Laudanum , ou bien on mêle le Laudanum avec demi-fcrupule de pou- dre de la racine. La racine dela premiere efpece, ou de la grande Valériane , entre dans la décoc- ion Céphalique, le Vinaigre Thériacal, lOrviétan , le Sirop Anu-Epileptique , dans le firop hydragogue de Charas, dans le Sirop d’Armoife de Khafis, dans le Michridat , la Thériaque , & dans le Diabotanum. 3 He 1. Cyperus odoratus radice longa five Cyperas Officin. €. B. 14, Cyperus pani- cula fparfé fpeciofà 1. B. Tom. II. pag. 501. Cyperus longus Ger. Raï Hiff. 1299. eee S'ylveftris Longa Germ. Souchet ng. 2. Cyperus rotundus Orientalis major XII. 230 PLANTES C.B.13.Cyperus Syriaca & Cretica rotun= dior 1. B. Tom. Il. pag. $o2. Cyperus Hodueg. Alp. Ægypt. 113. Souchet rond. uoiQuE cette feconde efpece foit étrangere, je l’ai placée ici pour ne pas {é- parer les efpeces du même genre ; elle croît abondamment dans les marais de l'Egypte & près du Nil. On emploie les racines de Souchet en fubftance & en pou- dre à une dragme & même plus, & en infufon jufqu’à demi-once : on préfe- re le Souchet rond , quoique l’un & l’au- tre aient également de l’odeur : ces Plan- tes pouffent les urines , & provoquenrles ordinaires ; elles font aufli ftomachiques & cordiales , propres à chafler les vents & à appaifer la a Elles entrent dans la poudre Céphalique odorante, dans les Trochifques Cyphæos, &c, - Simon Pauli affure que Meibomus , Médecin Allemand , avoit suéri unulcere de la veflie à une femme par l’ufage du Souchet , avec le Schænanthe. Jules Paulmier fe fervoit de cette ra- cine , comme d’un antidote, contre Îa efte & contre les fievres malignes pefti- fénrielles. On peut employer cette racine bouillie dans de l'huile, & appliquée fur la région des reins & fur le bas ventre pour facili- H YSTERtTAUÛUES. 23% rer l’évacuarion de l'urine & du gravier dans la rétention d'urine. | Garidel a donné avec fuccès la racine de Souchet long, dans les ptifanes Sudo- rifiques employées dans les maladies vé- nériennes , fur le témoignage de Blegny: XFIE E SPATULE Ou Glayeul puant. Gladiolus fœtidus C.B. 39. Spatula fœti- da plerifque Xyris. I. B. Tom. 11. pag. 731. Dod, 147. Trag. 904. Iris agriæ Theoph. Adv. Lob. ic. 70, Iris fœtidiffime Jeu Xyris InfE. 369. L A racine de cette Plante féche & en poudre , fe donne au poids d'une dragme ou environ ; dans un verre de vin blanc, dans les vapeurs hyftériques , & dans les affections hypocondriaques , dans la difficulté de refpirer ; dans l’afthme. On . l'ordonne de la même maniere dans les écrouelles. On l’applique encore en Ca- taplafme fur les Tumeurs Scrophuleufes. XIV. NE SX 1. Marrubium album vulgare C. B.230. Marrubiam album I. B. Tom. 111. pag. 23% PLANTES , 316. Marrubium five Praffium album Tab. ic. 559. Praffium Ang. Marrube blanc. 2. Marrubium nigrum fœtidum , Bal- lote Diofceridis C. B. 1230. Marrubium nigrum five Ballote I. B. Tom. ILI. pag. 318. Marrubiaftrum Tab. ic. s 40. Ballore Math. Mafrube noir. O. préfere les feuilles & les fommi- tés de la premiere efpece dans les infu- fions & les décoétions apéritives & hy{- tériques. M. Ray affure que la décoétion de Marrube blanc eft très utile dans l'affection Hypocondriaque , & la Paf fion Hyftérique. Une petite poignée de Marrube blanc infufée ou bouillie légé- rement dans chopine d’eau ou dans un bouillon de veau , eft un remede très bon dans l’afthme , dans la toux & dans le rhume opiniâtre. Cette Plante eft un grand fondant , & un, bon apéritif. Fo= reftus, Zacutus, & Harthman la recom- mandent pour les tumeurs du Foie, même celles qui font fchirreufes. J’at vü guérir deux perfonnes d’un Schirre dans la région du foie de la groffeur d'une noix , par un long ufage de l’infu- fion d’une petite poignée de feuilles de Marrube blanc dans un demi-feptier de vin blanc , qu’elles ont continué pendant plufeurs mois tousles matins. On prépa- re un firop de Marrube appelle Syrupus de | HYSTERIQUES. 233 Praffio, dont une ou deux onces s’ordon- nent avec fuccès pour la fuppreflion des mois ; on y joint quelques préparations de mars pour rendre le remede plus efñ- . cace. Le Marrube blanc entre dans les Pi- Jules d'Agaric , dans ?’Hiera-diacolocyn- thidos , dans /’Hiera-Logodii,dansla T hé- riaque , & dans la poudre Diapraffi de Nicolas d'Alexandrie. Le Marrube noir eft réfolutif & ano- din appliqué extérieurement ; quelques= uns recommandent l’infufion des feuilles de l’un & de l’autre Marrube , avec celles de Bétoine dans l’eau bouillante, pour rendre les attaques de la goutte moins fréquentes & moins dangereufes. Taberna Montanus affure que les feuil- les du Marrube noir féchées fous la cen- dre chaude , incorporées enfuire avec le miel , guérifenr les hémorroïdes fur lef- que les on les applique. Le Marrube noit n’eft pas d'un ufage ordinaire pour lintée rieur , à caufe de fa mauvaife odeur , & de fon äcreré ; on l’emploie plus commu _ nément à l'extérieur : il eft déterfif & vul- néraire , & peut s'appliquer fur la teigne avec fuccès D. Crocus fativus C. B. 65. Crocus I. B, XV. Z34 PLANTES. Tom. II. pag. 637. Dod. 113. Crocum Math. Camer. Crocus verus farivus Autum- nalis Park’ Raï Hifi. 1176. Fa fommet du piftile des fleurs du Saf- fran, eft la partie qui eft en ufage dans la Médecine : l'odeur en eft allez agréa- ble, & la couleur d’un rouge foncé &r faf- frané. On fait fécher à l'ombre ces fom- mets, qu'on met enfuite en poudre, & qu'on donne depuis cinq ou fix grains jufqu’à un fcrupule , ou en bol , ou mé- lés avec d’autres drogues , dans.les opia- tes Apéririves, Sromachiques & Hyfté- riques. On fait aufli infufer le Saffran coupé menu fans être pilé , dans un bouil- lon, ou dans telle autre liqueur qu'on voudra. Le Saffran n’a pas feulement la propriété de pouffer les mois, il eftauffi très-propre aux maladies du poulmon ; on le fait infufer dans le lait qu'on donne aux pulmoniques ; il:ne faut pas en don- ner une forte dofe, cinq ou fix grains fuf- fifent. Entre les Aromates qui font les correctifs de l’Opium , le Saffran eft pré- férable ; il eft Cordial & Aléxitere , pro- pre dans la colique venteufe & dans les in- digeftions ; plufeurs l’emploient dans les Alimens , comme un affaifonnementuti- Je & agréable. Il eft aufli réfolucif & ano- ÉMIS TE N°1 QUE S 33% din, & il entre dans le caraplafme de lait & de mie de pain qu'on applique fur les tumeurs , pour en apaifer l'infammation. Toutle monde fait qu'une légere ceinture de Saffran avec l’eau rofe & l’eau de plantain , eftun colyre familier pour ga- rantir les yeux des impreflions fâcheufes de la petite vérole. Riviere ordonne avec fuccès un fcru- pule de Saffran en poudre, délayé dans le vin, aux Afthmariques. Boyle le confeille dans la même mala- die en poudre ou en pilules , à la dofe de huit ou dix grains , avec un peu de firop de violette, le foir avant de fe coucher. . Riviere a obfervé fagement que le Saf- fran ne convient point dans le crache- ment de fang, furtout des pulmoniques; car 1l pourroit exciter une hemorragie dangereufe, fa vertu confiftant dans des particules falines, volatiles , aromatiques & huileufes , qui font capables d’aug- menter la fluidité des humeurs , & par conféquent du fang , qui dans ces. fortes de malades, n’eft déja que trop falé. & âcre. C’eft par cette raifon qu'il eft utile dans les fuppreffions des régles , &. qu'on l’emploie avec fuccès dans les Opia- tes Apéririves :& Hyftériques , avec les préparations de Mars. C'eft Le Safran qui fait là principale 236 PLANTES vertu de Elixir de propriété blanc3 dont un Médecin Moderne nommé M. Garrus , a fait un fecret ; ce qui a déter- mine le Public à lui donner fon nom. C’eft ua exccllent remede pour les eftomachs foibles & délicats , dont la digeftion fe fait lenrement & avec peine:dans les Coli- ques venteufes & les indigeftions , on s'én fert utilement à la dofe d’une cuille- rée méiée avec daux fois autant d'eau. Il faut Ex modérer l'ufage fuivant fon effer & le tempérament des malades, car ce remede échaufte beaucoup. Piufeurs Auteurs ont parlé du Safran , comme d'une drogue dangereufe à une grande dofe. L’odeur même qui s’em exhale, eft fi pernicieufe, qu’elle couta la vie à un homme qui s’étoir endormi fur un fac qui en étoit rempli. L’expé- rience nous apprend que le fafran a quel- que chofe de narcotique , qui dans une petite dofe n’eft qu’anodin & adouciffant. Pour l’exinétion de voix , j'ai vu réuflir le remede fuivant : prenez une pincée de Safran, faites le bouillir dans un poiflon de lait , & le faites prendre au malade aufli chaud qu'un bouillon or- dinairé. Le Safran entre dans la Thériaqué , dans l’Elixir de propriété de Paracelfe, dans l'Elixir de Garrus , dans les Tabler- HYSTERITQUES. 237 tes de Safran de Mars compofées, la poudre Diarrhodon , le Mithridac, la Confection d'Hyacinte , l’Hiera-picra de Galien , les Trochifques de Camphre, les Pilules dorées , & dans les Pilules pour la gonorrhée de Charas, X VI. H.... au Chat. + Nepeta vulgaris Trag. 15. Officin. Mer. tha Cataria vulgaris & major C. B. 123. Mentha Cattaria I. B. Tom. 111. Pare. 2. pag. 225. Cattaria major vulgaris Inff. . 202. Cattaria Herba Dod. 99. Calamen- the 1. genus Fuch. Balfamita major Lac. Herba felis Lugd. 908. O N emploie les feuilles & les fom- mités de cette Plante dans les décoctions & les infufions Hyftériques, comme on fait le Marrube blanc , la Matricaire & les autres. Taberna - Montanus dit que cetre Plante guérit la jauniffe & la toux violente fi on la fait bouillir dans l'Hy- dromel ; on l’emploie comme les autres dans les lave-pieds pour les pâles couleurs & pour les vapeurs. . Schroder nous enfeigne que cetre Plan. te eft très propre pour divifer & fondre les humeurs glaireufes & vifqueufes des » 233 PLANTES bronches du Poulmon ; ainfi on peut s’en fervir dans les ptifanes & apozèmes qu'on ordonne aux Afthmatiques. Hofman l’ef- time autant que la Méliffe , pour les va- peurs Hyftériques. Il aflure que fi on trempe les parties infectées de la galle dans cette décoction ,.elle les guérit. On fubftitue à l’'Herbe au Char le Baume ou la Menthe fauvage , dont il y a plufeurs efpeces également bonnes , érant toutes d'une odeur forte , pénétrante & aroma- tique : voici deux efpeces des plus com- munes. AVIS M ENTHE Ou Baume aquatique. 1, Mentha rotundifolia paluftris feu aquatica major C. B. 1217. Mentha aqua- zica five Sifymbrium I. B. Tom. 111. Parc. 2. pag. 223. Calamentha aquatica Tab. ic, 353. S1/ymbrium Dod, 97. Quelques Herboriftes appellent cette Plante Pouliot-thim, aflez mal-à-propos , car ce nom ne convient qu'au Poulior, auquel on la peut quelquefois fubitituer ; ils donnent aufli ce nom à une autre ef ‘pece de Menthe, qui lui reffemble, Voyez ci-après la Clafle des Plantes Cé- phaliques. a HYsSsTER:1QUES. 239 2 Mentha S'ylveftris rotundiore folio C. B. 227. Menthaftrum folio rugofo rotun- diore fpontaneum Flore fpicato , odore gra- vi 1. B. Tom. III. Part.1.pag. 1219. Men- \ chaftrum Ger. Rau. Hifi. s 32. Toutes les efpeces de Baume qu'on cultive dans les Poragers , font égale« ment Stomachiques & Hyftériques. X VIIL. A GNus Caftus. Agnus folio non ferrato. I. B. Tom. I. pag. 105. VWirex folus anguffioribus canna- bis modo difpofitis C. B. 475. Agnus caf- us Gefn. Salix amerina Math. Elzagnon Theoph. Ady. Lob. ic 138. | bn femence de cette Plante eft en ufa- ge, depuis demi-dragme jufqu'à une dragme en poudre, onbien en émulfion ; dans quatre onces d'eau de Nenufar on délaie demie-once de cette femence qu’on a concaffée , & on l'y laiffe infufer quel- que temps avant de la paffer ; ce remede eft utile pour calmer les accès de la paf- fion Hyftérique ; la feuille & la Fleur fon xéfolutives,& propres en fomentation fux : les duretés de la ratte. 240 PLANTES L'eau où les feuilles & les Fleurs one maceré , eft apéritive, également propre à poufler les regles , & à déboucher les vifceres : la décoétion de certe Plante eft. capable de deffécher les ulceresinterieurs , fur-tout ceux de la verge. Wedelius re- commande la femence de Wisex pour la gonorrhée. Le nom de cette Plante femble indiquer qu'elle a la propriété de réprimer les mouvemens impétrueux de la chair. Un Pafteur d’une pieté confommée , & d’un zele apoftolique , (ce Pafteur étoit Noel Chomel Curé de S. Vincent de Lyon) a fait beaucoup valoir dans fes Lettres , & dans fon Diétionnaire Economique , un remede qu'il en compoloir, & qu'il re- gardoit comme un fecrer infaillible pour conferver ia chafteté : je défere beaucoup à fon témoignage , mais je n’ai pas en- core d’affez fures expériences de ce reme- de pour l'établir comme un moyen , capable de procurer une vertu fi difhcile à pratiquer fans le fecours d'une grace furnaturelle, | X IX. Le étre puante. Atriplex fœrida C. B. 110.1. B. Tom III. pag. 974. Chanopodium fœtidum 1nft. «16, Vulyvaria Tab.ic 415. | On HYSTERIQUES. 24Y O. emploie avec fuccès cette Plante en décoétion & en lavement, pour les _pañlions Hyftériques ; on en fait mème une conferve avec le fucre. Qwelques-uns l’'ordonnent féchée au four & bouillie dans l’eau à la maniere du Thé : la mau- vaife odeur de fes feuilles a inrroduit leur ufage. ÉLANTES ETRANGERES, X X. SAS vertus, ou Rofeau odo- rant. Calamus verus , feu amarus Offic. Cala- mus aromaticus Syriacus & odoratus quo- rumdam. Calamus aromaticus verus qui- bufdam. I. B. Tom. II. pag. 28. Arun- do Syriaca aromatica foliis ex adverfo fitis Mor. Oxon. 4 ETTE efpece de Rofeau croit dans les Indes Orientales, d’où on l’apporte à Marfeille en petites bottes ; comme il eft aflez rare , les Droguiftes lui fubftituent la racine dela Plante fuivante , qui n’apas moins de vertu. Le Rofsau odorant eft apéritif, propre à poufler les mois, & les Tom. I. 242 PLANTES urines : on le donne en fubftance , & en poudre, depuis demi-gros jufqu’à une dragme : 1l eft employé dans la Théria- que, & dans plufeurs autres compofi- ions cordiales. XX I. À cons. Acorus verus feu Calamus aromaticus Officinarum C. B. 34. Calamus aromaticus vulgaris , multis Acorum I. B. Tom. II. pag. 734. Raï Hifi. 1313. Acorus Dod. 249. Acorus Officinis falsd Calamus Lob. 26 ST: C ETTE Plante fe trouve abondam- ment dans les marais de l’Afe , dans la Tartarie & dans la Pologne ; elle vient auffi en Anplererre & en Hollande. La ra- cine,qui eft en ufageen Medecine,eftAro- matique , Céphalique, Cordiale, Sto- machique & Hyftérique ; elle emporte les obftructions , & facilite le crachement dans l’Afthme. Sa dofe en fubftance & en poudre eft ordinairement d’un gros, & en infufon d’une demi-once ; on la don- ne dans le vin de Bourgogne, ou dans quelqu’autre liqueur cordiale ; j'en ai vü de bons effets dans les foiblefles d’efto- mac , les indigeftions & le vomiflement, HYSTERTQUES 23 Simon Pauli, Solenander & Konis re- commandent l’ufage de cette racine dans la colique venteufe , & pour difliper les vents qui gonflent l’eftomac ; il faut alors délayer dans un verre de vin vieux un gros , ou un gros & demi de racine d’A- corus en poudre , avec demi-gros d’écorce d'orange féche pulvérifée. M. Herman n'eftime pas feulement lAcorus pour poufier les mois, mais enco- re pour le Scorbut & pour l'Hydropifie: il l’ordonne aufli dans les fomentations au’on emploie dans la Paralyfie, pour for- ufier les nerfs. L’Acorus entre dans la Décoction Cé- phalique, la poudre Céphalique odoran- te, l'Orvietan , le Mithridat, la Théria- que,l’Electuaire des baies de Laurier,dans les Trochifques de Cappres , & dans le Diacorum de Mefué , Éleétuaire Cépha- lique auquel cette Plante à donné le nom. XXII. RAR AREA TI Armmoniacum €, B. 494. Ammoniaci lacryma Math.Ferule lacryma GalenoRaii Hifi. 1844. Alchatur, Raxach. Raffach, Ger. Schrod. L'ij 144 PLANTES C: s r une efpece de Gomme-refine ; qui coule par incifion d’une Plante qui croît abondamment dans la Lybie, & dans la Mauritanie , aflez près de l’en- droit où étoit autrefois le Temple de Ju- piter-Ammon , d’où vient le nom qu'on lui a donné. Cette drogue n’eft pas rare : on choifit celle qui eft en larmes, &en morceaux ronds ou ovales , blancs dans leur intérieur & jaunätres au dehors ; cel- le qui eft en maffe remplie de femence , luieft fort inférieure.On la diffout dans le vinaigre , ou bien on la met en poudre, quoique difficilement. C’eft un bon apéri- tif, & un fondant aflez efficace : on la don- ne en bol , en pilules , ou fous telle autre forme folide , mêlée avec les ingrédiens qui ont la même vertu ; fur-tout avec la mirrhe , la fcamonée & le mercure doux, dans les opiates mefenteriques : on y ajoute quelques préparations deMars pour les fuppreflions des regles, La dofe eft de- puis douze jufqu’à vingt-quatre grains: la Gomme Ammoniac eft utilement em- ployée dans l’Afthme ; c’eft un puiffanc réfolutif appliqué exrérieurement pour les Loupes , & pour les autres rumeurs {chirreufes. M. Herman avance qu’en donnant la Gomme Ammoniac à une dofe un peu - HYSTERIAUES 34 forte elle ouvre le ventre ; il l’ordonne à une dragme difloute dans deux onces & demie d’eau de Canelle, de Menthe ou de Pouliot. J'ai éprouvé fouvent que la Gomme Ammoniac en larmes purgeoit à un fcrupule. Ce mème Auteur loue l’Em- plâtre de Gomme Ammoniac avec partie Cgale d'Emplatre de Cigüe pour la Sciati- que &les douleurs des reins , en l'appli- quant fur les lombes. On emploie avec faccès cette drogue dans les vapeurs hyf- tériques & hypocondriaques , dans le Scorbut & dans la plüpart des maladies longues & opiniâtres. Emmanuel Konig aflure que l'huile feride & noire tirée de cette Gomme par la diftillarion , diffout les écrouelles. Elle entre dans les Pilules puantes , dans les Tartarées de Querceran ; elle a donné le nom aux Pilules d’Ammoniac : elle entre auffi dans la compofirion de l’'E- lectuaire apéritif Carthartique de Cha- ras, & celui contre l'Hydropifie du même Auteur; dans la plüpart des Onguents, entr'autres dans le Divin, celui de Mé- lilot, celui des Apôtres, le Diachylum > les Gommes, l’'Emplâtre de Cigüe, Ce 546 PLANTES XXIII. NA Myrrha C. B. so1. I. B. Tom I. Pare, 2. pag. 311. Bola Indis Cluf. Exot. 156. Myrrha 6 Opocalpafum quorumdam. Staüle, Myrrha Troglodytica Diofc. Off- cin. Raïi Hifi. 1641. 1: Myrrhe eft une refine qui coule par incifion d’un Arbre qui croît en Afrique, dans l’Arabie, chez les Abvflins & chez les Troglodites. La plus belle eft en mor- ceaux tranfparens, d’un rouge foncé & rouillé : elle fe met en poudre aifément dans les doigts ; fon odeur eft affez forte, & fon amertume confidérable ; celle qui eft noirâtre & remplie de terre & de fa- letés, eft à rejetter.Le véritable Sraété des Anciens eft cette liqueur précieufe qui fe trouve dans le centre des plus gros mor- ceaux de Myrrhe, lorfqu'’elle eft récente; ou fuivant Diofcoride , le Stacté eft une préparation de la Myrrhe diffoute dans un peu d'eau. Cette drogue ne fe trouve point , celle qu’on vend fous ce nom eft artificielle. La Myrrhe eft un bon remede pour lever les obitruétions des vifceres, pour poufler les mois, & pour les autres mala- HYSTERIQUES 247 » dies de la matrice : Elle eft utile dans la colique , elle tueles vers, foulage dansies cours de ventre & dans la dyffenterie. On l’ordonne en bol , en pilules ; en opiate, comme la Gomme-Ammoniac ; elle fe met plus facilement en poudre qu’elle, & la dofe eft la même: on tire l’Extrait de Myrrhe avec l’eau-de. vie, ou l’efprit-de- vin. L'huile par défaillance fe fair fs le moyen des œufs durs, comme l’enfeigne M. Lemery dans fa Chymie; on tire auffi l’efprit & l'huile par la cornue au bain de fable. La Myrrhe eft employée avec fuc- cès extérieurement , étant très réfolutives vulnéraire, & propre à réfifter à la pour- riture & à la carie des os. La Myrrhe en poudre enveloppée dans une toile d’arai- gnce , & mife dans la narine, arrête le fang qui coule du nez. Elle entre dans [a Thériaque d’Andro- maque , dans la Confection d'Hyacinte, le Philonium, les-Pilules d’Agaric, les Catholiques de Potier, l'huile de Scor- pion compofé , & l’Elixir de Propriété de Paracelfe. On prépare des Trochif- ques de Myrrhe ; elle eft aufli employée dans plufieurs emplâtres &c onguens , en- trautres dans le Martiatum , l’'Onguent des Apôtres , l'Emplâtre Divin, celui de Melilot, l'Emplâtre Sriptique, l'Oxicro- ceum, &C. | Liy LAB PLANTES. XXIV. Crisis 1. Galbanum C. B. 494. Galbanum Galbanifera færula 1. B. Tom. III. Part. 2 pag. 50. Raï Hifi. 411. Oreofélinum Africanum , Galbaniferum , frutefcens Anifi folio Inff. 319. Anifum Africanum frutefcens, folio, 6 caule rore caruleo sintis Pluk. Farula Galbanifera Par. Bat. 163. | L E Galbanum eft une Gomme quicou- le naturellement, ou par incifion, d’une Plante qui croit en Afrique , dans l’Ara- bie & dans la Syrie. Celui qui eft en lar- mes jaunes, doré, luifant & un peu tranfparent, eft préférable à celui qui eft en malle brune, rempli d’ordures & de pierres. On diflout le Galbanum dans le vinaigre, comme la Gomme-Ammoniac; on l’ordonne pour poufler les ordinaires, les vuidanges ; & même l'enfant mort dans le ventre de fa mere : la fumée de cette Gomme fur une pelle chaude , fou- lage les femmes dans l'accès des vapeurs Hyftériques , par fon odeur aufli défa- gréable que pénétrante. La dofe en fubf- tance, eft depuis un fcrupule jufqu’à de- mi-oros, en bol, ou en opiate; on en H YSTERIQUES. 249 donne un gros lorfqu'’il eft diffout ; l’'Em- plâtre de Galbanum , ou le Galbanet de Paracelfe, s'applique fur le ventre dans les mêmes maladies ; on en frotte aufi [a région umbilicale dans la colique , & les parties paralyriques en reçoivent du fou Jagement. Le Galbanet de Paracelfe fe fait avec une livre de Galbanum , demi- livre d'huile de Térébentine , deux onces d'huile de Lavande; on fait diftiller le tout dans la cornue avec fuffifante quan- tité de chaux vive en poudre , & l'on conferve la liqueur pour les ufages dont je viens de parler. Le Galbanum eft un puiflant réfolutif; on l’emploie avec fuccès dans les rumeurs {chirreufes & invétérées , & dans les bubons vénériens. Il entre dans la Thé- riaque, le Mithridat, le Diafcordium, J'Onguent des Apôtres, l’'Emplâtre Dia- chylum avec les Gommes, le Divin, Oxycroceum , & l'Emplâtre pour la matrice. On tire une forte de gomme de fa racine de la Plante fuivante , qui ef beaucoup inférieure à la précédente. 2. Ferulago latiore folio C. B. 548. Ferula Galbanifèra Lob.ic. 779. 1. B. Tom. LE. Part, 2. pag. sr. Farula fœmi- ñna Caf, 276, Ly 250 PLANTES X X V. A: FŒTIDA. Affa fetida C. B. 499. Affa ferida noftras Officinarum I. B. Tom. 111. Pare. 2. pag. 133. Stercus Diaboli German. Affa Offic. Laferpiris fpecies Cord. Alrir. Ayic. Bont. 41. Cluf. Exoc, 152. Anju- den Indis Hingr. Lo ss A fœrida eft un fuc gommeux, qui fe tire par expreflion de deux fortes de Plantes qui croiflent dans la Perfe aflez près de la mer ; la premiere eft femblable | à un Saule : on en coupe les feuilles & les jeunes branches qu’on met à la prefle pour enuirer le fuc qui s’épaiflic & s'en- durcit au foleil. L’autre Plante eft plus commune , elle a les feuilles comme le Titimale , & les racines en gros navets, dont on exprime le fuc: ces racines font. d’une puanteur infupportable à ceux qui n'y font point accoutumés ; car les In- diens en aiment l'odeur , & emploient cette drogue dans leurs faufles , comme nous faifons l’Ail , dont elle participe par fa mauvaife odeur. On emploie cette gomme comme les autres en bol,en pilules, en opiate, depuis un fcrupule jufqu'à un demi-gros; fon HYSTERTIQUES. 26? ufage eft dans les violens accès de la pañlion hyftérique, & dans la fuffocation utérine ; pres ns s'en fervent dans les fievres malignes & dans la petite vé- role ; elle eft fort réfolurive, & c’eft le re- mede ordinaire des Maréchaux , pour les tumeurs & les abcès des chevaux : elle eft auffi très bonne pour les beftiaux ; on s'en eft fervi utilement dans les endroits où la contagion à fait tant de ravages , en la faifant infufer dans le vinaigre avec Pail, le fel & le poivre, pour laver la Jangue des Bœufs & des Vaches auxquels il furvenoit une efpece d’abcès à la raci- : ne de la langue, qu'on avoit foin aupa- ravant de ratifler avec une cuillier, & on la lavoit enfuite avec cette infufion. Quelques-uns ont obfervé de mettre un morceau d’4ffa ferida dans un trou fait à l’auge où au ratelier des étables , près Pendroit où on attache le bétail ; ou bieix de frotter les auges avec la lotion précé- dente. On a fair entrer certe drogue dans la poudre Thériacale & l'Orvietan qu’on a fait préparer pour ces maladies. _ Onuire la teinture d’A4ffa fœrida avec Pefprit-de- vin tarrarifé, dont la dofe eft d’une cuillerée. Cetré somme entre dans Ja poudre hyftérique de Charas , dans les Trochifques de Myrrhe, le Baume ntérih, & dans l'emplâtre pour la matrice, EL vi 252 PLANTES. XXVI. SL cond es où gomme dé Sera= phin. Sagapenum Veterum I. B. Tom. III. Part. 1. pag. 156. Officinis Serapinum Math, Sagapenum C. B. 494. 2 rares drogue eft un fuc gommeux & rélineux qui coule naturellement & par incifion , d’une Plante affez femblable à la Ferule , qui croît dans la Perfe & dans la Médie : : les morceaux ou larmes d'un jaune pâle ou blanchâtre , font pré- férables à ceux qui font d’un rouge fon- cé ; les nourâtres font encore infltiouce. La dofe eft d’un demi-gros en bol ou en pilules : cette gomme s'emploie comme les drogues précédentes, & pour les mê- mes ufages. Elle purge aflez fortement. lorfqu” on en donne jufqu'à demi-once ; on s’en fert dans les maladies du cerveau, la Paralyfe, l'Epilepfie, dans l’Afthme & dans la fuppreflion des regles. On la corrige avec la Canelle ou les autres Aro- mates , comme on fait les purgatifs trop âcres, ou bien on.la d flout dans le vi- naigre, dans l'eau de-vie rartarifée , ou dans le vin blanc. Elle entre dans l’Hiere de Dos ; HYSTERTIQUES. 2$3 l'Hiera - Diacolocynthidos , les Pilules d'Hermodares de Mefué , & dans les Pilules Ferides: - XXVIL ri pts Panax Paflinace folio, an Syriacum Theophraffi C. B. 156. Panax Herculeum majus Ger. Raï Hifi. 410. Panax Hera- cleum alrerum five peregrinum Dod. 309. Sphondilis vel porius Paftinace Germanice affinis Panax vel Pfeudocoflus Flore luteo 1. B. Tom. II {. Parc. 2. pag. 156. Panax Chironium Dod. Lugd 741. Sagapenum exiflimatum Gefn. Hort. LA PoPOoN A x eft un fuc gommeux, qui fe tire par incifion de la racine d’une efpece de Panais, que les Aureurs les plus exacts croient être l’efpece précé- dente ; elle vient dans la Beotie , la Pho- _cide & la Macédoine. L'Opoponax a les mêmes facultés, & s'emploie de la mê- me maniere, & à la même dofe que le Sagapenum,que quelques-uns prétendent être tiré d’une plante femblable. Outre fa vertu purgative & hyftérique , il eft auff très-réfolutif & vulnéraire , & on l’em- ploie dans quelques emplatres. 4 PE, A HN FT:25% 1 Il entre dans les Pilules d’Euphorbe dé Quercetan , les Pilules ferides, celles d’Hiere de Coloquinthe.lla donnéle nom aux Pilules d'Opoponax: il entre aufli dans l'Eleétuaire Anti-hydropique de Charas , & dans les Trochifques de Myr- rhe. 25 XXVIII. CEE 1. Camphora Officinarum C. B. $oo. Caphura que falicis folio dicitur I. B. Tom. I. Part. 2. pag. 338. Camphornifera arbor ex qua Camphora Offi:. Hort. Lugd. Bar. 113. Carur & Caphur. Arabum arbor Camphorifera Japonica Breyn. Cent. 3. _2. Camphora Grimmi Eph. Germ. an. x1. Obf. 153. Arbor Camphorifera Suma- trana Grimmii Raï: Hiff. 1679. Campho- rifera Sumatrana foliis Caryophilli Aro- matici longius Mucronatis fruëlu majorée oblongo , calice ampl'ffimo tulipe figuram quo dammodo reprafentante Breyn. 