% L i « I n : \ Î tt (| ' i re {, Var ‘ x L'AUNS LT ER HE "Ale NE ui aa DEL $ } UE | her. it. CAR 8 i h à QE “ 17 M # h L nu Qhe } : , au ‘ | - TO | 4 Da 15% Us ae en me HARVARDOUNIVERSIMV LIBRARY OF THE MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY. Tan, bachanqu V1, 1405. LA : se ! pi LIFE LA SOCIÈTÉ LINNÉENNE li DE BORDEAUX | ue LE S JUNLLET/ISL8 RAR à é . PEN ; Et reconnue comme établissement d'utilité publique par Ordonnance Royale du 15 juin 1828. /, "4 Athénée | Rue pes TRors-Coniss, 53. LS ei LE nA 2 VOLUME LIX | {Septième série : TOME IX BORDEAUX J. DURAND, IMPRIMEUR DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE Rue Condillac, 20 4904 F L] 4 LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE FC ACTES DK _ LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE É. DE BORDEAUX FONDÉE LE © JUILLET 1818 Et reconnue comme établissement d'utilité publique par Ordonnance Royale du 15 juin 1828 Athénée RUE DES TROIS-CONILS, 53. VOLUME LIX Sixième série : TOME IX ÉSTERRRE FONDEN1816 M BORDEAUX. J. DURAND, IMPRIMEUR DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE . Rue Condillac, 20 1904 Supplément AU CATALOGUE DES MELLIFÈRES Dre CS OUEST Par J. PÉREZ. Depuis la publication, en 1890, dans le t. XLIV des Actes de la Sociélé Linnéenne, de mon Catalogue des Mellifères du Sud- Ouest, j'ai eu l’occasion de rencontrer quelques espèces à ajouter à la liste que je donnais alors. De ces espèces, les unes, _ anciennement connues, ont déjà été observées en d’autres régions ; les autres ont été décrites par moi dans des publications plus ou moins récentes. Je me suis permis de comprendre dans ce supplément plusieurs espèces recueillies à Saint-Georges-de- Didonne, près Royan, bien que cette localité, sise sur la rive droite de la Gironde, se trouve en dehors des limites rigoureuses de la région du Sud-Ouest. On pensera comme moi, je l'espère, que si, au lieu de passer annuellement une partie de l'été à Saint-Georges, je séjournais sur l’autre rive de la Gironde, il est infiniment probable que j'aurais rencontré les mêmes espèces, d'autant plus que la plupart sont plutôt méridionales. Le supplément que j’apporte comprend 28 noms, ce qui porte le total des espèces du Sud-Ouest de 518 à 546, ou à 536, si l’on croit devoir éliminer les captures de Saint-Georges-de-Didonne. Bombus Gerstæckeri Mor. — Observé en premier lieu par J. Mac Leod (Pyreneeënblæinen, 1891), à Gavarnie et à Trou- mouse. Je l’ai depuis pris en grand nombre dans cette dernière localité, où il fréquente assidûment l’Aconitum Napellus, en VEND A 1 =. PNR OR. DIRES PR ORNE LA LT PTE PT POS Ta nt D a 22 5 € lee ee EIRE FREE" Fe 19] x MR EEE KATY ee RES £ 4 ta RS 3 : . L l à peer compagnie d'autres Bourdons montagnards : alticola, Pyrenœus, mastrucatus, etc. Bombus Latreillellus K. — Très rare dans les Pyrénées. J'ai pris une femelle à Barèges, août; une ouvrière et un mâle, dans les pâturages de Saugué, au-dessus de Gèdre, sur l’Eryn- gium Bourgati. _ Meliturga clavicornis Latr. — Saint-Georges-de-Didonne, 15 juillet, deux mâles très défraichis, sur des Légumineuses. 4 C’est là une acquisition des plus intéressantes pour la faune de notre région, cette espèce étant tout à fait méridionale et ayant pu passer, jusqu'ici, comme propre au Languedoc et à la Provence. Osmia emarginata Latr. — Sisnalée par Mac Leod (0p. cit.). Je n’ai jamais rencontré cette espèce. Osmia Rondoui Pérez. — (Espèces nouvelles de Meiifères). Gèdre, sur le Satureia montana. | Eriades foveolata Mor. — Bagnères-de-Luchon, août. CP" + EDS Megachile distincta Pérez. — Assez fréquente aux Pyré- . nées, Carduacées. # Nomada Novioregensis Pérez. — Saint-Georges-de- ji Didonne, juillet. nn” Nomada Nausicaa Schmiedk. — Gèdre, juin, pris par “ M. Rondou. * Andrena præcox, Scop. — Saint-Georges-de-Didonne, avril, C8 saules. Andrena æstiva, Sm. — Saint-Georges-de-Didonne, juin et x juillet, trèfles et Géraniacées, Bordeaux. Pyrénées. 2 À Cette espèce, généralement rattachée à la Gwynana, en est £ 5 bien distincte, quoique très voisine, et les quelques femelles ve recueillies par moi sont parfaitement conformes à la description de Smith. Le mâle, jusqu'ici inconnu, diffère du Gwynana par les poils du milieu de la face, du derrière de la tête, des flancs du corselet, d’un roux pâle et non noirs; les antennes plus épaisses; les dépressions des segments plus étroites, plus ponc- tués à leur base ; les bourrelets prémarginaux plus élevés ; la . ponctuation des disques plus serrée, plus nettement piquée. Andrena Carantonica Pérez. — Saint-Georges-de-Didonne, juillet, sur les fusains et surtout le Tilia argentea. ms $ : vo NÉDTE 4 MER 7 à +: PE (Ca - y #73 Hériie DEEE EE DANS + 2 \ CB Nr Andrena Petroselini, Pérez. — Saint-Georges-de-Didonne, juin et juillet, persil. Andrena pusilla Pérez. — Bordeaux, mars à juillet ; Pyré- nées, août. Andrena lenis Pérez. — Saint-Georges-de-Didonne, fleurs de persil. Andrena tenuistriata Pérez. — Bordeaux, avril ; Saint- Sever, septembre. Andrena circinata Dours. — Toulouse (Rév. Morice); Cerbère. Halictus subænescens Pérez. — Saint-Georges-de- Didonne. Halictus Gavarnicus Pérez. — Gèdre, près Gavarnie. Halictus mesosclerus Pérez. — Saint-Georges-de-Didonne. Halictus bimaculatus Dours. — Tout le Sud-Ouest, saules et fleurs diverses, mars. Halictus delicatus Pérez. — Saint-Georges-de-Didonne. Sphecodes cristatus Fürst. — Saint-Georges-de-Didonne, talus, fleurs diverses. Colletes montanus Mor. — Gèdre, août, sur l’Eryngium Bourgati et l’Angélique. Prosopis cognata Pérez. — Bordeaux, août. Prosopis soror Pérez. — Bordeaux. Prosopis nigripes Pérez. — Bordeaux, juin. Prosopis grata Pérez. — Saint-Georges-de-Didonne, juin. FRET, ge DE QUELQUES PLANTES RARES nouvelles pour la flore de la Gironde Par J. LABRIE Si l’'Entre-deux-Mers se recommande par ses sites pittores- ques et sauvages, il est surtout digne de l’attention du botaniste. Cette contrée avec ses vallons étroits et profonds, principale- lement dans le centre et l’est, renferme une flore très variée que nous nous proposons de faire connaitre. . Nous allons néanmoins négliger ici les plantes rares, excep- tionnelles même, mais déjà signalées sur d’autres points, telles que Anemone ranunculoides L., Isopyrum thalictroides L.,Cory- dalys Solida Smith, Asperula odorala L., etc., espèces qui se retrouvent çà et là, et que dans les herborisations on aime à revoir et à cueillir, même quand on les connait déjà. Notre but est de ne signaler maintenant que les espèces nouvelles pour notre flore. Nous eussions volontiers parlé de ces plantes dans le compte rendu général des excursions de l’Entre-deux-Mers, si plusieurs botanistes ne nous avaient fait observer qu’elles méritaient une mention à part, proportionnée à leur importance ; plusieurs en effet n’enrichissent pas seulement notre flore, mais intéressent même la flore française par leur rareté. Nous en parlons donc séparément, d'autant plus que quel- ques-unes demandent une description détaillée, qu’on ne trouve pas toujours dans les flores de la région. Nous en profitons pour y joindre quelques observations. Elles sont indiquées dans un ordre inverse de celui qui est généralement adopté, mais cet ordre inverse se trouve précisé- ment correspondre à leur ordre d'importance, c’est-à-dire que nous commençons par les monocotylédonées. Les plus intéres- santes sont en effet des liliacées, et, par une coïncidence quelque peu étrange, les deux plus curieuses appartiennent au genre A/ium. à : Ces plantes sont : AZium Siculum Ucria, Alium magicum L., Tulipa præcox Ten., Asperula galioides Bieb., Sempervivum Funkhii Braun., Viola virescens Jord., Viola Fondrasi Jord. (1). Nous y ajoutons deux formes secondaires, qui sont loin d’avoir une valeur spécifique et le Daphne lawreola L., dont la sponta- néité nous à paru contestable. Allium siculum Ucria. — Bulbe de 2 à 3 cent. de diamètre, ovoïde. Feuilles lancéolées linéaires (1-2 cent. de large), molles, triquêtres, atteignant environ le milieu de la hampe. Hampe cylindrique, robuste, de 7 à 10 décim., pruineuse, sortant d’une longue feuille engainante. Ombelle de 10 à 25 fleurs sortant d’une spathe caduque, rougeât'es, mêlées de vert; pédicelles cylindri- ques, très inégaux (de 2 à 5 cent.), très renflés au sommet en un disque adhé- rant à la base de la capsule, pendants lors de la floraison et dressés ensuite ; périgone non étalé mais simplement ouvert en cloche, à divisions de 1 cent. 1/2 environ, ovales allongées, mucronulées; étamines de moitié plus courtes que le périgone, à filets simples; style de la longueur des étamines, à stigmates obtus. Capsule d'environ 1 cent., subconique. — Odeur alliacée pénétrante et très spéciale à cette plante. — Fin mai et commencement de juin. Bois calcaires de Sainte-Présentine, à l’ouest de Sallebruneau (2). Longtemps la seule localité connue en France pour cette espèce fut Le Malpey, près de Fréjus, dans le Var (Gr. et God.) La seconde, découverte en 1880, est Luxé, dans la Charente (Lloyd et Foucaud). La station de Sallebruneau a été découverte en 1894, puis visitée à deux reprises par la Société Linnéenne (1900 et 1902). Cette localité comprend une cinquantaine de pieds groupés, comme pour les autres stations de cette plante, dans un espace (1) C’est par erreur que le Monde des Plantes (n° 19, p. 15, janvier 1903), signale comme nouveau pour la Gironde Orchis montana Schmidt, qui se trouve sur divers points de l’Entre-deux-Mers et qui est compris depuis long- temps dans la Flore de l'Ouest, de Lloyd et Foucaud. (2) Dans l'indication des localités de l’Entre-deux-Mers les noms de com- munes sont seuls en italique. Fe mr x À ASTM NAT RER Libodcsé + ot Are < BSLNET EE is bitite MA 5 È % 4 Fr + # sat he assez restreint. L'AZium siculum préférant un endroit découvert,.. le nombre de pieds en fleurs varie beaucoup chaque année, selon que le taillis est coupé ou se trouve plus ou moins épais. Certains caractères de notre plante ne semblent pas concorder rigoureusement avec la description des auteurs, qui ont décrit cette espèce d’après les spécimens robustes du Var. La colora- tion des fleurs moins rougeâtres ici et pas absolument d’un blanc sale, et aussi le développement plus faible de certaines parties, ne constituent point de différences notables, mais doivent être attribués à un climat moins chaud. Il faut en dire autant du nombre des fleurs qui descend à 10; nous l'avons même vu descendre à 9, mais exceptionnellement par suite de l’avortement d’un ou deux pédicelles. Au reste, cultivé l'Alium Siculum nous à donné dès la première fois une ombelle plus rougeûtre de 26 fleurs. La flore de Grenier et Godron attribue à l’'AZium siculum un « bulbe ovoïde banc », ce qui nous a d'autant plus surpris que tous les bulbes que nous.avons vus avaient une enveloppe noi- râtre. Cette différence nous a été confirmée par l’herbier de M. Verguin, qui a recueilli lui-même, dans le Var, de fort beaux échantillons du Malpey. La culture en un même milieu de bulbes provenant du Var et de la Gironde pourra nous dire ce qu’il faut penser de cette différence et ce serait chose déjà faite, si nous n'avions jusqu'ici éprouvé des difficultés à nous procurer une plante qui ne se trouve qu’à un endroit de l’Esterel. Allium magicum L. (Allium niyrum, var. bulbiferum Gr. et God.; Allium multibulbosun Jacq.). — Bulbe gros (4 à 5 cent. de diamètre), arrondi, aplati à la base, entouré d’une enveloppe noirâtre (reste de l’ancien bulbe). Feuilles (de 3 à 5) grandes, épaisses, larges de 4 à 7 cent., dépassant la hampe, fine- ment denticulées et ciliées sur les bords, légèrement striées et se flétrissant de bonne heure. Hampe cylindrique, faible et traînante, terminée par une tête arrondie de bulbilles, gros d'environ 2 cent., sessiles, comprimés aux points de leur contact et accompagnés d’une spathe marcescente qui se déchire en lambeaux irréguliers. — Les pieds, qui produisent une hampe, sont accompa- gnés de ce que Saint-Amans appelle un «appendice bulbifère » ; très particu- lier à cette espèce, cet appendice, qu’on ne peut prendre ni pour une hampe, ni pour une feuille, est presque foliacé, assez étroit, caniculé et engaine la hampe à sa base; son extrémité enroulée contient une petit bulbe. — Pus de fleurs; la plante peut être récoltée en avril ou au commencement de mai. — Dr Cas L'A/hum magicum n’a point l’odeur si connue de la plupart de ses congénères, mais ne semble pas y gagner; bien que peu prononcée, son odeur est plutôt désagréable. Comme complément à cette description, ajoutons que le type, qu’on trouve exclusivement dans le Midi, a, d’après les auteurs, une ombelle extrêmement multiflore, dont les divisions périgonales sont étalées, d’un rose violacé ou blanchâtre à nervure verte. Champs calcaires entre Dauzanet et Lugasson; au sud-ouest du Bernat (propriété Duranteau) à Jugazan. L'Altium imagicum L. fut trouvé dans la première localité au cours d’une excursion faite avec MM. Verguin et Bardié, mais le mérite principal de cette découverte revient à M. Verguin (31 mars 1902). Quelque temps après nous l’avons observé à JUJAZAN. On a signalé cette étrange plante sur divers points du Lot-et- Garonne, dans l’ile de Ré et aux environs de La Rochelle, ainsi que dans le Gers où elle est rare. Nous ne saurions trop remercier M. Verguin d’avoir mis à notre disposition divers travaux sur la flore de l’Agenais concer- nant cette espèce, documents extrêmement intéressants, dont nous extrayons une partie des détails qui suivent. D'après la Revision de la flore agenaise de O. Debeaux (p. 529), la plupart des auteurs, notamment Regel dans sa mono- craphie du genre Allium, considèrent l'A. nigrum L. comme distinct de l’A. mullibulbosum Jacq. Le premier ne se rencontre- rait qu'en Macédoine et en Dalmatie, tandis que le second aurait pour habitat une grande partie de l’Europe méridionale. Notre Alliuin magicum L. ne serait que la forme bulbillifère de ce dernier et l’absence de fleurs serait due, comme l’observait déjà Saint-Amans, à la station de la plante dans une région relative- ment froide. Si nous nous inspirons de la méthode suivie dans la flore de Clavaud, nous pourrons donc, d’après ce qui précède, établir le tableau suivant : : { Allium nigrum L.— Macédoine, Dalmatie. \ A .multibulbosum Jacq., Allium nigrum L. avec fleurs, région mé- (2 formes principales) l A. Multibulbosum Jacq. ! ditéranéenne. | A. magicum L., sans fleurs, Sud-Ouest. ÿ ‘4 + ; 6 Hs) En ee Saint-Amans fait observer qu’il envoya cette plante au jardin botanique de Bordeaux en 1786, ainsi qu’à celui de Paris. « Homère, dit-il en un autre endroit (p. 136), parle de cette espèce d'ail sous le nom de Moty et lui attribue dans l'Odyssée, liv. X, une racine noire qu’# élail difficile aux mortels d’'arra- cher. Théophraste mentionne aussi le Moly au iv. IX, ch. 15 de son Æistoire des plantes, et, comme Mercure dans Homère le donne à Ulysse pour se préserver des charmes de Circé, il le recommande sérieusement comme un très bon spécifique contre les sortilèges des magiciens ». Si Homère et Théophraste parlent réellement de cet ail, il ne peut être question que de la forme A. nigrum, telle que l’a décrite Linné, ce qui au reste n’a qu’une importance secondaire. Néanmoins quelques auteurs, notamment Cariot (t. II, dict. p. 11), pensent qu’il pourrait s'agir aussi de l’espèce méridionale A. Moly L., qui est quelquefois cultivée. Tulipa præcox. Ten. — Bulbe gros, ovoïde, laineux. Tige dressée, dépassant les feuilles, uniflore. Feuilles nettement glaucescentes, ovales lan- céolées, réfléchies dès leur milieu, très ondulées, larges de huit à douze centi- mètres, ayant une tendance à rougir à la fin. Fleur non évasée au sommet, à divisions très concaves, d’ua beau rouge avec une tache noirâtre à la base, les trois extérieures ovales subacuminées, pubescentes au sommet, les trois inté- rieures d’un quart plus courtes, plus étroites, elliptiques, arrondies au sommet et portant au milieu une bande longitudinale beaucoup plus pâle, large de plus de deux millimètres ; étamines égalant presque l’ovaire, filets glabres. . Ovaire trigone, oblong, un peu scabre. — Fleur à odeur faible et mal définie. Fin mars et commencement avril. Hauteroque, près Frontenac; Dugot, Pombrède et Basetore, près Saënt- Brice ; la Mouleyre et Cugat, près Blasimon ; Petit-Côme, près Mauriac ; Monbreton, près Pessac de Gensac, où elle fut signalée par M. Rardié (mai 1903), d’après des spécimens adressés par M. l’abbé Léglise (1). (1) Tout en constatant la présence de T. Clusiana DC. à Monséqur (pro- priété Souan, anc. propr. Bayssellance), d’après un renseignement dû à l’obli- geance de Mme Veuve Cousseau, nous avons appris de la famille Amblard, qui nous a montré un spécimen de T. præcox, que cette dernière espèce croit à Dieulivol (propr. Chapuis). De son côté, M. le Curé de Gornac nous a apporté T, præcox récolté près de son presbytère (note ajoutée pendant l’impression). A res AN “a | Le fans Malgré nos recherches nous n'avons pu trouver cette tulipe en fruit, pas plus au jardin botanique de Bordeaux que dans les champs de l’Entre-deux-Mers. Le pollen semble ne pouvoir féconder les ovules, de sorte qu’au bout d’un certain temps, l'ovaire cesse de se développer et se dessèche sans former la capsule. Cette stérilité doit sans doute être encore attribuée au climat, car dans le Midi le fruit arrive à complète maturité. Pour le Sud-Ouest, on n’a signalé jusqu'ici T. præcoæ Ten. que dans une localité de la Charente-Inférieure (Foucaud). C’est, en effet, une plante de la région méditerranéenne, exceptionnelle dans notre contrée, tandis que l’autre tulipe à fleur rouge, T. oculus-solis Saint-Amans, est assez commune ici et devient rare dans la flore méridionale, à mesure qu’on se dirige vers l’est. La plupart des auteurs séparent nettement ces deux espèces, même ceux qui, comme Bonnier et de Layens (Flore complète de France) et Camus (Catal. des plantes de France, de Suisse et de Belgique), ont une tendance à restreindre le nombre des espèces principales. Ceux qui ont voulu faire de l’une la variété de l’autre, ne paraissent pas les avoir étudiées attentivement, car ces deux tulipes différent profondément entre elles dans toutes leurs parties. : Voici les caractères distictifs de T. oculus-solis Saint-Amans : la lige est dépassée par les feuilles ; les feuilles sont vertes avec tendance à jaunir (comme celles du Ziium candidum L.) et non pas glaucescentes, les plus larges atteignent difficilement sept centimètres et tendent à se plier en deux dans le sens de la lon- gueui ; la fleur s’évase de la base au sommet, avec des divisions presque droites et non concaves, toutes acuminées, jamais pubescentes au sommet; les étamines dépassent un peu l’ovaire. En outre, si les fleurs des deux espêces sont d’un beau rouge, leur nuance n’est pas rigoureusement la même : celles de T. oculus-solis, qui se conservent plus d’une semaine sur le pied, sont d’un rouge plus pâle et plus vineux à l’extérieur, tandis que celles de T. præcox, qui durent à peine trois ou quatre jours, ont une tendance au rouge brique, surtout en se desséchant. Enfin, T. præcox est plus robuste et ses bulbes sont plus gros; sa floraison est plus précoce, car après la première semaine Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, T. LIX. PI AT TULIPA PRÆCOX Ter. et T. OCULUS SOLIS St-Amans. Fleurs étalées. 2/3 grandeur. Poe d'avril ses dernières fleurs ont disparu, alors qu’on peut trouver encore celles de T. oculus-solis jusque vers le 20 avril. Comme on le voit, il est difficile de confondre ces deux plantes et on peut même les reconnaitre facilement sans les fleurs, quand les feuilles commencent à se développer, grâce à la glau- cescence très nette et à la largeur de celles de T. præcox. On ne peut indiquer toutes les stations de T. oculus-solis Saint- Amans, dont le nombre en Entre-deux-Mers s'élève jusqu'ici à plus de quarante. Bornons-nous à signaler celles qui, par la ligne Bordeaux-Eymet, sont les plus faciles à visiter et qui se trouvent sur un ou plusieurs points des communes suivantes : Romagne, Courpiac, Cessac, Frontenac, Lugasson, Bellefond, Jugazan et Rauzan. Asperula galioides, Bieb. (Galium glaucum 1.). — Souche vivace, subligneuse, rameuse. Tige de quatre à sept décimètres, rameuse, dressée, légèrement anguleuse, glabre, rarement pubescente à la base, Feuilles ordi- _nairement 6-8 par verticille, glauques, linéaires, raides, mucronées, un peu enroulées sur les bords. Fleurs blanches, inodores, en panicules amples et corymbiformes, longuement pédicellées ; corolle à tube évasé plus court que le limbe. Fruit lisse. — La plante a un aspect glauque. — Avril-mai. Talus de la route, à droite en descendant vers l’Engranne, immédiatement après le passage à niveau de la gare de Bellefond ; dans la prairie qui est à l'est de la gare de Duignac. Cette plante est indiquée dans une locahté des Deux-Sèvres (Flore de l'Ouest, Lloyd et Foucaud). Elle fut découverte par MM. de Loynes et Beille à Bettefond (Excursion de la Société Linnéenne du 29 avril 1900). Ce n’est qu’ensuite que nous l’avons trouvée à Daignac. Nous avons observé en outre qu’elle se développait çà et là sur le talus de la voie, notamment vers Arpaillan et le Rétou, à Naujean, aux abords de la gare de Bellefond (côté de l'Engranne) et vers Cessac. Celà tient, d’après les rensei- gnements que nous avons pris, à ce qu’on à ensemencé les terrassements du chemin de fer avec des graines provenant des prairies des environs, peut-être même de l’un des deux endroits indiqués précédemment. ‘Sempervivum Funkii, Braun. — Tige de 15 à 20 centimètres, dressée, velue glanduleuse, divisée en trois rameaux florifères. Rosettes subglobu- RO lenses, à feuilles vertes, oblongues obovales, assez brièvement atténuées et acuminées au sommet, un peu carénées sur le dos, légèrement bombées en dessus, couvertes sur les deux faces de très petits poils blancs disparaissant avec l’âge, ciliées sur les bords, à cils droits. Feuilles caulinaires oblongues, lancéolées, atténuées et acuminées au sommet, hispidules, glanduleuses, un peu renflées à la base. Fleurs subsessiles en panicule couverte de poils blancs ; pétales rose pâle sans linéoles au-dessus, lancéolés, velus glanduleux, à carène verdâtre au-dessus, atténués, acuminés au sommet, étalés en étoile, une fois et demie plus longs que le calice. Écailles hypogyres, blanchätres, lamelliformes, subquadrangulaires, dressées, plus larges que hautes, à som- met droit, carpelles largement ovales, subrhomboïdes, brusquement terminés par un style, oblique, rougeâtre, au sommet de moitié plus court. Graines très petites, linéaires obovales. — Juin-juillet (1). Vieux mur qui sépare les propriétés Dupont aîné et Hilareau à Dauzanet, près Lugasson. Il n’est pas inutile d'ajouter quelques observations sur les caractères extérieurs de cette espèce. Ne sont-ce pas, en effet, ceux qui frappent d’abord le botaniste et qui, en fixant son atten- tion, l’obligent à s'arrêter devant une plante qui, sans cela, pas- serait inaperçue. L'aspect du S. Funkii est fort différent de celui du S. Tecto- rum L. Le premier est environ trois fois plus petit dans toutes ses parties et sa rosette ne dépasse guère trois centimètres de diamètre. Les fleurs sont d’un rose plus accentué et le petit bouton avant l'épanouissement est subconique au lieu d’être nettement arrondi. Enfin, le S. Funkii est plus précoce d’un mois environ ; il donne ses dernières fleurs vers le milieu de juillet, alors que les premières du S. Tectorum commencent à peine à s'ouvrir. Le S. Funkii croissant dans des conditions et un milieu iden- tiques à ceux du S. Tectorum, que tous les auteurs placent parmi les plantes spontanées, on ne peut se dispenser de le traiter de même, toutes réserves faites sur son origine, comme d’ailleurs pour le S. Tectorum qui,.très répandu dans nos con- trées, ne serait néanmoins réellement spontané que sur les rochers des montagnes. (1) Cette description très détaillée est empruntée à Boreau (Flore ilu centre, t. IL, p. 260). = RENE Le S. Funkhii serait une espèce autrichienne, qui n’a été signa- lée comme naturalisée qu’en Auvergne, par Boreau et en Suisse, par Camus (Catal. des plantes de France, de Suisse et de Bel- gique). L'introduction de cette plante dans nos limites doit être fort ancienne et il est surprenant qu’elle n’ait pas laissé d’autres traces, surtout si l’on considère que les espèces de ce genre sont si vivaces et tendent plutôt à se répandre. En tout cas, les propriétaires du mur l'ont toujours vue là, mais sans y prêter une bien grande attention. Presque aucune flore française ne donnant de détails sur cette espèce, nous avons dû recourir à l’obligeance de MM. de Loynes et Beille, qui ont bien voulu mettre à notre disposition les docu- ments désirés sur ce Sempervivum et nous aider dans sa déter- mination. Nous tenons à les remercier, non seulement de leur amabilité sur ce point, mais aussi de l'intérêt qu’ils nous ont toujours témoigné pour ces recherches. Viola virescens Jord. — Souche grêle à rejets généralement allongés. Feuilles ovales, un peu élargies, constamment d’un vert clair quelque peu jaunâtre à la fin; stipules lancéolées linéaires. Fleur blanche à éperon d’un blanc verdätre ou jaunâtre, souvent un peu crochu. Capsule obovoïde, pubes” _ cente. — Fleur à odeur douce. — Mars-avril. Assez commune sur une étendue de plus d’un kilomètre, dans les buissons, les bois et çà et là le long du ruisseau, vers Monnerie, à Capian ; dans les bois et les buissons près de Merlet, à Espiet ; çà et là dans les coteaux boisés qui dominent la rive gauche du ruisseau de Lassale, à Blésignac. Cette plante a été signalée comme rare dans les Deux-Sèvres et le Maine-et-Loire (Flore de l'Ouest). Clavaud, dans la Flore de la Gironde, la donne comme proba- blement étrangère au département et ne la décrit que pour la comparer à V. scotophylla Jord., qui en diffère surtout par sa souche épaisse à rejets courts, plus nombreux et en touffe, la plupart non radicants, par ses feuilles ovales oblongues d’un vert sombre à la fin et par son éperon teinté de violacé au som- met et presque droit. Ces deux espèces sont le résultat du dédoublement de Viola aiba Besser. Beaucoup d'auteurs, tout en les reconnaissant toutes les deux, continuent cependant à désigner l’une d’elles, V. virescens sous le nom de V. alba. T, LIX 2 TR RS PAU D Ut OA PRE EE ET * — 18 — Viola Foudrasi, Jord. — Cette espèce a la plupart des caractères de V. hirta L., mais est sensiblement plus petite dans toutes ses parties, — Elle é est simplement pubescente, au lieu d'être veiue hérissée; ses fleurs sont d'un rose lilas à éperon plus foncé; ses sépales oblongs sont un peu obtus à bords 2 glabres, au lieu d’être ciliés ; les deux pétales latéraux sont si légèrement poilus vers la gorge qu'ils paraissent presque glabres, au lieu d’être très fortement barbus ; la capsule petite, légèrement hispidule est globuleuse déprimée, presque hexagone ; enfin, elle est plus précoce que V. Airta de près d’un mois. — Mars-avril. Très rare au pied du côteau de Blasimon, le long de la Gamage en allant vers Cugat. Elle est aussi indiquée dans quelques localités de la Charente-[nférieure et des Deux-Sèvres (Flore de l'Ouest). Si cette violette n’a pas les caractères spécifiques aussi pro- fonds que ceux des autres plantes déjà décrites, elle n’en est pas moins digne d'intérêt. Son port la fait vite reconnaitre et on la distingue assez facilement des pieds à fleurs lilas de V. hirta L. Nous n’indiquons que comme SIMPLES VARIÉTÉS la forme bicolor du Narcissus pseudo-narcissus L. etle Ligustrum vulgare L. à fruits jaunâtres. La forme bicolor (Gr. et God.) de ce narcisse a les divisions périgonales d’un jaune soufre très pâle, presque blanc, la cou- ronne restant comme dans le type d’un beau jaune. Cette diffé- Ë rence, peu importante au premier abord, suffit à modifier pro- à fondément l'aspect des deux plantes, qui d’ailleurs ne se 4 trouvent jamais ensemble. ; Le type du N. pseudo-narcissus L. croit dans les champs au 2 nord du Charron, à Lugasson; il est extrêmement abondant sur ; les plateaux de Soussac et de Cazaugilat. RS La variété bicolor est commune par places dans les coteaux | é boisés qui dominent la vallée de l’Engranne (rive droite), de Guibert à Lassigean, à Frontenac, ainsi que dans la vallée du ; Gourmeron, depuis Sainte-Présentine, près Sallebruneau, jus- 4 qu’au confluent avec l’Engranne ; on la retrouve dans les bois qui dominent le ruisseau de Lassale et le ruisseau qui prend sa source près de Blésignac. Cette variété ne doit pas être absolument nouvelle pour notre flore, car dans ün chemin, au pied de Floirac, nous avons vu un LIGTO == certain nombre de fleurs coupées, qui se rapportaient à la forme bicolor et que nous avons supposé provenir du coteau voisin. Le Ligustruim vulgare L. à fruits jaunâtres constitue un cas assez exceptionnel. L’albinisme, en effet, est assez fréquent parmi les plantes à fleurs rouges ou bleues, mais se rencontre assez rarement chez les fruits; et encore est-ce la culture, qui, pour les fruits rouges, tels que groseilles, framboises, fraises, etc., favorise ces exceptions si rares dans la nature. Quant aux plantes à fruits noirs produisant exceptionnelle- ment des fruits blancs, nous ne connaissons à l’état spontané que Sambucus nigra L., dont les fruits sont quelquefois blanchâtres ou verdâtres (Flore française, de Gillet et Magne). Il faut y ajou- ter l'échantillon du jardin botanique de Bordeaux, marqué Atropa belladona L. fruct. luteis. On peut aussi appeler ZLigustrum vulgare L. fruct. luteis, le troëne dont nous parlons et qui est exactement au type ce que la belladone à fruits jaunâtres est à la belladone à fruits noirs. En examinant ce cas attentivement, on voit que comme pour la belladone, l’albinisme n'’atteint pas seulement le fruit, mais toutes les parties de la plante. Cet arbrisseau a été trouvé dans un bois à l'extrémité sud-est d’Espiet. Il se trouve actuellement au jardin des plantes. Le Daphne laureola L., plante ligneuse à feuilles persistantes et à baies noires, se présente ici dans des conditions telles, qu’il est aussi bien permis d'admettre son indigénat que d’en douter. Cette charmante espèce abonde dans les bois de Roquefort à Lugasson, mais comme elle se trouve assez près du château, nous avons pensé qu’on l’y avait d’abord apportée et qu’elle s’était ensuite répandue. Il est vrai qu’on en trouve aussi dans le ravin de Peydebas, presque en face, ainsi que dans le coteau qui regarde le Mitrot; mais ne faut-il pas supposer que _ certains oiseaux ont fait ce qu'Horace dit de la grive semant le gui : Turdus Sibi malum cacat. La lauréole croit encore à Naujean, dans la propriété Latapie, au Rétou, dans des conditions analogues à celles de Roquefort, ce qui confirmerait la première opinion. Un superbe pied de D. laureola trouvé au bord du ruisseau, dans le vallon sauvage de Bonnenouvelle, près Blasimon, à sept kilomètres de Roque- of) 24 fort, constituerait un fait plus sérieux, si toutefois ce pied n’était rigoureusement seul. Cette plante qui croit dans les montagnes et que nous avons récoltée dans les Pyrénées, notamment au lac de Gaube, ne dédaigne point les bois calcaires etles collines de faible altitude ; elle est d’ailleurs indiquée par Foucaud dans la Charente-Infé- rieure et les Landes. A ce point de vue, les stations de Roquefort et du Rétou lui conviennent fort bien et il n’est point surprenant qu’elle s’y développe et s’y nmiultiplie comme dans son vrai milieu à travers les autres plantes sauvages. Néanmoins, nous estimons que pour admettre l’indigénat du Daphne laureola L., il faudrait s'appuyer sur des observations plus décisives. NOTE COMPLÉMENTAIRE. — La réponse à un renseignement que nous avions fait demander à M. Latapie, propriétaire du Rétou, par l'intermédiaire de M. le Curé de Naujean, ne nous est par- venue qu'après la lecture de ce mémoire (séance du 20 janvier). M. Latapie, que nous tenons à remercier ici, nous à appris que son père, qui s’occupait de botanique, rapporta de Luchon, il y a quelque cinquante ans, le Daphne laureola L., dont il donna plu- sieurs pieds à M. de Malet, propriétaire de Roquefort. M. Lata- pie a ajouté que la fauvelte à tête noire recherche avidement les baies de la lauréole, ce qui explique la propagation rapide de ce sous-arbrisseau dans la contrée. Si son extrême abondance à Roquefort et au Rétou n'avait éveillé le soupçon d’acclimatation, nous n’hésitions pas à le donner pour indigène, comme du reste on l'avait fait déjà. (1) Les botanistes qui plus tard herboriseront en Entre-deux- Mers ne devront donc pas être surpris de rencontrer cette plante, surtout dans les endroits les plus sauvages, où les oiseaux vont la semer de préférence. Quelque répandue qu’elle soit, on sera fixé sur son origine et on ne devra l'indiquer que comme naturalisée. (1) Il y a une quinzaine d’années, nous dit M. Pérez, l'abbé Bonnaves, ancien curé de Camiac, signala à la Société Linnéenne le Daphne laureola L., qu'il avait trouvé à Daignac sur un coteau qui fait suite à celui du Rétou. PV CEA CN PREMIER SUPPLÉMENT A LA CONTRIBUTION à 14 FAUNE ve HÉMIPTÈRES (HÉTÉROPTÈRES, CICADINES & PSYLLIDES) Du Sud-Ouest de la France M. Maurice LAMBERTIE Membre de la Societé Linneenne. AVANT-PROPOS En 1898, je publiais dans ce bulletin, en compagnie de M.E. R. Dubois un catalogue des Hémiptères capturés jusqu’à cette époque dans la Gironde. Trois ans après, de nouvelles recher- ches ayant fait connaître bon nombre d'espèces nouvelles pour la faune du Sud-Ouest, j'offrais au bulletin un second travail augmenté des espèces trouvées dans la région (Landes et Hautes- Pyrénées). Depuis lors, c’est-à-dire après une période de six années, durant lesquelles le zèle de nos chasseurs d’'Hémiptères ne s’est point ralenti, il paraissait opportun de publier un premier supplément pour enregistrer les nouvelles espèces. Je remercie tous mes collègues qui m'ont avec tant de bien- veillant empressement, aidé pour la rédaction de ce travail, soit en me communiquant le produit de leurs chasses. soit en _m’aidant dans les déterminations critiques. Parmi ces derniers, j'exprime tout spécialement ma reconnaissance à M. l'abbé d’Antessanty, de Troyes; à M. le D' Horvàäth, de Budapest, l’émi- nent spécialistes des Homoptères et à M. H. Laborderie qui m'a — 22 — capturé plusieurs bonnes espèces qui n'avaient jamais été prises dans notre département. J’ai puisé aussi divers renseigne- ments dans les travaux du docteur Puton, le savant auteur du Synopsis des Hétéroptères de France, de de Perris (Annales (es la Société Entomologique de France, tome VII, 5° série)etde Seignoret (mêmes Annales, tome IX, 5° série), qui m ‘avaient ce échappé dans mon premier travail. | à SRE Les pages qui suivent sont donc, je me plais à à le A Fe au moins autant remplies du travail de zélés et de savants collè- gues, que du mien propre; ce qui fait, qu'en réalité, je n'ai d’autre mérite que d’avoir soigneusement recueilli et coordonné leurs contributions et leurs observations, pour * joindre lee miennes beaucoup plus modestes. Bordeaux, le 16 décembre 1903. M. LAMBERTIE. HEMIPTERA (Rhyncota Fab. Rhynchota Fieb., Flor.) I. — HETEROPTERA (Latr.). Ælia Fab. 1 Germari Kust. var. cognala Fieb. — Toulouse (D' Puton). Carpocoris (Koler.). 1 varius Fab. var. Zunula Fab. — Toulouse (D° Puton). Chlorochroa (St). i juniperina L. — Pris à Fargues-Saint-Hilaire en avril sur le juniperus, par M. Rob. Brown. R. Troilus (Stal). 1 luridus F. — Pris en septembre à Sallebœuf sur Pinus. R. Spathocera (Stein). Li laticornis Schill. — Citon sur juniperus en septembre. R. Ceraleptus (Costa). [e) obtusus Brullé. — Landes (D' Puton). Corizus (Fall. Am. S.). hyalinus Fab. var. nigrinus Put. — Tarbes (Pandellé). hi Berytus (Fab.). Signoreti Fieb. — Citon sur Quercus en septembre. R. = Apoplymus (Fieb). = pectoralis Fieb.— Cité de Bordeaux, par le docteur Puton. Arocatus (Spin.). + Rœæselii Schum.— Citon en septembre sur l’Aubépine. R. Orsillus (Dall.). 1 maculatusFieb.— Cité dela Gironde, par le docteur Puton, sur les pins et cyprès. R. eo Henestarsis (Spin). 1 halophilus Burm.— Cité dela Gironde, par le docteur Puton. Pris par feu Samie. R. Geocoris (Full.). 1 pallidipenanis Costa. — Cité d'Arcachon parle docteur Puton. 2 albipennis F. — Toulouse, port Garaud, talus de la Garonne (H. du Buysson). Platyplax (Fieb.). inermis Rbr. Horv. — Toulouse en Mai (H. du Buysson). (+ Macropterna (Fieb). bi convexa Fieb. — Cité d'Arcachon, par le docteur Puton. 2 marginalis Fab. — Toulouse, par J. Duval (Puton). Piezoscelis (Fieb.). Li staphylinus Ramb. — Toulouse (D' Puton). Proderus (Am.). Li suberythropterus Costa. — Toulouse (Dr Puton.). Ischnocoris (Fieb.). — punctulata Fieb. Toulouse (Marquet ex. D' Puton). Lamprodema (Fab.). 1 maurum Fab. — Toulouse (D' Puton). Plinthisus (Fieb.). 1 Putoni Horv. — Pris à Citon, en septembre, en battant des chênes. R. Peritrechus (Fieb.). 1 angusticollis — Sahlb. Cité de la La Teste, par le docteur Puton:2kR R: Neuracladus (Freb.). 1 brachiidens Duf. — Toulouse (D' Puton). (Notochilus Fieb.). 1 hamulatus Thm. — En fauchant à Citon en septembre. R. 2 nervosus Fieb. — Cité de la Gironde, par le docteur Puton. _ 3 ferrugineusM.R.— Toulouse (Marquet), Landes (D'Puton). nos Piesma (Lep. ets.). 1 variabilis Fieb. — Cité d'Arcachon, par le docteur Puton. Cantacader (Am.S.). 1 quadricornis Lep. — Toulouse prairie du pont d'Empalot accroché sous les pierres (H. du Buysson). Serenthia (Spin.). 1 ruficornis Germ. — Landes. (Dr Puton). 2 femerolis Thoms. — Tarbes (Dr Puton). Dictyonota (Curt.) fuliginosa Costa. — En fauchant à Citon en août. Cité par le docteur Puton. R. marmorea Baer. Toulouse (D' Puton). Phyllontocheila 1 maeulata H.-S. — Landes (D' Puton), sur Stachys recta, selon Fieber. Monanthia (Lep.). 1 nassata Put. — Landes (D' Puton). | Aradus (Fab.). 1 pallescens H.-S. — Hautes-Pyrénées (Pandellé). Microvelia (West.). 1 Schneideri Schltz. — Toulouse dans les mares (Marquet.). Gerris (F.). 1 thoraeïeus Schum. Toulouse (Marquet.). 2 odontogaster Zett. — Toulouse (Marquet.). Ploiariodes (Buch. Wh.). ; 1 vagabunda L. var. pilosa Fieb. — Cité de la Teste par Signo- ret (Mulsan et Rey, Histoire Naturelle des Punaises de France). Metapterus (Costa). 1 linearis Costa. — Bordeaux, feu Samie, cité par le docteur Puton. “LR OR Oncocephalus (Klug). 1 squalidus Rossi. — Cité de la Gironde, par le docteur Puton. Coranus (Curt). 1 subapterus de G. Fall. - Saint-Médard-d'Eyran, en tami- sant des herbes sèches en novembre. R. Prostemma (Lap.). 1 bicolor Ramb. — Toulouse (Marquet.). Salda (Fab). 1 seotiea Curt. — Cauterets (D' Puton). 2 @e=album Fieb. — Hautes-Pyrénées (D' Puton). 3 gamma Fieb. — Trouvée par M. Mink dans le Midi de la France probablement dans la région des Landes ou des Basses- Pyrénées (D' Puton). 4 mutabilis Reut. — Cité de la Teste par le docteur Puton. 5 Cooksii Curt. — Allée de Boutaut en grattant la terre en octobre. R. Luchon (H. du Buysson). Tetraphleps Fieb. 1 vittata Freb. — Toulouse, sur les Mélézes (Cité par Marquet). Myrmedobia (Bxer). l coleoptrata Fall. var. subtruncata Rey. — L’Alouette près Pessac dans détritus en novembre. R. R. Phytocoris (Fall). 1 Sp. nova? — Pris à Camarsac en fauchant en juillet. La des- cription en sera faite dès que M. le D' Horvtàth m’aura adressé le manuscrit. Halticus (Hah.). 1 saltator Fourc. — Luchon (H. de Buysson). Dicyphus (Fieb.). 1 Epilobiïi Reut. — Citon en fauchant en août. R. Orthotylus (Fieb.). 1 Adenocarpi Perris. — Pris dans les Landes par de Perris sur Adenocarpus parvifolius. ares Platytomatocoris (Reut.). 1 planicornis H.-S. — Citon en fauchant en août. R. R. Heterocordylus (Fieb.). 1 erythrophthalmus Hah. — Dax (Duverger). Amblytyius (Fieb.). 1 brevicollis Fieb. — Landes (de Perris), sur Zelianthemum guttatum. | Macrotyllus (Fieb.). 1 bicolor Fieb. — Toulouse (Marquet). R. | Plagiognatus (Fieb.). 1 Alpinus Reut. — Landes (de Perris) sur Menthes. Bagnères, le Bédat (H. du Buysson). Corixa (Geoff.). 1 Fallenii Fieb. Toulouse (Marquet). LP HOMOPTERA Gulaerostria (Zett. Fieb). Alebra (Fieb.). 1 albostriella Fall. var. discicollis H.-S. — Citon en août sur chêne. Erythria (Fieb.). 1 Ferrarii Put. — Toulouse (Marquet). Chlorita (Fieb.). 1 vittata Leth. — Citon en fauchant. 2 viridula Fall. — = Eupteryx (Curt. Fieb.) 1 Wallengreni Stàl. — Citon en fauchant. 2 atropunetata Gæze. — Allée de Boutaut en secouant des herbes en octobre. Ar BA iQ ue Typhlocyba (Ger. Fieb). 1 sexpunétata Fall. — La Planteyre sur des Salix en Août. 2? eandidula Kb. — La Planteyre sur des jeunes Pinus en septembre. Thamnotettix (Zett.). 1 fenestratus H.-S. var. guttulatus Kb. Citon en septembre en fauchant. 2 Fieberi Ferr. var. {æniatifrons Kb. — Citon en battant Prunus spinos«. 3 dilutior Kb. — Camblanes, la Planteyre en battant sur Populus. Athysanus (Burm.). 1 striatulus Fall. H.-S. — La Planteyre en fauchant. 2 distinguendus Kb.— Camarsac en fauchant en septembre. 3 fratereulus Reut. — Camarsac en fauchant en août. Jassus (Fab.). 1 fusceatus Ferr. — Camblanes en battant des chênes. Phlepsius (Fieb.). 1 intrieatus H.-S. — La Planteyre sur Pinus en septembre. Landes (de Perris). Deltocephalus (Burm.). 1 propinquus Fieb. — Cadillac-sur-Dordogne en fauchant en mai. 2 pieturatus Fieb. — Camarsac en septembre en fauchant. 3 sabulicola Curt. — Alouette en novembre en tamisant des débris de paille. 4 hyalinus Fieb. — Saint-Mariens en juin en fauchant. 5 cephalotes H.-S. — Citon en fauchant. Platymetopius Burm. 1 undatus de G.— Camarsac en septembre en fauchant. Pris aussi à Saint-Georges-de-Didonne. Acocephalus Ger. 1 carinatus Stàl. — La Teste (Signoret). 2 bifasciatus L. — La Planteyre en fauchant en septembre. Cr Re 3 fusecofaseciatus Gæze.— Camarsac en battant des arbres en . septembre. Saint-Georges-de-Didonne. Bagnères (H. de Buysson). Chiasmus M.R. 1 translucidus M R. — Saint-Médard d'Eyrans sur A/nus en octobre. Idiocerus (Lewis.). 1 diseolor Flor. — Saint-Georges-de-Didonne. 2 Tremulæ Estl. — La Planteyre sur le Populus (rimula en juillet. 3 elegans Flor. — La Planteyre sur A/nus en juillet. 4 ustulatus M. R. — Citon sur Populus en septembre. Pediopsis (Burm.). 1 glandacea Fieb. — La Planteyre en fauchant en août. 2 nassata Ger. var. virescens Fab. — La Planteyre en fau- chant en septembre, 3 nassata Ger. var. graminea Fab. — La Planteyre en fau- chant en septembre. Agallia (Curt.). 1 retieulata H.-S. — La Planteyre en battant des arbres en septembre. Saint-Georges-de-Didonne. Paropulopa (Fieb.). 1 lineata Fieb. — Baguère, le Bédat sur Pteris aquilina et Erica (H. du Buysson). Ptyelus (Lep. Serv. enc.) 1 lineatus L. — Citon en fauchant. Tibicen (Latr.). 1 eisticola Gené. — Toulouse parmi les Ulex (Marquet). Cicadetta (Kol.). 1 tibialis Pz. — Toulouse sur les haies (Marquet). Tettigometra (Latr.). 1 atra Hagenb. — Toulouse (Marquet\, 2 virescens PZ. var. dorsalis Latr.— Camarsac pris en battant des haies en septembre. = OT ae 3 fuscipes Freb. — Citon sur Quercus en septembre. 4 obliqua Pz. — Camblanes en battant des Quercus, Toulouse (H. du Buysson). Var. (rüænia Fieb., Camarsac en.battant des Quercus en sep- ” tembre. + Var. plalytænia Fieb. en battant des Quercus, Camarsac en à: septembre. à o sororeula Horv. — La Planteyre sur Populus tremula en É septembre. Camarsac. | Cixius (Latr.). 1 pallipes Fub. — Allée de Boutaut en septembre en fau- chant. Hyalesthes (Sign.). 1 luteipes Fieb. var. Scotti Ferr. — Citon en fauchant en septembre. Toulouse (Marquet). Oliarus (Stàl.). 5 | 1 melanochatus Fieb.— Citon en septembre sur le Quercus. . _ Dictyophora (Ger.). x 1 europæa L.var.rosea Mélich: — Citon en fauchant dans une prairie aride en septembre. Cité par M. Rob. Brown comme pris * à Lignan par M. Daydie. S Ommatidiotus (Spin.). | 1 dissimilis Fall. — Le Haillan, sur Erica en octobre. 4 Kelisia (Fieb.). 1 guttulifera Kb.— Camarsac en septembre en fauchant dans une prairie humide. Lelphax (Fab.). l elegantula Boh. — Citon en fauchant en septembre. 2 propinqua Fieb. — Citon en fauchant en août. Trioza (Fst.). 