D'HISTOIRE NATURELLE DE ’ on > i LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE © DE BORDEAUX. TOME I. ———— DEUXIÈME ÉDITION. RÉIMPRIMÉ , CHEZ TH. LAFARGUE, LIBRAIRE, PES FL IMPRIMEUR DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE, Rue Puits Bagne-Cap, 8 | BORDEAUX. — 1845. BULLETIN D'HISTOIRE NATURELLE DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX. SSOHIAN INS777z ES 0} » % JUN251926 # & 7110278 4, . si À ie a tours de spire. Long., 3-4 mill. Diam., 1 mill. et demi. Var. b. Teslä magis elongatä, nitidä ; labro obsoletè striato. Loc. Faluns de Saint-Paal. Commune. Se trouve à Bordeaux. $ II. Oblongo-elongateæ. 67. AcricuLaA JunÆ , À. de Judas. Lam., An, s. vert., tom. 6 (2), p. 137. Grat.. Bull. d’hist. nat. Soc. Linn. de Bord. , t. 2. p. 6. Bulim. auris Judæ. Brug., Dict. n.° 78. Volut. auris Judæ. Lin. Gm., p. 3437 , n.° 10. Helix auris Judæ. Mall. Verm., p. 109, 310. Martini, Conch. 2, t. 44, fig. 449-451. Bonanni , Mus. Kirch. 3, f. 412. Lister , Conch., t. 32, f. 30. A. Testä magnd, crass&, oblongo-elongatä, minutissimè decussatä granulosäque; aperturd medio angustata ; colu- mellé biplicatä ; labro sinistro incrassato, marginato; sul- cis longitudinaliter sinuosis, obscurè transversim striatis granosisque. - 7 lours de spire. Haut., 36 mill. Diam., 16 mill. Loc. Faluns de Gaas. Rare. 68. AURICULA STRIATELLA, À. striatelle. Nob. A. Testé parvuld, oblongo-elongaté ; subtilissimè trans- (104) versimque striatà ; aperturä medio sub-angustatd; colu- mellà biplicatà ; labro papyraceo ; spird breviusculä, acu- tissimd. 4 lours de spire. Haut., 7 mill. Diam., 3 mill. Loc. Saint-Paul. Rare. $ LL. Ovato-turgidæ. 59. AURICULA BIPLICATA , À. à deux plis. Nob. Affin. Volut. piso. Brocc. A. Testé ovato-turgidä, lœvigatà ; labro simplici; colu- mellé biplicatà. Var. a. major ; spiré obtusiuscult. 5 à G lours de spire. Long., 6 à 8 mill. Diam., transv.; 4 mill. Var. b. minor ; spird acutà. 4 tours de spire. Long., 3 à 4 mill. Diam., transv., 2 mill. Loc. Faluns de Mandillot. 70. AURICULA MARGINALIS, À. marginée. Nob. An À. ovata? Lam., An. s. vert., t. 7, p. 538. An Voluta pisum? Brocc., tab. 15, fig. 10. A. Testé ovato-ventricosé, nitidè lævigatä ; labro intus marginato subunidentato; columellä 2 plicaté, ad basim eælùus marginatd ; spird oblusissimd. 3 tours et demi de spire. Long , 6 mill. Diam. transv., # mill. Loc. Faluns du Maiïnot à Castetcrabe. (105) 71. AuricuLA ovazis, À. ovale. Nob. Affinis À. biplicatæ. Var. b. Nob. A. Tesid ovat@, transversèm strialà; columell& unipli- caté ; spird brevi acutà. 4 tours de spire. Long., 3 à 4 mill. Diam., 2 mill. Loc. Faluns de Saint-Paul. $S IV. Turrito-cylindrice , lævigatæ. 72. AURICULA TURRITELLA , À. turritelle. Nob. A. Test turrito-cylindrici, lævigatd ; aperturä oval, uriplicatd ; anfractibus conveæiusculis. 8 à 9 tours de spire Long., 7-8 mill. Diam., 1 mill. trois quarts. Loc. Faluns de Saint-Paul. 73. AURICULA ACICULA , À. aiguillette. Lam., An.s. vert , 2.06, p. 539, t. 7. Id., An. Mus.,t. 4,n.°6, n. 436. DES D ete in 08 DA OSPA-R CENT A. Test turrito-cylindricä, lævigaté , nitidä ; aperturä brevi, ovatä ; columellé uniplicatà; anfractibus planulatis. 11 à 12 tours de spire. Long., 7 à 8 mill. Diam., 2 mill Loc. Faluns de Saint-Paul. Commune. Se trouve à Bordeaux. 7%. AURICULA DUBIA, À. douteuse. Nob. A. Test@ turrito-elongatä, lævigatd , sub-umbilicatà ; apertur& oblongä, uniplicatd ; anfractibus subplanulatis. ( 196) 8 à 9 tours de spire. Long., 8 mill. Diam., 2 mill. Loc. Les falans de Saint-Paul. 75. AURICULA TORNATILIS, À. tornatelle. Nob. An Tornatellæ species. A. Testà turrito-cylindricé, nitidè lævigatä; columelld :- uniplicatä ; aperturd ovatà ; sinu prominente ; labro sinistro intüs striato ; anfractibus convexiusculis. 8 à 9 tours de spire. Long., # mil. — Diam., { mill. et demi. Loc. Faluns de Gaas , de Saint-Paul. Rare. 76. AURICULA NITIDULA , À. brillante. Nob. A. Testé turrito-cylindricä, lœvi, nitiduld; aperturd oblongä, uniplicatà ; labro crassiusculo intüs subdentato. 6 tours de spire. Long., 3 mill. et demi.— Diam., 1 mill. et demi. Var. b. Labro papyraceo non dentato. Loc. Faluns de Saint-Paul. 77. AURICULA SPINA , À. épine. Desh., n.0 9,p. 71, pl.&8,f. 10, 11. A. Testd aciculari, turrito-cylindricé, nitidä, lævigatà; aperturd uniplicatd. 10 à 11 tours de spire. Long., 5 mill.— Diam., { mill. Loc. Faluns de Saint-Paul. Commune. $ V. Turritæ cylindrico-elongatæ, striatæ. ( Species incertæ sedis ). 78. AURICULA TEREBRALIS , À. térébrale. Nob. An Turbo gracilis? Brocc , pl. 6, fig. 6. (107) A. Testé turritä, cylindrico-elongatä, longitudinalhiter eleganterque sulcatä, nitidä ; aperturd subtetragont; labro calumellari uniplicato. Var. a. Testd majore; sulcis approximalis ; anfractibus varicosis, convexiusculis, ad suturam margina- tis ; labro dextro marginato. 12 à 13 lours de spire. Loug., environ 20 mill. Diam., 3 mill. et demi. Var. b. Testä minore, eburned ; sulcis magis distantibus , anfractibus subplanulatis. 12 à 13 loars de spire. Long., environ 12 mill. Diam. 2 mill. un tiers. Loc. Faluns de Saint-Jean de Marsac. Rare. 79. AURICULA COSTELLATA, À. à petites côtes. Nob. An Turbo gracilis? Brocce. À. Testé turrita, cylindrico-elongat@, longitudinaliter coslellatd; aperturd sub-ovati ; labro dextro intus sub- striato ; costellis elevatis aliquandà duplicatis. 11 à 12 tours de spire. Long., 8 à 10 miil. Diam., 2 mill. Loc. Saint-Paul. 80. AURICULA INTERMEDIA , A. intermédiaire. An varielas À. terebralis ? Grat. Affinis Turb. gracili. Brocc. À. Test lurrito-cylindricd , longitudinaliter sulcaté ; anfractibus convexiusculis, varicosis, obscurè transversim - que striatis ; aperturd sub-ovali; labro dextro marginato. { 108) 9 à 10 tours de spire. Long., 8 mill. Diam., 2 mill. Loc. Saint-Jean de Marsac. 81. AuRricULA GRACILIS , À. gréle. Nob. An Turbo gracilis ? Brocc. A. Testä turrilo-elongatä, longitudinaliter striatd; an- fractibus convexiusculis ad suturam obscurè marginats ; sulcis approximatis, obliquis, profundis. 14 lours de spire. Long., 10 mili. Diam., 2 mill. Loc. Falurs de Gaas, de Saint-Paul. 82. AURICULA PSEUDO-AURICULA , À. fausse-auricule. N. Affinis Turb. gracili. Brocc. A. Test aciculari, turrito-cylindricä, longitudinaliter strialé ; aperturd oval&, simplici; anfractibus planulatis. 9 à 10 tours de spire. Long., 5 à 7 mill. Diam., { mili. un tiers. Loc. Saint-Paul. Genre XVIIL.— CYCLOSTOMA, CYCLOSTOME. 83. CYCLOSTOMA CANCELLATA, C. cancellée. Nob. An Cycl. sulcatum? Drap., n°2, pag 53. An Cycl. elegans? Var. Drap., pi. 1, fig. 3. C. Testé ovato-conict . turritd, subumbilicatä, decussatà, eleganterque granulosä; sulcis transversis, distantibus ; strüs approxæimatis, longitudinalibus : peristomate orbicu- lari, patulo ; columelld extüs reflexé ; ultimo anfractu par- vulo, marmillari, nitidè lœvigato. (109) 4 tours de spire ; celui du sommet incomplet, très-petit, lisse, brillant , obtus. Haut. de la coquille, 40 mill. Diam. transv:, 7 mil. Loc. Les faluns de Saint-Jean de Marsac, de Gaas. Rare, 84. CYCLOSTOMA GRANULOSA , C. granuleux. Grat., Bull. d’hist. nat. Soc. Lin. Bord. , 2, p. 7, n 05. An. Cyclost., volvulus? Encycl., pl. 461, fig. 5. C. Testé orbiculato-convexd, depressé, crassé, umbi- licaté, maculatä; suleis transversis, striisque longitudina- libus approximatis decussatä ac granulosd; maculis viola- ceis; ullimo anfractu prominente; umbilico subexcavato ; aperturd maximd valdè orbiculaté, integré ; lævigaté, ad basim canalhculat&, columelld extüs callosd. 4 tours de spire. Hauteur de la coquille , 29 mil. Diam. transv.. 26 mill Celui de la bouche , 17 mill. Loc. Faluns de Gaas. Rare. 85. Cyccosroma LEMANI, C. de Léman. Base Sn M ps pl 10e 007 C. Testà abbreviaté , lævigatä; peristomate integro , pa- tulo, orbiculato, extùs marginato; ultimo anfractu sub- globoso, versùus dorsum aliquandù costato. 4 tours de spire. Haut. de la coquille, 5 mill. Diam. transv. du grand {our de spire, 3 mill: Loc. Faluus de Mandillot. Se trouve à Bordeaux. ( Bast.) (MON) GÉOLOGIE. VIL. Nore sur VaucLuse, adresssée à la Société Lin- néenne de Bordeaux, par M. Marcer DE SERRES, correspondant. Quoique la fontaine de Vaucluse ail été le sujet d'un grand uombre d’écrits, il nous a paru que les observations suivantes, faites dans plusieurs voyages et notamment à la fin de Sep- tembre 1826, pourraient encore présenter quelque intérêt, même après les (ravaux de M. Saussure et de M. Beudant. La route d’Avignon à l'Isle offre peu de sujets d’observa- tions au géologue : cette route traversant constamment un sol d’alluvion. Ce n’est qu’à une lieue environ de la petite ville de l'Isle que le calcaire jurassique se présente en rochers abruptes à couches le plus généralemeut horizontales, n’étant sensiblement inelinées que dans les points les plus élevés au- dessus de la vallée. Ces couches sont d’autant plus nombreu- ses et d’autant plus distinctes , qu’elles sont plus rapprochées du niveau des eaux de la Sorgue. Au milieu de ces couches et dans les parties les plus basses, le calcaire alterne avec des lits plus ou moins continus de silex pyromaque, disposés sur des lignes parallèles entr’elles el aux couches du calcaire. 1 yen a de irès-grands noyaux de 34 à 35 centimètres et plus de diamètre, sur 17 à 18 d'épaisseur ; car leur forme est généralement comprimée, à bords arrondis; ils offrent assez généralement ure écorce grise, d’aspect terreux. Quel- ques-uns sont composés de couches concentriques de diverses nuances , dont l’effet est des plus agréables. Le même calcaire jurassique se montre après le village de Vaucluse ; on trouve aussi en remontant la rive droite de la (A) Sorgue , des formations d’eau douce adossées à ce calcaire cet peu élevées au-dessus du niveau des eaux actuelles. Le cal- caire marin de Vaucluse forme au contraire des murailles perpendiculaires d’une grande élévation. En effet , d’après M. Guérin, le sommet du rocher vertical d’où sort la fontaine est élevé de 170 toises 4 pieds(332», 667%) au-dessus de la mer; la source l’est de 50 toises 4 pieds (98%, 751%), ce qui donne 120 toises (233%, 886 | pour la hauteur du sommet au- dessus de la source (1). Les rochers escarpés, d’où s’échappe la source de Vaucluse, forment une enceinte en demi-cercle, cause du nom donné à la vallée qui en est tout-à-fait barrée à son extrémité, ce qu'exprime assez bien le nom de Vaucluse. On sait que cette tendance , des calcaires secondaires à former des cirques qui barrent les vallées , n’est point un phénomène de pure loca- lité ; il est au contraire remarquable par sa généralité. Cette tendance est en particulier frappante à Vaucluse ; c’est à l’ex- trémité d’un pareil cirque que sortent , à Vaucluse, les eaux qui produisent une des plus belles sources de l’Europe. Cette source forme d’abord une nappe tranquille dont le calme contraste fortement avec l'impéluosité des eaux qui s’en échappent. Mais dès que celles-ci quittent ce premier bassin, elles se précipitent avec un fracas épouvantable sur d’énormes rochers noircis par les mousses qui les tapissent (2). Leurs (1) D’après le même observateur, la plus grande élévation des montagnes qui bornent la vallée de Vaucluse, serait de 336 toises ( 654%, 881m ) au-dessus du niveau de la mer, et le ro- cher de Pétrarqne de 68 toises (1329, 535a ) au-dessus de ce même niveau, et de 35 Loises ( 68m, 217 ) au-dessus du pont de Vaucluse. (2) Ces mousses sont principalement les Gymnostomum aqua- ticum et Trichostomum fontinaloides de la Flore Française , tom. IT, p. 444 et 469. (4H2») flots tumullueux s'élèvent en poussière azurée, roulent en écume ou tombent en cascades mullipliées d’une éclatante blancheur. Telle paraît la fontaine lorsque les eaux sont hautes ou qu’elles se trouvent au niveau d’un figuier qui, comme le gardien de la source, s’est établi dans le rocher d’où elle s'échappe. Maïs son aspect est bien différent lorsque les eaux sont basses : au lieu de celte nappe tranquille qui couvre les rochers du bassin et qui, par une sorte de pro- dige , semble, dans son immobilité, produire loutes les eaux qui s’écoulent avec lant d’impétuosité, l’on découvre une sorte de caverne chambrée et tortueuse où l’on peut pénétrer à l’aide d’une pente rapide et reconnaître le point d’où les eaux surgissent par de nombreuses ouvertures. Alors seule- ment, el en voyant la grande quantité d’eau qui sourd du rocher inférieur, on se rend raison de celle qui. à quelques pas , forme l’un des plus grands courants qui s’échappent sur la terre d’un seul point. Alors seulement , on s’en fait quelque idée , car lorque les eaux sont hautes et qu'elles recouvrent le poist d’où celles surgissent, la masse énorme qui s’en échappe de dessous un rocher, dont l’œil ne peut mesurer la hauieur, lient en quelque sorte du prodige. Sans doute , la source de Vaucluse formerait un des plus grands fleuves de l’Europe, si, dés son origine, elle ne se divi- sait en plusieurs branches, et si, comme les autres grands cours d’eau, elle recevait quelques affluents. Maïs les pays calcaires où les sources sont à la fois le plus rares el le plus considérables, à raison des amas d’argile qu'ils offrent en quantité , fournissent généralement moins d’affluents que les pays granitiques, où les sources très-mullipliées ne donnent aussi qu une pelile quantité d’eau. Ainsi , quoique la fontaine de Vaucluse soit peut-être la source la plus considérable de l’Europe , la Sorgue est loin d’avoir un grand renom, parce _qu’elle ne reçoit point d’affluents , qu’elle se divise presqu’à (RAM) sa source, et enfin parce que ses eaux se confondent bientôt avec celles de la Durance , qui elles-mêmes se réunissent aux eaux rapides et tumultueuses du Rhône (1). Le calcaire de Vaucluse, que l’on peut rapporter à la for- mation du calcaire du Jura. est disposé assez généralement, vers les points les plus bas de la vallée, en couches parallèles el peu inclinées. L’inclinaison des couches augmente vers les assises supérieures , là où les strates deviennent de plus en plus épaisses. Ces couches supérieures, souvent rompues, approchant parfois de la verticalité, imitent fréquemment des édifices en ruines, des tours ou des obélisques comme minés par le temps. Ce calcaire de Vaucluse, percé par des cavernes assez nombreuses , offre une lendance générale à former des cirques plus ou moius élendus, qui, lorsqu'ils sont très-rè- trécis , ressemblent assez bien aux arceaux des amphithéâtres antiques. Jamais le calcaire jurassique ne mérita mieux qu’à Vaucluse l’épithète de calcaire caverneux ; de toutes parts il présente de pelites cavernes ou des loges plus ou moins spa- cieuses. Ce calcaire, d’an blanc jaunâtre, à grain fin , à cassure lé- géerement esquilleuse , offre peu de corps organisés. On n’y voit que quelques ammonites ; à l’exception des silex pyro- maques inlercalés entre les assises inférieures, il est uni- forme et assez pur. Ce n’est que dans les points les plus bas de la vallée, que les formations d’eau douce se montrent adossées au calcaire jurassique. Elles se composent de cal- (1) Il en est de mème du Lez, rivière qui arrose la plaine de Montpellier, et qui, quoique très-considérable à sa source, re devient jamais un fleuve important, ne recevant aucun affluent. Sa source, dont le volume d’eau est remarquable, sort d’un cal- caire jurassique , à couches abruptles comme celle de Vaucluse. TOME II. 8 ( 114) caire et de silex , comme les formations marines; mais on y distingue deux sortes de calcaire. Le plus inférieur , compacte , à grain fin, d’un blanc jau - pâtre ou légèrement grisâtre, contient peu de débris de co- quilles. Celles que l’on y observe se bornent à des espèces turriculées du genre des Mélanies et des Paludines. Ces espèces, généralement petites, étant réduites à des moules , sont à peu près indéterminables. Tout ce que l’on peut dire, c’est qu’elles ne sont point les mêmes que celles du calcaire supérieur. Le premier calcaire inférieur , quelquefois presque aussi compacte que le calcaire lithographique , pourrait être utilisé s’il était plus dur et en plus grande masse. Le silex pyromaque, en lits plus ou moins étendus, alterne avec ce calcaire ; des petits Planorbes, des Limnées et des ‘ Paludines, à têt blanchâtre , sont noyés dans sa pâte. Quand au calcaire supérieur , beaucoup plus marneux que l’inférieur , surtout lorsqu'il est chargé de débris de végétaux, il s’en distingue par ses nuances plus foncées et le grand pombre de corps organisés qu'il renferme. Ces corps orga- nises sont des végétaux ou des coquilles qui appartiennent aux genres des Véritines, des Mélanies, des Paludines et des Limnées , mais d'espèces différentes de celles du calcaire inférieur. La différence est surtout frappante entre les Méla- nies des deux calcaires ; celles du supérieur ont jusqu’à 60 millimètres de longueur , tandis que les plus grandes du cal- caire inférieur n’ont guère plus de 18 à 20 millimètres (1). (1) Il n’est pas inutile de faire observer que, tandis que les coquilles du calcaire d’eau douce inférieur ne présentent jamais leur tèt, celles du calcaire supérieur le présentent au contraire toujours. (115) On distingue quatre espèces de Mélanies dans le calcaire d’eau douce supérieur : l’une très-grande , à tours inégaux, les derniers hors de proportion avec les premiers; une seconde à peu près aussi grande, à tours arrondis et sillonnés trans- +ersalement par des côtes étroites et saillantes ; une troisième fort allongée, dont les premiers {ours sont étroits et aigus ; une quatrième enfin courte, ramassée, à tours assez égaux et sillonnée transyversalement comme la seconde, dont elle diffère par sa laille et sa forme plus raccourcie. Ces espèces fossiles ne sont pas, du reste, assez bien conservées, pour qu’on puisse les déterminer avec quelque exactitude. Ce n’esl pas sans quelque surprise que l’on voit les forma- lions d’eau douce, les plus rapprochées de celles de Vaucluse, avoir également les Mélanies pour caractéristiques , à la vé- rilé d’espèces différentes : telles sont celles des environs de Beaulieu , prés d’Aix , que Saussure paraît avoir voulu indi- quer sous le nom de Vis ou Strombites tuberculés , les pre- nant pour des coquilles marines. Ces Mélanies se trouvent cependant dans le même calcaire où il existe des ÆHélix et de nombreuses Paludines que le célèbre auteur du Voyage dans les Alpes avait probablement observées, puisqu'il a in- diqué sous le nom d’Aélicites, les Néritines de Vaucluse (1). Du reste , les formations d’eau douce coquillières sont en général tellement restreintes, qu’il est probable que leurs dépôts n’ont pas eu lieu à des époques fort éloignées du dépôt de la plapart des terrains marins coquilliers qu’elles recou- vrent ou auxquels elles sont adossées. En effet, à l’exception des formations houillères, que l’on peut considérer comme les formations végélales par excellence, les terrains d’eau (1) Voyage dans les Alpes, tom. LE, pag. 319, N.° 1524, et pag. 359, N.0 1547. (116) douce paraissent des dépôts purement locaux et généralement peu élevés au-dessus du niveau des mers actuelles ; par cela même, ils sont loin d'annoncer des retours successifs des eaux des mers sur nos continens, d’aulant moins admissibles, qu'il faudrait les rendre aussi mullipliés que les alternances des couches qu’ils auraient produits Les silex , qui alternent avec les calcaires d’eau douce de Vaucluse , offrent également des Mélanies, qui y sont cepen- dant assez rares, et paraissent différer de celles du calcaire. Quant aux Nérilines, on n’en observe que dans le calcaire supérieur ; elles se rapprochent beaucoup plus du Neritina viridis qui vit aujourd’hui dans les rivières des Antilles, que du Neritina fluviatilis que l’on observe dans les eaux de la Sorgue , comme dawus la plupart des rivières de l’Europe. Il paraît qu’il existe au moins deux ou trois espèces de Palu- dines et de Limnées dans ce calcaire ; mais comme elles sont réduites à de simples moules, il est fort difficile d’en recon- naitre les espèces. En résumé, la fameuse source de Vaucluse sort des for- malions du calcaire du Jura, et probablement la grande quantité d’eau qu’elle fournit lient aux lits d’argile ou de marnes argileuses qui forment la base du massif calcaire d’où s'échappe la Sorgue ; fait d’autant plus probable , que le cal- caire du Jura présente assez généralement de pareilles couches subordonnées. Au pied de ce calcaire , remarquable par des formes abruptes et pyramidales, sont adossés des calcaires d’eau douce , qui s'élèvent peu au-dessus du niveau des eaux actuelles, et que l’on ne peut considèrer que comme des dépôts partiels, produits cependant par des eaux qui nourris- saient des êtres bien différens de ceux que l’on y observe au- jourd’hui. Les Mélanies, les Néritines, les Paludines el les Limnées des calcaires de Vaucluse n’ont rien de commun (117) avec les Mollusques des eaux de la Sorgue ; et en vain cher- cherait-on , dans les fleuves de l’Europe, des espèces ana- logues aux grandes Mélanies fossiles de Vaucluse. —— Q ©— POP TE Sd BULLETIN D'HISTOIRE NATURELLE DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX. [ 74 * 4 } ZOOLOGIE. CONCHYLIOLOGIE. IX. DescriPTION de plusieurs espèces de coquilles vivantes de la Méditerranée ; par M. Micnaun, officier au 10.%° régiment d'infanterie de ligne, membre correspondant de la Societé Linnéenne de Bordeaux et de la Societé d'Histoire naturelle de Montpellier, etc. SIGARETUS KiNDELANINUS. Nob. ( Voyez la pl., fig. 1-2). S. Tesli ovato-oblongd, convexui, pellucidä, albidä ; longitudinaliter obsoletè striatà ; anfractibus binis, postremo maxæimo ; apice prominul&, obtusd ; apertur& concavé ; um- bilico nullo. Largeur, 10 à 12 mill. — Longueur, 15 à 18 mill. L'animal , que nous avons eu occasion d'examiner, est en tout conforme à la description qu’en donne Blainville : Manuel de Macologie, pag. 466. ( 120 } Cette coquille, d’une extrême fragilité, rappelle, par la talure et la couleur de son test, celui de la Bullæa Plan- ciana, Lam. Composée de deux tours de spire, le dernier est si ample qu'il concourt presque seul à la former. Son facies la rapproche des Natices; mais la grandeur de son ouverture qui laisse voir le fond de la spire , et ses autres caractères, ne permettent pas de l’éloigner du genre auquel nous la rapportons. Habite la Méditerranée, côte d'Agde { Hérault), où elle est fort rare. Nous prions M. le baron Æindelan, colonel du 40.° régi- ment d'infanterie de ligne , amateur distingué d'histoire patu- relle, de vouloir bien agréer la dédicace de celte espèce, comme un faible (émoignage de notre reconnaissance. RosTELLARIA SERRESIANA. Nob. (Ibid., fig. 3-4). R. Testä parvé, turrité, imperforaté, atbo-lutescente ; transversim striaté; anfractibus supremis medio unicari- natis, postremo tri-carinato; carinis nodiferis ad digita- tiones decurrentibus; labro expanso, quadri-digitato ; digitis canaliculatis ; rostro prælongo, recto, tenui, acuto; aperturé coarctaté. 9 à 10 Lours de spire. Longueur de l’extrémité du canal au sommet de la spire, 40 à 42 mili. Diamètre du dos de la coquille à l'extrémité de la 3.° di- gilalion , 25 à 28 mill: Cette coquille, voisine du R. Pes Pelecani, Lam., s’en distingue par sa {aille constamment plas petite, par son test beaucoup moins épais, mais surtout par ses quatre digitations, dont la plus rapprochée de la spire lui demeure presque pa- rallèle et la dépasse par sa longueur, taudis que, dans l'espèce (121) de Lamarck, cette digitation s’éloigne obliquement de la spire et reste toujours plus courte. Dans quelques individus, la digitation la- plus inférieure et la plus éloignée des premiers tours de la spire se divise en deux, et ces subdivisions sont toujours inêgales ; mais son caractère distinctif le plus sail- lant se {rouve dans son bec allongé , mince et presque droit, au lieu que, dans le À. Pes Pelecani, il est gros, court et obliquement iufléchi du côté de l’ouverture. Habite à Barcelone ( Espagne) avec le R. Pes Pelecani. Elle m’a été communiquée par M. Bastide, chirurgien-major du 16.2 régiment d'infanterie de ligne , qui l’a trouvée con- stamment avec l’animal. Nous avons à regretter de n’avoir pu l’observer. Nous consacrons cette espèce à M. le professeur Marcel de Serres. Son nom est trop connu pour avoir besoin d’élo- ges; nous le prions seulement de vouloir bien accepter ce témoignage de notre gratitude. PLeuroroma Leurrovi. Nob. (Ibid, fig. 5-6). P. Testé turrito-conicd ; luteo-fuscd, longitudinaliter costalä , strüs transversis decussantibus exarat@; apice oblusä, anfractibus septenis ; convexis, postremo duabus fasciis spadiceis interruptis, superioribus, und tantüm, ornalis; sulturd excavaté; aperturd albd ; labro incrassato; canali brevi, recto, extüs eleganter plicato. Longueur , 20 mill.— Diaméë re, 9 mill. Jolie coquille à côtes saillantes coupées par des stries transverses à la manière du Buccinum reticulatum, Lam. Le dernier {our est orne de deux bandes brunes interrom- pues , dont la couleur est (rès-marquée sur les côtes, {andis qu’elle est presque effacée dans l'intervalle qui les sépare ; (122) de ces deux bandes, l’inférieure va se perdre dans l’ouver- ture, la supérieure se prolongeant seule sur les autres fours de spire. La partie du test placée entre les côtes est fort mince. Cetle espèce est très-distincte de celle décrite par M. Payraudeau ( Cat. desc. et méth. des Annélides et des Mollusques de Corse, pag. 144, pl. 7, fig. 11) sous le nom de Pleurotoma Cordieri. Habite la Méditerranée, côte d'Agde ( Hérault ). Très-rare. Nous offrons cette coquille à M. Augustin Leufroy, jeune naturaliste, qui s’occupe avec autant de succès que de zèle de l’étude des sciences, et dont l’érudition donne les plus hautes espérances. Témoignage d’amitié. Tur8o minurus. Nob. (ibib., fig. 7-$-9). T. Testä parvä, albé, transversim costatä, perforatd ; costis et interstitiis squamiferis ; anfractibus quaternis con - vexis, postremo maximo; apertur@ ellipticä; peristomate simplici. Longueur, 5 à 6 mill.— Diametre , 3 à 3 mi:l. et demi. Petite coquiile dont le dernier tour forme plus des trois quarts du volame. Ses côtes, très-grosses à proportion de sa taille, viennent se rendre jusqu’au bord de l’ouverture , ce qui est cause qu’en la regardant de ce côté, le péristome paraît comme denté extérieurement. Habite Cette, où elle est très-rare. Perigueux, Lith, Dupont: 4 22 LAID en à LE anrciliite’ PT élite : 11 7 Late nue cole Dpeose Parigéetee il Dupont D Péhninus Hoobse Vs FRET SE 4 amet. gb ou de cé) de deu LINE fo De OR , A re au LA re FR. DEA PA LD #96 vd cih du” de nm TH. he Fay] CE ghaneer dr Lau de côte. C2 raie” #8 Lime Lroturt de M A role) Ag. 9 A mème Éoss ne ee al fpote CE EE ee a un 1 12 a EU 1 (123) X. Tagreau des Coquilles fossiles qu'on rencontre dans les terrains calcaires tertiaires (\aluns) des environs de Dax, dans le département des Landes; par W. GRATELOUP , membre honoraire ( suite du ). ( 2.° Article.) ORDRE II (suite de l). — Trachélipodes. B. LymNéens. Coquilles spirivalves, lisses; bord droit de l'ouverture aigu , non réfléchi. ( Mollusques fluviatiles inoperculés ). Genre XIX.— PLANORBIS, PLANORBE., (Bruc.). Caract. Coq. discoïde , à spire aplatie ou surbaissée, el dont les tours sont apparens en dessus et en dessous. Ouver- ture oblongue , lunulée , très-écartée de l’axe de la coquille, et dont le bord n’est jamais réfléchi. Opercule nul. Genre XX.— LYMNÆA, LYMNÉE. ( Lam. ). Caract. Coq. oblongue, quelquefois turriculée, à spire saillante. Ouverture entière, plus longue que large. Bord droit tranchant : sa partie inférieure remontant sur la colu- melle et y formant un pli trés-oblique, en rentrant dans l'ouverture. Opercule nul. C. MÉLANIENS. Coquilles dont les bords de l’ouvertdre sont désunis : bord droit tranchant. Un opercule. { Mollusques fluviatiles operculés ). Geure XXI — MELANIA, MÉLANIE ( Lam. ). Caract. Coq. turriculée. Ouverture entière, ovale, ou ( 124 ) oblongue, évasée à sa base. Columelle lisse, arquée en de- dans. Opercule cornè. Genre XXII.— RISSOA, RISSOA. ( Fréminvice ET Drs- mareTs. Bull. de la Soc. Philom. ). Caract. Coq. oblongue ou turriculée, non ombiliquée , le plus souvent garnie de côtes longitudinales. Ouverture en- tière, ovale , oblique, évasée, sans canal , ni dents ni pli. Les deux bords réunis ou presque réunis; le droit renflé et non réfléchi. Opercule calcaire ou corné. Genre XXII. — MELANOPSIS, MÉLANOPSIDE. (Lam.) Caract. Coq. turriculée. Ouverture entière, ovale, oblon- gue. Columelle calleuse supérieurement , tronquée à sa base, séparée du bord droit par un sinus. Opercule corné. D. PÉRISTOMIENS. Coquille operculée conoïde ou subdiscoïde. Les bords de l'ouverture réunis. ( Mollusques fluviatiles operculés ). Genre XXIV. PALUDINA, PALUDINE. ( Lam. ). Caract. Coq. conoïde , à tours arrondis ou convexes, mo- difiant la cavité spirale. Ouverture arrondie-ovale, plus lon- gue que large , anguleuse au sommet , les deux bords réunis, tranchans , jamais recourbés en dehors. Opercule orbiculaire cornée. Genre XXV.— AMPULLARIA , AMPULLAIRE. (Lam.) Caract. Coq. globuleuse, ventrue , ombiliquée à sa base , sans callosité au bord gauche. Ouverture entiere , plus longue que large ; à bords réunis , le droit non réfléchi Un opercule. (125) E. NÉRIrTACcEs. Coquille fluviatile ou marine , semi-globuleuse ou ovale- aplalie, sans columelle , et dont le bord gauche de l’ouver- {ure imile une demi-cloison. ( Trachélipodes operculés, les uns fluviatiles, les autres marins ). Genre XX VI. — NERITINA. NÉRITINE ( Law. ). Caract. Coq. mince, semi-globuleuse ou ovale, aplatie en dessous, non ombiliquée. Ouverture demi-ronde : le bord gauche aplati et tranchant; aucune dent ni crénelure à la face interne du bord droit. Opercule muni d’une apophyse ou d’une pointe latérale. — Coquilles fluviatiles. Genre XXVIIL— NERITA, NÉRITE { Lin. ). Caract. Cog. solide, semi-globuleuse, aplatie en dessous, non ombiliquée. Ouverture entière, demi-ronde : le bord gauche aplati, septiforme , tranchant, souvent denté ; des dents ou des crénelures à la face interne du bord droit. Oper- cale muni d’une apophyse. — Coquilles marines. Genre XXVIIH. — NATICA, NATICE ( Lam. ). Caract. Coq. subglobuleuse, ombiliquée. Ouverture en- tiére , demi-ronde, Bord gauche oblique, non denté, calleux : la callosité modifiant l’ombilic, et quelquefois le recouvrant. Bord droit tranchant, toujours lisse à l’intérieur. Un opercule. Coquilles marines. FE. MAcRoSTOMES. Coquille auriforme, à ouverture très-évasée, et à bords désunis. Point de columelle ni d’opercule. ( 126 ) Genre XXIX. — S/GARETUS, SIGARET | Lin.) Caract. Coq. sub-auriforme , presque orbiculaire ; à bord gauche court et en spirale. Ouverture entière, très-évasée, plus longue que large, à bords désunis.— Coquilles marines. B. LyMNÉENS. Genre XIX._— PLANORBIS, PLANORBE. 86. PLanoRBis cornu, P. de chasse. Brongn., An. Mus., t. XV, p. 371, pl. 22, fig. G. Desh. 2, p. 83, n.° 1, pl. IX, fig. 5, 6. Féruss., Mém. géol., p. 62, 0.08. Defr., Dict. des sc. nat., t. 41. P. Testà discoïded, subplanü , fragili, lævigata ; subtus profundè umbilicatd. 4 tours de spire. Haut., 4 mill. Diam.. 9 mill. Loc. Faluns de Saint-Paul. Genre XX.— LYMNÆA, LYMNÉE. 87. LyMNÆA STRIATELLA , L. striatelle. Nob. Differt à Lymn substriatä. Desh., pl. 11 , fig. 5, 6- L. Testé ovato-elongatd, sub-ventricosä, transversèm substriatà ; plicé columellari valdè tortuosi , promineni ; striis subtilissimis. 