\B s +: : nt , Eu «. et: RAA 8 2 re ns Pr ER ra res et unène Voie il Vs eo w + Or gg es Pers LE tt «à n PRO nr DE on Le C7 dre PM nee …. + s “ 2 he mn do WABRÉ GÉ' DE L'HISTOIRE LES PLANTES LESAU E LL ES: TOME TROISIEME ABRÉGÉ DE L'HISTOTRE EXES PLANTES RIDE’ L LES; Dans LEQUEL ON DONNE LEURS NOMS _différens, tant François que Latins; la maniere de * s’en fervir; la dofe, & les principales Compoftions de Pharmacie , dans lefquelles on les emploie. Par feu PIERRE JEAN-BAPT. CHOMEI, DocTEur Régent, & ancien Doyen de la Faculté, de Médecine de Paris, Confeiller Médecin ordi- naire du Roi, Aflocie Vétéran de l’Académie Royale des Sciences. - NOUVELLE ÉDITION, Reyue , corrigée & augmentée. ME O MEET RKOÏSHEEME A p'A RTS" Chez {a Veuve DIDOT, Quai des Auguftinss a la Bible d'Or. arr. M. DMOCGLE X EL Avez Approbation , & Privilege du Roë, . a or ù Ne LATE D PUMA 50165 ABRÉGÉ im DES PLANTES USUELLES. SECONDE CLASSE. Des PLANTES ÉMOLLIENTES. Ox remarque affez fouvent dans le cours des maladies une fécherefle & une renfion dans les fibres de certainesparties, lefquelles font capables de produire des _ fymptômes très funeftes , foit par l’inter- ception & le féjour des humeurs qui s’é- paifliffent & qui interrompent la circula- tion du fans , foit par la retenue de celles qui devroient être chaffées hors du corps. Les remedes qu’on emploie dans ces cir- Tome II. 2, Part.  1114025 Z PLANTES conftances s'appellent Emolliens , parce+ qu'ils ont la propriété d'amollir & de re- lâcher les fibres trop tendues, aufñli bien que d’adoucir l’âcreté des fucs qui par leur irritation entretiennent & occafion- nent cette-tenfion. Ainfi dansles inflam- mations ou difpofitions inflammatoires internes ou externes, on fe fert avec fuc- cès des Plantes Emollientes , comme dans la Dyffenterie , les coliques bilieu- fes, venteufes ou néphrértiques dans les fiévres ardentes , la retention d'urine , le gonflement douloureux du bas-ventre, &c. On donne des lavemens avec la dé. coction des herbes dont nous allons par- ler ; on les applique en fomentation fur les parties fouffrantes, & on en fait des gataplafmes crès utiles. L M AUVE. 1.Malva vulgaris Flore majore folio fi- Auato I. B. Tom. 11. pag. 949. Malva Syt- veffris folio fenuato C. B. 314. Malva Syl- veftris major Tab.ic.768. Malya erratica 2. . vel Malva equina Brunf. 2. Malva vulgaris Flore minore,folio re- eundo 1. B. Tom. Il. pag. 949. Malva Syl- vefris folio rotundo C. B. 314. AMalva S'ylveflris minor Tab. ic. 763. Malya Sy. vefiris repens pumila Lob, ic. 651 £MOLLIENTES. 3 3. Malva rofea five hortenfis 1. B. Tor. IL. pag. 95 1. Malva rofea folio fubrotunde C.B. 351. Malva arborea hortenfis Tab. ic. 765. Haflula regia Gefn. Hort. cui & Malva Romana. Rofe d'Outremer, og Tremiere. | 14 ES deux premieres efpeces de Mauve font très-communes dans lesterres grafles S fumées ; on les emploie indifférem- ment, & on cultive la troifieme dans les Jardins & dans les Marais ; on fubfti- tue les feuilles en hiver aux autres, lorf- qu’elles ne fe trouvent pas commodé- ment. On n’ordonne guere de décoction Emolliente & adouciffante fans la Mau ve ; fa racine , {es leurs & fes femences, font également capables d'humeéter , de lacher leventre, d'appaifer les douleurs ; d’adoucir l’âcreté des urines, & de préve- nir linflammation des parties. Je n'ai point rrouvé de meilleur remede pour foulager un vieillard affligé d’une ardeur d'urine ancienne & habituelle , que l’in- fufon des fleurs de Mauve à la ma- niere du Thé, prife tous les jouts à la dofe d’une chopine le matin à jeun em deux prifes. Erhmuller propofe un onguent faitaveeæ le beurre frais & la Mauve , auquel il Aij 4 PLANTES ajoute un peu de Camphre , pour en frot- ter la tèce des enfans qui ont lateigne.M. Garidel , à l’occafion de ce remede , nous donne la defcription d’un plus für, & qu’il a exprimenté : la voici. Prenez de l'huile de noix demie-livre, du vieux beurre quatre onces, du foufre vif ou en pierre une once , racine de Py- rethre deux gros , Poivre trois gros, fel gemme demie-once ; le tout grofhere- ment pilé : faites-le bouillir pendant un uart-d’heure dans l'huile & le beurre te. paflez-le tout à travers un linge & dans la colature, faites diffoudre deux onces de fuie la plus pure , frottez-en la tère du malade de deux jours lun, & couvrez-la aflez pour faire pénétrer l’on- guent par la chaleur. Ce remede eft bien plus convenable que celui dont fe fervenc quelques Empiriques, dans lequel ils font entrer le mercure & le vert-de-gris que cet habile Médecin improuve fort, ayant vi deux ou trois enfans périr dans les vingt-quatre heures , après avoir fouffert de violentes convulfions, pour leur avoir appliqué un remede aufli pernicieux. La feconde efpece de Mauve appellée Rofe d'Outremer ou Palle rofe en quel- ques provinces cft très utile pour les gen- cives des Scorbutiques; c'eft fur l’expé- rience de M. Garidel que j'avancece re- ËMOLLIENTES. $ mede , voici la maniere de Ie préparer. Prenez de la poudre des feuilles de Pafle-rofe demie - once , de l’Alun en poudre demi - gros ; faites - en un lini- ment avec fufhifante quantité de miel rofat , dont-il faut frotter tous les matins les gencives. IL, ‘7 LR Althza Diofcoridis & Plinii C. B. 315. Althaa five Bifmalva I. B. Tom. 11. pag. 254. Althea ibifeus Dod, 6 $. Althza fr- ve Malvaviftus Ang. L À Guimauve fe trouve dans les prés humides. Toutes les parties de cette plan- te font utiles en Médecine ; mais on em- ploie plus ordinairement [a racine dans la plüpart des ptifanes adouciffantes & peétorales , avec cette précaution de ne la mettre que fur la fin fans la laifler bouil- lir , de peur qu'elle ne rende la liqueur gluante & pâteufe, ce qui arrive lorf- qu'on la ratifle & qu'on le laiffe ds long-temps dans l’eau bouillante ; carlorf- qu'on ne la ratiffe point , & qu’on la la- ve fimplement pour la nettoyer, on la peut faire bouillir fans craindre qu’elle rende la ptifanne plus épaiffe : la dofe eft À ii 6 P z A N_ T'ES d’une once fur deux pintes d’eau, avee les autres plantes convenables à la mala- die qu’on veut. guérir. Dans la néphréti- que & retention d'urine, onajoute la ra- cine de Nénuphar , la graine de Lin , &c. dans chaque pinte de ptifanne on difflout un gros de criftal minéral , ou de falpètre raffiné. Dans les maladies du Poulmon , Ja toux opiniatre , Les maux de gorge, les fiévres ardentes & les inflammations des parties du bas-ventre, la ptifanne de Gui- mauve eft fort utile, fur-tout lorfqu’elle eft accompagnée de la faignée. On emploie les feuilles de cette plante dans les lavemens adoucifans & émolliens, dans les cataplafmes & fomentarions; on les ajoute fouvent aux farines réfolurives pour les appliquer fur les tumeurs, lorf- qu'il y a une difpofñtion inflammatoire, Les fleurs & les femences de Guimauve s’ordonnent de même , & dans lesmèmes maladies : leurdofe eft d’une dragme pour une livre d’eau. Le mucilage tiré de la racine & de la femence avec l’eau rofe, eft un grand adouciffant pour les fentes & les crevafles des mamelles ; fi on y ajoute un peu de fucre. On peut s’en fer- vir dans toutes les excoriations. Cette plante eft d’un grand fecours pour ra- mollir les tumeurs & les faire fuppurer. On prépare un firop, une pâte, des EMoOLLIENTES. “ Tablettes ou conferves & un Onguens avec la Guimauve : le firop fe peut faire fimplement avec l’infufion des racines & des fleurs , & parties égales de fucre : ce- lui qu’on prépare dans les boutiques eit plus compofé ; car plufeurs Plantes Ape- ritives & Béchiques , entrent dans fa compofition , qui le rendent égalemens propre à pouffer les urines & à faire cra- cher. C’eft par cette raifon que le firop d’'Althea de Charas eft le meilleur ; car le Chien-dent , l’Afperge & la Pariéraire qu'il y emploie , aiguifent la Guimauve, & rendent ce fitop plus apéritif. La dofe eft d’une once dans fix onces d’eau diftil- lée, ou dans un verre de ptifanne. Les Tablettes de Guimauve font auf fimples & compofées ; les premieres fe font avec la moëlle ou pulpe des racines bouillies , & le fucre cuit dans l’eau-rofe ; à l’évard des Tablettes compofées, chacun les fait à fa maniere, & il y a des gens qui font un fecret de leur compofition; celle que Monfieur Lémeri décrit dans fa Pharma copée univerfelle eft des meilleures. La dofe de ces tablettes ou conferves eft d’u- ne demie-dragme ou d’une dragme au plus ; qu’on laïffe fondre dans fa bouche pour adoucir l’âcreté de la toux , facilirer le crachement, & pour cuire les férofi- tés qui coulent dans la poitrine , & qui À lu) 8 … 3R LAN F4 piquottent la goroe : les Tablettes com- pofées font préférables aux fimples, la Guimauve ayant befoin d’être animée par quelqu’autre drogues. C’eft par certe zaifon que l'Onguent de Guimauve com- pofé , danslequel la Térébenthine, le Fe- nugrec;la Squille & le Galbanum font em- ployés , eft plus réfolutif& plus utile que celui qui eft fimple & fans gommes. On pe y ajouter l’efprit-de-vin camphré, ou ’efprit de fel ammoniac quand on le veut appliquer pour la Sciatique ou le Rhu- matifme. L’ufage de cet onguent eft d'en frotter les parties "affligées par le Rhuma- tifme, par la Sciatique, & par quelque fluxion douloureufe.Cet Onguent eft efti- mé pour Le mal de côté qui accompagne les maladies de la poitrine. On le rend plus ostbes & plus efhicace en y ajoutant ’efprit-de-vin camphré ; mais ce n’efk que dans le Rhumarifme ou la Sciatique , &c lorfqu'il n’y a nifievre ni inflamma- tion à craindre, Quercetan a eu raifon d'ajouter à la Guimauve Les fleurs de fou- fre, la poudre Diaireos , dans le Looch qu'il a décrit, pour le rendre plus utile aux Afthmatiques , & plus. capable de divifer cette lymphe épaiflie qui enduit les véficules du Poulmon de ces ma- lades. On peut fubftituer aves fuccès aux deux EMOLLIENTES. plantes dont je viens de parler, l’Alcée qui n'eft différent de la Guimauve que par la découpure de fes feuilles ; fes vertus d’aik- leurs font les mèmes , & des Auteurs céle- bresla préferent , en ce qu’elle eft moins gluante & plus réfolutive. Alcea vulgaris major C. B. 316 Alcez Tab. ic. 771. I. B. Tom. II. 553. Malve agreflis genus Gefn. Les racines de Guimauve ont donné Île nom au Sirop, aux Tablettes & à l'On- guent de Guimauve ; elles entrent dans le Martiatum ; dans 'Emplatre de Wigo pre fraüluris , danscelui de Mucilage , & dans celui de Mélilor de Méfué. Les graines font employées dans le firop d'Althea de Fernel , dans le firop d'Hyfope de Mé- fué ; dans celui de Jujubes, de Praffio , de Pavot compofé , les Trochifques de Gor- don, le Looch fain, & le firop Antine- phrétique de Charas. EL \ 1O0LIER, Violette, Viola martia , purpurea , Flore fmplici odoro € B. 199. Wiolg martia purpurea I. B. Tom. 11. pag. $42. Wiola nigra fu purpurea Dod, 156. | A Y 1e PLANTErS jt UT le morde fait que la Violette eft commune dans les bois. On emploie ordinairëment les feuilles & les fleurs de cette plante. Les premieres entrent dans: Ja plüpart des décoétions Emollientes & Laxarives, dans les lavemens ordinaires & dans les fomentations adouciffantes : les fleurs fonc un peu purgatives , rafrai- chiffantes & du nombre des quatre fleurs cordiales. Potérius affure qu'un gros de leur poudre purge bien. On prépare trois fortes de firop avec ces fleurs ; le fim- ple dont la couleur eft très belle, pour- vû qu'on ne le faffle pas bouillir ; le compofé qui eft de l'invention de Méfué, dans lequel entrent les Jujubes, les Se- beftes & les femences de Mauve & de Coing. Ces deux fortes de firops font très propres pour les maladies de la poitrine caufées par des humeurs äcres & falées ; ils font Incrafans & Rafraïchiflans. Le: rroifieme firop de Violetteeftlepurgatif, dans lequel on emploie les calices des Heurs & les femences de certe plante, qui font plus purgatives que les fleurs mondées. Monfieur Lémery ena donné la defcription dans fa Pharmacopée , & Monfieur Tournefort croit qu'on pour- roit y ajouter les racines , parceque leur infufion à deux ou trois onces purge afez RO L'ILE NTES, : y bien, fur-tout en y ajoutant vingt grains de fel d’Abfinthe pour en tirer une forte tœinture. NES Ethmuller rapporte que Timæus prépz- roit une excellente Conferve laxarive avec les fleurs de Violette ,en donnanrà _ Ja Manne la confiftence de conferve, après Favoir fondue dans leur fuc: cette prépa- ration eft utile à ceux qui ont le ventre parefleux. La dofe eft d’une demie-once ou environ. On prépare aufli un rataña propre pour ouvrir le ventre ; en voici la defcription.Dans fix livres de fuc de fleurs de Violette qui ne foient pas mondées de leur calice, délayez fur un feu clair & doux,une livre & demie de Manne ; paf- fez-le tout par un linge, & y ajoutez une pinte d’efprit-de-vin : la dofe eft d’une ou deux cuillerées le matin, & le foir,s’al | eft néceflaire , deux heures après le repas. On fe purge en Normandie avec la décoc- tion d’un pied de Violette réduite à la va- Jeur d’un bouillon. Les femences de Vio- lette font purgatives ; on s’en fert dans la colique néphrétique , dans la retention d'urine , & dans les autres maladies où il n’eft permis de purger qu’en adouciffant : on en pile une once ou une once & demie dans un mortier , on les dèlaie peu-à-peu ‘avec fix onces d’eau de chien-dent ou de véronique, on pañfe enfuite la liqueur, À Ÿ} 12 : P'L'A:NIDES & on y ajoute une once de firop violat. Les Violettes entrent dans le firop de Jujubes de Méfué, dans le firop de Vio- .lette folutif du même Auteur, dans la poudre Diamargariti frigidi , dans celle Dianthos de Nicolas de Salerne, dans le Requies de Nicolas de Myrepfe. La fe- mence entre dans le Lénitif , dans le Dia- prun, dans l’Eleétuaire de P/fyllio de Méfué, la Confection Hamech, & les P1- lules optiques du même , dans l’'Onguent Populeum , & dans le Martiatum. I V. Mira Foirole. 1. Mercurialis tefliculata five mas Diofc. €& Plinii C.B.121. Mercurialis mas Dod. 653.1. B. Tom, Il. pag. 577. Phyllon ar- rhegonon Theoph. Cord. Mercuriale male, 2. Mercurialis fpicata five fœmina Diofc. & Plinii C.B. 121. Mercurialis fæmina Dod. 6;8.1. B. Tom. IL. pag. 977. Phyllon Thelygonon Theoph. Cord. Mercuriale femelle. O N emploie indifféremment ces deux efpeces , qui fe crouvent communément dans les Jardins. Leur ufage ordinaire cft d'entrer dans les décoctions émollien- EMOLLIENTES. 13 tes & laxatives , fur-toutr dans les lave- mens qu'on ordonne aux femmes en cou. che & dans les fuppreflions des regles : on prépare un miel avec le fuc des feuilles de Mercuriale , qu'on ordonne à deux onces dans les mèmes maladies, Ethmul- ler nous apprend qu’on peut faire des pef- faires , pour la même fin , avec cette plan- te, fur-tout fi on y ajoute la poudre de Myrrhe, le Saffran , & les Troehifques Alhandal avec le fuc de Mercuriale. Il y a des Praticiens qui font prendre trois onces de fuc de Mercuriale avec deux ou trois gros de teinture de Mars, aux filles dont les mois font fupprimés , & aux fem- mes qu’on croit ftériles. Nos Anciens con- viennent que cette Plante eft purgative, On en prépare un firop fimple & compo. { ;le firop fimple s’ordonne à une ou deux onces pour lâcher le ventre, pour pouffer les urines & les vuidanges. Ce- Jui qui eft compofé s’appelle firop de lon- gue vie ou de Gentiane, que l'on prépa- re différemment ; les uns y ajoutent le fuc de la racine de Flambe, & les autres n’y en mettent point. Quelques uns retran- chent du firop de longue vie la Gentiane, qui le rend felon eux trop âcre & trop pi- quant ; & 1ls y fubftituent le Quin- quina : cependant quand on emploie la taçine de Gentiane en infufon dans le vin 14 Pt A «TS | blanc , on ne doit pas craindre cet incond vénient. C'eft pour cela que la compof- tion de Monfieur Tournefort me paroît la meilleure, j'en ai fait préparer de cet- te maniere donr je me fuis bien trouve pour tenir le ventrelibre ; pour purifier le fans, fortifier l'eftomach & faciliter la di- geftion ; pour difliper certaine bouffifure qui menace d’hydropifie, pour préferver de la Sciatique & du Rhumatifme.En voi- ci la préparation. Prenez fix livres de miel blanc, quatre livres de fuc de Mercuriale , une livre de fuc de bourache ; mèlez-le tout dans une baffine fur le feu & les paffez par la chauf- fe fans le faire bouillir ; ajoutez-y enfuive trois demi-fepriers de vin blanc , dans le- quel on aura fair infufer pendant vingt- quatre heures deux onces de racine de Gentiane coupée menu ; mettez-le mé- Jange fur le feu, & remuez bien les fucs avec le vin & la Gentiane, paffez enfuite fans faire bouillir , puis faites cuire ce que vous aurez pallé en confiftence de firop , que vous garderez pour le befoin : la dofe eft d’une ou deux cuillerées à jeun qu’on délaie dans un verre d’eau tiede ; & on ne mange que deux heures après. M. Ga- ridel prétend que ce firop ne convient pas a ceux qui font d’un tempérament fec, mélancolique , ni même aux bilieux, fux= EÉMOLLIENTES. . 1 tout dans les Pays chauds, comme en Pro- vence ; ntais dans les Pays Septentrio- naux , je crois qu’il leur peut être plus utile que nuifible. La Mercuriale entre dans le Lénitif, dans le Cacholicon , & dans quelques au- tres compofitions. Quelques-uns font bouillir une poignée de cette Plante dans un bouillon de veau, qu'ils prennent à jeun pour lâcher le ventre. | V. nu) Parietaria Officinarum & Diofcoridis C.B. 121. Partetarial. B. Tom. Il. pag. 976. Dod. 102. Helxine , Urceolaris , Perdicium Cefalp. 169. Vuriola Ady. Lob. 98. L A Pariéraire eft très commune Île long des murs ; elle eft employée ordinai- rement dans les décottions Emollientes » & dans les demi-bains qu’on ordonne dans la néphrétique. Elle eft également Apéritive, Emolliente & Réfolutive. On Fappliquoit du tems de Diofcoride, fus les parties où la Goutte fe faifoit fentir ; on en ordonnoit le fuc dans la vieille toux ; on en préparoit un gargarifme pour les maux de gorge & on l'injectoit dans * 16 P LAN TER l'oreille pour appaifer la douleur de ces parties. Cet Auteur allure qu’elle eft pro- pre pour arrêter les feux volages , & les ulceres ambulans. Céfalpin , Tragus, Dodonée & la plüpart des Auteurs, con- viennent que la Pariéraire eft très urile dans la fuppreflion d'urine, & dans la gravelle, On en fait prendre l’eau diftillée à la dofe de trois onces , avec aurant de lys , une once d’huile d'amandes douces , & autant de firop de Limon pour la coli- que néphrétique ; ce remede m’a fouvent réufi. On applique la Pariéraite bouillie en cataplafme fur la région de la veflie & fur le bas-ventre , pour difliper les obftruétions des vifceres , & faciliter le cours des liqueurs. Quelques-uns y ajou- rent du Creflon & du vin; Hælideus pré- fere l’huile de Scorpion à celle d’Aman- des douces que Dodonée y ajoütoit. Le cataplafme de la mème Plante fricaflée avec le fain doux , appliqué fur le front, appaife la douleur de la migraine. Le fuc de Pariétaire entre dans l’opiate céphalique, qu’on emploie avec fuccès dans les vertiges , l’épilepfie, & pour prévenir l’apoplexie des perfonnes qui en ont eu desattaques, & font menacées d'y retomber. M. Garidel nous en donne une defcrintion exacte , comme ‘en ayant em l'expérience : la voici. PM OÉ LÉ D'NITIR'S. 17 Prenez de la poudre de femence de Cumin une livre, de fuc de Pariéraire dépuré & épaiffi en confiftence d'extrait, demie livre, de la poudre des feuilles 8 fleurs féches de Marjolaine fix onces , du Miel de Narbonne ou du Miel blanc du meilleur , ce qu’il en faut pourgfaire l'O- piate : la dofe eft d’un gros pourles Adul- res, & pour les enfans à proportion, Il confeille d’y ajouter pour l’épilepfie la fiente de Paon avec la poudre de la racine de Pivoine mâle ou à fon défaut de la femelle. Pour les inflammations du gofier on fait frire dans du vieux beurre fondu cette plante hächée , & on l'applique chaude fur la gorge. La Pariétaire mife en poudre & mêlée avec le miel, pañle pour être Béchique, & propre dans l'Afthme & dans la Phtifie. Tragus faifoit faire pour les contufions un cataplafme avec la Pariétaire fricaffée dans'la poële avec la farine de féves, les mauves, le fon, l'huile & le vin. Pour les defcentes accompagnées de douleur dans les bourfes , Camerarius ordonnoit qu’on l’appliquat toute chaude fur ces parties, après l'avoir pilée avec du vinaigre. Le fi- rop fait avec le fuc de cette plante & le miel blanc foulage les Hydropiques. On leur en fait prendre une once Eu dans 15 PLaAnwtes | un verre d’eau de Chien - dent tous les matins. Les fommités de la Pariétaire entrent dans la compolition du firop de Guimau- ve de Fernel, SE PENECO!N, Senecio minor vulgaris C.B. 131 Sene- #io vulgaris five Erigeron 1.B.Tom. Il.pag. 1041.Lobic. 125. Werbena fœmina Brunf. Senecio five Herbulum Tragi 185. VI, 16 E Senecon eft très-commun dans les Jardins ; cette plante eft Emolliente, Adouciffante & Réfolutive, on l'emploie dans la décoction ordinaire des lavemens, & dans les cataplafmes prepres à avancer la fuppuration des tumeurs.On fait bouil- lir le Seneçon dans du lait pour lappli- quer fur les hémorrhoïdes, fur les ma- melles dans lefquelles le lait eft grumelé, & fur les parties affligées de la Goutte , ou bien on le fair frire avec du beurre frais. M.T ournefort aflure que deux onces de fac de Séneçon font mourirles vers, & appaifent la colique. M. Raï eft de ce fentiment , il rapporte que l’ufage en eft très familier en Angleterre pour les vers des Chevaux. EUM © L LE NTI S. ré Fragus n’approuve pas l’ufage intérieur du Séneçon ; plufieurs affurent cependant que fon fuc mêlé avec de La bierre , ou fa décottion avec le miel & les raifins de Corinthe, purgent affez doucement par haut , & que ce remede efturile dans la jauniffe, lesinremperies du foie, les fleurs blanches , & mème dans le vomiflement & le crachement de fang. On aflure que l'eau diftillée du Séneçon fait paffer les fleurs blanches. l' 1e P OI1REE. Bette, 1. Beta alba vel palleftens que Cicla Of: ficinarum C. B. 118, Beta candida 1. B. Tom. 1]. pag. 961. Dod. 610. Trag. 306. 2. Beta rubra radice rape C.B. 118. Be- ta radice rubra craffa 1.B.Tom.Il.pag.96 r. Beta rubra Romana Dod. 610.Rapum ru- brum fativum Fuchf, Bete-rave. O. cultive la Poirée dans les potagers, tout le monde fait fon ufage dans la cui- fine , & qu'on en mêle les feuilles avec celles de lOfeille dans le potage, pour adoucir l'acide de cette derniere. On fe fert auffi de fes feuilles dans la Médeci- ne , elles font Emollientes , Adouciffan- ses , & légerement laxatives , ainfi on les 210 PLANTES emploie dans les décoctions ordinaires. On les applique extérieurement fur la peau , lorfqu'elle a été enlevée pat quel- que véficatoire ou remede cauftique : on les met auff fur les petits ulceres de la gal- le , elles entretiennent avec douceur l’é- coulement des humeurs qu'on veut faire fortir par les glandes de la peau. On fait afpirer parle nez le fuc de la Poirée blan- che , pour détremper & pour diffoudre la pituice qui s’y éft épaiffie , & qui en bou- che les conduits , ou bien on y introduit un morceau du pedicule de la feuille cou- pé pour cet effer. Ces pedicules font ap- peliés Cardes lorfqu'elles font parvenues à une certaine grandeur ; on les apprète dans la cuifine comme un aliment utile & agréable. Le fuc de la racine paffe pour un Ster- nutatoire affez puiffant; quelques Auteurs en font cas pour la migraine , parcequ’en mettant cette racine pilée dans le nez, 1l en coule une quantité confidérable de fe- rofités. On fait avec la racine de Poirée un fuppoñtoire ; on la dépouille de fon écorce, & on l’introduit dans le fonde- ment pour lâcher le ventre des enfans; elle eft plus efficace lorfqu’on la foupou- dre de fel. Les racines de la Bette-rave cuires au four , fourniffent un mets fort ufté. E M0. 1 L'IE NX ES 21 VIII.  rrocuHz, Belle-Dame, Bonne- Dame , Follette. 1. Atriplex hortenfis alba five pallidè vi. rens C.B.119. Atriplex hortenfis 1.B.Tom. IL. pag. 970. Arriplex fativa alba Lob.ic. 253- 2. Atriplex hortenfis rubra C.B. 119. Atriplex fativa altera,folio & Flore purpu- rea ,livens Lob.ic. 253. O N éleve cette Plante dans les pota- gers;on fubftitue dans la cuifine aufli-bien que dans la Médecine , les feuilles de ces deux efpeces aux feuilles de la Poirée , foit pour le potage, foit pour les décoc- tions Emollientes , Rafraïchiflantes & Laxatives. Les Auteurs conviennent que {2 femen- ce d’Arroche purge par haut & par bas affez violemment ; ainfi fon ufage eft à éviter. Elle entre dans la poudre de Gut- tete , que Bauderon recommande pour l’Epilepfie des enfans : on dit aufñli qu'elle eft utile à ceux qui font noués. 22 PLANTES IX, F7 AT Lapathum hortenfe feu fpinacia femine Jpinofo C. B.114.Spinacia mas 1.B. Tom. IL. pag. 963. Spinacia vulgaris capfula fe- munis aculeata Inft. $34. Olus Hifpani- cum Spinacia vulgaris Tragi 325. O N cultive cette plante dans les pota- gers comme les précédentes ; elle eft d’un ufage plus familier comme aliment que comme remede : elle eft cependant rrès- utile dans les maladies où 1l faut amollir &c lacher le ventre , adoucir la toux & les Acretés de la poitrine au rapport de Conf- tantin. Tragus ajoute que le fuc des Epi- nars & leur eau diftillée appaifent la cha- leur desentrailles , les ardeurs d’un efto- mach immiré par une bile enflammée, & qu'il procure la génération du lait. On peut fe fervir avec fuccès des Epinars dans les décoétions & cataplafmes Emolliens, & les fabftituer aux plantes préccdenteg ‘lorfqu'on les a plus commodément, x, Pa HENRY. Lapathum unüluofum folio triangulo C; EÉMOLLIENTES.# 2; B. 116. Bonus Henricus 1.B.Tom. Il. pag. 965. Tota Bona Dod. 651. Chenopodium folio triangulo Infi. 506. Rumex unüuo- fus Trag. 319. Spinacia Sylyeftris Math. 4 ETTE plante croît dans les lieux hu- mides & dans les terres grafles ; on peut la fubftituer à l’Epinars auquel elle ref- femble par la figure extérieure & par les facultés , étant également Emolliente & Laxative, Dodonée afflure qu'on l’appli- que utilement fur les plaies nouvelles en cataplafme , après avoir coupé & écrafe les feuilles ; ce remede réunit la plaie, & la conduit à une prompre cicatrice : Le mème Auteur ajoute que cette plante eft propre à nettoyer les ulceres & les plaies où la vermine commence à s’engendrer ; u’elle a la propriété de les détruire ; ain- À on peut la regarder comme Vulnéraire & Deéterfive. Simon Pauli l’eftime aufi Réfolutive & Anodine ; il en recommande fort le ca- taplafme pour la Goutte , dont elle appai- fe merveilleufement les douleurs en ap- pliquant toute la plante bouillie fur la partie affligée. Cet Auteur rapporte com- me une efpece de miracle, la cure qu'il fit d'un Conful , tourmenté de la Goutte au gros doigt du pied , fur lequel il fit ap« pliquer le cataplafme fuivant. 24 PLANTE=2S Prenez trois poignées des feuilles de Bon-Henry avantqu'il foit en fleur, fleurs féches de Sureau & de Camomille de cha- cune deux poignées ; hâchez-les enfem- ble , & faites les bouillir dans fuffifante quantité d’eau de Sureau,jufqu’à ce qu'el- les foient en pourriture; ajoutez-y demi- once de Gomme Caragne , demi-gros de camphre , & faites-en un cataplafme. Le malade fut guéri parfaitement en trois jours. X I A CANTE, ou Branc urfine. Acanthus fativus vel mollis vergilui C.B. Carduus Acanthus five Branca urfina 1.B. Tom. ll. pag. 75.Acanthus fativus Dod. 719: N L. CANTE fe trouve dans les bois des montagnes ; on emploie ordinaire- ment fes feuilles en décoétion comme cel- les de Mauve, pour les lavemens & les fomentations Emollientes. Diofcoride re- commande cette plante pour poufler les urines , & pour modérer les cours de ven- tre : on l’applique aufli utilement fur les parties brulées,& fur les membres diflo- qués. Dodonée ajoute que fa racine ap- proche des vertus de celle de la grande Confoude EMOLL:ZENTEZS. 25 Conféude ; & qu'on peur s'en fervir éga- lement dans Le crachement de fang , dans la pulmonie , & dans les bleflures inter- nes caufées par quelque chute , ou par des coups violens, XI L BP ERCE , faulle Branc urfne. . Sphondilium vulgare , hirfutum C.B. 157. Sphondilium quibufdam , five Branca urfina Germanica 1.B. Tom. III. Pars. 2. pag. 160. Sphondilium Dod. 307. Acan- thus vulgaris five Germanica Fuchf. e ETTE plante n'eft pas rare dansles prés humides; or fubftirue fes feuilles à la précédente , & on.l'emploie de la mê- me maniere. Sa racine & fes femences ont d’autres proprictés fuivant le rapport de Diofcoride & de Galien, qui leur atrri- buent les mêmes qualités qu'aux efpeces de Panais & à quelques autres Plantes umbelliferes ; favoir d'être incifives & apéritives , propres aux maladies du foie, & à l’Epilepfe , aux fuffocarions de ma- trice & aux maladies du cerveau. Il faut appliquer en fomentation la femence de cette plante concaflée , & mêlée avec l'huile d'olive en confiftence de cataplaf- Tome II. 2. Pare, 26 PLANTES me. Taberna-Montanus affure que la dé- coction des feuilles ou de la racine de la Berce , eft laxarive , & qu'elle foulage les perfonnes fujetres aux vapeurs, XIIL B outzLzoN-blanc ; Moléne ; Bon- homme. | 1. V’erbafcum mas, latifolium luteum C.B, 239. Verbafcum vulgare Flore luteo , mag- no , folio maximo 1. B. Tom. III. App.pag. 871. Verbafcum latius Dod. 143. Werbaf[- cum mas & Candela Regia Lob. obf. 303. Thapfus Barbatus Ger.@ Offic. Verbafcum aut. Phlomis vulgaris mas Diofc. Lob, ic. GI. 2. Verbafcum fæmina Flore luteo magno C.B.139. Verbafcum maximum meridio- nalium odoratum lufèum. 1. B. Tom. II, App. pag. 871. Verbafcum maximum al- burn fœmina , Flore fubpallido Lob.ic.s 61. (@ Es deux efpeces font communes dans la campagne & au bord des grands chemins ; on emploie indifféremment leurs feuilles qui ne font pas fort différen- tes. Leur ufage eft commun dans les dé- coétions adouciffantes : elles font auf Vulnéraires aftringentes lorfqu’elles font appliquées fur les plaies récentes après leg EM 0 L LATE NT ee :..,2 avoir écrafées ou pilées,& mêlces avec un peu d’huile d'olive en maniere d’onguent; je m'en fuis fervi heureufement à la cam- pagne à l'exemple des Payfans. La Molé- ne eft aufli Déterfive & excellente pour la teigne : voici comme 1l s’en faut fervir, Pilez l'herbe & en tirez le jus , faites-la tiédir & en appliquez fur la tête des com- prefles qui en foientimbibées , & par-def- fus un linge chaud ; il faut rafer la tête auparavant. Mathiole faifoit gargarifer avec la décoction des feuilles & des Aeurs dans les maux de gorge, & l’ordonnoit auf pour la toux violente, Dans la Dyf- fenterie , le Tenefme , la Colique , les tenfions douloureufes & inflammatoires du bas-ventre , la décoction de Bouillon. blanc eft très utile, & d’un ufage très commun. On prend même cette plante intérieurement & en maniere deptifane; mais alors on emploie plutôt les fleurs , qu'on jette par pincées dans la ptifane lorfqu'on eft prèt à la tirer du feu. Tra- gus emploie la racine de Bouillon-blane bouillie en vin rofat pour la colique. On la fait bouillir dans du lait pour le Tenef- me , & dans de l’eau de forge pour arrêter les cours de ventre & la Dyfflenterie. Ces- fieurs font Béchiques & peétorales, pro- pres à adoucir les âcrerés du fang & les démangeaifons de la peau , & pour les: Bi; 28 PLANTES hémorrhoïdes internes & exrernes.Je me fuis bien trouvé dans cette derniere ma- ladie dela décoction des feuilles de Bouil- lon-blanc & de Guimauve dans le lait, foir en appliquant les herbes fur les hé- morroïdes étant fur un baffin à demi-plein de certe décoétion , foit en recevant fim- plement la fumée aflis fur une chaife per- cée, ce qui eft plus commode. J'ai faic percer & fuppurer doucement des clouds & de petüts abfcès qui étoient furvenus autour du fondemens de quelques per- fonnes fujettes aux hémorrhoïdes , par le fecour de femblables fumigations , qui les ont préfervées de la fiftule dont elles étoient menacées, La femence de Bouillon-blanc , à la do fe d'un plein dez àcoudre, écrafée & pri- {e dans l’eau de Chardon-bénit , à la do- fe de quatre à cinq onces, pafle pour un fudorifique afluré dans la pleuréfie. 11 fauc prendre le tems d’un commencement de fueur pour le rendreplusefficace. Plu- fieurs perfonnes fe font fervies avec fuc- cès dans la fiévre quarte de fa racine mi- fe en poudre, à la dofe de deux onces dans un verre de vin blanc, donnée avant l'accès dans le commencement du friflon. On prépare le fuc de Bouillon-blana pour la goutte , aufli bien que pour l'in- anymation des hémorrhoides;on pile les EMeLLIENTES 29 feuilles & les fleurs , on les laïffe pourrir dans des tinettes de bois bien couvertes & lutrées avec du plâtre ; après trois mois de digeftion ,on en exprime le fuc qu’on conferve dans des bouteilles bien bou- chées. Tragus veut qu’on l’expofe au So- leil , & d’autres demandent qu’on l’entet- re dans du fumier. Tragus & Mathiole difent que l’eau dif- tillée des fleurs de Bouillon-blanc eft très- bonne pour la brülure, pour la goutte, pour l’éréfipele & pour les autres mala- dies de la peau.Ce dernier Auteur ordon- noit pour les hémorrhoïdes un cataplafme fait avec des feuilles de cette plante & cel- les de Poireau, malaxées & pilées avec la mie de pain & quelques jaunes d'œufs. Dre Lilium album flore ereélo & vulgare C.B, 76. Lilium album vulgare X. B. Tom. I. pag.68 s.Lilium candidum Dod.157.4m- brofia five Lilium album Nicandri Ang. XIV. : % E Lis s'éleve aifément dans les Jar= dins ; c’eft ne plante Anodine , Emol- liente , Réfolurive , Déterfive & Rafraî- £hifante, 1l y a peu de cataplafmes émol- D 1ij 30 PLANTES Lens & réfolurifs, dans lefquels on n’em. ploie là racine ou oignon de Lis cuir fous Ja cendre ou dans l’eau , & écrafé avec les autres herbes , pour en former une mouêlle ou pulpe. Le Lis avance la fup- puration des tumeurs , & en adoucir l’in- flammation lorfqu'il eft appliqué exté- rieurement., On emploie les leurs de cet- te plante aufli-bien que la racine ; on pré- pare avec l’une ou avec l’autre une huile & une eau diftillée. L’eau diftillée qui fe tire des fleurs , appaife les maux de gor- ge , & convient à toutes les inflamma- tions intérieures ; on la donne par verrées dans la Pleuréfie,la Nephrérique & dans Vardeur d'urine. Camerarius prétend qu'elle eft admirable pour les femmes en travail ; mais Mathiole y ajoute le Safran & la Cafe. L'eau diftillée de Lis s’ordon- ne comme les autres, depuis quatre juf- qu'à fix onces dans les Juleps & Potions Anodines , pour appaifer les tranchées des accouchées , & de ceux qui ont la colique ou la Dyffenterie. L'eau de Lis pafle pour un bon Déter- fif & un grand Adouciflant pour les élé- vures de la peau; on y ajoute quelques gouttes d'huile de tartre , & même un peu de Camphre. Pour les tumeurs des tefti-, cules , on fait un cataplafme avecles oi- gnons de Lis bouillis avec de la graiffe de EMOÈLIENTES. 352 porc & de l'huile de Camomille ; quel: ques-uns y ajoutent de la mie de pain & du lait,& fupprimeant l'huile & fa graifle. L'huile de Lis eft finiple ou compofée; la premiere eft plus en ufage pour les ma- ladies de la peau , pour les tumeurs, & pour Îles fluxions de la tête , & des oreil- Jes. L'huile qui eft compofce de l'inven- tion de Mefuë eft remplie d'Aromates ; elle eft beaucoup moins en ufage que l’au- tre , &eft moins adouciffanre. Un oignon de Lis bien malaxé avec l'huile de noix après l'avoir fait cuire dans les cendres , eft un remede éprouvé pour Ja brülure. Gerardus rapporte qu’un Chi- rurgien avoit guéri plulieurs Hydropi- ques, en les nourriffant un mois ou fix femaines avec du pain fait avec la farine d'Orge & le fuc de la racine de Lis. Lis Linum farivum C.B. 214. Linum 1. B, Tom. 1. pag. 450. Linum fativum vulga- re caruleur Lob. ic, 412. X V. | A feule femence de cette plante eft d'ufage : on la fait bouillir dans l’eau pour les décoétions émollientes& adouciffantes B iv VE PLANTES qu’on ordonne dans les cours de ventre ; dansla Dyffenterie, dans la colique , &c. Dans la Nephrérique 8e la retention d’u- rine , l’eau de Lin eft excellente. Pour cela on jette dans une pinte d’eau bouil- lante demi-once de graine de Lin enve- loppée dans un linge fin , & on la laifle infufer fimplement fansla faire bouillir, parcequ'elle feroit un mucilage & une li- queur gluante, La farine de cette femen- ce eft employée avec les autres dans les cataplafmes émolliens. Un des meilleurs remedes que l’on puifle appliquer fur les hémorroïdes , eft un cataplafme fait avec Ja farine de feigle , mêlée fur le feu dans de l'huile de Lin , & y ajoutant quand on l'en retire, un jaune d’œuf, L'huile de Lin qu’on tire par expreflion efl Anodine , Emolliente, Réfolutive, & très-capable d'avancer la fuppuration des tumeurs. Jean Bauhin l’ordonnoit pour amollir les mufcles tuméfiés, & pour en appaifer la douleur. Gefner , Platerus & Sennert eftiment l'huile de Lin fraîche dans la Pleurefe , la Péripneumonie & la toux violente ; on la donne depuis une once jufqu’à deux : elle fait cracher, adou- cit les douleurs de la poitrine , & lâche te ventre ; on la fait prendre en lavement j {qu’à fix onces.Ii y en a qui l’ordonnent dans le Mifèrere ; par haut & par bas ; ils EÉMOLLIENTES 3% la mêlent avec autant d'huile de Raves, Les éphemerides d’Ailemagne rappor- tent que l'huile de Lin prife intérieure- ment, guérit les tumeurs du bas ventre, La graine de Lin entre dans le firop de Praffio de Mefuë , dans le Looch fanum & expertum du mème,dans l’Onguent d’A41- thea de Nicolas d'Alexandrie , dans le Mondificatif de refine de Joubert , dans l'Emplatre Dyachylon magnum , & dans lemplatre de Mucilage. XVI, : SR ou Lin fauvage. Linaria vulgaris lutea , flore majore C.B, 212. Linaria lutea vulgaris 1. B. Tom. NII. pag. 456. Linaria prior Dod. 183. O/fyris Math, Fuchf. Ofyris major Tab. ic, 8216, C ETTE plante efttrès commune dans les prés & dans les mazures ; elle eft fort adouciffante & fort réfolutive : on en pré- pare un onguent très utile dans les hémor- rhoïdes, qui fe fait ainfi. On fait bouillir les feuilles dans l'huile où l’ona fait in- fufer des efcargots ou des cloportes ; on pale l'huile par un linge , & l’on y ajoute un jaune d'œuf durci , & autant de cire neuve qu'il en faut pour lui “+ oi la Y 34 RP EAN TæÆ4S confiftence d’onguent.D’autres fontbouil- lir la Linaire dans du fain-doux jufqu’à ce qu'il foit d'un beau verd, & y ajou- tent un jaune d'œuf lorfqu'ils veulent s’en fervir. Il y en a qui rempliflent des fa- chets , de Camomille & dé Linaire fé- ches; 1ls les font bouillir dans du lait , & les appliquent fur les hémorrhoïdes. Ce- falpin eftime cette plante pour le Cancer & pour l’Eréfipele ; Tragus pour les fiftu- - les , & il ajoute que cette Plante eft Apé- ritive, propre pour la jauniffe, les ob- ftructions du foie & la rétenrion d'urine. Elle eft utile aufli dans le phleomon & dans l’Eréfipele , parcequ’elle amollit les fibres en même-tems qu’elle procure la réfolution. Le fuc de l’eau diftillée de la Linaire eft propre pour l’inflammation des yeux ; un verre de cette eau büe avec un gros d’écorce d’Hveble en poudre , fait vuider les eaux des Hydropiques par les urines. Un caraplafme de Linaire paflée par la poële avec du fain- doux , appliqué fur le ventre menacé d'inflammation , foulage le malade : ce remede eft aufli très utile dans la gravelle , & dans la difficulté d'u- tiner; de fimples fomentations avec fa décoétion font aufli très propres pour la mème maladie. | EMOLLIENTES + X VII. EL 1. Olea fruülu maximo Inff. $69. Olive maxime Hifpanice C.B.472. Oliva craf- for, circa Hifpalim nafcens Cluf.Hift. 25. Olive fuperbe nucis‘fere magnitudine Ce- Jalp. 73. Olives d'Eipagne. 