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NON D 3, PLACE DE LA VICTOIRE, 3 NATIONAL MUSE re cr ; 1920 RE CPHERCFTES our la Neéreis fucata .Sav. | Par Henri CHARRIER INTRODUCTION Les recherches dont nous exposons les résultats au cours de ce mémoire furent terminées en 1914. Nous désirions toutefois compléter certains points, quand les événements d'août nous arrachèrent à nos études. Pendant cinq années il nous fallut laisser ce travail de côté, d'autant plus que notre matériel avait été dispersé, ainsi que nos coupes et une partie de nos notes. Appelé pendant la guerre à exercer nos fonctions au Collège français de Tanger (Maroc), nous consacrâmes, mais en vain, nos loisirs à rechercher la Nereis fucata sur qui portent nos observations. Cependant notre temps ne fut pas entièrement perdu, car il nous fut possible de récolter un certain nombre d’Annélides, dont nous joignons la liste à notre mémoire, sur l'invitation de M. le Directeur de l'Enseignement au Maroc. La paix revenue, nous avons ‘pu rassembler nos noles, retrouver en partie notre matériel et songer à entreprendre la publication de ce travail, grâce auquel nous espérons apporter quelques précisions sur les transformations qui accompagnent l'épitoquie chez les Lycoridiens. Tome LXXII. | Lo) QUE L'existence de modifications externes, chez certaines familles d'Annélides Polychèles, au moment de la maturilé sexuelle, est un fait depuis longtemps connu et le processus en à été suivi en détail, tout au moins chez certains types. Ce sont les phénomènes que nous connaissons depuis MazuGRem, ÊHLERS, CLAPARÈDE, sous le nom d’épitoquie ou d’épigamie. Nous sommes, par contre, moins renseignés sur les modi- fications internes qui peuvent se produire à ce moment, soit parallèlement aux transformations externes, soit indépendam- ment d'elles. En effet, si l'on excepte les remarquables essais de CLaparèDE sur la Nereis Dumerilii, les observations D’Ersic sur les Capitellidiens, l'important travail de Caurcery et Mesniz sur les Cirratuliens, ainsi que les recherches de Goopricx, de Face sur les organes segmentaires, nous ne rencontrons dans la littérature scientifique, et plus. particu- lièrement en ce qui concerne les Lycoridiens, que des rensei- gnements épars et parfois contradictoires, les observateurs n'ayant souvent étudié qu'un seul sexe, ou des animaux dont le degré de maturité génitale n'était pas suffisamment déterminé. Quant aux processus intimes de ces modifications internes, notre ignorance est plus grande encore. Certes, au sujet du tube digestif et des organes segmentaires, des recherches ont été entreprises qui apportèrent quelque lumière. Mais pour le reste, on peut dire que tout est encore à faire, si bien que sur les modifications du système musculaire nous ne possé- dons que deux ou trois observations précises. Cependant l'étude histologique de ces modifications nous paraît intéressante, non seulement pour elle-même, mais aussi parce qu'elle seule peut confirmer ou infirmer d’une facon nette l'existence de véritables phénomènes de métamor- phose chez les Annélides Polychètes. Très souvent, en effet, les auteurs qui étudièrent au point de vue extérieur la transformation de la Néréis en Hétéro- néréis comparèrent ces faits aux métamorphoses des Insectes. Cetle comparaison parut encore plus naturelle lorsque furent == À — constatées certaines modifications internes ‘consistant surtout en réduclions organiques. Mais le terme de métamorphose à “pris un sens si précis, qu'il importe, selon nous, de ne pas s’en tenir à-quelques vagues homologies, mais de chercher dans les phénomènes internes, jusqu'à quel point cette compa- raison est justifiée. Pour ces diverses raisons, nous avions songé à entreprendre l'étude des transformations de quelques organes chez un certain nombre d'Annélides Polychètes. Mais nous n'avons pas tardé à nous convaincre de l'ambition de ce projet, d'autant plus que, malgré la bienveillance et laide de nos maitres, notre éloignement de tout laboratoire ne faisait qu'augmenter les difficultés du sujet. Aussi, plus modeste, avons-nous réduit considérablement le champ de nos recher- ches et nous sommes-nous limité à l'étude des modifications du tissus musculaire chez une Néréis. Si nous avons fait d'un Lycoridien l’objet de nos recherches, c'est que-nous avons pensé, qu'en limitant notre sujet, il nous fallait par contre choisir un type où les modifications internes se présenteraient les plus profondes et les plus caractéristiques. Or, les Lycoridiens élant, parmi les Annélides, un des eroupes où les phénomènes d'épitoquie sont les plus mani- festes, il nous a semblé qu'au point de vue de l'étude des transformations internes, nous avions quelques chances d'y trouver le type désiré. L'expérience ne nous à point trompé. Mais tous ceux qui ont étudié les Annélides Polychètes savent avec quelles difficultés on se procure les diverses formes d’un Néréidien; combien il est peu aisé de réunir les différents stades de ces animaux, par suite des condilions d'existence souvent bien différentes de leurs formes atoques et épitoques. Nous avons eu la chance de trouver en la Nereis fucata un matériel de choix. Des dragages faits au large du bassin d'Arcachon nous ont permis de recueillir en quantité suffisante des représentants de cette espèce sous sa forme commensale. À ce sujet, disons ici quel bienveillant accueil nous avons recu à la Slalion scientifique d'Arcachon. D Me Nous ne nous dissimulons pas ce qu'il y a d’incomplet dans notre étude. Il y a des points que nous avons volontairement laissés de côté, d’autres que nous n'avons pu élucider com- plètement. On comprendra en effet aisément qu'il n'est pas toujours facile pour un chercheur éloigné de tout centre universitaire, de poursuivre de tels travaux avec tout le soin qu'il désirerait. Si malgré ces circonstances défavorables nous avons pu. obtenir quelques résultats, nous le devons à la bienveillance de nos maîtres de la Faculté des Sciences de Bordeaux, et tout particulièrement à M. le Professeur Boutan qui n’a cessé de nous manifester le plus grand intérêt, et qui s'est efforcé. sans césse de remédier aux conditions défectueuses dans lesquelles nous poursuivions ces recherches. Nous tenons à lui témoigner ici notre sincère reconnaissance. Nous ne saurions oublier non plus que c'est sous la direc- tion de M. le Professeur Ch. Pérez que nous nous sommes initiés aux méthodes histologiques, que nous avons ensuite commencé ce travail. Depuis ce temps d’ailleurs, M. Ch. Pérez n’a cessé de suivre nos recherches avec la plus bienveillante attention, aussi est-ce avec le plus vif empressement que nous lui exprimons nos plus sincères remerciements. Nous tenons aussi à remercier notre ami, le Docteur J. Feytaud, dont l’obligeance nous à permis de vaincre bien des difficultés matérielles. Au sujet de notre technique nous n'avons rien de parti- culier à dire. Ayant employé surtout la méthode des coupes, nous avons fait usage, comme fixateurs, du liquide de Perenyi, du formol à divers titres, du sublimé acétique, du liquide de Borrel, et surtout du liquide de Bouin. Ce dernier est, sans contredit, celui qui nous a donné les meilleurs résultats. Avec le liquide de Bouin, nous avons fait usage comme colorant de l'hémalun combiné à l'éosine, ainsi que de l’'hématoxyline au fer avec l’éosine. Nous nous sommes aussi servi des coloralions suivantes : Hématoxyline au fer — vert DANONE lumière — éosine, liqueur de Van Gieson — hématoxyline, ou bien encore du earmin chlorhydrique combiné avec l’indigo- picro-carmin. Enfin, pour les coupes fixées au Borrel, nous avons surtout employé le rouge Magenta avec l'indigo-picro-carmin. Au sujet des opérations préliminaires de l'inclusion, et au sujet de l'inclusion elle-même, nous avons noté cependant quelques particularités. S'il est aisé d'obtenir de bonnes coupes des Néréis mâles, il n'en est pas de. même des femelles, surtout lorsqu'elles sont au voisinage de la maturité sexuelle. Très souvent les coupes se déchirent, s’effritent sur le rasoir. Il est difficile de remédier à cet état de choses : d'abord parce que ces femelles, très grosses, ne présentent plus guère comme téguments qu'une mince paroi entourant une masse d'œufs considérable ; ensuite parce que ces œufs, volumineux d'ailleurs, dureissent très facilement dans les liquides fixateurs. D'autre part comme nous voulions avoir, autant que possible, des coupes d’un segment entier, on voit tout de suite, qu'il nous fallait déshydrater et inclure des pièces assez grosses, sans durcir outre mesure la masse d'œufs, ce qui ne fut pas toujours aisé. Cependant, en rédui- sant au minimum possible le séjour dans l'alcool absolu et surtout dans le toluène et le xylol qui durcissent énergique- ment les tissus, en ne laissant séjourner dans l’étuve les pièces à inclure, que juste le temps nécessaire, nous avons pu obtenir assez fréquemment des coupes suffisantes pour nos recherches. ne Pour l'étude des modifications des fibres musculaires, qui constitue la partie fondamentale de ce travail, nous avons eu souvent recours aux dissociations, cela surtout sur des pièces fixées au formol à 4 ou 5 0/0, rarement à 10 °/,, ce qui nous assurait une fixation suffisante, tout en ne durcissant pas trop les tissus. Nous colorions ensuite par les procédés habituels. Notre travail est donc consacré surtout aux modifications du tissu musculaire au moment de la maturité sexuelle chez les Nereis fucata. ou 10 De Toutelois, avant de commencer cette étude nous avons estimé nécessaire de donner une description détaillée de cette Annélide, afin d'éviter toute confusion pour quiconque désirera contrôler nos résultats. Nous avons, en effet, noté chez les exemplaires recueillis par nous des particularités suffisantes pour que cette précaulion ne soit pas inutilé. Après, nous retracons dans ses grandes lignes l’histoire de nos connaissances sur les modifications qui surviennent chez les Annélides Polychètes au moment de la maturité sexuelle, en parliculier, l’histoire des modifications de l'appareil museu- laire, alin de fixer autant que possible l’état des questions qui nous intéressent. Vient ensuite l'exposé de nos résultats : modifications mor- phologiques, histologiques de l'appareil musculaire, processus qui nous conduisent de la structure néréidienne à la structure, hétéronéréidienne, comparaison de la région néréidienne avec la région hétéronéréidienne chez l’annélide épitoque. Enfin, après avoir indiqué les conclusions auxquelles nos recherches nous conduisent, nous terminons, pour les raisons indiquées plus haut, par l'examen des Annélides Polychètes de la région de Tanger (Maroc): PREMIÈRE PARTIE CHAPITRE PREMIER Description de la « Nereis fucata » (Sav.) Habitat. — La Nereis fucata est une des Annélides les plus fréquentes à Arcachon. Nous ne l’avons jamais rencontrée à l'état libre, mais au contraire vivant en commensale avec ce Crustacé si curieux qu'est le Bernard l'Ermite (Ewpaqurus Bernardus). Ge . commensalisme est d’ailleurs fréquent 500/, au moins des Pagures examinés nous ont fourni des Nereis fucata. Parfois même, outre l’'Annélide adulte, on peut trouver dans la coquille où s’abrite le Crustacé un ou deux exemplaires de Néréis beaucoup plus jeunes. Aspect général. — La Nerers fucata est d'assez grande taille. Elle atteint en moyenne 10 à 15 centimètres de longueur et 6 à 7 millimètres de largeur, parapodes compris, avec un nombre de segments supérieur à 100. Mais ces dimensions sont parfois largement dépassées. Nous avons, notamment, trouvé une femelle, présentant il est vrai quelques signes d’épitoquie, qui atteignait 25 centimètres de longueur pour une largeur de 1 centim. 5, parapodes compris. Cette Annélide présente dorsalement une large raie brune de chaque côté du corps, et une bande brune médiane très étroite, au milieu de laquelle se détache le vaisseau dorsal. More Les femelles tendent vers une teinte gris-bleu. Cette colo- ration n’est point le fait d’un pigment spécial, c'est celle même des œufs qui encombrent la cavité générale de l'animal. Quant aux mâles, ils sont d'un blanc laiteux. Partie antérieure (tête et trompe). — La tête, aussi large que haute, présente deux paires d'yeux disposés sensiblement en carré. Elle possède, en avant, deux antennes . d'environ 1 millim. 5 de longueur, de chaque côté desquelles se trouvent les palpes. Ces derniers se composent d'un arti- cle basal large, renflé, et d’un article terminal mince, un peu plus court. L'extrémilé des _palpes ne dépasse guère celle des antennes (fig. 1). L'anneau buccal, un peu plus large que les anneaux suivants, at- EAN. teint en hauteur le dou- Tête et trompe de Nereis fucata. De à PER ste Rhode set sétigère.. Il porte les cirres tentaculaires, au nombre de quatre paires, disposées par deux de chaque côté de la tête. Les deux paires supérieures, les plus longues, : atteignent au plus le cinquième sétigère; les inférieures sont un peu plus courtes. La trompe (fig. 1 et 2), dont la longueur est environ trois fois celle de la tête, comprend deux régions : d’abord une région basale à la face inférieure de laquelle se voient de larges cannelures, surtout accentuées chez les exemplaires conservés dans l'alcool ; ensuite une région terminale un peu pou moins haute portant les deux mâchoires, lesquelles sont pourvues de dents peu aiguës, souvent carrées, en nombre variable suivant les individus et suivant l’âge de l'animal. Chez l'adulte, il y a en moyenne douze dents à chaque mâchoire. Chez les types âgés, les dents basales sont souvent noyées dans une bande chitineuse empâtant plus ou moins … VA. VIT F1G. 2. Tête el trompe de Nereis fucata. Face ventrale X 6. l'extrémité des dents voisines. Les pointes des mâchoires sont bien dégagées, les dents s'arrêtant à une certaine distance. Outre les mâchoires, la trompe porte des formations aux- quelles nombre d'auteurs à la suite de Kinberg attachent une grande importance pour la classification des Lycoridiens : ce sont les paragnathes. Ceux-ci sont cornés, coniques, bien séparés, de taille variable, et se répartissent en groupes de position constante. La partie terminale de la trompe possède trois groupes dorsaux et trois groupes ventraux:de paragnathes, chacun de ces trois groupes comprenant un groupe médian et deux groupes latéraux. Quant à la partie basilaire, nous n’y trouvons dorsalement, que deux groupes latéraux et, ventralement, une bande de paragnathes formant un demi-anneau résultant de la fusion de deux groupes ventraux. La figure 2 montre la constitution de cette bande de paragnathes. Avec DE Saint- Joseex (1), nous désignerons les groupes de paragnathes par les chiffres suivants : groupe médian..... Î PT — | con en groupes latéraux... II Région distale.. 4 groupe médian..... III ) oroupes ventraux.. à ee : groupes latéraux... IV — groupe médian (Maique) V groupes latéraux... VI groupes dorsaux,.. Région basilaire. groupes ventraux fusionnés . ..... VII-VIII Comme chez la plupart des Lycoridiens, si la position et le nombre des groupes de paragnathes sont constants, il n’en est pas de même de la forme de chaque groupe et du nombre des paragnathes dans chaque groupe. Voici d’ailleurs quelques exemples : 1° Forme des groupes IV et VI chez deux individus de même taille : Paragnathes formant une rangée oblique. Gr. IV 4 Paragnathes groupés en une plage allongée d'avant en arrière. : | Paragnathes réunis en une plage sans forme bien déterminée. Gr. VI k Paragnathes disposés Suivant un arc de cercle à convexité antérieure. (1) Pour la numération des groupes de paragnathes chez les Lycoridiens, voir de Saint-Joseph : Annélides Polychèles des Côtes de France, Ann. des Sc. Nat. Zoo- logie, 8 série, t. V, 1898, p. 285-286. A AS 90 Nombre des paragnathes de chaque groupe chez des individus différents : a) Groupes impairs : 1 seul paragnathe assez gros. (Gus 2 petits superposés. & très petits. : 1 assez gros, surmonté d'un petit. 2 petits superposés. 3 petits superposés. 3 petits, dont 2 superposés, le 3e à droite. Gr. HI b) Groupes pairs : Gauche 05 s7 110 FT, Ds s 0 Gr IN Gauche : 12 8 LR MA EIME : Droit: 12, 7,17. 10: 19 Gauche: 45778, 5,5: Gr. VI 1 Niue > | Do D TS “re Parapodes et appareil sétigère.— Les parapodes des premier et deuxième segments sétigères présentent une constitution plus simple que les suivants. Ils n'ont, en effet, à la rame supérieure, qu'une languette arrondie et un gros cirre dorsal, beaucoup plus long que la languette. À la rame ventrale nous trouvons un faisceau de soies sortant d’entre deux lèvres : une lèvre postérieure courte, arrondie, et une lèvre antérieure plus allongée, plus proéminente. Un acicule sou- tient cette région. La languette ventrale a sensiblement la taille et la forme de la languette dorsale, tandis que le cirre ventral, plus étroit et plus court que son correspondant dorsal, ne dépasse guère la languette ventrale (fig. 3, k). Lorie Les parapodes ‘suivants diffèrent des deux premiers par l’adjonction d’un faisceau sétigère dorsal avec son acicule, HG: 1er Parapode. blement développée par l'apparition d'une languette entre les deux faisceaux de soies, et par les di- mensions relatives des parties constituantes. En effet, si nous examinons un para- pode de la région moyenne du corps Fe. (fig. 5), nous voyons | que la languette dor- sale s'est considéra- large à sa base, elle s'amincit à son 2e Parapode. extrémité, prenant ainsi une forme triangulaire. Le cirre qui la surmonte, plus grèle que dans les premiers parapodes, ne la dépasse guère. La languette mé- diane, toujours plus ‘courte que la précé- dente, présente à sa face supérieure une légère incision où aboutit l’acicule cor- respondant. Entre ces deux languettes sort un faisceau de soies. Quant à la languette ventrale, devenue maintenant beaucoup plus petite que les autres, sa forme est ta Lev° HG: Parapode de la région moyenne. 1.d., lobe dorsal: c.d., cirre dorsal; L.d., languette dorsale; f.d., faisceau séligère dorsal; L.m., lan- guette médiane; f.v., faisceau séligère ventral; . g-s., groupe sétigère supérieur; g.i., groupe séli- gère inférieur; L.v., languette ventrale; c.v., cirre ventral. Ë — 17 — plus ou moins cylindro-conique. Le cirre ventral ne la dépasse pas sensiblement. Dans les parapodes suivants (fig. 6) la différence de longueur entre les cirres et les languettes correspondantes s’accentue. A peine marquée pour la languette et le cirre ventral, elle est au contraire prononcée pour la languette et le cirre Fc. 1. Parapode de la région 7 postérieure. Fi. CG. Les figures 3. 4, 5, 6, 7, sont 5 a représentées avec le même 10e Parapode. grossissement. dorsal; dans les derniers parapodes, le cirre dorsal devient même trois fois plus long que la languette (fig. 7). Signalons, enfin, pour terminer celte description des para- podes, que dans la moitié postérieure du corps la portion de la rame supérieure située à la base et en arrière du cirre, se développe progressivement en une éminence qui surplombe la base de ce dernier, et constitue un lobe plus ou moins distinct. Certains auteurs : JoHNstTON, DE QUATREFAGES, par exemple, insistèrent beaucoup sur l’existence de ce lobe et sur son développement. Cependant ce caractère ne semble pas avoir l'importance que les auteurs précités y attachèrent, comme nous le verrons dans la suite. L'appareil sétigère mérite de retenir assez longuement notre attention. Nous avons dit que le premier et le deuxième parapodes n'avaient qu'un seul faisceau de soies : le faisceau ventral. C’est au troisième parapode qu'apparaît le faisceau dorsal, US Celui-ci, quel que soit le parapode considéré, est constitué uniquement par des soies en arête homogomphes, c'est-à-dire par des soies composées dont l’arlicle terminal ou appendice, Fire. 8. Soie en arêle homogomphe. très allongé, présentant une pointe aiguë, pourvu de fins denticules sur le côté aminei, vient s’ar- ticuler dans une sorte de cavité terminant la hampe, cavité dont les bords sont également développés (fig. 8). Ces soies ne présentent pas de modifications importantes, leur taille et leur nombre seuls varient, atteignant leur valeur maximum dans la région moyenne du corps. Le faisceau ventral est de constitution plus complexe. Il comprend toujours deux groupes de soies (fig. 5). D'abord un groupe supérieur possédant des soies en arêle homogomphes identiques à celles du faisceau dorsal, et des soies en serpe héléro- gomphes. L'article terminal de ces dernières rappelle, en effet, plus ou moins par sa forme celle d'une serpe, et présente sur son bord interne des denticules bien marqués. Ceux-e1 ne se poursuivent pas jusqu'à l'extrémité de la serpe, laquelle se retrécit brusquement et se termine en pointe mousse. Quant à la cavité articulaire de la hampe, elle a l'aspect d’une coupe tron- quée obliquement et présente en / coupe optique un bord plus large et plus haut que l’autre, ce bord correspondant à la région interne de la serpe (fig. 9). Ces soies sont presque toujours fortement colorées en brun. Leur nombre est réduit et le plus souvent très Erc. 9: inférieur à celui des soies en arête homo- somphes. Soie en arêle hélérogomphe Le groupe inférieur présente au contraire une massive. eo constitution variable suivant qu'on s'adresse aux premiers parapodes ou aux autres régions du corps. Si nous eXaminons les deux premiers parapodes, nous trouvons à la partie dorsale du groupe, un ensemble de soies composées qui, par la forme particulière de la hampe et de l’ar- ticle terminal, constituent de véritables soies en arête hétérogomphes (fig. 10). L’appendice est en effet étroit, allongé, terminé en pointe aiguë, et présente sur le côté aminei de fins denticules dont la taille décroit progressivement à mesure qu'on s'approche de l'extrémité de la soie. Par contre, l’article terminal de ces soies est tou- jours plus court que celui des plus courtes soies en arète homogomphes. De plus, tandis que ces dernières ne présentent pas de talon à leur base ou un talon à peine saillant, l’article en question possède un talon très marqué, rappelant celui des serpes. hs Les plus ventrales de ces soies en arête hétérogomphes ont fréquemment leur article terminal plus court que les ble est recourhée au NS SES SKK Fi. 10. Soie en arêle hélérogomphe. autres ; en outre, la pointe en est aussi souvent plus courte et la soie paraît ainsi bien moins allon- gée. Si alors cette pointe très flexi- moment de l'examen, on a une soie d’appa- rence falciforme, qu'on pourrait prendre pour une soie en serpe hétérogomphe allongée amincie (fig. 11,12, 13). Quant à la partie ventrale du et très groupe inférieur, elle présente des Fiô. He Mic. 12 Fi. 13. soies en serpe hétérogomphes bien Différents aspects de soies en arête caractérisées, mais dont les serpes hétérogomphe. sont légèrement plus étroites, plus TO Den longues et par suile moins massives, que celles du groupe supérieur (fig. 14, 15, 16). Ces soies forment un éventail assez distinct. FE Aux deux premiers parapodes, les soies en arête hétéro- gomphes sont presque toujours plus nombreuses que les soies en serpe hétérogomphes. Si on s'éloigne des premiers parapodes, on constate que ces serpes devien- nent plus massives, et surtout que leur nombre ne tarde pas à dépas- ser celui des soies en arête hétéro- gomphes. Le nombre de ces der- nières diminue en effet rapidement. Il n’est pas rare, par exemple, de n'en plus trouver que deux ou LL Meta pe de 0 med6 0 dirois, quelquefois méme qe seulement, vers le dixième ses- i s hétérogomphes. MER : à ee ment sétigère. Parfois, mais plus La plus courte est la plus ventrale. rarement, elles peuvent manquer à ce niveau. Il en est ainsi pendant un cerlain nombre de para- podes; puis, à partir du trentième environ, quelquefois un peu plus loin, quelquefois avant, ces soies en arête hétéro- gomphes réapparaissent si elles faisaient défaut augmentent en nombre, reprenant ainsi une part de plus en plus grande à la composition du groupe sétigère inférieur. Ajoutons que la réduction numérique s'accompagne toujours aussi d'une réduction de taille de l'article terminal. Du dixième parapode (et même avant) jusqu’au trentième envi- ron, les soies en arête hélérogomphes sont, en effet, du type court. Par contre, à mesure qu'on se rapproche des segments postérieurs, l’appendice devient de plus en plus long et nous retrouvons le {ype étudié dans les tout premiers parapodes. Signalons enfin, pour finir, que dans les parapodes termi- naux le nombre des soies en arête et en serpe diminue progressivement. De cette description de l'appareil sétigère, il semble résulter d’abord que chez la Nereis fucata les soies en arête hétéro- gomphes existent toujours aux premiers segments. Absentes ou rares dans les autres segments antérieurs, elles réappa- raissent ou augmentent en nombre dans les segments qui suivent. Ensuite, nous constatons que dans le groupe inférieur du faisceau sétigère ventral dont ces soies font partie, il y a développement inverse de ce tvpe et des soies en serpe hété- rogomphes. Voici, en premier lieu, quelques chiffres, après examen de vingt-cinq individus atoques, qui confirment bien ce que nous venons de constater relativement à la réparlition des soies en arête hétérogomphes. 10 Chez toutes les Néréis examinées, les deux premiers parapodes possèdent des soies en arête hétérogomphes. _ 20 Au dixième parapode, trois individus en sont dépourvus, les autres n’ont qu’une ou deux soies de ce type, quelquefois plus, mais toujours moins qu'aux premiers parapodes. 39 Au trentième parapode, deux Néréis seulement n’en pré- sentent pas. 40 À partir du cinquantième parapode, tous les exemplaires examinés possèdent des soies en arête hétérogomphes. Enfin le tableau suivant permet de comparer les nombres respectifs des soies en arête et en serpe hétérogomphes aux différents parapodes chez plusieurs Nereis fucata. Toue LXXII. RUES (pà op sujd) sosnorqurou ‘ — ‘soydurosoigog oduos uo so10$ fs — ‘soydwo8o19)pq ojoue uo so10S ‘ (7) PP PP PE 2 Sn UP | 0 9 | 0 RO (æ) — (a? 1Q = ( Ne) 10 # —{ (aŸ] © (eY] — DGA ECTS ERIC E LOTIR C L ce) GT GT vT & G y G OF G t— (eY] ‘(T) « egeonyr stozoN » sonbjonb zouyo sopodezred ** epodeavd ,06 : epodeamd 302 : : opodeurd :0G ee der 20€ :: epodeded 40F :opodeurd wF squoJoyip xne souydioforsqou oduss ue 99 97918 U9 S910S S9p SJIQUOU 9] JUBAJUOUI NESIQEL oo " D'autre part, en faisant la moyenne des soies en arête et en serpe hétérogomphes des premier, dixième, trentième, cinquantième, soixante-dixième et quatre-vingt-dixième para- podes chez trente individus atoques, nous avons oblenu le graphique ci-dessous qui montre nettement, comme le tableau précédent, que le développement de ces deux types de soies est inverse, jusqu’au soixante-dixième parapode environ. mbee des Lo 25 pump eg enr Soues RARES SI SAN .. sosnessone essonesmocrhossnesses , . ednmoss sn se monmenmmmme me ..… —_ mu... messe s_— nent D ce. do CECELCCCE ECS ASE ess. : Ha n CPOECT ET CECI EEE CEE A h 40F-- j j Para podes so 40° 3502 50c 40° 90e En résumé la constitution de l'appareil sétigère chez la Nereis fucata atoque peut donc être schématisée de la facon suivante : Héisceau dorsal..." soies en arête homogomphes. : Ne soies en arête homogomphes. Groupe supérieur re MÉc can soies en serpe hétérogomphes. ventral due à RE | soies en arête hétérogomphes Groupe inférieur ! .: Fa : soies en serpe hétérogomphes. Mais, encore une fois, ce tableau n'est exact que pour les DUO TE segments moyens el postérieurs, la constitution de ce système sétigère se trouvant simplifiée dans les segments antérieurs. Ajoutons, pour terminer cette description, que le segment anal, apode et achète, présente deux cirres terminaux de 2 millimètres à 2 millim. 5 de longueur. Bibliographie de la- forme néréidienne. — C'est en 1825 que l'espèce que nous étudions fut créée par Saviexy sous le nom de Lycoris fucata. Aupouix et Mirixe-Epwarps en 1829 en donnèrent, cette fois sous le nôm de Nereis fucata, une description très suffisante, d’après l’exemplaire même étudié par SAVIGNY. Nous retrouvons ensuite cette annélide parmi celles que DE (QUATREFAGES à étudiées dans son Histoire des Annelés (1865). Il en indique assez nettement tous les caractères, sauf pour les paragnathes, sur le nombre et la répartition desquels il montre quelque confusion. D’autres auteurs enfin l'ont décrite sous ce nom : Erers (1864-1868), Grue (1851, 1868-1869), Levixsex (1883), Wirex (1888), De Sanr-Josepx (1898), FAGE (1904), BIC Nous croyons d'autre part pouvoir identifier avec la Nereis fucata, la variété créée par Wirex (/oc: cit.) sous le nom de _ Nereis fucata £ inquilina. D'après Wiren, en effet, la forme libre et la forme commensale de la Nereis fucata, présente- raient des différences suffisantes pour établir cette distinction : l’adaptalion à la vie sédentaire se traduirait par un amineis- sement de la cutieule et des musclés, surtout dans la moitié postérieure du corps, par un grand développement du lobe dont nous avons signalé l'existence possible à la rame dorsale des parapodes, en arrière du cirre correspondant, enfin et surtout, par l'absence de forme hétéronéréidienne. Comme le fait remarquer fort judicieusement Face (/oc. cit.), \WViREx n'a constaté le premier caractère que chez des femelles mûres. Or nous verrons au cours de cette élude, que cet amincisse- ment, s’il est peut-être en partie le résultat de l’adaptation à la vie sédentaire, est surtout la conséquence de l'état de matu- rité sexuelle, et que chez les femelles arrivées au terme de leur développement, les muscles pariétaux ne forment plus qu'une couche, amincie. Quant à l'hypertrophie du lobe dorsal, c'est un caractère très instable et trop souvent lié lui aussi à l’état de maturité sexuelle, pour que nous puissions en faire état. De plus, l'affirmation énoncée par Wimex, que la Nereis fucata commensale du Bernard l'Ermite ne présente pas la phase d’épitoquie, est inexacte. Ainsi que Face, nous avons rencontré en compagnie de Pagures, des hétéronéréis mâles et femelles, c’est pourquoi nous concluons avec lui au rejet de la variété $ 2nquilina. Avec tous les auteurs, nous ne séparerons point non plus l'espèce créée par Jonxsrox (1839) sous le nom de Nereis bulineata de la Nereis fucata. Il n'en sera pas de mème pour l’annélide décrite aussi sous le nom de ANereis bilineata par DE QUATREFAGES (/oc. cot.). De l’aveu même de cet auteur, il y a entre son espèce et celle de Jonxsrox des différences très sensibles, notamment dans Ia forme des parapodes et surtout au sujet des paragnathes. Nous citerons en particulier l’exis- tence chez l’annélide de pe QuarreraGes du groupe V, ainsi que la présence à la région basilaire ventrale de la trompe de deux demi-anneaux de paragnathes au lieu d’un seul. Cette synonymie ne serait pas complète, si nous mainte- nions comme espèce différente l’annélide décrite sous le nom de Nereilepas fucata par Jonxsrox (1865), Maccren (1867), MaraouIN (1888-1890), Horxezz (1892). Un certain nombre d'auteurs ont en effet attaché une importance considérable à la conformation de la rame dorsale chez les Néréidiens. Déjà Aupoux et Mirxe-Enwarps, dans la description même de la Nereis fucata, insistèrent sur le plus ou moins grand développement que peut prendre le lobe dorsal. D’autres auteurs, exagérant l'importance de ce caractère, en firent un des éléments fondamentaux de la classification des Lycoridiens, tels MazGRem, GRURE, JOHNSTON, SCHMARDA, DE QUATREFAGES et à un degré moindre Encers, CLaparèDe, si bien que le genre Nereilepas fàt créé pour les Néréïidiens chez qui la partie de la Le rame supérieure siluée en arrière du cirre correspondant, se développe en un lobe plus ou moins proéminent. Mais, ainsi que l’ont montré pe Sainr-Josepx (loc. cit.), GrAvIER (1901), FaGE (loc. cit.), et comme nous l'avons dit plus haut, c’est un caractère beaucoup trop incertain, variable, non seule- ment suivant la région considérée chez un même individu, mais aussi pour un même segment chez des individus diffé- rents, suivant leur état de maturité sexuelle. Chez Îes femelles, en particulier, cette partie de la rame devient d'autant plus saillante que les œufs qui encombrent la cavité générale sont plus nombreux et plus volumineux. (Nous laissons, bien entendu, de côté les formes hétéronéréidiennes). Par consé- quent la Nereilepas fucata (Johnston) qui ne différait de la Nereis fucata (Sav.) que par ce caractère ne doit donc pas en être séparée. Nous arrêterons là la synonymie de la forme néréidienne de notre annélide, laissant de côté certaines espèces douteuses. Il nous faudrait en effet pour discuter ces dernières posséder les types étudiés par les auteurs. Cette étude bibliographique utile -par la simplification qu’elle contribue à apporter dans la systématique des Néréidiens, nous a révélé d'autre part l'existence d’une certaine confusion au sujet de l’appareil sétigère de la Nereis fucata. Nous avons vu, en effet, que chez les sHnaites récoltées à Arcachon, nous avions trois types de soies : soies en arète homogomphes, en arête hétérogomphes, en serpe hétéro- gomphes, la répartition de ces deux derniers types obéissant à une loi très nette que nous avons mise en évidence, nous voulons parler du balancement qu'ils présentent dans leur développement relatif. Or dans les descriptions que nous donnent les auteurs de la Nereis fucata ou des espèces synonymes, nous ne trouvons que deux types de soies dont l'existence soit constante, les soies en arête homogomphes, et les soies en serpe hétérogomphes, le troisième type sem- blant constituer un caractère accidentel comme cela arrive si fréquemment chez les Lycoridiens. DOTE En effet, tandis que pe QuarreraGes semblerait indiquer comme constante la présence des soies en arête hétérogom- phes, puisqu'il déclare l'appareil sétigère de la Nereis fucata identique à celui de la Nereis bilineata chez qui ces soies existent, Wire au contraire, n’en parle pas dans son étude pourtant si minutieuse de cette annélide. Quant à DE Sainr- Josern, il déclare qu'il n’y a pas, dans cette espèce, de fixité pour la forme des soies. Il base cette affirmation sur l'étude de trois exemplaires. L'un immature provenant de Saint- Vaast la Hougue, possédait des soies en arête hétérogomphes, peu nombreuses d’ailleurs, à tous les parapodes, sauf aux deux premiers. Un deuxième, une femelle cette fois, récoltée au Croisic, était dépourvue de ces soies dans les deux premiers tiers du corps. Enfin une autre femelle draguée à l’embou- chure de la Gironde en possédait à tous les parapodes. Plus récemment, Face étudiant des Nereis fucata provenant aussi de Saint-Vaast, ne cite pas de soies en arête hétérogomphes aux premiers segments; elles n’apparaîtraient d’après lui qu'à partir du vingtième parapode et seraient rares. Par contre, nous avons eu entre les mains des exemplaires, malheureusement trop peu nombreux, qui nous avaient été envoyés du Portel ou de Roscoff; or ces Nereis nous ont présenté au point de vue de lappareil sétigère, les mêmes phénomènes que celles d'Arcachon. Devons-nous attribuer ces divergences à des erreurs d’obser- _vation ? Certes il n’est pas toujours aisé de constater la présence de ces soies, surtout quand elles sont rares aux parapodes examinés. De plus si la pointe en est cassée ou simplement recourbée dans la préparation, elles peuvent fort bien alors, surtout si leur taille est réduite, simuler des soies en serpe longues amincies hétérogomphes. Nous avons, en effet, attiré l’attention sur ce fait que l’article terminal de ces soies offre à l’examen, suivant le parapode considéré et suivant la place occupée par la soie dans le groupe sétigère inférieur, des caractères un peu différents. Les figures 11, 12, 13 montrent quelques-unes de ces soies qui par leur aspect Be A rentrent bien dans la catégorie des arêtes hétérogomphes auxquelles les relient d’ailleurs de nombreux intermédiaires, et qui cependant par leur largeur plus grande et leur faible longueur figurent assez bien, quand leur pointe est recourbée, des serpes longues amincies hétérogomphes. Ces remarqnes nous conduiraient plutôt à admettre une confusion de termes, telle que celle que l’on constate entre CLaparène et Enrers pour certaines Nereis (1), le premier considérant comme soies en serpe allongées des soies admises par le second pour des soies en arête. Toutefois cette explication ne nous donne pas entière satis- faction. Il nous paraît difficile d'admettre qu’un observateur aussi méticuleux que pe Sanr-Josepx n'ait pas évité les causes d'erreur que nous signalons comme possibles, d'autant plus que la variabilité d’un tel caractère ne pouvait qu'attirer son attention sur lui. D'autre part, il nous semble étrange que FAGE ne reconnaisse l'existence des soies en arête hétéro- gomphes qu'à partir du vingtième parapode quand, d'après les annélides d'Arcachon, elles sont pourtant bien typiques et bien plus nombreuses aux segments antérieurs. C'est pourquoi nous nous sommes demandé si la présence constante des soies en arête hétérogomphes chez les Nereis d'Arcachon ne s’expliquerait pas plutôt comme la fixation d’un caractère, à l’état d'ébauche chez les types plus septentrionaux décrits par les auteurs précités. Nous donnons cette hypothèse pour ce qu'elle vaut, n'ayant pu nous procurer les éléments néces- saires pour la soutenir ou la rejeter. Formes épitoques. — On sait que chez les Lycoridiens, la maturité sexuelle s'accompagne souvent de modifications extérieures qui changent considérablement l'aspect de l'animal, si bien que l’on avait créé pour ces individus, ainsi trans- formés, le genre Heteronereis. MaruGrew, Enrers, surent les premiers reconnaitre la nature de ces différences et leur relation avec la maturité sexuelle. (1) Voir Claparède : Ann. Chét. du Golfe de Naples, 1870, p. 406. LA... Heberg En La Nereis fucata est un des types dans lesquels les phéno- mènes d’épitoquie se manifestent nettement et l’on rencontre chez elle des formes épitoques mâles et femelles. | Nous avons déjà fait remarquer que, d’après Wirex, seule la forme libre de Nereis fucata pouvait présenter la transfor- mation en Hétéronéréis. D’après lui, en effet, l'adaptation à la vie sédentaire amenait entre autres modifications (réduction de la cuticule, réduction des muscles postérieurs du corps, développement de la rame dorsale) la disparition des phéno- mènes extérieurs de l’épitoquie et même nous serions portés à croire qu'il considère la forme ginquilina comme unique- ment femelle et la forme libre comme uniquement mâle. Se basant sur ces résultats, ainsi que sur ses observations personnelles relatives à une forme nouvelle qu'il décrit sous le nom de Nereis cyclurus, forme vivant elle aussi en com- mensale avec des Pagures, Harriërox considère que les femelles seules sont sédentaires, mais cependant susceptibles de prendre la forme épitoque, cet auteur ayant trouvé une Hétéronéréis femelle commensale, tandis que les mâles seraient pélagiques. D’après lui il en serait de même de la Nereis fucata. La variété £ ènquilina de Wirex serait donc alors la forme femelle. Cette opinion ne peut être acceptée car on a, depuis, trouvé des Hétéronéréis mâles et femelles parmi les Nerers fucata commensales. Nous avons pu de notre côté recueillir un nombre suffisant de ces formes épitoques ou sub-épitoques uniquement commensales. Par conséquent, quel que soit son mode de vie, libre ou commen- sale, la Nereis fucata peut prendre la forme épitoque, et nous pensons avec Face qu'il en sera de même de la Nereis cyclurus, lorsqu'on en connaîtra un plus grand nombre de représentants. Nous allons maintenant étudier les types complètement évolués de Nereis fucata (1). (1) À Arcachon la malurilé sexuelle de la Nereis fucata semble avoir lieu de février à mai. C’est en mars el avril que nous avons récollé le plus grand nombre de formes hétéronéréidiennes. 0 Forme émitoque femelle. — L'Heteronereis femelle est celle qui conserve lé mieux l'aspect néréidien. La couleur générale des individus est d’un gris bleu, c’est en effet la couleur des œufs. Le corps est assez allongé, sa taille étant de huit à onze centimètres pour une largeur maximum, para- podes compris, de un centimètre. La tête est plus arrondie que dans la forme atoque, les yeux sont peut- être un peu plus volu- mineux, les cirres lé- gèrement plus courts, la trompe semble plus étroite dans la région maxillaire. Au total il n'y a pas de diffé- rences bien nettes à ce point de vue avec la forme immature. Les vingt-sept pre- miers segments séti- gères ne diffèrent Fi. 17. Héléronéréis femelle. 54e Parapode. guère de ceux des in- dividus . néréidiens ; mais au vingt-huitième nous voyons des digitations apparaître à la lèvre postérieure du mamelon sétigère ventral. À partir de ce segment les parapodes acquièrent assez rapidement les caractères hétéronéréidiens, c’est-à-dire : développement de lamelles foliacées, substitution de soies natatoires aux soies néréidiennes. . Si nous examinons un parapode de la région moyenne du corps (fig. 17), nous constatons, en effet, que la 1 nguette dorsale, qui d’ailleurs a conservé sa forme générale triangu- laire, tend à s’aplatir et devient transparente. Le lobe corres- pondant forme une crête foliacée en arrière du cirre. La languette médiane se développe ventralement en une mince lamelle en forme de hache. A la rame ventrale, la lèvre du mamelon sétigère possède un large lobe cordiforme, dont les digitations indiquées plus haut étaient l'ébauche, et à sa base un autre lobe moins développé. La languette subit par contre peu de modifications. Enfin, à la base du cirre ventral, deux lobes foliacés se sont développés, le dorsal étant plus réduit que l’autre. Le cirre semble par suite logé dans une échan- crure. Dans les types les plus évolués que j'ai eus entre les mains, il existait encore au faisceau ventral, entre Îles soies natatoires, quelques soies néréidiennes. Formes épitoques mâles. — Chez l'Heteronereis mâle les différences avec la forme atoque sont encore plus accentuées. La couleur est légèrement rosée et plus souvent blanchâtre, par suite de l'accumulation des spermatozoïdes. La forme du corps est plus trapue que dans l’Heteronereis femelle, la longueur moyenne n’étant plus en effet que de six centimètres à six centimètres et demi pour une largeur maximum, para- podes compris, de huit à neuf millimètres. De plus l'extrémité postérieure se termine assez brusquement et prend une forme arrondie. Pour la trompe et la région céphalique nous ne relevons qu'une différence un peu sensible avec la forme hétéronéréi- dienne femelle, et cela au sujet des cirres tentaculaires : ils sont en effet légèrement plus longs et plus grèles chez l’Hete- ronereis mâle. Par contre chez cette dernière les deux régions du corps sont très nettement distinctes, car les anneaux de la région postérieure sont plus serrés les uns contre les autres, le corps plus aplati, les parapodes beaucoup plus minces pourvus d’ailleurs aussi de lobes foliacés. Nous retrouvons, en somme, les modifications qui nous ont conduit à l’Heteronereis femelle, mais plus accentuées encore. En effet, en étudiant un parapode de la région moyenne du corps (fig. 18) nous constatons que le lobe dorsal, devenu fohiacé, est bien plus nettement individualisé, séparé qu'il est 9) ee ES de la rame par un étranglement basal. La languette dorsale est, elle aussi, bien séparée et constitue un lobe transparent de forme lancéolée. Quant au cirre dorsal il est devenu variqueux. La languette médiane, foliacée elle aussi, se déve- loppe beaucoup plus que Ia languette dorsale dont elle est très rapprochée. À la rame ventrale, nous retrouvons le grand lobe du mamelon séti- gère, ainsi qu'un autre plus petit, antérieur, provenant du développement de la lèvre correspondante dans sa ré- gion terminale et ventrale. Nous retrouvons aussi les deux lobes développés à la base du cirre ventral dont la forme ne s’est pas modifiée. Par contre, la languette s’est aplatie et devient plus nette- ment foliacée. | ic. 18. Hétéronéréis mâle. 54° Parapode. D'une facon générale les parapodes de la région postérieure, chez l’'Heteronereis mâle, sont plus surbaissés que chez la femelle et le corps prend par suite une forme tétragonale. Le remplacement des soies néréidiennes par les soies natatoires semble être aussi plus complet (fig. 19). | Ajoutons que le segment anal présente, outre les deux cirres terminaux déjà indiqués dans la forme atoque, de nombreuses digilations entou- rant l'anus. Ces digitations ont été bien figurées par Wimen (/oc. cut.). En somme ces deux Heteronereis, mâle et femelle, sont bien faciles à distinguer l’une de Pic. 19. l'autre. Nous avons là un exemple de dimor- phisme sexuel particulièrement net. cure rt te rt eitnne es metre rem npe Soie! natatoire. Lire Nous n'avons pas eu entre les mains d’exeinplaires épito- ques de la forme libre de la Nereis fucata: mais en nous reportant aux descriptions et aux dessins donnés par les auteurs et en particulier par Wirex, il ne nous semble pas qu'il y ait de sensibles différences entre les formes épitoques de la Nereis fucata Libre et commensale, argument de plus pour ne pas séparer ces deux formes, comme le voulait Wirex. Synonymie. — L'élude morphologique de la Nereis fucata nous permet maintenant d'établir, tout au moins pour les espèces non douteuses, la synonymie de cette annélide. Quant aux autres, il nous aurait fallu, pour les discuter, posséder les types sur lesquels elles furent établies, ce qui ne nous a pas été possible. Lycoris fucata SAviGNY : Système des Annélides, p. 51. — BLavizee : Art. Néréide, Diction. des Sc. nat.,t. 34, 1825, p. 431. Nereis fucata AupouiN et Mirxe-Epwarps : Classification des annélides et description de celles qui habitent les côtes de France (suite) : Néréidiens, Ann. des Se. Nat. Zool.,t. XXIX, 1829, p. 210-211. - — DE QUATREFAGES : Hist. Nat. des Annelés, t. 1, 1865, p. 547. — Euers : Die Borstenwurmer, p. 546, pl. XXI. — GRUBE : Die Familie der Anneliden, 1851, p. 49. — GruBE : Mittheilungen über Saint-Vaast la Hougue und seine Meeres besonders seine Annelidenfaune. Abh. der Schles. Gesells. für 1868-1869, p. 113-126. — Levinsen : Oversigt over de Nord. Annul. Vidensk. Meddels. für 1882, Copenhague 1883, p. 223. — WIREN : Om en hos eremitkräftor Lefvande Annel. Bihang till k. Svensk. Vet. Akad. Handl.,t. XIV, Stockholm, 1888, Afd. IV, n° 5, p. 14, pl. IH. — DE Salxt-JosePH : Annél. polych. des côtes de France (Manche. Océan), Ann. Sc. Nat. Zool. 8e série, t. V, 1898, p. 300-304, pl. X VIT, fig. 83-87. — FAGE : Sur la forme épitoque de Nereis fucata (Sav.), Bull. Museum Hist. Nat. Paris, t. X, 1904, p. 485-490. ._— AUGENER : Bemerkungen über einige Polychäten von Fos- coff, Zool, Anz. XX XVI, p. 232-939, PE) pus Nereis fucata Recnar» (E.) : Contribution à l’étude des Néréis de lé région de Roscoff, Mém. de la Soc. Zool. de France, 1913, t. EXUVIE Nereis fucata B inquilina WIREN : (loc. cit). Nereis bilineata (Johns.) Joaxsron : Miscellanea zoologica, Ann of Nat. Hist., t. I1L,1839, p. 295, pl. VI, fig. 4. — — Laronr : Notes pour servir à la faune de la Gironde. Actes de la Soc. Lin. de ‘Bordeaux, t. XX VI, 1868, t. XX VIII, 1870. Nereilepas fucata (Johns). JonnsTon : Cat. of. Brit. non parasit. Worms, 1865, p, 158, pl. XV, fig. 4. — — MaLMGREM : Ann. Polych., p. 169, pi. IV, fig. 8, 1867. — — MaLaquix : Les ann. polych. des côles du Bou- lonnais, Rev. biol. du nord de la France, 1888-90. — — HorezLz : Report on the Polych. ann. of. the L. M. B. C. district (3e vol. of reports upon the Fauna of Liverpool Bay), Liverpool, 1892, p. 145. Nereis podophylla (Aud. et Adw.) Aupoux et Micxe-Enwanrps : Classifi- cation des Annélides et description de celles qui habitent les côtes de France (suite) : Néréidiens, Ann. de Sc. Nat. Zool., t. XXIX, p. 210-211. Heteronereis glaucopis (Mgr.) MazmGreM : Ann. Polych. 1867, p. 60, tab. IV., fig. 26-27, Nord Hafs Annul. Of- vers. af. Kongl. Vet. Akad, vol. V, p. 110, tab. XI. DEUXIÈME PARTIE CHAPITRE Il Aperçu général sur les modifications externes et internes, au moment de la maturité sexuelle, chez les Annélides Polychètes et plus particu- lièrement chez les Lycoridiens. MopiricaTions ExTernes. — Un des phénomènes les plus curieux que l'étude des Annélides polychètes offre à l’obser- vateur, c'est la mélamorphose qui chez certains types accom- pagne la maturité sexuelle. Chez les Lycoridiens, comme nous l'avons vu par la Nereis fucata, l’annélide prend alors souvent un aspect tout différent de celui qu’elle présentait à l’état immature. Elle se modifie, elle se transforme extérieurement, non point sur toute sa longueur, mais seulement dans la région postérieure, l’antérieure gardant, sauf parfois la partie céphalique, tous les caractères néréidiens. Les principales modifications atteignent surtout les parapodes, aux différentes parties desquels on voit apparaître des expansions foliacées plus où moins développées. Entre temps, des soies toutes particulières, à article aplati, élargi en une rame, véritables soies natatoires, se substituent aux soies typiques de l’animal, qui s'adapte ainsi à une vie pélagique. La Nereis présente alors un aspect si différent de celui qu'elle offre ordinairement, que les anciens descripleurs, ne saisissant pas les relations existant entre ces deux formes, avaient fait de cette dernière un genre à part: le genre Heteronereis. C'est MarGren, en 1864, qui le premier entrevit la liaison de ces deux genres. Indépendamment de lui, Enrers (1864- 1868), par une étude minutieuse des types intermédiaires, établit cette notion d’une facon définitive et en particulier mit en évidence l'identité de la Nereis fucata (Sav.) avec l'Heteronereis qglaucopis (Malgr.). C'est lui qui créa les termes de forme atoque et épitoque, le premier désignant l'annélide non transformée, et le second les formes ayant revêtu la livrée hétéronéréidienne. CrLaparèpe (1869-1870) confirma les résultats de ses devanciers. Il avoua très franchement avoir eu quelque répugnance, tout d’abord, à admettre leurs conclusions; mais les recherches qu'il entreprit sur ce sujet et en particulier sur la Nereis Dumerilii (Aud. et Edw.), déjà étudiée par Maruereu, l'obligèrent à admettre la thèse de ce dernier. En revanche elles lui montrèrent un cycle évolutif d’une complexité jusqu'alors insoupconnée. C’est lui qui introduisit dans le langage scientifique le terme d’épigame considéré aujourd'hui comme synonyme d’épitoque, mais que CLaPaARÈDE employait cependant dans un sens un peu différent, désignant en effet, par cette expression, l’animal en voie de transformation. Les Lycoridiens ne sont pas les seuls parmi les Annélides polychètes à présenter ces modifications. C’est.ainsi que chez les Syllidiens nous rencontrons des phénomènes analogues ou même plus complexes. Ainsi les Exogonés et les Eusyllidés nous montrent à chaque segment, au moment de la maturité sexuelle, un faisceau de soies natatoires dorsal. Chez les Syllidés l’épitoquie se complique de schizogamie, les carac- tères épitoques n’exislant qu'au stolon. Enfin, tandis que dans cette tribu des Syllidiens les stolons ne présentent entre eux aucun dimorphisme sexuel, celui-ci se manifeste très nette- ment chez les Autolytidés. Voir à ce sujet Maraouix (1893 et 1896). D Û Cr ON IAE Pendant longtemps on a cru que ces faits ne se rencon- traient que chez les Annélides errantes : Néréidiens, Sylli- diens, Euniciens. Or, en 1898, Cauzcery et Mesniz ont mis en évidence l'existence de phénomènes d’épitoquie dans une famille d’annélides sédentaires : les Cirratuliens. Ce sont là les cas les mieux connus. La littérature scienti- fique nous en offre bien d’autres, mais qui pour la plupart auraient besoin d’être confirmés. CaurLery et Mesniz les ont réunis dans leur étude sur les formes épitoques des Cirratu- liens, aussi nous contenteronsænous d'en rappeler les prin- cipaux. Il est possible que l'épitoquie existe chez les Hésio- niens, d'après Wessrer et Bexenicr 1884 (Hesione gracilis). On la rencontrerait aussi dans la famille des Phyllodociens, si l’on considère comme un caractère d’épitoquie la présence, chez quelques types mürs, de soies capillaires simples : Marw- GREM, 1865 (Eulalia problema. Malgr.), pe Saixr-Joserx, 1888 (Mystides limbala de St-Jos.), Wessrer et Bexepicr, 1884 (Eulalia gracilis Nerr.). D’après Gravier (1896) ces soies simples sont, en effet, des soies épitoques. Peut-être les Polynoïdiens nous fourniraient-ils aussi des exemples d’épi- toquie, mais les cas signalés sont beaucoup trop douteux pour qu'on puisse en faire état. Comme nous l’avons laissé prévoir, les phénomènes d'épi- toquie présentent parfois une très grande complexité. Certes, il est des Lycoridiens qui se transforment simple- ment en Heleronereis au moment de la maturité sexuelle, mais il peut arriver d’autres fois que l’évolution soit plus complexe. D'après CLaparèpe (1870) le cycle évolutif de la Nereis Dumerilii (Aud. et Edw.) nous conduirait à l’une ou l’autre des trois formes suivantes : 10 Annélide mürissant -sans présenter de phénomènes d’épitoquie. nt 0 20 Petite heteronereis pélagique. 30 Grande heteronereis tubicole. On doit même y joindre une forme hermaphrodite signalée par Meckzxixow à San Remo, et vraisemblablement décrite Tous EXXIT. à IS ne avant lui par Moquix-Tanxpox sous le nom de MNereis massi- liensis (1869). L'hermaphrodisme de cette forme a élé confirmé par CauzLery et Mesxiz (1898, p. 146, note 2). WisTINGHAUSEN (1891), bien que modifiant sur quelques “points les données de CLaparèbe relatives à l’évolution de l’annélide précitée, conclut lui aussi aux mêmes formes terminales. Enfin HemPpezmaxx (1911) reprenant cette étude nous conduit sensiblement aux mêmes résultats que CLAPARËDE. Un polymorphisme comparable a été mis en évidence chez Dodecaceria concharum (OErst.Ÿ par CaurLerx et Mesnir (1898). Ces auteurs ont été amenés à considérer aussi trois formes terminales, l’une (forme A) atoque, sédentaire et parthénogé- nétique, l'autre (forme B) épitoque, nageuse, de petite taille et ne présentant pas de dimorphisme sexuel, la troisième (forme C) épitoque elle aussi, mais de grande taille et beau- coup plus rare. Cette dernière serait probablement parthéno- génétique. Tandis que les deux premières formes se distin- guent à un stade très précoce, la première et la troisième au contraire ne peuvent guère se différencier qu'au moment de l’épitoquie. Le dernier mot n’a pas emcore été dit sur l’évolution des formes chez les Annélides polychètes et certaines hypothèses : ont été émises qui ne seraient pas pour apporter quelques simplifications. MaLcrem (1867), frappé de ce fait que chez Nereis Dumerilir certaines formes néréidiennes sont de taille beaucoup plus grande que les formes hétéronéréidiennes, suppose que, parmi les diverses formes de la Nereis Dumerili, il en est une qui au moment de la maturite sexuelle prend des caractères épitoques, puis les abandonne ensuite, retournant à la forme atoque. Cette hypothèse apparaît comme peu vraisemblable, tout au moins chez les Lycoridiens, et l'étude des modifica- tons internes nous montrera qu'elle n’est guère soutenable. Il n’en est pas de même d’une autre idée émise par CLapa- RÈDE : Q Un Ver, dit-il, qui est arrivé à maturité sous la forme de Néréide, peut-il perdre pour un temps toute trace de $ — 39 —. sexualité, croître en dimensions et en nombre de segments pour reprendre plus tard les caractères sexuels et se trans- former en Hétéronéréide, ou bien, ne faut-il pas plutôt admettre qu'un Ver, arrivé à maturité sous la forme néréi- dienne, ne peut jamais arriver. à la phase d'Héléronéréide et que seules les néréides qu'il engendre sont appelées plus tard à subir cette transformation ? Pour ma part, j'incline à croire que le même individu peut présenter successivement les deux phases de maturité » (70, p. 437-238). Ce que CLAPARÈDE admet là, et avec lui HemPeLuanN, c'est tout simplement la possibilité chez les Lycoridiens de phénomènes de dissogonie. CauzLerY et Mesniz étudiant les relations qui existent entre les trois formes auxquelles peut aboutir l’évolution de Dode- caceria concharum, envisagent, eux aussi, la possibilité d’une liaison entre la forme À atoque, sédentaire et parthénogéné- tique et la forme C épitoque, de grande taille et également parthénogénétique. « Nous avons remarqué en effet que, d’une part, tous les individus C étudiés étaient de grande taille, et, d'autre part, que les individus À donnaient plusieurs géné- rations de produits génitaux. Il se pourrait donc que les individus À, après avoir fourni une ou plusieurs poussées d’ovules, se développant avec parthénogénèse et viviparité, prissent, pour une dernière génération, les caractères de C. C serait le véritable état terminal de A. Nous ne repoussons pas celte hypothèse, mais nous n'avons pas en main de quoi la vérifier véritablement » (/oc. cit., p. 103). Nous pensons, pour notre part, que cette hypothèse ne doit - pas être rejetée sans examen sérieux, et qu'il serait intéres- sant de suivre, avec un matériel convenable, l’évolution des formes dans des élevages faits avec soin. Nous regrettons que les conditions matérielles et le temps ne nous aient pas permis d'essayer de pareilles recherches sur Nereis fucata. Nous le regrettons d'autant plus qu'en fin avril 1913, nous avons rencontré parmi d’autres exemplaires de cette Annélide une femelle bourrée d'éléments sexuels, et présentant une ébauche de caractères: épitoques. Or, tandis que les Nereis MA Qi ae fucata ordinaires ne dépassent guère cent cinq segments pour une longueur de quinze centimètres, celle-ci, quoique incom- plète, possédait déjà cent quatre segments pour une longueur de vingt-deux centimètres et une largeur d’un centimètre cinq. À cause de cette taille bien supérieure à celle des. autres hétéronéréis femelles, nous avons pensé tout d'abord à un phénomène de dissogonie. Peut-être, par contre, n’est-ce tout simplement qu'un exemple de gigantisme dans cette espèce. Il nous reste maintenant une dernière question à nous poser. L'épitoquie nous apparaît comme un phénomène très fréquent chez les Lycoridiens; mais est-ce général ? Est-ce qu’à toute -Néréis correspond une Hétéronéréis ? CLAPARÈDE, auquel tout chercheur dans le domaine des Annélides poly- chètes doit sans cesse se reporter, s'était déjà posé cette question : « Toutes les espèces de Néréides, se demande-t-il, ont-elles une forme hétéronéréidienne ? Je n'hésite pas à répondre par la négative » (loc. cit., p. 404). De SaiNr-Josepx pense tout le contraire, sans être toutelois aussi affirmatif : € Sur trente-huit espèces de formes hétéronéréidiennes connues, on à déjà pu en rapprocher vingt espèces de formes néréidiennes. [1 ne serait donc pas invraisemblable qu'on trouvât la forme néréidienne des dix-huit autres et aussi les formes hétéronéréidiennes des Néréides qui ne sont encore signalées que sous leur forme néréidienne » (oc. cil., 1888, p. 253). Pour Caurcerx et Mesxi, il est sûr «que certaines se reproduisent sans se mélamorphoser. Il est probable enfin que certaines espèces, au moins, peuvent atteindre la matu- rité sexuelle, soit à l'élat néréidien, soit à l'état hétéroné- réidien » (/oc. cw., p. 144): A notre avis, si dans l’état actuel de la science on ne peut affirmer que lépitoquie soit un phénomène absolument général dans le groupe des Lycoridiens, elle apparaît cepen- dant comme élant très fréquente, d'autant plus que les recherches faunistiques récentes nous font connaître en même temps que de nouvelles Néréis, de nouvelles formes épitoques, RARE En revanche, il est un certain nombre de Néréidiens chez lesquels l’épitoquie semble très nettement en voie de dispa- rition : ce sont les Néréidiens d’eau douce. Chez ces animaux en effet on constate parfois une ébauche de caractères épito- ques, ébauche qui se borne par exemple à l'apparition de lobes incomplets à la rame ventrale, comme c'est le cas chez Perinereis Seurali (Grav.). GrAvier (1905) interprète, avec juste raison, ces faits comme un souvenir de la transforma- tion épigamique de l'espèce marine d'où cette forme d’eau douce est dérivée, c’est-à-dire comme une véritable accélé- ration embryogénique. Ce phénomène doit être en effet rapproché des exemples de tachygénèse si souvent constatés dans l’adaptation des formes marines à la vie dans les eaux douces. MopiricaTions INTERNES. — Les’ modifications dans la forme et la constitution des parapodes ainsi que dans la constitution de l'appareil sétigère, ne sont pas les seuls phénomènes que l'on constate chez les Annélides polychètes au moment de la maturité sexuelle. Il peut se produire aussi des modifications internes atteignant plus ou moins profondément les organes, troublant plus ou moins l'anatomie de lanimal, la consti- tution de ses tissus. C'est de ces phénomènes particulièrement importants dont nous allons essayer maintenant d'ébaucher la bibliographie. Modifications du tube digestif. — Au moment de [a matu- rité sexuelle, le tube digestif des Annélides polychètes peut présenter des modifications parfois très prononcées pouvant aller jusqu’à l’atrophie. CLapARÈDE, 186% (/oc. cit.), avait déjà constaté ce fait chez un Polyophthalmus, ainsi que chez un Syllidien : le Paedo- phyllax claviger. | remarque encore que «la plupart des Hétéronéréides, ne prenant aucune nourriture, ont l'intestin comprimé par les éléments sexuels et réduit à un étroit ruban, ee dilaté pourtant au point d'insertion des dissépiments » (1869). Des faits analogues ont été signalés par Eucers (1868) chez Glycera. capitata, par Vicuier (1886) chez un Phyllodocien : Pelagobia longicirrata. Dans cette dernière famille, GRAVIER (1896) nous signale d’ailleurs d’autres exemples (Notophyllum alatum, Pterocirrus macroceros, Eumida communis). Box (1901) constate encore ces mêmes processus atrophiques chez . Arenicola marina. Enfin plus récemment Face (1906) insiste tout particulièrement sur ces phénomènes chez les Lycoridiens. Mais aucun de ces auteurs n'a cherché à suivre ces modifi- calions au point de vue histologique. Dans ce sens nous ne rencontrons guère dans la littérature scientifique que les recherches d'Ersi& (1887), auxquelles il faut joindre celles de Cauzzery et Mesniz (/0c. cit.). Eisié, dans sa belle monographie des Capitellidiens, a mis en évidence des phénomènes d’his- tolyse du tube digestif au moment de la maturité sexuelle chez le Notomastus lineatus, celte histolyse frappant le tube digestif par place et non dans son entier. Quant à CauLLERY et Mesniz nous leur devons une étude détaillée de l'atrophie du tube digestif chez les formes épitoques des Cirratuliens et particulièrement chez Dodecaceria concharum. Cette atrophie, qui atteint la partie antérieure et moyenne du tube digestif, se produit pendant la période de maturation des produits génitaux dans la forme épitoque nageuse B, tandis qu’elle ne se produit qu'après celte maturation chez la forme épitoque sédentaire C, celle-ci continuant à se nourrir pendant le déve- _ loppement de ses éléments sexuels. Modifications du système musculaire. — De même que le tube digestif, le système musculaire peut présenter au moment de la maturité sexuelle des modifications notables. Ainsi chez certains Phyllodociens, Vieuier, GRAVIER, dans les types déjà cités, remarquent un amincissement des muscles du corps. Encers chez des femelles de Glycera capitata, Caurrerx et Mesniz chez Dodecaceria concharum, constatèrent des faits analogues. | A] AS tes Pour les Nephthydiens nous trouvons des résultats plutôt contradictoires. En effet, d'après Face (1906) « la musculature des Nephthydiens est particulièrement développée et ne semble pas entrer en voie de régression chez les individus mürs ». Par contre Kozzmanx (1908) déclare que, si l'on fait une ponction de Nephthys Hombergii, « on obtient un liquide où l’on trouve toutes sortes d’éléments, dont la plupart ne sont pas des leucocytes. On y trouve notamment des produits génilaux à toutes phases de développement, des cellules musculaires désagrégées, particulièrement dans les individus en voie de maturité génitale ». Ce qui semble bien indiquer une modification du système musculaire à cette période du développement. Chez les Lycoridiens, Gravier (1905, p. 248), Face (1904- 1906) et Treanwezr nous signalent des modifications très nettes du système musculaire. FaGe en particulier, constatant lamincissement de la musculature dans la moitié postérieure du corps cliez la forme commensale femelle de la Nereis fucata, pense que cette réduction est due à la maturité sexuelle et non seulement au mode de vie sédentaire de l'animal, comme le voulait Wirex (1888). Des faits que nous venons de rassembler il résulterait donc que.la maturité sexuelle peut avoir comme conséquence chez les Annélides polychètes une réduction de la musculature du corps. Cependant nous trouvons dans pe Samr-Josepx (1898) une observation tout à fait différente. Cet auteur, étudiant un Lycoridien : Eunereis longissima (John), signale bien chez la forme hétéronéréidienne de cette Annélide une atrophie de certaines régions musculaires, mais aussi un développement exagéré de certains autres muscles. « Comme dans la forme néréidienne, dit-il, il y a aussi trois faisceaux latéraux de muscles longitudinaux ventraux, mais ici (chez la forme hétéronéréidienne) les deux faisceaux supérieurs sont devenus très petits, tandis que les muscles allant aux pieds, et partant des deux côtés de la chaîne nerveuse et non en dessous, ont pris une importance considérable en rapport avec les fonc- RS A “ions nalatoires de l'animal transformé » (p. 310, pl. 16, fig. 97-100). C'est là une observation extrêmement impor- tante sur laquelle nous reviendrons. Ce n’est pas seulement dans sa morphologie que le système musculaire peut être atleint, c'est aussi dans sa constitution histologique, dans la constitution de ses fibres. Mais sur ce point nos connaissances sont encore plus réduites, si possible, que pour les précédents. C'est CLaparèe (1869 à 1870) qui pour la première fois indiqua neltement l'existence de ces modifications histologiques. € Chaque fibre musculaire, dit-il, prend part à la métamorphose quand le temps est venu » (1870, p. 421). I signale en effet l'apparition, dans les fibres musculaires des formes hétéronéréidiennes, d’une substance granuleuse axiale; et ce fait le frappe tout particulièrement, car, dit-il, € dans l’état actuel de la science, les observateurs sont portés à considérer les fibres musculaires à axe granu- Jeux comme représentant un type inférieur, une forme embryonnaire en quelque sorte. Il est par conséquent bien remarquable de voir la formation de cet axe coïncider chez une annélide avec l’époque du développement le plus com- plet » (1870, p. 422). Il revient d’ailleurs et insiste sur ce fait, dans ses recher- ches sur la structure des. Annélides sédentaires (1873) et se base en particulier sur cette observation pour réfuter l'opinion de Scawarse que chez les Annélides sédentaires les fibres musculaires sont toujours cylindriques et à axe granuleux. _ montre que cette structure est variable suivant l'animal étüdié, le muscle, l’état de maturité sexuelle de l'animal, et rappelle en effet pour ce dernier point ses observations sur Nereis Dumerilu. Nous retrouvons €e changement des fibres musculaires indiqué par d'autres auteurs. Ainsi Mazraouin (1893) chez les Syllidiens note qu'au moment de la maturité sexuelle « les fibres musculaires, aussi bien de la musculature longitudi- nale que de celle des parapodes, subissent une transformation semblable à celle décrite par CLaparène chez les Hétéroné- réides » (p. 108). Plus tard pe Sarr-Josepn (1898, p. 314) signale, chez les formes hétéronéréidiennes mâles et femelles de Perinereis longissima (Horst), « la présence d’un axe poin- tillé dans les fibres des muscles ». Signalons en outre que Fauvez chez les Ampharétiens (1897), constatant des variations dans l'aspect, la colorabilité de certaines fibres musculaires, rapproche ces faits des résultats de CLAPARÈDE et pense que ces différences correspondent à des différences d'âge. On voit combien peu précis et souvent contradictoires sont les résultats que nous possédons sur ces modifications du système musculaire chez les Annélides polychètes, et il est de plus très probable que des recherches approfondies .montre- ront des modalités différentes suivant les familles, les espèces, et même suivant les sexes. Déjà, dans deux notes prélimi- naires (1913-1917), nous avons fait entrevoir quelle complexité présentent ces phénomènes ; nous y reviendrons plus loin, leur étude devant constituer la partie fondamentale de ces reherches. | ; Modifications des organes segmentaires. — C'est peut-être le chapitre le mieux connu, chez les Annélides polychètes, de cette histoire des modifications internes. On en trouvera la bibliographie dans Face (oc. cit). Il nous a paru inutile de la reprendre en détail après cet auteur. Nous nous contente- rons d'exposer les faits principaux. Chez les Ampharétiens, Fauvez (/oc. cit.) ne signale aucune modification. CauLLERY et MEesniz (/oc. cit.) notent au contraire dans la famille des Cirratuliens une augmentation de volume des néphridies antérieures, qui seules servent de conduits vecteurs pour les éléments sexuels. Chez les Errantes (Voir notamment Goopricx et FAGE (/oc. cit.), les organes segmen- taires peuvent aussi servir à l'émission des produits génitaux. Dans ce cas ils présentent des modifications les adaptant à cette nouvelle fonction, la principale étant le développement, aux dépens de l'épithélium cœlomique, d’un pavillon cilié se soudant à la néphridie et dans lequel s'engagent les éléments = HO — sexuels. De plus on constate une augmentation de la paroi du tube néphridial dont la paroi devient aussi plus épaisse. C'est le cas des Phyllodociens, Alciopiens, Goniades parmi les Glycériens, et enfin des Syllidiens. Dans cette dernière famille, il est quelques genres où ces modifications ne se rencontrent. que chez les mâles ainsi que le constate Pruvor chez Sylhs vitata. : D’autres Annélides, comme les Aphroditiens, les Spionidiens (en parlie), possèdent de tout temps un pavillon. Ce serait, d'après Face, un phénomène d'accélération embryogénique. Enfin chez d’autres types, comme les Glycériens (Goniades exceptés), les Nephthydiens et plus encore les Lycoridiens, la néphridie étant complètement adaptée à son rôle excréteur ne peut plus remplir les fonctions de conduit vecteur des pro- duits génitaux. Aussi ne subit-elle aucune modification (Nereis fucata par exemple), ou bien alors dégénère, comme c'est le cas chez Nereis Dumerilii. Mais, dans ce cas, comment peut se faire l'émission des éléments sexuels ? F4Ge ne voit qu'un seul moyen, qu'il considère comme fatal d’ailleurs pour l'animal, la déchirure des parois du corps. Ce phéno- mène a été constaté par GunninGHAM (1888) chez Nereis pela- ._gica. C’est aussi de cette facon que s’échappent les œufs volumineux de l’Arenicola marina (Bohn, 1901). | Variations leucocytaires et modifications du hssu de réserve. — Les modifications que nous venons d'étudier ne sont pas les seules qui aient été constatées; nous parlerons maintenant de celles qui concernent les leucocytes. L'étude des leucocytes des Annélides polychètes n’est encore qu'ébauchée, soit que les auteurs qui ‘se sont occupés de ces. animaux aient passé ces éléments sous silence, soit qu'ils les aient étudiés d’une facon trop sommaire. C'est à KükENTHAL (1885) que nous devons les premières notions précises sur les leucocytes des Annélides. Il en reconnaît la nature et en décrit les principaux aspects. Cuéxor (1891), quelques années plus tard, reprit cette étude chez de nombreuses espèces. + Me tea A Depuis cette époque, les recherches sur ce sujet sont relati- vement peu nombreuses. Parmi les auteurs qui, étudiant une famille ou un genre, se sont occupés des leucocytes, nous _citerons : Eisi& (1887) chez les Capitellidiens, Caurcery et Mesniz (1898) chez les Cirratuliens, Srencecri (1898) chez Polymnia nebulosa, Garvacxr (1905) chez le Ctenodrilus, Rupermanx (1911) chez Ephesia gracilis (Ratkke). D'autres, par contre, ont fait de ces éléments l’objet d’études spéciales, comme Kwozz (1893), Prcrox (1898) et enfin Korzmanx (1908). Avec ce dernier nos connaissances se précisent un peu plus. Ayant étudié un assez grand nombre d'espèces, 1l fixe l’évolution de: ces éléments et confirme sur ce sujet les résultats de Garvanr. Les leucocytes jeunes se présentent sous l'aspect d'éléments de petite taille, à protoplasma hyalin, à noyau volumineux et sphérique. Dans la suite, ils s’accrois- sent notablement, et pendant que le noyau se déforme, se lobe, le cytoplasme se charge de granulations généralement acidophiles, ainsi que l'avaient remarqué d’ailleurs CAULLERY et Meswiz chez les, Cirratuliens, plus rarement amphophiles (Nephthydiens et Glycériens). Chez certaines Annélides séden- taires les leucocytes vrais sont très rares et ne présentent pas de granulations, mais par contre on trouve en grande abon- dance, dans la cavité générale, des cellules de taille plus volumineuse, bourrées de gouttelettes graisseuses et de sphé- rules albuminoïdes : ce sont les cellules adipo-sphéruleuses de KozLmawx, cellules qui, d'après lui, dériveraient des leuco- cytes proprement dits. Mais, là où nos connaissances laissent à désirer surtout, c'est quant aux variations présentées par les leucocytes (variations dans leur nombre, dans leurs inclusions) pendant l’évolution de l’Annélide et plus particulièrement au moment de la maturité sexuelle. Sur ce point nous ne savons que bien peu de choses. Cuéxor (1896) signale « qu'au moment du détachement des produits génitaux, les leucocytes se chargent de graisse et de vitellus et jouent le rôle de vitellogènes. Les leucocytes RARE normaux deviennent alors très rares ». Kozzuanx au contraire déclare «n'avoir pu mettre en évidence aucune différence notable entre les leucocytes des formes asexuées ou épitoques de la même espèce (chez Nereis diversicolor G. F. Muller et Nereis irrorata Malgr.). Les leucocytes semblent se raréfier considérablement chez les formes sexuées. Mais le nombre relatif des diverses espèces cellulaires ne parait pas varier ». D'autre part nous détacherons du travail de Fauvec sur les Ampharétiens (1897) le passage suivant : € dans la chambre thoracique antérieure, le liquide cavitaire renferme des amibocytes que l’on voit par transparence circuler dans la cavité centrale des branchies et des tentacules buccaux, en communication avec elle. Chez l’Ampharete il ne semble Jamais contenir d'éléments sexuels. Dans le reste du corps, le liquide cavitaire ne contient guère que des éléments sexuels à divers états de développement, depuis la fin de septembre jusqu'au mois de mars. : Ne Pendant le reste de l’année, c'est-à-dire en été, il renferme des globules clairs, transparents, réfringents, comme grais- seux, des globules sphériques jaunâtres, également réfringents (chloragogènes ?) et des amibocytes à contenu irrégulier. Certains possèdent un gros noyau fortement coloré par l’éosine ». De cette citation il semble résulter que chez les Ampharé- tiens aussi 1l y a raréfaction des leucocytes granulés au moment de la maturité sexuelle, ce qui est à rapprocher de l'observation de Kozruanx (1). a La seule observation précise que nous ayons est celle de Cauzzery et Mesniz chez les Cirratuliens. Ces auteurs ont constaté que, chez ces Annélides, les granulations acidophiles augmentaient dans les leucocytes pendant la croissance de (1) Il y a lieu de se demander si celte réduction nest pas parfois apparente, s'il n'y a pas localisation en cerlains points des‘éléments de la cavilé générale. C'est ainsi que Bohn (1901) signale qu'au moment de la malurilé sexuelle, il y a chez Arenicola marina, au niveau des branchies el des téguments voisins, accumulation de leucocytes autour des vaisseaux. 210 Pate l’animal, mais disparaissaient au fur et à mesure du dévelop- pement des éléments sexuels. : IL semble donc bien que les leucocytes présentent chez les Annélides polychètes des variations avec l’état de maturité sexuelle, ces variations ayant lieu suivant deux modalités, qui * vraisemblablement coexisteraient : 1° Raréfaction des leucocytes ; 20 Disparition des granulations éosinophiles. Quelle relation y a-t-il entre la disparition des granulations éosinophiles et le développement des éléments sexuels ? La tendance actuelle est de considérer ces granulations comme des éléments de réserve. En effet, chaque fois que des troubles nutritifs se produisent chez l'animal, on voit ces granulations disparaître. C’est ce qu'ont constaté par exemple BzumexraaL (1904), Srepnan (1907) chez certains Vertébrés. D'autre part KoLLmANN remarque que, chez un crabe {Carcinus maenas L.) où il existe des leucocytes sans granulations et des leucocytes à granulations acidophiles, le nombre de ces der- nières augmentait à la suite d'une nutrition abondante, tandis qu'il diminuait pendant le jeûne. Enfin le même auteur signale, chez les crabes, une diminution des leuco- cytes granulés pendant le développement des produits géni- taux. € Le phénomène est particulièrement accentué, dit-il, chez les femelles. » / Nous avons trouvé des faits analogues à ce dernier chez les Annélides polychètes (Voir Caurcerx et Mesxir). I est de toute évidence que le développement des éléments reproducteurs ne se fait pas sans amener une désharmonie physiologique, et l’on conçoit que l'animal fasse appel à toutes ses réserves. Cela se concoit mieux encore si l'animal cesse de se nourrir au moment où il édifie ses éléments sexuels, comme c'est le cas chez beaucoup d’Annélides polychètes (leur tube digestif est souvent atrophié à cette période de leur existence). Il est évident qu'alors c’est uniquement aux dépens de ses réserves qu'il peut arriver à produire et à mürir ses spermatozoïdes -ou ses œufs. : AL) Sr Run Chez les Lycoridiens, où cet arrêt de la nutrition est rendu tout à fait évident par la réduction presque complète du tube digestif, nous avons vu que selon Kozzuann il y avait raréfaction du nombre des leucocytes. D’:utre part CLAPARÈDE, a montré (1869) l'existence, dans la cavité générale de ces animaux, d’un tissu de réserve qu'il appélle tissu sexuel. : Ce tissu, constitué par des cellules renfermant, outre «une vacuole pleine d’un liquide aqueux, une gouttelette, parfois plusieurs, d’une substance verte d'apparence graisseuse », sert de tissu nourricier aux éléments sexuels, qui se développent en effet dans son intérieur. Aussi a-t-il à peu près disparu lors de la maturité de ces derniers. Nous reviendrons sur cette observation. ; Nous ne pouvons, sous peine d'allonger cet historique d’une facon excessive, continuer à montrer avec la même ampleur ce qui reste à faire dans ce domaine. Nous nous contenterons seulement de citer encore deux ou trois points. Nous noterons par exemple l'observation de CLAPARÈDE, que, au moment où la Nereis Dumerilii se transforme en Hétéronéréide, l'appareil circulatoire présente une multiplication étonnante de ses ramifications (1870, p. 419). Le même phénomène frappa d’ailleurs plus tard Jacouer chez Nephthys Hombergii (Aud. et Edw., 1884). D'autre part on a signalé des cas de migration et de résorption pigmentaires au moment de l’épitoquie, des variations au sujet des éléments glandulaires contenus dans les téguments, etc. (CLaparèDE, 1869-1870, Caurcery et Mesxir, 1898). Avant de terminer cette étude sur l’histoire de ces modifi- cations internes, nous devons dire quelques mots des relations entre ces modifications internes chez les Annélides polychètes et les modifications externes que nous avons aussi constatées. Il peut y avoir transformations internes sans modifications externes, tel est le cas de Glycera capitata, Notomastus lineatus. D’autres fois, l'épitoquie s'accompagne de phéno- mènes d’histolyse, comme chez les Syllidiens, les Lycoridiens, HE M ‘les Cirratuliens. D'ailleurs CauzLery et MEsniz ont réuni en un tableau les relations entre ces phénomènes, c’est ce tableau que nous reproduisons ci-dessous : 1° Phénomènes d’histolyse, sans métamorphose ex- terne, ni phénomène de scissiparilé. 20 Phénomènes d’histolyse, sans métamorphose ex- terne, mais suivis de scissiparité. 30 Phénomènes d’histolyse, accompagnés de méta- morphose externe (épi- toquie) et quelquefois de scissiparité (schizogamie), | Glycera capitata.... Ehlers. Niemer. Phyllodociens...... ae Polyophthalmus .... Claparède | Notomastus lineatus. Eisig. | Palola viridis. \ (l zur USA Hétéronéréides. Cirratuliens. Syllidiens. _ Comme on le voit, l’histoire des modifications internes au moment de la maturité sexuelle chez les Annélides Polychètes nous offre encore beaucoup d’inconnues et l’on peut dire Sans exagération que cette étude n'est qu'ébauchée. Mais d'autre part cette esquisse bibliographique nous montre combien vaste est le sujet et l’on comprendra fort bien main- tenant pourquoi nous avons volontairement limité nos recherches aux seules modifications du tissu musculaire. LR TROISIÈME PARTIE Modifications du système musculaire au moment de la maturité sexuelle chez la « Nereis fucata » (Sav.) CHAPITRE III Les principaux muscles du corps et leurs variations chez la forme néréidienne. 19 Musculature d'un segment. — Nous n'avons point l’inten- tion, dans ce chapitre, d'entreprendre l'étude détaillée du système musculaire chez la Nercis fucala; nous nous atta- cherons surtout à meltre en évidence les points qui seront nécessaires à la compréhension de l'étude histologique qui va suivre, aussi n'étudierons-nous que la musculature propre des segments. On sait que les Annélides polychètes possèdent, sous l’hypoderme,-une couche musculaire, formant avec cet hypo- derme ce que les auteurs désignent sous le nom de couche musculo-cutanée. Cetle couche musculaire comprend en général deux systèmes de fibres: une couche de muscles circulaires ceinturant plus où moins complètement le corps, et, en dedans de celle-ci, des museles longitudinaux pouvant, D) peer ou non, former une couche continue. Mais ce schéma peut subir des modifications. C’est ainsi que chez les Aphroditiens la couche des muscles circulaires manque le plus HE (Darsoux, 1900). Il n’en est pas ainsi chez la Nereis Fret Les muscles circulaires y forment dans la région moyenne du corps une très mince couche, surtout entre les muscles. longitudinaux ventraux et la partie correspondante de l’hypoderme. Là, en effet, ils ne sont plus représentés que par quelques fibres très fines, difficiles à mettre en évidence. Dorsalement, au contraire, bien qu'ils ne prennent jamais un grand dévelop- pement, leur présence est plus aisée à constater. Quant aux muscles longitudinaux, au lieu de former une couche plus ou moins continue, aspect fréquent chez les Annélides sédentaires, ils se présentent, comme en général dans toutes les Annélides errantes, sous la forme de gros cordons, ici au nombre de deux dorsaux et de deux ventraux. Les muscles dorsaux apparaissent, en coupe transversale, comme deux champs musculaires bien séparés suivant l’axe de l'animal. Entre eux on distingue d’ailleurs le vaisseau sanguin dorsal. Tandis que leur partie interne se termine en s’amineissant plus ou moins progressivement, si bien que le muscle paraît souvent se terminer intérieurement en bec de flète, la partie externe, après s'être détachée de la couche des muscles circulaires, se renfle au contraire, tend à former une sorte de léger bourrelet plongeant dans la cavité générale. Les muscles ventraux forment aussi deux larges cordons longeant la face ventrale de l'Annélide, de part et d'autre de la chaîne nerveuse ventrale, par laquelle ils sont séparés. En coupe transversale ils constituent deux larges plages à concavité bien accentuée, tournée du côté de la cavilé géné- rale. Mais tandis qn'au voisinage de la chaîne nerveuse ventrale, dont ils sont d’ailleurs très nettement séparés, ces faisceaux ventraux se délachent légèrement de la paroi du corps, se terminent. en s’arrondissant ou en s’amincissant un peu, la portion latéro-externe au contraire se replie vers Mans M 0 0 5 MCE /RMRE l'intérieur de la cavité générale, puis ensuite vers l'extérieur, constituant ainsi un double repli, dont les deux feuillets s'appliquent l'un sur l’autre, séparés seulement par une mince lame de tissu conjonctif. La figure 20 montre cette disposition qui semble, ainsi que F.--..td. D) ---- 2... V.v. CSA v.sn schn Fi. 20. Demi-coupe schémalique d'un segment. m.c., muscles circulaires; 22.1.d., muscle longitudinal dorsal: m.l.v., muscle longitudinal ventral: d.r., double repli muscu- laire; f.v.s.n., faisceau venlral sus-nervien; ».p., muscle para- podial: v.d., vaisseau sanguin dorsal; v.v. vaisseau ventral: ch.n., chaîne nerveuse; #.d., tube digestif. l'a constaté pe Sanr-Josepn (1898, p. 307), assez générale chez les Lycoridiens. Cependant elle n’est pas propre à cette famille d'Annnélides polychètes. C'est ainsi que nous la trou- vons signalée parmi les Aphroditiens dans la tribu des Sigaloniens par Darsoux (1900, p. 153). Cet auteur considère cette disposilion comme due au peu de largeur de la face ventrale de l'animal, ce qui oblige le muscle à se replier sur lui-même. 7 5, — (®) Pour compléter l'étude des muscles longitudinaux nous indiquerons lexistence de très fines fibres musculaires au- dessus de la chaîne nerveuse. Accolées à cette dernière elles constituent un très mince revêlement. Avec un peu d’atten- tion, on constate sur les coupes transversales que ce revête- ment n’est pas continu el forme le plus souvent deux cordons, par suite de l'insertion, suivant l'axe médian dorsal de la chaîne nerveuse, du mésentère retenant le vaisseau sanguin ventral. Pareille formation musculaire a été signalée chez d'autres Néréidiens : ainsi pe Sanr-Joserx (1898) la signale chez Eunereis longissima. Enfin Maraqouix (1893, p. 108) a rencontré une disposition analogue chez quelques Syllidiens. Darsoux (loc. cit, p. 123) la note chez quelques Polynoiniens. L'existence du faisceau ventral sus-nervien (c’est ainsi que Maraouix désigne cette bande musculaire) est done un fait assez fréquent chez les Annélides polychètes. Signalons en passant que chez Nephthys Hombergit (Aud. et Edw.), il existe, courant au-dessus de la chaîne nerveuse ventrale, un cordon envoyant au niveau de chaque segment une paire de ramifications latérales. Ce cordon n’est pas, comme chez la Nereis fucata, au contact de la chaîne nerveuse, laquelle chez Nephthys prête largement, à sa face dorsale, insertion aux muscles qui se rendent aux parapodes. Par suite de certains détails structuraux, cette formation a été considérée par les auteurs, à la suite d'Euery comme un muscle strié (1). Il nous reste maintenant à étudier les muscles parapodiaux ou muscles obliques. Si nous disséquons une Nereis fucata, nous constatons que, ventralement, chaque segment est limité (1) On comprend loul de suile l’imporlance de cette inlerprélalion, la musculalure des Annélides élant formée de fibres lisses. Nos observalions personnelles sur Nephthys Hombergii ne nous permettent pas de souscrire sans restriclions à celle conception. L'existence d'un système de doubles stries entrecroisées dans ce cordon ne nous semble pas suffisante pour faire de celle formalion un vérilable muscle strié. Ces stries sont d’ailleurs bien différentes des stries proprement dites des fibres musculaires. De plus cette formalion est loin d’avoir les réactions colorantes des fibres musculaires, elle a plulôt celles du tissu conjonctif. AE Ce en avant et en arrière par deux paires de rubans assez larges, qui font partie du système de dissépiments séparant les. segments les uns des autres (fig. 21). Ces deux rubans sont constitués par de fines fibres de nature musculaire, lesquelles constituent en réalité deux faisceaux. En effet, en dissection et mieux encore sur des cou- chu. mas m.p-$ id ! CE pes transversales faites à ù 4 Le Q Ni 4 2 " ce niveau, on constate à | a qu'un certain nombre de ces fibres naissent sur les eds flancs de la chaîne pner- . veuse ventrale, au niveau PE d'un renflement ganglion- 1 naire, et forment ensuite un ruban qui, longeant Fra. 21. dorsalement le musele lon- Système musculaire parapodial gitudinal ventral et son FRE QUE D ondes repli plane eee m.p.s., muscle parapodial supérieur : m.p.i., suile vérs la base du para- muscle parapodial inférieur; f.s,, faisceau séligère: ch.n., chaîne nerveuse: 5n./.v., 1 Un autre eroubpe de muscle longitudinal ventral: d, ‘dissépi= PUS (e) P SE ment postérieur: d', dissépiment anté- fibres naît au même niveau, rieur ; {, tégumeut. : | mais cette fois dans l’es- pace séparant le muscle longitudinal ventral de la chaîne nerveuse, puis, se relevant obliquement, s’entrecroise avec Île précédent, se dirige vers les flancs de l'animal et va se ter- miner au niveau de la partie dorsale de la rame inférieure. Dans l’espace séparant les deux groupes de dissépiments, c'est-à-dire dans la cavité du segment, nous trouvons les muscles parapodiaux ou obliques, lesquels font mouvoir les parapodes et assurent ainsi.la locomotion de l'animal. Chez les formes néréidiennes ces muscles, au nombre de deux paires, s’insèrent par une large surface en éventail à Ja base de la chaîne nerveuse ventrale, dans l’espace séparant celle-ci du muscle longitudinal ventral correspondant. Ces muscles forment, de chaque côté de la chaine nerveuse ventrale, deux lames très minces se superposant. Le muscle BEN RER r supérieur rassemblant ses fibres, finit par former un étroit ruban qui, se dirigeant obliquement vers la partie postérieure du segment, va s'attacher à la partie antérieure du parapode suivant. C’est un muscle protracteur, il infléchit ce parapode vers l’avant. L'autre rassemble ses fibres et, cheminant tout d’abord à peu près normalement à la chaîne nerveuse, va se terminer à la face postérieure du parapode appartenant au même segment et non au segment suivant comme le muscle précédent. En se contractant, il ramène le parapode vers l'arrière, c'est un muscle retracteur. be; 20 Variations de la musculature suivant le segment considéré. — Dans cette étude de la musculature chez Nereis fucata, nous avons eu surtout en vue un segment moyen du corps. C’est qu'en effet, comme nous allons le voir, le déve- loppement, la forme de tel ou tel muscle et son importance, varient suivant la région considérée. Or, comme nous recher- chons les modifications du système musculaire liées à la maturité sexuelle, il est nécessaire d’être au préalable fixé sur celles qui se rencontrent chezun mème individu non pourvu encore de ses éléments génitaux. D'une façon générale, c'est dans la région tout à fait anté- rieure que les différents muscles atteignent leur plus grand développement. Cependant il ne faut pas s'adresser aux tout premiers segments, car alors la musculature n’a pas pris encore ses caractères définitifs. Considérés au niveau du quinzième segment par exemple, les muscles longitudinaux dorsaux et ventraux constituent d'énormes masses, surtout les dorsaux dont le développement l'emporte à ce niveau sur celui des ventraux. Les premiers constituent de chaque côté du tube digestif deux larges plages réniformes. Quant aux seconds, leur double repli est presque aussi épais et aussi développé que le muscle propre- ment dit. Par suite du grand développement de ces muscles la cavité générale paraît assez réduite (fig. 22). . Dans les segments moyens, l’importance de ces muscles devient moindre. Ainsi les dorsaux sont devenus notablement plus minces. En effet, dans la figure 23, représentant une coupe du quarante-deuxième segment, on peut aisément .mld Coupe transversale d’une Nereis fucata immature. tot segment (X 16). constaler que pour un dia- mètre du corps presque identique leur épaisseur est notablement moindre. Leur largeur étant restée à peu près la même, il en résulte que leur forme est toute différente. Ce sont mainte-. nant deux rubans bien dé- tachés de l'hypoderme à leur extrémité distale. Cette extrémité, légèrement ren- fÎlée comme nous l'avons dit déjà, fait nettement saillie dans la cavité générale sous forme d'un bourrelet. Les ventraux se sont aussi amineis, mais dans une proportion moindre, ainsi que le double repli. Un fait toutefois est à remarquer. À ce niveau les proportions L > relatives entre les muscles longitudinaux dorsaux et ventraux sont maintenant renversées, les ventraux tendant à l'emporter en épaisseur sur les dorsaux. Dans les segments posté- rieurs, à mesure que le diamètre du corps dimi- nue, on constate, ce qui est naturel, une grande réduc- lion des différents muscles, qui finalement se confon- Coupe transversale du mème individu dans la région moyenne du corps (K 16). dent. Les dorsaux deviennent d’abord très minces. Les ven- traux se réduisent parallèlement. C’est sur le repli latéral que porte surtout la réduction, car, tandis que la proportion rela- LE a tive entre le muscle ventral proprement dit et le diamètre du segment semble se maintenir, le repli n'apparaît plus que comme une petite masse latérale en forme de rostre, sur les coupes transversales, masse qui se confond de plus LATE Fi en plus avec le muscle longitu- | dinal ventral. Celui-ci apparaît alors souvent comme une petite 2 lentille conéavo-convexe, parfois pics 1e à amis même biconvexe, pour, finale- ment Jui aussi, se confondre avec la masse musculaire ter- Fic. 24. Coupe transversale du même indi- : û vidu dans la région postérieure du minale (fig. 24-25). Con M Des muscles circulaires, du faisceau sus-nervien et des parapodiaux, nous n'aurons que peu de choses à dire. Les premiers atteignent leur maximum dans les segments antérieurs. Ils constituent alors dorsalement une couche assez épaisse, tandis que ventralement leur développement est moindre. Ensuite leur importance diminue. Nous avons vu que, dans les segments moyens, ils ne forment plus entre les dorsaux et l’hypoderme qu'une très mince couche, et que ventralement ils QUE sont difficiles à mettre en évidence. Enfin, à mesure qu’on se rapproche des ml À segments postérieurs, ces muscles conti- nuent à s'amincir, moins rapidement cependant que les longitudinaux, si bien qu'ils apparaissent plus nettement, et sa sa mm.» “mlv FiG. 25. Coupe transversale dumé- même donnent lapparence de s'être me individu faite dans un des derniers seg- PTE ments (X 16). diminué beaucoup plus rapidement. Quant au faisceau sus-nervien, c’est toujours une très mince couche située à la partie dorsale de la chaîne nerveuse, se confondant presque avec le névri- lemme. Contrairement aux autres muscles, c’est dans les développés, la taille du segment ayant O0 segments moyens que le développement de ce muscle est maximum, sans jamais toutefois être notable. Enfin les parapodiaux obéissent à la règle générale. Dans les segments antérieurs ils parlicipent au développement de la masse musculaire et apparaissent comme des bandes assez épaisses. Dans les segments suivants ils s’amincissent et se comportent comme les autres muscles. pe) CHAPITRE IV Modifications morphologiques du système musculaire au moment de ia maturité sexuelle. Maintenant que nous connaissons l'anatomie du système musculaire, tout au moins dans ses parties principales, et que nous avons étudié ses variations chez les individus immatures suivant l’ordre du segment considéré, nous allons rechercher si la maturité sexuelle ne s'accompagne pas de modifications morphologiques dans le système musculaire chez la Nerers fucata. | Dans ce chapitre nous comparerons, chez des individus plus ou moins évolués au point de vue génital, des segments homologues choisis dans la région moyenne du corps, afin que dans une forme épitoque ils soient compris dans la région transformée. De cette facon, nous pourrons mettre en évidence les modifications du système musculaire suivant l'état de maturité sexuelle de l'animal. | Comme cette étude nous révèlera des différences sensibles entre les formes mâles et femelles, nous commencerons par les premières. Formes males. — Si nous comparons une hétéronéréis mâle arrivée au terme de son évolution, et une Annélide immature ou dont les produits génitaux commencent à peine à s’ébau- cher, nous ne pouvons qu'être frappés des différences que nous constatons quant à la morphologie de l'appareil muscu- pot laire (fig. 26, 27). Ce qui frappe d’abord c'est l'hypertrophie qui semble avoir atteint presque tous les muscles, bien que la cavité générale soit bourrée de produits génitaux. Mais avec un peu d'attention on voit que le phénomène est plus compliqué qu'il ne le semble. En effet, outre ce grand développement d’une partie de la masse muscu- laire, on constate que des néoformations se sont con- stituées pendant que, d’au- Fic. 26. tre part, se produisaient CIRE TERRE du 60e segment F2 une des atrophies très nettes. Néréis mâle dont les produits génitaux commencent à s'ébaucher (x 16). Les muscles circulaires ne se sont point épaissis sensiblement. Le faisceau sus-nervien constitue maintenant deux bourrelets bien développés à la partie dorsale de la chaîne nerveuse, au lieu de cette petite lame à peine visible que l’on rencontre chez l’annélide jeune. Les muscles longitudi- naux ventraux et dorsaux, ainsi que les parapodiaux présentent des modifica- tions d'un autre ordre. Les longitudinaux dorsaux se sont considérablement dé- veloppés en épaisseur. Mais tandis que, chez les Anné- lides dépourvues de pro- duits génitaux, ils se’ ter- minaient plus ou moins brusquement de chaque côté du vaisseau sanguin dorsal, en laissant entre eux un espace assez grand, chez l’hétéronéréis mâle on constate que chacun de ces muscles s’amincit brusquement vers le milieu Fic. 27. Coupe transversale du 60° segment chez une héléronéréis mâle (X 16). EME a du segment, puis se replie, formant une bande qui plonge dans la cavité générale. En coupe transversale on voit alors deux minces apophyses, assez rapprochées l’une de l’autre, mais séparées néanmoins par du tissu conjonctif. Ces deux apophyses pendent en quelque sorte dans l’intérieur du corps. A leur extrémité libre, elles se renflent en un léger bourrelet. Nous nous trouvons là en face d’une formation nouvelle, absolument caractéristique de la forme épitoque. Quant aux muscles longitudinaux ventraux, leur aspect s’est aussi considérablement modifié. Très épais, relative- ment à la hauteur du segment, ils tendent souvent à devenir plan-convexes. Par contre, leur double repli ne forme plus maintenant qu'une apophyse extrêmement réduite, souvent même il n'apparaît plus que comme un rudiment encasiré dans la région externe du muscle. Les muscles longitudinaux ventraux présentent, eux aussi, des néoformations dans leur partie voisine de la chaîne nerveuse ventrale, mais ces néoformations sont moins distinctes anatomiquement que celles des muscles longitudinaux dorsaux. _ Nous arrivons maintenant aux muscles parapodiaux. Nous avons vu que, chez les formes néréidiennes, ils constituaient de minces lames, d'apparence compacte, représentées seule- ment dans les coupes longitudinales par de très petits paquets de fibres difficiles à repérer. Chez une hétéronéréis, l'aspect est tout différent. Sur les coupes transversales de l'animal nous apercevons, oblitérant une très grande partie de la cavité générale, deux larges fuseaux à structure lâche, extrêmement renflés en leur milieu : ce sont les muscles parapodiaux, placés de chaque côté de la chaine nerveuse ventrale. De plus, tandis que, chez les Néréis immatures, ces muscles s’insèrent en partie dans l’étroit espace séparant la chaîne nerveuse des muscles longi- tudinaux ventraux, les muscles parapodiaux, dans l’hétéro- néréis, s’insèrent largement sur les flancs et à la. base de ladite chaîne nerveuse (fig. 28). De pareilles modifications dans la forme, la taille et l'insertion de ces derniers muscles, (mess avaient déjà été signalées et figurées par De Sanr-Josepx pour la forme épitoque de l'Eunereis longissima. Cette rapide comparaison nous révèle quelles différences se manifeslent quand on compare les individus atoques et, épitoques chez la Nereis fucata. Mais ces différences n'appa- raissent pas d’une fa- Ivv mp con soudaine, nous n ._ pouvons les voir nai- ee tre et progresser en TS | } suivant l'évolution gé- dr nitale de l’animal. Stade À.— Ce stade x est représenté par de rl très Jeunes mâles. Il Fic. 28. | n'y à pas encore de Figure montrant le mode d'insertion du muscle modifications : exté- parapodial ou oblique chez l'hétéronéréis mâle rieures. Dans la ca- sur une coupe transversale d'un segment [mêmes lettres que dans la fig. 20), X 60. vité générale, on aperçoit par endroits de petits groupes de spermatogonies, pauvres en éléments et peu nombreux. La musculature répond alors au schéma typique des formes immatures : muscles circulaires très minces, souvent difficiles à mettre en évidence. Les longitudinaux _dorsaux sont toujours, en coupe transversale, ces plages épaisses nettement séparées du vaisseau sanguin dorsal, au niveau duquel elles se terminent assez brusquement. Les ventraux sont bien développés et atteignent en épaisseur le sixième de la hauteur du segment. Le double repli n’a subi encore aucune réduc- ton, sa pointe s'avance assez loin dans la cavité générale et vient presque au contact du bord interne et médian du muscle longitudinal ventral. Quant aux muscles obliques et au faisceau sus-nervien, ils N Û n'offrent, eux aussi, rien à signaler. HG LU Stade B.