2. P. L E= Camphre qu'on emploie dans nos boutiques , eft une fubftance refineufe, legere, blanche comme la neige, grafle & douce au toucher, d’une odeur forte & pénétrante , d’une faveur amere , âcre & aromatique : c’eft une forte de fel vo- HYSTERIQUES. 2$$ latil huileux qui fe tire par le fecours dæ feu, desracines & de l'écorce de plufieurs arbres & plantes différentes; il en coule aufli naturellement par lincifion du tronc, fous la forme d’une réfine , d’un blanc fale , laquelle eft très odotante , _ qu'on appelle Camphre brute. Les Au- teurs modernes ne conviennent pas fur le nombre de ces arbres. Samuel Dale en rapporte deux efpeces différentes après M. Ray; j'en viens de citer les noms. M. Ko- nig & M. Herman en reconnoiffent da- vantage ; car ce dernier en marque quatre efpeces. La premiere vient de la Chine & du Japon; c’eit la plus commune & notre premiere efpece. La feconde fe tire de l'écorce de la racine de l’arbre de la canelle dans l'Ile de Ceylan, & elle ef très rare. La troilieme n’eft autre chofe que le fel volaril concret de certaines plantes des Indes Orientales, entr'autres de la racine de Zedoaire. La quatrieme enfin fe trouve dans l’Ile de Borneo 3 quelques-uns la confondent avec cellé qn'on apporte de Sumatra , dont j’ai rap- porté les noms à notre feconde efpece : certe derniere forte de Camphre n’eft pas fi rare que la feconde & la troifieme de M. Herman. Je n’entrerai point ici dans Fexamen de ces différentes efpeces de Camphre, & dans la maniere de les pré- 246 : PLANTES parer dans le Pays, ce qui regarde fon Hüiftoire en général ; il me fuffit dans cet abrégé d’avertir que celui que nous em-. loyons en Médecine nous eft apporté d'Hollande, où on le purifie par la iubli- mation. Le Camphre ainf purifié doic être confetvé dans des vaifleaux bien bouchés ; car 1l s’'évapore aifément à caufe de fa legereré & de fa volatilité , s’il m’eft permis de me fervir de ce terme. Le Camphre fe diffout également dans lPeau-de-vie & dans l’efprit-de-vin , étant un fel fulphureux; 1l eft excellent pour pouffer les mois, & calmer les accès des vapeurs hyftériques. Allumezun morceau de Camphre à une bougie, & l’éreignez à huir ou dix reprifes dans une décoction hyftérique, ou dans l'eau fimple ; c’eft un lavement qui m'a réufli plufeurs fois dans cette maladie, On fait aufli fondre le Camphre dans l’eau-de-vie , on appro- che du feu le vaiffleau, & on verfe fur cette difflolurion de l’eau commune, en le remuant; il s’amafle fur la fuperficie une efpece de crème ou pellicule blanche, on en donne deux ou trois cuillerées pour Ja mème maladie. On prefcrit aufh le Camphre en bol, depuis dix jufqu'à quinze grains , mêlés avec la conferve de fleurs de Soucy ou quelqu’autre; le Cam- phre eft narcotique & anodin , 1l procure PME TUEUR QUO ES. 0% le fommeil, préferve de la pourriture, & {e donne avec fuccès à la fin des fievres maiignes après l'ufage des émétiques , pour réparer les forces du malade. L’eau- de-vie camphré , ou l’efprit-de-vin cam- phré, eft un excellent remede contre la gangrene , on les emploie dans les garga- rifmes anti-fcorbutiques : le Camphre diffout dans l'huile de térébentine, eft un bon topique dans la fciarique & dans les rhumatifmes. J'ai donné avec beau- coup de fuccès le Camphre fondu dans de l'huile , aux enfans malades du mal de gorge gangreneux, & ils le prenoient fans répugnance. On prépare encore une ET hyftérique & flomachique, fort onne , avec fix grains de Camphre, neuf grains de nitre, autant d’yeux d’écrevif- fes , pour prendre tous les matins dans quelques cuillerées d’infufon de tilleul. Le Camphre à donné fon nom aux trochifques de Camphre; il entre dans ceux de Blanc Rhafis, dans les trochifques Diarrhodon, les pilules hyftériques de Charas , la poudrede fray de grenouilles de Crollius, l’onguent de cerufe, l’on- guent rouge deflicatif, le cerat des fan- taux , l’emplâtre ftiprique , & dans l’em- plâtre pour les loupes. 258 P'x'A N° TES PLANTES HYSTERIQUES, qui font raportées dans d’autres Claffes. L A plüpart des Plantes apéritives dont il eft traité dans la clafle fuivante, font très propres dans les maladies caufées par la fuppreffion des ordinaires ; entr'autres les racines apéritives majeures & mineu- res, celles de chicorée fauvage & de pifenlic, dont on met une poignée dans les bouillons altérans : on y ajoute ordi- nairement pour en augmenter la vertu, quelque À datetent de Mars. Par exem- ple, le fafran de Mars apéritif à douze grains ; le fel de Mars de Riviere à fix grains, ou la teinture de Mars à deux gtos pour le bouillon du matin. Entre les Plantes céphaliques & aromatiques, plu- fieurs ont aufli la même vertu que les précédentes , & s'emploient de la mème maniere, comme le calament , l’Origan , la Sauge, le Pouliot, le Didtam , &c. Voyez ci-après la claffe des Plantes cé- phaliques. Les Plantes ameres & ftomachiques s’emploient avec un égal fuccès dans les mêmes maladies, favoir; l’ablinte, l’A- H Y S TE R'I QUE S. 249 Juyne , la tanaife & la menthe. Le vin blanc dans chopine duquel on fait infufer une poignée de quelqu’une de ces Plan- tes, & dont on prend un verre le matin à jeun , foulage dans les pales couleurs, & dans la colique qui les accompagne. Voyez ci-après la clafle des Plantes fto- machiques. La racine de Gentiane infufée de la mème maniere , fait le même effet. Voyez ci-après la clafle des Plantes fe- brifuges. La Mercuriale en décoétion , & le miel qu'on en compofe , s'ordonnent commu- nément à deux onces, dans les lavemens des femmes en couche, pour entretenir, & même pour procurer l'évacuation des vuidanges. Voyez ci-après la claffe des Plantes émollientes. Le Genievre, fes baies , & les prépara- tions que l’on entire, particulierement l'eau fpiritueufe & l’efprit ardent , une ou deux cuillerées le matin dans un verre de vin blanc, font des remedes uuiles dans les fuppreflions des regles. Voyez ci-après les Plantes fudorifiques. ‘ L'Orange amere ou la Bigarade:; fon jus exprimé dans un bouillon a la même pro- priété. Voyez ci-après la claffe des Plan- tes Alexiteres. 260 PLANTES HYSTERIQUES. Pècher ; les noyaux & les amandes dés. fruits, concaflés , & infufés dans le vin blanc , environ deux ou trois royaux, dans un verre de vin, pouflent les ordi= naires. Voyez ci- devant laclalfe des Plany tes purgatives. 220 >C ERLRS Ÿ, SY- YY ; ; jcocececece CCC 80 CAAT AA AA AAE TANT AT AAF TAF TAF AA AXE AA CINQUIEME CLASSE. DES PLANTES APÉRITIVES ET DIURETIQUES. ON A er N o us appellons remedes diuretiques, ceux qui font propres à procurer l’évacua- tion de la férofité fuperflue du fang , par la voie des ureteres & des urines: on leur donne aufli le nom d’apéritifs, par- cequ'ils n’ouvrent pas feulement les reins en levant les obftruétions formées dans les glandes de ces parties; mais aufli par- cequ'ils font capables de faire le même éffet dans les glandes du foie , du mezen- tere & des autres parties du bas-ventre : c'eft pour cette raifon que les remedes hépariques font apéritifs, & réciproque- ment les Plantes apéritives font hépati- ques. Il arrive aufli que les remedes diu- retiques deviennent quelquefois fudori- fiques , & que les diaphorériques font plus uriner que fuer; parceque les uns & les autres procurent dans Île fang une fépara- tion plus abondante de la férofité , & les landes de la peau étant deftinées aufi- pe que celles des reins à la filtration de eue férofite, elle s'échape par les unes 262 PLANTES | aufli-bien que par les autres , felon que: ces glandes font plus ou moins difpofées à la laiffer pañfer. IL eft à propos de faire obferver ici ;\ qu'entre les Plantes diureriques , la plu. part excitent dans le fang un mouvement confidérable , par le fel âcre volatil qui! domine en elles. Elles font par cette rai-* fon appellées diuretiques chaudes ; celles: font les racines apéritives , les femences: de Perfil , d’Ache , de Fenouil , la Rave , lOïignon, &c. Ces Plantes font des apé= ritifs puiffans pour emporter le fable &: les glaires des reins & de la veflie; mais! il eft d’une conféquence infinie dans la, pratique de ne les ordonner qu'avec cir-, confpection ; c'eft-à-dire, de s’en abftenir Jorfqu’il y a difpoñition inflammatoire, dans la vefie, ou qu’on foupçonne quel: ue ulcere dans les parties deftinées à la, Prente, de l'urine; car alors on aug-. mentetoit l’inflammation, & les autres: accidens, par la trop grande fonte du: fang , & l’affluence d’une férofité chargée des fels urineux, fur les parties fouffrantes; dans ce cas, 1l faut avoir recours à la fai-. gnée , au bain , ou demi-bain, aux reme- des adouciffans & émolliens, & employer les Plantes diureriques appellées froides , comme la Chicorée fauvage, le Piffenlit, l'Ofeille, le Fraifier , &c. oula Mauve, APERJTIVES 263 a Guimauve , la graine de Lin , le Nenu- phar , les quatre femences froides, &c. Pour mieux faire connoîïtre la différen- ce des Plantes diuretiques chaudes, & des froides , nous commencerons cette claffe par les froides qui agiffent avec plus de douceur; étant de la bonne mé- rthode de commencer la guérifon des maladies par les remedes les plus modé- rés, avant de recourir aux plus actifs, à moins que la qualité des fympromes ne demande le contraire. Nous paflerons enfuite aux racines apéritives, majeures & mineures , & aux autres Plantes diure- tiques , dont le nombre eft affez confide= rable. I. in ICORE’E fauvage. Chicorium Sylveftre five Officinarum C. B. 125. Cichorium Sylveftre Picris Dod. 635$. Seris Picris Diofcoridis, Amarugo Theophrafti, Hippocharis Dalec, Lugd. 563. Cichorium Sylveftre I. B. Tom. 11. pag. 1007. Hieracium latifolium Ger. Ci- chorium Intybus erratica Tab. ic. 170. Sel les parties de cette plante font en ufage: la racine s'emploie dans la plüpart des prifanes apéritives & rafraï- chiffantes ; les feuilles ont la même pro 264 PLANTES | priété ,; on en met une poignée dans less bouillons , on en exprime le fuc après les avoir fait bouillir légerement dans très peu d’eau : on donne ce fuc à trois o& quatre onces dans la pleutefie & dans les fluxions de poitrine ; on y joint les fucs de bouroche & de cerfeuil : ce remede faci- lite le crachement, & foulage beaucoup les malades. Le fuc de Chicorée fauvage dépuré , convient fort dans les fievres continues & intermittentes ; on en donne trois ou quatre prifes par jour entre les bouillons, & chaque prife eft de trois ou quatre onces; on y ajoüre quelquefois demi-once de firop violat. Ce fuc eft aufli très propre dans les maladies du foie, dans la jaunifle , & dans les obftruétions des vifceres ; car c’eft un bon defopilatif, fur-tout fi on y ajoùre à chaque prife de- mi-gros de teinture de Mars, ou demi- once de firop des cinq Racines. Spigellius & Simon Pauli remarquent que les feuil- les de cette Plante, cueillies au Printems | & féchées à l'ombre, puis mifes en pou- dre, font très utiles aux gouteux d’un tempérament bilieux. Il faut leur en don- ner une dragme ou environ dans un bouillon de poulet fans fel , quatre heures: avant diner , & deux heures après un fou- per leger ; on leur continue cet ufage pen- dant quelque tems, Plufeurs AUP ER IT I VE S, +64 Plufieurs boivent l’eau de Chicorée fauvage pour leur boiflon ordinaire, en infufant quelques feuilles coupées menu, dans l’eau commune à froid, ou tiede; 1ls prétendent qu’un remede fi fimple pu- rifie Le fang , & les préferve de maladie. D'autres mangent fes feuilles en falade avec le fucre. Les fleurs de Chicorée font cordiales , & la femence eft une des qua- tre femences froides mineures, On prépare la conferve des fleurs, & l'extrait de toute la Plante pour les mè- mes ufages ; la dofe eft depuis demi-on- ce jufqu’à une once, dans les bols & les opiates apéritives. Cette Plante a donné le nom au firop de Chicorée de Nicolas Florentin , lequel étant compofe de plufieurs Plantes apéri- tives, hépatiques ; béchiques & rafrai- chiffantes , s’ordonne avec fuccès dans les “maladies où ces Plantesconviennent, juf= “qu'à deux onces , dans les potions & dans les Juleps. Le firop de Chicorée compo- {€ avec la rhubarbe eft le même, dans le- uel on mêle une infufion de rhubarbe, Bite dans l’eau diftillée de notre Plante, à laquelle on ajoüte le fel de Chicorée ; fa dofe eft depuis demi-once jufqu’à une ence & demie : fon ufage eft fur-tout “dans les cours de ventre, & pour les en- fans , dans lefquelson foupçonne des vers, Tom. Z, M 266: PLANTES JI. Par dut lion. | Dens leonis latiore folio C. B. 118% * Hedypnois five Dens leonis Fuchfii I. B.\ Tom, I1. pag. 103$. Aphaca Theopk. Plinis Hedypnois maior Euch. Dalech. Lugd. 564. Taraxacon Officinarum. (). emploie cette Plante comme la précédente, avec laquelle elle a beaucoup de rapport par la figure de fes feuilles , & par fes vertus; la prifane faire avec fes racines tempere l’ardeur des urines, 8" convient dans les fievres, dans la colique nephretique & dans la gravelle. Pour ap- paifer la toux violente, & guérir le rhu- matifme, on fait boire foir & matin un poiffon de lait de vache, fur lequel on verfe autant de décottion de Piflenlic toute bouillante : on y ajoüte un peu de fucre candi. Tragus ordonne l’eau de“ Piffenlit dans les inflammations intérieu-" res & extérieures, comme dans les colly-* res. Matthiole odonne le Piflenlit bouill£. avec des lentilles dans la dyffenterie. Par-w kinfon recommande les racines & les” feuilles bouillies dans le vin ou dans du” bouillon pour la cachexie, la phtifie & pour les fievres 1ntermitrentes, À | APERITIVES. 267 Ethmuller regarde cette Plante comme un remede afluré dans ces fortes de fievres , même les plus invétérées; & M. Garidel l’a expérimenté avec fuccès dans les malades d’un tempéramment fec & bilieux , où le quinquina n’avoit fair que fufpendre légerement les accès, & où la fievre dégénéroit en fievre lente & habi- tuelle, Barbette fe fervoit de fon fuc pour les inflammations internes, comme dans le “pleurefe , mêlé à la dofe d’une once & demie, avec l’eau de chardon benit , & de fcabieufe & le firop de coquelicoc, y ajoütant demi-gros d’yeux d’écrevifles, On peut fubftituer la décoétion de tou- te la plante à l'eau diftillée, en faifant prendre trois verres par jour aux malades, M. Tournefort nous donne, comme -un excellent remede pour la toux qui ac- compagne le rhume , le lait de vache coupé avec égale partie de la décoétion de cette plante bien chaude , où l’on ajoute un peu de fucre candi. On en fait prendre un verre le foir & le matin “au malade. n Tout le monde fait qu'on mange les jeunes feuilles du Piffenlit en falade, après les avoir laiflé tremper quelque tems dans l’eau pour adoucir leur amet tume. :1@ M i} 368 P L A N TES GS O ZEILLE, Surelle, Vinette. 1. Acetofa pratenfis C. B, 114. Oxalis vulgaris folio iongo I. B, Tom. II. pag. 989. RumeX acetofus Ruel. Lapathum quartum Diofc. Sylveftre Plinii. Oxilapa- thum Gal. Lapaihum minimum. Oxalis dilum major Gefn. Ozeille longue. 2. Acetofa rotindifolia Hortenfis C. B. 114. Oxalis folio roturdiore repens I. B. Tom. II. pag. 990. Oxalis Romana &w veterum. An. Lapathum tertium Diofc. Ozeille ronde. O. emploie également l’une ou l’au- tre de ces efpeces ; mais la premiere eft: la plus commune en ce Pays; c’eft la plus ufuelle de toutes les Plantes porageres, & un des plus utiles alimens pour-ceux - qui font d'un temperament bilieux. La racine entre dans la plüpart des apozè- | mes , & des ptifanes apéritives & rafraî- chiffantes , comme très-propre à procurer le mouvement du fang, lorfqu’il eft ral- lenti dans le tiflu des vifceres ; les feuil" les font au contraire plus capables des modérer la fermentation du fang, que d'augmenter fon mouvement, leur aci-\ dité cempere la bile, & calme l'ardeurs APERITIVES 269 de la fievre continue ; elles appaifent la foif & foulagent fort les fcorburiques : on les mêle pour cela avec le creflon & l'herbe aux cuilliers, dans leurs bouil: Jons & leurs autres alimens. Les œufs à la farce d'Ozeille, ou l’omelette dans laquelle on mêle de l’ozeille hachée me- nu , eft un aliment utile dans cette mala- die : on fait prendre à ces malades en même-tems un demi-otos de teinture de Mars tirée avec le fuc d’Ozeille dès le matin. Les Anglois ordonnent l’Ozeille fous les noms de Lujula ou d’Agrefta. Bartholin remarque dans fes Obferva- tions , que l’Ozeille & l'herbe aux cuil- liers naiflentenfemble dans le Groënland, come fi on ne devoit pas employer l’une fans l’autre ; l’une abondant en {el vola- il, & l’autre en fel acide : de ce mêlan- ge 1l réfulre un fel moyen très utile dans le fcorbut & dans les maladies chroni- ques. Platerus fit boire avec fuccès la pti- fane d’Ozeille avec le jus de grenade à un phrenetique , qui la prit pour de bon vin. Les feuilles d'Ozeille font très réfo- lutives , étant appliquées en cataplafme avec le levain, après les avoir fait cuire fous la cendre chaude dans une feuille de chou; elles avancent la fappuration des tumeurs. La femence d'Ozeille peut entrer dans les Emulfons apéritives ra+ Mu) 270 PLANTES | fraîchiffantes , à la dofe de deux gros fur chopine de liqueur. M. Ray foupconne | qu'elle eft aftringente comme celle des efpeces de Patience. | La graine d’Ozeille entre dansla pou- dre Diamargariu frigidi, dans la con-. fetion d’hyacinche : le fuc des feuilles entre dans les trochifques de Ramich de Mefué; & la conferve d'Ozeille eft em- pet dans l’opiate de Salomon de Jou- : ert: on fait aufli le firop d'Ozeille. IV, Pons Parelle. 1. Lapathum Hortenfe folio oblongo fc- ve 2. Diofc. C. B. 114. Lapathum fati- vum Lapaf. I. B. Tom. II. pag. 985. Hyppolaparum Syls. Math .Rumex Hor- tenfis vel 2. Trag. 314. 2. Lapathum folio acuto plano C. B. 11$.Lapathum acutum fr: Oxylapathum I. B. Tom. 11. 983. Lapathum Sylveftre five Oxylapathum Dod. 648. Patience. fauvage. O N emploie les racines de ces efpeces comme celle de lOzeille , à laquelle on les fubftitue ; on en ratifle une ou deux onces qu’on fait bouillir dans les décoc- ÂA BERITIVES 294 tions , ptifanes, ou bouillons apéritifs. Quelques-uns ajoütent demi-gros de tar- tre martial foluble fur chaque bouillon. La ptifane de Patience eft ucile à ceux qui ont des dartres , de la galle ,ou quelqu’au- tre maladie de la peau , fur-rout lorfqu'on y ajoûte autant de racine d’Aunée; ces deux racines font la principale vertu de l'onguent pour la galle, fi familier dans les Hôpitaux & dansles campagnes: pour le faire, on fait bouillir dans peu d’eau & allez de beurre , quatre onces de raci- ne de Patience fauvage , & autant de celle d’Aunée coupée menu; on les pafle par un tamis, & on mêle une once & demie de fleur de fouffre , avec fix onces de ce qut eft paflé; cer onguent ne réuflit jamais mieux que lorfqu’on en frotte les malades _ après les avoir fait faigner & purger une ou deux fois. Willis eftime l’infufon de la racine de Patience faite dans la bierre comme un excellent anti-fcorbutique. Simon Paulf Joue fort la décoction de certe racine faire avec la fiente de coq ou de poule pour en bafliner les parties galleufes. Le mème Auteur fe fervoit de la poudre de ceue racine mêlée avec du vinaigre pour arrë- ter le feu volage. Cette racine pilée s'applique avec fuc- es fur Les ulceres des jambes : la puifane Miv 272 PLANTES de Patience eft bonne dans l’ébullition de fang , & l’éréfipele; fa femence en pou- dre eft propre dans le cours de ventre. M. Ray y ajoûte la racine de la poudre de Tormentille avec le fucre rofat, & la poudre de coquille d'œuf. Si la racine de Patience fauvage venoit de fort loin , pafloit les mers , on en fe- roit fans doute beaucoup plus de cas qu'on n’en fait: mais on marche deflus dans les champs, le moyen d’y penfer ? C’eft cependant un des meilleurs remedes pour l’eftomach , pour le foie, & pour toutes les maladies opiniätres de la peau, Elle fe prend en ptifane, en bouillon, en poudre , en opiate : elle eft apéritive, diuretique , hépatique , cordiale. On peut la fubftituer à l’eau de rhubarbe fi mal-à- propos vantée pour les maladies des en- fans. Sa dofe eft d’une once pour une pinte d’eau. La Patience entre dans l’onguent Mar- #iatum de Nicolas d'Alexandrie. } ep Fragaria vulgaris C. B. 316. I. B. Tom. II. pag. 394. Fragula Cord. Fra- gum & Trifolium Fragiferum Tab. ic. 118. V: se APERITIVES. 273 LE. racine de cette Plante eft fort en ufaoe dans les ptifanes ordinaires rafrai- chiffantes & apéritives, &dans celle qu’on appelle le bouillon rouge, à caufe que la racine d'Ozeille qui y entre, lui donne cette couleur. Le Fraifier eft utile dans toutes les longues maladies , fur-tour lorfqu’on foupconne quelque altération dans le foie. Rulandus faifoit la boiffon ordinaire de fes malades de la décotion de la racine de Fraifier bouillie avec les raifins fecs & la règlifle, & un peu de Canelle. Certe boiflon eft utile dans l’af. thme & dans la vieille toux. Son fruit eft un aliment aufi fain qu'il eft d’une faveur agréable ; il fournit une eau diftiliée, également propre intérieurement pour tempérer l’ardeur des entrailles qu’ex- . térieurement pour embellir & décraffer Ja peau. Il entrerient le cours des urines, adoucit l’âcreté de la bile & convient dans les fievres. Pour empêcher les engelures de revenir , on frotte en éré les endroits qui en font afiligés pendant lhyver avec les fraifes , & on les applique deflus pen- dant la nuit. On emploie les feuilles de Fraifier dans le mondificatif d’ache, & . dans le Martiatum. M v 274 PLANTES VE 1 | LKEKENGE, Coquerelles. Alkekengi Officin. Inf?. 151. So/anum Veficarium C. B. 166. Solanum Halicaca- bum vulgare I. C. Tom. III. pag. 609. Saxifraga rubra & 4. Brunf. Halicacabum yeficarium Cam. Hort, Veficaria Cord. (D N n’emploie que les baïes ou fruits de cette plante; on écrafe dans un verre de vin trois ou quatre de ces fruits qu’on fait prendre dans la rétention d'urine, &, aux hydropiques.Le vin d’Alkekenge,a la dofe de quatre onces pris tous les matins, eft un remede très utile à ceux qui ont la gravelle : on le fait ainfi. Dans le rems des vendanges, on laifle cuver avec le moùt une quantité de ces fruits à-peu-près égale aux raifins, puis on l’entonne, & on le conferve pour le befoin. Dans la colique néphrétique quatre ou cinq fruits de Co- querelles écrafés dans une émulfion ordi- naire, foulagent les malades. Diofcoride fe fervoit de ces fruits dans la jauniffe , aufli bien que dans la réten- tion d'urine. Le fuc tiré par expreflion & clarifié, s'emploie à la dofe d'une once dans les mêmes occafions ; on le fair épaiflir en confiftence d’extrair qu'on dou- Aït a mu TiE VE s& ‘#96 ne à demi-once au plus. Brafavole affure qu'une perfonne qui fouffroit de cruelles . douleurs de néphrérique, fur guérie par lufage du fuc d’Aikekernge. On en prépa . re des trofchifques dont M. Lemery don- ne une bonne defcription. Ces fruits en- - trent dans le firop de chicorée, & dans le frop anti-néphrétique de Charas. Les cinq racines apéritives majeures font celles d’ache, de perfl, d’afperge, de fenouil & de petit houx, VII. | 1 &z Celeri. 1. Apiurm paliitre & Apium Officin. C. B. 154. Aoium vulgare ingratius I. B. » Tom. 111. pag. 100. Eleofelinum Pod. 695. Paludapium Adr. : Lorfque cette plante eft adoucie par la culture, & blanchie par le fumier, dans lequel on l’enterre , on l’appelle Celeri, on la mange en falade & dans la foupe. 2. Apium dulce Celeri Italorum Hore, Res, Par. Selinum five Apium dulce Park. À _y A racine & les feuilles d’ache font en ufage dans les bouillons apéritifs, une . poignée fur chaque chopine d’eau : on les emploie aufli dans les prifanes , les apozè- mes, & dans les firops que l’on prépare M y) 276 PLANTES | pour défopiler les vifceres. On ordonne le fuc d’Ache dans les fievres intermit-" tentes avec fuccès , on en fait prendre fix onces au commencement du friflon, & on couvre le malade, qui fue ordinaire- ment : ce fuc eft un bon gargarifme dans le Scorbut pour nettoyer les ulceres de la bouche, & raffermir les gencives. On en bafline auffi les cancers & les ulceres, On fait avec les fomnités d’Ache & le fucre , une conferve eftimée pour les maux de poitrine, pour les vents, pour pouffer les mois & les urines , on en donne demi-once. J. Bauhin défend aux Epilepriques l’ufage du Celeri, comme leur étant très nuifible. Les feuilles d’A- che mangées en falade , m'ont réufli peur guérir une extinction de voix aflez ancien- ne. La femence d’Ache eft une des femen- ces chaudes mineures. On fait avec le fuc d'Ache, la farine de feigle & les jaunes d'œufs, un cataplafme excellent pour le charbon : quelques-uns y ajoûtent l'huile rofar. On fait un onguent excellent avec les feuilles d’Ache pour faire pafer le lait aux femmes qui ne peuvent pas nourrir leurs enfans. On prend parties égales des feuil- les de cette plante & de celles de menthe ou baume qu’on fait bouillir dans du fain- doux; on le pañle enfuite par un tamis, A FEAR ITE YVES 477 & on faupoudre ce qui eft pañlé avec La poudre de femence d’Ache; on applique ce remede chaud fur les mamelles. Certe compofition eft préférable à celle d’Eth- muller qui emploie le vinaigre diftillé. Demi verre contenant environ deux à trois onces de fuc d’Ache , eft très utile dans l’enflure qui menace d'hydropifie : il faut les prendre le matin à jeun. La racine d’Ache entre dans le firop de chicorée, le firop apéritif eacherique de Charas , le firop anti-afthmatique du mème, le firop Byfanun, le firop des cinq racines , & dans celui de chamæpy- tis, d’eupatoire, d’endive. La femence d'Ache entre dans la poudre lithontri- ptique de du Renou, & dans la Béné- dicte laxative. VIII. M ACERON, gros perfil de Mace- doine. Smyrnium Math. 773. Hippofelinum T'heophrafhi vel Smyrnium Diofcoridis €, B. 154. Macerone quibufdam. Smyrnium fémine magno nigro I. B. Tom. IIi. Pars. 2.126. Petrofelinum Alexandrinum Trag, 436. Olufatrum Cord. in Diofc. L A racine & les feuilles de cette plante pourrolent étre dans un befoin fubftiruées 278 P £L AIN Tr à celles de lache, puifque M. Ray nous apprend qu’elles font employées dans les bouillons qu’on ordonne pour purifer le fang ; mais fa femence eft la partie la plus en ufage. Les Herboriftes l’appellent gros perfil de Macédoine ; elle entre dans quelques compolivions cordiales & car- minatives à la place de la femence du per- fil de Macédoine : la plüpart de fes fe- mences ont la même propriété, en ce qu'elles abondent toutes en huile eflen- tielle. La femence entre dans l’éleétuaire lithontriptique de Nicolas d'Alexandrie, & dans la poudre de l’éleétuaire de Jufun, 1. Apium Hortenfe feu Petrofelinum vulgd C. B.153. Apium Hortenje mulris quod vulgo Perrofelinur palato gratum planum 1. B. Tom. I[/. pag. 97. Selinum feu Apium Theo; rafli & Diofc. Oreo/eli- num Fuchf. 