1 Rhamni Schrk. — Landes (de Perris) sur Rhamnus ala- lernus. L'ONOS TENTE PARTNER en prrs TABLEAU Indiquant la répartition des Hémiptères capturés dans la Gironde entre les différents groupes de leur ordre. Genres. Kspèces. $ | PenBOMITES LR. A4 6I Se CORÉEN RL UN TS TU 19 30 | OA OS OR - 5 9 () ee INTER SERRE ENRE.. 42 79 A RS 2 lo lnoidides men. see 11 17 | a = = Ë Phymabdes. rue il 1 _E 5] Es Æ | Aradides.................. j 2 EH + = =) MROTURATES ER E RE II 22 QU À È Saldides car rte 2 7 O entrer en combinaison chimique, de même, le plasome désigne » la plus petite partie, la dernière donc de l'organisme ; son exis- » tence qui n’est pas démontrable est aussi nécessaire que celle > de l’atome ou de la molécule ». Buffon appelait molécules organiques, des éléments hypothéti- ques analogues, que Dolbear, de son côté qualifie du titre d’ato- nes annulaires. — 150 — De ces essais de micromérisme, les uns revêtent un caractère plutôt physiologique, tandis que les autres sont de nature mor- phologique. Mais, jusqu'ici, cependant, ces éléments primordiaux n’avaient pas une structure bien déterminée et relevaient davan- tage de l’imagination que de la description. Les gemmes de Haacke, au contraire, présentent une forme géométrique constante dans tout le règne organique : celle d’un prisme droit à base rhombe, mais cette forme est infiniment variable dans le détail, en particulier, dans la valeur des angles du losange de base : elle est la même, sauf de très légères diffé- rences, chez tous les représentants d’une même espèce. Par leur force attractive, les gemmes se groupent en gemmaires, invisi- bles au microscope, dont les formes sont des plus variées, mais toujours caractéristiques de l’espèce animale ou végétale à laquelle ils appartiennent. Cette théorie est, en somme, celle de Spencer modifiée; les unités physiologiques sont devenues les gemmes, les premières n'avaient pas de forme, les gemmes, au contraire, en ont une géométrique. Mais, c’est avec Nägeli et ses disciples modernes, que nous arrivons à la description plus exacte, mais vraiment extraordi- naire de ces entités imaginaires. Dans l’ordre morphologique, sa fameuse théorie peut être donnée comme exemple, parce que l'hypothèse descriptive est poussée jusque dans ces dernières limites et jusqu’à la fantaisie, par la précision que l’auteur donne aux moindres détails de la description. Nägeli admet que la matière vivante est formée de deux substances protoplasmiques ; l’une sans grande influence, répan- due en abondance dans le corps des êtres, le s{éréoplasma forme une sorte de gangue dans laquelle se trouve plongée et répartie uniformément une deuxième substance plus importante, mais beaucoup moins abondante, qui dirige l’évolution organique, l'idioplasma. L'idioplasma serait constitué par des cristallicules organiques moléculaires et fondamentaux, les #icelles. Chaque micelle, en se précipitant, fixe autour d’elle une couche d’eau à laquelle elle ne se mélange pas, c’est une eau de cristallisation. Elles s’ordonnent pour la plupart en fibrilles parallèles qui se groupent en un réseau micellien. Elles sont toutes semblables entre elles et douées de propriétés identiques. Cette forme et ces propriétés qui, dans l’idée de Nägeli ne s’élèvent pas beaucoup — 151 — au-dessus de celles d’une molécule ne sont cependant pas celles d’une substance chimique, mais d’une substance vivante. Dès qu’une micelle est formée, et qu’un grand nombre de micelles vont s'associer les unes aux autres, du protoplasma est constitué avec sa structure fondamentale et ses propriétés générales. Il n’y a là, en somme, que de l'hypothèse, mais on entre dans le domaine du fantastique, quand Nägeli donne la forme du réseau micellien, le nombre des micelles nécessaire et suffi- sant. Cette théorie, qui, pas plus que les précédentes, ne repose sur aucun fait d'observation directe, a trouvé néanmoins, dans ces derniers temps, quelques partisans. Quelques botanistes l'ont réédité pour la faire servir à la compréhension de la constitution et de la formation de la membrane végétale et de formations analogues (grain d’amidon). La fameuse théorie de l’intususcep- tion a même trouvé,aux yeux de certains naturalistes, sa confir- mation complète dans l’organisation des micelles. Bien plus, les données purement spéculatives de Nägeli sont entrées actuellement dans la voie de l’observation directe (1). Il est évident que de pareilles recherches, très ingénieuses au _ point de vue micro-chimique, n’ont aucune portée biologique possible et ne sont, à aucun point de vue, susceptibles d’être rapprochées des plans de constitution de la matière vivante. A côté de ces théories tout abstraites de certains auteurs, transformées parfois dans l’esprit de leurs disciples, en réalités, on en trouve quelques-unes qui, par contre.reposent sur certains points d'observations. Béchamp (1875), pense que toute substance vivante est consti- tuée par une matière fondamentale renfermant un très grand nombre de granulations d’une extrême petitesse (atteignant au (1) Récemment, M. H. Devaux (4. Devaux. Sur une réaction générale et nouvelle des tissus vivants. Essais de délermination directe des dimensions de la micelle albuminoïde. Procès-verbaux, Société Linnéenne, Bordeaux, décembre 1903), dans des expériences de microchimie végétale, étudiant la formation spontanée de lames solides à la surface de solutions d’albumine et de quelques autres substances voisines, par des procédés très élégants, a recons- titué le poids absolu de la micelle de Nägeli (entre 0,2 et L millième de milli- gramme), voire même celui du biophore (unité vitale hypothétique de Weissmann). | — 152 — plus un L), les microzymas dont il donne une fort longue et très détaillée description. Il assimile ces microzymas à des sortes d'organismes vivants réunis en colonie pour former le corps de tous les êtres, animaux ou végétaux, tous les microzymas de l'univers étant semblables. . Jusqu'ici, étant donnée la constitution granulaire apparente du protoplasma, il y a peu de faits qui sortent de l’observation directe, mais Béchamp se laisse entraîner aux envolées de l’ima- gination, quand il donne aux microzymas une éternité, une auto- nomie suffisante pour vivre pour leur propre compte, se désa- gréger à la mort de l'individu et devenir libres pour entrer dans des associations nouvelles pouvant n’avoir aucune ressemblance avec celles dont ils proviennent. C’est ainsi qu'il y aurait pour lui, une sorte de métempsychose, l'être pouvant disparaître, mais les microzymas étant éternels. Poursuivant la théorie, Béchamp, parmi les associations sim ples que forment ies microzymas à la mort de l'individu, place les Bactéries. Partisan, avec Pouchet, de l’autogonie, il cherche à démontrer par des expériences, que, malgré la stérilisation la plus complète de tous les vases, les Bactéries se forment direc- tement aux dépens de la matière organique, par évolution des microzymas. A côté de certains faits, reposant nettement sur l'observation directe, comme l’existence dans le protoplasma de sphérules pro- téiques autonomes, la théorie de Béchamp sur l’immortalité de la matière vivante est un pur concept de son imagination. Plus récemment cependant, Münden fit un certain nombre de singulières expériences qui l’ont amené à formuler une hypo- thèse très voisine de celle de Béchamp. Il conclut, lui aussi, que les granulations protoplasmiques, qu’il retrouve, peuvent se comporter en dehors des cellules comme des organismes vivants indépendants, doués de mouvements et même capables, en s’associant, de produire des organismes nouveaux. Dans un certain nombre de travaux sur le protoplasma, Altmann constate que la substance vivante est formée de granu- lations ou granula (qui seront le point de départ de sa structure granulaire), décelables aux réactifs colorants et qui sont des élé- ments objectifs. — Jusqu'ici nous demeurons dans le domaine morphologique. — Mais, partant de là, il considère le proto- MS Er He plasma comme constituant une colonie d'êtres élémentaires réunis au sein d’une substance fondamentale. Il a donné le nom de bioblastes à ces petits éléments physiologiques constitutifs de la colonie. Les bioblastes constituent pour lui des individualités auto- nomes pouvant vivre par elles-mêmes et susceptibles de se reproduire par division. C’est là, à un point de vue purement physiologique, l'application de la théorie de la granule à l’expli- cation des phénomènes vitaux. Altmann rapproche, d’ailleurs, les bioblastes, plus directement des bactéries, car il admet que les cellules dérivent de colonies de bactéries. Enfin, dans le même domaine de la physiologie, Strassbürger, frappé de l'existence dans certains protoplasmes d’une constitu- tion réticulée, admet l’existence, en somme toute hypothétique, de deux substances fondamentales de propriétés différentes, dans ce réseau, l’une le Ainoplasma, aurait un rôle très actif dans les rapports de l'être avec le milieu ambiant, l’autre, le trophoplasma, ne servirait qu’à la nutrition. Parmi les théoriciens précédents, il en est peu qui aient cherché à baser leurs principes sur les données de l'observation directe et microscopique, mais la plupart, tout au moins n’ont reconnu à leurs théories que la valeur d'une simple hypothèse. Les théoriciens de la deuxième catégorie dont nous allons maintement parler sont évidemment sortis du domaine pure- ment spéculatif, mais c’est encore, en dehors de toute influence biologique que dans leur expérimentation, ils sont aller chercher la réalisation de leurs conceptions vitales. ire < | 4 LME Mie 08 | a F “ME AL Hu DR 4 nt 114 Rure ie A: ie put HE Hoi Le os RS OR AE CRE TELE FE$ fe ASIN Cr CE AE us 4 ET Ms DR TE f » € 4 21 \ 4 t ; |:A£ a } ne 7 \ Ë e % F IA ! = .. »! + À 4 - ñ £ n , $ A "4 à 4 LS: Lénlehé ei Il Neothéoriciens. — Théoriciens, de 2"° ordre. — Les Mécanistes de l'École moderne. — Structures physicochimiques. — Essais mathématiques sur une constitution nécessaire et suffisante du _ protoplasma. A côté des théoriciens précédents, qualifiés par les auteurs modernes du titre de witalistes, nous trouvons une autre catégo- rie de théoriciens de date plus récente, qui s’intitulent mécanis- tes et qui basent leurs principes évolutifs sur les données relati- vement modernes des sciences physicochimiques. Les uns, considérant que la matière vivante possède en com- mun avec la matière brute des propriétés physiques, telles que la réfringeance, la cohésion, la plasticité, l’élasticité, etc.…, ont réduit les manifestations vitales à de simples phénomènes phy- siques, parmi lesquels, les faits de capillarité et de tension superficielle joueraient un rôle prépondérant. D’autres, au contraire, envisageant le protoplasma comme un simple mélange de molécules chimiques, admettent que le prin- cipe vital est réductible à de simples réactions de laboratoire et pensent qu’en serrant la matière de près, on peut mettre en for- mule chimique les réactions d’assimilation et de reproduction d’une molécule vivante et par suite de la cellule toute entière. Les uns et les autres sont restés dans l’abstraction pure. D’autres, enfin, par une série de manipulations souvent ingé- nieuses, mais de valeur biologique douteuse, par des expérien- ces relevant du domaine physique ou, grâce à des mixtures chimiques, soit par une série de manipulations tenant de ces deux facteurs, se sont ingéniés à reconstituer ?# vitro des figu- 2 — 156 — rations plus ou moins exactes de la matière vivante ou de ses constituants. Les uns et les autres nous paraissent avoir étudié le problème en dehors de son vrai terrain qui est celui de l’observation, mais, bien que ces recherches, vaguement parallèles à l’étude de la substance vivante, n’offrent qu’un minime intérèt dans la question qui nous occupe ici, les tendances biologiques moder- nes ont fait à ces essais une télle place dans les traités de scien- ces naturelles que nous croyons devoir nous y arrêter quelques instants, non tant pour les discuter que pour montrer leur man- que absolu de valeur en ce qui concerne l’organisation de la substance vivante. Dans son « Étude sur la Matière vivante » et sa «Théorie nou- velle de la Vie», Le Dantec cherche à ramener les différentes manifestations de l’activité plasmique à des réactions purement physiques et définit « substances vivantes », celles qui, sous cer- taines conditions et en présence de certains réactifs, sont le siège de phénomènes physiques et chimiques dont certains ont des caractères spéciaux et revêtent l'apparence de phénomènes vitaux. | | Il nous montre le rôle de la capillarité, de l’osmose, de la ten- sion superficielle dans les diverses manifestations dites vitales et. que l’on qualifie de tactismes et nous donne une explication exclusivement physique des processus vitaux fondamentaux qui ont nom, nutrition, assimilation, reproduction. Malgré la séduisance de la forme et l’attrait d'expériences intéressantes, le raisonnement du théoricien paraît souvent un peu spécieux et son expérimentation peu concluante. La compa- raison de l’aster protoplasmique avec les lignes de force d’un aimant, par exemple, ne nous semble pas avoir autant de valeur que la moindre observation biologique directe. En somme, le plastide vivant serait pour Le Dantec «un corps tel qu’il existe un milieu liquide correspondant dans lequel ce corps est susceptible d’assimilation ». Cette définition n’éclaircit pas davantage notre compréhension de la physiologie cellu- laire. Le docteur Jaeger accentue, cependant, encore cette manière de voir et estime que la chimie est, par elle-même, incapable de nous donner la moindre idée relative à la marche des phénomè- te nes vitaux, et prétend, dans une argumentation assez serrée, que la physique seule suffit à donner la clef des diverses mani- festations du protoplasma. A la suite des vues exclusivement théoriques de Le Dantec et de Jæger, quelques expérimentateurs, parmi lesquels, Quincke out essayé de réaliser d’une manière objective les données de la théorie. En mettant en présence un carbonate alcalin et de l’huile, par la formation de savon à la surface de ce liquide et dans l’intérieur de la masse émulsionnée, il a vu les goutelettes huileuses se mouvoir et réaliser ainsi le schéma assez grossier des déplacements élémentaires dont les amibes et les amibocytes sont le siège. | Ces essais physico-moléculaires n’ont eux aussi, aucune appli- cation directe à la physiologie cellulaire. Le docteur E. Giglio-Tos, de l’Université de Turin, dans son traité sur «les Problèmes de la Vie » ne part pas d’un même principe. Procédant d’une méthode absolument inverse de celle suivie par la plupart des autres théoriciens, il établit tout d’abord un cadre mathématique tout artificiel et cherche à adap- ter sa théorie absolument factice aux phénomènes biologiques à la fois présents et éventuels, ; Le Dantec, Rhumbler, Jæger expliquaient les effets de l’assi- . milation, de la reproduction par des actions d’ordre physique ; pour Giglio-Tos, la chimie seule, puissamment aidée des mathé- mathiques doit donner la clef de tous les phénomènes vitaux. Ces derniers, aussi compliqués soient-ils, ne sont que la consé- quence naturelle et inévitable de réactions chimiques et de constructions mécaniques, elles peuvent être ramenées à des causes simples, si l’on analyse rigoureusement toutes les condi- tions avec une exactitude mathématique. La cause intime de l’assimilation comme celle de tout phéno- mène biologique doit être cherchée uniquement dans la consti- tution chimique de la matière vivante : « Assimilation, reproduc- tion même, ne sont, en dernière analyse qu’un phénomène chi- mique, La biomolécule, ou molécule vivante, telle est la base de l'assimilation. » Dans une formule un peu tendancieuse, l’auteur estime que le corps inerte le plus simple, la molécule d’acide acétique, par exemple qui réagit en présence de certaines substances chimi- — 158 — ques est susceptible d’assimiler et de se reproduire, car « elle se nourrit aux dépens de Substances d’une nature différente de la Sienne, comme le fait le one ou tout autre orga- nisme >». Le théoricien, en somme, ne se contente pas d’enlever à la substance vivante ses propriétés vitales particulières, mais il reconnaît des facultés aussi élevées dans la substance ne sée la plus élémentaire. ° Mais, pour expliquer la complexité de certains phénomènes qui échappent à son analyse, et pour donner à ces fictions, en quelque sorte, un corps, Giglio-Tos croit nécessaire de concevoir et « d'admettre » la biomore, particule vivante dans la matière organisée qu’il considère comme une émulsion. Cette biomore toute hypothétique, qui n’est pas sans quete ressemblances avec la micelle de Nägeli est un complexe de molécules, biomotécules disposées de façon déterminée et dont l’arrangement rappelle la constitution cristalline. Les phénomè- nes de division, de reproduction de la cellule, ne sont qu’une résultante de la division de la biomolécule soumise à des attrac- tions . moléculaires variables ou réunie à ses voisines par une étroite symbiose. « Combien souvent, — dit Prenant —, ces biomores sont des marionnettes dont l’auteur tire le fil pour les conduire où il veut et où il faut. L'auteur, par un ee inverse de celui suivi par la plupart des biologistes a cherché à appliquer les données de la théorie aux résultats de l’observation. L’énoncé de ses lois, l’idée de ses problèmes lui sont fournis par les constructions mathématiques etil constate non sans quelque satisfaction les rares cas de concordance du raisonnement et de la donnée xp tale. Gigllo-Tos n’a pas limité ses Le au domaine spécalih il a tenté d'appliquer ses principes artificiels à l'explication de la formation des chromosomes, des asters protoplasmiques, de la division cellulaire. Sans être irréfutable, cette dernière tentative a toute la valeur d’une expérimentation ingénieuse. Ainsi, après les philosophes, les physiciens et les chimistes surtout, qui,avec les tendances modernes seront bientôt les bio- 7 4 rer er LE nier ht EE jen RO A RE D eu De Nr Se SR TS co dan die FA tre nn ne pt rues ‘dd à on à + ”f ? pu ds — 159 — logistes de l'avenir, ont cherché à accaparer à leur profit l’inter- prétation des phénomènes vitaux. Or, la vie élémentaire, dans ses manifestations n’a pu être, en somme, que la propriété pour un élément d’avoir une certaine composition chimique : la vie élémentaire munifestée, n’a pu être qu'un phénomène chimique ; mais peut-on en dire autant de la vie des plastides tels que nous les connaissons aujourd’hui. _« Le protoplasma, a dit Berthold, a une structure historique ». Si certains auteurs, de leur côté, n’ont vu dans les divers phé- nomènes vitaux qu'une heureuse corrélation des actions physi- ques, c’est en se basant sur ce fait que toutes les manifestations de cette nature que subit la substance vivante ne paraissent pas amener de changement notable et fondamental dans la constitu- tion du corps. Ils ont ainsi comparé la vie à un tourbillon qui, avitant la rivière, namène aucune modification dans la composi- tion de la substance liquide qui la constitue. Considérer ainsi la vie, est, à notre sens, une erreur : l'être a ceci de commun avec la substance inerte, c’est de ressentir comme elle, le contre-coup des actions extérieures, de subir les phénomènes physiques, mais aussi de règler et de diriger en partie les manifestations chimiques de sa substance. En sa qua- lité d’élément complexe, parfaitement instable, le plasma est sous l’action incessante de ces réactions, mais celles-ci ont cette particularité absolument spéciale au règne organisé, d'aboutir toujours, malgré le changement incessant et la grande variété des éléments qui y sont apportés, à une composition générale et à une forme identique. Donc, dire comme Soury « que les fonctions psychiques du pro- toplasma ont un équivalent chimique, mécanique, thermique », c’est analyser simplement les épiphénomènes et, en tous cas, anticiper singulièrement sur nos connaissances éventuelles. Les magnifiques résultats de la chimie moderne permettent sans doute de bien augurer de l’avenir en ce qui concerne l’ana- lyse du moins, si ce n’est la synthèse des produits de l’activité vitale. Les albuminoïdes embryonnaires de Kossel ne sont évi- demment qu'une première étape vers l’étude de la constitution de la matière organisée, mais comme dit Herwig, « vouloir pro- duire un corps protoplasmique serait une entreprise semblable à la tentative de faire cristalliser un homonculus dans une fiole > du moins dans l’état de nos données actuelles. T. LIX. 10 — 160 — D'ailleurs, après les travaux de Tyndall et de Pasteur: la géné- ration spontanée du pr'otoplasma vivant a été réléguée au rang des fables et «à l’intérieur de tout organisme, tout ce qui est > vivant dérive immédiatement de ce qui vit, tout ce qui est orga- » nisé de ce qui est pourvu d'organisation (Wiesner) ». N'est-ce pas assez dire, combien toute généralisation à la tota- lité des faits, d'expériences élémentaires de laboratoire serait imprudente et prématurée. C’est ainsi que, dans toute étude vraiment sérieuse et rigoureuse de faits biologiques, l’analyse doit procéder la synthèse. Telle ne semble pas, cependant, avoir été la préoccupation de Bütschli, qui, dans des expériences restées célèbres, a cherché, avec les substances les plus banales et les ingrédients les plus élémentaires, à réaliser les phénomènes physiologiques géné- raux en même temps que les caractères structuraux de la matière vivante. Après avoir essayé de reproduire par des mélanges chimiques éminemment simples certains phénomènes vitaux communs, tels que les mouvements amiboïdes, Bütschli, partant de ce principe, d’ailleurs très discutable, que la substance vivante est une émul- sion de matières diverses, a voulu réaliser synthétiquement et in vitro certains caractères structuraux de cette substance et a cherché ensuite à relier ces expériences à la généralité des cas de structure du protoplasma vivant. Cet auteur a obtenu les meilleurs résultats avec de l'huile d'olive vieille et épaissie et du chlorure du sodium ; il s’est éga- lement servi d'huile de foie de morue, d'huile de lin, d'huile d'amandes douces, etc., qu’il émulsionne avec de l’albumine, du carbonate de potasse, ou même de l’eau pure. « On peut d’ailleurs, tout aussi bien, obtenir une bonne #ousse en pulvérisant du sucre de canne ou du sel de cuisine aussi fine- ment que possible et en y ajoutant de l'huile d’olive vieille et épaissie par l’action du carbonate de potasse humide et un séjour d’une dizaine de jours à l’étuve à 54° degrés centigrades. > Des expériences semblables faites avec les sauces dites mayonnaises, dont les aspects et les manières d’être ont quelque chose de tout particulier, sont aussi concluantes que celles fai- tes avec les émulsions de Bütschli (J. Chaine). » Quand on examine les mélanges et les émulsions faites par la méthode de Bütschli, on les trouve constitués par un nombre ‘0 L 2h ns ARE tr x Re. nf Slt À ot 6 >, Li d de … Li dun on. E Conte 4 — 161 — considérable de très petites goutelettes, formées elles-mêmes de la solution alcaline ou albuminoïde et enveloppées de toute part, ou mieux séparées entre elles par l'huile ou la matière grasse. Au microscope, leur aspect rappelle vaguement celui de certaines substances protoplasmiques de structure alvéolaire, dont les éléments constituants assez petits offrent une paroi plus ou moins épaisse entourant un contenu plus fluide. Et, s’il est permis ici de faire une comparaison, il y a entre ces alvéoles huileuses et le protoplasma vivant une analogie de ressemblance aussi vague qu'entre une alvéole de rayon de miel et une cellule végétale type. | Voici, d’ailleurs, en quels termes l’éminent zoologiste de Buda- pest, R. Francé, juge l’œuvre de Bütschli: « Bütschli fonda la » théorie alvéolaire sur des expériences physiques parallèles à » la question de la structure du protoplasma. Il décrivit la struc- » ture spumeuse de certaines émulsions, qu’il appelle structure » alvéolaire et il assure que le protoplasma peut être assimilé à > une substance visqueuse, modifiée de telle sorte qu’on puisse > la concevoir comme un mélange de deux substances de ce > genre non miscibles. Le réseau est dû aux parois des vésicules >» spumeuses, et il croit que l’organisation du protoplasma est » identique à celle de ses émulsions. La question de la struc- »> ture de la substance vivante, après ces travaux d'apparence si >» méticuleuse, a pu paraître complètement élucidée, mais, au > fond, cela n’est certes pas (1). » Tels sont les faits expérimentaux par lesquels Bütschli prétend imiter la structure du protoplasma. Enfin, dans un ouvrage récent, étudiant les parties non cellu- laires et squelettiques des organismes, les axes cornés des coraux, la carapace chitineuse de l’écrevisse, la substance inter- cellulaire du cartilage, il compare leur constitution à celle de substances organiques, telles que l’amidon, à des matières sali- nes cristallisées et retrouve partout sa structure alvéolaire qu’il va même jusqu'à réaliser artificiellement ‘par l’évaporation rapide d’une couche mince d’une solution d’acétate de plomb. 1) D' Raoul France. — Die Organisation des Protoplasmas. — (Die Ums- £ P . chau. — Frankfort-a-M., 23 avril 1904). Te — Mais, cet auteur ne s’est pas limité dans l'exécution très ingé- nieuse de ses mousses artificielles structurées ; il a, très dogma- tiquement essayé de tirer de ses expériences des conclusions théoriques sur la structure de la matière vivante. Bütschli conclut de la soi-disant similitude des produits de ses manipulations avec la substance protoplasmique, à l'identité absolue de leur constitution. Pour lui,lastructure de ses mousses et de ses précipités est l’image frappantede celle duprotoplasma et, en définitive, pour lui, la matière vivante n’est, en quelque sorte, qu'un mélange de deux liquides non miscibles, de viscosité différente, dont l’un forme la paroi de l’alvéole, tandis que l’autre est contenu dans sa cavité. Or, dans cet ordre d'idée, Bütschli a eu des prédécesseurs : Dutrochet (1824), Ascherson (1840), Traube (1867), Rainey (1868), ont, en effet, cherché à imiter les structures organiques au moyen de substances inorganiques amorphes. Mais, il est vrai, ces au- teursessayaientplutôt de reproduire artificiellement des cellules. Plus récemment, Herrera a repris ces expériences et a fabri- qué un protoplasma artificiel. Cependant, ce n’est pas toujours la structure alvéolaire qu’il a reproduite. En variant les compo- sants, les actions physiques ou chimiques il à pu modifier à l’in- fini les diverses ‘constitutions, granulaires, réticulaires, alvéo- laires, suivant les vues, en quelque sorte, des différents théori- ciens. | Plus récemment, enfin, Bütschli a été dépassé dans ce genre d'exercice par d’autres expérimentateurs. Cartaud trouve aux métaux une structure cellulaire en attaquent un cristal cubique par l'acide azotique. Bénard, en chauffant une nappe liquide de spermaceti en couche mince par sa partie inférieure, étudiant les courants de convection et rendant apparent par des poussiè- res extrêmement fines, les filets et tourbillons liquides, a réa- lisé de véritables cellules avec noyau. Bien plus, Leduc et Char- pentier en pratiquant la diffusion de certaines substances dans la gélatine reproduisent les {issus vivants, la membrane d’enve- loppe, le plasma et le noyau cellulaire et, réussissent même, en faisant varier les conditions d’isotonie des liquides à produire des variations de tissus. Toutes ces expériences sont évidemment très ingénieuses, mais l’analogie ou la similitude de constitution de ces mélanges de re ch Te nd ed 6 à de. — 163 — avec la cellule ou le protoplasma est, naturellement, assez vague et toute théorique. Bien que nous sachions pertinemment que le protoplasma n’est pas, comme la mayonnaise de Bütschli, une émulsion d’une solution albuminoïde dans un corps gras, la substance vivante n’est pas davantage, comme dit Kunstler « un mélange de deux » liquides, puisque l’on trouve un passage graduel entre la paroi > et le contenu vacuolaire, souvent comme si la liquéfaction > m'était qu'un stade intermédiaire eutre ces deux états. » De ce fait, la constitution alvéolaire ou spumeuse du proto- plasma basée sur des éxpériences assez grossières, en tout cas, parfaitement étrangères à la question, doit demeurer dans le domaine purement théorique où elle est née. Cette théorie, néanmoins, par ce seul fait, qu’elle n’emprun- tait à peu près rien aux données de l’observation directe, était bien faite pour tenter les mécanistes de l’école moderne dont elle flattait les tendances physico-chimiques,en mettant au même niveau la matière inorganique et le substance vivante. C’est ainsi que Prenant, parlant de la théorie de Bütscüli et acceptant, pour son compte, les principés de Rhümbler, l’accen- tue ainsi: « Ce n’est pas sur le terrain de l’observation que la > théorie alvéolaire est réellement solide. Sa solidité même lui » vient précisément de ce que, transportée au-delà de l’observa- » tion histologique, dans le domaine physique, elle demeure > capable d’eœpliquer tout ce qui est protoplasmique dans la > cellule et rend compte de la facon dont le protoplasma se > comporte physiquement. » La structure alvéolaire de Bütschli serait ainsi celle qui, au point de vue physico-mathématique, rend possible le développe- ment maximum de surface entre la substance de la paroi de l’écume et la masse du contenu cellulaire. Elle ferait du proto- plasma un appareil osmotique puissant au point de vue du ren- dement à cause de la multiplication de l’étendue de la surface et de la valeur énorme de la tension superficielle. ! La théorie aurait l'avantage, pour cet auteur, de se trans. porter aisément du terrain histologique, (d’où elle n’est pas sortie d’ailleurs), au terrain physique, et l’alvéole histologique ne serait que l’amplification de l’alvéole physique. Aïnsi, la structure morphologique ou histologique ne serait que lampli- — 164 — fication d’une structure physique que nous ne voyons pas ; en un mot, dans un sens plus général, il n’y aurait encore dans la microscopie que la reproduction, plus réduite, des détails de la macroscopie, de l’anatomie, que nous connaissons. Si nous suivions donc ce raisonnement dans ces exagérations et ses invraisemblances, nous serions tenu d'admettre l’exis- tence d’un emboitement réciproque des structures et des texture, les unes dans les autres, en partant de l'individu aux tissus, de ceux-ci à l'élément, de l'élément à la cellule, à l’al- véole, à la molécule, sans même qu'il fut besoin de faire la. moindre observation directe. C’est ainsi que «l’alvéole hypothétique» de Prenant est quelque chose comme une molécule imaginaire indispensable, dernière étape du raisonnement à laquelle l'esprit imaginatif du théori- cien daigne s'arrêter. à Voilà pour le point de vue physico-chimique. Mais, au point de vue biologique, qu’il faut bien aussi un peu considérer, Prenant crée le plastide, « entité théoriquement nécessaire », capable de vie élémentaire et qui serait l’individualité la plus simple, offrant le moins de complication organique, constituant un véritable petit organite dans la cellule. N'ayant pu observer directement cet élément tout hypothé- tique et uniquement théorique, Prenant essaye de le figurer et l’assimile à quelque chose d’analogue au chloroplaste, à l’amy- loplaste des végétaux. Il serait susceptible de se transformer directement en produits divers, graines, huiles, etc., mais en sa qualité d’élément vivant, en tant que corps organisé et proto- plasmiqne, toujours — durant sa vie du moins, —- «il doit conser- ver une structure fixe, support de son identité et une composi- tion variable, signe de sa mutabilité. » Dans cette théorie si séduisante et qui, à notre avis, a le grave tort de ne pas relever suffisamment des faits d'observation, Prenant a bien compris la nécessité pour la particule protosplas- : mique de garder, malgré d’incessantes variations, une fixité absolue ; cette particule peut varier dans ses détails, mais il est nécessaire qu’elle demeure fondamentalement identique à elle- même et que, sous des changements momentanés, elle retrouve ses tendances premières, Mais sa transformation directe en produits secondaires ne : L ns À nous semble pas suffisamment prouvée. Si, tout en restant iden- tique à lui-même, le protoplasma se modifie insensiblement, il ne nous parait pas admissible qu’il puisse se transformer en produits non structurés (graisses ou huiles), sans perdre son caractère essentiel de vitalité; l’élaboration, dans ce cas, serait plus réelle que la transformation pure et simple. * La substance protoplasmique est faite d'identité et de mutabi- lité, et c’est là, précisément, ce qui la différencie de la substance ‘chimique ordinaire que nous connaissons bien ; cette dernière est d'autant plus variable qu’elle est plus complexe, partant plus dissemblable à elle-même, elle ne constitue plus la matière chi- mique primitive du jour où elle a modifié sa texture molé- culaire. Si donc, nous reconnaissons l’existence, dans le protoplasma, de cette incessante mutabilité consécutive à des apports cons- tants et à des élaborations nouvelles et d’un autre côté, puisque nous sommes assurés qu’il existe en lui quelque chose de fixe, son organisation et sa constitution morphologique, n'est-il pas plus naturel, en somme, de s’attacher particulièrement à ce point de vue? Il nous parait donc absolument essentiel et tout au moins logi- que au lieu de théoriser et de discuter les problèmes éventuels de la biologie, à la façon de Giglio-Tos, d'étudier dans la subs- tance vivante ce qui est constant en elle, c’est-à-dire sa struc- ture. C’est donc cette étude que nous allons maintenant envisager. — 167 — IT Les ohservateurs. — Structure morphologique apparente du proto- plasma. — Diverses conceptions. — Structure réelle de cette substance. — Modifications fonctionnelles. En réalité donc, dn s'occupe fort peu des structures protoplas- miques et l’ensemble de la littérature sur ce sujet constitue un véritable chaos. En général même, la vieille conception du siècle dernier relative à l'homogénéité de la matière vivante continue à persister. Dujardin assimile la substance vivante à une matière semi- fluide, dépourvue de toute structure à laquelle, en 1835, il donne le nom de sarcode et, que, dans tous ses travaux, il considère comme irréductible. Il la définit ainsi : « substance glutineuse, diaphane, s’attachant aux aiguilles de dissection et se laissant étirer comme du mucus....…., dans laquelle on ne distingue abso- lument aucune trace d'organisation, ni fibres, ni membranes, ni apparence de cellulosité. » a Cette théorie rallia pendant longtemps l’unanimité des suffra- ges et l’on ne songea d'aucune manière à rechercher si, réelle- ment, rien n’existait au-delà du protoplasma. Différents naturalistes, cependant, publièrent diverses obser- vations tendant à montrer que, dans certains cas particuliers, tout au moins, la substance vivante était constituée par autre chose que du sarcode pur et simple : les uns y trouvaient des — 168, — granulations, d’autres des fibrilles, contenues dans une substance fondamentale homogène, F1G. 1. — Plasmode (d’après J. Kunstler). Ces faits, cependant, furent considérés comme peu importants et tombèrent sous l'indifférence générale dans l’oubli le plus profond, d'autant plus aisément que ces observations étaient très limitées et que, pas une théorie générale issue des faits, n'avait été énoncée encore, susceptible de se dresser contre l'hypothèse de l’homogénéité de la matière vivante. D'ailleurs, certains auteurs partisans convaincus de la théorie du sarcode, ne manquèrent pas, dans leur susceptibilité inquiète, d’inter- venir rigoureusement contre les tendances de cette nature. Parmi ces derniers, nous devons citer Bütschli (1878) que nous avons vu devenir plus tard l’ardent propagateur des mixtures pseudo-biologiques etqui a étendu la théorie organisée des subs- tances vivantes à la matière minérale. Il expliquait, alors, les faits descriptifs des auteurs par des apparences plus ou moins fortuites : « Il y a actuellement — disait-il — une tendance à > accorder au protoplasma une structure plus compliquée qu’on 21608 » ne l’a admis jusqu'ici. Kupfer, Heitzmann, Flemming et d’au- » tres, nous ont fait connaitre une série de faits qui né me > paraissent pas toutefois, aussi dignes de remarque qu’on Île » prétend, ni aussi indépendants de ce qu'on savait avant. Il y à > un passage graduel entre la présence de vacuoles disséminées > dans le protoplasma de certains Protozoaires et l'existence du » protoplasma complètement alvéolaire, ou, ce qui est la même >» chose, réticulé. Ceci arrive lorsque les vacuoles ou les alvéoles »> sont tellement abondants que les parois plasmiques qui les > séparent constituent un ensemble alvéolaire dont la coupe > optique est un réseau. Le véritable élément mobile et vivant » reste toujours ici le protoplasma homogène qui constitue les » filamehts muqueux. D'ailleurs nous avons une foule d’exem- > ples chez de petites et de grandes amibes, chez des orga- > nismes amiboïdes et beaucoup d’autres Rhizopodes, montrant > que ce sont précisément les régions du corps qui présentent > les mouvements les plus vifs, la couche corticale hyaline ou les > pseudopodes larges et fins, qui se montrent sans structures et > homogènes, tandis que les portions internes du protoplasma »> qui se distinguent par leur apparence réticulée ou alvéo- »> laire ont la part la moins énergique aux manifestations > motrices » (1). | La constitution homogène de la matière vivante a encore ses partisans, parmi les botanistes notamment, par exemple Strass- bürger. D’autres auteurs cependant, tels que Knoll et Griesbach, l’admettent aussi pour quelques éléments histologiques seuls du corps des animaux. La substance vivante serait alors constituée par un hyalo- plasma, substance visqueuse homogène, susceptible de renfer- mer quelques inclusions de dimensions toujours restreintes, les microsomes. Ces derniers ne se comportant pas comme éléments constants, actifs et doués de vitalité, les propriétés essentielles du protoplasma résideraient tout entières dans la substance visqueuse homogène. (i) BUTSCHLI. — Beiträge zur Kentniss der Flagellaten (Zeit. f. wiss. 001. 1878). à CA SEM NOR ONE PR ÿ | ù — 170 — Plus récemment, enfin, les aspects structuraux du protoplasma dont les observations modernes ont fixé les principaux traits, ont été l’objet des critiques de certains naturalistes qui estiment que les constitutions évidemment fort nettes que l’on trouve dans la substance vivante ne sont que le ee d'artifices de prépa- rations. Fischer, en 1894, fait la critique des méthodes cytologiques et prétend que les granules, les filaments, les réseaux ne sont que des artefacts de l’histologiste. Rééditant les manipulations déjà bien connues de ses prédé- césseurs, il montre que des structures de cette nature peuvent être réalisées avec des substances albuminoïdes et modifiées suivant les différents réactifs de la technique histologique ; que le sublimé, par exemple, agissant sur l’albumine, réalise tou- jours la structure granulaire, etc. Mais, à l'inverse des autres acte que nous cConnais- sons et interprétant les résultats dans un sens qui peut paraître beaucoup plus rationnel, il en infère que, de ce seul fait que les substances inertes traitées par les réactifs réalisent des struc- tures rappelant celles des substances organisées traitées par les mêmes réactifs, cette constitution de la matière vivante n’est que la conséquence d’un artifice. En réalité, l'observation des structures plasmiques indubitables et parfaitement nettes sur les éléments vivants placés dans les meilleures conditions d'existence, fait justice des critiques de Fischer. On peut même affirmer que ce sont les réactifs qui révèlent le mieux les détails qui sont le plus fidèles, les mauvai- ses fixations donnant au protoplasma une constitution homogène et glutineuse ou irrégulièrement granuleuse. Mais, si les fixatifs les plus Ph sont aussi les plus fidè- les et maintiennent le mieux à son ctat réel la structure du pro- toplasma, il ne suffit pas généralement de constater les variétés d'aspect de cette substance dans les différents cas, mais il faut aussi les exprimer dans leur constitution exacte. Or, parmi les réactifs colorants employés par l’histologiste, il faut bien recon- naîtré qu'il en est plusieurs, et ce ne sont pas toujours les plus énergiques, qui mieux que d’autres facilitent cette compré- hension. C’est ainsi que dans un organite de même nature les colorants d’aniline, par exemple, et les laques ferriques ou — 171 — alumineuses ne semblent pas donner la même interprétation d’une constitution cependant identique, les premiers se fixant surtout sur les granules, les seconds se déposant mieux sur les mailles du réticulum. : C’est là, évidemment, au point de vue de la compréhension des diverses théories concernant la constitution réelle de la matière vivante, une constatation qui ne doit pas être négligée et dont nous tiendrons maintes fois compte dans le cours de cette dernière étude que nous allons maintenant entreprendre. : L’examen même superficiel de certaines cellules vivantes montre le protoplasma sous l'aspect d’une matière granuleuse, _ d’une substance molle et amorphe parsemée de granules solides qui semblent tenus, pour ainsi dire, en suspension. C’est sous cette apparence grenue, que le protoplasma est apparu aux premiers observateurs. C’est aussi sous la forme d’un agrégat de granules que certains théoriciens se sont tout d’abord représenté la matière vivante. Si l’on traite un protoplasma peu granuleux par certains réac- tifs, on fait apparaître, au sein de celui-ci, des granulations plus ou moins nombreuses, souvent même lorsqu'on n’en voyait pas auparavant. Ces granulations constituent, parfois, la presque totalité de la masse protoplasmique. | Ces faits, d’abord vus par Maggi en 1875 ont été reconnus plus récemment par Altmann. F1G. 2, — Schéma de la structure granulaire (d’après Y. Delage). Maggi et Altmann, en se plaçant dans certaines conditions de technique et en usant de procédés spéciaux de fixation et de coloration, constatèrent l’existence dans le protoplasma de gra- — 172 — nulations très nettes, que ce dernier nomma granula où gra- nules. Ces granules sont plongés dans une substance homogène et seraient capables de se reproduire par division. Ainsi fut fondée la théorie granulaire de la Matière vivante (Fig. 2). Les granules d’Altmann peuvent, d'après cet auteur, former une masse homogène et compacte, dans laquelle ils seraient irrégulièrement distribués, ou bien se grouper en filaments par arrangement régulier consécutivement à leur division et pro- duire alors des fibrilles. Il existerait, en outre, des granules de dimensions différentes correspondant à des systèmes distincts. Un premier système serait formé de granules volumineux, entre | lesquels serait répartie une première substance intergranulaire; cette dernière se décomposant à son tour en un deuxième sys- tème de granules plus petits que les précédents, reliés par de la substance intergranulaire de deuxième ordre. En fin de compte, les plus petits granules, dont on puisse admettre l’existence, seraient toujours entourés d’une atmosphère de substance inter- granulaire et morte, la véritable substance intergranulaire n'ayant, dans la cellule, aucune fonction véritable. Dans le protoplasma, donc, de même que dans le noyau, Altmann ne trouve que des granula séparés entre eux par une substance inerte. Les premiers, seuls, seraient donc facteurs de la division dans la cellule, et la formule « Omna granulosum e granulo > devrait remplacer l’ancien adage « Ommnis cellula e cellulà ». La constitution granulaire de la substance vivante à été con- firmée par les auteurs les plus divers, tels que Monti, Magaïi, et, plus récemmert, Münden, ce dernier ayant, à notre avis, donné à la théorie une trop grande place. Rina Monti admet la structure granulaire, mais, de plus, il pense que ces granulations sont variables, les unes étant cyano- philes, les autres érythrophiles, tandis que d’autres seraient tout à fait achromatiques. Dans le corps des Ciliès, notamment, cette constatation serait relativement aisée à faire. J. Arnold admet que les granula sont des éléments vivants, mais qu’ils dérivent, à leur tour, d'éléments plus simples et plus primitifs, qu’il a nommé les plasomes. Cet organite, que l’on pourrait croire hypothétique, lui à été révélé par certains colo- ES Elo _rants plasmatiques vitaux (Bleu de Méthylène, Rouge Congo). Les granula représenteraient, en quelque sorte, des agrégats de ces derniers éléments fonctionnant comme producteurs de subs- tances spéciales élaborées par la cellule. Cette dernière interprétation, qui relève tout autant de la théorie que de l'observation directe, a néanmoins sur celle d’Altmann l’avantage de ramener les granulations plasmiques existant indubitablement dans la cellule, à leurs véritables dimensions structurales, car, dans bien des cas, les granula d’Altmann paraissaient, par leur volume, rappeler bien plus des produits de lPactivité cellulaire du protoplasma que de véritables organites structuraux de la substance vivante. D'un autre côté, quand on étudie plus attentivement du proto- - plasma sur de bonnes préparations, dans beaucoup de cas, l’on perçoit un complexe plus ou moins irrégulier de filaments qui se croisent de manières multiples à travers la cellule. On distingue, en effet, de bonne heure, dans le protoplasma de certaines cellules, des stries particulières que l’on attribua à l'existence de fibrilles isolées ou anastomosées en un réseau et que beaucoup d'auteurs considèrent comme de réels filaments remplissant la cavité cellulaire. (Fig. 3 A.) F1G. 3 A. — Schéma de la structure F1G.3 B. — Schéma de la structure fibrillaire d'après Y. Delage). réticulaire (d’après Y. Delage), Les auteurs qui admettent la séructure fibrillaire et parmi les- quels nous devons citer surtout Flemming et Kupfer, pensent qu'entre ces fibrilles, nettement individualisées, non anastomo- sées et entrecroisées en réseau, il existe une substance hyaline, demi-fluide, mais inerte, susceptible de renfermer des granula- — 174 — tions. Ils appellent subslance filaire où milome, la matière cons- titutive des filaments,la matière hyaline intersticielle constituant la substance interfiuaire, le paramilome, le paraplasma. D’autres auteurs pensent, au contraire, que cet ensemble fila- menteux correspond à des coupes optiques de parois ayant une certaine épaisseur et anastomosées et que la structure plasmi- que n’est pas fibrillaire, mais réliculée ou Spongieuse. (Fig. 3.B.) Enfin, entre les deux interprétations il y avait place pour une théorie intermédiaire. Ainsi, Ballovitz admet trois types de structures fibrillaires, la structure /üamento-réticulée, dans laquelle les fibrilles sont courtes et peuvent se superposer ou s’anastomoser en donnant l'aspect d’un réseau ; la structure /ibrillaire proprement dite, à fibres très longues, fines, lisses, très régulières, à peu près paral- lèles entre elles ; la structure fibriloïde enfin, comprenant des fibrilles plus courtes que dans le cas précédent, mais constituées de la même facon et à direction, ici encore, sensiblement parallèle. | Les partisans de la structure réliculaire, parmi lesquels nous devons citer Froomann, Heïtzmann, Leydig, Carnoy, Van Bene- den, etc.,., considèrent le protoplasma comme formé d’un réseau de consistance relativement ferme, très délicat, constituant une charpente, le spongioplasma ou plasmochyme renfermant dans ses mailles très petites une substance visqueuse ou semi-fluide, le hyaloplasma (Leydig). La forme de ce réseau n'étant pas absolument fixe et sa consistance parfaitement rigide, le proto- plasma peut circuler et se mouvoir aisément. Les opinions sont divergeantes quant à l'interprétation de la valeur en tant que substances actives et vivantes du réseau et de la matière visqueuse. Certains naturalistes, Froomann, Heitzmann, entre autres, pensent que la partie solide est surtout importante et est l’élé- ment contractile réellement actif. Brass, Leydig, et ses élèves, au contraire, estiment que le réticulum n’est qu’un squelette de -soutien, une charpente grillagée dans les mailles de laquelle circulent les substances actives du protoplasma visqueux et semi-fluide, le seul contractile. Dans cette dernière théorie, le réticulum protoplasmique est considéré comme formant une trame fénétrée, une sorte de den- = ue telle fine composée de filaments anastomosés ensemble et déli- mitant des mailles libres de communications entre elles. A la suite de ces observations, qnelques histologistes frappés de certaines apparences de structure, estimèrent que les fila- ments précités ne pouvaient bien être que la coupe optique de lames plus ou moins hautes circonscrivant des logettes closes de toute part et ont substitué à l’idée de réseau, la notion de vacuo- les ou alvéoles indépendantes, à parois plus dense et à contenu plus fluide. (Fig. 4.) Fi&. 4. — Schèma de la structure alvéolaire (d'après Y. Delage). La première indication d’une telle constitution date de 1880 et est due à Kunstler : « Depuis plus de vingt ans, — dit le profes- » seur R. Francé (1) — Kunstler a publié des figures extraordi- » naires et curieuses d’Infusoires et de Bactériacés à des gros- » sissements considérables qui furent longtemps ridiculisées ou » ignorées, (jusqu’au jour où elles trouvèrent leur confirmation > dans les recherches de Bütschli). Kunstler signala, le premier, > une séructure vacuolaire dans les cellules, structure cepen- » dant modifiée et compliquée de tant de façons qu’il paraît im- > possible de l’assimiler aux émulsions artificielles... Cette » organisation a été de nouveau vérifiée par ses élèves... ». _. Cette constitution de la matière vivante a été, lors de son appa- rition très violemment attaquée, mais depuis quelque temps, par un courant absolument inverse, elle a rallié autour d'elle un (1) Dr R. Francé: Die Umschau (loc. cit.) ROULE. 