— Etat plus avancé. Extérieurement on voit apparaître des ébauches de lobes à quelques parapodes. : D'autre part, l'examen du contenu de la cavité générale nous montre des paquets très nombreux et de grande taille de spermalogonies. À ce stade, nous notons ! un léger épaississement des muscles circulaires. Pour les dorsaux, nous onde que, bien que l’animal soit de plus grande taille, que la hauteur du segment soit plus considérable, l'épaisseur desdits muscles n'est point augmentée, si bien que, relativement à la taille du segment, ils nous apparaissent légèrement plus minces. De plus on remarque sur les coupes transversales, surtout au voisinage des dissépiments, que la pointe interne de chaque muscle dorsal tend à se détacher de la couche des muscles cireu- laires, de chaque côté du vaisseau dorsal, et se replie vers l’intérieur. Les muscles longitudinaux ventraux nous conduisent aux mêmes constalations. Bien que la taille du segment soit plus grande, l'épaisseur de chaque muscle ventral n’a pas aug- menté. Aussi, par suite de ses dimensions relatives, le muscle paraît-il moins épais. Quant au double repli qu'il possède, il subit lui aussi quelques modifications. Sur les coupes transversales on constate qu'il ne s'étend plus aussi loin, il n'atteint plus en effet maintenant la moitié de la largeur du muscle longitudinal ventral tout entier. Par contre, les muscles obliques sont déjà nettement carac- térisés comme muscles d'une forme épitoque. Nous n'avons plus dès ce moment ces très minces rubans qu'il fallait rechercher sur les coupes, mais au contraire d’épaisses bandes qui, il est vrai, semblent avoir perdu en compacité ce qu’elles ont gagné en épaisseur (fig. 29). Les coupes longitudinales axiales nous confirment ces différences ; les muscles parapo- diaux y apparaissent, non plus comme de tout petits paquets à peine visibles, mais sous forme de larges plages nettement apparentes au milieu de la cavité générale (fig. 30). De plus Ep VE ces muscles ont dès à présent contracté l'insertion caracté- ristique des formes épitoques sur les flancs de la chaîne nerveuse. Quant au cordon musculaire sus-nervien il semble mieux Coupe sensiblement longitudinale du muscle parapodial, ”.p., chez une Néréis male au début de l’épiloquie. s’individualiser; il est légère- ment plus épais et paraît moins large, plus ramassé sur lui- même. Stade C. — Par la conforma- tion de ses parapodes, l’Annélide a tous les caractères d’une hété- ronéréis, sauf en ce qui concerne l'appareil sétigère, qui ne pos- sède pas encore de soies nata- toires. Enfin nous ne trouvons plus de spermatogonies dans la cavité générale, mais des éléments plus évolués (sperma- tocytes, spermatides).. Rien de particulier à signaler au sujet des muscles circu- laires. Les muscles longitudinaux dor- saux se sont légèrement épaissis. “? Par contre leur extrémité interne quitte l’hypoderme, formant sui- vant l'axe médian dorsal du corps un double repli bien indi- qué, quoique encore de petite taille, et s’avançant dans la ca- vité générale. Quant au muscle longitudinal ventral, on y re-. trouve, pour le double repli, ..mLv Coupe transversale du muscle para- podial, m.p., chez la même an- nélide. les faits entrevus au stade précédent, mais ire accentués. Enfin le muscle sus-nervien constitue maintenant un double cordon assez bien développé. Stade D. — L’Annélide est arrivée au terme de sa maturité — 67 — sexuelle. La cavité générale est remplie de spermatozoïdes. Au point de vue des caractères extérieurs, c'est alors une hétéronéréis achevée. C’est à ce stade que nous remarquons les intéressants phénomènes décrits au début de ce chapitre : développement des muscles longitudinaux dorsaux et ven- traux, atrophie des replis latéraux ventraux. Par contre, les replis médians des dorsaux prennent leur taille et leur aspect définitifs, tandis que les muscles parapodiaux forment main- tenant des fuseaux bien dé- veloppés (fig. 31). Enfin le cordon sus-nervien possède à ce stade les caractères que nous lui avons attribué dans les formes épitoques. De l'étude de ces diffé- rents stades, il résulte bien que les transformations Fic. 31. musculaires ne semblent Coupe transversale du muscle parapodial pas se produire avec. la chez une hétéronéréis achevée. même rapidité; on constate nettement que le faisceau sus-nervien et surtout les parapo- diaux, présentent des modifications plus précoces que les autres, et plus rapidement qu'eux prennent leurs caractères définitifs. En effet, dès qu'apparaît aux parapodes l’ébauche des caractères épitoques, les muscles parapodiaux sont caractérisés comme muscles hétéronéréidiens, tandis que les longitudinaux ventraux et dorsaux ne diffèrent pas encore morphologiquement d’une façon sensible des muscles néréidiens. | Cet aspect des muscles parapodiaux est même si net quil trahit sur les coupes le début de l’épitoquie; si bien qu'il nôus est arrivé de reconnaître de cette facon que l'animal étudié était en voie d'épitoquie et de retrouver, après coup, à quelques segments de la partie moyenne ou postérieure du corps, quelques ébauches de caractères épitoques qui, par Eos Jeur faible développement, avaient précédemment échappé à notre attention. | Nous pouvons maintenant résumer les modifications du .mtd système musculaire chez les formes mâles de la Nereis fucata de la facon 4 suivante : au total, hyper- trophie du système mus- culaire, les muscles lon- EE tà. gitudinaux ventraux et dorsaux voyant en outre se surajouter à eux des .FiG. 32. néoformations, pendant Coupe transversale faile au niveau des 55, . qu'en revanche certaines 60° segments chez une Nereis fucata fe- de leurs parlies s’atro- melle au slade d'ébauche des produits génitaux'(X 16). phient. Formes femelles. — Si nous comparons mainle- nant une coupe transversale faite entre les cinquante- cinquième et soixantième mld. segments, chez une toute jeune femelle, où seules quelques petites oogonies se rencontrent éparses dans les mailles du tissu sexuel, avec une coupe transver- sale faite dans un seoment homologue d’une héléro- Fic. 33. néréis achevée, on constate à ; sall(f Sa Coupe lransversale faite au même niveau que chez celle dernière, P ce ù chez une héléronéréis femelle (16). malgré l'augmentation de taille considérable des segments, les muscles longitudinaux dorsaux et ventraux n’ont point augmenté d'épaisseur (fig. 32, 33). [ls sembleraient au contraire plutôt plus minces que chez les individus jeunes. De plus, comme l’ensemble des tégu- ments est aussi plus mince en valeur relative et même aussi en valeur absolue, nous avons tout à fait l'aspect, décrit par les auteurs, d’un véritable sac à œufs. Il ne faut cependant pas se laisser abuser par ces diffé- rences d'aspect. Un examen rapide montre que c’est en somme à cette différence d'é- paisseur que se borne au fond Ja dissemblancé que nous constatons dans les muscles longitudinaux et ventraux des formes mâles et femelles, car nous y constatons les mêmes néoformations et les mêmes atrophies. Pour les muscles parapo- diaux, nous trouvons des phé- nomènes analogues à ceux que nous avons constatés chez Mode d'insertion du muscle parapodial - chez une Hétéronéréis femelle (>< 120 les mâles. Chez les formes , environ). non épitoques et pauvres en éléments sexuels, les muscles parapodiaux sont de minces lames comme chez les jeunes mâles. Chez une hétéronéréis femelle, au contraire, nous constatons que les muscles obli- ques sont maintenant des muscles épais, moins compacts, s'insérant là encore, non plus dans l'espace séparant la chaîne nerveuse des muscles longitudinaux ventraux, mais bien sur les flanes de cette chaîne (fig. 34). Cependant nous noterons quelques particularités quant au développement et à la forme. Ces muscles en effet, se sont notablement déve- loppés, mais moins toutefois que chez les mâles; aussi, étant donnée la taille plus considérable des segments des femelles, ces muscles semblent en apparence bien moins volumineux que chez les ‘hétéronéréis mâles. De plus ils ne prennent Jamais aussi nettement la forme en fuseau. On a l’impres- sion que les œufs, si nombreux et de grande taille, qui les Tour LXXIT, | 6 era enserrent et les compriment, en ont gêné le développement (fig. 35). De même que chez les formes mâles, nous ne constatons pas chez les femelles de modifications brusques dans le sysième musculaire; celles-ci apparaissent progressivement et leur importance s'accroît avec le développement des produits génitaux. Fragment de coupe lransversale d'une héléronéréis femelle montrant un muscle parapodial (”.p.) déformé par les œufs (0) (X 60). En résumé, si, chez les formes épitoques femelles, l’impres- sion éprouvée par l'observateur est celle d'une réduction de l’ensemble du système musculaire, nous voyons que cette impression n'est pas entièrement juslifiée. Nous trouvons les mêmes néoformations, les mêmes atrophies; les processus . fondamentaux semblent identiques, seuls des phénomènes secondaires en troublent l’évolution chez les Néréis femelles. Ce n’est point une simple hypothèse, mais bien la réalité, ainsi que nous le montrera l'étude histologique de ces transformations. CHAPITRE V Modifications histologiques du système musculaire au moment de la maturité sexuelle. ? Un examen rapide du système musculaire ne nous révèle pas que des différences morphologiques entre les formes atoques et épitoques de la Nereis fucata. Les variations mêmes des muscles, les différences dans l'aspect et la colora- bilité des fibres, nous font immédiatement entrevoir des modifications plus profondes, plus intimes. Ce sont ces modifications d'ordre histologique que nous nous proposons d'étudier maintenant sur quelques muscles choisis parmi les plus importants. Comme ces divers muscles se comportent de façons diffé- rentes, comme certains d’entre eux présentent des phéno- mènes complexes, nous commencerons par ceux qui nous offrent les faits les plus simples et dont l'étude nous servira en quelque sorte de base. Nos recherches nous ayant montré que les muscles obliques présentent des modifications à la fois très intenses et faciles à suivre, nous débuterons par eux. Ensuite nous étudierons les muscles longitudinaux dorsaux et ventraux, et enfin le faisceau sus-nervien. Mais, auparavant, il importe de bien fixer les caractéristiques de la fibre musculaire chez les Annélides Polychètes. A0 La fibre musculaire chez les Annélides Polychètes. — Beaucoup d'auteurs se sont occupés de la structure du tissu musculaire chez les Annélides Polychètes. Cependant, même SONT EAP en laissant de côté la question du tissu conjonctif interposé, en ne nous préoccupant que des fibres seules, nous consta- tons qu’il règne une grande confusion sur ce sujet, confusion due à ce que, trop souvent, les auteurs se sont laissés entrainer à des genéralisations trop hâtives. CLAPARÈDE, avec juste raison, avait déjà insisté sur ces faits (1873) et montré que, suivant les espèces il y avait des différences profondes dans l'aspect, la constitution des fibres musculaires ; plus encore, qu’il ne fallait pas faire de tel ou tel type de fibre la caractéristique d’une espèce, les fibres, chez un même animal, différant suivant le muscle étudié. Il avait même .entrevu, comme nous l'avons déjà indiqué, que la constitution de la fibre musculaire pouvait varier suivant l’état de la maturité sexuelle de l'animal, ayant observé dans les fibres musculaires de la Nereis Dumerili, à l'état hétéronéréidien, la présence d’un axe granuleux qui n'existait pas chez la forme néréidienne. Ces remarques de CLAPpARÈDE étaient nécessaires, car elles répondaient aux affirmations de Scawazee déclarant que toutes les fibres musculaires étaient cylindriques chez les Annélides polychètes. Or, s’il est certain que ce type se rencontre chez la plupart des Aphroditiens (Darpoux, p. 154-165), chez les Nephthydiens, chez d’autres au contraire, les fibres sont aplaties, lamelliformes, rubannées, comme par exemple chez les Phyllodociens (Gravier 96, p. 317) et beaucoup d’autres annélides. | D'autre part, MaraouiN (1893) fait remarquer que si, dans la famille des Syllidiens, les fibres sont la plupart du temps rubannées, très longues et à section aplatie, par contre, dans le genre Trypanosyllis, l'aspect le plus fréquent en coupe transversale est celui d’une ovale ou d’un cercle contenant le noyau dans son intérieur. Enfin, non seulement les deux types peuvent coexister dans une même famille, mais aussi chez un même animal suivant le muscle considéré. Ainsi chez les Ampharétiens, d’après Fauvez (1899), les muscles circulaires, assez minces, sont HR Ps PT constitués par de fines fibres à section ovale ou arrondie, tandis que les muscles longitudinaux, plus volumineux, sont consti- tués par des fibres assez grosses, aplaties et rubannées. Remarquons d’ailleurs avec Jourpax (1887), qu'entre ces deux types extrêmes de fibres rubannées et cylindriques, il existe toute une série d’intermédiaires les reliant l’un à ue Là où la confusion augmente encore, c’est au sujet de la constitution même de la fibre. D’après ScuwaLe, précédem- ment cité, toutes les fibres contiennent un axe granuleux et un noyau à leur intérieur. D'après CLAPARÈDE, au contraire, dans la majorité des cas la fibre est homogène et le noyau externe appliqué contre la surface de la fibre. Jourpax (1887) tend même à généraliser cette dernière conception. Il est certain que cette structure est fréquente chez les Annélides polychètes. Elle est souvent indiquée par CLaparène (1873). Jourpan (1887) la décrit chez de. nombreux types. GRAVIER (1896) la signale chez les Phyllodociens. Par contre la fibre creuse à noyau interne nest point rare non plus, elle se rencontre chez les Nephthydiens, et, d’après Darsoux (1900) chez les Aphroditiens. : D'ailleurs nous pouvons rencontrer ces deux structures chez une même Annélide. Ainsi, d'après Fauvez (1897), les fibres des muscles circulaires et du faisceau ventral chez les Ampharétiens sont du second type, tandis que celles du muscle longitudinal ventral sont du premier type. La substance contractile elle-même nous montrera des variations intéressantes. Elle peut ètre homogène, c’est Le cas. le plus fréquent. Cependant d’autres fois le myoplasme s'organise en lamelles, dont la direction radiaire se manifeste très nettement sur les coupes transversales. Cette structure signalée par Ruone (1885), par Rupermaxx (1911) chez Ephesia gracilis (Raruke), est très rare. Enfin notons pour terminer que ScwaLge a signalé l’exis- tence d’une striation chez les fibres musculaires des Annélides Polychètes; mais avec Ruone, Jourpax, DarBoux, etc., nous : | MONT RE pensons que les striations qu'il signale ne sont que des ondes de contractions. À ce sujet, rappelons en passant le pseudo- cordon musculaire strié signalé par Emery chez Nephthys Homberqu, sur la nature duquel on est loin d'être fixé ainsi que nous l'avons dit plus haut. Enfin, plus récemment, Jourpax (1887) indique chez Protula intestinum Lam. l'existence d’une véritable striation trans- versale résultant de très fines stries. Cette observation mériterait d'être confirmée, les fibres des Annélides Polychètes élant considérées comme des fibres musculaires lisses. Cet historique rapide nous montre qu'il ne saurait être question d’un type de fibre caractéristique du groupe zoolo- gique que nous considérons, qu'au point de vue forme et structure la fibre musculaire y est au contraire d’une grande variabilité. Or nous espérons montrer dans ce qui suit que cette variabilité est plus grande encore, et que nous nous trouvons en face d'éléments d’une plasticité telle, que la physionomie du tissu qu'ils constituent en est parfois complè- tement modifiée. | 20 Modifications histologiques des muscles obliques chez la Nereis fucata. — De même que pour l'étude des modifications morphologiques, nous comparerons les muscles de segments homologues chez des individus immatures et chez des formes de plus en plus évoluées au point de vue sexuel, de plus en plus avancées dans la voie de l’épitoquie. Comme ce sont les formes mâles qui nous ont donné la série la plus complète, c'est d’après elles que nous exposerons les résultats qui suivent. JAtE La comparaison des muscles parapodiaux chez une forme néréidienne et chez une forme hétéronéréidienne mâle, nous avait déjà permis de constater des différences sensibles dans la forme et la taille de ces muscles. Une étude histologique nous montrera plus encore. Les muscles parapodiaux se présentent chez une Néréis Jeune, sous la forme d'une lame mince constituée par des sa SE Lidil TE ARE fibres étroites, serrées les unes contre les autres et formées d’un myoplasme homogène. Sur les coupes transversales de l’Annélide, il est difficile de se rendre compte de la structure des fibres, celles-ci étant très serrées et enchevêtrées. Mais, avec des coupes longitudinales tangentielles, l'examen est plus facile à cause de la minceur du ruban musculaire. On voit très nettement les fibres, sous l'aspect de traïnées myoplasmiques homogènes, dilatées au niveau du noyau et conte- nant un sarcoplasma peu abondant. Fi. 36. Fibres du muscle parapodial Les coupes longitudinales axiales, ou oblique en coupe trans- qui intéressent transversalement les vérsale : Néréis immature. fibres obliques, nécessitent une obser- n, noyau; Ss, sarcoplasma ; m, myoplasma. (x 1380.) vation altentive. En effet les muscles parapodiaux forment de tout petits paquets peu développés, difficiles à mettre en évidence, à distinguer des dissépiménts musculaires. Cependant, en certains points favorables, on a Fc. 37. Porlion de fibre du muscle oblique exa- minée après disso- ciation : Néréis im- mature (X 640). des éléments à section quelquefois plus ou moins quadrangulaire, mais le plus souvent allongée, ovale ou aplatie. Au niveau du noyau la fibre se renfle généralement et le noyau apparail comme excentrique. En ce point le sarcoplasma est un peu plus appa- rent (fig. 36). Les dissociations confirment l'interpré- talion donnée par les coupes et nous mon- trent aussi des éléments rubannés présen- tant sur le côté, mais intérieurement, un noyau allongé. En somme nous avons des éléments’ à aspect lantôt tubulaire, tantôt plus ou moins rubanné, mais toujours du type axial (fig. 37). Examinons maintenant les muscles para- ’ Gus podiaux d’une hétéronéréis mâle. Nous avons vu la disposi- tion en fuseau si caractéristique sur les coupes transversales de l’annélide. Or l'examen de ces coupes nous montre sim- plement de larges traïnées éosinophiles jetées au milieu d’un réticulum à larges mailles, dans lesquelles sont enfermés des noyaux. On voit, en outre, accolées aux minces parois du réticulum, quelques granulations et parfois quelques amas sarcoplasmiques, cela surtout au niveau de l'élément nucléaire (PIAI, fie 1). | De pareilles figures ne nous permettent guère de nous faire une idée exacte de Ia structure des muscles obliques. Par contre les coupes longitudinales axiales nous renseignent beaucoup mieux, car alors les muscles parapodiaux sont coupés plus ou moins transversalement. On trouve alors, sur de pareilles coupes, une structure tout à fait intéressante. Au milieu d’un réticulum à fines parois, parsemé de vaisseaux sanguins, dont la présence ajoute encore à la difficulté de l'étude, on rencontre des éléments, évidemment de nature musculaire, mais d'apparence vraiment curieuse. On distingue au premier abord, rayonnant autour d'un point ou placées de chaque côté d’un rachis de substance éosinophile et alors alternant ou se correspondant, des branches ayant aussi cette réaction colorante. Il en résulte une disposition étoilée ou pennée, cette dernière plus fréquente semble-t-il. Cet aspect a déjà été signalé chez d’autres annélides. CLaparèpe (73) . le note comme très fréquent chez les annélides sédentaires. Nous le retrouvons d'autre part chez quelques Errantes (Voir Aphroditiens, Darsoux, 1900). Un examen plus attentif montre que nous avons là un assemblage de fibres musculaires, disposées de la façon suivante. Le myoplasme de chaque fibre affecte la forme d’un V, en général assez largement ouvert, ou bien encore 5 celle d’un U. Lorsque ces V s'accolent, on a une disposition en branches rayonnantes. Si ce sont des U disposés en deux séries parallèles et s’adossant par leurs parties courbes, on a la dis- position pennée à branches alternantes ou correspondantes. Dub Quant au réticulum, on voit qu'il est formé de minces parois en relation avec les U myoplasmiqnes. On a l’impres- sion d'une large hernie par laquelle se poursuivent les branches de l'U. Mais, ce qui accentue la démarcation entre l'U et la hernie, c’est que le myoplasme est tapissé intérieu- rement par une couche dense, épaisse et assez régulière, de fines granulations sarcoplasmiques, cette couche se terminant assez brusquement au niveau des branches myoplasmiques. Quant à la hernie, elle présente, de ci, de là, quelques petits amas cytoplasmiques, etau niveau du noyau des amas un peu plus développés (PI. [, fig. 2). Cette description s'applique aux coupes faites dans la région moyenne des muscles parapodiaux. Si les coupes passent au contraire au voisinage des insertions, on constate que le réticulum est très réduit quant à son importance ; ses mailles sont en effet devenues beaucoup plus étroites, les U tendent à se refermer. Si cette fermeture est complète, il y à alors, au centre de la fibre, une cavité plus ou moins réduite. Lorsque la coupe est suffisamment rapprochée dé l'extrémité, la cavité est obturée complètement par le granulum éosinophile. dou- blant intérieurement le myoplasme. On est conduit à interpréter ces fibres comme des éléments musculaires à myoplasme mince, doublé intérieurement d’une épaisse couche de sarcoplasma. Ces fibres sont en quelque sorte entr'ouvertes latéralement sur presque toute leur longueur et présentent alors une expansion pauvre en sarcoplasme, qui n'apparaît guère qu'au niveau du noyau. Cette interprétation est confirmée par l'examen des fibres dissociées. On constate en effet que les fibres musculaires n'ont plus l'aspect homogène de celles des Néréis jeunes. Elles sont au contraire très riches en granulations, fortement éosinophiles, et présentent latéralement une expansion cyto- plasmique en forme de crète irrégulière, s'étendant sur presque toute la longueur de la fibre et surtout développée au niveau du noyau (fig. 38). En somme ce sont des fibres qui perdent l'aspect ruhanné, la structure axiale pour prendre LAN 7 0 Seul partiellement les caractères de fibres à protoplasma extérieur, c'est-à-dire le type latéral. L'aspect des fibres est done tout différent chez la forme immature et chez la forme épitoque. On comprend mainte- nant cette apparence de fibres disséminées au milieu d’un réticulum. On: comprend aussi pour- quoi, sans l’adjonction d'éléments nou- veaux, les muscles arrivent à prendre chez l'hétéronéréis mâle un dévelop- pement aussi considérable, quand on compare ces fibres fortement hypertro- phiées, à large cavité, aux fibres extrè- mement ténues et serrées des muscles néréidiens. Un autre phénomène curieux à cons- tater, c’est l'importance relative du sar- coplasma et du myoplasma dans ces divers types de fibres. Chez l’Annélide atoque, l'écorce myo- plasmique est relativèement épaisse, le sarcoplasme réduit. En somme, la subs- Re: 28) lance contractile forme la masse prépon- dérante dans la fibre. Portion de fibre du mus- Or, si nous examinons de près les cle oblique examinée après dissocialion : Hé- léronéréis mäle (x 60). tons le phénomène inverse. Le myo- plasme constitue une écorce très nette fibres héléronéréidiennes, nous consta- mais très mince, beaucoup plus mince que dans les fibres néréidiennes. Par contre le sarcoplasma est au contraire beaucoup plus développé et sa masse semble prendre la prépondérance sur le myoplasma (PI. I, fig. 3). Il ‘en résulte ce fait curieux, que, dans des muscles éminemment loco- moteurs, au moment où l'animal s'adapte à une vie plus active (car la forme épitoque est avant tout une forme voyageuse), c'est justement l'élément sarcoplasmique qui semble prendre l'importance la plus grande, c'est-à-dire en somme le protoplasma indifférencié, celui qu'on tend à considérer comme le protoplasma inférieur. Mais ce n’est pas seulement par la taille, l'aspect, leur conslitution, que les fibres hétéronéréidiennes, diffèrent des fibres néréidiennes, mais aussi par les noyaux qu'elles contiennent et qui présentent en effet quelques légères différences. | Chez les formes néréidiennes, les noyaux sont relativement petits et leur taille est en moyenne de 2». Quand ils sont sectionnés longitudinalement, 1ls se présentent comme allongés, elliptiques, avec une tendance à devenir fusiformes. Coupés transversalement, ils montrent une section plus ou moins circulaire. La membrane nucléaire est mince. Le réticulum chroma- tique, très fin, irrégulièrement calibré, est à mailles assez larges. Cependant, dans certains noyaux, il est à mailles beaucoup plus fines et forme alors un réseau très serré, avec des épaississements petits, mais très nets aux nœuds. À ce stade on rencontre en général un petit nucléole chromatique, quelquefois deux, rarement plus. Les noyaux des fibres hétéronéréidiennes ne semblent pas avoir suivi le développement de la fibre. Ils sont plus ou moins arrondis ou piriformes. Leur taille est sensiblement égale à celle des néréidiens. La membrane en est peut-être plus épaisse, plus colorable; par contre Le réliculum est plus lâche, moins distinct. Il y a, en général, un nucléole chroma- tique, qui semble avoir accaparé la majeure partie de la masse chromatique nucléaire. Il est d’ailleurs généralement un peu plus développé que celui des noyanx néréidiens. La question qui se pose maintenant à nous est la suivante: par quelles suites de transformations passons-nous de la fibre néréidienne à la fibre hétéronéréidienne ? Quels sont les processus qui nous conduisent au type hétéronéréidien, si différent de celui que l’on rencontre chez les formes imma- tures ? [l nous faut pour cela étudier des coupes longitudi- nales axiales, faites à des niveaux correspondants chez des Mega animaux en voie de maturité sexuelle, et en noter au fur et à mesure les diverses particularités. L'étude des prémiers stades est particulièrement diffcile, étant donnée la taille si réduite des éléments musculaires. Chez une Annélide où les phénomènes d’épitoquie commencent à se manifester (stade B), la taille des fibres ne diffère pas toujours sensiblement de celle des fibres néréidiennes, mais par contre les fibres sont moins compactes. De plus elles ne sont pas entourées par une épaisse écorce myoplasmique. Celle-ci, devenue plus mince, apparaît limitée aux portions de fibres accolées. On distingue par suite des sortes de V ou d'U, passant plus ou moin$ insensiblement à une enveloppe très mince simulant une hernie latérale. II semble en somme que, dans chaque groupe de fibres, le myoplasme se soit résorbé à partir de la région externe jusqu'à mi-distance ou plus du centre du groupe de fibres ; encore est-il très aminci aux points où il persiste (PI. I, fig. 4). LE En revanche le sarcoplasma se développe. Il forme dans le V,myoplasmique une masse dense, éosinophile; dans la hernie il dessine quelques trabécules; enfin il constitue un amas granuleux abondant au niveau du noyau. Celui-ci s'est beaucoup modifié. Sa taille, en particulier, a très sensiblement augmenté. Il occupe alors toute la cavité de la fibre, dont la hernie semble ne pouvoir que difficile- ment le contenir, et tend d'autre part vers une forme arrondie. Enfin la membrane nucléaire s’est beaucoup épaissie et se montre très fortement chromatique. D'autre part à la placé du réticulum assez serré, très nef, mais mince que nous avons observé dans les noyaux des fibres néréidiennes, . nous ne distinguons, le plus souvent, qu'un réseau très lâche, représenté parfois même par quelques rares trabécules. Il est un autre fait qui frappe tout particulièrement dans la structure du noyau : c'est le développement du ou des nucléoles chromatiques. En effet ils sont extrèmement déve- loppés, leur taille est plus grande que chez les noyaux d'animaux immatures. On a l'impression que ces nucléoles ORNE accaparent la plus grande partie de la masse chromatique. À ce stade, sur les coupes transversales de l’animal, ces phénomènes se mamifestent par un aspect renflé du muscle, et par l'existence d’un réticulum, encore peu développé, logeant de ei de 1à dans ses mailles de gros noyaux à gros nucléoles chromatiques.: : Au fur et à mesure que l'Annélide avance dans la voie de l'épitoquie, ces phénomènes tendent à s’accentuer. On constate que la dilatation latérale des fibres augmente de taille. Par contre la partie myoplasmique ne s'épaissit point. Elle reste très mince au contraire, peut-èlre même s’amincit-elle encore, et ses bords se confondent avec ceux de la hernie. Une autre constatation c'est que le sarcoplasma a encore augmenté d'importance. Entre les branches du V, on trouve une masse cytoplasmique assez dense et, dans la hernie, on voit courir des trabécules assez épais, rejoignant des encroù- tements accolés aux parois. Le noyau conserve ses caractères : membrane épaisse, nucléole chromatique très volumineux, réticulum lâche, relativement moins visible et peut-être aussi moins chromatique. Ce noyau tend encore à s’accroitre. Un stade intéressant est le stade où l’Annélide possède la plupart des caractères épitoques, à part les soies natatoires (stade C). A ce stade, les fibres des muscles obliques présen- tent des caractères tout à fait curieux. La masse réticulaire est plus importante, la taille des éléments beaucoup plus grande, mais la disposition pennée n'a pas encore toute sa netteté. * La fibre est devenue volumineuse, car la hernie latérale est extrêmement developpée. Le. V myoplasmique, encore relativement ferrné, semble avoir ses deux branches un peu plus développées en longueur, mais cependant toujours extrèmement minces. Le noyau, très gros, atteint un dévelop- pement que nous ne retrouverons plus. Sa taille est en effet en moyenne de 6 y. Il est alors arrondi ou ovale, plus rarement piriforme. Il possède un, deux, rarement trois très gros nucléoles fortement chromatiques, représentant une . LEO partie très importante de la chromatine nucléaire. Par contre le réticulum reste encore peu développé. Ce noyau occupe la plus grande partie de la hernie (PI. [, fig. 5). Ce qui frappe le plus à ce stade, c’est le développement considérable du sarcoplasma. Celui-ci à proliféré d’une façon extraordinaire. Dans le V on trouve une masse compacte de sarcoplasma représenté par un granulum très éosinophile, et; dans la hernie, surtout au niveau du noyau, une masse de sarcoplasma extrêmement abondante, remplissant presque complètement la hernie, et réunie aux bords de cette dernière par des trabécules. Dans la hernie, au voisinage du noyau, le cytoplasma a souvent des affinités chromatiques. Si la coupe passe au voisinage de l'extrémité d’une fibre, on voit alors une écorce sarcoplasmique assez épaisse, très éosinophile, doublant le myoplasme très mince et pouvant, si on se rapproche suffisamment de l'extrémité, obturer la cavité de la fibre. i Par conséquent, ce qui caractérise ce: stade si intéressant, c'est le développement de presque toutes les parties de la fibre, sauf toutefois du myoplasme qui reste extrêmement mince. Mais ce qui s’est developpé surtout parmi les éléments constituant la fibre musculaire, c’est le sarcoplasme. Maintenant nous allons nous acheminer rapidement vers le stade terminal. Le V myoplasmique ne s'épaissit pas notable- ment, mais il s'élargit, s'ouvre en U, l'aspect devient par suite plus régulier, plus apparent. Le noyau se réduit; pourvu d'une membrane encore bien indiquée, il n'a plus en moyenne que 2 ”. Sa taille se rapproche par suite de celle des noyaux néréidiens. Mais il en diffère par sa forme plus arrondie et par son réticulum plus lâche, ainsi que nous l'avons déjà indiqué. Quant au sarcoplasma, il se condense en quelque sorte sur les parois de l'écorce myoplasmique constituant une couche eranuleuse, dense, épaisse, régulière, très éosinophile, tandis que, dans la hernie légèrement rétractée, le sarcoplasma sem- ble avoir en partie disparu, n'étant plus représenté que-par e 26 — te — quelques granulations au voisinage du noyau, ou contre les parois de la hernie. | Dans cette évolution des fibres parapodiales, nous avons donc trois stades principaux : dans le premier, représenté par la Néréis immature ou très faiblement évoluée dans le sens mâle, les fibres, de petite taille, se rattachent très nettement au type axial; elles sont de plus caractérisées par leur richesse relative en myoplasma et leur pauvreté en sarcoplasma. Au contraire, chez l'hétéronéreis, le type axial fait place au type plutôt latéral, tandis que dans la fibre, la masse sarco- plasmique l’emporte sur le myoplasme. Enfin un stade intermédiaire très curieux c’est le stade C où l’on peut dire que la fibre tend à se réduire à une masse de sarcoplasma. Elle est retournée en quelque sorte à l’état embryonnaire avant de se différencier dans un autre sens. Elle passe en somme là par un stade de dédiffé- renciation. Nous pouvons donc interpréter l’évolution de ces fibres musculaires de la facon suivante : quand les phénomènes d’épitoquie commencent à se manifester, on constate dans un groupe de fibres une résorption du myoplasme dans la région opposée au point d'association. Cette résorption se poursuit jusqu’au voisinage de cette région. Là elle est plus ou moins complète et laisse parfois persister un V de myoplasme d’ailleurs aminci. En même temps le sarcoplasme prolifère, tend à occuper le V et à se répandre dans la hernie. La fibre à ce moment s’hypertrophie. Il en résulle, par suite, suivant l’axe de la fibre, une masse cytoplasmique abondante, tandis que ce qui persiste de l’écorce myoplasmique englobe un contenu sarcoplasmique granuleux. À ce stade, la fibre est presque uniquement une masse protoplasmique comme à l’état embryonnaire. Puis le myoplasme semble s’épaissir légèrement, sans retrouver cependant son développement primitif, cela évidem- ment aux dépens du protoplasma de la fibre, qui se rassemble surtout dans le V ou dans l'U, formant une couche de sarco- RUN Q ue EE plasma doublant l'écorce myoplasmique. On -passe ainsi du type axial au type latéral. Les phénomènes de dédifférenciation que nous venons de mettre en évidence, ne sont pas propres à la Nereis fucata. Ch. Perez a, en effet, attiré l’attention sur le rôle de ces phénomènes dans les métamorphoses des Insectes. Il a fait remarquer qu'à côté des destructions totales, frappant les organes trop spécialisés de la larve, à côté d’histogénèses nouvelles au cours desquelles s’édifient les organes les plus spécialisés de l’imago, il y a «des remaniements sur place » affeclant les organes passant de larve à l’imago, remanie- ments pendant lesquels « les cellules partant de l’état diffé- . rencié larvaire, présentent d’abord une abolition régressive de cette différenciation ; puis à partir de cet état transitoire, dédifférenciées, elles repartent vers la différenciation imagi- nale ». sue C’est ainsi que, chez les Muscides et les Vespides (Ch. Perez, 1910-1911) et vraisemblablement aussi chez l’Hyponomeuta padella (HuwrxaGez A., 1912), un nombre plus ou moins important de muscles larvaires persiste chez l’imago, après avoir passé par une période de dédifférenciation, durant laquelle ils perdaient leur structure primitive, certains même se fusionnant avec les myoblastes imaginaux. _ Nous signalerons même le curieux fait suivant, relatif à la musculature de l'intestin moyen des Muscides, où seul le myoplasme est phagocyté pendant que persistent le sarco- plasma et le noyau. C'est aux dépens de ces vestiges que s’édifie la musculature nouvelle. D'autres organes présentent des exemples de dédifférencia- tion pendant la métamorphose. Nous citerons notamment les tubes de Malpighi chez les Muscides (Ch. Perez, loc. cit), le corps gras de l’'Hyponomeuta padella (HuürnaceL, loc. cüt.). Chez ce dernier les phénomènes se compliquent d'épuration nucléaire. Ce processus d'épuration nucléaire avait déjà été signalé par Ch. Perez, mais exceptionnellement, chez les Muscides. HQE CES Poyarxorr (1910) à montré qu'il était la règle dans la Galéruque de l’Orme. Chez cet animal, la plupart des tissus larvaires, surtout l’hypoderme et l’épithélium de l'intestin antérieur et moyen, passent à l’imago, après avoir rejeté une partie de leur substance cellulaire (chromatine et cytoplasme). En somme la cellule se rajeunit par € épuration partielle ». C'est en quelque sorte un phénomène « d’autotomie cellu- laire » (Ch. Perez). ; Nous nous trouvons done en face de deux processus vrai- _semblablement liés par toute une série d’intermédiaires, l’un consistant en un rajeunissement de la cellule par rejet des parties trop hautement différenciées, l’autre consistant en une dédifférenciation complète, où l'élément histologique perdant toute différenciation, revient nettement à l'état embryonnaire et n'est plus représenté alors que par une masse sarcoplasmique nucléée. C’est à ce dernier type qu'appartiennent les transformations musculaires que nous avons étudiées chez la Nereis fucata. Nous pensons, avec Ch. Perez, que l'importance de ces phénomènes de dédifférenciation apparaîtra bientôt de plus en plus grande. Déjà l'étude des métamorphoses nous apporte des faits à l'appui de cette affirmation, et nous apportera sans aucun doute beaucoup plus encore; mais il en est d'autres aussi, relatifs aux phénomènes de régénération (NussBauu, 1910-12, Paul Lance 1912, Murrer 1911, Cnampy 1912, etc). qui confirment l'importance de ce processus dans l’évolution cellulaire. ; Nous ne saurions done trop insister sur ce fait important qu’une cellule n’est pas toujours spécialisée d’une facon définitive, que dans certaines conditions, elle peut revenir en arrière, perdre ses caractères, se dédifférencier pour se spécialiser ensuite dans un autre sens. - Pour terminer ce qui à trait aux transformations des fibres musculaires des muscles obliques, nous parlerons maintenant des modifications de l'élément nucléaire. Au fur et à mesure que la fibre s’hypertrophie et se dédif- Tour LXXII. T RS Or EE férencie, la taille du noyau augmente considérablement, sa membrane s’épaissit, son ou ses nucléoles chromatiques deviennent beaucoup plus volumineux, parfois même leur nombre augmente ; ils semblent aceaparer presque toute la chromatine nucléaire. Lorsque la fibre arrive à son maximum de dédifférenciation, le noyau atteint sa. taille maxima. Puis, au cours de la nou- velle différenciation de l'élément muscu- laire, le noyau diminue rapidement de volume. Il ne diffèrera plus alors du noyau Ho 90) néréidien, que par sa forme plus arrondie, sa membrane plus épaisse, son filament Noyaux de fibres du è Et à muscle oblique : Chromalique plus épais lui aussi, formant Jeune Néréis mâle un réseau moins net. Enfin, le ou les (< 1380). 5 ni L nucléoles sont encore légèrement plus.volu- mineux. Au stade maximum de dédifférenciation la masse sarcoplasmique entourant le noyau, se montre géné- ralement très chromatique, ce qui semble témoigner d'échanges actifs avec l’élé- ment nucléaire. Peut-être certains aspects permettraient-ils de penser qu'il y a rejet, sous forme d'éléments figurés, d'une partie de la chromatine Due A 4 dans le cytoplasme sue Noyaux de fibres du muscle oblique : ronnant. Sur ce point, Annélide mâle sub-épitoque (> 1380). n'ayant jamais pu voir autre chose que ce que nous avons représenté (fig. 39 à 41), nous ne concluerons pas par l’affirmative. Peut-être sont-ce quelques artifices de préparation, quelques aspects anormaux. St Ee Quoi qu'il en soit, ces modifications de Pélément nucléaire ne doivent pas nous étonner. Nombreux sont, dans la litté- rature scientifique, les exemples montrant les relations entre le noyau et la cellule pendant le fonctionnement ou Îles modifications de cette dernière. En laissant de côté les travaux depuis longtemps classiques de BaLBranr et ceux qui en dérivent, nous citerons par éxemple Brasiz (1904) mettant en évidence l'élaboration du matériel secrétoire, dans l'intestin de la Pecti- naire, aux dépens d'éléments figurés d'origine nucléaire; Hexry (1899-1900), Lauxoy (1903), d'après lesquels le noyau participe à la sécrétion, soit par émission de grains figurés, soit par exosmose d'une partie de sa substance nueléaire dissoute. Ces derniers auteurs notent en particulier des différences de volume Fr. 41. entre le noyau des cellules au repos et celui des cellules en activité. Noyaux de fibres du mus- cle oblique : Hétéroné- D'autre part nous voyons le novau : P ÿ J J° réis achevée (X 1380). jouer un rôle important dans l’élabo- ration du vitellus (Brauer 189%, Duuez 1901, Duguissox, etc...). Nous citerons encore parmi d’autres, les travaux plus récents de ScHaxer (1912) relatifs à l’oogénèse, ceux de Sieozecur: (1914) ayant trait au rapport nueléo-cytoplasmique pendant la croissance des parasites intra-cellulaires. L'étude que nous venons de faire des modifications des fibres musculaires, nous permet de comprendre les modifi- cations que subissent les muscles obliques dans leur forme et dans leur aspect. Mais il est un point qu'il nous reste encore à élucider, c'est le changement d'insertion de ces muscles. | Nous avons vu que, chez les formes néréidiennes, chaque muscle oblique s’attachait dans l’angle formé par lhypo- derme ventral et sa chaîne nerveuse, c’est-à-dire dans l’étroit espace qui sépare cette dernière du muscle longitudinal — B— : ventral correspondant, tandis que dans les formes hétéroné- réidiennes l'insertion a lieu en grande partie sur les flancs mêmes de la chaîne nerveuse ventrale. Comment se produit cette modification dans le mode d'attache de ces muscles ? En l'absence de tout fait précis nous ne pouvons nous montrer très affirmatifs. Cependant chez une Annélide au début de l'épitoquie, Annélide chez qui les muscles obliques commencaient à se transformer, ce que nous constations à leur aspect et à leur taille, nous avons remarqué le fait suivant : que certaines fibres déjà en voie d’hypertrophie, et vraisemblablement à cause de cela, au lieu d’aller directement, en se détachant de l’hypoderme, se perdre au milieu du fuseau comme cela se produit dans un muscle néréidien, longeaient quelque temps la chaîne nerveuse. ventrale. Peut-être, contractent-elles ainsi une nouvelle attache. Il ne faut d’ailleurs pas oublier qu'à ce stade elles : sont en voie de dédifférenciation. 30 Modifications histologiques des muscles longitudinaux dorsaux el ventraux. — Un examen microscopique grossier nous à fait entrevoir dans les muscles longitudinaux dorsaux et ventraux, des modifications beaucoup plus complexes que dans les muscles obliques. Avec un peu d'attention il est en “eflet aisé de constater que ces muscles, chez les formes hétéronéréidiennes, ont perdu leur homogénéité. La partie principale du muscle, celle que nous considèrerons comme formant le muscle proprement dit, montre en coupe trans- versale un aspect rappelant en partie celui du muscle oblique lorsqu'il est sectionné normalement à la direction de ses fibres. Par contre les régions que’ nous avons désignées sous le nom de bourrelet latéro-externe chez les dorsaux, de double repli chez les ventraux, semblent au contraire, au premier abord, malgré leur taille plus réduite, avoir conservé beaucoup mieux les caractères des muscles néréidiens. Aussi forment-elles des plages remarquables par leur compacité et leur éosinophilie. Mr QD ex D'autre part les néoformations que nous avons signalées de chaque côté de l’axe du corps chez les ventraux et surtout chez les dorsaux, apparaissent très nettement, mème à un examen rapide, comme des petites plages ou bandes forte- ment colorables par l’hémalun ou l’hématoxyline, dans les combinaisons de ces colorants avec l’éosine. Il est donc de toute évidence qu’une très grande hétérogé- _néité se manifeste dans ces muscles longitudinaux ventraux et dorsaux et que les différentes régions qui les consütuent ont évolué de facons fort différentes. Aussi devrons-nous, pour suivre plus aisément ces transformations, étudier l’une après l’autre ces diverses régions. Mais auparavant, il est nécessaire de rappeler en quelques mots l’histologie de ces importants muscles longitudinaux chez les formes immatures. L'étude du muscle longitudinal ventral chez une forme immature nous montre une très grande homogénéité. Dissociées, toutes les fibres nous apparaissent comme de très minces lames présentant latéralement en un point un noyau peu volumineux, allongé, massif, eutouré d’une faible couche de sarcoplasma. Sur des coupes transversales de l'animal nous nous rendons encore mieux compte de la structure de ces éléments muscu- laires. Les sections de ces fibres sont très aplaties, sauf au niveau du noyau, où la fibre se renfle légèrement. Suivant la position de l'élément nucléaire, l'aspect’ de la fibre varie quelque peu. Si le noyau occupe une situation plus ou moins centrale, la fibre, se renflant en son milieu, dessine plus ou moins grossièrement une ellipse très allongée. Si le noyau occupe une position latérale, la section nous donne l'aspect d'une massue à tête plus ou moins renflée. Une autre constatation importante qui s'impose à nous, c'est le développement relatif du sarcoplasma et du myo- plasme. C’est à peine si, sur de nombreuses sections, une mince fissure dans la substance contractile nous rappelle -que la fibre appartient au type tubulaire. Ce n’est le plus souvent qu’au niveau du noyau, que l’on A on ANA voit l'écorce se délaminer, et que l’on peut en apprécier assez exactement l'épaisseur. C'est aussi à ce niveau que l’on peut essayer de distinguer le sarcoplasma. Il est d’ailleurs si peu abondant, qu'il est, la plupart du temps, très difficile à mettre en évidence (fig. 42). Toutes les fibres conslituant les mus- cles longitudinaux ventraux présentent cette constitution et ne diffèrent les unes des autres que par la taille, les plus gran- des se rencontrant au voisinage de la cavité générale, tandis qu'au contraire celles qui avoisinent la face ex- terne sont extrème- ment petites. F6. 42. La disposition de ces éléments est tout Coupes transversales à divers HAVCAUS d'une même à fait caractéristique. fibre musculaire (muscle longitudinal ventral de : Nereis fucata immature). (X 1380.) En Coupe tranversale, ils forment des lames disposées toutes normalement au bord du cordon musculaire. Par suite, dans le double repli, elles se disposent normale- ment à la mince couche conjonctive qui en constitue l'axe. Aussi forment-elles un éventail dans la tête du pli. Ajoutons que lorsque, dans les fibres, le noyau occupe une position latérale, il se trouve presque toujours du côté situé vers la cavité générale. ; La constitution des muscles longitudinaux dorsaux est identique à celle des ventraux. A part l'absence du double repli latéral, les faits sont absolument les mêmes, et nous. n'avons rien à modifier de la description précédente. LEO es Etudions donc la région moyenne dans les muscles dorsaux et ventraux, c’est-à-dire le muscle proprement dit, et voyons quelles sont ses modifications chez des formes de plus en plus voisines de la maturité génitale. | A) Muscles longitudinaux dorsaux et ventraux proprement dits. — L'examen de la région moyenne d’un musele longi- tudinal ventral ou .dorsal, chez une annélide épitoque, nous montre une structure bien différente de la structure néréi- dienne. Le muscle a perdu sa compacité, son aspect homo- sène, pour prendre une structure d'apparence alvéolaire. Il semble que l’on ait des fragments éosinophiles, évidemment des portions de fibres, englobés dans un réticulum contenant dans ses mailles des noyaux arrondis ou ovoïdes. Si l’on ajoute à cela de nombreuses ramifications vasculaires, voire même des leucocytes, qui viennent se mêler dans ce fouillis, on comprendra aisément qu'il est difficile pour l'observateur de se faire au premier abord une idée exacte de ces régions musculaires (PL. IT, fig. 7). Avec un peu d'attention cependant, on peut arriver à y déceler des fibres se présentant sous des aspects très variés (fig. #3). En effet nous trouvons des sections de fibres de formes elliptiques ou très aplaties, présentant une très mince écorce myoplasmique, doublée intérieurement d’une couche beaucoup plus épaisse de sarcoplasma obturant plus ou moins complètement la cavité de la fibre. Nous voyons que, même aplatie, la fibre diffère considérablement du ruban néréidien. Nous rencontrons aussi très fréquemment des fibres à myoplasma toujours très mince, affectant la forme d’un V très fermé ou d’un U à branches très rapprochées, se poursuivant latéralement par une hernie. La couche sarco- plasmique, précédemment citée, se retrouve avec tous ses caractères dans le V ou U myoplasmique, et se termine brusquement avec lui. Dans la hernie on peut trouver des granulations sarcoplasmiques éparses ça et là contre la paroi, dde ou formant quelques amas dans son intérieur, mais d’une facon générale le sarcoplasma y est peu abondant. Mais un des aspects les plus caractéristiques, c'est celui où le V ou U myoplasmique, plus développé, plus largement ouvert, présente une hernie plus volumineuse que dans le Fic. 43. Eléments du muscle longitudinal ventral chez une hétéronéréis mâle, vus en coupe transversale. n, noyau; », myoplasma; s, sarcoplasma (X 1380). cas précédent, contenant un noyau assez volumineux, un peu plus développé que dans les formes néréidiennes, arrondi au lieu d’être allongé, à membrane chromatique plus épaisse, à nucléole chromatique généralement plus volumineux. Fréquemment aussi on trouve, au niveau du noyau, des. amas sarcoplasmiques plus abondants, se reliant par quelques trabécules aux petits amas ou aux granulations isolées, que l’on rencontre ça et là contre les parois de la hernie. Or, cet aspect, nous lavons déjà rencontré. C’est celui que nous présentaient les fibres-des muscles obliques dans les 00 régions nucléées, et nous sommes par suite conduits à admettre que ces différents aspects que nous trouvons dans les muscles longitudinaux ventraux et dorsaux, sont Île fait de sections pratiquées à des niveaux différents dans les fibres, sections que nous trouvons ici réunies dans une même coupe. v Coupes à divers niveaux dans une fibre marginale interne du muscle longitudinal ventral d’une hétéronéréis mâle (X< 1380). C'est ce que confirme l'examen de coupes en séries. Si l’on passe au niveau du noyau, on a l'aspect décrit en dernier lieu; au fur et à mesure qu'on s'éloigne de ce point on voit la hernie diminuer d'importance, puis finalement les bords de l'écorce myoplasmique se soudent, emprisonnant la couche sarcoplasmique, qui beaucoup plus épaisse arrive à obturer la lumière de la fibre (fig. #4). Mais alors les fibres que nous rencontrons dans cette région des muscles longitudinaux sont identiques à celles des muscles obliques ? Les dissociations confirment cette opinion résultant de la lecture des coupes. Comme chez les museles obliques, elles nous fournissent des éléments se montrant à nous sous la forme de rubans de myoplasme, présentant latéralement sur une grande partie de leur longueur une crête large, irrégulière et surtout développée au niveau du noyau. C'est naturellement sur le bord interne du musele, du côté de la cavité générale, que se rencontrent les éléments les plus développés. C'est aussi de ce côté que se sont tournées toutes les hernies, aussi le muscle apparaït-il souvent comme limité intérieurement par un réseau à larges mailles conte- nant par endroits des noyaux. Au fur et à mesure qu'on s'enfonce dans l’intérieur du musele, la taille des éléments devient moindre et le réticulum formé par l’ensemble des hernies diminue naturellement d'importance. Si bien que, lorsqu'on arrive au voisinage de la face externe du muscle, on à l'apparence d'un réseau très fin dont les nœuds sont formés par des ponctuations éosinophiles. Cette apparence se comprend maintenant aisément : ce sont de toutes petites fibres qui possèdent la même structure que celles que nous avons étudiées plus haut. Si les fibres des muscles longitudinaux dorsaux et ventraux sont identiques à celles des muscles obliques, il y a cependant quelques différences au point de vue de l'agencement de ces éléments. Nous avons vu que, dans les muscles obliques, les fibres se groupaient par leur écorce myoplasmique, formant des plages d'aspect étoilé ou penné, qui contribuaient à donner aux sections transversales de ces muscles un aspect tout à fait typique. Dans les muscles longitudinaux ventraux ou dorsaux, il est au contraire beaucoup plus rare de voir les fibres se grouper ainsi. On distingue bien par endroits une tendance à la disposition pennée, mais le plus souvent les fibres sont disposées d'une facon confuse. Il résulte de ces observations que, de même que dans les muscles obliques, nous devons nous imaginer ces fibres comme constituées par une très mince couche de myoplasme OR ee formant gouttière, tapissée intérieurement par une couche régulière, assez épaisse, de sarcoplasma. Latéralement, se trouve une hernie pauvre en sarcoplasma. Cette hernie diminue d'importance, à mesure qu'on se rapproche des extrémités de la fibre, laquelle finit par devenir tubulaire, par suite de la soudure des bords de la gouttière myoplas- mique. | Si nous comparons ces fibres aux fibres néréidiennes, on constate donc des différences profondes. D'abord dans l’écorce myoplasmique, dont la réduction est vraiment frappante, quand on songe que dans les fibres néréidiennes, la subs- tance contractile constitue à elle seule presque tout l'élément musculaire. Ici, chez l'hétéronéréis mâle, c’est le sarcoplasme au contraire qui tend à prendre la prépondérance, et qui la prend en réalité. : De plus, tandis que la fibre néréidienne appartient de toute évidence au type tubulaire, ou type axial, pour employer la terminologie usitée, le noyau, le sarcoplasme se trouvant englobés par le myoplasme formant un tube, un fourreau plus où moins aplati, dans la fibre hétéronéréidienne 1l n’en est plus ainsi : la hernie avec son contenu sarcoplasmique et le noyau occupent une position latérale par rapport au myoplasme. Il nous apparaît que de pareilles fibres sont bien du type latéral. Remarquons, toutefois, qu'il est un point où Les différences avec les fibres néréidiennes sont moins tranchées dans les muscles longitudinaux ventraux et dorsaux que dans les muscles obliques, c’est relativement à la différence de taille des éléments. En effet, entre une fibre néréidienne et une fibre hétéro- néréidienne des muscles obliques, il y a une différence de taille considérable ; si bien qu'il faut suivre pas à pas les modifications de ces éléments pour arriver à se convaincre que ce sont les mêmes éléments. Dans les muscles longitu- dinaux, l'hypertrophie de la fibre est relativement légère, et les modifications que subissent ces éléments semblent surtout TO étre un remaniement de la substance musculaire. C’est ce remaniement que nous montre l'étude de l’évolution des fibres musculaires chez les formes à divers états de maturité sexuelle. | Stade À. — Si nous examinons une Annélide immature, ou bien une Annélide chez qui les éléments génitaux commen- cent à s’ébaucher, nous constatons que les muscles longitu- dinaux ventraux et dorsaux ont bien les caractères que nous avons attribués aux muscles néréidiens. Les fibres, bien développées, à écorce myoplasmique épaisse, à noyau allongé, sont tout à fait schématiques (PI. I, fig. 6). Stade B. — Lorsque dans la cavité générale les spermato- gonies sont devenues nombreuses, lorsqu'elles se présentent sous l’apparence de plaques abondantes et de grande taille, on constate que, parallèlement aux transformations des mus- cles obliques des modifications profondes s’introduisent dans les muscles longitudinaux ventraux et dorsaux. Ceux-ci ont perdu leur aspect homogène. On ne retrouve plus le type néréidien que dans la zone avoisinant la cavité générale, l’importance de cette zone diminuant d’ailleurs au fur et à mesure que les spermatogonies se multiplient et évoluent (HAUSSE : L'autre région musculaire, celle qui avoisine l’hypoderme, prend un aspect tout à fait curieux. On dirait que la subs- tance musculaire s’est fragmentée et que les fragments éosi- nophiles qui la constituent, de plus en plus réduits à mesure qu’on s'approche de l'extérieur, sont restés épars dans un réticulum à mailles très fines, contenant ca et là des noyaux plus volumineux que ceux que l’on rencontre habituellement dans cette région chez une Néréis immature, noyaux plus arrondis, avec un gros nucléole chromatique." En réalité un examen attentif de quelques points conve- nables, nous montre des aspects comparables à ceux que nous avons rencontrés dans les muscles obliques de Néréis à PO EES divers états de maturité génitale. On constate en effet que ces petits éléments d’aspects fragmentaires ne sont en réalité que des fibres musculaires en voie de transformation, ou même arrivées au stade héléronéréidien, car on peut y distinguer, avec beaucoup d’attention, une double lame de myoplasme très mince avec contenu granuleux éosinophile, et latéralement une hernie plus ou moins développée. Un autre aspect que l’on rencontre, c’est celui d'éléments plus volumineux constituant d'assez larges plages granuleuses, le plus souvent à affinité chromatique, contenant parfois un volumineux noyau arrondi, lequel renferme un ou plusieurs gros nucléoles chromatiques. Ces plages sont limitées par une très mince membrane, se raccordant parfois à un V myoplasmique ou à un Ü plus ou moins largement ouvert et quelquefois même très difficile à distinguer. Entre ces éléments et les précédents nous trouvons assez d’intermédiaires pour les considérer comme des stades successifs, et pour admettre que nous saisissons dans l’espace une évolution représentative de celle qui se produit dans le temps pour les muscles obliques. Par contre avec les fibres du type néréidien de la zône interne, les termes du passage sont plus rares. Cependant nous pouvons rencontrer quelques aspects qui nous proüvent que ces fibres elles-mêmes sont en voie de transformation. Ces aspects, plus fugaces que les autres, doivent être surtout cherchés chez des individus dont la cavité générale présente un mélange de spermatogonies et de spermatides, donc chez des individus un peu plus avancés et intermédiaires entre les stades B et C. On constate alors, parmi d’autres éléments ayant bien conservé les caractères néréidiens, des fibres qui, sur leur côté tourné vers la cavité générale, présentent un amincisse- ment de leur myoplasme, lequel ne constitue plus alors en ce point qu'une très mince membrane. La fibre se dilatant ensuite légèrement à ce niveau, il en résulte une petite hernie latérale. Pendant ce temps le noyau, s’il est central, quitte LUS VE cette situation et tend à s’introduire dans la hernie. Ce noyau présente aussi quelques modifications. Il n’a plus sa forme régulière, allongée, il est fréquemment plus ou moins piri- forme ou tend à s’arrondir, surtout quand il est au voisinage. de la hernie. D'autre part, il s'accroît légèrement, son réticu - lum est moins bien constitué et se présente sous forme de filaments épais, enfin son ou ses nucléoles chromatiques sont devenus plus volumineux. Chez d’autres fibres, les bords du V se sont encore un peu plus écartés, et l’amincissement a progressé vers la base, le noyau à lui aussi augmenté de taille. Entre temps, il semble que le sarcoplasma ait proliféré légèrement, le fait n’est cependant pas très net. C’est là un stade assez fugace. Que les phénomènes indiqués s’accentuent, que le myo- plasme s’amincisse encore Jusqu'à ne plus constituer qu'une mince ligne éosinophile, que le sarcoplasma s’hypertrophie davantage, ainsi que le noyau, nous aurons ces larges plages granuleuses à volumineux noyaux que nous indiquions tout à l'heure. Cette hypothèse est d’ailleurs vérifiée par l'examen d'animaux plus avancés. Stade C. — Chez quelques annélides ayant tous les carac- tères épitoques, sauf les soies natatoires, et dont la cavité générale ne contenait plus de spermatogonies, mais des spermatides et des spermatozoïdes, nous avons pu constater que, dans toute leur épaisseur, les muscles longitudinaux ventraux ét dorsaux tendaient à prendre l'aspect hétéroné- réidien. Plus de zône à constitution néréidienne, mais, à la place, des fibres nettement hétéronéréidiennes ou des fibres en voie de transformation, ces dernières avoisinant la cavité . générale. | En effet, ce qui dominait, surtout sur le bord interne de ces muscles, c'étaient de larges plages granuleuses à affinités chromatiques, renfermant parfois un noyau. Ces plages étaient limitées par une fine membrane, . pouvant présenter sur une partie de sa longueur un léger renforce- 00 2 ment éosinophile, ou bien se raccordant à un très mince V ou U de myoplasme. Les noyaux, à ce stade, sont très intéres- sants à étudier. Ils ont en effet une membrane très épaisse, très chromatique, le filament nucléaire très épais ébauche mal un réseau. Dans l’intérieur on rencontre un énorme nucléole chromatique, quelquefois plusieurs, deux ou trois, mais alors de taille plus réduite. C’est là le stade le moins avancé que nous rencontrions dans les muscles de ces Annélides. Slade D. — Si nous nous adressons à des Néréis au terme de leur maturité sexuelle, nous contatons maintenant que toutes les fibres sont du type hétéronéréidien. Si l’on compare les éléments marginaux internes à ceux du stade précédent, on voit que la partie myoplasmique s’est légèrement épaissie, et a progressé jusqu’à mi-hauteur environ, en coupe trans- versale. De plus elle a resserré ses branches, formant un U ou plus souvent un V très net. Cependant elle reste mince. D'autre part la répartition du sarcoplasma s’est modifiée. Cette substance s’est surtout rassemblée dans la partie myoplasmique et forme une couche régulière, granuleuse, doublant intérieurement le myoplasme et s’arrêtant assez brusquement aux bords libres de ce dernier. Il persiste encore du sarcoplasma dans la hernie, mais en moindre abondance; on ne trouve plus en effet que quelques granu- lations éparses contre les parois de cette hernie, ou quelques amas granuleux au niveau du noyau, réunis d’ailleurs au reste par quelques trabécules. Quant au novau qui est resté dans la hernie, sa taille a notablement diminué, ainsi que celle du ou des nucléoles éhromatiques. En somme nous retrouvons le type que nous avons décrit au début de ce chapitre. Que signifiaient ces aspects ? Il nous est facile, en les rapprochant de ceux que nous avons rencontrés au cours de notre étude des museles obliques, d’en saisir la signification. Nous avons, ici aussi, des fibres qui, très nettement diffé- — 100 — renciées dans un sens, le sens néréidien, se dédifférencient (plages granuleuses à gros noyaux) pour prendre ensuite un aspect tout différent du premier. Seulement cette fois, les éléments étant plus volumineux, nous pouvons mieux suivre les différents stades et saisir plus nettement les modifications initiales. Aussi pouvons-nous retracer, en ne considérant que la région nucléée, les diverses transformations d’une fibre comme il suit (PI. I, fig. 9) : Le myoplasma se résorbe à partir de la région nucléée, le noyau élant à ce moment en position latérale, et cette résorption se poursuit progressivement des deux côtés, jusqu’au point opposé; il en résulte que l'écorce myoplas- mique s’amincit d'un sommet à l’autre de la section, et n’est plus indiquée que par un V ou U éosinophile qui diminue d'importance pour disparaître ou presque. Par contre le sarcoplasma s’hypertrophie; quant au noyau sa taille aug- mente considérablement, sa chromatine semble se rassem- bler dans un ou plusieurs volumineux nucléoles. Nous arrivons ainsi à un stade où la fibre ne forme plus, tout au moins dans la région nucléée, qu'une large plage granuleuse, contenant un volumineux noyau (fig. 45). Alors la masse protoplasmique présente le plüs souvent des affinités chroma- tiques. C’est ainsi que, dans la double coloration hémalun- éosine, elle retient fortement l’hémalun. Il est évident qu’à ce moment la fibre s’est complètement dédifférenciée, puisqu'elle s’est transformée toute entière, ou presque, en une masse protoplasmique : on a un retour vers l’état embryonnaire. | À partir de ce moment la fibre va se réorganiser, mais d'une façon différente; une couche myoplasmique s’édifie du côté opposé à celui où se trouvait initialement le noyau, mais cette couche, toujours mince, se limite à une certaine hauteur de la fibre, qui paraît ainsi posséder latéralement une hernie, dans laquelle se trouve le noyau. Ce dernier tend à prendre un aspect plus normal, moins volumineux, ainsi que le ou les nucléoles. Quant au sarcoplasme, il se rassemble ’ DEA OI surtout dans la partie myoplasmique et forme une épaisse couche doublant intérieurement ledit myoplasme. En résumé l’histoire de la fibre musculaire est ici la même que dans les muscles obliques. Toutefois nous relevons quelques différences. Dans le muscle oblique d’un oo donné, toutes les fibres se trouvent au même stade ; or, comme les fi- bres ont à peu près toutes la même longueur et que: leur inserlion se trouve sensible- ment au même niveau, les aspects des fibres, dans une section trans- versale du même muscle, sont à peu près tous identi- ques. ; I n'en est. pas. de même chez les muscles longitudi- Fig. 49. naux, ventraux el Fibres marginales internes d'un muscle longitudinal . entral au slade de « dédifférenciation ». dorsaux. Il y a lieu Us ; 4,2 — 1’, 2’ — coupes de mêmes fibres à des niveaux , de tenir compte différents (>< 1380). des niveaux des sections qui diffèrent, de la taille des éléments qui varie suivant la région considérée, de létat d'évolution des éléments, et l’on comprendra aisément combien il est difficile de débrouiller cette structure. Cette dernière cause, surtout, nous l'avons vu, est impor- tante. Nous avons constaté qu'au stade B les éléments musculaires extérieurs étaient déjà arrivés au stade hétéro- Tome LXXII, S — 102 — néréidien, les moyens au stade de dédifférenciation, cepen- dant que des éléments néréidiens, ou faiblement transformés, limitaient intérieurement le muscle. Au stade C, ces derniers étaient les uns transformés, les autres à l'état de fibres indifférenciées. C'est au stade D qu'il faut arriver pour trouver un peu d’homogénéité dans ces muscles longitudinaux. L'é- volution des fibres élant terminée, les divers aspects ne proviennent plus maintenant que des différences de sec- tion. Il résulte donc de ces observations que, tandis que les modifications sont simultanées dans Fic. 46. un même muscle oblique, dans les Coupes à divers niveaux d’une fibre marginale interne muscles longitudi- d’un muscle longitudinal ventral au stade de « dédif- férenciation » (x 1380). naux , pour un même segment, elles sont progressives et ont lieu de l'extérieur vers l’inté- rieur ; ce sont les fibres situées du côté de la cavité générale qui sont les dernières transformées. On peut dire que ces modifications progressent aussi latéralement, car les régions latérales des muscles proprement dits se transforment moins rapidement que la région médiane. Ces conclusions résultent surtout de l'examen des régions nucléées. des fibres. Nous devons, pour être complets, dire ce qui se passe dans l'étendue même de la fibre. Au stade B, les phénomènes précurseurs de la dédifférenciation Le AODS2E ne se manifestent guère qu'au voisinage de la région nucléée. Par contre la figure 46, prise chez une Néréis au stade C, parmi les éléments marginaux en voie de dédifférenciation, nous prouve que la dédifférenciation s’est poursuivie sur la plus grande longueur de la fibre, celle-ci ayant, au voisinage de ses extrémités, l'aspect d'un tube à très mince écorce myoplasmique. Quant au sarcoplasma, il est surtout abondant au niveau du noyau. Par conséquent, la dédifférenciation de la fibre se manifeste d’abord au niveau du noyau et s’élend ensuite progressive- ment au reste de la fibre. Il y a une autre différence entre l’évolution des fibres des muscles obliques et celles des longitudinaux. En comparant les fibres néréidiennes et hétéronéréidiennes, il n'y a pas de doute que la fibre s'est hypertrophiée. Dans les muscles longitudinaux ventraux et dorsaux la différence de taille entre les éléments néréidiens et hétéronéréidiens est loin d’être aussi sensible, la masse totale de substance ne semble guère s'être accrue, elle paraît surtout s'être répartie d’une facon différente. Certes la fibre tend plus nettement vers l’aspect tubulaire, ce qui contribue à accuser l'hypertrophie peut-être plus apparente que réelle. Mais n'oublions pas d'autre part, que chez la Néréis épitoque, les segments de [a région néréidienne sont loin d’avoir la même longueur que : leurs correspondants de l’Annélide immature ou en cours d’épitoquie. Il est évident que le raccourcissement du segment est lié au raccourcissement des muscles longitudinaux. Il n'est done pas invraisemblable que cette diminution de longueur des fibres suffise en grande partie pour expliquer ici la dilatation de la fibre et, par suite, l'accroissement en épaisseur du muscle. B) Bourrelet latéro-externe des muscles longitudinaux dor- saux. — Lorsqu'on examine les muscles longitudinaux dorsaux chez une Annélide arrivée au terme de ses modifi- cations épitoques, on constate avons-nous dit que, sur les — 104 — coupes transversales, la partie terminale du bourrelet latéro- externe tranche par son apparence compacte, son aspect homogène, sa colorabilité, avec le reste du musele. L'examen microscopique montre, en effet, que cette région. diffère complètement de la première. Point de larges fibres à grosse hernie latérale, point d'éléments en lame ou en tube à myoplasme mince, à sarcoplasme abondant, mais des élé- ments qui rappellent par leur forme, par leur constitution, les fibres néréidiennes. : Si on les compare avec les fibres de mêmes régions d’une Annélide immature, on ne saisit au premier abord . aucune différence sensible et l’on pourrait être amené à penser que cette région n'a subi aucune modification et qu'elle a conservé ses caractères, pendant que le reste du muscle se modifiait profondément. | Cependant il nous a semblé que ce n’était [à qu'une appa- rence. En effet ces fibres, chez l'Heteronereis, nous paraissent plus éosinophiles, plus fortement colorables. Elles nous sem- blent aussi, d’une facon générale, d’une taille légèrement plus réduite. Or il devrait se produire le phénomène inverse, elles devraient nous paraître un peu plus renflées, les fibres longi- tudinales se raccourcissant dans la région hétéronéréidienne. De plus on rencontre parfois, mélangées aux fibres d’appa- rence normale, des fibres entr'ouvertes latéralement, d’autres avec une petite hernie longeant le noyau, comme si la fibre avait subi le contre-coup des transformations qui boulever- saient la structure des muscles longitudinaux dorsaux, comme _si elle avait ébauché en quelque sorte les mêmes processus. C'est ce que nous confirme l’étude des stades intermédiaires. Nous avons pu être assez heureux pour saisir quelques aspects qui montrent bien que les fibres du bourrelet latéro-externe présentent, elles aussi, une ébauche de dédifférenciation. Chez une Annélide au stade B, nous avons pu constater que de nombreuses fibres, tant dans l’intérieur du bourrelet que sur ses bords internes, présentaient une hernie latérale comme l'indique la figure 47. On voit en effet des éléments à \ MO 2 myoplasme épais s’entrouvant latéralement; Les lèvres s’écar- tent et se raccordent avec une hernie dans laquelle on dis- tingue un sarcoplasme assez abondant, dessinant un réseau généralement assez net; le noyau s’est accru; il est piriforme s'il est encore engagé partiellement dans la partie myoplas- mique; quand il est englobé dans la hernie, il est ovoïde et tend à s’'arrondir. Nous avons pu saisir aussi, chez la même Anné- lide ou chez d’autres, des états un peu moins avancés et rappelant en somme ceux que nous avons Fc." AT. constatés dans les transforma- Fibres du bourrelet laléro-externe d'un muscle longitu- ; dinal dorsal, ébauchant une « dédifférenciation » chez tions des mus- - une Nereis fucala au début de l’épitoquie (X 1380). cles longitudi- naux dorsaux et ventraux, tels que fibres entr'ouvertes ou à légère hernie plus ou moins riche en sarcoplasma avec le noÿau en train d’y pénétrer... etc... Nous n'insisterons pas’ plus longuement, afin de ne pas nous répéter outre mesure. Enfin nous avons pu rencontrer chez une autre Annélide, cette fois au stade D, parmi des fibres d’aspect néréidien, d’autres qui ont bien encore plus ou moins grossièrement l'aspect décrit au stade B, mais. dont la hernie a diminué beaucoup de volume et dont le noyau est revenu, ou presque, à ses dimensions normales. Il nous semble bien que l’on doive considérer ces différents aspects comme une ébauche des transformations subies par les fibres des muscles longitudinaux dorsaux et ventraux; mais, comme on le voit, le myoplasme ne se résorbe pas sensiblement. Par contre il y a prolifération du sarcoplasma et du noyau. | Mais comment passons-nous au stade final ? En l'absence de termes de passage, nous en sommes réduits à des hypo- thèses. La substance de la hernie est-elle réemployée à l’édifi- cation du myoplasma dans la région atteinte ? Ou bien une partie de ce sarcoplasma est-elle rejetée ? Cette dernière hypo- thèse nous semble la plus plausible, non seulement à cause de l'aspect des figures, mais aussi parce qu’elle nous expli- querait le fait que nous avons signalé au début, savoir : que, : d'une facon générale, les fibres de la portion latéro-externe des muscles dorsaux nous ont semblé plus réduites chez la forme hétéronéréidienne achevée que chez l’Annélide atoque. En résumé nous pensons que les fibres subissent en majeure partie le contre-coup des modifications qui atteignent les muscles longitudinaux, qu'elles tendent à se dédifféren- cier, mais qu'elles reprennent ensuite l'aspect néréidien, vraisemblablement après un rejet de matière. IL est possible, d'autre part, qu’ün certain nombre de fibres dégénèrent au cours des modifications internes. c) Double repli des muscles longiludinaux ventraux. — Parmi les modifications qui atteignent le système musculaire au moment de l'épitoquie, nous avons attiré d'attention sur. l’atrophie qui frappe le double repli des muscles longitudi- naux ventraux. Si nous ne constations ce fait que chez des Nereis fucata femelles, il nous paraîtrait assez naturel, puisque chez celle-ci le système musculaire semble frappé de réduction. Mais nous le constatons aussi chez des Heteronerers mâles ; aussi apparait-1l comme anormal, car il paraît constituer un processus exceptionnel, contrastant singulièrement avec l'hypertrophie réelle ou apparente qui se manifeste dans le reste du système musculaire. MOT ee Or si nous comparons, d’après des coupes transversales, les fibres musculaires du double repli chez une Heteronereis et chez une Annélide immature, il ne semble pas, au premier abord, qu’il y ait de différences fondamentales. Les fibres semblent, en effet, avoir conservé la structure néréidienne. Cependant, quelques particularités ne tardent pas à se révéler après un examen attentif. Ces fibres, généralement d'apparence normale, sont le plus souvent de taille réduite, tout au moins plus réduite que chez l’Annélide atoque. D'autre part elles semblent plus colorables et leur ensemble constitue une plage d’aspect compact, très éosinophile, c’est-à-dire en tous points compa- rable à celui que nous offrent les bourrelets latéraux des muscles longitudinaux dorsaux. La ressemblance est encore plus complète si nous exami- nons ce double repli chez des Annélides à divers stades. Nous ne tardons pas en effet à constater que les fibres qui persistent chez l’Heteronereis, ont passé auparavant par les mêmes étapes que les fibres des bourrelets latéro-dorsaux. Comme elles, elles ont passé par un état de dédifférenciation incomplet, indiqué par l’hypertrophie du sarcoplasma et du noyau, sans que le myoplasma présente une régression aussi poussée que dans les cas de dédifférenciation complète. Comme elles, par conséquent, elles subissent le contre-coup des modifications histologiques qui atteignent le système musculaire. Les processus étant donc les mêmes que pour les bourrelets dorsaux, nous ne les suivrons pas en détail et nous ren- voyons à ce que nous avons dit précédemment. Il nous est facile maintenant de comprendre la ressem- blance apparente du bourrelet latéro-dorsal et du double repli ventral, mais il est quelque chose que nous n'avons pas expliqué, c’est la réduction de cette dernière formation chez l’'Annélide épitoque. Certes la diminution de taille des fibres qui constituent le double repli ventral, expliquerait à la rigueur une légère réduction; mais il y a loin de là à l’atro- — 108 — phie si prononcée de cette partie musculaire. De plus, très manifestement, le nombre des fibres y a diminué. Il faut donc admettre qu'un certain nombre d'éléments musculaires a disparu. Par quel processus ? C’est ce que nous nous sommes efforcés de rechercher, mais nous devons avouer que nous ne possédons sur ce point que des renseignements assez vagues. Nous n'avons pu en effet que très rarement rencon- trer des stades favorables, ce qui est une nouvelle preuve de la non-simultanéité d'évolution des diverses régions museu- laires d’un même segment. D'autre part nous avons dû nous contenter d'étudier des coupes transversales, car sur les coupes longitudinales tangentielles ou axiales, l'entrelacement des fibres est tel que toute étude sérieuse est rendue presque impossible ou tout au moins très difficile. Il nous est arrivé parfois de trouver chez l'Heteronereis, parmi les fibres d'aspect normal du double repli, des éléments fortement dilatés, à contenu granuleux, à noyau mal conformé. Il est possible que ce soient des éléments en dégénérescence, mais on peut, il est vrai, les interpréter comme déformés par suite d’un défaut de technique. Cependant, pour une partie d’entre eux tout au moins, nous penchons pour la première hypothèse, car il nous est arrivé assez fréquemment de rencontrer à ce stade, et à ce stade seulement, parmi des fibres revenues au type néréidien ou en voie de dédifféren- cation, de pareils éléments très hypertrophiés, à myoplasma tendant à former un V plus ou moins ouvert, à noyau plus ou moins lobé, émettant, dans le granulum sarcoplasmique abondant qui l'entoure, des corpuscules ‘chromatiques. Si nous admettons cela comme des figures de dégénéres- cence, celle-ci s’interprétera alors dans ce cas comme une exagération du processus de dédifférenciation. Quoi qu'il en soit, nous ne pensons pas que ce soit là le mode réel ou tout au moins unique de destruction des fibres du double repli. Ces figures n'apparaissent en effet que très tardivement, à la fin de l’épitoquie; or le double repli a déjà subi une réduction notable. — 109 — Ce mode est plutôt à notre avis représenté par des aspects légèrement différents que nous avons observé chez quelques Annélides sub-épitoques (c'est-à-dire ayant tous les caractères d’épitoquie quant à la conformation des parapodes, mais encore dépourvues de soies natatoires — Stade C). Nous avons en effet rencontré à ce stade, dans le double repli moyennement developpé encore, et surtout du côté de sa pointe interne, des éléments d'aspect tout à fait particulier. Ce sont des fibres dont la partie myoplasmique, écourtée d’ailleurs, présente latéralement une plage granuleuse dans laquelle s'engage parfois la tête du noyau alors renflée en massue. À part ces éléments, toutes les autres fibres du double repli sont normales. Si l’on compare ces éléments particuliers aux fibrés en voie de dédifférenciation des muscles longitudinaux ou bien aux fibres du bourrelet latéro-externe des dorsaux, on constate que l’aspect n’est pas du tout identique. Par exemple, malgré l'importance de Ia masse sarcoplasmique, le noyau ne s’est pas sensiblement hypertrophié. De plus cette masse sarco- plasmique est très peu colorable et assez compacte, non limitée extérieurement par une mince zone enveloppante; elle ressemble plutôt à une masse diffluante. Il en résulte l'impression de fibres en voie de dégénérescence typique et non pas celle d'éléments ébauchant une dédifférenciation. Ajoutons que nous n'avons Jamais constaté la présence de leucocytes immigrés dans cette formation musculaire, ou tout au moins {rès rarement. Nous indiquerons enfin, pour terminer, que le double repli se relie progressivement au muscle longitudinal ventral cor- respondant, par une zône de passage constituée par des fibres présentant tous les aspects intermédiaires entre les fibres néréidiennes et hétéronéréidiennes. | p) Néoformations des muscles longitudinaux ventraux et dorsaux. — Nous avons indiqué chez les formes hétéronéréi- diennes l'existence de néoformations modifiant considérable- — 110 — ment l'aspect des muscles longitudinaux dorsaux et ventraux. Ces néoformations étant surtout développées, bien apparentes comme telles dans les dorsaux, nous les étudierons d’abord chez ces muscles. Sur les coupes transversales ces néoformations forment, dans les muscles longitudinaux dorsaux, deux bandes paral- lèles se dirigeant vers l’intérieur du corps. Ces bandes, séparées par un étroit espace, s’élargissent chacune à leur extrémité libre en une plage arrondie. On a donc chez l'animal deux lames plongeant dans la cavité générale et s'épaississant à leur extrémité en un bourrelet assez bien développé. Un examen rapide nous montre que les éléments muscu- laires entrant dans la constitution de ces néoformations sont très nettement différents de ceux qui constituent les autres parties des dorsaux. Un assez fort grossissement nous montre des éléments musculaires très fortement colorés, assez serrés les uns contre les autres. Cependant, par endroits, on y distingue quelques trabécules dessinant alors un réticulum plus où moins net et contenant par endroits quelques petits noyaux. Il est assez difficile de se faire une idée exacte de la consti- tution de ces éléments sur le bord interne des bourrelets. Les éléments qu'on y rencontre sont trop pressés les uns contre les autres, beaucoup trop compacts, se colorent enfin d’une façon trop intense pour être aisément étudiés. Mais le reste de ces formations nous montre des éléments tout à fait curieux, d’un type que nous n'avions pas encore rencontré chez la Nereis fucata. Ce sont, en section transversale, de petites lames ou bien de petits corps ovoïdes constitués par une masse fortement colorable par les colorants nucléaires, et dans laquelle on peut distinguer, si la différenciation est convenable, des lamelles contractiles de disposition variable. Celles-ci sont généralement disposées plus ou moins norma- lement au grand axe de la figure. Tantôt elles forment deux systèmes de lamelles parallèles et alternantes, tantôt elles — 111 — s'affrontent et semblent alors ne plus former qu'un seul système traversant toute l'épaisseur de la fibre, tantôt enfin elles forment des angles à côtés parallèles et dont l'ouverture est, dans chaque moitié de la fibre, tournée vers l'extrémité correspondante. En certains points convenables, on peut voir que la fibre présente latéralement une hernie contenant le noyau. Ce sont ces hernies qui nous donnaient, par place, l'ap- parence d’un réseau entre les fibres musculaires (fig. 48). Comme on le voit, nous ren- controns chez les formes hété- ronéréidiennes, et chez elles seu- si E in ee lement, des fibres d’un caractère tout à fait particulier. Comme les autres éléments musculaires 2 ; : Fic. 48. des muscles longitudinaux uvr- SAUX, elles sont du type latéral, Eléments des néoformations d'un muscle longitudinal dorsal chez mais elles en diffèrent pi La une Héléronéréis mâle (X 1380). disposition de la substance contractile et les affinités colorantes du sarcoplasma. Ce type dé fibres, assez rare, n’est cependant point propre à l’Annélide que nous étudions. On l’a rencontré en effet chez d’autres Polychètes. Pour ne citer qu’un exemple : Lora Ruperuax l'a signalé chez Ephesia gracilis Rature (1911). Si l’on recherche de quelle facon ces néoformations se relient au muscle dorsal, on constate que le passage se fait par une zône de structure assez complexe. Nous trouvons en effet d’une part, mélangés les uns aux autres, tous les inter- médiaires entre les éléments que nous venons d'étudier et des éléments rappelant le type néréidien. Puis, à mesure qu'on se rapproche du muscle dorsal proprement dit, on constate un passage progressif de ces derniers éléments pseudo-néréidiens aux fibres hétéronéréidiennes typiques. Toutefois ces éléments pseudo-néréidiens, par lesquels s’éta- blit la continuité dans cette région de transition, se distin- e — 112 — guent assez aisément des fibres néréidiennes proprement dites par l'abondance de leur sarcoplasma et une tendance à la réduction de leur myoplasma. Ajoutons qu’au voisinage du sarcolemme, c’est-à-dire dans la région externe du muscle dorsal, les éléments à lamelles se rencontrent assez loin du bourrelet correspondant. Comment ce repli interne du muscle longitudinal dorsal se constitue-t-il ? Morphologiquement nous en avons noté les principales phases du développement, mais histologiquement la question est beaucoup plus difficile à résoudre. Nous n'avons pu en reconnaître les tout premiers stades, suivre la formation des fibres à partir des myoblastes; cela tient d’une part à l’extrème petitesse de ces éléments qui en rend l'étude presque impossible, et aussi, peut-être, à ce que les premiers stades sont trop rapides et nous ont par suite échappé. Lorsque les bourrelets commencent à bien s’indiquer (stade intermédiaire entre B et C), on voit sur leur bord interne des éléments de très petite taille formés d’une petite masse éosinophile d'apparence homogène. On peut rencontrer à ce niveau des noyaux assez développés relativement à la taille des éléments musculaires; en certains endroits conve- nables, on constate qu'ils appartiennent à ces jeunes fibres et qu'une petite masse de sarcoplasma les entoure. Au stade C, où les bourrelets sont beaucoup plus déve- loppés, car ils forment maintenant deux larges plages de chaque côté du vaisseau sanguin dorsal, on constate que la structure de ces néoformations n’est plus la même dans toute leur étendue. Tandis que les éléments terminaux présentent les caractères que nous: avons indiqués pour les fibres du stade précédent, le reste du bourrelet présente cet aspect si particulier des muscles longitudinaux dorsaux quand ils se dédifféréncient. En effet on n’y distingue au premier abord que de très petites masses éosinophiles formant les nœuds d’un réseau très fin. Avec beaucoup de soin on peut voir certaines de ces petites masses se délaminer, et retrouver ainsi tous les intermédiaires conduisant à des éléments formés le — 113 — par un tout petit et très mince V de myoplasme, dont les branches se poursuivent en une hernie logeant un noyau assez volumineux pour celle région, ce noyau présentant un nucléole chromatique bien indiqué. Chez certains éléments enfin le V est très réduit. IL est très peu developpé et très mince. En comparant ces éléments aux éléments terminaux, et en comparant d'autre part cette structure avec celle que nous avons rencontrée dans les muscles longitudinaux en voie de dédifférenciation, nous ne pouvons pas manquer d’être frappés des analogies que nous rencontrons au point de vue de l’évolution des fibres à ces stades. Dans des stades plus avancés, nous ne rencontrons plus cette structure, mais des aspects beaucoup plus voisins du type final. Nous trouvons maintenant de petites masses compactes nettement plus développées. De plus la substance qui les constitue présente cette fois des affinités chromatiques de plus en plus nettes, tandis que chez d’autres éléments de petites lamelles apparaissent dans la masse. Enfin, dans les hernies, fréquemment bien développées, nous rencontrons un sarcoplasma plus abondant, ayant lui aussi des affinités chromatiques. Les noyaux tendent à se réduire. Que les lamelles deviennent plus nettes, constantes dans tous les éléments, que le sarcoplasma de la hernie diminue un peu d'importance, et nous avons la fibre décrite chez l'Heteronereis achevée. En somme, si les tout premiers stades nous sont inconnus, nous n’en pouvons pas moins constater que les fibres de ces néoformations n'existent point d'emblée avec leurs caractères définitifs. Peut-être apparaissent-elles avec te type néréidien et prennent- elles très rapidement l'aspect décrit lors de l'apparition des bourrelets dorsaux : peut- -être celui-ci repré- sente-t-il leur structure initiale; en tous cas le myoplasme homogène, éosinophile, se résorbe, le sarcoplasma s’hyper- trophie, un remaniement a lieu dans la substance constituant la fibre, remaniement indiqué par les variations de coloration, et qui aboutit à l'édification d’une masse d’abord homogène LAdIa es et chromatique, qui se décompose ensuite en lamelles con- tractiles. En somme nous aurions là un processus évolutif compa- rable en partie à celui que nous avons constaté chez les mus- cles longitudinaux dorsaux et ventraux : les fibres subiraient une dédifférenciation avant de prendre leur aspect définitif. Quant aux fibres de la zone de raccord, elles subissent des modifications plus ou moins importantes suivant qu'elles s'écartent plus ou moins du type pseudo-néréidien pour se rapprocher des autres éléments musculaires. Elles obéissent à la même règle d'évolution que ces derniers et passent ou tendent à passer par une phase de dédifférenciation. Les néoformations que nous venons d'étudier ne sont pas propres aux muscles longitudinaux dorsaux, nous rencontrons des formations identiques dans les muscles longitudinaux veniraux. En effet, si nous examinons les muscles ventraux chez une Heteronereis, nous voyons de chaque côté de la chaîne nerveuse centrale une petite plage chromatique ayant grossièrement la forme d'un coin placé entre chaque muscle ventral et la chaîne nerveuse et s’enfonçcant entre ce musele et sa limite extérieure. Un plus fort grossissement nous permet de constater que cette plage est formée d'éléments absolument identiques à ceux que nous avons rencontrés dans les bourrelets des museles dorsaux. Leur nature de néoformations est moins évidente que celle des bourrelets dorsaux ; cependant il ny a aucun doute que ces fibres sont des éléments qui se surajou- tent au muscle ventral. D'ailleurs on constate souvent, chez les Heteronereis, que cette plage se sépare en partie du muscle par une fissure assez profonde partant de la zône intérieure. Il ne nous a pas été possible de suivre ici l’évolution des éléments de néoformation, nous pensons qu'elle doit être identique à celle des fibres des bourrelets dorsaux. — 115 — S Comme dans les bourrelets dorsaux, il y a intrication des éléments néoformés et des autres éléments du muscle ventral dans la zône profonde, et l’on peut voir, s'étendant assez loin dans la zône externe des muscles ventraux, de petits éléments chromatiques montrant plus ou moins les lamelles contrac- tiles. 49 Faisceau sus-nervien. — Nous avons vu que le faisceau sus-nervien était constitué par deux bandes de fibres accolées à la face dorsale de la chaîne nerveuse ventrale et descendant un peu sur les flancs. Chez les formes néréidiennes il appa- raît comme une couche d’une très grande minceur. Les fibres qu'il contient sont par suite d’une taille extrêmement réduite, à tel point que leur étude nous a été très difficile. Ce sont de petits éléments qui, sur les coupes transversales, se montrent normaux à la chaîne nerveuse ventrale. Ils nous ont semblé du type néréidien, cependant il nous a paru souvent que leur noyau était extérieur ; était-ce exact, ou le myoplasme en ce point était-il très mince ? Nous n'avons pu nous en rendre un compte exact, élant donnée la petitesse de ces éléments. En tout cas le myoplasma se montre homogène, éosinophile, absolument comme dans une fibre néréidienne des muscles longitudinaux ventraux et dorsaux. Si nous examinons maintenant une Heteronereis, nous cons- tatons des différences considérables dans la constitution de ce faisceau musculaire, comme nous avons constaté des diffé- rences dans son développement. Les fibres qui le constituent maintenant sont de taille beaucoup plus grande, de plus leur structure est nettement très différente. En effet, elles sont absolument identiques à celles que, nous avons rencontrées dans les néoformations des muscles longitudinaux dorsaux et ventraux. Ce sont des éléments présentant une partie chro- matique à lamelles contractiles, et latéralement une masse sarcoplasmique dessinant sur les coupes transversales une hernie bien apparente au niveau du noyau. Comment passons-nous du type néréidien à ce type hétéro- — 116 — néréidien ? L'étude des formes intermédiaires nous conduit à une évolution des éléments musculaires comparable à celle des néoformations des muscles dorsaux, car ces fibres passent par une phase de dédifférenciation. Seulement il ne nous à pas été possible de pouvoir trouver une série de stades aussi complète que pour les, muscles longitudinaux dorsaux. Cependant, en comparant les aspects que nous avons rencon- trés chez des Annélides à divers états, nous constatons que: la taille des éléments musculaires augmente dans des propor- tions considérables, la structure latérale apparaissant de plus en plus nettement. Ce qui se développe surtout, c’est le sarcoplasma ainsi que le noyau qui, avec son gros nucléole chromatique, prend l'aspect que nous avons rencontré chez les fibres en voie de dédifférenciation. D'ailleurs, à partir du moment où les plaques de spermatogonies sont bien déve- loppées et nombreuses, on rencontre des fibres, les unes à grosse hernie contenant un noyau bien developpé, et du sarcoplasma abondant et chromatique, avec latéralement du myoplasma formant une masse éosinophile notable, tandis que chez d’autres le myoplasma, nettement en voie de réduction, ne forme plus qu’un V éosinophile assez mince. Comme on le voit ce dernier aspect nous rapproche des dédifférencia- tions. Nous avons rencontré d’autres éléments où le myo- plasma était encore plus réduit; mais entre ces derniers stades et celui que nous rencontrons chez les épitoques complètes nous n'avons pas rencontré d’intermédiaires bien nets. Cependant, en comparant le processus que nous venons d'étudier à ceux qui se produisent. dans les autres muscles, nous pouvons, étant donnés les points de ressemblance qui s'y montrent déjà, penser que les phénomènes se poursuivent d’une façon comparable, que dans les éléments dédifférenciés la substance musculaire se. réorganise, qu'il apparaît sur un côté de la fibre une masse chromatique, dans laquelle se .différencient ensuite les lamelles contractiles. Par réduction de la hernie, du noyau, nous arrivons ainsi à un type terminal. Nous sommes arrivés à entrevoir comment pouvait s’édifier ne Pins cette stucture assez particulière que prend le muscle sus- nervien. Nous comprenons que son augmentation de taille est due surtout à l’augmentation des dimensions des fibres qui le constituent. Il faut tenir compte aussi du raccourcisse- ment du corps. Enfin il est très vraisemblable que des éléments nouveaux se surajoutent, surtout contre le repli mésentérique rattachant le vaisseau sanguin ventral à l’enve- loppe conjonctive qui entoure la chaîne nerveuse ventrale. 50 Modifications histologiques du tissu chez les Heteronereis femelles. — En étudiant la morphologie du système muscu- _laire chez les formes héléronéréidiennes mâles et femelles de la Nereis fucata, nous avons constaté quelques différences dans le développement des muscles. L'étude histologique de ces formes ne nous montre, par contre, aucune différence sensible dans la constitution des fibres musculaires entre les Heteronereis mâles et femelles. Nous retrouvons, dans les régions homologues de chaque muscle, les mêmes éléments, le même type de fibre musculaire. Les seules différences que nous pourrions citer au point de vue histologique sont par exemple : que les fibres des museles longitudinaux ventraux et dorsaux sont de forme plus nette- ment tubulaire et peut-être légèrement plus dilatées, tandis que le sarcoplasma extériéur est moins développé et par suite la hernie plus réduite. Ce sont, comme on le voit, des diffé- rences bien peu importantes, car au fond la structure de la fibre reste la même. | Nous n'avons pas pu, pour les formes femelles, nous procurer des stades aussi variés que pour les formes mâles, cependant les quelques stades intermédiaires que nous avons rencontrés nous permettent d'affirmer que les modifications histologiques sont identiques chez les Nereis fucata mâles et femelles. | * Tome LXXII. { CHAPITRE VI Étude comparée des régions néréidienne et hétéronéréidienne chez les formes épitoques et atoques. — Passage de la région néréidienne à la région hétéronéréidienne. Nous savons qu'il existe, chez les Néréis épitoques, deux régions nettement dislinctes au point de vue des ‘caractères extérieurs : l'une, antérieure, qui a conservé les caractères de la Néréis type, l’autre, postérieure, qui a revêtu la livrée hétéronéréidienne. Est-ce qu'à ces différences externes corres- pondent des différences dans le système musculaire ? Est-ce que l’Annélide conserve, dans sa région antérieure, au point de vue anatomique et histologique, les caractéristiques néréi- diennes ? Pour répondre à ces queslions, adressons-nous tout d’abofd aux formes épitoques mâles. Que nous considérions les muscles obliques ou les muscles longitudinaux ventraux et dorsaux, ou bien encore le faisceau sus-nervien, nous ne trouvons pas de différences sensibles, quant à la forme et au développement, avec les régions homologues d’une Annélide immature, toutes proportions gardées naturellement (fig. 49, 50). Au point de vue histologique, cette affirmation n'est pas rigoureusement exacte. Il semble bien que ces muscles subis- sent, assez faiblement d’ailleurs, le contre-coup des transfor- mations qui atteignent l'Annélide. On rencontre, en effet, — 119 — assez souvent, dans les muscles longitüdinaux et dorsaux, des fibres qui montrent une tendance vers l'aspect hétéroné- réidien, tendance qui se manifeste soit par l'apparition d’une légère hernie latérale, soit par une dilata- tion plus ou moins grande de la fibre et par une hypertrophie plus ou moins nette du sarcoplasma. Mais Jamais cependant, nous ne retrouvons les fibres si caracté- ristiques des régions hétéronéréidiennes. Une autre question se pose alors à nous. Nous avons vu qu'ex- térieurement le pas- vd 7 nm mun ML d ‘chan. ° , » ml Fi. 49. Coupe transversale au niveau du 10e parapode d’une très jeune Nereis fucata mâle (K 16). sage de la région néréidienne à la région hétéronéréidienne était assez brusque quant à la taille des segments, moins vd ni _ $ .m L4 Fic. 50. Coupe transversale au niveau du 10#parapode d’une Hétéronéréis mâle (X 16)j. brusque, quoique très rapide, quant à la forme et à la constitution des parapodes. Que se passe-t-il alors au point de vue musculaire ? Si nous examinons des coupes faites dans la région allant du vingt et unième au vingt- cinquième segment, c'est-à- dire dans la zône de passage, nous constatons que, tant au point de vue morphologique qu'histologique, il y a tran- sition ménagée. C'est ainsi que pour les muscles longi- MU tudinaux ventraux, en même temps que le double repli se réduit d’une façon progressive, nous voyons, à mesure que nous nous rapprochons du vingt-cinquième segment, les fibres hétéronéréidiennes se substituer aux fibres néréidiennes, d’après un mode qui rappelle l’évolution des fibres de ces mêmes muscles, suivant l’élat de maturité sexuelle, dans les régions hétéronéréidiennes. Si bien que, dans des coupes transversales du vingt-cinquième parapode, nous constatons un mélange de fibres nettement néréidiennes, de fibres à écorce myoplasmique épaisse mais avec légère hernie laté- rale, et parmi elles d’autres pourvues de larges hernies ou. bien encore à myoplasme mince, plus ou moins en forme de V ou d'U, doublé intérieurement d’une écorce sarcoplas- mique granuleuse. Les premières de ces fibres prédominent dans la région interne du muscle, les dernières dans la région externe. A Si nous remarquons qu'extérieurement l'Annélide possède depuis le vingt-troisième parapode tous les caractères hétéro- néréidiens, quant à la forme et à la constitution des para- podes, nons ne pouvons qu'en conclure que les transforma- tions des muscles longitudinaux ventraux, et il en est de même d’ailleurs aussi pour les dorsaux, sont en retard sur les modifications épitoques externes. Il n’en est pas tout à fait ainsi pour les muscles obliques. Ces derniers acquièrent bien leurs caractères hétéronéréidiens d’une façon progressive, mais celte acquisition est beaucoup plus rapide, car au vingt-cinquième parapode ils ont acquis déjà leurs caractères définitifs. Ces faits sont d’ailleurs conformes à ceux que nous avons rencontrés dans l’évolution des muscles obliques des régions postérieures suivant l’état de maturité sexuelle. ta Si nons nous adressons maintenant aux Heteronereis femelles, nous ne constatons pas, pour la région néréidienne, de diffé- rences avec les formes mâles au point de vue de la consti- tution histologique de l'appareil musculaire. Il n’en est pas de même pour le développement et la taille de ses diverses ci AoeS parties constituantes, lesquelles montrent une réduction assez marquée par rapport aux formes mâles ainsi que par rapport aux formes immatures, toutes proportions gardées naturelle- ment (fig. 51). Le fait est très net pour les muscles longitudinaux dorsaux et surtout pour les ventraux. Il semble que ces muscles soient déprimés, déformés par les œufs, et le dou- ble repli ventral apparaît souvent comme laminé par ces volumi- La neux éléments sexuels. Quant au pas- ACER sage des mus- cles de la région cn... antérieure à la : DEN suivante, nous constatons qu'ici encore il est pro- MR nee --1n y cressif et nous Fig. 51. trouvons des < Coupe transversale au niveau du 108 parapode phénomènes ab- dune Hétéronéréis femelle (16). solument iden- tiques à ceux que nous avons étudiés chez Les formes mâles. En résumé, de cette comparaison des régions néréidiennes et hétéronéréidiennes chez les formes épitoques, il résulte — d’abord que le système musculaire tend à conserver dans la région antérieure ses caractères néréidiens au point de vue histologique, mais que toutefois il subit, dans une faible mesure 1l est vrai, le retentissement des modifications qui affectent les régions épitoques. ; , — d’autre part que le passage d’une région à l’autre se fait on progressivement, mais avec des vitesses différentes suivant les muscles considérés, et que par suite il n’y a pas parallélisme absolu entre les modifications externes affectant les parapodes lors de l’épitoquie et les modifications internes, celle-ci subis- sant un léger retard par rapport aux précédentes. | — enfin que le système musculaire est moins développé dans les régions néréidiennes chez les femelles que chez les mâles, observation qu'il convient de rapprocher de nos constatations sur le développement relatif du syslème musculaire dans les régions hétéronéréidiennes des formes mâles et femelles. CHAPITRE VII Modifications autres que celles du tissu musculaire constatées chez la « Nereis fucata ». Comme au cours de nos recherches nous avons été amenés à constater des modifications internes autres que celles qui atteignent le tissu musculaire, nous allons rapidement exposer les faits par nous observés. ee Chez la Nereis fucata transformée en Heteronereis, le tube digestif présente une réduction remarquable, réduction varia- ble d’ailleurs suivant le sexe de l’animal, et aussi suivant la région étudiée. Chez les mâles, en effet, dans la région épitoque, le calibre du tube digestif est très réduit. Cependant son épithélium se distingue assez nettement et sa lumière est encore assez large. Il n’en est pas de même chez les femelles. Là, le tube digestif devient presque introuvable ; son épithélium n'est plus distinct, et le plus souvent ce n’est qu'avec beaucoup de difficultés qu'on le distingue dans les coupes, au milieu des œufs qui semblent l’écraser, sous l'apparence d’une bande très étroite et compacte d’un tissu dans lequel on ne distingue guère de dédifférenciation structurale. D'autre part, dans la région néréidienne de l’Heteronerers, le tube digestif est aussi plus étroit que dans la région corres- pondante des Annélides immatures. Là encore c’est chez la femelle qu'il subit la réduction la plus forte. Quoi qu'il en soit, cette réduction n’est pas aussi grande que dans la région hétéronéréidienne. — 124 — En résumé, chez la Nereis fucata, le tube digestif subit une réduction au moment de la maturité sexuelle. Cette réduc- ton, surtout accentuée dans la région épitoque, est poussée à l'extrême chez les femelles, puisqu'elle aboutit à l’atrophie de cet organe. ; | Nous avons remarqué aussi que la gaine musculo-cutanée (épiderme et muscles circulaires sous-jacents) s’amincit chez les mâles et plus encore chez les femelles, tout au moins sur les côtés de chaque segment. Les régions latérales, séparant deux parapodes successifs, étant très amincies, on comprend qu'elles forment par suite une région de déchirure privilégiée, par où peuvent s'échapper les éléments sexuels mûrs (voir: Cunningham, loc. cit. Bou, 1901). C’est en effet très vraisem- blablement de cette façon que doit se produire leur émission, puisqu'ainsi que l’a constaté Face la néphridie ne subit pas de modifications l’adaptant au rôle de conduit vecteur des éléments génitaux, comme cela a lieu chez d’autres Annélides. D'autre part nous avons constaté que, chez les jeunes mâles et femelles de Nereis fucata, la cavité générale était obturée par une sorte de tissu formé d'éléments cellulaires, polygo- naux par Compression, s'arrondissant quand on les isole. Ces cellules d’assez grande taille, à protoplasma vacuolaire, contiennent des inclusions éosinophiles plus ou moins nom- breuses, mais volumineuses et de taille diverse. Entre ces éléments nous trouvons, par endroits, des paquets moruliformes de Jeunes éléments sexuels. À mesure que ces derniers se développent, ce pseudo-tissu diminue d’impor- tance et, lors de la maturité génitale, on ne le retrouve plus chez les mâles que par places, représenté par quelques éléments peu nombreux et pauvres en inclusions. Chez les femelles on n’en trouve généralement plus trace. Nos observations, comme on le voit, concordent sur ce point avec celles de CLaparène chez la Nereis Dumerilu. Ajoutons enfin, pour lerminer, que chez les formes hétéro- néréidiennes de la Nereis fucata, 1 y a une multiplication remarquable des ramifications du système vasculaire. Ce Dane 0 phénomène est surtout frappant au niveau des muscles longi- tudinaux ventraux et dorsaux, dans lesquels ces ramifications pénètrent en abondance, se frayant un chemin à travers. les fibres musculaires, avec lesquelles elles s'entrelacent plus ou moins, si bien que sur les coupes, et surtout sur les coupes longitudinales axiales, on éprouve souvent beaucoup de diffi- cultés pour démêler la structure exacte des muscles indiqués. J RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS Notre travail comprend trois parties d'importance bien différente. La première parlie est consacrée à la description de la Nereis fucata. Un des résultats de cette étude morphologique est de nous permettre d'établir comme suit, pour un segment moyen du corps, la constitution de l'appareil sétigère : Faisceau sétigère dorsal..... soles en arête homogomphes groupe ee en arête homogomphes Faisceau séligère | Supérieur soies en serpe hétérogomphes ventral........ | groupe (soies en arête hétérogomphes | inférieur | soies en serpe hétérogomphes Mais, tandis que le faisceau sétigère dorsal et le groupe supérieur du faisceau sétigère ventral présentent une compo- sition constante, dans le groupe inférieur du faisceau ventral nous assistons à une variation assez régulière de ces deux types de soies, variation inverse, à la suite de laquelle les soies en arête hétérogomphes se réduisent où disparaissent du dixièrae au cinquantième parapode, tandis qu'à ce niveau les soies en serpe hétérogomphes présentent leur maximum de développement. Il ne saurait donc y avoir de confusion possible, au sujet de la composition de l'appareil sétigère, chez les Nereis fucata commensales récoltées par nous à Arcachon. Enfin, nous confirmons l'opinion de Face, que la Nereis fucata commensale peut, contrairement à ce que pensait Wirex, prendre la forme épitoque et se transformer aussi bien en Heteronereis mâle que femelle. — 127 — Notre exposé historique, qui constitue la deuxième partie, met nettement en évidence; entre autres choses, notre ignorance presque complète au sujet des modifications du tissu. musecu- laire. On peut dire que l'opinion dominante chez nos devan- ciers était que l’épitoquie chez les Lvcoridiens s’accompagnait uniquement d'histolyse musculaire, opinion que venait contre- dire l'observation de Sainr-Josepn chez Eunereis longissima. Quant aux différences structurales entre la fibre néréidienne et la fibre hétéronéréidienne, nous en étions restés, en fait, à l'observation de CLaparÈDe : la fibre néréidienne est d'aspect homogène, tandis que la fibre hétéronéréidienne présente un axe granuleux. Les résultats que nous avons obtenus et qui font l’objet de la troisième partie nous permettent, pensons-nous, une mise au point de la question chez la Nereis fucata: 1° Au point de vue de la morphologie des principaux muscles, les modifications qui se produisent dans la région hétéronéréidienne chez les formes mâles sont de trois sortes : a) Augmentation de taille, surtout sensible pour les muscles obliques ou parapodiaux ; b) Atrophie du double repli des muscles longitudinaux ventraux : F c) Néoformations au profit des muscles longitudinaux ventraux et dorsaux, surtout nettes chez ces derniers, où elles forment un double bourrelet axial plongeant dans la cavité générale. Ce sont là les phénomènes fondamentaux, ceux que l'on doit considérer comme caractéristiques de l’épitoquie. Chez les Heteronereis femelles, ces faits sont en partie masqués par des phénomènes secondaires. Nous trouvons les mêmes atrophies, les mêmes néoformations, nous constatons, bien qu'à un degré moindre que chez les mâles, une hyper- trophie des muscles obliques, mais le développement des muscles, et surtout des muscles longitudinaux, semble au — 128 — contraire gèné par la présence de la masse énorme des œufs, qui distendent le corps et écrasent les organes ; d’où l’amin- cissement du système musculaire, que l’on M signalé chez nos devanciers comme le processus caractéristique de l’épitoquie. 20 Au point de vue histologique, il ressort nettement de cette étude qu'à l’homogénéité du tissu musculaire chez la Nereis fucata immature s'oppose l’hétérogénéité de ce tissu chez la forme épitoque. . Chez la Nereis, en effet, toutes les fibres sont identiques. Ce sont des éléments plus ou moins rubannés, légèrement renflés au niveau du noyau, et très pauvres, en sarcoplasma. L'Heteronereis nous offre au contraire trois types de fibres : a) D'une part, des fibres ayant conservé les caractères néréidiens. Elles ne se trouvent guère que dans la portion latéro-externe des muscles longitudinaux dorsaux et dans le double repli des muscles longitudinaux ventraux. b) D'autre part, des fibres constituées par une mince écorce myoplasmique, formant gouttière, cette écorce étant tapissée intérieurement par une couche régulière, assez épaisse, de sarcoplasme. Suivant les bords de la gouttière se trouve une hernie pauvre en sarcoplasma, mais contenant le noyau. Cette hernie diminue d'importance à mesure qu'on se rapproche des extrémités de la fibre, laquelle finit par devenir tubulaire ‘par soudure des bords de la gouttière myoplas- mique. Ces fibres forment la partie la plus importante de la masse musculaire. Elles constituent à elles seules les muscles obliques, et en grande partie les muscles longitudinaux ventraux et dorsaux. c) Enfin, dans les néoformations musculaires et dans le muscle sus-nervien, nous trouvons un autre type de fibres. Ce sont de très petits éléments formés d'une substance assez chromatique, dans laquelle on distingue des lamelles contrac- tiles disposées normalement au plan de symétrie de la fibre, au niveau duquel elles s'affrontent ou alternent. Ces éléments présentent eux aussi sur le côté, une petite hernie logeant le noyau. ' 30 L'histoire des modifications qui conduisent de la structure néréidienne à la structure hétéronéréidienne peut se retracer comme suit : a) Les fibres en gouttières dérivent des fibres néréidiennes après dédifférenciation de ces dernières. b) Les fibres à caractères néréidiens du bourrelet latéro- externe des muscles longitudinaux dorsaux et des muscles longitudinaux ventraux ont en réalité subi le contre-coup des phénomènes qui bouleversaient les muscles auxquels elles appartiennent. Elles présentent en effet une ébauche de dédifférenciation. Peut-être même y a-t-il, au cours de cette ébauche, rejet d’une partie de sarcoplasma, ce qui expliquerait la diminution de taille de ces fibres. Quant à l’atrophie du double repli des muscles longitudinaux ventraux, elle est peut-être le résultat de ce processus, combiné avec une dégé- nérescence pure et simple d'un certain nombre d'éléments. c) Les éléments musculaires qui entrent dans la constitution des néoformations n'apparaissent point d'emblée avec leurs caractères définitifs. Les premiers stades nets nous les mon- trent comme formés par de petites massés homogènes éosino- philes à rioyau extérieur. Puis ces fibres se dédifférencient rapidement pour s'organiser sur le type d'éléments à lamelles. d) Enfin les fibres du muscle sus-nervien passent, elles aussi, par une phase de dédifférenciation pour se transformer en fibres à lamelles contractiles. Peut-être y a-til apport d'éléments nouveaux. Le tableau ci-dessous montrera la concordance de ces faits entre eux ainsi qu'avec les phénomènes extérieurs et l’état de maturité sexuelle : e Tableau de concordance des modifications musculaires MODIFICATIONS MORPHOLOGIQUES Néoformations MUSCLE LONGITUDINAL VENTRAL VOOR Ur P. P'dit Type néréidien Début des[Développe- néoforma - tions. De petitelLéger ac- taille mais bien indi- quées. loppées. an AE ss = G S € MUSCLE LONGITUDINAL DORSAL LL + TETE. Ex Lx : A =) L-°] BOURRELET = P.P' dit Jatéro- = : externe Pas de mo- Type Type difications | néréidien | néréidien externes. A Ebauches delDéveloppe-|Développe- lobes àquel-] ment nor-| ment nor- ques para-| mal. mal. podes. B \ Hétéronéréis[Léger ac-| Léger ac- | sans soies] croisse-| croisse- natatoires | ment d'’é-| ment d'é- (Forme sub-| paisseur. | paisseur. épitoque). G Hétéronéréis|Accroisse -| Accroisse - D complèle. ment d'é-| ment d’é- paisseur. | paisseur. Bien déve-lAccroisse - ment nor- mal. croisse- ment d'é- paisseur. ment d'é- paisseur. DOUBLE REPLI Type néréidien Début de la réduc- lion. Réduction nelte. Très réduil Néoformations Netlement visibles MUSCLES L'EAISCEAU obliques où sus- parapodiaux | nervien Type Type néréidien | néréidien Hypertro- | Hyperlro- phie phie accenluée. | accentuée, Très id. hypertro- | phiés. Très Double cor- hypertro- | don bien phiés. développé pendant l’épitoquie chez la « Nereis fucata ». MODIFICATIONS HISTOLOGIQUES P.P'dit Fibres néréidien- nes. 10 F. exlé- rieures hé- téronéréi - diennes. 20 Fibres moyennes BOURRELET latéro- externe Fibres néréidien- nes. Ebauche de dédifféren - ciation. en voie de|, dédiffé- renciation ||30 F. inter- nes néréi- diennes. 1o F. exlé- rieures et moyennes hétéroné - réidienss. 20 F. inter- nes en voie de dé- différen- ciation ou de réorga- | nisation. Fibres hé- || téronéréi - diennes. id. EF. pseudo- néréi- diennes. MUSCLE LONGITUDINAL DORSAL Néoformations Fibres homogènes, éosi- nophiles. Fibres terminales homogè- nes, é0sino- philes. Fibres plus anciennes en voie de dédifféren - ciation. Petss fibres à lamelles contracti - les. MUSCLE LONGITUDINAL VENTRAL P. P'dit Fibres néréidien- nes. lo K. exté- rieures hé- téronéréi - diennes. 20 Fibres moyennes en voie de dédiffé- rencialion 30 KF. inter- nes néréi- diennes. io K. exté- rieures el moyennes héléroné - réidienss. 20 F. inter- nes en voie de dé- différen- cialion ou de réorga- nisation. Fibres hé- téronéréi - diennes. DOUBLE REPLI Fibres néréidien- nes. Ebauche de dédifféren- cialion ? Dédifféren- ciation de certaines fibres ? Dégé- nérescence d'autres éléments ? F. pseudo- néréi- diennes ? MUSCLES FAISCEAU | Etat de développement obliques ss sus- Néoformations F8 parapodiaux NEVER DE Fibres Fibres néréidien- f néréidien- nes. nes. Toutes lesiF. en voie fibres en de dédiffé- voie de dé-[ rencialion différen- ciation. Toutes les|Dédifféren- fibres aul ciation el maximum | réorgani- de déditfé-] sation. renciation Fibres ÎFibres hé-] Fibres à lamelles | téronéréi-|] à lamelles con- diennes. con- tractiles. lraclives. des produits génitaux Petits groupes de spermatogo- nies pauvres en éléments. Gr. de sperma- togonies nom- breux et de grde taille. Spermatocytes et spermatozoï- des encom- brant la cavité générale. Spermatozoïdes encombrant la cavité générale Lo Dans la région antérieure de la Nereis épitoque, les fibres musculaires ébauchent légèrement les processus de dédifférenciation. L'appareil musculaire des mâles conserve le même déve- loppement que dans les segments homologues de l’Annélide immature. Chez les femelles, il présente au contraire une réduction assez marquée. 2 Quant au passage de la structure néréidienne à la structure hétéronéréidienne, en ce qui concerne les muscles des régions antérieures et postérieures de la Nereis épitoque, il se fait plus ou moins progressivement, rappelant dans l’espace ce qui s’est produit dans le temps pour la région postérieure, mais toujours avec un léger retard sur les modifications extérieures. Le fait fondamental qui domine ces résultats, c'est que, chez la Nereis fucata, l'épitoquie s'accompagne d'une réorqa- nisation de l'appareil musculaire. C’est là une constatation brutale qu'il nous faut enregistrer et qui s'impose, bien que nous ne sachions si les fibres en gouttières par exemple sont plus aptes, et pourquoi elles sont plus aptes à la vie nageuse, active, de l’Heteranereis, que ne l’auraient été les fibres néréidiennes. En tout cas l’hypertrophie considérable des muscles parapodiaux nous prouve bien que l'appareil museu- laire, de même que les parapodes, s'adapte dans la région épitoque aux nouvelles fonctions qu'il doit remplir. Quant à sa réduction chez les femelles, réduction qui avait si vivement frappé les auteurs, bien que réelle, elle n’est pas aussi complète qu’on veut bien le dire. Il est hors de doute que beaucoup d'éléments musculaires ont disparu : compres- sion mécanique exercée par la volumineuse masse génitale ? autophagie ? Mais il faut aussi remarquer, pour les muscles longitudinaux ventraux et dorsaux, que le corps est considé- rablement distendu par l'énorme masse génitale et que, par suite, les fibres se répartissent sur une plus large surface. D'autre part, les muscles parapodiaux sont beaucoup plus \ PRE fe Rte développés, malgré les œufs qui les enserrent, que chez les formes immatures. Enfin les néoformalions elles-mêmes sont bien caractérisées. : Quoi qu'il en soit, cette réduction ne saurait être considérée que comme un phénomène secondaire. L'identité des processus -évolutifs chez l'Heteronereis mâle et femelle, le fait que chez cette dernière on la constate dans la région néréidienne, ce qui n'a pas lieu chez les mâles, tout cela nous le prouve surahondamment. Nous nous trouvons done, au point de vue de l’appareil musculaire, en face d’une mélamorphose interne en corrélation avec la métamorphose externe, en face d’une métamorphose tout court. Quand Ed. Perrier déclare que l’Heteronereis est « formée, comme elle le paraît, de deux êtres différents placés bout à bout », que chez la Néréide à l’époque de la reproduc- tion la partie antérieure demeure chenille, tandis que sa parlie postérieure devient papillon, sa comparaison nous paraît justifiée, plus encore qu’il ne le pensait lui-même, car non seulement la région postérieure revêt une livrée spéciale, mais les organes qu’elle renferme, ou tout au moins le tissu musculaire, subissent des modifications comparables à celles que nous constatons chez les Insectes. Que voyons-nous en effet chez ces derniers ? Nous y trou- vons des phénomènes d'histolyse au cours desquels des muscles disparaissent, des histogénèses nouvelles aux dépens de myoblastes spéciaux, qui fourniront à l’imago des muscles sans correspondants chez la larve. Nous y constatons parfois aussi que d’autres muscles subissent des remaniements plus ou moins profonds, à la suite desquels ils passent à l'individu adulte. | N'avons-nous point des phénomènes comparables chez Ia Nereis fucata ? L'homologie se poursuit encore plus nette, dans les processus intimes. Nous avons indiqué quel rôle jouent et sont appélés à Jouer les phénomènes de dédifférenciation dans les métamorphoses des Insectes. Or, comment, dans la région Tour LXXII. 10 — 134 — hétéronéréidienne les museles obliques, les muscles longitu- dinaux ventraux et dorsaux, en partie tout au moins, passent ils de la forme atoque à la forme épitoque ? Après avoir subi une dédifférenciation profonde de toutes leurs fibres, après s'étre modifiés profondément sur place, à tel point qu'il est difficile, sinon impossible, de relier les fibres hétéronéréi- : diennes aux fibres néréidiennes, si on n’en a pas suivi les diverses transformations. Nous devons reconnaître que cette homologie entre les modifications internes chez les Annélides Polychètes et les mélamorphoses des Insectes avait déjà été entrevue par CauLLery et Mesniz; mais, n'ayant pas rencontré chez Dodeca- ceria concharum des faits aussi caractéristiques que ceux par nous signalés chez la Nereis fucata, ils n'avaient pu l’affirmer aussi complète. Nous sommes persuadés que l'étude systématique des phé- nomènes accompagnant la maturité sexuelle chez les Anné- lides Polychètes nous apportera aisément d'abondants docu- ments, lesquels nous montreront vraisemblablement des modalités très diverses. Il s’agit d’ailleurs là, sans conteste, de faits qui dépassent en intérêt une espèce ou un groupe. Leur importance s'accroît encore de ce qu'ils nous permettent de mettre mieux encore en évidence la plasticité de l'élément cellulaire. « La différenciation histologique d’une cellule vivante n'est pas nécessairement définitive et irréversible » à dit Ch. Perez. Nos recherches confirment singulièrement cette affirmation. Elles nous montrent, chez Nereis fucata, une plasticité de l'élément cellulaire vraiment déconcertante, puisque nous assistons, lors de l’épitoquie, à une réorganisation dans Îa région hétéronéréidienne de l'appareil musculaire, à une métamorphose, aboutissant à une hélérogénéité structurale qui contraste singulièrement avec l’homogénéité caractéris- tique de la forme néréidienne. APPENDICE Recherches sur les Annélides Polychètes de la région de Tanger. Nos recherches, faites pendant les années 1918-1919, ont porté sur la zône côtière qui s'étend de la baie de Tanger aux falaises du Cap Spartel. Il y a là deux régions bien distinctes. La première qui correspond à la baie de Tanger est peu intéressante au point de vue des Annélides Polychètes. C'est une plage formée de sables à peu près stériles, où nous n'avons guère trouvé que Nerine cirratutus. Le seul intérêt qu'on ‘éprouve à la parcourir réside dans l'accumulation, après les gros temps ou les forts vents d’Est, de ces grandes algues brunes désignées sous le nom de Saccorhiza bulbosa. En effet, dans le pied de ces laminaires, on trouve parfois une faune assez abondante, notamment de nombreux Isopodes ou Amphipodes, des Nereis ou quelques Aphroditiens. La deuxième région s'étend de la pointe de Tanger au Cap Spartel. Elle mérite surtout d’être étudiée dans sa partie initiale, c'est-à-dire entre la jetée et l'embouchure de l’Oued Youd. Là, au pied des hautes falaises éocènes du plateau du Marshan, s'étend à marée basse une assez large plateforme littorale, facilement accessible. Ces falaises sont constituées par des bancs de grès, d’argiles souvent bariolées, bancs fortement plissés et d'épaisseur très variable. Parfois les couches de grès atteignent plusieurs mètres, d’autres fois au contraire elles forment des bandes de quelques centimètres encastrées dans les argiles. Ces carac- tères géologiques et pétrographiques ont imprimé un cachet spécial à la plateforme littorale, en même temps qu'ils déter- minaient la nature et les conditions d'existence de la faune. En effet cette plateforme se présente, aux basses mers, sous l'apparence de couches disposées parallèlement au rivage et: dans lesquelles la mer a découpé, creusé, surtout aux dépens des argiles, de petits bassins où vit un monde d'organismes. D'autre part ces argiles désagrégées, mélangées aux débris organiques, forment une vase très propre à l'existence des Annélides sédentaires, tandis que les nombreuses fissures entre les grès et les argiles, sont les repaires indiqués des Annélides errantes. [1 suffit, par exemple, de faire sauter une mince dalle de grès pour voir grouiller sur l'argile mise à nu des Nereis variées ou quelque beau Phyllodocien. Aussi est-ce dans cette zône que nous avons recueilli la plupart des Anné- lides dont nous donnons la liste ci-dessous : FAM. DES APHRODITIENS. : FAM. DES SPIONIDIENS : Sigalion squamatum, D. Ch. Nerine cirratulus, D. Ch. Lopidonotus clava, Mont. RAT De ATEN at FAM. DES EUNICIENS : Aricia Cuvieri, Aud. et Edw. Marphysa sanquinea, Mont. Aricia Mülleri, Ratke. Lumbriconereis coccinea, Ren. $ RE ï : Fan. pes CAPITELLIENS : Lumbriconereis impatiens, Clpd. , Ur RS e Dasybranchus caducus, Gr. Maclovia gigantea, Gr. Arabella Saint-Hilairii, D. Ch. Fa. DES ARENICOLIENS : “ Arenicola branchialis, Aud.& Edw. Fam. DES LYCORIDIENS : Perinereis cultrifera, Gr. Fan. DES MALDANIENS : Perinereis longipes, S. Jos. Clymene œrsledu, Clpd. Perinereis Oliveiræ Horst. FAM. DES SABELLARIENS Fam. DES PHYLLoDociExs : Sabellaria alveolata, L. Eulalia viridis, Müller. Fan. DES TEREBELLIENS : : Fam. DES CIRRATULIENS : T'erebella lapidaria (Kähler) L. Audouinia tentaculata, Mont. Nicolea venustela, Mont. Comme on peut le constater cette liste comprend 12 familles représentées par 17 genres et 21 espèces. x Si nous étudions maintenant la répartition géographique de ces Annélides, nous constatons qu'il en est 14 communes à l'Océan Atlantique et à la Méditerranée : Sigalion squamatum. Audouina tentaculata. Lepidonotus clava. _ Aricia Cuvieri. Marphysa sanquinea. Dasybranchus caducus. Lumbriconereis coccinea. Arenicola branchialis. Lumbriconereis impañens. Sabellaria alveolala. Perinereis cultrifera. Terebella lapidaria. Eulalia viridis. Nicolea venustela. A cette liste il convient d'ajouter la Nerine cirratulus, qui n'avait été signalée que dans la Mer du Nord, la Manche et la Méditerranée et dont nous avons constaté l'existence à Arcachon. | Cinq espèces appartiennent à l'Atlantique et ne se retrou- -vent pas dans la Méditerranée : Maclovia giyantea. Perinereis Oliveiræ. Aricia Mülleru. Perinereis longipes. Clymene OErstedir. Il est intéressant de retrouver cette dernière espèce à Tanger, car elle avait été créée par pe Sair-Josepn pour une Annélide de Saint-Jean-de-Luz et spéciale jusqu'ici à cette localité. Enfin, dans la liste des Annélides récoltées à Tanger, nous n’en relevons qu'une nettement méditerranéenne Arabella Saint-Hilairt. Il semblerait donc résulter de ce qui précède que, parmi les espèces non communes à l'Atlantique et à la Méditerranée, ce qui domine ce sont les types atlantiques, fait qui ne doit pas nous étonner, si l'on songe que, dans le double mouve- ment d'échange qui se produit entre ces deux mers par le détroit de Gibraltar, ce sont les eaux atlantiques qui forment les couches superficielles. — 133 — Toutefois cette courte liste ne nous permet pas de nous montrer absolus dans nos affirmations, car elle ne saurait ètre considérée que comme provisoire. Il n'est pas un zoolo- giste qui ne sache à quelles variations sont sujettes les faunes locales, et seules des recherches prolongées peuvent permettre d’en fixer les caractéristiques fondamentales. BIBLIOGRAPHIE AupouIN et Enwarps. — Classification des Annélides et description de celles qui habitent les côtes de France (suite) : Néréidiens, Ann. -des Sc. Nat. Zool., t. XXIX, p. 210-214, 1836. AUGENER. — Bemerkungen über einige Polychäten von Roscoff, Zool. Anz., XX XVI, p. 232-239. BLaiNvizce. — Art. Néreide. Dict. des Se. Nat., t. 34, p. 431, 1825. BLUMENTHAL. — Etude expérimentale des modifications fonctionnelles des organes hématopoiétiques. Arch. di Fisiol., t. II, 1904. Brasil. — Contribution à la connaissance de l’appareil digestif des Annélides Polychètes. L’épithélium intestinal de la Pectinaire, Thèse Paris, 1904. CauLLery et MEsniz. — Les formes épitoques et l’évolution des Cirra- tuliens, Ann. Université de Lyon, fasc. XXXIX, 1908. 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TABLE DES MATIÈRES Pages ÉNTRODUCRION SNA IRNMONENENT Lie RP are RAA AA tiers s) PREMIÈRE PARTIE CHAPITRE Ier. — Description de la Nereis fucata : RON RS AN MESSE RSR Ne LP SMS RSR SE ie NN AR SELS NEA PATES ENCRES RE AE RS EAU PAT ERA MUR AE UT NADINE RAS PAR A RE nes 12 FAraPo lee ADDAENSÉNRre An PNA DR AE LE Bibliographie de la forme néréidienne......... RNA ENS 24 HonneséDiIOques es UNE nee Anar enAnrr A Rens 28 SUOnyierdenla NErEIS EUGENE EE AO NES RARE 33 DEUXIÈME PARTIE CHAPITRE IL — Apercu général sur les modifications externes et internes, au moment de la maturité sexuelle, chez les Annélides Poly- chètes et plus particulièrement chez les Lycoridiens : Modiications eriennest (7. 11 ESA entr 39 Modiications MDteRneS eme Ness An A1 Modifications du tubeldigestif. 144.000" A UN SOON 41 Modificationstdu système musculaire MM PRE Ne 42 Modifications des organes segmentaires.................... 45 Variations leucocytaires et modifications du tissu de réserve EG COS A RME RER EE RE NIUE GLS Pa Ua 46 TROISIÈME PARTIE Modifications du système musculaire au moment de la maturité sexuelle chez la « Nereis fucata ». CHAPITRE II. — Les principaux muscles du corps et leurs variations chez la forme néréidienne : Musculaturediunisemment.. etes CRE ee D? Variations de la musculature suivant le segment considéré... 57 — 144 — CHAPITRE IV. au moment de la maturité sexuelle : Modifications morphologiques du système musculaire Formes males; ivre ee RARE En ME Nes Formes femelles...... A NE EN AE D ER A tes etes NS INA SO DT CHAPITRE V.— Modifications histologiques du système musculaire au moment de la maturité sexuelle : 19 La fibre musculaire chez les Annélides Polychètes ........ 9 Modifications des muscles obliques chez la Nereis fucata ..…. 30 Modifications histologiques des muscles longitudinaux ven- traux et dorsaux : a) Muscles longitudinaux dorsaux et ventraux proprement b) Bourreletlatére entennendes durs Re EEE ne c)Hboublerre pitdes MENU Re ten “e d) Néoformations des muscles longitudinaux ventraux et JOLS AUX ARRETE TERRA NRA LL DRASS A0 F aiSCeAU/SUS-NERVICNNE HR NRA ARE LT ER NAS 50 Modifications histologiques du tissu musculaire chez les Hétéroneréis femelles; 0eme Rene Une MORTE En AE CHAPITRE VI. — Etude comparée des régions néréidiennes et hétéro- néréidiennes chez les formes épitoques et atoques. Passage (le la région néréidienne alamÉonNLeltÉRONEMEMENNeE A CNET ERA MENRNE CHAPITRE VII. — Modifications autres que celles du tissu musculaire chenaiNerels fUCAIARRANERENES RENE ANS AE Dr Nes OMR DÉVÉSUNIE EM CONCLUSIONS en Eten EE AUALA EAU ARE RSR Era Ê APPENDICE. — Recherches sur les Annélides Polvchètes de la région derfansén (Maroc) het annees BA a A AMAR UT CSA 61 68 0 71 74 91 103 106 109 115 117 Fi. Fic. Fra. F1G. Fi. ile PLANCHE I — Coupe longitudinale d’un fragment de muscle parapodial d’une Heteronereis mâle. X 840. n., noVau: s., sarcoplasma; #., myoplasma; v.s., vaisseau sanguin. .— Coupe transversale du même fragment. X 840. f.m., fibre musculaire, n., noyau; s., sarcoplasma: m. myoplasma. — Coupes transversales de fibres musculaires du muscle para- podial d’une Heteronereis mâle. x< 1380. : 4. — Eléments d’un muscle parapodial en voie de dédifférenciation. ct Coupes transversales. Annélide au déhut de l’épitoquie. x 1380. . — Eléments d’un muscle parapodial au maximum de dédifféren- ciation. Annélide sub-épitoque. X 1380. 0 . — Coupe transversale d’un muscle longitudinal veniral chez une Annélide immature. X 840. f.m., fibre musculaire. C 1H PERS | XAVAGUOG 44 ANNAINNIT ALHIDOS VI AA SALOY CNE _ Ie) = FER © En = Pt CS Z _— TE } FES TX Re nn nr Se | rs = ce BORDEAUX Li SOCIÈTÉ LiINNÉENN!: LA "7 » LR CE VS ES ne ACTES DE Dr nl PLANCHE II FiG. 7. — Coupe transversale d’un muscle longitudinal ventral chez une Heteronereis mâle. X 840. f.m., fibre musculaire; 0.s., vaisseau sanguin. Fi& 8. — Coupe transversale d'un muscle longitudinal ventral chez uve Annélide au début de l’épitoquie. X 840. f1, Üibre du type néréidien : f2, f3, [4, fibres en voie de dédifférencialion. Fic. 9 — Fibres d'un muscle longitudinal ventral chez uñe Annélide au début de l’épitoquie. Coupes transversales X 1380. 1, 2,3, 4,5, 6, 7, slades successifs de dédifférenciation. TOUR AE ÉE LINNÉENNE DE BORDEAUX 1 OCIET NGTES DE LAS DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BorDEAUX : 9 Fc. NOTE SUR LES BRYOZOARES DU NÉOGÈNE DE L'AQUITAINE Par J. DUVERGIER L'étude d'un grand nombre de Bryozoaires fossiles du Sud-Ouest de la France a élé déjà publiée par M. F. Canu dans le Bulletin de la Société Géologique de France (Années 1906 à 1917, 10 fastcicules, 24 planches). Le Néogène lui à fourni quatre-vingt-deux espèces, mais 11 estimait que ce n'était qu'une partie d’une faune beaucoup plus importante que révèleraient des recherches ultérieures. En effet, quelques fouilles faites dans nos gisements des environs ont déjà porté le nombre des espèces à 150. Je ne compte que les espèces déterminées; le dossier des incertæ sedis en comporte une cinquantaine. Malheureusement une perte difficilement réparable a été faite lorsque Les séries de Bryozoaires de la collection Degrange-Touzin ont été égarées. Notre collègue avait bien voulu m'envoyer ces fossiles pour que je les communique à M. Canu. Ils ne me sont jamais parvenus et lés recherches n'ont pas abouti. Les espèces de nos gisements girondins pourront être en grande partie retrouvées, mais en sera-t-il de même de celles de l'Helvétien et du Tortonien des Landes si richement représentés dans la collection Degrange-Touzin. Cette perte est done déplorable à tous points de vue et parli- culièrement sensible à celui qui en à été la cause indirecte. En ulilisant les matériaux que j'ai recueillis et les publi- cations précitées j'ai pu dresser quelques listes provisoires réunies dans le tableau suivant. . Towr LXXIIL. : 12 — 146 — Parmi les espèces rencontrées M. Canu avait décrit 30 espèces nouvelles, de mon côté j'en ai trouvé 35, soit ensemble 65 sur 150. On voit que la proportion est importante et que notre faune à un caractère très personnel; il est même assez nouveau pour le Miocène d'Europe, puisqu'elle nous a fourni, outre des genres nouveaux, plusieurs espèces de genres exclu- sivement américains Jusqu'à ce jour. Lorsque ces listes seront coraplétées par des recherches plus avancées, elles pourront donner matière à une révision des Bryozoaires de notre Miocène. Un travail d'ensemble concernant notre région et compor- tant la description et la figuration de ch que espèce serait fort utile à l'avancement de l'étude de ces petits animaux. Ils abondent dans la plupart de nos gisements, mais on comprend qu'ils aient été un peu négligés par nos paléontologistes, la difficulté des déterminations paraissant grande sans un ouvrage moderne, complet et facile à consulter. J'ajoute que sur ce sujet peu battu, encore délicat et fami- lier seulement à quelques rares spécialistes, j'ai fait appel à chaque instant à l’autorité universellement acceptée de M. Canu,; elle n'est surpassée que par l’infatigable complai- sance qu'il met à guider et encourager ceux qui s'intéressent à ses chers Bryozoaires. Ris S: (93 RÉFÉRENCES (1) PORC Cr ONQ ere See 2 Loeb de F LISTE D DU MIOCI ESPEÉCESW Mae Electra elliptiea Hacenonies 9 PSS En ee el EURNS ER Electra concatenata Reuss, LOGE SU RNA EN RARE Eh Te NT Ve Membranipora Falloti Canu, 1906.... ... Area FAN MPURE 54 à 1 NERO Piriporaltuberosa Gant 1900 Se Re RER AE RARE NormantellantacroenPANIC PRE REERENES AE A LME CRE D LORS AN SPAS DA PA Cupuladrid\canariensis Buse 185) RMI ERNST RS A'canthodesta Satan AU dOULN MS QE APR ARENA MEN PREND SR Re AcanthodesiaSavari Aude ormaReutrCanutlOoDO MERS A NE Re Acanthodesia Savarti Aud., forma spinea Can MASTER AA RENE ES Trochoporatconicat Der MS 33e EN OPMRERNRE A RT RRRRERE Hincksina/rectanquians in sp meReNER RE A EEE HN CES UN AIS CODION PAS DIEU RARES PANIERS RAT SLR A A Le Je Ellisina burdigalensis n. sp. ..... DA Le Du NEA ON TU RE ARR E Crammellacrassimargenata incl ASSUME RENE UE MrenoporaradictfendEineRs ASSIS NEA NES STE Rene RES ne Callopora lineata LAS) Sr ONRERRA RUE EURE Los es ANAE PAER RRES Alderina imbellis Hincks, 1860... .. RU EN TE aV ARE A PORT IP ANIME CarlonampttussallomacensiSnS QE RER NE Een AR "MR TRAe Scrupocellartia-elliptica ReusSS MS 41 RP RENNES ESS Fürcimia) hians Reuss: 1869220000 MRC RS Re ANR Fareinuastenella Camiarek@ASI0 RM ee N OR R E Herniseplella'fragilis niSp iRenAN E Ne i e el ts RE RER (1) Les lettres de cette colonne correspondent aux indicalions suivantes : C. Espèce menlionnée et figurée dans les publications de M. F. Canu sur le Sud-Ouest de la Fran N. Espèce connue mais non encore signalée dans le Néogène de l’Aquilaine. D1. Espèce nouvelle décrile et figurée à la suite de la nole. D2. Espèce nouvelle qui sera donnée dans une publication ultérieure. RYOZOAIRES JE L'AQUITAINE (sSapueT) }UOWU99 SOUIN ‘1840 : Be IE + mn no ee. 2pUET UT 2 $ Dee : : ses aUICqUT : EE LE HELVÉTIEN a © = assidsa||les (s199) JelOue : : + seUuSIJUeUI DE PE e : : TT ——_——_—— xXNBZUT) 214 à s . . 4 : s ; SEJS9D nn PE SP £onbinodquoq ee : : A ER ASSET NÉ En Cr : 2 à se1s29 RS co eu Lau : : JnoN UIMON . ere Fi : : Se]S29 de ue Mon arr EE : + + uvrdne) PIEPYIN-IUIES e = = nie | ue de BURDIGALIEN (2) On trouvera quelques changements de noms génériques imposés par des travaux plus récents, mais le nom spécifique accompagné de celui de l'auteur et de la date permettra facilement l'iden- J82Sn0gq-1N6H ! uefoue) : ain 2nu0q : à : 5 2CUSIUOINI ë : Ho ee : ; er SUIEFUO UE] ; RS ne Es S Puepan-iuIes ; Ne dr es 2e ouler) 2 £ + ee | : PAEPIN=IUIES . « l UITOUSEN ‘IUT 2 À ueus097 : A AUErO"] : ; Re ll | El 2essod > ee ee ll ee S Te 4 ||- inoug : : PERS A oEUSIJ9UN ; PRET a ones een le ee 0 à CI ca de on oh UBIIIEON En El ma me 2 NT : 991N0S ET TIUL 27 = ueu$097 LU CLASS) Se RS DS NT STE DA RP NE EN Pa IR DT ee a d. JNBJPUEIINA RE dd ne en de : © Jonbnog, Re ne nt oo ed SO 5 oeueqe9 RE Tee IS Me Rat 0 Det) DD 0e CU OCR ai = S90N 2 ER ES ST Lee . RON nn DT mi | C, AA Di. Espèce nouvelle déer D4, Espèce nouvelle qui han à pl = s 9 ESPÉCES ce ‘d Ga ‘Li ce / ; lectra elliptie On ON TOI BRIE AA TR RE EC C Blectra ellipliea Hagenow, 1839............. (6: RENÉE M EE ES C Membranipora Falloti Canu, 1906... C Pinporatuberosa Can 906 Rhin ee et ARS ! C NONMAElAL AO TI ARE MN LL Lie 0e ONE (0 Cupuladrit camariensis Busk, 1859. . .:.....:................. “ C Acanthodesin Savarti Auduuin, 1826... ,................... TR ! (0: Acanthodesia Savarti Aud., forma Reyti Canu 1909.....................0 (ee Acanthodesia Savarti Aud., forma spinea CAN MIO ITA EE EEE HOMO U Drooloponatoonieu Defre, 1833: 2.2... TR 0 0 Di Hinchsina rectangularis n. COTES EN ET SR RM Ÿ ll Di Hinchsina scipio n. Éfngr rte 8 Me RS CRC PRES Ne RER 0 o mosret | Di RATER TS An pee dun senc aecee dose 0 CO È | [0 Grammella crassimarginata NCIS 1880. PAR Ua de MARS ‘4 N Lremopora radicifera Minas BB ie us D AR 1 N OPA ED TS RP (ECS 4 N Alderina imbellis RER ENT ST ONE cu. ce 0 Da Canloramphus sallomacensis n. D'OR ASSNNRNNENRERAMRR G Serupocellaria elliptica HOUSSE RES pes. Tee . ‘14 C larcimia hians Reuss, GTR ASRRR R NRRRER à | N larcimia tenella NME RME 0 uote sc. +110 Di Hemiseptella lragilis n. SÉPARER APE UE CR PRE a (1) Les lellres de celle Espèce mentionnée e Espèce connue colonne Cotrespondent aux indicalions suivantes : 3 ligurée dans les publications de M. PF. Canu sur le Sud-Ouest de la ra ais non hcore signalée dans le Néogène de l’'Aquilaine. 14 Île el figurée à ln Suile de la note. 2 Sera donnée dans une publication ultérieure. y à É .. 2} tÀ à % BRYOZOAIRES DE L'AQUITAINE AQUITANIEN BURDIGALIEN 2% ar des tra 1 On trouvera quelques changements de noms ne vrasiité spécifique accompagné de celui de l'auteur el de Mais le nom lification. + $ £ T ee En ee ss. SLA Ses es ss ae he) œ Æ ce £ © Hi à a 20 ee £e CCE ET LE ICE SO|SS De 25 +Eluc S ssicsolcelsa Selon les ssfesluelos ls. Sselnelos es] à nolss es less ee loto. DES OAI EN EME RE) 22100800 € 02125 GE O A on |@=l+ = © SE SE 2803 AE o 5 CS MÈRE d |ifle [£als a 31e CEE lTE acid izse [© Elz= |=S SIRET El 81 $ FU RE | vol lo 2 |u en $ 5 (à) | | | | Me es : 1e n | LOUE | + | JR ne | | | nt DE RP tr ii | | lé ERP) NP EE x se | Ar leon 00 + NE e ci QE (4 F |. ae |. A PE PS JL | “he. Et 2 +... + niv...) M EE Ave Eu Re + ci + 4 4 rl Le dut CA Salles Debat. Minoy Eee Ses le — ae ES & [AS = — |[dA = © =S| re S S |A = L vaux plus récents, facilement l'iden- | | Clermont (Landes) | é HELVÉTIEN | — 150 — FÉRENCES | 4 RÉ ere O7 020 26 Gore CE Q-ELS Ca MÉDAPLOM" CG ESP GIE Cupularia umbellata Defr., 1823............ Je AN EN RENTE ER ESP ERERERTS Cupularia porosa Busk;1859;1 0eme 0er ARE ESA OS PERRIER Cupularia Haidingeri Reuss, 1847........ ..... RÉ EE pue le US RSS pates Cupulariaidona d'OTL EP MSSIPEREEANR PERRET RES Calpensiatimonessa Mol ABCS RE NRA PR RE RS STE MER Calpénsid Fuberosdin)SpR Se LRonEE PÉPRTER ANR RE RER Re Nématlopord'ovaid ns pe der to AN te UE EN SR ET RE RER ETS Onychocellatanoulos Ress SLT EPP AE TETE RENE A dLe Onychocella transversa Canu, 1909 Onychocella elliptica Canu, 1909 Rosseliana incompiaRENNS AB ATEN ERNEST 1 SE A UNE RossehianarreussianaManzonis SC) ANNEE RE tresses seen ess nos roses ttes rer ss ss eus. Dacryonella;ogivalis in Sp is ARE RE A ERA Re NAME Micropora coraceaEspers HORS MONT A ae At en MicroporaminutalReuss, 1S47/ 00e Re Ben nee de ln ete MN aie IR AN PIN RME SERA Tunularia:conica Bus, MSI HS SR NAN ne CRE MP QUE Aie SR ne Lunulartasandrosaces Micheloth} ASSS RTC RNA IP ERREUR Lunularia laminifera Canu, 1917 ........ SR ER RAR D OR AIR ASS MAO Steganoporella elegans AMilnelEdwe., 1836, D NP Re Steganoporella brevis Canu, 1916....... .. DAS ane date et tem. NN RER Sieganoporella cavatura Can AOC SE ERP OR RER ER Sieganopore ia lIEDIMArTINALO AN ES DIE MERE MERE ENTRER MralamoporelidiandegavensisMichelinMS #7 PANNE NE DralamoporelltelongataiCann AOITÉEERE PERMETTRE ES RER EE Celaia rhombirera Goldiiss 1838 me Re RE CE EE ER, Cellaria mutabilis Canu, 1909. . ... D PEL SE EN Entomaria spiniyera Canu TOI SERRES RME ONE ee RE Puellina radiata Moll, 1805, v. raricosta Reuss, 1874......... 18118 20) Fe ANRT Distanseschurella cestasensisun SpA PES ER EE CRETE CE COR CREME Cribrendoecium crassicostulatum n. Sp. ............. MT en NU ete A SMS AR ES ASE Hippothoa rugulosa Reuss, 1847..... A D TS ARR ART te Chorizopora parvicelld n.:Spe CARS CRUE TER NOM RG PE EU APR RER = ss CDD IEEE EE NN RE NE PE | PA (sapuer ES) tele) Hi AOU Juowuu»a] 2. UN ° ‘Ed n ii > ae lee H nd 9 UJIequ Ë Se es Sen e : ; US1}4 EI ee à 2e xneze . L re Pine ë < __ “areones AA + = a d anse je ÉRDTES er, ! | da JnoN —. 4 : o à (&) din ee = , he A 0 si : à | (ra APTE) res - ue TA = Cuba TE Re ME 2 Dsnog re : JE : > {I- ee an de + : ; ent 7 À © 2 2 MEN me —+ 3 = o ai ; ! = 0 al OA + Q 2 + . de = Re + + NS ie Paru a ES + Re ee re nrane re ne. vrjoua aN=IuIe > “ = . © 5 3 = . à À € = Sn je = 2 z, Sen * ES) — ENREE LPRe ne PRE = = ee Sn ueu ITU : : k D : . 0 + . 0 + + E 30 IL 27 5 . i + = . $ x a . = j1u9 91 $ . GC 5 . 2 + 5 Hi LIO" € Ep LES pere Fos + + 2 SRE Z Dess RARE Mn re se as de Re . Lis oser Fra SL nr Es SE ie de RES DAC HSE Ë ions» SES : LE D : ja SACsl RE na (a ne = Pa PSN == . : 2S BLUE © re en 4 10 97 I IE LE ES LES . LÉ) s : S s . c DM : € = Z . À Hu J19nb ITA A ER Se DP \ __ oëuedto FAIRE eq : . ; S90 9 2 — : me: An ie ER d $ ; . à : + : De 5 . ° : € = : : _ : "0 > . E su Que FER EE 4 = un [ea e) 7 [al [ae pes) La jes [as æ Li] Pr TOC CIS © Schizopodrella unicornis Johnston, 1849.....,...... DURE Ps) DAT MEN EAU MERE Schizopodrella perincisa n. sp. ...... Schizopodrella lævimarginata n. sp. . n\ajrtuie ete tte) ele) len ere ele eee 9 eut lelo to lelnlate ne tele etatetn Stephanosella cf N\btapertaMicheln MIS As ttes ER RATES Buffonella incisa Reuss, 1874....... Sèhizomavella linearis Hassall, 1921. Dakaria girondica n. sp. ..:.:... 4. Dakaria torquata d'Orb., 1839 ...... Dakaria (2?) Strictaæ n: SpA ne CCC CES ONU ECS CS ONU RON EEE SANTE AO OL ONU Cie MCE! 4 CACROBO NO CONCERNÉ, AA LA or neneljetote, elfes ls ee eee) sale lelatette ire ait le (obste Mais aiatate t-il ce see tete re del Mes eee een st etateln telle a | Se a ee EAN SUR | Dafaria,(?)burdigalensis Canu19097 2270 2 NT ER ANSE | Dakaria elongata (?) Canu.......... Stephanollona spinifera n. sp. ...... Schizobrachiella (?) isabelleana Smith, 1872 Schizobrachiella sanguinea Norman, 1864, v. parvula n. v. Schizoporella formata n. sp. ....... Hippoporina globulosa Roemer, 1863 Hippoporina rarepunctata Canu, 1916 Hippoporina porcellana Busk, 1860... Hippodiplosia verrucosa Canu, 1916 Hippadenella parvirostrata n. sp. Hippadenella variabilis n. sp. Hippopleurifera cf. grandis Canu . ... Peristomella laciniosa n. sp. ....... Peristomella costulata n. sp Microporella ciliata L., 1759 Cyclicopora aquitanica n. sp reel en lee. te stetniie fete ere lle. Alerte. leleta aide ce EAN Ia sienne er een ete nee ete lee Lee etant tetetete lala ee SU sua ele, estelle hole lelatetetete ile talents CHOCO ECONOMIC AIO MOROCCO EME EME LOMME QUE CAT es telles le y rue Melon lala e alone eslte = y-doehe, sales UE Me Re . COCO TOC RON OC OC NOROIC EDEN DEL IOR LOS DO IDR Dre ÉULULE, eee Ten spa eee eee fe ee latee. sis elalthelele detente tete ie ea ee ONCE SOON RO eOIORT OC MIO eLIEC CCI LEE OUEN ET one rs La, efnehelermiho ere eos le) leo estelle, Fee le fo felaleelhe esse /Dha tale lille ler avis reste tete lien ele ee dent Hippodiplosia granulosa Canu, 1916............... CCC DE SO MO ICONE MO OO FONCTIONNE SOU OM ICONE os Din D OC serre anne et ne n heal Me tee are stone sil CU EU sellette atlas atielieetie ... CROECAORCECEONOMOROITEEN CRE COLONEL ARS eieyatiene De) she aol NO UN a TON NAN 2e e Lalla atleta eee RE EUR CNE norte nee ts ete ee ET NT Tee ae eee RE NA R TA TRITEEn arsenal PT a ET ET ae ie ten ele site e «ee SNS RE EE ENS — 153 — HELVÉTIEN BURDIGALIEN AQUITANIEN (sapue]) }JUOWU919 our sedea + + +++++ epue eT © ; Aie cela SOI 2Ul18qU'] è Dr Te essidsol|es : ; Ù : SOLS PARENT RES (S199) Jelouey : | : Pan een Ze seuslijJueu + RÉ VE ETES : sesa9 $ è DT MA ne 2 2e Aonbinodj}uoq Ô : RS NS D SET CIE PTE sIeones : se SA US UE : =n 2e AN9IIOJUI 21N04 < : RAR EURE : se]s29 : S de DR et ve MU EE et : : TS RE A de . ueldnv) - ë RTS TER A A Cd ENS EC ù MR è : à : _Puepou-iuires : Re LE SD RSR DEEE FR RES she ; ; é 9191187) ‘J8I[INbON VAS : SRE ar 2 ë ueu#097 de RS TR RP ee DE Juosnog JneH - HSE DR RER EE RE uefoue) à RE RS SR DE MEN DURE SVT EC RUE D OR E ER 2ruo0qa ê £ $ . . . . . . . . . . . . . . ‘ 9BUSIUOUN E ARR DRE Ne RE ne A DR SE AT TA UE ; ENTRE Se Une Ne be te At ir ni PAEP9U-IUIeS : ENCLeR DRE : ; : ES oelen 2 CES SERRES EE AE TR D a nn NT D ANSE AR NN NET PEN _Puepou-iuies : : ; LA NE AE AS DR EE DE Le Me NE Me $ D EE rue BIIOUSEN ‘IIUL 2 : HAE RE RER NO nn te ueu3097 + PERS Re nl le anne ep mue : se ï PERS JUAIIO"T 5 ; RSR LT ARE RE RE RES 2essod je : S 6 : : Inoeg - Res PR RATE Re RER RER Fe : Ta RE BUSIAOU s De De DS REA NT EE EE SRE NT ‘ + 1 Sa He UBIIIEON ie NRRRSES PS RP en RS A RS ne : de 291N0S BJ ‘[IUL 2] : Re ar SEE ë En, ÿ ueu#097 Fee RATS TR Re ER Sa NS PSE Jouoeuern . . . « . . . . . . . . . . FS . JNPAPUBIIIA He PA UT ARR te PU M re nee à TT ME à D MERS Sete tr onbnoq PPT PRET EN PO RMS nie te ra de de CITE ete e Fonte PS ne Ne S20N SR Te ce SE 2eSs04 ES : (2) = | A É HSPECEES A ; [ea] ca ne — Di Cyclicopora () grandis-niis prions se 0 ane PERRIN RES C Aimulosia(t) avicuhierc Cana ATEN CEE PEAR NE NN RES C Smittina regularis Reuss, 18692 NRC IT RE D2 Smittina coangqusiaie ni Spin ES OS NU ISmitiinaumbiicata Roemer MOSS NANTES N Smittina Landsborovii Johnston, 1849........... RE UE A EE Di Smitiinatriangularis SpA RACLETTE SREMENN ANNEE TANT AN ER NAN RS C Smittina confluens Reuss., 1864 .. . . .. ....... RE N Mucronella variolosa Johnston, 1849 .......... ARR AT AE I PSS CMP A C | Monopora gtaantealCante MODIF Re SR LR e VRhamphostomella bioculata\CGanu LOIRE LPS PE REC EE Re C Porella-cervicornis Pallas 1768202 HE ORNE A TRES IT RIRES N Reteporarbeanana) RinosMBAG NP CRREEEE EST RSR er rrE Rs à a Di Leprahella Strophium n'ISp MEL TReRR SAN EEE eee ee tee RS aie CN VEetrarabdotos monilifenum A WMiln Edw, 1836-00 2 De ee Pers C Metrarabdotos heteromorphumAReNSs SCORE CE CE CNP E EEE RPC PP N Metrarabdotos chaureutatum Canu etiBassier PAS RENAN EC Re C Hippahiosina SandbergenaSmi Mere PEER RE Re D1 Trémoschizodina piSCUTORMASNNSp RECENT RENE (E Tubucellaria)bipartita Reuss MSG) AMEL RER RO Re (Ge, Tubucellaria aquitanica Canu, 1917. .......... A Re à C Schizostoma irregularis Can MAN AMAR ACTE MANIA Te TE C Schizostoma gibbosa Canu A9 15S UP RE NE ER Re C Meniscopord'aquitanica Canu/MODG EE POP TE EP EEE Rte à Ne CRE N Bracebridiia polymorphaReUSS MSC EEE PP ESC PRIE C Adeond Heckeli Reuss, 18472 Lente tenue PR Re RE RRE N A deona insidiosa Jullien, 1903....... ....... . AR RE Re Di Phylactella aquitanica n. sp. .............. D te be sas RE EN ER Di Philactellasfissurata:n. spi Ne RTE eee ET RSR RE Di Perigastrella crassilabiata n. sp ......... M de Ma La 0 je et NOT NES Di Perigastrella sine. dorso n.1sp ARR NRA EURE REINE RER RER Di Periastreloiaiiin sp ee PER ARE SR AE EEE BURDIGALIEN HELVÉTIEN AQUITANIEN (sspue]) JU0LUA9]9  . e - : ee A on a me Lo +. + epue e à 4 © G À D . o a Son a a nee e OUIEqUT assidsalles (199) Jelouey o ; DS nc : i : 2 seUSIJUE UN xXnUZE9 9214 se1529 RES 5 PORN vire ; ; a = Konbimodjuog : : RARE = ; : : ns : s}eones ; et ee RAT RES : ; o + ie + + AN9HMOJUI 21N04 ee COR CCS EE : . 5 - : zu … bon OS SD AS PR en noN UIMON . Re TD e : 5 PT se}]sa9 2e : AE a UE uerdne) tree PSS _ PUCPY9N-IUIES d -0 des NT a Manor | ue + no . E ne ee em . EOUSEN ‘TUL 21 (r] leu5097 Ju21107 . . . - LC] D . . e . . DR . Dessod Re _— ayoqnes UT UBIIEON a à de a D ss . ne nee - : a - - a RE à DRE: D OR à DRE de 0 dr —————]_ a D ur ————. INeJpUEIIIA Le Jenbno«a oeueqeo D SO D D D de ee Re oeSS04 DR Sd pe — 156 — AD0Z7ZbhC7ZO0N0Z0A7270072070z7007Z Hornera radians Defr., 1821 . Lichenopora elliptica Canu, 1916 Mastigophora Hyndmanni Johnston, 1847 Lagenipora-tubulosa d'Orb ASSIS NET er 0 UNE E NE SE Lagenipora d'Orbignyana Canu, 1909............ AMIE DRE ENRE (Burdig. de Dax). Schismopord\parasitica Michelin-AS46 re PR Le ue Schismopora granulosa Canu, 1915 Sehismopord pumicosa LL: A759 NRA Er Mt Er ne en ME Holoporellatubulost Can. M9 16 RE RS MERE EE EN Holoporella/palmata Michelin M825 0er E ee RReNee NE Onscousoecia macrostoma A. Miln. Edw., 1838....... RER NON (Burdig. de Dax). Mecynoecia proboseidea A "Min EAN USSS AE EN EN Microeciarsarniensis Norman, 1804% PANIER NN NAN PS Microecia suborbicularis Hincks, 1880 Plagioeciarepens Smitt.ÆA866) 0e RME ANNE EN Plagioecia dilatans Busk., 1854: Actinopora phcata|Canu, TONGS Re AT NAN ESA DiaperoeciaipalmatatBusle. AS59P00 AMEN RNCS (Burdig. de Dax). Diaperoecia dilatans Johnston, 1847 Diplosolen obelia Johnston, 1838 eos ere resserre ou e +.” soso” CRC SOS CROSS ECO CO CEE OCTO resort eee or ste tom eee intel ete she ichelat-i-Ueie elite crie hole - « -H-hiithe - sites eines eee ms dolelate cie ret/slehriele te ssreti le lens delete liretie ts se letetetots elolelanelsiiee eee Hornera reteporacea À. Miln. Edw., 1838 Ernisia Edwards Reuss, ALSACE ANNE SON EN AN CE RTE AE NE RE es Tretocycloecia aquitanica Canu, 1906 Lichenopora hispida Fleming, 1828 e tolahel=lalelonehel st ieteeleloltefnlie ne lniolntere lee te -l-i. sleleetsfeesrenele ete ee) elotatelihe) ec statetalele MINS see) eee les ete lee eee nent nt nn ee nm me à Lichenopora burdigalensis nos p MMM CRE Re Re apte Bereniceoregqularts d'Orb 18520 EREMe RIRES SENS RP stresse tresse eee esters res Di N Lichenopora verrucaria L , 1759. Ê C C Berenicea stipata Canu, 1917 C Tubulipora serpens Auct N Tubulipora phalangea Busk., 1859 C Fascigera dimidiata Reuss, 1847 | UC Radiofascigera flabellata Canu, 1917 — 151 — AQUITANIEN HELVÉTIEN BURDIGALIEN (SapuveTT) }uo0W4919 AOULIN ‘I8Œo(] salles 9pUBIET SOIN 9U1IEqET essidsalies (s199) Jo1ouem seusIJueu xnezZ&!) 914 Se}S99 Aonbinodiuoqg syeones ANATIOJUL 21NO0 se1s29 JNoN Ur[NON se]599 uerdne) ___PApou-iules 91914879 ‘e[pimbor ueu$097 16,Sno0f-IN6H - uefoue) 2tju0q 9PUSIAON OUIB}UOH CT PAEP9N=IUIES oefer PAIBPIR=IUIES UHOUSEN ‘TIUL "I ueu$097 JUOTIO"T » 9PSS2d Inoug DEUSIJYN oyoqnes uT UPIIIEON . 29100S EF ‘ILUL 2 ueu$097 Jouoeurer) INnPApUEIIIA enbnoq 2eueqge) S90N oessa (4 — +++ c++ +++ — + tit b BRYOZOAIRES DU NÉOGÈNE DE L'AQUITAINE ESPÈCES NOUVELLES Ordre : CHEILOSTOMATA Busk. Sous-Ordre : ANASCA Levinsen. Division : MALACOSTEGA Levinsen, 1909. Groupe : MEMBRANIPORÆ Canu et Bassler, 1917. Genre : HINCKSINA Norman, 1903. Hincksina scipio nov. sp. PRÉ AS u Le zoarium encroûte les coquilles et les millépores. Les zoécies sont distinctes, séparées par un sillon profond, allon- gées, elliptiques; le cadre est épais, arrondi et porte six à huit gros spicules (ou petits bdtonnets) érigés ou obliques. L’opésie est elliptique, denticulée. L'’ovicelle est petite, trans- verse, convexe, endozoéciale. Opésie Lo 0,2 — 0,82 , (10 0,8 lo — 0,16 — 0,20 Li 10798 210,32 Variations. — Les spicules sont gros sur les zoécies ordinaires et d'autant plus minces que les zoécies sont plus jeunes; les marginales sont simplement tubéreuses. L’ancestrule est orbiculaire et plus petite. Il y a peut-être une espèce plus petite qui correspondrait aux fig. 2, 3. Localités. —— Cestas (Moulin-Neuf). Léognan (Coquillai). — Burdi- galien. Salles. — Helvétien. — 160 — Hincksina rectangularis nov. sp. PI. I, fig. 5. Le zoarium encroûle les coquillages. Les zoécies sont dis- tincles, séparées par une crête saillante à arêtes à 45°. Opésié grande, subrectangulaire, d'apparence festonnée sur son pour- tour par de nombreux (16-20) spicules (pseudo costules) rec- tangulaires, denticulée et entourée d’un eryptocyste granuleux qui se développe beaucoup au-dessous de l’opésie. Un petit tubercule est silué aux angles de jonction des zoécies. L’ovi- celle est très peu saillante et endozoéciale. .. (Lo = 0,28 — 0,32 Da 0 Opésie Lo EAU de Zoécie 1: — 0,30 Affinités. — Cette espèce diffère de H. bifurcata Canu, par la pré- sence de tubercules qui n'existent pas chez cette dernière et par ses spicules rectangulaires et non bifu:qués à leur extrémité. On ne peut la confondre avec Acanthodesia dont certaines espèces ont l’opésie ornée d'épines pointues, parce que les pseudo-cuostules de son opésie sont plates, denticulées et non pointues. Elles sont analogues aux costules de Membraniporella mais moins développées. Il n’est pas rare de trouver sur un spécimen d’Hincksina des zoécies dont les pseudo-costules ‘se sont développées au point de se rejoindre, ce qui denne l’aspect d’un Membraniporella. Localité. — Salles. — Helvétien. Genre : ELLISINA Norman, 19083. Ellisina burdigalensis nov. sp. Pl fes Le zoarium encroûte les coquillages. Les zoécies sont gran- des, distinctes, allongées, hexagonales, disposées comme les mailles d’un filet. Le cadre est médiocrement épais, saillant, surtout aux endroits portant les aviculaires. Sur son milieu se trouve une petile arête lisse: ses faces latérales, inclinées sont garnies de fines crénelures. L’opésie est grande et ovoiïde. — 161 — L’aviculaire est interzoécial, triangulaire, transverse, ungui- culé. L’ancestrule n’a pas d’aviculaire. Que Lo = 0722 mo z = 0,60 BR) to on 0e Le 966 Aîfinités. — Il diffère de E. coronata Hincks, 1881, dont l’aviculaire est aussi unguiculé, par son aviculaire plus long, à parois régulières et minces. Il diffère de E. incrustans Waters, 1898, par des dimensions plus grandes et par son aviculaire unguiculé. Nous ne connaissons E. coronata que par les figures de Hincks, il se pourrait cependant que cette espèce lui soit identique. Localité. — Saint-Médard (La Fontaine). — Burdigalien. Division : COILOSTEGA Levinsen, 1909. Famille : CALPENSIDÆ Canu et Bassler, 1917. Genre : HEMISEPTELLA Levinsen, 1909. Hemiseptella fragilis nov. sp. pi feet Le zoarium unilamellaire rampait probablement sur les algues (très fréquent dans ce genre). Les zoécies sont dis- tinctes, séparées par un pli saillant ou par un léger sillon, allongées, hexagonales; le cryptocyste est peu profond, gra- nulé; le cadre est saillant, régulier, épais, plan, granulé. L’opésie est grande, allongée, régulière dans sa portion distale, irrégulière et dissymétrique dans sa portion proxi- male. Les deux échancrures opésiulaires sont larges et très variables. Les spinules sont très fragiles et paraissent se grouper en trois faisceaux dont deux latéraux. | Lz — 0,36 — 0,4 | 1z — 0,98 Lo = 0,24 — 0,32 lo — 0,20 Zoécie Opésie La largeur des zoécies et des opésies est à peu près constante, mais la longueur varie beaucoup. Tome LXXII. ES — 162 — Structure. — Les spinules très fragiles ont disparu par fossilisation, il ne reste que leur trace (fig. 4). La figure 2 est la restauration d’une cellule. Dans le genre Cupularia la coalescence des spinules forme le cryptocyste. La dissymétrie des opésiules indique que le muscle grand rectracteur du poly- pide n’est pas inséré dans l’axe médian de la zoécie. Localités. — Cabanac (Pouquet). Pes- sac (Lorient). — Aquitanien. Saucats (Pontpourquey). Léognan (Carrère). Cestas (Moulin neuf). — Burdigalien. ARC FIG Opésie X 140. Genre : CALPENSIA Jullien, 1888. Calpensia tuberosa nov. sp. PI. I, fig. 8. Les zoécies sont distinctes, hexagonales, régulières, séparées par un cadre saillant. L'apertura est elliptique; la péristomie dans sa partie distale se confond avec l’épaississement du cadre qui porte deux fubercules aux angles. Les opésiules sont grantes, semi-lunaires, situées contre le cadre au tiers supé- rieur de la longueur zoéciale. La frontale est un eryptocyste dont les pores assez gros sont régulièrement disposés en quinconces. Aîfinités. — Il diffère de C. impressa Moll, 1803, par ses dimensions plus petites, par ses deux tubérosités distales et ses grosses opésiules. Il diffère de C. Calpensis Busk dont les opésiules sont grosses par ses dimensions plus petites, ses tubérosités distales et par ses deux opésiules de même grandeur. Quant à Micropora minuta Reuss, 1847, qui d’ailleurs n’est pas de la même famille et est pourvu d’une ovicelle endozoéciale, il est plus petit. — 163 — CompARAISON DES MESURES C. TUBEROSA C. IMPRESSA C. CALPENSIS ha — | 0,06 0,08 0,08 == 0710 0,14 — 0,16 | 0,14 Lz = | 0,46 — 0,50 | 0,60 0,50 — 0,54 PA O2 0 80 00/80 "020% 050 Localité. — Cestas (Moulin neuf). — Burdigalien. Genre : NEMATOPORA nov. gen. L'ovicelle est endozoéciale. Le cryptocyste est perforé de plusieurs paires d’opésiules. Les vibraculaires sont inter- ZOÉCIAUX. Génotype : Nematopora ovata n. sp. — Burdigalien. Affinités. — Ce genre diffère de Micropora Gray, 1848, par la pré- sence de plusieurs opésiules et par le remplacement des aviculaires en vibraculaires. Il diffère de Verminaria Jullien, 1888, par la présence des vibraculaires et par son ovicelle endozoéciale. Nematopora ovata nov. sp. Piel ntionos Le zoarium encroûle les coquillages ou les bryozoaires. Les zoécies sont distincles, piriformes ou ovales, munies d’un cadre épais el saillant terminé par une arêle tranchante. Elles sont séparées par un sillon profond de largeur variable. L'apertura est semi-elliptique, présentant souvent une forme échancrée aux angles inférieurs; son bord inférieur est formé par le redressement du cryptocyste qui y devient aussi sail- lant que le cadre ou ses extrémités se fondent. Le cryptocyste est grand, enfoncé, sauf dans sa partie médiane supérieure. IL est perforé par deux ou trois paires d’opésiules équidis- tantes. Il y à des vibraculaires, ils sont interzoéciaux, circu- laires et placés sur de petites boursouflures qui surgissent entre les zoécies. — 164 — L'ovicelle est endozoéciale, c’est un petit capuchon pointu qui surmonte l’apertura et est englobé dans le cadre. A br=006 ha — 0,06 ZLoécie Apertura EU) ape P la — 0,08 Variations. — Il existe aussi de petites zoéciules de grandeur. moindre et portant un orifice hippoporiforme relativement très grand (3/5), ce sont probablement des zoécies incomplètes ou déformées. Localités. — Saint-Médard (La Fontaine). Léognan (Coquillat). — Burdigalien. Famille : OPESIULIDÆ Jullien, 1888. Sous-Famille : MICROPORIDÆ Hincks, 1880. Genre : DACRYONELLA Canu et Bassler, 1917. Dacryonella ogivalis nov. sp. PISE A0 Le zoarium encroûte les coquillages. Les zoécies sont dis- tinctes, entourées d’un cadre saillant et poli, de forme ogivale. Elles sont partagées en deux parties à peu près égales, la supérieure occupée par l’opésie et l’inférieure par un crypto- cyste incliné, mince et finement granuleux. L'’opésie a une forme semi-ogivale; son bord inférieur est COnCave, se rac- cordant aux bords latéraux par des courbes à grand rayon, dessinant ainsi les opésiules, sans.qu'il y ait précisément d’indentation. Deux petits aviculaires obliques, en forme de larme, saillants, bordés, posés sur le cadre aux angles de Jonction supérieurs sont constants. Les zoécies communiquent entre elles par deux paires de très grosses septules. Quelques zoécies sont plus grandes, mais le cryptocyste restant pareil, c'est l’opésie qui a de plus grandes dimensions. Grandes zoécies, Zoécies ordinaires. è Grandes. Ordinaires. nés | P9 = 0,28 D 14 2 04 A (2040 028 Des OO D 2% | 0 1620,20 a à 1-06) Dos 0e Aïfinités. — Il se distingue de D. octonaria C. et B., 1917, par la constance et la position dans le sens du cadre des aviculaires distaux et par le développement bien moindre des opésiules. PS — 165 — En réalité les aviculaires sont placés dans les angles interzoéciaux mais leurs parois débordent sur les cadres des zoécies adjacentes. C’est surtout à cette espèce que s’applique la remarque des auteurs du genre : « C’est une Rosseliana ornée d’aviculaires ». Localité. — Manciet (Gers). — Helvétien. Sous-Ordre : ASCOPHORA Levinsen, 1909. Famille : CRIBRILINIDÆ Hincks, 1880. Genre : DISTANSESCHARELLA d'Ordigny, 1852. Distansescharella cestasensis nov.sp. PL I, fig. 11. Le zoarium encroûte les coquillages. Les zoécies sont distinctes, elliptiques, ventrues, saillantes, orientées assez irrégulièrement et séparées par des intervalles variables atteignant jusqu’à deux fois la largeur zoéciale, ils sont remplis de zoéciules de même forme mais très petites et dépourvues de costules. La frontale, très bombée est carénée au milieu dans les 2/3 de la partie supérieure par une bande unie et saillante qui devient anguleuse vers le haut et se termine par un mucron masquant le bord inférieur de l’aper- tura; les costules au nombre de six ou sept de chaque côté, . sont séparées entre elles par quatre lacunæ. L’apertura semi- lunaire porte deux cardelles latérales. Le péristone est sail- lant, orné dans sa partie distale de quatre à six épines tubuleuses. L'ovicelle est hyperstomiale, globuleuse, relati- vement grande au point que l’apertura se trouve presque au milieu de la zoécie ovicellée. Elle est formée d'un trémocyste à très petits pores. à É à 5 Lz = 0,34 NU ù E Lz — 0,44 Zoécie- ordinaire ner Zoécie ovicellée Fe. ha — 0,08 Apertura la 0e Localité. — Cestas (Moulin neuf). — Burdigalien. — 106 — Genre : CRIBRENDOECIUM Canu et Bassler, 1917. Cribrendoecium crassicostulatum nov. sp. PI. I, fig. 42: Le zoarium encroûüte Îles coquillages. Les zoécies sont distinctes, ovales, ventrues, séparées par un sillon profond. La frontale est convexe, les costules sont épaisses généra- lement au nombre de sept de chaque côté, sans lumen et séparées par quatre ou cinq lacunæ assez grosses. L'apertura des zoécies ordinaires comporte un anter semi-circulaire et un poster à bord concave, séparés par deux cardelles. Le péristome est saillant; la lèvre proximale est épaissie en forme de bourrelet; il y a quatre grosses épines tubuleuses à la parie distale. L’apertura des zoécies ovicellées est plus grande. L’ovicelle est endozoéciale, transverse et peu sail- lante. L'ancestrule est petite, elliptique, non ventrue. Zoëéc. ord. Zoéc. ovic. Toéc: Lz = 0,52 Ha ha 0, 08000 118 + a 0,80 2038 0 Po T0 0e Aïfinités et variations. — Les cicatrices latérales qui ornent l'ovicelle dans ce genre ne sont pas visibles sur le spécimen étudié. Il diffère de C. tenuicostulatum Canu et Bassler, 1917, par la forme trapue des zoécies, l’épaisseur et le nombre des costules et la présence d’épines. Localité. — Cestas (Moulin neuf). — Burdigalien. Famille : HIPPOTHOIDÆ Levinsen, 1909. Genre : CHORIZOPORA Hincks, 1880. Chorizopora parvicella nov. sp. PI PI ie 20e Le zoarium encroûte les coquillages. Les zoécies sont petites, distinctes, allongées, fusiformes; elles sont jointes — 1067 — ensemble par des expansions tubulaires séparées par des espaces linéaires très minces; la surface est très convexe et formée par un olocyste spécial finement perforé de pores écartés ; à la base, il y a un groupe d’hétérozoécies extrème- ment petites. Chaque zoécie est surmontée par une zoéciule allongée elliptique. L'apertura. est transverse, elliptique, très pelite, avec un bord proximal mucroné; le péristome est un peu saillant. L’ovicelle est grande, convexe, allongée, sur- montée par un petit aviculaire non saillant dont le bec est extérieur. L’ancestrule est une zoécie ordinaire très petite, engendrant cinq zoécies un peu plus grandes. er (Dz— 0,240 — 0,8 à hat =002 Zoécie Do Apertura D 0.06 Affinités. — Il diffère de C. Brongniarti Savigny-Audouin, 1826, par ses zoécies beaucour plus petites et par la présence constante -des hétérozoécies inférieures. Localité. — Salles. — Helvétien. Famille : ESCHARELLIDÆ Levinsen, 1909. - Sous-Famille : SCHIZOPORELLÆ Hincks, 1880. Genre : DAKARIA Jullien, 1903. Dakaria girondica nov. sp. DT fe tsar Les zoécies sont distinctes en forme de losange allongé dont les angles aigus seraient tronqués. La frontale plate est formée par un trémocyste granuleux à très petits pores. L'apertura des zoécies non ovicellées est ovale; la partie infé- rieure est fortement échancrée par une rimule séparée et bordée. Le péristome est très peu saillant. Le péristomice des zoécies ovicellées prend une forme triangulaire, la pointe en bas et même quelquefois quadrangulaire le petit côté étant horizontal. L'ovicelle est globuleuse, très proéminente, coiffant l’apertura; elle a une ornementation analogue à la frontale. Péristomice hp = "0 15;: des zoécies ovicellées | Ip = 0,13 ha — 0,16 HA UT rer Apertura PR Loécie | ie Affinités. — Il diffère de D. Chevreuxi Jullien, 1903, par ses dimen- sions plus grandes, un péristome beaucoup plus mince et une moindre séparation entre le poster et l’auter. Localité. — Villandraut (Gamachot). — Aquitanien. Dakaria (?) stricta nov. sp. PO es 16: Les zoécies sont éfroites, très allongées, de forme rectan- gulaire, limitées latéralement par un cadre mince, lisse, non saillant; frontale plane, paraissant légèrement convexe dans sa partie supérieure, perforée de gros pores égaux. Péristome saillant et épais, lisse. Apertura terminale, grande avec une échancrure inférieure très prononcée et assez aiguë. L'ovicelle est hyperstomiale, globuleuse, saillante, ornée dans son tiers médian d’un area circulaire portant une quinzaine de perfo- rations. L'intérieur des zoécies est cloisonné par le prolon- gement des parois du cadre; les deux cardelles formant l’échancrure de l’apertura sont bien détachées. ne … (hp = 0,13 ha — 0,14 Péristomice} 1 Poe Apertura | le 16 no Lz — 1,1 QÉo RE er Localités. — Villandraut (Gamachot). — Aquitanien. Salles (Minoy). — Helvétien. 60 À Genre : STEPHANOLLONA nov. gen. L'ovicelle hyperstomiale n’est pas fermée par l’opercule; elle porte un area frontal, elle est ouverte dans la péristomie. La péristomie est formée par l’épaississement des parois et par l’enfoncement de l'ovicelle dans la zoécie distale. La frontale est un pleurocyste granuleux entouré “2 pores aréo- laires. Epines. Aviculaires. Génotype : Stephanollona spinifera n. sp. — Helvétien. Aîfinités. — Ce genre diffère de Stephanosella Canu et Bassler, 1917, par l’absence de trémopores. Stephanollona spinifera nov. sp. PL IL fig. 7,8, 9. Le zoarium encroûte les coquillages. Les zoécies ordinaires sont distinctes, séparées par un sillon, allongées, elliptiques; la frontale est convexe et formée par un pleurocyste granu- leux, entourée de quelques (6 à 8) pores aréolaires ronds ou linéaires. L’apertura est placée au fond d’une péristomie formée par lépaississement des parois; elle est allongée et très fortement denticulée; son bord proximal est concave et : elle est entaillée par une Die et profonde rimule arrondie: l’anter porte quatre ou cinq épines. Il y a deux aviculaires à pivot de chaque côté de l’apertura. Les zoécies ovicellées sont peu distinctes; la frontale porte un long aviculaire et un plus petit placé près de l’apertura. L’apertura est très enfoncée. L’ovicelle est globuleuse, saïllante, enfoncée dans la zoécie distale; son orifice est transverse et is grand ; son area frontal est petit. Péristomice hp — 0,16. Ne ha)— 0,09 — 0,11 des zoécies ordres | 12013 PSE 2 007 Lz = 0,55 — 0,72 | Lz = 0,50 Zoéc. ordres 12 — 0,36 ZLoécies ovicellées AU = 470 — Structure. — L'apertura a la forme d’une ellipse échancrée à sa partie inférieure par deux volumineux condyles sur lesquels se meut l’opercule, certains sont bi- trilobés, leur largeur varie en- ire le tiers et la moitié du grand axe et l’espace libre que laisse .leur saillie n’est plus que la moitié du petit axe. Sur les spé- nus ; se FRRpOre À un : : ; cimens très frais, tout le pour- TNA mir tour de l’apertura est ridé de FEES LOUE fines granulations, les condyles également. L’apertura des zoécies ordinaires (fig. 5) est plus grande que celle des zoécies ovicellées. Fi. 3 FiG. 4 FiG. 5 Variations. — Outre des différences de tallle assez sensibles, on trouve aussi des variations dans la grosseur des pores aréolaires quel- quefois séparés par des costules irrégulières assez grosses. Le dimorphisme zoécial est fréquent dans le groupe de Stephanosella ; un des aviculaires oraux devient frontal et prend en même temps un développement extraordinaire, l’autre reste aussi petit mais il est placé latéralement dans la péristomie même, au niveau de la rimule; en face de lui, un mucron spiniforme se développe. Cette disposition rappelle celle de Rhynchozoon, mais, dans ce genre, elle est générale et s’observe sur les plus jeunes zoécies mêmes. D'ailleurs elle y a pour objet la ferme- ture d'un pseudo-spiramen entre l’aviculaire oral et le mucron qui lui fait face, pseudo-spiramen qui n’est pas visible ici. Sur les zoécies ordinaires un des aviculaires devient quelquefois très grand et analogue à ceux qui se développent sur la frontale des zoécies ovicellées. Le passage des œufs est assuré par l’enfoncement de l’apertura et de l'orifice de l’ovicelle. Le petit mucron oral et le petit aviculaire oral paraissent être en rapport avec le système hydrostatique et former une espèce de filtre pour les corps trop volumineux qui pourraient s’intro- duire dans la compensatrice par la rimule. Les grands aviculaires fron- taux ont certainement pour objet de chasser les larves lors de leur développement. Localité. — Salles. — Helvétien. — 171 — Sous-Famille : HIPPOPORÆ Canu ei Bassler, 1917. Genre : HIPPADENELLA Canu et Bassler, 1920. Hippadenelia parvirostrata nov. sp. PI. II, fig. 1. Le zoarium encroûte les coquillages. Les zoécies sont dis- tinctes, hexagonales, séparées par un mince sillon et entou- rées de pores aréolaires (3 à # de chaque côté). La frontale est un pleurocyste lisse et convexe. L'aperiura est semi- elliptique avec le bord proximal rectiligne. Il y a deux petites cardelles. Péristome non saillant. Il y a un très petit avicu- laire oral. | | ha— 012 Lz — 0,40 Apertura Da 0 10 Zoécie 12281030 Affinités. — Les Hippadenella des Faluns de Touraine ont des zoaria libres et bilamellaires. | Localité. — Cestas (Moulin nenf). — Burdigalien. Sous-Famille : PERISTOMELLÆ Canu et Bassler, 1917. Genre : PERISTOMELLA Levinsen, 1902. Peristomella laciniosa nov. sp. PL Il, fig. 10, 11. Le zoarium encroûüte les coquillages, les polypiers. Les zoécies sont distinctes, séparées par un sillon peu profond, allongées, elliptiques; la frontale est convexe, terminée par un mucron échancré recouvrant partiellement l’apertura et formant la locella ; elle est formée d’un pleurocyste costulé bordé d’uné rangée simple ou double de gros pores aréo- laires. L’apertura est enfoncée, oblique, ouverte dans Îa locella, semi-circulaire. Pas de péristome. Il y a des épines. L'’ovicelle est petite, enfoncée dans la zoécie distale, non saillante, ouverte dans la locella, ornée d’un aréa perforé. Il y a deux aviculaires symétriquement placés de chaque côté — 172 — de l’apertura ; ils sont longs, triangulaires, munis d’un pivot, obliques, à bec non saillant. a — 0,08 a 1014 Uz=2076 h Apertura | | Zoécie | l — 0,36 Structure. — Le mucron cachant en partie l’apertura, le péristomice n'apparaît sous sa forme véritable que lorsque le mucron est cassé ou qu'on incline suffisam- D 7 ment la préparation. La 77) 7 forme de l’apertura ne ji à . correspond pas à celle du Ju Fie . Fic. 8 péristomice, elle est se- Apertura X 140. mi-elliptico orbiculaire sans échancrure-(fig. 6, 7 et 8). L’opercule était au-dessous de l’échancrure du mucron. Aïfinités. — Il diffère de P. coccinea Ab. par l’absence de péristome, par sa double rangée fréquente de pores aréolaires et par ses plus grandes dimensions; de P. alifera Reuss, 1847, et de P. pteropora Reuss, 1847, par son zoarium encroûtant et non libre, par ses zoécies ventrues et non très rétrécies en arrière et par son apertura plus grande; enfin il diffère de P: fulgurans Manzoni, 1870, par son ovicelle très enfoncée et non saillante. Localité. — Villandraut (Gamachot). — Aquitanien. Peristomella costulata nov. sp. PI. IL, fig. 12. Le zoarium est encroûtant. Les zoécies sont distinctes, ovales, rétrécies en bas, irrégulières, les unes étroites et. longues, d’autres larges et courtes, de sorte qu’elles peuvent avoir la même capacité. Les zoécies non ovicellées sont plus régulières. La frontale est saillante et formée d’un pleurocyste à gros granules orientés latéralement dans le sens des cos- tules radiales; ces dernières limitent une ligne de pores aréolaires triangulaires qui deviennent très gros vers le bas. Le peristomice orbiculaire est muni quelquefois à sa lèvre inférieure d’un mucron et le plus souvent d’une rimule spi- ramen irrégulière et plus ou moins élargie. Deux grands aviculaires triangulaires à pivot, obliques, la pointe en haut AE et vers l’extérieur sont placés de chaque côté de l’apertura. Cette dernière est semi-circulaire et porte un sinus à son bord inférieur. L'ovicelle est hyperstomiale, saillante, Poe d'un trémo- cyste à gros pores (12 à 15). oo ha — 0,09 d en hp — 0,14 pertura ar éristomice D lo DAS Larges. Etroites. passe VUE 08 1,32 de Eos 0 Structure. — L’apertura interne des Peristomella décrites par les auteurs n’est pas encore connue ; celle de notre espèce présente une large rimule arrondie (fig. 9. 10/11): Affinités et variations.— Fi. 9 Fic. 10 Le grand aviculaire est incon- stant enforme et en grandeur. Apertura X 140. Souvent, de chaque côté du péristomice, il y a deux aviculaires à pivot beaucoup plus petits. Les mamillosités frontales sont très constantes, elles indiquent une vigoureuse calcification du pleurocyste; les fibres endocystiques devaient ètre nombreuses et actives. Cette espèce forme avec P. mamillata (du Crag) Busk, 1859 et P. pere- grina Manzoni, 1871 (de l'Helvétien de Turin), un groupe particulier dans le genre. Il diffère de P. mamillata Busk, 1859, par ses aviculaires beaucoup plus grands, par ses pores aréolaires beaucoup plus gros et par l'absence d’une lèvre proximale saillante au péristome. Il diffère de P. peregrina Manzoni, 1871, par la présence de ses costules interaréolaires, par l’absence de deux grosses épines orales et par sa rimule spiramen beaucoup plus constante. En réalité, l’espèce italienne _ n’a jamais été retrouvée; nous ne pouvons la juger que d’après la figure de Manzoni qui ne porte que cinq zZoécies non ovicellées et qui ne repré- sente peut-être qu'une variation de l’espèce ‘décrite. Comme nous ne pouvons que nous en référer rigoureusement à cette figure incomplète, nous croyons utile de former une espèce distincte avec nos spécimens bordelais. Localité. — Cestas (pré Cazaux). — Burdigalien. 14 — Sous Famille CFCLICOPOR A ICantetiBascle OT Genre : CYCLICOPORA Hincks, 1884. Cyclicopora aquitanica nov. sp. PI. IL. fig. 4, 5, 6. Le zoarium encroûte les polypiers. Les zoécies sont dis- tinctes, presque toujours encadrées par un mince filet, allongées, ovales, renflées et perforées de très gros pores eux-mêmes bordés et disposés en quinconces. Ils sont quel- quefois çoalescents. Le péristome est orbiculaire et peu saillant sauf dans sa partie distale où il s'élève un peu. Généralement un petit aviculaire circulaire se trouve sur le côté et près de l’apertura. L'ovicelle est globuleuse, saillante, elle est ornée comme la frontale. ha = 018 Lz — 0,70 — 0,85 Apertura la — 0,18 Loécie 1z = 0,5 — 0,6 Aïfinités. — Il diffère de Lagenipora tubulosa d'Orbigny, 1851, par la brièveté de son col. $ Localité. — Villandraut (Gamachot). — Aquitanien. Cyclicopora (?) grandis nov. sp. DAS 2 Le zoarium est encroütant. Les zoécies sont distinctes, séparées par un sillon marqué, ovales, ventrues et perforées de très gros pores. Ces trémopores sont très régulièrement placés en quinconces et entourés d’une large bordure en relief de forme hexagonale. La péristomie est assez saillante. L’apertura est elliplique, transverse, séparée entre le milieu et le tiers inférieur par deux cardelles minces et saillantes. Deux aviculaires bordés comme les trémopores et symétri- quement placés de chaque côté vers le tiers supérieur ont une forme semi-elliptique, le bord courbe étant à l’intérieur et plus élevé que le bord rectiligne. ha — 0,30 1100 . Apertura 0 où ZLoécie D 10 Aîfinités. — Il diffère de Lepralia annulatopora Manzoni, 1869, pourvu de trémopores analogues, par son apertura transverse, par ses cardelles, : par la coalescence de deux trémopores, fréquente au voisinage de l’aper- tura et la formation de deux petits aviculaires. L'absence d’ovicelle ne permet pas une attribution générique certaine. Localité. — Villandraut (Gamachot). — Aquitaniemn. Famille : SMITTINIDÆ Hincks, 1880. Genre : SMITTINA Norman, 1903. ® _ Smittina triangularis nov. sp. DNA NN fi m0 Le zoarium est bilamellaire. Les zoécies sont distinctes, allongées, claviformes. La frontale est légèrement convexe entourée d’areolæ dont les plus grosses (généralement vers le bas) sont séparées par des costules. L’apertura est elliptique, allongée. L’aviculaire médian est triangulaire, à bec saillant tourné vers le bas et assez éloigné de la péristomie, il porte un pivot transverse. L'’ovicelle est grande, convexe, globu- leuse, enfoncée dans la zoécie distale, elle est formée d’un trémocyste recouvrant un pleurocyste mince. Lz —"0,54 ha — 0,15 Zoécie 12 — 0,26 Apertura LU 16 Affinités. — Il diffère de S. regularis Reuss, 1847, par son aviculaire | grand et triangulaire et par son ovicelle saillante. Localité. — Saucats (Pontpourquey). — Burdigalien. Famille : RETEPORIDÆ Smitt, 1867. Genre : LEPRALIELLA Levinsen, 1916. Lepraliella strophium nov. sp. PI. II, fra O MIO AE . Le zoarium encroûte les coquillages ét les polypiers. Les zoécies sont distinctes, séparées par un sillon profond, allon- gées, elliptiques; la frontale est très convexe et formée d’un trémocyste granuleux à petits pores évasés. L’apertura est — 176 — orbiculaire, deux petites cardelles placées très bas séparent un très grand anter d’un poster aussi large mais très court (fig. 12); le péristome un peu saillant, très étroit dans sa partie distale, large, lisse, étalé en collerette dans la partie proximale. L'ovicelle est hyperstomiale, enfoncée dans la zoécie distale, ornée d’une fente longitudinale. Il ÿ a souvent un petit Hole aviculaire oblique au voisinage inférieur RENE 2< LE. de l’apertura; il est triangulaire, à pivot et à bec très saillant. dé jh on (Le = 0,48 éristomice Ib pe oécie PU: Localité. — Villandraut (Gamachot). — Aquitanien. Famille : HIPPOPODINIDÆ Levinsen, 1909. Genre : TREMOSCHIZODINA nov. gen. L’ovicelle est endozoéciale. L’apertura présente une rimule proximale. La frontale est un trémocyste. L’aviculaire est pariétal et très inconstant. Génotype : Tremoschizodina pisciformis n. sp. — Helvétien. Tremoschizodina pisoiformis nov. sp. PL IV, fig. 1. Le zoarium est bilamellaire. Les zoécies sont distinctes, contiguës, un peu convexes, allongées, pisciformes. La fron- tale est un trémocyste granuleux à gros pores régulièrement disposés en quinconces. Le péristome est un peu saïllant en forme de bourrelet aplati et très large. L'apertura est semi- circulaire en haut et échancrée en bas par une rimule. Quel- ques zoécies portent un gros aviculaire latéral éloigné de l’apertura; il est triangulaire, transverse, le bec en dehors, largement bordé. L’ovicelle est endozoéciale, petite, . non saillante, formée d'un trémocyste de même nature que la frontale. Le. Lz — 0,96 : ha = 0,15 oécie 026 Apertura LE (13 Affinités. — Il diffère de Mastigophora Hyndmanni Johnston, 1847, auquel il ressemble un peu extérieurement par ses dimensions pius grandes, par sa rimule plus largement échancrée et par son zoarium libre et non encroûtant. Localité. — Salles. — Helvétien. Famille : PHYLACTELLIDÆ Canu et Bassler, 1917. Genre : PHYLACTELLA Hincks, 1880. Phylactella fissurata nov. sp. PI. IV, fig. 4. Le zoarium encroûte les coquilles: les zoécies sont dis- linctes, séparées par un sillon profond, très allongées, subey- lindriques; la frontale est très convexe et couverte de nombreux et très pelits trémopores. L’apertura est oblique, subeirculaire; elle est cachée par un label transverse très saillant et formant la partié proximale de la péristomie, la porlion distale est formée par une petite languette et par deux-quatre épines latérales. L’ovicelle est petite, transverse, saillante, placée sur la dorsale de la zoécie, sans contact avec les zoécies adjacentes ; elle ne peut être fermée par l'opercule el son orifice est une sorte de large fissure rectangulaire très distincte de l’apertura. 7 Lz —=,0:,82 es Fa , oécie Aperiuraela= "0:16 ze 90 el Aïfinités. — Il diffère de P. collaris Norman, 1866, par l’orifice de l'ovicelle nettement distinct et par l’ovicelle plus petite ct transverse. Localité. — Cestas (Moulin neuf). — Burdigalien. Tome LXXII. 11 Phylactella aquitanica nov. sp. PIN ENES. 20 Le zoarium encroûte les coquillages. Les zoécies sont distinctes, trapues, séparées par un sillon. La frontale, peu convexe, est un trémocyste à gros pores superposé à un olocyste. L'apertura est étranglée vers son quart inférieur par deux saillies des bords latéraux formant cardelles qui la découpent en un anter semi-elliptique, le grand axe vertical, et un poster subrectangulaire de largeur plus grande. Elle s'ouvre sur une surface plane, lisse, située au fond d’une péristomie saillante constituée dans sa partie proximale par un bourrelet en forme de croissant, à arète vive autour de l’'apertura dont il ést séparé par une gorge lisse. L’ovicelle est pelite, subtriangulaire, faiblement saillante et enfoncée dans la zoécie distale, elle est formée par un olocyste circonscrit de pores aréolaires et recouvert par un pleurocyste costulé. Ez "036 \ ha — 0,09 Zoécie Apertura 1z — 0,24 { Ja = 0,11 (au poster). Localité. — Cabanac (Pouquet). — Aquitanien, Genre : PERIGASTRELLA Canu et Bassler, 1917. Perigastrella crassilabiata nov. Sp PL IN Go Le zoarium encroûte les coquillages. Les zoécies sont distinctes, courtes, séparées par un sillon, subcylindriques et s'aplatissant à leur partie inférieure où elles ne forment plus aucune saillie et ne sont plus limitées que par une ligne particulière de pores aréolaires assez gros. La frontale est un pleurocyste granuleux superposé à un olocysie. L'apertura est oblique, elliptique et munie en bas d'une Iyrule et laté- ralement de cardelles. Le péristomice est très développé. La lèvre inférieure est épaissie par un volumineux bourrelet qui s'amincit latéralement en forme de croissant: le bord distal — 179 — est formé par une languette inégalement saillante et fré- quemment soudée à la lèvre proximale. L’ovicelle est hyper- stomiale, pelile, transverse; son orifice est dans un plan perpendiculaire à l’apertura. lie Di hp 040 oecle -eTriIStOMmICe 12270732 L Ip = 0,14 Affinités. — Cette espèce diffère de Phylactella fissurata n. sp. par la forme et l’orifice de l’ovicelle, par l'absence d’épines et par sa longueur zoéciale bien moindre et de Perigastrella sine dorso n. sp. dont elle a les dimensions par la présence de cardelles. Elle diffère de P. lata n. sp. par le très grand développement de la lèvre péristomiale. Localité. — Cestas (Moulin neuf). — Burdigalien. Perigastrella sine dorso nov.sp. PILIV, fig.8, 9,10. Le zoarium enecroüle les coquillages. Les zoécies sont distinctes, séparées par un sillon profond, allongées, subey- lindriques, avec une péristomie très saillante; la frontale est très convexe, formée par un pleurocyste séparable superposé à un olocyste, perforée de pores aréolaires latéraux rapprochés, ces derniers LED sont séparés par de courtes / _costules. L'’apertura est profonde et subcylindri- que; la lèvre proximale est saillante, large, épaisse, 7 Fr. 13 Reel arrondie, terminée latéra- lement par deux condyles, elle porle une petite lyrule Vue des zoëécies par la dorsale. X 140. interne; la languette distale est large, convexe, très saillante. L'ovicelle est petite, convexe, transverse, couchée sur Ja péristomie, elle s'ouvre par une fente transversale au-dessous de l’aperlura. Sur la face interne (dorsale), les zoécies sont incomplè-. — 180 — lement calcifiées et laissent une grande ouverture elliptique (fig. 13, 14). ( Lz = 0,40 — 0,56 7 A Périst Ga hp = 0,12 oecIe | le 0,26 eristomI1ce Ip 0,11 Affinités. — Il diffère de P. tuba Manzoni, 1875, du Pliocène italien par le grand développement de la languette distale au-dessus de | apertura. Localité. — Cestas (Moulin neuf). — Burdigalien. : Perigastrella lata nov. sp. PÉSIN heat Le zoarium encroûte les .coquillages. Les zoécies sont . distinctes, un peu érigées, séparées par un sillon profond, ovales, larges. La frontale est convexe et formée par un pleurocyste granuleux. Chaque zoécie est bordée d’une rangée de pores aréolaires, séparés par des costules courtes et saillantes. L'apertura est profonde, subcirculaire et très oblique, presque perpendicu- culaire au plan zoécial; vue par la dorsale (fig. 15, 16) elle se présente sous la forme d’un croissant très grêle quand elle n'est pas entièrement mas- quée par la péristomie supé- rieure. La péristomie est sail- lante et épaisse en bas et sur les côtés, elle porte une lyrule Red Fi, 16 Vue par la dorsale. X 140. petite mais bien détachée, dans sa partie supérieure elle est formée par une languette concave et saillante. L'ovicelle est convexe et couchée sur la péristomie. La dorsale est incom- plètement calcifiée et présente de grandes ouvertures ovales à lextrémité supérieure desquelles la partie inférieure de la péristomie se projelte sous la forme d’une petite lame à bord circulaire (fig. 15, 16). Lz = 0,36 — 0,42 14 — 0,30 Zoécie AS Affinités. — Cette espèce a un grand rapport avec P. sine dorso n. sp. ; celle s’en distingue par une taille de 1/6 iuférieure, par la forme des zoécies ovales et piriformes et non elliptiques et allongées et surtout jar sa grande largeur zoéciale. Localité. — Cestas (Moulin neuf), — Burdigalien. Ordre : GYCLOSTOMATA Busk. Famille : LICHENOPORIDÆ Smitt, 1866. Genre : LICHENOPORA Defrance, 1823. Lichenopora burdigalensis nov. sp. PEN SI: Le spécimen est incomplet, les fubes paraissent étroits, disposés en rangées radiales et uniseriales (non en fascicules). Les cancellis sont grands et polygonaux, ils occupent presque tout le zoarium observé. L’ovicelle est grande, plane, entourée de nombreuses digitations disposées entre les rangées de tubes; la surface est très finement ponctuée, le filet marginal est épais et saillant. Sur la face inférieure, les tubes sont disposés excentriquement de manière à former un ensemble - flabelliforme comme dans les Berenices. Affinités. — Dans les espèces récentes, L. californica Busk, 1875, et L. Holdsworthii Busk, 1875, ont une ovicelle analogue. La découverte de cette espèce fossile est donc très importante et tout ce groupe devra probablement être séparé génériquemeut quand l’œciostome sera mieux connu. Dans les autres Lichenopores, l'ovicelle est une boursouflure centrale non marginée et non digitée. Localité. — Saucats (Pontpourquey). — Burdigalien. Tome LXXII. 14a ES n “hi fe F6. FuG. Fc. K1G. EG. 10 11 PLANCHE I Hincksina scipio 0. sp. Burdigalien de Cestas (Moulin neuf} MANCOÏ ERA A RS DANS) page 1. Forme lubéreuse très calcifiée: 2. Forme pelile an. sp. nov.? 3. Ancestrule paraissant donner issue à six zoécies au lieu de cinq {ce qui est rare); 4. Forme pourvue de grands bâtonnets. Hincksina rectangularis n. sp. Helvélien de Salles, ma coll., page Ellisina burdigalensis n. sp. Burdigalien de Saint-Médard (BasPonlaine) time CONRAN MERE RE Re page Hemiseptella fragilis n. sp. Burdigalien de Saucals (Pont- pourquev) MANCOIL Rene SRE SE page Calpensia tuberosa n.sp Burdigalien de Ceslas (Moulin neul), MA COULEURS NON Rent page Nematopora ovata n. sp. Burdigalien de Sainl-Médard (La. Fontaine), mar Col RE RE AR ee page Distansescharella cestasensis n. sp. Burdigalien de Cestas {Moulin neuf marco eee eee page Cribrendoecium crassicostulatum ». sp. Burdigalien de Cestas (Moulinneut) marco ee page Toutes les figures sont grossies environ vingl-cing fois. 159 160 160 161 162 163 164 165 166 ACTES DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX. MO D PTE Bryozoaires du Néogène de l’Aquitaine. PAR J. DUVERGIER PHoroTypie CH. CHAMBON, BORDEAUX. au QG où URSS Fri F1G. HCe ic. ErG. RTE 10, It 12 PLANCHE Il Chorizopora parvicella n. sp. Helvétien de Salles, ma (oo) Éeas SR Re AN EE eee page Dakaria girondica n. sp. Aquitanien de Villandraut (Gama- chot}; Ma colles voue nn ae ne page Dakaria (?) stricta n. sp. Helvélien de Salles, ma coll., page 6. Face inférieure. Stephanollona spinifera n. sp. Helvélien de Salles, ma 7. Zoëécies ordinaires; 8. Variélé à forles costules; 9. Zoécies ovicellées. Peristomella laciniosa n. sp. Aquitanien de Villandraut (Cramachot} ma col PR page 10. Zoécies ovicellées; 11. Zoécies ordinaires. Peristomella costulata n. sp. Burdigalien de Cestas (Pré Cazaur marco A RSA se page Les fiqures 1 el 3 sont grossies environ cinquante fois, loutes les autres environ vingt-cinq fois. 166 167 168 169 171 2 ACTES DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX. DUROX DIRAP LCR Bryozoaires du Néogène de l’Aquitaine. PAR J. DUVERGIER PHOTOTYPIE CH. CHAMEON, BORDEAUX. 1 Fc. Fic. FiG. 7,8 9,11 PLANCHE III Hippadenella parvirostrata n. sp. Burdigalien de Cestas (Moulimneul) marco Re eree page Cyelicopora (?) grandis n. sp. Aquilanien de Villandraut (Gamachot), ma coll. ........... an ie tien die SR DaRE Cyelicopora aquitanica n. sp. Aquilanien de Villandraut {Gamachot}smarCole eee page 4. Zoécie ovicellée: 5. Zoécies ordinaires; 6. Ancestrule et Zoëécies ancestrulaires. . - Smittina triangularis n. sp. Burdigalien de Saucals }Pont- POUTUEN) MACON TRE CR Pet page Lepraliella strophium n. sp. Aquilanien de Villandraut (Ga- machot), INA CON MR NS CO DE PE - page 9. Zoécies ovicellées ; 10. Zoécies ordinaires à grand péristome proximal ; 11. Zoécies à trémocyste granulé. Toutes les figures sont grossies environ vingt-cinq fois. 171 175 175 ACTES DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX. JBL COURRIEL JOUE Le LE d ET Bryozoaires du Néogène de l’Aquitaine. PAR J. DUVERGIER PHorotyrie CH. CHAMBON, BORDEAUX. FrG. Fi. FiG. F1G. Ere. Ere. FiG. > 8, 10 IE PLANCHE IV Tremoschizodina piseiformis n. sp. Helvélien de Salles, MACON ERNEST ENE page Phylactella aquitanica n.sp. Aquilanien de Cabanac (Pou quel); Ma CONS ER R R E RAR ee .. page Phylactella fissurata n. sp. Burdigalien de. Cestas (Moulin PEUT MACON NE AMAR RE RU “page Perigastrella erassilabiata n. sp. Burdigalien de Ceslas (Moulin neuf}, ma coll... Fe ENS Se, AT page Perigastrella lata n. sp. Burdigalien de Cestas (Moulin neuf), MA CO CR A re NE page 7. Face inférieure. Perigastrella sine dorso n. sp. Burdigalien de Ceslas (Moulinmeut) marco RER Tee page 10. Face inférieure. Lichenopora burdigalensis n. sp. Burdigalien de Saucals (Pontpourquey} eco tanuee ere RTE page 13. Face inférieure. Les figures 9, 11. et 13 sont grossies environ douze fois, toutes les autres environ vingt-cinq fois. 178 180 179 181 ACTES DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX. DRAM ES O0 EN en QUE Bryozoaires du Néogène de l’Aquitaine. PAR J. DUVERGIER PHoToryPiE CH. CHAMBON, BORDEAUX, COMPTE RENDU DE LA RÉUNION EXTRAORDINAIRE DE LA SOCIATE GEÉOLOGIQUE DE FRANCE DANS LE BORDELAIS (23-28 Août 1920). Par A.-P. DUTERTRE Sur l'initiative de M. G.-F. Dollfus, collaborateur principal du service de la Carte géologique de France, vice-président de la Société géologique de France, cette Société devait tenir une Réunion extraordinaire dans le Bordelais, du 13 au 20 août 1914; le programme des excursions suivi de la liste (1) des principales publications sur la Géologie du Bor- delais avait élé distribué et des engagements étaient promis quand Îla mobilisation vint arrêter la réalisation de ces projets. Néanmoins, dès le. printemps 1920, M. Dollfus reprit son projet et obtint du Conseil de la Société que la réunion eut lieu pendant l'été. Ayant appris que j'avais commencé depuis quelque temps l'étude des formations de l’Aquitaine, M. Dollfus me fit l'honneur de me demander d'organiser sur place les excursions et de préparer les fouilles. La tâche aurait été difficile si je n'avais obtenu immédiatement le concours le plus obligeant de plusieurs géologues et paléon- tologistes bordelais, membres de la Société Linnéenne. Ainsi M. Xavier Rozier a pris une part très importante à l’organi- sation des excursions et à la préparation des fouilles néces- (1) Cette liste a été revue et reproduite à la fin de ce compte rendu avec un grand nombre d'additions. Tome LXXII. 15 si — 184 — saires pour obtenir de bonnes récoltes de fossiles ; il a facilité ma besogne en mettant à ma disposition personnel, matériel et automobiles pour faire exécuter ou suivre les. fouilles dont quelques-unes ont même été faites entièrement sous sa direction. Un autre collaborateur non moins dévoué est M. J. Duvergier qui, lui aussi, connaît fort bien toute la contrée et possède une importante collection remarqua- blement bien classée; il m'a accompagné dans plusieurs excursions et m'a communiqué très généreusement de nom- breux renseignements sur les recherches paléontologiques qu'il a entreprises sur les bryozoaires, les mollusques, les crustacés, les poissons, les oiseaux du Bordelais. : M. À. Peyrot, professeur agrégé des Sciences au Lycée de Bordeaux, l’un des auteurs de la « Conchologie néogénique de l’Aquitaine » a bien voulu me faire connaître certains points intéressants des environs de Saucats, revoir les listes de fossiles qui suivent et préciser certaines déterminations délicates; M. Ph. Queyron fut un auxiliaire très précieux pour l’étude des environs de la Réole qu’il connaît dans tous leurs détails; il a bien voulu me guider dans l’excursion prépa- ratoire et aussi accompagner les excursionnistes pendant la journée consacrée à la visite de cette région. M. le doyen E. Fallot, professeur de géologie à la Faculté des Sciences de Bordeaux, n'a pas cessé depuis mes premières courses dans le Bordelais de me faire profiter de sa longue expérience et de ses études sur cette contrée; en outre, il m'a offert plu- sieurs de ses travaux qui m'ont été fort utiles pour la prépa- ration des excursions. M. le docteur E. Dutertre, mon oncle, m'avait ouvert sa bibliothèque géologique et communiqué de nombreuses publications importantes. Enfin, M. Bardié, pré- sident de la Société linnéenne et MM. les Membres du Conseil de cette Société avaient mis à la disposition de la Société géologique de France leur salle de réunion; grâce à cette aimable hospitalité, il a été possible d'organiser plusieurs causeries et de resserrer ainsi les liens de confraternité qui unissent les deux Sociétés. — 185 — : Je suis heureux de témoigner ici ma bien vive gratitude à toutes les personnes qui m'ont aidé ainsi dans mon travail. Ont pris part à la Réunion avec MM. Dollfus et Dutertre : MM. Faura i Sans, docteur ès sciences, Professeur de géologie à l'Ecole supérieure d'Agriculture de la Faculté des' Sciences de Valancia, Directeur du service de la Carte géologique de Catalogne; E. Fleury, Professeur à l’Institut technique supé- rieur de Lisbonne; le Comte O’Gorman (de Pau); le Comte Georges Lecointre, vice-secrétaire de la Société géologique de France; Y. Milon, préparateur de géologie à la Faculté des Sciences de Rennes; F. Roman, docteur ès sciences, chargé d’un cours complémentaire de géologie à la Faculté des Sciences de Lyon, Xavier Rozier, paléontologiste, trésorier de la Société linnéenne de Bordeaux; G. Sayn, collaborateur à la Revue critique de Paléozoologie, membres de la Société géologique de France; J. Duvergier, paléontologiste (de Mérignac); G. Malvesin, secrétaire adjoint de la Société linnéenne de Bordeaux; Ph. Queyron (de la Réole); enfin M. l'abbé J. Labrie (de Frontenac), a assisté à une séance du soir et M. G. Tem- père fils (d'Arcachon), aussi de la Société linnéenne, a pris part à l’excursion de Cenon. Malheureusement la réunion de Bordeaux ne fut annoncée que par une courte insertion faite à la dernière page du compte rendu sommaire des séances de la Société géologique de France du 21 juin et cet avis a pu échapper à plusieurs confrères; en outre, afin d'éviter des frais d’impres- sion, l’ancien programme préparé en 1914 a été utilisé et le programme définitif de 1920 n’a été adressé qu'aux membres qui l’ont demandé et quelques jours seulement avant la réunion retardée à cause des Congrès de Strasbourg. Ajoutons aussi que la suppression des billets à tarif réduit sur les réseaux et les dépenses élevées qu'entrainent aujourd’hui les déplacements ont encore été cncore autant de causes qui ont diminué l'effectif des excursionnistes. — 186 — Journée du 23 Août 1920. Séance d'ouverture à la Salle de réunion de la Société linnéenne, à 8 h. 30. a De nombreux linnéens avaient tenu à venir apporter à. leurs collègues géologues le témoignage de leur sympathie; M. Bardié, président de la Société linnéenne, entouré de MM. le docteur Baudrimont, secrétaire général, Breignet, archiviste, Docteur Llaguet (d'Arcachon) et d’autres collègues que je regrette dé ne pouvoir nommer, souhaite la bienvenue aux excursionnistes dans les termes les plus aimables (1). La fin de ce discours est saluée par de nombreux applau- dissements et chacun se félicite de se trouver dans un milieu aussi cordial. M. Dollfus remercie M. le président Bardié des paroles de bienvenue qu'il vient de prononcer et de l'hospitalité si ‘accueillante offerte par la Société linnéenne, puis il donne des indications générales sur le programme des excursions et séances. Un Bureau est alors constitué : MM. Bardié et Degrange- Touzin sont nommés présidents d'honneur; G.-F. Dollfus, pré- sident; Xavier Rozier, trésorier et A.-P. Dutertre, secrétaire. Le Secrétaire rend compte rapidement des difficultés qu'il a éprouvées pour organiser les excursions à cause de la suppression de certains trains et de l’absence de moyens de transport dans plusieurs localités; pour ces raisons il propose d’intervertir les programmes prévus pour les deux dernières (1) Le discours prononcé par M. le Président Bardié a été inséré dans les P.-V. 1920, tome LXXII, pp. 121, 122. — 187 — journées afin de faire les excursions sans trop de fatigue; puis il prend note du nom des participants car c’est leur nombre qui doit déterminer le choix des moyens de transport et fixer les itinéraires à suivre. La séance est levée à 9 h. 30. Excursion de la matinée à Cenon, près Bordeaux. À l'issue de la séance d'ouverture, les excursionnistes ont pris le tramway pour se rendre à Cenon de l’autre côté de la Garonne; puis, après un parcours d'un kilomètre environ effectué à pied, ils sont arrivés à la grande exploitation du Cypressat : c’est une vaste carrière taillée dans une haute falaise constituée par l’ensemble du calcaire à Astéries; cette formation doit son nom à la présence d’osselets de Crenaster lævis, des M., que quelques-uns de ses niveaux renferment en abondance. | Dans cet ensemble recouvert par un diluvium formé de cailloux roulés, on distingue facilement les assises suivantes : D. C. Diluvium caillouteux ravinant la couche sous-jacente. 5. Galcaire blanc, dur, caverneux, avec de grandes excavations et contenant de beaux exemplaires de lithotham- niées, des bryozoaires, de nom- breux moulages de gastropodes et de lamellibranches, des scutelles, des débris de crustacés. Fig. 1. 4. Banc de calcaire jaunâtre dur contenant des Polypiers (Cladocora manipulatum). 3. Calcaire jaune assez dur. 9. Calcaire bleuâtre avec intercalations de marnes bleues. 1. Calcaire marneux, tendre, gris bleuté ou jaune, contenant une grande quantité de milioles. — 188 — L'ensemble des couches numéro 1 à numéro 5 inclus, nous a fourni les types principaux de la faune marine du Rupé- lien (1). Turbo Parkinsoni, Bast. Natica crassatina, Lmk. — angustala, Grat. Diastoma Grateloupi, d'Orb. Cerithium conjunctum, Desh. — Charpentieri, Grat. Modiola cordata, Lmk. Venus aglauræ, Brong. Cultellus cenonensis, Benoist. Gastrochæna Dufrenoyi, Ben. Septaria primigenia, Benoist. Pholas vara, Benoist. Echinocyamus piriformus, Agass. Scutella Agassizi, Opperh. Amphiope Agassizi, Des M. Crenaster lævis, Des M. Cladocora manipulatum. Pectunculus anqusticostatus, Lmk. Lucina Delbosi, d'Orb. Cardium Matherani, Desh. Léevicardium gaasense, Tourn. L'état de la carrière ne nous a pas permis de retrouver les horizons à nummulites indiqués par E. Benoist (C. R. de la Soc. linn. du 2 mars 1887); l’un contenait Num. vascus, d'Arch. et Num. Boucheri, de la H., et l’autre, visible à Terre Nègre, près Bordeaux, Num. intermedius, d'Arch. et Num. Fichteli, Michel. I1 convient de rappeler ici que le couple Num. intermedius-Fichteh, a été retrouvé notamment dans les grès de Roquefort (Landes) et dans les calcaire et marne de Saint-Sever, ainsi qu’à Biarritz où il est associé à Num. vascus et où 1l forme des accumulations importantes (2). Le calcaire de Cenon forme le soubassement de Bordeaux (1) Les listes de fossiles insérées dans ce compte rendu ont été établies à l’aide de mes récoltes et celles failes au cours des excursions pendant la réunion et aussi d’après les travaux et récoltes de E. Benoist, de MM. E. Fallot, M. Cossmann et À. Peyrot, G.-F. Dollfus, J. Duvergier, X. Rozier, etc. Elles ont pour but de donner un simple aperçu des différentes faunes. (2) Cf. H. Douvizé : Sur le terrain nummulitique de l’Aquitaine, 1902, Bull. Soc. géol. Fr., 4e série, t. IT, p.15; et J. Boussac : Etudes stratigraphiques et paléon- tologiques sur le Nummulitique de Biarritz. Annales Hébert publ. par le Labor de géol. de la Sorbonne, 1911, t. V. — 189 — et des puits creusés en ville ont permis de constater sa pré- sence; la collection J. Duvergier comprend des fossiles d’une conservation remarquable qui proviennent de cette formation, notamment, de beaux exemplaires de Turbo Parkinson, Bast. Excursion de l'après-midi à Mérignac, près Bordeaux. Aussitôt après déjeuner les excursionnistes ont gagné Méri- gnac par le tramway; ils sont descendus à Flarrêt avant l'église et se sont rendus dans une parcelle de terrain de l’ancien domaine Baour où une fouille avait été préparée par MM. Duvergier et Dutertre. Tout le monde a travaillé avec ardeur et les sacs ont été lourdement chargés d’une moisson de fossiles en parfait état de conservation. L'étude de la faune recueillie permet de constater que cette formation appartient au début du Burdigalien; on y trouve encore un grand nombre d'espèces déjà connues dans l’Aqui- tanien auxquelles sont associées des formes qui annoncent déjà la faune du falun de Léognan qui constitue le Burdi- galien moyen. Dans la fouille, nous ävons recueilli des galets de la gros- seur du poing constitués par un calcaire blanc perforé par des mollusques lithophages (Aspidopholas Branderi, Bast.); celte roche correspond au calcaire lacustre supérieur de la tranchée de la route du Son, près du moulin de l'Eglise, à Saucats, que nous étudierons plus tard; au-dessous se trouve un falun qui a été observé jadis près du ruisseau, mais que nous n’avons pu remettre à Jour, les propriétaires n'ayant pas accordé les autorisations nécessaires. Les auteurs locaux ont désigné le falun que nous avons fouillé, sous Île nom de « falun de Mérignac supérieur », et l’autre, sous le nom de « falun de Mérignac inférieur », qui est nettement Aquitanien; la présence dans le falun supé- rieur de galets de calcaire blanc prouve évidemment que la transgression marine s’est faite sur le calcaire lacustre raviné; c'est un repère stratigraphique important que nous retrou-: 190 — verons au gisement du Peloua, à Saucats. Le falun de Méri- gnac supérieur constitue done la liaison entre l’Aquitanien et le Burdigalien dont il marque l’avènement. “over 261 10 AE » oo 2 ss © 2x 002 000DS Gaz / . falun inf? FrG. 2, Aperçu de la Faune du Falun de Mérignac supérieur. MOLLUSQUES Nerita Plutonis, Bast. Neritina picta, Fer. Crepidula qibbosa, Defr., mut. cochlearis, Bast. Sigaretus aquensis, Recluz. Turritella terebralis, Lmk., var. Terebralia bidentata, Defr. Rhinoclavis (Semivertaqus) pu- pæforme, Bast. Cerithium ( Ptychocerithium) salmo, Bast. Potamides qirondicus, Mayer. Nassa aquitanica, Tourn. Murex Lassaigner, Bast. Melongena Lainei, Bast. Pleurotoma semimarginata, Lmk. Conus aquitanicus, Mayer. Ostrea Duvergieri, G. et P. Pecten Beudanti, Bast. Mytilus aquitanicus, Mayer. Arca cardiiformis, Bast. (G.