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La difficulté de résoudre a quel degré la variabilité des espéces est déterminée par leur hybridation est susceptible de compliquer les recherches sur l’origine des variations et des espéeces. Le genre Cladonia, dont les espéces sont variables a un extréme degré, mais, a cause de leur agamie, manquent entiérement d’hybrides, est par cette raison d’un intérét spécial pour celui qui veut étudier ces questions. Il y a vingt ans, m’occupant de ces études, je reconnus qu'une monographie détaillée des Cladonies était nécessaire pour donner une base scientifique aux recherches concernant les phénoménes curieux qui se présentent dans ce genre, a plusieurs égards connu d’une maniére imparfaite. Des lors. j'ai recueilli des matériaux pour ce travail. L’évolution et la variabilité intéressant aussi bien les organes internes que les parties externes de la plante, il était nécessaire d’analyser toutes les parties des Cladonies. Aussi résulte-t-il de cette analyse un nombre de caractéres nouveaux a presque toutes les espéces. Dans d’autres cas, les descriptions développées, ainsi obtenues, serviront a constater et a fixer, d’une maniére plus exacte, les ressemblances des espéces. La synonymie fort négligée, surtout des variations, a donné un travail considérable. I] était impossible d’y mettre quelque ordre sans consulter un grand nombre de collections dispersées dans les musées de l'Europe et dans certains herbiers particuliers. Pendant un séjour dans plusieurs pays de l'Europe, jai eu l'occasion d’étudier des échantillons authentiques de la plupart des espéces et des variations des Cladonies. Il est indiqué, au 6 cours de ce travail, dans quels herbiers se trouvent les échan- tillons consultés. Pour ce travail les lichénologues éminents MM. de Zwackh- Holzhausen et Fr. Arnold m’ont prété un bienveillant concours en enrichissant, d’une maniére généreuse, mon herbier de leurs précieux exsiccata et d'autres collections importantes. Egalement, MM. Willey, Hue, Hariot, Scriba, Aigret et plusieurs autres mont communiqué des collections de Cladonies de diverses parties du monde. Que tous ces Messieurs recoivent l’expression de ma reconnaissance. Helsingfors le 7 novembre 1896. I. Thalle des Cladonies. Myeéle, protothalle, hypothalle et rhizines. Les spores des Cladonies, en germant, forment un mycéle constitué par un tissu d’hyphes ramifiées et cloisonnées et dépourvu de gonidies. Ce mycéle primaire est appelé par plusieurs auteurs protothalle. Rencontrant des gonidies, c’est-a-dire le Cystococcus hwmicola, il donne naissance a un ou a plusieurs stromes formant d’abord de petites verrnes, dont chacune, ensuite, se développe en une squamule ou une verrue du thalle. Aprés le développement du thalle ou des stromes, le myceéle primaire recoit un renforcement des hyphes qui de la base des stromes pénétrent dans le support, et forme ainsi un mycele secondaire, qu’on appelle hypothalle. Dans le Cladina, le Pycnothelia et peut-étre aussi dans le Clathrina, e’est-a-dire dans les groupes qui ont un thalle crustacé, l’‘hypothalle est constitué par des hyphes irréguli¢rement enchevétrées en forme de feutre étendu sous les stromes (hypothallus effusus). Dans ce cas, il ressemble a l’hypothalle de la plupart des espéces de Lecidea et de Lecanora. Dans le Cenomyce, qui a le thalle squamuleux ou foliacé, Vhypothalle est fruticuleux ou, en d'autres termes, il a la forme de racines plus ou moins rameuses. Le Ci. pyxidata y. pocillum, qui appartient au sous-genre Cenomyce, mais dont les squamules sont en partie soudées entre elles et par leur face inférieure rattachées au support, produit un hypothalle fruticuleux normal et un autre crustacé, formé d’hyphes connexes recouvrant la face inférieure des squamules. L’hypothalle fruticuleux est constitué par des hyphes soudées entre elles et forme ordinairement, en quelque sorte, un pivot ou un trone qui se dirige du haut en bas et se ramifie irré- 8 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. culiérement. La longueur et l'épaisseur de ce tronc varie beaucoup, souvent méme chez la méme espece. Dans le Cl. alpicola, il atteint souvent la méme épaisseur que le podétion, cest-a-dire une épaisseur de plusieurs millimétres. La partie qu’on voit entre la squamule et la surface du support dépasse rarement la longueur d’un ou deux millimétres. Attaché a la base de la squamule, il forme tantot un appendice de celle-ci, tantot il constitue un prolongement immédiat du _podeétion, renforeé par des hyphes qui de la couche chondroide du podétion se continuent dans l’hypothalle. Quand le point d’attache du podétion est rapproché de la base de la squamule, les hyphes de la couche chondroide s’allongent dans l’hypothalle a travers la squamule. Lorsque le podétion est inséré a la pointe de la squamule ou, le strome étant plus allongé, sur un point éloigné de la base, les hyphes de la couche chondroide forment une nervure a lintérieur ou souvent aussi a la face inférieure de la squamule, en se dirigeant dans l’hypothalle. Tel est le cas dans le Cl. cartilaginea, le Cl. digitata et plusieurs autres especes. Cette disposition sert a consolider la fixation du po- détion au support, mais, a une certaine mesure, elle a pro- bablement pour but aussi la nutrition du podétion et le transport de l’humidité du support dans le podétion. | Les branches de l’hypothalle s’enfoncent plus ou moins dans le support, en se ramifiant de plus en plus et finissant par former de petits mycéles insérés aux extrémités des rameaux. Ayant le plus souvent une couleur grisatre ou brune, leurs extrémités sont ordinairement difficiles a remarquer dans la terre et le bois pourri, mais dans les formes ou elles sont d'une couleur d’orange, comme souvent dans le Cl. miniata et le Cl. digitata, et lorsqu’elles croissent sur des mousses, on peut plus facilement les observer. A la surface du support ces myceles développés par les branches de I’hypothalle donnent naissance \ de nouveaux stromes et servent donc aussi a la reproduction de la plante. C’est ainsi que les exemplaires stériles et dé- pourvus de sorédies produisent des touffes dans plusieurs cas. Dans le Cl. ceratophylla, le Cl. foliacea v. alcicornis et, plus on moins accidentellement, dans le Cl. verticillata Vv. cer- Thalle. 3] vicornis, le Cl. gracilis et piusieurs autres, on trouve des rhizines insérées sur les bords des squamules, dans les trois derniéres et plusieurs autres espéces, quelquefois méme sur les bords des scyphus et sur les pointes des branches des podétions. A aide de ces rhizines les stromes et les podétions s’attachent aux corps qui sont a leur portée. On n’a jamais constaté qu’elles servissent directement aussi comme organes de _ propagation, - mais, a la division de la plante, elles remplissent le role d’un hypothalle provisoire rattachant les fragments au support, ce qui permet aux fragments d’accroitre plus vite en nouveaux in- dividus. Elles different de l’hypothalle encore par leur forme, constituant ordinairement des poils simples et réguliers et d’une croissance plus limitée, mais composés d’hyphes soudées en- semble. Dans le Cl. verticillaris f. penicillata, elles sont ramifiées, fasciculées et trés abondantes. Elles forment une bordure épaisse et noire sur les squamules et surtout sur les bouts des embran- chements des scyphus dans cette forme (voir le dessin dans: E. Le Maoul et J. Decaisne, Traité général de botanique, 1868, p. 691). Stromes, thalle primaire. Le thalle, dans le sens étroit, c'est-a-dire le strome, est squamuleux ou foliacé dans le sous- genre Cenomyce, auquel la plupart des espéces de Cladonies appartiennent. Dans les sous-genres Cladina et Pycnothelia et, selon Labillardiére (Nov. Holl. Plant., 1804, p. 110) et Miiller Arg. (Fl. 1888 p. 195, n. 1322), aussi dans le Clathrina, il est crustacé. D’une rareté extréme dans le Cladina, le Clathrina et les Uneiales (voir: I p. 235), il n'a été observé dans ces groupes que par un petit nombre d’auteurs; c’est pourquoi meme son existence chez ces plantes encore de nos jours est douteée, mais a tort, par quelques-uns. Déja Floerke (Comm. Clad. 1828, p. 120) avait trouvé un thalle squamuleux dans le Cl. amaurocrea, et E. Fries déclare (Lich. Eur. Ref., 1831, p. 242) qu’il a plusieurs fois vu un thalle crustacé dans le C7. uncialis, ce qui est cependant une fausse observation, cette espece ayant un strome squamuleux. Or, sans avoir vu le thalle du Cl. rangiferina, il range cette espece, d’une manicre plus juste, dans la section caractérisée par un thalle crustace (Pycnothele), en décrivant celui-ci »évanouissant» (crusta evanida). 10 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. Egalement, ce que Wallroth (Naturg. Saulch.-Flecht., 1829, p. 34, 145, 160, etc.) mentionne du thalle de ces especes est en partie juste, en partie inexact et prouve quil n’a point trouve cet organe. Il a raison en supposant un thalle rudimentaire dans ces espéces (,,forme periblasteticae“), mais il fait erreur en le décrivant granuleux (p. 34) dans le Thamnolia vermicu- laris, le Cl. wneialis et le Cl. amawrocrea. Kceerber retourne a la premiére opinion d’Acharius et modifie la classification de Fries, en séparant le Cl. papillaria du Cl. rangiferina et du Cl. wneialis en une autre section, mais il accepte la description du thalle donnée par Fries et n’ajoute aucune recherche faite par lui-méme a ce sujet. Ayant une juste défiance de ces anciennes observations de Wallroth et de Fries, et, a tort, aussi de celles de Floerke concernant le Cl. amaurocrea, plusieurs auteurs de notre temps, supposant le manque de stromes chez les Unciales et le Cladina, réunissent ces deux groupes en un genre ou sous-genre distingué par un thalle vertical et fruticuleux et manquant de stromes horizontaux. 7 En étudiant, il y a dix-sept ans, la morphologie des Cla- donies, et ayant adopté l’opinion que les podétions, au point de vue de la morphologie, appartiennent a l’appareil sporifére et non pas au thalle, il me paraissait invraisemblable que des espéces, comme les Unciales et les Cladinew, montrant une affi- nité évidente avec les Cladonies, soient dépourvues de thalle horizontal. Dés lors poursuivant des recherches a ce sujet, jai réussi a constater la présence de cet organe dans les especes suivantes: Cladine: Cl. sylvatica, depuis 1879 trouvé prés d’Helsingfors et a Hollola dans de nombreuses localitées, sur de vieux toits, des écoreces pourries et de l’humus dans les endroits secs (voir: Wainio, Tutk. Clad. Phylog. 1880 p. 4, Bot. Centralbl. 1881 p. 164, Mon. Clad. I p. 25). Cl. rangiferina, sur du bois pourri et sur de vieilles branches de pins dans les communes d’Asikkala et de Hollola en Fin- lande (I p. 14). Thalle. 11 Cl. pycnoclada, sur des herbes pourries a Caraga au Breésil (I p. 35). Cl. alpestris, sur |’écorce d’un genévrier a Asikkala (I p. 45). Unciales: Cl. peltasta y. granulifera. Dans un échantillon que le Dr. Stizenberger m’a communiqué, les podétions sont, vers la base, garnis de petites squamules (voir: II p. 447). Cl. medusina e«. luteola (voir: I p. 241). Cl. amaurocreea (I p. 248). Cl. uncialis (I p. 260). Cl. capitellata. Le thalle primaire souvent persistant (1 Dp. 265). Le thalle horizontal n’a pas encore été observé chez les espéces suivantes appartenant aux Unciales: Cl. substellata, Cl. sublacunosa, Cl. reticulata, Cl. candelabrum et Cl. divaricata. Le Cl. sylvatica a été retrouvé, muni de thalle horizontal, par G. Krabbe (Arn., Lich. Exs., 1882, n. 917, Krabbe, Morph. Clad., 1883, p. 73), et dans son ouvrage »Entw. der Clad.» (1891) tab. IV fig. 2 et tab. VIII fig. 9, le méme auteur donne des dessins de cet organe chez le Cl. rangiferina. En résumé, le thalle horizontal est observé chez toutes les espéces de sous-genre Cladina et dans tant d’espéces de groupe Unciales qu’on peut dire que son existence dans toutes les espéces de Cladonies n’est plus douteuse. Quant au Clathrina, les recherches a cet égard ne sont pas assez détaillées pour qu’on puisse déclarer que la question soit définitivement résolue. Aprés tout, il manque encore d’obser- vations sur le développement des podétions du prétendu thalle, bien qu’il soit possible que ce soit en effet le vrai thalle du Clathrina qu’on a trouvé. Cette question est d’une certaine importance, attendu que le Clathrina n’appartient pas a la fa- mille des Cladonies en cas qu’il soit dépourvu de thalle horizontal. Le thalle horizontal étant, au point de vue de la morpho- logie, le seul thalle des Cladonies, il convient de l’appeler thalle primaire, en comparaison aux podétions ayant souvent aussi l’aspect et les fonctions du thalle. 12 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. La rareté relative du thalle primaire dans les groupes en question tient a cela que la reproduction par des spores (des conidies), des sorédies et de I’hypothalle y est trés restreinte. Les apothécies sont assez rarement développées dans les Cladine et les Unciales; les sorédies manquent presque entiérement ') dans les Uneciales; elles sont peu nombreuses et peu propres & se répandre dans les Cladine, restant fixées au duvet qui recouvre les podétions. Aussi, quant on observera de jeunes podétions, on les trouvera, le plus souvent, poussés de branches et de fragments arrachés et répandus par le vent, la pluie et les animaux (Wainio, Clad. Phylog. p. 4, Bot. Centralbl. 1881 p. 164). Les échantillons de telle provenance sont na- turellement aussi dépourvus d’hypothalle et de stromes qui se produisent sur l’hypothalle. La circonstance que leurs podétions dépérissent de la base empéche en général aussi la persistance et la reproduction des stromes dans les échantillons plus agés de ces espéces, méme lorsqu’ils sont développés de spores. Le Cl. capitellata, qui a souvent la base des podétions persistante, est aussi moins rarement garni de thalle primaire. Les petits et faibles thalles primaires des Cladine et des Unciales ne peuvent guére se développer et se conserver dans le milieu ot. les podétions prospérent et soutiennent une lutte avantageuse avec d'autres lichens et mousses ayant des dimen- sions considérables. Se produisant de spores et de sorédies ils sont vite étouffés, comme en général les petits lichens crustaceés sur les localites des plantes plus grandes. [1 en résulte qu'on ne trouve que rarement dans ce milieu des thalles primaires des Cladine et des Unciales. On en rencontre plus souvent dans les stations de petits lichens crustacés, ou ils trouvent une concurrence moins active, par exemple sur de |’humus nu et sec (Unciales et Cladinw), de vieux bois, des écorces pourries (Cladinw) et des rochers (Cl. sylvatica: Arn., Lich. Exs. n. 917). Dans ces localités, on voit le thalle quelquefois développer de petites touffes de podétions, d’ot. des fragments se détachent et peuvent tomber méme dans d’autres stations plus favorables *) Dans le Cl. peltasta Y. granulifera, les podétions sont garnis de sorédies peu nombreuses. Thalle. 13 pour leur existence, mais on doit considérer ces faits comme des cas exceptionnels qui ne représentent pas la maniére régu- liére du développement de ces plantes. Ce serait exagérer, de supposer qu'un changement de milieu serait nécessaire pour le développement des Cladine et des Unciales, comme quelques auteurs ont assuré. Le Pycnothelia, qui également a un thalle crustacé, croit dans des localités sablonneuses et séches, ow il rencontre une concurrence peu active. Ses podétions ont la base persistante et son thalle primaire se reproduit par des prolifications qui poussent des bords et de la surface des verrues du thalle (voir: I p. 50). Aussi est-il pourvu d’un thalle habituellement persistant et formant une crotite d'une étendue considérable. Le thalle crustacé, qui représente |’état inférieur du thalle des Cladonies, a aussi la structure interne plus simple que celle du thalle squamuleux. Les verrues du thalle contiennent des gonidies, qui a la surface du thalle sont recouvertes d’hyphes tres étroitement enchevétrées, mais non pas soudées entre elles. Une vraie couche corticale n’y est pas développée. Dans les échantillons plus agés, une couche médullaire, proprement dite, plus ou moins distincte, est souvent différenciée de la zone gonidiale, Le thalle squamuleux ou foliacé se compose habituellement de trois couches différentes: 1) de la couche médullaire, 2) de la couche ou de la zone gonidiale et 3) de la couche corticale. 1. La couche médullaire est dépourvue de gonidies et formée d’hyphes longitudinalement ou horizontalement entre- lacées, au milieu desquelles elle renferme de l’air. Ces hyphes composées de longues cellules ont la cavité trés étroite et la membrane ordinairement assez épaisse, ou plus mince dans les parties plus jeunes et dans celles rapprochées de la zone goni- diale. La surface des hyphes est plus ou moins abondamment recouverte de granulations d’une forme irréguliére. Ordinai- rement incrustant les hyphes, elles s’amassent quelquefois, comme chez le Cl. pyxidata y. pocillum, dans les interstices de celles-ci en forme de granules plus ou moins détachés, qui pour la plus grande partie sont insolubles dans le CIH étendu. Tantot elles sont 14 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. blanches, tantOt jaune-padle (comme dans les espéces a thalle jaune: Cl. foliacea etc.), tantot rouges (dans le Cl. miniata). Suivant les espéces, elles appartiennent aux différentes matiéres encore peu étudiées. Dans plusieurs espéces, ce sont elles qui donnent les réactions obtenues par lIhydrate de potasse et l’hypochlorite de chaux indiquées dans la partie systématique. Dans d'autres espéces, elles ne sont pas changées par ces réactifs. 2. La zone gonidiale contient des gonidies enveloppées d@hyphes. Elle est ordinairement beaucoup moins €paisse que la couche médullaire. Ses hyphes ont les cellules plus courtes et la membrane assez mince. 3. La couche corticale recouvre la partie supérieure du thalle. Elle est formée d’hyphes plus ou moins verticales et ramifiées, qui se dirigent ordinairement de la zone gonidiale, en forme de plis contournés, dans la couche corticale. Par suite de cette structure, les bouts des hyphes le plus souvent ne se trouvent pas a la surface des podétions et ceux qu'on y voit appartiennet aux branches des plis contournés, entrelacées entre ceux-ci. En formant une gélatine chondroide plus ou moins trans- lucide, leurs membranes sont si bien soudées entre elles que souvent on ne peut pas distinguer leurs contours externes. Dans d'autres cas, leurs limites sont plus ou moins distinctes; dans le Cl. albofuscescens (I p. 292), les bouts des hyphes sont méme tout-a-fait libres. Ordinairement la gélatine des membranes contient des granulations qui affaiblissent sa transparence, et souvent amassées plus abondamment entre les membranes ren- dent leurs contours plus visibles. La cavité des cellules varie plus ou moins allongée ou ellipsoide; le plus souvent elle est exiremement étroite. Dans la couche corticale du Cl. nana, ainsi que dans sa partie supérieure chez le Cl. enantia f. dilatata et le Cl. Neozelandica, les cellules sont plus larges, pseudo- parenchymatiques, et les membranes plus minces. Dans le Cl. miniata, la couche corticale atteint une épais- seur de 0,150—0,090 millimétres. Dans le Cl. incrassata, elle est peu développée et formée seulement de parties dépérissantes de la zone gonidiale. Dans le Cl. cariosa, le Cl. decorticata et quelques autres, elle s’épaissit en dessous aux dépens de la Thalle. 15 zone gonidiale, qui dépérit de sa partie supérieure, en laissant des cavités aux places des gonidies disparues et en soudant ses hyphes ensemble. Un tel accroissement de la couche cor- ticale est cependant exceptionnel dans les Cladonies. Parfois la couche corticale s'étend aussi dans des lacunes ou des interstices qui se forment entre les gonidies dans la zone gonidiale. Tel est le cas dans le Cl. solida. En général, la couche corticale conserve la méme épaisseur presque sur toute sa longueur; seulement prés des bords elle est plus mince et montre un épaississement par l’accroissement de ses hyphes. Dans certaines espéces, les stromes accroissent presque seulement aux sommets de ses lobes, comme dans le Cl. Dille- niana, ou bien sur tout le bord, comme dans le Cl. macrophyl- lodes, et le plus souvent la croissance en longueur est plus intensive et continue plus longtemps que celle en largeur. La croissance terminale n’est jamais tout-a-fait illimitée, mais elle peut durer assez longtemps dans certaines especes, comme dans le Cl. foliacea et le Cl. verticillata y. cervicornis. Dans beaucoup d’espéces, les stromes dépérissent a la base, en accroissant au sommet et restant attachés au support par les parties mortes. La croissance intercalaire des stromes est excessivement faible, excepté pres du sommet et des bords, ot elle a lieu dans la zone gonidiale et la couche médullaire, pendant que les hyphes de la couche corticale poussent des branches, ses cellules s’allongent et ses membranes s’épaississent, en lélar- gissant de cette maniére. Dans les parties plus agées on peut constater la croissance intercalaire des couches inferieures par les fissures verticales qui se montrent dans la couche corticale chez un grand nombre d’espéces, comme le Cl. miniata, le Cl. plewrophylla, le Cl. gracilis, le Cl. macrophylla, le Cl. cartosa, le Cl. pyxidata, le Cl. foliacea, le Cl. fimbriata et le Cl. dege- nerans. Krabbe a supposé (Entw. Clad. p. 15) que de jeunes hyphes poussant de la zone gonidiale pénetrent entre les an- ciennes hyphes de la couche corticale, en determinant de cette maniére une régénération et une croissance intercalaire de cette couche, L’apparition des fissures verticales dans la couche corticale ne s'accorde pas avec cette hypothése, et du reste 16 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. les jeunes hyphes qu’on voit dans la partie inférieure de la couche corticale, n'y apparaissent point réguliérement, mais seulement dans des cas exceptionnels et sur des points isolés, surtout en forme de faisceaux. Au sommet et en général dans les parties jeunes, les trois couches des stromes ne sont pas encore différenciées. Dans ces parties, on voit un tissu d’hyphes étroitement enchevétrées autour des gonidies. Une trés mince zone dépourvue de go- nidies constitue le premier indice de la couche corticale. Au commencement ses hyphes sont irréguliérement entrelacées, les membranes minces, mais faiblement soudées ensemble, ensuite les plis des hyphes prennent une disposition verticale et épais- sissent leurs membranes. La couche médullaire se forme de maniére 4 allonger ses hyphes plus ou moins horizontalement, en épaississant faiblement ses membranes. Pendant quelque temps il reste des gonidies dispersées dans la couche médul- laire, pour disparaitre plus tard. Dans un grand nombre d’espéces, les stromes ne peuvent point produire de sorédies. Tels sont par exemple le Cl. verti- cillata, le Cl. degenerans, le Cl. wncialis, le Cl. amaurocraea et beaucoup d’autres. Dans d’autres espéces, les sorédies se forment plus ou moins réguliérement a la face inférieure des stromes. Tantot elles y sont peu nombreuses et peu distinctes, comme dans le Cl. cariosa, le Cl. squamosa, le Cl. gracilis var. *0. aspera (dans les écailles des podétions), tantot elles la recouvrent d'une couche épaisse, comme dans le Cl. digitata, le Cl. mi- niata *y. sorediella et le Cl. fimbriata. Les sorédies se forment d’abord aux sommets des lobes, sur les parties qui contiennent des gonidies, mais peuvent se répandre en- suite sur la face inférieure des stromes pendant que ceux-ci s'accroissent. Méme sur la face inférieure des stromes il peut se déve- lopper, dans certains cas, une zone gonidiale et une couche corticale, toutes les deux, cependant, imparfaites et irréguliéres. Lorsque les stromes, portant des podétions ou des apothécies, par l’accroissement de ceux-ci ou par quelque cause accidentelle Thalle. 17 se dressent verticalement et atteignent un certain Age, on voit leur face inférieure en partie se recouvrir d’aréoles cortiquées contenant des gonidies. J'ai constaté que ces aréoles se déve- loppent de sorédies dans le Cl. coccifera, le Cl. pyxidata, le Cl. squamosa et le Cl. cartilaginea. Dans ces espéces, on voit tous les états intermédiaires entre les sorédies et les aréoles corti- quées. On peut observer plus facilement le méme phénoméne sur les podétions du Cl. pyxidata et du Cl. coccifera. Dans le Cl. cariosa, les gonidies qui se recouvrent d’une couche corticale se répandent sur la face inférieure en passant autour des bords du thalle, comme le prouve la continuité de certaines de ces aréoles avec la zone gonidiale de la face supérieure. Elles arrivent de la méme maniére sur les revers des podétions fendus du Cl. miniata c«. sanguinea, comme il est indiqué dans un autre chapitre. Krabbe (1. c. p. 18) suppose que ce sont les gonidies restées dans la couche médullaire qui déterminent la formation d’une couche corticale, quand le thalle expose sa face inférieure a la lumiére. C’est une opinion que je ne peux pas partager. J’ai plusieurs fois pu constater le développement de cette couche corticale des sorédies, ainsi que, dans d’autres cas, des bords cortiqués du thalle, et du reste, on ne trouve pas de gonidies dans les parties dgées de la couche médullaire avant la pro- duction des aréoles cortiquées. II. Appareil sporifeére. Origine et valeur morphologique des podétions. Dans le Cl. caespiticia, les apothécies sont insérees au som- met d’un stipe constituant un allongement de l’excipulum en dessous. Dans son état normal, aucun caractére, soit extérieur, soit anatomique ou morphologique, n’indique qu'il serait autre chose qu’un appendice de l’excipulum ou un organe analogue au stipe du Caliciwm. Egalement, on voit un stipe presque pareil a celui du Caliciwm dans certaines variations des Cla- donies, comme dans le Cl. fimbriata ‘se. pycnotheliza. Dans 2 18 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. d’autres espéces, on trouve méme des échantillons 4 apothécies enti¢rement sessiles, par exemple dans le Cl. miniata, le Cl. cariosa et le Cl. foliacea. Dans la plupart des espeéces, au contraire, les apothécies sont fixées sur une sorte de tige verti- cale et rameuse qui, a plusieurs égards, rappelle le thalle des lichens fruticuleux. Ces tiges sont trés souvent stériles; dans beaucoup d’espéces, comme dans les Cladine, les Clathrine et les Unciales, elles ne sont que rarement fertiles. Elles con- tiennent des gonidies, a l'aide desquelles elles accomplissent les fonctions d’un organe nutritif, dont elles sont tantot le seul représentant, apres le dépérissement du thalle primaire et quand les stromes manquent, comme dans la plupart des échantillons des Cladine, des Clathrine et des Unciales, tantot elles partagent ces fonctions avec les stromes primaires et secondaires (les squamules des podétions). Elles atteignent souvent une longueur considérable, dépassant 1 ou 2 décimétres, quelquefois meme plus, comme dans le Cl. rangiferina; souvent elles ont meme une croissance terminale illimitée, mais elles finissent par dépeérwr a la base, & mesure qu’elles accroissent au sommet. Souvent elles se ramifient abondamment, produisant des branches steériles, sporiféres et conidiféres. En résumé, dans la plupart des especes, ces tiges, que nous désignons sous le nom de podétions, se comportent comme un vrai thalle fruticuleux, auquel elles ressemblent aussi exteé- rieurement et méme intérieurement; mais elles sont fixées soit toujours, soit jusqu’é une certaine phase de développement, a un thalle horizontal foliacé ou crustace. A cause de cette ressemblance avec un thalle fruticuleux, on a considéré les podétions comme des branches ou »des productions ramiformes qui du thalle horizontal naissent ver- ticalement» (Z'ulasne, Mém. Lich., 1852, p. 24), ce qui ferait des Cladonies des végétaux »intermédiaires entre les lichens hori- zontaux et ceux qui possédent un thalle dressé» (Tul., 1. c.). C’est aussi l’opinion de plusieurs auteurs de notre temps. Avant Tulasne la méme idée a été énoncée par Wallroth et E. Fries. Selon Wallroth (Naturg. Siulch.-Flecht., 1829, p. 51), le po- détion, qu'il appelle stelidiwm, est le rejeton final du thalle Appareil sporifére. 19 (»Nachschuss des Lagers»). En concordance avec cet avis E. Fries donne la description suivante du genre Cladonia: » thallus horizontalis squamuloso-foliaceus aut crustaceus, a quo surgit verticalis caulescens (podetia), cartilagineus, fistulosus» (Lich. Eur. Ref., 1831, p. 206). Comme prédécesseurs de Wallroth et de Fries dans cette interprétation du podétion on doit considérer Morison, qui appelle cet organe »surculus» ou surgeon (Hist. Plant. Oxon. [I], 1699, p. 633) et »cauliculus» (I. ¢. p. 632), Micheli (1729) et Scopoli (1760), qui le désignent sous le nom de »caulis», Dillenius (1741) et Weber (1778), qui le nomment »cauliculus». Les-noms »cornu», »pyxidulum» (Moris.), »tubulus» (Dill.), »oplarium» (Neck., Elem. Bot, 1790, p. 350) et »bacillum» (Ach., Lich. Suec. Prodr., 1798, p. XVI et 183) n'impliquent aucune comparaison morphologique du podétion avec d'autres organes. Un intérét tout particulier se porte a la circonstance que N. 1. de Necker le qualifie de »stipes» (Meth. Musc., 1771, p. 55), ce qui prouve qu’il avait une juste idée de cet organe, bien qu il ait plus tard changé d’avis, en le nommant »oplarium», probablement parce que le thalle primaire n’était pas connu dans plusieurs espéces. Persoon désigne le podétion avec les apothécies sous le nom d'inflorescence (»inflorescentia») et le podétion seul sous le nom de »pedunculus» (Ust. Annal. 1794 p. 19). Acharius parait étre le premier qui s'est servi du terme »podetium» (Meth. Lich., 1803, p. 320). Hoffmann (Deutschl. Fl., 1796, p. 119), Wahlenberg (Fl. Lapp., 1812, p. 451) et Scherer (Lich. Helv. Spic., 1823, p. 18, Enum. Lich. Eur., 1850, p. 183), suivant l’exemple de Necker, l’appellent »stipes». Selon Koerber (Syst. Lich. Germ., 1855, p. 9), les pode- tions constituent le vrai thalle des Cladonies, tandis que le thalle horizontal n’est qu’un protothalle. Dans un mémoire publié en 1880 (Tutkimus Cladoniain phylogenetillisesté kehityksestaé; voir: Botanisches Centralblatt 1881 p. 164), j’ai constaté que le podétion, au point de vue de la morphologie, doit étre considéré comme un allongement du conceptacle, c’est-a-dire comme un stipe qui constitue une partie de l'appareil sporifére et non pas du thalle. 20 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. Plus tard Krabbe a traité la question dans deux mémoires (Morph. Clad. 1883, Entwicklungsgesch. der Clad. 1891), ot il accepte la méme interprétation que j’avais donné de cet organe. Dans un autre travail (Etude sur la classif. des lich. du Brésil, 1890, p. XVII et 246), j’ai indiqué la valeur morphologique du podétion en ces termes: Le podétion est un stipe des apothécies, c’est-a- dire un allongement des conceptacles, le plus souvent transformé, par une métamorphose, en un thalle ver- tical, mais parfois visiblement conservant son caractére de stipe. La méme opinion a été énoncée par Reinke dans ses Abhandlungen tiber Flechten I (1894) p. 8. Pour compléter ce résumé de différentes opinions a l’égard du podétion, il y a lieu d’ajouter que, selon Schwendener (Unters. Flechtenthallus, 1860, p. 169), le développement des Cladonies présente une véritable alternance des générations (»ein formlicher Generationswechsel»). Concernant la question de savoir »s'1l existe entre le podétion et l’excipulum proprium une vraie analogie», il déclare (1. c., p. 168) que »la solution s’obtient seulement par des recherches exactes sur le développement de ces deux organes». Il est inutile d’insister que cette comparaison avec l’al- ternance des générations n’est pas juste, si l’on admet le sens moderne de cette expression. Aussi appartient-elle a un temps lorsqu’on qualifiait de succession de générations le développe- ment du protonéme en une tige de mousse, ce qui présente, en effet, quelque analogie, 4 un certain point de vue, avec le rap- port entre le thalle primaire et le podétion. Parmi les lichens il y a beaucoup d’espéces qui ont l’ap- pareil sporifére stipité comme dans les Cladonies, mais leur stipe manque de gonidies, ce qui le distingue du podétion. Tel est le cas dans la plupart des espéces de Caliciées. Dans le Beomyces pachypus et le B. trachypus, le Thysanothecium (voir: Reinke, Abh. Flecht. IV p. 123), le Glossodiwm (Reinke, |. ¢. p. 121) et le Pilophoron (Reinke, |. c. p. 125), on trouve de véri- Appareil sporifére. 21 tables podétions contenant des gonidies et se développant sur un thalle crustacé. Aussi ces genres se rattachent-ils intimement aux Cladonies. Le thalle vertical du Stereocaulon, que plusieurs auteurs considérent comme appartenant 4 la famille des Cla- donies, différe du podétion par son développement et constitue un pseudopodétion, ainsi que je l’ai indiqué dans d’autres travaux (Tutk. Clad. Phylog., 1880, p. 14, Bot. Centralbl. 1881 p. 164, Etude Lich. Brésil, 1890, I p. 67, Mon. Clad. I p. 53). Le Beomyces pachypus et le B. trachypus, dont le stipe contient des gonidies, sont d’un intérét particulier pour la question qui nous occupe ici, parce qu'il appartient au genre Beomyces aussi des espéces dont le stipe manque de gonidies (B. rufus, B. absolutus, B. erythrellus, B. rubescens, B. placo- phyllus, B. roseus, cet.), de méme qu'il y appartient encore des formes dont les apothécies sont sessiles. Le Bawomyces, en preé- sentant ainsi des transitions entre de vrais stipes et des podé- tions, donne un appui a notre opinion de la nature des podétions dans les Cladonies, c’est-a-dire que les podétions font partie de l'appareil sporifére et non pas du thalle. Selon Koerber, le thalle horizontal des Cladonies serait homologue au protothalle des autres lichens, dont il représen- terait l'état plus développé. Koerber ne parait pas avoir remarqué que Tulasne, quelques années auparavant, ett trouve un autre protothalle dans les Cladonies, semblable au protothalle des autres lichens. D’ailleurs, le protothalle des lichens ne repre- sente que l'état mycéloide du thalle, tandis que le thalle hori- zontal des Cladonies est développé jusqu’a l'état de strome, comme le thalle des autres lichens supérieurs, auquel il est analogue aussi bien par la structure que par l’ordre de déve- loppement, en étant précédé d’un protothalle myceloide. De méme, les autres faits sur lesquels Koerber a fondé sa théorie sont inexacts. Selon lui, certaines espéces de Cladonies seraient dépour- vues de thalle horizontal. Dans les pages qui précédent, j'ai démontré que la production de cet organe constitue un caractere général pour les Cladonies. 22 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. Selon Koerber, il manquerait au thalle horizontal certains earactéres d'un vrai thalle: il serait dépourvu de sorédies et ne produirait pas d’apothécies dans son état typique. Pourtant, nous avons déja vu que le thalle horizontal, tout au contraire, dans beaucoup d’espéces forme des sorédies, et du reste, ces organes manquent entiérement aussi 4 un bien grand nombre de lichens de différents groupes. Il est naturel aussi que le thalle horizontal ne produise pas trés souvent d’apothécies (ses- siles), puisque celles-ci se développent au sommet d'un stipe. Koerber déclare encore que les podétions, considérés comme un thalle, montrent une constance propre a cet organe, tan- dis que le thalle horizontal varie tant, qu’on fat obligé de diviser les Gladonies parmi les lichens crustacés et les lichens foliacés, si l’on admettait cet organe comme un vrai thalle. En effet, il y a la une difficulté pour le systeme admis par Koerber, mais point pour la classification naturelle. Aussi avons-nous, dans un autre travail, prouvé qu'une classi- fication naturelle des lichens ne doit pas se fonder seulement sur la forme du thalle, le méme groupe naturel pouvant con- tenir des espéces fruticuleuses, foliacées et crustacées (voir: Etude Lich. Brésil p. XVI). | Aprés cet exposé des motifs qui ont été émis contre lopinion admise par nous concernant la valeur morphologique des podétions, il nous reste 4 rechercher dans quelle mesure le développement et la structure des podétions s’accordent avec cette opinion. Dans le Cl. degenerans, au milieu de Ja surface du thalle primaire un petit nombre d’hyphes poussent de la zone gonidiale, pénétrant dans la couche corticale, ou elles se ramifient et forment un faisceau d’environ 0,030 millim, de diamétre (Tutk. Clad. Phylog. p. 12, fig. 1). Elles sont cloisonnées et a mem- branes minces, et leurs sommets colorés, arrivés a la surface de la couche corticale, se distinguent a la loupe comme une tache brune. Ce faisceau d’hyphes constitue l’indice d'un podétion stérile. Au-dessous d’elles, dans cet état jeune, on voit la zone gonidiale ininterrompue. C’est ainsi au-dessus de la zone gonidiale que les podétions primordiaux pren- Appareil sporifére. 23 nent naissance. Dans les espéces dont le thalle primaire est recou- vert d’une couche corticale, le podétion primordial se forme dans celle-ci, sans que les hyphes de la couche corticale prennent part 4 sa formation. Dans le Cl. papillaria et les Cladine, qui sont dépourvus de couche corticale, le podétion primordial, re- connaissable par ses hyphes paralléles et serrées et son sommet brun, se produit au-dessus de la couche ii ininterrompue, au sommet des verrues thallines. Quand le podétion primordial est develope au-dessus de la zone gonidiale ou dans l'intérieur de la couche corticale, il commence a s/allonger en haut et en bas, en s'élargissant a mesure qu'il s’allonge. Sa base s’enfonce dans la zone goni- diale, se glissant entre les gonidies et les écartant de tous cétés, parfois laissant quelques gonidies entre ses hyphes (Tutk. Clad. Phylog. fig. 2). Ensuite il traverse la zone gonidiale, en se prolongeant dans la couche médullaire (I. c., fig. 3), et, dans certaines espéces, finissant par se continuer en un hypothalle, ainsi qu’on l’a constaté plus haut (p. 8). Quand la base du podétion s’élargit, il arrive souvent que le bord de la couche corticale et de la zone gonidiale qui lenveloppent se plie en haut, en formant une petite gaine, qu’on peut distinguer encore longtemps a la base du podétion (l. c. fig. 3). Si l’on étudie le podétion primordial dans cet état avance lorsque sa base est enfoncée dans la couche médullaire, il a lair d’étre formé dans cette couche méme et d’avoir percé par son sommet la zone gonidiale, ainsi que la couche corticale, ce qui explique les assertions de certains auteurs que les podétions prennent naissance dans la couche médullaire. Les hyphes internes, qui sont les plus agées dans le po- détion primordial, s’allongent souvent avec plus de vigueur que les hyphes extérieures. Il en résulte que le podétion primordial souvent a le sommet convexe ou conique et que les hyphes internes s’y penchent un peu sur les hyphes extérieures. Nous avons a re- venir bientét sur ce fait, en étudiant la formation des scyphus. Dans la plupart des espéces, la différenciation du podétion primordial en deux couches commence dans un état tres précoce. 24 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. Par la ramification des hyphes il se forme une assise externe, qu’on appelle stratum myelohyphicum ou couche médullaire exté- rieure, composée d’hyphes irréguliérement entrelacées, au milieu desquelles elle renferme de l’air, Le tissu primitif du podétion pri- mordial forme la couche médullaire intérieure ou le stratum chon- droideum, dont les hyphes sont soudées entre elles et les mem- branes gélifiées. Au commencément le podétion ne ren- ferme jamais une cavité,. mais son intérieur est com- plétement solide. ka cavité ne se forme que plus tard, dans le Cl. pyxidata et le Cl. degenerans, quand le podétion a atteint une longueur de 1—1,5 millimétres. Au milieu du podétion, elle apparait sous la forme d’une petite fente, qui s’élargit peu a peu. Dans le Cl. solida, le podétion reste depourvu de cavité pendant toute sa durée, et dans le Cl. corymbosula, la cavité est remplacée par une fente trés étroite. Vers la surface de la couche médullaire extérieure, il se forme une zone gonidiale soit continue, soit en forme de taches isolées. Dans le cas oti j'ai pu observer sa naissance, elle procéde des gonidies peu nombreuses que le podétion primordial a entrai- nées de la zone gonidiale du thalle primaire (voir: Tutk. Clad. phylog. fig. 2 et 3). En se multipliant, les gonidies se répandent dans la partie extérieure de la couche médullaire, a mesure que le podétion s’accroit. Les hyphes qui enveloppent les gonidies se ramifient et s’allongent le plus souvent en forme de plis contournés qui se dirigent verticalement au-dessus de la zone gonidiale et se sou- dent entre eux, en formant la couche corticale. Dans les Clathrine et quelques autres espéces, les hyphes de cette couche se dirigent longitudinalement, dans d'autres espéces elle manque entiérement. On reviendra plus loin a ce sujet. Dans le Cl. cespiticia, le podétion est le plus souvent dé- pourvu de couche médullaire extérieure, de zone gonidiale et de couche corticale, mais parfois on voit asa surface des goni- dies sur lesquelles il se produit des squamules thallines. Selon les recherches de Krabbe (Entw. Clad. p. 30), les asques des Cladonies procédent des ascogones, qui, suivant les espéces et les formes, plus ou moins tot se différencient des Appareil sporifére. 25 hyphes stériles du podétion, lesquelles produisent les autres parties des apothécies. Chez les formes a apothécies sessiles, les ascogones apparaissent déja dans le tout jeune podétion pri- mordial dépourvu d’hymenium (Krabbe, 1. c. tab. II fig. 3); chez les espéces & podétions fruticuleux, ils se forment dans les branches fertiles beaucoup avant le développement de l’hyme- nium et plus bas que celui-ci. Une comparaison entre les Cladonies, le Bwonvyces, le Psora et quelques autres genres a apothécies lécidéines est tres in- structive par rapport au développement de leurs appareils sporiféres. Dans le Lecidea (Psora) breviuscula, les apothécies prennent naissance a la surface du thalle, développant d’abord une partie excipulaire et hypothéciale et ensuite l’hymenium (voir: Etude Lich. Brésil Il p. 46). De Ja méme maniére l’apothécie se forme dans le Coccocarpia pellita (I. c., p. X et I p. 208). Dans le Beomyces rufus, il se produit une verrue excipu- laire au-dessus de la zone gonidiale. D’abord cette verrue est dépourvue d’hymenium et peut parfois, dans certains exemplaires, acquérir une dimension de quelques millimétres, avant le déve- loppement de celui-ci. Or, habituellement, aprés la production de l’hymenium, elle commence a s’accroitre en longueur, en for- mant de sa partie inférieure un stipe, tandis que son sommet constitue l’excipulum (Tutk. Clad. Phylog. p. 23). Dans les formes a apothécies sessiles, la verrue excipulaire cesse bientot de s’allonger, a l’instar de l’organe analogue dans le Psora et le Coccocarpia précédemment nommés. Dans le Cladonia, les apothécies sessiles, a l’égard de leur développement, se comportent comme les apo- thécies de certains Psora, Coccocarpia et Beomyces, et le podétion du Cladonia se développe comme le stipe du Beeomyces. Dans le Cladonia, comme dans le Beomyces, on voit toutes les formes intermédiaires entre l'appareil spori- fere sessile et celui pourvu de podétion; entre ces deux types d’apothécies, il ya seulement cette différence que l’excipulum, chez l’un, montre un arrét plus ou moins 26 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. précoce dans son accroissement, tandis que chez l'autre, il poursuit son allongement plus ou moins de temps. Plusieurs auteurs ont considéré le thalle fruticuleux du Stereocaulon comme analogue au podétion du Cladonia, parce que les jeunes thalles, dans beaucoup d’espéces de Stereocaulon, sont agglomérés a instar des verrues d'un thalle horizontal crustacé, et que les squamules et verrues qui recouvrent son thalle fruticuleux sont comparables aux squamules se produisant sur le podétion du Cladonia (comp. E. Fries, Lich. Eur., 1831, p. 200, Koerb., Syst. Germ., 1855, p. 9, 10, 15, Th. Fries, De Stereoc. et Piloph. commentatio, 1857, p. 8). Il y a, pourtant, une bien grande différence entre ces deux genres par rapport au développement de leurs soi-disant podé- tions. Th. Fries mentionne déja dans son ouvrage Monographia Stereocaulorum et Pilophororum (1858) p. 316 que les phyllo- cladies du Stereocaulon sont des »branches thallines, du moins au sommet longtemps recouvertes par une couche gonidiale». Dans le méme ouvrage, il indique aussi des espéces dont les phyllocladies, »a leur gracilité prés, ressemblent aux podétions par leur forme et leur développement, et n’en different pas beaucoup par leur structure interne». | Si la différence entre les podétions du Stereocaulon et leurs verrues (phyllocladies) n’est pas plus grande qu’on peut consi- dérer celles-ci comme des branches (adventives) de podétions, la ressemblance entre les verrues basales et les podétions qui en procédent n’est pas moins considérable. Les verrues ba- sales du Stereocaulon (»les phyllocladies basales») se dé-. veloppent en »podétions» par leur allongement imme- diat. La verrue basale entiére commence a s/accroitre et a s'allonger, et devient ainsi un »podétion». Lorsque le sommet du podétion, dans le Stereocaulon, est stérile, il demeure, en général, ressemblant au sommet de la verrue. Ce n’est que dans un état un peu plus développé que le »podétion» présente, au-dessous du sommet, une structure qui differe de celle de la phyllocladie. Entre la verrue basale et le thalle vertical il n'y a pas de différence morphologique, puisque le thalle vertical ne représente que l'état plus parfait de la verrue. Dans le Cla- Appareil sporifére. 27 donia, au contraire, ce n'est qu'un petit faisceau d’hyphes du thalle primaire qui produit le podétion. Méme dans les espéces dont le thalle horizontal forme une croute verruqueuse, par exemple dans le Cl. sylvatica et le Cl. papillaria, le développe- ~ ment du podétion s’opére d’une maniére analogue, de sorte que le podétion émane d’une petite tache au sommet d’une verrue basale. Il en résulte qu’on ne peut pas dans le genre Stereocaulon distinguer, dans le méme sens que chez le Cladonia, deux types de thalle, différents au point de vue de la morphologie, a savoir des podétions et des thalles primaires (Tutk. Clad. Phylog., 1880, p. 16). Les faits qui précédent nous portent a rechercher si les podétions ne sont pas des branches adventives du thalle, ne pouvant pas étre considérés comme des branches normales, dans la formation desquelles la couche médullaire prend part aussi dés le début. Selon les recherches de Schwendener (Unters. Flecht., 1860, p. 135), le genre Usnea présente, outre des branches normales, encore d'autres, qu'il appelle des branches adventives. Celles-ci émanent de la couche corticale, qui fait naitre de pe- tites protubérances, formées par voie d’allongement des hyphes de la couche corticale, et s’allongeant en branches qui partagent complétement la structure du thalle. On peut done constater que les podétions des Cladonies different des branches adventives de l’Usnea de deux manieéres. Premiérement, ils ne procédent pas de hyphes de la couche corticale, mais de hyphes spéciales poussant de la zone goni- diale. Puis, Jes branches adventives de l’Usnea se développent en méme type de thalle que celui qui les engendre, tandis que les podétions pendant toute leur durée appartiennent a un autre type que le thalle primaire, 4 savoir le thalle fruticuleux. D'une importance toute particuliére est la circonstance qu'il ne se produit jamais de formes intermédiaires entre le podétion et le thalle primaire, ce qui pourtant devrait avoir lieu si le podé- tion etait une branche transformée du thalle. Il y a encore une autre circonstance qui prouve que les po- détions ne sont pas émanés de branches adventives. Selon les lois générales de l’évolution des organismes, les formes in- 28 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. férieures d'un groupe ressemblent plus a l'état primitif de celui-ci que les formes plus parfaites. Si les podétions étaient déve- loppés de branches adventives, ils ressembleraient, dans les formes inférieures des Cladonies, plus a ces organes, que dans les formes plus parfaites, par exemple par la stérilité et d’autres caractéres. Or, c’est justement le contraire qui a lieu. Les formes inférieures, comme le Cl. cespiticia et le Cl. fimbriata var. pycnotheliza, ont des podétions qui ne différent en rien des stipes et sont toujours fertiles et simples, et souvent dépourvus de gonidies, tandis que les formes supérieures ont souvent des podétions stériles, ramifiés, pourvus de gonidies et d’un aspect du thalle fruticuleux. En revanche, tous ces faits s'accordent parfaitement avec la théorie que les podétions sont issus de conceptacles. A cause de cette origine, les podétions a l'état inférieur se rapprochent des stipes, et s’éloignent a | état plus parfait de ce type primitif. Structure interne des podétions. Chez la plupart des espéces des Cladonies, on peut dis- tinguer trois couches différentes dans les podétions, a savoir: 1° une couche corticale, 2° une couche médullaire extérieure (stratum myelohyphicum), 3° une couche médullaire intérieure (stratum chondroideum). La couche corticale manque tout-a-fait chez les especes suivantes: Cl. rangiferina, Cl. sylvatica, Cl. pycnoclada, Cl. al- pestris, Cl. papillaria, Cl. reticulata, Cl. divaricata, Cl. signata, Cl. albofuscescens, Cl. mutabilis, Cl. consimilis, Cl. polytypa, Cl. chondrotypa. La surface des podétions, dans ces especes, est, au lieu d’une couche corticale, recouverte d’hyphes médul- laires irréguliérement entrelacées qui ne sont pas soudées entre elles. Dans les Cladine, ces hyphes recouvrant la surface forment des poils enchevétrés en un feutre lache renfermant des groupes de gonidies épars et voilés d’hyphes étroitement serrées. Dans le Cl. Gorgonina et le Cl. Salzmanni, la couche ex- térieure est formée d'hyphes en général libres entre elles, mais ca et lA un peu soudées ensemble. Elle présente un état inter- Appareil sporifére. 29 médiaire entre la couche corticale et la couche médullaire. Dans le Cl. Carassensis, la partie supérieure des podétions est revétue d’hyphes libres et la partie inférieure est recouverte d'une couche corticale rudimentaire. Dans le Cl. connexa, les hyphes re- couvrant extérieurement les groupes de gonidies sont étroitement serrées et soudées entre elles, de maniére & former une couche corticale rudimentaire. De méme, le Cl. cespiticia, le Cl. delicata et le Cl. cartila- ginea sont dépourvus de couche corticale. Dans les espéces dont les podétions produisent des soré- dies, les parties recouvertes de sorédies manquent de couche corticale. Ainsi la base des podétions est cortiquée dans le Ci. flabelliformis, le Cl. digitata, le Cl. cornuta, certaines varietés du Cl. fimbriata, le Cl. cenotea, le “Cl. glauca, le Cl. carneola, et le “Cl. cyanipes, tandis que leurs parties supérieures sont pulvérulentes et dépourvues de couche corticale. Dans le *Cl. bacillaris, le “Ci. macilenta, le *Cl. bacilliformis et plusieurs va- riétés du Cl. fimbriata, les podétions sont, sur toute leur sur- face, recouverts de sorédies. La couche corticale est bien développée et formée d’hyphes longitudinales soudées entre elles dans les Clathrine (Cl. aggregata et Cl. retipora). Elle est moins développée et formée d’hyphes moins régulierement longitudinales, mais agglutinées dans le Cl. medusina, le Cl. substellata, le Cl. capitellata et le Cl. Ca- rassensis (vers la base des podétions), Irréguliére et mélée d’hyphes presque longitudinales et verticales soudées ensemble elle est dans le Cl. pityrea, le Cl. mitrula et le *Cl. stenophyl- lodes. Dans la plupart des espéces, la couche corticale est com- posée d’hyphes plus ou moins verticales, en forme de _ plis contournés, entrelacés de branches nombreuses. C’est la méme structure que celle qu’on a déja remarquée dans la couche corticale du thalle primaire. Ses hyphes sont en général plus épaisses que celles de la couche médullaire, les membranes soudées entre elles et plus ou moins é€paissies et gélifiées en une gélatine chondroide. La cavité des cellules est ellipsoide ou un peu allongée et trés étroite, quelquefois méme plus large, 30 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. comme dans le Cl. nana, le Cl. enantia f. dilatata et le Cl. Neozelandica (vers la surface de la couche corticale). La couche corticale est trés épaisse dans le Cl. miniata, le Cl. erythromelena, le Cl. aggregata et le Cl. retipora. Parfois elle recouvre toute la surface des podétions, comme réguli¢rement dans le Cl. aggregata et le Cl. retipora, et acci- dentellement dans certains échantillons du Cl. wncialis, du Cl. gracilis et de quelques autres espéces. Or, ordinairement la couche corticale forme des verrues ou des aréoles plus ou moins cortiquées et éparses, recouvrant des amas de gonidies. Ainsi qu'il a été énoncé plus haut, la croissance inter- calaire de la couche corticale dans le thalle primaire est plus faible que celle de la couche médullaire, d’owt il résulte qu'il se forme des fissures verticales qui fendent la surface en petites verrues. Il en est de méme, le plus souvent, des podétions aussi. Dans ceux-ci, la couche corticale, avec la zone goni- diale, se divise en aréoles ou verrues, dont l’accroissement sou- vent est moins intensif que celui des podétions, de sorte que des parties plus ou moins étendues des podétions finissent par etre dépourvues de couche corticale et de zone gonidiale, en mettant a nu la couche médullaire ou quelquefois, comme dans le Cl. nana, le Cl. testaceopallens et le Cl. leptophylla, méme la couche chondroide. Dans le Cl. degenerans et le Cl. gracilescens, les espaces entre les verrues corticales sont recouverts de poils fléxueux et épais (a membranes épaissies), qui ressemblent aux hyphes de la couche corticale et forment une sorte de couche corticale a hyphes libres entre elles. On dirait que c’est une couche corticale dont les hyphes, par la tension que l’accrois- sement des couches intérieures a exercée sur elles, ont été em- péchées de se souder ensemble. Il manque de zone gonidiale au-dessous de cette couche velue, comme en général dans les espaces entre les verrues cortiquées chez les espéces qui ne forment pas de sorédies. Pour la biologie des gonidies si riche en phénoménes difficiles a expliquer, c’est un fait d’un intérét particulier que les go- nidies développées sous une couche corticale ne se ré- pandent pas sur les parties environnantes privées Appareil sporifére. 31 d'une telle couche. Elles n’en sont pas, en général, em- péchées par des obstacles physiques, les aréoles ayant souvent les bords abrupts dépourvus de couche corticale. Ce n'est pas non plus le manque de lumiére qui explique ce phénoméne, car les parties dépourvues de gonidies sont aussi éclairées que la couche corticale. Il est évident que ce n’est que la qualité des hyphes recouvrant les intervalles entre les aréoles cortiquées qui peut en donner |’explication. Cependant, dans certains cas, les parties dépourvues de gonidies peuvent se recouvrir de couches cortiquées. Ainsi, dans le Cl. miniata a. sanguinea et le 8. anewmica, les podé- tions qui se fendent en mettant leur surface interne a nu re- couvrent cette surface interne d’aréoles cortiquées et gonidiféres. Les gonidies y parviennent en passant autour des bords des fissures. Egalement, dans les échantillons agés du Cl. coccifera 0. pleurota et du Cl. pyxidata 8. chlorophea, les sorédies se développent souvent en aréoles cortiquées. Dans la couche médullaire extérieure (stratum myelohy- phicum), on peut distinguer deux zones: 1) la zone gonidiale contenant des gonidies enveloppées d’hyphes dont les mem- branes sont minces et les cellules en partie courtes, 2) la zone inférieure dépourvue de gonidies et composée d’hyphes a mem- branes souvent plus ou moins épaissies. C’est cette zone infé- rieure gui occupe les espaces entre les aréoles cortiquées, quand la, couche chondroide n’est pas découverte. Ses hyphes ont ainsi subi une différenciation qui n’est pas accom- modée a la symbiose. Cette différenciation se montre par lépaississement des membranes, mais elle se rapporte probable- ment aussi 4 certaines propriétés physiologiques, comme la faculté d’émettre des filaments crampons s’attachant aux goni- dies, et peut-étre aussi de former des peptones que, selon Beyerinck }), les gonidies prennent aux lichens. Le manque de ces propriétés peut expliquer le défaut de gonidies dans les intervalles entre les aréoles, comme dans plusieurs autres par- ties des lichens. En résumé, c’est déja dans Je point vége- 1) Bot. Zeit. 1890 p. 720. 32 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. tatif des podétions, depuis le moment out la différen- ciation en différentes couches a lieu, que les gonidies se trouvent attachées a une certaine couche, d’ot elles ne peuvent plus se répandre dans les autres parties des podétions. i Dans beaucoup d’espéces, les podétions sont plus ou moins abondamment recouverts de sorédies. Suivant les espéces, les sorédies sont tant6t subtiles et plus simples (soredia farinosa), comme dans le Cl. deformis, le Cl. digitata, le Cl. cenotea et le Cl. fimbriata, tantot elles sont plus composées, formant des gra- nules plus gros (soredia granulosa), comme dans le Cl. flabelli- formis, le Cl. squamosa et le Cl. pyxidata 8. chlorophea, tantot elles restent attachées plusieurs ensemble, ce qui leur donne une forme coralloide, en les faisant ressembler aux isidies (so- redia isidioidea), comme dans certains échantillons du Cl. fimbriata ¢. chondroidea. Quelquefois, les sorédies prennent naissance sous la couche corticale, finissant par la déchirer ou sortir par les bords abrupts des aréoles cortiquées, en se répandant sur des parties plus ou moins étendues, a mesure que les podétions s’accroissent et les couches portant des sorédies s’élargissent. Tel est le cas dans le Cl. cornuta et le Cl. fimbriata 6?. ochrochlora. Or, le plus souvent la formation des sorédies commence au point végétatif des podétions, sans étre précédée du développement d'une couche corticale. Tel est le cas dans le *Cl. bacillaris, le *Cl. macilenta, le Cl. deformis, le Cl. cenotea, le *Cl. glauca, le *Cl. bacilliformis, plusieurs variétés du Cl. fimbriata, ete. Souvent aussi le point végétatif produit tout a la fois des sorédies et des verrues cortiquées, comme dans le Cl. coccifera 6. pleurota, le C7. didyma, le Cl. squwamosa, le Cl. pyxidata 8. chlorophea, \e Cl. pityrea, ete. La formation des sorédies est un phénoméne sans analo- gie dans les Ascomycétes proprement dits, mais trés commun dans les Discolichens. On a comparé les sorédies aux boutures des phanérogames, auxquelles elles présentent, en effet, des analogies biologiques, toutes deux étant des organes de pro- pagation dérivés d’une dissociation da la plante. Les lichens, Appareil sporifére. 33 comme en général les champignons, sont doués de la faculté de produire un thalle méme sur des organes qui appartiennent aux phases avancées de leur développement. Pour ces plantes, c'est un moyen de se multiplier et en méme temps de rajeunir et de recommencer leur vie, méme avant d’arriver a la phase derniére du développement, consistant dans la production des spores. Les hyphes des Cladonies, comme celles de la plupart des lichens, n’ont la faculté de vivre en symbiose avec les go- nidies qu’a l'état de prothalle et de méristeme, ainsi que dans la zone gonidiale, ou elles ressemblent a peu prés aux hyphes du méristeme et du prothalle, mais aprés leur différenciation ultérieure elles perdent cette faculté. Aussi les sorédies se for- ment-elles au méristéme et ala zone gonidiale, ot les hyphes sont demeurées dans un état plus primitif, sans avoir subi une différenciation compliquée. Les hyphes des sorédies, en demeu- rant a peu prés au méme degré de différenciation que les hy- phes des tissus qui les produisent, représentent ainsi un état trés précoce de différenciation du thalle. Il en ressort que les sorédies doivent étre considérées comme des mycéles trés peu développés subsistant presque en état de prothalle et vivant en symbiose avec des gonidies, et par rapport a leur valeur mor- phologique, elles sont a comparer aux mycéles qui pren- nent naissance sur les stromes et les appareils spori- feres des champignons proprement dits. souvent les sorédies demeurent longtemps attachées aux podétions, en se multipliant et formant une couche plus ou moins continue et épaisse. Tel est le cas dans le *Cl. bacilla- ris, le *Cl. macilenta, le Cl. digitata, le Cl. deformis, le Cl. ce- notea, plusieurs varietés du Cl. fimbriata, etc. Dans certaines especes et variétés, les sorédies sont moins nombreuses et se détachent plus facilement, laissant la couche médullaire ou chondroide plus ou moins anu. II en est ainsi du Cl. fim- briata ¢. chondroidea. Dans le Cl. didyma, le Cl. ceratophylla et le Cl. furfuracea, les sorédies germent pendant qu’elles sont encore attachées aux podétions, finissant par former une sorte d'isidies, ou des squamules étroites qui par rapport a leur tex- ture ressemblent aux stromes (thailes) primaires. Ces isidies 3 34 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. sont en général repliées, probablement par leur poids, étant, surtout au début, trés faiblement attachées aux podétions. Elles peuvent rester dans cet état rudimentaire jusqu’a ce qu’elles sont détachées des podétions par les pluies et le vent, mais souvent on les voit, en partie, aussi se développer en folioles qui se rattachent plus étroitement aux podeétions. Les sorédies peuvent accidentellement se développer en squamules ou folioles dans le Cl. coccifera v. plewrota f. fron- descens, le Cl. fimbriata f. capreolata et plusieurs autres modi- fications croissant dans des lieux humides. Dans certaines espé- ces, le développement des sorédies en squamules est plus con- stant et moins dépendant des conditions locales, d’ou il résulte que cette propriété peut méme constituer le caractere d’une variété. Il en est ainsi du Cl. Floerkeana 06. carcata, etc. Dans beaucoup d’espéces et de variétés, les sorédies ne germent point ou trés rarement sur les podétions, et, en général, pas avant la décrépitude de ceux-ci. Tel est le cas dans le Cl. deformis et le Cl. fimbriata a. simplex, ete. Dans les espéces manquant complétement de sorédies, les squamules se développent des aréoles cortiquées. Les bords inférieurs des aréoles commencent a s’accroitre en s’élevant des podétions et formant ainsi des squamules ou des folioles plus ou moins semblables au thalle primaire. Tel est le cas dans le Cl. bellidiflora, le Cl. cristatella y. vestita, le Cl. furcata 8. pin- nata, le Cl. rangiformis “8. foliosa, le Cl. erispata,. le Cl. spha- celata, le Cl. gracilis “0d. aspera, le Cl. degenerans, le Cl. graci- lescens, le Cl. verticillata, le Cl. foliacea, ete. Dans le Cl. alpi- cola, tout le bord des aréoles cortiquées prend part a l’accrois- sement, de sorte que celles-ci se développent en squamules pel- tées, insérées aux podétions par un point central. Dans le Cl. rhodoleuca, qui également a des sorédies, les squamules se développent des aréoles cortiquées. Dans le C7. squamosa, elles se forment tantot des sorédies (granules), tan- tot des aréoles, suivant les variétés. Dans certaines espéces, on voit quelquefois les apothécies parsemées de squamules. Dans ce cas, on pourrait croire que les squamules ont pris naissance sur l’hymenium (voir: Krabbe, Appareil sporifére. 35 l. c. tab, X fig. 11, tab. IX fig. 25). Pour s’assurer qu'il n’en est pas ainsi, on n’a qu’d observer une section longitudinale d’une telle squamule. L’on remarquera alors qu'elle n’est pas attachée a l’hymenium, mais a une zone inférieure. Répandue entre les jeunes apothécies le long de leurs interstices, la zone gonidiale y a développé des squamules. En s’élargissant et en se soudant entre elles, les apothécies ont fini par entourer la base des squamules, de sorte que celles-ci paraissent insérées a lhymenium. Observant que les podétions ne se rencontrent jamais gar- nis de folioles appartenant aux autres espéces, Krabbe a conclu de cette circonstance que les sorédies, en général, ne seraient pas capables d’émettre des hyphes a leffet de se rattacher aux podétions. Pourtant, dans les espéces signalées plus haut, le contraire a lieu (voir p. 34) et leurs podétions se recouvrent, en partie, de squamules étroitement rattachées aux podétions, mais développées de sorédies. Il est encore inconnu si ces squamules regoivent aussi plus tard un renforcement des hy- phes médullaires des podétions. D’ailleurs, on peut expliquer de plusieurs fagons pourquoi les sorédies étrangéres ne germent pas sur les podétions, de maniére 4 former une plante com- posée de deux espéces de lichens. D’abord, les sorédies étran- géres qui quelquefois peut-étre s’arrétent sur les podétions ver- ticaux sont exposées a étre emportées par les pluies et les vents avant de germer. Puis, les Cladonies sont peu susceptibles d'un épiphytisme sur les parties vivantes d’autres lichens. On voit de ce qui précéde que méme les gonidies inclu- ses dans des sorédies étrangéres ne doivent guére étre utilisées par les podétions, et, en général, il n’est pas probable qu’elles soient utilisées par d'autres espéces que celles auxquelles les sorédies appartiennent. Enveloppées de toutes parts dans les sorédies, elles ne peuvent donner aucun attrait aux hyphes d'autres espéces, avant le dépérissement de leur enveloppe. Dans la lutte pour -l’existence, le premier occupant a toujours une position plus avantageuse que ses concurrents, et dans les soré- dies, il exclue toute concurrence par des obstacles physiques en enveloppant les gonidies d’un tissu serré. 36 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. La couche médullaire proprement dite manque ordinaire- ment tout-a-fait dans le Cl. caespiticia. Dans plusieurs especes, elle est réduite 4 la zone gonidiale qui se trouve dans les ver- rues éparses sur la surface des podétions, de maniére a laisser la couche chondroide a nu sur la plus grande partie des podé- tions. Il en est ainsi des espéces suivantes: Cl. didyma, Cl. chondrotypa, Cl. sphacelata, Cl. cartilaginea, Cl. leptophylla, Cl. nana, Cl. testaceopallens. Dans les Cladinae et les Clathrinae, la couche médullaire est composée d’hyphes trés lachement enchevétrées. Dans le Cl. vetipora et le Cl. Sullivani, les hyphes remplissent d’un feutre lache presque entiérement la cavité des jeunes branches, dans le Cl. Sullivani, finissant par prendre une couleur noire. La couche chondroide est formée d’hyphes longitudinales et paralléles soudées entre elles dans toute leur longueur. Leurs cavités cellulaires sont trés rétrécies, leurs membranes épaisses et souvent composées de deux couches concentriques. Bien que les hyphes soient soudées entre elles, elles sont tantot distine- tes, étant séparées par une ligne mince, qui quelquetois est rem- placée par une sorte de lame mitoyenne; tantot elles sont sou- dées de telle maniére qu’on ne peut pas distinguer la limite des membranes voisines. Le plus souvent la couche interne des membranes est beaucoup plus mince que la couche externe, parfois elles sont presque de la méme épaisseur. Ordinairement on trouve toutes ces modifications dans les mémes podetions. Sous l’action de la potasse, les membranes de la couche chondroide se gonflent assez peu, se comportant comme les membranes de la couche corticale. La couche chondroide est toujours plus ou moins trans- lucide. Au début presque incolore, elle prend parfois en vieil- lissant une couleur brune, pale ou jaune autour de la cavité centrale des podétions. Dans beaucoup d’espéces, il n’y a pas de limite distincte entre la couche chondroide et la couche médullaire. Les hy- phes internes de la couche médullaire ont les membranes bien épaissies, tres étroitement serrées et méme, en partie, soudées entre elles, de sorte que les éléments de ces deux couches pa- Appareil sporifére. 37 raissent irrégulicrement mélés, au milieu des parois des podé- tions. ee er. Cl. Cl. Cl. Cl. Cl. Cl. Cl. Cl. Cl. Cl. Cl. Cl, Cl. Cl. Cl. Cl. VV Cl. Cl. Cl. Cl. sinueuse, Cl. papillareda. miniata. Floerkeana. digitata (dans les parties supérieures). coccifera. deformis. bellidiflora. cristatella. amawrocred. uncralis. substellata. capitellata. sublacunosa. Gorgonina. Carassensis. rangifor nis. crispata. Delessertit. Dilleniana. squamosa. subsquamosa. cenoted. Tel est le cas dans les espéces suivantes: C"l. glauca. Cl. C1. Cl. Cl. Cl. C1. Cl. Cl. Cl, Cl. Cl. Cl. Cl. Cl. Cl. Cl. Cl. Cl. Cl. Cl. Cl. turgida. ceratophylla. Neozelandica. cartosa (souvent). alpicola. decorticata. acuminata. foliata. gracilis. << cornuta. Aa degenerans. L[/o° gracilescens. ia cerasphora. gymnopoda. Lsabellina. verticillata. calycantha. verticillaris. pyxidata. fimbriata (ordinairement). carneola (souvent). Dans un grand nombre d’espéces, la limite entre la cou- che médullaire et la couche chondroide est bien marquee, for- mant, dans une coupe transversale, une ligne plus ou moins rangiferina. Il en est ainsi des espéces suivantes: Cl. medusina. Cl. sylvatica. Cl. pycnoclada. Cl. alpestris. Cl. didyma. Cl. peltasta. Cl. signata. Cl. peltastica. Cl. mutabilis. Cl. furcata. Cl. solida. 38 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. Cl. macrophylhza. Cl. pityrea. Cl. corymbosula. Cl. furfwracea. Cl. mitrula. Cl. dactylota. Cl. cartilaginea. Cl. pityrophylla (assez mar- Cl. nana. quée). Cl. testaceopallens. Cl. botrytes. Cl. leptophylla. ~ *Cl. bacilliformis. Cl. enantia. “Cl. cyanipes. Cl. subcariosa (assez marquee). Dans le Cl. strepsilis et le Cl. foliacea, les parties chon- droides et médullaires sont irréguli¢rement mélées, de sorte qu'on n’y peut pas distinguer deux couches différentes. Sou- vent il en est ainsi encore du Cl. degenerans, mais parfois on trouve aussi une couche chondroide distincte dans cette espéce. Dans le Cl. substellata, la couche chondroide est peu dévelop- pée et contient des taches renfermant de l’air entre les hyphes. Dans une dizaine d’espéces la couche chondroide fait complétement défaut. Il en est ainsi des Clathrinae (Cl. agre- gata, Ol. Sullivani, Cl. retipora), du Cl. metalepta, du Cl. lepo- rina, du Cl. reticulata, du Cl. candelabrum, du Cl. divaricata, du Cl. albofuscescens et du Cl. Salzmanni. Dans beaucoup d’espéces, les podétions, de méme que le thalle primaire, contiennent des acides appartenant aux substan- ces éliminées de la plante. Ces acides sont encore peu con- nus et différents dans les diverses espéces. Chez certaines espéces, ils sont plusieurs dans le meme exemplaire. Dans les espéces suivantes, on observe des substances blanches qui traitées par l’hydrate de potasse prennent une teinte jaune trés intense ou jaune-orange: Cl. papillaria. Cl. mutabilis. “Cl. macilenta. Cl. diplotypa. Cl. flabelliformis. Cl. polytypa. Cl. digitata. Cl. consimilis. Cl. hypoxanthoides. — . Cl. Gorgonina. Cl. connexa. Cl, Carassensis. Appareil sporifére. 39 Cl. subsquamosa. Cl. delicata. Cl. chondrotypa. Cl. turgida. Cl. Mexicana. Cl. cariosa. Cl. pseudopityrea. Cl. acuminata. Cl. rhodoleuca. Ce sont peut-étre d’autres substances qui par le méme réactif donnent une réaction moins intense dans les espéces suivantes: Cl. rangiferina. Cl. solida. Cl. subdigitata. Cl. leptophylla. Cl. Salzmanni. Cl. Neozelandica. Cl. rangiformis. Cl. gracilis. Cl. subsubulata. Cl. gracilescens. Cl. erythrosperma. Cl. macrophyllodes. Cl. ceratophylla. Cl. cerasphora. Cl. plewrophylla. Cl. furfuracea. Selon Zopf (Biolog. Centralbl. 1896 p. 601), Stenhouse, Groves (J. Liebigs Annalen der Chemie, t. 203, p. 304) et Schwartz (Cohn, Beitr. zur Biologie, t. III, p. 259), le Cl. rangi- ferina contient de l’acide cladonique, de l'acide barbatique et de lVacide évernique. Selon Zopf (J. Liebigs Ann., t. 288, p. 63), le Cl. rangiformis contient de l'acide atranorique, de la résine et de l’acide rangiformique. Dans le Cl. gracilis, M. Zopf (I. ¢.) n’a pas trouvé d’acide atranorique, et d’ailleurs une réaction jaune s’obtient par hydrate de potasse presque seule- ment dans les jeunes parties des exemplaires pales de cette espece. Dans le Cl. subcariosa, Vhydrate de potasse jaunit les po- détions, finissant par leur donner une teinte rouge. Crest que la substance ainsi obtenue est jaune en état de solution, mais forme des cristaux rouges qui donnent aux podétions cette méme couleur. Dans le “Cl. foliata, il doit y avoir deux acides différents, parce que l’hydrate de potasse produit sur les pode- tions des taches rouges éparses, dont les intervalles demeurent 40 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. jaunes. Parfois le méme phénoméne s’observe aussi dans le Cl. subcariosa. Dans le Cl. furcata, le Cl. cornuta et le Cl. verticillaris, la potasse brunit les podétions. L’hypochlorite de chaux succédant a la potasse donne une teinte distinctement jaune aux podétions dans les espéces sui- vantes, caractérisées par la couleur jaunatre de ces organes: Cl. sylvatica. Cl. sublacunosa. Cl. alpestris. Cl. reticulata. Cl. retipora. Cl. candelabrum. Cl. peltasta. Cl. divaricata. Cl. medusina. Cl. Bowini. Cl. amaurocrea. Cl. botrytes. Cl. wneralis. Cl. carneola. Cl. substellata. “Cl. bacilliformis. Cl. capitellata. “Cl. cyanipes. Sous l’action de l’hypochlorite de chaux succédant a la potasse les podétions blanchatres du Cl. albofuscescens prennent une teinte jaune. Dans le Cl. strepsilis, ’ hypochlorite de chaux rend le thalle et les podétions d’un beau vert-bleu. C’est une réaction qui n'a été signalée dans aucun autre lichen. C’est peut-étre la substance jaune contenue plus ou moins abondamment dans ces organes qui donne cette réaction. Dans le Cl. foliacea 8. convoluta et souvent aussi dans le a. alcicornis, le thalle est jaune en dessous et donne une solu- tion jaune sous l’action de Il’hypochlorite de chaux succédant a la potasse. Dans le Cl. miniata, le thalle et les podétions contiennent le plus souvent une substance rouge que l’hydrate de potasse colore en violet. Il n'est pas encore constaté si elle est identi- que a l’acide coccellique observé dans les apothécies rouges. Les podétions du Cl. macilenta y. aurea et souvent aussi le thalle primaire du Cl. hypoxantha et du Cl. hypoxanthoides contiennent une substance orange qui avec l’hydrate de potasse prend une teinte violette. Appareil sporifére. 41 Les podétions et les squamules du Cl. didyma f. violascens contiennent une matiére blanchatre Sn par le méme réactif donne une solution violette. Conformation générale des podétions. Chez beaucoup d’espéces, les podétions primordiaux se recouvrent dans un état trés précoce d'un hymenium, qui limite leur croissance terminale. Le podétion, cependant, peut con- tinuer plus ou moins longtemps son accroissement par une croissance intercalaire. Sur la surface de la partie inférieure du jeune podétion il se développe une couche médullaire en continuité immédiate avec la zone gonidiale du thalle primaire, d’ou elle recoit ses premiéres gonidies (Wain., |. c., fig. 2 et 3). Cette premiére couche médullaire et la partie correspondante de la couche chondroide allongent leurs hyphes et les ramifient plus ou moins, constituant une sorte de cone végétatif qui, suivant les espéces, atteint une différente longueur et n'est pas nette- ment limité ni en haut ni en bas. C’est dans cette zone que la croissance intercalaire du podétion est la plus intensive et va se diminuant en haut et en bas, a partir de ce point. C’est la que les verrues contenant des gonidies prennent naissance, pour s‘élargir et se multiplier en se divisant, plus bas. Pen- dant que la partie supérieure du podétion montre encore des signes d’accroissement, sa base a commencé a dépérir, ce qui prouve que la croissance y a été terminée beaucoup plus tot. La croissance terminale est ainsi limitée dans les Podo- stelides (Cl. cariosa, Cl. decorticata, Cl. alpicola, Cl. mitrula ete.), le Cl. miniata, le Cl. Floerkeana, le Cl. botrytes et en général dans les espéces et les variétés ayant les podétions presque toujours fertiles. Les podétions terminés par des scyphus ont également la croissance terminale de bonne heure affaiblie ou bien bornée sur certains points développant des prolifications. Souvent le premier indice du scyphus se forme déja dans un état tres pre- coce du podétion. Dés la formation du scyphus le sommet ne peut s’allonger par une croissance terminale que tout au plus 42 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o lL. de la longueur peu considérable du scyphus. Cependant ce n'est pas seulement par une croissance terminale que l’allongement du scyphus a lieu, mais encore par une croissance intercalaire. On peut se convaincre de cela en comparant les petites aréoles cortiquées de jeunes scyphus avec les aréoles des scyphus plus agés, ott elles sont considérablement élargies. Dans beaucoup de cas, la croissance terminale est limitée encore par la forma- tion précoce des pycnoconidies et des apothécies sur le bord du scyphus, de sorte que l’accroissement du scyphus ne peut s’opérer que par une croissance intercalaire. Bien que la croissance terminale soit excessivement faible sur le bord du scyphus, la partie cylindrique (le pied) située au-dessous du scyphus acquiért dans plusieurs espéces une lon- gueur considérable, mais dépérit en méme temps a la base. Tel est le cas dans le Cl. bellidiflora, le Cl. metalepta, le Cl. de- formis, le Cl. amawrocraea, le Cl. crispata, le Cl. squamosa, le Cl. gracilis, le Cl. cornuta, le Cl. degenerans, le Cl. fimbriata etc. Dans le Cl. coccifera et le Cl. pyxidata, souvent l’allonge- ment du scyphus est égal a celui de la partie cylindrique ou bien le surpasse. Dans beaucoup d’espéces, les podétions sont doués d’une croissance terminale presque illimitée ou tout au moins d’une croissance durant un temps considérable. Le plus souvent une ou plusieurs branches terminales des podétions dichotomes ou polytomes demeurent courtes, ayant une croissance limitée, tan- dis qu’une autre ou quelquefois plusieurs branches vont en continuant la croissance terminale, pour renouveler la méme procédure dans les ramifications successives. Tel est le cas dans les Cladinae (Cl. rangiferina, Cl. sylvatica, Cl. pycnoclada, Cl. alpestris), le Cl. leporina, le Cl. peltasta, le Cl. medusina, le Cl. amaurocraea, le Cl. wneialis, le Cl. substellata, le Cl. subla- cunosa, le Cl. reticulata, le Cl. candelabrum, le Cl. divaricata, le Cl. albofuscescens, le Cl. Gorgonina, le Cl. Delessertii, le Cl. Dille- niana 8. endiviella et le Cl. cerasphora. Dans le Cl. aggregata, le Cl. retipora, le Cl. connexa et le Cl. signata, ayant une rami- fication dichotome, le plus souvent les deux branches acquie- rent un développement presque égal. Appareil sporifére. 43 Bien quiils soient doués d’une croissance terminale illimi- tée, il arrive cependant rarement que les podétions atteignent un age bien avancé. Servant de nourriture aux animaux ou bien croissant sur des localités exposées aux incendies et au piétinement des animaux et de l'homme ils ont bien des occa- sions d’étre détruits ou brisés en morceaux avant d’atteindre leur age facultatif. Ayant évité tous ces dangers, les sommets de toutes les branches du dernier rejeton peuvent finir par pro- duire des apothécies ou des pycnoconidies, ce qui met fin a la croissance terminale, car ce n'est qu’en cas de stérilité que le sommet peut continuer sa croissance. Cependant, dans les plantes précédemment nommées, la croissance ou la longueur facultative de l’espéce n’est point atteinte encore a la formation des apothécies et des conceptacles. Ceux-ci apparaissent dans les phases les plus différentes de la méme variété, souvent tout accidentellement, comme il parait, ou bien sous linfluence des conditions exter- nes auxquelles la plante est exposée. Par contre, dans les Podostelides et les espéces analogues, le perfectionnement de l’apothécie est la phase derniére et réguliérement revenant qui, a un age moins variable, termine la croissance du_ po- détion. Dans certaines espéces dont les podétions sont terminés par des scyphus, une ou plusieurs branches poussent sur les bords de cet organe en continuant la croissance terminale et intercalaire, qui parvient déjai a sa fin sur les autres parties des podétions scyphiféres. Ces nouveaux rejetons peuvent, en- suite, répéter le méme mode d’accroissement, jusqu’a ce qu’ils se terminent par des sommets cornus, dont la croissance est limitée, ou bien par-des scyphus développant des apothécies ou des pycnoconidies sur tous les points doués d'une croissance terminale. Dans le Cl. coccifera, le Cl. pyxidata et plusieurs autres, les prolifications se répétent peu de fois, dans le Cl. gracilis . elongata, elles se succédent plusieurs fois. Dans beaucoup d’espéces, ces prolifications prennent nais- sance au centre du scyphus. Tel est le cas réguliérement dans le Cl. verticillata, le Cl. gracilescens, le Cl. gymnopoda, le Cl. Tsabellina, le Cl. centrophora, le Cl. calycantha et le Cl. verticil- 4h Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. laris, et plus ou moins accidentellement ou rarement dans le Cl. foliacea, le Cl. coccifera (*8. asotea), le Cl. gracilis, le Cl. pyxi- data et le Cl. fimbriata. Cependant les prolifications centrales ne se forment pas par une continuation immédiate des hyphes terminales restées au fond du scyphus. En général elles pren- nent naissance dans les scyphus ayant un développement plus avancé, lorsque l’intérieur du scyphus est recouvert d’une cou- che feutrée (str. myelohyphicum) et souvent méme d'une cou- che corticale. A cette phase du développement, le sommet du podétion est représenté par le bord du scyphus. Par rap- port a leur position, les prolifications centrales sont donc com- parables aux bourgeons adventifs. Effectivement elles se for- ment aussi de la méme maniére que les podétions se dévelop- pent sur le thalle primaire. Dans tous les deux cas, c’est un faisceau d’hyphes procédant de la zone gonidiale qui engendre le rejeton. Ainsi, les prolifications centrales ont la méme valeur morphologique que les branches adventives produites par les podétions dans certaines formes accidentelles (monstr. perithe- tum Wallr., f. lateralis Scheer.). Souvent, 4 mesure que les podétions s’allongent vers le som- met, ils dépérissent a la base. Les parties dépérissantes et mortes restent plus ou moins de temps attachées aux podétions, jusqu’a ce qu’elles se changent en humus, ce qui a lieu beaucoup plus vite dans les pays chauds que dans les régions polaires. Ainsi, en Laponie on voit des touffes de Cl. alpestris dans lesquelles les parties inférieures présentent une transition en une masse eélatineuse dépassant un decimétre d’épaisseur. Quoique crois- sant pendant des dizaines d’années et, dans certaines localités, probablement durant des siécles, les parties vivantes des pode- tions conservent tout le temps une longueur peu considérable. Dans les exemplaires les plus vigoureux, elles atteignent assez rarement une longueur d'un décimétre et bien rarement de deux decimétres. Selon Hind (voir: Mon. Clad. I p. 12), le Cl. rangi- ferina (peut-étre le Cl. alpestris) se rencontre dans |’Amérique du Nord ayant une longueur de 5 décimétres, sans doute les parties dépérissantes et mortes y comprises. Appareil sporifére. 