11 ME ho grand nombre de cytologistes et parmi eux, Bütschli qui fut d’abord un de ses plus acharnés adversaires et qui, aujourd’hui est devenu un de ses plus ardents partisans. Mais si les notions nouvelles apportées à l’appui de la théorie sont relativement rares, les dénominatious, par contre, ont par- ticulièrement varié. C’est ainsi que Bütschli prétendant que le mot de vacuole prétait trop à la confusion avec les formations vacuolaires banales a appliqué le mot d'aZvéole à ces formations, ce mot, lui-même n'étant pas très heureux, car, qui dit alvéole dit logette ouverte par une extrémité, ce qui n’est pas le cas des cavités protoplasmiques qui sont fermées de toute part. A tout prendre, le mot de structure #nousseuse proposé par Peytoureau, correspondrait mieux au point de vue de l'apparence physique à la réalité des faits, s’il ne consacrait lui-même aussi une erreur physiologique. F1G. 5, — Schèma de la structure aréalaire (d'après Y. Delage). Certains auteurs ont essayé de relier entre elles les deux structures réticulaires et vacuolaires ; c’est ainsi que pour Eis- mond (1890-1894), le protoplasma serait constitué par un réticu- lum formé de sortes de lamelles ramifiées et anastomosées qui limitent ainsi des aréoles polygonales communiquant les unes avec les autres et contenant du plasma fluide. Il a donné à cette constitution de la substance vivante, le nom de séructure aréo- laire. (Fig. 5.) En définitive, il existe dans la substance vivante deux sortes de matière protoplasmique, l’une plus dense, l’autre plus fluide dont l’arrangement et la répartition constituent surtout un fait d'interprétation. * — 1 Cette distinction entre ces deux substances n’est pas purement morphologique, mais, la dualité des parties élémentaires se maintient encore sur le terrain physiologique. Pour la plupart des auteurs, c’est la partie figurée qui est vivante, pour Altmann, ce sont les granules, pour Carnoy c’estle réficulum ; au contraire, Brücke, Brass, Leydig ont soutenuque le hyaloptasma ou enchy- lème amorphe contenu dans les mailles du réseau représentait la partie vivante. 1G: 6. — Dumontia Opheliorum. Forme amiboïde à pseudopodes digités montrant une stracture vacuolaire | parfaitement nette (d'après J, Kunstler). — 178 — En réalité, ces distinctions n’ont qu'une valeur théorique et ne sont pas justiciables de la discussion ; elles n’ont, à nos yeux, aucune importance, quand on comprend bien la constitution réelle de la substance vivante. Le protoplasma, en effet, présente une structure qui peut être fort variable, mais qui, toujours, se laisse ramener à une consti- tution typique écumeuse (Fig. 6). Il est creusé d’une foule de petites cavités closes de toute part, sans communication entre elles et placées les unes à côté des autres, de facon à n’être séparées que par des cloisons protoplasmiques d'épaisseur varia- ble. Kunstler a appelé ces logettes des vacuoles — et s’il est per- mis de faire une comparaison — elles rappellent assez bien la constitution cellulaire de certains parenchymes végétaux, le parenchyme médullaire, par exemple. Les espaces circonserits par les parois vacuolaires renferment un protoplasma plus fluide, un peu plus condensé, parfois, au voisinage de celles-ci. L’apparence réticulée, donnée par le microscope et admise comme telle par certains auteurs, n’est donc que l’expression optique de la coupe de vacuoles dont on peut apprécier aisément l'épaisseur et les limites en faisant varier la mise au point (1). D'un autre côté, les petites logettes qui criblent le proto- plasma ne sont point, comme l’ont avancé certains auteurs, des transformations séniles ou purement mécaniques, des vacuoles, en un mot, dans le sens le plus banal, mais on les retrouve tou- jours dans les protoplasmas les plus jeunes et dans ceux en voie de pleine activité. Contrairement aux vacuoles banales consé- cutives à des transformations dues à la vieillesse, les vacuoles protoplasmiques sont susceptibles de s’accroître et de se repro- duire par division directe (Fig. 7). Ce fait, signalé pour la pre- : (1) A ce sujet, l’on peut dire que, même pour les partisans convaincus de la haute portée scientifique des expériences physico-chimiques de Bütschli, les précipités et mixtures artificielles ne réalisent pas cette structure réelle : « L’examen des figures de Bütschli — dit Prenant— ne peut convaincre personne de la réalité d’une structure alvéolaire, car ces figures ne montrent que des réseaux que Bütschli admet être la coupe optique ou réelle d’alvéoles ; or, c'est précisément là ce qu'il faudrait et ce qui ne peut se prouver ». (Prenant. — T'aité d'Histologie, 1904). — 179 — mière fois par Kunstler, a été de nouveau vérifié par lui avec Busquet dans une étude sur le bourgeonnement des levures, et par nous-même dans diverses circonstances. Il existe même une série de règles fixes qui dirigent cette division et qui mon- trent bien que les « Vacuoles » sont des éléments bien déter- minés. « De tels faits excluent même les autres théories sur la »> structure de la matière vivante, car ils ne peuvent concorder » avec aucun autre (J. Chaine) (1) ». FiG. 7. — Filaments protoplasmiques à structure alvéolaire. Dans un de ces filaments l’un des alvéoles est en voie de division (d’après J. Kunstler). Le protoplasma est donc constitué par une série de petits élé- ments globuleux qui sont accolés entre eux et dont l’ensemble a pu, pour certains, paraître constituer un réseau. On a fait beaucoup d’objections à cette description de proto- plasma, sans songer qu’un fait positif dûment constaté prévaut sur toutes les idées théoriques. Beaucoup d’auteurs n’ont pu assister à la révélation si suggestive de cette structure fine, parce qu’il n’ont pas su se mettre dans les conditions techniques (fixation, éclairage) nécessaires pour faire ces recherches. Plu- sieurs mêmes attribuent cette apparence vésiculeuse à des modes particuliers d’altération ou de dégénérescence dus à la sénilité ou à l’action des réactifs, alors que, ainsi que l’a cons- taté Henneguy (2), la structure alvéolaire ne s’observe jamais si nettement que sur certains éléments vivants placés dans leur. milieu biologique. (1) J. Chaine. — Constitution de la Matière vivante. (Bulletin de la Société scientifique d'Arcachon, 1901). (2) Hennequy. — Leçons sur la Cellule. — 180 — La structure du protoplasma, tout en dérivant d’un point de départ identique ou similaire, se complique dans les cas particu- liers de manières diverses et plus fréquemment que ne l'avaient laissé pressentir les premiers travaux sur cette question. La substance vivante ne présente pas, dans tous les cas, la constitu- tion finement vacuolaire et homogène, dans ses diverses parties, que nous avons décrite ci-dessus. Dans les protoplasmas compacts — dans la plupart des élé ments tout à fait jeunes — dont la structure est à un état de simplicité essentiel, on constate que les paroiïs des logettes sont relativement épaisses et les cavités très réduites. On distingue alors, pour toute structure, une foule de points sombres ressem- blant à des bâtonnets ou à des granules implantés dans une sub- stance glutineuse. Dans ce cas, on ne saurait guère parler de structure vacuolaire, car les homologues des cavités présentent plutôt l’aspect de corps solides (Fig. 8). Cet état persiste rare- ment longtemps ; le plus souvent, les vacuoles grandissent, leur contenu prend une apparence plus fluide et la cavité s’accroit aux dépens des parois qui s’amincissent. F1G. 8. — Vacuoles protoplasmiques dans un protoplasme jeune (d'apres J, Kunstler). Dans les protoplasmas qui ne présentent pas une différencia- tion très prononcée, on distingue généralement un réseau à mailles arrondies ou polygonales qui n’est que la coupe optique de petites logettes closes de toute part et contenant de la substance protéique d'aspect et de réfringeance un peu diffé- rents. Dans la suite, les parois des alvéoles s’amincissent gra- duellement, tandis qu’au contraire leur cavité s'accroît et peut devenir polygonale par pression réciproque. (Fig. 9.) Ce dernier stade aboutit à une sorte de constitution alvéolaire d'apparence réticulée, dans laquelle on distingue un reticulum à mailles — 181 — arrondies ou polygonales, réseau qui n’est que la coupe optique des parties réfringeantes limitantes des alvéoles. Fi 9. — Protoplasma à vacuoles relativement vastes et polyédriques, à parois minces (d'après J. Kunstler). Cette constitution, qui peut présenter des caractères assez variés, se rencontre dans les protoplasmas stables; elle ne montre aucune tendance à se plier à une forme spéciale, à se modifier dans un sens quelconque, on peut la qualifier d’indiffé- rente. Une évolution ultérieure peut amener la transformation des vacuoles dans des directions diverses. Tantôt cette évolution est simplement poussée à l'extrême et elle aboutit alors à la trans- formation des vacuoles en de vastes cavités polyédriques conte- nant un liquide clair peu colorable et séparées entre elles par des cloisons d’une grande minceur; dans d’autres cas,les cavités vacuolaires peuvent encore devenir relativement grandes, mais sans que les parois atteignent la netteté, la minceur et l’aspect rigide cité plus haut. Au terme de cette évolution, nous trou- vons les protoplasmas séniles, peu contractiles. n’offrant que des manifestations vitales très restreintes ; le même état peut se retrouver dans certains. protoplasmas très spécialisés dont les grandes alvéoles simulant une constitution spumeuse ne sont séparées que par des lames de substance très réduites. Parfois, les parois des vacuoles peuvent, outre les points nodaux dus à la confluence des parois alvéolaires, présenter un certain nom- bre de renflements; ces renflements étant constitués par un protoplasma plus dense, d'aspect un peu spécial et plus colo- rable que le reste du réseau. (Fig. 10.) Cet état de la structure vacuolaire signalé d’abord (1881) par Kunstler et étendu par lui aux Bactériacés et aux différents _ êtres des groupes zoologiques, a été revue et vérifiée dans ses — 182 — diverses manifestations par une foule d'auteurs : Henneguy l’a retrouvé dans la plupart des tissus animaux, et Schaudin l’a longuement décrite chez certaines Bactériacés. F1@. 10, — Protoplasma à grands alvéoles rectangulaires dont les parois montrent des renflements (d’après Kunstler). Mais le protoplasma alvéolaire typique ne présente pas tou- jours la constitution réticulée et continue, partout identique à elle-même, telle que des études superficielles l’ont fait passer dans les traités classiques. Très fréquemment, la substance vivante possède certains aspects particuliers, assez variables avec la matière considérée et qui expliquent certaines disposi- tions toutes spéciales qui paraissent sortir du cadre général, alors qu’en réalité elles se rattachent intimement à la structure ci-dessus décrite. Assez souvent, on y rencontre des points sombres entourés d’une zone d’alvéoles plus clairs, qui, au premier abord, paraissent comme disposés au hasard, mais qui sont le plus souvent ordonnés d’après des règles assez fixes : «On les avait pris longtemps pour des points nodaux ou des » microsomes, mais c’est là en réalité une apparence due à la » mise au point : le point sombre, si l’on baisse l’objectif, devient » lui-même une alvéole que rien ne paraît distinguer des autres, » les parties sombres devenant claires avec les variations de la » vis micrométrique (1): » (Fig. 11.) Les points sombres correspondraient donc à des alvéoles d’une couche sous-jacente à celle que l’on observe, qui, par con- séquent, est au point, et dont par suite, l'aspect se traduit par un plan d’alvéoles clairs. (Fig. 12.) (1) J. KunsrLer, Observations sur le Trichomonas intestinalis. (Arch. anat. microscop. 1900,) — 183 — Cet agencement défini devient ainsi l'indication d’une disposi- tion réciproque déterminée des éléments alvéolaires. Il existe, en effet, dans l’agencement des alvéoles protoplasmiques des relations bien intéressantes et assez variées. Dans le cas le plus simple, les points sombres sont placés au point de rencontre de quatre alvéoles clairs qui peuvent être rectangulaires ou plus ou moins arrondis et alors tangents en un point. Dans d’autres F1@. 11. — Fragment de protoplasma caractérisé par des alvéoles clairs de forme rectangulaire, au point de rencontre de quatre de ces alvèoles existe un espace sombre (schèma- tique). ù FiG. 12. — Fragment de protoplasma caractérisé par des alvéoles d'aspect différent (schématique). cas, on à une série de petits alvéoles clairs disposés en couche entourant des espaces sombres relativement grands. Il semble- rait done que dans le complexe alvéolaire primitif, certains alvéoles uniformément ou irrégulièrement répartis fussent sus- ceptibles de s’agrandir au détriment de leurs voisins qui se mul- tiplieraient ou seraient refoulés autour d'eux pour leur constituer une couche pariétale d’enveloppe. (Fig. 13.) F1G. 13. — Fragment de propre F1G. 14. — Protoplasme à alvéoles sombres caractérisé par des alvéoles d'aspect entourés d’alvéoles clairs (d’après nature) différent. Les grands alvéoles sont à raprocher de la fig. 12. entourés par une couche alvéolaire claire, constituée par de nombreux et petits alvéoles (schématiques). — 184 — Dans le Cryptococcus guttulatus, par exemple, Kunstler et Busquet ont constaté la présence dans le protoplasma de points sombres répartis plus ou moins régulièrement qui sont en réa- lité, dans bien des cas, de vrais granules entourés d’une zone claire divisée elle-même en alvéoles par des cloisonnements radiaires (1). L’ensemble de cette structure rappelle l’aspect d’un réseau de filaments clairs divisés par des trabécules trans- versaux et entourant des espaces plus sombres. (Fig. 14.) Mais, la constitution du protoplasma peut subir d’autres modi- fications, tant dans la forme des alvéoles plasmiques que dans leur agencement : l’une des plus intéressantes est celle que l’on constate si nettement dans les couches tégumentaires de certains Flagellés. Dansles téguments de l’Ambliophis viridis, dans celui de certai nes Euglènes, se voit une constitution spiralée bien décrite par Kunstler (2) et due à l'alignement en file d’alvéoles clairs, rectan- gulaires, disposés bout à bout et séparés latéralement les uns des autres par des bandes aussi épaisses que les files elles-mé- mes, formées de protoplasma plus sombre et plus réfringent. Il en résulte un aspect fibreux particulier présentant des lignes alternativement plus claires et plus sombres, aspect qui se retrouve chez la masse des organismes inférieurs, mais avec cette différence que, dans la majorité des cas, ces lignes ont une direction longitudinale. (Fig. 15.) Chez le Trichomonas intestinalis, Kunstler à observé fré- quemmentla structure fibreuse plus ou moins spiralée qui carac- térise les organismes contractiles. Il existe, en somme, dans tous les cas, une constitution fibroïde dérivant d’une disposition particulière et d’un agencement très régulier des alvéoles tégumentaires. Mais, si dans les cas élémentaires, la structure fibrillaire paraît en quelque sorte homogène et fort simple, c’est-à-dire que rien ne distingue entre elles les lignes blanches et les lignes som” bres, il n’en est pas de même chez les types élevés. Chez les (1) J. Kunstller et P. Busquet. Sur la morphologie du Cryptococcus guttu- latus. (C. R. Ac. Sciences, 28 déc. 1896.) (2) J. Kunstler. Observatiors sur le Trichomonas intestinalis (loc. eit.). — 185 — Eugléniens, par exemple, les lignes sont accouplées par paires, de telle manière qu’elles forment avec la série alvéolaire claire qui les sépare entre elles, des sortes d'éléments complexes et composés qui paraissent distincts de la substance avoisinante et F1G. 15. — A. Tèguments de l'Amblhophis viridis vus de face et montrant des files de logettes rectangulaires. — B. Extrémité autérieure du corps de l’Ambliophis viridis montrant la constitution fibreuse spéciale de ses téguments. — C. Pointe posterieure du corps de l'Oxyrrhis marina montrant la constitution toute spéciale de cet'e partie (d'après J. Kunstler,. qui, à première vue, évoquent l’idée d’une sorte de différencia- tion autonome, car les files alvéolaires claires ne paraissent pas être de même ordre et se distinguent immédiatement à la vue directe. Cette constitution est assez répandue dans le règne animal. Les Bactériacés présentent une striation assez analogue à — 186 — celle des Flagellés. Kunstler et Busquet (1) ont en effet montré que la couche tégunentaire de ces êtres, vue de face présente des lignes claires et sombres alternant régulièrement formant des stries longitudinales de la réunion desquelles cette couche serait constituée. Le nombre des stries observées varie suivant les espèces. Dans le Bacillus sublitiformis (Fig. 16), il y a ordi- nairement six stries claires et autant de stries sombres, dans d’autres espèces on n’en trouve que quatre et dans le Bacillus giganteus, il y en a huit. La même constatation peut être faite chez les levures ( Cryplococcus guttulatus, Saccharomyces cerevisiæ). (Fig. 17, 18 et 40.) F1G. 48. — Coupe optique théorique du genre de légument représenté par les fig. 16 ot 17. Il est assez aisé de reconnaitre dans ces lignes claires des tra- bécules sombres transversaux, indices de la constitution alvéo- (1) P. Busquet. Constitution générale de la matière vivante. (Carré Edit. 1899. Les êtres vivants. Organisation, évolutien). FA r'pË — 187 — laire de ces fibres que les microphotographies reproduisent par- faitement. Les bandes noires elles-mêmes ne sont pas homogè- nes et offrent une disposition telle que l’on peut considérer ces _ formations cuticulaires comme n’échappant pas au cadre fonda- à mental de structure de ces êtres. Les variations de mise au point donnent des aspects assez différents, c’est ainsi que les stries _ obscures deviennent claires, ces dernières devenant obscures - comme si elles se trouvaient respectivement sur différents _ plans. ê Il est curieux de constater que cette constitution fibrillaire des alvéoles protoplasmiques qui forment la zone cuticulaire de beau- coup d’ètres inférieurs n’est pas un fait de transformation abso- jument indépendante et bien spéciale, mais qu’elle se relie très intimement aux autres formations alvéolaires du corps des indi- vidus observés. 41 Pi L ml F1] FiG. 20. — Portion d’une Opaline dimidiate photo- graphiée en deux plans différents à cause de sa constitution convexe le plan profond montre des alvéoles polygonales non orientées passant à des éléments disposés en série longitudinales sur un | plan plus superficiel (J. Kunstler et Ch. Gineste). G. 19. — Téguments de l'Opaline dimidiate photogra- iès à un plan profond où la structure n’est pas core orientée (J. Kunstler et Ch. Gineste). L — 188 — Dans l'Opaline dimidiate (1) que nous avons étudié avec le pro- fesseur Kunstler, nous avons pu suivre très aisément les transi- tions entre les diverses formes du réseau alvéolaire. (Fig. 19.) À un plan profond, en effet, le réseau parait plus ou moins indif- férent, mais si l’on élève le point du microscope de facon que l'observation porte dans une zone” superficielle touchant la région cuticulaire, le spectacle change du tout au tout. Le réseau indifférent se régularise, les parois latérales des logettes ecto- plasmiques se disposent en lignes régulières longitudinales. Les logettes elles-mêmes deviennent rectangulaires, allongées dans le sens de l'axe principal du corps. Cette régularisation si remar- . quable est poussée plus loin à un plan plus superficiel, et dans la cuticule, elle se transforme en une véritable striation longitudi- nale régulière du corps de l’être remarquable par sa netteté. (Fig. 20.) Cette couche correspond nettement à la, couche alvéo- laire des Ciliés retrouvée récemment par Chuberg. Nous avons constaté des modifications de même nature avec types de transition, dans le corps d’autres ciliés, de divers Balan- tidium notamment, qui eux aussi montrent une couche alvéo- laire spiralée spéciale en rapport avec la contractilité relative du corps de ces êtres. Cette constitution est même, chez ces individus, particulièrement fine et délicate. (Fig. 21.) Nous voyons que les apparences fibroïdes signalées depuis longtemps dans les diverses membranes structurées ne corres- pondent pas à une striation véritable, c’est-à-dire à une consti- tution fibrillaire réelle, mais que ces striations protoplas mi- ques ne sont que la représentation optique d’une structure alvéolaire organisée. Cette notion a été confirmée par quelques auteurs, par Bütschli, notamment. Une pareille interprétation n’est pas seulement applicable aux técuments des micro-organismes, mais est susceptible d’être généralisée à un grand nombre d'éléments histologiques très divers des différents organismes vivants. Dans les éléments doués d’une grande activité, dans les élé- ments glandulaires, notamment, on peut voir les alvéoles s’orien- (1) J. Kunstler et Ch. Gineste. Note préliminaire sur l’Opaline dimidiate. (Bibliogr. anat. Avril 1903.) — 189 — ter d’une manière rayonnante de manière à simuler des stria- tions filamenteuses très régulières. Nous avons pu faire cette constatation dans une foule de glandes unicellulaires (Hippéri- Fur. 21. — Balantidium entozoon photographié (J .- Kunstler et Ch Gineste), nes, Blaps, etc. (Fig. 22.) Dans ces divers cas, les alvéoles se dirigent et se disposent dans la cellule dans un sens radiaire, les parois se mettent alors sur une seule ligne et leur ensemble simule des filaments parallèles ou divergeants. C’est ainsi que les canalicules intra-cellulaires de certains organites ne nous ont paru bien souvent n'avoir pas une autre origine, car dans bien des cas, il nous a été aisé de suivre leurs prolongements et leurs terminaisons entre les espaces des parois alvéolaires dont ils paraissent souvent n'être qu’une dilatation parfois tem- poraire. Il arrive même que les alvéoles limitants s'organisent en s’allongeant autour du canalicule pour lui constituer une paroi propre; le canal est alors permanent. D'ailleurs leur for- — 190 — mation dans certaines cellules ne pourrait s’expliquer par aucune autre théorie plasmique (1). | De ce fait nous devons tirer une notion essentielle, c’est lindividualisation possible des alvéoles protoplasmiques qui nous montrent dans ce cas particulier une indépendance très nette entre eux, qui ne fera que s’accentuer encore dans une foule de cas particuliers que nous aurons l’occasion d'observer dans le cours de cette étude. F1G. 22. — Glande bicellulaire d'Hippérine montrant les canalicules et les stries dûs à l'orientation des alvèoles protoplasmiques (J. Kunstler et Ch. Gineste). L'importance de la constitution vacuolaire de la substance vivante est accentuée encore par l’application qu’on peut en faire à l’étude de certains phénomènes énigmatiques de la division cellulaire dont elle facilite singulièrement la compréhension. (1) Ch. Gineste. L'Organogénèse et l'Histogénèse au point de vue phylogé- nique. (Bull. soc. scient. Arcachon) 1904. — 191 — Dès 1882, Kunstler(1) a signalé lé rôle que jouaient les éléments vacuolaires constitutifs du protoplasma dans la formation des asters chez les cellules embryonnaires de la truite. Le phénomène de la cytodiérèse débute par l’apparition de lignes rayonnantes au sein du protoplasma cellulaire, qui s’éten- dent d’une étroite zone un peu plus claire entourant le noyau à la périphérie de la cellule et dont l’ensemble constitue un aster; cette apparence striée est due à ce que les vacuoles se disposent assez régulièrement en séries rayonnantes et ce sont leurs parois qui, se continuant de l’une à l’autre, présentent l’apparence de rayons. À l’état normal, au contraire, dans le retrait des asters, ces petites cavités alternent le plus généralement entre elles de l’une à l’autre, de façon que leurs cloisons polygonales ou trans- versales peu épaisses forment un ensemble irrégulier assez peu apparent. Des constatations précédentes et d’une foule d’autres observa- tions, il est donc permis de conclure que la structure alvéolaire est applicable à un grand nombre de formations chez lesquelles ‘on ne la soupconnait pas. TTC LAN ET MOUTON CCI AUOT HONTTTOT M {ll F1G. 24. — Téguments du Phacus pleuro- nectes. FiG. 23. — Fragment des tégu- F1G. 25. Fragment d'un muscle ments de certains Eugléniens, strié de l'homme (d'après (d’après J. Kunstler). ; Bohm-Davidoft). L'étude des téguments de certains Flagellés, (Fig. 23, 24), par exemple, nous a montré une constitution fibrilaire spéciale d’ori- gine alvéolaire qu’il estintéressant, au point de vue morphologi- (1) Z. Kunstler. De la Constitution du Protoplasma. (Bulletin scientifique du Nord, 1882.) SREM IDE 12 — 192 — que, de rapprocher de la figure 25. L’examen des éléments mus- ‘culaires de certains infusoires à pédoncule de fixation nous fait voir, le plus souvent, leur décomposition en fibrilles élémentai- res constituées par l’organisation particuüliêre d’alvéoles plasmi- ques de forme et d'épaisseur variables que l’on retrouve même dans les filaments constitutifs de la queue de différentes variétés de spermatozoïdes très mobiles. Il est donc permis de prévoir que les différenciations particulières des muscles d’autres êtres, même élevés dans l'échelle animale relèveront bientôt d’un même principe et ne constitueront dans une étude prochaine qu’un cas particulier très organisé de cette constitution. Les bandes clai- res, les stries sombres et les différentes raies transversales qui ont permis à Bowmann d’édifier sa théorie des disques ne seraient ainsi que l’expression optique d'une constitution analo- gue à celle que nous avons constatée chez les organismes infé- rieurs. L’exposé de ces diverses observations montre donc que depuis un certain temps déjà, la lumière à été faite sur l’origine et la signification de ces structures filamenteuses parallèles ou rayon- nantes que l’on observe si fréquemment et dont Francé (1), dans un article tout récent, réclamait encore l'explication. Dans ses « Fragments de Biologie cellulaire > (1895), Kunst- ler (2), étudiant la constitution fine du spermatozoïde de Cobaye LR ee ETES or ea ae DT REP Eené Le te, PR à F1G. 26. — Structire des téguments de l'Euglena omyuris. constate que le filament axial du corps est composé de fibrilles décomposables elles-mêmes, en parties claires et obscures cor- (1) R. Francé. — Die Umschau (loc. cit.). (2) J. Kunstler., — Fragments de Biologie cellulaire. { Bulletin scientifique du Nord, 1895). — 193 — respondant à des alvéoles protoplasmiques, véritable muscle en miniature. « Le manteau montre des alternances claires et sombres qui » lui donnent an aspect strié et qui, dans la théorie courante » serait l'expression optique de l’existence d’un filament Spiral. > Il existe, en réalité, une couche superficielle d’alvéoles dispo- > sés en une série unique qui tourne autour du filament axial de > telle sorte que leurs parois se touchent et forment un ruban > continu et spiralé. La substance intermédiaire n’est autre > chose que la série des cavités alvéolaires.…. » La constitution vacuolaire élémentaire indifférente ou organi- sée que nous venons d'étudier dans la plupart des cas particu- liers n’est pas le dernier mot de l’organisation de la substance vivante. | Très fréquemment, le protoplasma présente certains aspects particuliers, assez variables avec les masses considérées, et qui nous expliquent une disposition toute spéciale dérivant toujours de la structure alvéolaire. Dans bien des cas, les cavités alvéolaires ne sont pas simples. Une bonne coloration et une étude attentive y montrent un nodule central d’où partent des rayons d’une grande finesse qui F1G. 28. — Fragment de protoplasma a constitution semblable à celui représenté ar la fig. 27; les alvéoles simples sontici F1G. 27. — Couche moyenne de test chiti- Rdcots plus nombreux et plus petits que neux de l’Arcelle (d'après J. Kunstler). dans la figure précédente (schématique). vont à la paroi vésiculaire. Ces rayons apparaissent souvent comme la coupe obtique de cloisons radiaires, dont le nodule — 194 — central serait le point de confluence. Cette disposition est, en général, d’une finesse extrême et se montre dans des structures où l’on pourrait être tenté de ne distinguer que des alvéoles ordi- naires. Un exemple de cette structure est fidèlement reproduit dans le test moyen de l’Arcelle vulgaire bien développée, dont nous avons signalé plus haut la disposition alvéolaire acineuse (He ere) Cette constitution déjà entrevue (1884) par Kunstler dans l’ec- toplasme de certains Flagellés et dans certains noyaux, a été revue et décrite par notre maître et par nous-même dans cer- tains globules amiboïdes de Crustacés inférieurs (1). Le proto- plasma de ces corpuscules (Fig. 29 et 31) affecte l'apparence d’une matière granuleuse qui, à une étude attentive, se résout Fi. 30. — Constitution de certains chromosomes (d'après J. Kunstler et Ch. Gineste). ; s Fic. 31. — Coupe optique de 29. — ë cs ne 4 ne es "de ere OPUS cr Roes RE e Crustacés inférieurs w CR ar de face (d’après J. Kunstler et M profil (d’après J. Kunstler e 0 Ch. Gineste). Ch. Gineste). + en éléments très particuliers. Son ensemble est constitué de for- mations vésiculaires régulières, contenant à leur centre un cor- puscule granuloïde relié à la paroi par des tractus radiaires. La ‘(1) J. Kunstler et Ch. Gineste. — Sur certains globules amiboïdes de la cavité générale des Crustacés inférieurs (Procès-verbaux. Soc. Linn., Bor- deaux, 1901). — 195 — totalité du protoplasma est ainsi constituée. Le noyau des cellu- les du parenchyme des mêmes êtres présente une constitution plus ou moins analogue. Chaque chromosome (Fig.30) est formé par une file simple ou ramifiée d'éléments vésiculaires clairs, contenant chacun un nodule central d’où rayonnent des trabé- cules pour les parois vésiculaires. Nous assistons, ici encore, à une modification bien remarqua- ble de la structure vacuolaire. Dans bien des cas, on constate que le nodule central est étran- œlé en son milieu ou double et ceci permet de supposer qu’il dérive du nodule élémentaire par division transversale. S'il en est ainsi, la compréhension de la division égale de l’anse chro- matique dans le sens longitudinal nous paraîtra singulièrement éclaircie : la division en totalité de cet élément ne serait que la résultante de la bipartition régulière des alvéoles composants et de leur nodule central. Une structure, d’un genre assez analogue, se retrouve dans le noyau du Séylonichia mytilus. ; Ce noyau présente une foule de globules sombres, d’un volume variable, contenus dans des espaces vésiculaires plus clairs aux C2 F1G. 32, — Noyau de Séylonichia mytilus (d'après J, Kunstler). (re 4 — 196 — parois desquels ils sont reliés par de fins et délicats prolonge- ments radiaires (Fig. 32, 33). Les parois de ces vésicules, qui constituent le réticulum du noyau, à un examen très attentif et F1G. 33. — Fragment de noyau de Stylonichia mytilus, très grossi. à un très fort grossissement, montrent-elles aussi une constitu- tion vacuolaire. Cette structure paraît pouvoir se déduire de celle des organites précédents en supposant un agrandissement de la vésicule joint à une augmentation relativement considéra- ble du nodule central. Des études plus récentes nous ont permis d'étendre cette con- « ception à la constitution du protoplasma d’un grand nombre d’autres êtres. Dans l’Opaline dimidiate (1), nous avons pu voir, au centre de chaque logette ectoplasmique, un petit point d'aspect solide relié à la paroi par des tractus radiaires. Ces nodules centraux sont placés avec une régularité telle que leur ensemble simule une ligne hétérogène s'étendant dans toute la région médiaire de la coupe optique de l’ectoplasme (Fig. 34). Partout, même dans la région du corps, on constate l’existence d'éléments vésiculaires spéciaux à nodule central et à tractus rayonnants. Dans certains cas même, les‘parois qui forment ces logettes ectoplasmiques (1) J. Kunstler et Ch. Gineste. — Note préliminaire sur l’Opaline dimi- diate (loc. cit.). J. Kunstler. — Les téguments des microorganismes (Arch. anat. micros- copique, 1904), - LE — 197 — sont elles-mêmes hétérogènes et vacuolaires. Nous avons retrouvé des formations de même nature dans la couche tégu- 0 F1G. 34. — Extrèmité postérieure de l'Opaline dimidiate montrant les nodules centraux, simulant une ligne hétérogène dans la couche tégumentaire claire (d'après J. Kunstler et Ch. Gineste). F1G. 35. — Photographie de la structure du tégument du Balantidium elongatum (d’après J. Kunstler et Ch. Gineste). — 198 — mentaire du Balantidium elongatum (Fig. 35), du Batantidium entozoon et dans le noyau de ce dernier individu (1). Kunstler et Chaine ont signalé récemment une constitution essentiellement identique dans le parenchyme du corps d’une F1G. 36. — Schéma de la structure du protoplasma du Cryplococcus guttulatus (Ch. Robin). (D'après J. Kunstler et J. Chaine). levure, le Cryptlococcus gultulatus, dont les éléments vésiculaires et les nodules centraux affectent les dimensions les plus varia- bles (Fig. 36). | Chez différentes algues, R. Francé a décrit et dessiné une structure protoplasmique analogue. | Tout dernièrement enfin, nous avons eu l’occasion d'étendre cette structure aux Bactériacés. Nous avons pu constater l’exis- tence dans le corps d’un spirille, parasite de l'intestin du Peri- planeta americana-(2), de véritables vésicules ou vacuoles clai- res montrant dans leur cavité un gros corpuscule coloré d’une façon intense et dans la zone centrale sombre un élément vési- culaire, parfois double ou en voie de division contenant aussi un corpuscule central (Fig. 37). (1) J. Kunstler et Ch. Gineste. — Simple note sur le Balantidium entozoon (Soc. biologique. R. de Bordeaux, 1903). (2) 4) J. Kunsiler et Ch. Gineste.— Note sur un Spirille (Congrès des Ana- tomistes, Toulouse, 1904). B) J. Kunstler et Ch. Gineste. — Sur la constitution des Bactériacés (Pro cès-verbaux, Soc. Linn., Bordeaux, 1904). — 199 — Bien plus, dans les individus en voie de scission. la division parait toujours précédée de la bipartition de lélément vésicu- laire central et du nodule, ce qui nous à paru correspondre en apparence à la division nucléaire, décrite récemment par Vej- dovski chez des parasites analogues. Nous croyons donc pouvoir LR RAS ne D ns dei. Din + FiG. 37. — Vue optique d'un Spirille parasite de l’intestin du Periplenata americana montrant les divers corpuscules vesiculaires avec leur nodule central. Photo- graphiè. (J. Kunstler et Ch. Gineste). affirmer que cette constitution spéciale, méconnue jusqu’à ce jour, bien qu’assez généralement répandue, a pu prêter à la con- fusion dans les observations de cet auteur et que la prétendue existence d’un noyau décrit chez ces êtres n’est que la confir- mation banale d’une constitution générale de la substance vivante. | Fi1G. 38. — Bacille en double virgule. — Coupe optique médiane (d’après J. Kunstler et P. Busquet). Ces différentes observations permettent ainsi de croire que la structure ci-dessus décrite a une existence plus générale que 11 — 200 — les premières études sur cette question auraient pu le faire supposer. En résumé, des nombreuses théories relatives. à la structure de la matière vivante, trois seulement sont assez générales pour s'appliquer à l’ensemble des faits observés : ce sont les théories vacuolaire ou alvéolaire, rétliculaire et granulaire. Quant à la structure fibrillaire et à ses dérivés, ce ne sont que des modifi- FiG 39, — Bacillus subtitiformis (Bienstock). Coupe optique médiane (d’après J. Kunstler et P. Busquet). 2 cations, des adäptations spéciales de l’une de ces trois constitu- tions à des cas particuliers. Cependant, de l’ensemble des cas observés, il ressort que les deux dernières structures pourraient fort bien n'être aussi qu'une interprétation un peu spéciale de faits foncièrement Fi. 40, — Saccharomyces cerevisiæ — Coupe optique médiane. — Noyau ; deux vacuoles alvéolèes; granules disséminées (d’après J. Kunstler et Busquet). — 201 — _ identiques, car, bien souvent, le microscope décèle une foule d’'aspects, au sein desquels il est indispensable de savoir discer- & x À _ ner les réalités. | Considérant le cas le plus simple, nous savons maintenant que . la constitution réticulaire n’est, le plus souvent, que l’expres- . sion optique d’une couche alvéolaire observée en coupe. Cette notion est d’ailleurs si vraisemblable que, dans la plupart des cas, si l’on fait varier le point, les parties claires des alvéoles deviennent sombres et alors les parois deviennent claires, d’où il résulte, à un point de vue spécial, un aspect finement granu- F1G. 41 A. — Constitution fibrillaire d’un Fic. 41 B. — Constitution réticulaire œuf de Lapine {d’après Flemming. d'un leucocyte (d’après Heizmann). leux du protoplasma. La théorie granulaire n’est, le plus sou- vent, que linterprétation de faits de cette nature. Ces deux constitutions extrêmes, granulaire et alvéolaire, qui nous appa- raissent ainsi comme deux notions divergeantes ne correspon- dent, en réalité, qu'à une même constitution suivant que l’on considère la paroi de cet élément ou sa cavité. Que l’on rappro- che, par exemple, la figure de Heizmann, celle d’Altmann et les nôtres relatives aux leucocytes des Crustacés et l’on comprendra — 202 — sans grande explication à quelles interprétations extrêmes et divergeantes à pu prêter l’étude de la constitution réelle du pro- toplasma (Fig. 41, A, B, C, D). F1@. 41 G. — Structure granuiaire du protoplasme dans une cellule hèpa- Fi@. i D. — Constitution protoplas- tique de souris (d’après Altmann). mique d'un leucocyte de crustacé (d'après J. Kunstler et Ch. Gineste). Telle est donc, dans l’état actuel de nos connaissances, la structure élémentaire et fondamentale de la substance vivante. IV Autres modifications protoplasmiques. — À. Structures de deuxième ordre, Textures. — B. Protoplasma liquide. Applications à l'Histologie moderne. Sphérule. Hypothèse sphérulaire. Élément morphologique. A côté des constitutions protoplasmiques assez élémentaires que nous venons de décrire et qui représentent des faits de structure proprement dite, absolument irréductibles, il existe des organisations de deuxième ordre, sortes de {extures d’un degré supérieur aux précédentes, résultats de l’organisation spéciale des éléments fondamentaux dont nous avons déjà donné quel- ques exemples et qui représentent en quelque sorte une ana- tomie protoplasmique. _ Aussi, un grand nombre d’observateurs qui n’ont cependant pas méconnu la structure fondamentale réelle du protoplasma, se sont attachés surtout aux dispositions fonctionnelles de la substance vivante et, soit par confusion, soit par tendances, ont fait de textures un peu spéciales issues de modifications parti- culières de la constitution ordinaire, des structures extraordi- naires, inexplicables à leurs Jen et ne relevant d'aucune autre structure connue. Il est même surprenant de constater que des biologistes de la haute valeur scientifique de R. Francé se soient laissé pénétrer de ces erreurs d'interprétation. La première notion de cette constitution si spéciale et vrai- ment extraordinaire du protoplasma remonte à Velten (1871), — 204 — qui écrit que le protoplasma est constitué de canalicules (?) contenant une matière homogène demi-fluide et dont la coupe donnerait l'apparence de la structure réticuiée décrite par les auteurs. Hansen, reprenant cette théorie, en a fait la structure tubulaire. Dans le mème ordre d'idées, Fayod (1) a décrit dans certaines cellules végétales des tubes creux spiralés qu’il nomme spirofi- brilles ou spirospartes (fig. 42); ces tubes, formés de substance solide, seraient remplis d’une matière semi-fluide. F1G. 42. — Sehema d'un élèment fondamental du protoplasma (spirosparte). (D'après Fayod). Depuis lors, cet auteur n’a signalé aucun fait nouveau à l’ap pui de sa découverte. | Déjà en 1880, Hanstein avait signalé dans le protoplasma des végétaux l'existence de rubans protoplasmiques reliant le noyau à la périphérie. Ces rubans tubulaires seraient formés d’une substance plus dense correspondant au hyaloplasma au sein de laquelle se trouverait l’enchylème, substance protoplasmique plus fluide renfermant de très fines granulations. Les tubes pro- toplasmiques seraient séparés entre eux par le syc cellulaire. Plus récemment, Matruchot (1899) a décrit chez une muco- rinée, la Mortierella reticulata, une structure particulière à laquelle il a donné le nom de s#ructure canaliculaire, différente un peu de celle de Fayod, mais assez analogue à celle de Hans- tein. Une structure de même genre a été retrouvée par Francé Rezsô dans le Scenedesmus. (1) M. Favon. La structure du protoplasma vivant. (Revue générale de botanique, III. 1891.) — 205 — Enfin, en dehors des organismes végétaux auxquels cette constitution a été le plus souvent appliquée, G. Entz (1) à retrouvé une constitution analogue qu’il a d’ailleurs figurée, chez les Vorticelles. (Fig. 43.) Ces êtres possèdent un pédicule muni d’un filament protoplasmique élastique présentant à peu près la constitution d’un spirosparte. F1G. 43. — Eléments constitutifs FiG. 44. — Éléments structuraux du muscle striè du pédoncule de la Vorticelle de l’écrevisse (d’après Daday). (d’après G. Entz). Un certain nombre d’autres auteurs, Prowazek (2), E. v. Daday (3), ce dernier dans les muscles striés de l’écrevisse, (Fig. 44) ont retrouvé cette constitution décrite encore par Lendl, dans des cellules musculaires de l’araignée, par (1) G. Enrz. Die elastichen und kontraktilen Elemente der Vorticellen (Math. u, naturw. Berichte aus Ungarn. Bd X.) (2) S. Prowazek. — Fibrilläre Zellstrukturen ( Naturwissenschäftliche Wochenschrift 1902) Bd xvur. p. 91. a. ff. (3) £. V. Daday. — D'e feinere struktur der quergestreiften muskelfasern bei den muschelkrebsen (Math. u. naturwiss. Berichte aus Ungarn. Bd xir.) — 206 — R. Francé (1) dans quelques algues unicellulaires (Fig. 45) et par Richter et de Wildemann dans des formes voisines. En réalité, les spirospartes de Fayod et les {ubes protoplasmit- ques des autres auteurs ressortent très nettement de la struc- ture que nous avons décrite plus haut. La structure {ubulaire, F1G. 45. — Deux celiules d'algues (Scenedesmus). Constitution protoplasmipue et corps chlorophyllien (d'après R. Francé). elle aussi, n’est qu’une variante de cette constitution. Au fond, ce ne sont réellement pas là des plans de, structure fondamen- taux du protoplasma, nous avons affaire là non à une constitution élémentaire mais bien à une anatomie protoplasmique ; ces organisations de deuxième ordre sont de même valeur que celles que nous avons précédemment signalées dans les tégu- ments de divers protozoaires, dans le corps et le manteau des spermatozoïdes, etc. , elles représentent des différenciations particulières et bien connues LD nous de la structure vacuo- laire générale. Cette notion est même si vraisemblable que les auteurs eux-. mêmes ont compris la nécessité d'admettre dans les spirospartes une structure de deuxième ordre qu’ils ont d'ailleurs nettement figurée dans leurs descriptions et dans leurs dessins et qui rélève de la constitution essentielle et générale ci-dessus décrite. (1) R. Francé. — Ueber die Organisation von Chlorogonium (Budapest, 1897 80.) — 207 — Ce sont donc là, non des structures, mais des textures fonc- tionnelles de deuxième degré procédant d’un mème élément fon- damentale qui demeure constitutif, l’atvéole. L’exposé des faits précédents a suggéré à des histologisies modernes repré- sentants d’une nouvelle école (école allemande), qui a compris enfin l’utilité de voir au-delà de la banale conception cellulaire, l’ingénieuse application que nous résumons ici. ù ‘ La substance cellulaire est constituée par un ensemble de filaments repré- sentant une charpente générale que les auteurs appellent Zinome (spongio- plasma des anciens histologistes) séparés entre eux par une matière hyaline, transparente, sorte de substance intermédiaire remplissant les espaces compris entre les fibrilles précédentes, le kyalome (hyaloplasma). Le linome n'est pas un réticulum fondamental et homogène, mais il est essentiellement constitué de lines ou fibres cellulaires relativement indépen- dantes qui se montrent en nombre défini dans chaque cellule qu'elles caracté- risent (Bactériacés par exemple). Elles se différencient d’ailleurs les unes des autres par des caractères physiologiques, les unes étant contractiles, d’autres conductrices, etc. Chaque line s'accroît seulement en longueur, quand la longueur maxima est atteinte 1l y a division, cette dernière étant toujours transversale. On les retrouve dans tous les protoplasmas, elles sont sans rapports avec le noyau sauf au moment de la division cellulaire. La line présente en puissance toutes les propriétés élémentaires du proto- plasma et est susceptible de modifications fonctionnelles et physiologiques dans des sens divers ; elle devient ainsi fibre nerveuse, fibre musculaire, fibre conjonctive, ctc. C’estlà une transformation spécifique aboutissant à une production nouvelle plus différenciée due à l’exagération dans une direc- tion déterminée des qualités premières. L'existence des lines dans la cellule est universelle. Dans beaucoup de pro- toplasmes, outre ces filaments on voit différentes sortes de granules. Les gra- nules ont reçu le nom générique de chondres. Les chondres fondamentaux sont de trois sortes : 10 Les desmochondres ou corpuscules adhésifs espacés sur les lines. Dans ce cas les lines apparaissent comme des filaments hétérogènes constitués par des corpuscules fusiformes disposés en série linéaire et se touchant par leurs prolongements en formant des stries parallèles. (Les lines rentrent ainsi dans le cadre de la structure granulaire.) Mais on trouve encore des filaments transversaux, sans valeur aux yeux des auteurs, qui unissent entre deux fila- ments les chondres (desmochondres) correspondants. L'ensemble forme ainsi un réseau à mailles quadrangulaires. (La théorie réticulaire et même alvéo- laire ne sont pas ici sans application.) 11 y a encore, dans la cellule, d’autres variétés de chondres. 20 Les centrochondres qui joueraient un rôle important dans la division cellulaire en dirigeant la marche des lines durant ce phénomène, T. LIX. 13 — 208 — 30 Dant le noyau cellulaire enfin, äl y aurait des nucléochondres (ce qu’on appelait autrefois des microsomes), sortes de corpuscules de chromatine sié- geant sur les filaments du noyau en formant avec celui-ci un ensemble le mitome dont le rôle assez obscur paraîtrait être essentiellement de servir à la nutrition du kyalome protoplasmique de la cellule. Les nucléochondres peu- vent subir une transformation spéciale en formant les nucléoles constitués d’une matière particulière, la paranuclème. Voici pour la partie solide du protoplasma. A part de notables changements dans la terminologie, cette constituiion ne s'éloigne pas essentiellement de ce que nous savons maintenant de la structure de la matière vivante. (V. fig. 46, 47.) À - F1G. 46.