2. Olea fruilu oblongo minori In[t.s99. Olive minores & genuenfes & ex Provinciæ C.B.472.Oliva minoroblonga Bot.Mon/fp. & Hort. Reg. Monfp. Olive Picholine, ] "A1 cru devoir placer dans cette Claffe arbre qui fournit des fruits donton ti- re par expreflion une huile qui eft Emol- liente, Réfolutive, Adouciflante , & d’un ufage aufli commun dans la Pharmacie , qu'elle eft utile dans la cuifine , foit pour affaifonner lesfalades , foit pour apprèrer le poiflon , & quantité d’autres alimens. Les Olives dont ont ure la meilleure hui- le , & la plus douce par fa faveur & par fon odeur , font les Picholines qu’on culs tive dans la Provence , l'Italie & les Pays chauds. 11 faut que les Olives foient dans leur parfaite maturité pour donner de Fhuile , & qu’elles foient noires ; avant cela leur fuc eft trop gluanr. L'huile qué à B vi 6 P 1 À N'TiEtSur 1 # la premiere eft appellée huile vierge; elle eft préférable aux autres pour les ali- mens & pour les remedes; elle adoucit les tranchées de la colique , & les douleurs du Tenefme & de la Dyflenterie , foit qu'on la donne par la bouche à une ou deux cuillerées , foit qu'on la mêle avec les décottions émollentes en lavement , ou dans de l’eau feule à la dofe de deux ou trois onces. L'huile d'Olive eft bonne contre les vers : c’eft en bouchant l’ouver- ture de leurs trachées dans leur peau , & fermant le paflage à l'air , que ces ani- maux font fuffoqués , comme nous l'a prend l'iuftre Malpighi.Elle eft aufli très propre pour arrêter le progrès des potfons Étoile , comme font l'arfenic, le fanda- rac , l'orpiment ; &c. mais il faut en fai- re avaler une quantité fufhfante. L'huile qu'on emploie fi communément dans les emplâtres & dans les onguens , eft la lus vieille & par conféquent la plus ré- Dlutive. Plufieurs perfonnes mangenta jeundes rôties à | huile pour avoir le ventre libre ; d'autres en avallent une ou deux cuille- rées dans un verre d’eau tiède pour fe fai- re vomir, On fair que l'huile & le vin ba- tus enfemble font un Baume propre pour la brülure ; c'eft ce qu'on appelle Baume de l'Evangile où du Samaritain. Le mate ÉaMOu LI E NUT.ELSs M? ou lie d'huile d'Olive appellée Amurca, eft un bon remede pour le rhumatifme & pour la fciarique; pour la rendre plus pé- nétrante , ont y ajoute un peu d’eau-de- vie ou d’efprit de vin. Schroder affure qu’en Weftphalie on faitavaller une fi for- te, dofe d'huile d'Olive avec de la bierre à ceux qui ont été bleflés, que la fueuc que ce remede excite a l'odeur de l'huile que les malades ont pris. L'huile Omphacine recommandée pat les Anciens pour les hémorragies , fe t1- roit felon eux des Olives vertes; quoiqu'il y ait des Auteurs qui prétendent qu’elle étoit naturelle , il eft certain que les Oli- ves vertes ne fourniflent qu’un fuc vif- pes & gluant , parceque leurs principes ulphureux ne font développés que dans leur parfaite maturité ; ainfi il paroït plus probable que cette huile omphacine étroit artificielle ; c’eft-ä-dire , une infafion de drogues aftringentes dans l'huile d'Olive ordinaire, Les Olives vertes font aftrin- gentes ; on ne les mange dans la Proven- ce que confires avec le fel : après lesavoir fait infufer affez long-rems dans l’eau qu’on a foin de changer de tems en tems, on les concalle enfuite, ou on les décou- pe & on les faupoudre de fel pilé : quel- ques-uns les arrofent de vinaigre ; d’au- tres y ajoutent du fenouil , c’ef la plus 38 PLANTES commune maniere de les préparer pour l'ufage domeltique. C'eft une nourriture des plus légeres qui n’eft propre qu'à exci- ter l'appetit. | Les Payfannes de Provence fe fervent de l’eau des Olives appellées Muria , pour calmer les affections hyftériques , nom- mées maux de mere. On la donne aufi aux hommes fujets à l’affection hypocon- driaque à la dofe d’un bon verre. On peut la donner aufli en lavement. Les feuilles de FOlivier font aftringentes : plufieurs s’en fervent en gargarifme pour les 1n= flammations du goler. XVIII riens 1. Populus nigra C. B.439. Dod. 836. Populus nigra [ive aigyros I. B. Tom. I. pag. 155. Peuplier noir. . 2. Populus alb1 majoribus foliis C. B. 429. Populus alba leuch: I. B. Tom. I. pag. 161. Populus alba Dod. 85. Peu plier blanc. K:: Es arbres fontaffez communs dans les bois. Les boutons du Peuplier noir qu'on cueille dans le Printems , donnent je nom à l’Onguent Populeum,qui eft fort EM OLLIENTES 329 adouciffant & fort en ufage. Tragusty ajoute la racine de Coulevrée & les fom- mités de Ronce : on s’en fert avec fuccès dans l’inflammation des hémorrhoiïdes fur-routen y ajoutant l'Opium. La tein- ture des boutons du Peuplier noir , tirée avec l'efprit-de-vin,eft excellente pour les. vieux cours de ventre & pour les ulceres. intérieurs ; la dofe eft d’un demi-gros , ou d'un gros pris foir & matin dans une cuillerée de bouillon chaud. Ces mêmes. boutons cueillis au mois de Mai & oar- dés à l'ombre jufqu’à ce qu'ils aient ac- quis une fubftance cotoneufe ou laineu- fe pour ainf dire , fournifflent un bon remede pour les hémorragies ; c’eft Euf- tache Rhodius qui nous l’apprend. Le Peuplier blanc n’eft pas d’un ufage fi familier que le noir; cependant fon écorce & fes feuilles en décoétion paflens pour Emollientes & Adouciffantes, Aquifolium five Agrifolium vuleo 1. B, Tôm. 1. pag. 114. Aquifolium Dod. 658. Îlex Aculeata ; baccifera ; folio finuaie C, B. 425. IX: 40 PLANTES Ê L Es tacines, l'écorce & les baies de cetarbre font utiles; & la décoction des racines eft fort Emolliente & Réfoluti- ve au rapport de Mathiole. Dodonée af- fure que dix ou douze de fes baies ou fruits avallés, guériffent la colique , & Monfieur Rai dit qu'il a connu une Dame qui après avoir inutilement eflayé plu- leurs remedes, fut enfin guérie en bu- vant du lait & de la bierre dans lefquels on avoit fait bouillir les pointes de feuil- les de Houx. Tout le monde fait qu’on fait de la glu avec l’écorce de cet arbre, qu’on laifle pourrir dans l’eau pendant un certain tems : on la pile enfuite & on la lave pour en faire de la glu : le mème Au- teur rapporte la maniere de la préparer en Anpleterre ; on peutle confulter , auf. fi-bien que Ruel , qui attribue beaucoup de propriétés à cette drogue; entr'autres celle d’amollir , de refoudre & de con- duire à fuppuration les tumeurs , les pa- rotides & les dépôts d’humeurs qui doi- vent abceder ; il en ordonne un caraplaf- me fait avec parties égales de Refine & de cire. J'ai connu un goutteux qui ne trog- voit pas de meilleur remede qu’un cata- plafme de glu étendue fur des étouppes , pour calmer les douleurs de la goutte. EMOLLIENTES 4# PLANTES EMOLLIENTES Qui font rapportées dans d’autres Claffes, L A plüpart des Plantes de la Claffe fuivante font Emollientes, & récipro- quenees plufieurs Plantes Emollientes ont Réfolutive ; entr’autres , les quatre farines qu'on emploie dans les cataplaf mes Emolliens. Les femences de Fenu- grec ; & celles dont on faitdu pain , com- me la farine de froment , de Blé Sarra- fin , de Blé de Turquie. Voyez ci-après la Claffe des Plantes Kéfolurives. La Cigüe amortie fur une pêle chaude ou dans une terrine , & appliquée fur les tumeurs . eft Emolliente & Réfolurive; on l’emploie. avec fuccès dans le gonfle- ment de la ratte. Voyez la Claffe des Plan- tes Affoupiffantes. Prefque toutes les Plantes Anodines & Narcoriques ont la vertu de ramollir , étant appliquées exterieurement en cata- plafme ; fur-tout la Morelle , la Jufquia- me , la Mandragore , &c. Voyez ci-après la mème Clafle. Entre les Plantes Rafraïîchiffanres & JIncraffantes , la plus grande partie ont læ “+# 42 PLANTES EMOLLIENTES, propriété d'amollir les tumeurs , fur-touc celles où 1l y a difpofirion inflammatoire, pourvü qu’on les rempere , & qu’on les mêle avec les Emollientes & Réfolurives, autrement on feroit une trop fubite répet- cufion. Les femences froides s’ordonnent en émulfion qu'on donne dans les ren- fions douloureufes des inteftins , dans les coliques , &c. Dans les livemens Emol- liens & Laxatifs , on fe fert avec fuccès de ja Laitue , du Pourpier , de l’Endive, du Nenuphar. Voyez ci-après la Clafe des Plantes Rafraîchiflantes. Ea Camomille & le Melilor s’emploient utilement dans les décoétions & dans les cataplafmes Emolliens ; on choific fur- tout leurs fleurs qu'on méle en poudre avec les autres ingrédiens. Voyez aClhf fe des Plantes Carminatives. TROISIEMECLASSE, DES PLANTES RÉSOLUTIVES. & E n’eft pas fouvent aflez d'amollir & de relâcher les fibres trop tendues , & de rétablir leur foupleffe pour les rendre plus propres à hâter le cours des humeurs lorf- qu'il eft rallenti ; ces humeurs font quel- quefois parvenuesà un tel point d’épaiflif- fement & de coagulation, qu’elles éludent limpreflion du reffort des parties folides, fi on ne trouve le moyen de les réfoudre & de rétablir leur fluidité naturelle. Les remedes qui produifent cet effet, s’ap- pellent Réfolutifs, & s'appliquent ordi- nairement à l'extérieur en cataplafme & en fomentation. On y joint les Plantes Emollientes lorfqu’il y a difpofition 1n- flammatoire , & quelquefois les Rafraï- chiffantes , lorfqu’il faut réfoudre infen- fiblement & avec mefure. Siau- contraire 1l faut divifer & diffoudre des matieres dures & fchirreufes , & les difpofer à fup- puration ou à réfolution ; on anime leg 44 PCA K NR’e farines réfolutives avec les poudres de Camomille & de Melilot : on yajouteles femences de Cumin , d’Aneth , les fom- mités d’Abfnthe & de quelques Plantes aromatiques : on emploie même quelque- fois les Emplâtres fondans dans lefquels entrent les Gommes , &c. Ces remedes font d’un ufage très familier dans la Chirurgie. Nous avons dit-ci devant que plufeurs Plantes Réfolutives étoient Emollientes, parceque ces Plantes en divifant le fang & les matieres extravafées dans les poro- fités des chairs , ramolliffent en même- tems les fibres dont la tenfion extraordi- naire caufe des douleurs infuportables. Nous commencerons cette Claffe par - les farines réfolurivés ordinaires ; nous parlerons enfuite des femences qu’on peut leur fubftituer , & nous finirons par les autres plantes réfolutives. Lie 1. Hordeum polyfiicon hybernum C. B. 22. Hordeum polyflichon. I. B. Tom. II. PA8. 329.Hordeum majus Tragi 638.Hor- deum polyflicon hykernum majus Tab. ic. 274. 2. Hordenm polyflichum , vernum C. B. I. RAS TO: LIUUL'L NE 6, 23 >. Hordeum hexafficum , pulchrum I. B. Tom. 11. pag. 329. Hordeum polyflichum affivum Tab.ic. 275, O. emploieindifféremment les femena ces de ces deux efpeces; rien n’eft plus commun que l’ufage de l'Orge dans les ptifanes ordinaires, On en met une poi- gnée dans un pinte d'eau, à laquelle on fait d’abord jetter un bouillon ; on la rejette enfuite comme inutile & même nufible , parcequ’elle eft trop âcre. Cer Orge ainf lavé ferr à la ptifane ; onle faic bouillir avec du chien-dent & les autres racines dont on veut fe fervir. Il ne faut pas attendre qu'il foit crevé pour retirer la ptifane du feu , mais qu'il foit feule- ment gonflé ; alors la liqueur eft rafrai- chiffante , nourriflante , émolliente & lé- gerement apéritive : elle eft auffi un peu déterfive , & fert à délayer les remedes qu’on ordonne pour Îles gagarifimes dans les maladies de gorge. L'Orge monde , c’eft-ä-dire dépouillé de fon écorce , eft d’un ufage très ordi- naire en Médecine;on le fait bouillir com: me le précédent ; mais fans y joindre d’au« tres drogues;car 1l fournit feul une liqueur affez chargée , d’un blanc jaunâtre , & d’u- ne qualité plus nourriffante & plus adou- 46 PLANTES ciffante que la premiere. On metunecuil- lerée d'Orge mondé dans une pinte ou deux livres d’eau qu’on fait bouillir juf- qu’à la diminution d’une fixieme partie , & on a foin d’en feparer l’écume : on fait prendre une chopine ou environ de cette liqueur chaude comme un bouillon ordi- paire , après y avoir diffous demi-once de facre ; on y mêle quelquefois parties éga- les de lait pour rendre ce bouillon plus nourtifflant, & ona foin de l’écrèmer à plufieurs reprifes lorfqu'il eft fur le feu , afin qu'il charge moins l'eftomac , & n'y laiffe pas tant de crafle. | Cette boiffon qui eft une forte de crè- me d'Orge , eft utile aux perfonnes dont la poitrineeft délicate ou échauffée , dans la toux opiniatre , dans les rhumes invé- rérés , & lorfqu’on a intention de tempé- rer & de rafraïchir les entrailles. On s’en {ert aufli pour les émulfions rafraïchiffan- res, en y délayant les femences froides p1- lées, comme nous dirons ci-après dans la derniere Claffe. Tout le monde fait qu’on fait un pain affez nourrifflant avec l’Orge , aufli-bien u’une boiflon très agréable qu’on ap- pelle Bierre. Le fucre d'Orge ne mérite pas toujours ce nom ; car ce n’eft fouvent qu’un fucre fondu dans l’eau commune &c très cuit , puis jetté fur un marbre graiflé RES LIT 1 Vus, 49 d'huile d'amandes douces , formé en bi- tons tortillés.Pour être véritablement fu- cre d'orge, il faudroit qu'il für fondu dans une décoétion d'Orge; mais les Confifeurs n'y font pas tant de façons. L'Orge entre dans le firop d'Hyfope de Mefuë , dans le firop de Jujubes du mè- .ne , dans le firop de Chicorée compofé, dans le Lenirif ; dans les Trochifques de Gordon , &c, J'ai placé cette femence dans la Claffe des Plantes Réfolutives plutôt que dans celle des Rafraïchiffantes , parceque fa farine eft une des quatre qu’on emploie dans les cataplafmes réfolutifs. IT, , IGLE ; OU Soigle. Secale hybernum vel majus C. B.213.Se. cale I. B. Tom. II. pag. 416. Rogga five Secale Dod. 499, Siligo Brunf. Farrago Ruel. 416. Olyra Cord. Tipha cerealis & Tipha Theoph. Porte, L A farine de Seigle eft une de celles qu'on fubflitue aux quatre réfolutives qu'on emplois ordinairement , ayant à- peu-près la mème vertu que celle de l'Or, ge , Crant aflez Emolliente & Réfolutive ; 43 P-L,A N TES le pain qu’on en prépare eft plus leger qué, celui de Froment & d'Orge ; 1l eft mème un peu laxatif, & convient aux perfon- nes quiont le ventre parefleux , à ceux qui font fujets aux hémorroïdes, à la migrai- ne & aux palpitations de cœur. Le Cata- plafme de farine de Seigle avec le miel & un jaune d'œuf, eft adouciflant, refo- lutif & avance la fuppuration : on l'ap- plique ordinairement fur les mammelles pour le lait grumelé, | Il ya des gens qui font rôtir le Seigle comme on fait le Caffé , & qui s’en {er- vent de la même maniere après l'avoir ré- duit en poudre ; cette boiffon les échauffe moins, mais elle n’a ni Îes qualités ni l'agrément du Caffé. LIRE B LÉ, ou Froment. 1.Triticum hybernum ariffis carens C.B. 23. Trinicurm vulgare glumas triturando deponens I. B. Tom. Il. pag. 407. Siliso fpica mutica Eob.ic.25. P ERSONNE n'ignore l’ufage ordinaire du Blé, qui fournit une nourriture aufli utile qu’elle eft agréable; il fournit aufñfi la farine & la mie de pain qu'onen prépa- te, M/Bis Oo L'UYT TV ES, 249 re , l'écorce de fa femence écrafée qu’on appelle fon, en latin Furfur, & l'ami- don, qui font employés tous les jours dans la Médecine. La farine de Froment s'emploie comme les autres dans les cataplafmes réfolutifs; la mie de pain eft plus émolliente & plus adouciffante ; elle donne le nom au cata- plafme de mica Panis qu'on fait fimple- ment avec le lait ,la mie de pain & les jaunes d'œufs , & qu’on emploie pour ap- paifer la douleur & l’inflammarion des tumeurs. Pour rendre ce cataplafme plus réfolutif, on y ajoute le Saffran en poudre & l'huile rofat ; ce remede eft anodin & fort ufité. Le Son n’eft pas d’un ufage moins fami- lier ; tout le monde fait que fa décottion dans l’eau commune, fournitunlavement adouciffant, émollient , & légérement dé. terfif : on l’ordonne ordinairement avec la graine de Lin dans Les cours de ventre & dans la Dyffenterie. On fair aufli une ptifane propre pour les rhumes invétérés, & laroux opiniatre , avec le fon leplus net. Pour cela on en fait bouillir une cuillerée dans une pinte d’eau qu’on fait écumer ; on le retire enfuice , & après lavoir laiffé repofer, on le verfe par in- clination, & on y fait fondre une once de fucre ; on boit cette ptifane un peu chau- Tom, IL, 1, Pare, so PLANTES de. Le fon eft aufli réfolutifqu'émollient ; on le fait bouillir dans la bierre ou dans l'urine , & on en fait des catapiafmes pour appaifer les douleurs de la Goutte, & pour réfoudre lestumeurs des jointures:bouilii dans le vinaigre on l’a vû réuflir pour le rhumarifme. L'Amidon n'’eft autre chofe , comme tout le monde fait , que la moëile ou la lus fine farine du Froment , féparée fans Ê fecours de la meule du fon qui la cou- vroit , & cela par le moyen de l'eau com- mune ; on la fait fécher enfuite , & on la vend par morceaux très blancs pour plu- fieurs ufages. Par rapport à la Médecine, J'Amidon eft pectoral , rafraichiffant & incraffant, arrèce le crachement de fans, 8: adoucit l’âcreté de fa férofité : ainfi c’eft avec raifon qu’on l'emploie dans la poudre Diatragacant froide , & dans plu- fieurs autres compoftions peétorales & rafraïichiffantes. . | On fait, avec le Froment de la Bierre comme avec l’'Orge : on en tire même une eau-de-vie plus forte & plus capable d'enivrer que celle du vin. IV, D LE’ noir, ou Sarrafin. Erifimum Theophraffi , folio hederaceo C, B,27. Lob. ic, 63. Fagotriticum 1. Z. Ù Bia's O LUE Tr Y Es, f1 Tom. II. pag. 993. Fagopyrum vulgare erectum Inft. $11. Raï. Hiff. 182. Ocy- mu veterum Trag. 648. Ocymum cereale Cluf.Pan.Tab. ic.176.cui & Tragopyrum. | ou T le monde fait que cette efpe- ce de Blé fe cultive dans plufieurs en- droits pour nourrir les gens de la campa- gne & les beftiaux. Sa femence eft noire & triangulaire , femblable à celle du Hé- tre, en latin Fagus , d'où vient le nom de Fagopyrum. La farine en eft blanche , on la mêle avec celle de Seigle pour la rendre plus nourriffante ; on peut fubftituer certe farine aux précédentes dans les cataplaf- mes réfolutifs & émolliens. Tragus aflu- re que cette forte de Blé infufée dans le vin convient aux perfonnes bilieufes , dans la difficulté d’uriner & dans l’enflu- re. Jean Bauhin prétend que la volail!e engraifle promptement quand on la nour- rit avec ce grain. B LE de Turquie. Frumentum Indicum Mays dicfum C. B. 25. Triticum Indicum I. B. Tom. 11. pag. 453. Mays granis aureis Inff.s 31.Frumen- sum Turcicum Dod.s 09. Milium Indicum maximum Mays dictum , feu Frumentum Indicum , Park, Raï Hifl, 1249. Cij $2 PLANTES C ETTE plante fe cultive en Afie, en Afrique , & dans quelques endroits de l’'Amerique pour la nourriture des peu- ples ; le pain qu'on prépare avec cette for- te de Blé ne convient qu'a des eftomachs vigoureux & accoutumés à cet alimefi ; fa farine peut-être employée comme les précédentes & dans le même cas. On s’en fert ici pour engraiffer les volailles. En Italie on en prépare des pâtes fort a- gréables & nourriflantes, VI, Fa See 1.Avena nigra C.B. 13.1. B. Tom IT, pag.232.Avena Sylveffris, nigra, tenuior- que Cefalp. 2. Avena vulgaris feu alba C.B. 23, Avena alba I. B. Tom, IL. pag. 432. Ave- na Dod, s11. L A femence de cette plante n’eft pas feulement la nourriture des Chevaux, el- le eft encore fort utile aux hommes ; & les peuples du Nord qui n'ont pas les au- tres efpeces de Froment , ne laifent pas de s'en nourrir & d’en faire du pain qui n'eft pas mauvais : En Europe même on RESOLUTIVES S; l’emploie de cette maniere dans les an- nées de famine & lorfque les autres grains manquent. On fe fert de l’Avoine en Médecine intérieurement & extérieurement ; on la dépouille de fa bale & de fon écorce dans un moulin fait exprès , & on en prépare ce qu’on appelle Gruau , dont on fait une boiffon pectorale , adouciffante , lépére- ment apéritive ; propre aux perfonnes échauffées & maigries par de longues ma- ladies ; elle appaife la toux & guérir l’en- rouement : on la prépare conime l'Orge mondé , dont nous avons parlé ci deflus, On fait aufli avec le Gruau & le lait une forte de bouillie , qui fournit un aliment très utile & plus léger que le Ris & que l'Orge mondé. On fricafle l’Avoine avec le vinaigre qu’on applique chaudement entre deux linges dans la Pleurefie & dans la douleur de côté, Une légere décottion d’Avoine fait une excellente ptifane,non feulement dans les piquotemens de poi- trine , maisaufli dans la Pleurefie & dans la colique quelle qu’elle foit, Pour le rhu- matifme , un fachet d’Avoine bouillie dans du gros vin , appliqué chaudement fur la partie fouffrante , la foulage confi- dérablement. La farine d’Avoine s'emploie aufli dans les cataplafmes réfolutifs & émolliens. C uj 4 PLANTES VII. EF EVE, Haricot. 1. Faba flore candido lituris nigris con- Jpicuo C. B. 333. Faba cyamos 1. B. Tom. II. pag. 178. Faba major recentiorum Lob. ic.s7.Bona fivePhafeolusm110r Dod.s 13. Féve de Marais. 2.Phafeolus vulgaris Lob. ic.so.Smilax hortenfis five Phafeolus major C. B. 339. Smilax hortenfis 1. B. Tom. II. pag. 255. Dolichos Theoph. Anguil. Haricot , Fé- verole. ; O N fait affez l’ufage de ces légumes dans la cuifine , & que leurs femences fournifflentun aliment utile & commode. Elles ne font pas moins propres à la Mé- decine ; leur farine eft une des quatre ré- folutives , qu’on emploie fi communé- ment dans les cataplafmes , pour amollir, réfoudre & difpofer les tumeurs à fuppu- rer. On prcfere ordinairement la pre- miere efpéce , quoique la feconde ne lui foit pas inférieure. Dans les cours de ven- tre , Lorfqu'il eft permis de les arrêter , la bouillie faite avec le lait & la farine de Féve de marais eft un bon remede:je m'en fuis fouvent ferviavec fuccès. La cendre LRO SOL UT IV ES 3 des tiges & des gouffes de cette plante brü- lée , eft apéritive : on en fait bouillir une once dans une pinte d’eau qu'on filtre en- fuite, & qu'on fait boire aux hydropt- ques : J'en ai vu quelques bon effets. L'eau diftillée des fleurs eft un affez bon cofme- tique , ptopre à nettoyer les tâches & les roufleurs du vifage, C. Hoffman remarque qu'il ne faut point monder les Féves de leur écorce , car c'eft elle qui eft la plus aftringente. Riviere dans fes Obfervations , recom- mañde le cataplafine de farine de Féves bouillie dans l’eau & le vinaigre , pour refoudre les tumeurs des mammelles & des tefticules. On peut s’en fervir aufü dans les hernies des petits enfans. Thomas Bartholin nous affure qu’il n’a point trouvé de meiileur remede pour chaffer le fable des reins , que l’eau de l’é- corce de Féves : il en avoit fait l’expé- rience {ur lui-même. VIII. , ‘a FES Orobus filiquis articulatis femine majore C. BB. 346. Orobus five Ervum multis I. B, Tom. Il. pag. 321. Mochus five cicer fati- yum Dod, 514. Ci 56 PLANTES C ETTE Plante fetrouve dansles blés, La farine de fa femence eft une des qua- tre farines réfotutives qu’on emploie fi fa- milierement dans la Chirurgie ; cette fe- mence eft auffi Déterfive & Apéritive , on s’en fert comme de celle du Pois chi- che dont nous avons parlé dans la Claffe des Plantes A péritives. La farine d'Orobe entre dans la poudre Diapraffio de Nicolas d'Alexandrie, dans l’Electuaire de Juftin, & dans les Tro- chifques de Squille. Ÿ ESCE. 1. Vicia fativa vulgaris femine nigro C. B. 344. Vicia vulgaris fativa 1.B. Tom, II. pag. 310. Vicia Cam. Epit. 310. Ervum Brunf. Orobus fativus & Vicia major 1. Trag. 624. 2. Vicia fativa alba C.B. 344. Vicia albo femine 1.B. Tom. Il. pag.311. Ervum veterum vel Faba veterum Trag. 616. + O N prend indifféremment la femence de ces deux efpeces pour en tirer une fa- rine qu'on fubftitue à celle de l’Orobe, La plüpart des Auteurs conviennent que NB 1S O'L'U T 1°y #0. leurs qualités font aufli femblables que leur figure. La Vefce eft d’ailleurs aftrin- gente , épaifliffante , propre dans les cours de ventre, On s’eft trouvé réduit dans des famines à faire du pain de Vefce ; il ef très-lourd & dificile à digerer. | EC Lupinus fativus flore albo C. B. 347. Lupinus vulgaris Jèemine & flore albo fari- vus 1. B. Tom. Il. pag. 188. Lupinus [ati- vus Dod, 5129 Trag.G22, X. O N feme les Lupins dans les Pays chauds, comme ici les autres legumes , & on les mange de même ; on s'en fert en Catalogne & en Italie pour engraiffer les bœufs. La farine des femences de cet- te plante eft La quatrieme des farines ré- folutives fi fouvent employées dans les caraplafmes Emolliens. On incorpore or- dinairement la farine de Lupin avec l’O- ximel pour les tumeurs des tefticules. La décoétion de cette femence eft apéritive, propre à déboucher le foie , & lever les obftruétions des vifceres : elle pouffe les mois comme les urines. Les Eupins en poudre , mêlés avec le miel si vinai- Y 53 P L'A N TOS ore , tuent les vers, aufli-bien que leur décoction ; Tragus y ajoute les feuilles de Rue & 1e Poivre. La décoétion de Lu- pins eft propre à nettoyer la peau &le vifa- ge ; elle eft dérerfive & capable de guérir la galle, les dartres , & les ulceres au raport de cet Auteur. La farine de Lupins détrempée & cuite avec le vinaigre, ap- pliquée enfuite en cataplafme fur les tu- meurs & fur les écrouélles , les diflipent infenfiblement , fur-tout dans leur naif- fance. Depuis quelques années on a vou- lu faire paffer les Lupins comme fpécifi- ques pour les dartres,on prétendoit qu’en les avalant comme des pilules , on les rendoit chargés de la faumure de la dar- tre. Ad populum Phaleras. Les Lupinsentrent dans les Trochifques de Myrrhe de Rhafis, & dans l’'Onguent contre les vers. X I. FE. NUGREC, Ou Senegré. Fenum grecum fativum C. B. 348. Fe- rugracum 1. B.Tom.Il.pag, 363.Dod,s 36. Trag. 597. N feme cette graine dans la campa- gne , où elle croît aifément. La farine de Fenugrec eft Emolliente , Réfolurive , Anodine, propre à réfoudre en adoucif- REsoLUÜtTIŸEs. ss fänt.On la mêle avec les précédentes dans les cataplafmes , elle diffipe la dureté des mammelles : elle appaife la douleur de la Sciarique & de la Goutte employée de cette maniere. : Prenez miel & vinaigre la quantité que. vous voudrez , faites y bouillir la graine de Fenugrec jufqu’à parfaite diflolution , en la malaxant de tems-en-tems : on paile la matiere par un linge, & on la fait en- fuite cuire encore avec du miel feule- ment , puis on l’applique en cataplafme fur les parties fouffrantes.Sa décoétion eft aufli déterfive qu'adouciffante : on l’em- ploie utilement dans les cours de ventre & dans la Dyflenterie, dans les tranchées de colique, & lorfqu'il y a ulcere dans les inteftins. Tragus aflure far le raport de Pline , que la décottion de la farine de cette plante eft utile auxPhtifiques & dans la toux invétérée. Le mucilage de femen- ce de Fenugrec eftun grand ophtalmique. On neprend ouéres la décoction de cette graine par la bouche , mais feulement ers lavement dans les maladies dont nous ve- nons de parler , & fur-tout pour adoucir les hémorrhoïdes ; il n’en faut donner qu'une demi-livre à la fois, afin que le malade le garde plus long-tems , car a- lors ce remede eft une fomentration inté- rieure. Les femmes de Provence fe fer- € vj 60 P,L A N T Es vent ordineirement de la poudre de Fe- nugrec, dont elles faupoudrent un oignon ouvert cuit fous la cendre, pour appliquer fur le creux de l’eftomach. Elles s’en fer- vent (difent-elles) pour guérit le mor- fondement qui furvient après de violens exercices ou efforts de travail. Le Fenugrec entre dans le firop de Mar- rube , & dans le Looch fanum de Mefue , il eft auffi employé dans l’'Onguent Dial- thea , dans le Mondificatif de Refine de Joubert, dans le Martiatum, dans le Dia- chylon , dans l’'Emplâtre de Mucilage, & dans celui de Melilot. X II. | PAOUONE Lens vulgaris femine [ubrufo C. B. 347. Lens 1.B. Tom.Il. pag 317. Lens minor Dod. $16. Lens vulgaris five agreflis, & Lenticule primum genus Trag. 626. L A femence de cette Plante eft en ufa- ge dans la cuifine plus communément que dans la Pharmacie : je l’ai cependant rangée dans cetre Claffe,parcequ'elle a les mêmes vertus que les autres legumes, & que fa farine peut être employée dans les cataplafmes réfolutifs & émolliens avec R £'s Oo L'UTHVES Gif le mème fuccès , fur- tout dans les tu- meurs des mammelles & dans les paroti- des, comme l’affure Tragus. La décoction des Lentilles lâche un peu le ventre lorf. qu’elle eft légere ; car une forte décoc- tion, ou l’eau dans laquelle on a écrafé ce legume pour la rendre plus épaifle & en faire ce qu’on appelle une purée , eft plus capable de refferer que d'ouvrir le ventre , & on la donne dans les flux lien- tériques avec fuccès. La premiere eau, ou la décoctien légere des Lentilles , eft déterfive & adouciffante ; on l’emploie utilement pour bafiner le vifage dans la petite vérole : j'en ai vü de bon effets ; mais il faut attendre que l’inflammation des puftules commence à cefler , & ne s'en fervir que lorfqu'elles approchent de l’exficcation. Quelques-uns affurent que la décoc- tion de Lentilles eft Diaphorétique , & propre dans la rougeole , dans la petite vérole, les fiévres malignes & le rhuma- tifme : on la fait prendre en ptifane an peu chaude. La mème décoction à la do- fe de quatre onces , avec deux onces de vin blanc , bûe aufh chaudement qu’on le peut, au commencement de la chaleur qui fuit le frifflon , guérit en une ou deux fois la fiévre intermittente , en aug- mentant la fueur, 6%. : P L'A/NEER Les Lentilles entrent dans le Cerat de Cynogloffo de Galien. Fe Pifum hortenfe majus flore fru&tuque al- BoC.B, 343. Pifum vulgatius majus Lob. ic. GS. Cicer arietinum Trag. 605. Pifa majora alba 1.B. Tom. II. pag. 299. Pi- feolus Cefalp. 131. XIII. Ï L y a plufieurs efpeces de Pois dont l'ufage eft plus ordinaire dans les alimens que dans les remedes , j'ai fait feulemenc ici mention de ce légume , parceque dans-un befoin on pourroit fubftituer fa farine à celle des Lupins & de la Vefce , toutes ces fortes de femences étant réfo- lutives & émollientes. Une légere décoc- tion de Pois eft laxative & adouciffante ; quelques -uns prétendent que les Pois appaifent la toux, & Tragus fourient qu'ils font utiles au Epilepriques. L’ex- périence nous apprend qu'ils font ven- teux ,; & contraires à ceux qui font fujets à la gravelle. A @. CT SCROPHULAIRE,Het- be du Siege, RESOLUTIV:ES 63 1.Scror hularia nodofa fœtida C.B.135. Scrophularia vulgaris & major I. B. Tom. PI. pag. 421. Scrophularia Dod, se. Cly- menum mas Gefn. Galeopfis Fuchf. Oci- maftrum alterum Trag. 18$. Millemorbia , Ficarie , Caffrangula , Ferraria quorum- dam. Grande Scrophulaire. 2. Scrophularia aquatica major C. B. 235. Scrophularia maxima radice fibrofa I. B. Tom. 1/1. pag. 4211. Betonica aqua- tilis Dod, $9. Ocimaffrum majus Trag. 185. Clymenum fæmina Gefn. Herbe du Sicge. L: premiere efpece fe trouve aflez ordinairement dans les bois ; mais la fe- conde eft plus commune au bord des ruifleaux & dans les Prés humides. On læppelle Herbe du Siege , parcequ'on prétend qu’au Siege de la Rochelle qui dura très longtems , on n’employoit à la fin pour toutes fortes de bleffures que cet- te plante accommodée de toutes façons. La racine , les feuilles & la femence de la grande Scrophulaire font en ufage ; mais particulierement la racine & les feuilles , qui font très Réfolurives & très Emol- lentes. Elles font aufli Déterfives & Vul- néraires , leur fac étant propre à nettoyer les ulceres , & ceux mêmes qui font carci- 64 PLANTES nomateux. On prépare un onguent avec les racines qu'on emploie avec fuccès . pour les tumeurs fcrophuleufes , pour les hémorroïdes & pour la galle : on fau- poudre aufli les parties affligces avec la poudre de ces racines , & on en fait pren- dre au malade le matin à jeun la dofe d’une dragme liée en bol , ou en conferve avec quelque firop apéritif. L'eau où les racines de Scrophulaire ont macëre pen- dant la nuit eft bonne pour les maladies dont nous venons de parler , fi on la boit en ptifane : on en fait auf une conferve. Sibaldi recommande l’onguent fuivanc pour les écrouelles : prenez panne de Porc une livre , fondez-la fur un feu mo- déré, puis y ajoutez parties égales de feuilles de Scrophulaire, de Langue de chien , d’Ortie morte & de Digitale ,ha- chées : laiflez-les cuire doucement jufqu’à ce que l’onguent foit d’un beau verd fon- cé ; alors pallez & y mêlez moitié pefant cire & réne , avec deux onces de Téré- benthine , & une once de verd-de-gris ;re- muez-le rout , & lui donnez confitence d'onguent un peu folide. Voici la maniere dont Tragus prefcrit la mérhode de faire l’onguent de Scrophu- laire. Tirez dans le mois de Mai le fac de toute la plante , confervez-le pendant une année dans un vaifleau bien bouché , RUES Oo LU Tr V ES 64 & le mèêlez enfuice avec parties égales d'huile & de cire neuve. Cet Auteur van- te beaucoup ce remede pour toutes fortes de galle & de gratelle , même pour celle qui approche de la lepre. Il recommande aufli l’eau diftillée de cette plante pour les boutons & pour les rougeurs du vifa- ge : fuivant cette méthode 1l faut mettre de l’huile fur le fuc pour le mieux confer- ver & l'empêcher de moifir. IÏy a une autre maniere de faire cet onguent , qui eft plus prompte. Prenez en Automne les racines de cette plante, pilez-les avec du beurre frais, & les mettez pendant quin- Ze jours à la cave dans un pot de grès bien bouché ; ou bien en digeftion au bain- marie dans une cucurbite de verre gar- nie de fon chapiteau , pendant trois jours feulement ; il faut enfuite le pañer par un linge , après l'avoir fait fondre, Ces onguens font excellens pour la goutte, les hémorroïdes & pour les dartres vives; on fait cependant prendre aux maladesla poudre des racines comme nous avons dir ci-deffus ; ou bien un verre de vin dans lequel la racine aura infufé pendant la nuir. Tragus aflure que la femence de Scrophulaire écrafée & prife à la dofe d'une dragme dans le vin , eft capable de tuer les vers; & que celle de la feconde efpece broyée & mêlée avec le miel en 66 Pr A N r&Ss confiftence d’emplâtre, & appliquée fur- le front , arrète les fluxions des yeux. L'Heérbe du Siege fe fubftitue à la gran- de Scrophulaire ; & a les mêmes vertus. La Screphulaire entre dans l’emplatre Diabotanum , & dans le Baume tran- quille. X V. P ETITE Scrophulaire , ou petite Che- lidoine. Chelidonia rotundi folia minor C.B.309. Scrophularia minor five Chelidonium mi- nus vulgo dicfum 1. B. Tom. III. pag. 468. Ranunculus vernus rotundifolius minor Inft. 286. Chelidonium minus Dod. 30, Ficaria , Hemorroidum Herba Offic. Ma- lacociffus minor Fuchf, Favagello Cefalp. 546. Strumea Plinu. L Es bois font remplis de cette Plante qui fleurit dès le Printemps. On lui attri- bue les mêmes vertus qu’à la précedente, fur-tout pour les hémorroïdes.Tragus en ordonne la poudre, le fuc & l’eau diftillée qu’il eftime pour les ulceres qui viennent au fondement. Céfalpin la loue pour les écrouelles, foit qu’on en faffe prendre la poudre mêlée avec un peu de miel, le matin à jeun, foit qu’on en bafline la par- RES O LUTTER 67 tie avec l’eau diftillée , ou qu’on la fafle boire au malade. Sylvaticus faifoit man- ger les racines, & Dodonée confeille de bafliner les hémorroïdes avec leur fuc mêlé avec du vin , ou avec l’urine du ma- lade. C’eft fort mal-à-propos qu'on y ap- plique auffi en forme de cataplafme , les racines pilées. Les hémorrhoïdes en font le plus fouvent très dansereufement fup- primées. LME H ERBE de S. Etienne, Solanifolia circea ditfa major C. B. 168. Circea Lutetiana Lob. ic. 1266. Ocimaf- crum verrucarium I, Bs Tom. Î1, 977. Her- ba divi Stephani Tab. ic. 730. [@ ETTE plante fe trouve dans les bois des environs de Paris & des montagnes ; elle eft réfolutive & anodine: on l’appli- que avec fuccès en cataplafme fur les hé- morroides , après l'avoir fait bouillir & réduire en une efpece de pulpe ; ou bien en fomentation,trempant des linges dans fa décoétion, & les apliquant fur la par- tie fouffrante ; j'en ai vü l’expérience. 63 P L'A Nes AVTIE O RTIE puante. Lamium maximum Sylvaticum fœtidum C. B. 231. Galeopfis five Urtica iners ma- gra fætidiffima 1. B. Tom. Ill. App. 853. Urrica Herculea Tab. ic. 536. Galeopfis procerior , fætida , fpicata 1nfi. 185. O N trouve aflez communément cette plante dans les bois humides & cou- verts; elle eft réfolutive , adouciffante & vulnéraire: on en fait une huile par infu- fion qui eft excellente pour la brülure & pour les bleffures des rendons. À la cam- pagne on fe fert avec fuccès de l’infufon de fes feuilles & de fes fleurs pour la co- lique néphrétique , pour les rumeurs fcrophuleufes , & pour la pleuréfe : on peut en préparer l'extrait pour s’en fervig pendant l’Hiver. XVIII. O RTIE MOfte, Szachis paluftris fœtida C.B. 136. Ga- leopfis anguffifolia fœtida 1. B. Tom. III. App. 854. Galeopfs paluftris Betonice folio Flore variegato Inft. 155. Clymenum minus Dal. Lugd. 1357. Sideritis Angli- ca ffrumofa radice Park. Raï Hifi. 563. ST RESOLUTIVES Go C ETTE Plante fe trouve dans les en- droits les plus humides des bois , & aux bords des rivieres : on peut la fubftituer à la précédente dont elle a les vertus. M. Rai l’eftime comme un vulnéraire des plus efficaces ; fur le témoignage de Gé. rard , qui rapporte qu'un Moiflonneur s'en gucrit une bleffure confidérable qu’il s'éroit faite à la jambe avec fa faulx: on peut l'appliquer fur les bleffures récen- tes , après l'avoir pilée & mêlée avec du fain-doux. Il ya des Auteurs qui enre- commandent le firop pour l’enrouement. Céfalpin fe fervoit de cette plante pour guérir la fievre tierce ; ce qui fuivant le mème Auteur , lui a fait donner le nom de Zertiola, On prétend qu'une poignée de cette plante broyée dans la main & appliquée fur le milieu du front, arrète les plus violens faignemens de nez, XIX, G, HARDON hémorroïdal , ou Char- don aux ânes. | Carduus vinearum repens fonchi folio C.B. 377. Carduus vulgatiffimus viarum Ger. Rau. Hifl.310.Carduus ferpens Llevi- caulis I.B.Tom.II pag.so.Circium arven- fe fenchi folio radice repente,çaule tuberofa 70 PLANTES Infi. 448. Carduus hemorroidalis Parifrens Jium. Ceanothos Theophrafhi Col. Pare. 1. P4g-'46. Lo. TE efpece de Chardon qui eft très commune dans les bleds & dans les bois , fe rencontre quelquefois la tige in- terrompue par des tubercules formées par les piquüres des infectes : l’on prétend que ces tubercules portées dans la poche, ou nouéces dans le coin de la chemife,gué- riffent les hémorroïdes ; c’eft ce qui m'a dérerrniné à placer cette plante dans cette Claffe : je n'ai jamais reconnu que ce re- mede ait fait un effet bien fenfible , on ne rifque rien de l'éprouver, 2. Carduus capite rotundo , tomentofo C. B 382, Carduus capite tomentofo I. B. Tom.Ill. $ 7. Carduus Eriocephalus Dod. 723- Cette efpece de Chardon n’eft pas fi commune que la précédente; on le trouve derriere les murs des villages, & au bord des chemins. Borel aflure que fon fuc ou {es feuilles pilées , guériflent le cancer du nez & des mamimelles ; cer Auteur l’ap- pelle Onopordon ; 1 recommande de l’ap- pliquer fouvent fur ces parties. Ce Char- don eft plus réfolutif que le précédent. RESOLUTIVES 73 X X. R ACINE Vierge, Sceau de Notre- Dame, Racine de femme battue. Bryonia levis, five nigra racemofa C.B. 297. Vitis nigra quibufdam, five Tamnus Plinii folio cyclaminis. I. B. Tom. 11, pag. 47. Vans Sylvejtris Dod. 401. Tamnus racemofa Flore luteo pallefcente Inf£. 