45 Krabbe a eu loccasion d’observer') que, dans une forét incendiée ou le Cl. rangiferina avait apparu l'année suivante, en dix ans cette plante avait atteint une longueur de 3—5 centimeé- tres, ce qui fait un accroissement annuel de 3—5 millimetres, En supposant le méme accroissement a Osnabruck et au Labrador, un exemplaire de 1,6 pied ou d’environ 5 décimétres croissant dans cette derniére localité serait agé de 100—166 ans. Mais un Cladina, avant d’atteindre cette longueur, a probablement perdu a la base au moins autant, ou la moitié de sa longueur, peut-étre méme davantage, ce qui donne a la plante en question 200—300 ans ou, dans le dernier cas, davantage. Dans le Cl. degenerans, le Cl. gracilescens et le Cl. ceras- phora, la base dépérissante et brunie des podétions est ponc- tuée de blane par les aréoles cortiquées recouvrant les goni- dies. Les hyphes de la zone gonidiale, de méme que les goni- dies, survivent aux couches intérieures et se conservent plus ou moins de temps aprés le dépérissement de celles-ci, ayant pour quelques temps un moyen d’existence dans leur symbiose. De méme, les hyphes de la couche corticale constituant une conti- nuation des hyphes de la zone gonidiale se maintiennent aussi longtemps que celle-ci. Les diverses couches qui entrent dans la composition des podétions y exercent une tension tres différente, due aux di- verses directions de leur accroissement et a la gélification inégale de leurs membranes. La couche chondroide, dont les hyphes sont longitudinales, s’épaissit de deux maniéres. Elle recoit des renforcements de la couche médullaire, dont les hyphes inter- nes en prenant une direction longitudinale s’appliquent sur la surface de la couche chonchroide pendant que les podétions s’accroissent, comme les tranches longitudinales de ceux-ci le prouvent. Puis, elle s’épaissit en gonflant ses membranes en une substance chondroide. Par contre, la couche médullaire, ayant, surtout dans ses parties extérieures, les hyphes irrégu- liérement enchevétrées, s’accroit en longueur et en largeur en allongeant ses hyphes et les ramifiant. Il en résulte que les 1) Krabbe, |. c. p. 131. 46 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. podétions, en s€paississant, s’élargissent vers leur surface plus vite que dans la couche chondroide. La tension que les parties extérieures exercent ainsi sur les parties in- térieures du podétion détermine la formation d'une cavité au milieu du cylindre chondroide. L’intérieur des débuts des podétions est toujours plein. La cavité ne se forme que plus tard, dans le Cl. pyxidata et le Cl. dege- nerans, lorsque le podétion dépasse 1—1,5 millimétre de lon- gueur (Wainio, Tutk. Clad. Phylog. p. 14). Elle apparait sous la forme d'une petite fente longitudinale en suivant la direction des hyphes. Selon Krabbe, elle brise quelquefois les hyphes internes, en se continuant en branches transversales (Krabbe, l. c. t. VII f. 8). Peu a peu elle s’élargit en une cavité cylin- drique. Le Cl. solida est la seule espéce manquant entiére- ment de cavité centrale. Dans la plupart des espéces, la ca- vité devient large, en diamétre dépassant l’épaisseur des parois des podétions. Dans les Podostelides, elle est en général étroite; dans le Cl. corymbosula, elle a la forme d'une fente au centre de la couche chondroide épaisse. Dans plusieurs espéces, la couche chondroide se fend en lobes plus ou moins nombreux. Tel est le cas dans le Cl. coccifera, le Cl. mutabilis, le Cl. chon- drotypa, le Cl. rhodoleuca, le Cl. delicata, le Cl. testaceopallens, le Cl. leptophylla, le Cl. decorticata, le Cl. acuminata et le “Cl. fo- lata. Encore un plus haut degré de déchirement des podétions se voit dans le Cl. cariosa, le Cl. Neozelandica, le Cl. enantia et le Cl. alpicola, ot les parois des podétions se divisent en fi- bres chondroides plus ou moins épaisses anastomosées irrégu- liérement. L’inégal allongement de la couche chondroide et des cou- ches extérieures produit quelquefois des fentes dans la couche médullaire et la couche corticale continue, et en partie les fis- sures de ces couches paraissent étre provoquées aussi par la turgescence des membranes de la couche chondroide. Dans beaucoup d’espéces, les aréoles et les verrues corti- quées formées a la surface de jeunes podétions en s’élargissant se multiplient et puis se séparent l’une de l'autre par suite d'une croissance plus intense des couches intérieures, en met- Appareil sporifére. 47 tant a nu soit la couche médullaire, soit la couche chondroide, comme il a été dit plus haut. Dans les Clathrinae (Cl. aggregata, Cl. retipora et Cl. Sulli- vani), les podétions sont plus ou moins troués ou criblés. Dans le Cl. aggregata, dont les podétions souvent sont couchés, les trous se forment principalement sur la face inférieure, mais lorsque les podétions sont dressés, les trous apparaissent sur les deux faces. Dans le Cl. retipora et le Cl. Sullivani, ils sont partagés sur tous les cétés des podétions d'une maniére égale. Si l’on étudie des coupes transversales des podétions couchés, on observe que la face inférieure, par suite de lumiére in- suffisante, manque presque tout-a-fait de gonidies. Pour cette raison, méme la couche médullaire y est bien peu développée et la couche corticale beaucoup plus mince que sur la face su- périeure, ou elle atteint une épaisseur considérable par suite des renforts qu’elle recoit de la zone gonidiale. Ces faits expliquent la formation des trous dans les podétions des Clathrinae. La tension que la couche médullaire avec les parties épaisses de la couche corticale en croissant exee- cent sur les parties minces de la couche corticale entrain- la formation de petites fentes longitudinales dans les parties les plus faibles de la couche corticale, qui est composée d'hy- phes longitudinales. Puis les petites fentes ainsi formées dans les jeunes parties s'élargissent par suite de la croissance inter- calaire des hyphes qui les entourent. C’est cette tension exerr cée par la face supérieure qui détermine aussi l’applatissement de la face inférieure ainsi que la compression des podétions. Pour s’assurer de son existence, il suffit de fendre longitudi- nalement la face inférieure des podétions. On voit alors les entailles ainsi pratiquées s’élargir sous la tension exercée par la face supérieure des podétions. Dans la plupart des Cladonies, les fentes qui apparaissent dans la couche corticale ne s’élargissent pas a travers tout le parois du podétion, grace a la résistance de la couche médul- laire et de la couche chondroide. Or, dans les Clathrinae, qui wianquent de couche chondroide, les parties de la couche me- dullaire situées sous les fentes sont excessivement faibles, de 48 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. sorte qu’elles cédent sous la tension due a la croissance inter- calaire des hyphes bordant les fentes. Grace a ces circonstan- ces, les fentes formées dans la couche corticale de jeunes par- ties des podétions finissent par s’élargir en trous percant com- plétement les parois des podétions. Ce n’est que dans le Cl. aggregata que j'ai eu l'occasion d’étudier le développement des trous, mais il n’y a pas de doute qu'il n’ait lieu a peu prés de la méme maniére dans les autres Clathrinae. Dans le Cl. reticulata, dont les podétions sont dépourvus de couche corticale et de couche chondroide, la formation des lacunes, qui souvent méme s’élargissent en trous, est due a la répartition inégale des gonidies sur la surface des podétions. Les parties recouvertes de gonidies s'épaississent plus que les parties qui en sont dépourvues, de sorte que celles-ci finissent par se creuser en lacunes. Par suite d'une tension exercée par les parties épaississantes, le fond des lacunes prend souvent des fentes. Encore plus accidentellement les fentes longitudinales se forment dans certaines modifications du Cl. sylvatica, du Cl. uncialis (voir: Mon. Clad. I p. 257), du Cl. furcata f. corym- bosa (du Cl. -schizopora?), du Cl. erispata, du Cl. delicata, du Cl. degenerans etc. C’est surtout a une croissance inégale ayant lieu plus ou moins accidentellement que l’apparition des fissu- res dans les parois des podétions de ces espéces est due. Dans les podétions rameux et squameux croissant en touffes, les branches et les squames s’attachent souvent aussi aux pode- tions voisins de maniére a exercer une tension et traction sur les points d’attache pendant l’allongement des podétions, ce quia pour effet la difformation et le déchirement des podétions. D’apres Krabbe (I. ¢., p. 79), Valternance de l'état humide et de l'état sec serait aussi une des principales causes déterminant la for- mation des fissures dans les podétions. Il parait, cependant, qu’il faut attribuer peu d’importance a cette cause, parce que les fentes accidentelles apparaissent surtout dans les échantil- lons qui croissent dans les lieux ombragés et humides, ow les podétions séchent moins vite et devraient, par conséquent, pro- Appareil sporifére. 49 duire moins facilement des fissures, si c’était leur désiccation qui déterminerait la formation des fissures. Dans le Cl. miniata @. sanguinea et le 8. anaemica, les podétions couchés se fendent d’un coté, finissant par former une feuille ressemblante au thalle primaire. Une fissure appa- rait d’'abord dans l’apothécie et s’élargit sur la face inférieure du podétion, parce que le développement de cette partie du po- détion est affaibli par des conditions défavorables pour leurs gonidies. C’est done la croissance inégale des deux faces des podétions couchés, ainsi que l’élargissement considérable des apothécies, qui détermine la -production des podétions fendus en forme de thalle. Ces podétions sont le plus souvent insé- rés sur le bord du thalle, de maniére a faire disparaitre dans un état plus avancé leur point d'insertion, ce qui leur donne l'aspect de lobes du thalle repliés en gouttiére et portant des apothécies sessiles sur le bord. C’est ainsi que je les avais d’abord considérés, mais ayant trouvé des échantillons montrant les diverses phases de leur développement, j'ai pu constater quils sont des podétions fendus. Dans beaucoup d’espéces, il se forme des perforations dans les aisselles des branches et dans le scyphus. Dans les Chasmariae, \a formation de ces perforations constitue un ¢a- ractére trés constant et trés important. Aussi faut-il la consi- dérer comme une suite d'autres propriétés constantes dont elle est accompagnée (voir: Wainio, Tutk. Clad. Phylog. 1880 p. 27). Quelquefois en partie adventives, les branches des podétions sont ordinairement polytomes ou dichotomes a la naissance dans les Chasmariae, quoique plus tard, par suite de leur ac- croissement inégal et de leur déplacement, souvent la ramifica- tion paraisse irréguliére. Lorsque la ramification est polytome, les branches, en s’élargissant a la base, exercent une tension intensive sur le tissu qu’elles entourent a leur aisselle. Par suite de cette tension le tissu situé a l’aisselle des branches polytomes prend une fente, d’autant plus facilement que les pa- rois des podétions sont trés fragiles dans ce groupe. Les fentes ainsi formées s’élargissent ensuite, par une croissance interca- 4 590 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. laire de leurs bords, en méme temps que les branches s’épais- sissent. A laisselle des branches dichotomes la perforation se forme en général beaucoup plus tard, ou bien elle n’y appa- rait point, parce que la tension y est moins intensive que dans l’aisselle des branches polytomes. Ainsi, dans le Cl. connexa, le Cl. signata, le Cl. peltastica, le Cl. furcata 6. palamea et le Cl. rangiformis, dont les podétions sont le plus souvent dicho- tomes, les perforations des aisselles sont plus rares. Dans les Chasmarice pourvus de scyphus, la perforation de cet organe a lieu de la méme maniére que la perforation de laisselle des branches polytomes. C’est l’élargissement du scyphus qui détermine le déchirement du diaphragme, ordinai- rement déja dans un état trés précoce. Dans les autres groupes pourvus de scyphus, le plus sou- vent cet organe est fermé par un diaphragme. Cependant dans le Cl. candelabrum, appartenant aux Unciales, le scyphus est tout ouvert; il varie fermé et ouvert dans le Cl. capitellata, et il est fermé d’un diaphragme variant criblé ou presque entier dans le Cl. reticulata. Dans le Cl. amaurocrea, il est fermé d'une membrane entiére ou quelquefois fendue en forme de rayons. 7 | Bien que la perforation des aisselles constitue un carac- tere important par lequel les Chasmarie different des Clause, elle n’appartient point exclussivement a ce groupe. Plusieurs espéeces de Cladinae, de Cocciferae et d’Unciales ont égale- ment les aisselles des branches constamment perforées dans les exemplaires dont la ramification est polytome. Tel est le cas dans le Cl. rangiferina, le Cl. sylvatica, le Cl. pycnoclada, le Cl. alpestris, le Cl. leporina, le Cl. wneialis, le Cl. substellata, le Cl. sublacunosa, le Cl. reticulata, le Cl. candelabrum et le Cl. divaricata. L’apparition des perforations dans les espeéces et les exemplaires polytomes appartenant aux groupes différents, prouve aussi que c’est la tension due a l’épaississement des branches qui est la cause de la perforation de leurs aisselles. Dans certaines espéces et variétés appartenant aux Clausae et aux Cocciferae, les podétions sont simples et tantot stériles, tantot Appareil sporifére. 51 terminés par une seule apothécie. Tel est souvent le cas dans le Cl. leptophylla, le Cl. subcariosa, le Cl. macrophylla, le Cl. de- corticata, le Cl. acuminata, le *Cl. bacilliformis, le *Cl. bacillaris, le *Cl. macilenta, le Cl. didyma et dans certaines modifications du Cl. gracilis y. chordalis et du e. elongata, du Cl. fimbriata «. apolepta et plusieurs autres. Cependant, dans la plupart des espeéces, les podétions sont plus ou moins ramifiés. Leur ramification terminale la plus simple consiste dans la formation de deux ou plusieurs apo- thécies a leur sommet. Lorsque les branches terminales en- tires sont transformées en apothécies, celles-ci sont sessiles au sommet du podétion. Mais souvent aussi les branches s’allon- gent de maniére a former un stipe plus ou moins long qui at- tache les apothécies au trone du podétion. Le premier cas se voit dans le Cl. papiliaria, le Cl. caespiticia, le Cl. delicata et plusieurs espéces de Helopodium; le deuxiéme cas se présente accidentellement dans le Cl. Floerkeana, le *Cl. bacillaris, le C1. ceratophylla, le Cl. pleurophylla, le Cl. corymbosula, le Cl. mi- trula, le Cl. capitellata et plusieurs autres. Le plus souvent la ramification terminale se répéte en di- chotomie ou polytomie composée. C’est surtout dans les Cla- dinae, les Clathrinae, les Unciales et les Perviae qu'on rencontre ce mode de ramification. La dichotomie égale est la régle dans peu d’espéces. Tel est le cas, cependant, dans le Cl. connexa, le Cl. signata, le Cl. peltastica, le Cl. consimilis (et le Cl. rangiformis). Les podétions portent fréquemment de petites branches latérales, qui sont tantot solitaires, tantot fasciculées. Au premier abord, on pourrait considérer la ramification de ces podétions comme monopodique. Or, si l’on étudie la ramification de leurs som- mets ou celle de jeunes podétions, on remarquera que c’est une dichotomie ou polytomie inégale, ot lun des membres se déve- loppe plus puissamment que l'autre ou les autres. Le trone portant les branches n’est done qu’un sympode composé de branches vigoureuses issues successivement l'une de l'autre, de maniére a former un trone continu, sur lequel les branches faibles paraissent insérées comme autant de membres lateraux Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. Or bo échelonnés. Une dichotomie sympodique se voit combinée a une dichotomie égale dans les espéces suivantes: Cl. leporina, Cl. aggregata, Cl. retipora, Cl. peltasta, Cl. medusina, Cl. amau- rocrea, Cl. substellata, Cl. furcata. La ramification des podétions dans les espéces suivantes offre un exemple de la polytomie (trichotomie) sympodique: C7. rangiferina, Cl. sylvatica, Cl. pycnoclada, Cl. alpestris, Cl. reti- pora, Cl. wneialis, Cl. substellata, Cl. sublacwnosa, Cl. reticulata, Cl. candelabrum, Cl. divaricata, Cl. albofuscescens, Cl. Gorgonina, Cl. Delessertu, Cl. sphacelata, “Cl. glauca, Cl. turgida. La poly- tomie et la dichotomie se trouvent aussi plus ou moins sou- vent combinées dans les mémes podétions. De méme, il n’est pas rare que la ramification polytome devienne composée, de maniere que deux ou plusieurs branches, au lieu d'une seule, continuent a s'accroitre. Dans les podétions sporiféres, souvent les entre-noeuds se raccourcissent plus ou moins, d’ou résulte que les apothécies deviennent rapprochées par groupes ayant l’aspect d’une cyme ou dun corymbe, au premier abord, bien qu'un examen plus exact montre que leurs stipes sont ramifiés par la dichotomie ou la polytomie. Le Cl. furcata et plusieurs autres espéces en offrent des exemples. Lorsque la ramification terminale et latérale se trouvent combinées dans la méme espéce et que les membres sont raccourcis, déplacés et inégalement développés, la ramification devient tellement irréguliére, qu'il parait impos- sible de déterminer a quel type il faut rapporter chaque bran- che. Tel est souvent le cas dans le Cl. strepsilis, le Cl. degene- vans et le Cl. papillaria. Les branches latérales normales paraissent manquer dans les Cladonies. Dans tous les cas ou j'ai pu observer le déve- loppement des branches qui se produisent a quelque distance du sommet des podeétions, elles sont a considérer comme bran- ches adventives. En général elles viennent plus ou moins acci- dentellement, parfois dans l’ordre basifuge, parfois sans ordre déterminé. Souvent l’influence de certaines conditions externes parait déterminer leur production, Ainsi, l’on voit souvent les podétions rabougris, couchés, piétinés par les animaux et ex- Appareil sporifére, 53 posés a la lumiére et au vent produire plus ou moins abon- damment des branches adventives. Le Cl. sylvatica (f. erinacea), le Cl. amauroerea (f. craspedia, f. fruticulescens), le Cl. uneialis (f. spinosa), le Cl. furcata 0. palamaea, le Cl. rangiformis et le Cl. gracilis y. chordalis offrent des exemples sur cette sorte de ramification. Ces branches adventives prennent naissance d'un faisceau d’hyphes poussant de la zone gonidiale, tout-a-fait de la méme maniére que les podétions se forment sur le thalle primaire. On peut souvent aussi observer que la couche corti- cale et la zone gonidiale du tronc, en se pliant en haut, for- ment une petite gaine enveloppant la base des branches. Les prolifications prenant naissance au centre du scyphus appartiennent également aux branches adventives, comme il a été indiqué plus haut. Cependant, le plus souvent étant soli- taires, elles n’ont pas l’aspect de branches, mais paraissent seulement former un allongement du sympode. Accidentelle- ment elles s’engendrent plusieurs dans le méme scyphus, de maniére 4 augmenter la ramification des podeétions. Les branches se forment sur les bords des scyphus d'une maniére tout-a-fait différente. Lorsque le scyphus a acquis son développement complet ou bien tandis qu'il continue encore de croitre, il se fait, a ses bords, de nouveaux centres de crois- sanee. Dans chacun de ces points, il se forme une petite protu- bérance, qui s’allonge en une prolification plus on moins sem- blable au podétion qui la produit. Ainsi, ces prolifications se forment par l’accroissement immédiat de certaines parties du bord du scyphus. Mais puisque le bord du scyphus represente le sommet du podétion, comme on verra plus bas, la forma- tion des prolifications marginales correspond a une sorte de croissance terminale restreinte sur certaines petites parties du sommet. Lorsque le méme scyphus produit plusieurs prolifica- tions, ce mode de ramification a l’aspect d’une polytomie. En effet, dans ce cas, plusieurs branches se forment a la méme hauteur au sommet du podétion, comme dans la polytomie. Il y a, cependant, une différence -importante entre ces deux mo- des de ramification. Chez les champignons et les lichens se ramifiant par une dichotomie ou une polytomie, toutes les hy- ot Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. phes terminales entrent dans la ramification, de maniere a se continuer dans les branches, tandis que dans les prolifications marginales des scyphus, ce n’est qu'une partie des hyphes ter- minales qui s'allonge dans les branches. Il en résulte que les prolifications marginales doivent ¢tre considérées comme re- présentant une ramification intermédiaire entre la ramification normale (terminale) et adventive. Elles different des prolifica- tions centrales et latérales, qui sont des branches adventives, en quelque mesure, par leur développement, en se formant par Vallongement immédiat des hyphes terminales, tandis que les prolifications centrales et marginales prennent naissance au- dessus de la zone gonidiale, pour traverser ensuite la couche corticale, si elle est développée. Ainsi, dans le premier cas, la ramification est exogéne, dans le deuxiéme, elle est endogéne. Dans beaucoup d’espéces, on peut déja remarquer sur les bords de tout jeunes scyphus les premiers indices des prolifi- cations marginales, mais quelquefois aussi ils n’apparaissent que beaucoup plus tard, dans les scyphus presque enti¢rement développés, comme chez le Cl. fimbriata et le Cl. pyxidata. Il arrive souvent encore que les prolifications marginales prennent naissance A différentes époques dans le méme scyphus, dot résulte qu'on y voit de jeunes branches auprés de celles com- plétement développées. Les hyphes qui les engendrent subis- sent ainsi, dans certains cas, d’abord une croissance ralentie ou méme arrétée, avant de recommencer a s’allonger au som- met. pour former des prolifications. La croissance terminale des prolifications peut ensuite con- tinuer plus ou moins de temps, jusqu’a la formation de nou- veaux scyphus ou des appareils de la fructification, si elles ne sont pas terminées par un sommet pointu. Suivant leur type, elles s’allongent en méme temps par une croissance intercalaire, de la méme maniére que les podétions en général. Lorsqu elles sont, dés leur apparition, terminées par des apothécies ou des con- ceptacles, leur allongement ne peut avoir lieu que par la crois- sance intercalaire. C’est ainsi qu'il se forme des stipes rat- tachant les apothécies et les conceptacles aux bords des scy- phus. Ces sortes de prolifications sont ordinairement plus cour- Appareil sporifére. 5D tes que celles qui partagent la conformation du premier reje- ton poussant du thalle primaire. On voit souvent dans le meme scyphus des apothécies et des conceptacles sessiles et plus ou moins stipités, ainsi que des prolifications stériles, ce qui prouve que méme les conceptacles et les apothécies marginales, par rapport a leur valeur morphologique, dans certains cas doivent étre regardés comme des prolifications. Dans le Cl. verticillaris, les prolifications centrales se re- pétent une dizaine de fois ou encore beaucoup plus, toujours ressemblant au premier membre, tandis que les prolifications marginales sont dépourvues de scyphus et se ramifient suivant le mode dichotome. Développement des scyphus. Dans beaucoup d’espéces, les sommets des podeétions sont dilatés en coupes qu’on appelle scyphus. Ces organes se produisent trés constamment dans certai- nes especes, comme dans le Cl. coccifera, le Cl. pyxidata, le Cl. verticillata, le Cl. verticillaris et le Cl. calycantha, tandis que dans d’autres espéeces, leur formation n’est que facultative. Ainsi, dans le Cl. bellidiflora, le Cl. amaurocraea, le Cl. gracilis y. chordalis, le y. elongata et le Cl. fimbriata 6%. coniocraea, il croit des podétions scyphiféres et subulés dans la méme touffe, de maniére a mettre leur origine commune en évidence. Cette inconstance dans l’apparition des scyphus engage a rechercher quelles sont les conditions qui déterminent leur production. | Puisque les podétions sont en partie pourvus, en partie dépourvus de scyphus dans la méme touffe, ou les conditions externes sont les mémes pour les deux cas, on pourrait en conclure que les conditions externes n’auraient pas d’influence sur la production des scyphus. Il est probable, cependant, que chez certaines formes dans lesquelles la production des scyphus est facultative, leur appa- rition soit empéchée par linfluence de certaines condi- tions externes. Ainsi, les exemplaires du Cl. gracilis var. chordalis, du Cl. fimbriata var. coniocrea et du Cl. amawrocrea 56 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. croissant dans les lieux secs et exposés a la radiation solaire et aux vents montrent une tendance 4 ne pas développer de scy- phus. C’est que la production de ces organes appartient a un état plus parfait des podétions, de sorte que les conditions qui retiennent le développement des podétions, entravent aussi la formation des scyphus. Il en résulte que les podétions sont dépourvus de scyphus lorsqu’ils sont moins développés, soit acci- dentellement, comme dans les échantillons que je viens de citer, soit réguliérement, comme dans les Podostelides et certai- nes espéces d'autres groupes. Les conditions internes, qui se rapportent a la nature de la plante, peuvent seules déterminer la formation des scyphus dans les cas oi les conditions externes sont les memes pour les podétions scyphiféres et subulés. Elles sont assez compli- quées et paraissent varier, 4 un certain degré, suivant les grou- pes et les especes. Comme en général il est impossible d’expliquer entiere- ment pourquoi une plante a une telle ou telle conformation, une partie des conditions qui provoquent la formation des scy- phus ne parait pas ¢tre 4 déterminer. En ce qui concerne cet organe, la question est de savoir, avant tout, quels sont les rapports entre la production des scyphus et les autres proprié- tés des podétions. Pour les comprendre, il est nécessaire d’étudier le déve- loppement ontogénétique et phylogénétique des scyphus. Dans les espéces dont les podétions sont toujours termi- nés par des apothécies, celles-ci apparaissent déja aux sommets de tout jeunes podétions. Quand les podétions ensuite s'ac- croissent, il se forme une cavité a leur centre, comme il a ete déja dit. Cette cavité, en se formant et en s élargissant, brise souvent une partie des hyphes centrales, d’ou il résulte que le milieu de l’apothécie n’est plus en communication directe avec la base du podétion. Souvent, cependant, l’hypothecium, qui est formé d’hyphes irréguli¢rement entrelacées et en partie dis- posées verticalement a la direction des podétions, maintient une communication suffisante avec la couche gonidiale pour que l'apothécie entiére puisse poursuivre son développement. Or, Appareil sporifére. 57 souvent aussi il résulte de la rupture des hyphes centrales que le développement du centre de l’apothécie s’affaiblit, de sorte quil se forme meme un trou au milieu de celle-ci, pendant que le bord de l’apothécie s’accroit. Méme avant la formation de la cavité centrale, le manque de communication directe entre les parties contenant des goni- dies et le centre du sommet du _ podétion tend a diriger la croissance terminale du milieu du sommet vers ses_ bords, dont les hyphes se continuent dans la zone gonidiale. Lorsque le podétion primordial a des tendances a se ter- miner par une apothécie, les hyphes de son sommet s’apprétent a former un hymenium en se ramifiant, dot il résulte qu’el- les prennent une disposition radiaire, a cause de l’augmenta- tion de leurs branches vers le sommet (voir: Tutk. Clad. Phylog. fig. 2). | Dans les espéces ayant une conformation plus parfaite, le développement de l’apothécie est souvent interrompu apres ce faible début, pendant que le podétion poursuit son dévelop- pement végétatif. Suivant l’espéce et la variété, ce mode de développement est devenu une propriété plus ou moins hére- ditaire. Pour s’assurer que c’est effectivement un ayortement de l'apothécie qui a lieu au sommet du podétion dans ce cas, il suffit de comparer cette partie avec l’indice précoce de l’apo- thécie dans les podétions toujours fertiles. La disposition pa- ralléle et la couleur brune des hyphes dans le bord des sey- phus indiquent un début de développement de I’hymenium. Selon Krabbe, on voit quelquefois méme des ascogones dans les par- ties avortées du sommet, comme chez le Cl. endiviaefolia (Entw. Clad. t. VI f. 1). Souvent il arrive aussi que l’avortement n’affecte qu’une partie du sommet, de sorte qu’une partie du bord du scyphus poursuit son développement en une apothecie plus ou moins parfaite. L’avortement de l’apothécie entiére ou de sa partie cen- trale a donc lieu réguli¢rement dans un grand nombre d’espe- ces et contribue a la formation du scyphus. Dans ces especes, les apothécies parfaites se produisent quelquefois sur le bord 58 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. du scyphus, mais le plus souvent dans les prolifications mar- ginales. La disposition radiaire des hyphes terminales a pour effet que la cavité centrale s‘élargit obliquement entre les hyphes radiaires, en forme de coupe (voir: Tutk. Clad. Phylog. p. 33). Le faisceau d’hyphes centrales du sommet est ainsi séparé de la couche gonidiale aussi bien en dessous que sur la partie inférieure de sa circonférence, ce qui naturellement augmente ses ten- dances a l’avortement. Parfois apparaissant de bonne heure, avant la formation d’un scyphus distinct, comme je |’ai observé dans le Cl. pyxidata, la fente oblique, selon les dessins publiés par Krabbe et Schwendener, se forme parfois aprés |’établisse- ment d’un petit scyphus, ce qui prouve que déja a |’interruption des hyphes centrales les conditions déterminant la formation d’un scyphus sont réalisées. Krabbe donne également un dessin d’un jeune scyphus du Cl. endiviaefolia (pl. VI fig. 1) dans lequel l’a- vortement du centre de l’apothécie a lieu méme avant la forma- tion de la cavité centrale. On pourrait conclure de ce dernier cas que le manque de gonidies dans les parties centrales quelquefois seul suffirait 4 provoquer l’avortement du milieu de |’apothécie. ll faut, cependant, se rappeler que, dans tous les phénomenes morphologiques, les tendances héréditaires ont une influence trés importante, quoique difficile a définir, et elles doivent aussi contribuer a la formation des scyphus ou, dans certains cas, la déterminer méme toutes seules, sans concours direct des cau- ses qui l’ont provoquée primitivement. Le concours de toutes ces influences a pour effet que le centre du sommet des podétions termine son accroissement, tandis que le bord du sommet s’allonge en forme de coupe. Suivant les espéces et les modifications, |’une ou l’autre de ces in- fluences peut faire défaut, d’ot il résulte que la constance rela- tivement a la production des scyphus est inégale dans les dif- férentes espéces et variations. Ainsi, chez certaines especes, tous les podétions sont scyphiféres, chez d’autres, on voit des podétions scyphiféres et subulés dans la méme touffe, comme il est indiqué plus haut. Dans les espéces ayant des podétions toujours fertiles, ceux-ci manquent de scyphus, tandis que les podétions sont Appareil sporifére. 59 tantot subulés, tantot seyphiféres dans les especes dont les po- détions varient stériles, fertiles et munis d’apothécies avorteées. Il parait que la sterilité totale des podétions a pour effet qwils ne produisent pas de scyphus, mais de- viennent subulés. Dans les podétions qui ne sont pas ter- minés par une apothécie avortée, le sommet est mince et forme d’hyphes paralléles et non pas radiaires. Il en résulte que la cavité centrale ne brise pas les hyphes du sommet, mais celles- ci restent en continuité avec le parois des podétions et peuvent poursuivre leur croissance comme les autres parties des pode- tions, sans produire de scyphus. Les podétions et les branches terminés par une apothécie parfaite, ne forment pas non plus de scy- phus. Ils se comportent comme les podétions des espeéces tou- jours fertiles. Le développement de I’hypothecium donne une explication sur ce fait, comme il est indiqué plus haut. La fertilité interrompue, cest-a dire lavortement de lapothécie, est ainsi une condition nécessaire pour la formation des secyphus dans ces espéces. Comme la fertilité peut varier, de méme la production des scyphus est inconstante chez elles. Dans un autre endroit, j'ai cité des exemples d’especes qui sont variables a cet égard. De méme, j'ai signalé certai- nes espéces toujours scyphiféres. Il y a lieu d’ajouter que, dans le Cl. foliacea, on trouve les podétions fertiles dépourvus de scyphus et les podétions a apothécies avortées développant des scyphus. Dans les Clausae et les Cocciferae, le développement des scyphus a lieu de la maniére que je viens d’indiquer. Dans les Perviae et les Unciales, il survient d'autres proprietés qui ont une influence importante relativement a la production de cet organe. CG’est la ramification polytome qui exerce dans ces groupes la méme influence que l’avortement de Vapothécie dans les Clausae et les Cocciferae. Certaines modifications accidentelles appartenant a ces groupes donnent quelquefois des indications sur la maniere dont les scyphus sont développés. Ainsi, il arrive parfois que, GO Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. dans les espéces réguli¢érement dépourvues de scyphus, certains exemplaires forment cet organe par suite d’une anomalie dans la ramification. Dans le Cl. furcata f. paradoxa et le Cl. pelta- stica f. pallida, les branches dichotomes se rapprochent en cy- cles irréguliers par suite d’un raccourcissement des entre-noeuds, ce qui détermine une concrescence des branches rapprochées, en forme de coupe. Dans le méme cycle, on voit sur un flanc des branches concrescentes et sur l'autre flanc des bran- ches libres. Egalement on trouve des scyphus dans lesquels les branches sont quelque peu concrescentes a la base, mais du reste libres. Souvent aussi les branches concrescentes ne se trouvent pas tout-a-fait a la méme hauteur, ce qui a pour effet qu’elles forment des plis et des sillons indiquant leurs limites. De la méme maniére les scyphus se forment en partie dans le Cl. amaurocrea, ou ils sont fréquents, et probablement aussi dans le Cl. peltasta, ott ils sont assez rares. L’on concoit facilement que les scyphus formés par une concrescence des branches doivent étre fermés par un dia- phragme qui dérive des flancs internes de celles-ci. Tel est effectivement le cas dans ces espéces, bien qu’elles appartien- nent aux groupes ayant le plus souvent les aisselles perforées. Souvent, cependant, ce diaphragme est fendu en forme de rayons par suite des causes que jai déja indiquées. Dans le Cl. amaurocrea, le bord du scyphus porte tou- jours un grand nombre de branches ou d’appareils conidiferes (étant des branches transformées), qui indiquent que le scyphus dérive d’une ramification terminale provoquant l’accrescence du tissu situé aux points d’insertion des branches. Dans cette espéce, on pourrait peut-étre admettre que la production des scyphus soit déterminée par l’avortement des apothécies, comme chez les Clausae et les Cocciferae. Or, elle coincide toujours avec une ramification trés précoce et abon- dante du sommet, ce qui indique qu’il y a une corrélation in- time entre ces deux phénoménes. D’ailleurs cette interprétation s'accorde avec la production des scyphus dans les groupes voi- sins et elle est affirmée par les cas ow l’origine du scyphus est Appareil sporifére. 61 plus facile & observer. Ainsi que dans le Cl. fureata et le Cl. peltustica, on trouve souvent aussi dans le Cl. amaurocrea des scyphus développés d’une maniére défectueuse montrant plus distinctement qu’ils se forment par une combinaison de la con- crescence des branches et de l’accrescence du tissu situé aux points d’insertion de celles-ci. Pour les mémes motifs on doit considérer les scyphus du Cl. turgida comme formés par une concrescence des branches polytomes. Dans cette espéce, le scyphus est fermé par un diaphragme qui se perce au milieu. A l'égard de la structure interne, il y a une-différence importante entre les jeunes scyphus dérivant d’une concrescence des branches et ceux formés par l’avortement de l’apothécie. Dans le dernier cas, le fond du scyphus contient les sommets des hyphes internes du podétion, dans le premier cas presque toutes les hyphes du sommet se dirigent dans les branches, c’est-a-dire dans le parois du scyphus. On peut s’en assurer, en étudiant des coupes longitudinales de tout jeunes scyphus treme Krabbe) lect Vivdodyp te VIPS 2.5) 8) Dans beaucoup d’espéces appartenant aux Perviae et aux Unciales, les scyphus se forment principalement par Vaccrescence du sommet des podétions. Tel est le cas dans le Cl. crispata, le Cl. squamosa, le Cl. cenotea, le Cl. Salzmanni, le Cl. Carassensis, le Cl. Dilleniana a. stenophylla, le Cl. Boivini, le Cl. subsquamosa, \e Cl. rhodoleuca, ainsi que, parmi les Unciales, dans le Cl. candelabrum et le Cl. reticulata. Cans ces espéces, de nombreuses petites proéminences rangées en cycle apparaissent au sommet de tous jeunes pode- tions et de jeunes branches, tandis que le centre du sommet termine sa croissance dans un état tres precoce, en se percant. Plusieurs de ces proéminences peuvent se développer en appa- reils conidiféres, d'autres en apothécies ou bien en branches poursuivant leur allongement. En s’agrandissant et s’élargis- sant, elles déterminent dans le sommet une croissance intercalaire transversale, qui peut continuer jusqu’a ce qu'il se forme un scyphus au-dessous d’elles. Aussi peut-on souvent observer que, dans les parties ott les branches ne sont que deux, les 62 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. scyphus ne se forment pas, et quils deviennent moins larges lorsque les branches sont peu nombreuses. C’est ainsi par l’accrescence du sommet que le scyphus ouvert se forme dans ces espéces, en méme temps que le mem- bre qui le produit s’accroit. Quelquefois, comme dans le Ci. crispata, le scyphus est intérieurement garni d’une_ bordure étroite développée de l’indice du diaphragme qui s’est trouvé au centre du sommet du jeune podétion. Le bord du scyphus formé par l’accrescence du som- met porte en général un grand nombre de membres, soit des conceptacles conidiféres, soit des branches ou bien des apothe- cies & base étroite. Les scyphus formés par l’avortement des apothécies, au contraire, ont souvent les bords unis et entiers ou bien quelquefois garnis d’une longue apothécie sessile, lors- que l’avortement est incomplet. Il arrive souvent que, vers les parties inférieures des po- détions, les seyphus sont bien développés et garnis de membres nombreux, tandis que, vers les sommets, les podétions sont ramifiés en deux ou plusieurs branches égales dont les aissel- les ne sont point élargies. C’est que la ramification, dans ces plantes, est une vraie dichotomie ou polytomie dont les mem- bres sont raccourcis dans les parties inférieures des podétions et forment les bords des scyphus. Cependant, un nombre plus ou moins grand de ces membres des scyphus sont des prolifica- tions adventives, comme leur disposition irréguliére et le mode de leur naissance le prouvent. Souvent, dans la méme espéce, le raccourcissement des branches peut plus ou moins varier, de maniére a porter sur toutes les parties des podétions ou bien a faire défaut dans une partie plus ou moins étendue ou méme totalement. Il en résulte une variabilité correspondante a l’égard de la production des scyphus et a l’égard de l’aspect général de la plante. Ainsi, il y a des variétés pourvues et d’autres dépourvues de scyphus dans les espéces suivantes: Cl. crispata, Cl. Dilleniana, Ci. squamosa, Cl. subsquamosa, Cl. rhodoleuca, “Cl. glauea. Quelle que soit l’origine des scyphus, qu’ils dérivent d'une conerescence des branches ou bien d’un avortement de l’apo- thécie, leur diaphragme finit par prendre la méme structure que Appareil sporifére. 63 le parois du podétion. Dans les scyphus formés par l’avortement des apothécies, il est, cependant, au début formé de bouts @hyphes verticales et, par conséquent, dépourvu de gonidies. Selon Krabbe, les gonidies ne pourraient parvenir a la cavité des scyphus que moyennant les sorédies, soit de la méme espéece ou celles d’une autre espéce. Effectivement, dans certaines especes, comme dans le Cl. fimbriata, on peut trouver des sorédies répandues autour des podétions, sur le support et le thalle primaire et méme dans la cavité des jeunes scyphus. Egalement, il est probable que les sorédies de la méme espéce peuvent se greffer dans les ca- vités des scyphus. [1 est possible encore que les gonidies ren- fermées dans les sorédies quelquefois puissent survivre aux hyphes qui les enveloppent, et qu’elles puissent ainsi se mettre & la portée d’une autre espéce. Mais il est évident que ce sont des cas exceptionnels qui appartiennent plutot a la tera- tologie végétale qu’a la morphologie. Pour s’assurer qu’il en est ainsi, il suffit d’observer que les sorédies manquent complétement dans beaucoup d’espeéces qui pourtant contiennent toujours des gonidies dans leur di- aphragme, méme lorsqu’elles croissent isolées et sans voi- sinage d’autres lichens. Ainsi, le Cl. gracilis a. dilatata, le y. chordalis et le y. elongata, le Cl. verticillata, le Cl. gracilescens, \e Cl. degenerans, le Cl. bellidiflora, le Cl. metalepta, le Cl. amawro- crea et beaucoup d’autres manquent absolument de soreédies. Parmi ces espéces, il n’est pas rare de voir des exemplaires qui n’ont guére l’occasion de trouver des sorédies. Par exemple le Cl. gracilescens formant des touffes d’une largeur de 2 décimétres sur un rocher ot il n’y a guére d’especes sore- diféres ne pourrait pas trouver des sorédies pour les centaines de scyphus qu’il produit et qui sont en partie cachés dans les touffes. Il faudrait toute une pluie de sorédies pour qu’elles parviennent sur tous les diaphragmes. Du reste, en examinant attentivement de tels exemplaires, je n’ai pas trouvé une seule sorédie. Pourtant les sorédies sont faciles 2 découvrir et on en trouve sans difficulté autour dun Cl. fimbriata. 64 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. En observant le développement des scyphus, on trouve qu’ils sont dépourvus de gonidies jusqu’a ce qu’il se forme un passage par lequel les gonidies se répandent de la partie extérieure du scyphus dans sa cavité, en s'avan- cant peu a peu, en continuité ininterrompue. Sur le bord de jeunes scyphus il se produit des appareils conidiferes et sporiferes, ainsi que des branches, dont la base se recouvre de tous cdtés d’une couche gonidiale. C’est ainsi qu'il s’ouvre un passage par lequel les gonidies entrent sur le diaphragme. Méme lorsque, au premier coup d’ceil, le bord du scyphus parait en- tier ou garni d’une seule Jongue apothécie, 4 un examen plus minutieux, on y trouve quelque sillon par lequel les gonidies se sont répandues sur le diaphragme. Apothécies. Nous avons vu que le podétion, au point de vue de la morphologie, doit étre regardé comme constituant une partie de Vappareil sporifére ou de l’apothécie. La formation de l’indice du podétion présente ainsi le de- veloppement le plus précoce de l’apothécie. . Suivant les espéces et les variétés, ces. podétions primor- diaux peuvent immédiatement se développer en apothécies com- plétes ou bien en avortant et en continuant leur accroissement demeurer plus ou moins longtemps stériles. Ayant acquis de cette maniére l’aspect et certaines pro- priétés d’un thalle vertical, dans beaucoup d’espéces, le pode- tion produit plusieurs apothécies en se ramifiant. Lorsque les indices des branches groupées sont fertiles a l'état précoce, ils demeurent souvent courts, d’ou il résulte que leurs apothécies deviennent agglomérées et rapprochées en grou- pes. Tel est le cas le plus souvent dans les Perviae, les Cla- thrinae et le Pycnothelia, souvent aussi dans les Unciales et le Micropus. Dans le Cl. papillaria, les apothécies engendrent souvent plusieurs prolifications fertiles, c’est-d-dire d’autres apothécies, ce qui fait qu’en vieillissant elles se multiplient, de sorte qu’en Appareil sporifére. 65 place de chaque apothécie il se produit un groupe de celles-ci (voir: Krabbe, |. c. tab. VI fig. 5). Elles se comportent a cet égard comme leur thalle, dont les verrues produisent également des prolifications. Selon Kyabbe (Bot. Zeit. 1882, p. 19), ces proli- fications des apothécies procédent de certaines paraphyses qui commencent a se ramifier et forment un faisceau d’hyphes veé- gétatives. Dans certaines espéces ayant en général des apothécies solitaires et larges, elles sont quelquefois petites et agglomérées ou rapprochées en groupes. C’est d'une ramification anormale du sommet fertile que cette conformation de l'appareil spori- fere dérive. Suivant l'état plus ou moins développé oi l’apo- thécie primordiale se trouve lorsque sa ramification commence, ces petites apothécies peuvent devenir complétement isolées ou bien plus ou moins adhérentes. Souvent ce ne sont que les parties supérieures des apothécies qui sont ramifées. Dans ce cas, elles sont tuberculeuses et paraissent composées de deux ou plusieurs apothécies concrescentes. Ces apothécies ramifiées sont tantdt parfaitement déve- loppées, tantot plus ou moins avortées et manquent de spores. Quoique petites et agglomérées, elles conservent, en général, le type des apothécies du groupe auquel elles appartiennent, ayant la base large et le disque convexe, de sorte qu’elles se distin- guent facilement des apothécies peltées a base rétrécie, telles qu’on les voit dans les Pervie. Le Cl. miniata «. secundana et le ¢. hypomelena offrent des exemples d’une ramification complete des apothécies a base large. Quelquefois on trouve des apothécies tuberculeuses dans le Cl. didyma, le Cl. coccifera, le Cl. bellidiflora, le Cl. gracilis et beaucoup d'autres. Ces formations sont trés inconstantes et doivent étre con- sidérées comme des anomalies. D’une autre maniére les apothécies se miultiplient dans le Cl. cariosa. Dans cette espéce, comme on l’'a vu plus haut, les podétions sont souvent fendus en fibres unis au sommet du podétion, mais quelquefois il arrive que ces fentes s élargissent ~” 66 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. jusqu’aux apothécies, de sorte que celles-ci se divisent en plu- sieurs parties, dont chacune prend la forme d'une apothécie compléte (voir: Krabbe, |]. c. tab. VI fig. 4). En formant l’apothécie, le podétion se différencie en hyphes végétatives et en ascogones. Dans les ascogones, la cavité cellulaire dépasse 2—4 fois en diamétre la cavité des hyphes végétatives, et leur proto- plasme est colorable en brun trés foncé par le chlorure de zine iodé, tandis que le contenu des hyphes végétatives, moins riche en protoplasme, se colore en brun-pale par ce réactif. Suivant les espéces et les variétés, Ja différenciation en hyphes végétatives et en ascogones peut avoir lieu dans un état trés précoce ou plus avancé du podétion. Dans les especes ayant des podétions peu développés, on trouve des ascogones déja dans le tout jeune indice du podétion. Quelquefois ils commencent déja dans la zone gonidiale (voir: Krabbe, |. c. tab. II fig. 3, 9b), mais en général ils procédent des hyphes végétatives des podétions plus ou moins développés. Ils se produisent de cette maniére que certaines branches des hyphes végétatives se gonflent peu a peu en ascogones, sans qu'on puisse distinguer nettement la cellule a partir de laquelle l’asco- gone commence. Au début, les ascogones sont souvent peu nombreux ou méme solitaires, mais peuvent plus tard se ramifier en bran- ches nombreuses. Dans les espéces scyphiféres, comme le Cl. alcicornis, le Cl. verticillata, le Cl. digitata et le Cl. coccifera, selon Krabbe (I. ¢. p. 36), des ascogones nombreux se forment sur tout le bord du scyphus. Nous avons vu plus haut que les apothécies de ces espéces sont le plus souvent des prolifi- cations marginales des scyphus, ce qui explique l'innovation des ascogones sur le bord du scyphus. Cependant la régle parait étre que les ascogones se produisent dans les podétions primordiaux, pour s’allonger et se ramifier méme durant des dizaines d’années, suivant l’accroissement des podétions (voir: Krabbe, 1. c. p. 37, 40, tab. III fig. 3, 4, 7, 9, 10). Par suite de la formation d’une cavité au centre du podeétion, les parties inférieures des ascogones disparaissent plus tard, de sorte qu’il Appareil sporifére. 67 ne reste que les parties situées dans les sommets solides du podétion. fl en résulte que, dans un état plus avancé des po- détions, les points ott les ascogones ont pris naissance ne sont plus visibles. Pourtant toutes les apothécies du podétion ou bien un nombre plus ou moins considérable de celles-ci ont, selon Krabbe, des ascogones d’une origine commune, constituant des bran- ches de l’ascogone produit dans le podétion primordial. II pa- rait que ce ne sont que les apothécies des prolifications adven- tives qui contiennent des ascogones d’une origine autonome. Emanant du méme podétion primordial et ayant méme les ascogones, en partie, d'une origine commune, les apothécies du méme podétion, au point de vue de leur développement onto- génétique, constituent ainsi des productions d’un seul appareil sporifére ramifié. D’un autre cdté, on a vu dans le chapitre précédent que le podétion, par rapport 4 son évolution phylo- génétique, est issu de l’excipulum d'une apothécie. Ces deux résultats s’accordent parfaitement et mettent en évidence l’er- reur de l’opinion admettant que les podétions, au point de vue de la morphologie, appartiennent au thalle. Dans certains exemplaires stériles, ainsi que dans les especes dont les apothécies avortent en formant des scyphus fermés, les ascogones produits dans les podétions primordiaux paraissent avorter et se continuer en hyphes végétatives (voir: Krabbe, I. c. tab. I fig. 7, 8, 11, 12, 17). Quoi qu’il en soit, on peut observer des ascogones dans les podétions primordiaux des especes scyphiféres, comme par exemple dans le Cl. pyzi- data (voir: Tutk. Clad. Phylog. fig. 2). Dans les jeunes indices des podétions, les ascogones se continuent en »trichogynes» surpassant les hyphes végétatives et formant de petits poils a la surface des podétions primor- diaux. souvent isolés, ces poils peuvent quelquefois former de petits faisceaux dont les »trichogynes» sont plus ou moins sou- dés entre eux. Ils sont cloisonnés, comme les ascogones, et composés de cellules oblongues, presque de la méme épaisseur que les cellules des ascogones ou un peu plus minces. D’ail- leurs ils ne différent pas nettement des ascogones, formant seu-_ 68 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. lement leurs prolongements allongés vers le sommet et au-des- sus de la surface des indices des podétions'). Ils paraissent se former réguliérement dans les podétions primordiaux ayant atteint un certain degré de développement. Dans l'état trop précoce ou trop avancé des podétions primordiaux, on n’en trouve point. Selon les dessins publiés par Krabbe (1. c. tab. IV fig. 8, 9, p. 87), les ascogones paraissent s’allonger en »trichogynes» méme dans les prolifications fertiles qui se forment sur les bords des scyphus du Cl. alcicornis. Dans le Cl. cespiticia, jai trouvé un »trichogyne» cylin- drique d'une épaisseur de 0,015—0,002 millim. et a sommet ob- tus. Il est développé dans un podétion solide d’une longueur de 0,090 millim. et dépasse de 0,007 millim. de longueur les hyphes végétatives. Sur un podétion primordial du Cl. cariosa, j'ai observe deux »trichogynes» cylindriques dépassant en épaisseur et en longueur les hyphes végétatives du podétion primordial. Dans le Cl. pyxidata, jai trouvé de nombreux »trichogy- nes» sur le méme jeune indice du podétion (voir: Tutk. Clad. Phylog. fig. 2). J'ai encore observé des »trichogynes» dans le Ci. sane laria et quelques autres espéces. On voit aussi des »trichogynes» sur le dessin du Cl. leptophylla publié par Krabbe (tab. VII fig. 11). Avant la formation de l’hymenium, les hyphes végétatives et les ascogones du sommet du podétion commencent a se raml- fier plus abondamment et s’entreméler irréguliérement, en per- dant leur direction paralléle. C’est hypothecium qui se forme ainsi. Les hyphes végétatives de Il’hypothecium s’allongent verti- calement, en émettant des branches paralléles, qui constituent les paraphyses. Aprés la formation des paraphyses, les ascogones produi- sent également des branches verticales, qui s'insinuent progres- 1) Concernant leur nature, voir: »Etudes sur la classification natu- relle et la morphologie des lichens du Brésil» p. XII. Appareil sporifére. 69 sivement entre les paraphyses. La plupart de ces branches forment des asques de leur cellule terminale, mais quelques- unes d’entre elles peuvent aussi demeurer stériles et ressem- bler aux paraphyses, comme Krabbe l’a montré (I. c. p. 10, tab, befig: 10). L’hymenium composé de paraphyses et d’asques se forme ainsi au milieu du sommet fertile, se répandant ensuite dans la direction de la circonférence du sommet & mesure que l’hy- pothecium s’élargit. Vers la circonférence, de nouvelles pa- raphyses se glissent entre les anciennes, de manicre a déter- miner a lhymenium une croissance centrifuge. Dans les Chasmaria, les apothécies dépassent en largeur le sommet des branches qui les produisent, de sorte qu’elles deviennent peltées. C’est surtout dans l'état jeune, avant qu’elles deviennent convexes, que cette conformation est distincte. Elles sont également peltées dans les Cladine, les Clathrine et les Unciales. Dans les Coccifere et les Clause, au contraire, les apothécies sont le plus souvent attachées par une large base aux sommets des podétions, qui en général s’élargissent autant que les apothécies (»apothecia suffulta» ou »adnata»). Quelque- fois ce type aussi est plus distinct dans |’état jeune, les apo- thécies pouvant 4 un age plus avancé dépasser en largeur les podétions, et méme dans ce cas, les parties sous-jacentes des sommets partagent souvent, a une certaine mesure, cet élar- gissement, de sorte que les limites entre l’apothécie et le pode- tion deviennent moins distinctes. Parmi les Clause, plusieurs espéces de Helopodium mon- trent des formes intermédiaires entre les apothécies peltées et celles a large base. Dans le Cl. strepsilis, trés voisin du Cl. alcicornis, les apothécies appartiennent plutot au type des apo- thécies peltées qu’a celles a large base. Dans certaines espéces, les apothécies sont garnies d’un rebord plus ou moins distinct. Dans les Cocciferw, il est tres mince, un peu saillant et d’une couleur rouge. Il est formé de paraphyses assez normales, manquant d’asques. Dans les Chasmariae et les Foliosae, il est de méme couleur que le dis- que ou parfois un peu plus pale ou plus foncé; dans les Chas- 70 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. mariae, il est composé d’hyphes qui ne différent guere des para- physes; dans les Foliosae, il est constitué par des hyphes radiaires un peu plus épaisses que les paraphyses. Il est distinct surtout dans les jeunes apothécies, tantot persistant, tantot finissant par disparaitre. Le plus souvent simples, les paraphyses sont quelquefois un peu ramifiées, sans etre connexes. Elles sont inarticulées ou bien un peu cloisonnées, a cellules plus ou moins allongeées. Ordinairement leurs sommets sont un peu renflés, soit claviformes, soit capituliformes. Elles sont étroitement soudées entre elles et leur couche gélatineuse (la gélatine hyméniale) est tres peu développée. Les asques sont claviformes ou bien presque cylindriques. Leur membrane est assez mince, mais au début épaissie vers le sommet, ou elle s’amincit souvent 4 un age plus avance. Ordinairement les asques produisent 8 spores; quelque- fois, comme dans le Cl. papillaria et plus accidentellement dans plusieurs autres espéces, ils n’en forment que 6, probablement par suite d’un avortement de deux spores. Les spores sont fusiformes ou oblongues ou, plus acci- dentellement, ovoides, et toujours hyalines. En général simples, elles ne sont cloisonnées que dans le Cl. papillaria. Dans cette espéce, elles sont d’abord simples, mais se divisent par une ou trois cloisons en 2 ou 4 cellules. Quelquefois, quoique sim- ples, elles paraissent cloisonnées, en contenant des ahs pats d’huile, comme dans le Cl. digitata. Les dimensions des spores, sont assez peu variables dans les Cladonies. Le plus souvent les spores sont d'une longueur de 0,009—0,012 millim., mais varient entre 0,006 —O,024 millim. Elles atteignent quelquefois une longueur de 0,024 millim. dans le Cl. rangiformis et une longueur de 0,018 millim. dans le Cl. furcata. Leur épaisseur varie de 0,002—0,0045 millim. La couleur des apothécies est rouge dans les Cocciferae, et pale ou pale-jaundtre dans les Unciales, les Pallidae et plus ou moins réguliérement dans plusieurs espéces de Helopodium et de Foliosae. Les apothécies sont ordinairement d'une cou- leur brune ou plus ou moins foncée dans le Cladina, le Pycno- Appareil sporifére. 71 thelia, le Clathrina, les Chasmariae, les Podostelides et les Thal- lostelides. Elles ont une nuance caractéristique de couleur brune dans certaines espéces, comme dans le Cl. papillaria, ot elles sont d’un brun-roux, et dans le Cl. cenotea et le Cl. sqwamosa, ou elles sont d’un brun-livide, surtout dans |’état humide. La substance colorante se trouve amassée principalement dans la partie supérieure de l’hymenium, c’est-a-dire dans l’epi- thecium, et souvent aussi, dans un degré plus faible, dans tout lhymenium. Méme I’hypothecium en renferme souvent de petites quantités, montrant. une couleur pale dans plusieurs espeéces. La substance brune des apothécies se rapproche du brun- Parmelia (voir: Bachmann, Pringsh. Jahrb. XXI 1 p. 54), étant peu modifiée par l’hydrate de potasse, l’acide sulfurique, l’acide nitrique et ’hypochlorite de chaux. La substance rouge des Cocciferae prend une teinte vio- lette sous l’action de l’hydrate de potasse. Selon O. Hesse (Liebigs Annalen der Chemie, 1895, t. 284, p. 175), les apothe- cies du Cl. coccifera contiennent de l’acide coccellique et de la résine, solubles dans 1’éther. On trouve quelquefois des exemplaires appartenant aux Cocciferae, mais garnis d’apothécies noircies. Tous les collec- tionneurs de Cladonies connaissent que ce changement de cou- leur s’opére si on laisse les échantillons pour quelque temps enfermés dans une boite humide ou dans du papier mouille. Evidemment c’est une putréfaction commencée de la plante qui entraine la décomposition de la substance rouge des apothécies. Puisque les alkalis, comme l’hydrate de potasse ou une solution ammoniacale, appliqués aux apothécies produisent un effet ana- logue, il est probable que c’est l’ammoniae degage sous l'in- fluence de la putréfication qui change la couleur des apo- thécies. Dans certaines formes des Cocciferae, les apothécies sont pales, manquant complétement de substance rouge. Ces formes sont, sous certains rapports, analogues aux albinos dans les au- tres groupes. Elles croissent sur les memes localités que les formes rouges, auxquelles elles sont souvent meme entremélées. Il parait qu’on peut conclure de cette circonstance que ce ne 72 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. sont pas les conditions externes qui déterminent la production de ces formes pales. Elles doivent étre considérées plutot comme des formations analogues aux anomalies des autres plantes. Dans ce cas, ce sont les cellules aux fonctions des- quelles Ja production de la substance rouge appartient qui pre- sentent une anomalie, en ne fonctionnant pas d’une maniére normale, ce qui a pour effet qu’il ne se dépose pas de sub- stance rouge dans leur couche gélatineuse. Cependant cette anomalie des apothécies parait étre héré- ditaire, dans un certain degré. Aussi voit-on des podétions a apothécies pales parfois groupés en touffes, parfois distants, de sorte qu’on ne peut expliquer leur apparition simultanée sur les mémes localités que par leur reproduction les uns des au- tres. En ce qui concerne les formes dépourvues de sorédies, comme le Cl. cristatella «. ochrocarpia, quelquefois, lorsque leurs podétions sont d’un age différent et assez distants les uns des autres quils ne peuvent pas étre émanés du méme hypothalle, il parait méme probable qu’elles sont reproduites par les spores. Comme exemples des formes 4 apothécies pales on peut citer: Cl. Floerkeana . xanthocarpa, Cl. macilenta 6. ochrocar- pia, Cl. digitata 6. albinea, Cl. coccifera “y. ochrocarpia et “e, cerina, Cl. deformis 8. ochrocarpia, Cl. bellidiflora «. ochropallida et Cl. cristatella «. ochrocarpia. Quant aux formes pales des espéces a apothécies foncées, elles paraissent, au moins en partie, appartenir a tout autres catégories. Dans les mémes touffes de ces especes, on trouve souvent des apothécies pales sur les parties ombragées et des apothécies foncées sur les parties exposées a la radiation so- laire. Il est ainsi évident que lintensité de la radiation so- laire exerce de l'influence relativement a la formation de la matiére colorante dans ces espéces. Dans certains cas, le de- sré de l’humidité parait aussi agir sur les apothécies a cet égard, de sorte que les apothécies deviennent plus pales dans les localités humides que dans les localités séches. Que la décoloration des apothécies soit due a la faiblesse de la radiation solaire ou a l’abondance de I’humidité, on voit, Appareil sporifére. 73 dans tous les deux cas, souvent des modifications intermédiai- res, suivant l'intensité relative de l’action des agents. A cause de ces faits on pourrait supposer que, dans cha- que cas lorsque la radiation solaire est peu intense, la couleur des apothéecies deviendrait pale. Cependant il n’en est pas ainsi. Ce serait exagérer l’influence de cet agent. Au contraire, on trouve souvent aussi des podétions 4 apothécies foncées dans des localités ombragées et quelquefois méme des exemplaires a apothécies pales dans des clairiéres. A une certaine mesure les apothécies pales peuvent quel- quefois devenir héréditaires dans ces especes. ‘Tel est le cas dans le Cl. fimbriaia 6°. ochrochlora. Dans d'autres cas, elles paraissent représenter des ano- malies, de la méme maniére que les apothécies pales des Cocci- fere. Dans ce cas, elles apparaissent sous les mémes condi- tions externes que les apothécies foncées, et souvent elles sont plus pales que les apothécies décolorées dans l’ombre. Nous reviendrons avec plus de détails sur ce sujet dans un autre chapitre. Concernant la couleur des apothécies, il nous reste a ajou- ter que, dans le Cl. cariosa, la couleur brune des apothécies est quelquefois modifiée par une pruine mince blanchatre. III. Appareils conidiens. Dans la plupart des Cladonies, les appareils conidiens (»les spermogonies») prennent naissance sur les appareils sporiféres. Bien que cette disposition soit exceptionnelle dans les au- tres groupes des lichens, cependant il n’y manque pas dexem- ples analogues. Ainsi, les appareils conidiens s’engendrent sur le bord de l’apothécie dans le Parmelia coronata Fée et le P. consimilis Wain. Aeccidentellement ils apparaissent méme sur ’hymenium de certains Lecidea et d'autres espéces, Dans les espéces plus parfaites de Cladonies, les appa- reils conidiens et les apothécies se produisent sur le bord des scyphus. Lorsque les podétions sont proliféres, les membres 74 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. inférieurs sont surtout conidiféres et les membres supérieurs sporiféres, mais souvent aussi il n'y a pas de régle distincte a cet égard et le plus souvent les appareils conidiens et les apo- thécies apparaissent dans le méme scyphus. Les appareils coni- diens, de méme que les apothécies, se forment en partie sur des branches terminales, en partie sur des prolifications. Dans les espéces fruticuleuses, les appareils conidiens et les apothécies prennent naissance ordinairement aux sommets des po- détions différents, mais trés souvent aussi aux sommets des bran- ches différentes du méme podétion. Ces podétions et rameaux sporiféres peuvent souvent méme différer des branches conidi- feres par leur conformation générale, comme il a été indiqué plus haut. On peut constater ce mode d’insertion dans le C7. didyma, \e Cl. leporina, le Cl. papillaria, le Cl. cartilaginea, le “Cl. cyanipes, les Cladine, les Clathrine, la plupart des Unciu- les et les Chasmarie dépourvus de scyphus. Dans certaines espéces ayant les podétions moins déve- loppés, les appareils conidiens se produisent sur les flanes des podétions, soit au sommet d’un petit stipe, soit sessi- les. Tel est le cas dans le Cl. plewrophylla et le Cl. solda, quelquefois aussi dans le Cl. botrytes et le Cl. alpicola et acci- dentellement dans d’autres espeéces. Enfin, dans certaines espéces ayant également les pode- tions moins développés, les appareils conidiens sont ordinaire- ment insérés sur le thalle primaire, sans stipe distinct, ou, en partie, rattachés au thalle par un stipe plus ou moins déve- loppé. Comme exemples de cette catégorie on peut citer les especes suivantes: Cl. miniata, Cl. Floerkeana, “Cl. bacillaris, “Cl. macilenta, Cl. incrassata, Cl. cristatella, Cl. cespiticia, Cl. delicata, Cl. ceratophylla, Cl. solida, Cl. mitrula, “Cl. stenophyllo- des, Cl. testaceopallens, Cl. leptophylla, Cl. subcariosa, Cl. cartosa, Cl. decorticata, Cl. foliacea, Cl. strepsilis, Cl. botrytes, *Cl. ba- cilliformis. Cependant, dans un grand nombre d’espéces, |'insertion des appareils conidiens est plus ou moins variable, ceux-Cl étant disposés tantot sur le thalle, tantot sur les podetions. Appareils conidiens. . 75 Le premier indice des appareils conidiens placés sur le thalle ressemble au podétion primordial. Comme celui-ci, il est constitué par un faisceau d’hyphes sortant de la zone gonidiale. Plus tot ou plus tard Je sommet de cet indice se développe en un appareil conidien. Lorsque la base de l'appareil conidien ne sallonge que jusqu’a la surface du thalle, l'appareil coni- dien forme une petite verrue sessile sur celui-ci. Mais, méme dans ce cas, on peut distinguer a la base de l'appareil conidien un petit podétion rudimentaire, bien qu'il soit enfoncé dans le thalle. Cependant il est possible que, dans certains cas, le podétion primordial soit tout entiérement transformé en appa- reil conidien, bien qu’on ne l’ait pas encore observé. Lorsque la base de la verrue conidifére s’allonge da- vantage, l’appareil conidien devient stipité et sa base forme un petit podétion. Par un grand nombre d’intermédiaires les appareils coni- diens sessiles se trouvent ainsi reliés aux appareils conidiens placés sur les podétions bien développés et apothéciféres ou stériles. C’est done pour les Cladonies une particularité commune que leurs appareils conidiens prennent nais- sance sur des podétions, que ceux-ci soient rudimentaires ou bien apothéciféres. C’est ce qui explique que leurs appa- reils conidiens ne sont jamais, dans l’état adulte, plongés dans l’épaisseur du thalle, comme ceux des autres lichens. Ils appa- raissent souvent sur des podétions ayant les apothécies totale- ment avortées. Tel est le cas lorsqu’ils sont sessiles sur le thalle ou quils se forment sur les podétions stériles. Souvent aussi ils se produisent sur des podétions dont les apothécies sont seulement en partie (a savoir dans les branches conidiféres) avortees, Nous avons vu dans un autre chapitre que les podétions avortent souvent leurs apothécies méme sans former de coni- dies. De méme, la production de l'appareil conidien au som- met d’un podétion ou d’un rameau a ordinairement pour effet l'avortement des apothécies dans ces organes, Elle entraine 76 . Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. méme souvent une réduction du podétion en un stipe rudimen- taire ou en un indice de podétion immergé dans le thalle. En méme temps que l'appareil conidien accomplit son de- veloppement, souvent l’accroissement du podétion ou de la branche qui le produit prend fin. C’est ainsi que les appareils conidiens sessiles ou rattachés au thalle par un stipe plus ou moins court se forment, entrainant par leur apparition précoce le raccourcissement du podétion. La production des conidies sur des organes appartenant aux appareils sporiféres s’explique par la faculte des podetions de se transformer en une sorte de thalle vertical ayant les fonc- tions et le mode de croissance d’un vrai thalle. Un cas ana- logue se présente dans certaines especes de Parmelia, ott le bord des apothécies garni d’appareils conidiens est également d’une nature thalline. Lorsque les appareils conidiens prennent naissance sur les autres parties des apothécies, ce n’est que tout-a-fait accidentellement (voir: p. 73). Ainsi, méme les cas analogues parmi les autres lichens paraissent affirmer que la production des conidies sur les stipes des apothécies est due a la faculté de ces stipes de se transformer en un organe plus ou moins thallin. Une toute autre opinion concernant les rapports des ap- pareils conidiens et des podétions est émise par Krabbe (I. c. p. 92, 98, 100). Selon lui, les appareils conidiens pourraient, a linstar des appareils sporiféres, se développer en membres richement différenciés, et le podétion conidifere ne serait, par conséquent, que la base du tissu conidifére (ou du concep- tacle) allongée en stipe. A son avis, la formation des pode- tions produisant a la fois des conidies et des spores (podétions hétérospores) résulte d’une évolution phylogénétique progressive de leurs indices qui a pour effet que leur caractére homospore devient plus vague, de sorte qu’il se produit, outre des appa- reils exclusivement conidiféres ou sporiféres, encore des formes hétérospores (Il. c. p. 106). On peut objecter 4 cette interprétation qu'elle n’explique pas certaines circonstances se rapportant a la conformation des appareils conidiens. Si l’on admet la théorie de Krabbe, il Appareils conidiens. 77 reste & expliquer pourquoi les podétions conidiféres partagent souvent la conformation des podétions sporiféres. On ne peut citer aucun exemple analogue parmi les autres lichens donnant un appui a la théorie de Krabbe, ce qui déja tout seul la rend douteuse. Du reste, le développement analogue de deux orga- nes aussi différents que les appareils conidiens et sporiféres parait tout-a-fait invraisemblable. Dans les lichens, les appa- reils conidiens sont en général enfoncés dans le thalle. Dans le Cetraria, les conceptacles sont stipités, mais leur stipe est d'une toute autre nature que dans le Cladonia. Dans le bwo- myces, le genre le plus voisin du Cladonia, le conceptacle est im- mergé dans une verrue du thalle. Dans le Stereocaulon, les pyc- noconidies naissent a lintérieur de petites branches des pseudo- podétions, ce qui présente une analogie avec l'appareil conidien du Cladonia, appuyant notre interprétation de cet organe. D’ailleurs, si les podétions conidiféres et sporiferes étaient d'une différente valeur morphologique, la production des coni- dies et des spores sur les mémes podétions ne serait pas explicable. Les organes, une fois différenciés, ne peuvent plus se comporter comme si aucune différenciation ne sétait operee. Si l’on admet, au contraire, que tous les podétions, au point de vue de leur valeur morphologique, appartiennent a l'appareil sporifére, toutes ces difficultés sont écartees. Il parait ainsi plus naturel de ne regarder que le concep- tacle et son contenu comme appartenant a l'appareil conidien. Le conceptacle a souvent la forme d’une papille ovoide i base plus ou moins rétrécie, Tel est le cas dans le Ci. fur- cata, le Cl. cespiticia et la plupart des Clause et des Coccifere. Dans les espéces scyphiféres, il est souvent élargi vers la base ou, en partie, immergé dans le bord du scyphus. Ouelquefois il est ampullacé et allongé, comme dans le Cl. solida. Il est presque sphérique dans le Cl. testaceopallens, le Cl. subcariosa et le Cl. cariosa; dans ce dernier, il est aussi plus grand. Il est souvent presque cylindrique ou d’une forme de baril (doléi- forme) dans les Clathrinw, les Unciales et la plupart des Chas- marie. Il est turbiné ou dilaté en forme de cOne renverse dans le Cl. mutabilis et le Cl. polytypa. 78 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. Bien que la forme des conceptacles puisse varier a un degré considérable dans la méme espéce, une certaine forme est ordinairement prédominante dans chaque espéce. De cette maniére elle constitue quelquefois méme un caractére important distinguant deux espéces voisines. Ainsi, le Cl. furcata differe par ses conceptacles ovoides du Cl. rangiformis, ot ils sont do- léiformes, et le Cl. verticillaris se distingue du Cl. calycantha par ses conceptacles a base étranglée. La largeur des conceptacles varie ordinairement entre 0,150—0,350 millim. de diamétre. Elle varie de 0,250—0,550 millim. dans le Cl. gracilis, de 0,400—0,240 dans le Cl. carzosa, de 0,400—0O,280 dans le Cl. solida et de 0,320—0,400 dans le Cl. strepsilis. Le Cl. alpicola a des conceptacles d’environ 0,420 millim. de diamétre. On trouve les conceptacles les plus petits dans le Cl. bo- trytes, ou leur diamétre n’atteint que 0,060—0,110 millim. Un peu plus grands ils sont dans le Cl. carneola, le *Cl. bacillifor- mis, le Cl. aggregata et les Cladine. Les conceptacles poursuivent souvent leur accroissement encore quelque temps aprés l’évacuation de leur contenu. Par suite de cette propriété les conceptacles les plus grands sont en général vides et dépourvus de conidies et quelquefois méme d’hymenium. La couleur des conceptacles est ordinairement brun-fonce. Ils prennent souvent aussi une couleur plus foncée avec |’age. Ils sont noirs dans le Cl. peltasta, le Cl. botrytes, le Cl. car- neola et souvent aussi dans le “Cl. cyanipes, le Cl. pycno- clada, le Cl. leptophylla et quelques autres. Les conceptacles pales ne se voient que dans certaines formes a apothécies pales, telles que le Cl. coccifera “y. ochrocarpia, \e “s. ce- yina, certaines modifications du Cl. gracilis et quelques au- tres. Ils sont ordinairement grisdtres dans le Cl. cariosa. Vers le sommet, ils sont souvent d’une couleur foncée, et vers la base, plus pales ou grisatres. Quelquefois la couleur de leur base ne différe pas de celle du podétion, ce qui a pour effet quils ne sont pas distinctement limités du podétion, n’étant pas rétrécis a la base. Appareils conidiens. 79 Dans les Cocciferw, les conceptacles sont imprégnés d'une substance rouge qui les teint entiérement ou seulement autour de lorifice. Plus bas, ils sont souvent d’un brun plus ou moins foncé ou rougedtres. Cependant, comme on l'a vu plus haut, les formes & apothécies pales ont aussi les conceptacles pales ou seulement en partie rouges. Les conceptacles sont formés d’hyphes soudées entre elles et cloisonnées en cellules courtes et étroites. Leurs membranes sont épaissies et contiennent souvent une substance colorante. Cependant, vers la base, leur surface est souvent constituée par des hyphes étroitement enchevétrées renfermant de l’air dans leurs interstices. Quelquefois ils y contiennent méme une couche gonidiale (voir: Krabbe, |. ¢. tab. V fig. 6). Dans un état trés précoce, les hyphes entrelacées a |’inte- rieur du conceptacle commencent a émettre des branches qui s'allongent en forme de rayons vers le centre de celui-ci. Ces branches sont des stérigmates, qui forment ainsi une couche hyméniale recouvrant la paroi de la cavité qui en meme temps apparait au centre du conceptacle. Ordinairement réguliére, la eavité conceptaculaire est plus on moins sinueuse dans certai- nes espéces. Par les sinuosités de la paroi conceptaculaire elle est quelquefois partagée en plusieurs logettes plus ou moins distinctes. Tel est souvent le cas dans le Cl. cariosa et le Cl. papillaria (voir: Krabbe, 1. ¢. tab. V fig. 5, tab. VIII fig. 8). Les stérigmates sont le plus souvent ramifiés en tricho- tomie, dichotomie et polytomie, ordinairement deux ou trois fois répétées. Vers la base, la ramification est souvent polytome ou trichotome ou méme assez irréguliere. Souvent il n’y a pas de limite distincte entre les steérig- mates et les hyphes qui les produisent, celles-ci pouvant emettre des branches conidiféres latérales en poursuivant leur allongement et finissant par se terminer en stérigmates d'une conformation normale. Cependant les hyphes produisant des stérigmates dépassent ordinairement ceux-ci de beaucoup en épaisseur. Dans chaque embranchement, les stéerigmates sont cloison- nés. Les branches sont habituellement atténuées vers le som- met et souvent rétrécies a la base. 80 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. Ordinairement les stérigmates sont ainsi un peu articulés (»pauci-articulata»), composés d’articles ou de cellules allongées. Quelquefois ils sont complétement simples a partir de la cloison qui les sépare des hyphes conceptaculaires. Leur longueur varie de 0,010—0,035 millimétres, mais n’at- teint le plus souvent que 0,015—0,020. millimétres. Dans le C7. solida, elle varie de 0,025—0,035 millimetres. Les pyecnoconidies (»spermaties») naissent surtout aux sommets des stérigmates, mais en partie aussi comme des ra- muscules avortés dans les verticilles des branches. Suivant la longueur de la branche conidifére, elle se transforme toute en- tiére en pycnoconidie ou bien la développe a son sommet. Dans le premier cas, une cloison se forme a la base d’un petit ra- muscule, dans le deuxiéme cas, la cloison apparail a une cer- taine distance de la base de la branche conidifére. Dans cet endroit, souvent un faible étranglement se voit déja avant la formation de la cloison. La cellule ainsi formée prend ensuite la forme définitive de la pycnoconidie, pour finir par se deé- tacher. Souvent les pyenoconidies sont cylindriques, a extrémités obtuses. Tel est le cas dans les Perviae, les Unciales, les Clathrinae, les Cladinae, dans certaines espéces de Cocciferae (*Cl. bacillaris, *Cl. macilenta, Cl. bellidiflora, Cl. metalepta, Cl. deformis, Cl. leporina) et dans plusieurs especes de Clausae, surtout de Podostelides (Cl. solida, Cl. mitrula, Cl. cartilaginea, Cl. leptophylla, Cl. subcariosa, Cl. cariosa, Cl. alpicola, Cl. de-. corticata, Cl. verticillaris, Cl. fimbriata var. apolepta, Cl. pityrea, Cl. furfuracea, Cl. botrytes, “Cl. cyanipes). Dans beaucoup d’espéces, les pycnoconidies sont presque fusiformes et un peu attenuées vers les extrémités, mais si peu renflées vers le milieu, quil faut un grossissement d’environ 800 fois pour observer qu’elles sont fusiformes. Avec un gros- sissement plus faible elles paraissent assez cylindriques. Elles appartiennent a ce type dans le Cl. papillaria et dans beau- coup d’espéces de Cocciferae et de Clausae (Cl. miniata, Cl. Floerkeana, Cl. digitata, Cl. didyma, Cl. coccifera, Cl. testaceo- pallens, Cl. acuminata, Cl. gracilis, Cl. cornuta, Cl. degenerans, Appareils conidiens. 