4 tours de spire. Haut., 14 mill. Diam., 8 mill. Loc Faluos du Mainot à Castetcrabe. Rare. 88. LYMNÆA iNFLATA , L. enflée. Brong., Ann. Mus.,t. 15, pl. 22, fig. 18. (42710) Desh., Foss. de Paris, 2, p. 98, 0.0 14, pl. 11. fig. 17, 18. Féruss., Mém. géolog., n.° 7. Defr., Dict. des se. nat., t. 16. L. Testé minimd, ovato-globosé, lævigatä; aperturd ovatd , subobliqué ; plicä columellari magnä. 5 lours de spire. Haut., 7 à 8 mill. Diam., 5 mill. Loc. Mainot à Castetcrabe. Rare. 89. Lvmnæa PazusrRis , L. des marais. Lam., An. Mus., (. 4, p. 298, n.° {. Id:, An, s- vert, LT, p.543: Desh., 2, p. 95, pl. 11, fig. 9, 10. Brong., An. Mus., t. 15, pl. 22, fig. 15. Féruss., Mém. géol., n.0 12, Defrance, Dict. se. nal., t. 26, p. 361. Lymneus palustris. Drap., Moll., p. 52,n.°6, pi. 2, fig. 40, 41. L. Test ovato-oblongé, longitudinaliter ac tenuissimè striatd ; strüs irregularibus remotiusculis cinctà ; aperturd ovatä; plici columellari rectä viæ tortuosé ; spird conico- acutà. Long., 15 à 17 mill. Diam., 7 mill. Var. b. Testà corneä, pellucidu. Drap., 1. c., pl. 3, fig. 1. Gualt., tab. 5, fig. E. List., Synops., !. 8, fig. 3. Helix fragilis. Linn., Syst. nat., 704. ( 128) Loc. Les faluns de Mandillot, à Saiot-Paul , dans le dépôt marin, mélangé avec les Mélanopsides et les Nérilines. 90. Lymnæa ovarTaA, L. ovale. Lymneus ovatus Drap., 1. ©. , n 2, p. 50, pl. 2, fig. 30, 31. Helix teres. Gmel., Syst nat., 217. Schroeter, Flusconch., t. 10, min., À.,f. 6. Lymneus auricularius. Var. b. Drap., Tabl. Moll. L. Testä ampullaced, ovatd, corned, leviter striaté ; aperturd ovato-oblongä ; spird brevi acutd. Haut., 20 mill. Diam., 10 mill. Loc. Saint-Paul. C. MÉLANIENS. Geure XXI.— MELANIA, MÉLANIE. S I.— Striatæ. 91. MELANIA CLATHRATA, M. treilhissée. Bast., n.0 4, p. 36, pl. #, fig. 2. An poliüs Turritellæ species? M. Testé turrutd, crassissimd, extüs cornet, nitiduld , transversè sulcata, obliquè substriatà vel costellatd ; costellis interruptè distantibus ; anfractibus rotundatis ; aperturd ovatd iniùus opacè albidä. 12 à 13 tours de spire. Loug., 24 mill. Diam., 4 mill. Loc. Faluns de Saint-Paul. Abondante. 92. MELANIA COSTELLATA , M. à petites côtes. Lam., An. Mus., (. 4, p. 430, n.01, elt. 8, pl. 60, fig. 2. ( 129») Id Anis vert (NP A5 436 1ne081- Desh. 2,, p. 113, n.0 14, pl: 12; fig. 5, 6. Defr., Dict. des sc. nat., t. 29. Mel. costellata. Var. b. Roncana. Brong. Vic., pl. 2, fig. 18. Turbo striatus ? Brocc., tab. 6, fig. 7. M. Testé turrito-subulat&, crassiusculé, subvaricosé , transversè striat@ ; costellis verticaliter obliquis crebris majoribus ; striis transversis minoribus; labro anticè intüs canaliculato. 15 tours de spire. Long., 32 mill. Diam., 9 mill. Loc. Faluns de Gaas. Abondante. 93. MELANIA ORNATA , M. ornée. Nob. M. Testä turrito-subulat@, crassiuscul&, verticaliter ad suluras costatä ; striis transversis dislantibus ; aperturæ sinu subcanaliculato. 8 tours de spire. Long., 11 mill. Diam., 3 mill. et demi. Loc. Faluns de Saint-Paul. $ IL.— Lœvigatæ. 9%. Mecania Niriba , M. brillante. Lam., An. Mus.,t. 4, p. 432, n.0 8,, et t, 8, pl. 60, fig. 6. Id, An. sert: LN7, p.,546/;1n,9/8: Desh. 2 ,n.09,p. 110, pl. 13, fig. 10, {1. Bast., n.° 5, p. 35. Defr., Dict. des sc. nat., t. 29. Helix subulata. Brocc. 2, p. 305, tab. 3, fig. 5. ToME IT. 9 ( 130 ) M. Testd subulaté, acutissimd, lævissima ; anfractibus planulatis, nitidissimis ; aperturd oblongo-elongatd. Varie dans ses dimensions. Long., 4 à 8 mill. Diam., 1 à 2 mill. Variel. b. parvula; aperturé subovatd. Loc. Faluns de Saint-Paul. Se trouve à Bordeaux, à Paris , en Italie. 95. MELanIA LACTEA , M. lactée. Lam., An. Mus., t. 4, p. 430, n.° 2, et t. 8, pl. 60, fig. 5. Id., An s. vert, t. 7, p. 544, n.0 2. Desh. 2 ,p. 106, n.0 4, pl. 13, fig. 1, 2. Defr., Dict. des sc. nat., t. 29, p. 468. Bulimus lacteus. Brug., Encycel., n.° 45. M. Testä turritd, elongaté, paululum subventricosé , lœævigatä ; anfractibus convexiusculis ; supremis verticaliter striatis. 10 à 12 tours de spire. Long., 11 à 12 mill. Diam... 4 mill. Loc. Saint-Paul. Rare. 96. MELANIA DISTORTA , M. tordue. Defr., Dict. sc. nat., (. 29, p. 468. Desh., 1. c., 2,p. 111 , n.0 10 , pl. 13, fig. 24, 25. M. Testé conico-subulatä, nitidissimè lævigaté , in axe arcuatà ; aperturi oblongo-acuté ; labro dextro inferné lined prominenti terminato. 42 à 13 tours de spire. Long., 12 mill. . Diam , 4 mill. (M3) Loc, Faluns de Saint-Paul, Cabanes, Mandillot, Mai- not, etc Abondante. Genre XXII. — RISSOA, RISSOA. $ LE. Strialeæ. Rissoa COCHLEARELLA , R. cuilleron. Bast, n°041" "p-r9171: Melania cochlearella. Lam., An. Mus., t. 4, n.° 10, p. 432. Id. Lam., Foss. de Paris, n.° 10, p. 139, vel n.° 18 , fig. 14. Id. An. s. vert.; t. 7, n.0 10, p. 546. Desh. 2, p. 117, n.° 21, pl. 14, fig. 13 à 17. Defr. Dict., sc. nat., t. 29. Turbo pusillus? Brocc., pl. 6, fig. 5. R. Testd abbreviato-turritä, longiludinaliter striatà, striis minoribus recuruis ; labro dextro productiusculo , margine incrassato. 6 tours de spire. Loug., 7 mill. Diam., 2 mill. Var. b. Coslis crassioribus. Bast., |. c. Loc. Les faluns de Cabanes, de Mandillot, du Mainot , à Saint-Paul. Abondante. 98. Rissoa GRATELUPI , R. de Grateloup. Bast., 0.0 4, p. 37, pl. 1, fig. 3. Defrance , Dict. des se. nat., t. 45. An Melan dubia? Lam., An. Mus., t. 4, p. 433, D.0 12. Id., An. s. vert., 1.7, 0.0 19, p. 547. R. Testd conico-ovaté, longitudinaliter costatd ; costis ( 132 ) supernè eminentioribus ; aperturæ sinu subcanaliculato ; labro incrassato, exætus marginato. o (ours de spire. Long., 7 à 9 mill. Diam., #4 à 5 mill. Loc. Faluns de Saint-Paul. Rare. Se trouve à Bordeaux. / Bast.) 99. Rissoa ruccINALIS, R. buccin. Nob. Au Bulimus buccinalis? Lam., An. Mus., {. 4, p. 294. Melania buccinalis ? Desh., 2, p. 116,n°18, pl. 14, He MEME Affinis Melaniæ cochlearellæ? Lam. R. Testd conico-turrité, transversim striatd, aperturd ovatä basi vix canaliculaté ; labro dextro incrassato. » à 6 tours de spire. Long., 5 mill. Diam., 2 mill. Loc. Faluvs de Saint-Paul. 100. Rissoa pusizza , R. pusille. Nob. Affin. Riss. cimici. Bast. An Turb. pusillus? Brocc. Testé parvuld, conico-ovaté, striat@ ; strüs verticaliter sinuosis. Long., 3 mill. Diam., { mill. un tiers. Loc. Saint-Paul. 101. Rissoa suLimMoipes, R. bulime. Nob. R. Tesiâ abbreviatä, ovato - conicé, longitudinaliter striatà vel costellaté, aperturd sub-rotundé, labro dextro crassiusculo, simplici. (15) 5 tours de spire. Long., 3 mill. et demi. Diam., 2 mill. Loc. Les faluns de Saint-Paul. $ I.— Cancellate. 102. Rissoa cIMEx , À. punaise. Bast., 1.02, p. 37. Defr., Dict. des sc. nat., t. 45. Turbo cimex. Brocc. 2, p. 363, pl. 6, fig. 3. An Rissoa cancellata? Frèminville, Ball. Soc. Philom. Par. 1814. R. Testä abbreviatä, conico-oblong&, cancellatd ; costellis verticaliter sinuosis ; striis transversis ; aperturd suboval ; labro dextro incrassato. Long., 3 mill. Diam., { mill. trois quarts, Var. b. Stris costisque minoribus. Bast. Loc. Cabanes, Tuco , Labernadère . Mandillot, Mainot, à Saint-Paul. Abondante. 103. Rissoa PERPUSILLA , R. menu. Nob. Affinis Rissoæ cimici. Var. b. Bast., n.0 2, p. 37. Et etiam Turb. pusillo. Brocc. R. Testé parvuli, turrito-elongatlà, striato-cancellatd ; aperlurd ovali; peristomate simplici. 7 à 8 tours de spire. Long., 4 à 5 mill. Diam., 1 mill. et demi. Loc. Faluns de Saint-Paul, de Gaas. 104. Rissoa CLATARATA , R. treillissée. Nob. Affinis Rissoæ perpusillæ. Grat. ( 134) R. Tesid turrité, parvuld, striis transversis longitu- dinalibusque decussaté ; aperturd ovalä, papyraced ; an- fractibus convextusculis. 6 tours de spire. Haut., 3 mill. Diam., 1 mill. et demi. Loc. Faluns de Gaas. Abondante. 105. Rissoa INTERMEDIA , R. intermédiaire. Nob. Affinis Riss. perpusillæ. Grat. R. Testé abbreviaté, conico-turrit4, subcancellaté ; apertur& ovali; labro dextro papyraceo. 5 tours de spire. Haul., 2 mill. el demi. Diam., {1 mill. un liers. Loc. Faluns de Saint-Paul. $ IT. — Loœvigate. 106. Rissoa niripA , R. brillant. Nob. Affinis Auriculæ nitidæ. Var. b. Grat. R. Testé parvuld, conico-elongatd; lœvigatä nitidi ; labro dextro incrassato, intus marginato ; anfractibus sub- planulatis ; spird acutissimä. G tours de spire. Long., 3 à 4 mill. Diam., 14 mill. et demi. Loc. Faluns de Gaas. 107. Rissoa ABBREVIATA , R. raccourci. Nob. R Testé brevissimd, ovalo-conicä , lævigaté ; aperturd ovali ; anfractibus convexiusculis. 4. tours de spire. Haut., 2 mill. (135) Diam., 14 mill. Loc. Falans de Saint-Paul. Genre XXIIL.— MELANOPSIS, MÉLANOPSIDE (Férus). 108. Meranorsis Durouru , M. de Dufour. Var. e. Fossilis, maxima. Féruss., Hist. Moll., 15° et 21.° livraisons , pl. , fig. 16. Id., Mèm. Soc. d’hist. nat. de Paris ,t. 1, p.153, pl. 7, fig. 16, etpl.8,fig 5. Baster., n.0 { , p. 36, pl. 1 , fig. 8. Defr., Dict. des se. nat., t. 29. An Melanopsis buccinoidea? Desh., pl. 14, fig. 26, 27. M. Testé ovato-oblongt gibbosä , emarginatd; columellà valdè callosé ; labro terminato supernè canali, versus spiram decurrente ; spird sæpids eroso-truncatd. 6 à 7 tours de spire. Long., des grands individus, 38 mill. Diam. transv., 16 mill. Var. a. major. Test@ longitudinaliter substriata ; spira brevi ; anfractibus canaliculatis. Melan. Dufouri. Var. e. Bast., 1. c. Var. b. minor. Testé oblongo-elongatà ; spirä longius- cul, acutd. Var. c. Testä splendente lævigatd ; spird acutissimd. Loc Le dépôt marin mélangé de Mandillot, à Saint-Paul, avec les Néritiues. Abondante. Cette coquille est souvent colorée en jaune ferrugineux , à raison du terrain martial, mélangé avec le falun. 109. Mgranopsis BUCCINOIDEA , M. buccinoïde. Féruss., Hist. Moll., 15. livrais., pl. fig. { , 2. { 136) Féruss., Monogr., p. 148, pl. 7, fig. 1 à 11, et pl. 8, fig. 1 à 4. Id., Mém. géo!og., pl. 64, n.0 1. Desh. 2, p. 120, n.02, pl. 1#, fig. 24, 25, 26, 27. Defr., Dict. des sc. nat., t. 29. Melanopsis fusiformis, Sowerby, Min. Conch., (ab. 2392, fig. 1,5. 7. Melanopsis Dufourii. Var. a. Bast., 1. c. - Melanopsis lævigata. Lam., An. s. vert., t. 6 (2). p. 168. Id., Encyclop., pl. 458, fig. 8. Melania buccinoidea. Olivier. Voy. pl. 17, fig. 8. Melania suessonensis. Brard. J. de Phys., 1812, fig. 9. Bulimus antidiluvianus. Lam., Ann. Mus., ( %, p. 295. Id., An. s. vert., t. 7, p. 538, 0.0 15. Poiret, Coq. terrest. et fluviat., p. 36. Buccinum prærorsum. Linn. Bulimus prærorsus. Brug., Encycl. M. Testé ovato-conicâ, acutà, læœvigat&, columellä arcuatà, callosé ; anfractibus subplanulatis, ultimo alis longiore. Var. a. (major). Testé oblongo-elongaté ; suturis margi- nalrs. Melanopsis buccinoidea. Var. g. Antiqua, Fé- russ. el Synonym. ut suprà. Long., 24 mill. Diam. , 10 mill. Var b. (minor). Testà conico-elongatà ; spiré aculu. (11370) Melanopsis buccinoidea. Var. a. Desh., pl. 15, fig. 3, 4. Id. Var. a. Fossilis, Féruss., 1. ©, pl. , fig. 8. Var. c. ( subventricosa ). Spir@ breviusculä. Nob. Var. d. ( olivula ). Testä parvul@, olivæformi. Nob. Loc. Mandillot. Abondante. Se trouve à Soissons. 110. MELanopsis cosrATA, M. à côtes. Lam., An. s. vert., t. 6 (2), n.° 1, p. 168. Enclycl., pl. 458, fig. 7. Féruss., Monogr., pl. 7, fig. 14, 15. Id., Mém. géolog., pl. 64, n.° 2. | Desh., 2, n.0 4, p. 120, pl. 19, fig. 15, 16. Defrance , Dict. sc. nat., t. 29, p. 479. Melania costata. Oliv. Voy. pl. 31, fig. 3. M. Testä ovato-oblongä, solidé, acuminaté, aliquan- tisper obtusä, longitudinaliter costaltä; aperturd minimd ; columellä valdè callosd ; suturis incrassatis, luberculosis. Long., 18 mill. Diam., 8 miil. Cette espèce se rapproche beaucoup de la Melanopsis no- dosa, de M. de Férussac ({ Hist. Moll., 15.° livrais., pl. : fig. 13 ). Loc. Les faluns de Saint-Geours en Mareusin, et ceux d’Abesse à Saint-Paul. Rare. L’analogue vivant habite dans l’Oronie, en Syrie, d’après M. de Lamarck. D. PÉRISTOMIENS. Genre XXV. — PALUDINA, PALUDINE. 111. PazuDiNA ACHATINA , P. agathe. Lam., Ans. v., (. 6 (2), n. 2, p. 174. (138 ) Encyel., pl. 458, fig. { , a. b. Cyclostoma achatinum. Drap., pl. {, fig. 18. Nerita fasciata. Mall. Verm , n.° 369. Gualt. Test. tabl. 5, fig. 4. Helix fasciata. Gmel., n.°0 106, p. 3646. P. Testa ovato-conicd, 3-fasciis cincté ; striis lenuissimis , obliquè longitudinalibus ; anfractibus senis, rotundatis, aperturd obovatà ; columelld subumbilicatà. Long., 20 mill. Diam. du grand {our de spire, 13 mill. Loc. Saint-Paul, Mandillot. 112. PazupiNA PuSILLA , P. chétive. Desh. 2, p. 134, n.0 15, pl. 16, fig. 3, 4. Bast., Mém., n.°0 1, p. 31. Bulimus pusillus. Brong., Av. Mus., (. 15, pl 23, fig. 3. Brard, Mém. Av. Mus., t. 15, pl. 24, fig. 29 à 95. Cyclostoma pusilla. Féruss., Mém. géol., p. 64, n.0 8. P. Testd parvuld, turritd subcylindraced, lævissimä ; anfractibus convexiusculis valdè separatis ; aperturd rotun- daté ; marginibus continuis. 5 tours de spire. Haut., 3 mill. Diam., 1 mill. deux tiers. Loc. Les falans blanchâtres de Gaas. Les environs de Bordeaux. L’analogue vivant de cette espèce ( P. acuta, Ch. Des M.. Bull. Soc. Linn. de Bord., L. 2, p. 67) habite les marais salans de l’embouchure de la Gironde. (139) 113. PALuDINA STRIATA , P. striée. Nob. Affinis Paludinæ pusillæ. Desh. Et Rissoæ cimici. Bast. P. Testä parvuli , oblongo - turritä, longitudinaliter striatä; anfractibus convexiusculis valdè separatis; aper - turd ovalo-angulatä ; marginibus acutis. 5 tours de spire. Haut., 3 mill. Diam., 2 mill. Loc. Les faluns de Gaas. Genre XXV.— AMPULLARIA, AMPULLAIRE. 11%. AMPULLARIA MAXIMA, À. majeure. Grat,, Bull. Soc. Lin., t. 2, p. 8 , n°6. Affinis Amp. crassatinæ, Lam., An. s. vert., (. T7, 0.0 11, p. 550. An Natina crassatina? Desh. 2, pl. 20, fig. 1, 2. A. Teslé maximi, ventricosé, conico-giobosé, crassissi- md, rugosû , imperforatd, transversim et longitudinaliter substriatä ; spird canaliculata ; anfractu ultimo majore ad basim abruptè planulato ; anfractibus suprenis breviusculis; aperturé magnä, semi-lunari, internè lœvigaté ; columellä bas? effus&, callosd ; umbiliro nullo. o à 6 tours de spire. Varie dans ses dimensions. Haut. des plus grands individus, 12 cent. { environ #4 pouces el demi). Grand diam. transv., 11 cent. (4 pouces). Haut. du grand tour de spire, 8 cent. el demi (3 pouces 3 lignes). Loc. Les falans vaseux de Larrat et de Lesplaces à Gaas, avec les Cérites et les Huitres. (140 ) Nota. Cette coquille a une grande ressemblance avec l’'Ampullaire crassatine de M. Lamarck: cependant elle est beaucoup plus grande qu’elle; sa forme est un peu conique, tandis que celle de Lamarck est globuleuse. 115. AMPULLARIA CRASSATINA, À. crassatine. Éam:, An du Mus 005 5%p 93351n-0MAS TEL pl. 61 , fig. 8. Id., Anim. s. vert.,t. 7,n.0 11, p. 550. Jd., Coq. fossil. figurées des environs de Paris, pl. 13, fig. 8. Id., Descript. des foss. des env. de Paris, n.0 11, p: 149, Vélin, n.0 50, f. 5. Bast., 0.02, p. 35. Natina crassatina. Desh, 2, pl. 20, f. 1, 2, A. Tesii ventricoso-Globos@, crassä, imperforaté ; colu- mellä basi effusd ; spird canaliculatä; brevi. Loc. Les faluns de Gaas. Cette espèce , ayant les plus grandes analogies avec la pré- cédente, a souvent été confondue avec elle. Ses dimensions sont moindres; sa spire est plus courte; les (ours de spire rentrent les uns dans les autres. 116. AMPULLARIA PONDEROSA , À. pesanie. Desh. 2 ,p. 140 , n.05, pl. 17, fig. 13. 14. Ampull. crassatina. Quorumdam. Differt ab Amp. crassatind. Lam. A. Testd ventricoso-globosé, crass@, ponderosä, trans- versim longitudinaliterque substriat@, aliquandd rugost, sœpius sublævigaté ; aperturci ovato-lunulatä; labra acuto; umbilico semi-aperto; spird brevi, acut ; anfractibus rotun- datis suturä separalis. 6 à 8 tours de spire. (IA ) Var. a. Testä majore crassissimé, rugosé , striata ; labio columellari calloso ; umbilico subtecto. Ampull. crassatina. Var. b. Bast., n.0 2, p. 35. Cette variété est la plus grande et la plus épaisse. Varie dans sa grandeur. Haut. des plus grands individus, 9 cent. Grand diam. {ransv., 6 cent. et demi. Var. b. Testà splendente, transversim eleganter striatd ; spiré acutissimd ; umbilico profundo. An Natica intermedia? Desh., pl. 22, fig. 1, 2. Haut. ordinaire, 5 cent. Diam., 4 cent. Var. c. Testä minore, lævissimä; aperturd basi suban- gustatä; labro dextro marginato; spird elongatä acutis- simt. . An Ampull. Willemetü? Desh., pl. 17 ,f. 11, 12. Affinis Amp. acutæ. Lam. Haut. ordinaire, 4 cent. 5 mill. Diam., 3 cent. 5 mill. 8 à 9 tours de spire. | Loc. Les faluns argileux violacés de Gaas. Excessivement commune. 117. AMPULLARIA FERRUGINEA , À. martiale. Nob. Affinis Ampul. ponderosæ. Desh. A. Testé crassissimd, sub -ovali, ventricosd, imperfo- ratà, longitudinaliter subtilissimè striaté ; aperturé ovato- angustä ; labro dextro densissimè incrassato ; anfractibus canaliculatis. 7 à 8 tours de spire. Haut., 5 cent. 5 mill. Diam. transv., # cent. (142) Cette espèce se rapproche, par sa forme et ses dimensions de l’'Amp. ponderosa ; elle en diffère par l'énorme épaisseur de son test. Celui-ci a , à sa lèvre droite, plus de six milli- mètres de diamètre. Sa substance est d’une nalure ferrugi- neuse. Loc. Gaas. Rare. > 118. AMPULLARIA ANGUSTATA , À. à bouche rétrécie. N. Au Ampull. acuta? Lam., descript. des foss. des envir. de Paris, n.°0 # ,‘p. 147, Velin. n.0 20, fig. 7? 1d., Coq. foss. figurées de Paris, 1893, pl. 13, fig. 5? Id., An. Mus.,t. 5,p. 31,n.04? Id., An. s. vert., &. 7, p. 548, n.0 4? Affinis Ampull. acuminatæ. Lam., ibid., n.0 5. An [alica acuta? Desh. 2, pl. 21, fig. 7, 8? A. Testä basi ventricosä, læœvi, crassiusculé; aperturd angustatd ; labro dextro submarginato ; spird longiusculd , acutissimd ; umbilico semi-aperto, profundo. 8 tours de spire. Haut., 2 à 3 cent. Diam., 45 à 20 mill. Cette espèce, quoique plus petite, se rapproche beaucoup de la variété c de mon Ampullaria ponderosa. Elle en diffère néanmoins par le rétrécissement de l’ouverture. Loc. Les faluns de Gaas. 119. AmpurLariA PARVULA , À. parvule. Nob. A. Testé parvuld, papyrace“, ovato-ventricosé lævi, sub-umbilicaté ; aperturé basi dilatatd. Haut., 5 mill. (143) Diam., 3 mill. Loc. Faluns de Gaas. 120. AMPULLARIA SUBDEPRESSA , À. subdéprimée. Nob. An Ampull. depressa? Lam., An. Mus., {. 5. PH 0t0 Pret S pl 012108 RO Id., Descr. des coq. foss. de Paris, n.0 7, p. 147. MelnPins0520 0007 Id., Coq. foss. figurées des environs de Paris, pl; ne or Id., An.s. vert., t. 7,n.° 7, p. 549? Brong. Vicent., n.° 23? Sowerby, Min. Conch., t. 5, fig. 6, 7? Affinis Amp patlulæ. Lam. Natica depressa ? Desh., pl. 20, fig. 12, 18. A. Tesià subglobosd, ventricosd, subumbilicatd ; aperturd magnd; columellé infernè depressé ; labro porrecto, acuto ; umbilico semi-aperto, line semi-circulari cincto, spird brevi aculd, vix canaliculatd. o à 6 tours de spire. Haut., 4 cent. Diam., 3 cent. 8 mill. Cette coquille a les plus grands rapports avec l’Ampullaria depressa des auteurs; mais elle est plus grande, sa lèvre droite est plus relevée , ses tours de spire sont plus convexes et n’offrent point l’aplatissement qu’on remarque à la suture de ceux de l’Ampullaire déprimée. Cetle espèce diffère aussi de l’Ampullaria patula de M. de Lamarck , par l’ombilic toujours ouvert, par la ligne demi- circulaire qui l’entoure, par l’aplatissement à la base de la columelle. Loc. Faluns de Vielle, d’Abesse à saint-Paul , et de Gaas. Assez commune. (144) E. NÉRITACÉS. Genre XX VI. — NERITINA, NÉRITINE. ( Lam. ). 191. NerITINA FLUVIATILIS, N. fluviatile. Lam., An. s. v., t. 6 (2), p. 188, n.° 19. Bast., n.0 4, p. 39. Nerita fluviatilis. Lin., Gmel., p. 3676, n.° 29. Mall. Verm., p. 194, n.0 381. Dargenv., Conch., pl. 27, 3. Drap., Moll.. pl. 1, fig. 3, #. Gualt., tab. 4, fig. LL? Brocc. 2, pag. 301. N. Testé parvulä, fragili, ovali, dorso convexd, lœvi- gatà, maculis lineolisque diversissimè pictä ; spiré lateral, complanatd ; labio integro. Haut., 6 mill. Diam , 8 mill. Var. a. Testé fusco-albi ; maculis quadratis. Var b. Lineolis irregularibus. Var. c. Testé ex albo spurcd. Var. d. Testé rufescente ferrugineä. Lcc. Les faluns mélangès de Mandillot à Saint-Paul , avec les Mélanopsides. 122. NÉRITINA AQuENSIS , N. d2 Dax. Nob. Nerita Gratelupiana. Féruss., Hist. nat., Moll., 20.° livrais. Nérites fossiles, pl. , fig. 13. N. Test semi-globosû, crassiusculd, substriaté, macu- latä, punctulatäi, aliquandd xonaté, coloribus varid ; aper- turd candidä, lævigatä; labio aspero vel subdenticulato ; labro acuto , spird breviusculd. Haut. des grands individus, 15 mill. Diam. (ransv., 20 mill. (145) Var. a. Testä totà albo-spurcä. Nob. b. Testé ferrugined valdè rufescente. Nob. c. Testd omnind fusci , maculis angulatis sub- quadratis albis, variegatü. Nob. d. Testd ex albo fuscd, maculatd ; tribus fascus fuscis. Nob. e. Testé multizonatà ; tribus zonis majoribus ni- grescentibus. Nob. Loc. Le dépôt marin mélangé de Mandillot, avec les Mé- lanopsisdes. Abordaute. 123. NERITINA picrA, Néritine peinte. Nerita picta , de Féruss., Hist. nat. Moll., 20.° livrais. pl GBA NN 617: Affinis Neritinæ Virgincæ. Lam. N. Zestä ovalo-globosé, læœvi, nitidà, eleganter de- pictä. Haut., 5 à 8 mil. Diam., # à G mill. et demi. Var. a. Testa zonati ; zonis duabus. Féruss., 1. c., f. 7. b. Testä sub-lineolaté. Féruss.; 1. c., fig. 4. c. Testä punctis et lineis variegatd. Féruss., f. 6. d. Testé maculatä ; maculis angulatis. Féruss. fig. 5. Loc. Le dépôt marin mélangé de Manudillot; se trouve aussi dans celui du Mainot, à Cabanes (Saint-Paul). Abon- danie. Toutes ces variétés se trouvent aux environs de Bordeaux particulièrement , à Mérignac et à Martillac. 124. NERITINA pisiFoRMIS , N. pisiforme. Nerita pisiformis, Féruss., 1. c., pl. oct 12: ToME IL. 10 ( 146 ) Desh. 2, pl. 17, fig. 21, 22. Affinis Neritæ pictæ. Féruss. N. Test& subglobosé , lœvi, nitidé, longitudinaliter lineatä, lincolis fleæuosis remotiusculis ; spird brevissima. Haut., 7 mill. Diam., 7 mill. Loc. Mandiilot à Saint-Paul. 125. NERITINA CONCAVA , N. concave. Nerita concava. Sowerb., Min. Conch., pl. 365, fig. 1-8. Defr., Dict. des sc. nat., t. 39. Féruss , 1. c., Nériles fossiles, pl. LE Affinis Neritæ pisiformi et Neritæ pictæ. Feruss. N. Test& ovato-globosé , minimé, nitidè lævigaté, om- nind lineolatä ; lineolis longitudinalibus, obliquè approxi- mais. Haut., 6 mill. Diam., 6 mill. Loc. Mandillot. 196. NeriTinaA Ducaastezzti, N. de Duchastel. Desh. 2, pl. 17, fig. 23 , 24. Affinis Neritæ pictæ. Féruss. N. Testd ovato-globosä, lœvi, nitidd, lineis maculisque sinuosis, ornat ; labio incrassato. Haut., 7 mill. Diam. , 6 mill. Loc. Mandillot. 127. NERITINA VIRGINEA , N. vierge. Lam., An. s. vert., t. 6(2), p. 187, n.o 18? (147) Nerita virginea? Lin. Gmel., p. 3679 , n.0 42. Broce., Conch. subapp. N. Test globosd, læœvi, nitidâ, punctata, sive lineaté, sœpius zonaté ; brevissimd. Haut., 10 mill. Diam., 10 mill. Var. a. Lineis angulato-flexæuosis. b. Lineis nigris longitudinaliter perobliquis flexuosis. An Neritina zebra? Lam. Loc. Mandillot. Genre XXVII— NERITA, NÉRITE. $ I.— Plicatæ. 128. NERITA PLICATA , Mérite à plis. à An Nerila plicata? Lam., An. s. vert , t. 6 (2), n.0 15, p. 194. Nerita plicata? Lin. Gmel., p. 3681. Gualt., tab. 66, fig. V. Encycl., pl. 454, fig, 5. Affinis Neritæ Plutonis. Bast., n.0 1, p. 39, pl. 2, fig. 14. N. Testd solidâ, semi-globosä, transversim costato- plicaté ; aperturd candidé ; labio medio Biplicato suprà verrucoso ; labro incrassalo, marginato, intus crenulato, versus spiram canalifero; spirä exerliusculé. Haut., 16 mill. Diam. transv., 16 mill. Coquille remarquable par la nature des deux substances dont elle est composée , l’extérieure très-dure, rugueuse, jaunâtre, cornée ; l’intérieure blanche, très-lisse. ( 148) Loc. Les faluns de Cabanes, et du Mainot avec les coquil- les marines. 129. Nerira Pcuronis , N. de Pluton. Bast., n.0 1, p. 39, pl. 2, fig. 14. Nerita Kiset. Adans., pl. 13, fig. 5. N. Tesrd solidâ, exaratä, compressä, plicatä, labio crenulato ; labro integro canalifero ; spird retusissima. Haut., 8 mill. Diam., 9 mill. Loc. Dépôt marin du Mainot à Castetcrabe. 130. NERITA INTERMEDIA , N. intermédiaire. Nob. Affinis Neritæ Plutonis. Bast. Affin. Neritæ sulcosæ. Nob. N. Testé solid&, compressé, subplicaté, extüs corned , intus albâ, lævigatà ; labio subcrenulato suprà verrucoso ; labro integerrimo , marginato , supernè subcanalifero ; spiré relusé. Haut., 15 mill. Diam., 17 mill. Var. a. Testd omninô flavescente. b. Testä maculaté, trifasciaté. Loc. Dépôt marin de Cabanes et du Mainot , à Saint-Paul. SII.— Sulcatæ. 431. NerirTa succosa, N. sillonncée. Nob. Affinis Neritæ plicatæ. Lam. N. Testd solidä, semi-globosd, corneû, transversim sulcata ; sulcis remotiusculis; aperturd albidä; labio ad medium biplicato ; labro crassissimo, marginato, intüs subcrenulato, supernè canaliculato. Haut. environ 22 mil. ( 149) Diam. transv., 24 mill. Loc. Le dèpôt marin de Cabanes et du Mainot à Saint- Paul. 132. NERITA CORNEA , N. cornée. Nob. An varietas. Nerit. sulcosæ ? Grat. N. Testà solidd, transversè semi-sulcatä , extùs corneo- flavescente, intus candido - lœvigatd ; labio ad medium crenulato ; labro incrassato, marginato, integro, versus spiram unidendato, subcanaliculato ; spird prominuld. Haat., environ 2 cent. Diam. transv., 2 cent. Var. a. Sulcis simplicibus. Nob. b. Sulcis duplicibus. Nob. ce. Testä maculaté, trifasauatä. Nob. Loc Cabanes, Mainot. Genre XX VIII. — NATICA, NATICE (Lam. ). S I. /mperforate. 133. Narica ccoBosa, N. globuleuse. Nob. Ampellaria compressa. Bast., n.° 1, p. 34, pl. 4, fig. 17. N. Testä globosd, infernè subcompressd; aperturäi magnd semi-lunari; labro supernè canaliculato ; columellä valdè gibberosd vel inflaté ; umbilico nullo vel tecto ; spird brevi ; anfractibus rotundatis. Var. a (major). Testé crassd, rugosi ; anfractibus supre- mis obtusis. Nob. 5 tours de pire. Haut., environ 6 cent. ( 2 pouces 2 lignes ). Diam. transv., 6 cent. (150 ) Var. b. (intermedia ). Testä fragili, subglævigatà ; an- fractu supremo acutiusculo. Nob. 6 tours de spire. Haut., 4 cent. 5 mill. Diam., 4 cent. Var. c. { splendens ). Testd fragilissimd, splendente, lævigaté; spird brevissimd acut4& subarcuatà ; umbone columellæ medio prominente. 6 tours de spire. Haut., 26 mill. Diam., 30 mill. Loc. Les faluns sablonneux de Saint-Paul; Moulin de Cabanes ; Hon. de l’Aulan à Quillac; Vielle; Abesse ; Man- dillot ; Mainot. Abondante. La var. «a se trouve aux environs de Bordeaux, à Mérignac. Nota. La forme Nérilacée de cette espèce autorise à la classer de préférence parmi les Natices que dans les Ampul- laires. Comme il est aisé de la confondre avec la Natica cepacea de Lamarck , avec laquelle elle à des analogies, on l’en dis- tinguera toujours par l’absence du pli qui se trouve à l’entrée de l’ouverture du côté de la spire dans la Natice cépacée. 13%. NaTica CEPACEA , N. cépacée. Lam., An. Mus., (. 5. p. 96, n.0 3, et 1. 8, pl: 62, fig. 9. Id., Descripl. des foss. de Paris, n.02,p. 157. Vélin, n.0 21, fig. 3. Id., Coq. foss. figurées des env. de Paris, pl. 14, fig, 2. Desh. 2, pl. 22, fig. 5, 6. optim. Brong. Vicent., n.° 32. Defr. Dict. des sc. nat., t. 34. (451 ) N. Testd ventricosä, globoso - depressi, imperforatu, spird brevissimd ; umbilico obtecto, labio columellari ma- æimè turgido ; plicä versus basim aperturæ Var. a. ( crassiuscula). Testä crassä, splendente, lon- gitudinaliter subtilissimè striaté ; umbone colu- mellari maximo centrali, lævissimo ; spird obtu- sissimé , vix perspicud. 5 à 6 tours de spire.— Haut., 4 cent.— Diam , 4 cent. Var. b. ( fragilis ). Test papyraceä, longitudinaliter substriata ; umbone columellari parvulo; an- fractibus supremis acutis. 7 Lours de spire — Haut., 2 cent.— Diam. , 2 cent.et demi. Loc. La première variété dans le dépôt marin de Gaas: la seconde , dans les faluns de Saint-Paul. Rare. Cette esnèce se distingue particulièrement par le renflement columellaire formant un mamelon central, lequel occupe en entier la place de l’ombilic. 135. Narica cigBerosA, N. bossue. Nob. Natica sigaretina? Desh. 2, pl. 21, fig. 5, 6. Ampull. sigaretina? Lam., An. Mus., L 5, p. 32, n.0 10. Id., Coq. foss. figurées de Paris, pl. 13, fig. 1. Id., Descript. des foss. de Paris, n.° 10 , p. 148. Vé- lin , n.° 20, fig. 3. Id. An.s. vert., €. 7, n.° 10, p. 550. Affinis Amp. patulæ. Lam. Affinis Amp. compressæ. Bast. N. Test ventricoso-compressé, imperforatä, rugosd, crassiusculà ; aperturd patuli ; labro dextro amplo, por- recto, aculo ; columelld callosd ad medium gibbosä ; umbi- lico nullo ; spird brevi ; anfractibus rotundatis. 5 à 6 tours de spire. — faut., 5 cent. — Diam., 5 cent. (152) Cette espèce est remarquable par le renflement du bord columellaire formant une espèce de gibbosité à son milieu. Loc. Les faluns blanchâtres de Gaas. Abondante. Elle différe un peu de l'Ampullaria sigaretina de La- marck, 1.0 par la bouche qui est plus évasée, 2.0 par sa lèvre droite plus relevée, 3.0 par le caractère constant de la gibbosité columellaire. $ I. Sub-umbilicatæ. 136. Narica aurICuLATA, N. auriculée. Nob. Affinis Naticæ sigaretinæ. Desh. An varielas Naticæ gibberosæ ? Nob Affinis Ampull. cochleariæ. Brong. Vic., pl. 2, fig. 20. N. Tesid subglobosä, ventricoso-compressd, subumbili - catd, crassiusculé, substriaté ; aperturd patuld intus lœvis- simd, labro dextro versus spiram depresso, auriculato ; labio columellari incrassato, supernè canalifero ; umbilico semi aperto ; spiré brevissimd. G tours de spire. — Haut., 3 à 6 cent. Diam. transv., 2 cent. et demi à 5 cent. 5 mill. Cette Nalice ressemble beaucoup à la précédente ; elle en diffère cependant par la dépression sinueuse de la lèvre droite, el par la présence de l’ombilie, qui manquent dans la Natice bossue. La spire de la Natice auriculée est aussi moins allongée. Loc. Habite les faluns sablonneux de Vielle à Saint-Paul. Abondante. 1937. NATICA NERITOIDES, N. néritoïde. Grat., Bull. d'h. n. Soc. Lin. Bord., t. 2, p. 8, D. 7. An Ampullaria cochlearia? Brong. Vicent., p. 58, pl. 2, fig. 20. Affinis Natice mutabili. Desh., 2, pl. 21, fol. 1, 12. Affiuis etiam Naticæ sigaretinæ. Desh. (531) N. Testd suborbiculari, crassissimä, rugos4, leviter striali, subumbilicaté ; anfractibus supremis brevissimis , acutis; umbilico parvulo sublecto, lined semi-circulari cinclo; aperturé lunulatà ; labro dextro incrassalo , internè marginato , extus sulcato; labio columellari multipiicato vel crenulato. 5 à 6 tours de spire.— Haut., 3 cent. 5 mill. Grand diam. transv., 26 mill. Loc. Les faluns blanchâtres de Gaas, de Saint-Paul. Rare. 138. Narica GLaucinoipes , N. glaucinoïde. Desh. 2, pl. 20, fig. 7, 8. Non Sowerby. Natica glaucina. Bast n.0 2, p. 38. An Natica glaucina? Lam., An. s. vert., t. 6 (2), noMPID 196 Affinis Naticæ epiglottinæ. Lam. 1. c. Nerita glaucina? Lin. Gmel., p. 3671 , n.0 3, Bosc., (3, p.287. Gualt., tab. 67, fig. À, B. Brocc. 2, p. 296. Non Donovan. N. Testé ventricosd ad basim valdè depressé ; lævigata ; callo umbilici maximo ; umbilico semi-clauso; spird brevis- simd. 5 {ours de spire.— Haut., environ 2 cent. Diam. à la base, 2 cent. 5 mill. Var. a. Umbilico omnin teclo; testà crassiusculd. Natica epiglottina. Brogn. Vic., n © 33 (Ronca). Nota — Cette coquille se rapproche singulièrement de la Natice épiglottine de Lamarck, rapportée du Piémont par M. Bertrand Geslins. La callosité est également grande et occupe l’ombilic presque en entier dans l’une et l’autre. La Natica epiglottina, des euvirons de Paris, diffère de la (154) nôtre en ce qu’elle est moins aplatie ; sa spire est plus allon- gée ; la callosilé ombilicale est moins prononcée. La Natice glaucinoïde de Dax a la plus grande analogie encore avec la Natica glaucina de Lamarck; mais elle est moins grande et beaucoup plus comprimée. 139. NaTicA EPIGLOTTINA , N. épiglottine. Pam Anais. vert te n-202/1p1902: Id., An. Mus., (. 