2. Apium Macedonium C. B. 154. Apium five Perrofelinum Macedonicum multis 1. B. Tom. 111. pag. 103 Daucus 2. Diofc. Col, pag. 1, 107. Perfil de Macédoine. | IX, ÂAPERITIVES 279 : de A racine , les feuilles & la femence du Perfil font d'un ufage très commun dans la cuifine & dans la Pharmacie: la racine s'emploie dans les bouillons & dans les prifanes apéritives ; on la met aufli dans le potage : on fait affez l’ufage des feuilles dans les alimens, elles font rélolutives & vulnéraires , & on les ap- plique avec fuccès fur les bleffures & les contufions , après les avoir broyées entre les doiots , ou pilées, on y ajoùte un peu d’eau-de-vie : elles diflipent auffi le lait des mamelles. La racine de Perfil eft dia- phorétique ; fa décottion eft utile dans la “petite verole, & dans les fievres mali- gnes. La femence du Perfil eft une des femences chaudes majeures , & celles du Perfil de Macédoine lui eft fubftituée ; cette derniere entre dans la Thériaque. La femence de Perfil, cuite avec la graine d’anis & de fenouil, dans un bouillon , eft très utile dans les tranchées des Accouchées. LE Xe A à 1. Afparagus fativa C. B. 489. Afiaræ gus Hortenfis & pratenfis 1. B. Tom. ILE. pag. 725. Afparagus fativus Ger, 230 PLANTES 2. Afparagus Sylveftris tenuiffimo folie C. B. 490. Afparagus Sylveftris Mark, L A racine de l’Afperge s'emploie com- me celle d’ache dans les bouillons , dans les prifanes apéritives , & dans le firop des cinq racines. Les jeunes tiges ou poules appellées proprement Afperges fe man- gent, comme perfonne n'ignore; elles ne font pas moins diuretiques que les raci- nes; l’urine même eft d'une odeur très forte après qu’on en a mangé. Vanhel- mont prétend qu’un de fes amis devint affligé de la pierre pour avoir trop mangé d’Afperges. La femence de l’Afperge ou, fes baies ne font pas d’un grand ufage. La racine de l’Afperge fauvage eft un apéritif plus moderé que celle de la cul- tivée. Les racines de la premiere efpece font employées dans la Bénédiéte laxarive, dans les pilules arthririques deNicolas de Salerne , dans le firop d’armoife de Rha- fis, dans celui des cinq racines de Mefué, dans la décoction apéritive hépatique, dans le firop de guimauve de Fernel , & dans le firop de chicorée compofé. Les femences entrent dans la poudre lithon- tripuque de Du Renou. ATEN ITIVIE S. 200 KE VS 1. Fæniculum vulgaire Germanicum C. B. 147. Fœniculum vulgare Raï Hifi. 457, Fœniculum vulgare minus acriori & nigriori femine I. B. Tom. 111. Part. 2. p. 2. Feniculum Dod. 297. Fæniculum five Marathrum vulgatius Adv. 347. 2. Feniculum dulce Officin. C. B. 147. - Fæniculum dulce majore & aibo femine I. B. Tom. III. Part. 2. pag. 4. Fœniculum five Marathrum vulgatius dulce Lob. ic. 77ÿ° L Es racines de ces efpeces font égale: ment apéritives , & s’emploient comme celles dont on a parlé ci-deffus. Outre cette propriété, le Fenouil eft une plante fudorifique , ftomachale , pec- torale & fébrifuge. Plufeurs Auteurs, entr'autres Simon Pauli, eftiment la dé- coction de fes racines & de fes graines dans la fievre maligne, la petite vérole, & dans la rougeole; on fait boire le fuc des racines depuis trois jufqu’à fix onces au commencement de l'accès des fievres intermittentes. Zacutus s’en fervoit com- me d’un bon fudorifique. Arnauld de Vil- leneuve recommande l’ufage de la graine 282 PLANTES du Fenouil pour conferver & pour réra- | blir la vüe; Tragus eft de ce fentimenr:. l’eau diftillée eft en ufage dans les colly- res pour en bafliner les yeux. L'huile effentielle de la graine de Fenouil prife à douze ou quinze goutes dans un verre de lait coupé , ou de puifane peétorale, foulage les afthmatiques, & calme la toux opiniatre : elle eft aufli très-utile dans la | colique, à fix ou huit gouttes. La Fenouil-« letre , qui n’eft autre chofe que l'efprit dem vin imbu de cetre huile eflentielle, fait le mème effer à une ou deux cuillerées ,“ fur-tout dans la colique venteufe & dans les indigeftions. On emploie la femence de Fenouil con-* caffée avec les femences réfolutives pour les fomentations, Les feuilles & les raci= nes bouillies dans de l’eau d'orge ou de ris , font venir le lait aux nourrices. La femence de la feconde efpece eft une des quatre femences chaudes , on la fait infufer à Paris, lorfqu’elle eft encore verte , dans l’eau de-vie ; le peuple eftime beaucoup cette liqueur pour chaffer les vents, & guérir la colique; la dofe eft d’une ou deux onces: on appelle impro- prement cette graine , anis doux, & cette gau-de-vie , eau d’anis. La racine de Fenouil entre dans le firop d'armoife , dans celui de bétoine, dans : APERITIVES. 283 - celui d'Eupatoire & d'Hyflope de Mefué , dans celu: de Praffio & des cinq Racines du même Auteur. On emploie la graine dans le firop de Chicorée compofé , dans celui d’Epithyme , dans le Looch de poulmons de Renard de Mefué, dans fa poudre Diagalanga , dans le Mithridat, dans la I hériaque , dans la Confection Hamech, dans les Pilules Opriques de Mefué , & dans les Pilules de Rhubarbe. Les feuilles entrent dans la compoftion de l’eau vulnéraire. XII. | “Je Houx, Houflon, Fragon; Houx Frelon, Bouis piquant. Rufcus C. B. 470. I. B. Tom. I. pag. 579. Rufcus five Brufius Offic. Rufcus myrtifolius aculeatus Inff. 79. Centromi- rini Theoph. & Oxyrmirline Anguil. Myr- tus Syly. Turn, Myrtacanta murina , fpina five Myrchus Sylvefiris Lob. ic. 637. | L.. racines de cette plante s’ordon- nent communément comme les précé- dentes dans les bouillons , les ptifanes & les apozémes. Elles font propres pour emporter les obftructions des vifceres, & pour faire pafler les urines. Dans la jaunifle , l'hydropifie , les pâles couleurs, 284 P'L'A NITUEUS | la gravelle & la néphrérique , leur ufage eft fort utile. Jean Bauhin & Riviere af- furent qu’ils ont vü guérir des hydropi- ques deéfefpérés , par la décoétion de ces racines. Pour aider la réfolution des tu- meurs fcrophuleufes,on en fait boire pen- dant plufeurs jours un demi feprier de vin blanc, dans lequel on fait infufer un » gros de racine de petit Houx, avecautant de fel de grande Scrophulaire & de Fili- pendule. La conferve des baies du petit Houx, eft bonne dans l’ardeur d'urine à une once : on emploie les femences dans la Bénédicte Laxarive. Les racines apéritives mineures font celles d’Arrère-beuf , de Capprier de Garence , de Chien-dent & de Chardon- Roland. XIII. de ROSE Bugrande , Bu- grane. Anonis fpinofa Flore purpureo C. B. 389. ÆAnonis five Rejla bovis vulgaris parpurea I. B. Tom II. pag. 395. Ononis Cord. Acutella Ady, Lob, Remora Aratri quorumdam. O N emploie la racine de cette plante somme les précédentes , l'écorce fur-tour PDP ORT TE VE S.. 288 en eft très eflicace pour pouffer le fable & les urines ; l’eau diftillée de toute la lante en fleur a la même vertu. Elle eft utile aufli dans la jaunifle , la fuppreffion des mois, & dans les hémorroïdes en- flammées. Quelques-uns font infufer deux gros de racine d’Arrète-beuf dans un verre de bon vin blanc , & le font boi- re dans la colique néphrétique, après avoir préparé le malade par le bain. On prétend qu'un gros de cette racine pris dans un bouillon, eft très-propre pour les carnofités. Plufieurs Praticiens, après Mathiole , eftiment ce remede excellent pour le Sarcocele. La décoétion des feuilles & des racines eft dérerfive & propre en gargarifme pour le fcorbut , les maux de gorge, & l'en flure des gencives. L XIV, “Éd Capparis fpinofa fruëlu minore, folie rotundo C. B. 48. Capparis fpinofa 1. B, Tom. II. pag. 63. Dod. 746. Capparis retufo folio Lob. ic. 635. | *’EcORCE de la racine eft la partie de cette plante qui eft d’ufage en Médecine; on l’emploieen fubftance , & en poudre, 286 PLANTES une dragme dans un verre de vin blanc ; & en infufion une once dans une livre de liqueur ; c’eft un affez puiffant diuretique, “ & un des plus eflicaces que les anciens » aient connus ; 1ls eftimoient ce remede * dans les duretés du foie, delaratte, du pancreas & des glandes du mezentere. Sennert, Foreftus, Riviere, Sckenkius & d’autres Modernes l'ont confirmé. On confit les boutons des fleurs au vinaigre avant qu'ils foient épanouis ; on les man- se en falades, dans la foupe, & dans plufieurs autres mets qu'on apprète dans les cuifines. Les Capptes rappellent l’ap- pétit, & fondent les matieres glaireufes qui occupent fouvenigles premieres voies, La décoétion de toute la plante fait venir les regles, & préferve de la paralyfe. L'huile faite par l’infufion de cette plante dans l'huile d'olive, réfout les tumeurs extérieures. La racine de Capprier a don- né le nom aux Trochifques de Cappres, dont la dofe eft d’une demie dragme dans les obftruétions des vifceres ; cette écorce entre dans le firop Hydragogue de Cha- ras , dans l’huile de Scorpion de Mefüé, & dans la poudie Diapraffii de Nicolas d'Alexandrie. | Lu. MAIRE DL T.I N 5: 287 X V. Rubia tindorum fativa C. B. 333. L B. Tom. III. pag. 714. Rubia major [a- tiva five Hortenfis Park. Erithrodanum. Diofc. Theoph. Thapfia Afclepiadis Ang. D: racines de cette plante pouffent également les regles & les urines; on les emploie en infufon à une once fur demi- feprier de vin blanc, ou en décoétion dans une pinte d’eau. Elles font le même effet en poudre ;, au poids d’un fcrupule avec douze grains de Succin. Le remede fuivanc eft très utile dans l’hydropifñe naiflante , dans la jaunifle & pour les obftructions du bas-ventre. Prenez une dragme de poudre de racine de Garence, douze grains de Safran de Mars apéritif & fix grains d’Aloës fuccotrin, faites en un bol avec le firop des cinq Racines. La racine de Garence cuite dans la bierre, eft d’ufage en Hollande pour les chütes confidérables, étant prife intérieu- rement. Elle entre dans le firop d’Ar- moife de Fernel, & dans le firop apé- ritif & purgatif du même Auteur, 2388 PLANTES X VI É ss Gramen caninum arvenfe five Gramen: Diofc. C. B. 1. Dod. 558. Gramen lolia- ceum radice repente five Gramen Officin. TnfE. 516. NTRE une infinité d'efpeces diffé-" rentes de Chien-denr, celle dont je viens” de rapporter les noms , eft préférée, fes” racines étant plus grofles & mieux nour- ries que celles des autres efpeces qui font plus communes en ce Pays. Il n'y a point de ptifanes, ni d’apozèmes apéritifs, où on n'emploie le Chien-dent. Quel- ques-uns prétendent que la premiere eau de Chien-dent fait mourir les vers. Dans la Provence & les pays chauds, l’efpece fuivante eft en ufage. 2. Gramen Daütylon, folio arundina- ceo , majus , aculeatum fortè Plin. C. B. 7. Gramen repens cum panicula graminis manne. I. B. Tom. II. pag. 439. Gra- men Daitylon radice repente five Officin. Infi. $10. Gramen legiuimum Cluf. Hifi. CCVII. L'eau de Chien-dent pour boiflon ot- dinaire eft bonne contre la gravelle. Le Chien-dent entre dans le firop de Guimauve de Fernel , &c. XVII, ASE RITI VE S: 289 2NIL @ HARDON Roland. Panicaut. Char don à cent têtes. Eryngium vulgare C. B. 386. I. B. Tom. III. pag. 85. Eryngium Mediter- raneum five Campeftre Park. Adv. Lob. ic, 22. Îringus quibufdam. | 1. A racine & la femence de cette planre font en ufage dans toutes les maladies où il y a des obftrutions & des embarras “dans les vifceres , particulierement dans la difficulté d’uriner. Les racines de Pa “nicaut s’emploient dans les prifanes & dans les bouillons apéritifs, comme les autres racines, environ une once fur chaque pinte d’eau. Il eft bon d'animer ces fortes de remedes avec le Mars, en mettant une once ou environ de iimaille de fer dans trois pintes de cette prifane. La femence s’ordonne à demi once dans les émulfons. L'eau diftillée des feuilles naïflantes de Chardon Roland büe à plu- fieurs verrées feule, ou mêlée avec par- “Lies égales d’eau de noix, purifie le fang, & eft fébrifuge; elle guéric la jaunifle “& la boufiflure. La racine d’Eryngium confite au fucre h'eft pas défagréable : & dans les maladies Tome I. N 290 SI PULHATNR SE EN chroniques, les Malades s’en trouvent bien. On prefere dans ce cas l’efpece qui, vient au bord de la Mer, qui eft très utile, dans la Phtyfe, & pour les ulceres des, reins.La racine de Chardon-Roland entré dans le Sirop Hydragogue de Charas , 8er dans le firop Anti-Scorbutique du méme,w XVIII. C HARDoN étoilé, Chaufe- trape,) Carduus flellatus foliis papaveris erraticin C. B. 387. Carduus flellatus five Calcirra pa I. B. Tom. III. pag. 89. Spinatellai Tab. ic. 7o1. Hippophaflum. Cot. Phirob} 107, Ha la Plante eft en ufage, la ra-. cine s'emploie comme la précédente dans: les ptifanes Apéritives ; fa premiere écor-. ce, cueillie vers la fin de Septembre , in fufée à la pefanteur d’une dragme dans: un verre de vin blanc, après l'avoir fait fécher à l'ombre , & mife en poudre fub- tile , eft très utile dans la colique néphré- tique : il faut la boire le matin à jeun le: vingt-huitieme jour de chaque mois. Voyez M. Tournefort, Hiftoire des Plan- tes des environs de Paris, page 13. Les feuilles & les jeunes tiges fe donnent en décoction pour la même maladie. Quels AMPUEURITI AT 1 OV ESS. 1/487 ques-uns prérendent que les feuilles en oudre , un gros dans un verre de vin lanc , ou leur fuc au poids de quatre ou cinq onces pris au commencement du friflon , conviennent dans les fevres intermittentes. La fleur féchée & mife en poudre,employée à la même dofe,& de la mêmemaniere, fait le mème effet; d’autres la donnent en bol à demi-gros avec huit grains de Sel de tartre martial,ou l’extrait _de toute la Plante à deux gros , mêlé avec . un gros de Quinquina. Simon Pauli fait un collyre avec les fleurs de Chauffe- trape macérées dans l’eau de rofe, ou dans l’eau diftillée de toute la plante. Le fuc des feuilles de cette plante eft déterfif , appli- qué extérieurement fur les ulceres , &c propre pour emporter les tayes des yeux appliqué deffus. La femence de Chauñle- trape fe donne à un gros dans un verre de . vin blanc pour faire vuider les matieres - glaireufes qui embarraflent les conduits de l'urine. Charles Etienneavertit den’en pas faire un trop fréquent ufage , de peur | de piffer jufqu’au fang. XIX. Nour. Raphanus minor oblorgus C. B. 96 P phanus I. B. Tom. 11. pap.846. Ra”“la Jativa minor Dod. 676. r"] 292 P:L AN ITR | de racine de cette Plante eft un ali ment très-familier : on l'appelle Rave à Paris mal-à-propos , car le nom de Rave ne convient qu'à une efpece de gros Na- vet qu'on mange dans le Limofin & dans l'Auvergne , qui eft rond , large & plat :: les Raiforts cuits ont la même vertu que les Navets. Le fuc de Raifort s'emploie dans les maladies des reins & dela veflie, caufées par des glaires ou du gravier : on en donne trois ou quatre onces avec demi- once de miel le matin , trois ou quatre jours de fuite ; l’eau diftillée s'ordonne juqu’à quatre onces dans les portions apé- ritives:1l ne faut pas en donner à ceux Lai hs qui ont la pierre , car cette eau charie trop les fels urineux dans la veflie, X X. 5 se Cepa vulgaris floribus 6 tunicis candi- dis vel purpurafcentibus C. B. 71. Cepe fc- ve Cepa rotunda alba vel rubra I. B, Toms IL. pag. $47: | Le racine de cette Plante eft autant xmployée dans les alimens que dans les d vedes ;on en connoit aflez l’ufage “cuifine : à l'égard de la Médecine; | | AlPIaR IT 1 V:ES. 1282 fix onces du fuc de la racine & des feuil- les d'Oignon , avec un peu de facre can- di, eft un puiffant Diurétique ; il faut appliquer en même-tems fur la region de la veflie un cataplafme faitavec les feuil- les de Pariétaire & de Mauve, & les Oignons cuirs & paflés par le tamis pour les réduire en une pulpe ou bouillie paille. Ce cataplafme appliqué fur le nombril & la potion ci-deflus ont quel- quefois réufh dans l’'Hydropifie ; les Oignons feuls cuits fous la cendre & écra- fés , appliqués enfuite comme une em- plâtre fur la région dela matrice , après un accouchement laborieux , ont fait vui- der une matiere purulente & les reftes de l'arriere faix d’un enfañt qu'on avoit tiré par morceaux. Un Oignon coupé par rouelles infufé dans un demi-feptier de vin 5lanc, pris les trois derniers jours de la Lune , eft un remede éprouvé pour la Néphrerique. L'Oignoneft peétoral & apéritif; quand il eft cuit & amorti fous la braife & man- gé avec de l'huile & du fucre 1l appai- fe la roux , & foulage les Afthmati- ques. La falade d'Oignons cuits de mè- me poulle les urines , & foulage le rhu- matifime fur les reins. Fernel & Ambroife Paré affurent qu’un Oignon écrafé avec un peu de fel , & appliqué fur la brülure N iij 294 PFEANTES toute récente, en appaife la douleur , & empêche qu'il ne s’y forme des cloches. Dans la migraine on applique avec fuc- cès fur la tête des oignons partagés en deux & imbibés d’Efprit-de-vin. L’Oi- gnon pilé & mêlé avec du beurre frais, appaife les douleurs des hémorroïdes : le jus d'Oignon dont on a imbibé ducotton , mis dans l'oreille en difipe le brouiffe- ment. L'Oignon n’eft pas feulement apéritif, il eft auffi diaphorérique & propre dans la pefte. On donne aux peftiferés le fuc ex= primé d’un Oignon dont on a ôté le cœut ; qu’on a rempli de Thériaque, & qu'on à fait cuire enfuite dans un four ; on a foin de les couvrir pour aïder la fueur que ce remede procure :on appli- que en mèême-tems un pareil Oignon écrafé fur le bubon peftilentiel. XXE. PRE Porrum commune capitatum C. B. 7213 Porrum Dod, 6388.1.B. Tom.Il.pag.ss1. P ERSONNE n'ignore l’ufage decette Plante dans le potage ; mais pour læ Médecine, le Poireau eft apéritif , réfolu- uif & bechique : on fait cuire fous la cen- die dans une feuille de chou, une ou deux  FERITIVES. 395$ “poignces du blanc des Poireaux, qu'on applique enfuite fur le côté dans la pleu- téfie ; ou bien on les fricaffe dansla poëlé avec de bon vinaigre. Les Poireauxcruds ou bouillis légérement ; étant pilés & » appliqués fur les tumeurs desarticles, font excellens pour les difliper. Les bouillons - aux Poireaux & aux navets, conviennent dans l'extinction de voix & fortifient la poitrine. J'ai connu une perfonne qui fai- foit un grand fecret du firop de poireau pour les pulmoniques. Le Poireau n'eft pas f1 pénétrant que l'Oignon: leurs fe- mences fontapéritives auffi bien que leurs racines ; on en donne un gros après les avoir concaflées, & infufées dans un verre de vin blanc. | | Quatre ou cinq gouttes de fuc des f- bres pilées , de la racine de Poireau avec peu de fucre, font fort bonnes pour les enfans qui ont des vers. XXII. : PRE 1. Cicer fativum flore candido C. B. 3 47i Cicer arietinum I. B. Tom. II. pag. 291. Cicer fativum five arietinum nigrum ru- brum vel album Offic. 2. Cicer rubrum Offic. Cicer floribus, & fe- minibus ex purpura rubefcentibus C.B,347: N ii 296 PLANTES CD. ELQUES-UNS prétendent que ces deux efpeces viennent de la même raine ; quoi qu'ilen foit, on emploie A femences indifféremment; les Pois- chiches rouges font cependant plus ape- ritifs : c'étoit un aliment familier aux anciens , qui foutenoient que les Pois- chiches brifent la pierre ; & préfentement on les mange en Italie , comme nous fai- {ons les Pois-verds. Leur décoétion eft utile dans la Néphretique ; elle fait jeter aux malades quantité de glaires , comme fi c’étoit des pierres fondues. C’eft par cette faufle apparence que les Charlatans en impofent à ceux qui ont la pierre, en Jeur faifant prendre plufeurs verrées de cette décoétion , à laquelle ils ajoutent les lombris, & dont ils font un remede univerfel pour la pierre & la gravelle. L'expérience de la fonde fait bien-tôt voir leur tromperie ; & ce remede en dé- pouiilant la pierre des glaires qui l’entou- roient , fait fouvent fouffrir les malades plus qu'auparavant. Les Pois- chiches font utiles dans la jau- nifle , pour tuer les vers, faire venir le lait aux nourrices , rétablir les régles , & facilirer l’accouchemeut;on s’en fert beau- coup en Efpagne : la farine de ces femen- ces eft propre pour réfoudre les tumeurs, fur-tout celles des tefticules. ARE NMTIIVIE S.. 29? Les Pois-chiches entrent dans le firop de Guimauve de Fernel. XXII. | SPAS Saxifrage, On a donné ce nom à plufieurs Plantes d'un genre fort différent , auxquelles quelques Anciens avotent attribué la pro- priété de rompre ou de diffoudre la pier- re dans les reins ; mais c’eftune fuppofi- tion que l'expérience à convaincu de fauffeté : comme elles ont cependant la faculté de poufler le fable par les urines, & d’être de quelque fecours dans ces for- tes de maladies , nous les rangerons dans cetre Clafle ; 1l y en a quatre donton fe » fert plus communément , les autres ne font pas d’un ufage fi familier. 1. Saxifraga rotundifolia alba C.B.309. Saxifraga alba radice granulofa I. B. Tom. III. pag. 706. Sedum foliis fubrotundis cre- tauis , Saxifraga alba diclum Raï Hifi. 148. Saxifrage. La fioure de la racine , qui eft compo- fée de plufeurs petits tubercules fembla- bles à de petites pierres rondes ; comme des noyaux de cerifes , a donné occafion de croire qu’elle pourroit ètre bonne pour Je calcul humain, d’où vientienom qu'el- N} 14 Y 298 PLANTES le porte. L'expérience a confirmé que 4 décoétion de cette racine eft apéritive » aufli-bien que fon infufion dans le vim blanc; on en fait bouillir une poignée dans: une pinte d'eau , ou infufer demi-once w pendant la nuit dans un demi-feptier de” vin blanc. | Fuchfiusaffure qu’elle pouffelesregles.. & qu'elle débarraffe le poulmon de cette limphe grofliere qui enduit fes véficules: dans l’Afthme. 2. Saxifraga antiquorum quibufdam E. B. Tom. III. pag. 338. Caryophyllus Sa- xifragus C.. B. 211. Lychnis minor Saxi- fraga Pluk. Gypfophiton, € fymphiture »petraurn Chab. On a donné le nom de Saxifrage à cette efpece, parcequ’elle vient dans les Pier res & dans les fentes des Rochers des Pays chauds :.elleeft commune en Provence &: en Languedoc , j’en ai trouvé dans la hau- te Auvergne près de Salers. La racine eff: un puiffant Diurétique en décoction , ou! fon eau diftillée aprés l’avoir infufé dans # le vin blanc ; la dofe en eft de trois à qua- tre onces. 3. Saxifraga magna Dod 315. Pimpi= W nella Saxifraga major umbella. Candida w C. B. 159, Saxifraga hircina: major I. B. Tom. LiI. pag: 109. Tragofelinum majus umbella candida Infl. 309. Boucage. Per fil de Bouc. APERRITIVES 299 Il y a plufñeurs efpeces de cette Plante, qui ne different que par la grandeur & la découpure de leurs feuilles , ou par la cou- leur rouge ou blanche de leurs fleurs. M. Lémery en a fait mention dans fon Traité des Drogues ; elles ont toutes la même vertu, celle-ci eft la plus commune dans les prés des montagnes. La racine , les feuilles & la femence font en ufage dans la Médecine, en décottion & en infufon 3. quelques-unseftiment faracine & fa grai- ne autant que celle du Perfil ordinaire ;, d’autres fubftiruent fa femence à celle du: Perfil de Macédoine. 4. Saxifraga Anglorum , fous fænicali latioribus radice nigra , flore candido fimi- ls fela0 I. B. Tom. III. Part. 2. pag. 175. Sefel: pratenfe filaus forte Plinio C.B. 162. Se/feli pratenfe Monfpelienfiumn. Lob. ic. 738. Suler alterum pratenfe Dod. 310. Angelica pratenfrs, Apüi folio Enff. 313. Cette plante eft auffi commune dans nos: prés , qu’elle left en Angleterre ,.où fon: ufage eft très familier pour la gravelle .. d’où vient le nom qu’on lui a donné. On: emploie toute la plante en décoction , ou: bien on en exprime le fuc , qu’on donne: à deux ou trois onces. Son eau‘diftillée a: les mêmes vertus, aufli-bien que fa fe-- mence en poudre , au poids d’une drame: dans-un verre de vin blanc ; elle eft pro>- Nvj 309 PLANTES pre dansla colique venteufe , cette Plan< te étant également Chattes Diu- fctique. XXIV. Dern Fenouil marin, Ba- cile , Herbe de S. Pierre. Chrithmum five Fœniculum maririmum minus C. B.288. Chrichmum five Fœnicu- lum marinum five 1. B. Tom. 111. pag. 154. Fœniculum marinum five Empetrum , . aut Calcifraga. Lob. ic. 392. Baticula five parva Baus Caf.: 296. F# | Ta e Plante croît naturellement dans les lieux pierreux fur le bord de la mer, & on l’éleve dans les Jardinsle! long des HAUTE - on confit fes feuilles au vi- naigre avec cette efpece de Concombre qi ‘on appelle Cornichons ; on les mange enfuite en falade, & on les mêle dis certains mets pour réveiller l' appétit: :Cet- te Plante eft apéririve , & emporte les obftruétions des vifcéres ; mais elle eft plus en ufage dans la cuifine que dans la Phbhacie., X X Y. Gr ob Camphorata hirfura C, B. 486. Cam- A PIEUR| ITA VIE S. ‘2301 * phorata Monfpelienfium I. B. Tom. I. Part.2.379.Camphorata Monfp. an Cha- mapeuce five humilis picea Plinii Ady. Lob. 174. Selago Plinii five Camphorata Lugd. 1201. | à És Botaniites anciens & modernes ;, n'ont prefque fait aucune mention des verrus de cette plante. M. Burlet premier Médecin du Roi d’Efpagne, & Médecin de la Faculté de Paris, eft le premier qui nous ait inftruit de fes propriétés par un Mémoire qu’il luten 1703 dans les Con- férences de l’Académie Royale des Scien- ces , où il étoit alors. Voici l'extrait dece qu'on en a fait imprimer dans les Mé- moires de cette année, La meilleure maniere d'employer la Camphrée, eft en ptifane à la dofe d'u- ne once ou deux, bouillies dansune ou deux pintes d’eau , ou infufées dansle vin blanc; on la prend auffi à la maniere du Thé ; plus elle eft nouvelle & aromari- que , meilleure elle eft ; fon odeur apro- che alors du Camphre , d’où vient fon nom.On s’en fert àMontpellier pour l'Hy- dropifie , mais elle n’eft d'aucune utilité dans celle qui eft ancienne ; il n’y a que dans l'Hydropifie naïiffante , dans laquel- Le les malades ont peu de fiévre & d’alré- 36Z Pr ANNEES | ration, qu'elle réuflit ; mais 1l faur en continuer l’ufage long-tems, & l'aider de quelques purgatifs. M. Burlet eftime cet- te plante pour l’Afthms;il ajoute alors à fa ptifane cinq ou fix gouttes d’effencede vi- pere , &:- autant de Laudanum liquide. Son effet le plus fenfible eft de porter par la voie des urines & de la tranfpiration ; ce qui m'a déterminé à la placer dans cet- re Claffe, d'autant qu’elle eft très utile dans les obftructions récentes des vifcéres.. dans les pales couleurs , le fcorbut, & dans les maladies chroniques : ainfi cette: plante peut être regardée comme apériti- ve , & felon Lobel comme vulnéraire.. XXVI. A NCHOLIE, Gants de Nôtre Da: me. - Aquilegia Sylycftris C.B. 144. Aquile- gta flore fimplici 1. B. Tom. III. 484. Aqui: egia Dod. 181. Ifopyrum Diofc. Col. Aguilina Math. Ady. Lob. ; 39. | racine , les Aeurs & la graine, font: en ufage ; ces parties font Apéritives ;. Diurériques , Sudorifiques , Déterfives & Anti-Scorbutiques. M, Tournefort s'eft: étendu fur les différentes qualités de- l'Ancholie dans fon Hiftoire des plantes: APERBTIVES. 303: des environs de Paris, en rapportant ce que les meilleurs Auteurs en ont dit; je … me contenterai dans cet Abrégée de con- firmer ce que l'expérience a le mieux au— thorifé. La poudre de fa racine à un gros;, bue dans un verre de vin , appaife la co- lique néphretique. Sa graine à la même dofe mife en poudre , & mêlée avec un peu de faffran , & délayée dans un verre de vin ,.eft très utile dans la jaunifle. On fait avec cette femence concaflée & bouillie léserement dans l’eau d'orge, un gargarifme propre à nettoyer les ulcéres des gencives dans le Scorbut , & ceux de la gorge dans l'Efquinancie : pour bien nettoyer la bouche & affermir les genci- ves , la teinture des fleurs d’Ancholie: urée avec l’Efprit-de-vin eft excellente ; pour la rendre plus efficace > on peut la mêler avec deux fois autant de teinture faite avec deux onces de Gomme lacque & deux gros de Maftic en larmes diffou- tes dans chopine d’Efprit-de-vin &c bouillies légerement pendant demi-quart d'heure fur un feu clair. XXVIL. N:;.. E.- Nigella arvenfis cornuta C.B. 145$. Me: Zanthium Sylveftre five arvenfe 1. B. Tom. IT. 209. Melanchium Sylvefire Dod. 303.. 304 PLANTES Ce la graine de cette plante qui eft d’ufage en Médecine ; fon infufion eft apéritive , & rétablit les ordinaires ; elle eft aufhi incifñive & procure l’expeétora- tion , fa dofe eft d’un gros. L'huile qu’on entire par expteflion ou par infufion , a les mèmes vertus : dans la colique ven- teufe on fait une ptifane avec les fom- : mités de Camomille, de Mélilor & de graine de Nielle. Cette femence eft aufñi très propre à réfoudre les matieres glai- reufes qui s’'amaflent dans les finus de la tête, & fond les rhumes du cerveau & l'enchiffrenement : pour cela on fair in- fufer une pincée de feuilles de Marjolai- ne dans un verre de vin blanc où l’ona jetté un gros de graine de Nielle ; on paf- fe le tour par un linge , & on tire cela par le nez. La graine de Nielle entre dans le firop d’Armoife , dans l’Eleétuaire des baies de Laurier de Rhafis , dans les Tro- chifques de Cappres de Méfué, & dans l'huile de fcorpion de Mathiole, XX VIII. P. VOT COfnu. Papaver corniculum majus Dod. 448. Papaver cornicularum , lureum 1. B. Tom. III, 398. Papayer corniculatum ; luteum À PERITIVES 30 Ceratiris Diofcoridis, Theophrafh , Syl- veffre Ceratitis Plinio C. B. 171. Glau- czum flore luteo Inf£. 