81 Cl. gracilescens, Cl. calycantha, Cl. pyxidata, Cl. fimbriata var. tubaeformis, Cl. dactylota, Cl. foliacea, Cl. strepsilis, Cl. carneola, “Cl. bacilliformis). On trouve souvent des pyenoconidies fusiformes et cylin- driques dans le méme conceptacle. Tel est le cas, par exemple, dans le Cl. mitrula, le Cl. testaceopallens, le Cl. acuminata, le Cl. gracilis, le Cl. gracilescens, le Cl. pyxidata et quelquefois aussi dans le Cl. verticillaris. Les pyenoconidies sont ordinairement plus ou moins cour- bées. Quelquefois elles sont aussi dans les mémes conceptacles en partie droites ou presque droites. Tel est le cas dans le Cl. papillaria, le Cl. signata, le Cl. rhodoleuca, le *Cl. glauca, le Cl. leptophylla, le Cl. subcariosa, le Cl. pityrea, le Cl. gracilis et le Cl. pyxidata. La longueur des pycnoconidies varie de 0,004—0,014 millim. et leur épaisseur de 0,0005—O,001 millim. Elles ont ordinaire- ment une longueur d’environ 0,006—-0,009 millim. Dans le C7. papillaria elles ont une longueur de 0,008—0,014 millim. et dans le Cl. solida une longueur de 0,010-—0,013 millim. Les pycnoconidies s’amassent en grandes quantités dans la cavité conceptaculaire, enveloppées d’une matiére gélatineuse assez abondante, dont lorigine n'est pas exactement connue. On a trouvé douteux »si ce sont les stérigmates ou les cellules de la paroi interne du conceptacle qui la sécrétent». Puis- quelle se trouve toujours mélée aux pycnoconidies, mais on n’en voit point entre les stérigmates, qui sont trés étroitement serrés ensemble, on est porté a supposer que ce soient plutdt les pyenoconidies qui la forment, probablement par une lique- faction de la couche extérieure de leur membrane. Aussi man- que-t-elle complétement quand les conceptacles sont dépourvus de pycnoconidies par suite d’un avortement ou d'un age trop avancé. Elle est trés soluble dans l’eau, et en se gonflant dans Vhumidité, elle sort ensemble avec les pycnoconidies par lori- fice du conceptacle pour former une petite verrue blanchatre ou rougedtre au sommet de celui-ci. Dans certaines espéces, elle contient une substance rouge qui dans l’hydrate de potasse donne une solution violette. Cette substance rouge manque tou- 6 82 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. jours dans les Clawsae, mais se produit dans tous les Cocciferae (a l'exception des formes a apothécies pales) et dans beaucoup d’espéces d’Unciales et de Chasmariae, ainsi que dans une espece de Cladinae et de Clathrinae, a savoir dans les espé- ces suivantes: Cl. alpestris, Cl. retipora, Cl. uncialis, Cl. capi- tellata, Cl. candelabrum, Cl. divaricata, Cl. albofuscescens, Cl. mutabilis, Cl. consimilis, Ctl. Gorgonina, Cl. Carassensis, Cl. ery- throsperma, Cl. Delessertit et Cl. Boivini, Chez certaines especes, la production de la substance rouge dans la gélatine conceptaculaire est variable. Tel est le eas dans le Cl. crispata, le Cl. squamosa, le Cl. cenotea et le “Cl. glauca. L’évacuation des pycnoconidies et de la gélatine concepta- culaire a lieu par un pore terminal, qui le plus souvent est régulier et trés petit. Quelquefois il est plus large, comme dans le Cl. mutabilis et le Cl. polytypa, dont les conceptacles sont turbinés. Souvent aussi lorifice conceptaculaire sélargit pen- dant l’accroissement du conceptacle aprés l’évacuation des pyc- noconidies. Accidentellement le pore a la forme d'une fente et quelquefois il est d'une forme irréguliére. IV. Evolution phylogénétique des Cladonies. Les Cladonies constituent un groupe trés naturel, composé d’especes que les lichénologues a l’unanimité considérent comme voisines. Ce n’est que concernant la division de ce groupe que les avis se partagent encore. Néanmoins ce groupe naturel renferme des espéces mon- trant des différences bien considérables par rapport a leur degré d’évolution. Ainsi, le strome (thalle) est tant6t crustacé, tantot squamu- leux ou foliacé, et le strome crustacé représente un état infé- rieur au thalle squamuleux et foliacé1), comme nous l’avons 1) Voir aussi: Etudes Lich, Brés. [ p. XVI. Evolution phylogénétique des Cladonies. 83 déja vu. De méme, le strome manquant de couche corticale appartient a un état moins différencié que celui qui en est pourvu. Le strome dont les hyphes sont incrustées de certains aci- des caractérisés par leur couleur ou par leurs réactions mon- tre une différenciation physiologique supérieure a celle des stromes qui ne produisent pas de ces substances. L’hypothalle est parfois crustacé, parfois fruticuleux, preé- sentant deux degrés d’évolution dont l'un est évidemment infée- rieur a l'autre, comme le thalle crustacé est inférieur au thalle fruticuleux. Les apothécies sont tantdt sessiles, tantot situées au som- met d’un stipe plus ou moins rudimentaire, ou bien elles sont insérées aux podétions ressemblant a un thalle fruticuleux et rameux ou terminés par un scyphus. J’ai accumulé dans les chapitres précédents des preuves démontrant que les apothécies sessiles et stipitées représentent des états antérieurs et inférieurs aux appareils sporiféres fruticuleux et scyphiferes. Le manque d’une couche corticale et de deux différentes couches médullaires indique une différenciation inférieure et antérieure a la phase ou les podétions contiennent ces cou- ches. Les apothécies produisant certains acides colorants pre- sentent un état de différenciation supérieur a celui ott elles man- quaient de ces substances, c’est-a-dire ot elles étaient d'une couleur pale. De méme, les spores cloisonnées présentent une différen- ciation supérieure a celle des spores simples. Toutes ces phases d’évolution sont encore aujourd’hui re- présentées par certaines espéces et variétés des Cladonies, Les états inférieurs de différents organes ne se rencontrent, cepen- dant, jamais unis dans la méme espéce, mais elles se sont con- servées séparées et partagées entre plusieurs groupes. Les for- mes douées de ces propriétés inférieures constituent ainsi une sorte de monuments d’un temps reculé, montrant l'état ot les Cladonies se trouvaient dans les premiéres phases de _ leur evolution. 84 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. En réunissant ces propriétés inférieures, on obtient le type suivant: Hypothalle crustacé (Cladinae). Thalle crustacé, de- pourvu de couche corticale et de substances colorantes. Apo- thécies d'une couleur pale, solitaires, sessiles et dépourvues de podétions et de stipes. Spores simples. Conceptacles sessiles, pales. | A ces caractéres on peut ajouter les proprictés communes 4 tous les Cladonies sans exception, 4 savoir: spores hyalines, stérigmates peu cloisonnés ou simples, gonidies protococ- coides, ete. | C’est a peu prés un Biatora dont on obtient ainsi la descrip- tion. Ce ne sont que les conceptacles plus ou moins immergés qui distinguent le Biatora de ce prototype collectif des Cladonies. Cependant il faut remarquer que le type collectif des aieux des Cladonies ainsi reconstruit est fictif a un certain degré, selon toute vraisemblance. Il n'est point nécessaire que toutes ces propriétés se soient jamais trouvées unies dans la méme plante. Quand l’une de ces propriétes a apparu, l’autre peut avoir été déja disparue. Voici un exemple. Puisque c’est un podétion rudimen- taire qui reléve les conceptacles au-dessus de la surface du thalle, il faut admettre qu’ils ont été immergés avant la forma- tion des podétions, comme dans les autres lichens. Par conse- quent, quand les conceptacles devenaient sessiles, les podétions des apothécies étaient déja développés. Les conceptacles sessi- les doivent done étre considérés comme appartenant a une epo- que postérieure a la phase ot les apothécies étaient toujours sessiles. Néanmoins il faut admettre des conceptacles et des apothécies sessiles pour le prototype collectif des Cladonies. D’ailleurs il ne faut pas oublier qu'une évolution regres- sive a eu lieu dans beaucoup d’organismes. Egalement dans les Cladonies, certaines propriétés inférieures auraient pu appa- raitre par une évolution régressive, sans avoir jamais existé si- multanément avec d'autres propriétés caractérisant le prototype collectif des Cladonies. Pour les recherches au sujet de la coexistence des carac- teres inférieurs la possibilité d’une évolution régressive est su- Evolution phylogénétique des Cladonies. 85 sceptible d’amener des complications sérieuses. Cependant il n'est pas impossible d’éliminer cette difficulté, parce quil y a des moyens de résoudre si une évolution régressive effective- ment a eu lieu. En ce qui concerne le type collectif reconstruit des pro- priétés inférieures des Cladonies, il n’y a rien qui fasse suppo- ser qu'une évolution régressive de ses caractéres ait eu lieu. Ainsi que la morphologie générale des plantes et des animaux l’'indique, l’évolution régressive transforme les organes en rudi- ments ou laisse d’autres indices de son passage, mais on ne peut point observer de tels indices pour le cas en question. L’ensemble des caractéres appartenant aux formes et aux espéces inférieures des Cladonies indique ainsi dune maniére incontestable laffinité de ce groupe avec les Lécidées. A Veffet. de suivre la marche progressive de |’évolution des Cladonies a partir de sa phase lécidéine, il est nécessaire de déterminer l’age relatif des caractéres qui constituent les di- visions de ce groupe. Quant a l’évolution de I’hypothalle, les deux formes de cet organe coincident avec les deux formes du thalle primaire. Lorsque le thalle est crustacé, lhypothalle l’est aussi; lorsque le thalle est squamuleux ou foliacé, l’hypothalle est fruticuleux. Quand le thalle foliacé devient adhérent, comme dans le Cl. pyxidata y. pocillum, dont le thalle primaire de toute la sur- face inférieure adhére au sol, il est muni d’un double hypo- thalle, de toutes les deux formes. En ce qui concerne l’age relatif du thalle crustacé et des podétions, certains faits paraissent indiquer que le thalle était encore crustacé avant la formation des podétions. Le thalle crustacé, qui se rencontre dans le Cladina, le Pycno- thelia et peut-étre aussi dans le Clathrina, constitue un carac- tere absolument constant et invétéré pour ces groupes. Tout au contraire, la production des podétions est variable et ils sont quelquefois rudimentaires ou ils peuvent meme manquer entiérement. Les podétions montrent ainsi des propriétés d'un caractere secondaire comparativement au thalle crustacé, Ces 86 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 1. faits s'accordent parfaitement avec l’opinion admettant que le thalle crustacé est le thalle primitif qui appartenait aux aieux des Cladonies pendant que les apothécies étaient toujours sessiles, e'est-a-dire avant l’évolution des podétions, comme il a été indiqué dans les pages précédentes. — Egalement il est constate que le thalle squamuleux et foliacé représente un état supe- rieur et, en conséquence, postérieur au thalle crustace. Il est plus difficile de déterminer l’age relatif du thalle squamuleux et des podétions. Si l’on admet une origine mono- phylétique aux podétions, c’est-a-dire que les podétions se soient formés primitivement dans une seule espéce, qui ensuite a en- gendré les autres espéces pourvues de podétions, il est évident que les podétions furent formés avant |’évolution du thalle squa- muleux, puisqu’il existe encore des Cladonies pourvus de podétions et d'un thalle crustacé, que nous avons trouvé ante- rieur au thalle squamuleux. Si, au contraire, on suppose une naissance polyphylétique aux podétions, c’est-a-dire quils aient apparu séparément dans plusieurs espéces voisines, il reste la possibilité que certains groupes aient produit des podétions apres l’évolution d’un thalle squamuleux. Dans une certaine mesure, le Cl. caespiticia donne un appui a cette hypothése. Cette espece a un thalle squamuleux et des podétions tres rudimentaires ou plutét trés primitifs, ce qui pourrait indiquer une apparition tardive pour ses podétions. Effectivement il y a des cas qui permettent de conclure que les espéces voisines poursuivent souvent leur évolution dans la méme direction, de maniére a produire des organes analogues par la voie polyphylétique. Cependant, dans ce cas, il parait trés vraisemblable qu'un genre riche en formes présente quelques espéces ot une telle éyolution n’a pas eu lieu. Ainsi, quant aux Cladonies, on de- vrait trouver des espéces ayant un thalle squamuleux, mais point de podétions. Pourtant il n’en existe point. [l n'y a que des formes régressives ayant des apothécies sessiles, et meme ces formes présentent aussi des podétions rudimentaires, sur- tout des podétions conidiféres, et elles appartiennent aux espe- ces dans lesquelles la formation des podétions plus parfaits est facultative. Aussi les Cladonies constituent-ils un genre naturel Evolution phylogénétique des Cladonies. 87 sans transition aux autres genres et caractérisé par la produc- tion des podétions, soit rudimentaires, soit développés. Ces indices sont ainsi plus favorables a l’hypothése d'une origine monophylétique des podétions qu’a celle de leur formation polyphylétique. Dans ce cas, on doit aussi ad- mettre comme vraisemblable la production des podétions avant l’évolution du thalle squamuleux. On peut conclure a priori que les apothécies im mar- ginées et a large base (»apothecia suffulta») représentent un type antérieur aux apothécies peltées et bordées, étant moins différenciées que celles-ci. Néanmoins elles ne se rencontrent que dans les groupes ayant un thalle squamuleux, tandis que les apothécies peltées appartiennent aussi bien aux groupes caractérisés par un thalle crustacé qu’a ceux ayant un thalle squamuleux. Ces faits paraissent indiquer que l’évolu- tion des apothécies peltées a été polyphylétique, cest- a-dire qu’elles ont pris cette forme séparément et d'une ma- niére autonome dans les Chasmariae, les Podostelides, les Cla- dinae et les Clathrinae. Particulierement l’apparition de ces deux formes d’apothécies dans certaines especes de Podosteli- des et de Foliosae ne s’explique que par l’évolution polyphyle- tique des apothécies peltées. La forme primitive des apothe- cies ne s'est conservée d’une maniére distincte que dans les Cocciferae et la plupart des Clausae, c’est-a-dire dans deux jeu- nes groupes, dont le thalle et les podétions montrent une diffe- renciation avancée. Ces deux groupes montrent ainsi qu'un organe peut demeurer dans un état primitif, tandis que d’au- tres organes poursuivent leur évolution, un phénomeéne observe également dans beaucoup d'autres plantes. Cependant, par leurs dimensions les apothécies a large base ont, en général, dépassé les apothécies peltées, qui le plus souvent sont trés petites. A cet égard elles ont done atteint une évolution supérieure 4 celle des apothécies peltées, car, en général, les petites dimensions des organes doivent étre consideé- rées comme représentant un état inférieur de | evolution. Ainsi que je l'ai déja dit, les apothécies pales appartien- nent au type primitif des Cladonies. Cette couleur s est con- 88 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. servée dans les apothécies de plusieurs especes ayant un thalle squamuleux ou foliacé, mais elle est disparue dans toutes les especes a thalle crustacé. Les apothécies rouges ne se voient que dans les Cocciferae, qui tous ont un thalle squamuleux. Les apothécies brunes se rencontrent dans les espéces a thalle cru- stacé et dans la plupart des espéces a thalle squamuleux. Ainsi, toutes les trois couleurs sont représentées dans le méme groupe naturel, le Cenomyce, caractérisé par une évolu- tion supérieure du thalle et comprenant aussi des espéces ayant conservé la couleur primitive (pale) des apothécies, mais les apothécies brunes appartiennent aussi aux groupes inférieurs et plus primitifs par rapport a l’évolution de leur thalle. Ces cir- constances permettent de conclure que les apothécies brunes se sont développées séparément dans ces groupes supérieurs et in- férieurs, c’est-a-dire d'une maniére polyphylétique. La cou- leur brune des apothécies, de méme que leur couleur rouge, n'a pu apparaitre quapres lévolution du groupe Cenomyce, caractérisé par un thalle squamuleux, puisqu'il y a en- core dans ce méme groupe des espéces ayant la couleur primi- tive (pale) des apothécies. Si les apothécies rouges avaient ap- paru avant l’évolution d’un thalle squamuleux, ce caractere du thalle serait polyphylétique, il ne constituerait pas de groupe naturel, et les espéces appartenant au Cenomyce ne seraient pas reliées par une vraie affinité. Toutefois le développement et la conformation du scyphus et des podétions, ainsi que la forme et la conformation du thalle, indiquent une affinité trés étroite en- tre les Cocciferae et les Clausae. A l'égard de ces caracteres, les Chasmariae sont plus éloignés de ces deux groupes, dont ils different, cependant, seulement d’une maniére tres vague, ce qui prouve aussi laffinité de ces trois groupes et quon a raison de les réunir dans la série du Cenomyce. Du reste, les apothécies pales ne different pas assez nettement des apothécies brunes pour qu’on puisse constituer deux séries sur la base de leur couleur. Bien que le Cenomyce ne soit ca- ractérisé que par son thalle squamuleux, toutes ses subdivisions se réunissent d’une maniére naturelle en un groupe, ce qui in- dique une origine monophylétique a ce caractére, puisqu’il Evolution phylogénétique des Cladonies. 89 est commun a toutes ces espéces intimement rattachées et nom- breuses. Cependant on ne peut nier qu'on serait tenté, en rai- sonnant par analogie, a conclure a priori que le thalle squa- muleux se forme du thalle crustacé d’une maniére polyphy- létique, comme il s’engendre dans le Toninia et d'autres sec- tions du JLecidea, mais on ne peut citer aucun fait en faveur de cette supposition concernant le Cenomyce, et dans la classi- fication naturelle, rien n'est plus incertain que les résultats ba- sés sur des conclusions ex analogia. Done, il faut admettre que le type primitif du sous-genre Cenomyce a eu un thalle squamuleux et des apothécies pales. Durant cette phase d’évolution il forma un embranchement, la série des Cocciferae. Comme je lai déja dit, il est évident que les aieux des Cocciferae ont eu des apothécies pales, car cette couleur est antérieure a la formation de la substance rouge dans les apothécies et la couleur pale s'est conservée dans cer- taines espéces d’Ochrophaeae méme pendant des époques po- stérieures a la phase représentée par la production des Coc- ciferae. La perforation des aisselles et des scyphus constitue un caractére important par lequel les Chasmariae se distinguent des Clausae. Ce caractére appartient aussi a plusieurs especes de Cladinae, d’Unciales et de Cocciferae. Dans un chapitre précédent, jai montré que la perforation des aisselles et des scyphus accuse certaines propriétés des podétions avec lesquel- les elle coincide, et qu’elle est due principalement a la rami- fication polytome des podétions. Quant a la ramification des podétions, elle est polytome ou, en partie, dichotome dans les espéces ayant des aisselles et des scyphus perforés. Dans les espéces dépourvues de per- forations, il n’y a pas de ramification polytome. La perfora- tion des aisselles et la ramification polytome sont ainsi des caractéres polyphylétiques, apparaissant dans des groupes peu rapprochés et méme seulement dans certaines espéces ou variétés des groupes qui comprennent aussi des espe- ces dépourvues de perforations et ayant une ramification dicho- tome ou méme monopodiale. 90 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. La couleur jaune du thalle et des podétions con- stitue également un caractére polyphylétique. La preuve, c'est qu'il appartient aux Cladinae des especes jaunes et blan- ches, et que les Stramineoflavidae (embranchement des Cocci- ferae), les Unciales, les Foliosae et les Ochroleucae produisent de la substance jaune, bien quils aient peu de rapport entre eux. Dans les Unciales, les Foliosae et les Ochroleucae, la cou- leur jaune du thalle et des podétions coincide avec des apo- thécies pales. Puisque les apothécies sont brunes dans les Cladinae 4 podétions jaunes, qu’elles sont rouges dans les Stra- mineo-flavidae, et que les podétions, ainsi que le thalle, sont deé- pourvus de substance jaune dans certaines espéces de Podo- stelides 4 apothécies pales, on n’est pas, cependant, en droit de conclure que l’un de ces phénomeénes resulte de l'autre ou quils soient provoqués par les mémes causes, bien qu'il y ait peut-étre quelque corrélation entre eux. Les podétions présentent des différences considérables a légard de leur structure interne, comme il a été indiqué dans les chapitres précédents. En général, ces différences se rappor- tent aux caractéres spécifiques qui distinguent des espeéces tres voisines, de telle sorte qu'on n'est pas autorisé a les consi- dérer comme des caractéres constituant des groupes. Cepen- dant il y a des groupes qui font exception de cette régle. Ainsi, la couche corticale manque toujours dans les Cladinae, mais elle manque aussi dans plusieurs espéces isolées appar- tenant aux autres groupes (voir p. 28). La couche corticale est épaisse et constituée par des hyphes longitudinales dans les Cla- thrinae; elle est plus mince, mais également formée d’hyphes longitudinales dans certaines espéces d’ Unciales et de Chasmariae (voir p. 29), et elle est trés épaisse, mais formée d’hyphes ver- ticales dans le Cl. miniata. La couche chondroide manque complétement dans les Clathrinae, mais elle fait également deé- faut dans certaines espéces de Cocciferae, d’Unciales et de Chasmariae (voir p. 88). Ces faits mettent en évidence que les différences relativement a la structure interne des po- détions, en général, ont apparu dune maniére polyphy- létique. Cela n’empéche pas que les caractéres en question Evolution phylogénétique des Cladonies. 91 soient monophylétiques dans les groupes ou ils sont constants. Il est également évident quiils ont apparu dans les Chasmariae et les Unciales aprés | évolution des. propriétées qai caractérisent ces groupes. Ainsi, ils sont développés apres la production de la substance jaune dans les Uneiales, puisque la présence de cette matiére constitue un des caracteres de ce groupe. De méme, les différences a l’égard de la structure in- terne doivent étre apparues aprés les propriétés caractérisant les Chasmariae. Ce groupe se distingue par des apothécies ag- erégées, une ramification souvent polytome et des aisselles per- forées. Cependant ces caractéres ne sont pas de méme im- portance et probablement pas d’une origine contemporaine. En étudiant le développement ontogénétique des podétions, on ob- serve que la différenciation de leurs couches a lieu dans une phase trés précoce, bien avant la ramification des podétions. A lendroit de l’évolution phylogénétique des Chasmariae cette cir- constance parait indiquer que les couches des podétions ont apparu avant leur ramification polytome. L’inconstance de la ramification polytome et de la perforation des aisselles appuie également l’hypothése de leur origine tardive, bien que ces pro- priétés constituent un caractére des Chasmariae. Comment alors expliquer la contradiction entre leur évolution tardive et leur nature de caractére de groupe? Peut-étre a-t-on tort de chercher des indices concernant leur évolution phylogénétique dans leur développement ontogénétique. En effet, ce n’est pas une loi sans exception que le développement ontogénétique répete l'évo- lution phylogénétique. Ainsi, il n’y a pas de doute que les apothécies aient existées avant l’évolution phylogénétique des podétions et du strome (thalle primaire) et néanmoins elles nais- sent aprés le développement ontogénétique de ces organes. Quant aux rapports entre Ja ramification des podétions et leur structure interne, il est, cependant, possible que leur développe- ment ontogénétique fournisse des indices exacts. Dans un cha- pitre précédent, j'ai montré que les premiéres phases de la ramification de l'appareil sporifere se présentent sous la forme d’une aggrégation des apothécies. Par conséquent, le mode de la ramification ultérieure des podétions est détermine par ce 92 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. début se traduisant par des apothécies groupées. II s'ensuit de la que, dans le cas oti la différenciation phylogénétique de la structure interne des podétions est postérieure a |l’aggrégation des apothécies, elle peut constituer seulement un caractére se- condaire comparativement 4 la ramification, dont les tendances sont établies déja par laggrégation des apothécies. Il en est de méme des rapports entre la structure interne et la perfora- tion des aisselles et des scyphus, qui est déterminée par l’abon- dance des branches. C’est ce qui pourrait expliquer que la ramification polytome et la perforation des aisselles constituent des caractéres de groupes dans les Chasmariae, bien que ces propriétés peut-étre ont apparu aprés la differenciation des cou- ches des podétions. Dans un chapitre précédent, nous avons vu que les per- forations latérales des Clathrinae sont dues a la structure in- terne des podétions. L’évolution phylogénétique des po- détions criblés coincide ainsi avec celle de leur struc- ture interne. Jai déja indiqué également que les causes qui détermi- nent la formation des scyphus ne sont pas les mémes dans cha- que espece. Cette circonstance toute seule permet déja de con- clure que lorigine des scyphus est polyphylétique. D'ailleurs la production de scyphus est extreémement variable dans chaque groupe, et parmi les espéces trés voisines souvent l'une est scy- phifére et l'autre dépourvue de scyphus. Tous ces faits indi- quent la nature polyphylétique des scyphus. Pour terminer, il y a lieu d’ajouter ici que l’existence d’un thalle primaire dans les Clathrinae n’est pas encore tout-a-fait certaine. Labillardiere et Miiller signalent un thalle crustace dans ce groupe, mais ni l’un ni l’autre indique clairement s’ils ont vu des podétions en voie de pousser de ce thalle. Une telle observation serait, cependant, nécessaire, pour constater que ce nest pas un thalle étranger qu’on a vu dans les échantillons des Clathrinae. Ce qui rend ces indications encore douteuses, c'est qu’on peut constater une certaine conformité entre le thalle primaire et les podétions a l’égard de leur structure in- terne, de sorte que la couche corticale bien développée dans les podétions indique, en général, une couche analogue dans le Evolution phylogénétique des Cladonies. 93 thalle primaire. Lorsque les podétions, par une méta- morphose, tendent a revétir des propriétés du thalle, la différenciation interne de ce thalle podétial tend a s'accorder avec la différenciation générale du thalle dans la méme espéce, mais jamais 4 la surpasser, ce qui d’ailleurs est bien naturel. Or, la couche corticale est trés deé- veloppée dans les podétions des Clathrinae, tandis qu'elle man- que dans le thalle crustacé indiqué par Miller, ce qui parait permettre de conclure que ce thalle n’appartient pas aux Cla- thrinae. La couche corticale fait également presque défaut dans le thalle crustacé des Cladonies, mais elle est souvent bien dé- veloppée dans les squamules du Cenomyce. S’il existe un thalle primaire dans les Clathrinae, il parait, par cette raison, étre squamuleux, et dans ce cas, ce groupe appartient au Cenomyce. Si leur thalle néanmoins est crustacé, les Clathrinae constituent un sous-genre. S’ils manquent totalement de thalle primaire, leur affinité avec les Cladonies est bien lointaine. Cependant l'aspect général des podétions, des apothécies et des concep- tacles, ainsi que la forme des spores et des pycnoconidies, indi- quent quiils doivent appartenir aux Cladonies et, par conse- quent, avoir un thalle primaire. Dans ce qui précéde, jai cherché a déterminer la marche progressive de l’évolution phylogénétique des Cladonies. Voici les conclusions qui résument la série des recherches sur l'évo- lution des caractéres des groupes dans ce genre: 1. L’hypothalle crustacé (»hypothallus effusus») coincide avec le thalle crustacé. 2. Le thalle crustacé est monophylétique, 3. Le thalle crustacé est antérieur a lorigine des po- détions. 7 4, Le thalle crustacé est antérieur au thalle squamuleux et foliaceé. 5. Le thalle squamuleux et monophylétique. 6. Le thalle foliacé est, en général, polyphyletique. 7. L’évolution du thalle squamuleux est antérieure a l’ap- parition des apothécies rouges et des apothécies brunes. 8. La couleur jaune du thalle et des podétions est poly- 94 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. phylétique, & tout prendre, mais elle est monophylétique dans les Unevales. 9. Les petites apothécies sont antérieures aux grandes. 10. Les apothécies a large base (»apotheécia suffulta») sont antérieures aux apothécies peltées. 11. Les apothécies pales sont antérieures aux rouges et aux brunes. 12. La couleur rouge des apothécies et monophyletique. 13. Les apothécies sont devenues groupées avant l’appa- rition de la ramification polytome des podétions dans les Chas- marae. 3 14. La couleur brune des apothécies est polyphylétique. 15. L’apparition des podétions est antérieure a |’évolution du thalle squamuleux. 16. La différenciation actuelle des couches des podétions est postérieure a la couleur jaune des podétions dans les Un- ciales et aux apothécies groupées dans les Chasmariae. 17. La perforation des aisselles et des scyphus coincide avec la ramification polytome. 18. La ramification polytome est polyphylétique. 19. La production des scyphus est polyphylétique. 20. La perforation latérale coincide avec la différencia- tion interne des couches dans les podétions des Clathrinae. 21. Les podétions moins développés sont toujours termi- nés par des apothécies; les podétions d'une évolution plus par- faite ont les apothécies en partie avortées. Suivant ces résultats, la marche progressive de l’évolution phylogénétique des Ciadonies se résume de la maniére suivante: D’abord le thalle et l’hypothalle sont crustacés; les apo- thécies sont petites, mais a large base (»suffulta»), sessiles et pales. Les podétions apparaissent ensuite, ce qui détermine la constitution du genre Cladonia. Puis le thalle devient squamuleux dans l’espéce qui con- stitue le type primitif du sous-genre Cenomyce. Le thalle de- meure crustacé dans les sous-genres Cladina et Pycnothelia (et Clathrina?). Evolution phylogénétique des Cladonies. 95 Les apothécies deviennent rouges dans le type de la série Cocciferae, mais elles demeurent encore pales au moins dans une partie de la série Ochrophaeae. Les podétions prennent une teinte jaune dans le type des Unciales. Les apothécies deviennent groupées et peltées dans le type des Chasmariae, mais demeurent encore simples et gardent leur base large dans les Clausae. Les Cocciferae se divisent en deux embranchements, en produisant une substance jaune dans le thalle et les podétions des Stramineoflavidae, tandis que, dans les Subglaucescentes, cette matiére fait défaut. Le thalle s’élargit dans les Megaphyllae, mais demeure plus petit dans les Microphyllae, constituant les deux embran- chements des Chasmariae. Les podétions poursuivent leur évolution dans les Uneia- les et les Chasmariae, en différenciant d’une maniere polyphyle- tique plusieurs couches, en se ramifiant selon le mode en- gagé par les apothécies et en formant une fissure dans les ais- selles des branches polytomes. Les apothécies prennent une teinte brune d’une maniére polyphylétique dans la plupart des Chasmariae. Les Clausae se divisent en plusieurs groupes. Les Ochroleucae produisent une matiere jaune, gardant leurs apothécies pales. Les Foliosae élargissent leur thalle, montrant des tendan- ces a former de la matiére jaune et a garder les apothécies pales. Les Thallostelides commencent a développer leurs podétions et 4 avorter des apothécies, ce qui entraine la formation des podétions stériles et la production des scyphus d’une maniere polyphyleétique. Dans les Podostelides, les podétions demeurent moins déve- loppés. Dans le Helopodium, ils gardent méme plus ou moins la nature de stipes terminés par des apothécies. Ce groupe montre encore des tendances a conserver la couleur pale des apothécies et des conceptacles se formant de podétions rudi- mentaires. Dans le Macropus, les podétions sont un peu plus 96 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. développés, déja partiellement stériles et produisant des pycno- conidies, mais pas encore de scyphus; ses apothécies sont grandes et brunes. Ces indications concernant la classification des Cladonies sont en partie déduites des faits morphologiques et basées sur l'évolution phylogénétique de ce groupe. Elles s’accordent en- tierement avec la classification exposée dans la partie descrip- tive et basée principalement sur laffinité des espéces. Laffi- nité des espéces n’étant que la conséquence de leur évolution commune, les deux méthodes de recherches concernant la classi- fication naturelle doivent conduire aux mémes résultats et l'une servir 42 compléter et a appuyer les résultats acquis par l’autre. Si les systémes établis suivant des principes différents ne s'ac- cordent pas, c’est que l'un ou l’autre ne représente pas la clas- sification naturelle, dont il ne peut exister qu’une seule, a savoir celle qui indique l’évolution que les plantes ont réelle- ment suivie, au cours d’un temps incalculable. Le tableau suivant résume la division du genre Cladonia conformément aux idées exposées dans ce qui précéde: Gen. Cladonia. Subg. Cladina. (Subg. Clathrina?] Subg. Pycnothelia. Ser. A. (a. Subglaucescentes. 1 Cocciferae. i Stramineoflavidae. a. Clathrinae (?) 18. Uneiales. Subg. a ‘ Ceno- Ser. B. |y. Chasmariae. myce. | Ochrophae- ae. a. Microphyllae. b. Megaphyllae. { a. Podostelides. }1.Helopodium. 2. Macropus. c. Foliosae. | |d. Ochroleucae. 0. Clausae. in Thallostelides. Ds Evolution phylogénétique des Cladonies. 1. Cl. rangiferina. Cl. sylvatica. 2.4, Cl. pyenoclada. Subg. Cladina. | Cl. alpestris. 1. Cl. miniata. 2. Cl. symphoriza. Cl. Floerkeana. hag areolata. Nee leptopoda. Subg. Cenomyce. *Cl. bacillaris. Ser. A. Cocciferae. 1.) 3. | Cl. macilenta. a. Subglauce- 8. Cl. flabelliformis. scentes. y. Cl. hypocritica. | 6. Cl. digitata. | Gl. didyma. | *Cl. oceanica. II. Cl. hypoxanthoides. Hl. Cl. cetrarioides. aed “a ie Cl. coccifera. *Cl, hypoxantha. 2. { Cl. corallifera. “lal (*Cl. subdigitata. 2. Cl. incrassata. Be 3. (2 angustata. | I. b. Stramineo- flavidae. . deformis. . flavescens. F ur ha ja metalepta. Ul... 2 eeu Cl. insignis, Cl. firma. yp! Gl cristatella. (Cl. leporina. Ser. B. Ochro- 1. Cl. aggregata. phaeae. ‘ Cl. retipora. a. Clathrinae. | sc Sullivani. ae 97 98 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. Cl. peltasta. 1. Cl. medusina. | «. Cl. amaurocreea. | 3 j Cl. uncialis. 1" "| #CL Caroliniana., 2. «J iniatan re Cl. substellata. Cl. capitellata. *Cl. xanthoclada. 3 | Cl. sublacunosa. | Cl. reticulata. 4, Cl. candelabrum. | | Ill. Cl. divaricata. . Cl. signata. Ill, Cl. peltasta. . Cl. albofuscescens. | Cl. mutabilis. 1 Cl. diplotypa. i polytypa. Vv Cl. consimilis. ‘| Cl. Gorgonina. ic Salzmanni. Cl. Carassensis. Cl. Beaumontii. Cl. furcata. VI.) Cl. rangiformis. Cl. subsubulata. VII. Cl. dactylina. VIII, Cl. schizopora. Cl. crispata. & bey Delessertii. a ba Dilleniana. Cl. Boivini. 2 ; «. Cl. erythrosperma. I. Il. Il. I. Cl. connexa. I] IV vy. Chasmariae. a. Microphyllae. "\ 8. Cl. squamosa. Evolution phylogénétique des Cladonies. f: an! f } IX. | Cl. subsquamosa. Cl. chondrotypa. Cl. Mexicana. Cl. pseudopityrea. Cl. rhodoleuca. Cl. delicata. 0. Cl. sphacelata. e. Cl. caespiticia. » { Cl. cenotea. | ea \ *Cl. glauca. (i. Cl. turgida. J}. {Cl ceratophylla. b. Megaphyllae. ts (Cl. pleurophylla. |3. Cl. rigida. Cl. solida. .4Cl. macrophylliza. ler, corymbosula. 2. Cl. Uleana. 3. Cl. intermediella. jCl. mitrula. ‘|*CL. stenophyllodes. 0. Clausae. - { Cl. cartilaginea. a. Podostelides. (Cl. nana. 1. Helopodium. Cl. squamosula. . elegantula. Cl. testaceopallens. Cl. Neozelandica. Cl. leptophylla. 10 Cl. enantia. ce subcariosa. Cl. cariosa. CO NID 2 I. Cl. alpicola. 1. Cl. decorticata. it. , { Cl. acuminata. |? Lect. foliata. 2. Macropus. ame, wre” Se REN SRO. ne 100 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. j CL. gracilis. ‘(CL cornuta. a. Cl. degenerans. ( Cl. eracilescens. 8.) Cl. macrophyllodes. I Cl. cerasphora. 2./y. Cl. centrophora. 0. Cl. gymnopoda. ( Cl. Isabellina. b. Thallostelides. ‘ } Cl. verticillata. is \ Cl. calycantha. | | Cl. verticillaris. [, ( Cl. pyxidata. ‘| Cl. fimbriata. | (Cl. pityrea. I 19 ) CL. leucocephala. "1 Cl. furfuracea. fat dactylota. | [3. Cl. pityrophylla. Cl. foliacea. | Cl. strepsilis. 1. Cl. botrytes. 2. Cl. Brasiliensis. Cl. carneola. mn fa bacilliformis. . cyanipes. ec. Foliosae. | d. Ochroleucae. ja | | V. Variabilité des espéces. La variabilité des Cladonies est digne d’une étude spé- ciale a cause du nombre de variations et de leur inconstance dans ce genre. En réalité, la production des modifications inconstantes et des formes plus ou moins accidentelles parait méme illimitée chez beaucoup d’espéces de Cladonies, tandis que les variétés Variabilité des espéces. 101 montrant une certaine constance y sont relativement peu nom- breuses. Les formes inconstantes appartenant a la méme espeéce peuvent souvent différer les unes des autres dans un degré bien considérable, montrant des propriétés qui intéressent tan- tot les caractéres des subdivisions du genre, tantot les carac- teres des espéces et des variétés. Voici des exemples ott la variabilité porte sur des carac- teres de groupes, en constituant des variations exception- nelles: Le thalle et les podétions manquent de matiére jaune dans certains échantillons du Cl. coccifera, qui néanmoins appartient aux Stramineo-flavidae. Les apothécies manquent de matiére rouge dans le Ci. Flerkeana 4. xanthocarpa, \e Cl. macilenta @. ochrocarpia, le Cl. digitata 6. albinea, le Cl. coccifera y. ochrocarpia et le e. cerina, le Cl. deformis B. ochrocarpia, le Cl. bellidiflora «. ochropallida, le Cl. cristatella «. ochrocarpia, tous appartenant aux Cocciferae. Le Cl. medusina 8. dealbata, le Cl. amawrocraea f. fureati- formis et certains exemplaires du Cl. uncialis manquent de ma- tiére jaune qui caractérise les Unciales. Certains exemplaires du Cl. botrytes et du “Cl. cyanipes manquent également de matiére jaune, bien que ces especes appartiennent aux Ochroleucae, caractérisés par la teinte jaune des podétions. Dans le Cl. foliacea «. alcicornis, le thalle est en dessous tantot jaune, tantot blanc, et dans le Cl. strepsilis, il est en des- sous plus souvent blane que jaune. Si l’on étudie avec le mi- croscope ces formes blanches, on trouve qu’elles contiennent le plus souvent de la matiére jaune incrustée sur les hyphes, mais dans un degré si faible qu’elle n’est pas susceptible a teindre le thalle. La couleur jaune du thalle constitue néanmoins un des caractéres des Foliosae, auxquels ces especes appartiennent. Dans les Cladinae, certaines formes a podétions blancs ap- partiennent a la méme catégorie que ces variétés, bien que ce sous-genre contienne non-seulement des espéces a podétions jau- nes, mais encore une espéce a podétions blancs. Il en est ainsi 102 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. du Cl. pycnoclada 8. exalbescens, du Cl. sylvatica f. laxiwscula et du f. erinacea, qui sont dépourvus de matiére jaune, bien qu’ils appartiennent aux espéces ayant ordinairement des podétions de cette couleur. Il a été déja indiqué (p. 72) que les variations a apothe- cies pales doivent étre considérées comme des formes anoma- les ou les cellules produisant ‘de la substance rouge fonction- nent d'une maniére anormale. [1 en est de méme des formes {i podétions dépourvus de matiére jaune. C’est également aux effets d'une anomalie physiologique qu’elles paraissent devoir leur naissance. Il est permis de le conclure par l’analogie de ces deux phénoménes. Cependant il parait difficile de déter- miner nettement les causes qui provoquent ces anomalies. Puis- que cette déperdition de caractéres spécifiques tres constants constitue un retour au type primitif du genre, on peut la dé- signer aussi comme de l’atavisme. En quelque mesure, on y trouve peut-étre aussi une explication de ce phénomene. Dans tous les cas, les tendances a l’atavisme doivent faciliter lin- fluence des causes effectives. Puisque la teinte jaune est plus intense dans les exem- plaires croissant dans les lieux découverts que dans les stations ombragées, et que les formes blanches viennent surtout dans les localités un peu ombragées ou humides, il parait étre per- mis de conclure de cela que l’intensité de la radiation solaire et la sécheresse sont défavorables a la production des formes blanches. Cependant les modifications locales différent de ces formes blanches par le mode de former des transitions au type. Elles forment des touffes présentant des nuances nombreuses suivant l’intensité de l’action des agents extérieurs sur les di- verses parties des podétions, tandis que les exemplaires des formes blanches sont, en général, tout entiers frappés d'une ano- malie égale. 3ien que ces formes montrent aussi une certaine analogie avec les albinos d’autres groupes, on peut, cependant, constater chez elles une moins grande susceptibilité relativement a Vin- fluence du climat et des conditions externes que chez les albi- nos de beaucoup de phanérogames. D’ailleurs la nature des Variabilité des espéces. 103 albinos est, en général, si peu connue qu’on explique peu de chose en insérant les formes en question parmi ceux-ci. Tout en considérant ces variations comme des formes anomales et une sorte dalbinos, on peut done les classer aussi parmi les formes régressives, qui présentent un retour ou type ancestral. Quoique les formes en question soient frappées d'une ano- malie, elles peuvent devenir héréditaires dans un certain degre, comme il est permis de conclure de leur maniere de se reé- pandre sur les localités ou elles apparaissent (voir: p. 72). Leur hérédité parait, cependant, étre différente dans les diver- ses formes et aussi dans la méme forme suivant les localites ou elle croit. Les cas ou la variabilité porte sur les caracteres des espéces sont trés nombreux chez les Cladonies. On peut méme dire que les espéces de ce genre ont bien peu de carac- teres spécifiques qui soient absolument constants. Dans les Cla- donies, le plus souvent c’est plutdt l'ensemble des caracteres que les propriétés spéciales qui caractérise les espeéces. Chacun des caractéres spéciaux peut varier, mais ensemble, réunis d'une facon caractéristique, ils constituent la note spécifique qui di- stingue l’espece de ses congénéres. Lorsqu'un organe présente un développement anormal, de maniére qu’un ou plusieurs carac- teres typiques de l’espéce font défaut, les autres organes ou propriétés peuvent encore demeurer suffisamment typiques pour qu’on puisse reconnaitre l’espece. Or, les cas sont aussi bien nombreux ou la variabilite in- téresse tant de caractéres qu’il ne reste plus de note spécifique qui puisse indiquer l’espece a laquelle la forme appartient. Souvent il ne tient qu’a l’inconstance de ces sortes de formes qu’elles ne sont pas tout-a-fait indéterminables. Grace a la pro- priété des Cladonies de former des touffes ou des groupes d in- dividus, habituellement |’exemplaire anormal, s'il atteint un age plus avancé, développe a son tour des individus (des podétions etc.) se rapprochant plus ou moins de l'état typique de l’espece, indiquant de cette maniére a quelle espece il appartient. Les variations des Cladonies montrent ainsi trés souvent une transi- 104 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. tion directe aux autres formes'*), ce qui, 4 une mesure con- sidérable, facilite la solution de beaucoup de problémes qui se présentent a l’étude de ce groupe. Les variations qui intéressent des caractéres d’espéces ne représentent que rarement une évolution progressive de l’espéce. Comme exemples de ce cas on peut, cependant, citer les formes suivantes: le Cl. furcata f. paradoxa, le “Cl. bacilla- ris 0. subscyphifera et les podétions scyphiféres que j'ai trouvés dans mes échantillons du Cl. peltastica (f. subscyphifera, a Ca- raca au Brésil), de méme que le Cl. peliasta 8. scyphifera, le Cl. capitellata f. amaurocraeoides, le *Cl. glauca f. virgata, le Cl. turgida f. scyphifera et le Cl. Floerkeana 6. trachypodes. Dans ces espeéces, les podétions scyphiféres sont extrémement rares et les scyphus qu’ils produisent quelquefois sont abortifs. Ces cas montrent comment les déviations progressives peuvent se pro- duire accidentellement, sans l’influence d'un changement de con- ditions locales. Nous reviendrons plus loin a ce sujet. Plus souvent, ce sont les formes régressives qui éli- minent les caractéres spécifiques. Les formes de cette catégo- rie sont nombreuses et plusieurs méme communes dans le genre Cladonia. Dans les formes suivantes, ce sont les podétions qui, af- fectés d'une métamorphose régressive, subissent une réduction compléte ou bien si considérable que les caractéres de ces or- ganes sont plus ou moins éliminés: Cl. papillaria 1. papillosa, Cl. bellidiflora y. diminuta, “Cl. (£.2) apoda, 0. ramulosa, (Cl. miniata a. sanguinea *),| Cl. cristatella 0. paludicola, Cl. Flerkeana «. Brebissoniz, Cl. crispata f. epiphylla, ¢. symphycarpea, Cl. sqwamosa f. phyllopoda, Cl. macilenta y. ostreata, Cl. mitrula 2. abbreviata, Cl. didyma y. pygmaea, Cl. subcariosa 8. descendens. Cl. incrassata {. epiphylla, Cl. cariosa B. prwnformis, 1) Voir: Tutkim. Clad. Phylog. p. 40. 2) Voir, pour ce qui concerne les podétions de cette variété, p. 49. Variabilité des espéces. 105 Cl. alpicola 4. Ehrhardtiana, Cl. fimbriata «. pycnotheliza, Cl. cerasphora 3. hypophylla, Cl. foliacea a. alcicornis f. epi- Cl. verticillata y. cervicornis, phylla, 0. abbreviata, vy. convoluta f. sessilis, e. subcervicornis, Cl. strepsilis f. subsessilis. En recherchant les causes auxquelles il faut attribuer cette réduction des podétions, on est frappé de la circonstance que la plupart de ces formes croissent, en général, dans d’au- tres stations que les autres variétés de mémes espéces. Les localités ott elles viennent sont, en général, plus séches ou plus exposées a la radiation solaire et aux vents que les sta- tions des formes typiques. Quelquefois c’est aussi leur support qui est différent. Il en est ainsi des formes suivantes: du Cl. miniata e. sanguinea, qui végéte sur des rochers découverts, tandis que les stations normales de cette espéce sont les écorces des arbres et la terre; du Cl. macilenta ;. ostreata, trouvé sur l’écorce du pin, tandis que les autres variétés croissent sur la terre végétale, les ro- chers moussus et les souches pourries; du Cl. bellidiflora 0. ra- mulosa, observé sur du bois, tandis que les stations typiques du Cl. bellidiflora sont la terre végétale et les rochers moussus; du Cl. mitrula 2. abbreviata, trouvé sur du bois, tandis que le support normal de cette espéce est la terre nue ou vegétale. Ouant au Cl. fimbriata «. pycnotheliza, on ne peut pas ex- pliquer la diminution de ses podétions par l’effet d'un change- ment de station. Il est vrai qu'on le trouve souvent dans les localités un peu plus ombragées ou plus humides que celles du Cl. fimbriata 61. coniocraea, duquel il est développé, comme on peut conclure de leurs transitions, mais ces deux formes se rencontrent souvent aussi ensemble dans le méme exemplaire. Il parait plutot que le «. pycnotheliza doit étre considéré comme présentant une anomalie maladive se traduisant par un atavisme des podétions. Les podétions allongés et maladivement cour- bés qui produisent des apothécies latérales et quon voit sou- vent entremélés aux podétions typiques du «. pycnotheliza don- nent de l’appui a cette opinion. Quelquefois on voit méme des 106 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. champignons bien développés sur les podétions de cette forme, mais le plus souvent on n’y peut remarquer aucun parasite. Ainsi, excepté le Cl. fimbriata «. pycnotheliza, toutes les variations & podétions raccourcis que je viens de signaler parais- sent appartenir aux formes provoquées par les stations. Ce sont surtout le faible degré d’humidité, la radiation solaire et les vents auxquels ces plantes sont exposées dans les stations découvertes et arides qui pourraient déterminer ces transmutations. Dans certains cas, des conditions plus ou moins analogues se présentent aussi dans les stations humides, comme dans les tourbiéres, ou les plantes sont également exposées a la radia- tion solaire. Dans ces localités, les formes suivantes sont sig- nalées: Cl. Floerkeana ¢. symphycarpea, Cl. incrassata f. epi- phylla, Cl. cristatella 6. paludicola (selon l’échantillon original). Plus souvent la station des formes a podétions raccourcis est séche, tantdt de la terre aride, tantOt des rochers, ce qui naturellement augmente l’effet de l’exposition. Pour ces loca- lités on peut citer les formes suivantes: Cl. papillaria 1. papil- losa (sur la terre sablonneuse), “CV. (f.2) apoda (terre sablon- neuse), Cl. miniata a. sanguinea (rochers), Cl. Floerkeana «. Brebissonii (terre sablonneuse), Cl. didyma y. pygmaea (terre vé- gétale et sablonneuse, écorce pourrie), Cl. bellidiflora y. dini- nuta (rochers moussus), Cl. squamosa f. phyllopoda (rochers mous- sus, terre dans les montagnes), Cl. suwhcariosa B. descendens (terre), Cl. cariosa 8. prwniformis (terre), Cl. alpicola e. foliosa 4. Ehrhardtiana, Cl. verticillata y. cervicornis (rochers moussus et terre), 0. abbreviata (terre), Cl. cerasphora 3. hypophylla (ro- chers), Cl. foliacea «. alcicornis f. epiphylla (terre), y. convoluta f. sessilis (terre), Cl. strepsilis f. subsessilis (les exemplaires & po- détions raccourcis). Bien que les localités ot. les formes a podétions raccour- cis viennent soient assez différentes, il est permis néanmoins d’admettre qu’elles produisent des effets analogues sur ces plan- tes. La radiation solaire, aussi bien que la sécheresse de la localité, diminue sans doute la taille des podétions. Les sta- tions qui sont exceptionnelles pour l’espéce et ot celle-ci vegete avec moins de vigueur agissent de la méme maniere. Crest Variabilité des espéces. 107 sous linfluence de telles conditions que les espéces terricoles et saxicoles doivent se trouver en croissant sur du bois et sur des écorces d’arbres. Si ces formes a podétions raccourcis ne sont done que des modifications locales, comment expliquer qu'on trouve sou- vent aussi des podétions d’une conformation normale dans la méme localité et encore dans Ja méme touffe? Plusieurs circon- stances peuvent concourir a cet effet. D’abord, les conditions défavorables n’agissent pas de la méme facon sur les individus vigoureux et faibles qui se trouvent sur la méme localite. Puis, les conditions climatologiques ne sont pas semblables chaque année et a chaque saison, d’ou il résulte que les individus de différents ages se développent sur la méme localité sous lin- fluence de conditions climatologiques plus ou moins dissem- blables. Chez certaines de ces formes, on observe aussi un con- traste singulier a l’égard de leffet des causes locales sur les différents organes de la plante. Tandis que la taille des pode- tions diminue sous l’influence des conditions défavorables pour leur développement, le thalle primaire peut presenter une évolution progressive trés considérable dans les mémes individus. Ainsi, dans le Cl. squamosa f. phyllopoda, le Cl. verticillata y. cervicornis, le «. subcervicornis et souvent aussi dans les formes du Cl. foliacea 4 podétions avortés, le thalle présente un développement plus considerable que dans les autres formes des mémes espéces. Aussi ne doit-on pas, dans ces derniers cas, attribuer le développement du thalle im- médiatement aux causes locales, mais plutdt justement a la re- duction et a l’'avortement des podétions. Il parait quil en est de ces formes comme des plantes supérieures chez lesquelles la suppression du systéme reproductif entraine une évolution du systeme végétatif. Souvent aussi, exposé a la radiation solaire et aux vents, le thalle primaire se multiplie plus abondamment que dans les stations normales de-l’espéce. Il peut ainsi former des touffes trés serrées et plus ou moins étendues. C’est ce qui arrive surtout lorsque une humidité plus abondante coincide 108 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. avee ces conditions locales, et, dans d'autres cas, la station hu- mide produit méme seule un effet analogue. Les podétions sont alors plus ou moins affaiblis, ou bien leur formation est méme tout-a-fait supprimée. Tel est le cas dans un grand nombre d’especes, mais surtout dans les espéces et les formes suivantes: Cl. papillaria 1. papillosa, — Cl. nana, Cl. miniata a. sanguinea, Cl. subcariosa, Cl. symphoriza, Cl. cariosa, “Cl. areolata, Cl. verticillata y. cervicornis, Cl. coccifera, Cl. pyxidata, Cl. crispata t. parvula, Cl. fimbriata, Cl. squamosa f. subepiphylla (cet.), Cl. foliacea a. aleicornis, Cl. caespiticia, vy. convoluta, Cl. delicata, Cl. strepsilis. . Cl. turgida, Quelquefois encore d'autres propriétés progressives coincident avec le raccourcissement des podétions, Ainsi, les podétions du Cl. bellidiflora 6. ramulosa montrent aussi une ramification augmentée, et le thalle du Cl. miniata y. sorediella, ainsi que du Cl. cristatella 0. paludicola, produit des sorédies, qu’on ne trouve pas dans les autres variétés des mémes espéces. On peut signaler encore un grand nombre d’espéces qui éprouvent des modifications régressives moins considé- rables par l’effet d'une station découverte et d’un faible degré d’humidité. On peut méme dire que, dans toutes les espéces de Cladonia, les podétions, en quelque mesure, se raccourcis- sent et souvent aussi s'amincissent sous l’action de ces agents. Les formes suivantes appartiennent a cette catégorie: Cl. rangiferina f. tenwior, Cl. crispata f. parvula, Cl. sylvatica f. pumila, Cl. squamosa f. pityrea, Cl. miniata 0. parvipes, f. clavariella, Cl. amaurocrea f. craspedia, Cl. subsquamosa «. minutula, f. depressa, Cl. glauca f. tortwosa, f. tendwisecta, Cl. pleurophylla y. palata, Cl. stellata f£. depressa, Cl. alpicola 2. minor, Variabilité des espéces. 109 Cl. gracilis ¢. gracillima, Cl. fimbriatu «. simplex 2. mi- Cl. verticillaris f. calycanthoides, nor, Cl. botrytes f. filiformis. Beaucoup d’espéces qui a l'état normal sont scyphiféres produisent des variétés et des modifications & podétions su- bulés et dépourvus de scyphus. En voici des exemples: Cl. flabelliformis y. scabriuscula, Cl. turgida, specimina ascypha, 0. intertexta, Cl. gracilis y. chordalis, speci- Cl. digitata y. ceruchoides, mina ascypha, Cl. deformis f. subulata, | 7. elongata, speci- Cl. -bellidiflora f. subuliformis, mina ascypha, y. diminuta, Cl. degenerans 3. dilacerata, 0. ranulosa, Cl. verticillata 6. abbreviata, Cl. metalepta, podétions cylin- Cl. fimbriata y?. subulata, driques, 0‘. coniocraea f. ceratodes, Cl. amaurocraea f. oxyceras, 0°. ochrochlora, specimina Cl. crispata 6. dilacerata, ascypha, e. elegans, e. pycnotheliza, 6. gracilescens, C3. Balfouria, (Cl. Dilleniana B. endiviella?,) Cl. pityrea 1. Zwackhii 3. su- Cl. squamosa 8. muricella, buliformis, f. mucronata, 4. phyllophora, f. phyllopoda, 7. subacuta, f. clavariella, 8. sguamulifera, Cl. subsquamosa y. pulverulenta, Cl. furfuracea, specimina ascy- Cl. rhodoleuca 8. tenwicaulis, pha, Cl. cenotea B. exaltata, Cl. foliacea, specimina ascypha. Dans toutes ces espéces, les scyphus sont des formations normales et fréquentes. Leur développement facultatif appar- tient méme aux caractéres spécifiques de ces especes. Les formes dépourvues de scyphus sont extremement rares dans certaines espéces. Il en est ainsi des formes suivantes: Cl. flabelliformis y. scabriuscula et 0. interteata, Cl. digitata y. ceruchoides, Cl. deformis f. subulata et Cl. verticillata 0. abbre- viata. 110 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. Les formes dépourvues de scyphus sont trés fréquentes ou presque aussi communes que les formes scyphiféres dans les especes suivantes: Cl. amauwrocraea, Cl. crispata, Cl. gracilis, Cl. cornuta, Cl. fimbriata, Cl. pityrea. Dans certaines espéces, les podétions dépourvus de scy- phus appartiennent aussi bien que les podétions scyphiféres i létat normal de l’espéce, constituant des modifications régu- liéres reunies aux types par des individus intermédiaires qu’on peut observer presque dans chaque exemplaire. On voit méme de nombreux individus dont certaines branches sont scyphife- res, d’autres subulées. Tel est le cas dans le Cl. bellidiflora, le Cl. metalepta, le Cl. amaurocraea, le Cl. rhodoleuca, le Cl. gracilis y. chordalis et le 7. elongata, le Cl. cornuta, le Cl. de- generans, le Cl. fimbriata 6. apolepta et le Cl. pityrea. Dans certains cas, les variations a podétions subulés sont assez constantes pour qu’on puisse les considérer comme de vraies formes systématiques. Il en est ainsi du Cl. flabelliformis y. scabriuscula, du Cl. crispata 6. dilacerata et du @. gracilescens, du Cl. Dilleniana 8. endiviella, du Cl. squamosa 8. muricella, du Cl. subsquamosa 7. pulverulenta et du Cl. cenotea 8. exaltata. Dans d'autres espéces, les exemplaires dépourvus de scy- phus constituent de bonnes sous-especes montrant rarement une transition aux types scyphiféres, dont ils different méme par plusieurs caractéres. I] en est ainsi du Cl. cenotea “Cl. glauca, du Cl. carneola “Cl. bacilliformis et du *“*Cl. cyanipes, peut-étre aussi du Cl. Delessertii, qui se relie trés étroitement au Cl. crispata, et du Cl. cerasphora, qui se rattache intimement au Cl. gracilescens. La différence considérable que ces formes a podétions su- bulés présentent a l’égard de leur constance parait indiquer qu’elles sont des productions de trés différentes causes. Ainsi que je l’ai énoncé dans un chapitre précédent, les for- mes dépourvues de scyphus accusent une différenciation infeé- rieure a celle des formes scyphiferes. En les envisageant au point de vue de leur différenciation on doit donc les considérer soit comme des formes régressives ou bien comme des va- riations ancestrales et primitives restées en arriere a Variabilité des espéces. 111 l’égard de leur évolution pendant que les autres variétés des mémes espéces ont atteint une différenciation supérieure. Le Cl. furcata, le Cl. peltastica, le Cl. Flerkeana, le *Cl. bacillaris, le Cl. peltasta, le Cl. capitellata, le “Cl. glawca et le Cl. turgida, qui trés constamment sont dépourvus de scyphus, forment quelquefois des scyphus plus ou moins abortifs ou trés rarement méme assez développés. Ainsi, cet organe a été ob- servé dans les formes suivantes: Cl. furcata f. paradoxa, Cl. peltastica {. subscyphifera, Cl. Flerkana 6. trachypodes, *Cl. bacil- laris 0. subscyphifera, Cl. peltasta 8. scyphifera, Cl. capitellata f. amaurocreoides, *Cl. glauca f. virgata, Cl. turgida f. seyphi- fera. Le manque de scyphus est si constant dans ces especes qu’on peut facilement s’assurer que les formes dépourvues de scyphus sont leursformes ancestrales d’oti les podeé- tions scyphiféres sont développés. Lorsque les formes scyphiféres et subulées sont si peu constantes que leurs transitions directes sont plus ou moins communes, cette circonstance permet de conclure que les po- détions des espéces qui montrent ce phénoméne ont atteint une phase d’évolution ou la formation facultative des scyphus ap- partient aux vrais caractéres spécifiques. Alors les formes scyphiféres représentent l'état normal montrant la hauteur de l’évolution de l’espéce, tandis que les variations dépourvues de scyphus sont des formes régressives qui, affaiblissant leur développement sous l’influence de plusieurs causes, revétent des caractéres ancestrals. Si les formes dépourvues de scyphus étaient des variétés ancestrales n’ayant point encore développeé de scyphus, elles ne pourraient produire de nombreuses touffes contenant aussi des individus scyphiféres, car la faculté de pro- duire de vrais scyphus est le résultat d’une évolution succes- sive de longue durée. Tout au plus elles pourraient rarement et accidentellement développer des scyphus plus ou moins abor- tifs, comme on en rencontre dans le Cl. furcata (f. paradoxa), le Cl. peltasta (8. scyphifera), le Cl. turgida (f. seyphifera), le “Cl. bacillaris (0. subscyphifera) etc. Parmi les plantes présentant une analogie avec les forme- dépourvues de scyphus, le Cl. cenotea “Cl. glauca, le Cl. cars 112 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. neola “Cl. bacilliformis et le “Cl. cyanipes sont dignes d'une étude spéciale. Dans le Cl. cenotea “Cl. glauca, on voit quelquefois des individus seyphiféres (f. virgata Coem.) parmi les podétions dé- pourvus de scyphus’). De ces deux formes ayant la méme origine, comme on peut conclure de leur maniére d’apparaitre dans la méme _ touffe, c'est évidemment la forme normale dé- pourvue de scyphus qui a produit la forme scyphifére. La facon dont les individus scyphiféres apparaissent parmi les po- détions typiques permet de conclure qu’ils ne constituent qu'une modification accidentelle de la forme normale, bien quils se rapprochent du Cl. cenotea par leurs scyphus étroits et abortifs. Ce phénoméne, qu'une sous-espéce d’une conformation infé- rieure produit une modification analogue a une espéce d’une différenciation supérieure, a son explication naturelle dans la circonstance que les espéces voisines, en se développant dans la méme direction, revétent des caractéres analogues, sans que leurs proprietés communes soient un héritage directement trans- mis des ancétres communs. Chez le “Cl. glauca, sa fagon de varier parait ainsi en effet indiquer que cette sous-espéce a hérité de ses ancétres son man- que de scyphus et qu'elle ne constitue pas une déviation ré- gressive du Cl. cenotea. La distribution tout-a-fait différente de ces deux plantes est également en harmonie avec cette hypothese. Si le *C7. glauca est une sous-espece ancestrale, il est naturel qu'il puisse avoir une autre habitation que le Cl. cenotea, comme, en géné- ral, les espéces voisines peuvent avoir une extension différente. Si, au contraire, le *Cl. glauca représente une déviation régres- sive du Cl. cenotea, il est inexplicable qu’il n’existe point dans Europe boréale, ott le Cl. cenotea est commun, tandis que ces deux espéces ont presque la méme extension vers le sud. Le Cl. carneola “Cl. bacilliformis est une sous-espéce assez constante, malgré sa fréquence considérable dans certains en- 1) Le Cl. cenotea 7. Dufourii, caractérisé par des scyphus bien dé- veloppés, parait également Ctre engendré plutdt par le *Cl. glauca que par le Cl. cenotea. Variabilité des espéces. 113 droits. Cependant jai observe plusieurs fois des transitions entre le *Cl. bacilliformis et le Cl. carneola. Dans un échan- tillon que j'ai récolté sur une vieille souche dans la commune de Luhanka (n. 193), de nombreux podétions croissant sur les parties plus humides de la souche sont scyphiferes, a scyphus étroits, irréguliers et ramifiés, mais quelques-uns méme assez réguliers et de la conformation normale du Cl. carneola. C'est une modification intermédiaire passant au vrai Cl. carneola. Sur les parties plus seches, dans une continuité immédiate avec cette modification intermédiaire, on la voit passer dans le *Cl. bacilliformis typique, qui y est représenté par de nombreux po- détions. Dans cet échantillon, il est évident que ces deux ty- pes, le Cl. carneola et le “Cl. bacilliformis, sont d’une origine commune, mais on est tout-a-fait en embarras, s'il faut résoudre lequel d’entre eux est la forme primitive qui a engendré l'autre. Je posséde, cependant, d’autres échantillons (n. 83) qui montrent que le *Cl. bacilliformis peut développer des podétions scyphiféres. Ces échantillons, qui croissent sur une vieille sou- che, appartiennent au *Cl. bacilliformis typique, mais parmi les podétions dépourvus de scyphus on voit plusieurs podétions gréles garnis d’un scyphus étroit et irrégulier. Dans un autre échantillon, récolté a Tammela par Kull- hem (n, 3 in mus. Fenn.), on observe parmi de nombreux po- détions du Cl. carneola dune conformation normale quelques- uns qui passent au *Cl. bacilliformis typique représenté par quel- ques rares podétions entremélés au Cl. carneola. Ici, c'est évi- demment le Cl. carneola qui a engendré le *Cl. bacilliformis. Le *Cl. bacilliformis, qui a cause de sa constance peut étre considéré comme une sous-espéce ou une trés bonne va- riété, présente ainsi ce phénoméne singulier qu'il engendre des individus passant au vrai Cl. carneola, bien que le Cl. carneola produise des individus appartenant au vrai *Cl. bacilliformis. Ce sont les différents degrés d’humidité et d’autres agents capables d'affaiblir ou de renforcer la croissance des podétions qui parais- sent constituer les causes secondaires de ce phénomeéne. Les causes primaires se rapportent, sans doute, a l'histoire de l’évo- lution phylogénétique de ces plantes, 8 114 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. On pourrait conclure de cette transition mutuelle que le “Ql. bacilliformis ne serait qu’une modification locale du C7. carneola, mais cette hypothese ne s’accorde pas avec d'autres faits. Les modifications locales, variant suivant le changement des conditions locales, sont, en général, d’une extréme variabilite. Dans le genre Cladonia, elles sont bien nombreuses et toujours caractérisées par une trés grande inconstance, tandis que les deux plantes en question montrent le plus souvent une grande constance. Le *Cl. bacilliformis est méme assez commun dans certaines contrées de Finlande ow le Cl. carneola manque com- plétement, ce qui ne pourrait pas avoir lieu si l'un était une modification locale de l’autre. Le *Cl. bacilliformis parait plutét représenter la forme primitive qui a développé le Cl. carneola; mais il a déja atteint une évolution impliquant la faculté de produire, d’une maniére polygénétique, des modifications scyphiféres analogues -au Cl. carneola; de méme, le Cl. carneola posséde encore la faculté d’engendrer des modifications régressives qui revétent les caractéres du *Cl. bacilliformis. Avec cette hypothése s'ac- corde également le fait que les scyphus produits quelquefois par le *Cl. bacilliformis sont, en général, plus ou moins abortifs, tandis que les scyphus du Cl. carneola sont parfaitement déve- loppés. On pourrait aussi supposer que le “Cl. bacilliformis soit une sous-espéce ou variété régressive du Cl. carneola. Puisque le type primitif d’ou le Cl. carneola est développé a éte dé- pourvu de scyphus, comme histoire de l’évolution des Clado- nies le montre, il s’ensuit quil a revétu 4 cet égard des ca- ractéres spécifiques du “Cl. bacilliformis. Ainsi le “Cl. bacill- formis ne serait, dans ce cas, qu'une nouvelle édition du type qui a produit le Cl. carneola. Les faits que je viens de signa- ler s’accordent aussi avec cette hypothése. Cependant il res- terait, dans ce cas, A expliquer pourquoi une forme re- tournant A un état d’évolution que l’espéce a déja une fois quitté, a pu devenir aussi constante que le “Cl. bucillr- formas. Variabilité des espéces. 115 Le *Cl. cyanipes montre beaucoup d’analogie avec le *C/. bacilliformis. Dans un échantillon récolté par Kullhem a Nikol- skij Ostrov (n. 23 in mus. Fenn.), on voit des podétions nom- breux et élevés pourvus de scyphus irréguliers et ramifiés pas- sant au vrai “Cl. cyanipes et a un assez typique Cl. carneola, qui tous deux sont représentés par un petit nombre de podetions. Evidemment c’est du *Cl. cyanipes que ces podétions scyphiféres sont développés. J'ai eu loccasion d’étudier encore d'autres échantillons tout-a-fait analogues. Comme dans le *Cl. bacilliformis, on voit quelquefois aussi dans le “Cl. cyanipes parmi les individus d’une conformation normale quelques podétions pourvus de scyphus étroits. Une transition directe du *Cl. cyanipes au “Cl. bacilliformis n'a jamais été observée. Aussi ces deux sous-espéces croissent- elles, en général, dans des stations assez dissemblables, le SC. cyanipes préférant des localités plus humides ou plus moussues que celles du *Cl. bacilliformis. En raison de cette circonstance, on pourrait croire, au premier abord, que le “Cl. cyanipes est une modification locale et luxuriante du “Cl. bacilliformis, mais d’autres faits ne sont pas en harmonie avec cette hypothese. Les transitions du “Cl. cyanipes indiquent que c’est du Cl. carneola qu’il est développé. Dans ce cas, les podétions scyphiféres parmi les exemplaires du “Cl. cyanipes seraient pro- duits par une déviation régressive. Le “Cl. cyanipes et le Cl. carneola paraissent donc se comporter comme le C7. fimbriata y. cornutoradiata et le a. simplex, dont les caracteres, cependant, sont moins constants. Quant aux formes dépourvues de scyphus et montrant une certaine constance, jen ai signalé plusieurs dans les pages précédentes (voir p. 110), mais quelques-unes d’entre elles ne sont pas suffisamment connues pour que les recherches sur leur origine puissent donner des résultats positifs. Pour cette raison, je me borne a étudier certaines formes trouvees en Finlande. Le Cl. crispata 6. dilacerata différe de la forme a. infundi- bulifera par le manque de scyphus. Dans le a@. infundibulrfera, les branches des podétions se terminent le plus souvent par des conceptacles conidiféres, ce qui met fin a leur allongement, 116 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. déterminant a la fois par leur élargissement transversal, leur nombre et leur rapprochement une croissance transversale du sommet du podétion, c’est-a-dire la formation du scyphus (voir: p. 61). Dans le 6. dilacerata, les branches sont terminées par des apothécies bien développées ou avortées, ou bien elles sont complétement stériles. En harmonie avec cette propriété, elles montrent une tendance a s/allonger, surtout lorsqu’elles sont stériles ou terminées par des apothécies avortées. Puisque les verticilles des scyphus, dans cette espéce, sont formés par un raccourcissement des branches dichotomes ou polytomes, |’allon- gement des branches, chez le 6. dilacerata, rend aussi la rami- fication dichotome ou polytome. Les causes qui déterminent la production des pycnoconidies favorisent ainsi le développe- ment du a. infundibulifera, et les conditions qui entrainent la stérilité des podétions ou la naissance des apothécies influent sur la formation du 0. dilacerata. Conformément a cette loi, les proli- fications terminales du e. infundibulifera, étant stériles ou munies d’apothécies, sont, dans les exemplaires agés, en général, rami- fiées suivant le mode du 0. dilacerata, et d'un autre coté, dans les touffes du 0. dilacerata, on trouve souvent aussi des podétions munis de scyphus pycnoconidiféres. Pour cette raisson on pourrait se demander si ces deux formes ne représenteraient que deux différents états de fertilité. Cela parait, cependant, peu probable. Elles mon- trent une constance remarquable, particuliérement en produisant des touffes ayant les podétions d’une conformation égale, ce qui leur indique des tendances héréditaires si bien développées, qu’on peut considérer ces deux plantes comme des formes systématiques. Les moindres diversités ont une certaine tendance a devenir hérédi- taires, ainsi que A. de Candolle le fait remarquer d’une maniere juste, et méme la fertilité et la stérilité plus ou moins développées jouent un rdle comme caractéres spécifiques chez beaucoup de lichens. Cependant il n’est pas permis de conclure de cette circonstance que, dans chaque espéce de Cladonies, les touffes stériles et fertiles constituent de différentes formes systématiques. Par exemple dans les Cladine, il est peu motivé d’établir des formes suivant la fertilité des podétions, comme certains auteurs lont fait. Variabilité des espéces. 117 Les conditions locales paraissent avoir peu d’influence sur la production du a. infundibulifera et du 0. dilacerata, comme on peut conclure de l’affaiblissement que toutes ces deux formes subissent, sans perdre leur type, dans les localités arides. Bien que ces formes soient héréditaires, elles sont poly- génes') et méme polyphylétiques, pouvant mutuellement s’engendrer l’une de l'autre, comme la production des podétions scyphiféres dans les touffes du 06. dilacerata, et vice versa, le prouve. Le 4. gracilescens est une variété analogue au 0. dilacerata. Etant le plus souvent stérile, il montre une croissance terminale moins limitée que celui-ci. Ses podétions sont, en partie, deé- pourvus de seyphus, mais produisent souvent aussi des scyphus abortifs dans les mémes touffes. Cependant il ne montre jamais une transition directe ni au «@. infundibulifera, ni au 0. dilacerata. Il est complétement isolé de ces deux formes et se rapproche du Cl. Delessertii et du Cl. furcata par la conformation de ses podétions. Ce n’est que médiatement, par le y. cetrarveformis et le ¢. virgata, quil est rattaché au a@. infundibulifera. Le @. gracilescens montre une transition au 7. cetrarieformis, produisant quelquefois dans ses touffes des podétions scyphiferes de la conformation du y. cetrariwformis. De méme, le 4. cetrariefor- mis passe au ¢. virgata, qui de son coté se relie étroitement au a. infundibulifera, et qui, dans ses touffes, produit des podeé- tions appartenant a cette forme. Ces variations établissent ainsi une série trés instructive a l’endroit de |l’évolution phylo- génétique des variations. On voit ici une accumulation succes- sive de formes intimement rattachées et inconstantes 1) Une espéce ou variation qui émane de plusieurs espéces ou varia- tions différentes est polyphylétique; si elle se produit plusieurs fois d’une autre espéce ou variation elle est polygéene. Une variation est done monogéne si elle ne s’engendre plus d’une autre variation, mais se produit seulement, par hérédité, de la méme variation. Le Cl. crispata J. dilacerata, se produisant de cette méme forme, par hérédité, ainsi que du e@. infundibulifera, est polygéne, mais il est a la fois polyphylétique parce qu'il dérive aussi d’autres variations que du a, infundibulifera et parce que, probablement, ce n’est pas du a@. infundibulifera qu’il s’est formé primitivement. 118 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. finissant par la production d'une variation plus con- forme aux espéces voisines qu’au premier membre de la série, auquel elle n’est plus reliée par une transition directe. Le Cl. squamosa 8. muricella différe du e@. denticollis par le manque de scyphus coincidant avec une stérilité compléte ou une réduction par rapport au nombre des apothécies et des conceptacles. (est ainsi une forme analogue au Ci. crispata é. dilacerata. Cependant il se montre plus influencé par les conditions locales que celui-ci. On le rencontre surtout dans des localités exposées a la radiation solaire et souvent aussi dans des endroits secs, tandis que le e. denticollis préfére les stations plus ombragées ou plus humides. Aussi voit-on trés souvent des podétions scyphiféres du e. denticollis dans les touf- fes du 3. muricella et vice versa, ce qui indique une production polygénétique pour le 3. muricella. Cependant ses tendances héréditaires sont assez développées, comme on peut conclure de ce que ces deux formes viennent souvent aussi dans les mémes localités et que le 3. muricella produit dans les stations humides et ombragées la modification pascalis, caractérisée par ses squames plus développées et des podétions dépourvus de scyphus. Le Cl. cenoiea 8. exaliata se distingue du e. cressota par ses podétions trés allongés et ses scyphus abortifs. Puisqu’il croit dans des tourbiéres, cest une station humide qui produit ici un effet analogue a la formation du Cl. sguamosa 8. murt- cella sous Yinfluence d'une localité séche et découverte. Cepen- dant il est probable que I intensité de la radiation solaire dans les tourbiéres découvertes n'est pas sans influence sur la conformation du 3. exaltata, son action se montrant aussi par la teinte brune des podétions dans cette variation. L*hu- midité de la station entraine un allongement considérable des podétions et des prolifications, tandis que lintensité des radia- tions affaiblit le développement des conceptacles. La combi- naison de ces deux agents détermine ainsi une diminution du nombre et un allongement des membres des verticilles, ce qui empéche I’élargissement des scyphus. Quoique cette forme soit trouvée abondamment et montrant une constance remar- quable dans beaucoup d'endroits, on a lieu de douter que Variabilité des espéces. 119 l'hérédité soit bien développée chez elle. L'invariabilité de ses stations porte méme a supposer le contraire, ¢est-a-dire qu'elle est une modification locale. Sa maniére de varier suivant les change ments des conditions locales donne un appui 4 cette hypothese. Aux environs de Hersala 4 Hollola dans une tourbiére n étant pas bien délimitée des stations séches qui lentourent, le Z. exaltata se rapproche du «@. crossota par une suite ininterrompue de transitions, 4 mesure que la tourbiére passe 4 une station plus séche. Dans les pages précédentes (voir: p. 110), jai signalé des modifications accidentelles dépourvues de scyphus. Les modi- fications ascyphées qu'on trouve du Cl. gracilis 7. chordalis et du 7. dongata appartiennent a cette catégorie. Tantdt elles forment des touffes entiéres, tant6t elles viennent dans les mémes touffes que les podétions scyphiféres. Au cours de cet ouvrage, nous avons déja cherché 4 déterminer les causes auxquelles la formation des podétions scyphiféres et subulés est due (voir: p. 55). On y a vu que la stérilité des podétions, ainsi que certaines conditions locales tendant 4 affaiblir le développement des podétions, entravent aussi la formation des scyphus. Le y. chordalis et le 4. elongata different du e. dilatata par le manque facultatif de scyphus et par l'allongement consideé- rable des podétions. Aussi peut-on remarquer une certaine corrélation entre cet allongement et la stérilité des podétions. I est possible que laugmentation héréditaire de | allongement. commencant dans le tout jeune indice du podétion, tende a introduire une stérilité, en entravant la formation des apothécies, mais il est plus facile de prouver que la stérilité des podetions. méme lorsqu’elle est accidentelle, contribue a produire un allon- gement des podétions dans ces variétés du Cl. gracilis, ainsi que dans beaucoup d’autres espéces. Efiectivement, on voit souvent des touffes ou les podétions stériles, en général, dépassent, d'une maniére considérable, en longueur les podétions deévelop- pant des apothécies ou des conceptacles. — Ainsi que la sterilite des podétions et certaines conditions locales, la vieillesse des podétions parait aussi empécher la formation des scyphus. La preuve est que les prolifications terminales de vieux podetions 120 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 1. scyphiféres le plus souvent sont subulées ou terminées par des scyphus trés abortifs. Le y. chordalis et le 4. elongata sont des variétes héréditai- res et trés constantes. Parfois le y, chordalis montre une tran- sition au ea. dilatata, comme dans les exemplaires nombreux croissant sur la terre tourbeuse recouvrant un rocher a Koski’) (n. 50). Certains podétions revétent les caractéeres du a. dilatata, tandis que d'autres appartiennent au y. chordalis ou bien consti- tuent un état intermédiaire entre ces deux variétés. Evidemment cest du y. chordalis que ces exemplaires dérivent, comme on peut conclure de l’abondance et de l’état normal des podétions appartenant a cette variété. Dans ce cas, il est probable que eest l’humidité du support qui a déterminé le développement considérable des scyphus dans les podétions qui passent au «@. dilatata. Les exemplaires de cette nature permettent de con- clure que le «. dilatata est une variation polygéne (et pro- bablement aussi polyphylétique) qui encore se produit du y. chordalis. D'un autre cdté, on n’a jamais observe que le «. dilatata engendrait des échantillons du y. chordalis. Parfois les podétions du @. dilatata poussent quelques branches subulées, mais ce nest pas le y. chordalis qui se forme ainsi, ce nest qu'une modification polygéne, la f. subprolifera. | Dans le Cl. fimbriata 6. apolepta, les modifications a pode- tions ascyphés ne sont guére héréditaires, mais tres inconstan- tes. Leur production est due tantdot aux effets d'une stérilite totale, tantot A une fertilité précoce des podétions, ainsi qu’a linfluence des conditions locales, comme nous l’avons deja vu. Aussi trouve-t-on trés souvent des exemplaires a podétions subu- lés produisant, dans les mémes touffes, des podétions scyphi- féres, et vice versa. Dans le Cl. fimbriata y. cornutoradiata, la formation des podétions ascyphés (y?. subulata) a peu ou point de rapport avec les conditions locales. Ce ne sont que ]’avortement plus ou moins complet des apothécies et la stérilité des podétions qui paraissent déterminer dans cette variation le développement 1) Voir: Tutk. Clad. Phylog. p. 56. Variabilité des espéces. 