}. Pectunculus cor, Lmk. (t. e.). Divaricella ornata, Agass. (REG Miltha incrassata, Dub., mut. subscopulorum, d'Orb. (t. c.). Cardium burdigalinum, Lmk. — fraternum, Mayer. Meretrix undata, Link. (t. c.). — Peyrohi, Cossm. (La- march, auct.). Fa Donazx affinis, Desh. Corbula carinata, Duy., mut. Hœrnesi, Benoist. Corbulomya Tournouert, May. BRYOZOAIRES 15 sp. CIRRHIPÉDES Pyrgoma anglicum, Leach. ô — 191 — Journée du 24 août. Excursion à Léognan. Les géologues ont pris le tramway pour Léognan et sont descendus à l’arrêt de La Louvière, propriété de M. Bertrand- Taquet, maire dé Léognan, qui avait bien voulu teur donner toutes les facilités désirables pour visiter son domaine. En bas de la chute d’eau du moulin établi sur le ruisseau de l'Eau blanche ils ont observé un grès dur un peu calcaire qui correspond, d’après M. Dollfus, au calcaire à Astéries déjà signalé en cet endroit par les auteurs. Dans un pré au-dessus du moulin, un fossé a permis d'observer des marnes sableuses blanches qui ont fourni une faune qui, d’après M. Dollfus, appartient à l’Aquitanien inférieur, mais qu'il conviendrait peut-être de placer plus haut à cause de la présence de Pirenella inconstans, Bast., fossile qui parait être cantonné dans un niveau précis que nous étudierons plus loin. Faunule de la Louvière. Pirenella plicata, Brug. — inconstans, Bast. Potamides girondicus, Mayer. Ostrea producta, R. et D. Arca carduformis, Bast. Phacoïdes columbella, MOLLUSQUES Neritina picta, Fér. Turritella Desmaresti, Bast. Pyramidella Grateloupi, d'Or. Bitiium Vignali, G. Dollfus. Lmk. Cerithium galliculum, Mayer. Rhinoclavis (Semivertaqus) pu- pæforme, Bast. Terebralia subcorrugata, d'Orb. var. interrupta, ‘d'Or. (= subclavatula, d'Orb.). (Vulgocerithium) Var. ninor. Miltha incrassata, Dub., mut. subscopulorum, d'Or. Loripes dentatus, Defr., var. neglectus, Bast. Meretrixz undata, Bast. Corbulomya Tournoueri, May. — 192 — Puis, les excursionnistes ont gagné le bourg de Léognan en traversant le hameau des Sables; chemin faisant, ils ont constaté que les anciennes carrières de mollasse ossifère (Burdigalien inférieur) étaient inondées; ces exploitations ont fourni, jadis, des restes de Cétacés tels que Squalodon, Zeu- glodon, des dents de Squalidés et de beaux échantillons de Scutella leognanensis, Lamb. et d’Amphiope ovalifora, des M., var. | lls ont pénétré ensuite dans un pré derrière l’église où des excavations avaient été préparées par les soins de M. X. Rozier; ce gisement présente un falun très compact remarquable sur- tout par l'abondance des lamellibranches très bien conservés mais très friables, citons : | Leda emarginata, Lmk. Capsa lacunosa, Chemn. Divaricella ornata, Agass. Ervilia pusilla, Philippi. Pseudolepion cf.insigne, May. | Thracia attenuata, C. et P. Tellina aquitanica, Mayer, | Corbula carinata, Duj., mut. mut. burdigalica, C. et P. Hærnesi, Benoist. Arcopagia crassa,Pennant,var. | Pleurodesma Mayeri Hær. (r.) reducta Dollf. et Dautz. Cette faune a été recueillie par M. X. Rozier qui, au cours de ses fouilles à cet endroit, a mis à jour d'anciennes sépul- tures; elle doit être rapportée au burdigalien moyen. On reprend ensuite la route, on passe devant l’église et on pénètre dans le domaine de la famille Thibaudeau qui avait bien voulu donner libre accès à une vigne où affleure un falun jaune fossilifère. La faune que l’on y recueille rapide- ment présente des affinités très étroites avec celle du Coquillat. J'ai trouvé notamment Cerithium (Ptychocerithium) salmo, Bast., associé à Pectunculus cor, Lmk. (t. c.), Rostellaria den- tata, Grat., Ancillaria glandiformis, Lmk. et de nombreuses autres espèces; les auteurs rangent généralement ce dépôt dans le Burdigalien inférieur, au-dessus du‘falun de Mérignac supérieur. — 193 — Les géologues marchent ensuite pendant 1.500 mètres environ et arrivent à l’ancien moulin du Coquillat transformé en un charmant cottage par M. et Mme Rozier et où ils reçoi- vent le plus aimable accueil. Après un excellent déjeuner que ‘fait servir M. Rozier aidé de sa fille, les excursionnistes pénè- trent dans le parc et dans ie bois où plusieurs fouilles ont été préparées spécialement pour la circonstance par les soins du propriétaire. Le falun est tellement riche que l’on est presque navré de voir la pioche briser à chaque coup de nombreuses et belles coquilles; mais M. Rozier rassure tout le monde et, piochant lui-même, il extrait une grande quan- tité de falun et dégage un exemplaire géant de Melongena cornuta, Agass., dont il fait immédiatement hommage à M. Dollfus; le falun est ensuite transporté près du ruisseau où il est passé au crible et lavé et chacun emplit ses sacs de centaines de coquilles d’une conservation admirable. Sur le bord du bief de l’ancien moulin du Coquillat on voit affleurer une mollasse compacte que l’on peut observer dans de meilleures conditions dans [a propriété des Grottes, à côté du Coquillat, où on peut recueillir Scutella leogna- nensis, Lamb. Enfin, rappelons aux amateurs qu'il y a intérêt à récolter en nombre de grosses coquilles de gastéropodes communes ou endommagées que l’on peut sacrifier; elles contiennent en effet le « falun farci » (suivant l'expression de M. Rozier!) que l’on peut extraire en les brisant; on obtient ainsi une foule de petites espèces ou de formes fragiles qui échappent ou se brisent si on les récolte dans d’autres conditions. Le soir arrive trop vite et on quitte à regret cette délicieuse campagne dont le maître, paléontologiste lui-même, est tou- jours heureux de faire profiter largement ses collègues. Le falun du Coquillat représente typiquement le Burdi- galien moyen. < — 194 — Aperçu de la faune du falun du Coquillat. MOLLUSQUES Dentalium ex-Lamarchi, Sacco. — burdigalinum May. Oxystele burdigalensis, C. et P. (LC) Callistoma Audebardi, Bast. Xenophora burdigalensis, Grat. Calyptrea depressa, Lmk. Natica tigrina, Defr. (in Grat.) . — burdigalensis, Mayer. Turritella turris, Bast. — venus, d'Orb. — terebralis, Lmk. Proto cathedralis, Brong. Cassis Grateloupi, Desh. Ficula burdigalensis, Sow. — condita. Bast. Dorsanum Veneris, Fau]. Murex subasperrimus, d’Orb. — lingua-bovis, Bast. Euthriofusus burdigalensis, Bast. Tudicla rusticula, Bast. : Melongena cornuta, Agass. Voluta rarispina, Lmk. Cancellaria acutangularis,Fau]. _ trigonostoma — doliaris, Bast. Terebra Basteroh, Nyst. Clavatula submarginata, X'Orb. — asperulata, Lmk. Conus aquitanicus, Mayer. Pecten burdigalensis, Lmk. — Beudanti, Bast. Ostrea digitalina, Dub. Liostrea neglecta, Michelotti. Anomia burdigalensis, Defr. Leda emarginata, Lmk. — percalva, C-et P: Arca girondica, Mayer. Pectunculus cor, Lmk. (t. c.). Isocardia burdigalensis, Desh. Loripes dentatus, Bast. Myrtea spinifera, Montagu, var. hiatelloïides, Bast. Phacoïdes Michelotti, Mayer. Cardium girondicum, Mayer. — leognanense, Mayer. — burdigalinum, Lmk. Discors discrepans, Bast. Chione casinoïdes, Bast. (t. c.) Meretrix intercalaris, C. et P.) — erycinoides, Lk.(t.c.) Tapes vetulus, Bast. Timoclea subspadicea, Cosm. Donax transversa, Desh. (t. c.) Psammobia affinis, Duj. — Labordei, Bast. Solecurtus Basteroti, des M. Mactra Basteroti, Mayer. — lævigata, Defr. (c.) Corbula carinata, Duj., mut. Hærnesi, Benoist (t, c.). Corbula confusa, Ben. (t.c.) Vaginella depressa, Daudin. —. 195 — ECHINODERMES Balanus unguiformis, Sow. Scutella leognanensis, Lamb. BRYOZOAIRES 56 sp. CIRRHIPÈDES Scalpellum magnum, Darw. POISSONS Balanus tintinnabulum, L. Dents 12:5p pee à l'étude. — perforatus, Brug. Otolithes 14 sp. Séance du soir à la salle de réunion de la Société linnéenne. La séance est ouverte à 20 h. 30. M. Bardié, président d'honneur, présente M. l'abbé Labrie, qui, ayant appris tardivement la réunion, est venu en toute hâte de Frontenac nous apporter deux notes intéressantes. Le Président donne connaissance des lettres de regrets qu'il a reçues de plusieurs confrères empêchés de venir à Bordeaux : MM. Harlé, Degrange-Touzin, Dautzenberg, Coss- mann, Euchène, Ramond, Vignal, etc. De leur côté, les excursionnistes regrettent de ne pouvoir se rendre au Bouscat pour visiter les importantes collections préhistoriques réunies par M. le docteur Lalanne; le temps malheureusement très limité pour accomplir un programme déjà chargé ne leur permettant pas de répondre à cette aimable invitation. Le Président donne ensuite la parole à M. l'abbé Labrie. Cet auteur fait d’abord une communication sur le calcaire gris de l'Agenais en Entre-deux-Mers : Après avoir rappelé qu'il s’est déjà occupé, en 1904, des dépôts Aqui- taniens et des limites de la mer Aquitanienne dans cette contrée (1), il fait observer qu'il indiqua simplement alors sur plusieurs points « un petit banc de calcaire grisâtre à planorbes »; il ne crut pas devoir identifier cette couche avec le calcaire gris de l’Agenais que les auteurs (1) J. LaBrie. — Les dépôts Aquitaniens et les limites de la mer Aquilanienne en Entre-deux-Mers. (Actes Soc. linn. de Bordeaux, vol. LIX, 7 série, tome IX, p. 33 à 43.) — 196 — avaient tendance à placer dans l’Aquitanien supérieur, tandis qu’elle lui apparaissait plutôt vers la base de ces dépôts. Depuis ses premières observations, des recherches plus attentives lui ont démontré qu'il s’agit bien du calcaire gris représenté non seulement sur les deux points déjà signalés de 1 Entre-deux-Mers, La Réole et Sainte-Croix-du-Mont, mais au moins en une dizaine d’autres endroits : parmi ceux-ci, il convient surtout de signaler quelques sommets où l’étude de ce calcaire est relativement plus facile, par exemple Beau- regard (au nord de Targon), le tertre des Queyrons (à Cantois) et le Saintongey (au midi de Mourens). De ces observations, il résulterait que le calcaire gris de l’Agenais serait constamment au-dessous du calcaire ou grès de Bazas à Scutelles et Amphiopes, et que d’autre part, il serait au-dessus des faluns de Bazas et de Lariey. Aux Queyrons, où l’examen des couches est, il est vrai, rendu très difficile par la faible déclivité du sol, le calcaire gris semblerait plutôt se placer vers la base de ces faluns et peut-être y serait-il intercalé. : L'auteur se propose de compléter ses observations ; je me borne done à indiquer ses premiers résultats. M. l'abbé Labrie lit ensuite une note sur les grès du Bournet visibles à 500 mètres environ de la halte du Bournet entre Salles et Belin (Gironde). Il s’agit d'énormes blocs d’un grès dur amoncelés les uns contre les autres et produisant au premier abord l'impression de blocs erratiques. Cette roche serait absolument étrangère au pays ou, du moins, n’y a jamais été indiquée. Observés à la hâte en 1913, ces blocs n’ont pu être réétudiés depuis. L'auteur regrette donc de ne pouvoir apporter encore de conclusion ferme comme il conviendrait. Toutefois, il a appris que des blocs sem- blables ont été trouvés dans les Landes et qu'il s'agirait de grès éocènes. Ces rochers se trouvant en partie ensablés par le vent, il est impossible, sans sondage, de voir sur quelle formation ils reposent. Des recherches sur place aidées de comparaisons faites avec des roches observées en d’autres points, permettront de trancher la question. Üne discussion s’engage ensuite sur lutilisation par l’homme des cailloux roulés des rivières que M. Labrie a observés dans la Dordogne et M. Sayn dans le Rhône. Puis M. Duvergier fait part des recherches qu’il poursuit sur les groupes d'organismes des faluns du Sud-Ouest dont l'étude — 197 — a été plutôt délaissée, les Bryozoaires, les Crustacés, les Pois- sons et les Oiseaux; il s’est mis en relations avec M. F. Canu et il a déjà rédigé, d'accord avec ce spécialiste, un mémoire({) comprenant la description de 150 espèces de bryozoaires dont 30 nouvelles: ce travail est accompagné de très fines photo- graphies où les moindres détails de la structure de ces petits. organismes apparaissent avec une netteté remarquable. Cet auteur a réuni aussi une collection très importante d’oto- lithes de poissons dont il vient d'entreprendre l'étude en colla- boration avee M. Chaine, professeur à la Faculté des Sciences de Bordeaux. En outre, il a confié à des spécialistes l’étude de nombreux autres matériaux qu'il a recueillis et il a communiqué ainsi ses cirrhipèdes (2) à M. le professeur G. de Alessandri, du Museo Civico de Milan, les autres crustacés à M. le docteur Olivier Couffon (d'Angers), les échinodermes à M. Lambert, etc. De vives félicitations sont adressées à M. Duvergier pour sa belle ardeur au travail après les fatigues de la campagne qu'il à faite entièrement au front comme officier d'artillerie avec ses trois fils. M. Dollfus présente ensuite quelques observations sur le calcaire de Laugnac, à Teleoceras aginense, qu’il place à la partie terminale de l’Oligocène dans son Firmitien; d’après M. Roman, ce dépôt ne présente, en effet, aucune apparition caractéristique de types ; les Proboscidiens, en particulier, n'apparaissent pas encore tandis qu'ils existent déjà dans les sables de l'Orléanais; la faune de Laugnac serait donc plus ancienne que celle des sables de l’Orléanais; toutefois, M. Roman estime que M. Dollfus l’a placée trop bas dans son tableau; les auteurs admettent généralement aussi que cette formation doit être rangée dans l’Aquitanien supérieur. (1) Ce mémoire a été déposé à la séance du 7 juillet 1920 de la Société linnéenne et a été inséré dans le présent volume (page 145). (2) On peut déjà consulter utilement à ce sujet : G. de Alessandri. Les formes diverses de la vie dans les Faluns de la Touraine : Cirrhipèdes fossiles de la collec- tion de la comtesse P. Lecointre. Feuille Jeunes Naturalist. 1 septembre 1908 (2 planches). 4982 M. Dollfus donne encore quelques indications sur les dépôts de Lamilloque (Lot-et-Garonne) dépendant de la mollasse inférieure de l’Agenais mais qu'il place dans le Rupélien supérieur. M. Faura i Sans fait quelques observations que lui suggère la comparaison des couches de la Catalogne avec celles du Bordelais : en Catalogne, la transgression burdigalienne, d’étendue assez limitée, s'est faite sur les terrains secondaires, et l’Aquitanien n’y est représenté que par des dépôts conti- nentaux. 3 Puis la question de la position stratigraphique des faluns de Léognan est abordée; le secrétaire insiste sur le fait que des conclusions hâtives sont toujours très dangereuses dans une contrée où il est difficile d'observer une bonne coupe et où les arguments stralisraphiques sont souvent tirés seulement de listes de fossiles et du pourcentage de distri- bution des espèces; il fant donc utiliser les recherches faites pendant de nombreuses années et faire des déterminations très sûres avant de se prononcer. La séance se termine par une discussion sur la position stratigraphique dans la série -bordelaise de la mollasse de l'Armagnac, que M. Dollfus intercale entre les faluns du Burdigalien moyen (le Coquillat) et ceux du Burdigalien supérieur. Ces dépôts, dont le type est pris à Sansan, consti- tituent, pour cet auteur, l'étage Sansannien. Journée du 25 Août. Excursion à Salles. Les excursionnistes ont pris le train pour Facture et Salles où ils sont arrivés vers 10 heures; puis ils ont gagné à pied le moulin de Debat, situé à droite de la route de Salles à — 199 — ; Mios et Facture sur un ruisseau qui traverse cette route, près du hameau du Fourrat, à 2 kilomètres environ du Bourg de Salles. Moulin : mn NN " > j ; 1 , 1 L) s } , [ n 1 ; 1 Ll ! mme mmmmmemms— L'escarpement au pied duquel coule le ruisseau a été déblayé en partie et deux fouilles ont été faites, l’une, vers le tiers supérieur de l’escarpement, l’autre, sur le petit plateau dans les pins (comme l’indiquent les flèches F!' et F° dans la figure) de façon à permettre de recueillir des fossiles à plu- sieurs horizons. À la base, on observe un sable (1) assez fin très riche en pelites espèces, bryozoaires libres (Trochopora conica, d'Orb.), pelites coquilles (Ringicula buccinea, Desh., Nassa Basteroti, Mayer), puis vient un falun roux (2) riche en coquilles de plus grande taille avec un petit horizon (3) formé presque entièrement par une agglomération de Chlamys pinorum, CG. et P., voisin de C. opercularis, L., actuel; ce niveau m'a fourni aussi une dent de Cétodonte. Vers le haut, abondent les formes classiques de l’Helvétien Venericardia Jouanneti, Desh., de grands Peciens (P. vasa- tensis, Benoist) plus ou moins roulés et recouverts de bryo- zoaires, de grands Pectunculus (*) qu'il est difficile de déter- (*) Les Pectunculus des faluns du Bordelais peuvent se grouper autour de P. cor, Lmk., qui a de grandes affinités, d’une part, avec P. pulvinatus Lmk., du Lulélien du bassin de Paris gt, d'autre part, avec P. violacescens, Lmk., qui vit encore actuelle- ment dans la Méditerranée; les caractères spécifiques des Pectunculus sont assez . difficiles à saisir et seul l'examen minutieux d’un grand nombre d'échantillons récoltés en différents points, a permis de réunir un certain nombre de formes Tome LXXII. 16 — 200 — miner avec certitude. Ainsi que le montre la liste présentée plus loin, l'ensemble du falun appartient bien à l’Helvétien; les sables et graviers des Landes ({) recouvrent ce falun, ils descendent en pente douce vers la berge nord tandis qu'ils garnissent le petit plateau du sud formant, de place en place, des poches plus ou moins étendues qui altèrent le falun sous-jacent. Après la visite de ce gisement on a regagné en voiture le bourg de Salles et, après le déjeuner, on s’est rendu à pied au voisinage du moulin du Minoy, à 1.500 mètres environ au sud du bourg. Un petit escarpement visible dans un pré a permis de recueillir de bons fossiles appartenant dans l’en- semble aux mêmes espèces que celles récoltées au moulin de Debat; à signaler un petit niveau constitué entièrement par de petites turritelles; de l’autre côté du ruisseau une fouille a montré un falun presque entièrement formé de petites espèces de lamellibranches et de bryozoaires libres; cette formation se trouve un peu plus haut que l’escarpement du pré. On retourne ensuite au bourg et on visite rapidement les grandes carrières du Château situées contre la Leyre. À cet endroit l'helvétien prend un aspect différent: c'est une mol- lasse compacte à structure entrecroisée contenant Veneri- cardia Jouanneti, Desh., Pectunculus cor, Lmk., plusieurs espèces de grands Pectens plus ou moins roulés, des dents de Squalidés, des restes de Cétacés dont j'obtiens une vertèbre qui m'est cédée par un ouvrier des carrières. Certaines cou- ches ne contiennent plus que le remplissage des coquilles qui ont été dissoutes. Le temps presse car le train repart vers 16 heures et il ne reste plus que quelques minutes à consacrer à un coup d’æil au gisement de l’Argileyre situé à une centaine de mètres de la station. Dans le fossé de la voie ferrée on a pu recueillir affines dont le rapprochement a pu servir à fixer des types moyens pour chaque groupe ainsi obtenu; mais la série des formes de ce genre qui débute au Céno- manien, présente une remarquable continuité. LE = rapidement quelques-unes des formes récoltées jadis par Benoist (1) qui en a donné une liste de deux cent trente espèces. La faune de l’Argileyre est remarquable : elle comprend un grand nombre de formes que l’on ne trouve pas au Minoy ni à Debat; dans son ensemble elle présente beaucoup de petites espèces associées à Venicardia Jouanneti, Desh., var. ponderosa C. et P.; Benoist avait rapporté ce falun au Tortonien (1) et cependant il avait reconnu que « Cardita Jouanneti, Desh., était le fossile le plus abondant et le plus caractéristique bien que se trouvant associé aux Cerithium vulgatum, Brug. et Turbo rugosus, Gmel., espèces d’un horizon plus élevé » ; il est établi aujourd'hui que Benoist avait assigné une position trop haute à ce dépôt qui parait constituer la partie supérieure ou même simplement, un facies spécial de l’ensemble des couches de Salles que M. E. Fallot groupe sous le nom de Sallomacien (de Sa/lo- macus — Salles) ; le dépôt de Saubrigues (Landes) qui est bien tortonien est donc supérieur à celui de l’Argileyre. La plupart des auteurs admettent que les faluns de Salles appartiennent à l'Helvétien et en font l'équivalent des mollasses et marnes du bassin de Visan et de Cucuron et des mollasses de Saint-Gall (en Suisse), où l’on a retrouvé Venericardia Jouanneti, Desh. Le terme « helvétien » est d’ailleurs plutôt mal choisi car les mollasses de la Suisse ne sont pas très caractéristiques au point de vue des faunes (F. Roman). Cette formation constitue la partie inférieure de l’ensemble Vindobonien qui se divise en : 1° Helvétien (Vindobonien inférieur), 20 Tortonien (Vindobonien moyen) et 3° Sarmatien (Vindobonien supérieur) (2); mais M. Dollfus estime que l'Helvétien réduit aux dépôts de Salles, ne représente plus qu'une partie de l’étage original de Mayer; il ajoute donc tout (1) E. Benorsr : L’étage tortonien dans la Gironde. (P.-V. de la Soc. linn. de Bordeaux, t. XXXII, p. 35.) (2) E. Hauc : Traité de géologie, t. IT, fasc. 3. le Burdigalien et la mollasse de l’Armagnac (Sansannien) qui constituent, pour cet auteur, l’Helvétien inférieur dans le Bordelais ainsi que l'indique le tableau suivant (1). Succession stratigraphique dans la Gironde (d’après G.-F. Dollfus). MIiOcÈNE SUPÉRIEUR TORTONIENP .... Marnes de Saubrigues (Landes). MioOcÈNE MOYEN { Sables de Salles à Cardita Jouanneti, or ‘zène à Ostrea crassissima. Sables de Pont-Pourquey (Saucats), de Cestas et du Gers. Ravinement. HELVÉTIEN. | Mollasse de l’Armagnac. — Type à Sansan. Sables et faluns de Léognan à Turri- tella terebralis. “ Sables du Peloua (Saucats). — Méri- gnac supérieur. Sansannien . Burdigalien … Ravinement. MIocÈNE INFÉRIEUR. AÜTITANINE, 22 : Avant la réunion, j'avais visité avec MM. Rozier et: Duvergier un facies particulier de l'Helvétien visible dans un ruisseau près du moulin de Couillantres, à Mios. En cet endroit, on observe un sable noirâtre contenant une grande quantité de fossiles surtout des lamellibranches « valvés » : * Venericardia Jouanneti Desh., Glycymeris Menardi, Desh., (1) G.-F. Dorzeus : Réunion extraordinaire de la Société géologique de France à Bordeaux. (C. R. S. Soc. géol. Fr., 1920, n° 13, p. 160.) — 203 — Pecten, etc. des pièces de cirrhipèdes et de nombreux otolithes de poissons. Ces derniers pullulent à un tel point, que M. Duver- _gier à pu en recueillir dans quelques pelletées de sable une centaine d'exemplaires appartenant à de nombreuses espèces différentes. Avec MM. E. Fallot (1), Cossmann et Peyrot (2), nous admettons qu'il est très difficile de faire des coupures dans les dépôts de Salles qui présentent des facies différents et sensiblement du même âge étant donné que les faunes ont beaucoup d'éléments communs. Le falun du moulin de Couillantres pourrait peut-être se placer à La base de la série de Salles. Aperçu de la faune du moulin de Debat et du moulin du Minoy. MOELUSQUES Hinnites crispus, Brocchi. Pulsellum infundibulatum, C. | Chlamys pinorum, C. et P. “retil Pecten gallicus, Mayer. Crepidula qgiobosa, Der. — latissimus, Brocchi. Natica varians, Du]. —. vasatensis, Ben. (t. c.). — sallomacensis, Tourn. Ostrea digitalina, Dub. Turritella turris, Bast. — sallomacensis, CG. et P. — Grateloupi, Mayer. | Arca Fichteli, Desh. (= helve- Ficula sallomacensis, Mayer. | tica, Mayer). Nassa Basteroti, Mayer. Arca turoniensis, Du]. — Deshayesi, Mayer. Pectunculus cor, Lmk. (t. c.). — asperülata, Defr. Venericardia Jouanneti, Desh. Murex subclavatus, Grat. (ie) Terebra plicaria, Bast. Venericardia Matheroni, May. Oliva Dufresnei, Mayer. MS ignorata, G.etP. Conus Dujardini, Desh. Astarte Grateloupi, Desh. Ringicula buccinea, Desh. — burdigalensis, Desh. (1) E. FazLor : Excursion dans la Gironde. (Extrait du Livret quide publié par le Comité d'organisation du VIIe Congrès géologique international 1900, page 24.) (2) Cossmann et Peyror : Conchologie néogénique de l’Aquitaine; Enumération des principaux gisements. (Acées Soc. linn. de Bordeaux, 1909, t. LXIIT, p. 87.) — 204 — Chama gryphoïdes, L., var. mioasperella, Sacco. Phacoïdes borealis, L. Divaricella divaricata, L. var. rotundoparva, Sacco. Divaricella subqibbosula, d'Orb. Cardium papillosum, Poli. — turonense, Mayer. — sallomacense, C.etP. Discors discrepans, Bast., var. herculea, Dollf., Cotter et Gomez (Le Minoy, rare). Basterotia corbuloïdes, Mayer. Meretrix italica, Defr. Jigas, Lrnak. Chione Haidingeri, Hærnes. — fasciculata, Reuss. — subplicata, d'Orb. (e.). Tapes Benoisti, C. et P. — sallomacensis, Fischer. Dosinia lupinus, L. Circe dosinoïdes, CG. et P. Psammobhia fœræensis, Chem. Arcopagia crassa, Pennant, var. reducta, Dollf. et Dautz. Mactra nucleiformis, Mayer, var. Duvergieri, G: et P°(c) Mactra subtruncata, da Costa, var. {rianqula, Renier. Lutraria Pæœteli, Mayer. Glycymeris Menardi, Desh. BRYOZOAIRES 40 sp. CIRRHIPÈDES Scalpellum magnum, Darw. Balanus concavus, Bronn. — perforatus, Brug. POISSONS Dents, 21 sp. Otolithes, 40 sp. à l'étude. Aperçu de la faune de l’Argileyre. Bolma Meynardi, Michelotti. Gibbula sallomacensis, C. et P. Xenophora infundibulum, Br. Sigaretus striatus, M. de Serres. Natica proredempta, Sacco. — sallomacensis, Tourn. Turritella bearnensis, C. et P. — Benoisti, G. et P. Cassis saburon, Adanson. Ficula sallomacensis, Mayer. Phos polygonum, Phi. Nassa Rosthorni, Hœrnes. — semistriata, Brocchi. — mutabihs, L. Tudicla rusticula, Bast. Cancellaria dertonensis, Bell. — turricula, Grat. Terebra striata, Bast. — pertusa, Bast. Pleurotoma cataphracta, Br. — asperulata, Lmk. Clavatula Jouanneti, Des M. — 205 — Conus belus, d'Orb. Pecten vasatensis, Benoist. Chlamys pinorum, G. et P. Ostrea digitalina, Dub. Arca Fichteli, Desh. (— helve- tica, Mayer). Barbatia barbata, L. — subHelbingr, d'Orb. Pectunculus saucatsensis, May. — cor, Lmk. — bimaculatus, Poli. Astarte Brocchi, mut. sallomacensis, C. et P. Venericardia Jouanneti, Desh. — Jouanneti, Desh., var. ponderosa, C. et. P. Venericardia ignorata, C.et P. Lucina fragiulis, Phil., mut. Lecointreæ C. et P. Phacoïdes borealis, L. Divaricella divaricata, L., var. incrassala, rotundoparva, Sacco. Cardium paucicostatum, Sow. Cardium sallomacense, C. et P. Chione subplicata, d'Orb. Meretrix gigas, Lmk. — italica, Defr. Tapes sallomacensis, Fischer. Tellina planata, L. — donacina, L.. Arcopagia ventricosa, M. de Serres. Arcopagia crassa, Pennant, var. reducta, Dollf. etDautz. Macoma elliptica, Brocchi. Gastrana fragilis, L. Solecurltus antiquatus, Pulte- ney, mut. ”10ocænica, C.etP. Lutraria Graeffei, Mayer. Glycymeris Menardi, Desh. — cf. Rudolph, Eich. Corbula carinata, Duj., mut. Hærnesi, Benoist. CIRRHIPÉDES Scalpellum magnum, Darwin. Journée du 26 Août. Exrcursion aux environs de La Brède et de Saucats (1). Les géologues ont pris Le train pour Saint-Médard-d’Eyrans où ils ont trouvé un break qui les a transportés aux différents (1) Pour la clarté de l'exposé qui suit, j'ai étudié successivement dans l’ordre chronologique les formations qui ont été visilées pendant cette journée; mais les divers gisements ont élé visités, en réalité, dans un ordre différent, en suivant un itinéraire aussi court que possible. — 206 — points qu’ils ont visités pendant cette journée dont le pro- gramme était chargé. En bas du coteau d'Avignon, avant d'atteindre La Brède, on voit affleurer un calcaire blanc assez dur qui n’est plus exploité aujourd’hui; il contient les moulages des types clas- siques du calcaire à Astéries (Rupélien) déjà observés à Cenon : Natica crassatina, Lmk., Turbo Parkinson, Bast., Venus aglauræ, Brong., des Scutelles, etc. En montant vers Avignon, on remarque sur les bords du chemin une argile verdâtre ou brunâtre passant vers le haut à des marnes blanches qui sont les équivalents de la mollasse inférieure de l’Agenais (Rupélien) et du calcaire blanc de l’Agenais (Chat- tien), mais 1l n'y a pas été trouvé de fossiles. On traverse ensuite le bourg de La Brède dont l’église est remarquable (1) et on atteint la tranchée du chemin de fer à 1 kilomètre environ de la station de La Brède; les talus de cette tranchée sont constitués par un sable calcareux très fossilifère formant, en certains points, de petites concrétions; ce falun contient beaucoup de coquilles surtout de petites espèces, très bien conservées parmi lesquelles on distingue tout de suite à cause de ses couleurs, Neririna picta, Fér., qui est très abondante. Ce dépôt appartient à l’Aquitanien is rieur ; il contient un mélange d'espèces estuairiennes et marines, Citons : MOLLUSQUES Biüttium Vignali, G.-F. Dollf. Phasianella aquensis, d'Orb. Triforis perversus, L. e Gibbula aquitanica, G. et P., | Rhinoclavis (Semivertaqus) pu- var. amphibola, G. et P. pæforme, Bast., var. maigre. Nerita Plutonis, Bast. Hemicerithium fallax, Grat. Neritina picta, Fér. (t. c.) Cerithium (Chondrocerithium) Turritella Desmaresti, Bast. calculosum, Bast. (1) A l’occasion de celle excursion, M. X. Rozier avait fail imprimer une petite brochure contenant : 1° un extrait du mémoire publié en 1839, par Ch. Grouet, sur le Chateau de La Br ed naquit le célèbre auteur de « l’ Pr nemise un extrait concernant la région de La Brède-Saucats du Cataloque des Testacés fossiles de Benoist (cf. liste des principales publications à la fin de ce compte rendu). Terebraha bidentatum, Defr. — subcorrugata, d'Orb. Pirenella pseudothiarella, d'Orb. — phcata, Brug. — inconstans, Bast. Tympanotomus sonensis, Vign. Oliva Dufresnei, Bast. Chama praegryphoïdes, C.et P. Miltha incrassata, Dub., mut. subscopulorum, d'Orb. Lucina globulosa, Desh. Divaricella ornata, Agass. Phacoïdes columbella, Lmk. 2207 > Phacoïdes columbella, Lmk., var. minor. Loripes dentatus, Bast. Codolkia reticulatoïdes, C. etP. Circe Banoni, Tourn. Grateloupia trregularis, Bast. Meretrix undata, Bast. (t. c.) Tapes vetulus, Bast., var. — clandestinus, Mayer. Tellina aquitanica, Mayer. Lutraria angusta, Desh. Corbulomya Tournoueri, May. Au moulin de Bernachon établi sur le ruisseau de Saint- Jean-d'Etampes, à 500 mètres environ à gauche de la route de La Brède à Saucats et à 2 kilomètres et demi environ avant d'atteindre ce dernier village, on observe un escarpe- ment qui offre la coupe suivante : falun &leute avec bane grésewr dun Les marnes blanches ne nous ont pas fourni de fossiles; elles sont d’ailleurs assez mal exposées car elles affleurent dans le lit du ruisseau qui est encombré de cailloux et de blocs éboulés de falun bleuté. La présence d’Helixz Ramond, Brongn. dans ce dépôt prouve qu'il correspond au cal- ee O08 ee caire blanc de l’Agenais de l'étage Chattien (Firmitien de M. Dollfus) qui est ici réduit à une très faible épaisseur. C’est sur cette formation que s’est faite la transgression de la. mer Aquitanienne dont les premiers dépôts sont représentés par les faluns qui suivent. Le falun bleuté qui se place au-dessus contient la faune déjà recueillie dans les talus de la tranchée du chemin de fer de La Brède; citons : Lucina globulosa, Desh., Phacoïdes columbella, Lmk., var. minor, Meretrix undata, Bast. (grands exemplaires), Cerithium (Chondrocerithium) calculosum, Bast., Pirenella plicata, Brug., etc. Le banc gréseux qui est inter- calé dans ce falun contient de très nombreux moulages des mêmes espèces ; le falun jaune qui surmonte le falun bleuté ne présente pas de caractères bien spéciaux et ces deux faluns appartiennent à l’Aquitanien inférieur. Les éléments pota- mides, que l’on trouve dans ces dépôts, marquent la proxi- mité d’estuaires de cours d'eau qui se déversaient du lac de l'Entre-deux-Mers (1) où continuait à se déposer le calcaire blanc de l’Agenais ; l'abondance des Neritines (N. picta, Fér.), dans le falun de La Brède, confirme cette opinion. Le sable argileux jaune que l’on peut suivre en montant par le chemin qui va du moulin de Bernachon à Lariey, ne contient que des fossiles très disséminés qu'il serait bon de rechercher avec soin. Avec M. E. Fallot, nous le plaçons dans l’Aquitanien moyen. Au-dessus, on a observé jadis sur la route de Saucats au hameau du Son dans la tranchée près du moulin de l’église, un banc de calcaire lacustre grisâtre contenant P/anorbis Mantelh, Dunk. (= PJ. cornu, Brong., var. so/idus Thomæ in Tournouer) et d’autres mollusques d’eau douce ; ce dépôt constitue pour M. Repelin la base du calcaire gris de l’Agenais (Aquitanien supérieur) qui, en ce point, est représenté seulement par deux bancs de calcaire correspondant à deux épisodes lacus- (1) cf. E. FaLor : Sur l’extension de la mer Aquitanienne dans l’Entre-deux-Mers (Bull. Soc. géol. Fr., 1901, 4: série, t. I. p. 433 à 438. — 209 — tres séparés par un dépôt saumâtre au moulin de l’église et par un dépôt franchement marin à Lariey (falun marin de Lariey).. Ce dernier dépôt a pu être observé grâce à une fouille faite dans les pins à 200 mètres environ vers le sud-ouest des maisons de Lariey où on a pu distinguer la petite coupe suivante : 2020602: ÉD de 2 = es. ne res De re DZ 50, Sables et graviers des Landes, Argiles verdätres à Potamides. Falun blanc ayec niveau à Mytilus aquitanicus. F1G. 9. Le falun de Lariey est constitué par un sable calcareux blanc et’des coquilles très nombreuses plus ou moins brisées où dominent de petites espèces bivalves; c’est le gisement classique de Cardita hippopæa, Bast.; les balanes y sont communes tandis que les otolithes de poissons y sont rares. À un mètre environ, avant d'atteindre l'extrémité supérieure du falun, on remarque un niveau constitué par un véritable cordon de Mytilus aquitanicus, Mayer, espèce qui se retrouve aussi ça et là dans l’ensemble du falun. Au-dessus on observe une assise d'argile verdâtre qui contient en abondance Potamides (Ptychopotamides) marga- ritaceus, Brocchi, variété voisine de P. calcaratus, Grat., mais dont les crénelures sont un peu moins marquées que dans le type de la variété, associé à Pirenella plicata, Brug., variété plus petite que le type et à rangées de granules moins régu- lières et tendant vers P. inconstans, Bast. (1). Ces Potamides annoncent évidemment la régression de la mer en ce point. J'ai retrouvé les mêmes espèces, sous le calcaire lacustre supérieur dans le fossé d’un ruisselet qui coule en bas des anciennes carrières Giraudeau (près de la (1) Déterminations el remarques de M. A. Peyrot d'après les échantillons que j'ai recueillis. ox fes tranchée de la route du Son) et qui se jette dans le ruisseau de Saint-Jean-d’'Etampes, près du pont du moulin de l’église, à gauche de la route en allant vers le Son. Aperçu de la faune du falun marin de Lariey (Aquitanien supérieur). MOLLUSQUES Clanculus Araonis, Bast. Callistoma Bucklandi, Bast. Gibbula biangulata, Eichwald. Neritina picta, Fer. Calyptrea depressa, Lmk. var. sub- sinensis, d'Orb. Turritella Desmaresti, Bast. Bütium subclathratum, d'Orb. Cerithium (Chondrocerithium) calculosum, Bast. Terebralia bidentata, Defr. — subcorrugata, d'Orb. Pirenella plicata, Brug., var. Nassa aquitanica, Tourn. Murex Lassaignei, Bast. Melongena Lainei, Bast. Oliva subclavula, d'Orb. Ostrea producta, R. et D. — fimbriata, Grat. — aquitanica, Mayer. Mytilus aquitanicus, Mayer. Arca cardüfornus, Bast. Barbatia barbata, L. — subHelbingr, d’Orb., mut. variabilis, Mayer. Pectunculus cor, Lmk. Cardita hippopæa, Bast. Chama gryphina, Lmk. Miltha incrassata, Dub., mut. subscopulorum, d’Orb. Phacoïdes columbella, Lmk. Loripes dentata, Defr. Divaricella ornata, Ag. (t. c.) Chione casinoïdes, Bast.' Meretrix undata, Bast. Donax transversa, Desh. Ervilia pusilla, Philippi. Lutraria sanna, Bast. (jeunes individus), (c.). Corbula carinata, Duj., mut. Hœærnesi, Benoist (t. c.) Corbula Basteroti, Hærnes. Corbulomya Tournoueri, May. — aquitanica, May. CIRRHIPÈDES Balanus concavus, Bronn.(t.c.). Pendant la fin de l’époque aquitanienne la mer effectue un nouveau retrait déjà annoncé par les marnes à Potamides qui recouvrent le falun de Lariey. Le grand lac de l’Agenais où — 211 — se déposait le calcaire gris depuis le début de l’Aquitanien supérieur, s'étend à nouveau sur le Bordelais où ses dépôts sont représentés par le calcaire lacustre supérieur de la tranchée de la route du Son. Cette roche est constituée par “un calcaire blanchâtre ou grisâtre avec des plages presque noires; elle contient de nombreuses coquilles de mollusques terrestres et d’eau douce appartenant aux mêmes espèces que celles du banc inférieur : Helix girondica, Noulet; Limnæa girondica, Noulet, Planorbis Mantelli, Dunk., ete. Dans un champ voisin des anciennes carrières Giraudeau on peut recueillir en abondance Hydrobia aturensis, Noulet, en échan- tillons bien isolés. Le schéma ci-après résume les faits relatifs au calcaire _ gris de l’Agenais avec les épisodes marin ou saumâtre inter- calaires. LARIEY Manches défasade AGENAIS ‘ Du 5e S Cale Macustre sup Srée Couches & potamides …..... = Cafcaire ques de l'Agenais Falum marun de dans — EE Cale lacustu nf” HO -E-mscsces— Fic. 6. À 200 mètres environ avant d'arriver au hameau du Son et à 100 mètres environ à droite de la route de Saucats, on voit affleurer dans une vigrie en partie abandonnée, un sable roux auquel sont mélangés des éléments provenant des sables et graviers des Landes qui recouvrent toute la contrée. C’est le gite du Peloua, l’un des plus remarquables par sa richesse et aussi l’un des plus exploités par les collectionneurs qui l'ont retourné presque de fond en comble; néanmoins, quelques points intacts subsistent et l’on peut encore y recueillir une bonne série de fossiles. Les premières récoltes que j'y ai faites, il y a plusieurs années, m'auraient donné une impres- bio sion inexacte de la position stratigraphique de ce dépôt, car les espèces récoltées dans mes premières courses étaient sensiblement les mêmes que celles du Coquillat de Léognan, mais après de nombreuses visites à ce gisement j'ai pu réunir une série assez importante de fossiles où les espèces Aquita- niennes tiennent une place très notable; il faut donc se garder de tirer hâtivement des conclusions définitives des premières observations; on ne peut apprécier convenablement une faune qu'après des recherches prolongées et on comprend aisément tout l’intérèt qui s'attache à cette discipline dans une région où l'appréciation du pourcentage des éléments fauniques est souvent le seul eritérium stratigraphique. Dans les fouilles que j'avais fait préparer aux points restés intacts dans la vigne abandonnée, on a trouvé des galets de. calcaire blanc présentant des perforations de mollusques lithophages ; en brisant ces galets on en a extrait facilement Planorbis cornu, Brong., var. solidus Thomaæ, Limnea qiron- dica, Noulet, Hydrobia aturensis, Noulet, et quelques autres coquilles de mollusques terrestres ou d’eau douce qui indi- quent bien que cette roche provient du calcaire lacustre sous-jacent déjà étudié. Le falun du Peloua est le témoin de la transgression marine sur le calcaire gris de l’Agenais raviné; il annonce l’arrivée de la mer burdigalienne qui déposera plus tard les faluns de Léognan et de Pont-Pourquey, elc. C’est sensi- blement l'équivalent du falun de Mérignac supérieur qui, comme lui, contient encore un reliquat de types Aquitaniens à côté de nombreuses espèces nettement Burdigaliennes. Aperçu de la faune du Peloua (1). DOPCVÉNUES Xenophora burdigalensis, Grat. Oxystele burdigalensis, G.et P. | À Sigaretus aquensis, Recluz. A Clanculus Araonis, Bast. A Natica burdigalensis, May. (1) Les espèces précédées de la lettre A existent déjà dans l’Aquitanien. RUE “Ne - A RÉ — 213 — A Natica turbinoïides, Grat. Proto cathedralis, Brong. Turritella terebralis, Lmk. Cerithium (Ptychocerithium ) salmo, Bast. A Terebralia bidentata, Defr. A — subcorrugata, d'Orb. A Pirenella plicata, Brug. Chenopus pespelecani, L., mut. meridionalis, Bast. A Strombus Bonelli, Brong. A Cyprœa leporina, Lmk. A — Brocchi, Desh. A Trivia affinis, Duj. À Cypræcassis crumena, Brong. Cassis Rondeleti, Bast. — suburon, Adanson. Ficula burdigalensis, Sow. A Triton nodiferum, Lmk. A Persona tortuosa, Borson. * Ranella marginata, Brong. — subgranifera, d'Orb. A Nassa aquitanica, Mayer. Eutritonium affine, Desh. Dorsanum Veneris, Fau. Rapana Moulinsi, Broch.(t.r.) A Murex Partschi, Hæœrnes. — subasperrimus, d'Orb. — lingua bovis, Bast. (Ocinebra) Basteroti, Benoist. Turbinella Lynch, Bast. Fasciolaria Jouanneti, des M. A Melongena Lainer, Bast. cornula, AÂgass. Tudicla rusticula, Bast. Voluta rarispina, Lmk. Ancillaria glandiformis, Lmk. A Pleurotoma Jouanneti, des M. A — semimarginala, Lk. — denticula, Bast. — pannus, Bast. A Clavatula carinifera, Grat. A Conus mercati, Brocchi. A — tarbellianus, Grat. A Vaginella depressa, Daudin (très rare dans l’Aquita- nien, très abondant dans le Burdigalien moyen). Pecten burdigalensis, Bast. Spondylus Deshayesi, Mich. Ezxoqyra Ricardi, Benoist. A Arca turoniensis, Du]. A — burdigalina, Mayer. A Barbatia bohemica, Reuss. A — subHelbingi, d'Orb. A Pectunculus cor, Lmk. (t.c.) A Chama gryphina, Lmk. — gryphoiïdes, L., var. mioasperella, Sacco. Phacoïides columbella, Lmnk. A Divaricella ornata, Agass. (tree) A Cardium burdigalinum, LK. (très rare dans l’Aquita- nien). A Cardium girondicum, May. — pelouatense,C.et P. a Circe Deshayesi, Bast. A Corbula carinata, Duj. mut. Hæryrnesi, Benoist. Moultin Es de Bernachon - Carry le Thud INCNTÉ Schéma montrant la disposition des couches dans les environs de Saucats. Légende : BÉRISTOCENEE En CLP 9 Sables et graviers des Landes. BURDIGALIEN INFÉRIEUR ..... 8 Falun de Peloua. RAVINEMENT Calcaire lacustre supérieur. D 1 Ééonman nn Sn eee, . Falun marin de Lariey et couches saum4- tres de la route du Son. 5 (Calcaire lacustre inférieur. AQUITANIEN MOYEN.......... 4 Sable argileux jaune peu fossilifére. lun ; in de Bernachon. F AQUITANIEN INFÉRIEUR. ..... 3 Fa jaune du mouli: F Ne 2 Falun bleuté du moulin de Bernachon. CHATRIEN ES SAME Se : { Marnes blanches du moulin de Bernachon. Près de Saucats le Burdigalien moyen est représenté par le falun de La Cassagne qui correspond au falun du Coquillat de Léognan; il est surmonté par le falun bleu du moulin de Lagus; tous ces dépôts contiennent sensiblement la même faune et nous ne les avons pas visités. Le Burdigalien supé- rieur débute par les faluns de Gieux et de la Coquillière surmontés par les faluns de Pont-Pourquey. Après avoir dépassé d’un kilomètre environ le village de Saucats en suivant la route de Villagrains, on arrive au vallon de Pont-Pourquey au fond duquel coule le ruisseau de Saucats; un petit escarpement qui avait été complètement déblayé pour la circonstance a permis d'observer dans — 215 — d'excellentes conditions, les dépôts du Burdigalien supérieur représentés par un sable jaunâtre, un peu ferrugineux vers le haut, contenant une quantité considérable de très belles coquilles avec de nombreux fragments de pinces de crustacés du genre Scylla. À noter un petit niveau où abonde Mactra substriatella, d'Orb., visible à environ # mètres au-dessus du lit du ruis- seau et que l’on peut suivre assez facilement en différents points dans le vallon. La faune de Pont-Pourquey contient encore un grand nombre d'espèces déjà recueillies à Léognan (propriété Thi- baudeau et Coquillat), au Peloua et à Mérignac. On y remarque déjà un certain nombre d'espèces des faluns de la Touraine ce qui à conduit quelques auteurs à classer ces couches dans l'Helvétien; on y rencontre aussi les coquilles de quelques mollusques vivant encore actuellement sur les côtes du Sénégal ce qui peut donner des indications sur le climat de l’époque; les restes de poissons, dents, otolithes, etc., y sont abondanls et la liste ci-après montre que les Sélaciens plagiostomes (Scyllidæ, Scylliolamnidæ, Lamnidæ, Carcha- ridæ, Myliobatidæ), les Ganoïdes (Ginglymodidæ) et les Téléostéens (Si/uridæ, Percidæ, Pristipomatidæ, Sparidæ, Scombridæ, Trachinidæ, Gobiidæ, Pleuronectidæ, etc.) sont représentés. Enfin on trouve assez fréquemment des ossements d'oiseaux pélagiques analogues à ceux qui vivent encore aujourd’hui au large des côtes du golfe de Gascogne comme les Puffins, les Fous, les Thalassidromes associés à des espèces côtières comme les Colymboïdes et les Larus. Ce dépôt à dû se former au bord d’une baie où les courants portaient à terre; on voit aujourd'hui dans des conditions du même ordre, à l'entrée du bassin d'Arcachon, de nombreux cadavres d’oi- seaux pélagiques rejetés par le flot au pied de la Grande Dune. (J. Duvergier.) Sur l’autre berge du ruisseau, dans les broussailles, une fouille a permis d'étudier les couches supérieures du même Tome LXXII. 17 op falun dont la faune présente des particularités qui permettent de la différencier nettement de celle des couches sous-jacentes. On y recueille en abondance : Mesodesma erycinella, Mayer, Tapes (Pullastra) Basteroti, Mayer, avec de nombreuses coquilles plus ou moins roulées comme Pectunculus cor, Lmk., Phacoïdes columbella, Lmk. (grands exemplaires), Divaricella ornata, Agass., Donax transversa, Desh., des fragments d’un grand Murex et une série de bryozoaires particuliers dont M. Duvergier a entrepris l'étude. Dans une excursion faite quelques jours avant la réunion, j'y ai trouvé un exemplaire d’Aturia aturi, Bast. et M. X. Rozier a dégagé sous mes yeux une dent de Canidé que M. Roman hésite à attribuer à Pseudocyon Depereti, Mayet, des sables de l'Orléanais ou à Pseudocyon sansaniensis, Lartet., des couches de Sansan. Cet auteur n’a pu se prononcer définitivement sur un seul exemplaire qui, d’après lui, n’est exactement iden- tique ni à l’une ni à l'autre de ces deux espèces et serait intermédiaire entre les deux. j En outre, ces couches contiennent des coquilles de mollus- ques saumâtres ou d’eau douce comme Potamides (Ptycho- potamides) papaveraceus, Defr., Pirenella picta, Bast., Neri- tina burdigalensis, d'Orb., très abondantes et un certain nombre d’espèces remamniées qui, d’après M. Dollfus, pro- viennent de la mollasse de l’Armagnac comme Eumelania aquitanica, Noulet, Melanopsis Kleini, Kurr, Cyclostoma sub. pyrenaïca, Noulet, Helix Leymeriei, Noulet, Planorbis sansa- niensis, Noulet, Limnea armaniacensis, Noulet, etc. Les couches supérieures de Pont-Pourquey sont un dépôt littoral où se sont accumulées des coquilles marines plus ou moins roulées et des coquilles de plage et d’estuaire asso- ciées à des coquilles d’eau douce et terrestres et à des restes de vertébrés terrestres entraînés par les ruisseaux dont les estuaires étaient voisins. Les sables et graviers des Landes recouvrent ces couches et forment par endroits des poches de décalcification dans le falun d’où on a pu retirer de gros rognons ferrugineux ramifiés. — 217 — Suivant les indications fournies par M. Rozier, Benoist aurait mis à jour sur les pentes du vallon, vers la maison Capet et au-dessus des couches déjà étudiées, un sable jaune avec débris de coquilles dans lesquels il aurait pu reconnaître Venericardia Jouunneti, Desh.: ce serait donc le falun helvé- tien visible d’ailleurs non loin de là dans le lit du ruisseau près de la maison de La Sime où la faune de Salles a été retrouvée. Le Érbonosocceser: (a) : Fc. 8: . Sables et graviers des Landes. . Falun helvétien ? . Falun supérieur à Pirenella picta. . Falun type de Pont-Pourquey. (a) Niveau à Mactra substriatella. = © © à D'après M. Dollfus (1), le falun de Pont-Pourquey « est la base d’un groupe nouveau d’une bien plus grande étendue » (que les dépôts de Léognan); c'est pour cet auteur « le début du Sallomacien (2) qui surmonte le Burdigalien ». Cette con- clusion a pour conséquence de ratlacher étroitement les faluns de Pont-Pourquey à ceux de Salles dont les faunes sont pourtant très différentes et de séparer les couches de Pont- Pourquey de celles de Léognan dont les faunes sont cepen- dant étroitement liées. La plupart des auteurs pensent au contraire que la coupure doit rester placée au-dessus des (1) C. R. S. de la réunion extraordinaire de la Société géologique de France dans le Bordelais en 1920. (C. R.S. Séances Soc. géol. de Fr. n° 13, 1920). (2) Certains pensent que le sens du terme « Sallomacien » créé par M. E. Fallot ne peut être modifié sans le consentement de cet auteur. — 218 — couches à Pirenella picta, Bast. qui terminent la série Burdi- galienne et que l’Helvétien commence seulement avec les faluns de Salles et de La Sime déposés par une mer où ont vécu des organismes nouveaux et se rapprochant davantage de ceux des temps modernes. Aperçu de la Faune de Pont-Pourquey. (Burdigalien supérieur). MOLLUSQUES Neritina burdigælensis, d'Orb. Solarium carocollatum, Lmk. Crepidula gibbosa, Defr., mut. cochlearis, Bast. Crucibulum deformis, Lmk. Sigaretus aquensis, Recluz. Natica burdigalensis, Mayer. Turritella terebralis, Lmk. Pirenella picta, Bast. Potamides (Ptychopotamides) papaveraceus, Defr. Nassa Dujardini, Desh. — Basteroti, Michelotti. Dorsanum baccatum, Bast. — subpolitum, d'Orb. Cyllene Desnoyersi, Bast. Pusionella buccinoïdes, Bast. Euthriofusus burdigalensis, Bast. Tudicla rusticula, Lmk. Oliva subclavatula, d’Orb. Olivancillaria Basteroti, Defr. Terebra plicaria, Bast. — pertusa, Bast. Drillia terebra, Bast. Conus avellana, Lmk. Ostrea neglecta, Michelotti. Pectunculus cor, Lmk. (LAC Chione Basteroti, Desh. — casinoïdes, Bast. Timoclea subspadicea, Gossm. Meretrix erycinoides, Lmk. — Peyroti, Goss. (= La- . marchi, auct.). Meretrix subnitidula, d’Orb. (CE Tapes Basteroti, Mayer (falun supérieur). Dosinia Basteroti, Agass. (e.). Donazx affinis, Desh. (r.). — transversa, Desh. (t.c.). Tellina zonaria, Bast. —. saucatsensis, Benoist. — bipartita, Bast. Mesodesma erycinella, Mayer (falun supérieur). Capsa lacunosa, Chemn. Psammobia Labordei, Bast. Solen burdigalensis, Desh. EG Mactra Basteroti, May. (a. c.). d'Orb. — substriatella, (EC) Sd — Corbula carinata, Du. mut. Hærnesi, Benoist (t. c.). Corbulomya burdigalensis, Be- noist (a.r.). Phacoïdes columbella, Lmk. Divaricella ornata, Ag. (.c.). Loripes dentatus, Defr. Cardium saucatsense, (be) : Grateloupia trianqularis, Bast. | — trreqularis, Bast. (ec): Mayer BRYOZOAIRES (Déterminations de M. Duvergier). Normanellina Lacroixi, Auct. Cupuladria canariensis Busk. Acanthodesia Savarti, Aud. — Savarti, forma Reyti, Canu. | Acanthodesia Savarti, forma spinea, Canu. Hemiseptella fragilis, Duverg. Cupularia umbellata. Defr. Lunularia conica, Busk. Steganoporella elegans, A. Milne-Edw. Cellaria rhombifera, Goldf. Schizomavella linearis, Hass. Dakaria (?) burdigalensis, Can. Hippoporina saucatsensis, Can. Hippopleurifera cf. grands, Canu. Smittina reqularis, Reuss. — trianqularis, Duverg. Porella cervicornis, Pallas. Tubucellaria aquitanica, Can. Bracebridqia polymorpha,Reu. Schizostoma gibbosa, Canu. Adeona Heckeli, Reuss. Hornera radians, Defr. Tretocycloecia aquitanica,Can. Lichenopora burdigalensis, Duvergier. CIRRHIPÈDES (Délerminations de M. G. de Alessandri). Scalpellum mägnum, Darw. Lepas burdigalensis, d’Orb. © — Orbignyi, des Moul. Balanus amphitrite, Darwin. — unquiforms, SOW. POISSONS (Dents) (Déterminations de M. F. Priem). Scyllium sp. Ginglymostoma Daimeries. Odontaspis cuspidata, Agass. Hemipristis serra, Agassiz. Graleus Sp. Galeocerdo, Sp. Carcharias (Aprionodon) sp. Sphyrna prisca, Agassiz. Myliobatis sp. Trichiurides miocænus, Delf. Pimelodus Sadleri, Heckel. Chrysophris sp. Pagrus Sp. Cybium sp. Delfortriei, — 20 — (Otolithes) (Déterminations provisoires de M. Duvergier). O. (Labrax) lucidus, Bassoli. O. (Percidarum) æqualis, Ko- ken, var. burdigalensis, Pr. O. (Percidarum) aff. moqun- tinus, Koken. O. (Serranus) Noetlingi, Kok. O. (Sarqus) n. sp. O. (Pagellus?) gregarius, Kok. O. (Chrysophris?) Doderleini, Bassoli et Schubert. O. (Box?) n. sp. O. (Trachinus) miocænus, Bas- soli et Schubert. O. (Trachinus) mutabilis, Kok. O. (Sciænidarum) pyrenaïcus, Priem. O. {Sciænidarum) aff. Sue ma, Schubert. O. (Sciænidarum) aff. gem- moïdes, Schubert. O. (Sciænidarum) gracilis, Sch., var. sal/lensis, Priem. O. (Sciænidarum) Coru, Sch., var. abrupta, Schubert. O. (Umbrina ?) plenus, Schub. O.(Cepola) prœrubescens, Bass. et Schubert. O. (Gobius) Telleri, Schubert. O0. (Macruridarum?) sp. O. (Rhombus?) af. rhenanus, Koken. 6 sp. indet. OISEAUX Sula n. sp. Suloides n. sp. Larus n. sp. Procellornis aquitanicus, À. Milne-Edw. Procellornis antiquus, À. Mil- ne-Edw. Procellorins n. sp. — n. Sp. Typhornis n. sp. Colymboïdes minutus ? A. Mil- ne-Edw. Dans la liste insérée dans le C. R. S. no 13 de 1920 de la Soc. géol. de Fr., p. 152 figurent : 40 Tellina aquitanica, Mayer, dont la forme typique est cantonnée dans l’Aquitanien; c'est la mutation burdigalica, C. et P., peu différente du type, qui existe à Pont-Pourquey; 2° Gastrana fragilis, L., qui n’est représenté à ce niveau que par la mutation persi- nuosa, C. et P., très rare ; 30 Strigilla senegalénsis, Hanley, qui est rare à Pont-Pourquey et plus commune dans l’Aquitanien et le Burdigalien inférieur. (Remarques de M. A. Peyrot) — 221 — Journée du 27 Août. Excursion à La Réole. Les excursionnistes se sont rendus dans la matinée à La Réole où ils ont été reçus par MM. Ph. Queyron, membre de la Société linnéenne et Simon, président du Tribunal civil et président du Comité d'initiative. Après une aimable réception au siège du Comité d'initiative où les vins des crus les plus fameux de la région leur ont été offerts, les excursion- nistes accompagnés du Président et de plusieurs membres du Comité d'initiative ont fait le tour de la vieille cité de La Réole « Urbs regula ducatus Aquitaniæ » bâtie sur un escarpement de calcaire à astéries, et ayant gardé son caractère de ville forte que lui avait donné les Réformés.… Du haut des ruines de la dernière des « Trois sos », tours qu’il fallut abattre jadis pour réduire la résistance des assiégés, M. Queyron indique les différents points importants pour la géologie de la contrée. Puis on visite l’ancien Hôtel de ville, l’un des plus vieux de France, actuellement en cours de restauration; c’est le témoin des franchises municipales que les Jurats réolais ont défendu jalousement à travers les siècles contre les empiétements du pouvoir central. A l'Hôtel de ville actuel installé dans un ancien couvent, on remarque un tableau indiquant les résultats d’un forage exécuté pour fournir à la ville des eaux artésiennes. Aussitôt après le déjeuner, les géologues conduits par M. Queyron descendent vers la Garonne afin de commencer l'étude de la constitution de la région en partant de la base; ils gagnent ainsi le vallon du Flutat pour remonter ensuite vers Montagoudin. La coupe suivante a pu être observée : 10 Argile grise et mollasse sableuse micacée correspondant à la mollasse du Fronsadais (Sannoisien). 20 Calcaire blanc assez tendre avec lits marneux contenant des graines de Chara, équivalent du calcaire de Castillon (Sannoisien). — 222 — 3° Calcaire blanc dur, exploité autour de La Réole, conte- nant les moulages des formes classiques du calcaire à asté- ries (Rupélien) : Turbo Parkinsoni, Bast., Natica crassatina, Lmk., Scutella Agassizi, Oppenh., etc. Cette masse débute par un niveau à Ostrea longirostris, Lmk., et se termine par un horizon argileux avec Ostrea c Fo. Lmk., repère intéres- sant pour la stratigraphie. En s’élevant vers Montagoudin, la route passe par une tranchée qui laisse voir de chaque côté un épais limon gris où il n’a été trouvé que des « poupées ». Après discussion, on admet que ce limon n’est pas d'origine glaciaire mais résulte du ruissellement produit par des pluies diluviennes de certaines périodes de l’époque pléistocène. Puis on quitte la route de Montagoudin et on s'engage dans un ravin couvert de broussailles que l’on traverse pour gravir ensuite le coteau du Mirail. 4° On observe alors une argile noirâtre dans laquelle il n’a pas été de fossiles et que M. Dollfus considère comme la mollasse inférieure de l’Agenais qui constitue pour lui l’assise terminale du Rupélien. Cette formation qui prend ici un développement important peut être divisée en deux parties : a) La moitié inférieure environ serait l'équivalent latéral du calcaire à astéries qui, ici, n’atteint pas le haut du Rupélien. Nous admettons donc, avec M. Repelin, qu'une partie de ces argiles et le calcaire à astéries qui les supporte correspondent à l’ensemble du calcaire à astéries lorsque ce calcaire atteint son plus grand développement; nous avons déjà observé un fait analogue au coteau d'Avignon près La Brède où le Rupé- lien se termine par des .argiles verdätres subordonnées au calcaire à astéries; b) La masse supérieure des argiles corres- pondrait sensiblement aux marnes blanches observées au coteau d'Avignon et à la base des faluns du moulin de Bernachon, à Saucats. 5° Dans une petite carrière abandonnée, on voit un banc de calcaire blanc contenant Helir Ramondi, Brong.,.et que M. Dollfus reconnait comme calcaire blanc de l'Agenais et — 223 — place dans son Firmitien; ce dépôt constitue pour nous à peu près l'équivalent latéral des faluns de la tranchée de La Brède et du moulin de Bernachon. Butte duTeléquaphe el Mirail TOI TTIT) : QU 2 et TRAME EU imen Acta toute da Montagoudin de Flutar F16.,9: Légende (1). 9 (GCalcaire gris de l’Agenaiïis....... ... 127m à 139m. AQUITANIEN cuir 8 Grès à Pirenella inconstans........ \ 7 Falun à Arca cardiiformis ......:.. Are AQUITANIEN MOYEN .... 6 Argiles à Ostrea aginensis. ........ 105m à 127m. 5 Calcaire blanc à H. Ramondi (Cal- CHATDIEN TEE PENAT caire blanc de l'Agenaïs) ......... 952 à 105. &bis Argiles noirâtres (pro parte)........ 4 Argiles noirâtres (pro parte) (— Cal-) 35m à 95m. RUPÉLIEN............. caire à Astéries supérieur)........ 3 Calcaire à Astéries. ................ 20m à 3om. 2 Calcaire blanc avec lits marneux à graines de Chara (— Calcaire de A Castillon): ne 0 12m à 20m. 4 Argile grise et mollasse sableuse mi- cacée (— Mollasse du Fronsadais).. 8m à 12m. (1) Les épaisseurs et côtes indiquées ici sont celles relevées par M. Dollfus au cours de cette excursion (cf. C. R. S. des séances de la Soc. Géol. de Fr. 1920, n° 13). — 224 — 6° Au régime lacustre indiqué par la faune du calcaire blanc de l’Agenais succède un régime franchement marin dont témoignent les argiles à Osfrea aginensis, Tourn. et Ostrea producta D. et R. qui affleurent dans les vignes sur la colline du Mirail et qui marquent la transgression marine de l’Aqui- tanien moyen dans cette région, il est nécessaire de séparer très nettement ces argiles marines du calcaire blanc sous- Jacent qui au contraire représente un épisode lacustre (Chattien). 70 Au sommet de la colline du Mirail, également dans les vignes ou dans les champs, on voit affleurer un falun dans lequel il est assez difficile de récolter de beaux fossiles mais où M. Queyron a recueilli devant moi Arca cardiiformis, Bast. Ce dépôt appartient à l’Aquitanien supérieur. 8° À la butte du Télégraphe on observe sur le bord de la route un banc de grès qui renferme Pirenella inconstans, Bast. ; c'est déjà l'indication de la régression de la mer et de l’appa- rition d'un régime saumâtre auquel succèdera un nouvel épisode lacustre pendant lequel va se déposer le calcaire gris de l’Agenais. Jo Enfin, vers le sommet de la butte du Télégraphe, le cal- caire gris affleure dans les champs et fournit les fossiles typiques de cette formation; la mer a abandonné le pays et le calcaire gris qui se dépose alors témoigne bien par les fossiles qu’il contient du régime lacustre qui s'établit. Après avoir pris congé de M. Queyron qui avait bien voulu les faire profiter de sa connaissance approfondie de la région, les excursionnistes ont pris le train pour Langon et Villandraut où 1ls ont couché de façon à se trouver à pied d'œuvre le lendemain matin, car le programme de cette dernière journée était difficile à réaliser en raison de la pénurie des moyens de transport. Après le dîner, la discussion s’est engagée sur les observa- tions de la journée; le calcaire blanc et le calcaire gris de l’'Agenais ont été, bien entendu, les sujets importants de la conversation qui s’est prolongée assez tard. REMARQUES . — Dans une synthèse (1) faite à l’aide des travaux de G. Vasseur et de MM. Repelin et Blayac (2) et de ses obser- vations personnelles, M. Ph. Glangeaud explique les varia- tions de facies de l’éocène supérieur, du Sannoisien et du Rupélien qu'il a suivies depuis le bord du massif central jusque dans le Bordelais en traversant le Périgord et le Fron- sadais ; le schéma tracé par cet auteur, montre que les sables du Périgord passent latéralement aux mollasses de la Dor- dogne et de la Gironde et aux formations lacustres et marnes de ces mêmes régions et que les sédiments sont de moins en moins détritiques au fur et à mesure que l’on s’avance vers le Bordelais. L’alternance des dépôts (mollasses, argiles, calcaires, sables, etc.) s'explique par le rôle du réseau hydrographique hésitant qui s’est établi au cours de la surrection lente du massif central; les éléments provenant du ravinement des roches anciennes transportés par les eaux ayant constitué ainsi des sédiments variés; la mollasse du Fronsadais repré- sentée dans la coupe de La Réole par une roche grise argilo sableuse et calcaire contenant des grains de quartz, des pail- lettes de mica et des éléments provenant de la décomposition plus ou moins avancée des feldspaths correspond à un dépôt de cet ordre. Cette formation qui est généralement pauvre en fossiles a fourni, au domaine de la Grave, près Bonzac, des restes de Tortues (7rionyx) et de Palæotherium girondicum. IT. — Dans la faune du calcaire blanc de l’Agenais (3) sont (1) Ph. GLanceauD : Les facies de l'Oligocène aux environs de Bergerac et à travers l’Aquitaine (Bull. Soc. Géol. Fr., 1909, 4 série, t. IX, p. 434 à 441. (2) G. Vasseur : Sur les formations infratongriennes du Bassin de la Gironde (C. R. Soc. linn., 1889, vol. XLIIT, p. xzu à xLvIu) ; se reporter à la liste bibliogra- phique pour les autres auteurs. (3) Il est regrettable que la série des excursions n'ait pu être complétée par une visite de la colline de Port-Sainte-Marie et des environs de Nérac comme le prévoyait le programme de 1914, car c'est précisément dans cette région que l’on peut se rendre compte de la valeur du calcaire blanc de l’Agenais. Cette remarque s'applique aussi bien à l’étude du calcaire gris qui est cependant mieux représenté dans les environs de Bordeaux que le calcaire blanc. Isolément j'ai parcouru toute la région comprise entre Agen, Nérac, Casteljaloux et Langon. représentés les mollusques d’eau douce et terrestres (Helix Ramondi, Brong., Helir qirondica, Noulet, Carychium anti- quum. Brong., Planorbis cornu, Brong., Limnea pachygaster, Thomæ, Limnea Tournouert, Degr.-Touz., Limnea girondica, Noulet, Unio Lacazei, Noulet, etc.), les carnassiers, les sui- diens, les rongeurs et les insectivores et M. Dollfus a été conduit en dernier lieu à rapprocher cette faune de celle du Rupélien et à placer le dépôt qui la contient dans le « Firmi- tien » (Oligocène); d’autres auteurs (E. Fallot, J. Repelin, etc.) pensent au contraire que le calcaire blanc de l’Agenais n'est qu’un facies lacustre de l’Aquitanien inférieur. Quelle que soit l’opinion admise, on peut constater que le calcaire blanc, d’une puissance de vingt-cinq mètres environ dans l’Age- nais, s’amincit vers le Bordelais où il n’est plus repré- senté que par des niveaux de marnes blanches de faible épaisseur qui se relient étroitement avec les assises termi- nales du Rupélien, ainsi que nous l'avons observé au coteau d'Avignon, près de La Brède, et à la base de la coupe du moulin de Bernachon; nous avons remarqué aussi que ce calcaire blanc se trouve placé très haut au coteau du Mirail près de La Réole où il a une puissance plus grande que dans les environs de Bordeaux; enfin, dans l'Agenais, il atteint son développement maximum. On comprend très aisément que cette formation qui prend une importance de plus en plus considérable en allant vers le fond du bassin, a pu continuer à se déposer dans l’Agenais alors que Îa transgression de la mer Aquitanienne s'était déjà fait sentir dans les environs de Bordeaux où elle déposait les faluns de La Brède et du moulin de Bernachon dont les éléments fauniques marquent l'avènement des temps miocéniques; le calcaire blanc de l’Agenais contient au contraire une faune lacustre et conti- nentale qui a encore gardé l’empreinte de l’époque oligocé- nique dont elle est issue. Journée du 28 Août. e Excursion aux environs de Villandraut. Les géologues suivent d’abord la tranchée du chemin de fer entre la gare et le Ciron et ils observent la petite coupe ci-après : P 10 À la base des marnes verdâtres ou brunâ- tres contenant des Potamides; 20 Un calcaire gréseux contenant un mélange de fossiles saumâtres (Pirenella inconstans, Brug., Cyrena Brongniarti, Bast.) et des fossiles marins (Chione ambiqua, Roverelo, Cytherea, etc.); 30 Un calcaire gris présentant de petites exca- vations et contenant Helix girondica, Noulet, Planorbis Mantelli, Dunk. (— Planorbis cornu, Grat. var. so/idus in Tournouer) et pétri de place en place d'Hydrobia aturensis, Noulet. C’est évidemment le calcaire gris de l’Agenais déjà annoncé par la décroissance des orga- nismes marins dans les couches sous-jacentes; 40 Un calcaire gréseux jaune avec de rares fossiles marins (Pecten) ; 5o Les sables et graviers des Landes recouvrant toute la contrée. Fi: 10. Les excursionnistes prennent ensuite la route d’Uzeste; à un kilomètre environ du bourg de Villandraut, cette route est traversée par la voie ferrée qu'ils suivent à gauche pen- dant 300 mètres environ jusqu'au ruisseau qui coule dans un petit vallon dans lequel ils s'engagent; ils arrivent ainsi au moulin de Gamachot, aujourd’hui abandonné, et descendent jusque sur la berge même du ruisseau peu alimenté à cette époque de l’année et qu'ils traversent aisément. En bas de la chute, ils se trouvent en présence d’un escarpement où ils reconnaissent la succession suivante : — 228 — 1° À la base un sable grisâtre peu fossilifère et mal exposé: 20 Un falun marneux et calcaire, blanchâtre ou jaunâtre, épais d'environ 1 m. 50 et pétri de fossiles d’une fort belle conservalion ; | | 30 Un falun calcaire, blanchâtre, plus compact, épais d'environ 2 mètres et rempli de Polypiers et de coquilles marines parmi lesquelles abondent les Vermets. Ils remontent ensuite au moulin, passent le pont et obser- vent dans le talus du déversoir : 49 Un sable blanc avec des intercala- tions d’argile verdâtre et brunâtre contenant des coquilles saumâ- tres ou d’eau douce Pirenella inconstans. Brug., Pirenella pli- cata, Brug., Potami- des Tournoueri, Mayer, Neritina Ferussaci, Recluz, Cyrena Brongniarti, Bast., asso- ciés à des espèces marines : Nassa aquitanica, Mayer, Ostrea producta, KR. et D., 4rca cardiiformis, Bast., que l’on peut récolter plus facilement dans un ruisselet qui longe le chemin d'accès au moulin. Enfin, dans une prairie, près de ce chemin, un talus laisse voir une marne brune remplie de Hydrobia aturensis, Noulet. M. Degrange-Touzin avait déjà signalé Fic. 11. Croquis du moulin de Gamachot. l'existence d’une couche à Hydrobies au niveau du pont du moulin entre le falun à Polypiers et les couches à Potamides, mais le niveau que nous avons observé est plus haut; 5o Les sables et graviers des Landes recouvrent ces for- mations (1). | (1) La feuille de La Réole de la carte géologique de France contient une erreur de coloriage en ce qui concerne les affleurements des moulins de Gamachot et de Fortis : c'est la teinte bistre correspondant à l'indice m,ut qui aurait du être employée et non la couleur jaune correspondant à l'indice m,b (rectification de M. Repelin, auteur de cette partie de la carte, parvenue pendant l'impression de ce compte rendu). RON ét og " ù La w° v fr 1e ; 1, 20 en Rx EN LE dog Es En tamisant les faluns dans le ruisseau, les amateurs de coquilles en recueillent très facilement une bonne série de ce gisement qui est très riche; chacun à pu emporter de beaux exemplaires valvés de Chione ambiqua, Rovereto. Aperçu de la faune de Gamachot. (Faluns 2 et 3, Aquitanien sup’). VERS Serpula protula, Cuvier. MOLLUSQUES Fissurella subcostarià, d'Orb. Emarginula subclathrata, d'Orb. Clanculus Araonis, Bast. Gibbula aquitanica, C. et P. Callistoma subturgidula, d'Orb. Magulus angulatus, Eichwald. Hipponyx bistriatus, Grat. Crepidula crepidula, L., mut. unguis, d'Orb. Calyptrea depressa, Lmk. Natica neglecta, Mayer. — aquitanica, Tourn. Rissoina elongata, Grat. Loueli, Desh. subcancellata, Grat. Alvania venus, d’Orb. oceani, d'Orb. Proto Basteroti, Benoist. Turritella Desmaresti, Bast. Vermetus turonensis, Desh. intortus, Lmk. Bittium subclathratum, d'Orb. Cerithium (Chondrocerithium) calculosum, Bast. Terebralia subcorrugata, d'Orb. Cyprea Brocchi, Desh. — leporina, Lmk. Conus aquitanicus, Mayer. Acteon pinguis, d'Orb. Ringicula Tournoueri, Mor. Chlamys mullistriatus, Poli. Spondylus crassicostatus, Lk., mut. aquitanicus, C. et P. Ostrea producta, KR. et D. fimbriata, Grat. Alectryonia aquitanica, May. Arca turoniensis, Duj., mut. aquitanica, Mayer. Arca cardiiformis, Bast. — clathrata, Defr. Barbatia barbata, L. Cardita elongata, Bronn. Tournoueri, Mayer. Venericardia pinnula, Bast. Chama aquitanica, Benoist. Lucina globulosa, Desh. Divaricella ornata, Agass. Loripes dentatus, Bast. Phacoïdes cotumbella, Lmk., Var. minor. rate Phacoïdes leonina, Desh. Miltha incrassata, Dub., mut. subscopulorum, d'Orh. Miltha trigonula, Desh. Cardium Benoisti, Cossmann. Mactra Basteroti, Mayer. Lutraria anqusta, Desh. Corbula carinata, Duj., mut. Hærnesi, Benoist. Corbulomya Tournoueri, May. Discors aquitanicus, Mayer. — Meretrix undata, Bast. Chione ambiqua, Rovereto. Timoclea subspadicea, Cossm. Tellina aquitanicà, Mayer. — bipartita, Bast. BRYOZOAIRES "2 1Sp: OTOLITHES DE POISSONS — donacina, L. 3 Sp. Les géologues rentrent au bourg de Villandraut vers midi; après le déjeuner, ils visitent les belles ruines du Château des Archevêques de Bordeaux et prennent ensuite la route de La Saubotte. À Noaillan, derrière la forge Vignolle, on a retrouvé dans un ruisselet les couches à Prrenella inconstans, Brug., et, un peu plus haut dans une petite fontaine, un calcaire lacustre blanchätre contenant en abondance de beaux exemplaires de Planorbis Mantellé, Dunk., Limnea dilatata, Noulet, Helix girondica, Noulet, et quelques autres espèces qui indiquent bien le calcaire gris de l’Agenais. Sur le plateau de La Saubotte on a vu rapidement les exploilations de calcaire, puis on s’est rendu dans une vigne près de la maison Vigneron à gauche de la route en venant de Villandraut: on y a retrouvé un certain nombre d'espèces recueillies le matin dans les faluns inférieurs du moulin de Gamachot : Corbula carinata, Duj. mut. Hærnesi, Benoist, Phacoïdes columbella, Lmk., var. minor, Arca turoniensis, Du]. mut. aquitanica, Mayer, Arca cardiiformis, Bast., Turritella Desmaresti, Bast., etc. el, vers le haut du même gisement, des coquilles saumâtres qui indiquent la présence du falun supérieur du moulin de Gamachot : Pirenella inconstans, Bast. (très typiques), Potamides (Ptychopotamides) margaritaceus, — 231 — Brocchi, var. calcaralus, Grat., ressemblant beaucoup aux exemplaires de la couche saumâtre de Lariey, et var. Grate- loupi, d'Orb., à trois rangées égales de granulations (1). On a regagné ensuite le hameau de Peyrebernède, où on a pris l’autobus pour Cérons et l’on est rentré dans la soirée à Bordeaux. Des observations faites pendant cette dernière journée on peut tirer les résultats suivants : 1° Les faluns marins du moulin de Gamachot et de La Saubotte contiennent des faunes qui montrent de très grandes ressemblances avec celle du falun de Lariey auquel ils cor- respondent très sensiblement ; 20 Comme à Lariey, les faluns marins sont surmontés par des dépôts saumâtres à Potamides : marnes verdâtres à Pota- mides et calcaire gréseux à Potamides de la tranchée de Villandraut, marnes à Polamides et à Cyrènes du moulin de Gamachot, sables à Potamides de Noaillan et de La Saubotle, qui annoncent le régime lacustre qui va s'établir; 3° Le calcaire gris à Helix girondica, Noulet, de la tranchée de Villandraut, les couches à Æydrobia aturensis du moulin de Gamachot et les marnes blanches à Planorbis Mantelli, Dunk., et Helix girondica, Noulet, de Noaïllan qui font suite au dépôt sanmâtre, représentent un épisode du calcaire gris de lAgenais. La succession observée dans cette région est done très comparable dans son ensemble aux coupes de Lariey et de La Réole, où nous avons retrouvé des faunes qui contiennent beaucoup d'éléments identiques. (1) Délerminalions de M. A, Pevrot. Tome LXXII. ë 18 CONCLUSIONS Le Calcaire à Astéries (Rupélien) forme en quelque sorte la charpente du pays que nous avons parcouru; nous l'avons suivi.en remontant La Garonne depuis Cenon jusqu’à La Réole où la partie supérieure présente un facies latéral un peu spécial (argiles noirâtres du Mirail). À Avignon, près de La Brède, nous avons retrouvé le même calcaire avec les argiles vérdâtres et brunâtres qui le recouvrent et nous savons qu'il existe sous Bordeaux, près de Léognan, à Sarcignan, etc., où il a fourni de beaux fossiles. C’est essentiellement une formation marine contenant un certain nombre d’orga- nismes qui ont eu une aire de dispersion très étendue, comme Nafica crassatina, Limk., qui a été retrouvé dans le Bassin de l’Adour (Lourquem, Lahosse, Saumon, Préchaeq, Gaas, Garanx, Lesperon, etc.), dans le Bassin de Paris (faluns d'Elampes, de Jéurres, de Morigny, etc.), dans le Bassin de Mayence (sables de Weinheim, d'Alzey, ete.), dans le Vicentin (Castel-Gomberto), en Bavière, en Transylvanie (vallée du Zsily} en Hongrie (près de. Bude), ete. Pendant la période Aquitanienne nous assistons € aux mouvements qui ont occasionné de nombreux évisodes dans lu lutte entre les eaux douces et les eaux marines sur le golfe de l’Aquitaine » (1). Le régime qui a varié continuellement et qui à été lantôt marin, tantôt saumâtre, tantôt lacustre, avec tous les intermédiaires, à compliqué singulièrement l'histoire (1) J. Repeux : Les limiles de l'étage Aquilanien {Bull. Soc. géol. de Fr., 1914» LOXT, p 4144): stratigraphique de cette région. Ces variations ont modifié les conditions de la sédimentalion et les dépôts qui en résultent présentent entre eux des différences très notables au point de vue des caractères pétrographiques : nous avons vu ainsi des faluns marins passer latéralement à des marnes saumâtres puis à des calcaires d’eau douce ; ces changements des milieux biologiques dont les facteurs ont déterminé la répartition des organismes sont frappants et nous avons pu observer ainsi sur le même horizon des ensembles marins, des associations potamides et des populations lacustres. Ces transformations des facies et des faunes s'effectuent aussi suivant les mêmes facteurs dans la succession verlicale des dépôts. En résumé, l'Oligocène supérieur et le début du Miocène ont élé marqués dans l’Agenais par deux grands épisodes lacustres séparés par une invasion marine qui s’est reproduite encore à la fin de la période; la succession est très simple : 19 Calcaire blanc Zacusrre de l'Agenais; 2° Argiles znarines à Ostrea aginensis; 39 Calcaire gris /acustre de lAgenais; el Lo Aroiles marines à Ostrea .aginensis. Dans la région de Villandraut-La Réole, les {ransgressions marines se font sentir davantage : déjà les dépôts marins (faluns de La Saubotte, de Gamachot (inf) et du Mirail ÿ prennent un développement considérable et Le caleaire gris perd de son importance. Enfin, dans la région de La Brède-Saucats, ce sont Les dépôts marins qui prédominent: le calcaire blanc n'est plus représenté que par quélques couches intercalées entre des dépôls marins; el le calcaire gris est réduit à deux bancs qui limitent infé- rieurement el Ssupérieurement l'Aquilamien supérieur. Le deuxième épisode Jacustre du calcaire gris est annoncé par les faunes polamides que nous avons pu retrouver à Lariey, au moulin de l'Eglise, à La Réole, au moulin de Gamachot, à Villandraut et à Noaillan. | Le diagramme tracé par M. Repelin (1) montre d’une facon remarquablement nette les relations qui existent entre (1) J. Repeuin : Op. cit, p. 115. — 23: — les différents facies des formations aquitaniennes dans le Bordelais, le Bazadais et l’Agenais ; il ne reste plus aujour- d'hui qu'à préciser ça et là quelques observations pour res- tituer, dans le menu détail, les contours des différents dépôts classés par cet auteur. L'étude de l'Aquitaine faite avec un esprit synthétique fournit une illustration brillante à la conception des passages latéraux que l’on peut si bien suivre dans cette contrée. Les faunes aquitaniennes marines dans lesquelles il est assez difficile de faire des subdivisions justifiées, présentent des caractères propres qui les distinguent nettement de celles du Rupélien; elles montrent déjà des affinités burdigaliennes très étroites surtout dans la partie supérieure de. l'étage où la proportion des espèces burdigaliennes est déjà importante. La faune du calcaire blanc de l’Agenais conserve au contraire des caractères plus anciens et c'est ce qui nous a conduit à ratta- cher cette formation au Chattien (Nummulitique sup") tout en admettant que sa majeure partie a pu se former encore pen- dant le début de l’Aquitanien. On comprend bien qu'il est très difficile d'établir un synchronisme rigoureux entre des faunes marines et des faunes continentales, la première renouvelée en quelque sorte par une transgression apportant des éléments étrangers, l'autre issue directement d'ancétres ayant vécu à proxunilté. Aux alternances de régime marin, saumâtre ou lacustre dont les dépôts constituent l'étage aquitanien, Suecède un régime franchemeut marin. La mer envahit le Bordelais et dépose les faluns coquilliers et les mollasses Burdiga- liens. La transgression marine constatée par le ravinement du calcaire lacustre supérieur que nous avons observé au Peloua et à Mérignac, est un fait très important dans l’histoire stratigraphique de la région; c'est en effet le commencement d'une nouvelle série de formalions avec de belles faunes qui conserveront, jusqu'à la fin de l'étage, leurs caractères propres. D Pris comme type dans le Bordelais où les dépôts sont cepen- dant limités, le Burdigalien a une extension horizontale impor- tante à travers le monde; il est représenté dans toute la région méditerranéenne; on l’a observé en Catalogne où il est nettement transgressif, sur la côte du Languedoc (mol- lasse des bords de l'étang de Leucate, couches de Béziers et de Montpellier), sur le littoral de Provence (mollasse gréseuse à Cardium burdiqgalinum entre Carry et Sausset, près Mar- seille), aux Baléares, en Corse, en Sardaigne, dans le Tell algérien, en Tunisie, en Egypte et en Perse (environs du lac Ourmiah et de Téhéran où on à encore recueilli Cardium burdigalinum). La: mer burdigalienne remontait la vallée du Rhône (où les Pecten (1) ont fourni, à MM. Depéret et Roman, les bases de la straligraphie), le Haut Dauphiné, le Jura, faisait le tour des Alpes et s'élendait dans le Bassin de Vienne où elle a déposé les sables de Gaudendorf qui contiennent de nombreux fossiles bordelais. « Les relalions entre le versant atlantique et le bassin méditerranéen sont cependant difficiles à saisir dans le détail; landis que les ressemblances sont frappantes entre le Bassin du Rhône'et l'Autriehe, il n’en est plus de même quand on cherche à franchir le seuil qui sépare la Méditerranée de l'Atlantique dans la région sous- pyrénéenne » (F. Roman). Enfin, cet élage est connu de l’autre côté de l’At/antique : en Floride, à la Martinique, à la Jamaïque, à Panama, dans l'Alaska, etc. Le Burdigalien est donc un éfage très qénéra! et non un terme plus ou moins local d’un étage plus important; aux dépôts marins que nous.avons indiqués, correspondent aussi des formations d’eau douce dans le détaïl desquelles nous ne pouvons pas entrer ici; elles ont fourni une faune de Vertébrés où les Proboscidiens (Mastodon, Dinotherium), les Pachy- dermes (Rhinoceros) et les Singes sont bien représentés. (1) Cf. : Ch. Depérer et F. Roman : Monographie des Peclinidés néogènes de l'Europe et des régions voisines (Mém. (paléontolog.) Soc. géol. de France, n° 26, 1902). s Tome LXXII. 18a — 230 — La série marine se continue ensuite dans le Bordelais avec les dépôts helvétiens qui recouvrent les faluns burdiga- liens. Les faunes helvétiennes sont bien différentes de celles qui les ont précédées ; elles présentent des affinités bien plus étroites avec les faunes actuelles. Après avoir déposé les faluns et mollasses de Salles, 5 mer se relire peu à peu de la région bordelaise. Boulogne-sur-Mer, 13 janvier 1921. 9 Ù J AP. Durerire: g Las e la tranchée Calcaire lacustre à ] landraut. de Noaillan ce À let marnes Falun à Potamides de Villandraut. | de Noaillan et de la TABLEAU INDIQUANT LA POSITION STRATIGRAPHIQUE DES FORMATIONS ÉTUDIÉES PENDANT LA RÉUNION DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE DANS LE BORDELAIS ENVMIRONS. DE BORDEAUX. . ENVIRONS DE VILLANDRAUT ENVIRONS DE LA RÉOLE QUATERNAIRE . . . .. nn Sables et graviers des Landes. NEOGENE | HELVÉTIEN Mollasse Falun du Moulin | Falun du Moulin Falun Falun supérieur du vallon SALLOMACIEN Movex (Vindobonien inf). de Salles de Debat du Minoy de l’Argileyre de Pont-Pourquey ? (E. Fallot). Supr. | Falun de Pont-Pourquey. l (Faluns de Gieux el de la Coquillière). (1) BURDIGALIEN. Moyen (Falun du Moulin de Lagus). (1) - Mollasse el Falun du Coquillat. Infr.… Mollasse ossifère de Léognan | Kalun de Thibaudeau à Léognan Falun de Mérignac sup' Falun du Peloua. NEOGÈNE - Galets de calcaire lacustre Calcaire lacuslre sun: de la lranchée de la route du Son à ee Calcaire gris de la tranchée Calcaire lacuslre à Planorbes Marnes à Hydrobies du Moulin Culcaire gris de la Butte du Télégraphe Ixrr \ dans les faluns de Mérignac. Mn de LE É du chemin de fer à Villandraut. de Noaillan. de Gamachol. près La Réole. Falun de Mérignac infr. ... Donches saumatres Couche Potamiles: Calcaire gréseux et marnes Falun à Polamides el Cyrènes Falun sup! à Polamides Grès à Polamides de la Bulle du Délé- à de la tranchée de la route AS à Potamides de Villandraut. de Nouillan et de la Saubotte. el Gyrènes du Mi de Gamachot, graphe, près La Rtole. du Son à Saucals. Falun marin de Lariey. à $ Falun marin de la Saubolle. Faluns marins du Moulin Falun marin à Area Cardiiformmis de Gamachol. du Mirail, près La Réole, (Calcaire lacustre inf de la route du Son à Saucats.) (1) AQUITANIEN EEE EE QT EE 77 = PRE EU I AU UC TL D a ie ‘ Avgiles à Ostrea aginensis du coteau ae) Sables argileux jaunes du Moulin de Bernachon. du Mirail, près La Rcole. Infr.. Faluns de la tranchée de La Brède. | Faluns du Moulin de Bernachon, Culeuire à Helix Ramondi du coteau du Mirail, ——————————— ————————————— : L 2 près Lu Réole, CHATTIEN Marnes blanches du coteau d'Avignon, près La Brède. | Marnes blanches du Moulin de Bernachon. c Argiles brunes el verdatres du coleau d'Avignon, Argiles noiratres du coteau du Mirail, près La Réole. NUMMULITI | Caleai les Avi { de ri 2 alcaire à Astéries d'Avignon. | ; Ps QUE RUPÉLIEN: . Calcaire à Astéries de Cenon - À ‘ Calcaire à Astéries de la roule de Mon- 2 | . lagoudin, près La Réole, EE en ee 3 | L Gulcaire avec lits marneux à graines LÉ | | ; | de Clara. ; Ep QUES ë UN Er PRET DU A RE SENS er ee ME " | cii2 Areile gris lose sable nicucé £ x à : e à \ = a , . >. He | : 5 7 : b k ll ulut, pr à me LIST EH DES PUBLICATIONS GÉOLOGIQUES SUR LE BORDELAIS ABRÉVIATIONS : B. S. G. F., C. R. somm. S. G.F., = Bulletin, Compte Rendu sommaire des séances de la Sociélé Géologique de France ; A.S. L.B., C. R:S. L.B., P.-V.S. L. B..— Actes, Comptes Rendus, Procès-Verbaux des séances de la Société Linnéenne de Bordeaux. 1817. Faujas de Saint-Fond. Notice sur quelques coquilles fossiles des environs de Bordeaux. Annales du Museum, Paris, I, p. 195-197, 1 pl. (pl. X), quatre espèces figurées. 1824-1825. A. Boué. Mémoire géologique sur le Sud-Ouest de la France. Annales Sc. nat. 11, p. 387-493. II, p. 55-57, 299-322. IV, p. 125- 174 (Terr. tertiaires). 1825. De Basterot. Description géologique du Bassin tertiaire de Bor- deaux. IL. Sud-Ouest de la France. Mém. Soc. d'Hist. nat. de Paris, t. I, p.1-100 (7 pl.). 1826. Guillaud. Notice géologique sur le terrain de Saucats. A.S. L. B., t. 1, p. 133-136, 143-147. 1826. Billaudel. Essai sur la détermination de quelques ossements fos- siles de Saint-Macaire et coup d'œil sur la géologie de la Gironde, Bordeaux, 4. S. L. B., t. 1, p. 95, 113, 319. 1830. Jouannet. Considération sur les Terrains tertiaires du département de la Gironde. À. S. L. B., t. IV, p. 171, 226, 334. 1832. Jouannet. Sur la présence de l’huître virginienne dans l’Agenais. BAS Ge FLE pre. : (1) En dehors des travaux mentionnés dans cette liste, il exisle un grand nombre de public. ® :* de E. Benoist, E.-H. Brochon, Degrange-Touzin, E. Del- fortrie, Ch. des Me ‘ns, Dulignon-Desgranges, Durègne, Emim. Fallot, Grateloup, O. Linder, A. Peyrot, Tournouer, elc., qui ont élé publiés, pour la plupart, dans les Actes et Comptes rendus de la Société linnéenne de Bordeaux ; on en trouvera l'indication dans le catalogue de la Bibliothèque de cette Sociélé et dans le cata- logue de ses publications imprimés en 1913. Tome LXXII, 19 1882: 1332. 1833. 1834. 1834. 1838. 1838. 1839. — 238 — A. Boué. Lettre sur la Géologie des environs de Bordeaux. B.S. GC FLAT p:6719 Ch. des Moulins. Sur le terrain tertiaire des environs de Border B.S.G.F., t. Il, p. 440. Lyell. Principles of Geology, London, t. II, Miocène, p. 202. Appendice par Deshayes (liste de fossiles du Bordelais). Chaubard et de Raignac. Notice géologique sur les Terrains du Lot-et-Garonne, Agen, 96 p., 3. pl. Dufrénoy. Mémoire géologique sur les Terrains tertiaires du Midi de la France, Ann. des Mines, t. VI, p. 417-450 (coupes) (voir Dufrénoy, 1873). Drouot. 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XX VII, p. 114-117. Ed. Harlé. Cailloux pyrénéens du cours inférieur de « la Garonne ». B.S.G.F.,1t. XX VII, p. 35. V. Raulin. Succession des mollusques terrestres et d’eau douce | dans le bassin tertiaire de l’Aquitaine (avec un aperçu des for- mations marines et un tableau de concordance avec le bassin de Paris). B. S. G. F., 8 série, t. XX VIII, p. 45 à 54. G. Vasseur. Feuilles d’Auch et de Lectoure. Bull. serv. Carte géol. Fr., no 78, p. 77; n° 85, p. 104. E. Fallot. Excursion géologique du Congrès international. Livret- Guide, t. IL, Gironde (Paris), 26 p., fig. V. Raulin. Sur la classification des terrains tertiaires de l’Aqui- taine. Congrès géol. Internat., Paris. 4 p. J. Repelin. Feuille de La Réole. Compte rendu collab. Bull. serv. Carte géol. Fr., n° 80, p. 51; n° 85, p. 98; no 110, p. 99; n° 115, p.97;n0 149; p.90! | E. Fallot. Sur l'extension de la mer miocène dans V'Entre- deux- Mers. B.S. G.F.,t. 1, p. 433-438. H Douvillé. Sur le terrain nummulitique de l’Aquitaine. B.S.G.F., t. 1, p. 45:t. IV, p. 340, 727: &. VI, p. 43. E. Fallot. Observations sur quelques « Scutellidæ » des terrains tertiaires de la Gironde. Soc. Sc. phys. et nat. Bord., 16 p. (22ple J. Labrie. Les dépôts Aquitaniens et la limite de la mer Aquita- nienne en Entre-deux-Mers. 4. S. L. B., vol. LIX, p. 33-43. G.-F. Dollfus. Considérations sur la classification du tertiaire sui- vies des observations de J. Boussac et de J. Blayac. B.S.G.F., 4e série, t. VI, p. 478-480. J. Repelin. Observations sur les dépôts Aquitaniens en Entre-deux- Mers. B.S. G.F., 4 série, t. VI, p. 245-248 et t. VIL p: 316. J. Blayac. Feuille de La Réole. Contribution à la géologie de l'Entre-deux-Mers. C.R. collab. Bull. serv. Carte géol. Fr., no 110, p. 88 et no 419, p. 83. 1907. 1907. 1907. 1907. 1907 1908. 1908. 1908. 1909. . 4909. — 247 — J. Repelin. Feuille de Grignols. Bull, serv. Carte géol. Fr., n° 115, p.98; n° 122, p. 93; n° 126, p. 111. G. Vasseur. Découverte de vertébrés dans les mollasses du Fron- sadais. C. R. Acad. sc. , t: 145, p. 1937, 1365: E. Fallot. Sur les couches de Sainte-Croix-du-Mont. B.S.G.F t. VII, p. 47, 458. A. Peyrot. Compte rendu de l’excursion de la Société linnéenne, à Léognan. C.R. S.L: B.,t. LXII, p. xLv. à 1917. F. Canu. Les bryozoaires fossiles des terrains tertiaires du Sud-Ouest de la France. B.S.G. F.: 1907, I. Aquitanien, t. VI, p. 511-518 ; 1908, II. Lutétien,t. VIII, p. 822-390 ; 1909, IIT. Burdi- galien-Helvétien, t:1X, p. 442-458 ; 1910, IV. Lutécien-Bartonien, t. X, p. 840-855; 1911, V, Bartonien (suite), t. XI, p. 444-454; 1912, VI. Bartonien-Auversien, t. XII, p. 623-630 ; 1914, VIL. Luté- cien (Bruges), t. XIII, p. 298-303 ; 1914, VIIT. Rupélien (Gaas), t. XIV, p. 465-474; 1915, IX. Aquitanien, t. XV, p. 320-334 ; 1917, X. Burdigalien-Helvétien, t. XVI, p. 127-152; 1917, XI. Rupélien, t. X VII, p. 350-361 (nombreuses planches). Degrange-Touzin. Sur les nummulites du Sud-Ouest de la France. A.S. L.B., vol. LXII p. 343-353. Degrange-Touzin. Compte rendu de la fête linnéenne, à Cestas. C.R:S. L. B., vol. LXII, p. czxxvin; vol. LXIIE, p. xcmi. Stehlin. Remarques sur les faunes des mammifères éocènes et oligocènes. B. S. G. F.,t. IX, p. 488. G. Dollfus. Etude due sur quelques coquilles fossiles du Bor- delais. A. S, L. B., vol. LXII, p. 355 (5 pl.). G. Dollfus. Essai sur l’étage Aquitanien. Bull. serv. Carte géol. Fr., no 124, t. XIX, 118 p. (6 pl.) 1909-1918. M. Cossmann et A. Peyrot. Conchologie néogénique de PAquitaine. À. S. L. B. — 1909, vol. LXIII, p. 73-293; 1910, vol. LXIV, p. 234-445; 1911, vol. LXV, p. 51-333; 1912, vol. LXVI, p. 121-324; 1914, vol. LXVIIT, p. 5-210 et p. 361-435: 1915-1916, vol. LXIX, p. 157-365; 1917-1918, vol. LXX, p.5-491. Très nombreuses planches. Il existe aussi un tirage à part in-40 : t. 1(718 p.): Pélécypodes (Clavagellidæ à Lucinidæ); t. IE, (496 p.): Pélécypodes (fin et supplément); t. III (709 p.): Scapho- podes, Gastéropodes jusqu'aux « Melanopsidæ ». Cette publica- tion est en cours: 1909. Ph. Glangeaud. Les facies de l’oligocène aux environs de Berge- rac et à travers l’Aquitaine. B.S. G.F., 4e série, t. IX, p.434-441. 1910. X. Rozier. Découverte d’un nouveau gisement fossilifère entre . Mios et Salles. P.-V.S. E. B., vol. LXIV, p. 50. 1910. one. J. Repelin. La feuille de Grignols. C.R. collabor. Bull. serv. Carte géol. Fr., n° 128, p. 81 et no 132, p. 97. 1911-1912. J. Repelin. Limites de l’étage aquitanien. B. S. G.EF., t. XI, 1911. 1912. 1912. 1912. 1912. 1912. 1912. 19192. 1912. 1913. 1918. 1913. 1944. 1915. 1915. 1917. 1917. p. 100-117. F. Priem. Sur des otolithes de poissons fossiles des terrains ter- tiaires supérieurs de France. B. S. G. F., 4e série, t. XI, p..38 46. J. Lambert. Révision des échinides fossiles du Bordelais. 4.S$. L. B., vol. LX VI, p. 45-121 (planches). Degrange-Touzin. Contribution à l'étude de A ann dans la vallée de la Douze (Landes). 4. S. L. B., t. LX VI, p. 1-44 (avec figures). G. Dollfus. Nouvelles sente sur FAquitanien en Aquitaine. B.S.G.F.,t. XII, p. 472-500. Ed. Harlé. Etudes sur les Landes de Gascogne. B.S.G.F., t. XL p. A4. Priem. Sur les poissons fossiles des terrains tertiaires du Sud- Ouest de la France. B. S. G. F, t. XII, p. 218. J. Repelin. Observations au sujet d’une nouvelle classification de PAquitanien en Aquitaine. B.S. G.F.,t. XII, p. 504-508. G. Vasseur. Sur la faune de vertébrés de l’Aquitanien supérieur de l’Agenais. C.R. Ac. Sc., 11 et 25 novembre. G. Dollfus: Molasse de l’Armagnac. C.R. somm. S. G. F., 17 juin. H. Douvillé. L’éocène inférieur en Aquitaine. C.R. somm. S. G.F., 7 avril. | J. Blayac. Présence de « Num. intermedius » à la base de la molasse de l’Agenais à Casteljaloux. C. R. somm. S. G. F., 23 juin. Ph. Queyron. Excursion géologique autour de La Réole. P.-V. S. L. B.,t. LX VII, p. 134-140. G.-F. Dollfus. Conchyliologie de la mollasse de l’Armagnac. C. R. somm. S. G&. F.,p. 121. ° G.-F. Dollfus. Etude sur la mollasse de Area B.S. Gr; p. 395-342. J. Labrie. Excursion géologique dans les environs de Nicole, Aiguillon et Port-Sainte-Marie. P.-V. S, L. B.,t. LXIX, p. 24-26. : J. Blayac. Observations à propos d’une note posthume de G. Vas- seur : « Découverte de restes d’Anfhracotherium dans les for- mations sannoisiennes du bassin d’Aix-en-Provence ». C. _. somm. S. G. F., n° 2, p. 25-27. J. Repelin. Observations à propos d’une note posthume de Vas- seur : « Découverte de restes d’Anthracotherium dans les forma- 1917. 1917. 1917. 4917. 1917. 4947. IAE 1918. 1918. 1918. 1918. 1913. 1918. 1918 040 tions sannoisiennes du bassin d’Aix-en-Provence ». C. R. somm. S. G. F., n°2, p. 27-30. Ch. Depéret. Sur l’âge de la faune de Sansan. C. R. somm. S. G. F.,n06, p. 73-75. G.-F. Dollfus. Limites de l’oligocène dans la Gironde. C. R. somm. S. G. F.,n0 12, p. 157-159, et remarques de J. Rlayac, p. 160. J. Blayac et P. Deguilhem. Nouvelle découverte de restes de ver- tébrés dans la mollasse de l’Agenais aux environs de Monbahus (Lot-et-Garonne). C. R. somm. S. G. F., n° 12, p. 160-161 et remarques de G.-F. Dollfus, p. 162. G.-F. Dollfus. L'’oligocène dans le Sud-Ouest de la France. C. R. somm. S. G. F., no 14, p. 186-189 et remarques de J. Blayac, p. 189-190. G.-F. Dollfus. Limites de l’Oligocène dans le Sud-Ouest. C.R. somm. géol. Fr., n° 15, p. 199-2014, et remarques de J. Blayac, p. 201-202. J. Blayac. Situation stratigraphique du gisement de vertébrés Aquitaniens de Laugnac, près Agen. C. R. somm. S. G.F., n° 16, p. 210-212, et remarques de G.-K. Dollfus et M. Cossmann, p. 212. J. Repelin. Observations relatives à l’éocène supérieur dans le Sud-Ouest de la France. C. R. somm. S. G.F, n° 16, p. 214-216, et remarques de G.-F. Dollfus, p. 216. - G.-F. Dollfus, Limites de l’oligocène dans le Sud-Ouest (suite). C. R. somm. Soc. géol. Fr., n° 1, p. 2-10. G.-É. Dollfus. Réponse à une observation de M. Blayac (au sujet de la position de la mollasse du Fronsadais.) C.R. somm. S. G.F., n0,2; ph27-28. J. Repelin. Remarques au sujet des dernières notes de M. Doilfus: (au sujet de l’âgé du calcaire de Laugnac). C. R. somm. S. G. F., n° 2, p. 28-29. J. Blayac. Observations au sujet des limites de l’oligocène dans le Sud-Ouest de la France, C. R. somm. S. G.F., n° 5, p. 51-52. J. Repelin. Aperçu sur la succession des faunes de mammifères tertiaires dans le Sud-Ouest de la France. C. R. somm. S. G. EF, n° 6, p. 65-68. G.-F. Dollfus. Réponse aux observations de M. Blayac sur les limites de l’oligocène du Sud-Ouest de la France. C. R. somm. S. G. F., n° 7, p. 72-73. . J. Repelin. Répartilion stratigraphique des faunes de mammifères oligocènes dans le bassin de l’Aquitaine, C. R. somm. S. G. F., n° 7, p. 73-79. 1918. 1882. 1882. 1882. 1900. 1910. 1912. 20 J. Blayac. Nouvelles découvertes de mammifères dans le sannoi- sien et le stampien inférieur du Lot-et-Garonne. C. R. somm. S. G.F., n° 9, p. 103-104. . M. Cossmann. Synopsis illustré des mollusques de l’éocène et . l’oligocène en Aquitaine. C.R. somm. S. G.F., n° 13, p. 134-185. . H. Douvillé. Sur la distribution des nummulites en Aquitaine. C.R. somm. S. G. F., n° 7, p. 57-58. . Edouard et Jacques Harlé. Mémoire sur les dunes de Gascogne. Bull. de la section de Géographie. Comm. des trav. histor. et scientif. Minist. Inst. Publ., t. XX XIV, 2e partie, p. 1-145. . Dr M. Faura i Sans. Reunion extraordinaria de la Sociedad geo- logica de Francia (à Bordeaux). Revue « Iberica ». . G.-F. Doilfus. Compte rendu sommaire de la réunion extraordinaire de la Société géologique de France, à Bordeaux. C. R. somm. S. G. F., 1920, no 18. CARTES GÉOLOGIQUES Feuille géologique de Bordeaux à 1/80.000 par M. Linder. Feuille de La Teste-de-Buch à 1/80.000 par M. Linder. Fallot. Carte géologique des environs de Bordeaux à 1/80.009 (avec explication.) Feuille d'Agen, par MM. Vasseur et Doumerc. Feuille de La Réole, par MM. Vasseur, Blayac et Epe Feuille de Grignols, par les mêmes auteurs. Carte géologique de France à 1/500.000 par Carez et Vasseur (feuilles IX ebXOE CARTES TOPOGRAPHIQUES Bordeaux. No 180 S.E. à 1/80.000 et à 1/50.000. La Teste-de-Buch. No 1M N.E. ets. E. _ La Réole. He ENo 162 20 AV NN SE. de Grignols. No 204 S.E. — Agen. No 205 S. W. — SUR Brechites leognanus (Hæninghaus) Par A. PEYROT Il y à près d’un siècle, vers 1829, un géologue allemand, Hæœninghaus, de Crefeld, adressait à ses correspondants, sur une feuille volante, la figure et une courte description, d’une de ces rares coquilles des mers chaudes connues sous le nom vulgaire d'Arrosoir, trouvée fossile à Léognan. Il la nommait Aspergullum leognanum. | Cette découverte fut contestée dès son origine; depuis rien n'est venu la confirmer. A. /eognanum est resté unique, malgré une exploration séculaire de nos faluns ; on ne sait ce qu'est devenu le type; la publication d'Hœninghaus restait elle-même introuvable. : Dernièrement, un ami de notre collègue M. Neuville, en a recueilli un exemplaire entre les feuillets d'un ouvrage paléontologique contemporain d'Hœninghaus : Petrefacta germaniæ, Goldfuss. M. Neuville a eu l’obligeance de me communiquer cette rareté bibliographique ; elle est reproduite ci-contre. \ Le genre Brechites, (de Goéyw, j'arrose), institué en 1774 par Guettard pour de curieux Pélécypodes cantonnés actuelle- ment dans l'Océan Indien et la Mer Rouge, renferme une vingtaine d'espèces. Leurs valves atrophiées sont encastrées dans les parois d’un long tube, renflé en massue à l’une de ses extrémités qui est fermée par une calotte percée de nombreux trous, comme une pomme d’arrosoir. Les auteurs pré-linnéens en avaient décrit ou figuré quel- ques spécimens, sous des noms tirés de la terminologie éroti- que fort usitée en Conchyliologie aux xvne et xvire siècles: Phallus marinus, Tube de Vénus, Brandon d'Amour. Le nom plus décent d’Arrosoir est dû à d’Argenville (1737). La place des Arrosoirs dans la Systématique n'a été qu’assez tardivement fixée. On les réunit tout d’abord, sous le nom de « tuyaux marins », à d’autres animaux fort dissemblables : les Serpules, les Tarets, les Dentales, uniquement parce que. chez les uns et les autres le corps est protégé par un tube calcaire, bien que la constitution de ces tubes et leur signifi- cation morphologique soient fort différentes. Linné dans la Xe éd. de son Systema naturæ, range tous les Arrosoirs connus de son temps dans son Genre hétérogène Serpula sous l'unique dénomination de S. penis. Le premier, Guettard, en 1774, dans un mémoire peu connu sur les Tuyaux marins comprit la nécessité de les diviser en coupes génériques distinctes et en particulier caractérisa pour les Arrosoirs le G. Brechites. I faut done rejeter en synonymie les dénomi- nations postérieures de Penecillus, Bruguière (1789, Encycl. méth.); Aspergillum, Lamarek (1818). | Toutefois, si dès lors le Genre est bien délimité, ses rapports resteront longtemps mal fixés. Cuvier dans la première édition de son Règne animal le laisse dans les Serpules. Lamarck le rejeta d’abord à la fin des mollusques céphalés, puis ne tarda pas à reconnaître que les Ayrrosoirs sont des mollusques bivalves, le tube n'étant qu'un appareil de protection accessoire ajouté aux valves atrophiées; il les classa d’abord dans la Famille des Pholadaires et créa plus tard la Famille des Tubicolés pour les G. Brechites [Asper- gillum), Clavagelle, Fistulaire, Cloisonnaire, Taret, etc. Cuvier, qui avait pu étudier l'anatomie de l'animal sur un exemplaire rapporté de la Mer Rouge, plaça aussi (Règne animal, éd. 2) les Ayrrosoirs au voisinage des Tarets, sans — 253 — 1 toutefois accepter la Famille des Tubicolés qui fut en revanche adoptée par Deshayes (Traité élém. Conch.) mais réduite aux trois genres Arrosoir, Clavagelle, Gastrochène. Avec d'Orbigny la Famille des C/avagellidæ ne comprend que les deux Genres Clavagella et Brechites. L'opinion de d’Orbigny est sénéralement admise aujourd’hui. L®, REPRODUCTION DE LA FIGURE Er pu TEexTE D HæNiNGnAUS Aspergillum Leognanum -Vagina subelavata, corpora aliena agglutinante, disco lubulis frequentibus echinalo, eliam aliena corpora agglutinante, fimbria et fissura destiluto. Fourreau lubuleux, le disque offrant des tubes saillants en grand nombre, mais sans aucune fissure au cenlre. Le tuyau et le disque sont recouverts en plusieurs parlies de sable el de pelils cailloux. Trouvé fossile à Léognan (près de Bordeaux). Il n'y à pas lieu d'étudier ici la classification générale des Pelycypoda. Je me permettrai seulement d'indiquer que dans celle adoptée par M. Cossmann et moi dans notre Conchologie néogénique de l’Aquitaine, la Famille Clavagellidæ consti- luant à elle seule le cénacle Ensiphonacca Dall. est rangée Tome LXXII. 20 — 254 — dans le sous-ordre : Anamalodesmata Dall. Ordre des Euwla- mellibranchiata Bernard. Voici les caractères du G. Brechites : valves très petites, x nacrées, subégales, ornées de fines stries rayonnantes, à crochets saillants, portant deux petites impressions muscu- laires obliques, presque en forme d’un 7, symétriques de chaque côté du crochet. Bords des valves complètement adhé- rents à la partie antérieure d’un tube calcaire, elaviforme, un peu irrégulier, ouvert postérieurement à son extrémité qui est souvent ornée à l'extérieur, de lamelles ou manchettes espacées, fermé postérieurement par un disque convexe, perforé comme une pomme d’arrosoir et dont le limbe est entouré d’une rangée de tubes serrés, longs, généralement dichotomisés ; au centré du disque on aperçoit une fente très étroite correspondant à l’orifice pédireux du manteau. Les Brechites vivent enfoncés dans le sable des plages, le disque étant libre ou adhérent. L'examen de la figure publiée par Hæninghans, montre qu'elle représente incontestablement un Brechites. Cependant on naperçoit pas de fissure centrale sur le disque, et cela n'est pas un oubli du dessinateur, car la courte diagnose accompagnant la figure porte (sans aucune fissure au centre», probablement élait-elle simplement obturée, car on ne connaît pas de Brechites qui en soit dépourvu ; les tubes marginaux du disque sont usés, la coquille ayant été roulée ; on voit sur le disque el le tube des corpuscules agglutinés, l'extrémité postérieure du tube est cassée, on ne peut donc savoir s'il élait pourvu ou non de manchettes ; enfin les valves encas- trées dans lé tube sont ou bien mal dessinées ou présentent un aspect très spécial. Je n'ai trouvé que deux citations de la publication d’'Hæœ- ninghans, toutes deux de Deshayes ; la première dans la continuation de l'Encyclopédie méthodique (1820, « Histoire naturelle des vers », EL. 2, p. 74). J'en extrais les passages suivants : IT y à environ une année que M. Hæninghaus, de Grefeld, communiqua aux amateurs d'histoire naturelle la AT 47 LNO RE LE figure et une courte descriplion d’une espèce d’Arrosoir trouvée fossile aux environs de Bordeaux. Quelques doutes . s'élevèrent pour contester l’état fossile de celte coquille, mais depuis sa publication, M. Hoæninghaus étant venu à Paris, il nous a été possible de prendre de nouveaux renseignements de cet estimable savant. [1 nous a assuré qu'il ne doutait en aucune façon que l’Arrosoir en queslion ne fut parfaitement fossile... Si les caractères donnés à cette espèce sont bien ceux qui lui conviennent ce serait une espèce vraiment distincte puisqu'elle offrirait l'exemple unique jusqu’à présent d’avoir le disque dépourvu de fissure ; elle présenterait encore cela de particulier d’être agglutinante non seulement sur le tube, mais encore sur le disque, ce qui offre un carac- tère non moins important que le premier... Tout le tube est. rempli de sable semblable à celui de Léognan. » Le deuxième article de Deshayes est de 1843 (Traité élém. Conch., t. 1, p. 16). IL n'apporte aucune lumière nouvelle. En résumé, nous ne savons pas si le spécimen dessiné par Hœninghaus est bien fossile, s’il l’a récolté lui-même, ou bien s’il lui a été communiqué, el par qui. Deshayes n'a pas vu le spécimen en question; son opinion parait flottante; ni Basterot, ni Grateloup, contemporains d'Hœninghaus, ne parlent dans leurs ouvrages de sa découverte et ne mention- nent le G. Arrosoir dans leurs ouvrages; Desmoulins, Benoist, ni M. Degrange-Touzin ne le signalent; enfin, à ma connais- sance, il n'existe d'autre Brechites fossile que le probléma- tique B. leognanus. Nous en restons réduits aux conJectures. L'unique intérêt de cette note, peut-être trop longue, sera donc de répandre un document bibliographique respectable, tout au moins par son âge, et aussi d'inciter les chercheurs à fouiller les recoins de leurs collections, à surveiller attenti- vement leurs récoltes futures, avec l'espoir de mettre la main sur quelques débris de lintrouvable B. /eognanus. TABLE DES MATIÈRES (ACTES 1920) CARRIER (Henri). — Recherches sur la Nereis fucala............ SU AE re DoverGier (J.). — Nole sur les Bryozoaires du Néogène de l’Aquilaine...... DurertRe (A.-P.). — Cample rendu de la Réunion extraordinaire de la Sociélé géologique de France dans le Bordelais (23-28 août 1920) .......:.......- Pevror (A). — Note sur Brecliiles leognanus (Hæninghaus) ...........:.... EXCHL ER AULEIS DES EROCES VERPAUX DES Séances de la Société Linnéenne de Bordeaux 4920 HR =S PARU RE ANEs : FA NA PS) VA 4 Se fai PERSONNEL DE LA SOCIÉTÉ Au 1er janvier 1920 D FONDATEUR DIRECTEUR : J.-F. LATERRADE (morr Le 31 ocroBre 1858), DIREC- TEUR PENDANT QUARANTE ANS ET CINQ MOIS, MAINTENU A PERPÉTUITÉ EN TÊTE DE LA LISTE DES MEMBRES, PAR DÉCISION du 30 NOVEMBRE 1859. Des MOULINS (Cnarzes), (MorT Le 24 DÉCEMBRE 1875), PRÉSIDENT PENDANT TRENTE ANS, MAINTENU A PERPÉTUITÉ EN TÈTE DE LA LISTE DES MEMBRES, PAR DÉCI- SION DU 6 FÉVRIER 1878. , Composition du Bureau de la Société CONSEIL D'ADMINISTRATION MM. Bardié, £SI., Président. MM. Daydie, Archiviste adjoint. Lamarque, %, {YA Vice-Prés. Degrange-Touzin. Baudrimont, Secrétaire général. | Devaux, Ÿ} I. Malvesin-Fabre, Secr. adjoint. Feytaud, £}ÿ A. Rozier (X.), Trésorier. | Llaguet, %, £ÿ1. Breignet, £ÿ |., Archivisle. Muratet, %, £3 I. COMMISSION DES PUBLICATIONS MN. Malvesin-Fabre. Muratet, %, £3 I. Rozier. COMMISSION DES FINANCES | COMMISSION DES ARCHIVES MM. Daydie. | MM. Castex. Gouin. : | Chaine, £} I., &. Lacouture. | Feytaud, £ÿ A. (1) Fondée le 25 juin 1818, la Société Linnéenne de Bordeaux a élé reconnue comme Établissement d'utilité publique, par ordonnance royale du 15 juin 1898. Elle à été autorisée à modifier ses statuts par décret du Président de la Républi- que du 25 janvier 1884. 4 : PROCÈS-VERBAUX MEMBRES D'HONNEUR Le Préfet de la Gironde. Le Président du Conseil général de la Gironde. Le Maire de Bordeaux. Bonnier (Gaston), rue de l’Estrapade, 15, Paris ......... UE nat Cossmann (M.), %, 8, chaussée de la Muette, Paris....................... Dollfus (G.), 45, rue de Chabrol, Paris.......................,............ MEMBRES HONORAIRES. MM. Coutures, rue de Mexico, 56, Caudéran............1...................... Dupuy de la Grand’Rive (E.), £ÿ A., 36, Grande Rue, Libourne........ Eyquem (Gaston), chemin d'Evsines, 262, Caudéran........................ Jolyet (D:), à Arcachon (Gironde). .......... DR SN Re LE ANR ACRAES Lustrac (de), 100, rue de la Croix-Blanche .......-........................ Neuville (Marcel), 129, allées de Boutaut ......................,.......... Neyraut, £ÿ À., 236, rue Sainte-Catherine...............,. ... NRA TRS EEE MEMBRES TITULAIRES et Membres à vie (x) MM. Arné (Paul), 121, rue doués RME ete CR ER MED RAS Artigue (Hélix) 104/rue Moandenard sers ER Rene Baraton (Commandant Louis), O. %, N.I., 2, rue Pérey................... Bardié (Armand), £3 [., 49, cours Georges-Clémenceau....,................. Baronnet, 213, rue de Saint-Genès....... A eo UE AE CE en MIO ER Barrère (D: P.), 28, rue du Roi-Doré, Paris ................,.............. Baudrimont (D: Albert), 40, rue des Remparts............,............... Beille (D:), %, £3 I., &, 35, rue Constantin................... RUES ne Boutan, £}1I., Professeur de Zoologie, Faculté des Sciences, 149, e. de la Marne. Breignet (Frédéric), £3 L., 10, rue de l’Eglise-Saint-Seurin.............,..... Gabantous (Louis), £ÿ A., &, villa Monrepos, chemin Duvergier, 1, Caudéran. Cadoret (Yves), 4, rue de l’Église Saint-Seurin .. LIRE AA ANR UE LAS A RCE % Gastex (Louis), 6, rue Desfourniel..................... AA CAE MONO Chaine (Joseph), £3 [., &, 247, cours de l’Argonne............ Re RON x Claverie (Aurélien), château La Peyruche, à Langoiran .,............... Charrier, Directeur de la Station scientifique du Collège Régnault, à Tanger. Dautzenberg (Philippe), 209, rue de l’Université, Paris.................... Daydie (Ch.)., 91, rue du Grand-Maurian, Bordeaux-Saint-Augustin......... Bolanique. Préhistoire. Paléontologie. Géologie. Entom. (Col.). Géologie. Botanique. Biologie. Botanique. Géologie. Botanique. Zoologie. Géologie. Botanique. Botanique. Botanique. Botanique. Biologie. Botanique. Zoologie. Entom. (Lép.). Entomologie. Zoologie. Paléontologie. Zoologie. Histoire naturle. Sciences natlss. Géologie. ‘Coléopt., Conch. Le PROCÈS-VERBAUX 5 Degrange-Touzin (Armand), 157, rue de l'Eglise-Saint-Seurin............. Géologie. Desmazes (Jean), au Collège de Blaye ........ ...........,...:........... Botanique. Hévaux ST 44 /mue Miller ANR Une nine a TER Botanique. Directeur de l'Ecole de Saint-Genès........... PR SD À UP le NE Zoologie. Dubreuilh, pharmacien, 7 \ruelJudaïique 02.00.2000. Botanique. Durand-Degrange, £ÿ A, &, 24, rue Trocard, Libourne (Gironde)....... Botanique. Duvergier, X, domaine de Caillavet, Mérignac (Gironde)......... ....... Paléontologie. _ Feytaud (D'), £ÿ A., maître de conférences de zoologie agricole à la Faculté des Sciences, 149, cours de la Marne........................... :.... Zoologie. Fiton, EI. 8., directeur de l'Ecole primaire supérieure de Talence ........ Botanique. Gouin (Henri), 99, cours d'Alsace-et-Lorraine ....................... eue . Entom. (Lép.). Grangeneuve (Maurice), 32, allées de Tourny.......................:.,.. Minéralogie. Gruvel, ÿ, € I., &, 66, rue Claude-Bernard, Paris (V®)................... Zoologie. Guestier (Daniel), O. %, 41, cours du Pavé-des-Chartrons.................. Géologie. Henriot (Philippe), château de Picon, Eynesse (Gironde}).............. .... Botan., Entom. (Lépid.). Hillairet (D: Jean), à Cadillac-sur-Garonne................................ Botan., Biol. Journu (Auguste), 55, cours Georges-Clémenceau......................... . Botanique. 4 Labrie (Abbé), £3 A., curé de Frontenac (Gironde).......... ........... Botan., Préhist. Laîfabrie-Raymond (J.-A.), 31, avenue de Mirande, Caudéran............ Conchyliologie. Lalanne (D: Gaston), £ÿ A., Castel d’Andorte, Le Bouscat (Gironde)........ Botan., Préhist. Lalesque (D:), villa Claude-Bernard, Arcachon...........................:i Biologie. Lamarque (D: Henri), #, £ÿ À., 85, rue de Saint-Genès................... Botanique. XX Lambertie (Maurice), 35, rue des Faures............ ......... ........ Entom. (Hém.). Lawton (Edouard), 94, quai des Chartrons ...:............................. Ornithologie. Llaguet (D' B.), #, £ÿ [., villa Linné, 11, avenue de la Chapelle, Arcachon. Biologie. Malvesin-Fabre (Georges), 1, rue de Talence ...... Pa dE TEE PSP ASE Botanique. Manon (D:'}, %, médecin-major de 1° classe en retraite, 39, cours Pasteur.. Entomologie. : Muratet (D: Léon), %, £ÿ [., 1, place de la Victoire....................... Biologie. Pain ((D: Denis), 164, rue Saïnte-Catherine................................: Biologie. Plomb (Georges), 22, rue disons Palencertsx2e Speo Ne CRAN AC AA Botanique. Bree) oncours ide Gore ES er eee INR EME CRC AS PLUS Botanique. Queyron, £ÿ À., &, médecin-vétérinaire, rue des Écoles, La Réole......... - Botanique. Reyt (Pierre), Bouliac (Gironde) ................ D ANR Géologie. Razer Xavier) fe UE GOUVIOME He AL UAL PANNE ROC tn Géologie. Sabrazes:Dr) SJ /50rue Ferrer. 421 0 nr MaMOrN re Lin Biologie. Sarrazin (M':L.), £31., profes" au Lycée de Jeunes Filles, 90, r. Mondenard. Botanique. Sauvageau (Camille), £3 [., professeur à la Faculté des Sciences, Bordeaux. Botanique. Sigalas (D: Raymond), 99, rue de Saint-Genès..............!.............. Zoologie. Simon (René), professeur à l'Ecole Normale, Saint-André-de-Cubzac ........ Botanique. (6) PROCÈS-VERBAUX MEMBRES CORRESPONDANTS (Les membres dont les noms sont marqués d’un # sont cotisants el reçoivent les publications). MM. Archambaud (Gaston), 9, rue Bel-Orme. ! x Bon (Marcel), juge au Tribunal civil de Montmorillon (Vienne) EP NES x Bouygues, £ÿ L., O. &, Institut botanique de l'Université, à Caen... .... x Claverie, X, &, inspecteur des Eaux et Forèts, à Digne (Basses-Alpes) . x Daleau (Francois), ÉS T°, Bours-sur-Gironde. 44 MN MU Ne k Dubaien, directeur du Muséum, Mont-de-Marsan (Landes)............... % Durègne, #,£ÿ I., 309, boulevard du Président-Wilson................. x Ferton (Ch.), chef d'escadron d'artillerie en retraite, Bonifacio (Corse)... %k Gendre (D' Ernesi), Inspection de l'Assisiance publique, Angers (M.-et-L.). *k Hermann, 8, rue de la Sorbonne, Paris... LM Janet (Charles), 71, rue de Paris, à Voisinlieu, par Allonne (Oise)......,.... x Lambert (Jules), Présidt du Tribunal civil, rue Ambroise-Cotlet, 57, Troyes. Lamic, ?, rue Sainte-Germaine, Toulouse. À x Lastours (D: Louis de),:95; place Dumoustier, Nantes... nu x Lataste (Fernand), Cadillac (Gironde)... ... Re AR RS NA LP AN SA PA x Maxwell (I.), #, ES À, Procureur géna! près la Cour d'appel de Bordeaux. Péchoutre, #, Lycée Louis-le-Grand, rue Toullier, 6, Paris... PR SEP k Peyrot 51 ruemWustemhers ANNEE ER LL Ramond-Gajal, laboratoire d'histologie de la Faculté de Médecine de Madrid. *%k Ramond-Gontaud, Éÿ [., assislant de géologie au Muséum national d'his- toire nalurelle, 18, rue Louis-Philippe, Neuilly-sur-Seine........:......... Regelsperger (G.), 85, rue de la Boétie, Paris... He Rochebrune (de), £ÿ I., assistant au Muséum, 55, rue Buffon, Paris........ kSimont(Eue) MIO MVITIa Si MP ARS ARR NE ee Southoff (Georges de), 13, vià Santo-Spirito, Florence (Îtalie)............... Verguin (Louis), lieutenant-colonel d'artillerie... 4... MEMBRES AUDITEURS MM. Ballais (Camille), à Castel-d'Andorte, Le Bouscat..........,....,......... Bertrand\Henri), 2 rue Julie 00 ee ERREUR r te PNR AR ne Bouchon, préparateur à l'Herbier municipal, 19, rue Verdier ,..,........... Capdeville (Gérard), instituteur à l'école Paul-Bert, Arcachon .........,... Gourtel (Emile), 102, chemin de Pessac, Talence.......,.........,.......... Godillon (E.), 36, avenue des Camps, Le Bouscat ......................... Ornith., Col. Botanique. Botanique. Préhistoire. Géologie. Géologie. Entom. (Hym.). Zoologie. Zoologie. Entomologie. Conchyliologie. Entomologie. Zoologie. Botanique. Botanique. Paléontologie. Zoologie. Géologie. Géologie. Zoologie. Entom. (Arach.) Erpétologie. Botanique. Botan. (Orch.). Hist. naturelle. Botanique. Biologie. Botanique. Botanique. PROCÈÉS-VERBAUX ne Grédy (Henry), É3 A., 19, cours du Pavé-des-Chartrons..................... Zoologie. Lacouture, 25, cours Balguerie- SHutlen berge NS ee ANRn ce enr Botanique. Haïillecourt (Marcel), au Dispensaire d'hygiène, rue du Casino, Arcachon... Botanique. Pépion (Aristide), rue Victor-Hugo, Bègles ...................°..:......... Botanique. : Pique (Abbé), curé de Saint-Brice, par Sauvelerre-de-Guienne ............. Botanique. Tempère (Gaston), villa Andrée-Lucie, Arcachon.......................... Biologie. Liste des publications périodiques reçues par la Société I. — Ouvrages donnés par le Gouvernement français. Ministère de l'Instruction publique : Académie des Sèiences ne. France). Comples rendus hebdomadaires des séances. * La Bibliographie annuelle des-Travaux historiques et sons publiée par les Sociétés savantes de France. Bibliographie générale des Travaux historiques et archéologiques publiée par les Sociétés savantes de France. | # » Comité des Travaux historiques et scientifiques. Nouvelles archives du Muséum d'hisloire naturelle de Paris. * Annuaire des Bibliothèques et des Archives. * Revue des Sociélés savantes. * ‘IL. — Sociétés françaises. SPADGER ere TS Bulletin de la Société d'histoire naturelle de l'Afrique du nord. ANGERS./,2.1...1, .. Bulletin de la Société d'Etudes scientifiques. ARCACHON SE HR RNUE * Société scientifique. Station biologique. AD AUN 2 Un AUS * Bulletin de la Société d'histoire naturelle. AUXERRE NT Bullelin de la Société des sciences historiques el naturelles de l'Yonne. BAGNÈRES-DE-BicorRe. * Bulletin de la Société Ramond. Folklore pyrénéen. (1) Les Sociétés marquées d'un astérisque sont celles dont les publications ne sont pas par- venues à la Société Linnéenne dans le courant de l’année 1919. Messieurs les Bibliothécaires de ces Sociétés sont priés d'en faire l'envoi dans le plus bref délai. 8 PROCES-VERBAUX ee Bar-Le-Duc.......... * Mémoires de la Société des Lettres, Sciences et Arts de Bar-le-Duc. BORDEAUX ........... Bulletin de la Société de Géographie commerciale de Bor- deaux. UE — ‘Anfiales de la Société d'Agriculture du département de la Gironde. — * Nouvelles annales de la Société d'Horticulture du départe- ment de la Gironde. | — Académie nationale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de ‘ Bordeaux. \ — Procès-verbaux et Mémoires de la Sociélé des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux. — * Observations pluviométriques et thermométriques faites dans la France méridionale et plus spécialement dans le département dé là Gironde. : Te Bulletin de la Société d'études et de vulgarisation de la Zoologie agricole. BOURG A TO AIN * Bulletin de la Société des Naturalistes de l'Aïn. (CAEN AA NANAUUE ... Société Linnéenne de Normandie. CARCASSONNE. ....... * Bulletin de la Société d'Études scientifiques de l'Aude. CHaLoxs-sun-Mare. * Mémoires de la Société d'Agriculture, Commerce, Sciences et Arts du département de la Marne. CHERBOURG . ......... * Mémoires de la Société natiorale des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg. 15 OR EN VUE LHNP * Bulletin trimestriel de la Société de Borda. CHesobre) DOC Annales de l'Université. — Société dauphinoise d'Études biologiques (Bio-Club). . DEDLE RENAN PIN AnR * Société géologique du Nord. LIMOGES A RAT Revue scientifique du Limousin. MONCARÉPÉR ERP RENTE . Annales de la Société Linnéenne de Lyon. = Société botanique de Lyon. | — Mémoires de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts. IR ONTANS Te RUE Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe. se MARSEILLE. .....,..... Annales du Musée d'Histoire naturelle de Marseille. MARSEILLE 0 Ce. Annales de la Faculté des Sciences de Marseille. — * Bulletin de la Sociélé Linnéenne de Provence. INTER Ze ANLSRANSERRS Mémoires de l’Académie des Lettres, Sciences, Arts et Agriculture. à — Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Metz. MONTPELLIER ........ Académie des Sciences et Lettres de Montpellier. (Mémoires de la section des Sciences). NAN CRAN EE ... Mémoires de l'Académie Stanislas. — Bulletin de la Société des Sciences naturelles et Réunion biologique. NANTES ONE ..... Bulletin de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France. NIMES NUE RpR PERPIGNAN.. ......... RODEN ME EEE NOUÉON ANR Er IMOULOUS ER ES MAMENUERENE INR OMS NAS RUE TE ENPANIN RE EC TRE IE PER DIENSA ANR AN ACUEUR enr de soso à BIREMEN CALE ENTER FRANCFORT-SUR-MEIN. FRIBOURG ......... GRR PROCÈS-VERBAUX 9 * Bulletin de la Société d'Étude des Sciences naturelles. * Bulletin de la Sociélé de Botanique des Deux-Sèvres, de la Vienne et de la Vendée. Bulletins de la Société géologique de France. Journal de Conchyliologie. ni Association française pour Hate on de Sciences. Bulletins et Mémoires de la Société botanique de France. . Revue générale de Botanique (G. Bonnier). Bulletin de la Société mycologique de France. * Herbier du Muséum de Paris. Phanérogamie. Notulæ systematicæ. Société zoologique'de France. Société entomologique de France. Bulletin de la Ligue française pour la proteclion des oiseaux. * Société agricole, scientifique et liltéraire des Pyrénées- Orientales. Insecta. Académie de la Rochelle (Section des Sciences naturelles). * Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen. * Annales de la Société d'histoire naturelle. Mémoires de l'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres. ; Mémoires de la Sociélé académique d'Agriculture, ues Sciences, Arts et Belles-Lettres du département de l'Aube. * Bulletin de la Société polymathique du Morbihan. III. — Sociétés étrangères. ALLEMAGNE (1). Zeitschrift der deutschen geologischen Gesellschaft. Mona- tsberichte. Abhandlungen. Verhandlungen des botanischen Vereins der provinz Bran- denburg. SANS Mittheilungen und Bericht aus dem oseiechen Museum. Entomologische mittheilungen. Verhandlungen et Sitzungsberichte des naturhistorischen Vereins. ee Abhandlungen herausgegeben vom naturwissenschaftlichen Verein. Bericht und Abhandlungen der Senrhonberischen : Natur- forschenden Gesellschaft. Berichte der naturforschenden Gesellschaft. (1) Depuis le commencement des hostilités les échanges avec l'Allemagne, l'Autriche et la Russie sont interrompus, £ 10 GIESSEN . Kiez et HELGoLAND .. KŒNIGSBERG . .. . .. EPICERIE MUNICH Re RE As MUNSTER - 20... WIESBADEN......... BUENOS-AYRES. .. ... SÉDNE MO LR BRUNN ENS Sr BUDAPEST .e........ CRACOVIE, 1100... PROCES-VERBAUX Bericht der Heilkunde. Nova acta Academiæ cas Leopoldino-Carolinæ Germa niæ Naturæ Curiosorum. Leopoldina amtliches. Fos Jahrbuch der Hamburgischen wissenschaftlichen Anstalten. Mittheilungen aus dem naturhistorischen Museum. Schriften des natur wissenséhaftlichen vereins für Schlewig- Holstein. Wissenschaftliche herausgegeben von der Kommission zur wissenschaftlichen Untersuchund der deutschen Meere in Kiel und der biologischen Ans- talt auf Helgoland. Schriften der physikalisch-ôkonomischen Gesellschaft zu Kænigsberg. Zoologi$cher Anzeiger. Leipziger Zeitschrift für deutsches Rechs Mathematisch-physikalischen Classe der K. B. Akademie der Wissenschaften zu Munchen. Jahresbericht des Westfälischen provinzial Vereins. Jahrbücher des Nassauischen vereins für Naturkunde. Oberhessischen Gesellschaft für Natur und dd ARGENTINE (RÉPUBLIQUE). Boletin de la Academia nacional de Ciencias en Cordoba. AUSTRALIE. Records and Memoirs of the Australian Museum. The Australian Zoologist. Nombreuses autres publications. AUTRICHE-HONGRIE. Verhandlungen des naturforschenden vereines. Annales historico-naturales Musei nationalis Hungarici: Bulletin international de l’Académie des sciences. (Comptes rendus des séances). Mittheilungen des Steiermark. Akademie der Wissenschaftlichen. Sitzungsberichte. Denk- schriften. Mittheilungen der Erdbeben Kommission. Annalen der K. K. naturhistorischen Hofmuseums. Verhandlungen der K. K. zoologisch-botanischen Gesells- chaft. Jahrbuch und Verhandlungen der Reichsanstalt. naturwissenschaftlichen Vereines für K. K. geologischen s Ô PROCES-VERBAUX il BELGIQUE. BRUXELLES ......... . Académie royale des Sciences, Lettres et Beaux-Arts de Belgique. — Mémoires de l’Atadémie. — Bulletin de l’Académie (Classe des sciences). == Annuaire de l’Académie: = Mémoires du Musée royal d'histoire naturelle. — Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique. — Bulletins et Mémoires de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie. — * Sociélé entomologique de Belgique. — Annales de la Société royale zoologique et malacologique de Belgique. THEN COS AA PNMEERES Annales de la Société géologique de Belgique. = Mémoires de la Société royale des Sciences. — Publications relatives au Congo bélge. BRÉSIL. R10-DE-JANEIRO ...... Archivos (da Escola superior de Agricultura e Medicina veterinaria. — Archivos do Muséu nacional. CanADA. TATIANA Ne Proceedings and Transactions of the Nova Scoltian Institute of Science. QUÉBEC LETTRES Le Naturaliste Canadien. CET ANMAN ER * Geological and natural history Survey of Canada. nr Canada Depariment of mines. Geological Survey brancb. = Nombreuses publications. DANEMARK. COPENHAGUE ......... Académie royale des Sciences et Lettres du Danemark. Mé- moires et Bulletins. à — Videnskabelige Meddelelser fra den naturhistoriske forening. — Det Kgl. danske Videnskabernes selskab. Biologiske med- delelser. EGypTE. RÉACTEUR A * Bulletin de la Société entomologique d'Egypte. ESPAGNE. BARCELONE .......... * Butlleti del Club montanyenc. — Ÿ Publicacions.de la Junta de Ciences naturals. 42% MapriDp sense. PERKRELEVA SUN BOSTON RATER BROOKLYN ........... CHAPEL- AIT EEE CHICAGO ITHACA. LANSING .. NIADIS ON PRE RAPIRENNRS NEW-HAVEN...:..,. NEW=-YORK.. ROCHESTER. -.. SAINT-LOUIS......... Tops KA UrBANA NV ASHINGTON........ PROCÉS-VERBAUX Sociedad española de Historia natural. Ministerio de Marina. Bolelin de Pescas. * Memorias de la Real Academia de Ciencias. *Trabajos del Laboratorio de Investigaciones biologicas de la Universitad de Madrid. (Suite de la «Revista trimestrial Micrografca » ). * Bolelin del Instituto geologico. * [nstituto nacional de Ciencias fisico-naturales. *Trabajos del Museo de Ciencias nalurales. Broteria. Boletin de la Sociedad ibérica de Ciencias naturales. ; Instituto general y tecnico de Valencia. ETATs-Unts. University of California Publications. “Boston Society of Natural Historv. * The Museum of the Brooklyn Institute of 1 is and Sciences. Bulletin of the Museum of comparative Zoology at Hafvard College. Journal of the Elisha Milchell scientific Society. Field Museum of Natural History. Cornell Universily Faro al experiment Slation. Academy of sciences. * Wisconsin Geological and Natural History survey. \ * Wisconsin Academy of sciences, arts and letters. Connecticut Academy of Arts and Sciences. Annals and Memoirs of the New-York Academy of Sciences. Academy of Natural Sciences : Proceedings. Journal. Proceedings of the American philosophical Society. * Proceedings of the Rochester Academy of Sciences. Missouri botanical Garden. * Transactions of the Academy. * Transactions of he Kansas Academy of Sciences. Bulletin of the Illinois-Slale laboratorv of Natural History Journal of Agricullural research. Proceedings of the national Academy of sciences. Smithsonian Institution : | Annual report of the Board of Regents of the Smithsonian Institution. Smithsonian contributions Lo knowledge. U.-S. National Museum : Proceedings, Bulletin and annual Report. Contribution from the U. S. National Herbarium. Smithsonian Miscellaneous collection. Quarterly issue. Carnagie Instilution . Publications diverses. DONDRES AMEL GAROU TARTAAHANEMNMNLE D'OLOGNE NME CAMES NTAN TES re LUXEMBOURG ........ ) PROCÈS-VERBAUX 3 * GRANDE-BRETAGNE. Royal Dublin Society : Economic proceedings, Scientific proceedings, Scientific transactions. Proceedings of the Royal physical Society. *The Glasgow naturalist. Proceedings and transactions of the Liverpool biological Society. : * Hooker’s Icones plantarum. The quarterly Journal of the geological Society. Geological lilerature. Proceedings of the geologisl’s Association. The journal of the Linnean Sociely : Botany, Zoology. Annals of the Nalal Museum. INDE. Asialic Sociely of Bengal : Journal, Proceedings. Geological Survey of India : Memoirs, Records, Palæon- tologia indica. Report of the progress of Agriculture in India. * Memoirs of the department of Agriculture in India. Agriculturak research Institute. ITALIE. * Academia delle Scienze dell Instituto di Bologna : Memorie y Rendiconto. Atti della Sociela ilaliana di Scienze nalurali e del Museo civico di Sloria naturale. Societa toscana di Scienze nalurali. Bolletino del Lahoratorio di Zoologia generale e agraria. *Annali della Regia Scuola Superiore di Agricultura. Atti della Reale Academia dei Lincei : Rendiconti. Bolletino della Societa geologica italiana. * Bolletino del Real Comitato geologico d'Italia. * Annali di Botanica. JAPON. * Annotaliones zoologicæ japonenses. * Imperial University Calendar. LUXEMBOURG. * Société des Naturalistes luxembourgeois. 14 PROCÈS-VERBAUX MEXIQUE. MExico......,........ * Anales del Instituto medico nacional. — Instituto geologico. Boletin. Parergones. — Sociedad cientifica « Antonio Alzale ». — Secretaria de Fomento. Boletin de la direccion de estudios biologicos. . NoRvVÈGE. BERGEN.............. Bergens Museum Aarbok et Aarberetning. CHRisTiANIA ......... * Nyt magazin for naturvidenskaberne. TRONDHSEM.. ....... Det Kongelige norske videnskabers selskaps skrisfter. Pays-Bis. BENDE PNEUS AE *Mededeelingen van’s Riyks herbarium (Herbier de l'Etat). NISMBGEN. ........... * Nederlandsch kruidkundig archief. — Recueil des Travaux botaniques néerlandais. PÉRoOU. PIMARAC TEE MAD ARE . Boletin del-Cuerpo de Ingeniores de Minas del Peru. PORTUGAL. LISBONNE..., DATA * Communicaçoes da Seccao dos Trabalhos geologicos de Portugal. — Communicacoes da commissao do servico geologico. Porro............... Annaes scientificos da Academia polytechnica do Porto. RUSSIE. HeELsINGroRs......... Socielas pro fauna et flora fennica. Kiew ............... Mémoires de la Société des Naturalistes de Kiew. Moscou ....,........ Société impériale des Naturalistes de Moscou. PÉTROGRAD . ....... .… Académie impériale des Sciences de Pétrograd : Publica- tions diverses. — Travaux du Musée botanique de l’Académie impériale des sciences. — Acti Horti Petropolitani. ‘ — Shedæ ad herbarium floræ rossicæ. — Flora Siberiæ et Orientis extremi Museo botanico. — Comité géologique de Pétrograd. | — Horæ Societatis entomologicæ rossicæ. — Revue russe d’entomologie. SUEDE. Luxp ..,...,......... * Acta universitatis Lundensis. PROCÈS-VERBAUX 45 ‘Kungliga svenska Vetenskaps-Akademiens : Handlingar, Bihang, Ofversigt. = “Arkiv für Botanik, Kemi-mineralogi, Zoologi, Matematik, Astronomi och Fisick, Geologi. 4 — F Arsbok. — Lefnadsteckningar. STOCKHOLM ..... suite = Sveriges geologiska undersükning. = ; Geologiska fôreningens forhandlingar. — Entomologisk tidskrift. — ‘Meddelanden fran K. Vetenskapsakademiens Nobelinstitut. — _ : © Les prix Nobel. DPSADAN ER -e ..... Publications diverses de l’Université. = Bulletin of the Geological Institution of the Universily of Upsala. SUISSE. DATE ee eee ..... Bericht über die Verhandlungen der naturforschenden à Gesellschaft. : GENEVE TETE Annuaire du Conservatoire et du Jardin botaniques de Genève. — Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève. — * Bulletin de l’Institut national genevois. — Bulletin de la Société botanique. LAUSANNE. ..:.....2, Bulletin de la Société vaudoise des Sciences naturelles. NEUCHATEU ES asc Bulletin de la Société neuchateloise des Sciences naturelles. ARTE HAN EOnIAne Vierteljahrschrift der naturforschenden Gesellschaft. 16. PROCÈS-VERBAUX Réunion du 7 janvier 1920. Présidence de M. A. Barpté, président. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le docteur LLaüuer, président sortant, ne veut pas quitter le fauteuil de la présidence sans remercier ses collaborateurs de l’année qui vient de prendre fin. Ses remerciements vont d'abord à M. À. Bardié, qui a bien voulu le : suppléer comme président intérimaire pendant toute la durée de la guerre el a assuré, avec tant de dévouement et de bonheur aussi, la tâche parfois ingrate et difficile de diriger notre Société au milieu de difficultés sans nombre. Aussi est-ce avec joie qu'il le voit rester, cette année encore, à la tête de notre Compagnie. | Il remercie ensuite M. Breignet, notre zélé archiviste qui par son infatigable labeur n’a cessé d’assurer la vitalité de nos archives; M. Daydie, archiviste adjoint et conservateur de notre nouveau Musée ; M. Rozier, financier économe et gardien vigilant de nos intérêts ; M. Baudrimont, secrétaire général et M. Malvesin, secrétaire adjoint, toujours si dévoué à la cause Linnéenne. Les remerciements s'étendent enfin à tous les membres du Conseil ainsi qu'à ceux des différentes Commissions. 1l adresse ensuite un pieux hommage à la mémoire de nos collègues disparus : Bial de Bellerade, Brown, de Loynes, Vasseur, Motelay, à nos deux plus jeunes collègues Moustier, mort au champ d'honneur, et Roch, tombé héroïquement en défendant nos belles forêts de France qu'il aimait tant et avait déjà si bien défendues. | Il félicite tous ceux qui ont obtenu des récompenses aux Armées el il espère aussi et souhaite pour ceux de nos membres’ qui, à l'arrière, ont tenu haut et ferme le drapeau de notre Société, des distinctions et des lauriers bien justement mérités. Enfin il est assuré que, sous la haute direction de M. À. Bardié, assisté de M. le docteur Lamarque, vice-président et du nouveau buréau dans lequel il a été heureux de voir entrer M. le docteur Feytaud, notre Société de plus en plus prospère et comme rénovée à la suite de cette longue période de douloureuse attente, reprendra bril- PROCÈS-VERBAUX 2 17 lamment sa marche en avant, répondant à sa belle et fière devise « Crescam ». ° M. Baroié remercie ses collègues de la marque d'estime qu'ils lui ont donnée et de l'honneur qu'ils lui ont fait en le renommant à la Prési- dence. Il rend hommage à notre ancien président, M. le docteur Llaguet, toujours si dévoué à notre Société, comme secrétaire général, puis comme président, puis pendant la guerre ne cessant de nous envoyer de nombreux objets ou souvenirs et maintenant encore; à Arcachon où à peine installé il a dejà formé une véritable pépinière de Lianéens dont le noyau sans cesse grandissant rappellera bientôt nos plus brillantes filiales d'autrefois. Il nous entretient de la marche de notre Compagnie. Pour ce qui est du passé, le compte rendu des travaux portera sur les cinq années qui viennent de s’écouler et résumera ainsi l’histoire de la Société pendant la guerre. Il passe ensuite à nos publications que les circonstances nous ont obligé à réduire et que malheureusement il nous faudra probable- ment réduire encore. Nos procès-verbaux continueront cependant à paraître régulièrement et leur retard actuel qui est dû à bien des causes sera vite rattrapé. Il espère qu'avec l’aide de notre collègue, M. le docteur Lamarque, conseiller municipal, nous ne tarderons pas à obtenir de nouveau de la Municipalité la subvention que nous touchions avant la guerre. Il souhaite enfin que cette année nous puissions fêter dignement dans le calme de la paix le 102e anniversaire de notre Société et termine en adressant ses vœux à tous les Linnéens, plus particulièrement à nos doyens : MM. Degrange-Touzin, Daleau, Durand-Desgranges. CORRESPONDANCE Lettre de faire part du décès du père de M. le docteur Muratet. Le Secrétaire général est chargé d’adresser à notre collègue les condoléances de la Société. Deux circulaires de la Fédération Française des Sociétés des Sciences Naturelles. | Lettre de l’Université de Bordeaux nous invitant à une réunion de Comité en vue de la reconstitution de l'Université de Louvain M. l'Ar- chiviste demande si la Société est d'avis de prendre part à la restau- ration de la célèbre bibliothèque qui a été entièrement détruite par les PU 4000 0 je 48 PROCÈS-VERBAUX Barbares. La Société, après délibération, décide d'y contribuer dans la mesure de nos disponibilités sans oublier que nous aurons le même devoir à remplir envers les bibliothèques françaises qui ont subi le même sort. ? | PERSONNEL Lettre de M. le Colonel Fzrexk nous remerciant de notre démarche et maintenant sa démission. Vote sur la candidature de M. le docteur Hillairet qui est élu membre titulaire. k M. le docteur LLaGuer est heureux de nous annoncer la candidature de M. le docteur Lalesque, autrefois membre de notre Société et qui nous revient. ADMINISTRATION M. Barpié nous informe que le Conseil à décidé de faire une visite à la Municipalité et demande quels sont ceux de ros membres qui désirent se joindre à cette délégation. Sur la demande de M. MaLzvesiN on procède à l'élection des membres de la Commission des Excursions. Sont nommés : MM. Bardié, Baudri- mont, Bouchon, Daydie, Lacouture, Lambertie, Malvesin, Neyraut, Rozier. M. Malvesin est d'avis qu'il y aurait avantage à faire étabhr à l'avance, comme en 1914, un programme imprimé de nos excursions. La nouvelle Commission tiendra sa première réunion le 21 janvier prochain. DON A LA BIBLIOTHEQUE M. LamBerRTiE offre à la Société : l'Origine des Espèces de Darwin et les Eléments de Botanique de Van Tieghem et Costantin. M. Bardié remercie chaleureusement M. Lambertie dont les dons ne se comptent plus. COMMUNICATIONS M. Lcacuer présente un travail de M. Tempère fils sur le Sporolobus tenacissimus, le Tetragonia expansa et l'Anthemis nobilis. Cette note très intéressante sera insérée dans nos procès-verbaux. Note de M. Bourax sur l'utilité d’un Musée régional. PROCÈS-VERBAUX 49 M. LuaGuer approuve pleinement les vues de M. Boutan, il estime aussi que nous devons conserver à notre futur Musée le caractère régional et ajoute que c’est ce que M. Tempère père, conservateur du Muséum d'Arcachon est en train de faire à l’Aquarium où il revise actuellement la belle collection de Conchyliologie de Fischer. Tous les membres présents se rangent à l’avis de M. Boutan et M. Bardié souhaite en terminant qu’il en soit de même de notre jardin botanique de Bordeaux où les plantes de notre région pourtant si riche sont en bien faible minorité. La séance est levée à 18 heures 35. Allocution prononcée le 7 janvier 1920 Par M. le Dr Llaguet. Mes cHERS COLLÈGUES, Après ces cinq années d'épreuves, permettez-moi de reprendre quel- ques instants ce fauteuil pour seulement pouvoir remplir un pieux devoir de reconnaissance envers tous ceux qui, depuis le jour de la mobilisation, ont contribué par leur dévouement, leur abnégation à la glorieuse vitalité de notre Société. j A cet ami délicat des êtres et des belles choses, ce démonstrateur artistique des beautés de la nature, ce défenseur opiniâtre de nos richesses forestières, j'ai nommé notre collègue et ami M. Bardié, vont tout d’abord nos sentiments de bien cordiale et profonde gratitude. Grâce à lui, à son inlassable dévouement, j'ajoute son admirable persé- vérance, la Société a franchi avec bonheur l'étape du centenaire au milieu de la tourmente générale et, a repris dans son nouveau siècle toute la jeune ardeur que lui avaient si bien infusée ses fondateurs. Sa nouvelle présidence sera, soyons-en assurés, une des plus heureuses. Notre cher et vénéré archiviste, M. Breignet, sait quels sentiments de profonde affection et d’inaltérable reconnaissance nous ne saurons jamais trop lui témoigner; lui aussi s'est donné sans compter ni son temps ni ses propres ressources. Pour lui, pour notre président nous voulons espérer que de brillantes et légitimes récompenses nous permettront de sanctionner dans nos Actes toute la satisfaction que nous pouvons et devons désirer. Un concours précieux à été accordé à notre archiviste; M. Daydie 20 PROCÈS-VERBAUX avec toute la généreuse collaboration qu’il sait toujours si délicatement accorder, est venu, après les années de sacrifice dans l’armée, donner encore à nos collections le plus précieux de son temps. Nos secrétaires, mon ami le D' Baudrimont et M. Malvesin ont fait franchir avec la plus grande satisfaction les étapes historiques de nos diverses réunions et dans des rapports documentés, ils ont pu après une interruption délicate, reprendre les nobles traditions. M. Rozier, ce trésorier exemplaire, avec une ténacité qui n’a d'égale que son profond attachement à la vitalité matérielle de notre Société, a défendu énergiquement nos finances et établi une situation qui nous permet d'envisager sans re les dépenses toujours croissantes de nos publications. | À eux aussi, Messieurs, à tous ceux qui ont collaboré par leurs travaux, leur présence à assurer la bonne marche de notre Compagnie permettez que j'adresse un bien cordial merci. | Je suis heureux de voir M. le Dr Henri Lamarque s exercer à la vice- présidence, M. le D' Feytaud entrer au conseil et mon ami le Profes- seur Chaine à la commission des archives. En leur exprimant toute mon intime satisfaction je crois pouvoir vous donner l’assurance que leur action généreuse et savante dans les œuvres de vulgarisation sera des plus efficaces pour le bon renom de la Société Linnéenne. Et maintenant, Messieurs, nos souvenirs émus vont vers ceux de nos collègues qu'avec l’âge et les épreuves, la mort implacable a supprimés de nos rangs, à Viguier, Brown, Doinet, Vasseur, Bial de Bellerade, de Loynes et notre vénéré président honoraire Motelay, à Louis Roch et à Michel Moustier, tués au champ d'honneur, vont tous nos cœurs et en saluant leur mémoire nous voulons apporter un juste et pieux hommage de reconnaissance pour la page glorieuse qu'ils ont donnée à l’histoire de notre Société. Quelques-uns d’entre nous ont eu, au cours de la campagne, des décorations ; ils savent avec quelle joie elles ont été accueillies dans notre familiale Compagnie. Espérons que d'autres brillantes et légitimes récompenses nous permettront encore de fêter avec ceux de l'avant, ceux qui ont ainsi dans nos rangs si généreusement fait souvent le sacrifice de leur propre vitalité. Tout récemment un grand français qui comme ministre a présidé à la défense de notre patrimoine forestier, j'ai nommé Méhne, disait à un Comice agricole ; « Si on a le courage de vouloir et si chacun comprend son devoir, la France se relèvera rapidement et deviendra un des plus PROCÈS-VERBAUX 21 riches pays du monde. » Après cette période de tourmente et à l'aurore de cette année de paix, nous voulons que notre Sôciéte devienne aussi plus prospère. Notre ruche toujours active se remettra donc à l’œuvre avec plus d’ardeur et nous ne pourrons qu'être pleinement satisfaits quand, avec le fondateur de notre vieille et belle Société, nous pourrons confirmer sa précieuse devise : Crescam. Discours prononcé le 7 janvier 1920 Par M. A. Bardié, président. MESSIEURS, Je remercie la Société Linnéenne de l'honneur qu'elle m'a fait en m'appelant à présider ses séances pendant l’année 1920. Déjà vous m'avez rendu bien agréable l'intérim de cinq années où j'ai dû suppléer M. le docteur Llaguet, mobilisé. Quoique retenu loin de nous, sur le front ou dans les dangereux travaux de laboratoire qui ont fortement compromis sa santé, notre cher Président n’a jamais cessé de nous témoigner sa sollicitude. Fixé depuis quelques temps à Arcachon, il s'efforce d'y propager le goût des sciences naturelles et de faire des adeptes à notre œuvre linnéenne. J’adresse à M. le D' Llaguet nos plus affectueux remerciements. Au seuil de cette nouvelle année où notre Société va reprendre sa vie normale, vous me permettrez de jeter un coup d'œil sur celle qui vient de s’écouler. Malgré des difficultés de toutes sortes, nos publica- tions ont continué à paraître ; nos collègues sont venus nombreux aux séances et les communications qu'ils y ont faites ont été des plus inté- ressantes. La fonction de Secrétaire général a été confiée à M. le D' Baudrimont, déjà Secrétaire adjoint avant les hostilités. Rentré de Russie par Arkangel, échappant à mille dangers et après avoir rempli, en Orient, une mission de labeur et de dévouement, notre collègue a bien voulu apporter de nouveau sa collaboration à notre bureau. Nous avons eu le regret de voir disparaître l’un de nos collègues les plus sympathiques, M. le docteur Paul Baillon. Depuis irente-sept ans il faisait partie de notre Compagnie. Naturaliste perspicace et doué d'une grande facilité d'observation, il nous à souvent apporté les résultats de ses patientes recherches. Ses ouvrages, De l’Instinct et 22 PROCÈS-VERBAUX de la Propreté chez les Animaux et De la Mort chez les Animaux, ont été récompensés par l’Académie des Belles-Lettres, Sciences et Arts de Bordeaux. Avec la plus grande cordialité, le D' Baillon accueillait la Société Linnéenne, quand elle excursionnait à Villandraut et dans ses environs, à la recherche de l’Anenone rubra Lam., du Convallaria maialis L. ou quand elle allait étudier la flore des ruines du château de Bertrand de Goth et des bords si pittoresques du Ciron. J’adresse un souvenir ému à la mémoire de cet excellent linnéen. L'admission de nouveaux membres est venue combler en partie les vides faits dans nos rangs, au cours de ces dernières années. C'est avec une vive satisfaction que nous avons souhaité la bienvenue à MM. A. Dubreuilh, Claverie, Bertrand et Plomb. Parmi les distinctions recues. par nos collègues, je signalerai celle de M. le Professeur L. Beille, promu chevalier de la Légion d'honneur et de M. le Professeur Sauva- geau nommé correspondant de l’Institut. Nos excursions n'ont pu encore être rétablies comme autrefois, mais nous avons eu, le 1°" juin, la belle réception de la Société par notre : président, M. le D' Llaguet, à Arcachon. M. le D' Baudrimont en a fait un délicieux compte rendu et aussi, le 26 octobre, l'étude mycologique habituelle à Léognan. L'absence de nombreux collègues encore mobilisés, n'a pas permis de donner au 101% Anniversaire de la fondation de la Société, le caractère d'une fête tel qu'il aurait convenu au lendemain de la victoire. Cepen- dant la réunion de Pessac, le 29 juin dernier, précédée d’une excursion dans ce lieu voisin d'Arlac et qui fut aussi l’un des endroits préférés de nos anciens linnéens, a été l’occasion de communications scientifiques. Nous nous sommes réjouis de la présence de notre doyen, M. Degrange- Touzin, que son état de santé empéchait depuis longtemps d'assister à nos réunions. La question des Musées est d'actualité. On veut réorganiser les anciens et en créer de nouveaux. Pour assurer la prospérité de ces fondations, on compte beaucoup sur les dons des collectionneurs. 1l arrive souvent que des personnes ayant employé une partie de leur existence à réunir des objets se rapportant à la Science ou à l'Art ont le regret de penser qu'elles disparues, les choses tant aimées qu'elles ont rassemblées au prix de minutieuses et constantes recherches seront un jour dispersées et viendront peut-être, selon le caprice des héritiers, échouer dans la boutique de quelque brocanteur. Tester en: faveur d'un Musée ou de quelque établissement public présente quelquefois des inconvénients et PROCÈS-VERBAUX 23 ne suffit pas toujours à assurer la conservation des objets, certains exemples l'ont démontré. Comme autrefois déjà, plusieurs d’entre nous voudraient assurer la durée de leurs collections en les confiant à des mains amies qui, après eux, y veilleraient avec sollicitude. Ils tiendraient à savoir l'endroit où seront placées leurs vitrines; ils souhaiteraient que ce soit un lieu qu'ils connaissent bien pour l'avoir longtemps fréquenté, et où ils seraient certains d’en faire profiter leurs collègues ; cela leur semblerait comme une survivance d'eux-mêmes. Leurs collections auraient le sort de ces meubles familiaux qu'on entoure de soins pieux et qui demeurent indéfiniment dans le milieu pour lequel ils étaient destinés. Nombreux sont les linnéens qui ont regretté de ne pouvoir disposer de leurs objets en faveur de notre Société, faute du local pour les recevoir. On sait les belles collections que nous avons été obligés de refuser(i). À voir une salle à l’Athénée, à proximité de notre bibliothèque, était le vœu que nous formions tous, sans trop espérer qu'il puisse de longtemps se réaliser. Eh bien ! ce qui paraissait impossible vient d'arriver ! Il fallait pour aboutir un homme d’un dévouement opiniâtre, un apôtre ! Nous l’avons trouvé dans notre cher archiviste, M. E. Breiï- gnet. Je sais au prix de quelles démarches, de quelle constance, il a pu obtenir de l’Adjoint aux Beaux-Arts (2) qu’une des salles de l’Athénée, où cependant se réunissaient diverses associations, soit mise à la dispo- sition de notre Société afin d'y placer ses collections. Pour qui sait l'emploi fait du monument destiné, à l'origine, à recevoir uniquement les Sociétés savantes de notre ville, il est facile de comprendre quelles difficultés notre collègue a dû surmonter (3).- . Dans les remerciements que nous avons adressés à tous ceux qui nous ont aidés dans l’obtention de la salle, 1l nous a été bien agréable de donner une large part à celui de nos collègues qui, en appuyant la demande de la Société par une lettre où il promettait le don de ses belles collections géologiques, a provoqué la décision de la Municipalité. Je ne prononcerai pas ici son nom pour ne pas froisser sa modestie. (1) Notamment la belle collection de coquilles de notre ancien collègue M. Gues- tier, qui a été transportée à Paris. (2) M: Georges Boubès, adjoint au Maire délégué de la division des Beaux Arts et s’occupant de l’Athénée. (3) J'ai donné lecture en juin dernier de la lettre du Maire de Bordeaux nous accordant la salle n° 5, pour servir de Musée et y placer les collections de la Société Linnéenne. 24 \ PROCES-VERBAUX Cependant qu'il me soit permis de lui exprimer de nouveau, ainsi qu'à M. Breignet, toute la reconnaissance de la Société Linnéenne. Espérons, Messieurs, que l'année qui commence verra l'installation de nos collections, encore bien modestes, et de l'herbier (1) placé provi- soirement dans l’üne des salles de l’ancienne gendarmerie. M. Daydie déjà bibliothécaire adjoint, a bien voulu accepter d'en être le conserva- teur. Il trouvera dans cette délicate fonction un champ propice à son activité et à son dévouement. Je suis heureux de saluer notre nouveau vice-président, M. le docteur Lamarque. On sait les services qu’il a rendus à notre Société dont il fut le président pendant les années 1909 et 1910. Redevenu conseiller municipal, notre sympathique collègue est bien placé pour favoriser notre Compagnie dans ses rapports avec la Municipalité. Pourrions-nous imaginer avoir un archiviste et un trésorier plus dévoués que MM. Breignet et Rozier ? Combien la Société Linnéenne doit se féliciter de les posséder. Notre secrétaire adjoint, M. Georges Malvesin, qui déjà, pendant plus d'une année, a rempli les fonctions de secrétaire général, a témoigné, dans les Communications qu’il a données dans les Procès-Verbaux, d’un zèle et d’une compétence qui nous font espérer de lui une importante collaboration. Notre collègue a bien voulu se charger d’un rapport général, allant de 1915 à 1919 et qui résumera la vie de la Société Linnéenne pendant les tristes années de guerre. D'avance je le remercie de ce travail qui marquera-l’une des époques les plus critiques pour les Sociétés savantes. Il ne faut pas se le dissimuler, notre Société qui a fait paraître ses publications malgré leur coût excessif, ne pourra peut-être les continuer, si elle ne recoit pas de nouveau les subventions qui lui ont été retirées pendant la guerre. Aussi devrons-nous faire au plus tôt de pressantes démarches auprès de la Municipalité, du Conseil général et de l'Etat, pour que les subventions antérieures soient rélablies et même augmen- tées, en raison des circohstances actuelles. Il serait aussi à désirer que nous puissions bientôt reprendre les causeries et les grandes conférences, ainsi que les excursions publiques. C’est en faisant connaître notre Société et ses travaux, que nous lui attirerons de nouveaux adhérents. (L) Cinq grandes caisses d’un herbier formé par M. Godard et offert par M. de Brou de Laurière en 1913. PROCÈS-VERBAUX 25 Enfin, après les années de deuil et de tristesse, la fête linnéenne du 102me anniversaire devra être célébrée ave: la solennité d'autrefois. Pour chacun de vous, Messieurs, je forme les vœux les plus sincères et les plus affectueux. Ils s'adressent surtout à nos doyens, à ceux qui depuis tant d'années ont été nos modèles. Nous souhaitons les avoir longtemps encore au milieu de nous, de continuer à profiter de leurs savantes lecons et des conseils dictés par leur expérience. L'année 1920 se présente sous des auspices favorables, espérons qu'elle inauguera une ère nouvelle de prospérité pour notre chère Société Linnéenne. Sur l'utilité d’une Collection régionale Par M. L. Boutan. Si nous remontons à plusieurs siècles en arrière, nous constatons que nos ancêtres ne cherchaient pas à constituer des collections telles que nous les comprenons aujourd'hui. On créait ce qu’on appelait «un cabinet d'histoire naturelle ». Les curiosités étaient mises en valeur selon leur rareté et leur originalité, comme certains bibliophiles classent encore leurs livres, d’après la taille et la reliure des volumes. C'était très bien pour l'époque et ces cabinets d'histoire naturelle ont servi utilement pour étendre le champ de nos connaissances scien- tifiques. Nous leur devons donc un souvenir reconnaissant; mais c'est le passé et, depnis, 1l y a eu, au moment de la révolution française, après Buffon et en même temps que Lacepède et Cuvier, il y a eu..... Lamarck, puis Darwin... puis ce moine hollandais génial que l’on appelle « Mendel ». Nos idées se sont modifiées profondément, notamment au sujet de la notion d'espèce et l'on est arrivé peu à peu à cette conclusion — adoptée à l'heure actuelle par les savants de toutes les écoles — que pour caractériser convenablement une espèce, il ne suffit pas d'un seul échantillon ; qu'il faut réunir un grand nombre d'individus voisins, pour les grouper autour du sujet qui ,a servi à définir l'espèce en question. Le TYPE, entouré de types de comparaison. L'idéal pour atteindre ce but, serait de constituer un musée mondial unique, où viendraient se ranger les échantillons provenant de toutes es parties du globe. C’est, pour le moment, une utopie. 26 PROCÈS-VERBAUX Si, comme on l'a dit, très justement, la science n’a pas de patrie, les savants en ont une et cet idéal ne paraît pas devoir se réaliser d'ici à longtemps. Les grands pays possèdent presque tous leur musée national : L'ANGLETERRE a le British Museum, la France a le Muséum ou le Jardin des Plantes, l'ancien Jardin du Roi. Cépendant, sur ce point, il ne saurait être question de décentrali- sation, puisque c'est la centralisation au contraire qui est utile, néces- saire et qui me paraît, ici, la condition même du progrès. Je ne veux pas dire que constituer une collection générale, en dehors du Muséum, soit une mauvaise action — ce serait fortement dépasser ma pensée. — On peut même soutenir, avec raison, qu'une telle collec- tion peut rendre des services pour l'instruction locale de ceux qui s'intéressent aux sciences naturelles. Ce que je prétends affirmer, et cette affirmation n'est peut-être pas inutile dans notre pays à tendances particularistes — nous sommes dans la petite patrie des Girondins, — c'est qu’un Musée de province, destiné à une collection générale, ne peut songer à concurrencer le Muséum et devra se contenter de résultats médiocres, proportionnés aux faibles ressources provinciales. A mon sens, le résultat serait très différent. si l'effort très légitime de décentralisation, portait, non plus sur une collection générale, mais sur une collection régionale. -— Qui trop embrasse mal étreint. On doit toujours préférer une œuvre modeste mais bien achevée, à une æuvre colossale avortée. Ici, pour constituer une collection régionale, les conditions se trouvent renversées, nous sommes à pied d'œuvre, et nos moyens d'action deviennent beaucoup plus puissants que ceux du Muséum et de partout ailleurs. Aussi, notre intention à la Société de Zoologie Agricole, est-elle, depuis longtemps, de constituer une collection régionale limitée aux animaux nuisibles et utiles à l'agriculture et nous la révons, M. le docteur Feytaud et moi, aussi complète que possible. - Pour faire cette œuvre utile, 1l nous a semblé que ce n'était pas, . seulement, un directeur de musée qu'il nous fallait, mais un conseil de spécialistes où chacun d'eux prendrait la direction du groupe qu'il connaît particulièrement. Je serais heuréux, que parallèlement, et dans le même ordre d'idée, Ja Société Linnéenne qui représente la plus vieille Société d'Histoire PROCÈS-VERBAUX 27 Naturelle de Bordeaux, se préoccupe aussi d'établir une collection régionale, largement étendue à toutes les branches de l'Histoire Naturelle. Je suis convaincu, que grâce au dévouement de ses membres, elle arriverait peu à peu à construire un monument de première importance au point de vue scientifique. L] À j Notes sur quelques plantes nouvelles ou intéressantes de la région Arcachonnaise Par M. G. Tempère. Je crois devoir signaler la rencontre que J'ai faite, près d'Arcachon, du Sporobolus tenacissimus Palisot de Beauvais. Cette graminée, au long épi serré rappelant une queue de rat, est indigène au Mexique et aux Indes Occidentales. C’est à notre savant collègue M. Neyraut que j'en dois la détermination et les renseignements qui suivent : Le Sporobolus bien qu'exotique, s'acclimate avec facilité en France, dans le sud-ouest; il a été signalé à Bayonne, dans l'Hérault, et aux bords du Tarn ; M. Neyraut lui-même l’a récolté à Biarritz, au Boucau et, tout récemment, ans le département des Landes. Il n’est donc pas autrement étonnant de le rencontrer dans nos environs; cependant il est possible que notre graminée n'ait point encore été signalée dans nos limites girondines ; c'est pour cette raison que je crois pouvoir le faire. C'est le G octobre dernier que je l'ai observée pour la première fois au bord de la route d'Arcachon à Moulleau, un peu plus loin que l'entrée de la route dite chemin des Abatilles. Quoiqu'elle pousse devant la clôture des villas, et à côté de la ligne du tramway, et qu'elle soit par conséquent exposée à être piétinée ou extirpée, elle parait vigou- reusement établie dans cette station, et devoir se propager; 1l est donc certain, ainsi que le pense M. Neyraut, qu'on la rencontrera dans d’autres localités et qu’elle avancera vers le nord. Je profite de l’occasion pour signaler également la 7etragonia expansa Aiton, Ficoidée néo-zélandaise et japonaise, cultivée assez souvent sous le nom d'Zpinard d'été, et qui semble se plaire, à l'état subspontané, dans les sables maritimes ; M. Neyraut, à qui j'en dois encore la détérmination, l’a trouvée au pied de la dune de la Grave, au sud d'Arcachon ; il la signala à cette époque, dans les procès-verbaux de la Société (volume XLV, page czxvir), sous le nom de Spinacia 28 UE PROCÈS-VERBAUX spinosa Mœuch, trompé par le facies de la plante qui a bien des points de similitudes avec le Spinacia ; il l’a aussi rencontrée au Cap Ferret ; pour ma part, c’est au bord du bassin d'Arcachon, près du lieu dit le Figuier (ün peu au sud de Moulleau), que j'en ai récolté deux échantil- lons’en fleurs et en fruits, le 42 novembre dernier. Enfia, je termine en citant une forme intéressante de la vulgaire Anthemis nobilis Linné : la var. 2. flosculosa de Corbière (nouvelle flore de Normandie), à capitules entièrement dépourvus de fleurons ligulés, que j'ai recueillie mêlée au type, dans un endroit très sablon- neux, à quelques mètres du bord de la Zeyre, un peu en amont de la station de Lamothe, le 13 juillet dernier. Compte rendu de l’Excursion Mycologique du 26 Octobre 1919 à Léognan Par M. Georges Malvesin-Fabre. Le 26 novembre 1919, un bon nombre de Linnéens auxquels s'étaient joints quelques amateurs, notamment des élèves du Lycée de jeunes filles groupées autour de notre distinguée collègue Mlle Sarrazin, effec- tuaient une intéressante excursion mycologique. . Ils explorèrent les bois qui avoisinent l'allée Brown et le château d'Olivier. Je ne m'’attacherai à aucune nouvelle description de cette terre classique de la mycologie bordelaise, la chose ayant été magistra- lement faite par M. Daydie en 1913 (t. LXVIT, p. 141) et par M. Bardié en 1916 (t. LXIX, p. 105). Je me bornerai à dire que la récolte fut abondante en Demers intéressants et spécialement en sujets comestibles. Voici la liste des principales espèces recueillies ou notées au passage et que j'ai pu compléter grâce à l'obligeance de plusieurs mycologues, notamment MM. Bardié et Daydie : Amanita muscaria L., vén. — phalloïdes Fr., vén., quoique attaquée par les limaces. — cilrina Sch., vén. — — var. Mappa Fr., vén — rubescens Fr., com. — vaginala B., com. Lepiota procera Scop., com. — excariata Sch., com. PROCÈS-VERBAUX 29 Tricholoma rutilans Sch., vén., d’une taille remarquable. — sulfureum B., vén. — — var. bufonium Pers., vén. ==} equestre L:; com: Laccaria laccata Scop., com. Clitocybe nebularis Batsch.. vén. — infundibuliformis Sch., com. — inversa SCOP. Hygrophorus conicus Scop. Cantharellus aurantiacus Waulf., vén. (?) Lactarius subdulcis B., com. — azonites B. vén. — deliciosus L. com. Russula rubra Fr., vén. —— Queletii Fr., vén. — cyanoxantha Sch., com. Murasmius urens B. — oreades Bolt., com. Panus stipticus B., vén. Entoloma lividum B., vén. Clitopilus prunulus Scop., com. Pholiota aurea Sow. — caperata Pers., com. Cartinarius purpurascens Fr. — largus Fr. _ collinitus Sow., com. — mucosus B. Gomphidius roseus Fr. Stropharia æruginosa Curt. Hypholoma hydrophilum B. — fasciculare Huds. Boletus scaber B., com. = boadius Pr com. — bovinus Kr., com. — granulatus L., com. Fistulina hepatica Huds., com. Hydnum repandam L., com. Phallus impudicus L. Peziza aurantia FI. dan. 30 PROCÈS-VERBAUX Réunion du 4 février 1920. Présidence de M. À. Barpré, Président. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. M. le Présipenr salue M. Tempère, notre nouveau collègue qui, pour la première fois assiste à nos séances et M. Artigue, notre doyen, que nous sommes loujours si heureux de voir parmi nous. ® CORRESPONDANCE Lettre de M. Freuden remerciant pour les renseignements qui lui ont: été fournis sur les forêts des Pyrénées. Lettre de M. Flick persistant dans sa détermination et maintenant sa démission. PERSONNEL M. le PRÉSIDENT annonce le décès du Général Oudri, membre de la Société depuis 1871. M. LaTAsTE raconte comment au début de ses explorations le Général Oudri, alors capitaine, l’aida fort aimablement au cours d’une expédi- üon dans le Sahara. | AA k Sont admis membres titulaires M. le docteur Lalesque, présenté par MM. Llaguet et Durègne, et M. Charrier, présenté par MM. Boutan et Feytaud, ADMINISTRATION M. BReiGNeT annonce que la planche du Pittosporum parue dans nos procès-verbaux est due à notre Président qui l'a offerte pour illustrer nos publications et mettre mieux en valeur la beauté de l’arbrisseau que la Société Linnéenne a sauvé. COMMUNICATIONS M. Daypie signale que dimanche il a trouvé près du Haut-Brion (Pessac), cachés dans les feuilles mortes, trois exemplaires de Geaster Hygromitricus, espèce peu commune pour la saison. ï PROCÈS-VERBAUX 31 M. le docteur Lamarque parle du projet de visite à M. le Maire, cette visite aura lieu après le 13. M. le PrÈsipeNT annonce que notre salle de collections a été débar- rassée et que le- Bureau en a pris possession lundi dernier. Il présente les remerciements de la Société à la Municipalité et surtout à notre cher Archiviste dont le dévouement tenace a eu raison de tous les obstacles. M. Mazvesn lit le programme d’excursions proposé par la Commis- sion. Ce programme est adopté. Avant de lever la séance, les membres présents vont visiter la salle des collections, guidés par MM. Breignet et Daydie, tout heureux de présenter ce nouveau champ d’action où leur zèle linnéen pourra encore s'affirmer davantage. La séance est levée à 6 h. 3/4. Réunion du 3 mars 1920. Présidence de M. A. BaRDié, Président. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. CORRESPONDANCE Lettre de M. le docteur Charron envoyant sa démission. Circulaires de la Fédération des Sociétés de Sciences Naturelles, résumées par M. Breignet. Leur étude est renvoyée à la prochaine réunion du Conseil. Lettre de M. Strol demandant des renseignements sur Clavaud. M. Bardié lui a envoyé tous les renseignements que nous possédions. Lettre de M. le docteur Gendre annonçant deux nouvelles communi- cations et émettant le vœu que les procès-verbaux paraissent plus régulièrement, ce qui aurait pour les auteurs une très grande impor- tance au point de vue de la prise de date. | 32 PROCÈS-VERBAUX DON A LA BIBLIOTHÈQUE M. le docteur Srcazas fils offre sa thèse sur « Le Rat réservoir de VIrUS ». DON AU MUSÉE M. LAMBERTIE offre pour notre nouveau Musée des Crustacés, des Hippocampes ainsi que des minéraux provenant de la collection de son grand-père. ADMINISTRATION M. MaLvesi, secrétaire adjoint, lit le rapport sur la visite faite au Maire. M. Banni fait remarquer qu'au cours de cette visite nous avons surtout insisté sur l'établissement de nos deux subventions d’avant- guerre, la première destinée à nos publications, la seconde à nos excur- sions publiques et à nos conférences. M. CHaine donne lecture du rapport de M. Feytaud sur la réunion de la Commission des Archives. M. Daynie, conservateur de notre Musée, rend compte de l’état actuel de notre nouvelle Salle de Collections. Il fait part à la Société du don remarquable de notre généreux trésorier M. Rozier qui nous a donné de très beaux meubles dont un renfermant une partie de la collection du Père Montrouzier, plus une importante somme d'argent. Il ajoute que M. le docteur Lamarque nous a offert une vitrine, que M. Daleau ainsi que plusieurs autres membres nous ont procuré de nombreux objets. M. AnTiGue offre aimablement à M. Daydie de venir faire un choix dans sa collection. M. Boura fait remarquer que certains libraires de notre ville lui ayant demandé la mise en vente de plusieurs de ses tirages à part, il y aurait avantage à ce que la Société vendît elle-même à son profit des tirages que les auteurs voudraient bien lui envoyer. Cette intéressante question est renvoyée au Conseil. ©2 CD PROCÈS-VERBAUX COMMUNICATIONS 4° Communication du Dr Gendre sur «Un genre nouveau d'Acua- Trünœe ». 20 Communication du Dr Gendre sur « Une espèce nouvelle d’Acuaria, parasite de Ptilopachys fuscus Vieill. Ces deux intéressantes communications seront insérées dans nos procès-verbaux. 5 3 Communication de M. le docteur Sigalas fils sur « Un-paratyphique du surmulot à Bordeaux ». 4o Communication de M. le docteur Sigalas fils & À propos des Tenias des rats transmissibles à l’homme ». Ces deux intéressantes communications seront insérées dans les procès-verbaux. La séance est levée à 18 h. 20. Rapport de la Commission des Archives La Commission des Archives s’est réunie le 7 février dans la salle de la Bibliothèque, sous la présidence de M. Chaine, en présence de M. Breignet, archiviste et de M. Daydie, archiviste adjoint, qui lui ont communiqué divers documents, entre autres les pièces de la correspon- dance échangée depuis le début de la guerre au sujet des publications. La période des cinq années qui viennent de s’écouler fut une ère de calme relatif pour notre bibliothèque, nos relations avec les Sociétés correspondantes ayant subi quelque trouble par suite des difficultés que vous connaissez tous. Plusieurs Sociétés de pays neutres ou alliés avec lesquelles nous étions en rapport ont quelque peu interrompu leurs envois depuis le début de la guerre ; il en fut ainsi notamment pour la plupart de celles d'Italie, d'Espagne et des pays Scandinaves. Par contre, celles de la Grande Bretagne et d'Amérique, malgré quelques pertes et quelques retards nous sont arrivées en général de facon assez régulière. Trois demandes nouvelles d'échange ont été reçues : 1° du Museo nacional de Ciencias naturales de Madrid (mars 1917); 2° de la Royal society of South-Australia, d'Adélaïde (Australie) (mars 1917); 3° du P.-V. 1920. 3 Q2 24 AE PROCÈS-VERBAUX Museo de historia natural y ethnografia, de Conception (Chili) (mai 1919). Pour toutes, la Société, consultée par son archiviste, a émis un avis favorable en principe. Mais la question n'est pas encore résolue définitivement, aucun des trois demandeurs n'ayant fait parvenir les exemplaires spécimens qui leur ont été réclamés. Notre Bibliothèque a recu des dons gracieux, notamment les œuvres complètes de Buffon, plusieurs ouvrages de sylvonomie, etc. La liste des ouvrages offerts paraissant dans notre bulletin bibliographique, je n y insiste pas, mais je me fais l'interprète de la Commission et celui de vous tous en adressant des remerciements aux donateurs. Et c’est aussi avec la certitude de répondre au sentiment de tous que J'adresse, au nom de la Société, un hommage de reconnaissance et des félicitations à M. Breignet, l’archiviste idéal, dont le dévouement ne connaît pas de bornes, ainsi qu’à M. Daydie, archiviste adjoint, qui le seconde de facon parfaite et qui consacre lui aussi beaucoup de ‘temps et de peine à notre Bibliothèque en attendant de diriger l'installation prochaine de notre salle de collections. Je les associe tous les deux dans un juste tribut de gratitude. Sur une espèce nouvelle d’ « Acuaria », parasite de « Ptilopachys fuscus » Vieill. Par E. Gendre. Acuaria ptilopachydis n. sp. Dimensions. — Mâle inconnu. Femelle : longueur totale 8 mm 8% à 12 um 8; largeur On Am O mm 20. Longueur du pharynx Omm{4 à Omm20; de l’œsophage O nm 40 à Omm55 ; du ventricule 1 mm 07 à 1 mn 43 ; de la queue Onm20 à O mm 245 (1/45 à 1/56 de la longueur totale). « Corps blane, filiforme, grêle, assez brusquement aminci en avant, s’atténuant progressivement en arrière dans la moitié postérieure. Cuticule striée transversalement. Tête conique constituée par deux grosses lèvres, latérales et égales. Chacune présente sur sa face externe, au voisinage de la base, deux papilles superficielles, symétriques et un petit lobe de pulpe triangulaire et médian à l'intérieur de la cuticule. Bouche ovalaire, dorso-ventrale. PROCÈS-VERBAUX 3) Cordons cutanés tout à fait droits, au nombre de quatre, couchés dans la peau, sans récurrences ni anastomoses. Formés d'un double repli cuticulaire, ils naissent des commissures labiales et s'étendent en suivant les lignes submédianes sur une longueur de 2 mm 62 à 3 mm 13, c'est-à-dire au delà de lextrémité postérieure du ventricule (fig. 1). Leur terminaison est en général nette mais se fait parfois d’une manière insensible. IL y a une papille sessile, de chaque côté du corps, dans le plan des champs latéraux, un peu en arrière du niveau de l'extrémité antérieure de l’'æsophage. Pharynx étroit, à paroi interne chitineuse et réfringente; œsophage muscu- leux s’épaississant graduellement d'avant en arrière; ventricule glan- dulaire assez régulièrement cylin- drique. Intestin droit jusqu'à l'anus. Queue conique, digiiforme, à bout arrondi (fig. 2). Vulve ronde, peu saillante, bordée d’un ourlet cuticulaire et située au voisinage du milieu du corps dans la moitié postérieure (environ au 1/1,9 de la longueur). Ovéjecteur cylindri- que de 260 z de long sur 46 y de large, sans vestibule différencié, dirigé en arrière et à parois mus- culaires fortement épaissies. Il est coudé à angle obtus près de son Fc 1: origine vulvaire et ensuite rectili- gne jusqu'à sa terminaison. Trompe musculeuse, longue, également dirigée en arrière avec quelques œufs en chapelet disséminés dans sa longueur. Appareil génital double ; ovaires situés l’un en arrière de l’extrémité postérieure du ventricule, l’autre en avant de l'anus. OEufs ellipsoïdes, à coque épaisse, de 35 à 39 z de long sur 21 à 23 » de large, embryonnés au moment de la ponte. » Cette espèce (quatre femelles) a été trouvée sous la muqueuse du gésier d'une Poule de rocher, Ptilopachys fusceus Vieill. par le Dr Bouet, en 1910, à Kokoro (Dahomey). Elle m’a paru nouvelle, mais j'ai hésité longtemps, le mâle m'étant inconnu, à lui donner un nom Li 30 PROCÈS-VERBAUX spécifique à cause de la difficulté qu'il y a, à l'heure actuelle, à distin- guer entre elles avec précision les femelles des diverses espèces de Dispharages à cordons droits. La plupart des descriptions qu’on trouve dans la littérature scientifique sont, en effet, fort anciennes et très incomplètes. Parfois même elles font mention de caractères si généraux que l'indication de l’hôte parasité est le seul moyen de reconnaissance sérieux de l'espèce. Les possibilités de comparaison sont de ce fait extrêmement réduites. Il convient aussi de remarquer que les femelles d’Acuaria ainsi d’ailleurs que toutes les femelles de Nématodes en général, sont malai- sées à définir parce qu'elles sont dépourvues des papilles et des orne- ments variés qui agrémentent la queue des mâles et parceque les éléments susceptibles de servir à l’établissement de la diagnose sont loin d’avoir une fixité absolue. | Les caractères tirés des dimensions du corps ou des organes n’ont qu'une valeur relative, une valeur d'appoint. Ils varient suivant l’âge des helminthes, suivant les individus, suivant les hôtes, entre des extrêmes dont nous connaissons encore trop mal les limites pour leur donner une importance de premier ordre. D'autre part, l'intérêt des mensurations est le plus souvent diminué par les conditions dans lesquelles se pratiquent généralement les examens : sur des animaux morts, plus ou moins contractés et dont les tissus ont subi en outre la rétraction consécutive à l’action des milieux conservateurs. De là, des divergences très fréquentes dans les descriptions qui tiennent autant à des variations biologiques qu’à des faits accidentels. Les données fournies par la morphologie, la position et les rapports des organes ont plus de valeur pour la diagnose, mais celles-ci encore ne doivent pas toujours être prises à la lettre et entrer sans réserve dans la description. Pour la forme de la queue, par exemple, il n’est pas douteux qu'un certain nombre de dispositions regardées comme spécifiques et naturelles, représentent seulement des déformations de cet organe liées à des contractures accompagnant une mort violente et il n’y a encore aucun fait qui autorise à les considérer comme des atlitudes caractéristiques post morlem. Quant aux cordons cutanés, ils subissent indépendamment de leurs variations sexuelles des variations individuelles de longueur dont il faut être prévenu. La vulve située généralement à mi-corps, tantôt un peu en avant, tantôt un peu en arrière, peut dans une même espèce se trouver suivant l’âge des indi- vidus, antérieure chez les uns, postérieure chez les autres. Enfin nos PROCÈS-VERBAUX 31 connaissances sur l’organisation de l'appareil génital et plus particu- lièrement de l'ovéjecteur (Seurat), sont encore restreintes à un trop petit nombre d'espèces pour pouvoir servir de base à des diagnoses différentielles. Ea l'absence de documents précis et de critérium sûr pour la déter- mination des femelles d’Acuaria j'ai adopté comme moyen provisoire et pratique de distinction des espèces, les rapports topographiques des cordons cutanés avec les organes sous-jacents. Ces ornements étant des éléments caractéristiques du genre, faciles à observer, c'est sur eux qu'on possède le plus de renseignements. En outre, grâce à la situation qu'ils occupent à l'extrémité céphalique leurs rapports paraissent être peu influencés par l'accroissement du corps consécutif au développe- ment de l'appareil génital et à l'accumulation des œufs dans les utérus, qui entraîne toujours une élongation importante de la région postérieure. Considérés à ce point de vue les Acuaria peuvent être classés dans l’ordre suivant : ; A. — Acuaria dont les cordons ne dépassent pas l'extrémité posté- rieure de l'æsophage : À. elongata Rud ; tarentolæ Seurat (forme larvaire) ; attenuata Rud; papillifera v. Linst. (mâle); gracilis Gendre (1); muscicapæ v. Linst. ; subula Duj.; macrolaima v. Linst; {rotundata v. Linst; cordata Mueller ; gruveli Gendre. B. — Acuaria dont les cordons dépassent cette extrémité et celle du ventricule : A. pthlopachydis Gendre ; anthuris Rud.; ornata Gendre (mâle); mammillaris Mol ; hamulosa Dies. C. — Acuaria à cordons non décrits : A. depressa Schn. ; tenuis Duj. Mais je dois reconnaître que ce classement bon à faciliter les recher- ches sur les femelles est sans valeur zoologique parce qu'il ne corres- pond pas aux affinités réelles des espèces, d’ailleurs encore très difficiles à définir à l'heure actuelle. En effet, si on envisage d’autres caractères ({) Par suite d'une erreur dans la position de la virgule j'ai attribué aux cordons de cetle espèce dans ma note ‘* Sur quelques espèces de Dispharages du Dahomey ” (Proc.-verb. Soc. Linnéenne de Bordeaux, janvier 1912) des dimensions correspon- dant à 31 c/, de la longueur du corps chez le mäle comme chez À. anthuris et à 17 o}, chez la femelle. C’est 3,1 oJ et 1,7 00 qu'il faut lire. Cette rectification éloigne beaucoup À. gracilis d'A. anthuris. De même, les cordons d’A. papillifera ne mesurent que 4 °} au lieu de 40 c/, de la longueur de ce ver. 38 PROCÈS-VERBAUX notamment ceux présentés par les màles connus, on constate qu'A. anthuris a huit paires de papilles postanales de même que papilhifera et cordata, tandis qu'A. ornata en a six comme attenuata, gracilis, subula et gruveli. A. depressa el rotundata possèdent cinq paires, A. hamulosa quatre (?). Ce groupement est détruit par la considération des spicules., La forme de ces organes chez A. ornata par exemple est d'un type anatomique si différent de celui d'A. subula, gracilis et gruveli qu'il éloigne cette espèce des suivantes alors que le nombre et la disposition de ses papilles tendrait plutôt à l'en rapprocher. De même la grande inégalité de taille et de structure des spicules de A. gruveli peut inciter à considérer ce Dispharage comme une espèce affine d'A. hamulosa et rotundata, cependant par tous ses caractères il se. relie sans aucun doute à A. subulu et gracilis. À d’autres points de vue, À. élongata présente des membranes latérales qu'on retrouve chez ornata. Chez A. macrolaima et rotundata, l'œsophage (sensu lato) atteint une longueur (1/2,4 à 1/2,7 de celle du corps) qui est inconnue dans les formes voisines si ce n’est à l’état larvaire ou chez des individus jeunes dont l'appareil génital n’a pas encore atteint ses dimensions définitives. Si bien que quels que soient les caractères, sexuels ou somatiques (papilles, spicules ou cordons) auxquels on donne la prédominance dans la classification, 1l paraît impossible jusqu'à ce que la plupart des espèces aient élé revues et décrites à nouveau, d'établir leur groupement sur des bases naturelles mettant nettement en évidence leur lien de parenté. Dans leur note sur les affinités des Dispharages, A. Railliet, À. Henry et P. Sisoff (1) rangent parmi les Acuaria à cordons droits (sous-genre Cheilospirura) Dispharaqus rectus Molhin et D. magnilabiatus Mol. Il ne semble pas d’après les descriptions qui ont été données de ces deux espèces qu'elles doivent rentrer dans ce groupe. Les cordons de /). rectus sont décrits ainsi par Molin (2) «... placis. longitudinalilus cutaneis utrinque in funiculos longos 2 parum flexuo- sos, longe regredientes, binis invicem conjunctis, inflatis ». Cette description est du même type que celle des cordons des Dispharages (1) À. Rarcuier, À. Henry et P. Sisorr : Sur les affinités des Dispharages ‘Acuariæ Bremser), Nématodes parasites des Oiseaux (/Compt. rend. Soc. Biol. Paris, T. LXXIIT, p. 622). (2) Moux : Una monografia del’genere Dispharagus (Sitzungsb. d. K. Akad. d. Wissensch. Wien, T. 39, 1860, p. 494). l PROCÈS-VERBAUX 939 à cordons récurrents et anastomosés comme Dispharaqus sygmordeus Mol., brevicaudatus Duj., laticeps Rud., alatus Rud., etc... Von Drasche (1) qui a revu l'espèce mentionne seulement l'absence d’ondu- lations des cordons (parum flexuosos de Molin) mais ne lui attribue pas _ des cordons droits avec le sens que nous attachons aujourd’hui à cette expression. C'est donc par suite d'une méprise où d’une traduction incomplète que Stossich dans sa Monographie (2) où il a fusionné le texte de Molin avec celui de Von Drasche, caractérise les cordons cutanés du Dispharaqus rectus par cette simple phrase «les cordons cutanés sont droits ». S'il existait quelque doute sur l'interprétation à donner à la descrip- tion de Von Drasche, il serait facile de le lever par la comparaison du texte de ses différentes diagnoses de Dispharages où l’on voit que les expressions gewellt et nicht gewellt sont employées par lui pour indi- quer la flexuosité ou la rectitude des cordons sans être synonymes de récurrence ou de non récurrence. Molin signale d’ailleurs dans son observation I que tous les vers qu'il a examinés, en tout 2 © et 2 cf, étaient très bien conservés et transparents; on peut admettre qu'il a bien vu ce quil a décrit. Mispharaqus rectus doit par conséquent prendre place dans le sous-genre Synhimatus. Les mêmes remarques s'appliquent à D. magnilabiatus que la des- cription de Molin (3) «... plicis utrinque in funiculos rectos longissi- mos, valde recurrentes cutaneis incrassalis...» oblige à classer dans le sous-genre Dispharynx. Cet auteur a examiné 4 © et 5 Œ bien conservés et transparents. _ En fait de véritables Dispharages à cordons droits, Von Drasche n’a vu, en dehors de Cheilospirura hamulosa Dies, qu'une seule espèce, c'est D. mammillaris. Il le dit nettement dans sa description : « Les quatre cordons cutanés se présentent sous un aspect unique si on les” compare à ceux des autres Dispharages parce qu'ils se perdent complè- tement en arrière et ne s’unissent pas deux à deux les uns aux autres. » (1) Von Drasexe : Revision der Original Exemplare Diesing's und Molin's etc. (Verhand. d. K. K. Zool. bot. Gesell. Wien, T. XXXIIT, 1884, p. 209). (2) Srossicx : Il genere Dispharagus Dujardin (Boll. Soc. Adriat. Sc. nat. Trieste, vol. XIII, 1891. p. 11). (3) Morin : loc. cit. p. 497 — Von Drasche : loc. cit. p. 210 — Srossicr : Loc. cit. p. 14. ‘ 40 PROCÈS-VERBAUX Un genre nouveau d’ « Acuariinœæ » ({) Par E. Gendre .. Au cours de recherches bibliographiques sur les Gnathostomes, man attention a été attirée par la ressemblance frappante d’un de ces néma- todes, le (nathostoma shipleyi Stossich (2), avec l’espèce de Dispharage décrite par Seurat, en 1916, sous le nom d’Acuaria pelagica (3). L'un et l’autre ver présentent, en effet, la même ornementation caractéristique de la tête qui n'appartient à aucun des types actuelle- ment connus. Seurat a déjà fait cette remarque à propos de son Belminthe mais à probablement hésité à créer un nouveau genre parce qu'il n'a pu examiner que deux femelles trouvées, en Algérie, dans le ventricule succenturié d’une mouelte cendrée (Larus canus L,) et d’un Puffin cendré (Puffinus Kuhli Boie). La connaissance plus complète de Gnathostoma shipleyi — Stossich a eu à sa disposition un mâle et deux femelles récoltés par le D' Willey dans le duodénum d'un Diomedea exulans (Western Pacific) — et l’affimté évidente de cette forme avec Acuaria pelagica rendent possible aujourd'hui cette création pour laquelle je propose le nom de Prionos- temma (de zptwv, scie et de oteuuz, guirlande). Par son organisation, le genre Prionostemma appartient aux Acua- riinæ. Les crochets simples dont est hérissée la partie antérieure du corps et la forme des lèvres que Stossich a vues trilobées ne rappellent que de très loin les Gnathostomes. Ses caractères sont les suivants : (1) Entre la présentation (mars 1920) et l'impression (février 1921) de cette note, j'ai eu connaissance d’un travail de K.J. Skrjabin traitant du même sujet et paru pendant la guerre (Compt. Rend. Soc. Biol., Paris, 1916, T. LXXIX, p. 971). Skrjabin a réuni dans le genre Seuratia : Gnathostoma shipleyi Sitoss., Acuaria pelagica Seurat et Rictularia paradoæa von Linst. pour n'en former qu'une seule espèce, Seuratia shipleyi Stoss. L'identité de ces helminthes ne peut être tranchée avec cerlitude que par des découvertes nouvelles, mais de toule facon le genre Prionostemma doit disparaître. — D'autre part, Gedælst (Compt. Rend. Soc. Biol., Paris, 1919, T. LXXXII. p. 901) a incorporé D. decorus Duj. dans son genre Yseria à eause de la situation postérieure de la vulve de celte espèce. Il me semble cependant que par d’autres caractères el notamment l'ornementalion de la tête telle qu’elle ressort de la description de Dujardin, ce nématode n'est pas tout à fait comparable à Yseria californica Gedlæst ou à Y. coronata Mol. (2) Srossica : Contributo allo studio degli Elminti (Boll. Soc. adriat. Sc. nat. Trieste, vol. XX, 1900, pp. 1-2, Tav. I, figs. 15). (3) L. G. Ssuxar : Sur un nouveau Dispharage des Palmipèdes (Compf.-Rend. Soc. Biol. Paris, T. LXXIX, 1916, p. 785). PROCÈS-VERBAUX A1 « Tête constituée par deux lèvres latérales (dorso-ventrales Stossich) très basses, portant une petite dent en leur milieu (Seurat) ou trois lobes terminés chacun par une très petite papille (Stossich). En arrière des commissures naissent deux cordons très courts, garnis de fortes denticulations sur leur bord libre, qui entourent en anse les faces latérales (dorsale et ventrale Stossich) et reposent comme des épaulettes ou des guirlandes sur une grosse vésicule céphalique formée par un soulèvement annulaire de la cuticule, comparable à celui qu'on. voit chez les OEsophagostomes. Deux papilles tricuspides latérales (dorso- ventrales Stossich) en arrière de la tête. Quatre rangées longitudinales d'épines dans la région antérieure jusqu’au voisinage du milieu du corps. Appareil digestif divisé antérieurement en trois parties de longueur et de largeur progressivement croissantes comme chez les Acuaria , maix pharynx relativement plus court et nettement strié transversa. lement. | _ Queue du mâle conique, munie de deux ailes peu développées, soutenues par des papilles. Quatre préanales. Deux spicules inégaux. Queue de la femelle également conique, terminée par un petit bouton avec des pores caudaux subterminaux. Appareil génital double. OEufs embryonnés au woment de la ponte. » Habitat : tube digestif des Oiseaux. A côté de P. shipleyi et pelagicum qui se distinguent l'un de l’autre par des détails de la morphologie des épaulettes, la longueur du pharynx et la position des papilles tricuspides, 1l convient de ranger . deux ‘autres espèces : P. procellariæ Bellingham (— Spiroptera procellariæ Bell.) (1) du Pétrel, cité par Seurat et forme à revoir, et P. decorum Duj. (Dispharagus decorus Duj.) (2), parasite du Martin- Pécheur. à La légitimité de ce dernier rapprochement parait douteuse quand on ne considère que les figures de la tête de D. decorus données par le grand helminthologiste français, mais elle peut être affirmée à la lecture du texte. Dujardin définit ainsi son espèce : «.... Tête obtuse, terminée par deux papilles opposées, conoïdes, obtuses, d'où partent en dessus et en dessous deux cordons denticulés entourant circulaire- ment deux lobes latéraux convexes (en épaulettes) ; — tégument à stries transverses, finement pointillées..…., susceptible de se gonfler en (1) DusarDi : Histoire naturelle des Helminthes, Paris, 1845, p. 102. (2) Dusarpix : cbid. p, 18, pl. 3, fig. Ki — K3. 42 PROCÈS-VERBAUX arrière de la tête ; — en arrière des deux lobes circulaires (a Omm 10) se voit de chaque côté un appendice saillant en forme de dent tricus- pide. — Première partie de l'œsophage ou pharynx, tubuleuse, annelée ou striée transversalement, égalant trois ou quatre fois le diamètre de la tête...» Tous ces caractères s'adaptent d'une facon parfaite à la He du genre Prionostemma. En outre la description et le dessin des spicules nee: du .Spicule le plus long « évasé aux deux extrémités » permettent de eom- prendre la reproduction très obscure de l'extrémité de cet organe donnée par Stossich (Tav. I, fig. 3), si, à la vérité, la figure correspond effectivement au même spicule. Les différences à noter entre P. decorum et P. shipleyi et pela- gicum résident : d’une part, dans la position de la vulve qui se trouve un peu en avant du milieu du corps chez P. shipleyt ainsi que chez pelagicum et très fortement en arrière chez P. decorum ; d'autre part, dans l'absence des quatre rangées d'épines chez cette dernière espèce. Si cette remarque se trouvait un jour confirmée, il faudrait modifier sur ce point les caractères du genre Prionostemma. À propos des Ténias des Rats transmissibles à l'Homme Par le Docteur Raymond Sigalas Préparateur d'Histoire Naturelle à la Faculté de Médecine. [2 Les larves de ténias humains se rencontrent accidentellement chez le rat. Néanmoins le rôle de ces rongèurs dans la transmission de ces ténias semble des plus effacés. Par contre les ténias propres aux rats : Alymenolepis murina (Dujar- din 1845) et Hymenolepis diminuta (Rudolphi 1819), hébergés à l’état adulte dans l'intestin de ces animaux, peuvent infester l'homme. De nombreuses observations ont montré que ces ténias étaient très fré- quents et très abondants chez les enfants de certains ave (France, Italie, Amérique). Ces ténias, surtout Hymenolepis murina,. qui ne dépasse pas 25 à 40 millimètres de longueur, peuvent à cause de leur petite taille, passer inapereus ou être confondus avec de petits Nématodes. Etant donné les résultats établis au cours de la guerre entre l'homme et le rat, ces ténias ont dû vraisemblement augmenter de fréquence. PROCES-VERBAUX 43 : Nous les avons recherchés systématiquement chez les rats de notre ville. Ils y sont extrêmement fréquents, quelque soit la provenance des rats. On rencontre Aymenolepis murina deux fois sur trois environ et Hymenolepis diminuta une fois sur deux environ. Il nous a paru utile d'attirer l'attention sur ces faits, beaucoup de ces cas de parasitisme restant ignorés. Sur un Paratyphique du Surmulot à Bordeaux Par le Docteur Raymond Sigalas Préparateur d'Histoire Naturelle à la Faculté de Médecine. J'ai signalé dans un travail récent : « Le Rat réservoir de Virus » la présence d'un bacille du groupe des paratyphiques, vraisemblablement le Para B, chez de nombreux surmulots : Mus decumanus, provenant des abattoirs de Bordeaux. Ces bacilles qui ne paraissent déterminer aucun trouble chez les rats, sont par contre extrêmement virulents pour le cobaye. Deux centimè- tres cubes de pulpe de foie, rein, surrénale additionnés d’eau physiolo- gique, tuent le cobaye en 24 ou 48 heures. La recherche’ de ce baaille chez des rats d'une autre provenance, en particulier sur des rats capturés à l'hôpital des enfants de Bordeaux et dans les magasins de grains de la rue Leÿteire (Bordeaux) a été négative. . [l'est permis de penser que les rats des abattoirs se sont infectés au contact des viandes contaminées par les bacilles paratyphiques. Les animaux abattus porteurs de Para B sont extrêmement fréquents dans notre ville. Chaque mois des milliers de kilos de viande sont livrés à l'équarrissage. Ce fait nous a paru intéressant pour l'étiologie des paratyphoïdes à Bordeaux. 44 PROCÈS-VERBAUX Réunion du 14 avril 1920 Présidence de M. A. BARDté, Président. Le procès-verbal de la defnière séance est lu et adopté. CORRESPONDANCE 1° Lettre de notre collègue M. Lambertie offrant sa belle collection d'Hémiptères à notre Musée. Notre Président le remercie de ce don généreux qui vient après tant d’autres et témoigne une fois de plus de son inlassable dévouement à notre Société. M. LauBEeRTIE lit ensuite un extrait de son testament dans lequel il lègue à la Société Linnéenne ses nombreux volumes d'histoire natu- relle ainsi que les collections qu'il pourrait réunir dans la suite. M. Barpié remercie encore au nom de tous ses collègues et notre conservateur, M. Davis, joint ses remerciements à ceux de notre Président. ee ADMINISTRATION Vote sur la candidature comme membre auditeur de M. René Dieuzède, s'occupant de botanique, présenté par MM. Baudrimont et Malvesin. M. Dieuzède est élu. ; M. Le PRÉsipeNT rend compte de la visite faite dernièrement à M. le Professeur Sigalas, adjoint au Maire, lequel nous a appris que nos deux subventions d'avant guerre venaient d’être votées dans le prochain budget. M. Le PRÉSIDENT est heureux d'enregistrer le plein succès de nos deux dernières excursions du 21 mars à Lormont et du 11 avril à Langoiran. Celle de Langoiran fut tout particulièrement réussie grâce à la char- mante hospitalité de notre collègue M. A. Claverie dans son domaine de la Peyruche. Le Secrétaire général est chargé de lui adresser les bien sincères remerciements de la Société. | > (#1 PROCÈS-VERBAUX COMMUNICATIONS 10 M. Baccais lit une note sur un cas assez curieux d'Orchis Moro. 2 Il indique ensuite plusieurs stations d'Ophioglassum Valgatum L. au Bouscat et à Floirac et signale que le Soxifraga granulata L. est très commun dans une pelouse du parc de Castel d’Aadorte (Bouscat). 30 M. L\rasre offre, pour notre Musée, piusieurs tubes renfermant : Le Margarodes vitium, espèce de Cocheaille vivant au Chili sur les racines de la vigne ; ; Des femelles venant d’éclore ; Un kyste fixé sur les racines ; Et donne d'intéressants renseignements sur ce parasite de la vigne. Il signale ensuite ce mode de bouchage et fait remarquer que malgré le long temps écoulé, l'alcool de ses tubes ne s’est pas du tout évaporé. M. Le Présipenr le remercie et lui demande de vouloir bien condenser les savantes explications qu'il vient de nous donner dans une petite note pour nos procès-verbaux. M. Davypte en sa qualité de conservateur lui demande de vouloir bien y joindre la formule de son mode de bouchage. 40 M. Cane lit une « Note sur le Propithèque de Verreaux », curieuse légende malgache, qui sera insérée dans les procès-verbaux. 50 M. Mazvesin donne la description d’un Ophrys trouvé à Langoiran le 11 avril dernier : l'Ophrys litigiosa var. viridiflora Go Enfin M. LauBerTiE présente une galle produite sur un Raphanus par un Couthorhynchus. La séance est levée à 18 heures 30. Un cas assez curieux observé chez un « Orchis morio Par M. Ballais. Le 2 avril dernier, passant en revue mes pots d’orchidées rustiques, quelle ne fut pas ma surprise de remarquer qu'un Orchis morio en fleurs depuis quelques jours avait quelque chose d’étrange. En regardant de près je vis que toutes les fleurs, sauf une, étaient tournées en sens contraire, le labelle vers le haut, d’autres en travers. Il y a détorsion de l’ovaire et l'épi ne s’est pas développé normale- Orchis morio. — Orchis bouffon. Famille des Orchidées d’après nalure. (25, 28-3-1920.) 48 PROCÈS-VERBAUX ment, il est plus serré, long de cinq centimètres, tandis que chez l'Orchis morio ordinaire il a de dix à douze centimètres et les fleurs sont assez lâches. J'avais pris cette anomalie pour une Pélorie, mais elle ne doit pas en être une, il n’y a pas de pièce en surplus, ni régularité, il n'y a qu'une détorsion plus ou moins accentuée de l'ovaire. ; Le labelle étant tourné vers le haut à la facon de l’étendard chez les légumineuses, l’éperon qui est applati est tourné vers le bas, ou tout au moins horizontalement. Il n’y a que la fleur de la base qui est placée normalement. | Je l'ai montré à M. Lalanne qui l’a trouvé curieux, il pense qu'il y a Pélorie. Dans un dictionnaire de botanique j'ai cherché le mot pélorie, et voici : Pélorie, déformation d’une fleur habituellement irrégulière, la ‘ramenant à la régularité plus on moins complètement. Je ne vois là aucun effet de régularité, rien qu'une déformation produite par la détorsion de l'ovaire, Dans un compte rendu botanique d'une excursion à Léognan le 27 mars 1892 (voir procès-verbal de la Société Linnéenne de Bordeaux, avril 1892) M. Henry Brochon dit dans un passage : « C'est derrière cette même clôture, dans la prairie, que j'ai trouvé avec Clavaud, le 8 avril 1882, quatre pieds croissant en touffe, de l’Orchis morio L. à l’état de pélorie. » Clavaud en a fait, avec sa supériorité d'iconographe, un dessin en partie colorié, que je possède et que tôt ou tard la Société publiera. Je rappelle en attendant que notre regretté collègue nous a entretenus de ce cas: de tératologie, dans votre séance du 19 avril 1882 (Act. Soc. Lin. t. XXXVI, Proc.-verb. p. xx1). Je me sers du mot tératologie, puisqu'une pélorie est toujours une anomalie, mais le père Bellynck a dit avec raison (Les anom. dans le règne végétal, in act. Sc. Belg 1881) que ces anomalies là « sont plus normales que les types mêmes dont elles semblent dévier ». La pélorie constitue, en effet, que la régulari- sation exceptionnelle d’une fleur normalement irrégulière (Germ. nouv.. dict. bot.) Quoi qu'il en soit, dans notre Orchis morio pélorié qui présentait « Lrois labelles et trois éperons, parmi lesquels le labelle normal était médian », la pélorie avait affecté seulement deux des pièces du périanthe externe, devenus semblables au labelle. Clavaud a tiré, de cette disposition, cette conséquence, d'un ordre général, qu'il « semblait rendre impossible chez les Orchidées l’attribu- PROCÈS-VERBAUX A9 tion du nom de calice au verticille extérieur, et celui de corolle au verticille intérieur. ». On voit toute l'importance des conséquences morphologiques de cette anomalie. Quant à mon cas, peut-ètre mérite-t-il d’être signalé,. j'ai cru inté- ressant de le dessiner, et je vais suivre son évolution pour savoir si les fleurs vont reprendre leur position normale. Par la même occasion je signale que j'ai trouvé une station d'Ophio- glosse, Ophioglossam vulgatum L. sur le bord du chemin, près de l'hôpital des enfants, au Bouscat, le 28 mars dernier, et une autre le 5 avril dans un talus ensoleillé à Floirac, et dans un fossé vaseux, j'ai rencontré plusieurs touffes d'Androsème, androsæmum officinale. Le Saxifraga granulata est très commun dans une pelouse du parc de Castel d’Andorte. À propos du Propithèque de Verreaux (Propithecus verreauxi, Grand.) | (La Légende du Sifal) Par J. Chaine . Professeur adjoint à la Faculté des Sciences de Bordeaux. { Voici une curieuse et naïve légende concernant le Propithèque de Verreaux (Propithecus verreauxi, Grand.), plus connu à Madagascar sous le nom de Sifak, ou mieux encore de Sifaka, qui m'a été-contée par M. Lescure, colon français établi sur la côte occidentale de l'île, à Tulléar. Je n'ai trouvé nulle part trace de cette légende. Le Propithèque de Verreaux, encore désigné sous le nom de Maki à tête noire est une espèce de Lémurien dont la robe est d’un blanc jaunâtre et le dessus de la tête d’un marron très foncé; c'est cette calotte brune qni est la base de la légende malgache. | Dans cette histoire le mäle est désigné sous le nom de Monsieur et la femelle sous celui de Madame. Monsieur et Madame Sifak formaient un couple très uni ; ils vivaient bien, s’aimaient d'amour tendre comme nos deux pigeons et les jours s’écoulaient heureux, lorsqu'un nuage apparut dans ce ciel jusqu'alors si pur : Monsieur devint jaloux. P.-V. 1920. A 50 PROCÈS-VERBAUX Ce n’est point que l'attitude de Madame donnait lieu à la critique, non, loin de là. Elle se tenait bien, n’était nullement coquette et les : mauvaises langues ne trouvaient rien à dire sur son compte. Jamais, dans sa cervelle de singe, aucune idée d’infidélité n'avait germé. Mais un jaloux ne raisonne pas. Monsieur devint triste, maussade ; il fut dès lors pour sa compagne un véritable tyran. Elle, bonne et aimante, ne se plaignait pas; elle souf- frait en silence et, par de douces caresses, essayait de faire revenir son époux à de meilleurs sentiments. Pour mettre fin à leurs maux, d'un commun accord ils décidèrent de quitter la société et d'aller habiter | seuls au milieu de la brousse. Là, perdus dans le désert, ils revécurent des jours heureux ; Monsieur était redevenu ce qu'il était autrefois et: tous deux bénissaient la destinée qui leur avait fait prendre une telle détermination. k Mais la jalousie est un mal cruel qui ne guérit pas facilement. Un jour, pour leur diner, ils faisaienl cuire du riz dans une marmite. Monsieur aidait Madame et s’empressait autour d'elle pour faciliter sa tâche. Comme il manquait de l'eau, Madame se détacha ‘pour aller à la fontaine et chargea son époux de continuer à surveiller la cuisson du repas. La fontaine était loin et il sembla à Monsieur que Madame s’attardait plus que de raison. Il attendit un certain temps en silence, puis s'impatienta ; la jalousie de nouveau le tenaillait. Lorsque soudain, soit pour calmer son impatience, soit pour punir sa compagne, il mangea tout le plat de riz, sa part et la sienne. Madame revint sur ces entrefaites ; son époux se fâcha et lui fit des remontrances. Pour la première fois, elle les prit mal, se révolta d’être accusée à tort et se mit dans une violente colère. Elle devint httéra- lement furieuse lorsqu'elle s’aperçut que son époux avait mangé sa part de riz; sa rage, dès lors, n'ayant plus de bornes, elle prit la mar- mitte et en coiffa son mari. La marmitte était étroite; M. Sifak ne put jamais l'enlever de sa tête. Et voici comment, depuis cette époque, le Sifak a la nuque noire. PROCÈS-VERBAUX 51 Réunion du 5 mai 1920. Présidence de M. Barpt£, Président. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. CORRESPONDANCE M. Craverie envoie l’Zsopyrum Thalictroides qu'il a trouvé dans ses bois suivant les indications de M. Bardié et dit qu'il a récolté en même temps Listera ovata R. Br. ADMINISTRATION Vote sur la candidature, au titre de membre titulaire, de M. Cordier, demeurant à Beautiran, s’occupant d'Entomologie agricole et d’Archéo- logie, présenté par MM. Bardié et D' Manon. M. Cordier est nommé membre de la Société. M. Barpté rend compte de l’Assemblée du Comité National Francais pour la restauration de la bibliothèque de l'Université de Louvain détruite pendant la guerre. Après délibération et avis de M. lArchiviste, il est décidé que la Société ne peut envoyer une somme d'argent mais qu'elle donnera des volumes. M. Daypre, notre zélé conservateur rend compte de la rapide instal- lation de nos collections dans le nouveau local de la Société et remercie la liste déjà longue des généreux donateurs, grâce auxquels notre Musée, né d'hier, est déjà très important. C'est tout d’abord M. Couture qui, depuis plus d’un an déjà, nous a donné une collection d’Hyménoptères de France et une collection de graines. : Viennent ensuite : M. Rozier qui a fait un don remarquable consis- tant en très beaux meubles dont l’un renferme une collection de Conchy- liologie recueillie par le Père Montrouzier et une importante somme d'argent. M. Breignet, qui a donné sa très belle collection de Lépidoptères de France comprenant 150 boîtes environ, plus une importante somme d'argent, _ x 52 PROCÉS-VERBAUX M. Lambertie qui a donné de très intéressantes collections d'Hémip- tères de France, plus de nombreuses pièces d'Ornithologie et d’Erpe- tologie. M. le D' Lamarque qui a envoyé un meuble et nous a promis son bel herbier des Pyrénées, qu’il a fait en collaboration avec notre collègue le Dr Barrère. L M. Dupuy de la Grand’Rive, qui nous a donné des minéraux et des roches. « Mme Augereau qui a bien voulu donner à notre Société les très belles collections de notre regretté collègue, le Docteur Augereau, comprenant une collection entomologique dont une très importante de Coléoptères de France, des minéraux, des fossiles, des coquilles vivantes ainsi qu'un herbier de mousses. Mne Leclerc, qui nous a envoyé des fossiles et des minéraux. Mme Petit-Laffite, qui a fait don d'un herbier, de fossiles et de minéraux, provenant des collections de son beau-père M. Petit-Lafitte, professeur départemental d'agriculture, membre de la Société. M. Claverie, qui a voulu de même payer sa contribution en envoyant une somme d’argent. M. Daleau, qui nous a offert des fossiles, des empreintes, etc. M Artigue enfin, qui a généreusement proposé à notre Conservateur de venir choisir dans sa collection de fossiles ce qui pourrait nous intéresser. M. Le Présiper adresse les remerciements de la Société à tous les généreux donateurs. Il remercie ensuite tous ceux de nos collègues, particulièrement MM. Breignet et Malvesin qui, par leur zèle et leurs démarches, ont contribué à attirer vers notre Musée quelques-unes de nos premières richesses scientifiques. Il écrira lui-même une lettre de remerciements à Mme Augereau. Il répare enfin l'oubli volontaire de notre excellent conservateur M. Daydie, qui, trop modeste, n’a rien dit de tout ce qu'il a: fait, de tout ce qu'il a apporté lui-même pour notre Musée auquel il consacre de longues et laborieuses heures chaque jour. A lui aussi doivent aller les remerciements et la reconnaissance de la Société. M. Daynie remercie notre Président de ses éloges dont une part doit être reportée sur son collaborateur, M. Lambertie, qui l’aide avec le dévouement que l’on sait à préparer nos.collections. 11 demande que la Société veuille bien donner une consécration officielle au zèle de notre collègue en lui conférant un titre se rapportant à ses nouvelles fonctions. PROCÉS-VERBAUX 53 La Société approuve la proposition de M. Daydie et M. Lambertie est nommé conservateur adjoint. Le Présinenr informe ensuite l'assemblée qu'en présence de l'impor- tance de certains des dons reçus, le Conseil a estimé qu'il était de la plus élémentaire justice de reconnaître et de perpétuer par le titre de « bienfaiteur » de notre Société, la générosité de quelques-uns des principaux donateurs. , Cette proposition est acceptée avec joie et notre regretté collègue Motelay dont le souvenir évoque autant la générosité sans bornes que la science profonde, ainsi que MM. Breignet et Rozier, dont nous avons énuméré plus haut les dons très importants, sont nommés « Bienfai- teurs de la Société Linnéenne de Bordeaux ». | _DON A LA BIBLIOTHÈQUE M. Bauprimonr offre à la Société « Ultramar » l'intéressant ouvrage de notre regretté collègue le Professeur Viault, de la Faculté de Méde- cine de Bordeaux, sur son voyage en Amérique. M. Bauorimonr offre ensuite « Arkhangelsk », tirage à part d'un de ses articles sur son voyage en Russie, paru dernièrement dans le Journal de Médecine de Bordeaux. COMMUNICATIONS M. le Dr Fevraup fait une communication des plus intéressantes sur un Glyciphage parasite de nos habitations. C’est un petit acarien, visible seulement à la loupe, qui se développe, avec une extraordinaire rapidité, à la faveur de l'obscurité et de l'humidité, sur les matières organiques en décomposition, sur lesquelles il forme comme une sorte de poussière animée, et qui a causé, dans certaines villes : Barfleur, Angers, Vienne, Bordeaux où M. Feytaud l’a encore observé tout dernièrement, -de véritables invasions. I s'attaque heureusement peu aux personnes. M. Feytaud cite cependant quelques cas très remarquables de contamination humaine. La destruction de ces malfaisantes bestioles consiste en premier lieu à supprimer leur cause (détritus, déchets de toute nature, matières organiques putrifiées), puis à désinfecter au moyen des vapeurs d'anhydride sulfureux, ou d’aldéhyde formique, enfin à combattre, par la suite, l'humidité des locaux infectés, par l’aération fréquente et répétée. 