5 DA PT #5 PA, [ C2 4 # 4 (Yi 1h AU R RUE ll DE BORDEAUX D |). CroNDER DB 2 TUIN 18418 tx 1 : reconnue comme. établissement d'utilité publique ces Ordonnance Royule du 15 juin. 1828 + 4 ù Athénée . Rue DES TRoIs-Coniis, 53 X<- NOV 1 1941 MTionar FN FOR RE [IMPRIMERIE E. *DROUILLARD 3 PLAGE DE. LA VICTOIRE, 5] | 4928 ; ” F j ] À x ! LA LT ït ‘ \ #, rt 4 # j TÉ LINNÉENNE Bb BORDER UX ee À ACTES - e = DE LA SOCIÉTÉ. LINNÉENNE DE BORDEAUX BONDÉEL LE 25 RUN 1818 Et reconnue comme établissement d'utilité publique par Ordonnance Royale du 15 juin 1828 Athénée RUE DES TRoIS-CONILS, 53 ? A — TOME-ÆEXX X BORDEAUX ; EMPRIMERIE. EH: DROUILLARD 3, PLACE DE LA VICTOIRE, 3 1928 ae À RTE DE À La ro Me DHCN Fe PLU SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX Fondée le 25 juin. 1818 Et reconnue comme établissement d'utilité publique par Ordonnance Royale du 15 juin 1828 CENTENAIRE RECONNAISSANCE D'UTILITÉ PUBLIQUE 1828-1928 BORDEAUX IMPRIMERIE EE. DROUILLARD 3, PLACE DE LA VICTOIRE, 3 1928 ACTES : Tome LXXX SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX Fondée le 25 juin 1818 Et reconnue comme établissement d'utilité publique par Ordonnance Royale du 15 juin 1828 CENTENAIRE RECONNAISSANCE D'UTILITÉ PUBLIQUE 1828-1928 29295 BORDEAUX IMPRIMERIE EE. DROUILLARD 3, PLACE DE LA VICTOIRE, 3 1928 ACDES Tome LXXX NNAISSANCE D'UTILITÉ PUBLIQUE CAE Lee DE LA: | CIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX | 1828-1928 y 4 TA a dr ur NEVCATERRADE (1784-1858) PROFESSEUR-DIRECTEUR DU JARDIN DES PLANTES DE BORDEAUX FONDATEUR ET DIRECTEUR DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE CONNEIL D'ADMININIRATION DE LA SOCIÉTÉ ; Pour 1928 Président honoraire : M. BARDIÉ, &y I. MM. PRÉSIDE de M CHAINE, €ÿ I., O. &. Vice-Président, ............. LAMARQUE, %, € I . Secrétaire general :..,...... MALVESIN-FABRE. DeCHÉIALTE GAJOLRL CASTEX, 3%. DAÉSOMER SN LT ie SCHIRRBER. Archiviste-Conservateur..... LAMBERTIE, €ÿ. HDUVERGTER _ FEYTAUD, &, @ I. JEANJEAN, € L. LLAGUET, %, € L PEYROT, %, €} TEYCHENEY. Acres 1928. PRÉSIDENTS DE LA SOCIÉTÉ DEPUIS SA FONDATION Fondateur-Directeur : J.-F. LATERRADE (Mort le 31 octobre 1858) ; Professeur, puis Directeur du Jardin des Plantes de Bordeaux; Direc- teur de la Société pendant quarante ans et cinq mois; maintenu à perpétuité en tête de la liste des Membres par décision du 30 novembre 1859. 25 juin 1818 DARGELAS, Professeur-Directeur du Jardin des Plantes de Bordeaux; Président perpétuel ; nommé Président hono- raire le 7 février 1822 (1). 145 mars 1827 CHarLes DES MOULINS, Propriétaire. 22 juin 1832 TEULÈRE, Docteur-Médecin ; nommé Président honoraire le 19 mars 1841. 2 avril 1841 | S. ne GRATELOUP, Docteur-Médecin. 5 août 1842 _ À. BAZIN, Professeur à la Faculté des Sciences de Bordeaux ;: nommé Président honoraire le 4 février 1857. (1) À partir du 7 février 1822, jusqu’au 15 mars 1827, la Société n’a pas de Prési- dent. Elle a à sa tête un Président honoraire placé par l’honorariat en dehors des 24 membres titulaires constituant alors la Compagnie, un Directeur titulaire pour l'ensemble de la Société et de ses filiales, un Vice-Président, Charles des Moulins, pour la Société mère, et un Vice-Président pour chacune des sections françaises et étrangères. tie Me 28 mars 1845 CHarLes DES MOULINS, Président à vie ; démissionnaire le 20 janvier 1875; nommé Président d'Honneur à la même date; maintenu à perpétuité en tête de la liste des membres par décision du 6 février 1878. 3 février 1875 Ca. DURIEU DE MAISONNEUVE, Membre de la Commis- sion scientifique de l'Algérie; Directeur du Jardin des Plantes de Bordeaux ; démissionnaire pour raison d'âge et de santé; nommé Président honoraire le 6 février 1878. 10 mars 1875 à 1877 E. DELFORTRIE, Juge de paix à La Brède. 1878 (1) et 1879 Er.-H. BROCHON, Avocat à la Cour d'Appel de Bordeaux. 1880 J. PÉREZ, Professeur à la Faculté des Sciences de Bordeaux. 1881 Er.-H. BROCHON, Avocat à la Cour d'Appel de Bordeaux. 1882 et 1883 ; . P. pe LOYNES, Professeur à la Faculté de Droit de Bordeaux. 1884 et 1885 A. DEGRANGE-TOUZIN, Avocat à la Cour d'Appel de Bordeaux. 1886 et 1887 A. BALGUERIE, Ingénieur à Bordeaux. (1) A partir de ce moment, le nouveau Bureau entre en fonction le 1er jeter de chaque année. | Ur DU 1888 et 1889 A. DEGRANGE-TOUZIN, Avocat à la Cour d'Appel. 1890 et 1891 -Mr E. FALLOT, Professeur à la Faculté des Sciences de Bordeaux. 1892 et 1893 P. ne LOYNES, Professeur à la Faculté de Droit. 1894 et 1895 RODIER, Maitre de Conférences à la Faculté des Sciences de Bordeaux. 1896 et 1897 Le OR Industriel à Bordeaux. 1898 et 1399 DE NABIAS, Professeur à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Bordeaux. 1900 et 1901 Mr DURÉGNE, Inspecteur des Postes et Télégraphes à Bordeaux. 1902 ; L. MOTELAY, nommé Président honoraire le 25 avril 1900. 1903 et 1904 Mr L. BEILLE, Professeur à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Bordeaux ; Directeur du Jardin Botanique municipal de Bordeaux. 4905 et 1906 Mr H. DEVAUX, Professeur. à la Faculté des Sciences de Bordeaux. nl Mie 10 Aie 1907 et 1908 A. DEGRANGE-TOUZIN, nommé Président honoraire le 20 octobre 1920. | | 1909 et 1910 Mr H. LAMARQUE, Docteur-Médecin à Bordeaux. 1911 et 1912 Mr À. BARDIÉ, Industriel à Bordeaux. 1943 à 4919 | | Mr B. LLAGUET, Docteur-Médecin ; suppléé pendant la guerre par M. À. Barpié. 4920 M: A. BARDIÉ, nommé Président honoraire le 6 octobre 1926. 4921 et 1922 . Mr H. LAMARQUE, Docteur-Médecin à Bordeaux. 1923 et 1924 | Mr J. DÜUVERGIER, Propriétaire. 1925 et 1926 Mr À. PEYROT, Professeur au Lycée de Bordeaux. 4927 et 1928 Mr J. CHAINE, Professeur à la Faculté des Sciences de Bordeaux ; Conservateur du Muséum d'Histoire naturelle. LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX La Société Linnéenne de Bordeaux fut fondée au cours d’une herborisation à Arlac près Bordeaux, le 25 juin 1818, par J.-F. Laterrade, professeur de Botanique, auteur de la « Flore Bordelaise » (1811), Dargelas, professeur-directeur du Jardin des Plantes de Bordeaux, et quelques-uns de leurs élèves. | Son but fut d’abord uniquement de favoriser parmi ses membres le goût de la Botanique et aussi de répandre et de perpétuer la tradition établie à Bordeaux, quarante ans aupa- ravant, d'une fête annuelle, célébrée à la campagne, en l’hon- neur de Linné. : Mais bientôt elle s’occupa, en outre, d'Agriculture, puis de Zoologie (5 août 1825) et de Géologie, s’attachant non seule- ment aux sciences pures mais aussi à leurs her pratiques. La valeur de ses travaux et le dévouement de ses membres au service des intérêts publics incitèrent les préfets qui se succédèrent à la tête de l’administration départementale à accepter le titre de Membre honoraire. Eux-mêmes proposè- rent à la Société Linnéenne une collaboration très étroite. dans le grand mouvement scientifico- Roque qui marque cette période. La France pansait alors ses blessures des guerres de l’Empire et poursuivait son relèvement dans un développement plus intensif de sa production agricole. Il s'agissait de mieux utiliser les contrées infertiles, de créer de nouvelles machines agricoles, de perfectionner scien- tfiquement les anciennes cultures et d'en rechercher de nou- velles par des acclimatations judicieusement choisies. Bien des tentatives furent couronnées de succès, d’autres Érit NS furent condamnées par l'expérience, toutes furent conduites avec la même méthode scientifique, avec la même constance et la même ténacité. | Répondant à l'invitation des Pouvoirs publics, la Société Linnéenne de Bordeaux prit une large part à ces études. Deux hommes de grand cœur et de haute valeur scientifique ont droit à une mention spéciale. Ce sont : J.