5, p. 95, n.0 2. Id., Descript. des coq. foss. des environs de Paris, n.0 2,p. 157. Vélin, n.0 21. fig. 3. Id., Coq. foss. figurées de Paris, pl. 14, fig. 6. Desh., pl. 20 , fig. 5, 6. Defr., Dict. des sc. nat., t. 34. N. Testi subglobosé , lœvi ; callo umbilici supernè epiglot- tidiformi ; umbilico subtecto ; spiré breviusculà. 5 tours de spire.— Haut., 12 mill.— Diam., 15 mill. On trouve une variété beaucoup plus petite. Cette espèce, qui se rapproche beaucoup de la précédente, mais qui en diffère cependant, n’acquiert jamais ïes dimen- sions de celle des environs de Paris et d'Italie. Loc. Les faluns de Saint-Paul. 140. Narica perormis , N. difforme. Nob. An varielas Vaticæ epiglottinæ ? Lam. N. Test turgido-conica, lœvi, ad medium spiræ depressd ; apertur& ovali; labro dextro porrecto ; callo umbilici ma- æimo; vertice inflato, mamillato. 4 tours de spire.- Haut., 15 mill.- Diam. à la base, 15 m. Loc. Falans de Saint-Paul. Rare. $ HI. — Umbilicatæ, lœvigatæ. 141. Narica paruza, N. ouverte. Desh. 2, pl. 21, fig. 3, 4. optima. Nou Sowerby. (155) Ampullaria patula. Lam , Anim. s. vert., t. 7, n.°9, p. 549. 14, An: Mhus:, (55% p82/n:019; 1d., Coq. foss. figurées de Paris, pl. 13, fig. 2. Id., Descript. des coq. foss. de Paris, n.° 9, p. 148. Vélin, n.0 20, fig. 5. Affinis Naticæ canrenæ. Lin. Helix mutabilis. Brand. foss. hant. Var. n.° 57, tabl. 4, fig. 57, fide Lam. N. Testd ventricosd, crassiusculà , umbilicatà ; spiré bre- vissimd, acutd ; sulco umbilici obtecto; labro amplo subau- riculato. 5 à 6 t. de spire.— Haut. des grands indiv., # cent. 6 mill. Diam. transv., 4 cent. 6 mill. Notre coquille diffère de celle de Grignon par l’épaisseur de son {est et l’exhaussement de la lèvre droile. Loc. Les faluns de Gaas. 142. NaTica TIGRINA , N. tigrée. Defrance , Dict. des sc. nat., t. 34, p. 257. Natica canrena. Bast., n.0 1 , pag. 38. Natica patula. Sowerb., pl. 373, fig. 3, 4, 5, fide de Bast. An Vatica patula? Desh., 1. c. Affinis Ampull. patulæ. Lam., 1. c. An Natica canrena? Lam., An. s. vert., t. 6 (2), p. 199, n.0 10. An potiüs Natica millepunctata? Lam , 1. c., n.° 12. Nerita canrena. Lin. Gmel., p. 3667 , n.° 1. List , Conch., t. 564, fig. 11. Seba , Mus. 3 ,t. 38, fig. 60, 61. Favanne , Conch., pl. 11 , fig. D. 9. Gualt. Test., tab. 67, fig. V. Brocc. 2 , p. 296. ( 156 ) N. Testà subglobosd, lœvigatä, umbilicatd, sæpè punc- tis fuscis sparsis undiquè pictd ; spird brevi; callo umbilici prominulo; umbilico magno, profundo. 9 tours de spire.— Varie beaucoup dans sa grandeur. Haut. des grands indiv., 35 mill. — Diam. tr., 35 mill. Var. a. Testé fragili lævissimä, flavescente, pallidd , spirà brevissimd ; labro amplo , patulo. An Ampull. patula? Lam. Var. b. Test& crassiusculé, rugosd , omnind albä; spirä prominuld. Natica canrena. Bast. — Gualt., tab. 67, fig. F. Var. c. Testä millepunctatd. Gualt., t. 67, fig. S$ S. An Natica miliepunctata vera? Lam. Var. d. Zestd nigrescente, lævigatd. Loc. Extrêmement commune dans les dépôts marins de Saint-Paul. La varièté a se trouve dans ceux de Saint-Jean de Marsac de Saubrigues , à quatre lieues de Dax. La variété d est de Soustons, dans le Marensin. Cette coquille se rencontre dans les faluns de Mérignac, de Léognan , de Saucats , à Bordeaux. Ordinairement elle est plus grande que celle de Dax. 143. NaATICA LABELLATA , N. petite lèvre. Desh. 2, pl. 20, fig 3, 4. Lam., An. s. vert.,t. 7,n.0 f , p. 552. Id., An. Mus ,t.5,0.°1, p. 95. Id., Descript. des foss. de Paris, n.° 1, p. 156. Defr., Dict des sc. nat., t. 34. An Neritæ glaucinæ (Donovan) , var. fossilis ? Monente CI. de Férussac, Dict. class, d’hist. nat., t. 1, p. 303. (4570) N. Testd globoso-ovaté, lœvi, crassiusculä ; umbilico simplici semi-tecto ; labro dextro porrecto. 5 tours de spire. Varie daus ses dimensions. Haut. des grands individus, 2 ceut.. 5 mill. Diam. transv.. 2 cent. Var. a. Testä ovato-elongatä, crassé. 6 tours de spire. Mêmes dimensions. Var. b. Testé minimé ovato-elongatd , fragili. 5 tours de spire. Haut., # à 7 mill. L'espèce de Dax parait être absolument la même que celle de Courtagnon ; mais elle a son test plus épais. Loc. Le dépôt marin de Saint-Jean de Marsac , à quatre lieues de Dax. (rès-abondante. 144. Narica TurBINOIDES , N. turbinoïde. Nob. Affinis Naticæ labellatæ. Lam. N. Testé parvulé, ovatä, umbilicatd ; anfractibus omni- bus lœævibus, convexis ; spiré longiusculé. 5 tours de spire. Haut., 4 à 6 mill. Loc. Faluns de Saint-Paul. Trés-bondante. $S IV. Umbilicatæ , transversim striatæ. 145. NarTica suzcara, N. sillonnée. Nob. N. Testé ovato-globosé , transversim striaté vel sulcatd, umbilicaté ; umbilico profundo. » tours de spire. Haut., 13 mill. Diam., 10 mil. Loc. Faluns du Mainot à Saint-Paul. Rare. (158) 146. NATICA STRIATELLA , N. striatelle. Nob. N. Teslä orbiculato-complanata, transversim ac subti- lissimè strialà ; aperturd patuld ; labio columellari externè reflexo ; umbilico pervio ; spird breviusculà. 3 à 41. de spire. — Haut., # à 7 mill.— Diam., 4 à 7 mill. Cette espèce est beaucoup plus petite, plus aplatie que la précédente : son ombilic est plus profond. Loc. Les faluns de Saint-Paul. Rare. F. MACROSTOMES. Genre XXIX.— S/GARETUS, SIGARET. 147. SIGARETUS CANALICULATUS, S. canaliculé. Desh. 2, pl. 21, fig. 13, 14. Bast., n.0 1, p. 70. Sowerb., Conch., pl. 384. An Sigaretus cancellatus? Lam. An. s. vert., {. 6 (2), n.0 #4, p. 208. Affinis Sigareto concavo. Lam. n.° 2, biffert à Sigareto haliotoideo. Ejusd. S. Testé ovatd, dorso-convext, scabriusculd, transver- sim striat@, sulcis longitudinalibus decussatà ; striis elegan- ter undulatis, confertissimis, sulcis remolis ; spird promi- nulä; aperturé maxima valdè concavä, internè lævissimd, infernèque canaliferd. Varie dans ses dimensions. Haut. des plus grands ind., 34 mill.— Diam. tr., 55 mill. Var. a. Testé minimä subpellucidé , subtilissimè striatd. Sigaretus strialulus. Desh. Var. b. Testé sublævigatd, vix striatd. Loc. Abondant dans les dépôls marins de Saint-Paul. La varièté a se trouve à Saint-Jean de Marsac. Elle est transparente, et a un aspect éburné pareil aux fossiles d'Italie. Ces diverses variélès se trouvent à Bordeaux. BULLETIN D'HISTOIRE NATURELLE DE LA SOCIÉTÉ JINNÉENNE DE BORDEAUX. [ Le: + 11 = — BOTANIQUE. CRYPTOGAMIE. XI. Nore sur le Pilobolus crystallinus. Cette plante, qui n’a point encore été signalée dans le département de la Gironde , m'a offert quelques particularités que je vais faire connaître dans celte note. Immédiatement fixée sur le corps où elle croît, elle m’a présenté dans son développement les mêmes phénomènes décrits par M. Durieu de Maisonneuve, dans le tome Her de ce Bullelin, à quelques exceptions près. Ainsi notre savant collègue n’a jamais vu le pédicule courbè dans la grande quantité d’individus qu’il a observés, et M. Mérat, dans la Flore de Paris, dit qu'il est d’abord penché, puis droit. J’ai rencontré cette courbure sur une partie des individus que j'ai observés , el ce n’est pas seulement dans la jeunesse de la plante que je l’ai vue exister , mais aussi dans tous les autres âges jusqu’au moment de sa destruction ; ce qui doit faire penser que les individus qui offrent cette courbure, dans les premiers temps de leur existence, la couservent toute leur vie. ( 160 ) Tous ceux que j'ai vus, portaient un caractère qui n’est indiqué dans aucune des descriptions que j’ai consullées, et qui peal lout au plus faire une variété de ceux-ci, auxquels d’ailleurs l’histoire du Pélobolus crystallinus convient parfai- tement. Dans l'endroit où le pédicule se renfle pour former la vessie pyriforme , se voyait une bande jaune, très-apparente, formant un anneau coloré qui séparait celte vessie du stipe. Cette plante m’a offert en outre plusieurs anomalies dans la disposition et le nombre des diverses parties qui la consti- tuent. Quelquefois le péridium operculaire manquait et se trouvait remplacé par une vessie exactement sphérique et transparente. D’autres fois ce péridium était surmonté d’une pelite vessie de même forme et de même aspect. Dans quel- ques individus existaient deax péridiums, l’un placé dans la position naturelle , l’autre appliqué sur le côté de la jonction du premier avec la vessie pyriforme. Eofin j’ai vu quelquefois manquer et le péridium operculaire et la vessie pyriforme; alors le stipe se terminait à l’anneau jaune que j’ai indiquè, et était surmonté de deux vessies exactement sphériques et transparentes, accolées l’une à l’autre, dont une plus petite. Dans beaucoup d'individus le pédicule n’était point encore renfié que Île péridium élait déjà noir ; dans d’autres, il était encore jaune que la vessie élait entièrement développée. D’autres enfin, étaient dans leur jeunesse d’un blanc demi- transparent ; la disparition de la plante m’empêcha de suivre ces derniers dans leur développement. Cette plante , dont le manque de bons instruments ne m’a pas permis d'étudier l’organisation, croissait en (rès-grande abondance sur des excréments de chat, placès depuis long- temps dans une cour humide, où ils étaient exposés à loutes les vicissitudes atmosphériques. Je l’observai à Bordeaux, pendant les derniers jours du mois d'Octobre. H. GACHET. (161) ZOOLOGIE. ERPÉTOLOGIE. XII. Norrce sur la Salamandre terrestre ( Lac. Sala- mandra, Lin. Sal. terrestris, Daud., Maup., ete. ). Quoique commune dans nes climats, la Salamandre ter- restre est un de ces animaux dont l’histoire n’est pas encore connue avec exaclitude, et ne repose en partie que sur an trés-pelit nombre de faits plus ou moins mal observés , qui ne peuvent que fournir des données très-incerlaines. Vivant habituellement dans des lieux retirés , où seulement des re- cherches mullipliées et le plus souvent le hasard la font dé- couvrir, sortant rarement de sa retraite, dont elle ne s’éloigne que pour quelques instants et pendant la nuit ou les temps sombres el pluvieux, ne pouvant se conserver long-lemps vivante lorsqu'elle est prise, il a été impossible de suivre les phénomènes qu’elle présente dans les diverses périodes de la vie. Aussi les connaissances positives que l’on a sur ce rep- tile, se bornent-elles à l’histoire physique de l’animal déjà grand et à celle de ses habitudes. Quant aux autres particu- larilés de sa vie, elles sont à peu près inconnues. Nous n’avons aucune notion sur la durée de son accroissement et de sa vie; nous ignorons à quel âge elle peut se reproduire , de quelle manière a lieu l’accouplement , quel est le temps nécessaire aux œufs pour éclore après qu’ils sont fécondés, quel est le temps qui s’écoule depuis que le têtard est sorti de l'œuf jusqu’à son expulsion du ventre de la mère, enfin à quelle époque, après son expulsion, arrive sa métamorphose, et quels sont les phénomènes qu’il présente alors. Nous ne trouvons, dans les ouvrages d'histoire na{urelle, aucune notion TOME Il. 11 ( 162 ) sur ces questions importantes ; le têtard même n’y est qu’in- diqué , et tout ce que l’on en sait, se borne à quelques mots qu’en disent deux ou trois observateurs qui en ont rencontré dans les oviductes. Il paraît même qu'aucun des naturalistes qui ont écrit l’histoire de ce reptile, n’a pu l’observer au commencement de sa vie exträ-utérine, et qu’ils ont rem- placé par des conjectures ce qui ne devait être que le résultat de l’observation : c’est ce que fait penser du moins la lecture des divers ouvrages qu’il m'a été possible de consulter. Aucun n'offre de détails satisfaisan(s à cel égard : dans les uns l’auteur en parle très-vaguement, dans les autres les phénomènes signalés ne s'accordent point entr’eux et ne peuvent par con- séquent être regardès comme certains. Enfin plusieurs de ces phénomènes indiqués, sont différents de ceux qu’un concours heureux des circonstances les plus favorables m’a permis de recueillir. C’est ce peu d'identité qui existe entre les divers détails que l’on a donnés jusqu’à ce moment sur la Sala- maudre , qui m'engage à soumettre à l’examen des naturalistes le résultat des observations que j'ai faites sur sa reproduction et les premiers (emps de son existence. La Salamandre terrestre se trouve assez fréquemment aux environs de Bordeaux, où elle est vulgairement connue sous le nom de Scorpion (1), nom qui la fait redouter comme un animal très-dangereux. Jusqu'à ce moment j’en ai rencontré deux variétés bien distinctes par la disposition de leurs couleurs. La première est celle décrite par la plupart des auteurs, et figurée par plusieurs , mais surtout avec la plus grande (1) Aux environs de Bordeaux, ainsi que dans tout le dépar- tement de la Gironde, les Tritons sont connus vulgairement sous le même nom, et inspirent le même effroi. (163) exactitude par M. Latreille Dans celte variété, dont la forme et l’organisation sont (rop bien connues pour en parler ici, le dessus du corps est d’un noir foncé , parsemé de grosses taches irrégulières plus ou moins arrondies et d’un jaune trés-vif; le dessous est d’un brun livide, avec quelques taches jaunâtres à la gorge et sous la mâchoire inférieure. Des taches arrondies et d’un jaune vif sont disséminées sur les flancs, la queue et les paites. Elle paraît plus rare que la suivante dans les lieux de nos environs que j'ai explorés, car je n’en ai encore vu que trois individus, deux (rès-jeunes ,et l’autre adulte qui a été trouvé près de l'hôpital militaire de Bordeaux, et m'a été donné par notre collègue M. Monteaud , pharma- cien-major de cet hôpital. Chez ces trois Salamandres, les taches jaunes du dos sont placées de chaque côtè sur une même ligne, et tendent à se réunir en bandes; disposition qu’on aperçoit facilement ‘sur la figure donnée par M. La- treille. L'autre variété ne diffère , comme je l’ai déjà dit, que par la disposition des couleurs. La forme et les proportions de ses diverses parties sont les mêmes , les tubercules poreux affec- tent la même disposition, offrent le‘ même développement, et versent un fluide identique avec celui que fournissent ceux de la première. Comme celle-ci, elle est d’un noir foncè en dessus; mais la couleur jaune est disposée en deux bandes parallèles , larges ordinairement d’une ligne à une ligne ct demie, et assez régulières. Ces bandes, réunies entre les deux narines, se dirigent en arrière, passent sur la paupière supérieure qui en est entièrement recouverte, puis s’élar- gissent beaucoup sur la région de l’oreille, où elles forment une large tache marquée d’une foule de points noirs qui indi- quent les pores des cryptes nombreux rassemblés dans cette partie qu’ils rendent plus saillante. Ces bandes suivent en- ( 164 ) suile les côtés de la face dorsale du tronc, se réunissent sur la ligne médiane à l’origine de la queue pour n’en former qu’une, plus large, échancrée, ondulée, irrégulière, qui occupe le dessus de cette partie et finit vers le premier tiers. La queue dans le reste de son étendue, ainsi que les pattes, sont marquées de grandes taches jaunes irrégulières. Sur chaque flanc existe une bande longitudinale de la même couleur , mais très-pâle. Le dessous du corps est d’un gris trèés-foncé, bleuâtre dans quelques parties, ayant une teinte rougeâtre vers les pattes. La gorge est jaunâtre. Des vestiges de taches d’un jaune très-pâle sont disséminés sur celte face du corps. La disposition de ces couleurs, quoique toujours régulière, varie cependant. Souvent ces bandes ne commencent qu’un peu en avant des yeux , quelquefois même sur la paupière su- périeure, alors le dessus du museau est entièrement noir D’au- tres fois il existe une tache jaune et ronde entre les narines. Dans ces divers cas les bandes sont une ou plusieurs fois inter- rompues, mais par desinter valles peu étendus, el se terminent le plus souvent à l’origine de la queue, qui alors est parsemée de grosses taches dans toute son étendue. Dans quelques in- dividus elles sont disposées avec beaucoup de régularité sur les pattes; celles-ci sont entourées, près de leur origine, d’un anneau ou seulement d’un demi-anneau jaune très-large : sur la face supérieure du pied et de la main, existe une tache arrondie qui se prolonge ordinairement sur la jambe et l'avaut-bras. Toutes celles d'âge adulte que j'ai vues avaient de 6 à7 pouces de longueur. Il paraît que c’est celte variété que Maupertuis et Lacé- pède ont eu le plus souvent occasion d’examiner, et M. Latreille la mentionne, dans son Æistoire naturelle des (165) Salamandres de France, d’après un individu qui existe au Muséum d'histoire naturelle, et qu'il dit un peu plus grand que la Salamandre commune. Cette variété, qui a les mêmes habitudes que la première, habite surtout les côteaux rocailleux et boisés de la rive droite de la Garonne; c’est là que je m’en suis procuré le plus fréqaemment et de tous les âges. On la trouve dans les troncs d'arbres creux, sous les souches , dans la terre, sous les pierres , elc. La Salamandre terrestre se nourrit habituellement de lom- brics, de larves, d’humus, etc., substances que l’on trouve ordinairement dans son estomac , et qu'il est très-facile de se procurer. Malgrè cela, on ne peut cependant la conserver vivante que très-peu de temps. Toutes celles que j’ai eues à ma disposition , quoique placées autant que possible dans des circonstances favorables , et renfermées dans des vases où se trouvaient {oujours en abondance des lombrics vivants, sont mortes de faim après un temps ordinairement assez court. Après avoir quitté la forme de têtard, ce reptile peut per- dre accidentellement certaines parties de son corps sans périr. Une femelle adulte, que je conserve, ne porte qu’un tron- con de queue d’un peu plus de la moitié de sa longueur. L’extrémité est parfaitement cicatrisée. Cette Salamandre n’est point venimeuse , comme le prou- vent les expériences de Maupertuis. Malgré la faiblesse de ses dents , ce naturaliste la força à faire plusieurs morsures sur la cuisse écorchée d’un poulet, la langue et les lèvres d’un chien , la langue d’an coq-d'Inde, et il n’en résulta aucun accident. Cependant, la peau de ce reptile verse en abon- dance, quand on l’inquiète , un fluide laiteux, très-âcre, qui, d’après les expériences du naturaliste que je viens de citer, ne ( 166 ) peut nuire aux animaux d’une certaine taille, mais que Lau- renti a constaté être un poison violent pour les petits lézards. Si on leur fait avaler une très-pelitequantité de ce liquide, (il suffit même de le leur mettre dans la gueule) presque aussitôt des convulsions violentes, auxquelles succède une roideur télanique, bientôt remplacée par d’autres convulsions, précè- dent la mort, qui arrive au bout de 20 à 25 minutes. La queue seule conserve sa vitalité beaucoup plus lorg-temps. Ce fluide , desséchè et conservé à l’air libre, ne perd aucune de ses qualités délélères, même après un (emps assez long ; il est toujours pour ces pelits animaux un poison promple- ment mortel. J’en avais recueilli une certaine quantité dans une petite capsule de verre , et l’avais abandonné à l’air libre, sans aucun soin, même celui de le garantir de la poussière. Il se dessècha promptement, devint dur, cassant, et d’un blanc jaünâtre. Huit mois après je broyai ce suc ainsi dessé- chè dans quelques gouttes d’eau froide ( ne pouvant le faire dissoudre dans ce liquide), et mis une petite quantité de la pâte qui se forma , dans la gueule de plusieurs Lézards agiles adultes et bien portans. Au bout de quelques minutes, leur respiration devint; profonde et'difficile, des convulsions se manifestèrent, ainsi que les autres symplômes de l’empoi- sonaement, et 20 minutes aprés ils élaient sans mouvement; leurs pattes seules offrirent encore pendant quelque temps, et à de longs intervalles, des contractions spasmodiques. Plusieurs substances sont des poisons très-actifs pour celte Salamandre. Trempée dans du vinaigre ou entourée de sel, elle périt bientôt. Le tabac agit sur elle ainsi que sur beau- coup d’autres reptiles avec la plus grande activité. Une petite quantité de poudre de cette plante mise dans sa gueule lui donne promptement la mort. Le mode de reproduction de cet animal a été longtemps (01670) enveloppè des plus épaisses ténèbres. On sait aujourd’hui que ses œufs, descendus dans les oviductes , y sont fécondés par le sperme du mâle , qu'ils y éclosent , et que les petits sortent vivants du ventre de la mère, en un mot, que la Salamandre est ovovipare. Ces faits sont certains ; ils reposent sur plu- sieurs observations authentiques qui re laissent aucun doute. Mais les particularités de cet acte important ne sont point encore counues avec toute la précision désirable ; on n’a encore recueilli que quelques fragments d’observalions , qui n’ont pu jeter qu’un faible jour sur l’accomplissement de celte fonction dont la description est en parlie conjecturale , comme il est facile de s’en convaincre en examinant ce qu’en ont dit les divers naturalistes qui ont écrit sur ce reptile. On trouve dans l'Histoire de l’Acadèmie royale des sciences, année 1727, avec les mémoires de mathématiques et de physique pour la même année, un mémoire de Mauper- tuis, intitulé : Observations et expériences sur une des espèces de Salamandre, à la fin duquel ce naturaliste dit ce qu’il a observé chez plusieurs femelles pleines. J’ajouterai un fait qui me paraît digne de remarque. Ayant ouvert quelques Salamandres, je fus surpris de trouver dans la même, tout à la fois, des œufs et des petits aussi parfaits que ceux des vivipares. Les œufs formaient deux grappes semblables aux ovaires des oiseaux, excepté que ces grappes élaient plus allongées ; et les petits élaient enfermés dans deux longs tuyaux, dont le tissu était si délié qu'on les voyait distincte- ment à travers. Jecomptai, dans une Salamandre, quarante- deux petits, et dans une autre cinquante-quatre, presque tous vivants, aussi bien formés et plus agiles que les grandes Salamandres. Sans doute Maupertuis, lorsqu'il dit que ces petits sont aussi bien formés que ceux des animaux vivipares, entend que ceux qu’il a vus sont pourvus de toutes les parties ( 168 ) qu'ils doivent avoir plus tard; mais il ne dit rien de la cou- leur de ces individus , de la présence des branchies el des tranches membraneuses de la queue que présentaient ces jeunes Salamandres , qui n’élaient bien certainement que des têtards, comme le prouve l’agilité qu'il leur donne. Du Fay, dans un mémoire intitulé : Observations physi- ques et anatomiques sur plusieurs espèces de Salamandres qui se trouvent aux environs de Paris, inséré parmi ceux de l’Académie royale des sciences, année 1749 , et le chevalier de Jaucourt à l’article Salamandre de l'Encyclopédie ou Diet. rais., etc., tom. XIV (1765), p. 534, disent que Wurfs- bainios a vu une Salamandre faire une (rentaive de petits vivants. Le premier de ces naturalistes, dans le mémoire déjà cité et qui contient une foule d'observations des plus intéressantes sur les Trilons , expose ainsi son opinion sur la reproduction des Salamandres. On pourrait présumer que les terrestres sont vivipares, et les aquatiques ovipares ; mais s’il est vrai qu'il y en a qu'on ne peut ranger dans une de ces classes, à l’exclusion de l’autre, telles que sont toutes celles qui m'ont passé par les mains, qui sont réellement amphibies, ne serait-il pas permis de conjecturer que dans l’eau elles sont ovipares, et que sur terre elles font leurs petits vivants? Selon Daubenton ( Encyclopédie méthodique ) , la Sala- mandre est à la fois ovipare et vivipare. Lacépède, Hist. nat. des quad. ov. pois. serp. et cël, pour faire suite aux œuvres de Buffon, nouv. édit., Paris, 1825 , tom. 1, Quad. ovip., p. 232, après avoir parlé des observations de Maupertuis, rapporte l’opinion de quelques autres naturalistes qui ont écrit que la Salamandre pond des œufs d’où sortent des lêtards. Il a souvent vérifié le pre- mier fait et jamais le second. Cependant il admet ces deux ( 169) modes de génération, car il s'exprime ainsi dans une addition à l’article du Lézard gris, même volume, p. 137. On peut donc croire qu'il en est des Lézards gris comme des Sala- mandres terrestres ; que quelquefois les femelles pondent leurs œufs...., el que d’autres fois les petits éclosent dans le ventre de la mère. 11 dit aussi que les petites Salamandres sont souvent de couleur noire , presque sans taches, qu’elles conservent quelquefois pendant toute leur vie, dans certaines contrées où on les a prises alors pour une espèce particu- lière, etc. Je n’ai jamais vu cette couleur noire dans nos jeunes Salamandres terrestres ; et il est probable que ce n’est point quelquefois qu’elles la conservent, mais toujours, et que celle décrite par Laurenti sous le nom de Sal. atra, leur donne naissance. Le même auteur cite, p. 233 du même volume, dans un article intitulé : Addition à l’article de la Salamandre terrestre, un extrait d'une lettre de Dom Saint-Julien; bénédictin de la congrégation de Cluni, qui trouva dans le corps d’une Salamandre femelle qu’il avait prise dans l’eau, des petits et des œufs en grappe. Il dit, en parlant des pre- miers : Je leur reconnus très-bien la forme de petits pois- sons avec deux sortes de nageoires assez longues du côté de la téle, qui était grosse par rapport au corps, et dont les yeux, qui paraïssaient très-vifs, étaient très-saillans ; il n'y avait rien à la place des pieds de derrière. Comme la mère avait été prise dans l’eau et paraissait très-proche de son terme, je pensai que l’eau était Félément qui conve- naît à ces nouveaux-nés ; ce qui d’ailleurs se trouvait confir- mé par leur état pisciforme : c'est pourquoi je me pressai de les faire tomber dans une jatte pleine d'eau, où ils nagè- rent très-bien. 1 ouvrit trois poches où èlaient coutenus de pareils individus; une quatrième en renfermail de moins (170) formés , qui ne purent nager, se précipitérent au fond de l’eau , et ne donnèrent plus aucun signe de vie. Ce dernier observateur donne des détails un peu plus circonstanciés que les précédens. Il a pris, il esl vrai, les branchies pour des nageoires ; mais s’il s’est (trompé sur l’espèce d’organe qu’il a vu, il a du moins indiqué ce qui s’est offert à son observa- tion d’une manière assez exacle pour que le lecteur puisse reconnaitre des tèlards dont les pieds de derrière n’étaient pas encore développés (1). Plus tard, M. Latreille, dans son Hist. nat. des Sala- mandres de France, Paris, 1800, p. 19, 20 et 21, regarde comme douteux, malgré l’assertion de plusieurs naturalistes, que les jeunes Salamandres terrestres aient des branchies, et que les adultes se rendent à l’eau pour s’accoupler et y dé- poser leurs petils, parce qu’une pareille opinion n’est point basée sur des faits bien observés, et que plusieurs circons- tances lui paraïssent des obstacles trés-grands à un pareil mode de reproduction. Ainsi il observe qu’elles vivent souvent dans des lieux {rès-éloignés des eaux, quelquefois dans l’inté- rieur des villes, que la fécondation dure long-temps chez ces animaux , que la conformation de leur queue n’est pas favo- rable à la natation ; enfin ce profond observateur, quoique ha- bitant un pays où cet animal est (rès-commun , ne l’a jamais rencon{ré à aucun âge dans l’eau ou sur ses bords. M. Bosc, à l’article Salamandre du Nouv. Dict. d’hist. nat., tom. XX (1803),p. 47, dit, après avoir rapporté les observations de Maupertuis, Lacépède, et Dom Saint-Julien, que d’autres observateurs prétendent avoir trouvé, dans le (1) Draparnaud a aussi fait quelques observations sur la repro- duction de cet animal. Je ne les connais pas. (471 ) corps de la Salamandre terrestre femelle, une cinquantaine de pelits ressemblant à leurs parens, à la taille près. M. Cuvier, dans son ouvrage le Règne an distr. d’apr. son org., Paris, 1817, tome IT, p. 98, en parlant des Sa- lamandres en général, dit que leurs lêtards respirent d’abord par des branchies qui s’oblitérent ensuite, el à l’article Sa- lamandres terrestres { Salamandre, Laur.), qu’elles ne se tiennent dans l’eau que pendant leur état de télard qui dure peu, ou quand elles veulent mettre bas. Eufin, M. H. Cloquet , dans le tom XLVII ( 1827 ) du Dict. des scienc. nat., article Salamandre, nous donne des détails circonstanciés sur la reproduction de cet animal. On a long-temps ignoré, dit-il, son mode de reproduction, qui est, du reste, absolument analogue à celui des Vipères ; elle est donc ovovivipare et recoit le sperme du mâle intérieure- ment. Maupertuis, Lacépède et un anonyme qu'il cite dans ses suppléments ont vérifié ce fait, certifié d’ailleurs par Draparnaud. Les œufs éclosent dans les oviductes, et les petits viennent au dehors tout formés. Ceux-ci, dont la queue est comprèmée verticalement, sont repliés en deux, au nombre de huit à vingt dans chacun des cinq oviductes , où ils se nourrissent d’un liquide particulier, et d’où ils ne sortent qu'après avoir subi toutes leurs métamorphoses, c’est- à-dire perdu leurs branchies, qui sont droites et arquées, et acquis des pieds qui leur manquaieut d’abord. Alors ils sont déposés auprès des mares, au nombre de quarante et même de cinquante à la fois. Leur couleur est d’un noir uniforme. Il paraît, d’après ce passage, que M. H. Cloquet n’a parlé de la reproduction de la Salamandre terrestre que d’après les faits observés par les naturalistes qu’il cite, faits que nous avons indiqués plus haut, el d’après lesquels il était impos- sible de dire rien de positif sur cet acte important. Aussi ( 172) prétend-il que les petits sont repliés en deux dans les ovi- ductes, où je les ai toujours vus roulés sur eux-mêmes, qu'ils viennent au dehors tout formés, qu'ils ne sortent qu’a- près avoir subi toutes les métamorphoses, c’est-à-dire perdu leurs branchies, landis que l’observation démontre qu'ils en sont pourvus lorsqu'ils voient le jour ; et d’ailleurs ce fait ne s’accorderait pas avec les fonctions connues de ces orga- nes : car quel serait leur usage si elle n’était pas destinée à faire respirer l’animal dans l’eau pendant le peu de temps qu’il doit y vivre? à quoi serviraient-elles au têtard pendant qu'il est renfermé dans le ventre de la mère? Ce ne peut être à respirer l’air dissous dans la petite quantité de liquide qui l’environne, car si ce liquide contient quelque gaz, ce n’est certainement point de l'air; et l’on sait que ce dernier est le seul qui puisse rendre le sang propre à nourrir les or- ganes auxquels il est distribuë. Alors ces branchies seraient donc inuliles, ce qu’on ne peut admettre ; car, malgré que nous observions chez l’homme et chez les animaux des par- ties qui le sont en apparence, c’est-à-dire dont les physiolo- gistes n’ont pu encore découvrir les usages, on ne peut sup- poser que celles-ci, qui remplissent des fonctions si impor- tantes chez d’autres animaux, aient été don ées aux tètards inutilement. Aussi chez les petits de la Salamandre, ces branchies servent - elles aux mêmes usages que chez les autres animaux qui en sont pourvus, elles sont destinées à les faire respirer dans l’eau. M. Cloquet dit , à la fin du pas- sage cilé, que la couleur des petits est d’un noir uniforme. Il parait qu'il en est ainsi dans quelque variété, comme le dit Lacépède ; mais je puis assurer que dans notre Salaman- dre terrestre, ni le têtard, ni la jeune Salamandre , au mo- ment où elle vient de subir la dernière métamorphose, ne sont noirs. Chez les premiers, la couleur noire peu foncée est (647780) disposée en petites taches d’autant plus étendues qu’on s’ap- proche davantage de l’époque où ils doivent perdre leurs branchies. Les seconds offrent les couleurs jaune et noire qu’ils doivent conserver toute leur vie, mais seulement moins vives et moins