94 PROCÈS-VERBAUX a M. le Dr LAMARQUE, qui a eu l'occasion d'observer ces ‘acariens à deux reprises, fait des réserves sur l'efficacité du formol quil a vu employer dans un cas sans succès. M. Barpié qui a aussi observé ce Glyciphage sur des meubles rém- bourrés avec du crin végétal l'a vu réapparaître l'année suivante an même point. “e M. Boucuox lit ensuite le compte rendu de l’excursion du 21 mars à Lormont, dont la partie archéologique, très intéressante, est due à la plume autorisée de M. Bouchon père. Vient ensuite le compte rendu de l'excursion du 11 avril dernier à Langoiran, par M. Ballais. M. Bazzars lit une suite à sa communication du 14 avril dernier sur un Orchis morio, note qui paraîtra dans les procès-verbaux et apporte une branche du camphrier de Castel d'Andorte (Bvrseni, qui va bientôt fleurir. M. MALVESIN nous informe que la station d'£Epipactis lahifolia à Lestonnac (Gradignan) a complètement disparu, que l’on ne peut même plus reconnaître l'endroit tellement il a été abîimé et saboté par les coupes répétées et que l'herbe même n'y pousse plus. Vient ensuite la question de l’excursion du 16 mai à laquelle le public doit être invité. On décide de la faire à Léognan et à Gradignan et M. Malvesin est chargé d'en établir le programme. La séance est levée à 18 heures 45. Un cas assez curieux observé chez un « Orchis morio » (Suite) Par M. Ballais. ô Par la suite la plupart des fleurs ont repris leur position normale, l'ovaire de droit qu'il était s’est recourbé, chez certaines fleurs l’ovaire s'est contracté et a pris une position helicoïdale. Au début de la floraison j'ai pratiqué la fécondation artificielle au moyen d'un petit bout de bois taillé en forme de crayon, tel que l'indique Correvon dans les Orchidées rustiques. J'ai pris les masses polliniques sur le même épis en les portant d’une fleur sur une autre, sur quatre fleurs fécondées artificiel- lement, deux seulement ont réussi parce que l'ovaire a repris à peu près sa position normale, chez les deux autres l'ovaire ne s’est pas PROCÈS-VERBAUX 99 recourbé, et c'est là je pense la cause de la non réussite (observation faite le 20 avril 1920). \ Par la même occasion je signale que M. Malvesin m'a fait récolter le thalictrum minus, non en fleurs aceras anthropophora, et Orchis coriophora, à Gradignan, le 25 avril 1920. J'ai récolté à Evysines le fetragonolobus sihiquosus. À Castel de l'Andorte le Camphrier va bientôt fleurir abondamment, et dans les serres le Monstera deliciosa montre une énorme spathe d'un blanc jaunâtre. Compte rendu de l’Excursion du 21 Mars 1920 a Lormont Par A. Bouchon. À Lormont le « Mons laureus », le mont des lauriers des temps anciens d’où les lauriers ont disparu, mais, fait assez curieux, ont été quelque peu remplacés, il y a un siècle environ par des Oliviers. Il y a en effet peu de belles propriétés de ces coteaux — dans lesquels nous trouvons le commencement des montagnes qui vont se succéder en s’élevant jusqu'au centre de la France — qui n’aient, à une expo- sition ensoleillée, leurs oliviers. La feuille pousse, mais les fruits sont réduits à la dimension de noyaux de cerises. Avant de parler de notre récolte de « Linnéens » permettez-moi, me souvenant que notre Président est au moins aussi bon archéologue que distingué botaniste, de vous dire quelques mots de. ce que nous avons vu àu point de vue monuments, de vous parler de ces vieilles pierres dans les interstices desquels la flore est parfois si riche. Voici, avant d'arriver à la petite cité qui dépendait jadis de Bordeaux, sur le deuxième tunnel du chemin de fer du P. 0. un arceau ogival entouré de quelques pans de murs. Au-dessous circulent les trains. C’est tout ce qui reste de l’ermitage de Sainte-Catherine jadis si réputé. On y faisait de longs pèlerinages ; on venait y apporter des ex-veto. Tout ou presque tout a disparu. Il fut construit au milieu du xve siècle, dit-on, mais bien avant l’ermite existait, car en 1407 nous voyons les jurats de Bordeaux lui accorder un subside. Au xvie siècle une petite chapelle fut édifiée. L'ensemble des bâtiments était important. Le souvenir seul subsiste. 56 PROCÈS-VERBAUX Un peu plus loin se dresse l’église de Lormont dont la fondation remonte à l'époque romaine et qui fut reconstruite en 1451 par l'arche- vêque de Bordeaux Pierre de Pey-Berland. Le clocher moins ancien ne remonte qu'au xvi®ou même, pis nes -On, au xvie siècle. ‘ Plus haut enfin se profile ce qui fut le château des archevêèques de Bordeaux et aussi ün château royal, car c'est là que naquit en 1365 Richard, fils du Prince Noir, connu sous le nom de Richard de Bordeaux. | Démoli au xve siècle, rebâti au xvu ; vendu comme bien national à la Révolution, on ne parle presque plus de lui aujourd’hui et cependant son histoire fut intéressante. Je ne la connais pas assez pour vous en. parler et je m’en abstiendrai d'autant plus que ce n’est pas mon rôle. Notre président, M. Armand Bardié, s’en occupe avec trop de science compétente pour que je marche sur ses brisées. Je me contenterai donc d'herboriser et de vous delete à ce seul point de vue de notre excursion. Donc, le 21 mars dernier, la Société Linnéenne reprenant la série de ses excursions publiques interrompues depuis 1914, organisait une promenade à Lormont. On pourrait croire que cette jolie cité si proche de Bordeaux et d'un accès si facile ait été souvent visitée par la Société, il n'en est rien car - il faut remonter en 1820, lors de la troisième féte linnéenne, pour trouver trace d’une excursion ayant pour objet les coteaux de Lormont, je ne parle bien entendu que de celles organisées officiellement. Une magaifique journée de ce précoce printemps favorisait la prome- nade. Aussi, à l'heure fixée, trente-cinq personnes environ se dispo- saient à prendre la gondole et parmi celles-ci : MM. Bardié, D' Bau- drimont, D' Manon, Dubreuilh, Neyraut, Lambertie, Malvesin, Sagaspe, Godillon, Ballay, Bouchon. M. Dieuzède qui doit prochainement être des nôtres. Un groupe d'élèves de la Faculté des Sciences et des élèves du Lycée de jeunes filles. pA En débarquant à Lormont nous nous dirigeons vers le chemin du Rouquet qui doit nous conduire au sommet du coteau. lei nous récol- tons : Coronilla Emerus L. Ranunculus repens L. var. à fleurs doubles. Stelläria Holostea L. PROCÈS-VERBAUX rl Rhamnus À laternus EY Euphorbia amygdaloides L. Lithospermum purpureo-cœruleum L. En haut du chemin, dans une prairie, une belle station de Primula officinalis Scop. | Puis, sur le chemin contournant le coteau, sur les murs d'une pro- priété, quelques plantes non fleuries : la Vrttadinia triloba DO. jolie composée originaire d'Australie. Hieracuim pilosella L. Sedum Cepæa L. Au pied des murs la Tanaisie (T'anacetum vulqare L.) et la mélisse (Melissa officinalis L.). En fleurs : Veronica chamædrys L. — hederæfolia L. Symphytum tuberosum L. Luzula pilosa Wild. Vicia sepium L. Lonicera xylosteum L. (fleurs et fruits). Nous arrivons ainsi à Lormont où nous remarquons, derrière l’église, ‘ un magnifique pied de Rhamnus alaternus. La deuxième partie de l’excursion comprenait une étude des coteaux au-dessus du tunnel du chemin de fer et une visite à l’ancien Ermitage de Sainte-Catherine. Cette promenade était, paraît-il, assez difficile à faire, on parlait presque d’une autorisation ministérielle ; fort heureusement une porte qui ne doit pas être souvent fermée nous en favorise l'accès. Là nous retrouvons, à flanc de coteaux : Coronilla emerus L. très abondant. Salixz Caprea L. Viburnum Lantana L. Vilburnum Tinus L. Prunus insititia L. Evonymus europæus L. non fleuri. En allant vers l’'Ermitage : A llium ursinum L. Mercurialis perennis L. D8 | PROCÈS-VERBAUX Sur les vieux murs de l'Ermitage la giroflée jaune (Cheiranthus Cheiri L.). it entranthus ruber DC. Veronica cymbalaria Bodard. Mais l'heure du retour approche et nous reprenons la gondole qui doit nous déposer quelques instants plus tard à notre point de départ. Le nombre des personnes étrangères à notre Société qui ont bien voulu se Joindre à nous prouve que les sciences naturelles intéressent toujours. Souhaitons que nos prochaines excursions attirent un publie de plus en plus nombreux. Compte rendu de l'Excursion Linnéenne du 44 Avril 4920 à Langoiran et ses environs Par M. Ballais Au rendez-vous le matin à 7 heures 55, à la gare du tram de Cadillac, étaient présents MM. Bardié, Lacouture, Bouchon, Lambertie et votre rapporteur. Le ciel qui était clair au départ se noircit un peu. Du wagon nous admirons la campagne qui est fort belle, les arbres com- mencent à se couvrir de feuilles et de loin en loin on aperçoit des points rouges, c’est l'arbre de Judée (Cercis siliquastrum) qui est en fleurs. Bientôt on approche des coteaux de Langoiran couverts de vignobles qui font la richesse du pays. Enfin nous voici arrivés à la gare de Langoiran, nous descendons. M. Bardié propose de nous conduire chez notre collègue M. Claverie ; mais, en cours de route, nous apprenons que celui-ci nous attend à l’église du Haut-Langoiran où nous allons le rejoindre. Nous le trou- vons en compagnie de M. Neyraut, notre éminent botaniste. M. Claverie nous montre l'église romaine, monument historique classé, dont le chœur et l’abside du xn° siècle sont remarquablement beaux. M. Claverie nous sert de guide, nous commençons notre randonnée; nous explorons les bords des chemins qui ne nous donnent guère que des plantes communes dont trois qui sont à noter : Spiræa filipendula non fleuri, Galeobdolon luteum et Melissa officinalis. Notre guide nous conduit chez un habitant de l'endroit qui nous montre une statue en PROCÈS-VERBAUX 99 bois qui, d'après les renseignements recueillis, serait une statue de Saint Genès, martyr, provenant de la paroisse de Saint-Genès de Lombaud. Cette statue a été trouvée dans une démolition. M. Bardié l’examine et dit qu’elle ferait très bonne figure au Musée de la Société Archéologique à la porte Cailhau, à Bordeaux. Un peu plus loin on nous montre la facade de la maison de Berquin, la maison est démolie, il ne reste plus que les murs et la cheminée ; puis, des pièces de monnaies anciennes trouvées dans les champs ou les démolitions. M. Bardié les examine et en reconnaît de romaines, il y a aussi des petites poignées en bronze provenant du mobilier des villas gallo-romaines si nombreuses dans la région: M. Claverie nous conduit dans une ancienne carrière et à la lueur des flambeaux nous nous avançons jusqu'à une cinquantaine de mètres. M. Claverie pense qu'elle a du être exploitée à une époque très reculée. Nous traversons un bois où nous rencontrons un /lypericum ; on pense que c'est l'Androsæmum, mais après examen c’est Aypericum calicinum échappé des culturés. Nous voici arrivés à ‘ La Peyruche ”, domaine de M. Claverie. Nous avons le plaisir d'être rejoints par M. Malvesin. M. Claverie nous fait les honneurs de sa maison d'habitation qui est très bien située, ancienne et fort intéressante, puis il nous invite à nous mettre à table où nous attend un excellent dîner arrosé des vins délicieux des meilleurs crus du pays. A la fin du repas, M. Bardié remercie en son nom et au nom de tous les Linnéens présents M. Claverie de l'accueil si aimablement cordial qu'il nous a réservé. Comme il nous reste un peu de temps M. Malvesin nous conduit à une station d'Orchis purpurea qui est très abondant, en compagnie de plusieurs Ophrys à noter : Ophrys myodes, Ophrys aranifera, ainsi qu'un autre assez curieux qui, d’après détermination, est Ophrys litigiosa Camus. Pendant ce temps les autres excursionnistes, guidés par M. Claverie, vont visiter ce qui reste de la carrière du Mammouth où des débris préhistoriques ont été découverts et étudiés dès 1712. Ensuite les deux groupes se rejoignent à la sortie. « À l’orée du bois nous récoltons Helleborus fætidus et Helleborus viridis en fleurs et en fruits, ainsi que Orchis bifolia non fleuri. Après avoir longé la propriété de M. Claverie, nous prenons congé de 60 PROCES-VERBAUX lui en le remerciant de son charmant accueil et de son aimable hospi- talité, puis nous nous dirigeons vers la gare où nous prenons le train qui nous ramène à Bordeaux, emportant tous un excellent souvenir de cette délicieuse journée. Liste des plantes récoltées Lamium maculatum L. Lamium amplexicaule L. Lamium purpureum L. Galeobdolon luteum Huds. Melissa officinalis L. Myosotis hispida Schlect. Euphorbia sylvatica Jacq. Euphorbia pilosa L. Galium cruciata Stop. Stellaria holottea L. Vicia sepium L. Ranunculus repens L. Veronica chamædrys L. Adiantum nigrum L. Adiantum capillus veneriz. Asplenium ruta muraria. Silene inflata Smith. Cardamine impatiens L. Bryona dioica Jacq. Scrophularia aquatica L. Centhranthus ruber D. C. Marrubium vulgare L. Crepis taraxocifolia Thuil. Carex glauca Scop. Carex pendula Huds. Lathræa clandestina L. Arabis hirsuta D. C. Lithospermum purpura cœru- leum L. Mercurialis perennis L. Scolopendrium officinal Sm. Primula officinalis Jq. _Symphytum tuberosum L. Sanicula europæa L. Lathyrus macrorhizus Wimm. Rosa sempervirens L. Lepidium ruderale L. Lonicera zylosteum L. dans les haies. Viburnum lantana L. Polhygala calcarea Schnltz. Helleborus viri dis L. | Orchis bifolia L. Orchis purpurea Hnds. Ophrys myodes Jacq. Ophrys aranifera Huds. Ophrys litigiosa Camus, découvert par M. Malvesin, assez commun dans cette station. Les invasions de Glyciphages à Bordeaux Par M. le D: J. Feytaud Parmi les hôtes ‘‘ indésirables ” de nos maisons, figurent les Glyci- phages, qui sont des Acariens minuscules, semblables aux « cirons » RAM PROCÉS-VERBAUX . 61 . que l’on considérait autrefois comme les êtres les plus infimes de la création. IIS appartiennent à la tribu des Sarcoplides détriticoles ou Tyrogly- phinés, qui vivent pour la plupart sur les substances organiques sèches. Tous les Acariens de cette famille ont un corps ovoïde, à contour arrondi, un tégument lisse muni de longs poils épars, des pattes subégales, celles de la dernière paire n'étant jamais avortées comme il arrive chez les Sarcoptides psoriques. Les Glyciphages se distinguent des autres Tyrogiyphinés par le caractère de leurs poils, qui sont loujours ramifiés (barbelés, plaumeux ou palmés). Bien que leur nom rappelle qu'ils furent découverts sur des matières sucrées (miel, confitures, fruits secs), ils s'attaquent en outre à toutes sortes de matières organiques non sucrées : graines, crin végétal, peaux et fourrures, os, plumes, etc.. etc... On en trouve dans les fabriques de poudre de viande, de poudre d'os, de boutons, de brosses, dans les ateliers de pelleterie, dans ceux où l’on rembourre des meubles, dans ceux où l’on empaille des animaux, chez les charcutiers, les épiciers, les herboristes, dans les entrepôts et dans les granges; mais on en trouve aussi, en dehors de ces milieux spéciaux, dans les maisons d'habitation, à la faveur de certaines circonstances. A Bordeaux, les cas d’invasions d'appartements par les Glyciphages sont assez commurs, surtout au printemps et dans les quartiers humides. Les conditions y sont à peu près toujours les mêmes : foyer principal situé dans un amas de subslances organiques et rayonnant dans les pièces, où il s'étend d'autant plus que celles-ci sont humides et tièdes, peu aérées, peu éclairées ; foyers secondaires dans les recoins obscurs, mal nettoyé:, poussiéreux. L'extension est énorme dans les cas typiques ; le nombre des Glyci- phages devient si grand que les planchers et les meubles en sont couverts comme d'une nappe. On dirait que tout est saupoudré de farine, mais cette poudre a ceci d’étrange qu'elle s'étale de nouveau après l’essuyage, à la grande surprise des häbitants du logis. Ce phéno- mène attire l'attention, c’est lui qui décèle la vraie nature de la pous- sière magique. En général, les personnes auxquelles échoit cette surprise sont déconcertées par l’extrême petitesse et par le nombre incalculable des «insectes », dont le voisinage les inquiète fort ; beaucoup, à la suite de cette découverte, prennent leur appartement en horreur, ou le désertent 62 PROCÈS-VERBAUX tout à fait. Honteuses de ce qui leur arrive, elles prétextent un voyage pour s’en éloigner, avec l’espoir qué le temps fera disparaître ce fléau. Or, en supprimant tout à fait le nettoyage et l’aération, en calfeutrant les pièces, en créant plus que jamais le milieu calme, sombre et humide, elles attisent au contraire le foyer, elles favorisent la multiplication rapide des Acariens. En réalité, ces invasions sont ou déSagréables que dangereuses. Les Glyciphages sont en effet très peu nuisibles pour l'homme. Tout au plus provoquent-ils quelques phénomènes de démangeaisons connus sous le nom de « gale des épiciers » (grocer's itch). Mais cela ne veut pas dire qu'ils ne puissent se développer accidentellement en grand nombre sur le corps de l'Homme. Un exemple classique de ce parasi- tisme, rapporté par M. Edmond Perrier dans une de ses chroniques, est celui de L’ « épidémie de Barfleur », dans laquelle tout un quartier dé la pétite ville fut envahi par le Glyciphage domestique. Hommes et femmes logeant dans ce milieu infecté hébergeaient dans leur barbe ou leur chevelure des quantités d’Acariens et se grattaient à qui mieux mieux, tout en déplorant leur mésaventure. Le risque de ce parasitisme mis à part, les Glyciphages sont toujours des hôtes désagréables; aussi comprend-on la peine qu'éprouve la maîtresse de maison lorsqu'elle découvre leur multitude. Quelle est la conduite à tenir en présence d'une invasion de ce genre ? Hi faut immédiatement supprimer, ou limiter le plus possible, les causes favorisantes. Celles-ci sont réalisées par le milieu clos, humide, tiède et sombre. On devra donc, pendant plusieurs jours, ouvrir large- ment les fenêtres pour faire entrer la lumière, pour aérer et pour assécher l'atmosphère. Puis il faut rechercher la cause efficiente, le centre de pullulation, le &« nid », d'où rayonnent légions d’Acariens qui vagabondent partout. Le foyer se trouve fréquemment dans le crin végétal d'un sommier, d'un fauteuil ou d'un canapé; il peut être dans un torchis, dans une peau mal dégraissée, dans une caisse où la ménagère amasse des débris d'os ou de plume, dans l'office où séjournent des provisions alimen- taires, dans l’armoire-pharmacie où l'on tient en réserve des sacs de farine de lin et de moutarde, dans un tas d'ordures ménagères oubhé. Il peut être en somme dans un coin quelconque de l'appartement, mais il est toujours dans un milieu de matières organiques. Pour le découvrir, il faut donc explorer méthodiquement les divers PROCÈS-VERBAUX 63 endroits présentant des substances de cette nature; on commencera par les meubles rembourrés, qui sont le plus généralement en cause. “Quand on connaît les centres de multiplication, il s’agit de les sup- primer ou de les désinfecter. La destruction de débris dans lesquels pullulent les Glyciphages, le lavage des coins suspects avec un liquide insecticide tel qu'une solution de sublimé, sont des moyens efficaces et parfois suffisants dans le cas d’invasion limitée. Mais il faut recourir à d’autres procédés lorsque l'invasion est générale, ou lorsque les bestioles se dévéloppent en un point peu abordable ou dans un milieu qu'on hésite à sacrifier, à l’intérieur de meubles rembourrés par exemple. Il faut alors traiter l'appartement au moyen d’insecticides gazeux, en faisant durer l’exposition assez longtemps et facilitant au mieux laccès du gaz aux parties profondes; il convient pour cela d'ouvrir au préa- lable Les armoires, les tiroirs, les boîtes, de déclouer ou de découdre les toiles sous les sommiers et les sièges, etc... Le formol est indiqué, mais différents expérimentateurs, le D' Lamar- que en particulier, n'ont obtenu par son emploi que des résultats imparfaits. L'anhydride sulfureux est préférable. On l’emploira, soit avec l’appa- reil Clayton;, soit en faisant brûler du soufre sur un réchaud, à raison de 50 grammes par mètre cube. Il est bon de prolonger l'application pendant quarante-huit heures pour assurer la pénétration ; il est mème nécessaire parfois de la renouveler. L'anhydride sulfureux a l'inconvénient de changer certaines couleurs ; pour éviter ce désagrément, il sera intéressant d’expérimenter l’action de la chloropicrine, comme j'ai l'intention de le faire à une prochaine occasion. ‘ Les matières alimentaires, que les vapeurs insecticides pourraient altérer, seront désinfectées de préférence par la chaleur. e 64 ‘ PROCÈS-VERBAUX Réunion du 2 juin 1920 Présidence de M. le Dr Lamarque, Vice-Président. \ : Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. CORRESPONDANCE ET ADMINISTRATION Leltre d'excuses du Président qui, absent, ne peut assister à la présente séance. | Lettre de remerciements de M. le Président à Mme Augereau. Lettre de M. le Président, à M. le Maire de Bordeaux, demandant la réouverture du Muséum. Au sujet du Muséum, M. Lamarque est heureux d'adresser les bien sincères félicitations de la Société à M. Chaine nommé tout récemment Conservateur. M. CHaine remercie M. le Vice-Président et lui annonce qu'il a déjà demandé la réouverture du Muséum, laquelle aura lieu dans une dizaine de jours environ. Lettre de M. le D' Lcacuer demandant où en est l’excursion du Cap Ferret, projetée pour le 6 juin. M. le Vice-PrésinenT informe la Société que par suite d’un malen- tendu cette excursion n'a pu être préparée et qu’elle est renvoyée à une date ultérieure. | Lettre de M. CHarRiER demandant à la Société de vouloir bien publier sa thèse de Docteur ès sciences. Il prendrait à sa charge les figures et dessins. M. Bouran ayart fait remarquer que le travail de M. Charrier èst très important, qu’il a été fait dans notre région, à Arcachon, et qu'il entre de ce fait dans le cadre de nos publications, qu'enfin le manuscrit n® compte guère plus de 120 pages à la machine à écrire. La publication de ce mémoire est acceptée, sous réserve d’impossibilité, non pour paraître dans les Actes ce qui obligerait son auteur à une trop longue attente, mais dans les procès-verbaux. Nomination au titre de membre correspondant, de M. Dutertre, de Boulogne-sur-Mer, membre de plusieurs Sociétés savantes, s'occupant PROCÈS-VERBAUX 65 principalement de géologie et d’entomologie, présenté par MM. Boutan et Rozier. . Vient ensuite la question de la fête linnéenne qui doit avoir lieu le 27 juin prochain à Libourne et Fronsac. MM. Bouchon et Malvesin sont chargés de la préparer et d’en établir le programme. M. Malvesin rend comple qu’il s’en est déjà inquiété et qu'il a été dans ce but à Libourne. ]l a déjà étudié un itinéraire d'excursion ; il pense que l’on pourra faire la séance à l'Hôtel de Ville, et s'est en plus préoccupé de la question du banquet. M. Mauvesin dépose la demande d'admission à notre Société, au titre de membre titulaire, de M. Labarthe-Pon s’occupant de botanique, pré- senté par MM. Malvesin et Bertrand. M. MAaLvesin, qui avait été chatgé de ce travail, donne un apercu des circulaires à nous adressées par la Fédération Française des Sociétés de Sciences Naturelles : 1° Sur un projet de création de périodiques de documentation bibliographique de sciences naturelles ; 2° Sur quelques . questions relalives à l’organisation des recherches scientifiques. À propos de ce projet de la Fédération Française des Sociétés de Sciences Naturelles, M. Bouran fait remarquer qu'il n’a pas recu l'approbation du Comité national de l’Institut et qu'il va être remanié, car l’on s’est aperçu un peu tard que tout ce qui a trait à la biologie y avait été oublié. M. Bauprimonr est chargé d'étudier un questionnaire qui nous à été adressé par l'Association des Ecrivains scientifiques français sur deux projets de contrat d'édition dans lequel on a cherché à respecter à la fois et au même titre les droits des auteurs et ceux des éditeurs. COMMUNICATIONS Au sujet de la communication du D' Feytaud sur les Glyciphages et leur destruction, M. CHae confirme l'opinion du D' Lamarque sur l'inefficacité des vapeurs de formol. Dans une maison de la rue de Pessac envahie par ces parasites, seul l’anhydide sulfureux put en avoir raison. M, Bourax présente le travail de M. Charrier sur une Annélide du bassin d'Arcachon, la Vereis fucata, travail qui doit faire l’objet de sa thèse de Doctorat ès sciences. Communication de M. DuereuiLx sur une plante rare et-peu connue dans la Gironde, la Cupidone bleue (Catananche cœrulea L.) et sur P,-V, 1920. s) GO PROCÈS-VERBAUX quelques autres plantes intéressantes provenant de Mortagne -sur- Gironde, communication qui sera insérée dans les procès-verbaux. M. Boucxon signale : 1° Qu’une Saxifragacée de l'Amérique du Nord € Tellima grandiflora R. Br. » introduite au Jardin Botanique est maintenant naturalisée. 2° Que le Myriophyllum proserpinacoïdes Gill., originaire de l'Amé- rique Australe, naturalisé de même dans notre région, croît en abon- dance dans les fossés des Allées de Boutaut, ceux du cours de Luze, ainsi que dans ceux qui se trouvent à La Bastide, derrière la gare de la Benauge. M. MaLvesin signale qu’il a récolté 1e « Paniee cueorum L. » dans la commune de Pessac. > À propos du déboisement qui s'accroît sans cesse, M. MALVESIN signale de la part de M. Bertrand que les beaux arbres qui bordent les routes 162 et 17, entre Saint-Macaire et Verdelais, sont menacés par la municipalité de Saint-Maixent. Il pense que l’on pourrait essayer d'in- tervenir d’ autant que sur certains points ce sont eux qui soutiennent le remblais. Au sujet de la fixation des talus par les plantes, M. Larasre fait remarquer que ce sont surtout les petites plantes qui soutiennent les terrains, tandis que les grands arbres empêchent les plantes de pousser et sont par eux-mèmes une menace par suite de leur chute possible sous l'influence du vent. M. Larasre offre à la Société un échantillon de son ciment de bou- chage formé de caoutchouc et de paraffine fondus ensemble. Il donne la bibliographie concernant ce procédé qui lui est propre et qu'il a publié à plusieurs reprises, nolamment dans la feuille des jeunes naturalistes _et remet une note pour nos procès-verbaux. Il ajoute que l’on peut voir actuellement chez lui des oranges de l’année dernière qui, n'ayant pu mürir et n'étant pas détachées de la branche, sont en train de reverdir ; phénomène qu'il a déjà signalé il y a un an à l’attention des botanistes. ‘ î M. Pcoms lit un très intéressant compte rendu de l’excursion du 16 mai 1920 à Léognan et Gradignan. La séance est levée à 18 h, 30. PROCÈS-VERBAUX 67 Compte rendu de l’Excursion du 16 Mai 1920 Par J. Plomb : Le dimanche 16 mai 1920, la Société Linnéenne faisait une excursion scientifique à laquelle le public était admis. À la barrière de la route de Toulouse, rendez-vous était donné à midi trois quarts. Etaient présents au départ : MM. Bardié, président, Neyraut, Daydie, Bouchon, Dieuzède. Excusés : MM. Breignet, Malvesin retenu par ses fonctions, D Bau- drimont. Parmi le public qui était nombreux remarqués .: M. Cargues, M. Essuer, le distingué chimiste, et bien d° ne personnes dont nous avons oublié les noms. Mie Sarrazin, professeur au Lycée de jeunes filles, accompagnait un groupe d'une trentaine d'élèves. ÿ À une heure, le tramway partait emportant les excursionnistes vers Léognan. Pendant le trajet des conversations animées s'engagèrent sur la botanique et l’entomologie Pirègue ! tout le monde descend, et se prépare ment les uns pour l'herborisation, les autres pour la chasse aux insectes. Nous remarquons le long du chemin et dans les propriétés voisines : Cynoglossum pictum Ait. Smyrnium olusatrum L. (vient aussi au château de Lestonac). Orobranche minor sur Smyrnium olusatrum L. Orchis pyramidalis L. Bartsia viscosa L. Campanula rapunculus L. Viscia angustifolia Roth. Sperqula arvensis L. Sur un côté de la route, un magnifique tronc de Platanus, mesurant environ deux mètres de diamètre. Il est à déplorer que l’on s’acharne à détruire ainsi les curiosités dû monde végétal. Un peu plus lon: Anthriscus sylvestris Hoï. 7 Œnanthe pimpinelloïides L. 68 PROCÈS-VERBAUX Lycopsis arvensis L. | Orobranche minor sur Dipsacus L. sylvestris trouvée par M. Neyraut. Festuca ovina. Cuscuta epithymum. Potentilla tormentilla. Ranunculus Bulbosus L. Poa pratensis L. Avena sulcata J. Gay. Une prairie magnifique s'offre à nous. Entrons. Nous y distinguons : Rumex acetosella L. Senecio jacoba L. Ornithopus ebracteatus Ornithopus perpusillus L. Centaurea nigra L. Serapias linqua L. Orchis laxiflora Lam. Orchis morio L. Orchis maculata L. Orobranche cruenta Bert. sur Lotus corniculatus. Stellaria graminea L. Les élèves de Mlle Sarrazin sont prodigieusement intéressées par les richesses végétales de la contrée. Les demandes sont nombreuses et cest avec plaisir que les botanistes donnent tous les renseignements possibles sur les plantes qui leur sont présentées. Il est certain qu'ävec des maîtres comme MM. Bardié, Neyraut, Bouchon, — sans oublier M. Dieuzède, un jeune Linnéen du plus grand avenir —. on ne peut qu'apprendre à aimer la Botanique et à se fortifier dans cette science si agréable et si nécessaire. Sur la partie de la route ombragée par des Quercus tozza, nous cons- tatons l'abondance de : Plantago coronopus L. Arenaria montana L. Heliantemum vulqare Gærtn. Arrhenatherum thorer. Dantonia decumbens De. Joncus bufonius L. Sperqularia rubra Pers. PROCES-VERBAUX 69 Dans les bois d’alentour : Hypericum pulchrum L. Simethis plamfolia. Un peu plus loin, une petite station de Montia minor Gmel. Sous le paysage mélancolique de la lande, la route s'étend à perte de vue, et c'est avec tristesse que nons voyons la dévastation systéma- tique des grands bois que nous aimons tant. Les piles de bois coupé se succèdent sans interruption : c'est un spectacle navrant pour les amis de la nature. Hélas ! c’est le siècle, il faut de l'argent pour aller à la poursuite d’un bonheur que l’on ne peut trouver en dehors de l’ordre naturel ! Et, comme le disait de Montesquieu, « les richesses que nous cherchons, — et que nous trouvons toujours —, sont peu enviées, grâce au mauvais goût des hommes qui n’en connaissent pas le prix.» Au milieu de celle dévastation, l'herborisation se poursuit, et les jeunes élèves de MIle Sarrazin, dans leur si pittoresque costume blanc rayé de bleu, égayent le paysage, et font oublier un instant, les tristes pensées qui nous agitent, nous troublent même devant cette œuvre de Vandales. | k Sur le côté droit de la route (1) en entrant dans la lande, nous cons- tatons au milieu des Sphagnum, l'extrême abondance de Penquicula lusitanica L. C’est un spectacle charmant d'admirer ces modestes fleurs au coloris si délicat, se balancer sur leur frêle hampe au souffle de la brise prin- tanière. ne à On ne résiste pas au plaisir d'en cueillir quelques échantillons, et j'ai eu l’occasion d’en trouver un à cinq fleurs, ce qui est assez rare. Au sujet de la coloration de la corolle, certaines flores et non des moindres, disent simplement : fleurs jaunes. C’est une erreur qu'il convient de rectifier ainsi : : Divisions de la corolle : mauve pâle et non blanchâtre, tube et éperon jaunâtres, rayés de lignes pourpres, tirant parfois sur le grenat. À côté du site de Pinguicula lusitanica, nous voyons : Anagallis tenella L. (non fleuri). Pedicularis sylvatica S. Scorzonera humilis. (1) Cette lande fait partie de la propriété de Lestonac. F4 70 PROCÈS-VERBAUX Cirsium anglicum Lob. Drosera intermedia (non fleuri), plante trouvée huit joue après par M. Dieuzède. Dans les alentours : Carex distans L. Carex æderi Ehr. Carex pulicaris L. Carex panicea L. Schœnus nigricans. Un peu partout : Erica scoparias. Erica cinerea L. Erica tetralix L. commencent à épanouir leurs corolles. Nous arrivons enfin au château de Lestonâc. Dans la cour nous voyons des plantes cultivées parmi lesquelles nous distinguons de magnifiques variétés horlicoles de : Anthirrhinum majus. Aquilegta canadensis flore pleno. Hesperis matronalis. Mimulus cupreus. Rosa muscosa, etc... Au château : Poa annua L. Scirpus setaceus L. Carex punctata (Gand). Luzula erecta Desv. Hypericum humifusum L. Signalons l'amabilité du Régisseur qui s'est fait un véritable plaisir de nous fournir toutes les explications demandées. Il nous a montré une vieille lithographie datant de 1835, conservée précieusement-par sa famille. Cette lithographie, éditée pour commémorer une excursion faite à cette époque, se trouve dans les Actes de la Société. On évoqua les disparus, ceux à qui nous devons tant, ceux dont le labeur a si puissamment contribué aux progrès de la Science qui nous est chère. Nous quittons le château accompagnés par M. le Régisseur. Encore sous le coup de cette pieuse évocation, nous marchons silen- PROCÈS-VERBAUX COL cieusement, laissant notre esprit aller vers le passé. Au milieu de la nature, nous les sentons plus près de nous, el nous savons bien que leur souvenir restera toujours gravé dans nos mémoires et dans nos cœurs. Nous passons maintenant dans une allée de chènes séculaires formant au-dessus de nos têtes un magnifique dôme de verdure et ne laissant passer que quelques rares rayons de soleil. Toujours des piles de bois, toujours des ravages ! Si cela continue, il ne restera bientôt plus qu'une ombre, un débris d'allée : Que sont devenus nos vœux pour la conservation des forêts ? Enfin nous arrivons au bout de l'allée et nous v trouvons : Ophrys apifera Huds. Ophrys scolapax Cav. Voici la grand’route et l'herborisation se poursuit tout le long. - Nous trouvons : Loroglossum hircinnm Rich. très abondant ainsi que Aceras antropophora R. Br. Les feuilles de Aceras antropophora exhalent, après dessication, une odeur süave, comparable à celle de Angrecum fragans (Th ). — (Thé de Madagascar ou de l'Ile Bourbon). Puis : Hypericum montanum (non fleuri) sur le bord de la route. E‘uphorbia pilosa L. Orobranche hederæ Vauch. Nardosnia fragans, plante très bien naturalisée des deux côtés de la route. Par un étroit passage, nous pénétrons dans la propriété qui borde la route et nous y trouvons dans les endroits marécageux : Carex hirta L. Careæ vulpina L. Carex glauca Murr. Salix aurita. Salix repens. Hypericum tetrapterum (non fleuri). Nous arrivons enfin près des ruines du vieux prieuré de Cayac. A la demande générale, il fut décidé de se rendre au site du Zhalic- truimn minus, Var. majus, nouvelle station découverte en 1918 par notre Fo PROCÈS-VERBAUX sympathique président M. Bardié et M. Malvesin. Nous suivons atten- tivement le long du petit ruisseau et nous y remarquons : Ranunculus divaricatus. Scrophularia aquatica, dont nous admirons un pied remarquable ayant plus de deux mêtres de hauteur. Enfin nous arrivons et nous trouvons le Z'halictrum minus, var. majus dans presque toute sa splendeur, càr quelques tiges seulement étaient fleuries. Nous les coupons délicatement pour ne pas abîmer les pieds. Elles serviront à orner nos herbiers, nous rappeler de doux souve- nirs, et les recherches qui ont été faites pendant si longtemps pour en trouver l'habitat. Les personnes désireuses de se documenter plus amplement sur le Thalictum minus var. majus, pourront lire avec fruit la magistrale étude publiée par M. Malvesin à ce sujet. Nous revenons vers le vieux prieuré, et nous voyons près du portail quelques branches qui dépassent d’un remarquable Eriobolrya jagonica. Sur les ruines des Polypodium vulgare assez abondants. Nous voyons sur le mur du côté droit l'inscription suivante : Prieuré DE Cayac EXISTAIT EN 1200 FUT LA PROPRIÉTÉ DES FRÈRES HOSPITALIERS PUIS DU CARDINAL DE SOURDIS QUI S'EN DÉMIT EN FAVEUR DES CHARTREUX. DEVINT PROPRIÉTÉ NATIONALE EN 17983. ResrTauRé EN 1649. Enfin voici l'Eau Bourde qui coule ses eaux tranquilles, et tous les excursionnistes se réunissent sur ses bords. Chargés d’une ample moisson, les Linnéens et le public, se promet- tent de se retrouver à la prochaine excursion et de faire part à leurs amis des trésors d'instruction que l’on peut tirer en essayant de déchif- frer quelques lignes dans le grand livre de la Nature. C’est l'heure de rentrer. Avec regret nous prenons le tramway qui nous emporte vers Bordeaux. PROCÈS-VERBAUX és: Catananche cœrulea Par M. A. Dubreuilh Je regrette de ne pouvoir présenter moi-même à la Société quelques échantillons d’une plante rare et peu connue de la Gironde et de laquelle, à ma connaissance, il a été très peu parlé dans nos Actes. La Cupidone bleue (Catananche "cærulea L.), est en effet signalée seulement à Plassac (Motelay), à Bourg (Lafont), à Blaignac près La Réole, Royan et Bayssac. Les sujets que j'ai l'honneur de mettre sous vos yeux proviennent de Mortagne-sur-Gironde, localité qui fait partie de l'arrondissement subsidiaire de Laterrade. Deux stations très importartes s’y trouvent sur les coteaux calcaires, rocailleux et stériles qui dominent la Gironde et toujours exposées au S.-0. C'est Ià que le matin il faut voir la Cupidone s'épanouir dans toute sa beauté, en plein soleil, au milieu de milliers de fleurs jaunes d’Æippocrepis comosa qu’elle domine de sa haute tige. Puis, vers deux ou trois heures, les demi-fleurons semblent se faner et se ferment plus ou moins jusqu'au lendemain matin. Fidèlement, chaque jour, du commencement de juin au milieu de juillet, la Cupidone alternativement s'épanouit et se fane, ce qui lui a valu de Linné son nom de Catananche (Kazavayxn contrainte irrésis- tible). Sa fleur peut ainsi durer six à huit jours pour se flétrir ensuite définitivement. Les échantillons que je vous soumets me dispenseront de vous faire une description détaillée de la plante. Je me contenterai de vous faire remarquer les quelques dents et laciniures des feuilles longuement et étroitement lancéolées, les longs pédoncules des capitules dont linvo- lucre ovoïde est composé d’écailles nacrées et transparentes, .à nervures dorsales rousses, dont quelques-unes descendent plus ou moins sur les tiges. | Les auteurs parlent de la couleur bleu de ciel de la Cupidone d’où son surnom de cœrulea. Pour moi, à part quelques rares cas d’albinisme, j'ai toujours vu la fleur bleu-violet ou plutôt mauve, avec la gorge bleu très foncé. Je vous signale également les racines longues de quinze, vingt-cinq centimètres et plus, molles, assez grosses el contenant une matière épaisse, poisseuse et mucilagineuse se desséchant très lentement à l'air. La réserve d'humidité qu’elles retiennent est indispensable à une P.-V. 1920. 6 74 PROCÈS-VERBAUX plante qui vit dans la rocaille, en plein soleil et dans un terrain conti- nuellement sec. L'exposition Sud-Ouest, côté des pluies dominantes, qu'elle affectionne, au moins dans nos pays, ne prouve-t-elle pas que si ses racines n'aiment pas les terres humides (la Cupidone n’a jamais pu se maintenir au Jardin Public), il leur faut cependant une certaine quantité d'eau pour résister à la sécheresse. Je vous parlais tout à l'heure de ce coin de l'arrondissement subsi- diaire où se trouve si abondamment la Cupidone;° pour les botanistes c'est un véritable Paradis, assez peu connu, du moins des Bordelais. On y trouve en effet l’/nula squarrosa, le Dorycnium su/ffruticosum en quantité considérable, le Rhus coriaria qu'on trouve encore tapi dans: les coins de rochers, à l’abri dû nord, le Carduncellus mitissimus, l'Euphrasia nemorosa, la Linosyris vulgaris à la chevelure d'or, Chrysocoma (ypvsos or, xoun chevelure) Linosyris de Linné, la Bellis sylvestris, ete,, etc., enfin le très rare Æyssopus canescens qui ne se trouve dans nos régions que sur une’ étendue de terrain restreinte et que j'espère vous montrer en fleurs vers la fin d'octobre. Assemblée Générale de la 102me Fête Linnéenne Tenue à l'Hôtel de Ville de Libourne le 27 Juin 1920 * Présidence de M. A. Barpié, Président. Présents : MM. Baraton, Bardié, Baudrimont, Bertrand, Bouchon, Boutan, Breignet, Chaine, Cordier, Daydie, Dubreuilh, Dupuy de a Grand’Rive, Durand-Degrange, Dutertre, Fiton, Godillon, Labarthe-Pon, Lacouture, Lamarque, Lambertie, Llaguet, Malvesin, Neyraut, Rozier, Yvart. M. Gaignebé, adjoint au Maire, délégué auprès de notre Société par le Maire de Libourne empêché, a bien voulu nous faire l'honneur d’assister à notre réunion. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. PROCÈS-VÉRBAUX ne) ADMINISTRATION Le PRÉSIDENT remercie le Maire et la Municipalité qui ont bien voulu nous permettre de tenir notre traditionnelle Assemblée dans la belle salle des mariages de ce bijou du xv® siècle, si heureusement restauré peu de temps avant la guerre, qu'est le magnifique Hôtel de Ville de Libourne. Il adresse tout particulièrement les bien vifs remerciements _de la Société à M. Gaignebé, adjoint au maire, qui nous a si aimable- ment reçus et a tenu à nous faire visiter lui-même les belles salles, archives et collections de l'Hôtel de Ville. LE PRÉSIDENT remercie ensuite M. Durand-Degrange, membre de la Société Linnéenne depuis quarante-trois ans déjà, qui a bien vonlu venir nous attendre à la gare et nous faire admirer les principales curiosités de Libourne. Enfin il est heureux d'adresser, au nom de la Société, ses biens sincères et très vives félicitations à notre collègue et ancien vice-prési- dent, M. le D' Muratet, qui vient d'être nommé professeur agrégé d'anatomie pathologique à la Faculté de Médecine de Bordeaux. Viennent ensuite les votes sur les candidatures de quatre nouveaux membres titulaires : M. Henri Bertrand-Pouey, licencié ès siences, s’occupant d'histoire naturelle, présenté par MM. Bardié, Bouchon, Malvesin ; M. le comte Ferry d'Esclands, s’occupant d’agriculture, présenté par MM. Bardié et Manon ; M. Labarthe-Pon, s'occupant de botanique, présenté par MM. Ber- trand et Malvesin ; M. le lieutenant colonel Yvart, s'occupant d'agriculture, présenté par MM. Boutan et Fiton. MM. Bertrand-Pouey, Ferry d'Esclands, Labarthe-Pon et le lieute- nant-colonel Yvard sont nommés membres titulaires de notre Société. Le PRÉSIDENT est heureux de constater la prospérité croissante de notre Société et c’est avec bonheur qu'en son nom et au nôtre, il souhaite la bienvenue à nos nouveaux collègues ainsi qu'à MM. Dutertre et Cordier qui, eux aussi, assistent pour la première fois à une de nos réunions. M. Rozier fait part d’une demande que M. Dolfus, président de la Société Géologique de France, l’a prié de vouloir bien soumettre à notre approbation. La Société Géologique de France, ayant repris pour cet 76 PROCÈS-VERBAUX été, du 23 au 28 août, le projet d'excursion dàns le Bordelais qui devait avoir heu en 1914 lorsque la guerre a éclaté, demande si la Société Linnéenne pourrait mettre sa salle à la disposition des excursionnistes pour y tenir leurs séances et si certains membres de notre Société ne pourraient pas prêter leur concours pour l'établissement et la réalisation du programme des excursions autour de Bordeaux. La demande de M. Dolfus est acceptée. Le PRÉSiDENT demande seulement que la Société Géologique de France veuille bien nous écrire et nous donner des renseignements complémen- taires plus précis sur ce qu’elle désire. COMMUNICATIONS Les comptes rendus entomologiques et botaniques de l'Excursion du matin dans le Fronsadais seront faits ultérieurement. Les entomologistes, sous la direction de MM. Daydie et Lambertie ne purent faire ample récolte, la campagne étant encore trop mouillée par l'orage du matin. Les botanistes ne furent guère plus heureux. M. MaLvesiN peut cependant signaler d'ores et déjà une plante intéressante citée par Lloyd le Carduncellus mitissimus D. C. M. le Professeur Bouran entretient la Société d’un appareil pélagique nouveau qu'il a imaginé et qu'il vient d'installer à Arcachon. Cet appa- reil est muni de filtres latéraux facilitant la sortie de l’eau tout en retenant les animalcules. M. Boutan compte employer cet engin pour la pêche en profondeur, grâce à un dispositif spécial permettant à l'appareil de ne fonctionner qu’à la profondeur désirée. M. le D' LcaGuer qui n’a jamais cessé ses intéressantes études sur J'Huître, demande à M. Boutan de vouloir bien l’autoriser à se servir de son appareil pour la récolte du naissaim. M. Bouran l’assure que c’est avec grand plaisir qu'il lui prêtera son filet qui, dans ce cas particulier, lui rendra certainement les plus grands services. Vient ensuite le discours du Président. M. Barnié rappelle les étapes parcourues par notre Société durant l’année présente, et c'est avec la documentation précise que nous lui connaissons, qu'il nous fait, dans ses grandes lignes, l'historique de la Société Linnéenne de Libourne qui fut notre filiale et dont nous fêtons, en ce jour, le Centenaire en même temps que le 102%e anniversaire de son aïnée de Bordeaux. PROCÈS-VERBAUX 77 Ce beau discours, qui fut très applaudi, sera reproduit en entier dans nos procès-verbaux. | Dans son rapport, M. BarDié n’a omis qu une chose au milieu de ses éloges qu'il ne marchande point à ses collègues et collaborateurs, c'est son propre mérite et son dévouement à notre Société. Aussi MM. RoziER et Breicner se font un agréable devoir de réparer cet oubli volontaire d'une trop grande modestie. . La séance est levée à 17 h. 30 et l’on se rend à l’hôtel Loubat pour le banquet traditionnel qui doit terminer cette belle journée. BANQUET Dans la grande salle du vieil hôtel Libournais bien connu des touristes de notre ville, les convives, au nombre d’une trentaine, se trouvèrent bientôt réunis. M. Gaignebé, premier adjoint, délégué par le Maire pour représenter la Municipalité, siégeait à la droite de notre Président, lequel avait à sa gauche notre aimable et vénéré collègue de Libourne, M. Durand-Dégranges. Du repas lui-même nous ne dirons rien, d'autant que les grossières joies de la table sont choses nécessaires évidemment, mais combien secondaires pour le Linnéen véritable avide surtout de la plus substantifique moelle qu'il trouve dans les sciences. Empreint de cette franche et cordiale gaieté particulière à toutes les réunions, il fut ce qu'il ne pouvait manquer d’être, digne de la répu- tation de la maison Loubat, digne surtout de la double fête Linnéenne dont 1l marquait le couronnement. Mais un banquet, pour mériter vraiment ce nom, doit traditionnel- lement finir dans l'accompagnement des périodes oratoires. aussi au dessert, notre Président prend-il la parole. En termes heureux et sincères, 1l remercie M. Gaignebé de son charmant accueil et de l’aide précieuse que les délégués de notre Société chargés de préparer l’excur- sion ont trouvée auprès de lui. Il adresse ses remerciements et les nôtres à la Municipalité qui a bien voulu mettre à notre disposition la belle Salle des Mariages du nouvel Hôtel de Ville, que bien peu d'entre nous connaissaient et dont la visite nous a vivement intéressés. Revi- vant les souvenirs lointains, il dit combien la Société Linnéenne est heureuse de revenir, après trente années, tenir sa séance commémo- rative et fêter son anniversaire, le 102m%e, dans cette charmante ville de Libourne où fut fondée il y à un siècle, une Société filiale de la nôtre qui devint plus tard la Société Linnéenne de Libourne. Il remercie enfin 78 PROCÈS-VERBAUX ceux de nos Collègues Libournais qui ont bien voulu contribuer à l'éclat de cette fête en offrant des vins généreux et si justement réputés du Saint-Emilionnais : M. Durand-Dégranges, ancien maire de Libourne, conseiller municipal, notre dévoué collègue et l’un des doyens de notre Compagnie M. Bertrand-Pouey, qui a tenu à fêter ainsi l'entrée de son fils, M. Henri Bertrand-Pouey dans notre Société, MM. de Muret enfin, les aimables hôtes des Cordeliers, toujours si accueillants, lors de nos excursions à Saint-Emilion, et il termina en levant son verre en l'hon- neur de la ville de Libourne et de sa Municipalité si bien représentée par M. Gaignebé, ainsi qu'à la prospérité et à l'avenir fécond de la Société Linnéenne. | M. Gaignebé se lève ensuite : il dit avec quel intérêt il a suivi, au cours de cette journée, les travaux de notre Société à laquelle 1l prodigue ses félicitations pour son labeur séculaire et les beaux résul- tats qu’elle a réalisés dans le domaine de la vulgarisation et de l'avan- cement des Sciences. Il adresse enfin ses remerciements au Président, à tous les membres présents pour cette charmante et si intime soirée dont il gardera le plus agréable souvenir. M Durand-Dégranges, à son tour, ne veut pas laisser parüur la Société de Libourne sans lui dire toute sa joie de se retrouver dans la déjà vieille famille Linnéenne dont il fait partie depuis quarante-trois ans. Avec une verve toute juvénile, aidée par une mémoire vraiment remarquable, notre distingué collègue rappelle en quelques mots, vibrant encore de l'enthousiasme toujours vivant de ses premières années, les vieux souvenirs de l’âge d’or de la Linnéenne cependant que les figures respectées d'autrefois, les excursions, les fêtes d'antan défilent rapidement devant nous. Et le présent magnifique, aurore de l'avenir plein de promesses, s’illumine à la lueur un peu mélancolique mais combien vénérée du passé. Mais hélas ! inexorable, le temps, qui a surtout des ailes dans nos trop rares moments de bonheur, a semblé précipiter encore sa course. Il faut se séparer, gagner en hâte la gare enfumée où beuglent les machines et dans les compartiments malodorants où nous nous entas- sons pour le retour, nous emportons devers nous, contrastant avec l'obscurité que nous octroie généreusement l’ingérance administrative, la joie lumineuse et le souvenir étincelant de cette journée qui restera parmi les meilleures de notre Société. “ PROCÈS-VERBAUX 79 Discours prononcé à la Fête du 102me Anniversaire de la Société Linnéenne célébrée à Libourne le 27 Juin 1920 Par M. A. Bardié, président. MESSIEURS, La commémoration du 102% anniversaire de la fondation de notre Société marque la reprise de la célébration solennelle de-ia Fête Lin- néenne interrompue par les tristes années de guerre. La tradition de fêter Linné donna naissance à notre Société, la première en date de toutes les sociétés Linnéennes de France, et cette fête champêtre d'autrefois fit tourner au profit de la Science, un souvenir de reconnais- sance donné à ceux qui furent nos maîtres dans l'étude des choses de la Nature (1). À peine fondée, la nouvelle Société groupa dans son sein les savants naturalistes de Bordeaux et de la région. Bientôt elle étendit au loin des ramifications et créa des Sociétés filiales, tout en conservant le titre de Société mère. Lors de la fête décennale, en 1827, elle comptait déjà douze sections ayant adopté une commune fête. Aussi Laterrade, dans l’un de ses discours, faisait-il remarquer que « l’humble Société, née sous le saule d’Arlac, couvrait de ses fertiles rameaux les deux hémis- phères ». LA Société LINNÉENNE DE LIBOURNE. CENTENAIRE DE SA FONDATION. La section de Libourne fut l’une de nos premières filiales. Elle figure sur l'Annuaire de la Société de 1821, après la section de l'Ile Maurice et des Indes et celle de Paris. Le Docteur Pierre Moyne, né à Libourne en 1785, médecin des Hospices et administrateur de la Bibliothèque, en était vice-président, Drouhet, adjoint au maire, secrétaire ; Joyeux, pharmacien, conservateur : Gilbert-Fourcaud, négociant, et de Rabar, (1) Linné, les deux Baubhin, Tournefort et Bernard de Jussieu. Origines de la fête Linnéenne (Annuaire de la Société Linnéenne d'Emulation de Bordeaux, 1821, pages 55 et 96). \ 80 PROCÈS-VERBAUX propriétaire, litulaires. La liste s'’augmenta plus tard de Besson, phar- macien, et d'Héricé, docteur-médecin. Laterrade se plaisait à reconnaître les services que lui avaient rendus les botanistes de la section Libournaise en lui signalant les plantes nouvelles de leur région. Dans la préface de la quatrième édition de la « Flore Bordelaise », il rappelle l'accueil flatteur qu’il recut d'eux, lors de la tournée qu'il fit, en 1829, dans le canton de.Libourne et la séance botanique à laquelle il assista, où il fut témoin, à l'Athénée, du zèle du professeur M. Moyne et du goût qu'il savait inspirer à ses élèves. Il donne un souvenir de gratitude au Docteur Moyne et aux autres collègues de la Société Linnéenne de Libourne, pour la part qu'ils ont bien voulu lui faire de leurs travaux et pour les services qu'ils ont rendus à la Flore de leur pays. : Et L'arrondissement de Libourne était en effet l’un de ceux qui avaient été visités avec le plus de soin par les membres dévoués de cette section. Le Directeur de la Société Linnéenne mentionne l’excursion qu'il fit, le 13 juin 1825, dans le Libournais, avec M. Blanchard, archiviste, et jusqu'à Coutras avec MM. Moyne, de Rabar et Besson (1). Au château de Bomale où M. de Rabar le reçut, il admira sa collection d’ornitho- logie et son bel herbier de la Flore départementale composée de dix volumes in-folio. Te Parmi les excursions ayant fait Fobjet d'un rapport, je citerai celle du 1e juillet 1830 qui eut lieu dans la plaine du Cruso (2) et précéda la célébration de la Fête Linnéenne du 28 juin 1832, qui fut particuliè- rement fructueuse. Commencée à Libourne, à cinq heures du malin, elle se prolongea longtemps après midi. On parcourut les coteaux qui dominent la rive droite de la Pronne en remontant cette rivière jusqu'au village de la Gorse, entre Guîtres et Coutras, non loin des limites du département (3). | Laterrade signale aussi la belle excursion qu'il fit, du 7 au 10 juin 1840, dans les environs de Libourne. Le D' Moyne, président de la Société Linnéenne de Libourne, voulut bien parcourir avec lui une partie de l'arrondissement, notamment Saint-Emilion dont les véné- rables monuments firent son admiration, et où les murailles de l’ancienne cité étaient partout cou-onnées de touffes élégantes de l’Zsatis tinc- (1) Ami des Champs, t. IN, p. 221, 1826. (2) Ami des Champs, t. IX, p. 24, 1831. (3) Ami des Champs, 1. X, p. 391, 1832. PROCÈS-VERBAUX 81 toria (1). Dans l’excursion de la Fête Linnéenne de Libourne, le 25 juin 1840, M. Moyne, à qui, dit Laterrade, nous devons les plus belles plantes de son arrondissement figurant dans la Flore de la Gironde, était accompagné de M. Besson, pharmacien, et ces deux zélés collègues se sont principalement livrés à la recherche des plantes qui semblaient leur avoir échappé depuis quelques années. Le rapport de M. Moyne est complété par celui de l’excursion du 8 juin 1840 à Saint- Emilion avec le Directeur. Celui-ci ne manqua pas d'exprimer sa recon- naissance envers le laborieux président de notre ancienne section de Libourne (2). On sæit qu’en 1827, sur les instances d'un gouvernement ombrageux des collectivités, la Société Linnéenne de Bordeaux dut, à regret, se séparer de ses filiales et les considérer désormais comme Sociétés correspondantes. La section de Libourne devint alors une Société indépendante, mais elle continua néanmoins à envoyer à Bordeaux le compte rendu de sa Fête Linnéenne. Elle semble avoir disparu avec les membres qui en avaient été les fondateurs. C'est à l’Athénée que la section Linnéenne de Libourne tenait ses séances. Il y avait aussi, dans cette même salle, les réunions d’une Société dont le D' Movyne était le président fondateur. On donnait des cours de physique, chimie, géométrie descriptive ; deux séances de botanique avaient lieu par semaine. Les leçons du savant directeur étaient très appréciées du public qui, à cette époque, se passionnait pour les sciences naturelles et surtout pour la botanique. Le D' Moyne trouva un collaborateur dévoué dans Jean-Baptiste Besson, pharmacien et botaniste distingué, mort en 1869, à l’âge de quatre-vingt-deux ans et qui fut longtemps correspondant de notre Société. Libourne avait aussi son jardin botanique qui précéda la fondation de la section Linnéenne. On lit dans l'Annuaire de la Société, année 1821 : « Cet établissement qui ne vient que de se former, a offert cepen- dant cette année, une réunion de 650 plantes disposées d'après le système de Linné. À l'extrémité est la pépinière qui contient des arbustes variés et plusieurs arbres fruitiers, le tout sous la direction de M. Moyne, docteur-médecin, et Joyeux, pharmacien. » Quelques années plus tard, Laterrade, en parlant de la section Libournaise, dit : « qu'elle voit le jardin des plantes s'améliorer et présenter aux amateurs des (1) Ami des Champs, t. XVIII, p. 258, 1840. (2) Actes de la Sociélé Linnéenne, t. XI, Mélanges, p. 6. 82. PROCÈS-VERBAUX collections complètes de quelques genres intéressants. M. Besson, pharmacien, seconde, ajoute-t-il, M. Moyne dans la direction du jardin » (1). Lors de la visite qu'il y fit en 1826, le Directeur de notre Société, vit avec plaisir qu'on y cultivait les espèces rares de l’arrondis- sement dont ce jardin, dit-il, offre ainsi presque le prodrome. En 1838, la liste des plantes du jardin botanique fut imprimée et publiée ; elle faisait l’'énumération de 997 espèces classées et numérotées. Laterrade, en constatant que le goût de la botanique se répandait dans notre dépar- tement, dit à propos de ce catalogue : « Honneur au zèle et aux soins du professeur, M. le docteur Moyne, qui cherche ainsi à faciliter les amateurs dans leurs études et dans leurs recherches. » (2). ‘ Ce jardin, dont on doit regretter la disparition, était situé sur partie de l’ancien Enclos des Récollets et partie du chemin de ronde. Il a subsisté dans son entier, jusqu’à la construction de l'hôpital de 1833. Il a été depuis englobé dans d’autres jardins. Quant à la salle des: réunions scientifiques de l’Athénée où M. Moyne faisait le cours de botanique, elle servit longtemps de Salle des Ventes. Elle existe encore, toujours désignée sous ce nom, dans la partie des bâtiments qui a échappé à l'incendie du Palais de Justice, mais on ne l'utilise plus (3). k *X + FÊTES LINNÉENNES DE LA SECTION DE LIBOURNE À l'exemple de la Société mère, la section Libournaise célébrait, le méme jour qu’elle, la Fête, Linnéenne. La première eut lieu à Guttres, le 29 juin 1820. A trois heures du matin, les membres de la section partirent de Libourne, sous la direction de M. Moyne, vice-président. L'herborisation qu'ils firent n’amena que peu de plantes non mention- nées déjà dans la Flore Bordelaise. « Dans un lieu ombragé et agréable, M. Moyne procéda à l'organisation de la section de Libourne. M. Drouhet, maire adjoint, fut nommé secrétaire et M. Joyeux, phar- macien, conservateur. Après la lecture du règlement, le vice-président prononça un discours et parla des avantages qu’offrait la réunion de la section Linnéenne de Libourne avec la Société de Bordeaux. Ensuite il “(1) Extrait du Précis des travaux des sections, Ami des Champs, t. II, 1824, p. 380. (2) Ami des Champs, t. NI, 1828, p. 369. (3) Ces renseignements m'ont élé fournis par M. Ulysse Bigot, ancien archiviste de Libourne, dont on sait le dévouement aux choses historiques el archéologiques de cette ville. PROCÈS-VERBAUX 83 traita de plusieurs parties intéressantes de la physiologie végétale. Un banquet champêtre termina la fête. » (1). | La deuxième fête fut célébrée le 28 juin 1821 ; l'excursion eut lieu entre Saint-Denis et Coutras. Elle offrit beaucoup d'espèces rares. Les membres s’arrêtèrent sur un lieu élevé appelé le Æico, d’où l’on décou- vre la plaine de Guîtres et de Coutras; ils y tinrent leur séance et le vice-président, M. Moyne, prononça un discours sur le charme des réunions de la Société Linnéenne (2). Dans les années suivantes, après l’exeursion botanique, les membres de la section se rendaient le plus souvent au château de Bomale, chez le marquis de Rabar, l'un de leurs collègues, pour y tenir l'assemblée générale et célébrer la Féte Linnéenne. La réunion comprenait les membres titulaires et correspondants, les invités s'intéressant aux sciences naturelles et aussi des personnages officiels (3). Les travaux des séances à Bomale étaient des plus intéres- sants; l'Annuaire de la Société et l’Ami des Champs, en donnaient parfois les comptes rendus. Ce sont des mémoires et des lectures scien- titiques de MM. Moyne, Drouhet, de Rabar, Besson, l'abbé Carros, curé de Sainte-Radegonde, etc. C’est dans la réunion de la quatrième fête de la section Libournaise, le 30 juin 1824, que M. de Rabar émit le vœu que la Société joignit à ses études botaniques celles de la zoologie. Cette proposition, reproduite et développée par M. Charles des Moulins à la séance du 21 juillet suivant, fut adoptée à l'unanimité et renvoyée, quant au mode d'exécution au Conseil d'Administration. C'est au château de Bomale que fut célébrée, le 25 juin 1829, la fêle Linnéenne décennale de la Société de Libourne. M. le docteur Moyne la (1) Annuaire de la Sociéte Linnéenne d’'Emulation de Bordeaux, 1821, p. 52. (2) Annuaire de la Société Linnéenne d'Emulation de Bordeaux, 1822, p. 32. (3) Le Château de Bomale ou Beaumale est situé sur la rive droite de l'Isle, à proximité du bourg de Saint-Denis-de-Piles. Une lithographie dessinée par M. Blan- chard qui fut président intérimaire de la section de Paris, a élé insérée dans le ’ cinquième volume de l'Ami des Champs, p. 306, 1827. C'est une charmante cons- truction avec hautes toitures revêlues d’ardoises et où s'ouvrent quelques lucarnes : elle n'a qu'un rez-de-chaussée. De chaque côlé de l'entrée sont deux pavillons faisant saillie sur la partie centrale où la grande porte en plein cintre est accompa- gnée de croisées simplement encadrées. Les angles des murs sont bordés de pierres à refends; les bandeaux et les corniches sont les seules ornementations de cette confortable et reposante demeure. Ure pelouse s'étend devant le chäteau : elle descend vers une pièce d’eau bordée à droite par un saule pleureur. On sait, par Laterrade, que le marquis de Rabar aimait les grands arbres et avait un jardin très soigné. 84 PROCÈS-VERBAUX présidait. Dans un discours écrit, il fit l'historique de cètte Compagnie qui n’était plus, de par la loi, une filiale, mais une Société indépendante, correspondante de la nôtre. Il rappela à ses collègues leurs paisibles travaux, les nombreuses communications qu'ils avaient eues avec la Société mère, lempressement honorable avec lequel ils avaient concouru : à enrichir la Flore départementale, les excursions qu'ils avaient faites avec le Directeur et la séance que ce botaniste consacra à la Physiologie végétale, en 1820, à l’Athénée de Libourne, etc. (1). La mort de M. de Rabar, survenue en avril 1831, fut un grand deuil pour la Société Linnéenne de Libourne qui perdit, en même temps que ce savant et aimé collègue, le lieu préféré des fêtes linnéennes « aux- quelles M. de Rabar savait donner tant de charme, et où il recevait avec cette aménité qui lui était propre et cet abandon qui faisait de chaque collègue un ami». Dans la réunion à Arlac, le 30 juin 1831, Laterrade fit l'éloge du botaniste zélé qui enrichissait par ses excur- sions et ses recherches, et l’herbier de la Société, et la Flore de la Gironde. Il donna ensuite lecture de la lettre du D' Moyne rappelant les travaux de M. de Rabar concernant l’agriculture et les sciences natu- relles et faisant connaître les regrets unanimes qu’il laissait chez tous ceux qui l'avaient connu. Les excursions botaniques et les fêtes linnéennes de la Société de Libourne continuèrent à être mentionnées dans les Actes de notre Société. Par suite d'un deuil cruel qui frappa M. Moyne, la fête n'eut pas lieu en 1833. Le 30 juin 1836, les membres de la Société se dirige- rent avec leur président, M. le D' Moyne, sur Abzac où ils furent recus par M. l'abbé Carros, curé de ce lieu, notre correspondant. La séance fut tenue au presbytère. On y remarquait MM. Chauchard, curé de Coutras, Autran, curé de Guître:, membre de la Société d'Agriculture de Madrid, Piéchaud, docteur-médecin et Boutin, pharmacien. L’excur- sion dura depuis cinq heures et demie du matin jusqu’à midi; elle offrit diverses plantes entre autres la macre ou chataigne d’eau (7rapa natans L.) qui, on le sait, se trouve à Abzac dans l'Isle avec le Vallisneria spiralis L. et dont un bel échantillon fut recueilli pour l’herbier dépar- temental de la Société (2). Il est encore fait mention de la célébration de la fête Linnéenne, le. 25 juin 1840, à Libourne (3). La disparition de M. Moyne fut fatale à (1) Voir Annuaire de la Société Linnéenne, 1830, p. 40 et 41. (2) Tableau de la 19me Fête Linnéenne, 1836. ; (3) Ami des Champs, t. XNIIT, 1840, p. 262. PROCÈS-VERBAUX 85 notre ancienne filiale dont il ne sera plus guère question. Le 29 juin 1843, dans son discours de la 26me fête Linnéenne, Laterrade annonça à l’Assemblée la mort du Docteur Moyne, le médecin et l’ami du pauvre, président de la Société Linnéenne de Libourne et fondateur du jardin botanique de cette ville. La nécrologie s’augmentait de M. Dargelas et du Docteur Gachet (1). A l'occasion du centenaire d'une Société qui fut notre filiale et qui concourut si activement aux recherches de la Flore de la Gironde, il était de notre devoir de retracer ici son existence de plus de vingt années et d'adresser un souvenir ému aux savants naturalistes qui la composèrent et qui furent les dignes émules des linnéens de la Société de Bordeaux. Il est toutefois resté une trace de la Société Linnéenne de Libourne, par l’herbier, formé de plantes toutes récoltées dans la région Libour- naise, que Jean-Baptiste Besson légua à la ville, quelques années avant sa mort. Notre dévoué collègue, M. Durand-Dégranges, découvrit cet herbier dans un grenier où il était relégué depuis longtemps. Les plantes étaient en désordre et beaucoup en mauvais état. Avec une patience de bénédictin, il en fit le classement, après avoir éliminé ce que les insectes avaient le plus ravagé. Il déposa ensuite l’herbier à la bibliothèque de la Ville où chacun peut le consulter. Vous venez de parcourir les: feuillets de ce témoin séculaire, dont la présentation, en ce jour d’anni- versaire, est tout à fait de circonstance. L’herbier de Jean-Baptiste Besson a-t-il quelque pod avec celui du Docteur Moyne figurant à l’Athénée et que Laterrade, en 1835, estimait le plus complet de la Flore de la Gironde ? (2) Qu'est devenu cet herbier et aussi celui de M. de Rabar ? (3). A cette même époque, (1) Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, t. XIII, 1843, Mélanges, p. 4. (2) Discours du Directeur à Veyrines le jour de la 18me fêle Linnéenne. (3) LaTeRRADE. Ami des Champs, des Herbiers, t. II. 1833, p. 21. A la veille de dohner ces feuilles à l’imprimeur j'ai eu l'idée d'essayer de retrouver quelqnes vestiges de l’herbier de M. de Rabar, et j'ai eu recours à M. Ulysse Bigot qui m'a appris que tout ce qui était à Bomale, livres et papiers, avait élé vendu, il y a une irentaine d'années, par les hériliers lointains de notre ancien collègue, à Mme Desbois, libraire à Bordeaux ; l’herbier avait dû subir le même sort. Je me suis rendu aussilôt chez la dite libraire. J'y ai retrouvé un herbier qui m'avait été montré il y a bien des années, et que la fille de Mne Desbois m'a dit avoir été acheté par sa mère à Bomale, en janvier 1891, avec tout un wagon de livres. L'herbier comprend une trentaine de paquets“les boîtes qui les renfermäient s 8007 PROCÈS-VERBAUX notre Société Linnéenne avait un herbier de grand format et remar- quable par la beauté des échantillons (1). Il en a été souvent parlé dans les procès-verbaux des séances ; pendant de longues années nos collè- -gues s'efforcèrent d'y apporter leur contribution. Faute de place pour le conserver, la Société a dû un jour s’en débarrasser ! Aujourd'hui nous regrettons qu'il ne figure point dans notre nouvelle salle où il serait un objet de vénération pour tous nos Linnéens ; souhaitons qu’il se trouve à la Bibliothèque botanique municipale, avec les autres herbiers. La 72me KFèêre LiINNÉENNE CÉLÉBRÉE A LIBOURNE Il faut arriver au 29 juin 1890, pour voir figurer dans les Procès- Verbaux, la célébration de notre première Fête Linnéenne à Libourne, bien que nos collègues dirigeassent souvent leurs excursions dans la région d’alentour où ils faisaient d’abondantes récoltes et d'excellentes observations scientifiques. En passant à Libourne, on ne manquait pas de s'arrêter pour cueillir quelques échantillons de l’Anchusa Sempervi- rens D. C. que découvrit jadis le Docteur Moyne. La plante se trouvait sur le talus des fossés avoisinant la gare, à gauche face à la ville; c'était sa seule station connue en Gironde. Elle a disparu quand on fit, il y a une vingtaine d'années, les agrandissements de la gare et qu'on . détruisit les fossés. | L'excursion botanique et géologique qui précéda la 72me fête linnéenne, et où j'ai eu le bonheur d'assister, fut des plus fructueuses ; notre aimable et dévoué collègue, M. Durand-Dégranges, l'avait organisée. Le paysage où se fit notre course était ravissant. On traversa la Dordogne en voiture. Au bourg pittoresque de Saint- Jean-de-Blaignac, l’on mit pied à terre et l’'excursion botanique com- avaient élé déjà vendues. La libraire l’a ainsi étiqueté : « Herbier composé de 1818 à 1829 par M. Hercule de Rabar, membre de la Société Linnéenne de Bordeaux. Très intéressante collection. La plupart des sujets sont en bon élat de conservation. La classification faile avec grand soin d'après Linné, de Candolle, Jussieu, de Lamarck, Desfontaines, etc., est accompagnée de notes descriptives, citations et observations. » J’ai parcouru avec émotion ces pages vénérables où les insectes ont fait de grands ravages, et j'y ai lu d’intéressantes explications sur les familles des plantes, et des notes de M. de Rabar, Laterrade et Ch. des Moulins. Mme Desboïis, parait tenir à cet herbier qu'elle a conservé depuis trente années, et qui n’a cependant qu'un intérêt rétrospeclif. {l serail mieux placé à la bibtiothèque de Libourne ou dans les rayons du Musée de notre Société. (1) LATERRADE. Ami des Champs, des Herbiers, t. Il, 1833, p. 21. PROCÈS-VERBAUX 87 mença. De là on se rendit à Saint-Aubin-de-Blaignac en herborisant, pour aller visiter les fouilles géologiques sur le coteau de Bardos, au lieu dit le Tucau, où se trouve le gisement du grand Ostrea longirostris où les huîtres fossiles atteignent parfois 060 de longueur. Nous rapportâmes de beaux spécimens ayant conservé leurs deux valves. Puis ce fut, au retour, le passage en voiture à Braone et l'arrêt au curieux Menhir de Saint-Sulpice-de-Faleyrens, unique dans la région du Sud-Ouest, Après trente années, tout cela s’estomperait peut-être dans ma mémoire, si le compte rendu botanique, véritable régal scientifique et littéraire, dû au regretté Henry Brochon, et aussi le rapport géologique de M. Reyt, ne me permettaient de revivre en détail, par la pensée, les heures si courtes passées en des endroits aussi intéressants, avec des savants naturalistes tels que Clavaud, Brochon, Benoist, etc. (1). Vers six heures, nous rentrâmes à Libourne où se tint l'assemblée générale. Les communications y furent surtout géologiques. Henry Brochon, qui était aussi érudit géologue que savant botaniste, y échangea avec M. Reyt d'intéressantes observations sur les fossiles des Landes (2). Le banquet eut lieu à l'hôtel Loubat, il réunit treize linnéens. Nous donnerons un souvenir ému à plusieurs de ces collègues disparus depuis longtemps : le Docteur Saint-Martin-Souverbie qui dirigea si longtemps le Muséum de Bordeaux et qui fut pendant trente-six ans membre de notre Société; Armand Clavaud, dont la perte fut si grande pour la science botanique; Henry Brochon, Benoist, de Luëtkens et Durand. Le débutant d'alors est très honoré de saluer aujourd'hui, MM. Dupuy de la Grande Rive et Durand-Dégranges, alors adjoint au maire et qui représentait la Municipalité. Leur présence à cette fête linnéenne de ce jour, qui commémore, en même temps le centenaire de la Société Linnéenne de Libourne, nous est infiniment agréable. Ces linnéens Libournais, nos collègues depuis plus de quarante années, sont en quelque sorte les représentants lointains de notre ancienne filiale et ils nous rappellent l'élite de savants naturalistes : le D' Moyne, de Rabar, Besson, etc., dont nous honorons la mémoire. (1) Actes de la Société Linnéenne, volume XLIV, 1890, Procès-Verbaux p. 1xx et suivantes. ; (2) Actes de la Société Linnéenne, volume XLIV, 1890, P.-V. p. rxxvir et suiv. 88 PROCÈS-VERBAUX VISITE DE LA VILLE DE LIBOURNE L'HôTez BE ViLre Nous venons de parcourir les rues perpendiculaires et tracées au cordeau de cette charmante bastide qui se forma aux xni et xrve siècles, sous la domination anglaise, et à laquelle le Sénéchal de Gascogne, Roger de Leyburn, donna son nom (1). Nous avons admiré le site pittoresque du confluent de la Dordogne et de l'Isle dominé par le tertre de Fronsac, autour duquel nos collègues, partis dès le matin, sont allés excursionner, comme il est d'usage traditionnel dans toutes les fêtes linnéennes. Sous les ombrages des allées Souchet, après avoir: contemplé le délicieux paysage riverain, nous avons tourné nos regards du côté de la ville. lei était le port romain de Condat devenu plus tard celui de Saint-Jean-de-Fozera qui fit la fortune de Libourne et assura sa suprématie sur Saint-Emilion, la cité rivale. Devant nous la tour Richard et sa voisine engagées dans de laides bâtisses. Ces jolies tours, restes des fortifications du xive siècle, entre lesquelles se trouve l’ancienne porte principale de la ville, ont failli disparaître. Il y a quelques années il fut question de les démolir. Heureusement le bon sens du public hbournais prévalut, etces vieux monuments, qui sont la parure de la ville, ont été conservés (2). Mais ce qui caractérise le mieux Libourne, c'est sa place centrale avec ses arcades et son majestueux hôtel de ville. Des arbres y furent plantés malgré les protestations des habitants; depuis longtemps ils ont disparu. Jadis nous vimes au-milieu de la place une lourde fontaine, on l’a démolie il ÿ a une trentaine d'années. Les curieuses maisons ont tour à tour été remplacées par des constructions modernes ; on voit cependant quelques jolies maisons du xvin® siècle. A travers les années, l'Hôtel de Ville avait gardé ses jolies lignes architecturales et sa physionomie du xvie siècle lorsqu'il y a quinze ans, la Municipalité d'alors résolut de le démolir, de le rebâtir ailleurs (1) Les bastides ou cilés nouvelles étaient autorisées par ordonnance royale. Elles étaient tracées sur plan régulier, avec rues se coupant à angle droit et ayant une place au centre entourée de couverts. Nous avons ainsi dans la Gironde avec Libourne, Bazas, Monségur, Créon, Sainte-Foy, Eymet, Belin, Sauveterre et Castelnau-d’Auros. En 1270, une Charte d'Edouard Ier permit à Libourne de se choisir un maire et des jurats. (2) La tour Richard vient enfin d’être classée ; on peut s'étonner qu'on ait tant tardé à le faire ; il ne reste plus qu'à la dégager des maisons qui l’entourent,. PROCÈS-VERBAUX * 89 ou du moins de le remplacer par un édifice de style nouveau qui eut étrangement modifié l’aspect de la place. Le projet fut à la veille d’être exécuté. Les Libournais, jaloux de la beauté de leur ville et fidèles à ses souvenirs historiques, firent entendre leurs protestations. La Société Archéologique de Bordeaux, le Comité Girondin d’Art public et tous ceux qui ont l'amour des monuments anciens et le culte du passé joignirent leurs efforts à ceux de leurs amis de Libourne. Nous eùmes la Satisfaction de voir rebâtir l'Hôtel de Ville à la même place, et dans sa reconstruction, d'obtenir qu'il soit conservé de délicieuses parles, telles que le porche avec ses ogives, le beffroi et la façade sur la place et la rue voisine. Ayant pris part à la défense du vieux monument, je suis doublement heureux aujourd'hui de me trouver avec vous, dans ce bel Hôtel de Ville où la Municipalité libournaise a bien voulu nous donner l'hospitalité, dans la superbe salle des mariages, pour y tenir cette réunion. Je lui exprime la reconnaissance de notre Société (1). Je remercie M. Gagnebé, premier adjoint au maire, qui nous a si aimablement accueillis et qui a voulu faire lui-même à notre Société les honneurs de ce monument, inauguré en 1914, le jour même de la déclaration de guerre de l'Allemagne à la France, et que nous n'avions pas encore visité. Notre dévoué collègue, M. Durand-Dégranges, ancien maire de cette ville et aujourd'hui encore conseiller municipal, nous a conduits dans la visite des salles et nous a signalé les principales curiosités du Musée, notamment le beau groupe en marbre de Falconet « La France recon- naissante à Louis XV » qui occupe la place d'honneur dans la grande salle (2). (1) Dès que le projet de démolition fut connu, le Petit Journal reproduisit une imäge du vieil hôtel de ville menacé de disparaîlre. Dans le feuilleton du Journal des Débats, M. André Hallays prit la défense du monument et protesla contre la défiguration qu'on voulait faire subir à la partie la plus curieuse de la ville. La Société Archéologique, dont j'avais l'honneur d’être président, lutta’ avec la plus grande opiniâtreté, alors même qu'il semblail que nous n'avions guère d'espoir de réussir, car certains intérêts personnels ou politiques paraissaient s'être mêlés à cette question édilitaire. M. A: Bontemps, architecte ordinaire des monuments historiques, qui s’est occupé de la conservation des parties les plus anciennes, a donné, dans le tome XXXV du Bulletin de la Sociélé Archéologique de Bordeaux, p.89, une Notice sur le vieil Hôtel de Ville de Libourne qu'il a accompagnée de plans et coupe du monument du xve siècle. M. Bontemps fait la description de l'Hôtel, des diverses modifications qu'il a subies et de la restauration à laquelle il a procédé de 1911 à 1914. (2) Ce marbre était autrefois dans la cour, en plein air, sous les gouttières. M. U. Bigot découvrit son origine dans l'ouvrage de Paul Lacroix Les Arts au P.-V. 1920. 7 90 | PROCÈS-VERBAUX En s’excusant de ne pouvoir prendre part à notre fête du 102e anni- versaire, notre collègue, M. François Daleau, nous a engagés à remar- quer diverses pièces intéressantes et rares de préhistoire et d’ethno- graphie, qui se trouvent au Musée et dont il a fait la description dans le Bulletin de la Société Archéologique de Bordeaux, année 1899 (1). Ces objets proviennent pour la plupart de la collection de feu M. Pérès, ancien receveur municipal. Ils ont été achetés par la Ville vers 1880, sur la proposition de M. Durand-Dégranges et sur ses instances réitérées. Nous avons adressé nos remerciements à M. Duverger, bibliothécaire de la ville, fonction qu'il occupe depuis onze années, qui a bien voulu venir tout exprès, nous montrer les trésors de sa bibliothèque. Il a fait passer sous nos yeux de curieux ouvrages anciens aux belles reliures, mais le plus fameux de tous est le Livre velu qui contient les privilèges . locaux de 1270 à 1493. Il est recouvert d’une planche revêtue d’une peau de veau à tout poil sous lequel il fut mis en 1619. Il a été transerit en 1479 (2). xvie siècle, où il est décrit. L'auteur raconte qu'inachevé, il fut acquis par le Roi, après la mort de Falconet. Plus tard, M. Bigot trouva le bordereau d’envoi du Minislère, vers 1820, où il est bien indiqué comme de Falconet. . (1) M. Daleau signale notamment : 1° une hache néolithique, pierre noire cannelée sur les deux bords {pièce unique) ; 20 4ge du bronze : une herminette à douille et à anneau et un ciseau à douille (époque Larnaudienne), spécimen fort rare sinon inconnu dans notre Sud-Ouest ; 30 Ethnographie : un crâne momifié de Dayahs de Bornéo incrusté de morceaux de nacre découpés en Z ; 4 un harpon * des Eshimos terminé par une pointe en os avec deux barbelures de même type que les harpons préhistoriques en bois de Cerf du Mas d’Azil; 5° un très curieux collier de l'Amérique du Nord composé de huit perles : trois en ivoire de cachalot ou de morse, cinq en os de célacé (Voir Société Archéologique de Bordeaux, t. XXIII, p. 131, 1899). (2) Le Livre velu est en parfait état de conservalion,, il est écrit en lalin, en gascon et en français ; les feuilles sont en parchemin. L'écriture est une minuscule régulière et assez nelle du xve siècle. L'acte le plus ancien est d'Eléonore de Guyenne, en 1199. On lit au bas d'une des principales enluminures qui ornent ce manuscrit : € Ce livre a esté faict en la mairerie de honorable Bertrand de Sauvanelle, maire de la ville de Libourne en l’année 1479. » (Archives historiques de la Gironde, T. XXXIV, année 1899, p. 1 et 2). M. Bigot, qui fut longtemps archiviste des Archives de Libourne, m'a signalé quelques volumes provenant de la bibliothèque de Michel Montaigne : Horace, Paris, J. Foucher, 1543, in-folio, relié en vélin; Diogène-Laera (grec), Bâle, 1533, in-4o, demi-reliure, tous les deux avec la signature sur le tilre. Rapin — Thoyras — Histoire d'Angleterre, La Haye, 1724-1727, dix volumes in-8 plein maroquin rouge, aux armes du Comte d'Hoyn, ainsi que divers ouvrages provenant de la bibliothè- que de Montesquieu, d’autres reliés en maroquin rouge aux armes de Mesdames de France. ë Un curieux volume à la reliure de Jean Grolier : La Prima parte de le PROCÈS-VERBAUX 91 Enfin M. Durand-Dégranges nous a présenté l'herbier de Jean- Baptiste Besson. Cet herbier centenaire, formé de plantes locales est ici bien à sa place. Vous avez pu apprécier le bon état de ses feuilles et le classement des échantillons, grace aux soins de notre collègue. Un autre herbier nous a été montré, c'est celui de Desfontaines, botaniste renommé qui fut, en 1821, membre correspondant de notre Société. C'est pour moi, Messieurs, un grand plaisir que celui de remercier ‘en votre nom, dans cette ville de Libourne, à laquelle il à tant donné de preuves de son. dévouement, notre si sympathique collègue, M. Durand-Dégranges, l’un de nos doyens, puisqu'il est entré chez nous en 1877. Vous venez d'être témoins, il y a quelques instants, de son zèle pour tout ce qui intéresse les Arts et les Sciences naturelles, surtout la botanique à laquelle il est toujours demeuré fervent. Eu bon linnéen, il a conservé l'amour de notre Société et de ses traditions. En le félicitant de bien grand cœur, je lui exprime toute la joie que j'éprouve de me retrouver avec lui à pareil jour. Le Musée DE LA SOCIÉTÉ L'inauguration, à l’Athénée, le 2 février 1920, de la salle de notre Musée marquera pour nous une date mémorable. Le vœu que nous formions, le 30 juin 1918 à Arlac, lors de la célébration du centenaire de la Société, a pu enfin se réaliser grâce au dévouement et à la constance de notre archiviste M. F. Breignet. On sait combien furent laborieuses les démarches qu'il fallut faire auprès de la Municipalité. Nous espérons ne plus voir désormais se disperser au loin les collections dont les propriétaires ne veulent pas disposer en faveur du Muséum de la Ville. Notre salle leur sera ouverte et combien serait riche aujourd’hui notre Musée, si les collections que la Société avait formées ou celles qui lui ont été offertes avaient pu être conservées ! Pour aider à la prospérité de l’œuvre nouvelle, plusieurs de nos collègues se sont aussitôt dessaisis de leurs belles collections et des meubles qui les contenaient. Ils les ont même accompagnés d'impor- novello del Bandello, Lucques, 1554, in-40, vient d'être récemment découvert par M. U. Bigot, dans les rayons de la Bibliothèque libournaise : « C’est un ouvrage provenant de la bibliothèque du plus grand de tous les bibliophiles passés el présents, de Jean Grolier, ambassadeur à Rome, Trésorier de France sous François Ir, Henri II, François II et Charles IX. Il est éminemment vénérable. » 92 PROCES-VERBAUX tantes sommes d'argent. Notre Société reconnaissante a décerné le titre de « Bienfaiteur » à ces généreux donateurs dont les libéralités méritent d'être signalées et les noms de figurer, à perpétuité, en tête de nos Annales. Le premier de la liste est le regretté M. Léonce Motelay, qui nous a légué une somme de 5.000 francs ; puis M. F. Breignet, notre archiviste et M. Xavier Rozier, notre trésorier. En outre, M. Breignet a pu obtenir, par ses démarches personnelles, de belles collections qui élaient destinées à aller ailleurs. Nombreux sont les autres donateurs de notre Musée. J’en citerai quelques-uns : M. le docteur Lamarque ‘qui à offert un meuble et un herbier des plantes des Pyrénées conjoin- tement avec M. le D" Pierre Barrère ; M. Lambertie, sa collection d’'hé- miptères, de reptiles, d'oiseaux et un certain nombre d'ouvrages sur l'Histoire naturelle ; M. Daydie, différentes pièces de Musée; M. Dupuy de la Grande Rive, des minéraux et des roches ; Mme Petit-Lafitte, en souvenir de son beau-père, professeur départemental d'agriculture, ancien membre de la Société, l'herbier qu'il constitua, ainsi que des coquilles et des minéraux ; Mlle Leclère, des minéraux et des fossiles ; M. Aurélien Claverie, notre collègue, une somme d’argent; enfin, Mme Augereau, dont le mari fit partie de la Société, un grand meuble vitrine et de belles collections d’entomologie, de coquilles, de minéraux, et un herbier de mousses. La création d’un Musée nécessite un conservateur. Notre collègue M. Daydie, déjà adjoint au bibliothécaire, a bien voulu remplir ce poste de dévouement ; depuis longtemps nous apprécions le travail méticu- leux de notre collègue dans la conservation des pièces entomologiques. M. Lambertie a été nommé conservateur adjoint. Travaux, ExcuRsIONS ET VOEUX DE LA SOCIÉTÉ Malgré les difficultés de toutes sortes qui ont contraint la plupart des Sociétés savantes à interrompre ou à restreindre leurs publications, notre Société a continué la marche de ses travaux. Mais nos ressources ne sont point inépuisables, et il est d’absolue nécessité que non seule- ment toutes les subventions que nous avions avant la guerre, telles que celles de la Ville, du Conseil général: et de l'Etat, soient rétablies dans leur intégrité, mais que de nouvelles viennent s’y ajouter, en raison du prix excessif des publications. Fidèle à son programme de vulgarisation scientifique, la Société Linnéenne a repris, cette année, ses excursions publiques habituelles. 1 PROCÈS-VERBAUX 93 Les premières ont eu lieu, le 21 mars dernier, à Lormont, et le 16 mai à Léognan et à Gradignan; elles ont été suivies par un public nombreux et par les élèves du Lycée de jeunes filles conduites par leurs zélés pro- fesseurs. Le 11 avril, la Société, répondant à l'invitation de M. Aurélien Claverie, s’est dirigée vers Langoiran où notre aimable collègue nous a offert, dans son château de Lapeyruche, la plus cordiale hospitalité. Sous sa conduite, elle a visité les curiosités des environs et fait d’inté- ressantes observations scientifiques. Dans notre dernière visite à Lestonac, nous avons été navrés à la vue du spectacle de désolation imimaginable présenté par ce domaine que nous avions admiré encore intact, lors de l'exeursion de Gradignan, le {er juillel 1917, à l’occasion du 99e anniversaire. À cette époque, nous apprimes que le château et les belles forêts qui l’entouraient venaient d'être vendus à des spéculateurs lignicoles. On ne nous laissa pas ignorer l'usage qu'ils se proposaient d’en faire. La Société décida alors de s'adresser au Ministre de l'Agriculture et de demander à l'Etat de bien vouloir prendre, au plus 1ôt, les mesures nécessaires pour empêcher les déboisements excessifs, qui amèneraient rapidement la disparition des anciennes forêts qui sont l’une des richesses du pays. Ce vœu adopté par la Société, dans sa réunion du 9 janvier 1918, n’a malheureusement pas été écouté. Le Ministre nous a répondu qu'une loi sur le défrichement suffisait à garantir l'existence des forêts. On sait ce qui est arrivé ; les arbres qui ombrageaient nos routes et nos canaux ont été abattus, les vieilles forêts ont été rasées et le sol n’a point été - pour cela défriché ! Ce ne sont pas les nécessités de la défense nationale qui ont détruit aussi misérablement la belle propriété de notre ancien collègue, le comte de Kercado, et qui fut si souvent témoin des travaux et des joies de nos fêtes linnéennes, c’est une basse et cupide spécu- lation qui à anéanti cet important domaine forestier, sans même y laisser un baliveau. Notre Société ne saurait rester indifférente devant un tel vandalisme et elle joindra ses efforts à la Société pour l'Aménagement des Monta- gnes, à la Société Dendrologique de France et aux autres associations forestières, afin d’enrayer, dans la mesure du possible, le préjudice causé à notre pays par la disparition de nos anciennes forêts et par le déboisement en général. Si les lois actuelles ne sont pas suffisantes pour arrêter le fléau dévastaleur, il est du devoir des amis des arbres d'en demander de plus efficaces. 94 PROCÈS-VERBAUX x, FU Notre Société, par tradition, s’est toujours occupée de la prospérité des institutions qui contribuent à développer dans le public le goût des Sciences naturelles. Au premier rang de ces établissements figurent le Muséum et le Jardin botanique. Depuis longtemps nous étions sollicités d'intervenir auprès de la Municipalité pour que le Muséum, fermé depuis le commencement de la guerre, soit enfin rouvert et qu’il soit donné des facilités de visite et d'étude aux personnes s'intéressant aux belles collections qu'il renferme. A la suite de la démarche de la Société auprès du Maire de Bordeaux, nous avons eu la satisfaction de voir se rouvrir les salles du Muséum ; notre dévoué collègue, M. Chaine, déjà adjoint, en a été nommé conser- vateur. Le cours de biologie qu'il y professe, chaque semaine, est suivi par un public assidu et nombreux. Je lui adresse nos plus sincères félicitations. C’est aussi avec plaisir que nous avons appris la nomination de notre sympathique collègue, M. le D' Muratet, comme professeur agrégé à la Faculté de Médecine et adjoint à notre éminent collègue, M. le profes- seur Sabrazès. Nous félicitons notre ami de cet avancement bien mérité. J'ai déjà parlé de M. Breignet, notre si dévoué archiviste, et de M. Rozier, notre zélé trésorier; devrais-je effaroucher leur modestie, je dois, dans les remerciements que j'adresse ici aux membres du . Bureau et des Commissions, redire à leur sujet les mêmes compliments de ces dernières années et les remercier de nouveau de leur dévouement inlassable pour notre Société. Je remercie anssi notre vice-président, M le D' Lamarque, qui nous a apporté son appui de conseiller municipal dans toutes les questions intéressant la Société; M. le D' Baudrimont, secrétaire général, et M. Georges Malvesin-Fabre, secrétaire adjoint. Je ne saurais oublier la collaboration dévouée que m'a apportée M. Malvesin et la part qu'il a prise dans l’organisation des excursions de la Société. Avec notre collègue, M. Albert Bouchon, il s’est rendu à Libourne pour la prépa- ration de notre réunion générale et de notre Fête Linnéenne. Norte NÉCROLOGIQUE SUR LE GÉNÉRAL Oupri Cette année nous avons eu le regret de voir disparaître un linnéen qui fut des nôtres pendant cinquante ans, le général Oudri. Il était, PROCÈS-VERBAUX ae 95 depuis 1869, en rapports avec notre Société. À son retour de captivité en Allemagne, et lieutenant au 31e de ligne, il fut recu, le 5 juillet 1871, membre correspondant. Peu de nos collègues l'ont connu, car il n'est guère demeuré dans notre ville, et plus de vingt-cinq années de sa longue carrière militaire se sont passées en Algérie et à Madagascar. Quoique loin de nous, il envoyait, de Blidah ou de Biskra, à la Société Linnéenne, les résultats de ses observations scientifiques qu'il accom- pagnait souvent de rares et curieux spécimens sur la faune, la géologie et la flore des pays qu'il visitait. Notre collègue, M. Fernand Lataste, dans la séance du 4 février dernier, nous a raconté que, parti de Paris en 1880. dans le but d'explorer le Tell Algérien comme complément à l'étude de la faune française, il recut à Biskra l'hospitalité du capitaine Oudri qui lui facilita les moyens de son voyage dans le Sahara. A l’aide des préciuses fiches dont notre ærchiviste, M. Rreignet, à doté notre Bibliothèque. j'ai eu le plaisir de lire quelques lettres du général Oudri ; vous me permetltrez de vous en rappeler certains passages. Dins une lettre adressée au président, M. Delfortrie, le capitaine Oudri lui dit, qu'il a bien souvent regretté, pendant son trop court séjour à Bordeaux, de d’avoir pu profiter davantage de ses bons conseils et marcher plus vite dans l'étude d’une science qui exige des efforts de toute sorte pour être connue d’une manière à peu près conve- nable. La vie militaire, ajoute-t-il, a ses exigences, j'ai dû ne jamais oublier mon service qui m'a souvent imposé de réelles privations et m'a empêché dé suivre avec fruit les cours des Farultés de Bordeaux et de Montpellier (4). Le 15 avril 1885, il annonçait l’envoi d’un petit herbier et de quelques fossiles des environs‘de Constantine. La Société ne conservant plus de collections décida. le 6 mai 1885. de les offrir à la Ville de Bordeaux pour le Muséum du Jardin Public. En 1895. M. Oudri fut nommé colonel à Madagascar ; les journaux annoncèrent la défaite des Hovas dans l’attaque de Tsmaïmondry par les troupes qu'il commandait. Aux félicitations de la Société, à la date du 18 mars 1896, le brillant officier, après avoir remercié notre Compagnie du cordial et sympa- thique souvenir qu'elle lui avait envoyé, fit l’éloge des vaillants soldats qu'il a eu l’honneur de commander (2). Quelques mois plus tard, le colonel Oudri fut nommé général. À Ja lettre du Président de la Société (1) Séance du 21 avril 1875, t. XXX, P.-V., p. Lxxvr. (2) T. L, P.-V., p. xxvi, 1896. 96 PROCÈS-VERBAUX Linnéenne, il répondit : « Les bonnes félicitations que vous m'avez adressées au nom de tous, à l’occasion de ma nomination toute récente, sont la meilleure récompense des labeurs hélas trop nombreux que nous a causés cette campagne bien pénible pour nos jeunes gens. Pour moi, qui ai blanchi sous le harnais, la résistance à la fièvre a été facile et j'ai eu le bonheur de ne point compter un seul jour de maladie. « Enfin, tout récemment, j'ai fait une petite colonne à Antsivolé (130 kilomètres sud de Tananarive) et j'ai pu recueillir un fragment de bassin d’Epiornis et un autre de mâchoire de rhinocéros (?) je crois... J'ai bien aussi mis en poche du cristal de roche, du quartz, du minerai de fer, mais c'est bien peu de chose. Tout cela est destiné à la Société. Le mot tout ne doit pas faire croire à une grosse quantité. « Je vous prie encore de remercier nos collègues de la Société Linnéenne des félicitations qu’ils ont bien voulu m'adresser et de leur dire que je n'ai jamais oublié l'accueil si bon, si fiatteur qui m'a été fait par tous les membres de la Société en 1869 et 1870. » Malgré ses occupations militaires, notre collègue continua d'entre- tenir la Société de ses recherches scientifiques (1). En 1900, le général Oudri fut nommé général de division, puis com- mandant du 4° corps d'armée, au Mans. Lors de l'inauguration, en 1904, du monument élevé à Chanteloup, commune de Sillé-le-Philippe (Sarthe), aux mobiles du 5° bataillon de la Gironde tombés au combat du 12 janvier 1871, où fut tué le commandant Arnould, le général Oudri représentait le Ministre de la Guerre. Après la cérémonie, notre collègue s’entretint aimablement avec le président de la Société des Anciens Mobiles du 5e bataillon, M. Rocheteau, et lui exprima toute sa sympathie pour les bordelais qui lui rappelaient sa chère Société Linnéenne dont il faisait partie depuis de longues années. Le prisonnier de 1870 eut enfin la joie de contribuer à la victoire et de voir nos provinces d'Alsace et Lorraine redevenues françaises. J'adresse un souvenir ému à la mémoire de ce vaillant officier qui fut en même temps un fervent linnéen. 3 L'admission de nouveaux membres est venue combler les vides cruels que la mort a faits parmi nous dans ces dernières années. Grâce au zèle (1) T. LIT, P.-V., p. vi, 27 janvier 1897. i\ PROCÉS-VERBAUX 97 ardent de notre si sympathique ancien président, M. le docteur B. Llaguet, dont je salue la présence à cette réunion, il s'est formé à Arcachon un groupe Linnéen. Notre dévoué collègue a présenté comme membres titulaires, M. le docteur Lalesque et M. Jolyet; comme auditeurs, MM. Haillecourt, Tempère fils et Capdeville. Nous avons aussi admis récemment M. le docteur Hillairet, MM. Charrier et Cordier, titulaires ; M. Dutertre, correspondant, M. Dieuzède, auditeur. Enfin, dans cette séance commémorative, nous avons le plaisir de recevoir comme membres titulaires, M. le comte Féry d'Esciands, M. le colonel Yvart (1), M. Labarthe-Pon et M. Henri Bertrand, de Libourne, dont l'entrée nous est particulièrement agréable, puisque ce dernier collègue vient augmenter le nombre des linnéens Libournais dont nous appré- cions le long attachement à notre Société. Au cours des années, dispa- raissent successivement ceux qui, venus chez nous jeunes, ont rem- placé les anciens d'alors. Les jeunes d'aujourd'hui nous remplaceront à notre tour et ils atront à cœur de maintenir nos traditions linnéennes. En ce jour de la commémoration de son 02° anniversaire, quand une Société a un passé tel que le nôtre, elle a droit d'en être fière. Aussi nous est-il agréable, en une solennité où nous fétons Linné dont nous avons adopté le nom et Jean Bauhin dont nous avons pris le patronage, de remonter à ses jeunes années. Le bon Laterrade, dans un discours à une fête linnéenne disait : « 1l en est de la vie des Sociétés, comme de celle des individus; elles ont l’une et l’autre, leur enfance, leur maturité et leurs souvenirs. Leurs souvenirs...! d'autant plus précieux qu'ils se rapprochent plus de leur berceau. » Aussi, nous reporterons-nous, par la pensée, aux réunions dans la plaine d'Arlac, sous le Saule vénéré, et de là, au château de Bomale, chez le marquis de Rabar, où, il y a un siècle, se rassemblaient, au même jour, les linnéens, venus de Libourne et de la région, pour fêter Linné et disserter des choses de la Nature, en communauté d'idées et d’'aspi- rations avec leurs collègues de Bordeaux. De ces temps lointains, nous gardons la mémoire et nous nous honorons d’être les successeurs de ces dignes naturalistes, aussi modestes que savants, qui ont fondé notre Compagnie. Comme eux, nous avons l’amour des sciences naturelles et comme eux nous avons (1) M. Yvart qui assistait à notre réunion de Libourne est mort quelques mois plus tard victime d'un accident de tramway. 98 PROCÈS-VERBAUX foi dans l’avenir. À l'exemple de nos devanciers, nous continuerons de mettre en commun nos travaux et nos affections, et nous perpétuerons ainsi, avec le même succès, l’œuvre de notre chère Société Linnéenne qu'ils ont si bien commencée ! Réunion du 7 juillet 1920 Présidence de M. A. BaRDié, Président. ‘Le procès verbal de la dernière séance est lu et adopté. CORRESPONDANCE Lettre de la Fédération Française des Sociétés de Sciences Naturelles annonçant sa prochaine Assemblée générale pour le mardi 6 juillet. | Lettre de propagande de l'Union civique. Circulaire de l'Académie royale de Belgique. Leitre de M. le professeur Sigalas. adjoint au Maire, informant M. A. Bardié, président de la Société Linnéenne, qu'il est désigné pour faire partie du Comité consultatif du Muséum d'Histoire Naturelle de Bordeaux jusqu’à l'expiration du mandat du Conseil municipal actuel. _ Lettre de réponse de M. A. Bardié. ADMINISTRATION M. BReIGNET demande que l’on nomme, dès maintenant, une Commis- sion chargée d’étudier et de préparer la réception de la Société Géolo- gique de France qui doit faire cette année, du 22 au 28 août prochain, dans le Bordelais, l’excursion qu’elle avait projetée en 1914, lorsque la guerre a éclaté. | Cette Commission, qui est aussitôt désignée, devra se réunir très prochainement. En font partie : MM. Bardié, Baudrimont, Daydie, Degrange-Touzin, Dutertre, Duvergier, Malvesin, Peyrot, Rozier. M. Dutertre est chargé de demander de nouveaux renseignements à la Société Géologique de France et d'établir la liaison entre les deux Sociétés. A data Le PRÉSIDENT rappelle les clauses du testament de notre collègue Motelay, qui a légué une somme importante à notre Société sous PROCÈS-VERBAUX a 99 condition formelle de surveiller le bon entretien de son magnifique herbier laissé à la Ville, et demande que l'on désigne une Commission chargée de donner satisfaction aux dernières volontés de notre regretté collègue. Sont nommés pour faire partie de cette Commission : MM. Bardié, Baudrimont, Daydie, Fiton, Malvesin, Neyraut, Plomb. Le PRÉSIDENT demande si l’excursion de Lacanau fixée pour le 18 Juillet prochain est toujours projetée. Malgré la proposition de M. Bouchon de la remplacer par celle du Cap-Ferret que les circons- tances ont obligés à remettre, l’excursion de Lacanau, qui est une excursion publique, est maintenue. | À ce sujet, MM. Mazvesin et PLome dan dent que l’on établie le système d'affichage par lequel nous annoncions les excursions publiques avant la guerre. COMMUNICATIONS M.le Présinenr lit une note de M. Ballais signalant qu'il à récolté : a) À Floirac, le 9 mai, en compagnie de M. Dieuzède : Ophrys apifera var. viridiflora, labelle June et pétales blancs, très commun en cet endroit ; Orchis militaris, un seul pied dans un pré; Globularia vulgaris, sous bois ; Daphne laureola. un seul pied sous bois ; Aristolochia rotunda, dans un pré; Orobus niger, sous bois. b) À Bruges, le 24 mai : Lagqurus ovatus, jolie petite grainée formant une boule soyeuse, très commune sur la voie ferrée, en face de la gare ; Hélianthemum umbellatum, remarquable par ses belles fleurs blanches ; Hyoscyamus niger, un énorme pied sur la voie ferrée, en face du marais, entre Bruges et La Jalle. c) À Pessac, le 30 mai : : Salix cinerea, assez rare ; Viola lancifolia ; Pinguicula l'usitanica. 100 PROCÈS-VERBAUX M. le Présinenr lit une lettre de M. l'abbé Moureau signalant la présence dans le parc du Château de Lescure : 1° D'un Mouron bleu qui n’est pas mentionné dans la « Flore de France » de Grenier et Godron, qu'il avait d’ailleurs déjà trouvé, il y à quarante-cinq ans, sur le terrain de l’ancien Grand Séminaire de Bordeaux, puis quelques années après à Barsac et dont il avait com- mencé l'étude avec M. Clavaud ; 2° Du Papaver hybridum, plutôt rare aux environs de Bordeaux. M. PLows fait remarquer que ce Mouron bleu est signalé en grande abondance en Lorraine, en particulier à Avaucourt. : M. Capanrous apporte pour notre Musée deux œufs de tortue algé- rienne que lui a donnés M. Giroux, professeur d'horticulture à Caudéran. M. Giroux, qui a eu la bonne fortune de pouvoir assister à l'accouple- ment, puis à la ponte, a fait part à notre collègue de ses très intéres- santes observations. Pendant l’accouplement les tortues mâle et femelle font preuve d'une ardeur extrême et les carapaces se heurtent et se Cchoquent avec fracas. Pour effectuer sa ponte la femelle choisit un terrain extrêmement dur, puis, prenant appui sur ses pattes de devant qu’elle enfonce dans le sol, elle tourne autour de cet axe en décrivant une circonférence avec la partie postérieure de son corps, creusant ainsi au centre un trou d'environ quinze centimètres, dans lequel, dans le cas observé par M. Giroux, furent déposés six œufs. M. CHaine fait une communication « Sur un cas d'hermaphrodisme externe chez l’écrevisse » qui sera insérée dans les Procès-Verbaux. M. LamBerTie lit une note sur divers Coléoptères trouvés à Arcachon et dans les environs par M. G. Tempère, note qui sera insérée dans les Procès-Verbaux. M. Pcous signale qu'il a retrouvé à Arlac le Drosera rotundifolia non fleuri, qui y avait été récolté en 1913 par M. Eyquem, mais n'avait plus été revu depuis. M. DuverGier lit une note sur les Bryozoaires du Néogène de l’Aquitaine. Cette note très intéressante, accompagnée de quatre belles planches, sera insérée dans les Actes et une Commission composée de MM- Degrange-Touzin, Peyrot, Rozier est nommée à cet effet. M. Duorertre dit une « Note sur l’Helix pisana Muller » qui sera inserée dans les Procès-Verbaux. La séance est levée à 19 heures. PROCÉS-VERBAUX 401 Note sur « Helix Pisana », Muller Par A.-P. Dutertre. Ce mollusque possède une coquille de 12 à 15 M/" environ dans sa plus grande largeur, blanche, ornée de lignes plus ou moins fines, noirâtres, brunes. bistres ou jaunâtres, souvent interrompues et se continuant alors par des ponctuations de même couleur ; ces lignes sont souvent groupées en séries de cinq ou six entre lesquelies il reste des intervalles sans ornementation et les dernières du dernier tour de spire sont fréquemment remplacées vers la bouche par des flammules de même couleur disposées comme les lignes ; le péristome est fragile et souvent rose, ce qui avait valu à cetle espèce le nom d'A. rhodostoma qui lui avait été donné par Draparnaud ; l'ombilie est assez.