-F. Laterrade, fondateur et animateur de la Société pendant plus de qua- rante ans, et Ch. des Moulins qui présida à son activité pen- dant un nombre égal d'années. | Entre temps, plusieurs parmi les fondateurs avaient dû essaimer au loin suivant les exigences de leur carrière ou de leur profession. Là où ils se fixèrent, ils apportèrent la tradi- tion de la Fête Linnéenne et établirent même des filiales de la Société Mère. Et c’est ainsi que, dix ans après sa fondation, la Société Linnéenne de Bordeaux comptait douze sections organisées, répandues non seulement en France, mais dans les cinq par- ties du monde. Mais cet état de choses, devenu contraire aux lois alors en vigueur, dut cesser en 1828, et la Société, moyennant le sacri- fice de ses filiales, put obtenir la sanction royale et la recon- naissance d'utilité publique par ordonnance royale du 15 juin 1828. Depuis, la Société Linnéenne s’est toujours efforcée de continuer à mériter ce titre d'honneur. Elle s’est attachée spécialement aux questions scientifiques présentant une importance particulière pour l'avancement des sciences et à celles qui, par leurs applications pratiques, étaient susceptibles de contribuer au mieux-être général. Son rôle, à ce dernier point de vue, se trouva heureusement délimité d’une manière progressive par la fondation de sociétés plus étroitement spécialisées, créées le plus souvent avec le concours de chercheurs Linnéens : Sociétés d’Horticulture, d'Agriculture, de Zoologie agricole. La Société Linnéenne, d'abord Société académique fermée, LAS 1 composée de vingt-quatre membres titulaires (nombre égal à celui des classes du système végétal de Linné), de membres honoraires, correspondants et auditeurs, est devenue en 1878 une Société ouverte où nulle catégorie de membres n'est soumise à une quelconque limitation numérique. La classe des auditeurs supprimée en 1878 a été rétablie en 1910. La Société comprend à la date du 30 juin 1928: 6 membres d'honneur, 5 honoraires, 134 titulaires, 24 ‘correspondants et 41 auditeurs. ss La principale manifestation de son activité scientifique consiste en ses publications. A l’origine, les travaux de ses membres étaient insérés dans le.Guide du Cultivateur et du Fleuriste, Annuaire de la Société Linnéenne, et aussi dans l’'Ami des Champs, publication mensuelle indépendante dirigée par J.-F. Laterrade. Mais, dès 1826, comprenant la nécessité d'un recueil qui lui appartint en propre, la Société créa son Bulletin d'Histoire Naturelle dont le titre fut bientôt changé en celui d'Actes (1830). Depuis de nombreuses années, il en paraît un volume tous les ans. En plus de ces Actes, composés uniquement de travaux ori- ginaux d'une réelle importance et même d’une très haute _ valeur scientifique, la Société publie depuis 1865 des extraits de ses Procès-Verbaux. Ils renferment des communications et notes assez brèves pour avoir été lues intégralement en séance. Cette belle suite de travaux, particulièrement appréciés dans les milieux scientifiques du monde entier, a valu à la Société, par voie d'échanges, une bibliothèque de plus de 20.000 volumes. Cette bibliothèque renferme, outre les publications des Sociétés correspondantes, une quantité notable d'ouvrages de fond provenant principalement de: dons et de legs. Elle est ouverte aux membres de la Société ainsi qu'aux professeurs et étudiants de nos Facultés bordelaises. Une salle de collections a été créée en 1920. La Société y réunit des collections d’étude d’un caractère surtout régional. + ET EAE ee pe Fidèle à son rôle de diffusion scientifique et d'éducation populaire, la Société invite chaque année le grand public à des conférences et des canseries scientifiques. Ces conférences publiques ont existé dès la fondation de la Société, mais elles ont été particulièrement mises en honneur depuis une vingtaine d'années. - | Elle organise également depuis 1907 des excursions scien- üfiques publiques ouvertes aux amateurs désireux de se per- fectionner dans les Sciences naturelles. | . Ces excursions ont en même temps pour résultat de faire progresser l'inventaire floristique, faunistique et paléonto-. logique du département de la Gironde. Et c'est ainsi que la Société Linnéenne, une des plus an- ciennes et l’une des plus importantes parmi les Sociétés scien- tüifiques de France, suit toujours fidèlement l’im pulsion que ses fondateurs lui ont donnée il y a plus d’un siècle. } CENTENAIRE DE LA FONDATION DE LA SOCIÉTÉ ’ Dans les premiers mois de 1914, la Société Linnéenne se préoccupa des manifestations à organiser en vue de la célébra- tion du centenaire de sa fondation. Elle voulait, le plus solen- nellement possible, commémorer cette date, et l'éclat qu’elle entendait donner à ces fêtes était d’ailleurs bien justifié par l’ancienneté et l’importance de notre Société et les services qu'elle avait rendus. | Une commission fut nommée pour préparer ce Centenaire. Elle tint sa première réunion le 28 avril 1914. Elle élabora. les grandes lignes d’un programme où étaient prévus quatre jours de fêtes et l'érection d’un buste de Laterrade au Jardin public. La réalisation de ce programme était confiée à un comité d'organisation dont les statuts furent arrêtés Le 11 juin (LIU Quelques jours après c'était la guerre. Et dès lors, durant quatre années, toutes les activités furent tendues vers le salut de la Patrie. Pendant cette période tragique la vie de notre Société fut _ assurée par le dévouement de quelques-uns de ses membres. Il convient de citer entre autres : MM. Bardié, Président inté- rimaire, Breignet, Archiviste, et Rozier, Trésorier. En 1918, plus de trente Linnéens, parmi lesquels le Prési- dent, M. le Dr Llaguet, étaient mobilisés. Or c'était le 30 juin de cette année qu'auraient dû être célébrées les fêtes du Cen- tenaire.. Ce jour là, une cérémonie simple, touchante et non Me sans grandeur, commémora à Arlac la date de la création de : ! la Société Linnéenne. Les Linnéens présents à Bordeaux accom- plirent un pieux pèlerinage aux lieux où était née leur société, et recueillis, groupés autour de M. Bardié, ils affirmèrent par sa voix leur filial attachement à leurs fondateurs, leur recon- naissance à leurs aînés et leur foi dans l'avenir de la Société Linnéenne et dans le succès de la France. CENTENAIRE DE LA RECONNAISSANCE D'UTILITÉ PUBLIQUE Depuis la fin victorieuse de la guerre, à plusieurs reprises _au cours de nos séances, le vœu avait été émis que des fêtes fussent organisées pour célébrer le centenaire de la reconnais- sance de la Société Linnéenne comme établissement d'utilité publique. Après la commémoration intime de 1918, beaucoup de Linnéens considéraient comme un devoir de glorifier dans une solennité officielle les, fondateurs de notre Société et la belle œuvre scientifique que, depuis un siècle, elle avait accomplie. Une proposition dans ce sens fut faite au Conseil dans la réunion du 9 novembre 1927. Elle rallia l'unanimité des membres présents et une Commission d’étude composée de MM. Malvesin-Fabre, Secrétaire général, Dr Castex, Secrétaire du Conseil, Dr Llaguet, ancien Président, et Jeanjean fut char- gée d'établir un programme et de dresser un état approxi- matif des dépenses que nécessiterait sa réalisation. Le 30 novembre cette Commission présentait au Conseil un programme de deux jours de fêtes qui seraient célébrées les samedi 30 juin et dimanche ler juillet 1928. Elle proposait pour le samedi une visite au tombeau de Laterrade et une conférence, et pour le dimanche, l’excursion traditionnelle, l'Assemblée générale statutaire et un banquet de clôture. Les dépenses — la plus im portante!serait l’im pression d’un fas- cicule du Centenaire — pourraient être couvertes par des sub- venons spéciales demandées à la Ville ou au Département. 