— Schéma destiné à montrer de quelle F1G. 47. — Schèma analogue au précédent des- façon la couche moyenne du test de l'Ar- ttnè à montrer comment la théorie de la celle peut devenir fibreuse. nouvelle école et une ingèénieuse application de la structure alvéolaire ci-dessus décrite. La partie fluide fondamentale en hyalome comprend, de son côté, deux sor- tes d'éléments : un fluide fondamental dit Zymphe cellulaire et des granules disséminés ou chondres, sortes de petites vésicules flottant dans ce liquide. C’est là un ensemble de granulations d’assimilation et de réserve de nature solide, semi-liquide ou gazeuse qui constitue avec la lymphe, le chondrome. Il y a un chondrome nucléaire et un chondrome cellulaire, mais, tandis que le premier n’a absolument rien de spécifique et se ressemble dans tous les élé- ments de cet ordre, le chondrome cellulaire est sujet à de grandes variations. Dans chaque espèce de cellule, le chondrome est spécifique et absolument caractéristique pour un élément à fonction déterminée. Les granulations variant avec la fonction cellulaire (assimilation, sécrétion, excrétion, réserve), — 209 — nous avons des adénochondres, des neurochondres, des néphrochondres, et dans les éléments reproducteurs, par exemple, des {rophochondres, etc... En résumé ce n’est là qu’une ingénieuse application à un point de vue phy- siologique, de nos connaissances morphologiques sur la constitution du proto- plasma. Mais la structure alvéolaire si générale de la substance vivante a paru, très souvent, en incompatibilité formelle avec la fluidité toute spéciale de certains protoplasmes. C’est ainsi que ces der- niers semblent constitués d’un certain nombre de granules vési- culeux nageant dans une matière relativement amorphe. Dès 1882, Kunstler a décrit très explicitement cet état tout particulier du protoplasma et montra qu’il n’est pas aussi éloi-. gné qu'il paraît l'être de la constitution générale de la matière vivante. A côté des protoplasmes alvéolaires normaux, stables et perma- nents, il existe en effet aussi certains protoplasmes présentant une sorte de fluidité particulière qui semble être en corrélation avec des fonctions de circulation. Chez certains organismes, on trouve, au sein d’un protoplasma granuleux et fluide, de petites sphères vésiculaires arrondies, quelquefois polygonales par pression réciproque, constituées par une paroi dense contenant un fluide homogène ou granuleux. Lorsque le corps cellulaire est comprimé, ces éléments font saillie souvent par grappes complexes agglutinés par la substance intersticielle. Les vésicules sont morphologiquement comparables aux logettes de la substance protoplasmique des êtres à endoplasme non fluide dont elles dérivent par dédoublement des parois. Il semble que le nombre des vésicules augmente aux dépens des logettes dont la paroi diminue d’épaisseur. Comme processus ultime de cette transformation on constate l’existence d’un pro- toplasma d'aspect réticulé, constitué en réalité d’un ensemble de vésicules accolées dont les parois réciproques sont fusion- nées. Inversement, chez les individus jeunes, à substance com- pacte, au fur et à mesure de leur développement, on voit la substance constitutive de l’être se fluidifier ; les logettes devien- nent indépendantes, comme si les parois des vacuoles primitives se dédoublaient et comme si celles-ci se transformaient en vési- — 210 — cules autonomes nageant dans une substance plus liquide, J (Fig. 48.) F1G. 48. — Cryplomonas curvala, var. major (d’après J, Kuntsler). Protoplasma condensé à la périphèrie. Protoplasme à sphérules libres à l'intérieur du corps (protopl. liquider. En fin de compte, la structure vacuolaire elle-même, ne serait que l’expression optique de l’accolement de vésicules spéciales ‘ou petites sphères capables de devenir autonomes. Diverses observations de Bokorny confirment cette notion. Les {onoplas- tes dont de Vries, chez les végétaux, a décrit la membrane enve- loppante et la constitution générale, bien que plus grands que nos vésicules et de constatation plus banale, ne seraient pas sans offrir avec elles quelques analogies. Béchamp bien qu'il ait, avant tout, agi en théoricien, a certainement constaté plus d’une — 211 — fois l'existence de petites sphères protoplasmiques, et quand il affirme que tout protoplasma se décompose en corpuscules vésiculeux c’est évidemment d’après certaines données de l’obser- vation. Rohdes (1), dans un travail récent appelle sphères, des élé- ments analogues trouvés par lui chez différentes espèces d'êtres. Tout dernièrement enfin, E. Fauré (2) décrit, d’après toute une série d'observations faites sur différentes espèces des genres Vorticelle, Carchesium, Zoothamnium, etc., les caractères détaillés de diverses sphérules protoplasmiques : « Ce sont de » petites vésicules protéiques constituées par une membrane » résistante contenant un liquide homogène ; leur indice de > réfraction est sensiblement égal à celui du cytoplasma, leurs > dimensions ne dépassent pas un ps, sauf chez la Campanñnella > où elles mesurent trois s environ. Ces sphérules manifestent »> toutes les réactions du protoplasma : elles sont constantes > chez tous les individus, leur nombre seul étant variable dans > une certaine mesure; elles se comportent donc comme des » éléments constitutifs de l’être considéré et non comme des > substances de réserve. Elles ont une individuälité au même » titre que le noyau, car elles se multiplient par division et il »> est probable que toutes les sphérules d’un individu provien- > nent par bipartition de celles de ses ancêtres. Elles peuvent, > quelquefois, surtout chez certaines espèces, envahir le proto- » plasma tout entier... l’ensemble de ces faits me porte à les »> identifier aux sphérules découvertes par Kunstler dans un » grand nombre de Protozoaires..… » C’est pourquoi, — dit Fauré, — je propose de nommer les > sphérules plasmatiques, Vésicules de Kunstier ou {onoplastes, > terme général employé par de Vries et Went pour désigner > les hydroleucites... » Sans accepter, dans tous ses détails, la thèse de Em. Fauré, notamment l’homologation qu’il tente d'établir entre la sphérule plasmique ordinaire et l’hydroleucite, élément morphologique (1) Rohdes… in-Umschau. (Francfort-sur-Mein, 1904.) (2) ÆE. Fauré. Sur la structure du protoplasma chez les Vorticellidæ. (Comptes-Rendus, séances Soc. Biologie, 7 mai 1904, t. vi.) — ?12 — tout spécial de valeur différente et évidemment supérieure à cette dernière formation et moins général qu’elle, nous sommes heureux de constater que, dans bien des points,ses observations concordent avec l’ensemble des faits ci-dessus signalés. A la suite de toute une série &’observations faites sur différents oroupes d'animaux, Kunstler, en 1880, émit l’Æypothèse sphéru- taire qu'il reprit plus explicitement encore en 1895 (1) en l’appuyant d’une série de faits nouveaux et bien constatés. FiGures 49, 50, 51. — Trois phases successives du bourgeonnement du Cryplococeus quitulatus (Ch. Robin), montrant la division des alvéoles protoplasmiques (d’après J. Kunstler et P. Busquet. Dans sa fhéorie Sphérulaire, Kunstler considère la sphérule comme un élément anatomique analogue à la cellule, mais d’un ordre inférieur qui aurait sur cette dernière l’avantage de repré- senter une véritable unité morphologique. La sphérule jouit d’une propriété évolutive propre, elle est capable d’assimiler, de s’accroître, de se diviser au même titre que toutes les unités vivantes connues. Par leur réunion, les sphérules constituent le protoplasma dit alvéolaire qui peut être ou non divisé en cellules. Malgré leur caractère élémentaire fondamental, ces organites présentent déjà une foule de différenciations aussi variées que leurs fonctions elles-mêmes et ils différent des uns des autres tant par leur structure, leur aspect, leur complexité configura- tive que par la constitution de leur molécule. (1) J. Kunsiler. Fragments de Biologie cellulaire. (Mémoires de la Société des sciences physiques et naturelles. Bordeaux, 1895.) à — 213 — Au point de vue ontogénique, les sphérules dériveraient les. unes des autres par simple scission transversale, voire même bourgeonnement de sphérules mères. Au point de vue phylogénique, si l'on admet que les êtres qui ne présentent pas la division en cellules sont unicellulaires, on peut concevoir que ces êtres sont tout au moins plurisphérulai- res (Bactériacés), et qu’à la base des groupes il y a dù exister des individus plus simples, composés d’une seule sphérule (et que représenteraient, peut-être, certains microcopes actuels) (Fig. 52 et 53). Fi. 53. — Spirilum tenue (d’après J. Kunstler). \ 2e La sphérule constituerait ainsi le premier degré de structure du protoplasma, appréciable à nos investigations, en même temps qu’elle serait l’élément morphologique primordial. Plus élémentairement, il n’existerait que la molécule organique, cette dernière, d’ailleurs, relativement considérable, étant donné la complexité de constitution de la matière albuminoïde très diffé- renciée qu'est le protoplasma. La sphérule serait donc, en dernière analyse, un complexe détérminé de molécules. Nous devons reconnaitre, à cette théorie, le rare mérite de ne pas s’écarter des données de l’observation et de constituer une expression très ingénieuse, mais, en même temps, très exacte de faits bien constatés. — 214 — L'hypothèse sphérulaire est d’ailleurs en accord à bien des points de vue avec les faits d'observation de beaucoup de micro- meristes modernes (1), bien plus, elle est la seule à laquelle puisse s'appliquer, avec quelque vraisemblance, les calculs faits sur la biomolécule hypothétique par les physico-chimistes de l'École moderne qui s'intéressent aux problèmes de la vie: « L'ensemble des phénomènes chimiques modernes — dit Hofmeister — amène la nécessité d’une formation très abon- dante de vacuoles, et ainsi, des constatations biochimiques vien- nent appuyer les raisons qui ont été données par des morpholo- gistes en faveur de l’existence d’une structure vacuolaire. » Nous sommes heureux de noter cette concordance entre les faits d'observation et les données physico-mathématiques de la théorie. Cette. simple constatation atténuera le regret que nous avons eu de voir, trop souvent, les naturalistes modernes négli- ger l’étude directe de la substance vivante pour étudier les pro- blèmes de la vie d'après des données préconçues et souvent même au mépris complet des phénomènes naturels. (1) Dans un mémoire actuellement sous presse et dont nous regrettons de n'avoir pas eu assez tôt communication, M. le professeur R. Dubois émet la théorie des Vacuolides, calquée sur la théorie sphérulaire, dont elle est une application particulière à la physiologie. L’éminent physiologiste de Lyon, dans une lettre qu’il nous a adressée, reconnaît que sa théorie concorde en tous points avec celle du professeur Kunstler et que le vacuolide conStitue dans le domaine physiologique ce que la sphérule représente dans le domaine morpho- logique. C’est là l’appoint d’une haute autorité, que nous sommes heureux d’enre- gistrer, — 215 — Quelques tendances actuelles. — Théories exclusivement physiologiques relatives au protoplasma. --— Tropho-Kino-ergasto-plasma. — Proto- plasma dit » Supérieur ». — Conclusions. De l’étude qui précède il peut paraitre ressortir que la consti- tution structurée du protoplasma est admise aujourd’hui par la grande majorité des naturalistes. Il n’en est rien, cependant ; si _à l'étranger, en Allemagne particulièrement, cette étude a fait de réels progrès, on doit reconnaître que chez nous cette ques- . tion, particulièrement intéressante, est encore l’objet d’une indifférence ou d’un mépris non dissimulés. La plupart des recherches actuelles, en effet, ne dépassent guère l’anatomie - cellulaire et en général, l’étude de l’histologie, telle qu’elle res- sort de l’enseignement de nos Facultés se limite à une réparti- tion des éléments nucléaires dans des formes cellulaires variables. Sans parler de l’histologie botanique qui n’est déjà plus, en général qu'une étude de squelettes cellulosiques ou ligneux, l’histologie zoologique, elle-même, n’est bien souvent, qu’une anatomie cellulaire un peu spéciale. . Si parfois, dans leurs études, certains auteurs dépassent cette conception, c’est tout au plus pour noter çà et là l’existence de granules spéciaux caractérisés par tel ou tel réactif colorant de telle ou telle marque : la matière vivante n’a alors que la valeur d’une simple substance chimique banale à réactions acido-baso neutro ou éosinophile. Toutes ces indications analytiques ont une — 216 — valeur biologique douteuse et ne répondent à aucune description morphologique. Bien plus, dans le même ordre d’idée,aux théories philosophi- ques surannées et évidemment très problématiques des anciens auteurs on à tendance aujourd’hui à substituer des notions théo- riques de même ordre, masquées sous des vraisemblances d'ordre physiologique mais qui n’ont même pas le mérite de répondre à quelques faits d'observation, Le stéréoplasma, l’idioplasma, la micelle nous faisaient sou- rire, mais On nous parle actuellement, avec un grand sérieux, d’un kinoplasma moteur, d’un {rophoplasma nourricier (Strass- bürger); dans certaines cellules sécrétoires on nous signale, sans le décrire, un ergasloplasma (Garnier et Bouin), des #ito- chondres associés en chondromiles, toutes interprétations d'ordre physiologique et qui échappent à nos sens, qui ne répondent à aucune observation directe et qui ne sont suscepti- bles d'aucune description. Toutrécemment même, Prenant (1) (1904), signale l’existence d’un « Protoplasma supérieur » sorte d’ergastoplasme qui repré- senterait la substance constitutive de certains corps éminem- ment énigmatiques comme les pseudo-chromosomes de Hei- denhein, le Nebenkern, les Nebenkürper, le Dotterkern de Balbiani, etc... En vérité, nous ne voyons pas pour quel motif ces productions inexpliquées de l’activité cellulaire qui peuvent représenter tout aussi bien des déchets de l’organisme que des productions d'une valeur intrinsèque supérieure constitueraient une matière essentiellement élevée et toute particulière. Nous ne croyons même pas, qu’au point de vue morpholo- gique pur, elles échappent au cadre général de structure du protoplasma dont elles peuvent être tout au plus des adaptations ou des modifications de valeur physiologique un peu spéciale. En résumé, à nos yeux, dans les recherches modernes, le point de vue physiologique, par lui-même, toujours susceptible des interprétations les plus diverses, les plus discutables, les (1) Prenant. Traité d’histologie, 1904. — 217 — moins positives, à le grave tort de primer les faits morpholo- giques, les seuls qui répondent à l’observation directe des phé- nomènes. Si, en effet, à toutes les variations physiologiques correspon- dent des variations de structure dites « fonctionnelles », rien ne prouve que les premières ne soient elles-mêmes qu’une consé- quence inéluctable de ces dernières; en tous cas, l'examen attentif nous montre qu’elles sont le corrolaire obligé d’une modification de texture plus ou moins passagère d’une constitu- tion essentielle et fixe qui est la structure générale et univer- selle de la matière vivante. Aux vagues théories basées exclusivement sur les notions concernant la physiologie du protoplasma doivent donc s'opposer les théories rationnelles morphologiques, répondant aux données de l’observation et susceptibles de cadrer elles-mêmes avec les données de la biologie, de la biochimie et de la biomécanique moderne. : L C’est la seule méthode éclectique qui demeure à l’abri des controverses et qui tout au moins puisse mériter une discussion logique et rationnelle. Travail du Laboratoire d’Anatomie comparée et d'Embryogénie. CERN Fa ga À Te) TR I RUE COM TS TAPANT mio BIBLIOGRAPMIE ALBRECHT (E.). — Untersuchungen zur Struktur des Seeigeleies (Sitz. Ges. Morphol. u. Physiol. München, 1898). ALTMANN (R.). — Studien über die Zelle. Leipzig, 1886. — Die Genese der Zellen. — Beiträge zur Physiologie. Leipzig, 1887. — Die Elementarorganismen und die Beziehung zu den Zellen Leipzig, 1890. — Ueber Kernstruktur und Netzstrukturen (Arch. f. anat. u. physiol. Physiol. 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KUNSTLER (J.) et GINESTE (Ch.). — Sur certains globules amiboïdes de la cavité générale de Crustacés inférieurs (Procès-verbaux des séances de la Société Linnéenne de Bordeaux, 20 mai 1901). — Recherches sur la constitution des tissus de certains Crustacés inférieurs (Procès-verbaux des séances de la Société Linnéenne de Bordeaux, mai 1901). — Notice préliminaire sur l’Opaline dimidiate (Bibliographie ana- tomique, fasc. 3, 1902). — Simple note sur le Balantidium entozoon (C. R. Société Biologie, réunion de Bordeaux, 1903). — Étude de la structure du noyau des Ciliés (Procès-verbaux Soc. Linnéenne de Bordeaux, juin 1903). — Note sur un Spirille (Association des Anatomistes, Congrès de Toulouse, 1904). — 227 — KUNSTTER (J.) et GINESTE (Ch.). Sur la constitution des Bactériacés (Procès-verbaux Société Linnéenne de Bordeaux, 1904). KUNSTLER (J.) et CHAINE — Notice sur le Crytococcus quttulatus (Arch: d’anat. microscopique, t. VI, fasc. I, 1903). 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Ce mode de désinfection peu pratique, me paraît sinon dispendieux du moins capable d’entrainer une perte de temps assez considérable à une époque de l’année où les planteurs mènent généralement de front plusieurs travaux qui nécessitent une juste répartition du temps. En effet, les champs de tabac doivent être tenus dans un état de propreté continuel. L'administration défend au planteur, et à juste raison du reste, d’y semer d’autres graines et par conséquent d'obtenir sur le champ certaines plantes qui une fois mortes et sèches, pourraient constituer un chaume dont la com- bustion désinfecterait le champ après la cueillette. Le planteur qui voudrait « brûler » son champ serait donc obligé 4’y apporter des matières combustibles (paille, chaume, etc.), de les répan- dre à la surface du sol et d’en surveiller la combustion parfaite et générale. La désinfection par le feu n’est donc pas pratique. Un assolement de quatre années me paraitrait plus efficace. Du reste des expériences, dont les résultats seront publiés plus tard, sont entreprises à ce sujet. Séchage, Éffeuillage, Triage, Manoquage.— Cette série d’opé- rations entraine forcément la chute des parties mortifiées des feuilles dues aux attaques de la Nielle. Les macules tombent sur les planchers; elles y sont triturées et réduites en poussières impalpables. La maison se trouve ainsi transformée en un vaste foyer de contamination dont les atteintes peuvent se faire sentir sur les opérations préliminaires que nécessite la culture de l’année suivante. On sait, en effet, les difficultés qu'éprouvent les cultiva- teurs à faire germer les graines de tabac directement sur le sol des couches chaudes ou demi chaudes. Cet insuccès tient peut-être à la façon dont ils établissent les pépinières? Aussi est-il d'usage dans certaines contrées d'effectuer la germination forcée des graines et de les semer ensuite. La semence de tabac est alors placée sur un morceau de drap XLII légèrement humecté et l’ensemble est ensuite mis devant une source de chaleur : de préférence devant le foyer d’une chemi- née. Lorsque le drap n’est plus assez humide on l’asperge avec la main de quelques gouttes d’eau. Au bout de trois ou quatre jours la petite radicule perce les téguments de chaque graine. Celles-ci sont ensuite semées sur le terrain préparé d’avance où elles continuent à évoluer. Mais pendant que la germination forcée s’effectue, les pous- sières des planchers chargées de bacilles de Nüielle sont conti- nuellement agitées par le balayage des immondices ménagères. Grâce à leur ténuité ces bacilles demeurent en suspension dans l’air et peuvent finir par se déposer à la surface des graines, voire même sur leurs radicules, et arriver à les inoculer. Pour obvier à cet inconvénient, il semble que l’existence d’un séchoir spécialement construit pour cetusage s’impose à chaque planteur. Celui-ci peut en effet y effectuer le séchage, l’effeuil- lage, le triage et le manoquage. Ces diverses opérations entrai- nent la chute des macules de Nielle qui tombent sur le sol du séchoir, où elles sont facilement rassemblées. Il n’a plus qu’à les jeter sur un feu de paille, qu’il aura allumé à proximité du séchoir pour que tout danger de contamination soit écarté. Mais peut-on imposer au planteur de construire un séchoir ? L’exis- tence de ce local spécial qui est toute naturelle dans les contrées où on effectue des cultures de 10.000 à 20.000 pieds et au delà, n’a plus autant sa raison d’être lorsqu'il s’agit de cultures de 1.500 à 6.000 pieds. Du reste, l'administration des tabacs le com- prend si bien, qu’elle permet aux petits planteurs d'effectuer le séchage des pieds de tabac dans les diverses pièces de la maison d'habitation. Mais nous avons vu les dangers que faisait naître une pareille coutume au point de vue de la germination forcée des graines, Il semblerait donc rationnel de semer directement les graines, distribuées par l’État, sur les couches chaudes ou demi-chaudes. Du reste ce procédé ne paraît pas être le plus mauvais (1). Toutefois devant l’insuccès qui couronne souvent les essais de ce genre et l'esprit de routine aidant, grand nombre de cultiva- (1) BoussiNGAuLT.— Agronomie, Chimie agricole et Physiologie, t.1v, p. 138. ds hais à: date mets Ci, Dr Gé fe pèse d° XLIIT teurs préfèrent effectuer leur semis avec des graines qu'ils ont fait germer d'avance. Dans ces conditions je ne saurais trop leur recommander la méthode de M. Perreau (1), qui tout en rem- plaçant avantageusement l’ensemencement d’un morceau de drap humide, m'a paru capable de jouer un rôle non moins important : celui de préserver efficacement les graines saines contre les atta- ques hâtives du bacille de la Néelle. Voici en quoi consiste ce pro- cédé : on prend une boîte en fer blanc dont le couvercle est percé de nombreuses petites ouvertures. On place les graines à l’inté- rieur de la boîte et on les humecte légèrement. On les maintient ensuite à une température constante en les plaçant nuit et jour sous la taie d'oreiller. Au bout de trois ou quatre jours la radi- cule perce le tégument des graines. Elles peuvent alors être semées sur le terrain préparé d'avance où elles continueront à évoluer. | L'infection des graines n’est pas le seul inconvénient des immondices domestiques. Celles-ci sont en effet le plus souvent balayées dans laçour des fermes et déposées sur un tas de fumier qu’elles contaminent. Ce fumier peut alors avoir des conséquences funestes sur la germination des graines et le développement des plantes qui en résulte, si le planteur s’en sert pour lPétablis- sement de ses couches chaudes ou s’il l'épand à la surface des champs qui doivent recevoir les jeunes plants de tabac. On ne saurait donc trop recommander aux agriculteurs, qui opèrent le séchage dans leurs maisons d'habitation, de jeter scrupuleusement au feu les balayures dont tous les germes contagieux seraient ainsi détruits. Effeuillage. — Lorsque les tiges sont dépouillées de leurs feuilles, elles sont le plus souvent jetées au fumier ou bien répandues à la surface des champs où elles servent de fumure. D'autre fois les planteurs les disposent à la surface des couches chaudes pour servir d'engrais. Ces pratiques, et surtout la der- nière, doivent être abandonnées si les tiges proviennent de pieds niellés. M. Perreau m'a signalé en effet une observation fort intéressante qu'il avait faite à ce sujet. Il avait fait préparer (1) M. Perreau est vérificateur de culture à Langon (Gironde). XLIV” par un planteur une couche chaude sur un terrain n'ayant jamais été ensemencé avec de la graine de tabac. Le planteur avait dis- posé à la surface de cette couche des troncs de la récolte précé- dente qui avaient appartenu à des plants niellés. Les graines semées donnèrent des plants qui devaient à leur tour servir de porte-graines. Ces plants furent distribués à des planteurs dont les champs étaient éloignés les uns des autres. Tous les pieds adultes présentèrent les attaques de la Nielle. Cette constatation est importante et, bien qu’elle mérite d’être contrôlée de nouveau et plusieurs fois répétée avec des graines absolument saines, elle me parait toutefois assez éloquente pour recommander d'ores et déjà aux planteurs de brüler les tiges provenant de pieds niellés. Buttage, Épainprement, Écimasge, Ébourgeonnement. — La nature contagieuse de la Nielle et sa facile inoculation d’un pied malade à un pied sain, sont deux causes avec iesquelles on ne saurait trop compter lorsqu'il s’agit d'effectuer les opérations précédentes et où les doigts, jouant un rôle prépondérant deviennent d'excellents instruments d’inoculation. Aussi ne saurais-je trop préconiser la généralisation d’une méthode simple qui consiste à recouvrir d’un gant ou d'un mor- ceau de drap, la main qui doit fonctionner. On traite d’abord les pieds malades; pour pratiquer les mêmes opérations sur les pieds sains, on met la main à nu. Les chances d’inoculation, par voie de contamination directe, sont ainsi de beaucoup diminuées. Une modification non moins importante devrait encore être apportée dans le mode de destruction des déchets qui résultent du buttage, de l’épamprement, de l’écimage et de l’ébourgeon- nement. Ces diverses opérations en effet entraînent toujours l’ablation de feuilles ou de bourgeons. Pour empêcher toute tentative de contrebande, l’administration exige des planteurs qu'ils laissent sur place les feuilles et les bourgeons ainsi détachés. L’appli- cation d’une telle mesure dépourvue d’inconvénients, si les pieds traités sont parfaitement sains, peut devenir néfaste, dans le cas où la plupart d’entre eux sont niellés. On ne fait Lee 2 Se LS 6 és à de Lmut dti dl" ni , nn . < XLV alors qu’augmenter le nombre des foyers de contamination. L'infection des champs et les dangers de contamination seraient, je crois, restreints, si les planteurs, au lieu de laisser sur place les feuilles et les bourgeons provenant des opérations Fs précédentes, étaient autorisés à les jeter dans une fosse creusée sur un coin du champ où ils les incinéreraient. CONCLUSIONS. Il ressort des faits que nous venons d'exposer un certain nom- bre de conclusions intéressantes, dont l’application intelligente et méthodique contribuerait à produire une atténuation rapide et profonde des dégâts occasionnés par la Nielle et conserverait aux pieds sains d’un champ contaminé une immunité parfaite. Ces conclusions sont les suivantes : 1° Le planteur devra toujours choisir un terrain neuf pour l'établissement des couches chaudes (1). Il effectuera la trans- plantation, si l’étendue de sa propriété le lui permet, sur une pièce de terre qui n’aura pas été plantée de tabac depuis quelques années (3 à 4 ans). Le fumier de ferme dont il se ser- vira, soit pour améliorer sa terre, soit pour procéder à l’éta- blissement des couches chaudes, devra être exempt, le plus possible, de détritus provenant de la précédente récolte de tabac. 20 La germination directe des graines sur le sol des cou- ches chaudes me paraît préférable à la germination forcée qu’on leur fait subir en milieu humide et en présence d’une tempéra- ture constante. Toutefois cette pratique peut être maintenue à la condition de préserver les graines des dangers de contamina- tion. : 3° Un choix judicieux parmi les jeunes plants devra être fait au moment de la transplantation. Seuls les plants à feuilles fran- chement vertes devront être choisis. (1) M. Albert Voons conseille, dans son travail, la même précaution. Tou- tefois il préconise aussi la stérilisation à la vapeur du sol des couches chaudes, Ce dernier procédé, qui peut être applicable en Amérique où certains agricul- teurs ne cultivent exclusivement que du tabac, ne peut être d’une réalisation facile pour nos planteurs français. XLVI. 4° Avant toute chose, le planteur devra effectuer les opérations 1 entraînant l’ablation de feuilles ou de bourgeons (buttage, écimage, eic.), la main recouverte d'un gant ou d’un morceau 1 de drap. I traitera d’abord les pieds malades et opèrera ensuite « sur les pieds sains, la main nue ; 5° Les poussières provenant des balayages du sol des séchoirs ou des planchers des maisons d’habitation en faisant fonction, les débris de feuilles et les tiges de la récolte précédente, devront être incinérés s’ils proviennent de pieds niellés. M. MoTELAY signale une station anormale du Polygala aquita- nica. M. DoiNxET présente une roche avec inclusion d’eau et d’air, et des animaux (ophidiens,etc.) qu’il a reçus de l’Afrique occidentale. M. DE LOYNES signale un cas de Dactylis glomurata vivipare. M. DEvaux demande la rectification d'erreurs produites dans l’impression de sa communication, séance du 9 décembre 1908 : ERRATA Les valeurs portées pages ccLxII et CCLXIV sont rendues tout- à-fait erronées par une grossière erreur d'impression. L’expo- sant 7, pour toutes ces valeurs, doit être précédé du signe —, de telle sorte que le poids d’une lame d’albumine d’un centimètre carré et n’ayant qu'une micelle d'épaisseur serait de S OUR j 2 2,0 X 10 ” ce qui équivaut à 5 wo Sramme. De même pour le biophore, il faut lire : À millimètre Te — 7 centimètre. oo. — — 9-10 ce qui équivaut à 2? millionièmes de millimètre. 0 de de Lénine En ddl malt mn ous dd dé ds dé os D éd de ds D ts cast, Sn simii mb di ds til nt. À XLVII Séance du 20 janvier 1904. Présidence de M. BEILLE, président. COMMUNICATIONS M: PÉREZ présente un travail ayant pour titre : Supplément au Catalogue des Mellifères du Sud-Ouest. (Voir Actes, T. LIX.) M. LAMBERTIE dépose un Premier Supplément à la Contribution à la faune des Hémiptères. (Voir Actes, T. LIX.) Au nom de M. l’abbé LABRIE, M. BARDIÉ donne ensuite lecture d’un travail intitulé : De quelques plantes rares nouvelles pour la flore de la Gironde. (Voir Actes, T. LIX.) é M. DE LOYNES donne au sujet de cette note quelques rensei- gnements très intéressants. M. DoinET présente quelques champignons recueillis dans le petit bois de pins du Vigean. M. LAMBERTIE fait la communication suivante : Remarque sur quelques Hémiptères de la Gironde. Charagochilus Gyllenhali Fall. Cet hétéroptère a été capturé à Citon, en mai, en fauchant dans une prairie; rare dans la Gironde. N'a été pris qu’au Carbon-Blanc par M. E. R. Dubois. Thamnotettix fenestratus H.-S. var. guttulatus Kb. À été pris à la Planteyre, en septembre 1901, en fauchant. Dans le compte rendu du 7 janvier 1903, à la Société Linnéenne de Bordeaux, comme pris à Citon. Th. tenuis Germ. À été capturé à la même localité que la variété précédente, sur le prunellier. Il est cité par M. Dubois comme rare dans la Gironde. XLVIII Chiorita viridula Fall. Cette espèce a été prise à Saint-Médard-d’'Eyrans, en octobre 1901, en fauchant. Elle à été capturée à Saint-Georges-de- Didonne et dans les Landes. Acocephalus albifrons L $. Cet homoptère a été capturé à l’Alouette, en août 1903, en tamisant des herbes sèches. Il a été pris par M. Dubois, à Salignac, en juillet. Il est rare dans la Gironde. Idiocerus exaltatus Fabr. A été pris à Camarsac, en septembre 1902, en secouant des branches de peupliers. Il est très rare dans la Gironde. I. aurulentus Kb. À été capturé à Citon, en septembre 1902, en secouant des saules. M. Brown l’a aussi capturé à Quinsac. Tettigometra obliqua var. platytænia Fieb. Dans l’excursion que j’ai faite à Camarsac, en septembre 1902, avec mon excellent ami et collègue M. H. Laborderie, j'ai capturé pour la première fois cette jolie variété en secouant dans mon parapluie des chênes. Elle estnouvelle pour la Gironde. Kelisia guttulifera Kb. Dans la même excursion que l’espèce précédente, j’ai capturé cette espèce en fauchant dans une prairie humide. Elle est nou- velle pour la Gironde. Delphax propinqua Fieb. Dans mon compte rendu du 19 novembre 1902, j’indique cette espèce comme prise à Citon. Je l’ai prise à nouveau à Saint- Médard-d’Eyrans, en octobre 1901, en fauchant. M. J. PÉREZ fait les communications suivantes : | J’ai signalé, il y a environ deux ans, la rencontre, en pleine ville, dans le voisinage du Château d’eau, d’un nombre considéra-- ble d'individus du Zabrus gibbus. L'année suivante, à la même époque (mai), il n’en parut que quelques uns, et, l’année 1903, plus aucun. l 2 î Ë | he of à cut de ‘à D dé ie D . XLIX — On croit généralement que le Calosoma sycophanta estl'hôte attitré des chenilles processionnaires et en fait sa nourriture exclusive. Peut-être se rencontre-t-il dans leurs nids plus fré- quemment qu'ailleurs. Mais son régime est bien plus varié qu’on ne l’imagine. Je l’ai vu maintes fois, dans mon jardin, à Saint- Georges-de-Didonne, près Royan, sur des arbres fruitiers fort divers, où sans doute il cherchait des chenilles autres que des processionnaires. Celles-ci cependant ne manquaient pas sur les chênes du voisinage. Mais je le surpris un jour, sur un cerisier, mangeant avec avidité une cerise plus que mûre. Depuis, je lai trouvé à trois reprises, en juin, sur des cerisiers, paraissant fort affairé, et probablement à la recherche de fruits mûrs. Une fois enfin, un individu passe en volant bruyamment près de moi pour aller s’abattre sur un groseillier. — Je signalerai encore la rencontre de quelques Coléoptères intéressants : Gnathocerus cornutus, en assez grand nombre, larves et adul- tes, dans de la farine de froment avariée. Cette espèce n’est point mentionnée dans le Catalogue des Coléoptères du départe- ment des Landes de M. Gobert; Scaphium immaculatum, Saint-Georges- Le Didonne, septem- bre, sous un Bolelus granulatus ; - Lycoperdina Bovistæ, dans le pied fort avarié d’un vieux Polypo- rus lucidus, Saint-Georges-de-Didonne, premiers jours d'octobre; Byrrhus pilula et dorsalis, Cytilus varius, sur les trottoirs. La présence de ces Coléoptères en pleine ville est faite pour surprendre, quand on se rappelle que leurs larves vivent dans les mousses, au pied des arbres. Auraient-ils été transportés avec de gros troncs garnis de mousse ? — Il existe aux environs de Gradignan une mare assez pro- fonde, alimentée par un ruisselet, que les paysans détournent parfois. Elle baisse alors considérablement et les divers petits animaux qui l’habitent s’y condensent d'autant. Un jour que, de dix à quinze mètres de diamètre, elle était réduite à quatre ou cinq, mon fils Charles à ramené, en une seule fois, dans un troubleau, deux à trois litres, c’est-à-dire quelques milliers de Ranatra linearis. | PRocÈs-VERBAUX, T. LIX, 4 Séance du 27 janvier 1904 Présidence de M BEILLE, president. Le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL présente le rapport suivant : Compte rendu des travaux de la Société durant l’année 1903. | MESSIEURS, Qu'il me soit permis, avant de donner le compte rendu des travaux de la Société en 1903, de noter ici les distinctions dont la Société a été l’objet dans la personne d’un grand nombre de ses membres : MM. Breignet, Tribondeau, Laloy, Gard, Peyrot, Lalanne ont reçu les palmes d'officiers d’Académie ; M. Granger et votre Secrétaire général, celles d'officiers de l’Instruction publique. M. Peragallo a été nommé officier de la Légion d’honneur. De plus notre nouveau collègue, M. Sarthou, a été nommé phar- macien major de l'° classe et chevalier du Mérite agricole et enfin M. Gard a passé brillamment sa thèse de doctorat ès-sciences naturelles. A l’occasion du Congrès des Sociétés savantes, dont les assises solennelles se sont tenues à Bordeaux en février 1903, notre Société s’est trouvée grandement honorée par M.le Ministre de l’Instruction publique qui a choisi son président et son secrétaire général pour présider la section de botanique. Mais, entre toutes les distinctions reçues nous devons une mention particulière à celle dont la Société elle-même a voulu honorer l’un de ses membres les plus anciens et les plus dignes, en donnant à M.le professeur de Loynes le titre de membre honoraire. Les Actes de la Société Linnéenne publiés en 1903 ne renfer- ment qu'un petit nombre de mémoires, mais les travaux qu’ils Rs LI rapportent sont répartis dans les trois branches de l’histoire | naturelle : - En botanique nous avons deux travaux, l’un de M. Motelay, | l’autre de M. Gard. M. Motelay a décrit une plante nouvelle, Rubus pseudo-inermis. Quant à M. Gard, ila publié une étude | anatomique, longue et difficile, sur les hybrides des vignes. .. Ce mémoire, orné de 30 figures dans le texte, a été présenté par | l’auteur comme thèse pour le doctorat ès-sciences naturelles. En zoologie, notre collègue M. Albert Granger, a publié une revision des espèces françaises du genre Helix, tandis qu’en géologie, nous avons eu une consciencieuse étude de notre nouveau collègue, M. Sarthou, sur le bassin d’Orléansville (géo- logie et hydrologie). Les procès-verbaux renferment 75 notes ou comptes rendus sur les sujets les plus variés. En: botanique systématique, nous avons les excursions et études de MM. Bardié, Eyquem, Gard, Jeanty, Motelay, Verguin, sur des plantes diverses de notre pays, et celles du docteur Sallet sur les Æydroptéridées de la région tonkinoise. M. Pitard a continué ses études d'anatomie appliquée à la classification en s’occupant des Bonnétiées et des Astéropéiées. En anatomie pure, M. Bouygues a fourni des données nou- velles et importantés concernant l’origine du système libéro- ligneux et de la moelle, et M. Devaux a étudié la pectose des parois cellulaires et la nature de la lamelle moyenne ainsi que la lignification des tissus blessés. Des études ou des remarques intéressantes ont été faites aussi dans le domaine de l’anatomie expérimentale, de la téra- tologie, etc., par MM. Boyer, Motelay, Beille, frère Victor. La pathologie végétale a aussi été étudiée cette année par M. Sarthou, sur le chancre du pommier et par M. Bouygues sur la Nielle du tabac. L’entomologie a été, comme toujours, très travaillée à notre Société en 1903, par MM. Gouin, Lambertie (5 notes), Pérez, Brown et Rondou. | La géologie et la minéralogie ont été également dignement représentées par les intéressantes communications de MM. Bial de Bellerade, Daleau, Choffat, Sarthou et Lalanne. Ce dernier nous a montré l'intérêt très particulier de silex fabriqués, dont LII il nous a présenté de nombreux échantillons. M. Choffat nous a donné une étude sur l’Znfralias et le Sinemurien du Portugal. Toutefois, la zoologie proprement dite, dispute cette année à la botanique la première place au point de vue du nombre des communications faites. M, Gineste a fourni, dans quatre com- munications successives, en partie illustrées, une contribution des plus importantes à l’étude histologique et physiologique du Siponcle. En collaboration avec M. Kunstler, il a ajouté des indications nouvelles à leurs études antérieures sur le noyau des Ciliés. : | D'autre part, M. le docteur Sabrazès, seul ou en collabora- tion avec le docteur Muratet ou M. Mathis, a publié dans nos procès-verbaux des études du plus grand intérêt au point de vue de l’histologie pathologique. Enfin, le docteur Tribondeau, dans une série de notes, dont plusieurs sont illustrées, nous à donné le résultat de ses études à la fois si particulières et si intéres- santes sur le venin des serpents, sur le rein des ophidiens, et enfin sur l’£Elephantiasis à Tahiti. Cet apeir‘çu trop rapide, nous fait entrevoir, Messieurs, com- bien est toujours vigoureuse et intense la vitalité de notre Société. Semblable à un être vivant, elle est constituée par des organes d’aspects et de fonctions très différents, dont l’ensemble forme pourtant un corps harmonique. Les trois règnes se ren- contrent sans cesse chez nous comme ils le font dans la nature : mais ils se rencontrent dans des esprits. Au lieu des rapports obscurs et inconscients qui régissent le monde physique, notre Société nous donne de clairs aperçus sur les choses, et de plus elle nous donne des relations aimables, elle établit entre ses membres les liens les meilleurs, ceux que fonde l'estime et l'affection. De telles relations sont un bienfait qu’il est peut-être bon de signaler une fois, dans le compte rendu annuel des travaux de notre Société, quoique ce bienfait s’obtienne sans travail et sans effort. Si le secrétaire général a fait erreur en donnant pour une fois une telle extension à l’idée de compte rendu vous voudrez bien lui pardonner en considération de son inexpérience dans les fonctions dont vous l’avez chargé. UN OT PT CPR PT à PP A TRS NE PET ST OS sui nuit bi À né. de At dm à 2. LIII En l'absence de M. MURATET, retenu ce soir, le Secrétaire général donne aussi lecture du rapport de la Commission des “archives : Rapport de la Commission des archives. La Commission des archives que vous avez nommée pour 1904 devait se réunir conformément à l’article 15 de nos statuts. Elle a en effet était convoquée. Mais l’auteur de ce rapport s’est seul rendu, le 12 janvier, à la convocation, les deux autres membres de la Commission se privant ainsi du plaisir toujours très vif que l’on éprouve quand on approche de notre archiviste modèle (l’épithète lui a souvent été donnée), du linnéen dévoué qui consacre à notre bibliothèque, avec un zèle, un dévouement et une conscience au-dessus de tout éloge, le meilleur de son temps et de ses forces. Tous ceux d’entre nous qui assistent aux réunions, qui usent des volumes que nous possédons, connaissent trop l’ordre et le soin méticuleux qui président ici à toutes choses pour que je fasse, en phrases banales, l'éloge de la tenue de notre bibliothèque et de nos archives. C’est l'éloge de notre archiviste-bibliothécaire qu’il me faudrait faire. Et cet éloge, cependant, je le ferai d’un mot : je souhaite à toute société, à toute administration, à toute école ou faculté d’avoir une biblio- thèque et des archives & moitié aussi bien tenues que les nôtres. Chose extraordinaire, Messieurs, et digne d’être mentionnée, les volumes empruntés ont tous, ou presque tous, regagné les rayons que le bibliothécaire leur a assignés. Notre archiviste est satisfait de cette exactitude et nous espérons avec lui que la discipline des livres ne se relàchera pas cette année. Par leur bonne conduite nos volumes tiendront à faire oublier et à se faire pardonner leur vagabondage ancien chez quelques socié- taires oublieux. Enfin Messieurs, il me reste à remplir la partie vraiment technique de ma mission, c'est-à-dire à vous entretenir des échanges de nos publications, échanges que nous avons exa- minés, votre archiviste et moi. 1° A la demande de notre secrétaire général, M. Devaux, nous pourrions échanger nos procès verbaux et nos Actes, depuis le début, avec les publications de la Société Linnéenne de Paris. LIV 20 Nous pourrions également, à la demande de notre collègue M. Lambertie, faire les mêmes échanges et dans les mêmes conditions avec la Société scientifique et médicale de l'Ouest. Les bulletins de cette société sont importants. On y trouve un peu de tout : chimie, botanique, agriculture, biologie, etc., et ils se rapprochent beaucoup de nos publications : c’est le meilleur éloge que j’en puisse faire. 3° Nous avons examiné des numéros de Annali di Botanica ; Publicati dal Prof. Romualdo Pirotta. Vu l'importance et l’in- térèt de ces annales nous pourrions demander l’échange d’abord avec nos procès-verbaux et plus tard peut-être avec nos Actes. Nous ne proposons pas l’échange avec The Museum of the Brooklyn institute of arts and sciences et avec Mitteilungen der _Naturwissenschaftlichen Geselschaft in Winterthur qui sont des bulletins paraissant très irrégulièrement (un petit volume en trois années. Nous envoyons nos Actes ou nos procès verbaux, quelquefois les deux, à des Sociétés françaises ou étrangères dont nous n'avons rien reçu depuis très longtemps. 1° Za Société géologique de Normandie (Le Hàvre) ne nous à rien envoyé depuis 1899. 20 Za Société des sciences historiques et naturelles de Semur nous à adressé un fascicule de trente pages de 1898 à 1904. 3° La Revista di Scienze biologiche (de Côme) nous a fait irré- gulièrement son service jusqu’en 1901 et depuis ne nous a rien adressé. 4° La Société belge de microscopie (Bruxelles) nous à oubliés depuis 1900. »° Jahresbericht der Westfalichen Provinzial vereins für Wissenschaft und Kunst (Münster) ne nous a pas donné signe de vie depuis 1898. 6° The Transactions of (he Wagner free Institute of Science (Philadelphie) ne nous sont pas parvenues depuis 1899. 7° Enfin nous sommes sans nouvelles aucunes, depuis 1897 des Annaes de Sciencias naturaes (de Porto). Nous vous proposons, Messieurs, de supprimer, purement et simplement, nos envois à ces sept sociétés qui d’ailleurs pour la plupart ont déjà reçu des avertissements. Il me reste en termi- nant, Messieurs, à vous remercier de m'avoir délégué à la Com- dat re nn LV mission des archives. Cette délégation me procure le plaisir d'approcher un peu plus souvent et d'apprécier chaque jour d'avantage l’amabilité et le dévouement de M. Breignet notre archiviste, à qui je vous propose de voter des remerciements bien mérités et des félicitations chaleureuses pour l’admirable tenue de la bibliothèque et des archives de notre Société. M. BEILLE écrira à M. Stria pour demander l'échange de nos publications depuis l’origine, avec la Société Linnéenne de Paris. L’échange des procès-verbaux sera proposée avec The Museum of the Brooklyn institut and sciences. Sur la proposition de M. BEILLE, la Société proposera l'échange de ses publications avec The Linn. Society, de Londres. M. GINESTE, au nom de la Commission des finances donne lec- ture du rapport suivant : Rapport de la Commission des Finances. Dans la réunion de la Commission des finances, le 20 février, j'ai été désigné par mes collègues, MM. Bial de Bellerade et Doinet, en ma qualité de membre le plus jeune, pour vous pré- senter le Rapport sur la situation financière pendant l’année 1903 et sur le projet de Budget pour 1904. Je dois tout d’abord reconnaitre que ma tâche de rapporteur a été singulièrement facilitée par l’empressement avec lequel notre sympathique trésorier a mis à ma disposition tous les documents intéressant la question budgétaire, et m'a donné toutes les explications qu’exigeait une étude qui ne m'était pas très familière. Le tableau ci-joint aura l'avantage de vous donner très exac- tement l'exposé de la situation financière. LVI TABLEAU DES RECETTES ET DÉPENSES DE L'EXERCICE 1903 RECETTES DÉPENSES #4 mr ee - & | En plus] & lE = SOMMES | SOMMES = SOMMES "23 = pese révues| réalisées = AGREE révues ss ‘4 nsées 9 = : eu moins | == E Ex en En caisse au 31 décem- I |Frais généraux ...... F.| 435 70, 44 25 LA bre 1902 .......... Ep nr 1.670 70 11 | Publications (actes et p.