2 5 4. à NA eaflure, & fes Com- mentateurs le confirment, que cette plan- te eft utile à ceux qui ont des urines trou- bles & épaifles, En Portugal on fait boire à ceux qui font fujers à la pierre , un ver- te de vin blanc , dans lequel on a fait in- fufer une demi poignée des feuilles écra- fées de cette plante. Galien dit qu’elle eft vulnéraire & déterfive ; on l’emploie pour les ulcéres & les bleffures des chevaux : on broie fes feuilles, & après les avoir pilées legerement ; on y ajoute un peu d'huile ; c’eft la maniere dont s’en fervoit Dodonée. XALX, B ARDANE, Gloutteron, Loppa major Arcium Diofc. C. B. 198. Perfonata five Lappa major aut Bardana I.B. Tom. III. pag. $ 70. Perfonatia Fuchf. - Bardana vulgaris major Park. Perfonata, Lappa major , Bardana Lob. ic. 588. L A racine , les feuilles & la femence de cette plante , font employées dans 306 Pt ANTES la Médecine ; la racine eft Sudorifique ;, Cordiale, Béchique, Apéritive, Déterfive | & Vulnéraire. Quelques-uns la préfe- rent avec raifon à celle de Scorzonere pour la ptifane qu’on ordonne dans les M fiévres malignes, & dans la petite vérole ," j'en ai vû de bons effets. Schroder en fait … cas dans le crachement de fang , pour la Goutte , pour les Tumeurs de la Rate, & pour les vieilles plaies. Foreftus rap- porte qu’un malade fut guéri de la Gout- te par la décoétion de cette racine , qui lui fit jetter quantité d’urine blanche comme du lait. Pena & Lobel aflurenc qu'étant confire au fucre , elle fait paller « les urines & vuider le fable : Céfalpin « leftime pour le crachement de Sang & la Phtyfe , en donnant au malade un gros avec quelques Pignons. Les feuilles de Bardane font très réfolutives & vulné- raires ; elles m'ont réufi plufieurs fois : pour des Tumeurs confidérables furve- venues aux genoux,qu'elles ont diflipées : pour cela on les fait bouillir dans l’urine avec le fon, & on en fait un cataplaf- me qu'on renouvelle matin & foir. Les feuilles de cette plante appliquées fur le Cancer, même étant ouvert, en adou- ciflent la douleur , & mondifent les ul- ceres. Ces feuilles cuites fous la cendre, s'appliquent utilement fur les parues  PERITIVES 307 fée elles font bonnes auf pour es luxations & pour la brülure. Hollérius fe fervoit avec fuccès de la racine & des Aeurs de Bardane dans la | 4: pleuréfie ; il les faifoit prendre en ptifa- ne : on donne dans ce cas pour faire fuer le malade huit ou dix germes d’œuf dans un verre d'eau diftillée de Glouteron après avoir faigné deux ou trois fois préa- lablemenr. Lauremberoius dit que les tiges tendres cuites font très diuréti- ques : on les mange en falade dans quel- t ques endroits, comme on fait les Afper- ges. Plufeurs obfervations marquent que la décoétion de Bardane ouérit la fiévre D quarte, Péna rapporte qu'Henri II , Roi de France , en fut guéri : Simon Pauli Îa loue pour la Goutte & pour la véroles "Baglivi en confirme l’ufage dans les ma- ladies vénériennes. Sa femence eft un ex- cellent diurétique, foit infufée dans demi- feprier de vin blanc à un gros, foit con- caflée & prife en émulfion dans l’eau dif- tillée de la même plante , ou quelqu’au- tre. Apulée donne cette femence en pou- dre pendant quarante jours pour la Scia- tique. La Bardane entre dans l’'Onguent Populeum de Nicolas de Salerne , & dans le Diabotanum de Blondel. 308 PLANTES XX X. Nu THIUM Dod. 39. Lappa mi nor, Xanthium Diofcoridis C. B. 198, Xanthium five Lappa minor I. B. Tom. LIL. $52. Xanthium five Strumaria Ady. Lob. 2 5 4. e L,. décoétion de toute la plante , fon fuc ou fon extrait , font en ufage dans les” obftructions des vifcéres, pour les écrouel- les , les dartres , & pour purifier le fang : la dofe du fuc eft de cinq à fix onces; & de l'extrait, d’un gros feulement : leg feuilles pilées font réfolutives comme celles de la Bardane. Konig aflure que la femence de cette plante , infuféew, dans lEfprit-de-vin , poufle le fable puifflamment ; fur ce témoignage ox pourroit l'employer pour la gravelle : j’ai- merois mieux alors la donner en poudre à la dofe d'un demi-oros dans du. vin blanc. XXXE Dh a Filipendula vulgaris an Molon Plinii C. B. 163. Filipendula I. B. Tom. WI. Part. 2. pag. 189. Dod. $ 6. Ocnanthe Fu- chf, Cord, Lob. ic. 729. DOM ER T TL V LS" 208 L.. racine de cette plante, particu- lierement fes petits tubercules , font en ufage en Médecine ; on les fait fécher & réduire en poudre qu’on donne à une dragme dans un verre de vin blanc, ou d'eau de Pariétaire, pour la gravelle. Ta- berna-Montanus après Sylvaticus, Peiy- rus & Lobel recommande ce remede pour l’Epilepfie x & quelques autres ont com- . parc les vertus de cette racine à celle de la Pyvoine, Simon Pauli loue la poudre de Ja racine pour les fleurs blanches : Merca- tus & Prævotius pour la Dyflenterie. Dans le Médecin des Pauvres,elle eft efti- mée pour l’Afthme ; Sennert en donnoit la poudre pour les écrouelles;mais 1l ajoutoit la grande Scrophulaire & quelquesautres drogues propres à fondre ; d’autres la Jouent pour la dyffenterie &pour les fleurs blanches, C’eft un excellent diurétique, X XXII. RSR , Riéble. Apparine vulgaris C, B. 334. Apparine Ger. 1. B. Tom. I. pag. 713. Raï Hift. 484. Ajparine afpera Thal, Philantropon Diofe. & Plin Omphalocarpon. Lappaga *guorumidam, 310 PLANTES gi TE la plante en décotion , une: poignée fur une pinte d’eau , ou deux: onces de fon fuc , foulage confidérables. ment les malades afligés de la oravelles, fon eau diftillée eft efkimée pour la pleus. rélie. X X XF: G REMIL, Herbe aux Perles. 1. Lithofpermum majus ereclum C. BA 258 Lichofpermum five milium fois 1. B%\ Tom. VI. pag. 590. Saxifraga Lertiæ\ Brunf. Anchufe tertiefimilis altera Cafalpeul 435. Lichofpermum minus Dod. 8 3. 2. Lithofpermum majus repens latifoz lium C. B. 258. Litho/permum majus Do“ donei Flore purpureo , femine Anchufe 1. B# Tom. Il. pag. $72. Lithofpermum vulgare* majus Park. O N emploie en Médecine la femencel| de ces Plantes, fur-touc celle de la pre“ imiere : on l’ordonne depuis deux gros jufqu’à demi-once en émulfon dans une chopine de liqueur ou de ptifane apériti- ve; j'en ai vü de bons effets dans la ré tention d'urine : on peut aufli faire infu fer pendant la nuit demi-once de certe fe- mence concaflée dans un verre de vin blanc , & le prendre le matin à jeun. AMPURROT TIMES ‘SEL Mathiole donnoit un demi-gros de la | graine de Milium-folis dans le lait de fem- mes à celles qui étoient en travail ; & Freitagius en faifoit prendre jufqu’à deux onces en pareil cas : on la recommande pour l’inflammation des proftates ; alors on fait boire aux malades cinq ou fix on- ces d’eau de laitue ou de plantain ; dans laquelle on délaie un gros & demi de cette graine en poudre , demi-oros de fe- mence de Céterac, & deux fcrupules de Karabé, | | La graine de Gremil entre dans l’Elec_ » guaire de Juftin, & dans l'Eletuaire Li- thontriptique de Nicolas d'Alexandrie, dans la Bénédidte Laxarive , & dans les Pilules Arthritiques de Nicelas de Saler- ne. XXXIV., : SR DE Jos. Lithofpermum arundinaceum forte Diof- coridis G PliniC. B. 258. Lacryma Job. Cluf. cexvr. I, B. Tom. II. pag. 49.Lacry- ma Chrifti quorumdam. Arundo Lithofper- mos Ger. | femence de cette Plante fe fubfti- tue à la précédente :on l’emploie de la méme maniere , & à la mème dofe. 312 PLANTES XXXV, H ERNIOLE, Turquette, Herbe d# Turc. | … Herniaria glabra aut Hirfuta 1. B. Tome IT. pag. 373. Polygonum minus five mille grana major çglabra aut Hirfuta C. B. 281. Empetroum Trag. $27. Herba Turca five Herniaria Lob. ic. 421. Epipaihs Ang. O N emploie toute la plante en décoc« tion , ou en infufion dans l’eau , ou dans” le vin blanc, une poignée fur chaques pinte de liqueur. On la donne aufli en» poudre dans le bouillon , ou dans un* opiate convenable ; fa dofe alors eft d’un. gros. On fait du vin avec l’'Herniole dans le tems des vendanges , en la faifant cu- ver avec le mout. C’eft un excellent diu- rétique, pourvû qu'il n’y ait point de pierre; car alorsilirrite les douleursco m- me les autres diurétiques chauds. Le nor que cette plante porte , marque fa princi-" pale vertu , qui eft par rapport aux Her-m nies ; en effet, elle guérit les defcentess appliquée en caraplafme fur l’aine après avoir fait la réduétion ; il faut en même" tems en faire boire deux onces du fuc , ou quatre onces de l’eau diftillée. Hollérius veut qu'on en continue l’ufage pendant quinze AIPŒÆERIINTAI VE S : 213 inze jours, pourvü que la defcente foit réductible;car fi elle eft adhérente,& qu'il y ait des accidens tels que vomiffement d'excrémens, colique &c. 1l en faut ve- nir à l’opération. On a obfervé que la dé- coction d'Herniole appaile [a douleur des dents ; il faut s’en laver la bouche pendant qu’elle eft encore chaude. L’Her- niole eft excellente pour la rétention d’u- rine & la colique néphrerique ; j'en at vü de bons effets dans l’enflure & dans l’hy< dropifie : cette plante employée en prifa= he defléche & diffipe la férofité répan- due dans l'intervalle des mufcles & de la peau. Un homme de travail âgé de quarante ans environ, fe trouvant altéré après un exercice forcé , eut l’imprudence de boire de l’eau fraîche à difcrétion : 1l ne tarda gueres de s’en repentir par une enflure -univerfelle qui lni furvint peu après avec une rérention d'urine. [l y avoit déjà quel- ques jours qu'il en étoit affligé lorfqu'il eut recours à moi. Je lui trouvai le ventre enflé comme un balon , & tout le refte du corps bourfouflé à proportion. En moins de quinze jours 1l fut parfaitement guéri par le feul ufage de la prifane d'Herniole qui rétablit le cours des urines , & deux ou trois purgations faites avec l’eau-de- vie allemande,dont j'ai donné la compo- | Tom. I, | 314 PLANTES. tion dans l’article du Jalap, où j'avois ajouté la Scamonée à demi dofe du poids du Jalap. L'herniole convient aufli dans la jau= mfle. Cette Plante entre dans la poudre! de Bauderon pour les defcentes ds en= . fans. Cave: SES . 1. Genifla angulofa & fcoparia C. B4 395. Gentfla angulofa & trifolia. 1. B,: Tom. 1.pag. 388. Cyuifo Genifla Scoparia vulgaris Flore luteo Infi. 649. Spartiurer Ady.Geniflella fpartium Lob. ic. 89. 2. Genifla Juncea 1. B. Tom. I. page 395. Spartium arborefcens feminitus lent femilibus C.B. 396. S; ar:ium Offic. S pars aumHifpanicum frutex vulgare Park.Spar: um Dioftorideurn , Narbonenfe & Hifpas nicum Lob. ic.90. Geneft d'Efpagne. XXXVI. Ox emploie en Medecine les fommi! tés des jeunes tiges, les Fleurs & ler femences de ces deux efpeces ; fur-roul de la derniere, dont la décottion fair quel! uefois vomir. On tire par expreilion fc des branches tendres , qui purge pat haut & par bas donné à une once. La cont fecve des Fleurs s'ordonneà demi-once 8 ù AURONT NES) 2 les femences en poudre à un ou deux gros, On prépare le firop des Fleurs, ou leur infufion dans l’eau commune, qu’on fait bouillir legerement avec les fommités de Menthe ou de Sariette ; on les ordonne depuis une once jufqu’à deux dans l’hy- dropifie , lagoutte , le rhumatifme , & dans les maladies du foie , de la rarte & du mézentere.La fumigation de fes Fleurs eft utile aux hydropiques pour defenfler . les jambes. Les deux efpeces de Geneft font très apéritives & diuretiques;les cen- dres du Geneft commun infufées dans du vin blanc,foulagent les hydropiques. Do- donée qui recommandoit ce remede , or- donnoit aufli l’infufion des tendrons de Geneft pour faire pañler les eaux & les urines des hydropiques. Claudius y ajou- “oit du fel d’Abfinthe ; & il a publié ce “remede commeun grand fecret pour l’hy- dropifie. L’extrair des feuilles de Geneft a les mèmes vertus : les Fleurs du Geneft “commun infufées dans du lait chaud, fonc propres pour les dartres & pour les mala- \dies de la peau en fomentation. Dans plufeurs endroits on mange en falade les Fleurs de cette efpece, qui ne font aucu- nement purgatives non plus que leurs boutons qu'on confit au vinaigre ; & qui “decette maniere font ftomachiques,& ex- citenc l':ppetit. On fait que les acideg Oij 316 PLANTES affoïbliffent les purgatifs , c’eft pour cette raifon que ceux qui en ufent de cette ma- niere , ne fe plaignent d’aucune envie de vomir. Cependant Simon Pauli prétend que l'infufion de deux gros de fes Fleurs eft, purgative ; la conferve & l'extrait des Fleurs font propres pour les maladies de l'eftomac ; on les emploie dans les Pilu- les Balfamiques , que l’on fait prendre au» commencement du repas. Les Fleurs de Geneft entrent dans la” décoction Apéritive , Hépatique , & dans le Sirop Hydragogue de Charas. | XXX VII, MA Sie, ai mile 1. Cinara Hortenfis foliis non aculeatis\ C. B. 383.Carduus five Scolymus fativuss non fpinofus I. B. Tom. III. 48. Cinaraï Dod. 74.Scolymus non aculeatus Tab. ic. 695- 2. Cinara fpinofa cujus pediculi efitan=: ur C. B. 383. Scolymus aculeatus Tab.ics 696. Cardones Cefalp $ 26. Cardons. O. fait aflez l’ufage de ces deux efl -peces d’Artichauts par rapport à la cuis fine ; l'un & l’autre fourniflenc un ali- ARÉRRIETiN VE S ‘NÉ | ment également utile & agreable : à l’é- | gard de la Medecine , on s’en fert rare- _ ment dans les maladies ; 1l eft à propos ce- | pos de dire que les Artichauts aufli- ien que les Cardons fontapéritifs , qu'ils … émportent les obftruétions & pouflent par … les urines : ainfi ceux qui fonc fujets à la gravelle & à rendre des urines bourbeu- es & en petite quantité, peuvent s’ac- commoder de ces alimens. Konig allure que les feuilles d’Artichaut cuites dansle vinaigre avec celles de Tanaifie & d’Ab- finche , & appliquées en cataplafme fur le bas-ventre après y avoir ajouté un peu de Mithridat , font capables de tuer les vers, XX XVIIL. RER Sifarum Germanorum C. B. 155. Sifa- rum multis I. B. Tom. III. Part, 2.153. Sifarum Dod.68 1. | pas le monde fait que de toutes les racines qui fe mangent au Printems , celle de Cherui eft une des meilleures & des plus agreables au goût. Cordus fou- tient qu'elle eft une des plus utiles pout la fanté ; cependant Dodonée affure qu’el- le ne fournit pas beaucoup d’aliment , Oiij 418 PT AN TES | quoiqu'elle fe digere plusaifément qu’une! autre : elle à cela de commun avec la plüpart des racines & des légumes, qui eft d’être venceufe. À l'égard de fes ver= tus medicinales, Cefalpin convient après les anciens Botaniftes, qu’elle pouffe les! urines ; quelques autres ajoutent qu’elle eft vulneraire : engeneral, elle eft plus enufage dans la cuifine que dans la Phar- macie. A | SAT) Fraxinus excelfior C. B. 416 Fraxi- nus vulgatior 1.B. Tom. 1. pag. 174. Raïx Hifi. 1702. Fraxinus vulgaris Park Fra- xinus Dod.s 33. XX XIX. À PME & le bois de Frène font em- ployés en décoction dans le vin , pour les obftructions du foie & de la rate & pour vuider les férofités fuperflues : on l’ordonne avec fuccès dans les bouil- Jons , les portions & les prifanes pour les pales-couleurs. Cefalpin eftime la décoc- tion du bois de Frêne , employée comme celle du Gayac, comme un fudorifique propre pour la vérole : les cendres de fon écorce font cauftiques , & peuvent fervir de cautere dans lebefoin.Lobelledirainf, ABPELROI THT VOIS. : ÊTS & confeille le parfum des feuilles, de la graine & de l'écorce de cer arbre pour la « furdité : ce parfum eft conftimmeur réfo- luuif, L’eau qui coule par les extrémités n des branches mifes au feu, a la mème ver- tu;1l faut laferinguer dans l'oreille, qu'on bouche enfuite avec du corontrempé dans Ja mème liqueur . On appelle fa femence Langue d'Oifeau, Lingua avis, feu Orni- thosloffa Officinarumi;elle eft auf apériti- ve & aufli hépatique que l’écorce : on con- fit cette femence quand elle eft verte, comme ou fait les Cappres dans le vinai- gre. Le fel fixe de Frêne poufle par les urines , & s’ordonne depuis un fcrupule jufqu’à un demi-gros. On loue l’ufage de ce {el dans l’eau de Chardon-bénit mêlé avec le Sirop de Grenade ou de Framboi- fe pour la petite verole & la rougeole. X L. | à Pape Betula C. B. 416. I. B. Tom. I. 148. Dod. 8 39. € aliorum. Populo albe fimilis in Alpibus Cefalp. 123 : TE les feuilles, & l’eau qui cou- le du tronc de cet arbre par la térébra- tion, font en ufage dans la Medecine; L’é- gorce moyenne du Bouleau eft fi fine , O iv 310 PLANTES qu’elle fervoit autrefois de papier , &: Tragus rapporte avoir vü des Vers écrits” fur certe écorce dans une Bibliotheque dé Suiffe : on emploie aujourd’hui route l’é corce à faire des cordes à puits. Les feuil= les de Bouleau font apéritives, dérerfivess & cofmeriques, c’eft à dire, propres à décralfer la peau : leur fuc & l’eau diftillée ont les mêmes vertus. L'eau qui fort du tronc de cet arbre par letrou qu'on y a fait avec une tariere dans le Princems , eft préferable à fon fuc & à fon eau diftil- lée : la dofe eft depuis deux jufqu’à quatre onces. Vanhelmont s'étend fur la maniere de tirer certe eau ; il préfere celle qui cou- le d’une branche de l'épaiffleur de trois doigts, à celle qu’on tire du tronc près de laterre, laquelle eft infipide & moins at- grette que l’autre. Cet Auteur affure que c'eft une efpece de Baume très adoucif- fant, & propre à calmer les douleurs de la pierre & de la gravelle. On peut faire provifion de certe eau dansles mois de Mars & d'Avril, & la conferver pendant l'année pourvu qu'on verfe un peu d’huile d'olive deflus, pour garantir la fuperficie de l’impreflion de l’air qui la pourroit cor- rompre. CEE sl AMARTIS. Tarmarifcus Germanica Lobic.118.1.B. ÂAPERI!ITIVES. 321 Tom.I. pag. 351. Tamarix fruticofa folio craffiore five Germanica C.B. 485. Myrica Trag. 955. Myrica Sylveftris Altera Cluf, fr. 40. A racine , fon bois & fon écorce font en ufage dans la Medecine pour faire vuider les urines, pour l’hydropifie , les opilations du foie , de la rate & des autres vifceres. On les emploie dans les apozèmes, ptifanes & bouillons apéri- tifs:une once pour chaque pinte de li- queur qu'on fait réduire à deux tiers. L’extrait de l'écorce fait aveclevinblanc, ou l’eau-de-vie , eft un puiffant apéritif : on en prend depuis deux dragmes jufqu’à une. Son fel fixe eft d’un ufage très fa- milier dans les bouillons , depuis douze grains jufqu’a vingt pour chaque prife. L’efpece de Tamaris fuivant , qui croit dans la Xaintonge & dansle Languedoc, a les mêmes vertus. Tamarifeus Narbonenfis Lob. ic. 218. Tamarix altera folio tenuiore five Gallica C. B. 485. Tamarix major five arborea Narbonenfis 1. B. Tom. |. pag. 351. ho 1. Abies conis [urfum fosffsntibus five v XLIL 322 P'L A NUTIErSS maf.C.B, sos. Abies five EnarnSene& I. Be Tom. I. pag. 131. Abies taxi folio , frudu furjum Jpeilante Inff. $8s. Abies Bellon. 25. Abies taxi foliis Rai: Hifi. 1394. Sa" pin femelle. 2. Abies tenuiore folio fruülu deorfum in- flexo Inff. $85. Picea major prima five Abies rubra C. B. 493. Picea latinorum five Abies maf. Theoph. I. B. Tom. I. pag. 238. Abies conis deorfum fpeitantibus Raïr Hifi. 1396. Sapinus Bellon. 17. Picea ou Epicias , Sapin mâle ou Epiflias. É deux efpeces de Sapin fourniffenc à la Medecine plufieurs bons reme- des ; la décoétion des jeunes branches eft utile dans le Scorbut : leur réfine eft d'un grand ufage pour la Chirurgie :onentire de plufieurs fortes ; la premiere efpece en fournit deux, une liquide qu'on appelle Terebenthine de Strasbourg , ou de Venife ; c'eft une liqueur qui s’amafle dans destu- | bercules , dont l'écorce de cet arbre eft couverte , lefquels font gros comme des noifettes , & même plus : elle eft plus efti- mée que la Terebenthine qui coule par l'incifion de l'écorce , qui eft moins claire moins odorante. La feconde forte de réli- ne qui fe tire du Sapin femelle eft feche &c femblable à l'Encens , ou au Galipot, qui À PLE R IITI VE S. 323 fe tire du Pin : elle s’amafle fur les fruits de cer atbre, & quelquefois fur le tronc , & fur les groffes branches. La Térébenthine eft un des plus fürs apéritifs que nous ayons , & des meil- leurs remedes pour la rétention d'urine, & pour la colique néphretique, comme nous dirons ci-après. Les Chirurgiens ne peuvent s'en paller pour leur digeftif, pour le Baume d’Arceüs & leurs autres principales préparations. Le fapin male fournit une réfine ; dont il y a plufeurs efpeces d’un ufage très commun, La premiere eft la réfine com- mune , qui {e tire aufi du Pin , du Mele- ze, du Cyprès, & du Térébinthe, laquelle eft endurcie par la cotion, ou par la chaleur du Soleil. La feconde eft la Poix liquide. La troifieme , la poix féche ou de Bourgogne. La quatrieme , la Colophone, l’Arcan{on, ou le Bray fec ; toutes ces ré- fines différentes fe tirent des arbres nom- més ci-deflus , & font des matieres que la diftillation produit autant que la nature, Voyez M. Lémery , Traité des Drogues fimples , pag. 564. 604. 648. X LIII. ] EREBINTHE. T'erebinthus vulgaris C. B, 400. Tres O vi 324 PLANTES binthus. Y.B. Tom. 1. pag. 278. Dod. 870. Terebinthus anguffiore folio vulgarior Park. L A véritable Térébenthine la plus re- cherchée pour la oravelle , eft celle qui coule de cet arbre dansl’Ifle de Chio, où il eft commun ; elle eft plus épaiffe que la Térébenthine de Venife qui coule du Meleze ; efe eft d’un blanc jaunatre , &c prefque fans odeur ni faveur, par rap- port aux autres efpeces. On donne la Té- rébenthine de Chio en bol, depuis dix grains ou gouttes jufqu’à vingt, ou rou- lée dans le fucre en poudre , ou envelop- pée dans le pain à chanter. Comme elle eft rare , on lui fubftitue les autres efpe- ces de Térébenthine , dont il y a de quatre fortes. La premiere & la plus eftimée , eft cel- le du Térébinthe;la feconde coule du Mé- leze , dont nous avons parlé dans la Clafle des Purgatifs aux articles de la Manne & de l’Agaric; celle-ci eft plus coulante & plus claire que la précédente ; c'eft pro- prement la Térébenthine de Venrife. La troifieme, à laquelle on donne ce nom mal-à-propos , coule des efpeces de Sapin comme nous l’avons dit ci-deflus : & vient du Mont Pila dans le Forèz, des monta- gnes d'Auvergne & des autres endroits de ÂATERITIVES 332$ France où ces arbres font communs. La quatrieme efpece enfin , eft la Térében- thine commune , qui eft d’un blanc jau- nâtre , épaille , pleine d’ordures , laquelle coule du Pin dépouillé de fon écorce : elle à la confiftence du miel : on la pré- pare dans le Languedoc, & dans les Lan- des de Bourdeaux, dans les lieux où les Pins fe trouvent en quantité ; on ne l’em- ploie en Médecine qu'après l'avoir lavée plufieurs fois;on la donne jufqu’à une on- ce difloute avec un jaune d'œuf & délayée enfuite dans une décoction apéritive, en lavement pour la néphretique, ou cuite en confiftence folide, & en bol à la dofe de fept à huit gouttes dans la Gonorrhée. L’efprit de Térébenthine , ou fon hui- le ,fe tire parla diftillation ; elle poufle les urines & s’ordonne depuis quatre gouttes jufqu’à dix. Elle eft auf vulné- raire, réfolurive & déterfive. La Térében- thine eit employée dans la plüpart des emplâtres. PLANTESETRANGERES, XLI V. ! 0 néphretique. Lignum peregrinum aquam caruleam reddens C. B. 416. Lignum nephriticum 326 PL AN TE. caruleo & flavo tingens 1. B. Tom. I. pag: 492. Coarli feu aqueus ferpens Hern. 119. L E Bois Néphrertique vient de la Nou- velle Efpagne , & du Royaume de Mexi- que , où1l eft appellé Coulr & Tlapalcy- patly : on le coupe en petits morceaux, ou bien on le rape , & on en mer une où deux onces dans une chopine d’eau à la- quelle en moins d’une demie heure , il communique une couleur brune tirant fur le bleu : on en donne dans la réten- tion d'urine jufqu’à quatre onces ; &c l'in- fufñon confommée ,on remet de l’eau fur le même bois , qui lui communique la même teinture ; on la renouvelle juqu’à ce que l’eau ne change plus, ou qu’elle ait acquis très peu de couleur. Ce bois pour être bon , doit être folide , pefant , d’un jaune rougeatre tirant fur le brun ; 1l faut le nettoyer de fon écorce & de fon obier qui eft blanc: lorfau’on emploie le vin blanc pour l'infufion ; au lieu d’eau , la liqueur purge & fait uriner , & on la donne à deux onces feulement. XLV. Pos BRAVA;, ou Vigne bä- tarde. A FERITIVES 51 Butua, overo Brutua Zan. pag. $9. Ambutua legno ejufdem Tab. xx1. L. figure que Zanoni donne de l’Arbre queje viens de nommer , & fur-rout de fa racine , repréfente aflez bien celle qu'on nous envoie des Indes fous le nom de Pareyra brava ; & quoique cer Auteur ne faffe aucune mention de fa vertu apéri- tive , j'ai cru que je dévois la rapporter dans ceite Clafle, cette propriété étant confirmée par des expériences journa- lieres. J'ajouterai feulement ici, que Za- noni aflure que les Indiens s’en fervene pour les abfcès intérieurs & extérieurs,i& même pour les hémorragies , 1ls la pren- nent en poudre dans de l’eau & dans du lait ; cer Auteur n’en donne point la dofe, Nous devons cette racine à M. Amelor. Ambaffadeur en Portugal,qui l’a apportée le premier en France : elle naît au Mexi- que , & poufle des tiges & des feuilles femblables à la vigne ; les Portugais l'ont apportée de ce Pays , & s'en fervent com- munément dans les rétentions d'urine & dans les maladies des reins : on en donne depuis quinze jufqu'à trente grains en poudre dans du vin blanc le matin à jeun ; ce remede eft bon pour pouffer les ma- uieres olaireufes contenues dansla veflie, 328 P';L ‘AN TRES J'en ai donné avec le plus grand fuccès dans l’anafarque ou boufhflure Ædéma- | eue. On peut faire bouillir dans demi-fep- tier de vin deux gros de Pareyra-brava, le réduire au quart, & en donner alors une cuillerée dans la colique néphrétique. Il HÉ: Thea Officin.The Sinenfium five Tfia Ja- ponenfibus Breyn. Cent. 1.c.$ 2. Rai Hif. 1619. Chaa C. B. 147. Chaa Herba Japo- ris I. B. Tom. 111. Part. 1. pag. ;. Evo- nymo adfinis arbor Orientalis nucifera flore rofeo Pluk. XLVI. O N nous apporte les feuilles de Thé de la Chine & du Japon; le meilleur eft d’un verd bleuatre , d’une odeur appro- chante de celle de la violette, & fon infu- ion d’un jaune verdarre & citronné. Les feuilles qui font noires ou brunes ont été mouillées. La maniere d'employer le Théeftaflez connue ; dans fix onces d’eau bouillante ou environ, on jette une dou- zaine de feuilles au plus, on couvre le vai{feau , on laiffe quelque tems cette 1n- fufñon , jufqu’à ce que les feuilles foient APLETTIV ES); F0 tombées au fond ; alors on verfe la li- queur daus une tafle , & on y ajoute en- viron deux gros de fucre, ou une cuiile- rée de miel de Narbonne ; certe teinture eft utile dans la gravelle & dans la réren- tion d'urine : 1} faut en prendre avec mo- dération , car 1l y en a qui outrent tout, & qui en prennent des dix ou douze taf- fes le matin ; cer excès peut être très nuifible , & caufer une inconrinence La plüpart des Auteurs Modernes exal- tent beaucoup les rares qualités du Thé, qu'ils regardent comme unremede uni- verfel ; entr'autres Emmanuel Kouis ;, après Riedlin, Waldfchmit , Pechlinus, Mappus & plufieurs autres. Cer Aureur fe récrie fur fes vertus, & en fait une lon- gue énumération. Je n’entrerai point dans ce détail , qui pafferoit les bornes que je me fuis prefcrires dans cer Abrégé ; 1l me fafit de dire que linfufion du Thé prife avec difcrétion , eft capable de détruire les mauvais levains des premieres voies, & de diffoudre ces marieres vifqueufes qui fe rencontrant dans l’eftomac, cor- rompent & alterent le chyle ; & par con- féquent forment les obftruétions des glan- des du Mézentere & des parties voifines, d'où naiffent une infinité de maladies re- belles & opiniâtres.Le Thé n’eft pas moins propre aux maladies du cerveau & de la 330 P ‘4 LA NN TUIES poitrine, qu'a celles du bas-ventre; car il appaife la migraine , réveille les efprits, diflipe les vapeurs , les étourdiflemens & lafoupifflement ; rétablit la mémoire , rend l'efprit plus libre, & prévient l’apo- plexie, la paralyfie & le carharre.Ill eft ur1- le aufli aux Afthmariques , aux Phuifiques & aux Pulmoniques pris avec le lait. En un mot, 1l entretient dans le fang cette fluidité narurelle, dans laquelle confifte la fanré. Une forte infufion , par exem- ple, d'un gros fur un demi-feptier d’eau, ouvre le ventre & purge doucement, ou fait fuer. Le Thé déffeche & maigrir, PLANTES APÉRITIVES Qui font rapportées dans d'autres Claffes. Our les Plantes nommées ci-deflus , 1l y en a quantité d’autres capables de faciliter le cours des urines : favoir , la plüpart des Emollientes & des Rafraîchif- fantes , qui peuvent être employées tres utilement lorfque la fupreffion d’urine eft caufée par quelque difpoftion inflamma- toire dans les reins ou dansla veflie : dans cette circonftance les Plantes Emollientes font en ufage , entr'autres : APERITIVES. 