121 plus ou moins parfait des scyphus ou leur manque plus ou moins complet. Néanmois cette propriété de produire des podé- tions ascyphés est devenue héréditaire dans un degré remarquable chez la forme ;*. swbulata. Beaucoup d’especes produisent des variations caractérisées par une augmentation de la ramification des podétions. Tantot c’est le nombre des membres dans la ramification termi- nale qui s’accroit, tantdt il apparait des branches adventives et des prolifications latérales ou centrales dans les scyphus. Constituant des variétés ou des modifications progressives, quel- quefois peut-étre méme maladives, ces variations sont en partie dues aux conditions locales, surtout a la station découverte, en partie elles dérivent des principes internes échappant a | obser- vation. Plusieurs de ces variations sont des modifications in- constantes et peu héréditaires, tandis que d'autres constituent de vraies formes systématiques. Les variations suivantes appartiennent a cette catégorie: Cl. rangiferina f. crispatula, Cl. gracilis y. chordalis m. pe- Cl. sylvatica f. pumila, rithetum, Cl. Flerkeana «. Brebissonii, 7. elongata lus. cen- “Cl. bacillaris f. divisa, tralis, y. fruticulescens, Cl. verticillata m. perithetum, “Cl. macilenta f. corymbiformis, f. apoticta, 0. subdivisa, Cl. verticillaris 2. flagellata, Cl. flabelliformis 8. polydactyla, Cl. pyxidata m. mesothetum, Cl. didyma 8. polydactyloides, m. perithetum, Cl. coccifera B. asotea, f. externipara, f. ceniralis, Cl. fimbriata 8. prolifera, Cl. corallifera 8. gracilescens, yi. radiata, Cl. subdigitata f. polydactyloides, f. furcellata, Cl. deformis {. extensa (voir: p.128), f. nemoxyna, Cl. cristatella 8. ramosa, f. subprolifera, Cl. wneialis f. obtusata, C?.. subradiata, Cl. substellata f. subwneialis, f. cornigera, Cl. Gorgonina 8. turgidior, ~ Cl. pityrophylla 8. anomocarpa, “Cl. glauca f. fruticulosa, “Cl. cyanipes f. Despreauscit, Cl. alpicola a. foliosa 2, Mougeotii, f. ramosissima. 122 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o iz Parfois les régions alpines et septentrionales offrent des conditions favorables au développement des formes analogues. Le Cl. crispata €. virgata et le Cl. turgida f. stricta appartien- nent a cette catégorie de formes. Le Cl. cornuta f. obtrusa, le Cl. pyxidata f. epistelis et les podétions allongés du Cl. fimbriata «. pycnotheliza (voir: p. 105) produisent des apothécies latérales, ainsi que des branches raccourcies insérées sur les bords des podétions et terminées par des apothécies. Ces apothécies sont cependant, en général, plus ou moins imparfaites. Aussi doit-on considérer cette sorte de ramification plutot comme une anomalie maladive qu'un état progressif, Le développement imparfait des apothécies, ainsi que le manque de conformité entre les podetions de la méme touffe, accusent en effet une monstruosité due a une affection maladive se traduisant par des prolifications latérales des pode- tions (,,monstra epistelidia* Wallr., Naturg. Saulch.-Flecht. p. 115). Les formes polycéphales montrent une certaine analogie avec les monstruosités épistélides, mais, dans les premiéres, c'est une ramification s’opérant au sommet du podétion fertile qui détermine la déviation de l'état normal. Souvent cette rami- fication n’intéresse que les apothécies; dans d'autres cas, les branches fertiles s’allongent, en formant des stipes plus ou moins longs qui attachent les apothécies au tronce du podetion. Ainsi que dans les »monstra epistelidia>, le développement imparfait des apothécies et l’inconstance de leur ramification indique un état plus ou moins maladif pour les anomalies poly- céphales. Cependant les symptomes de leur maladie sont moins distincts que dans les formes épistélides, et quelquefois il est difficile de décider si la plante polycéphale est affectee d'une anomalie malaladive ou présente une déviation progressive. Ces anomalies se rencontrent accidentellement dans un grand nombre d’espéces (voir: p. 51) et d’une maniére plus constante dans certaines variations rares. Comme exemples de ces formes on peut citer le Cl. coccifera f. polycephala, le Cl. cartilaginea E. polycephala, le Cl. pyxidata f. myriocarpa, le Cl. miniata e. secun- dana et le ¢. hypomelena. Dans les variations du Cl. miniata, Variabilité des espéces. 123 il survient encore d'autres caractéres qui coincident plus ou moins régulicrement avec cette anomalie. Certaines variations sont caractérisées par une ramifica- tion moins abondante que celle des formes normales. Ainsi, a la ramification terminale des podétions, le nombre des mem- bres du _ verticille diminue souvent sous l’action des stations ombragées ou humides, mais parfois d’autres causes, difficiles a déterminer, paraissent produire le méme effet. Le plus sou- vent ces variations sont peu constantes, mais quelquefois elles paraissent étre héréditaires et constituer des formes systémati- ques. Voici des exemples de ces variations: Cl. rangiferina m. dichotoma, Cl. substellata ft. divergens, Cl. sylvatica m. dichotoma, Cl. Gorgonina f. subrangiferina, Cl. alpestris ft. sphagnoides, Cl. Delessertii f. subchordalis. Cl. wneialis f. dicrea, Les localités humides et ombragées produisent dans beau- coup d’espéces des modifications caractérisées par des podeé- tions garnis de squamules. Dans un chapitre précédent (p. 34), nous avons étudié le développement de ces variations. On a vu que, dans certains cas, les squamules se forment de sorédies germant sur les podétions, dans d’autres cas, elles se développent par l’allongement des bords des aréoles cortiquées. Dans tous les deux cas, l’humidité doit contribuer a leur déve- loppement, comme il est facile de concevoir. Dans beaucoup d’espéces, la production des squamules constitue un caractére important et plus ou moins constant. Il en est ainsi des espéces suivantes: Cl. didyma, Cl. Uleana, Cl. corallifera, Cl. stenophyllodes, “Cl. subdigntata, Cl. cartilaginea, Cl. bellidiflora, Cl. nana, Cl. squamosa, Cl. squamosula, Cl. subsquamosa, Cl. elegantula, Cl. chondrotypa, Cl. Neozelandica, Cl. rhodoleuca, “Cl. foliata, Cl. sphacelata, Cl. gracilescens, Cl. ceratophylla, Cl. gynnopoda, Cl. corymbosula, Cl. furfuracea. 124 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. Le développement des squamules étant devenu héréditaire, ce nest plus par des agents extérieurs qu'il peut étre provoque. Dans certaines variétés, comme dans le Cl. Flarkeana 0. car- cata, le Cl. furcata y. scabriuscula, le *¢. conspersa, le “y. syrtica et le Cl. fimbriata 7. Borbonica, la méme propriété est moins constante, mais assez indépendante des conditions extérieures et héréditaire dans un degré remarquable. Dans la grande majorité d’espéces, la production des squamules est trés incon- stante et montre peu de tendance a devenir héréditaire. Sou- vent les squamules ne se développent que sur les parties in- férieures du podétion qui, 4 cause de leur situation, obtiennent plus abondamment de l’humidité. Entre cette déviation acciden- telle et les modifications montrant, dans un degré plus on moins faible, des tendances héréditaires on voit tous les degrés inter- médiaires, souvent trés difficiles 4 déterminer nettement. Les formes suivantes appartiennent a ces catégories: (Cl. miniata f. erythromelena?,| Cl. squamosa e. denticollis f. Cl. macilenta B. squamigera, squamosissima, Cl. flabelliformis 0. intertexta, y. multibrachiata Cl. coccifera {. phyllocoma, f. turfacea, f. alpina, “6. phyllocoma, f. frondescens, Cl. glauca f. insidiosa, | f. foliosa, Cl. cariosa f. squamulosa, f. cornucopioides, Cl. gracilis f. anthocephala, Cl. cristatella y. vestita, “8. dilacerata, [. lepidifera, “dO. aspera, Cl. peltastica f. squamipes, — . elongata f. laon- Cl. mutabilis 8. preepropera, tera, Cl. Carassensis y. digressa, f. Hugueninia, Cl. furcata B. pinnata 1. foliolosa, f. phyllophora, 2. truncata, Cl. cornuta f. phyllotoca, “s. rigidula, Cl. degenerans f. phyllophora, Cl. rangiformis 8. folrosa, Cl. cerasphora 2. pterophora, “s. euganed, Cl. verticillata f. phyllocephala, Cl. crispata “y. divulsa, Cl. calycantha {. foliolosa, “es. elegans, Cl. verticillaris 4. foliata, “1. subracemosa, Cl. pyxidata ce. neglecta ft. lophyra, Variabilité des espéces. 125 Cl. pyxidata 8. chloropheat.lepi- Cl. pityrea 1. Zwackhii 4. phyllo- dophora, phora, Cl. fimbriata y?. subulata f. cap- 6. hololepis, reolata, 8. squamulifera, y’. nemoxyna f. Cl. foliacea «. alcicornis f. phyl- phyllocephala, lophora, O'. coniocrea f. 8. convoluta f. phyl- phyllostrota, locephala, Ci. pityrea I. Zwackhi 2. cras- Cl. strepsilis 2. coralloidea, stuscula, Cl. carneola {. phyllocephala. Certaines espéces ayant les podétions régulicrement squa- muleux sont quelquefois frappées d’une déviation régressive; elles produisent des modifications peu constantes ou méme des varié- tés héréditaires dont les podétions sont dépourvus de squa- mules. Parfois les squamules se remplacent par des sorédies, comme dans le Cl. squamosa «. polychonia, le Cl. subsquamosa &. granulosa et le Cl. furcata y. scabriuscula f. farinacea. En général les localités découvertes ou séches paraissent contribuer a la disparition des squamules. Le Cl. squamosa y. multi- brachiata, caractérisé par une couche corticale développée et le manque de squamules, vient dans les localités humides ou marécageuses, mais produit des squamules dans les stations périodiquement inondées (f. turfacea) et, si je ne me trompe pas, aussi dans les stations ombragées (f. phyllocoma). Le Cl. bellidiflora, caractérisé par ses podétions squamuleux, engendre, sous l’influence des conditions anormales pour l’espéce, des for- mes dépourvues de squamules (8. Hookeri et 0. ramulosa). Acci- dentellement on rencontre chez certaines autres espéces a podé- tions squamuleux, dans les mémes touffes, des podétions squa- muleux et dépourvus de squamules. Beaucoup d’espéces ne produisent jamais de sorédies. ll en est ainsi des Clathrine, des Unciales (excepté le Cl. pel- tasta) et des especes suivantes: Cl. papillaria, Cl. bellidiflora, Cl. metalepta, Cl. leporina, Cl. connexa, Cl. signata, 126 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. Cl. albofuscescens, Cl. gracilescens, Cl. peltastica, Cl. cerasphora, Ol. Gorgonina, Cl. Lsabellina, Cl. Salzmanni, Cl. verticillata, Cl. Carassensis, Cl. calycantha, Cl. crispata, Cl. verticillaris, Cl. Delessertia, Cl. foliacea, Cl. turgida, Cl. strepsilis. Cl. degenerans, Dans d'autres espéces, la production des sorédies constitue un caractére spécifique. Tel est le cas dans les especes sui- vantes: “Cl. bacillaris, “Cl. macilenta, Cl. flabelliformis, Cl. hypo- critica, Cl. digitata, Cl. deformis, Cl. flavescens, Cl. cenotea, *Cl. glauca, Cl. cornuta, Cl. fimbriata, Cl. carneola, “Cl. bacillfor- mis, “Cl. cyanipes. Parfois, sous l’influence des stations humi- des ou ombragées, la production des sorédies est affaiblie ou supprimée méme entiérement. C’est ainsi que le Cl. digitata 8. glabrata se forme et peut-étre aussi le C7. macilenta «. corti- cata, le Cl. didyma 0. rugifera, le Cl. delicata 2. rugulosa, le Cl. acuminata 2. prisca, le Cl. fimbriata y*. subacuminata (et le y. nemoxyna). Ceux-ci sont donc peut-étre des modifications régressives produites par des formes sorédiferes. . 3 Certaines espéces qui, dans l'état normal, sont dépourvues de sorédies engendrent quelquefois des variations sorediféres représentant un état progressif de ces espéces. Une modification sorédifére du Ol. alpestris (f. inturgescens) se forme sous l’in- fluence d’une particularité de sa station. Ce phénoméne sex- plique par la circonstance que, dans les Cladine, les glomerules composés de gonidies et d’hyphes et se trouvant dans le feutre qui recouvre les podétions peuvent facilement s’en détacher et germer a Vinstar des sorédies. Se formant plus abondamment sous linfluence de I’humidité (et peut-étre sous l’action d'un air azoté), ils se développent en vraies sorédies dans la modi- fication intwrgescens, qui, cepandant, parait frappée d’une affection maladive. Le Cl. miniata *y. sorediella et le Cl. cristatella 0. paludicola (et le Cl. enantia 2. dilatata?), subissant l’action de la radiation solaire et d'un support plus ou moins humide, forment des sorédies Variabilité des espéces. 127 dans le thalle primaire, mais cette proprieté ne parait pas étre provoquée par le milieu extérieur. Dans les variations suivantes, ce sont les podétions qui produisent des sorédies: Cl. pycnoclada y. granulosa, Cl. gracilis “se. Campbelliana, Cl. Flerkeana “8. intermedia, Cl. pyxidata 8. chlorophea, Cl. coccifera 0. pleurota, “6. pachyphyllina, Cl. peltastica y. granulifera, Cl. pityrea 1. Zwackhii 5. clado- Cl. furcata y. scabriuscula, morpha, Cl. rangiformis y. sorediophora, 7. subacuta, Cl. solida f. leprifera, Cl. dactylota f. sorediata. Plusieurs de ces variations montrent un faible degré de constance, quelques-unes ne sont peut-étre méme pas héréditai- res. D’autres, comme le Cl. furcata y. scabriuscula, sont de vraies variétés héréditaires. Le Cl. pyzidata 8. chlorophea pré- sente trés souvent des transitions au a@. neglecta de nature a prouver que le «@. neglecta, qui est dépourvu de sorédies, encore produit des exemplaires sorédiferes appartenant au . chlorophea. Toutefois le 8. chlorophea est une forme distinctement héré- ditaire. Ces deux faits permettent de conclure que le £. chloro- phea est a la fois héréditaire et polygéne, c’est-a-dire qu'il dérive, en partie, des ancétres appartenant a la méme forme, mais se produit aussi d’une autre forme?). Le Cl. coccifera 0. plewrota se comporte a cet égard exactement comme le Ci. pyxidata 8. chlorophea. Les stations ott les formes sorédiféres viennent different souvent peu de celles des formes dépourvues de sorédies. Cepen- dant on peut remarquer que les stations découvertes et seches souvent sont préférées par les formes dont les podétions sont pulvérulents, méme lorsque les types viennent dans les localités ombragées et humides. Le Cl. pyxidata «. neglecta se rencontre dans un état typique dans les stations humides, mais, en méme temps, découvertes. Le Cl. Flerkeana “8. intermedia vient dans des localités plus séches que celles du «. chloroides, qui man- que de sorédies et passe souvent au “f. intermedia. Le Cl. coccifera 8. pleurota et le «a. stemmatina se rencontrent dans des localités presque semblables. 1) Voir: Tutk. Clad. Phylog. p. 48. 128 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. Le Cl. vangiformis y. sorediophora, le Cl. solida f. leprifera, le Cl. gracilis “se. Campbelliana et le Cl. dactylota {. sorediata sont trés inconstants, produisant des podétions dépourvus de sorédies dans les mémes touffes avec les podétions pulvérulents. Cette circonstance permet de conclure qu'ils apparaissent d’une maniére polygénétique. Peut-étre ne sont-ils que des déviations progressives passagéres, mais, en méme temps, ils paraissent étre héréditaires dans un certain degré dans les localités ot ils se pro- duisent plus abondamment. Puisque le Cl. dactylota f. sorediata croit avec la forme dépourvue de sorédies et le Cl. solida f. leprifera se forme dans une station plus ombragée que celle du f. glabrata, il est évident que leur production n’est pas due a l’'intensité de la radiation solaire. Les sorédies du Cl. rangi- formis y. sorediophora, du Cl. solida f. leprifera et du Cl. dac- tylota f. sorediata ayant un aspect maladif, on ne doit pas con- sidérer comme tout-a-fait impossible que leur formation soit déterminée par une affection maladive. Nous avons vu que, dans certaines espéces, les localités humides entravent la formation des sorédies, en favorisant le développement de la couche corticale. D’autres espéces man- quant de sorédies, mais ayant les podétions recouverts d'une couche corticale éparse, produisent une couche corticale con- tinue sous l’action des stations découvertes et séches. C’est ainsi que le Cl. cariosa y. corticata, le Cl. alpicola a. foliosa 3. minor et le £. Karelica se forment. Cet effet de la station s’explique par la circonstance que la croissance intercalaire des podétions est entravée par la sécheresse, d’ou il résulte que les intervalles des aréoles cortiquées ne sont pas en mesure de s’élargir et que celles-ci demeurent contigués, souvent meme finissant par se souder ensemble. Souvent l’humidité de la station entraine un épaississe- ment et, dans d’autres cas, un allongement des podétions, en déterminant une augmentation de leur accroissement. C’est ainsi que les modifications suivantes se forment: Cl. rangiferina f. gigantea, f. incrassata, Cl. sylvatica f. grandis, Cl. alpestris f. inturgescens, Cl. defornis f. extensa (voir: p. 121), Cl. amau- rocrea f. turgescens [et Cl. wneialis f. turgescens?|. A cette Variabilité des espéces. 129 liste il faut ajouter les exemplaires analogues que beaucoup d'autres espéces produisent, mais qu’on n’a pas trouvé néces- saire de désigner sous un nom particulier. L’épaississement des podétions combiné a l’action méca- nique des mousses environnantes détermine souvent que les podétions se serrent étroitement dans les touffes croissant sur les lieux humides. On peut citer les espéces suivantes comme exemples de Cladonies formant des modifications de cette ma- niére: Cl. amawrocraea (f. constipata), Cl. uncialis (f. integerrima, cet.), Cl. Delessertii, Cl. turgida, Cl. gracilis et Cl. gracilescens. Certaines espéces produisent dans les localités humides des modifications caractérisées par des podétions presque transparents. L’humidité de la station augmente la gélifica- tion des membranes de la couche chondroide, étendant en méme temps cette couche aux dépens de la couche médullaire exté- rieure (myélohyphique). Ce phénomeéne s’observe dans les for- mes suivantes: le Cl. sylvatica “8. portentosa et le f. erinacea, le Cl. pyxidata f. costata, certaines exemplaires du Cl. fimbriata y°. ne- moxyna et du “Cl. cyanipes. Le climat tropical produit un effet analogue dans plusieurs espéces et formes. C’est l'abon- dance de la rosée et des pluies pendant certaines saisons qui parait produire le méme effet que les stations humides des zo- nes tempérées. Les variations suivantes appartiennent a cette catégorie: le Cl. fimbriata ¢. chondroidea, le Cl. furcata y. sca- briuscula {. subsquamosa (Mill. Arg.), le “6. virgulata et la plu- part des exemplaires du Cl. pycnoclada, du Cl. didyma, du Cl. peltasta, du Cl. signata, du Cl. chondrotypa, du Cl. rhodoleuca, du Cl. sphacelata, du Cl. cartilaginea et du Cl. testaceopallens. Exposés a la radiation solaire dans les lieux découverts les podétions de beaucoup d’espéces prennent une teinte brune. Suivant l’abondance de la matiére colorante, leur cou- leur devient plus ou moins foncée ou pale. Dans beaucoup d’especes, ces modifications sont inconstantes et sans impor- tance pour la classification. Aussi trouve-t-on souvent, dans les lieux découverts, des exemplaires dont les podétions sont bruns au sommet, mais verdatres vers la base. Parfois la cou- leur brune apparait combinée aux autres propriétés de nature 9 130 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. au constituer des formes héréditaires dans un certain degré. Tel est le cas dans le Cl. furcata 0. palamaea, le “s. rigidula, le “tC. conspersa, le “yn. syrtica, et le “oe. virgulata. Dans certaines especes, la teinte brune des podétions est devenue réguliére et héréditaire. Tel est le cas dans le Cl. ag- gregata, qui ne perd cette couleur que dans les localités ex- cessivement ombragées, ou l’on trouve la modification straminea, caractérisée par une déviation régressive se traduisant par la suppression de la matiére colorante, C’est ainsi d’un albinisme que cette modification est affectée. Dans le Cl. crispata et le Cl. gracilis, surtout dans les variétés y. chordalis et y. elongata, la couleur brune est assez réguliére, mais disparait facilement dans l’ombre et lhumidité, — 7 Ce ne sont pas seulement les podétions qui peuvent étre frappés d’albinisme. Nous avons déja vu que plusieurs especes de Cocciferae présentent des variations manquant de matiere rouge dans les apothécies (p. 72 et 101). Les espéces carac- térisées par des apothécies brunes produisent également des modifications a apothécies pales. Parfois la matiére colo- rante fait entitrement défaut, mais souvent aussi elle n’est que moins abondante, de sorte qu'on voit tous les degrés intermé- diaires reliant a l'état normal les modifications frappées d’albi- nisme. Le plus souvent cette réduction de la substance colo- rante des apothécies est due a la station ombragée de la plante, comme il est facile d’observer (voir: p. 72). Mais quelque- fois la cause occasionnelle est moins évidente et parait étre la méme que pour les albinos des Cocciferae, c’est-a-dire une ano- malie interne (voir: p. 72 et 73). Tel est peut-étre le cas dans le Cl. peltastica 8. pallida et le Cl. cornuta f. ochrocarpa. Les conditions locales déterminent la formation des apothécies pales notamment dans les espéces suivantes: Cl. sylvatica, Cl. furcata, Cl. crispata, Cl. squamosa, Cl. cenotea, Cl. alpicola, Cl. gracilis, Cl. degenerans, Cl. pyxidata, Cl. fimbriata 6. apolepta, Cl. pityrea. Ces variations sont si peu constantes, qu'on ne peut pas les considérer comme des formes héréditaires. Cependant, dans le Cl. fimbriata 6. apolepta 6°. ochrochlora, qui se relie trés étroitement au 64. coniocraea, dont les apothécies sont bru- Variabilité des espéces. 131 nes, la couleur pale des apothécies est devenue héréditaire dans un faible degré. On peut facilement se convainere que le 0. apolepta a des tendances héréditaires a palir ses apothécies lorsqu’il vient dans des lieux moins découverts. Ses apothécies prennent une couleur plus ou moins pale dans des localités peu ombragées, ott les autres variations du Cl. fimbriata, ainsi que les Cladonies en général, ne changent pas la couleur de ces organes. Tel est le cas par exemple dans les exemplaires récol- tés sur des rochers moussus et peu ombragés a Hiyht6 a Hol- lola (en Finlande). Dans quel degré le 6. apolepta a développé les tendances a palir ses apothécies, on peut l’observer en le comparant au e. pycnotheliza, qui conserve les apothécies fon- cées encore dans des lieux trés ombragés. Sous l’action de la radiation solaire plus intense le 06. apolepta produit la forme 61. coniocraea, dont les apothécies reprennent la couleur nor- male du Cl. fimbriata. Le 6*. ochrochlora doit done étre consi- déré comme une déviation régressive arrivée a quelque degré de constance. Dans la plupart des espéces, la formation des substances éliminées, que celles-ci soient colorantes ou non, est trés con- stante, mais, dans certaines espéces, elle est plus ou moins va- riable. Dans le Cl. strepsilis, Vhypochlorite de chaux rend le thalle et les podétions d’un beau vert-bleu. La face inférieure du thalle montre souvent une couleur jaune peu intense dans cette espéce (voir: p. 101). C’est peut-étre la substance donnant la réaction vert-bleu qui, amassée en couche épaisse, prend cette teinte jaune. Lorsqu’elle existe en petite quantité, elle n’est pas susceptible a changer la couleur blanche du thalle, mais parait encore donner Ja réaction caractéristique, ce qui explique la variabilité relativement a la couleur de la face inférieure du thalle dans cette espéce. Dans le Cl. foliacea a. alcicornis, le thalle est en dessous tantot blanc, tantot jaune, ce qui s’explique de la méme ma- niere que la variabilité de la couleur chez le Cl. strepsilis (voir: p. 101). Méme blanc, le thalle du «@. alcicornis donne une ré- 132 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. action jaune sous l’action de l’hypochlorite de chaux succeé- dant a la potasse. Dans le Cl. miniata, le thalle et les podétions contiennent le plus souvent une matiére rouge, mais, dans les variations «. secundana et ¢. hypomelaena, la production de cette substance est trés réduite ou peut entiérement faire défaut dans les par- ties en question. Le e@. sanguinea, qui produit tres abondam- ment et réguliérement de la matiére rouge, croit sur les rochers découverts, tandis que les autres variations, dans lesquelles la formation de la méme substance est affaiblie et irréguliére, végétent sur de la terre et du bois, ce qui parait permettre de conclure que la sécheresse et J’intensité de la radiation solaire ont une influence favorable a la production de cette substance. Cependant les stations des variations manquant de matiere rouge sont trop variables pour qu’on puisse conclure que ces varia- tions sont provoquées par des conditions locales. Les podétions du Cl. macilenta 4. aurea et le thalle pri- maire d’une modification trés inconstante du Cl. digitata con- tiennent une matiére orange (prenant avec KHO une teinte vio- lette) qui ne se produit pas dans les autres variations de ces especes. Les squamules et les podétions du Cl. didyma f. violascens, qui est une modification trés inconstante, contiennent une sub- stance blanchatre donnant une solution violette sous l’action de hydrate de potasse. La substance blanche que les podétions contiennent prend une teinte jaune, traitée par l’hydrate de potasse, dans les va- riations suivantes: Cl. didyma «. vulcanica, Cl. pyxidata lusus, Cl. plewrophylla a. umbratica, Cl. fimbriata 0°. ochrochlora, Cl. cartilaginea {. reagens, 7. Borbonica, Cl. enantia 2. dilatata, Cl. pityrea 1. Zwackhii 8. squa- Cl. verticillata 8. Krempelhuberi, mulifera, cet., e. subcervicornis, Cl. foliacea y. firma. Parmi ces variations quelques-unes sont assez constantes et ont été considérées comme des espéces autonomes par cer- Variabilité des espéces, 133 tains auteurs. D’autres sont des modifications sans valeur sy- stématique. Il est difficile de déterminer les causes auxquelles cette variabilité relativement a la présence des substances éli- minées est due. Dans certains cas, on peut cependant consta- ter une corrélation entre leur production et les conditions lo- eales. Tel est le cas dans le Cl. pleurophylla a. wmbratica et le Cl. fimbriata 67. ochrochlora, qui viennent dans les lieux om- bragés. D’un autre coté, on peut aussi observer dans certai- nes espéeces que la production des acides en question éprouve une réduction dans les exemplaires croissant dans les lieux dé- eouverts. Il en est ainsi du Cl. gracilis, dans lequel, comme dans le Cl. furcata, les localités découvertes déterminent la production d’une substance brune. Dans la plupart des cas, les conditions locales ne peuvent pas étre les causes effectives pour la production des acides éli- minés. Ce ne sont done qu’aux causes internes dont la nature nous échappe entiérement qu’on doit attribuer ce phénomene. Certaines espéces produisant des acides en question sont tellement rapprochées d’espéces dépourvues de ces acides, que cette propriété constitue leur seul caractére distinctif. Le Cl. subsquamosa differe de cette maniére du Cl. squwamosa, sans montrer des transitions a celui-ci. Aussi ont-ils une distribution différente et un divers mode de varier. Le Cl. Floerkeana *Cl. macilenta et le “Cl. bacillaris se distinguent par leur réaction, mais sont reliés par des modifications intermédiaires, qui, ce- pendant, sont trés rares. Ces sous-espéces sont assez commu- nes et d’une distribution assez semblable, étant toutes les deux cosmopolites. Le Cl. hypoxanthoides ne differe du Cl. coccifera que par la couleur blanche et la réaction. Le *Cl. foliata dit fére du Cl. acwminata par une diverse réaction, mais il a sou- vent aussi les podétions squamuleux, ce qui n’a pas lieu dans le Cl. acuminata. 134 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. VI. Résumé des origines des variations. Les faits signalés dans le chapitre précédent permettent de conclure que les conditions extérieures dont les Cladonies subissent l’action exercent une influence importante relative- ment a la production des variations dans les espéces de ce genre. Sous linfluence des localités découvertes la plupart des especes éprouvent des changements plus ou moins remarqua- bles. Dans ces stations, les modifications locales sont le plus souvent provoquées par la sécheresse du support, dont l’action est aggravée par l’intensité de la radiation solaire et influence des vents. Dans d’autres cas, la production des modifications est due immédiatement a l'intensité de la radiation solaire. D’'un autre coté, la production de certaines variations est en- trainée par l’affaiblissement de la radiation solaire et l’humidite du support dans les localités ombragées. Les principaux agents extérieurs déterminant la formation des variations chez les Cla- donies se réduisent ainsi A ces deux: la radiation solaire et 'humidité. Les autres agents extérieurs sont de peu d'im- portance. Les divers degrés dhumiditeé et dintensité de la radiation solaire provoquent les différentes ca- tégories de modifications locales, entrainant souvent des variations analogues dans les différentes especes. Un faible degré d’humidité, quelles que soient les causes qui le produisent, détermine le raccourcissement et la réduction des podétions, ainsi que la formation d’une couche corticale continue dans les podétions. L’abondance de l’humidité entraine la multiplication du thalle primaire et la formation des touffes serrées par cet organe, la simplification de la ramification des podétions, la pro- duction des squamules garnissant les podétions, la formation d'une couche corticale aux dépens des sorédies, |’épaississement, lallongement et la transparence des podétions. Résumé des origines des variations. 135 Liintensité de la radiation solaire provoque une aug- mentation de la ramification des podétions, ainsi que la forma- tion de certaines substances colorantes dans le thalle, les po- détions et les apothécies, 4 savoir la coloration brune des po- détions et du thalle et la coloration foncée des apothécies pales. Liaffaiblissement de la radiation solaire ou lom- bre supprime la formation des certaines substances colorantes ou réduit leur quantité dans le thalle primaire, les podétions et les apothécies. Ainsi, il palit les podétions bruns et les apo- thécies de méme couleur, mais dans certaines espéces, il en- traine la formation d’une substance blanche qui jaunit par I’hy- drate de potasse. Les divers degrés d’humidité et d’intensité de la radiation solaire combinées produisent des effets plus compliqués, se tra- duisant d’une maniére différente dans les diverses espéces. J’en ai cité plusieurs exemples dans le chapitre précédent. Dans beaucoup de cas, il est encore impossible de déter- miner si ec’est l’ombre ou bien l’abondance de l’humidité, — si c’est l’intensité de la radiation solaire ou bien la sécheresse — qui provoque les transmutations. Il parait meme probable que l’abondance de l’humidité peut souvent produire le meme effet que l’ombre, que l'intensité de la radiation solaire peut remplacer la sécheresse, et vice versa, pour la provocation de certaines transmutations. Il appartient encore a l'avenir de re- soudre ces questions et de préciser les influences de ces agents. La production de certaines variations ne peut sattribuer 4 Vinfluence du milieu extérieur, parce qu’elles apparaissent dans les mémes lieux que les formes normales. Puisque leur formation n’est pas due a un changement des conditions exteé- rieures, elle ne peut étre déterminée que par des causes inter- nes. Il est done permis de conclure que certaines especes ont la faculté de produire des variations autogenes, sous linfluence des procés internes qui ne sont pas provoques par un changement du milieu extérieur. Voiei les transmutations qui sont provoquees par des causes internes: 136 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 1. 1. Les apothécies rouges des Cocciferae deviennent pales dans certaines modifications. 2. De méme, les apothécies brunes pdalissent dans cer- taines variations. 3. Le thalle et les podétions produisent dans certains cas une substance blanche qui prend une teinte jaune traitée par l’hydrate de potasse. | 4. Dans certaines espéces appartenant aux Cladinae, aux Unciales, aux Foliosae et aux Ochroleucae, dont le thalle et les podétions contiennent habituellement une substance jaune, ces organes deviennent blancs. 5. Beaucoup d’espéces dont les podétions sont plus ou moins réguliérement scyphiféres produisent des variations dé- pourvues de scyphus. — 6. Certaines espéces produisent des variations plus ou moins constantes caractérisées par l’abondance des apothécies ou des conceptacles conidiféres, ou bien par la stérilité totale; ou l’avortement plus ou moins complet des apothécies. 7. Les apothécies se ramifient plus ou moins abondam- ment dans certaines modifications (la production des apothécies polycéphales). | 8. Certaines espéces produisent des variations caractéri- sées par l’augmentation de la. ramification des podétions (la production des formes proliféres, notamment des formes méso- thétes). 9. Plusieurs espéces manquant habituellement de sorédies produisent des variations sorédifeéres. Beaucoup de variations sont des formes progressives, caractérisées par des propriétés qui constituent une différencia- tion ou une évolution de l'état normal de l’espéce. Les varia- tions suivantes appartiennent a cette catégorie: 1. Les variations scyphiféres des espéces habituellement dépourvues de seyphus. | 2. Les variations présentant une augmentation de la ra- mification des podétions. 3. Les variations polycéphales ou a apothécies ramifiées. Résumé des origines des variations. 137 4. Les variations squamuleuses des espéces ayant les podétions habituellement dépourvus de squamules. 5. Les variations sorédiféres des espéces habituellement dépourvues de sorédies. 6. Les variations produisant des matiéres colorantes ou d’autres substances éliminées dans les podeétions, le thalle ou les apothécies, 7. Les variations a podétions ou a squamules garnis de rhizines insérées sur les bords des scyphus ou des squamules, ainsi que sur les pointes des podétions. 8. Les variations a thalle élargi, 9. Certaines variations a caractéres combinés (Cl. graci- lis y. chordalis, 4. elongata, Cl. pyxidata y. pocillum, cet.). D’autres variations présentent un état inférieur et moins différencié que le type de l’espéce. Elles sont des formes ré- gressives. Les variations suivantes appartiennent a cette ca- tégorie: 1. Les variations a apothécies épiphylles et celles dont les podétions sont frappés d'une réduction plus ou moins complete. 2. Les variations ascyphées appartenant aux espéces scy- phiféres. 3. Les variations présentant une simplification de la ra- mification. 4. Les variations caractérisées par une réduction de la couche médullaire extérieure déterminant la transparence des podétions. 5. Les variations frappées d’une réduction des sorédies. 6. Les variations a podétions dépourvus de squamules, mais appartenant aux espéces caractérisées par des podétions squamuleux. 7. Les variations a podétions blanes (ou a thalle blane en dessous), mais appartenant aux Cladinae, aux Unciales, aux Foliosae et aux Ochroleucae, caractérisés par la teinte jaune de ces organes. 8. Les variations dépourvues d’autres substances élimi- 138 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. nees, mais appartenant aux espéces caractérisées par la pro- duction de ces mémes substances. 9. Les variations pales des espéces a podétions bruns. 10. Les variations a apothécies pales parmi les Cocciferae. 11. Les variations a apothécies pales, mais appartenant aux espéces ayant habituellement des apothécies brunes. Les variations progressives, ainsi que les variations ré- gressives, appartiennent aussi bien aux modifications locales qu'aux variations autogénes. Parmi les formes progressives, les variations sui- vantes sont autogenes: . a. Certaines variations scyphiferes (1). b. Certaines variations frappées d’une augmentation de la ramification des podétions (2 en partie). ec. Les variations polycéphales (3). d. Certaines variations squamuleuses (4 en partie). e. Plusieurs variations sorédiféres (5). f. Plusieurs variations produisant des substances élimi- nées (6 en partie). g, Les variations a rhizines insérées sur les bords des scyphus ou des squamules, ainsi que sur les pointes des pode- tions (7). | h. Une variation a thalle élargi (8 en partie). i. Certaines variations aux caractéres combinés (9). Voici les variations progressives constituant des modifications locales: a. Certaines variations présentant une augmentation de la ramification des podétions (2 en partie). b. La plupart des variations squamuleuses appartenant aux especes ayant les podétions habituellement dépourvus de squamules (4 en partie), c. Certaines variations produisant des substances élimi- nées dans les podétions, le thalle ou les apothécies (6 en partie). Parmi les formes régressives, les variations sui- vantes sont autogenes: a. Certaines variations épiphylles (1 en partie). b. Plusieurs variations ascyphées (2 en partie). Résumé des origines des variations. 139 ce. Les variations a podétions blancs, mais appartenant aux espéces 4 podétions habituellement jaunes (7). d. Plusieurs variations dépourvues d'autres substances _ éliminées (8 en partie). e. Les variations a apothécies pales, mais appartenant aux Cocciferae (10). f. Certaines variations a apothécies pales, mais apparte- nant aux espéces a apothécies brunes (11 en partie). Voici les variations régressives constituant des modifications locales: a. Certaines variations dont les podétions sont frappés d'une réduction plus ou moins compléte (1 en partie). b. Certaines variations ascyphées appartenant aux espe- ces scyphiféres (2 en partie). c. Les variations présentant une simplification de la ra- mification (3). d. Certaines variations caractérisées par une réduction de la couche médullaire extérieure déterminant la transparence des podétions (4 en partie). e. Les variations frappées d’une réduction des sorédies (5). f. Les variations 4 podétions dépourvus de squamules, mais appartenant aux espéces a podétions habituellement squa- muleux (6). g, Certaines variations dépourvues de substances élimi- nées (8 en partie). h. Les variations pales des espéces a podétions bruns (9). i. Plusieurs variations 4 apothécies pales, mais apparte- nant aux espéces ayant habituellement des apothécies brunes (11 en partie). Les variations régressives différent de l'état normal des espéces auxquelles elles appartiennent par des caracteres nega- tifs, c’est-a-dire par le défaut de certaines propriétés caracteri- sant la forme normale. Dans les Cladonies, elles revétent des caractéres ancestrals de ce genre, présentant ainsi souvent un phénoméne de l’atavisme. Dans plusieurs cas, latavisme constitue en méme temps une anomalie régressive, de sorte que ces deux principes se trouvent combinés pour la production 140 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. d'une seule et méme propriété. Si l’anomalie régressive ame- nait des propriétés qui ne cadreraient pas avec les phases an- cestrales de l’évolution des Cladonies, ses productions se di- stingueraient des effets provoqués par l’atavisme, mais ce n’est euere le cas chez les Cladonies. Cependant il faut se rappe- ler que l’anomalie est, en général, un phénomene rare qui ne se présente que dans des cas exceptionnels, tandis que l'ata- visme est trés commun chez les plantes variables, et facile a eonstater chez les plantes cultivées, dont beaucoup d’especes en fournissent des exemples presque a chaque reproduction. Probablement il en est de méme des Cladonies, qui également sont trés variables et produisent abondamment des touffes for- mant des modifications régressives. Il est donc probable que les variations régressives sont plus souvent affectées d'un ata- visme que d'une anomalie chez les Cladonies. Certaines varia- tions paraissent ainsi affectées d’un atavisme, sans étre frappées d’une anomalie, bien que toutes les variations régressives des Cladonies montrant une anomalie présentent a la fois aussi un phénomeéne de l’atavisme. L’évolution considérable des tendances a l’atavisme parait méme expliquer, en partie, la grande variabilité et l’inconstance de ce genre. Il est évident qu’elles doivent a un degré consi- dérable faciliter et, par cette raison, augmenter aussi |’influence des agents extérieurs susceptibles 4 produire des variations reé- gressives. En effet, il est facile de concevoir que les tendances 4 latavisme peuvent combiner leur influence a l’action du m1- lieu extérieur pour produire des effets tels que la réduction des podétions, la suppression des scyphus, la disparition des squamules revétant les podétions dans certaines espéces et la suppression de certains acides et substances colorantes. La vraie nature des causes internes qui déterminent la production des variations régressives autogenes échappe a l’ob- servation, mais l’on connait que ces causes impliquent des tendances a l’atavisme et a l’anomalie'). D’ailleurs, ces tendan- 1) Nous ne parlons pas ici de la reproduction des variations, qui a Vhérédité comme cause interne. Résumé des origines des variations. 141 ces paraissent étre les seules causes internes qu'on puisse con- stater par des observations et des expériences. Parmi les formes autogénes, les variations suivantes ac- cusent des caractéres d’une anomalie régressive: a. Certaines variations a podétions réduits: Cl. fimbriata e. pycnotheliza. h. Certaines formes rares dépourvues de scyphus, mais appartenant aux especes assez constamment scyphiféres: Cl. flabelliformis y. scabriuscula, “6. intertexta, Cl. digitata y. ceru- choides, Cl. deformis f. cornuta, Cl. verticillata 6. abbreviata. ce. Les variations a podétions blancs, mais appartenant. aux espéces a podétions habituellement jaunes. d. Les variations a apothécies pales, mais appartenant aux Cocciferae. e. Certaines variations 4 apothécies pales, mais apparte- nant aux espéces a apothécies brunes: Cl. peltastica 8. pallida, Cl. cornuta f. ochrocarpa. Toutes ces variations sont assez rares et leur variabilite porte sur les caractéres des espéces et des groupes. Elle inte- resse ainsi des caractéres trop constants et trop héréditaires pour étre due & un pur atavisme. Par cette raison il convient mieux de la comparer a l’anomalie des phanérogames qu’a un simple atavisme. Ainsi que nous l’avons déja dit, ces varia- tions paraissent done présenter a la fois une anomalie et un atavisme, mais il est impossible de déterminer exactement la part qui revient a chacun de ces deux principes dans la pro- duction des transmutations en question. Parmi les formes autogénes, les variations suivantes pre- sentent des caractéres de latavisme régressif: a. Beaucoup de modifications ascyphées trés inconstantes appartenant aux espéces qui sont scyphiféres d’une maniere assez réguliére (voir: p. 149). b. Certaines variations frappées d'une réduction des sub- stances colorantes dans le thalle primaire et les podétions: Cer- taines variations du Cl. miniata, du Cl. foliacea a. alcicornis et du Cl. strepsilis. 142 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. e. Certaines variations dépourvues d’autres substances éliminées dans les podétions (KHO—): Certaines variations du Cl. pityrea et du Cl. fimbriata. ; Voici des variations autogénes régressives qui ne sont dues ni a une anomalie ni a un atavisme, cest-a-dire des variations présentant une autogénésie régressive normale: a. Certaines variations ascyphées assez constantes: Cl. crispata @. gracilescens, Cl. Dilleniana v. endiviella, Cl. carneola “Cl. cyanipes. Ces variations sont trop constantes pour etre dues a un atavisme ou a une anomalie *). Voici des variations autogénes présentant une anomalie progressive: a. Certaines variations scyphiféres: Cl. Floerkeana 4. trachy- podes, Cl. bacillaris 6. subscyphifera, Cl. peltastica f. subscyphifera. b. Certaines variations frappées d’une augmentation de la ramification des podétions: Cl. coccifera “8. asotea, Cl. pyxt- data {. centralis et d’autres modifications mésothétes, Cl. verti- cillata f. apoticta. c. Les variations polycéphales ou a apothécies ramifiées: Cl. coccifera f. polycephala, Cl. cartilaginea f. polycephala, Ci. pyxt- data f. myriocarpa, Cl. miniata «. secundana, ¢. hypomelaena, etc. d. Certaines variations produisant des substances élimt- nées dans les couches intérieures des podétions: Cl. didyma f. violascens, “Cl. macilenta 4. aurea. e. Les variations a rhizines insérées sur les bords des scyphus ou des squamules, ainsi que sur les pointes des pode- tions: Cl. verticillaris 3. penicillata, cet. Voici des exemples d'un atavisme progressif: a. Les individus scyphiféres produits par les variations réguliérement ascyphées du Cl. fimbriata, du Cl. pityrea, du Cl. gracilis, du Cl. crispata etc. b. Les individus scyphiféres engendrés par le *Cl. cyani- pes, qui réguliérement est dépourvu de scyphus, mais emane dune espéce scyphifére, du Cl. carneola. 1) Il est question ici des variations dans leur état actuel. Il est pos- sible qu’elles se soient comportées au début d’une autre maniére qu’actuel- lement. Résumé des origines des variations. 143 Il reste 4 constater quelles sont les variations auto- génes progressives qui ne sont dues ni a un ata- visme ni a une anomalie, c’est-a-dire les variations présentant une autogénésie progressive normale. En voici des exemples: a. Certaines variations 4 podétions scyphiféres apparte- nant aux espéces habituellement dépourvues de scyphus: CV. capitellata f. wmaurocraeoides, Cl. turgida f. scyphifera, Cl. pel- tasta 8. scyphifera. b. Certaines variations frappées d’une augmentation de la ramification des podétions: Cl. rangiferina f. crispatula, Cl. flabelliformis 8. polydactyla, Cl. Gorgonina 8. turgidior, Cl, al- picola a. foliosa 2. Mougeotii, Cl. fimbriata “8. prolifera, y*. ra- diata, f. subprolifera, 6°. subradiata. e. Certaines variations 4 podétions garnis de squamules et de sorédies: Cl. Floerkeana 0. carcata, Cl. furcata y. scabriu- scula, *€. conspersa, *n. syrtica, Cl. fimbriata y. Borbonica. d. Plusieurs variations sorédiféres: Cl. pycnoclada y. gra- nulosa, Cl. miniata “y. sorediella, Cl. Floerkeana “8. intermedia, Cl. coccifera 6. plewrota, Cl. peltasta y. granulifera, Cl. rangifor- mis y. sorediophora(?), Cl. gracilis “s. Campbelliana, Cl. pyxidata 8. chlorophaea, “0. pachyphyllina, Cl. pityrea 1. Zwackhi B. sore- diosa, Cl. dactylota {. soredzata. e. Certaines variations produisant des substances élimi- nées: Cl. digitata contenant un acide de couleur orange dans le thalle, Cl. didyma «. vulcanica, Cl. cartilaginea f. reagens, Cl. enantia 2. dilatata, Cl. verticillata 8. Krempelhuberi, «. swhcer- vicornis, Cl. fimbriata ». Borbonica, Cl. pityrea 1. Zwackhir f. reagens (8. squamulifera, cet.), Cl. foliacea y. firma. f. Une variété a thalle élargi: Cl. foliacea 8. convoluta. g, Certaines variations a caractéres combinés: *Cl. maci- lenta ¢. Numeana, Cl. gracilis y. chordalis, y. elongata, Cl. pyxi- data y. pocillum, Cl. pityrea Il. verruculosa, Ill. swbareolata. L’influence des causes internes et surtout l’action du mi- lieu extérieur provoquent un nombre presque illimite de varia- tions chez les Cladonies. Plusieurs des propriétés acquises de cette maniére sont évidemment utiles pour la plante dans sa 144 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. lutte pour l’existence, tandis que d'autres paraissent etre sans valeur a cet égard. Pour constater l’existence de ces deux catégories, il est nécessaire d’étudier en détails les effets que les transmutations différentes produisent. Occupons-nous d’abord des transmutations utiles pour la plante. L’élargissement de la surface du thalle et des po- détions augmente l|’étendue de la zone ou I’assimilation a lieu (voir: Reinke, Abh. IV p. 136). Ce but est réalisé par l’allonge- ment, l’élargissement et la ramification du thalle primaire, ainsi que par l’évolution du stipe en podétion, par la ramification, Val- longement et l’épaississement du podétion et la formation du scyphus et des squamules garnissant les podétions. | Cependant ce ne sont pas la les seuls avantages que les Cladonies retirent d'une ramification abondante des podétions et de la production des touffes serrées. II est facile de l’ob- server dans les Cladinae et dans d'autres espéces analogues qui par leurs touffes serrées et épaisses soutiennent une lutte avec les mousses et d’autres plantes. C’est grace a cette con- formation que les Cladonies parviennent a dominer sur de vas- tes champs stériles dans les régions septentrionales. Parmi les trois espéces de Cladinae dans ces contrées, le Cl. alpestris est le plus dominant, aprés celui-ci le Cl. sylvatica et en dernier lieu le Cl. rangiferina. Or c’est aussi dans le méme ordre quils se rangent suivant l’abondance des branches et Ja den- sité des touffes. Dans le Cl. rangiferina, comme dans beaucoup d’autres especes, les parties les plus exposées a la radiation solaire prennent une teinte brune par la coloration des couches extérieures recouvrant les gonidies. Il est probable que cette couleur, en absorbant de la lumiére, puisse protéger la plante contre les effets préjudiciables d’un excés d’intensité de la ra- diation solaire. En effet, c’est aussi le méme moyen protec- teur qu’on remarque dans les tiges et les feuilles de beaucoup de phanérogames dans des conditions analogues. Naturellement l’influence de la radiation solaire doit etre plus modérée par la teinte jaune que par la couleur blanche de la couche corticale, mais il parait incertain si cette faible Résumé des origines des variations. 145 différence pourrait jouer quelque role dans la lutte des végétaux. Cependant, il est digne de remarque que les Cladonies les plus abondantes, comme plusieurs espéces de groupes Cladinae et Uneiales, ont les podétions jaunes et croissent dans les lieux découverts. Il en est de méme de plusieurs autres lichens, tels que le Parmelia centrifuga et le P. conspersa, le Cetraria niva- lis, le C. cucullata et lAlectoria ochroleuca, qui appartiennent aux espéces les plus abondantes dans leurs localités. A cela on peut cependant objecter qu’il existe aussi beaucoup d’espéces a thalle jaune qui sont communes dans les lieux ombragés (Ramali- mae), ainsi qu'il y a des espéces a thalle blanc qui croissent abon- damment dans les stations découvertes (Pertusariae, Ochrolechiae). L’influence avantageuse de la teinte brune du thalle est done plus certaine que celle de la couleur jaune. Aussi peut- on constater que la plupart des Cladonies prennent une teinte brune plus on moins foncée dans les parties qui sont plus ex- posees a un excés de la radiation solaire. La teinte foncée de la couche corticale serait nuisible pour l’assimilation dans les exemplaires qui végétent a l’ombre, dont l’influence modératrice leur est suffisante. Effectivement la régle est que les podétions des espéces qui, dans les localités découvertes, prennent une teinte brune sont blancs ou pales dans les lieux ombragés. Quant aux especes a podétions jaunes, la cas n’est point ana- logue. Au contraire, ces espéces conservent, en général, leur couleur jaune en croissant dans les stations ombragées. Selon EH. Bachmann (Pringsh. Jahrb, XXI, 1, p. 17), les acides éliminés des lichens servent de moyens protecteurs pour la plante en lui donnant un gout amer et une consistance plus forte. Par ce moyen rendus moins comestibles, les lichens sont, en effet, beaucoup moins attaqués par les animaux que les cham- pignons. Il est possible que les substances éliminées contribuent aussi a les faire pérennes en affaiblissant l’action des agents destructeurs. On doit donc, en général, considérer la production des acides éliminés comme une propriété utile pour le lichen. Cependant il n’est pas probable que les formes des Cla- donies qui produisent certains acides éliminés. manquant aux autres formes par ce moyen aient acquit une propriété qui 10 146 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. rendrait leur situation plus avantageuse dans la lutte pour |’exis- tence, car toutes les Cladonies, méme sans ce nouvel acide, sont d'une maniére assez égale protégées contre les animaux, proba- blement par d’autres acides éliminés, ainsi que par leur consis- tance pendant les temps secs, lorsque les insectes se répandent +). Selon Zopf (Biolog. Centralbl. 1896 p. 601), les Cladonies, comme plusieurs autres lichens, sont parfois attaquees par certains in- sectes, mais ces dégats sont de si peu d'importance quils ne paraissent pas influer sur la distribution de ces plantes. En observant les Cladonies, on ne trouve rien qui puisse indiquer le contraire. Parmi les animaux, il n’y a que le renne qui est sérieusement dangereux pour les Cladonies. Ce sont sur- tout les espéces abondantes et de grande taille, les Cladi- nae et les Unciales, qui sont paturées par le renne, or les acides ne jouent aucun role comme moyen protecteur dans ce cas. Si lon ne peut pas admettre que chaque acide elimine soit en lui-méme de quelque importance pour la plante, ils con- stituent pourtant ensemble, étant le plus souvent plusieurs, un moyen protecteur pour elle, et d'un autre cote, il nest guere douteux que les procés physiologiques dont un des résultats consiste dans la production des acides éliminés lui soient utiles. A ce point de vue, il convient done de ranger la production des acides éliminés parmi les propriétés utiles pour la plante, bien qu’on ne puisse pas nettement préciser la nature de cette utilité. Ainsi qu’il est déjé indiqué, la formation des scyphus profite a la plante en augmentant l’etendue de la zone gonidiale. On a prétendu que les scyphus rendraient encore un autre ser- vice a la plante en ramassant de la pluie et de la rosée dans 1) Une comparaison avec les moyens protecteurs des champignons est tres instructive. Dans ce groupe, il est facile d’observer que beaucoup d’espéces sont protégées par la consistance et la composition chimique de leurs hyphes (Fomes, Polyporellus, Trametes etc.), ainsi que par certaines substances contenues dans leurs appareils sporiféres (Amanita, Cantharellus, etc.), tandis que les espéces manquant de moyens protecteurs sont a un extréme degré attaguées par les animaux. Résumé des origines des variations. 147 leur cavité. Cette propriété parait cependant étre sans impor- tance, parce que l’eau en tombant sur un scyphus humide le traverse en peu de temps. En réalité, on voit rarement ces or- -ganes contenant des gouttes d’eau. Du reste, dans ies modifi- cations locales, ce sont les stations ombragées et humides qui favorisent le développement des scyphus, tandis que les locali- tés seches et découvertes déterminent leur réduction, ce qui nest point en harmonie avec l’hypothése que les scyphus ser- vent de réservoirs d’eau. Nous avons vu dans un chapitre précédent (p. 59) que la formation des scyphus est déterminée par l’avortement des apo- thécies et, dans d’autres cas, par l’augmentation de la ramifica- tion. Les podétions terminés par une apothécie parfaite, ainsi que les podétions entiérement stériles, sont dépourvus de scy- phus. Les divers degrés de fertilité entrainent ainsi la production de formes différentes. Une augmentation de la surface assimilatrice est done obtenue aux dépens de la ferti- lité par la suppression des apothécies ou bien par leur reculement dans les prolifications. Ce résultat est dune telle importance pour la plante qu'il est devenu plus on moins héréditaire dans beaucoup d’espéces et de variations. L’allongement et l’épaississement que les podétions subissent dans les lieux humides profitent aussi aux Cladonies en les mettant en mesure de lutter avec d’autres plantes qui égale- ment s’agrandissent de taille sous l’influence de ces localités. Le raccourcissement des podétions dans les localités arides peut étre considéré comme une propriété utile, permettant a la plante de former des organes de propagation dans des conditions qui sont moins favorables au développement des or- ganes végétatifs. Il est déja indiqué dans un chapitre précédent (p. 9) que les rhizines insérées sur les bords des squamules et des scy- phus, ainsi que sur les pointes des podétions, servent a attacher ces organes aux autres objets. Lorsque la plante se divise, ces rhizines accomplissent le rdle de l’hypothalle qui permet aux fragments de poursuivre sans grande interruption leur accrois- sement en nouveaux individus. 148 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. Dans les lieux découverts, la diminution de la transpira- tion est réalisée par la formation d’une couche corticale continue et la concrescence des aréoles cortiquées. Plusieurs especes produisent des variations sorédiféres, surtout en croissant dans les lieux découverts. Il est évident qu’elles obtiennent une propriété utile en s’acquérant ainsi un nouveau moyen de propagation. Dans ces cas, les plantes éprouvent des transmutations qui leur sont avantageuses dans la lutte pour l’existence. Leur variabilité réalise une adaption aux nouvelles conditions sous influence desquelles les plantes se trouvent placees. il reste A constater dans quels cas la variabilité amene des transformations qui leur sont sans valeur ou d’une valeur inférieure (variations indifférentes). Les variations suivantes paraissent appartenir a cette ca- tégorie: 1. Les variations a apothécies pales (les albinos) appar- tenant aux Cocciferae. 2. Certaines formes a apothécies pales (les albinos) ap- partenant aux espéces dont les apothécies sont habituellement branes: Cl. peltastica 8. pallida, Cl. cornuta f. ochrocarpa. 3. Les variations a podétions blancs ou a thalle blanc en dessous (les albinos), mais appartenant aux Cladinae, aux Un- ciales, aux Foliosae et aux Ochroleucae, caractérisés par la teinte jaune de ces organes. 4. Les variations réduisant la production de certains aci- des colorants ou blanes: Le Cl. miniata, le Cl. foliacea e. alci- cornis et le Cl. strepsilis a thalle blanc en dessous, certaines variations du Cl. pityrea et du Cl. fimbriata. 5. Certaines variations ascyphées appartenant aux espe- ces scyphiféres: Cl. flabelliformis y. scabriuscula, “0. intertexta, Cl. digitata y. ceruchoides, Cl. deformis f. cornuta, Cl. crispata, 4. gracilescens, Cl. Dilleniana B. endiviella, Cl. subsquamosa y. pulverulenta (2), ainsi que les podétions ascyphés du Cl. bellidi- flora, du Cl. metalepta, du Cl. amaurocraea, du Cl. gracilis, du Cl. cornuta, du Cl. fimbriata et du Cl. pityrea. 6. Certaines variations épiphylles ou a podétions raccour- cis: Cl. fimbriata «. pycnotheliza. Résumé des origines des variations. 149 7. Les variations polycéphales ou a apothécies ramifiées. La plupart de ces variations se produisent dans les mémes localités et souvent aussi dans les mémes touffes avec les for- mes normales. Cette circonstance donne de l’appui a l’opinion que leurs caractéres sont indifférents pour la plante, mais d’ail- leurs aussi il n’y a rien qui indique le contraire. Aussi sont- elles autogénes, cest-a-dire que leurs propriétés apparais- sent sans étre provoquées par un changement du milieu exté- rieur. Les variations suivantes sont frappées d’une anomalie, soit régressive, soit progressive, sans valeur pour la plante: a. Les variations a apothécies pales, mais appartenant au Cocciferae (anomalie régressive). b. Certaines variations a apothécies pales, mais apparte- nant aux espéces a apothécies brunes: Cl. peltastica 8. pallida, Cl. cornuta f. ochrocarpa (anomalie régressive). ec. Les formes a podétions blancs, mais appartenant aux espéces a podétions habituellement jaunes parmi les Cladinae, les Unciales, les Foliosae et les Ochroleucae (anomalie régressive). d. Certaines formes rares dépourvues de scyphus, mais appartenant aux espéces assez constamment scyphiféres: Cl. fla- belliformis y. scabriuscula, “0. intertexta, Cl. digitata y. cerwchoi- des, Cl. deformis f. cornuta (anomalie régressive). e. Certaiues variations épiphylles: Cl. fimbriata «. pycno- theliza (anomalie régressive). f. Les variations polycéphales ou a apothécies ramifiées: Cl. coccifera f. polycephala, Cl. cartilaginea f. polycephala, Cl. pyxidata f. myriocarpa, Cl. miniata «. secundana, ¢. hypomelaena etc. (anomalie progressive). Les variations suivantes présentent des caractéres dan atavisme sans valeur pour la plante: a. Beaucoup de modifications ascyphées trés inconstantes appartenant aux espéces qui sont scyphiféres d’une maniére assez réguliére: Les individus ascyphés du Cl. bellidiflora, du Cl. metalepta, du Cl. amaurocraea, du Cl. gracilis y. chordalis et du ». elongata, du Cl. cornuta, du Cl. degenerans, du Cl. pityrea (atavisme régressif), 1350 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fenmea, XIV, N-o 1 b. Certaines variations frappées d’une réduction des sub- stances colorantes dans le thalle primaire et les podétions: Cer- taines variations du Cl. mimiata, du Cl. foliacea a. alcicornis et du Cl. strepsilis (atavisme régressif). ce. Certaines variations dépourvues d'autres substances pairs dans les podétions (KHO—): Certaines variations du Cl. pityrea et du Cl. fimbriata (atavisme régressif). Voici des transmutations présentant des propriéiés sans valeur pour la plante, mais qui ne sont dues ni a une ano- malie ni 4 un atavisme: a Certaines transmutations assez constantes caractérisées par des podétions ascyphés: Cl. crispata 6. gracilescens, Cl. Dil- leniana v. endiviella, Cl. carneola *Cl. cyanipes (autogénésie ré- gressive normale). Les variations caraciérisées par des podétions transparents appartiennent peut-étre aussi aux formes indifférentes, bien qu’el- les soient provoguées par le milieu extérieur. Du moins, il parait difficile de concevoir quel profit la planie pourrait tirer de la réduction de la couche médullaire extérieure, qui déter- mine la transparence des podétions. Les variations suivantes appartiennent 4 cetie catégorie: Cl. pyxidata f. costata (modifi- cation locale), Cl. sylvatica *B. portentosa (modif. locale), C7. fimbriata ©. chondroidea (variation climatérique), Cl. furcata y. scabriuscula £. subsquamosa (variation climatérique), *6@. virgulata (variation climatérique) etc. (voir: p. 129). Certaines variations dans lesquelles la production des so- rédies est affaiblie ou méme entiérement supprimée sous [in- fluence des stations humides ou ombragées paraissent également présenter une transmutation sans valeur pour ia plante. Les variations suivantes appartiennent 4 cette catégorie: Le Cl. digi- tata 8. glabrata, le *Cl. macilenta <=. corticata, le Cl. didyma =. rugifera, le Cl. delicata 2. rugulosa, le Cl. acumimata 2. prisca et le Cl. fimbriata ;*. subacuminaia, qui tous paraissent étre des modifications locales régressives (voir: p. 126). Les stations humides paraissent également exercer une cer- taine influence sur Ja production des variations caraciérisées par une ramification moins abondante des podétions. Les for- Résumé des origines des variations. 151 mes suivantes sont de cette catégorie: Cl. rangiferina m. dicho- toma, Cl. sylvatica m. dichotoma, Cl. alpestris . sphagnoides, Cl. uncialis {. dicraea, Cl. substellata f. divergens, Cl. Gorgonina f. subrangiferina(?), Cl. Delessertii £. subchordalis (?). Celles-ci sont done peutétre des modifications locales régressives dont les transmutations sont sans valeur pour la plante. Voici des variations autogénes dont les transmuta- tions sont utiles pour la plante: a. Certaines variations scyphiféres: Cl. Floerkeana 6. tra- chypodes, Cl. bacillaris 6. subscyphifera (anomalie progressive). b. Certaines variations frappées d’une ramification anor- male des podétions: Cl. coccifera *f. asotea, Cl. pyxidata m. mesothetum, Cl. gracilis 4. elongata f. centralis et d'autres mo- difications mésothétes, Cl. gracilis 7. chordalis m. perithetum, Cl. pyxidata m. perithetum, f. externipara, Cl. verticillata m. pe- rithetum, {. apoticta (anomalie progressive). c. Certaines variations produisant des substances élimi- nées dans les couches intérieures des podétions et du thalle: Cl. didyma f. violascens, *Cl. macilenta r. aurea (anomalie pro- gressive). d. Les variations garnies de rhizines insérées sur les bords des scyphus et des squamules, ainsi que sur les pointes des podétions: Cl. verticillaris 3. penicillata, cet. (anomalie pro- gressive). e. Les individus scyphiféres produits par le “Cl. cyanipes, qui réguliérement est dépourvu de scyphus (atavisme progressif). f. Les individus scyphiféres engendrés par les variations réguliérement ascyphées du Cl. fimbriata, du Cl. pityrea, du Cl. gracilis, du Cl. crispata etc. (atavisme progressif). g. Certaines variations a podétions scyphiferes apparte- nant aux espéces habituellement dépourvues de scyphus: C7. capitellata f. amaurocraeoides, Cl. turgida i. scyphifera, Cl. pel- tasta 8. scyphifera (autogénésie normale). h. Certaines variations frappées d'une augmentation de la ramification des podétions: Cl. rangiferina f. crispatula, Cl. fia- belliformis B. polydactyla, Cl. Gorgonina 8. turgidior, Cl. alpicola a. foliosa 2. Mougeotii, Cl. fimbriata *B. prolifera, y*. radiata, *. 152 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. subprolifera, ¢%. subradiata et beaucoup d'autres +) (autogénésie normale). i. Certaines variations a podétions garnis de squamules et de sorédies: Cl. Floerkeana 6. carcata, Cl. furcata y. scabriu- scula, *C. conspersa, “yn. syrtica, Cl. fimbriata 4. Borbonica (auto- génésie normale). k. Plusieurs variations sorédiféres: Cl. pycnoclada y. gra- nulosa, Cl. miniata *y. sorediella, Cl. Floerkeana “8. intermedia, Cl. coceifera 6. pleurota, Cl. peltasta y. granulifera, Cl. rangifor- mis y. sorediophora (?), Cl. solida £. leprifera, Cl. gracilis *e. Camp- belliana, Cl. pyxidata 8. chlorophaea, *6. pachyphyllina, Cl. pity- rea 1. Zwackhii B. sorediosa, Cl. dactylota f. sorediata (autoge- nésie normale). , |. Certaines variations produisant des substances élimi- nées: Le Cl. digitata contenant une substance de couleur orange dans le thalle, le Cl. didyma «. vulcanica, le Cl. cartilaginea f. reagens, le Cl. enantia 2. dilatata (a caractéres combinés), le Cl. verticillata B. Krempelhuberi, le «. subcervicornis, le Cl. fim- briata 62. ochrochlora et le ». Borbonica (a caractéres combinés), le Cl. pityrea f. reagens (I. Zwackhii 8. squamulifera etc.), le Cl. foliacea y. firma (autogénésie normale). m. Une variété a thalle élargi: CJ. foliacea 8. convoluta (autogénésie normale). n. Certaines autres variations 4 caractéres combinés: Cl. macilenta ¢. Numeana, Cl. gracilis y. chordalis, ». elongata, Cl. pyxidata 7. pocillum, Cl. pityrea ll. verruculosa, Ill. subareo- lata (autogénésie normale). Voici des variations dont les transmutations pro- voguées par le milieu extérieur sont utiles pour la plante: ae 1. Variations provoquées par un faible degré d’humidite: a. Beaucoup de variations a podétions raccourcis ou af- faiblis: Cl. rangiferina f. tenwior, Cl. sylvatica f. pumila, Cl. mi- niata 6. parvipes, Cl. amaurocraea f. craspedia, f{. depressa, f. tenuisecta, Cl. stellata £. depressa, Cl. crispata f. parvula, Cl. squa- 1) Voir: p. 121. Résumé des origines des variations. 153 mosa f. pityrea, f. clavariella, Cl. subsquamosa «. minutula, Cl. glauca {. tortuosa, Cl. pleurophylla y. palata, Cl. alpicola a. fo- liosa 3. minor, Cl. gracilis *¢. gracillima, Cl. verticillaris f. caly- canthoides, Cl. pyxidata «. simplex 2. minor, Cl. botrytes f. fili- formis. b. Plusieurs variations & podétions trés réduits: Cl. pa- pillaria 1. papillosa [et f. apoda|, Cl. Floerkeana «. Brebisso- nii (2), ©. symphycarpea, *Cl. macilenta y. ostreata, Cl. didyma y. pygmaea, Cl. incrussata f. epiphylla, Cl. bellidiflora y. dimi- nuta, 6. ramulosa, Cl. erispata f. epiphylla, Cl. sqwamosa f. phyl- lopoda, Cl. mitrula 2. abbreviata, Cl. subcariosa f. descendens, Cl. cariosa 8. pruniformis, Cl. alpicola e. foliosa 4. Ehrhardtiana, Cl. cerasphora 3. hypophylla, Cl. verticillata y. cervicornis, 0. ab- breviata, Cl. foliacea «. alcicornis f. epiphylla, 0. convoluta f. ses- silis, Cl. strepsilis f. subsessilis. ce. Certaines variations produisant une couche corticale continue: Cl. cariosa y. corticata, Cl. alpicola «. foliosa 3. minor, y. Karelica? -2. Variations provoquées par labondance de l’humidite: a. Les modifications dont le thalle primaire forme des touffes serrées: Certaines modifications du Cl. coccifera, du Ci. squamosa (f. subepiphylla ete.), du Cl. turgida, du Cl. cariosa, du Cl. verticillata, du Cl. pyxidata et du Cl. fimbriata. b. Beaucoup de variations caractérisées par des podétions garnis de squamules: [Cl. miniata f. erythromelaena?,| “Cl. maci- lenta *8. squamigera, Cl. coccifera f. phyllocoma, f. alpina, f. fron- descens, f. foliosa, f. cornucopioides, Cl. cristatella y. vestita, f. lepidifera, Cl. peltastica f. squamipes (?), Cl. mutabilis 8. praepro- pera, Cl. Carassensis y. digressa, Cl. furcata 8. pinnata 1. folio- losa, 2. truncata, *s. rigidula (?), Cl. rangiformis “8. foliosa, “s. eu- ganea, Cl. crispata *y. divulsa, *s. elegans, “s. swbracemosa (?), Cl. squamosa a. denticollis f. squamosissima, y. multibrachiata ft. tur- facea, *0. phyllocoma, *Cl. glauca f. insidiosa, Cl. cariosa 0. squa- mulosa, Cl. gracilis f. anthocephala, “8. dilacerata, “0. aspera, . elongata {. laontera, f. Hugueninii, f. phyllophora, Cl. cornuta f. phyllotoca, Cl. degenerans f. phyllophora, Cl. cerasphora 2. pte- rophora, Cl. verticillata f. phyllocephala, Cl. calycantha {. foliolosa, 154 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. Cl. verticillaris 4. foliata, Cl. pyxidata a. neglecta f. lophyra, B. chlorophaea f. lepidophora, Cl. fimbriata y*. subulata f. capreolata, y>. nemoxyna f. phyllocephala, 6*. coniocraea f. phyllostrota, Cl. pityrea 1. Zwackhu 2. crassiuscula, 4. phyllophora, 6. hololepis, 8. squamulifera, Cl. foliacea a. alcicornis ft. phyllophora, 8. con- voluta f. phyllocephala, Cl. strepsilis 2. coralloidea, Cl. carneola f. phyllophora. | ce. Plusieurs modifications caractérisées par un allonge- ment et un €paississement des podétions: Cl. rangiferina f. gigantea, {. aerassata, Cl. sylvatica f. grandis, Cl. deformis f. extensa, Cl. amaurocraea f. turgescens, Cl. wneralis f. turge- scens ? 3. Variations provoquées par l’intensité de la radiation solaire: a. Les variations a podétions plus ou moins bruns: Cl. rangiferina f. adusta, Cl. amaurocraea f. craspedia, Cl. furcata 6. palamaea et f. subulata, Cl. rangiformis modif., Cl. sqwamosa &. muricella modif., y. multibrachiata *f. turfacea, Cl. pyxidata modif. ete. ° b. Certaines modifications & apothécies foncées, mais ap- partenant aux espéces ou aux variétés caractérisées par des apo- thécies pales: Le Cl. fimbriata 6. apolepta 6+. coniocraea, certains exemplaires du CZ. cartilaginea, du Cl. botrytes, du Cl. carneola ete. Il est possible que cette transmutation soit utile pour la plante en modérant l’action de la radiation solaire dans les apothécies, ce qui est cependant incertain. 4, Variations provoquées par l’ombre: a. Les modifications & podétions pales appartenant aux especes caractérisées par des podétions plus ou moins bruns: Cl. aggregata f. straminea, Cl. gracilis y. chordalis “{. leucochlora, 7. elongata “f. ecmocyna ete. b. Beaucoup de modifications & apothécies pales, mais appartenant aux espéces caractérisées par des apothécies bru- nes: Le Cl. fimbriata f. ochroleuca, ainsi que les modifications analogues du Cl. sylvatica, du Cl. furcata, du Cl. crispata, du Cl. squamosa, du Cl. cenotea, du Cl. aipicola, du Cl. gracilis, du Cl. degenerans, du Cl. pyxidata et du Cl. pityrea. Résumé des origines des variations. 155 ec. Certaines variations produisant une substance blanche qui jaunit par l’hydrate de potasse: Cl. plewrophylla «. umbra- tica, Cl. fimbriata 6. apolepta f. (0°. ochrochlora). Parce que les lichens ne se prétent pas facilement aux expériences par la voie de culture, le degré de l’hérédité de leurs variations n’est encore connu que par des observations dans Ja nature. Les observations de cette nature sont, cependant, susceptibles de donner des résultats différents non-seulement sui- vant l’habileté des observateurs, mais encore suivant les occasions de ceux-ci a trouver des localités propres a ces recherches. En observant les transmutations que les variations éprou- vent suivant les changements du milieu extérieur, on peut déter- miner, a une certaine mesure, l’hérédité de leurs caractéres. Les Cladonies fournissent, cependant, encore un autre moyen per- mettant d’apprécier leur hérédité d'une maniére plus certaine. Ils forment des touffes composées d'un grand nombre d’indivi- dus s’engendrant l’un de l’autre et montrant ainsi a quel degré les tendances a la variabilité ou a l’hérédité se font pré- valoir. Aussi voit-on trés souvent des touffes produisant des individus appartenant aux formes différentes et montrant leur inconstance par une transition directe d’une forme a une autre. Cependant il advient encore une autre difficulté pour celui qui veut déterminer l’hérédité des variations par des observa- tions dans la nature. Les variations montrent un divers degré de stabilité dans des endroits différents. Elles peuvent étre constantes dans une localité, mais trés inconstan- tes dans une autre. C’est surtout a la connaissance des varia- tions rares que cette circonstance porte préjudice, parce qu'on n'a pas l’oecasion de les étudier dans des localités suffisamment nombreuses pour se faire une juste idée de leurs tendances a varier. Voici quelques exemples: Le Cl. coccifera 6. plewrota se montre dans plusieurs localités trés constant et héréditaire d’une maniére distincte, formant des touffes composées d'un grand nombre d’individus semblables. Dans d'autres localités, on trouve des touffes d’une origine commune, mais composées de 0d. pleu- rota et de a. stemmatina. Le Cl. pyxidata 8. chlorophaea et le a. neglecta se comportent d'une maniére tout-a-fait analogue. 156 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. Le Cl. furcata @. racemosa, qui est commun dans les contrées septentrionales, n’y produit guéere d’exemplaires montrant une transition au y. scabriuscula, mais dans les pays plus méridio- naux, on trouve souvent des exemplaires rattachant ces deux variétés. Le *Cl. bacilliformis et le “Cl. cyanipes présentent, dans certains endroits, des transitions au Cl. carneola, mais sont tres constants dans d’autres localités. Le C7. foliacea a. alci- cornis et le 8. convoluta montrent un phénoméne analogue. Il est naturel que les transitions directes des variations ne peuvent s’observer que dans les pays oti ces mémes varia- tions existent ensemble, mais certaines espéces ne produisent que trés rarement sous d'autres conditions méme des exem- plaires intermédiaires entre leurs variétés. Ainsi, le C7. bellidiflora 8. Hookeri, \e Cl. crispata 0. gracilescens, le Cl. furcata y. sca- briuscula et le Cl. foliacea 8. convoluta sont rattachés aux types de ces espéces par des exemplaires intermédiaires qu’on trouve principalement dans les pays ou ces variations existent ensem- ble avec les types. Les transitions des variations se produisent de deux ma- nieres. Sous l’influence des tendances a |’atavisme, les variations engendrent de temps en temps des exem- plaires revétant, d’une maniére plus ou moins exacte, des caractéres ancestrals. D’un autre cété, dans la plu- part des espéces, la production de la méme variation est 4 plusieurs reprises renouvelée plus ou moins exacte- ment par la forme ancestrale, les variations ayant, en eénéral, une origine polygénétique. Par ces deux maniée- res il se forme aussi bien des transitions directes entre la forme ancestrale et la variation qu’elle a produite que des modifica- tions intermédiaires. Au cours de cet ouvrage, j’ai signalé plu- sieurs exemples de ces deux ordres de transitions, et ils sont faciles & constater dans beaucoup de cas. La regle est que les variations sont polygenes, mais il parait possible aussi que cerlaines variations ne se renouvellent pas deux fois. Par exemple il est incertain si le “Cl. macilenta 7. aurea, le Cl. didyma Ef. violascens et plusieurs autres varia- tions rares soient jamais plus retrouvés ou leur production ja- Résumé des origines des variations. . 157 mais renouvelée par leurs formes primaires. I] en pourrait élre ainsi surtout des formes anomales, qui se produisent par une déviation accidentelle. Or, dans la plupart des cas, la for- mation des variations s’opére par la voie d’une évolution suc- cessive dot. résulte pour la plante un état permettant la pro- duction de la méme transmutation non-seulement une fois, mais encore a différentes reprises successives, c’est-a-dire d’une ma- niere polygénétique. Nous venons de constater ce fait dans le Cl. coccifera 0. plewrota, le Cl. pyaxidata 8. chlorophaea et le Cl. furcata y. scabriuscula. On peut y ajouter une sous-espéce, le “Cl. bacilliformis, qui plus rarement présente des transitions. Ce sont tous des exemples stirs et incontestables. Les modifications locales sont polygénes, comme il est facile d’observer, et leur hérédité est trés peu développée. Ce- pendant on aurait tort d’admettre qu’elles ne sont point trans- missibles. Leur tendance a l’hérédité est si faible qu’elle ne résiste pas a un changement de station, mais quand elle n’est pas affaiblie par une altération de conditions extérieures, elle peut souvent se montrer d’une maniére distincte. On peut con- stater son influence par l’égalité parfaite des individus ayant une origine commune, comme il est permis de conclure de leur for- mation dans la méme touffe ou par leur voisinage. Dailleurs, meme les moindres diversités accidentelles peuvent ainsi par héritage se transmettre a un grand nombre d’individus. On en jugera par un exemple. Le Cl. sylvatica forme souvent de vas- tes touffes, égales par la nuance de la couleur, |’épaisseur et le mode de ramification, mais qui différent d’autres touffes d’une autre origine dans la méme localité, ce qui prouve que leurs pro- priétés particuliéres sont accidentelles et non dues a la station. I peut cinsi former dans la méme localité et cote a cote un grand nompre de modifications accidentelles d'une surprenante constance et d’hérédité, mais qui ne résistent point aux chan- gements du milieu extérieur, ce qu’on peut constater en suivant leur extension vers les bords de la station, ott les conditions extérieures commencent a se modifier. Il existe des modifications géographiques et clima- tériques qui montrent beaucoup d’analogie avec les modifi- 158 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. cations locales. Le Cl. verticillata a. evoluta n'a pas le méme aspect dans le nord que dans les contrées méridionales, ott il se rapproche plus du Cl. calycantha. Le Cl. gracilis y. elongata des Alpes différe un peu de la méme variété en Laponie. Le Cl. rangiferina, le Cl. sylvatica, le Cl. alpestris, le Cl. coccifera a. stemmatina et le 0. pleurota, le C. pyxidata a. neglecta et le 8. chlorophaea, le Cl. furcata a. racemosa et le f. foliolosa que j'ai retrouvés au brésil y étaient marqués par les nuances de la couleur, la transparence des podétions et encore d’autres peti- tes particularités donnant a la plante un aspect anormal. Les variations anomales montrent, en général, un faible degré d’hérédité, comme il est permis de conclure de la cir- constance qu’elles engendrent des exemplaires peu nombreux dans la méme localité, bien qu’elles possédent les mémes moyens de se reproduire que les autres Cladonies. Cependant elles ne manquent pas entiérement d’hérédité, puisqu’on y ren- contre an certain nombre d’individus qui se sont produits lun de l'autre. Parmi les variations anomales qui produisent quel- quefois des exemplaires plus nombreux, le Cl. coccifera “8. aso- tea est digne d’étre cité. Les variations autogénes dues a un atavisme produisent dans la méme touffe tantdt des exemplaires sem- blables, tant6t des variations retournant a la forme qui les a engendrées. Les variations dues 4 une autogénésie normale con- stituent en partie des modifications trés inconstantes, en partie des variétés assez constantes. Voici des variations incon- stantes: a. Certaines variations a podétions scyphiféres apparte- nant aux especes habituellement dépourvues de scyphus: C7. capitellata f. amaurocraeoides, Cl. turgida f. scyphifera, Cl. pel- tasta {. scyphifera. b. Certaines variations frappées d’une augmentation de la ramification des podétions: Cl. alpicola «. foliosa 2. Mougeotii, Cl. fimbriata *8. prolifera, 73. radiata, *f. subprolifera, ¢%. subra- diata et beaucoup d’autres (voir p. 121). c. Certaines variations a podétions garnis de squamules et de sorédies: Cl. furcata *€ conspersa, “yn. syrtica. Résumé des origines des variations. 159 d. Certaines variations sorédiféres: Cl. Floerkeana *8. in- termedia, Cl. rangiformis y. sorediophora, Cl. solida f. leprifera, Cl. gracilis *s. Campbelliana, Cl. pyxidata “6. pachyphyllina, Cl. pityrea I. Zwackhii f. sorediosa, Cl. dactylota {. sorediata; pro- bablement aussi les variations suivantes: Cl. pycnoclada y. gra- nulosa, Cl. peltasta y. granulifera. e. Certaines variations produisant des substances éliminées: Le Cl. digitata contenant un acide de couleur orange dans le thalle, le Cl. cartilaginea f. reagens (KHO ++), le Cl. pityrea f. reagens (KHO ++). Toutes ces variations inconstantes dues a une au- togénésie normale sont caractérisées par une transmu- tation utile pour la plante. Voici des transmutations dues a une autogénesie normale, constituant des variétés assez constantes: a. Certaines variétés présentant une augmentation de la ramification des podétions: Cl. rangiferina v. crispatula (2), Cl. flabelliformis 8. polydactyla, Cl. Gorgonna 8. turgidior. b. Certaines variétés a podétions garnis de squamules et de sorédies: Cl. Floerkeana 0. carcata (moins constant), Cl. fur- cata y. scabriuscula, Cl. fimbriata ». Borbonica (a caracteres com- binés). c. Certaines variations sorédiféres: Cl. coccifera 0. plewrota, Cl. pyxidata 8. chlorophaea. d. Certaines variations produisant des substances éliminées: Cl. didyma «. vulcanica, Cl. enantia 2. dilatata (a caractéres combinés), Cl. verticillata 8. Krempelhuberi, «. subcervicornis, Cl. fimbriata y. Borbonica (a caractéres combinés), Cl. foliacea y. firma. e. Une variété a thalle élargi: Cl. foliacea 8. convoluta. f. Certaines variétés ascyphées appartenant aux especes habituellement scyphiféres: Cl. ecrispata @. gracilescens, Cl. Dille- mana v. endiviella. | g, Certaines variétés & caractéres combinés: Cl. macilenta ¢. Numeana, Cl. gracilis y. chordalis, y. elongata, Cl. pyxidata y. pocillum, Cl. pityrea I. verruculosa, Ill. subareolata. 