103. SigillumB. Marie Officin. Rai Hiff. 660. O N trouve aflez communément cetre plante dans les bois. Sa racine eft très Réfolutive & Vulnéraire ; fon ufage eft familier parmi le Peuple pour les con- tufñons & les meurtriflures , qu’elle diffi- _ pe en peu de temps. Pour cela on ratifle cette racine ou on l'écrafe , & on Fappli- en cataplafme fur la partie meurtrie. J'ai fouvent fait d’heureufes expériences de cette racine fraîche ainfi ratiflée & appli- quée comme du coton fur des meurtrif- fures violentes , à la fuite d’une chüûte ou d’un coup , fur-tout au vifage. M. Rai affure que la poudre des racines mêlée avec la fiente de Vache & le vinaigre, forme un cataplafme admirable pour les » douleurs de la Goutte. Lobel prérend que ü : gerte plante eft crès Apéritive , & poulie 72 PLANTES avec violence le fable & les urines , aufli- bien que les ordinaires des femmes.Quel- que Auteurs la croient Béchique , & pro- pre à divifer la lymphe épaiflie dans les ronches du Poulmon : & par confé- quent utile dans l'afthme & dans quel- ques maladies de cette partie. | La Racine Vierge entre dans la Hs de Baudron pour les defcentes des en- fans & dans l’'Emplatre Diabotanum de Blondel, XXI. P ETITE Lizet, ou Lizeron. Convolyulus minor arvenfis Flore rofeo C. B. 295. Helxine Ciffampelos multis , Jive convolyulus minor 1. B. Tom. 11. 1 57. Smilax Levis miror Dod. 393. O N trouve au bord des chemins & dansles rerres labourables cette efpece de Lizeron qui trace beaucoup. MM. Tour- nefort & Garidel affurent que les Payfans de Provence l’emploient comme vulné- raire , en l’appliquant extérieurement ;, après l'avoir pilée entre deux cailloux. M. Tournefort doute quil foit purgatif ; & d’autres foutiennent qu'il eft plus réfo- lutif que l’efpece dont nous avons parlé dans la Clale des Purgatifs ,aun°.xxvi. Emmanuel RESOLUTIVES 7; Emmanuel Konig rapporte même que cette Plante eft anodine & déterfive, & que fa décoétion eft utile dans la colique : cer Auteur ajoute que fes fleurs cuites dans l'huile appaifent les douleurs de la Goutte, en graiflant la partie fouffrante avec cetre drogue, ; XXII. P. STEL fauvage. Tfatis Sylveflris vel anguflifolia C. B. 113. {fous five Glaflum fpontaneum 1. B. Tom. IL. 909. 1fatis Sylyeftris Dod. 79: D ANS lesterres féches & fablonneu: fes cette plante n'eft pas rare; l'efpece qu'on cultive dans certains endroits du Royaume pour les teintures, n’en differe que par la culture. Le Pafte] pilé & ap- pliqué extérieurement fur les tumeurs, eff un des plus puiffans réfolutifs : l’infufion de fes feuilles fair pouffer la petite vérole, & les Payfans de Provence s’en fervent pour guérir la jaunifle. Wedel, fameux Médecin de Genes , en a tiré du fel vola- til par la feule fermentation , & fans le fecours du feu. | s | p Tom.Il. 2, Par. D 74 P'L1 A N FES PLANTES RESOLUTIVES, qui font rapportées dans d’autres Claffes. LL Cigüe cuite dans du lait, & en cataplafme , ou l'emplatre auquel elle a donné le nom, réfout les tumeurs , mè- me celles qui ont de la difpofition à de- venir fchirreufes. Voyez ci-après la Ciaf- fe des Plantes Affoupiflantes. Le Pois chiche mis en poudre , fournit une forte de farine qu'on peut fubftituer à celle de l’Orobe pour les cataplafmes réfolutifs. Voyez ci-devant la Clafe des Plantes Apéritives. | La Camomilleen poudre entre dans la plûpart des compofirionsréfolutives, auf- fi-bien que le Mélilot & la femence de Carvi, celle d’Aneth & quelques autres. Voyez ci-devant ka Claffe des Plantes Carminatives. Saffran.Ses fleursen poudre fe mêlen affez ordinairement avec la mie de pain, Je lait, & les jaunes d'œufs dans les ca. taplafmes émolliens & réfolutifs , fur- £out pour appaifer l’infammation. Voyez Ja Claffe des Plantes Hyftériques. : Marrube. Le noir & le blanc amortis fur la pêle chaude,ou bouillis dans l’eau ;, RUES © Lu Tru veis., Ÿs & appliqués chaudement fur les tu- meurs ont la propriété de les réfoudre lorfqu’elles font naïffantes. Voyez la mè- me Claife. | La Perlcaire en fomentation eft très utile pour difiper & réfoudre les bouffi£ fures & lesenflures des jambes; j'en ai vû des effets merveilleux. Voyez ci-devanc la Claffle des Plantes Vulnéraires Dé teriives. Le Soucy fauvage,pris en ptifane pen- dant un efpace de temps un peu fuivi, contribue beaucoup à la guérifon des écrouelles & des autres tumeurs de cette nature. Voyez ci-devant la Clafle des Plagres Hyftériques. Le Sureau & l’Yeble. Leurs feuilles échauffées & mifes en cataplafine fur les tumeurs & boufhffures , les diflipent affez heureufement. Voyez ci-devant la Claffe des Plantes Purgatives. Bardane. Ses feuilles pilées & échauf- fées, mifes en cataplafime fur lestumeurs, particulierement fur celles des jointures, les refolvent en peu de tems ; j'en ai vü plufieurs expériences. Voyez ci-devant la Clafle des Plantes Apéritives. La plüpart des Plantes Emollientes font Réfolutives, comme je l’ai dit ci-devant. Plufeurs Plantes de la Claffe fuivante ont aufli La propricté de réfoudre les tu- D ij 16 Pr A N Ts meurs & d'appaifer l’inflammation , en. tr'autres , la Morelle , la Jufquiame , &c. Voyez la Claffe des Plantes Afoupiffantes & Anodines, Prefque toutes les Gommes étrangeres, comme l’'Ammoniac , le Galbanum , l'O- poponax , & les autres font Réfoluti< ves, & entrent dans la plüpartdes em- plätres. | Ê ee OE à j Ÿ > v CCC: Ve CCC CCE LUCE CAAF FAT AA AA TAF AA AAETAT. Ji > 4 % 30 7 Jv x iv > | QUATRIEME CLASSE. DESPLANTES ANODINES ET ASSOUPISSANTES: 1 £ s remedes qui calment les douleurs s'appellent Anodins ; & ceux qui pro- voquent le fommeil, Affoupiffants , Hyp- noriques , ou Narcoriques. On range dans la Claffe de ces Plantes , à côté du Pavor & de l’'Opiumqui en eft l'extrait , la Cigüe , les Solanum , la Belladona , le Stramonium & les autres Plantes , à qui l'on croit la vertu calmante & affoupiffan- te. Mais eft-il bien vrai que toutes ces Plantes ne differententr'elles que du plus au moins, qu'elles fonts compofées des mêmes principes, & qu’elles agiffent fur le fang de la même maniere Ce n’eft pas toujours à l’Analyfe Chimique qu'il fau- droit s’en rapporter fur les principes des corps. Il y a déjà quelque-tems qu'on fait à quoi s’en tenir fur l’infidélité de cette voie pour connoïtre la plüpart des Mix- tes & fur-rout les Végétaux. L’Analyfe détruit & diflippe ce qui fouvent confti- tue la vertu d’une Plante. Les Eaux diftil- lées des Plantes , pour la plus grande par- D üj 73 PLANTES tie, font au-deflous de l’eau de Riviere ltrée. Le feu eft quelquefois créateur de principes qui n’exifloient pas avant qu’un Mixte für foumis à fon action. Il eft donc plus convenable de ne raifonner fur les Végétaux , que d’après les faits & l’expé- rience, & dans ce cas on auroït grand rort de penfer que l'Opium & la Cigüe , la Belladona &c. aient les mêmes vertus, Les Prètres Esyptiens & ceux d'Athènes avoient trouvé dans l’ufage fuivi de la © Cigüe , un moyen für de dompter & d’é- teindre une pafñlion que les Orientaux excitent & réveillent avec l’'Opium. J'ai bien fouvent vü de mauvais effets de FOpium imprudemment adminiftré ; ja- mais je n'ai obfervé qu’il donnât des mouvemens épileptiques, des vomifle- mens convulfifs , des contractions de nerfs effrayantes , telles que celles que procurent la Cigüe aquatique & le So/a- num Maniacum. On s’accoutume volon- - tiers à lOpium , & mème on ne s’y ac- coutume que trop. Tous les Peuples nom- breux qui fuivent la Loi de Mahomet, ufent affiduement de l’'Opium pour fe dé- dommager du vin & de l’eau-de-vie qui leur font interdits. Voudroien®#ñls le remplacer par la Cigüe, le Stramonium , les Solanum &c 2 Ces Plantes different donc entr’elles ASSOUPISSANTES. 79 & ne peuvent fe fubftituer les unes aux autres, ainfrque les Amers, les Apéritifs, les Antuifcorbuuiqués &c. On ne doit donc fe {ervir de la Cigüe, de la Man- dragore, du Stramonium , de la Bella- dona &c. qu’extérieurement. Je n’ignore pas cependant que Galien, d'après quel- ques Anciens Médecins , n’ait voulu em- ployer la racme de Jufquiame , celle de Cigüe, ainf que la racine & l'écorce de Mandragore. Je. fais encore que depuis quelque tems , d’après un célébre Méde- cin de Gtoningue on propofe dans le craitement du cancer & de certaines obf- tructions Schirreufes, l’ufage des feuilles feches de Belladona en infufñon , à une dofe fi modique à la vérité, & avec tant de prudence & de précaurions,qu'on peut prendre ce reméde fans effroi : mais je n’apprends pas qu'il ait fouvent réuffi, & je fais à n’en pas douter, l'ayant employé, u’1l occalonne toujours une grande f£- cherefle de Ja bouche & du gofñer, une foif infupportable, fouvent des vertiges ; des-chaleurs d’entrailles violentes, des foiblefles qui effraient & qui en rebutent les malades. Je fuis plus difpofé à croire que la Ci- pue remplira les indications du Méde- cin de Groningue. J’en ai donné, & quoi- que jufqu'à préfent c’ait été fans beau- Div 0 PLANTES coup de fuccès, du moins je n’en ai éprou- vé aucune efpece d'accident. Ainf per- mis aux Médecins d'employer ces fortes de remedes, pourvu qu'ils les donnent eux mêmes, & qu’ils ne perdent pas de vue le malade pendant leur action. Car enfin l’'Opium même, fi juftement chéri de la plus grande partie des Médecins &c des malades , dont l’ufage prudemment dirigé n'a jamais été fuivi d’accidens fâcheux , & qui eft au contraire le fecours le plus afluré dans les maladies de dou- leur &:d'irritation, ainfi que dans celles qui fonr longues & incurables , ce reme- de , difons-le, exige une grande habi- Jeté de la part du Médecin qui le con- feille ; il faut qu'il n’y ait ni trop de fié- vre ni trop de plénitude , ni cependant trop de foibleife ou d’inanition ; il faut craindre d’arrèter ou même de rallenrir quelque évacuation naturelle devenue néceffaire. En effet , fi l’'Opium augmen- te la fueur, on prétend qu’il diminue la fecrétion de l’urine. S'il donne au fang plus de fluidité & d'activité , donné mal- à-propos & à trop forte dofe , il retarde le mouvement de la bile , il engorge les vifceres, embarraffe le cerveau , fufpend le cours des efprits , engourditles nerfs, & fuivant la différence des trempéramens, occafionne quelquefois une variété d’ac- ASSOUPISSANTES. Sr cidens finguliers. Cependant quelque dofe qu’un malade en prenne, en eut-il prisaflez pour s'empoilonner, le fac de Ci- cron eft un fecours très prompt, qui effa= ce comme par enchantement , jufqu’aux moindres veftiges des accidens que la plus forte dofe d'Opium auroit occafion- nés. Je doute fort que le fuc de Citron foit autant le contre-poifon de la Cigüe, du Stramonium, de la Belladona &c. Et d’après Wepfer , je crois qu'il n’y a que les Emériques prompts qui puiffenc guérir les perfonnes empoifonnées par a Cigüe. Cet Auteur dans fon favant Traité de Cicuté Aquaticä , rapporte l’hiftoire de plufeurs enfans qui avoient mangé des racines de la Cigüe d’eau. Deux mou- rurent dans les convullions , fans avoir pu vomir : cinq guérirent parcequ'ils avoient rejetté les racines qu’ils avoienc mangées. Un feprieme fut plus prompte- ment guéri que les autres , parceque fon pere avoit eu la préfence d'efprit de lui faire avaler de force une infufñon de Ta- bac à fumer. Les autres avoient vomi avec de lasT'hériaque délayée dans du vinai- gre. On ne dira pas que la Thériaque & le Tabac foient Antidotes de l'Opium. Mais obfervons de plus près , & com- parons entr'eux les effets de l’'Opium pris à grande dofe , & ceux de la Cigue. L'O- D v 82 P' LA N T'ES pium affez ordinairement agit comme le vin : pris fans ménagement , le pouls s’é- leve , les arteres fe gonfient , le fans fe rarefe,le tête s’embarrafle,le fommeil fai- fit involontairement, & 1l eftplus pro- fond & plus long , à proportion de la dofe plus ou moins forte de l'Opium qui a été pris. Il arrive néanmoins quelque- fois fur-tout aux tempéramens bilieux , que loin de les faire dormir, leur raifon fe trouble, ils s’agitent, 1ls entrent en fureur,tant que dure l’action de l’Opium, ils deviennent infenfbles aux coups. On fait que les Turcs, prêts d’aller au com- bat , prennent une forte dofe de ce re- mede qui, dit-on , leur donne un coura- ge & des forces bien au-deflus de celles que procure l’eau-de-vie à nos foldats. Si par quelque accident malheureux on a pris de Ja Cigüe, fur-tout de la Ci- güeaquatique, qui eft plus violente que la Cigüe ordinaire , le poifon agit très promptement. Celui quien a pris tombe à terre fans connoiflance & en convul- fion. Si la violence des mouvemens le force à fe relever , c’eft pour aller xetom- ber avec des convulfions plus fortes , & aufli violentes que celles des Epilepui- ques. Les yeux, la bouche, l’eftomach fur- tout font dans une contraétion que l’hom- me le plus vigoureux ne pourroit ni arré- ASSOUPISSANTSS MB; ter, ni contenir dans un enfant de huit ans. L'Opium pris à la plus grande dofe n'océafionne rien qui rellemble le moins du monde aux effets de la Cigüe , dont Wepfer nous à laïflé une fi effrayante defcription. J'ai vu plufieurs perfonnes qui par imprudence avoient pris trop d'Opium ; une entr’autres , après un af- foupiffement très long , dont je l'avois tirée à force de jus de Citron , tomba dans un délire agréable, fans agitation, fans mouvement & répondant toujours, les yeux fermés, à la converfarion qui fe fai- {oit autour d'elle, Elle ne fentoitaucune- ment la grande acidité du jus de Citron, que je lui faifois avaler à forte dofe & fans fucre, & prérendoit que c’étoit du doucereux orgeat. L'Opium & la Cigüe -n'ont donc pas les mêmesiprincipes ; n’a- giffent pas fur le fang & fur les nerfs de la même maniere , n'ont pas, je crois , les mêmes Antidores ; & c'eft tout ce que nous voulions prouver. Le tems nous en apprendra davantage, puifqu’enfin quel- ques Médecins zelés prennent fagement le parti d’abandoner la Théorie purement Syftémarique, pour ne s'attacher qu’à l’ex- périence , à l’obfervation, à l’étude de la nature , aux effets des remedes & à leur maniere d'agir fur nos humeurs, D vj 84 u «PL A N TuE-S Pivue "ds 1. Papaver hortenfe femine albo , fari- yum Diofcoridis , album Plinio C. B.170. Papayer album I. B Tom. IIL. pag. 390. Papaver album fativum Lob. ic. 272. Pa- vor blanc. 2. Papaver hortenfe nigro femine Syl- yetre Diofto;idis, nigrum Plimo C. B. 170. Papaver nigrum fativum Dod, 445, Pavot noir. O N éleve le Pavot dans les Parterres. Entre les Plantes Narcotiques , 1l n’y en a point qui foit plus en ufage. La partie de la: plante qu'on emploie ordinaire- ment, eft la cère, ou certe capfule qui renferme les femences. Ces femences ne font point capables de faire dormir, mais feulement d’adoucir & d'épaifhr le fang, comme peuvent faire les femences rafraichiflantes , avec lefquelles on les mêle dans les émulfions à peu près à la même dofe, En Italie les femmes les mangent à poignées , & fur-tour à Genes, où on les couvre de fucre : Il n’en eft pas de même des cêres, 1l feroit dargereux d'en trop prendre. On appelle la fem.ence ASSOUPISSANTES. S$ de Pavot blanc æillette : on préfere les rètes du Pavot blanc qui font ovales , à celles du noir , qui font rondes & plus petites. On les rompt par morceaux , & on en fait bouillir une dans chopine d’eau pour les lavemens anodins qu'on donne dans la Dyffenterie, dans les tranchées douloureufes de la colique néphrétique, & dans les autres maladies du bas-ventre, où 11 y a irritation. On en fait bouillir trois ou quatre dans un chauderon plein d’eau , dans lequel on fait mettre les jam-- bes des malades auxquels on n’ofe pas don- ner intérieurement le Pavot : ce petit bain leur provoque un doux fommeil ; j'en at vü des experiences. L’ufage intérieur du Pavot eft délicat & demande beaucoup de circonfpection ; la préparation la plus ordinaire , eft le firop qu'on appelle Diacode , ou firop de Pavot fimple de Mefué , qui fe fait ainfi. Prenez deux livres de rères de Pavot blanc prefque meures, & ure livre de celles de Pavot noir ; coupez-les par mor- ceaux, & les mettez dans un vaiffeau de terre verniflé : verfez deflus fepr ou huit hvres d’eau bouillante ; & après l'avoir bouché, laiflez-le fur les cendres chau- des pendant vingt-quatre heures ; faites bouillir enfuite pendant un quart d’heu- re, pañlez & coulez la liqueur avec ex« 86 PLANTES preflion , ajoutez deux-livres de fucre que vous ferez cuire en confftence de firop. La dofe de ce firop eft depuis demie-on- ce jufqu’à une.once ; on l’ordonne avec fuccès dans la roux violente & opiniâtre, dans les tranchées de la colique venreufe & néphrétique, fur-tout avec partie évake d'huile d'amandes douces , dans la Dyf- fenterie , le tenefme , dans le flux immo- déré des menftrues & des hémorroïdes , lorfqu’il eft à propos de les arrèrer; car aux femmes en couche & à celles qui font dans le temps de leurs regles , 1l faut le défendre. Ce firop eft aufli très utile pour appaifer les douleurs du rhumatif- me & de la goutte fciarique. Le Diacode de Galien fe faifoit ainfi, Prenez dix rèces de Pavor, laHlez-les ma- cérer fur les cendres chaudes pendant vingt-quatre heures dans une fufhfante quantité d’eau ; farres-lescuire jufqu'à ce qu'elles fuient molles; pour en tirer le fuc qu’on réduit en confiftence d’Elec- tuaire avec le fucre ou le réfiné. Ii et néceflaire de remarquer que le firop de Pavot excite quelquefois le vo- miflement , à moins qu'on n'ait la précau- tion de ne point donner d'aliment au malade deux heures devant de le pren- dre & deux heures aprés l'avoir pris. Ce firop eft contraire à ceux qui font fujers ASSOUPISSANTES, 87 aux vapeurs & à la migraine , auxquels 1l caufe des étourdiffemens , des naufées, & augmente leurs vapeurs. Les fleurs de Pavot peuvent s’employer en infufion comme le The, dans les prifanes pecto- rales , dans l’enrouement, la toux , le crachement de fang , la pleuréfie, &c. On en mer une pincée fur huit onces de liqueur :on peut aufli faire bouillir une tère de Pavor blanc ; coupée par mor- ceaux fur deux livres d’eau dans les pti- fanes qu’on ordonne pourles mêmes ma- ladies. Pour le Diacode compofé, Mefué jor- gnoit à chaque livre de Diacode fimple un gros d’'Acacia , autant d'Hypocifte, de Myrrhe , de Saffran , & de Balauftes, avec demi-once de Trochifques de Ram- no. Quelques - uns ajoutent au firop de Pavot , les graines de Laitue, les Jujubes, les femences de Mauve & de Coing, la Régliffe & les feuilles de Capillaires. Lesgraines de Pavot blancentrent dans le firop de Jujubes de Mefué ; dans la poudre Diarrhodon A bbatis , dans la pou- dre Diatragacant froide, dans le Reguies Myrepfi, le Philonium Perficum de M&- fué , däns les Trochifques d’Alkekenge du même, & dans ceux de Gordon, On emploie les têres de Pavot dans le Martiatum , & dans le Baume tranquille, ‘ 85 PLANTES & les feuilles dans le Populeum. Querce- tan croit que le Pavor qu'on cultive à Nifmes vaut celui du Levant, dont la re- colte fe fait dans la Galatie & la Caro- mantie. | L'Opium qu'on nous apporte préfen- tement de Turquie n’eft pas fi pur que ce- lui des Anciens appellé Opium Thebai- cum , parcequ’il venoit de Thébes ; le nôtre eft leur Meconium ; c’eft-à-dire le fuc tiré par expreflion des têtes & des feuilles des Pavots, que les Turcs fe- ment dans leurs campagnes en quantité ; ce fuc réduit en extrait par lévapora- tion, nous eft envoyé en pains de diffé- rentes groffeurs couverts des feuilles mê- mes de la Plante. Comme cet extrait eft rempli de faletés , 1l a befoin de prépara- tion, après laquelle on l'appelle Leuda- zum. Nous avons dans les Difpenfaires plufeurs manieres de purifier lOpium ; les uns ajoutent à la diffolution tant de drogues différenres , aromatiques , ou autres, que c'eft plutôt un Ele“tuaire qu'un extrair, Les autres , perfuadés qu’il y a dans l'Opium un foufre & un fel qu'il faut également difloudre & féparer de beaucoup de rerre qui les enveloppe , emploient un menftrue aqueux , tel que l'eau de pluie , & un fpiritueux , comme Vefprit-de-vin, Quelques-uns font con- ASSOUPISSANTES So fifter toute la correction de l'Opium , dans une lotion & une difflolution tant de fois réiérée, qu'il n’y refte prefque pus de certe odeur défagréable qui lui €ft particuliere. Enfin il y en a qui fans tant de façons, le metrent en digeltion dans le vin blanc, ou mieux encore dans de l’eau, à feu doux pendant trois ou quatre jours, en y ajoutant du fel de Tartre environ un feizieme du poids de POpium. Ces deux dernieres prépara- tions me paroiffent les plus fimpies & les meilleures , après lefuelles on peut em- ployer l’'Opium , depuis un quart de grain jufqu'à un grain, ou plus s’il eft néceifai- re , & avec les précautions dont j'ai parlé ci-deffus, L’Opium entre dans la Thériaque & dans le Mithridat. ” Nous n'avons point en France l'Opium en larme, qui coule par incifion de la tête des Pavots dans l'Orient ; les Turcs le gardent pour eux, & en font leur ufage ordinaire ; car cette précieufe Réfine n’a pas befoin de préparation. On fait avec nos Pavots , une efpece d'extrait qui ap- proche des vertus du Meconium , & dont on peut donner double dofe ; la meilleure maniere de le préparer, eft de concaffer les tères des Pavots blancs ou noirs : après en avoir féparé les femences on les CIS PLANTES met en digeftion pendant huit jours fur les cendres chaudes où dans une éruve ; dans du vin blanc, ou daus fufhfanté quantité de leflive ordinaire ; on ajouté au vin blanc un peu de fel de Tartre : on pale cette infufion avec une forte ex- preflion , on la cuit enfuite en confiftence d'extrait. Le Laudanum liquide , on les gouttes anodines , ne font autre chofe qu’une difolution du Laudanum dans l’eau-de- vie ou dans l’efprit-de-vin, qu'on ordon- ne depuis dix gouttes, jufqu'a vingt : cette préparation n’eft pas fi affoupiflante que le Laudanum folide. J'ai été obligé de m'érendre dans cet article , au-delà des bornes d’un abréoé : la matiere eft d’un ufage fi familier , que j'ai cru le devoir faire pour l'intérêt public. II. PONARRE H. NNEBANE, Jufquiame. Hyoftiamus vulgaris vel niger C. B. 169. Hyofciamus vulgaris I. B.Tom.111. P28. 627. Raü. Hif. pag. 711. Hyo/cia- mus niger Dod. 450. Apoilinaris Cord. Faba fuilla vel porcina , Dens caballinus quorwmdam. | Jufquiame eft commune dans les terres incultes & au bord des chemins. .ASSOUPISSANTES, . 91 L'ufage des feuilles de cette Plante eft pernicieux quand il eft intérieur , fa fe- mence ne left pas tant. Hælideus la re- commande pour le crachément de fang, en la mêlant avec la conferve de Rofes, Quelques-uns la font brüler fur une pelle chaude , & font recevoir cette fumée dans la bouche de ceux qui ont mal aux dents, parle moyen d’un entonnoir renverfé, dont le bout du tuyau s'applique près de la racine de la dent ogâtée. Tragus aflure que le fuc de Jufquiame , ou l’huile faite par infufion avec fes graines, guérit la douleur d'oreille, fi on les feringue dans cette partie, La racine de Jufquiame n’eft pas toujours à rejetter ; il y a des noutri- - ces qui la coupent par morceaux & les font fécher après les avoir enfilés; elles en font des colliers qu’elles mettentau col des enfans pour les empêcher de crier , & calmer la douleur des dents ; mais fi ce topique réuffit quelquefois , il demande des précautions ; car comme les enfans portent à leur bouche tout ce qui fe ren- contre fous leurs mains, s'ils machotent quelques morceaux de certeracine, ils en feroient fort incommodés, & peut-être empoifonnés. On à vû arriver plufeurs accidens à l’occafion de cette Plante , la- quelle ayant été prife par inadvertence Ou par ignorance , a caufé des tranchées 92 PLANTES douloureufes fuivies de Flux dyffente- riques,desmouvemensconvulfifs,des fyn- copes , des pertes de vue & de fenriment, des affections foporeufes & léchargiques , & plufeurs autres effets très pernicieux. L'ufage extérieur de la Jufquiame n'eft pas de même, car on l’emploie urilement en cataplafme bouilli dans le lait & ap- pliqué fur les endroits affligés de la Gout- te. Les feuilles amorties ou cuites fous la braife & miles fur les mammelles font paller le lait. Taberna-Montanus mêle avec le vin, les graines pilées pour les ap- pliquer en cataplafme fur le fein des nouvelles accouchées. Pour réfoudre les rumeurs on emploie la Jufquiame dans les cataplafmes ano- dins ; par exemple on fait bouillir dans une certaine quantité de lait, deux poi- gnées de cette Plante , autant de celle de Mandragore & de Morelle , une once de graine de Jufquiame & de Pavot:on pale le tout par un linge , & ony ajoute un. jaune d'œuf avec un peu de Saffran. Ce cataplafme eft excellent pour la faufle Efquinancie. Clufius confeille pout concilier le fommeil, la graine de Jufquiame , avec celle de Pavot , pilées & mêlées enfem- ble & appliquées far le front. On tire aufñi de la femence de Jufquiame , une huile ASSOUPISSANTES, 97 excellente qui eft très anodine. Gafpar Hoffinan aflure que fi on en frotte les tempes, elle procure le fommeil , & cal- me les douleurs dans les parties qui en font affligées, Voici une efpece d'huile ou de baume tranquille , qui m’a été communiqué pat un de mes amis, comme un fecret de famille , dont j'ai vü des effets furpre- nants dans l’Efquinancie & dans les maux de gorvse ; on en sraifle avec une plume fine les glandes de la gorge, après une ou deux faignées ; cette onction réitérée de deux en deux heures avance la fuppu- ration, qui n'arrive fouvent que le neu+ vieme jour, & guérit en trois jours une maladie des plus dangereufes, Prenez égale quantité de feuilles de Jufquiame , de Langue de chien & de feuilles de Nicotiane verres , de chacune une livre, faites les bouillir dans trois pintes de vin , jufqu’à la réduction du tiers environ , en preffanc bien les her- bes ; joignez à ce fuc autant de bonne huile d'olive, faires bouillir le tout fur un feu doux, jufqu’à ce qu’il foit réduit à la moitié, prenant garde que la poêle où on le fait ne fe noircille au fond, & ne brûle l'huile. Verfez enfuire votre huile doucement dans une terrine. On grattera ce que l'on pourra de ce qui fera refté au 94 PLANTES | fond de la poële, qu’on mêlera avec l’hui- le de la terrine & on la laiflera réfroidir enfuite. On verfera cette huile douce- ment & à clair dans des bouteilles, & ce qui fera refté au fond de plus épais, on en fera une efpece d’emplâtre , avec par- ties égales de Cire jaune, qu’on fera fon- die fur le feu, en la mêlant exactement avec le marc de l'huile. On en formera enfuite une mafle d’emplatre qui eft fort réfolurif. Certe huile n’eft pas feulement réfolu- vive & très anodine , elle eft aufli vulné- raire & très utile dans les plaies & dans les ulceres, j'en ai même vü de bons effets pour le rhumatifme & les douleurs de la fciatique. Celle qui eft tirée par ex- preflion des graines de Jufquiame, de Mandragore., de Morelle & de Pavot, a les mèmes vertus. | On expofe les mains & les pieds affli- gés des engelures, à la fumée de la Juf- quiame , après quoi on prefle les doigts ; & l’on en fait fortir la lymphe épaifle : ainf cettePlante eft anodine & réfolutive. Elle entre dans l’Onguent Populeum. É Ses femences font employées dans le Requies Myrepfi, dans le Philonium Ro- manum de Nicolas d'Alexandrie , dans la Tryphera-magna du même, dans les Pilules de Cynoglofle de Méfue, & ASSOUPISSANTES, s dans les Trochifques d'Alkekenge. Lune 1. Phellandrium Officin. Zrft. R. H. 306. Boerh. ind. 4. 56. Phellandrium vel Cicutaria aquatica quorumdam. 1, B. III. 183. Phellandrium Raiïi Syrop. 111. 215$. Cicutaria palufiris Ger, 905$. Raii Hifi. I. 452. Cicutaria paluffris teruifolia Park. Theat. 933. C,. B. Pin. 161. Cigüe aquatique. JIT. - 2. Cicuta major. C. B, 160. Cicuea Dod, 161. I. B. Tom. LIT. Part. II. pag. 175$: Cicutaria vulgaris Claf. Hip. 200, Trag. 474. Grande Cigue. 3. Cicuta minor Perrofelino fimilisC, B. 160, Cicutaria Apiüi folio I. B. Tom. III. Part. IE pag. 179. Cicutaria fatua Lob. ic. 280. Petrofelins viium Trag. 459, Perire Cigüe, | L À Cigüe eft regardée comme un poi- fon. Mais les trois efpeces que nous ve- nons d'indiquer ne le font pas au même dégré. La Cigüe aquatique nommée Phellandrium left infiniment plus que les deux autres, & je ñe crois pas que e6 PLANTES jamais on hazarde d’en donner intérieu- rement. Les deux dernieres efpeces ont beaucoup plus de force lorfqu'elles fonc dans leur dégré de maturité , que lorf- qu'elles font encore jeunes. Leur odeur pénétrante, portant au cœur & à la tête tout à la fois, avertit aflez qu'il ne faut pas les confondre avec la grande efpece de cerfeuil , & le perfl avec lefquels elles ont quelque reffemblance. Les Animaux même font avertis de s’en éloigner par leur inftinét qui n'eft prefque que l'o- dorat très fin & crès fubril. Ce n’eft pas néanmoins d’aujourd'huy que quelques Auteurs ont propofé inté- _ tieurement l'ufage de la grande Cigüe. Outre Pline, Galien & Vanheimont , M. Renéaume Médecin de Blois, qui vivoit à la fin du dernier fiecle, & qui avoir fait fon étude particuliere des vertus des Plantes, aflure dans fes obfervations , qu'on peut ufer intérieurement de la raci- ne de Cigüe pour réfoudre les Schirres du Foie , de la Ratte, & du Pancréas, à la dofe d'un fcrupule, & même plus, foit en fubftance , foi en itfufion. M. Storck Médecin , & célebre Praticien de Vienne en Autriche , vient de donner au Public, un Recueil d’obfervarions habilement faites fur l’ufage de la Cigüe, prife inté- rieurement en extrait & en fubftance. Frédéric ASSOUPISSANTES 97 Frédéric Hoffman dans la Pharmacopée de Schroder , avoit déja confeillé l’ufage de la racine de Cigüe dans le Scorbut. En effet, le Scorbut dépend fouvent d’ob- ftructions dans les vifceres du bas-ven- tre els que le Foie , la Ratte, & le Pan- créas. La Cigüe ne peut donc plus être regar- dée comme un poifon froid , mais comme un remede cordial , atténuant , réfolutif, Il ne conviendroit pas dans les obftruc- tions, s’il n’'augmentoit pas la circulation du fang , s’il n'en procuroit pas davanta- ge la fluidité, s’il n'en dérerminoir pas une fonte plus grande dans les couloirs où il étoit en concrétion. On doit conclurre de ces différentes ob- fervations que nous ne fommes pas en- core parfaitement inftruits fur la nature des différents calmants & narcotiques, & qu’on ne peut n1 les confondre ni les fubftituer les uns aux autres : mais ileft du moins certain par l’expérience, que la grande Cigüe , telle qu'on la trouve com- munément dans les terres grafles & hu- mides, eft un des meïlleurs remedes dont on puifle ufer extérieurement & même intérieurement (fi l’on en croit M. Storck) comme calmant, & comme réfo- lutif dans les Schirres ; les loupes &c. Elle entre dans l’emplatre D'abota- Tom. II. 2, Pare, 8 PLANTES num, excellent réfolurif : elle a donné le nom à l’emplâtre de Cigüe qui eft un bon fondant pour les tumeurs du Foie , de la Rare & du Mézentere, Je l'ai fouvent appliqué avec fuccès fur la région épigaftrique pour des lenreurs dans la digeftion , pour des maux d'Eftomach, our la maladie qu’on appelle le Fer chaud , & je le faifois renouveler au moins tous les huit jours. D’après les ob- fervations de M. Storck, on peut fe fervir avec confiance de l'extrait de Cigüe dans plufieurs maladies Chroniques fi rébelles à route efpece de traitement. Les feuilles de Cigüe fur-tout de la deu xiéme efpece appellée Cicura major, amorties & échauffées, s'appliquent fur Ja Rarte & fur les autres parties gonflées, On les fait bouillir avec le lait, pour mettre fur les hémorroïdes externes & enflammées. Pour les duretés du fein, celles même qui font foupçonnées d’être carcinomateufes , on applique avec fuc- cès les feuilles de Cigüe pilées avec l’uri- ne ou l’huile de Cappres, Un cataplafme de feuilles de Ci ci pHées avec quelques Hmaçons , & mélées avec les quatre fari- nes réfolutives , eft bon dans l’ensorge- ment inflammatoire du Scrotum , pour la Goutte & la Sciarique. Je ne puis finir l'article de Cigüe, fans parler de la mort de Socrate, qu'on croit | » ASSOUPISSANTES 99 devoir lui attribuer. Platon qui eft entré dans un aflez grand détail fur la fin tragi- que de ce grand Philofophe, dit qu'après le breuvage pris, il fentic de la péfanteur aux cuifles , fe coucha, fut faifi de froid , & d'infenfbilité qui bientôt le gagna au cœur ; on le couvrit , & Criton lui ferma les yeux. Il y a bien de l'apparence que ce n'étoit ni la Cigüe n1 l’'Opium , mais un breuvage compofé dont nous ignoronsles ingrédiens. Ce qu’il y a de fingulier , c’eft que celui qui lui avoit apporté le poifon , l'avoitaverti que lorfqu’il agiroit, 1l fen- tiroitune forte douleur aux cuiffes, qu’à- lors il falloit fe promener, que peu après linfenfbilité du corps viendroit & lui annonceroit fa fin. I V. ETS TRE RES 1., Mandragora fruëfu rotundo C. B. 169. Mandragora mas 1.B. Tom. IIl. pag. 617. Dod. 457. Mandragore Male. 2. Mandragora flore f[ubcæruleo pur: purafcente C.B. 169. Mandragora fœmi- na Hifi. Mandragore femelle. UOIQUE cette Plante ne vienne pas naturellement en France, mais feulement en Efpagne & en Italie, je n’ai pas laiffé E 1) too *‘ PL A N TES de la placér ici, parcequ’on peut l’élever affez aifément dans nos Jardins. Son ufa- ge eft plurôt extérieur , qu'intérieur, Plu- fieurs Auteurs foutiennent que fon fruit peut être mangé impunément ; on en trouve dans Hernandes un exemple affez convainquant. Terentius & Faber aflu- rent aufh que les Pommes de Man- dragore font agréables & bonnes à man- ger, & qu’elles ne font ni fomniferes ni malfaifantes. Harthman recommande fort l'emplâtre de la Mandragore pour les {chirres de la ratte. On emploie ordinai- rement la racine , & le plus fouvent fon écorce; fes feuilles font aufi d’ufage : les unes & les autres bouillies dans le lait ou cuites dans l’eau & écrafées, fonctrès réfolutives & adouciffantes appliquées en caraplafme fur les tumeurs fcrophuleufes & fchirreufes. On les mêle avec la Juf- uiame & la Cigüe. Les feuilles de Man- re entrent dans l'Onguent Popu- Leum. L'écorce des racines eft employée dans le Requies Myrepfi, dans L’ Aurea- Alexandrina de Nicolas d'Alexandrie , & dans la Triphera magna du même Au- teur | 1. Solanum Officinarum C, B. 166. So: V. ÂASSOUPISSANTES. IJIOÏ lanum hortenfe feu vulgare acinis nigris I. B. Tom. III. pag. 608. Solanum hortenfe baccis nigricantibus Dod, 453. . 2. Solanum ftandens [eu Dulcamara C. B. 167. Glycypicros five amara dulcis1. B. Tom.1l.pag. 109. Dulcamara Dod, 402. Salicafirum Plin. Caff. Circæa Ady. Lob. 104. Viuis Sylveftris Cam. Epit. 986. | à A Morelle eft commune au bord des chemins & dans les terres fumées. La premiere efpece eft la plus ordinairement employée, quoiqu'on puifle lui fubfti- tuer la feconde. On prend indifférem- ment la Morelle dont les baies font noi- res , rouges ou jaunes. Les feuilles & les fruits font très Anodins, émolliens & adouciffans : on s’en fert avec fuccès pour moderer l’inflammation & rela- cher les fibres trop tendues : on les ap- plique en cataplafme , ou fimplement pi- lées & écrafées fur les hémorroïdes : leut fuc exprimé fait le même effet: on le re- mue quelque tems dans un mortier de plomb, & on en bafline enfuite le Can- cer. Ce fuc animé avec la fixieme partie d’efprit-de-vin bien rectifié , eft fort bon pour l’Eréfipelle , le feu volage , les dar= tres, les boutons & les démangeaifons de la peau; fans efprit-de-vin ileft trop froid E 1j 102 PLANTES. & trop repercuflif. Dans la phapart des cataplafmes anodins on emploie la Mo- relle : elle entre en quantité dans l’on- guent Populeum. L'eau diftillée de Mo- relle a les mêmes ufages que le fuc, mais as tant de vertu. On n’emploie pasfi FE drment la Morelle au-dedans qu’au dehors, à caufe de fa grande froideur. La Morelle eft peut-être la feule Plante affoupiffante qui foit froide,au cas qu’elle le foit. Cefalpin aflure cependant ; com- me le rapporce Monfeur Tournefort , qu'on en peut faire boire l’eau ou le fuc dansl’infammarion du ventricule,& dans l’ardeur d'urine : 1l dit que la même eau rife à trois onces avec pareille quantité d'eau d’Abfinthe poufle les fueurs. Tragus dit au contraire que cette eau tue les co- chons , & qu'il n’eft permis de s’en fer- vir intérieurement que deux ou trois inois après l'avoir diftillée. Le fuc de Morelle entre dans la Triphe- 7a Perfica de Méfué , dans l’Onguent Pompholix de Nicolas d'Alexandrie, dans le Mondificatif d’Ache , le Marriatum , & dans le Baume tranquille. A l'égard de la feconde efpece de Mo- relle, fon ufage intérieur n’eft pas fi fuf- pcé : Tragus aflure qu'on guérit les vieil- les jaunifles , avec un verre de vin blanc dans lequel on a fait bouillir légerement ASSOUPISSANTES. 