331 La Mauve & la Guimauve. Leurs raci- nes ; onen met une poignée toute éplu- chée fur deux pintes d'eau qu’on fait bouillir très legerement , ou bien deuxou trois pincées de leurs fleurs qu’on jette dans la ptifane en la retirant du feu. Voyez ci-après la Clafle des Plantes Emollien- tes. Le Lin. Demi-once de cette femence enveloppée dans un linge, fe jette dans les prifanes, dans les apozèmes & dans les décoctions émollientes apéritives : on la fait bouillir légerement , de peur de faire une liqueur gluante , & une efpece de mu- cilage. Voyez la même Claffe, La Pariéraire. Ses feuiiles entrent dans les décoctions émollientes & apéritives 3 fon eau diftillée s’ordonne fréquemment jufqu’à fix onces dans les juleps & dans les potions propres à la néphretique : on y ajoure l'huile d'amandes douces, & le fi- rop de Limon , une once de chacun pour les fix onces. Ces mêmes Plantes s’emploient auff extérieurement en cataplafme , & en fo- mentation fur la région de la veflie. Entre les Plantes Rafraïchiffantes , on fe fert avec fuccès des Emulfions faites avec les femences froides , avecles aman- des douces, les pignons blancs , la fe- mence de Pfyllium , &c. on ordorne auf- 32 PL A'n'riEts fi les eaux diftillées de laitue, de pour pier , & le firop des fleurs de certe der- niere Plante. Voyez ci-après la Claile des Plantes rafraïchiffantes. Dans les fuppreflions d'urine , dans la gravelle & dans les obftructions des vif- ceres ; les vulnéraires apéritives, comme la Verge d'or, le Mille-pertuis, le Cha- mæpitis , Chamædris , &c. font très ut1- les. La Pimprenelle infufée à froid dans l’eau ou dans le vin , a la mème vertu. Voyez la Claffe des Plantes Vulnéraires au chapitre des Vulnéraires apéritives. Entre les Vulnéraires Aftringentes, il y en a quelques-unes , dont on peut fe fervir avec fuccès , comme l'Ortie-grie- che , dont la racine & les grappes de fleurs s’emploient utilement dans les pri- fanes apéritives. Voyez ci-après la Claffe des Vulnéraires au chapitre des Aftrin- gentes, La plupart des Plantes Hépatiques ayant la propriété d’emporter les obftruc- tions , ont aufli celle de pouffer les uri- nes , entr'autres l’Aigremoine dont on met une poignce de feuilles & de jeunes tiges chargées de fleurs , dans une pinte de ptifane. L’Eupatoire. Ses feuilles & fes fleurs, une petite poignée en décoc- tion ou en infufiondans pareille quantité de liqueur, font un bon effet. Voyez APERITIV ES 333 ei-après la Clafle des Plantes Hépati- ues. Le Cerfeuil. Son jus épuré depuis deux jufqu’à quatre onces s'ordonne dans la difficulté d’uriner , aufh bien que fes feuilles dans les bouillons apé- ritifs. Voyez la Clafle des Plantes Hépa- tiques. La plus grande partie des Plantes Su- dorifiques pouflentlesurines , & récipro- quement piufieurs Apéritives deviennent Diaphorertiques,lesunes& lesautres érant propres à évacuer la férofité par les voies les plus convenables à la difpofition des humeurs. Entre les Plantes Sudorifiques , lImperatoire , fa racine principalement s’ordonne en décoétion dans la gravel- le. Voyez la Claffe des Plantes Sudorifi- ques. Le Geniévre. Ses baies en infufon ou en décoétion, une demi-poignée fur une pintefd’eau,ou leur eau diftillée fpiritueu- fe, depuis une once jufqu’à deux. Voyez la mème Ciaffe Le Chamaras ou Scordium, Ses feuil_- les, une petite poignée en infufon à la maniere du Thé avec un peu de facre pour en corriger l’amertume. Voyez ci-après la Claile des Plantes Sudorifi- ues. La Livèche , le Panais, le Melilot, [a 334 P'1u «A'N TR es Camomille, ont aufi la proprieté de fou< Jager les malades dans la colique néphré- tique, & dans la rétention d’urine. Voyez ci-après la Claffe des Plantes Carmina= tives. see Ve Ve ae Re ee vf SIXIEME CLASSE. DES PLANTES DIAPHORETIQUES ET SUDORIFIQUES. Ï Left démontré par des expériences in« conteftables, que le fang fe dépure par une continuelle ( quoiqu'infenfible ) éva- poration, d’une quantité fi confidérable d’humeurs , qu’elle furpafñle toutes les autres évacuations ensemble; & que lorf- que certe tranfpiration imperceptible eft diminuée ou fufpendue par quelque cau- fe que ce foit , on tombe dans des mala- dies très funeftes. Les remedes capables de recablir cette forte d'évacuation, en la rendant plus abondante & plus aifée, s'appellent dtaphoretiques, & ceux qui augmentent au point de la rendre fenfi- ble fous la forme de fueur, s'appellent fudorifiques ; les uns & les autres ne dif- ferent que du plus au moins, & les mè- mes plantes font quelquefois fimplement diaphorétiques, & quelquefois fudorif- ques, fuivant la difpoñtion du fang & des humeurs, felon qu’il eft plus ou moins agité par uné augmentation de mouve- * ment qui procure la féparation d’une féro- 336 PLANTES fité plus ou moins fubrilifée : & comme l'humeur qui fe fépare dans les glandes des reins , & qui fort enfuite par la veflie fous le nom d'urine , eft à peu près de la même nature que celle qui fe filtre dans les glandes de la peau, & qui s’échape par fes pores fous le nom de fueur ; c’eft pour cela que les plantes diuretiques , dont nous venons de parler , font quel- quefois fudorifiques; & que réciproque- ment les plantes fudorifiques évacuent: par les urines: c’eft par la même raifon aufli que lorfqu’on fue beaucoup , on uri- ne peu. I. (Ra bénit. 1. Carduus beneditus I. B. Tom. IIL. pag. 75 Cnicus Sylyeftris hirfutior five Carduus beneditus C. B. 378. Carduus Jfanûlus attraétylis Diofc. Caf.s 34. Attrac- eylis hirfutior Fufch. Acanthium Cord, hi: feuilles & la femence font en ufage ; l’eau difillée de coute la plante eft fouvent ordonnée comme la bafe des potions fudorifiques & cordiales , depuis ‘quatre onces jufqu'à fix: cette eau m'a fouvent réufli feule , avec les germes de fix œufs dans la pleuréfie; 1l faut Ja don- net , DIiAPHORETIQUES. 34#ÿ ner lorfqu’après deux ou trois faignées le malade a dela difpofition à fuer ; ce reme- de eft afléz commun. Une poignée de feuilles de cette plante , amortie dans le bouillon , & donnée après le friffon des fievres intermittentes , a fouvent procuré une fueur aflez abondante pour terminer la fievre. C. Hoffman préfere la décoction de cette plante dans le vin pour la fievre, à la poudre de fes feuilles , & à fon eau dif- tillée : le mème Auteur en fait cas pour la migraine, la furdité, les vertiges, l’épilepfe, le catharre, & même pour l'hydropifie & la fievre quarte. Demi- dragme de graine de Chardon-bénit,infu- fée pendant huit heures dans un verre de bon vin blanc, pañlé & donné au mala- de deux heures avant le friflon, eft un remede éprouvé dans la fievre quarte. Le vin fait avec ceite plante dans le rems des vendanges , eft d'ufage en Alle- magne, fur-tout pour les maladies chro- niques, comme le fcorbur. La femence de Chardon-bénit fe donne feale , ou avec la Coraline pour les vers. Le fuc de cette plante,donné dans la pleuréfie après les remedes généraux , procureune expec- toration très favorable : on prépare des émulfons avec fa femence , fon eau dif- tillée,& le firop de Pavot, pour la même Tom: I, P | 838 PLANTES | maladie. Simon Pauli recommande la poudre des feuilles pour les vieux ulceress - chancreux, les baffinant avec l’eau diftil-. lée, & les faupoudrant enfuite : il eft bon: de faire boire aux malades quelques ver. rées de la décoction des feuilles qui ;, faite dans le vin blanc, fe donne aufli avec fuccès pour les tumeurs fcrophuleufes ;, à la dofe d’un petit verre pendant quel-. ques mois tous les matins. Cet Auteur. rapporte l'exemple d'une femme, dont les» mammelles étoient rongées jufques’ aux! côtes , quien fut guérie. Arnaud de Ville-. neuve, dit avoir vü un homme, dont la, chair de la jambe étoit rongée jufqu’à l'os) par un vieilulcere, qui fut guéri de même. Plufieurs Apothicaires fe fervent de la, lante fuivante pour faire l’eau diftillée» de Chardon-bénit ; elle peut lui être fub{-. tituée avec fuccès. Le Chardon:bénit eft: employé dans le vinaigre theriacal , dans le firop de Meliffle compofé , dans le firop» anti-fcorburique , l'huile de Scorpion de” Marthiole, & dans le Marriatum de Nico=- las d'Alexandrie : on emploie les femen=- ces dans l'Opiare de Salomon de Joubert... 2. Artraylis Lutea € B. 379. Cnicusn Attraëtylis Lutea ditlus Hort. Lugd. Bat.. Attraëylis vera I. B. 3. 83. Atrratylis Dod. 736. Carthamum Sylveflre Cafal. $32e DIiAPHORETIQUES, 339 IL. LU MARIïIE, Artichaud fauvage. Carduus albis maculis notatus vulgaris C. B. 381. Carduus Marianus five latteis maculis notatus I. B. Tom. III. pag. s 2. Carduus Leucographus Dod. 712. Leuca- cantha Lac. Sylibum Carduus Marie, &c. Lob. ic. Tom. 11 pag. 7. Spina alba Hor- tenfis Fuchf. O N emploie les feuilles & la femence de certe plante , comme celles du Char- don-bénit, dont elle a les mêmes proprié- tés, foit par rapport à l’ufage intérieur dans la pleurefie & dans la fievre , qu'à l’extérieur pour les ulceres fur lefquels on applique des linges imbibés de fon eau - _ diftillée. Mathiole croit cette plante apé- ritive , propre à déboucher les obftruc- tions du foie & des reins, bonne dans la jauniffe , l’hydropifie & la néphrétique. Lindanus regarde comme un remede af- furé pour la rage, deux gros de femen< ce de Chardon-Marie dans du vin. Ethmuller en recommande auffi l’é« mulfion pour les fleurs blanches. Pij 340 PLANTES III. kR. I1NE des Prés. Ulmaria Cluf. Hift. cxcviu. I. B. Tom. III. pag. 458. Barba capre floribus compailis C. B. 164. Regina Prati Dod. $7. Potentilla 1. Ang. Argentilla major Thal, Medefufium Cord. Hiff. ke A racine & les feuilles fonten ufage ; l'eau diftiliée de cette plante eft fudorifi- que & cordiale ; fa dofe eft la même que. celle du Chardon-bénit : la décoction de la racine eft eftimée dans les fievres ma- lignes. Cette plante eft aufi vulnéraire déterfive : on l’emploie comme celle de Scorzonere, à laquelle quelques-uns la préferent ; l'extrait de cette racine eft fu- dorifique à un gros, mais il en faut pren- dre matin & foir , & même deux ou trois jours de fuite, & ajouter à la prife du “oir un demi grain de Laudanum. I V. S CORZONERE, Cercifi d'Efpagne. 1. Scorzonera latifolia finuata C. B. 275. Tragopogon Hifpanicum five Efcor-+ zonera aut Scorzonera I. B. Tom. II. pag. 1060. Scorzonera major Hifpanica 1. DIAPHORETIQUES. 341 Eluf. Hift. cxxx vit. Viperaria Hifpanica Hurmilis Ger. ic. 2. Scorzonera anguftifolia fubcaruleaC. B. 275. Tragopogonis fpecies five Scorzo- nera major angufhfolia fubcaruleo Flore I. B. Tom. II. pag. 1062. Cercif ou Salcif commun. 4 E s racines de ces plantes s’emploient indifféremment dans les ptifanes qu’on ordonne dans toutes les maladies où on foupçonne de la malignité ; elles paffent pour cordiales & fudorifiques. On préfere la premiere efpece qu’on apprète dans la cuifine , & qui fournit un bon aliment. Les feuilles & les fleurs fervent à faire l'eau diftillée , qu’on ordonne comme les précédentes : 1l y ades Apothicaires qui emploient la plante fuivante pour leur eau diftillée ; comme l’eau de Scorzonere n’eft guere fudorifique , celle-ci fait à peu près le mème effer. | 3. Tragopogon pratenfe luteum majus C. B. 274. Tragopogon flore luteo 1. B. 2. 1058. Barbula Hirci Trag. 180. Geronto- pogon flore luteo Gefn. Barbe de Bouc. V. + STAR 1. Scabiofa pratenfis hirfuta, que Offi- P iij 342 P'L1'A MOMRSEUE | cinarum C. B. 269. Scabiofa major com munior, hirfuta, folio lafciniato I. B. Tom. Ti. pag. 1. Scabiofa arvenfis five Segetalis Tab. ic. 159. Scabiofa vulgaris major Dod. 122, L E s feuilles & les fleurs de cette plan- te font employées pour faire l’eau diftil- lée de Scabieufe , qu'on ordonne com- munément avec celle de Chardon-bénit , | & à même dofe pour les portions diapho- retiques & cordiales. Cette plante eft auf très-propre à faciliter l’expeétoration dans les maladies de la poitrine ; fon fuc de- puis trois onces jufqu'’a fix eft fudorifique, alexitere, béchique & vulnéraire. On prétend qu'il eft excellent dans les ulceres de les abfcès des parties internes. Dans la petite vérole , la rougeole & les fievres malignes , on fait fuer avec un demi- gros de Thériaque & un demi-grain de Laudanum dans fix onces d’eau de Sca- bieufe. On faic un firop avec le fuc expri- mé de toute la plante , qui eft très propre pour les maladies de la peau; 1l faut en mème tems bafliner les parties malades avec la décoétion de la plante , à laquelle on ajoute trois cuillerées d’eau-de-vie . camphrée fur chaque pinte de liqueur : certe décoction eft bonne pour les dartres ; mais 1l faut les bafliner avec, pendantun DI'APHORETIQUES, 343 mois, & ufer pendant ce tems là du firop. L'eau diftillée de Scabieufe büe par cuil- Jerées abbat les vapeurs. Taberna-Monta- nus dit que fon fuc mêlé avec un peu de Borax & de Camphre , emporte ces taches blanches que l’on voit fouvent fur la cor- née. Fallope & Valleriola affurent que cette plante eft un des meilleurs remedes qu'on puiffe employer pour le charbon. Ce der- niet Auteur fe fervoit avec fuccès du mèê- lange fuivant. Prenez des fucs de grande Confoude ; de la Scabieufe & du Soucy fauvage , une once de chacun , de la vieille Thériaque quatre {crupules , un gros de fel avec deux jaunes d'œufs , mêlez le tout enfemble & en faites une efpece d’onguent que vous appliquerez fur le charbon après l'avoir fcarifié. L'efcharre tombée , on acheve la guérifon avec l’onguent d’Ache , ou celui qu'on vient de décrire. M. Garidel à fouvent éprouvé ce remede avec fuccès. Au défaut de la Scabieufe, on peut employer la plante fuivante pour les mêmes ufages. 2. Succifa Hirfuta C. B. 269. Succifa fivè Morfus Diaboli I. B. Tom. III. pag. 11. Scabiofa folio integro Cafalp. $41. Inft. 466. Morfus Diaboli Trag. 146. Dod, 124. Remors ou mors du Diable, P ui) 344 P'L1: AN TURIS Outre les vertus que cette plante 2 communes avec la Scabieufe, Dodonée aflure que la décoction eft excellente en gargarifme pour l’inflammation du gofier. Simon Pauli confirme cette propriété & ajoute qu'elle eft propre aufli dans les ul-… ceres vénériens de la gorge & des gen-” eives. Bontius recommande cette plante com- me un très bon remede dans l’hydropifie & dans les abfcès du foie. Cette efpece de fcabieufe eft aufi fort bonne pour les femmes qui perdent leurs regles & qui font tourmentées d’engorgement à la matrice, de coliques fourdes , d’écoule- mens de couleur fufpeéte. Mon pere l’a- voit fouvent donnée avec fuccès en pareil cas, & j'en ai fait aufli de fréquentes ex- périences. J'ai même vü que dans les me- naces d’ulceres à la matrice , la décoction de la racine & des feuilles , mife en ufa ge pendant fix mois de fuite, faifoit fort bien , fortifioit l’eftomach, rectifioit les digeftions, ranimoit la circulation, & faifoit cefler toutes douleurs fourdes de colique utérine. On prend une demi poignée de feuilles & racine feches de cetre Scabieufe fort commune dans les bois : on la fait bouillir dans trois demi- fepriers d’eau , réduits à chopine ; foir & matin on en donne un grand verre. DIAPHORETIQUES. 34$ La Scabieufe entre dans la décoction peétorale , dans le vinaigre febrifuge:de Sylvius Deleboë , dans le firop de Meliffe compofé de Charas, & dans le firop ge Simphyto de Fernel. VI S corpium ou Chamarraz , German- drée d'eau. 2. Scordium C. B. 257. I. B. Tom. II. 295$. Dod. 216. Chamadris paluftris canef- cens feu Scordium Officinarum Inff. 205. Trixago Adv. Lob.ic. 497. Scordium Le- gioirium Park. Chamedris Palufiris allium redolens Mor. Oxon. O n emploie les feuilles & les fleurs de cette plante en décoction & en infu- fion ; une petite poignée fur chaque pinte d’eau , ou une bonne pincée à la maniere du Thé pour un demi-feptier de liqueur. Cerce plante eft cordiale, diaphorerique, apéritive , béchique & vulnéraire déterfi- ve ; c’eft auffi un bon fondant, & capa- ble par fon amertume de rétablir l’apétic & faire mourir les vers. On en fair boire l’infuñon avec fuccès dans les fievres ma- lignes , la petite vérole, la rougeole, & dans les maladies de la peau. L’extrait de toute la plante à demi once en bol, fait P v 346 PLANTES fuer, & poufle quelquefois les urines: On prépare aufli un vin & un vinaigre s dans iefquels on fairinfufer le Scordium, qui font le mème effet depuis quatre on- ces jufqu'à fix. Laconferve qu’on faitavec les feuilles fait fuer , & s’ordonne utile- ment pour faire cracher les Afthmariques & les Phufiques. Elle foulage auf les filles qui ont la jauniffe , & qui ne fonc pas réglées ; la dofe eft d’une once. Cette Plante a donné fon nom à l’E- leétuaire Diafcordium de Fracaftor : elle entre dans le vinaigré Thériacal, dans la Thériaque , le Mithridat , l’Orviétan , la poudre contre les vers , l'huile de Scor- pion , & dans plufieurs autresconfeétions Alexiteres. On l’emploie auffi dans les lo- tions vulnéraires , pour bafliner lesparties ulcérées & menacées de grangrene. L’ef. pece fuivante approche des vertusr.du Scordium , & lui eft quelquefois fubfti- tuée. | rt] 2. Scordium alterum fiv Salvia ag'ellis CB. 247. Scorditis five Scordium folio falvie I. B. TITI. pag. 193. Salvia agriflis five fphacelus Dod. 191.Sco-odonia Of. ici. Rivin Chamadris fruticofa Sylveftris Melif{: folio infl. 205. Chamadris elatior falvie folio flore ochroleuco Mor. Oxon. Quelques Auteurs ordonuent la décoc- DIiAPHORETIQUES. 347 tion de cette derniere Plante comme un bon fudorifique dans les maladies véné- riennes. On l’infufe dans le vin blanc, & on en fait boire un verre de quatre heu- res en quatre heures aux Hydropiques , que cela foulage quelquefois. Cette Plan- re fortifie l’eftomac , tue les vers, poufle les urines, & convienr dans la jauniffe & dans la fievre tierce. VII Coois Petron, Petrot. Juniperus vulgaris fruricofa C. B. 458. Juniperus vulgaris , baccis parvis ; purpu- seis I. B. Tom. I. pag. 293. Junipirus Dod, 852. L E Bois de Geniévre, les fommités des branches, & les baies font en ufage. La décoction du bois eft prefqu’aufi fudori- fique celle de Saffaffras : on en coupe une once par petits morceaux qu’on fait bouil- lir dans trois chopines d’eau , & réduire à une pinte; on la fait boire enfuire par verrées dans les maladies où il eft nécef- faire de purifier le fang par l’infenfible tranfpiration ; il eft bon , quand faire fe peut , d'y ajouter une petite poignée de baies bien mures , & un peu concaflées, P vi 348 PI Le AUN TURN On prépare avec la décoétion du bois, un demi-bain , qui foulage les Goutteux. Les fommités du Geniévre bouillies dans le vin le rendent propre à faire uriner ; & quelques Auteurs affurent avoir foula- ge des Hydropiques par l'ufage de ce vin. Tragus , Mathiole & Simon Pauli font de ce fentiment ; & M. Tournefort en a vü guérir avec les Pillules faites avec deux parties d’Aloë & une de baies de Ge- nievre. Les baies de cet arbre fourniflent à la Pharmacie plufeurs excellens reme- des : on en tire par la diftillarion une eau fpiritueufe , & une huile eflentielle qui nage deflus , & qu’on en fépare , L'eau fe donne depuis deux onces jufqu’à fix : elle eft Sudorifique, Cordiale , Hyftérique , Stomachique , Carminative, Apéritive , & Béchique. L'expérience fait connoitre que le Genievre eft propre à rétablir les fonctions de l’eftomac, qu'il difpe les vents & les matieres qui caufent les tran- chées ; qu’il décharge les poulmons d’une lymphe grofliere qui caufe fouvent la dif- ficulté de refpirer ; qu'il emporte les obftruétions des vifceres , qu’il provoque les ordinaires , & qu'il fait paffer les uri- nes. Demi-gros d’un mélange fait en for- me d'Opiate, avec les baies vertes de Geniévre pilées avec du beurre de Mai, & pris tous les matins à jeun foulagenc DIAPHORETIQUES. 349 beaucoup les Afthmariques. Pour la Pa- ralyfie , prenez une livre de baies’ de Ge- nicvre des plus nouvelles , & encore ver- tes , autant de vers de terre noyés dans l'eau de beurre , autant d’eau-de.vie ; in- fufez vingt-quatre heures dans un pot de terre SAÉ ; preffez enfuire, & en tirez le fuc dont vous frotterez la partie paralyti- que. La graine de Geniévre bien pilée & mêlée avec de la graifle de Porc , puis bouillie enfemble dans un pot de terre bien bouché , fait ur onguent admirable pour la teigne des enfans ; il faut les pur- ger fouvent avec trois ou quatre grains de Diagrede , & autant d’Æquila alba en bol dans un peu de confiture, Er un mot le Geniévre pafle dans l'efprit de plu- fieurs perfonnes pour un remede univer= fel. On en fait un extrait qu'on peut ap- eller la Thériaque des pauvres, parce- qu’elle eft facile à faire & coute peu ; la dofe eft depuis un gros jufqu’à deux. Quelques-uns l’appellent la Thériaque des Allemands; on l’emploie dans la Thé- riaque réformée , dans laquelle on la pré- fere au miel. Cet abrégé ne me permet pas d’en dire davantage fur toutes les au- tres préparations & Les propriétés du Ge- nievre, dont l’ufage eft ficommun;caron en fait une teinture , un ratafa , un élixir, un miel , une conferve : on en mange 3<0 D Ei:A; SES ES trois Ou quatre grains après le repas pout les vents, & pour aider la digeftion. On le couvre de fucre & on en fait des dra- gées ; enfin on le brüle pour chaffer le mauvais air, & on enveloppe les jam- bes enflées des convalefcens avec des lin- ges expofés à fa fumée; cette fumigation les fortifie & facilite la tranfpiration. Le Geniévre entre dans plufieurs con- feétions cordiales, comme dans l’élixir de vie de Fioraventi, dansl’élixir de Tri- bus, dans l’élixir peftilenriel de Sennert, dans celui que Zuvelfer a nommé l’élixir afthmatique, dans l’Eletuaire de Juftin, dans l’Opiate de Salomon de Joubert, dans l'huile de Scorpion de Mathiole, & dans plufeurs autres compofitions. VIII. tb 1. Angelica fariva C.B. 155.1. B. Tom. IIT. pig 140. Imneratoria f[ativa Inff. 317 Smirnium Cord. Laferpirium Lac Ra- dix Spiritus San: Agyrtarum Hoffm.Ar- changelica quorumdam. Angelique de Bo- hème , ou de Jardin. Angelica Suis major C. B. 155. ÆAnpelica Sylveflris magna vu'garior 1. B. 3.144. Impératoria pratenfis major Infi. 273. Angelique fauvage. DIAPHÔRETIQUES. 369 L A premiere efpece que quelques-uns appellent Archangelique ou racine du Saint-Efprit à caufe de fes grandes ver- tus , nous étoit apportée autrefois de Bo- hème , où elle croît abondamment :elle vient aufli en France , & s’éleve aifémence dans nos Jardins, où elle fe féme d’elle- même tous les deux ans. On emploie fa racine , les cotes de fes feuilles , ou pour mieux dire leurs pédicules , & fes femen- ces : la racine & les feuilles ontuneodeur mufquée très aromatique. On les confit au fucre lorfqu'elles font fraiches ; on les ordonne dans les févres malignes, dans la peure vérole , dans les indigeftions , & pour fes vents. La décoétion d'une on- ce de la racine feche , bouillie dans trois chopines d'eau , & bue par verrées, eft fudorifique & cordiale ; elle m'a réuff plufeurs fois dans les fiévres pourprées : on donne aufli cetre racine en fubftance & en poudre à un gros dans un demi- verre de vin, ou quelqu’autre liqueur appropriée. L’Angelique fauvage eft ré- folutive ; une poignée de fes feuilles broyées & appliquées fur les loupes, en la renouvellant deux fois par jour , les diffipe peu-à peu. L'eau difillée d'Ange- lique eft bonne pour les piquüres des ani maux venimeux, fur-cout & on y applt 352 PLANTES que les feuilles pilées, avec autant de celles de Rue & du miel. Quelques-uns emploient la femence d’Angelique com- me les femences chaudes , & la mettent infufer avec les autres dans l’eau-de-vie, pour en faire un ratafa propre dans la colique venteufe , les crudités, & dans les indigeftions. La racine d’Angelique de Bohème eft employée dans plufieurs con- fections Alexiteres , comme dans l'Or- viétan , dans l’Eleétuaire du mème nom d'Hoffman, dans l’Antidote de Mathiole, dans la Thériaque, dans l’Opiate cordia- le de la Pharmacopée de Lyon, dans la Confection Thériacale de Mynfichr,dans J'Elixir de Tribus , dans l’Elixir peftilen- tiel de Crollius , dans l’Elixir de vie de Mathiole & de Quercetan , dans la fleur des cordiaux , ou le grand Cordial de Ba- tæus, dans l'Eau Epidemique , & dans le Lait Alexirere diftillé du mème Auteur, dans l'Eau Cordiale de Gilbert , dans l'Eau Anti- Epileptique de Mynficht , dans l’Eau célefte , dans l'Eau Prophilac- tique ou le Vinaigre diftillé de Sylvius Deleboc , dans l'Eau Carminative du mé- me, &c. On lui fubftitue la racine de la feconde efpece , qui n’a pas tant d’odeur ni de vertu. Quelques-uns recomman- dent l’Angelique fauvage comme un bon cemede dans l’Epilepfie ; à la dofe d'un DIAPHORETIQUES. 353 ros de la racine en poudre , dans un ver- re de vin blanc le matin à jeun. FX 4. PERATOIRE, Auftruche, Benjoin François. Imperatoria major C. B. 156.1. B.Tom. III. pag. 137. Affrantia Dod. 310. Cluf. Hifi. cxc1v. Smirnion hortenfe Trag. 433, Herba Rena Cef. Offrurium. Lon. Stru- chion Cord. Magiflrantia Cam. epit. $32. O. emploie ordinairement la racine de cette Plante en décottion à une once en poudre, & en fubftance à un gros ; de la même maniere que celle d’Angeli- que, & à-peu-près dans les mêmes mala- dies. J'ai vû de bons effets de fa ptifane dans la rétention d'urine & dans la né- phrétique;on en prend une poignée lorf- qu’elle eft cueillie fraîchement, qu’on fait bouillir dans deux pintes d’eau pen- dant demi-quart d'heure, & qu’on fait boire enfuite par verrées. Quelques-uns en font infufer demi-once dans chopine de vin blanc pendant la nuit; un verre de cetteinfufion eft Sudorifique, & quelque- fois Diurérique. L’Impératoire n’eft.pas feulement Dia- 354 PLANTES phorértique, elle eft aufli Stomachale, Cordiale , Céphalique & Fébrifuge : de- mi-poignée de fes feuilles infufées dans une pinte de vin dans un vaifleau bien bouché , eft un remede utile aux enfans épileptiques ; il faut leur en donner un petit verre le matin à jeun. Ce vin eftbon pour l’Afthme, pour la Colique venteufe, & pour l’'Hydropifie : on le donne aux femmes en travail dans les Alpes. Avant la découverte du Quinquinaen France, la racine d’Impératoire pafloit pour Fébri- fuge. On tire par la Chimie une huile effentielle des racines d’Impératoire , qu'on donne jufqu’à fix gouttes ; l'Extrait s'ordonne jufqu’à deux dragmes , & le vi- naigre dans lequel on la fait infufer juf- qu’à deux onces. Elle entre comme l’An- gelique dans la plüpart des compofitions Alexiteres, dans l'Eau Anti-Scorburique . de Mynficht, dans l'Éau de Pérafite com- pofée , dans le Diafcordium de Sylvius, &c dansle Baume du Chevalier de Sainte- Croix, Xe. P ETASITE, Herbe aux teizneux, Petafites major & vulgaris C. B. 197. Petafites rubens rotundiori folio I.B.Tom. . III. pag. $66. Tuffilago major Math, Per- Jonata aut Perfolata quorumdam. DIAPHORETIQUES, 355 L:: racine de cette Plante eft Sudori- fique , Aléxitere, Apéritive & Hyftéri- que : on s'en fert avec fuccès dans les fié- vres malignes & dans la petite vérole. Elle fait auf cracher dans l’Afthme & dans la toux opinlâtre : quelques-uns l'eftiment propre à pouifer les urines & les ordinai- res. On l'emploie en décoétion jufqu’à deux onces dans deux pintes d’eau, ou en infufñion dans le vin blanc une once fur une chopine, donton donne enfuite un demi-verre : on prépare avec la racine un vinaigre par infufion , lequel mêlé avec le fuc de Rue & la Thériaque, eft un puiffant Sudorifique. On joint ordi- nairement cette racine avec celle de Bar- dane, qui eft aufli cordiale. Quelques Auteurs confondent ces deux Plantes, foit à caufe de la reffemblance de leurs feuilles , foit par l’analcste de leurs ver- tus : mais leurs fleurs & leurs femences font très différentes , aufli-bien que leurs racines +, 6h à L'ARPRS SE. Mujcus capillaceus major pediculo & capitulo craffioribus Infl. Politricum au- reum majus C. B, 346. Politricum Apulez majus quibufdam, 1, B. Tom, 111. 