160 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 1 La plupart des variétés plus constantes dues a une auto- eénésie normale sont caractérisées par une transmutation utile pour la plante. Ce ne sont que les variétés ascyphées qui re- véetent un caractére paraissant ¢tre sans valeur pour elles. Le cas des sous-espéces est a cet égard plus complique. Le plus souvent leurs caractéres sont combinés et de different age. Certaines sous-espéces different de leurs espéces primaires par des caractéres qui dans les variations, en général, se pro- duisent sous V’influence du milieu extérieur, tandis que d'autres ont des caractéres qui sont autogénes dans les variations. Certaines de leurs propriétés sont utiles, d'autres sont sans valeur pour la plante. Le Cl. Floerkeana “Cl. areolata, le Cl. mitrula *Cl. stenophyllodes et le Cl. acuminata “Cl. foliata sont caractérisés, entre d'autres caractéres, par l’évolution conside- rable du thalle primaire ou des squamules, un caractere utile et provoqué dans les variations par le milieu extérieur. Le CZ. cenotea *Cl. glauca et le Cl. carneola “Cl. cyanipes sont caracte- risés par le manque-de scyphus et un allongement des podé- tions, dont l'un est un caractere sans valeur et l’autre utile pour plante. Le Cl. carneola “Cl. bacilliformis est caractérise par le manque de scyphus et le faible développement des pode- tions, plutot des caractéres ancestrals et sans valeur qu’une adaptation a une station stérile et seche. Le Cl. Floerkeana “Cl. macilenta, le Cl. didyma *Cl. oceanica et: le Cl. corallifera “Cl. subdigitata sont caracterisés par la production d'un acide éliminé, un caractére utile pour la plante. Le Cl. Floerkeana “Ol. bacillaris et le *Cl. macilenta different du Cl. Floerkeana par des podétions sorédiféres, un caractére utile pour la plante et autogenes déja dans les variations. Il existe un grand nombre d’espéces qui se rapprochent d'autres espéces d’une manieére si intime, qu’on pourrait les con- sidérer comme des sous-espéces, ou au moins comme formant ensemble avec leurs espeéces voisines un groupe naturel, ou, si Yon veut, une espéce collective. Elles different cependant des sous-especes par le manque de transitions. Or, puisque les transmutations intermédiaires peuvent se produire dans une contrée et faire défaut dans une autre, comme nous l’avons vu, Résumé des origines des variations. 161 il n'y a pas toujours de certitude a l’égard des especes rares et tres voisines qu’on ne trouve un jour des variations qui les relient aux autres espéces et qu’elles ne se montrent ainsi en réalité constituer des sous-espéces, au lieu des espéces autono- mes. Les limites entre les espéces trés voisines et les sous- espéces sont done vagues et incertaines. A l'effet de comple- ter les recherches sur les sous-espéces des Cladonies, il con- vient done d’étudier les rapports des espéces trés voisines. Beaucoup d’espéces voisines paraissent, 4 l’instar des es- péces plus éloignées, émaner d’ancétres communs appartenant & une espéce disparue. Or certaines especes revetant un carac- tere qui représente une différenciation supérieure a celle d'une autre espéce voisine sont peut-étre développées de cette espece inférieure. Puisqu’il manque des transitions directes entre elles, il parait cependant impossible de le prouver d'une facon certaine, car il se peut aussi que ces espéces voisines soient dévelop- pées d’une maniére analogue d’une espéce disparue. On ob- serve des rapports de cette nature entre les espéces suivantes: Le Cl. alpestris différe du Cl. sylvatica par une augmentation de la ramification et par la production d’une substance rouge dans les conceptacles. Le Cl. flavescens se distingue du Cl. de- formis par la production d’un acide éliminé (KHO +) et le Ci. acuminata différe de la méme maniére du Cl. decorticata. Le Cl. sublacunosa se distingue du Cl. reticulata par une differen- ciation supérieure des couches des podétions. Le Cl. cornuta différe du Cl. gracilis y. elongata par la production des sore- dies. Le Cl. fimbriata se distingue du Cl. pyxidata 8. chloro- phaea par l'allongement des podétions et par des sorédies plus abondamment développées. Le Cl. calycantha differe du Cl. verticillata par le nombre des prolifications centrales et les bords aplatis des scyphus. Lorsqu’une espéce différe d'une espéce voisine par des caractéres combinés dont l’un représente un état ancestral de ces espéces voisines, tandis qu'un autre caractére indique une évolution autonome que l'autre espéce n'a pas partagée, cette circonstance permet de conclure qu’elles ne sont pas dévelop- pées l’une de l'autre, mais d’ancétres communs, On en ju- 11 162 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 1. gera par quelques exemples. Le Cl. Delessertui, qui est trés étroitement relié au Cl. crispata, différe de cette espéce par la croissance terminale moins limitée et le manque de scyphus. L’un de ces caractéres représente un état supérieur a celui du Cl. ecrispata et l'autre un état inférieur et ancestral. Si le C7. crispata était développé du Cl. Delesserti par la production des scyphus, il aurait des tendances ancestrales a former des podeé- tions élevés. Si, au contraire, le Cl. Delessertii était développé du Cl. crispata par l’allongement des podétions, il aurait des tendances a former des scyphus. Ces tendances ancestrales auraient pu diminuer par une évolution régressive, mais pas totalement disparaitre d’une espéce aussi voisine. Voici un autre exemple. Le Cl. caespiticia se rattache au Cl. squamosa, mais il en différe par des podétions rudimentaires, des conceptacles sessiles et des apothécies plus développées. Il a les podétions trop peu développés pour étre engendré par le Cl. squwamosa. D’un autre cdté le Cl. squamosa ne peut pas émaner du Cl. caespiticia, parce que, dans ce cas, il aurait des tendances a produire des apothécies plus développées. Voici la liste des sous-especes et des espéces trés voisi- nes qui sont d'un rang intermédiaire entre les variations et les espéeces plus autonomes ou plus isolées: 1. Cl. sylvatica, Cl. pycnoclada, Cl. alpestris. 2. Cl. Floerkeana, *Cl. areolata, “Cl. leptopoda, “Cl. bacil- laris, *Cl. macilenta, Cl. flabelliformis, Cl. hypocritica, Cl. digitata. 3. Cl. didyma, “Cl. oceanica. 4. (Cl. coceifera, *Cl. hypoxantha, Cl. corallifera, “Cl. sub- digitata. 5. Cl. deformis, Cl. flavescens. 6. Cl. bellidiflora, Cl. metalepta. 7. Cl. cristatella, Cl. leporina. 8. Cl. retipora, Cl. Sullivan. 9. Cl. uncialis, *Cl. Caroliniana, Cl. substellata, Cl. capi- tellata, “Cl. xanthoclada. 10. Cl. reticulata, Cl. sublacwnosa. | 11. Cl. mutabilis, Cl. diplotypa, Cl. polytypa, Cl. consi- milis. Résumé des origines des variations. 163 12. Cl. Gorgonina, Cl. Salzmanni, Cl. Carassensis. 13. Cl. furcata, Cl. rangiformis, Cl. subsubulata. 14. Cl. crispata, Cl. Delessertii, Cl. Dilleniana, Cl. Boivini. 15, Cl. squamosa, Cl. subsquamosa, Cl. chondrotypa, C1. Mexicana, Cl. pseudopityrea, Cl. rhodoleuca, Cl. delicata, Cl. spha- celata, Cl. caespiticia. 16. Cl. cenotea, “Cl. glauca. 17. Cl. mitrula, *Cl. stenophyllodes. 18. Cl. cartilaginea, Cl. nana, Cl. squamosula, Cl. ele- gantula. 19. Cl. cariosa, Cl. subcariosa, Cl. enantia. 20. Cl. decorticata, Cl. acuminata, *Cl. foliata. 21. Cl. gracilis, Cl. cornuta. 22. Cl. gracilescens, Cl. macrophyllodes, Cl. cerasphora. 23. Cl. Lsabellina, Cl. verticillata, Cl. calycantha, Cl. verti- cillaris. 24. Cl. pyxidata, Cl. fimbriata. 25. Cl. carneola, *Cl. bacilliformis, “Cl. cyanipes. Dans le groupe des lichens, les espéces autonomes, en prenant naissance d’exemplaires semblables, sont monogénes. Elles ne se produisent plus de plantes revétant d’autres caractée- res spécifiques. Cette loi est méme valable pour toutes les espe- ces agames ou privées de sexe, chez lesquelles les complica- tions déterminées par la production des hybrides sont exclues. Les sous-espéces, ayant l’hérédité tres développée, sont principalement monogénes, mais nous avons cependant pu con- stater a !’égard de certaines sous-espéces qu’elles se produi- sent encore actuellement de leur espéce primaire dans des cas plus ou moins exceptionnels. Une telle sous-espéce est donc a une certaine mesure polygéne, mais principalement mono- gene. Il en est ainsi du Cl. carneola “Cl. bacilliformis, qui se produit encore quelquefois du Cl. carneola, c’est-a-dire d'une plante différente, comme nous avons vu dans un chapitre précédent (p. 114). De méme, le Cl. Floerkeana “Cl. bacillaris se produit encore du Cl. Floerkeana “8. intermedia, une varia- tion peu constante. D’un autre cdté, certaines sous-especes produisent elles-mémes des transitions plus ou moins completes 164 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 1. a l’espéce primaire. J’ai constaté ce fait dans le Cl. carneola *Cl. cyanipes et & un certain degré dans le Cl. cenotea *Cl. glauca. Ces sous-espéces sont done monogenes, mais hére- ditaires d’une facon défectueuse. Chez d'autres sous-espéces ces deux catégories se trouvent réunies. Il en est ainsi du C7. carneola “Cl. bacilliformis. En se produisant encore actuelle- ment du Cl. carneola, il est polygene a une certaine mesure, et en formant des individus appartenant au Cl. carneola il est héréditaire d'une maniére défectueuse. Les variétés sont principalement monogénes, mais a la fois aussi polygenes dans un degré plus considérable que les sous-espéces, ainsi qu'il a été constaté dans les pages qui précédent. Les modifications locales et les formes anoma- les sont, en général, polygénes et leur hérédité est dévelop- pée a un faible degré, comme il est indiqué plus haut. Dans les modifications locales, les propriétés provoquées par le milieu extérieur montrent donc une certaine hérédité sous les mémes conditions extérieures. Ayant augmenté leur transmissibilité au point de constituer des variétés, certaines de ces propriétés sont devenues héréditaires et leur production nest plus dépendante d’agents extérieurs. Dans les sous- espéces et les espéces trés voisines, les mémes propriétés sont devenues plus ou moins constantes. Résumons quelques exemples. Les podétions sont garnis de squamules dans un grand nombre de modifications locales sans constance, comme dans le Cl. coccifera f. phyllocoma, Cl. furcata 8. pinnata, Cl. pysx- data f. lophyra et d’autres modifications encore moins constan- tes (voir p. 124). Cette propriété est devenue héréditaire dans le Cl. Floerkeana 0. carcata, le Cl. furcata y. scabriuscula et le Cl. fimbriata y. Borbonica. Elle appartient aux caractéres des sous-espéces dans le Cl. Floerkeana *Cl. areolata, le Cl. mitrula “Ol. stenophyllodes et le Cl. acwminata “Cl. foliata. Elle constitue un caractére spécifique dans certaines espéces qui sont tres voisines d’espéces dépourvues de squamules, comme dans les espéces suivantes: dans le Cl. symphoriza, qui se rapproche du Cl. Floerkeana, habituellement dépourvu de squamules; — dans Résumé des origines des variations. 165 le Ol. corallifera et dans le Cl. bellidiflora, qui se rattachent au Cl. coccifera, ordinairement dépourvu de squamules; — dans le Cl. squamosa, le Cl. subsquamosa, le Cl. chondrotypa, le Cl. Mexicana, le Cl. pseudopityrea, le Cl. rhodoleuca et le Cl. sphace- lata, qui se relient au Cl. caespiticia et au Cl. crispata, dont les podétions sont habituellement dépourvus de squamules; — dans le Cl. cartilaginea, qui se rapproche du Cl. mitrula, dé- pourvu de squamules; — dans le Cl. gymnopoda, qui est voisin du Cl. verticillata; — dans le Cl. furfuracea, qui se rattache au Ol. pityrea. — Les podétions ont une teinte brune dans cer- taines modifications locales du Cl. rangiferina et dans celles de beaucoup d'autres espéces (voir: p. 154). Cette propriété est plus constante dans certaines variations, comme dans le Cl. furcata 6. palamaea, le Cl. gracilis y. chordalis, le y. elongata et le Cl. cris- pata «. infundibulifera, mais elle peut encore disparaitre de ces plantes dans l’ombre. Elle appartient aux caracteres spécifiques dans le Cl. Delessertii, le Cl. verticillata, le Cl. Isabellina, le C1. verticillaris et le Cl. aggregata, qui cependant peuvent encore la perdre en croissant dans l’ombre. — La couleur brune des apothécies apparait également sous l’action de la radiation so- laire dans certaines modifications locales, finissant par devenir un caractére constant dans beaucoup d’especes. On voit ainsi certaines propriétés provoquees par le milieu extérieur dans les modifications loca- les devenir héréditaires dans les variétés, finis- sant par constituer des caractéres plus ou moins con- stants dans les sous-espéces et les espéces. Ces faits permettent de conclure que le milieu extérieur ain- flué dune maniére importante sur la production de certaines variétés et de certaines espeéces. D’autres propriétés sont acquises par les Cladonies sans étre provoquées par des agents extérieurs, ainsi que nous l’a- vons déja vu. C’est un principe interne agissant dans la plante plus ou moins indépendamment du milieu extérieur qui déter- mine la variabilité et la transmutation dans ce cas. Puisque la méme propriété apparait ainsi sans étre provoquée par des condi- tions extérieures dans des modifications inconstantes, dans des 166 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 1. variétés héréditaires et plus constantes, dans des sous-especes et des espéces autonomes, on peut en conclure que la pro- duction de certaines espéces a été provoquee par des causes internes. Voici quelques exemples, Les podétions produisent des sorédies d'une maniére auto- génétique dans certaines modifications inconstantes, comme dans le Cl. pityrea 1. Zwackhit B. sorediosa, le Cl. Floerkeana “Bf. in- termedia, le Cl. rangiformis y. sorediophora, le Cl. gracilis “s. Camp- belliana, le Cl. pyxidata y. pocillum “6d. pachyphyllina, \e Cl. pycnoclada y. granulosa et le Cl. peltasta y. granulifera, ainsi que dans les variétés Cl. coccifera 6. plewrota et Cl. pyxidata 8. chlorophaea. Cette propriété appartient aux caractéres des sous-especes dans le Cl. Floerkeana “Cl. bacillaris et le “Cl. macilenta, elle constitue un caractére spécifique dans certaines espéces trés voisines d’espeéces dépourvues de sorédies, comme dans le Cl. cornuta, qui se relie étroitement au Cl. gracilis (9. elongata), dans le Cl. fimbriata, qui touche au Cl. pyxidata, dans le Cl. cenotea, qui se rapproche du Cl. crispata, dans le Cl. deformis et le Cl. corallifera, qui se rattachent au Cl. cocci- fera, dans le Cl. digitata et le Cl. flabelliformis, qui par le “Cl. macilenta se relient au Cl. Floerkeana, et dans le Cl. hypoeri- tica, qui par le “Cl. bacillaris se rattache au Cl. Floerkeana. Dans un chapitre précédent, j'ai montré que la pro- duction des scyphus chez les Clausae et les Cocciferae est déterminée par l’avortement des apothécies survenu dans une certaine phase de développement de celles-ci. Cet avortement est encore trés inconstant dans beaucoup de modifications auto- genes appartenant au Cl. bellidiflora, au Cl. metalepta, au Cl. gracilis y. chordalis, au y. elongata, au Cl. cornuta, au Cl. degenerans, au Cl. fimbriata y. cornutoradiata, au 0. apolepta, au Cl. pityrea et au Cl. foliacea. La production des scyphus a atteint une plus grande constance dans le Cl. gracilis a. dila- tata, le Cl. fimbriata «. simplex, le Cl. flabelliformis a. tubaefor- mis et le 8. polydactyla, ainsi que dans le Cl. carneola, qui a des sous-espéces, le *Cl. bacilliformis et le *Cl. eyanipes, de- pourvues de scyphus. Elle constitue un caractere constant dans Résumé des origines des variations. 167 beaucoup d’especes, dont certaines sont trés voisines d’espe- ces dépourvues de scyphus ou dont la faculté de produire des scyphus est variable. Tel est le cas dans le Cl. digitata, qui se rapproche du Cl. Floerkeana “Cl. macilenta, dépourvu de scy- phus, dans le Cl. hypoeritica, qui se rattache au Cl. Floerkeana “Cl. bacillaris, manquant également de scyphus, dans le Cl. gra- cilescens, qui se relie étroitement au Cl. cerasphora, dépourvu de scyphus, dans le Cl. pyxidata, qui touche au Cl. fimbriata, ott la production des scyphus est variable, dans le Cl. cocci- fera, le Cl. corallifera, le Cl. deformis, le Cl. vertieillata, le Cl. calycantha et le Cl. verticillaris. L’avortement des apothécies étant une anomalie régressive, tandis que la production des scyphus accuse une évolution progressive, les espéces scyphi- féeres présentent le singulier cas qu'une transmutation pro- gressive provoquée par une anomalie régressive est devenue constante. Il a été déja énoncé que la production des prolifications centrales dans beaucoup de modifications inconstantes constitue une anomalie progressive. Comme exemples de ces modifica- tions nous avons cité le Cl. pyaxidata m. mesothetum, le Cl. gracilis {. centralis et le Cl. coccifera “B. asotea. Cette méme propriété de produire des prolifications centrales constitue un caractére constant dans le Cl. gracilescens, le Cl. macrophyllodes, le Cl. centrophora, le Ci. gymnopoda, le Cl. Isabellina, le Cl. verticillata, le Cl. calycantha et le Cl. verticillaris. Le Cl. graci- lescens se relie étroitement a une espéce manquant de prolifi- cations centrales, au Cl. degenerans, en se rapprochant méme d'un état de sous-espéce. Le Cl. coccifera “8. asotea montre des tendances a devenir héréditaire en se multipliant assez abondamment dans certaines loealités. Ces plantes sont les seuls intermédiaires entre les modifications inconstantes et les especes autonomes caractérisées par des prolifications centrales. Cependant l’analogie entre ces espéces et les modifications mé- sothétes est si distincte, qu'il est évident que ce caractére a la méme origine dans ces deux cas. On observe done ici qu'une propriété représentant une anomalie progressive dans les modi- 168 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 1. fications s'est développée en un caractére spécifique et constant dans certaines espéces. Nous avons vu dans ce qui précéde que certaines propriétés des variations et des espeéces sont autogénes, tandis que la production d'autres caracteres est provoquée par le milieu ex- térieur. Dans certaines variations, ainsi que dans certaines espéces, ces deux ordres de caractéres se trouvent combinés. Cette circonstance permet de conclure que les causes inter- nes et le milieu extérieur combinés ou successive- ment l'un aprés lautre ont déterminé la production de certaines variations et espéces. Voici des exem- ples. Les podétions sont garnis de sorédies et de squamules dans le Cl. peltasta y. granulifera, le Cl. pityrea 1. Zwackhi 6. hololepis et le 8. squamulifera, ou les sorédies sont provoquées par des causes internes et les squamules par le milieu exté- rieur. La production de tous les deux organes est trés incon- stante dans ces modifications. Dans les variations Cl. Floerkeana 6. carcata et Cl. furcata y. scabriuscula les mémes propriétés sont plus constantes. Dans le Cl. coccifera 0. pleurota f. fron- descens, le Cl. pyxidata 8. chlorophaea f. pterygota et le f. lepido- phora, ainsi que dans le Cl. Floerkeana “Cl. macilenta “8. squa- migera, le caractére dti a une cause interne (la production des sorédies) et plus constant que la propriété provoquée par le milieu extérieur (la formation des squamules). Dans le C7. coccifera f. cornucopioides, les podétions garnis de prolifications centrales et de squamules revétent des caractéres dont l’un est autogéne (la production des prolifications centrales) et |’au- tre di au milieu extérieur (la production des squamules). Il en est de méme du Cl. acuminata “Cl. foliata, caractérisé par la production d'un acide éliminé et des squamules. Le Cl. frr- cata “ny. syrtica est caractérisé par des sorédies, dont la produc- tion est autogénétique, ainsi que par des podétions squamuleux et bruns, des caractéres provoqués par le milieu extérieur. Ainsi, les divers agents qui provoquent des transmutations chez les plantes, opérent plus ou moins combinés dans les cas que je viens dénoncer. Or, a tout prendre, les causes inter- nes et externes n’agissent jamais entiérement séparées sur les Résumé des origines des variations. 169 plantes dans la nature, bien que l'une ou l’autre d’entre elles peut étre plus ou moins prédominante dans les divers cas. Chaque évolution provoquée par le milieu extérieur dans la plante vivante implique a la fois des pro- cés vitaux produits par des causes internes, qui réali- sent ce phénoméne. D’ailleurs aussi, pour que le mi- lieu extérieur puisse provoquer certaines propriétés, il faut que la plante ait atteint une telle phase dévo- lution qui permet la réalisation de ces transmuta- tions. Ainsi, lorsque les squamules des podétions se produi- sent des sorédies ou bien des bords des aréoles cortiquées sous l’influence d’une station humide, il faut que les podétions soient sorédiés ou recouverts d’aréoles cortiquées et que ces sorédies et ces aréoles aient atteint une certaine évolution par linfluence des causes internes, pour qu’elles soient susceptibles a engendrer des squamules, car dans beaucoup de cas elles nont pas la faculté de produire ces organes. D’un autre cdété, les causes internes ne peuvent pas non plus agir sur les plantes tout-a-fait indépendamment du milieu extérieur. Chaque procés interne de la plante exige certai- nes conditions externes. Certaines conditions locales sont défavorables et d'autres sont plus ou moins favorables pour la réalisation des transmutations provoquées par des causes internes. Dans certains cas, leur influence se fait prévaloir au point d’entraver plus ou moins complétement la production des transmutations dues aux causes internes. Ainsi, la produc- tion des scyphus, déterminée par des causes internes, est en- travée par les stations séches dans le Cl. gracilis y. chordalis, comme il est indiqué dans un chapitre précédent. La pro- duction des sorédies est entravée par une station humide ou ombragée dans le Cl. digitata *8. glabrata et le “Cl. macilenta é. corticata. Dans ce qui précéde, j’ai cherché a analyser les ecaracte- res des variations et des espéces dans le genre Cladonza, afin de déterminer les agents qui exercent de l'influence sur leur production, 170 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 1, Les résultats de ces recherches se résument ainsi en une loi générale: L’évolution des variations et des espéces est déterminée par le milieu extérieur et des causes internes, or Vun ou Uautre de ces agents exerce dans certaines phases une influence prédomi- nante, en donnant Vimpulsion a la production de différents ca- ractéres. | VII. Distribution géographique des Cladonies. Espéees cosmopolites. Un grand nombre d’espéces de Cladonia sont répandues dans les six parties du monde. II en est ainsi de la plupart des espéces qui sont communes dans |’Europe boréale. Voici une liste de ces espéces cosmopolites: Cl. rangiferina, Cl. rangiformis, Cl. sylvatica, Cl. squamosa, Cl. alpestris (?), (Cl. subsquamosa, actuellement Cl. Floerkeana, inconnu en Afrique,| “Cl. bacillaris, Cl. cariosa (°?), “Cl. macilenta, Cl. gracilis, (Cl. flabelliformis, actuellement Cl. cornuta, inconnu en Asie,| Cl. degenerans, Cl. digitata, Cl. gracilescens, (Cl. coccifera, actuellement in- Cl. verticillata, connu en Afrique,| Cl. pyxidata, Cl. deformis (en Afrique seule- Cl. fimbriata, ment a Madeére), Cl. pityrea, Cl. uncialis (?), Cl. foliacea (a. alcicornis). Cl. furcata, Parmi ces plantes cosmopolites, les espéces suivantes sont répandues jusque dans les parties boréales de la région arcti- que (au moins jusqu’au Spitzberg): Cl. rangiferina, Cl. sylva- Distribution géographique des Cladonies. 171 tica, Cl. alpestris, (Cl. coccifera,) Cl. deformis, Cl. wneialis, Cl. squamosa, Cl. gracilis, Cl. degenerans, Cl. gracilescens, Cl. pysxi- data (82° au Groénland). Les espéces suivantes sont retrouvées dans les régions antarctiques: Cl. rangiferina (a la Géorgie du Sud, dans les Terres Magellaniques ete.), Cl. sylvatica (dans les Terres Ma- gellaniques), Cl. alpestris (indiqué dans les Terres Magellaniques et aux iles Malouines, mais les déterminations sont incertaines), “Cl. bacillaris (a Vile Campbell et a la Terre de Feu), Cl. fla- belliformis (Terres Magellaniques, iles Malouines), Cl. digitata (indiqué aux iles Malouines, mais la détermination est incer- taine), Cl. coccifera (Terres Magellaniques, iles Malouines), Cl. deformis (Terres Magellaniques, iles Malouines), Cl. wncialis (in- diqué dans les Terres Magellaniques, aux iles Malouines et aux iles Auckland, mais les déterminations sont incertaines), Cl. furcata (Terres Magellaniques, iles Malouines, Géorgie du Sud), Cl. squamosa (iles Auckland, Kerguelen, Terres Magellaniques), Cl. subsquamosa (a Vile Campbell), Cl. gracilis (*e. Campbelliana a Vile Campbell, y. chordalis et y. elongata a la Terre de Feu), Cl. cornuta (a Vile Campbell, a lile de Kerguelen et a la Terre de Feu), Cl. degenerans (indiqué aux iles Malouines, mais les déter- minations sont incertaines), Cl. verticillata (a Vile Campbell et a la Terre de Feu), Cl. pyxidata (a Vile Campbell, a Vile de Kergue- len, a la Géorgie du Sud, aux iles Malouines et a la Terre de Feu), Cl. fimbriata (Campbell, Kerguelen, Marion, Malouines, Terre de Feu), Cl. pityrea (indiqué aux iles Malouines et dans les Terres Magellaniques, mais les déterminations sont incer- taines). Dans la Terre australe, on a recueilli 8 lichens, parmi lesquels aucune Cladonie ne s’est trouvée. Voici les espéces cosmopolites partagées entre les deux extrémités polaires: Cl. rangiferina, Cl. uncialis (incertain), Cl. sylvatica, Cl. sqwamosa, Cl. alpestris (incertain), ~ Cl. gracilis, Cl. coccifera(inconnu en Afrique), C7. degenerans (incertain), Cl. deformis, Cl. pyxidata. 172 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 1. Voici les espéces cosmopolites qui sont retrouvées entre les deux tropiques, surtout dans les montagnes de la zone torride: Cl. rangiferina, Cl. rangiformis, Cl. sylvatica, Cl. squamosa (?), Cl. alpestris (?), Cl. subsquamosa, Cl. Floerkeana, Cl. cariosa, “Cl. bacillaris, Cl. gracilis, “Cl. macilenta, Cl. degenerans, Cl. flabelliformis, Cl. gracilescens, Cl. digitata (?), Cl. verticillata, Cl. coccifera (?), Cl. pyxidata, Cl. uncialis (?), Cl. fimbriata, Cl. furcata, Cl. pityrea. Les espéces suivantes sont partagées entre les terres bas- ses tropicales et les extrémités polaires: Cl. rangiferina (Guadeloupe, Coteau Maigre a Madagascar, ile Maurice, ile Bourbon, forét d’Erica 4 Runssora en Afrique: Mill. Arg., Lich. Usamb. p. 242). Cl. sylvatica (Loja a lEquateur, Maui pres de Haliakala aux iles Sandwich, commun a Bourbon). [Cl. alpestris, incertain. | Cl. coccifera (Guatemala, Surinam). Cl. squamosa (Para, Hawaii aux iles Sandwich). Cl. gracilis (ile Bourbon, Java, Mauna Loa et Hawaii aux iles Sandwich, Queensland, Nouvelle-Grenade). [Cl. degenerans (Manipur, Yunnan, Nouvelle-Calédonie etc.).| Cl. pyxidata (a Rio de Janeiro trouvé par moi-méme, a la Guyane, a St. Vincent etc.). Parmi toutes les espéces de ce genre, le Cl. pyaidata a l’aire la plus vaste. ll a été trouvé au 82:e degré de latitude nord au Groénland et au 54:e degré de latitude sud a la Géor- gie du Sud, ainsi que dans les terres basses de la zone inter- tropicale. Voici les centres de diffusion des espéces cosmo- Distribution géographique des Cladonies. 173 polites, cest-a-dire les endroits ot elles atteignent leur plus grande vulgaritée: Le Cl. gracilescens a son centre de diffusion dans la par- tie boréale de la zone glaciale de |’Europe. Le Cl. deformis et le Cl. gracilis y. elongata dans la zone glaciale et le Cl. gracilis y. chordalis dans la partie boréale de la zone temperée de l’hémisphére boréal. Le Cl. rangiferina, le Cl. sylvatica, le Cl. alpestris, le Cl. uncialis et Cl. cornuta dans la partie méridionale de la zone glaciale et dans la partie boréale plus ou moins vaste de la zone tempérée de |’ hémisphére boréal. Le Cl. degenerans dans la partie boréale de la zone tem- pérée de l'Europe et peut-étre aussi de l’Amérique. Le Cl. digitata et le Cl. fimbriata dans la partie boréale plus ou moins vaste de la zone tempérée de l’hémisphére boréal. Le Cl. cariosa dans la partie boréale de la zone tempé- rée de l’Europe et peut-étre aussi de l’Amérigue du Nord. Le Cl. Floerkeana, le *Cl. bacillaris et le *Cl. macilenta dans la zone tempérée de |’Europe. Le Cl. rangiformis dans |’Europe moyenne et méridionale. Le Cl. coccifera, le Cl. furcata, le Cl. verticillata et le Ci. pyxidata dans la zone tempérée de |’hémisphére boréal. Le Cl. squamosa dans la zone tempérée de l'Europe et de l’ Amérique du Nord. Le Cl. pityrea dans les parties méridionales de la zone tempérée de l’hémisphére boréal. Le Cl. foliacea a. alcicornis dans les parties méridionales de l'Europe et les parties boréales de l'Afrique (région de la Méditerranée). Espéces a aire tres étendue, Les espéces suivantes occupent tous les deux hémisphe- res, mais manquent a un—trois continents: Le Cl. bellidiflora croit en Europe, en Asie, & Madére en Afrique, dans |’Amérique du Nord et dans les parties méridio- 174 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. nales de l’Amérique du Sud. Son centre de diffusion se trouve dans les parties boréales de |’hémisphere boréal. Le Cl. crispata existe en Europe, en Asie, en Afrique, dans |’Amériqgue du Nord et dans l’Amérique du Sud. Son centre de diffusion se trouve dans l'Europe boréale (dans la partie boréale de la zone tempérée et dans la zone glaciale). Le Cl. Delessertit est dans les mémes continents. Son cen- tre de diffusion se trouve dans la zone glaciale de |’Europe. (Le Cl. subsquamosa est trouvé en Europe, en Asie (?), dans |’Amérique du Nord et du Sud et en Australie. Il man- que a l'Europe boréale et orientale, a l’Asie boréale, et peut- étre a |’ Afrique. | Le Cl. caespiticia est dans l'Europe moyenne et méridio- nale, dans l’Amérique du Nord, en Asie (Java) et dans | Afri- que méridionale. Son centre de diffusion n’est pas assez distinct. Le Cl. acuminata croit en Europe, en Asie et dans l’Amé- rique du Nord (il est signalé encore a l’ile de Kerguelen en Afrique). ‘Son centre de diffusion n’est pas distinct. Le Cl. carneola “Cl. bacilliformis est trouvé en Europe, en Sibérie et a lile Campbell dans la zone australe. Son centre de diffusion se trouve dans la partie boréale de la zone tem- pérée de |’Europe. Le Cl. subcariosa est trouvé en Europe, en Asie, en Afri- que (a Ténériffe et a lile de Kerguelen), dans ]’Amérique du Nord (et aux Antilles) et en Australie. Son centre de diffusion n'est pas distinct. Le Cl. papillaria existe en Europe, dans l’Amérique du Nord et en Afrique (a Madagascar). Son centre de diffusion nest pas distinct. Le Cl. carneola est trouvé en Europe, dans l’Amérique du Nord et dans la zone australe de |’Amérique du Sud. Son cen- tre de diffusion se trouve en Europe. Le Cl. reticulata existe dans l’Amérique du Nord, ou il a son centre de diffusion, mais il est trouvé encore dans |’ Amé- rique du Sud et en Asie. Le Cl. mitrula est répandu de la Nouvelle-Angleterre dans Distribution géographique des Cladonies. 175 Amérique du Nord jusqu’au Brésil dans l’Amérique du Sud. Son centre de diffusion se trouve dans l’Amérique du Nord. Le Cl. leptophylla croit dans l'Europe moyenne et méri- dionale, dans |’Asie méridionale (Java) et dans l’Amérique du Nord (selon l’indication de M. H. Willey). Les especes suivantes occupent Vhémisphére boréal: Le Cl. angustata est trouvé aux iles Sandwich et au Japon. Le Cl. amaurocraea croit en Europe, en Asie et dans |’Amé- rique du Nord. Il est douteux s'il existe dans l’Amérique du Sud et en Australie. Son centre de diffusion se trouve dans les parties boréales de l'Europe, de |’Asie et de l’Amérique du Nord. Le Cl. delicata est en Europe, en Asie et dans l’Amérique du Nord. Le Cl. cenotea croit en Europe, en Asie et dans l’Améri- que du Nord. Son centre de diffusion se trouve dans la par- tie boréale de la zone tempérée et peut-étre aussi de |’ Asie. Le *Cl. glauca croit dans l'Europe moyenne et méridio- nale et en Asie +). Le Cl. turgida existe en Europe, en Asie et dans |’Amé- rique du Nord. ‘Son centre de diffusion est dans la partie bo- réale de la zone tempérée de l'Europe et peut-¢tre aussi de Amérique du Nord. Le Cl. alpicola croit dans la zone glaciale et tempérée de Europe, de l’Asie et de l’Amérique du Nord. Son centre de diffusion est dans la zone glaciale de l'Europe. Le Cl. decorticata croit dans la zone tempérée de l'Europe, de l’Asie, de l'Afrique (Madére) et de l’Amérique du Nord. Le Cl. cerasphora est trouvé dans la zone glaciale de l'Europe et de l’Asie, ainsi qu’aux Alpes du Tirol. [Le Cl. foliacea 8. convoluta croit dans la partie méridio- nale et moyenne de l'Europe, dans |’Asie méridionale, dans les parties septentrionales de l'Afrique et dans les parties méridio- nales de l’Amérique du Nord. Son centre de diffusion se trouve dans |’Afrique septentrionale. | 1) Le Cl. cenotea B- furcellata Tuck. (voir: 1 p. 489) appartient au Cl. furcata f. farinacea. 176 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. Le Cl. strepsilis est trouvé dans la zone tempérée de l’Eu- rope, ainsi que dans la zone torride, tempérée et arctique *) de | Amérique du Nord. Le Ql. botrytes existe en Europe, en Asie et dans |’Amé- rique du Nord. Son centre de diffusion se trouve dans la par- tie boréale de la zone tempérée de l'Europe et de | Asie. Le Cl. carneola “Cl. cyanipes est trouvé en Europe, en Asie et dans l'Amérique du Nord. Les espéces suivantes occupent principalement Vhémi- sphere austral: Le Ol. pycnoclada croit dans |’Amérique du Sud, aux An- tilles et dans les parties méridionales de |’Amérique du Nord, en Australie, dans les parties méridionales de |’Afrique et de l Asie. Son centre de diffusion se trouve dans |’Amérique du Sud et probablement aussi en Australie. Le Cl. didyma croit dans l’Amérique du Sud et du Nord, en Australie et dans les iles de la Mer Indienne en Afrique. Son centre de diffusion se trouve dans l’Amérique du Sud. Le Cl. corallifera est trouvé dans |’Amérique du Sud et du Nord et en Australie. Le Cl. insignis est trouvé dans l’Amérique du Sud et a Bourbon en Afrique. : Le Cl. aggregata croit dans |’Amérique du Sud et dans les parties les plus méridionales de l’'Amérique du Nord, en Australie, dans l'Afrique méridionale et dans |’Asie méridio- nale. Son centre de diffusion se trouve dans |’Amérique du Sud et en Australie. Le Cl. peltasta existe dans la région tropicale de |’Afri- que. Il est signalé par Leighton aussi dans la méme région de l’Amérique du Sud (a la Jamaique), mais la détermination est douteuse. Le Cl. medusina existe dans la région tropicale de |’ Afri- que et de l'Amérique du Sud. Selon Krempelhuber, il serait trouvé aussi a la Nouvelle-Zélande, mais cette indication n’a pas été vérifiée. 1) Au Labrador, selon Arnold. Distribution géographique des Cladonies. 177 Le Cl. capitellata croit en Australie et dans l’Amérique du Sud. Son centre de diffusion se trouve en Australie. Le Cl. peltastica existe dans Amérique du Sud et, selon Miill. Arg., aussi a Java et a la Nouvelle-Hollande. Le Cl. Gorgonina croit dans la zone tropicale de l’Amé- rique du Sud et a Bourbon en Afrique. Le Cl. ceratophylla croit dans la zone intertropicale et tempérée de Amérique du Sud, dans les parties méridionales de l’Amérique du Nord, en Australie, dans les parties méridio- nales de l’Asie et de l’Afrique. Son centre de diffusion est dans les montagnes de la zone tropicale de l’Amérique du Sud. Le Cl. calycantha croit dans les montagnes de la zone intertropicale de l’Amérique du Sud, dans |l’Amérique du Nord et dans l’Asie méridionale. Son centre de diffusion se trouve dans les montagnes de la zone intertropicale de l’Amérique du Sud. Le Cl. verticillaris croit dans la zone intertropicale de l Amé- rique du Sud, aux Antilles et dans l’Asie méridionale (en Chine). Son centre de diffusion se trouve dans les montagnes de la zone intertropicale de Amérique du Sud. x Espéces a aire restreinte. Les espéces suivantes sont propres a la zone inter- tropicale de deux continents ou bien des deux hémi- spheres: Le Cl. erythrosperma, répandu des Mines jusqu’au Vene- zuela dans la zone intertropicale de l’Amérique du Sud. II est incertain si la var. Thomsoni, qui est trouvée dans I'Inde, appar- tient a cette espece. ~ Le Cl. miniata dans les montagnes de la zone intertropi- cale de l’Amérique du Sud, de Rio de Janeiro jusqu’a la Nou- velle-Grenade. Le Cl. erythromelaena parait étre une variation de cette espece. Le Cl. mitrula *Cl. stenophyllodes est trouvé dans |’Ameé- rique centrale et la Nouvelle-Grenade. Le Cl. cartilaginea de Rio de Janeiro jusqu'au Venezuela dans les parties intertropicales de l’Amérique du Sud. 178 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 1. Le Cl. dactylota dans |'Amérique intertropicale (a Cuba, au Venezuela et au Brésil). Le Cl. Isabellina, trouvé dans |’Amérique centrale et dans la Nouvelle-Grenade. Les espéces suivantes sont propres a l'Europe: Le Cl. incrassata est répandu de la Suéde moyenne en Italie. Le Cl. sublacunosa est trouvé au Tirol par M. Arnold. Le Cl. pseudopityrea en Corse. Le Cl. acuminata “Cl. foliata au Tirol. Le Cl. macrophyllodes en Autriche et en Suisse. Voici une espéce propre a | Asie: Le Cl. gymnopoda, trouvé a Java. Les especes suivantes sont propres a |’ Afrique: Le Cl. candelabrum existe a Bourbon et a Madagascar. Le Cl. diplotypa en Guinée. Le Cl. Boivini aux iles Comores. Le Cl. intermediella a Vile Maurice. Le Cl. centrophora au Cap de Bonne-Espérance. Les espéces suivantes sont propres a lAmérique du Nord: Le Cl. Floerkeana “Cl. areolata aux Antilles. Le Cl. Floerkeana “Cl. leptopoda au Missisippi dans |’ Amé- rique du Nord. Le Cl. cetrarioides dans la Caroline du Nord. Le Cl. coccifera “Cl. hypoxantha dans une montagne de Cuba. (Le Cl. Ravenelii est une espéce incertaine.| Le Cl. metalepta a Cuba. Le Cl. cristatella de Terre-Neuve jusqu’au Texas. Le Cl. leporina de la Caroline du Nord jusqu’a Cuba. Le Cl. uncialis “Cl. Caroliniana dans les parties méridio- nales et moyennes de l’Amérique du Nord. Le Cl. Dilleniana aux Indes Occidentales. II est incertain si les variétés exalbida et corymbescens, qui sont trouvées a I’ile Bourbon, a Madagascar et a la Nouvelle-Hollande, appartiennent a cette espece. Le Le Le Le Le C7. C1. C1. Cl. Cl. Distribution géographique des Cladonies. Es, Beawmontii dans la Caroline du Nord. dactylina aux Etats-Unis. Mexicana au Mexique. macrophylliza a Cuba. corymbosula & Cuba. Les espéces suivantes sont propresal’ Amérique du Sud: [Le Cl. sylvatica y. laevigata & la Terre de Feu. Il est peut-étre une espéce autonome. | Cl. symphoriza dans les montagnes de la Nouvelle- Le Grenade. Le Le Brésil. Le Le Le Bourbon. Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le dional. Le Le Le Le Le C1. Cl. Cl. Cl. Cl, Cl. Cl. Cl. Cl. Cl. Cl. C1. Cl. Cl. Cl. C1. Cl. Cl. C1. Cl. Cl. Cl. Cl. Cl. hypocritica a la Terre de Feu. hypoxanthoides dans les montagnes des Mines au flavescens a la Terre de Feu. substellata au Brésil. divaricata au brésil. Il croit peut-étre aussi a Vile connexa au Brésil. signata au Brésil. albofuscescens au Brésil. mutabilis au brésil. polytypa au Brésil. consimilis au Brésil. Salzmanni au Brésil. Carassensis au Brésil. chondrotypa au Brésil. rhodoleuca au Brésil. sphacelata au Brésil. pleurophylla au Brésil. solida au Brésil. Uleana dans la région tempérée du Brésil méri- nana au Brésil. testaceopallens au breésil. furfuracea au Breésil. pityrophylla au Brésil. Brasiliensis au Brésil. 180 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. Les espéces suivantes sont propres a l’Australie. Le Cl. didyma *Cl. oceanica au iles Sandwich. Le Cl. corallifera “Cl. subdigitata a la Nouvelle-Hollande et a lile Campbell. Le Cl. firma a la Nouvelle-Hollande et a Van-Diémen. Le Cl. Sullivani a la Nouvelle-Hollande. Il est peut-étre une variation du Cl. retipora. Le Cl. retipora répandu de la Nouvelle-Hollande et de la Nouvelle-Calédonie jusqu’a lile Campbell. Le Cl. capitellata *Cl. xanthoclada a la Nouvelle-Hollande. C’est une sous-espéce douteuse. Le Cl. subsubulata a Vile Campbell. Le Cl. schizopora a Van-Diémen. Le Cl. rigida aux iles Auckland. Le Cl. squamosula & la Nouvelle-Hollande. Le Cl. elegantula a la Nouvelle-Hollande. Le Cl. Neozelandica a la Nouvelle-Zélande. Le Cl. enantia a la Nouvelle-Zélande. Le Cl. leucocephala a la Nouvelle-Hollande. Résumé. Le nombre total des especes cosmopolites s’éléve a 25 (ou a 19), dont 10 (ou 6) sont partagées entre les deux extré- mités polaires et 8 (ou 6) sont retrouvées dans les terres bas- ses intertropicales. Le nombre des espéces qui occupent les deux hémisphe- res, manquant a un, a deux ou 4 trois continents, est 12 (ou 18). Il y a 12 espéces propres a l’hémisphére boréal et occu- pant deux ou plusieurs continents, mais parmi celles-ci 2 ont une faible extension aussi dans l’hémisphére austral. 13 espéces occupent deux ou plusieurs continents de I’he- misphére austral, mais parmi ce nombre, 9 sont retrouvées aussi dans les parties méridionales de l’hémisphére boréal. 6 espéces occupent la zone intertropicale de deux conti- nents ou bien de tous les deux hémispheres. Il y a 64 espéces qui ne sont trouvées que dans un con- tinent. Parmi celles-ci, 5 sont propres a |’Europe, 1 a I’Asie, Distribution géographique des Cladonies. 181 5 a l'Afrique, 14 4 l’Amérique du Nord, 25 (ou 26) a l’Amé- rique du Sud, 14 a |’ Australie. Dans le tableau qui suit, j'ai indiqué le nombre des espe- ces dans les diverses parties du monde. nina | Nombre des espéces. Especes oc-|_22 2/2285.) cupant la Cosmopo- | cupant les 22 =e ZEEE zone inter-|Espéces en- Total lites. deux hémi- |S 3 2|3.25 & |tropicale de) qémiques. ay | spheres. | @22 Boe S| eee Bema | . Po|-ea5 0) sphéres. - | | | ‘s | :s Europe 25 (ou 19) 10 (ou 16)! 11 — | -= 5 51 Ae as 25 (ou 19)| 9 (ou 14); 11 6 (1*) ? 52 (ou 53) Afrique . . .|25 (ou 19)) 7 (ou 11) 8 -- 5 46 (ou 44) Amérique du | | Nord . {25 (ou 19))11 (ou 17) 9 8 3 14 70 Amérique du Sud ... ./25 (ou 19)) 6 (ou 12)) — 13 6 125 (ou 26)'75 (ou 76). | Australie . . 25 (ou 19); 2 (ou 8) 1 | 7 (ou 8) -= | 14 49 (ou 50) Les espéces suivantes sont partagées entre l'Europe et lAsie: a. Les 25 espéces cosmopolites (voir p. 170), parmi lesquelles le Cl. flabelliformis cependant n’a pas encore été trouvé en Asie. b. Ces 8 espéces occupant les deux hémispheres: Cl. acuminata, Cl. carneola “Cl. bacilliformis, Cl. subcariosa, Cl. leptophylla. Elles existent toutes aussi dans l’Amérique du Nord, ex- Cl. bellidiflora, Cl. crispata, Cl. Delessertit, Cl. caespiticia, cepté le *Cl. bacilliformis. ce. 10 espéces occupant l’hémisphére boréal: Cl. amaurocraea, Cl. delicata, Cl. cenotea, C*l. glauca, Cl. turgida, *) Cl. erythrosperma. Cl. Cl. Cl. Gt. Cl. alpicola, decorticatu, cerasphora, botrytes, carneola “Cl. cyanipes. 182 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. Elles existent toutes aussi dans l’Amérique du Nord, ex- cepté le “Cl. glauca et le Cl. cerasphora. Les especes suivantes sont partagées entre l’Europe et 1Amérique du Nord: a. Les 25 espéces cosmopolites (voir p. 170). b. 9 especes occupant les deux hémisphéres: Cl. bellidiflora, Cl. subcariosa, Cl. crispata, Cl. papilaria, Cl. Delessertia, Cl. carneola, Cl. caespiticia, Cl. leptophylla. Cl. acuminata, Ces especes existent toutes en Asie, excepté le Cl. papil- laria et le Cl. carneola. ec. 9 espeéces occupant l’hémispheére boréal: Cl. amaurocraea, Cl. decorticata, Cl. delicata, Cl. strepsilis, Cl. cenotea, Cl. botrytes, Cl. turgida, Cl. carneola “Cl. cyanipes. Cl. alpicola, Toutes ces espéces existent en Asie, excepté le Cl. stre- psuis. Les espéces suivantes sont partagées entre l’Asie et lAmérique du Nord: a. Les 25 especes cosmopolites (voir p. 170), entre les- quelles le Cl. flabelliformis n'a cependant pas encore été trouvé en Asie. b. 8 espéces occupant les deux hémispheéres: Cl. bellidiflora, Cl. acuminata, Cl. crispata, Cl. subcariosa, Cl. Delessertii, Cl. reticulata, Cl. caespiticia, Cl. leptophylla. Le Cl. reticulata seul entre ces especes manque a I|’Eu- rope. c. 8 espéces occupant l’hémisphére boréal: Distribution géographique des Cladonies. 183 Cl. amaurocraea, Cl. alpicola, Cl. delicata, Cl. decorticata, Cl. cenotea, Cl. botrytes, Cl. turgida, Cl. carneola *Cl. cyanipes. Elles existent toutes aussi en Europe. Les espéces suivantes sont partagées entre l'Europe et Afrique: a. Les 25 espéces cosmopolites (voir p. 170), parmi les- quelles le Cl. coccifera et le Cl. subsquamosa sont cependant actuel- lement inconnus en Afrique et le Cl. deformis n'y est trouve qua Madeére. ; b. 7 espéces occupent les deux hémispheres: Cl. bellidiflora (4 Madére), ~ Cl. acuminata (a Vile de Ker- Cl. crispata, guelen), Cl. Delessertit, Cl. subeariosa, Cl. caespiticia, Cl. papillaria (a Madagascar). c. 1 espéce occupant l’hémisphére boréal: Cl. decorticata. Les espéces suivantes sont partagées entre l’Asie et Afrique: a. Les 25 espéces cosmopolites (voir p. 170), parmi les- quelles le Cl. flabelliformis est encore inconnu en Asie, le C7. coccifera et le Cl. subsquamosa sont inconnus en Afrique. b. 6 espéces occupant les deux hémispheres: Cl. bellidiflora (a Madeére), Cl. acuminata (a Vile de Ker- Cl. crispata, _ guelen), Cl. Delesserti, Cl. subcariosa. Cl. caespiticia, ce. 1 espéce occupant l’hémisphére boréal: Cl. decorticata (4 Madeére en Afrique). d. 3 espéces occupant principalement l’hémisphere au- stral: — ae 1 | Cl. pycnoclada, 5 Cl. ceratophylla. LY Cl. aggregata, / a. 184 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. Les especes suivantes sont partagées entre lAmérti- que du Nord et !Amérique du Sud: a. Les 25 espéces cosmopolites (voir p. 170), parmi les- quelles le Cl. uncialis et le Cl. degenerans sont encore douteux pour l’Amérique du Sud: b. 6 espéces occupant les deux hémisphéres: Cl. bellidiflora, ~ Cl. carneola, Cl. crispata, Cl. reticulata, Cl. Delesserti, Cl. mitrula. ec. 8 espéces occupant principalement ’hémisphére austral: Cl. pycnoclada, Cl. peltasta, Cl. didyma, Cl. ceratophylla, Cl. corallifera, Cl. calycantha, Cl. aggregata, Cl. verticillaris. d. 3 espéces propres a la zone intertropicale des deux hémispheres: Cl. mitrula *Cl. stenophyllodes, Cl. Isabellina. Cl. dactylota, Les espéces suivantes sont partagées entre l’Asie et l Australie: a. Les 25 espéces cosmopolites (voir p. 170), parmi les- quelles le Cl. flabelliformis est actuellement inconnu en Asie et le Cl. alpestris, le Cl. cariosa et le Cl. degenerans ne sont pas tout-a-fait certains en Australie. b. 2 espéces occupant les deux hémisphéres: Cl. carneola *Cl. bacilliformis (a Cl. swbeariosa. Vile Campbell en Australie), c. 1 espéce propre a l’hémisphére boréal: Cl. angustata (aux iles Sandwich). d. 4 espéces occupant principalement l’hémisphére austral: Cl pyenoclada, Cl. peltastica, Cl. aggregata, Cl. ceratophylla. Distribution géographique des Cladonies. 185 Les espéces suivantes sont partagées entre Amérique et lAustralie: a. Les 25 espéces cosmopolites (voir p. 170), dont le CV. al- pestris, le Cl. cariosa et le Cl. degenerans ne sont pas tout-a-fait certains en Australie. b. 1 espece occupant les deux hémisphéres: Cl. subcariosa (dans |’Amérique du Nord). ce. 8 (ou 7) espéces occupant principalement l’hémisphere austral, parmi lesquelles le Cl. medusina, le Cl. capitellata et le Cl. peltastica ne sont pas trouvés dans l’Amérique du Nord: Cl. pycnoclada, (Cl. medusina, incertain en Cl. didyma, Australie, | Cl. corallifera, Cl. capitellata, Cl. aggregata, Cl. peltastica, Cl. ceratophylla. Les espeéces suivantes sont partagées entre l'Afrique et lAmérique du Sud: a. Les 25 espéces cosmopolites (voir p. 170), parmi les- quelles le Cl. coccifera et le Cl. subsquamosa sont actuellement encore inconnus en Afrique. b. 38 espéces occupant les deux hémispheres: Cl. bellidiflora, Cl. Delessertit. Cl. crispata, ce. 8 espéces occupant principalement l’hémisphére austral: Cl. pycnoclada, Cl. peltasta, Cl. didyma, Cl. medusina, Cl. insignis, Cl. Gorgonina, Cl. aggregata, Cl. ceratophylla. Les espéces suivantes sont partagées entre l'Afrique et V’Australie: a. Les 25 espéces cosmopolites (voir p. 170), parmi les- quelles le Cl. coccifera et le Cl. subsquamosa sont actuellement encore inconnus en Afrique, le Cl. alpestris et le Cl. cariosa ne sont pas tout-a-fait certains en Australie. 186 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. b. 1 espéce occupant les deux hémisphéres: Cl. subcariosa. c. 4 (ou 5) espéces occupant principalement l’hémisphere austral : Cl. pycnoclada, (Cl. medusina, incertain en Cl. didyma, Australie, | Cl. aggregata, ~ Cl. ceratophylla. Espéces de l’Europe. Il existe en Europe: a. 25 espéces cosmopolites (voir: p. 170), dont le Cl. fla- belliformis n’est pas encore trouvé en Asie et le Cl. subsqua- mosa n’est pas tout-a-fait certain en Asie. Le Cl. coccifera et ie Cl. subsquamosa sont encore inconnus en Afrique. b. 10 espéces occupant les deux hémispheéres: C/. papil- laria, Cl. bellidiflora, Cl. crispata, Cl. Delessertii, Cl. caespiticia, Cl. leptophylla, Cl. subcariosa, Cl. acuminata, Cl. carneola, ces bacilliformis. Le Cl. papillaria et le Cl. carneola manquent a l’Asie, le Cl. caespiticia et le Cl. leptophylla n’y sont indiqués qua Java, le Cl. carneola, le *Cl. bacilliformis, le Cl. leptophylla manquent a l'Afrique, le Cl. bellidiflora n'y est indiqué qua Madére et le Cl. acuminata a Vile de Kerguelen. Toutes ces espéces existent dans l’Amérique du Nord, excepté le “Cl. ba- cilliformis. c. 11 espéces occupant l’hémisphére boréal: Cl. amau- rocraea, Ol. delicata, Cl. cenotea, *Cl. glauca, Cl. turgida, Cl. al- picola, Cl. decorticata, Cl. cerasphora, Cl. strepsilis, Cl. botrytes, *Cl. cyanipes. Ils manquent tous a l'Afrique, excepté le Ci. decorticata, qui est trouvé & Madére. Le Cl. strepsilis seul man- que a l’Asie, le *Cl. glauca et le Cl. cerasphora seuls manquent a Amérique du Nord. d. 5 especes endémiques (voir: p. 178). Espeéces de l’Asie. a. 25 espéces qui probablement sont cosmopolites, mais dont le Cl. flabelliformis n’est pas encore trouvé en Asie et le Cl. subsquamosa y est incertain. Distribution géographique des Cladonies. 187 b. 9 espéces occupant les deux hémisphéres: Cl. bellidi- flora, Cl. reticulata, Cl. crispata, Cl. Delessertu, Cl. caespiticia, Cl. leptophylla, Cl. subcariosa, Cl. acuminata, “Cl. bacilliformis, dont le Cl. reticulata seul manque a l'Europe, le *Cl. bacillifor- mis manque a l’Amérique, le *Cl. bacilliformis, le Cl. reticulata et le Cl. leptophylla manquent a l'Afrique. Ils manquent tous a l’Australie, excepté le *Cl. bacilliformis et le Cl. subcariosa. e. 11 espéces occupant l’hémisphére boréal: Cl. amau- rocraea, Cl. angustata, Cl. delicata, Cl. cenotea, *Cl. glawea, C1. turgida, Cl. alpicola, Cl. decorticata, Cl. cerasphora, Cl. botrytes, “Cl. cyanipes. Ils existent tous en Europe, excepté le Cl. an- gustata, et ils manquent a |’Afrique, excepté le Cl. decorticata, et a l’Australie, excepté le Cl. angustata. Le Cl. angustata, le “Cl. glauca et le Cl. cerasphora seuls manquent a |’Amérique. c. 6 espéces occupant principalement I’hémisphére au- stral: Cl. pycnoclada, Cl. aggregata, Cl. peltastica, Cl. ceratophylla, Cl. calycantha, Cl. verticilaris. Ils manquent tous a lEurope, le Cl. peltastica, le Cl. calycantha et le Cl. verticillaris manquent a Afrique, le Cl. calycantha et le Cl. verticillaris manquent a l’Australie, le Cl. peltastica seul manque a |’Amérique du Nord. d. 1 espéce endémique (voir: p. 178). Especes de Amérique du Nord. a. 25 espéces signalées comme cosmopolites (voir p. 170). b. 11 espéces occupant les deux hémispheéres: Cl. papil- laria, Cl. bellidiflora, Cl. reticulata, Cl. crispata, Cl. Delessertii, Cl. caespiticia, Cl. mitrula, Cl. leptophylla, Cl. subcariosa, Cl. acu- minata, Cl. carneola. Ils existent tous en Europe, excepteé le CZ. reticulata et le Cl. mitrula. Le Cl. papillaria, le Cl. mitrula et le Cl. carneola manquent a l’Asie. Le Cl. caespiticia, le Cl. acu- minata, le Cl. subcariosa, le Cl. papillaria et le Cl. leptophylla manquent a l’Amérique du Sud. c. 9 espeéces occupant I’hémisphére boréal: Cl. amauro- eraea, Cl. delicata, Cl. cenotea, Cl. turgida, Cl. alpicola, Cl. decor- tucata, Cl. strepsilis, Cl. botrytes, “Cl. cyanipes. Toutes ces espe- ces existent aussi en Europe, mais manquent a l’Amérique du Sud. Le Cl. strepsilis seul manque a | Asie. 188 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. d. & especes occupant principalement l’hémispheére austral: Cl. pycnoclada, Cl. didyma, Cl. corallifera, Cl. aggregata, Cl. pel- tasta (2), Cl. ceratophylla, Cl. calycantha, Cl. verticillaris. I exis- tent tous dans l’Amérique du Sud et manquent a I’Europe. Le Cl. didyma, le Cl. corallifera et le Cl. peltasta seuls manquent i |’ Asie. e. 3 espeéces occupant la zone intertropicale des deux hémisphéres: “Cl. stenophyllodes, Cl. dactylota, Cl. Isabellina. Ces espéces existent aussi dans l’'Amérique du Sud, mais man- quent a l’Kurope et a I’Asie. f. 14 espéces endémiques (voir: p. 178). Espeéces de Amérique du Sud. a. 25 especes cosmopolites, dont le Cl. wncialis cepen- dant n’est pas certain dans l’Amérique du Sud. b. 6 espéces occupant les deux hémisphéres: Cl. bellidi- flora, Cl. reticulata, Cl. crispata, Cl. Delesserti, Cl. mitrula, Cl. carneola. Elles existent aussi dans l'Amérique du Nord, mais manquent a l’Australie. Le Cl. mitrula et le Cl. carneola man- quent a l’Asie et le Cl. reticulata, le Cl. mitrula et le Cl. car- neola a |’ Afrique. ce. 13 espéces occupant principalement |l’hémisphére au- stral: Cl. pycnoclada, Cl. didyma, Cl. corallifera, Cl. insignis, Cl. -aggregata, Cl. peltasta, Cl. medusina, Cl. capitellata, Cl. pel- tastica, Cl. Gorgonina, Cl. ceratophylla, Cl. calycantha, Cl. verti- cillaris. Parmi ces espéces, le Cl. insignis, le Cl. peltasta, (le Cl. medusina?,) le Cl. Gorgonina, le Cl. calycantha et le Cl. ver- ticillaris manquent a l’Australie, le Cl. corallifera, le Cl. capi- tellata, le Cl. peltastica, le Cl. calycantha et le Cl. verticillaris manquent a l'Afrique, le Cl. insignis, le Cl. medusina, le Cl. capitellata, le Cl. peltastica et le Cl. Gorgonina manquent a Amérique du Nord, le Cl. didyma, le Cl. corallifera, le Cl. in- signis, le Cl. peltasta, le Cl. medusina, le Cl. capitellata et le Cl. Gorgonina manquent a | Asie. d. 6 espéces occupant la zone intertropicale des deux hémisphéres: Cl. miniata, Cl. erythrosperma, “Cl. stenophyllodes, Cl. cartilaginea, Cl. dactylota, Cl. Isabellina. ‘Toutes ces espéces Distribution géographique des Cladonies. 189 manquent a l'Afrique, a l’Australie, 4 l'Europe et a l’Asie (le Cl. erythrosperma est incertain en Asie). Le Cl. miniata, le Cl. erythrosperma et le Cl. cartilaginea seuls manquent a | Ameéri- que du Nord. e, 25 (ou 26) espéces endémiques (voir: p. 179). Espéces de lV’ Afrique. a. 25 espéces cosmopolites, dont le Cl. coccifera et le Cl. subsquamosa sont encore actuellement inconnus en Afrique. b. 7 espéces occupant les deux hémisphéres: C7. papil- laria, Cl. bellidiflora, Cl. crispata, Cl. Delesserti, Cl. caespiticia, Cl. subcariosa, Cl. acuminata. Toutes ces espéces existent aussi en Europe, en Amérique du Nord et, excepté le Cl. papillaria, en Asie. Le Cl. caespiticia, le Cl. acuminata, le Cl. subcariosa et le Cl. papillaria manquent a l’Amérique du Sud. Elles man- quent toutes a l’Australie, excepté le Cl. subcariosa. ce. 1 espéce occupant lhémisphére boréal: Cl. decorticata (a Madére). Il existe aussi en Europe, en Asie et dans l’Ame- rique du Nord, manquant 4 |’Amérique du Sud et a l’Australie. d. 8 espéces occupant principalement |’hémispheére austral: Cl. pycnoclada, Cl. didyma, Cl. insignis, Cl. aggregata, Cl. pel- tasta, Cl. medusina, Cl. Gorgonina, Cl. ceratophylla. Ils existent tous dans l’Amérique du Sud, mais manquent a l'Europe. Le Cl. didyma, \e Cl. insignis, le Cl. peltasta, le Cl. medusina et le Cl. Gorgonina manquent a l’Asie; le Cl. insignis, le Cl. peltasta, le Cl. medusina (2) et le Cl. Gorgonina manquent a |’Australie; le Cl. insignis, le Cl. medusina et le Cl. Gorgonina manquent a l’Amérigue du Nord. e. 5 especes endémiques (voir: p. 178). Espéces de l’Australie. a. 25 espéces cosmopolites (voir p. 170), dont le Cl. al- pestris et le Cl. cariosa sont encore incertains pour |’Australie. b. 2 espéces occupant les deux hémisphéres: “C7. bacillr- formis, Cl. subcariosa. Ils existent aussi en Europe et en Asie, manquant a l’Amérique du Sud. Le “Cl. bacilliformis manque aussi a l’Amérique du Nord et a |’Afrique. 190 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. e, 1 espece occupant l’hémisphére boréal: Cl. angustata (aux iles Sandwich). Il existe aussi au Japon en Asie, man- quant a l'Europe, a l'Afrique et a Amérique. d. 7 ou 8 espéces occupant principalement l'hémisphére austral: Cl. pycnoclada, Cl. didyma, Cl. corallifera, Cl. aggregata, Cl. medusina (?), Cl. capitellata, Cl. peltastica, Cl. ceratophylla. Ils existent tous dans |l’Amérique du Sud, manquant a |’Kurope. Le Cl. corallifera, le Cl. capitellata et le Cl. peltastica manquant i l'Afrique; le Cl. didyma, le Cl. corallifera, le Cl. medusina (?) et le Cl. capitellata manquent a l’Asie; le Cl. capitellata, le Cl. medusina (2) et le Cl. peltastica manquent a |’ Amérique du Nord. e. 14 espéces endémiques (voir: p. 180). VIII. Habitations primitives des Cladonies. Moyens de transport des Cladonies. En étudiant la distribution des Cladonies on est frappé du nombre considérable des espéces a aire trés vaste dans ce genre. Parmi les 132 espéces de Cladonies connues, il y en a 69, ou 52,3 sur 100, qui occupent au moins deux continents ; 25 (ou peut-étre 19) espéces habitent méme six continents ou leurs annexes (des iles). Il est probable que ces plantes, a une mesure qui ne s observe pas chez les phanérogames, soient douées de certaines qualités physiologiques qui les rendent ca- pables de supporter les diversités des climats. Or, on doit attribuer ce résultat en partie aussi a une autre propriété qui est de nature a faciliter leur dispersion a la surface du globe. C’est la production des spores (et des conidies) excessivement petites en comparaison des graines des phanérogames. Les pluies et les vents répandent des spores, des pycno- conidies, des sorédies et d’autres organes qui multiplient les lichens. Au moins les spores, portées par les vents, traver- sent méme les océans. Habitations primitives des Cladonies. 191 Les autres moyens de dispersion qu'on observe chez les phanérogames ont peu d’importance pour les lichens. Les cou- rants d'eau transportent probablement les spores des espéces littorales, en état vivant. Or ce moyen de transport ne parait jouer aucun role chez les Cladonies, parce que les espéces lit- torales font défaut dans ce genre. On ne connait pas non plus de fait indiquant que les oiseaux se prétent a répandre des lichens. Aussi n’est-il pas douteux que le vent soit le principal moyen de transport a longues distances pour Jes spores des lichens. Son influence sur la distribution des lichens est souvent facile a observer. C’est le vent qui transporte les espéces cor- ticoles d’un arbre 4 un autre. En Finlande, les vieux toits de bois, méme les toits des fenils situés sur les prés ot il n’existe point de lichens, se recouvrent ordinairement de Cladonies et d’au- tres lichens. J’ai trouvé le Cetraria nivalis sur un toit de bois a Pieksamaki (62° 23’) en Finlande, une localité ot il n’a pu arriver que par des spores ou des pyecnoconidies transportées d'une longue distance par le vent, cette espéce arctique n’exis- tant en Finlande que dans peu de localités au sud des limites de la Laponie (65° 47’) et toujours dépourvue d’apothécies. Le nombre considérable des espéces cosmopolites et a aire tres vaste prouve que la traversée des océans a été relative- ment facile pour les organes de propagation des Cladonies. Ainsi, sur un total de 132 espéces, 69 espéces sont répandues dans deux ou plusieurs continents séparés par des océans. La distribution actuelle de la plupart des phanérogames ne s'explique que par des causes antérieures a notre époque. I] n’en est pas ainsi des Cladonies, comme nous venons de voir, mais il est cependant probable que beaucoup d’espéces de ce genre sont assez agées pour avoir atteint leur extension sous l’influence des causes géographiques antérieures. 192 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. Méthodes pour déterminer Vhabitation primitive des espéces. La détermination de l’habitation primitive des espeéces est fondée sur des recherches d'une nature trés différente. Elle exige comme base toute une monographie détaillée du groupe dont on recherche l’origine. Chaque espéce imparfaitement con- nue peut constituer une lacune sérieuse méme a la connaissance d’autres espéces. Plus on connait d’espéces, plus on peut trouver d’indices concernant leur origine. Il faut connaitre la distribu. tion et la fréquence des especes dont on étudie lorigine, et encore la dispersion de leurs espéces voisines, sur le globe entier. De plus, leur classification doit étre définitivement ¢éta- blie; les branchements et les sous-branchements du groupe doi- vent étre distingués et l’affinité relative de leurs espéces doit étre determinée. Tous ces résultats d’une monographie détaillée fournissent des indices concernant I’habitation primitive des especes. Cependant, souvent ce ne sont que des indices plus ou moins vagues qu’on obtient des faits actuellement connus. C'est surtout l’origine des espéces cosmopolites qui est difficile a déterminer, parce gue, dans ce cas, on est privé des indices que la distribution géographique des espéces est susceptible de fournir. Dans d’autres cas, la partie du monde d’ot l’espeéce est originaire est clairement indiquée par la distribution actuelle de celle-ci. C’est ainsi qu’on peut retrouver l’origine des espe- ces suivantes: “Cl. glauca, Cl. peltastica, Cl. subcariosa, Cl. Gorgonina, Cl. alpicola, Cl. ceratophylla, Cl. decorticata, Cl. calycantha, Cl. medusina, Cl. verticillaris. Cl. capitellata, Ces espéces existent dans plusieurs endroits d’un conti- nent, mais habitent peu de localités dans les continents adja- cents. Il n’est pas probable, qu’elles aient pris naissance pres Habitations primitives des Cladonies. 193 des limites de leurs aires, d’oti elles se seraient répandues loin dans une direction en augmentant leur fréquence, mais se seraient arrétées dans une autre direction pres de leurs pays d'origine, sans qu'on y puisse trouver des obstacles a leur extension. D’ail- leurs, il n’est pas douteux que le moyen des extrémités clima- tériques qu’elles peuvent supporter reponde plus que ces extré- mités elles-mémes a leurs conditions primitives, ce qui permet de conclure que leurs pays d’origine ne se trouvent pas sur les extrémités climatériques de leurs aires actuelles. D’autre part, il n’est point nécessaire que le milieu de laire d’une espéce toujours corresponde a son habitation pri- mitive. Si une espéce a pris naissance dans une région élevée d’une montagne, comme aux Alpes et dans |’Asie centrale, il est possible qu'il ne peut s’étendre vers le sud, ot les régions analogues sont fort éloignées et séparées de ces montagnes par la zone tropicale, difficile a traverser pour beaucoup d’espéces. Vers le nord, au contraire, ces difficultés n’existent pas, la plante pouvant retrouver des conditions analogues méme dans les terres basses d’une région septentrionale. Dans ce cas, le centre de dispersion de la plante serait assez éloigné de son pays d'origine, qui se trouverait sur les limites de son aire. Le centre de diffusion ou de vulgarité d’une espéce s’ac- corde le plus souvent avec son pays d'origine déterminé d’apres les habitations des espéces voisines. Cependant, pour certaines espéces, le cas est tout contraire. Ainsi, ‘habitation primitive des espéces suivantes parait avoir été dans un autre continent que celui out leur centre de vulgarité se trouve: Cl. rangiformis, Cl. turgida, Cl. crispata, Cl. leptophylla, Cl. Delessertit, Cl. cariosa. A conclure des habitations de leur parente, toutes ces espéces paraissent étre originaires de |'Amérique du Nord, mais autant que l'on connait leur diffusion, elle est plus faible en Amérique qu’en Europe. Cependant, il est possible quelle ne soit pas encore connue d’une maniére exacte dans |’ Amérique 13 194 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. du Nord, la connaissance de la végétation lichénique présen- tant encore de grandes lacunes notamment au Canada. Dans tous les autres cas, le centre de diffusion ou de vul- garité coincide avec l’origine indiquée par la parenté de l’espéce. Mais il faut remarquer que ce centre de vulgarité est souvent tres vaste, comprenant toute une région ou méme des régions analogues de plusieurs continents. Donec, souvent on ne peut point préciser l’origine d’une espéce en s’appuyant seulement sur le centre de diffusion de celle-ci. Quand on voit qu’une espéce dans un continent supporte des conditions climatériques trés différentes, mais que son ex- tension est trés limitée dans le continent adjacent offrant a peu prés les mémes conditions, on est autorisé de conclure que sa dispersion n’est pas encore achevée et que la plante n'est pas encore avancée jusqu’a ses limites définitives. Ces faits per- mettent aussi d’inférer qu’elle n'est pas originaire du conti- nent ou. sa dispersion n’est pas encore achevée, mais que son pays dorigine, par conséquent, se trouve dans une autre par- tie du monde, owt elle a atteint une vaste extension. Voici des exemples de cette catégorie: Le Cl. papillaria a une vaste extension en Europe, mais noccupe que les parties orientales de |’Amérique du Nord. Le Cl. capitellata a une extension considérable en Austra- lie, n’étant trouvé que dans une localité dans |’Amérique du Sud. Le Cl. reticulata a une grande dispersion dans I’ Amérique du Nord, n’étant trouvé que dans une localité dans l’Amérique du Sud et occupant les parties orientales de |’ Asie. Le Cl. ceratophylla occupe une vaste aire en Amérique, mais il est trouvé dans peu de localités en Afrique, en Asie et en Australie. Le Cl. mitrula a une grande extension dans l’Amérique du Nord, mais une faible dispersion dans |’Amérique du Sud. Le Cl. alpicolu occupe |’Europe, mais il a une faible dis- persion en Asie et dans |’Amérique du Nord. Le Cl. decorticata a une dispersion considérable en Eu- rope, mais il est trouvé dans peu de localités en Asie, en Afrique et dans l’Amérigue du Nord. Habitations primitives des Cladonies. 195 Le Cl. calycantha a une dispersion considérable dans |’ Amé- rique du Sud et une faible, mais vaste, dispersion dans |’ Amé- rique du Nord, occupant encore quelques localités dans |’Asie méridionale. A ce propos il convient de signaler encore les espéces suivantes, dont l’extension inachevée dans un continent fournit des indices de leur immigration d'une autre partie du monde: Le Cl. pycnoclada supporte le climat des iles Maloui- nes et du Cap Horn, mais vers le nord n’avance pas jusqu’aux parties moyennes de |’Amérique du Nord, ce qui permet de conclure qu’il est immigré dans l’Amérique du Sud de |’ Austra- lie, ou il a également une dispersion considérable. Le aggregata se comporte comme le Cl. pycnoclada. L’existence des espéces a aire restreinte fournit un moyen important pour déterminer habitation primitive de leurs espe- ces voisines ayant une aire vaste. Le continent ot une espece i. aire restreinte a pris naissance étant le plus souvent indiqueé par l’habitation actuelle de cette espéce, on obtient par ce moyen des renseignements concernant un des continents ou les ancétres des espéces voisines ont existé. Il est vrai que ces ancétres ont pu occuper également d’autres continents en méme temps, mais du moins on connait celui ou ils ont engendré une des espéces voisines. On peut objecter que l’espece a aire re- streinte a autrefois peut-étre occupé une aire vaste et qu’il nest pas nécessaire que son habitation actuelle soit située dans son pays d’origine. Cette objection perd son importance lors- qu'il est question de tout un continent et des espéces dont l’age relativement peu avancé+) exclue des changements si im- portants a la surface du globe, que cette objection suppose. Cependant, il ne manque pas de cas ou habitation des espéces a aire restreinte n’est pas susceptible de fournir des indices concernant le pays d’origine d'une espéce tres vol- sine. Ce cas se présente lorsque l’espéce a aire restreinte est développée de l’espéce a aire vaste ou du moins lorsque la 1) L’inconstance des caractéres du genre Cladonia, comme de la plupart de ses espéces, indique qu'ils sont peu invétérés. 196 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. nature de leurs caractéres indique que cette origine est pro- bable. On en jugera par les exemples suivants: Le Cl. hypocritica différe d'une plante ascyphée, du C7. Floerkeana *Cl. bacillaris, par la production des scyphus. Le Ol. hypocritica existe dans les Terres Magellaniques de |’ Amé- rique, tandis que l’espéce d’ou il parait émaner, le Cl. Floer- keana *Cl. bacillaris, est originaire d’Europe, mais cosmopolite. Le *Cl. oceanica se distingue du Cl. didyma par la pro- duction d’une substance jaunatre. Il existe aux iles Sandwich, tandis que le Cl. didyma est originaire de |’Amérigue du Sud. Le “Ol. subdigitata différe du Cl. corallifera par la produc- tion d’une substance éliminée (KHO-+). Il est propre a Tile Campbell, mais le Cl. corallifera parait étre originaire des iles Sandwich. Le Cl. corallifera différe du Cl. coccifera par ses podétions constamment granuleux et squamuleux. II parait étre origi- naire des iles Sandwich, tandis que le Cl. coccifera est origi- naire d’Europe. Le Cl. flavescens différe du Cl. deformis par la production dune substance éliminée (KHO-+). II existe dans les Terres Magellaniques, tandis que le Cl. deformis parait étre originaire d'Europe. | Le Cl. sublacunosa differe du Cl. reticulata par la différen- tiation des couches des podétions. Il existe en Europe, mais le Cl. reticulata et originaire de l’'Amérique du Nord. Le Cl. subsubulata différe du Cl. rangiformis par ses als- selles élargies. Il est trouvé dans l’ile Campbell en Australie, tandis que le Cl. rangiformis parait étre originaire de | Améri- que du Nord. Le Cl. pseudopityrea differe du Cl. subsquamosa par |évo- lution considérable des apothécies. Il est trouvé en Corse en Europe, mais le Cl. swhsqwamosa parait étre originaire de |’ Ame- rique du Nord. Le Cl. Brasiliensis différe du Cl. botrytes par la differen- ciation des scyphus. Il est propre a l’Amérique du Sud, tan- dis que le Cl. botrytes parait étre originaire d'Europe. Pour qu’une espéce puisse indiquer l’origine d'une autre, Habitations primitives des Cladonies. 197 il faut qu’elles aient des ancétres communs, et en général, il est nécessaire méme qu’elles dérivent de la méme espéce. Lorsque les espéces montrent des caractéres indiquant qu’elles sont développées parallément d’un type commun, on est autorisé de conclure que ce type commun a existé dans les pays d’ou les deux espéces dérivées sont originaires. Si l'une de ces espéces a une aire restreinte, on est fixé sur l'une des habitations du type commun, mais il est possible qu'il ait existe encore dans d’autres parties du monde, oii il a peut-étre produit l’autre espece dérivée. Concernant cette autre espéce on n’a donc trouve d'autres indices que ce fait que son type primitif a existé dans le pays indiqué par l’espéce a aire resteinte. Cependant, c'est déja un indice qu’on a ainsi obtenu de Jorigine de l’espece a aire vaste. Pour que cette origine puisse étre admise comme suffisamment prouvée, il faut qu’elle soit confirmée par d’autres indices. Souvent les espéces voisines a aire restreinte sont plu- sieurs. Si les indices qu’elles fournissent sont identiques, ils deviennent naturellement plus concluants. La concordance générale des résultats obtenus par les di- verses méthodes augmente et affirme la valeur de celles-ci, de sorte qu’on est autorisé, 4 une certaine mesure, de sappuyer A une seule méthode, lorsqu’il manque des faits susceptibles a élucider la question de plusieurs manieres. Lorsqu’une espéce a aire vaste est rapprochée de plusieurs espéces a aire restreinte croissant dans différents continents, ce sont les espéces les plus voisines a l’espéce a aire vaste qui fournissent des indices concernant le pays d’origine de celle-ci. Dans ces cas, les résultats sont possibles seulement si |’affinite relative des espéces peut se déterminer. Origine des espéces occupant l’hémisphére boréal, Le Cl. angustata n’est trouvé qu’aux iles Sandwich et au Japon. Actuellement il n’est guére possible d’indiquer laquelle de ces iles est son habitation primitive. Le Cl. amaurocraea a son centre de diffusion dans les parties boréales de l’hémisphére septentrional. Il se rattache 198 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. intimement au Cl. uncialis, une espéce cosmopolite originaire de lAmérique du Nord, au Cl. substellata, une espeéce brési- lienne, et au Cl. capitellata, répandu en Australie et au Breésil, mais originaire d’Australie. Donec, les parentés du Cl. amawro- craea conduisent a chercher son habitation primitive dans 'Amérique du Nord (voir dailleurs sous le Cl. uncialis, p. 208). | Le Cl. delicata se rapproche du Cl. subsquamosa, une es- pece cosmopolite originaire de |’Amérique du Nord, ce qui four- nit un indice de l’origine du Cl. delicata, surtout quand tout le groupe du Cl. squamosa et du Cl. caespiticia corrobore l’hypo- these de son origine américaine. Le Cl. cenotea a son centre de diffusion dans la partie boréale de la zone tempérée de l'Europe et peut-étre de |’Asie. Son affinité avec le Cl. squwamosa, qui est originaire de lAmé- rique du Nord, est assez éloignée, mais il a une bonne sous- espéce, le *Cl. glawca, qui est moins différencié que le Cl. ceno- tea et dont les centres de diffusion et d’extension se trouvent en Europe, ce qui indique une origine européenne au Ci. cenoted. | Le *Cl. glauca est originaire d’Europe, a conclure de sa distribution. | Le Cl. turgida a son centre de diffusion dans la partie boréale de la zone tempérée de l'Europe et peut-étre aussi de l’Amérique du Nord, ce qui cependant n’est pas encore suffi- samment constaté. Il existe dans l’Amérique du Nord avec son parent, le Cl. ceratophylla, qui de son cdté se relie étroite- ment au Cl. plewrophylla, trouvé au Brésil. Ces faits indiquent une origine américaine de ces espéces. Il est vrai que le Cl. turgida et le Cl. ceratophylla se rencontrent en Asie aussi, le Cl. ceratophylla étant signalé dans les montagnes du Nilghiri et le Cl. turgida dans |’Asie centrale, mais il n’est pas douteux quils y soient immigrés. Le Cl. alpicola a son centre de diffusion dans la zone gla- ciale de l'Europe. Il se rattache intimement au Cl. decorticata et au Cl. acuminata. A conclure de leur distribution, toutes les trois espéces paraissent étre originaires d’Europe. Habitations primitives des Cladonies. 199 Le Cl. decorticata n’est trouvé hors de l’Europe que dans peu de localités, ce qui indique qu'il est originaire d'Europe, ainsi que ses voisins, le Cl. alpicola et le Cl. acuminata. Le Cl. cerasphora n’est signalé qu’en Europe et en Asie. Il se rattache intimement au Cl. gracilescens, une espece cosmo- polite probablement originaire d’Europe, et au Cl. macrophyllo- des, endémique en Europe. Sa distribution nest pas encore suffisamment connue. | Le Cl. foliacea 8. convoluta a son centre de diffusion dans l'Afrique boréale. Il est développé du a@. alcicornis, originaire de la région de la Méditerranée. C’est la qu’on doit cher- cher aussi V’habitation primitive du 8. convoluta (peut-étre en Afrique). Le Cl. strepsilis est, 4 conclure de sa distribution, plutot originaire d’Europe que de |’Amérique du Nord. Sa parente, bien qu'elle soit assez éloignée, avec le Cl. foliacea, originaire de l’Ancien-Monde, corrobore également cette hypothése. Le Cl. botrytes a son centre de diffusion dans la partie boréale de la zone tempérée de l'Europe et de l’Asie. Crest une espéce assez isolée. Le Cl. Brasiliensis, propre a ) Améri- que du Sud, le Cl. carneola et ses sous-espéces, originaires d’Europe, en sont assez éloignés. Cette parenté américaine et européenne prouve qu’un membre déja disparu de ce groupe a existé a la fois en Amérique et dans l’Ancien-Monde. D’ailleurs le Cl. Brasiliensis, représentant un type plus différencié que Je Cl. botrytes, n’est pas susceptible d’indiquer l’origine de celui-ci. Aussi la distribution du Cl. botrytes, ainsi que du Cl. carneola et de ses sous-espéces, dont le *Cl. bacilliformis plus que les autres espéces voisines tend vers le Cl. botrytes, indique plutot une origine européenne, Le Cl. carneola *Cl. cyanipes parait étre originaire d'Eu- rope, a conclure de sa dispersion et de celle de ses voisins. 200 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. Origine des espéces occupant principalement Vhémi- sphére austral. Le Cl. pyenoclada a son centre de diffusion dans l’Ame- rique du Sud et probablement aussi en Australie. Il se rat- tache tres intimement au Cl. sylvatica et au Cl. alpestris. Ces trois espéces sont parallélement développées des ancétres com- muns. Etant cosmopolites, ainsi que le Cl. rangiferina, ils ne sont guére susceptibles de fournir des indices certains sur Vhabi- tation primitive du Cl. pycnoclada. Sa distribution fait hésiter s'il faut chercher son origine dans |’Amérique du Sud, en Australie ou bien dans les anciennes grandes iles pacifiques. Vu qu’il n’avance pas jusqu’aux parties moyennes de |’Amérique du Nord, mais peut supporter le climat des iles Malouines et du Cap Horn, il ne parait pas avoir existé assez longtemps en Amérique pour avoir atteint ses limites définitives. On peut en conclure quil est immigré en Amérique d’une autre contrée. Ces considéra- tions conduisent a l’hypothése de l’origine australienne du Cl. pycnoclada. Le Cl. didyma a son centre de diffusion dans |’Amérique du Sud. Il touche au Cl. symphoriza, qui est endémique dans ’Amerique du Sud et le relie au Cl. Floerkeana. De plus, il a une sous-espéce, le *Cl. oceanica, propre aux iles Sandwich, ot elle croit avec le Cl. didyma. Ces parents corroborent l’hy- pothése de lorigine sud-américaine du Cl. didyma. Le Cl. didyma ou ses ancétres ont pa se répandre de | Amérique meme aux iles Sandwich, ow ils ont produit la sous-espéce “Cl. oce- anicd. Le Cl. corallifera, qui existe dans l’Amérique du 5ud, dans Amérique du Nord et en Australie, a une sous-espéce, le Cl. subdigitata, propre a l’Australie, mais par la présence d'une substance éliminée (KHO-+) présentant une évolution supérieure a état du Cl. corallifera. Cette parenté prouve que le Cl. co- rallifera ou son type ancestral a existé en Australie avant la production du *Cl. subdigitata. Puisqu’il s’étend jusqu’au La- brador dans l’Amérique du Nord et seulement a la zone equa- Habitations primitives des Cladonies. 