- | |Revenus de la Société..| 125 »| 440 04, + 15.04 v. Tome LVIII).......11,850 »,1.946 25 En HA|Cotisationse 2 eee 4,788 »|1.995° » [+207 » PlAN Che PER neen 800 »| 392 s|- ] Cotisations arriérees ... 25 48 » — 24 » Envoi de publications. 80 »| . 45 50, — 3% Rachat de cotisation Report d'une somme al- . Habrie-tr-aesre clerc -|NSU0EE louèe pour complé- III Diplômes.......... Ba 60 » 60 » | ment de publications.| 550 »| 449 50 40 IV |Vente de publications. .| 50 »| 323 50 +273 50] III | Bibliothèque ........ ...| 300 »| 125 85) —1% \'e Subventions : Rémunération de l’em- 4 Conseil general ........| 300 »| 300 » ployè attache à la d Conseil municipal .....,| 500 »| 500 » bibliothèque.......... 100 »| 100 »|: MINISteTe eee ete » » IV ,Souscriptions et Fête A VI Profits et pertes ...... Ploescee MCE ECS Linnéenne ........... 100 »| 1% »|+ Retrait du fonds de re- V |Fonds de réserve .....| 350 »| 250 »|—40 serve (Caisse d'épar- Achat de deux obliga- NOÉ 5400000064 souao)|5r02%06e 709 30 tions Orléans et Crè- | dit Foncier... ...... ESS …| 857 10 MOTAT re... F.,. .....16.142 09 | TOTAL, Re AT SRO0 RECETTES. ..... .....F. 6.143: 09 DÉPENSES eee ces ee 4 188000 SOLDE en Caisse..... E2MÈ8595%419 Cette somme se trouve représentée par : Société Bordelaise, Compte-courant.......F. 1.300 99 Espèces en caisse ........ Hyce 58 20 Tone ÉGALE eee F-01:359H9 ee Passons maintenant à l'examen détaillé des articles. ; Du côté des dépenses : Chapitre I. — Les prévisions budgétaires portaient 435 fr. 70, la dépense a été de 442 fr. 25, soit un excédent de dépenses de 6 fr. 25; les frais généraux se sont donc à peu près maintenus. LVII Chapitre II. — Publications. — Pour les actes et les procès- verbaux, la somme prévue était de 1.850 francs, il a été dépensé 1.946 fr. 25. Ce surcroit de dépense de 96 fr. 25 est dû à l'importance croissante de nos publications. Le coût des planches s’est élevé seulement à 392 fr. 45, accusant un boni de 407 fr. 55 sur la somme de 800 francs qui avait été affectée. Ce résultat qui justifiera nos futures écono- mies sur ce chapitre, est dû essentiellement à ce que, plusieurs auteurs ont offert à la Société, tout ou partie de leurs frais de planches. Il y a encore un boni de 34 fr. 50 sur les 80 francs affectés à l’envoi des pubhcations. Chapitre III. — Grâce aux Cconomies de notre dévoué archi- viste; les dépenses de frais de Bibliothèque atteignent seule- ment 125 fr. 85. C’est donc un bénéfice réel de 174 fr. 15 que nous obtenons sur le crédit de 300 francs inscrit à ce para- graphe. Chapitre IV. — Les souscriptions et Fète Linnéenne se sont élevées à 175 francs dépassant de 75 francs nos prévisions budgé- taires. Ce surcroît de dépense a été occasionné par le Congrès des Sociétés Savantes tenu à Bordeaux cette année, et pour lequel, la Société a dû souscrire une somme de 100 francs. - Chapitre V. — Les fonds de réserve s’élevant à 350 francs ont dû être entamés pour une part de 250 francs pour parfaire au chapitre suivant. Achat d'obligations, 857 fr. 10. Quelques plus values excep- tionnelles ont permis à notre trésorier de faire l’achat de deux obligations Crédit Foncier et Orléans, en complétant un fonds de réserve retiré de la Caisse d'épargne que nous retrouverons du côté des recettes. Passons maintenant au chapitre des recettes. Nous avons le plaisir de n’y rencontrer que des plus values, dont quelques unes, il faut bien le dire, sont exceptionnelles et ne paraissent pas, malheureusement, susceptibles de se renou- veler les autres années. Au chapitre, revenus de la Société : la somme prévue était de 125 franes, il à été réalisé 140 fr. 04, nous donnant un léger boni de 15 francs que nous devons aux excellents placements de notre trésorier. Le chapitre Cotisations qui était porté au budget pour une LVIII somme de 1.788 francs a produit cette année, 1.995 francs accusant une augmentation de 207 francs, fait assez sensible, et qui témoigne du maintien de la prospérité de notre Société. Les cotisations arriérées qui étaient prévues pour la somme de 72 francs ont produit seulement 24 francs. Nous avons eu, cette année, un rachat de cotisation; notre collègue, M. Labrie a versé à notre trésorier une somme de 300 francs qui le dispense de tout paiement ultérieur. Cette somme, conformément aux statuts a été ajoutée aux fonds de réserve pour être versée à l’actif de la Société. Les Diplômes ont produit exactement 60 francs, chiffre prévu. La vente de Publications a donné cette année 323 fr. 50, en augmentation de 273 fr. £0 sur le chiffre j.révu. Cette plus value extraordinaire est due, en grande partie, à un arriéré de 195 francs pour abonnement aux actes dû par la ville de Libourne et que notre zélé trésorier a pu faire rentrer avec le concours de notre collègue M. Durand-Desgrange. D’un autre côté, l'importance croissante des travaux de la Société a sensi- blement accru la vente des Publications. Enfin le compte profits et pertes s'élève à la somme de 96 fr. 58. L'ensemble de ces diverses sommes jointes à celle de 1.670 fr. 70 en caisse au 31 décembre 1902 et à un retrait de 709 fr. 30, de la Caisse d'épargne autorisé par le Conseil pour être transformé en titre de rente, nous présente une recette brute de fr. 6.143,09. Les dépenses s’élevant au chiffre de 4.783 fr. 90, ainsi que l’établit le tableau transcrit ci-dessus, nous trouvons un solde en caisse au l* janvier courant de 1.359 fr. 19 se répartissant comme suit : Compte courant Société Bordelaise................F. 1 300 99 Espèces en caisse ......... RE ENT D ne l'orArtégal te: OR qute ss. F7 6000 Telle est, Messieurs, au 31 décembre 1903, la situation finan- cière de la Société Linnéenne, dont nous venons vous demander de donner décharge à M. le Trésorier, dont la compétence hors-ligne a su, comme par le passé, maintenir la prospérité de notre budget. \ d Us d dl éuet dû 9 hu d dt 'untoge de RE ESS dans tn der nt LIX Il me reste encore à vous parler du projet de budget pour 1904 élaboré par la Commission, d'accord avec le trésorier. A ce sujet, permettez-moi, Messieurs, de vous faire remar- quer que la Commission a eu avant tout un souci, celui de faire sur le projet 1904 toutes les économies possibles, car, si grâce aux plus values exceptionnelles de l’année 1903, le budget 1904 parait devoir se maintenir à un niveau honorable, il faut prévoir pour 1905, — et le chapitre Subventions nous le montrera, — une diminution hélas inévitable de nos recettes, tandis que par une marche fatale, tendra à croître le chiffre de nos dépenses. Ces économies ont été réalisées après une mûre réflexion, et non, sans une certaine discussion au sein de la Commission, sur les chapitres qui en paraissaient le plus susceptible, soit que les crédits antérieurement affectés n'aient jamais été atteints, soit que de sérieuses prévisions nous aient permis d'admettre comme possible, dans cet ordre d'idée, une certaine diminution des dépenses. Vous me permettrez donc, au cours de cette énumération de vous transmettre quelques vœux formulés par la Commission. Le chapitre I. Frais généraux prévoit une dépense de 466 francs en augmentation de 31 fr. 50 sur le chiffre prévu au budget 1903. Cette augmentation est due à un arriéré d’abonne- ment pour 1903 à l'Association Internationale des Botanistes à laquelle la Société avait souscrit il y a quelques années. L'examen des budgets antérieurs nous montre que ce chapitre augmente chaque année dans d’assez notables porportions. Il a semblé à la Commission qu’une économie sérieuse pourrait être réalisée, sila Société obtenait enfin, de la ville de Bordeaux, l'exonération des frais d'éclairage dont bénéficie déjà à l’'Athénée plusieurs autres sociétés. Le chapitre IT comprend les publications (Procès-Verbaux et Actes) qui sont inscrites pour une somme de 1.850 francs, chiffre fixé depuis 1901 et que nous vous demandons de maintenir, cette année encore, bien que, par suite de l’augmentation cons- tante des publications, cette somme nous paraisse susceptible d’être dépassée. À ce sujet, la Commission m'a prié d’être son interprète auprès de l’Assemblée, pour demander aux auteurs de bien vouloir suivre l'exemple donné, il y a quelque temps, par une de nos collègues en participant dans une certaine LX mesure au frais d'exécution des publications quand leurs tra- vaux de l’année excéderont certaines limites. C'est dans le même esprit que la Commission à cru devoir vous proposer de réduire de 800 à 500 francs les frais de Plan ches. D'une facon générale, ce crédit n’a jamais été atteint: l'année dernière les dépenses n’ont pas dépassé 400 francs. D'ailleurs, l’année dernière déjà et cette année encore, quel- ques auteurs ont pris à leur charge tout ou partie de leurs frais de planches. Nous venons donc, solliciter de l’Assemblée d'adopter, d'ores et déjà, comme règle générale, cette participa- lion relative de l’auteur dans ces divers frais. Cette proposition outre qu’elle à l'avantage de permettre à tous les mem- bres intéressés de prendre part à la répartition de ce crédit, nous a semblé susceptible de réduire dans une large mesure les charges qui incombent à la Société. Nous vous proposons de prélever une somme de 60 francs pour frais d'envoi de publications, le chiffre antérieur de 80 francs n'ayant jamais été atteint. D’autre part, il faut prévoir une somme de 450 francs, pour le complément du Tome LVITI, en cours de publication. La Bibliothèque figure dans notre proposition de budget pour un chiffre de 300 francs. Cette somme nous parait devoir être maintenue, car les grandes économies de notre sympathique archiviste en 1903 ont été faites, un peu au détriment de quel- ques reliures, qui demandent à être effectuées sans retard, cette année. L’employé de la Bibliothèque est inscrit pour un émolument de 100 francs. Nous vous proposons de maintenir le chapitre IV, souscrip- tions et Fête Linnéenne (1) à 100 francs. Nous avons cru enfin pouvoir arrêter les fonds de réserve à 315 fr. 20, somme qui n’a rien d’exagéré étant donné les imprévus que nous réservent les publications. Voyons maintenant comment nous allons équilibrer ce budget. (1) Nous avons cru devoir maintenir pour mémoire la Mention — Fête Linnéenne — bien que la part qui revientà notre Fête annuelle dans cette somme ne dépasse pas 15 francs; le crédit primitivement arrêté à 131 fr. 50 par la Commission ayant été réduit à 100 francs par le Conseil de la Société. LXI Nous trouvons d’abord en caisse, comme actif réel, une somme de 1.359 fr. 20 reliquat de 1903, puis, au chapitre I, Revenus de la Société un chiffre de 125 francs comme les années précédentes, qui sera certainement susceptible d’être un peu augmenté grâce aux deux obligations achetées récem- ment. Chapitre IT. — Cotisations. — Les divers encaissements prévus d’après les statistiques du nombre des membres donnent 1.836 francs. Ce chiffre est susceptible d'augmenter de quelques entrées mais, hélas aussi, susceptible de diminuer par quelques décès, démissions ou radiations. Les cotisations arriérées quoi- que au nombre de six ne figurent ici que pour quatre, et se montent à 96 francs, deux d’entre elles étant considérées comme non recouvrables. La Commission d'accord avec le trésorier émet le vœu que, pour éviter des recouvrements incessants, pénibles, aléatoires et onéreux pour la Société, il soit fait, annuellement, un relevé des arriérés avec indication du nombre de recouvrements, et, elle souhaiterait que le Conseil eut tous pouvoirs, pour décider la radiation définitive des membres non en règle avec le Trésor. | Chapitre III. — Les diplômes sont prévus pour la somme de 50 francs. ; Chapitre IV. — La vente des publications est inscrite comme précédemment, pour un chiffre de 50 francs. Souhaitons, sans trop y compter, que cette vente nous réserve d'aussi agréables surprises que l’année précédente, et justifie les sacrifices que la Société fait pour les publications. Chapitre V. — Nous abordons ici, la grave question des sub- ventions. Nous prévoyons 100 francs seulement du Conseil général, cette Assemblée ayant officiellement réduit à ce taux, la somme de 300 francs précédemment allouée. Le Conseil municipal est inscrit sur notre budget pour une somme de 500 francs. Quant aux faveurs ministérielles, voilà bientôt deux ans qu’elles ont cessé de nous combler. Le total des subventions qui était de 1.500 francs en 1901, semble donc devoir se réduire, cette année, à 600 francs. C’est pour cela que, la Commission insiste particulièrement auprès des membres de l’Assemblée, LXII du Conseil, du Bureau et leur demande d'utiliser toutes leurs influences auprès du ministère et des corps constitués ou élus, pour obtenir le rétablissement de subventions absolument indis- pensables au bon fonctionnement de notre Société. Il nous semble que, de ce côté, rien ne doit être négligé. Enfin, nous avons dû, pour équilibrer ce budget, faire figurer pour 25 francs le compte profits et pertes. Le total des diverses recettes que nous avons passées en revue donne un chiffre de 4.141 fr. 20, égal à celui des dépenses prévues, et établi dans le tableau suivant, dont l'examen nous convainera des cruelles déceptions que nous réserve le budget 1905, au cäs où le solde en caisse au 31 décembre de cette année, ne serait pas maintenu à un niveau convenable, par de sérieuses économies, ou d'importantes plus values que je viens vous prier, une fois encore, de réaliser dans la mesure du possible. Projei de Budget pour l'exercice de 1904. RECETTES DÉPENSES oo _ ARTICLES SOMMES = ARTICLES SOMMES = = Solde en caisse au 1 |Frais généraux... .F. 466 » 81 décembre 1903 F.| 1.359 20 | o Poe Revenus de la Société..| 125 » Actes PV LIL | 180 COTISATIONS : Planches 550 500 » 6Atitulaires à 241536 Envoi des publications. 60 » 5 corresp. à 12= 60! 1.836 » Somme pour complé- 16 — à 15— 240 ment du T. LVIII.. 450 » Cotisations arriérées.. 9%6 » | 3 |Bibliothèque......... 300 » SADiplomes ere 50 » Rémunération de l'em- 4 |Vente de publications. .... 50 » ployé de la Biblioth. Re 5 CAR Re : 4 |Souscriptions et Fête PE lnnéenne tr ""0"t 109 » SRE ue. 129, 600 » | © |Fonds de réserve ....| 315 20 Conseil municipal 500) Ministère... 6 |Profits et pertes...... 25 » TOTAL ee F. 4 141 20 TORAEL Se ee F.| 4.141 20 pe À à | ANTON FAR. ie EPS LXITII En terminant, Messieurs, ce long exposé sur un sujet aussi abstrait, permettez-moi de formuler encore un dernier vœu, au _nom de la Commission dont je suis le rapporteur. Il nous à sem- blé que, si la Société Linnéenne travaillait et produisait beau- coup, elle demeurait trop dans l'ombre et négligeait trop cette publicité journalière qui fait la force des Sociétés beaucoup plus jeunes qu’elles et d'importance bien plus contestable. La Com- mission souhaiterait que, les comptes rendus des publications ou des discussions essentielles, tenues au sein de nos Assem- blées, soient communiqués périodiquement à la presse quoti- dienne toujours disposée à favoriser les relations scientifiques. Cette vulgarisation constituerait, à nos yeux, un avantage pour les auteurs qui bénéficieraient d’un droit de priorité incontestable, pour le public, et, en même temps, enfin, aux yeux des pouvoirs publics ou des corps élus, pour notre Société, une source de valeur morale très importante. Telles sont, Messieurs, les conclusions de la Commission des finances dont j'ai essayé d’être le modeste mais fidèle rappor- teur. Permettez-moi, en son nom, et au mien, de remercier, une fois encore, notre dévoué trésorier de la bienveillance avec laquelle il a facilité notre tâche en même temps que de l’excel- lente tenue de ses comptes. Je suis certain que vous ne lui ménagerez pas vos félicitations pour son infatigable et zélé dévouement à la Société Linnéenne. Séance du 3 février 1904 Présidence de M. BEILLE, président. CORRESPONDANCE _ Lettre de notre collègue, le Capitaine VERGUIN, qui, ayant quitté Bordeaux pour Toulon, envoie sa démission en exprimant ses vifs regrets. LAS LXIV M. le PRÉSIDENT écrira à M. Verguin pour lui demander de rester membre correspondant de la Société. DISTINCTIONS M. le PRÉSIDENT fait part à la Société de la distinction que vient de recevoir notre collègue M. Sabrazès, qui a reçu un prix de 3.000 francs pour ses travaux, de la part de la Société d’encou- ragement pour l’étude des Sciences. Séance du 24 février 1904. Présidence de M. BeiLze, président. COMMUNICATIONS Après communication d’une lettre de M. le Ministre deman- dant à la Société de nommer des délégués au Congrès des Sociétés Savantes en 1904, sont désignés MM. Beille, Bouygues et Gineste. M. BEILLE fait part à l’assemblée du décès de M"*° veuve Lespi- nasse, membre de la Société Linnéenne, et lit le discours qu'il a prononcé à ses obsèques, discours dans lequel il rappelle la mémoire et les travaux de notre collègue Lespinasse. Discours de M. Beille. C’est au nom de la Société Linnéenne de Bordeaux que je viens adresser un suprême adieu à M Lespinasse et rappelerles titres qu’elle a acquis à la reconnaissance de tous les botanistes. Profondément attachée au souvenir de celui dont elle avait partagé la vie, M°° Lespinasse voulut donner à la Société 1 | . L : LXV Linnéenne une preuve de sa sollicitude et, pour perpétuer le souvenir de celui qui n’était plus, elle demanda à faire partie de notre Compagnie qui l’inserivit au nombre de ses membres en 1878. Depuis cette époque, comme au temps où G. Lespinasse publiait ses beaux travaux sur les plantes rares de la Gironde, sur la flore de port Juvénal, ou ses recherches algologiques, elle ne cessa de s'intéresser aux progrès de la Société Linnéenne qui lui avait voué la plus vive gratitude pour la part considérable qu'elle avait prise aux travaux de notre illustre et regretté collègue. De bonne heure Lespinass e s'était intéressé à la botanique et à cette heure de la vie où tant d’autres cherchent à oublier dans un repos bien mérité la fatigue des affaires, il voulut se consa- crer au travail et rêva de réunir autour de lui les matériaux d'étude queles bibliothèques publiques ne possédaient pas encore et qui existaient seulement dans les collections des plus riches amateurs. Pour rassembler des documents si rares, il fallait à cette épo- que une activité considérable ; mais grâce à la collaboration de Mn° Lespinasse, notre regretté collègue posséda dans ce cabinet dont tous les botanistes d'alors ont connu le chemin et conservé la mémoire, les manuscrits et les monographies les plus rares, les iconographies les plus complètes que la science possédait et que nos procédés de reproduction modernes parviennent à peine à égaler. p A ces documents bibliographiques G. Lespinasse ajoutait un herbier considérable dont la constitution réclamait un soin assidu et un labeur de tous les instants. Grâce à de nombreux voyages dans toutes les parties de l’Europe, il put recueillir des spécimens de tous les groupes du règne végétal, et ceux-ci admirablement préparés et conservés, sont le plus souvent accompagnés de notes manuscrites et de dessins dus au talent de sa collaboratrice. Cesriches matériaux devaient encore s’accroître des coliections . Ch. Des Moulins, fondateur et président perpétuel de la Société Linnéenne, qui entretenait des relations avec Humbold, Elie de Beaumont, Lyell et les savants les plus illustres de son époque. Si accueillant pour tous ceux qui l’approchaient et s’intéres- PRocÈs-VERBAUX, T, LIX, 5 LXVI saient comme lui aux divers problèmes de la biologie végétale, Lespinasse cherchait à répandre autour de lui le goût de la botanique et à faire profiter les chercheurs des précieux docu- ments qu'il avait amassés, des observations qu'il avait faites; son vœu le plus cher était de mettre au jour ces matériaux de valeur inappréciable à la disposition des futurs Linnéens et des travail- leurs de notre région. En 1876, respectueuse de ses volontés, M°*° Lespinasse légua à la Ville de Bordeaux ces herbiers qui constituent des documents précieux pour la flore de la France et de l’Europe et notre cité justement reconnaissante, tint à conserver dans leur inté- orité tous ces matériaux scientifiques dont la rareté excite l'admiration des savants qui tiennent à les visiter. M Lespinasse venait souvent revoir ces collections qui lui rappelaient tant de souvenirs; l’âge semblait du reste avoir respecté sa prodigieuse mémoire ; et tout en tournant les pages de ces beaux atlas ou en feuilletant ces herbiers un peu jaunis par le temps, elle prenait plaisir à raconter les nombreuses excursions auxquelles elle avait pris part et les anecdotes les plus intéressantes sur les savants du siècle dernier. Il y a un an à peine elle voulut relire encore une fois les comptes rendus des Congrès botaniques de 1861-1862, et cette visite qu’elle faisait aux collections qui lui étaient si chères devait être la dernière. La mort est venue, à ravi à l’affection des siens et à celle de tous ceux que l’amitié, la reconnaissance ou l'admiration qu'ils avaient vouée à leur Collègue, unissent aujourd’hui dans un même deuil. | Devant cette tombe, la Société Linnéenne tient à exprimer encore une fois sa respectueuse sympathie pour celle qui n’est plus et la douleur que lui cause une séparation qu’elle aimait encore à croire bien lointaine. MADAME, C’est au nom de tous ceux qui ont conra G. Lespinasse, c’est . au nom de tous ceux qui ont pu admirer ses travaux que je vous adresse un suprême adieu. Pour la srande part que vous avez prise aux travaux de l’illustre Collègue dont le nom est toujours LXVII vivant parmi nous, soyez assurée de la respectueuse reconnais- sance de la Société Linnéenne de Bordeaux et de tous les _botanistes. Séance du 9 mars 1904. Présidence de M. MoTELAy. CORRESPONDANCE Avis ministériel informant la Société que le prochain Congrès d'Archéologie se tiendra à Paris le 25 avril. COMMUNICATIONS M. DALEAU fait la communication suivante : Queiques spécimens de Linguatules parasites des sinus du chien. J’ai l'honneur de vous présenter des petits animaux peut-être inconnus dans la région qui, dans ce cas, viendront augmenter la faune des parasites du département de la Gironde. Je dois la détermination de ces échantillons à mon collègue et ami, M. le professeur Alfred Giard, qui a eu l’obligeance de me donner les renseignements suivants : « N° 1, Linguatula taenioides Lmk. Malgré ue aspect vermi- forme, les linguatules sont en réalité non des certodes mais des arachnides. Sans être rare Zinguatula taenioïdes n’est pas com- mun. On le trouve à l’état parfait dans le nez et les sinus fron- taux du loup, des chiens et de quelques grands fauves. A l’état jeune Pentastonium se rencontre en kyste chez le lièvre, le lapin, etc. » J’ai recueilli ces trois spécimens à Bourg, le 15 octobre 1903, dans un vase plein d’eau ou macérait, depuis huit jours, la tête d’un très vieux chien sourd. LXVIII « Le n° 2, Heterakis vesicularis Frülich. Nématode très com- mun dans l'intestin de la poule, du Tetras bosnia, etc. » En effet, j'ai extrait ces derniers d’une crotte de poule, à Bourg, le 18 avril 1903. Quant à vous donner une note plus complète sur ces parasites, je ne puis le faire, n’ayant aucune compétence en la matière. Je vous présente ces échantillons à titre de curiosité, espérant qu'ils intéresseront, peut-être, quelques uns de mes collègues linnéens. l L M. BRowN fait la communication suivante : Rectifications tardives mais nécessaires. Des rectifications, bien que tardives, et c’est le cas de celles | que je viens faire aujourd’hui, peuvent n’en être pas moins à propos; mieux vaut tard que jamais, dit un vieil adage. En parcourant les procès-verbaux des séances de notre Société, on peut lire, dans le compte rendu de celle du 17 décem- | bre 1884 (volume 38 de nos Actes), sous la rubrique Communi- cations : « M. Cabanne fait une communication sur Mygale Sauvagesii. » Or, cette désignation est le résultat d’une confu- sion entre deux espèces de Myaales bien distinctes. Voici, en effet, ce que m’écrivait, à la date du 16 juillet 1886, M. Eugène Simon : « La mygale à terrier fermé d’un opercule est bien » Nemesia Simoni Cambr. Les mœurs de cette espèce ont été » décrites et illustrées par J. Moggridge, en 1874, dans un >» ouvrage intitulé : Supplement lo harvesting ants and trap- » door Spiders; London 1874. Cette mygale de Bordeaux avait » bien été vue vers 1850 par M. Gachet, mais non décrite par » lui; elle se trouve dans le sud-ouest de la France et le nord- > ouest de l'Espagne; c’est surtout à Saint-Jean-de-Luz que je » l’ai observée en grand nombre » et de nouveau à la date du 28 juillet de la même année : « Le nom de Sawvagei (sic) a été » appliqué à plusieurs espèces de Terricoles, mais en premier > par Risso (in Fauna Etrusca) à une espèce d'Italie et de Corse » qui appartient au genre Cfeniza des modernes ; l'espèce de >» Montpellier, observée par M. Souverbie, est Nemesia cœmen- » taria Latr., celle de Bordeaux : Nemesia Sinoni Cambr. » LXIX Comme on le voit, il ressort incontestablement de ces deux notes du maitre en arachnologie qu’est M. Simon que la Mygale qui se trouve aux environs de notre ville et dans tout notre sud-ouest, n’est ni Nemesia Cœmentaria, ni, encore moins Cieniza Sauvagei (ou Sauvagesii) mais bien Nenesia Simoni et que c’est ce dernier nom qu'il faut lire au lieu de celui de Mygale Sauvagesii mentionné dans nos Actes. Une autre erreur, qui, celle-là, prend les proportions d’une véritable bourde, s'étale dans le compte rendu de la séance du 22 janvier 1879. M. Trimoulet avait, à cette séance, fait passer sous les yeux de ses collègues quelques cocons d’un Bombyx séricigène, provenant de l'Inde ; M. le Secrétaire-général lui demandant le nom scientifique du Bombyx en question, Trimoulet, qui l’ignorait, lança, après quelques instants d’hési- tation et complètement au hasard, la dénomination absolument fantaisiste de Saturnia Tusser! sans nom d'auteur et pour cause. Or, le véritable nom de cette espèce est Antheræa Mytitta ; les Anglais l’appellent le Tussah ou Tusser silk-worm, c’est-à-dire le ver-à-soie du Tusser qui est, je crois, le nom de la variété ou de l’espèce de chêne sur lequel vit sa chenille ; mais ici, je suis, à mon tour, dans l'hypothèse et peut-être bien dans l'erreur! Quoi qu’il en soit c’est sans doute sous ce nom que Trimoulet l’avait reçue de son correspondant de Calcutta et c'est avec ce nom vulgaire, dont il ne connaissait évidemment pas le sens, qu’il fabriqua de toutes pièces et séance tenante, celui de Saturnia Tusser, qui n’a jamais existé que dans son imagination. Au compte rendu de la séance du 15 mai 1878, on lit encore que feu Samie signala la capture faite par lui, l’année précé- dente, à la Souys, d’un échantillon de Zerene uimata « espèce de lépidoptère nouvelle pour la Gironde ». Or, cette indication est le résultat d’une grave erreur de détermination qu’un peu moins d’ardeur à vouloir être le premier à signaler une espèce «nouvelle pour la Gironde » aurait fait éviter à notre regretté collègue. L’échantillon en question, qui m’a été soumis depuis, n'appartient nullement à Cette espèce, mais bien à la vulgaire Zerene pantaria déjà signalée depuis longtemps et commune, très commune même certaines années, notamment aux environs de Saint-André-de-Cubzac. Z. ulimata (Abraxas sylvata dans le LXX Catalogue de feu Staudinger) n’habite, dans notre région, à ma connaissance, que les Pyrénées. J’en ai pris un échantillon à Bagnères-de-Bigorre, en juillet 1865; j'en ai vu un couple capturé aux environs immédiats de Bagnères-de-Luchon et notre collègue M. Rondou l'indique comme « commun dans la vallée du Gave de Pau ». Enfin, dans le compte rendu de ia séance du 3 juin 1874 (vol. 29 des Actes) on lit, non sans surprise, que « notre collègue » M. Samie a trouvé un papillon non encore signalé comme »> acquis à la faune locale : à savoir le Zytosia (sic) pulchra ». Or, ce papillon, de son vrai nom Deiopeia pulchella avait été signalé, dès l’année 1838, par Roger, à la page 230 de son inté- ressant travail intitulé ZLépidoptères des environs de Bordeaux ‘et retrouvé depuis abondamment, en 1869 et 1874, surtout au Jardin botanique, c’est-à-dire en pleine ville, par plusieurs amateurs de notre ville et entre autres, par l’auteur de la pré- sente note. Je renouvelle, en terminant ces quelques lignes, mes regrets et mes excuses de n’avoir pas relevé, depuis longtemps déjà, ces quelques erreurs qui déparaient nos procès-verbaux ! M. GRUVEL dépose sur le bureau de la Société quelques exem- plaires de ses travaux sur les Cirrhipèdes des collections du Muséum de Paris, du British Museum et des expéditions du Travailleur et du Talisman. M. Gouin fait la communication suivante : Sur une variété de ‘‘Lycœna Cyllarus’” Rott. Le 1° juin 1908, j'ai capturé à La Sauve, dans une prairie un peu humide avoisinant un bois de chênes, quelques exemplaires de Lycæna Cyllarus. Parmi, se trouvait une superbe variété © de cette charmante espèce, variété absolument nouvelle en France. Ci-dessous une description rapide de cette belle variété qui mérite d’être nommée et figurée et que j’appellerai Punctata. ae ee 1 on ca Éd. 37 nt og Le nt LXX) Lycœna Cyllarus Rott. variété Punctata v. nov. « Alis posticis, supra, quatuor punctis nigris notatis. » Cette remarquable variété ® diffère du type par la présence de points noirs le long du bord externe des ailes postérieures en dessus. Ces points très fortement accentués sont au nombre de quatre, un entre chaque nervure en par- tant du bas de l’aile. Le dessous des ailes est semblable au type, mais les points sont beaucoup plus noirs et beaucoup plus gros. Ce sont, à bien dire, ces points qui transpa- raissent en dessous. M. Ch. Oberthür à eu l'extrême obligeance de me faire savoir qu'il possède un exemplaire paraissant se rapprocher du mien et qui lui a été adressé d'Algérie (ouest Oranie). Ce sujet cependant, d’après le croquis qu’il m’a soumis, à l’air de différer légèrement par la ponctuation des ailes supérieures. M. LAMBERTIE lit à la Société une note qu'il a trouvée dans les papiers laissés par feu M. Jules Lambertie et qui lui parait assez intéressante, quoique quelque peu ancienne pour être commu- niquée : Note sur un cas d'Hermaphroditisme chez une « Argynnis Pandora Schoff. » L’hermaphroditisme chez les insectes n’est pas un fait nou- veau. La science en a enregistré beaucoup de cas, mais cette sorte d’androgynisme échappe souvent à nos yeux, surtout lorsque le mâle et la femelle se ressemblent complètement et ne se distinguent l’un de l’autre que par un abdomen plus ou moins développé : comme, par exemple, chez la plupart des Mélitées, les vanesses et une foule de noctuelles, etc. Mais il n’en est pas de même lorsque les deux sexes diffèrent par les antennes, les mandibules, le dessin ou la couleur des ailes. Une règle présque générale, est que, lorsque les deux sexes sont réunis sur la ligne médiane, le côté 4 occupe la droite et le côté © la gauche; cependant le contraire arrive quelquefois, LXXII mais bien rarement, nous n’en avons vu qu’un seul exemplaire dans la collection de notre collègue, M. le D' Boisduval, peut- être l’une des plus riches en hermaphrodites. Un fait plus rare est l'hermaphrodite croisé. Il y a certainement des hermaphrodites dans tous les ordres, quoique la plupart des exemples cités par divers auteurs ne s'appliquent guère qu'aux Lépidoptéres et aux Coléoptères. Les cas qui ont été constatés dans ce dernier ordre appar- tiennent presque tous aux familles des Lamellicornes et des Longicornes. On connait des Cerfs-volants (Lucanus cervus) dont la mandibule droite est celle du 4 et dont la gauche est celle de la ©, des Melolontha vulgaris (hanneton vulgaire) dont l’antenne droite est moitié plus développée que celle du côté opposé. Le Prione commun (Prionus coriarius) et le Cerambyx cerdo ont offert des exemples analogues. C’est dans l’ordre des Lépidoptéres que l’hermaphroditisme est plus facile à observer. Nous avons vu dans la collection de M. le D' Boisduval une Anthocharis Eupheno L. & à droite et ©. à gauche, et dans le même genre,-un fait bien plus remarquable, c’est celui d’une À. cardamines L. qui présente une sorte d’hermaphroditisme croisé, c’est une f en appa- rence, qui offre à l'extrémité des ailes supérieures, princi- palement à droite, quelques coups de pinceau aurore tandis que les ailes inférieures sont tout à fait comme dans le &. Cette remarquable Anfhocharis a été prétée par M. le D’ Boiïs- duval au savant M. Westwood qui en a donné une histoire complète. Nous avons trouvé à la même source une Rhodocera Rhamni L., une Lycæna Alexis Hb. et Ægon Schn. qui suivant la règle générale, étaient mâles à droite et femelles à gauche. Nous avons vu aussi, un ZLycæna Argus L. dont l’aile droite est celle d’un mâle avec l’aile inférieure d’une femelle, tandis que le côté gauche est femelle sur l’aile supérieure et mâle sur l’aile inférieure: Nous avons aussi remarqué un Polyommatus chryseis Bkh. mâle à droite et femelle à gauche. Dans la famille des Nymphalides, nous avons vu un Apatura ilia Schiff. complè- tement hermaphrodite. M. le D' Boisduval a reçu de M. Gaas, un Argynnis paphia L., pris aux environs d'Aix, qui est dans le même cas, mais jusqu’à présent on n’avait pas encore mentionné d’hermaphrodite dans l'espèce qui faitle sujet de cette petitenote. ÊL ; 4 , LXXIII Avant d'entrer en matière, nous citerons encore quelques cas d’hermaphrodisme que nous avons été à même de remarquer * chez des Rhopalocères, dans la collection du D' Boisduval : Un Smerinthe du peuplier, qui est mâle à droite et femelle à gauche. Déjà Cramer avait figuré fol. 398 un Smerinthus populi L. présentant le même phénomène. Un Sinerinthus ocellala L. dans les sphingides appartenant à ce genre les ailes gauche sont plus développées et les antennes du même côté plus minces et moins fortement dentées. Un Liparis dispar L.; un Saturnia carpini Schiff, un Aglia Tau L.; un Zeuzera æsculi L.; un Endromis versicolora LL. L'histoire de ce dernier est assez curieuse. L’exemplaire que nous avons sous les yeux a appartenu dans le temps à M. Gigot d'Orey et a été figuré par Ernst dans une livraison de planches qui n’ont jamais été publiées, à cause de la mort du révérend père Engramelle et des troubles révolutionnaires, à la suite des- quels M. Gigot d'Orey, fermier général et protecteur éclairé des sciences naturelles, porta sa tête sur l’échafaud. Nous avons vu cette livraison de planches inédites dans la bibliothèque de notre collègue, qui les a reçues en cadeau de feue Mm° Agasse, en dernier lieu propriétaire de l’ouvrage de Ernst et Engra- melle. Le spécimen dont il s’agit, après cent ans d'existence, a dû éprouver bien des vicissitudes avant de revenir à Paris, cher- cher un asile dans la collection du D° Boisduval. Notre ami l’a reçu de Francfort avec la plupart des variétés de la Chelonia Caja L. figurées dans l'ouvrage d'Engramelle. Plusieurs autres cas d’hermaphroditisme ont été signalés par divers auteurs, tels sont : Pierris Brassicæ L., et Napi L., Colias edusa F., Lycæna Bætica L., et Corydon Poda, Polyommatus virgaureæ L., Thecla Betulæ L., N ymphalis populi L., Apatura Iris L., Satyrus Janira L. et Briseis L., Hesperia sylvanus Esp., Arcta mendica CI1., Liparis monacha L., Orgya gonostygma F., Bombyæ Cratægi L. et Quercus L., Lasiocampa Pini L. et potatoria L., Hepialus Humuli L., etc. Rien ne prouve, jusqu'à présent, que les Lépidoptères, qui sont à la fois mâles et femelles, soient aptes à la reproduction. Les expériences font défaut. Cependant on a vu, dit-on, un Bombyx Quercus hermaphrodite attirer des mâles, on n’a pas vob = RÉ ERES LXXIV dit si l’accouplement a eu lieu et siles œufs étaient fécondés. On ne peut pas se refuser à admettre que les Lépidoptères dont il vient d’être question ne soient de véritables hermaphrodites, constitués par une moitié màle et une de femelle réunis sur la ligne médiane; tandis que dans les animaux supérieurs on n’a pas encore rencontré, que nous sachions, de véritables herma- phrodites. Dans les cas que l’on à signalés comme tels, les deux sexes anatomiquement parlant, n’existaient réellement pas, tantôt c'était l’organe mâle qui prédominait et tantôt c'était l'inverse. DESCRIPTION D'UNE « ARGYNNIS PANDORA >» HERMAPHRODITE L’Argynnis Pandora est répandue dans toute la région médi- terranéenne jusqu'en Syrie; elle remonte même le long des côtes de l'Océan jusqu’en Bretagne. Toutefois nous noterons en passant que les exemplaires du Sud-Ouest et de l'Ouest de la France sont moins développés et un peu moins brillants que ceux des contrées plus méridionales. L’individu qui nous a été confié justifie la règle générale, le côté droit appartient au mâle et le côté gauche à la femelle. L’aile supérieure droite, un peu moins grande que celle du côté opposé, offre en dessus, comme chez tous les mâles, sur chacune des trois dernières nervures, un trait longitudinal et noirâtre. L’aile du côté gauche est comme dans les femelles ordinaires. Si l’on examine en dessous cet hermaphrodite, on voit que l'aile inférieure du côté gauche est fasciée de bandes argentées, bien accusées comme cela a lieu chez toutes les femelles, tandis que l’aile du côté opposé ne présente que quelques traits rudi- mentaires argentés. Ce curieux hermaphrodite a été pris le 20 août 1872 au fort de Suzac, près de Royan, par M. Jules LAMBERTIE, Conservateur du Muséum d'Histoire Naturelle du Jardin des Plantes de Bordeaux et qui à eu la complaisance de nous le confier. LXXV Séance du 23 mars 1904. Présidence de M. BEiLzr, président. MOUVEMENT DU PERSONNEL Lettre de notre ancien collègue, M. VERGUIN, qui, en réponse aux sollicitations de notre Archiviste et de notre Président accepte d’être membre correspondant de la Société. ÉCHANGES M. GINESTE chargé du rapport relatif à l'échange des publica- tions de la Société avec le Bulletin annuel de la Société d’His- toire naturelle de Senekenberg à Francfort-sur-Mein, conclut à unavis favorable etdemande même que cet échange ait un effet rétroactif. Il base ses conclusions sur l’importance très réelle de cette publication et sur la haute valeur scientifique des colla- borateurs de cette Société. ; Mais, après objections de M. de Loynes, la solution est renvoyée à une date ultérieure et M. l’Archiviste invité à prendre de plus amples informations. COMMUNICATIONS Au nom de M. BRowN, M. Gouin lit la communication suivante : Sur Licaena Cyllarus. La rencontre de Zycaena Cyllarus, aux environs de La Sauve, ne laisse pas que d’être intéressante ; cette espèce a été complè- tement omise par Trimoulet; Roger la signale, mais sans indi- cation de localité précise, bien qu’il soit permis de supposér, d’après une phrase de son avant-propos, que c’est dans le canton LXXVI de Bourg qu'il l’a capturée. J’ai eu le plaisir de retrouver ce Lycaena, d'abord le 17 mai 1880, aux environs de Grignols, puis à Bijoux, commune de Birac, dans le Bazadais, puis à Roque- brune et Saint-Sulpice de Guilleragues, entre La Réole et Mon- ségur et enfin aux environs de Sainte-Foy-la-Grande, toujours en mai et juin ; trois chenilles trouvées, le 26 juin 1887, au cours de l’excursion de la 69° fête linnéenne, aux environs de Créon, sur Genista tinctoria, appartenaient vraisemblablement aussi à cette espèce, mais elles ont été négligées et n’ont pas donné leurs papillons ! Deux autres Lycaena que M. Gouin a bien voulu me soumettre, en même temps que sa belle variété de ZL. Cyllarus, méritent une mention spéciale, ce sont : 1° Un mâle de Zycaena Adoniïs, à bordure des ailes inférieures marquée d’une rangée de points noirs; c’est le mâle du Z. Ceronus de Hübner, dont nos amateurs ne connaissent guère, je crois, que la femelle. Un mâle de cette variété m'est éclos, le 4 juin 1898, de l’une de deux chenilles trouvées, le 25 avril précédent, à Lignan, dans l’Entre-deux-Mers. 20 Une femelle de Zycaena Alcon dont il a capturé une cin- quantaine d'échantillons à Naujan et Postiac, dans l’Entre-deux- Mers. Or, cette espèce n'avait été rencontrée jusqu'ici, à ma connaissance du moins, que dans la région landaise du départe- ment; Roger l'indique comme «nese trouvant que dans les semis de pins, là où le terrain est humide »; Trimoulet, que « dans les landes du Sud-Ouest, à Saint-Médard, etc. », et, pour ma part, je ne l’ai vu voler, et encore en petit nombre ou même isolément, qu'à Arlac, Gazinet et Cestas, autour des lagunes, fin juillet et premiers jours d'août. M. G. BoyER fait la communication suivante : Observations et hypo‘'hèses sur les conditions de developpement de la truffe mélanospore. Les conditions de développement de la truffe mélanospore dite truffe du Périgord, sont encore très imparfaitement con- nues. C’est là un sujet d’études dont l'intérêt théorique et prati- que ne peut être méconnu si l’on songe à l’obscurité qui règne jtd LXXVII encore sur l’évolution des Tubéracées et autres cryptogames voisins et à l'importance que pourrait avoir un jour la culture rationnelle du précieux tubercule. Il ne faudrait pas croire cependant que la question soit entiè- rement négligée. Quelques chercheurs s'efforcent actuellement de la résoudre. Ai-je besoin de rappeler les récentes publica- tions de M. Boulanger et celles de M. Matruchot? Elles sont trop connues pour qu'il soit utile que je m'y appesantisse davantage. Je ferai simplement remarquer à ce sujet, que quelle que soit la valeur de ces recherches, il est nécessaire qu’elles soient poursuivies et complétées sur le terrain. C’est là seulement que la question pourra être complètement élucidée. Quelques praticiens, devançant la théorie, se sont d’ailleurs déjà lancés dans cette dernière voie. Parmi eux, je citerai M. Delteilh, instituteur à Négrondes (Dordogne) qu’une longue connaissance des conditions d'existence et d'extension des truffières et plusieurs expériences faites sur le terrain ont mis à même de discerner un certain nombre de particularités dont l'utilité pratique. est indiscutable notamment en ce qui concerne l’élagage et la conduite des chênes et autres arbres truffiers. Je renvoie aux publications de ce zélé chercheur les personnes que cette étude pratique peut intéresser. La bibliographie complète de la question me conduirait à citer les ouvrages plus anciens de Tulame, Chatin, Ferry de la Bellone, Frank, etc., et les travaux récents de MM. Sarauw et Müller, mais la brièveté de ma publication me dispense d’insister davantage sur ce chapitre. Je passerai donc immédiatement aux observations qui me sont personnelles. Et d’abord dans le choix d’un terrain truffier, je signalerai l'importance de la coloration du sol. Les terrains rouges sem blent être plus favorables au développement et surtout à la parfaite qualité de la truffe que les terrains moins bien pourvus en matières colorantes. Une fraude assez souvent pratiquée prouve bien le cas que font les connaisseurs des tubercules venus en sols foncés. Pour tromper les acquéreurs, certains possesseurs de truffes venues en terrains clairs, n'hésitent pas en effet à les laver et à les nettoyer complètement puis à les entourer avant la vente avec de la terre rouge des bonnes truf- fières, sachant bien que gràce à ce subterfuge leur valeur mar- LXXVIII chande est sensiblement accrue. D'ailleurs l'importance qui s'attache à la présence du fer en assez grande quantité dans les truffières ressort des analyses faites par Chatin et consignées par lui dans son ouvrage sur « la truffe » p. 277 à 285. Il a trouvé dans les cendres de truffes mélanospores recueillies dans différentes régions des quantités relativement très élevées de peroxyde de fer, variant de 3 à 16 0/0 du poids total. Les besoins de la plante en fer sont donc assez considérables. Je me suis demandé quelles sont les parties du tnbercule où le fer est le plus spécialement utilisé. Je compte soumettre prochaine- ment à la Société le résultat de mes recherches sur ce sujet. Un fait très commun c’est que les truffes se développent pres- que toujours sous l’ombrage direct de l’arbre truffier c’est-à-dire plus volontiers du côté nord que du côté sud. Il reste à savoir si les conditions de lumière interviennent seules dans ce phé- nomène et s’il ne faut pas y joindre des questions d'humidité, le côté le mieux ombragé étant aussi le moins desséché. La plupart des observateurs ont déjà signalé l’absence de mycélium äâboutissant au tubercule. Toutes mes observations confirment ce fait. : Récemment encore, au début du mois de septembre dernier, j'ai pu extraire des truffes incomplètement mûres, ce qu’attes- tait la faible coloration des veines foncées ; ces truffes n'étaient en connexion avec aucun mycélium. Certains trufficulteurs pré- tendent que le tubercule ainsi isolé et réduit à ses propres. ressources d'absorption peut encore s’accroître notablement. Le fait mérite d’être vérifié expérimentalement et je me pro- pose de le faire prochainement. Il est dès maintenant hors de doute que le tubercule isolé achève tout au moins sa matura- tion dans cet état, les spores acquièrent leur coloration foncée et la truffe son parfum. L’accroissement, s’il se produit, exige l’absorption par le péridium de divers principes nutritifs. Or, cet organe grâce à sa forme verruqueuse semble bien être destiné à cette fonction. A noter en outre qu'il est entouré dans le sol de terre humide et si adhérente que pour l’en débarrasser, des frictions énergi- ques et répétées à la brosse sont nécessaires. On peut aussi l’en séparer par une forte dessication. On voit alors que cette terre, si intimément unie à la truffe, forme une sorte de moule qui était ÉEP N P R ET NT Pre ns UPE CS OR OUT ms PNA dE di LXXIX exactement appliqué sur la superficie du tubercule et dans lequel pénétrait en toutes ses saillies notamment les verrues. Me basant sur tous ces ‘aits et sur la difficulté qu’il y a à trouver de jeunes tubercules en contiguité avec le mycélium, j'émettrai l'hypothèse suivante : D'abord le mycélium truffier, que je suppose exister, à un certain moment de son existence et dans certaines conditions notamment après des pluies printa- nières ou estivales, donne naissance assez rapidement à l’appa- reil fructifère, comme cela a lieu pour beaucoup d’autres champignons. Il se sépare alors complètement des mycorhizes. A partir de ce moment commence la période de maturation dutubercule, période qui dure plusieurs mois et pendant laquelle de l’eau et peut-être aussi d’autres substances sont absorbées, pendant laquelle en outre les spores prennent leur coloration et la truffe acquiert son parfum. Peut-on supposer qu'à la même époque se forment des matières azotées? Chatin s'appuyant sur ce fait que les tuber- cules sont très riches en azote tandis que le sol des truffières en renferme très peu, à émis l'hypothèse (1) que la truffe assimile l’azote libre de l’air. L'importance de cette assertion, si elle était confirmée par l'expérience, n’échappera à personne. Comme fait à l’appui, j'ajouterai que les truffes superficielles sont généralement les mieux et les premières développées, ce qui prouve bien l'importance des éléments de l’air sur leur for- mation. On peut donc supposer que la truffe se