1e Ce programme, heaucoup plus modeste que celui de 1944, mais en rapport avec les conditions économiques actuelles si dures pour les Sociétés savantes, fut accepté par le Conseil. Une Commission des fêtes fut nommée dans la séance du 2 mai 1928. Elle comprenait les membres du Conseil auxquels étaient adjoints MM. Bouchon, Jallu et Tempère. Cette Commission retint les grandes lignes du programme du Conseil, et, après en avoir arrêté les détails, le soumit le 6 juin suivant à l'approbation de la Société qui l'adopta. A la suite du vote, le Président proposa la nomination de M. Jean- jean comme Commissaire général des fêtes. MM. Bouchon, Cordier, Jallu, Tempère et Teycheney acceptèrent les fonctions de Commissaires (1). À la réunion du Conseil qui avait précédé cette séance le Président avait exposé qu’il est d'usage dans les manifesta- tions officielles des Sociétés d’honorer par des distinctions particulières ceux de leurs membres qui, par les services ren- dus, par leurs travaux ou par de longues années de socié- tariat ont bien mérité de la Société. C’est un devoir pour leurs collègues de leur témoigner à ce moment leur affectueuse estime et leur reconnaissance. _ Il proposait par suite de remettre à M. À. Bardié, nommé Président honoraire en 1926, le diplôme afférent à ce titre d'honneur ; de nommer MM. Lataste et Dubalen, Membres honoraires avec remise de diplôme ; de décerner à M. Lawton la plaquette commémorative de cinquante années de SoCié- tariat. Le Conseil, et la Société ensuite, furent heureux de anus e cette proposition une adhésion unanime. Le Conseil avait décidé d’associer aux fêtes du centenaire les descendants de J.-F. Laterrade, M. Maximilien Laterrade ét Mme Paret-Laterrade, petit-fils et petite-fille de notre fon- dateur. Très touchés de la démarche que firent auprès d’eux le Président et le Secrétaire général, M. Maximilien Laterrade (1) Voir ci-après (pp. 20 et 21) la reproduction du programme des fêtes. de RER ? pa LAPS NS MUR et Mme Paret-Laterrade répondirent qu'ils seraient heureux de prendre part à nos fêtes commémoratives et d'assister à toutes les manifestations. | À la date du 22 mai 1928, l’Académie des Sciences nous .informait qu'elle avait désigné, pour la représenter à notre Ê Centenaire, M. Joubin, Membre de l’Institut, Professeur au Muséum National d'Histoire naturelle, Membre d'Honneur de notre Société, et M. Sauvageau, Correspondant de l’Institut, Professeur à la Faculté des Sciences de Bordeaux. Quelques jours après M. le Ministre de l'Instruction Publi- que donnait également mission à M. le Professeur Joubin de le représenter à nos fêtes. — 20 — | Samedi 830 dJuir 1928 HOMMAGE DE LA SOCIÉTÉ à J.-F. LATERRADE, son fondateur A 17 heures Le Conseil et les membres de la Société se réuniront sous le porche monumental de la Chartreuse, place Charles-Lamoureux, et de là se rendront au tombeau de J.-F. Laterrade pour y déposer des fleurs et une plaque commémorative. A 20 heures CONFÉRENCE dans le Grand Amphithéâtre de la Faculté des Sciences, cours Pasteur. LES CHAMPIGNONS VÉNÉNEUX Les remèdes contre l'empoisennement Ceux qui empoisonnent F6 mr. nemen par M. G. MALVESIN-FABRE par M. le D' Bastien LLAGUET Ancien Président de la Société Linnéenne ecrétaire Généra a Société Linnéenn ï Secrét G l de la Société L enne è Br Directeur du Bureau d'Hygiène Directeur des- Excursions mycologiques de la Ville de Bordeaux MAO ee Dimanche 1°: Juillet 1928 EXCURSION A ARLAC Lieu de fondation de la Société Linnéenne Rendez-vous des excursionnistes à 9 h. 30 aux Échoppes, à la descente du tram de Pessac. Exploration du sous-bois du morcellement et de la lande avoisinante. A 14 heures ASSEMBLÉE GÉNÉRALE STATUTAIRE dans le Parc du Château de HET Entrée par la porte du Château, route de Pessac Ordre du jour : 1. Lecture du Procès-Verbal de la Séance de fondation: Arlac, 25 juin 1818. 2. Discours du Président de la Société ; Eloge de J.-F. Laterrade. 3. Remise à M. Bardié, ancien Président de la Société, du diplôme de Président honoraire ; à MM. Dubalen et Lataste, d’un diplôme de membre honoraire ; à M. Lawton, d’une plaquette commémorative de son cinquantenaire linnéen. 4. Communications : M. Malvesin-Fabre, au nom du Groupe Botaniste : Dépôt de la re partie du Catalogue des plantes vasculaires du département de la Gironde. M. Jeanjean : Les Ornithopus hybrides de la Gironde. M. Tempère : Cassida viltata Villers, et ses plantes nourricières. MM. Duvergier et Chaine: Présence de l’Argentina silus sur les marchés de Bordeaux. M. Brascassat: Fonctionnement du Groupe Lépidoptérologique. 5. Visite du Domaine et des Chais du Haut-Brion sous la direction de M. Gibert. propriétaire du Château. A 19 heures 30 BANQUET DU CENTENAIRE Servi dans les Salons de l'Hôtel CHÉZEAU 88, rue de Saint-Genès AcTEes 1928. 3 CÉLÉBRATION DU CENTENAIRE Hommage de la Société Linnéenne à J.-F. Laterrade, son fondateur Le samedi 30 juin, à 17 heures, les membres du Conseil et un grand nombre de sociétaires étaient réunis sous le porche monumental de la Chartreuse. De là, le Président à leur tête, ils se rendirent en cortège au tombeau de J.-F. Laterrade où avait été apposée une plaque commémorative. Parmi les membres présents à la manifestation citons : MM. Chaine, Président; Dr Lamarque, Vice-Président ; Malve- sin-Fabre, Secrétaire général ; Schirber, Trésorier ; Lambertie, Archiviste ; Dr Llaguet, Duvergier, Peyrot, anciens Présidents ; Jeanjean, Commissaire général des fêtes; Mlle Chaine, MM. A. Bouchon, A. Dubreuilh, Ducoux, Cazeaux, Cordier, Jallu, Lataste, Sagaspe, Tempère. | M. le D' Castex, Secrétaire du Conseil, délégué par la Société, était à ce moment à la gare pour saluer, à son arrivée de Paris, M. le Professeur Joubin, et le conduire à son hôtel. Excusé: M. Bardié, Président honoraire, qui souffrant n'avait pu, à son grand regret, se Joindre à ses collègues. La Presse était représentée par M. Bouchon de la Petite Gironde, M. Palauqui de la France et un rédacteur de la Liberté _ du Sud-Ouest. M. et Mme Maximilien Laterrade, Mme Paret-Laterrade et sa fille Mme Madeleine Gué, qui à leur arrivée à la Chartreuse avaient été salués au nom de la Société par M. Tempère, étaient devant le tombeau de leur aïeul. PR ges >! 