tranchées. Telles sont les principales observations qui ont été failes, et les détails qu’on a donnés jusqu'à ce moment sur la repro- duction et le premier âge de la Salamandre terrestre. On voit par là combien sont incertains les faits énoncés. Plusieurs des phénomènes signalés sont différents de ceux que j’ai eu occasion d’observer. Une réunion des circonstances les plus favorables m’a mis à même de pouvoir suivre le dé- veloppement de ce reptile dès les premiers jours de son exis- tence. L’un des côteaux de la rive droite de la Garonne, vis- à-vis Bordeaux . et que j’ai déjà signalé comme un lieu où se trouve abondamment cette Salamandre , est l’endroit qui m’a fourni le sujet des diverses observations que je citerai. Sur la lisière d’une garenne où ce Batracien est très-abondant, et dont tout autre réservoir est éloigné, existe une fosse d’environ deux pieds de profondeur, contenant presque tou- jours une eau limpide, et dans laquelle ils viennent déposer leurs petits en grande quantité. C’est dans cette fosse que j’ai trouve le têtard à divers âges, et, aux environs, la Salamandre non loin du terme où elle doit donner le jour à sa nombreuse progéniture. Voici le résultat des observations qu'ils m'ont fournies. Le printemps n’est pas la seule époque pendant laquelle la Salamandre se reproduit ; l’automne est aussi une saison favorable à l’accomplissement de cet acte important, car j'ai trouvé, pendant les mois d'Octobre et Novembre, des têlards entièrement développés dans les oviductes d’une ( 174 ) femelle vivante , et, dans l’eau , un grand nombre de ces petits animaux. La Salamandre mâle manquant des organes nécessaires pour que dans l’accouplement il y ait un véritable coït , on pense que la fécondation a lieu , comme chez les Tritons, au moyen du sperme mêlé à l’eau. Il faut donc s’il en est ainsi, comme semble le prouver la conformation des organes géni- taux , que , lorsque la saison de se reproduire est arrivée, les individus des deux sexes se rendent à l’eau , et qu’aussitôt les œufs fécondés , ils abandonnent un milieu où ils ne pour- raient vivre , et où sa conformation empêcherait la femelle de séjourner sans danger pendant tout le temps nécessaire pour que les œufs éclosent, et que les têlards aient acquis assez de développement pour être expulsés au dehors. Plus {ard, elle doit y retourner pour déposer ses petits. Dom Saint-Julien en a (rouvé une pleine dans l’eau; j’y ai rencontré plusieurs fois ses têlards en grande abondance et les jeunes Salamandres nouvellement métamorphosées ; et d’ailleurs, s’ils n’élaient déposés qu’auprès des mares, comme le dit M. Cloquet, des petits animaux pourvus de branchies ne périraient-ils pas presque tous , surtout ayant aussi peu de facilité qu’en ont les têlards pour marcher sur la terre , et le peu de densité de leurs lissus les exposant à être plus facilement desséchèes ? C’est pendant la nuit que la Salamandre se rend à l’eau, car elle fuit la lumière, et ne quitte jamais sa retraite dans le jour, si ce n’est dans les temps sombres et pluvieux. Il paraît qu'elle se débarrasse promptement de son fardeau, et ne sé- journe que très-peu de temps dans cet élément, car je n’ai jamais pu la surprendre dans cette fosse où elle venait déposer ses pelits en abondance ; et l’an de mes: amis qui, par son voisinage, était à- portée: d’y veiller pendant mon absence, n’a pas été plus heureux que moi. La femelle doit s’y rendre (175) plusieurs fois pour éprouver de nouvelles fécondalions , car il existe, dans les ovaires de celles que l’on trouve avec des têtards dans les oviductes, des ovules très-développés et très- nombreux, La Salamandre dépose donc ses têtards en très - grand nombre dans l’eau, ordinairement de 40 à 50 à la fois. Ils sont longs d’environ 16 à 17 lignes, grisätres, tachetés de noir en dessus, d’un blanc terne et demi-transparent en dessous , d’une teinte jaunâtre dans la région abdominale. Leur tête est très-grande par rapport au reste du corps, large, aplatieet obovale. Leur queue est très-comprimée, tranchante, et en partie membraneuse. Leurs branchies, de la même couleur que le corps, sont longues , droites , arquées et com- posées de trois branches. Leurs yeux sont très-saillans , noirs, et entourés de deux cercles dorés. A mesure qu’ils avancent en âge, les taches noires deviennent plus foncées et plus étendues; la couleur grisâtre s’éclaircit, devient peu à peu jaunâtre avec un reflet doré ; les cercles dorés des yeux sont remplacés par deux bandes transversales presque noires, et ils deviennent entièrement de celte dernière couleur après la chute des branchies ; enfin ils perdent bientôt ces derniers organes, et abandonnent l’eau presque aussitôt. Les têtards de la Salamandre terrestre craignent la lumière, ont beaucoup de vivacité, et se nourrissent de petits animaux vivans. Ils demeurent peu de temps dans cet état. Les divers change- mens qu’ils éprouvent s'opèrent promptement chez ceux nés au printemps; mais ceux que l’hiver surprend avec leurs branchies, les conservent jusqu’au printemps suivant: comme ceux des Tritons, avec lesquels-ils ont, du reste, la plus grande analogie. Ainsi, comme ces derniers , ils paraissent supporter facilement le froid ; ils ont la faculté de reproduire les parties qui ont été retranchées ; ils les reproduisent quel- ( 176 ) quefois difformes , et il paraît que ces amputations relardent beaucoup leur métamorphose. Après la perte des branchies, l’accroissement des jeunes Salamandres est extrêmement lent, d’où l’on peut conclure qu'il leur faut beaucoup de temps avant qu’elles soient parvenues à leur entier développement et qu’elles soient aptes à se reproduire. Telles sont les propositions qui résultent des diverses ob- servalions que j'ai faites, et que voici avec tous les détails que j'ai recueillis. Le 14% Octobre 1827 , je trouvai sous des broussailles, dans la garenne dont j'ai déjà parlé, une Salamandre ter- restre femelle, longue de 7 pouces, el dont l’abdomen était très-volumineux. La dissection me montra, quelques jours après, que ce volume dépendait d’une grande quantité de têlards contenus dans deux oviductes qui élaient à peu près de la grosseur du doigt. Celui situé du côté gauche contenait vingt-cinq têlards plus développés que ceux de l’oviducte du côté opposé, qui n’en contenait que quinze. Ces têtards, qui étaient roulès sur eux-mêmes de manière à faire un tour et demi, avaient environ 15 lignes de longueur. Leur tête, à peu près en ovale renversé, élait aplatie et très-grande proportionnellement au reste du corps. A l'œil nu, ils parais- saient gris en dessus ; mais à la loupe, celte partie du corps offrait une teinte roussâtre sale, claire et très-finement poin- tillée de noir : ces points formaient par leur plus grand rap- prochement quelques taches irrégulières sur les flancs, et deux bandes trés-étroiles , d’une couleur plus foncée que le fond, placées une de chaque côté de la ligne médiane. Leur queue, large, fortement comprimée , ovale-lancéolée vers l'extrémité, était membraneuse à l'exception du milieu. La tranche membraneuse supérieure, qui avait une teinte rous- sâtre, se continuait jusque vers le milieu du dos; l’inférieure, (tAib) qui élail transparente, se terminait au niveau des pattes pos- térieures, mais la ligne médiane de l’abdomen conservail un peu de saillie. La queue était finement pointillée de noir et mouchetée de gros points de la même couleur. Une ligne rouge, intérieure , (rès-apparente dans la plupart des indivi- dus, suivait la ligne médiane de la portion charnue. Les yeux, très-différents de ceux de l’adulle, offraient une pupille ronde et noire; l'iris était sablé d’or el entouré d’un anneau plus saillant et doré. Le dessous du corps sous la tête, le tho- rax el les pattes, étaient d’un blanc terne, demi-transparent , et laissait apercevoir, dans plusieurs endroits, les vaisseaux sanguins. L’abdomen offrait une leinte jaune très-pâle. Les branchies étaient roussàtres , finement pointillées de noir, ce qui fait paraitre leurs petites divisions annelées de ces deux couleurs : elles étaient composées de (rois branches , dont la supérieure est la plus longue et l’inférieure la plus courte. Chacune de ces branches était aplatie, plus large à sa nais- sance qu’à son extrémité , excepté la première qui paraissait à peu près d’égale largeur. Une ligne rouge, intérieure, qui sans doute est la trace d’un vaisseau sanguin, les parcourait selon la longueur. Chacun des bords était découpé en longs filamens cylindriques et poinlus ; l'extrémité de ces branches se termipait par un ou deux filets plus longs. Les quatre pattes étaient développées et portaient un nombre suffisant de doigts. Les ovaires contenaient encore une grande quantité d’ovules de diverses grosseurs. Les plus gros avaient environ une ligne et demie de diamètre, et étaient plus nombreux dans l’ovaire droit. Il y en avait une quantité considérable de toutes les grosseurs inférieures à la précédénte et jusqu’à celle de points presque imperceplibles. Ces ovules sont sphériques, d’un TOME IL. 12 (178 ) bianc jaunäâtre , et recouverts d’un réseau vasculaire frès-fin, mais {rès-apparent. Dans une femelle, qui à été trouvée vers le milieu du mois d'Avril à plusieurs pieds sous {erre , les oviductes ne conte- naient aucun lêtard, et la quantité d’ovules dont se trouvaient composés les ovaires était considérable; les plus gros, qui étaient trés-nombreux , avaient près de 2 lignes de diamètre, et étaient d’un jaune plus foncé que les précédents, ce qui fait penser qu’ils prennent une couleur plus prononcée à mesure qu’ils approchent de l’époque où ils doivent descendre dans les oviductes pour être soumis à l’acte fécondateur. La Salamandre pleine, qui m’a été donnée par M. Mon- teaud , n’a que 5 pouces et demi de longueur, à cause de la perte d’une portion de sa queue. Elle contenail une grande queutité de têtards renfermés dans deux oviductes. L'un, situé du côté droit, était beaucoup plus volumineux et ren- fermait (rente-un têtards longs de 13 ligues, ayant les quatre pattes développées et parfaitement semblables à ceux que j'avais déjà observés. Je n’ai pu compter ceux contenus dans l’autre oviducle, ayant conservé cet organe avec les pelils qu'il renferme. La fosse déjà mentionnée étail demeurée à sec pendant tout l’élé et le commencement de l’automne de 1827. Les pluies qui (ombèrent pendant les derniers jours d'Octobre y mirent d’un côté seulement, à cause de l’inclinaison du fond, environ 3 à 4 pouces d’eau, dans laquelle je trouvaï, le {.er Novembre, une très-grande quantité de petits têlards qui m'offrirent tous les caractères de ceux que j'avais observés dans le ventre des femelles de la Selamandre terrestre. Le 4 Novembre, je les examinai de nouveau, el m’aperçus que leur croissance est très-rapide ; beaucoup d’entr’eux étaient longs de 18 lignes. Leurs couleurs élaient les mêmes que (490) celles des prècédens, si ce n’est que le grand nombre et le rapprochement des petits points noirs les faisaient paraître plus foncés, et rendaient les lignes et les taches plus pro- noncées. Ces têtards étaient extrêmement vifs, leurs mouve- ments étaient très-brusques, et ils uageaient avec beaucoup de vélocité. De mème que l’animal parfait, ils semblaient craindre la lumière , car pendant le jour ils se tenaient pres- que tous immobiles et cachés sous quelques feuilles mortes qui étaient au fond de l’eau; mais aussitôt le commence- ment de la nuit ils sortaient de leur retraite, nageaient d’un côlé et d’autre, et s’avançaient jusqu’à terre. Leur croissance, qui avait élé très-rapide les premiers jours, devint moins sen- sible , et le 11 Novembre la fosse s’élant desséchée , ils péri- rent tous, à l’exception de six individus que j'avais apportés chez moi pour observer leurs métamorphoses avec plus de fa- cilité. Je reviendrai sur ceux-là, et donnerai les observations que l’un d’eux , le seul qui ait survécu , m’a fournies. Le 6 Avril 1828, j’en trouvai, dansle même lieu , plusieurs beaucoup plus âgès que les précédens. Je les plaçai dans un bocal à demi rempli d’eau, et dans laquelle j’eus soin de mettre des conferves avec une grande quantité de larves, crustacés et autres petits animaux. Je les conservai ainsi jus- qu’à leur métamorphose, qui arriva peu de temps après. Voici leur histoire. Ces têtards, dont la tête était large et aplatie, avaient 21 à 22 lignes de long. Leur couleur était beaucoup plus claire que celle des individus que j'avais trouvés dans les oviductes et dans l’eau. Le dessus du corps, de la tête, des pattes et les côtés de la queue, qui est très comprimée et lranchante, élaient d’une couleur roussâtre lirant sur le jaune avec un reflet doré , fiuement poinlillés de petits points noirs très- nombreux et à peine distincts à la vue simple. Chez plusieurs, ( 180) ces poin(s rendaient, par leur grand rapprochement, le sommet de la tête et les flancs presque entièrement noirs. Les pattes, à leur origine, paraissaient blanches. Tout le dessus du corps, excepté la tête, était parsemé de grosses laches irrégulières d’un noir foncé, formées par la réunion de pelits points de la même couleur. Le dessous du corps élait d’un blanc terne, demi-transpareut , et laissait apercevoir la couleur rouge des orgaues intérieurs Sur les deux tranches de la queue exis- aient de grosses {aches noires disséminées, moins foncées que celles du corps , à cause de la transparence de la partie sur laquelle elles sont placées. Les yeux ne présentaient que deux bandes transversales dorées, sablées de noir. Leurs branchies, moins grêles que celles des autres tétards, avaient leurs dernières divisions moins déliées et rougeàtres. Ces té- tards èlaient d’une grande vivacité, fayaient brusquement lorsqu'on les (ouchait, et dévoraient avec voracité les petits animaux placés dans le même bocal. Ainsi que divers Tritons que j'ai conservès longtemps , ils ne (ouchent jamais aux animaux morts ou qui n’exécutent aucun mouvement. Mais lorsque la faim les presse, si un petit animal se meut à leur portée, le têtard ou le Triton s’avance vers lui, s’arrête un instant, et semble l’examiner pour s'assurer s’il est réelle- ment vivant, puis {out-à-coup se recule un peu et s’élance brusquement sur lui, le saisit entre ses mâchoires, presque toujours par une extrémité s’il est allongé, et l’avale peu à peu. Comme ceux dont j’ai déjà parlé, ils semblaient fair la lumière; pendant la journée , ils se (enaient cachés sous les conferves , et le soir on les voyait à découvert. Les jours suivans , les {aches noires ont augmenté peu à peu d’étendue , de manière à ce que le 49 Avril, chez tous le sommet de la tête et les côtés da corps élaient entièremer: noirs, el la couleur de ces deux parties se continuait en pas- sant derrière les branchies. QE) A cette même époque, celles placées sur le dos se trou- vaient {rès-rapprochées les unes des autres sur deux rangs, un de chaque côté de la ligne médiane , sur laquelle existait une bande extrêmement étroite et de la coulenr du fond. Une autre bande de la même couleur, mais plus large, séparait aussi des flancs les rangées dorsales de taches. Les côtés de la têle et des mächoires étaient devenus noirs, et le jaune qui existait sur diverses parties, plus prononcè. Les tranches membrageuses de la queue avaient presque enlièrement dis- paru , et la portion charnue avait pris plus d'épaisseur, ce qui rendait la queue plus arrondie. Les 16, 17, 18 et 19, ils se laissaient presque toujours floiter à la surface de l’eau. Le 20, je ne pus les observer. Le 21, deux d’entr’eux avaient entièrement perdu leurs branchies et les tranches membraneuses de la queue, il ne restait des premières qu’un très-pelit tronçon qui, le lende- main , avait disparu , ainsi que les branchies d’un troisième individu qui, la veille, les avait encore. La petite bande jaune, qui existait sur la ligne médiane, était devenue noire. L'un de ceux qui avaient perdu leurs branchies avait grimpé contre les parois du vase , l’autre était placé sur un paquet de plantes aquatiques qui surnageaient, de manière à ce que sa tête et la moitié antérieure de son corps fussent hors de l’eau. Pendant la journée, je les remis plusieurs fois dans l'eau ; ils n’y demeurèrent pas. Le 22, il en fut de même : ces trois petites Salamandres ne s’y plongeaient que par force. Leurs mouvements étaient devenus beaucoup plus lents depuis leur métamorphose. Ce n’élait que quand on les inquiétait beaucoup qu’elles cher - chaient encore brusquement à éviter les corps qui les fati- guait ; mouvements qui élaient plas vifs lorsqu'elles se trou- (182) vaient dans l’eau. Ce même jour, des plis tuberculeux ver- licaux ont commencé à êlre apparents sur les flancs. Quelques tubercules poreux sont devenus sensibles aux environs de la ligne médiane, près de la nuque. Les parotides étaient un peu saillantes. Le 23, les couleurs étaient un peu plus vives. La face in- férieure du corps n'avait point changé, elle était toujours rougeâtre dans le centre par transparence, et d’un blanc terne dans le reste de son étendue. Les deux bandes dorées des yeux étaient devenus noires , légèrement sablées d’or. Je ies avais laissées jusqu'à ce moment dans le même bocal; mais voyant qu’elles se fenaient toujours hors de l’eau, je peusai qu’elles abandonnaïent cet élément aussitôt après avoir perdu la forme de têtard; alors je les mis daus un autre vase à moitié rempli de {erre humide mêlée de beaucoup de débris de pierres, afin qu’elles pussent se cacher facilement Demeurées jusqu’à ce moment dans le mème lieu , leurs couleurs sont devenues peu à peu vives et bien tranchées. Je me suis aperçu , le 26 seulement, que la face inférieure du corps avait changé ; le dessous de la queue et de l’abdo- inen était devenu d’un noir bleuâtre; mais la gorge avait conservé la même couleur, et les parois du thorax laissaient encore apercevoir la couleur rouge des organes qu’il ren- ferme , el ce ne fut que le 3 Mai que ces parties commencè- rent à présenter une teinte brune à peine sensible, qui a augmenté peu à peu d'intensité. Ces petites Salamandres demeurent presque toujours en repos, el quand elles marchent, c’est avec beaucoup de len- teur. Ce n’est que lorsqu'on les inquiète un peu vivement qu’on s’aperçoit qu’elles ont conservé en partie la vivacité des premiers lemps de leur existence, car alors elles s’élancent brusquement pour éviter le contact du corps qui les faligue , ( 183) et font avec rapidité quelques ‘pas. Elles se nourrissent de mouches privées de leurs ailes, et ces insectes ne doivent leur perte qu’à leur imprudence ; car, quoique très-rappro- chées , les Salamandres ne changent point de place pour s’en emparer, elles attendent patiemment que la proie soit presque en contact avec leur museau pour la saisir et l’avaler ; encore l’examinent-elles bien attentivement et ne s’en emparent-elles que lorsque de nouveaux mouvemens leur donnent l’assurance que c’est un corps vivant. Cependant, si elles sont pressées par la faim, eiles s’avancent dès qu’elles l’aperçoivent, mais c'est avec une extrême lenteur, ef il semblerait avec loutes les précautions possibles pour éviter des mouvements (rop vifs qui feraient fuir le petit animal qu’elles guettent, et dans ce cas, il faut qu'il soit déjà très-près, car elles ne font qu’un pas ou au plus deux ; alors , parvenues à portée , elles le con- sidérent attentivement avant de s’élancer sur lui. Aussi il arrive souvent que dans cet intervalle la mouche s’est déjà éloignée du danger. J'ai vu alors les Salamaudres demeurer pendant plusieurs minutes dans la même position, le cou tendu et les yeux fixés sur le lieu que venait de quitter l’insecte. Leur croissance se fait avec une extrême lenteur. Quoi- qu'elles aient eu jusqu’à ce moment ( 10 Juillet ) une nourri- ture abondante , leur longueur est la même, elles ont seule- ment un peu augmen{é de volume. A l’époque où elles se métamorphosèrent , l’une d’elles perdit les doigts du pied droit aatérieur. Pendant plusieurs jours, cette patte est de- meurée gonflée et moins noire que les autres , puis la cicatrice s’est faite sans aucun accident. Une autre observation vient à l’appui de ce que j’ai avance, que les Salamandres quittent l’eau aussitôt après leur méta- morphose ; fait d’ailleurs constaté par l'observation précédente. ( 184) Vers le milieu du printemps de 1827, je vis dans la fosse sus-mentionnée plusieurs petites Salamandres terrestres pri- vées de branchies, mais dont les couleurs n’élaient pas bien tranchées. Pensant qu’elles y demeureraient plusieurs jours, et que leur développement aurait lieu plus facilement dans cet endroit que dans un vase, je les abandonvai pour les aller prendre plus tard. Le surlendemain , je n’en trouvai aucune. J'ai dit que le froid ne paraît pas influer d’une manière désavantageuse sur les têlards de la Salamandre (errestre, qu’ils ont la faculté de reproduire les parties amputées , qu’ils les reproduisent quelquefois difformes, el que ceux qui ne se sont point mélamorphosés, avant que l’hiver arrive, demeu- rent dans le même état jusqu’au printemps suivant. Ces as- sertions reposent sur les faits que m'ont présentés les têtards que je (rouvai dans l’eau , le 1.7 Novembre 1827. Le 2 du même mois, le froid fut assez fort pour former à la surface de la petite quantité d’eau où ils vivaient une croûle de glace peu épaisse. Je la brisai, et vis que les tèlards qui étaient presque en contact avec elle n’avaient rien perdu de leur vivacité. Le même jour, je retranchai la queue à un très-grand nombre d’entr’eux à peu près vers le milieu de sa longueur ; ils vécurent sans en paraître incommodés jusqu’au 11 , que, la fosse élant mise à sec par l’évaporalion de l’eau , ïls pé- rirent (ous. Les six têtards que j'avais emportés chez moi, pour lesavoir continuellement sous mes yeux, avaient aussi subi diverses amputations , auxquelles ils résistérent très-bien. Quelques jours après, cinq d’entr’eux périrent accidentellement; un seul, long de dix-huit lignes , survécut pendant plusieurs mois , et malgré la saison et le manque de nourriture , il re- gèénéra les parties qui avaient èté coupées. (185) Le 5 Novembre, je retranchai la moitié de sa queue. Cette amputation ne parül que le gêner un peu pour la natation. Douze heures après, je retranchai le tronçon de queue à en- viron une ligne de la naissance des pattes postérieures, et la patte postérieure droile presque ras du corps. I! perdit alors sa vivacité ; lorsqu'on le touchait à peine exécutait-il quelques mouvemens (rès-faibles ; mais environ un quart d’'heare après, il avait recouvré foutes ses forces ; el, quoique nageant beau- coup plus difficilement , aussitôt qu’on le touchait, les mou- vemens vifs et répétés de la partie postérieure de son corps le faisaient changer de place, pour éviter le corps quile fatiguait. Depuis, il n’a nullement paru affecté de ces ampatations , et la natation , quoique difficile , avait lieu avec rapidité. Le 14, je m’apercus que l'extrémité du pelit tronçon de patte s’était un peu allongée, arrondie et formait un très-petit mamelon conique d’un blanc jaunâtre. La surface de la sec- tion de la queue n’élait plus droite, elle s’était arrondie, mais sans devenir saillant(e. Le 22 Décembre, celte section s’élait un peu prolongée en mamelon et avait fourni une portion membraneuse en haut, en bas et à l'extrémité, de manière à continuer les tranches membraneuses supérieure et inférieure. Le centre était oc- cupé par une partie plus solide qui était la continuation de la portion charnue, de sorte qu’elle ressemblait alors à l'extrémité un peu difforme de la queue d’un têtard entier. Elle avait près de deux lignes et demie de longueur. La partie reproduite était très-mince et présentait une teinte blanchâtre qu’on ne voyait pas sur le reste du corps. Le mamelon qui remplaçait la patte avait aussi pris plus d’accroissement , et sa longueur était d’environ une demi-ligne. Ce mamelon, gonflé, plus gros que la partie correspondante de la patte du côté opposé, un peu courbè au sommel qui était conique et transparent, (186 ) offrait à sa base cette couleur d’un blanc sale el opaque qui se voit à l’origine de chaque patte. Le 28 Janvier, sa queue avait près de trois lignes et demie de longueur, mais elle se recourbaïit latéralement et se défor- mait. La portion charnue formait à l’extrémité une pelite pointe saillante. La nouvelle patte avait environ une ligne de longueur. Elle était (rès-renflée jusqu’à la partie moyenne, après laquelle elle se recourbait et devénait plus mince; un lèger étranglement séparait ces deux portions. La première offrait toujours une couleur blanche intérieure, landis que l’autre était demi-transparente , terne, et semblable à l’extré- mité de la queue. À mesure qu'elle s’allongeait, celte trans- parence se trouvait remplacée par une couleur jaunâtre, puis par celles des parties correspondantes de la patte du côté op- posé. La couleur de l’animal était plus foncée , et les taches noires plus étendues. Le fond laissait voir sur le derrière de la tête et de chaque côté , le long de la ligne médiane, une couleur dorée avec un reflet brillant. Il nageait avec plus de facilité et de vitesse. Le 21 Février, sa queue était plus longue , mais difforme. L’extrémité du mamelon, d’une couleur brune, paraissail obliquement (renquée. Vers le milieu du mois de Mars, les doigts commencèrent à se développer sur la nouvelle patte, qui avait à peu près une ligne et demie de long. L’extrémité du mamelon, s’est aplatie ; son bord a d’abord offert des crénelures qui sont devenues plus profondes , puis le doigt du milieu a commencé à offrir une petite pointe saillante qui à la fin du mois s’était beaucoup allongée. A celte mème époque, les deux doigts les plus voisins commencèrent à saillir ; les autres n’étaient encore indiqués que par les crénelures. La nouvelle queue, beaucoup allongée , était très-difforme. (187 ) Dans les derniers jours du mois d'Avril, il abandonna les conferves placées au fond du vase et sous lesquelles il se tenait habituellement pendant le jour, pour se laisser flotter près de la surface de l’eau, sous les lentilles. Le 4 Mai, tous les doigts de la nouvelle patte qui n’avait environ que les deux liers de la longueur de celle du côté opposè , élaient bien distincts, un peu allongés, mais très- grêles. Sa longueur, depuis le bout du museau jusqu’à l’en- droit où la queue se recourbait, élait de 13 lignes. Ce têtard , extrêmement faible , fat tuë et en graude partie dévoré, quelques jours après, par de petits Dytiques qui se trouvaient dans le même vase, Placé dans un bocal , qui de- meura jusqu’au printemps dans un appartement dont la tem- pérature fut presque toujours aussi basse que celle de lPat- mosphère, il ne montra jamais le plus léger signe d’engour- dissement. Pendant les cinq premiers mois il fut privé de tout aliment, car il ne toucha jamais à de très-pelits lom- brics que je lui donnais de temps en temps; aussi avait-il considérablement diminué de volume, et il est à présumer que celte abstinence dut rendre beaucoup plus lente la re- production des parties amputées. Le 1.er Avril seulement, je pus lui donner des aliments convenables ; son accroissement devint rapide. Mais vers la fin du même mois, une nourriture suffisamment abondante venant à lui manquer de nouveau , il maigrit plus rapidement qu’il ne l’avait encore fait ; ses membres étaient presque filiformes ; ses forces devinreut si minimes qu’à peine exécu- tait-il quelque mouvement lorsqu'on l’inquiétait ; aussi ne put-il éviter les attaques des insectes carnassiers qui, quelques jours après , en firent leur proie (1). H. GACuET. (1) Les figures du têtard et des variétés de la Saïamandre terrestre, ne pourront être publiées qu'avec celles qui accom- pagneront le Tableau des reptiles du département de la Gironde. (1881) XIIL. Rapport fait à la demande de M. le Directeur- Général de l'Intérieur à la Martinique, par MI. le docteur Saint-Pierre, ef le docteur CAVENNE, rap- porteur, correspondants de la Societé Linnéenne de Bordeaux à la Martinique, sur le mémoire de M. ArTauD , pharmacien, intitulé : Notice pour servir à l’histoire naturelle du Goramy (1). Le Goramy, poisson de rivière, originaire de la Chine, est remarquable par la grandeur de sa taille, l’excellence de sa chair, par son extrême multiplication , et surtout par son mode de reproduction. Il fut d’abord observé par Commerson à l’Ile-de-France , où il avait été naturalisé par M. de Séré, riche propriétaire, directeur du Jardin des plantes de celte colonie. Plus tard , apprécié particulièrement par Aubert Du Petit-Thouars et Lacépède, il fut cependant négligé el mé- connu. Il était réservé à M. Moreau de Jonnès d’appeler l’attention du Ministre de la marine sur ce poisson intéres- sant, qui, à la demande de ce savant, le fit apporter à Cayenne el à la Martinique en 1819. Ce ne fut que sur la fin de 1826 qu’on s’apercut de la mulliplication des Goramys à la Martinique. M. Legrand, directeur du Jardin des plantes, en distribua à cette époque à plusieurs habilans , parmi lesquels deux surtout furent frappés de leur étonnante fécondité, MM. Roy, et Édouard Fortier, qui, le premier, vérifia leur mode de reproduction. M. Legrand invita M. Artaud à répèter de concert l’expé- rience si curieuse el si extraordinaire indiquée et faile déjà par M. Édouard Fortier. Eile eut lieu le 28 Décembre 1826, (1) Goramy , ou mieux Gouramy , et quelquefois Gorany , OSPHRONEMUS OLFAX, Lacép., pl. 8, f. 2. ( 189 ) en présence de MM. Cavenne , docteur-médecin, Guidon, chirurgien , employé à l'hôpital , et Chaucier , négociant ; et voici ce que MM. Legrand et Artaud constatèrent. L'ouverture de trois Goramys femelles, à ventre protubé- rant, dont la longueur n’excédail pas vingt lignes, élant faite, on relira du ventre de la première un sac d’œufs dans un état d'incubation , tel qu'avec une loupe et même à l'œil pu , on distinguait parfaitement les petits aux travers de la pellicule délicate et (transparente qui les renfermait. A l’aide d’une lancette, on retira, de cetle espèce de grappe mu- queuse, dix petits bien distincts, bien formés, dont deux ou trois ont survécu à la gastrolomie pendant une demi-heure et nage dans une assiette d’eau. La deuxième femelle ne renfermait qu’une douzaine d'œufs. Ceux contenus dans la {roisième élaient seulement plus avancés et laissaient aper- cevoir les yeux des pelits et la blancheuar de leurs écailles. De ces faits M. Artaud conclut : 1.9 Qu'il fallut six ans aux Goramys de l'Ile-de-France pour produire à la Martinique, tandis que leurs petits furent aptes à la génération après six mois environ d'existence; 2,0 Que ces poissons sont vivipares, puisqu'il est évident que leur frai recoit, daus le sein de la mère, une élaboration suffisante pour faire éclore les petits et les lui faire produire vivans ; 3.0 Que cette étonnante fécondité promet, à la Martinique, une ressource des plus avantageuses, par la facilitè qu’elle offre de peupler abondamment, et en peu de temps, les viviers et les rivières de la colonie. Une administration éclairée a vu aussitôt, dans cette décou- verte, un fait d'histoire natureile singulier et principalement une précieuse ressource alimentaire. En conséquence , M. le directeur-général de l’intérieur nous a désignés, M. Saint- ( 190 ) Pierre et moi, pour soumettre des fails aussi neufs, des conclusions aussi importantes, à une investigation nouvelle et décisive. En reconnaissant d’abord que la première conclusion de M. Artaud est hors de notre portée, nous nous contenterons, pour démontrer d’une manière incontestable que la deuxième et la troisième sont fondées sur des faits de la plus rigoureuse exactitude, de rapporter ce que nous avons expérimenté de concert avec lui, aujourd’hui, de midi à deux heures, au Jardin des plantes, à Saint-Pierre, ce 28 Mars 1827. Deux Goramys qu’on venait de retirer de l’eau, l’un d’un pouce et demi, l’autre de deux pouces et demi, ayant étè ouverts , le premier a donné, au nombre de huit à dix, des Goramys très-pelits, chez lesquels on dislinguait la têle , les yeux el la queue, Une membrane ovoïde de consistance et d'aspect maqueux adhérail au ventre du côté de la tête. Ils se sont un peu agités et ont cessé de vivre. Le second Goramy soumis à l'expérience a donné, au nombre de cent-huit , des petits plus développès , plus motiles, se détachant avec une sorte d’impétuosité de la masse muqueuse. Ces pelits ont manifesté longtemps cette motilité, et ne sont morts qu’une dizaine d'heures après la sortie du ventre de leur mère, Il restait à bien établir l'identité du Goramy, qui ne pouvait être confondu , à la Martinique, qu'avec le seul poisson écail- leux de ses rivières, vulgairement désigné sous le nom de Mulet d’eau douce. Or, ces deux poissons différent essentiel- lement entr’eux, soil au premier aspect, soit dans l’examen comparalif de toutes les parties prises séparément. Cepen- dant, il convient de le dire, pour constater l’identité du Gora- my, il serait nécessaire d’en avoir une descriplion anatomique dans laquelle seraient exactement comparès le Goramy venu directement de Bourbon , et les poissons qui sont ici consi- dérès actuellement comme leurs petits. ( 4940) M. Artaud et nous-même, nous avons, à cet effet, solli- cité du gouvernement l’obtention d’un de ces Goramys de Bourbon. Notre demande, faite dans l'intérêt de la science, est restée sans résullat, et l’on n’a pas encore répondu à ce dilemme : Ou ces poissons reproduisent, et alors qu'importe la destruction de l’un d'eux? ou ils ne reproduisent pas, et dans ce cas, en quoi sont-ils donc si précieux? Il manque par conséquent quelque chose à notre travail, et ce n’est pas sans regret que nous l’exprimons. Néanmoins, à défaut de preuves matérielles, nos recherches et les faits que nous ve- nons de rapporter parlent avec tant d’évidence , qu’il semble presque inutile de répéter que les Goramys sont vivipares, qu'ils multiplient , et qu’ils fourmiilent pour ainsi dire; et que la colonie doit s’empresser d’en peupler ses viviers et ses rivières , suivant les vues, sages et prévoyantes de son Exec. M. le gouverneur, et de M. Del’horme, directeur-général de l'Intérieur. M. Legrand, qui partage avec MM. Fortier et Artaud l'honneur de cette découverte , assistait à ces nouvelles expé- riences ; il nous a facilité les moyens d’investigalion , et nous a aidés de ses lumières. Il a non-seulement fait parvenir des Goramys à Sainte-Lucie, à Marie-Galante , etc.; mais encore il a réalisé le vœu de Lacépède, en renvoyant en France, à Marseille , plusieurs centaines de ces poissons. (192) CONCHY LIOLOGIE. XIV. Tagcrau ( suite du ) des coquilles fossiles qu'on rencontre dans les terrains ealcaires tertiaires ( fa- luns ) des environs de Dax, dans le département des Landes ; par M. GrarteLour, memb. honoraire. (3.2 Article). OnorE II (suite de l’}.