760. 356 PLANTES Q. O1QUE la plüpart des efpeces dé moutle foient plütôt Aftringentes que Sudorifiques , le témoignage de M. Tour- nefort mérite bien que nous rangions celle-ci dansla Clafle des Plantes Dia- phorétiques. Cet Auteur rapporte qu’un habile Médecin de Normandie fe fervoit utilement de fa décoction dans la pleuré- fie ; mais qu'il eftimoit encore plus l’ef- prit qu'on entire par la diftillation : pour cela on pile la Plante , on l’arrefe avec de l'eau , on la diftille après trois jours de macération ; on repafle l’eau diftillée fur de nouvelle Plante jufqu’à fix fois, & après fix diftillations réitérées , on a un efprit très fudorifique qu’on donne par cuillerées. XII. Di. ou Buis. Buxus arborefcens C. B. 471. Buxus I. B. Tom. I. pag. 496. Dod. 782. Math. & aliorur. L E bois de cet arbre rapé,entre dans la ptifane fudorifique , & peut fort bien être fubftitué au Gayac , fuivant le fenti- . ment d'Ethmuller , & de quelques Prati- ciens. Je fais des Chirurgiens qui s’en fer- DIiAPHORETIQUES. 357 vent avec fuccès dans la vérole : on en met une once dans une chopine d’eau , qu'on fait bouillir un quart d’heure ; on y joint quelques racines fudorifiques , & on augmente la liqueur à proportion de leur quantité. L'huile fétide qu’on tire du Bouis eft propre pour l’épilepfie , pour les vapeurs & pour le mal de dents ; la dofe eft depuis douze gouttes jufqu’à vingt , mélées avec le fucre ou la poudre de ré- gliffe : cette huile eft auffi adouciffante & anodine mêlée avec le beurre fondu ; on en graifle le cancer , fur-tout lorfqu’elle à été rectifiée & circulée avec un tiers d’Ef- prit-de-vin : elle eft excellente pour les dartres ; pour les rhumatifmes on en fait un liniment avec l’huile de Mille-pertuis, XIII, Nux juglans five Regia vulgaris C. B. 417.1. B. Tom.I.pag. 141. Dod, 816. Ju- glans vulgaris Park. L Es Noix font fudorifiques dans plu- fieurs de leurs parties, leurs feuilles & leurs fleurs ou chatons ont la même vertu. Ethmuller recommande comme un fe- 353 PLANTES crec pour la dyffenterie ces chatons fé-. chés à l'ombre , & mis en poudre, ala dofe d’une dragme prife dans l’eau de plantain ou quelqu’autre vehicule con- venable. Hoffman fur le rapport de Si- mon Pauli, leur donne cependant une vertu Emétique ; ce qui n’eft pas un obftacle à la propriété que leur attribue Ethmuller.On fait qu'il y a desEmériques. qui réuflifflent dans la Dyflenterie. L’ip- pecacuanha & le Tartre Emétique en four- niflent la preuve , donnés à une dofe mc- furée fuivant la force & la délicarefle des malades. Les Anciens ont reconnu dans les noix, une efpece de contre poifon. Pline rap- porte que Michridate Roi de Pont, fai- foit grand cas d’un Antidote , compofe de deux figues , deux noix , & vingt feuilles - de rue ,avecun grain de fel. M. Ray af- fure qu'en Angleterre les noix roties mangées à jeun , font un préfervarif contre la pefte également en ufage chez le Peuple & les gens de qualité. On diftille les fleurs dans leur faifon; on fait macérer dans l’eau qu’on en retire les Noix lorfqu’elles font parvenues au tiers de leur groffeur ; on les diftille en- fuite, & on garde la liqueur diftillée, dont on fe fert pour y mettre en digeftion les Noix lorfqu’elles font bonnes à confire , DIAPHORETIQUES, 3659 c’eft-a-dire avant leur maturité : ces trois diftillations différentes ainfi réunies ; for- ment l’eau des trois Noix qui eft fudori- que , apéritive, cordiale, ftoinachique & hyftérique. On l’ordonne avec fuccès depuis quatre jufqu'à fix onces dans les fiévres malignes, dans la petite vérole, les vapeurs hyftériques, les indigeftions, la colique venteufe & l’hydropife. J'en ai vü de très bons effers dans cette efpece d'hydropifie,qu’on appelle leucophlegma- tie ou bouffifflure univerfelle. Je l'ai or- donnée fur le rapport d'un Apothicaire de cette Ville , qui avoit guéri fa femme de cette maladie par l’ufage de ce re- mede. Les coquilles de Noix font aufli fudori- fiques:plufeurs les emploient dans les pti. fanes avec la fquine , la falfepareille, & les autres ingrédiens qui entrent dans la. ptifane fudorifique propre pour la vérole. Les zeftes de Noix mis en poudre, & donnés jufqu’à demi-gros dans un verre de vin rofé, guériffent la colique ven- reufe ; rien ne foulage plus dans cette ma- ladie , qu’un lavement fait avec un quar- teron d'huile de Noix, un verrede vin, & demi-feprier d’eau de fon, ou de dé- coction émolliente. J'ai donné avec fuc- cès dans la même maladie un verre de bon vin rofe , dans lequel on avait éteint à huit ou dix reprifes des Noix féches al- 360 PLANTES lumées. L'eau de Noix.à la dofe d’une ou deux cuillerées avec un peu de fucre, re- donne le lait aux nourrices, & peut-être utile à réparer ceux qui fe font épuifés avec des femmes, Les feuilles de Noyer font employées utilement pour la brülu- re, étant graiflces d’un onguenrt fait avec parties égales d'huile de Noix & de cire jaune. Tout le monde fair qu'on tire par l’ex- preffion des Noixune huile également en ufage dans la Médecine & dans les ali- mens ; elle efttrès adouciflante & crès ré- folutive. Sur le rapport de M. Andry, elle eft aufli fort bonne contre les vers, & pour la galle qui vient au vifage des enfans. Les chatons du Noyer infufés dans le vin blanc, font très utiles pour poufler les vuidanges. PLANTESETRANGERES. XIV. G AYAC, ou bois Saint. Guaiacum five lignum fan&tum Park. Guaiacum foliis lentifciC. B. 448. Guaia- can. Cluf. Exo. 312. Guayacan.Hern.63. Cuniacum Jamaicenfe Lentifci fubrotundis foliis letè virentibus flore albo Pluk. ! On DiAPHORETIQUES. 361 O. emploie en Médecine le bois & fon écorce , comme aufli la réfine qui en coule naturellement, & l'huile que l’A- nalyfe Chimique nous fournir. Le Gayae croît dans la Nouvelle Efpagne , & dans les Ifles de l'Amérique , dans lefquelles on s’en fert avec fuccès pour la vérole, qui y eft rrès commune. Ce bois ne fait pas le même effet en Europe , où le Mer- cure eft d’un grand fecours pour la guéri- fon de cette maladie. La décoction de Gayac pouffe par les fueurs, & quelque- fois parles urines : elle convient dans les ulceres véroliques ; dans la goutte & dans l’afthme : on en rape une once qu'on fait infufer vingt - quatre heures dans deux pintes d’eau, on les fait bouillir en- fuite , & réduire à la moitié : quelques- uns y ajoutent deux onces d’Antimoine > crud enveloppé dans un linge : on en faic prendre deux ou trois verres pendant le » jour à diftances à-peu-près égales, obfer- vant qu'il y ait trois heures qu'on n'ait pris de nourriture. La réfine de Gayac fe donne en bol à un fcrupule , y ajoutant quinze ou vingt grains de mercure doux, & quelques gouttes d'huile de Gayac ; ce remede réuflit dans la Gonorrhée. Le Gayac entre dans la ptifane fudorifique ire. Il faut y ajouter du vin blanc Tom. I. 362 PL: ASN ER pour entirer la teinture. On fait une eau de-vie de Gayac très bonne pour les gen-s cives en infufant fon boisrapé dans l’eau- de-vie , une once par chopine. OST CORP ET D X V. Q, SSAFRAS, Bois de Canelle, Pa-" vaime. Saffaffras arbor Monardi Cluf. Exor. 320. Lugd. 1786. Arbor ex Florida ficul- neo folio C. B. 431. Saffaffras Hern. 61. Saffaffras five Lignum Pavanum I. B:. Tom. I. pag. 48 3. Pavamne Indorum. _ £. E bois de Saffaffras ou Saxafras vient! de l'Amérique , où il croït abondam- ment , fur-tout dans cette Province de las Nouvelle Efpagne ; appellée la Floride ; ill en vient aufh du Brefil. On emploie ce» bois rapé ou haché : on le fait infufert dépüis une once jufqu’à deux , dans troïss chopines ou deux pintes d’eau; on fait! prendre cette infufion dans les rhumatifs. mes, dans la goutte , dans les fiévres quar=. tés, dans la vérole , & dans toutes les: maladies où il'eft néceffaite d'augmenter! la tranfpiration , & de‘boufler les-fueurs. Plufieurs préferent avéc raïfon l'écorce x à bois ; on la donne en füubftance en poudre DI'APHORETIQUES. 363 fine , à un gros ; on y ajoute la poudre de Vipere & le Mercure doux de chacun vinot grains , avec fufhfante quantité de Catholicon pour en faire un bol , qu'on prefcrit avec fuccès dans la Gonorrhée invétérée, L'huile efflentielle de Saffaffras, qu'on tire par le fecours de la Chymie, fe donne dans les mêmes maladies , depuis quinze gouttes jufqu'à vingt. X VI NE ou Sarce - pa- reille. Smilax afrera Peruviana five [alfa pa- rilla C. B. 296. Smilacr affinis Salfa pa- rilla I. B. Tom. 1I. pag. 117. Sarca paril. la Officin. Smilax viriculis afperis Virgi- niana , folio hederaceo leni , Zarça nobr- Ziffima Pluk. Juapecanga vulgo Sarça pa- rilla. Pifon 258. Mecaptali Paraila Hern, 283. L A Salfe-pareille croît dans cette pars tie de l'Amérique, qu'on appelle Mé- xique ; elle vient aufhi dans le Brefil &c danske Pérou. Certe racine eft la prin- cipale drogue de la ptifane fudorifique qi'on ordonne dans la vérole : on choifis celle qui eft roufle en dehors & blanche Qi 364 PLANTES en dedans, qui fe fend aifément par le _milieu comme l’ozier ; celle qui eft_me- nue & de la groffeur d’une plume eft pré- férable à celle qui eft po , qui vient de Marignan ; cette derniere eft noirâtre. La dofe de la Salfe-pareille eft depuis une once jufqu’à deux, qu'on fait bouillir dans trois ou quatre pinces d’eau & réduire à la moitié; on l’ordonne avec fuccès dans le rhumatifme & dans la goutte; elle convient aufli dans l'hydropifie ; Car cette racine a la propriété de déffécher ; on en fait bouillir deux gros coupés par petits morceaux avec un poulet ou un morceau de veau pour faire deux bouil- lons ; on y ajoute la racine fuivante à pa xeille dofe, X VILA os Squine. China radix C. B: 296. Cina, Cinnæ Cafalp. 423. China radix 1. B. Tom. II.4 ag. 120. China orientalis feu [milax afpe- ra Chinenfis Lampatam dilta Herm. Dale. CS TTE racine nous vient de la Ch1- ne& des Indes Orientales. On l'emploie de la mème maniere & à la même dofen que la précédente, elle a les mêmes ver=# DrAPHORETIQUES 36% tus , & on les mêle communémentenfemr- ble. La Squine eft préférable aux autres bois fudorifiques ; elle eft plus douce fans ètre moins pénétrante, elle convient aux maladies des enfans encore pleins de glai- res , elle facilite la fortie des dents , elle eft convenable dans la galle, & détermi- ne cetre efpece de gousme ‘qui coûte tant à fortir. XVIII. NM DOAIRE, & Zerumbeth. 1. Zedoaria longa C. B. 35. Zedoaria Ceylanica Camphoram redolens Hort.Lugd. Bar. 636. Harankaka Xeylamenfium. Ar- nabi veterum altera fpecies longa radice Cord. Zaduaria , Zadyra vel Zadura quo- rumdarm. 2. Zedoaria rotunda C. B. 36. Zerum= beth Serapionis Lob. ic. 74. Zingiber lati- folium Sylveftre Hort. Lugd. Bat. 636. Zeiumbet Garz. Valighuru five Zingiber Sylveftre Zeylanenfibus Kua Hort. Ma- Lab. 4 L.. deux racines , ( que plufieurs croient être les différentes parties de la même) nous font apportées des grandes Indes, de l’Ifle de Ceylan, & de Ma- labar. La racine qui eft longue , nommée Qi 366 PLANTES Zedoaire ; pafle pour être la partie infé- rieure : celle qui eft plus près de la tige & vers le collec, eft plus renflée & pref- que ronde , on la coupe en travers , & on nous l'apporte en cer état fous le nom de Zerumbeth. L'une & l’autre abondent en fel âcre volatil & huileux , & font pro- pres à poufler les fueurs : elles convien- nent aufli dans les maladies de l’eftomac; elles tuent les vers, elles font cordiales, hyftériques & bechiques. On les donne en infufion dans le vin blanc , ou en dé- coétion dans l’eau commune , depuis deux dragmes jufqu’à demi-once dans chopine, c’eft-à-dire dans une livre de liqueur : en fubftance & en poudre, la dofe eft de quinze à vihgtotains. On entite-Fextraits avec l’efprit-de-vin ou l'Eau -de-vie, qu'on donne à une dragme , & fon huile tirée par la diftillation à quinze grains: on en prépare un vinaigte Anti-peftilen-, _uel. La Zéodaire entre dans le vinaigre Thé- siacal , dans le vinaigre Fébrifugeou l'eau Prophilaétique de Sylvius Deleboë, & dans la poudre réjouiffante. XIX. O L1B A Nou Encens male. Thus five Olibanum Officinarum C. B2 DIiAPHORETIQUES. 367 sor. Melax, Thus ma/culum , quorum- dam Lovan. Arab. Conder Avicenna Garz. 6 Linfc. L. NCENS mâle eft une réfine en lar- mes jaunatres , laquelle jettée fur le feu exhale une odeur ttès pénétrante & affez agréable, Elle coule d’un arbre qu’on ne connoit pas bien diftinétement , qui croit dans l’Arabie. On nous l’apporte des In- des Orientales & de la Turquie : cette drogue eft fudc :fique, propre pour faire cracher dans l’aithme, & dans la pleure- fie. On en m°c une dragme en poudre dans une poinme creufée à ce deffein ; on la fait cuire enfuite près du feu , & on la faic prendre dans la pleuréfie, lorfqu’a- près deux ou trois faignées , le malade eft difpofé à la fueur ; alors la fueur vient plus abondamment par ce remede, qui paffe pour un fpécifique dans certe ma- ladie. L'Oliban eft vulnéraire déterff , on l’emploie dans plufeurs Onguens , com- me dans célui de Bétoine, dans le Divin, & quelques autres. Il entre aufli dans la poudre de fray de Grenouille de Crol- lius , dans la Thériaque , dans le Mirhri- dat , dans les Trochifques de Karabé, dans les Pilules de Cynogloffe , &c. Qiv 368 PLANTES PLANTES DIAPHORETIQUES," qui font raportées dans d’autres Claffes, | O,. pourroit ranger entre les Plantes Sudorifiques , la plüpart des Plantes Cé- phaliques & Aromatiques ; car comme elles abondent en principes volatils & huileux , elles font capables d'augmenter la tranfpiration , & d’exciter la fueur ,en agitant la mafle du fang au-delà de l’étar naturel. Une infufon de Sauge , de Romarin, d'Origan , ou de quelqu’autre Plante Aro- matique , à laquelle on ajouteroit un peu de mufcade , de girofle ou de canelle, fair fuer abondamment ; & les gens de la cam- pagne , ou ceux donties corps font robuf- tes , fe guériffent fouvent du rhumatifme avec cette forte de Sudorifique. Les per- fonnes plus délicates , & quiagifflentravec plus de ménagement & de prudence , fe contentent d'employer ces Plantes exté- rieurement , & fe font fuer à la vapeur d’une forte décoétion d’herbes aromati- ues dans un tonneau ou dans une efpece de boëte faire exprès.Ce Sudorifique gué- rit quelquefois le rhumatifme le plus opi- niâtre, fortifie les paralytiques & foula- DIrAPHORETIQUES. 369 ge ceux qui font affligés de la fciati- que, Le marc du raifin eft encore un puif- fant fudorifique : mais 1l fauc s’en fervir avec difcrétion & fe conduire par l'avis d’un fage Médecin : car les violens fudo- rifiques occafionnent quelquefois des fon- tes d’humeurs , qui caufent dans la fuite des maladies très dangereufes. Les feuilles d'Aulne , de Frêne, de Bou- leau, d'Hyeble, de Sureau, & plufieurs autres , échauffées dansun fac ou dansun étuve , deviennent un excellent fudori- fique , enveloppant le corp$ tout entier ;. ou la partie qu'on veur faire fuer, dans ces feuilles ainfiéchauffées : mais fouvent: rien n’eft plus dangereux. J'ai vu mourir un homme dans l'effet d’un femblable re- mede ; 1l étoit depuis quatre heures en- veloppé dans des feuilles de Bouleau. Ilne: faut s'en fervir que dans les cas de para- lyfe froide ou de membre perclus, & en-- core avec prudence. | La racine de Bardane en ptifane fe fubftitue avec fuccès À celle de Scorzonez- re à la mème dofe, fur-tout dans les fée vres malignes pourprées , & dans la pe-- tite vérole. Voyez ci-devant la Clafle des: Plantes Diurériques. Les fleurs de Sureau & celles de Prus- nier fouvage diftillées dans le vin: blanc Q w 370 PLANETE après une légere digeftion, fourniffent une eau fpiritueufe , dont cinq ou fix on- ces données dans la pleuréfie , font fuer . affez raifonnablement. Voyez ci-devant * Ja Clafle des Plantes Purgatives, | Les habiles Praticiens favent que l’O-. pium mêlé avec les Aromares & les Vo- latils devient un fudorifique excellent. C'eft un remede qu’il faut employer avec prudence & à petite dofe ; il eft difficile de la déterminer en général , & je me con- tente ici de l’indiquer Voyez ci-après la la Claffe des Narcotiques. , Coquelicec. Une forte infufon de fes fleurs, environ une poignée fur demi- feptier d’eau bouillante , prife comme le . Thé avec un peu de fucre , eft un fudori- fique affez doux , propre dans les fluxions de poitrine , la pleuréfie & les rhumarif- mes. Voyez ci-devant la Clafle des Bé- chiqués. | Entre les Plantes Cordiales , fur-tout celles qui nous font apportées des Pays Etrangers, il y en a plufeurs qu'on pour- roit rapporter à cette Clafle, comme la racine de Contrayerva, celle de Sénéka , celle de Spicnard , le bois de Santal, & quelques autres qui entrent dans la com-. pofition dela Thériaque, qui eft quel- quefois fudorifique. Les racines de Fraxinelle & de Carline, 4 DiAPHORETIQUES, 371 font aufli fudorifiques , comme je le dirai dans la Clafle fuivante. Dompte-venin.La décoétion d'une de- mi-livre de fa racine dans deux livres de vin réduites aux deux tiers, fait fuer con- fidérablement , fuivant Tragus, qui aflu- re que ceremede foulage les hydropiques. Voyez la Claffe fuivante. La Tanaifñe & l’Abfinthe mifes en di- geftion dans le vin pendant quelques jours, & diftiilées enfuite,fourniffent une eau fpiritueufe utile dans certaines fiévres malignes, & qui eft fudorifique à deux onces , mêlée avec un gros de Thériaque. Voyez ci-après la Clafle des Plantes Sto- machiques. Qv) SV, AV, JV, JV JV JV JU JV VE AL, VV, JL JV Sréioénéoecencésncésnénés és és éré Es 7 te Car ASFASEAS Cac XF fa AT PAT ARE ARE ARE AA + Fr xe Jv OR ORDER DEEE DEEE 506060606060 06060006046 (4; 2G+ 3$F SF 7$€ ASE ASF A$F 7GF ART ASF AS ASE ARE SEPTIEME CLASSE. DES PLANTES CORDEALES. ET ALEXITERES.. N ous appellons Plantes Cordiales celles qui paflent pour avoir la propriété de fortifier le cœur, & qu'on emploieavec fuccès dans les maladies qui femblent attaquer particulierement cette partie , comme font les fyncopes, les défaillances: lesévanouiffemens,&c. dans lefquelles le: mouvement ducœur eft fufpendu. ou 1n- terrompu.. Néanmoins à parler avec juf- teffe,les Cordiaux ne fortifient pas plus le: cœur que les autres parties du corps, en tr'auttes l’eftomac, que le vulgaire con- fond avec le cœur , en difant qu'on a mal au cœur , lorfque l’eftomac fouffre par quelque naufée ou autre maladie. On ap- pelle auflices Plantes Æ/éxireres , parce- qu'elles conviennent dans les maladies: contagieufes & peftillentielles , contre les. poifons & la morfure des bêtes venimeu- {es,dans les fievres malignes & pourprées, & dans les maladies dans lefqueiles la cha- leur naturelleeft prefque éreinte:car dans eelles où 11 y a inflammation dans quel- AE EXT T'É RES 313 que vifcere , les Cordiaux , particuliere- ment ceux qui font volatils,font très con- traires ; & dans ce cas ceux qui fon rem- pérés doivent être mis en ufage , comme nous le dirons dans la fuite de cette Claf- fe. En un mor les Plantes Cordiales & Aléxiteres fonc celles qui récablifflent le cours libre du fang & des efprits, non- feulement dans le cœur , mais aufli dans . toute l’habitude du corps. C’eft par certe raifon qu’elles deviennent quelquefois Diaphorétiques , en ce qu'elles angmen- tent l’infenfble tranfpiration: & c'eft ce qui m'a déterminé à les placer dans la fe- conde édition après les Diaphorériques, & dans le rang des Plantes que nous ap- pellons Evacuantes.. Nous croyons devoir avertir que l2 méthode des Alexiteres ou Cordiaux , eft en général dangereufe dans les climats que nous habitons, & avec le régime de vie qu'obfervent la plupart des François. Dans le traitement des maladies , il eft beaucoup plus für de calmer la vivacité des humeurs & d’en adoucir l’âcreté, que: de chercher àles chaffer au-dehors par des tranfpirations forcées , des éruptions in- certaines , des. fueurs peu efficaces. Tel qui croit divifer la maffe du fang, détrui- re l’épaiffiffement des humeurs , donner à la matiere morbifique un dégré de coc- 374 P LAN TES tion , de maturité & de fluidité capable de la faire pañler par les plus petits vaif- feaux des organes deftinés à la dépurarion, fe trompe bien fouvenr , enflamme la maffe du fans , ou tout au moins perd le tems fi précieux dans les maladies, & n’eft averti de fon erreur que lorfqu’il n’eft plus polfible d’y remédier. Ne vaut-il pas mieux fe fervir d’un frein pour retenirun cheval fougueux , que d’eflayer de lé dompter par la violence ? Il fe cabre, : renverfe & tue celui qui le monte. On a vü très rarement réuflir des Mé- decins , qui fans doute nés froids & mé- lancholiques , dans un Pays entouré d'eaux & de marais fangeux ne connoif- Âoient d’autres moyens de guérir que d’é- chauffer le fang , d’ailumer ia fievre, d'ex- citer des fueurs, des urines âcres & trou- bles , des évacuarions précoces , enfin de procurer de prétendues: crifes qui n'étant pas l'ouvrage de la nature, achevoient de détruire des tempéraments altérés par la maladie. | Parlons ouvertement. La racine de Con- trayerva,l’Angélique de Bohème,laracine de valériatie fauvage,la canelle, lesbaumes de la Mecque & du Perou, les {els de Vi- pere & de Corne de Cerf , les Gommes chaudes, aromatiques & pénétrantes ; la Mytihe, l'Encens, les fubftances faciles A LE X I T,E RS. 975 à fe fubtilifer, le Mufc , l’'Ambre font faus doute tous remedes fort actifs , mais par la même raifon , ils font d'un ufage bien dangereux. Si nous avons vü quel- ques Médecins Etrangers les employer de préférence & exclufivement à tout autre remede, c’étoient des gens qui cou- roient les Provinces , plus occupés d’em- porter l'argent du Public, que l’eftime des bons Médecins & des honnètes gens. Il faut encore faire attention , que lorf- que mon pere commençoit ce Traité des Plantes Ufuelles , on n’avoit point en- core confondu , comme on a fait depuis environ vinet-ans, les fievres vraiment appellées malignes par les Anciens, par- cequ'elles attaquoient principalement le cœur par leurs qualités contagieufes & peftilentielles, avec les fievres continues, inflammatoires, putrides, auxquelles mal- à-propos on donne tous les jours le nom de fievres malignes ; parcequ'elles font accompagnées de Symptômes effrayants. Ce n’eft pas parle délire, les mouve- mens convulffs des tendons ; les yeux fixes & hagards, la langue feche & rotie, les hémorragies & autres fymptômes, qu’on doit cara@térifer la fievre maligne: c'eft par la foibleffe ,l’abatrement des forces , la violence du mal, la rapidité de la contagion, le peu de durée de la 376 MÆLANTES maladie, & les ravages qu’elle fait , quo peut dire qu’elle eft maligne. C’eft pref- que toujours à des caufes générales , des nourritures mauvaifes,un air empefté,des exhalaifons d'eaux croupies, des marais . mal deffechés,des cadavres expofés à l'air, ou d’autres caufes femblables qu’on doit atrribuer cette pourriture finguliere qui occafionne les fievres vraiment malignes ; & c’eft alors que les cordiaux ou alexi- teres peuvent quelquefois convenir ; fur- tout lorfqu’ils font fagement alliés avec les évacuants dont-ils foutiennent & dé- veloppent l'efficacité. Voilà la route que: Fexpérience confeille & celle que fui- vent les meilleurs Praticiens. La A IL & Rocambole. 1. Allium fativum C. B.73. Alliune pulgare 6 fativum I. B. Tom. Il. pag: 54. Dod..682. Al. 2. Allium fativum , alterum, Alliopra- fem caulis fummo circum-voluto C. B. 73. All genus Ophioefcordon dittum quibuf- dam I. B. Tom. II. pag. $59. Scorodopra-- [um 11. Cluf. Hifi. x91. Rocambole. A racine- de l’Aïl paffe pour: contre-- poifon des plus efficaces. Quelques-uns COUIUONEN.I TE NOÉ. 007 fe croient à l'épreuve du mauvais air lorfqu’ils en ont fur eux:d’autres ont foin d'en prendre un petit morceau dans la bouche en approchant d’un malade. On mêle dans certains pays l’Ailavec les ali- mens , comme un affaifonnement qui en releve le goût. Les propriétés de l’Ail les plus éprouvées , font de réfifter à la mali- gnité des humeurs , de pouffer le gravier & les urines , & de guérir la colique ven reufe : pour cela on le prend intérieure ment bouilli dans le lait, en lavement, ou appliqué extérieurement fur le nom- bril; on l’ordonne aufli avec fuccès de cette derniere maniere pour tuer les vers des enfans. L’Ail eft très capable de ré- chauffer l’eftomac, & de réveiller l’appé- uit. Les gens de la campagne le regardent comme un cordial univerfel , & l'ef- timent autant que la Thériaque & l’Or- vietan , c'eft pour cela qu'on l'appelle la Thériaque des pauvres. Platérus n’avoit pas de meilleur remede dansla pefte, que de fair fuer les malades avec deux onces. d'hydromel, dans lequel on avoit fait bouillir de l’Aïl. Galien, Schenkius , Za- cutus & Borel confirment par leur expé- rience la vertu de l’Ail dans la colique & pour appaifer les tranchées ; quelques- uns font avaller de grands verres d'eau tiéde dans laqueile on a jetté une goufle a'Ail hachée oroflierement, Foreftus rap- LD 378 PLANTES porte des obfervations qui prouvent que l’'ufage de l’Ail fait palfer les eaux des hydropiques. Laurembers aflure que rien ne foulage plus les Scorburiques que l'Ail , & 1l confirme ce que j'ai dit ci- deffus de fon utilité pour la gravelle , le lait où on l’a fait bouillir étant capable d’appaifer la douleur de la pierre. Quel- ques Auteurs le recommandent pour l’'Afthme , & pour faciliter l’expectora- tion. On emploie ordinairement l’Ail en fubftance à petite dofe, en infufon dans le vin blanc, une gouffe dans un demi- feprier : lorfqu’on le fait bouillir dans le lait , on en met deux ou trois goufles au plus dans une chopine. D'après Sydenham , j'ai fonvent appli- qué avec fuccès, pendant tout le terms dé la fuppuration de la petire vérole, de l'ail cuit fous la cendre & mis à la plante des pieds. On renouvelle tous les jours ce re- mede. Il foutient le sonflement du vifa- ge, fortifie fanséchauffer, & facilite la fuppuration. Il faut l'appliquer le quatre de l’éruption jufqu’au dix feulement. Le fuc d’ail mêlé avec l'huile de noix eft excellent pour labrülure.L’ail & la jou- barbe pilés enfemble en confiftance de moëlle ou pulpe , appliqué fur les parties afligées de la goutte , ont fouvent réufli pour en calmer la douleur. AÉCORNEUT T'E KES 379 Les racines d’Ail, pilées dans un Mor- uer, & réduites en onguent avec de l'huile d’olive verfée peu-à-peu deffus , font un puiffant réfoluuif pour les hu- meurs froides , & pour faire romber les cors des pieds : l’a puanteur de cet on- guent l’a fait nommer Moutarde du Dia- ble. Quelques uns s’en fervent pour adou- cir le cancer. Les Payfans de Provence l'emploient pour faire mourir les vers ; ils en frottent le nombril des enfans. Le - fuc de l’Ail mêlé avec'du miel & du beär- re non falé , guérit la teigne €7 la paille la plus opiniâtre : ce fuc mêlé avec du fai- pêtre & du vinaigre , fait mourir les oux. L’Ail a donné le nom à l’Eleétuaire de Allio, eftimé pour les maladies conta- oleufes. La Rocambole eft plus douce & plus en ufage dans les alimens. L’efpece fui- vante eft célebre , & fe fubftitue quand elle eft récente au Spica-nard : mais elle n’en a pas à beaucoup près la vertu. 