2 Lé , ; Nr. Lé Après leur avoir présenté les membres de la Société, le Président prononca l’allocution suivante : « MESDAMESs, € MESSIEURS, € Mes cHers CONFRÈRES, « Charles Des Moulins faisant le 11 novembre 1859 l'éloge historique de Jean-François Laterrade, commença par ces mots tirés de | « Ecclésiaste » : In medio fratum rector illorum in honore, — celui qui dirige ses frères est en honneur parmi eux. | € Jamais plus juste parole ne fut peut-être prononcée. « Par suite de sa haute valeur scientifique, de son exquise bonté, de ses grandes vertus, Laterrade, en effet, fut parfai- tement honoré non seulement durant sa vie entière, mais aussi après sa mort par ceux qui furent les témoins de sa belle existence, et même après la disparition de ceux-ci, puisque les sentiments de vénération qu'on avait autrefois pour lui se retrouvent aujourd'hui, en notre sein, tout aussi vivaces que par le passé. « Son souvenir restera donc impérissable parmi les Linnéens bordelais, d’autant mieux que les nouveaux venus apprennent des anciens à aimer et à respecter son nom. Du reste ce nom ne figure-t-il pas en tête de la liste de nos adhérents ? Son portrait n’orne-t-il pas notre salle des séances, dominant la table autour de laquelle nous nous réunissons, de sorte que l'illustre fondateur de notre Compagnie semble toujours pré- sider nos délibérations ? Il était donc de notre devoir, à l’occasion de la célébration du centenaire de la Société qu'il a créée, de nous grouper autour de sa tombe pour rendre un pieux hommage à sa mémoire; nous avons même tenu à ce que cette manifestation soit la première de celles qui vont se dérouler. _ « Notre présence en ce lieu a aussi une autre signification. Elle montre que si les dépositaires immédiats de la pensée de Lo MES Laterrade ont disparu depuis longtemps, nous, leurs succes- seurs, avons conservé intact le legs qui nous a été fait de ses initiatives et de ses enseignements. Aussi quelle Joie serait la sienne s'il pouvait voir que le monument qu'il a bâti est si solidement construit qu'il a non seulement résisté aux attaques du temps, mais qu'il s’est conservé tel qu’il l'avait conçu et que son œuvre se poursuit dans le même esprit de travail, de parfaite concorde, d'entière cordialité, qui avait marqué ses débuts. € Il est incontestable que les sentiments que nous éprou- vons en ce moment sont bien différents de ceux qui animaient les Linnéens accompagnant la dépouille mortelle de leur « premier directeur »; mais, pour aussi différents qu'ils soient, ils n'en sont pas moins nobles. € Par déférence pour la mort, nous avons cru devoir donner à cette commémoration un caractère de parfaite intimité et de très grande simplicité. C’est pourquoi, au nom de vous tous, mes chers confrères, et sans plus rien ajouter, je dépose sur cette tombe, en signe de reconnaissance et de vénération filiale, et comme témoignage de notre inaltérable affection ces quel- ques fleurs et cette modeste plaque de marbre. (Le voile recou- vrant la plaque est à ce moment enlevé.) Nous affirmons ainsi une confraternité qui survit au trépas, en même temps, qu’en accord avec les Écritures, nous maintenons toujours à l'hon- neur celui qui pendant si longtemps dirigea notre Société: /n medio fratum rector illorum in honore. » M. Chaine dépose ensuite sur la tombe une superbe gerbe de fleurs. Ces souvenirs si heureusement rappelés, ces paroles si éloquemment exprimées produisent sur tous les assistants une grande impression. Les Linnéens, vivement émus, savent gré à leur Président d’avoir traduit d’une manière si Juste et si vraie les sentiments d’affectueuse gratitude et de vénération qu'ils professent pour le fondateur de leur Société. M. Maximilien Laterrade, les yeux baignés de larmes, — 26 — ds exprime à M. Chaine sa reconnaissance et celle des siens. Puis il le prie d'accepter pour la Société, la loupe avec laquelle son grand-père étudiait les plantes de la Gironde. Le Président le remercie de ce don; ce modeste instrument de travail de l’auteur de la « Flore Bordelaise » sera pour la Société un objet précieux que religieusement elle conservera dans ses Archives. : | La cérémonie est terminée. Les Linnéens s’inclinent devant la tombe de J.-F. Laterrade où ils laissent comme trace durable de leur pieux hommage une simple inscription sur une plaque de marbre. | CENTENAIRE DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX HOMMAGE A J. F. LATERRADE soN FONDATEUR Il Conférence Publique La Société, ayant décidé de convier le public à participer à ses fêtes, avait organisé une conférence accompagnée de projections. “th Cette réunion eut lieu dans le grand amphithéâtre de la eat L Faculté des Sciences, cours Pasteur, mis aimablement à la disposition de la Société par M. Cousin, doyen de cette Faculté. À 20 h. 30, M. J. Chaine, Président, prend place au fauteuil. M. le Professeur Joubin, M. le doyen Cousin, M. Costedoat, Conseiller général et Adjoint au Maire, représentant M. le Président du Conseil général et M. le Maire de Bordeaux, les membres du Bureau de la Société prennent place à ses côtés. Il ouvre la séance en ces termes: € Monsteur LE MINISTRE, « MESDAMES, € MEssIEURS, € Permettez-moi, tout d’abord, de m'acquitter du plus agréable des devoirs en adressant les remerciements de Îa Société Linnéenne à M. le Doyen Cousin qui, avec la meilleure des grâces, nous a donné l'hospitalité dans cet Amphithéâtre, et aux hôtes distingués qui ont répondu avec tant d’amabilité à notre invitation. Leur présence nous est une marque pré- cieuse de l’intérêt qu'ils portent aux travaux de notre Société, de notre très vieille Société, devrais-je dire, puisque créée le 15 juin 1818, elle compte aujourd'hui exactement 110 ans d'existence. | « Normalement donc nous aurions dû célébrer le centenaire de sa fondation en 1918, nous ne l’avons pas voulu parce qu'alors nous étions en pleine période de guerre et qu'il n’au- rait pas été séant de se réjouir ici pendant que la France entière était en deuil et que toutes les énergies devaient se tendre pour la défense du sol national. Nous avons simple- ment marqué cette date par une réunion familiale au cours de laquelle M. Bardié, en un discours plein de’ cœur, résuma l’histoire de notre Compagnie; quant à la solennité de la commémoration elle fut renvoyée de façon à la faire coïncider avec celle du centenaire de notre reconnaissance d'utilité publique qui tombe cette année. UT DR LA « Quel chemin parcouru pendant cette longue période de cent dix années, et qu'il est agréable de feuilleter les archives d’une Compagnie comme la nôtre où le seul objectif a toujours été la recherche scientifique ! à Tous nos prédécesseurs, chercheurs infatigables, se sont astreints à apporter aux assemblées de notre Société le fruit de leurs investigations. Quant à nous, leurs successeurs, nous nous efforcons de marcher sur leurs traces. Tous ces travaux, réunis dans nos publications, forment aujourd’hui une impor- tante série de 79 volumes de plus de 40.000 pages. « Mais la Société Linnéenne n’a jamais voulu borner son activité à ces séances de travail pour si intéressantes qu'elles soient et où, d’ailleurs, elle recoit avec cordialité tous ceux qui s'intéressent aux Sciences naturelles, même s'ils ne sont pas inscrits sur ses contrôles, comme elle ouvre à tous, uni- versitaires ou non, maîtres et élèves, les précieux trésors de sa très riche bibliothèque. « De tout temps elle s’est préoccupée de se rendre utile en prenant part, dans la mesure où cela lui était possible, à l'étude des grandes questions du moment. Ai-je à rappeler, par exemple, que c’est à sa demande que fut créé, en 1829, un marché aux fleurs, d’abord hebdomadaire et qui, plus tard, devint quotidien ? qu’elle contribua à la fondation du premier Comice agricole ? qu’elle fut l’initiatrice de la Société d'Horticulture de la Gironde d’abord et de la Société d’Agricul- ture ensuite? qu'en maintes circonstances elle est intervenue pour la sauvegarde des arbres des promenades et jardins de