— Trachélipodes. G. PLicacés. Coquilles à ouverture non évasée, ayant des plis à la colu- melle. Genre XXX.— TORNATELLA, TORNATELLE. {Lam.). Caract. Coq. enroulée, ovale-cylindrique, en général siriée transversalemeut, et dépourvue d’épiderme. Ouverture oblongue, entière, à bord droit trauchant. Un ou plusieurs plis columeilaires. Genre XXXI. — PYRAMIDE LEA, PYRAMIDELLE. { Lam. ). Caract. Coq. turriculée, dépourvue d’épiderme. Ouver- {ure entière, demi-ovale ; à bord extérieur tranchant. Colu- melle saillante inférieurement, subperforée à sa base el munie de trois plis transverses. H. SCALARIENS. Coquille n’ayant point de plis à la columelle : les bords de l’ouverlure réunis circulairement. Genre XXXIL— VERMETUS, VERMET. (ADansoN). Caract. Coq. mince, tubuleuse, en spirale lâche, fixée par la spire. Ouverture orbiculaire , à bords réunis. Un oper- cule. (193) Genre XXXIH. — SCALARIA, SCALAIRE. ( Lam.) Caract. Coq. sublurriculée , garnie de côtes longitudina- les, élevées, interrompues, presque franchantes. Ouverture obronde : les deux bords réunis circulairement, et terminés par un bourrelet mince , recourbé. Genre XXXIV.— DELPHINULA, DAUPHINULE. ( Lam.) Caract. Coq. subdiscoïde ou conique , ombiliquée, solide; à Lours de spire rudes ou anguleux. Ouverture entière, ronde, quelquefois trigone : à bords réunis, le plus souvent frangés ou munis d’un bourrelet. G. Pzricacés. Genre XXX. — 7ORNATELLA, TORNATELLE. $ {1.7 Ovoalæ; non turrilæ. 148. TORNATELLA MACULOSA, T. tachetée. Nob. Tornatella punctulata Féruss., tabl. n.° 11, p. 108. Id., Bast., n.° 4, p 25, pl. 1, fig. 24. T. Testd ovatà, læœvi, ab basim transversè striatä ; macu- lis quadralis vinosis, triplici serie disposilis ; columelld uniplicatä; labro intüs marginato. o tours de spire. Long., 9 mill. Diam., 5 mill. Loc. Les faluns de Cabanes, de Mandillot, du Mainot, à Saint-Paul. Très-commune. Se trouve aux euvirons de Bordeaux. 149. TORNATELLA INFLATA, T. enflée. De Féruss., Tabl. syst., n.° 9, p. 108. De Bast., n.° 2, p. 25. Desh., t. 2, pl. 24, fig. 4, 5. Defrance , Manusc. TOME Il. 13 ( 194) An Voluta tornatihis? Brocc., t. 2, p. 322 et 643, tab. 15, fig. 14. T. Testé ovatà, crassiusculé , transversim sulcatä; stris longitudinalibus exiquis clathrat ; columell& uniplicat ; anfractu majore medio depresso. 8 tours de spire. Long., 15 mill. Diam., 8 mill. Loc. Faluns de Saint-Paol. 150. ToRNATELLA SUBGLOBOSA , 7. globuleuse. Nob. Affinis Tornatellæ maculosæ. Nob. T. Testé ovato-globos@, subumbilicaté , transversim semi- striatà ; spiré breviusculd obtusd. » à 6 tours de spire. Long., 10 mill. Diam., 6 mill. Loc. Saint-Paul. 151. TORNATELLA SEMI-STRIATA, 2. demi-striée. Bast., n.° 3, p. 25. De Féruss., tab. n.° 10, p. 108. Defrance , Manusc. An Voluta Tornatilis? Broce., tab. 15, fig. 14. T. Testd ovat4, pellucidä, semi-striaté ; columellé uni- plicatä ; striis punctatis. 7 tours de spire. Long., 8 à 12 mill. Diam., 3 à 6 milk. Var. a. Striis duabus tribusve ad suturam. b. Anfractibus omnind lœvigatis. On trouve des individus de la variété b qui ont conservé leurs couleurs. ( 195 ) Loc. Les faluns des dépôts de Saint-Paul. Se trouve aux environs de Bordeaux. 152. ToRNATELLA SULCATA, T. sillonnée. De Féruss., tabl. n.° 8, p. 108. De Bast., n.° 1, p. 24. Desh. 2 , pl. 22, fig. 3, 4. Auricula sulcata. Lam., An. mus., t. #, p. 434, n.° 1. ett. 8, pl. 60, fig. 7, a. b. Lam, An.s. v., {: 7 ,n.0 1 , p.538. Defrance , Dict. des sc. nat., (. 3, supp. p. 143. T. Testé ovato-conicé , transversim sulcatà; sulcis punc- tatis ; spird acul; columellä uniplicatà. 7 à 8 tours de spire. Long., 7 à 12 mill. Diam., 3 à 6 mill. Var. a. Sulcis distantibus. b. Sulcis approximatis. à Loc. Faluns de Mandillot, du Mainot, à Saint-Paul. Commune. Se trouve aux environs de Bordeaux. 153. ToRNATELLA LÆVIGATA, 7. Lisse. Nob. T. Testä ovatà, pellucidä, lævigaté spiré acutd. 6 tours de spire. Long., 5 mill. Diam., 3 mill. Loc. Saint-Paul. 154. ToRNATELLA AURICULA , L. auricule. Nob. An Auricula ? T. Testé ovali, splendente, transversim sub-striaté colu- mellé biplicatà ; spiré breviusculd. Long., 4 mill.— Diam., 2 mill. Loc. Saint-Paul. (196) $ IL ÆElongato-turritæ. 155. ToRNATELLA PAPYRACEA, 1. papyracée. De Bast., n.° 5 , p. 25, pl. 1, fig. 9. T. Testd turrito-elongatä, pellucidä, transversè elegan- ter sulcatd ; anfractibus convexis; umbilico parvo; columelld uniplicatà ; sulcis profundis punctatis. 7 à 8 tours de spire. Long., 11 à 17 mill. Diam , 5 à 7 mill. Var. a. Testé crassiusculd. b. Testé fragili. Loc. Les faluns de Saint-Paul. 156. ToRNATELLA ELONGATA, T. allongée. Nob. Affinis Zorn. intermediæ. Nob. T. Testd turrito-elongatä, transversim sulcatd ; colu- meli& uniplicatd. 9 à 10 tours de spire. Long., 10 à 12 mill. Diam., 3 à 4 mill. Var. a Anfractibus convexis. b. Anfractibus planulatis. Loc. Faluns de Saint-Pael. 157. TORNATELLA INTERMEDIA, T. intermédiaire. Nob. Affinis Torn. Dargelasii. Bast. T. Testé ovato-elongatä, fragiti, transversim lœvis- simè sub-striatä ; columellé uniplicatä; anfractibus con- vexis. 5 à 6 tours de spire. Long., 5 à 6 mill. Diam,, 2 mill. et demi. Loc. Saint-Paul. (197) 158. TornaTeLca DarGecasn, T. de Dargelas. De Bast. , n.° 6, p. 25, pl. À , fig. 19. T. Testä ovato-aciculaté, lævissimè striatà ; columellà uniplicat ; anfractibus conveæiusculis. 6 Lours de spire. Long., 6 mill. Diam., 2 mill. Loc. Faluns de Saint-Paul. Saucats, près de Bordeaux. 159. TOoRNATELLA CANCELLATA , ZT. treillissée. Nob. T. Testé ovato-elongaté, turrit@, eleganter cancellalx , sub-umbilicatä; columellä uniplicaté; labio columellari externè reflexo; anfractibus convexis. 5 à 6 tours de spire. Long., 5 à 6 mill. Diam: , 3 mill. Loc. Faluns de Gaas. Rare. Genre XXXI.— PYRAMIDELLA, PYRAMIDELLE. 160. PyRAMIDELLA TEREBELLATA, P. en tarière. Féruss., Tabl. syst., n.° 10, p. 107. Bast., n.° 2, p. 26. Desh:,.1:22;; pl: 221 fig: "7,8: Defr., Dict. des se. nat., t. 44, p. 135. Auricula terebellata. Lam. , An. s. v.,t. 7, p. 540, D.° 7. Lam., Annal. Mus., t. 4, p. 436,n0.°7,ett. 8, pl. 60, fig. 10. Defrance , Dict. des sc. nal., t. 3, Suppl. , p. 13. Turbo terebellatus. Brocc., t. 2, p. 383. P. Testé conico-elongatd, turrit4, splendente, lœvi; ( 198 ) aperturd brevi, semi-ovatà ; columellà triplicatd ; anfrac- tibus planulatis. 9 à 12 tours de spire. Long., 10 à 13 mill. Diam., 2 à 3 mill. Loc. Faluns de Saint-Paul, de Saint-Jean de Marsac. Se trouve aux environs de Bordeaux. H. ScALARIENS. Genre XXXII — VERMETUS, VERMET. Apans. 161. VERMETUS RUGoOSUS, V. rugueux. Nob. Affinis Vermeto lumbricali. Lam., An. s. vert., t. 6, (2:° partie), p. 225, n°0 1: Adans., Sénég., tab. 11, fig. 1. V. Testä apice spiræ affixà, spiraliter in tubum ascen- dentem porrect&, fragili, rugost, longitudinaliter sub- striatd. Loc. Faluns de Saint-Paul. Genre XXXIHI.— SCALARIA , SCALAIRE, $ EL Costis simplicibus. 162. ScALARIA cOMMUNIS , $. commune. Lam., An.s. v.,t. 6, n.° 5,p. 228. De Bast., n.° 1 , p. 30. Defr., Dict. des sc. nat. t. 48, p. 18. Turbo clathrus. Lin., Gmel., n.0 63, p. 3603. Lister, Conch., t. 588, fig. 51. Gualt., Test., tab., 58, fig. Æ7. Turbo pseudo-scalaris. Brocc., tab. 7, f. 1. Sc. Tesid turritd, üimperforatdé , læœvigato - costaté, costis conligquis distantibus , sub - obliquis ; anfractibus convexis. Long., 18 à 20 mill.— Diam., 7 à 8 mill. (11999) Var. a. Costis crassiusculis, rotundatis. b. Costis lamelliformibus, acutis. Loc. Saint-Paul, au moulin de Cabanes , Mandillot, au Mainot. 163 ScaLaRIA cRISPA , S. crépue. Lam., An. du Mus.,t. 8,pl 37, f. 5. Id , An.s. v.,t.6,n.° 1, Foss., p. 229. Encycl., pl. 451, fig. 2, a, b. Defrance , Dict. des sc. nat., t. 48, p. 17. An Scalaria acuta? Sow., Min. conchol., pl. 16, Two lower figures. Sc. Testé turrité , imperforatd ; costis lamelliformi- bus, inœæqualibus, confertis; anfractibus ventricosis ; sutu- ris excavalis. Long., 15 mill. Diam., 4 mill. Loc. Saint-Paul. 164. SCALARIA CLANDESTINA , 9. clandestine. Nob. Aflinis Scalariæ crispæ. Lam. Sc. Testà turritä, imperforatd; costis lamelliformibus, confertis, paululüum elevatis, sub-obliquis ; anfractibus con- vexis ; suluris non excavalis. Long., 15 à 18 mill. Diam., 3 à 4 mill. Loc. Faluns de Saint-Jean de Marsac. 165. ScALARIA STRIATA , S. striée. Nob. Scalaria costellata? Desh., 2, pl. 24, f. 1, 2. An Scalaria striata? Defr., Dict. des se. nat., t. 48, p. 18. Sc. Testé minimd, crassiusculé, lurrito-elongatä , lon- gitudinaliter coslatd, transversim subtilissimè striatdà. ( 200 ) Long., 5 mill.— Diam., 2 mill. Loc. Saint-Paul. SIL Costis fimbriatis. 166. SCALARIA MULTILAMELLA , S. lamelleuse. De Bast., 0.0 3, p. 31 , pl. À, fig. 15. Defr., Dict. des sc. nat.,t. 48, p. 19. An Scalaria minuta? Sowerb., pl. 390, fig, 3, 4. Turbo lamellosus ? Brocc., tab. 7 . fig 2 An Scalaria monocycla? Lam., Ann. du Mas. , t. 4, p. 214, n.0 4. An Turbo pseudoscalaris? Broce., tab. 7, fig. 1. Sc. Test turritä, crassd, costatd; costis longitudina- libus , sub-obliquis , numerosis , lamelliformibus , de- pressis, fimbriatis ; interstitiès lœvibus transversè sub- strialtis. Long. des grands individus, 4 centim. (1 pouce et demi), Grand diam., 15 à 18 mill. Loc. Faluns du Mainot, à Saint-Paul. 167. ScaALARIA suB-sPINOSA , S. épineuse. Nob. Scalaria acuta. Bast., n.° 2, p. 30. An Sowerb., pl. 16, fig. 3, «a. b? Scalaria rustica. Defr. Dict. des se. nat., t. 48, p. 20. Sc. Testé turrilä , crassd, elongatä, lamellosä; costis crassis, conferlissimis, foliaceis, ad suturas subspinosis vel fimbriatis ; anfractibus distinctis, varicosis, quadristriatis ; sulurd maximé sub-carinatd. Long., 20 mill. Diam., 7 à 8 mill. Loc. Saint-Paul. Belle espèce voisine de la Scalaire lamelleuse. ( 201 ) 168. SCALARIA CANCELLATA , $. treillissée. Defrance, Dict. des sc. nat., t. 48, p. 20. An Scalaria decussata? Lam., An. s. vert., n.° 3. Foss., 1. 6, p. 229.— Ann. du Mus., t. 4, p. 213, n.0 2, ' Scalaria communis. Var. a. Bast., p. 30. Scalaria similis? Sow., Mio., conch. t. 16, f. 1. Turbo cancellatus. Brocc. tab. 7, fig. 8. Sc. Testü turritd, fragili, elongatä, imperforatä , transversim striald; costis longitudinalibus minimis cre- berrimis decussaté ; anfractibus conveæis. Louz. des plus grands individus, 4 cent. et au-delà ( un pouce et demi ). Diam., 10 à 12 mill. Cette charmante espèce diffère de celle de M. de Lamarck par ses dimeusions. Celle de cet auteur n’a que 18 mill. de longueur. Loc. Faluns de Saint-Paul. Genre XXXIV.— DELPHINULA , DAUPHINULE. $ L.— Scabræ vel spinosæ. 169. DELPHINULA SCOBINA, D. rape. Var. Spinosa. Grat., Bull. Soc. Lino. de Bord. , t. 2, ph JEAn 018; . Delphinula scobina. de Bast., n.0 2, p. 27. Affinis Delphinulæ calcari. Lam , An.s. vert. Desh- 62/1223 008 14012; Defr., Dict. des sc. nat., t. 12, p. 544. Turbo scobinus. Brong. Vicent,, pl. 2, fig. 7. D. Testd orbiculato-convexä , umbilicatä squamatà vel spinosd , transvershn sulcald; spinis majoribus fistulosis ( 202 ) ad marginem ultimi anfractüs ; umbilico profundo ; aperturé valdè orbiculatä, lævigata, intus argented. Haut. des grands individus , 32 mill. Diam. transv., 26 mill. Diam. de la bouche, 13 mill. Loc. Les fakuns violacés de Cazordite, de Cauneille, de Cagnotte, aux environs de Dax. Abondante. Se trouve à Bordeaux ( Terre-Nègre ). 170. DELPHINULA PYRAMIDATA , D. pyramidée. Affinis Delphinulæ conicæ. Lam., n.° 5, Foss., p. 232, t. 6.— Def., Dict. des sc. nat., t. 12, p. 545. D. Testé fragili, conico-pyramidaté, imperforatä, trans- versim sulcaté ; anfractibus carinatis ad medium spinulosis. Haut., 6 à 8 mill. Diam., 4 mill. Loc. Faluns violacés de Gaas. Rare. $ Il. — Sulcatæ vel striatæ. 174. DecPHiNuLA suLCATA, D. sillonnée. Lam., An. s. vert. t. 6, n.0 6, p. 232. 1d., An. du Mus.,t. 4, p. 111, ett. 8, pl. 36, fig. 8 — Vélins, n.° 46, fig. 17. Bast., n.° 3, p. 28. Defr., Dict. des sc. nat.,t. 12, p. 546. D. Testd parvulé, orbiculato-conicd, transversim sulcatd, sub-umbilicatä, ad basim sublævigaté ; labro vix serrato, spird obtusd. 4 à 5 tours de spire. — Haut., 4 mill. — Diam., 4 mill. Loc. Faluns de Gaas. Abondante. 172. Decpminuza GRANULOSA, D. granuleuse. Nob. D. Test minimd, orbiculato-convext umbilicatd , trans- versèm striat&, granulosä, spiré complanatd. ( 203) Diam., près de 2 mill. Loc. Faluns de Saint-Paul. Rare. $ III. Lœvigatæ. 173. DELPHINULA MARGINATA. D. à bourrelet. Lam., An. du Mus.,t. 4, p. 111, et lom. 8, pl. 36 fig. 6. — Vélins, n.0 15, fig. 8. Ad An SV LI GE D 232 nr07: Bast., n.0 1, p. 27. Desh®, 1: 2;,.pl7929/ fo 170218: Defr., Dict. des. sc. nat., t. 12, p. 455. D. Test& orbiculato-convexd ; anfractibus lævibus ; umbi- lici margine incrassalo subplicalo; aperturd crassiusculd , integré rotundd. 4 à 5 tours de spire. — Haut., 8 à 9 mill. — Diam., 8 à 9 mill. Loc. Faluns de Gaas. On trouve des individus avec leurs couleurs. Le grand tour de spire offre trois à quatre bandes vineuses. Les jeunes individus ont la lèvre droite (ranchante, et quelquefois la lèvre columellaire un peu relevée en pointe, tandis que dans la coquille adulte, les bords de la bouche sont égaux , arrondis et très-épais. L'’opercule de cette jolie Dauphinule est arrondi, sillonné circulairement et ombiliqué à sa face interne. 174. DELPHINULA ROTELLÆFORMIS, D. en forme de roulette. Nob. D. Testi minimd, orbiculalä, depressd, sub-umbilicatä , lævigatà; spirà abbreviatä, complanatu. Haut., 2 mill. — Diam., 3 mil. Loc. Faluns de Saint-Paul, 175. Der. triGoNosroma, D. à bouche triangulaire. Bast., n.0 %, pl. 4, fig. 10. ( 204) D. Testé pusilld, orbiculato-complanatd, supernè cari- nalä, infernè concavd, umbilicaté; aperturä trigonatä ; umbilico spirali. Diam., 4 à 6 mill. — Haut., 2 mill. Loc. Faluns de Saint-Paul. Cette charmante petite espèce ressemble , au premier as- pect, à un Planorbe. © @) GÉOLOGIE. XV. Norice sur les sources de la Touvre; par M. L. RouLLanp, lieutenant de vaisseau, correspondant 9 , 3 à Angoulème. Au Rédacteur du Journal de la Charente. Angoulême, 9 Juin 1827. Permetlez-moi, je vous prie, de rectifier, par la voie de votre journal, une erreur assez généralement répandue dans l’Angoumois, sur Ja profondeur des sources de la Touvre, erreur que l’auteur de la Statistique du département de la Charente a accréditée, en la consignant à la page 10 de cet ouvrage. Les erreurs de ce genre sont, j'en conviens , sans prèju- dice pour la société ; mais elles ne le sont pas loujours pour les sciences physiques; et j’ai pensé que je ferais plaisir aux personnes qui s’occupent de géologie, en leur faisant part de mes observations sur les deux principaux gouffres de la Touvre. Tout le monde, j’en suis persuadé, n’a pas admis l’asser- tion vulgaire, que l’on ne pouvait en trouver le fond : je ne l'ai pas cru non plus, et je me suis convaincu du contraire peu de temps après mon arrivée à Angoulême. Cependant, comme j'ai acquis , depuis, la certitude que l’on n’avait pas ( 205 ) encore employé les moyens nécessaires pour sonder exacte- ment ces deux sources, je me suis amusé à faire cette opè- ralion hier , 8 Juin, en présence de M. le maire de Touvre, de M. Faure , professeur de physique, des élèves et des ma- rins de l’école royale de la marine. Des cordages attachés sur les rives opposées des deux sources m’ayant permis de fixer, sur tous les points de leur surface , la frêle nacelle dont je me suis servi, j’ai pu, avec le maître d'équipage Bertucy , multiplier les sondes, et exèe- cuter chacune d'elles avec assez de précision pour bien con- paitre la profondeur et la forme de ces deux bassins : j’en ai obtenu aussi la température avec beaucoup d’exactitude, au moyen d’un bon thermomètre préparé pour cet effet, et qui est resté coulé jusqu’au fond pendant tout le temps que j'ai employé à cette exploration, dont voici le résultat. La plus grande profondeur de la source désignée sous le nom du Dormant, à cause de l’immobilité apparente de ses eaux , est de 23 mètres et quelques centimètres, fond de gros sable calcaire. Les parois de ce bassin suivent constam- ment la pente et la direction des côtés du vallon dans lequel il est en grande partie renfermé , et présentent, seulement sur quelques points, des amas de pierres et de sables vaseux, provenant des éboulement{s qui ont eu lieu dans diverses cir- conslances. La plus grande profondeur de la source d’où les eaux Jail- lissent en bouillonnant , et qui, par cette raison, a été nom- mée le Bouillant, est de 16 mètres 60 centimètres environ. La forme de ce second bassin m’a paru être celle d’un cône renversé ; il communique avec l’autre d’abord à sa surface, et ensuite, à ce que je crois, par un large conduit souter- rain. On rencontre autour quantilé de crevasses et de roches saillantes qui arrêtent souvent la sonde lorsqu'on ne la jette pas droit au milieu. Tout annonce qu'ici le sol a été très- ( 206) tourmenté , et, peut-être, soulevé avec violence; j'y ai trouvé partout la roche à nu; le plomb en est toujours sorti froissé ; mais le suif dont il était garni n’en a rien apporté, pas même quelques grains de sable, ce qui s'explique, au reste, par l’ascension rapide et conlinuelle de l’eau. La température de ces deux sources est de 11 degrés de Réaumur au-dessus de zéro. P.S. Celie lettre n’ayant été écrite que pour le départe- ment de la Charente , il élait inutile d’y ajouter une descrip- tion de la Touvre; mais comme elle me paraît nécessaire aux personnes qui n’ont point visité les environs d'Angoulême, j'ai cru devoir y ajouter la notice suivante. La Touvre prend sa source à 7 kilomètres dans le Nord- Est d'Angoulême , ei va se perdre dans la Charente à 1 kilo- mètre dans le Nord de cette ville, après avoir parcouru une distance de 8 à 9 kilomètres dans la direction du Nord-Est au Sud-Ouest. Sa largeur varie de 40 à 50 mètres , et sa profondeur d’un mètre à { mètre 50 centimètres. Ses eaux sont extrêmement fraîches et d’une limpidité admirable ; elles produisent une grande quantité de truiles et d’anguilles très-délicates ; mais, ce qui parait assez extraordinaire , c’est que la carpe, le barbeau, la perche et un grand nombre d’autres poissons que l’on pêche en abondance dans la Charente, n’y remon- tent jamais ; particularité que l’on attribue à la différente qu; existe dans la température des eaux de ces deux rivières, température qui est de deux à trois degrés plus basse dans la Touvre que dans la Charente. On remarque , parmi les différentes usines établies sur le cours de la Touvre , la belle fonderie de Ruelle qui fournit à la marine la plus grande partie des canons de gros calibre nécessaires à l’armement de nos vaisseaux. Les sources de cette jolie rivière, qui sont placées beau ( 207 }) coup trop à l’Est sur les cartes , sont loin d’offrir un spectacle aussi beau et aussi pittoresque que celui qui remplit l’âme d'admiration à la vue des eaux, {our à (our tranquilles et {umultueuses, de la fontaine de Vaueluse. Mais si le tableau que présentent les sources de la Touvre avec les lieux invi- ronnants est moins digne d’occuper les pinceaux de nos grands arlistes ou de faire résonner la Iyre d’un nouveau Pétrarque, il n’est pas moins digne des observations des géologues. En les contemplant, le voyageur n’est point troublé dans ses méditations par le bruit effrayant de pluiseurs {orrents qui se précipitent impélueusement au fond d’an étroit vallon, où leurs eaux réunies donnent {out-à-coup naissance à la Sor- gue. Ici, son ame n’est distraite que par le chant du rossignol et les cris confus d’une multitude d’oiseaux aquatiques qui se jouent avec sécurité sur une onde pure et tranquille; il n’apercoit point ces vastes el profondes cavernes que l’on rencontre fréquemment dans les roches calcaires, et dont il existe, à quelque lieu de là (1), un des plus beaux exem- ples , il n’admire point un de ces cirques-élonnants que la nature se plaît à former au milieu des montagnes secondaires, mais jersqu’il a franchi la pente rapide qui conduit au som- met du rocher sur lequel l’église et le hameau de Touvre sont assis, ses yeux se reposen( agréablement sur les riches côteaux qui bordent les vertes prairies du bassin de la rivière, dont les eaux se répandent bientdl majestueusement sur une étendue de plus de 150 mètres de largeur. Ces sources, qui n’avaient jamais été explorées exacte- ment avant moi, sont au nombre de (rois, en y comprenant celle de la Léche, qui vient se réunir aux deux autres après avoir forme un petit ruisseau à part d’environ 500 mè- = = _ (1) La grotte de Rancogne , à 7 kilomètres de la Rochefoucauld. ( 208 ) ires de longueur. La manière dont les eaux se comportent dans chacune d'elles est fort remarquable. Elles paraissent d’abord sortir doucement et horizontalement d'une espèce d’échancrure, proportionnée à leur volume, formée dans un rocher de calcaire compacte , grisàtre ; on les voit surgir, en bouillonnant , d’un gouffre en forme d’entonnoir placé à l’en- trée du bassin ou de l’échancure dont je viens de parler; en sorte que chacune de ces sources est formée de deux cours d’eau différents , l’un horizontal coulant très-doucement , et l’autre vertical douë d’un mouvement d’ascension très-rapide. Comme l’on a opposé de fortes objections aux conjectures qui ont été formées sur l’origine de ces sources, j’attendrai d’avoir visité et reconnu le pays moi-même, avant de fixer mon opinion à cet égard et de la faire conoaître à la Societé. (13 Mai 1828). —0 9 ©— XVI. OBseRvATIONS sur la cause d'une inondation récente en Saxe; par M. RouzranD, lieutenant de vaisseau , correspondant, à Angoulême. Au Rédacteur du Journal de la Charente. Angoulème , 20 Février 1828. J’ai lu dans Le Moniteur du 11 Février courant, qu’une inondation telle qu’on n’en avait jamais vu de semblable avail eu lieu en Saxe. pendaut un froid de 19 degrés an- dessous de zéro ( on ne dit pas quel thermomètre ). Un pareil phéuomène , par un froid aussi rigoureux, ne pourrait s'expliquer que par la fonte des neiges, à moios qu'il ne soit tombé assez de pluie, les jours précédents, pour fondre celles qui s'accumulent en hiver sur les montagnes de l'Erze- birge, d’où naïssen( toutes les rivières qui parcourent la Saxe du nord au sud; lesquelles, ayant reçu tout à coup un sur- ( 209 } croit d’eau considérable , auraient acquis uu accroissement et une rapidité dont un froid subit n’aurait pu arrêter les effets. Dans le cas contraire, je serais porté à croire qu’un fait aussi extraordinaire se lierait aux différens phénomènes vol- caniques qui ont eu lieu depuis quelques mois, ainsi qu'aux nombreux tremblements de terre qui se sont fait ressentir sur divers points de la surface du globe pendant le même temps; phénomènes qui ne sont, en admettant l’existence du feu central, sur lequel en ne peut plus élever le moindre doute, que les conséquences de la réaction que les matières les plus voisines du centre de la terre , supposées avec raison en état de fluidité (1), exercent contre la pression des couches supérieures. Or, si celle cause peut produire des effets capables d’ébranler en même temps plusieurs parties de l’Europe, de l'Afrique et de l’Amérique, ainsi que cela s’est vu, el occasionner ces élonnantes et terribles déjec- tions de matières ignées qui s’opèrent par le cratère des volcans, ils peuvent Lien aussi faire surgir à la surface de la terre les eaux qui existent dans son sein à de grandes profondeurs, soit en leur communiquant un mouvement d’ascension , soit en leur faisant éprouver une augmentation de température. Il serait alors à regretter qu’on n’eùt pas fait d'observations thermométriques dans les rivières qui ont débordé en Saxe. Au reste, en considérant la coincidence qui existe entre les grands phénomènes précités et les funestes crues d’eau qui ont eu lieu naguère en France et ailleurs, je suis fondée à les attribuer à une seule et même cause. (1) Voyez, dans les Annales du Muséum d’histoire naturelle (1827), l'essai sur la Lempérature de l’intérieur de la terre, par M. Cordier , ainsi que le mémoire de M. Fourrier sur les températures du globe terrestre et des espaces planétaires, inséré dans le 27. volume des Annales de chimie et de physique. TOME II. 14 (210) N. B. Les tremblemens de terre qui se sont fait sentir dans les Pays-Bas, peu de temps après les inondations qui ont eu lieu en Saxe (1 ), la direction Est et Ouest , ou à peu près, suivant laquelle la terre paraît avoir oscillé, ligne qui tra- verserait une partie de la Saxe et des montagnes de l’Erze- birge, enfin le mouvement de bas en haut qui a été remarqué dans les plus fortes secousses (2), venant ajouter un nouveau poids à l’opinion émise dans la lettre ci-dessus, qui avait été insérée dans le journal de la Charente avant que les autres journaux eussent fait connaître ces nouveaux phénomènes, le Conseil a pensé qu'il était utile de la publier dans un recueil scientifique. L'hypothèse du feu central, que M. Roulland à prise pour base de ses explications , s’étant presque convertie en axiôme dans l’esprit de la majorité des physiciens et des géo- logues actuels, par suite des nombreuses observations qui ont êté faites dans ces derniers temps, il n’a pas cru néces- saire d’entrer dans la discussion de cette grande question, il se propose d’ailleurs de la traiter plus à fond dans un ouvrage auquel il travaille depuis plusieurs années, et qu’il espère pouvoir publier ineessamment. J’ajouterai que M. Roulland attribue à la même cause les pluies et les orages qui, cet été, dévastent la France. Il sup- pose que, par suite de quelque grande commotion ou de (out autre phénomène dépendant du feu central, d’ènormes masses de glace, qui auraient été détachées des continens voisins du pôle boréal, viendraiant se fondre par des latitudes moins élevées , et que les particules humides qu'elles répandraïent dans l’atmosphèére, nous seraient apportées par les vents d'Ouest et de Sud-Ouest , qui règnent depuis quelque temps, pour se résoudre en pluie sur notre beau pays. Août 1828. CHarLes Des Mocouins. —"“2———— PAR ORDONNANCE ROYALE, du 15 Juin 1828, Les Statuts de la Société Linnéenne de Bordeaux demeurent approuvés. Le Secrélaire-général de la Société, B.d TEULÈRE . (1) Voyez les Moniteurs des 27 et 28 Février 1828. (2) Voyez le Moniteur du 28 Mars 1828. BULLETIN D'HISTOIRE NATURELLE DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX. AA 0) BOTANIQUE. XVII. Nore sur la Puccinia graminis, D. C. F1. fr., HE MN 0,007 M. de Candolle décrit comme variété de la Puccinia gra- minis une plante qu'Hedwig a considérée comme espèce sous le nom de Puccinia arundinacea, et que des caractères es- sentiels me paraissent devoir séparer de la première. D'abord la forme des sporidies n’est jamais la même à aucun âge dans ces deux Urédinées. Dans la première elles sont plus petites, courtement pédicellées, en massue, très-souvent tronquées au sommet dans un âge avancé, divisées par une cloison transversale en deux loges , dont la supérieure est arrondie, et l’inférieure en cûne renversé. Rarement la cloison qui sè- pare les deux loges détermine un léger étranglement dans celle qui croît sur le roseau. Dans la seconde, ces sporidies sont longuement pédicellées , divisées en deux loges par un étranglement trés-fort qui les fait paraître comme formées de deux globules sphériques accolés l'un à l’autre. Ces portions globuleuses le sont aussi dans un âge avancé; seulement elles deviennent un peu difformes, mais jamais le sommet des (242) sporidies n’est (ronquè. L'intérieur des loges contient un ou plusieurs grains opaques, en général plus nombreux dans la seconde. Une si grande différence dans la forme d’organes essentiels, forme qui ne peut varier en raison de l’espèce de plante sur laquelle croissent ces parasites, doit être suffisante pour séparer ces deux espèces, qui d’ailleurs se distinguent par d’autres caractères, beaucoup moins importans il est vrai, et même de nulle valeur s'ils étaient seuls. Je veux parler de la forme et de la couleur des pustules ; on sait que dans les Urédos , les Paccinies et les Ecidiums, leur forme varie non-seulement suivant l’espèce de plante sur laquelle ils croissent, mais aussi suivant la partie sur laquelle ils se dé- veloppent. La direction et la force des fibres et des autres organes peuvent imprimer à ces groupes de champignons une forme