201 toriale dans |’Amérique du Sud, il est probable que quelques iles australiennes soient son habitation primitive. D’ailleurs cette espéce est trés voisine du Cl. coccifera, une espece cosmo- polite originaire d'Europe. Le Cl. insignis est signalé dans l’Amérique du Sud et a Bourbon en Afrique. Il est trés voisin du Cl. bellidiflora, qui parait originaire de l’Amérique du Nord. Par |’évolution du thalle primaire présentant une différenciation supérieure a celle du Cl. bellidiflora, il peut étre issu d’une forme de cette espéce répandue a Bourbon et dans |’Amérique du Sud. Du reste, son existence dans l’Amérique du Sud n'est pas suffisamment constatée (l’échantillon est déterminé par Miill. Arg.). Le Cl. aggregata a son centre de diffusion dans l’Amérique du Sud et en Australie. Il est voisin du Cl. retipora et du Cl. Sullivani (et du Cl. schizopora selon Nylander), qui sont pro- pres a l Australie. Cette parenté est cependant peu intime et prouve seulement que les ancétres communs de ces especes ont existé en Australie aussi ou peut-étre dans une terre adjacente déja disparue. Or, puisque le Cl. aggregata supporte le climat de la Terre de Feu et des iles Malouines, Auckland et Camp- bell, on peut en conclure qu’il fit répandu en Amérique plus loin vers le nord que jusqu’au Méxique et & Cuba, s'il avait existé en Amérique suffisamment longtemps pour y atteindre ses limites définitives. Cette circonstance permet d’inférer qu’il n’est pas originaire de l’Amérique du Sud, mais quil y est immigré d’une autre partie du monde, surtout puisqu’il a une dispersion considérable en Australie et qu’il s'est répandu jus- que dans |’Asie méridionale et en Afrique. L’ensemble de ces faits indique que son existence dans |’Amérique du Sud n'est pas antérieure a son extension en Australie. Il faut donc cher- cher son habitation primitive en Australie ou bien dans les anciennes grandes iles situées entre la Nouvelle-Hollande et Amérique du Sud. Etant une espéce isolée a caractéres in- vetérés, sa naissance peut bien étre antérieure a la configura- tion actuelle de la Polynésie, - Le Cl. peltasta existe dans la région tropicale de | Afri- que. Les indications de Leighton que cette espéce serait trou- 202 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. vée dans l’Amérique du Sud et a la Jamaique sont encore dou- teuses. Le Cl. medusina existe dans la région tropicale de | Afri- que et de Amérique du Sud. Il est encore douteux s'il existe aussi a la Nouvelle-Zélande. [l tend vers le Cl. peltasta, pro- bablement originaire d’Afrique, le Cl. amaurocraea, originaire de l’'Amérique du Nord, et le Cl. capitellata, d'une origine au- stralienne, mais son affinité avec ces espéces nest pas tres étroite. Sa dispersion dans beaucoup de localités en Afrique parait indiquer une origine africaine a cette espece. Le Cl. capitellata a son centre de diffusion en Australie. Puisqu’il existe en Australie dans le continent et plusieurs iles, mais n’est trouvé en Amérique que dans une localité, sa di- stribution autorise a chercher son habitation primitive en Au- stralie. Il a en Australie une sous-espéce douteuse, le “Cl. xanthoclada, et il se relie étroitement au Cl. amauwrocraea et au Cl. uncialis, originaires de | Amérique du Nord. Cette parenté permet de conclure que les ancétres communs de ces especes ont existé dans les iles Pacifiques aussi. Le Cl. peltastica se rattache intimement a plusieurs espe- ces propres a l’Amérique du Sud, telles que le Cl. mutabilis, le Cl. polytypa et le Cl. consimilis, et 4 une espéce, le Cl. diplo- typa, signalée en Guinée en Afrique. Aussi est-il trouvé dans plusieurs endroits de l’Amérique du Sud, tandis qu’il n'est cite ailleurs que dans deux localités, a Java et a la Nouvelle-Hol- lande. Ces faits conduisent a l’hypothése d’une origine sud- américaine de cette espece. Le Cl. Gorgonina est signalé dans beaucoup de localités de l'Amérique du Sud et dans un endroit (a Bourbon) en Afri- que. Il a les affinités les plus certaines avec le Cl. Salzmanni et le Cl. Carassensis, propres a | Amérique du Sud. Tous ces faits indiquent une origine sud-américaine au Cl. Gorgonina. Le Cl. ceratophylla se rattache trés intimement au C7. pleurophylla, propre a | Amérique du Sud et présentant un état moins développé que le Cl. ceratophylla. Sa distribution, ainsi que cette parenté, indiquent lAmérique du Sud comme son habitation primitive. Son centre de diffusion se trouve dans Habitations primitives des Cladonies. 203 Amérique du Sud, oti il existe dans plusieurs pays, et il s’é- tend jusqu’a l’Orégon dans |’'Amérique du Nord. En Afrique, dans |’Asie méridionale et en Australie, il est trouvé dans peu de localités. Le Cl. calycantha a son centre de diffusion dans |’Améri- que du Sud. Il touche au Cl. verticillata, une espece cosmo- polite originaire de l’Amérique du Nord, et au Cl. verticillaris, originaire de |’Amérique du Sud. Sa distribution ainsi que ses affinités autorisent done a chercher son origine dans les mon- tagnes de ’Amérique du Sud (voir sous le Cl. verticillata, p. 211). Le Cl. verticillaris a son centre de diffusion dans l’Améri- que du Sud. Sa distribution ainsi que sa parenté (voir plus haut) indiquent qu’il est originaire des montagnes de Amérique du Sud. Origine des espéces occupant la zone intertropicale de deux continents ou des deux hémisphéres. Le Cl. miniata est propre a l!Amérique du Sud. Son affinité avec le Cl. Floerkeana est assez éloignée. Le Cl. erythrosperma est originaire de Amérique du Sud. La var. Thomsoni trouvée dans l’Inde est peut-étre plu- tot une variété du Cl. squamosa ou du Cl. furcata. Le Cl. ery- throsperma se relie étroitement au Cl. squwamosa, une espéce cosmopolite originaire de |’Amérique du Nord. Le Cl. mitrula “Cl. stenophyllodes existe dans | Amérique du Sud. Le Cl. cartilaginea croit dans TAmérique du Sud. Le Cl. dactylota n'est jusqu’a présent trouvé que dans 3 localités, dont 2 sont dans l Amérique du Sud. Il se rattache assez intimement au Cl. pityrea, originaire de l’Amérique du Nord. Le Cl. Isabellina west encore trouvé que dans 2 localités. Il se relie étroitement au Cl. verticillata, originaire de |’Amértri- que du Nord. 204 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. Origine des espéces occupant les deux hémispheres. Le Cl. papillaria, manquant a l’Asie et aux parties occi- dentales de l’Amérique du Nord, parait étre originaire d’Eu- rope. Son extension a Madagascar corrobore également cette hypothése. Il n’a que des parents éloignés, comme les Cladinae. Le Cl. bellidiflora a son centre de diffusion dans les par- ties boréales de lhémisphére boréal. Il est trés voisin du C7. metalepta, une espéce cubaine, et du Cl. imsignis, trouve a Bour- bon et au Brésil (selon Miill. Arg.). Cette parente prouve que les ancétres communs de ces trois espéces existaient en Amé- rique, ce qui n’exclue pas qu’ils auraient été répandus encore dans d’autres parties du monde. Il est done possible que le Cl. bellidiflora soit originaire de /Amérique du Nord. Il se rattache d’une maniére moins intime au Cl. coccifera, une espece cosmopolite originaire d’Europe, ce qui permet de conclure que le type ancestral de ces espéces dans une phase anterieure, avant de produire le branchement du Cl. bellidiflora-metalepta, existait en’ Europe. Le Cl. reticulata est originaire de /Amérique du Nord, a conclure de sa distribution, ayant une diffusion considérable dans Amérique du Nord. Dans I’Asie orientale et méridionale, ainsi que dans l’Amérique du Sud, il n’est trouvé que dans peu de localités. Il n’a pas d’autres parents connus que le Cl. sublacunosa, qui est endémique en Europe, mais représentant une évolution du CZ. reticulata il n’est pas susceptible d’indi- quer l’origine de cette espece. Le Cl. crispata a son centre de diffusion dans Europe boréale. Il se relie étroitement au Cl. Dilleniana et au Cl. Delessertii, qui paraissent originaires de l’Amérique du Nord. Il se rattache aussi au Cl. squamosa, qui a beaucoup de parents en Amérique. Ces faits paraissent indiquer une origine nord- américaine au Cl. crispata (voir: p. 193). Le Cl. Delessertii a son centre de diffusion, autant qu'il est connu, dans la zone glaciale de l’Europe. Il touche au Cl. crispata, et il présente une différenciation moins développée et Habitations primitives des Cladonies. 205 un état plus ancestral que celui-ci. Pour cette raison il parait avoir la méme origine que celui-ci. Aussi est-il répandu en Amérique vers le sud jusqu’au Cap Horn, mais sa diffusion en Amérique est encore peu connue. Le Cl. caespiticia n’a pas de voisin plus proche que le Ci. squamosa. Se rapprochant de létat ancestral du Cl. squamosa, i] parait étre originaire du méme continent que celui-ci, de vAmérique du Nord, ce qui explique sa distribution a Java, bien quil manque a |’Europe orientale et ne soit pas signalé autre part en Asie. Le Cl. mitrula a son centre de diffusion dans lAméri- que du Nord, dou il est originaire, n’ayant qu'une trés faible diffusion dans Amérique du Sud. Le Cl. leptophylla est répandu surtout dans les parties oc- cidentales et moyennes de l'Europe. En Asie et dans |’Ameri- que du Nord, il a une faible dispersion. Au premier abord on pourrait en inférer qu’il soit originaire d’Europe, mais certains faits conduisent a une toute autre hypothése. Il manque a Europe orientale, et en Asie il n’est trouvé ailleurs qu’a Java. Ces faits indiquent plutot une origine nord-américaine, ce qui s’accorde aussi avec le fait que le groupe Helopodium en général est originaire d’Amérique et de Vhémisphére austral. Mais en cas que le Cl. leptophylla soit originaire de l Amérique du Nord, il est probable que sa diffusion dans ce continent nest pas encore connue d’une maniére exacte ou bien que le Cl. leptophylla soit en voie de disparaitre en Amérique. Le Cl. subcariosa, 4 conclure de sa distribution, parait etre originaire de TAmérique du Nord. Il west répandu en Eu- rope que dans les parties occidentales et moyennes, en Asie il n’existe que dans les parties orientales, ot il parait etre im- migré de Amérique. La grande majorité des espéces du Helo- podium étant originaires d’Amérique, il en est probablement de méme du Cl. cariosa, qui est trés voisin du Cl. subcariosa. Le Cl. acuminata a une sous-espéce, le *Cl. foliata, qui est endémique en Europe, mais parait dériver du Cl. acuminata et non de leur type ancestral. Pour cette raison le *Cl. foliata ne parait pas ¢tre susceptible de fournir des indices sur Vha- 206 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. bitation primitive du Cl. acuminata, mais la distribution géné- rale des Macrostelides, auxquels ces especes appartiennent, indi- que quwils sont originaires d’Europe. Le Cl. carneola a son centre de diffusion en Europe. N’é- tant trouvé que dans peu de localités dans l’Amérique du Nord, il parait étre originaire d'Europe, ainsi que ses sous-espéces. Son extension jusqu’aux Terres Magellaniques me parait encore douteuse, vu qu’il n’est pas toujours facile a distinguer du C7. coccifera. Le *Cl. bacilliformis a son centre de diffusion dans la par- tie boréale de la zone tempérée de l’Europe. Il parait étre originaire d’Europe, a conclure de sa distribution, qui cepen- dant est connue d’une maniére trés défectueuse. Origine des espéces cosmopolites. Le Cl. rangiferina, le Cl. sylvatica et le Cl. alpestris sont voisins du Cl. pycnoclada, originaire soit d’Australie, soit d’an- ciennes grandes iles pacifiques. Le Cl. sylvatica v. laevigata est peut-étre aussi une espéce autonome des Cladinae. Il est trouve dans Jes Terres Magellaniques. Ces parentés indiquent que les Cladinae ne sont pas d’une origine européenne. Un parent plus éloigné, le Cl. papillaria, manque a l’Asie, existant dans l’Ame- rique du Nord, en Europe et 4 Madagascar. Il indique que les ancétres communs des Cladinae et des Papillariae ont existe hors d’Asie. Le centre de diffusion des Cladinae se trouve ce- pendant dans l’hémisphére boréal. Ces indices ne paraissent pas ¢tre suffisamment concluants, mais la seule hypothése a la- quelle ils peuvent conduire est que le Cl. rangiferina, le Ci. sylvatica et le Cl. alpestris sont originaires de ’vVAmérique du Nord. Dans tous les cas, les ancétres de ces especes ont eu une grande extension géographique et ils ont ete répandus aussi dans les anciennes iles pacifiques ou en Australie. Le Cl. Floerkeana se relie étroitement a plusieurs sous- especes américaines et cosmopolites, telles que le Cl. Floer- keana *Cl. areolata (4 Guadelupe), le *Cl. leptopoda (dans letat Habitations primitives des Cladonies. 207 du Mississippi), le “Cl. bacillaris (cosmopolite), le “Cl. macilenta (cosmopolite), le Cl. didyma (originaire de Amérique du Sud), le *Cl. oceanica (aux iles Sandwich) et le Cl. symphoriza (dans la Nouvelle-Grenade). Le Cl. Floerkeana se rattache par le *C1. bacillaris au Cl. hypocritica (a la Terre de Feu) et par le *C7. macilenta au Cl. flabelliformis (cosmopolite) et au Cl. digitata (cosmopolite). Bien qu’il ait ainsi beaucoup de parents ameri- eains, il a son centre de diffusion en Europe et il existe dans trop peu de localités en Amérique pour qu'il soit permis de lui supposer une origine américaine, surtout puisque sa diffe- renciation est plus ou moins inférieure a celle de toutes ses espéces voisines. Plutdt on peut conclure de cette réunion des faits que les ancétres communs de ces espéces ont été répan- dus aussi bien en Amérique qu’en Europe. Dans lAmérique du Sud, l’architype en question a produit le Cl. didyma, en Europe il a engendré le Cl. Floerkeana. Le *Cl. bacillaris se relie si étroitement au Cl. Floerkeana, qu’il n’est pas probable qu'il eit pris naissance dans un autre continent que celui-ci, surtout quand son centre de diffusion se trouve également en Europe. Le *Cl. macilenta se rattache intimement au *Cl. bacillaris, dont il constitue une forme progressive caractérisée par la pro- duction d’une substance éliminée (KHO-+). Ayant une distri- bution analogue et le méme centre de diffusion, ils paraissent étre originaires du méme continent. Le Cl. flabelliformis touche au *Cl. macilenta et au Cl. digitata, tous les deux cosmopolites, mais originaires d’Europe. Ayant une faible diffusion, son centre de vulgarité n’est pas ‘assez distinct, mais parait se trouver dans l'Europe moyenne. Vu quiil n’est cité que dans une localité de Amérique du Nord, la nécessité s’impose de chercher son origine en Europe. Le Cl. digitata a son centre de diffusion dans la partie boréale de la zone tempérée de l’hémisphére boréal. Son affi- nité avec le Cl. flabelliformis fournit un indice favorable a Vhy- pothése de son origine européenne. Il est vrai qu’il existe au Brésil une espéce, le Cl. hypoxanthoides, se rapprochant du Cl. digitata, mais il tient le milieu entre cette espéce et le Cl. 208 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 1. coccifera, ce qui indique une origine plus éloignée que celle du eroupe constitué par les espéces voisines du Cl. Floerkeana et du Cl. digitata. Le Cl. coccifera a son centre de diffusion dans la zone tempérée de I’hémisphére boréal et dans la zone australe. I] est trés voisin du Cl. incrassata, qui est originaire d’Europe et représente un état d’évolution plus primitif que celui du C7. coccifera. On peut en conclure que le type primitif et commun de ces deux espéces existait en Europe, ce qui n’exclue pas qu’il aurait été répandu aussi dans d’autres parties du monde. Les autres espéces voisines du Cl. coccifera, le Cl. corallifera et le *Cl. subdigitata, originaires d’Australie, ainsi que le Cl. hypo- xantha, trouvé & Cuba, représentent un état posterieur et peu- vent méme étre développés du Cl. coccifera. Pour cette raison leur habitation primitive n’est pas susceptible d’indiquer lori- gine de cette espece. Le Cl. deformis a son centre de diffusion dans la zone elaciale et dans la partie boréale de la zone tempérée de l’he- misphére boréal. Il est trés voisin du Cl. flavescens, trouve au Cap Horn dans Amérique du Sud et peut-étre développé du Cl. deformis, dont il se distingue par la production d’une substance éliminée (KHO +). Pour cette raison le Cl. flavescens n’est pas susceptible d’indiquer Vhabitation primitive du Cl. deformis, mais il prouve cependant que celui-ci a existé longtemps en Amérique. Dvailleurs le Cl. deformis se rattache intimement au Cl. coccifera, et il est possible que ces deux espéces aient pris naissance dans le méme continent. Le Cl. uwncialis a son centre de diffusion dans la partie boréale de la zone tempérée de l’hémisphére boréal. Il se relie étroitement au Cl. umaurocraea, originaire de lhémisphere bo- réal, au Cl. substellata, propre a Amérique du Sud, et au Cl. cupitellata, originaire d’Australie. Le Cl. substellata represente un état d’évolution inférieur a celui du Cl. uncialis, en ayant les couches des podétions moins différenciées, ce qui permet de conclure que leur type commun a existé en Amérique. La cir- constance que le Cl. capitellata est originaire d’Australie prouve que les ancétres communs de toutes ces espéces existaient aussi Habitations primitives des Cladonies. 209 en Australie, ce qui nest point en harmonie avec l’hypothése de l’origine européenne du Cl. uncialis. Aussi tout le groupe des Unciales, excepté le Cl. sublacunosa, est-il originaire hors d'Europe et d’Asie. L’ensemble de ces faits conduit ainsi a hypothése que le Cl. unecialis est originaire de l’Amérique du Nord. Le Cl. furcata a ses centres de diffusion dans les zones tempérées de l’hémisphére boréal et de l’hémisphére austral. Il se rattache intimement au Cl. rangiformis, une espéce cosmo- polite, mais son affinité avec le Cl. peltastica, originaire de l Amérique du Sud, et avec le Cl. signata, propre a | Amérique du Sud, est plus éloignée. Son affinité avec le sud-américain Cl. erythrosperma est moins certaine. Le Cl. signata, qui par le manque d'une couche corticale représente un état d’évolution inférieur a celui du Cl. fwreata, du Cl. rangiformis et du Cl. peltastica, indique que les ancétres de ces espéces existaient en Amérique. Pour cette raison et vu qu’aucun indice n’est favo- rable a l’hypothése de l’origine européenne ou asiatique du Cl. furcata, la nécessité s'impose de chercher l’habitation primitive de cette espéce en Amérique. Sa grande diffusion dans l’hé- misphére boréal porte a supposer qu’elle se trouvait dans l’Amé- rique du Nord. Le Cl. rangiformis a son centre de diffusion dans l'Europe moyenne et méridionale. II se relie étroitement 4 une espéce australienne (de l’ile Campbell), le Cl. subswbulata, qui, par ses aisselles élargies présentant une différenciation supérieure a celle du Cl. rangiformis, parait étre développé de celui-ci et par cette raison point susceptible d’indiquer l’habitation primitive du Cl. rangiformis. Bien que sa diffusion soit plus faible dans ’Amérique du Nord qu’en Europe selon les indications rares quon a de cette espéce encore peu connue, il est difficile d’ad- mettre qu'elle soit originaire d’un autre continent que le CZ. furcata, dont elle est trés voisine. En effet, les mémes motifs qui autorisent a chercher l’habitation primitive du Cl. furcata dans Amérique du Nord sont aussi valables a l’égard du Ci. rangiformis. 14 210 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 1. Le Cl. squamosa a son centre de diffusion dans la zone tempérée de l'Europe et de | Amérique du Nord. Il est trés voi- sin du Cl, caespiticia, qui probablement est originaire de |’ Amé- rique du Nord et se rapproche de l'état ancestral du Cl. squa- mosa; il se rattache intimement au Cl. subsquamosa, une espéce cosmopolite originaire de |’Amérique du Nord, au Cl. chondrotypa, au Cl. rhodoleuca et au Cl. sphacelata, endémiques dans |’ Amé- rique du Sud, et au Cl. Mexicana, trouvé au Mexique. Cette parente est un indice de l’origine américaine du Cl. squamosa. Les autres espéces voisines, le Cl. pseudopityrea, trouvé en Corse et paraissant développé du Cl.. swbsqwamosa, et le Cl. delicata, répandu dans l’hémisphere boréal, ne sont guére de nature a élucider la question de l’origine du Cl. sqwamosa. Les indices d'une origine européenne de cette espéce ne peuvent donc ba- lancer les indices favorables a son origine nord-américaine. Le Cl. subsquamosa parait ¢tre originaire de | Amérique du Nord, pour les mémes raisons que le Cl. squamosa. C’est cette origine qui parait expliquer le fait qu’il manque a l|’Eu- rope orientale et boréale ainsi qu’a la Sibérie, bien qu’il existe dans les parties boréales de l’Amérique du Nord. Le Cl. cariosa a son centre de diffusion dans la partie boréale de la zone tempérée de l'Europe et peut-étre aussi de Amérique du Nord. Ses espéces voisines sont le Cl. subca- yiosd, qui parait étre originaire de |’Amérique du Nord, le C7. enantia, trouvé a la Nouvelle-Zélande, et le Cl. leptophylla, ori- ginaire de l’Amérique du Nord. Les autres especes du Helo- podium se rattachent moins intimement au Cl. cariosa, mais sont aussi originaires d’Amérique et de l|’hémisphére austral. Les indices de lorigine européenne ou asiatique de cette espéce sont ainsi plus faibles que ceux qui engagent a chercher son habitation primitive dans Amérique du Nord. Le Cl. gracilis a son centre de diffusion dans la zone gla- clale (le 4. elongata) et dans la partie boréale de la zone tem- perée de l’hémisphére boréal (le y. chordalis), mais il a encore une variation (le *s. Campbelliana) propre a |’ Australie (ile Camp- bell). Il se relie étroitement au Cl. cornuta, mais son affinité avec le Cl. degenerans et le Cl. verticillata est plus éloignée. Habitations primitives des Cladonies. 211 Toutes ces trois éspéces sont cosmopolites et peu susceptibles d’élucider la question de l’origine de cette espéce. Le Cl. cor- nuta parait etre développé du Cl. gracilis (notamment du y. elongata), et le “se. Campbelliana doit émaner du y. chordalis. Méme pour cette raison leur habitation n’est pas de nature a indiquer l’origine du Cl. gracilis. Le Cl. degenerans parait étre originaire d'Europe et le Cl. verticillata de VAmérique du Nord, ce qui semble indiquer que les ancétres communs de ces trois especes existaient dans ces deux continents. Le Cl. cornuta a son centre de diffusion dans la partie méridionale de la zone glaciale et dans la partie boréale de la zone temperée de l'Europe et probablement aussi de |’Asie et de l'Amérique du Nord. Ainsi que nous venons de constater, sa parenté ne permet gueére de reconnaitre son habitation pri- mitive., Le Cl. degenerans a son centre de diffusion dans la par- tie boréale de ia zone tempérée de |’Europe et peut-étre aussi de l’Amérique. Jl tend vers le cosmopolite Cl. gracilis, mais il se rattache plus intimement au Cl. cerasphora, trouvé en Eu- rope et en Asie, ainsi qu’au Cl. gracilescens, qui est cosmopolite, mais originaire d’Kurope. Les indices sont ainsi plus favora- bles a Vorigine européenne du Cl. degenerans qu’a son ori- gine américaine. Le Cl. gracilescens a son centre de diffusion dans la par- tie boréale de la zone glaciale de l'Europe. II se relie étroite- ment au Cl. cerasphora, trouvé en Europe et en Asie, et au Cl. macrophyllodes, propre a l’Europe. Les indices conduisent ainsi a Vhypothése d’une origine européenne de cette espéce. Son affinité plus éloignée avec le Cl. gymnopoda, trouvé a Java, et avec le Cl. centrophora, signalé au Cap de Bonne-Espérance, indique également l’Ancien-Monde comme l’habitation de ses ancétres. Le Cl. verticillata a son centre de diffusion dans la zone temperée de l’hémisphere boréal. Il se rattache intimement au Cl. calycantha et au Cl. verticillaris, originaires de Amérique du Sud, mais développés du Cl. verticillata ou peut-étre des espéces peu différentes ayant des ancétres communs avec le 212 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. Cl. verticillata. Du moins ils prouvent que le groupe du Cl. verti- cillata a existé bien longtemps en Amérique. Son _ affinité étroite avec le Cl. Lsabellina, propre a l’Amérique intertropicale, indique également que les ancétres du Cl. verticillata ont existé en Amérique. Ces indices sont done favorables a Vhypothése de son origine nord-américaine. Le Cl. pyxidata a son centre de diffusion dans la zone tempérée de l’hémisphére boréal. Il se relie étroitement au C71. fimbriata et au Cl. pityrea, qui sont cosmopolites, mais tres voisins du Cl. furfuracea, propre a Amérique du Sud, et du Cl. dactylota, trouvé a Cuba et dans l’Amérique du Sud. Méme le Cl. pityrophylla, propre a l'Amérique du Sud, tend vers le Cl. pyxidata. Le Cl. leucocephala Mull. Arg., signalé a la Nou- velle-Hollande, est une espéce douteuse voisine du Cl. pityrea. Ces faits permettent de conclure que les ancétres communs du Cl. pyxidata, du Cl. fimbriata, du Cl. pityrea, du Cl. furfuracea, du Cl. dactylota et du Cl. pityrophylla ont existé en Amérique, ce qui n’exclue pas quwils aient habité l’Ancien-Monde aussi. Mais puisqu’il n'y a point dindices favorables a l’hypothése d’une origine européenne ou asiatique du Cl. pyxidata, il pa- rait plus probable que !Amérique du Nord soit habitation primitive de cette espece, bien que les preuves en faveur de cette hypothése ne soient pas suffisamment concluantes. Le Cl. fimbriata a son centre de diffusion dans la partie boréale et moyenne de l’hémisphére boréal. Pour les mémes raisons que le Cl. pyxidata, il parait étre originaire de ’Amé- rigque du Nord. Le Cl. pityrea a son centre de diffusion dans les parties méridionales de la zone tempérée de l’hémisphére boréal. Ainsi que le Cl. pyxidata et le Cl. fimbriata, il parait étre originaire de TAmérique du Nord. Le Cl. foliacea «. alcicornis a son centre de diffusion dans la région de la Méditerranée, C’est la qu'on doit chercher aussi son habitation primitive, vu que sa dispersion en Améri- que et en Australie est trés faible. Le Cl. foliacea 8. convoluta est, pour les mémes motifs, originaire de la région de la Médi- terranée, et le y. firma est originaire d’Kurope. Le Cl. strepsilis, Habitations primitives des Cladonies. 213 qui est d’une affinité assez éloignée, parait aussi étre originaire plutot d’Europe que de |l’'Amérique du Nord. Origine des Cladonies de l’Europe. Ainsi qu il a été indiqué dans les pages qui précédent, parmi les 25 espéces supposées cosmopolites, les 12 (ou 10) suivantes paraissent étre originaires d'Europe. Cl. Floerkeana, Cl. gracilis (?), “Cl. bacillaris, Cl. cornuta (?), “Cl. macilenta, Cl. degenerans, Cl. flabelliformis, Cl. gracilescens, Cl. digitata, Cl. foliacea [région de la Médi- Cl. coccifera. terranée du l’Ancien-Monde]. Cl. deforms, Parmi ses 10 espéces occupant les deux hémispheéres, les 4 suivantes paraissent étre originaires d'Europe: Cl. papillaria, Cl. carneola, Cl. acuminata, “Cl. bacilliformis. Parmi ses 11 espéces occupant l’hémisphére boréal, les 8 suivantes paraissent étre originaires d'Europe: Cl. cenotea, Cl. cerasphora (°?), “Cl. glauca, Cl. strepsilis, Cl. alpicola, Cl. botrytes, Cl. decorticata, Cl. carneola “Cl. cyanipes. Les 5 espéces suivantes sont propres a l'Europe: Cl. inerassata, Cl. acuminata “Cl. foliata, Cl. sublacunosa, Cl. macrophyllodes. Cl. pseudopityrea, 13 de ses espéces cosmopolites paraissent étre originaires de !Amérique du Nord, a savoir: Cl. rangiferina, ~ Cl. uneralis, Cl. sylvatica, Cl. furcata, Cl. alpestris, C. rangiformis, 214 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. Cl. squamosa, Cl. pyxidata, Cl. subsquwamosa, Cl. fimbriata, Cl. cariosa, Cl. pityrea. Cl. verticillata, Voici ses 6 espéces occupant les deux hémispheres et originaires de |’Amérique du Nord: Cl. bellidiflora, Cl. caespiticia, Cl. crispata, Cl. leptophylla, Cl. Delessertia, Cl. subcariosa. Ces 3 espéces occupant |hémisphére boréal paraissent tre originaires de l’Amérique du Nord: Cl. amaurocraea, Cl. turgida. Cl. delicata, En résumé, parmi les 51 espéces occupant |’Europe, 29 (ou 27) paraissent étre originaires d'Europe, tandis que 22 sont peut-étre originaires de |'Amérique du Nord. Origine des Cladonies de l’Asie. On ne connait qu’une espéce qui est originaire d’Asie: Le Cl. gymnopoda, qui est endémique en Asie. Parmi ses 25 espéces supposées cosmopolites, 12 parais- sent étre originaires d'Europe (voir: p. 213). Parmi ses 9 espéces occupant les deux hémisphéres, les 2 suivantes sont originaires d'Europe: Cl. acuminata, Cl. carneola *Cl. bacilliformis. Parmi ses 11 espéces occupant lhémisphére boréal, les 7 suivantes sont originaires d Europe: Cl. cenotea, Cl. cerasphora (?), “Cl. glauca, Cl. botrytes, Cl. alpicola, Cl. carneola “Cl. cyanipes. Cl. decorticata, 13 de ses espéces cosmopolites paraissent étre originaires de !Amérique du Nord (voir: p. 213). Habitations primitives des Cladonies. 215 Voici ses 7 especes occupant les deux hémispheéres et ori- ginaires de |’Amérique du Nord: Cl. bellidiflora, Cl. caespiticia, Cl. reticuluta, Cl. leptophylla, Cl. crispata, Cl. subcariosa. Cl. Delessertit, Voici ses 3 especes occupant l’hémisphére boréal et ori- ginaires de |’Amérique du Nord. Cl. amaurocraea, Cl. turgida. Cl. delicata, Parmi ses 6 espéces occupant principalement |’hémisphére austral, les 4 suivantes sont originaires de | Amérique du Sud: Cl. peltastica, Cl. calycantha, Cl. ceratophylla, Cl. verticillaris. 1 espéce occupant l’hémisphére boréal est peut-etre origt- naire d’Australie: Cl. angustata. Voici les 2 espéces occupant principalement l’hémisphere austral et originaires d’Australie: Cl. pycnoclada, Cl. aggregata. En résumé, parmi ses 52 espéces, 1 est originaire d’Asie, 21 paraissent étre originaires d'Europe, 25 de |’Amerique du Nord, 4 de Amérique du Sud, 3 d’Australie. Origine des Cladonies de l’Afrique. Parmi ses 8 espéces occupant principalement |’hemisphére austral, les 3 suivantes paraissent étre originaires d'Afrique: Cl. insignis, Cl. medusina. Cl. peltasta, Les 5 espéces suivantes sont endémiques en Afrique: Cl. candelabrum, - Cl. intermediella, Cl. diplotypa, Cl. centrophora, Cl. Boivini, 216 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. Parmi ses 25 espéces supposées cosmopolites, 12 parais- sent étre originaires d’Europe (voir: p. 213). Parmi ses 7 espéces occupant les deux hémispheéres, les 2 suivantes sont originaires d'Europe: Cl. papillaria, Cl. acuminata. 1 espéce occupant l’hémisphére boréal est originaire d’Eu- rope: Cl. decorticata. 13 de ses espéces supposées cosmopolites sont originaires de Amérique du Nord (voir: p. 213). Voici ses 5 espéces occupant les deux hémisphéres et ori- ginaires de l’Amérique du Nord: Cl. bellidiflora, Cl. caespiticia, Cl. crispata, Cl. subeariosa. Cl. Delessertii, Voici ses 3 espéces occupant principalement l’hémisphére austral et originaires de ’Amérique du Sud: Cl. didyma, Cl. ceratophylla. Cl. Gorgonina, Les 2 espéces suivantes occupant principalement l’héem1- sphére austral sont originaires d’Australie: Cl. pycnoclada, Cl. aggregata. En résumé, parmi ses 46 espéces, 8 sont originaires d’AT- rique, 15 d'Europe, 18 de l’Amérique du Nord, 2 d’Australie. Origine des Cladonies de Amérique du Nord. Parmi les 25 espéces cosmopolites, les 13 suivantes pa- raissent étre originaires de Amérique du Nord: Cl. rangiferina, Cl. rangiformis, Cl. sylvatica, Cl. squamosa, Cl. alpestris, Cl. subsquamosa, Cl. wneialis, Cl. cariosa, Cl. furcata, Cl. verticillata, Habitations primitives des Cladonies. 217 Cl. pyxidata, Cl. pityrea. Cl. fimbriata, Parmi ses 11 espéces occupant les deux hémisphéres, les 8 suivantes sont originaires de l’Amérique du Nord: Cl. bellidiflora, Cl. caespiticia, Cl. reticulata, Cl. mitrula, Cl. crispata, Cl. leptophylla, Cl. Delessertii, Cl. subcariosa. Parmi ses 9 espéces occupant |’hémisphére boréal, les 3 suivantes sont originaires de |’Amérique du Nord: Cl. amaurocraea, Cl. turgida. Cl. delicata, Les 14 espéces suivantes sont endémiques en Amérique du Nord: Cl. Floerkeana *Cl. areolata, Cl. uncialis *Cl. Caroliniana, “Cl. leptopoda, Cl. Dilleniana, Cl. cetrariodes, Cl. Beaumontia, Cl. coccifera “Cl. hypoxantha, Cl. dactylina, Cl. metalepta, Cl. Mexicana. Cl. cristatella, Cl. macrophylliza, Cl. leporina, Cl. corymbosula. Voici ses 12 especes cosmopolites qui paraissent étre ori- ginaires d'Europe: Cl. Floerkeana, Cl. deformis, “Cl. bacillaris, Cl. gracilis (?), “Cl. macilenta, Cl. cornuta (?), Cl. flabelliformis, Cl. degenerans, Cl. digitata, Cl. gracilescens, Cl. coccifera, Cl. foliacea. Voici ses 3 espéces occupant les deux hémisphéres et ori- ginaires d'Europe: Cl. papillaria, Cl. carneola. Cl. acuminata, | Voici la liste de ses 6 espéces occupant I’hémisphére bo- réal et originaires d'Europe: 218 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. Cl. cenotea, Cl. strepsilis, Cl. alpicola, Cl. botrytes, Cl. decorticata, Cl. carneola “Cl. cyanipes. Parmi ses 8 espéces occupant principalement l’hémisphere austral, les 4 suivantes sont originaires de lAmérique du Sud: Cl. didyma, Cl. calycantha, Cl. ceratophylla, Cl. verticallaris. Ces 3 espéces occupant la zone intertropicale des deux hémisphéres sont peut-étre originaires de l’Amérique du Sud: Cl. mitrula *Cl. stenophyllodes, Cl. Isabellina. Cl. dactylota, Voici ses 3 espéces occupant principalement |’hémisphere austral et originaires d’Australie: Cl. pycnoclada, Cl. aggregata. Cl. corallifera, 1 espéce occupant I’hémisphére austral et originaire d’Af- rique est signalée dans l’Amérique du Nord, mais sa détermi- nation est douteuse: Cl. peltasta. En résumé, parmi ses 70 espéces, 38 paraissent étre ori- ginaires de |’Amérique du Nord, 21 d’Europe, 7 de l’Amérique du Sud, 3 d’Australie et 1 est peut-étre originaire d'Afrique. Origine des Cladonies de Amérique du Sud. Parmi ses 13 espéces occupant principalement l’hémisphere austral, les 6 suivantes sont originaires de Amérique du Sud: Cl. didyma, Cl. ceratophylla, Cl. peltastica, Cl. calycantha, Cl. Gorgonina, Cl. verticillaris. Voici ses 6 espéces occupant la zone intertropicale des deux hémisphéres et peut-étre originaires de l’Amérique du Sud: Habitations primitives des Cladonies. 219 Cl. miniata, Cl. cartilaginea, Cl. erythrosperma, Cl. dactylota, Cl. mitrula *Cl. stenophyllodes, Cl. Isabellina. Les 25 espéces suivantes sont endémiques dans | Améri- que du Sud: Cl. symphoriza, Cl. Carassensis, Cl. hypocritica, Cl. chondrotypa, Cl. hypoxanthoides, Cl. rhodoleuca, Cl. flavescens, Cl. sphacelata, Cl. substellata, Cl. pleurophylla, Cl. divaricata, Cl. solida, Cl. connexa, Cl. Uleana, Cl. signata, Cl. nana, Cl. albofuscescens, Cl. testaceopallens, Cl. mutabilis, Cl. furfwracea, Cl. polytypa, Cl. pityrophylla, Cl. consimilis, Cl. Brasiliensis. Cl. Salzmanni, Parmi les 25 espéces cosmopolites, 12 paraissent étre ori- ginaires d'Europe (voir: p. 213). Parmi ses 6 espéces occupant les deux hémisphéres, 1 est originaire d'Europe, mais sa détermination parait douteuse: Cl. carneola. 13 de ses espéces cosmopolites paraissent étre originaires de lAmérique du Nord (voir: p. 216). Voici ses 5 espéces a aire trés étendue, originaires de Amérique du Nord: Cl. bellidiflora, Cl. Delesserti, Cl. reticulata, Cl. mitrula. Cl. crispata, Les 4 espéces suivantes occupant principalement l’hémi- sphére austral paraissent étre originaires d’A ustralie: Cl. pycnoclada, Cl. aggregata, Cl. corallifera, Cl. capitellata. 220 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. Les 3 espéces suivantes occupant principalement I’hémi- sphére austral sont originaires d'Afrique: Cl. insignis *), Cl. medusina. Cl. peltasta *), En résumé, parmi ses 75 espéces, 37 paraissent étre ori- ginaires de l’Amérique du Sud, 13 d'Europe, 18 de |’ Améri- que du Nord, 4 d’Australie, 3 d Afrique. Origine des Cladonies de l’Australie. 1 espéce occupant l’hémisphére boréal est peut-étre origi- naire d’Australie: Cl. angustata. Parmi ses 8 espéces occupant principalement |’hémisphere austral, les 4 suivantes paraissent étre originaires d’Australie: Cl. pycnoclada, Cl. aggregata, Cl. corallifera, Cl. capitellata. Les 14 espéces suivantes sont endémiques en Australie: Cl. didyma “Cl. oceanica, Cl. schizopora, Cl. corallifera “Cl. subdigitata, Cl. rigida, Cl. firma, Cl. squamosula, Cl. Sullivani, Cl. elegantula, Cl. retipora, Cl. Neozelandica, Cl. capitellata “Cl. xanthoclada, Cl. enantia, Cl. subsubulata, Cl. leucocephala. Parmi les 25 espéces supposées cosmopolites, 12 parais- sent étre originaires d’Europe (voir: p. 213). Parmi ses 2 espéces a aire trés étendue, 1 est originaire d’Europe: Le Cl. carneola “Cl. bacilliformis. 13 de ses espéces cosmopolites paraissent étre originaires de !Amérique du Nord (voir: p. 216). 1) Voir: p. 201. 2) Voir: p. 201. Habitations primitives des Cladonies. 221 1 espéce a aire trés étendue est originaire de |’ Amérique du Nord: Le Cl. subcariosa. Voici ses 3 espéces occupant principalement l’hémisphére austral et originaires de Amérique du Sud: Cl. didyma, Cl. ceratophylla. Cl. peltastica, : 1 espéce occupant l’hémisphére austral et originaire d’Af- rique est signalée en Australie, mais sa détermination est douteuse: Le Cl. medusina. En résumé, parmi ses 50 espéces, 19 paraissent étre originaires d’Australie, 13 d’Europe, 14 del Amérique du Nord, 3 de lAmérique du Sud, et 1 est peut-étre originaire d’ Afrique. Dans le tableau qui suit, j'ai indiqué le nombre probable des espéces originaires des diverses parties du monde. Partie du_ | Inn j ee sd Nombre des espéces. | originaires. | |Espéces oc- Salsgceat | | _ joe Ss|- o0'S's| cupant la | pene al | Cosmopo- | cupant les | 9.2 5 & fe ae zone inter- | en 3 Tot lites. |deuxhémi-|S3 2/4259 &| tropicale | are Pa ‘ “e615 S22. \desdeux hé-) restreinte. spheres, °O26|-OS5 O| mispheres. _Europe . 12 4 8 — — 5 29 RSIS hei) — ON RB) cay = as Pe 1 x | | | } } Afrique ... — —- — 3 — if: sad * | | | | | Amérique du | | by a 3 8 | 3&8 | — | — 14 38 Amérique du | | | MEE Lk _ -— — | 6 6 25 37 'Australie .. -— _- oe ary — 14 19 Totaux. 25 ‘dani bee 13 | 6 | 64 132 Schema quo species variationesque facilius determinantur. — yarietas constantior. F — forma autogenetica in- constans. M == modificatio inconstans statione producta. Gen. Cladonia Hill. Subgen. |. Cladina (Nyl.) Wainio. Thallus primarius crustaceus, mox evanescens. Podetia vulgo arachnoideo-tomentosa, strato corticali destituta. Apothecia fusca aut raro pallida. | 8. a. Podetia albida aut cinerascentia, apicibus plus minusve obscuratis, KHO lutescentia. 1. Cl. rangiferina (L.) Web. I 9 (IL 439). V. crispatula Nyl. Podetia crebrius ramosa, fere thyrsum rotunda- tum formantia. I 17 (439). b. Podetia vulgo straminea, KHO non reagentia. 2. Cl. sylvatica (L.) Rabenh. Podetia vulgo laxe ramosa, apicibus sterilibus vulgo nutantibus. Gelatina pycnoconidiorum albida. I 18 (II 439). + Podetia arachnoideo-tomentosa. o Podetia tenuiora, impellucida. V. sylvestris Oed. Forma typica. Podetia elongata, straminea. | 20. M. pumila (Ach.) Rabenh. Podetia brevia, crebrius ramosa. | 20. F. laxiuscula Del. Podetia glaucescenti-albida, impellucida, KHO non reagentia. | 29. Schema. 223 oo Podetia incrassata, semipellucida. M. portentosa (Duf.) Del. Podetia straminea. | 32. F. erinacea Desmaz. Podetia glaucescenti-albida, KHO non reagen- tia. I 33. ++ Podetia glabra. V. laevigata Wainio. Podetia sat tenuia, semipellucida, straminea, nitidiuscula. I 33. 3. Cl. pycnoclada (Gaudich.) Nyl. Podetia crebre ramosa, thyrsos densissimos formantia, radiis vulgo 3—4, apicibus rectis. Gelatina pycnoconidiorum albida. I 34 (II 439). F. flavida Wainio. Podetia straminea, esorediata. I 38 (II 439). F. exalbescens Wainio. Podetia glaucescenti-albida, esorediata, KHO haud lutescentia. I 39. F. granulosa (Nyl.) Wainio. Podetia isidioideo-granulosa. | 40. 4. Cl. alpestris (L.) Rabenh. Podetia crebre ramosa, thyr- sos densissimos formantia, radiis vulgo 4—6, apicibus rectis. Gelatina pycnoconidiorum dilute coccinea. I 41 (II 440). M. sphagnoides (Hepp) Wainio. Radiis pro parte paucioribus. Rami- ficatione podetiorum ad Cl. sylvaticam vergens, at apicibus rectis. I 46. M. spumosa Norrl. Podetia tomento arachnoideo crassiore. | 46, M. inturgescens Arn. Podetia incrassata, granulis soredioideis in- structa. II 440 (I 46). M. portentosa Miill. Arg. Podetia incrassata, ramulis altimis valde ab- breviatis. Il 440. Subgen. 2. Clathrina (Mill. Arg.) Wainio. Thallus primarius adhuc ignotus. Podetia glabra, strato corticali crasso, ex hyphis longitudinalibus formato, strato medul- lari chondroideo destituta, lateribus crebre perforatis. Apothecia vulgo fuscescentia. 1 223 (Il 447, 464). 5. Cl. aggregata (Sw.) Ach. Podetia vulgo spadicea, api- cibus sterilibus subulatis. | 224 (Il 447). M. straminea Miill. Arg. Podetia substramina. | 230. F. trichophora Miill. Arg. Podetia rhizinis apicalibus instructa. Il 447. 6. Cl. retipora (Labill.) Fr. Podetia substraminea, intus alba, apicibus obtusis. I 231 (If 447). F. Ferdinandi (Mill. Arg.) Wainio. Podetia latiora, sympodialiter ra- mosa, | 234, 224. Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV. N:o 1. 7. *Cl. Sullivani (Miill. Arg.) Wainio. Podetia substrami- nea, intus demum nigricantia, apicibus obtusis. I 230. Subgen. 3. Pycnothelia Ach. Thallus primarius crustaceus, diw persistens. Podetia gla- bra, strato corticali nullo distincto. Apothecia fuscescentia. | 47 (II 440). 8. Cl. papillaria (Ehrh.) Hoffm. I 48 (II 440). M, papillosa Fr. Podetia brevia vel papillaeformia. I 53 (55). M. molariformis (Hoffm.) Schaer. Podetia magis evoluta. I 53 (54). M. apoda (Nyl.) Wainio. Apothecia sessilia. I 57. Subg. 4. Cenomyce (Ach.) Th. Fr. Thallus primarius squamaeformis aut foliaceus. I 58. Ser. A. Coeciferae Del. Apothecia coccinea aut raro pallida (in formis inconstanti- bus). Conceptacula pycnoconidiorum primum coccinea aut raro pallida. I 59. a. Subglaucescentes Wainio. Squamae thalli superne glaucescentes, subtus albae. Podetia albida aut glaucescentia aut plus minusve obscurata (raro strami- nea). I 59. I. Podetia typice ascypha. 9. Cl. miniata Meyer. Podetia ascypha, esorediata, intus saepe coccinea, strato corticali crasso, subcontinuo. Hypothecium vulgo rubescens. I 60. o Podetia squamis destituta. y+ Apothecia majora, dilatata. V. sanguinea (Floerk.) Wainio. Thallus primarius foliaceus, subtus rubescens, esorediatus. Podetia vulgo demum subtus fissa et foliaceo-dila- tata. Apothecia difformia. I 63. F. anaemica (Nyl.) Wainio. Thallus primarius mediocris, subtus albi- dus vel rubescenti-maculatus, esorediatus. Apothecia difformia. I 64. Schema. 225 F. sorediella Wainio. Thallus primarius mediocris, margine soredi- osus. Apothecia difformia. I 65. M. parvipes Wainio. Thallus primarius minor, esorediatus. Podetia tenuia, subcylindrica. Apothecia peltata. [ 66. ++ Apothecia parvula, capituliformia, conferta. F. secundana (Nyl.) Wainio. Thallus primarius minor, esorediatus. Podetia tenuia, subcylindrica. I 67. F. hypometaena Wainio. Thallus primarius majusculus, esorediatus. I 68. oo Podetia squamosa. M. erythromelaena (Miill. Arg.) Wainio. Thallus primarius foliaceus, subtus albidus, esorediatus. Podetia cylindrica. Apothecia subpeltata. I 68. 10. Cl. symphoriza Nyl. Podetia ascypha, decorticata, fere esorediata, impellucida, squamosa, apicibus sterilibus an- guste attenuatis. I 71. 11. Cl. didyma (Fée) Wainio. Podetia majore parte de- corticata, vulgo semipellucida, granulis, verruculis et squamulis obsita, albida aut pallida. I 137 (Il 443). a. Podetia KHO —. o Podetia tota decorticata. + Podetia mediocria. V. muscigena (Eschw.) Wainio. Podetia subsimplicia. I 141 (II 443). F. polydactyloides (Mill. Arg.) Wainio. Podetia ramosa. I 142. ++ Podetia brevia. M. pygmaea Wainio. | 143. oo Podetia apicem versus cortice areolato instructa. F. rugifera Wainio. I 144. b. Podetia KHO reagentia. V. vulcanica (Zolling.) Wainio. Podetia KHO lutescentia. I 145. F. violascens Wainio. Podetia KHO violascentia. I 146. 12. *Cl. oceanica Wainio. Podetia straminea aut glau- cescenti-variegata, e majore parte decorticata, impellucida, verru- culis obsita, KHO —. I 147. F. fureatula Wainio. Podetia ramosa. I 148 (Il 444). F. descendens Wainio. Podetia subsimplicia. I 148. 13. Cl. Flerkeana (Fr.) Sommerf. Thallus primarius squamis sat tenuibus, sparsis. Podetia vulgo ascypha, obtusa, saltem partim corticata, esorediosa aut sorediis parcis instructa, impellucida, KHO —, strato corticali tenui. [ 72 (II 444). a. Podetia ascypha. 1°. Apothecia coccinea. 226 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. o Podetia mediocria aut majuscula, + Podetia squamis fere destituta. V. chloroides (Floerk.) Wainio. Podetia mediocria, esorediata, corti- cata, colore variegata. I 76. F. intermedia Hepp. Podetia mediocria, corticata et simul sorediosa, colore variegata. I 78 (II 441). M. albicans (Del.) Wainio. Podetia majuscula, corticata, vulgo esore- diata, albida. I 80. ++ Podetia bene squamosa. V. carcata (Ach.) Nyl. Podetia mediocria, modice squamulosa, co- lore variegata. I 80 (II 441). M. squamosissima Th. Fr. Podetia squamulis densissimis omnino vestita. I 83. M. trachypoda Nyl. Podetia albido-cinerascentia, granuloso-squamu- losa. I 83 (II 441). oo Podetia parva. M. Brebissonii (Del.) Wainio. Podetia ramosa. I 83 (II 441). M. symphycarpea (Fr.) Wainio. Podetia simplicia. I 84. 2°. Apothecia pallida. F. xanthocarpa Nyl. I 85. b. Podetia scyphifera. F. trachypodes Wainio. I 85. 14. *Cl. areolata Nyl. ‘Thallus primarius crustam for- mans, squamis isidioso-laceratis. Podetia ascypha, obtusa, fere esorediata, impellucida, squamulosa. I 86. 15. *Cl. leptopoda Nyl. Thallus primarius squamis minus confertis, incisis, convexis, subalbidis. Podetia ascypha, obtusa, corticata, esorediata, squamis destituta, albida, KHO —. I 87. 16. *Cl. bacillaris Nyl. Podetia vulgo ascypha, dense fa- rinoso-sorediosa, KHO —. I 88 (II 441). 7+ Apothecia coccinea. o Podetia ascypha. F. clavata (Ach.) Wainio. Podetia minora, vulgo obtusa, simplicia. I 92. F. elegantior Wainio. Podetia vulgo elongata, saepe parce ramosa, obtusa. I 97. F. fruticulescens Wainio. Podetia vulgo elongata, subulata, ramosa. I 97. oo Podetia abortive scyphifera. EF. subscyphifera Wainio. II 441. ++ Apothecia pallida. F. xanthocarpa Nyl. Il 441. Schema. 227 17. *Cl. macilenta (Hoffm.) Nyl. Podetia ascypha, dense farinoso-sorediosa aut raro verruculoso-corticata, KHO +. I 98 (II 442). a. Apothecia coccinea. 1°. Podetia intus albida. o Conceptacula pycnoconidiorum thallo affixa. + Podetia farinosa. F. styraceila (Ach.) Wainio. Thallus primarius squamis laciniatis aut crenatis. Podetia mediocria, obtusa, esquamulosa. [ 105 (II 442). M. squamigera Wainio. Podetia squamosa. | 109 (II 442). M. ostreata Nyl. Thallus primarius squamis subintegris. Podetia bre- vissima, esquamulosa. I 110. F. subdivisa Wainio. Podetia sterilia elongata, subulata, esquamu- losa. I 111 (II 442). +7 Podetia corticata. M. corticata Wainio. I 112 (II 442). oo Conceptacula pyecnoconidiorum podetiis affixa. V. Numeana Wainio. Podetia saepe irregulariter ramosa. II 442. 2°. Podetia intus fulva. F. aurea Wainio. II 443. b. Apothecia pallida. F. ochrocarpia Tuck. I 105. Il. Podetia typice seyphifera. 18. Cl. flabelliformis (Floerk.) Wainio. Thallus primarius squamis sat parvis. Podetia typice scyphifera (rarissime ascy- pha), grosse granuloso-sorediosa, KHO +. I 113 (II 443). | a. Podetia scyphifera. V. tubaeformis (Mudd) Wainio. Podetia subsimplicia. I 117 (II 443). V. polydactyla (Floerk.) Wainio. Podetia repetito-prolifera. I 119 (II 443). b. Podetia ascypha. F. scabriuscula (Del.) Wainio. Podetia mediocria, simplicia. [ 120. F. intertexta Wainio. Podetia elongata, irregulariter ramosa. [ 121. 19. Cl. hypocritica Wainio. Thallus primarius squamis sat parvis. Podetia scyphifera, sorediosa, KHO —. I 121 (II 443). 20. Cl. digitata Schaer. Thallus primarius squamis ma- joribus. Podetia typice scyphifera (rarissime ascypha), subtili- ter farinoso-sorediosa, KHO +. I 123 (II 443). 228 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. a. Apothecia coccinea. 1°. Podetia scyphifera. + Podetia parte superiore sorediosa. F. monstrosa (Ach.) Wainio. Podetia squamis destituta, scyphis sat dilatatis. | 228 (II 443). M. phyllophora Anzi. Podetia squamosa. | 131 (il 443), M. brachytes (Ach.) Wainio. Podetia squamis destituta, scyphi angu- sti. I 132. 7+ Podetia fere tota corticata. M. glabrata Del. I 133. 2°. Podetia ascypha. F. ceruchoides Wainio. Podetia crassitudine mediocria. I 133. F. tenella Th. Fr. Podetia gracilia. I 134. b. Apothecia pallida. F. albinea Wainio. II 443. 21. Cl. hypoxanthoides Wainio. Thallus primarius squa- mis mediocribus. Podetia parce granuloso-sorediosa, KHO +. { 155. 22. Cl. cetrarioides Schwein. Podetia esorediata, KHO —. 1 148. b. Stramineo-flavidae Wainio. Squamae thalli superne substramineae. Podetia vulgo sub- straminea. I 149. I. Podetia typice seyphifera. S Podetia typice squamis destituta (rarius squamosa), sae- plus sorediosa. * Podetia grosse granulosa aut esorediata. 23. Cl. coccifera (L.) Willd. Thallus primarius laciniis latioribus. Podetia tabulatis brevioribus, tota corticata aut parte superiore grossius granuloso-sorediosa, KHO —. I 149 (IL 444). a. Podetia esorediata. 1°. Apothecia coccinea. o Podetia simplicia aut margine scyphorum prolifera. + Podetia squamis destituta. V. stemmatina Ach. Podetia mediocria aut brevia. Apothecia orbicu- laria. I 158. Schema. 229 M. coronata Del. Podetia brevia. Apothecia in coronam confluen- tia. I 162. F. grandis Krempelh. Podetia majora. I 164 (II 444). +7 Podetia squamosa. M. phyllocoma Floerk. Scyphi dilatati. Podetia praesertim scyphis squamosis. | 155. M. alpina (Hepp) Wainio. Podetia tota dense squamosa, scyphis pr. p. angustis. [ 156. oo Podetia e centro scyphorum prolifera. F. asotea Ach. Podetia squamis destituta. I 164. M. cornucopioides (Gray) Wainio. Podetia squamosa. | 157. 2°. Apothecia pallida. F. ochrocarpia Floerk. I 166. b. Podetia sorediosa. 1°. Apothecia coccinea. y+ Podetia squamis destituta. V. pleurota (Floerk.) Schaer. Podetia mediocria, I 168. M. decorata Wainio. Podetia brevia. I 172. vy Podetia squamosa. M. frondescens (Nyl.) Wainio. I 157. 2°. Apothecia pallida. F. cerina (Nag.) Th. Fr. I 172. 24. “Cl. hypoxantha Tuck. Thallus primarius squamis vulgo elongatis, anguste laciniatis. Podetia brevia, haud aut parce sorediosa, KHO —. I 174. 25. Cl. corallifera (Kunze) Nyl. Thallus primarius laci- nlis angustis. Podetia tota granuloso-sorediosa aut inferne ver- ruculosa, HKO —. I 175 (Il 445). 7 Podetia tabulatis brevibus aut sat brevibus. F. Kunzeana Wainio. Thallus primarius squamis parvis. Podetia sim- plicia aut parce prolifera. [ 178. F. gracilescens (Nyl.) Wainio. Thallus primarius squamis vulgo elon gatis. Podetia repetito-prolifera. I 179. yy Podetia tabulato infimo vulgo sat longo. F. transcendens Wainio. Podetia parte summa parce granulosa. I 179. F. elongata Wainio. Podetia majore parte superiore granulosa. II 445. 26. *Cl. subdigitata (Nyl.) Wainio. Podetia granulosa et squamulosa, KHO-+. I 180 (II 445). F. polydactyloides Nyl. Podetia prolifera. Il 445. 230 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. ** Podetia farinoso-sorediosa, sorediis subtilibus. 27. Cl. deformis Hoffm. Podetia KHO haud fulvescentia. I 186 (II 445). M. extensa (Hoffm.) Wainio. Podetia scyphis dilatatis, margine lace- rato-proliferis. I 192. F. cornuta Torssell. Podetia ascypha. I 194. F. ochrocarpia Torssell. Apothecia pallida. I 196. 28. Cl. flavescens Wainio. Podetia KHO_ fulvescentia. I 197. SS Podetia esorediata, typice squamosa (interdum squamis destituta). * Podetia typice elongata et pr. p. subulata. 29. Cl. bellidiflora (Ach.) Schaer. Thallus laciniis cras- sioribus latioribusque. Podetia substraminea, hyphis tenuibus, scyphis regularibus. I 198 (II 445). a. Thallus primarius squamis minoribus. 1°. Apothecia coccinea. o Podetia elongata. y+ Podetia squamosa. F. coccocephala (Ach.) Wainio *f. tubaeformis (Wallr.) Wainio. Podetia scyphis terminata. I 204. *F. subuliformis (Wallr.) Wainio. Podetia apicibus subulatis. I 205. ++ Podetia squamis destituta. F. Hookeri (Tuck.) Nyl. I 209 (II 446). oo Podetia brevia. M. diminuta Wainio. Podetia simplicia. | 209. M. ramulosa Wainio. Podetia ramosa. I 210. 2°. Apothecia pallida. F. ochropallida Flot. I 211. b. Thallus primarius squamis elongatis. F. praefoliosa Nyl. Il 445. 30. Cl. metalepta Nyl. Thallus laciniis tenuibus, angustis. Podetia substraminea, hyphis crassis, scyphis regularibus. | 212. ** Podetia brevia, apicibus scyphiferis aut obtusis. 31. Cl. insignis Nyl. Thallus squamis elongatis. I 214 (II 446). Schema. 231 32. Cl. firma Laur. Thallus squamis minoribus. Podetia flavescentia vel flavido-fuscentia. I 215. II. Podetia ascypha aut raro obsolete scyphifera. 33. Cl. incrassata Floerk. Podetia brevia, vulgo esore- diata, strato corticali evanescente, I 182 (II 445). M. epiphylla (Fr.) Wainio. Podetia 1—3 millim. longa. I 184 (II 445). 34. Cl. angustata Nyl. Podetia elongata aut mediocria, sorediosa et basi corticata. | 185 (II 445). 35. Cl. cristatella Tuck. Thallus primarius vulgo persi- stens. Podetia mediocria, simplicia aut ramosa, esorediata, corticata, strato chondroideo evoluto. I 216 (II 446). a. Apothecia coccinea. 1°. Thallus primarius esorediatus. + Podetia squamis destituta. Beauvoisii (Del.) Wainio. Podetia simplicia aut parce ramosa. [ 218. ramosa Tuck. Podetia bene ramosa. I 219. ++ Podetia squamosa. . vestita Tuck. I 220 (II 446). 2°. Thallus primarius sorediosus. paludicola Tuck. Podetia brevissima. I 220 (II 446). b. Apothecia pallida. F. ochrocarpia Tuck. Podetia squamis destituta. | 220 (II 446). M. lepidifera Wainio. Podetia squamosa. II 446. 36. Cl. leporina Fr. Thallus primarius demum evane- scens. Podetia elongata aut mediocria, abundanter ramosa, eso- rediata, corticata, strato chondroideo nullo, I 221 (II 446). ee = os Ser. B. Ochrophaeae Wainio. Apothecia fuscescentia aut pallida. Conceptacula pycnoconi- diorum nigra aut fusca aut pallescentia. | 223. ‘ec. Clathrinae, vide p. 223). 8. Uneiales (Del.) Wainio. Thallus primarius mox evanescens (aut raro peristens). Po- detia vulgo basi emorientia et apice diw accrescentia, flavida (aut 232 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. raro atypice albida). Apothecia parva (aut raro majora), peltata et bast constricta, pallida. 1. Podetia inter verruculas sparsas strat corticalis semi- pellucida. 37. (Cl. peltasta (Ach.) Spreng. I 236 (II 447). F. normalis Wainio. Podetia ascypha, esorediata. F. scyphifera Wainio. Podetia scyphifera, esorediata. | 238. F. granulifera Wainio. Podetia ascypha, granulis soredioideis et squa- mulis isidioideis instructa. I] 447. II. Podetia impellucida. S Podetia haud lacunoso-inaequalia. * Podetia strato chondroideo plus minusve evoluto. o Conceptacula pycnoconidiorum muateriam cocci- neam haud continentia. 38. Cl. medusina (Bor.) Nyl. Podetia ascypha, dichotome ramosa, axillis vulgo clausis, cortice subcontinuo. I 239 (II 448). F. luteola (Bor.) Wainio. Podetia straminea, laevigata. I 241. F. submedusina (Miill. Arg.) Wainio. Podetia straminea, rugulosa. Il 466, 448. F. dealbata Wainio. Podetia albida, at KHO (CaCl, O03) lutescentia. I 242. 39. Cl. amaurocraea (Floerk.) Schaer. Podetia typice scyphifera aut saepe etiam ascypha, varie ramosa, axillis clau- sis, cortice vulgo disperso. Thallus primarius mox evanescens. I 243 (II 448). a. Podetia straminea. 1°. Podetia crassiora (medio 0,7—3,5 millim.). + Podetia scyphifera. F. celotea Ach. I 249, 254. +7 Podetia ascypha. F. oxyceras Ach. Podetia increbre dichotome ramosa, ramis longiori- bus. I 249, 254. M. craspedia (Ach.) Schaer. Podetia crebre irregulariter ramulosa. | 250, 254. 2°. Podetia tenuissima (medio 0,3—0,2 millim.). M. tenuisecta Wainio. II 448. Schema. 233 b. Podetia albida. F. furcatiformis (Nyl.) Wainio. I 153, 154, 40. Cl. substellata Wainio. Podetia ascypha, varie ra- mosa, axillis perviis aut clausis, strato corticali haud bene evo- luto, strato chondroideo evanescente. I 271. F. subuncialis Wainio. Podetia e parte radiato-ramosa, axillis late hiantibus. [ 274, F. divergens Wainio, Podetia dichotome ramosa, axillis clausis. | 274. 00 Conceptacula pycneconidiorum materiam coc- cineam continentia. 41. Cl. uncialis (L.) Web. Thallus primarius mox eva- nescens. Podetia ascypha, polychotome aut rarius dichotome ramosa, strato corticali ex hyphis subverticalibus formato. | 254 (II 448). a. Podetia straminea. + Podetia polychotome ramosa, apicibus obtusis. F. obtusata Ach. Podetia axillis haud aut parum dilatatis, rhizinis destituta. | 263, 270. F. subobtusata Arn. Podetia axillis dilatatis, rhizinis instructis. | 270. +r Podetia dichotome ramosa, apicibus subulatis. M. dicraea Ach. Podetia avxillis pr. p. perviis. I 263. M. integerrima Wainio. Podetia axillis clausis. [ 270. b. Podetia albida aut glaucescentia. M. turgescens Del. Podetia crassa. I 265, 270. 42. (Cl. capitellata (Tayl.) Babingt. Thallus primarius per- sistens aut demum evanescens. Podetia cire. 0,7—1 millim. crassa, ascypha aut raro scyphifera, vulgo dichotome ramosa, axillis clausis aut inferioribus perforatis, strato corticali ex hy- phis longitudinalibus formato. a. Podetia ascypha. + Thallus primarius subpersistens. F, fastigiata Wainio. Podetia axillis haud dilatatis. | 277. F. interhiascens (Nyl.) Wainio. Podetia axillis dilatatis ramulosisque. ++ Thallus primarius demum evanescens. F. degenerata Wainio. Podetia circ. 1—1,5 millim. crassa, basi ni- gricantia et albido-punctata. I 277. b. Podetia scyphifera. F. amaurocraeoides Wainio. Thallus primarius subpersistens. | 277. 234: Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. 43. *Cl. xanthoclada Mill. Arg. Thallus primarius demum evanescens. Podetia tenuia (vix 0,5 millim.), ascypha, dicho- tome ramosa, axillis clausis. I 277. ** Podetia strato chondroideo destituta. 44, (Cl. candelabrum (Bor.) Nyl. Podetia obsolete scyphi- fera, corticata. I 282 (II 449). 45. Cl. divaricata Nyl. Podetia ascypha, ecorticata. | 284 (II 449). S$ Podetia lacuwnoso-inaequalia. 46. Cl. Caroliniana (Schwein.) Tuck. Podetia ascypha, incrassata, bullato-ventricosa, ramis obconicis, turgidis, glabra, lateribus integris. I 270. 47. Cl. sublacunosa Wainio. Podetia ascypha, lateribus integris, apicem versus subarachnoideo-tomentosa, parte inferiore cortice glabro instructa. I 278. 48. (Cl. reticulata (Russell) Wainio. Podetia parce sub- scyphifera, lateribus interdum perforatis, glabra, ecorticata. | 280 (II 449). + Podetia straminea. F. lacunosa (Bor.) Wainio. Podetia rhizinis destituta. | 280. F. cribrosa (Del.) Wainio. Podetia rhizinis apicalibus instructa. | 282. yy Podetia albida. F. albida Miill. Arg., Lich. Exot. Ill p. 27. y. Chasmariae (Ach.) Floerk. Thallus primarius persistens aut demwm evanescens. Podetia basi persistente aut emoriente, albida aut glaucescentia aut fusce- scentia (aut raro flavescentia), aaillis vulgo perviis. Apothecia parva (raro majora), peltata et basi constricta, fuscescentia aut raro pallida. 1 287. a. Microphyllae Wainio. Thallus primarius squamis parvis aut raro elongatis, an- gustis aut anguste partitis vel anguste crenatis. | 287. Schema. 235 I. Podetia esorediata aut grosse parciusque granuloso- sorediosa. S Podetia elongata aut brevia, bene evoluta. * Podetia axillis typice clausis. + Podetia elongata. 49. Cl. connexa Wainio. Podetia impellucida, laevigata, KHO lutescentia, creberrime dichotome ramosa. | 288. 50. Cl. signata Wainio. Podetia semipellucida, KHO —. I 289. 51. Cl. peltastica (Nyl.) Wainio. Podetia rugulosa, impel- lucida, KHO —. I 294 (II 449). + Apothecia fusca. F, pertricosa (Krempelh.) Wainio. Podetia squamis fere destituta. I 378. M. squamipes Wainio. Podetia sat abundanter squamosa. I 296. ++ Apothecia pallida. F. pallida Wainio. Podetia ascypha. I 296. F. subscyphifera Wainio. Podetia scyphis abortivis instructa. III 111 (conf. p. 60). (Ci. rangiformis, vide infra, n. 58.| ++ Podetia brevia. 52. Cl. dactylina Wainio. Podetia KHO —. If 455. **® Podetia axillis typice perviis. o Podetia KHO lutescentia. + Podetia squamis destituta aut atypice parceque squamosa. 1. Podetia ascypha. © Podetia typice polychotome et plus minusve etiam dichotome ramosa. 53. Cl. diplotypa Nyl. Podetia corticato- et decorticato- variegata. I 300 (II 450). 54. (Cl. Gorgonina (Bor.) Wainio. Podetia haud corticato- 236 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica. XIV, N:o 1. variegata, KHO demum fulvescentia. Conceptacula pycnoconi- diorum materiam coccineam continentia. I 306. a. Podetia ramis superioribus tenuibus. V. subrangiferina (Nyl.) Wainio. Podetia apicibus rectis. I 309. F. nutans Wainio. Podetia apicibus nutantibus secundisque. I 310. b. Podetia ramis crassis. V. turgidior (Nyl.) Wainio. I 310. 55. Cl. subsubulata Nyl. Podetia haud corticato-variegata, KHO lutescentia, axillis dentatis. Conceptacula pyenoconidio- rum gelatinam albidam continentia. II 452. ©° Podetia dichotome aut parce etiam trichotome ramosa. a. Conceptacula pycnoconidiorum materiam coccineam continentia. 56. (Cl. consimilis Wainio. Podetia sat longa. I 303. b. Conceptacula pycnoconidiorum gelatinam albidam continentia. 57. Cl. polytypa Wainio. Podetia vulgo brevia, basin ver- sus saepe obscurata et albido-punctata. Conceptacula pyeno- conidiorum turbinata aut subcylindrica. I 301. 58. Cl. rangiformis Hoffm. Podetia vulgo elongata, basi haud punctata, axillis parcius perviis quam clausis. Concepta- cula pyenoconidiorum subcylindrica, basi haud constricta. I 357 (Il 451). a. Podetia esorediata. 1°. Podetia sat tenuia, apicibus sterilibus subulatis. o Podetia crebre ramosa. F. pungens (Ach.) Wainio. Podetia squamis destituta. I 361 (II 451). M. foliosa Floerk. Podetia squamosa. I 366 (II 451). oo Podetia increbre ramosa. F. Cubana Wainio. Thallus primarius squamis angustius laciniatis. Podetia cortice subcontinuo. I 373 (IL 452), 2°. Podetia sat crassa, apicibus obtusiusculis. F. muricata (Del.) Arn. Podetia squamis destituta. I 369 (II 452). M. Euganea Mass. Podetia squamosa. I 372 (II 452). Schema. 237 b. Podetia sorediosa. F. sorediophora (Nyl.) Wainio. Podetia squamis destituta. | 368 (II 452). 2. Podetia typice et saltem partim scyphifera. © Podetia apotheciifera apice scyphifera, ste- rilia ascypha subulataque. 59. Cl. mutabilis Wainio. Conceptacula pycnoconidiorum turbinata, materiam coccineam continentia. I 297. F. biformis Wainio. Podetia esquamulosa aut squamalis parvis mo- dice instructa. I 300. M. praepropera Wainio. Podetia squamulis et squamis majoribus in- structa. I 300. ©° Podetia fertilia et sterilia repetito-scyphi- fera. Thallus primarius haud diw persi- stens. 60. Cl. Salzmanni Nyl. Apothecia vulgo radiis marginali- bus scyphorum brevibus affixa. Conceptacula pycnoconidiorum gelatinam albidam continentia. I 310. 61. Cl. Carassensis Wainio. Podetia apotheciifera vulgo apicibus irregulariter subcorymbosis. Conceptacula pycnoconi- diorum materiam coccineam continentia. I 3153. + Podetia squamis destituta. F. irregularis Wainio. Scyphi obliqui. I 315. M. regularis Wainio. Scyphi regulares. [ 315. +7 Podetia squamosa. M. digressa Wainio. | 316. ©°° Podetia fertilia steriliaque parce scyphi- fera. Thallus primarius diu persistens. 62. Cl. Beaumontii (Tuck.) Wainio. Species defecte co- onita. Il 455 (I 411). ++ Podetia typice squamulosa aut raro solum granu- losa, partim decorticata. 1. Podetia ascypha. © Squamae anguste partitae. *~ Conceptacula pycnoconidiorum materiam coccineam continentia. 238 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. 63. Cl. erythrosperma Wainio. Podetia crebre pluries dichotome et trichotome ramosa, apicibus subulatis. | 374. V. Thomsoni Wainio. Podetia ramis sat elongatis. Defecte cognita. [ 376. | << Conceptacula pycnoconidiorum gelatinam albidam continentia. 64. Cl. chondrotypa Wainio. Podetia vulgo elongata, bene granulosa, Conceptacula pycnoconidiorum podetiis normalibus affixa. | 449. 65. Cl. delicata (Ehrh.) Floerk. Podetia brevia aut bre- vissima. Conceptacula pycnoconidiorum squamulis et apicibus po- detiorum sterilium affixa. Thallus primarius squamis sorediosis. I 465 (II 461). F. quercina (Pers.) Wainio. Podetia decorticata, squamulosa. I 470 (II 461). M. rugulosa Wainio. Podetia esquamulosa, crusta gonidiali corticata. I 470. ©° Squamae basales latius lobatae. 66. Cl. Mexicana Wainio. Podetia decorticata, parce aut vix granulosa squamulosave. I 452 (II 460). 2. Podetia partim scyphifera. < Apothecia parva, basi constricta. 67. Cl. subsquamosa (Nyl.) Wainio. Podetia plus minusve granulosa, partibus emorientibus obscuratis. a. Podetia elongata aut mediocria. 1°. Podetia scyphifera. o Podetia bene squamulosa. F. luxurians (Nyl.) Wainio. Podetia cortice verruculoso areolatove, parum aut parce granulosa. I 447. oo Podetia parum squamulosa. F. denudata Arn. Podetia verruculoso- et areolato-corticata, parum granulosa. II 459. F. granulosa Wainio. Podetia bene granulosa, parce corticata. I 448. 2°, Podetia ascypha. F. pulverulenta (R. Br.) Wainio. Podetia granulosa et squamuloso- furfuracea. [ 449. b. Podetia brevia. M. minutula Wainio. Podetia partim scyphifera. II 459. Schema. 239 68. Cl. rhodoleuca Wainio. Podetia esorediata, obsolete scyphifera, partibus emorientibus primo rubentibus. | 453. F. subscyphifera Wainio. Podetia squamulosa. I 456. M. tenuicaulis Wainio. Podetia squamis majoribus instructa. | 456. << Apothecia magna, basi suffulta, neque constricta. 69. Cl. pseudopityrea Wainio. Podetia crebre isidiosa, granulosa et squamulosa. I[ 452. 00 Podetia KHO haud lutescentia. 1°. Squamae thalli primaru et podetiorum typice breves mediocresve. * Podetia materiam luteam haud continentia. © Podetia strato chondroideo typice albido pallidove. + Podetia neque axillis nec apicibus dila- tato-hiantibus. 1. Podetia elongata. 70. Cl. albofuscescens Wainio. Conceptacula pycnoconi- diorum subcylindrica, basi haud constricta, materiam coccineam continentia. Podetia KHO (Ca Cl, O,) lutescentia. I 292. 71. Cl. furcata (Huds.) Schrad. Conceptacula pyenoconi- diorum ovoidea, basi bene constricta, materiam coccineam non continentia. I 316 (IL 450). a. Podetia tota aut majore parte albida vel glauce- scentia. 1°. Podetia esorediata. V. racemosa (Hoffm.) Floerk. Podetia squamis destituta. | 323 (II 450). 1. Furcatosubulata (Hoffm.) Wainio. Podetia subulata, sterilia. I 327. 2. Corymbosa (Ach.) Nyl. Podetia fertilia, subcorymbosa. | 328. M. pinnata (Floerk.) Wainio. Podetia squamosa. | 332 (II 450). 1. Foliolosa Del. Podetia sterilia apicibus subulatis, fertilia sub- corymbosa. I 333 (Il 450). 2. Truncata Floerk. Podetia apicibus obtusioribus, vulgo fertilia subcorymbosaque. I 333 (II 450). 2°. Podetia granulis instructa. 240 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. V. scabriuscula (Del.) Coem. I 338 (IL 450). ® Podetia cortice disperso aut passim subcontinuo. < Podetia sterilia subulata. F. Surrecta Floerk. Podetia isidioideo-squamulosa et granulosa, majore parte superiore squamis destituta. I 339 (II 450). F. Farinacea Wainio. Podetia late soredioso- et corticato-varie- gata. I 339. F. Asiatica Wainio. Podetia apice soredioso-maculata. | 340. 9 4 | id 254 Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 1. M. subacuminata Wainio. Podetia elongata, ascypha, corticato- et decorticato-variegata, parce granulosa aut esorediata. I 306. \V. apolepta (Ach.) Wainio. Podetia vulgo sat brevia, squamis desti- tuta aut squamulosa squamosayve, tota decorticata sorediosaque aut passim praesertimque basin versus et infra apothecia corticata. Apothecia fusca aut pallida, Pyenoconidia vulgo leviter curvata. Il 307, M. coniocraea (Floerk.) Wainio. Podetia sat brevia, tota decorti- cata sorediosaque aut rarius parte inferiore et infra apothecia subcorticata. Apothecia fuscescentia. LH 308. M. ceratodes (Floerk.) Wainio. Podetia asevpha, subulata, esquamulosa. [Ll 314. M. truncata (Floerk.) Wainio. Podetia anguste scvphifera, esquamulosa. IL 315. M. phyllostrota Floerk. Podetia squamosa. II 315. M. ochrochlora (Floerk.) Wainio. Podetia vulgo sat brevia, sore- dioso- et corticato-variegata, cavitate scyphorum corticata. Apo- thecia pallescentia aut fuscescenti-variegata. I] 319. IF. pycnotheliza (Nyl.) Wainio. Podetia brevissima apotheciisque ter- minata et esorediata aut in eodem specimine mediocria et sorediosa atque latere apothecia subsessilia efferentia. Apothecia fuscescentia. II 330. +7 In regione tropica et in hemisphaerio australi vigentes. V. Borbonica (Del.) Wainio. Podetia sat brevia aut mediocria, ascypha aut minute scyphifera, simul granulosa et isidioideo-squamulosa et squamu- losa, tota decorticata aut basi paululum corticata, KHO vulgo lutescentia. Apothecia fuscescentia. II] 343. . F. subspeciosa Wainio. Podetia ascypha, apicibus sat anguste subu- latis, decorticata, disperse sorediosa, squamulis isidioideis et squamulis mar- gine granulosis et basin versus squamis instructa, KHO—. II 344. F. macella (Krempelh.) Wainio. Podetia long. circ. 30—12 millim., ascypha aut scyphis angustissimis, basi vulgo plus minusve late subconti- nue corticata, parte superiore granulosa aut etiam subisidiosa, impellucida, cinereo-fuscescentia, KHO—. Apothecia fusca. Il 347. 2. Podetia semipellucida. V. chondroidea Wainio. Podetia tota decorticata sorediosaque aut sore- diis demum derasis, squamis destituta aut basi squamulosa. [1 334. < Podetia scyphifera. F. chlorophaesides Wainio. Podetia scyphis bene evolutis, subsim- plicia. II 336. F. subprolifera Wainio. Podetia prolifera, prolificationibus sterili- bus scyphiferis. I 338, F. subradiata Wainio. Podetia prolifera, prolificationibus ascyphis aut nonnullis abortive sevphiferis, Il 338, Schema. 2AD rusth. Z. Suutarla. » Aslaén jamte Hanga: possess. K. F. Candolin. Vestanfjird: poss. C. G. Holmberg. Kimito kyrktrakt: fréken F. Forss- - man. » tre byar: kommunaln. ordf. J. A. Ekblom. Se hir en forteckning Ofver dem. Finby: landthush. K. Forsstrém. > fem lagenheter: fréken H. Forssman. Bjarna: kommunalrad F. W. Wendell. >» rusthallare F. Eriksson. » frdken O. Selander. > magister J. A. Helle. » Mathildedal: disponent E. Frisk. > tre gardar: possess. K. Vasa- stjerna. Kisko: frdken S. Rosell. Uskela: jordbrukare Henr. Jundell. Sagu, Marikegard: agronom K. J. Sonck. » Runagard: possess. M. Gisiko. Pemar, Pikis och S:t Karins: herr J. Timonen. Pemar: folkskolel. A. Bjérck. Pikis: possess. E. Rettig. » folkskolel. Ida Ahlgren. Kust6: president R. Montgomery. Abo, Hirvensalo: possess. C. F. L6f- man. Lundo: folkskoleliir. H, Ruokonen. Reso: folkskolelair. E. Tamminen. Masku: pastor E. J. Grondahl. Nousis: folkskolelir. K. H. Lilje- lund. 6 Fredr. Elfving, Kulturvaxterna i Finland. Lemo prestgard: kyrkoh. P. A. Carl- stedt. Téfsala: kronolinsm. O, A. Hornborg. Virmo: rektor K. A. Cajander. Vehmo: fréken H. Eneskéld. Pyhaimaa: kyrkoherde A. Pouru. Nystad: rektor K. A. Cajander. Poytis: prost G. Ahlman. Satakunta: tridgardsm. G. Rostedt. Loimaa: fréken S. Klemola. Yline: kommunaln. ordf. J. Renvall. Vampula: landthush. F. Paunu. Kjulo: baron A. Cedercreutz. Lappi: rusthallare I. Hollmén. Raumo landsfoérs.: fréken E. Ljung- berg. Eura och Kiukainen: student P. Z. Collan. Kiukainen: folkskolel. A. Liimatainen. Eurajoki: landthush. J. Kahari. Bjérneborg och omnejd: bostallsinsp. H. Ruuth. Bjérneborgs landsfoérs., norr om elf- ven: frdken A. Birkman. Kullaa: pastor E. Toérmala. Kumo: fru Ida Ahlgren. Kauvatsa: pastor L. A. Palonen. Karkku: doktor Hj. Hjelt. > Kulju: friherr. Maria Mellin. Lavia: prost E. T. Gestrin. Tavastkyr6, Viljakkala och Ikalis: in- genidr H. A. Printz. Tavastkyr6 och Viljakkala: krono- lansm. V. Nystrom. Viljakkala: folkskolelar. K. Virtanen. Ikalis och Tavastkyré: landthush. A. G. Hildén. Parkano: 6fverforstmastare C. Bran- der. Kankaanpaa, Karvia, Honkajoki: kro- nolinsm. E. Lang. Kankaanpai: folkskolel. E. K. Ruta- nen. Siikainen: kyrkoh. K. J. E. Blombergh. Sastmola: fru A. Norrgard. 78. Nylands lan. Bromarf: student E. Strandberg. Tenala & Bromarf: possess. K. V. Bruncrona. Pojo, Brédtorp med omnejd: frih. E. Hisinger. Snappertuna: possess. G. Boning. Inga, Fagervik med omnejd: frih. E. Hisinger. >» sex lagenheter: herr V. M. Qvarnstr6m. Karislojo: kyrkoherde B. J. Anthoni. Karislojo & Lojo, nagra gardar: stud. J. af Hallstrém. Lojo: doktor R. Boldt. Sammatti: folkskolelir. K. Pelander. Nummis: folkskolelaér. J. K. Vikberg. > kyrktrakten: kyrkoh. V. E. Ahlstedt. Pusula: kyrkoh. K. H. Lindfors. Vihti, nordéstra: landthush. H. J. Malmgren. Sjundea: prost C. P. Moberg. Kyrkslatt: possess. F. Laurent. » Strémsby: hrr V. Rosberg «& M. Brenner. Esbo, sédra: doktor A. O. Kihlman. Helsingfors, Lappviksudd: prof. Th. Selan. Helsinge: agronom J. Jernstrom. > dstra: possess. J. F. Lind- roos. Nurmijirvi: magister K. E. Stenroos. Sibbo: folkskolel. A. A. Blomqvist. Mantsila & Borgnas: stud. E. Nor- denskidld. Borga landsfors.: possess. E. J. Strahle. Liljendahl, Saftrask: landthush. A. Johansson. Orimattila, Niinikoski: gardseg. K. Siivola. Lovisa: fru M. Nystrom. Strémfors: kyrkoherde J. A. I. Forss. Anjala: professor R. A. Wrede. Jaala: kyrkoh. J. Auvinen. aL. Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 7 Tavastehus lan. Somero: godsegare V. Sagulin. Somerniemi: Jandthush. K. Lindgrén. Tammela: fdrvaltare [. Carlstedt. Janakkala: folkskolel. K. Paavola & gardseg. O. Lundberg. > Kiipula: landthush. K. Kii- pula. > Haga: baron H. G. Boije. > Virala: fdrvalt. H. Strém- berg. Kark6la: folkskolelir. M. Saikkonen. Koskis: fru R. Korhonen. Tuulos: folkskolelir. Fr. Mustala. Hauho: agronom T. W. Sainio. » prost J. F. Lahtonen. Hattula, Lehijirvi-trakten: possess. U. Vegelius. » norra delen: magister T. Nordensvan. Tyrvant6: possess. A. Cavén. > Haukila: doktor A. Holm- berg. Akkas, Seppaléi: godsegare V. E. Krusberg. Urjala: fréken A. Furuhjelm. Lempiaala: possess. E. Kingelin. » norra: possess. G. W. af Hallstrém. Messuby, Kangasala & Birkkala: kom- munailr. K. Stjernvall. Hatanpéa: dokt. G. R. Idman. Birkkala: possess. O. Thuneberg. landthush. F. Knuutila. > vestra: fru C. Toérngren. Teisko, Teiskola och omgifning: ha- radshéfding A. Tammelander. Ruovesi: lineagronom N. M. Bremer. Kuhmalahti: folkskolel. K. Salonen. Langelmidki, Juuka, Kuorehvesi: stud. V. Borg. : kyrkoh. O. Bergroth. Jimsa: kronoliinsm. H. W. Palmroth. » doktor P. A. Backvall. Jiimsii: landthush. S. Konkola. Kuhmois: prost E. Nyholm. Padasjoki: prostinna H. Lindeqvist. 35. Viborgs lan. Pyttis & Kymmene: kronolansm. E. F. Sallmén. Pyttis kyrkby: kyrkcherde H. Blom- qvist. Kymmene, Vaha Tavastila: ‘hush. T. Kuitto. Vehkalahti: landthush. E. Muurman. > Myllykyla, N:o 3: hofratts- rad M. Alopzus. Sippola, vestra: kassér E. Paldani. Miehikkala: kyrkoh. Lisi Snellman. Luumiki: klockare N. Iluka. Lemi: landthush. D. Muukka. Taipalsaari: rektor H. Zilliacus. Sakkijarvi: pastor H. B. Sulin. > Saamala: frok. E. Jern- str6m. Bjérk6: gardshusbonde V. Penttila. Lavansaari: tulluppsyningsman G. N. Sdderlund. Seiskari: herr R. W. Appelqvist. S:t Johannes: jordbrukare J. Tikka. Viborgs landsférs.: herr S. Mustanen. » Liimatta: stud. A. Thesleff. Stranda & Jaaskis harad: possess. W. Karlstedt. Jiiiskis harad: doktor A. Fabritius. Jidiskis: fru F. Walle. » landthush. P. Tuuha. S:t André: landthush: A. Pullinen. Joutseno: kyrkoh. V. M. Gadding. > klockare J. Suninen. Heinjoki: arrendator E. Bértzell. Karelska niset: mag. H. Lindberg. Nykyrka: landthush. S. Nikkanen. Valkjairvi: kyrkoh. A. Kiljander. > folkskolel. B. W. Ahlfors. Sakkola: fru Th. Berner. » norra: kantor P. Pitkaénen. Jandt- 8 Fredr. Elfving, Kulturvaxterna i Finland. Riaisilai: apotekare F. Relander. Kexholms stad: fréken M. Dohrdet. > landsf.: nimdeman T. Ko- monen. Hiitola: pastor K, F. Toikka. Jaakkima: giistgifvare P. Puputti. > haradshéfd. J. E. Poppius. Parikkala: gardshusb. P. Repo. Sortavala socken: lektor A. Th. Ge- netz. Salmis hirad: agronom A. Kouvo. Impilahti: fréken L. Miettinen. Salmis, Uuksu: landthush. P. Krohin. Ruskeala: landthush. M. Eronen. Suistamo: landthush. A. Kaksonen. Korpiselki kyrkoby: Tereska. Suojarvi: kronolainsm. A. Wickstrand. 47, S:t Michels lan. Heinola socken: herr A. E. Tarenius. Sysmi, Hartola, Joutsa & Luhanka: d:r H. Buss. Sysmi: landthush. K. Wilskman. Hartola: kyrkoh. G. B. Juslén. > herr F. O. v. Schrowe. > folkskolelir. B. Hassinen. Joutsa: folkskolel. N. E. Pihlstrém. Luhanka: kyrkoh. O. Olander. Leivonmaki: kyrkoh. A. O. Blomberg. > folkskolel. K. Likander. Kangasniemi: frdken A. Reinberg. Hirvensalmi, sd6dra: Mets&pelto. Kristina: frdken A. Demander. Puumala: folkskolel. E. Kunnas. Sulkava: godsegare C. Ph. Lindforss. Sdaminki: apotekare O. Hedlund. Juva: hemmansegare D. Pasanen. >» haradsdomare K. Konsti. folkskolel. G. Th. Lepist6. Rantasalmi: mag. A. Westerlund. Jorois: 6fverdirektér N. Grotenfelt. » Kaitais: hem:seg. J. Pitkanen. folkskolel. J. folkskolel. K. Pieksimaki: landthush. A. Hayrinen. > prost E. W, Borg. Savonranta: folkskolel. J. Wehnila. 25. Kuopio lan. Hankasalmi: kyrkoh. J. Tanskanen. > Halmeniemi: hemmans- egare M. Makkonen. Rautalampi: magister Th. Dahlgren. Rautalampi & Suonenjoki: konstapel K. Ekberg. Leppavirta, Sorsakoski: frih,C. Wrede. Kuopio: fréken A. Tervo. > landsfors.: folkskolel. J. B. ~ Airaksinen. > Hirvilahti: rektor E, J. Bud- dén. Karttula: landthush. A. Huttunen. Vesanto: folkskolelér. A. Teittinen. Pielavesi & Keitele: doktor A. Nord- berg. Pielavesi: agronom A. Teraksinen. Maaninka: agronom Th. Kolstrém. » frdken H. Vaisénen. > fréken A. Kauppinen. lisalmi: folkskolel. O. J. Braxén. Kiuruvesi: folkskolelar. D. Book. Nilsid: landthush. L. W. Laitinen. Kaavi: prost J. G. Sipila. » landthush. K. A. Ottelin. Kitee: folkskolel. E. Olin. Palkjarvi: folkskolel. M. Moilanen. Tohmajarvi: stud. K. H. Stenberg. Kiihtelysvaara: landthush. P. Leppa- nen. . Joensuu och omnejd: hrr A. Alfthan & A. Axelson. Kuusjarvi: folkskolelir. M. Siikala. Ilomants: stud. H. Lackstrém. > Mohk6é: folkskol. G. Ahra. Juuka: kyrkoh. J. F. Lindback. Nurmes: landthush. J. Pitkanen. Rautavaara: folkskolelar. E. R. Iko- nen. Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 9 Rautavaara: kronoliinsm. W. Karja- lainen. Pielisjirvi: pastor E. Kyander. Vasa lan. Hela lanet: lanetridgardsm. A. W. Henriksson «& bostillsinspektér A. Malm. Lappfjard: folkskolel. J. J. Vadstrém. Kaské6 & WNiarpes: postférvaltare 8. Sandman. Narpes: pastor K. I. Nordlund. Ofvermark: apotekare U. Kalm. > landthush. M. Backs. Pértom: kyrkoherde P. A. Kallio. Ostermark: kronolinsm. K. Kula. Kauhajoki: kommunalrad C. W. v. Schantz. 5 hemmanseg. J. [kkela. > Filppula: possess. A. Blomberg. Peraseinajoki: folkskolel. V. Luoma, > klockare J. Ranta. Ilmola: fréken L. Rosengren. > folkskolel. M. A. Soini. Seinajoki: godsegare O. E. K6nni. > magister A. Vasastjerna. Nurmo: possess. A. Vasastjerna. Lappo: fru L. Forsman. Ylistaro: hemmanseg. J. Muurimaki. Jurva & Laihia: folkskolel. A. Tark- kanen. Malaks: kapten A. Rosing. Solf: pastor J. A. Roos. Vasa med omnejd: magister G. Te- gengren. Mustasaari: tridgardsm. O. Lundén. > agronom QO, VY. Slatis. Replot: kronolansm. O. R. Sjoberg. Vora: apotekare J. Salin. Ylharma: folkskolelar. H. Perala, Alaharma: fru H. Laine. > nimdeman M. Holma. Téysa: pastor A. Berger. Soini: pastor H. Nurmio. Alajarvi: forstmastare J. H. Thomé. Lappajarvi: kronolinsm. O. Odenvall & nimdeman J. Harju. Perho: nimdeman A. Sahipakka. Nykarleby landsfoérs.: lektor G. Hed- strom. > seminarium: direktor Z. Schalin. Munsala: landthush. J. Nas. Veteli: nimdeman J. Torppa. Teerijirvi: hemmanseg. M. Forss. Peders6, Larsmo, Esse och Purmo: kronolinsm. J. Silfverberg. Esse: kyrkoh, A. O. Lundenius. Pedersé: pastor H. E. Wegelius. Larsmo: kyrkoh. G. Lilius. Kronoby: kyrkoh. J. Vegelius. Alaveteli: folkskolel. K. R. Kaino. Kalviai: kronolansm. Hj. Holm. Toholampi: forstmastare A. Gebhard. Lohtea: possess. A. Keckman. Virdois: forstm. A. Floor. > hemmanseg. H. Hark6nen. Keuruu: fréken F. Bergroth. Multia: kyrkoh. A. Lundén. Jyvaskyla landsférs.: bostallsinsp. D. Tuominen. > » hr A. Schildt. > Haapakoski: stud. I. Lindroth. Laukaa: prostinna F. Stenroth. » landthush. K. W. Koskelin. Uurais: kyrkoh. J. F. Silvander. Saarijirvi: kantor K. O. Holm. > direktor A. Grénvall. Konginkangas: landthush. M. Paso- nen. Viitasaari: kronolinsm. J. O. Durch- man. Kivijarvi: prostinna B. Krank. Pibtipudas: kronolansm. A. Rdénne- berg. 66. 10 Fredr. Elfving, Kulturvaxterna i Finland. Uleaborgs lan. Kajana hirad: agronom K. J. Mutti- lainen. Sotkamo: folkskolel. Y. W. Leinonen. Paltamo: folkskolel. H. Laukkanen. Kuhmoniemi: kyrkoh. K. A. Pfaler. Sdrdisniemi: folkskolel. J. F.Cantell. Hyrynsalmi: folkskolel. J. Leppala. Suomussalmi: kronolinsm. A. Sand- strom. > froken F. Kahra. Puolanka: kronolinsm. R. Dalstrém. Haapajarvi harad: hemmanseg. J. Haanpaa. Nivala: kronolansm. J. E. Petterson. Haapavesi: prostinna N. Péyhdnen. Pulkkila: forstm. Hanna Modeen. Kestila: folkskolel. O. Hynén. Sievi: handl. F. J. Haikola. Rautio: pastor N. Simelius. Kalajoki: hemmanseg. J. Merenoja. » doktor W. Lindman. Alavieska: folkskolel. H. E. Simoinen. Oulais: handl. A. Koskinen. » kyrkoh. J. Lindholm. Pyhajoki & Merijarvi: handl. A. Hag- lund. Pyhajoki: kyrkoh. J. Gummerus. Salo: kantor J. Paivdrinta. Brahestad: froken M. Palmqvist. Paavola: folkskolelair. O. Manner. Revolahti: landthush. A. Lahdenperi. Sikajoki: kronolinsm. G. Gummerus. Temmes: godsegare F. W. Pentzin. Kempele: folkskolel. I. L. Lundman. Uleaborg med omnejd: magister R. E. Westerlund. Uleaborgs socken: lénemejerist S. W. Hallberg. Karlé: kyrkoherde N. Karlsberg. Kiiminki: folkskolel. J. Rautamaki. Ylikiiminki: forstm. V. Sandberg. li: landthush. P. Aulin. » Etelé linkyla: folkskolel. J. Kokko. Pudasjarvi: doktor J. Stenback. > folkskolelar, J. Lakari. Taivalkoski: kyrkoh. J. Barkman. Kuusamo: forstuppsyningsm. A. Kor- honen. Simo: stud. Ch. E. Keckman. Tornea och Nedertornea: apotekare F.G. Borg. agronom K. E. Castrén. Kemi och Tervola: forstm. G. Col- lander. Tervola: magister A. E. Snellman. Ofvertornea & Turtola: herr K. M. Jurvelius. Rovaniemi: agronom V. v. Hertzen. Kemijarvi: student A. Heikel. Kuolajarvi: kyrkoh. V. J. G. Kroge- rus. Sodankyla: forstkond. A. W. Granit. Kittila kyrkby: d:r A. A. Branders. Muonioniska; forstmist. P. Ostring. Enontekié: pastor A. Laitinen. Inari: forstm. M. W. Wenerberg. >» kronolinsm. X. W. Nordling. Utsjoki: kronolinsm. L. Schliiter. > folkskolelar. E. Erikson. 58, 373. Det ir dessa svar som lemnat det hufvudsakliga materia- let for efterfoljande framstillning. Genom brefvexling med en mangd af korrespondenterne och med nagra tiotal andra perso- ner hafva ytterligare upplysningar inforskaffats rorande sir- skilda punkter, som synts dunkla eller ofullstandiga. Atskilliga Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2, il meddelanden af palitliga personer hafva vidare beaktats; sar- skildt vill jag namna anteckningar dfver odlingsforhallanden i Lojo, insamlade pa initiativ af FOreningen for Lojo socken-be- skrifning och mig beniaiget meddelade af d:r R. Boldt, afvensom an- teckningar fran olika detar af landet rOrande prydnadsbuskar och trid, hvilka d:r A. O. Kihlman haft vanligheten stilla till mitt forfogande. Fran egna talrika turistfarder har jag ock haft att tillg’ nagra anteckningar samt en genom autopsi forvirfvad upp- fattning af forhallandena i landet s6der om 63°, hvarjimte jag sommaren 1896 gjorde en resa till Uleaborg, Haapavesi, Ny- karleby och Vasa enkom for detta arbete. Afven fran Statisti- ska byran har nagot material erhallits i de arligen dit insanda rapporterna Ofver skoérd m. m. De 373 svaren iro sjilffallet af mycket vexlande beskaf- fenhet. Nagra aro synbarligen ménster af samvetsgrannhet och fullstiindighet, andra fro timligen slarfvigt hopkomna; en del vittna om intresse och sakkunskap, andra om delvis obekant- skap med férhallandena, om missuppfattning eller brist pa om- déme. St&indigt maste man vid anviindandet af dessa uppgitter halla i sigte, att de lemnats af personer med hégst olika indi- viduel uppfattning. Men 6fver hufvud maste det sagas att de tillsamman bilda ett ganska godt material, sa lange det blott ar fraga om en orienterande Ofversigt, och att intet af dem varit utan sin betydelse fdr efterfoljande framstallning. Alla dessa svar jiimte mina dirpa grundade anteckningar och kartor f- vensom de bref jag i amnet erhallit, har jag dfverlemnat till Universitetets Botaniska museum, dar de af kommande forskare kunna ytterligare tillgodogéras. Endast undantagsvis har jag for uppgifterna i min framstiillning anfort sagesmannen, fornam- ligast i de fall da han endast lemnat nagon enstaka notis och saledes icke finnes upptagen i forteckningen. Jag har sa godt som alls icke tagit till tals fragans i fo- sterliindskt afseende onekligen mycket intressanta kulturhistori- ska sida. Den kriifver forskningar for sig, som framtiden val skall upptaga. Jag har i hufvudsak endast sdkt skildra de nu- varande fdrhallandena. 