suffit à elle-même pour la production des matières albuminoïdes; mais d’où vien- nent les hydrates de carbone? Presque tous les trufficulteurs s'accordent pour reconnaitre que les fumures sont nuisibles aux truffières. De cette croyance résulte une pratique assez courante parmi eux ; ils ont soin de refermer les trous creusés par la truie dans la recherche des truffes, de crainte que des feuilles de chêne ne viennent s’y amasser et y pourrir; car si le fait se produit, prétendent-ils, on ne retrouve plus d’assez longtemps de truffes dans ces endroits là. (1) Chatin, La Truffe, p. 152 et 288. LXXX D'ailleurs le sol si maigre des truffières ne renferme aucune matière organique sur laquelle la truffe pourrait vivre en saprophyte, sauf la feuille de chêne qui, d’après les trufficul- teurs, nous venons de le dire, est nuisible à la production, et qui, le plus souvent du reste, est emportée par le vent, dans les bas fonds, hors des truffières. La truffe ne semble donc pas pouvoir se comporter en saprophyte. A ce sujet, je dois relater l'opinion que Frank, de Berlin, a émise sur le rôle des champignons à mycorhizes. Elle est consi- gnée dans le Berichte der Deutschen Botanischen Gesellschaft 1891, p. 252 : « Les plantes mycophages, dit-il, dont il s’agit ici, (orchidées, légumineuses, éricacées, aunes...) savent prendre. des champignons comme leurs victimes d'élection, puis les élever à une grande taille et enfin les digérer de façon à tirer ainsi utilité de l’abondante production du champignon en matières albuminoïdes, production qui fait précisément aussi la grande importance des champignons comme matière alimen- taire pour l’homme. Les choses sont donc telles que l’un des deux membres de la symbiose apparaît comme une partie cons- titutive du corps de l’autre, partie qui est employée jusqu’à destruction dans les échanges matériels (de la nutrition). » Cette opinion de Frank, s’il a voulu l’étendre aux Tubéracées, ne nous semble pas justifiée. Car un fait connu de tous est que le mycélium qui paraît bien être le mycélium truffier détruit toutes les herbes dont il enserre les racines de ses nom- breuses ramifications. De plus, on peut aisément constater que les chênes à production truffière se reconnaissent le plus souvent à leur aspect chétif, tandis que les chênes vigoureux à pousses franches et à écorce lisse sont généralement infertiles. Si donc on ne peut nier à priori l’assertion de Frank que le champignon fournit à la plante des matières albumi- noïdes, ce qui concorde d’ailleurs avec l'hypothèse de Chatin sur l’assimilation de l’azote de l’air par le cryptogame, il est vraisemblable aussi que la plante fournit au champignon les hydrates de carbone qui lui sont nécessaires. On ne compren- drait pas autrement où le champignon en l’absence, ordinaire dans les sols truffiers, de débris végétaux, pourrait bien se pro- curer les substances ternaires dont il ne peut se passer. Bien loin donc que la plante, l’arbre truffier, mérite le nom de LXXXI mycophage, ce serait plutôt le champignon qui devrait porter le qualificatif de phytophage. _ Les rapports de la truffe mélanospore et du mycélium à mycorhizes du chêne truffier ne sont malheureusement pas encore établis. Je ne désespère pas de les trouver pourvu que les moyens m'en soient fournis. J’ai déjà constaté que l’on peut dès le mois d’août ou le mois de septembre découvrir les truffes superficielles grâce aux crevasses particulières qu’elles provo- quent dans la terre desséchée qui les surmonte. S'il était possible de se procurer des truffes encore plus jeunes, on pour- rait assister au début de leur formation, ce qui trancherait l’importante question des rapports du tubercule avec le mycé- lium et les mycorhizes. Je citerai à ce propos une observation que j'ai faite à plusieurs reprises depuis le mois de septembre dernier car elle me paraît susceptible de jeter quelque jour sur le sujet qui nous occupe. J’ai remarqué que dans bien des cas le mycélium à disparu dans les endroits où se sont formées des truffes. Si l’on adopte l'hypothèse de rapports étroits entre ce mycélium à mycorhizes et la truffe, on peut supposer que c’est le mycélium qui s'organise en appareil fructifère, ou qu’il se détruit au profit de ce dernier. Cependant j'ai pu aussi, notam- ment fin février 1903, observer du mycélium dans le voisinage même de la truffe mais sans adhérence avec elle. Je suis porté à croire que ce mycélium bien qu'ayant l'aspect de celui que j'ai précédemment décrit (1) n'avait aucun rapport avec celui de la truffe contiguë, lequel aurait été employé, dans mon hypothèse, à la formation même de ce tubercule. Cette manière de voir, jointe aux considérations précédem- ment développées, permet d'expliquer certains faits constatés par les trufficulteurs. D'abord la production très tardive des chênes truffiers dans les terrains profonds. Il est possible que le mycélium trop vigoureux dans ces terrains riches ne s’orga- nise que très tardivement en appareil reproducteur, lequel alors est généralement volumineux et de belle venue. Il se (1) G. Boyer. — Note sur un mycélium très commun dans les truffières. Extrait des procès-verbaux de la Société Linnéenne de Bordeaux, séance du 4 février 1903. PRocÈs-VERBAUX, T. LIX. 6* LXXXII peut aussi que le mycélium et les tubercules aient besoin pour se développer, comme leurs fonctions assimilatrices supposées de l’azote nous le font présumer, de se trouver à une faible profondeur. Or le mycélium à mycorhizes suit forcément le sort des radicelles : quand ces dernières se trouvent en terrain riche, elles s’enfoncent profondément et le mycélium ne se développe que lorsqu'elles viennent à se rapprocher de la sur- face. M. Delteilh a décrit un procédé qui, par la destruction des racines pivotantes du chêne, oblige les racines et les branches à se développer en surface. Ce procédé n’est probablement pas seulement utile au point de vue de la répartition de l’ombrage, il doit aussi aider à la formation des radicelles en surface et par suite à celle des mycorhizes et du mycélium. Cette manière de voir peut aussi s'appuyer sur ce fait bien connu, que la truffe vient d'habitude dans des terrains maigres peu profonds. En effet c’est dans ces terrains que les radicelles sont le plus superficielles et que se trouvent réalisées les conditions d’aéra- tion que nous supposons nécessaires à la formation du cycle complet de la plante. A noter encore que, dans les endroits cultivés, c’est-à-dire aérés artificiellement, une plus grande profondeur du sol ne paraît pas nuire à la production. Il y aurait donc sans doute avantage à ne pas négliger la culture surtout dans les terrains profonds. Cependant il se pourrait que les terrains secs et maigres poussent davantage à l’organisation rapide en vue de la reproduction. Si l’on admet mon hypothèse précédente, à savoir que le mycélium truffier disparaît en donnant naissance à l’appareil reproducteur, il faut expliquer ce fait connu que le même chêne peut donner des truffes pendant plusieurs années consé- cutives. Pour cela, il suffirait de supposer que les mycorhizes ne se détruisent pas et qu’elles peuvent donner lieu l’année sui- vante à de nouveau mycélium et à de nouveaux tubercules. La mortification qui se présente fréquemment chez les radicelles etles mycorhizes un peu âgées ne me paraît pas tout à fait d’ac- cord avec cette supposition. Je crois plus volontiers qu’au bout d’un an ou plutôt davantage, les mycorhizes et le mycélium dis- paraissent et que chaque année s’en produisent de nouveaux, en rapport avec de nouvelles radicelles. Cette opinion s'appuie sur un fait qui m'a été signalé par des trufficulteurs. Ils ont remar- LXXXIII qué que chaque année se forment en plus ou moins grand nom- bre sur les chênes producteurs, de jeunes radicelles, relative- _ment grosses, qu’ils appellent racines de la truffe. J’ai examiné au microscope ces jeunes radicelles récoltées au début du prin- temps et je n’ai pas pu y trouver trace de mycélium. Il est pourtant à croire que ces jeunes racines s'organisent plus tard en mycorhizes d’où dérivent ensuite le mycélium et les tuber- cules. Les trufficulteurs sont convaincus que l’abondance de ces radicelles est le présage d’une bonne année truffière. Je suis plutôt porté à croire que toute l’évolution de la plante ne se fait pas dans la même année. Si mes déductions sont exactes, il y aurait lieu de se rendre compte par l’expérimentation du laps de temps que demande le développement complet du crypto- game. Pour résoudre ces questions d’une si grande portée tant au point de vue théorique qu’au point de vue pratique, un seul moyen est à employer, instituer des expériences sur le terrain même. Les résultats à obtenir justifieraient amplement les sacri- fices qu’ils nécessiteraient. Quant à moi, je serais tout disposé à entreprendre ou plus exactement, à poursuivre cette étude, si les moyens m'en étaient fournis. M. BEILLE fait la communication suivante : L’'Heleocharis amphibia Durieu de Maisonneuve. Cette Cypéracée, découverte en 1851 par DURIEU DE MAISON- NEUVE, aux environs de Bordeaux, est extrêmement abondante sur les bords vaseux du fleuve baignés à chaque marée. Après avoir consulté les grands herbiers de France et d'Europe, le savant directeur du jardin botanique vit que la plante était nouvelle, mais il ne tarda pas à substituer au qualificatif d’'Oxyneura qu'il lui avait d’abord appliqué, celui d'amphibia qui exprime mieux ses conditions biologiques et qui lui est définiti- vement resté. A la session extraordinaire de la Société Botanique de France tenue à Bordeaux en 1859, Cossox fit remarquer l’analogie de cette Cypéracée avec une autre espèce chilienne, Æ. striatula LXXXIV Desvaux, et CLAVAUD raconte à ce sujet l'enthousiasme provoqué parmi les membres de la session par la récolte de cette plante. L'Heleocharis amphibia est donc connu depuis un demi-siècle mais on n’en trouve nulle part la description. Durieu fit cepen- dant graver par GRÜNLAND, en 1871, une planche qu'il se proposait de joindre à la diagnose ; celle-ci ne fut jamais publiée. CLAVAUD, en 1885, annonçait à la Société Linnéenne de Bordeaux (séance du 1% juillet) qu’il allait la décrire, mais ses notes, si elles ont existé, ont été perdues, et il nous à été impossible d’en retrouver la moindre trace dans les collections botaniques de la ville de Bordeaux et dans son herbier où on trouve cependant tant d’autres observations encore inédites sur la flore de la Gironde. Nous nous proposons de combler cette lacune. HELEOCHARIS AMPHIBIA Durieu. Plante croissant en touffes serrées et couvrant parfois de grandes surfaces. Rhizomes entrelacés de couleur jaune foncé, portant à chacun de leurs nœuds une écaille triangulaire embrassante, à l’aisselle de laquelle sont fixés 6-8 rameaux entourés chacun à leur base d’une longue gaine membraneuse, coupée obliquement à son extrémité libre. Rameaux atteignant 0%40, terminés par un épi effilé, incurvé à la fin de sa crois- sance. Écailles nombreuses, imbriquées dans tous les sens, très serrées, à bords scarieux ; nervure médiane s’arrêtant un peu au-dessous du sommet ; dans chaque épi, l’écaille inférieure semi-embrassante est stérile comme la suivante, les autres sont fertiles. Fleurs solitaires, périanthe formé par trois soies persistantes à dents latérales incur- vées vers le bas ; trois étamines alternes, anthères égalant à peu près le tiers du filet, surmontées d’un petit prolongement cylindrique du connectif. Ovaire élargi à la partie inférieure, style dilaté à la base puis aminci et terminé par les trois stigmates. Fruits jaunâtres, coif- fés par la base dilatée du style, ridés transversalement et pourvus de cotes longitudinales saillantes. | La plante se propage par ses rhizomes et par ses graines. Bords de la Garonne aux environs de Bordeaux, très abondante depuis le port jusqu’à Pauillac, remonte dans la Dordogne. En amont de la ville, elle est plus rare et disparait complètement à partir de Langon. L’H. amphibia, Dur. très voisine d'A. striatula Desvaux en : [épi res 1 ©. LIX. BI Act. Soc, Linn, Bord. Porromée sculps. JT. Croéntdand. del, É c 127 Heleocharis amphibia np ® de Bienvenu ue de Huei, A7 Paris . LXXXV diffère surtout par le port. Cette modification tient peut-être aux conditions de milieu (BOoNNET cité par LaMIc : Plantes natu- ralisées dans le Sud-Ouest, Bordeaux 1885). É Cette espèce américaine a été introduite par la navigation. Sur les bords du fleuve nous voyons du reste apparaitre de temps à autre des plantes étrangères dont l’introdution est due à la même cause, et nous y avons observé récemment le Sa/via sylvestris originaire du Caucase. LÉGENDE DE LA PLANCHE I 1. Plante entière. 1. Une fleur. 2-3. Épillets. 8. Diagramme. 4-5. Écailles florales. 9. Une des pièces du périanthe, très 6. Fruit. grossie. Au sujet de cette communication, M. MoTELAY promet à l'assemblée de lui montrer quelques échantillons de papier confectionné avec cette plante. EXCURSION Sur la proposition de M. BEILLE, la prochaine excursion de printemps est fixée au dimanche 17 avril et aura lieu à Cas- telnau (Médoc). Séance du 13 avril 1904 Présidence de M. BgILLe, président. ADMINISTRATION ] : La Société vote l’échange de ses Actes avec les publications de la Seckenbergicher Naturforschendengesellschaft de Franc- fort-sur-le-Mein. ie ÿ ù PU UNE. AIN PR IERUS a D LXXXVI COMMUNICATION M. L. BEILLE fait la communication suivante : Sur l’organogénie florale des F'umariacées. (Première note) L'organogénie florale des Fumariacées, étudiée autrefois par KRAUSSE (1846), PAYER (1857), EICHLER (1865), CARUEL (1867) a donné lieu à des interprétations très différentes que les recher- ches plus modernes, basées principalement sur des considéra- tions anatomiques, ne paraissent pas avoir complètement élu- cidées. L'examen de fleurs très jeunes et éclaircies par l’hydrate de chloral, suivi de l’étude de coupes sériées, faites dans deux plans perpendiculaires, nous ont pérmis de suivre l’évolution florale depuis ses premiers stades. Une jeune fleur de Fuimaria officinalis apparaît sous la forme d’un mamelon convexe, entièrement celluleux, à la base duquel se montrent de bonne heure un appendice lamellaire anté- rieur, puis un appendice lamellaire postérieur qui deviendront des sépales. La corolle apparaît un peu plus tard; elle comprend deux pétales latéraux et deux pétales situés dans le plan antéro-pos- térieur, placés en dedans des sépales; l’apparition de ces quatre pièces est simultanée. L’androcée se compose de deux verticilles alternes d’étamines qui se montrent à peu près en même temps : les mamelons latéraux restent toujours simples, ceux qui sont placés en dedans des pétales antérieur et postérieur se divisent au contraire de très bonne heure en deux moitiés qui s’écartent l’une de l’autre et se portent vers le mamelon latéral. A l’état adulte, l’androcée comprend deux groupes latéraux formés chacun d’une étamine médiane dont l’anthère est à deux loges et de deux étamines latérales dont l’anthère est uniloculaire. Les carpelles apparaissent les derniers sous la forme de deux croissants latéraux à concavité interne qui s’unissent par leurs bords pour former l’unique cavité ovarienne. | à db LXXXVII L'examen des coupes longitudinales sériées permet de suivre l’évolution cellulaire des divers organes; elle ne présente du _ reste ici rien de particulier, les diverses parties de la fleur se forment comme celles des Disciflores et des Crucifères que nous avons précédemment étudiées. La distribution des faisceaux fibro-vasculaires dans les diverses parties de la fleur confirme les données de l’étude macroscopique. Après que les faisceaux sépalaires et pétalaires se sont individualisés, on aperçoit en face des pétales latéraux les fais- ceaux staminaux déjà bien nets et en dedans des pétales anté- rieur et postérieur deux autres faisceaux staminaux divisés chacun en deux moitiés par un petit amas de parenchyme. Les coupes passant à un niveau supérieur montrent que ces deux demi-faisceaux s’écartent de plus en plus pour se rapprocher de celui de l’étamine latérale correspondante. Cette observation est particulièrement facile dans les fleurs de Dielytra formosa ou spectabilis. Pour PAYER l’androcée des Fumariacées se forme aux dépens de deux bourrelets semi-lunaires, superposés aux pétales laté- raux ; chacun de ces mamelons se divise, en une portion médiane, destinée à former l’étamine à anthère biloculaire, et en deux parties latérales donnant chacune une demi-étamine. On s’expli- que mal, dans cette hypothèse, la position des carpelles placés en face des mamelons staminaux; aussi pour conserver les règles de la symétrie florale, EICHLER avait-il été conduit à admettre la présence de deux mamelons staminaux alternes disparaissant très de bonne heure sans laisser de traces. Les observations ci-dessus nous permettent de conclure au contraire que la fleur des Fumariacées est symétrique et que toutes ses parties sont disposées sur le type binaire. Son déve- loppement présente du reste les plus grandes analogies avec celui de la fleur des Crucifères. LXXXVIII Séance du 27 avril 1904 Présidence de M. BgILLe, président CORRESPONDANCE Lettre de M. GRUVEL, maître de conférences à la Faculté des Sciences, invitant les membres de la Société à une excursion zoologique et botanique sur la frontière espagnole du 18 au 23 mai prochain. PERSONNEL M. le docteur BRUYÉRE, s’occupant de botanique, présenté par MM. Beille et Motelay est élu membre titulaire de la Société. ADMINISTRATION La Société vote l’échange de ses Procès-verbaux avec les publications des Naturalistes de l'Ain. COMMUNICATIONS M. GINESTE, en son nom et au nom de M. KUNSTLER fait la communication suivante : Remarque sur la constitution des Bactériacées. Par J. KuNSTLER et CH. GINESTE. Il existe dans l'intestin du Periplaneta americana, un Spirille particulier qui nous à donné l'exemple d’une constitution nou- velle pour les Bactériacées. Dans cette simple note, nous ferons connaître succinctement quelques points particuliers de la structure de cet être, réservant pour un travail plus complet les descriptions précises et les diverses interprétations qu’elles peuvent suggérer. Le corps du Spirille est contourné, relativement gros et montre LXXXIX nettement deux sortes de vacuoles situées non loin de ses deux extrémités. Au centre du corps se voit une zone protoplasmique dense et colorée, une zone analogue se rencontre aux deux extrémités. Assez récemment, VEJDOVSKI a signalé, dans un Bacille para- site de l'intestin d’un Gamare spécial, l'existence d’un noyau offrant l'aspect d’un corpuscule vésiculaire clair contenant un gros globule chromatique inclus. Il existerait même, dans cer- tain cas, un véritable fuseau nucléaire karyokinétique, indice d’une division de ce corps. L'étude attentive de notre Spirille nous à montré un certain nombre de faits se rapprochant des descriptions de VEJDOVSKI, mais rappelant surtout certaines particularités signalées déjà par nous, pour la constitution du protoplasma. En effet, les deux formations vésiculaires polaires de notre Spirille ne sont pas de véritables vacuoles, dans le sens banal _du mot. Le plus souvent on constate la présence, dans la région centrale, d’un gros corpuscule coloré d’une façon intense et dans un ton qui diffère de celui du réactif employé. Cet élément, de dimensions assez variables est relié par de fins tractus radiaires à la paroi vésiculaire. Souvent même, aux lieu et place de la vésicule sombre, on rencontre une simple ligne longitudi- nale ondulée dans le sens de la vésicule. En somme, l’ensemble de ces formations est identique à ce que nous avons décrit pour la constitution de certain protoplasme dans différents groupes d'animaux. Le principal intérêt de notre description gît donc, dans l’extension aux Bactériacées de la constitution du proto- plasma des autres êtres vivants. Mais, si l’on étudie attentivement la zone sombre centrale, sur de bonnes préparations, on constate la présence d’un élément vacuolaire beaucoup plus coloré, consistant en une vésicule centrale ovalaire contenant un corpuscule très sombre, relié à la paroi par des tractus radiaires. Il n’y a là, de prime abord, aucune différence essentielle avec ce que l’un de nous à signalé chez le Cryptococcus gutlulatus qui présente aussi deux vacuoles polaires et une masse proto- plasmique centrale renfermant un noyau constitué d’après les mêmes règles. Si l’on se reporte aux descriptions de VEJIDOvsKkI, il ne semble- Procès-VERBAUX, T. LIX. ü XC rait pas exister entre ses descriptions du noyau et celle de notre vésicule sombre centrale un antagonisme bien marqué. Mais, sans nous arrêter à des questions d’homologie morpho- logique dans une simple note, nous nous bornerons à faire quelques remarques complémentaires qui sont peut-être suscep- tibles de modifier la conception de cet auteur et d’aboutir à une autre manière de voir. Dans certains cas on rencontre dans la masse protoplasmique centrale de notre Spirille, deux formations vésiculaires qui paraissent issues de la vésicule unique primitive par simple divi- sion. Ceci se rencontre surtout chez les formes en voie de division transversale, division qui est précédée de la bipartition de l’élé- ment vésiculaire central, ce qui, en apparence, concorde une fois de plus avec une véritable division nucléaire. Cependant, ajoutons que nos éléments vésiculaires caractérisent aussi bien le protoplasme que le noyau et sont toujours et partout suscep- tibles de se multiplier. Leur nature nucléaire n’est donc pas établie par ce fait même. Qu'il nous suffise donc de constater pour le moment, en attendant des recherches définitives, que la substance des Bactériacées rentre dans le plan fondamental de structure du protoplasma. M. BaRDpi* présente à la Société un objet qui parait être un reste d’un animal analogue aux madrépores trouvé à six mètres de profondeur dans des fouilles faites dans une ancienne rüue de Bordeaux. M. BREIGNET présente une anémone cultivée prolifère. M. GINESTE présente une tige de bambou en pleine floraison. Cette espèce fleurit depuis plusieurs années à Caudéran. XCI Séance du 4 mai 1904 Présidence de M. BeiLLe, président. MOUVEMENT DU PERSONNEL M. le PRÉSIDENT annonce à la Société le décès de M. FOUCAUD, membre correspondant de la Société. Il est décidé qu’une lettre de condoléances sera adressée à M"° Foucaud et qu'une notice nécrologique sur M. Foucaud sera insérée dans les Actes. | COMMUNICATIONS M. le PRÉSIDENT présente un mémoire de M. PARRIQUE, sur Îles Cladoniacées. Ce travail sera examiné par une commission composée de MM. Motelay, De Loynes, et Beille. M. MoTELAYy présente de beaux exemplaires de Cystinus hypo- cistus poussés en grande abondance, ces temps derniers dans la lande d’Audenge. Il présente aussi la feuille d’une plante originaire de Berghen (Norwège), envoyée par M. Lafargue. M. BEILLE présente une monstruosité du Bellis perennis. M. BaRpté lit une lettre de M. l’abbé Labrie, signalant de nouvelles stations de Tulipa præcoæ à Dieulivol et 7. Clusiana à Monségeur. M. BriLze lit une lettre de M. le docteur Sallet envoyant de Lao-Kay (Tonkin) une communication qui sera insérée ulté- rieurement. Re tn XCII Séance du 18 mai 1904 Présidence de M. Belle, président. COMMUNICATIONS Sur avis favorable de la Commission, l'assemblée vote l’impres- sion du mémoire de M. Parrique dans les Actes de la Société. M. LABRIE fait une communication sur les dépôts aquitaniens et sur les limites de la mer aquitanienne de l’Entre-deux-Mers-: Cette communication, accompagnée d’une carte, sera insérée dans les Actes, voir.T. LIX. M. DE LoOyYNES entretient l’assemblée au sujet du bambou fleuri présenté dans une séance récente. Il a lui-même observé le B. Mataquais en fleurs dans les Deux-Sèvres. M. BEILLE fait part à l’assemblée de la floraison abondante des fleurs Pyrénéennes dans les massifs spéciaux du jardin bota- nique de la ville. M. LABRIE signale la présence accidentelle d’un épi mâle de maïs portant quelques graines. FÊTE LINNÉENNE L'assemblée décide que la 86° Fête Linnéenne aura lieu le 26 juin à Espiet et Daignac et le diner à la Sauve. MM. l’abbé Labrie, Motelay et Bardié sont nommés membres de la Commission d'organisation. 1 XCIII Séance du 1er juin 1904. Présidence de M. MoreLay, président honoraire. COMMUNICATIONS À propos du procès-verbal de la dernière séance, M. MOTELAY dit, de la part de M. BEILLE, que le bambou noir a été observé fleuri à Cérons. M. DEVAUX a fait une observation analogue à Étaules (Cha- rente-Inférieure). M. MorTeLay lit, au nom de M. QuEYRoN, le rapport suivant : Excursion de la Société Linnéenne à Saint-Martin-du-Puy Castelmoron, Mesterrieux. La partie du département de la Gironde, limitrophe du dépar- tement de Lot-et-Garonne, est peu connue des naturalistes bor- delais, et cela, à cause de l'absence de moyens de communica- tions rapides et directs — qui ont fait défaut jusqu’en ces derniers temps — entre Bordeaux, et les cantons de Monségur, Pellegrue, Sainte-Foy, limitant à l’est, la partie du département de la Gironde, comprise entre la Garonne et la Dordogne. Seules, quelques parties de la Benauge, ont été explorées autrefois au point de vue botanique par MM. Bonnaves et Lamère, et sont bien connues aujourd'hui gräce à M. l'abbé Labrie, curé de Lugasson. Les environs de Monségur ont été étudiés par le géologue Delfortrie, et la ville de Monségur à été visitée par la Société Linnéenne à deux reprises différentes : le 29 juin 1865, et le 31 mai 1891. j Il n’en est pas de même de Pellegrue et du canton de Pelle- grue, qui possède pourtant quelques plantes rares, non signalées dans les flores de la Gironde. Il est bon de savoir aussi que c’est XCIV près de Pellegrue, au sommet du tertre de Launay, 138 mètres d'altitude, point culminant de la partie du département, dénom- mée Entre-Deux-Mers, qu’on remarque de nombreux silex éclatés, mêlés à des ossements d'hommes et d'animaux. Les ruisseaux qui descendent des coteaux de Launay et Soussac, présentent tous des vallées étroites, encaissées, et sont bordés en général, de leur source à leur embouchure, par une ligne de rochers à pic. La végétation dans ces vallées est luxuriante, on y trouve quantité de plantes rares ou peu connues dans les environs de | Bordeaux. : C’est pour cela, que le 12 mai 1904, la Société Linnéenne avait organisé une excursion dans la vallée du ruisseau Ze Ségur, de Castelmoron à Mesterrieux. | A la gare de Saint-Martin-du-Puy, ligne de Bordeaux à Eymet, descendirent à 9 h. 46 MM. Motelay, Daleau, Brown, Doinet, Bardié; M. Queyron, de La Réole, attendait les excursionnistes sur le quai de la gare. Le temps était beau, superbe, mais aussi la chaleur était lourde et le soleil très chaud. On se dirigea vers Castelmoron-d’Albret. Dans un pré, à l’ouest du village de Saint-Martin-du-Puy, on trouva : | Ophrys arachniles. Serapias cordiger«. — SCOlOpax. — tongipetal«. Serapias lingu«. et le long du ruisseau de Saint-Martin : Carex pseudo-Cyperus. Orchis laxifiora. — _j'emola. — latifolia. sur les murs du cimetière et de l’Église de Saint-Martin-du-Puy, on cueillit : Linaria cymbalaria, Ceterach officinarum, Adiantum Capillus Veneris. XCV et dans un pré à gauche, sur la route de Saint-Martin à Castel- moron : Orchis pyramidalis. Salvia pallidifior«. — coriophora. — pralensis. Ophrys fusca. — verbenacu. — anlhropophor«a. L’on arriva à Castelmoron-d’Albret vers onze heures et demie. Castelmoron est la plus petite commune de France ; en effet, sa superficie est de 4 hectares et sa population de 106 habi- tants ! Cette ville était autrefois le chef-lieu d’une des quatre grandes sénéchaussées de l’Albret, et la capitale de la Gavacherie. Elle est perchée sur un rocher et entourée par un large ravin. Dans les premières années du xvi° siècle, exactement de 1520 à 1526, la peste fit périr la plupart des habitants de la vallée du Dropt. En 1527, les terres restant incultes, faute de bras pour les travailler, le roi de Navarre, Henri d’'Albret, seigneur de Castelmoron, fit venir pour repeupler ses terres des cultiva- teurs de la Saintonge, de l’Angoumois et de l’Anjou. Ces nou- veaux venus dont l’allure et le langage d’oil, ressemblaient si peu à ceux des gascons, plus petits, plus vifs et plus gais, reçurent des populations méridionales le-nom de Gavaches. Même aujourd'hui, après cinq siècles, les Gavaches de Castel- moron et du Drot ont gardé leur accent trainant et une partie des expressions du pays d’oïl. Ils ne sont pas mélés à leurs voisins, on les reconnait à leur stature plus forte, leurs traits plus lymphatiques, leurs cheveux lisses. Les filles n’ont plus les yeux vifs des gasconnes et des agenaises. A Castelmoron d’Albret, les excursionnistes furent reçus par le maire de la localité, qui leur fit visiter l’ancien donjon du château, les remparts en partie réparés en 1614, et où croît le Cactus opuntia L., une vieille porte de ville, et quelques maisons remarquables par leurs détails architecturaux. La vallée du Ségur fut ensuite explorée par les Linnéens. On _ trouva : OrChiS viridis. Iris pseudo-acorus el TI. fœli- — purpureu Var. f'USC«. dissim«. — alu. Valeriana officinalis. XCVI Orobus niger. Œnanthe pimpinelloides. — naculala. — peucedonifolia. Lathyrus tuberosus. Lithospermum purpureo-cæ- Orobanche cruenta. ruleum. Lathræa clandestina. Vers trois heures de l’après-midi, par une chaleur accablante, on arriva aux grottes de Saint-Martin-du-Puy, connues dans le pays sous le nom de Trou Noîr. | L'eau par érosion, a creusé cette grotte dans le caleaire à astéries; l’accès en est assez difficile; c’est un long couloir | (1 Rüomètre de long paraît-il?) étroit et sinueux. Munis de bougies et conduits par un guide, les Linnéens: explorèrent la grotte sur une longueur de 150 mètres environ. Les parois de ce souterrain, sont recouverts d’une couche de car- bonate de chaux à structure cristalline. Cette grotte a-t-elle été habitée? Espérons que M. Daleau nous le dira un jour; pour le moment, et malgré nos recherches, il nous à été impossible de trouver des traces de dessins sur les parois de cette grotte. M. Daleau nous fait remarquer, et à juste titre, que le plus souvent, les dessins que l’on remarque dans les grottes habi- tées autrefois pas l’homme, sont cachés par le calcaire qui se dépose sur les parois de la grotte par suite d’une évaporation d’eau saturée de carbonate de chaux, comme c’est du reste le cas à Saint-Martin-du-Puy. La deuxième caverne de Saint-Martin-du-Puy a plutôt l’as- pect d’un abris sous roche que d’une caverne. C’est l’antigrotte du souterrain que nous venons de décrire. Un ruisseau, le ruis- seau de Laroche, prend sa source dans cette caverne. Des algues, des mousses et des lichens se montrent à pro- fusion sur les pierres humides qui forment les parois de cette grotte. Le temps étant assez court pour regagner la gare de Saint-Martin-du-Puy, les linnéens renvoyèrent à une prochaine excursion, la cueillette de ces algues et de ces lichens, qui sont tous de texture délicate et de consistance molle. À propos de ce rapport, une conversation s’engage au sujet de la grotte de Rauzan. M. le docteur BRUYERE donne d’intéressants détails sur cette grotte. Ps % ne To € VA ee à X are XCVII Séance du 15 juin 1904. Présidence de M. Beize, président. CORRESPONDANCE l° Lettre de Mme veuve Foucaud, remerciant la Société de la lettre que M. le Président lui a écrite à l’occasion de la mort de M. Foucaud ; 20 Circulaire de M. le Préfet demandant de lui faire connaître l’objet et le but de la Société Linnéenne et les conditions d’admis- sion à cette Société. COMMUNICATIONS (| M. MoTELAY offre à la Société Linnéenne sa photographie. M. LE PRESIDENT le remercie au nom de la Société. M. BOUYGUES présente un mémoire intitulé : Contribution à l'étude du système libéro-ligneux des cryplogames vasculaires. Il est décidé que le travail sera soumis à l’examen d’une Commission composée de MM. BEILLE, DEVAUX et SAUVAGEAU. XCVIIT Séance du 6 juillet 1904. Présidence de M. BEILLE, président. COMMUNICATIONS M. BoyeR fait la communication suivante : Recherches sur les éléments constitutifs de la spore _ de la truffe mélanospore. Mes recherches ont d’abord porté sur la constitution de la membrane externe ou exospore, qui est, comme on le sait, de coloration foncée. à maturité et hérissée de points sur tout son pourtour. Cette membrane résiste très longtemps, presque indéfiniment, à l’action de l’acide sulturique, même concentré, avec cette particularité toutefois qu'après quelques jours de macération dans cet acide, elle peut être brisée très facilement. Les pointes de l’'exospore elles-mêmes persistent en partie, après un séjour de plusieurs semaines dans l'acide concentré. Une préparation faite à l’aide de spores ainsi traitées et ensuite com- primée à plusieurs reprises entre la lame et la lamelle montre des exospores entières et des lambeaux d’exospores accompa- gnés de débris divers et de granulations réfringentes, brillantes, de dimensions inégales. La potasse à chaud produit après ébullition de quelques minu- tes un gonflement assez considérable de l’exospore; ce gonfie- ment persiste après lavage à l’eau, mais il disparait sous l’action de l’acide sulfurique. | Il n’en estplus de même après une ébullition répétée plusieurs fois à quelques heures d'intervalle ; dans ce cas l’exospore n’est plus capable de reprendre son aspect même si l’on ajoute à la préparation de l'acide sulfurique concentré. Ainsi modifiées par la potasse, les spores paraissent blanches ; elles sont plongées dans une substance brunâtre vraisembla- blement fluide, laquelle occupe tout l’espace compris entre les XCIX spores et les parois de l’asque. L’endospore persiste bien que sa surface limitante externe ne soit pas toujours bien nettement visible. On aperçoit, en outre, dans les spores des granulations inégales de forme irrégulière. Quand on prolonge l’action du réactif en le faisant agir alter- nativement à chaud et à froid, il arrive que les granulations des spores finissent par disparaitre presque complètement ainsi que la coloration brune qui entoure les spores. Ce pigment brun parait se dissoudre au moins partiellement dans la potasse qui prend une coloration foncée; il se peut toutefois aussi qu’il soit détruit en partie. Il ne reste plus dans les préparations que les endospores et les parois des asques. Si l’on ajoute, après lavage à l’eau, de l’acide chlorhydrique, °>s membranes elles-mêmes disparaissent ; quelques débris et -2s eranulations persistent seuls. En aucun cas, on ne peut apercevoir par ébullition dans la potasse caustique, même en ajoutant de l’alcoo!, la fusion en vouttelettes de l’exospore. L’addition d'alcool parait plutôt nuire à la dissolution de l’exospore que la favoriser. Ce sont là des caractères différentiels avec la cutine et la subérine des plantes supérieures. | Le péridium conserve sa coloration malgré l'énergie des réactifs, ce qui semble prouver que sa matière colorante est d’une nature différente de celle des spores. Ajoutons que Pacide azotique et l'acide chromique décolorent l’exospore et rendent le péridium rougeûtre. La phloroglucine et l’acide chlorhydrique ne colorent pas lPexospore, ce qui prouve qu'elle n’est pas lignifiée. L'’iode donne à l’exospore une teinte jaune rougeàtre. Le vert à l’iode la colore peu ou pas. La fuchsine ammoniacale ne la colore pas tandis que le liège du chène-liège et la cuticule de la feuille de houx étudiés compa- rativement se colorent vivement. De cet examen on doit conclure que l’exospore n’est formée ni de lignine, ni de cutine, ni de subérine bien que cependant la substance qui la constitue semble avoir certains rapports avec. ces deux dernières substances. J'ai aussi étudié l’endospore après destruction de l’exospore par la potasse. Dans ces conditions, elle parait gonflée ; elle ne (0 prend pas le carmin aluné, mais elle se colore très légèrement en bleu par le chlorure de zinc iodé et par l’iode et l'acide sulfurique. Il en est de même pour la paroi de l’asque qui paraît être chimiquement identique à l’endospore. L’une et l’autre sont inattaquables par la liqueur de Schweïtzer sauf après l’action de la potasse qui semble rendre possible la dissolution au moins partielle de ces membranes par la liqueur cupro-ammoniacale. Ce sont là, onle voit, les réactions de la fun- gine ou métacellulose. Passons maintenant à l’étude du contenu de la spore. Dans beaucoup de spores, le contenu prend une teinte bleue sous l’action du vert à l’iode. L'iode et l’acide sulfurique, le chlorure de zinc iodé colo- rent certaines spores en jaune, d’autres en brun foncé. L'in- térieur des asques les plus jeunes est coloré par les mêmes réactifs en jaune foncé, et, en brun rougeàtre si l’on avait aupa- ravant fait subir aux préparations le traitement prolongé par la potasse. Tulasne (Fungi hypogæi, p. 48) a donné le nom de globules à de petits corps arrondis qui semblent occuper tout l’intérieur de la spore incomplètement mûre. Il croit que la matière qui les compose se transforme à maturité en une huile spéciale. Je dois indiquer ici que ces globules sont à peu près partout de mêmes dimensions soit dans la même spore, soit dans des spores de grandeurs différentes. Leur nombre, douze à quinze environ dans les spores moyennes, est en raison directe de la orosseur de la Spore. J’ai essayé l’action directe de la teinture d’orcanette sur ces globules ; ainsi employée, elle ne m’a donné aucun résultat. En revanche certains réactifs teis-que l’alcool, la glycérine et sur- tout les acides font disparaitre presque complètement ces petits corps. Une dessication prolongée agit de même, mals les glo- bules reparaissent quand on humecte le fragment desséché. Sur des truffes, datant de six mois, ce phénomène s’est crès bien produit; sur d’autres échantillons, récoltés il y a quatorze mois, il à été moins net. Dans tous les cas, le contenu des plus jeunes spores parait rester définitivement rétracté. On doit établir une différence assez sensible entre l’action de la glycérine et celle des acides. CI Quand on se sert de la glycérine comme milieu liquide, on voit d’abord l’asque se contracter puis les spores présenter le même phénomène. Les membranes des spores jeunes sont celles qui se contractent le plus; toutefois les spores âgées se contrac- tent aussi; sur un des côtés de la spore on voit se produire comme une sorte de refoulement de la membrane vers l’inté- rieur. Au bout d’un certain temps, une demi-heure, une heure, l’asque et ies spores se dilatent et les globules réapparaissent tels qu’ils étaient au début. Le contenu des plus jeunes cellules reste seul contracté. Sous l’action de l’acide sulfurique, le contenu de toutes les cellules se contracte lentement. La rétraction qui est assez fuble et lente dans les spores âgées, est au contraire très accen- tuée dans les jeunes spores. Si l’action de cet acide se prolonge pendant plusieurs jours, tout semble détruit excepté l’exospore et un contenu qui prend la teinture d’orcanette. C’est dans les spores âgées que ce contenu parait être le plus abondant. L’acide chlorhydrique employé directement ou suivant la méthode indirecte de Mesnard (1) conduit aux mêmes résultats. Tulasne dit (/oc. cit. p. 48) que lorsque les spores sont mûres, la matière granuleuse qui les composait s’est transformée en un liquide oléagineux et presque incolore que l’iode colore en brun ou en jaune foncé. J’ai pu vérifier soit directement soit en employant le procédé de Mesnard (oc. cit. p. 267) cette colora- tion du contenu des spores mûres par l’iode. L'emploi de la teinture d’orcanette qui colore le contenu plus ou moins contracté des cellules préalablement traitées par l'acide chlorhydrique ou par l’acide sulfurique vient confirmer la manière de voir de Tulasne. On aperçoit même parfois dans les préparations ainsi traitées de petites masses colorées en rouge qui semblent sortir des spores brisées. Ces petites masses, qu’elles soient ou non dans la spore présentent des dimensions inégales, mais leur volume est toujours celui de plusieurs globules réunis. Elles occupent souvent dans la spore la moitié (1) MEesnar». Recherches sur la formation des huiles grasses et des huiles essentielles dans les végétaux (Thèse, Paris 1894). Ann. sc. nat. Bot., x VI, 17, p. 266. CII ou les trois quarts de la cavité cellulaire. Elles semblent être d'autant plus volumineuses que la spore est plus âgée. Les globules qui dans les spores jeunes occupent toute la cavité cellulaire, doivent donc renfermer une notable proportion de substances différentes de l'huile. Si l’on considère la forte rétraction des plus jeunes cellules sous l'influence des acides, 1l n’est pas douteux, que l’eau ne soit l’une des plus importantes sinon la principale de ces substances. Il est donc possible qu'au début, les globules ne soient que des hydroleucites. On sait que le parfum des tubercules se développe aux appro- ches de la maturité. Y a-t-il alors production d'huile essentielle dans la truffe. C’est là un détail intéressant que je me propose de rechercher l'hiver prochain sur des tubercules n’ayant pas, comme ceux que je possède actuellement, perdu leur arome. Je me servirai comme réactifs du bichromate de potasse, de l’acide chlorhydrique après traitement par le réactif de Braemer suivant le procédé de Mesnard (/oc. cit., p. 320), etc. Je me suis aussi occupé de rechercher le fer dans la truffe R mélanospore. Mes investigations ont porté sur des échantillons de truffes récoltées il y a plusieurs mois et laissées pendant quelques jours dans de l’eau à la température ordinaire ou bien dans de l’eau où je les avais fait auparavant fait bouillir. J’ai essayé successivement la réaction du ferrocyanure de potassium et celle du sulfocyanure. Aucune coloration ne s’est produite. Il y à donc lieu de croire que le fer dont les analyses ont signalé la srande abôndance relative (1), se trouve masqué dans la truffe à l’état de combinaison organique. L'expérience suivante vient à l’appui de cette opinion. J’ai fait dissoudre complètement dans le réactif de Schultze (acide azotique et chlorate de potasse) des fragments de truffe et j'ai évaporé presque à siccité, puis j'ai dissous le résidu dans de l’eau. J’ai divisé cette dissolution en plusieurs lots sur lesquels j'ai essayé successivement le ferrocyanure et le sulfocyanure de potassium. La réaction du fer s’est produite. Mais l'expérience m'ayant appris que presque toujours les produits chimiques, même ceux qui sont vendus comme purs, manifestent cette réac- (1) Voir CHATIN, La truffe, p. 278 à 284. CII tion, j'ai fait comparativement le même essai sur les mêmes Corps, en mêmes proportions, identiquement traités, mais éxempts de truffes. Les tubes renfermant des fragments dissous de truffes ont toujours paru prendre sous l’action des réactifs du fer, une coloration plus forte que les tubes qui en étaient exempts. M. Devaux à montré que le feret d’autres métaux sont retenus par les membranes pectiques. J’ai voulu me rendre compte s’il en était de même pour les membranes du champignon qui nous occupe. A cet effet j'ai laissé plongés pendant quelques heures des fragments de truffe dans une solution de sulfate de fer puis j’ai lavé et placé pendant vingt-quatre heures, dans l’eau distillée. Au bout de ce temps, j'ai essayé la réaction du ferrocyanure de potassium après traitement par l’acide sulfurique et celle du sulfocyanure après traitement par l’acide azotique. Dansles deux cas, la coloration s’est produite bien nettement sur les hyphes et avec plus d'intensité encore dans les spores où l’endospore et le contenu cellulaire semblaient surtout colorés. Il est donc hors de doute que les solutions de fer sont faci- lement absorbées par la truffe dans les conditions où je me suis placé et assez fortement retenues par elle. À propos de cette communication M. BEILLE pose quelques questions à M. Boyer. | M. GINESTE, en son nom et au nom de M. CHAINE fait la com- munication suivante : Note sur un monstre mélomélien. Le monstre que nous décrivons ici n’est autre qu'un porc de belles dimensions, tué dernièrement à l’abattoir de Bordeaux. Il appartient à l’ordre mélomèle de la famille des polymèles ; c’est un monstre double, caractérisé par la présence de plusieurs membres, dont un accessoire s’insérant par sa base sur l’un des membres normaux. Dans le cas qui nous occupe, et qui représente ici une anomalie portant sur le pied antérieur gauche, les deux membres sont distincts à partir de l'articulation métacarpienne seulement, tandis que de sa racine à l'articulation, le membre est simple. CIV Cette constatation a son importance, car dans la plupart des cas de mélomélie, on a décrit une duplicité des membres dans toute leur étendue, du moins au point de vue osseux, l’enveloppe tégumentaire étant en grande partie commune. Ici, rien de sem- blable, de la racine à l'articulation métacarpienne, le membre est simple et le dédoublement ne commence qu’à partir de cette zone articulaire. On peut le constater soit à la palpation, soit en considérant la section du membre au-dessus de cette afticu- lation. À partir du point où il se sépare du membre normal, ce membre accessoire forme un angle très aigu avec ce dernier, au point de paraitre sensiblement parallèle à l’axe du membre et il se dirige de haut en bas vers le sol sur lequel il reposait par son extrémité, comme en témoigne l’usure des sabots. Comme dans les cas de monstruosité mélomélique, ce dernier est plus petit que le membre normal, mais il est surtout incom- plet : les deux doigts latéraux font totalement défaut et par contre les deux doigts médians sont bien développés et atteignent à peu près les dimensions de ceux du membre normal, dont ils ont l’aspect général. Ce membre n’est pas complètement enkylosé comme cela se constate dans la plupart des cas de polvmélie, mais il est doué de certains mouvements assez étendus, il ne paraît avoir été pour lindividu la cause d’aucune gêne dans la marche, ce qui explique que cette difformité ait passé inaperçue jusqu’au Jo où l’animal a été livré à l’abattoir. La mélomélie n’est pas un fait extrêmement rare, elle a été signalée chez un grand nombre d’êtres parmi lesquels nous devons citer surtout le mouton, le bœuf, le poulet ; elle n’est pas sans exemples chez l’homme au moins pour les membres abdo- minaux. D'une facon générale, la nutrition des parties surajoutées aussi active soit-elle, ne porte guère préjudice à celle des organes voisins, ce qui explique que ces monstres nés parfaite- ment viables peuvent acquérir une santé parfaite et devenir pour certains Barnums le sujet d’exhibitions fructueuses. L'étude des monstruosités de cette nature à fait le sujet de recherches de beaucoup d’auteurs qui ont parfois tiré de ces anomalies des conclusions biologiques et philosophiques d’un CV certain intérêt. Bien souvent cependant, l'étude complète des parties surajoutées n’a pas été faite avec grand soin, aussi _réservons-nous comme suite à cette note préliminaire la description détaillée des formations