élroit et Panimal noir. Il est très répandu dans tout le midi de la France, surtout dans la zône maritime; je l’ai observé notamment à Biarritz dans les dunes près du canal de l’Adour, au Canet (plage de Perpignan) où de gros individus descendaient presque sur la grève, dans les environs de Nice, où elle est aussi très abondante. Je l’ai recueilli cette semaine dans l'enclos de la station biologique d'Arcachon, ce qui m'a rappelé qu'une petite « population » de la même espèce se trouve aussi dans l’enclos de la station de biologie maritime de la Pointe aux Oies à Wimereux (Pas-de-Calais) où elle vit surtout sur Zycium barbarum. Si on consulte le catalogue des mollusques terrestres et fluviatiles observés dans le Pas-de-Calais par Bouchard-Chantereaux (Mem. Soc. d'Agricult. Sc. el Arts de Boulogne-sur-Mer, 1836) on constate qu'il n’y est pas mentionné: il ne figure pas non plus dans ladditif à cette liste que le Professeur Giard a présenté au Congrès de AN ASE réuni à Boulogne en 1899 (Coup d’œil sur la Faune du Boulonnais in Boulogne-sur-Mer et la région Boulonnaise) (1). En effet, AT. pisana a été introduit par Giard vers 1905 dans l’enclos du laboratoire qu'il avait fondé à Wimereux et y a persisté en un petit nombre d'indi- vidus qui ont à peine essaimé à partir du point où les premiers exem- plaires avaient été placés; néanmoins, cette espèce est certainement (1) Cet article a été reproduit dans les « OEuvres diverses d'Alfred Giard » réunies et rééditées par les soins d’un groupe d'élèves et d’amis (Tome I, Paris, Laboratoire d’'Evolution des étres orgonisés, 1913). 102 PROCÉS-VERBAUX acclimatée aujourd'hui à Wimereux puisqu'elle s’y reproduit et s’y maintient depuis quinze ans environ. Etant donné que le climat du Boulonnais est très sensiblement différent de celui d'Arcachon, de Biarritz, de Perpignan et de Nice où elle a été observée, il semble que cette espèce à pu résister à Wimereux grâce au régime maritime tempéré qu'elle y trouve et auquel elle paraît ètre adaptée (1). À côté de ce fait d’acclimatation, je rappellerai que Giard avait intro- duit également dans le voisinage de son laboratoire de Wimereux Cochlicella acuta, Muller, qui y a fort bien réussi et qui est répandu aujourd'hui non seulement dans les environs immédiats de la station mais aussi dans toute la région comprise entre Wimereux et Amble- . tense et même au-delà où il est très abondant: Giard a d’ailleurs rendu compte de cet essai dans une note parue dans la Feuille des Jeunes Naturalistes, 1905, t. XXXV, p. 13 (2). ; Hermaphrodisme externe chez l'Écrevisse Par J. Chaine. Il m'a été donné d'observer quatre cas d’hermaphrodisme externe chez des Écrevisses femelles ; ces faits m'ont paru rares puisque j'ai relevé ces quatre cas sur un millier de sujets environ. Tous portaient sur la constitution de la première paire d'appendices abdominaux, mais avec des variantes assez marquées, ce qui m'oblige à faire quatre descriptions distinctes. Je crois devoir d'abord rappeler que cette première paire d'appen- dices abdominaux de la femelle est toujours très différente des suivantes. C’est ainsi qu’elle peut faire entièrement défaut. D’autres fois, seul l’un des deux appendices manque, tandis que l'autre est présent. Enfin, et c'est le cas le plus fréquent, les deux appendices existent, mais ils sont rudimentaires et incomplets par rapport aux autres ; ils ne compren- nent, en effet, qu'une pièce basilaire indivise surmontée d’un fouet très court et fort grêle, le tout n’atteignant pas un demi-centimètre. (1) Depuis cetle communication, M. le D' Van der Sleen, professeur à Harlem (Hollande) ma montré dès son arrivée à la station de Wimereux, vers la fin de juillet, des exemplaires vivants de celte espéce qu'il venait de récolter près de Calais. (2) cf. note au bas de la page précédente, PROCÉS-VERBAUX 103 Chez un des quatre sujets dont je rapporte ici la description, l'appen- dice droit était réduit comme à l'ordinaire, donc normal. Le gauche, au contraire, était complétement modifié et semblable à un appendice de la première paire abdominale d’un mâle ; c’est-à-dire à une partie de l'appareil copulateur de ce dernier. Long de huit millimètres, il était dirigé en avant, appliqué contre la face ventrale du céphalothorax, dans l'intervalle laissé libre entre les bases des membres thoraciques postérieurs. Comme chez le mâle, il consistait en un style articulé au corps au niveau de sa partie basilaire et dont la partie distale avait la forme d’une plaque enroulée sur elle-mème de façon à constituer une sorte de canal ouvert. | \ Un deuxième sujet présentait une disposilion assez semblable à celle que je viens de décrire. L'appendice droit était encore normal, tandis que le gauche élait modifié dans le sens d’un stylet copulateur mâle. Ce dernier mesurait neuf millimètres de longueur et ne possédait pas de pièce basilaire, il s’articulait directement avec le corps. Comme dans le cas précédent, il avait exactement l’aspect d’un appendice mâle, seul sa direction était modifiée : au lieu d’être parallèle à l’axe longitudinal du corps, il lui était oblique et croisait par suite la ligne médiane. Chez les deux autres sujets, les deux appendices de la première paire abdominale étaient bien encore modifiés dans le sens de l'appareil copulateur du mâle, mais sans cependant atteindre complètement la constitution de ce dernier. Chez l'un d'eux, l’appendice de droite mesu- rait quatre millimètres et celui de gauche cing millimètres; l’un et. l’autre étaient fort grêles, presque filiformes. Au lieu d'être longitu- dinaux comme chez un mâle} 1ls étaient très obliques. presque trans- versaux comme tous les autres appendices abdominaux, principalement celui de droite. L'un et l’autre étaient constitués par une seule pièce, ils s'inséraient donc directement sur le corps. Ils n'étaient pas rectilignes comme chez le mâle, mais dessinaient une courbe à concavilé antérieure, la concavité de l'appendice gauche étant de beaucoup la plus marquée. Les deux appendices avaient une même forme : cylindriques à leur base, ils s’étalaient en lame sur le reste de leur étendue avec des bords assez épais ; la lame était plane ne s’enroulant pas comme dans la patte normale du mâle ; l'extrémité était échancrée, les deux bords formant chacun comme une petite corne ; au fond de l’échancrure s’insérait un petit cil qui n’était autre chose que celui qui termine normalement la première paire abdominale de la femelle. A droite ce cil mesurait deux millimètres ; à gauche il en avait trois. 404 PROCÈS-VERBAUX Enfin chez le quatrième sujet, les deux appendices mesuraient chacun un centimètre de longueur, ils se dlirigeaient obliquement en avant en se croisant su la ligne médiane. Ils rappelaient par leur forme ceux de l'écrevisse précédente : cylindriques à leur base et lamellaires à bords épais à leur extrémité; mais ici les bords étaient si épais que Ja lame en était comme transfornée en gouttière, mais sans enroule- ment de l'appendice; cependant à gauche il y avait un très léger commencement de torsion. L'extrémité était échancrée; dans Féchan- crure de gauche s'insérait un petit cil ; à droite le cil faisait défaut. Quant aux autres parties de l'appareil reproducteur, dans les quatre cas, elles étaient semblables à ce qu'elles sont ordinairement chez la femelle : forme des autres appendices abdominaux, situation des orifices reproducteurs, constitution de l’appareil lui-même. Dans les dispositions présentées par les appendices anormaux des deux dernières Écrevisses on trouve donc un mélange de caractères mäles et femelles : élargissement en lame, direction et présence du fouet. L'examen de ces appendices anormaux et leur comparaison aux autres formations anormales ici décrites et aux appendices ordinaires du mâle et de la femelle peuvent nous expliquer la genèse de ces malformations. La portion basilaire de l'appendice femelle seul s’est modifié en s’élargissant en lame ; cette lame reste plane (les deux der- nières Écrevisses). Quant au cil ou fouet il ne subit lui-même aucune transformation, seulement il persiste ou disparaît ; il disparaît toujours lorsque la lame est enroulée. Note sur divers Coléoptères trouvés aux environs d'Arcachon par G. Tempère Par Maurice Lambertie. Aù mois de janvier dernier, notre collègue G. Tempère, m’a remis une note détaillée des espèces de Coléoptères qu'il a récoltés à Arcachon et aux environs de cette ville pour un futur Catalogue des Coléoptères de la Gironde que je me propose de publier d'ici deux ou trois ans. | Je vous énumère dans ce petit travail les espèces les plus intéres- santes et nouvelles pour le département : à Cicindela trisignata, Dé]., var. subsuturalis, Som. Ile aux Oiseaux, 9 » DE] » plusieurs individus. PROCÈS-VERBAUX 105 Carubus catenulatus, Scop. 1 ® au Cap-Ferret, sous une planche en juin. 4 g‘ à La Teste sous un tronc d'arbre à Braonet et 1 Q sous une pierre près de la jetée en juin et septembre. C. purpurascens, Fabr. 1 Q dans les herbes près de la voie de chemin de fer au sortir d'Arcachon, en septembre. C. granulatus, L., à Lamothe, sous une pierre. Drypta dentata, Rossi, à Lamothe, débris d'inondation. Oodes helopioides, Fabr., — pe ee Platynus assimilis, Payk., à Lamothe. Calathus cisteloides, Panz., partout dans les environs. Dytiscus circumflexus, F., Cap-Ferret (récolté par le D' Hameau). Cercyon unipunctatum, L., Arcachon, Cap-Ferret. Elmis Maugei var. aenea, Müller, à Lamothe, dans la Leyre. Limnius tuberculatus, Müller, à Lamothe, sous les pierres submergées. Ontholestes muninus, L., Gujan, Cazaux. sous les bouses. Creophilus maxillosus, L., La Teste, cadavre de chien. Staphylinus olens, L., Arcachon. — ophthalmicus, Scop. (cyaneus, Payk.), La Teste. _ caesareus, L., Lamothe, Facture. Melopsia clypeatum, Müller, Arcachon, dunes vers Moulleau. Dermestes undulatus, Brahm., à Arcachon, en nombre sous les cada- vres desséchés d’une grive et d’un lézard dans un endroit sablonneux, en mai; trouvé également à La Teste en mai et juin. Nouveau pour le département. Attagenus pellio, L., Arcachon. Megatoma undata, L., La Teste, sur tronc de chêne, trouvé par Laporte frères. Uleiota (Brontes) planatus, L., Facture, sous l'écorce de chênes abattus, près de la route ds Mios, en juillet et septembre. Trouvé par Laporte frères. Ditoma crenata, Hbst., à La Teste, Facture, écorces. Trouvé par Laporte frères. : Pria dulcamarae , H1., La Teste, fauchant dans une haie où pousse Solanum dulcamarae, au Mourillat, en septembre; Arcachon sur la même plante, Allées des Arbousiers, en août. /Vouveau pour le département. Heterostomus pulicarius, L. (gravidus, IL), 1 exemplaire sur Linaria thymifolia, aux dunes du Pilat, en juillet; 1 ex. sur Linaria sp. ? P.-V. 1920. 8 106 PROCÈS-VERBAUX à Lamothe, en mai; 2 ex. sur Linaria spartea à La Teste, chemin du Cap-Lande, en août. Vouveau pour le département. Omosita discoidea, Fabr., Arcachon, sous un oiseau mort, en mars; à La Teste, sous un ee mort, bord de la route Fe Cazaux, en mai. Pris aussi par Laporte. Cateretes(Cercus, Latr.) pedicularius, L., La Teste, sur Spiræa ulmaria. Scydmaenus tarsatus, Müll., La Teste, sous des débris. MNouveau pour la Gironde. À blattaria laevigata, Fabr., La Teste, sous des pierres. Phosphuga atrata, L., Arcachon, La Teste, Lamothe. Vouveau pour la Gironde. Silpha obscura, L., La Teste. — granulata, Oliv.. Gujan. Blitophaga undata, Müll. (reticulata, Fab.), La Teste, courant à terre, au Mourillat, dans un champ, en mai; Le Teich, à terre, derrière la gare, en mars ; La Teste, Brémontier, dans un champ, en juin. T'hanatophilus rugosa, L., Arcachon, sous un cadavre de chat desséché, près la voie ferrée, en juin, et à La Teste sous un chien mort, en mai. Pris aussi par Laporte. Thanatophilus sinuala, Fabr., Arcachon, La Teste, sous des petits cadavres. Scaphidiam 4-maculatum, Olhv., 1 ex. à Lamothe, dans les débris rejetés par la Leyre et sous un tronc d'arbre couché à terre dans les prés de la rive gauche, en juillet. Pris aussi par Laporte. À Hister cadaverinus, Hoffm., Arcachon, La Teste, sous des cadavres. Saprinus semipunctatus, Fab., Arcachon, Moulleau, sous des cadavres. — aeneus, Fabr. — — — — dimidiatus,lllig., Arcachon, Moulleau, sous des seiches node Copris lunaris, L., La Teste, Cap-Ferret. ; Oniticellus fulvus, Gæze (flavipes, Fabr.), dans les bouses de vache, partout, mai-juillet. Trouvé par Laporte. Onthophagus ovatus, L., Cap-Ferret, dans les bouses. — furcatus, Fabr., Cazaux, dans les bouses. Aphodius subterraneus, L., La Teste, dans les bouses. — haemorrhoidalis, L., La Teste, Cazaux, Cap-Ferret, dans les bouses de vache, mai-juin. Aphodius rufipes, L., Cazaux, Cap-Ferret. — contaminatus, Hbst., bouses dans les prés, commun en automne. PROCÈS-VERBAUX 107 Aphodius scybalarius, T1., La Teste, Arcachon, bouses de vache dans les endroits sablonneux, en mai ; Cazaux, excréments au bord du lac en juin. Pris aussi par Laporte. es Aphodius 4-quitatus, Hbst., La Teste, Cazaux, bouses, en avril-mai. Pris par Laporte. ë Heptaulacus testudinarius, Fabr., Arca-hon, plage de Moulleau, volant au soleil, en janvier; La Te.te, La Hume. Cazaux, bouses de vaches, en février-mars. Pris aussi par Laporte. Aegialia arenaria. Fabr., Arcachon, pied des plantes dans les dunes. Psammobius porcicollis, I1l., Arcachon, pied des plantes. Pris aussi par Souverbie, Geotrupes mutator, Marsh., commun partout. Pris aussi par Laporte. — niger, Marsh. (hypocrila, 1].), Cap-Ferret. Pris aussi par Sou verbie. Ceratophysus typhaeus, L., Cazaux. Callicnemis Latreillei, Lap., M. Lieuhart en a pris un gf vivant le 17 juillet 1915 sur la plage, en allant au Moulleau, aux pieds des dunes. Notre collègue G. Tempère en a trouvé deux pattes anté- rieures en tamisant du sable à Moulleau. Cette espèce fut trouvée à Soulac par M. Giraud. H. Gouin (1), Arcachon (Vaulogé de Beaupré), Royan (H. Laborderie), Lebon (2) Pointe-de-Grave (H. Gouin) (coll. Augereau), Landes (Duverger). Melolontha hippocastani, Fab., Arcachon, abondant en avril. Cité aussi par Laporte. Triodonta aquila, Cast., Arcachon, commun, englué dans les pots à résine. Pris par Souverbie à La Teste. Amphimallus solsticialis, L., Meyran, quelques exemplaires à terre. en juin ; La Teste, volant au crépuscule autour d’un lierre. Serica brunnea, L., Arcachon, attirés aux lumières le soir ou volant au crépuscule et à La Teste secouant une haie à Brémontier en mai-juin. Cité par Laporte. Anisoplia philanthus, Fussl., La Teste, en juin. Trichius zonatus, Germ. var. gallicus, Heer., Lamothe, fleurs d’angé- liques et de ronces, en juillet. Nouvelle pour le département. Tropinota crinita, Charp., Arcachon, La Teste. Potosia cuprea var. floricola, Hbst., Arcachon, Meyran. (1) P.-V. Société Linnéenne de Bordeaux: t. XI NS cuxUt ; &. XLNIIL, p. xxIX ; t. LILI, p. Lxxrv. (2) Bull. Société Entomologique de France, 1918, p. 272. 108 PROCÈS-VERBAUX Potosia morio, Fabr., Assez commun un peu partout, Arcachon, La Teste, Cazaux, Lamothe, sur les fleurs de ronces, angéliques et fraisiers ou dans les troncs de chène, mai-juillet. Cité par Laporte. Chrysobothris solieri, Scop., Arcachon, La Teste, Sanguinet,. Anthaxia nigritula, Ratzb. (praticola), Arcachon, du eôté de Moulleau, sur les fleurs des composés (Æypochæris), en mai-juin. Vouveau pour la Gironde. Coræbus fasciatus, Nillers (bifasciatus, Fabr.), Arcachon, 1 seul exemplaire pris sur un store de sa villa, au soleil, en juillet. Nouveau pour la Gironde. Agrilus biguttatus, Fabr., La Teste, sur des chaînes de haies au bord du chemin du Cap-Lande, en juin-juillet. Vouveau pour le départe- ment. Aphanisticus emarginatus, Fabr., La Teste, Gujan. Trachys minuta. L., La Teste, Cazaux, battant les saules, en avril-mai. Cité par Laporte. Trachys pygmaea, Fabr., La Hume, sur Malva sylvestris. Cité par Laporte. je Selatosomus æneus, L., La Teste, Lamothe. Adrastus limbatus, Fabr., La Teste. Synaptus filiformis, Germ., entre Lamothe et Facture, sud de la voie ferrée, en battant les aulnes, et à Lamothe, en battant les ormes, près du pont, en mai-juillet. Vouveau pour le département. Elater sanguineus, L., La Teste, Lamothe. Cité par Souverbie. Cardiophorus gramineus, Scop. (thoracicus F.), Arcachon, La Teste. Trixagqus (Throsius, Latr.) elatoides, Heer., La Teste, Gujan. Thanasimus formicarius, L., Arcachon, La Teste, sur les troncs de pin ou dans les mousses. T'illus unifasciatus, Fabr., La Teste, un exemplaire en battant une haie, chemin du Cap-Lande, en juin. Opilus mollis, Latr., un exemplaire sorti d’un morceau vermoulu de branche de chêne venant de Gujan, en juin. Necrobia violacea, L., Arcachon, La Teste, sous des cadavres de chien, en mai. C'est l'espèce du genre la plus fréquente aux envi- rons. Cité par Laporte. MNecrobia rufipes, de Geer., Arcachon, sous des cadavres. — ruficollis, Fabr., Arcachon, sous de vieux os au débotoir. Telephorus rusticus, Fall., Lamothe. Drilus flavescens, Fabr., Arcachon, au vol. PROCÈS-VERBAUX 109 Malachius marginellus, Fabr., Arcachon, Lamothe, Colotes maculatus, Lap. (trinotatus, Er.), La Teste, Lamothe, Facture, en fauchant dans les endroits herbeux, en juin-juillet. Nouveau pour la Gironde. Anthocomus fasciatus, L., Lamothe. Sphinginus lobatus, Oliv., Lamothe, fauchant une prairie, près de la route en battant un orme, entre La Hume et Meyran, en mai-juim. Cité par Laporte. E’baeus rubripes, Perris., Arcachon, plage des Abatilles, pendant les heures chaudes, sous détritus desséchés ou sous un cadavre de chien, en juin-juillet. Cité par Laporte. E’baeus thoracicus, Oliv., La Teste. Psilothryx nobilis, Kiesw., Arcachon, Cap-Ferret, sur les fleurs, en mai-juin. Vouveau pour le département. Xestobium rufo-villosum, Deg. (tesselatum, Fabr.), La Teste, sur un tronc de chêne. Cité par Laporte. Ochina ptinoides, Marsh. (hederæ, Müll.), La Teste, Lamothe, en battant un lierre, mai-juin. Deux © et un ‘sortis en mai de bran- ches de lierre rapportées de Gujan. Nouveau pour la Gironde. Microcara testacea, L. (livida, Fabr.), La Teste. Scirtes hemisphæricus, L., La Teste, en battant les buissons au bord de la craste, juillet. Cité par Laporte. Blaps mucronata, Latr., Arcachon, celliers, boulangeries, août. Cité par Laporte. Blaps gigas, L., Arcachon, dans les mêmes noie Phylan {Olocrates, Muls.) gibbus, Fabr., Arcachon, sur la plage. Trachyscelis aphodioides, Latr., Arcachon, sable des dunes du littoral. Cité par Souverbie et le Dr Gobert. Phiora crenata, L., La Teste, Lamothe, souches, bois vermoulu. Cité _ par Souverbie. Melasia (Uloma Lap.) culinaris, L., La Teste, Lamothe, dans les sou- ches Cité par Souverbie. Helops lævioctostriatus, Gœze (striatus, Geoff), partout. Hypophlœus linearis, Fabr., Arcachon dans les galeries de Formica bidens, sous l'écorce d'une branche morte de pin, avril. Biscarrosse (L. Dufour). Hypophlœus pini Panz. (ferrugineus, Creutz). Arcachon avec Formica sp. (?) sous l’écorce d’un tronc de pin, en août. Cité. par Laporte. 110 PROCÈS-VERBAUX Prionychus (Eryx. Steph.) ater, F. La Teste, dans une souche de pin et de chêne, dans les pots à résine, août. Cité par Laporte. Gonodera (Cistela) ceramboides, L., La Teste, un exemplaire au cré- puscule, au Mourillat, en juin. Cité par Laporte. Gonodera (Isomira, Muls.), La Teste, fleurs de sureau, au Mourillat, en juin. Nouveau pour le département. Hymenalia rufipes, F., La Hume, en juillet, sur des chênes près du canal. Nouveau pour la Gironde. Mycethochares linearis, Il., La Teste, un exemplaire sous l'écorce d’un chêne, chemin du Cap-Lande, en mai. Nouveau pour la Gironde. Carida flexuosa, Payk., Arcachon, champignon ligneux du pin, en avril. VNouveau pour la Gironde. Anaspis ruficollis, Fabr., Arcachon, en battant les genêts, les pins et les cotoneaster en fleurs, en avril-mai. Cité par Laporte. Anaspis maculata, Fourcr., Arcachon, La Teste. Mecynotarsus serricornis, Panz. (rhinoceros, Fabr.), La Teste, courant sur le sable d’un chemin du côlé d'Arcachon, en mai. VNouveau pour la Gironde. Zonabris variabilis, Pall., très commun à La Teste, Gujan, etc., sur des fleurs de composé, en juin-juillet, à Gujan. Beaucoup plus répandu que le Zonabris 12 punctatus, Oliv., qu'il n'a trouvé qu’en juillet à Gujan. Deux exemplaires à Gujan, routes de Sanguinet et plusieurs sujets au haut de la route de Cazaux. Xanthochroa carniolica, Gistl., Arcachon: Chrysanthia viridissima, L., Cap-Ferret. Œdemera caerulea, L., partout. —_ flavipes, Fabr., partout. — podagrariæ, L., La Teste. = (ŒÆdemerina, Seidl.) lurida, Marsh., fleurs, en fauchant, en mai-juin, un peu partout. Stenosterna cœrulea, Petag. (rostrata, Fab.), Cap-Ferret, Océan. Cité par Souverbie). Mycierus curculionides, F., fleurs de ronce, principalement à La Teste, Cap-Ferret, juin, et fleurs de composées, à Gujan. Spermophagus sericeus, Geoff. (cardui, Boh.), deux formes : l’une petite, dans les fieurs du liseron en fauchant les prairies, en mai- août; la seconde de taille plus forie, dans les fleurs de convolvulus soldanella, à Moulleau, etc., dunes littorales, en Jhnaine Tropideres undulatus, Panz., Gujan. PROCÈS-VERBAUX 111 Rhynchites (Deporaus, Sam.) betulæ, L., un seul exemplaire à La Teste (Brémontier) en battant les aulnes, mai. Rhinomacer attelabaides, F., Arcachon, sur les pins en fleur. Ramphus pulicarius; Hbst., La Teste, sur Salix caprea. Strophosomus (Neliocarus, Thoms.) faber, Hbst., La Teste, lieux arides. Strophosomus (Neliocarus lateralis, Payk) limbatus, F., La Teste, sur Erica scoparia, route de Cazaux, septembre. Cité par Laporte. Polydrosus sericeus, Sch., Lamothe, sur Alnus. Coniatus suavis var. chrysochlorus, Luc., sur les Tamarix à La Teste, en juin-juillet et à Arcachon. Lixus spartir, Oliv., Arcachon sur Sarothamnaus. Lixus algirus, L., La Teste, sur Malva sylvestris. Pissodes notatus, Fabr., partout. Magdalis memnonia, Gyll., partout sur les pins. Magdalis ruficornis, L. (pruni, L.), Arcachon sur les fleurs de coton- neaster, en mai. Dorytomus longimanus, Forst. (vorax, F.), La Hume, écorce de peuplier. Anthonomus rubi, Hbst., La Teste, fleurs de ronce. — pedicularius, L., battant l'aubépine, à Arcachon, La Teste, avril-mai. Balaninus villosus, F., Arcachon, en battant des chênes au bord de la voie ferrée, en avril. Ba'anobius pyrrhoc-ras. Marsh., partout sur les chênes. _Pachytychius sparsutus, Oliv., La Hume, en battant l’Ulex europaea, en mai. Tychius venustus, F., Arcachon, La Teste, etc., sur les genêts en fleur, en avril-mal. | Orchestes rufus, Schr., Lamothe, La Teste, en battant des ormes, en mai-juin. | Orchestes erythropus, Germ., Arcachon, La Teste, en battant des chênes, avril-mai. Cité par Laporte. Mononychus punctum-album, Hbst. (pseudocors, F.). commun partout, en mai-juin, dans les fleurs et les fruits de Ll'Ariès pseudocori, La Teste, Gujan, Cazaux, Lamothe. Cité par Laporte. Gymnetrum tetrum, K., La Teste, plusieurs exemplaires sur scrofu- laria canina, en juillet et dune du Pilat sur Verbascum, en avril et par-ci par-là en fauchant. 112 PROCÈS-VERBAUX Myclophilus piniperda, L., Arcachon. Pityogenes bidentatus, Hbst. (bidens, F.), Arcachon, sur l'écorce d'une branche morte de pin, en avril. Cité par Laporte. Pyrrhidium sangquineum, L., Arcachon, dans les maisons et surtout de bois de chêne de provenance inconnue. Cité par Laporte. Phymatodes testaceum, L., Arcachon, en juin. — — var. variabilis, L., Mevyran, sur tronc de chêne, en juin. Cité par Laporte. Plagionotus arcuatus, L., La Teste, sur des troncs de chêne abattus, en juin. Cité par Laporte. Xylotrechus arvicola, Olhv., Lamothe, Arcachon. Gracilia pygmaea, F., Lamothe, un exemplaire en hotert dans un pré et à Cazaux dans un pot de résine, en juin. Cité par Laporte. Lamia textor. L., La Teste, Gujan. Acanthocinus ædelis, L., Arcachon. Acanthocinus griseus, K., Arcachon. Liopus nebulosus, L., La Teste, un exemplaire en battant une haie de chène près du chemin du Cap-Lande, en mai. Cité par Laporte. Haplocnemia nebulosa, F., Arcachon, jass un jardin, à terre, en mai. Cité par Laporte. Pogonochærus hispidus, L., un exemplaire à Arcachon sur une vitre, en mars, et trois sortis d’une tige de lierre rapportée de Gujan; un exemplaire à Lamothe, sur un sureau, près de la route de Bor- deaux, en juillet. Cité par Laporte. Pogonochærus ovatus, Goœæze., La Teste, Meyran. l'eirops (Polyopsia, Muls.) praeusta. L.. Lamothe, en battant une aubépine, en mai. Saperda populnea, L., La Teste. Leptura (Strangalia, . ) nigra, L., Cazaux, sur une fleur et à La Teste en battant une haie, en mai-juin. Cité par Laporte. Leptura maculata, Poda., Lamothe. Donacia marginata, Hoppe. (limbata, Panz.), La Teste, Gujan, sur Iris, en mai. Donacia versicolorea, Brahm., Cazaux, en juillet, sur le Potamogeton natans. Cité par Laporte. : Cryptocephalus tibialis, Bris., un échantillon en battant une aubépine, à Arcachon, en mai. Cité par Laporte. Cryptocephalus 4 punctatus, Oliv., La Teste, sur le chêne. — à punctalus, Harrer., quelques exemplaires sur la PROCÈS-VERBAUX 113 bruyère à balai, près de la route à Sanguinet et à Facture, en juillet. Cité par Laporte. Cryptocephalus pini, L., La Teste, en battant des pins, près de la route de Cazaux, en septembre. Cité par Laporte. Cryptocephalus bipunctatus var. lineola, F., La Teste, Arcachon, sur les Cistes. Cryptocephalus parvulus, Müll., La Teste, Lamothe, sur les aulnes et ‘ les saules, en juin-juillet. Cité par Laporte. Cryptocephalus ocellatus, Drap., Lamothe, sur les aulnes. ; Chrysomela hæmoptera, L., Arcachon, sur l'orge, route du Moulleau, en juin ; La Teste, en nombre dans une prairie, au Pujeau, sous des bouses de vache desséchées, en juillet. Cité par Laporte. Chrysomela hyperici, Forst., Lamothe, sur millepertuis. - — sanguinolenta, L., Lamothe, La Teste. | — : varians, Scholl., La Teste, fauchant au bord d'un fossé ; Lamothe, dans des détritus déposés par la Leyre; Sanguinet, dans des débris rejetés par le lac. Cité par Laporte. | Phyllodecta vulgatissima, L., La Teste, Lamothe, sur les saules, mai- juillet. Phyllodecta vitellinæ, L. un exemplaire à Lamothe, en battant un saule, en juillet. Cité par Laporte. Prasocuris phellandrü, L., un exemplaire par hasard en pêchant Ranunculus obloncus dans un craste près du chai Décauville, route de Sanguinet à La Hume, en février dernier. Nouveau pour le département. Prasocuris junci, Brahm., assez commun en fauchant au bord des fossés, La Teste, Meyran, mai. Cité par Laporte. Phaedon veronicæ, Béd., commun sur les fleurs de cresson dans les fossés de La Teste, mai-juillet. Cité par Laporte. Gastrophysa viridula, de Geer., La Teste, en fauchant au bord d'un fossé, en août. Galerucella luteola, Müll., La Teste, Lamothe. Galerucella nymphæ, L., Cazaux, Facture, sur les feuilles de nénuphar. Galerucella calmariensis, La Teste. Bissené, en fauchant au bord d'un fossé où abonde Lythrum salicariæ. Cité par Laporte. Lyperus circumfusus, Mann., partout sur Ulex europaeus. — niger, Gœze (rufipes, Gæze), La Teste, en battant les aulnes au Pont-de Sucre, en juin. Cité par Laporte. Monolepta erythrocephala, Ohv., Lamothe. 114 PROCÈS-VERBAUX Arrhenocæla lineata, Rossi, commun entre La Teste et Cazaux sur Erica scoparia, en septembre. Cité par Laporte. Haltica lythri, Aubé., La Teste, sur Zylhrum salicariæ. Aphthona cœrulea, Geoff. var. pseudacori, Marsh., partout sur l’fris, en mai-juin. Cité par Laporte. Psylliodes marcida, Ill, sur le Cakile maritima, au bord du bassin, en juin-octobre. Cité par Laporte. Cassida vittata, Vill., La Teste, plusieurs exemplaires snr Atriplex sur les graudes digues des résorvoirs, en août. Dapsa trimaculata, Motsch., La Teste, sous un tas d'herbes en décom- position dans un champ à la Lévule, en septembre. Je l'ai pris en nombre au Haillan, dans un fossé desséché sous des feuilles. ‘Semiadalia 1 1-notata, Schn., pris à Arcachon, etc. Adonia variegata, Gæze (mutabilis Scriba), Arcachon. Mysia oblongogquitata, L., La Teste, Gujan. Micraspis 12-punctata, L., commun partout dans les herbes, mais surtout en extrême abondance sur la digue qui sépare à La Teste les réservoirs à poissons du bassin, en août. Cité par Laporte. Chilocoris bipustulatus, L., Arcachon, sur les fusains des jrs — renipustulatus, Scriba., Arcachon. Subcoccinella (Lasia, Muls), 24-punciata, L., (globosa, Schneïd), dans les champs à La Teste. Cynegetis impunctata, 1., un exemplaire à La Teste sur les orties et. un autre à Arcachon en fauchant près du cimetière, en mai. Cité par Laporte. Réunion du 6 octobre 1920 Présidence de M. Banni, Président. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. CORRESPONDANCE Lettre de la Société Géologique de France demandant notre salle pour tenir les réunions de sa session extraordinaire. Lettre du Deutsches Entomologisches Museum pots la reprise des relations scientifiques. | PROCÈS-VERBAUX 115 Il est décidé d’attendre et de réserver la question. M. LE PRÉSIDENT donne connaissance du dossier relalif à la demande de subvention adressée au Conseil général. Il remercie tous les Linnéens qui ont employé leurs relations personnelles à appuyer cette demande. Beaucoup de réponses de conseillers généraux sont arrivées et la subvention de 500 francs à été rétablie pour 1921. PERSONNEL M. J.-Ch. Essner, présenté par MM. Bardié et Malvesin, est élu membre titulaire. ADMINISTRATION Aînsi qu'il a été déjà dit, la subvention de 500 francs du Conseil général a été rétablie pour 1921. En outre une subvention de 500 francs a également été accordée par le Ministre de l’Instruction Publique pour la publication du travail de MM. Cossmann et Peyrot. D'autre part, la subvention municipale pour 1920 a été portée à 1.000 francs, soit 500 francs pour les publications et 500 francs pour les conférences et excursions publiques. ; M. Le Trésorier donne lecture des clauses du testament de M. Motelay prescrivant la visite annuelle de son herbier par une commission dési- gnée par la Société. Une délégation se rendra auprès de l'Administration municipale pour en conférer avec l’Adjoint compétent. L'Assemblée entend la lecture du compte rendu par le Secrétaire général de notre Société, de la réunion d'ouverture de la session extraordinaire de la Société géologique de France, réunion qui s'est tenue dans notre local. Le compte rendu sera inséré dans nos procès-verbaux. DONS La Bibliothèque a reçu : De M. Charrol, deux volumes d’Entomologie de H. Fabre ; De M. Rosier, un ouvrage sur les plantes exotiques publié à Venise en 1656 ; De M. Lambertie, plusieurs fascicules d'Entomologie ; De M. Dollfus, plusieurs fascicules de Géologie. 116 PROCÈS-VERBAUX M. LE PRÉSIDENT remercie tous ces donateurs. M. L'ArcHivistTE annonce que M. Rozier a fait don à la Société d'un téléphone branché sur son installation. Sur la proposition du PRÉSIDENT, un vote de remerciements est adressé à notre généreux trésorier pour ce nouveau et magnifique don. M. Davynie, conservateur des collections, annonce qu'un nouveau don important a été fait à notre Musée par M. le D' Lamarque. Il s’agit d’une belle collection de Coléoptères que M. Braquehaye lui avait offerte il y a quelque temps. Grâce à ce nouvel apport, la collection Augereau sera complétée dans une large mesure. De son côté, M. le D' Lacanne a offert de choisir dans sa superbe collection de coquilles les spécimens nécessaires pour compléter celle de la Linnéenne. | M. LE PRÉSIDENT remercie M. Daydie et M. Lambertie, conservateur adjoint, du dévouement avec lequel ils travaillent aux collections de la Société. nu M. Le PRÉSIDENT propose d'organiser pour le mois prochain, une conférence par l’éminent préhistorien, M. E. Cartailhac, membre d'hon- neur de la Société. Cette proposition est acceptée avec enthousiasme. COMMUNICATIONS Il est déposé deux communications destinées aux Actes : l'une de. M. Caaine sur « L'Apophyse paramastoïde des vertébrés » ; l’autre de M. Bouran sur « Les Moules perlières de Billiers ». | M. LamBerTiE lit deux communications destinées aux Procès-Verbaux. » Note sur un cas Tératologique de Chrysomela Banksi » et « Note sur divers Coléoptères nouveaux pour la Gironde ». Il fait don pour le Musée d’un champignon amadouvier trouvé par Mne Lambertie dans le Bois des Abatilles, près d'Arcachon. M. Barpnié fait une intéressante communication sur le genre Cycla- men. Il rappelle comment on a constaté en Gironde la présence de Cyclamen neapolitanum Ten., adventif ou subspontané, espèce dont il a vu lui-même les fleurs vendues dans les rues de Naples, Il en présente quelques échantillons achetés chez une marchande fleuriste de notre ville et provenant du Médoc où la plante se répand de plus en plus. Il montre la différence de cette espèce avec les échantillons parfumés PROCÈS-VERBAUX 117 du Cyclamen europœum L. cueillis par lui récemment en Savoie, au cours du Congrès du Club Alpin. Par contre, la fleur aux dents élégantes et la feuille anguleuse de notre espèce girondine se rapproche de Cyclamen græcum rapportée de Macédoine par notre collègue M. Bertrand-Pouey. M. Barpié présente également des rameaux de Dabæcia polfolia Don. cueillis à Léognan par son frère M. J. Bardié,. Cette station, que ce dernier a découverte il y a deux ans, loin de péricliter, est en fort bel état, et même la plante semble se propager. M. Boucaox présente Bidens Tripartitus L. v. 8 major W. et Gr. cueilli par lui aux Allées de Boutaut. La séance est levée à 7 heures. Remarque sur quelques Goléoptères nouveaux pour la Gironde Par Maurice Lambertie. Gyrinus elongatus Aub., Lamothe, dans ün grand trou d’eau dépen- dant de la Leyre, non loin en amont de la gare. Deux ou trois exem- plaires pris avec des natator et uninalor, tournant au pied d'un arbre du bord, en octobre. On le rencontre aussi dans l'Aude (Gavoy) ; Saône-et-Loire (Abbé Viturat); Bouches-du-Rhône (Caillol, Abeille-de-Perrin) ; Var (Jaubert, Caillol) ; Alpes-Maritimes (Sainte-Claire-Deville) ; Vaucluse (J.-H. Fabre, Dr Chobaut); Somme (Carpentier, Michel Dubois) ; Maine-et-Loire (R. de la Perraudière) ; Hérault (Valéry Mayet) ; Sarthe (Monguillon) ; Calvados (Gadeau-de-Kerville); Manche (Fauvel, Dubourgais) ; Drôme (Ravoux) ; Isère (Falcoz); Ain (Guillebeau). Bidessus pumilus Aub., Cap-Ferret, mare à droite du tramway de l'Océan, tout près du débarcadère de Bélizaire, en août. Aude (Gavoy); Hérault (Valéry Mayet) ; Bouches-du-Rhône (Mayet, Chobaut, Puel); Var (Abeille-de-Perrin, Guédel); Alpes-Maritimes (A. Grouvelle) ; Vaucluse (Chobaut, Fagniez) ; Isère (Jacquet). | Hydroporus 12-pustulatus F., Facture, dans le canal parmi les pierres, sous le pont de la route de Mios, en juillet. Somme (Carpentier, Michel Dubois); Seine-lnférieure (Fauvel, Mocquerys); Eure (Regimbart); Calvados (Dubourgais, Fauvel) ; Orne 118 PROCÈS-VERBAUX e (de Beauchêne); Oise (Lacordaire) ; Seine-et-Marne (Fairmaire) ; Eure- et Loire (Lerèvre); Maine-et-Loire (Gallois); Ille-et-Vilaine (Bleuse); : Haute-Vienne (Bleuse) ; Aller (Olivier); Dordogne (Lareynie); Lot-et- Garonne (Fairmaire); Gers (Clermont); Pyrénées-Orientales (Mayet); Aude (Gavoy); Hérault (Mayet); Bouches-du-Rhône (Chobaut, Ancey); Var (Caillol, Mollandin-de-Boissy); Alpes-Maritimes (Caillol, Sainte- Claire-Deville) ; Vaucluse (Chobaut) ; Isère (Falcoz); Saône-et-Loire (Viturat) ; Côte-d'Or (Picard; Jura (Heer); Aube (Le Grand); Vosges Caulle); Nord (Norquet); Loire-Inférieure (Péneau) ; Finistère (Hervé); Landes (Dufour). | Hydroporus elegans Sturm., La Teste, fossé de Brémonter, sur une feuille de Potamogeton, en juin. Nord (coll. Auzat); Manche (Picard); Oise (coll. Auzat) ; Maine-et- Loire (de la Perraudière) ; Indre-et-Loire, Allier (Desbrochers-des- Loges); Puy-de-Dôme, Haute-Garonne (Marauet); Bouches-du-Rhône (Ph. Gouvelle); Vaucluse (Chobaut) ; Isère (Guédel, Falcoz); Ain (Guil- lebeau); Saône-et-Loire (Viturat); Côte-d'Or (Regimbart); Yonne (Loiri- ferne et Poulain); Jura (Sainte-Claire-Deville); Aube (Le Grand); Meuse (Saubinet) ; Valais (Venetz) ; Finistère (Hervé) ; Marne (Lajoie). Haliphus fluviatilis Aubé, La Teste, parmi les algues dans up ruis- seau, février. Vosges (J. Bourgeois); bassin de la Seine (Bédel) ; Seine-Inférieure, Eure (Regimbart) ; Calvados (Fauvel) ; Manche (Picard); Maine-et- Loire (de Joannis); Allier (H. du Buysson) ; Lozère (Paparel) ; Gard (Mingaud); Vaucluse (Chobaut); Rhône (coll. Rey); Ain (Guillebeau) ; Saône-et-Loire (Viturat) ; Yonne (Loriferme et Poulain) ; Ardennes (Caulle) ; Nord (Norguet) ; Loire-Inférieure (Péneau). Haliphus guttatus Aubé, Lamothe, mares sur la rive gauche non loin en amont de la gare, en octobre. Landes (Duverger); Gers (coll. Auzat); Hautes-Pyrénées, Basses- Pyrénées (Fauvel); Aude (Gavoy); Hérault (Mayet); Bouches-du-Rhône (Abeille-de-Perrin); Var (Mollandin-de-Boissy) ; Alpes-Maritimes (Cail- lol) ; Vaucluse (Chobaut). Hister bimaculalus var. morio Schm., Cap- Ferret, dans une souse de vache desséchée, sur la dune de l'Océan, en juillet. Hister moerens Er., Cazaux-Lac, en avril, dans une bouse de vache tout près du rivage, à côté de la prise d’eau amenant les eaux à Arcachon. | PROCÈS-VERBAUX 119 Toutes ces nouvelles espèces ont été prises par notre jeune collègue G. Tempère. Elles ont été déterminées pourles Dyticides par Michel Dubois et les Histérides par le D' Auzat. Sur un cas tératologique de « Chrysomela Banksi » F. (Coléoptère) Par Maurice Lambertie. Parmi les Chrysomélides recueillles par notre collè- gue G. Témpère, j'ai trouvé dans sa collection une Chry- somela Banksi F. remar- quable par la structure de son corselet qui se diffé- rencie des autres exemplai- res par ure échancrure en forme de V au milieu du corselet. La figure ci-jointe vous fera mieux voir la disposition de ce cas tératologique. Elle a été récoltée à La Teste, dans des herbes au bord d’un fossé, en mal. Compte rendu de la première Réunion de la Société Géologique de France à Bordeaux, le 23 août 1920. Présidence de M. Dozrrus, Vice-Président de la Société Géologique ds France. Le 23 août 1920, à huit heures, la Société Géologique de France était rassemblée dans le local de notre Société, sous la présidence de M. Dollfus, pour ouvrir la série de ses travaux dans notre région. 120 PROCÈS-VERBAUX Etaient présents : MM. Dollfus, ‘Comte O, Gorman, Lecointre, Millon, Roman, Sayn, membres de la Société Géologique de France; MM. Dutertre, Duvergier, Rozier, à la fois membres de la Société Géologique et de notre Société ; Enfin MM. Bardié, Baudrimont, Breignet, Llaguet, ue mem- bres de la Société Linnéenne de Bordeaux. M. Barnié, président de la Société Linnéenne, ouvre la séance en souhaitant la bienvenue aux Géologues de Paris que nous sommes heureux de recevoir en notre région du Sud-Ouest. Il rappelle les travaux des premiers Géologues de notre Société el présente les excuses de MM. Degrange-Touzin, Daleau, etc. qui, absents, n’ont pu venir se joindre à leurs collègues de Paris. ; Il lit ensuite une lettre du Dr Lalanne invitant la Société Géologique de France à venir visiter ses collections paléolithiques. Pour ne pas retarder les excursionnistes la lecture de la correspon- dance est remise à la séance du soir. M. Dozcrus, président de la Société Géologique de France remercie notre Président de son aimable accueil. 11 espère que cette excursion dans le Bordelais ne portera pas seulement ses fruits dans le seul domaine théorique mais aussi dans celui des réalisations pratiques. Il termine enfin en faisant des vœux pour la longue et féconde prospé- rité de la Société Linnéenne. | Sur la demande de M. Dollfus on passe ensuite à l'élection du Bureau de l’excursion qui est constitué comme suit : MM. Bardié et Degrange-Touzin, présidents d'honneur ; Rozier, trésorier ; Dutertre, secrétaire. La séance est ensuite levée, les excursionniste, devant se rendre dans la matinée même à Cenon. PROCÈS-VERBAUX 121 Réunion extraordinaire de la Société Géologique de France à Bordeaux, le 23 août 1920 DISCOURS DE M. BARDIÉ Président de la Société Linnéenne Messieurs, Au nom de la Société Linnéenne de Bordeaux, je souhaite la bien- venue à nos confrères de la Société Géologique de France, réunis dans notre ville, pour visiter les richesses géologiques de notre sol girondin. Depuis quarante années, nos Compagnies échangent leurs Publications et les membres éminents qui composent la Société Géologique de France ont toujours entretenu les relations les plus cordiales avec leurs confrères de Bordeaux. Je salue leur sympathique président, M. G. Dol- fus, membre d'honneur de notre Société. | Les géologues de notre Société sont heureux, aujourd’hui, de vous guider à travers les faluns du Bordeluis si appréciés, des natura- listes. Ils regretteront que votre rapide passage ne leur permette de vous montrer qu'une partie de nos gisements fossilifères. Toutefois, si l'époque des vacances est favorable à vos excursions, elle prive certains de nos collègues, dont les noms vous sont connus par leurs recherches ou leurs travaux géologiques, de se trouver avec nous. Ils m'ont chargé d’excuser leur absence, justifiée par leur éloi- gnement, leurs affaires ou l’état de leur santé. Je nommerai MM. De- grange-Touzin, Peyrot, Neuville, Dubalen, l'Abbé Labrie, D' Gaston Lalanne, François Daleau, Artigue, Emile Durègne. Fondée il y a bientôt un siècie, la Société Géologique de France a contribué pour une large part au développement de la science géolo- gique dans notre pays. Permettez-moi, Messieurs, de saluer la mémoire des hommes qui illusStrèrent votre savante Compagnie. En même temps, je donnerai un souvenir ému à ceux qui furent leurs émules et ont laissé un nom vénéré dans les Annales séculaires de notre Société Linnéenne : MM. Charles Des Moulins, Grateloup, Tour- nouer, Fischer, Raulin, Benoist, Delforterie, Gassies, enfin Léon Vas- seur et Oscar Linder, disparus les derniers, et qui furent aussi vos collègues. P.-V, 1920. Le) 4929 PROCÈS-VERBAUX Les localités que vous allez parcourir ont été explorées par des géné- rations de géologues et leurs précieux fossiles ont enrichi les collections privées et les Muséums. di | Nos collègues, MM. Cossmann et Peyrot, dans la Conchologie néogé- nique de l’Aquitaine, travail en publication depuis plusieurs années, dans les Actes de la Société Linnéenne, ont reproduit un nombre consi- dérable des espèces que vous aurez l'occasion de rencontrer au cours de vos visites. - Malgré les fouilles qui se sont succédées depuis tant d'années, dans ces endroits fortunés de la géologie fossihfère, nos faluns girondins sont loin d'être: épuisés. Je ne doute pas que, sous la conduite de MM. Rozier, Dutertre, Duvergier et Queyron, les organisateurs de vos excursions et de vos recherches, vous ne fassiez, à votre tour, d’abon- dantes récoltes et rapportiez des pièces rares, peut-être inédites, qui réjouiront votre cœur de naturaliste fervent. J'espère aussi, Messieurs, que vous conserverez de votre passage dans nos campagnes et de votre séjour dans notre ville, un agréable souvenir, qui viendra s'ajouter à la satisfaction que vous auront procuré vos observations géologiques. ï Reunion du 3 novembre 1920 Présidence de M. Barpté, Président. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le D' Fevraup annonce la nomination de notre collègue M. Gruvel au grade d’officier de la Légion d'honneur. M. le Setrétaire général sera chargé de lui transmettre les félicitations de la Société. CORRESPONDANCE M. le PrésipenT communique une lettre de M. E. Cartailhac indiquant le titre de sa conférence : «Les Découvertes récentes dans nos Cavernes, L'insuünct inspira Art des anciens Hommes ». PROCÈS-VERBAUX 123 ADMINISTRATION Sur la proposition du Conseil et en témoignage de reconnaissance pour tout le dévouement dont il a toujours fait preuve à l'égard de la Société, depuis bientôt cinquante ans, M. Degrange-Touzin est nommé, à l'unanimité, président honoraire de la Société. Après une suspension de séance, l'Assemblée procède à élection des membres du Conseil. Sont élus : MM. Bardié, D' Baudrimont, Breignet, Cabantous, Chaine, Daydie, Duvergier, Dr Feytaud, D' Lamarque, D' Llaguet, Malvesin-: Fabre, Rozier. Puis a lieu l'élection des membres des différentes Commissions. ‘Sont élus : Commission des Publications : MM. Malvesin-Fabre, Muratet, Rozier. Commission des Finances : MM. Daydie, Duvergier, Gauin. Commission des Archives : MM. Chaine, Feylaud, Plomb. Commission des Excursions : Le Président, le Secrétaire Général, MM. Bardié, Bouchon, Daydie, Essner, Lacouture, Lambertie, Malve- sin-Fabre, Neyraut, Rozier. PERSONNEL Sur avis favorable du Conseil, est élu membre titulaire, M. Lunet de la Jonquière, s'occupant de Lépidoptères, présenté par MM. Labar- the-Pon et Malvesin-Fabre. COMMUNICATIONS M. Laueertie lit des € Remarques sur quelques Cécidies de la Gironde ». M. Dayoie signale une Amantia rubescens trouvée par lui près de Pessac et présentant 22 centimètres de haut, 13 centimètres de circon- férence à la base du pied et 19 à 20 centimètres de diamètre au cha- peau, ce qui constitue des dimensions remarquables pour cette espèce. M. MaxweLzz entretient la Société du projet du Syndicat d’imtiative de créer à Bordeaux une des chambres touristiques prévues par la loi de 1919 et, comme cet organisme s'occupera de tourisme scientifique, 1l espère pouvoir compter sur le concours de la Société Linnéenne. M. le PräsipeNr remercie M. Maxwell et l’assure que la Société , Linnéenne ne (rompera pas l’attente du Syndicat d'initiative et qu'elle 124 : PROCÈS-VERBAUX sera heureuse de collaborer avec lui pour le bon renom de notre petite patrie. M. PLows fait une communication « Sur quelques plantes nouvelles pour Arlac et sur les greffés paradoxales. » La dernière partie de sa communication rapprochée de certaines observations antérieures, celle de M. Eyquem notamment, fait naître une intéressante discussion sur le point de savoir si, dans les phéno- mènes de cette nature, il s’agit de greffe ou dé parasitisme. M. MazvesiN-Fagre présente un individu très jeune de cette Amanita phalloides Fries. qui a causé dans notre ville de récents empoisonne- ments. À cet âge, à demi-enveloppé dans sa volve, ce champignon offre un facies spécial justifiant le nom vulgaire d’oronge ciguë verte sous lequel il est connu. Il présente également deux espèces comestibles : 40 Coprinus comatus FI. Dan., provenant d’un massif de gazon sur le boulevard-promenade d'Arcachon qui s’étend le long de la plage depuis la place Thiers jusqu'au Casino ; 20 Lepiota excoriata Sch. var. Gracilenta Kr., forme remarquable- ‘ment petite rencontrée dans une prairie à Pessac. La séance est levée à sept heures. Remarques sur quelques Cécidies Par Maurice Lambertie. Trioæa alacris, Flor. (Hémiptère) pris sur le Laurus nobilis à Arcachon. Meuroterus lenticularis Oliv. (Héménoptère) sur Quercus à Arcachon. Cynips Panteli Kieff. var. fructuum Trotter. (Hyménoptère) sur Quercus, trouvé par notre collègue M. Duvergier dans sa propriété de Mérignac. Aphis evonymi Fabr. (Hémiptère) sur Ævonymus europaea à Arcachon. Thecodiplosis brachyntera Schwaegr. (Diptère) sur Pinus à Léognan. Cleonus sp..? (Coléoptère) sur Carduus à Fronsac. Contarinia medicaginis Kieff (Diptère) sur Vicia cracca à Fronsac. Psylla crataegi Schrank (Hémiptère) sur Crataegus oxyacanthæ à Fronsac. Perrisia cratægi Winn. (Diptère) sur la même plante à Fronsac. PROCÈS-VERBAUX 125 Cynips tinctoria Oliv. var. nostra Stefani (Hyménoptère) sur Quercus à l’Alouette. Rhopalomyia tenaceticola Karsch (Diptère) sur T'anacetum vulgare L. offert par notre collègue Plomb. Eriophyes vitis Landois (Acarien) sur Cissus Wichtii Planch. au jardin botanique de la ville. Notes sur quelques Plantes nouvelles pour Arlac et sur Greîfes paradoxales. Par J.-G. Plomb. Le botaniste trouvera à Arlac, en suivant le petit ruisseau parallèle au Peugne, la variation à fleurs bleues de Anemone Nemorosa. Au printemps dernier j'ai eu le plaisir d'en trouver une quinzaine de pieds environ. Laterrade signale la même variation comme très commune à Léognan. Aux abords de la nouvelle ligne du chemin de fer, on trouvera : : Bartsia viscosa, Trifolium fragiferum, Chlora perfoliata (rare). Sur la ligne : Smyrnium Olusatrum, Gypsophylla vaccaria. Le site de Gentiana Pneumonanthe a été en partie détruit par la terre de la nouvelle ligne de chemin de fer. Il s'étend encore sur un espace de quatre à cinq mètres, où l'on rencontre çà et là quelques pieds isolés. ue Sur la ligne toute une flore nouvelle a vu le jour et j'estime qu'il serait utile d’herboriser cet endroit d’une facon très attentive, car on pourrait y trouver des espèces rares pour la région. Lorsque les mares sont à sec on y trouve : Veronica scutellata, Ranunculus flammula var. reptans. J'ai pensé qu'il était intéressant de signaler ces quelques plantes car rien de ce qui touche à Arlac ne doit nous laisser indifférent. 126 PROCÈS-VERBAUX Arlac ! le berceau de la Société Linnéenne, le petit coin le plus riche de la Gironde, je puis même affirmer de toute la France, est appelé à disparaître par le morcellement de la propriété. Des bandes joyeuses foulent aux pieds, tous les beaux dimanches, les sites de Pinquicula Lusitanica et de Drosera rotundifoha. Une greffe naturelle de Salix sur Alnus a élé détruite par des inconscients. Un peu plus loin, on pourra voir Salix sur Ulmus. C'est ce que je me permets de dénommer « Greffes Paradoxales », sur lesquelles je vous entretiendrai plus tard à propos de la loi de mutation ou d'affolement des végétaux, formulée par Hugo de Vriès. Voici les grandes lignes de ce travail, interrompu par la guerre, et pour lequel quelques années d'expériences seront encore nécessaires : 4° Tératologie provoquée ou affolement. Son utilité incontestable au point de vue de la mutation et de l’amélioration des espèces, pour les végétaux herbacés. 20 Greffes paradoxales ou puis de végélaux appartenant à des familles différentes. 30 Travaux incompris du célèbre horticulteur américain Burbank. 40 Amélioration des végétaux par la greffe, considérée au quadruple point de vue de la mutation, de l’acclimatation, de la longévité et de ne l'accroissement rapide. Réunion du 1: Décembre 1920 Présidence de M. Barnié, Président. Le procès-verbal de la dernière séance est lu el adopté. CORRESPONDANCE 1o Lettre de notre collègue M. Degrange-Touzin, remerciant de sa nomination au titre de Président d'honneur de notre Société. 20 Lettre de M. Gruvel remerciant la Société des félicitations quelle lui a adressées à l'occasion de sa nomination au grade d'officier de la Légion d'honneur. 30 Lettre de la Mairie remerciant la Société des insectes qu'elle a PROCÈS-VERBAUX 427 envoyés au Muséum et autorisant le Conservateur du Muséum à nous donner en échange des oiseaux. 4° Lettre de M. Sauvageau accompagnée d’une lettre du Prince Roland Bonaparte annonçant l'envoi de ses ouvrages et travaux qu'il est heureux d'offrir à la bibliothèque de notre Société. 50 Lettre de M. Longin Naros à M. Baudrimont dans laquelle notre collègue de Saragosse demande qu’on lui envoie des fourmis-lions de notre région et s'offre très aimablement à faire la détermination des Névroptères qu'on voudra bien lui adresser. DONS À LA BIBLIOTHÈQUE 10. M. le docteur Lamaroue offre à la Société un exemplaire de la belle Flore de Coste, laquelle manquait encore à notre bibliothèque. M. Barnié demande à ce sujet que les Flores ne soient pas des livres de prèt et que l’on ne puisse les emporter de la bibliothèque. M. Brercner vient renforcer l’idée mise par le Président et demande : même qu'il soit absolument interdit à l’Archiviste de les laisser sortir, ce qui est immédiatement ratifié par le vote de l’Assemblée. - 20 Nombreux ouvrages et travaux du PrinceRoland Banaparte donton trouvera la liste dans le Bulletin bibliographique. En plus des remercie- ments qu'il va adresser lui-même au Prince, le Président estime que l’on pourrait le nommer Membre d'honneur de notre Société et se propose de soumettre la question à la prochaine réunion du Conseil. PERSONNEL 4° Le Présipenr félicite, au nom de la Société, M. le professeur Bou- tan de sa nomination dans l'ordre de la Légion d'honneur, nomination qu'il doit à ses remarquables travaux et inveñtions qui ont rendu de si précieux services au cours de la guerre et ont ainsi contribué à nous donner la victoire. Il félicite de même MM. Castex et Paul Arné, promus aussi cheva- liers de la Légion d'honneur pour services exceptionnels rendus pendant la guerre. Il est heureux d’être, en cette occasion, le porte parole de tous les Linnéens qui ont applaudi chaleureusement à ces distinctions si Justement méritées. 2° Vote sur les candidatures, comme membres titulaires de MM. : Marly Pierre, s'occupant d'apiculture, présenté par MM. Bardié et Malvesin ; 128 < PROCÈS-VERBAUX Pionneau Paul, s’occupant d'entomologie, présenté par MM. Daydie et Lambertie ; : | Brion Jean, s’occupant d'histoire naturelle, présenté par MM. Mal- vesin et Bertrand. MM. Marly Pierre, Pionneau Paul et Brion Jean sont élus membres titulaires de notre Société. ; Vote sur les candidatures, comme membres auditeurs, de MM. : Brion Charles, s'occupant d’entomologie, présenté par MM. Malvesin et Bertrand ; Magimel Louis, licencié ès-sciences, s'occupant de Biologie, présenté par MM. Chaine et Baudrimont. MM. Brion Charles et Magimel Louis sont élus membres auditeurs de notre Société. 3° Le PRÉsIDENT donne la liste du Bureau pour l’année 1921 élu à la réunion du Comité du 10 novembre dernier : MM. Degrange-Touzin ..: Président honoraire D' Lamarque...... Président Dr Baudrimont..... Vice-Président Malvesin-Fabre.,.. Secrétaire général Duveraier. nee Secrétaire adjoint ROZ Line Trésorier Breienet rite Archtviste Cabantous "et . Archiviste adjoint Bardié, Chaine, Daydie, D' Feytaud, Dr Llaguet. ADMINISTRATION Le PRrésinent fait part de l'intention du Comité de reprendre la deuxième séance du mois lorsque le besoin s'en fera sentir. Cette proposition est acceptée et la prochaine réunion est fixée pour le 15 décembre prochain, COMMUNICATIONS 1° Communication de M. Bowran : «Sur les Moules perlières de Billiers. » 20 Communication de M. BourTan « Sur Yves Delage et son œuvre. » 39 Communication de M. Fevyraup : « La reproduction chez le Termite lucifuge. » Mes PROCÈS-VERBAUX 129 49 M. LamarQuE présente un champignon qu'il a récolté le jour même à Bordeaux dans son jardin le 7richoloma pessundatum. 5° Communication de M. PLowe sur la coservation des champignons. M. PLome présente ensuite le Polyporus Pruni. Les communications de MM. Boutan, Feytaud et Plomb seront _insérées dans les Procès-Verbaux. Vu l'heure avancée, la note de M. Tempère. sur quelques plantes intéressantes du bassin d'Arcachon est renvoyée à la prochaine séance. La séance est levée à dix-neuf heures. Yves Delage et son œuvre Par Louis Boutan Le grand naturaliste Yves DELAGE est mort, le 7 octobre dernier, à ‘age de 66 ans. Ses travaux ont fait faire des progrès importants à la Zoologie pure et à cette branche plus neuve qu'on appelle la Biologie. Sa disparition représente une perte irréparable pour la science française. Ù Au cours de cet article, j'étudierai Yves DELAGE et son œuvre à différents points de vue : Après avoir essayé de dégager la physionomie générale du savant et de l’homme privé, j'envisagerai séparément le zoologiste, le biologiste et l’'éducateur, réservant pour le dernier chapitre l’étude de ses pro- ductions littéraires. Dans l’histoire de la zoologie française, Yves DeLaGe doit prendre place à côté de Lamarck, de Cuvier et d'Etienne GEOFFROY-SAINT- FILAIRE. On peut hardiment le mettre en parallèle avec chaçun de ces grands naturalistes : Avec Lamarck, par la profondeur de son esprit philosophique et l'étendue de ses connaissances, non seulement en histoire naturelle, mais en physique el en mathématique. Avec Cuvier, par sa précision et sa ténacité dans la Fe Hoche des faits qui l'ont conduit à la découverte de cycles insoupçonnés dans le règne animal. Enfin, avec Etienne GrorFroy-SaintT-HiLaiRe, par la fertilité de son 130 PROCÈES-VERBAUX imagination, la souplesse de sa pensée et la hardiesse de ses hypothèses qu'il n’acceptait, cependant, que pour les soumettre au ‘contrôle de l'expérience. Quand on fait la revue de ses travaux, il semble, qu'ils dépassent l'étendue d’une vie humaine et qu'un seul homme n’a pu, à lui senl, mener à bien tant de recherches et tant de publications. C'est que, pour bien comprendre son œuvre el son labeur acharné, il faut connaître l'homme, à côté du savant. Yves DeLace était le sloïcien, dur pour lui-même et sensible pour les autres. Sa volonté ne comptait pas avec l'effort. Il était secondé, dans l'effort intellectuel par une force. matérielle peu commune et par une robuste santé, qu'il a traitée en esclave. Je l'ai connu vers 1878, alors quil était étudiant en ue et préparateur de Henri de Lacaze-DuTHiIERS, qui eut une grande influence sur ses premières recherches et sut comprendre sa haute valeur scien- üfique. Il avait eu des commencements difficiles et plus tard, devenu profes- seur à la SORBONNE, il aimait à rappeler les quelques mois de sa vie, où il avait été maître d'études dans un lycée de piotnes au milieu des Landes, à Moxr-pe-Marsan. « J'étais, disait-il en souriant, un mauvais maitre répétiteur. Très timide, je me sentais plein d'angoisse lorsque le proviseur me faisait mauder dans son cabinet et me lavait la tête, en me reprochant sans aménité, de travailler pendant l'étude du soir, au lieu de tenir en main mes.élèves. » Heureusement, cette épreuve fut de courte durée. Il put poursuivre ses études à Paris et travailler dans les laboratoires de la SorBoNNE. Ce qui m'avait le plus frappé, chez lui, à cette époque lointaine, c'était son mépris du qain, son dédain de l'argent, même de l'argent nécessaire pour subvenir à une foule de besoins qui nous paraissent indispensables. Un jour que je témoignais quelque étonnement à ce sujet, il me répondit sur un ton plaisant à peu près en ces termes : « Je ne crois pas, plus que vous, que l'argent soit une force négli- geable, mais quand on ne veut pas s'appliquer à en gagner et que l’on veut au contraire se consacrer à des recherches plus intéressantes, il faut apprendre à réduire le besoin d'argent au minimum... c'est une affaire d'habitude. » ; 131 PROCES-VERBAUX Yves DELAGE 4920 1854 132 PROCÈS-VERBAUX Il appliquait cette règle à la lettre. Il ne connaissait pas « l’argent de poche » et, à cette époque de la vie, il marchait souvent à pied, au lieu de prendre l’omnibus. « Economie sordide, tendance à l’avarice? » serait-on tenté de dire. Yves DeLace était la générosité même et je n'aurais que l'embarras du choix pour citer nombre de traits d’altruisme, où il exposa sans. compter ses maigres ressources, pour venir en aide à un ancien maître ou pour soutenir des entreprises qu'il estimait justes et profitables pour la science. Je me contenterai de rappeler ce fait, qui date du temps où il avait l’âge d'un jeune étudiant, qui prouve jusqu'où il poussait le désinté- ressement : Pendant son séjour à Paris, 1l économisait sur la maigre pension que lui envoyait sa famille peu fortunée, pour, aux vacances, rapporter à sa mère une fraction importante de la somme et lui en faire la surprise. Il se maria très Jeune et cette stricte économie lui permit, dans la période difficile, où il était simple préparateur avec le traitement de 1500 à 1800 francs, que donnait alors généreusement l'Université, de subvenir, sans recourir à de basses besognes et en continuant ses recherches, aux besoins de sa chère compagne et de ses deux enfants. : ! Yves Delage zoologiste. J'en ai dit assez pour faire connaître au lecteur, l’homme privé, étudions maintenant Yves DELAGE comme zoologiste. Il mena de front sa thèse de Doctorat en médecine (1l tenait à être _ docteur en médecine, nous expliquerons tout à l'heure pourquoi) et _celle de Docteur ès science. | Ce dernier travail fit sensation et lui valut à l’Académie des sciences, le grand prix des sciences physiques et naturelles (1882). Ce mémoire portait sur l'appareil circulatoire des Edriophthalmes. Comme l’a noté Mlle Gocpsmitx (1) dans la notice qu'elle lui a consacré : « Ce travail fit connaître, grâce à une technique nouvelle 1maginée par l'auteur, la circulation de ces animaux trop petits pour être injectés par les procédés en usage. » (1) Yves DeLace, par Mie Goldsmith, Revue générale des sciences, 30 nov. 1920. PROCÉS-VERBAUX | 133 Ce mot de’ technique nouvelle pourrait se répéter pour chacun des travaux d'Yves DELAGE. Il commençait, dès ce premier mémoire à se révéler comme un habile opérateur, mais il donna définitivement sa mesure dans le travail qui suivit, où 1l avait à résoudre un problème bien autrement difficile. Ici quelques mots d'explications sont nécessaires pour les lecteurs qui ne sont pas des naturalistes professionnels. Tous ceux qui ont séjourné au bord de la mer ont apercu des Crabes fuyant devant eux sur le rivage. Ces Crabes portent, souvent, entre le céphalothorax et l'abdomen, un sac jaunâtre, violet ou rougeâtre, ordi- nairement, de la grosseur d’une noisette. Les naturalistes l'ont désigné sous le nom peu compromettant de Sacculine et l’ont rangé, pendant longtemps, sous la rubrique de Rhi- zocéphale, à cause des ramifications que l’on voit sortir du sac pour pénétrer dans les téguments du Crabe. Constatant qu'à certaines époques, ce sac émet à l'extérieur des Nauplius et des Cypris, larves caractéristiques des Crustacés inférieurs, on avait fait un nouveau progrès en le considérant comme un Crustacé profondément déformé par le parasitisme. Le savant biologiste (irARD, se basant sur une indie assez vrai- semblable, avait conclu que la fixation de ce parasite, que l’on s'accor- dait à regarder comme un parasite externe, devait s'effectuer au moment de l’accouplement des Crabes, seul instant où l'abdomen normalement rabattu, sur la face ventrale du corps, s’en sépare. . On ne soupconnait pas alors, que certaines formes de Crustacés peu- vent se transformer en parasites internes dans d’autres Crustacés. Pendant trois années consécutives, DeLaAce étudie à Roscorr la Sacculine. | Il poursuit minutieusement l'étude anatomique et histologique du sac; puis, des soi-disantes racines et 1l arrive, progressivement, à se convaincre que le sac externe n’est qu'une partie du parasite. Le corps de l’animal proprement dit, consiste dans les racines bien plus déve- loppées qu’on ne l'avait cru et le sac externe représente essentiellement les organes génitaux. ' Peu à peu, il s'éloigne de l’idée que la Sacculine est un parasite externe et arrive à cette conclusion : La Sacculine est un Crustacé endoparasite à larves libres. | 134 PROCÈS-VERBAUX Comment ces larves, qui s'échappent du sac à l’état de Nauplius et de Cypris, peuvent-elles infester le Crabe ? Il multiplie les expériences et les observations, mettant A auplius et Cypris en présence des Crabes, dans les conditions les plus variées. : La fixation ne se produisait toujours pas et Yves DeLAGE en était à la fin de sa troisième campagne de Roscorr. Malgré ses efforts, le pro- blème restait sans solution définitive. Je travaillais moi-même, à ce moment, dans le laboratoire avec plu- sieurs autres naturalistes, dont J.-J. Larruir, le regretté professeur de la Faculté des sciences de Caen. J'avais projeté, avec ce dernier, de faire une excursion à Morgat pour recueillir le fameux Balanoglosse, dont on signalait un gisement important sur cette plage. Nous avions décidé DELAGE à nous accompagner, mais le jour du départ, il nous dit : « ...Non, décidément je n'irai pas avec vous, je reste à Roscorr, jusqu'à ce que j'aie vu mes larves se fixer sur le Crabe! » Huit jours après, nous-rentrions de ce petit voyage et le premier mot que me dit Yves DeLaGEe à qui j'avais été serrer la main : & J'ai bien fait de ne pas vous accompagner. Enfin! J'ai obtenu le résultat que je cherchais ! » à Après notre départ, il avait mis dans un même récipient deux tout petits Crabes, avec un lot de Cypris de Sacculine. Il avait passé la journée à les étudier au microscope; puis, lassé, il avait abandonné les larves à leur sort. Le lendemain, reprenant machinalement l'obser- vation commencée la veille, il avait constaté que, pendant l’obscurité de la nuit, chaque Cypris s'élait, fixée par son antenne, aux poils des deux petits Crabes. Il fallait l'obscurité pour provoquer la fixation ! À partir de ce jour, il n'eut plus aucune peine à provoquer le même phénomène, en quelque sorte à volonté. Il établit alors que la Cypris, ainsi fixée sur son poil dans le voisinage d’une partie molle de la cara- pace, subit plusieurs mues successives, qui la transforment en un sac muni d'un stylet en forme de seringue de Pravaz. Les parois du sac se contractent, par suite, d’un phénomène encore inexpliqué et injectent à travers la paroi leur contenu protoplasmique, qui, une fois entré dans l’intérieur de la carapace, devient un parasite interne au milieu du tissu conjonctif, se développe rapidement et étend ses ramifications entre lous les organes du Crabe. Lo PROCÈS-VERBAUX 135 Par cette persistance et cette persévérance dans la poursuite de son travail, Yves DELAGE avait donné, non seulement un exemple que peuvent méditer utilement les jeunes travailleurs, mais il avait, du même coup, éclairé un chapitre tout à fait inconnu et même insoupconné de l’histoire des Crustacés endoparasites. J'ai insisté à dessein sur ce travail parce qu’il me'paraît, à lui seul, caractériser la valeur d'Yves DELAGE comme zoologiste. Après la Sacculine, il étudia le système nerveux de Convulata schulzii, petite planaire acæle qu’on trouve en abondance sur certaines plages sableuses. C’est un minuscule animal qui colore en vert le sable à marée basse et suit rhytmiquement le mouvement de la marée. On ne connaissait à peu près rien de son organisation. Yves DeLace improvise pour son étude une nouvelle technique, et grâce à l'acide picro-osmique et à la méthode des coupes, il met en évi- dence le système nerveux, dont on n'avait pu déceler jusque-là la présence. Il s’attelle ensuite à des recherches toutes différentes sur les fonc- tions des canaux semi-Circulaires, sur les otocystes des Invertébrés et sur les mouvements de l'œil des Vertébrés. J'ai eu la bonne fortune d'assister à l’élaboration de ces derniers travaux et je vois encore, appendu dans l’aquarium de Roscorr, l'énorme boîte qu'il avait fait construire pour ses essais. Cette boîte était suspendue à une poutre par une grosse corde et on pouvait facilement lui imprimer un rapide mouvement de rotation sur ‘elle-même. Curieuse boîte à supplice ! Lorsqu'on montait dans son intérieur et qu’on abaissait ou qu’on élevait rhytmiquement la tête, sous l'influence de la rotation et des mouvements saccadés que l'or réalisait ainsi, l'on éprouvait la sensation d’être projeté dans l’espace dans les directions les plus variées. Sensa- tion inoubliable, qu’il faut avoir éprouvée pour tenter de l’analyser. Le laboratoire de Roscorr, n’en était alors qu'à ses débuts et avait pour unique mécanicien, un brave serrurier breton qui exécutait les travaux qu’on lui demandait avec beaucoup de complaisance! On lui propose un jour de monter dans la fameuse boîte. Il y consent avec bonne humeur et docilement exécute les mouvements prescrits. Le résultat ne se fait pas attendre : surpris par l’affolante sensation, le brave homme s’élance hors de la boite et se sauve du laboratoire en criant € Qu'il ne voulait plus travailler chez le diable ! » e 136. PROCÈS-VERBAUX Je laisse de côté, pour le moment, ces travaux de DELAGE, qui se rapportent plus à la physiologie qu’à la zoologie, je ne fais que citer un grand mémoire fait en collaboration avec Henri de Lacaze-DuTmiers, sur les Cynthiadés des côtes de France et je passe, sans insister, sur la monographie du Balenoptera musculus (travail effectué au laboratoire de Luc-sur-MER) pour arriver au mémoire :sur les Spongilles d’eau douce qui eut un légitime retentissement et qui contribua à placer Yves DELAGE à la tête des zoologistes français. Là encore quelques explications préliminaires sont nécessaires pour faire comprendre l'importance du sujet : La grande différence entre [es Pro lozoaires et les Métazoaires ne consiste pas tant, dans la pluri-cellularité des WMetazoaires, que dans l’arrangement même des éléments cellulaires, qui délimitent les organes au lieu de les contenir, comme chez les Protozoaires. En considérant les choses d’une manière générale et en ne tenant compte seulement que des faits les plus saillants, l’on peut dire : Chez les Métazoaires les éléments cellulaires, pendant les divisions de l'œuf, donnent naissance au moins à deux feuillets tout à fait caracté- ristiques : l’£ctoderme, qui revêt l'extérieur et l’Endoderme, qui tapisse le futur tube digestif. La spécificité de ces deux feuillets était considérée comme un dogme à l’époque ou DeLace fit son travail sur les Eponges et il aurait paru tout à fait absurde de supposer que l'£ctoderme pouvait, dans certains cas, jouer le rôle de l’Endoderme et vice versa. . Yves DELAGE put, cependant, établir que dans les Eponges le dogme se trouvait en échec et à! a justement caractérisé ces animaux sous le terme d’Enantozoaires (inverse). L'exemple des Spongilles (1), montre neftement que ce n’est pas une simple apparence, une sorte de déguisement des feuillets. (L'Endo- derme prenant l'aspect d'un Ectoderme ou inversement) mais un phéno- mène réel, Les deux feuillets se trouvent réellement inversés si l’on considère, tour à tour, les larves et les adultes. On comprend que cette démonstration nécessitait non seulement, une grande hardiesse dans l’hypothèse, mais aussi, une habileté LeCHruas . tout à fait hors de pair. # , Tels sont les principaux travaux de Yves DeLAGE comme zoologiste. (1) On the position of sponges in the animal Kingdom. Congrès de Cambridge, 1898. PROCÈS-VERBAUX 4197 Le lecteur a été certainement frappé, non seulement de leur impor- tance, mais aussi de leur variété. Cette variété est précisément l’une des caractéristiques de ses méthodes de travail. Elle étonnerait au premier abord, chez un naturaliste aussi persé- vérant, 52 elle n'était pas voulue et en quelque sorte systématique. Ainsi que l’a fait très justement remarquer Mlle Goldsmith (1) : &« Contrairement à ce qui arrive à la plupart des savants, le fait d’avoir travaillé sur un groupe animal n'incita pas DELAGE à continuer dans la même voie. Au contraire, aussitôt une question élucidée, il avait hâte d'en chercher une autre, quelquefois tout à fait différente. » Ii en donne lui-même la raison dans un fragment de sa notice scien- tifique : & La spécialisation est admirable, écrit-il, car elle permet d'aller plus profondément mais à condition qu'elle soit tardive et ne vienne qu'après des travaux variés qui ont étendu les connaissances et élargi l'esprit. » | _ Quel exemple à méditer à notre époque de spécialisation à outrance ! Yves Delage biologiste. A l’âge de trente-leux ans, #DeLAGE est professeur à la Sorbonne. Ses travaux sur la Sacculine et les Eponges l’ont classé parmi les premiers zoologistes français. Il semble qu'il va poursuivre ses recherches, sinon sur les mêmes sujets, au moins dans la voie ouverte devant lui. Il n’en est rien. Déjà dans ses travaux, sur les fonclions labyrinthiques de l’homme et otocystiques des Vertébrés dont nous avons parlé plus haut, par les expériences nombreuses, qu'il fait sur les Mollusques (Poulpes), sur les Crustacés (Mysis), puis sur lui-même, il accuse des tendances un peu spéciales et s'écarte de la zoologie pure pour se rapprocher de la physiologie. Ces tendances ne font que s’accentuer à mesure qu'il prépare son grand ouvrage sur la structure du protoplasma les théories de l'héré- dité et les grands problèmes de biologie générale (1895). Ces derniers lui semblent seuls intéressants et il le proclame avec sa franchise habituelle, à la grande indignation de Henri de Lacaze- Duriers, devenu son collègue à la SORBONNE. (1) Yves DeLace, loc. cit., p. 1. P.-V. 1920. 10 138 PROCÈS-VERBAUX Je me souviens, non sans en sourire, de l’étonnement de mon vieux maître : & Le croiriez-vous, me disait-il, voici DEeLAGE qui renie ses travaux de zoologie! Il va, bientôt, prétendre que sa découverte de l'évolution de la Sacculine ne vaut rien et n’a aucune importance. — C’est incroyable!... » Yves DELAGE n'allait pas, tout à fait, jusque-là; mais, comme tout précurseur, il sentait l'importance de la voie nouvelle où il s’'engageait. Il entrevoyait des recherches fructueuses pour la science, mieux appro- priées que celles de la zoologie pure, à son esprit philosophique. Il en donna la preuve dès ses premières recherches sur la Mérogonie et, plus tard, sur la Parthenogenèse expérimentale. Avant d'indiquer en quoi ont consisté ces nouvelles études, je dois donner quelques indications générales sur le sujet. Quand Hérmann Fozz, vers 1875, constata pour la première fois, sous le microscope, la pénétration dans l'œuf de l'Asterias glaciatis de la tête du spermatozoïde et décrivit son fameux quadrille des centres, on crut tenir définitivement la clef du phénomène de la fécondation et de la division de l’œuf. Le rôle prépondérant des noyaux, parut établi définitivement et devint presque un dogme scientifique, solidement établi par les obser- vations enthousiastes des chercheurs de cette époque. On savait, cependant, depuis longlemps que, dans certaines espèces, l’œuf vierge pouvait se développer sans l’intervention du spermatozoïde, par un phénomène connu sous le nom de Parthénogénèse naturelle. Des études répétées dans cette direction avaient, non seulement, permis de distinguer la Tychoparthénogénèse ou accidentelle de l'homo- parthénogénèse ou de l'hétéroparthénogénèse, mais aussi d’entrevoir la possibilité d’obtenir la parthénogénèse provoquée expérimentalement sur des espèces, qui naturellement, ne développent pas leurs œufs sans l'intervention du spermatozoïde. | Yves DELAGE, guidé par ses recherches et ses méditations sur les lois de l’hérédité, met en doute ce rôle prépondérant des noyaux et se décide à étudier le phénomène de la fécondation, dans des conditions expérimentales précises. Je travaillais à cette époque au laboratoire de Roscorr et j’ai suivi, en quelque sorte, pas à pas, la première partie de ses recherches. Il avait choisi comme matériel les œufs d’Oursin, qu'il pouvait obtenir, en grande quantité, à l'abri de toute fécondation préalable. PROCÈS-VERBAUX 139 Il s'était installé dans un cabinet, qui se trouvait à l’extrémité de l'aquarium de Roscorr. Ce cabinet peu confortable au point de vue hygiénique, était très favorable aux recherches, par son bon éclairage et par ses grandes dimensions, qui permettaient d’'emmagasiner une grande quantité de matériel. DeLaGe y passait toutes ses journées, entouré des innombrables coupes de verre où il faisait ses élevages. Il s'était proposé tout d’abord de sectionner un nombre suffisant d'œufs vierges, pour pouvoir ensuite, féconder isolément les fragments et étudier leur développement. Pour arriver à des résultats précis, il travaillait sous le microscope, sur un seul œuf à la fois, à l’aide d’une aiguille tranchante comme un rasoir. À un fort grossissement, il opérait le sectionnement de manière à diviser l’œuf en deux morceaux : l’un contenant le noyau tout entier et l’autre anucléé. Grâce à son habileté de main, il réussissait cette délicate opération au moins une fois sur deux et il isolait ensuite, sur une table différente, chacun dans sa cupule, d’un côté le segment nucléé, de l’autre le seg- ment anucléé, pour les soumettre aux opérations ultérieures. IL est plus facile de concevoir que d'exécuter une pareille besogne. A chaque instant, se présentaient des dificultés, qui semblaient parfois bien difficiles à résoudre et, je me souviens que l’une d’elle, l'avait arrêté un moment. Û Ces œufs invisibles à l’œil nu à cause de leur transparence, entassés dans le récipient en nombre considérable quand on les avait extrait de la glande génitale de l'Oursin, comment les porter rapidement et un à un sous le microscope ? Comment les trier, sans les froisser ? IL m'avait, un soir, parlé de cette difficulté ét elle m'avait parue presque insoluble. Dès le lendemain, il l’avait résolue avec élégance et lorsque j'entrai dans son cabinet, il me fit voir une série de lamelles de verre, disposées en ordre pour l’opération et portant chacune une goutte d'eau de mer où un œuf et un œuf seul était isolé. Il jouit un moment de ma surprise et m’expliqua ensuite le tour de main extrémement simple qu'il avait imaginé et qui lui permettait d'obtenir ce triage, en apparence si difficile. Avec une fine pipette qu'il plongeait au hasard dans l’eau contenant la ponte, il faisait sur chaque lame un semis de gouttelettes. La plupart de ces gouttes contenaient plusieurs œufs, mais de loin en loin, l’une d'elle n’en renfermait qu'un seul. Il effaçait toutes les autres gouttes avec un linge fin et le résultat était obtenu. 140 PROCÈS-VERBAUX J'ai tenu à rapporter tout au long ce trait d’ingéniosité, parce qu'il me paraît préciser, par un exemple heureux, les méthodes de travail de | ce grand savant. Des disciples bien intentionnés mais maladroits, ont parfois essayé de mettre en parallèle le biologiste français Alfred Grarpb, mort il y a déjà quelques années, avec Yves DELAGE. Les indications que je viens de donner caractérisent très nettement les différences qui existaient entre ces deux savants : Grar», esprit philosophique très averti et très clairvoyant, le cerveau enrichi par de nombreuses lectures qui en faisaient un vivant instru- ment de bibliographie, manquait d’habileté manuelle et ne pouvait faire utilement œuvre de ses dix doigts. Il raisonnait surtout sur les recherches des autres et il connaissait peu les longues heures passées devant la table du laboratoire. Chez Yves DeLace, le naturaliste philosophe était, au contraire, doublé d’un technicien d’une habileté inouie. C'est ce qui explique, selon moi, l'état d’infériorité où s’est toujours trouvé Grarp, vis-à-vis de DELAGE. Quoi qu'on fasse, la zoologie et la biologie sont des sciences concrètes et, le contact intime avec la nature, l'étude approfondie des faits, leur . contrôle exact, restent les conditions indispensables des grandes décou- vertes dans cette partie du domaine scientifique. Dans ce dernier travail, grâce aux soins dont il entourait ses expé- riences, Yves DeLace avait pu établir, sans conteslations possibles, que les fragments nuclés ou anuclés d'œufs vierges d’Echinodermes, de Mollusques et de Vers, entraient tous en développement après avoir été soumis à l’action des spermatozoïdes. Il avait ainsi réalisé une première analyse de l’acte complexe de la fécondation et montré, à l’aide de ce qu’il appela la Mérogonie, que l'union des deux noyaux, mâle et femelle, n'est pas nécessaire au déve- loppement embryogénique. | Comme il l’a écrit lui-même (1), «il y a lieu de distinguer deux choses dans la fécondation, qui n’ont entre elles aucun rapport nécessaire. « 1° D'une part, permettre à l’œuf mûr de former un être nouveau, c’est-à-dire de déterminer l'embryogénèse. (1) La parthénogénèse naturelle et expérimentale, p. 254. D. DTA PROCÈS-VERBAUX 141 «2° D'autre part, fournir à l'être deux parents, c'est-à-dire, introduire dans son évolution l’amphimixie ou la constitution de l'œuf fécondé à l'aide de deux plasma, l’un mâle et l’autre femelle. » La Mérogonie lui avait fourni le moyen de séparer les deux phéno- mênes, mais déjà il entrevoyait la possibilité d'obtenir une embryo- génèse, sans amphimixie, dans des conditions plus parfaites. « En provoquant, dit-il, dans le même ouvrage (1), sans l'interven- tion du spermatozoïde, le developpement d’un œuf qui, dans l'état naturel, exige la fécondation, on accomplit une partie du travail qui revient normalement à la fécondation. Ce moyen, offert par la Parthé- nogénèse expérimentale, est plus parfait que la Mérogonie. Ici, non seulement la fusion des noyaux mâles et femelles fait défaut, mais il n°y a pas même d'union de quelque partie que ce soit d'éléments sexuels de sexes différents. » Î C’est'après qu'il a formulé, en 1901, ces considérations générales, que DeLAGe se consacre tout entier à ses recherches sur la Parthénogénèse expérimentale qui durent plus de dix ans et qui, à la suite d’une série d’études retentissantes, lui permettent de présenter au monde savant, des Oursins parthénogénitiques qu'il a élevés jusqu'à l’âge adulte. Nous ne pouvons le suivre, étapes par étapes, dans cette longue série de travaux. Nous devons nous contenter de rappeler, qu'après bien des essais, démontrant dans des conditions très différentes, la possibilité de produire la Parthenogénèse expérimentale, 11 remarque que la têle du spermatozoïde agit comme la solution hypertonique et, en se gonflant, deshydrate l'œuf. Mais de nouvelles expériences lui montrent bientôt que cette inter- prétation ne peut pas être généralisée et que les différents sels et d’autres agents, sont également efficaces. Cela l'amène à penser que la Parthenogénèse expérimentale, qui peut se produire dans des conditions expérimentales si diverses, est le résultat d’une réaction générale de l’œuf qui, à des excitations variables répondrait invariablement par la seule réaction dont il est capable : en se segmentant; comme un muscle répond à l'excitation, en se contrac- tant, ou une glande en secrétant. « Cependant, comment se conditionne le phénomène ? Qu'est-ce qui se (1) Loc. cit., p. 255. 142 PROCÈS-VERBAUX produit exactement dans l'œuf, au moment de la segmentation ? » se demande Yves DELAGE, que ne satisfait pas une explication aussi géné- rale et par là même imprécise. Il arrive alors à cette hypothèse qui va ouvrir une voie nouvelle à ses investigations. Les phénomènes qui se passent dans l’œuf au moment du dévelop- pement peuvent se ramener presque tous à des coagulations et à des liquéfactions dans le milieu colloïdal qu'est le protoplasma. La disparition de la membrane nucléaire et des anastomoses dans le réseau nucléaire, la division des chromosomes, leur réduction à des grains; enfin, la disparition du fuseau et des aster sont des phénomènes de liquéfaction. | L'apparition du centrosome, des aster, des fuseaux, la réunion des microsomes en chromosomes, la formation de la membrane vitelline sont, au contraire, des phénomènes de coagulation. Or, qu'est-ce qui se passe, dit-il, dans la fécondation, après la péné- tration du spermatozoïde ? Nous assistons à la formation de la membrane vitelline (coagulation) et, ensuite, nous pouvons constater la disparition de la membrane nucléaire (liquéfaction). Que de savants se seraient contentés d'avoir formulé cette harmo- nieuse hypothèse, sans se croire obligés de’ la confirmer par les faits; mais, lorsque j'ai comparé Yves DeLace à Etienne GEorrRoy-SAINT- HiLAIRE, J'ai noté que s’il avait autant d'imagination que le fondateur de la tératologie, l’idée ne prenait, dans son esprit, une entière impor- tance que lorsqu'elle était confirmée, non par de simples rapprochements, mais par des faits précis. Nous en trouvons ici une confirmation éclatante : Après avoir imaginé cette hypothèse, qu'il définit plus tard sous le nom de Morphogenèse colloïdale, conformément à la conception qu'il vient de formuler, Yves. DeLAGE cherche le meilleur moyen d'arriver à des expériences concluantes. Puisqu'il à envisagé dans son hypothèse l'idée que des facteurs externes qui produiraient des coagulations et des liquéfactions dans l’ordre voulu, pourraient.amener l’œuf vierge à se féconder et qu'il est, d'autre part, impossible d’effectuer exactement toutes ces interventions très délicates et très précises, il décide d’essayer de déclancher seule- ment le mécanisme et de se borner à produire les premières coagu- .PROCÉS-VERBAUX é 143 lations et liquéfactions. Il espère qu'après avoir fait faire à la cellule les premiers pas, elle achèvera d'elle-même de parcourir le chemin. Pour réaliser son but, il se propose de faire agir, d’abord un coagu- lant, puis un liquéfiant. Il essaye successivement les acides et surtout les tanins comme liquéfiants et il a la satisfaction de constater — après de nombreuses expériences — que ses vues théoriques, se trouvent d’accord avec les faits. Les larves oblenues par son procédé de choix sont en nombre si grand qu’on peut dire qu'il se développe autant d'œufs que dans la fécondation normale. Ce mode de développement, en quelque sorte imposé à l’œuf, amène des différences typiques méme dans les premiers stades du dévelop- pement et, étant donné que la réduction chromatique n’est pas com- pensée comme dans le cas de l'amphimixie, on pouvait se demander, si les larves ainsi produites pourraient donner naissance à des adultes. Yves DeLAGe tranche cette dernière question par l'élevage systéma- tique de ses œufs développés parthénogénétiquement, jusqu’à l'adulte. J'en ai dit assez pour faire comprendre la beauté des résultats obtenus par Yves DeLace dans la voie audacieuse qu’il s'était tracé. Comme il a dit (1) lui-méme : « La Parthénogénèse expérimentale n’a pas de rivale dans la biologie par la hardiesse presque invraisemblable de ses ambitions et par l’étran- geté stupéfiante de ses résultats. » Dans cet exposé rapide, je n’ai pu faire allusion aux travaux de BarTaizzon, de Log, de Lizie, d'Oscar Herrwic et de bien d’autres savants sur ce même champ de la Parthénogénèse expérimentale, je le regrette, car malgré les résultats fort importants obtenus par eux sur la question, l’œuvre de DELAGE n'aurait pu que gagner à une comparaison impartiale : Elle aurait conservé toute son originalité, toute son unité et toute sa grandeur. Influence d'Yves Delage sur l'enseignement. Nous allons maintenant étudier l’œuvre d'Yves DELAGE au point de vue de son influence sur l’enseignement des sciences naturelles. (1) La Parthénogénèse expérimentale, loc. cit., p. 5. 144 PROCÈS-VERBAUX Il à joué, en effet, un rôle des plus importants dans l'orientation des jeunes naturalistes de son époque. Il avait été nommé quelque temps après avoir passé sa thèse, en 1883, professeur à la Faculté des Sciences de CAEN, qui possède le petit laboratoire maritime de Luc-sur-Mer. Il ne resta pas longtemps à CAEN et nous le retrouvons à Paris, où comme l’a rappelé très justement M. Descanpres dans son discours à Académie : « Son maître Henri de LacAze-DoTHIERS, frappé de ses qualités exceptionnelles, le rappelle comme maître de conférences, le présentant à tous comme son successeur. » Dans ce milieu vibrant de la SORBONNE, ses conférences eurent un tel succès, qu'un groupe de ses auditeurs et de ses élèves, résolut de faire , autographier, au jour lé jour, ses lecons. Yves DELAGE, qui n’aimait pas beaucoup les besognes bâclées hâtive- ment, y consentit cependant pour encourager de jeunes travailleurs. Sous l’active impulsion de François qui devait quelques années après ex- plorer la Nouvelle Calédonie et de Louis Jousin, devenu plus tard profes- seur au Muséum, l'ouvrage parut, tiré à un petit nombre d'exemplaires. Ces conférences sur les Vertébrés ont servi à plusieurs générations d'étudiants. Les aînés repassaient aux plus jeunes ces feuillets hâtive- ment lithographiés et dont les pages devenaient, à la longue, à peu près illisibles. Quand, quelques années plus tard, Yves DELaGe devint professeur en titre de la chaire illustrée par Etienne GeorrRroy-Saint-HiLaIRE et par Henri de Eacaze-Durmiers, son enseignement atteignit un grand éclat et, sans son autorisalion cette fois, son cours sur les Mollusques fut cyniquement démarqué par un plagiaire. Quand il apprit cette mauvaise action, il refusa de porter plainte, refusa l'indemnité que lui offrait l'éditeur qui était venu s’excuser auprès de lui et se contenta de hausser les épaules. Il avait d’autres préoccupations en tête. . L'ouvrage classique, surtout utilisé en France à cette époque pour l'étude de la zoologie, était l'édition française de l'ouvrage allemand de CLaus, habilement traduit et augmenté par le professeur Moquin- TANDON. Ce gros traité, imprégné de la lourdeur germanique était, en réalité, une anatomie comparée, coupée à chaque chapitre par une sèche et aride nomenclature zoologique. C’est un des ouvrages les plus indigestes que j'ai connu! PROCÈS-VERBAUX . 145 Les publications similaires françaises, consistaient en ouvrages de spécification, ou en livres offrant le même caractère malgré leurs titres. Traités hybrides d'anatomie comparative, ou l'anatomie comparée et la zoologie, sont simplement fragmentées et juxtaposées. Or, tous ceux qui ont étudié la psychologie savent combien fâcheuse, étant donné l'infirmité de l'esprit humain, est la méthode d’enseigne- ment, qui consiste à comparer devant des élèves les objets, avant de les avoir étudiés séparément. Elle crée la confusion dans les esprits les mieux doués. Pénétré de cette idée, Yves DeLAGE conçoit l'étude de ie zoologie de toute autre facon. Il élabore lentement, patiemment, son plan et, un beau jour, 1l l'expose dans une leçon mémorable et le résume ensuite dans la préface de son premier volume : ; Après avoir critiqué ces traités qui ne sont que « des chapitres d'anatomie comparée, emboîtés les uns dans les autres et dont le dernier de chaque groupe contient un chapitre de zoologie pure », 1l ajoute : « Ce n’est pas à dire que ces ouvrages ne puissent être fort bien faits. Il en est d’excellents dans leur genre. Mais nous affirmons que ce genre ne convient pas pour apprendre. Ce sont des livres que l'on peut lire avec intérêt, consulter avec fruit, mais où l’on ne saurait apprendre, quand on ne sait pas déjà. » « Nous n’aüurions jamais pris la plume — ajoute-t-1l avec modestie — si notre ambition eut pu être de faire mieux dans la même voie, car nous aurions pu ne pas réussir. Tandis qne nous sommes sürs de rendre service en faisant autrement, en offrant à l'étudiant les connais- sances zoologiques sous la forme où il a besoin qu'elles soient.» Quel est donc cette nouvelle conception de l’étude de la zoologie? À quoi correspond cette épithète de zoologie concrète ? DecacE l'explique magis- tralement, un peu plus loin, dans les termes que je puis résumer ainsi : Il est impossible de trouver dans chacune des grandes divisions du règne animal, classe, ordre et sous ordre, des types caractéristiques qu’on puisse décrire à fond, soit qu'il n'y ait pas une forme fonda- mentale dont les autres soient dérivées soit qu'il y en ait plusieurs qui mériteraient, à titre égal, d’être choisies. Aussi vaut-il mieux rejeter toute demie mesure et constituer de propos délibéré, un type tel qu'il se dessine dans l'esprit de celui qui a la connaissance du groupe entier et qui résume en lui tout ce qui est commun à toutes les formes réelles de ce groupe ou qui se présente 146 PROCÈS-VERBAUX comme une forme imtiale simple, dont les autres dériveraient par des complications progressives. Cet être qui, idéal ou réel, représente en tous cas la forme fonda- mentale à laquelle la forme se rattache, nous l’avons appelé, dit-il, le type morphologique. Cette œuvre gigantesque où, selon la définition même de Delage, il fallait commencer, pour la mener à bien, par connaître à fond chaque groupe, n'est pas restée à l'état de plan bien conçu, mais inexécuté. Yves DELAGE a publié successivement et annuellement, en collabo- ration avec le professeur HÉRouARD pour les figures : À partir de 1896 : La Cellule et les Protozoaires . ........... 582 pages. Les Venmidiens ASIN) REC RSR RARE SR — LeSPPTOCRONES ASS) PERRET RE 310 — Les Mesozoaires et les Spongiaires (1899)... 242 — LesGoelenmtenés AIO) Act SR Res 848 — Les Echinodermes (1903)................. 491 — Malheureusement, les forces humaines ont des limites. Après le volume des Echinodermes, il dut renoncer à cette publication. « La révision de la table des Echinodermes, m’a-t-il dit douloureusement à plusieurs reprises, m’a coûté la vue. » C'est que, concuremment à ce travail déjà formidable, après avoir publié son volume sur l’hérédité, il s'était attelé à une besogne, non moins absorbante et dès 1897, à! publiait le premier volume de l’année biologique; publication qu'il poursuivit jusqu'à cette année, avec la collaboration d’un comité de rédacteurs, mais en assumant les frais et la direction du périodique. « Dans cette publication, a dit le président de l’Académie des Sciences, se trouve résumé dans un ordre logique tous les travaux relatifs à la _ biologie et elle contient, en outre, des articles originaux sur les sujets d'actualité. Cette publication très utile peut étre présentée comme un modèle aux autres sciences. » J'ajoute, qu'il sera de toute nécessité, de poursuivre cette publication dans l’ordre et selon le plan établi par Yves DELAGE pour éviter de nous placer en état d'infériorité en face de l'étranger et en particulier de l’ALLEMAGNE qui voudrait bien voir disparaître ce modèle d’érudition et de clarté française. On devine, sans peine, la grande influence sur l’enseignement de PROCÉS-VERBAUX 147 telles publications. Il l’amplifia encore par la netteté des vues qu'il déve- loppait sans cesse dans de nouveaux ouvrages. Mile GocpsmitTH par une citation empruntée au livre, sur l'hérédité et les grands problèmes de Biologie générale, montre très bien cette direction nouvelle qu’il essayait de donner à la science française. « Une nouvelle voie s'ouvre devant les savants, écrivait-il, assez de monographies et de descriptions de détail... Toute recherche, pour avoir un réel intérêt, doit aujourd’hui viser la solution d’une question théo- rique. Il ne faut pas se contenter de disséquer, couper, colorer ou dessiner. Il faut faire tout cela, non plus pour combler une minime lacune dans nos connaissances anatomiques ou histologiques, mais pour résoudre un problème biologique, si petit soit-il. » Ce programme, qu'il a suivi à la lettre pendant toute sa vie, n’est malheureusement pas à la portée de tous les naturalistes. Cette préoccupation se retrouve même dans ses livres destinés au grand public et, en particulier, dans les deux volumes qu'il publie avec - la dévouée collaboration de Mile Marie Goznsmitx (1909) : « Les théories de l’évolution, puis en 1913, La Parthénogénèse expérimentale où il se propose, dit-il, dans la préface (1) de montrer, d’un point de vue élevé, l'évolution graduelle des idées des biologistes dans la question de la Parthénogénèse expérimentale, les phases par lesquelles elle a passé, _le terme atteint. » : Il publie un grand nombre de notes où l’on retrouve la même idée directrice, parmi lesquelles je glane un peu au hasard : Æypothèse (2) sur la base physique de la force héréditaire; Idées (3) nouvelles sur la Pathénogénèse expérimentale et toute une lorigue série, sur la psycho- logie publiée dans les Annales de Psychologie et dans d’autres revues : - Essai sur la théorie du rêve (4); Nature des images hypnagogiques (5) et rôle des lueurs entoptiques dans le rêve; Comment pensent les bêtes (6); Le raisonnement et l'intuition dans l’appréeiation des pro- babilités (7); La loi d'alternance dans les jeux du hasard (8); Essai (1) Avant-propos, p. 5. La Parthénogénèse expérimentale. (2) Biologie, 15 juin 1913. î (3) La revue des idées, 1908. (4) Revue scientifique, 1891. (5) Bulletin Institut psychologique, 1903. (6) Bulletin Institut psychologique, 1911. (7) Revue scientifique, 1911. -(8) Revue scientifique, 1912. 148 PROCÈS-VERBAUX sur la constitution des idées (1); Psychologie du réveur (2); L'argument de continuité et les nouvelles méthodes en physio-psychologie (3), Constitution des idées et base physiologique des processus psychi- ques (4); Portée philosophique et valeur morale du réve (5); L'im- pression du déjà vu, le souvenir du réve dans le réve (6), etc. Son influence ne s’exerçait pas seulement sur les jeunes intelligences, mais aussi sur les maîtres de la science : « Je ne sais vraiment pas pourquoi, disait-il à sa chère compagne pendant les derniers jours de sa maladie, pourquoi quand je prends la parole dans une réunion ou dans un comité on fait silence et l'on m'écoute avec attention. je ne dis pourtant rien d’extraordinaire ! » Sa grande autorité provenait de ce qu'il parlait sans parti pris, qu’on sentait qu'il avait réfléchi avant de parler, qu’il savait conduire une idée et que, par dessus tout, on avait la sensation qu'il la guidait avec une entière loyauté et une totale impartialité. J'en eus une nouvelle preuve pendant mon dernier séjour à Roscorr. Quelques mois avant sa mort, un de ses collaborateurs, se croyant lésé dans ses intérêts à propos d'une candidature éventuelle, au lieu de solliciter de lui une explication, qu'il n'aurait certes pas refusée même à un ennemi, écrivit une lettre ouverte, où il mettait en cause sa bonne foi et parlait de manœuvres mesquines. Cette lettre offensante lui fit vraisemblablement de la peine. Il n’en témoigna rien cependant, et refusa d’y répondre. Comme je parlais un jour de cet incident avec lui et que je lui disais toute l’indignation que j'avais ressentie contre son auteur : « Dites lui, que quoique je n'éprouve plus pour lui le même sentiment d'amitié que J'avais autrefois, je soutiendrai et je défendrai ses titres scientifiques exactement comme s'il ne s'était rien passé entre nous... je vous auto- rise formellement à le lui répéter de ma part. » Je refusai de faire la commission, mais je trouve le trait trop carac- téristique pour ne pas noter cette dernière preuve de sereine impar- tialité. —————————_—_—_——— .—.———.— ——————— —————.——————————————————…— — .