12 Fredr. Elfving, Kulturvaxterna i Finland. Tyngdpunkten i efterfdljande framstallning ligger i den spe- ciella delen, dir redogdrelse lemnas for de enskilda arternas nuvarande utbredning i landet. Materialets heterogena beskaf- fenhet har gifvetvis vallat att denna redogérelse kunnat hallas endast i allmanna drag, och Ofver hufvud har jag under arbe- tets fortgang stindigt kant bristen pa i detalj gaende fullstin- diga och obetingadt palitliga primar-uppgifter. Det ar att hop- pas att en snar framtid skall skainka oss detaljerande traktbe- skrifningar, hvilka for oss och vara efterkommande skola noga karaktaérisera odlingens nuvarande standpunkt i vart land, en ganska intressant uppgift i betraktande af den raska utveckling som sedan par decennier pagar. ‘Tillsvidare maste vi ndja oss med en orienterande Ofversigt. Det fr en sadan jag sdkt astad- komma. Jag vet att min framstiallning ar ofullsta’ndig och ojamn, men hoppas att den icke ma vanstillas af gr6fre fel, utan gifva en nagot sa nar korrekt bild af odlingsforhallandena under 1890- talets forra halit. Denna speciella del har jag latit foregas af en Ofversigt af nagra allmianna kulturforhallanden, jordbrukets och sarskildt triidgardssk6tselns nuvarande standpunkt i landet. Den kan sy- nas innehalla val manga loci communes, och den ar ojamn af- ven den, beroende pa att jag velat fran glémska bevara atskil- liga notiser, samt derigenom ensidig, men den torde dock, hop- pas jag, bidraga till att karaktérisera vart land. Fér vissa resultat, till hvilka jag kommit, har jag tidigare redogjort infor Fauna-Sallskapet och i ett foredrag a Finska Vetenskaps-Societetens arsdag den 29 april 1896. Da mitt arbete nastan var fardigt, utkom ett verk som berér samma fragor »Landtbruket i Finland. En Ofversigt af Gésta Grotenfelt, Helsingfors 1896.» Uti tvenne kapitel behand- las dir akerbruk och &ngssk6tsel samt tradgardsskotsel. Fram- stillningen gar &nnu mindre i detalj 4n har nedan. Jag har dirfor ansett att mitt arbete icke blifvit gjordt Ofverflodigt ge- nom denna bok, om ock vara hufvudresultat icke mycket af- vika fran hvarandra. I det foljande har jag tagit hansyn till d:r Grotenfelts arbete endast pa nagra fa stiallen, dar vara asig- ter divergera. Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 13 o I afseende a sittet att bruka jorden foreter Finland for nirvarande en egendomlig, fdrvirrad bild, hvartill intet land i Europa, utom vissa trakter af norra Ryssland, torde kunna upp- visa motstycke, och sa blir val fnnu for lang tid framat fallet. Medan man a ena sidan, tillgodogérande sig utlandets exempel, infort »rationelt jordbruk», bedrifver man a andra sidan 1 vid- strickta delar af vart land »nomadernas jordbruk», svedjebruk, hvarvid skogen filles och brannes, och efter stammarnas bort- skaffande och mycket lindrig jordbearbetning nagra skérdar ta- gas ur den briinda marken, som sedan lemnas at sig sjalf och férvandlas forst till betesmark och sedan till skog. Det forsta steget fran det rena svedjebruket mot en ratio- nellare odling, ett steg, hvilket patagligen mycket tidigt togs, var det att nagra sveder forvandlades till akrar, d. v. s. genom nagot slags jordbearbetning hindrade man atervaxten af trad och af ogriés och lat marken hvila en tid innan den anyo be- saddes. Hirtill kom, ocksa det sannolikt mycket tidigt, en pri- mitiv gddsling. Om detta skede far man en forestillning af den skildring en gammal jordbrukare af allmogeklassen, D. Pa- sanen, lemnat om férhallandena i Juva pa 1820-talet. Storsta delen af sk6rden inhdstades fran svederna, och det var mest rag som pa dem odlades; kylld metsié ruista kasvaa var ett ord- sprak; dessutom odlades i sved hafre, bohvete och rofvor. Akrarna voro fa och sma. Deras godsling tillgick salunda, att da faltet lag i trade, smirre afdelningar diaraf omhagnades till hviloplatser for kreaturen; dessa inhagnader flyttades flere gan- ger under sommarens lopp, och dylika »tarhamaat» voro i all synnerhet reserverade for korn. Pa akrarna odlades dessutom lin, bénor och potatis; rag pa hdgst en tredjedel af arealen. Férst pa 1840-talet vidtog en regelbunden gédsling af trides- akrarna med ladugardsaffall, och fran bérjan af 1880-talet da- tera sig de forsta artificiella 4ngarna i dessa nejder. Svedjandet, som mahinda Ofverallt i vart land inledde jor- dens odling, har under tidernas lopp aftagit. Dock idkas svedje- bruk &nnu i dag i st6drre eller mindre utstrackning i en stor del af Finland séder om 64°. I kustlandskapen Nyland, Egentliga Finland, Satakunta och Osterbotten iir visserligen svedjandet for 14 Fredr. Elfving, Kulturvaxterna i Finland. det mesta alldeles okindt eller af ganska ringa betydelse, men i stérsta delen af landskapen Tavastland, Savolaks och Karelen ir detta primitiva jordbruk &nnu landssed. Pa den bifogade kartan I har jag sokt angifva den ungefirliga griinsen fdr sved- jandet eller rattare det sammanhiangande omrade af vart land, inom hvilket svedjebruk fnnu. bedrifves. Sveder brannas man- genstiides vester om denna grians, men icke allmant inom stérre omraden, sa vidt jag kunnat finna. Innanf6r grinsen ater be- drifves svedjebruk i. olika grad: i en de] kommuner svedjas hejdlést, i andra mycket litet. Far man tro de till Statistiska byran inlemnade uppgifterna skulle ar 1893 skérden fran sve- der, uttryckt i procent af hela skérdebeloppet, stigit till fél- jande viarden: 80°/o i Ilomants, 63°/o i Soanlahti, 56°/o i Korpiselki, 43 °/o i Mantyharju, 36 °/, i Heinavesi, 27 °/, i Enon- koski, 23 °/, i Savonranta, 22°/, 1 Salmis, 20°/o i Hirvensalmi, 17 °/o i Suojarvi, 15 °/, i Heinola, 14 °/o i Kerimaki och Kuusjarvi 13 °/, i Juuka, 12 °/o i Uurais, Sulkava, Tuasniemi och Rautavaara. En, pa kartan icke utsatt, linie fran Heinola till Sortavala afskiljer af svedjeomradet en sydlig del, inom hvilken svedjan- det redan 4r sillsynt eller atminstone bedrifves i alldeles liten skala. Det samma torde for resten vara fallet i manga nord- ligare trakter, och dfver hufvud taget fdrljudes det fran de fle- sta hall att under senare ar svedjandet minskats. En detaljerad framstallning af svedjebrukets intensitet inom nu ifragavarande omradet tilltror jag mig icke att kunna lemna. En jimforelse mellan de till Fauna-Sallskapet inlemnade svaren, dar en upp- skattning ofta géres af svedjebrukets intensitet pa orten, ech de till Statistiska byran insanda uppgifterna om skorden i landet, dir dfven svederna skildt tagas i berikning, gifva nimligen i manga fall en sa olika bild af forhallandena, att jag afstar fran att sOdka karaktérisera de enskilda kommunerna, lemnande detta at en enhetlig préfning i framtiden. Foéljande uppgifter, hvilka synas mig palitliga, ma daremot anforas for att motivera den uppdragna grinsen och for att be- lysa forhallandena i grinstrakterna, och vill jag erinra om att de kartor, som atf6lja denna afhandling, endast fro afsedda att tjina till allmiin orientering och saledes icke kunna upptaga Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 15 alla de orter, som i det fdéljande nimnas, hvarfor jag har en gang for alla maste héanvisa till kartverk i storre skala. Sotkamo: jiimférelsevis mycket svedjebruk. Paltamo och Hyrynsalmi: alls icke. Puolanka: numera i ringa grad. Suomussalmi: a fa lagenheter. Kiuruvesi: h. o. d., minskas ar fran ar. Pihtipudas: h. o. d. Perho: efter en lang paus briindes 1894 sved a en gard. Karstula (kronoliinsman A. Barck): svedjebruk idkas all- mint, men i liten skala. Soini: sveder sma och sallsynta. Téysa: svedjandet upphort. Etseri (kronofogde M. Osterman): svedjebruk icke allmant, dock torde kunna siigas att 4 hvarje hemman atminstone hvart- annat ar nedhugges fdr svedjande 2-—3 tunnlands areal, spe- ciellt tidigare svedjemark. Multia: taimligen allmant. Pihlajavesi (pastor V. Brusila): taéimligen allmant. Virdois: numera i ringa mangd. Keuruu: allmant. Korpilahti (kyrkoh. G. A. Rydman): tamligen allmant. Jaims&: mycket litet numera. Kuorehvesi: har och dar. Ruovesi: har och dar. Langelmiki: hir och dar i afsides trakter. Kuhmois: allmint och i ganska stor skala. Kuhmalahti: litet. Lempiiala: svedjebruk iir en 6fvervunnen standpunkt; un- dantagsvis inleder sved nyodling. Padasjoki: icke siallsynt. Hauho: obetydligt, endast vid skogsrensning. Hollola (kronof. H. Hiillfors): alls icke. Sysma: litet. Heinola: allmant. Nastola (kyrkoherde N. Borg), Elima (kyrkoh. A. Broms), Anjala, Kymmene, Pyttis: svedjebruk idkas icke. 16 Fredr. Elfving, Kulturvaxterna i Finland. Sippola (stud. E. Backberg): allmant i norra delen mot Valkeala. Vehkalahti: nagot litet sveder i de inre skogsbygderna. Den angifna grinsen markerar, som redan blifvit sagdt, icke nagot skarpt afbrott; vester om den upphoér svedjandet smaningom, erhallande en mer tillfallig karaktir. Det finnes dock utanfOr den ett omrade dar brinnandet och odlandet af sved annu ganska regelbundet, sannolikt dock mest af mindre jordbrukare, bedrifves, namligen de skogiga trakter, som fran griinsen mellan Nyland, Egentliga Finland och Tavastland stricka sig norrut mot Tavastehus: ) Suomusjarvi (pastor O. Akerman): svedjandet tamligen allmént. Pusula: allmint. Loppi och Renko (kronolainsm. A. Lang): sma sveder hir och dar. Kalvola (stud. V. Borg): i de vidstrikta skogsmarkerna, som upptaga storsta delan af socknen, idka torparne regelbun- det svedjebruk. I narheten af detta oansenliga svedjecentrum finner man annu svaga tillstymmelser till svedjebruk. Det ar icke ok&ndt i Karislojo (a Karkali gifvas arligen 5 kappland jord at syt- ningshjon att svedja: rag), Sammatti (nagra sveder finnas; pa dem hodstrag), Nummi (rag, rofvor), Kisko (rag; igensas med hé- frd), Bromarf (mera sillan; rag och timotej) och Bjaérna (undan- tagsvis; rag). Likasa i Lojo (a en del allmogelagenheter briin- ner man arligen sma skogslappar, hvilka insas med rag och aret dirpa med timotej eller annat h6fré), Vihti, Pyhajarvi (un- dantagsvis i mindre skala i socknens utkanter), Sjundea (ar 1896 a en l&genhet), Kyrkslatt (h. 0. d.. men af mindre ytvidd; de besas med rag, som lemnat anda till 15 kornet; darefter lemnas de att ga i skog eller odlas de, beroende af markens beskaffenhet), Esbo (tillfailligtvis svedjas nagon afverkad backe; da sas troligen utan undantag rag), Miantsiilii (undantagsvis i ringa skala; utsiidet mest rofvor, mdjligen afven rag). I Haus- jarvi svedjas diremot icke mer. Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 17 - Pa Aland och i hela Egentliga Finland (se ofvan Bjarno, Kisko) har svedjandet, der sadant undantagsvis eger rum, en sa tillfallig karaktiir att det utan stort fel kan sagas alls icke fOrekomma diirstiides; i Finby bebrukades sveder allmant for omkring 20 ar sedan, men numera nistan ej alls. Det samma ar fallet i vestra Satakunta. I Lempiiél& inleder svedjande undan- tagsvis nyodling. Kring Tavastkyro-vattnen kvarlefver det annu i smatt; i Tavastkyro fr svedjebruket nistan helt och hallet Sfvergifvet; nagon gang, ehuru ytterst sillan, svedjas skogsmark, som blifvit grundligen afverkad; i Viljakkala svedjas nagot mer; svederna besas vanligen med finkornig rotrag, nagon gang med korn, oftare med rofvor; i Parkano begagnas svedjebruk obe- tydligt (rag). I landskapets Ostra delar tilltar svedjandet. Vid Aureejirvi i Kuru brinnes sved vid sa godt som hvarje gard en- ligt d:r A. O. Kihlman. Roérande forhallandena narmare svedje- griinsen hafva ofvan nagra meddelanden gjorts. I det egentliga Osterbotten férekommer svedjande lls icke (Soini och Perho, se ofvan); nagon gang kan man fa se en backstugusittare sa rofvor efter skogseld (Ilmola). For Ka- jana-omradet redogjordes ofvan. Andra uppgifter fran Norden iro fdljande. Pudasjirvi: svedjebruk var for 50—60 ar sedan dinnu timligen allmint, men torde icke numera forekomma. Simo: en och annan liten sved finnes, pa hvilken rofvor odlas. Kuusamo: sveder bebrukas numera endast tillfalligtvis; hdstra- gen ger i dem atminstone en tredjedel till sa rik skérd som i aker. Vid bebrukandet af svederna tages vanligen fran dem tva skérdar: 1) rag eller korn eller rofvor, allmant och 1 storsta utstriickning rag, 2) hafre eller bohvete. Undantagsvis ifraga- kommer langvarigare bruk (Juva, Sa&iminki): 1) rag eller korn eller rofvor, 2) hafre, 3) hafre, 4) hafre eller bohvete. Undan- tagsvis odlas a sved potatis, turnips eller lin. Efter det odlin- gen upphort far sveden 6fverga till naturlig betesmark, och fran de flesta hall framhalles sasom ett hufvudmotiv fran sved- jandet just astadkommandet af betesmarker. Smaningom viaxa dessa sedan igen och férvandlas till léfskog, som i sinom tid ater kan briinnas. 18 Fredr. Elfving, Kulturvaxterna i Finland. Akerbruket incl. angsskétseln i Finland fr inskrinkt till ett fatal viixter: af siidesslag hafre, rag, korn, hvete och bohvete; af baljviixter: frter och akerbOnor; af rotvixter: potatis och rofvor; af spanadsvixter: lin och hampa; af fodervaxter: timo- tej, kléfver-arter och alopekurus samt till grénfoder vicker. An- dra viixter in dessa odlar den stora massan af jordbrukare i landet icke. Kalrot, hufvudkal, morot och betor samt atskil- liga foderviixter odlas i sa liten skala eller sa sallan att de pa landets akerbruk i gemen icke trycka nagon pregel. Om man beaktar att af sidesslagen hvete endast i landets sydvestligaste del allmaint odlas och icke ens der spelar nagon nimnvird rol; att kornets betydelse Gkas med breddgraden, sa att skér- den af detta sidesslag, som i sddra Finland icke ens stiger till 10°/, af hela den skérdade saden, i Lappmarken utgor mer iin tre fjardedelar af skérdebeloppet; att bohvete endast odlas i liten skala i 6stra Finland; och att de tva hufvud- sidesslagen rag och hafre rivalisera med hvarandra, hvarvid under senare tid hafren niistan Ofverallt vunnit Ofvertag, men att denna blir sallsynt norr om 65°, under det att ragen gar ett par breddgrader nordligare; att af baljvaxterna dkerbénan har mycket ringa betydelse som akerviixt, medan drternw daremot fro tamligen allmanna till 62° a 63°; att potatis och rofvor odlas Ofver hela landet, den forra allmint och i stor skala, de senare foretradesvis i Ostra Fin- land och i mindre utstriickning, pa sista tiden afven nagot som fodervixter; att lin och hampa for det mesta odlas endast i liten skala, linet till ungefiir 64°, men hampan vidpass en breddgrad nordligare; att timotejen anda upp till Lappmarken dels vunnit, dels haller pa att vinna stor terriing som fngsvaxt, hvarvid den anda upp till 63° allmint atféljes af kléfver-arterna, samt i nagon man och ffven nordligare af alopekurus, medan daremot vickern endast i sddra och mellersta Finland har betydelse som fodervaxt; sa kan man goéra sig en bild i allmiinna drag af det fin- ska akerbruket sadant det i olika delar af landet gestaltar sig. Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 19 Det ligger i sakens natur att jordbruksf6rhallandena icke skola vara underkastade stora vexlingar inom nirbeligna om- raden i ett land, diér naturen ar sa enformig som i Finland. Nedanstaende uppgifter fran tjugo kommuner, valda inom olika landskap och pa olika breddgrader, torde darfor vara ganska representativa och lemna en mer i detalj gaende bild af for- hallandena i landet ain ofvanstaende summariska 6Ofversigt. Vid dem 4r att miirka att »rag» betyder »héstrag» samt »korn» vanligt fyrradigt korn incl. det sillsynt forekommande Hordeum hexastichum. Hammariand. Allmint: rag, hafre, tvarad. korn, potatis; hésthvete, drter, lin. H. o. d.: vanligt korn, rofvor, hafre + vicker, hafre + arter. ‘Sallsynt: var- och midsommarrag, vic- ker, korn + hafre. — Allmant: rddklofver och timotej; sall- synt: alsikekléfver och alopekurus. Masku. Allmiant: hafre, rag, potatis; tvarad. korn, hésthvete, dirter; lin. H. o. d.: vanl. korn; rofvor; korn + hafre; hafre + vicker. Sallsynt: bondbonor. — Allmant: timotej, réd- och al- sikeklofver. H. 0. d. alopekurus. Sibbo. Allmént: hafre, rag, potatis; tvarad. korn, arter, lin, rofvor. H. o. d.: hdsthvete, turnips, korn + hafre, vicker, hafre + vicker. — Allmant: timote] + rddkléfver; sillsynt: andra kl6fverkombinationer eller timotej] enbart. Valkjdrvi. Allmant: hafre, rag; potatis; korn, bondbénor, lin, hampa, bohvete. H. o. d.: rofvor, 4rter, varrag. Siallsynt: midsommarrag, varhvete, hafre + Arter, hafre + vicker. — H. o. d.: timotej, rodklofver. Karkku. Allmant: hafre, rag, potatis, darter; tva- & fyr- rad. korn; rofvor, lin. H. o. d.: korn + hafre; hdsthvete, vic- ker. Sillsynt: hampa, hafre -+ vicker. Allmént: timote] i bland- ning med rod- eller alsikekléfver; mindre allmint hvitklofver och alopekurus. Hattula. Allmint: hafre, rag; potatis, tva- och fyrrad. korn; arter, lin. H. o. d.: hdsthvete, hafre + vicker. Sallsynt: korn + hafre, hafre + darter, bondbdnor, vicker, rofvor, tur- nips, hampa. — Allmant: timotej och alsikekléfver; réd- och hvitkléfver; alopekurus. 20 Fredr. Elfving, Kulturvixterna i Finland. Juva. Allmant: hafre, rag; korn, korn -+ hafre, potatis, iirter, bohvete; varhvete, rofvor, hampa, lin, bondbénor. H. o. d.: hafre -- vicker; midsommarrag. — Allmiint: timotej + réd- klofver. Sortavala. Allmint: hafre, rag, potatis; korn, lin, hampa. H. 0. d.: rofvor, darter. Sallsynt: var- och midsommar rag, hést- hvete, hafre + korn, hafre + vicker, bohvete, bondbénor, vic- ker, turnips. — H. o. d.: timotej, réd- och alsikekléfver. Siill- synt: alopekurus, hvitklofver. Semédjoki. Allmant: hafre, rag; potatis; korn, korn + hatre, lin. H. o. d.: hafre + vicker, rofvor, arter, hampa. Saill- synt: varrag. — Allmiint: timotej. H. 0. d.: blandning med kléf- verarter. Vutasaari. Allmiint: hafre, rag, korn, potatis, rofvor, hampa; lin, arter. H. 0. d: korn + hafre. Siallsynt: varrag, hdést- och varhvete. —- Allmiint: timotej, réd- och hvitklofver. Maaninka. Allmiint: rag, korn, hafre, potatis. H. o. d.: rofvor, arter, lin, hampa. — Sillsynt: korn ++ hafre, hafre + irter, vicker, turnips. — H. o. d.: timotej, réd- och alsike- kléfver. Korpiselki kyrkby. Allmiant: rag, korn ++ hafre, rofvor; korn, hafre, potatis, bohvete, hampa; lin. H. o. d.: arter. Sall- synt: varhvete, hafre + Arter. sallsynt: h6ofrdéblandningar. Nurmes. Allmint: korn, rag, potatis; hampa. H. o. d.: hafre, rofvor. Sillsynt: korn + hafre, turnips. — H. o. d.: ti- mote}, alsikeklofver. Séllsynt: réd- och hvitkléfver, alopekurus. Oulais. Allmint: korn, rag; potatis; hafre, rofvor. H. o. d.: hampa. — Allmant: timotej, aifven i blandning med kléfver. H. o. d.: alopekurus. Kuhmoniemi. Allmant: korn, rag; potatis; varrag, rofvor, hampa. H. o. d.: hafre. Séllsynt: hafre + vicker, arter. — H. o. d.: timotej, réd- och hvitkléfver. Sillsynt: alopekurus. fi, Allmant: korn, rag, hafre, potatis; rofvor. H. o. d:: varrag. Sallsynt: korn + hafre, hafre + vicker. — AlJmiint: timotej, klofver (tre arter), alopekurus. Rovaniemi. Allmént: korn, potatis; rag. H. o. d.: hafre, midsommarrag, korn + hafre, rofvor. Sillsynt: hafre +- vicker, hafre +- arter. Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 21 Kittili. Allmiint: korn, potatis. H. 0. d.: rofvor. Sall- synt: rag, hafre. Inari. Allmiint: potatis, rofvor, H. o. d.: korn. Sallsynt: rag, (arter). Utsjoki. Siillsynt: potatis, rofvor, samt till boskapsfoder korn, korn + hafre. En fran granntrakterna afvikande kultur foreter utskiaren, diir sj6fart och fiske fro hufvudniaringar och jordbruket alldeles triider tillbaka. I Kokar ir potatis den enda allmant odlade akerviixten; i ringa miingd och pa fa stallen odlas dar dessutom hafre och drter samt timotej och rédkléfver. — I Replot har jordbruket varit synnerligen ringa iinda till omkring ar 1878, hvarefter det markbart fortskridit. F6r ar 1887 finnes anteck- nadt att jordbrukarne diirstiides, for forsta gangen sedan for- samlingen i férra arhundradet bildades, icke behéft kopa utsade, utan kommit till riitta med egna besparingar. Afven hiir ir potatis hufvudviixten. Allméant, fastiin i liten skala, odlas hést- rag och korn; hafre hiir och diir; varhvete sallsynt. Af angs- viixter antriffas timotej hiir och dir, rédkléfver och alopekurus siillsynt eller i ringa utstrackning. Utom de egentliga akervixterna finnes det ett mindre an- tal allminna arter som lika ofta odlas pa akrar som i trad- gardstiippor och salunda bilda 6fvergang till de egentliga trad- gardsvixterna. Sadana iro hufvudkalen och kalroten. Narmare uppgifter om dem meddelas lingre fram; i detta sammanhang ma blott nimnas att hufvudkalen, som med framgang odlas uppe i Lappmarken, endast i éstra Finland allmant kultiveras af menige man, och att kalroten iinda upp till 62°—63° all- miint antriffas p& bade stérre och mindre lagenheter, men nord- ligare smaningom blir en herrgardsvixt, som dock annu finner trefnad i Lappmarken. Odlingen af kékstradgardsvaxter ar, i stort sedt, inskrankt till herremannaklassen och till triidgardsmiistare i nirheten af de stérre stiiderna. Man kan dock icke siiga att jordbrukarne af standspersonsklassen skulle vara ifriga tridgardsodlare. Lik- ndjdhet for den betydelsefulla omvexling i dieten som kokstriid- garden skiinker, oféretagsamhet och okunnighet om odlingssit- 22 Fredy. Elfving, Kualturvaxterna i Finland. tet hafva i forening vallat att denna finare kultur blifvit jaim- forelsevis litet beaktad. I landets sédra och sydvestra delar, dir odlingen ar aldst, dar herremannaligenheterna dro talrikast och de klimatiska forhallandena gynsammast, ar kéksvaéxtodlin- gen naturligtvis langst hunnen och har afven bland allmogen funnit fotfaste, men &fven har forljudes fran manga hall klagan att k6éksviixter icke lyckas, hvilka med siikerhet borde ga viil till. I landets inre och norra delar ar tridgardsodlingen dir- emot for det mesta niistan lika frimmande for de fa represen- tanterna af standspersonsklassen som fér massan af jordbrukare. De vaxter man i fraimsta rummet ligger an pa i tradgar- darna ro, utom de redan tidigare niimda kalrot och hufvudkal, foljande: arter, morot, rédbeta, ridisa, persilja, grisl6k, sallat, spenat, bonor, dill, pepparrot afvensom jordgubbar, rabarber och blomkal. Rattika, rddl6k och chalottenl6k, cikoria, gurka, indiansk krasse och palsternacka tillhdra redan en mindre kind och viar- derad kategori. Annu sillsyntare fro vaxtmiérg, mejram, krasse, purjo- och piplok, kalrabbi, Briissel- och bladkal samt selleri. Undantagsvis odlas af bladviaxter: portulak, mangold, sa- voykal, rédkal, tridgardsmalla, patientia, hornspenat, korfvel, endivia; af rotvaxter: jordirtskocka, scorzonera, hafrerot, soc- kerrot; af kryddplantor: mynta, isop, fenkal, timjan, kyndel samt af andra rariteter: sparris (icke sillsynt som prydnadsvaxt), melon, tomat, kronirtskocka. Libsticka, abrodd och malért kvarsta mangenstades som vittnen om forna tiders husmedicin utan att nu vara foremal for odling. Har nedan lemnas en detaljerad redogorelse for tradgar- darna pa 28 herremannaligenheter i olika delar af landet. Af denna tabellariska 6fversigt kan man bilda sig en forestallning om hvad vara dagars herremiin odla, bérjande med de stora egendomsinnehafvarene i sddra Finland (Radelma, Fagervik, Liimatta) finda upp till prester och liinsmin i Lappmarken. Det ir sjalffallet att det endast ar de faktiska férhallandena som hiraf framga, icke mOjligheterna till odling. Det kan knapt nog Acta Societatis pro Fauna et F ora Fennica, XIV, n:o 2. 23 starkt betonas att utsigterna for framgangsrik kéksvaxtodling finnu i landets nordliga delar iiro ganska stora, om blott in- tresse, sakkunskap och omtanke forefinnes. Synnerligen upply- sande i detta afseende ar den erfarenhet som kronolainsmannen X. Nordling vunnit i Inari. A sitt bostille dirstiides, Toivo- niemi, bragte han till stand en kékstriidgard, hvars like manga socknar i mellersta Finland icke kunna uppvisa. Enligt herr Nordlings muntliga meddelande var den terrang, dir koksvax- terna odlades, endast i vester af naturen skyddad mot blast, hvarfor han uppforde ett fyra aln hégt plank till varn mot nor- danvindarna. I denna triidgard odlade han*) med god framgang morotter, rédbetor, pepparrot(!), palsternackor, sallat, spenat, dill, persilja, ryska gurkor, sockerirter (mognade de flesta ar), piplék, rédlék (blef mera liten), syltl6k (!), purjol6k samt, upp- dragna i biink och sedan utplanterade, hufvudkal, blomkal och sockertoppskal (andra kalslag endast undantagsvis); jordartskoc- kor 6fvervintrade vil pa kalljord pa tillriickligt djup. — Enligt meddelande af forstmiistare A. W. Granit har denna anlaggning efter hr Nordlings bortflyttning sa godt som fullkomligt fatt for- falla. Men att de vunna odlingsresultaten icke voro tillfalliga, visas af forstmistare Wenerbergs kulturer i Thule i narheten af Toivoniemi. *) Uppgifter harom finnas offentliggjorda i Finska Hushallnings-Sall- skapets Handlingar 1878—83. H. 2. p. 310. Af herr och fru Nordling har jag haft ndjet emottaga en mingd skriftliga och muntliga upplysningar ro- rande deras odlingar. 24 Fredr. Elfving, Kulturvaxterna i Finland. Lemland kyrkoherdebol: Sternberg - Saltvik, Germundé: fru Hausen . _Lemo kyrkoherdebol: Carlstedt . | Piikkié, Radelma: herr Rettig Bjarna, Matildedal: disp. Frisk . Inga, Fagervik: frih. Hisinger !) | Kyrkslatt, Str6msby: apot. Rosberg Ilomants _ Peders6é Kiuruvesi | Puolanka _ Simo | Kuolajarvi | Te peg a | ae ees o| .\adt gia| |e SSS la Sisisisisis\ale , och nordligare blir kléfvern allt mindre be- tydande, om ock enskilda trakter finnas, t. ex. li, dir angsod- lingen bedrifves sasom i sédra Finland. Nordligast uppges 7’. pratense fran Kemi, dir den odlas af en och annan herreman; i Kemijiirvi har dess odling misslyckats. Till Kemi har afven Tr. hybridum hunnit. Nordligare, anda uppe i Inari, har 7’. repens i smatt odlats. Ofta torde utsiidet, atminstone till kléfverarterna, k6pas af fréhandlare. Timotej och alopekurus odlas ganska allméant for frétiigt. Till och med i en sa pass nordlig ort som Lumijoki niira Uledborg bedrifves frdéodling af timotej till afsalu (agronom G. W. Ungern). Mindre bemedlade allmogemiin pliga stundom till utsiide begagna de fréblandningar, som samla sig pa foder- rummens golf. Utom dessa hafva fdérsdksvis odlats med vexlande fram- gang arter af sliigten Festuca, Bromus, Dactylis, Glyceria, Avena m. fl. griisslag ifvensom Spergula och Simapis. 60 Fredr. Elfving, Kulturvaxterna i Finland. Af leguminoser hafva utom viapling och den till grénfoder odlade vickern (se denna) flere arter af Vicza, Lathyrus, Medi- cago, Melilotus m. fl. slagten forsdkts 1 flerariga vallar a stOrre herr- gardar; i synnerhet har herr M. v. Essen i Hattula experimenterat diirmed. Men resultatet tyckes Ofver hufvud ej hafva varit till- fredsstillande. F6ljande notis ma dock meddelas: Lathyrus_ sil- vestris har a Liimatta vid Viborg vuxit atta ar pa en liten areal, gifvit ofantlig fodermassa, men moget fré endast nagra ganger. Astragalus alopecuroides, dirsammastiades, ett par hundra exem- plar, stor fodermassa, moget fro alla ar. Liliacee. Allium cepa. Odlingen af rédl6k fr utbredd 6fver hela Finland inda till Inari och Utsjoki, men det ar icke moOjligt att spara nagon bestiimd regel fOr dess frequens i olika landsdelar. Nagra stérre sammanhangande omraden, dar roddloken skuile vara en allmant odlad kulturvaxt, finnas icke, ej] ens i Ostra Finland, diir man dock, att déma af fdrhallandet med huf- vudkalen, kunde vinta ett inflytande fran Ryssland 1 detta afseende. De trakter, dir den allmiannare odlas, aro sa spridda 6fver hela landet, att oberaikneliga, lokala forhallanden maste anses hafva bestimt den nirvarande utbredningen och — smaken. I niirheten af stiader odlas 16k af handelstradgards- miistare. Pa landsbygden kultiveras den ratt allmant pa herre- gardarna till husbehof, dock tillhdr den icke de kéksvaxter om hvilka man i frimsta rummet lagger sig vinn eller dem man odlar i stérre miingd. I liten skala odlas den ock pa manga stiillen af allmogen och det flerst&’des, dir man eljest icke idkar nagon nimnviird tridgardsskétsel; odling till afsalu omtalas fran vidt skilda stillen (Kjulo, Tavastkyro, Imola, Siikajoki, Kittila), en liten inkomstkilla fér mindre bemedlade. Ofver hufvud tyc- kes allmogen siitta ett visst viirde pa 16k; som illustration dartill ma anforas att den (»hvitlék») i Replot ar synnerligen begarlig for barn och af dem bortsnattas a alla stillen dir den finnes, hvarfor man genom plantering af ett par siingar 16k och graslok invid vig kan skydda den bakom liggande tradgarden for avarkan Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 61 genom barn. A andra stiillen forstir sig allmogen alls icke pa dess anviindning; till och med som prydnadsvixt har den blif- vit odlad. Pa Aland och i Egentliga Finland ar rédléken mycket sall- synt (utom narmast Abo); i tskilliga kommuner odlas den alls icke. I Satakunta ir den nagot mer spridd, och i trakten mel- lan Kjulo, Raumo och Euraaiminne odlas den allmant; likasa 1 Tavastkyro, hir mest af torpare och inhysingar, som ega nagon tiippa. I Nyland, i synnerhet i vestra, odlas icke mycket réd- lék, dock troligen i alla kommuner. I Tavastland likasa; tam- ligen allmiint, saledes afven af allmogen, i Padasjoki, Lingel- miki, Saarijiirvi, Viitasaari och Rautalampi afvensom i anslut- ning diirtill i Karttula i Savolaks, i hvilket landskap den for Ofrigt fr foga kind; den saknas dar i flere kommuner, men uppgifves vara allmiint odlad i Sulkava, Siéiminki och Taipal- saari. Hvarken i sddra eller norra Karelen har léken nagon intensiv utbredning; till och med p& Karelska niset ir den sall- synt. I Sikkijirvi uppgifves den visserligen vara allman, i Rai- sili och vid Sortavala odlas den iifven af bénder, i Tohma- jirvi och Homants likasa, men fér resten tyckes den vara in- skrinkt till herrgardar, och i flere kommuner saknas den afven pa dessa. Ocksa i Osterbotten ir lékens rol obetydlig; mot norr blir den allt siillsyntare. Allmén odling uppgifves fran Toholampi och Oulais, dock torde den icke saknas 1 nagon soc- ken séder om 64°; fran Ilmola och Siikajoki formales, att tor- parfolk i och fér férsiljning odla den. Afven i Lappmarken odlas rédlék med godt resultat a de glesa herremannaligen- heterna, i Kittilé afven af allmogen till afsalu. Den rédlok som skérdades i Inari var »mera liten». Af Allium cepa odlas af triidg&rdsmiistare och 4 herrgar- dar atskilliga sorter (gul rysk, svafvelgul, Madeira, Barletta, Cata- vissa, holliindsk gul och hvit uppgifna); jimnsides med dessa A. ascalonicum Chalottenlék, som mycket bra gick till i Inari och som i Haapavesi-trakten vunnit spridning bland all- mogen. | A. fistulosum. Pipl6k odlas i hela Finland inda upp till Inari, diir den de flesta ar gett god afkastning. Den ar dock, i stort sedt, 62 Fredr. Elfving, Kulturvixterna i Finland. en raritet i vart land, okiind pa de flesta herrgardar och bland allmogen. I synnerhet giiller detta landets dstra och norra delar. Minst siillsynt ir pipléken i Nyland och sédra Tavastland. Iso- lerade omraden finnas, diir af okand anledning dess odling ar mindre siillsynt. Sadana tro Kjulo (h. o. d.), Kuhmois, Kristina, (odlas allmiint af allmogen till husbehof och afsalu), Kangas- niemi (h. o. d,), Téysii (t. a.), Keuruu (allmiint bade af herremin och allmoge), samt li och Simo, dir den odlas tamligen allmant, iifven af allmogen, och i synnerhet hégre upp vid Simo elf ger god afkastning. Smaken fdr piplék synes hafva gatt tillbaka. For en 20 —30 ar sedan odlades den allmiant i Jomala; ocksa i Virmo odlades den tidigare med framgang; i Lojo kultiverades den i tiden a en lagenhet i stor skala till afsalu. Allium scheenoprasum. Griisldk odlas i hela Finland ainda upp til Inari. Tack vare sin trifsamhet har den vunnit insteg i herrgardarnas kékstriidgardar i alla delar af landet och afven pa fdrniimligare bondliigenheter, som besta sig en tappa fOr koksviixter, finner man stundom nagon torfva griéslék. Detta giller dock endast landets sydvestra och sédra delar. I Savo- laks, Karelen, Osterbotten och Lappland ir grisléken sa godt som uteslutande en herrgardsplanta. Ofverallt odlas den na- turligtvis i alldeles liten skala. Allium sativum. Odlas i Virmo hiir och dir till medicin for hosta (l6ken kokas med mjélk) och fér vissa kreaturssjuk- domar, — Afven fran nagra andra stillen hafva uppgifter lem- nats om odling af hvitlbk, men dessa bero kanske pa forvex- ling med A, cepa, som stundom gar under detta namn. Allium porrum. Purjol6k odlas i alla delar af landet, men Ofverallt ganska litet, niistan uteslutande af herremin; den upp- drages gemenligen i biink till plantering; fran manga hall kla- gas Ofver dalig skérd. I Nykarleby har den gatt val till, men i Brahestad har den lyckats endast under varma somrar. Den uppgifves iifven fran Uleaborg, Ylitornio, och Inari (trifves val: Nordling |. ec. p. 315). — I Piteé odlas purjolé6k mycket litet. Asparagus officinalis. Sparris antriiffas hiir och dar i herre- mannatriidgardar i hela landet finda upp till Simo, dar den ut- Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 63 miirkt bra trifves, liksom den pa svenska sidan i Tornea fun- nits fdrvildad i griisplan i gammal triidgard; den uppgifves ocksa fran Inari. Pa de allra flesta stiillen anviindes den blott som prydnadsviixt; for bordets behof odlas den af handelstriidgards- miistare och undantagsvis af amatérer, mest a stérre egendomar i sédra Finland. 7 Juglandacee. Juglans cinerea. A Eriksnis i Sibbo finnas tva stora exem- plar hiiraf. Det stérre hade lidit mycket af en orkan ar 1890; det miitte 1896 vid basen 186° i omkrets; det delade sig i tva hufvudstammar, den ena ungefiir 6™, den andra ungefir 8™ hog. Salicacee. Populus tremula. Aspen, allmiint vildt viaxande, antraffas ifven som girdstriid eller planterad, men ir icke synnerligen favoriserad. P. balsamifera. Den poppelart som allmannast planteras. Ganska spridd i sédra Finland, triffas den mangenstides plan- terad vid allmogens gardar. I Nykarleby vackra trad som blom- mat. Annu i Simo trifves den val och blommar. P. alba. Torde vara den diirniist mest utbredda arten. | Vasa ett 7™ hdgt triid, 76°™ i omkrets vid basen. I Maaninka vill den ej trifvas. I Uledborg sag jag 1896 ett 4—5™ hogt vackert exemplar, planteradt tre ar tidigare i skyddadt lage. Den nordligaste uppgiften om triidets blomning ar fran Somero. ~. ] Pitea har hvitpoppeln férsékts, men ej lyckats. — Pyra- midformen hiiraf P. Bolleana: Helsingfors och Aland. P. laurifolia. Pa flere stillen i olika delar af landet, nord- ligast i Uleaborg, diir den mycket bra trifves; har blommat 1 Nykarleby. — Ar fullt hiirdig i Pitea. P. ontariensis. Stora och vackra triid i Vasa, 170°™ i om- krets vid basen. Ruovesi, stort triid (A. O. Kihlman). P. nigra. Gar bra till i Helsingfors. P. pyramidalis. Pa Fagervik i Inga frodades 10—12 fot héga exemplar i manga r tills de fréso bort 1843 eller 1544, Salix fragilis. Virmo: forut allmiin, nu nistan utdéd. Ny- karleby: lider ofta af frost. Brahestad: nagra exemplar. 64 Fredr. Eifving, Kulturvaxterna i Finland. S. alba splendens. Nykarleby: nagot 6Omtalig. Kajana: 23m hég (A. O. Kihlman). Betulacee. Carpinus betulus. Fruktbiirande exemplar fran Fiskars (Pojo) finnas i Universitetets herbarium. Corylus avellana. Hasselbusken planteras ytterst sillan, pa Karelska niiset afven af allmogen (se s, 40), och da endast som prydnadsbuske, icke fOr sina frukter. Den blommar i Nykar- leby, men har endast undantagsvis satt frukt, planterad i skogs- parken vid Seminariet dirstiides. Den dr fullt harlig i Kuopio (4™ hég: Kihlman). Den rédbladiga varieten finnes pa nagra stillen, men bade i Helsingfors och Nykarleby hdjer den sig knapt Ofver marken. Fagacee. Fagus silvatica. Se Meddel. af Soc. pro Fauna et Flora Fennica. h. 19 s, 28. F. ferruginea. Den amerikanska rédboken har a Fagervik (Inga) satt grobara frén (E. Hisinger). Quercus pedunculata. Sortavala: ett triad 14—15™ hogt, minst 40°" i diameter (A. O. Kihlman). Valamo: éfver 30° i diameter (A. O. K.). Viartsili: knapt meterhég, yfvig; lider svart af varfrosterna (id.). Kuopio: ett exemplar, som vid en meters héjd 6fver marken mitte 110° i omkrets och vid brdsthdjd delade sig i tva niistan lika tjocka stammar, hvilka voro 12.5 —13™ h6ga; kronans diameter var omkring 6™; exempla- ret hade planterats 1861 eller 1862 (R. Boldt, meddelande vid Soc. pro F. et. Fl. Fenn. méte den 7 november 1896). Vasa: normalt utvecklad; vid Gamla Vasa skola synnerligen prydliga, gamla exemplar viixa. Nykarleby: ett nagot mer an manshdégt exemplar, som genom hufvudstammens toppfrysning blifvit bu- skigt. Uleaborg: i alldeles skyddadt liige vid Pukki ett for vid- pass 15 ar sen planteradt, buskartadt triid, 3™ hégt, vid basen 20°" i omkrets; det bar 1896 nagra sma ollon; i staden sags ett exemplar af ungefiir samma dimensioner med 109°™ hoég hufvudstam; det hade aénnu ej blommat. Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 65 Ulmacez. Ulmus. I Jorois trifves almen bra; vid Jyviiskylé, Haapa- koski har den blommat. I Vasa finnas bade U. montana och U. effusa i form af vil utvecklade, vackra trad. Myllymaki: U. montana, 3™, viixande; U. effusa, 3.5% med mogna frukter, men gles och bred topp, viixer knapt hégre (A. O. Kihlman), I Gamla- karleby ir almen ett med fdrdel anvandt prydnadstrad. Ny- karleby: buskartad. I Uleaborg fryser den ner, men fortlefver med starka nyskott fran basen; den blir mer an manshog och anviindes som dekorativ buske. Ett och annat nyss planteradt exemplar i tridform sags, som statt nagra vintrar ute utan att lida. — U. exoniensis uppges fran Lojo och Janakkala. Urticacee. Cannabis sativa. Odlingen af hampa ir alldeles obety- dande pa Aland, i Egentliga Finland, i Nyland och i sydligaste Karelen, i sédra Satakunta och sédra Tavastland. En linie, dra- gen fran Bjorneborg till Viborg, afskiljer af landet ett sydligt och sydvestligt omrade, inom hvilket hampan spelar sa godt som ingen rol som kulturviixt (allmén odling i liten skala upp- gifves fran Kjulo, Tammela, Esbo skargard, Kymmene och Pyt- tis). I en stor maingd kommuner, sarskildt i mellersta och 6stra Nyland, odlas den alls icke, och dir den kultiveras sker det i mycket ringa skala och pa alldeles fa lagenheter. Icke heller i mellersta Satakunta fr hampodlingen allman. I den Ofriga delen af landet har hampan diiremot bibehallit sin betydelse som spanadsvixt, och den odlas dirstides till husbehof mer eller mindre allmiint, fastiin O6fver hufvud icke i stor skala, anda till vidpass 64° ifvensom i Kajana-omradet. En ungefarlig nordgrans for den allmiinna hampodlingen har uppdragits a kartan II; af hvad ofvan sagts framgar att odlingen ingalunda ar allmiin Ofver- allt s6der om denna griins. — I stérsta utstraickning odlas hampa i norra Tavastland och norra Savolaks; iifven i mellersta Oster- bottens kustsocknar ir den vigtig. — Nordligast uppgifves hampa fran Kiiminki (65°87). . Humulus lupulus. Humle odlas i Finland anda upp till pol- cirkeln, och knapt torde nagon kommun finnas dir icke humle- - o 66 Fredr. Elfving, Kulturvaxterna i Finland. gairdar skulle antraffas. Odlingens frequens varierar mycket, ifven inom mindre omraden, som det tyckes utan regel. All- miin fir humlen 6fver hufvud i det inre af landet, nagot mindre spridd synes den vara vid kusterna, sillsynt i dstra Karelen. Norr om 64° aftager humle-kulturen starkt, men annu i Pudas- jirvi har afkastningen varit god. Rovaniemi torde vara det nord- ligaste stille i Finland diér humle for narvarande odlas. Vild eller forvildad antriffas humle pa manga stillen, nordligast 1 Simo. — Den anviindes nistan uteslutande till husbehof, och 6fver huf- vud egnar man ingen vard at sina sma, fran forna tider invid gardarna kvarstaende humleplanteringar. Afkastningen ar diar- for dalig och odlingen gar tillbaka, sa mycket snarare som man kan komma till ratta med humle, begagnad eller obegagnad, som man far képa a bryggerierna. — Endast pa fa stillen eger produktion rum till afsalu (uppgift fran Oulunsalo: for flere hundra mark arligen). Aristolochiacez. Aristolochia sipho. Mycket sillsynt i sédra Finland. Blom- mar i Tammela. Polygonacee. Polygonum fagopyrum. Odlingen af bohvete ar inskrankt till stra Finland och nistan alls icke i bruk bland den stora massan af folket vester om Kymmene elf och Paijanne. Dess odling faller sa godt som uteslutande inom den region af landet dir svedjebruk fnnu bedrifves. Det kultiveras namligen fo6re- tridesvis p& svedjemarker, diir det efter ett eller par ars for- lopp eftertriider ragen, eventuelt hafren eller kornet; pa Karelska niset utsas bohvete mest i aker. Ingenstades odlas det 1 storre skala, och det ir nastan helt och hallet inskrinkt till allmogens ligenheter. Afkastningen, som mycket vexlar och sarskildt r6- ner inverkan af frost, uppges under goda ar vara 20—30 kor- net. Medelafkastningen for hela landet héll sig under aren 1881-—70 mellan sjunde och elfte kornet. Griinsen for den nagot sa niir sammanhingande bohvete- odlingen synes af kartan I. Sin stérsta frequens och intensi- Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 67 tet inom det dir angifna omradet har kulturen i mellersta Sa- volaks och Karelen fran Kitee och Tohmajirvt i éster till Kan- gasniemi i vester och ned till Parikkala och Puumala i séder. Mot norr aftager odlingen smaningom; Karttula (h. 0. d.), Kuo- pio (h. 0. d.) och Kaavi (allm.) torde vara de nordligaste punk- terna dir bohvete-odlingen icke fr alldeles obetydande. Saill- synt och i liten skala bedrifves denna i Maaninka, Nilsié, Piela- vesi, Rautavaara; i lisalmi, Nurmes och Pielisjirvi odlas bo- hvete alls icke. Ocksa mot 6ster blir det rarare; tinnu i Korpi- selka kyrkoby ar det allmiint, men i Suojiarvi har man 6fver- gifvit det, och i Ilomants har odlingen gatt mycket tillbaka och ar numera obetydande. I Ladoga strandomradet odlas bohvete endast har och dir, likasa vester om Viborg till Pyttis, medan det pa Karelska naset ar ganska allmint. Ju mer man narmar sig den angifna gransen, desto sallsyntare blir odlingen, och den Ofverskrider Paijanne endast 1 Saarijarvi, Laukaa, Jyvaskyla och Jamsa, men den ar dar foga betydande. Liingre mot vester an- traffas tillstymmelser till bohvete-odling i ett litet omrade, inom hvars afligsna skogsmarker svedjebruket fannu icke ar alldeles utdodt, namligen i nordvestra Nyland och den angrinsande de- lar af Tavastland (Nurmijarvi, Tusby, Vihti, Nummi, Karislojo, Somero). Fran enstaka stillen f6r resten omtalas odling af bohvete (Rimito, Virmo, S:t Marie, Vampula, Janakkala), men dar har den en alldeles tillfallig karaktar, liksom fallet varit pa andra orter dar den tidigare idkats (Pargas, Masku). Mer norrut hafva experiment gjorts i IImola, Nykarleby och Simo, men dessa hafva misslyckats, och uppgifves sirskildt fran Nykarleby att juli-frosterna varit orsaken hartill. P. sachalinense. Tre meter héga exemplar sagos i Uleaborg. P. Sieboldii. Trifves val i Haapavesi. Rumex Patientia. Mycket siillsynt. Den antriiffas annu i herremannatradgardar, hufvudsakligen aldre sadana i sédra Fin- land, trifves godt i Nykarleby och uppgifves nordligast for Uleaborg. Fodrr har patientian haft stérre anseende som spe- natvixt 4n nu, da den ersatts af den visserligen icke fler- ariga men gifvande Spinacia; den har pa flere stillen fatt dé ut. — | Pitea fortkommer den vil. 68 Fredr. Elfving, Kulturvaxterna i Finland. Rheum. Rabarber odlas i hela Finland af herremiin tim- ligen allmint. Den gar utan skydd annu i Inari; i Simo trifves den (Victoria rabarber) »utmarkt vil» och i Kuolajairvi gar den ocksa vil till. Bland allmogen har den &nnu sa godt som in- gen spridning; i Kemi-trakten finner man den a en och annan bondgard, liksom den ock kring Pitea odlas af allmoge; fran Masku skrifves att den af bondemian icke anvindes, da den a deras liigenheter finnes, antagligen kvarstaende sen herremanna- tider. — Ocksa som prydnadsvixter odlas Rheum-former. Chenopodiacee. Spinacia oleracea. En ganska allmiin kokstridgardsvaxt hos herremin i hela landet nda upp till Inari och Utsjoki; all- mogen odlar mycket sillan spenat. Varieten med slata frukter ir allmainnare 4n den med taggiga. ; Atriplex hortensis. Odlas mycket sallsynt a herrgardar i hela Finland upp till Inari. Den trifves bra och sjalfsar sig ofta i sddra Finland, men pa flere stillen har man dock slutat att odla den. Anviindes ocksa som prydnadsvaxt. Beta vulgaris. Odlingen af foderbetor dr alldeles obety- dande i landet. Kjuloholm ir det enda stille darifran sadan uppgifvits. A Brédtorp i Pojo odlades betor aren 1874—78 och frodades bra, men blasten frés regelbundet ned vid de for- sta hdstfrosterna. — Sockerbetor har man under senaste som- rar med ifver odlat i Abo-trakten i afsigt att utréna mdjlighe- ten att af inhemsk ravara tillverka socker. Forsdken haiva gjorts i timligen liten skala och gifvit goda resultat. Skorden ar 1895 innehdll i medeltal 12.97°/o socker (K. E. Blomberg, Beriittelse ofver hvitbetsodlingen i sydvestra Finland ar 1895). Beta vulgaris var. cruenta. Réddbetan odlas i hela landet. Annu i Muonioniska, dir den allmiint odlas hos standspersoner, nar roten 8—10°™ i diameter: ocksa i Inari och Utsjoki har den kultiverats. Rédbetan ar en af de forsta vixter, som man vid anliiggandet af en kékstriidgard begynner odla. Afven bland allmogen har den vunnit spridning (Jomala, Korpo, Rimito, Finby, Snappertuna, Lojo, Vihti, Strémfors, Kjulo-gebitet, Haa- pavesi-trakten). Bade runda och langa former odlas. Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 69 Beta vulgaris var. cicla. Mangold antriffas mycket sillan i kokstriidgardar finda till Rovaniemi. Den gar bra till atminstone i Haapavesi och pa Karlé, men tyckes icke vinna spridning, emedan spenaten ir mer gifvande. Portulacacez. Tetragonia expansa. Mycket sillsynt. Den uppgifves for herremannaligenheter i alla delar af landet, men odlas patag- ligen mest som en kuriositet; gemenligen utsas den pa kalljord, stundom férst i biink. I nordligaste Finland har den odlats pa kalljord (Tornea, Rovaniemi, Kuolajirvi, Inari), men atminstone i Kuolajirvi har resultatet icke varit ratt tillfredstallande. Portulaca sativa. Siillsynt odlad af herremién i hela Fin- land fran Aland och Viborg upp till Simo. I Haapavesi har den emellertid gatt daligt till, och i Uleaborg har man odlat den i bink. Pa flere stillen i sddra Finland, dar man forr anvande portulak, har man 6fvergifvit den (Virmo, Karkku, Lojo), me- dan den ilandets 6friga delar jimférelsevis oftare antriffas. Bade den gula och gréna formen odlas, och mest utsas fréna pa kall- jord. A Fagervik i Nyland sjilfsar den sig. Caryophyllacee. Spergula arvensis. Pa fOrsék odlad af en och annan jord- brukare i sddra Finland. Berberidaces. Berberis vulgaris. Har blommat i Pudasjarvi och Simo; var. fol. atropurpureis gar i Nykarleby och Uleaborg. Mahonia agqvifolium. Trifves ej riatt val a Fagervik och Brédtorp i Nyland; har blommat i Nykarleby, men skadas van- ligen under vintern, dock skjuter den vackra skott; lefver i Uleaborg. Crucifere. Lepidium sativum. Spridd. bland standspersoner Ofver hela landet finda upp till Muonioniska och Inari, har krassen ingen- stiides blifvit en allmiin favoritviixt. Mest odlas den i Oster- 70 Fredr. Elfving, Kulturvaxterna i Finland. botten, afgjordt mindre i de sydliga landskapen, dir dess plats intages af Tropwolwm. Nasturtium armoracia. Pepparrot odlas i hela Finland fran Aland till Suojiirvi och Utsjoki, men niistan uteslutande af herre- miin; i dessas kOkstraidgardar ar den en af de allmiénnare ar- terna. Oaktadt den ar hardig och forndjsam klagas fran manga hall 6fver att odlingen icke lyckas vil, ett tydligt bevis pa den ringa sakkunskap, med hvilken den sk6étes, och som bevis dirpa kan afven tjana att man pa Karelska niaset stallvis hemtar sin pepparrot fran S:t Petersburg liksom i Uleaborg fran Sverige. Den gar emellertid mycket bra till i Inari; fran Haapavesi har jag sett rdtter, som mitte 27° i omkrets och viagde 1.3. Sa- som flerarig kvarstar den i tradgardar utan vidare ans afven da la’genheten Ofvergatt i bondehiander och triffas dirfor samt pa grund af tidigare, tillfallig plantering &fven a en del allmoge- lagenheter, bade stérre och mindre. | allmianhet forstar sig all- mogen ej pa dess anvandning som krydda; fran Sa&minki och Ruskeala skrifves att den till och med till namnet ar for all- mogen okiind; i Haapavesi siges den under senaste tid hafva vunnit insteg p& bondgardarna. — -Afven som likemedel torde pepparrot anvandas pa landsbygden.: Brassica oleracea acephala. Bladkal odlas obetydligt i hela landet, mest a stérre gardar, men har kultiverats 4nnu uppe i Muonioniska och Inari. I Haapavesi tridgardsskola har denna kal- art med framgang inférts och i trakten déiromkring vunnit en viss spridning. Olika varieteter, savil grén- som blabladiga, slita och krusiga, odlas. Den krusbladiga anviindes pa sina stallen som prydnadsvixt. Br. oleracea capitata. Hufvudkal odlas i hela Finland anda upp till Inari, likvisst i mycket olika frequens i olika delar af landet. I sydéstra Finland odlas den mest, synbarligen en in- verkan fran Ryssland. A kartan finnes angifvet det omrade, inom hvilket kal kultiveras allmaint — tamligen allmiant, sale- des afven. af allmogen. Det omfattar hela Viborgs lan (uppgit- terna fran vestra Sippola, Luumiaki, Antrea samt Suojirvi tyda pa en nagot mindre utbredd odling fn i linet for 6frigt; Lavan- saari: saknas), en angriinsande del af Kuopio lin (Tohmajarvi, Ki- Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 71 tee, Palkjiirvi) och af S:t Michels lin anda till Kristina, Hirven- salmi, Kangasniemi, Pieksiimaiki och Jorois. Det ir icke stora kalfilt man hiir finner vid gardarna och torpena, i regeln en- dast nagra binkar, men dessa saknas sillan, icke ens vid de minsta ligenheter. I den 6friga delen af landet ar odling af hufvudkal é6fver hufvud inskriankt till herrgardar, till en och an- nan bondgard samt till triidgardsmistare i narheten af staderna, och dessa iiro sa godt som de enda i landet, hvilka odla kal i stérre skala. I nagra mer odlade trakter (vestra Nyland, Bjarna, Kimito, Finby, Korpo, Kjulo, Eurajoki) har den fran herreman- nens liigenheter spridt sig bland folket; pa Aland diremot od- las nastan alls icke kal. Séder om 63° hor det till undantagen att kal icke odlas i en kommun, men pa andra sidan om denna breddgrad afta- ger kalplanteringen hastigt sa att redan 1 mellersta Osterbotten talrika socknar finnas dir hvarken herremin eller bénder odla kal. Okunnighet om dess skétsel och anrittning hafva i hog grad samverkat till dess ringa spridning. | Haapavesi lyckas hufvudkalen fortriffligt. Hufvud af en finsk kalsort hafva dar- stiides skérdats, hvilka viigt 10*%.6, och ett exemplar som jag varit i tillfiille att se viigde 7*¢.7 och hade en omkrets af 80°". Afven i Ule&borg lyckas kalodlingen vil. Nordligare har afkastningen merendels icke varit ritt tillfredstillande, men detta far sanno- likt tillskrifvas tillfalligheter eller bristande insigt. Atminstone har hufvedkal under en foljd af ar med godt resultat odlats uppe i Inari, hvadan den torde ha att emotse en betydande framtid i hela norra Finland. Brassica oleracea capitata rubra. Mycket sillsynt, hos herre- min och tridgardsmistare, alls icke odlad af allmogen, icke ens inom det omrade dir hvitkalen fr allman. Nordligast har rodkil odlats i Simo och Haapavesi med godt resultat. Brassica oleracea bullata gemmifera. Briisselkal. Sallsynt, knappt annorstides in 4 stérre herregardar och hos tradgards- miistare. Fran Pitea skrifves att den gar bra (pa kalljord?), men i Finland klagas ren fran Nerpes och Jorois 6fver att den ej gar val till; emellertid odlas den regelbundet i Haapavesi 72 Fredr. Elfving, Kulturvaxterna i Finland. triidgirdsskola, och finnu i Muonioniska och Inari har man na- gon gang odlat briisselkal, men narmare uppgifter om resultatet foreligga ej. Brassica oleracea bullata sabauda. Savoykal ar mycket sillsynt, men utbredd éfver hela landet jamte foregaende. Fran Haapavesi skola har den spridt sig i omnejden: i Pulkkila upp- gifves den vara allmiant odlad. Pa en tillfallighet beror det val att den i Multia trifves bittre fn vanlig hufvudkal. Br. oleracea botrytis. Blomkal odlas i landets alla delar och lemnar en af herrgardarnas mest viarderade delikatesser, hvilken man sdker skaffa sig sa snart kulturen darstades hojt sig Ofver det hvardagliga. Hogt uppe i Osterbotten och Lapp- marken strifva herremiinnen att i sina tradgardstappor upp- draga nagra blomkalshufvud, hvilka med stor omsorg skotas och skyddas. Blomkal har odlats till och med i Kittila, Muonio- niska och Inari; fran Pudasjirvi har jag sett ett hufvud stort som tva knytknifvar; fran Haapavesi fans a tradgardsutstallnin- gen i Helsingfors 1896 blomkalshufvuden som matte 80™ 1 om- krets. Broccoli (Br. oleracea botrytis asparagoides) har odlats a Fagervik och Brédtorp, men icke utvecklats fullstandigt. Br. oleracea gongylodes. Kalrabbi odlas tamligen sallan och i alldeles liten skala, men ir utbredd 6fver hela landet; nagon gang har man haft den i Muonioniska och Inari, och a det forra stillet hafva exemplaren matt 10°™ i diameter. Icke an- vind af allmogen. Br. rapa. Den vanliga rofvan odlas med framgang i hela Finland finda upp till Enontekid och Utsjoki; roflander saknas endast i yttersta skirgarden (Kékar, Houtskar, Lavansaari, Seis- kaari, Replot, Larsmo), dar emellertid potatis kultiveras. Rofod- lingens intensitet fr mycket vexlande; kiandt dr att den forr varit stérre. SA godt som O6fverallt torde numera potatisen hafva ett afgjordt Ofvertag; fran Korpiselkii och Sodankyla forljudes att rofvan dirstiides odlas i nistan samma utstrackning som denna rotfrukt. I de trakter dir den allmiinna odlingen annu star pa en mer ursprunglig standpunkt och sirskildt i dem, dir svedjebruk Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 73 bedrifves, odlas rofvor allmiint — fastiin endast sallan i storre skala — ty de trifvas fdrtraffligt pa svedjemarker; daraf ock namnet svedjerofva i motsats mot foderrofva. Som allmin regel kan man dirfor siiga att rofvan i 6stra Finland ar vigtigare an i vestra. [ Karelen, med undantag af Niset, dir rofvan ej ar allmiin, i Savolaks och i norra Tavastland torde rofvor odlas pa sa godt som alla lagenheter. [ vestra Finland ater ar rof- kulturen ytterligt vexlande; medan den i en viss kommun ar ganska allmiin, kan den vara sa godt som betydelselés i dess niirmaste omgifning. I denna del af landet odlar man rofvor mest i griiftlinder och p& nyupptagna kiirr; ingenstaédes antraffas har rofliinder af stérre utstrackning. I Lappland (Kemijirvi, Kuolajirvi, Sodankyla, Inari) hor rofvan till de allminnare kulturviixterna, och lapparna odla den nistan mer in potatis (A. W. Granit). Odlingen af foderrofvor eller twrnips har tagit sin borjan pa de herregardar i sédra och mellersta Finland, dar mejeri- viisendet tagit ett mer betydande uppsving; manga storbénder hafva allaredan féljt exemplet, och allt talar for att denna vaxt skall utbreda sig hastigt. Trakter finnas i Savolaks (Leivon- miki, Kangasniemi, Karttula) dir den haller pa att blifva all- miin bland allmogen eller redan hunnit blifva det. Fransedt nagra egendomar i sddra Finland, bedrifves odlingen 6fverallt i liten skala; klagan 6fver att den skulle misslyckas fOrspoOrjes dock icke. Sin intensivaste utbredning har turnipsen sdder om 62°; i Viborgs lin odlas den dock mycket litet. Norr om denna breddgrad aftar odlingen betydligt, och norr om 63° ar den alldeles sporadisk, inskriinkt till en och annan herregard. | Pielavesi och Keitele har den blifvit »nyligen inférd». Annu i Uleaborgs-trakten, Pudasjiirvi (god afkastning) och Tervola od- las turnips; i Sodankylé har man under senaste ar férsOkt den med framgang, och till och med i Inari har den lyckats val. Brassica napus var. napobrassica. (Se kartan If). Kalroten odlas séder om 62° allmiint bade af herremiin och allmoge, stiillvis p& ritt stora arealer, bade till manniskoféda och, pa stérre ligenheter, till kreatursfoder. Endast i utskiren saknas 74 Fredr. Elfving, Kulturvaxterna i Finland, den, och fran en och annan kommun for resten uppgifves det att den odlas blott hiir och dar. Om man ocksa icke far tro att forhallandet i allminhet ar det samma som i Lojo, dir »iifven den fattigaste backstugusittare har sin kalrotsbink», sa star det dock fast att kalroten nist efter sidesslagen och pota- tisen ar den vigtigaste niringsvixten i denna del af landet. Norr om 62° odlas kalroten tamligen allmant annu upp till Kuopio breddgrad (63°) i de centrala delarne af landet. Vid dstra grin- sen ar dess odling diremot sillsynt och obetydande (Suojarvi, Korpiselka, Ilomants, Pielisjarvi, Juuka, Nurmes samt Rautavaara och lisalmi). Ocks& i Osterbotten odlas jiimférelsevis litet kal- rotter. I denna Jandsdel norr om Vasa, i Kajana-omradet och i Lappmarken 4&r den tillsvidare ganska litet spridd, och ju mer norrut man kommer desto glesare och mindre bli kalrotstap- porna, desto mer blir kalroten en till herrgardarna inskrankt tradgardsvaxt. I Haapavesi-trakten har emellertid allmogen be- gynt fa smak for den och tagit itu med dess odling. Den lyc- kas dirstédes mycket val; jag har sett exemplar fran denna trakt, hvilket matte 21° i diameter. Annu i Tornea har man varit néjd med resultatet af odlingen. Men mer norrut borjar den bli osiiker, lyckas vissa ar, misslyckas andra. I Kuusamo nar kalroten under gynsamma somrar »half storlek». I Muonio- niska har man ibland skérdat kalrétter som matt 10™ i dia- meter, Annu uppe i Inari har man vid omsorgsfull odling va- rit ndjd med sk6rden, och t. o. m. i Utsjoki har kalrot odlats. Sinapis alba. Har som fodervixt odlats af nagon enda jordbrukare i sddra Finland. | Raphanus sativus. Riidisen ar kanske den kéksvaxt, som allmiinnast odlas pa herrgardarna. L&tt kultiverad, hastigt gif- vande afkastning, vilsmakande och uppfriskande, 4r den spridd dfver hela landet. Den gar i Utsjoki och Inari, den odlas all- miint af traktens standspersoner i Muonioniska, och det samma torde férhallandet vara 6fverallt séderut. Mycket fa aro dar- emot de bondgardar dir den vunnit insteg (Vihti: afven pa battre bondgardar enligt folkskolelarare E. Polviander). Rittikan fdljer, odlad i olika sorter, den férra at anda till Inari, men den iir vida mindre omtyckt. Dess kultur gér afven Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 75 hiir och dir svarighet. Likvisst maste den riknas till de mer spridda koksviixterna. Nagon gang finner man den afven hos allmogen (Korpo, Strémfors), — Uti den ryska bondens k6k spelar rittikan, som bekant, en icke ovigtig rol. befolkningen i Ostra Finland har dock icke tagit intryck haraf; den kanner rittikan sa godt som alls icke. Endast fran Uuksu, en af gre- ker bebodd by i Salmi nara griinsen, skrifves att »alla odla rittikor. » Barbarea precox och Nasturtium officinale hafva a Fager- vik i Inga med godt resultat odlats sasom sallatvaxter. Saxifragacee. Philadelphus coronarius. Nykarleby: stora, vackert blom- mande buskar. Haapavesi: har funnits och blommat, men dott. Uleaborg: ett for 15 ar sedan planteradt exemplar fortlefde, utan att blomma, fér sa vidt det varit t&ckt af sn6n; i stadens anliggningar manga nyligen planterade exemplar, som blom- made. — Afven nagon gang hos allmogen i sédra och sydve- stra Finland. Ribes grossularia. Af alla barfrukter odlas allmannast i vart land krusbiir. I sydvestra Finland har under tidernas lopp deras odling fran herreminnens tradgardar spridt sig till allmogens, sa att krusbiir numera ganska allmiant antriffas pa landsbygden i hela Egentliga Finland jaimte dithérande skirgard, i Nyland samt i sédra Satakunta och sddra Tavastland vester om Piijinne, ungefiir till striickan Sastmola—Tavastkyro—Kuhmois. Se kartan II. Pa Aland dro de ej s allmiinna, som man har riitt att viinta, och likas& foreter inom det angifna omradet pa fasta landet deras odling mindre luckor. Utanfor den antydda gran- sen ir krusbirsbusken mest inskrinkt till tradgardar 1 sta- derna, till herreligenheter och stérre allmogegardar. Uppgifter foreligga fran en miingd hall om allminnare odling diraf pa landsbygen (Vehkalahti, Koivisto, Raisélié, Tohmajarvi, Hartola, Juva, Kangasniemi, Rautalampi, Jiimsii, Seinajoki, Ylistaro, Lai- hela), men af de anfdrda lokalernas férdelning framgar att har 76 Fredr. Elfving, Kulturvaxterna i Finland. tillsvidare endast ir fraga om enstaka férposter af en odling, som hiller pa att utbreda sig. Norr om 63° 4ro_ krusbiar siillsynta, i synnerhet i dstra Finland. Omkring 64° blir odlin- gen af dem osiiker; redan i Vasa vill odlingen af storfruktiga engelska sorter icke mer lyckas, under det att de sma svenska v4 vil till, I Larsmo, Kronoby och Kiélvié mogna stickelbiren regelbundet; i Kalajoki och Oulais lyckas de icke mer vial. | Haapajiirvi och i Paltamo mogna de blott under varma somrar. | Kuhmoniemi vilja de ej lyckas. Nordligast vixa de i Ulea- borg, men dir bli biren siillan fullkomligt mogna. Odling i Simo, annu nordligare, har misslyckats; i Sodankyla likaledes. R. rubrum, R. nigrum. Odlingen af dessa arter ar utbredd Gfver sa godt som hela landet, diir de ju ocksa vaxa vildt. De hafva emellertid icke i stérre grad vunnit spridning bland fol- ket; de st& i detta hiinseende betydligt efter R. grossularia, hvars séta bir skaffat den talrika gynnare. Inom det omrade, dar denna allmiint odlas, fro afven R. rubrum och R. nigrwm man- genstides ritt allmint spridda bland menige man, men utanfor denna region fro de niastan helt och hallet inskrankta till herre- mannaklassen. Ofver hufvud taget har R. rubrum ett litet of- vertag. Fran Antrea och Kuhmois skrifves uttryckligen att allmogen icke fortiir biren af R. nigrwm, dar den vixer vild. P& andra stiillen har man diremot flyttat in exemplar i sina tridgardar. Begge odlas de fnnu i Inari, dar emellertid &. rubrum biittre gar till in den andra arten; i Simo och Pudas- jarvi ar forhallandet omvandt. | Sillsynta fro hvita vinbér. De iro niastan h. o. h. in- skrinkta till herremannatriidgardar och afven i dem mindre allmiinna in de andra. Nordligast odlas de i Simo och Ala- tornio med godt resultat. Ribes nigrum var. foliis incisis odlas som prydnadsbuske i Uleaborg. R. aureum. Blommar i Nykarleby och Uleaborg. Rosacee. Spirea salicifolia. Mycket vacker i Uleaborg. Kajana: vac- ker (A. O. Kihlman). Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 7 J Sp. sorbifolia. Mycket vacker i Uleaborg. Physocarpus opulifolius. Vacker i Nykarleby och i Vasa. Suonenjoki: en meter hég, mogna frukter (A. O. Kihlman). Amelanchier botryapium. Simo: blommar. Trifves godt och siitter frukt i Uleaborg. I Nykarleby sagos omkring 5™ héga exem- plar. Kuopio: 4™ hég, siitter mogna frukter (A. O. Kihlman). Cotoneaster vulgaris. Sillsynt odlad, nordligast i Haapa- vesi och UleAborg, pa hvilka begge stiallen den blommat; exem- plaren i Uleaborg hade statt dfver en vinter. Sorbus aucuparia. Ett af allmogens favorittrad; om dess forekomst vid gardarna, se inledningen s. 34 o. f. S. fennica. Ganska litet odlad, mest vid vestkusten. | Vasa finnes, utom flere mindre exemplar, ett omkring 7™ hogt triid, som vid basen miitte 4° i omkrets. Nykarleby: busk- artad, men har blommat. Kuopio: 3™ hég buske, klen (A. O. Kihlman). Kajana: manshég, i vanvardad anlaggning (id.). Ulea- borg: en meter hog. S. scandica. Afven oxel odlas mycket litet, mest i vestra Finland. Gar bra i Helsingfors och Abo. Nykarleby: ett gan- ska kraftigt, 5™ hégt exemplar i buskform, hvilket blommat. Uleaborg: ett litet exemplar, som statt Ofver en eller tva vintrar, men sag travaixt ut. S. aria. Odlas pa Aland. Trifves ej val 4 Fagervik i Inga. Crateegus sanguinea. Inari: vackra haickar. Ganska mycket spridd i hela landet. Cr. coccinea. Gar ej i Inari; trifves liksom foregaende i Uleaborg, dir enligt uppgift af stadstradgardsmiastaren Bergstrom Cr. oxyacantha icke gar, ej heller foljande art. — I Pitea sitta bade Cr. sanguinea och Cr. coccinea mogna frukter. Cr. monogyna. Sortavala: hiirdig, 1™ hég (A. O. Kiblman). Cr. mollis. Viirtsili: 6fver 3™ hég (A. O. Kihlman). Ofriga uppgifter om Crategus-arterna mer eller mindre opalitliga. Pyrus malus. Appeltridet odlas allmiint i vart land endast inom ett begriinsadt omrade, som niirmare angifves a kartan II. Hiir finnes det sa godt som vid hvarje gard, bade herre- och allmogemiins, och ffven vid torpen iro ofta appeltrid plante- 78 Fredy. Elfving, Kulturviaxterna i Finland. rade; undantag goéra nagra skirkommuner (Vard6, Houtskiar); ocksa i Sakylé antraéffas 4ppeltrad endast hir och dir, och ma- hiinda &r det samma fallet i denna sockens vestra granntrakter. Till denna den allmanna appelodlingens region kunde mahinda iinnu foras den yttersta kustremsan fran Borga till Kymmene jamte Anjala, dock har det synts mig som om triidet hiir vore foretriidesvis inskrinkt till herregardarna. Sirskildt framstiende ar Appelodlingen i Abo skirgard och i vestra Nyland. Detaljerade uppgifter fran Lojo gifva vid handen att af socknens 120 gardar endast en saknar appeltrad, vidare att sadana finnas vid 85 °/o af torpen och till och med a 38 °/o af statkarlslagenheterna — med reservation fér mindre fel vid klassificeringen af laigenheterna. | storre skala odlas &ppel endast pa herrgardar. En for vara forhallanden ensamstaende frukttridgard anlades i seklets midt af professor C. R. Sahlberg i Ylane, men denna har fatt fullstandigt fdrfalla. — Pa Valamo finnas omkring 700 appel- trad (A. O. Kihlman). Pa nagon h6ég standpunkt star &ppelodlingen icke. Pa herrgardar vardas triden visserligen for det mesta, men pa fler- talet bondeligenheter fa de, en gang planterade, sk6ta sig sjialfva, och de herrskapstriidgardar, som Ofvergatt i allmogehiinder, er- bjuda mest en sorglig bild af vanvard och forédelse. Nédig vard f6érutsatt, trifves appeltridet mycket bra inom nu ifraga- varande omrade. Dess hdjd uppgifves finda till 10™, och dess frukter fro mangenstides hégst fortriffliga. De triid, som kvar- sta fran dldre tider, dro till 6fvervagande del kirnstammar; un- der senare ar har man allmant begynt plantera fdradlade sor- ter. Och O6fver hufvud haller intresset for fruktodling pa att vakna bland menige man. Utanfor den angifna grinsen vidtager en zon, inom hvil- ken odlingen hufvudsakligen ar inskrinkt till herregardar, utan att tradet dock kan siigas vara en raritet. Denna zon stracker sig i vestra och mellersta Finland ungefiir till 62°, i dstra de- len af landet ej fullt sa langt. I vestra Finland ar appeltradet afgjordt mer spridt un i 6stra: i séddra Satakunta och Tavast- land finnes det vail knapt en herrgard dir ej &ppel odlas, me- Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2, 79 dan detta icke kan s&égas om Savolaks och Karelen under samma breddgrad. Ett stycke under 62°, i synnerhet i 6stra Finland, boérjar man klaga Ofver att afkastningen ar osiker, hvilket vil beror mer pa att sorterna fro olaimpligt valda och pa dalig behandling an pa klimatet. Dylika grinsorter fro Sastmola (mogna icke), Teisko (mogna nagot s& niir), Tammerfors-trakten (mogna ej bra hos en del, hos andra bra), Kuhmois (halfmogna), Jamsa (bara sillan frukt), Kristina (mogna under langa varma somrar), Sulkava (mogna vissa ar), Salmis hiirad (mogna ej vanliga ar). Under samma polhdjd beligna orter, dir frukten diremot vanligen mog- nar, iro Lavia, Tavastkyro, Luhanka, Leivonmiki, Joutsa, Har- tola, Jokkas, Puumala, Saiminki, Sortavala. Norr om 62° &r 4ppeltradet en raritet, som nastan endast herremén pa fOrsdk odla. Dess frukter mogna regelbundet Annu pa manga stillen norr om denna breddgrad (Lappfjird, Hanka- salmi, Pieksimiki, Jorois, Rantasalmi, Leppavirta, Kitee, Tohma- jarvi), men fran en miangd andra stallen under samma polhdjd uppgifves det att frukten icke eller blott undantagsvis mognar. Vid beddmandet af dessa meddelanden hor man a ena sidan icke forlora ur sigte att begreppen mognad och &tlighet fOran- dras med breddgraden, men a andra sidan icke forgita att vid planteringen af dessa trad nagot rationelt val med hansyn till den nordliga breddgraden med all sannolikhet icke kommit i fraga, utan att traiden uppdragits ur kiérnor, som tillfalligtvis stodo till buds eller som tillhérde nagon vialsmakande sort s6- derifran. Det synes darfor som om med afseende a Appeltra- dets trefnad under denna latitud de gynsamma fallen borde till- skrifvas stdrre beviskraft 4n de ogynsamma och uppmana till fortsatta odlingsf6rsék atminstone intill 63°. Pa andra sidan om denna breddgrad blifva lifsvilkoren harda for Appeltriidet och dess odling allt siillsyntare. Dock fin- nas i Nykarleby atskilliga ur karnor (»af tyska &pplen») upp- dragna gamla trad af samma storlek och utseende som normala trad i sddra Finland; de blomma rikligen och bira frukt, 600 —700 applen a ett enda triid under goda ar; frukterna iro ganska stora, men Ofver hufvud ej synnerligen viilsmakande, 80 Fredr. Elfving, Kulturvaxterna i Finland, men anviindbara till mat. I Seminariets i samma stad triidgard finnas ympade triid som planterats omkring 1886; en stor del af dem hafva till foljd af toppskottens frysning blifvit mera busk- artade; de blomma emellertid och satta frukt som vanligen mog- nar. Dock hade icke alla lidit af kéld; ett trad pa nirmare 5™ antecknades, hvilket hade burit mogen frukt. Likasa sags diirstiides ett 4™ hdgt trad af yngre datum som visat sig fullt hiirdigt och 1896 bar frukt fdr f6drsta gangen. — I Teeri- jirvi och Kronoby finnes appeltrad, som icke bara mogen frukt. Lappajirvi har att uppvisa trad som blomma, men ej fruktifi- cera. I Kajana finnes ett trad som ar 1890 vid ungefar 50 ars Alder bar fem frukter och iifven tidigare nagon gang fruktifi- cerat. I Uleaborg sag jag ett 2™ hodgt trad med O™.5 hég stam, som vid basen mitte 27 i omkrets; det hade »manga ar» statt pa platsen och bar sma karter i slutet af juli 1896. Nyare fOrsdk med f6riidlade sorter voro i gang dirstades liksom 1 Haapavesi, men triiden voro &nnu sa unga att de ej beriattigade till nagra slutsatser. I Pudasjarvi finnas pa par stillen ungefar meterhéga buskar, hvilka hvarje vinter nedfrysa sa langt de aro bara och veterligen icke hafva blommat. I Tornea slutligen vixer ett exemplar, planteradt 1878; det blommade 1895 for- sta gangen, men efter blomningen fodllo blomskaften af; tri- dets héjd var sistnimda 4r 1™.78. Fran éstra Finland fr att anteckna fpplen i Maaninka (tva trad i socknen, det i Halola bar frukt) och Nilsié (mogna icke), Juuka och lisalmi (blomma, mea bilda ej frukt). P, baccata. Till denna art hér otvifvelaktigt det »sibiriska syltiippeltriidet»>, som i Nykarleby gar utmiarkt och likasa i Pi- tea satter ymnig frukt. Pyrus communis. Piiron odlas séder om 62° pa talrika stillen i vart land, men resultatet ar i allminhet, om man un- dantager det sydvestra hérnet, icke synnerligen tillfredstiallande. Fordringarna pa frukten aftaga emellertid hastigt mot norr, sa att mangen tridgardsodlare lingre in i landet anser sina paron {6r- traffliga, medan kustbon finner dem foéga smakliga, likasom dennes frukter skulle ringaktas i sddra Sverige. Pirontradet egnar sig mindre val for vart klimat &n iippeltridet. Det behdiver darfor Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 81 i annu hégre iin detta en vard som blott sillan kommer det till del. Friimst hiiri och uti val af olampliga sorter far man sdéka orsaken till att piironodlingen icke lyckas sa vil hos oss som man kunde viinta efter erfarenheten pa manga stillen. Berémda iro i synnerhet Svarta-piiron; iifven i Abo-trakten finnas flere ligenheter, som kunna berémma sig af goda sorter. Woérande triidets dimensioner kan niamnas att a Fagervik finnes ett exem- plar (Larsmiissopiiron) fran 1740 (?) talet som ar 10™.2 hégt. Pa Aland iro piiron siillsynta. Hiir och dir triiffar man dem i Korpo, Nagu, Pargas, Kimito och Abos nirmaste omgif- ning, i synnerhet pa skirgardssidan. Ett annat centrum for pa- ronodling ar Lojo och Svarta, diér afven torpare och sma 1a- genhetsinnehafvare halla sig parontriid; i Lojo finnas piérontrad 4 68° af gardarna, 54°), af torpen, 11°/, af statkarlslaigen- heterna. Ocksa i Kyrkslitt och Sjundea odlas pron ganska all- mint. For resten fro de en sillsynt herrgardsfrukt. De nordligaste punkterna fd6r deras odling i vestra Finland aro: Merikarvia (tva triid, hvilkas frukter icke mogna), Kullaa (2—3™ héga, mogna), Lavia (nagra trad, 3™ héga, ka’rnstammar; mogna), Tavastkyro-trakten (biira ganska ofta riklig frukt, ehuru liten; ympade trad hafva alla gatt gatt ut), Birkkala (6™—5™.5, mogna), Messuby (kiirnstammar; mogna), Teisko (vill ej mogna; lider af tidig varsol), Padasjoki (h. 0. d.; 4™ héga; mogna). Sdder om denna striickning finner man dem siillsynt och med vexlande framgang odlade pa herrgardar. Oster om Kymmene elf och Piijiinne ir odlingen af piron alldeles obetydande. I Kymmene och Pyttis (h. 0. d., 2-—5™ héga, for det mesta ympade; frukterna mogna), Vehkalahti (35™ héga; mogna), Sippola samt mycket siillsynt i Vuoksen-sock- narna Antrea, Jiiiskis (mogna vackra somrar) och Joutseno fin- ner man pirontriid, samt ostligare i Kexholm (mogna ej alla ar). I det inre af éstra Finland iro de ytterligt siillsynta:, Sysma, Hartola (4™ héga karnstammar; frukterna mogna val), Heinola (6™ héga), Puumala (3™.5 hédjd; ympade; mogna), Saiminki (2™.4 héga, ympade; mogna siillan), Juva och Jorois. Pa sist- niimda stiille, det nordligaste, dir péron torde odlas i vart land, mognar frukten icke, men kan anviindas till syltning. 