103% la tige de cette Plante coupée menus on en met une livre fur deux livres de liqueur , dans un pot bien bouché , on la laifle confommer d’un tiers. Camerarius re- commande la racine de cette Plante dans l'hydropifie & pour purger les férofités ; il la fait bouillir dans l’eau , & ajoute à cette décoction deux verres de vin trempé d’eau falée : on peut aufli mertre environ une poignée de la racine fuggchopine d’eau, & la donner enfuite à deux ou trois prifes dans la matinée. Le fuc de Morelle mélangé avec un blanc d'œuf, eft excellent pour calmer l'inflammation du prépuce , qui accom- pagne les chancres de cette partie, fui- vant Palmer. Jean Prevôt, dans fon Trai- té de la Médecine des Pauvres, range la deuxieme efpece de cette Plante parmi les purgatifs de la bile. Parkinfon con- firme par l'expérience cette propriété. Sebitius affure que certe Planre pilée & appliquée en forme de cataplafime fur les mammelles tuméfiées par lépaififfe- ment du lait, le réfout facilement. M. Ray , après le Docteur Hulfe, rapporte que le cataplafme fair avec les feuilles de certe efpece de Solanum & la femence de lin bouillies dans le vin mufcat, eft excellent pour réfoudre toutes fortes de tumeurs, & pour diffipper les contu- fions. Eiv 104 PLANTES La décottion des feuilles de Morelle eft bonne pour les femmes tourmentées d’urines acres & de fleurs blanches. Elles peuvent s’étuver fouvent avec la décoc- tion d’une poignée de fes feuilles dans une pinte d'eau. EI, | à RP Solañfum melanocerafos C. B. 166. So- lanum maniacum mulis five Belladona 1. B. Tom. 111. pag. G11. Solanum lethale Park. Rai Hift.6 79. Belladona Cluf. Inf. 77. Solanum fomniferum Ady. Lob. 102. Mandragora Theoph. L. SAGE intérieur des fruits decette Plante eft très pernicieux ; les Auteurs rapportent plufieurs accidens arrivés à eeux qui en ont pris, d’où vient le nom que lui ont donné quelques-uns; mais extérieurement {es feuilles font fort adou- ciffantes & réfolutives : on les emploie comme celles de la Morelle ordinaire , en cataplafme fur les hémorroïdes & fur le cancer ; on les peut faire bouillir avec le fain-doux, ou employer leur fuc avec autant d’efprit-de-vin. Pour les tumeurs des mammelles, on fair échauffer Îles feu:lles fous la cendre chaude , & on les AÂASSOUPISSANTES. 10$ applique deflus, M. Raï eftime cette Plan- te pour les ulcères carcinomateux, & pour les durillons des mammèlles. C’eft fans doute ces obfervations connues, qui ont fait imaginer depuis quelque tems d'en confeiiler l’ufage intérieur pour les tumeurs cancereules ; mais il ne paroit pas qu'on veuille continuer d'en faire des expériences , faute de fuc- cès fufifans. Les Dames en Italie fe fer- vent de l’eau diftillée de cette Plante pour l’embellifflemert de la peau, d’où vient fon nom. Les Peintres en migna- ture font macérer fon fruit, & en pré- parent un fort beau verd. - VII. | CHEN , Americana , Mma- jori frutu , Infl. 299. Solanum racemo- Sum, Indicum H. K. P. Solanum ma- gnum, Virginianum, rubrum Park. T heath. 347. J ’A1 cru devoir faire ici mention de cette Plante , parcequ’elle eft employée dans une compofirion célebre , appellée le Baume tranquille, & qu’elle peut pat cet endroit paller pour une Plante très anodine, E y 106 PLANTES Léger P oMME épineufe ; ou Stramonium. Solanum Pomo fpinofo , rotundo , lon- go Flore C. B. 168. Stramonia mubis dicta five Pomum fpinofum 1, B. Tom. 111. pag. 624. Stramonia Dod, 460. Stramonium fruëlu fpinofo , rotundo , Flore albo fimplici {nft. 118. Nux Methel Avicenne Ang. C ETTE Plante eft beaucoup plus dangereufe que la Jufquiame , la Bella- donna & la Cigüe , lorfqu'élle eft prife intérieurement ; elle n’eft utile qu’à l’ex= térieur & appliquée en cataplafme comme les précédentes, ou en onguent , avec le fac de fes feuilles & le fain-doux, fur- tout pour la brülure & pour les hémor- roïdes. De cette maniere elle eft adoucif- fante & réfolutive, anodine & émollien- te : on s’en fert utilement dans les Eréfi- peles, la brülure , lesinflammations, les _ ulceres carcinomateux , &c. On aflure que le vinaigre où fes graines ont trempé pendant la nuit, eft admirable pour les dartres vives , & les ulceres ambulans. IX, Pie Dorée , ou Pomme d'A- IMmOour. ASSOUPISSANTES. 107 Solanum Pomiferum fruëlu rorundo , ffriato molli, C. B. 167. Mala aurea odore fetido, quibufdam Lycoperficon 1. B. Tem. III. pag. 610. Aurea mala Dod. 458. Ly- coperficon Galeni Ang. 217. Inff. 150. É: TTE Plante eft ä-peu-près de même qualité que la Mandragore , mais d’un ufage intérieur moins dangereux ; car dans quelques endroits de l’Europe, entr'autres en Italie, on mange fon fruit confit au vinaigre, au fel & au poivre; £'eft un aflez mauvais aliment. Je connois des perfonnes qui font infufer ce fruic dans l'huile d’olive,dont ils fe fervent en- fuite pour les contufions , les tumeuts, le rhumatifme & la fciatique; c’eft un affez bon réfolutif & anodin. Le fuc de toute la Plante s'emploie extérieurementt dans l’inflammation des yeux, & des au- tres parties : on l’applique en fomenta- tion ; on peut s’en fervir aufli en cataplaf- me comme des feuilles de la Morelle ot- dinaire. X. Solanum pomiferum fruëlu oblongo ©. B. 167. Melongena veteribus 1. B. Tom. III. pag. 618, Mala infana Dod. 458. E v}j 108 . PL1..A. N°TIR6: ! Melongena fruülu oblongo violaseo Inff. sr. | L Es qualités de cette Plante font affez femblables à celles de la Mandragore & de la Pomme d'Amour : Quelques-uns même lui donnent aufli ce dernier nom; ainfi on peut employer fes feuilles & fon fruit dans les cataplafmes anodins & re- folutifs, dans les hémorroïdes, le can- cer, les brülures & les inflammartions. Son ufage intérieur n’eft pas abfolument pernicieux ; car en Italie on confit fon fruit au vinaigre comme celui dela Plante précédente, & on en mange en falade de mème que le concombre; le vinaigre en eft le correctif. Bellon rapporte qu’en Egypte on le fair cuire fous la cendre, ou dans l’eau , & qu’on le fert journellement fur les tables : tous les Auteurs convien- nent que c’eft un aliment aufli mauvais que leschampignons; il excite des vents, des indigeftions & quelquefois des fic- VIES. SE = ASSOUPISSANTES. 109 PLANTES ASSOUPISSANTES ETAÂANODINES, qui font rapportées dans d’autres Claffes. EH NTRE les Plantes Emollientes plu- fieurs font anodines , en ce qu'elles cal- ment & appaifent l'inflammation : ainfi Ja Mauve, la Guimauve, le Bouillon- blanc , le Violier , le Lis & le Lin peu- vent être employées avec les Plantes pré- cédentes dans les cataplafmes Anodins. Les fleurs de Camomille & de Melilot peuvent paffer aufli pour Anodines par la même raifon , & on s’en fert dans les mè- mes maladies, & de la mème maniere. Voyez ci - devant la Clafle des Plantes Carmiratives. La plüpart des Plantes rafraichifantes dont je traiterai dans la Claffe fuivante, font anodines & afloupiflantes , en ce qu'elles moderent le mouvement du fang lorfqu’il eft trop précipité , & qu'elles temperent l’ardeur de la bile exalrée dans les fiévres ardentes. La Laitue par exem- ple , le Nenuphar, la Lanoue de Chien, l'Herbe aux puces, les femences froides majeures en émulfion, & quelqu’autres, procurent fouvent un fommeil doux & 110 PLANTES tranquille. On peut même avancer qu’il eftplus prudent de commencer par l’ufage de ces Plantes, lorfqu’on a befoin de faire dormir les malades, que de mettre d’a- bord en pratique le Pavot & l’Opium, qui demandent, comme nous l’ayons dit ci-deffus, tant de précautions. sa ee se eee ve fee ie CINQUIEME CLASSE PLANTES RAFRAICHISSANTES ET ÉPAISSISSANTES, OO. comprend affez par le titre de certe Claffe, qu’elle contient les Plantes capables d’appaifer le mouvement pré cipité des humeurs, ou de leur donner plus de confiftence , foit en émouffant les fels âcres qui agitent le fang & le tiennent en diffolution , foit en les en- veloppant : de ce nombre font routes les Plantes qui p&r des parties aqueufes & mucilagineufes peuvent adoucir l’âcreté des humeurs, & modérer leur activité, telles que les femences froides, celles de Pfy lium , le Ris, le Millet, les feuil- les de Laitue , de Joubarbe , les fleurs de Nenuphar, de Mauve , Guimauve, Bouillon-blanc , les racines de Nenu- phar , de Guimauve, de grande Con- foude , la Gomme Adragant & Arabique. Toutes ces drogues , dis je , méritent le nom de rafraîchiffantes & d’épaififlantes, & font ordinairement employées dans les fiévres ardentes , les inflammations des vifceres , les rétentions d'urine , &c, 114 PiLiA N T.Els Les acides modérés, tels que foñt ceux des végéraux, ont aufli la mème vertu , en ce qu'ils donnent au fang une confften- ce naturelle lorfqu’il eft devenu trop divi- 1e & crop diffout ; c’eft pour cela que les Cerifes , les Grofeilles , les Framboifes, les Fraifes, l’Epine-vinette , la Grenade, le Citron, les Raïfins, les feuilles d'O- zeille , de Patience , d’Alleluia, de Pour- pier &c. ont aufli la propriété de rafrai- chir. Et comme il arrive quelquefois que Ja chaleur eft excitée dans notre corps par les obftractions des vaiffeaux capillaires , caufées par des acides vicieux & étran- gers qui coagulent les humeurs , & occa- fionnent leur féjour dans les parties , où elles s’aigriffent & fe &orrompent ; les Apéritifs & les Amers tempérés, comme font les Plantes Chicoracées ( dont nous avons parlé au commencement de la Claf- fe des Plantes Apéritives , } conviennent merveilleufement dans ces fortes d’occa- fions ; & c’eft pour cela que la plupart des Auteurs les mettent au nombre des Plan- tes rafraichiffantes. 1 doit paroitre fingulier que des reme- des entierement oppofés de principes , de vertus, de maniere d'agir, produi- fent très fouvent les mêmes effets. Les emulfons temperent le fang , ainf que les acides : la teinture minérale anodine RARRAÏICHISSANTES. 112 d'Hoffman, la liqueur ætherée de Frobé- nius calment fouvent des perfonnes que l’opium agite & met en fureur. La vertu des remedes , nous l’avons dit cent fois, dépend de la maniere dont ils font em- ployés , de l'habileré du Médecin, de fa fagacité , de fon expérience , de la con- noïffance qu’il a du tempérament du ma- lade , aufi-bien que du remede , qu’on donne fouvent à contre tems. Les quatre femences froides majeures font les femences de Citrouille , de Con- combre, de Courge & de Melon : les quatre mineures font celles de Laitue, de Pourpier , de Chicorée & d’Endive ; ainfi nous commencerons cette Claffe par ces Plantes. À Hu Lis 1. Anpuria Citrulus diéfaC. B. 312. Ci- trulus folio Colocynthidis [eo , femine nigro quibufdam Anguria 1. B. Tom. II. pag. 235. Anguria, Cucumis , Citrulus Dod. 664. Cucumer vel Cucumis Citrulus Fuchf. 2. Pepo oblongus C. B. 311. Lob. ic, 641. Pepo major obiongus Dod.66s. Pepe oblongus , vulgatiffimus Ady. Lob. 365. 114 PLANTES L ES femences de ces deux efpeces s'emploient indifferemment dans les émullons & dans cette boiffon raftaîchif- fante qu’on boit en été autant pour leplai- fir que pour la fanté , qu'on appelle Or- geat , à caufe de l’eau d'Orge qui en eft la bafe , dans laquelle on délaie les qua- tre femences froides pilées aveclesaman- des douces au poids d’une once de tou- tes enfemble pour une pante d’eau d'Or- ge. On ajoute à ce mélange, après l'avoir pale , une quantité fufhifante de fucre , & on l’aromatife avec un peu d’eau de fleur d'Orange. Plufeurs Limonadiers épargnent les femences froides, & leur fubfticuent du lait pour rendre la liqueur plus blanche & plus épaiffe. Lorfqu’on n’a pas le tems ni la commodité de faire préparer des émulfions , on peut couper une caraffed'Orgeat avec deux fois au- tant d’eau commune , & ordonner cette boiffon aux perfonneséchauffées , & dans les maladies caufées par un fang trop bouillant. Quand on prefcrit des émulfi- ons , la dofe des femences froides eft or- dinairement d’une once de toutes enfem- ble pour une pinte ou trois chopines d'eau mefure de Paris; on y ajoute une dou- zaine d'amande douces pélées , & après avoir pilé letouton le délaie avec de l'eau RAFRAICHISSANTES. 15 d’Orge ou l’eau de Ris , felon l'intention; on paffe la liqueur avec expreffion , & on y fait fondre deux onces de fucre ; ou bien fur chaque livre de liqueur on met une once de firop de Nenuphar,de Violette,de Guimauve ou de quelqu’autre fuivant les differentes indications qu’on a de rafrai- chir , d'ouvrir le ventre , de pouffer les urines , &c. Tout le monde fait que la chair de la Citrouille fournir un aliment fortutile. & qu’on la prépare differemment dans la cuifine. Le fruit de la feconde efpece eft très-commun dans nos Marais ou Jardins potagers. Les femences d’Anguria & de Cucur- bita entrent dans les Trochifques d’Alke- kenge de Méfué , avec celles de Melon, que l’on met auf dans le firop de Juju- bes du même, & dans la poudre Diamar- gariti frigidr. II. | sploipeuéees Cucumis fativus , vulgaris maturo fruétu fubluteo C. B. 310. Cucumis vulgaris viri- dis I. B. Tom. II. pag. 24$. Cucumis vul- garis Dod. 662. Cicreolus yulgo Cefalp. 199. O N éleve cette Plante dans les pota- gers. La femence de fon fruit eft une des 116 PLANTES quatre majeures & des plus rafraichiffan- res : on l’emploie comme la précédente dans les émulfions & dans l'eau de Pou- ler émulfionnée , qu'on ordonne aflez utilement dans les Fiévres ardentes, dans les entrailles échauffées , dans la difficulté d’uriner , & dans la violente fermenta- tion du fang & des humeurs. On prend un Poulet entre deux âges , on lui coupe les extrémités , on le vuide & on l’écorche : on le remplit enfuite d'une once de quatre femences froides majeures ; on y ajoute quelquefois une cuillerée de Ris ou d'Orge monde, & une ou deux douzaines d'amandes , lorf- qu'on veut le rendre plus humeétant & plus nourriflant; on fait enfuite bouillit ce Poulet dans quatre ou fix livres d’eau , c'eft-à-dire , deux ou trois pintes, à la confomption du tiers : on coule le bouil- lon avec expreflion , & on en fait prendre aux malades trois ou quatre verres pen- dant la journée entre les bouillons ordi- naires. Il feroit pourtant beaucoup mieux de faire l’eau de Pouler tout fimplement , & de la paffer fur les femences pilées , pour en tirer l’'émulfon ; car en les faifant bouillir dans le corps du Poulet, on en tire fort peu d'utilité. Le Concombre fournit à la cuifine un RARRAICHISSANTES. 117 aliment fort ufité pendant les chaleurs de l'Eté ; il ne convient gueres aux efto- machs délicats à caufe de {a froideur. On le confit au vinaigre pour le mettre dans les falades ; mais c’eft un aliment d’une mauvaife & difhcile digeftion. III “ ourGE, ou Calebaffe. Cucurbita longa folio molli , flore albo I. B. Tom. II. pag. 214. Cucurbita oblon- ga flore albo folio molli C. B. 313. Cucur- bita longior Dod. 669. Cucurbita lagena- ria Ger. Cucurbita, five zuccha omnium maxima anguina Ady, Lob. 316. O N emploie la femence & le fruit de ‘Ja Courge de la même maniere & aux mêmes ufages que celui du Concombre ; ainfije ne répéterai point ce que je viens de rapporter à ce fujer. I V. Melo vulgaris C. B. 310. Melones I. B. Tom. II. pag. 142. Melo five Melopepo vulgo , Cucumis Galeni Dod. 663. Pepe Math, Fuchf. 118 PLANTES L Es femences du Melon ont les mé- mes facultés que les précédentes & s’em- ploient de la même maniere; mais le fruit fournit un aliment agréable & aifé à digé- rer quand on en mange avec modéra- tion ; car fon excès eft très dangereux , 1l produit des vents & des coliques fächeu- fes, fuivies quelquefois de Dyffenteries & de cours de ventre difhciles à guérir. On voit aufli des Fiévres quartes trèsopi- niâtres naître de l’ufage immodéré du Melon ; d’ailleurs les gens un peu avan- cés en âge , & ceux qui font d'un tempé- rament pituireux ou mélancolique , doi- vents’en abftenir. Le Melori ef trop con- nu pour m étendre ici fur fes propriétés, & chacun dans l’ufage de ces Ésré d’ali- mens doit être fon Médecin , & fe priver volontiers d’un plaifir, qu'on paie bien chérement lorfqu'il eft capable d'inté- seller la fanté. | PES 1. Laëluca Romana longa dulcis I. B. Tom. 11. pag. 998. Laëtuch folio obfcurius virente femine nigro C. B. 113. Laduca Dod, 644. Laitue Romaine.. À V. RAFRAICHISSANTES. 119 2. Laëluca fativa C. B. 112. Laëluca [a- tiva vulgaris non capitata I. B. Tom. 11. pag. 997. Laëuca fativa folio [cariole Lob. 2C, 141. 3. Laëtuca Sylvefris cofla fpinofa C. B. 123. Lailuca Sylveffris feu Endivia mul- 115 dicta folio laciniato dorfo fpinofol. B. Tom. Il. pag. 1003. Seris ‘domeftica Lob, ic. 234. Endivia Officinarum quorum- dam , Scariola 6 ferriola Cord. Laitue.. fauvage. L Es efpeces de Laitue fe fement dans nos Jardins, étant d’un ufage très familier dans les alimens ; on les mange cruesen falade, & cuites dans la foupe, ou ap- prêtées avec le beurre. Cet aliment con- vient aux bilieux & à ceux qui ont les en- trailles échauffées. Les feuilles de Laitue fourniffent à La Pharmacie une eau diftil- lée , qui fert ordinairement de bafe aux Jaleps Rafraîchiffans & aux fomniferes : fa femence qui eft une des mineures s’or- donne à deux ou trois gros en pareil cas. La Laitue s'emploie aufli intérieure- ment dans les bouillons & dans les lave- . mens rafraîchiffans , dans les Fiévres ar- dentes, & dans les maladies qui mena- * cent les parties internes d’inflammation. “ A l'égard de l'extérieur, on appliquela 120 PLANTES Laitue avec fuccès fur le front en ban- deau , ou feule ou fricaflée avec le vinai- gre, le Cerfeuil , & le Pourpier , cefron- tal eft utile dans la Migraine. Dans ce cas Simon Pauli eftime l’eau de Laitue , dans laquelle fur une livre on aura fait fondre une once de fel prunelle , ou de nitre pu- rifié ; dont on imbibera un linge qu'on appliquera fur le front : cet Auteur la pré- fere au fuc de Lairue mêlé avec l'huile ‘rofar. On prétend que l’ufage de cette Plante augmente le lait des Nourrices. La Laitue fauvage eft plus amere que cel- lequ'onéleve dans les potagers ; mais elle a prefque les mêmes vertus. Toutes les efpeces de Laitues entrent dans le firop de Chicorée ; la premiere ou la feconde font employées dans le fi- rop de Pavot compofé de Méfué , dans fon firop de Jujubes , dans le Looch de Pavot , dans le Requies de Nicolas d’Alé- gandrie, & dans le Populeum de Nico- las de Salerne. | RE 1. Sonchus Levis , laciniatus latifolius C. B. 124. Sonchus minus laciniofus ;, mitis five minus fpinofus. 1. B. Tom. IL. pag. 1014. Sonchus lavis Dod. 643. Lac- tuca VI. | 2} PETER RAFRAICHISSANTES fT2r tuca leporina Apulei Endivia Sylveftris Ion. Andryala minor Lugd. Cicerbita, Laëlucella quorumdam. Palais de Lievre. 2. Sonchus afper non laciniatus C. B. 123. Sonchus minor laciniofus afperior fpinofior I. B. Tom. II. pag. 1014. Inty- bus Sylveffris feu errarica acutis foliis Trag. 270. He C2 ETTE Plante vient d'elle - même dans les Jardins & dans les terres grafles & fumées; elle vient même en fi grande abondance qu'elle étouffe les autrés her- bes qu’on cultive, On larrache comme une herbe inutile ; mais ceux qui nour- riflent des Vaches, des Lapins & autres animaux domeftiques , la recueillent avec foin. Ses facultés font à peu-près les mè- mes que celles de la Laitue;& on peut fans rien hazarder s’en fervir dans les mêmes maladies. Le Laitron eft employé dans le firop de Chicorcée. VII, … ‘ Portulaca larifoliafivefativa C. B. 188. Portulaca hortenfis latifolia, I. B, Tom. , T11. pag. 678. Portulaca fativa Dod. 166. | Tome II. 2. Pare. E 212 PLANTES L: s feuilles de cette Plante font ordi- nairtement employées dans les. falades & dans le potage ; on en confit les tiges uand elles ont acquis une certaine grof- ane » pour les conferver par le moyen du fel & du vinaigre. Le Pourpier eft une Plante des plus rafraichiflantes ; l’eau diftillée ou le fuc de fes feuilles fe donne à deux, trois & quatre onces dans les Fiévres ardentes , pour calmer l’impétuo- fité du fang & des efprits. Cette eau a une odeur qui lui eft propre ;, quoique la Plante ne fente rien. On applique fur le front le Pourpier dans les violens maux de tête , employé comme nous l'avons dit ci-deflus. Dans les hémorragies & les pertes de fang des femmes, l’eau de Pour- pier eft fouvent un des plus affurés re- medes : je l'ai plufieurs fois éprouvé ; la dofe eft de deux à quatre onces. Cgrte eau eft bonne contre les vers; jen ai donné à des enfans avec fuccès : on peut leur faire avaller le fuc, qui fait le mème effet à la mème dofe. Le Pour- 2 eft propre pour le Scorbut & pour e crachement de fang. J'ai très fouvent vû réuflir dans la Dyflenterie bilieufe un bouillon fait, dans un pot de terre ver- nillé , luté ,& dans lequelon mettoic lits fur lir, une livre de veau coupé par tran-Î RAERAICHISSANTES. 129$ ches, & deux grandes poignées de Pour- pier , mifes aufli par couches entre cha- que tranche de veau. On y ajoutoit une chopine d’eau commune pour deux petits bouillons. Ce remede calme les entrail- les & l’ardeur de la hile. Dans les Fiévres putrides épidémiques , dans la fuette, dans les Fiévres vermineufes , dans les Fiévres pourprées, le Pourgier ajouté dans les bouillons ordinaires , eft un très bon remede ; fon fuc mêlé avec le Miel rofac eft bon pour graifler les Hémor- rhoïdes , dont il appaife la douleur & finflammation ; fes feuilles mächées appaifent la douleur des dents agacces pour avoir mangé des fruits verds. VIIL. E NDIVE, Chicorée, ou Scariole. Intybus fativa latifolia five Endiviæ vulgaris C. B. 125. {n:ybum fativum la- tifolium 1. B.Tom. Il. pag 1011. Endivia, Scariola Offic. Chicorium latifolium five ÆEndivia vulgaris Infl. 479. Seris domef- aica Diofcoridis. | 2. Intybus crifpa C.B. 125$. Tab. ic. 173.Endivia crifpa Ger. Endivia. Roma- na crifpa Cam. Intybum fativum crifpum IL. B. Tom. Il. pag. 1011. Chicorium crifs pum Infl. 479. Chicorée frifée. Fij | De sAGE de l'Endive & dela Chico= rée eftaulli commun dans la cuifine que celui de la Laitue : ces deux Plantes s’em. ploient aufli de même dans les remedes, étant également propres à tempérer le fang & la bile, particulierement l’efpece de Chicorée qu'on appelle blanche , & qui ne devient telle qué par la culture; car alors elle eft d’une faveur plus douce & moins amere que celle qui eft verte. Cette derniere a les mèmes vertus que la Chicorée fauvage dont nous avons parlé: dans la Claffe des Plantes apéritives. On met ordinairement les feuilles de Chico- rée dans les bouillons rafraïîchiffans , & dans ceux qu’on fait au Bain-marie, qui font des remedes apéritifs tempérés, très utiles dans les obftruétions des’vifceres , & dans les maladies caufées par une bile épaiflie. La femence d’Endivé eft une des quatre mineures, & s'emploie comme les autres & à la mème dofe. Les feuilles de cette plante ont donné le nom au Sirop de Chicorée, dont l’ufage eft commun, | D RMI | | : mm) | . 1, Sedum majus vulgare CiB.283.1.B L Tom, II. pag. 687. Sémperviyurmr majusN | RAFRAICHISSANTES, 12$) alterum five Jovis barba Dod. 117. 4i- goon Diofe.Umbilici. Veneris fpecies alteræ Ang. Cotiledon altera x: Sedun vulgare Cluf. Hifl634 1 0 | ‘2. Sedur minus teretifolium album C.B. 283. Sedurn minus , folio longiufculo tere- £i,, flore candido I. B. Tom. III. pag. 690. V'ermicularis, craffula minor Officinarum,, G Ilecebra major Lob. ic. 377. Trique- Madame. Te eu Plantes croiflent fur les vieux murs & fur les toits des chaumieres. Les feuilles de la premiere efpece font d’un ufage très familier dans l’inflammation des Hémorroïdes ; on en fait un onguent avec le beurre ftais , dans lequel on les fait cuire en certaine confiftence. Cette: Plante eft déterfive aftringente; quelque fois mème elle eft réfolutive ; fouvent aufli elle eft répercuflive, & fon ufage demande quelque circonfpeétion , fur- tout pour la Goutte; car il eft dange-; reux de l'appliquer dellus d’abord , & lorfque linflamination eft confidérable, Dans l’Efquinancie , on fait avec fuccès: gargarifer le malade avec fon eau diftil- lée ; & on applique fur la gorge des écré- vifles de riviere pilées avec fes feuilles, ou bien en gargarifme avec les fucs d’é- F ii 1216 PLrLANTzuSs crévifles & de Joubarbe pilés enfemble. Dans la defcente de matrice & dans les Ulceres profonds, ces fucs peuvent être quel dois employés en injection. On applique aflez ordinairement les feuilles de Joubarbe fur les cors des pieds , & fur les nodus des Goutreux. M Tournefort ajoute que rien n’eft meil- leur pour les Chevaux fourbus , que de leur Pre boire chopine du fuc de cette Plante. On en donne quatre onces dans les fiévres intermitrentes,fans aucun froid marqué ; ce remede convient aux Fiévres lentes,mèêle avec un bouillon aux écrevif- fes & aux tortues. Le fuc de Joubarbe mê- lé avec l'huile de Noix & batru,eft excel- lent pour la brülure & l’Eréfipele ; mais il faut y ajouter une quatriéme partie d’Ef. prit-de-vin.Le fuc feul adoucit, humecte &c guérit les fentes de la Langue , caufées par j’ardeur de la Fievre maligne. Certe Plante pilée & appliquée en cataplafme au front calme, les délires qui accom- pagnent les Fievres ardentes. La Trique-madame fe mange quelque- fois en falade ; on emploie l’une & l’au- treefpece dans l'Onguent Populeum , & dans quelques autres compofitions adou- ciflantes & rafraichiffantes, RAFRAICRISSANTES 129 X. RE de Venus. 1. Coryledon major C.B. 28$. Cotyle- don vera, radice tuberofa 1. B. Tom. III. pag. 683. Coryledon, Umbilicus Veneris Clnf. Hif?. 6 3. 2. Cotyledon radice tuberofa,longa , re- pente Mor. Cotyledon Flore luteo , radice tubero[a,longa;repente Ac. Reg. Parif. 7 34 OO: peut fe fervir de cette Plante comme de la précédente ; car elle 2 les mêmes vertus & les mêmes ufages. La premiere efpece ne s’éleve pas aifément dans les Jardins ; elle fe plaït davantage dans les rochers & les lieux pierreux près des fontaines ; mais la feconde efpece qu’on peut lui fubftituer , n’eft pas difh- cile à conferver par la culture, X I. 1. PROS Mouron. Aifène media €, B. 2$0. Alfine vulgaris five Morfus Galline I. B. Tom. II. 363. Alfine major Dod, 19.Hippia minor Cord. Morfus Galline 1. genus Trag. 385. Fiiij 121$ PLANTES J *A1 cru devoir ranger cette Plante dans le rang de celles qui rafraïchiffent , puifque la plupart des Auteurs, après Galien , lui attribuent cette qualicé. Diof- coride l’ordonne en fomentation pour linflammation des yeux ; Tragus lui attribue les mêmes vertas qu'au Pour- pier ; ainf 1] w’eft pas furprenant qu'étant mangée avec des œufs en omelerte, elle arrête le crachement du fang. La plupart des Aureurs conviennent qu'elle nourrit, & rétablir les forces de ceux qui font épuifés par de longues maladies , & qui font tombés dans une efpece de Phtifie , ou de maigreur extrème. Emmanuel Ko- nig affure que cette Plante eft très adou- ciffante, & qu’on en donne avec fuccès aux énfans qui ont des tranchées & des douleurs capables deles faire comber dans les convulfions , c'eft par cer endroit qu'elle eft uuile à ceux qui tombent dans des mouvemens épilepriques. Le fuc dépuré de Morgeline à la dofe d’une once dans un petit bouillon , la pou- dre de fes feuilles féchées à l'ombre à une dragme , ou la décoétion d’une poignée dans une chopine d’eau , font les dofes ordinaires. L'ufage extérieur de certe Plante eft utile pour nettoyer les plaies & les ulceres. Konig affure qu'en mêlant RAFRAICHISSANTES. 2 de la cendre de Hêtre dans fa décoétion , on peut.en laver les pieds & les mains des Galleux avec fuccès. Suivant Ethmuller cette herbe pilée & appliquée fur les mammelles refout le fang coagulé : & M. Tournefort nous apprend que Solenander fe fervoir de fa poudre pour calmer la douleur des hémorroïdes & en arrèter le flux immodéré. Tour le monde fait qu'elle rétablir l’appetit des Serins de Ca- narie , & qu'elle les noarric & les rafrai- chit. : XI IL tu FE ; Lis d’étang ; Blanc d’eau , Volet. Nymphaa alba major C.B. 193. Nym- phaa alba X. B. Tom. III. pag. 770. Dod. $S$. Nenufar album Brunf. É ETTE Plante croit dans les étangs & au bord des rivieres. Sa racine & fes fleurs font les parties qu’on emploie or- dinairement dans les maladies où il eft néceffaire d’appaifer le mouvement vio- lent du fang & des efprits; ainf dans les fiévres ardentes , dans les infomnies, les inquiétudes & les agitations d’efprit; dans l’ardeur & la retention d'urine , dans linflammation des vifceres ; on fe fert F y 130 PLANTES avec fuccès de la tifanne faire avec la re- cine de Nénufar. Le mucilage dont elle abonde fait fa principale vertu. Le firop qu'on prépare avec fes fleurs, & qu’on ordonne à une once dans les Juleps & les portions rafraichiffantes , a les mêmes vertus ; leur eau diftillée fert ordinaire- ment de bafe à ces fortes de remedes,de puis trois jufqu’à fix onces. On fait avec les calices & les étamines des fleurs, { qui n’entrent point dans l’infufion def- tinée à faire le firop ) un miel qu’on don- ne à deux onces , dans les lavemens adou- ciffans & émolliens. XIII. L ENTILE d’eau ou de Marais. Lenticula palufiris , vulgaris C.B. 362. Lens palufiris 1. B. Tom. I]. 784. Lens lacujtris Dod. 587. ETTE Plante eft commune dans les marais & dansles foffés où l’eau féjour- he; elle pale pour être fort rafraïîchi- flante & fort adouciffante. Quelques- ans la font appliquer en cataplafme pour appaifer la Gourte & linflammarion des parties ; mais il faut craindre la répercuf_ fion des humeurs, Le remede fuivant eft plus für pour calmer la douleur des hé- RAFRAICHISSANTES. 13€ morroïdes ; on faupoudre deux poignées de Lentilles de Marais avec une demi-on- ce de Myrrhe , on mer le tout dans un fac de toile, & on bafline les hémorroïides avec l’eau qui diftiile par ce fac. M.Ray cite comme un fecret l’infu- fion de cette plante dans le vin blanc pour la jaunifle : il faut en donner fix onces pendant neuf jours le matin à jeun. XIV, ]. "4 RIRE Milium femine luteo C. B. 216. I. B. Tom. I]. pag. 446. Dod 506 L: feménce de cette Plante fournir un aliment très urile dans certains Pays : on la dépouille de fon écorce, & on la fait cuire avec le lait comme on fait le Ris, dont elle a les vertus. Le Millet eft très adouciffant , rafraîchiflant & anodin; 1l eonvientaux maladies de poitrine & dans Ja toux opiniâtre; 1l tempere le mouve- ment du Leg , mais il refferre un peu le ventre , & caufe quelquefois des vents. La farine de Millet peut ètre employée dans les cataplafmes émolliens & réfolu- tifs. On en peut faire une bouillie, & mè- me du pain comme avec les autres farie F vj EP TR PLANTES nes, qui ne laiffe pas de nourrir, euoi- qu’il foir plus pefant 8& moins facile à di- gerer que celui de froment, X V. M ACHE, Blanchette, Poule graffe ÿ Salade de Chanoine. Va'eriana campeftris , inodora, major C.B. 165. Locuffa herba prior I. B. Tom. III. 324. Walerianella arvenfis pracox , kumailrs , femine compreffo , Morifs Laëtuca agnina 1. Tab.ic. 167. Ox trouve cette Plante dans les ter- res grafles, & on la feme dans les Jar- dins pour les falades qu'on mange en Ca- rème : elle eft fort rafraïchiflante & un peu laxative. Simon Pauli l'eftime pour appaifer l’ardeur de la fiévre, & pour adoucir les douleurs de la néphrétique : 41 l'emploie dans les bouillons de veau & de poulet pour ces fortes de maladies. Tarberna Montanus confirme cetre ver- tu. On s’en ferr avec fuccès dans les Rhu- matifmes, pour la Goutte, le Scorbut & l'affection hypocondriaque : en un mot cette Plante eft adouciflante, & très-ca- pable de corriger l’âcreté des humeurs, & la crop grande faumure de fang, L RAFRAICHISSANTES 133 X VE | LR AN Rapunculus-efeu'entus C. B. 92. Ra- punculus vulgaris Campanulatus 1. B. Tom. 11.796 Rpunculus Dod, 105. Carn- panula radice ef:ulenta ; Flore curuleo Hort. Lugd. Bat. 107. C: ETTE Plante eft fi commune dans la campagne, & on en fait un ufage fi ordinaire dans les falades du Printems, que j'ai cru la devoir placer ici, d'autant que les Auteurs conviennent que fa raci- ne eft rafraichiffante, & que Dodonée ajoute que la décoétion en eft utile dans le commencement des inflammations de la gorge. X VII. / H ERBE aux pPUces. P/yllium majus ereum C.B.191.1.B. Tom Il. pag. 513. Pfyllium Dod. 135. Plantago caulifera Pjyllium dia Rai, Hifi. 881. Pulicaris herba Lugd. 1172. O N trouve cette Plante dans les rer- res fablonneufes & arides; on ne {e 134 PLANTES ferr que de fa femence , qui fournit um mucilage fort adouciflant & propre pour appaifer les inflammations , lorfqu'il eft mêle avec les autres herbes rafraîchiffan- tes dans les caraplafmes.On donne ce mu- cilage en lavement dans la Dyffenrerie & dans les inflammations des reins. L’eau où la graine de P/fyllium à macéré pen- dant la nuit , ou celle où elle à jerté deux ou trois bouillons , eft utile dans l’ardeur d'urine : fon mucilage convient dans les hemorroïdes internes en décoétion; il appaife aufli l’inflammation des yeux. Chèneau en fait grand cas , fur tout fion Je mêle avec celui de graine de Coing tiré avec l’eau rofe, ou l'eau de Plantain; on y ajoute un peu de Camphre & de blanc d'œuf battu. Un frontal avec la graine de P/yllium pilée & animée avec l’eau rofe , eft pro- pre pour les rhumes du cerveau ; on fait tirer le même mucilage par le nez après l'avoir délayé avec du fuc de Poirée & l’eau rofe. On emploie cette femence comme celle de graine de Lin ; elle don- ne le nom à l’Electuaire de Pfyllio , dans lequel elle ferc plutôt pour adoucir l’acre- té des purgatifs qui font la principale par- rie de cette compoftion, que pour en augmenter l'effer. RAFRAICHISSANTES. 13$ XVIII. L ANGUE de Chien. Cynogloffum majus vulgare C. B. 57. Cynogloffum 1. B. Tom. IL. pag. $98. Cy- noglofjum Dod. 54. Cynogloffa major Brunf, Lycoplis Lac. C ETTE Plante eft commune dans les bois & au bord des chemins; fa ra- cine & fes feuilles font en ufage , comme Rafraîchiffantes, Emollientes, Peétora- les , Vulnéraires , & Aftringentes. Dans Ja Dyffenterie , les cours de ventre, l’ar- deur d'urine & la toux convulfive , la dé- coion , l’infufion & la tifane faite avec Ja racine, font très utiles : elles adoucif- fent les humeurs âcres , arrèrent les per- tes de fang , & toutes fortes d’hémorra- gies ; elles déffechent les ulceres inté: rieurs,& fur-rout ceux des proftates dans Ja Gonorrhée virulente. On ajoute les feuilles dans les décoétions & dans les çaraplafmes émolliens & réfolutifs. La ra- cine de Langue de Chien a donné le nom aux Pilsles de Cynogloffe, dont la vertu eft d’adoucir le fang , & de provoquer le fommeil ; mais certe propriété eft düe à l'Opium & à la femence de Jufquiame ; L36 PLANTES qui entrent dans ces Pilales : la dofe ordi- naire de ces Pilules eft de quatre à cinq grains , dans iefquels 1l a un grain ou en- viron d'Op:um. Tragus recommande longuent fait avec le fuc de Langue de Chien, un peu de miel de thérébeutine pour les gerfu- res & les rumeurs du fondement. La dé- coétion de fes racines & les racines mèê- mes apoliquées en cataplafme , guériffent les tumeurs ferophuleufes. Un Herbori- fte de campagne s’eft utilement fervi de Ja racine coupée par rouclles,% appliquée fur le nombril dans Le friflon de la fiévre tierce. XI X. Const 1. Cerafus fativa , frulu rotundo , rubro 6 acido Infl. 615. Cerafa fativa , rotunda rubra 6 acida Tab. ic. 985. 2. Cerafus fruclu aquofo Inf. 926, Cera- Ja carne tenera & aquofa C. B. 450. Cera- Jia aquea Tab. ic. 386. Guignier. OO regarde les fruits de ces arbres & de leurs différences efpeces plurôt comme des alimens agréables que com- me des temedes utiles en Médecine. Les RAFRAICHISSANTES. 137 Cerifes ont cependant des qualités qui les peuvent faire confidérer comme des fruits très rafraîchiflans, capables d’ap- paifer la foif , d'humecter ; de calmer le mouvement impetueux des liqueurs, d'adoucir par leur acidité les humeurs âcres & bilieufes, & de poufler douce- ment les urines. Une poignée de feuilles de Cerifier bouillies dans du lait, eft laxative. Le vin de Cerifes que l’on fait en Provence & en Efpagne , eft fort agréable. Les noyaux & les amandes concaflées & infufées dans le vin blanc pendant la nuit, environ deux douzai- nes dans trois ou quatre onces de vin, font très apéririves; & j'ai vü des per- fonnes fujettes à la néphrétique s’en fer- vir avec fuccès. On fait fécher les Ceri- fes, & on permet aux malades qui ont la bouche feche & la falive amere , d’en mâcher quelque-unes , & d’en rejerter enfuire le marc; les Cerifes fraîches l4- chent le ventre , les féches le refferent, X X. | LUCE 1. Rubus Ideus fpinofus C. B. 479. Ru. bus Ideus fpirofus fruilu rubro 1. B. Tom, IL. pag, $9 Rubus Ideus Dod. 743. 138 PLANTES 2. Rubus Ideus fruüu albo C. B. 479. Rubus Idaus fpinofus , fruëtu albo 1. B. Tom. 11. pag. $9 Rubus Ideus albo frudlu Cluf. Hifi. 117. L zs fruits de ces deux fortes d’arbrif- feaux ne different que par la couleur de leurs fruits ; ils ont à-peu-près les mê- mes qopnee que les Fraifes, fi ce n'eft F5 es Framboifes font plus rafraichif- antes : quelques-uns prétendent qu'elles font Antifcorbutiques & Apéritives. Les feuilles du Framboifier font dérerfves & aftringentes , & peuvent être fubfti- tuées à celles de Ronce pour les gargarif- mes qu'on emploie dans les maux de gor- ge & des gencives. L'infufion des fleurs dans l’eaù d'Orge, eft utile pour les Eré- fipeles & les inflammarions des yeux : il faut la faire tiédir & en bafliner fouvent la partie. On fait avecle vinaigre , la grofeille & la framboife un Sirop excellent en été pour calmer la foif & utile dans les fiévres putrides , bilieufes & vermineu- fes. XXI. CH EE Groffularia fimplici acine vel [pinofe S'ylveftris C. B.45 5. Uva crifpa five Grof- RAFTRAITEHISSANTES. 139 Fularia\. B. Tom.1. Parce. 1. pag.47. Uva crifpa Dod. 748. Crifpina vera Cord. Ceanothus Jpina Theoph. Grofeiller blanc cpineux. 