différente. Aussi ces caractères se présentant iso- lément ne doivent point suffire pour séparer des espèces déjà trop multipliées dans les genres dont nous parlons. Mais si celte disposition différente est accompagnée de sporidies con- formées d’une autre manière, dans des Urédinées observées non-seulement sur la même plante, mais aussi sur les mêmes parties de cette plante, on doit les considérer comme espèces distinctes. Ici ces divers caractères se trouvent réunis. La Puc- cinie des graminées forme des pustules petites, ovales-arron- dies ou linéaires, compactes , d’abord d’un roux brun, puis d’un brun noirâtre très-foncé. Je l’ai vue recouvrir toutes les parties de l’Arundo phragmites où elle m'a offert les mêmes caractères spécifiques que celle de plusieurs autres graminées et surtout du froment. La forme des sporidies est exactement la même, mais sur les feuilles du roseau les pustules sont plus rapprochées , plus courtes et plus saïllantes, et sur les gaînes elles sont plus longues et plus régulières que sur le froment. Les pustules de la Puccinia arundinacea se deve- loppent, comme celles de la précédente, sur les deux faces et LS | 4 4 LOC GERRE DIS Ag 10, 9 \ : mi eo : Er 4 NP Là Ov { 4 Ja Ç Lh (213) la gaine des feuilles, et sont de même entourées des débris de l’épiderme. Elles sont écartées les unes des autres, presque ellipsoides, et ont jusqu’à deux lignes de longueur. Elles sont compactes , très-saillantes, d'un noir velouté à l'extérieur, d’un brun roux à l’intérieur, et entourées d’une lache brune lorsque la feuille est morte, ce que présente moins fréquem- ment la premiére. J'ai quelquefois (trouvé celte espèce seule sur certains pieds, mais je l’ai beaucoup plus souvent ren- contrée mêlée à la précédente. Si ce n’étaient deux espèces bien distinctes , il serait assez difficile, je crois, de trouver une cause qui expliquât comment la même plante, placée sur la même feuille, et par conséquent soumise aux mêmes in- fluences , peut offrir de si grandes différences. H. Gacuer. ED —— ZOOLOGIE. XVIII. Osservarions sur quelques anomalies qu'a pré- sentées lu ponte d'une poule; par H. Gacner, titulaire. Chez les animaux , des causes diverses, qui semblent em- pêcher ou rendre plus grand le développement de certaines parties, d’autres fois le retarder ou l’arrêter, quelquefois même le faire rétrograder , exercent leur influence sur le produit de la conception , à des époques plus ou moins éloignées de sa formation , et donnent lieu à des vices de conformation très variés. La ponte d’une poule m’ayant fourni l’occasion d’ob- server plusieurs de ces aberralions , je vais d’abord les faire convaître , puis j’indiquerai les causes qui les ont détermi- nées, en décrivant les affections morbides que présentaient les organes reproducteurs de cet animal. Une poule née pendant l’été de 1826 , et appartenant à une variété nommée à Bordeaux , à cause de sa petite taille ( 214 ) poule naine (1), fut d’abord élevée dans une basse-cour , avec d'autres animaux de la même espèce. Toujours malade pen- dant les premiers temps de son existence, ce ne fut que par des soins lrès-assidus qu’on parvint à la conserver. Un coq de très-grande taille, qui se trouvait renfermé dans le même lieu, tenta souvent de s’accoupler avec elle pendant l'été et l'au- tomne de 1827, mais il ne put réussir. Au commencement de l'hiver, elle fut renferméèe dans la maison, où elle est demeurée jusqu’à sa mort. À la suite de ce changement d’ha- bilation, elle devint extrêmement grasse, elle offrit cette par- ticularité, d’avoir un goût (rès-marqué pour le charbon, dont elle mangeait habituellement uve grande quantité. Dans l’état normal , cette variété de poule fait trois pontes par an, chacune de 12 à 15 œufs, proportionnellement beaucoup plus allongés et plus pointus que ceux des autres. Ils sont d’un blanc un peu roux, et l’on voit, à l’extrémité du bout pointu, des inégalités provenant d’une accumulation irrégulière du carbonate calcaire. x Au mois de Janvier 1828 (2), elle commenca à pondre, et a continué pendant plusieurs mois. Non-seulement aucun des œufs qu'elle a donnès n’a offert la forme et l’organisation de ceux de l’espèce ; mais cucore ils n’ont été rendus qu'avec beaucoup de difficulté, et leur expulsion a toujours été pré- cédée des signes d’une grande douleur. Le jour de la ponte, quelquefois même dès la veille ou plutôt , elle était inquiète, s’agilait beaucoup, errait çà et ià , se rendait fréquemment dans un panier où on avait mis un œuf artificiel, pour en (1) Cette variété parait avoir les plus grands rapports avec celle connue sous le nom de poule de Bantam. (2) Il est probable que cette poule avait commencé à pondre l’anuée précédente , el qu’on ne s’en était pas aperçu. ( 215 ) sortir aussitôt. Pendant tout ce temps, sa crêle avail une couleur violacée, ses ailes étaient pendantes, ses pattes écar- tées , l’extrémité postérieure de son corps touchait presque le sol; elle était très-altérée, ne mangeait pas, et rendait une assez grande quantité de matière calcaire , demi-délayée dans des mucosités abondantes. Ces symptômes duraient jusqu’à ce qu’elle se fùt débarrassée de son œuf, qu’elle dé- posait, non dans le panier qu’elle visitail si fréquemmment, mais sur le sol. Pendant le mois de Janvier, elle donna plusieurs œufs qui furent pondus à des intervalles de 5 à 6 jours. Le premier, un peu plus petit qu’un œuf de pigeon, était de même forme., Son enveloppe extérieure élail calcaire et d’un blanc pur. L'intérieur ne contenait que de l’albumen. Le deuxième était très-allongé , courbe, difforme , bosselé et aussi sans jaune ; son enveloppe était formée par une membrane (rès-dense et d’an blanc sale. N'ayant point recueilli ces deux œufs, je n’ai pu les figurer. Le troisième [/fig. 1) est organisé comme le précédent, c'est-à-dire, formé d’une enveloppe membraneuse (rès-dense, contenant dans son intérieur de l’albumen, mais il offre une forme différente. Il est courbe et long de 68 millimètres. Une des extrémités est plus grosse el arrondie, l’autre est petite et porte une portion beaucoup plus étroite, qui se recourbe el que j’ai retrouvée dass le plus grand nombre de ceux pon- dus postérieurement. Des étranglemens qui existent d’espace en espace le reudent bosselè. Quelques grains calcaires peu apparens sont disséminés sur l’enveloppe. Le quatrième (fig. 2) est pourvu, comme le premier, d’une enveloppe calcaire solide et d’un blanc sale. Il est partagé en deux portions par un étranglement très-fort : la plus grande est ovoide, très-allongée ; la plus petite a ( 216 }) la forme d’une sphère qui serait un peu allongée et dont l’axe a une direction oblique par rapport à celui de l'autre portion. Le 29 Janvier, elle rendit avec beaucoup de peine un œuf plus difforme encore que les précédens ( fig. 3) et offrant des dimensions plus considérables. Il est long d'environ 15 centi- mètres, courbe , bosselé et fortement plissé, beaucoup plus gros à une extrémité qui est déchirée , et diminuant graduel- lement de volume jusqu’à l’autre extrémité, qui est très-pelite et sur laquelle existe un dépôt peu étendu de matière calcaire. Son enveloppe est membraneuse, Au (toucher , on éprouvait la résistance d’un corps solide intérieur. La membrane exté- rieure contenait, dans le sac qu’eile forme, une grande quan- lité d’albumen, moins fluide qu’il ne l’est ordinairement, translucide , d’une couleur jaunâtre , très-tenace, et adhérant au corps intérieur. Ce corps, libre et plongé dans le milieu de l’albumen , est un autre œuf aussi (rès-bizarement con- tourné ( fig. 4 ), long de 9 centimètres 95 millimètres et sans jaune. Son enveloppe est seulement membraneuse dans le centre , et recouverte, daus le reste de son étendue, d’une couche calcaire mince , inégale. un peu mamelonnée , plus épaisse vers les extrémités, et d’un blanc rosé sur la grosse. Vers le 24 ou le 25 Janvier , la poule parut avoir besoin de pondre, et les signes qui l’indiquaient durèrent deux jours , au bout desquels ils disparurent. Le 31 Janvier, cetle poule , après avoir éprouvé pendant toute la journée les divers accidens qui chez elle annoncent les approches de la ponte, et ils furent plus violens qu'ils ne l’avaient encore élé , rendit ur œuf à enveloppe mem- braneuse , beaucoup plus petil que les précédens ( fig. 5 ). Sa longueur est de 63 millimètres. Dans l’endroit le plus gros, il a 9 millimètres de diamètre. Il est à peu près ( 217 ) courbé en croissant, peu bosselé , et la grosse extrémité donne naissance à un prolongement long de 14 millimètres, très-étroit et ridé. La membrane extérieure est d’uu blanc sale, forte , et offre quelques points calcaires. L'intérieur ne contient que de l’albumen, semblable à celui de l’œuf précédent. Jusqu'au 22 Février il n’y eut point de ponte. Pendant cel intervalle, la poule offrit de temps en temps les signes qui l’indiquaient; elle rendit de la matière calcaire, quel- ques fragments d’une substance membraniforme, mais ne poudit point. Les autres accidents qui accompagnent cet acte chez elle, furent d’ailleurs à peine apparents lorsqu'ils se manifestèrent. Le 20, ces accidents se renouvelèrent avec violence, et continuèrent jusqu’au 22, qu’elle rendit un œuf courbé comme les précédents ( fig. 6), long de 1 décimètre 8 milli- mètres , ayant 14 millimètres de diamètre dans l’endroit le plus gros, et bosselé aux extrémités. La grosse extrémité, qui est arrondie et ressemble beaucoup à celle du quatrième œuf, offre une couche calcaire inégale , d’un blanc jaunâtre, qui s’élend jusqu’à environ un pouce À. Dans le reste de son étendue , l’enveloppe est constituée par une membrane très-dense , blanche, sur laquelle existe un très-lèger dépôt calcaire, granuleux dans quelques endroits. Vers l’autre ex- trémité, il diminue graduellement de volume , est ridè et bosselé. L'intérieur ne contient que de l’albumen un peu roux et (rès-épais. Jusque vers le milieu d’Avril elle ne pondit point. Les accidents qui précèdent la ponte se manifestérent de nouveau et durèrent depuis le 16 jusqu’au 19, qu'ils se terminèrent par l’expulsion d’an œuf long d’environ 65 millimètres, courbe et bosselé, ne contenant que de l’albumen, et dont ( 218 } l’enveloppe, membraneuse et (rès-forle, est déchirée à une extrémité ( fig. 7 ). Elle est recouverte d’une trèés-grande quantité de grains calcaires très-friables , se détachant avec facilité , et semblables à un dépôt qui aurait été fail sur un corps solide enduit d’une matière glutineuse. Un neuvième œuf fut ponda le 21 Avril. Il était à peu près ovale, un peu concave sur un côté. À une extrémité qui est plus volumineuse et arrondie , il offre un petit appendice membraneux. L’autre extrémité se prolonge en un tube (rées- étroit, qui, après quelques lignes d’élendue, s’élargit pour former un autre corps semblable au premier. Ce tube sert de moyen de communication entre les cavités de ces deux œufs , dont l’un a été déchiré et vidé au moment de l’expul- sion (fig. 8). L’enveloppe est membraneuse , bien tendue, très-blanche , et offre un très-léger dépôt calcaire. L'intérieur ne coulient que de l’albumen. Dans la même journée elle rendit une très-grande quantité d’an liquide transparent , un peu visqueux , dans lequel était tenue en suspension une matière noire , grumelée , qui fut reconnue êlre du charbon. Le 26 Avril, elle pondit deux œufs, à une heure et demie d'intervalle l’un de l’autre, et sans être aussi long-temps malade que pour les précédentes. Le premier (fig. 9) est tres- petit, long d’environ 34 millimètres , pyriforme allongé, ayant la petite extrémité recourbée. Dans sa portion la plus volu- mineuse, il a 9 millimètres de diamètre. Il offre de distance en distance quelques légers étranglements. L’enveloppe est cal- caire , solide, blanche , mais recouverte de granulations surtout vers la pelite extrémité, qui est Losselée et inégale. Le second ( fig. 10, À. B. ) est à peu près ovale; long d’en- viron 33 à 34 millimètres, ayant 7 à 8 lignes de diamètre dans sa partie la plus grosse. Il présente une légère dépression linéaire , qui prend naissance à une extrémité sur laquelle elle (12499) fait un (our de maniere à embrasser une pelile portion de celte extrémitè, puis descend obliquement jusque vers le liers de l’œuf , et remonte en tournant, pour venir se perdre près du premier tour. Son enveloppe est membraneuse avec quel- ques granulations calcaires à une extrémité. Ils ne contien- nent l’un et l’autre que de l’albumen. Un douzième œuf, qui a les plus grands rapports avec le neuvième, fut pondu le 29 Avril. Il semble composé de deux œufs très-pelits , allongés, et réunis par une extrémité au moyen d’un tube très-court , courbé, et qui sert de moyen de communication aux deux cavités (fig. 11). Son enveloppe est membraneuse , blanche , tendue et lisse. L'intérieur ne contient que de l’albumen épais et légèrement coloré en jaune. Le 2 Mai, un treizième œuf fut pondu avec peu de diffi- cullé. Il est allongé, recourbé, moins plissé et moins bos- selé que les troisième , cinquième , sixième , etc., avec les- quels il a d’ailleurs beaucoup de ressemblance (fig 12).1Il est long de 1 décimètre 8 millimètres, et a 14 millimètres de diamètre dans sa portion la plus épaisse. Il est courbe, plus gros à une extrémité. L’enveloppe est membraneuse , d’un blanc sale , très-légérement incrustée de carbonate calcaire, et d’une couleur rosée sur la grosse extrémité. Cette teinte diminue d’intensité jusqu’à la première courbure À , où elle se termine. L’œuf intérieur de la cinquième ponte offrait la même couleur sur l’extrémité correspondante. Le 4 Mai, elle pondit un quatorzième œuf courbé , bos- selé, ridé, et déchiré à la grosse extrémité (fig. 13). Son enveloppe, qui est membraneuse, est encroùtée d’une légère couche de matière calcaire très-friable, peu adhérente, et surtout apparente lorsque cette membrane fut desséchée. Comme les précedens , ces deux deruiers œufs ne contien- nent que de l’albumen (rès-épais et jaunâtre. (220 ) Jusqu'à ce moment, celte poule n’avait éprouvé que des tentalives d’accouplement que la taille du coq avait rendues infractueuses. Pensant que , soumise à l’acte fécondateur, il pourrait en résulter quelque changement, je désirais lui donner un mäle de même taille; mais malgré mes recher- ches , je ne pus me procurer un coq adulte de cette variété. Ce ne fut qu’au commencement du mois de Mai qu’il me fur possible de lui en donner un très-pelit et de l’espèce ordi- paire. L’accouplement eut lieu bientôt, et s’est réiléré plu- sieurs fois chacun des jours suivans , jusqu’au 11 Mai, qu’elle pondit le quinzième œuf après des souffrances très-fortes, auxquelles elle faillit succomber. Il est long d’un peu plus de deux pouces ( fig. 14). La grosse extrémité, qui a de grands rapports avec celle du quatrième, est arrondie et recourbée. Dans le reste de son étendue il est allongé, et offre seulement deux légers étranglements près de la petite extrémité, qui se termine par un prolongement membraneux , lortillé, plissé et contourné sur cette même extrémité. L’enveloppe est en- croûtée d’une couche calcaire très-mince , mais solide, unie, d’un blanc sale, plus épaisse et plus forte sur la grosse extrémité que sur la petite, où elle est presque nulle. Cet œuf, comme tous les précédents, ne contient point de jaune. L’albumen est très-épais , jaunâtre , et offre dans plu- sieurs points une couleur rouge de brique , disposée par nuées. La petile extrémité était remplie par un liquide aqueux , immédiatement en contact avec l’albumen. Dans chacune des pontes précédentes, aussitôt après l'expulsion de l’œuf, cette poule se trouvait débarrassée de ses douleurs. Il n’en a pas été de même pour celle-ci; elle est demeurée dans un état de souffrance très-marqué , qui a disparu au bout de quatre ou cinq jours et a été rem- placé par le besoin de couver. On lui donna alors quelques (0291N) œufs , qu'elle a couvés pendant tout le temps nécessaire avec la plus grande assiduité. Le dix-neuvième jour de l'incubalion , elle était très-agi- tée et abandonnait fréquemment ses œufs pour errer vagne- ment dans la pièce où elle se trouvait renfermée. Cet état d’agitation dura jusqu’au lendemain, qu’elle rendit avec ses excrémen(s un corps solide d’une structure particulière, long de près de deux pouces ( fig. 15 ). Ce corps, qui était d’un jaune foncé , marbré de brun rougeàtre aux extrémités et dans plusieurs points, présentait une surface unie avec quelques légères inégalités çà et là. Ses extrémités, d’inégale grosseur, étaient rétrécies, et la plus large creusée d’une cavité qui se continuait avec un petit conduit qui pénétrait dans l’intérieur. Il exhalait une odeur très-fétide , analogue à celle des intes- lins de poule , odeur qui était beaucoup plus forte et plus désagréable à l’intérieur. Divisé longitudinalement , il offrit une surface marbrée de jaune, de blanchâtre , de bran et de rouge brun. Chacune de ces parties diversement colorées présentait une consistance différente : la matière jaune avait celle d’une gelée un peu ferme; celle de couleur blanchâtre élait presque lardacée , tachée de jaune dans quelques en- droits, plus solide dans d’autres où elle était formée , ainsi que les parties brunes, de couches concentriques irrégulières. Les portions d’un rouge brun offraient la même couleur et la même consistance que la substance du foie. On remarquait extérieurement une enveloppe plus dense que les parties in- térieures , et qui, au premier coup-d'œæil , paraissait être une membrane; mais, en l’examinant avec attention, on voyait que ce n’élait qu’un corps homogène qui manquait dans quelques endroits et paraissait formé par le durcissement de la couche extérieure des matières qui composaient le tout. Aussitôt après son expulsion, la poule se remit sur ses (222) | œufs, où elle demeura tranquille jusqu’à ce qu’ils fussent éclos. Elle montra ensuite pour ses pelits le plus grand atta- chement, et leur donna des soins aussi assidus qu’auraient pu l’être ceux de leur véritable mère. Au commencement du mois d’Août elle en fut séparée, et mourut accidentellement quelques jours après. Une portion du tube digestif et les organes génitaux of- frirent diverses altérations. À l’ouverture de l’abdomen , il s’en écoula une pelite quantité d’un liquide séreux et d’une teinte jaunâtre. Les deux cœcums ou appendices qui naissent à l’origine du rectum et la portion correspondante de ces in- testins étaient bruns. L’oviducte , dont les parois étaient plus épaisses que dans l’état normal, présentait extérieurement un réseau vasculaire très-serré et injecté. La face interne de ce conduit, enduite d’un mucus (rès-épais, blanc, opaque, un peu brun dans quelques endroits el très-adhérent au tissu de l'organe , était de couleur naturelle dans toute la portion comprise entre les extrémités, excepté dans quelques endroits où se remarquaient de larges taches d’un rose vif. La trompe n’a pu donner passage à aucune injection, et formait, dans une certaine élendue, un cordon d’un rouge foncé. Dans la partie de l’oviducte voisine de son ouverture dans le cloaque les parois élaient très-épaisses ; et la face intérieure de ce conduit, lapissée d’un mucus épais et brun , était d’un rouge livide , et offrait quatre replis circulaires assez saillants. Les restes de deux ovules, qui n'avaient point encore été entiére- ment absorbès , adhéraient aux parois abdominales. L’ovaire contenait un très-grand nombre d’ovules. Ces diverses altérations me paraissent pouvoir expliquer, d’une manière satisfaisante , les particularités remarquables qu'ont présentées , dans ce cas, la ponte et ses produits. Les parois de la trompe étant adhérentes, peut-être par ( 293 ) l'effet de l’inflammation dont elle se {rouvait affectée, les ovules ne pouvaient être transmis dans l’oviducte pour y recevoir de nouvelles parties et constituer un œuf. Néan- moins, chaque fois qu’un germe se détachait de l’ovaire, le travail qui se fait dans ce conduit ayant lieu malgré l’absence de ce germe, il devait en résulter des œufs sans jaune, comme l’étaient tous ceux pondus par la poule qui a fourni le sujet de ces observations , fait analogue à queiques autres qui ont élè consignés dans divers ouvrages, et dans lesquels la trompe se trouvait oblitérée par des causes diverses. L’ovule, tombé, dans l’abdomen, y est absorbé ; mais il paraît que celte absorplion se fait très-lentement, puisqu'il existait encore, dans l’abdomen, les restes des deux derniers formés depuis long-tlemps. Chacun des œufs pondus par celle poule présentait en outre des formes très-bizarres, mais qui cependant conser- vaient une certaine analogie entr’elles, ce qui ne pouvait dépendre que d’une cause permanente ; et cette cause n'est autre que la phlegmasie qui existait dans divers points de l’oviducte, et les brides circulaires qui se-trouvaient près de l’extrémilé anale de ce conduit. On sait que les fonctions qu’exécule un organe sont plus ou moins dérangées par les affections morbides qui peuvent l’intéresser. Ainsi, dans le cas dont il s’agit, la maladie de l’oviducte devait necessairement occasionner des changemens dans l’exercice des fonctions importantes qu’il remplit. Sa face interne exhale l’albumen, la matière qui forme la membrane qui l'enveloppe et le car- bonate calcaire qui est déposé sur cette membrane. L’ex- crétion de ces diverses parties ayant lieu sous l'influence d’une phlegmasie ancienne, et qui datait peut-être du jeune âge de la poule, elles devaient nécessairement être altérées et dans leur nature et dans leur mode de production. En effet, la ( 224 ) plus grande épaisseur de la membrane, la plus gande den- silé et la couleur qu’a offerte l’albumen , qui d’ailleurs était aussi facilement concressible par l’action de divers agents que celui des œufs à l’élat normal, la formation irrégulière du carbonate calcaire qui n'a été déposé en quantité suffi- sante que sur trois œufs, et son expulsion avec les excré- ments, sont autant d'anomalies dues à l’affection morbide de l’oviducte. Celle même affection est encore la cause de la forme bizarre des œufs. La sensibilité de cet organe devait être exallée surtout dans les points enflammés; le corps nouvellement formé , en irritant ces endroits malades, déter- minait , au lieu de contractions graduelles qui eussent favo- risè sa marche vers l’orifice extérieur, des contractions par- lielles, irrégulières, qui la retardaient plus ou moins et concouraient , avec les brides de la partie inférieure de l’ovi- ducte où se forment les enveloppes de l’œuf , à leur donner les formes anomales qu'ils présentaient. Ne doit-on pas considérer la couleur rosée, qu'offre la grosse extrémité de deux de ces œufs, comme le résultat d’une secré- tion pathologique ? Le cinquième œuf pondu est très-volumineux el offre un fait des plus remarquables, celui d’en contenir un second dans son intérieur. La théorie de la formation de l’œuf dans l’oviducte peut expliquer, je crois, ce phénomène. Quatre ou cinq jours avant qu'il füt rendu, la poule offrit tous les signes qui indiquaient chez elle la ponte. Cet état dura pen- dant deux jours, après lesqueis elle recouvra une parfaite tranquillité, qui cessa le 19, époque à laquelle les accidents se renouvelérent et se terminèrent par l’expulsion de cet œuf. IL est tout naturel de penser que, lorsque cet animal éprouva les symptômes qui annoncçaient le besoin de pondre, un œuf s’élait formé, mais qu’il fut retenu dans l’oviducte par quel- (225) que cause , peut-être par un resserrement spasmodique ayant son siége au-dessous, resserrement qui s’opposa avec efficacité aux forces expultrices jusqu'à l’entier épuisement de ces mêmes forces ; qu'un second germe, se détachant de l’ovaire quelques jours après, occasionna la formalion d’un second œuf, qui ne pouvait avoir lieu sans que le premier se trouvât enveloppe. Alors l’albumen versé en abordance dans l'ovi- ducte a entouré de toule part l’œuf déjà existant , et la mem- brane exlérieure a enveloppé le tout. Aussitôt ce nouvel œuf formé , le besoin de l’expulser s’est fail ressentir , les forces qui opèrent cet acte ont élé assez énergiques el l’animal s’en est débarrassé. Les contractions de l’oviducte , aidées de celles des parois abdominales, n’élaient pas toujours sufisantes pour opérer l'expulsion de ces œufs, à cause de leur manque de solidité; aussi l’animal s’aidait-il souvent de son bec pour s’en débar- rasser plus promptement, d’où résultaient les déchirures que présentaient plusieurs d’entr’eux. Le corps, qui a élé rendu pendant l’incubation, à une autre origine. Son odeur et la couleur de piasieurs des parties qui le composent sont manifestement dues à une cerlaine quan- tité de bile, ce qui dénote qu’il a été formé dans les organes äigeslifs par l’accumulation de diverses matières. Mais dans quelle partie du conduit intestinal a-t-il pris naissance ? Est- ce dans l’un des appendices malades et très-développés qui se trouvent à l’origine du rectum ? ToME II. 1 [4 (226 } XIX. Descripmion de trois genres nouveaux de coquil- les fossiles du terrain tertiaire de Bordeaux, savoir : Spiricella:, par M. Rawc , correspondant; Gratelupia et.Jouannetia, par M. Cnarres Des Mouuns , présti- dent. N.° 1. — Genre SPIRICELLA. Rawc. Pendant que je mettais en ordre les matériaux qui ont servi à former ma Monographie des Aplysiens, et que je cherchais des renseignemens sur l’existence probable à l’état fossile du test rudimentaire dont quelques-uns sont munis, mon ami M. Charles Des Moulins m’envoya une charmante petite coquille qu’il avait découverte dans les faluns de Méri- gpac, et à laquelle il croyait trouver quelque analogie de forme avec celle de ces Gastéropodes. En l’examinant at(en- tivement , je reconnus en effet des rapports (rès-évidents et tels que je dus penser qu’elle viendrait se ranger dans l’ordre des Tectibranches; mais je trouvai en même lemps des carac- tères de premier ordre qui ne peuvent permettre de la com- prendre dans aucun des genres connus, notamment dans celui des Aplysies. Au surplus, je ne connaissais point en- core de coquille fossile appartenant à la famille des Aplysiens ou à celles qui la précèdent, car je ne regarde point comme devant se rapporter aux Aplysies certaines empreintes plus ou moins circulaires que l’on rencontre fréquemment sur des Schistes dans des terrains de transition , à Corcelles ( Haute- Saône), à Ditleoburg, à Werden sur le Rubr , et à la Clepe près de Digne. J’ai distingué parmi elles, dans la collection de M. Brongniart, plusieurs espèces, mais dans aucune je n'ai pu voir de coquilles d’Aplysies ou de Pleurobranches, comme quelques personnes ont cru le reconnaître. Elles ont bien certainement èté produites par des corps plus ou moins aplatis et d’une nature flexible ou peu consistante, mais ( 227.) elles présentent une disposition de sommet toute différente, au£ure échancrure: analogue à ce que l’on remarque au côté droit dans les coquilles d’Aplysie, et souvent des sillons con- centriques réguliers comme:on n’en rencontre jamais à la sur- face des coquilles internes. L'échancrure n’existant pas dans la pièce membraneuse des Pleurobranches , ou du moins n’étant presque pas sensi- ble, ces empreintes: les rappellcraient davantage. Cependant je ne crois: pas: encore convenable de les rapporter à ce genre. Je ne conclus pas, de ces observations, qu’il n'existe pas de coquilles à l’état fossile dans les familles que je viens de citer, et surtout qu'il ne peut y en avoir, comme on l’a trop légèrement déclaré au sujet des Hyales , sous le prétexte que les coquilles de ces petits animaux soul cornées et toutes trop fragiles. On a vu, par la notice que j'ai insérée dans les Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Paris, que je possède une vérilable Hyale fossile provenant des sables de Dax, et je sais que M. De Luc, de Genève , possède dans cet état d’autres genres de Pléropodes, dont une espèce en- tr’autres paraît l’analogue de la Cleodora lameolata, co- quille toujours cornée et vitrée. Or, dès qu’il y a des P{éro- podes fossiles, je ne vois pas pourquoi il n’y aurait pas aussi de test d’Aplysie, à l’état fossile, ce qui serait d’autant moins extraordinaire, que certaines espèces de ce genre pré- sentent des coquilles presque entièrement calcaires, par con- séquent bien plus solides et d’une conservation plus facile. Le genre Spiricelle, dont nous allons parler, prouve d’ail- leurs, comme plusieurs autres, que la fragilité d’un test n’est pas ce qui l’empèche d’arriver fossile jusqu’à nous. SPIRICELLA , SPIRICELLE. Nob Charact. gener.— ANIMAL ignolum. Tesra valdè depressa, elongata, curvata, marginibus ( 228 }) acutis. Apex spiralis, sinistrorsm horizontaliter involulus ad partem teslæ posticam sinistramque posilus, in paginam inferiorem testæ aperturam habens. Impressio pallialis pa- rüm distincta, dimidiam poslicamque iestæ partem præcipuè tenens, ibique margini ferè parallela. Caract génér.