notre cité? Ai-je à dire qu'avec l’aide que lui accorde si généreusement la municipalité bordelaise, elle organise pério- diquement excursions et conférences publiques? que, depuis plusieurs années, elle poursuit avec ténacité une véritable croisade contre les empoisonnements par les champignons vénéneux ? « Pour la célébration du centenaire de la Société Linnéenne, voulant rester dans la tradition, nous avons essentiellement tenu à ce qu’au nombre de nos manifestations soient une ONE excursion publique, qui aura lieu demain à Arlac à l'endroit même où notre groupement fut fondé, et une conférence à Jaquelle nous avons, comme à l'ordinaire, convié la population bordelaise. | k « Pour cette conférence pouvions-nous mieux faire que de ‘reprendre le sujet qui nous tient tant à cœur depuis longtemps, la campagne contre les champignons vénéneux? Deux de nos confrères, à notre demande, ont bien voulu se charger de la mission d'exposer ce sujet devant vous; 1ls le feront avec la compétence que chacun d’eux a acquise dans les branches de la Science où ils se sont, en quelque sorte, spécialisés. M. Malvesin-Fabre, notre Secrétaire général et directeur de nos excursions mycologiques, avec sa verve habituelle et cet amour inné de la botanique qui le caractérise, vous fera faire connaissance avec les champignons de notre région, vous peignant les bons sous des traits sympathiques, vous faisant un tableau repoussant des mauvais. Puis, le docteur Llaguet, ancien Président de notre Compagnie et Directeur du Bureau d'Hygiène de la ville de Bordeaux, avec son éloquence coutu- mière, vous exposera ce qui a été fait Jusqu'ici pour sauver l’imprudent qui, malgré tous les conseils qui lui sont donnés, s’aventure à manger des champignons vénéneux. « Nos deux conférenciers sont vraiment trop avantageuse- ment connus de vous tous pour que Je puisse me permettre de vous les présenter davantage. La notoriété scientifique que l’un et l’autre possèdent me dispense donc de vous faire encore attendre le plaisir de les écouter; j'estime même avoir déjà trop abusé de votre aimable attention, et ne voulant pas la retenir plus longtemps je donne la parole à M. Malvesin- Fabre. » CONFÉRENCE DE M. MALVESIN-FABRE SUR LES CHAMPIGNONS QUI EMPOISONNENT M. Malvesin-Fabre se lève, et après avoir remercié le Prési- dent des paroles qu’il lui a adressées et rappelé à son tour HA Et que la Société, à côté de la recherche pure, s’est toujours occupée de sciences appliquées, dit qu’au premier rang de ces travaux susceptibles de concourir au mieux-être général, il faut citer les études mycologiques et principalement la con- naissance des champignons vénéneux. Nous donnons ci-après les principaux points de cette conférence : Le département de la Gironde, dans son immense étendue, présente une admirable variété au point de vue du sol, du relief, de l'exposition, de l'irrigation et par conséquent de la flore phanérogamique. Or, les champignons sont liés au sol par l'intermédiaire de cette der- nière, qu'il s'agisse des champignons parasites sur des plantes vivantes, des saprophytes vivant aux dépens des substances organiques en décom- position ou des espècés dont le mycélium vit à l’état de mycorhizes, en union symbiotique avec les radicelles des plantes phanérogames. La diversité de la végétation fongique y est donc particulièrement remarquable et les espèces prennent un développement d'autant plus grand que le climat humide et tempéré leur offre les conditions biologi- ques les plus favorables. Aussi de tout temps les champignons ont-ils tenté les récoltants, et aussi haut que nous remontions dans l’histoire locale nous rencontrons le souvenir d'empoisonnements fongiques. Dès le xvrne siècle, botanistes et médecins se préoccupent de la ques- tion ainsi qu'en témoignent les manuscrits de l’ancienne Académie de Bordeaux (1). En 1809, à la suite de nombreux accidents survenus dans les environs immédiats de notre ville, le préfet de la Gironde demanda à la Société de Médecine d'étudier un sujet aussi important. Celle-c1 désigna une commission de six membres. | Dans son rapport le D' Capelle signale neuf espèces : cinq bonnes et quatre mauvaises. La nomenclature des cinq espèces recommandées est devenue la liste des seules espèces admises à la vente sur le marché de Bordeaux, savoir : le cèpe franc, l’oronge, la chanterelle ou roussette, le champignon de couche et la morille. En 1811 parait la première édition de la « Flore Bordelaise » de J.-F. Laterrade. L'auteur met en garde ses lecteurs contre les empoi- (1) Big. Munic. BorpEAux. Mém. nss. anc. Acad., vol. XXIV, mém. 6, 1768. ARE sonnements possibles jusqu'à ce qu’une étude plus approfondie de ces végétaux permette de découvrir les propriétés de chaque espèce. En juin 1814, recueillant les observations d’un certain nombre de praticiens, la Société de Médecine de Bordeaux publia une «Instruction populaire ». Les empoisonnements continuèrent à se produire et furent particuliè- rement nombreux durant l'automne de 1815; le grand administrateur qui était préfet à cette époque, j'ai nommé le comte de Tournon, adressa une circulaire à tous les maires de la Gironde, le 15 novembre 1815. Dans cette lettre, qui devait être lue et placardée le dimanche suivant sa réception, le préfet met les habitants en garde contre le danger que représentent les champignons vénéneux. J'ai l'honneur de vous présenter ce précieux document qui provient des archives du regretté Linnéen François Daleau. Il a été offert à la Société Linnéenne par mon ami M. Charrol, Secrétaire général de la Société Archéologique. Qu'il veuille accepter ici l'expression de notre vive gratitude (1). En 1818, la Société Linnéenne est fondée et le Directeur fondateur intéresse un certain nombre de ses collègues à la mycologie. Mais il veut associer à cette étude le public tout entier. Ayant pris la direction de l’Ami des Champs, revue mensuelle récemment fondée, dès 1824, il ne se produit pas d'empoisonnement fongique sans que Laterrade ne le relate dans sa revue et ne fasse par la même voie l'enquête supplémentaire. Et les réponses arrivent et les exemplaires d'espèces nocives lui sont envoyés, et voici que grâce à cette consultation réciproque constante de Laterrade au public et du public à Laterrade, la documentation de notre auteur se complète dans les éditions successives de la «Flore Bordelaise ». En retour, des avis périodiques donnent aux lecteurs de l’'Ami des Champs les conseils les plus éclairés. En 1836 une synthèse de ses travaux sur la question est présentée par lu sous forme d’une note à l'Académie de Bordeaux ; cette note fut reproduite dans l'Ami des Champs. Depuis, la Société Linnéenne n’a jamais cessé de s'occuper des cham- pignons vénéneux. En 1872 Durieu de Maisonneuve, qui depuis de longues années s’in- (1) Voir page 32 le fac-similé de la circulaire du préfet Comle de Tournon. | DU DÉPARTEMEN D. accidents, qui ont jeté le deuil dans plusieurs familles, viennent d'être occasionnés par es des # champignons. Dans une famille ex six personnes qui, le 5 de ce mois, prirévt part à ‘on diner, € composé . principalement de cette plante vénéneuse, cueilli dans les bois par une femme imprudénte ; vie de périr, Deux autres des convives ont ét danger imminent de mont. Dans la commune de baron, cavton sde rock calais. - _ L'adminitration : ne peut sw ae Fac-similé de la lettre adressée par le Comte de Tournon, Préfet de