2. Groffularia muluplici acino , five non fpinofa , hortenfis rubra , five Ribes Officin. C.B. 45. Ribes vulgaris, acidus ruber 1. B Tom. 11. pag. 57. Ribeftum fru- tu rubro Dod. 749. s fruits de la premiere efpece font plus en ufage dans les ragouts de Ia cuifine que dans les remedes ; on les em- ploie alors lorfqu’ils font encore verds, & dans les mème cas que l’on emploie le verjus ; leur acidité en fait route la ver- tu : lorfqu’ils font mürs & beaucoup plus doux , ils humeétent, rafraïchiflent, & font moins aftrinzens que lorfqu’ils fonc verds. Pour ce qui eft des Grofeilles en grappe, il y en 2 de rouges & de blan- ches ; mais les premieres font plus com- munes : quoiqu'on les mange dans la fan- té comme un fruit délicieux , elles ne font pas moins utiles dans la maladie. On prépare avec leur fuc & le fucre une gelce & un firop, qui font très propres pour modérer les ardeurs de la fièvre qui eft caufée par une bile trop exaltée. L'a- à gréable acidité de ce fruit appaife la foif 140 P LA N xs des malades , & leur donne bonne bou- che; la boiffon faire avec le firop-de Gro- feilles battu dans de l’eau , eft d'un ufage familier en Eté, & eft aufi utile & agréable que la Limonade ; le Citron & la Grofeille ayant à-peu-près les mêmes qualités. Pour faire le firop de Grofeilles, il faut laiflec fermenter trois ou quatre jours le fuc qu'on er a exprimé; autre ment 1l fe mettroit en gelée. Le Sapa Ri- befii de Méfué n’eft autre chofe que la gelée de Grofeilles. Dans les diarrhées & les coliques bilieufes, cette gelée & le fi- rop font utiles : 1l faut s’en abftenir lorf- que les malades font afligés de la roux. : Le fuc de Grofeille mélé avec égale quantité de fuc de verjus, de fuc de c1- tron & d’eau commune eft un des meil- leurs gargarifmes pour les maux de gorge de quelque nature qu'ils fotent. Dans les maux de gorge gangreneux des enfants le firop de grofeille eft l'acide qui m'a toujours le mieux reufli, parceque les Grofeilles font aufi cordiales que rafrai- chiffantes. Le Citron pinçoit un peu trop la gorge délicate de ces infortunés. La Grofeille ne refferre pas tant l4 bile & ne coagule pas comme l'acide du Citron. J'ai connu une Dame malade qui étroit furprife de Dyffenteris dès que les Gro- feilles lui manquoient, & ni le firop , nt À RAFRAICHISSANTES. IA4T la gelée ne pouvoient aucunement rem- placer le fruit tel qu'il fortoit de l’arbre qui le produit: on ne fair pas aflez de cas : de ce qu’on voit tous les jours. Il faudroit que cela füt bien cher & qu'il vint de fort loin pour qu'on le prifät ce qu'il vaut. | Ress … Groflularia non fpinofa , frutlu nigro , majore. C. B. Plu. 455. Le Grofeiiler à fruit noir , ou Caflis. XXII HE mode impérieufe fur le choix des Médecins ainfi que des remedes, avoit introduit depuis quelque tems l’ufage des feuilles , du Suc, du Sirop, & du Ratafña de Caflis : il vientde retomber dans l’oubli; quoique plufeurs perfon- nes aient cru que cette Plante éroit une panacée univerfelle. Ses feuilles fe prennent cependant comme du Thé, & font chaudes , apéritives , ftomachiques, piopres à la migraine, aux mauvaifes digeftions , aux dégouts , aux glaires des reins & de la veille, Le fuc convient dans les maux de gorge foit en boiffon avec du Sucre & en forme de Sirop , foit en gargatifme. Enfin on en fai un fort 142 PLANTES bon Ratafa qui n’a pas les inconvéniens des Ratañas ordinaires qui échauffenc beaucoup , & dont l’ufage eft fi perni- cieux, mais qui en facilitant la digeftion tempere l’ardeur de l’eftomach. Ce Rata- fia fe fait de la maniere qui fuit. On prend une pinte de bonne eau-de- vie. On y met une demi-poignée de Framboifes pour en tirer La ceinture. On y ajoute enfuice deux livres & demi de Caffis bien mür qu'on a eu foin d'égrai- ner. Il faut aufli en couper exactement une petite pointe noire reftée après la fleur , & qui, f on la laïfloit, rendroit le Ratafa défagréable. On met le cout dans une cruche de grès neuve & bien verniflée , & on le laiffe infufer pendanc deux ou trois mois à l'ombre. Après ce tems on retire la liqueür, on la fait pañler par la Chauffe » & fur chaque inte on ajoute un quarteron & demi de LE Sucre, qui aura été fondu aupara- vant dans de l’eau de riviere ou de fon- taine. On conferve ce Ratafña dans des bouteilles pour l’ufage. XXIIL | PPT 1. Morus fruilu nigro C.B. 459. Mes 4 rus nigra 1. B. Tom. I. pag 118, Morys 1 Dod 310, Meurier noir, RAFRAIECHISSANTES. 143 2, Morus fru&u albo C. B. 459. Morus alba. B. Tom. 1. pag. 119. Morus candi- da Dod. 310. Meurier blanc. Ox fait avec les Meures noires un firop très utile pour adoucir les âcretés de la gorge & de la poitrine ; on en mêle une cuillerée dans un verre d’eau. On ordon- ne ce firop fous le nom de Diamorum. Pour le faire compofé , on y ajoute du Verjus , de la Mirrhe & du Safran. Cor- dus le faifoit avec le füc de Meures , le fuc du fruit de Ronces, de Framboifes È de Fraifes & du miel. Ces fruits dans leur maturité appaifent la foif & rafraî- chiffent : avant leur maturité ils font Dé- erfifs & Aftringens, & on les emploie dans les gargarifmes pour les ulceres de la bouchc & de la gorge. Les Meures blanches font peu ufitées, leur faveur étant fade & défagréable : l'écorce & Ja racine duMeurier font déterfives & apéri. tives en décoction. L’écorce du Meurier mife en poudre & prife en bol liée avec le Sirop d’Abfnthe, à la dofe de demi. gros eft fort bonne contre le ver foli. taire. XXIV. ns , Où Saule. Salix vulgaris , alba arborefcins C, B, 144 PLANTES 473 Salix maxima , fragilis , alba , hirfu- sa [. B. Tom. I, 212. Salix Dioftoridis Lob,136. L. corcE, les feuilles & la femen- ce de cet arbre font rafraïchiflantes & aftringentes : on les emploie utilement dans la Dyffenterie & dans le crache- ment de fang : on fair des demi-bains & des lave-pieds avec la décoétion de fes feuilles pour appaifer le tranfport des fiévres ardentes, pour les infomnies , & pour les maladies qui font caufées par un fans trop en mouvement. Il y a des auteurs qui confeillent dans la Goutte des fomentations faites-avec les feuilles & l'écorce de cer arbre bouil- lies dans le Vin. D’autres donnent la cendre de Saule ou le charbon en pou- dre , depuis demi-fcrupule, jufqu’à demi dragme, Dans une pinte de Vin rouge, infufez deux petites poignées de la deuxieme pelure d'ozier , & en prenez neuf matins de fuite deux doigts dans un verre, c'eft un remede expérimenté pour les Pertes de Sang. X XV. RAFRAICHISSANTES 14$ Pr Pinus fativa C. B. 491. Pinus officu- lis duris, foliis longis I. B. Tom. I. pag 248. Pinus Dod. 859. Pinus fativa five domeftica Ger. Pin cultivé. XX V. Ï y à plufieurs efpeces de Pin, dont la plupart fourniffent une refine par l’in- ibn qu'on fait à leur écorce ; cette re- fine s'appelle Terebenthine lorfqu’elle eft claire & liquide, & Galipot ou en- cens commune, lorfqu'elle eft dure & jau= nâtre ; nous en avons déja parlé ci-deflus. Je n’ai placé le Pin cultivé dans cette Claffe,que pour fon fruit appellé Pomme de Pin, qui contient fous fes écailles de petites coques offeufes remplies d’une amande longue & cilindrique , qui eft d’un ufage très familier en Medecine , fur tout en Provence , en Languedoc & dans les Pays chauds où cer arbre eft commun. On appelle ces coques Ssrobili Pinei, Nuces Pinez, cocculi , en Fran- çois, Pignons. Il faut bien prendre garde en les or- _ donnant de les confondre avec les Pig« * nons d’Inde qui font des Purgatifs très Tom, II, 2, Part. 146 PLANTES violents : ceux-ci font au contraire très adouciffans , humeétans ,rafraïchifans , propres à calmer la toux violente & les douleurs de la néphrétique ; on les em- ploie dans les émulfions avec les femen- ces froides , depuis demi-once jufqu'à une once. L'huile qu'on en tire par ex- prefion , a les mêmes vertus que l'huile d'amandes douces. | Les Pignons font utiles dans le crache- ment de fans, la Phufe , le déffechement & la maigreur appellée Tabes ; ils tempe- rent & corrigent la faumure des urines, détergent l’ulcere des reins, & reparent le lait des Nourrices, L'eau diftillée des Pommes de Pin eft aftringente fuivant Schroder qui la don- ne comme un bon remede , pour arrèrer la defcente de la matrice. Hoffman foutient que les fommités ou jeunes tiges du Pin fauvage {ont fore propres pour le Scorbut fur-tout fi on en donne la décottion ou l’infufion dans la Biere , ou quelqu’autre liqueur convena- ble, Une Pomme de Pin infufée dans de l’eau tiéde , pendant vingt-quatre heures, eft fort bonne pour laver les parties affli- gées d’Ercfipele , & en appaife l'inflam- mation. RAFRAICHISSANTES 3: 4; + X XVI. G oMME ÂAdragant , Barbe-renard, Tragacanthum | Dragacanthum, Gum: ni Tragacantha, C. T TE Gomme coule par incifion de la racine d’un petit arbrifleau épineux qui croit au bord de la Mer près de Mar- feille, plus communément en Candie , en Syrie & dans l'Orient. Voici fes fyno= nymes. Tragacantha C, B. 388. Tragacanthæ Maffilienfis 1.B. Tom. IL. pag. 407. Traga- cantha five Hirci fpina Dod, 7j 1. Pote- rium Tab.ic. 33, La Gomme Adraganteft plus ou moins _pure,& en gros morceaux noirâtres ou en petits grumeaux tortillés & blancs, felon qu'elle eft mêlée avec la terre fur laquelle elle tombe , ou qu’elle en eft féparée. La maniere ordinaire de s’en fervireft de la faire fondre dans l’eau commune , dans l'eau rofe , ou quelqu’autre, pour en for- mer un mucilage qui fert à incorporer la plupart des poudres qu’on met en mañle, ou pour en former des Trochifques , des Pilules, des Tablerres ; ou d’autres prépas Gi K re PLANTES rations de €ette nature. Cette Gomme eft Rafraïichiffante, Incraflante, Adoucif- {ante, Béchique , & très propre à calmer le mouvement impétueux des humeurs, & à adoucir leur âcreté, On l’emploie auffi en poudre ; & elle à donné le nom à la poudre Diatragacant , qui eft froide ou chaude felon les différens ingrédiens qu'on joint avec elle. Celle qu'on appelle froide , eft d’un ufage très utile pour la toux opiniâtre , pour lesäcretésdela poi- trine, pour les perfonnes d’un tempéra- ment vif & bilieux , dont elle tempére la vivacité ; fa dofe eft d’un demi-gros dans un bouillon rafraïîchifflant. Les femences froides & celle de Pavot blanc, la Réglifle & l’Amidon qui entrent dans cette pou- dre , lui communiquent leurs propriétés. Les Gommes purementinfpides, telles que les Gomimes Adragant & Arabique, forment un mucilage dont on ne connoït pas affez l'efficacité dans la pratique , où {suvent il feroit très néceflaire de l’em- ployer. Les roux âcres & convulfives qui viennent de l’acrimonie de la lymphe, és aigres de l’'Eftomach, les vomifle- mens chroniques , les maladies de la peau rebelles à la plupart des remedes , relles que les Dartres, la Galle &c. le tenefme des inteftins & de la veflie, les gideurs d'urine , les accidens qui fur- RAFRAICHISSANTES. 149 viennent après l’ufage inconfidéré des li- queurs fortes , des purgatifs , des Elixirs amers,des poifons rels que le verd-de-oris, l'Eau force &c. le marafme & a mai- greur qui viennent d'appauvriflement cu fang & de la lymphe, voilà de quoi fournir une multitude d'indications pour employer les mucilages rafraichiflans , & incraflans, que fourniffenc les reme- des tirés de la Gomme adragant , des fe- mences froides , des Pignons, de la grat- de Lin , des farineux, du Ris, de la Se- moulle , du Vermicelly, de la Salep, du Mäacaroni , & de toutes les autres pe- tites pâtes qui viennent de l'Italie & des Pays chauds, où la trop grande tranfpira- tion dépouille le fang, & où cesnourritu- “rés légeres & mucilagineufes deviennent auffi néceflaires que dans les maladies dont nous venons de parler, d’autant mieux que ce font des remedes & des alimens tout à la fois. La poudre diatra- gacant froide eft par conféquent un fort bon remede. La poudre Diatragacant chaude , eft au contraire compofée de Canelle, d'Hyflope & de Gingembre , corrigés avecles Amandes , les Pignons, la fe- mence de Lin & la Réolifle ; ce qui la rend propre à facilicer la digeftion , & à difloudre la lymphe épaiffñie dans des G ïij #50 PLANTES bronches du Poulmon des Afthmatiques, qu’elle fait cracher plus facilement ; fa dofe eft la même que celle de l’autre. DROGUESETRANGERES, XXVIE. G OMME Arabique. Gummi Arabicum C. B. 498 Gummi Thebaicum, Babilonicum , Acanthinum . Sarracenicum quorumdam. N. us avons parlé dans la Clafle des Plantes Vulnéraires Aftringentes, de l'arbre d'où coule la Gomme Arabi- que, & ces noms différens ne lui ont cté donnés que par rapport à quelques autres arbres , & aux différens lieux a’où on la tire: On l'appelle aufi Gomme tu- rique, Gomme vermiculée & Gomme d'Angleterre, fuivant les differentes figu- res qu'elle prend en fortant de l’arbre ,ou qu'on lui donne avant de la débirer. Celle qui coule dans un temps pluvieux & hu- mide & quis’amafle en morceaux , lef- quels joints enfemble dans les vaiffeaux cui l’apportent à Marfeille, forment des mafles qui pefencplus decent livres, cet- te forte s'appelle Gomme turique ou tu- LÀ RAFRAICHISSANTES. 151 ris , les Teinturiers en foie s’en fervent. La Gomme Arabique vermiculée eft ainfi nommée parcequ’elle a pris la figure d'un ver en fortant de l'arbre. Enfin la Gomme d'Angleterre n’eft autre chofe que la Gomme d’Arabie ou du Sénécal la plus blanche , fondue dans un peu d’eau , & réduite en une pâte à laquelle on donne la confiftence de la coile de Flandre. La veritable Gomme Arabique eft en larmes blanches & quelquefois jaunâtres, claires, tranfparentes, féches ,fans faveur ni odeur fenfible; elle eft rare en Europe, depuis qu’on y en apporte une autre de la Guinée & du Brefil au Senegal, à laquelle on donnele mêmenom, & qui a les mê- mes vertus & la même figure , à lablan- cheur près. Toutes ces Gommes auffi-bien que cel- les qui coulent de nos Pruniers,Cerifiers, Amandiers & autres arbres fruitiers, ont à-peu près les mêmeufages dans la Mede- cine & dansles Arts : on lesemploie com- me la Gomme Adragant & dans les mè- mes remedes. La Gomme Arabique en- tre dans la Thériaque des Anciéns,& dans Ja poudre Diatragacant froide , dont nous avons parlé ci-deffus. | La Gomme Arabique en poudre, à la dofe d’un gros , prife dans un verre d’eau de graine de Lin,eft très utile dans la fup- prefhion during, G ii; 152 PLrANTES XX VIII. R.. | Oryza Iralica C.B. 24,1. B. Tom. If, pag. 451. Hordeum Galaticum Columelle KRuel, 421. 1: femence de cette plante eft d’un ufage fi commun entre les alimens, que tout le monde en connoït les proprié- tés & la maniere de la préparer. À l'égard de fes ufages en Medecine, c’eft une nourriture très utile aux perfonnes éput- fées par des hémorragies , aux femmes qui ont fouffert des pertes exceflives , aux Pulmoniques & aux Etiques. Nous avons peu d’alimens plus capables d'adoucir l3- creté du fang , de l’épaiflir & de le rem pérer. On en fait bouillir une cuillerée dans une pinte d’eau pendant un quart- d'heure ; on la coule enfuite , & on ajoute très peu de fucre pour la boiffon des malades. Cette femence fert quelque- fois de bafe aux émulfions à la place de l'eau d’Orge;on en met une poignée dans Jes bouillons humeétans & rafraichiffans;s on en fait une gelée, ou une crème; une bouillie ; du pain, & quantité d’autres préparations qui regardent autant le re- RAFRAICHISSANTES. 153 gime de vie des malades, queles remedes qui conviennent dans ies maladies lon- gues. Le Ris s’éleve aifément dans les lieux humides de l'Orient , & en quel- ques endroits de l’Europe , entr'autresen Italie & en Efpagne. PLANTES RAFRAICHISSANTES Qui fons rapportées dans d'autres Claffes. LA O N emploie dansles cataplafmes ra- fraïchiffans & propres dans les in- flammations,la plüpart des Plantes Emol- lentes , entr'autres les Mauves, Gui- mauves , Violiers, &c. ou bien la mie de pain & le lait avec le jaune d'œuf. Dans les ptifanes rafraichiffantes & propies à épaiflir un fang trop diffout, on ordonne la plupart des Plantes bé- chiques , comme les Jujubes, les Rai- fins , les Amandes, les Figues; les fleurs de Coquelicot &c. Plufñeurs Plantes Vulnéraires Aftrin- gentes , font aufli rafraïchiffantes, com- me la racine de grande Confoude , le Plantain , la Grenade, l'Epine -Vinette, Voyez la Claffe de ces Plantes. Entre les Plantes narcotiques , la fe- mence & la tère de Pavor & les feuilles Gv 454 P'L AN TES de Morelle font aufli des Plantes Rafraï- chiffantes. Voyez cetre Claffe. La plupart des Plantes apéritives tem- pérées , & celles que nous avons ap- pellées Chicoracées , font rafraichiffan- tes, & s'ordonnent avec fuccès dans les ptifanes capables de rafraïchir le fang en modérant le mouvement précipité des humeurs ; l’Ozeille , la Patience , Ja Chicorée fauvage , le Fraifier ; font de cette nature. Enfin nous avons entre les Pläntes Cor- diales & aléxiteres des acides rempérés, très utiles dansles fiévres ardentes , pour appaifer la foif des malades, pour les ra- fraîchir & calmer le mouvement trop récipité du fang;tels font l’Alleluia , Ja Grofeiile, la Fraife, le Citron & le Li- mon. On met une poignée des feuilles de l’Alleluia dans les bouillons qu’on laiffe amortir fur le feu aflez de rems pour en tirer une légere teinture. Voyez la Claf- {e des Plantes Aléxiteres. À l'égard du Citron, du Limon , & des autres acides tirés des fruits rouges , tout le monde fait leur utilité pendant les cha- leurs de l'Eté. Quoiqu’on enufe plus vo- Jontiers en fanté, par agrément & fen. fualité, que dans la maladie & pour le befoin , on s’en fert cependant avec fuccès dans les Fiévres aigües, lorfque RAFRAICHISSANTES. IS$ les malades ont la langue féche & noi- re , & principalement dans les Pays chauds. Voyez la mème Claffe des Plane ves Aléxiteres, FIN, °« FLE +%+# & de Fr DR RENTE Peine PARUS nn ne | FREE RE AO ARE NCA + 1] k # + RE. ELLES E _ Sa DCR GERS SRE CEE DISCORRS" sr LA ? p « , ! + Qui a été prononcé à l’Académie des Sciences,&qui fe trouvoit à la tète des premieres Editions. TT TI RAR É SRI IT ITS TT TE SE L E nombre prodigieux des Plantes qui ornent la furface de la terre, n'a pas été produit par l'Auteur de la nature pour embellir feulement fon ouvrage , & faire briller fa magnificence aux yeux des créa- tures foit par l’inimitable variété des couleurs , foit par la douceur des fruits ; l'ufage des Plantes eft encore plus noble & plus utile : elles nous montrent par leurs propriétés merveilleufes la puiffan- ce & la bonté de nôtre Auteur; & sil a condamné le premier homme à fe procu- rer par un travail aflidu les moyens de conferver fa vie , il lui a du moins laiflé dans les productions de la nature, une refource confolante à fes maux. % On à mis ce Difcours & la Vie de M. Cho- mel, à la fn de ce troifieme Volume, pour ne pas trop charger le premier: Drscouns. 1$7 Ses Defcendans ont eu le mème avan- tage ; car ayant été obligés comme lui de culuiver la cerre, pour y chercher une nourriture convenable , 1ls n'en ont pas feulement tiré des alimens capables de les raffañer , mais encore des fecours efh- caces dans les maladies auxquelles ils étoient devenus fujets plus encore par leur intempcrance que par la foibleffe de leur complexion. Ainfi les Plantes ayant fourni la plupart des alimens & des remedes dont nos premiers Peres fe fonc fervis, on peut avancer que la fcience qui apprend à les connoitre & à s’en fer- vir utilement, eft aufi ancienne , qu'elle eft néceflaire à ceux qui font profeflion de conferver la fanté des autres. En effet on a toujours jugé qu'il étoit du devoir des Médecins de s'appliquer à l'étude des Plantes ; & les grands Hommes qui ont fondé nos Univerfités, ont eu foin d'y entretenir des Jardins pour la culture des Simple , & ont éta- bli des Profeffeurs pour enfeigner leurs noms & leurs ufages. Le Jardin Royal de Paris eft un des plus confidérables de Europe, de Faveu mème des Etrangers : le nombre des Plantes différentes qu'on y a élevées depuis cinquançe a8s, excede celui dedix mulle ; l’art v fait perfection- ner la nature, ou y fuppléer ; & cela par 158 Discours. les foins du plus favant Botanifte de no& re fiecle ( 1 ). La libéralité du Prince , dont la farité lui a été confite , feconde fi bien fon at- tention pour le progrès de cetre fcience, que nous lui avons l'obligation de trou- ver les Plantes de l’un & de l’autre hémif- phere dans un Jardin , où l’on peut en fe promenant s'épargner la peine de parcou- rir toutes les parties de l’Univers,& y ad- mirer ce que la nature a produit de plus rare & de plus utile. Mais comme dans l'arrangement des Plantes de ce Jardin on a eu plus d’égard à leur culture & à l’ordre de leursgenres qu'à leurs ufages dans la Medecine, Monfieur Tournefort , qui en a été Pro- feffeur pendant plufeurs années, avoit formé le deffein de faire , après le cours public , des leçons particulieres dans lef- quelles il auroit démontré les Plantes qui font en ufage , dans un Jardin qu'il vouloit entretenir à cet effet ; mais les grands ouvrages qu'il avoit entrepris pour la perfection de la Botanique ne lui en ont pas permis l’exécution. L'avantage que j'ai d’avoir été fon difciple , m'a en- gägé d'entrer dans fes vues 3 & je m'y fuis d'autant plws-volontiers dérerminé , (1) Monfieur Fagon, Premier Médecin de Sa Majefté, & Sur-Intendant du Jardin du Roi, Dur s € ou R'$. 159 que les Statuts de la Faculté de Médecine de Paris exigent que le Profefleur des Plantes faffe dans les Ecoles la démonftra- tion des drogues, après en avoir expli- qué les ufages, C’eft par ce motif, que m'étant trouvé dans certe place dans le tems de la mort de cet 1lluftre Botanifte, j'ai crü devoir commencer mes exerci- ces dans un Jardin que je culuivois de- puis long-tems pour mes propres obfer- vations fur les Plantes; & après les y avoir démontrées fur laterre , j'en ai fait voir les parties féches qui font employées dans la Pharmacie, aufi-bien que les drogues étrangeres qui fe tirent des végé- taux,afin de rappeller dans la mémoire de - ceux qui afliftent aux lecons publiques du Jardin Royal, l’idée des Plantes ufuelles qui s’y trouvent mêlées avec quantité d’autres plus curieufes qu'utiles, Ces dé- monftrations ont paru d'autant plus com- modes, qu’on a trouvé ‘dans la difpofi- tion de mon Jardin le plan de route la matiere Médicinale, qui quoique d’une vafte étendue, s’y préfente à l’imagina- tion d’une maniere fi claire &fiabrégée , qu’elle invite à fon étude les jeunes gens, dont la plupart, frapés par les découvertes de l’Analyfe chimique fur les animaux & fur les minéraux , & emportés par les charmes de la nouveauté, s’y abandon- 169 Discours. . “ent trop aifément, & ne trouvent fou- vent pas aflez de loifir poar s'appliquer à la connoïffance des Végéraux , qui four- niffent cependant les plus utiles compo- fitions Galéniques & Chimiques. Il eft vrai que les Plantes forment la -partie la plus confufe de la matiere mé- dicale ; & c’eft pour cela qu'elle a été fi négligée : car il faut avouer que la di- Verfité des noms attachés à une même plante, la mauvaife foi ou la crédulité de ceux qui ont autorifé par leurs témoi- gnages les vertus des Plantes qu'ils n’a- voient apprifes que par des rapports fuf- pets ou incertains , le peu d’exaétitu- de avec laquelle Pline , Machiole , Dale- champ & quelques Commentateurs de Théophrafte & de Diofcoride ont établi les propricrés des fimples; tout cela , dis- je , a fait perdre à la Botanique fon cré- dit,& a rebuté ceux qui ont voulu s’y at- tacher. Mais fi la T héorte de cetre fcience a prefque été portée à fon point de per- fection dans le dernier fiécle par Mef- fieurs Morifon, Rivin , Grew ; Malpighi Ray, Tournefort & quelquesautres; l’in- térèc public & l'honneur de la Médecine ne doivent-1ls pas nous engager préfente- ment à travailler à la pratique de la Bo- tanique ; c'eft-a-dire, à vérifier avec une fcrupuleufe exa@itude un grand nombre Diriseouers. 161 de vertus douteufes, trop légerement attribuées à quelques Plantes , & à mettre enufage celles dont les meilleurs Pratt- ciens conviennent univerfellement ? C'eft dans certe vue, que j'ai fait plu- fieurs obfervations fur cette matiere ; & j'en ai rapporté quelques-unes dans cet abrégé. J'en ai augmenté confidéra- blement le nombre dans la feconde Edition , dans laquelle j’aiajouré quantité de remedes rapportés dans l'Hiltoire des Plantes des environs de Paris de M, Tour- nefort ; & dont l'expérience m'a fourni les occafions d’éprouver les vertus. Mais comme 1l n’eft pas poflible qu’un feul homime puifle exécuter tout ce qu'il eft à propos de vérifier fur une matiere étendue ; j'exhorte ceux quiont quelque zele pourle bien public, & pour le pro- grès de la Médecine , de me communi- quer leurs remarques fur les ufages des Plantes ; j’efpere qu'ils voudront bien contribuer à la perfection d’un ouvrage fi néceflaire , dans lequel je leur rendrai la juftice qu'ils méritent, en faifant con- noître à la poftérité ceux à qui elle a obli- gation de ces découvertes. C'eft pour fatisfaire à cer engagement, que je crois devoir avertir ici que j’ai pro- fité dans cet Ouvrage des Mémoires qui m'ont cté envoyés , entr'autres par M. 162 Drscounxs. Rouyer très habile Chirurgien de Monti- gni près Stenay , entre lefquels outre un grand nombre d’obfervations fur les ver- tus des Plantes, conformes à celles que j'ai déja rapportées, j'en ai trouvé plufeurs que j'ai cru devoir inférer dans cette nou- velle Edition , comme très füres & très utiles. Je ne doute point qu'entre les Savansil n'y en ait plufieurs qui s’appliquent parti- culierement à la connoiffance des Plantes, & qui n’aient au moins recueilli des re- lations fidelles fur leurs propriétés , dont ils fe feront aflurés par leur propre expé- rience. S’il y en a qui aient quelque Trai- té complet fur cette matiere , je lesinvite d’en faire part au Public, j’en profterai comme les autres pour mon inftruétion : je n'ai d'autre intention que de ramaffer des faits bien autorifés ; car la pratique de la Botanique ne doit pas être établie fur des opinions & des fyftèmes, mais fur des expériences inconteftables, & uni- verfellement connues de tout le monde, Il feroit à fouhaiter que les Phyfciens répandus dans les différentes païties de ce Royaume, vouluffent bien, pour la gloire de leur Patrie, travailler à l'Hif- toire naturelle de leur Pays, & nous ap- rendre une infaité de chofes curieufes & utiles, lefquelles quoique très commu Discours. 163 nes dans leurs Provinces , font ignorées par-tout ailleurs, Pour l’exécurion de l’'Hiftoire des Plan. tes ufuelles dont je préfente ici l'abrégé, 1] ne me paroit pas néceffaire de traiter la méthode de la Botanique qui regarde l’é- tabliflement des genres de toutes les Plantes en général plutot que leurs pro- priétés en particulier. Nous regrettons encore le Botanifte 1l- luftre (1) qui a traité cette mariere avec beaucoup d'exaétitude & de capacité, D'ailleurs Monfieur Renéaume qui a été chargé des marafcrits de Monfieur Tour- neforr, par l'extrait qu'il nous*a donné des écrits de cer Auteur (2), nous fait efpérer qu’il avancera con fidérablement l'Hiftoire générale des Plantes. C’eft pour le feconder que je lui ai offert le caralo- ouc de celles qui natffent dans les mon- tagnes d'Auvergne dans le Bourbonnois & dans les confins de ces Provinces , avec les defcriptions des moins cotératRes que j'y ai trouvées ; j'abandotine volontiers TOuvrage particulier que j'avois deflein ‘de donner fur ces Plantes , pour contri- buer à l’Hiftoire générale que l’Académie a commencée, & à à laquelle feu Meflieurs {1) Monfieur Tournefort. (2) Voyez dans les Mémoires de l’Académie de Sciences, annce 1709. pag. 315 164 Diriscounrs. Marchant & Dodart ont beaucoup tra- vaillé & dont Monfeur Marchant le fils eft préfentement chargé. À l'égard de l'Hiftoire particuliere des Plantes ufuelles , celle que Monfieur Tournefort a donnée fur les Plantes des environs de Paris , m’a fervi de modele, foit par rapport à la Théorie qui regarde l'intelligence des Auteurs & la connojf- fance des Plantes dont ils ont parlé ; foit par rapport à la pratique , c’eft-à-dire , à l'application de ces mêmes Plantes dans les maladies,& le choix de leurs proprié- rés les plus affurées. Pour-ce qui eft de la maniere dont on doit traiter chaque Plante en particulier , il me paroït qu'avant que de parler de fes ufages , il faut apprendre à la bien con- noître & favoir la diftinguer d’une au- re plante qui lui reffemble , foit par fon port extérieur , foit par quelqu’une de fes parties , & dont néanmoins les vertus font fouvent fort oppofées :1l feroit né- ceffaire pour cela d’en donner la figure, & d’y joindre une defcription affez éren- due pour faire remarquer les modifica- tions que la figure ne peut repréfenter. : Mais pour fuppléer aux figures & aux def- criptions que je n'ai pü mettre dans cet Abrésgé, je me fuis attaché à choifir entre les Auteurs les plus connus dans la Bora- Drscounrs. 16$ nique , ceux qui ont donné les meilleures figures & les defcriprions les plus com- plertes ; & j'ai cité le plus correctement qu’il m'a été poflible les différens noms qu'ils ont impofés à chaque Plante. Après tout , ce petirouvrage pour être plus par- fait , fuppofe les démonftrations particu- lieres qui fe font de ces Plantes au Prin- tems &en Eté, faifons favorables dans lefquelles on pourra les examiner dès leur naïffance, dans leur progrès & dans leur perfection. Pour ce qui regarde les noms des Plan- tes ,onen trouvera ici un dénombrement aflez confidérable , qui contribuera à l’é- claircifflement de la Botanique, que la muluplicité des noms a remplie d’équivo- ques & de confufion ; car un même nom fe trouve quelquefois appliqué à diffé- rentes Plantes , & une même Plante eft fouvent indiquée par différens noms. Pour difliper cette obfcurité, après avoir défigné les noms François, lorfque les plantes en ont un ou plufeurs ; j'ai mar- qué les Synonymes Latins donnés par les Auteurs les plus célebres. Celui de Gaf- pard Bauhin , dont le Pinax ou le Diétio- naire eft entre les mains de routle monde, m'a paru devoir être cité le premier ; en- fuite celui de Jean Bauhin fon frere dont l'Hiftoire générale des Plantes eft une Bi- 166 Dis co nr bliotheque univerfelle des Auteurs qui on paru jufqu’à lui : j'y a1 fouvent joinc celui de Dodonée quia écrit des Com- mentaires fur Thcophrafte avec aflez d’exactitude. Je n'ai pas oublié les Syno- nymes de Meflieurs Morifon , Tournefort & Rai , lorfqu'ils ont jugé devoir rap- porter les Plantes à d’autres genres. Ceux qui ont écrit fur les vertus des fimples ou fur les drogues étrangeres : comme Tra- gus , Lobel , Clufius, Dalechamp , Her- nandes , Hermant, Marcgravius , Pifon, Ammam, Kong, & quelques autres, font auffi indiqués dans ce catalogue. Je n’ai as obmis certains noms Grecs , Arabes ou Barbares qui font en ufage dans les Li- vres de Pharmacie. En un mot j'ai tâché de ne rien laiffer à defirer à ceux qui veu- lent s'inftiuire parfaitement dans la con- noiflance des végétaux , pour les mettre en état de n'être point arrêtés dans la lec- ture des Auteurs qui ont écri fur les pro- priétés des Plantes & fur les compofitions de Pharmacie. Après avoir défigné les meilleurs noms des Plantes, & cité ceux qui les ont nom- mées différemment, il conviendroit d’exa- miner leurs fentimens , de les concilier enfemble , & de rendre raifon de la varié- té de leurs opinions, en faifant remar- quer Les fautes de quelquesuns , & ce qui cl tnt dé DrscouRrs. 167 les y à fait romber ; ce qui s'appelle la critique des Auteurs. Je n'aurois pü le faire dans cet Abrégé fans paller les bor- nes que je m'y fuis prefcrites ; j'ai mieux aimé m'étendre un peu davantage dans ce qui regarde les vertus des Plantes, mon but principal étant de rendre les jeunes Médecins capables de fe fervir utilement des fecours que les Plantes leur fournif- fent fiabondamment, . Pour y parvenir,je me fuis particulie- rement attaché à remédier aux inconve- niens dans lefquels font tombés les An- ciens Botaniftes, & après eux la plupart de leurs Commentateurs, qui s'etendent fouvent fur les propriétés d’une Plante à laquelle ils artribuent de grandes & ra- res qualités , fans marquer précifément la partie de cette Plante qu’il faut em- ployer , & négligent la dofe & la manie- re dont on s'en doit fervir ; ce qui me paroit cependant d’une conféquence in- finie , une mème Plante ayant fouvent différentes vertus dans fes différentes par- ties, & la dofe d’un remede contribuant beaucoup à fon action. J'ai raché d'éviter aufli l'erreur de ceux quioutrent, avec une complaifance exceflive , les avantages d’une Plante dont ils font une panacée , & un remede yniverfel. Ne contribuerai-je pas autant. 168 Drscours. à l’utilité publique en marquant les mau- vaifes qualités des Plantes , qu’en étalant pompeufement leurs vertus 2. Et ne fe- tai-je pas aufli-bien d’éxaminer fcrupu- leufement les circonftances & les cas par- uiculiers où leur ufage peur être nuifible , comme de faire connoitre dans quelles occafions on peut s’en fervir avec fuccès? Un même remede ne convient pas tou- jours dans une même maladie : la compli- cation d’accidens,& la diverfité des fymp- tomes obligent fouvent un Praticien ha- bile à changer la méthode ordinaire, & à s'accommoder à un cas particulier , dont 1l fait fon objet principal. De-là ce petit nombre de vrais fpécifiques , de-là les ter- riblesinconvéniens dans lefquels tombent ceux qui donnent trop à l'expérience , & qui négligent la méthode , lefquels ayant vüscuflir deux ou trois fois un remede, le pronent hautement, l’appliquent fans Aire à toutes fortes de maladies, & en font, comme parle le vulgaire, une felle a tous Chevaux. Pour prévenir ce malheur, & mettre les jeunes Médecins en état d'éviter ces écueils dangereux, après avoir marqué dans cet abregé les noms & les parties de la Plante qu’on emploie ordinairement ,* la dofe & la rnaniere de s’en fervir , jene leur attribue que les vertus les plus uni- verfellement Dyris € © Ur. 163 verfellement approuvées par les Auteurs dignes de foi, & celles qu’une longue fuited’expériences a confirmé:J’y ai joint aufli quelques-unes des obfervations que j'ai recueillies dans l'exercice de la pra- tique ; obfervations néceffaires pour faire une jufte application des Plantes. Enfin, pour rendre cet Abrege plus complet, j'ai fait une courte énumération des prin- cipales préparations de Pharmacie , dans la compofition defquelles la Plante eft employée ,'afin de rappeller dans la mé- moire la vertu du remede compofé , & ‘ l'effet du remede fimple. Pour ce qui eft de la maniere de fe fer- vir des Plantes , & de leur dofe , je dois faire ici remarquer en général qu’on les emploie fraîches ou féches en décoétion ou en infufon , ou en fubftance , entieres ou en poudre. La plüpart des racines fraiches & menues s’ordonnent auffi-bien que les feuilles par poignées, après les avoir nettoyées de la verre & des feuilles mortes ou pourries. Les racines plus grof- £es fe prefcrivent ordinairement au poids d’une once fur chaque livre d’eau. On emploie les fleurs par pincées , & les fe- mences au nombre, quand elles font grof- fes, & au poids, lorfqu’elles font menues. il eft bon d’obferver , lorfqu'on pref- crit des apozèmes, ptifanes, infufons ou. Ton. Il, 2, Part, 170 Discours. décoétions, que les racines féches, les bois & les écorces doivent bouillir ; étanc compactes & dures , & jamais les feuil- les, qui, comme les fleurs ; ne doivent fe jetrér dans la liqueur que lorfqu’on la retire du feu , aufli-bien que la Régliffe & les autres drogues gluantes. Ces pré- ‘paratiüns ne doivent point être trop chargées d'ingrédiens ; car au lieu d’une liqueur coulanre & légere, qui foit ca- ‘pable de fe diftribuer facilement dans le ang, on fatigueroitl’eftomachdes mala- des par une efpece du mucilage épais,qui les gonfleroit , & qui leur feroictplus pré- “judiciable qu'urile. De : Examinons préfentémentiFordre que j'ai obfervé dans le dénombrement des Plantes ufuelles, & la divifion dé leur Hiftoire , dont je préfente le plan & l’A- brégé. UE | La plüpart des Traités de Plantes dont on fe ferr en Médecine, font diftribués par ordre alphabétique, ou fuivant leurs genres, J'ai cru que je ne‘devois pas fuivre ces modeles, parceque les Plan- tes dont les vertus font différentes ou op- polées , s’y trouvent confondues ; & lorf- qu'on veut choifir entre les fimples qui ont une mème propriété , ceux qui con- viennent le mieux à fon fujet, ou qu'on peur avoir plus facilement , il faut fat Discours, 197 guet fa mémoire , & parcourir tout un catalogue, L'ordre que j'établis 1c1 me paroït plus commode : les Plantes qui font le même effet y étant rangées dans une même Clafle , font toutes apperçues d'un feul coup d'œil. N’eft-il pas alors plus aifé de les retenir & des’en faire une mémoire locale ? D'ailleurs une méthode qui s'accorde avec la divifion des reme- des & de toute la matiere médicinale éra- blie depuis long-tems, n’eft-elle pas plus convenable à la pratique de la Médecine, -que celle qui eft fondée fur les genres des Plantes, & qui regarde la Théorie de la Botanique. On trouvera au commen- cement de l’Ouvrage, la divifon des Claffes, & l'ordre que j'ai obfervé dans l’arrangement des Plantes, Quelque facile & commode que foit cet ordre, 11 s’y rencontre toutefois une difficulté par rapport aux differentes pro- priétés d’une même Plante : Pour reme- dier à cet inconvénient, j'ai fair à la fin de chaque Claffe le dénombrement des Plan- tes qui ont la vertu particuliere à cette Clafle , & qui font rapportées dans quel- -que-autre par rapport à leurs ufages les plus ordinaires ; par exemple la Guimau- ve eft une des herbes qu'on emploie le lus communément dans les décottions & dans les fomentations emollientes, & H 1j 172 Drscours. ar confeéquent j'ai cru la devoir placer dans la Clafle des Plantes emollientes : cependant fa racine, fes fleurs & fes grai- nes font très-uriles dans les maladies de la poitrine : elles ne conviennent pas moins dans celles de la veflie, & dans la fup- preffion d'urine : C’eft pour cela que j'en ai fait mention à la fin des Claffes qui par- lent des Clafles Béchiques & des apéri- tives. Après avoir donné une idée générale des Plantes ufuelles & de mes démonftra- tions particulieres, voyons quelle en peut ère l’uuilite ; & fi par leur moyen je pour- rois exécuter le deflein que j'ai derecueil- lir tant d’excellens remedes fimples tirés des Plantes qui font entre les mains de tout le monde ; tâchons enfuite de rele- ver le mérite des Plantes de notre climat, dont on néglige injuftement l’ufage ; pour recourir avec tant d’empreflement aux drogues étrangeres ; & finiflons ce Dif- cours par quelques réfléxions fur la mé- thode la plus certaine , pour fe convain- cre des vertus qui font déja connues , & par l’examen de ce qui peut conduire à quelques nouvelles découvertes fur cette matiere. | La Botanique pratique n’eft pas feu- “ lemeñt une des fciences les plus ancien- nes & les plus néceflaires ; elle eft auñi Discowunrs. 