musculaires, vasculaires et squelettiques de ce membre accessoire. M. DEGRANGE-ToOuzIN fait la communication suivante : Une récente promenade m'a permis de constater les érosions inquiétantes que les tempêtes du dernier hiver, et notamment celles du mois de mars, ont fait subir à certaines portions du rivage océanique comprises entre Soulac et la Pointe de Grave. Les empiètements de la mer sur ce point sont depuis long- temps un objet de préoccupation pour les populations du Bas- Médoc. Le gouvernement dépense chaque année des sommes considérables pour la protection de cette partie de la côte. Malheureusement les divers systèmes de travaux auxquels les ingénieurs ont eu recours n’ont pas arrêté les progrès de la mer. Quand il se produit une grande tempête, aux époques des grandes marées, il est rare que, sur quelque point de la côte, la dune ne soit pas rongée par les lames. Elles viennent déferler sur sa base: le sable, très friable, s'écroule, la mer avance. Cet hiver, des érosions considérables ont enlevé dans ces conditions une zone assez large des dunes côtières, notamment en face le village des Huttes. Ce point a toujours été particulière- ment menacé ; le rivage dont la ligne, il y a cinquante ans, était à peine concave, présente aujourd’hui une courbe profondément excavée qui pénètre assez avant dans les dunes; de telle sorte qu'il n'existe plus entre la mer et les terres basses comprises entre le Verdon, Soulac et Talais qu’un bien faible rempart. On peut se demander avec inquiétude si le moment n’est pas proche où, malgré les travaux que l'État fait exécuter, l'océan brisera le fragile obstacle qui le maintient encore dans ses limites actuelles. Aux Huttes, les tempêtes du mois de mars dernier ont porté la mer de 15 ou 20 mètres en avant, et l’on peut encore voir, sur le rivage, les pins renversés par l’éboulement de la dune. La portion du rivage comprise entre la dune et le brise lames ProcÈs-VERBAUX, T. LIX. 8 CVI que l’administration a fait construire pour s'opposer aux envahis- sements de l'Océan, a été profondément bouleversée. Sur une certaine étendue, le sable a été complètement enlevé, de telle sorte qu’on voit apparaitre un rivage composé de couches d’argiles grisâtres ou bleues. A la partie supérieure de ces couches, se trouve un banc coquillier dans lequel existent en abondance Cardium edule et Serobicularia piperata. Par dessus, existe une mince couche noirâtre, formée par la décomposition de matières végétales et constituant un dépôt ligniteux. Ces couches argileuses ne sont autre chose que l’ancien sol du pays, recouvert par les sables, à l’époque de l’envahissement des dunes, alors qu’on n'avait pas encore trouvé le moyen de les fixer. Leur apparition, du reste, n’est pas nouvelle; elle a été déjà signalée à d’autres époques, sur différents points, notam- ment à Soulac, au Gurp, etc. Il m’a paru intéressant, au point de vue géologique, de signaler ces faits à l'attention des membres de la Société. Ils constituent comme une étape nouvelle dans cette marche en avant de la mer qui s’avance lentement mais sûrement à la conquête de nos côtes. Chaque jour, pour ainsi dire, elle agrandit son domaine, malgré les efforts qui sont tentés pour retarder ou arrêter ses progrès. Ce qui serait intéressant, après avoir signalé le phénomène, ce serait d’en rechercher et d’en connaitre les causes. Le fait de l'érosion de notre rivage n’est pas douteux. Depuis plusieurs siècles la mer à rongé profondément le littoral du Bas-Médoc. Si l’on en croit certaines chroniques, il y avait autrefois possi- bilité, aux basses mers, de communiquer pédestrement avec l’ilot de Cordouan qui est aujourd’hui à plus de 10 kilomètres du rivage. Mais cette érosion, d’où provient-elle? Faut-il l’attri- buer, comme certains l’ont prétendu, à un affaissement du sol, lent mais continu, quise produirait actuellement sur nos rivages ? Faut-il, au contraire, l’attribuer à l’action des courants sous- marins dont la direction varie souvent dans l’estuaire dela Gironde et qui se déplacent en même temps que les bancs de sable? Ces courants sont-ils, à certains moments, portés avec plus d'intensité vers la côte qu'ils viennent ronger? Ce sont autant de questions qui se posent et qui peuvent solliciter l’attention des personnes compétentes. Sur ce point, on peut consulter avec le plus vif CVII intérêt des travaux anciennement publiés dans nos Actes (1). Quant à moi, je me borne à signaler à nouveau le phénomène --sans pouvoir formuler une opinion décisive sur les causes qui l'ont produit. M. Gouin confirme les faits observés par M. Degrange-Touzin et signale en particulier les traces de marais salants et d’em- preintes de pieds de bestiaux. Un échange d'observations entre MM. DoINET, BEILLE, BREIGNET, DEVAUX, DEGRANGE-TOUZIN, etc., suit cette intéressante commu nication. Sur les rapports favorables de la Commission la Société vote l'impression dans ses Actes du travail de M. BOUYGUES sur : Contribution à lÉtude du système libéro-ligneux des Crypto- games vasculaires. (1) A. Laronr. — Empiètement de la mer sur la plage d'Arcachon. Actes de a Soc., t. xxIx, p. 489. A. LaronT. — Nouvelles notes. Actes de la Soc , t. xxix, p. 493. E. Derrorrrie. — Empiètement de la mer sur la plage d'Arcachon. Actes de la Soc., t. xxIx, p. 461. E. DgcrorTRie. — Note supplémentaire sur l'affaissement des côtes de Gascogne. Actes de la Soc., t. xxIx, p. 499. - Henri AxrTiGuE. — De l’envahissement par la mer des côtes de France sur le littoral de l'Océan. Actes de la Soc., t. xxIx, p. 905. DuriGNon-DESGRANGES. — Excursion sur le littoral de Gascogne. Acles de la Soc tte xx xI, p, ÆL: - E. Decrorrrie. — Nouveaux documents sur l’affaissement des côtes de Gascogne. Actes de la Soc., t. xxx1, p. 79. pois Henkr ARTIGUE. — Étude sur l’estuaire de la Garonne et la partie du littoral comprise entre la Pointe de la Coubre et la pointe de la Négade. Actes de la Soct xxx p.287. DuLienon-DesGranGes. — Matériaux concernant la question de l'affaisse ment du sol girondin. Actes de la Soc., t. xxxu, p. 102. CVII Séance du 20 juillet 1904. Présidence de M. BeiLce, président. COMMUNICATIONS M. BOUYGUES au nom de M. PERREAU et en son nom fait la communication suivante : Contribution à l'étude de la Nielle des feuilles de tabac. Le 28 décembre 1903 l’un de nous (1) signalait les ravages occasionnés par la Nielle dans les plantations du Sud-Ouest et faisait connaitre le mode de développement de cette maladie. Depuis cette époque nous avons poursuivi des recherches dans le but, sinon d’obtenir la disparition du mal, du moins d’en res- treindre le plus possible les effets. Des observations faites en août-septembre 1903 dans les dépar- tements de la Gironde et du Lot nous ont mis sur la voie des recherches que nous avons entreprises. Nous avions en effet remarqué que des pieds de tabac s'étaient maintenus sains jusqu'au moment de la cueillette, ceci dans des champs absolument niellés et malgré le contact de leurs feuilles avec des feuilles contaminées. Ces pieds, peut-être immunisés contre la maladie, furent du moins jugés comme lui opposant une certaine résistance. Nous avons pensé qu’il y aurait quelque intérêt au point de vue cultural à voir comment se comporteraient les plants levés de graines provenant de ces pieds sélectionnés. A cet effet on pré- leva deux cent dix pieds de tabac sur une couche chaude appar- tenant à un planteur du contrôle de Langon (1). Ces pieds repi- qués dans un champ ne tardèrent pas à montrer les premières atteintes du mal. Les ravages qu’il occasionna parmi eux furent (1) BouyGues. Sur la Nielle des Feuilles de Tabac. Compte rendu Acad. Sci., 28 décembre 1903. (2) Langon (Gironde). CIX tels, que le 3,8 °/, seulement des pieds resta sain jusqu’au _ moment de la cueillette. Le plus beau pied de ce pourcentage fut choisi et subit l’abla- tion de toutes les fleurs. Toutefois deux bourgeons floraux furent maintenus pour obtenir des graines sélectionnées. Les deux fleurs furent entourées de gaze avant leur épanouissement de telle sorte qu’elles ne purent être fécondées que par leur propre pollen. La fécondation réussit néanmoins et nous donna deux capsules dont les graines soigneusement recueillies, ont été regardées comme saines puisqu'elles provenaient d’un pied demeuré sain jusqu’au moment de la cueillette. Ces graines qui ont servi de base à toutes nos recherches, furent semées directement, sans subir la germination forcée, -sur une couche chaude établie en terrain neuf et avec du fumier rigoureusement exempt de détritus de plants de tabac niellés. La levée se fit normalement et cent deux de ces pieds furent repiqués dans le champ d'expérience et dans un champ voisin. Le 19 juillet, la proportion des pieds sains aux pieds contaminés fut de 98 0/,. Ce premier résultat de nos essais présente un intérêt pratique déjà considérable. Il montre que grâce à des précautions très simples, il est possible de lutter avec un plein succès contre la redoutable maladie du tabac. D’autres expériences ont été effectuées pour reconnaitre le degré de résistance de ces plants de tabacs sélectionnés. Nous nous contenterons de les résumer en indiquant les conclusions qu'elles nous ont permis d'établir. 1° Les plants de la première génération ne jouissent pas de l’immunité contre la Nielle. Toutefois ils se conservent sains au milieu de pieds malades même dans le cas où leurs feuilles sont en contact avec des feuilles niellées. Un champ planté exclusi- vement de ces pieds sélectionnés donnerait donc un pourcentage de pieds sains très élevé. 2 L'infection des pieds sélectionnés se produit toutes les fois qu’il existe à la surface d’un organe quelconque de la plante, une blessure mise naturellement ou artificiellement en contact avec une région niellée. 3 Il en résulte que le choix d’un terrain neuf et de fumier Cx absolument indemne de tout vestige niellé, doit être rigoureuse- ment observé pour l'établissement des couches chaudes. 4 En conséquence, les détritus provenant des préparations que subissent les feuilles de tabac avant d’être livrées à l’État, ne devront jamais être mélangés au fumier de ferme. 5° Les opérations culturales entraînant l’ablation de feuilles et de bourgeons devront toujours être effectuées en commençant par les pieds sains. Les détritus provenant de pieds niellés devront être brûlés immédiatement. Il en sera de même des souches qu’on arrache du sol après la cueillette, Tels sont les résultats acquis jusqu’à ce jour. Des opérations de croisement et d’autofécondation vont être effectuées mainte- nant sur ces pieds sélectionnés, afin d'obtenir des graines qui nous fourniront en 1905 des plants de deuxième génération avec lesquels nous continuerons nos recherches. M. MOTELAY présente à la Société un tout jeune chêne entiè- rement étiolé. M. DEGRANGE-TOUZzIN, à l’occasion de la lecture du procès- verbal de la dernière séance, dit que le fait observé par M. Gouin, sur la plage de l'Océan, aux environs de Soulac, de pas d’ani- maux et de traces de marais salants sur l’ancien sol mis à nu par les érosions qui ont détruit les dunes, n’est pas complète- ment nouveau. Il convier#, en effet, de rappeler que, sur d’autres points de la plage, nos prédécesseurs ont constaté des faits analogues, qui ont été consignés dans divers travaux d'anciens membres de la Société, publiés, il y a vingt-cinq ou trente ans, et dont on retrouvera les titres dans la note qui accompagne la précédente communication de M. Degrange-Touzin. M. Dulignon-Desgranges, notamment, dans le récit qu'il a fait d’une excursion accomplie avec nos collègues, MM. Motelay et Daleau, sur le littoral compris entre Soulac et la Pointe du Cap Ferret, signale, sur un point où la dune corrodée et détruite par la mer avait laissé apparaitre l’ancien sol, des traces de pas d'animaux et même de roues d’un véhicule dont la forme fui a semblé en tout conforme aux charriots à quatre roues encore employés dans le Bas-Médoc. Les observations de M. Gouin viennent donc à l'appui de celles CXI de M. Dulignon-Desgranges. Et, bien qu’elles n'aient pas l'attrait de la nouveauté, elles n’en sont pas moins intéressantes pour l’histoire géologique des transformations que nos côtes giron- dines ont subies sous l'influence des érosions de la mer. Séance du 3 août 1904 Présidence de M. BEILLE, président. COMMUNICATIONS M. Dupuy fait la communication suivante : De l'influence du bord de 1a mer sur la durée de la vie des plantes annuelles. I. — INDICATIONS PRÉLIMINAIRES. Définition de la duree normale de la vie d’une plante annuelle dans un milieu donné. — De quelle maniére cette durée au bord de la mer a été évaluée. Dans le cours de la levée d’une plante annuelle dans un milieu donné, il est un moment où les individus naissent en quantité particulièrement considérable et, dans le cours de son dépéris- sement, il est un moment où les sujets meurent bien plus nom- breux. La période comprise entre ces deux époques et durant laquelle s'écoule l'existence du grand nombre des individus, peut être regardée comme la durée normale de la vie de cette plante dans ce milieu et c’est ainsi qu’on peut la dénommer. Si la première des époques ci-dessus mentionnées est appelée l’époque normale de la levée (1) et si la seconde prend le nom d'époque normale de la mort, on voit que la durée normale de (D) Dupuy. — De l'influence du bord de la mer sur l'époque de la levée des plantes anauelies. (Société Linnéenne de Bordeaux. Séance du 6 janvier 1904.) je" a _ L ” Le: TUBES, De P CLR MO LCTET x & EL CXII la vie d’une plante dans un endroit considéré peut se définir la période qui s'étend depuis l’époque normale de la levée jusqu'à l’époque normale de la mort. : Il m'a paru intéressant de rechercher si le bord de la mer exerce une influence sur cette durée de la vie en ce qui con- cerne les plantes annuelles et, si cette influence existe, d'en déterminer le sens et l'importance. On conçoit que ces questions ne pouvaient être résolues qu’en comparant les plantes de deux stations, l’une située sur le littoral, l’autre suffisamment éloignée du bord de la mer. La station de Moulleau-Océan, à l’entrée du bassin d'Arcachon et celle de Vi/andrault, près de Bazas, à cause de leur similitude, se prêtaient à cet examen. Effectivement, la latitude et l'altitude de ces deux localités sont peu différentes. La température du sol, son humidité, sa composition, l'humidité et la température de l'air, l’éclairement, l’action des vents ne diffèrent que faible- ment dans ces deux endroits, enfin la distance qui les sépare n’est pas si grande qu’il ne soit possible, en vingt-quatre heures, de les visiter tous les deux. Les espèces que j'ai considérées, au nombre de quatre, sont communes dans les deux stations, et je dois dire que c’est cette circonstance qui me les a fait choisir. Trois de ces espèces, Cerastium glomeratum, Thrincia hirla, Erodium cicutarium, sortent au premier printemps, la quatrième, Æelianthemum gutiatum, fait un peu plus tard son apparition. J’ai observé pour chacune de ces espèces, en 1903, à des inter- valles réguliers, des plantes littorales et des plantes non litto- rales depuis les premiers moments de leur végétation jusqu’à leur dépérissement complet. La proportion centésimale des indi- vidus dépéris a été chaque fois établie sur un nombre de pieds aussi considérable que possible. Par ce moyen, l’époque nor- male de la mort a donc pu être nettement discernée. II. — DÉTERMINATION DE L'ÉPOQUE NORMALE DE LA MORT SUR LES PLANTES ANNUELLES. L’étude de l’époque normale de la levée des plantes annuelles ayant été faite dans un travail antérieur, nous n'avons qu'à exposer ici les résultats des observations quiintéressent l’époque de la mort. | CXIII 1° Cerastium glomeralun. Le 1% avril 1903 j’allai au bord de la mer, près de Moulleau- Océan. Je cueillis là cinq cents plantes de cette espèce qui se trouvaient dans une station sur une superficie d'environ deux mètres carrés, que ces plantes fussent encore vivantes ou qu’elles fussent déjà desséchées après fructification. Ces plantes furent portées le même jour à Villandraut et ie comp- tai sur ces cinq cents plantes cent quinze sujets morts. Le rap- port X100= -#-représente la proportion centésimale d’indi- vidus morts du Cerastium glomeratum considéré au 1° avril et cueilli au bord de la mer. Le lendemain je récoltai de même cinq cents plantes à Villan- draut, mais aucune de ces plantes n’était morte. Par conséquent la proportion centésimale des morts fut de 0 pour les plantes non littorales au 1% avril. Une nouvelle excursion sur le littoral, faite le 15 avril me mon- tra qu'il existait 48 0/0 de pieds morts ; au 1° mai, j'en trou- vai 83 0/0, au 15 mai, 100 0/0, c’est-à-dire que je ne rencontrai plus alors, dans cette zone, un seul individu vivant de cette espèce. En revanche, pour la plante non littorale, 'le dépéris- sement total ne se produisit que le 15 juin. Le tableau suivant exprime l’ensemble des résultats obtenus dans les deux régions. EE EE EE CEE Pour ceat d'individus morts aux dates C-ESSOUS. RÉGIONS = £ = : z Littorale .. 23 48 83 100 » » Non littorale .... » 20 47 52 85 100 De ce tableau on peut déduire facilement la proportion centé- simale d'individus morts dans chaque quinzaine. Ainsi, par exemple, les 48 0/0 d'individus rencontrés morts au 15 avril comprennentles 23 quiétaient déjà morts au 1° avril. Pour avoir CXIV le nombre d'individus qui sont morts dans la période du 1* au 15 avril, il suffit de faire la différence 48 — 23. La différence est de 25. On trouve de même que du 15 avril au 1° mai, il est mort 83 — 48 — 35 0/0 et, du 1* au 15 mai, 100 — 83 = 17 individus 0/0. Les résultats ainsi obtenus sont réunis dans le tableau qui suit : Pour cent d'individus morts dans chaque période de quinze jours 2 BA inde ee lee de 0e EE SE she | 00 ESS SE eee, ER-M- -EN U CEE AD = Bittorale eee 25) 25 SLI Non littorale .... » 20 27 5 On voit clairement, d’après ce tableau, que pour les plantes du littoral, c’est du 15 avril au 1 mai qu'il s’est produit le plus grand nombre de morts, 35 0/0. Telle a été sur le littoral l’épo- que normale de la mort du Cerastium glomeratum. Au contraire, pour la plante, non littorale le plus grand nombre des morts, 33 0/0, n'étant survenu que du 15 mai au 1° juin, lépo- que normale de la mort a été retardée d’un mois. Il est vrai que pour cette plante non littorale une perturbation paraît s'être produite, Car un minimum est apparu du 1% au 15 mai, 5 0/0. 20 Thrincia hirta. Le 1° mai, j'allai récolter à Moulleau-Océan cinq cents indi- vidus de cette espèce dans les mêmes conditions que pour le Cerastliumn Jlomeratum. Dans cet endroit je comptai alors vingt- quatre sujets morts, c’est-à-dire que le pour cent se trouva être de 4. Le lendemain cette opération fut répétée à Villandraut sur le même nombre de sujets et cette fois encore, comme pour le Cerastiuin, toutes les plantes étant vivantes, la proportion cen- tésimale des individus dépéris fut de 0. (1) Les chiftres en gros caractères se rapportent aux époques normales. CXV Un nouvel examen de la plante littorale me donna le 15 mai 16 0/0 de pieds morts, le 1‘ juin 98 0/0, et le 15 juin 100 0/0, - mais à Villandraut je ne constatai le dépérissement total que | le 15 juillet. Dans le tableau ci-après se trouvent rassemblés les résultats ; acquis pour cette plante. Pour cent d'individus morts aux dates cl-destous. | RÉGIONS : 3 ë 5 ë à Mittoralerv#: re 4 16 98 100 » » | Non littorale .... » 7 10 25 64 100 Les chiffres précédents permettent de calculer la proportion centésimale d'individus dépéris dans l’espace de quinze jours par un raisonnement identique à celui qui à été suivi pour Île Cerastium glomeratuin. De la sorte on arrive aux chiffres ci- après dont la lecture rend très bien compte de l’époque normale de la mort de la plante à Villandraut et à Moulleau. Pour cent d'individus morts dans chaque pértode de quinze jours L Ce he CU els D dan) de le elec, le Biilortle ss 4 12 82 2 » » Non littorale ....| » 7 Son Pos Comme on le voit, l’époque normale de la mort du Thrincia hirla a été du 15 mai au 1% juin sur le littoral avec 82 0,0 de morts. Elle a eu lieu du 15 juin au 1° juillet pour la station continentale avec 39 0/0 de morts. CXVI 39. Erodium cicutarium. Comme pour les deux autres plantes déja étudiées, je cueil- lis le 1* mai, sur le littoral, cinq cents sujets de cette espèce, parmi lesquels figuraient cinquante sujets morts. Le rapport + x 100 — + indique la proportion centésimale des individus morts dans ce lieu et à ce moment. Loin. de la mer, à cette date on ne trouvait encore que des individus vivants. | Dans le milieu du mois je renouvelai l'examen des plantes littorales. Je-notai alors sur le bord de la mer 15 0/0 de sujets morts, le ler juin 23 0/0, le 15 juin 35 0/0, le 1er juillet 65 0/0, le 15 juillet 80 0/0, le 1e' août 87 0/0, et le 15 août 100 0/0, tandis qu’à Villandraut, je ne trouvai la plante complètement dépérie que le 15 septembre. Voici, du reste, la série des valeurs obser- vées dans les deux milieux. POUR CENT D'INDIVIDUS MORTS AUX DATES SUIVANTES RÉGIONS, Lihael she ane Me Sage |) ie APN ARTIBANRENNERE Littorale 10 | 15 | 23 | 35 | 65 | 80 | 87 100 | » | » Non littorale. » | » | 18| 31 | 35 | 43 | 54 | 66 | 92 | 100 Par une opération semblable à celle qui à été faite pour les deux espèces précédentes, on peut établir le nombre des sujets morts dans une période de quinze jours aux deux endroits, ce qui donne le tableau ci-après : POUR CENT D'INDIVIDUS MORTS DANS CHAQUE PÉRIODE DE QUINZE JOURS = HR + _— A UT 2e 1S RP RÉGIONS AE 3/52 l541%42 5222 |22)2216816% BNEDLENS CNE EI PEER TELE & & no | fe Lane cod ete lie AS 5 0 lo ERA D RQ pee MN AS En EE nr = &: =. ares = LE = me 2 = ses | Sr es ste 3835135188] | Es OEESERES OSEO EEE | CORNE Es > | CRETE | Crus | SSSR MBittorale, "7: 10 5 ox 80; 15 7 ! Non littorale..| » » Hans 4 8 | 11 CXVII Comme on le voit, Erodium cicutarium est mort normalement du 15 juin au 1% juillet à Moulleau-Océan et du 15 août au 1er septembre à Villandraut. 4 Helianthemum gultatuin. Cette plante étant apparue le 15 mai à Moulleau-Océan comme à Villandraut, je constatai dès le 1er juillet dans la première station la mort de 15 0/0 des individus, alors que je n’en obser- vai encore aucun dans la seconde. Quinze jours plus tard on pouvait noter sur la dune littorale le dépérissement de 37 0/0 des sujets et dans la localité compa- rée la mort de 25 0/0. Le 1e" août 55 0/0 des pieds étaient dessé- chés au bord de la mer et, loin de la mer, 35 0/0. Le 15 août, à Moulleau, le 0/0 des morts était de 86 et de 48 à Villandraut. Le 1er septembre, il se trouvait être de 98 au bord de la mer et de 55 loin de la mer. Le 15 septembre la plante littorale avait complèe- tement cessé de vivre, et cependant la plante éloignée du littoral présentait encore 10 0/0 d'individus vivants. Cette dernière enfin, au 1e octobre, touchait au terme de sa vie. On peut, de la sorte, construire les deux tableaux suivants : - | i POUR CENT ND IDUE MORTS AUX DATES CI-DESSOUS REGIONS É è = 5 = 2 2 HN $ £ Ê TRE Eikiorale 200 | 19 37 55 86 98 | 100 » Non littorale....| » 25 35 48 55 90 | 100 | POUR CENT D'INDIVIDUS MORTS DANS CHAQUE PÉHIODE DE QUINZE JOURS RÉGIONS ES 2e Sa )e le S)ee | > = = 5 Æ, à Gi 5 é 0 a 2 else less | Rs se Se | Hittorale.::.:1.. HE 22 18 34 12 | nr Non littorale. . » 25 10 13 ai CXVIII L’inspection des chiffres ci-dessus permet de se rendre compte que les morts les plus nombreuses se sont produites sur le littoral du 1% au 15 août et, loin de la mer, un mois plus tard, soit du 1er au 15 septembre. III. — DURÉE NORMALE DE LA VIE. En rapprochant les résultats exposés dans ma première note de ceux relatés ici, nous pouvons en déduire la durée normale de la vie des plantes considérées. Pourle Cerastium glomeralumnousavons reconnu que l’époque à laquelle estapparule plusgrandnombre d’individussur le littoral a été du 1° au 15 mars. Nous venons de voir d'autre part que c’est du 15 avril au 1° mai que sont morts le plus grand nombre de ces Cerastium. la durée de la végétation de cette plante a donc été comprise entre la quinzaine du 1° au 15 mars et la quinzaine du 15 avril au 1° mai. C’est une période de 45 jours. Cette période exprime par conséquent la durée normale de la vie du Ceras- tium glomeratum au bord de la mer. De même il a été établi que cette plante, loin de lamer, s’est levée normalement du 15 mars au 1* avril et nous venons de reconnaître que sa mort a eu lieu du 15 mai au 1° juin. Sa durée normale, dans cet endroit, a été de 60 jours, c’est-à-dire de 15 jours plus longue que sur le littoral. On reconnait pour les autres plantes des faits analogues, c’est-à-dire pour le Thrincia hirta une durée normale de la vie, au bord de la mer, de 75 jours et, loin du littoral, de 90 jours. Pour l’£rodium cicularium une durée de la vie de 105 jours sur le littoral et de 135 jours dans la région continentale. Enfin, en ce qui concerne l’ÆZelianthemum, on trouve une longévité de 90 jours au bord de l'Océan et de 120 jours loin de la mer. Ces faits sont résumés dans la table ci-dessous : 3 DURÉE NORMALE DE LA VIE NOMS DES ESPECES 1 Re DIR PE RENE Au bord de la mer| Loin de la mer. Cerastium glomeratum ..| 45 jours. 60 jours. 15 jours. Thrinciahirta ..... Ne TVHD LITRES 15% Erodium cicutarium ....| 105 » 135 >» 30 » Helianthemum guttatum.| 90 » 120: » 30 » CXIX CONCLUSIONS. L'étude que nous venons de faire nous conduit aux conclusions suivantes : : 1° Les plantes annuelles qui vivent sur le bord de la mer meu- rent toujours plus tôt que les mêmes espèces qui croissent loin du littoral. 2° Cette différence est due en partie à une apparition plus hâtive de ces plantes au bord de la mer. Toutefois, dans ce milieu, la durée normale de leur vie est réellement plus courte. (Cerastium, Thrincia 15 jours. — ÆErodium, Hetianthemum 30 jours.) 30 Cette action propre du littoral sur la longévité normale des plantes est notable, puisqu'elle peut être évaluée entre + et + de la durée normale de leur vie continentale. A propos de cette communication, M. BEILLE dit qu'il lui semble impossible de préciser l’époque de la levée de la plante à l'observation des cotylédons. M. Dupuy répond que la détermination de l’époque de la levée de la plante est difficile et non impossible. M. BARDIÉ entretient la Société de l’excursion qu'il à faite récemment en Auvergne. Il promet d'en présenter, dans une prochaine séance, le compte rendu botanique. CXX Séance du 25 octobre 1904. Présidence de M. BEILLE, président DISTINCTION M. LE PRÉSIDENT adresse ses félicitations à M. BOUYGUES, à l’occasion de sa nomination au titre de Chevalier du Mérite Agricole. PERSONNEL M. LE PRÉSIDENT annonce à la Société la mort de M. BENOIST, membre titulaire. M. DEGRANGE-TOUzIN est chargé de faire une notice nécrolo- gique. CORRESPONDANCE Lettre de M. le Ministre de l’Instruction publique, annonçant à la Société qu’une subvention de 500 francs lui est accordée. BANQUET D'HIVER La Société décide que son banquet d'hiver aura lieu le jeudi 1° décembre. COMMUNICATIONS M. LAMBERTIE fait la communication suivante : Remarques sur quelques Coléoptères. Aphodius conjugatus Panz. Cette espèce a été trouvée à Gazinet, au commencement d'avril dernier, dans des bouses de vaches. Nous croyons que c'est la première fois que cet insecte a été trouvé dans la CXXI Gironde en dehors du littoral. Il se prend assez communément à _Cazaux. Pour le prendre sûrement, il faut choisir des bouses dont la croûte supérieure soit sèche et qu’elles soient situées dans un endroit sablonneux. L'époque la plus favorable est fin mars, car il disparaît dans la première quinzaine d'avril. En dehors du département il a été trouvé: M: E. Olivier, dans sa Faune de l’Allier (Vol. IT, 1° par- tie : Coléoptères, p. 169), l'indique à Bert, d’après Poirrier. M. Duchasseint l’a capturé dans les environs de Lezoux (Puy- de-Dôme). M. Valery Mayet dit l’avoir trouvé dans le départe- ment du Rhône. Hisler inæqualis Lap. Cet Histéride a été trouvé dans la forêt de Cazaux et au bord de l’étang en juillet, dans des bouses. C’est la première fois que nous le capturons dans notre département. Cette espèce est surtout méditerranéenne et nous n'avons jamais entendu dire qu'il ait été capturé dans la Gironde. Gymnopleurus Geoffroyi Sulz. Cet insecte méditerranéen a été trouvé cette année à Cam- blanes en juin, dans des bouses ainsi que dans la forêt de Cazaux en juillet dernier. C’est la première fois, à notre connaissance, qu’il à été capturé dans notre département. Adelocera carbonaria Schr. Nous avons capturé cet intéressant Élatéride à Cazaux au mois de mai dernier, sous les écorces de troncs de pins. L'an dernier, M. H. Laborderie l’avait pris en battant des saules au bord de l'étang. É Pour trouver cet insecte, il faut décortiquer les troncs et les souches avec soin, car on peut y trouver d’autres bonnes espèces comme Ælaler sanguineus var. burdigalensis Buyss., E. sanguinolentus Schr., Lacon murimus L., Athous ru- fus Déj:,.etc. ProcÈs-VERLAUX, T. LIX. 9 CXXII Platydema europæ Lap. Nous avons capturé ce Ténébrionide en mai dernier entre les feuillets d’un bolet au pied d’un tronc de pin avec Diaperis boleti L. Lycoperdina bovistæ Hoffm. A été rencontré en septembre dernier, sous la mousse, dans un bois de chênes à Saint-Georges-de-Didonne, par M. H. Labor- derie,dans le voisinage immédiat d’un champignon (ZLycoperdon, vesse de loup), qui lui servait de nourriture. Notre collègue Pa capturé aussi dans la forêt de Cazaux dans un champignon de même espèce. Necydalis major L. Ce longicorne a été capturé par notre collègue M. G. Eyquem, au Jardin des Plantes de notre ville, dans le magasin à graines, et à Bruges sur un ormeau. M. BouyGuEs annonce à la Société qu’il a étudié, ces vacances, la maladie du « Blanc », dont les ravages se font sentir dans les plantations de tabac. Il déposera son travail, sur ce sujet, en jan- vier prochain. M. BARDIÉ présente, au nom de M. Paris, professeur d’archéo- logie à la Faculté des lettres de Bordeaux, les graines qu'il a trouvées dans les fouilles faites aux environs de Tarragone (Espagne). Il serait très heureux d’en connaître le nom. M. Beïlle fera tous ses efforts pour les reconnaître et les dénommer. M. Barpié entretient la Société de la mort de M. Emile Galet, le grand maitre verrier de Nancy, qui s’occupait beaucoup de botanique. CXXIII Séance du 9 novembre 1904. œ Présidence de M. Brice, président. PERSONNEL Après avis favorable du Conseil, M. Mestre, s’occupant d'œno- logie, est nommé membre titulaire de la Société. La Société procède à l'élection des membres du Conseil d’ad- ministration pour l’année 1905. Sont élus : MM. BARDIÉ, BEILLE, BOUYGUES, BREIGNET, DEGRANGE-TOUZIN, DEVAUX, GOUIN, MAXWELL, DE NABIAS, SABRAZÉS, DESERCES, LLA= GUET. Il est ensuite procédé à l'élection des membres devant compo- ser les différentes Commissions. Commission des Publications : MM. DE LOYNES, SABRAZEÉS, DESERCES. Commission des Finances : MM. BrAL DE BELLERADE, DOINET, BARDIÉ. Commission des Archives : MM. MURATET, SARTHOU, GENDRE. BANQUET D'HIVER » Le banquet d'hiver de la Société est fixé au jeudi 1° décembre prochain. F4 I AGAIN ONE SPAM T CN RENE Ter EME TPE TS RON Fa Re us Pr AR & D Eu | SN - “ - Lis Le 4 CXXIV COMMUNICATIONS M. DEGRANGE-TouziN donne lecture de la notice nécrologique suivante sur notre regretté collègue Emile BENOIST : NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR A.-E. BENOIST membre tiutaire par M. Degrange-Touzin. MES CHERS COLLÉGUES, Il y a quelques jours, la Revue du Berry, revue mensuelle d'archéologie, d'histoire, de science, de littérature et d'art, qui se publie à Chateauroux, nous apportait une triste nouvelle : celle du décès de M. A.-E. Benoist, l’un des membres les plus anciens, les plus dévoués, les plus actifs, les plus sympathiques de notre Société. Ce fut avec un sentiment de profonde douleur que nous apprimes la mort de notre regretté collègue. Il s’est éteint, emporté par une maladie de cœur, à Argenton-sur-Creuse (Indre), où il s'était établi en 1892, date à laquelle il s’était éloi- gné de Bordeaux. La Revue du Berry, dans un article ému dont M. Rollinat est l’auteur, a rendu un hommage mérité aux émi- nentes qualités de Benoist. Elle a retracé sa vie, toute de travail et d'étude ; elle a rappelé les travaux scientifiques par lesquels il s’est distingué. Et, cependant, il nous semble que ce tableau si bien tracé des mérites de notre collègue ne saurait suffire pour perpétuer sa mémoire parmi nous. Nous lui devons un souvenir dans nos Actes, qu’il a si souvent enrichis de travaux considéra- bles et justement appréciés. C’est une dette sacrée que je suis heureux de payer en votre nom. J’éprouverai une satisfaction profonde, s’il m’est permis d'espérer que ces quelques lignes reproduiront une image fidèle du collègue qui n’est plus. J’ai assisté à ses travaux, j'ai vu ses efforts, j’ai pénétré dans l’inti- mité de sa vie, j'ai connu ses espérances, ses luttes, ses déboires, j'ai apprécié son amitié. C’est avec un sentiment de douloureux bonheur et de reconnaissance profonde pour celui qui fut mon initiateur toujours complaisant, toujours dévoué, que je vais essayer de vous rappeler sa vie, son labeur, ses travaux. CXXV M. A. E. Benoist était lorrain d’origine ; il était né à Nancy, le 16 mars 1845. Après avoir fait de bonnes études, il avait été nommé préparateur de chimie à l’École supérieure des sciences appliquées de la Faculté de Nancy. Nous ne savons pas s’il con- serva longtemps ces fonctions. Toujours est-il que les événe- _ ments ne lui permirent pas de suivre la voie dans laquelle ses aptitudes l’entrainaient. Les nécessités de la lutte pour la vie et, peut-être, aussi les influences familiales lui imposèrent l’obliga- tion de choisir une profession ; il fit des études spéciales et devint chirurgien-dentiste. Il apprit son art à Nancy. Il devait Pexercer à Bordeaux pendant vingt-cinq ans et, plus tard, à Argenton où il passa les dernières années de sa vie, où il devait mourir. Mais l’histoire naturelle, et plus particulièrement la géologie et la paléontologie avaient pour Benoist un attrait tout par- ticulier. Il se sentait attiré vers ces sciences par une force irrésistible ; il leur consacrait tous les instants de liberté que lui laissait l'exercice de sa profession. Tout jeune encore, il par- courait les campagnes lorraines, étudiant la géologie de cette région. Il recueillait ainsi de nombreux documents stratigraphi- ques sur les grès infra-liasiques et sur les étages jurassiques inférieurs des environs de Nancy et du département de la Meur- the. Il devait, plus tard, publier dans nos Actes plusieurs mémoi- res contenant les résultats de ces premières recherches. Cependant, sa destinée devait l’éloigner bientôt des lieux qui avaient été les témoins de ses premières explorations scientifi- ques. Vers 1867, il venait s'établir à Bordeaux. Et là, en même temps qu'il demandait à son art de chirurgien-dentiste les res- sources qui devaient assurer son existence, il allait, plus que jamais, se livrer à ses études favorites. Nommé membre titulaire de la Société Linnéenne, le 15 janvier 1868, il pénétrait dans un milieu qui devait l’entrainer avec passion dans sa voie préférée. A cette époque, la géologie était en grand honneur à la Société Linnéenne de Bordeaux. La plupart de ses membres, pendant les vingt années qui venaient de s’écouler, qu’ils fussent titu- laires ou correspondants, avaient appliqué tous leurs efforts à . l'étude des terrains tertiaires de l’Aquitaine. Après A. Boué et Dufrénoy, Billaudel, de Colegno, Jouannet avaient apporté leur contribution à ces recherches. Mais l'insuffisance de leurs explo- CXXVI rations ne leur avait pas permis de faire œuvre durable. Après eux, ce fut le tour de Raulin. Marcheur infatigable, chercheur intrépide, il parcourut l’Aquitaine en tous sens, du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest, relevant sur son passage des coupes à grande échelle, observant avec attention tous les accidents que présen- tait la surface du sol, recueillant des quantités considérables de fossiles. Lorsqu'il eut terminé ses recherches, il publia, dans le Recueil des Actes de l’Académie de Bordeaux, un Nourel essai d'une classification des terrains tertiaires de l'Aquitaine. Dans ce mémoire, il fait connaitre, d’une façôn approximative- ment exacte, l’échelle stratigraphique des terrains tertiaires du Sud-Ouest. Mais de graves erreurs s'étaient glissées dans ce tra- vail. Raulin avait, en effet, estimé que le Falun de Bazas est supérieur au Calcaire d’eau douce de Saucats et plus récent que lui, et que les Faluns de Léognan et de Saucats sont eux-mêmes inférieurs à ce Calcaire et plus anciens. Il avait aussi pensé que le Calcaire de Bourg, qui ne fait qu’un avec le Calcaire de Saint- Macaire, en est'séparé par la Mollasse du Fronsadais. Ces erreurs avaient été partagées par Delboes, à qui nous devons une étude si consciencieuse et si complète du bassin de l’Adour. Mais elles devaient être bientôt rectifiées : pour l’Éocène, par les travaux de Gosselet et surtout de Mathéron ; et, pour le Mio- cène, par ceux de Tournouër et de Linder. En effet, en 1867, Mathéron publie une note « swr les dépols tertiaires du Médoc et des environs de Blaye, el Sur leurs rapports avec les couches fluvio-lacustres du nord-est de l'Aquitaine el avec les lambeaux tertiaires des environs de Nantes ». 11 établit dans ce travail, que le Calcaire de Bourg et le Calcaire de Saint-Macaire, qui consti- tuent deux faciès peu différents du Calcaire à Astéries, ne sont qu'une seule et même assise. Et déjà, dès 1862, Tournouër avait démontré, par une étude minutieuse des affleurements stratigraphiques du ruisseau de Saucats que le Falun de Bazas est inférieur au Calcaire d’eau douce de Saucats et que le Falun de Léognan lui est supérieur. Quelques années plus tard, en 1870, Linder avait repris l'étude du Calcaire d’eau douce de Saucats et mis les choses au point en ce qui concerne les diverses assises qui constituent cette forma- tion due à de nombreuses et courtes oscillations de la mer.: Enfin d’autres mémoires, dus à d’autres membres de la Société, CXXVII Deltortrie, Desmoulins, Jacquot, etc., avaient contribué à la connaissance définitive et complète des terrains tertiaires du sud-ouest de la France. Après les travaux des géologues éminents que nous venons de citer, on peut dire que la stratigraphie des terrains tertiaires du sud-ouest de la France est maintenant fixée. On pourra bien relever quelques détails qui auront échappé aux investigations des observateurs sagaces que nous avons nommés, mais l’ordre de superposition des terrains, les synchronismes et les faciès différents de chaque assise, suivant les lieux où se fera leur étude, ne pourront plus être désormais l’objet de discussions sérieuses. | C’est à ce moment que Benoist entrait à la Société Linnéenne comme membre titulaire. Là, il allait se trouver en contact pour ainsi dire journalier avec les maîtres de la science qui avait tou- tes ses affections. Il tint honorablement sa place parmi eux et sut bien vite conquérir leur estime par l’opiniàtreté de son tra- vail et la sûreté de ses appréciations. Voulant tout d’abord faire connaître les explorations qu'il avait faites dans son pays natal, il publia dans les Actes les résultats de ses recherches en Lor- raine. C’est alors que parurent, en 1868 et 1869 : d’abord, une « Note sur le grès infra-liasique du département de la Meurthe », et deux autres mémoires intitulés : « Notes pour servir à l’élude des étages jurassiques des environs de Nancy ». Puis, il entreprit avec ardeur l’étude des terrains tertiaires du Sud-Ouest et, plus particulièrement, celle des Faluns miocènes de la Gironde. Il controôla les travaux de ses devanciers, vérifia leurs observations et, par des fouilles faites sur le terrain, recueillit d'énormes quantités de fossiles. Au point de vue stratioraphique, l’état d'avancement des connaissances acquises ne put lui permettre de faire progresser très sensiblement une science à laquelle les observations de Raulin, Mathéron, Tournouër et Linder avaient donné un degré d’exactitude presque absolue. Après ces maîtres de la géologie girondine, il n’y avait pour ainsi dire qu’à glaner pour leurs suc- cesseurs. Benoist cependant trouva le moyen de préciser cer- tains points qui étaient restés indécis. C’est ainsi que, dès 1869, il faisait à la Société, dans la séance du 21 avril, une communi- cation par laquelle il annonçait qu'il avait constaté, dans le CXXVIII vallon de Saucats, au moulin de Bernachon, la présence du Cal- caire lacustre blanc de l’Agenais, au-dessous des couches à Neritina picla. | D'ailleurs, il ne demeurait jamais inactif; et, toutes les fois qu'il en trouvait l’occasion, il faisait des observations géologi- ques. Lors de l’année terrible, en 1870, il assista comme réser- viste de l’armée active, au siège de Toul. Lorsque la place fut tombée aux mains de l'ennemi, il dut subir en Allemagne, à Minden, une dure captivité. Mais les vainqueurs eurent pour lui quelque bienveillance. Ils surent qu'il était géologue. A ce titre, ils lui laissèrent une liberté relative dont il profita pour étudier la région dans laquelle il était retenu et ses observations, plus tard, firent l’objet d’une « Note sur la formation oolilique et te lerrain Crétacé inférieur des portes de Westphalie (Prusse occi- dentale) », note qu'il lut à la séance de la Société du 16 août 1871. A son retour en France, il reprit avec passion ses études inter- rompues par le sanglant épisode de la guerre franco-allemande. Et bientôt il fut en mesure, grâce à son incessante activité, de rendre à la science qu’il affectionnait d’incontestables et émi- nents services. Il comprit bien vite que, pour faire œuvre utile et véritablement nouvelle, il devait tourner tous ses efforts vers l'étude des restes fossiles qu’il avait rencontrés dans les terrains qui faisaient l’objet de ses explorations. Les Faluns de la Gironde devinrent avant tout le sujet de ses recherches. A cette époque, les espèces fossiles qu’on y rencontre étaient fort peu connues. Lamarck et Deshayes en avaient déterminé un certain nombre, les grosses surtout. Basterot avait bien publié son « Mémoire géologique sur les environs de Bordeaux », accompagné de sept planches fort bien dessinées. Desmoulins avait écrit une « Revi- sion des Pleurotomes » et de Grateloup avait fait paraitre dans nos Actes ses travaux paléontologiques sur le bassin de Adour. Mais depuis que ces auteurs avaient publié les résultats de leurs recherches, les collections s'étaient enrichies d’une foule d’espè- ces qui n'avaient pas encore été identifiées. En somme, l’ensem- ble de cette faune si intéressante et si variée de nos faluns était pour ainsi dire inconnue. Benoist se mit à l’œuvre et conçut la pensée de combler cette regrettable lacune. Il fit des fouilles répétées, visita toutes les collections ; et, après un travail consi- dérable de recherches bibliographiques et de comparaisons, il CXXIX faisait paraître, en 1873, dans le vingt-neuvième volume de nos, Actes son «Catalogue Ssynonymique el raisonné des leslacés - fossiles recueillis dans les faluns miocènes des communes de La Brède et de Saucals. » Cet important Mémoire qui constitua pendant de longues années le vade mecum de tous les paléontologistes bordelais donnait la liste, alors complète, des espèces des Faluns connues jusqu’à ce jour. Ce fut un travail d’ensemble qui eut à son heure un incontestable mérite. Si depuis, grâce aux progrès des recherches et à la suite de fouilles nouvelles, il est devenu incomplet, il n’en constitue pas moins un Mémoire de haute valeur qui devra dorénavant servir de base à toutes les études paléontologiques dont notre région sera l’objet. Ce travail terminé, Benoist conçut la pensée d’une œuvre plus importante encore. Il voulait faire connaitre toutes les espèces fossiles, non plus seulement des Faluns de Saucats et de la région bordeiaise, mais de toutes les couches miocènes du Sud- Ouest. Il rêvait une grande publication, qui aurait été pour le sud-ouest de la France ce que les travaux de Deshaves et de Cossmann avaient été pour le bassin de Paris, ceux de Fontanes pour le bassin du Rhône, ceux de Hôrnes pour le bassin de Vienne, ceux de Bellardi et de Sacco pour le Piémont et la Ligurie. Dans ce but, bien digne de tenter ses efforts, il recueillit de nombreux matériaux, consulta les collections particulières, visita les Musées, dessina de nombreuses espèces qui lui parais- saient nouvelles ou critiques et, sous la forme de monographies, commença la publication des familles, dont l'étude et la connais- sance étaient pour lui complètes. C’est ainsi que successivement il donnait à nos Actes: en 1877, la Monographie des Tubicolés, Pholadaires et Sotenacés fossiles recueillis dans l’élage miocène du Sud-ouest de la France ; en 1880, une Étude sur les espèces de la sous-fainille des Muricinés observées dans le miocène du Sud- ouest de la France ; en 1883, Les Néritacés fossiles des lerrains tertiaires moyens du Sud-ouest de la France ; en 1885, une Revision des espèces fossiles du Sud-ouest de la France apparte- nant aux familles des Buccinidae et des Nassidae ; en 1888, une Description des Céphalopodes, des Pléropodes et Gastropodes Opisthobranches (Actaeonidac) des terrains tertiaires moyens du sud-ouest de la France. CXXX Ce sont là ses travaux les plus importants; mais ils ne donnent qu’une faible idée de son labeur. Il faut citer encore, parmi les mémoires de longue haleine qu’il a publiés, sa Description géo- togique el paléontologique des communes de Saint-Estèphe et de Vertheuil et sa Coupe géologique des terrains tertiaires Sur la rive droile de la Gironde et de la Dordogne. Car, en même temps qu’il étudiait les espèces des Faluns, il ne ne négligeait pas les observations stratigraphiques. Il a publié, en effet, de nombreu- ses notes sur les puits artésiens de la région girondine, ceux des Docks, de Lestiac, de Langoiran, de Portets, du château de Mauvezin à Moulis, du Parc-Bordelais, etc. Pour avoir une idée de son activité et de sa force de produc- tion, il faut parcourir le Recueil de nos Actes pendant les vingt- cinq années qu’il a passées à Bordeaux. En résumé, il a publié douze notes ou mémoires dans le corps des Actes et les extraits des procès-verbaux des séances mentionnent 113 communica- tions dont il est l’auteur. A la suite de cette notice, on pourra lire les titres de ces diverses études. Telle à été l’œuvre de Benoist accomplie parmi nous. Pour en donner l’idée complète, il faut mentionner encore que Benoist a fait paraitre de nombreux articles dans le Journal d'histoire naturelle de Bordeaux, publication trop éphémère, dont les directeurs avaient fait appel à son savant concours. Il à publié, notamment, dans ce Recueil, une isloire des progrès de la géologie girondine depuis 1858 jusqu’en 1882 et une ÆEsquisse géologique des terrains tertiaires du Sud-Ouest de la France. En 1892, Benoist s’éloigna de Bordeaux pour aller s'établir à Argenton, dans le voisinage de Gargilesse, où M®° Benoist possé- dait une petite propriété. Ses études suivirent alors un autre cours et prirent pour objectif la nouvelle région dans laquelle il s'était fixé. D’après la notice nécrologique insérée dans la Revue du Berry, Benoist étudia la partie sud de l'arrondissement de Châteauroux, dont il a dressé à la carte à 1.50.000. Puis, il publia diverses notes pour servir à l'étude de la géologie du départe- ment de l'Indre, ainsi qu'à l'archéologie préhistorique de cette contrée. Enfin, dit l’auteur de cette notice, ses recherches en géologie, paléontologie et archéologie préhistorique ont donné lieu de la part de divers auteurs (MM. Cossmann, J. Lambert, E. Sauvage, l’abbé Breuil) à des travaux fort importants. CXXXI Dans sa nouvelle et dernière résiderce, à Argenton comme à Bordeaux, comme à Nancy, Benoist fut toujours l’un des pion- _niers les plus ardents et les plus convaincus de la science. Hélas! pourquoi faut-il que les nécessités impérieuses de l'existence ne lui aient pas permis de consacrer tout son temps à ces études géologiques et paléontologiques pour lesquelles il était si merveil- leusement doué. Car, il faut bien le dire, Benoist savait observer et voir. Sur le terrain, il jugeait vite et bien ; la sagacité de ses observations nous a souvent frappé d’étonnement. Il était né pour être géologue, pour étudier des fossiles, non pour exercer la profession qui éfait la sienne. Quelque habile qu’il fut dans l'exercice de son art, il le négligeait, parfois, au profit de ses recherches scientifiques. Comme le dit humoristiquement M. Rol- linat, dans la notice qu'il a consacrée à notre ami: «Benoist était géologue par goût et dentiste par nécessité... Ce fut une cigale scientifique. » C’est qu’en effet, il avait véritablement la passion de la géolo- gie et des excursions que réclame l'étude de cette science. Il était heureux de recueillir lui-même sur le terrain les fossiles qui devaient servir à ses recherches paléontologiques. Il fallait voir avec quelle ardeur, le dimanche venu, dans les beaux jours du printemps et de l'été, il endossait ses pantalons et sa veste de toile blanche, couvrait sa tête du léger casque de liège, et, chaussé de grandes bottes, sa boite verte en bandoulière, une lourde pioche à la main, courait à la gare pour aller faire des fouilles dans le vallon de Saucats, sur les bords du ruisseau de Saint-Jean-d'Étampes. Avec quel entrain, accompagné de quel- ques amis, il se rendait sur les lieux choisis pour l’exploration. Et alors, c'était un spectacle amusant de voir avec quel enthou- siasme il creusait le sol pour lui arracher ses richesses, combien exubérante était sa joie, quand la fouille était fructueuse. Grand, nerveux et fort. il levait sa pioche comme une arme de combat et la laissait retomber avec vigueur dans la tranchée qu’il venait d'ouvrir. Il frappait durement, d’estoc et de taille, ne se rebu- tant jamais, infatigable, travaillant sans relâche. Alors, c'était le bon temps ! C'était, pendant quelques heures, l'oubli des ennuis de la vie, de tout ce qui chagrine, de tout ce qui préoc- cupe. Que de journées charmantes et trop courtes hélas ! nous ayons ainsi passées en sa compagnie, dans le vallon de Saucats, CXXXII où sans cesse le ramenait cette soif de découvertes nouvelles qui le dévorait. Après avoir parlé du géologue, nous devons ajouter quelques mots sur l’homme privé. Benoist avait une nature éminemment sympathique. Il était doux de caractère, essentiellement bon, serviable et complaisant. Établi à Bordeaux, il avait épousé, le 5 août 1871, Mademoiselle Gabrielle Dumont, fille d’un conduc- teur de première classe des Ponts et Chaussées. Il en avait eu deux filles et un fils. Dans son intimité, il a connu l'affection sincère et profonde de ses proches et, parmi ceux qu'il a fré- quentés, en dehors du cercle étroit de la famille, il n’a compté que des amis. Pour ma part, je ne saurais oublier l'accueil si bienveillant que je reçus de lui, lorsque je commencais l’étude de la géolo- gie. Il sut bien vite me mettre au courant des premières choses que je dus apprendre.Je connus en lui un guide sûr et dévoué qui devint plus tard un véritable ami. Sa complaisance était iné— puisable pour les néophytes de notre science favorite. Il se faisait un plaisir d'étudier les fossiles que l’on avait recueillis ; le plus souvent, il en donnait sans retard la détermination. Rien ne le rebutait quand il s'agissait d'identifier une espèce critique ou nouvelle. Armé de sa loupe, au besoin du microscope, il exa- minait avec soin l’échantillon qui lui était soumis. Il fouillait dans ses tiroirs si bien remplis, il consultait sa riche bibliothèque paléontologique : et, le plus souvent, il trouvait le résultat cher- ché. Si l'espèce était nouvelle, il en prenait le dessin, car il dessinait à merveille. C’est lui qui a dessiné toutes les planches qui accompagnent les travaux qu'il a publiés Une vie scientifique aussi bien remplie que la sienne méritait une récompense. Les pouvoirs publics la lui donnèrent, en lui conférant, le 1 mars 1902, les palmes académiques. Cette dis- tinction fut le digne couronnement de sa carrière toute remplie par un dévouement inépuisable à la Science. En résumé, Benoist fut un géologue sagace, un observateur avisé, un paléontologiste habile, un bon père de famille, un homme de cœur, un ami complaisant et dévoué. Il connut des heures difficiles mais eut la force de les traverser sans faiblesse, avec courage. Son œuvre scientifique est considérable. Elle lui CXXXIII fait le plus grand honneur. Elle protègera sa mémoire contre l'indifférence et l’oubli. Bordeaux, le 9 novembre 1904. Mémoires et travaux de A.