la Gironde, aux maires du département, à l'occasion d'empoisonnements par les champignons. perl. D) — ee) — téressait aux cryptogames, développa en séance les considérations qui résultaient de son étude. Les années ont passé, les mycologues ont disputé, les opinions ont varié étrangement, des expériences indiscutables ont remis les choses au point et il n’y à pas une seule ligne à changer dans l'exposé du Linnéen Durieu de Maisonneuve. Franchissons encore quelques années, nous arrivons au grand effort réalisé par notre Société pour la diffusion des connaissances mycolo- giques. _ Dès 1911, elle comprend dans son programme annuel une excursion mycologique publique à Tresses-Mélac. C'était l’amorce de nos campa- gnes mycologiques. Celles-ci eurent pour animateur un Linnéen disparu dont j'ai le devoir d'évoquer ici la mémoire car il fut mon premier maître en mycologie, j'ai nommé le regretté Léopold Doinet. En 1912, il joint à l'excursion de Gajac une causerie-exposition. En 1913, il organise une exposition de trois jours avec deux causeries, l’une spéciale pour les élèves des écoles et l’autre destinée au grand public. Pour l’année 1914, un beau programme avait été élaboré, les tristes événements de l'heure en empéchèrent la réalisation. Pendant la guerre, jugeant que la diffusion des notions de mycologie pratique pouvait rendre quelques services, M. Bardié, président intéri- maire, organisa à partir de 1915 une reprise des excursions mycologi- ques publiques. Depuis, la tradition a été continuée. Chaque année deux sorties au moins sont organisées avec exposition et causerie, chaque fois que l'abondance des récoltes le permet. Ces courses automnales dans les bois défeuillés sont accueillies avec faveur par nos concitoyens. Certains parmi mes auditeurs de ce soir n'ont pas oublié telle excursion dans les bois de Gajac qui réunit plus de cent cinquante participants. La Société Linnéenne a la fierté très grande de compter aujourd'hui dans son sein des adeptes de la mycologie qui venus en curieux à ces sorties en ont rapporté le désir d'apprendre, conquis aussi par l’amabi- lité cordiale qui règne parmi les Linnéens. Et notre Société n’a pas borné là son action. En 1922, par l'intermédiaire de la Préfecture, elle a adressé à toutes les communes de la Gironde le tableau des «Champignons qui tuent » de Radais et Dumée. À chaque empoisonnement un ou plusieurs de ses membres ont été chargés d’une enquête sur place aux fins de déterminer l’espèce res- ponsable de l’accident. Ces membres sont allés faire des causeries là où les on! appelés les syndicats locaux ou les directions d'écoles. Ils ont saisi toutes les occa- sions pour publier des articles de vulgarisation dans diverses revues et aussi dans les colonnes toujours si hospitalières de nos grands quotidiens. Mais elle ne veut pas s’arrêter là, elle veut faire davantage encore. Faire connaître les champignons comestibles et vénéneux aux habitants, c'est beaucoup, mais ce n’est pas assez. Il faut étendre cette diffusion plus loin, dans les campagnes où chaque année se produisent des em- poisonnements souvent mortels. L'heure est propice. Grâce à des découvertes récentes les principes de mycologie pratique se trouvent simplifiés, 1l est actuellement démontré qu'il n°y a qu'un seul champignon qui tue, il est certes très variable d'aspect mais certains caractères essentiels et constants permettent de le démasquer sous les variations d'apparence. D'autres sont dangereux, mais lui seul tue. C’est donc contre lui que doit se porter notre effort principal. A ce moment le conférencier fait projeter sur l'écran une série de dessins de champignons qu'il commente: champi- gnons mortels à amanita-toxine, champignons dangereux certains à myco-atrapine, d’autres à muscarine, champignons indigestes à principes résinoïdes éméto-cathartiques, RE gnons comestibles. 11 décrit les espèces et s'attache à faire ressortir les carac- tères différentiels entre champignons comestibles et champi- onons vénéneux que risque de confondre le récoltant inexpé- rimenté. Il s'attache particulièrement à faire connaître Amanila phalloides qui, avec ses deux sous-espèces A. verna et À. virosa constitue le champignon mortel! Puis, ayant rappelé les expériences qui ont démontré l'ino- cuité de Amanita citrina el de Vo/varia gloiocephala autrefois injustement incriminées, il conclut en ces termes: Après avoir étudié les empoisonnements fongiques dans le Sud- -Ouest (1), M. Martin-Sans conclut que neuf empoisonnements « ainsi caractérisés comme phalloïdiens ont fait vingt-quatre victimes avec au moins douze morts ». Voilà bien marqué, ajoute-t-il, le premier et impérieux devoir de la propagande: populariser les connaissances des Amanites phalloïides _ (type et variété) printanière et vireuse. : « Devrait-il y avoir un médecin, un pharmacien, un instituteur qui ne les connaissent ? une pharmacie, une école où l'on ne voit leur image ? » (2). En conséquence la Société Linnéenne a composé un projet d'affiche qu'elle croit efficace et qui répondra, pense-t-elle, à un besoin réel (3). Certes, même lorsque cette affiche, que j'ai l'honneur de vous présen- ter, sera placée partout où elle doit l’être, nos campagnes mycologiques ne seront pas supprimées pour cela mais leur efficacité en sera renforcée. En dehors même de sa campagne annuelle à Bordeaux, notre Société, toujours fidèle à son rôle d'utilité publiqué, demeure à la disposition des municipalités, des Syndicats d'initiative, des directeurs d’écoles et de toute personne qualifiée qui voudrait lui faire l'honneur de faire appel à son concours. Mais les paroles s’enfuient, seuls, les écrits demeurent et c'est pour cela que nous mettons notre schéma d'affiche à la disposition des pouvoirs publics. Seuls ils ont qualité pour l'utiliser et le diffuser au mieux des intérêts de la santé générale. Ils éviteront ainsi à certains de nos concitoyens, surtout à ceux habi- tant les communes rurales le risque de s’exposer à une mort affreuse. Il est malheureusement des cas où notre action éducative demeure inopérante, où tous nos efforts préventifs : excursions et démonstrations, expositions et causeries, articles de propagande et distribution de tableaux n’ont pu vaincre l'ignorance ou les préjugés, l’inattention ou le hasard. Et c’est l’accident qui survient, brutal, terrible, menaçant à la fois une famille entière, parfois même plusieurs si la récolte abondante a été partagée entre foyers voisins. Le mycologue doit alors s’effacer devant le médecin, devant celui qui peut guérir; et je laisse la parole à l’hygiéniste au grand cœur dont (1) Les empoisonnements fongiques dans le Sud-Ouest en 1926 par M. E. MARTIN- Sans, Bull. Soc. Myc. Fce, t. XLIIT, 1927, p. 122. PEackcit., p.129, | À (3) Voir l’origine de ce projet d'affiche in P.