— ANimaL inconnu. Coquizce très-aplalie, allongée , arquée, à bords tran- chans. Sommet spiral , sénestre, contourné horizontalement, situé en arrière et à gauche, ouvert à la face inférieure. Une impression peu distincte, mais occupaut surtout la moitié postérieure de la coquille , où elle se montre à peu près pa- rallèle au bord. Ogs. L'animal était certainement plus grand que sa co- quille , et muni d’un tortillon très-petit. Le manteau n’avait pas de lobes latéraux, et les branchies étaient cachées sous le bord du test, du côté droit. Espèce unique. SPIRICELLA uNGuICULUS. Nob. (fig. ). S. Tesid angusto-elliptic4, linquiformi. extremitatibus obtusis. (Cæterè ut in charact. gener.). Coquille oblougue , allongée, arrondie en avant et en arrière, en forme de petite lame très-arquée, légèrement concave en dessous; le périmètre tranchant et un peu ré- fléchi en dessus; la spire très-pelite, d’un tour et demi, couchée sur le dos de la coquille ; l’ouverture très-distincte, arrondie et à bord postérieur tranchant, la surface inférieure un peu calleuse, avec quelques vestiges incomplels d’im- pression palléale, la surface supérieure offrant en avant quelques rayons divergens , et sur presque toute son étendue des éléments concentriques indiquant les accroissements suc- cessifs, Mon cabinet. : { 229) Description. — La coquille, qui sert de lype au genre Spi- ricelle, est très-aplatie, mince et déprimée; son épaisseur varie beaucoup dans toute l'étendue de sa surface ; au centre elle est extrêmement mince el légèrement (ransparente dans un espace oblong, puis elle s’épaissit près des bords et s’amincit bientôt encore pour former le périmètre ; sa longueur est à sa largeur à peu près comme 7 : 3 ; elle est très-arquè d'avant en arrière , et sa courbure se montre plus forte vers son sommet qu’à ses extrémités; ses bords latéraux sont parallèles, tandis que ceux de devant el de derrière sont arrondis en sens opposés ; la face inférieure, où se trouve l'ouverture de la spire, est luisante , calleuse , légèrement concave dans le milieu. Ses bords se réfléchissent un peu vers la surface supérieure ; celle-ci a par conséquent ses bords un peu relevés, el elle présente des lignes d’accroisse- ment très-visibles, concentriques et parallèles au périmètre, ainsi que quelques rayons partant du sommet et se dirigeant en avant ; le sommet est (rès-petit, contourné en spirale de droite à gauche dans un plan horizontal. Il se trouve, par celte disposition , couché sur la surface da test à laquelle il adhère par son côté droit. Cette spire ne comprend qu’un tour et demi, presque deux (ours, arrondis et terminés par un très-pelit bouton ; elle est située un peu en arrière du tiers postérieur de la largeur {otale et très à gauche de la ligne médiaue. Son ouverture, à la parlie correspondante de la face inférieure, est ronde et son plan fait un peu face en avant, ce qui fait que son bord postérieur est tranchant, {tandis que l’antérieur se perd avec la surface de la coquille. À celte face inférieure on reconnait des traces évidentes d'impression palléale, mais il est difficile d’en signaler exac- tement la forme ; cependant on reconnait que celle impres- sion est parailèle au périmètre et qu’elle enveloppe l’ouver- P { 230 ) (ure en passant par derrière elle. Peut-être forme-l-elle le fer-à-cheval. Observations. Au premier aspect, la Spiriceile présente une forme et une disposition qui ne ressemblent:en rien à ce que l’on voit dans les autres coquilles ; mais quand on l’exa- mine atteulivement et que l’on parvient à saisir les rapports de toutes ses parties, on reconnaît facilement le même mode d’enroulement qui règne dans les coquilles des Gastéropodes, seulement avec cette différence quelles parties.qui sont géné- ralement les plus développées dans les coquilles spirales, le sent le moins dans la Spiricelle , tandis que celles qui le sont le moins dans les premières le sont le plus dans celle-ci (1). Quant à dla disposition senestre, soit qu’elle soil ici un ca- raclère générique, soit que l’on ne ‘doive la considérer que comme distinclion spécifique ou même comme varièté , elle n'offre rien de remarquable , puisque d’on connaît plusieurs genres qui sont lout entiers sénestres el d’autres dans les- quels un certain nombre ‘d’espèces ‘seules présentent ce ca- ractère. La Spiricelle bien.examinée montre donc une partie :spirale rudimentaire , ayant les bords de son ouverture continus, réfléchis dans un même plan et prodigieusement développés, surtout au bord extérieur ou antérieur, tandis que le bord postérieur:s’étend sur la partie columellaire , couvre ‘enentier l’ombilic et se prolonge bien au-delà pour former, par sa réunion avec l’aite du bord droit, un grand.disque oblong et (L) La Carinaire, dont la spire est si pelite et l’ouverture si vaste, est à peu près dans le même cas, et son mode d’enroulement est absolument le même que celuide la plupart des eoqu'illes spirales, puisque loin d’être symétrique, comme on l’a dit mal à propos, elle a ses tours obliques, venant former un sommet saillant sur le côté droit. (2840) aplati qui présente encore dans sa courbure les dernières (races du mouvement primitif des parois de la spire. Maiu- tenant que l’on connaît bien la curieuse pelile coquille qui fait le sujet de ce mémoire , je vais examiner quels sont les genres dont elle paraît se rapprocher le plus. Le genre Parmophore est bien certainement celui dont au premier aspect elle rappelle davantage la forme et la dispo- sition. Voici par quels points ces deux coquilles se touchent. Le Parmophore et la Spiricelle sont {ous deux très-dé- primés horizontalement, aplalis et de forme oblongue; leur surface inférieure est un peu concave, luisante et émaillée ; leur surface supérieure montre également un sommet en ar- rière du centre ; leur extrémité postérieure est arrondie, et dans ces deux genres, les accroissements de la coquille sont indiqués par des lignes concentriques bien visibles à la sur- face supérieure seulement. Voici maintenant par quels points le Parmophore et la Spiricelle se repoussent. La première de ces coquilles est symétrique , la seconde ne l’est pas : elle est droite, celle-ci est courbe; elle à le sommet dans la ligne médiane, l’autre le porte sur le côté gauche et bien plus en arrière. Le sommet du Parmophore est peu marqué, confusément conique et incliné en arrière ; celui de la Spiricelle est très-dislinct, spiral et couché sur le test auquel il adhère par tout son côté droit. Le Parmophore n’a point d'ouverture proprement dile, toute sa surface infé- rieure formant sa cavité; la Spiricelle en a une bien distincte, qui est celle de la spire , et le reste de la coquille n’est que le développement ;prodigieux des ‘bords de cette ouverture. Le Parmophore test :échancrèé à son bord antérieur ; la Spi- ricelle ne montre aucune échancrure dans toute l’étendue de sou périmètre. Enfin, la première de ces coquilles n'offre à (232 ) sa face inférieure aucune impression palléale , tandis que la Spiricelle en présente des traces évidentes. Le résultat de cette comparaison détruit, ce me semble, toute idée de rapprochement entre ces deux coquilles. Si je la compare au Cabochon, je trouve aussi quelques rapports, paisqu’elle est non-symétrique, que son sommel est spiral et qu’elle présente à sa face inférieure une impres- sion assez étendue : mais je trouve des différences plus im- portautes ; car le Cabochon est ane coquille conique dont les bords ne sont jamais dilatés ; sa spire, toujours oblique vers la droite, est tout-à-fail postérieure; il contient l’animal en entier , el il me sera facile de faire voir que la Spiricelle ne peut couvrir qu'une partie du mollasque qui la forme. | L’Ombrelle est, je crois, la seule coquille avec qui je puisse encore la comparer, el ici je trouve des rapprochemens plus importants sans doute que ceux qu’elle a montrés avec le Parmophore et le Cabochon. En effet, de même que l’Om- brelle, elle est non-symétrique et extrêmement déprimée dans le sens horizontal, et surtout de l’avant à l'arrière ; ni l’une ni l’autre ne présentent d’échavncrure sur un des points de leur périmètre : le sommet est placé dans chacune d’eiles de la même manière, c’est-à-dire , à gauche de la ligne mè- diaue ; celui de l'Ombrelle n’est point spiral, il est vrai; mais il est conique et incliné à gauche de manière à indiquer non- seulement le mouvement qui plus {ard donnera aux coquilles des genres qui suivront une disposition spirale, mais encore la direction sénestre qui caractérise la Spiricelle (1); l’im- —————————_—.————————————……—__…—_—“_ (1) C’est surlout sur l’Ombrelle de la Méditerranée que l’on peut faire cette observation, son sommet étant bien plus distinct que celui de lOmbrelle de l'Ile-de-France. En l’examinant alten- livement, on voit qu’il tend par son inclinaison à une direction spirale. (283) pression palléale offre beaucoup d’analogie, puisque, comme dans l’Ombrelle , elle parait faire le tour de la coquille en suivant une direction parallèle à ses bords, et le mode d’ac- croissement est le même, puisqu'il a pour base des feuillets lamelleux s'étendant horizontalement les uns par-dessous les autres, en débordant toujours les précédents, et laissant, par ce moyen, des traces concentriques à la face supérieure ; enfin, la Spiricelle montre, comme l’Ombrelle, des rayons divergents de son sommet et se portant jusqu’au bord anté- rieur. Ces rapprochements sont évidents; et je n’ai à leur opposer, pour justifier la distinction générique, que les carac- (ères suivants, qui, je pense, doivent suffire : c’est que la Spiricelle a une spire complèle , une véritable ouverture à la face inféricure, et qu’elle est courbe dans le sens de la lon- gueur avec une forme oblongue-allongée. Quant aux rapports de la Spiricelle avec les tests d’Aplysie, ils ve sont pas aussi nombreux et ne consistent que dans l’état presque rudimentaire , dans la courbure et le mode d’accroissement. L'idée que l’on peut se faire, de l’animal qui a formé celte coquille, me semble appuyer encore le rapprochement que je cherche à établir avec l’Ombrelle. Je n’ai que de faibles données sans doute, je pe puis arriver qu’à des conjectures, mais je ne les présente aussi que pour ce qu’elles valent. 1.° L'ouverture que l’on remarque à sa face inférieure , et qui conduit dans l’intérieur de la spire, n’élait certainement pas vide lorsque l'animal vivait, elle devait donc contenir un tortillon; mais ce tortillon, si on en juge par l’étendue de la coquille , devait être bien petit et comme rudimertaire ; 2.0 En considérant l’aplatissement du test el sa courbure, je suis naturellement porté à croire que le mollusque qui l’a formé était beaucoup plus grand que lui, car je ne puis sup- ( 234 ) poser qu’an animal assez ‘petit pour remplir la seule cavité de la Spiricelle puisse former une coquiile aussi grande ; «et, d'un autre côté, je ne puis croire que cet animal s’élendit sous toute la surface inférieure où il n'existe pas une profon- deur assez grande pour pouvoir le loger ; il fallait donc que cette coquille appartiut à un mollusque incapable de trouver un abri complet sous elle. Les bords du test vieunent encore à l’appui de cette opinion : ils sont unis, très-polis et légè- rement réfléchis en dessus, ce qui me semble indiquer qu'ils ne porlaient pas sur an corps dur, mais au contraire sur un corps mou, vivant, par conséquent celui de l’animal même ; 3.0 En adoptant cette supposition , que l’animal était plus grand que la coquille, l'impression palléale, qui présente assez bien la disposition de celle de l’Ombrelle, indique le point d’adhérence du manteau , el je ne pense pas que ce manteau dût se relever par dessus la coquille, comme on le voit chez le Parmophore, etc.; car si cela était, les bords de cette coquille ne seraient pas aussi tranchans ‘et sa surface serait plus polie ; 4.0 Je crois pouvoir affirmer que la Spiricelle n’est point un test intérieur, puisque son sommet contient an tortillon à la manière de la Testacelle, que ses bords sont réfléchis en dessus, ce qui n'arrive jamais dans les coquilles inté- rieures , et qu'enfin elle montre à sa surface inférieure une impression. D’après loutes ces observations, je concois le mollusque de la Spiricelle à peu près comme ‘celui de l’Ombrelle ; je pense que ce mollusque était plus grand que da coquille, que celle-ci élait retenue à son dos ou à l'extrémité de son corps, tout près du pied, par un petit tortillon rudimentaire , pre- mier indice de cette partie importante bien plus développée dans les familles qui suivent , et'par les ‘bords du manteau, A0 CES CL RUES \ f LM ; EN F2) LE LA querrx, Lth. Dupont. f ) 7 ’ TL Pe Dre ù N A C | 285) et qu’enfin ce petit test ne lui servait qu'à recouvrir plus par- ticulièrement certains organes délicats, tels que les bran- chies. C’est donc à côté de ce genre que nous proposerons de le placer, en attendant du moins que de nouvelles décou- vertes et une meilleure autorité viennent lui assigner une place plus convenable. Elle doit, en suivant l’'Ombrelle daus l’ordre des Tectibranches, comme de nouveaux renseigne- ments sur ce genre viennent de nous en démontrer la né- cessité, formor avec elle ane petite famille qui sera la pre- mière de l'Ordre; car si l’animal de l’Ombrelle appartient aux Tectibranches par la disposition de ses branchies, des orifices de la génération et du sillon qui les unit, par la po- sitionde l’anus , il conserve encore quelques rapprochements avec certains genres de l'Ordre des Inférobranches, rappro- chements qui, avant que l’arimal fût mieux connu, avaient engagé M. de Lamarck à les comprendre daus les Semiphyl- lidiens. Les Tectibranches devront donc se composer de trois fa- milles : les Ombrelles, les Aplysiens et les Acères. Peut-être devra-t-on encore introduire, dans cet Ordre, les Placobranches de Van Hasselt, qui offrent tant de rapports avec les Aply- siens , mais qui eo différent tellement aussi par la disposi- tion de leurs branchies. EXPLICATION DE LA PLANCHE. Fig. 1. Spiricella unguiculus, vue en dessus. Fig. 2. La même, vue en dessous. Fig. 3 et 4. La spire et l’ouverture. ( Toutes ces figures sont grossies, les deux dernières surtout ). Fig. 5. Courbure et longueur naturelles. (236) N.02.— GRATELUPIA. Cu. Des Mouuins. M. de Basterot, dans sa Description géologique du bas- sin tertiaire du Sud-Ouest de la France, 1." partie ( Mé- moires de la Socièté d'histoire naturelle de Paris), 2€ vol., 1.70 part., pag. 84, pl. IV, fig. 19. À. B. ) décrit et figure, sous le N.° %, une coquille fossile de Dax, qu’il nomme Donax irregularis, et pour laquelle je propose d'établir un genre nouveau , sous le nom de Gratelupia. Avant d’entrer dans la discussion des molifs qui m’ont déterminé à l’établis- sement de ce genre, je vais montrer que M. de Basterot n’a connu , de l’espèce unique qui le compose , que des individus incomplets, et d’une conservalion tellement imparfaite qu’il n’a pu apercevoir ses caractères essentiels, caractères telle- ment singuliers que cette coquille se distingue, sous ce rap- port, de tous les genres et même de toutes les familles de bivalves connues jusqu’à ce jour. Dans ce but, je commence par rechercher quelle est ia délimitation que M. de Basterot a donné à son genre Do- nace. et cette recherche présente peu de difficultés, quoique M. de Basterot n'ait pas jugé à propos de faire précéder ses descriptions de l’exposé des caractères génériques. Il prend le genre tel que Liané l’a créé, et par conséquent tel que M. de Blainville le conserve { Dict. des sc. nat., tom. 32, art. Mollusques, pag. 332 ). Mais, par le fait, il le réduit aux limites du genre Donace de M. de Lamarck , puisque, dans les cinq espèces qu’il décrit , il n’en mentionne aucune qui apparlienne au genre Capse de ce dernier auteur, seul démembrement généralement adopté du genre Linnéen Do- nace. D'un autre côté, M. de Basterot adopte le genre Do- nace de Lamarck, dans toute son étendue ; en y comprenant le genre Cuneus de Mégerle, puisqu'il décrit comme Donace. ( 237 ) véritable son D. irregularis, espèce vénériforme et sembla ble, par ses contours, aux Donaces Meroë et scripta, qui sont de vrais Cuneus de Mégerle. Cela posè, on doit s'attendre à trouver dans toutes les Donaces de M. de Basterot, conformément aux caractères assignés par M. de Lamarck, deux dents cardinales, soit sur chaque valve, soit sur une seule, plus une ou deux dents latérales. M. de Basterot paraît si convaincu de l’exis- tence uniforme de ce caractère générique dans loutes les es- pèces, qu'il prend bien soin de faire remarquer que son Donax triangularis, caractérisé par sa forme , est anormal, en ce qu’il offre frois dents cardinales , et qu’il hésite même à regarder comme une vraie Donace son D. difficilis, parce que celui-ci présente 3-4 dents. Aussi ne parle-t-il nullement de la charnière en décrivant les trois espèces qui lui parais- sent normales ( D. Anatinum, elongata et irregularis). Passant maintenant à l'examen de la fig. 19 À. B., pl. IV. de M. de Basterot, qui présente son Donax irreqularis, je trouve une seule valve, représentée de deux côtés (valve droite , position normale de M. de Blainville), ce qui me fait présumer que M. de Basterot n’a pas connu les deux valves. De plus , cette coquille présente absolument la forme géne- rale , à quelques lègères inflexions près , des Donaces Meroë el scripla. Comme dans ces espèces, je vois une seule dent laterale , située sous la lunule , et analogue à celle des Cy- thérées ; plus deux dents cardinales bien exprimées, l’une directement longitudinale, placée sur le prolongement de l’axe de la coquille , qui passerait par le crochet ; l’autre di- vergente, dirigée vers l’angle inférieur et postérieur de la coquille. À droite et à gauche de ces deux dents cärdinales, quelques ombres vagues indiquent, avec peu de précision, de légères varialions de niveau dont le dessinateur n’a pu saisir la nature. L’impression abdominale est à peine sensible dans (238) la figure. — J'arrive maintenant à l’histoire de la coquille pourvue de tous ses caractères , et telle que je la décrirai plus bas. Je la découvris, en 1823 ou 1824, dans le riche dépôt marin de Mérignac, où elle a souvent élé retrouvée depuis, mais où on ne rencontre que des valves désunies. Élonné de voir, pour la première fois de ma vie, une coquille étrangère aux Arcacées et pourvue de 6 à 7 dents cardinales sur chaque valve , je ne sus d’abord où la placer. Puis, sa dent latérale lanulaire, toute semblable à celle des Cythérées, me la fit classer provisoirement, comme anormale, dans ce genre; puis enfin je l’en retirai, la considérant comme le type d’un genre nouveau, Je nourrisais depuis quelques temps le désir de décrire ue jour les fossiles du terrain tertiaire de Bordeaux, lorsqu’au commencement de 1826 , j’eus connaissance du mémoire de M. de Basterot. Je sentis dès-lors la nécessité de travailler sérieusement à compléter cette esquisse de nos richesses et d’étudier plus à fond les espèces que M. de Basterot avait parfaitement connues. Je suis maintenant parvenu à réunir des matériaux assez nombreux pour commencer prochaine- ment la publication de mon travail pour Bordeaux, ainsi que M. le docteur Grateloup l’a déjà commencée pour Dax, et nous avons de quoi doubler au moins le nombre des espèces décrites par M. de Basterot. Reprenons. La phrase spécifique que cet auteur assigne à son Donax irregularis est ainsi conçue : D. Testà crassä , transversd., irregulariter plicaté. et undat&; margine integro. Cette plirase ne pouvait sans doute me conduire à recon- ( 239 ) naître la singulière coquille que j'avais sous les yeux ; mais dès que je vis la fig. 49 de la pl. IV, qui la représente avec une grande exactitude. de contours extérieurs , je ne pus plus méconnaîlre un instant l’espèce que l’auteur avait eue en vue, et je me convainquis d’autant plus facilement du mauvais état des échantillons qu’il avait dù observer, que ceux de Dax, qui m’avaient été donnés par M. le docteur Grateloup, sont pres- que tous plus petits que les nôtres, mal conservés, frustes, et présentent, avec fort peu de clarté, les dents sériales qui distinguent cette. coquille. Il est même possible que le peu de traces qui en subsistent encore sur la charnière, aient fait employer par M, de Basterot ces mots : érregulariter plicatä; cependant ils ne paraîtraient pas s'appliquer à la charnière, puisque les tubérosités de celle-ci s’appellent ordinairement dents et non plis. D'un autre côté, je ne saurais trop où chercher ailleurs l'application de ce caractère, puisque la coquille est parfaitement lisse, el que le faible pli flexueux, très-analogue à celui des Tellines, qu’elle offre à son côlé postérieur, est nommément. désigné, dans la description, par le mot undati. En Juillet 1826, j'eus occasion de prier un:ami commun de consulter M. Deshayes sur la. place à donner à celte co- quille. Je lui remis à cet effet des échantillons bien. caracté- risés , et une. note dans laquelle j’élablissais une proposition fort, peu: raisonnable, ainsi.que j'en fus, convaincu bientôt après. Je. proposais. de former uu genre. avec les Donax triangularis, difficilis et imregulanis. de M. de: Basterot, à cause, de leurs dents.cardinales supérieures au nombre deux sur chaque valve, et de le placer entre les Cypricades el les: Arcacées. de. M. de Lamarck, pour servir, dans son système, de liaison entre les familles à dents Zinutées et celles à dents non limitées dans leur nombre. ( 240 ) M. Deshayes voulut bien me répondre , et sa réponse me montra clairement combien mes conelusions étaient fautives. 11 me prouva d’abord que le Donax triangularis de M. de Basterot est une véritable Donace ; mais, tout en le re- connaissant , je pense que cette espèce donnera lieu à une légère modification dans le caractère générique, puisqu'elle établit que le nombre de dents peut s’élever, dans ce genre, jusqu’à trois sur chaque valve. M. Deshayes m'annonça de plas que le Donax difficilis du même auteur lui paraissait une Cythérée. Un examen approfondi , fait sur plusieurs bonus échantillons, me porte à adopter complèlement cette opinion , et je décrirai l’espèce, dans mon travail général sur nos fossiles , sous le nom de Cytherea donacialis. Reste le Donax irregularis, qui fait l’objet de cette no- tice. M. Deshayes pense qu’on doit, en l’érigeant en genre distinct, le laisser très-près des Cythérées, maïs ne le consi- dérer nullement comme formant un passage aux Arcacées. Ses motifs, à l'évidence desquels je me suis empressé de me rendre, sont : {.° que, dans les Arches, le manteau est fendu dans {out son contour ; 2.° que l’animal n’a point de siphons ; 3.0 enfin, qu’il a un pied destiné à filer un byssus ou à former une plaque cartlilagineuse. Dans le nouveau genre, au contraire, on trouve une impression palléale for- tement échancrée postérieurement , ce qui annonce toujours l'existence de siphons plus ou moins longs. La présence des siphous entraîne toujours une forme de pied propre à la pro- gression dans le sable , et non à filer. Ces caractères sont de première valeur. D'après ces considérations, j’établis le genre, en le plaçant ainsi qu'il suit : ÿ Dans le système de M. de Lamarck, il fera partie des ( 241 ) Nymphacees tellinaires , entre les Lucines et les Donaces, parce que sa dent lunulaire l’éloigne des Capses , el les rap- proche de certaines Lucines , particulièrement de celles que M. de Lamarck a, par erreur, comprises dans le genre Cy- thérée (L. tigerina et punctata), parce que son pli flexueux postérieur engage à l’éloigner le moins possible des Tellines, el parce que ses rapports de forme avec les Cuneus de Me- gerle re permettent pas de l’éloigner des Donaces : Mieux encore , dans le système de M. de Blainville, entre les Donaces et les Tellines ; il appartiendra alors aux Con- chacés. Ce genre étant établi sur une coquille indiquée, pour la première fois, à Dax, je crois, en le dédiant à mon honorable ami M. le docteur Grateloup, rendre un hommage bien mé- rilé au naturaliste à qui la science est déjà redevable d’un grand nombre de travaux importans, ainsi que des fouilles les plus considérables qui aient été faites pour la recherche des fossiles de Dax, et à qui elle devra bientôt l’énumération, la plus complète qui ait paru, des espèces de ce riche dépôt. GRATELUPIA, GRATELOUPIE. Nob. Donacis species. Basterot. Charact. gener.— ANiMAL gnotum ; sed verisimililer ut in Donacis speciebus Veneriformibus. Tesra fransversa, subtrigona, æquivalvis, ferè æquila- tera ; latere postico ( Blainville) subattenuato et subcuneato, {ut in Tellind ] undato. leviter Dentes cardinales primarii (ut in Cythereà ) divaricati, tres in utrâque valvd ; quibus accedunt in valvis ambabus dentes cardini-seriales 3-6 lamellosi, paralleli ad natem convergentes, obliquè rugosi, margineque denticulati, sub ligamento ad latus testæ posticum instructi. TOME II. 16 ( 242 ) Dens lateralis unicus, anticus, sub ano (ut in Cythercà ) in valvé sinistrà positus ; foved in valvä dextrd, alterius valvæ dentem lateralem excipiente. Ligamentum externum, sublurgidum , prœlongum , ultra dentes cardini-seriales porrectum. Nates exiquæ, vix prominulæ, vixque ad anum vergen- es. Impressiones musculares subæquales , rotundateæ. Impressio pallialis posticè profundè sinuata, sinu adver- sus dentem lunularem terminalo. Caract. génér. — ANimaz inconnu, mais probablement analogue à celui des Donaces Vénériformes. Coquiice transverse, subtrigone, équivalve, presque équi- latérale. Côté postérieur (Blainville) un peu atiénué en coin, el marqué d’un léger pli flexueux analogue à celui des Tel- lines. Dents cardinales au nombre de (rois principales, diver gentes à la manière de celles des Cythérées, sur chaque valve, accompagnées, aussi sur chaque valve , de 3-6 dents cardini-sériales, lamelleuses, parallèles, convergenies vers le crochet, obliquement rugueuses et dentelées en leur bord, Ces dents sont situées au côté postérieur de la coquille, sous le ligament. Une seule dent latérale, antérieure, placée sous la lunule, analogue à celle des Cythèrées, sur la valve gauche; une fosselle correspondante sur la valve droite. Ligament extérieur, bombé, très-long, dépassant les dents cardini-sériales. Crochets très-petits, peu saillans , à peine inclinés vers la luoule. Impressions musculaires subègales, arrondies. Impresssion pallèale fortement échancrée postérieurement, ( 243 ) l’'échancrure se prolongeant jusque vis-à-vis la dent luou- laire. Oss. Ce genre se distingue des Donaces par deux carac- tères importans : {1.9 la présence des dents que j'appelle cardini-sériales ; 2.9 la grande longueur du ligament , lequel est (oujours excessivement court dans les Donaces. J’ai pu ob- server ce ligament parfaitement conservé , à l’état de chaux très-blanche et friable , ayant l’aspect fibreux , sur les indivi- dus complets qu’on trouve à Saucats, et dont M. l’abbé La- borde , curé de celte paroïsse , a bien voulu me donner un. Il à fallu sacrifier ce beau ligament , rare à trouver, pour pouvoir étudier la charnière dans son plus grand état de frat- cheur ; mais la planche, que je dois au talent et à la com- plaisance de mon ami M. Rang, le représente parfaitement. Ce ligament s'enfonce un peu sous les crochets, à la ma- nière de celui des Cyprines, au moyen d’une fossette oblon- gue, extrêmement petite, creusée dans la nymphe. Cette fossette existe aussi dans quelques Donaces , peut-être dans toutes, mais elle est presque imperceplible dans les espèces où je l’ai observée. L'excavation de l'impression palléale est beaucoup plus profonde que dans les Donates Vénériformes. Espèce unique. GRATELUPIA DoNAGIFORMIS. Nob. (Fig. ). Donax irregularis. Basterot. Loc. cit. G. Testd lævissima, obsoletè radiatä; margine integro; ano lanceolato, impresso; pube magnä planiusculu. (Cæterd ut in charact. gener. ). — Longueur des plus grands individus, 61 millim. (2p. 21. Hauteur idem. 41 idem. (181.). Épaisseur idem. 29 idem. (101.). Mais il est fort rare qu’ils atteignent ces dimensions. ( 244) Hab .…. Fossiles des faluns libres de Dax, Mérignac et Saucats, près Bordeaux ; on la trouve quelquefois entière, les deux valves réunies par le ligament , dans cette dernière localité EXPLICATION DE LA PLANCHE. ( Posilion normale, de M. de Blainville). Fig. 1. La coquille vue à l’extérieur et du côté de la valve gauche ; grandeur naturelle. Fig. 2. La même, vue du côté antérieur ou de la lunule. Fig. 3. La même, vue du côté postérieur ou du ligament. Fig. 4. Valve droite, vue intérieurement. Fig. 5. Charuière grossie de la valve gauche. N.0 3.— Genre JOUANNETIA. Cu. pes Moueins. Ce genre remarquable et extrêmemeut distinct vient se placer , sans contestation possible , auprès des Tarets et des Pholades. Il fut découvert en 1822 ou 1823 , par M. Jouan- net, à qui je me fais un devoir de le dédier, autant comme un témoignage de mes sentiments particuliers, que pour acquitter une dette de la science envers un des naturalistes qui ont travaillé le plus efficacement à faire connaître la géo- logie de la Gironde. En 1824 ou 1825, j'en envoyai de bons exemplaires à M. le baron de Férussac ; el, étayè de son opinion, je présente avec plus de confiance le résultat de mes études sur ce genre intéressant. La Jouannetia est uue coquille perforante, dont les deux valves réunies forment une sphère parfaite, sauf un appen- dice caudiforme qui vient s’insérer au bord d’une seule de ses valves, d’où le nom spécifique de Semicaudata, que je lui impose. Des pièces accessoires, toutes soudées, accom- A AUTO SSL AA TT à :N PET À \ or 08 NE / Lee ; il re Zith. Dupont, Feriqueux, a 4 LUCILE ; ( 245) pagnent les valves, à l’intérieur et à l’extérieur ; un vaste écusson complète le sphéroïde que le baïllement des valves laisserait imparfait. Les stries les plus élégantes ornent la surface de la coquille, dont l’auimal ne construit ni fourreau testacé, ni rudiment de fourreau. Elle habite l’intérieur des Madrépores fossiles et des mor- ceaux de calcaire roulé par l’ancienne mer, qui abondent dans le riche dépôt de falun libre de Mérignac, près Bordeaux. C’est, jusqu’à présent, la seule localité où on l'ait rencontrée. Sans y être rare, elle n’y est pas abondante , el elle paraît être restée totalement inconnue à M. de Basterot, qui a pour- tant décril plusieurs coquilles perforantes du même dépôt Elle se loge de préférence dans un Porite (rès-tendre , et qui paraît extrêmement voisin du Porites astreoides, Lam., si même il n’en est pas l’analogue fossile. C’est là que sa taille acquiert les plus grandes dimensions, et c’est là aussi qu'il est le plus facile , sans l’endommager , de l’extraire de la cavité qu’elle s’est creusée, car elle est très-fragile. Je crois me rappeler qu’elle a été trouvée aussi dans un Poly- pier du genre Astrea; maïs je n’en suis pas sûr. Daos le calcaire roulé par l’ancienne mer, lequel est ex- trêmement dur, la Jouannetia est beaucoup plus petite, à tel point qu’elle m’en a imposé long-temps, et que je la prenais pour une seconde espèce. Les loges qu’elle se creuse sont exactement sphériques, sauf un canal court et cylindrique aboutissant à la surface du corps qu’elle a perforé, et où se place l’appendice caudi- forme. Elles sont si exactement proportionnées à la gran- deur de la coquille, que l'animal ne peut entr'ouvrir ses valves , pour recevoir le fluide ambiant, qu’en en faisant glisser une sur la surface intérieure de l’écusson qui l’em- boîte. Les parois de ces loges sont aussi parfaitement polies ( 246 ) que le grain de la substance perforée le permet. Ainsi, elles sont visiblement poreuses dans le Porites, tandis qu’elles ne le sont qu’impercepliblement dans le calcaire, qui paraît être une craie assez compacte. Aucun enduit ne recouvre ces parois ; aussi sont-elles toujours maltes. Les différentes parties de cette charmante coquille sont si compliquées, et il est si difficile de faire comprendre leurs formes par une descriplion , que je m’en rapporte beaucoup plus, pour les faire connaître , aux excellentes figures dessi- nées par mon ami M. Rang, qu’à tous les délails que je pourrais donner. Néanmoins, comme ces explications embar- rasseraient et rendraient trop long l’exposé des caractères gé- nériques, je vais établir ceux-ci sur les traits les plus saillans qui distinguent la Jouannetia des Tarets et des Pholades, et je donnerai ensuite une description française , aussi suc- cincte que possible , de toutes les parties de la coquille. J’ai été fort embarrassè pour le choix d’un caractère spèci- fique , rendu obligatoire par le système binaire de dénomi- palion des coquilles. Je ne sais quel genre de modifications ferait apercevoir la découverte de nouvelles espèces du même genre. Maïs, la grande analogie de cette coquille avec les Pholades me faisant penser que les stries extérieures seraient communes à tout le genre, et la forme globuleuse me parais- sant caractéristique de celui-ci, j’ai choisi l’appendice caudi- forme, qui, ce me semble, pourrait exister ou ne pas exis- ter ; et, attendu son extrême ressemblance avec ceux qu’on remarque dans le Modiola caudigera, je me suis déterminé pour le nom de Semicaudata. JOUANNETIA, JOUANNÉTIE. Nob. Charact. gener. — Animaz vagind tubulosd destitutum cœterd ignotum. ( 247 ) Tesra perfectè spherica , ex valvis duabus solidis et scuto magno, lœvi, fragilissimo, bipartito constans. Scuti partes inœæquales, hinc valvis connatæ, hinc liberæ, alterä alte- ram ampleæante. Valvæ æquales, inæquilaterales, breves Blainv. (angustæ Lam.), cunealæ, curvæ, margine abdominali acutæ, la- tere postico (Blainv.), cm testa clausa sit, contiguæ, la- tere antico valdè hiantes, oblique striatæ ; stris ad sulcum disci medium convergentibus; scuto hiatum anticum occlu- dente. Nates vix distinctæ, accessoribus contestaceis connatis conteclæ. Ligamentum nullum. Cardo edentulus. Appendix septiformis in utrdque valvé, erecta, basi disco connata, de nate decurrens, usque ad tertiam partem alti- tudinis valvæ porrecta. Impressio pallialis valdè perspicua, profundè posticè sinuala. Impressiones musculares ignotæ, sed