-#. BENOIST. Dans les Actes de la Société Linnéenne. 1868. — Note sur le grès infra-liasique du département de la Meurthe. T, xxvi, p. 380. Note fpour servir à; l'étude des étages jurassiques inférieurs des environs de Nancy. T. xxvi, p. 561. 1869. — Deuxième note pour servir à l'étude des étages jurassiques inférieurs des environs de Naney. T. xxvri, p. 137, 1873. — Catalogue synonymique et raisonné des Testacés fossiles recueillis dans les faluns miocènes des communes de La Brède et de Sau- cats. T. xxx, p. 9 et 265. 1877. — Monographie des Tubicolès, Pholadaires et Solénacés fossiles recueillis dans l'étage miocène du Sud-Ouest de la France. Txxar, p. 211} 1878. — Note sur les couches à Echinolampas hemisphericus du Sud-Ouest. FR XIT p. 09: 1880. — Étude sur les espèces de la sous-famille des Muricinae observées dans le miocène du Sud-Ouest de la France. T. xxxiv, p. 146. 1883. — Les Néritacés fossiles des terrains tertiaires moyens du Sud-Ouest de la France. T. xxxvur, p. 379. 1885. — Description géologique et paléontologique des communes de Saint- Estèphe et de Vertheuil. T. xxxix, p. 79 et 201. 1887. — Tableau synchrouique des formations tertiaires du Sud-Ouest de la France, du bassin de Mayence ct du Vicentin. T. xL1, p. 191. 1888. — Description des Céphalopodes, Ptéropodes et Gastropodes Opistho- branches (Actaeonidae) des terrains tertiaires moyens du Sud-Ouest de la France. T. xLu, p. 11. 1889. — Coupe géologique des terrains tertiaires sur la rive droite de la Gironde et de la Dordogne (en collaboration avec J.-T. Biliot). LxCHLAp 207 Dans les Extraits des comptes rendus des séances de la Société. T. xxvi. — Note sur un gisement de falun observé rue de la Chartreuse, à Bordeaux. Notes sur deux couches de calcaire lacustre observées dans le vallor de Saucats par M. Tournouër. CXXXIV T. xxvir. — Note sur la formation oolitique et le terrain crétacé inférieur des T. xxx. — Ti kRx SE 1 Se — portes de Westphalie (Prusse occidentale). Aperçu de la constitution géologique du falun de Mérignac et comparaison entre les fossiles de ce falun et ceux du falun de Lariey. Note sur le gisement de falun jadis exploré à Cestas par feu Banon. Note sur la constitution géologique du vallon de Moras, près La Brède. Diagnose d’une espèce nouvelle de Cléodore du miocène moyen de Saucats. Note sur deux espèces de coquilles nouvelles pour les dépôts miocènes et aquitaniens. Présentation de coquilles nouvelles des faluns de Saucats. Note sur le Strombus trigonus Grat. Description de coquilles fossiles des terrains tertiaires moyens. Térébratule nouvelle. Note sur un exemplaire de Fasciolaria Jouanneli Mayer. Diagnose d'une espèce nouvelle de Neaera recueillie à Léognan. Diagnose de deux espèces fossiles nouvelles. Fossiles provenant des couches pliocènes de Toscane. Cassidula umbilicata dans le falun de Mérignac. Du terrain pliocène dans la région du Sud-Ouest de la France. La couche de falun de La Sime, commune de Saucats. Calcaire de Saint-Estèphe à Cenon. Cloisonnaire fossile nouvelle de l’étage miocène inférieur de la Gironde. Clypeaster crassicostatus retrouvé au lieu dit le Rangeit. Fossiles du calcaire de Mons (Belgique). Murex fossiles provenant de l’étage miocène du Sud-Ouest. Nummulites dans la partie supérieure du calcaire à astéries. Observations faites au Planta, commune de Saint-Morillon, sur la position stratigraphique des couches de cette contrée. Prétendue formation aliotique dans les dépôts quaternaires de notre région. Triton nouveau découvert à Saucats. Calcaires mollasses exploités à Martignas. Clavagella Brochoni. Escarpement calcaire à Vimeney, commune de Bouliac. L’étage tortonien dans la Gironde. Compte rendu d’une excursion géologique à Budos. Falun de Pessac (propriété Grangeneuve). T. xxxXIT. — RON — REX VE — T. xxXVI. — TD SxxVIL — CXXXV Incisive de Rhytiodus, à Mérignac. Fossiles des marnières de Gaas. Marnière du Haut-Livrac. Sur Je genre Mesostoma. Pholas dimiata et Pholas Branderi. Sculella Subrotunida. Excursion à Uzeste et aux carrières d’Illon. Tranchées du chemin de fer du Médoc, de Saint-Estèphe à Pauillac. x Compte rendu d’une excursion géologique à Bourg. — — à Branne. — —- à Cubzac. Fossiles rencontrés à Sainte-Croix-du-Mont dans diverses cou- ches d'eau douce, et à Saucats, dans le calcaire ‘gris de l’Age- naiïs, de la route du Son. Rectification du nom de certains fossiles recueillis à Largileyre, commune de Salles. Le Ringicula des faluns du Sud-Ouest. Présentation d’une carte géologique des communes de Saint- Estèphe et de Vertheuil. Coupe des carrières de Cenon. Chiton fossiles des terrains tertiaires du Sud-Ouest. Compte rendu d’une excursion géologique à Jonzac, —— — — à Castillon — — — à Montagoudin et Mongauzy. Terrain tertiaire de Saint-Palais. Couches coquillières et ossifères de Saint-Christoly-de-Blaye, Pleurodesma, fossiles nouveaux trouvés à Saucats. Puits artésiens des Docks, à lordeaux. x à Teredo Daleaui, dans un fragment de bois fossile,à Sort (Landes), Truncatella cuneala Ben. et Bythinia falunica Ben., deux espèces nouvelles. Argile de formation récente, à Cenon. Calcaire lacustre du Planta, près Saint-Morillon. Coupes géologiques des environs de Bergerac. Compte rendu d’une excursion géologique à Blaye. — — — à Citon-Cénac. — — — à Fronsac. Huîtres fossiles des terrains tertiaires moyens de l’Aquitaine. Marnes à fossiles terrestres et lacustres de Gaas. CXXXVI Puits artésiens à Creisse-Mouleydier. — à Lestiac. T. xxxvii.— Compte rendu d’une excursion géologique à Pauillac. P MSLtre AA dr ARE 0 T. XL. — T. xLir1. — — — — à St-André-de-Cubzac. Fossiles de Lucbardez (Landes), trouvés par M. du Boucher. Nouveau gisement fossilifère à Saucats. Puits artésien à Portets. Turbinella Lynchii. Compte rendu d’une excursion géologique à Vertheuil. — — — à Villandraut et Balizac. Puits artésien à Landiras. Puits artésien du Parc-Rordelais. Revision des espèces fossiles du Sud-Ouest, appartenant aux familles des Buccinidae et des Nassidae. Sables éruptifs des gravières de Monrepos. Fossiles de Saint-Avit, près Mont-de-Marsan. Niveau à Brachiopodes dn puits du Parc-Bordelais. Nummulites provenant du puits du Parc-Bordelais. Puits artésien du Parc-Bordelais. Successiôn des niveaux géologiques du ruisseau de Moras. Les Nummulites de l'étage tongrien aux environs de Bordeaux. Sur l’existence de Nummulites planulata dans les couches éocè- nes du Sud-Ouest. Sur les espèces de Nummulites recueillies dans le forage du puits artésien du château Mauvezin, à Moulis. Sur les forages artésiens, exécutés à Libourne, Arveyres et Vayres. l Résultats stratigraphiques des sondages artésiens, exécutés entre Bordeaux et Pauillac. : Coupe relevée entre Plassac et Roque-de-Thau. Couches à Nummulites du Sud-Ouest. Observations sur les sables du Périgord. Sur la limite supérieure de l’étage oligocène. Discussion sur une communication de M. Vasseur. Sur les terrains traversés par la Creuse, entre Éguzac et Argen- ton (Indre). Préparation de Brachiopodes silicifiés. Restauration de fossiles nouveaux par le moulage. Sur une Glandina des environs de Villandraut. Sur un travail de M. Lasne, relatif au Lias des environs d’Ar- genton. Compte rendu géologique de la fête linnéenne à Villandraut. CXXXVII T. xziv. — Sur le gisement fossilifère de Sarcignan (Calcaire à Astéries). Compte rendu géologique de l’excursion trimestrielle à Bourg et Lansac. Observations sur les espèces trouvées par M. Reyt au moulin de Gamaachot. Sur la position stratigraphique des couches à Échinides de la faune de Saint-Palais. T. xv. — Compte rendu de l’excursion faite à l’occasion de la 73me fête linnéenne. Nummulites recueillies dans un sondage fait à l'établissement thermal de Barbotan (Gers). Mollusques recueillis dans le bassin d’alimentation des docks de Bordeaux. « T. LL. — Notes sur les Unio de la Gironde. Dans le « Journal d'histoire naturelle de Bordeaux » : 1882. —. Les puits artésiens des Docks. Histoire des progrès de la géologie girondine depuis 1858 jus- qu'en 1882. L'homme primitif dans le département de la Gironde: 1883. — L'âge de pierre aux environs de Bergerac. Étude géologique sur le Médoc. 1885. -— Le puits artésien de Portets. 1886. — Le puits artésien du Moulinat, commune de Bègles. 1887. — Esquisse géologique des terrains tertiaires du Sud-Ouest de la France. . Dans le « Bulletin de la Société de Borda, de Dax » : 1884. — L'’étage oligocène moyen dans la commune de Gaas (Landes). 1889. — Nummulites du Sud-Ouest de la France. M. Dupuy donne lecture de la note suivante : De l’action du bord de la mer sur:l’époque de l'apparition des plantes annuelles. Par Henry Dupuy. Le 3 janvier 1904, j'ai fait à la Société une communication inti- tulée : « Influence du bord de la mer sur l’époque de la levée des plantes annuelles ». Dans cette communication j'ai tout d’abord défini l’époque normale de ia levée ou de l’apparition d’une plante dans un milieu donné. J’ai indiqué, après cela, la méthode suivant laquelle cette époque avait pu être déterminée, PRoGcÈS-VERBAUX, T. LIX. 10 CXXXVIL en 1903, pour quelques plantes littorales et non littorales. J’ai fait connaître, en outre, les endroits choisis pour cette détermi- nation (1), en dernier lieu, j’ai donné le compte rendu des faits _ constatés. L Cette étude ayant été reprise, en 1904, de la même manière, aux mêmes endroits et sur les mêmes espèces qu’en 1903, je n’aurais qu’à présenter ici un exposé de mes observations sijene croyais devoir fournir, au préalable, quelques renseignements complémentaires sur les lieux de mes recherches, renseigne- ments qui me paraissent de nature à expliquer comment la déter- mination de l’époque de la levée des plantes y a été possible. La flore de la dune maritime de Moulleau-Océan, comme celle des plaines sablonneuses choisies à Villandraut, est très peu variée. Quelques espèces seulement la constituent. C’est ainsi, qu’en dehors des quatre espèces considérées, on n’y trouve guère qu’un petit nombre de stations de Rumex acetosella, de Carex arenaria et quelques rares touffes d’Aîra canescens se De, UE 2% disputant le terrain avec de maigres Lichens. Des plages arides, sans aucune végétation, facilitent encore la délimitation des sta- tions. On comprend que, dans cet état de choses, il était pos- sible, avec quelque attention, de suivre la formation et l’accrois- sement des groupes de plantes et d'arriver rapidement et avec sûreté à les identifier. Je dois dire enfin qu’antérieurement à 1903 cette flore m'était connue. Ces éclaircissements étant donnés, je puis entrer dans la relation de mes recherches de 1904. Je parlerai, tout d’abord, de la plante dont l’apparition est, dans tous les cas, la plus hâtive et je finirai par celle dont la naissance a lieu le plus tard. Puis je condenserai les résultats obtenus pour les différentes plantes afin d’en tirer une conclu- sion concernant l'influence du bord de la mer sur le phénomène que j’ai en vue. 1° CERASTIUM GLOMERATUM. La levée de cette plante a commencé, au bord de la mer comme loin de la mer, du 1° au 15 février. Elle s’est terminée, dans la première région, du 1° au 15 mars et, dans la seconde, du 15 mars au 1% avril. (}) Moulleau-Océan et Villandraut. CXXXIX Le grand nombre des sujets est apparu sur la dune de Moul- leau-Océan entre le 15 février et le ler mars et à Villaudraut, dans la quinzaine du ler au 15 mars. L’époque normale de l’appa- rition de cette plante, dans la première localité, a donc été plus hâtive que dans la seconde et la différence est de quinze jours. Le tableau suivant fait connaître, pour les deux localités, le nombre exact des stations trouvées à chaque époque, ainsi que la richesse approximative de chaque station en individus. e- ARRET EE STATIONS LITTORALES [|STATIONS NON LITTORALES | 100 ind. [500 ind, [1000 ind © |H00 ind. |500 ina. [1000 ima| 174 15 Février...| ‘3 2 0 0 2 1 0 0 AEMAES 9: (1) 3 6 10 1 4 6 15 Mars.....| 1 3 ë 13 4 4 4 24 RDA YrIL ES 2 1 5 ÿ 11 3 1 1 24 HAVE +21 0 5 À 11 1 1 0 20 20 THRINCIA HIRTA. Au [bord de la mer les premières levées du Thrincia Hirta se sont faites du ler au 15 février et les dernières du ler au 15 mars. Dans l’intérieur des terres les sujets les plus hâtifs se sont montrés du 15 février au ler mars et les plus en retard sont sor- tis du 15 mars au le avril. Les uns et les autres, comme on le voit, sont nés quinze jours plus tôt dans la région maritime que dans la région continentale. ÉPULE C’est dans la deuxième quinzaine de février que la grande par- tie des sujets a fait apparition à Moulleau. C’est entre le 1% et le 15 mars, quinze jours plus tard qu’à Moulleau, que la levée nor- male du Thrincia Hirta s’est produite à Villandraut. (1) Les chiffres en gros caractères correspondent auxépoques normales. CXL Le tableau ci-après renferme les résultats des observations faites de quinzaine en quinzaine depuis le 15 février jusqu’au 15 avril, c’est-à-dire du début à la fin de la période des appari- tions dans les deux zones comparées. STATIONS LITTORALES STATIONS NON LITTORALES ÉPOQUES | |ac4 à [as 400 afae 200 a| > 4000ll aa alla to ele 100 ind. |500 ind. [1000 ind| 7 |400 ind. |500 ind [1000 ina| 174 15 Février ..| 2 1 0: () 0 0 0 0 1er Mars ....| 3 | O0 8 | 8 | 5 1 0 0 15 Mars: 7 5 7 LL | 2 4 4 2 1er Avril... 1 4 5 11 7 0 1 2 Lo ANDIL EE 6 a) 3 9 4 3 0 2 3° ERODIUM CICUTARIUM. J’ai observé, dès le 15 février, quelques stations de cette plante tant au bord de l'Océan que loin de la mer. Trente jours après sur le littoral et quarante-cinq jours à Villaudraut, j'ai constaté la sortie d’un très.grand nombre de sujets et les excursions sui- vantes me démontrèrent, qu'à ces époques la levée normale d'Erodium Cicutarium s'était faite dans ces deux endroits. De même que pour les deux espèces précédentes, le tableau suivant résume les résultats des observations qui ont été prises. STATIONS LITTORALES STATIONS MON LITTORALES = — —————————R = —- — EPOQUES | 4e1 à |de 100 à|de 500 à[> 1000 || de 1 à |de 100 ä|de 500 à| > 1000 100 ind. |500 ind. [1000 ind| 74 [400 ind. |500 ind. [1009 ina| 24 15 Février. |405 0 0 0 3 0: 0 1e Mars-fe se 5 1 0 0 3 2 0 15 Mars ..... 9 4 2 L OS 5 À 0 1er Avril .... 8 3 2) 1 9 3 2 I52ANVrIl EX: 9 2 2 1 10 3 | 2 1er Mai Fe 8 3 3 1 10 4 3 PUR TS NP A ar CURE i> [es SR POUR A Ÿ TAN L 21 3 CXLI 4° HELIANTHEMUM GUTTATUM. Contrairement aux trois espèces dont il vient d’être question, Helianthemum Guttatum est une plante à levée tardive, si bien que je n’ai rencontré, dans mes excursions, aucun jeune pied de cette plante, ni sur la dune, ni à Villandraut, avant le 1° avril. Et même, à cette date, je n’ai rencontré de jeunes ÆZetianthemum que dans la région maritime et ils y étaient très peu abondants. En revanche, dans le courant de ce mois d'avril, les naissances devinrent de plus en plus nombreuses dans les deux régions, si bien, qu’au 1e mai, ces naissances étaient à leur maximum par- tout. On peut donc dire que si l'apparition des. premiers sujets est plus hâtive sur le littoral, elle se produit normalement au même moment (1 mai), pour la grande majorité des individus, que l’on soit où non près du bord de la mer. Nous allons donner des chiffres qui feront ressortir clairement le parallèlisme relatif que nous venons de signaler. TE STATIONS LITTORALES STATIONS NON LITTORALES : ET —— BPOQUES | &1 à |de 100 àlde 500 àl > 1000 || de 1 à |de 100 à|de 500 à| > 1000 100 ind. (500 ind. [1000 ind| ind. |400 ind. 500 ind.|1000 ind| ind. der Avril . DRE 00 MO PDA O0 PT 10 es 1 0! 06 4) 11,20. :| oo 1er Mai Sao oil 000 ds oi.ES 4 nee PU ne to is do Elo 0 NL de a dou) 1 sn.) 0: e0elea RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS POUR LES QUATRE ESPÈCES ÉTUDIÉES. Nous avons exposé la manière dont les naissances ont évolué, pour chacune des espèces, dans les deux zones examinées. Nous avons, chaque fois, particulièrement signalé l’époque normale des naissances. Nous croyons bien faire, maintenant, de grouper CXLII les résultats se rapportant à cette époque dans un tableau géné- ral sur lequel il suffira de jeter un coup d’æillpour prendre une entière connaissance de l’effet produit par le voisinage de la mer. ÉPOQUE NORMALE DE L'APPARITION | NOMS CT A AVANCE DES ESPÈCES AU BORD DE LA MER LOIN DE LA MER AU BORD DE LA MER Cerastium glomeratum . . ... 1er Mars 15 Mars 15 jours | Thrincia hirta....... ne 1er Mars 15 Mars 15 jours Erodium cicutarlum. . . ... » 15 Mars 1er Avril 15 jours Helianthemum guttatum. . . .. der Mai {er Mai Li De la lecture des résultats exprimés ci-dessus se dégagent les conclusions suivantes : 1° Z’action du bord de la m°r Sur l'époque normale de l’appa- rilion des plantes annuelles n’est pas constante. 2° Cette action paraît en relation -avec l’époque de l’année. En effet, si les plantes très hâtives, telles que Cerastium glomeratum, Thrincia Hirta, Erodium Cicutarium apparaissent plus tôt Sur le littoral, celles qui sont moins hätives, comme Helianthemum guttatum, lèvent à la même époque sur le bord de la mer et dans l’intérieur du Continent. Ces conclusions de nos observations de cette année sont remar- qnables par leur concordance avec celles que nous avons émises d’après les constatations de 1903. Les différences notées sont identiques, sauf pour Erodium, mais, pour cette plante elle- même, le sens des différences ne varie pas. Nous déduirons de cette concordance qu’il existe réellement une influence du bord de la mer sur l’époque de la levée des plantes annuelles. M. BEILLE maintient les observations qu'il a déjà présentées au sujet des communications précédentes de M. Dupuy et concer- nant le même sujet. M. DoiNET présente à la Société deux champignons: Zintinus. CXLIII variabilis et Crepidotus junquilleus, recueillis sur un terrain sabloneux (ancien bois de pin, au Vigean). MM. DESERCES et LLAGUET remercient leurs collègues d’avoir bien voulu les appeler à faire partie du Conseil pour 1905. Séance du 23 novembre 1904. . Présidence de M. BEILLE, président. M. LE PRÉSIDENT donne connaissance de la composition du bureau pour l’année 1905 et manifeste son plaisir de voir son collègue et ami M. Devaux lui succéder à la présidence de la Société. £ CORRESPONDANCE Lettre. adressée par: le Congrès International de Botanique, qu doit se réunir à Vienne en 1905, invitant les membres de la Société Linnéenne, qui désireraient y assister, à se faire inscrire sans retard. i Lettre de la Société d'histoire naturelle d’Autun, annonçant l'ouverture d’une souscription pour élever un monument à la mémoire de Bernard Renault, assistant au Museum de Paris. COMMUNICATIONS M. MoTELAY donne lecture de la lettre suivante de M. Dubalen: Extrait d’une lettre de M. Dubalen à M. Motelay. A Montsoué où j'habite, j'ai dans mon enclos, en pleine terre, un palmier, mis en place il y a une vingtaine d'années; il donnait des fleurs femelles, pas de fruits. Cinq ou six ans plus tard, je plantai un second sujet, qui me donna des fleurs mâles et le pre- mier donna bien vite des fruits, dont les graines germent parfai- tement. Rien d'étonnant jusqu'ici. Mais voici. Ce qui vient de me CSL 222 Pt, CXLIV surprendre : Hier, j'ai constaté sur mon palmier n° 2, qui n’a donné jusqu’à ce jour (15 ans) que des fleurs mâles (désséchées depuis trois mois environ) pour 1904, deux grappes avec fruits de cette année, non encore à maturité. | En résumé, le palmier n° 2 a été exclusivement mâle pendant 15 ans; cette année, il est mâle et femelle. Le palmier n° 1, en place depuis 20 ans, n’a donné des fruits que depuis la plantation du n° 2, et ce premier n’a jamais eu de fleurs mâles. Cette modification me surprend ; c’est pourquoi, je vous écris ces déux mots, espérant que vous me donnerez quelque expli- cation. À M. BEILLE présente quelques observations sur cette particu- larité. | M. MoTELAY signale encore une anomalie intéressante dont lui a fait part M. F. Daleau. Celui-ci, lui a envoyé un raisin mûr, dont la moitié des graines sont rouges et l’autre moitié blanches. M. BEILLE fait connaître le résultat de ses recherches sur les graines, que M. Bardié l’a prié de déterminer pour le compte de M. Paris, professeur d'archéologie à la Faculté des lettres de Bordeaux. M. BEILLE pense pouvoir dire qu’une catégorie de ces graines sont celles de Trigonella fœnum-græcum. M. BEILLE fait ensuite une communication qui sera insérée dans une séance ultérieure. + ' CXLV Séance du 7 décembre 1904. Présidence de M. BEILLE, président. CORRESPONDANCE Lettre de M. MESTRE remerciant la Société d’avoir bien voulu l’'admettre au nombre de ses membres. Lettre de l’Institut colonial, sollicitant la Société de vouloir bien lui prêter son. appui moral pour la tâche qu’il a entrepris, en effectuant une loterie pour la construction de nouveaux musées destinés à recevoir ses collections. Après un exposé très net de M. MaAxWELL, la demande de l’Institut colonial est occeptée. M. DEGRANGE-TouzIN est déléguè auprès de l’Institut colonial pour représenter la Société. COMMUNICATIONS M. GINESTE présente un travail ayant pour titre : Organisation de la substance vivante. (Voir Actes, T. LIX). M. LE PRÉSIDENT donne lecture du rapport de M. SARTHOU sur le banquet d'hiver. (Voir p. xLvin). Lecture est ensuite donnée d’une note de MM. BRASCASSAT et . DAYDIE sur le Crateronyx Dumeti. Note sur Crateronyx Dumeti, L. . Par MM. BrRascassar et DAYDIE. Le 11 novembre dernier, vers trois heures de l’après-midi, à Bègles, nous-avons capturé un exemplaire & de Crateronyæ Dumeti L. La journée était bien ensoleillée et ce papillon, ainsi que l’in- diquent les divers auteurs, volait, même assez rapidement, comme le font les mâles des Bombyx quercus et potatloria; son CXLWI vol du reste, se rapprochant davantage encore de celui de ce dernier. Depuis l’année 1858, ce beau bombyx n'avait pas, à notre connaissance, été capturé dans notre région. M. Trimoulet prit à cette époque, et également à la même date, 11 novembre, au Taiïllan, une à de cette espèce. ‘ Il semblerait résulter, des deux points précités des environs de Bordeaux, où elle a été prise, qu’elle n’est pas spécialement localisée. Le D' Boisduval en 1840 l'indique comme habitant l’Europe centrale. Depuis, Berce à constaté sa présence dans toute la no mais à l’état rare. Des recherches patientes et méthodiques sur Taracacum officinalis et Hieracium pilosella.dont sa chenille se nourrit, amèneraient sans doute à constater sa présence sur bien d’autres points de notre région, et en plus grande abondance qu’on ne l’a pu faire jusqu’à ce jour. Il pourrait en être de même pour Endromis Versicolor dont quatre exemplaires seulement ont été pris dans notre région et dont le dernier a été capturé par nous même en avril 1899, à Caudéran. Nous reviendrons sur quelques espèces signalées comme rares pour le Sud-Ouest. M. LAMBERTIE fait la communication suivante : Remarques sur quelques Hémiptères nouveaux ou rares de la Gironde. Paromius leptopoïides Baer. J'ai capturé cette espèce à l’Alouette en janvier dernier dans des débris laissés par l’affaissement d’une mare. FeuSamie l’avait capturé au Nizan. Cette espèce n’est citée que de Hyères, Avignon, Toulouse et Tarbes d’après le D' Puton. {Synopsis des Hémiptères-Hétéroptè- res de France, page 38, 1° partie.) CXLVII Metaplerus linearis Costa. Dans une excursion au Haïllan en mars 1908, j'ai pris ce raris- sime Hétéroptère en tamisant des herbes sèches. Dans le Synopsis des Hémiptères-Hétéroptères de France, M. le D' Puton le cite de Bordeaux par feu Samie, de la Camar- gue, de Hyères et de Fréjus. À ma connaissance on ne l’a pas pris depuis Samie. Pilophorus perplemius Scott. Cette espèce fut capturée à la Planteyre en juillet 1902 en fau- chant, et par M. Robert Brown au Peseu et à Fargues. (Actes Société Linnéenne, vol. LVI, p. 181.) \ Reuteria Marqueti Put. Cette Capside a été trouvée pour la première fois à Saint- Médard-en-Jalle en fauchant en juin. Cette espèce n’est citée que des Hautes-Pyrénées et des Landes. a Megalocoleus molliculus Fall. Cette rare Capside a été prise à Citon, en septembre, sur la luzerne. Nous n’avons observé jusqu’à présent cette espèce que dans cette localité de la Gironde. Le D' Gobert l’a capturée aussi dans les Landes. L'abbé d’An- tessanty dans l’Aube. Loire-Inférieure, par l'abbé Dominique. Pas-de-Calais, par Lethierry. Coriæa semistriata Fieb. Ce Corixide a été rencontré à l’Alouette en avril 1903 dans une mare. M. le D' Puton cite cette espèce comme prise dans les Vosges et à Lyon. .M. Lethierry l’a pris à Dunkerque (Catalogue du département du Nord), l’abbé Dominique au lac de Grandlieu et à Sainte-Marie de Pornic (Catalogue des Hémiptères de la Loire-Inférieure), et CXLVIIT dans les HaMes ENT EnRES et Landes par M. Pandellé et le D: Gobert. Cette espèce est nouvelle pour notre département. C. coteoptrata Fabr. _ À été pris à l’Alouette en janvier de cette année. N’a été cap= turé qu’une seule fois dans l'étang de Saint-Michel de Castelnau par M. E.-R. Dubois. Idiocerus fulgidus, Fieb. Pris à Camblanes en septembre 1903 sur des peupliers. Dans mon catalogue sur les Hémiptères du Sud-Ouest de la France je cite cette espèce comme prise aux environs de are à la Tresne, à Citon et à Créon. M. Pandellé l’a pris dans les Hautes-Pyrénées et le D' Gobert dans les Landes. Dans la Loire-Inférieure, par l’abbé Dominique. BANQUET Banquet de la Société Linnéenne. Le jeudi 1° décembre, à sept heures et demie du soir, autour d’une table magnifiquement dressée au restaurant du Louvre, prenaient place dix-sept membres de la Société Linéenne attirés par le plaisir de passer ensemble une bonne soirée et peut-être aussi alléchés par la certitude d’un bon repas à faire. Tous doués d’un excellent appétit firent honneur à l’excellent. diner dont le menu avait été discuté et RD par nos gour- mets confrères Deserces, Breignet… Au champagne, M. le docteur Beille, président sortant de la Linéenne, porte la santé des décorés de l’année. Au nom de la Société, il félicite chaudement M. le docteur de Nabias, doyen. honoraire de la Faculté de médecine, ancien président de la Linéenne, de la brillante distinction que lui avait accordée le gouvernement en lui conférant la croix de la Légion d'honneur. Les brillants services rendus à l’enseignement et à la Faculté de médecine de Bordeaux par M. de Nabias, ses nombreux travaux CLXIX scientifiques l’avaient désigné depuis longtemps à l'attention publique. Ses nombreux amis se sont réjouis de sa promotion. Il félicite également M. Bouygues, docteur ès sciences, pour sa nomination, au grade de chevaliér du Mérite agricole. Ses travaux nombreux et si intéressants sur les maladies du tabac avaient attiré sur lui l’attention du ministre de l’agriculture, Quoique plus modeste que la précédente, cette distinction est rarement accordée à un membre de l'enseignement, et par cela même n’en a que plus de valeur. MM. de Nabias et Bouygues remercient en termes Poement choisis. M. le docteur Maxwell prend ensuite la parole et, en eus mots, nous met au courant d'un vaste projet qu’il a conçu avec quelques membres de là Société. La ville de Bordeaux possède des collections immenses qui, faute de place, reposent dans des caisses depuis plus d’un quart de siècle; il s'agirait de ramasser ._ les fonds nécessaires à la construction d’un immense Musée où elles trouveraient place; le Musée colonial, dirigé avec tant d'autorité par M. le docteur Beille, est actuellement infiniment trop petit et établi dans de mauvaises conditions, il y trouverait également place. Le projet de M. le docteur Maxwell est encore plus vaste: il voudrait concentrer dans ce Musée un spécimen de chaque production du Sud-Ouest de la France, entre autres tout ce qui se rattache à la vigne et à l’art de la vinification. Pour se procurer des fonds, il propose l’organisation d’une vaste tombola avec l'autorisation des pouvoirs publics. Après cet exposé et durant le café la conversation Laent AUS mais un diner de la Linnéenne ne pouvait se passer sans qu’on causât sciences naturelles. Tous profondément obser- vateurs et érudits racontèrent des faits fort intéressants, mais durant ce temps le rapporteur, philatéliste nouvellement initié aux charmes de la timbromanie, causait timbres avec son voisin de droite. aussi ne va-t-il rapporter que très imparfaitement les observations de chacun, d'autant plus qu’en ce moment il n’était pas encore investi des hautes fonctions de reporter. M. DEGRANGE-TOUZIN, vice-président de la Linnéenne donne ses procédés de culture pour l’obtention de choux... immortels comme les académiciens qui lui ont du reste pris sa couleur pour orner leurs parements. cu Puis M. le professeur DEVAUX, notre très distingué et très sym- pathique président pour 1905 nous entretient de la physologie des poissons. Il nous conte qu’il y a quelques années il possédait dans son laboratoire une épinoche extrêmement sauvage qui dès qu'elle le voyait se précipitait de frayeur sur les parois de l’aqua- rium : mais elle constata qu'après chaque visite de son maître elle trouvait quelques friandises. Peu à peu elle devint moins sauvage et finalement s’apprivoisa au point qu’on la pouvait prendre dans la main. M. BREIGNET nous raconte aussi qu’il a réussi à apprivoiser des cyprins qui venaient jusque dans sa main prendre les aliments. Puis comme il n’y a pas loin de la psychologie du poisson à sa pêche, M. Bouy&GuEs franchit le pas et nous entretient de mœurs curieuses du goujon. Si on creuse un trou dans le sable qui tapisse le fond d’une rivière goujonneuse et qu’on y jette une boulette de farine de maïs les goujons finissent par se rassem- bler en grande quantité autour du trou, mais aucun ne franchira le mur de sable qui l'entoure. À un moment donné tous les gou- jons se mettent les uns derrière les autres formant un monôme facile à prendre. Mais il est dix heures, le Président se lève et en quelques mots dit combien il est heureux de la charmante soirée passée. Il espère que l’an prochain verra les Linnéens encore plus nom- breux au banquet d’hiver, utile en ce qu’il resserre äavantage les liens qui unissent tous les membres de la Société efleur per- met de mieux s’apprécier. _ CLI Séance du 21 décembre 1904. Présidence de M. BeïLe, président COMMUNICATIONS M. BOUYGUES au nom de la Commission qui a été nommée pour juger le travail de M. GINESTE, conclut à l’acceptation de ce mémoire pour les Actes de la Société. M. Dupuy donne lecture de la communication suivante : Influence négative du bord de la mer sur la taille des plantes annuelles. Par M. Henry Dupuy. I. — NOTIONS PRÉLIMINAIRES. Ce qu'est la taïle normale d’une plante dans un lieu considéré. — Œspèces étudiées. Une plante d’une espèce donnée présente toujours, dans un même lieu, une taile très variable suivant les individus. A côté de sujets très petits, on en trouve de très grands et, entre les deux, un nombre beaucoup plus considérable de tailles intermé- diaires. Dès lors, comment connaître la taille normale d’une plante dans un lieu? On pourrait, il est vrai, prendre la moyenne arithmétique des tailles, mais cette moyenne pourrait n'être représentée parfois que par un petit nombre de sujets. Elle ne mériterait donc pas d’être appelée la taille normale de la plante qui doit, au contraire, être la plus communément réalisée. D’où l’on se rend compte que pour connaître la taille normale d’une plante il faut faire la statistique des tailles sur un très grand nombre d'individus. On observe alors que certaines tailles sont . rares, que d’autres comptent une quantité plus grande de repré- sentants, que certaines existent communément, enfin que, parmi CLII celles-ci, il en est une plus commune que toute autre et c’est cette dernière qui sera justement qualifiée de 10e normale dans l’endroit considéré. J’ai voulu savoir si la vie littorale entraîne une augmentation ou une diminution de la taille normale des plantes annuelles et, pour cela, j’ai procédé à un examen comparatif. L’analogie, déjà signalée (1), entre Moulleau-Océan, sur le bord de la mer et Vil{andraul, dans l’intérieur du continent, tant au point de vue de la nature du sol qu’au point de vue de l’exposi- tion, m’ayant paru suffisante pour cette étude, c’est sur une por- tion du territoire de ces deux communes que les échantillons ont été pris. Les espèces, sur lesquelles à porté mon examen, abondent dans ces deux localités. Ce sont celles dont les noms suivent: Cerastium glomeratum. Thrincia hirta. Erodium cicutarium. Helianthemum guttatum. ‘J'ai cueilli, à Moulleau-Océan, ainsi qu’à Villandraut, 1.000 indi- vidus de chacune des espèces précitées, individus ayant atteint leur complet développement et, avec le centimètre, comme unité de longueur, j'ai mesuré, sur chacun d'eux, la longueur de l’ap- pareil végétatif comptée depuis le collet jusqu’à la partie extrême de cet appareil. Cette opération a été effectuée durant deux années consécuti- ves, en 1903 et en 1904. Elle m’a donné les résultats que je vais exposer. II. — COMPTE RENDU DES MENSURATIONS. 1° Cerastium glomeratum. En 1903, la taille normale du Cerastium glomeratum est plus élevée de deux centimètres loin du littoral, tandis qu’au con- (1) H. Dupuy. Société Linnéenne de Bordeaux. Séance du 6 janvier 1904. CLIII traire, en 1904, elle se trouve plus élevée d’un centimètre au bord de la mer. On constate : En 1903. Au bord de la mer, 6 centimètres. Loin de la mer, 8 centimètres. En 1904, Au bord dé la mer, 4 centimètres. Loin de la mer, 3 centimètres. 2° Thrincia hirla. La taille normale du Thrincia hirta est la même, les deux années, dans les deux stations. Les valeurs sont: En 1903. Au bord de la mer, 5 centimètres. Loin de la mer, 5 centimètres. En 1904. Au bord de la mer, 6 centimètres. Loin de la mer, 6 centimètres. 3° Erodium cicutarium. En 1803, Erodium cicutarium montre une taille normale plus grande d’un centimètre loin de la mer, au lieu que, l’année sui- vante, cette plante présente une augmentation de cette taille d’un centimètre au bord de la mer. On trouve : En 1903. Au bord de la mer, 11 centimètres. Loin de la mer, [1 centimètres. En 1904. Au bord de la mer, 11 centimètres. Loin de la mer, 10 centimètres. 4 Helianthemum guttatum. La taille normale de l’Zelianthemum gutlatum est la même dans les deux stations en 1903. Elle est plus élevée d’un centi- mètre sur le littoral en 1904. Les mensurations donnent : En 1903. Au bord de la mer, 14 centimètres. Loin de la mer, 14 contimètres. En 1904. Au bord de la mer, 18 centimètres. Loin de la mer, 17 centimètres. III. — CONCLUSION. Ainsi qu’on le voit, la taille normale est parfois la même dans les deux lieux, elle ne diffère jamais d’une manière considé- rable et le sens de la variation ne se maintient pas. De sorte que, d’après nos observations, nous ne pouvons admettre qu’il existe une influence du bord de la mer sur la taille des plantes annuelles. ProOGÈs-VERBAUX, T. LIX. 10° ee, NA à o À “ mn \ KO PO ENER EE TABLE DES MATIÈRES BIOLOGIE GINESTE............... Présentation d'un mémoire intitulé : Or- ganisation de la substance vivante... BOTANIQUE BAEDIÉ (A)... M Une ReXCUTSIONMeNMAUVErMREMES ne 1e — Sur des graines trouvées à Tarra- gone (Espagne)..... SR C ETES RES IDE NA RSR AE .... Observation sur l'influence du bord de la mer sur l’époque de la levée des plant:s annuelles. .... LAS ù — L'Heleocharis amphibia Durieu de MaSopnenve Pere enr. — Sur l’organogénie florale des Fuma- riacées . .... DES RS ARR AU = Une monstruosité de Bellis perennis.. — Floraisons de plantes pyrénéennes au jardin botanique de Bordeaux...... — Floraison du Bambou noir à Cérons.. BOUVEUES... .... “Ta culture du tabac et la Nielle .... — Présentation d’un mémoire intitulé : Contribution à l'étude du système libéro-ligneux des cryptogames vas- CRNENRÈSE : AL MENAR CURE IEEE BouyGuEs et PERREAU.. Contribution à l’étude de la Nielle des — feuilles de tabac........ SRE RS re 0 DRBOVER EMMA TRE .. Observationsethypothèses surles condi- tions de développement de la truffe mélanospore....... A OO bIoElE DE ee — Recherches sur les éléments constitu- tifs de la spore de la truffe mélanos- DORE ER ed CLV Pages. CXLV,CLI CXIX CXXIL XXVIL,CXLIT LXXXIIL LXXXVI XCI XCII XCIII XXXVII XCVII,CVII CVIIT LXXVI XCVIII CLVI Pages. RREIGNET....-......... Anémone cultivée prolifère ...4....... XC DEvaux............... Membrane de coagulation par simple contact de l’albumine avec l’eau; application au protoplasma........ 0.0 — Comparaison des pouvoirs absorbants des parois cellulaires et du sol par les Sels AISSOUS. em. eee ere XXXIV — Floraison du bambou noir à Étaules (Charente-Inférieure)............... XCIIL DoiNET ............... Sur quelques champignons du Vigean., xLVII, CxLII DUBALEN.............. Fructification d’un palmier mâle..... : CXLIII Dr Dupuy............,. Del’influencedubord dela mer sur l’épo- que de la levée des plantes annuelles. xxitI, XXIX — De linfluence du bord de la mer sur la durée de la vie des plantes AANIBLIOR ST Eee Eee US APR CxI _ De l’action du bord de la mer sur l’époque de l’apparition des plantes ARÈNES 22 ane ee CXXXVII — De l'influence négative du bord de la mer sur lataille des plantes annuelles. CLI GinesTE (Ch.).......... Tige de bambou fleurie à Caudéran.... XC LABRIE................ Présentation d’un mémoire intitulé : De quelques plantes rares nouvelles ’ pour la flore de la Gironde ........ XLVII — Tulipa præcox à Dieulivol et T. Clusiana à Monségur.. 7... XCI — Épi mâle de maïs portant des graines . XCII DE LOYNES............ Observations sur l’influence du bord de la mer sur l’époque de la levée des plantes annuelles 252120 00 XXVIIL = Dactylis glomerata vivipare.......... XLVI — Sur la floraison des bambous en France. XCII MoTELAY.......... ... Une station anormale de Polygala : GUAM Eee ec eee XLVI — Le Cystinus hypocistus à Audenge. | XCI -— Sur un raisin mûr, moitié rouge, moitié blanc RENTE PTE FR ONEE CXLIV LR A ge Po UNE ON ES PARRIQUE.......,.. BRASCASSAT et DAYDIE.. DEGRANGE-TOUZzIN. .….. DoiNET.... .. BROWN 22 ao GOUIN ..... RE PE ENCNE LAMBERTIE ...... PA POHPEREZ (J>).21 : Den Présentation d’un mémoire intitulé : Cladonies de la flore de France..... ENTOMOLOGIE Note sur Crateronyx Dumeti L....... Rectifications tardives mais néces- FENTE SES Jeu Pete et te RER Aer : Sur des variétés de Lycœna Cyllarus, _Adonis, Ceronus, Alcon ........... Une variété de Lycœna Cyllarus..... Remarques sur quelques Hémiptères de AGREE CET RERO Présentation d’un mémoire intitulé : Supplément à la Contribution à la faune des Hémiptères du Sud-Ouest Ge Jen sets AU RAR AT ACT à Cas d’hermaphrodisme chez une Argyn- .nis Pandora Sch. et quelques autres Lépidoptères........... a Remarques sur quelques Coléoptères.. Remarques sur quelques Hémiptères nouveaux ou rares de la Gironde. Présentation d’un mémoire intitulé : Supplément au Catalogue des Melli- RES AURSUA OUEST ER PEL ARE Sur quelques Coléoptères intéressants * du Sud OUeSE AE EEE GÉOLOGIE Érosions produites sur le rivage océa- nique par les tempêtes de l'hiver 1903-1904, entre Soulac et la Pointe- DEEE NE RER PONT Li EE RNTES à Présente une roche avec inclusion d’eau et d’air ....., CPR CLVII Pages. XCI, XCIT CXLV LXVIII LXXV LXX XLVII XLVII LXXI CXX CXLVI XLVII XLVII CEVII Pages. GOUIN ................ Érosions produites sur le rivage-océa- nique, traces de marais salants et empreintes de pieds de bestiaux sur l’ancien sol entre Soulac et la Pointe-de-Grave....... sr RL CVIL,Cx LABRIE................ Présentation d’un mémoire intitulé : Les dépôts aquitaniens et les limites de la mer aquitanienne............ XCIL ZOOLOGIE BARDIE (A) 24e ee Sur un madrépore (?) trouvé dans des fouilles à Bordeaux.......... REA AV xC DaLeau (Fr.)...... .... Quelques spécimens de Linguatules pa- rasites des sinus du chien ......... LXVII GINESTE et CHAINE..... Note sur un monstre mélomélien ..... CII GINESTE et KUNSTLER .. Remarques sur la constitution des Bac- TÉHAGCEN ER Te RD Te LXXXVIIL Perez (JR SC SUR Ra GI TONER TS NOR ne XLIX SUJETS DIVERS Personnel de la Société......... RTL © Ce D RG NS Rur SFEUE lI Bulletin bibhiosraphique 2eme. Re ROME SE An Tee : IX Installation du Bureau pour 1904.......... nn RE RS aude te RE XXI AIRIS IPATON- ER Re 0e PP ES CNP de Re LXXXV, LXXXVIII Correspondance ...... Re a LXIV, LXVII, LXXXVIIL, XCVII, CXX, CXLIII, CXLV ( AMISSIONS ACER ER CEE ANNE LXXXVIII, CXXII Mouvement dupersonnel Démissions 4"... cc. ee EU ton CRT eee eo een XIV OX RCE Disimenons Honontfques sn een ee SIA RER LIVRE Rapport annuel du Secrétaire général sur les travaux de la Société pendant l'anneemlO0S ARENA EEE" Ft Se L Rapport de la Commission des archives par M. Muratet ........ LIII » » des finances par M. Gineste .......... LY Compte rendu de la Fête linnéenne, le 26 juin 1904, à Saint-Martin- du-Puy, Castelmoron, Mesterrieux, par M. Queyron.......... KCHI Compte rendu du banquet d’hiver par M. Sarthou.............. CXLV CLIX Pages. Discours prononcé sur la tombe de Mme veuve Lespinasse par RENTE LS GRO Te AE 2e RO PRE TS NE PR PES LXIV Notice nécrologique sur M. E. Benoist par M. Degrange-Touzin.. CXXIV Élections des membres du Bureau pour l’année 1905.....,...... CXXTUII » de la Commission des finances » DIRAIT) ENCRES CxXXIII » » des archives » DR ele Là CXxIII » » des publications pour l’année 1905... CXxXIII IEC Er DA AR LE LACS ES RE a En XLVI Lan de À l'An ; fa RON RE jee LA # POUR LA Ÿ VENTE DES VOLUMES S'adresser : ATHÉNÉE rue des Trois-Conils, 53 BORDEAUX 3 DT 2044 106 300 288