-V. Soc. Linn. de Bordeaux, t. LXX VIN, Du p.149 et t. LXXIX, 1927, p. 72. AA'TOAÀ NO 9VS Un SUEP So UIIOFUS 99[HJU9JI 9SEQ EI e pod UoSs J9 SONV'IY SAnofnoy juos SI9TIINSOI sos ‘SLNVLSNOD SAHALIVUVI ‘STE SIAVIAEVA SEL LO34SY NN vw ŒI-ZHUUELEC enbriqnd a}i|1n,p enuugaau XNY10404 10 ANNJNN11 313190$ Jonbueuu nO JI9SIX9 1n94d nesuue T [SZUOIT UNI SO AI97 ‘aunel ‘ouelq 212 1n94d neosdeuo uos 9PIO[EUd4 SUUEUY = [SUHOMN uUousidueu) 97 BBA Le l'action scientifique et sociale exerce sur la santé publique de la ville de Bordeaux une influence bienfaisante dont les heureux effets sont déjà constatés. A la suite de cette conférence, les commissaires distribuent aux assistants le schéma de l’Amanite phalloïde indiquant les caractères nettement distinctifs de ce champignon (1). CONFÉRENCE DE M. LE DOCTEUR LLAGUET SUR LES REMÈDES CONTRE L EMPOISONNEMENT M. le Dr Llaguet rend d’abord hommage à la compétence scientifique et au talent d'exposition de son collègue M. Mal- vesin-Fabre. L’attention soutenue avec laquelle on l’a suivi et les explications si claires qu'il a données sur l’Amantte phal- loide lui permettent d'affirmer que pour tous ceux qui sont présents, le champignon mortel est bien connu. Il ne lui reste qu'à exposer les effets pathologiques de l’Amanite phalloïde et à indiquer les remèdes dont on peut faire usage contre sa terrible nocivité. Il rappelle tout d’adord la composition chimique du cham- pignon en général: matières albuminoïdes, sels minéraux, graisses dont certaines phosphorées, hydrocarbures el eau. Certains contiennent, en outre, des principes d’une nocivité plus ou moins grande produisant soit des manifestations gastro- intestinales, soit de graves troubles viscéraux, soit même l’empoisonnement mortel. Ces poisons fongiques, surtout concentrés sous la pellicule du chapeau, sont de diverses sortes : 1° des substances résinoïdes ou acides douées de propriétés émétocathartiques : 2° des poisons muscariniens : Muscarine, Muscaridine ou Myco-atropine, etc., contenus dans les champignons dan- ÉEreux ;; | (1) Voir page 36 la reproduction de ce schéma. AcTEs 1928. Æ- 30 des poisons phalloïdiens mortels : l’Amanita-hémolysine (Lepelletier, 1827), ou Phalline (Kobert, 1890), instable à 70e, et surtout l’Amanita-toxine, poison mortel et très actif, très stable, résistant à la température de 1200. Laissant de côté le syndrome résinoïdien qui se traduit par des vomissements et des troubles gastro-intestinaux, il convient de s’appesantir davantage sur le syndrome muscarinien et le syndrome phalloïdien. Le syndrome muscarinien à un début brusque (1 à 4 h. après l’ingestion) et se traduit par une exei- tation nerveuse, sorte d'ivresse accompagnée de déraison- nement. Les vomissements sont précoces avec diarrhée séreuse. Le foie est normal, indolore, le pouls régulier, La température normale. L'évolution de la maladie est régulière, se terminant ordinairement par la guérison complète après peu de jours. La mort est exceptionnelle. Par contre, le syndrome phalloïdien a un début lent et tardif (8 à 12 heures en général après le repas), il s'accom- pagne d'angoisse, d’abattement, de sueurs froides, mais l'intel- ligence reste intacte. Le malade souffre de crampes très douloureuses, de vomissements tardifs mais incoercibles, d’une soif ardente. Les urines se raréfient jusqu’à l’anurie presque complète ; la diarrhée est cholériforme. Le foie est gros, très douloureux, l'ictère le plus souvent se déclare. Le pouls est petit avec hypothermie. Des périodes d’accalmie sont suivies de nouvelles aggravations. Le plus souvent la mort survient après plusieurs jours. La mortalité atteint 90 à 95 0/0. Et le distingué praticien aborde l'exposé de traitement. Chaque symptôme particulier réclame une intervention spéciale. Cela rentre dans le cadre de la pathologie générale et c’est le médecin traitant qui sera le mieux qualifié pour juger de l'opportunité de tel ou tel agent thérapeutique. : D'une manière générale il faut d’une part atteindre la cause au moyen de contrepoisons et d'autre part lutter contre les accidents par les anti- dotes. RS. ER ee on RE Re #7 d. ESS 5: Vo sdf + OÙ "JA +" GT nt À ay A > MS ROUES Quelques indications constantes peuvent cependant être données : Pas de vomitif, ipéca ou émétique ; si le repas est encore tout proche quand on s'aperçoit de l’empoisonnement on peut provoquer les vomis- sements par l’eau tiède ou le chatouillement de la luette. Pas de cordial à base d'alcool qui aiderait à la diffusion du poison, mais réchauffer le malade par des frictions, des bouillottes, des enve- loppements. Les boissons diurétiques, les lavements huileux, les lavages d'estomac sont également recommandés. Les douleurs intolérables seront combattues par les calmants notam- ment sous forme de lavements laudanisés. On luttera contre la suffocation par l’éther et par l'oxygène. Le cœur sera soutenu par des injections hypodermiques d'huile camphrée et de spartéine. Enfin, on a préconisé la saignée et le lavage du sang par injections intraveineuses de sérum physiologique. Dé tout temps on a cherché un produit capable de neutraliser le prin- cipe actif des champignons vénéneux. Sortant du traitement empirique _ les thérapeutes ont proposé l’atropine qui a été rejetée depuis, le tannin, > la liqueur 1odo-iodurée, également rejetés. On a aussi conseillé le charbon comme neutralisant les poisons. Cette médication compte encore aujourd'hui des partisans parmi de savants professeurs. Il convient donc de la prendre en considération. Mon excellent confrère et collègue Linnéen le D' Boudreau, considérant analogie possible entre l’amanita-toxine et les toxines microbiennes, préconise comme agent de désintoxication la. teinture d’iode. Celle-ci ‘agit tout d’abord comme antiémétique, puis grâce à sa pénétration rapide dans les voies sanguines peut se diffuser dans l'organisme tout entier et y attaquer le poison. Il conseille de donner dès les premiers symptômes des doses assez fortes, et cela plusieurs fois par jour. ; La thérapeutique moderne a recherché un traitement qui réponde à la fois à l’indication causale : atteindre et détruire la toxine, et à l’indica- tion symptomatique : combattre et réparer les effets. Pasteur ayant ouvert la voie de la sérothérapie, de nombreux savants ont dirigé dans ce sens leurs recherches, et celles-ci ayant été couronnées de succès, 1l était naturel que des essais fussent tentés pour découvrir un sérum permettant de guérir les intoxications fongiques. Dans une note présentée à l'Académie de Médecine le 12 juin 1923 le D' Dujarric de la Rivière indiqua les résultats qu’il avait obtenus chez MAO des animaux expérimentalement intoxiqués par des Amanites en inocu- lant du sérum de cheval immunisé par des doses progressives d'extrait de ces champignons. Cette immunisation du cheval n'avait pu être obte- nue qu'en employant un produit de toxicité fixe obtenu par addition de glycérine et débarrassé de tous microbes par filtration sur bougie Cham- berland. Ce sérum qu'il a appelé sérum antiphallinique, du nom de A. phal- loides, ayant donné lieu à d’encourageantes expériences in anima vil, il en confia quelquesflacons àdivers médecins qui en avaient exprimé ledésir. Peu d'observations ont pu être recueillies, mais elles sont toutes favo- rables. La première a été prise dans un hôpital de Bordeaux par MM. les docteurs Secousse et Paul Petit. Le 20 août 1925, cinq personnes adultes consommèrent au repas de midi des champignons que l’une d'elles avait cueillis et dont la nature n'a pu être déterminée avec certitude. Il est à noter que l’un de ces convives n'avait à ce repas mangé que des champignons. Les acci- dents d'intoxication ont débuté dans la nuit entre 11 heures du soir et 5 heures du matin (suivant les malades). Ils ont donné lieu au tableau clinique habituel: douleurs abdominales, selles nombreuses, vomisse- ments, crampes musculaires, état syncopal, urines sanguinolentes. L'observation est peu démonstrative puisque les cinq malades ont guéri et que deux seulement recurent