6 82 Fredr. Elfving, Kulturviixterna i Finland. Misslyckade férs6k att odla piron omtalas fran Ruovesi, Kuhmoinen, Sortavala, Tohmajirvi, Joensuu, Narpes, Mustasaari och Saarijirvi. I Ilmola hafva pirontraéd nyss planterats a nagra herrgardar. Vid Nykarleby (Seminarium) antecknades ett meter- hégt exemplar, som forfryser alla vintrar och icke ens har blom- mat. Invid Uleaborg slutligen finnes en dvirgbuske, hvilken, vidpass femton ar gammal, ar ett par dm hég med nedliggande erenar; den fr sjilffallet helt och hallet taéckt af sn6 om vin- trarna och visar ingen tillstymmelse till blom. Rubus ideus. Den rikliga tillgangen pa skogshallon, hvilka viixa vildt finda till 67° i vart land, gér att odlingen af trad- gardshallon ir taémligen obetydande. A herreligenheter, i syn- nerhet i nirheten af stader, dir man kan rikna pa afsattning, odlar man dock gerna nagot hallon, och denna odling stracker sig genom hela landet. I Pudasjarvi dro hallon tradgardarnas forniimsta frukt, liksom de kring Uleaborg och i Ii allmant od- las af standspersoner. I Muonioniska har man planterat hal- lonbuskar fran Rovaniemi-trakten och fatt frukt. Till och med i Inari, dir man uppdragit dem fran rotskott, siatta hallonbu- skarna mogen frukt under goda ar. A allmogeligenheter triiffas de mera sillan, dock ser man mangenstides, 4tminstone i sdédra Finland, hallonbuskar plan- terade vid stugorna eller skonade i stenrésen invid gardarna. Rubus fruticosus. Blommar i Nykarleby. Uleaborg: an- dra sommaren 1896. Fragaria. En af herrgardarnes alsklingsfrukter, odlas jord- subbar af olika sorter 6fver hela Finland. De lyckas i allman- het mycket vil och hafva i Inari Ofvervintrat utan betickning. Fran Liimatta egendom invid Viborg saldes under en sommar jordgubbar for éfver 1000 mark. I Abo-trakten har iifven allmogen begynt odla jordgubbar. — Vanliga smultron odlas i Simo och Pudasjirvi, 4 det forra stiillet med utmiarkt resultat. MAanadssmultron och remontantsmultron i Lojo. — I Pitea odlas jordgubbar hir och dir, tickas oftast for vintern, lyckas e] alltid bra. | Potentilla fruticosa. Nykarleby: fullt hiardig; har blommat Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 83 i Uleaborg och i Simo; Suonenjoki: 4—5*™ hoég, vacker (A. QO. Kihlman). | Rosa. Atskilliga arter odlas i vart land. I sydligaste Fin- land triiffar man sadana iifven vid allmogens bostider, men 6f- ver hufvud iro de inskriinkta till herremannakretsar. Uppgif- terna om hvilka arter som kultiveras fro, da fOrvexling latt ar mojlig, icke obetingadt palitliga, Féljande, som afse deras nord- grans, 4ro sakra. R. pimpinellifolia. Blommar i Uleaborg, Kajana (A. 0. Kihlman) och Kuhmoniemi; likasa i Simo, dar den tackes till vintern. R. rugosa. Trifves utmiirkt i Nykarleby. Suonenjoki (Kihl- man). R. rubrifolia. Uleaborg: blommar. R. lutea. Sa benimda gula rosor blomma i Brahestad och Uleaborg. Likasa i Simo, dar de tickes till vintern. »Vanliga triidgardsrosor» trifvas i Tornea, flyttas in till vin- tern i Kemi och ga i Inari utan betackning. Enligt uppgifter som herr Bjérn Lindberg lemnat d:r R. Boldt odlas i Lojo féljande arter: R. pimpinellifolia (allmint), R. lutea (topparna frysa bort under synnerligen kalla vintrar), R. centifolia (behéfver noggrann tickning), R. gallica, R. alba (har- dighet tilifredsstillande), R. rugosa, R. rubrifolia, R. pomifera (lider stundom i hég grad af vintrarna), R. borbonica (hiirdig under litt tiickning) samt nyss inférda R. hybrida. Prunus cerasus. Af tridfrukter fro kérsbir de, om hvilka man, i stort sedt, nist efter ipplen lagger sig mest vinn i vara triidgardar. Deras odling iir ganska utbredd, men traden van- vardas Sfver hufvud liksom 4ppeltriiden. Odlingen af korsbar har ungefiir samma utstriickning som iippelkulturen, men tills- vidare ir den mycket mindre intensiv fn denna. Dartill har sikert i hég grad bidragit infOrandet af sydliga sorter, som icke limpa sig for vart klimat och som vid breddgrader, diir mer hardiga sorter fortriffligt skulle trifvas, fort en tynande tillvaro och darigenom bragt arten i vanrykte. Sdder om 61° triffas kérsbir genom hela Finland fran Aland till Ladoga, afgjordt mer i vestra iin i dstra delen af 84 Fredr. Elfving, Kulturviixterna i Finland. landet. De trifvas ganska vil. Triden kunna bli anda till 6™ héga, och frukterna aro mangenstiides fortriffliga. De trakter aro emellertid sallsynta dar denna frukt nagot sa nir allmiint odlas af menige man. Delar af Vard6d och af Nagu, Korpo, Finby, Bjiirna, Lojo, Kyrkslitt, trakten omkring Abo firo sadana. I Lojo finnas — med reservation for méjliga fel vid klassificeringen af lagenheterna — korsbirstriid a 68 °/, af gardarna, 28 °/o af torpen och 8 °/, af statkarlsligenheterna. F6ér det mesta iro de inskrankta till herrgardar, och éster om Kymmene elf iro kérs- bir mycket sallsynta pa allmogeligenheter. — Mellan 61° och 62° antriffas kérsbir ganska sparsamt och iro uteslutande herr. gardsfrukt, men trifvas innu i allminhet vil. I Jams bira de visserligen ytterst sillan frukt och i Teisko siitta de alls ej frukt samt nedfrysa ofta, men detta beror patagligen pa till- fiilligheter. Ofver hufvud taget blifva de mer herrgirdsfrukt mot Oster. Norr om 62° finnas endast spridda utposter af var art: Kasko samt pa en villa i Nirpes (viixer helst i buskform, blommar ofta rikt, men lemnar hoégst litet frukt), Kauhajoki (dalig frukt), IImola (mogna aldrig), Seinaéjoki (6™, mogna ej alla ar), Virdois (mogna ej), Multia, Viitasaari, Laukaa (siall- synt, c. 2™hdg; frukterna mogna), Rantasalmi, Jorois (mogna), Leppiavirta, Rautalampi (siillan frukter i ringa mingd, forfryser oftast under vintern), Kitee (2™ hég; mogna), Palkjarvi, Tohma- jarvi (h. o. d. i ringa miingd a herrgardar, ej hos bénder; 3—d™ héga kiairnstammar, som arligen bira atliga frukter), Kuopio (mycket litet; mogna), Vasa och Mustasaari (h. o. d., mogna arligen) samt nordligast Nykarleby (haller sig mera busk- artad; frukterna anvindbara, atminstone till syltning). I Ulea- borg finnas nagra buskar, som icke blommat och som fortlefva for sa vidt de af vintersnén tiackts. Prunus domestica. Pa Aland odlas plommon éfver hufvud taget har och dir, afven nagot bland allmogen, icke lika all- mint som &pplen, men mer an piron. Traden fro gamla karn- stammar och na en hdojd af anda till fem meter. Frukterna mogna val. Till och med i K6kar finnas plommontriid (1™.8 héga, ympade), som dock siillan bira frukt. Med godt resul- Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 8d tat, men i det hela ganska litet, odlas plommon i de sédra skiir- gardssocknarna (Korpo, Nagu, Pargas, Rimito, Kimito och Finby). Pa fasta landet stricker sig plommonodlingen i ett ett par mil bredt, tamligen sammanhingande kustbilte fran Vehmo till Kym- mene elf med en invikning kring Lojo vattnen. Odlingen ir icke betydande och i hufvudsak inskrinkt till herrgardarna; i Lojo hafva dock 58 °/o af gardarna att uppvisa plommon- trid, 16 %% af torpen och 4 °/, af statkarlsligenheterna. Stérre planteringar dro mycket sillsynta. Afkastningen tyckes vara nagot ojiimn., Stdrre hdéjd af triiden iin 4 meter omnim- nes icke. Mer in i landet har plommonkulturen icke velat taga fart: 1 Poytis mogna frukterna sillan, i Kisko har odlingen icke lyckats, i Mantsala felslar skérden ofta. Man kan taga for gif- vet att hartill nagra lokala forhallanden varit orsaken, enir i Nurmijarvi plommon lyckas och &nnu_ nordligare, i Somero, frukterna val mogna pa herrgardar. Utanfor det nu behandlade omradet antriiffas plommon- tradet endast mycket siillsynt, troligen alls icke pa genuina all- mogelaigenheter. Det uppges fran Kjulo (nagra mindre triid, hvilka bara frukt ytterst oregelbundet), Kullaa (triiden 1—2™ hoga; frukterna mogna), Lavia (kiirnstammar, 3™ héga; fruk- terna mogna ej alltid; a tva stallen), Viljakkala (ett triid, som aldrig burit mogen frukt), Tyrvis (god frukt under gynsamma somrar), Karkku och Birkkala (mogna, men ej hos alla och ej alla ar), Lempialaé (8™ hdga, ympade; frukterna mogna siillan), Tyrvintd (mogna ej), Hattula (mogna siillan), Janakkala (resul- tatet for det mesta daligt; a Haga mogna frukterna; triiden diir- stiides 4™ hoga, karnstammar), Koski, Padasjoki (héjd omkring 2™.4), Kuhmoinen (odlingen lyckas icke viil), Leivonmiiki (har ainnu icke hunnit siitta frukt), Nyslottstrakten (héjd 1™.s; fruk- ten mognar ej), Rantasalmi (frukterna bli ej fullt mogna), Veh- kalahti, Sippola (pa Ingerois bruk, utfalla siillan vil), Jitiiski (ett enda trid i socknen; okiindt om det burit frukt), Kexholm (mogna sillan). I Nykarleby antecknade jag tva manshéga plom- montrid, som, planterade omkring 1885, blommat, men ej bu- rit frukt. Ensamstaende ar plommonodlingen hos biskop G. Jo- hansson invid Kuopio, dir atminstone 1896 utmirkt goda fruk- 86 Fredr. Elfving, Kulturvaxterna i Finland. ter skérdades. Haapavesi: nagra triad, planterade for ett par ar sedan, hafva innu ej burit frukt. Misslyckade forsdk med od- ling af plommon omtalas fran Narpes, Sakkola, Sortavala, Toh- majiirvi och Joensuu. Prunus insititia. Odlingen af krikon sammanfaller i vart land bra nog med plommonkulturen, men man har annu min- dre lagt sig vinn om denna art an om den andra, emedan dess frukter jiro mindre vialsmakande fn dennas. Nagra forddlade sorter diraf torde knappast finnas, utan 4ro traden eller bu- skarna uppdragna ur karnor. Pa Aland och i sydvestra skargarden hafva de begge ar- terna ungefiir samma utbredning. Stiillvis, kanske oftare, iro plommonen allmiinnare, stillvis krikonen. Triadens storsta hojd uppgifves till 5™. I K6ékar finnas de icke, men daremot i Tof- sala. I Rimito forekomma i allmogens tridgardar formliga bu- skager af krikon, som gifva riklig frukt »hvart annat ar.» I kustsocknarna dro de sillsynta. Fran Masku kan man folja dem iinda till Stroémfors, Anjala, Kymmene och Vehkalahti, och Ofver hufvud fro de har siillsyntare 4n plommonen; deras ut- bredning ir mindre sammanhingande. I Tenala och Bromarf, dir dessa iro allmiinna, triida krikonen afgjordt tillbaka. Li- kasa i Lojo, dir krikon odlas blott a 39 °/o af gardarna, 11 °/, af torpen och 2°/, af statkarlslagenheterna. Allmannare an plommon uppgifvas de diremot vara i Vihti och Sjundea, och i Uskela (4—5™ héga) samt Pusula, dir dessa saknas, har man 1 stillet krikon. Fran Péytis och Mantsilé héres samma klagan Ofver att begge ga daligt till. Nordligare orter fdr odlingen af denna art dro fdljande. Bjorneborg (sillsynt), Karkku (mognade ratt ofta, men hafva nu eatt ut), Tavastkyro (laga buskar med sma frukter, hvilka e} hinna till full mognad annars fn under gynsamma viaderleks- férhallanden). I Tammerfors-trakten marker man att denna art ir hirdigare in plommontriidet. Dess frukter mogna i Lem- paiili (3™ hédga exemplar) och i Messuby, dar de odlas i stor skala 4 Hatanpiiii egendom. Likasa sydligare i Urjala, Tyrvanto (triiden héga som gamla syrener, frukten mognar vanliga ar), Hattula, Janakkala (ojimnt; & Haga 6™ héga trad med mogen Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 87 frukt), Somero, Padasjoki (c. 3" héga), Jaala och sannolikt i Sip- pola. Ytterligare uppgifvas krikon fran Kuhmoinen (odlingen lyckas mindre viil), Hartola, Leivonmiki (f6rsék), Sulkava (mogna vissa ar), Kexholm (mogna siillan), Nykarleby (gamla, manshoga bu- skar som burit frukt). Férsék att odla krikon i Sortavala och Joensuu hafva misslyckats. Pr. spinosa. Gar ned till vintern i Nykarleby. Pr. padus. Ett af allmogens favorittriad, iifven planteradt i triidgardar och parker. -— | Simo fortiir allmogen dess frukter. Amygdalus nanus. Mycket siillsynt. Har blommat i Ulea- borg och satt frukt a Haga i Janakkala. Leguminose. Lupinus angustifolius. A Karelska niiset odlas denna art i nagra byar (Peikola och Kannila, i Mohla socken) for vin- nande af ett kaffesurrogat, som dirstiides alldeles undantrangt kaffet; dess fron kokas tva timmar, hvarefter de dro fiardiga att briinnas och malas. Trifolium. Se ofvan s, 59. Cytisus alpinus. Lojo; Inga. C. nigricans. Lojo. C. laburnum. Gar ej i Helsingfors. Caragana arborescens. ‘Trifves utan betiickning annu 1 Inari; den torde dock ej hafva blommat dirstades, ej heller i Kittila, men i Simo liksom 6fverallt sydligare blommar den. En af de allmiinnast, ifven nagot bland allmogen spridda pryd- nadsbuskarna, ofta anviind till hackplantering. C. frutescens. Vasa, Uleaborg. Vicia faba. Denna art har numera en utprigladt sydost- lig utbredning i vart land. Sasom akervaéxt odlas den dfver hufvud taget allmant i sddra Karelen och sédra Savolaks. Griin- sen for denna odling kan tiimligen noggrannt sigas vara Kym- mene elfdal, Piijinne och 62:dra breddgraden. Inom ifraga- varande omrade, hvartill ansluta sig Rantasalmi, Palkjarvi och Tohmajiirvi, odlas bondbénan i en stor del kommuner all- mint. Ett undantag gér norra Ladoga-stranden (Jaakkima, Sorta- vala, Impilahti, Salmi) afvensom grannsocknarna Suistamo och 88 Fredr. Elfving, Kulturviixterna i Finland. Xuskeala, diir odlingen fr mindre allmiin eller till och med rar. Mot vester visar den ock beniigenhet att aftaga; sa i Vehka- lahti, Sippola, Miehikkaélé, Luumaki, Jaala, Heinola och Hartola, medan den i Kymmene, Pyttis, Strémfors och Anjala uppgifves vara allmiin. FGretriidesvis odlas den inom hela detta omrade af allmogen och for det mesta i alldeles liten skala; sin stor- sta utstriickning ha b6nfilten i trakten kring 5:t Michel. Vester om den angifna grinsen har bondbodnan sa godt som ingen betydelse som kulturvaxt. Pa vestra Paijanne-stran- den odlas den finnu h. o. d., men laingre in i Tavastland for- svinner den nistan helt och hallet och dyker upp. endast pa enskilda liigenheter, sannolikt mest hos herremiin. Afven i Ny- land, med undantag af Kymmene-trakten, odlas den sa godt som alls icke: i Lojo t. ex. har den antecknats endast en gang vid ett torp, och fran Mintsila siges att den fordom odlades a vissa ligenheter, men sannolikt icke mer kultiveras. A Egent- liga Finlands fasta land och i inre skargarden triffas den siall- synt odlad i alldeles liten skala, oftast som tradgardsvixt, efter hvad det tyckes. Socknar finnas, fran hvilka den alls icke upp- gifves, men 6fver hufvud fr den mer kind har an i Nyland och Tavastland. Pa Aland och i de yttre skirsocknarna ir bondbénan niistan alldeles okind (férr allman i Korpo, numera obekant). Norr om 62° med ofvan angifna undantag ar odlingen af Faba alldeles betydelsel6s. De nordligaste orterna for denna odling i 6stra Finland fro Karttula (h. 0. d.), Kuopio, Kaavi och Pielisjiirvi (a en lagenhet). I vestra delen af inlandet ar den ytterst litet spridd; en mycket sillsynt kuriositat ar den ock i Osterbotten. I Kajana-omradet fir den icke antecknad. | Pudasjirvi sas den vid nagra stugor i minsta utstrackning, men fréna mogna knappast ordentligt. I Rovaniemi och Muonio- niska hafva standspersoner férsékt odla bondbénor, och 1 Muo- nioniska var resultatet att frén erhdllos sma som storre arter. V. sativa. Odling af vicker till grénfoder har pa senaste tider vunnit en viss betydelse. Jimférelsevis siillan odlas vic- ker enbart, mest i blandning med hafre. I Abo, Nylands och Tavastehus lin odlas dylikt grénfoder i alla socknar, utskaren Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, N:o 2. 89 undantagen, foretriidesvis pa herrgardar, men iifven af foretag- samma allmogemiin, traktvis ganska allmiint, men for det mesta i liten skala. I Viborgs, S:t Michels, Kuopio och Vasa lan iar vickern diremot mangenstiides alldeles okiind samt 6fver huf- vud ritt sillsynt,.i bruk nistan uteslutande pa herrgardar. | Uleaborgs lin slutligen har vickern h. o. h. karaktaéren af en forséksvixt, med hvars odling i liten skala en och annan herreman experimenterar. Anda uppe i Rovaniemi och Sodankylii odlas den; fran Simo och Pudasijiirvi inberittas uttryckligen att resul- tatet icke varit tillfredsstillande; forséken i Inari, dir den flere ar a rad odlades, gafvo icke heller godt resultat: »vaxten uthbil- dar sig sent och hinner sallan till frémognad, hvarfor Vicia eracca ir mycket formanligare att odla i Lappmarken». V. villosa har forséksvis odlats med godt resultat. »Insadd med lika vigtsdelar héstrag, har den gifvit en stor massa gron- foder; alla ar grobart fré», skrifves fran Liimatta vid Viborg. Pisum arvense, P. sativum. Arter odlas allmint pa akrar och med godt resuJtat inom ett omrade, som narmare angifves pa kartan Il. Man ser att de aro allmanna séder om 62° med undantag blott af Ladogas norra strand, Karelska naset och det sterila Parkano-omradet i Satakunta. Mindre allman ar odlin- den ocksa, hvilket icke framgar af kartan, a Salpausselka Oster om Kymmene elf, i utskiiren samt i nagra fa enstaka socknar for resten. Norr om 62° odlas de allmint endast i mellersta Finland, upp till Karttula. Pa andra sidan om denna griins upphodr 4rtodlingen gan- ska tviirt. D&a man lemnat Parkano-omradet och kommit in pa den 6sterbottniska slitten, skulle man vinta att fa aterse aker- firterna, men de hafva sa godt som fullstandigt forsvunnit. I Osterbottens sydligaste delar finner man dem innu nagon gang, om ocks& siillan, odlade i aker, men norr om Vasa, liksom 1 de till Osterbotten griinsande delarna af Tavastland, triiffar man ‘irter niistan endast i tridgardar hos herremin. Det samma ar naturligtvis forhallandet ocksa i Uleaborgs lin, dock bor det framhallas att jirter odlade pa aker iinnu i Inari mognat de flesta Ar. I landets centrala delar striicker sig iirtodlingen pa 90 Fredr. Elfving, Kulturvaxterna i Finland. Aker, smaningom aftagande i utbredning och omfattning, ainda till Kiuruvesi (allmiin) och lisalmi (allmiin). Oster om striickan lisalmi—Joensuu—Sortavala vidtager ater ett omrade, dir arter hafva sa godt som ingen betydelse som kulturvaxter, om de ocksa ingenstiides fro okifnda. Denna skildring afviker ganska betydligt fran den grafiska framstillning som d:r Grotenfelt lemnat (Jordbruket i Finland, kartan V). Enligt denna vore irtodlingen allman endast i lan- dets sydvestra del ungefar intill strackan bjérneborg—Asikkala —Lovisa, medan grinsen for den mindre allménna odlingen vi- sade storre Ofverensstimmelse med den af mig uppdragna li- nien, atminstone i vestra Finland. Den inbérdes samstiimmig- heten mellan de talrika, af mig begagnade uppgifterna gor att jag ar bojd for att betrakta min grins som riktigare; mahinda hafva doktor Grotenfelts sagesmin icke tillbérligt skiljt mellan »mindre allmin odling och »odling i liten skala». Ingenstides bedrifves odlingen i stor skala. Den vanliga afkastningen torde vara 5--8 kornet; Anda till tjugonde kor- net uppgifves emellertid. Tillsamman med hafre odlas arter till grénfoder, mest af herremiin och i liten skala, sdder om 63°, icke sa allmint som vicker. I forna tider voro gréa och bruna darter (P. arvense) de som allminnast odlades. Sa 4r ocksa &nnu fallet inom storsta delen af vart lands artproducerande omrade. A Egentliga Fin- lands fasta land, i Satakunta och Tavastland hafva de namda sorterna ett afgjordt Ofvertag bland allmogen, men pa herre- minnens akrar torde de gréna och hvita (P. sativum) lika ofta eller oftare antriiffas. Pa Aland, i sydvestra skiirgarden (Korpo, Nagu, Pargas, Vestanfjerd), i stérsta delen af Nylands och af Viborgs lin hafva diiremot de graa och bruna arterna undan- triingts af de gréna och hvita. Ej siillan odlas de olika sor- terna blandade eller vid sidan af hvarandra. Tridgardsirter (P. sativwm) odlas, sprit- och sockerarter jimnsides i olika sorter, allmiint af herremiin, och de hora till de viixter, som snarast finna plats i allmogens kékstradgardar. De lyckas bra i Nurmes, Kiuruvesi, Kuhmoniemi och Haapa- vesi -— uppgifter om bristande trefnad a sydligare orter, afven Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 91 inom Kajana-omradet, torde bero pa felande insigt i tradgards- skétsel — men i Uleaborgs-trakten bérjar afkastningen blifva osiiker. I Pudasjiirvi lyckas tidigare sorter (»Furst Bismarck») medan »vanliga sorter» gemenligen jimnt och niatt hinna gifva halfmogna baljor. I Kemi ga de val till endast under gynsamma somrar. Pa forsék odlar man emellertid arter annu nordligare, till och med i Inari och Utsjoki, fornaimligast sockerirter, som ju icke behéfva komma till mognad for att vara anviindbara, men ofta frysa de, och afkastningen ar naturligtvis alltid klen; dock blefvo de i Inari i en skyddad kryddgard fiardiga de fle- , sta ar. 2 Phaseolus. Stérb6nor, Ph. vulgaris, och krypbénor, Ph. nanus, odlas mest i sédra Finland for herremannariakning, icke siillsynt, men i liten skala; hos allmogen triffar man sadana en- dast undantagsvis (Vihti: mer .&n tradgardsiarter enligt folkskolel. Polviander). Deras odling ar nagot sa nir siker endast 1 sddra delen af landet, och ar Ph. vulgaris Omtaligare an Ph. nanus. Redan omkring 62° ar stérbénan kinkig (Narpes, Jorois, Leppa- virta, Sortavala), medan krypbénan annu ger god afkastning. I omnejden af Vasa odlas den senare ainnu allmiint i tradgardar, den forra diremot nistan alls icke; i Maaninka har man endast kryp- bénor, och dessa ga daligt. Norr om denna polhdjd, 63°, har b6nodlingen helt och hallet karaktéren af ett experiment, som vanligen misslyckas, men under gynsamma somrar kan lyckas. I Nykarleby och Brahestad har man haft nastan endast negativa resultat att anteckna f6r hvartdera slaget; pa det forra stillet hafva stérb6norna dock i skyddadt lage utbildat skidor; i Larsmo hafva begge slagen lyckats under vanliga somrar. I Haapavesi, dar man odlat krypbénor i biink, hafva de under varma somrar af- ven gatt pa kalljord. I Uleaborg ha bade stér- och krypbénor lyckats, och det samma omtalas iifven fran Kemi om »bonor» (kryp-?). — I Pitea odlas icke stérbénor, men krypbénor hiir och dir, numera mest Ilsenburger brokiga, som goda ar gifva mo- get frd. I gamla tider fanns diir en gul varietet, som liinge od- lats af pa orten uppdraget frd generation efter generation, men den har numera férsvunnit sedan efter ett par svara ar pa 1860-talet skérdarna felslagit. 92 vedr. Elfving, Kulturviixterna i Finland. Den tredje odlade arten Ph. muiltiflorus, rosenbénan, odlas sisom prydnadsviixt h. o. d. af herremiin (i Korpo afven hos allmogen pa senare tider). I Vasa-trakten har man den; men i Jorois, Maaninka och Haapavesi trifs den ej ratt val; den anvan- des emellertid ifven nordligare nagon gang sasom prydnadsvaxt pa kalljord, men uppdrages da i kruka (Pudasjirvi). Tropzolacee. Tropzolum majus. Dels som kéks- dels som prydnadsviixt odlas denna art har och dir af herremiin i hela Finland anda upp till Kittilé och Inari. Man sar den ofta, afven i sddra de- len af Jandet, i biank eller kruka for att sedan utflytta plan- torna. Hos allmogen finner man den blott undantagsvis, sasom prydnadsviixt. Linacee. Linum usitatissimum. Lin odlas allmiint i hela Finland iinda till ungefair 63°; griinsen fo6r den allminna linodlingen har jag efter de influtna uppgifterna s6kt uppdraga a kartan IL. Norr om denna griins aro Munsala, Pihtipudas och Pielisjarvi de enda orter, fran hvilka allmiin odling uppgifves. Odlingen af- tager mycket hastigt mot norr for att alldeles upphora ett stycke pa andra sidan om 64°. De nordligaste orter, dir lin kulti- veras, 4ro Kalajoki (mycket litet), Oulais (siallsynt och i liten skala) samt Haapajarvi (d:o d:o)*). I Kiuruvesi, lisalmi, Rauta- vaara och Pielisjairvi odlas nagot lin, men diremot icke i Nurmes; i de ostliga granssocknarna Ilomants, Suojirvi, Korpiselka ar det allmint. Sdder om den angifna griinsen odlas lin i de allra flesta kommuner allmiint, mest till husbehof. Dock tyc- kes linodlingen flerstides hafva aftagit, icke blott vid dess nord- grins, sasom i Siriiisniemi (»icke mer»), Kestilé, Haapajarvi och Lohtea, utan &fven sydligare, till exempel i Narpes, Lojo, Nagu och Korpo (»endast af fran inlandet inflyttade personer»). Pa landsbygden kring manga stider (Viborg, Nyslott, Borga, Hel- singfors, Abo, Kask6, Vasa) mirker man att linodlingen ar min- *) Linodlingen i Torned, anférd af Grotenfelt p. 101, forefaller att vara, tillfallig. . Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 93 dre iin lingre bort, hvilket utan tvifvel bér stiillas i samman- hang med littheten att dirstides erhalla fabriksgarn och tyger. Samma forklaring far kanske sodkas till forhallandet att lin- odlingen ir tiimligen obetydande pa Karelska niiset iifvensom i nagra skirgardssocknar (Korpo, Nagu, Lemland, Vard6é). Hégst star linkulturen i sédra Tavastland (Renko, Janakkala, Kirk6lii, Koski, Hollola, Lampi, Asikkala, Hauho, Lingelmiiki). I sydligaste Finland odlas lin mer iin hampa eller Atmin- stone icke mindre &n denna. Men norrut, omkring 63°, vinner denna senare, hvars odling ju ocksa stricker sig nordligare, forsteg. Sa ar fallet mangenstades i de norra delarna af Sata- kunta, Tavastland, Savolaks och Karelen (Keuruu, Multia, Lau- kaa, Konginkangas, Viitasaari, Vesanto, Pielavesi, lisalmi, Nil- sid, Rautavaara, Nurmes) samt i Osterbotten norr om Nykar- leby afvensom i kuststriickan séderut iinda till Ofvermark. Buxacesr. Buxus sempervirens. Enligt uppgift skall man hafva lye- kats halla denna vid lif under atskilliga ar i Vasa (O. Alcenius). Celastracee. Evonymus europeus. Vasa: 4™ hog, synnerligen rikt frukt- birande. Uleaborg: planterad aret forut, fortlefde den 1896; en del exemplar hade toppfrusit, men blommade. — Fryser ofta ner i Pitea, men fortlefver. F6ljande art ir diirstiides hiir- digare. E. nanus. Lojo. Aceracee, Acer platanoides. Lonnen antriiffas icke siillan som triid- gards- och allétrid i sédra Finland, stundom iifven planterad af allmogen. — Kuopio: manga triad, 13—16™ tjocka, 6—7™ héga, ett trad 24° i diameter (A. O. Kihlman) Viirtsili: flere héga triéd (A. O. K.). Nykarleby: émtalig som ung, men blommar. Larsmo: nédvuxen. Nurmes: ett 3™ hégt exemplar, hvars 6fre del borttorkade vintern 1892—93, eljest tit och frodig (A. O. K.). I Uleaborg, 4 en af Frihetsholmarna, finnes i synnerli- 94 Fredr. Elfving, Kulturvixterna i Finland. gen skyddadt lage, ett val vaxt, c. 6™ hdgt exemplar, som vid basen miitte 48 i omkrets; i planteringar for resten hade lonnen ett travaxt utseende och buskade sig; den torde icke hafva blom- mat dirstiides. Annu i Tornea halles den vid lif, fastiin i ty- nande tillstand. — Stundom lider lénnen i sédra Finland af striinga vintrar; sa forstérdes vid Virala i Janakkala vintern 1892 en del lénnar. . A. rubrum. Helsingfors; Lojo. A. pseudoplatanus. I Vasa antecknades ett rikligt fruktbi- rande exemplar, hvars héjd uppskattades till 9™ och hvars om- krets 20™ fran jordytan var 54°, J Uleaborg sags ett mans- hégt exemplar, som statt ute 6fver en vinter och sag ganska kraftigt ut, fastan det toppfrusit. A. tataricum. Stora, vackert fruktbirande exemplar i Vasa och Nykarleby; fortlefver i Uleaborg. — Trifves val i Pitea. A. dasycarpum. Helsingfors, Fagervik, Lojo. A. ginnala. Har blommat i Nykarleby och fortlefver i Haa- pavesi och Uleaborg. A. fraxinifolia. Ett ungefiir 4™ hédgt exemplar i Uleaborg; det hade 1896 statt minst 10 ar pa platsen men hade annu ej blommat. Hippocastanacee. Aesculus hippocastanum. Hiistkastanjen gar bra pa Aland, vid Abo och Helsingfors samt har blommat i Mintsiili. Janakkala, Haga: Omtalig, finnes i buskform. Ruovesi, Tyrni: en meter hog (A. O. Kihlman). Sortavala: 4—5’™ hég (A. O. K.). I Vasa finnas i stadens planteringar 5—6™ héga, ritt vackra triad, som 1896 buro karter; ett af de stérsta matte 53 cm i omkrets vid basen. I Nykarleby och Uleaborg har den funnits, men, efter att upprepade ganger hafva nedfrusit, hafva exemplaren dott. Ej heller i Tohmajarvi har den blifvit vid lif. — I Pitea har den flere ganger planterats, men nedfrusit; den fortlefver som en nertryckt buske. Rhamnacez. Rhamnus cathartica. Uleaborg: manshéga buskar som blom- Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 95 mat. — A Eriksniis i Sibbo ett ¢. 6™ hégt exemplar, som 75°™ 6fver marken miitte 80° i omkrets. Rh. frangula. Som féregaende i Uleaborg. Vitacee. Ampelopsis qvinqvefolia. Uppgifven bl. a. fran Kexholm, Sortavala, Siiiminki, Laukaa, Rautalampi, Leppivirta, Vasa (blom- mande, men traviixt), Uleaborg (fortlefde tynande, planterad for tre ar sedan), Simo. — I Pitea har den ej velat trifvas. Tiliacex. Tilia. En afhandling »Om de i Finland forekommande formerna af sliigtet Tilia» af professor Th. Seelan ingar i Med- delanden af Societas pro fauna et flora fennica, h. 5. s. 237. Till de dir forekommande uppgifterna ma tillaggas att i Ulea- borg 4 en af Frihetsholmarna en 6—7™ hdég, vackert vuxen lind finnes i alldeles skyddadt lige; ar 1896 matte den 53°™ i omkrets vid basen. Det var mig omdjligt att afgora huruvida detta exemplar, som iinnu icke hade blommat, tillhorde 7” wl- mifolia eller 7. vulgaris; det forra synes mig troligt. T. platyphylla. Nykarleby: prydliga, rikt blommande trad. T. americana. Buskartad i Uleaborg. Thymeleacee, Daphne mezereum. Undantagsvis odlad som prydnadsvixt. Bar af vildtvixande buskar samlas i Uleaborgs-trakten for afsalu till apotek; allmogen képer diraf till husmedicin. Eleagnacee. Eleagnus argentea. Riéitt mycket spridd genom hela lan- det; blommar i Nykarleby, Haapavesi och Uleaborg. Kuopio: mogen frukt (A. O. KihIman). Hippophaé rhamnoides. Siillsynt; har blommat i Simo. 96 Fredr. Elfving, Kalturvaxterna 1 Finland. Umbellifere. Apium graveolens. Odlas siillan och uteslutande for herre- mannarikning. Den ir spridd 6fver hela landet och uppges fran Haapavesi (lyckas viil!), Uleaborg, Simo, Inari. Det ir na- stan uteslutande rotselleri (rapacewm) som hos oss kultiveras. Bladselleri (dulce) har endast en och annan gastronom i sOdra Finland till privat fornéjelse odlat. — Lyckas bra i Pitea. Petroselinum sativum. Bladpersilja odlas allmiint a herr- gardar, dir 6fver hufvud kéksvixter kultiveras, anda upp till Inari; ocksa i de trakter, dir triidgardsodling vunnit insteg bland allmogen, torde persilja flerstiides odlas (positiva uppgifter darom fran Korpo och Lojo). Rotpersilja ar vida mindre spridd, na- stan siillsynt, men odlas ifven den i hela landet, uteslutande dock af herreman. Sium sisarum. Ytterst sillsynt odlad pa férs6k af nagon intresserad tridgardsviin. I Helsingfors har den gatt bra til; det samma skrifves ocksa fran Nykarleby. Daremot har den 1 Pojo, Inga och Haapavesi gatt daligt. — I Pitea har den icke odlats. Myrrhis odorata, spansk kérfvel. F6rr odlad och anvind, numera forvildad i gamla tridgardar i sddra och sydvestra Fin- land; griinspunkterna for dess utbredning fro Méantsiilii, Asik- kala, Vesilahti. Cherophyllum Prescotii. Odlad med godt resultat i Helsingfors (Seelan). — Rotknélarna af vildt vixande exemplar hatva stun- dom anriattats; de prisas sasom hégst valsmakliga (laneagronom A. Th. Europezeus). Ch. bulbosum. Mahiinda hora till denna art de »kérfvel- rofvor» hvilka i Inari gafvo ymnig afkastning (Nordling, I. c¢. s. 315). Eljest inberattas icke om odling diraf. Cerefolium sativum. Uppgifter om odling af kérfvel f6re- ligga fran ett dussin stallen i olika delar af landet, nordligast fran Inari (»utmarkt vil»: Nordling 1. c. s. 315), dock aro de mahiinda icke alla riktiga, beroende pa forvexling med Myrrhis. Siikra forefalla notiserna fran Anjala och Narpes, hvilka be- teckna plantan som ettarig. Siikert ar att den ar sallsynt, men kan odlas i hela landet. Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 97 Pastinaca sativa. Odlad hiir och dir a herrgardar, ar pal- sternackan spridd 6fver hela landet. Den gar val till nastan 6fverallt; nagon gang har den odlats i Muonioniska och Inari, och pa det forra stiillet ha rétterna blifvit fingertjocka. I sdédra Finland finner man den stundom forvildad. Dess odling bland allmogen (omtalad fran Snappertuna och af mig iakttagen 1 Hausjirvi) har en alldeles tillfallig karaktér; afven i manga herr- skapskék fr den okind, — I Pitea ar den allmiin i tradgar- darna. Anethum graveolens. Dill odlas ganska allmint af herre- miin i hela landet finda upp till Inari och Utsjoki samt traffas ifven A fdrniimligare bondgardar i de trakter, dar allmogen sysslar med odling af kéksvaxter. | Feeniculum capillaceum. Fenkal odlas ytterst sillan af herre- miin sAasom en kuriositet finda upp till Nykarleby. Levisticum officinale. JLibstickan férekommer i vart land sasom en kvarlefva fran forna tider, da den for medicinska iindamal odlades. Skétsel atnjuter den ingenstédes, och nagon odling fir det icke mer tal om. Sasom en seglifvad, flerarig planta fortlefver den i gamla tradgardar och har afven forvil- dats; den antriiffas ocksa pa allmogelaigenheter, bade gardar och torp, dir inga egentliga tradgardar finnas; ofta ser man den dir vid boningshusens viggar i nagra yiviga exemplar, som nistan betraktas som prydnadsviixter. Den anvandes dnnu till djurmedicin. Fran Lojo meddelas att man vid en stuga skattar de gamla plantorna och siljer deras blad efter torkning till apoteken. Den fir sporadiskt utbredd 6fver hela Finland anda upp till Brahestad, Haapavesi och Sotkamo, hufvudsakligen i vestra Finland. I Savolaks och Karelen iir den sa godt som okand, forekommer likvisst s& langt dsterut som i Ilomants; i sddra Tavastland tyckes den hafva niistan fullstindigt forsvunnit, om den, sasom troligt ir, tidigare odlats dirstades. Daucus carota. Moroten odlas med framgang i hela lan- det finda upp till Inari och Utsjoki. Den ar en af herrgardar- nas niistan aldrig felande kékstriidgardsvixter och kanske den kdksviixt som vunnit den stérsta spridning bland allmogen. Dock a] i 98 Fredr. Elfving, Kulturvaxterna i Finland. ‘ir denna tills vidare mycket lokal och foretridesvis inskrankt till s6dra Finland; afven dir kan man komma till trakter, diir moroten icke ens till namnet ar for menige man bekant (Siiiminki). Det finnas endast tva sma omraden, inom hvilka man kan saga att mordtter odlas sa pass allmant bland allmo- gen, att atminstone de fornamligare bondgardarna besta sig denna vixt, niimligen vestra Nyland (Sjundea, Snappertuna, Lojo, Vihti, Tenala, Bromarf samt dessutom Finby) och en trakt i sddra Satakunta (Kjulo, Eura, Kiukainen, Lappi, Raumo, Bjérneborg, Kullaa). Allman uppgifves odlingen hiaraf vara afven i Korpo, Kymmene, Anjala och Ylistaro. Fér resten experimenterar en och annan fdretagsam person med dem, men fran manga hall klagas Ofver daligt resultat, synbarligen beroende pa obekant- skap med tridgardsodling. Att emellertid mordtter val egna sig for odling i vart land, kan man finna daraf att man i Muo- nioniska efter varma somrar a battre jord skérdat sadan som varit 14° langa, 4°™ i diameter. — Icke utan intresse ar upp- giften fran Sortavala att de bonder, som odla moréotter, tillhéra erekiska trosbekannelsen. Pa flere st6rre lagenheter, mest i sodra Finland, har man under senare ar odlat fodermor6dtter, och med resultatet har man Ofver hufvud varit nédjd; den nordligaste uppgiften harom ir fran Perho. Corneaesr. Cornus sibirica. Den hirdigaste arten. Blommar i Ulea- borg; likasa i Tohmajarvi. — Fullt hirdig i Pitea, dir den satter mogen frukt. C. alba. Gar bra i Vasa. Blommar i Nykarleby och Haa- pavesi, pa begge stallena afven med var. foliis variegatis; blom- mar vid Jyviiskyla och i Sortavala. Lefver i Uleaborg, bade hufvudformen och varieteten. — Tiimligen hardig i Pitea; satter mogen frukt diarstades. C. sanguinea. Uppgifven for Vasa, Rantasalmi och Sorta- vala (bl.). Enligt tridgardsmistare Bergstrém trifves den afven i Uleaborg; jag sag nagra unga, nyss planterade exemplar. —— [ Pitea nedfryser den djupt. Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 99 Oleacee, Fraxinus excelsior. Miintsiilii: blommar. Tammela: d:o. Eura: trifves icke, fryser bort. Valamo: 7™ hdég, 15°™ tjock (A. O. Kiblman). Teisko: fryser ned under vintern och slar nya skott fran roten. Vasa: vackra triad som bira frukt; vid Gamla Vasa skola finnas synnerligen prydliga, »hundraariga» exemplar. Nykarleby: ytterst 6m, skadas vid forsta frost; fort- lefver i manshdga nyskott. Likasa i Uleaborg; har fans emel- lertid 1896 ett 1893 planteradt exemplar, 5™ hogt, i vacker tridform. — Pitea: gar bra pa skyddad plats, men bortfryser of6rmodadt, ifven ildre grenar. Syringa vulgaris. Den allminnast odlade prydnadsbusken i vart land. I vestra. Finland ungefiir till strackan Gamla Karleby —Tammerfors—Fredrikshamn, har allmogen begynt fa smak fdr plantering af denna buske. Icke sa som skulle de all- miint odla den. Men man finner den dock pa atskilliga allmoge- eardar, stillvis till och med riétt allmaint, under det man i det 6friga Finland si godt som forgifves far sdka den utom herre- miinnens triidgardar. — Blommar i Pudasjarvi och Simo; for- krympta exemplar finnas vid Kemi. Ocksa i Kuusamo finnas syrener, som blommat (W. Ramsay), ovisst om denna eller fol- jande art. S. josikea. Fdéljer den féregaende at, men ar mycket sall- syntare. Den trifves i Uleaborg afgjordt battre an S. vulgaris. — | Pite& ar den fullt hiardig och s&tter moget fro. S. chinensis. Blommar i Nykarleby. — Likasa i Pitea. Ligustrum vulgare. Gar i s6dra Finland i lampligt lage (Nagu, Ingé, Lojo), men ir 6mtalig. Fortlefver i Nykarleby och Uleaborg, men toppfryser niistan hvarje ar. — Likasa i Pitea. Labiate. Mentha crispa. Krusmyntan dr i vart land numera en re- liktviixt. Fordom planterad, har den fér det mesta gatt ut och férnyas icke mer. Den antriffas ganska sillsynt, dels i gamla triidgardar, dels vid torp, mest i vestra Finland, nordligast i Simo. — Uppgifterna om odling af M. piperita torde behofva 100 Fredr. Elfving, Kulturvaxterna i Finland. bekriiftelse med undantag af den fran Lojo, dir arten odlats for forsiljning till apotek. Satureja hortensis. Ytterst siillsynt. Uppgifven fran nagra stillen i Satakunta, Nyland och norra Osterbotten, nordligast fran Simo och Tornea, tidigare afven odlad i Inari (Nordling l. ec, p. 815). I Nyland sjilfsar den sig (Fagervik, Brodtorp). Liksom fdljande en herrgardskrydda for korfberedning, troligen alls icke odlad af allmogen. Thymus vulgaris. Mycket sillsynt langs kusten fran An- jala iinda till Tornea (incl. Ylitornio) samt pa nagra fa stallen i det inre af landets sydvestra del (Karkku, Urjala, Tammela, Janakkala). | Hyssopus officinalis. Mycket sillsynt, men dock mindre rar iin f6regaende, pa Aland och i kustlandskapen fran Pyttis till Uleaborg samt pa nagra fa stillen i det inre af lJandet, ost- ligast i Rautalampi; forr éfven i Kuhmoniemi. | Pudasjarvi har den lefvat 6fver tre vintrar; i Botaniska tradgarden i Helsing- fors fryser den ofta nog bort, detta helt visst beroende pa »sur» jord. — Pitea: odlas till sma laga hickar, hvartill fortrafflig. Origanum majorana. Odlas pa herrgardar anda upp till Kittila, (den trifdes afven i Inari, dir den utsaddes direkt pa kalljord), men hor ej till de allmanna kryddgardsvaxterna; 1 Karelen saknas den nistan helt och hallet. Afven i sédra Fin- land sas den fdrdelaktigast i bink fdr att sedan utplanteras; pa manga stillen flyttas den alls icke ut. Antraffas alldeles °o ° _undantagsvis a nagon allmogeliagenhet. Solanaces. Nicotiana rustica. Odling af bondtobak 4r utbredd Ofver hela Finland, men bedrifves icke 6fverallt med samma intensi- tet som forr. Fér den genom finare tobak bortskimda smaken forefaller bondtobaken alltfér simpel, och dess odling har 6tver- allt aftagit eller helt och hallet férsvunnit, dir genom forbatt- rade kommunikationer litt och billig tillgang finnes till adlare slag. Detta intygas af artens nuvarande utbredning och af tal- rika historiska intyg fran olika delar af landet. Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 101 Tobaksodlingen har sitt egentliga site i det inre af lan- det. I en omkring 50 km bred kustremsa langs Finska och Bottniska viken iir den mycket sallsynt, pa langa_ strickor, liksom pa Aland, alldeles okiind eller tillfilligtvis bedrifven af nagon inlandsbo. Afven pa Karelska niiset fir den obetydande. I dessa omraden, dir tobak numera kultiveras endast af de minst bemedlade, har denna vixt fordom allmiint odlats. I Virmo odlades for 30—40 ar sedan bondtobak allmant af all- mogen invid ladugardarna och trifdes val; numera dr bade od- lings- och beredningssiitt totalt bortglomda, och icke ens den fattigaste odlar mer »navetantakaisia». I Kiukais odla torpare tobak, men endast pa fa gardar triiffar man den kultiverad for att tjiina som driingtobak. Ocksa i Karkku ar det endast dran- garna pa gardarna som fdr egen riikning syssla med tobaksod- ling. I Tavastkyro-trakten ar den numera inskrankt till torpen. I Narpes odlade iinnu for 20—830 ar sedan en och annan syt- ningsgubbe tobak; numera har odlingen alldeles upphért. Den fortlefver fnnu i Seiniijoki, Jurva och Laihela, men det ar en- dast nagon aldring som sysslar dirmed. Lingre mot norr, i Nykarleby-trakten, dir odlingen forbi, men pa 1840- och 50-talet var den riitt storartad, och man hade dir en enkom anstald miistare som lemnade ledning vid behandlingen. Till och med uppe i Taivalkoski och Pudasjiirvi, dar iinnu for en 20—30 ar sedan tobaksodling var allmiin och gaf tillfredsstillande resultat, air WN. rustica nu alldeles forsvunnen. — Det hor alldeles till undantagen att inom kustzonen triiffa trakter med mer allman tobaksodling. En sadan ar Kjulo, diir, jimnsides med en for 6frigt ganska utvecklad kultur, tobak ganska allmint odlas a bondligenheter, s& att den siiges dominera tradgardsodlingen diirstiides; dock var hir kulturen af tobak mer intensiv i borjan af seklet, da vid Kjuloholm denna viixt odlades a en backslutt- ning om fyra tunnland, hvarifran skérden fordes till Raumo for att bearbetas. Vidare Somero, pa griinsen till inlandet, samt det afsides liggande Sakkijiirvi. Det dir i det inre af landet, incl. Ladoga stranden, mellan 61° och 64° som tobaksodlingen iinnu florerar. Séder om 62° miirker man redan huru odlingen gatt tillbaka i flere trakter 102 Fredr. Elfving, Kulturvaxterna i Finland. (Tammerfors-nejden, strickan Heinola—Jyvaskylé), men i det stora hela beherrskar tobaken hela den angifna delen af det inre landet, isynnerhet norra Tavastland och norra Savolaks, dir den jimte kalrot och humle fdr det mesta utgér allt hvad_ all- mogen kiinner af tradgardsvaxter. Den odlas sjalffallet icke i stor skala, men a sa godt som hvarje lagenhet, storre eller min- dre, finner man, vanligen i en knut invid fahuset, nagra starkt gods- lade biinkar med denna planta till husbehof. — Emellertid inberat- tas det fran flere trakter i det inre af landet, dar tobaksodlingen finnu uppgifves vara allmiin, att den haller pa att ga tillbaka. Norr om 64° ar odlingen numera obetydande — allman uppges den dock vara i Kuhmoniemi, Siaraisniemi och Oulais — och vid denna breddgrad uppsvingar sig bondtobaken siun- dom till herremannaplanta (Suomussalmi). Till och med uppe i Inari har den forsdkts, fastiin icke med synnerlig framgang. Nicotiana tabacum. ‘Sasom prydnadsvixt planteras denna art nagon gang hos herremiin; nordligast uppgifves den fran Pudasjirvi (hinner undantagsvis blomma), Simo och Inari. For tobaksberedning odlas den ytterst sallan bland allmogen, till- falligtvis som det tyckes (KjuJo, Peraiseinajoki, Larsmo, Jaakkima). Pa nagra egendomar har man diéremot experimenterat darmed. For 20 ar sedan odlades den a Liimatta vid Viborg, och finnas finnu cigarrer af denna tobak, hvaraf mdjligen kan slutas att de icke varit synnerligen goda. Likasa kultiverades den 1886 och 1887 pa Brédtorp i Pojo, och af bladen spunnos cigarrer i Hel- singfors; om deras kvalitet siges ingenting. En annan profod- ling har gjorts 4 Radelma i Pikis, och dir har plantan under flere ar hunnit full utveckling hvad bladen betraffar. Solanum tuberosum. Potatis odlas i hela landet pa alla bade stora och sma ligenheter. Till och med vid fisklagen 1 yttersta skiirgarden, diir eljest ingenting odlas, finner man i re- geln en potatistiippa; likasa vid de oansenligaste torp och back- stugor. Den trifves i allminhet fortriffligt. Annu i Utsjoki ger den god afkastning; vid Outakoski folkskola diirstides var ar 1894 skérden 45 ganger sa stor som utsiidet. I landet i dess helhet va- rierade medelafkastningen under aren 1881—90 mellan 5 och 6.5. Talrika sorter odlas, olika fran trakt till trakt och fran ar till ar. Egna sorter omtalas fran Kjulo och Malaks. Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 103 Solanum lycopersicum. Odlas mycket siillsynt, mest som en kuriositet af amatérer, fornimligast i sydligaste Finland, antingen i drifbiink eller utflyttad darifran a kalljord; man har experimenterat diirmed i Pulkkila och Uleaborg; afven i Inari forsékte hr Nordling sig diirmed: plantorna hdllos i drifbiank till midsommar och flyttades sedan ut; frukterna »blefvo réda och anviindes» (muntligt meddelande). Resultatet af odlingen har icke alltid varit tillfredsstiillande, synbarligen beroende pa bristande sakkunskap. Pa nagra stérre herrgardar har man dock varit néjd, och a en har man skoérdat en hektoliter frukter. Caprifoliacee. Sambucus racemosa. En bland de af herremién allmannast planterade prydnadsbuskarna. Trifves fortraffligt i Uleaborg och Kajana; sjilfsar sig i Helsingfors. — I Pitea: tamligen allmin i nyare tridgardar, ger mogen frukt, men forfryser stundom. Var. foliis laciniatis gar ned till vintern i Nykarleby. — Var. foliis variegatis trifves vil och blommar darsammastiides. S. nigra. Vida siillsyntare och é6mtaligare. Har blommat i Sortavala och Siiminki. I Ruovesi nedfryser den ofta, men blommar (A. QO. Kihlman). I sédra delen af Vasa lin gar den icke mer viil till; i Ofvermark tiickes den till vintern, i Narpes har den blommat, men trifves 6fver hufvud ej val. Uleaborg: sen manga ar staende exemplar finnas med nedfrusna toppskott, men kraftiga, mer in manshéga nyskott fran basen, utan blom- mor. — I Korpo skall den férr hafva odlats mycket allmant, men dér nu smaningom ut, da nya ej planteras; enligt uppgift af allmogemiin skall man fordom fran nagra holmar tagit -vilda buskar och omplanterat dem i tridgardstépporna (A. W. Granit). S. canadensis. Mycket sillsynt. Uleaborg: manshdga, blom- mande skott fran 6fvervintrande underjordiska delar. Viburnum opulus. Nordligast funnen vildt vixande vid Kemi, flyttas olvonbusken stundom in i tridgardar. V. lantana. Nykarleby: har burit niistan mogen frukt. Uleaborg: kranglar. — I Pitea finnas den pa knapt mer an ett stalle. 104 Fredr. Elfving, Kulturvaxterna i Finland. , V. lentago. Nykarleby: 5™ héga, yppiga och blommande exemplar. ; Diervilla lonicera. Uleaborg (blommar). Lonicera xylosteum. Viixer vild anda till Uleaborgs bredd- grad och odlas iifven som prydnadsbuske, nordligast i namda stad. L. tatarica. Den allmiinnast odlade, stundom till hackar anviinda arten; trifves godt och blommar i Uleaborg. Kajana: 3™.5 hég, gammal och tat (A. O. Kihlman). L. cerulea. Blommar i Uleaborg; vaxer vild 1 Lappmarken. L. Ledebouri. Vasa, Nykarleby. L. Alberti. Vuértsili: 6—7%™ hég, vackert blommande (A. O. Kihlman). L. caprifolium. Nagot spridd i sédra Finland. Valamo: blommar; tiickes till vintern (A. O. Kihlman). Sortavala: blommar. Nykarleby: trifves ganska bra i skyddadt lage och blommar. Uleaborg: nagra Ar gammal, vantrifves. — Ej fullt hiirdig i Pitea. L. periclymenum. Gar i sédra Finland och blommar (Hel- singfors, Ing, Lojo, Sortavala samt Valamo, dar den tackes); Somero, Teisko (vill ej trifvas); har skyddad hallits vid lif i Ulea- borg; uppgift om blomning i Simo hinfdér sig sannolikt till forsta aret planterade, kraftiga exemplar. — Ej fullt hardig i Pitea. Symphoricarpus racemosus. Blommar i Uleaborg och Simo. — | Pitea ganska, dock ej fullt hardig. Valerianella olitoria. Odlad till sallat a Brédtorp i Pojo, med godt resultat. Cucurbitacee. Cucumis sativus. Gurkan ir tillsvidare alldeles frammande for massans af folket diet. Endast pa Karelska niaset, enkan- nerligen i de sddra socknarna, har befolkningen af sina Ostra erannar lirt sig anvinda den; dir odlas gurkor nagot litet af- ven af allmogen. For resten odlas de af triidgardsmistare vid stiiderna till afsalu och pa herrgardar fér husbehof eller afsalu, ganska allmint i hela landet. En och annan herremanna klas- sen niira st&aende person (»handelsmiin och sadana som bott 1 stiider») liksom enskilda foretagsamma och férsdkslystna bond- viirdinnor experimentera ock dirmed i smatt. Konsten att odla Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 105 dem star icke hégt, sasom man kan se af den fran olika delar af landet hérda klagan 6fver att resultatet ir daligt. Pa kall jord. lyckas, liimplig behandling fdrutsatt, sma ryska gurkor emellertid finnu uppe i Simo, och till och med i Inari har man manga ganger fatt god skérd. — De finare sorterna lyckas i regeln blott i drifbink. C. melo. En siillsynt lyxfrukt, odlas melon under glas re- gelbundet allenast a nagra fa stérre herrgardar och hos triad- gardsmiistare i sddra Finland, men for resten da och da af tridgardsamatérer pa fdrsdk. I Pudasjarvi skérdades 1894 tvenne fullkomligt mogna frukter, och &fven i Inari skall melon hafva uppdragits. Cucurbita pepo. Ganska siillsynt a herrgardar under olika former: pumpa, viixtmiirg. De nordligaste uppgifterna om dess odling pa kall jord med afgjordt godt resultat aro fran Jorois och Ofvermark. Vid triidgardsutstiillningen 1896 funnos fran Haapavesi (d:r Helenius) exemplar af Vegetable marrow som viigde 11*¢.5. Den har iifven kultiverats i Kuhmoniemi, Uleaborg, Simo och Rovaniemi, men om resultatet kanner jag intet. Citrullus vulgaris. I Helsingfors har man s6dkt odla arbus, men utan framgang; Nordlings uppgift (1. ¢c. p. 315) att vatten- melonerna gafvo mogen frukt i Inari ar 1883 beror uppen- barligen pa ett misstag. Bryonia alba. Gar i Uleaborg. Composite. Helianthus tuberosus. itt siillsynt & egendomar och hos triidgardsmiistare i sddra Finland. Mest odlad i Nyland, min- dre i Egentliga Finland, pa Aland, i sédra Satakunta och sédra Tavastland; i Viborgs lin pa nagra stiillen (Viborg; Tohmajarvi, med framgang), likasé i sédra Osterbotten. I Replot, Nykarleby och Haapavesi, de nordligaste punkterna fdr dess odling, har den icke lyckats val. I Inari 6fvervintrade den pa kalljord pa tillriickligt djup; niirmare om afkastningen icke uppgitvet. - — | Pite& odlas den af en och annan och iir oftast hirdig fOr vintern. 106 Fredy. Elfving, Kulturvaxterna i Finland. Artemisia absinthium, malért, ar vil icke mer foremal for odling, men kvarstar a gardsplaner och i tradgardar sedan gamla tider, da den kultiverades for medicinskt 4ndamal och som me- del mot mal; dess anviindning i dessa syften har icke helt och hallet upphért bland allmogen. Den ir afgjordt mest spridd i landets sédra och sydvestra delar. Oster och norr om en linie mellan Viborg och Gamla Karleby ar den mycket sallsynt. Trif- ves vil i Inari (Nordling, F. hush. skpts handl. 1878—83, h. 2, p: 385): A. abrotanum antriiffas i gamla triidgardar och vid stugor, afhallen eller atminstone tolererad for sin lukt; utom torpare- kretsar torde den numera icke nyplanteras. Inlindad i niasdu- ken, skall Abrodd allmiinneligen af bondgummorna hafva an- vindts sasom »vickelsemedel» i kyrkan, skrifves fran Loje. Dess nuvarande utbredning vittnar om dess inférande fran ve- ster: den uppgifves vara allmiin i Jomala, Geta, Korpo, Kisko, Tenala, Raumo, Bjérneborg och Mustasaari; i Tavastland ar den ganska siillsynt, och i Savolaks och Karelen saknas den sa godt som helt och hallet. Nordligast uppgifves den fran Kemi-trakten, dir den antriffas hos en och annan herreman. Cynara scolymus. Odlas regelbundet allenast a nagra fa egendomar och hos triidgardsmistare i sédra Finland 4nda upp till Tammerfors-trakten; plantorna hallas 6fver vintern dels tackta i det fria, dels i killare. Nordligast har man i Haapavesi (1896) experimenterat dirmed. C. cardunculus. Odlad a Fagervik pa forsdk 1893 afven- som a Nirpes kyrkoherdebol med godt resultat. Cichorium intybus. Cikoria odlas anda upp till Simo, men har endast i landets sydéstra del nagon stérre betydelse som kulturvaxt. I Viborgs lin odlas den niimligen, om ocksa blott i liten skala, i alla kommuner, och i manga af dem allmiant. Sa i kustsocknarna kring Ladoga fran Kexholm till Salmi (nara nog i hvarje gard: Sortavala) och i anslutning dartill i Ruskeala, Tohmajiirvi och Parikkala, vidare pa Karelska niiset, dar dock frekvensen stillvis nagot nedgar; i Viborgs-trakten (»alla som hafva jord») och i kustsocknarna iinda till Kymmene och An- jala, dir den iinnu ganska mycket odlas. Bade herreman och Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 107 allmoge kultivera i dessa nejder cikoria till husbehof, Utanfor detta omrade odlas féga cikoria, och mangenstiides ar den som kulturvaxt alldeles okiind. Endast fran Leivonmaki skrifves att cikoria diirstiides allmiint odlas, afven af allmogen i liten skala. Viixten fir emellertid spridd 6fver hela landet iinda till den an- gifna griinsen. Norr om 63° ar den mycket rar. Annu i Simo ger den god afkastning. I vestra Finland iar det mest herre- miinnen, som genom cikorieodling skaffa sig kaffesurrogat till husbehof; odling bland bénder uppgifves fran fa stillen (Vihti, Finby, Kjulo), | I Virmo odlades férr cikoria till afsalu, men af bristande afsiittning har odlingen upphodrt, oaktadt den hemodlade varan ansags vara af biittre kvalitet in fabrikspreparaten. Ocksa pa andra stillen ‘thar odlingen varit 6fvergaende att ddma af de mangenstiides i sédra Finland i tridgardar kvarstaende eller i deras niirhet fOrekommande cikoriestanden. Cichorium endivia, Ytterligt sillan odlad af herremian i sodra Finland. — Odlad uppe i Pitea. Lactuca sativa. Sallat ir en af k6kstriidgardarnas allmian- naste viixter, som odlas till och med uppe i Inari och Utsjoki pa kalljord och mangenstiides, dir rad och lagenhet det med- gifva, ifven i drifbink. Afven i nordligaste Finland ingar den i de sma triidgardstiippor som presten, lansmannen och deras gelikar till sockneboarnas férvaning anlagt; allmogen forstar sig ingenstiides, ej ens i sédra Finland, pa att »ata léf» och odlar den diirfér alls icke. Allmiinnast odlas var. capitata. Siallsynt fir var. romana. lL. angustana omniimnes som odlad pa nagra stillen, nordligast a Kuolajirvi prostgard. Tragopogon porrifolius, hafrerot. Ytterst sillsynt a herrgar- dar, icke uppgifven fran Aland och Egentliga Finland och for resten mest odlad som en kuriositet pa foérsék. 1 Maaninka och Nykarleby har man varit néjd med resultaten; i Haapavesi hafva de varit mindre tillfredstillande; nordligaste odlingsstiillet ar Uleaborg. — Gar val till i Pitea. Scorzonera hispanica. Nagot mer spridd in fdregaende, men ganska litet odlad afven den, nordligast i Uleaborg, tidi- gare iifven i Inari med ymnig afkastning (Nordling, |. c, p. 315). 108 Fredr. Elfving, Kulturvaxterna i Finland. [ Nykarleby har den gatt viil till, i Haapavesi har man daremot slutat att odla den. — I Pitea gar den bra. Forklaring till kartorna, De & de begge kartorna uppdragna, sammanhangande kur- yorna angifva griinsen for den allmdnna odlingen af de utsatta viixterna, resp. for svedjebruket och de artificiella angarna. A kartan I utmirka de streckade kurvorna for rag och hafre gran- sen fdr dessa siidesslags odling Gfver hufvud taget. De fyra fiirglagda punkterna & samma karta utmiarka isolerad odling af siidesslag, utom deras egentliga kulturomrade, hvarvid punkter- nas fiirg angifver samhodrighet med den lika firgade kurvan. Rattelser. S. 62. Uppgiften om tidigare odling af Allium fistulosum i Lojo till afsalu torde vara oriktig och hanfora sig till A. cepa. S. 95. Armpelopsis quinquefolia trifves fortraffligt 1 Vasa i godt lage. Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 109 Notizen iiber die Kulturpflanzen in Finland. Die Kulturpflanzen waren bis jetzt ziemlich unbeachtet von den finliindischen Botanisten geblieben, und tiber deren Verbrei- tung lagen nur recht fragmentarische Angaben vor. Es wurde deshalb in den Jahren 1894 und 1895 versucht durch eine En- quéte diesbeziigliche Notizen zu sammeln. Fragebogen wurden einer grossen Anzahl Personen, Landwirthen, Pfarrern, Lehrern etc. in allen Theilen des Landes zugeschickt. Im Ganzen erhielt man auf diese Weise 373 Localberichte (S. 5—10) und diese bilden die Haupt- quelle der hier gegebenen orientirenden Darstellung tiber die Ver- breitung der wichtigeren Kulturpflanzen in Finland. Zu bemerken ist, dass hier hauptsiichlich nur die in dkonomischer Hinsicht wichtigeren Arten beachtet werden konnten, wihrend Zierpflanzen verschiedener Art sowie fiir wissenschaftliche Zwecke cultivirte Arten nur ganz nebenbei in dieser ersten Ubersicht aufgenom- men sind, weil in Bezug auf diese unsere Kentnisse noch unge- mein mangelhaft sind. Der Ackerbau, welcher bei den gebildeten Landwirthen iiberhaupt sowie bei den Bauern im Siiden und Westen schon recht rationell ausgebildet ist, wird von den Bauern in den Ost- lichen und inneren Theilen des Landes in primitivster Weise be- trieben. Der Wald, meistens junger Laubwald, wird in gros- sem Massstabe geschwendet, die halbverbrannten Staimme weg- geschafft und aus dem so gewonnenen aschenreichen und frucht- baren Felde werden ohne weitere Erdbearbeitung einige Ernten, met- stens von Roggen, erzielt, wonach des Feld wieder sich selbst iiberlassen wird. Auf der Karte I habe ich versucht die Grenze dieses primitiven Ackerbaues (Agricultura igniaria) anzugeben; zu bemerken ist jedoch, dass das Schwenden, wenn es auch innerhalb des betreffenden Gebietes als Landessitte bezeichnet werden muss, keineswegs iiberall in demselben Masse betrie- ben wird, sowie auch dass westlich von der angegebenen Grenze Schwenden, wenn auch sehr selten, in vereinzelten Gemeinden sporadisch vorkommt. 110 Fredr. Elfving, Kulturvaixterna i Finland. Die Wiesenkultur hat im Verein mit dem Molkereiwesen in den letzten Jahrzehnten einen bedeutenden Aufschwung ge- nommen. Vorzugsweise wird Phlewm mit oder ohne Trifoliwm Arten (pratense, hybridum, repens) gebaut, weniger Alopecurus. Der Ackerbau umfasst in Finland eine recht beschrinkte Zahl von Arten. Vom Getreide wird kultivirt: Hafer, Gerste, Rog- gen, Weizen und Buchweizen; von Schotenpflanzen: Erbsen und Ackerbohnen; von Knollenpflanzen: Kartoffeln und Riiben (Na- pus); von Textilpflanzen: Lein und Hanf. Kohlriiben, Kopfkohl, Mohrriiben und Turnips werden auch auf Ackern gebaut, aber nur stellenweise oder in so geringem Masstabe, dass sie fur das Land im ganzen bedeutungslos erscheinen. Kiichengewiichse werden fast nur von den gebildeten Guts- besitzern sowie von den Handelsgiirtnern in der Nahe der Stadte kultivirt. Auch in hohen Breiten werden indessen bei einsichts- voller Pflege gute Resultate erzielt. — Von den Bauern werden in seltenen Fiillen andere Arten als die folgenden gebaut. Kohl- riiben hiiufig bis 62°, Kopfkohl im siidéstlichen Finland (siehe Karte II), Hopfen bis zum Polarkreise, Tabak im Innern des Landes hiiufig etwa bis 64°. Bei wohlhabenden Bauern in Siid- Finland findet man ab und zu einen kleinen Kiichengarten, worin hauptsichlich Mohrriiben und rote Riiben gezogen werden. ~~ Von Fruchtbiumen ist der Apfelbaum der bei weitem wichtigste; allgemein ist seine Cultur nur in einem ganz be- schriinkten Gebiete (siehe Karte II). Etwas mehr verbreitet sind die Stachelbeeren (siehe dieselbe Karte). Zierbiume und Striiucher finden eine iiberaus sparliche An- wendung bei den Bauern, welche den Wald und die Baume als den Feind der Cultur betrachten und sie méglichst fern zu hal- ten suchen. Die Birke, die Eberesche und der Vogelbeerbaum sind die Lieblingsbiiume des Volkes und werden deshalb in der Niihe der Wohnungen geduldet ja sogar angepflanzt. Syringa ist der am meisten benutzte Zierstrauch; sie ist indessen nur in West-Finland iiblich. Rosa und Spirwa Arten sowie Caragana werden im siidlichen Finland angepflanzt. Von Zierpflanzen sind es eigentlich nur drei, die eine weite, durch das ganze Land gehende Verbreitung gefunden haben, niihmlich Calendula, Pa- Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2, 111 paver und Helianthus, und auch diese fehlen an manchen Orten besonders in Ost-Finland, wo fiir das eigentliche Volk der Be- oriff Zierpflanze unbekannt ist. Ausser diesen findet man ab und zu bei den Bauern verschiedene Stauden und einjiihrige Pflanzen, meist von herrschaftlichen Garten in der Niihe stammend. Im schwedischen Texte sind, wie leicht ersichtlich, Noti- zen tiber eine Menge Arten zusammengestellt; die Arten-Liste und die Angaben sind keineswegs als definitiv zu betrachten, nicht nur weil die Kulturverhiltnisse im Lande in reger Ent- wickelung begriffen, sondern auch weil die jetzigen Kenntnisse derselben mangelhaft sind. In dem folgenden deutschen Aus- zug sind hauptsiichlich die in dkonomischer Hinsicht bedeutungs- vollen Arten beriicksichtigt, sowie Biiume, Straéiucher und Stau- den, deren Ausbreitung durch die gegebenen Notizen gewisser- massen beleuchtet werden. Dagegen sind die einjihrigen Ar- ten weniger genau angefiihrt, weil sie ja bei geeigneter behand- lung bei fast jeder Breite gedeihen. Wenn fiir eine Art nur eine einzige Localitaét angegeben ist, ist diese die ndrdlichste, zur Zeit bekannte. Larix sibirica. Gedeiht in Simo. L. europea. Uleaborg, schlechter als die vorige. Pinus strobus. Vasa. P. cembra. Tornea. Picea alba. Uleaborg. Abies pichta. Inari. A. balsamea. Helsingfors. A. Engelmanni. Uleaborg. Thuja occidentalis. Vasa: 6™ hoch; Uledborg: niedriges Gestrauch. Avena sativa (incl. orientalis). Seit 1887 das am meisten kultivirte Ge- treide in Finland (42 °/) von der Totalproduction), hauptsichlich als Vieh- und Pferdefutter sowie zum Export angewendet. Die jetzige Nordgrenze der all- gemeinen Haferkultur ist aus der Karte I ersichtlich (die ausgezogene Curve); ihr starkes Fallen nach Osten beruht vorwiegend auf den schlechteren Ver- kehrmitteln in Ost-Finland, welche ein allgemeines kulturelles Zuriickbleiben dieses Landestheils bewirkt haben. Die punktirte Curve giebt die ungefihre Grenze der Haferkultur iiberhaupt an; die Frucht wird 6fters in den nérdlichsten Gegenden nicht ganz reif, kann jedoch als Viehfutter verwendet werden. Ver- einzelte Stellen, wo Hafer weiter gezogen und in besonders giinstigen Jah- 112 Fredy. Elfving, Kultarvaxterna i Finland. ren auch reift, sind Kittilé (67° 30’) und Muonioniska (68°). A. orientalis wird in Siid-Finland ziemlich viel gezogen, nérdlich von 62° jedoch sehr wenig. — Auch zu Griinfutter (mit Vicia sativa) wird Hafer gezogen. Secale cereale. Friiher das Hauptgetreide im Lande, jetzt weniger be- deutend (38 °/) von der Totalproduction) als der Hafer, vorwiegend als Herbst- roggen kultivirt. Die Grenze der allgemeinen Roggen-Kultur sowie diejenige ihrer Kultur tiberhaupt ist auf der Karte I angegeben. Noch nérdlichere Lo- calititen fiir Roggenbau in kleinem Masstabe finden sich im Kirchspiel Inari: Toivoniemi (69° 5’) und Thule (einige km nordlicher). Sommerroggen wird selten gebaut. Johannisroggen ebenfalls. Hordeum vulgare. Weniger bedeutend als Hafer und Roggen (11 °/, der gesamten Getreideproduction). Die Bedeutung der Gerste nimmt gegen Norden zu. Wéahrend in Siid-Finland die Gersten-Ernte kaum 10°/) der gesammten Getreide-Ernte betrigt, steigt sie in Siid-Lappland bis iiber 15°, und in den nérdlichsten Gegenden, wo iiberhaupt Getreide gebaut wird, wird beinahe ausschliesslich Gerste kultivirt. Die Grenze der Gersten-Kultur und so- mit die des Ackerbaus ist aus der Karte I ersichtlich. Noch nérdlicher bei Tshuolisjirvi (69° 28’) wird, ganz insular und im kleinsten Masstabe in ei- nem Garten, Gerste gebaut. Vorwiegend wird H. tetrastichum kultivirt; H. distichum nur im Siiden und Siidwesten, aber dort stellenweise vorherr- schend. H. hexastichum wenig, selten rein. Triticum sativum. Die Weizenkultur ist héchst unbedeutend; die Production betrigt weniger als 0.5°/) der gesamten Getreideernte im Lande. Meist wird Herbstweizen gebaut und zwar hauptsichlich in einem siidwest- lichen aus der Karte 1 niher ersichtlichen Gebiete. Der nérdlichste Punkt ist Alavieska (64° 10’). Sommerweizen wird in kleinstem Masstabe, hauptsach- lich von Bauern in Ost-Finland gebaut, am nérdlichsten bei Uleaborg. Phleum pratense. Die Karte I zeigt die ungefahre Grenze der allge- meinen Phlewm-Kultur, die Art ist aber als Hauptvertreter der gebauten Wie- senpflanzen in stetem Fortschreiten gegen Norden begriffen. Sie wird schon in Lappland gebaut und scheint dort auch in den héchsten Breiten zu gedeihen. Allium cepa. Durch das ganze Land bis Utsjoki, hier und dort auch von den Bauern benutzt. A. ascalonicum, fistulosum, schenoprasum, porrwm gedeihen noch in Inari, werden aber verhiltnissmassig wenig cultivirt. A. sativum. Sehr selten. Asparagus officinalis. Noch in Simo. Populus balsamifera. Gedeiht gut in Simo, P. alba. Vasa. P. laurifolia. Geht gut in Uleaborg. P. ontariensis. Hiibsche Baume in Vasa. P. nigra. Vortrefflich in Helsingfors. Salix fragilis. Brahestad. Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 113 Carpinus betulus. Fruchttragend in Pojo (60° 7’). Corylus avellana. Fruktificirt nur ausnahmsweise in Nykarleby. Fagus silvatica. Einige verkriippelte Gebiische in Siid-Finland, der nordlichste bei Frugard (60° 35’). F. ferruginea. Reife Samen bei Fagervik (60° 1’). Quercus pedunculata. Nérdlich von Vasa und Kuopio kommt die Eiche nur als Kriippelgestriiuch vor. Ulmus. Hiibsche Ulmen in Gamla Karleby (63° 50’). In den nérd- licheren Stadten nur als Gebiisch. Cannabis sativa. Die Grenze der Hanf-Cultur, siehe Karte II; aus- nahmsweise wird Hanf nérdlicher gebaut, am nordlichsten in Kiiminki (65° 8’). Ueberall in kleinem Maasstabe zum Hausgebrauch, sehr wenig in stidlichstem Finland. Humulus lupulus. Weit verbreitet bis zum Polarkreise, aber fast nur in kleinstem Masse zum Hausbedarf. In friiheren Zeiten angepflanzt, wird der Hopfen nunmehr schlecht oder gar nicht gepflegt. Polygonum fagopyrum. Buchweizen wird fast ausschliesslich von den Bauern in dem auf der Karte I angegebenen Gebiete gebaut; dort wird er meist auf den durch Schwenden des Waldes gewonnen Feldern kultivirt. Nordlich von Pielavesi (63° 15’) diirfte Buchweizen nicht angetroffen werden. P. sachalinense. 3™ hoch in Uleaborg. Rumex patientia. Sehr wenig in Kultur bis Uleaborg. Rheum-Formen werden durch ganz Finland bis Inari fiir Kiichen- zwecke kultivirt. Beta vulgaris. Futterriiben werden nicht gebaut. Zuckerriiben haben bei Versuchen in der Umgebung von Abo in den letzten Jahren recht be- friedigende Resultate ergeben (12.97°/) Zucker); die Versuche waren jedoch nur in kleinem Massstabe angestellt. Rothe Riiben gedeihen noch in Uts- joki. Mangold: sehr selten bis zum Polarkreise. Berberis vulgaris. Simo. Nasturtium armoracia. Durch ganz Finland bis Utsjoki. Brassica oleracea capitata. Wird allgemein gebaut innerhalb eines aus der Karte 11 ersichtlichen siidéstlichen Gebietes; sonst weniger und meist nur fiir die herrschaftliche Kiiche. Nérdlich von Uledborg macht die Kultur meist grosse Schwierigkeit. Brassica oleracea acephala, capitata rubra, bullata gemmifera und sabauda werden nie hiaufig oder in grossem Massstabe gebaut, nérdlich von Haapavesi kaum mit Erfolg. Br. oleracea botrytis. Wird mit Vorliebe in herrschaftlichen Garten gezo- gen. Gedeiht vorztiglich in Haapavesi. Noch in Inari kultivirt. Br. oleracea gongylodes. Selten, aber durch das ganze Land bis Inari. Br. rapa. Durch das ganze Land bis Utsjoki verbreitet, besonders haufig in Ost-Finland. In den letzten Jahren hat die Kultur von Turnips sehr zugenommen. 8 114 Fredr. Elfving, Kulturvaxterna i Finland. Br. napus var. napobrassica. Haufig gebaut etwa bis 62° (siehe Karte Il), gegen Norden immer spirlicher. Jenseits Torneé unsicher, aber noch in Utsjoki kultivirt. Philadelphus coronarius. Nykarleby. Ribes grossularia. Allgemein gepflanzt im siidwestlichen Finland (siehe Karte Il). Noch in Uledborg kultivirt, aber schon um 64° unsicher. R. rubrum und nigrum. In ganz Finland. R. aureum. Uleaborg. . Spirea salicifolia und Sp. sorbifolia. Uleaborg. Sp. opulifolia. Nykarleby. Amelanchier botryapium. Simo. Cotoneaster vulgaris. Haapavesi.und Uleaborg, Sorbus fennica. In Vasa finden sich hiibsche Baume; weiter gegen Norden verkriippelt. S. scandica. Gedeiht gut im Siiden. Nykarleby: strauchig. S. aria. Aland. Crateegus sanguinea. Inari. Cr. coccinea. Nicht in Inari, aber in Uleaborg. Pyrus malus. Allgemein gepflanzt in einem siidwestlichen aus der Karte II ersichtlichen Gebiet. Gedeiht iiberhaupt gut bis 62° und, in geeig- neten Sorten gepflanzt, wahrscheinlich bis 63°. Die ndérdlichsten Aepfel- baume, welche regelmassig Friichte, wenn auch recht wenig schmackhafte, tragen, finden sich in Nykarleby. Noch in Kajana und Uleaborg haben kleine Baume unreife Friichte getragen. P. communis. Gedeiht gut im siidwestlichsten Finland, ist aber tiber- haupt wenig angebaut. Noérdlichste bekannte Lokalitaét, wo der Baum Friichte tragt, in Jorois (62° 11’). Rubus ideus. In Muonioniska, in giinstigen Jahren sogar in Inari fruchttragend. Fragaria. Garten-Erdbeeren werden noch in Inari kultivirt. Potentilla fruticosa. Simo. Rosa pimpinellifolia. Uleaborg. Simo (im Winter gedeckt). Rh. rugosa. Nykarleby. R. rubrifolia. Uleaborg. R. lutea. Uleaborg. Prunus cerasus. Den Apfelbaum begleitend, aber weniger als dieser gepflanzt, sehr selten nérdlich von 62°. Noch in Nykarleby Friichte tragend. Pr. domestica. Wenig angepflanzt im siid- und siidwestlichen Kiisten- gebiet. In guten Jahren reifen die Friichte noch in Kuopio. Pr. insititia. Mit der vorigen Art. Trifolium pratense. Allgemein gebaut etwa bis 63°. Ausserdem und zwar weiter gegen Norden werden Ti. hybridum und Tr. repens kultivirt. Caragana arborescens. Inari. a. — =. —s- - ae Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 2. 115 Vicia faba. Als Ackerpflanze nunmehr nur im siidéstlichen Finland angebaut, sonst hier und dort in Giirten kultivirt etwa bis 63°, noch in Muo- nioniska als Kuriositaét gezogen. V. sativa. Mit Hafer zum Griinfutter ausgesiet gewinnt diese Art Terrain im siidlichen Finland. Pisum arvense u. P. sativum. Die Grenze der allgemeinen Erbsen- Kultur in grésserem Masse leuchtet aus Karte II ein; meist wird P. ar- vense cultivirt. In Garten wird P. sativum mit gutem Erfolg noch in Haapa- vesi, Zuckererbsen sogar in Inari gezogen. Phaseolus vulgaris. Etwa bis 62°, selten nérdlicher mit gutem Re- sultat. Ph. nanus. Etwa bis 63°. Linum usitatissimum. Grenze der allgemeinen Kultur: siehe Karte II. Nordlichste Kultur-Ort: Kalajoki (64° 15’). Evonymus europeus. Reich fruchttragend in Vasa. Acer platanoides. Nur ausnahmsweise in Baumform in Uleaborg. A. pseudoplatanus. Vasa. — Andere Arten siehe 5S. 94. Aesculus hippocastanum. Gedeiht gut in Helsingfors und Abo. In Vasa 5—6m hoch, fruchttragend. N6rdlicher immer verkriippelt. Tilia platyphylla. Hiibsche Baume in Nykarleby. Eleagnus argentea. Uleaborg. Myrrhis odorata. Friiher kultivirt, jetzt verwildert im siidwestlichen Finland. Pastinaca sativa. Fast in ganz Finland. Levisticum officinale. Eine Reliktpflanze. Brahestad. Daucus carota. Utsjoki. Cornus alba. Uleaborg. C. sanguinea. Vasa. C. sibirica. Uleaborg. Fraxinus excelsior. Bei Vasa fruchttragende hiibsche Baume; iiber- | haupt empfindlich. ; Syringa vulgaris. Als Zierstrauch allgemein bei herrschaftlichen Gt- tern angepflanzt und in West-Finland auch bei den Bauern etwas verbrei- tet. Bliiht noch in Simo. S. josikea. Weniger verbreitet, aber in Uleaborg entschieden besser gedeihend als die vorige Art. S. chinensis. Nykarleby. Ligustrum vulgare. Siid-Finland. Mentha crispa. Friher vielfach kultivirt, jetzt im Verschwinden be-| griflen. Simo. Hyssopus officinalis. Pudasjarvi. Nicotiana rustica. Die Kultur des Tabaks hat fast vollstindig an den Kiisten aufgehért, wird aber im Inlande noch hiufig, wenn auch in kleinem Massstabe, betrieben. Né6rdlich von 64° ist die Kultur unbedeutend. 116 Fredr. Elfving, Kulturvaxterna i Finland. Solanum tuberosum. Héaufig bis Utsjoki. . Sambucus racemosa. Gedeiht vorziiglich in Uleaborg. S. nigra. Kaum jenseit 62°. Viburnum lantana. Nykarleby. V. lentago. Nykarleby. Diervilla lonicera. Uleaborg. Lonicera tatarica. Uleaborg. L. Ledebouri. Uleaborg. L. caprifolium. Nykarleby. L, periclymenum. Sitd-Finland. Symphoricarpus racemosus. Simo. Cucumis sativus. Fast nur fiir herrschaftliche Kiiche kultivirt, bei der russischen Grenze auch von Bauern gezogen. Geeignete Sorten noch im freien Lande in Inari. | Bryenia alba. Uleaborg. Helianthus tuberosus. Selten in Stid-Finland. Artemisia absinthium. Seit alten Zeiten verwildert beinahe im gan- zen Lande. A. abrotanwm. In Bauern-Kreisen kultivirt bis Kemi. Cichorium intybus. Im siidéstlichen Finland recht haufig kultivirt, sonst wenig verbreitet. Simo. a Karten Erklarung. Die ausgezogenen Kurven geben die Grenze der allgemeinen Kultur der betreffenden Arten, resp. des Wald-Schwendens und der Wiesenkultur an. Auf der Karte 1 bezeichnen die punktirten Kurven fiir Roggen und Hafer die Grenze ihrer Kultur tiberhaupt. Die vier farbigen Punkte daselbst be- “ zeichnen isolirte Kultur derselben Getreide ausserhalb ihres eigentlichen Kulturgebietes, wobei gleichfarbige Punkte und Kurven zusammengehdren. Acta Soc. pro Fauna et Flora Fenn. T. XIV, n. 2 ! Acta Soe. pro Fauna et Flora Fenn. 7, XWV, n, 2. pewter 1 te wen en Ae ACTA SOCIETATIS PRO FAUNA ET FLORA FENNICA, XIV, N:o 3. NYMPHAA FENNICA EINE NEUE EUROPAISCHE SEEROSE VON A. J. MELA. MIT ZWEI TAFELN UND VIER TEXTFIGUREN. (Vorgelegt am 3 April 1897). —+3§:e3-— HELSINGFORS, 1897. — - 6 ‘ r - o e - a? MeOnaie MiielAqon Un Oa Wit iN a ae - . “ ‘ oa y . : P ‘ ‘ ; ‘ ; i } x | ‘ re foe 7 2k > ale cL ; r » A . t J Mi m Ae 7 “ rie E - ~ ea ad - ae eek ¥ i! A a Pipe) 1 ee 505 bh Avy Aaa cd eae he a Bit 4 BG. : - | - »! i 2 “rt = am a % y # 7 , == e® ai | “SORE, A VE Lae ; oes ae as ent esis seit langerer Zeit sind bei uns die Ansichten iiber die Begrenzung von Nymphea alba L. und N. candida Pres| aus- einander gegangen. Nach der in »Herbarium musei fennici» von Herrn Professor D:r Th. Selan vertretenen Auffassung gehort die in Mittel- und Ostfinnland nicht seltene, winzig kleine Seerose zu Nymphea candida Presi und zwar als einziger Vertreter dieser Art bei uns. Da aber meiner Auffassung nach die in deutschen Floren fiir N. candida Presl angefiihrten Merkmale sehr genau mit den meisten unserer grOésseren Seerosen stimmen, habe ich in meiner Schulflora »Koulukasvio» stets von beiden Arten eine gréssere und eine kleinere Form angefiihrt, und Herr Rektor M. Brenner ist in seinem »Floristisk Handbok» in derselben Weise verfahren. Um iiber diese Frage Aufschluss zu bekommen, requirierte ich im letzten Winter Presl’s »Deliciz Pragenses» nebst Publica- tionen von Sommerauer, Klinggriff, Hausleutner, Henze, Cas- pary u. a. Presl’s Description in »Deliciz Pragenses» 1822 p. 224 »Folia magna, spe pedem longa et 3/, latas — — — »Flos diametro 4 pollicem et maior», sowie die Auslegungen F. J. Ruprechts in Flora Ingrica p. 47 und R. Casparys in Botaniska Notiser 1879 N:o 3 stiitzten entschieden meine Ver- mutung, dass bei uns N. candida Presl die allgemeinste Seerose sei und dass wir davon sowohl gross- wie kleinbliimige Formen besitzen. Die kleinbliimige Form wire vielleicht synonym mit Sommerauers Nymphea biradiata. Aber damals hatte ich unsere kleine Seerose in der Natur nicht niiher studiert. Wie tiberrascht fand ich mich deshalb, als ich im letzten Sommer unsere winzig kleine Nymphwa in die Hand nahm und deren Blumenboden von unten betrachtete. 4 A. J. Mela, Nymphea fennica. Ich hatte ja eine Nymphwa-Art vor mir, die Caspary niemals gesehen hatte! Gleich sah ich auch ein, warum in »Herbarium musei fennici» diese kleine Seerose von »JN. alba» getrennt war, wenn auch nur als Subspecies und zwar als N. candida Presl. 7 Wenn sich nimlich nur zwei Arten von Seerosen in Mittel- und Nordeuropa vorfiinden, musste entschieden diese kleine Seerose als die eine Art und Nymphea alba-mit N. candida als die andere Art aufgefasst werden. Vereinigte doch auch Caspary friiher (Index sem. hort. bot. berolin. 1855) diese beiden als Varietates melocarpa und oocarpa und macht auch spiter gerade darauf aufmerksam, dass alle Charactere schwanken. Sind also N. alba L. und N. candida Presl oft sehr schwer zu unterscheiden, so ist dagegen unsere kleine Seerose diesen beiden giinzlich ungleich. Nachdem ich spiter durch gefallige Vermittelung von Prof. D:r A. O. Kihlman in Formol aufbewahrte Exemplare von JN. biradiata Somm. von Triebner oder Geishornsee in Steiermark von D:r J. Doérfler zur Ansicht bekommen hatte und mich tiber- zeugen konnte, dass unsere kleine Seerose keineswegs mit dieser kleinen steirischen identisch war, stellte ich dieselbe der »Societas pro fauna et flora fennica» bei deren Sitzung am 3 Oktober 1896 als Nymphea fennica vor. | Nympheea fennica Mela. Die Blitter sind klein, etwa 7—12 cm lang und 5—9 cm breit, elliptisch-herzférmig. Die Basallappen sind veranderlich, oft zugespitzt oder auch stumpf; ihre Innenrander einander deckend (Taf. II, Fig. 11), neben einander laufend oder auch mehr oder weniger weit von einander getrennt (Taf. II, Fig. 10). Die Hauptnerven der Basallappen gehen Ofters ausseinander, auch wenn die Innenriinder der Lappen sich decken, doch sind sie nicht selten parallel, kOnnen auch convergieren (Siehe Figg. 10 und 11 Taf. I). | Der Blattstiel ist etwas abgeplattet und hat in der Mitte nur zwei grosse Luftréhren (statt vier bei NV. candida und N. alba). Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 3. 5 Die Blumen sind becherformig wie bei Nymphea semiaperta Klinggraeff, von veriinderlicher Griésse, aber stets klein. Die Linge der Kelchblitter habe ich von 14 zu 25 mm variieren sehen, Der Blumenboden ist sehr charakteristisch und scheidet unsere Art beim ersten Blicke sowohl von N. alba als von NV. candida. Im Verhiltniss zur Liinge der Kelchblitter ist er Nymphea fennica Mela (Photographieen nach in Formol aufbewabrten Exemplaren). Fig. 1. Fig. 2. Geschlossene Bliite. Der pyramidale Kelch die Frucht umschliessend. Fig. 3. Fig. 4. Die Kelchblaitter von Der Blumenboden zur dem Bliitenboden ent- Fruchtzeit = Fig. 2 yon fernt um die Frucht unten gesehen. zu zeigen. bedeutend breiter (Taf. I, Fig. 4 u. 5), oft beinahe die Hiilfte der letzteren erreichend. So war z. B. bei einer kleinen Blume der Kelch 14 mm lang, der Blumenboden 6 mm breit, bei einer mittelgrossen Blume der Kelch 19 mm lang, der Blumenboden 9 mm breit, und bei einer verhiiltnissmiissig grossen Blume der Kelch 25 mm lang, der Blumenboden 12 mm breit. Am leich- testen ist jedoch N. fennica an der Form des Blumenbodens zu 6 A, J. Mela, Nymphea fennica. erkennen. Wenn man die Krone nach unten, den Blumenboden aufwiirts kehrt, findet man, dass der Blumenboden von der Spitze des Bliitenstiels sich sehr leicht gegen die Aussenrander dachformig neigt und dass er vier von dem Stiel nach den Eeken laufende, wiewohl schwach ausgeprigte Kiele unterschei- den lisst (Fig. 4). Die Riinder des Blumenbodens (= die An- satzkanten der Kelchblatter) sind nicht nach unten vorspringend wie bei NV. candida Presl, sondern unten ganz eben aber nach aussen in scharfen Kanten auslaufend (Fig. 1). Der Blumen- boden ist iibrigens ein wenig breiter als die Basis des Frucht- knotens und erweitert sich bei der Fruchtreife noch mehr, so dass der die Frucht umschliessende Kelch, wenn der Blumen- boden nach oben gekehrt ist, gar nicht sichtbar wird (Fig. 4). Die Kelchblitter (Taf. I Fig. 4, 5 u. 9) sind elliptisch- eiformig, unter der Spitze ein wenig eingebuchtet. Sie sind Ofters sehr breit, die Linge zur Breite ungefahr wie 3 zu 2, z. B. L. 18—19: Br. 12—13 mm. Gerade tiber den Ansatz- kanten ist der Kelch etwas ausgeschweift, so dass die nach aussen (nicht nach unten) sehr scharfkantigen Riander des Blu- menbodens etwas vorspringend erscheinen (Textfigur 1, eine geschlossene Bliite). | Die Kronenbliiter, etwa 10—15 an der Zahl, sind sehr concav und daher an einander gedriickt, mit aufwirts gerichteten Spitzen, so dass die Krone becherférmig wird. Die Form der Kronenbliitter ist meistens lancettlich oder langlich-lancettlich. Die Staubblitter (Taf. 1, Fig. 1,2,3, 6, 7, 8) (etwa 50) weichen sehr auffallend von denjenigen der grossen Arten ab. Die Staub- beutel sind kiirzer und breiter, die meisten etwa 3 mm lang und 1 mm breit, und die meisten Staubfiden blattartig mit einer breiteren elliptischen Platte und einem stark verschmilerten Nagel. Die Platte ist dunkelgelb, der Nagel weisslich. Oft ist die Platte der Liinge nach mit 1—3 Falten versehen, zwischen der Platte und dem Nagel ist aber gewohnlich eine oder zwei Querfalten. Die Narbe (Taf. I, Fig. 1 u. 2) ist 5—9-lappig mit gelben, oft violettspitzigen Lappen. Der Narbenstern ist am haufigsten (aber nicht stets) dunkelviolett, und seine Strahlen sind gewohn- lich 3-spitzig. Acta Societatis pro Fauna et Flora Fennica, XIV, n:o 3. 7 Die Frucht (Textfigur 3) ist breit konisch-eiférmig, ihre grésste Breite gleich am Grunde, doch nicht so breit wie der Blumenboden, welcher eine viereckige Scheibe darstellt, deren Riinder und besonders deren vier Ecken den Umriss der Frucht _merklich iiberragen. Zu dieser Zeit bildet der die Frucht um- schliessende Kelch eine vierseitige Pyramide (Fig. 2). Nymphea fennica kommt bei uns am hiaufigsten in dem Seengebiet Mittel- und Ostfinnlands vor und meistens in kleinen Waldseen, aber wird auch in fliessenden Gewissern angetroffen. Sie liebt weichen oder lehmigen Boden und gedeiht nicht nur in seichtem Wasser, sondern auch in einer Tiefe von 1—2 Meter. In einigen kleinen Seen ist sie die einzige oder doch die vor- herrschende Seerose, anderwarts wichst sie sowohl mit gross- wie mit kleinblumigen Formen von Nymphea candida gemischt. Ausser dem Seengebiete ist sie auch in Siidfinnland be- kannt und zwar aus dem See Hautavesi im Kirchspiel Karja- lohja (Edw. af Hallstr6m), aus dem See Nurmijarvi im mittleren Nyland (K. E. Stenroos), und laut Herrn Professor D:r Th. Szlan (Medd. af Soc. pro Fauna et Flora fenn. H. 22 (1896) vom Kirch- spiel Virolahti in Karelia australis. Die zur Zeit bekannte Westgrenze der Art geht vom Kirch- spiel Karjalohja (60° 15’ s. Br. u. 41° 25’ w. L. von Ferro) das.Ostufer des Sees Nisijiirvi im Kirchspiel Teisko bderithrend iiber Valvatti auf dem Kamm des Maanselka (63° 21’ n. Br. u. 42° 20’ &. L.) nach Haapavesi auf der ostrobottnischen Nie- derung (63° 45’ n. Br. u. 43° 6, L.) Von derselben Polhéhe wie hier ist die Art auch in Nord- Savo und Nord-Karjala bekannt. Vom Isthmus karelicus ist Vym- phea fennica nocht nicht erhalten, aber kommt in allen anderen Landschaften 6stlich vom Niasijirvi und siidlich von 63 ° 45’ vor. In Olonetz haben sie Prof. D:r J. P. Norrlin bei P&al’jarvi und Prof. D:r A. Osw. Kihlman bei Nimjirvi gefunden. Ich habe Exemplare von folgenden Fundorten gesehen: Ab. Karjalohja, Hautavesi (Edw. af Hallstrom); Ny/. Nurmijarvi (K. E. Stenroos); Ya. Teisko aus den Waldseen [so u. Pieni Kuusjirvi (G. R. u. E. Munsterhjelm und LE. Lange); Sahalahti, Perkié (C. Leopold, HMF.); Hartola (E. Bonsdorfi, HMF.); Sa. 8 A. J. Mela, Nymphea fennica. Mikkeli (K. A. Hyrkstedt); Puumala, Kaarteis (E. Juslin, HMF); Siiiminki, Pirhianiemi, Leveilahti (K. J. Lagus), Kallislaks, Ahyenlampi (K. W. Natunen), Everijirvi (K. Helin); &?. Ruskeala, Soanjoki (V. F. Brotherus u. Hj. Hjelt, HMF.), Uu- kuniemi, Seiskanjirvi (Wilfr. Nenonen); OJ. Pal’jarvi und Nim- jirvi (J. P. Norrlin u. A. Osw. Kihlman, HMF’); Om. Valvatti (F. Hiillstrém, HMF), Haapajirvi (Abr. Montin, HMF), Tb. Kars- tula (V. F. Brotherus, HMF), Rautalampi (K. Jaderholm); Kb. Virtsilii (J. J. Chydenius, HMF), Liperi, Vainolampi (M. Ayrii- piii u. K. A. Hallstr6m, HMF), Nurmes, Nuottivaara u. Saramo- jirvi (E. Wainio, HMF). In Nord-Savo kommt JN. fennica in vielen kleinen Seen vor. So z. B. in Kuopio in Pieni Musti unweit der Stadt mas- senhaft, in Iso Musti in minderer Zahl, in Haapalampi im Dorfe Kehvo sehr reichlich neben NV. candida, im See Lyhyt im Dorfe Savonkyli, in Pohjalampi, Hotinlampi u. a. Seen im Dorfe Jannevirta, in Heinilampi im Dorfe Kortejoki, in Pirttilaks im Dorfe Riistavesi (K. W. Natunen), in Jalajarvi im Dorfe Var- tiala (O. Lénnbohm), im See Siarkka im Dorfe Vehmersalmi (J. E. Buddén), im See Levalampi im Dorfe Hirvilaks (JE. Buddén), im Kirchspiel Lapinlahti im See Keskimmainen im Dorfe Nerkoo, im Kirchspiel lisalmi in Palojairvi (M. u. J. Sa Sha HMF). Auch rotblumige Exemplare kommen vor, am reichlichsten im See Keskimmiiinen im Kirchspiel Lapinlahti aber auch in Pieni Musti und in Jalajarvi. Erklarung der Tafeln. L. Bliiten von Nymphea fennica Mela. Photographieen in natiir- licher Grésse nach Herbarien-Exemplaren. 1 und 4 Forma pusilla. 2. Forma intermedia. 3 und 5. Forma major. 6. Staubblatter mit pollenerfiillten Staubbeuteln (Siehe auch Fig? 1 u. 2). 7 u. 8. Staubblatter mit entstaubten Staubbeuteln (Siehe auch Fig. 3). 9. Kelchblatt (Siehe auch Fig. 4 und 5). I. 10. Blatt mit auseinander gehenden Basallappen und diver- gierenden Lappenhauptnerven. 11. Blatt mit einander deckenden Basallappenrandern und convergierenden Lappenhauptnerven. a 2 re a ‘igi srochyt te : a ete Soe. “ly- ent 4 ae & TO gee xaele woe biked Oty Se ory ra anand panier! een i ie Gee eee aro aie eh: Sas ee ia ah Py “han Pity 7 Ps ut “es " * ' yet - 5 F 7 or Lik se 2 hie ee Ra 4 - oy as 7 pe fl = s “ "he t% guitp aa cra }! : ’ Wyte ictal 7 he % a . 1 eh er Pl + , f ” , a pty eat tee fet: yh ae ee « 4 = i} « : ne $ f oa | , 4 mr ‘te 7 ‘ we . 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Taf, IT a * MS Whe en y. ~\ IV gin Y ae es i io ~ f ic) “en me ae 4 TAL ALAA LAP Ment a TaN tgiah taiah lash las an Qe > vet Ty" A AA pry ANY AAT \ ye as ee Soy hy eye Vi Ve Le Best Min. a‘ y; ° ms LO oh Xi a He \{ MG ins Mos oor or he Ky a\le. ok a o. , , So) WI A Mas y 4 S ’ WY aa a4 ‘i ‘a a ly = yyy jek ‘es Peery eae wy me i tais) "a ; ba ae YN aa \ in le = es) WN \i , MN) 7 JAIN yy Db le Ay 15 LATIN W JAR ve ‘ WS De ANY y m VR NIN gal /aia ea b ig Was i ) WA W JAS y « sSut 5) Msp Mosel VOSv7E dala / i, CY ee SG LWA Me a bain yk Was, ye i ie my hye me yy hy te nye J ley A” aa! a as nye ay y oat ryy\y tia = 3 ae ae Hy 3 oe : ¥ a Van es: oy ZN ye vA Moy win Vala WF | A WF oie frvyylt i oN Ye i /\ aX YW 26 jf YS = Whe’ — SA) A aN es ihe Nile Nitave saa kph ae : a aia “a: Hf ye XY oy ok a Hepkey ke aN ihaia’ ny Ni a sa\ihe Y Fen Dee Je EM f ‘} laia\ Faia. se ¢ i Di Sh et a hd ee PS ee el ee eh ee i et , = , ae ; ; . r > a. be ~- os 7 a - i salted J > ae & = WE eR et ete Sony a tt an) eas MO oe Ma hw fm al, wo ge Se ee eid ~ Pe He Ne yg Oa eh Sap ore” ON ete 2 Sw ther ee ® am ee ed ~ ae ns ina * Sy Tmo”, ~ OE = 8 wn Mune ne Os “$4 Moe we Tne oO oe ere. ee ie i ea ~ ww 7. 7a et “eae vo batt cet ae oe -~* aes > re ST ee ead i me Pee ot Ae — 7 pe terme in ee aed See ~ St oid erg mae Se Sepa ee OS, 0 eo hee: ee oe PE NS OS | mw eR gg Fe ioe oe we wt ey ¢ os 1 en ceael ap lcg E IATO,os tie Ba nem “"- Fe Ht ge ee Ale et oan a Pint SL Me Pgh - Oe agg Fee ee Sy Peal - ore eA Seren eet aen . - Fane ~~. i aid bs c ing » ~~ . eee See et &s, Vy =e =" aoe te - wet ee Ow ees = es Soe a eS a oe, rT Rieti ~ =e Se eee ae eke Z ets a ow ee oe a ee eta sy ne pees a Se oe oe on & a ee, 4 © ae sea fe te, —_ ee 7 ©. a Ret Se 2 Ne _ —. tate erie ae er <2", foe pape ~ eee Fo Oe gee 3 Fong aoe 23h oats ge ag ne a : Caen ee = : > oe ea! Sw Ja <~ Soke ices : : Se hat ay no a Rete Prager rales Sowers a ee ate Pe pa OF tet a gk at eee lt ey —- ‘ x Pres < ee ew 5 I Fee we a JL Me ER tng te Te f ene tr wo tts Ne ie : - sgier ~~. =e Ne fee ~ tee ie ge ae es ae ’ jena ss, ee be, bag . ag nag 2 Se bg + ee ae an en : er or . et foe ” Mn Ss eg Sr wee yp band po ee # ba * es Redan pa. rae,” te, OE oo ee wee ee « @-~ 3% - we ——- 9 th ae PH . wa ated at pieces ~~ ee et Or ~ er was * oe weet ee Fi - Ree wr ’ fF = > = ~~ 7 - =. . a ~~ wn. e De — a - + ite, ‘ay . ran Ae ae et ee - ~ gene, er a oe Oe ~ Seren Soy, A i etd . “ SF, De we Se OO rey, a. =a °F cae: Nee . = etn we ye . i ” ~ ww ies goss Poe, . eee yp PM Reape be. ¢, eae ~ ae ee Sa ES wee pte ee eet oat ee = ~ - Lapp, ee, atts Yom OE eee ee “ ae ee ’ Pe ow gta te hale bs > Rete 5 get. pete Nee te meg Oe ee eg ee - = ee oe oO Soma ee FN OA no oats m red Pein : ~~ ~~. * - ewe < om hae ib 44 , er ee “ ‘ee “ > # pare 4 997 one s ’ : we en” 2 Med ' Oe ee ee et oe Oe ee a ee egg Pm ~ “A RO a OY Lae igy OOS S Ah at Nag aT eee, a S, eo - : : mcd Ont Be tn Sng oe ON ew Oe Sy POS et et ee = : ? eet rele gyn e y R SNT tary roe Bee tn OO cagltaeae nw eth OO ng : 7 » a Setgh Ie +> ee he - wets Seas PO ew ee ee oe ree ° de ser ia i SCP eT oe oe Mt hPeark pragris - a wy SET Ne ee talon, eg So er penn ee ‘ : eae rg en ee ran ES a nape me Jt 2 ew lg tS tg? whee S en OS ert SS Seragn FS Be ee Oe le Re he SO ¢ ss = ee = BS a NS Ee ee a Le cr ae heyy PMG ae es ne ee & OE 35 FR AE A eth raped St ee 7 , Pe. te ae a cae a atheist dalle kia oa * aa 3 t , ? i . - . * ! x : “ty