173 une des plus univerfelles, & la fcience, pour ainfi dire , de tous les états. Les fça- vans comme les 1gnorans , les Riches aufli-bien que les pauvres, les citoyens & les gens de la campagne, tous les hom- mes enfin fe fentent naturellement portés à la botanique pratique ; c’eft-à-dire, à remarquer avec foin par écrit ou par mé- moire une infinité de remedes fimples fournis par les Plantes , entre lefquels fe rencontrent fouvent d'excellentes com- pofitions. L’attachement à la vie, le defir de la pafler avec une fanté parfaite, & l'attention qu'on a pour éviter les maux, font les motifs juftes & naturels qui nous portent à rechercher avec empreffement ce qui peut contribuer à notre propre confervation. De-la cette multitude pro- digieufe de recettes dont nos Livres font remplis : de-là ces prétendues medecines abréoées , ou recueils de fecrets impri- més par des perfonnes de l’un & de l’au- tre fexe : de-là tant de remedes qui ne font connus que par des manufcrits , qui paffant de famylleen famille, comme des heritages précieux, tombent fouvent dans l'oubli par la négligence ou l’avarice des particuliers qui les poffeédent. N'oublions pas les remedes que les Payfans & les Sau- vages employent avec autant de fuccès dans leurs maladies, & qu'ils trouvent H ü 574 Discounrs. avec facilité & à pzu de frais,dans les bois &c dans les campag'ies. Il eft évident qu un Recueil général de tant de remedes éprouvés, fait-par des perfonnes intelligentes & exactes , feroit un Ouvrage très-urile. N3 pourrois-je pas dans la fuite y parvenir ? Ecles démonftra- uons publiques que j’entreprends, ne m'en AN elles pas les moyens par les relations & les correfpondances que J'entreprendrai avec ceux qui y au- ront afhfte ; lefquels ayant appris à dif- tinguer entre les Plantes communes dans nos campagnes celles qu'un long ufage a le mieux autorifées , feront plus capables de faire de nouvelles découvertes fur cer te matiere, en s’allurant des bons effets des Plantes par leur propre expérience ? N'ai-je pas lieu d’efpérer qu’ils me vou- dront bien communiquer leurs obferva- tions , que je vérifieral par moi-même où par mes Confreres ? Il feroit à propos que ceux qui ordon- nent les Plantes, & ceux qui les prépas rent , les connuflent aflez bien, pour pré- venir les terribles inconvéniens qui arri- vent tous les jours par les méprifes des Herboriftes grofliers & ignorans,auxquels les Médecins & les Apotiquaires fe con- fient également : ces Herboriftes font or- dinairement fi inérreflés & fi peu fide- Drscouns. i7s les, qu'ils fubftituent fouvent aux Plantes qu'on leur demande ; & qu’ils n’ont point ou ne connoiffent past, les autres qu'ils croyent connoître ; fans s’embarraller fi leurs qualités font les mêmes ; ou frelies. font oppofées. Etant allé, 1l y a quelque tems, chez un malade menacé d’une in- flammation dans le bas ventre, auquel j'avois ordonné une décoétion émolliente & adouciflante , j'y trouvai un paquet d'herbes fournies par la fervante de l'Hier- borifte , entre lefquelleë je reconnus quels ques bottes de Renoncule & d’autres Plan- tes plus capables d’exciter des irritations dans les inteftins, & des tenfions doulou- reufes dans leurs fibres , que de lesamol- hr & de prévenir leur inflammation. Je fuis perfuadé que ces méprifes cruelles arrivent fouvent, & qu'on fonge moins à y remédier , qu’à s’en prendre aux Méde- cins , qu'on rend toujours refponfables des événemens. | Je fais par une expérience journaliere que la plupart des Herboriftes ne con- noiflent qu'un petit nombre de Plantes que les gens de la campagne leur appor: tent dans la faifon favorable; ils neles dif tinguent que par des noms corrompus ; & confondantles efpeces , 1ls font le plus foavent des qui pro quo aufli pernicieux aux malades, qu'ils font préjudiciables à | Huit 176 D 1:5:C10 MURS la réputation des Médecins , & des Apo- tiquaires;abus d’une grandeconféquence, auquel je prétends remédier pour l’hon- néur des Médecins & pour l’intérêc des malades , par les cours des Plantes ufuel- les , où j’admettrai volontiers & gratuite- ment les Herboriftes, qui devroient,ce me fembie , dans une Ville aufli-bien policée que Paris , donner des preuves de leur ca- pacité , avant qu'il leur füt permis d’y dé- biter les Plantes. La plüpart des Malades eroyent être plus furs des remedes qu'ils font chez eux , que de ceux qui font pré- atés chez les Apotiquaires , en quoi ils s'abufent fouvent , parcequ'ils fe fientà un domeftique qui leur apporte ce qu'un Droguifte ou un Herborifte ignorant lui donne. Les Médecins ne font pas ordinai- rement affez d'attention à plufieurs acci- dens qui leur arrivent dans le cours des maladies , auxquelles ils ne pourroient _ obvier qu'en examinant foigneufement la matiere des remedes qu’ils prefcrivent, & s'ils font éxécurés avec fidélité. Outre l’uriliré de mes démonitrations par rapport à l’inftruétion des Herbortf- tes, & aux malades de cette Ville quien feront mieux fervis ; ceux des Provinces en recevront aufli dans la fuite de orands avantages, en ce queles Apotiquaires & les Chirurgiens qui vont ordinairement à la campagne chercher les Plantes qui leur Drscounrs. 177 font néceflaires , ayant appris à les bien diftinguer , feront plus capables d'en faire un bon choix. N’eft-1l pas de leur devoir & de leur intérêt de s’inftruire dans une fcience qui doit être le premier objet de leur art, puifqu’elle leur fournic les moyens de parvenir à leur fin princi- pale quieft la guérifon de leurs malades 2 À l'égard des jeunes Médecins, en fa- veur defquels je me fuis particulierement déterminé à faire ces démonftrations, ma vue principale a été de leur apprendre ce qu'il y a de plus fimple dans la matiere médicinale , de plusutile & de mieux autorifé par une longue fuite d'expérien- ces : qu'ils faffent attention qu'il y a fou- vent autant d'ignorance que de témérité, d'entreprendre la guérifon des malades avec quatre ou cinq remedes généraux qu’on prétend employer dans toutes foi- tes de rencontres , en réduifant la Méde- cine à la Saignée , l'Emérique , le Quin- quina , l’'Opium & le Mercure. Ceire fimplicité de remedes eft aufli contraire à la bonne pratique, que l’excès dans le- .quel tombent ceux qui chargent trop leurs ordonnances, & qui,au lieu,par exemple, d’une prifane légere qui foulageroit les malades fans les fatiguer , prefcrivent des Apozèmes remplis d’une douzaine de drogues , dont les qualités diférentes | H v 178 DirscoëuRrs leur paroiffent fatisfaire à plufieurs indi- cations que l'imagination leur préfente tout à la fois. Deux ou trois Plantes bien appliquées font fouvent un effet plus für & moins de violence à la nature, qu'un amas de drogues qui fermentent dans l'eftomac,& qu’un malade a plus de peine à fourenir que la maladie qui l’afflige. Voyons préfentement l’avantage qu'il y auroit à fe fervir des Plantes qui croif- fent fous nos pas , & qui refpigent , pour ainfi parler , le même air qui nous envi- ronne. La plupart des hommes peu tou- chés des recherches purement phyfiques fe plaignent toujours (quelque fois avec raifon ) qu’on néglise l’utile pour s'arrêter au curieux ; & des perfonnes très fenfées m'ont fouvent témoigné qu'ils étoient furpris qu'on foulât aux pieds avec tant de négligence & de mépris, les Plantes falutaires que la nature prodigue dans nos bois & dans nos campagnes ; pen- dant qu'on recherche à grands frais des Plantes & des drogues étrangeres. En effet , ne peut-on pas préfumer avec vrai- femblance que l'Auteur de la nature à fait naître dans chaque Pays des herbes & des fruits proportionnés aux befoins & au nombre des créatures qui les habitent ? La Providence du Créateur ne fe fair-elle pas admirer , lorfqu’on fait attention à la DAHSCcOURS ‘179 multitude: des Plantes differentes qui naillent aux environs de cette grande Vil- le > On réconnoit par l'Hiftoire que Monfieur Tournetort en a laiflé, & qu'un de fes plus habiles Difciples ( 1} doit augmentef au premier jour par fes décou- vertes , que le nombre des Plantes qui fe trouvent à dix ou douze lieues autour de Paris, furpalfe confidérablement celui des Plantes qu'on découvre dans des Provin- ces d’une plus grande étendue. D'ailleurs n’eft-il pas raifonnabie de croire que les Plantes de notre climat font plus convenables à nos tempéramens, que celles qui naïflént, pour ainfi dire ; fours un autre Soleil ; & qu'unecontrée aufli tempérée que la nôtre , fournit à fes ha- bitans des fruits plus doux & plus confor- mes à leur conftitution, que les fables de l'Afrique ; les montagnes & les plaines des Indes’, du Brefl & du Pérou. : 4 Je neprétends pas par ces réflexions défapprouver les fpécifiques & les reme- ‘des précieux qu’on apporte de ces terres éloignées : Le Quinquina & l’'Hypécacua- na font trop bien autorifés par leurs bons effers, &c le Publiceft avec juftice préve- nu en leur faveur, 112 vb Te Y 1). M. Vaillant , Sous- Démonftrateut des Plantes du Jardin Royal. H v} L d 180 Diriscounrs. Auffi mon deflein n’eft pas d’affoiblir le mérite des remedes qui nous viennent des Indes & de l’Orient; mais je veux relever celui des nôtres, & j'efpere dé- montrer quelque jour par des faits bien avérés , que nous avons en Europe des remecdes aufli fürs dans leurs effets , que plufieurs drogues étrangeres, dont la ra- rerc & le prix font fouvent ce qui les!fait . rechercher, Les Empyriques & les Char- Jatans n’ont la plüpart d’autres fecrets que l'adrefle de vendre bien cher ce qui ne leur coûte rien ou très-peu; & de faire pafler pour fpécifiques étrangers & pré- cieux ; des remedes très communs que nous employons fans miftere. Je m'écendrois davantage fur cette ma- tiere, fi je voulois faire ici le paraliele de nos Plantes d'Europe & de celles des autres parties de l'Univers ; 1l ne me {e- roit pas difhcile de faire voir que dans Ja fanté, nous pouvons trouver-chez nous des herbes & des fruits qui nous convien- nent auffi bien que le Thé , le Caffé , le Poivre, le Gimgembre, &c. que dans la maladie, les Plantes qui naiffent dans nos montagnes , contribuent autant lavertu de nos plus célebres compolicions. que celles de l'Orient, & que les herbes fines & Aromatiques font plus proportionnées à nos tempéramens , que les Aromats de D'1scouR Ss. 181 l’'Afie & de l'Amérique ; en un mot, on pourroit démontrer que la France renfer- mé dans fon fein ce qu'il y a de plus nécef- faire & de plus utile à la fanté de fes ha- bitans. Examinons préfentement commenton pourroit apprendre les vertus des Plantes qui font éprouvées, & par quels effais ou quels moyens on en découvriroit de nou- velles. La tradition fondée fur des expériences reitcrées, eft, à mon fens,une voie beau- coup plus füre pour nous convaincre des propriétés d'une Plante, que fon Analyfe Chymique, & la décompolition de fes principes. Nous devons a la vérité d’excel- lens remedes à la Chymie ; elle en a tiré des animaux & des mineraux des prépara- tions fi utiles, qu'il y auroit de l'injuftice à ne lui pas attribuer la gloire d’un grand nombre de découvertes. Elle n’a pas été fi loin. dans la recherche des facultés des végétaux ; les Analyfes fimples ou com- pofées, précédées de la fermentation, où de la feule digeftion, aidées par le mé- Jange des diflolvans , ou fans aucune ad- dirion, exécutées par une chaleur douce & lente , ou par le feu , fans aucun inter- mede,: toutes ces fortes .de décompofi- tions doivent être regardées comme des moyéns plus propres à expliquer les effers dé 192 Discours, des Plantes qui font déja connus par l’ex- périence , qu'à découvrir ceux que nous ne connoiffons point. Près de deux mille Analyfes des Plantes différentes faites par les Chimiltes de l’Académie Royale des Sciences, ne nous ont appris autre chofe, finon qu'on tire de tous les végéraux une certaine quantité de liqueurs acides; plus ou moins d'huile effentielle ou feride ; de fel fixe, volatil ou concret; de phlegme infipide & de terre; & fouvent prefque les mêmes principes & en même quantité, des Plantes dont les vertus font crès dif- férentes : ainfi ce travail très long & très pénible , a étéune tentative inutile pour la découverte des effets des Plantes, & n'a fervi qu'à nous détromper des préju- gés qu’on pourroit avoir fur les avanta- ges de ces Analyfes. Cependant, pour ne pas perdre le fruit des veilles de tant d’habilès Phyfciens, l’hiftoire d'une Plante fera plus éompletre en y joignant fon Analyfe, comme ont fait Mefieurs Lémery pere & fils, dans leTrat- té des Drogues fimples &'celui des Ali- mens , & Monfieur Tournefort, dans l'Hiftoire des Plantes des environs de Paris. SÉRIE PT IH RER Ce dernier a‘même’ére plus loin; cat il ne s’éff-pas contenté de nous dire qu’il ya plus où moins d’huile,defel, dephlegs | D 4 5 Co u R& $ 193 me ou de terre,dans une Plante, ce qui eft allez vague en général , & qui par confé- quent ne conduit à rien de politif; maïs il a eu égard aux fels qui réfukcent au mè- lange de ces principes ; & qui produifent des fels analogues à ceux dont les proprié- tés nous font connues. Il a comparé le fel de certaines Plantes à l’Alun, au Nître, au fel ammoniac , au fel marin , au Tar- tre vicriolé , au fel de corail, &c. Il nous apprend par des expériences familieres ; & des effais faciles à vérifier, que ces fels fonrenvelopés dans une certaine quantité de foufre ou de terre, & que Île tour eft diffout dans une portion plus ou moins confidérable de phlegme. Quoiqu'il n’em- ploie ce fyftème que pour expliquer les propriétés des Plantes d’une maniere plus intellivible , & qu'il ne donne ce qu'il avance que pour des conjectures phyfi- ques , 1l faut cependant convenir qu'il nous ouvre un chemin qui peur conduire plus loin que la feule Analyfe ; & que les effais que cet Auteur rapporte dans fa Préface , pour découvrir la nature du fel naturel de la terre, & des autres fels fofli- les , peuvent être de quelque mrilité dans la recherche des vertus des Plantes. Par exemple , Monficur Tounefort recon- _noît par l’Analyfe des Plantes aftringen- tes & ftipriques , que l’acide & la terre 184 D : & c.0, ur dominent en elles; qu'outre cela quel- ques unes donnent un efprit urineux. Sur ce fondement il fe croit en droit d’avan- cer que leur fel eft analogue à l’Alun , & que dans leur tiflure , 1l y a aufli quelque peu de fel ammoniac. Suivant cette opi- nion , il femble qu'on pourroit dire que routes les Plantes aftringentes donnent des indices de fel acide mêlé avec une portion confidérable de terre, ce qui for- me un fel alumineux ; on y devroit trou- ver aufli un peu de {el Ammoniac, com- me il fe rencontredans la Quintefeuille, la Millefeuille, l Argentine & quelques-au- . tres ; mais cela n’eft pas toujours vrak, cat la Sanicle & la Bourcette qui font aftrin- gentes , ne donnent dansl’Analyfe aucuns indices de fel alumineux : ce qu'on tire de la Bourcette eft prefque tout alkalin, & il y a peu de Plantes qui donnent plus de fel volatil concret, plus de fixe lix1- viel, & plus de terre,fuivantles Analyfes de l’Académie. L’Auteur après avoir dit que fa faveur eft d’un goût d’herbe falé Sc comme déterhñf, & que le fuc de fes feuilles rougit un peu le papier bleu; ces effais joints à l’Analyfe ci-deflus, le de- terminent à conjecturer que dans cette Plante , le fel ammoniac eft diffout dans une portion confidérable de phlegme , modéré par beaucoup de terre & un peu Discours. 155 de foufre. La Sanicle donne pat l’'Ana- lyfe , après plufeurs liqueurs acides , un efprit urineux & du fel volatil concret, beaucoup d’huile & beaucoup de terre; d’où Monfieur Tournefort conclut qu'el- Je contient du fel ammoniac, du foufre & des parties terreftres ; il ne reconnoît dans ces deux Plantes aucune marque de fel alumineux ; cependant l'expérience journaliere nous apprend qu’elles font très utiles dans les Pertes de fang & les Hémorragies , dans la Dyfflenterie , &c. il ne s'enfuit donc pas des principes établis par cet Auteur, que le fel alumi- neux domine dans toutes les Plantes aftringentes;mais feulement queles Plan- tes dans lefquelles le fel alumineux eft _en plus grande abondance que les autres principes , peuvent être réputées capables de reflerrer , plutôt que d’avoir d’autre propriété. Ajoutons que la plüpart des fels contenus dans les Plantes, s’y for- ment aufli-bien que les autres principes , ou par les fermens naturels qui s’y trou- vent , ou par les différens organes qui les filtrent ; vérité confirmée par les Analy- fes faires par Monfieur Homberg, fur les mêmes Plantes femées dans deux caifles différentes,remplies de terre deffalée par une forte leflive, & arrofées enïuite, l'une, avec l’eau commune , & l’autre, dé 186 D-1scouRr 5.1 avec une diffolution de Niître dans l’eau fimple ; ces Plantes rendirentcepeñdant à-peu-prèslés mêmes principes: | L’Abbé Roufleau,Chimifté Moderne , a fait beaucoup valoir les Analyles fer- mentées par l'addivion du Miel; & le Li- vre des fecrets que fon frere a donné au Public après fa mort , nous apprend quel- ues préparations aflez utiles, fur-rout celle de Opium : Je me fuis fervi de fa méthode , en travaillant fur les Plantes ameres, pour eflayer fi l’on pourroitcot- riger leur amertume fans aliérer leur qua- lité. L'Hiftoire de l’Académie (1) fait mention de l'Eupatoire d’Avicenne, dont j'ai donné une Analyfe fermentée avec le Miel. J'en ai fait d’autres fur des Plantes ameres odorantes, ou fans odeur, comme la Gentiane , la petite Centaurce, l’Ab- fynthe, la Tanaifie, le Marrube blanc & quelques autres : J'ai diftillé ces Plantes au feu de fable, après les avoir laiffé en digeftion dans lhydromel fimple , juf- qu’à ce quelles commençallent à fermen- ter fenfiblement ; j’en ai tiré d’abord une liqueur fpiritueufe d’une odeur plus dou ce que la Plante ne l’avoit auparavant; la liqueur en étoit devenue vineufe & moins amere ; à cette liqueur fpititueufe a fuc. cédé un phlegme infpide & fans odeur , (1) Année 1705. Drscours. 187 que j’ai rejetré comme inutile : le refte de la matiere filtré & évaporé, m'a donné un extrait qui contenoit le fel fixe & quel- que portion de fouffre groflier enveloppé dans la partie terreufe de la Plante ; ayant verfe fur cet extrait la liqueur fpirituceufe des premieres diftillarions , elle s’eft chargée en peu de tems d’une teinture affez forte : cette teinture eflentielle ren- fermoit par ce procédé, les principes les plus agiflans de la Plante , & deux ou trois onces d’une telle préparation conte- noient la vertu de plufeurs livres d’une décoction amere & dégoütante. Mais comme la fermentation defunit les par- ties & forme de nouveaux cempofés , & que d’atlleurs Pacide du Miel peut alté- rer la qualité des mixtes, je n'ai pas re- connu que ces efpeces de Quinteflences euffent la même vertu que la Plante donnée en décoétion ou en fubftance. Il vaut fouvent mieux employer les Plantes ameres comme la nature nous les préfen- te, d'autant que ce qui nous rebure le plus,, eft peut-être ce qui conftitue leur qualité la plus efficace , puifqu’en eflayanr par cetre méthode de dépouiller , par exemple, l’Eupatoire de fon amertume, on affoiblit en même tems fa vertu. Toute l'utilité de ces fortes d’Analyfes fermentées avec le Miel, m’a paru confi- LL d 188 D.1:5-c:0 Ur fter , en ce qu’elles nous procurent les principes falins & fulphureux des véoé- taux dégagés de la partie terreufe qui les enveloppe ordinairement ; ces principes actifs réunis enfemble, & corrigés l’un par l’autre dans la fermentation, étant diffous dans une quantité fufhifante de phlegme , peuvent fe diftribuer plus promptement dans les vailfeaux fan- guins , fans fabir les digeftions & les al- térations qui fe font dans les premieres voies ; ainfi les Plantes aromatiques, & celles dont l’odeur eft forte & pénérrante, lefquelles abondent en fel volaril aro- matique huileux , peuvent devenir par cette préparation plus propres à être por- tées jufques dans le fang , fans exciter par leur amertume & leur âcreté des fe- couffes trop vives dans les fibres nerveu- fes de la gorge & de l'eftomach , fur.lef- quelles les remedes font leur premiere impreffion ; ces irritations violentes n’é- tant utiles & néceflaires que dans les maladies extrèmes , dans tefquelles on a befoin d’un fecours prompt & efhcace. Tout bien examiné, on peut avancer qu'entre les Médicamens tirés des Plan- tes, les plus fimples & les plus naturels doivent être préférés aux plus recherchés & aux plus compofés , à moins que l’ex- cellence de ceux-ci n'ait été confirmée par Discours. 159 un très grand nombre d'expériences. La nature n’a-t-elle pas réglé plus fagement que nous, la dofe des principes dans cha- que mixte ? La terre & l’eau que les Chi- miftes rejettent fouvent comme inutiles , font quelquefois plus'capables de produi- re les bons effets que nous remarquons dans les Plantes, en modérant l’aétivité des foufres trop volatils,& en adouciflant l'âcreré des fels, que ces mélanges raffinés de quinteffences , d’efprit , d'huiles éthe- rées , d’élixir & d’extraits , qui devien- nent des poifons dans la main des igno- rans qui ne favent pas les employer avec mefure & avec méthode. On peut raifonnablement avancer que les faveurs & les odeurs font capables de nous conduire plus loin que l’Analyfe dans la découverte des facultés des Plantes. Les ameres, par exemple , feront plutôt foup- çonnées propres à rétablir les fonétions de l'eftomac & à faire mourir les vers , que les infipides ; on pourroic employer plus hardiment dans les vapeurs hyftériques & les affections foporeufes une Plante dont l'odeur eft pénétrante & aromatique & la faveur âcre , qu’une autre qui n’auroit nulle odeur & nulle faveur fenfible. Mais qui nous affurera que ces herbes ameres & infipides, odurantes ou fans odeur , âcres ou douces n’ontaucune qualité con- 90 D'150 QU RUE traire aux maladies auxquelles nous les croyons propres, fi ce n’eit l'expérience; laquelle n’eft autre chofe qu’un acte réré- ré plufeurs fois & prefque toujours uni- forme ? Cette expérience doit fouvent fon origine au hazard , à l'exemple des animaux guidés par le feul inftinét, à la couleur , à la figure extérieure , & à plu- figurs autres circonftances , aufli --bien u’aux faveurs ,aux odeurs & aux autres qualités fenfbles. Après cout, Les propriétés des Plantes, quoique bien établies par l'expérience, font toujours relatives à la difpofirion de nos humeurs & à la conftiturion de nos vifceres ; l'alrération des parties folides, ou la dépravation des liqueurs qui les ar- rofent , mettent fouventles malades hors d'état d'être guéris par les plus aflurés fpécifiques, La diverfré des tempéra- mens , la nature dela maladie, l'âge, la faifon , la différence crempérature de l'air, la qualité des alimens dont les malades ont été nourris , leur régime de vie, leurs mœurs, & plufieurs autres circonf- tances demandent une attention particu- liere : & pour être fur de l’heureufe appli- cation d'un remede, quoiqu'il foit trés fimple & reconnu pour fpécifique , il eft néceffaire que la perfonne qui l'ordonne foit aufli prudente qu’exercée dans la pro- Discours. 191 - feffion de la Médecine. Tout le monde fent cette vérité : Cependant avec quelle facilité , pour ne pas dire avec quelle im- rudence, ne confe-t'on pas fa fanté, & n’abandonne-t on pas fa vie entre les -mains des ignorans , dont toute la capa- icité n’eft fondée que fur beaucoup d’ef- fronterie,autorifée par quelque cure faite au hazard , ou fur des relations fufpectes & mandiées ? Le meilleur moyen de dé- tromper le Public prévenu en faveur des Charlatans , dont il eft la dupe, feroir, à mon avis,de fe perfeétionner dans la ma- tiere Médicinale , & d’avoir à la main ou- tre les remedes généraux qui font les ar- mes ordinaires de la Médecine, plufieurs autres remedes, rirésdu fein de lanature, qu'on für placer à propos pour fe conci- hier la confiance des malades , en les fou- lageant dans leurs maux lorfqu’il n’eft pas ‘poihble de les ouérir abfolument. Les Plantes fourniffent abondamment ces fe- “cours,dont un Médecin ne peut fe pailer, s’il veut remplir dignement les devoirs de fon miniitere, Finifflons ce Difcours, en faifant remarquer que cet Ouvrage ne fera pas feulement néceflaire à l'étude de la Médecine & à J’Hiftoire naturelles ceux auffi qui , plus attentifs à leur fanté que les autres , & fondés fur quelque lé- gere expérience, fe croyent en état de fe 192 Discours. fuffir à eux-mêmes dans leurs infirmi- tés, en deviendront plus capables,en con- noiffant les Plantes dont ils apprendront ici les ufages ; mais qu'ils Ê fouvien- nent aufli de ne pas tant préfumer de leurs lumieres , & d'appeller dans leurs mala- dies un Médecin aufli fage qu’éclairé , qui les guide dans la jufte application des re- medes , dans laquelle confifte principale- ment l’art de guérir. À l'égard des Savans & des bons Pra- ticiens , je Les prie de regarder cet Abrégé comme l’ébauche & l'eflai d’un plus grand Ouvrage, que je ne doisentrepren- dre qu'après avoir été éclairé de leurs lu- mieres , & plus inftruit par leur fréquen- tation & leurs expériences : j’efpereque l'ucilité publique les engagera de m'’accor- der leurs avis & leurs réfléxions pour une exécution plus parfaire de mon projet. Quoiqu'il arrive, je m'eftimerai toujours heureux, files jeunes Médecins trouvent dans mes Démontrations plus de facilité à connoître les Plantes , & f1 les malades rencontrent par leurs fecours ,un plus grand nombre de remedes, aufli fürs dans leurs opérations,qu’ils font commo- des & à peu de frais. VIE M CHOMEL. À LE Led JEAN BAPTISsTEe CHoMEt, naquit à Paris le 2 Septembre 1671 de Jean-Baprifte Chomel, Médecin ordi- naire du Roi (a) & de Françoife lé Bre- ton , fille d’un Maître Chirurgien (4) de (4) Il avoit été reçu Médecin du Roi le 21 Mars 1669 & avoit prêté ferment entre les mains de M. Vallot. Il eft mort âgé de 81 ans; le 22 Juillet 1720, étant né le 11 Juillet 1630. (b) Ce Chirurgien , malgré fes difpofitions & fes talens , n’a jamais pü acquérir une réputa- tion éclatante. Il mourut encore jeune & par ‘accident , ayant gagné un violent Rhumatifme en jouant trop fréquemment à la Paume , jeu dans leqdel il excelloir. ( Ce jeu étoit fort à la mode pour lors,ymême parmi les grands. ) Il vou- lut en guérir par les fueurs ; il fe mit (ou,s P Ar- cher, c'eft a-dire qu’il fit enflammer de 1 Efprit- de-vin, s'enferma dans une cage de papier qu'il avoit fait lui-même pourluj fervir d'étuve. Le Tome II, 2, Part. 194 V1=r Paris, niéce d’un Médecin (c), célebre dans fon tems, riche , & qui la dora, La naiffance de M. Chomel fur accom- pagnée d’un évenement qu’il avoit cou- tume de raconter à fes enfans , pour leur faire fencir qu'il avoit éprouvé les fecours feu prit à la cage & il fut étouffé avant qu'on püt lui donner du fecours. Il fe nommoit Chré- tien le Breton. (c) Charles le Breton Doéteur Régent de [a Falcuté de Médecine , avoit été pourvu le 8 Mars 1646 , par le Roi (la Reine Régente fa mere préfente ) d’un brevet de Médecin ordinai- re , & avoit prêté ferment entre les mains de M. Coufinot premier Médecin. Le 7 Décembre de la même année , la Reine Régente mere du Roi, poffédant & exerçant la charge de Grand Maï- tre, Chef & Surintendante Général de la Navi- gaie & Commerce de France, lui accorda un revet de commiflion de Médecin de la Ma- rine. En 1652 , le 22 Juiliet il fuccéda au fieur Claude Bréget Médecin de la Faculté de Paris, dans la Charge de Médecin de Monfeigneur le Duc d'Enguien. En 1674 il étoit Médecin de Madame la Princefle , donct-il fuivit la fortune, ne l'ayant point abandonnée dans fon exil. Il mourut le 1 Septembre 1637. Ii ft undifcours Latin fur la néceflité de l'Hy- gienne , le 11 Oétobre 1646 , & le 14 du même mois l’amitié lui fit prononcer publiquement le Panésyrique de Jean de Montreuil, Médecin de Monfeigneur le Due d'Enguien premier Prince du Sang. Ces deux petits difcours font écrits avec l'élé- gance dont la Faculté de Médecine de Paris eft . en poffefhon depuis fi long-tems, DEM CuHoMeEer. 19f$ vifibles de la Providence dès le premier jour de fa vie, & que jamais depuis ce moment elle ne l’avoit abandonné. Il vint au monde gémeau d’une fœur lus forte que lui. Elle s’étoit préfentée L premiere , & en fortant , elle s’étoit aidée de fes pieds pouflant fortement fur fon frere. La circulation du fang en en avoit été apparemment interceptée. La fille venue, la Sage-femme s'apperçut qu'il y avoit encore un enfant, mais qu'il étoit à craindre qu'il ne füt fans vie, puifqu’il étoit fans mouvement. En effer s'étant mife en devoir de fuppléet au défaut de la nature , elle détermina la fortie de l'enfant ; & fans fuivre la route ordinaire , elle délivra tout de fuite la mere fans couper le cordon um- bilical, Après elle fit mertre le placen- ta dan$ un plat fur des cendres chaudes , & retourna à la mere pour la fecourir. Dans cer intervalle le fang & les liqueurs ayant été raréfices & miles en mouve- ment par l’action du feu, la chaleur fe fit fentir : on aida cette chaleur d’un peu de vin chaud dont on frotta les tempes ; les narines & la région du cœur de l’en- fant. On s’apperçut de quelques batte- mens; enfin au grand étonnement des Afiftans qui rioient de toutes ces précaus tions , l'enfant commenca à crier. l'ij 196 -! Mi r24, M ras De cet accident M. Chomel avoit cofr- fervé une délicareffle de: témpérament qui ne s’eft diflipée qu'à vingt-cinq ans.: II commença fes études au College des Jéfuites. À dix ans, fon pere déja chargé d’une nombreufe famille l'envoÿa à Lyon chez un frere, Curé dé S.Vin- cent , connu par le Diétionnaire Æcono- mique , & par une Communauté ditte de L'enfant Jefus qu'il avoit fondée, I continua fes études chez les Jéfuires de Lyon, & 1l eut l'honneur de prononcer le compliment fait à Madame’ Royale qui alloir à Turin époufer: Monfeur Le Duc de Savoie. L'éloignément de fa famille , la vivacité de fon rempéra- ment , l'ennui de demeurer dans un Prefbytere , engagerent le jeune Chomel à demander fon retour à la mäifon pa- ternelle , âgé pour lors de prèsidé qua- torzé ans. Ses études finies 1l fe dérermi- na pour la Médecine; & la partie de cette fcience qui parut lattirer d’avan- tage fut la Botanique. En 1692 il fuivoit exaétement les Jecons & les laborteufes herborifations du célebre Toürmefore., £ 7 21:17 21 En 1693 dés affaires de famille l’engæe getent à aller en Aüvérgne dont fon pere Étoir otiginaire (a) ; maïs ce voyage fe fc \. (4) M.iChomel le pere étoit de Ganat. Ce L DE M. Cho MEL 17 avec fruit, Les momens de loifir’ étoient employés à la Botanique , & les divertif. femens menoient toujours aux herbori- fations champêtres... Ce fur cerre année, qu'arriva la dif. grace de M. Daquin auquel fuccéda M. Fagon. Jufqu’à ce jour M. Chomel pere ; ami de M. Daquin , avoit.éloigné fon fils de fe mettre fur les bancs de la Fa- culté ; lui faifant envifager la furyivance de fa ‘charge de Médecin. du Roi. Vérira- blement une charge a cela d’agréable qu'avec quelques études fuperficielles & quelque réfidence dans une Faculté Provinciale , où pour l'ordinaire. on.ob- tient aflez PAR le nom de Doc- teur, on acquiert le droit d'exercer la Médecine à Paris ,, concurremment avec des Médecins done les grades Ont ÉTÉ OL= dinairement mieux mérités. | M: Fagon , parvenu, äda place de pre- mier Médecin, s’étoit déciaré ouverte- ment contre #8 les Doéteurs étrangers. I regardoir comme un abus pernicieux que des Médecins qui n’ont pas même le dtoit d'exercer la. Médecine dans les pendant le nom des Chomel vient du Vivarais ou “ils (ont regardés comme nobles. On trouve dans Riviere quatre obfervationsque François Cho- mel Médecin d'Annonay lui avoit communi- auées. Page 561. Edition de Lyon 1690. lu] 7 290$ : LOST Villes où ils font reçus Doéteurs , euffent le droit de venir à Paris faire impuné- ment effai de leur ignorance , aux dé- pens des perfonnes les plus confidérables &c au mépris de routes les Loix. Ces Mé- decins Ubiquiftes d’Univerfités Provin- ciales avoient formé une chambre Royale que , peu après fon élévation à la place de premier Médecin,M. Fagon fit fuppri- .mer avec éclat. Le jeune Chomel bien informé de la façon de penfer de M. Fa- gon , termina promptement les affaires qui l’avoient appellé en Auvergne, & vint {e mettre fur les bancs de la Faculté. En 1694 il fut reçu Bachelier. Depuis ce moment il s’'abondonna à la paflion qu’il avoit pour les Plantes. Il n’épargna ni foins, ni veilles, ni fatioues, ni fanté mè- me pour la farisfaire. Il faifoit quelquefois fept à huit lieues aux environs de Paris à pied ,; & revenoit chargé de Plantes qu'il atrangeoit le foir felon leur genre & leurs Clafles, fyftème favori de fon Maître. Ce travail, fouvent poulfé à l’ex- cès ,avec un tempérament plein de feu, occafionnoit des faufles pleuréfies ; des maux de gorge , des douleurs de tête aigues. Quelques faignées brufquement faites & réitérées , le rendoient plus léger & plus difpofe à retourner à l'herborifa- &ion. Son inclination pour la Botanique DbE M CHoMEz ro9 étoit encore aidée & fortifiée par dé forr bonnes raifons. M. Fagon n'étoit point ami de M. Chomel pere, attaché à M. Daquin & étranger à la Faculté de Paris, C’étoit donc un obftacle à furmonter pour parvenit à la furvivance de la Charge de Médecin du Roi. En ce tems-là , les Mé- decins de quartier étoient d'exercice , avoient les mêmes honneurs & préroga- rives que le premier Médecin , les gran- des entrées, voyoient le Roi dans fes maladies, le fuivoient à l’armée; enfin il n’y avoit point encore de confeil de fanté , qui n’a été établi que dans le tems de la Régence de Monfeigneur le Duc d'Orléans. M. Fagon aimoit les Plantes ,; les connoifloir & faifoir cas des Botanif- tes. Il falloit donc cultiver la Botanique pour faire fa cour à M. Fagon. D'ailleurs, dans le projet que M. de Tournefort avoit de faire l'Hiftoire générale des_ Plantes du Royaume , M. Chomel de- voit fe charger de l'Auvergne , du Bour- bonnois & des Montagnes voifines fi fer- tiles en Plantes Médicinales. C’eft ce qui engagea M. Chomel en 1790, de partir au mois de Mai pour l’Auvergne, mu- ni de tout ce qui étoit néceffaire pour faire l’Analyfe des Eaux Minérales du Bourbonnois & de l’Auvergne , fur les lieux mêmes, Il] paffa par Ganar , & y fit lui) 200: V 1E connoiffance avec un Médecin célebre ( M. Charles), donc il tira de yrands fe- cours & de grandes lamieres pour la con- noiffance des Plantes. En attendant la fonte des neiges, il commença fes recherches fur les Eaux Minéra!es par la Limagne. En deux mois il parcourut la haute & baffle Auvergne. Ii fit une ample récolte de Plantes, dont plufieurs éroient inconnues & dont ila donné, depuis , des defcriptions dans les Mémoires de l’Académie des Sciences. Il vifita les Eaux-de- Vic en Carladois, celle de Chaudes-aigues, perfectionna fes obfervations fur quarante efpeces d’Eaux Minérales. Le fommet du Cantal d’où l’on découvre cinq ou fix Provinces, n'échappa ni à {a curiolñté ni à fes tra- vaux. Il alla rendre compte à M. Tour- _nefort, qu'il regardoit plutôt comme fon, Maitre que comme fon Confrere. Quel. plaifir pour lui de pouvoir joindre fon travail à celui d’un aufli grand Maître , & d'enrichir les Herbiers de M. de Tour- nefort ? Aufli-tôt après 1l alla à la Cour rendre compte à M. Fagon, des Planies qu'il avoit eu foin d'envoyer au Jardin Royal. M. Fagon,qui avoit été aufli martyr de la Botanique, vit d'un coup d'œil tout ce qu'on lui montroit , fe rappella les lieux pz M CHoMÉL 2of mème où certaines Plantes venoient de préférence , parut furpris & cependant regretta de n'avoir pas quelques Plantes précieufes dont,il indiquoit le féjour or- dinaire.M.Chomel répondit que ces Plan- res éroient vivaces, & que ne fe reprodui- fant que des racines, 1l auroit fallu atren- dre l’Automne pour les tranfplanter : que d’ailleurs , peut-être trop fidele éleve de M. Tournefort., ilavoit eu plus d’égard aux graines qu'aux’racines. M. Fagon ne répliqua rien, mais il fut aifé de s’apper- cevoir qu'on lui feroit grand plaifir de decorer le Jardin Royal, en y apportant les Plantes qu'il! patoifloit envier aux Montagnes d'Auvergne. M. Chomel le fentir ; & de retour de Verfailles,il partit aufli-tôt pour retourner en Auverone, avec le même Bidet fur lequel il avoit dé- jà fait 300 lieues. Il n’arriva, quelque diligence qu’il pût faire, qu’à la fin de Septembre à Clermont. Déjà les neiges commençolient à couvrir les Montagnes, M. Chomel les efcalada , fit fes recher- ches dans les lieux néceflaires & revint aufi-rot victorieux chargé de butin. On pafle fous filence les travaux inouis de ces herborifations , ou tantôt fufpendu avec un crochet de fer! fur les endroits les plus efcarpés d’une Montagne , tantôt avancé de tout le corps, on s’élance fur le bord I y 202 V1E d’une Citerne powx attraper une Plante aquatique : mais on ne peut oublier un évenement que M. Chomel racontoit fouvent à fes enfans, toujours en vue de leur faire adorer la Divine l’roviden- ce qui veille fur les hommes qui la ref- pectent. Un jour qu’épuifé par la grande Fatigue de la journée, qui avoit étéentre- coupée d'un froid & d’un chaud exceflif, { car fur les Montagnes on éprouve pref- que dans le même inftantle froid exceflif & le chaud infuportable ,) M. Chomel s'étoitjeité fur laterre pour prendre quel- que repos. Son guide, averti par la fin du jour , donnoit envain le fignal de la re- traité , M. Chomel dormoit profonde- ment fur le bord d’un précipice effrayant , avec autant d’affurance, que dans le meil- leur lit. Après bien des recherches le guide le trouva , & fut obligé de prendre toutes fortes de précautions en l’éveil- ant, le moindre mouvement d’un côte devant le précipiter fans reflource. M. Chomel réveillé, plein de reconnoif- fance , fe profterna au pied d’ane croix plantée dans cet endroit pour avertir du dancer. De retour de fes voyages, M. Chomel ‘ne laiffa pas échapper les occafons d’en rendre compte à l’Académie des Scien- ces. En 1702 M, Tournefort choifit M. DE M CHoMEL 203 Chomel pour fon éleve. Depuis 1702 jufqu’en 1707, pour juftifier ce choix , il ne s'occupa que de la Botanique, fit des defcriptions des Plantes nouvellement découvertes , fit part de fes analyfes fur les Eaux Minérales , enfin pour contri- buer en qualité d’éleve au travail de M. de Tournefort , il travailla à l'Hiftoire des Plantes d'Auvergne. Une bonne par- tie de cette Hiftoire , avec la Préface , eft faite & le tout a été remisà M. le Mo- nier notre Confrere qui fuit le même ob- jet. C’eft dans ce tems que le fyftème de M. de Tournefort ayant été attaqué & mis fort au-deflous de celui de M. Ray M. Chomel prit la défenfe de fon Maître, & fit imprimer un parallele de la Métho- de de M. de Tournefort & de celle de M. Ray. En 1706 M. Fagon le préfenta au Roi Louis XIV , pour Médecin de quartier , en furvivance de fon pere qui avoit donné - fa démiflion. M. de Tournefort mourut en 17074 Onne peut diflimuler que M.Chomel, n'ayant pü obtenir les Mémoires de M. de Tournefort qu’il avoit demandés , & auxquels même il avoit quelque part , il ne fut tout à coup dégouté de fuivre la théorie de la Botanique , qu’il ne fut mè- me un peu moins afidu dt affembiées v) 204 Vi EcE de l’Académie , à laquelle 1l n’a jamais voulu permettre à fon fils d'afpirer. Maïs ce découragement ne fit d’un autre côté, qu'ailumer dans un efprit vif & coura- geux, plus d'émulation. Il voulut faire regretter fes talens , & faire voir qu'il méritoit qu'on eùc plus d'égards pour lui, Il s’attacha tour d’un coup à la pra- tique de la Botanique. Il crut que de dé- montrer aux étudians un amas énorme de Plantes , dont à-peine peuvent-ils, après bien du tems , retenir les divifions principales, tandis que le petit nombre qui eft en ufage eft très fouvent con- fondu avec plufieurs autres qui font ou de pure curiofité , ou tout à fait inutiles , ou fouvent pernicieufes , 1l crut donc que c’étoit leur faire perdre un tems pré- cieux , dans une profefhion fur-tour , dont tout la vie ne peut aprofondir les myfteres. Il forma le projet d’enfeigner les vertus des Plantes d'ufage , felon Jeurs qualités reconnues par l’expériegce de tous les âges, & confirmées par les autorités des plus Savans Médecins. Il Joua un terrein inculte au Fauxbourg S. Jacques. Il le défricha , y plaça les Plan- tes ufuelles , en fic des cours publics lété & fur le foir, pour pouvoir fatisfaire avant à fes malades à qui il croyoit fe devoir d'abord, & d’ailleurs pour ne point DE M CHoMEL. 