cerlissimè BiNz , scilicet ut in Pholade instruclæ. Caract. génér. — ANimac dépourva de fourreau tubuleux ; d’ailleurs inconnu. Coquize exactement sphérique, formée de deux valves solides et d’un vaste écusson lisse, très- fragile, partagé en deux moiliés inégales, soudées aux valves d’un côté, libres de l’autre, s’emboilant l’une dans l’autre. Valves égales, inéquilatérales , courtes Blainv. (étroites Lam.), cunéiformes, courbes, pointues au bord ventral, se touchant par leur côté postérieur /Blainv.) lorsque la coquille est fermée, (rès-baillantes au côté antérieur, striées oblique- ment, les stries convergen{es vers un sillon médian du disque, Le bâillement da côté antérieur est fermé par l’écusson. ( 248 ) Sommets peu distincts , recouverts de pièces accessoires soudées. Ligament nul. Charnière édentule. A l’intérieur de chaque valve , un appendice septiforme , vertical , soudé par sa base au disque , procédant du crochet et occupant le tiers de la hauteur de la valve. Impression paliéale très forte , profondément échancrée en arrière. Impressions musculaires inconnues , mais certainement au nombre de DEUX, par conséquent analogue à celles des Pho- lades. O8s. Nous ne savons rien de positif sur l’animal de la Jouannetia, si ce n’est qu’il ne construit point de tube cal- caire ; donc il diffère de celui des Tarets; mais il ne peut en être que très-peu éloigné, selon moi, parce ‘que les pièces accessoires et l’écusson des Pholadaires et des Tubicolées me semblent être les rudimens, non organiquement soudés. d’un tube. Les différences qu’offrent ces diverses parties ne sont donc à mes yeux que génériques. Voilà pourquoi je crois, comme l'ont indiqué MM. de Lamarck et Deshayes, que les Gastrochènes, d’ailleurs si différentes des Pholades, et la Modiola caudigera, si semblable en apparence aux Moules, doivent se ranger dans le même groupe que les Fistulantes, les Tarets et les Pholades. En effet, les Gastrochènes et la MODIOLA CAUDIGERA Ont un tube calcaire, non pas complet dans toute l’étendue du trou que ces animaux habitent, mais complet à son orifice, et s'étendant plus loin en diminuant d’épaisseur. Voilà les faits; en voici encore un autre. Les Pholades, du moins plusieurs d’entr’elles , ont un tube cal- caire semblable à celui des Gastrochènes. Je n’ai pu le véri fier sur la seule espèce vivante , très-jeune , que j’ai recueil- lie en place dans un endroit (rès-vaseux; mais je l’affirme { 249) pour les diverses espèces de Pholades fossiles que nous avons à Mérignac, et qui sont les seules que j’aie étudiées réelle- ment er place. Les preuves des faits que je viens d’avancer existent toutes dans ma coliection. Ce n’est pas ici le lieu de leur donner le développement nécessaire ; je me réserve d'y revenir dans mon travail général sur les fossiles de nos (er- rains tertiaires. Il me suffit aujourd’hui, pour le but que je me propose dans ce mémoire, de les avoir indiquées. L'animal de la Jouannetia étant privé d’un {ube régulier, s'éloigne nécessairement de la forme de celui des Tarets pour se rapporcher de celui des Pholades : il doit même en être très-voisin, mais il ne peut qu’en différer cependant, puis- que sa coquille est sphérique et non allongée. Par consé- quent, les proportions relatives des divers organes doivent être changées. Je vais maintenant rappeler trois caractères singuliers qui rendent difficile à déterminer le degré de rapprochement qui doit exister tant entre la Jouannetia et les Tarets qu'entre la Jouannetia et les Pholades. Le premier de ces caractères rapproche la Jouannetia des Tarets : il est tiré de la forme des valves proprement dites, laquelle, génériquement parlant, est absolument semblable à celle des valves des Tarets, et ne ressemble que de fort loin aux Phoiades ; Le second rapproche la Jouannetia des Pholades : il est tiré de la forme et de la direction de l’impression palléale, qui est très-visible et disposée absolument de la même ma- nière. Dès l’instant qu'il y a une impression palléale , elle se termine quelque part; et elie doit se terminer de chaque côté à un muscle adducteur de la coquille, dans tout Conchi- fère dimyaire. Or, quoi qu’on en ait dit, c’est précisèment ce qui arrive dans les Pholades. J'avoue que l'impression ( 250 ) musculaire antérieure (Blainv. ), postérieure (Lam. ), est difficile à distinguer dans presque loutes les espèces, surtout dans celles pourvues d’une crosse; j’admels même qu’elle soit absolument impossible à reconnaître sur les très-peliles espèces , à moins qu’on ne les étudie sur le vivant; mais elle n’en existe pas moins. Si l’on veut s’en convaincre , on n’a qu’à examiner un Pholas costata bien nettoyé, el dont les valves soient séparées. On suivra la ligule abdominale, depuis la grande impression musculaire du côté loug, jus- qu’à sa terminaison. Celle-ci a lieu à l'angle antérieur de la coquille, à l’endroitoüle bord antérieur se renverse en dehors sur le sommet. Là, le sillon de la ligule abdominale débouche dans une impression presque arrondie, qui, à la vérité, est adjacente aux impressions supérieures du manteau , mais qui s’en distingue parfaitement , parce qu’elle est nettement cir- conscrile, et marquée de ces sortes de stries semi-concen- triques qui caractérisent éminemment les émpressions mus- culaires normales. M. de Blainville paraît avoir vu quelque chose d’analogue, puisqu'il dit, dans son second Supplément au Manuel de Malacologie : « Ajoutez aux observalions sur ce genre ( Pho- » lade ). qu’en examinant attentivement un bel individa de » la grande espèce de nos côtes, il m’a semblé voir des » {races d’un ligament externe ; el que, sur lanimal de la » Pholade scabrelle, je me suis assuré que la partie la plus » saillante de la callosité subapiciale sert à l'insertion du » muscle adducteur antérieur, qui, par conséquent, ne » manque pas dans ce genre d'animaux ». Or, puisque l'impression abdominale de la Jouannetia est absolument semblable à celle des Pholades, j’en conclus que sa lerminaison de chaque côté doit être analogue. Je dois avouer que je n’ai pu vérifier directement ce fait im- (2540) portant, parce que, d’une part, la petite taille de la co- quille rend cette recherche fort difficile, et de l’autre , parce que la matité de la teinte ochracée , qui colore les fossiles de Mérignac, augmente encore les difficultés et les rend presque insurmonutables. Je n’ai pu non plus voir l'impression ou (es impressions des Tarets, ni même distinguer en entier le tra- jet de leur ligule abdominale. Le troisième caractère éloigne également la Jouannetia des Tarets et des Pholades. Il est tiré de la forme de l’appen- dice Lestacé intérieur, lequel consiste en une lame septiforme, soudée aux pièces accessoires des sommets el au disque de la valve, tandis que , daus les Tarets et les Pholades , il est formé d'un cuilleron adhérent, seulement par sa base, à la concavité du crochet , indépendant du système de la callosité apiciale. D’après ces motifs, je pense que le genre Jouannetia est très-distinct, quoique très-voisin des Tarets et des Pholades. Mais comme il me paraît que {out le groupe, dont ces genres fout partie , doit être retravaillé et subir des modifications importantes, je ne m'arrêterai pas ici à rechercher le rang que mon nouveau genre doit occuper dans la série des Mol- lusques. Je vais maintenant donner la descriplion de quelques dé- tails de formes qui n'ont pu entrer dans l'exposé des carac- tères génériques de cette jolie coquille. Je ne reviendrai pas sur la loge que l’animal se creuse dans les corps durs , ni sur la forme générale de la coquille : je les ai suffisamment décrites. Les valves sont inéquilatérales, presque comme dans les Tarets, et d’ailleurs de forme semblable. J’insiste sur ce point, pour faire remarquer qu’il y a une erreur typogra- phique dans l’article Mollusques du Dict. des Sciences pat., l 252 ) {. 32, p. 360, liv. 30, où il est dit que les valves des Tarets sont équilatérales : elles sont, au contraire, bien plus inéqui- latérales que celles de la Jouannetia. Elles sont marginées, à bords épais, et leur extrémité ventrale, très-aiguë, est calleuse , mais moins que dans les Tarets, où elle est réelle- ment bouionnée. L’extérieur des valves est partagé par un sillon profond dans lie sens de la plus grande hauteur : on en aperçoit l’im- pression en relief sur le disque intérieur de la valve. Ce silion divise inégalement la valve en deux parties striées à l’exlé- riéur, à stries (rés-élégantes , âpres et lamelleuses. Le cèté postérieur de la valve est le plus étroit. Les siries sont simplement lamelleuses, et descendent obliquement de la partie supérieure da bord postérieur, pour venir se perdre dans le sillon médian. Au côté antérieur les stries forment des lames plus dures, plus solides et un peu denticulées. Celles de la partie supé- rieure de ce côté sont même croisées par d’autres stries en sens contraire qui rendent les lamelles granuleuses. Je reviens aux stries principales, qui sont disposées comme sur le côté postérieur, mais en sens inverse, c’est-à-dire qu’elles partent du bord antérieur, pour descendre obliquement vers le sillon médian. C’est au moyen de cet admirable système de stries âpres, coupantes et contraires les unes aux autres, que l’animal, comme celui des Pholades, devait creuser son habitation par un mouvement alternalif de demi-rotation , pendant lequel les deux parties, striées dans le même sens, usaient en même temps le corps dur soumis à la perforation. La valve droite présente une particularité remarquable, c'est l’appendice caudiforme par lequel se {ermine sa partie postérieure. Il est formé par l’extension en forme de lames, ( 253 ) des stries du côte postérieur; celles-ci se relèvent, s’allongent, se collent les unes contre les autres, et forment ainsi un ap- pendice aplali, triangulaire , oblus à son extrémité , et dont la base occupe le tiers de la hauteur du bord postérieur de la valve. On n’aperçoit rien de semblable sur la valve gauche. Je m’en suis assuré par l’examen successif de 30 à 40 indi- vidus plus ou moins bien conservés, et dont plus de la moi- lié étaient d’une conservalion parfaite. Pour en finir avec les siries , j’ajoule que , dans les indivi- dus très-frais , celles du côté postérieur éprouvent dans leur trajet une sorte de flexion d’ou résulte une petile crête sail- lante et dentée , presque parallèle au sillon médian, et qui partage en deux parties égales le côté postérieur de la valve. Une seule pièce accessoire extérieure appartient intimémeut à la valve. C’est le prolongement de la lame qui forme la pa- roi intérieure du disque. Elle s’enfonce d’abord dans le sinus formé par lä prolubérance du crochet, puis elle remonte sur cette protubérance , la couvre , et s'étend au-delà , sans s'y appuyer en entier comme dans le Pholas candida, et sans être soutenue par des cloisons verticales comme dans le Pho- las dactylus. Sous le rapport de sa forme et de sa position, elle ressemble au bord renversé du Pholas costata, sauf qu’elle est soudée au crochet dans la moitié inférieure de son élendue. Elle est échancrée des deux côtés, et sert à tenir l’écusson assez écarté des sommets pour permettre le jeu d’emboîitement de ces deux moitiés. Il est présumable en outre qu’elle sert de charpente aux productions du manteau qui, dans les genres de ce groupe, tiennent la place d’un vrai ligament corné. A l’intérieur, on trouve la lame septiforme qui remplace le cuilleron des Pholades et des Tarets. Je l’ai déjà décrite : il me reste seulement à dire qu’elle ne nait point du crochet ( 254 ) même, mais bien de la paroi interre du disque, à laquelle elle est adhérente. Son point de départ et sa direction sont à peu près comme ceux du cuilleron des Tarets. Il ne me reste plus qu’à décrire l’écusson , dont j'ai déjà esquissé les principanx (raits. Il est divisé en deux parties inégales, soudées chacune au bord postérieur d’une des val- ves. La partie droite est plus petite que la gauche, dans laquelle elle s’emboite. Cet emboîtement est peu considérable et limité par une carène saillante très-visible à l’intérieur de la partie gauche de l’écusson , en sorte que le bord de la partie droite ne peut pas glisser plus profondément sur la paroi intérieure de la partie gauche. Lorsque l’animal veut fermer sa coquille à l’extérieur, et qu'il rejoint l’un à l’autre les bords postérieurs des deux valves, alors les deux moi- liés de l’écusson laissent entr’elles un bâillement peu consi- dérable , mais constant. L’écusson s’épaissit vers les sommets ; auxquels il est soudé par un repli très-sensible de sa propre substance. Comme il embrasse loute la surface des crochets, et qu'il doit cependant laisser libre le jeu des stries contre les parois de la loge , il y a des sinuosités qui bornent l’espace sur le- quel il est soudé , et qui reviennent à l’endroit où il se soude au bord de la valve. Ces sinuosités, très-difficiles à expri- mer autrement que par des figures, produisent, par l’em- boîtement des deux parties de l’écusson , l’entaille reprèsen- tée par la fig. 13, et qu’on voit en petit dans la fig. 1. Espèce unique. JOUANNETIA SEMICAUDATA. Nob (Fig.). J. Valvd dextrd in appendicem caudiformem posticè por- rectd ; appendice triangulari, apice obtusd, extüs rugosd, intus lævi. (Cæterè ut in charact. gener. ). le, Pi, je > — LL LL Z 772 Q \ / CAT VHLOTS CLCTTUL, 1 riqueux, lith. Dupont. ( 255 ) Diamètre du plus grand individu observé jusqu’à ce jour, non compris l’appendice caudiforme : 15 millimètres. Plus grande longueur ( Blainv.) ou largeur ( Lam.) de chaque valve du même individu : 10 millimètres. Has ... Fossile du falun libre de Mérignac, près de Bor- deaux , dans les polypiers et les cailloux roulès fossiles. On l'y trouve dans le plus parfait élat de conservation, EXPLICATION DE LA PLANCHE. ( Position normale, de M. de Blainville ). Fig. 1. La coquille vue du côté de l’écusson et dans son trou, la pierre étant supposée cassée daus un plan verti- cal passant par le milieu de cette coquille. Gran- deur naturelle. Fig. 2. La même, vue à l'extérieur du côté de la valve gauche. Fig. 3. La même, vue à l’extérieur du côté de la valve droite. Fig. 4. La même, vue en avant , pour montrer l’emboile- ment des parties de l’écusson et leur bâillement antérieur. Fig. 5. La même, vue en arrière. Fig. 6. La valve gauche, à l’extérieur. Fig. 7. La valve droite, dem. Fig. 8. La valve droite complète, c’est-à-dire, comprenant une des deux parties de l’écusson, vue à l’intérieur. Fig. 9. La valve gauche complète, vue à l’intérieur. Fig. 10. Vue, à l’intérienr, de la réunion postérieure des deux valves, chacune d’elles étant privée de la partie de l’écusson qui les complèterait en avant. Fig. 11. Valve droite, privée de la partie de l’écusson qui la compléterait en avant, ou bien jeune, et alors très-grossie. Fig. 12. Valve gauche , dans la même circonstance. Fig. 13. Trait qui indique d’une manière plus visible l’en- taille qui existe à la partie postérieure de l’écus- son, à l’endroit où ses deux portions sinueuses viennent s’emboîter l’une dans l’autre. (256) XX. NouveLLes OBSERVATIONS sur la Férussine ( Férus- sina ), genre de coquille fossile terrestre, connue, sous le nom d'Anostome de Dax ; par M. GraTteLour, membre honoraire. M. de Laurens et moi découvrimes, en 1818, dans le cal- caire marin tertiaire ( falun ) de Saint-Paul, près de Dax, une coquille univalve fossile tout-à-fait singulière, ayant une bouche arrondie, simple, sans dents, et tournée du côté du sommet de la spire. M. de Poudenx, versé dans l’étude de la conchyliologie, que je consultai en 1820 , me conseilla de la ramener, à rai- son , de ce renversement de l’ouverture , au genre Anostome de M. Lamarck {1). Cette coquille, en effet, avait les plus grands rapports avec ce genre formé aux dépeus d’une espèce terrestre vivante, classée antérieurement par Linné parmi les Hélices, vulgairement connue sous le nom de Lampe an- tique, Lucerna antiqua (2), désignée ensuite sous celui de Helix ringens (3), Tomogeres ringens (4), parfaitement figurée dans le magnifique ouvrage de M. le baron de Férus- sac, sous la dénomination de Helicodonta ringens (5). Notre espèce fossile resta ainsi connue dans les collections d’histoire naturelle sous le nom d’Anostome de Dax, Anos- (1) Hist. nat. des anim. sans vertèb., tom. VI (2), p. 100. (2) D’Argenville, Conchy£., pl. 28, n © 13.—Favanne, Conch., pl. 63 , fig. F., n.0 9.— Lister, Conch , tab., 99, fig. 100.— Hum- phrey, Mus. Calon., n.° 1195, 1126? (3) Mull. Verm., p. 17, n.° 216.— Born., Mus., t. 14, fig. 11, 12.— Lin. Gmel., p. 3618, n.° 29. — Bosc, Cog., t. IV, p. 17.— Chemnitz, Conch., IX. t. CIX,f.919,920 (4) Denis Montfort, Conch. syst. (5) Tabl. syst. des Moll., n.° 113, p. 35. ( 257 ) toma aquensis, et j'en ai envoyé plusieurs sous celle der- nière dénomination à mes correspondaus, soit de France, soit de l'étranger. Cependant , lors de la rédaction de mon {ableau des coquil- les fossiles des environs de Dax, ayant plus soigneusement examiné, avec M. Charles Des Moulins, les caractères de cette coquille, et m’élant convaincu qu’elle ne pouvait pas rester dans le genre Anostome, puisque l’ouverture de la bouche élait parfaitement simple et dénuée de dents, je me déèter- mipai à créer un nouveau genre que j’eus l’honneur d'offrir, en Septembre 1827, à M. le baron de Férussac , et auquel j'imposerai le nom de Férussine. Ma description parut,-en Octobre de la même année, dans le Bulletin d'histoire naturelle de la Société Linnéenne de Bordeaux (1). Elle est ainsi conçue : FÉRUSSINE, FERUSSINA. « Testé orbiculari, umbilicaté ; aperturd rotundä , inte- » grd, simplici, peristomaté , retroversd. » J’ajoutai : « Le caractère de simplicité de la bouche, complétement » dénuée de dents, fait exclure celte sorte de, coquille du » genre Anostome, avec lequel elle a une frappante analogie, » à raison de Ja rélroversion de sa bouche da côté du sommet » de la spire. Elle se rapproche du genre Cyclostome par la » continuité du péristome ; qui permet de soupçonner qu’elle % » est pourvue d’un opercule. L'espèce découverte à Dax, et désignée par moi sous le (1) Tom. IL, première livraison, 15 Octobre 1827, pag. 5, 6. ToME IT. 17 (258) nom de Ferussina anostomæformis (1), élail ainsi carac- térisée : « F. Testd orbiculari, depressd, profundè umbilicatà, » lœævigaté, aperturd subrotundd, valdè simplici, juxtà » verlicem spiralum retroverso-inclinatä ; umbilico patulo » pervioque, ad marginem strialo ». Des caractères ainsi solidement établis, joints à une des- cription aussi minutieusement détaillée, ne permettaient pas, je présume, de se méprendre ni sur le genre, ni sur l’espèce que j'ai fait connaître. La Férussine se classe naturellement dans la famille des Trachélipodes colimacés ( Mollusques terrestres), à la suite du genre Hélice. Aussi l’ai-je placée à côté de ce genre dans mon Tableau des Fossiles de Dax, publié en Mars 1828 dans le Bulletin d'Histoire naturelle cité (2), et à raison du péristome continu dont la bouche est pourvue, caractère qui ne laisse pas de doute sur l’existence d’un opercule, ce genre doit être intermédiaire avec le genre Cyclostome. Je suis entré dans (ous ces détails, parce que venant de lire dars un mémoire de M. Deshayes, imprimé en Mars 1828 , la description de la même espèce de coquille fossile , sous le nom de Strophostome, il est de mon devoir de signa- ler que ce genre est absolument un double emploi du genre Férussine. M. Deshayes a certainement ignoré la publication que j'avais faite de mon genre Férussine long-temps avant qu'il eût publié le sien. Je me plais à lui rendre cette justice, et je demeure bien persuadé que, s’il avait eu connaissance de mon mémoire imprimé en Oclobre 1827, il aurait conservé le genre que je venais d’établir, ou bien il aurait cité ma description , supposé qu’il en eût formé un autre. (1) Loc. cit., pag. 6. (2) Tom. IT, p. 92 et 96. (2590) Au reste, les conchyliologistes devront de la reconnais- sance à ce naturaliste distingué, pour avoir le premier donné une figure exacte de cette coquille remarquable , espèce qui est la même que ma Ferussina anostomæformis el provenant de la même localité. On lui en devra une plus grande encore pour avoir fait connaître une seconde espèce du même genre, qu’il a trouvée encastrée dans le calcaire d’eau douce, en Alsace, et qu’il nommé S{rophostome strié. RÉSUMÉ. Le genre Strophostome ( Strophostoma ), créé par M. Deshayes, en 1828 , est un double emploi du genre Férus- sine ( Ferussina ), que j’ai offert à M. le baron de Férussac, en 1827. Le genre Ferussina a pour caractères les suivants : Coquille orbiculaire, oembiliquée, à spjre convexe et obluse. Ouverture ronde , entière, simple, retournée du côté du sommet de la spire, comme dans l’Anostome. Péristome continu , épais ; opercule ? Ce genre renferme aujourd’hui deux espèces fossiles. 1.° FÉRUSSINE EN FORME D ANOSTOME, Ferussina anos- tomæformis. Grat., descript. de plus. coq. foss. de Dax. Buli, d'hist. nat. Soc. Lin. de Bord. (Oct. 1827). tom. 2, 1.reliv., pag. 5, 6, n.° 3. Grat., {abl. des coq. foss. des terrains tertiaires des environs de Dax. Bull. id., ( Mars 1828 }, tom. II, 2.1v.:Da8:.92,196;:n:.52: Strophostoma lœvigata. Desh., Mém. sur le Strophostome {Mars 1828). ext. des Annales des sc. nat., pag. 5, pl. XI, À., fig. À à 4. ( 260 } ANOSTOME FOSSILE DE Dax, Anostoma aquensis, ( in quibusd. collectionib. ). Coq. orbiculaire, déprimée, lisse ; l’ombilic très-èvasé, profond, permet de voir distinctement tous les tours de spire; son bord est légèrement strié; bouche arrondie, évasée , renversée en dessus, un peu inclinée, bordée d’un péristome entier, épais, réfléchi extérieurement. 5 (ours de spire. si Hauteur de la coquille, 11 millimètres. Diam. transversal { longueur), 29 mill. Diam. de la bouche, environ 10 mill. Diam. de l’ombilic, 6 mill. Localité. Les faluns ou calcaire marin tertiaire des envi- rons de Dax. Découvert en premier lieu dans le dépôt calcaréo-sablon- eux d’Abesse , à Saint-Paul, à une lieue de la ville, où on le trouverait assez abondamment s’il élait permis de faire des fouilles. Ce falun.est caractérisé par la prodigieuse quan- tité d’Operculines { A. d’Orb., qu’il contient ; et en second lieu, dans les calcaires marins de Gaas, à (rois lieues de Dax, où j’en ai découvert une vingtaine d’échantillons de la plus parfaite conservation. J’observe que cette espèce n’a jamais été trouvée dans le calcaire d’eau douce, calcaire excessivement rare à Dax. 2,9 FÉRUSSINE STRIÉE, Zerussina striata. Nob. Strophostoma striata. Desh., Mém. cit., pag. 6, pl. XI, B, fig. 1 à 4. Coq. ovale, déprimée, plus petite que la précédente, subcarénée , élégamment striée : stries fines et nombreuses, plus saillantes en dessous qu’en dessus; l’ombilic grand ; spire un peu élevée; cinq tours de spire aplalis, non (261 } saillans ; suture simple , le dernier {our caréné dans presque toute son étendue, peu arrondi, presque plat. ( Desh.) Longueur , 22 mill.— Largeur, 16 mill. Loc. Le calcaire d’eau douce de Bouxveiller , en Alsace. L’échantillon unique , cité par M. Deshayes, élail accom- pagné de Paludines, de Planorbes et d’un Cyclostome. AVIS IMPORTANT. Le Conseil d'administration de la Société, ayant reconnu qu'il peut résulter de graves inconvénients, lorsqu'un volume du Balietin est relié, de l’omission de la date précise de la publication de chaque livraison, a décidé dans sa séance du 45 Novembre 1828, qu’à compter de la première livrai- son du (roisième volume, cette date serait imprimée, non- seulement sar la couverture de chaque livraison , mais aussi en têle de la première page du texte de cette même livraison. Pour suppléer à l’absence de cette même indication essen- tielle dans les deux premiers volumes du Bulletin , on con- signe ici la date précise de la publication de leurs livraisons. PREMIER VOLUME. ACER NE OS A EE TREANE MN E . . 30 Avril 1826. DEN DR M OR Re 15 Juillet 1826. 3.2 — BJ LOT SEINE D . . 25 Aoùt 1826. me, LR EN EEN PR PE 20 Novembre 1826. CAE Fe Re ner re Lie . . 45 Mars 1827. 6.2 — CR RM RTE PE . . 30 Juin 1827. 45e MVP NICE MEL TE 0-0) Octobre tiS27. 2,e — SLR Le MN . .… À Novembre 1827. 3. — ORNE RS AE Ne et OU Mars S 28; ALES LORRENMET R ERLTE . . 30 Mai 1898. D.e — LAPS EE PRE M PAUL 1828" 6 DO) ASE US AE. 7 0e 23 Décembre 1828. Le Secrétaire du Conseil, DE BoisLanpry. | (RG) éshaurn PAT sont CCE EN LE vol HR #} LSIREUS CURE ( ttes ù Mig nipe: vtt ci au figtt \s0bels HA #1) { 4198 y te LU F ST A #4 Hs DIECE ‘he ALT Fi Ye ji md Fat. PNIe" COLE [TE MAR Gui "1 #0 hair 4 LE DATE) ni) pe fr sito! faite ONE 07 Qi ÉTAT 4 LIAURE #4 #0. ü dite Pin sb So nu mots Fou dd à AG) PU épioan à mil “ OI Biblio 1 1 9) ne io. # HECTOR RATE el it “alt CE Dour Les H Hat en es +012 4 LEE 5 - L FD up. PALLE 1) fi et ns LIGUTT M ADI TEE nr REX D A ANAAtES QUE At on LUN Le A Me AS Gr Pire = Pi ; 16 lac sp où de RTS Alt BR MIE 21 nn UE AUDE At Hi GE Ne (12638) LISTE DES ABONNÉS. —_—_—_——— L'Ixsrirur DE France. L'ACADÉMIE RIe DES SCIENCES , LETTRES ET ARTS DE BORDEAUX. La SociËéTÉ PHILOMATHIQUE DE BoRDEAUX. La Société PozymaATHiQuE pu MoRBIHaN. La Société LiINNÉENNE DE LA MARTINIQUE. La SoctËÉTÉ PHILOMOSOPHIQUE DE LA HAUTE-VIENNE. La Société LiINNÉENNE DES INDES. La Soctéré LINNÉENNE DU SÉNÉGAL. MM. Barres fils, D.-M., à Bordeaux. Bay, propriétaire, à Bordeaux. Le baron Ch. BerrTon , inspecteur royal des cultures, au Sénégal, correspondant. Besson père. naturaliste, membre de la Societé Lin- néenne de Bordeaux. BiLLAuDEL , ingénieur, à Bordeaux. BrancuarD , naturaliste, à Paris. DE Boiscanpry , sec. du conseil de la Soc. Linn. de Bordeaux. BoNsEAN , pharmacien, à Chambéry. BoucaerEeau, memb. de la Soc. Linn. de Bordeaux. Boucuer, anc. direct. des Douanes, à Abbeville. CaPecLe , D.-M., memb. de la Soc. Linn. de Bord. Cuamavou, prés. de la Soc. Linn. des Bas. Cévènes. CHanTELAT, pharmac. à La Teste, correspondant. Le Marquis ne Cnesez , Lieut t-Col\, à Montpellier. CoccarD nes Caerres, Cap. Adjud.-Maj., à Brest. Coucon fils, recteur du Musée, à Neuchâtel. DarGELas, prés. hon. de la Soc. Linn. de Bordeaux. Cuarces Des Mouuins , prés. de la Soc. Linn. de Bord. Desnayes, D.-M., à Paris. Dumouin, homme de lettres, à Agen. Durigu DE MaisoNNEUvE , officier au 13.° de ligne. Duorrouiza , D.-M., à Bordeaux. ( 264 ) MM. Fanines, pharmacien à Perpignan. Le Baron pe Férussac, directeur du Bulletin univer- sel, etc., à Paris. Gacner , chirurgien, memb. du cons. de la Soc. Linn. de Bordeaux. GaiLLoN , naturaliste, à Dieppe. Gay , secr. du Gr. Référend.. au Luxemb., à Paris Grarezoup, D.-M., memb. de la Soc. Linn. de Bord. Guérin, memb. de la Soc. d'Hist. nat. de Paris. GuiLLanD , capit. d'art. à Mézières. Guiue jeune , prés. de la Soc. Lin. de Villemagne. Le Baron p’Haussez, conseiller d'État, Préfet de la Gironde. Horninemaus , naturaliste, à Crefeld. Jouanner, naturaliste, à Bordeaux. Larrivre fils, déf. agr. au trib. de comm. de Bord. J.-L. Laporte, offic. de marine, trésorier de la Suc. Lin. de Bordeaux. J.-F. LaTeRrave, direct. de la Soc. Einn. de Bord. LEGRAND , naturaliste, membre du conseil de la Soc. Lin. de Bordeaux. Lesson, naturaliste à Paris Leurroy, naturaliste, à Montpellier. De Hascourr, Colonnel d’Artillerie, à Nantes. Msmeu, Médec. du Lazaret de Pauillac, corresp. Le Comte de Mannar-Grancey, à Paris. MarceL pe Serres, conseiller de la Cour Royale, à Montpellier. Marmin, contrôleur des postes, à Paris. Micnaun, Offic. au 40.° de ligne, à Perpignan. Mizcer, naturaliste, à Angers L'abbé Mirraup, président de la Soc. Einn. de la Haute-Vienne. Monnier , naturaliste, à Nancy. Moquix-Tanpon , oct. ès-sciences, à Montpellier. ( 265 ) MM. Movyxe, présid. de la Soc. Linn. de Libourne. Norror, naturaliste, à Dijon. Paizcou, D.-M., memb. de la Soc. Linn. de Bord. Parassou, prés. de la Soc. Linn. des Basses-Pyrén. Pugzip , propriétaire, à Bordeaux. Prost, directeur des postes à Mende. De La PYLAIE , naturaliste, à Paris. Le Marquis pe Ragar, « Bomale ( Gironde). RanG, Lieut. de vaisseau, correspond. , à Paris. REQUIEN , caissier des articles de poste, à Avignon. Résou, présid. de la Soc. Linn. de Rochefort. RicaarD (Emile), memb. de la Soc. Linn. de Bord. Rocer, naturaliste, à Bordeaux. - RouLLanp , Lieutenant de vaisseau, à Angouléme. Roux, Conserv. du cab. d'Hist. Nat., à Marseille. SERINGE , naturaliste, à Genève. Souuié , D.-M., memb. de la Soc. Lin. de Bord. Soyer- WiLLemEeT, bibliothécaire à Nancy. Teurère , D.-M., secrétaire-général dela Soc. Lin. de Bordeaux. Le Baron De Vazuier, Lieut. de Roi, à Navarreins. Vaucuer, professeur à l'académie de Genève. Viramonr père, prés. de la Soc. Lin. de Narbonne. ces À VIS. Les Abonnés qui voudront recevoir désormais le Bulletin d'histoire naturelle de la Société Linnéenne de Bordeaux, sont priés d’adresser le montant de la souscription à M. J. F. Laterrade, directeur de la Société, rue des Remparts, N.0 351 , près le Château Royal , à Bordeaux. Les lettres et paquets ue seront reçus que francs de port. Le montant de la souscription pour six livraisons, qui for- ment un volume par année, est : Pour Bordeaux............ 6 fr. Pour les départements... 6 50. Pour l’étranger............ 1 TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE SECOND VOLUME. ——“—_— (CO O—— BOTANIQUE. Florula littoralis Aquitanica ; auctore J. P.S. GRATE POUR AUD EM PREMIER TU 28, Description d’une nouvelle espèce de Daphné, par NS CRE OUR M REC ARE NT ETES Note sur le Pilobolus crystallinus, par M. Gacuer. . . Note sur la Puccinia graminis, par M. GacuerT. . . . ZOOLOGIE. Description de plusieurs espèces de coquilles fossiles des environs de Dax, par M. GRaTELOUr. . .. . . . Description d'une nouvelle espèce de Paludine vivante du Périgord, par M. CuarLes Des Mourins. . . . . Catalogue des Mollasques terrestres et fluyiatiles da Département de la Gironde, par M. Cuarzes Des MOULINS EE EMA AN Re Tableau des coquilles fossiles qu’on rencontre dans les terrains tertiaires ( faluns) des environs de Dax, dé- partement des Landes, par M. Grarecour, 72, 123, Description de plusieurs espèces de coquilles vivantes de la Méditerranée, par M. Micuaun. . . . . . ., Notice sur la Salamandre terrestre , par M. GACHET. . . Rapport sur le Mémoire de M. Artaud, parmacien, intitulé : Notice pour servir à l’histoire naturelle du GOrAMV DA MP CAYENNE. PSE LENS Pages. 34 26 39 SMITHSONIAN INSTITI CL UIT 3 9088 01 Pages Observations sur quelques anomalies qu’a présentées la ponte d’une poule, par M. GACHET. . . . . . . . . 213 Description de trois genres nouveaux de coquilles fos- siles du terrain tertiaire de Bordeaux , savoir : Spiricellt \parAIMEURANGEIE NE 0.0 ONE NERO 226 Gratelupia, par M. Cnarces Des Mourins. . . . 236 Jouannetia, par M. Cnarces pes Mourins. . . . 244 Nouvelles observalions sur la Férussine, genre de co- quille fossile terrestre, connue sous le nom d’Anos- tome de Dax, par M. GRATELOUP. . . . . . . . . 256 GÉOLOGIE. Note sur Vaucluse, par M. MarcEL DE SERRES. . . . . 10 Notice sur les sources de la Touvre, par M. RouLrann. 204 Observations sur la cause d’une inondation récente en Saxe, par M. ROULLAND. : .. OCTO US JisterdestADONnES NN RENE UNE CNE RER 263 Avis 1Mporntan tie MEME TPS AE RN ES 261 D AVIS AU RELIEUR. 1 Page 26. Paludina bicarinata. — 66. Paludina Ferussina. — 192. Sigaretus Kindellaninus,, etc. — 213. Produits anomaux de la ponte d’une poule. — 9235. Spiricella unguiculus. — 244. Gratelupia donaciformis. — 9255. Jouannetia semicaudata. BORDEAUX.— IMPRIMERIE DE TH. LAFARGUE , LIBRA;RE. h ar Li | ÿ ji ) fi