— ———————————————— (1) Revue génér. des sciences, 1913. (2) Bull. Inst. Psych., 1913. (3) Ann. Inst. Pasteur, 1916. (4) Revue philosophique, 1915. (5) Revue philosophique, 1916. (6) Bull. Inst. Psych., 1919. PROCÈS-VERBAUX ti 149 C’est à cette impartialité que Yves DEeLAGE a dû son autorité auprès de tous ceux qu’impressionnaient, déjà, la grandeur de ses travaux et la dignité de sa vie laborieuse, Yves Delage directeur du laboratoire de Roscoff. Comme directeur de la station de Roscorr, Yves Decace fut appelé aussi à jouer un rôle important dans le développement des recherches zoologiques et biologiques en France. C'est au laboratoire de Roscorr, fondé par Henri de Lacaze-DuTaiers, qu’il avait fait ses premières recherches. C’est là qu’il les poursuivit toute sa vie. Henri de Lacaze-DurHiers avait travaillé plus de vingt ans à faire de Roscorr le premier laboratoire français. Der.AGE continua dans la même voie et lorsqu'il recueillit sa succession et devint à son tour directeur, il donna une impulsion nouvelle à cet établissement scientifique. Pour accroître ses ressources, il le transforma en laboratoire interna- tional, où les gouvernements étrangers peuvent envoyer des travail- leurs dans des stalles bien outillées, pour l'entretien desquelles ils fournissent une subvention. Il dut édifier de nouveaux bâtiments pour répondre à cette nouvelle destination et dépenser des sommes considérables. Il fut d’ailleurs largement aidé par de généreux donateurs qui se passionnèrent pour son œuvre et dont le nom est gravé à juste titre dans la salle principale de la station. M. Cxazow, le savant botaniste belge, ne se borna pas à fournir une importante somme d'argent, il transforma le jardin par des plantations d’arbustes exotiques qui lui donnent une physionomie très intéressante. Abrités par les vieilles tourelles garnies d’un manteau de lierre et par les vitrages de l'aquarium tapissés de Biguognes et de Clématites, les bambous, les palmiers, les eucalyptus se sont développés avec une grande vigueur dans ce coin privilégié de la côte bretonne. Ils contribuent à donner à l’ensemble du laboratoire, formé en partie d'anciennes constructions en granit, un aspect artistique que son direc- teur a toujours tenu à lui conserver. Que de modifications et de remaniements a-t-il opéré, cependant, pour faciliter le travail ! La seule chose, peut-être, qu'il ait laissé sans chan- 150 PROCÈS-VERBAUX gements, c'est le logement exigu et sommairement meublé du directeur, qu'il a conservé, à peu près tel que l’avait installé Henri de Lacaze- Duraiers, le jugeant bien suffisant pour lui. Au moment où Yves DeLAGE est mort, après avoir agrandi l’Aqua- rium, construit de nouvelles cuves en ciment armé, installé et aménagé de nombreuses stalles pour les travailleurs, transformé et éclairé la salle de collection, enrichi la bibliothèque, créé des salles de chimie et de physiologie, il venait d'élaborer le plan d’un vaste bâtiment annexe, pour offrir, à peu de frais, le logement et la pension aux travailleurs qui fréquentaient de plus en plus nombreux le laboratoire. La réalisation de ce projet, dont l'exécution aurait beaucoup aidé les naturalistes qui ne trouvent plus que difficilement à se loger et à se nourrir, sur une plage de plus en plus fréquentée par les baigneurs, faisait l’objet de ses entretiens dans le mois qui a précédé sa mort et l’aidait à supporter la maladie qui allait l'emporter. Heureux d'oublier pour un instant la gravité de son mal, je l Ci D encore, pendant la promenade du soir autour du port de Roscorr, exposer ses plans à mon savant collègue M. Sauvaceau, peser et discuter nos suggestions et nos objections, cherchant sans parti pris les meilleurs moyens pour âtteindre le but. Le laboratoire de Roscorr! c'était là sa préoccupation de chaque jour et presque sa raison de vivre, car depuis 1903, Yves DeLAGE sentait sa vue s’affaiblir et était menacé d’un décollement de la rétine. Peu à peu, le mal poursuivait inlassablement ses progrès, réduisant de plus en plus sa puissance visuelle. Il semble que ce mal, le plus cruel qui puisse atteindre un savant, va le terrasser et terminer sa carrière scientifique. Il n’en est rien; s'il doit renoncer à continuer la publication de la zoologie conerète, si même plus tard, il doit se faire remplacer dans le cours professé à la Sorbonne, sa vigueur et son activité intellectuelle restent entières et, cet homme à demi-aveugle, pendant les dix-sept années qui lui restent à vivre, va continuer ses travaux el les adapter à ce nouvel état. « Dans ces dernières années, dit-il dans la préface d’un de ses ouvrages, ma vue ayant lentement décliné, jusqu'à se trouver très sévèrement compromise, j’ai dû me réfugier dans l’introspection pour fournir un aliment aux longues méditations qui, par nécessité, devenaient pour moi la forme dominante de l’activité cérébrale. » C'est alors qu’il se consacre tout entier au développement de son PROCÈS-VERBAUX 151 laboratoire de Roscorr, n’épargnant ni l'effort moral ni l'effort phy- sique pour mener à bien cette tâche. Une fois par semaine, été comme hiver, il fait le voyage aller et retour entre Paris et Roscorr et Roscorr et Paris pour assister aux séances de l’Académie des sciences, sans négliger les charges de sa direction. La fatigue ne comptait pas pour lui et il ne voulait pas se laisser amoindrir par son infirmité. Je crus, cependant, qu'il allait être terrassé par le destin contraire, lorsqu'il perdit son fils, Marcel DELaGe, au début de 1918. Le coup était d'autant plus cruel que cet ingénieur renommé, âgé déjà de quarante- deux ans, avait depuis sa prime enfance conservé avec son père, les mêmes rapports affectueux et intimes et était devenu son ami le plus cher. Encore une fois, il fut sauvé par le travail. Entouré d'affection: et de soins par sa chère compagne, soutenu par son admirable belle-fille qui lui servait de secrétaire, lorsque, ses autres secrétaires mercenaires ne pouvaient plus suffire à la besogne, il s’absorbait dans ses préoccu- pations scientifiques et oubliait ainsi les réalités journalières. Il eut d’ailleurs, pendant ces épreuves, la consolation de trouver plusieurs collaborateurs dévoués, parmi lesquels je dois citer Marie GozpsmiTx qui publia avec lui plusieurs ouvrages et Frédéric VLÈs qui l'aida vaillamment dans ses recherches d'Océanographie. Les études d'Océanographie étaient devenues, en effet, une de ses préoccupations. [l estimait qu’un laboratoire comme celui de Roscorr, devait rendre à cette science de précieux services. C’est ainsi qu'il établit les plans et fit construire une série d’appareils pour la mesure et la détermination des courants marins. L'étude de ces appareils, dont la mise au point exigeait des calculs mathémathiques très compliqués, lui était particulièrement agréable ; elle correspondait très bien à la tournure de son esprit pour lequel les problèmes mathé- matiques représentaient un délassement véritable. L'une de ses der- nières créations mise à l’étude à Roscorr fut un dispositif ingénieux pour la pêche en profondeur, qu'avait construit sur ses indications, le ministère des inventions et dont il put vérifier le bon fonctionnement. A la séance de l’Académie qui suivit son décès, le secrétaire perpétuel donna le compte rendu d’une note « sur l’application du tube de Pitot à la détermination de la vitesse des navires et à l'enregistrement des vilesses parcourues ». | 152 PROCÈS-VERBAUX Cette note avait été dictée par Yves DeLAGE quelques jours avant sa mort. On peut dire qu'Yves DerAGE a passé ses derniers jours à Roscorr, car il n’est rentré à Paris que porr y mourir. C’est dans ce cadre de Roscorr, que je retrouve le vivant souvenir de ce grand savant disparu : Le long du mur, en fer à cheval, du grand vivier qui borde sur une de ses faces l'aquarium et le défend contre la mer; dans cet endroit abrité du vent et exposé au soleil, Je revois Yves DeLaGe, dans le dernier mois de sa vie, venant se reposer . après son labeur du matin. . ; C'est là que les savants du laboratoire lui demandaient des conseils et causaient avec lui de leurs recherches, que Frédéric VLÈs l’entre- tenait de ses appareils d'Océanographie, que Hyacrxe, son fidèle patron, lui demandait ses instructions pour les sorties du Cachalot, le grand vapeur si soigneusement aménagé pour la pêche. C'est En enfin, que moi-même, je venais parler avec lui de son grand ouvrage sur «le Rêve » et que je voyais avec chagrin, peu à peu, s’aggraver tous les symptômes du mal qui allait priver la science française de l'une de ses lumières. Le souvenir d'Yves DeLace restera intimement lié à Roscorr. Il s’est identifié à ce beau laboratoire par l’effort persévérant de toute sa vie scientifique. Cependant, l'intérêt exclusif de son laboratoire ne lui fit jamais perdre de vue celui de la science. L’égoïsme n’élait pas son fait et, quelque temps avant sa mort, il mit en jeu tout le poids de son influence pour obtenir une subvention de 20.000 francs destinée à un laboratoire de notre côte méditerranéenne, qu’il sauva ainsi de la ruine, grâce à cet effort désintéressé. Yves Delage littérateur. Le travail sur « le Rêve » dont je viens de parler; cet ouvrage de 700 pages qui a paru à peine deux mois avant sa mort, peut me servir de transition pour étudier Yves DeLace, sous un dernier aspect, celui du littérateur. Dans ce livre (1), je n'envisage pas la clarté d'exposition commune à tous ses mémoires et qui rappelle celle qu’on a tant admiré chez PASTEUR. (1) Yves Deraue. — Le Réve, étude psychologique, philosophique et littéraire ; Léon Homme, rue Corneille, Paris, 1920. PROCÈS-VERBAUX l 153 Telle n’est pas ma pensée. Laissant de côté le point de vue scienti- fique, je veux parler, uniquement, de son style littéraire, de la beauté de ses images et de la finesse et de la profondeur de ses pensées. Une citation que j'emprunte à la préface de son livre sur « le Rêve » précisera cette différence un peu arbitraire que je veux faire entre le savant et le littérateur : : € Et d’abord, dit-il, qu'est-ce que le rève? Qu'est-ce que ce mode d’idéalisation si particulier, si différent de tous les autres ? « Nous venons de nous étendre entre nos draps et, la tête sous l'oreiller, nous nous endormons du sommeil du juste, avec la conscience tranquille d’un homme qui se sait incapable de la moindre incorrection. « Notre pensée semble s'endormir avec nous. Mais bientôt la voilà qui doucement s’éveille et, désertant notre couche, traverse la chambre sur la pointe du pied, tire les verrous de la porte, l’entr'ouvre sans la faire grincer et prenant la clef des champs, va courir la prétentaine... Et la voilà qui, revêtue de notre forme corporelle, s’en va, sans notre assen- timent, nous mêler aux aventures les plus grotesques ou les plus ridicules, nous faire jouer dans toutes sortes de scènes extravagantes, le rôle le plus fou et parfois le plus odieux, nous faire écouter et tenir les propos les plus incongrus et souvent prendre sur les personnes les plus respectables de l’autre sexe les privautés les plus impertinentes, pour ne pas dire plus. « Mais, pendant toutes les aventures d’échappée d’une mascarade, cette pensée en rupture de bans ne cesse pas de nous surveiller du coin de l'œil; au moindre mouvement, elle accourt et, il ne lui arrive pas de se laisser prendre en flagrant délit. « Quand nous nous éveillons, elle a toujours repris sa place et c’est elle qui, ingénüment, nous raconte ses débordements de la nuit. Le rouge de la honte monte à notre visage; mais, dès que nous lui repro- chons sa conduite, elle se fait bien humble, nous explique qu'elle mest pas coupable, qu’elle a cédé à une force mystérieuse, à laquelle elle n'a eu aucun moyen de résister. Comme nous sentons que cela est vrai, nous pardonnons et elle, malgré ses airs contrits, dès qu'arrive la nuit suivante, ne manque pas de recommencer. » Cette scène, où l’on voit la pensée s’extérioriser, n'est-elle pas un 2) ) petit chef-d'œuvre littéraire, quoiqu’elle fasse encore partie d’un travail scientifique ? Bien plus typique, sans aucun doute, seraient des pas- sages empruntés aux œuvres purement littéraires d'Yves DeLAGe. P -V. 1920, 1 1 154 LR PROCÈS-VERBAUX Malheureusement, 1l a publié ses plus importantes productions litté- raires sous un pseudonyme si voilé que je craindrais d’aller à l'encontre de ses intentions en violant le secret qu’il n'avait confié qu’à ses amis les plus intimes. Cependant, sans trahir sa confiance, je puis donner un nouvel exemple des qualités de son style en reproduisant un passage de l’histoire naturelle du Doctus Bocxensis, qu'il a publiée sous son nom. Dans ce volume paru pendant la guerre, sous le titre : Les Allemands et la Science, en collaboration avec nos maîtres les plus éminents, comme réponse à un manifeste des intellectuels allemands, l’article de DELAGE se distingue, entre tous, par son allure originale : s Après avoir expliqué, comment la direction de l’année biologique, qui depuis vingt ans présente des comptes rendus sur tout ce qui paraît dans le domaine de la biologie animale et végétale, l’a particulièrement documenté sur son sujet, 1l ajoute : | « Tout cela m'a obligé, depuis plus d'un quart de siècle à absorber une considérable dose quotidienne de littérature allemande. Etant donné le but de ces ouvrages, je devais après chaque lecture, me recueillir pour écarter le fatras des inutilités, revivre la pensée de l’auteur, la faire momentanément mienne et l’éclairer d’une lumière plus française : En somme, rompre l'os et sucer la moelle, comme disait le bon Rabelais. J'ai donc rompu un nombre considérable d'os boches, au figuré s'entend, et sucé quelque peu de moelle. | « Les anatomistes divisent les os en longs, courts et plats. Les os germaniques sont longs, très longs; ils sont faits d’une substance épaisse et compacte qui leur donne une grande solidité, mais leur canal médullaire est court et exigu, en sorte que la quantité de moelle est fort restreinte. Parfois savoureuse, cette moelle est le plus souvent maigre et peu nutritive; fréquemment 1l arrive que le canal médullaire renferme la moelle d’un os étranger (souvent français), découpée, pour masquer son origine, en morceaux cousus de fil blanc. « Après avoir métaphoriquement caractérisé les œuvres, venons-en à leurs auteurs. Ceux-ci possèdent une particularité caractéristique. Ils ont deux yeux, comme tout être humain, mais l’un est extrêmement myope, l’autre exlraordinairement presbyte (je devrais dire hyper- métrope, c’est-à-dire ne fournissant d'images distinctes que par les au delà de l'infini; mais je prendrai la liberté d'employer le mot pres- byte dans son acception littéraire et métaphorique). Leur œil myope voit. admirablement les détails d’une finesse extrême que souvent le ne 40 PROCÈS-VERBAUX 455 microscope ne peut apercevoir; le presbyte voit jusqu'au delà des nuages les plus lointains des choses admirables que les plus puissants télescopes ne peuvent retrouver; mais pour tous les objets de grandeur moyenne, situés à des distances intermédiaires, leur vue est très défec- tueuse. Le savant ainsi armé en est réduit à appuyer ses grandioses échafaudages sur des observations minuscules, ce qui n’est pas sans danger. Aussi, les savants des pays latins, pourvus d'ÿeux ordinaires ne voyant ni si petit ni si loin, sont fort embarrassés pour critiquer leurs dires et, moitié par paresse, moilié par engouement pour les modes exotiques, acceptent sans contrôle ce qui leur est offert par leurs collè- gues d'Ourre-Ruin; et c'est là une chose vraiment fâcheuse. « Pour appuyer nos dires prenons trois exemples empruntés à des savants les plus célèbres : L’un dans le domaine de la zoologie, HoECKEL. « On doit distinguer chez HorceL les travaux de l’œil myope et ceux de l'œil presbyte. Parmi les premiers ceux relatifs aux Eponges et aux Radiolaires constituent deux ouvrages très volumineux qui ont une place d'honneur dans toutes les bibliothèques. Hosckez a découvert, chez les êtres soumis à son examen, des structures admirables dont la beauté, la symétrie, la savante architecture mettent en lumière l’admi- rable fécondité de la nature et les planches où il les a figurées comptent pärmi celles qui excitent au plus haut point l'admiration des artistes. « Avec une souplesse et une fertilité d'esprit stupéfiantes, il a décrit des successions continues de formes reliées les unes aux autres par des connexions remarquablement symétriques et il a créé pour les désigner, une langue aussi exactement appropriée à son objet que l'est, au leur, celle des chimistes modernes. Des tableaux à double entrée offrent au lecteur émerveillé des lignes horizontales désignées chacunes par un radical, recoupées par des colonnes verticales ayant chacune pour titre une désinence heureusement choisie; en sorte que chaque case désigne un animal dont le nom se lit d’un simple coup d'œil, comme dans la table de Pvraacore se lisent les produits des divers facteurs; et tous ces êtres ont leur description dans le texte et leur figure dans les planches. Le malheur est que les zoologistes à vue moyenne en sont encore à chercher dans la nature bon nombre des formes ainsi décriles et il en est de même pour maints détails de structure ou traits : d'organisation. | & À l'œil presbyte du génial savant nous devons ses transcendants travaux sur la phylogénie. Ici peu ou point de faits d'observation; l'œil 156 PROCÈS-VERBAUX myope n'a presque point collaboré à ces découvertes supra-nubéennes qui ont abouti à la création d’un arbre généalogique au port noble et majestueux, aux branches harmonieusement symétriques, dont les racines plongent dans le domaine mystérieux des protistes, tandis que les ramuscules terminaux figurent les formes actuellement vivantes du règne animal. De la Monère jusqu’à l’homme, pas un être dont on ne puisse suivre sur cet admirable tableau la généalogie complète jusqu’au tronc et aux racines à travers les rameaux et les branches. Il y a dans cette perfection même quelque chose de presque inquiétant, mais on se sent rassuré par l’étonnante documentation de l’auteur, qui en est arrivé à nous fournir une partie décimale dans l'expression numérique des rapports de durée entre les périodes géologiques successives. Une décimale! Æ4 nous, Latins à courte vue, qui craindrions de nous tromper du simple au double dans l'estimation de pareils phénomènes ! » Ce fragment, ainsi du reste que tout l’article montre avec quelle habileté littéraire, avec quelle mesure et quelle force Yves DeLace savait manier l'ironie et en faire une arme cruelle pour nos ennemis. Qu'on ne s’y trompe pas, ce n’était pas l'effet du hasard ou d’un effort momentané. Mieux que tout autre, DELAGE connaissait la puissance de l'arme qu'il maniait avec tant de dextérité, parce qu’il en avait étudié les lois et dosé les éléments. Nous en avons la preuve dans un petit travail de fine psychologie (1) qu'il publia en 1919 : « Sur la nature du comique », où il prouve par une subtile analyse basée sur de nombreux exemples que, pour être comique, une chose doit réunir deux conditions essentielles : 40 Il doit exister entre l'effet produit et sa cause une désharmonie quantitative ou qualitative d’où résulte une impression de surprise, un effet d’imprévu ; 2° L'effet doit être désagréable pour la personne qui le subit. Ces deux conditions ne se trouvent-elles pas admirablement dosées, dans sa réponse aux savants allemands ! Je ne fournirais qu’une idée très incomplète, si je terminais ici cette étude sur le littérateur, je dois encore donner une idée du poète qu'était (1) Yves DELAGE. — Sur la nature du comique; La revue du mois, août 1919, Félix Alcan, Paris. { PROCÈS-VERBAUX A5 Yves DELAGE et je citerai deux extraits d’un petit livre qu'il a publié dans un but de bienfaisance, pour augmenter les ressources de la caisse des victimes de la mer de Roscorr (1). Dans ce fragment de la description de l'ile d'OuessanT, il me parait égaler les plus grands poètes, tout en restant l'observateur clair et précis que ne peut griser la sonorité du verbe. Ouessant terre d'horreur, où les larmes des veuves Se mêlent aux embruns salés, Où les vents de la mer font pousser des croix neuves Sous un ciel triste, aux tons voilés, Ouessant, nous diras-tu quel constructeur de mondes, Quel monstrueux Titan, Portant des continents entre ses mains profondes, A laissé choir dans l’Océan, Poussière sans valeur, ces débris formidables, Écueils, rochers, ilots, Qui, se dressant au seuil des gouffres insondables, Arrètent la fureur des flots! Là, les flancs ruisselants des cavernes sonores, Où le ressac vient déferler, fs Recèlent des joyaux de faunes et de flores Où le peintre peut contémpler Des chaos de couleurs qu'ignore sa palette, Des formes à faire douter t Si l’on rêve et s’il est des mots pour le poète Qui les voudrait chanter. Sous les pieds, ce tapis d’écarlate et d’hermine, Tel un manteau royal, d'étoiles constellé, C’est le Botrylle ! Ici, cette amphore opaline, C’est la Cione, au corps de cristal niellé! Ces buissons embrasés, là-haut, sont les Gorgones, Brandons brülants sous l’eau et de givre poudrés ! Là, ces vivantes fleurs, ce sont des Anémones, Dont les pétales sont de longs bras éplorés, (1) Yves Derace. — Gloria Parvis, H. Cogit, Roscore. 158 PROCÈS-VERBAUX Chargés de bracelets! Ces vertes émeraudes, Ces rubis, ces émaux, sont les Corynactis : Les gemmes, au soleil, ont des couleurs moins chaudes, Moins rouge est le Corail et moins blancs sont les Lis! La Méduse, en dansant sa valse serpentine, Laisse voir ses dessous de dentelle irisés! Ces blocs de seins gonflés à la double tétine, Que tachent de carmin les mamelons rosés, C’est la Cynthie! Au fond, ce haut crâne bicorne, Ce fouillis de longs bras parsemés de sucoirs, Cette apparition de rêve, cet œil morne, Qui, demi-clos, lançant des feux rouges et noirs, Guette ce Crabe vert frissonnant d’épouvante, C’est le Poulpe, à la fois et splendide et hideux, Araignée embusquée en sa toile vivante, Rétiaire tapi sous son filet visqueux! Plus loin dans la même brochure, dans sa comparaison de l'homme et de la mer, il résume en décrivant Saïc, le naïf et robuste marin BRETON, ce qui fut la règle et la beauté de sa propre vie. La tempête a cessé. Dans une aube vermeille, . Les flots, insoucieux Des pleurs que font couler leurs fureurs de la veille, Brillent sous un ciel radieux. Cet infime point noir, là-bas, sous la falaise, Sur ce fétu flottant, C’est Saïc qui s’en va. Colossale antithèse : . Ce vermisseau sur ce géant ! La mer, vaste et profonde à donner le vertige __ Ignorant son immensité, Et l’atome sensible et pensant qui s’afflige De son infirmité ! La mer, dont un rayon du clair soleil efface Les rides que les vents Creusent sur son front pur quand la tempête passe, La mer, jeune en dépit des ans, Et l’homme, dont le front, sous le poids des années, Penche toujours plus bas, Et dont les yeux ternis, aux paupières fanées, Se ferment au jour du trépas ! PROCÈS-VERBAUX 159 Eh bien ! l’homme, débile et pesant dans le monde Moins qu’un fétu dans l’air, En lui cache une chose aussi vaste et profonde, Aussi splendide que la mer. Ce quelque chose, si la plainte et la prière, # Si les pleurs et les cris De ceux sur qui la vague a tendu son suaire Ne te l’ont point appris, Jamais, 6 froide mer, tu ne sauras l’apprendre : C’est la douce pitié, C’est l’art de consdler les autres et de prendre De chaque peine la moitié. Majestueuse mer, insondable, éternelle, A ta froide splendeur L'homme peut opposer une splendeur plus belle : C’est la beauté qui vient du cœur ! L'homme qui avait de si belles pensées et qui les exprimait dans un langage si noble, ne les avait pas seulement dans le silence de son cabinet et dans la douce ivresse que donne la poésie. Ces pensées traduisaient sa vie de chaque jour. Ce n'étaient pas de vaines paroles. Elles commentaient ses actes quotidiens. Lui, le savant, absorbé dans son labeur formidable, trouvait cepen- dant le moyen de consacrer, chaque jour, quelques heures à soulager et à guérir les pauvres gens, sans autre espoir de récompense et de gain que l'approbation de sa haute conscience. Il avait tenu, je l'ai dit au commencement de cet article, à passer sa thèse de Doctorat en médecine et, toute sa vie, il suivit avec soin les . progrès de la science médicale. Il avait son but : Son but était de se constituer une clientèle, une nombreuse clientèle ! Quoiqu’elle fut nombreuse, je crois qu’elle n'a suscité l’envie d'aucun de ses confrères. Que de fois, vers la fin de la journée, ais-je vu les abords de son. cabinet encombrés par de pauvres pècheurs qui venaient lui demander ses soins! Que de fois, m'a-t-il proposé comme but de promenade, la visite à plusieurs kilomètres de Roscorr, de quelque infirme qui se mourait dans une de ces pauvres maisons de la campagne Bretonne ! + 160 PROCÈS-VERBAUX Malgré la beauté de son œuvre, la grandeur et l'étendue de ses travaux, je me demande, devant l'inanité de nos existences humaines, si le plus beau titre de gloire, de ce grand biologiste, membre de PAca- démie des Sciences de Paris, de BruxELLESs, de Pérrocrap et de la Société royale de Lonpres, ne consiste pas en ceci : Il a été le médecn secret des pauvrés gens. Les formes reproductrices du Termite lucifuge Par le D: J. Feytaud. Chez les Termites en général, la fonction reproductrice revient normalement à un couple d'individus que nous appelons rot et reine de la termitière. Ce sont deux insectes parfaits qui ont essaimé, puis perdu leurs ailes, dont ils ne portent plus que des moignons. À leur place, il existe parfois d’autres formes, que les auteurs ont dénommées complémentaires ou substitutives sans préciser suffisam- ment le sens de ces mots. Ce sont essentiellement des individus néoté- niques (1), c'est-à-dire des sortes de grosses larves ou nymphes et non des insectes parfaits. Les sexués royaux sont, pour chaque sexe, d’un type unique, tandis que les néoténiques sont polymorphes, leurs variétés correspondant à des stades larvaires plus ou moins avancés. Les premiers disséminent l'espèce en fondant des termitières nou- velles ; les seconds remplacent les premiers dans les termitières orphe- lines. Telle est la règle générale. Notre espèce indigène y fait-elle excep- tion ? La question des formes reproductrices du Termite lucifuge, Leuco- termes (Reticulitermes) lucifugus Rossi, a donné lieu à des contro- verses. En 1853, Borriner (2) indique la reine ou mère comme étant de teinte & presque blanche ou roux pâle », & sans corselet et sans ailes ». (1) Le terme néolénie, créé par, CameraANo (1885), s'applique à des individus qui remplissent les fonelions sexuelles de l’adulle tout en ayant gardé l'apparence de larves. (2) Borriwer : Notice sur les Termites de la Charente-Inférieure {Actes de la Sociélé Linnéenne de Bordeaux, t. NIX, p. 145-157, 1853). PROCÈS-VERBAUX 161 En 1856, LesPës (1), refusant tout crédit à la description de Borriner, met en avant deux autres types : 1° les «petits rois » et « peliles reines », qu'ilidentifie avec les imagos essaimantes du printemps, dérivant des nymphes de première forme ; 2° les Cgrands rois» et «grandes reines », qu'il considère comme des imagos d’une autre sorte, essaimant en aoûl- septembre, et comme dérivant des nymphes de seconde forme. Il s’agit, dans les deux cas, d'insectes parfaits noirâtres, portant les moignons d'ailes brisées. En 1893, Grassi et Sanpias (2), discutant à leur tour les dires de LesPès, le critiquent et nient, non point sa distinction arbitraire entre grands et petits reproducteurs, mais l'existence même des rois et des reines ; ils admettent par contre plusieurs catégories distincles de sexués de remplacement. Lorsque j'entrepris moi-même une étude détaillée de l'anatomie et des mœurs du Termite lucifuge (3) je me suis heurté à ces affirmations contradictoires ; aussi me suis-je proposé de préciser chez cette espèce les faits fondamentaux de la reproduction. Aujourd'hui encore tout n'est pas éclairei dans ce problème ; ce que nous en savons permet cependant déjà de mettre au point les dires des auteurs du xix° siècle. ! Chacun d'eux décrit avec justesse les formes qu'il a trouvées, mais chacun croit avoir tout vu ; Lespès critique à tort l'observation de Borriner, et Grassi celle de LESPÉs. Car la « reine » de BorrinerT n’est pas un mythe, cet auteur a bien observé, mais il n’étudiait que de vieilles colonies, minant les poutres des maisons, et ne contenant d'ordinaire que des sexués de remplacement. Les rois et reines de Lesps sont aussi des types vrais, mais pelits et grands ne sont point de nature et d'origine distinctes; ce sont les mêmes êtres recueillis à deux stades d'évolution : les uns pendant l'été et l'automne qui suivent l’essaimage, les autres au cours des années ultérieures. Cet auteur, après avoir judicieusement distingué les nym- phes de première et de seconde formes, s'était mépris sur leur destinée, qui fut élucidée seulement par Frirz MucLer en 1887 (4). (1) Lespàs : Recherches sur l’organisalion et les mœurs du Termite lucifuge (Annales des Sciences naturelles, Zoologie, 4ne série, t. V, 1856). (2) Grassr el Sanpras : Costiluzione e sviluppo della societa dei Termitidi {Afki Accad. Gioena Sc. natur. Catane, vol. VI et VII, 1893). (3) J. Feyraup : Contribution à l'étude du Termite lucifuge : Anatomie, Fonda- tion de colonies nouvelles { Archives d'Analomie microscopique, t. XIT, 1912). (4) Frirz Muuer : Die Nymphen der Termiten (Entomol. Nachr. XIII, 1887). 162 PROCÈS-VERBAUX Quant à Grassi, n'ayant jamais trouvé de rois ni de reines, il les a trop vite déclarés inexistants, niant, comme l'avait fait Borriner, le rôle disséminateur des imagos. Nous savons aujourd'hui que les colonies du Termite lucifuge ont tantôt des reproducteurs royaux (fig. 1 et 2), tantôt des remplaçants néoténiques (fig. 3). Jusqu'à cette année, on connaissait fort mal leurs royaux : Léon Durour, après de longues re- cherthes, avait trouvé une seule reine, qu'il qualifiait de « trésor entomologique » (1); Lespës dit en avoir réuni qua- tre; pour ma part j'en avais deux seulement en 1942, lors- que je publiai mon mémoire sur le Termite lucifuge. C'était un maigre tableau, qui me permit cependant de combaitre, pièces en main, l'opinion trop exclu- sive de GRASSI. Ma collection s’augmenta d’une reine en 1912 et d’une autre en 1914, quelques jours avant la déclaration de guerre. Mais je n'avais pas encore trouvé de roi. Fi. 1. Le Roi (grossi 7 fois): Fic. 2. Enfin Dogson recueilit une La Reine (grosie 7 fi. reine en 1918, près de Boston (2). Au total je ne trouvais men- tionnés, dans les travaux antérieurs à 1920, que dix reines authenti- ques : une découverte par Léon Durour, quatre par LEsPés, quatre par moi, une par Dogson. En mai 1920, une exploration méthodique de vastes coupes de la forêt m'a permis, en opérant sur des termitières d’âge connu, d'en découvrir très vite beaucoup d'exemplaires, ainsi que des rois : j'obtins (1) Jouy : Recherches pour servir à l’histoire naturelle et à l'analomie des Ter- ê mites {Mémoires de l’Académie de Toulouse, t. NV. 1849). (2) Dosson : À european Termite in the vicinity of Boston (Psyche, t. XXV, oct. 1918). PROCÈS-VERBAUX ‘163 trente reines et douze rois pendant les trois premières journées de recherches (1), et le nombre s’en est accru dans des fouilles ultérieures. Je ferai remarquer qu'il ne s’agit pas de petites reines, découvertes quelques semaines après l’essaimage et ne présentant qu'un faible développement de l'abdomen, mais bien de reines typiques à gros ventre. Tous les couples royaux étaient dans des termitières de deux ou trois ans, quatre au plus. Il n'en existe point cependant dans toutes les colonies de ce genre. Au bout de deux ans, une sur cinq environ, déjà orpheline, a remplacé ses reproducteurs. Le remplacement devient ensuite de plus en plus commun ; il se généra- lise dans les colonies anciennes (2). Les remplaçants néoténiques que J'ai -recueillis dans ces conditions sont de deux sortes : A) Des individus à bourgeons alaires courts, ressemblant aux nymphes de se- conde forme, dont ils dérivent habituelle- Les sexués néoténiques (grossis 6 fois). ment (fig. 3, À); B) Des individus sans bourgeons alaires, offrant l'aspect de grosses larves (fig. 3, B). Le type À est courant, le type B rare (3). C’est cependant à ce dernier que semblerait appartenir la pseudo-reine, « sans corselet et sans alles », décrite par BoFFINET. RG. (4) J. Feyraup : Sur les rois et reines du Termite lucifuge (C. R. Académie des Sciences, t. 170, p. 1287, 25 mai 1920). (2) J. Feyraup : Sur les jeunes colonies du Termite lucifuge /C. R. Académie des Sciences, t. 171, p. 203, 19 juillet 1920). (3) Ces deux types de néoténiques sont aussi les plus communs chez le Leuco- termes flavipes, étudié par SNYDER (U.S. Départment of agriculture, Bull. no 333; 1916). | : 164 PROCÈS-VERBAUX Je n'ai pas trouvé les autres formes de remplacement indiquées par GRaAssI. En général chaque termitière ne possède qu'un couple royal ou qu'un groupe homogène de néoténiques. Il n'est cependant pas rare de découvrir un groupe hétérogène, par exemple un mâle néoténique auprès d'une reine, ou plutôt un roi auprès de plusieurs femelles néoté- niques. En somme, le Termite lucifuge est moins aberrant qu'on ne l'avait cru naguère. La question de ses formes reproductrices peut être résumée comme suit, d’après les données que j'ai recueillies dans la région bordelaise : 1° Beaucoup de familles nouvelles sont fondées de toutes pièces par des imagos, appariées après l'essaimage et prenant le caractère de roi et dereine. | 2° La mort des fondateurs n’entraîne pas la disparition de la famille, qui pare la menace par la mise en fonction de sexués de remplacement. 30 La présence de sexués de remplacement est fréquente chez cette espèce, dont les colonies se perpétuent bien au delà de la longévité du roi et de la reine. 4° Ceux-ci disparaissent et sont remplacés ensemble ou séparément. 50 Si la crise a lieu au début de l'été, les remplaçants peuvent être des imagos étrangères admises par les ouvriers orphelins, ou des imagos developpées sur place et retenues au nid par leurs frères castrats. 6° Presque constamment à toute autre époque (1), et le plus souvent a celle-ci, les remplaçants sont des néoténiques; ils appartiennent rarement au type B, sans trace d'ailes, et couramment au type A, muni de bourgeons alaires courts. La forme néoténique à longs four- reaux alaires indiquée par Grassi, et correspondant aux nymphes de première forme, est sans doute extrêmement rare. Il est possible que les faits ne se passent pas de la même facon en Sicile, où furent faites les études de Grassr et SanpiAs, mais il est fort probable qu'ils se passent ainsi en Amérique, où Dogson a découvert une reine en observant les premières colonies authentiques du Termite lucifuge aux environs de Boston. (1) L'adoption d’imagos en dehors de la période d’essaimage est tout à fait excep- tionnelle, parce qu’elle est subordonnée à la rencontre fortuite d'un couple encore isolé. PROCÈS-VERBAUX | 169 Note sur la conservation des Champignons Par J-G. Plomb. De tous les procédés employés pour la conservation des champignons, je ne reliendrai tout d’abord que la silicatation ou immersion de ces végétaux dans le silicate de potasse ou de soude, pour en obtenir la solidification (1). Dans la préparation au silicate les couleurs disparaissent complète- ment. Après: séchage à l'air libre, certains champignons diminuent de volume, d’autres se déforment; mais la conservation est pour ainsi dire indéfinie. Pour la coloration on se servira des couleurs à l'huile, les autres ne ‘donnant pas de résultat. Une méthode préférable à la silicatation des champignons serait la Fluatation. On obtient avec les différents Fluosilicates un durcissement sem- blable à celui produit par les silicates. Cette méthode possède sur la précédente deux avantages : 1e L'humidité ne peut être absorbée et 2 les efflorescences qui se produisent toujours avec les silicates sont supprimées. On peut obtenir avec les fluates à base d’oxydes métalliques la plupart des couleurs que l’on rencontre chez les différents crypto- gammes, ce qui permettrait de supprimer les peintures que l'on serait obligé d'employer avec le procédé au silicate. Exemple : | Fluate de zinc-blanc. — de fer-brun. — de cuivre-bleu tirant sur vert. Sur fluate (2) de zinc, le bichromate de potasse donne la couleur jaune, etc... Comme on le voit, en cherchant un peu, il est facile d'obtenir presque tous les tons désirés. (1) Roumeguère préconise un premier bain dans l'alcool, D'après mes essais, cette première immersion est inutile. (2) Abréviation de fluosilicate. 166 PROCÈS-VERBAUX On peut aussi employer pour la conservation de certains champi- gnons la glycérine solidifiée. Voici une formule à l’Agar-agar qui me paraît préférable à la Grénétine. | AA AAA M AE 10 grammes AU NES (ST 2 010) — GR CCrine AIMER 200 — Acide salicylique.... 50 centigrammes. Si une chaleur élevée, 60 à 1009, enlève la couleur des cryptogammes, une douce températuré n’a sur eux aucun effet. En plongeant les champignons dans ce mélange arrivé juste au point de liquéfaction on obtiendra d'excellents résultats pour les espèces les plus délicates. Je pense même qu'il serait possible avec ce procédé, en opérant sur place, de conserver Clathrus cancellatus et Phallus impu- dicus. | Si l’on n'obtenait pas tous les résultats désirés ‘avec ces différents procédés on serait toujours à temps d'employer le modelage et la coloration. : En terminant, qu'il me soit permis de regretter qu'un centre comme Bordeaux ne possède pas encore de collection mycologique alors que des villes de moindre importance ont déjà réuni de sérieux documents. J'ose espérer, que bientôt la Société Linnéenne pourra réunir la plus magnifique collection de la région. Réunion du 15 décembre 1920 Présidence de M. Barpté, Président. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. CORRESPONDANCE Lettre de M. Emile Carlailhac à notre Président dans laquelle il remercie la Société de son chaleureux accueil et la félicite d’être une des plus actives de toutes les sociétés scientifiques françaises. Lettre de M. Camena d’Almeida, secrétaire général de la Société de PROCÈS-VERBAUX 167 Géographie, nous faisant part de la prochaine conférence de M. Gruvel et du désir de notre collègue de voir la Société Linnéenne patronner cette manifestation scientifique au même litre que la Société de Géogra- phie, la Société de Zoologie agricole et l'Institut Colonial. Lettre de l'Université de Montpellier demandant l'envoi régulier de nos publications. De même que le Conseil, la Société émet un avis favo- ràble et renvoie la question à l'appréciation de M. l’Archiviste. Lettre de M. Kerforne, professeur de géologie à la Faculté des Sciences de Rennes, demandant l'échange de nos publications avec celles d’une nouvelle « Société Géologique et Minéralogique de Breta- gne » et nous annonçant l’envoi des deux premiers bulletins. La ques- tion sera transmise pour étude et suite à donner à M. l’Archiviste. PERSONNEL M. le PrésinenT fait part de la nomination de notre collègue M. le professeur Beille à la chaire de botanique de Ja Faculté mixte de Méde- cine et de Pharmacie de notre ville et lui adresse les bien sincères et bien vives félicitations de la Société. * Sur la proposition du Président et du Conseil d'administration le Prince Roland Bonaparte est élu membre d’honneur de notre Société. Vote sur la candidature comme membre titulaire de M. le professeur G. Alessandri du Museo Cevico de Storia Naturale de Milan, soccupant de Paléontologie et de Géologie, présenté par MM. Duvergier et Peyrot. Le Professeur G. de Alessandri est élu membre titulaire de notre Société. Vote sur la candidature, comme membre auditeur, de M. Gérard ” Belloc, s’occupant de Sciences naturelles, présenté par MM. Chaine et Baudrimont. M. Gérard Belloc est élu membre auditeur de notre Société, : COMMUNICATIONS - M. Temrère : & Notes sur quelques plantes intéressantes du bassin d'Arcachon. » -M. le Dr LLacuer relate les observations qu’il a faites sur le Wimosa floribunda dont les feuilles entières en forme de lames allongées ne sont autre chose que les pétioles qui se sont élargis et aplatis après avor- tement et disparition des folioles. En faisant des semis, il a pu observer des formes de passage de la feuille composée pennée primitive au 168 PROCÈS-VERBAUX phyllode, ainsi que l’on nomme les lames vertes qui résultent de cette transformation du pétiole. Il se propose de donner une note plus complète dans une prochaine réunion. M. HiccaiReT signale qu’il a trouvé en 1919, à Rions, dans les prés, l'Azolla filiculoides Lane. et envoie à ce propos quelques réflexions sur son transport de l'Amérique du Sud. M. Baudrimont : Note « Sur la très grande abondance du Prosternon tessellatum L. sur la plage de Mimizan (Landes) » qui sera insérée dans les Procès-Verbaux. M. Bauprimonr : Rapport sur la conférence faite le 18 novembre 1920 par M. Emile Cartailhac. M. Bauprimonr : Compte rendu de la soirée offerte à M. E. Cartai- Ihac le 49 novembre 1920. M. A. Bari, président, lit un très beau discours dans lequel il résume les principaux faits de la vie de notre Société pendant l’année qui vient de s’écouler et qu’il termine en remerciant tous ceux qui furent ses colloborateurs. La séance est levée à dix-neuf heures. Note sur quelques plantes de la région du bassin d'Arcachon Par G. Tempère D’assez fréquentes herborisations m'ont permis, cette année, de réunir un bon nombre de renseignements en vue de la révision complète de la Florule des environs du bassin d'Arcachon. Cependant, ce travail devant demander encore assez longtemps avant d’ätteindre une mise au point tant soit peu suffisante, je n’ai pas voulu différer de porter à la connaissance de nos collègues botanistes quelques observations, que j'ai faites au cours de l'année qui finit, relativement aux stations de diverses plantes, rares ou intéressantes pour notre flore. Aux environs immédiats d'Arcachon même on peut faire encore des récoltes, sinon abondantes, du moins intéressantes, en dépit de l’im- pression de banalité qu’on ressent au premier abord. | C'est ainsi qu’en avril dernier, j'ai retrouvé le : Moehringia pentandra J. Gay, espèce considéree par certains auteurs comme une simple race ou sous-espèce du À. trinervia Clairville, PROCÈS-VERBAUX 169 bien qu’elle s'en distingue très nettement par divers caractères : port, longueur des sépales, qui ne sont pas ciliés, non plus que les feuilles, mais surtout par sa graine, comme l’a fait remarquer justement Clavaud. Cette espèce, des plus intéressantes pour notre flore Girondine, a déjà été signalée d'Arcachon par Merlet, Foucaud et Clavaud, mais elle ne l’a pas été récemment, ni à ma connaissance, ni à celle de M. Neyraut, à qui je l'ai communiquée. Elle se trouve en assez nombreux exemplaires, mêlée au Moeh-: ringia trinervia, à droite d’un chemin montant dans les dunes, un peu au sud-est du sanatorium de la route du Moullau. Au même endroit croît : Orchis intacta Linck (Aceras densiflora Boissier ; cette espèce a vingt synonymes), orchidée méditerranéenne indiquée pour la première fois à Arcachon par Paul Bergon dans nos Actes (T. LXIIT, P.-V. p. xeni), ét tout récemment par notre collègue M. le docteur Lalesque dans son ouvrage : Arcachon, ville de santé. Je l'ai retrouvée moi-même à divers points des bois entre Arcachon et Moullau, par îlots assez limités. Sa floraison se place dans la première quinzaine d'avril. Près du Moullau, nous avons encore : Senecio lividus L. Espèce locale, que j'ai récollée au même endroit que le Moehringia, ainsi que près du tir aux pigeons, et que sur les pentes sablonneuses qui encaissent la voie ferrée à la sortie de la gare d'Arcachon. Calamintha ascendens Jordan (C. menthaefolia G. et G.) au lieu dit Le Figuier, et à deux ou trois points au bord de la route de Moul- lau ; ainsi qu'à La Teste, le long d'une clôture, en face de la gare, près de la jetée. Tribulus terrestris L. Sur un chemin près du sanatorium, et aussi dans les terrains vagues dépendant de la gare d'Arcachon, où j'ai récolté deux exemplaires de 7ribulus présentant chacun une de leurs tiges longue de plus d’un mètre vingt (La taille maxima indiquée par les auteurs est cinquante centimètres). Orobanche rapum Thuillier. M. l'abbé Moureau a trouvé, au mois d'avril dernier, à Moullau, un exemplaire de cette espèce, entière- ment d’un jaune citrin, et. paraissant ainsi appartenir à la rare variété Hypoxantha Beck. P.-V. 1920. 12 170 PROCÈS-VERBAUX 7 Avant de quitter Arcachon, j’ajouterai : Medicago gerardi Willdenow var. Cinerascens Jordan (Pro specie), au lieu dit l’Arrègue-Blanque, tout au bord du talus du chemin de fer, “derrière l’asile Saint-Dominique. En fruits le 16 mai. Et enfin : Vicia bithynica L sous-var. Variegata Rouy; et Valerianella eriocarpa Desveaux. ; Paraissant toutes deux accidentelles mais que j'ai récoltées en : plusieurs exemplaires, entre Arcachon et Moullau. Je ne les ai vues signalées nulle part, de nos environs. À La Teste, l'exploration des environs de la gare m’a fourni quelques espèces, dont certaines semblent accidentelles aussi, mais qui n’en sont pas moins intéressantes : Gypsophila (Saponaria) vaccaria Sibthorp et Smith. Galium tricorne Withering. Bupleurum subovatum Link. Ces trois espèces parmi les herbes du terrain vague qui s'étend devant la gare. | Melilotus albus Desrousseaux. Répandu tout le long de la voie ferrée d'Arcachon à Facture. Melilotus parviflorus Desfontaines. Entre les rails des voies de garage de la gare. Et surtout : Melilotus sulcatus Desfontaines. Deux pieds appartenant non pas au type courant, mais soit à la race M. leiospermus Pomel (Pro specie) soit à la sous-espèce A. infestus Gussmann (Ces deux formes sont. méditerranéennes et Corses). Des environs de La Teste, je mentionnerai seulement : Lotus tenuis Kitaibel. Commun dans les prairies de la zône sub-salée, au nord de la care. | Vicia aquitanica Clavaud. Un pied dans un champ près du moulin Braoüet (En fleurs le 13 mai). Scrofularia canina L. Au Courneau, dans l’ancien camp américain (Se trouve également au bord de la voie ferrée, entre Lamothe et Facture). PROCÈS-VERBAUX 171 Isoeles hystrix Du Rieu. Déjà souvent signalée; nous avons constaté avec plaisir, M. Neyraut et moi, sa persistance en abondance, dans la station du fossé du chemin de fer de Cazaux, un peu au nord de l'endroit où la route croise la voie (En partait état de fructification le 23 mai). Du Teich, je citerai : Lepidium heterophyllum Bentham, var. canescens G. et G. (L. Smi- th Hooker). Sur une digue, dans les prés salés, au nord-est de l’église du Teich, à côté d’une haie de Tamarix bordant un fossé où abonde : Cochlearia officinalis L. var. Maritima G. et G. (Tous deux en fleurs et fruits fin avril 1920). À ma connaissance, ce Lepidium n'a été trouvé, aux environs de La Teste, qu'à Caudos-gare, par M. Neyraut. Entre Lamothe et Biganos, les recherches infructueuses que j'ai faites en juillet et août pour retrouver le Scirpus mucronatus L. m'ont amené au bord d’une mare stagnante dans un coin de bois et dont la surface était couverte de : Lemna arrhiza L. (Woolfia arrhiza Cosson et Germain), à laquelle étaient mêlées en petite quantité, des Lemna polyrhiza L. À Biganos même, j'ai trouvé avec plaisir le : Sporobolus tenacissimus Palisot de Beauvais, cette graminée du Mexi- que et des Indes, qui sè disperse peu à peu dans nos départements du sud-ouest. Je l'ai signalée ici même, et pour la première fois, je crois, de la Gironde, l’ayant récoltée l’an dernier entre Arcachon et Moullau ; “son existence près des cabanes du port de Biganos montre bien son extension vers le nord, telle que l'ont prévue plusieurs botanistes (Lamic, Neyraut, etc.) el nous devons nous attendre à la rencon- trer avant longtemps aux portes mêmes de Bordeaux. Au nord de Biganos, j'ai récolté, sur la gauche de la route d’Arès, avant de franchir la craste de Tagon : Hypericum linarifolium Wahlemberg. C'est là une de ses localités classiques de la Gironde (Chantelat, Clavaud). Je terminerai en disant quelques mots du Cap-Ferret, dont la flore autrefois si intéressante, ainsi qu’en font foi les anciens comptes rendus d’herborisations, paraît malheureusement s’appauvrir. 172 PROCÈS-VERBAUX Il y à à cela diverses causes, dont les principales sont, je crois, le peuplement progressif de la langue de terre, et l’asséchement naturel et insensible des parties basses (laites). Plusieurs herborisations, entre le phare et la pointe, ne me permet- tent guère que de signaler trois espèces, qui l'ont été déjà d’ailleurs, mais dont la rareté pourrait faire craindre la disparition : Euphorbia polygonifolia L. Dans les parties très dénudées des ondu- lations des dunes. Polygala aquitanica Clavaud, forme litiorea Clavaud, {Endroit un peu humide à Juncus et Scirpus, entre le phare et le sémaphore, vers le milieu des terres (août). Chritmum maritimum L. Toujours peu répandue sur notre littoral sud-girondin exempt de rochers, cette ombellifère a été indiquée plusieurs fois au Cap-Ferret, comme y étant rare. J'en ai récolté un bel exemplaire vers la pointe, au sud du sémaphore, non loin du bassin. Elle existe également, aussi peu abondamment, au bord de la plage à Moullau, où notre collègue M. EI JecEun et moi l'avons observée. Bien d’autres espèces de mes récoltes mériteraient sans doute d’être signalées aussi, mais elles demandent une vérification préalable, et cette note est déjà plus longue que je ne le désirais. J’ajouterai seulement que j'aurai plaisir à recevoir toutes les obser- vations que voudront bien me faire nos- collègues (localités nouvelles, observations antérieures aux miennes, etc.) et que je suis naturellement à leur entière disposition pour leur donner des indications plus pré- cises, où pour les conduire moi-même aux stations en question, s'ils désirent récolter eux-mêmes les espèces précitées. Sur la très grande abondance du ‘‘ Prosternon tessellatum ” L, sur la Plage de Mimizan (Landes) Par M. le Dr Albert Baudrimont. Léon Dufour raconte qu’à la fin de mai 1853, au cours d'une excur- sion entomologique qu'il fit aux dunes de Biscarosse et d'Arcachon, en compagnie d'Aubé, Perris et Laboulbène, il eut beau soulever sur la plage, en face de Biscarosse, et les pierres et les débris abandonnés PROCÈS-VERBAUX 173 par la mer, il ne trouva rien sinon quelques rares individus de la Phaleria cadaverina et la Nebria arenaria. I est vrai d'ajouter qu'il fut plus heureux deux jours plus tard, sur la plage d'Arcachon, alors « ville en incubation », mais qui bientôt allait « détrôner La Testa Boiorum et appeler à elle tous les baigneurs de la Guienne » (1). Au bord de la mer, en effet, sur le sable humide des plages ou dans l’aridité brülante des dunes, les insectes sont en général peu nombreux ; ils n’en sont d’ailleurs que plus intéressants (2). La faune entomolo- gique des sables est cependant beaucoup moins pauvre qu'elle le parait au premier abord. Le D' Souverbie, dans son «Coup d'œil sur les Coléoptères des environs de La Teste » fait fort justement remarquer que la dune du Cap-Ferret, si dénudée qu'elle soit, a elle aussi ses hôtes spéciaux et que, si l'entomologiste n’en aperçoit qu'une faible partie, c’est qu'il y débarque le plus souvent vers le milieu de la journée, à un moment où le sable, surchauffé par les radiations solaires, a obligé le plus grand nombre à se cacher (3). Mais, à côté des espèces franchement littorales, spécialement adaptées à l'existence jJuxta-marine, en général peu nombreuses, on peut, dans certaines conditions, en rencontrer d’autres venues des terres et des cultures voisines, et parfois en grande abondance. La chasse au bord de l’eau peut alors devenir très fructueuse et les flacons se remplir rapide- ment pour la plus grande joie de l’entomologiste. C’est ce qu'il m'a été donné de constater cette année, fin mai commencement juin, sur la plage de Mimizan, dans le département des Landes. Le 23 mai dernier, vers la fin de l'après-midi qui avait été chaude et très ensoleillée, je me promenais sur la plage, en face de la coquette petite station landaise, encore vierge de baigneurs à cette époque peu avancée de l’année. La mer, presque haute, en avait pour une heure environ avant d'atteindre son plein. À peine arrivé sur le sable humide, mon attention fut bien vite attirée par le nombre vraiment extraordi- naire d'insectes, de coléoptères surtout et la plupart appartenant à la famille des Elatérides, qu'à chaque vague nouvelle le flot repoussait peu (1) Dr Léon Durour : Excursion entomologique aux dunes de Biscarosse et d'Arcachon, avec indicalion de quelques manœuvres insecticeptologiques et réflexions Actes Soc. Lin. de Bordeaux, t. XIX, p. 283. (2) Henri Coup : L’amateur de Coléoptères, Paris, Baiïllère, 1894. (3) Dr Souvergre : Coup d'œil sur les Coléoptères des environs de La Teste (Gironde) ou Guide du chasseur entomologisie dans celte contrée. Actes Soc. Lin. de Bordeaux, t. XX, p. 89. 174 PROCÈS-VERBAUX à peu devant lui. Je me mis aussitôt en devoir de garnir mes flacons, mais une deuxième surprise m'attendait. Je ne tardai pas, en effet, à être frappé par la quasi-uniformité de cette armée à six pattes consti- tuée presque en totalité par une seule espèce, le Prosternon tessellatum Lin. (1). Cette espèce prédominait à tel point que sur une assez grande étendue, un kilomètre environ que je parcourus dans les deux sens, je le trouvai formant comme une bordure presque ininterrompue à la limite sinueuse et capricieuse laissée par la dernière vague. En un point, sur une longueur de vingt centimètres, j'en comptai jusqu'à quatorze ; ailleurs, ils formaient de véritables petits tas, roulés et enche- vêtrés au milieu d'algues et de débris de toutes sortes ou recouverts d'écume. Je ne fis aucune numération, mais sur la note que je rédigeai . rapidement au crayon sur la plage même, c'est par milliers que Je les : estimai. Tourmentés par le flot, soumis à une immersion forcée et prolongée, laissés puis repris, abandonnés à nouveau et de nouveau repris par la marée inexorable, ils sont comme étourdis et restent immobiles, pattes repliées, sur le ventre ou le dos, là où le flot les a jetés. Si, pour une raison quelconque, montée plus raide de la pente sableuse ou vague plus forte et les ayant poussés plus loin, ils peuvent rester un certain temps à sec, onles voit se remettre peu à peu en mouvement, mais toujours après un temps assez long, à moins toutefois que je n'inter- vienne moi-même par un massage savant de la face ventrale de l'abdomen. À ce manège, quelques-uns ont forcément souffert et sont plus ou moins abîmés. D’autres ont péri. J'en récolte en peu de temps un grand nombre ; mais à rester ainsi accroupi on se fatigue vite, aussi Je ne cherche nullement à tout ramasser et en laisse certainement beaucoup plus que je n’en prends. Je capture en même temps la Lacon murinus L. et quelques autres Elaterides appartenant au genre Ælater. (six exemplaires en tout) ainsi que divers autres coléoptères, mais en fort petit nombre si l'on : (1) Prosternon : sous-genre du G. Ludius (= Corymbites). « Pronotum large, moins rétréci un avant (que dans le sous-genre Calostirus) ; sutures prosternales doubles et larges ; angles postérieurs du pronolum courts, mais larges el carénés; antennes non pectinées. Une seule espèce : P. fessellatum, Lin., 12 millim., d'un brun noirâtre couvert d’une pubescence d’un roux’ doré d'aspect soyeux qui forme des marbrures irrégulières. Antennes et cuisses brünalres; tibias et tarses ferrugi- neux. » Coléoptères, par L. Fairmaire, édit. 1919 par L. H. Planet, p. 264. PROCÈS-VERBAUX 175 songe à l'énorme proportion des Prosternon; aussi n’en ferai-je pas mention. he Tous ces insectes ont’été pris au bord même de l’eau, sur une bande de sable humide très étroite. Par contre, et l'opposition est frappante, sur la partie de la plage, bien plus large cependant, située au-dessus de la limite moyenne de la haute-mer, sur le sable sec par conséquent, je ne trouve plus rien ou presque. Je ne parle pas, bien entendu, de la Nebria complanata Lin. (1) qui pullule sous les débris et épaves de toutes sortes. Le lendemain matin, 24 mai, je retourne sur la plage; la mer, encore haute, descend depuis peu; le temps est couvert. Il y à encore un grand nombre de P. tessellatum disséminés sur la faible largeur de sable humide abandonrée par la mer, quelques-uns, comme hier, à la limite même du flot. Il y en a moins cependant, ce qui n'est pas pour sur- prendre, car il est peut-être un peu tôt (je fais ces observations entre huit heures et onze heures par temps couvert) et les Elalérides, grands amis du soleil, ne sont probablement pas encore en mouvement. À la limite extrême de la haute mer, je trouve un certain nombre de ces insectes morts, bien moins que je ne laurais cru cependant, ce dont, J'accuse les oiseaux, les puces de mer, les Nebria et autres nettoyeurs de la plage. J’en aperçois enfin quelques-uns se déplaçant lentement sur le sable sec, mais relativement très peu. L'après-midi, 1l fait soleil et très chaud. La marée est basse, mais la mer monte depuis une heure environ lorsque j'arrive sur la plage. Les Prosternon sont déjà fort nombreux. En certains points j'en avise cinq, six et mème davantage, flottant à la surface du flot quiles emporte, lorsqu'il se retire pour revenir avec une nouvelle force à l’assaut de la grève. La plupart, cependant, restent sur le bord. Presque tous sont vivants, ce que je m'explique facilement, car il n'y a pas longtemps que la mer monte, et leur bain forcé, leur douche plutôt, n'a pas encore eu trop longue durée. Sur le sable humide, il y en a encore beaucoup, mais toujours moins qu'hier ; puis ils diminuent à mesure que l'on s'éloigne du bord et, sur le sable tout à fait sec, il n’y en a presque plus. Parmi un petit nombre d'autres bestioles, je prends encore le Lacon murinus L. ainsi que quelques rares autres Ælaterides appartenant au geure Elater (en tout sept exemplaires). (1) Synonymie : Nebria arenaria Fab. 176 PROCÈS-VERBAUX Des quelques notes qui précèdent, je pourrais d'ores et déjà tirer un certain nombre de déductions, car mon retour, hélas, est fixé au lende- main etil va me falloir quitter et la plage et le petit chalet abrité à la lisière des pins. Mais j'aurai probablement l’occasion de revenir sous peu et pourrai peut-être reprendre et vérifier mes observations. Done, n'anticipons pas ; attendons pour conclure. J'ai bien fait en ne me pressant point, car le 5 juin suivant je puis! retourner à Mimizan. L'après-midi, je cours à la plage ; la mer, qui monte, est à la moitié de sa course. Le temps est splendide, mais le vent, qui vient du nord, est assez vifet il fait plutôt frais. À première vue, il y a bien moins de taupins qu'à mon dernier voyage ; ils s’échelonnent encore cependant le long de la bordure humide laissée par la dernière vagne, mais ils sont plus disséminés et, par endroits même, assez espacés, en certains points, on les trouve encoré par tas, agrippés aux brindilles d'algues roulées. Presque tous sont vivants, quelques cadavres sont la proie des puces de mer. Cette fois-ci, je procède avec ordre et restreins mes recherches à la limite même du flot, en ne m'en éloignant certainement pas à plus de quarante centimètres de part et d’autre. Je chasse exactement une heure, puis, revenant sur mes pas, mesure la distance ainsi parcourue. Dans de telles conditions, sur un parcours de six cents pas, je capture 186 Prosternon tessellatum L., 13 Lacon murinus L. et 4 autres Elaté- rides : 1 appartenant au genre Melanotus et 3 au genre Ælater; sans compter un assez.grand nombre d'autres Coléoptères, mais qui ne peut être comparé avec celui des Prosternon. On se rend bien compte cette fois de l'énorme prédominence de ce dernier, et je n’ai certainement pas tout pris. Le lendemain, je cherche à contrôler mes observations. Je n'aborde pas la plage à la même hauteur, mais prends plus au nord pour revenir sur Mimizan. Il est un peu plus tard qu'hier. La mer, presque au bout de sa course, sera tout à fait haute dans une heure. Le soleil est radieux et encore chaud, 1l ne fait plus de vent. Les Prosiernon sont toujours en nombre imposant, à peu de chose près comme hier. Je les trouve tous sur une ligne presque idéale, à la limite que dessine la dentelle écumeuse des vagues. Il y a pas mal de cadavres autour desquels s'agitent les Talitres. À partir de vingt-cinq centimètres au-dessus de la bordure humide et, plus haut, sur le sable sec, 1l n’y a plus rien. Je ne ramasse guère que des Taupins qui se répartissent ainsi : 153 Pros- ternon, 10 Lacon, 1 Melanotus, 1 Elater et à peine quelques autres PROCÈS-VERBAUX AA insectes parmi lesquels plusieurs papillons morts, en assez piteux état. J'avais parcouru une distance d'environ un kilomètre lorsque, brus- quement et sans la moindre transition, je ne trouve plus rien, ni Taupins, ni insectes d'aucune sorte, ni même de Talitres tout à l'heure encore très abondants. D'abord surpris, j'en eus bien vite l'explication tracée sur le sable même par les pattes délicates d’une bande de pluviers à collier courant et picotant à quatre-vingt mètres plus loin et que tout à ma besogne je n'avais pas encore aperçus. Entomologistes experts, et pour le bon motif, ils n'avaient garde de s'éloigner de l’étroite bordure riche en bestioles de toute nature et, jusqu'aux cabines où je quittai la plage, je ne trouvai pour ainsi dire plus rien. Là se bornent mes observations et elles suffisent amplement pour faire ressortir l'extrême abondance du Prosternon tessellatum sur ce point de la côte landaise. Certes, le Prosternon n'est pas rare en France, ainsi d’ailleurs que dans toute l’Europe où il remonte jusqu'en Laponie (1) et, à priori, il est tout naturel de le voir abonder sur la bordure de cette immense forêt de pins qui suit le littoral, de Soulac à Bayonne; je ne sache pas cependant qu'il y ait été remarqué en de telles proportions, par centaines, on pourrait même dire par milliers d’indi- vidus. Que l’on veuille bien considérer que le premier jour de mes recher- ches n’a certainement pas coïncidé avec leur apparition, que, de même, le dernier n’a pas marqué leur fin, qu'il s'est écoulé une période de quinze jours entre mes observations les plus extrêmes, que’c'est en pareille quantité que la mer inexorable les a certainement détruits chaque jour, qu’enfin mes recherches ont toutes porté sur le même espace relativement très restreint (un kilomètre et demi environ) et l’on se rendra bien compte de l'extraordinaire pullulation de cette espèce et de. sa suprématie sur toutes les autres, qu'elles appartiennent ou non à la méme famille. Sur 449 Elatérides capturés en quelques heures (en plusieurs fois, il est vrai) j'ai compté 407 Prosternon, 29 Lacon, 11 Elater, 2 Menalotus, ce qui donne un pourcentage de : 90,60 °/, pour les Prosternon 6,45 9, — Lacon (1) Henri du Buysson : Species des insectes qui habitent la France, la Belgique, ete. Coléoptères, t. V, Elatérides. à 178 PROCÈS-VERBAUX 2,44 °/, pour les Elater 0,44 9/9 — Melanotus. N et encore n’ai-je pas tout pris, laissant de côté les nombreux cadavres rejetés par la mer et plus ou moins abîmés. À en croire le D' Gobert, le P. fessellatum ne se serait pas toujours montré aussi prolifique dans les Landes. C’est ainsi que dans son Catalogue des Coléaptères (1), il indique le Corymbites tessellatus L. comme «peu commun. En fauchant sur les pins (Souverbie), aussi dans les lieux humides et les prairies » et le Corymbites holosericeus F. qui, onlesait, ne fait qu'un avec lui (2) comme « plus commun. En battant les arbres et en fauchant dans les prairies sur le genêt à balais». Souverbie l'avait mentionné, en effet, parmi les Coléoptères des envi- rons de La Teste, dans les bois de pins, en fauchant avec le filet sur les arbres les plus bas, mais sans rien dire de sa fréquence (3). En est-il de même tous les ans ? Je ne saurais le dire, mais j'incline à penser que cette année, avec son hiver particulièrement doux, a certainement favorisé le développement du P. tessellatum ainsi d’ail- leurs que de bien d’autres insectes, les hannetons, par exemple, qui ont, paraît-il, pullulé en certains points. (0 y a de plus, à Mimizan-Plage, dans la forêt, un facteur des plus importants : ce sont des coupes très étendues qui commencent à quel- ques centaines de mètres à peine de la plage et semblent s'étendre fort loin en longeant la côte au nord et au sud de la petite station balnéaire. Or, on sait que les larves du P. tessellatum, comme de beaucoup d'autres Elatérides, vivent dans les pins, principalement dans les vieilles souches et les troncs abattus. Aussi la faune entomologique est-elle bien plus développée que partout ailleurs dans ces immenses. étendues presque constamment ensoleillées, couvertes de souches et de débris de bois de toutes sortes et où abondent les plantes basses (jeunes pins, genêt, etc.) des plus favorables à la vie des insectes. Pour cette raison, il aurait été intéressant de rechercher si la grande abondance du P. tessellatum au bord de l’eau cessait en même temps que la (1) Dr Emile Gogerr : Catalogue raisonné des insectes Coléoptères des Landes. Bull. de la Soc. d'Hist. nat. de Toulouse, t. VII. (2) Synonymie : Corymbites tesselatus, Corymbites holosericeus, Prosternon tessellatum. - (3) Dr SouverBte : Coup d'œil sur les Coléoptères des environs de La Teste, loc. cit. : PROCÈS-VERBAUX | 179 coupe. J'avoue n'avoir pas eu le courage de pousser mes observations jusque là, mais il est très probable que là où il n’y a pas de coupes à proximité de la mer, les insectes sont bien moins nombreux sur la plage. Il y aurait eu de même intérêt à explorer dans ce but d’autres points de la côte, Arcachon, le Cap-Ferret, Lacanau, Soulac, etc. Le grand développement du P. tessellatum à Mimizan est donc du, très probablement, à l'hiver exceptionnel de cette année, et surtout à l'exploitation récente de coupes immenses, mais comment expliquer sa présence et en telle quantité sur la plage même, rien que sur le sable humide et jusque dans l'eau ? Les Elatérides sont tous végétariens à l'état parfait: la question de la recherche de leur nourriture ne peut done se poser bien que, d’après l’observation de Rupertsberger, cette espèce pourrait avoir des appétits carnassiers (1). Il n’y a, me semble-t- il qu'une seule explication possible. Les Elatérides aiment la chaleur et volent surtout au soleil ; lorsqu'ils sont en plein vol, ils apercoivent de loin l’immense étendue de sable mouillé qui scintille à marée basse surtout et, attirés sans doute par cet éblouissement de lumière, vien- nent s'abattre sur la partie la plns étincelante, la plus humide par conséquent. La mér, en remontant, surprend les malheureuses bestioles qui, une fois trempées, ne peuvent reprendre facilement leur vol et les repousse ainsi peu à peu devant elle. C’est .ce qui, lorsque la mer a achevé sa course, les fait paraître aussi nombreux, car il y à certaine- ment dans les Landes bien d'autres coupes que celle de Mimizan et il n'y a nulle raison de penser qu'ils y soient en moins grand nombre; mais ici ces insectes, attirés par la luminosité trompeuse de la plage, comme d’un commun accord s'y donnent rendez-vous et la mer n’a plus ensuite qu'à donner son grand coup de balai. Ce rôle d’une sorte de phototaxie positive, et combien puissante, attirant les insectes vers la plage semble trouver sa confirmation dans ce fait que le 24 mai, dans la matinée, par temps couvert, les Proster- non étaient sensiblement moins nombreux que la veille dans l’après- midi qui avait été très ensoleillée. De plus, j'ai encore pris pareillement sur le sable humide plusieurs autres espèces de Coléoptères, certains même dans l’eau, comme le Monohammus Gallo-provincialis OL. Dans de telles conditions, il semble que l’on peut se demander si un grand nombre d'insectes ne viennent pas tomber directement dans la mer et ne sont pas ainsi détruits en quantité chaque jour. (1) In du Buysson, loc. cit. 180 PROCÈS-VERBAUX Nous n'avons fait jusqu'à présent que des hypothèses, mais qui sont très plausibles et même probables. De plus ces hypothèses ne portent que sur l'abondance même du Prosternon tessellatum sur la plage de Mimizan. Il est plus difficile de dire maintenant à quelles causes l’on peut rapporter cette prédominance vraiment extraordinaire de cette espèce sur les autres de la même famille. Cela tient évidemment à des conditions d'ordre biologique et demanderait de longues, minutieuses et, certainement aussi, difficiles recherches, aussi ne m'est-il pas permis de formuler la moindre hypothèse à ce sujet. Compte rendu de la Conférence faite le 18 novembre 1920 par M. Emile Cartailhac, membre d'honneur de la PS Société Linnéenne, correspondant de l'Institut. Par le D: Albert Baudrimont Secrétaire Général. Depuis les conférences de M. le Professeur Gruvel en 1911 et de M. Emile Cartailhac en 1912, notre Société n'avait plus manifesté publiquement son activité scientifique autrement que par des excursions qui, de plus en plus suivies, attiraient chaque jour un public plus nombreux. Surprise par la guerre au moment où elle se préparait à fêter glorieu- sement son Centenaire, elle n’en continua pas moins inlassablement, : mais dans un silence grave et recueilli, sa laborieuse tâche. Cinq longues années passèrent ainsi pendant lesquelles le canon seul se fit entendre. Puis, un jour, les cloches s’ébranlèrent à tout rompre, joyeuses et fières cette fois, le canon tonna encore, plus fort peut-être mais sans blesser personne : c'était la Victoire pour la France, l’espé- rance et la suprême joie pour tous ; pour notre Société, c'était la fin de son long silence. Aussi, cette année, notre président, M. Armand Bardié, qui fut notre président de guerre, si l'on peut donner ce titre à . un homme aussi pacifique, ne voulut pas quitter son poste sans rendre sa voix à notre Compagnie, sans organiser comme aux beaux jours d'autrefois une grande conférence publique, rappelant à tous que la Société Linnéenne, plus vivante et plus vibrante que jamais, continuait dans le calme de la Paix ses bienfaisants travaux que les angoisses des années précédentes n'avaient pu lui faire abandonner. PROCÈS-VERBAUX 181 Organiser une conférence publique n'a jamais été chose aisée. Difficile avant la guerre, cela le devenait encore plus aujourd’hui ou tant de difficultés de toute nature et que l’on n'aurait pu soupçonner il y à deux ans à peine, s’amoncellent comme à plaisir à la moindre entreprise. Notre Président n’était pas homme à se laisser rebuter, il n’hésita pas à aller lui-même à Toulouse, demander à son ami M. Emile Cartai- lhac, membre d'honneur de la Société, dont nous avons entendu plusieurs fois l’éloquente parole dans notre ville où il ne compte qu’amitié et admirative sympathie, de vouloir bien nous venir en aide. M. Bardié savait bien à quelle porte généreuse :l allait ainsi frapper. M. Cartailhac, malgré son âge, malgré les fatigues du voyage et la saison mauvaise, n'hésita pas non plus, n’acceptant en véritable Linnéen que nous sommes fiers de compter parmi nous, que notre reconnaissance et notre admiration. Donc, le 18 novembre dernier, dès huit heures du soir, le grand amphitheâtre de l’Athénée municipal commencait à se remplir. Grâce aux soins de notre infatigable Président, des invitations avaient été lancées aux autorités bordelaises, aux membres de l'Université, aux diverses Sociétés savantes, plus particulièrement à la Société d’Archéo- logie qui compte des préhistoriens et dont plusieurs de ses membres sont en même lemps Linnéens. Mais le public avait lu les affiches annonçant la conférence et, connaissant et aimant le conférencier qu'il n'avait pas entendu depuis huit années accourait lui aussi, emplissant les gradins jusqu'aux bancs les plus reculés. Inutile de dire. que les Linnéens étaient nombreux et parmi eux les préhistoriens : MM. Daleau, l'Abbé Labrie, le Docteur Lalanne, etc. avaient tenu à venir faire fête à notre éminent et savant maître de Toulouse autour duquel sur l’estrade même, se tenait le Bureau de notre Société. Notre Président rappelle en quelques mots la genèse et l’histoire de. la Société Linnéenne depuis sa fondation par Laterrade, dans la plaine d’Arlac, le 25 juin 1818. Etape par étape, il la suivit jusqu’à son cente- naire et à sa dernière fête commémoralive, la 102, qui eut lieu à . Libourne, dans la belle salle de l'Hôtel de Ville. Il insista surtout sur son rôle de vulgarisatrice, ses publications qui depuis plus d’un siècle sillonnèrent les deux hémisphères, ses travaux, ses excursions si appréciées du public, ses expositions mycologiques dont l'intérêt pratique ne peut échapper à personne, sa bibliothèque qui s'accroît 182. PROCÉS-VERBAUX chaque jour, enfin son nouveau Musée de collections d'étude, à peine commencé et pourtant déjà en pleine floraison. Puis il présenta M. Emile Cartailhac, l’éminent préhistorien de Toulouse, membre correspondant de l’Institut, membre d'honneur de notre Société que beaucoup connaissent déjà pour l'avoir applaudi à cette même place, que tous admirent pour ses remarquables travaux et publications sur l'anthropologie et la préhistoire. Nous n’insisterons pas plus longtemps sur le discours du Président qui figure plus loin tout au long dans nos Procès-Verbaux. M. Cartailhac prend ensuite la parole. Habile conférencier il a bien su choisir son titre : « Découvertes récentes dans nos Cavernes — L'ins- tinct inspira l’art des anciens hommes » et c'est dans l’ardent silence d’une curiosité éveillée au paroxysme que sa parole éloquente et rapide, d'une vivacité, d’un grand charme et surtout d’une verdeur et d’une clarté sans pareille, va captiver pendant une heure et demie un audi- toire déjà conquis d'avance. | Après avoir évoqué rapidement les précurseurs, Aristote, puis Buflon, Linnée, Cuvier, Lamark, Darwin, il précisa que la préhistoire, l’anthro- pologie, la science des premiers âges sont conquêtes bien françaises et les noms de Lartet, de Gaudry, de Quatrefages, de Broca, de Nortllet sonnent comme des appels de clairon. Puis la lumière s'éteint et c'est dans l'obscurité maintenant, tandis que nous suivons sur l'écran magi- que les remarquables projections choisies parmi les meilleures de sa magnifique collection, que le conférencier va nous promener, émer- veillés, au milieu des découvertes les plus récentes de nos anciennes cavernes. Jl ne s’agit pas dans cette causerie de l’homme primitif étudié par M. Harlé dans le Sud-Ouest, mais des très anciens hommes de l’époque moyenne de l’âge de la pierre, qui, chasseurs infatigables poursuivaient l'éléphant, le rhinocéros, l’hippopotame, l'ours, le lion, le renne et tant d’autres espèces pour toujours disparues. C’est par les dessins, les sculptures en relief des cavernes qui furent les premières habitations, les os travaillés, les instruments, les armes, . les débris de toutes sortes enfouis dans leur sol, que l’on peut se faire une idée des mœurs, des conditions d'existence, de la mentalité de ces anciens hommes et l'étude comparative des pleuplades sauvages, vivant actuellement dans l'Ancien et le Nouveau Monde contribue puissamment à nous faire comprendre, saisir et interpréter les dessins, signes el PROCÈS-VERBAUX 183 représentations inscrits par nos premiers ancêtres sur la pierre des cavernes. Ainsi l’ethnographie et la préhistoire sont sciences sœurs qui s’éclairent mutuellement et dont la marche parallèle permet de pénétrer chaque jour plus avant dans la vie des premiers occupants de notre sol. À ces époques lointaines, la chasse est l’unique souci, souci constant dont dépend la vie même de la tribu. Aussi, dans les cavernes, à côté des ossements des victimes et des armes qui les ont abattues trouve-t-on gravée, sur les parois même, leur représentation avec un art et surtout une fidélité de forme et d’attitude qui montrent combien grand était le don d'observation de ces hommes encore si près de la nature. Comme les sauvages actuels, les premiers hommes avaient leurs amulettes, leurs fétiches, et de nombreuses projections nous montrent des animaux percés de flèches ou tombant dans des pièges ou encore entourés d'armes, sortes d'envoûtements destinés à rendre plus fruc- tueuse la chasse prochaine ou à faire culbuter plus facilement la proie dans des fosses construites à cet effet, fosses en tout semblables à celles que l’on retrouve encore de nos jours chez certaines peuplades de l’Australie, de l'Afrique du Sud et de l'Amérique du Nord. C'est donc bien l'instinct, celui de la chasse surtout qui inspira les premiers hommes dans leurs reproductions objectives et chez l'ancêtre comme chez le sauvage contemporain, l'instinct étant le même, ces manifestations artistiques sont forcément identiques. M. Cartailhac nous a encore montré la Vénus de Laussel découverte en 1912 par notre collègue M. le docteur G. Lalanne, les dessins des grottes des Eysies, à Fontdegaume et à Combarelles, dans la Dordogne ; de Brassempouy (Landes), de Niaux et de Marsoulas (Ariège), d'Alta- mira et de Cogul, en Espagne. It a établi la similitude des figurations de ces cavernes d'Europe avec les dessins relevés chez les Boschimans, peuplades actuelles du sud de l'Afrique. Au cours de sa belle conférence M. Cartailhac s’est plu à rendre hommage aux découvertes et travaux de notre collègue M. Daleau à Pair-non-Pair, près de Bourg-sur-Gironde, ainsi qu'aux travaux de Peyrony, Breuil, Begouen et tant d’autres grâce auxquels l'obscurité se fait de jour en jour moindre sur les époques les plus reculées de l'Histoire de l'Humanité. Enfin, M. Cartailhac montre combien il est regrettable que Bordeaux qui possède de tels savants, favorisé par sa position géographique exceptionnelle et son importance commerciale et industrielle sans cesse grandissante ne renferme pas encore un Musée d’Anthropologie et d'Ethnographie vraiment digne de ce nom. Aussi, en terminant, fait-il 184 PROCÉS-VERBAUX des vœux pour que cette lacune soit bientôt comblée et que les belles richesses scientifiques, qui pullulent dans notre région ou nous arrivent de toutes parts de nos colonies, trouvent dans la capitale du Sud-Ouest, pour le renom de la Cité et” l'instruction de tous ceux qui désirent apprendre, la place qui lui est due au lieu de se perdre et de s'épar- piller aux quatre vents d’une lamentable indifférence. Le Président se levant à nouveau remercie chaleureusement au nom de notre Société, du public, de ses amis accourus pour l'entendre, l’'éminent savant et l’aimable Linnéen de sa magnifique conférence et le public applaudit longuement l’incomparable conférencier dont le presti- gieux talent ne laissa pas tomber un seul instant l’attention de son | auditoire enthousiasmé. Je m'excuse de ce compte rendu si terne, ne donnant que d’une façon si imparfaite l'idée de ce que fut cette inoubliable soirée. En consacrant, et avec quel succès, le retour de nos conférences inter- rompues depuis si longtemps, celte belle soirée marque une étape heureuse pour notre Société et ce m'est un agréable devoir d'en remer- cier notre Président dont cette glorification de notre Compagnie est l’œuvre toute entière. En cette circonstance comme en tant d’autres, il se dépensa sans compter, aussi nous a-t-il donné là un modèle et un exemple dont ceux qui auront à organiser des conférences par la suite ne pourront mieux faire que de s'inspirer et c'est en toute justice el bien sincèrement que tous ses collègues de la Société lui disent à lui aussi : merci. | Discours prononcé à la Conférence publique de M. Emile Cartailhac, le 148 novembre 1920, dans le grand Amphi- théâtre de l’Athénée Par M. Armand Bardié Président de la Société Linnéenne. MESSIEURS, Permettez-moi, au début de cette séance, de vous rappeler ce qu'est la Société Linnéenne de Bordeaux. En organisant cette réuniou, elle continue sa tradition séculaire, en s'efforçant de répandre dans le public le goût des sciences naturelles. PROCÈS-VERBAUX 185 Notre Société fut fondée par J.-F. Laterrade, le 25 juin 1818. En 1828 elle fut reconnue d'utilité publique. Elle comptait alors quatorze sections répandues dans les deux hémisphères. Sur la demande du Gouvernement, elle dut modifier ses statuts et considérer désormais ses filiales, seulement comme Sociétés correspondantes. C'est grâce à l'initiative de la Société Linnéenne, que le Maire de Bor- deaux institua dans notre ville, le 28 avril 1829, un Marché aux Fleurs. En 1835, notre Société concourut à la fondation du Comice Agricole de l'arrondissement de Bordeaux, et, en 1841, à celle de la Société d'Agriculture. C’est également sous ses auspices que fut créée, en 1839, la Société d’'Horticalture de la Gironde. La Société Linnéenne fut longtemps une sorte d’Académie fermée comprenant des membres titulaires, auditeurs et correspondants. Chaque année elle tenait, le novembre, une séance publique, instituait des concours et distribuait des prix aux meilleurs mémoires. Mais, en 1882, notre Compagnie ouvrit ses rangs, non seulement aux savants et aux professeurs de nos Facultés, mais aussi à tous ceux qu’intéressait l'étude des sciences de la Nature, c’est-à-dire la biologie, la botanique, la zoologie, la géologie et la paléontologie. Le nombre de ses membres devint alors illimité. La fête commémorative en l'honneur de Linné et des savants natu- ralistes français, s'est annuellement renouvelée, sauf pendant Les tristes années de guerre. En 1920, c’est à Libourne qu’elle a été célébrée. La réunion solennelle a eu lieu dans la grande salle de l'Hôtel de Ville. Notre Société a commémoré, avec le 102° anniversaire de sa fondation, le centenaire de la Société Linnéenne de Libourne qui fut l’une de ses filiales. Le centenaire d’une Société marque pour elle une date mémorable ! aussi notre Compagnie avait-elle fait de beaux projets pour sa célébra- tion, en 1918. La guerre et l’absence de plus de quarante de nos collè- gues mobilisés aux armées, ont fait remettre à plus tard cette solennité. Cependant le 30 juin 1918 une réunion commémorative a été tenue à l'endroit même où fut fondée, il y a un siècle, la Société Linnéenne. Les publications de notre Société forment soixante et onze volumes d’Actes et de Procès-Verbaux ; elles sont échangées avec celles des Sociétés scientifiques du Monde entier, au nombre d'environ trois cents. Notre Association a pu ainsi former une bibliothèque de plus de vingt mille volumes, mise à la disposition de ses membres et ouverte aux professeurs et aux étudiants. P.-V, 1920. 13 186 PROCÈS-VERBAUX La Société Linnéenne a pensé qu'elle devait faire aussi bénéficier le public bordelais de ses études de diffusion scientifique. Depuis une dizaine d'années, elle a repris, à l'Athénée, les grandes conférences dans le genre de celle d'aujourd'hui, ainsi que les causeries sur les questions intéressant particulièrement nos concitoyens. Elle a plusieurs fois fait précéder les causeries mycologiques, d'expositions de champi- gnons, permettant de discerner les diverses espèces. Afin de suppléer, dans la mesure du possible, au Cours Municipal de botanique si malencontreusement supprimé ‘il y a une vingtaine d'années, elle a organisé des excursions publiques où les plus qualifiés de ses membres donnent des explications sur la botanique, la géologie et la zoologie. On connait le succès qu'elles ont obtenu. Pour ne parler que des dermières, l’excursion mycologique du 24 octobre, avait réuni dans les bois de l’Alouette et de Canéjan, soixante participants. Quinze jours plus tard, le 7 novembre, cent cinquänte personnes se pressaient à Gajac, pour apprendre les caractères distinctifs permettant de distin- guer les champignons comestibles des vénéneux. La Municipalité, nous ayant accordé une nouvelle salle à PAthénée pour l'installation des importantes collections el des beaux meubles offerts par plusieurs de nos collègues à la Société, notre conservateur procède à leur classement et l'inauguration ne saurait tarder à avoir lieu. Il convient de remarquer que ces collections d'étude, ouvertes comme notre Bibliothèque l’est déjà, aux professeurs et aux étudiants, ne font pas double emploi avec les collections d'exposition du Muséum ‘du Jardin Public. Comme vous le voyez, Messieurs, la Société Lin- néenne qui ouvre les rangs de ses membres auditeurs aux plus modestes amateurs des sciences naturelles, s'efforce d’être utile à nos conci- toyens et d'accomplir la mission que s'étaient assignée, 1l y a un siècle, nos vénérables fondateurs. Les sciences qui traitent des premiers âges de la Nature et de l'huma- nité passionnent aujourd'hui un grand nombre d’esprits, aussi la paléontologie et l'anthropologie, comptent parmi nous de nombreux adeptes. Plusieurs membres de notre Société, M. Daleau, M. le docteur Lalanne, l'abbé Labrie, notamment sont des préhistoriens réputés par leurs travaux et les découvertes qu’ils ont faites dans notre région. Nul-n’était mieux qualifié que M. Emile Cartailhac pour venir vous faire part de ses nombreuses recherches et des découvertes nouvelles faites dans nos cavernes et vous expliquer avec sa ferveur d’apôtre de PROCÈS-VERBAUX 187 la préhistoire, les premières tentatives artistiques des très anciens hommes. | À l'appel de notre Société dont il est membre d'honneur, il s'est ‘empressé de venir de Toulouse, cette capitale, cette ville d'art, du midi de la France. Ceux qui ont eu l’occasion d'entendre M. Cartailhac au milieu des riches collections dont il est le conservateur érudit, savent combien est précieux l’enseignement d’un tel maître ! Au reste, M. Emile Cartailhac est bien connu de vous tous. Déjà plusieurs fois vous l'avez entendu, à cette même place, traiter de sujets analogues à ceux d'aujourd'hui, et vous avez assisté à ses leçons dans le grand amphithéâtre de notre Université. Ses travaux sont universellement réputés. L'on sait la constante collaboration qu'il a apportée, depuis tant d'années, à toutes les plus importantes publi- cations sur l'anthropologie. Membre fondateur de l'Association française pour l'avancement des sciences en 1872, de la Société d’Anthropologie de Paris et du Congrès international d'anthropologie et d'archéologie préhistorique, M. Emile Cartailhac pourra vous entretenir, comme il l’a déjà fait, des fouilles faites par de très nombreux savants dans nos cavernes, et des obser- vations faites dans le vaste champ de la préhistoire. Je m'excuse d’avoir tant retardé le plaisir que vous aurez de l’entendre. Compte rendu de la Soirée offerte par la Société Linnéenne à M. Emile Cartailhac le 19 novembre 1920 Par le Dr Albert Baudrimont Secrétaire Général. Le 19 novembre dermier, à neuf heures du soir, notre Société se réunissait dans les salons de l'Hôtel de Bordeaux pour fêter et remer- cier le grand maître préhistorien, M. Emile Cartailhac, dont la belle conférence sur les plus récentes découvertes de nos Cavernes avait eu la veille un si retentissant succès. M. Edouard Harlé, le préhistorien bien connu, M. Maria, professeur à la Faculté des Sciences, avaient bien voulu nous faire l'honneur d'accepter notre invitation’et-de se joindre à nous. De même, plusieurs membres de la Société d'Archéologie, qui compte aussi de nombreux Linnéens, avaient répondu à notre appel et 188 PROCÈÉS-VERBAUX MM. Bastide, Boudin, Conilh, Charrol, Ferbos, Fargeaudoux, Mme Vogé d'Avasse s'étaient empressés de venir saluer et entourer notre éminent collègue. . Mais, cette fête de la Préhistoire, glorifiée dans l’un de ses plus … _fervents apôtres, était en même temps fête linnéenne, aussi les linnéens, avides d'entendre à nouveau la parole prenante et si pleine de charme du Maître, qui n'avait pas oublié sa vielle Société de Bordeaux, étaient-ils accourus nombreux. (C’étaient MM. Bardié, Baudrimont, Beille, Bouchon, Chaine, Daydie, Dubreuil, Feytaud, Lacouture, Lacouture fils, Lamarque, Malvesin, Neuville, Neyraut, Sauvageau. Mais le soir, dans la nuit, les distances sont plus longues encore et combien regretièrent leur éloignement ce soir là. Absents désolés : MM. Artigues, Baronnet, Boutan, Georges Bouchon, Breignet, Castex, Daleau, Degrange-Touzin, Devaux, l'Abbé Labric, Lalanne, Llaguet, Muratet, Rozier avaient cepèndant tenu à faire savoir à l’émi- nent conférencier qu'ils étaient là aussi, par la pensée et par le cœur. Les présentations terminées, notre président, M. Armand Bardié, remercie tout d'abord M. Cartailhac d’avoir bien voulu, avec une telle et si généreuse spontanéité, accepter de faire cette magnifique confé- rence, dont l'éclat rejailll sur notre Compagnie qui peut se montrer fière. Certes, nous ne pouvions mieux faire pour marquer notre retour à la vie publique par la voie des conférences et des causeries que de nous adresser à notre savant collègue, déjà si connu et depuis si longtemps apprécié de tous dans cette ville, pourtant peu sensible aux émotions de la Science. C'est avec une ardeur toute linnéenne qu'il a répondu à notre appel, qu'il en soit sincèrement et bien vivement remercié. i Il rappelle ensuite son charmant accueil lorsqu'il alla à Toulouse lui demander son si précieux concours. Notre Président est linnéen convaincu, personne ne se permet d’en douter, mais le botaniste enthou- siaste se double chez lui d’un archéologue aussi passionné qu’érudit et voici Toulouse, la capitale du soleil, le refuge des artistes qui défile maintenant devant nous. Nous revoyons sa lumière, ses fleurs, ses parfums, sa poussière, ses pierres, ses briques un peu déteintes et aussi les petits caillous pointus qui à chaque pas vous arrêtent comme pour vous empêcher de partir. Voici Saint-Sernin autour de laquelle une foule bruyante et bariolée se presse les dimanches, l’église du Taur, si curieuse avec sa vieille légende, que sais-je encore. Ensuite viennent les Musées, le Musée Saint-Raymond où se trouve l’archéo- , (Ÿ \ PROCÈS-VERBAUX 189 logie, le Musée d’Ethnographie et de Préhistoire attenant à la Faculté des Sciences et nous envions M. Bardié d’avoir vu toutes ces merveilles sous la conduite de leur savant conservateur, dont les fonctions, toutes faites de dévouement et d'amour de la science, sont purement honori- fiques. Puis, c'est l'Hôtel d’'Assezat où se réunissent les six sociétés . savantes de Toulouse, qui y ont chacune un local qui leur est propre avec bibliothèque, salle de lecture, salle de réunion, etc. Ce magnifique chef-d'œuvre de la Renaissance, de l’école de Bachelier, a été donné par un riche et bienfaisant Mecène pour abriter les sociétés savantes de la ville. Toulouse est bien réellement la ville des enthousiasmes, des amis de l'instruction, des arts, des sciences, de la pensée de tous les âges ! Pourrons-nous jamais en dire autant de Bordeaux! Aussi, en quittant cette ville privilégiée entre toutes et surtout l’aimable collègue et ami qui l’y avait si gracieusement recu, notre Président n’eut-il plus qu'un regret : n'être pas Toulousain. M. Bardié termine en remerciant M. Edouard Harlé de son bel ouvrage sur les Dunes de Gascogne qu'il a eu l’aimable pensée d'offrir à notre Société. M. Cartailhac remercie à son tour notre Société et tous les Bordelais de leur aimable et si cordial accueil, et c’est un plaisir toujours nouveau pour lui que de se retrouver parmi nous. Il rappelle ses précédentes conférences à Bordeaux, ses études et ses excursions dans notre région en compagnie de MM. Daleau, l'Abbé Breuil, Peyrony, Lalanne et tant d’autres. Avec une belle verve et un entrain juvénile, il retrace les premières et passionnantes étapes de sa vocation de préhistorien, puis il arrive à son œuvre actuelle comme conservateur des Musées de Toulouse où, comme le disait si bien, tout à l’heure encore, notre Président, la cité se montre aussi soucieuse que fière de ses collections. C'est pour lui un douloureux étonnement de voir qu'à Bordeaux l’on semble tout à fait se désintéresser de cette question des Musées, si importante pourtant au double point de vue de la plus grande richesse de la ville et de l'instruction si nécessaire pour tous. Comment se fait-il que notre Musée de préhistoire n’äit pas fait un seul pas depuis sa fondation, 1l y a plus de quarante ans déjà, par notre collègue Gassies. Il n’en est heureusement pas de même d’ailleurs de tous nos Musées et il est heureux d'adresser ses félicitations à M. Chaine, le nouveau directeur de notre Muséum où se trouvent des séries uniques qui peuvent nous être enviées par les autres Musées, celui de Toulouse notamment. 190 PROCÈS-VERBAUX Que ne ferait pas Toulouse st elle avait la chance d’avoir notre situa- tion géographique ! Nous nous ‘plaignons qu’à Bordeaux on ne s’inté- resse pas aux sciences, aux arts, à l'archéologie ; n'est-ce pas peut-être un peu de notre faute et faisons nous bien tout ce qu’il faudrait pour qu'il en fut autrement? Il faut se faire connaître, s’agiter, remuant beaucoup pour obtenir un peu, et ne pas craindre de demander. A Toulouse, dès son retour, il se prépare à faire lui-même la tournée L des Mecènes connus et inconnus et n’hésitera pas à frapper, et à coups redoublés s’il le faut, aux portes les plus riches. Il faut encore nous montrer et faire valoir nos richesses qui sont réelles et très grandes, qui pourraient être bien autrement importantes si, par ignorance, par insouciance tout au moins, des dons précieux qui nous étaient destinés , n'avaient pas pris pour toujours une autre direction. Donc pas de découragement, mais de la volonté, du travail et surtout de la foi. Enfin, iln'a eu garde d'oublier les membres de la Société d'archéo- logie qui sont venus contribuer par leur présence au succès de notre réunion, aussi a-t-l apporté pour leur bibliothèque le magnifique volume sur la ville de Toulouse que le regretté M. de Lahondes avait dû laisser inachevé et qu’il vient de terminer. Notre collègue, M. Dubreuil, en même ‘temps vice-président de la Société d'Archéologie, le remercie au nom de tous ses collègues présents et absents, de sa gracieuse et généreuse attention. Au sujet du vœu de M. Cartailhac de voir bientôt à Bordeaux un Musée de Prélistoire vraiment digne de ce nom, M. Charrol est heureux de nous apprendre que les belles collections de M. de Chas- taigner viennent d’être acquises, depuis quelques jours à peine, par la Ville. Combien de collections connaissons-nous, qui prendraient le même chemin, si-elles étaient sûres de trouver leur place légitime dans un Musée constitué, au lieu d'aller moisir sans espoir de retour dans, l'éternel et administratif provisoire de dépôts inconnus ! Puis, au milleu des conversations de toutes natures qui gagnent de proche en proche les extrénutés de la longue table, mais tout en gardant toujours pour centre notre éminent collègue qui répond avec une bonne grâce charmante et surtout une autorité, une vivacité d’élocution et une mémoire vraiment remarquables à toutés nos questions, le punch fut servi avec une profusion de gâteaux et de pâtisseries à ravir d’aise les plus difficiles et les plus affamés. | Que reste-t-il à dire de cette inoubliable soirée, empreinte d’une si intime, on pourrait presque dire d’une si familiale cordialité, sinon PROCES-VERBAUX 191 qu’elle fut trop courte et lorsqu'il fallut, hélas ! nous séparer, M. Cartai- Ihac qui eut le mot de la fin nous répéta encore, avec toute sa joie, son grand désir de revenir bientôt parmi nous. Remerciements de M. A. Bardié à la fin de sa présidence MES CHERS COLLÈGUES, Cette réunion marque le terme de mes fonctions de président. Après m'avoir fait l'honneur de me confier pendant cinq années la direction de notre Société, pour suppléer notre sympathique président, M. le docteur Llaguet mobilisé, vous avez voulu me maintenir, une année encore, à cette place d'honneur et de confiance. Je vous en suis recon- naissant et J'en conserverai un profond souvenir. En quittant ce fauteuil, j'ai la joie de constater qu'une ère de pros- périté semble s'ouvrir pour notre chère Société. Malgré les prix exor- bitants des publications, hors de proportion avec les ressources des Sociétés savantes, nous avons pu continuer à faire paraître nos Actes et nos Procès-Verbaux et retrouver quelques-unes des ressources qui nous faisaient défaut depuis longtemps. En effet, la subvention annuelle de la Ville a été rétablie comme autrefois, ainsi que celle concernant nos excursions et nos conférences publiques. Le Ministère nous a accordé une subvention qui nous a permis de continuer cette année encore, la publication de la Concho- logie Néogénique de l’Aquitaine. Enfin, après de préssantes démarches auprès de chaque membre du Conseil Général, cette Assemblée a décidé de rétablir pour l’année 1921, la subvention qu'elle avait sup- primée depuis 1914. » Dès que nous eûmes pris possession de notre Salle du Musée, de magnifiques collections et de beaux meubles pour les recevoir nous sont aussitôt arrivés ; plusieurs de nos collègues ont fait preuve de la plus généreuse émulation. En moins d’une année, notre Musée a pu être constitué. Il ne reste plus qu'à compléter le classement des collections, travail auquel s’emploient chaque jour, nos dévoués collègues M. Charles Daydie, conservateur, et Maurice Lambertie, conservateur adjoint. Mais il y avait encore à placer l'important herbier Godard offert, en 1913, par M. de Brou de Laurière, et aussi les divers herbiers nouvel- 192. PROCÈS-VERBAUX lement recus. Ce n'était point chose facile. Grâce à la nouvelle libéralité de M. X. Rozier, cette installation est aujourd’hui assurée. Notre généreux collègue à fait fabriquer, tout exprès, les deux grandes bibliothèques avec corps de buffet placées de chaque côté de la cheminée et sur les rayons desquelles seront placés les paquets d'her- bier. Cet important don vient s'ajouter à ceux que notre collègue a déjà faits de la magnifique bibliothèque en chêne et de la grande vitrine déjà installées dans la salle. J'exprime de nouveau à M. Rozier toute la gratitude de notre Société. La Fête Linnéenne a été célébrée à Libourne avec un éclat inaccou- tumé et le souvenir de la séance, dans la grande salle de l'Hôtel de Ville demeurera longtemps dans notre mémoire. Les excursions de la Société ont été fort attrayantes et celles où le | publie a été invité à prendre part ont eu un succès qui a dépassé fie | les prévisions. . Au mois d'août dernier, nous avons reçu la Société Géologique de France dans la salle de notre Bibliothèque ; elle y à tenu ses réunions. Les géologues de notre Société, MM. Rozier, Dutertre, Duvergier, l'Abbé Labrie et Queyron, ont dignement représenté notre Compagnie. Ils ont dirigé les excursions vers les gisements fossilifères de nos faluns girondins que nos confrères ont été satisfaits d'étudier et où ils ont fait une abondante récolte de pièces rares. : Enfin cette année a vu la réprise des grandes conférences publiques. Vous êtes encore sous le charme de la chaude et pénétrante parole de notre éminent membre d'honneur, M. Emile Cartailhac. Le savant préhistorien a exposé son interprétation nouvelle de certaines figures des cavernes. Les échos de cette belle conférence ont porté au loin le bon renom et si j'ose le dire la glorification de notre Société Linnéenne. À cette occasion, nous devons remercier la Presse bordelaise qui nous a donné le concours de sa publicité, et surtout notre ami M. Georges Bouchon, le père de notre collègue, qui a fait, dans la Petite Gironde, un beau compte rendu de cette conférence faisant ressortir l'intérêt scientifique et l'importance des découvertes préhistoriques signalées et si bien démontrées par M. Emile Cartailhac. L'entrée dans nos rangs de nombreux et surtout de jeunes collègues est du meilleur augure pour l'avenir. Elle est de nature à rassurer ceux d’entre nous qui, arrivés au déclin de leur carrière, se sont parfois demandés comment ils seraient remplacés dans leur amour et leur dévouement pour notre Société Linnéenne. PROCÈS-VERBAUX 193 Cette année a été aussi marquée par des actes de grande générosité envers notre Société et son Musée. Nous exprimerons de nouveau notre reconnaissance envers ces bienfaiteurs dont les noms seront vénérés par tous nos Linnéens. L’élan qu'ils ont donné ne s'arrètera point et leur exemple, espérons-le, nous amènera encore de nombreux et importants dons. D’après cette revue sommaire nous pouvons conclure, sans exagé- ration, que l’année 1920 a été bonne pour la Société Linnéenne. Je vous remercie, Messieurs, de m'avoir rendu si faciles et si agréables mes fonctions de Président, au cours de ces dernières années marquées de tant d'événements divers. Vous me permettrez d'adresser des remerciements à ceux qui, dans ces temps difficiles, ont été mes fidèles collaborateurs. C’est grâce à leur dévouement que j'ai pu remplir la tâche que vous m'aviez confiée. J'ai nommé notre cher archiviste, M. Breignet, à qui nous gardons tous'une dette de reconnaissance; M. X. Rozier toujours si généreux et dont le dévouement pour toutes nos œuvres est inlassable; M. Georges Malvesin qui suppléa pendant deux années le secrétaire général et m'a apporté son précieux concours pour l’organisation des excursions et la rédaction des articles de publicité. Malgré les occupations si absorbantes de sa profession, M. le docteur Albert Baudrimont a tenu à remplir avec le plus grand zèle les délicates. fonctions de secrétaire général. Je l’en remercie bien sincèrement. Enfin, Messieurs, je ne saurais oublier le linnéen que tous vous appréciez dans le docteur Llaguet. Malgré son éloignement de notre ville, il est resté de cœur avec nous, et souvent :l fait, tout exprès, le voyage d'Arcachon pour venir assister à nos réunions. Grâce à son ardeur d’apôtre, il s’est formé autour de lui un groupe linnéen qui fait honneur à notre Société. M. le docteur Lamarque qui va me succéder a déjà été votre prési- dent pendant deux années. Je vous ai dit tout le bien que je pensais de lui. On sait la part qu'il a prise dans la révision de nos statuts en 1909- 1910, et le renouveau de popularité qu’il a procuré à notre œuvre par linauguration des grandes excursions publiques. On peut dire de lui que le passé répond de l'avenir. Aussi, Messieurs, c’est avec confiance que je reprends ma place dans le rang. Je n’en conserverai pas moins pour notre chère Société l’amour et le dévouement dont j'ai puisé l'inspiration dans l'exemple de nos vieux linnéens. ET TABLE DES MATIÈRES (PROCÈS-VERBAUX 1920) BOTANIQUE î Pages BADRATS RS REA Ophioglossum vulgatum L. et Saxifraga granulata TPS DreSABOr deux LE LINEAR Tr REC TUeT Re UtE 49 SRE RS ST NE ... Un cas assez curieux observé chez Orchis morio.. 45, 54 IR ee Androsæmum officinale à Kloirac................. 49 PR OS AE AE LE Floraison d’un camphrier au Bouscat.......... NEO NE TE NE AR NOleS DO tanIqUes AC ERA EN re A ates 99 BARDIE AN) SAR nee Dire, Senre CUCIAMEN AAA SN Re AAC 116 EE AT ER EE Dabæcia polifolia Don. à Léognan................. 117 BOUCHON EN reree Naturalisation de Tellima grandiflora R. Br. et de Myriophyllum proserpinacoïdes Güäll............. 66 Ne ae Ne la en Bidens tripartitus aux allées de Boutaut........... 117 CLAVERIE (A.).... à... Isopyrum thaliciroïdes et Listera ovata à Langoiran.. 51 Dépis- (Che 20e Geaster hygrometricus à Pessac................... 30 EN NE ES RE MARS Amanita rubescens géante de Pessac.....:......... 123 DéBREUILEHM CE... Culananeheïcæruleu PEER PERLE RER TS LAMARQUE (Dr)....... Tricholoma pessundatum à Bordeaux....... RME 129 PATASTEN (Re eee Sur la maturation d'oranges à Cadillac.......,...... 66 racuene (Dr) SERRE Sur la formation des feuilles de Mimosa floribunda.. 167 Marvesin-FaBre G.). Compte rendu de l’excursion mycologique du 26 octo- bre 1919: Léognan-2 te LEARN es 28 — Ophrys liligiosa var. viridiflora à Langoiran....... 45 — Destruction de la station d'Epipactis latifolia à Gra- DORA NE AL à 2e A A AS AR RUE A 0 54 — Daphné cneotTumie PÉSSAC MERE ME EE En 66 — Carduncellus mitissimus D. C. à Fronsac.......... 76 (1) La table des matières contenues dans les Acfes se trouve après ceux-ci. 196 MALVESIN-FABRE (G.).. Moureau (Abbé) ..... PLomB (J.-G,)........ TEMPÈRE (G.)......... . BaAuprimonr (D: A.)... LAMBERTIE (M.)....... ss... DutTerTRe (A.-P.)..... BARDIE NAS) ER SE ERCEE CHAINE) MC CETERS — ose. LAMARQUE (D: H.)..... PROCÈS-VERBAUX Pages Sur Amanita phalloïdes, Coprinus comatus et Lepiota excoriata var. Gracilenta....... ........ 124 Un mouron bleu et Papaper hybridum près Bordeaux. 100 Drosera rotundifolia à Arlac...................... 100 Notes sur quelques plantes nouvelles pour Arlac et suriGretrestparadoxales NS ME RER ES NRRSESS : 1485 Note sur la conservation des champignons.......... 165 Notes sur quelques plantes nouvelles ou intéressantes de la région arcachonnaise.............,.......... 27 Notes sur quelques plantes de la région du bassin d'ATCACRON MEME EAU LE ARE re Re IEC 168 ENTOMOLOGIE Sur la trés grande abondance du Prosternon tessel- latum L. sur la plage de Mimizan. ................ 172 Note sur divers Coléoptères trouvés aux environs d'Arcachon par G. Tempère............... DS A UAL 104 Remarque sur quelques Coléoptères nouveaux pour . la Gironde etat US Ce RS eee cd Sur un cas tératologique de Chrysomela Banksi Fr. (COL NEA PRRRNNRe A D A CNE AU à 119 Remarques sur quelques Oécidies......... ..,..... 124 GÉOLOGIE Note sur Heliz Pisana Muller..." nu 101 Compte rendu de la première réunion de la Société Géologique de France à Bordeaux............- ae tiIG) ZOOLOGIE , sd À propos d'un Glyciphage parasite de noshabitations. 54 À propos d’un Glyciphage parasite de noshabitations. 65 Hermaphrodisme externe chez l’écrevisse........... 102 Sur un Glyciphage parasite de nos habitations...... 93 Les invasions de Glyciphages à Bordeaux.......... 60 Les formes reproductrices du Termite lucifuge...... 160 Sur une espèce nouvelle d'Acuaria parasite de Péilo- pachys FUSCUS NA CLS NE RSR ICS Ru Ron 35 Un genre nouveau d'Acuariinæ... ......:..... 1... 40 À propos d’un Glyciphage parasite de nos habitations. 94 PROCÈS-VERBAUX 197 Pages SIGALAS (D' R.)....... A propos des Ténias des Ratstransmissibles à l'homme. 42 — ....... Sur un Paratyphique du Surmulot à Bordeaux...... 43 SUJETS DIVERS B'ADLATS neateine eteele Compte rendu de l’Excursion du 11 avril 1920 à Lan- LÉOITANS NRA Eee En ST HG RARDIE ES NL delete ot Discours prononcé le 7 janvier 1920.............. 17, 21 EE NN Discours prononcé à la 102 fête linnéenne à Libourne ses sn ire ee OR Or RATE Partir 76, 79 mn Me ete Ale den La Société Linnéenne de Libourne. Centenaire de sa TON AAULO NA LT SANS ce A Re Ge Pa a nu 79 CR MR A te Fêtes Linnéennes de la section de Libourne......... 82 RUN RTE AQU ae ST ete La 72 Fète Linnéenne célébrée à Libourne... ....... 86 a D RME Visite de la ville de Libourne. L'Hôtel de Ville.... 88 LR EIRE * È LebMusée dela SoEélé ET Re RS Ne ar 91 M VAL AL Travaux, Excursions et Vœux de la Société..... .. 92 A EN Note nécrologique sur le général Oudri............ 9% RE ARS CRETE EE Discours prononcé à l'ouverture du Congrès Géolo- gique à Bordeaux........... Ro AO PA Es Ne 121 AA NE A re Discours prononcé à la conférence de M. Cartailhac. 184 ele Pl Lee Let RE Remerciements à la fin de sa présidence....:....... 191 Bauprimonr (Dr A.)... Compte rendu de la Conférence de M. Cartailhac. 122, 180 — , ... Compte rendu de la soirée offerte à M. Cartailhac... 187 BERTRANDE nee MOUTHIeNdeNoISemeNt ere rene dd tige 66 BOUCHON here Compte rendu de l’excursion du 21 mars 1920 à ÉOTMON EMEA AE ie RIRE 55 BouTan (Louis)....... Sur l'utilité d’un Musée régional................ 18, 25 EU ANNE A Sur les tirages à part. ne ee A en LE eu 32 — ....... Un appareil pélagique de son invention.......,..... 76 A ee aise à Yves Delage et son œuvre........... AS RARE D ÉRERR NE 129 CEPAINE CR) EEE re À propos du Propithèque de Verreaux (La légende de SiaR) eee ne DDR ON ATOS UE SAR RU A0) APASDE (EF) AMRRÈPE Le fixation des talus par les plantes..............,. 160 LLAGuer (D:)......... Allocution prononcée le 7 jauvier 1920........... 16, 19 — ou uit dunMuSéeremIOnal ee SE TE 19 MaxWELL...... FRA Projet de chambre touristique à Bordeaux.......... 123 PLrouB (J.-G.)......... Compte rendu de l’excursion du 16 mai 41920 à 5 DESLONAC ENS MN ER Rae An OT en 67 Membres du Conseil et des Commissions............... Nr 3, 18,,99,493 Personnel de la Société............ DRE re Al er PA AN DO DE NÉE M A 4 Admissions... 18, 30, 44, 51, 64, 75, 115, 123, 127, 167 Mouvement du personnel. { Démissions........,.............. SE ROME 18, 31 DÉCES RE RASE En SAT RE EEE 30 198 PROCÈS-VERBAUX Pages : Bulletin; bibliosraphiquers AA HR mn rNSN TRE SE ANR en RE PE Distinctions hONOTIIQUES Si Ar MTS RÉNALE RE 122, 127, 167 M. Degrange-Touzin nommé Président honoraire. ............. RÉ RS 123. Titre de ‘‘ BIENFAITEUR ”” donné à quelques membres.................. PER 53 Dons divers Eten sn te REA CES A AU A ttes 18, 32, 53, 115, 127 Dons faitsrau Musée delaSocièlé SAONE ne Ce 32, 44, 45, 51, 100, 116 SUPVERHONS EE AN EE PAIE CSA MR fete Le 0e Ve A MS ne A AS PAR US 115 Rapport de la Commission HES ATOME ES 0e UN RS RES PRESS 33 Compte rendu de la 102+ fête linnéenne à Libourne, le 27 juin 1920.......... T4 Prise de possession de la Salle des Collections.............. ............... 31 Gonfétence de MHGruvel en a ets ER tree LA ere Re 166 Demande de réouverture du Muséum d'histoire naturelle.................... 64 Sur la Fédération française des Sociétés des Sciences Nalurelles. ............ 65 La Société Géologique de France à Bordeaux..............,..2:. 75, 98, 114, 119 Sur la Restauration de la Bibliothèque de l’Université de Louvain......... 17, 51 Visitetai Mile Maires ee net arr RS DAS PR SE MO HS Se Bordeaux. — imp. A. Sauenac & E. DroutzLarp, place de la Victoire. 3. | POUR [LA VENTE DES VOLUMES S'acresser $ ATHÉNÉE rue des Trois-Conils, 53 BORDEAUX