20 détourner les étudians des cours ordinai- res. Les leçons rouloient fur les prépa- rations des remedes tant fimples que compofés, tirés des Plantes. On faifoic mème ces préparations fous les yeux des étudians , & la leçon finie on pafloir à la démonftration des Plantes dont il avoit été queftion dans la leçon. Ces leçons furent données depuis 1706 juf- qu'en 1714. Ce Jardin fubfifte & les démonftrations s’y font encore. Dès 1712 Monfeur Chomel donna l’A- brégé Hiftorique des Plantes ufuelles , fruit de fes lecons. En 171$ la fecon- de Edition juftiha l'utilité de fes vues, & fucceflivement une troifieme & une quatrieme Edition en trois volumes fer- virent de preuve non fufpecte de la folidité de l’ouvrage. En 1720 il fut aflocié de l’Académie des Sciences, & en 1733 il fut fait Véteran. Son Livre & plurôt encore la douceur de fon carac- rère , fon affabilité pour les pauvres, fon afliduité à fa profefion , fon amour pour le travail qui lui faifoit facrifier tout à fes malades, lui avoient donné une réputation qui fans avoir d'éclat bru- yant n'en avoit pas moins de folidité. Il y trouvoit des reflources füres pour élever fes enfans & foutenir fa famille avec honneur. Il s’écoit marié en 1707 206 VE | & avoit eu d’un premier lit deux fils (2 }. En 1717 après cinq ans de veuvage il s'étoit remarié & a laiflé de ce fecond mariage trois filles & cinq garçons , dont le dernier devenu Médecin de la Faculté en 1754, nommé Médecin du Roi à Québec capitale du Canada à la fin de 1756, pris par les Anglois au Mois de Juin 1757, faifant route vers fa defti- nation , mourut à Breft , le 17 Mars 1758 fur le point de fe remettre en Mer pour le Canada. La maladie dont il mourut étoit une véritable Fiévre mali- gne , qu'il avoit ‘gagnée en foignant les malades qui éreient en très grand nom- bre & attaqués de cette maladie. M.Boyer Doyen de la Faculté y ayant été envoyé par le Roï avoit demandé quelques-uns de fes Confreres. On lui envoya MM. Maloet , Macquart, & Chomel, d’au- tant mieux que ce dernier étant deftiné pour Médecin de la Flotte de M. du Bois de la Morhe qui alloit à Louis-bourg , devoit prendre connoïffance de cette maladie que l’Efcadre de M du Rêveft en avoit apporté à Breft , étant probable qu'il la retrouveroit encore à Louis- bourz. (a) L’aîné eft Notaire & Echevin de la Ville de Paris. Le fecond a été reçu Médecin du Roi, <8 furvivance dès 1738, & Doyen de la Facuké de Médecine de Paris , en 1755 & 1756. ad pbE M CHomMEL. 1207 À la fin de 1738 la Faculté de Médeci- me, menacée de quelques diflentions domeftiques , parut fouhaiter que M. Chomel afliftât à fes aflemblées,pour em ployer fes bons offices auprès de fes Confreres dont il étoit aimé & confidéré, Il ne vouloit qu'être médiateur, on lui donna la place de Chef. Cette Place importante & difhcile n'étoit point au-deflus de fes forces ; mais, fon activité, qui ne connoifloit point de bornes , quand il s’agifloit de faire le bien , lui devint fatale. La Fa- culté étoit en procès depuis long-rems avec les Chirurgiens. Trop d'indépendan- ce dans les Chirurgiens , peut-être un peu trop de fermeté de la part de la Fa- eulré à conferver la plénitude de tous fes anciens droits, fur des enfans qu’elle avoit élevés & inftruits, rendoient le procès difficile à terminer , & multi- plioient les travaux du Doyen. M. Cho- mel ne s’effraya de rien. Il crut pouvoir parvenir à la paix parcequ'il la croyoit né- ceflaire & utile au bien public.Que ne fit- 1] pas pour y parvenir ? La Faculté avoit dédaigné d’approuver par fa préfence des réceptions dont-elle attaquoit la validité. Il engagea la Faculté à retourner à S. Cofme. D'un autre côté l’amphithéatre de la Faculté comboit en ryine , il Forma 205 V 1E le projet de le rebatir. Les malades ne de- voient rien perdre du tems.qu’il leur de- voir. Voulant fufhire à tout , fa fanté s'altéra. Les Rhumatifmes auxquels il étoit fujet augmenterent ; l’humeur s'alluma, & 1l fur pris d’une Fiévre maligne catharrale, fur la fin de Juin, dont 1l mourut le 3 Juillet 1740 âgé de près de 69 ans , regretté des Pauvres dont il étoit le pere, & pleuré de fes enfans dont il éfoit l’ami (a). Le caratère de M. Chomel étoit mêlé de douceur & de vivacité, compätiffant pour fes malades, charitable envers les Pauvres. L'âge & les farigues n’étoient jamais pour lui des raifons fufhfantes pour ne pas monter chez tous ceux qui demandoient fes confeils. Il vifiroit les Pauvres par préférence,& quoique chargé de famille il leur donnoit avec profufon. La religion fans doute étoit le plus puif- fant motif qui l'y engageoit. Il en rem- plifloit tous les devoirs avec exactitude. Ses occupations ne lui fervoient jamais de prétexte pour s’en difpenfer. Il croyoit (2) L’éloge de M. Chomel auroit dû paroître dans les Mémoires de l’Académie des Sciences , puifqu’il en étoir. Maïs en 1740 , année de fa mort, M. de Fontenelle quittoit la place de Secré- taire , & M, de Mairan nc J'ayoi pas encore aç« ceptee, . Yale Se HR HE M CHoOMEL. 208 au contraire en s’en acquitrant gaoner” de nouvelles forces pour. exercer une profeflion aufli délicare que pénible, Son zele & fa piété n’étoient jamais mé- lés d’oftentarion. Il née faifoit point para- de de fa conduite pour en impofer aux autres. Modefte dans fes difcours, fim- ple dans fon extérieur , il abordoir fes malades avec douceur , plus occupé de leur dire quelque chofe de confolant , que de captiver l'attention des afliftans par une éloquence affectée. - Il étoit éloigné de toutes les chofes étrangeres à fa profeflion. Si fes occupa- tions différentes lui laifloient quelques moments de relache, 1lles employoita fe renfermer chez lui dans le fein de fa fa- mille. La grande vivacité de fon tem- pérament ne pouvant le laiffer oifif un inftant , 1l fe délafloit avec fes enfans, par quelques concerts de Mufique , tou- jours prêt à fortir fi les befoins du Public le demandoient, EXPLICATION DES NOMS ABRÉGÉS DES AUTEURS CITÉS DANS CE LIVRE. : Ang. À, GUILLAR A fimplici d’el- l'excelenre M. Luigi Anguillara, in Venetia 1561.1n-8. - Alp. Alpini Dialogus de Balfamo, We- netiis 1$94.in-4. Alp. Ægypt. Alpinus de Plantis Ægy- pti Liber , Wenetiis 1692. 1n-4. Alp, Exo:, Alpinus de Plantis Exerticis , Libri duo , Venetiis 1527. in-4. Barr. Icones Plantarum per Gälliam, Hifpaniam, & Icaliam obfervata- rum ad vivum exhibirarum à KR. P. Jacobo Barreliero , Opus Pof- thumun, editum cura & ftudio Ant. de Juflieu Doétoris Medici Parifienfis, Parifiis 1714.in-folio. Bellon. Bellonius de Arboribus conife- ris, &c. Parifiis 1553.in-4. Brunf. Othonis Brunfelfi , Planrarum Hiftoria, Argentine 1538. in-fo- He :::: k €. B. Cafpari Bauhini Pinax Thearri Bo- tanici, Bafiles 1671 in-4. 21? Cafalp. Cæfalpinus de Plantis Libri XVI. Cam. Cluf. Cluf. Col, Com. Corn. Dale. Dod. £err. Florentie 1583.1n-4. ÆEpit. Camerarius in Epitome Ma- thioli , Ærancofurti ad Manum. 1588.in-4 Hiff. Caroli Clufi Atrebatis ra- riorum Plantarum Hiftoria, 42e : uerpie 1601.in-fol. Exor. Ejufdem Liber de Plantis Exoricis. Fabii Columnæ, minus cognita- rum fhrpiunr Ecphrafis , Rom 1606.1n-4. Pral. Cafpari Commelini Prælu- dia Botanica, Lugduni Bar. 1703. in-4, Jacobi Cornuti plantarum Cana- denfium Hiftoria , Parifiis 1635 in-4. Samuelis Dale Pharmacologia ; feu Manuduétio ad materiam Me- dicam, Londini 1710.in-12. Remberti Dodonæi ftirpium Hif- toriæ Pemptades fex, Antuerpie , 1616. in-fel. Joan. Baptifta Ferrarius Senenfis S. J. de Florum cultura Libri 4. Amfielodami 1646. in-fol. ÆEuchf. Fuchfi Hiftoria Plantarum , B4- Ger. fileæ 1552. in-fol Joan, Gerardi Hiftoria Plantarum 212 .,, Anglica, Zondini 1595. in-fol. Gefn. Conradi Gefneri Tigurini Hifto- ria Plantarum , Weneriis 1541. in- k2: | Hein. Yrancifci Hernandes Plantarum , Animalium , &c. Mexicanorum Hiftoria ,à Nardo Antonio Recho digefta , Rome 1651.1n-fol. Horr. Mal. Hortus Indicus Malabaricus FE Henricum Reed aliofque in- ol. Hort. Lugd Bat. Horti Academici Lug- duno Batavi Catalogus, Authore Paulo Hermanno , Lugduni Bar. 1687.in-$. Hoffm. Calpari Hoffmanni Libri duo de Medicamentis Officinalibus , 4- sorfi 1615$.1n-4. | I. B. Tom. I Part 2 Tom. III. Part 2. Joannes Bauhinus Plantarum Hif- toriam edidit. in 111. Tomos di- geftam,prima & tertia in duas par- res dividuntur, Ebroduni 1590, in-fol. Imper. Ferrantis Imperati Neapolitani Hiftoria naturalis , Meapoli 1599. in-fol. Inft. Inftitutiones Reï Herbariæ Jof. Pitton Tournefort Parifiis 1700, in-4, Lob, Obfer. Ady, Mathix de Lobel Plan- 213 - tarum-Hiftoria , com Obfervario- - nibus & Adverfariis, Antuerpie 1576. ol | Zob. ic. Icones ftirpium Mathiæ de Lobel, __ Antuerpie 1691,1n-44 Lugd‘Dal. Hiftoria Plantarum Dale- champi , Zugduni 1586. in fol. “Math. Petri Andreæ Marhioli Plantarum Hiftoriæ Commentaria, Veneriis, in-fol. Marcgr. Georgii Marcoravii de Liebftad rerum naturalium Brafiliæ Hiftoria Armflel. 1648.1in-fol Mentz.Index nominum Plantarum multi- linguis , opera Chriftiani Ment- zelii1, Berolini 1682. in-fol. Mor. Oxon. Plantarum Hiftoria univer- faïis Authore Roberto Morifon., Oxon. 1680. in-fol, Mor. Umb. Ejufdem Plantarum Umbel- liferarum diftributio nova , Oxe- ni 1672. 1in-fol. Munt. Abrahami Muntingii Liber de ve- ra Herba Britannica | Æmffelod.* 1681.1in-4. Park. Parkinfonii Theatrum Botani- ? cum, Londini 1629. in fol. Pif. Guillelmi Pifonis de Indiæ utriuf- que Re naturali & Medica Libri x1V.Amflel. 1658. in-fol. Blin. Can Plinii fecundi Hiftoriæ mun- di Libri xxx var. In-fol. aT4 Pluk: Leonatdi Plukenerii Phytogra= phia , Londini 1661. 1692, & 1696. in-fol. | Raï Hift. Joannis Raif'Hiftoria Planta. rum, Londih: 1693. Ruel. Ruellius de natura ftirpium Libri tres, Parifus 1 $34.1infol. Schrod. Joannis Schroderi Pharmaco- pæa Medico-Chimica, Lugduni 1649. 1n-4. Tab. ic. Tabernæmontani Icones Plainta- rum feu ftirpium, Francofurti ad Maenum 1690, in-4. Theoph.Theophraftus Erefius de Hiftoria Plantarum, Libri x. in-fol, | Trag. Hieronimi Tragi ftirpiura Libri tres, Argentorati 16$2.1n-4. | Zan. Iftoria Botanica di Giacomo Zanoz ni, 2 Bologna 1625.in-fol. TABL ni Des Noms François des Planres,dont ons parlé dans cet Guvrage. A. marque le premier Volume, B. le [e- _ cond , C. le troifième. A À 5ntheB, page 101 AcaciaB, 357 AcantheC, 14 Ache A, 75 Ache d'eau, B 139 Ache de MontagneB, 2 1 $ Acorus À ,242 Agaïic À , 43 Agaric de chène B, 328 Agnus Caftus A, 239 Agripaume À , 400 Aigremoinc B, 162 AilA,376 AirelleB, 309 Alkekenge À , 274 Alleluia À, 389 AlliaireB, 377 Aloës À , 63 AluineB ,101 ÂAmandier À , 146 AmarantheB, 292 AmmiB, 1208 Amome À 402-409 B, 218 Anacarde À , 412 Ananas À , 172 Ancholie À , 302 AverbB,211 Angélique A, 350 Anis B, 105 Anthora À , 383 ArcançonB , 414 Atiftoloche A , 106 Argenune B , 142 Aimoile A, 209 Arnica B, 4120 Arretre-Bœuf A, 284 À:roche À 140, C 215 Artichaur À, 316 Arui:haut fauvage A, 339 Afperge À, 279. AlpicB, 43 At: Fœrida A, 250 Aubi‘oin B 88 Augure-de- Lion B, 199 216 TABLE ALPHABÉTHIQUE Aulne-noir À, 38 Aunée À , 138 AvoineC, 52, Auronne B , 106 “Autruche À, 353 B Bcile À , 300 BaflinetB, 375$ Baguenaudier À , 62 Ralaufte B , 313 Barbe-de-Bouc A, 341 Barbe - de - MoineB, “191 Barbe-Renäasd C, 147 Barbotine B, 118 Barbiau B , 88 Bardane À , 30$ Ballic B, 28 Baume B , 108 Baume aquatique A, 2138 Baume blancB, 344 Baume d'Amérique B, 34$ Baume de Carthage, Idem. Baume de Copau 7 dem, Baume d'Egypte B,344 Baume de Judée {dem , “Baume de Tolu B.345$ Baume de Brefil Zdem, Baume du grand Cai- ….1eB,344 Baume du Pérou Idem, Bdellium B, 397 Beccabunga B ,139 Belle dame C, 21 Bec de grue B, 300 Bella DonaC, 104 Belle de nuit A, 82 Benoïre B , 140 Benjoin A, 163-353 BerceC , 215 BerleB, 239 Bctte C, 19 BéroineB, 11 Bigarade À 394 Biftorte B, 198 Blanc d'Eau C , 129 BlanchetreC , 132 Blavéole B ,.88 Blé C,48 Blé noir C , ‘oO Blé Sarrazin dem, Blé de Turquie C, sx Bleuer B, 88 Bois d’AloësB , 70 Bois ce Baume A, 411. Bois de Canelle À, 362 Bois de Crabe B, 64 Bois Gentil A, $5 Bois Néphrérique À, 325 Bois Saint À , 360 Bon Henry C , 22 Bon HommeC, 26. Bonne DameC ,2 Botris A , 210 Boucage A ,298 Bouelôfe r; s V4 Bouillon blanc C; 26 Bouleau A, 319 + Bourg Epine À , 19 Bouroéne À, 38 Bou« | CR ._. DES NOMS DES PLANTES. 1r# Bourrache A , 134 Bourroche ]dem, Bourfe à Berger B, 144 Bourfette /dem, Bray fec B , 414 Branc-urfine C , 24 Brion BB, 117 Brunelle B , 268 Brunette /dem, Bruyere B, 90 Bryonce À , 28 Bouis ou Buis À, 356 Bouis piquant À , 283 Bugle B , 265$ Buglofe A, 134 Bugrande À , 284 C Cabaret À ,48 Cacao B , 122 Cachou B, 116 Café B, 119 Caille lait B , 24 Calament B, 30 Calebaffe C , 117 Cameleon blanc À,381 Camphre À , 254 Camphrée À , 3co CamomilleB, 222 Canelle B, 58 Canelle blanche B, 249 Canelle Girofflée B, 64 Capelet Idem, Capillaire blanc À 115$ Capillaire commun A, 113 Capillaire de Canada A,114 Capillaire de Montpel- lier A, 115$ Capprier À , 218$ Capucine B, 1236 Caraque B, 122 Cardamome A , 404 Cardons À , 316 Carline À , 381 CarotteB, 214 Carthame A, 15 CarviB , 107 Caffelunerte B, 88 Cafe A , 59 Caflis € , 147 Catapuce A, 40 CéleriA,275 Centaurée B, 138 Cerfeuil B, 183 Cercifi A 340 Cerifier B 26 ,C 136 Cétérac À , 117 Chamaras À , 345 ChanvreB, 18 Chardons à cent têtes À , 289 €hardon à Foulon B ot Chardon aux ânesC, 69 Chardon Bénit A, 336 Chardon Etoilé A , 290 Chardon Hem orrhoi- dal C , 69 Chardon Marie À, 339 Chardon Roland A, 289 Chardonnerette À, 381 Chateigner B, 337 x 518 TABLE ALPHABÉTIQUE Chauffe-Trape À , 290 Chélidoine B 79 , C66 Chêne B , 325$ Chenette B , 138 Chermes À , 385 Chervi À, 317 Cheveux de Venus A, 112 Chevrefeuille B, 387 Chicorée À 1263 C.125 Chiendent À , 288 Chirouis B , 212 Chocolat B , 121 Chou marin À, 30 Chou rouge À , 128 Cigüe C ,95$ Cyprés B, 324 Citronelle À , 214 Citron À , 391 Citrouille C , 113 Clou de Girofle B, 62 Clou matrice B ,; 63 Coignafher B, 316 Colle chair B, 93 Colophone B , 414 Coloquinthe A 96 Concombre À, 45 € 11 €onfoude B, 283 Contrayerva À , 414 CaqB, 109 Coquelourde A , 189 Coquelicoc À , 124 Coquerelles A , 274 Corail À , 414 Corail de Jardin À, 198 GorallineB, 117 Coriandre B , 207 Cornouiller B, 339 Coftus Indique B , 25e Cotron À, 163 Coudfrier B, 333 Couleuvrée À , 28 Courge C, 117 Creflon B , 234 CroifetteB , 303 Cubebes À , 407 Cumin B , 1e7 CurageB , 368 Curcuma B, 252 Cufcute B , 190 D Damas noir À , 16 Dattes À , 161 DaucusB , 212 Dent de Lion À , 266 Dictamne blanc À, 379 Diétamne de CreteB 54 DigitaleB, 57 Diptam À , 379 Dompte Venin A, 382 Doronic À , 384 | Boronic d'Allemagne B ,410 Double feuille B, 389 E EclaireB , 79 Eglantier B, 318 Ellebore blanc À , $3 Ellebore noir À , $1 Encens male À , 366 EndiveC , 123 Enule Campane A,1 LE DES NOMS DESPLANTES. 214 Epicias À , 321 Epinars C , 22 Epine vinette B, 314 EpithimeB, 191 Fpurge À , 40 Efpatule À , 231 Efquine À , 364 Eftragon B, 116 Efule A , 40 Euphraïfe B, 8x Eupatoire d'Avicenne B. 16), Eupatoire de Méfué B, 112 Euphorbe A , 200 | Por Faufle branc urfine C, 2$ Faux baume du Pérou B,391 Faux Séné A , 62 Félogne B, 79 Fenouil À , 2:81 Fenouil de Porc À, 1 Fenoiil marin À 300 Fenugrec C , 58 Féve C, 54 Féve épaifle B , 286 Feuille d’inde A , 410 Fiel de terreB , 174 Figuier À , 148 Fihpendule A , 308 Flambe À , 25 Fleurs de Coucou B,10 Foirole C, 12 | Follerre C, 21 Fougere B , 174 Fragon À , 283 Fraifier À, 272 Framboifier C , 13# Fraxinelle À , 379 Frêne À, 318 Froment C , 48 FumeterreB , 174 G Galanga B , 72 Galbanum À , 248 Galega À , 399 Galiot B, 140 Gant de Notre-Dame À , 302 Garence À , 287 GarderobeB, 107 Garou À , 56 Gayac À , 360 Geneft À , 314 Geneft d'Efpagne Zdere} | -Genievre À, 347 Gentiane B , "34 GeriuandréeB , 138 Germandrée d'eau A; 345 Gingembre À , 192 Girard Rouflin A, 4% GirofleB , 62 Girofle rond À , 409 Giroflier À , 225$ Glayeul puant À, 23E Gloutteron À , 305 Gomme adragant C, 147 Gomme Arabique Ç, 159 Kij gis TABLE ALPHABÉTIQUE: Gomme Ammoniac B, 243 | Commstaté liée Bi 394 Goimecaragne B,:52 Gomme Copal B , 396 Gomme de Séraphin A, 252 Gomme de tacamaque B,350 Gomme élemiB, 392 Gommegutte À , 103 Gomme laque B, 253 Goutte de Lion B, 190 Graine de BaumeA,412 Graine de Girofle A, 4038 Graine d’écailae A , 385 Graine deParadisA,404 Graine de Perroquet À, 1$ Grains de Tilly À, 99 Grande Confoude B, 283 Giarde Paquette B, 281 Graflette B , 1286 Gratiole À , 47 Gratteron À 309 Gtemil A, 310 GrenadierB, 313 V'Grenouillere B, 375 Grofeiller C, 138 Gay de chèneB , 18 Guignie 1 C, 136 Guimauye C, $ HannebaneC, 9@ Baricot C ; 54 Herbe à cotton À 123 Hetbe'àéternuer A, 188 .! Herbe à lait A, 40 Herbe à la Reine 4, 179 Herbe à pauvre hom- me À , 47 Heibe à Robert B , 300 Heïbe au Charpentier B,268-277 Herbe auchat À, 237 Herbe aux cuilliersB, 232 | Herbe aux écus B, 240 Herbe aux gueux B, 373 Herbe aux perles A, 310 Herbes aux poux A, 1838 Herbe aux puces C,133 Herbe anx teigneux A5 Er p erbe aux ver : 472 ” HIS aux viperes A $ Herbe de Sainte Barbe B ,384 Herbe de Saint Benoît B , 140 Herbe de Saint Jacques B,384 Herbe de Saint Etién- ne C, 67 Herbe de Sajat Jean il À ,140 DE5 NOMS DES PLANTES 22% Herbe de Saint Pierre \ À, 300 | Herbe du Siege C, 42 Herbe du Turc A,-312 Herbe fans couture B , 389 ÊT) _ Héparique B, 186 Hermodaëte A , 86 Herniole À , 312 Hyflope B, 47 Houblon BB , 176 Houflon À 283 Houx C » 39 ' ; Houx frelon A, 183 Hypociite B, 35$ J Jacobée B,; 386 Jalap À ; 82 Impératoire À , 3$3 Jonc odorant À ; 421 Joubarbe C , 114 Joubarbe des vignes B, 286 | Ipécacuanha À, 89 Iris A, 25-26 B 3140 Jujubier À , 159 Jufquiame C , 920 L' “Ladanum B, 353 Labdanum dem, Laitron C,, 110 LaitueC , 118 La Marie B, 380 EampfaneB , 385 Langue de CerfB, 168 Langue de chien C; Langue de ferpent B4 389 Larmé de Job À, 314 Lavande B, 43 Laureole À , 5$ Laurier B, 55 Laurier sofe À , 194 Lentille C ; 6 Lentille d'eau C, 130% Lentifque À ,193 Liege B; 332 Lierre B, 378 Lierre terreftre À , 140 Limon A, 391 LinC ,41 Lin fauvage À 39, C 33 Linaire €, :33 Lis C, 29 Lis d'érang C , 129 Liferon À 58, C 72 Lizet /dem. Liveche B, 215 Lotier B,391 Lupin C, 57 Maceron:A , 277 Mâche C, 132 MacresB, 341 MacisB,6s | Malabatre À , 420 Maliete .à berger B\, 144 | o DA Mandragore C ; 99 4 K 1ij 12 TABLE ALPHABÉTIQUE Maniguette A. 404 Marguerite B. 281 Marjolaine B. s0 Maroute B. 222 Marronier B. 337 Marronier d'inde A. 189 , Marrube A. 231 Marum B. 51 Mañic À. 193 Manne À. 6; Matricaire À. 212 Mauve C. 2 Mayenne C. 107 Mechoacan À. 85 Melefe À. 65 Mélilot B. 219 Mélifle À. 214 Méliffe batarde B. 419 Melon C, 117 Menthe À 238.B 108 Mercuriale C. 12 Mere de Girofle B. 63 Merifier B. 26 Meurm À.126 Meurier C. 142 Meurte B. 311 Mille-feuille B. 277 Mille pertuis B. 409 Millet C. 131 Mirlirot B. 219 Mirte B. 311 Murtile /dem. Molene C. 126 Morelle C. 100 Morgeline C. 127 Morets B. 309 SMors du Diable À, 34; Mouron B, 221 Moufle marine B. 117 Moutarde A. 186 Mupguet B. 14-14 Mufcade B. 65 Mufcat A. 151 Myrabolans À. 77 Myrrhe À. 246 N Nard B. 43 Nard fauvage À 48 Navet A.131 Nefilier B. 338 Nénufar C. 119 Nerprun À. 19 Nicotiane À. 179 Nielle À. 303 Nombril de Venus C. 127 Noyer À. 357 Noiferier B. 333 Nummulaire B. 249 . O Œil de bœuf B.181-418 Œillet A. 387 Œillette C. 85 Oignon À. 1292 Oliban À. 366 Olives d'Efpagne C. 35 Olives picholines idem. Opoponax À, 253 Oranger À. 394 Oreille d’äne B. 283 Oreille de fouris B. 276 DES NOMS DES PLANTES. Oreille d'Homme A. 48 Oreillette idem Orge C. 44 Origan B. 52 Orme B. 335$ Orobe C. $5 Orpin B. 286 Ortie B. 304 Oïtie morte ; Ortie -puante C. 68 Orvale B. 83 Ofmonde B. 171 Oftille A. 268 P Pain à coucou A, 389 Pain de Pourceau A. 50 Palais de lievre C. 111 Palme de Chrift À 99 Panais B. 214 Panicaut À. 289 Paquette B. 281 Pareyra brava A. 3216 Parelle À 270. B 147 PariétaireC.15 Pas d’âne À 122 Paffe pierre À. 309 Pafferage B. 243 Paftenade B. 217$ Paftel C. 73 Patience A 170. B 247- 293 Pavame À. 362 Pavot C. 84 Pavot cornu À. 304 Pavot rouge À. 114 ZT$ Pêcher À,20 Perce- feuille B. 30% Perce-moufile A. 3$f8 Perce-pierre A. 197 Péréole B. 88 Perficaire B, 367 Perfil À. 278 Perfil de Bouc À. 198 Perfl de Macédoine A, 277 Pervenche B273. Petafite À. 354 Petit Cyprés B. 107 Petite Confoude B. 126$ Petite Centaurée B 136 Petit Chêne B. 138 Petite Serpentaire B, 389 Petit Houx A. 283 Petit Sureau À. 38 Pétrole B. 90 Pétron À. 347 Pétrot 2dem. Petun À. 179 Peuplier C. 38 Picéa À, 322. | Pié d'Alexandre A. 15% Pié d’alouette B. 89 Pié de chat A. 126 Pié de coq B. 375$ Pié de corbin :dem Pié de griffon A sx Pié de Lion B. 272 : Pié de pigeon B. 30Q Pié de veau B. 181 Pignons C. 14$ Pignons d'Inde A. 99 Pignon de Barbarie i& Kiy nz4 TABLE ALPHABÉTIQUE Pilofelle B. 276 Pimprenelle B. 416 Piment À. 198 Pin C. 145 Prrole B. 275$ Piffenlit À. 266 . Piftaches A, 162 PJantin B. 289 Poireau À. 194 Poirée C. 19 Pois C. 62 Pois chiche À, 295 Poivre blanc A. 196 Poivre long idem, Poivre à queue À. 407 Poivre d'eau B. 368 Poivre d'Inde ou de Guinée A. 198 Poivre de la Jamaïque À. 408 Poivre de Thévet 1d. Poivre du Brefil A. 198 Poivre noir A. 196 Poix de Bourgogne B. 414 Polypode B. 169 æPolitic A. 115 Polium B. 27 Pomme de merveille B. 388 Pomme épineufe C. 106 Pomme dorée ou Pom- ç me d'amour, id. Pommier À. 157 Poudre à vers B.118 Poule grafle C. 132 Pouliot B. 32 Pouliot-thym zdemi. Pourpier C. 121 Préle B. 308 rimérole B. 20 Primevere idem, Prunellier À 17 Prunier A. 16 Prunier fauvage A. 17 Pulmonaite À. 118 Pulmonaire de chêne A. 119 Pyretre À. 19$ Pyvoine B. 17 Q. Quintefeuille B. 29$ Quinquina B. 147 Queue de cheval B. 308 Queue de pourceau A. 144 Racine falivaire A. 19$ Racine vierge C. 71 Raifort À 291. B 246 Raiponee C. 133 Raifins de bois B. 309 Raifns de Corinthe A. 1$1 Raïfins de Damas id. Raiïfins de renard A. 396 Rave À. 132 Récife B. 140 Réglife A. 120 Reine des prés À. 340 Remors À. 343 1 « DES-NOMS:DES PLANTES. 225 Regnerte, A15$7; Renouée B: 289 Renoncule B, 375 Reprile B. 286 Réfine B..4:4 Rhapontic À 76 Rhubaïbe A. 72-76 Rhubarbe blanche A. «85 Réveile matin-A. 40 Ricin À. 99 Riéble À. 309: Ris C. 152 Rocambole À, 376: RomarinB. 37 Ronce B, 369 Rondelle A: 48 Rondotte A..140 Roquette B. 242 Rofeau odorant A. 247 Rofée du foleil A. 146 Rofe de Damas A. 24 Rofe de Jérico À. 402 Rofe de Provins B. 321 Role d’outremer ou de trémierC. 3 Rofe mufcade à ni Rofe pâle A. 22 | Rofier fauvage B. 318 Rue À. 216 RoucouB 124. Ruta muraria À. 116. 18. ss Sabine A, 221. Safran A. 233 Safran Batard A..1$, Saffran d'Allemagne id. Sagapenum À.2$2,. Salade de Chanoine C. 132 Salcifi commun A. 341 Salep ou Salop À. 399 Salicote B. 380 Salfe pareille A. 363 Sang de Dragon B: 293 359 Sanicle B. 270 Santal À, 422 Santoline B. 118 Sapin À. 321 Saponaire B. 382 Sarrazin C. so Sarcocolle B. 93 Sarrierre B. 49 Saflaffras A. 362 Satyrion À. 398 Sauge B. 40 Savinier A. 22E Saule C. 143 Savoniere B. 382 Saxifrage A. 297 Scabieufe A..341 Scamonée À. 79 . Scariole C. 123 > Schænante À. 421 Scolopendre B. 168 Sceau de Notre- Dame C.71 Sceau de: Salomon. B. 1287 y Scille A. AIT ‘ Scrophulaire C. 61-66 Scordium À. 345 Scorfonnere À. 349 Ev 216 TABLE ALPHABÉTIQUE Sébeftes À, 169 Seigte C. 47 Semenrine B. r18 Séné À. 61 Seneçon C. 18 Senagruel A. 415 Senegré C. 58 Seneka A. 165 Senevé-A. 186 Serpentaire B. 183 Serpentaire de Virgi nie À. 415$ Serpolet B. 36 Sefeli B. 216 Simarouba À. 93 Sifon B. 218 ; Soldanelle À. 30. Sorbier B. 231 Soucy À. 222 Souchet-A. 22) Souchet des Indes B, 252 Soude B. 380. Spic B. 43 Spicnard A. 416. Squine A. 364 Staphisaigre A. 188 Stœchas B. 46 Storax B: 68 Sucre A. 169 Sumac B. 327: Sureau A. 32 Surelle À, 168 Te Tabac À. 179 Tabouret B, 144 Tacamahaca B. 350 Taliétron B. 294 Tamarins A. 6o Tamaris À. 320 Tanaifie B. 113 Tapfie À. 88 Tarafpic À. 401 Thérébinthe A. 323 Terre du Japon B. 116 Ferrette À. 140% Thé A. 328 Thlafpi À. 401 Thym B. 34 Tillatrou Tilleul B. 14 Timeléc À. 6 Tirimale A. 40 Tormentille B. 297 Tortelle A. 143 Toute bonne B. 83 Trainafle B 280 Trefle B: 92 Freffle d'eau B. 141 Triquemadame C. 12 5: Troefne B. 371 Fruffie d'eau B: 341 Turbith À. 87 | Turquette À. 312 Tuflilage A. 122 Y, Vatériane À, 227 Vanille B. 123 Vélar-A, 14% Velvotte B. 407 Verge d’or B. 408 Véronique B. 401-407 Verveinc B, 85- - DES NOMS DES PLANTES 217 Vefle €. s6 Volet C. 119 Vefle de loup B. 343 Vigne blanche A. 28. Y Vigne batarde À, 326 Vinette A. 168 soie: Je 36 Violette C. 9 HYERES. 413 Violier :dem. 7 Violier jaune À 225$ Viorne B. 37; Zedoaire À. 345 Vipérine À, 137-415 Zerumbeth ide, Fin des Noms François des Plantes; a ———— > —— RSS ct TABLE Des Noms Latins des Plantes, dont on à parlé dans cet Ouvrage. A. marque le premier Volume, B. le [e- cond , C. le troifième. A de PNEU Vide Senna Abies À. 321 Abrotanum B.101-106- 116 Abfnthium B.ro1-118 AcaciaB. 357 Acacia Germanica À. 17 Acaïba. V.Anacardium Âcaiu zdem. Acanthium.#. Carduus Acanthus C. 24 Accipitrina. W. Thalic- trum Acetabulum. F. Telc- phium Acetofa À. 268 Acsrofella A. 389 Achillea. #, Millefo- Hum Achiolt, V. Vrucu Aconitum À,188-383- 396 Acorus À 241. B 72- 340 - Acte. V. Siämbucus Acutella. F. Anonis Adianthum A. 113- IT4-11$ Aglaophotis. V.Pæonia Æluropus. W. Pes cati Agallochum B. 70 Agaricus À. 43 Agaricus quercinus B. "328 Ageratum B. 112 Agnus Caftus À. 1239 Agrefta À. 169 Agrifolium C. 39 Agiimonia B. 162 Agrioriganum B. 52 Ajuga. V. Chamæpyris Aizoon. V. Sedum Alberas. W. Staphis- agria Alcea C. 9 Alchimilla B, 272 ‘DES NOMS DES PLANTES 229 Ale€torophos. F. Al- liaria Alipum A. 40 Alifima. #. Primula ve- ris Alifma. F. Mentha Alkekengi À. 274 Alleluia A. 389 Alliaria B. 377 Aliaftrum 2dem. Allium A. 376 Alnus À. 38 Aloe A.68 Affine À 39.C 127 Althatut. V. Amonia- . cum Althæa C. s Alchit v. Affa fætida Amaracus. Ÿ, Matrica- ria Amaracus. W. Majora- * na Amaranthus B. 292 Amarugo. V. Chico- rium Ambeoie. #. Mirabola- ni Ambrofia. V, Tanace- tum Ambrofa. F. Pirola Ambrofa. V. Lilium Ambutua À. 326 Amirbaris. W. Berberis Ammi B. 209-118 Ammiofélinum B. 209 Ammoniacum À. 243 Amomum À, 402-409 B. 218 Amygdalus A. 146 Amygdalis fimilis. 7. Cacao Anacampferos B. 286 Anacardium A. 412 Anagallis B. 22 Ananas À. 172 Anchufa. W. Echium Anchu(a. F. Lithosper- mum Androfaces. V. Cufcura Androfæmum B. 409 Andryala. VW. Sonchus Anemone À 189.B37$ Anethum B. 211 Angelica À. 299-3$@ B. 215$ Anguia, V. Dracuncu- lus Anguria €. 13 Anime B. 394 Animum dem. Aoilum B. 205$ Anjudem, F, Affa fæti+ da Anonis À. 284 Anferina. V. Argentina Anthemis. V. Delphi- nium Apnthemis. Ÿ. Chamæs leum Anthyllis. F.Kali Anthyllis. W, Chamæ- pytis Antophylli B. 63 Authora À, 383 Aparine À. 309 Aphaca, F, Dent loi LL to TABLE ALPHABÉTHIQUE nis Apiaftrum. v. Meliffa Apium À 89-27$-1278. B. 105 Apollinaris. v. Hyof- ciamus Aquifolium C. 39 Aquilegia A. 302 Aquilina idem. Aralda. v. Digicalis. Âtracus B: 123 Arangius. v, Auran- tium Arbor acaju À. 413 Archangelica A. 350 Archangelica.v.Urtica Arcium À. 30$ Areca B. 126 Atiftolochia À. 206 Argentilla. v. Ulmaria Argentina B. 142 Armoracia, v, Rapha- aus fArnabi. v. Zedoaria Arnica B. 4:20 Aron. v. Arum Arthemifia A 209. B 114 Arthanita. w. Cycla- men Arthetica. v. Bugula ÂArtthritica, v. Primula- veris Atum B. 181-183 Arundo: A. 169-24 Arundo Saccharina A, 169 À{a À. 163. Afarum A. 48 Afclepias À. 38z Afcyrum B. 409 Afparagus À. 27> Al{perula B. 186 Afplenium A. 117 Affa fztida À. 250 Alter. v. Enula campas pa After.-v. Buphtalmumt Aftrantia.vImperatoriz Aftrantia. v. Sanicula Afvar. v, Mirabolani Athanafa. vw. Tanace- tum Atragene., v. Clemati- tis Atra@ilis. v. Carduus Atriplex À 210-240, Gi L Avellana B. 333 Avellana indica B. 127 AvenaC. 52 Aurentia malus A. 394 Auranthium idem. Aurea mala. v. Lico- perficon Auricula muris. . Pes cati v.pilofella:v.vez ronica Azafar, v. Mirabolani B Baccaris À. 48 Bagolæ. w. Vitis ideæ Balabar. v, Anacat- cum ' DES NOMSDESPLANTES, 251 Balam pulli. v. Tama- rindus. à Ballote. v. Marrubium Ballamina B. 388 Balfamum B. 344 Balfamum copaïba B. 345$ Balfamum peruvianum B. 344 Balfamum fyriacum id. Balfamum roluranum idem. Balfamita. v. Nepeta Balfamita. w. Mentha Balfamita. v.Ageratum Baprifecula. v. Cyanus Barba Capræ À. 330 Barbarea B, 384 Barbula hirci. vw. Tra- gopogon Bardana À. 305 Baflicum B. 28 Baticula. v. Crithmum Batrachion. v. Ranun- culus Bdellium B. 397 Beccabunga B. 137 Bechium A. 122 Bedeguar. v. Rofa Bciladona C. 104 Bellegu v. Mirabolani Beliereoi :derr. Bellileg idem: Bellis B. 287 Beilium dem. Beloluça, v. Ipecacua- nha Belzoinum.A, 163: Benjoin idem. Ben judeum idem. Benevi :dem. Benevinum ide. Berberis B. 314 Berula B 237-134 Beta C. 19 Beta. v. Pirola Beronica À 387. B 11+ 402. C 62 Berula À. 319 Bexuquiälo.v.fpecacua- nha Bezoardica radix A.414 Bifmalva C. $ Biftorta B. 298% Bixa. v. Urucu Bolchon. v. Bdellium Bombax À. 163 Bonus henricus C. 2% Bola. v. Myrrha Bon vel ban. v. Caffë Bona.v. Faba Bongo pala. 7. Nux mofchata Borrago A. 174 BotrysA 218 Branca urfina C. Brafica A. 128 Braffica marina À. 30 Bryonia A28-82.C. 7r Britannica. v. Cochlea- ria Britannice. v. Lapas thum Brunel]: B. 268 Brufcus-A. 283- Buccinum. v. Confoli- 24 nn dé 232 TABLE ALPHABETIQUE: da regalis Bufuri, v. Stirax Buglofflum À. 134-137 Bugula B. 265$ B.fapathum. v. Biftor- ta à Buna. v. Café Buanias À. 131 Buphtalmum B. 222- 281 418 Buplevrum B. 302 Burfa Paftoris B. 144 Butua À, 326 Buxus. À. 356 C Cacao B. 1122. Cacahualt. v. Cacao Cacavate idem. Cacava quahuilt dem. Cadegindi.v. Malaba- trhum. Cagofanga. 7. Ipeca- cuanha Café B. r19 Cahue idem. Ca0va. v. Caffé Caious. v. Anacardium Calafar,v. Caryophilus Calamandrina. v. Cha- . mædrys Calamintha A. 140- «237-138. B.:30-33: Calamus aromaticus A. 241-242 Calamus À, 169 faccharinus Calcitrapa A:250 . + Calcifraga À. 300 Calendula A. 222 Caly B. 380 Callyonimus. ». Li lium convallium. Caltha A.222 CampanulaB.$7C 133 Camphota À. 254 Carmphorata À. 300 Cancamum. 7. Amme Candela regia. v. Ver- bafcum Canella B. 58-64-2149: Canna mella A. 169 Cannabis B 178 Cannabina. v. Eupato- rium Cantabrica. y. Caryo- phyllus Caphur. y. Camphora: Caphura idem. Capillus veneris À #15: Capnos. v. Fumaria Capparis À, 285$ - Cap:ago. v. Galega Caprifolium B. 387 Capficum A. 198 Caraguara. v. Aloë Caranna BR. 352 Cardamindum B. 236 Cardamomum A. 404 Cardiaca À.400 Cardones A. 316 Cardoparium. y. Carkt- Da Carduus À 190- 316- 336-539-381,B 91. DES NOMS DES PLANTES. 233 C. 69 $ Carduus mariæ À. 339 Caryophillata B. 140 Caryophillea A. 387 Caryophillus À 297- 387-408. B. 62 Caricæ. v. Ficus Caryotæ. v. Dali Carlina À. 381 Careum B. 107 Caroa 1dem. €arum idem . Carota B. 214 Carotides. v. Da&ylis Carpelñum. v. Valeria- na Carpobalfamum A.412 - B. 346 Carthamus À. 15 Carthamum. v. Attrac- °-tlis Carva. v. Canella Carvi B. 207 Carunfel. v.Caryophil- lus Cafa. v. Rofmarinus Cañfa. v. Lavendula, v. Cinnamomum Caflia À $9. B 59-64 Gaflutha B. 190 Caftanea A 189. B 337 Caftrangula, y Scro- phularia Cataputia À. 40-99 Cattaria À. 2137 Cauda equina B. 308 Caunga. v. Areca Ceanothos. y, Carduus Ceanothus fpina. v. Groffularia Cedrus. v. Cirreum Celeri À 275 Centaurea B. 136 188 Centaurium majus B, 138 | | Centaurium minus B. 136 Centoroides.v Gratiola Centinervia y. Planta- go Centinodia B. 280 Centromyrini. y. Ruf- cus Cepa A. 292 Cerafola. y. Bryonia Cerafus C, 136 | Cerefolium B.183 Ceterac À. 117 Chaa. v. The Chærophillum B. 183 Chamæaéte. vw, Ebulus Chamæclema. v. He: deraterreftris. Chamæcypariffus. vide, Abrotanum Chamæciflus. w. He- dera terreftris Chamæcifflus v. Bugula Camæcytinus. v:d. Li- Jium convallium Chamædaphne. vw. Lau- reola. y. Pervinca Chamædrys À 345. B; $1138 403 Chamælea À. 46 Chamæleon. #, Carliné 134 TABLE ALPHABETIQUE Chamzleuce. v. Tufli- lago Chamæmelum B: 222- 418 Chamæpeuce.v. Cham- _phorata Chamæpytis B. 413 Chamæryphes B. 360 Charantia. v. Balfami- na | Chelopa. v. Jalapa Chelidonium B. 79 Chelidonia C. 66 Cheyri.v. Eeucoium Chenopodium. v. Bo- cris, y. Atriplex Chermes A. 385 Chilli. v. Zingiber. w. Capficum. China À. 364 China chinæ B. 147 Chocolata B. 121 Chryfanthemum. vide. Caltha. +. Buphral- mum Chryfobalanos. y. Nux mofchata Chryfolachanum. vid. Lampfana Cyanus B. 88 Cicer À 295. C 62 Cicerbita. #. Sonchus. Cichorium A. 263 Cicla C. 19 Ciclamen À. so Cicuta C. 95 Cicutaria dem. €ydonia mala B. 316 Cinäfa À. 3 16 Cinna À. 364 Cinnamomum B. $8 Cynogloflum B 289. C. 13$ Cynofbatos B. 318 Cynoforchis. v. Orchis Cyperus A. 229-414 Cytifogenifta A. 314 Circea. v. Amäranthus. Y. Solanum. v. Dul- camara Circium À 134, C. 69 Ciflion. v. Afclepias Ciflophyÿllon idem, Ciflus B. 353-355 Citrago. v. Meliffa Citreolus. #. Cucumis Citreum À.391 Cirulus €, #13 Clematis Daphnoides B. 273 Clematis Paflionalis. #. Contrayerva Clemaritis. v. Ariftolo- chia Cleome. v. Erifimum Climenum vide. Scro- phularia. w. Stachys, Cnicus. v. Carthamus. v. Carduus Coanepilli. v. Contra- yerva Coatli. v. Lignum Ne-+ phriticum Coccum infeétorium, v. Chermes Coccus baphica idem, DES NOMSDESPLANTES. :35 Cochlearia B. 232-246 Cocculi. v. Piper. v. Pinus : Colchicum À. 86 Colocynthis A. 96 Colophonia B. 414 Columbaris. y. Verbe- na Colubrina. v. Biftorta Colutea A. 62 Comacum. vide, Nux mofchata Conder. v. Thus Confolida major B. 233; Confolida media B. 265-281 Confolida minor B. 268-281 Confolidaregalis B. 89 Confolida rubra. vide. Tormentilla. Contrayerva A. 414- 415 Convolvulus A. 30-58- 22-85-87. B 176. C 72 Copal B. 396 Copalli quahuilt sdem, Corallina B. 117 Corallum A. 424 - Corcorus. y. Anagal- lis Coriandrum B, Corilus B. 333 Cornus B. 339 Coroneola. v. Rofa Corona terræ. y, He- 207 derra terreftris Cortex Caryophillatés B. 64 Cortex peruvianus B. 147 Cortex Winteranus B. 149 Coftus. #. Mentha Cotyledon C. 124-1127 Cotonea malus B. 316 Coflus B. 109-150 Cottus À. 163 Cotula B. 222-418 Craflula. vide. Thele- phium. v. Sedum Cratcogonon. v. Perf- caria Gropins: v. Berberis Crefpolina. y. Santoli- na | Creflione B. 235 Crifpina. v. Groffularia Crifpula. #. Matricaria Crithmum A. 300 Crocus À. 133 Cruciata R, 303 Cubebæ A. 407, Cucumis Afininus A.4$ Cucumis fatious C. 1x5 Cucumis. #. Anguria. v. Melo Cucurbita À 96. C 117 Cuminum B. 207 Cunila Bubula, y. Orie ganum Cunila. w. Satureia Cupreflus B. 324 Curcas, . Ricinus” 236 TABLE ALPHABÉTIQUE Curcuma B. 252 Cufcura B. 190 D Daburi v. Urucu Dachel. v. Palma Daë&ylii A. 161 Daphnoides. v. Lau- recla Daucus À 1216-1797. B 212-214 Delphinium A 188.B 8 Dens caballinus. vide. Hyofciamus. Dens Leonis À 266.B 276 Derelfide. v. Tamarin- dus Diapeufa. v. Sanicula Diétamnus À.379.B $4 Digiralis À 47. B 57 Diplacus B. 91 Dodecantheon. v. Pri- mula veris Dolicos. v. Faba Doronicüim A. 384 Doronicum alterum. v. Arnica Dragacanthum C. 147 Draco arbor B.,35$59 Draco herba À. 188 .Dracunculus dem. Dracontium B. 183 Draxena radix A. 414 Dryopteris A113- pi. B, 1711: Drofomeli. v. Manna : Dulcamara C. 100 Dulcis radix, v. Gly- cirrhifa E Ebulus À. 36 Echium À. 137 Elzagnon. vw. Vitex Elachi. v. Cardamo- mum , Elaphobofeum. v. Paf- .{t TAC, AUS Elacerium À. 45 Elatine À 140. B. 407 Elemi B. 392 Eleniou A. 138 Eleofelinum A. 275 Ellettari. v, Amomum Elichryfum À. 126 Embeloi.w. Mirabola. ni Empetrum. v. hernia- ria Endivia C 118-123. Enula campana A, 138 Ephemerem. v, Lilium convailium Epipadis. v Herniaria Epichymum B.191 Equilerum B, 308 Erica B. 30 Erigeron. v. Senccio Eryngium A.2189 Eryfimunr. A: 143. B z94. C so | Erychrodanum, v. Ru- DES NOMS DES PLANTES, * bia Eruca À 143. 1 384 | Erva de Santa Maria. v. Dracunculus Ervum C. 56 Efula À; 40 Evonymo affhnis A.328 Eupatorium B. 112- 162-16$ Euphorbium À, 100 Euphrafia B. 81 B 142- EF. Faba C. 54 Faba craffa. v. Tele. ° -:-phium Faba malacana. v. Ana- cardium Faba purgatrix. v. Ri- cinus. Fabaria B. 286 Faba fuilla. v. Hwof- ciamus Fagopyrum. C so Fagortriticum dem. Farfara. v. Tuflilago Farrago. v. Secalg! Favagelio. v. Chelido- nia bi v. Terra cathe- rires v, Kinakina Fegatella: v. Hepatica Ferraria. v. Scrophula- =! 'ria Ferulago À, 143 237 Ferula A. 248-249 Ferulæ Lachyma A.243 Ficaria. v.Scrophularia Ficus À. 148 Filago À. 127 Filipendula À. 308 Filius ante patrem. w Tufilago Filix B, 171 Filicula À 113- 115- 116.B 169 Fiftici. w. Piftacia Flammula. v. Ranun- culus Flos regius. v. Delphi- nium Flos Sani Jacobi B. 386 Fæ:iculum À 281-300. B. 257 216 Fænum Græcum À.359 C. 58 Folium indum A. 410 Fragaria À. 272 Fragula 2dem, Fragum idem. Li Frangula A. 38 | Fraffinella. v. Sigillurm Salomonis Fraxinella A. 379 Fraxinus À 64-318. Frumentum C. 45 -Facus: v. Corallina Fuga dæmonum. vide. Hypericum Fumaria B. 174 Fumus terræ dem. Fungus B.328-343 238 TABLE ALPHABETIQUE G. Gabulz B. 314. Galbuli :dem. Galanga A. 229. B 72 Galbanum A.248 Galega À. 399 Galeopfs. v. Urtica, v. Stachys. v. Scrophu- Jaria. v. Lamiurm Gallicricum. v. Hormi- num Gallium B. 14 303 Gariofilata B. 140 Gelapo. v. Jalapa Gelbenet. v. Gratiola Genifta À. 314 Gentiana B 134-136. v. Centaurium minus Geranium B. 3095 Gerontopogon. v.Tra- gopogon Girta Gemau A. 10; Gicherum. v. Arum -Gigarum idem Gingidium. v, Ceefo- lium Gyplophyton. v. Saxi- raga Gladio]us A. 25-231 Glaftrum C. 7; Glaucium À. 304 Glycypicris. v. Dulca- . mara Glycirrhifa A. 120 Gnaphalium A. 116- 127 Gofipium À, 363 Gramen A. 288-4r6= 421 Grana paradifi A. 404 Granum tinétorium. v. Kermes Gratia dei. v. Gratiola v. Geranium. Gratiola A, 47 Groffularia C. 138-144 Guaiacum À 360 Gummi Arabicum C, 150 Gummi gutta A. 103 Gummi peruanum éd, Gummi Sarracenicum. .v. Opium Gurmi Thebaicum z4, Gutta Cambodia A, 103 Gutta de gemu idem. Gutta gamandra idem, Gutta gamba idem, H. Halibacum. 7. Alke. kenoi Harankaka v. Zedoa- ria Haftula regia.v. Malya Hedera B. 378 Hedera terreftris A, 140 Hederolis v. Afclepias Hedipnois v. dens lea- - mis Helbane, v, Grana Pas radé DES NO MS DES PLANTES 239 HeleniumA, 138 Heliotropium B. 372 Helleborus A 51-53. B. 271 Helxine. v. Parietaria. v. Convolvulus Hemorrhoïidum Her- ba. v. Chelidonia Hemionitis B. 168 Hepatica aurea B. 186 Hepatica Stellata 1d. Hepatica trifolia 14. Hepatorium B. 165$ Heptaphyllon B. 297 Herba benedita B.140 Herba cephalalgica. v. Verbena Herba felis A. 237 Herba julia. v. Agera- tum Herba S. Kunigundis. v. Eupatorium avi- cennæ F'erba laurentiana. 