3. Allium montanum latifolium macu- latum C. B. 734. Allium Alpinum I. B. Tom. II. pag. 566. Vidiorialis longa Cluf. Hifi. 189. II. PU ou Dictame blanc. Dipram. 380 PL ANT ES Diétamnus alb1s vulgo feu Fraxinella ; €. B.2212. 1. B. Tom 111. pag. 494. Fra- xinella Cluf. Hifi. 39. Dod, 348. Polemo- nium Tab.ic. Tom. II. 56. - O. nous apporte la racine de cette Plante du Languedoc & de la Provence toute féche & mondée. Elle pañle pour Cordiale & Alexitere ; elle pouile les fueurs , les urines &: mème les ordinaires, elle fait aufli mourir les vers. L’expé- rience d’un Herboriftc de Sermaife près de Noyon , nommé Poulet , confirme ces vertus. Il fit jetter un ver de cinq à fx pieds de long à un Payfan qui foufiroit des douleurs d’entrailles exceflives , avec une fahn canine, & cela en lui faifant ufer d'un firop fait avec l’infufon de la racine de Fraxinelie pendant quelques jours. Le mème Herborifte fit vuider deux crapauds à un autre Payfan ; dont Jun étoit déja corrompu & affez gros , & Pautre vivanr , & de la groffeur d’une noix ; 1l les jetta par la bouche avec deux écuellées de fang : ce malade fut guéri en mème-temps des fyncopes & foibleffes dont il étoit affligé , après avoir pris pen- dant quinze jours d'une ptifane faire avec la ratine de Fraxinelle , & avoir été purgéenfuite avec un émérique. Les fleurs MULCEUNR t T'E R° HS. Ah & les feuilles de cette Plante prifes com- me le Thé, foulagent les perfonnées fujet- tes aux vapeurs : on l’emploie en poudre à une dragme , ou eninfulion dans fixon- ces de vin blanc jufqu’à demi-once : quel- ques-uns leftiment pour l’Epilepfie, & pour les maladies du Cerveau. La racine de Diprame entre"dans plüfieurs compo- fitions cordiales , entr’autres dans l’Or- vieran , dans l'Opiare de Salomon & dans quelques autres Antidotes. L'eau diftillée de toute la Plante eft Cofmétique. Zuvelfer & Charas ont raifon de fubfti- tuer la Fraxinelle aux Orobes pour les Trochifques de Squille , qui entrent dans ja Thériaque. ITE TA » Cameléon blanc , ou Chardonerette. _ Carlina acaulos magno flore C. B. 38. Carlina caulifera vel acaulos I. B. Tom. TITI. pag. G4. Chamaleum album Math. Lugd. 1453. Carduus Xerantemos flore al- bo ampliore acaulis Mor. Oxon. Carlina altera Dod. 717. Cardopatium. Spina Arabica, Ixine quorumdam. L A racine de cette Plante eft en ufage; on la croit propre pour les maladies con- As 382 PLAN TRS ragieufes , pour la pefte , la petite vérole, &c. Elle eftSudorifique, Cordiale, Apc- ritive, Hyftérique , & tue les vers. On l'emploie comme la précédente à un gros en fubftance , & en infufon au double : on peut aufli s’en fervir en ptifane, en fai- fant bouillir une oncedans quatre livrés d’eau commune , réduites aux deux tiers. Elle eft utile dans l’hydropifie naiflante, dans l’Afthme, & dans toutes forres de fié- vres. On mange les têres de Carlineen ra- goût, de même que celles d’Artichaut. La Carline entre dans l’'Orviéran & dans quelques autres Antidotes. I V. à Nan Aftlepias albo flore €. B. 30. Aftlepias five Vincetoxicum multis, floribus albican- sibus I. B. Tom. II. pag. 1 39. Vinceroxi- cum Dod.407. Hirundinaria Trag. 180. Hirundinaria flore albo Park. Ciffion Ciffo- phyllon , Hederalis Ruel, 728. L A racine du Domte-venin eft Aléxi- tere , Sudorifique , Apéritive & Hyfté- rique ; les feuilles font réfolutives. On fait bouillir cette racine dans le vin, de- mi-livre dans une chopine qu’on réduit L 1 ASLUE Æ r' TERME SS 1:38 au tiers ; cette décoction fait fuer & fou- Jage les hydropiques au rapport de Tra- ous. La décoétion d’une once dans une pinte d’eau commune , ef préférable à la Scorfonere dans les fiévres malignes, On prépare l'extrait des racines & des feuilles de cette Plante qu'on donne à un gros pour les même maladies. Pour les tumeurs des mammelles, le cataplafme de l'herbe amortie , & mife deflus , eft très utile. La racine en poudre eft déterfive, & nettoie les ulceres, comme celle de l’Arifiolo- che. Quelques-uns la fubftituent à la raci- ne de l’efpece appellée #riffolochia tenuis, à laquelle elle reffemble par fa figure & par fon odeur. d. Arr Aconirum fulutiferumfeu AnthoraC. B. 184. Antithora flore luteo Acomiui. B. Tom. 111. pap. 660. Anthora Zedoaria , Aconitum falutiferum Tab. ic. 112. Na- pellus Moyfis Avic. Ÿ: racine de cette Plante pafle pour être fe’contre-potfon de l'Aconit, & un remede propre pour guérir les morfures des bètes venimeufes , & les bieffures empotfonnées ; on la fait prendre en pou- 384 P.4 Am te dre dans le vin blanc à un gros. Elle en- tredans quelques compofitionsAlexiteres. D RTE Doronicum radice fcorpii C. B. 184. Doro nicum Romanum , Aconitum Pardalian- ches antiquorum Dod. 437. Lugd. 1737. Doronicum majus Officinarum Ger. Dor. latifolium Cluf. Hifi. xvx. V L €: ETTE Planteeft de peu d’ufage dans la Pharmacie ; il n’eft pas même trop für de s’en fervir intérieurement , car la plü- part des Auteurs conviennent que les Chaffeurs s’en fervent pour tuer les loups. Les chiens , & les autres bètesà quatre pieds n’en mangent point fans danger ; cependant Gefner a ofé en faire l’expé- rience fur lui-même ; & on peut après le témoignage de ce Philofophe en ufer hardiment : il s’en fervoit avec fuccès dans l’Epilepfie & le Vertige, la mêlant avec le Guy , la Gentiane & l'Affrantia. Quelques-uns, après Mathiole, la croient propre aux morfures du fcorpion , à cau- fe de la figure de fa racine ; elle entre mè- .me dans la compolition de quelques re- medes Aléxiteres, & M. Ray dans fon Hiftoire, ALEXITERES. 38ç Hiftoire, aflure que les gens de la cam- pagne s’en fervent pour les Vertiges. On prétend que les Danfeurs de Corde mangent fouvent de la racine de Doro- nic pour forufier leur cerveau , & fe 9a- fanuir du vertige.La racine de certe Plante éft employée dans la poudre de l’Eleétuai- re D'iambra de Méfué danscelle Diariar- gariri frigidi, dans celle Diamofchi dulcis de Mefué , dans l'Eletuairs de Germmis du même ; dans le Philorium Perficum , & dans la poudre de l’Electuaire Lerificans Rhafis. + L’efpece fuivante s'emploie indiffé- remment au lieu de la premiere, 2. Doronicum radice dulcr C. B. 184, Doronicum folio fubrotundo ferrato I. B. Tom. 111. 17. Dor. 111. Auffriacum 1. Cluf. Hifi. xvu. VII G RAINE d'Ecarlatte, Chermes. Chermes Kermes , Coccum Infeélorium,s Coccus Baphica,Granum tinélorium, Scar= latum Officin. C eTTE drogue eftune forte de tuber- cule ou perite coque rouge & luifantre, de la grofleur d'un grain de Genievre ; Tom. I, 336 PLANTES elle fe trouve fur les feuilles de l’efpece fuivante de Chène-vert. Tex aculeata cocciglandifera C. B. 425. lex Coccigera I. B. Tom. 1. pag. 106. Coc- cus Infeëloria Lob. ic 1 $ 3. Granum & Coc- cus Baphica Anguil. Kermes feu Chermes Oficin. | On a cru long-temps que cette graine étoit une baie ou une efpece de fruit; mais on a découvert que c’étoit un tu- bercule atraché aux feuilles de cet arbre : fon origine vient de la piquüre des infec- tes , à l'occafion de laquelle le fuc nour- ricier de l'arbre étant extravafc s’épaifit & forme de petites veflies par le gon- flememt& la dilatation de l'écorce déliée des feuilles ; ces veflies deviennent par la fuire dures , rondes , & femblables à des fruits : l'Infecte dépofant affez ordinaire- ment quelques œufs après s'être nourri de ce fuc, il s’en trouve d’enveloppés dans cette liqueur , & enfermés dans la veflie qui leur fer de matrice , dans laquelle après être éclos , ils confomment la fubf- tance qui s’y étoitamaflée, de forte qu'il ne refte qu'une eau vuide & legere. Ces arbres font communs dans le Languedoc & la Provence ; on a foin de ramafler le Chermes fi tôt qu'il eft mür & d’un beau rouge ; on l’arrofe de vinaigre avant de le dau AUDE x 1T LE RES : 387 Jaiffer fécher:on fait mourir par ce moyen les vers, & on conferve ainfi le fuc de ces tubercules. La graine d’Ecarlate eft également utile à la Medecine & aux teintures, on prépare dans le Pays un Sirop avec fon fuc expri- mé & repofé , & partie égale de fucre ; ce Sirop a donné le nom laconfection d’Al- kermes , qu’on ordonne avec fuccès dans les fyncopes , les palpitations de cœur , & les défaillances ; la dofe eft d'une once, & d’un gros pour la eonfection : les grains, ou le Sirop, conviennent aflez bien pour prévenir l'avortement ; on en donne aux femmes oroffes lorfqu'il leur eft arrivé quelque accident qui les menace d'un ac- couchement prématuré.Le Chermes s’em- ploie aufli en poudre à quinze ou vingt grains dans deux outrois cuillerées de vin rofé ; 1leftaftringent &retient certe ver- tu de l'arbre fur lequel il a pris naïflance : on le donne dans les foibleffes d’eftomac & les vomifflemens. Le Sirop & la confec- tion d’Alkermes font encore mieux que la poudre. On fubftitue la Cochenille , 8e avec raifon , elle eft fupérieure en vertus. VIII, Ch ê 2. Caryophyllus aluilis major C.B. 107. KR i) 383 PLANTES Betonica coronaria, five Caryophyllus ma- Jor Flore vario I. B. Tom. Lil. Pag. 327e Caryophyllus multiplex Lob. ic. 441. Ca- ryophiilea Trag. 574. Herba tunica qui- bufdam. Cantabrica Turn. Viola Flammea Scalig. 2. Caryophyllus pleno Flore minor C.B. 208. Hor:orum Caryophyllus multiplex. minor , rubroftriatus , verficolor , perama- nus Lob. ic. 442. feulement l’objet de la curiofité des Fleu- riftes , elles font encore très utiles à la Médecine. Entre le grand nombre d’ef- peces d'Œillers qu'on éleve dans les jar- dins, on choifitles Œüillets les plus fim- ples ; & entre ceux-ci les plus rouges & les plus odorants : on en fait un firop & une conferve qu'on ordonne fous le nom de Tunica, depuis demie- once jufqu'à une once & demie. La décottion de ces fleurs eft un excel- lent Cordial ; Simon Pauli affure avoir guéri une infinité de perfonnes avec ce remede, lefquelles étoient affligées de k E s Fleurs de cete Plante ne font pas fiévres très malignes ; cette décoction les | failoit fuer, ou uriner felen les divers efforts de la nature ; elle leur fortifioit le cœur & calmoit leur foif, Dans les po: tions cordiales les plus tempérées lefirop LL dd Cv eat -A ZA: ALMBYITERES 389 d'Œillereft employé , lors même que la fiévre eft violente ; on le délaie alors dans l'eau diftillée d’Alleluia, fans y ajouter deThériaque n1 d’autté remede volar1l,ou fudorifique. il y en a qui font infufer les fleurs d'üller dans lPeau-de-vie , & y ajoutent du fucre pour en faire un ratafias qu'ils eftiment comme un excellent re- mede pour les indigeftions , &pour les vents. IX. A, LELUI A. Pain à Coucou: Trifolium acetofum vulgare C. B. 330. Oxys fee Trifolium acidum Flore albo1,B. Tom. Il. pag. 387. Oxys Flore albo Inff. 83. Trifolium acetofum Dod. 78. Ace- tofella, Luju'a , Oxytriphyllon, Alleluia Officin. Panis cuculi Brunf. O0 N emploie toute la Plante par poi- gnces dans les prifanes & dans les infu- hons propres à modérer la trop violente agitation du fans : on la préfere à ‘lPOzeille pour les bouillons des malades , dans les fievres malishes & ardentes, dans lefquelles le cerveau eft menacé d’inflam- marion , & attaqué par les délires : elle eft propre lorfque la langue eft noire & féche , & que les faignemens de nez fré- quens marquent la diffolution du fang R ii} 390 PLANTES par un âcre volatil crop'exalté; alors les acides végétaux , tels que cette Plante, le Citron, l'Orange , les fucs de Grenade, d’Epine vinerte, &c. font d’une erande utilité , aufli-bien que les Alcalis fixes & abforbans , comme les Coraux , les yeux d’Ecreviffle, &c. L'Alleluia , ou fon eau diftillée , eft employée avec fuccès dans ces circonftances ; elle ap- paife la foif exceflive des malades, & tempere les ardeurs de la fiévre ; on l’or- donne en Julep depuis quatre jufqu’à fix onces, avec une once de Sirop de Limon ; ou bien on met une poignée de feuilles fraîches infufer dins un bouillon de veau. Toute la Plante, macérée dans de l’eau tiéde, lui communique une faveur agréa- ble, fi l’on y ajoute un peu de fucre. On en fait un firop & une conferve très utile dans les mèmes maladies. Cette Plante eft aufli Apéritive & Héparique ; on s’en fente. avec fuccès dans les maladies du foie & des reins, lorfque ces vifceres font mena- cés d’inflammation & qu’il commence à fe former quelqu'obftruction dans leurs glandes. Willis eftime cette Plante dans l’efpece de fcorbur , où les fels font trop âcres, & le foufre du fang trop exalté. Simon Pauli en confeille l’ufage pour les ulceres de la bouche , qu'on appelle Aphues. he on a OR id LAN à Gi à AVAST IRES, 10 Le fuc de la Plante, lesfeuilles mâchées, ou l’eau diftillée font également bons. Pilez l’Alleluia , & l'appliquez fur les loupes , & réitérez-le deux fois par jour , jufqu’à ce qu’elles foient percées, ou mê- me fondues. Ce remede m'a été certifié expérimenté par des gens dignes de foi. L’Aileiuia entre dans l'Onguent Mar- Liatum, X. Lo Limon. 1. Malus Medica C. B. 435. Cirreum vulgare Fer. Hefp. Medica malus five Ci- dromela Advy,.Lob, ic. 143.Cadrus Theoph. Diofc. Citron. 2. Malus Limonia acida C. B. 436. Offic. Park. I. B. Tom. I. pag. 56. Limon yulgare Ferr. Hefp. Limones Lob, ic, 143. Limon. s é L ES fruits deces arbres & leurs femen- ces fonten ufage dans la Pharmacie ; on confit leur écorce, qui paffe pour cordiale & ftomachique : car elle forrifie le cœur , elle aide à la digeftion ; elle rend l'haleine agréable, &r’animele mouvement du fang & des efprits : l'écorce de Citron, féche & en poudre, entre dans plufieurs compoli- tions Alexiteres ; elle eft très propre a cor- Riv 392 PLANTES riger le mauvais goût, l’odeur défagréa-. ble, & l’âcreté des infufions purgatives, l'orfqu’on la fait infufer à froid avec le Sené & les autres ingrédiens : mais il faut qu’elle foit fraîchement coupée par zeftes & exprimée dansde la liqueur :on y ajoute aufli le refte du fruit coupé par rouel!es ; le Citron rend les ptifanes laxa- tives plus fupportables à caufe de fon agréable acidité. Le fuc de Citron ou de Limon, parti- culierement de ceux qui ne font pas doux, rafraîchit en modérant la violente fermentation du fans , & convient dans les fievres ardentes & malignes : on en fait une limonade avec l’eau & le fucre ; c'eft une boiffon agréable, qui défalrere , fait uriner , & tempere l’ardeur d’une bile exaitée ; mais 1] ne faut pas la donner en trop grande dofe , à caufe de fa froideur! une pinte ou deux au plus , fuffifent dans la fournée ; dans les Pays chauds & dans l'Eté fon excès eft moins dangereux, cet- te boiffon eft aufli utile qu’elle eft agréa- ble. Une once de {uc de Limon, trois on- ces d’eau rofe , & le blanc d’un œuf mèê- lés enfemble , font une potion excellente pour la Gonorihée , fi l’on en prend tous les quatre jours , fuivant le témoignage de Sylvaticus. | - ère #1 £ ALEXITENRVYS 393 Le jus d: Citron avec le beurre frais, le faifanc fondre à un feu doux, faitune pommade exceilente pour les dartres. Le jus de Cit:on arrère le vomiflement, ainfi que je l'ai fouvent éprouvé. Trois cuillerées d'huile vierge , avec le jus d’un Citron , eft un bon remede dans la fup- prefhion d'urine. On fait un Sirop avec le fuc du Limon aigre, dont l’ufage eft très familier dans Se Médecine ; on l’ordonne à une once actu dans un demi fepuier d'eau ; il entre auili dans les porions cordiales , & dans les puleps tempérés & rafraïchiffans. Une once de ce firop, avec autant d'huile d’a- mandes douces dans quatre onces d'eau d: Pariéraire , eft un excellent reme- de pour la rétention d'urine & la néphré- tique ; deux ou trois gouttes d'huile des zeltes de Cirron , appellée Neroli, mê- lées dans les Julepsapéritifs , en augmen- tent l'agrément & la vertu. La femence de Citron eft ftomachique & propre à tuer. les vers : elle entre dans l'Opiate de Sa- lomon, lAntidote de Mathiole & celui de Correfius. L'écorce de Citron confire , & celle qui eft féche, entre aufli dans l'Opiate de Salomon. La Limonade eft Aftringente, & bonneau dévoiement » qu’elle fufpend fans danger. Rv 394. * PL ANT ENS Cite 1. Malus arantia major C. B. 436: Arantia malus I. B Tom. I. pag. 97. Au- rantium acri medulla vulgare Ferr. Hejp. 377. Bigarade. 2. Aurantium dulc: medulla vulgare Ferr. Hejp. 3737. Malus aurantia Dod. 792. Arangius five cicrius arbor Cord. Orange douce. L Es Oranges douces & les Bigarades font en ufage dans la Médecine & dans les alimens ; leurs Fleurs fourniffenc , par la difillation une eau qu'on appelle Eau de Naphe , laquelle eft fort eftimée pour fon odeur & pour fes vertus:elle réjouir le cœur & l'eftomac, elle r’anime le fang &c les efprits , elle tue les vers, elle aide à la digeftion , elle abbatles vapeurs des fem- mes ; ainfelle eft Cordiale , Hyftérique, Céphalique & Vermifuge : on en fair prendre une ou deux cuillerées, ou pure ,ou dans un verre d'eau. On lem- ploie aafli dans les potions & dans les Ju- leps à une once ; elle eft utile dans les fyncopes, févres malignes, dans la pefte, & pour faciliter la tranfpirauon. On fait AMEPRORT Tr RES ‘SN -auffi une conferve avec fes fleurs , qu’on emploie dans quelques Cpiates ftoma- chiques à demi-once. Les feuilles de l'O- ranger ont à-peu-près la même vertu. * Un verre de Vin d'Efpagne avec un gros de poudre d’écorce d'Orange aigre rapée , eft bon pour la colique venteufe , ou celle d’eftomach. Prenez une Bigara- de,coupez la detravers, faupoudrez la de Safran en poudre , liez enfuite les deux moiriés, & faires- les cuire fous la cendre, Mettez cette Orange infufer pendant la nuit dans un demi-feptier de vin blanc, pallez-le & preflez l'Orange , & le faites prendre deux jours de fuire, à une per- fonne dont les regles font fupprimées : ce remede les rérablitordinairement, Une dragme d’écorce d'Orange féche, mife ‘en poudre, prife dans quelque li- queuf convenable, appaife les tranchées des accouchées. Le remede fuivant eft très utile pour les vers des enfans. Prenez une Orange & l’ouvrez par-deffus , puis la creufez pour y mettre deux ou trois gros de bon- ne Thériaque; recouvrez-la, & la metrez fur les cendres chaudes , quand elle y au- ra été aflez de tems pour être entiere- ment cuite, ouvrez l’Orange par le milieu , & l’appliquez chaudement fur le nombril avec un linge par-deffus. R vj 196 , : PTS On conf: les jeunes fruits avant leur maturité, comme on fait les noix, les amandes, & quelques autres fruits ; on prépare de même leur écorce entiere , Où coupée fuperficiellement par zeftes ; ces parties ont la mème propriété que l’écor- ce & les zeftes de Citron : l'écorce d'O- range feche & en poudre , & f1 femence, s’'emploient aufli de même , & enrrent dans les mèm2s compoftions Alexiteres, On fait, avec le fuc de la Bigarade , l’eau & le fucre,une liqueur appellée Orangear, ou Orangeade, qu’on permet aux Febrici- citans , & qui fait le même effet que la Limonade; ce jusà une once mêlé dans un bouillon ou lans un verre de vinblarc, poulfe les ordinaires & les urines. Tourle monde fait que la Bigarade & fon écorce féche font des affaifoanemens de la Cui- fine. RE DEA R A1s1N de Renaird. Solanum iualrifoliun Bacciferun € B, 167. Herba Paris 1. B Tom. !11. pag. 613. Dod 414 Waverfa Wa vulpina Grmanorum So'a um etrapyllon Adv. Job. ic. 267 A:ontum [alutifrum Tab, ic. 112. Acontum Pardalianches mono- coccon Cord, AFLEX 1 TER IE S 307 L A racine & les fruits de cette Plante font en ufage, & même les feuilles ; elle pafle pour Alexirere, Céphalique , Réfolurive, & Anodine. On fair fécher. toute la Plante , on la met en poudre , & on en donne une demie cuillerée, c'eft environ un gros , à jeun pendant vingt- quatre jours. Quelques Auteurs aflurent que ce remede foulage les Maniaques , & guérit la colique. On fait , avec l'herbe & les baies, macérées dans le vinaigre , fé- chées & mifes en poudre , un Antidote qui n'eft pas à méprifer ;on en donne deux gros dans un verre de vin. Tragus aflure que certe Plante,pilée & appliquée en Caraplafme, adoucit l’inflammation, & réfout la rumeur des Bourfes ; elleeft auffi fouveraine pour les Panaris, & fon cau diftillée guérit l’inflammation des eux. Ethmuller & Hoffman afurenr que la poudre des baies de certe Plante , à la dofe d'un fcrupule ou d’un demi gros , prife dans l’eau de Tilleul, ou quel- qu'autre Eau Céphahque, eft très bonne dans l’Epileplie. Camérar us confsille l’avplication de toute la Plante pilée fur les bubons & charbons peftilenriels : 1l fe fervoic auf de fes fiuis , pour calmer la douleur des 398 PEL IAYNETUELS hémorrhoïdes & des crètes du fonde- ment. XIII ve PRE 1. Orchis morio mas foliis maculatis C B.S1. Orchis major tota Purpurea ma- Culo/5 folio I. B. Tom. 11. pag. 763. Tef- ticulus morionis mas Dod. 136. Cynofor- chis morio mas Tab. ic. 66. 2. Cynoforchis miliraris major C. B.81. Orchis militaris ma;or. Infl. 432. Orchis ffrateumatic: major I. B. Tom 11. 758. Orchis latifolia altera Cluf. Hiff. 267. E NTREuUN grand nombre d’efpeces de certe Plante, qui font communes dans les prés & dansles bois humides, enchoi- ficordinairement les précédentes,ou celles qui ont les racines les plus charnues, où en fait une conferve eltimée pour aug- menter la femence & pour fortifier les parties de la génération ; on les fait aufli fécher, & on en donne une demi-drag- me en poudre dans un verre de bon vin; cette Plante eft une de celles dont on à conjecturé les propriétés fur la figureexté- rieure de leurs parties; & parce que la’ racine de cette Plante reffemble aux tefti- cules , on a jugé qu’elle pourroit être utile A LE x 97 E Raw 298 à la génération. Elle a donné le nom à l'Electuaire de Saryrio, qu'on donne à une dragme pour réveiller les efprits, & rétablir les forces épuifées ; mais les in- grédiens âcres, comme la femence de Roquerte , le Poivre , le Gingembre , les Aromates fpiritueux & volatils , comme les huiles de Canelle & de Girofle, le Mufc , l’Ambre-gris, & les autres dro- gues de cette nature , qui forment cer- te compofition , en fonc plutôt la vertu, que les racines de la Plante dostil s'agir. Le Salep ou Salop eft une racine qui, mife en poudre , eft très nourriffante à la dofe d’une cuillerée dans demi-feprier d’eau bouillante avec un peu de fucre , ou dans du lait. Ce n’eft autre chofe que la-racine d'Orchis. On doit la regarder comme béchique , adouciffante & incraf- tante. Crises Galega vulgaris Floribus ceruleis C. B. 352. Galega.l. B. Tom. IL. pag. 342. Ruta Capraria F:num Grecum S'ylvefîre Tab. ic. Caprago Cefalp. 249. XIV. É TTE Plante paffe pour un Antidote excellent, propre dans la pefte, les fié- n à y AA 4°0 V'TLMTES Vres malignes, & pour pouffer les fueurs $ On L’eftime aufh pour les mala lies du cer-« veau , entraurres pour l’Epilepfe. La à maniere des’en fervir eftde la cueillir en fleur, de la broyer dans un mortier, & la laiffer enfuire en digeftion dans fuffifante uantité de vin blanc , pendant cinq ou fe jours : on la diftille après au bain de fable, & on en tire une eau , dont la dofe eft depuis une once jufqui quatre; on peu: aufli employer la Plante en décoc-. tion & en ptifane. Camérarius loue le fuc de cerre Plante & fa graine pour faire mon- rir lesvers. dans la rougeole, la perire véro'e & | Epilepfe des enfans. On man- ge es feuilles en falade en Italie. M. Boyle éleve le Galega au-deflus de toutes les Plantes pour challer le mauvais air. Quelques uns l’appellent Rura capra- ria, parce qu'elle en a la vertu, fans en avoir la mauvaife odeur. X V. ! RER Curdiaca !. B.Tom. III. pag 31e. Dod. 94 Marrubium Cardiaca ditlum fortes. Thozh C.B.:;0 Lycop/fis Pran- ca lupina Ang, Cardiaca vel Lycopus Fuchf. 1 ATÉxXITENRES 401 L E nom qu'ona donné à cette Plante indique fa vertu cordiale ; & quelques Auteurs aflurent qu’elle eft propre dans Ja palpitation de cœur, & la cardialgie des enfans;elle eft aufli apéritive & pouf- fe les mois & les urines , elletue les vers; ainfi elle pafle pour hyftérique, apériti- ve, ftomachique,& même hépatique. On emploie en ptifine ou en décoétion par oignée. & X VI. Ï HLASPI OU Tarafpic. 1, TAlafpi vaccarie incano folio majus CB. 106. Th!afpi vulgatius 1. B, Tom. IL, pag. 321. Thiafpi alterum Dod, 712. 2. Thlafpi arvenfe filiquis latis C. B. 310$. Thlafpi cum filiquis laris 1. B. Tom. Il. pag. 923. Thlafpi latius Dod. 712. -Thlafpi latifolium Fuchf. Has Plante n'eft pas d’un grand ufage ; il eft bon cependant de la con- noître , parcequ’elle eft très commune & que les Auteurs de la Thériaque em- ploient la femence de l’une ou de l’autre efpece dans cette compofition fi fameufe. C’elt pour cela que je lai rangée dans cetre Claffe, Schroder affure qu’elle eft propre 402 : 2 PEAU N. FENS à pouffer les ordinaires, & à faire vuider« les abfcès internes. Sa femence eft äcre 8 piquante au goût ; étant mâchée, elle faie” se eu LIT, cracher ; ainfi elle peut pafler pour être {alivante. L'efpece de Thlafpi fuivante eft plus curieufe qu'utile en Médecine Thlafpi Rofa de Jerico diclum Mor. Oxon. Rofa Hiericuntea vulgo ditta C. B. 434. Lob. ic. Tom. 11. 103. Rofe de Jé- rico. PLANTES ETRANGERES. A Amomum racemofum. C.B. 413. Amo- mum quod verum credimus Raï. Hifi. 1697. Âmomum novum, Cardamomi vul- gris facie, five Indicus racemus 1.B. Tor. 41. pag. 195$. Elettari 1. Hort Mal, XVIL. L. MOME en grappe eft un fruit qui vient des grandes Indes; les Auteurs font . fort partagés fur la Plante qui porte le vé- . ritable Amome que les Anciens deman- dent dans la compofition de la Théria- que. Je n'entre point ici dans use quef- tion qui nous meneroit trop loin, on A’LIENXLIIT RES 407 eut confulter M. Raï ou Jean Bauhin ; il me fufhr de dire que ce fruit n’eft pas rare en Europe, c'eft une efpece de grap- pe longue de deux pouces environ , fort ferrée , compofce de grains attachés le long d’un nerf qu’elles entourent jufqu’à fon extrémité ; chaque fruit eft une efpe- ce de gouffe triangulaire , dont les angles font arrondis & terminés vers le fommet par un bouton ; ce fruit eft divifé en trois cellules remplies de femences ferrées les unes contre les autres, d’un rouge brun & foncé, d'une odeur & d’une faveur qui approche de celle du Camphre ; ces femences font fort âcres & aromatiques , elles font affez femblables à celles de la Maniguerte , ce qui fait que plufeurs les confondent & les fubftituent l’une à l’au- tre ; l'inconvénient n’eft pas grand, car elles ont à-peu-près la même vertu. L’Amome paile pour contre poifon , & un condial capable de r'animer un fang trop rallenti, & de réparer les efprits dif- fipés ; la dofe eft une dragme en, poudre infufée dans fix onces de vin blanc, Il entre dans la Thériaque d’Andromaque le Pere, dans celle qui eft réformée, & dans la Bénédicte Laxarive. On donne Île nom d'Amome à plufeurs autres fortes de fruits ; 1°. à la graine de Guofle ; 2°. au Poivre de la Jamaique. 