7. Brunella Herba S. Mentha Herba melancholifu- ga. v. Fumaria Herba Paris A.,396 Herba pedicularis A. 188 Herba proferpinaca. v. Polvsonum Herba radioli. v. Poly- podium Heïba rena, v, Impe- FAtOr Ia | Mariæ 7. Herba ruberti. v. Ge- ranium | Herba facra. v. Verbes na. v. Meliffa Herba Santa. v. Ni cotiana Herba San&æ Crucis. v, Nicotiana Herba fardoa. v. pul- fatilla Herba Stella. v. Alchi- milla Herba tunica. v. Ca: ryophillus Herba Turca. vw, Here niaria Herba venti, v. Pulfas tilla Herbulum. vw. Senecio Hermodactylus A. 86 Herniaria À. 312 Hefperis B. 377 Hydrolapathum B. 247 Hydropiper B. 368 Hyeracium À 263.8 276 Hyerobotane. v. Erifi- mum. v. Verbena. v. Veronica Hyofciamus Ar8oC 99 Hypericum B. 409 Hypochæris, v, Cicho- rium Hypocaltanum A. 189 Hypociftis B. 355$ Hippia. v. Alfine Hippolapathym A, 763 279 340 TABLE ALPHABETIQUE Hippofclinum À 277 B. 215$ Hipopphæftum. v.Car- duus HippurisB. 308 Hircifpina. v. Traga- cantha Hirundinaria. Chelido- nium. v. Afclepias. v. Nummularia Hifpidula. v. Pes cati Hiflopus B.47-49 Hodueg. v. Galanga Hordeum C. 44 Hordeum galaticum. v. Oryza Hoirziloxilt, v. Balfa- mum Horminum B. 8; I. Jacôbæa B. 386 Jalapa A. 82 Janfibant. v. Nux mof- chata Iberis B..24$ Ibifcus. v. Alrthæa Icibariba. vw. Elemi Jefminum. 7, Jalapa Jecoaria B. 186 Jetaiba.v. Anime Jeticucu. v. Mechoa- +" can Illecebra C. 125 Ilex C. 39 -ImperatoriaA. 350-353 Intybus À 263.C 320- 123 Ipecacuanha A. 89 Irio. v. Eryfimum Jringus. v. Eringium Iris A.2$-26-192-231. B. 340 Ilatis C. 73 1{garum. v. Kali Ifopirum. v. Aquilegia. v. Menianthes Iva mofchata. v. Cha- mæpytis Ivapecanga. v. Zarza parilla Juglans À. 357 Jujubæ A. 159 Juncus A. 421 Juniperus À. 347 Jutay. v., Tamarindus Ixine. v. Carlina K. Kali B. 380 Kapa mava. #. Anacar- dium Kermes À. 385$ Keyri À. 225 Kerva. v. Ricinus Kiki. y. Ricinus Kua v. Zcdoaria Kurandis. v. Canella Kurundu. v. Laurus . de Labrum veneris., %. Di- pfacus | Lacea : DES NOMS DES PLANTES. 240 Lacca B. 253 ù Lachryma Chrifti A. 1 € BUTS | Lachryma Job idem La@uca C 118.120 LaGuca uftularia. #. Tuflilago Laucella. v. Sonchus Lada. v. Piper Ladanum B. 3 53 Lagopyrum.w. Pes cati Lagopus. v. Pes cati LamiumB304-419.C68 Lampatam. v. China Lampfana B. 385 Lanceola. w. Plantago Lancea Chrifti. vide, Ophiogloffum Lapathum A 76-268- . 270.B 247-293. Crz Lappa A. 305-308 Lappago. v. Apparine Larix A. 6$ Laferpicium A 89-2$0- :-350. B.:215$ Lathyris À 40 Lavandou. v. Galanga Lavendula B. 43 Laver B. 239 Laureola À. ss Laurifolia B. 249 Laurus B. 55-58 Lens C: 69-130, Lenticula 2dem. I:entifcus A. 193 Leontopodium. #: Al- chimilla Lepidium B. 243 Tome II 2 Part, Leucanthemum B. 281 Leucacantha A. 339 Leucoium À. 215 Leucopiper A. 196 Levifticum B. 215$ Libanotis À. 89-215 Lichen A 119. B 186. Lychnis A 293. B 88- ...382. Lycoperdon B. 343 Lycoperficon €. .r07. Lycopfis. v.Bugloffum. Cynogloflum. Car- diaca. Lignum molucenfe. v. Ricinus Lignum À. 325 Lignum odoratum. 7. Sanralum Lignum pavanum. v, Saffaffras Lignum fanétum. #. Guayacum Lignum S. Crucis. v. Viicum Ligufticura B. 215-216 Liguftrum B. 371 Lilium C. 29 Lilium convallium B, 14 Limnefium, v. Gratiola Limodorum B. 355 Limon À, 391 Limonium. y.Menyan= thes. v. Pyrola Linaria C. 33 Lingibel, v. Zingibez L nephricicum 142 TABLE ALPHABÉTIQUE Lingua cervina B. 168 Lingula, v. Ophioglof- fum Linum À 39. C 31 Liquiritia À. 120 Lyfimachia B. 146-240 £ichofpermum A. 310 Locufta herba C. 132 Lobus ex vuingade- caou, y anime Lotus B. 219-3917 Luciola. v. Ophioglof- fum Lujula À. 269-389 Lumbricorum femen. v Abfinchium Eupinus C. 57 Eupulus B. 176 M Macerone À.277 Macis.v.Nux mofchata Macropiper A. 196° Madeleon. v. Bdellium Maderampulli. v. Ta- marindus Madrepora À. 414 Magiftrantia. v. Impe- 1atoria Majorana B. 50-52 Mavys C. s1. Malaguetta À 404 Malabathrum A. 410 Mala au ea.v. Lycoper- ficon Mala Infana, v. Melon- geua Mala prafomillia A. 157 Malacociffus. y. Hede. ra terreltris, v. Che- lidonia Malathram. v, Bdel« lium Malicorium. v. Punica Malva C. 2 Malvarifcus v. Althxa Malus À. 157, Malus granata B. 313 Malus Medica A. 391 Malus perfica A. 10 Malus punica B. 313 Mandragora C. 99- 104: Majuila Kua. v. Cur- “‘cuma Mangarantia. v. Zingie ber Manna À. 63 Mararhrum. v. Fœni culum. Marrubiaftrum A, 232 Marrubium A.2131-40@ . Marum B. s1 Maftiche À. 193 Matricaria À. 212 Matrifalvia. w. Sclarea Matrifilva. v. Hepati. ca. v. Caprifolium Mecaptali. v. Salfapa- rilla Mechoacasa A. 84-85 Medelufium. v. Ulma- ria. Medulla Egyptiaca DES NOMS DES PLANTES. v. Caflia Mel aereum. v. Manna Mel arundinaceum. v. Saccharum Mel cannz idem. Melax. v. Thus Mclanopiper À. 196 Melanchium. v. Nigel- la Melicalamus. v. Sac- charum. Melilotus B. 219-391 Melifla À 214.B 419 Meliflophillon #dem. , Melongena C. 107 Melo C. 117 Melopepo sde. Menyanthes B. 241 Menliracoit. v. Manna Mentha Sarracenica. v. Prarmica Mentha À 23738. B. 30-32-109 Menthaîtrum A. 238 Mercurialis C. 12 Merula. v. Rharmaus Mezereon À. $$ Mefpilus B. 338 Meum À.226 Mexacuchir. +. Piper Militaris. v, Millefo- lium Milium C. 131 Millefolium B. 277 Millegrana. v. Hernia- ria Mille morbia, v. Scro- phularia 243, Minæa, v, Anime Muirabilis leruana, 7, Jalappa Mryrica. v. Tamarifcués Myrabolani À, 77 Myrrha À. 2146 Myrrhis B. 183 212 M yrrhacan:ha, v. Ruf+ cus Myrtillus. v. Vitisidææ Myrtus À 408. B 31E Myxa. v. Scbeftena Mizquixochicopalli, vs Anime Mitella B. 124 Mochus. + Orobus Molanga. v. Piper Melon À. 308. MomordicaB. 388 Morius Diaboli. v. Sucs cifa Morfüus Gallinæ C. 129 Morus B 369.C 142 Mofchocaryon. vide. Nux mofchata Murduy guacu. 7, Ri- cinus Mufcus À 119-355. B 117 AR? N Napellus À. 383 Napus À. 131 Nardus, v. Lavendula, v. Valeriana Nardus rufica, vw, Afes Iunm Li 344 TABLE ALPHABETIQUE Nafcaphtum. v, Stirax Nalturtium B,134-236- 294 Nefriim. v. Rofa, Nenuphar C. 129 Nepeta B. 30-34 Nerion À. 191 Nicotiana À. 179 Nigella 4. 30; Nymphæa C. 129 Nuciita, y, Nux mof- chata Nuces pineæ C. 145 Nummularia B. 240 Nux bandenfis. v, Nux mofchata. Nux græca. v. Amyg- dalus Nux juglans A. 357 Nux mechel, w. Scra- moniuin Nux mofchata PR. 65 Nux myriftica idem. Nux ungnentaria £dem, Nux piftacia A. 162. O Ocimaftrum. v. Scro- phularia. v. Circæa Ocimum B22.C 51 Ocularia.v. Euphrafia Oculus bovis. v. Bellis Œnanthe A. 308 Œpata. v. Anacardium Olea C. 35 Oleander À. 191 Qlibanum À, 366 Olus. v. Spinacia. Ofifacrum A. 297 Olyra. y. Secale OR halscitinl: vid, Apparine Onytis. v. Origanun Ononis À. 184 Ophiogloflum B. 38s Ophiofcordon A. 376 Ophris B. 389 | Ophralmica.v.Euphra- fia Opium. vw. Papaver, Opobalfamum B. 344 Opocalpafum. v, Myr- rha. Opoponax À. 253 Orchis À. 398 Orcofelinum A. 248 Origanum B. 51-54 Orleana. v. Vanilla Oryza C. 152 Ornithogalumv Scylla Orous, w. Fraxinus Orobanche, v. Hypo- ciltis Oïobus C. ç5 Orvala B. 83 Olyris. v. Linaria. | Ofmunda B. 171 Oftrutium. v. Impera- totia Oxalis À. 268 Oxyacantha B. 314 Oxylapathum A. 268+ 270 Oxymirfine. v. Brufcus Oxys À. 389 POP OT 7 DES NOMS DES PLANTES. 24$ Oxytriphillon idem. P Pæonia B. 17 Palea de mecha. vd. Schænanthum Palma Chrifti A. 99 Palma À 161. B 116- 359 Palmula, 7%. Tamarin- dus. v. Daétyli Palo d’agula.X yloaloes Palos de Calenturas. v. Kina Kinx Paludapium A. 275$ Panax A. 138-253 Panchmaraum. v. Are- ca Pancratium. wv. Scylla Panis cuculi. vw. Oxys Panis porcinus A. $o Papaver À 124 304. B 88. C 84 Papaver fpumeum. 7. Grariola Papillaris herba. vide. Lampfana Pareira orava A. 326 Parietaria C. 1; Paronychia A. 116 Parthenium. v. Camx- melum. v. Matrica- ria Paflæ. v. Vitis Paflulæ.idem Paftinaca B. 212-21r$ Paftoria burfa B. 144 Pavame. v. Saffafras Paävana. v. Ricinus Pentaphyllum B. 29 $- 297 Pentaphylloides B. 142 Pcpo C. 113-117 Perdicium. v: Parieta- ria Perebecenuc. v. Nico- tiana Perforata: v. Hyperis cum Perfotiata B. 302 Peryclimenum À 89. B 3387 Periploca A. 81 Perifterona, v, Chamæ- pytis: Perfica À. 20 Perficaria B. 367 Perfonata À. 305-354 Pervinca B. 27; Pes columbinus. v. Ge: ranium Pes cati À. 126 Pes leonis B. 272 Petafires À. 354 Petrofelinum À 2177- 178. B218 Petum. v. Nicotiana Peucedanam A. 144 Phafeolus C. 54 Phellandrium.v. Cicu- ta Pheflos. v. Suber Philantropon. v Appas rine. Phyilirea B. 371 L'iij 246 TABLE ALPHABÉTIQUE Phyllitis B. 163 Phyllon v Mercurialis Phytolaca C. 105 Phlomis. v. Verbafcum Phænicobalani. y. Dac- tyli Phu. v. Valeriana Picea. v. Abies. Picris. v. Cichoriur Pilofeila A. 126 B. 1276 Pimenta. v. Piper Pimpilim dem Pimpinella A298.B416 Pinang. v. Areca Pindalba. 7, Cubebx Pious C. 145 Pinus. y. Ricinus Piper A. 196 Indicum À. 198-408 Piper montanum. v. Laureola Piperitis. w. Lepidium Pyrechrum A. 188-195 Pyrola B. 275 Pifeolus C. 62 Pilum Zdem Piftacia À. 162 Pittolochia À. 411$ Pituitaria, v. Staphifa- gria Piryu{a. v. Tithymalus Pix B. 414 Plantago B,. 289 Plumbago. v.Perficaria Pocielr. v. Nicotiana Polemonium. v. Dic- tamnus Polygala virginiana v, Seneka Polygonum B. 287 Polygonatum À. 31% B. 1285-3038 Polypodium B. 169 Politricum 4. 115-35# Polium B. 17 Populus C. 38 Porrum À. 1294 Portulaca C. 121 Potentilla À 340.B 14? Poterium C. 147 Praffium À. 232 Priapeia, v. Nicotiana Primala veris. v. Bellis Prunella B. 265-268 Pranus A. 16-17-160. Pfeudo Caplcum A: 404 Pfeudocyftus. v. Opa- ponax Pfeudonardus B. 43 Pfyllium C. 133 Prarmica B. 112-418 Pulegium B. 32-34 Pucaris herba C. 133 Palicaria. v. Perficaria Pulmouaria A. 118 Pul{atilla À. 189 Pulvis Cardinalis. ", Kinakinæ Pulvis Jeluicicus 2dems Punica B, 313 Q Quauhayohuaïli. vid Cafa DES NOMS DESPLANTES 247 Qucbolia. v, Myroba, lani Quercula. #. Chamæ- drys Quercus B. 325$ Quinque folium B. 295$ Quinque nervia, . Plantago Quyca. v. Piper R- Radicula A. 297 Radix f{piritus fanéti. v. Angelica Ranunculus B. 375, Rapa A. 132 Raphanus A 291. B 243-246 Rapum terræ, y. Cicla- men Rapum À 132. C 19 Rapuncalus C. 133. Rapontica, v. Centau- rium majus Raffac. #.. Ammonia- cum Regina Prati À. 340 Remora aratri À. 284 Refta bovis. v. Ano- nis Rha A. 71-76 Rhabarbarum A. #2 Rhamnus À. 19 Rhaponticum A. 6 Rheum A. 72 Rhæas À. 124 Rhododaphne A. 191 Rhus B. 327. Rhum idem Ribes C. 139 Ricinoides A. 99 Ricinus dem Rima maria. v. Alliaria Roida À. 146 Rogga. v. Secale Rofa À. 22. 24. B. 318. 321, Rofa de Jerico A. 402 Ros cæleftis y, Manoa Ros marinus B. 37 Ros folis A. 146 Rubia A.257 Rubus B. 369 Rubus idæus C. 137 Rumex A168-170.C22 Rupertiana. 4. Gera- pium Rufcus À. 283 Ruta A, 216-399 Ruta Capratia A. 399 Rura muraria A. 116 Rutila.v. Jujubæ. s Sabina A.227 Sabaspute. v. Piper Saccharum À. 169 Saccolaa A. 405 Saccoule idem. Sagapenum À, 2f2 Salicaftrum v. Solanur Salix C. 143 : Saliunca, v. Nardus, Saifa parilla A. 363 Liv £48 TABLE ALPHABÉTIQUÉ Sallola B. 380 Salvia À 346 B. 40 Salvia vitæ A, 116 Sambuctus À. 32-36 Sampfucus. v. Majora- na Sana Santa: v. Nico- tiana Sanguinaria, v. Poly- gonum Sanguinaria radix. vid. Géranium Sanguiforba B. 416 Sanœuis draconis B. 359 Sanicula B. 270 Santaluim A. 412 Santolina B. 118 Sapinus À. 321 Saponaria B. 332 Sarcocolla B. 93 Saffafras À. 362 Saturcia B. 49 Savina À, 221 | Saxifraga A. 116-297- 310 Scabiofa A, 341 Scammon1ia A. 79-82 Schænante A. 421 Scariola C. 119- 123 Scarlatam. v., Kerimes Scheha w. Abfnthium Scilla A. 417 Sclarea B. 83 Scolopendria À. 117 Scolopendrium B. 168 Scolymus À. 316 Scordium A. 345 Scordiris A. 346 Scorodonia zdem. Scorodoprafum À. 376 Scorzonera À 340 Scrophularia B 286. € 63-66 Sebeftena À. 160 Secale C. 47 Sedum A 297. C 114 Selago. v. Camphorata Selinum À 275 278. Semen contra B. 118 Sementina B. 118 Semen Sanétum dem. Sempervivum C. 124 Senna À. 61 Senecio C. 18 Sencka À. 165$ Septinervia. v. Planta go Scrapinum. v. Sagape- num. Seris À 263. C 123 Seriphium. v, Thalie- trum Serriola C. 113 Serpentaria B. 183- A 390 Serpillum B. 36 Sefeli À 89-299.B. 214 Sideritis. vide. Hormi- num. v, Stachys. vw. Geranium. y. Pimpi- nella Sigillum B. Mariæ. v. Thamnus. Sigillum Salomonis 8. 257 | - DES NOMS DES PLANTES. Siler À 299. B216 Siligo. vw. Sccale. . Triticum Siliqua Arabica. v. Ta- marindus Silvatina. v. Bugula Simarouba À, 93 Symphitum À 118. B 265-268-281-283. Sinapi A. 143-186 Sion B.238-239 Sifarum A. 317 Sifon B. 213 Sium B. 218 239 Sifliteris, v. Pimpinella Sifymbrium À 138.B. 234-294-384 Snilax À 58-363.C 54- 72 Smyrnium A.177-35$e- 353. B215$ Soda B. 380 Solanum A. S82-199- 396.C 100-104-105- 106 107. Solanifolia C. 67 Soldanella A. 30 Solidago. v. Bellis, v. Virga aurea Solfrora. v. Ros folis Sonchus C. 110 Sophia B. 294 Sorbus B. 334 Spadida cali. v. Eu- phorbium Spartium A. 314 Spatula fætida A. 231 Sphacelus, v, Salvia 749 Sphondilium C. 125$ Spica B.43-46 Spicanardus À. 416 Spina acida.v. Berberig Spina alba A..339 Spina arabica y. Car- lina Spina cervina A. 19 Spina hirci. v. Traga- cantha | Spiua infeétoria À. 19 Spinatella. v. Calcitra- pa Spinacia C. 22 Sponfa folis, v. Ros fo . NS Sta@te. v. Myrrha Stachys C. 68 Staphilinus v.Paltinaca Staphifagria A. 188 Stercus draboli. v. Affa færida Stellaria 2. Hepatica. v. Alchimilla Stirax B. 68 Scæchas B. 46 Scramonium C. 194 Scratiotes, v, Mille fo= Ham Strobili pinei C. 145$ Strumaria À. 308 Strumca.v. Chelidonia Struthium v. Impera- roria fuber B. 332 Succifa À. 343 Succus laxativus. vd, GummiGurta Sumach. v. Rhus Ly » 250 Saccolata B. 122 Sylibum À. 339 T Tabacum. v. Nicotiana Tabaris. v. Saccharum Tacomarée À. 169 Tacamahaca B. 3 ç0. Tacuacue. v. Mechoa- can .Tamalapathra. v. Ma- Jabarhrum #Tamar À. 60 Tamarindus :dem. Tamarifcus À. 320 Tamarum. v. Brycnia Tamous C. 71 Tanacetum A 188. B 109-113 Taraxacon. vid, Dens leonis Tarchon. culus Tarum. v. Xyloales Tegname. v. Stirax Telephium B. 286 Terebinthus À. 323 v. Dracun- Terenbigil. v. Manna-. Terntabin dem. Terra cathecu B. 126 Terra Japonica idem. Terra merita, v. Cur- cumAa. Tefkticulus morionis. v, Orchis Teucrium B: 403 Thaliétrum B. 294 Thapfa À, 89-187 TABLE ALPHABETIQUE. Tapfus barbatus €. z6 Thea À. 318 Thymelea, y. Laureola Thlafpi À 401.B 144. Thus À 366.B69 Thymbra B. 49 Tia B. 1$ Thipha cerealis, v. Se- cale Tithymalus A. 40-200 Thlahueliloca quahuile v. Caranna Tlaquilin. v. Jalap Tlatlancuaye, v. Piper- Tlacaca huaquahuilr. Cacao Tlacuacue. v. Mechoas. can Tlilsochilt. v. Vanilla Tordilium.v. Meum Tormentilla B, 297 Torna bona. v, Nicoÿ tiana Tragacantha C. 147 Tragum, v. Dracuncu= lus Tragopogon A. 341 Tragofelinam A. 298 Tribulus B: 341 Tribuloides idem. Tricomanes A. 115 Trifolium A 389. B, 92-219-241-391 Triticum C. 48 ça Tiiffago. v. Chamæ- drys Trixago. w. Scordium Trunbigin. v. Manva DES NOMS DES PLANTES 252 Mia. v. The Tunica, v. Cariophyl- . lus Tuflilago A. 122 Turbith A.87 Turpechum idem. V Vacinia B. 309 Valeriana À 227-416. Co TE Valerianella C. 132 Valiguru A. 365 Vanilla B. 123 Veratrum A $1 53. B. 271 Verbafcum C. 26 Verbafculum B. 4e7 Verbena À 143. B 85. C. 18 Vermicularis C, 125 Veronica B. 237-402- 407 Verrucaria v. Alkcken- oi v. Heliotropium ViciaC. $6 Vidorialis. w. Allium Vidimaram. v. Sebef- tena Vinca pervinca B. 273 Vinceroxicum A. 382 Viola À. 225-387. C 9 Viola peruviana A. 82 Viorna. v. Ciemaritis Viperaria À. 340 Viperina À. 415$ Virga aurea B. 40% Virga regia.v.Digitalis Vilcum B. 18 Vitalba: w. Clematiris Vitex À. 13e Vicis A. 151 Vicis alba A. 28 Vitis nigra C, 71 Vitis idæa B. 309 Vicis Sylveftris B 373; C:1co Vitriola. w. Parietaria: Ulmaria A. 340 Ulmus B. 335$ Umbilicus Veneris C. 127 Ungula afinina. v. Tuf- filago Volubilhs A. 58 Urceolaris.v. Parietaria: Urtica B. ,04. C 68 Urucu B. 124 Uva crifpa C. 138 Uva mufcatela. A. 1$x Uva verfa. +. Herba paris Uvalighuru. v. Zedoa- ria Vulvaria A. 24 x Xanthium À. 308 Xapa mava y v. Ana cardium Xyloales B. 70. Xylobalfamum À, 415 Xylon A. 163. Xyris A. 231 Lv} 252 TABLE ALPHABETIQUE | Xocoxochilt. y. Amo- z mum Xuchicaluaquahuilt. v. Fu vel Zarfa patil- Cacao Là la A 363 Zadura. v. Zcdoaria à Zedoatia À. 36; Zerumbeth idem. Yv3 arthritica B. 413 Zibebæ.v. Viris Yva mofchata idem, Zingiber À 192-365 / Ziliphus. v. Jujubæ Zuccha. v. Eucuürbisa. Fin de la Tabledes Noms Latinss " PR TN RE ET D ns 1 ot 0 0 0 EE ] TABLE DES MALADIES dans le traitement defquelles on emploie des Remedes tirés des Plantes. A. indique le premier Volume ; B. le [e- cond , C. letroilieme. À À. sCE s dans la poi- trine. À. 116. Accouchement ricux. À.222. B. 4$. $4. 90. 114. 217. 387. C. 30. Affcétion Hypochon- driaque. B. 15. 23, 46. 175$. 178. 235. 244. 245$. 410. C. 39-132. Affe&ion mélancho- lique.v mélancholie Affeétions foporeufes. À. $2. 54. 184 186. 200. B, 45. 49. 74. 245024: | Agacement des dents. C. 123. | Agacement des nerfs, B. êa labo- Aigreurs. B. 115$. 1292 120. 212. Anafarque. B. 104 Anevrifme. B. 337. Apoplexic. À. $2. f4 134. 186. 200. B. 7. 8. 26. 37 41. 46. 63.74. C. 16. Ardeur d’urine. A.16F B..16, 144. 180.315. 318 :338., 370. Ce 3. 30.102.129. 13 4e 135$. Afloupiffement. B. 47e 45$- Afthme. A. 28. 44. 54: 66. 97. 115. 120. 130 140. 145$. 146 169. 185. 190 208, 211. 216. 218. 232 _ 2336 238: 242, 2444. 254 TABLE DÉS MALADIES. 252.293. 198. 302. 346. 319. 3$4, 361. 367. 382.419. B.19. 32. 34.39. 43. 45. 46.47. 48. 53. 61. 70. 108. 170. 181. 182. 186. 206.217. Z47. 305$. 348. 383. 592. 405$. 4122. C,. 8. 17. 72. 150. Avortement ( pour le prévenir ) A. 387. B. 87. 115.279. 192, 298. 199. 362. B Bégayement, B. 21. Bleflures. B. 38. 173. 187. 261. 26%. 290. 295$. 301. 316. 346. 347. 38$. AIO. 412. C. 69. Bleflures des tendons. B. 42.285. 307.388. 392. 394 ro. C. 63 ù Bleffures de la têce, B. 13-/282:°3121."3 094. BouMflure B: 41. 167. C. 14 75. Brülure À. 34, 35. B. 17. 172. 174. 180. 317. 371. 380 :89. €, 24: 29:31. 36. 68. 106. 108. 1126, C Cachexie B. 166. 175 182, 422. Calcul, gravier. v. Gra- velle. Cancer A. 47. 276. 306. 338. B. 301. 405.497. C. 34. 70. 79. IOI. 104. 168. Carie des os À. 247.B, 64. 400. Catharre À. 20 . 141. 166. Chütes. B. 142. 173. 261. 264. 266. 1268. 411 Chüûte du fondement. B. 164. 192. 312 358.389. Chüû:e ou defcente de matrice B. 164. 312 358. C. 146. Cochemaït B. 18. 206. Colique A.'16. 139. 141. 191.216. 236. 247. 181+ 304. 354 359. 377- 395: 411, 418. B. 35. 39.41. Sr. 56. 61. 67. 68, 90. 109: 164 173 184. 201. 206. 208, 209.212. 219.213. 215.226. 325. 333 349. 406. 418. C. 13.17. 30. 32, 36% 40, 424 53: 59: 73» TABLE DES MALADIES. 85. 86. €olique d’eftomach. B. III. Colique néphrétique. À. 36. 149. 266. 274. 284. 185$. 29c. 296. 306. 308. 320. 323. 325$. 326. 328. 329. 338. 3953. B. 220, 213. 395$. 404. 409. 422. €. 6. 11. 1$. 16.30. 32: 68. 86.132. 137; 146. €onfomption , fievre hectique. B. 80. C. 128. 146. 152. €ontufons. B. 38. 48. 79: 173. 221. 234. ? 266. 290. 39%. 410. C. 17 71. 103: 107. Convulfions A. 157. 229. B. 8. 56. Convulfions. des en- fans. C 128. Coqueluches des en- fans. A. 91. 115, 173. Coupures B: 111. 278. 284. 286. Cour de ventre.dévoie- ment.DiarrhéeA, 18. 221.33.9$.120.194.8. 17-28.67.125. 128. 142. 143. 145$. 168, 206. 261. 176. 178. 289. 291. 293. 29: 296. 199. 300. 310: LT, 372, 3,13. 314, 2$$ 315,316. 318. 321» 323. 331 340. 349 358. 361. C. 14. 27, 39: 49+5$4. $7. 59% 135. Crachement de fang.A, 127.162. B. 42. 92. 112.142. 163. 168. 189. 265,269, 274. 275.284. 286. 290. 292. 1293. 295. 296, 305$. 308. 325. 338. 346. 358.361. 370. 371:40$.412. €. 19. 2$e SO: DAUOÉ TEL. 128. 144. 146. Crudités, B. 119. 206... 225$. D Dartres. À. 38.52. 139. 152. 271. 31$: 342, 345. 349. 357, 350. 379. B. 80. 90. 115. 125$. 178.236. 238. 243. 196. 370. 372. 103: 1789, AOTCES. 58. 65.101. 106. - Défaillance B. 38, 63. Dégoûr , perte de l’ap- pétit. B. 105: 212, 247. Démangeai(on: yeux, B. +9, Defcentes ou hernies., À. 313. B. 173. 188: 276. 281. 284. 287. 288. 291. 309,.326$%. des LL éd à TABLE DESMALADIES 3.56 390: Defcentes des enfans. B. 241. 273. 303. 304. 336: 390. 391. C Dévoiement v, Cours de ventre. Diarrhée. v. Cours de ventre. Difficulté de refpirer B. 180. Digeftion , pour la fa- ciliter. B. 109.111. 120. 124.125. 185$. 206. 217. 351. C. 14. Douleurs B. 8. 22, Douleurs de dents. A. 362. B. 35. 38. 42. $3.61.63.279. 299. 351. 358. 379. C. 91. Douleurs d’oreille B. 13.179. C. 16. 91. Douleur des jointures B. 66. Douleur de ratte B. 86. 4221. Douleur de tête voyez. Migraine. Dureté des mammelles B. 338. Dyflenterie , flux de fang. A. 18. 33.78. 88. 127 147. 148. 152.163. 309. 415. 425.B. 67.123.125. LA, 143: 145. 163e 240. 261. 126$, 194. 276. 280. 290. 296. 298. 299. 300, 310 311.313. 314. 315$. 319. 323.325. 3358. 340. 349. 354. 361. 368. 386. 412. 417. G: 477,30, 42,16. 49+ 59.8$.122.134. 135$: 144. Echimolfes B. 184.288, Ecrouelles ou fcrophu- les , humeurs froides À. $I. 102. 218, 223.184. 309. 338. 379. B. 38. 39: 179e 214. 303. 307: 319. 325$: 372. 376. 383. 407.412. C: 58.64. 66. 68. 100. 136. Enchifrenement B. ço. Enâure B, 38.40. 167. 174. 184. 301. 369. Engelures. B. 389. C. 94. Engourdiffement B. 12. Enrouement B.12,128. C. 53. 69. 87. Entorfes B. 116. Envie de vomir. 116. Epilepfe, mal caduc. AÀ..28. 44. $21. $4 216. 220.218. 252. 384. 418, B. 7. & B. TABLE DES MALADIES. 14. 15.16. 18. 20. 224024 24.20. 26. 34. 40. 43. SI. 57. 73.74. 84. 89. 115. 214. 217. 279. 310. 334. 383. C. 16.25. 62. Epuifement B. 15. Erefipele, feu volage. À. 33. 34. 153. B. 36. 184. 148. 386. C. 16. 29. 34. 1o1. 106. 126. 138. 146. Efquinancie. B. 105. 146. 274. 406. C. 92.93. 125$. Etouffement B. 8. 49. Etourdiffement À 103. Blrpltafsa) "is. 40$. Evanouiflement , [yn- cope , foibleffe dé- faillance. B. 8. 38. #63 Exomphale B. 271. Exoftofe B. 303. Expectoration, pourla procurer , B. 13.53. 108.236. 305$. Extinétion de voix. A. 144. 149. 276.295. FR Fentes , gerçures, cre- vafles | rhagades , B. 92. 115$. 123. 317, 385. 389. C, 257 6. 126.136. Fer chaud. C. 98. Feu volage voyez. Eré- fipele. Fievres. B. 13,54. 125, 135-138, 143. 154 376. Fievres aigües. C. 154 Fievres ardentes, C. 6. 116. 119. 126. 129. 144.154. Fievies d'automne B. 1$0, Fievres avec redouble- ment. B. 148. Fievres continues B. 148. Fievre hettique. voyez, Confomption. Fievres intermittentes À. 38: $2. 98. 208. 276, 2381. 289. 327. 36::1 415: B: 67. 86. 102. 114. 137. 139. 140; 143. 148. EJ4 1$ÿ. 229. 227. 243, 290. 296. C, 61.126. Fievres lentes. B. 270. G. 126. Fievres malignes. A, 279. 281. 306, 340. 342. 345$ 355 359. 383. 389. B. 116, 136. 299. 306. 309, 405: C. 61. Fievres pourprées GC 123, 2538 Fievres putrides A, 155. C. 11286 Fievres quartes B. 20. 150. 155$. 1$6. 170. 223.314.422.C, 28. Fievres quotidiennes B. 197. Fievres tierces B. 39. 146. 277. 379. C. 69.136. Fievres vermineufes.C. 123. 118. Fleurs blanches À. 309. 338.B. 33. 39. 4t. 84. 92. 109. 145. 210. 240. 261. 265$, 272. 274. 278.288, 29$ 299. 306. 31$: 321. 325. 338. 346. 349. 363. 370. 406. C. 19. 104. Flux immodéré des mois B. 261. 273. 256. 299. 308. Flux heparique. B. 318. Flux de fang, v,. Dyf- fenterie. Fluxions B.14.37.14r. 145$. 301. 341. 3$1e 352. C. 8. Fluxion de poitrine A. 6.12$.1$1. Fluxion {ur les yeux A. 22, $3. 57: 158. B. 82. 342. Filtules. B. 302. Xoiblcffle -d’eftomach. À. 257. B. 41. 42. TABLE DES MALADIES. 45. 56. 61. 63. 67. 68. 721. 101. 169. 116 118. 128. 136, 137. 141. 316. 318, 331. 346. C. 14. Foulures B. 116. 164. 311. Furoncles.cloux.B.269. G Galle , gratelle, A. 38. 52. 139. 1$21. 271. 315. 342: 345$: 349. 357+ 360. 379. B. 2$. 79. 188. 148. 289.368. 376. 382. 383.405.C 58.64. 6$.129. Gangrene À. 346. B. 38.69.91.10$. 39% 401. Gencives, pour les raf- fermir. B. 24. 41. 299. 312, 323. 358 371. Gencives pour les nét- toyer. B. 254. 256. 2,7. 270. 342- 370. Gerçures. v. Fentes. Gonflement de ratte. B. 172. Gonorrhée. A. 117. 361. 363. B. 145. 163. 180.313. 350. 356. 371, 425. C. 135$. Goutte. À. 19:30: 34. TABLE DES MALADIES, 36. 37. 44. 47. 85. 87. 97. 139. 169. 213. 306. 307. 361. 362. 378.B. 12. 19. 21. 14 2$. 74. 90. 139. 170. 189.223. 241. 144. 248. 282. 284.288. 297. 305: 307. 351.352. 569, 376. 407. 410. 414. 412. C. 15.18. 23. 28. 19. 40. $0O. 59. 6. 71. 73. 92. 98. 132. 144. Gravelle A. 36. 266.274. 284. 290. 296. 306. 320. 313. 325. 928. 329. 338. B. 184. 277. 305. 318. 339. 3$0. 368. 370. 384. 404. 409. 416. 422. C, 16. 34.55.72. H F49. 235$. 308. 326. 35 3e 239. Hâle, roufleurs du vi- fage. B. 144. 188. C. 55. 58. 65. Haleine ( mauvaife ha- leine ) B. 1283. Hemorragies. B. 17. 143. 145$. 265$ 272. 278.279. 260.293. 296. 299. 301. 302. 30$. 308: 328,341. 343: 346, 3617, 371 25% C. 39. 135° 142. Hémorrhoides. A. B. 123. 1385. 224. 239. 278. 287. 291. 316. 376. 389. 407. 411» C 18. 28. 29. 32e 33+ 39. 48. 59. 64: 6$. 104. 106. 108. 123. 125$. 129. 131e Hernies, v, Defcen- tes. - Hoquet B. 109. 21r. 312. 388. Hyérocelc. B. 167. Hydropifie A. 19. 25. 27. 192732. 97. 39 41. 56:83. 100, 104. 139. 149. 153.185. 200. 242. 177. 183. 284. 187.289.293. 313. 315.328. 338. 347-354: 359. 364» 283. 418. B. 16. 23. 81, UOZ. “FES. "127, 139.143. 170. 173« 191. 193.233. 234. 23$.241.242. 244. 247.2$3. 274. 177 283. 301. 301. 368. 384. 404. 406. 407. 415.412. C. 17. 344 122, 294, - 123, 1284. 332» BE Humeurs froides voyez Ecrouelles. âéo TABLE DES MALADIES. I fndigeftions B. 41. 53. 63. 116. 128. 129. 208. 125$ 316. 318. 321, 349 Iétere. v. Jaunifle Incontinence d'urine B. 278: 299. Inflammartions. B. 20. 1£4. 315. 3421 C. 108.134. 153. Infammation des A- mygdales. B. 50. Inflammation du foye B. 163. Inflammation de la gorge B. 128. 188. Inflammstion de Ja _ tatte, B. 163. Inflammarion des reins B. 144. 425. C. 134. Inflammation du bas ventre. B. 217. 220. OR Inflammation de la vef- fie B. 144.415. Inflammation des yeux A° 21. B. 48.83.85. 88. 90. 91. 92. 93. 95. 221. 281. 291. 317. 358.371. 387. C. 34. 59. 66. 107. 128. 134.138. Liritations B. 8. aunifle , Iétere. A. 154 414 444 47e 114. 120. 139. 168. 237: 274.283. 289. 303: 338. 347. B. 39.80. 85. 88. 102. 11$« 137. 139. 144. 161. 170. 17$. 179. 180. 184. 187. 193. 241. 253-.2f$4264. 277. 297. 368. 404. 415. C. 19.34 734 102. 131. L Lait ( pour le faire paf- fer) À. 276. 279. B. 310.338. C. 92. Lait ( pour le faire ve- nir) B. 86. 274. C. 120, 146. Lepre B. 373. 407. Lethargie À. 52. 54. 184 186. 200. B. 7. 3. 63. Lienterie B. 61. 128. 339. C. 61. Loupes. B. 307. C. 97. Luxation B, 164. 284, 311. M Mal caduc.v.Fpilepfie. Mal de côté C. 8. 52. Mal de dents. v. dou- leurs de dents. Mal des yeux B. 185. Maladies contagieufes B. 136,137. Maladies de l’efto- 1 \ TABLE DES MALADIES. mach B. 12.210. Maladies de la matri- ce B. $6. 72. 351, 422. Maladies de la Peau B. 166. 175$. 176% 178. 188. 191. 248. 289. 368. 387. 407. Maladies des reins & de la veflie À.60. 61. 131. 161. 145. 327. B 12. Maladies du bas ventre B. 61. 116, Manie B. 22. 433. Maux de gorge B. 87. 165. 265.269. 274, 292. 296. 299.301. 3O$: 312. 3I$. 319. 326. 3538. 371.386. 387. 390. C. 6. 15, 17. 27. 30. 38. 45. 93: 133. 138. 140. 141, 143. Mélancholie B. 170. 413. Meurtriflures B. 79. 288. Migraine A. 294. B. 12-73: 2% 26) 36. 42: 74.35. 87 105$. 185. 269. 282. 319, 322.352. 405. C. 6 206 ‘AM ‘120, 122.141. Morfure des chiens en- ragés B.-338.. Mouvements convul- 261 fifs B. 7. 8. 18. 25. 27: 44. 45. 63. 74e 168.410. N Nerfs (pour les forti- fier) B. 40. 47. 51. 70. 322. 394. Noueure des enfans Rachitis. A. 117 365.B.7$. 172.173. G. 22 O Obftruétions A. 45.48. 797 116. TA7, 125. 228.232.284. 289. 317.318. 423. B. 18" 25.216048, 102. 10y. 113. 115$. 137. 166. 172, 175. 178. 180. 181 188. _189, 217,233. 234, . 24le 242. 244. :253° 255$. 266, + 380. 404 406, ) AEUITATS Ge ET ARETE Ordinaires , mois , ré= gles,vuidanges, pour les pouiler À. 138, 253: 287. 406..411e B. 16. 18. 23. 25. 28.31. 34. 35. 41, 45+ 47. 4%. 51. 53e $4. 61. 66, 71. 729 262 84. 101. 109. 114-+ 118. 120. 124. 125. 137. 139. 166. 180. 191.213. 21$. 216. 217. 236. 239. 242e 253.264. 273.383. C. 13. 57. P Palpitations de cœur . À. 387. 401. 406. 408. B. 111. 142. 168. C. 48. Paralyfe A. 29. o1. 186.142. 349. B. 7. 8. 12.14.16.21. 26, 31. 37. 41: 44. 45. 46.56.63.74. 243. 282. 307. AI 4+ 422. Parotides C. 61. Pales couleurs A. 139. 186. 208. 210, 283. B; 33. 80. 85. 103. 115$. 136. 139. 166. 181. 184. 193. 427. Paflion hyftérique B. 217. Péripneumonie C. 32. Perces de fang À. 96. 120.127: B. 109. 142. 143. 144. 240. 265.269, 270. 272, 280. 284. 299.301. 306. 311.313. 322. 323. 126. 336. 349. 38.361.362. 373. 398. 424. C, 122. TABLE DES MALADIES. 135. 144. Pefte, charbon A, 35. 155.276. 294. 342. | 394 B.23. 81. 299. Petite vérolke A. 279, 281.306. 342. 345$. 355. 359. 378. B. 236. 299. 3096. C. 61.73. Phleomon B. 326. Phrénefie B. 22. 319. Phüfie , Pulmonie, U1- cere au Poulmon À. 128. 146. B. 247. 266. 274. 276. 283. 290.297. 309. 348. 392.405. 425, C.. 17. 25. $9. 146. 152. 23. 0 Pifflement de fang B. « 31. 163. 269, 291. 309. 326. Plaies B. 58. 87. 166. 169.278.281. 2844 309. 370.372. 378, 387. 389. 391. 394. 412. C. 23. 26. 94: d 128. Pleuréfie A. 18. 137, 147. 168. 264. 307. 356. 307. B. 1e. 87. 220.223. 275$. 282. 305. 306. 334 C. 28. 30. 32. 53 68. | 87. Polype du nez B, 17e, ! 182, 236. TABLE DES MALADIES. R Rachitis. w. Noueure des enfans. Rage B. 310. Regles, mois. v. Or- dinaires, Relâchement de la luet- te À. 197..B. $o. 12. Relâchement de la ma- trice B. 39. 322. Réténtion d'urine A. 221$. 316. 353- B. 88. 184. 217. 223: 239. 305. 350. 404. 415. C. 4. 11: 32. 34. 116. 129. Rhagades | Gerçures v. Fentes Rhumatifme A. 19. 37. 130. 131. 1$4. 157. 164. 169. 187.293. 362. 415$. B. 12.21. 38.44. $6.115$.123. 248. 164. 30$. 351. 352.410. 412. 4! 4. Ces NE 14:53 7a 760: $3. 61. 86. 94. 107. Rhume À. 120. 126. 132. 146 161. B. 32. 36. 322 C.46. 49. Rhume de cerveau B. se. s3.C 134. Rougeole. À 341.345. B. 299. 306, C. 61. 263 Roufleurs du vifage, y. Hale. S. Saignement de nez 8. 94. 274. 311. C, 69. Schirres B. 169. 273, 304. C. 96. 97. 100. Sciatique B. 12. 35. 189.123. 245. 248, 337- 412.415. C. 8. 14. 37. 59. 86. 94. 98. 107. Scorbut À. 19.38. 116: 129. 186.241. 245$. 271 276. 285$. 302. 303. 338. 378. 390. B. 139. 14h 17 178.231. 232. 233. 237. 238. 142. 144, 246. 248. 2,0. 255. 256,267. 323. 384e 400. 401. C. 4. 97. 122,131. 146. Strophules. y. Ecrouele les. Stérilité des femmes B. 2 10. Suette C. 123. Suffocation B. 106. Suffocation de matrice. B. 84. 213. 351. C 26. Suffufon des yeux. A: 220. B. 13. | Suppreflion des regles. v, Ordinaires. 64 TABLE DES MALADIES: Suppreffion d'urine, v. Urines. Bu puration B. 211. Suidité. B. 13. 208. 350. %iches ‘du vifage. v. . ‘ Hale. Taves B. 79. 89. Teigne des enfans A. 185. B. 115. 236. "282. 376: 379 C4. 27: Tenefme B. 16. 123. 368. Tiraillemens B. 8. Torticolis. B. 53. Toux A. 120.121, 116. 132, 146. 149. 161. | B. 32. 36. 46. 47. $3-61.70. 123.125. 140. 166. 179. 181. 189.243. 286. 314. 322. 341. 392. 40$,. 406. 425. C. 6, 7. 1$. 22. 27. 32. 46. 49. $3. 59. 62. 86. 87. 131. 135$. 146. Tranchées B. 23. 0 92 IIIe 184. 217e 223. 387: Tranchée de Femmes en couche A. 148, 198. Tremblemens B. 13. 45. 46. SI. 93. 410 é:4: Tumeurs. B. 221. 287. 326.35$1. 352. 373. 374.391. 398. Tumeurs des Bourfes B. 164. 167. 220. + 17. 30. $5$. $7: 9 Tumeurs éréfipelateu- fes B. 245. Tumeurs œdémateu- fes B. 21. 325. 369 Tumeurs inflammatoi- res. B. 40. 42. 282. C. 6. 18. 30. 32. 40. 42: 49.154. 73:75. 92 Tumeurs des jointures B. 66. 75. 394. Tumeurs des mammel- les. C. 48. $5. 50. : 61. 98. 103. 104. 105$. 129. Tumeurs Schirreufes. B. 179. 180. C. 74. Tumeurs des Scorbuti- ques B. 239. Tumeurs Scrophuleu- fes B. 58, 282. 407. Tympanite B. 203. 220. V Vapeurs Hiftériques A. 23. 29. 185$. 213. 217. 220. 229.131. 232. 23$: 239.246. 248.2$1.256. 359, : 896 B. 10. 13. 21. 2le TABLE DES MALADIES. 326$ 25. 16. 31.38. 39. 43. 44. 61. 73. 74. 80. 168. 17$. 178. 191. 214 224.245. 351. 3770. 26. 39. VentsB. 41. 47. $1: 53. éI. 66. 109. 124. 129.206. 2:7. 226. 307: 35 1. 394. Vérole À. 361. 365. Verrues B. 80. 3724 Vers B. 34. 41. 44. 71. 1@2. 104. 112. I13. 117.118. 129.130. 137.172. 173. 29$. 335: 373. 410.413. 418.C. 18. 36. 58. 65.122. Vers des enfans A. 21. 29. 73. 139. 337: 347. 360. 366. 379 394. 401. Ver {olitaire. C. 143. Vertiges B. 15. 16. 21. 36. 38. AI 4$. 46. st. 11$5.18$.C. 16. Ulceres B. 58. 79.136. 169. 182.29$ 309. 317. 326. 346. 369. 370. 371. 372. 373- 376. 378. 391.401: 407. C.23, 39. 58, #3 66. 94. 197. 106, . 126. 128.135. Ulceres des Amygdales B. 85. Ulceres internes B. 13. 266. 176. 178. 368. Ulceres des paupieres B. 79. 80. 144. Ulceres Scorburiques. B. 69.258. Ulceres de la matrice B. 389. Vomique B. 278. Vomiflement. A. 23e 194. B. 63. 66. 67. 10$. 109 211. 292, 292. 299. 312. 317 318.321. 331. 336. Vomiflement de {ang B..280. | Urines( pour les pouf- fer) B. 16.28. 31. 35. 41. 48. 53. 84e 90. 102.-108. 109: 109. I1$. 120. 123e 123.124, 139.166. 172. 175$. 180. 184. 188. 191. 213.217. 239.242. 244. 247° 253. 301. 309. 334 373: 380. AIO. 420 C. 13. 24. fl. 57e 72. Fin dé la T able des maladies ske L: traitement defquelles on De des Remedes tirés des \ Plantes. M EXTRAIT DES REGISTRES de l’Académie Royale des Sciences ; du 7. May 1712. M: ss1EURS Reneaume & Geoffroy; qui avoient été nommés pour voir un Ou- vrage de Monfieur CHomeL , intitulé Abrégée de l'Hifloire des Plantes Ufuelles ; en ayant fait leur rapport; l’Académie a jugé que l’imprefion en feroir très'utile : en foi de quoi j'ai figné le préfent Certi- ficat. À Paris ce 7. May 1712. $ Signé FONTENELLE, Secretaire de l'Académie Royale : des Sciences. APPROBATION J. 1 lü par ordre de Monfeigneur fe Chancelier , l’Abrégé de Ll’Hiftoire des « Plantes Ufuelles par M. Chomel. Les ad= ditions que le fils de l’Auteur a faites à PT | cette nouvelle édition ne peuvent qu’aug- ï menter l'utilité déja bien reconnue d'un w Ouvrage fi inftructif, À Paris ce 13 Mars | BARON. PRIVILEGE DU ROI. Lo UIS, par la grace de Dieu, Roi de Fran- ce & de Navarre : À nos amés & féaux Con- feillers, les Gens tenans nos Cours de Parle- ment, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel , Grand Confeil | Prevôt de Paris, Baïl- Jifs, Sénéchaux , leurs Lieutenans Civils, & autres nos Jufticiers qu’il appartiendra ; SALUT , notte améPIERRE-GUILLAUME CAVELIER l'ai- né Libraire à Paris, Nous à fait expofer qu'il defireroit faire imprimer & donner au Public des Ouvrages qui ont pour titres : Æermanni Boerhaave Opera cum notis Alberti Haller, & Commentariis Gerardi Van-SWieten, avec Les Aphorifmes de Chirurgie en Francois. Abré- ge de l’Hifloire des Plantes par Chomel, nou- velle édition. Abrégé de toute la Médecine Pra- tique ,par M. Allen. Les Œuvres de Huxham, en Latin & en Francois; s'il Nous plaifoit lui accorder nos Lettres de Privilége pour ce né- ceffaires. À ces causes , voulant favorable- ment traiter l'Expofant, Nous lui avons per- mis & permettons par ces Préfentes, de fie imprimer lefdits Ouvrages autant de fois que bon lui femblera , & de les vendre , faire ven- dre & débiter par tout notre Royaume pendant 1e cems de dix années confécutives, à compter du jour de !a datte des Préfentes. Faifons dé- fenfes à tous Imprimeurs, Libraires, & autres perfonnes de quelque qualité & condition qu’el- les foient, d'en introduire d'impreflion étran- gere dans aucun lieu de notre obéiffance. Com- me auf d'imprimer ou faire imprimer , vendre, faire vendre , débiter ni contrefaire lefdits Ou- vrages, ni d'en faire aucuns Extraits, fous quel- que prétexte que ce puiffe être fans [a permiffion expreffe & parécrit dudit Expofant , ou de ceux qui auront droit de lui , à peine de confifcation des exemplaires contrefaits , de trois mille livres d'amende contre chacun des contrevenans, dont un tiers à Nous, un tiers à l’'Horel-Dieu, de Pa- ris, & l’autre tiers audit Expofant, ou celui qui aura droit de lui , & de tous dépens, dommages & intérêts; à la Charge que ces Préfentes feront enreciftrées tout au long fur le Regiftre de la Communauté des Imprimeurs & Libraires de Paris, dans trois mois de la datte d'icelles ; que l’impreffion defdits Ouvrages fera faite dans notre Royaume & non ailleurs, en bon papies & beaux caracteres, conformément à la feuille imprimée attachée pour modele fous le contre fcel des Préfentes ; que l’Impétrant fe confor- mera en tout aux Réglemens de la Librairie ; & notamment à celui du 10 Avril:72$3 qu'a- vant de les expofer en vente, les manufcrits qui auront fervi de copie à l'impreflien defdits Ou- vrages , feront remis dans le même écar où l'ap- probation y aura été donnée, ès mains de notre très cher & féal Chevalier Chancelier de Fran- ce le Sieur De Lamoiïgnon, & qu'ilen fera en- fuite remis deux exemplaires de chacun dans notre Bibliotheque publique, un dans celle de notre Château du Louvre, & un dans celle de notre dit très cher & féal Chevalier Chancelier de France le sieur De Lamoignon, le tout à peine de nullité des Préfentes ; du contenu def: quelles vous mandons & enjoignons de faire jouir ledit Expofant & fes ayans caufes plei- nement & paifiblement, fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empéchement. Vou- Jons qu'à la copie des Préfentes, qui fera im- primée tout au long au commencement ou à la fin defdits Ouvrages, foit tenue pour duément flgniffiée, & qu'aux copies collationées pat lun de nos amés & feaux Confeillers Secretaires Foi foit ajoutée comme à l'original. Commandons au premier notre Huiflier ou Sergent fur ce re- quis , de faire pour l'exécution d'’icelles , tous actes requis & néceflaires fans demander aûtre pérmiflion, & nomobftant Climeur de Haro» Charte Normande & Letrres à ce contraires ; Car tel elt notre plaifir. DONNE’ à Verfailles , le vingt deuxieme jour du mois d'Aviil , l'an de de grace mil fept cent foixante, & de notre Regne le quarante cinquième. Par le Roi cn fon Confeil. LEBEGUE. Regiftré fur le Regiftre XV de la Chambre Royale & Syndicale’ des Libraires & Impri- meurs de Paris, N°. 3311, fol. 68, confor- mément au Reglement de 1713. A Paris ce $ May , 1760. Signé; G. SAUGRAIN. J'ai affocié au PréfentPrivilége , pour l’Abré- gé de l'Hiftoire des Plantes feulement , Mada- me Veuve Dipor, Meflieurs DurAND , NYON , D'HourY , GUILLYN , pour en jouit conjointe- meñt avec moi, chaqu'un fuivant leur part & poftion, À Paris ce 30 Septembre 1760. CAVELIER. ERRATA. Tome Premier. P AGE 10 ligne 16 &cependant, Lifez & par confés UCNLe 13 3 feule, feul. 31 22 fait, faifoit. 43 25 tunices, tuniques. 66 22 des, de. 86 6 vermeilleux, merveilleux, 3,7 14 palefcente pallefcente. 167 24 qu'il, qui. 201 26 Eentre, Entre. 110 29 Un, une. 234 6 onen fait, on fait 333 3 épuré, dépuré. 414 4 Diatriafanta- Diatria fan- lum, talorum. Tome Second. 15 25 tilleuil , tilleul. 18 17 Plantes, Plante. 21 6 fon enufage, font en ufas ge. 33 ç volatiles, volatils. 34 8 teniore, tenuiore, s3 20 COTtICC ; cortice. | 58 21 qui, quæ: 89 16 regales, regalis. 90 18 vivens, Virens. 108 17 verticillita , verticillata, 124 22 tinctioria , tinétoria. 126 31 palma, Palmæ. 136 31 hypropica, hydropica, 168 3 Cerviva, cervina. 174 31 mel ancholi- melancholi- fuga, fuga. 193 13 voye, VOYÉSe 235$ 1 folium , folio. 271 23 HOT; Major. RE Tome troifiéme. age 3 ligne 211 rrouvé, lifez trouve. 8 7 fquille , fcille. 41 6 réfolutive, réfolutives re 12 fquille, fcille. 08 RUN TEEN Ke : T'es he [1 pe ZE Je M6 ACT di 7: : De TA F LAS Ve pr