404 P-L'A RITES 3 Voyez ci-après; 3°. à une Plante Um- bellifere , dont la femence eft Carminatis : ve. Voyez la Clafle des Plantes Carmes. natives. 40. enfin au fruit d'une efpece” de Morelle appellée Solanum fruricofumi Bacciferum C. B. 166. Amomum Plinii. Officin. Lob. ic. 365.Pfeudocapficum Dod. 718. Amome de Pline. X V' EEE C ARDAMOME, Maniguette ou grai- ne de Paradis. | La Anteurs ne conviennent pas fur fe nombre des efpesces de Cardamome. Bontius,dans fes Obfervations fur Garcie” du Jardin, en décrit deux, favoir la petite“ & la grande, dont il donne Îa figure : on“ en admet ordinairement trois chez les Droguiftes , la grande Cardamome, la moyenne & la petite. Pomme , dans fon Hiftoire des Drogues,en reconnoit quatre efpeces : favoir la plus grande Cardamo- me, qu'il croit être la Maniguerte , & les trois autres efpeces dont je viens de par- ler.Enfin Schroder,après Gafpard Bauhin, Taberna-Montanus,& quelques autres en diftinouent cing efpeces différentes.Quoi- qu'il n'y ait que la Maniguerte & la pe= ALEXITERES. 40 tire Cardamome qui foient en ufage ; Les autres étant très rares & peu connues , je ne laiflerai pas d'indiquer ici les cinq ef- peces par leurs noms le mieux diftin- gués. 1. Cardamomum maximum Amm. pag. 100. Cardamomi genus maximum , Grana Paradifi, Officin. C.B. 413. Mellegerta Jeu Cardamomum piperatum Cord. Malla- guetta Garz. Gardamomum 1. Cam. epit. 11. Card. Alierum Caf. $90. Card, Ara- burn majus Tab. ic. 915, Maniguette, ou graine de Paradis. 2. Cardamomum majus Officin. C, B. 413. Tab. ic. 915. Card. majus Bonti 127. Saccolaa Arabum , aut Sacoule Avi- cenna E/lachi Mauritanis. Card. majus vul- gare Cluf. exet. 187. Card. 2, Cam. epit. LE. 3. Cardamomum medium €. B. 414, Adv. Lob.ic. Tom. II. 204. Tab.ic, 915. Card, mediocre Cord. 4. Cardamomum minus Bontit 126% Math. Adv. Lob. ic. Tom. IL. 204. Tab. ic. 914. Cardamomum fimpliciter in Offici- nis dictum. C. B. 414, Helbane Arab, Card. minus vulgare Cluf. exo. 187. Car- damome cum filiquis five thecis longis & brevibus 1. B. Tom, 1]. pag, 105. Carda- mome ordinaire, 406 PLANTES s. Cardamomum minimum. C. B. 414. Lob.ic. 204, Tab, ic. 915. Card. 4. Cam. pit. 11. Les Cardamomes naiffent dans les In- des Orientales , & font apportées en Eu- rope par l'Egypte à Marfeille, ou par l'O- céan à Saint-Malo & en Hollande. La Ma- niguette ou Malaguette eft ainfi appellée, arcequ’elle nous venoit autrefois d’une Ville d'Afrique, appellée Melega ; elie eft affez commune en France , & fert fou- vent à falfifier le Poivre à caufe de fon âcreté. La perire Cardamome, qu'on em- ploie ordinairement comme la meilleure, & la plus recherchée , doit avoir une odeur de Camphre & une faveur àâcre & amere. Les Cardamomes r'animent le fang & les efprits, fortifient le cœur & le cerveau, préviennent l’Apoplexie & la Paralyfie , corrigent les indigeftions de leftomac , diffipent les vents , & pouffenc les ordinaires : ainfi elles ne font pas feu- lement Aléxiteres & Cordiales, elles font auffi Stomachiques , Céphaliques & Hyftériques. Leur dofe,en fubftance & en poudre , eft depuis quinze jufqu’à trente grains ; & en infufñion dans fix ou huit onces de vin blanc, depuis demi - once jufqu'à fix dragmes. Leur huile diftillée {e denne à deux ou trois gouttes. Les fem- ALEXITENRES 407 mes de Pondichery & des Villes circon- voifines , font dans l’ufage de mâcher de là petite cardamome , elles n’en ont cependant pas befoin ; ce mafticatoire échauffe trop, elles prétendent qu'il leur tient la bouche fraîche : le remede feroit bon , fon n’en abufoit pas; il en eft de même du Caffé, du Tabac. &c. La petite Cardamome eft employée dans le vinaigre Thériacal , dans les Ta- bletres courageufes , dans la poudre Aro- matique de Rofes , dans celles qui eft ap- pellée Diarrhodon, dans le Mithridat, dans l’Eleétuaire de Saryrium & dans la Benedicte Laxative, LEX. C UBEBES, Poivre à queue, Cubebe vulgares nec Arabum Cubeba, nec Galeni Carpefium Math. C. B. 412. Cubebæ I. B. Tom. II. pag. 190. Arbor BacciferaBrafilienfis fruilu Piper refipiente Raït Hifi. 1563. an Pindaiba Pif. 144. Arbor B'fnagarica Myrti amplioribus fo- _diës, per ficcitatem nigris , Cubebe fapor. > Pluk. - L E s Cubebes font de petits fruits affez femblables au Poivre noir , qu'on nous 408 PLANTES apporte des Indes Orientales , en rr'aw- cres de lifle de Java; quelques Dro. guiftes les appellent Poivre à queue ou Poivre mufqué, foit à caufe de leur fgu- re ; foit par rapport à leur faveur âcre & aromatique, mais plus douce & plus agréable que celle du Poivre; aufli quel- ues-uns en mâchent pour corriger la nauvaife haleine. Leur vertu eft de pré- venir l’apopiéxie & la paralyfie , les verti- ges & les étourdifflemens. Les Cubebes fortifient le cœur & l’eftomac, ils aident à la digeftion, & réliftent à la malignité des humeurs , ils font aufli cracher , & dé- gagent le cerveau; ainfi ils ne font pas feulement Aléxireres & Céphaliques , ils font encore Stomachiques & Salivans. La dofe eft en fubftance depuis fix grains jufqu’à douze ; & en infufion, depuis une dragme jufqu’à une & demie. Leur huile diftillée fe donne à deux ou trois gouttes. Les Cubebes ont donné le nom à l’Elec- tuaire Diacubebe , ils entrent dans le vi- naigre Thériacal, & quelques autres com- pofitions Alexiteres. Quelques-uns leurs fubftituent la plante fuivante. X X. P o1vrede la Jamaïque, ou graine de Girofle. Poivre de Thever ou perit Girofle À LÉ XITENRES 409 Giroflerond. Amome des Anglois & des Hollandois. 1. Piper odoratum Jamaicenfe noftrati- bus Raii Hiff. 1507. an Cocculi indici aromatici ejufdem Mufs Reg. foc. 1218. Pimenta Offic. Dale 42%. Myrtus arboreæ foliüis laurinis aromatica Tranf. Phil. n. 292. fig. Cat. Jamaic. pag. 161, Caryo- phyllus aromaticus Armericanus ; Lauri acuminatis foluis fruclu orbiculari: Pluk. Phir, Tab. 155. Poivie de la Jamaïque. 2. Amomum quorumdam odore Caryo- phylli I. B. Tom. Il. pag. 144. Caryo- phyllus aromaticus fruëlu rotundo. Caryo- phyllon Plinui C. B.411. Amomum quo- rumdam Cluf. Exor. 17. Xocoxochilt , feu Piper Tavafci Hern. 30. Caryopyllus aro- maticus Indie Occidentalis foliis & fruëtu rotundis | dipyrenis féminibus ferme orbi- culatis planis Pluk. id, Poivre de Théver. Le E s deux fortes de fruits font con- fondus par quelques Auteurs, M. Le- mery après Pomet croit que le Poivre de la Jamaique eft le fruit du bois d’Inde, que les Hollandois appellent Amomi , & le vulgaire mâl à propos graine de Girofle. Certe drogue n'eft connue en Europe que du commencement du drenier fiecle : les Ton, A 410 PLANTES Anglois s’en fervent aflez familierement dans leurs faulles ; elle leur tient lieu de : Mufcade , de Canelle & de Girofie, cet aromate r2{lemblant en lui feul les favéurs de tous les trois : les Sauvages del’Ameri- que MT leur Chocolat fous le nom de Malaottetre. Le Poivre de Thevet eft affez femblable au précédent ; les Anglois l'ont aufli ap- pellé Amome , & d'autre Girofle rond, à caufe de fa faveur & de fa figure ; 1l eft beaucoup plus rare & moins eu ufage que le Poivre de la Jamaique. M. Raï femble diftinguer ces deux efpeces fous des noms différens , & reconnoït enfuite que ces noms ne conviennent qu'au feul Poivre de la Jamaique ; cependant Samuel Dale qui fuit la méthode de M. Raï, a rapporté les fynonimes differens de ce Botanifte à Ja Canelle oiroflée des Droguiftes, dont nous parlerons ci-après dans la Clafle des Céphaliques ; & il a fairune efpece diffé rente du Poivre de la Jamaïque , fans parler du Poivre de Théver. Je n’entre- rai point ici dans l'examen & dans la critique de ces Auteurs, il me fufhit d'a voir indiqué les noms de;ceux qui les” ont le mieux diftingués ,-8& de dire un“ mot de leurs. propriérést#les. plus con=" nues. Le Poivre de la Jamaïque forufe le Avez 1 TE RSS dit cœur & l’eftomach, 1l diflipe les vents, poufle les urines & les mois, foulage la Colique & la paflion Iliaque ; en un mot il ranime le fang & les efprits, & em- porte les obftructions : ainfi il eft Cor- dial , Céphalique , Apéritif, Hyftérique , Stomachique & Carminatif. Le petit Gi- rofle rond a les mêmes vertus , & appro- che de celles du Girofle ordinaire ; quel- ques-uns le fubftituent au fruit du bois de Baumeappellé Carpoba!/famum dont nous allons parler , ou bien le Poivre de la Ja- maïque qui eft plus commun. La dofe & la maniere de fe fervir de l’un & de l’au- tre eft la même que celle des Cubebes ; -ainf il eft inurile de la répéter. Ils peu- vent aufli être employés dans les mêmes compofitions. XXI. B o1s de Baume. Xylobalfamum Officin.C. B. 401. 1.B, Tom. I. pag. 298. Alpin. Lignum Balfa- miex Arabia felici Linf. O N nous apporte de l'Egypte à Mar- feilleles branches & les petits raméaux de cet atbriffeau , dépouillées de leurs feuilles & de leurs fruits ;elles 1effem- blenc à de petits fagots de verges fé- | Sij Li2 Pr LE AT'NM PA NIS ches remplies de nœuds, dont l'écorce eft brune & rougeatre, & l’intérieur aflez blanc. Elles n'ont prefque aucune odeur : de baume , laquelle fe diffipe en peu de téms : car comme l’affure Profper Alpin, on ne reconnoit dans ce bois aucune odeur ni faveur manifeftes quelques mois après qu'il a été coupé. Il n’eft pas dun grand ufage dans la Médecine, excepté dans la Thériaque où 1l eft employé , par- cequ'il entre dans la compolition des Tro- chifques d'Hedcroi. | XXUE F RUIT ou graine de Baume. Carpobalfamum nigrum Officin. C. B. 400. I. B. Tom. I. pag.1198. Balfami ver fructus Alp. L E fruit de Baume eft une graine de la orofleur & de la figure des Cubebes , qu'on lui fubftitue à caufe de fa rareté : on l’emploie dans quelques compolitions Cordiales & Aléxiteres. XXIII ver CARDE. - 1. Anacardium C. B. $11.1. B. Tom. I. pag. 335. Œpata Hort. Malab. Baladar ALLIE TE MB. 4m Atabibus : Faba Malaccana Lufitanis. An arbor Indica fruclu conoide, cortice pulvi- rato,nucleum uricum nullo officulo teülum claudente Raï: Hifi. 1566. C E fruit vient des Indes Orientales ; 1] eft très rare en Europe, & celui qu’on y débire n’eft pas le véritable , au rapport de Samuel Dale ; mais une autre efpece qui vient dans le Brefil, & à Malabar , en voici les noms. 1. Anacardium Occidentale Jonff. Anac. Occidentale Cajous diëfum officulo reni leporis figura Horc. Lugd. Bar. 36. Anacardii alia fpecies C. B. 22. Cajous I. B. Tom.I. pag. 3 36. Kapa Mava Hort. - Malab. arbor Acaju, vulgo Cu. Pif. mant. 193. Acaiaiba Marc. 94. Pomifera _ Jeu potius Pruniféra Irdica nuce reniformi Jummo pomo innafcente, Cajous dila Raïi Æ1fr. 1640. La fioure des Anacardes leur a fait don- ner ce nom; & quelques Auteurs les met- rent au rang des drogues Aléxiteres , par- ce qu'Avicene & après lui Méfué fe font avifés de faire une confection Cordiale & Céphalique,qu’ils ont appellée Anacar- dine , dans laquelle les Anacardes entrent en affez perite dofe ; certe confetion n’eft S ii A14 P'L'A NT S] plus en ufage , parcequ’on n’a pas recon- nu qu’elle produifit les bons effets que ces Arabes lui attribuoient. XXIV, Codes ph Draxena & Contrayerva Officin. Dra%e. na radix Î. B, Tom. II. pag. 740. Con- trayerva Hifpanorum five Draxena radix Cluf. Exor, 83. Cyperus longus odorus & znodorus Peruanus C. B. 14. Bezoardica radix Tab.ic. 01. Clematis Paffionalis . folio bifido Mor. Oxon. Flori paffionis fe- Ve Granadille affinis Dale 157. Coanepelli fève Contrayerva Hern. 301. C. TTEfacine nous eft apportée du Pérou | comme un contrepoifon des plus affurés, aufli en porte t'elle Le nom fpé- cialement, Hernandes en dit merveille, & s'étend beaucoup fur fes propriétés; 1l en ordonne une demie - dragme ou une ‘dragme felon les forces du malade & la grandeur ce la maladie ; on la fait pren- dre dans cinq ou fix onces d’eau tiede pour procurer la fueur : on réitere ce re- mede jufqu’à deux ou trois fois : il n’eft pas feulement capable de préferver dela pefte, & de guérir les morfures de toutes | ALEXITENRSES. A4if fortes d'animaux venimeux : il convient auf dans les douleurs de tête, de côté, d’eftomach, dans le rhumatifme & la fcia- tique. L'eau oule vin dans lequel cerre racine a infufé , bü tous les jours au re- pas , eft un préfervatif contré routes for- tes de maladies contagieufes, contre l’af- fection hypocondriaque , & contre les vents. Il aide à la digeftion &'fortifie l’ef- tomach ; en un mot cet Auteur la préfere au Bezoard , & à la Thériaque. Quelques-uns mêlent cette racine en poudre avec le double de fon poids au Quinquina pour la fiévre; d’autres la mè- lent en dofe porportionnée avec le dou- ble d’Ipecacuanha pour la dyffenterie. La racine de Contrayerva entre dansla poudre de la Comrelle de Kent & dans quelques autres compoñtions cordiales. X X V. VY IPERINE ou Serpentaire de Vir: ginie. . ” Viperina feu Serpentaria Virginiana , an Piflolochia cretica C. B. Jonft. Contra- yerva Firgintana quorumdam. Senasruel D, Lémery. Ta HART racine vient de la Virginie dans l'Amérique ; où elle eftimée com- | S il} 416 PLANTES me un contre-poifon , particulierement à l'égard d’un ferpent appellé par les In- diens Boicininga ou ferpent à fonnettes ; elle eft aufi propre pour guérirla morfure de la vipere,d'où vient fon nom. Je ne fais fi tranfportée en ce Pays elle auroit d’aufñi grandes vertus que celles qu’on lui attri- bue dans la Virginie ; on l’emploie au lieu & comme la racine de Contrayerva. 1] eft vrai que dans l'Amérique 1l y a plufieurs Plantes bonnes contre la morfu- re du ferpent à Sonnettes , mais 1l n’y en a point qui foit fupérieure au Sénéka en- tierement différent de la Vipérine. XX VI. 4 MAR MERR 1.Nardus Indica,que fpica,fpica Nardi, € fpica Indica Offic. C. B. 13. Nardus Indica vulgaris 1. B. Tom. III. Part. 2. pag. 1621. Gramen Cyperoides aromaticum Indicum Breyn. Prod. ; te ETTE racine vient des Indes Orien- tales , par la voie d'Alexandrie ; fon odeur eft très pénétrante & aromatique: com- elle eft rare on lui fubftitue la Plante fui- vante qui croit dans le Tirol & dans les Alpes. Le Spic-nard eft propre à Éor- AIDE M1 TE RUES: 419 tifier le cerveau & l’eftomac;il poufle auf lesurines & les mois,réfifte à la pour- riture & excite la tranfpiration : on ne l’emploie guere feul, mais il entre dans la Thériaque & dans quelques autres com- pofitions Aléxiteres. Sa dofe en poudre eft de quinze à vingt grains , & en infu- fion jufqu’à deux fcruples. 2. Nerdus Celica Diofc. C. B. 165: I. B. Tom. III, Pare. 2. pag. 205. Vale- riana Celrica Inft. 131. Saliunca quorum- dam. Nardus Celrica & Gallica Lugd.62;. Cette racine n’a pas à beaucoup près lodeur & la vertu de la précédente, & {a dofe peut être au double : elle eft em- ployée dans la Thériaque de Marhiole ; & dans plufieurs autres femblables eom- pofitions: Le PR 1. Scilla vulgaris radice rubra C. B.73. Squilla Tragi998. Pancratium Dod. 991. Sci!la rufa , magna’, vulgaris I. B. Tor. IL pag. 615. Ornithogalum maritimum , Jeu Scilla radicè rubra Inft. 381. Salle rouge. 2. Scilla radicè alba C.B.73.Scilla Dod. 690. Scilla magna alba 1. B. Tom. 11. pag. S y XX VII. 418 PL AN TR G18. Ornithogalum maritimum feu Scilla radice alba 1n. 381. Scile blanche. L Es racines de Scille font des oignons qui nous font aportés d’Efpagne & de Sicile où ils croiflent fur le bord de la Mer ; quelques-uns prérendent qu'il en ent en Normandie fur les côtes. On fait. plufeurs préparations de Scille, favoir les Trochifques , le vinaigre , & même le miel ; les deux premieres font les plus en ufage ; les Trochifques entrent dans la Thériaque : le vinaigre Scilliri- que eft eftimé propre à rélifter au ve- nin & à puriñer le fang ; on le donne auf pour l'Epilepfe, & pour chaffer les vents; la dofe eft depuis demie-once jufqu'à une. Celle des Trochifques eft depuis un feru- pule jufqu’à deux : ils ont la même ver- tu , on préfere pour céla la Scille bianche. La Scille auroit pù trouver place de préférence parmi les Diurétiques chauds. On fait que fa vertu principale eft d'éva- cuer les eaux des Hydropiques, d’arté- nuer puifflamment la lymphe, de faciliter l’expectoration dans l’Afthme humoral. L'Oyxmel Scaillitique à la dofe d’une once dans trois onces d’eau des trois noix, & une once d’eau de fleur d’orange:, de- vient la bafe d’une potion très bonne dans ÂACLE XITER.ES , 419 l'Afthme qui menace de dévénérer en Hydropife dé poitrine. On donne trois cuilleréés de cetre porioni toutes les trois heures, à laquelle on peut ajourer une once de firop d’Althæa. J'ai fait préparer un vin d'Efpagne Scillitique, qui m'a réufli très fouvent dans l’Anafarque & dans l’Afthme opi- niatre. Il faut prendre une once des feuil- les de l'oignon de Scille les plus rouges, féchées à l'ombre , bien nettes & choifies qui ne foient ni moïfes ni tachées. On fait infufer ces feuilles ainfi choifies dans ie pinte de bon vin d’Efpagne blanc, juïqu’à ce qu'il ait pris une belle couleur pourpre, ce quieft plusou moins long, fuivant la qualité du vin. Lorfqu'on eft prelfe : 1l faut les mettre au bain de Sable , au bout de fix heures l'infufon elt faite. Il faur filtrer la liqueur : la dofe eft d’une once foir & matin, fuivant le tempéra- ment, l'age & les accidents. Ce vin doit ètre renouvellé tous les fix mois. 11 fe trouble & dépofe. Cette préparation a été adoptée dans le Codex de notre Faculté, Avant on préparoit un vin Sallitique de cette façon ; on prenoit un oignon de Sciile , on l'enduifoit de pâte faite avec de la farine & de l’eau : ainfi enveloppe, on Je cuifoit au four , & lorfqu'il croit cuit & refroidi , on le faifent infufer S y} 420 PLANTES dans du vin blanc. Ce vin eft Diurétique, mais il eft Emétique , ce que n’ef pas le vin d’Efpagne , & il altére beaucoup, On y ajoute, je crois , des feuilles de Pècher ou quelques autres Ingrédiens ; ce qu’il y a de fingulier , c’eft qu'il eft fort blanc. J'ai donné aufli de l'oignon de Saille en poudre fubrile, foit en bol foit en potion ,aux Afthmatiques , aux Hydro- piques & quelquefois dans des affections Hyftériques. On peut regarder ce remede comme un puillant cordial, atténuant diurérique , & fort tonique. Quinze grains d’oignon de Scille en poudre dans une potion diurétique de quatre onces à prendre par cuillerées ou dans un looch blanc, deviennent dofe fufhfante. XX VIII. E. UI1LLE d'Inde ou Malabarre. Cadegi indi , id eff , folium Indum Arabibus C. B. 410. Tamalapatra Cluf. Exot 178. Malabathrum & Folium In- dum Officin. I. B. Tom. I. pag. 430. O,. nous apporte cette feuille des Grandes Indes; elle reffemble à celle du Laurier Royal : elle n’a guere d’odeur n1 de faveur ; cependant les Anciens la font A Le I TE RE S ‘48 entter dans la compofition de la Théria que, ainfiil eft bon de la connoitre ; on n’ordonne poinc ces feuilles feules mais feulement dans quelques compofitions Alexiteres , entr’autres dans la Théria- que , & dans le Mithridat ; elles entrent auf dans /’Hiera-diacolocynthidos. XXIX. S. HÆNANTE, Ou Jonc odorant. Juncus odoratus , five aromaticus C. B. 11. Scenanthos five Juncus odoratus I. B. -Tom.11, pag. s15.Gramen Daëtylon aro- maticurm, muliiplici panicula , fpicis bre- vibUS tomento candicantibus ex eodem pe- diculo binis Pluk. Phyt. Palea de Mecha Ë Paflus Camelorum vuigo. @ ETTE efpece de Chien-dent croît en Arabie, fur-tout au Mont-Liban, où il eften fi grande abondance , qu’on en fait la litiere des Chameaux. On nous en ap- porte les fleurs ou les épis, qui font d'u- ne odeur, aromatique & très agréable. Quelques-uns tirent les Aeurs du refte de l’épi , pour l’'employer dans la Thériaque, & dans les autres compofitions dans lef- quelles elles entrent ; d’autres n’y font pas tant de façon, & y mettent tour l'épi, On L. : 422 PLANTES peur ordonner les fleurs de Schænante en poudre , depuis un demi fcrapule jufqn’à trente grains, dans les maladies conta- cieufes” ; elles font propres auf dans celles du cerveau, pour pouffer les mois &c les urines, & pour lever les obftruc- tions des vifceres. Les fleurs de Schænan- re entrent dans la Thériaque & dans quel- ques autres confections Alexiteres. Ses Nous trouvons dans les boutiques des Droguiftes rrois fortes de bois de Santal , qui fe diftinguentaifément par la ot an favoir le blanc, lecitron & le rouge : on les emploie indifféremment, & fouvent tous les trois enfemble. 1. Santalum album C. B. 3921. Math. Lupd, 1768. Tab. ic. 392. I. B. Tom. 1. pag. 486, Lionum odoratum mo use Cafal. pag. Santal blanc. 2. Santalum pallidum C. B. 392. Mike, Eupd.1763. Santalum flavun, Tab. 1c.933. Santalum citrinum I. B. idem Cord. & Off;- cin. Santal citrin, 3. Santalum rubrum C. B. 392, Math. Lugd. 1768. Tab.ic. 9 33. Lianum odora- cum Cefzl. 116. I. B.1dem. Lotus veterume Santalus rubea Officin. Cord.Santal rouge. # XXX. POLE NE T'T'E RES) ‘#2 Les Sanraux viennent dans les Indes Orientales; le citrin eft le plus eftimé & d'une odeur plus douce & plus agréable. Le blanc approche de fes qualités, & le rouge leur eft inférieur ; ce dernier vient de Coromandel. Toutes ces efpeces de bois pafñlenc pour cordiales; elles rani- ment le mouvement du fang , & corrigent l'acide malin qui épaiflit fa mafle & ral- lentit fa circulation. On les emploie en infufion après les avoir rapés, depuisune once jufqu’à deux, dans deux ou trois pintes d’eau ; on les fait bouillir enfuite à la diminution du tiers de-la liqueur , & on fait boire cette prifane par verrées dans les fievres malignes. On les ordonne auf en poudre, depuis demi-gros jufqu’à un gros , pour fortifier l’eftomach & détruire les rapports aigres , & les mauvais levains qui empèchent la digeftion. On fe fert des Santaux dans la palpitation de cœur, dans le vomifléement, dans les catharres, & dans les obftructions du foie, & des autres vifceres. . Le Santal citrin entre dans l’Opiat de Salomon, dans le firop Hydrasogue de Charas , le firop de Myrthe , la Poudre aromatique rofat, & la Confeétion Al- . kermes ; le rouse entre danse trop lien- terique de Charas; l’un & l’autre font 424 PLANTES employés dans la poudre Diarrhodon , & dans celle qu’on appelle Diamargariti- frigidi. Les trois Sartaux ont donné leurs noms à la poudre Diatria-Santalum , & on les emploie dans la Confection d'Hya- cinthe, & dans l’'Elettuaire du fuc de Rofes. XX X I. C2 me) Entre plufieurs efpeces de Corail qu’on diftingue principalement par la couleur, célui qu'on emploie le plus ordinaire- ment eft le Corail rouge; le blanc eft auf d’ufage , mais le noir left beaucoup moins , à caufe de fa rareté. 1, Corallium rubrum C. B. 366. Coral. lium rubrum Officin. I. B. Tom. III. pag. 503. Corail rouge. , 2. Corallium album €. 8. 366. Coral- Hum album Officinaru“ oculatum I. B. Tom. III. pag 80$. Madrepora vulsaris Inft. $73. Corallo bianco fiflulofo Imper. 627. Corail blanc. 3. Corallium nigrum C. B. 366. Coral- Hum nigrum five Antipathes I. B. Tom. I11. pag. 804. Lob.ic, Tom. IL. pag. 251, Corail noir. ÂALÆXITERES | 425 | E Corail eft une Plante pierreufe qui croît au fond de la mer; on en rrouve beaucoup dans la Méditerrannée. La ma- niere ordinaire de s’en fervir, eft de le réduire en poudre fubrile pañlée fur le porphire, & d’en former enfuite de perits Trochifques avec l’eau rofe ; onles laifle fecher & on les conferve pour le befoin , ils fe réduifent facilement en poudre; on l’ordonne depuis vingt grains jufqu’à de- mi-gros dans les portions Cordiales ab{or- bantes ; car le Corail eft un alcali très propre à détruire & à corriger les acides qui épaifliflent le fang , & à rétablir fa fluidité naturelle lorfqu’elle eft ralentie; & c’eft en cela qu’il peurpaffer pour Cor- dial & Alexicere, On le donne rarement feul, mais ordinairement en bol ou en opiate avec d’autres ingrédiens aftringens & abforbans. Le Corail convient dans le cours de ventre, dans la dyffenterie & dans les rapports aigres de l’eftomach. Il y a plufeurs préparations de Corail , fa- voir le firop qui fe fait avec le fue d’Epi- ne-vinette & le fucre; le fel qui eft une folution de Corail par le vinaigre qui le réduit en une poudre blanche; le Magif- rere qui fe fait par l'addition de l'huile de Tartre fur cette folution , qui occa- fionne la précipitation d’une poudre blan- * 416 Rif x'NiTrIaS 7 che femblabie à 14 précédente, Toutes ces préparations , aufli- bien que difiéren- tes tentures & firops compofés avec le Corail & les drogues aftringentes où nodines, font inférieures à la prépara- uon fimple dont nous avons parlé d’a- bord. Schroder recommande la poudre de Corail pour cicatrifer les ulceres, pour appalier l'écoulement involontaire des larmes & pour £claircir la vûe , en met- tant un peu dans les collyres. | Le Corail rouge entre dans plufieurs compofitions cordiales, comme l’antido- re de Mathiole, la Confection d'Hyacin- che, dans la poudre de l’Eleétuaire de Gemmis de Melué , dans | Aurea-Ale. xandrina , dans les Trochifques de Ka- rabé, dans la Confection Thériacale de Minficht, dans l’Eletuaire de Gui-de- Chauliac contre la pefte, &c. Il a donné le nom aux Trochifques de Corail de Nicolas, qui font eftimés pour fortifier le cœur & l’eftomach , donnés à demi- gros : leur vertu vient autant des aroma- tes & des Plantes Cordiales étrangeres qu’on y emploie ; que du Corail quin'y entre qu'en petite quantité. On fait maintenant que le Corail eft une fubftance animale & minérale tout à ja fois, une efpece de guepier qui ren- ferme une fourmilliere d'infeétes, * 427 PLANTES ALEXITERES qui font rapportées dans d'autres Claf[es. plupart des Plantes Sudorifiques qui font capables de ranimer le mouve- ment du fang &c des efprits, font auf Cordiales, & propres à corriger la mali- gnité des humeurs. On emploie ordinai- rement dans les potions Alexiteres les eaux duiftillées de Chardon-bénir , de Scorfonere , & quelques autres dont nous avons auffi parlé ci-deffus, dans la Claffe des Sudorifiques. Entre les Plantes Hyftériques, plufeurs font auf Cordiales, entr’autres la Mélif- fe, dont l’eau diftillée eft employée com- me les précédentes, depuis quatre jufqu'à fix onces. Voyez ci-devant la Claffe des Hyftériques, La Canelle. Son eau diftillée avec l'Or- ge, sordonne jufqu’à demi-once dans une potion. Voyez ci-après la Claffe des Plantes Céphaliques. ” Le Genievre, Son eau fpiritueufe à de- mi-once, & fon huile effentielle à cinq ou fix gouttes, peuvent être aufll em- LL _ 413 PLANTES ployées dans les compolfitions Cordiales; fon extrait À un gros, s’ordonne comme la Thériaque. Voyez ci-devant la Clafle des Plantes Sudorifiques. Les racines d’Angelique & d’Impera- toire. Voyez ci-devant la Clafle des Plan- res Sudorifiques : celles de Tormenuile & de Biftorte. Voyez ci-après la Clafle des Vulnéraires au Chapitre des Plantes Af- tringentes. Ces quatre fortes d'herbes entrent dans la plüpart des Eleétuaires Cordiaux. La racine de Bardane en tifane, com- me celle de Scorfonere, m'a plufieurs fois réufli dans les fievres malignes & dans la petite-vérole, Voyez ci-après la Claffe des Plantes Apéririves. Les Fleurs Cordiales ; favoir , celles de Bourache, de Buglofe, de Violette & de Rofe , s’emploient par pincées enffufion à la maniere du Thé. Le Girofle, la Canelle-Girofiée & quel- ques autres Aromates étrangers font aufli Alexiteres, & s’emploient dans les con- feétions Cordiales. Voyez ci-après la Clafle des Plantes Céphaliques, Plufeurs Plantes Hyftériques, comme la racine d’Accrus, les feuilles de Rue, les racines de Meum, de Valeriane & d’Ariftoloche fontaufli Cordiales , & font ÂALEXITENRES 429 employées dans la Thériaque, l'Orviétan, &c. Quelques-uns mangent deux outrois feuilles de Rhue le matin à jeun, pour fe préferver du mauvaisair. Voyez ci-devant la Claffe des Plantes Hyftériques. Fin du Tome premier. LA Siret STLLA n'a = ri y ge en, a