du sérum. Mais les médecins trai- tants nous ont fait remarquer que possédant très peu de sérum, ils l'avaient précisément réservé à ceux dont l’état était inquiétant ; ils ont noté aussi la diminution des selles et des vomissements après le traite- ment sérothérapique. La seconde observation fut publiée par M. le docteur Rayel, de Dom- basle-sur-Meurthe, dans la « Presse Médicale » (14 octobre 1925). Ici, les champignons ont été bien déterminés (ils n'avaient pas été consommés tous): il s'agissait d’Amanites phalloïdes. Ces champignons cuits avec un morceau de viande ont été consommés par une famille de cinq personnes. Une jeune fille, n'ayant mangé que de la viande parce qu’elle n’aimait pas les champignons, une autre n'ayant absorbé qu'une faible quantité du plat (un fond d'assiette), n'ont présenté que des accidents légers. Mais, la mère, un fils de 18 ans et un garcon de 11 ans qui avaient mangé copieusement des champignons, surtout les deux premiers ont été fortement intoxiqués. Le médecin disposant de très peu de sérum l’a réservé à la mère et au fils de 18 ans, dont l’état RG EU était alarmant : ils ont guéri tous les deux. L'enfant de 11 ans qui n’a pu être traité par la sérothérapie a succombé. Une troisième observation est due à M. le docteur Jacques Lelong (du Mans), je me permets de la citer ici: «Une jeune femme avait absorbé une assez forte dose d'amanites. Elle a présenté des phénomènes graves : vomissements, diarrhée, congestion du foie avec ictère, ayant persisté quinze jours, anurie pendant vingl- quatre heures, troubles nerveux (hypéresthésie, coma ayant duré cinquante-quatre heures), asthénie générale très accentuée, température de,38 à 39, 4 pendant la durée de l’ictère. Le sérum injecté à la dose de 40 centimètres cubes par jour (20 à midi, 20 le soir) à la dose totale de 160 centimètres cubes a été bien supporté et n’a donné d’autres troubles qu'une poussée d’urticaire assez forte mais qui a disparu rapidement. Par contre, j'ai l'impression que ce sérum a une action favorable sur l’évolution de l’intoxication, et dans un cas semblable je n'hésiterat pas à l’'employer larga manu ». Eu présence de résultats aussi encourageants et dans un travail ayant pour titre Les découvertes récentes concernant les sérums et les vaccins, le docteur Dujarric de la Rivière termine son chapitre relatif au sérum antiphallinique par ces conclusions : Il semble que l'on soit autorisé à multiplier ces essais, d'abord parce que la thérapeutique des accidents d'intoxication fongique ne dispose jusqu'ici d'aucun traitement rationnel et ensuite parce que les observations précédentes prouvent que le sérum peut être utilisé sans danger et avec avantage. Ce sérum doit être injecté le plus rapidement possible après l’ingestion des champignons toxiques. On l’emploie, avec les précautions aseptiques d'usage, en injections hypodermiques et sur- tout en injections enframusculaires. La dose minima est de 20 centi- mètres cubes (un flacon), mais il n’y a aucun inconvénient à en injecter des doses élevées. « L'inoculation du sérum antiphallinique ne gêne en aucune façon la mise en œuvre des moyens thérapeutiques habituels (tels que les {oni- cardiaques). I serait utile, ainsi que le XIIe Congrès d'Hygiène en a émis le vœu, que des provisions de sérum soient déposées, pour essais thérapeutiques, dans les grands centres et particulièrement dans les hôpi- taux où l’on pourrait les trouver à toute heure. L'essentiel est de deman- der aux médecins de poursuivre ces essais d’une façon précise, {out en continuant à mettre le public en garde contre l’usage des champignons vénéneux ou simplement suspects. » CN en ne C'est sur cette dernière pensée du docteur Dujarric de la Rivière que Je me permettrai d'insister. Je manquerais à mon devoir d'hygiéniste si je ne répétais ici le principe de la prophylaxie: Mieux vaut prévenir que quérir. | Les empoisonnements fongiques sont une véritable calamité. Leur nombre est réellement impressionnant, et si l’on ne peut les mettre de pair avec les fléaux sociaux, on doit cependant nettement déclarer qu'ils contribuent à la dépopulation de notre Pays. Des centaines de décès sont causés chaque année en France par tés champignons. Pour notre région le Professeur Guillaud a estimé à ,dix par an le nombre des cas dans la Gironde et pas à moins d’une centaine dans le Sud-Ouest. L'étranger accuse d’ailleurs des chiffres de même importance. L’Alle- magne, l'Espagne, plus particulièrement l'Italie, l'Autriche et la Russie paient un large tribut aux empoisonnements suivis de mort. Il y a donc lieu de réagir ; 1l faut là, comme dans tous les secteurs de l'hygiène sociale, s’armer pour la lutte, atténuer la gravité des accidents et surtout apprendre tout d'abord à éviter le danger. Il faut avertir les populations du risque qu'il y a à consommer les espèces nocives de champignons, 1l faut éduquer à ce point de vue le public, détruire les préjugés dangereux, apprendre les caractères spéci- fiques différentiels, organiser des récoltes en commun, des excursions, des expositions, des conférences. C’est ce que la Société Linnéenne a fait dans le passé, c’est l’œuvre qu elle poursuit encore et qu “elle continuera demain. Qu'il me soit permis en terminant de traduire le sentiment de pieuse gratitude pour un cher souvenir qui est venu à ma pensée lorsque j'ai accepté la délicate mission de participer ce soir à la lutte engagée par notre Société contre les champignons vénéneux. | Il y a un peu plus de vingt ans, à ce même bureau, présidait un des apôtres de la Science, un homme de grand bien social, le vénéré Doyen de Nabias, ancien Président lui aussi de la Société Linnéenne ; c'était au cinquantenaire de la Société des Sciences Phvsiques et Naturelles. Dans une vibrante allocution où 1l célébrait le passé déjà glorieux de cette Société, fille de la Linnénne et fondée comme elle par Laterrade, 1l terminait par ces phrases que vous m'autoriserez à pieusement rappeler : «Ai-je besoin de le dire ici, c'est la Science qui gouverne le monde. C'est elle la souveraine qui demeure quand nous passons, élargissant sans cesse au cours dès siècles les limites de l’entendement humain. RER EE « C’est elle, vous le savez, qui éclaire la route où s'avancèrent péni- blement aux prises avec tous les éléments inconnus, dans la peur même des fantômes et des faux-dieux, nos ancêtres les plus lointains. Malgré le faisceau lumineux, réfléchi en tous sens à l'heure présente, c'est elle encore qui éclairera dans l'avenir, autant que notre imagination peut le concevoir, bien d’autres horizons pour qu'il y ait toujours plus de vérité répandue, plus de paix dans les esprits et plus de bien dans l'humanité. » C'est en associant ces souvenirs qu’en cette manifestation nouvelle nous venons vous convier à participer à notre croisade de vulgarisation scientifique ; ce faisant, vous permettrez à l'abeille laborieuse, qui sym- bolise chaque travailleur de notre Ruche, de mieux butiner, afin de fournir une plus abondante récolte de science rationnelle et pratique pour mieux éclairer les inconscients et sauvegarder plus sûrement la vie humaine. Lorsque se furent calmés les applaudissements de l’auditoire, M. le Président clôtura la réunion par ces quelques mots : « Les chaleureux applaudissements par lesquels vous avez salué les péroraisons de nos conférenciers montrent, bien mieux que je ne saurais le dire, à quel point vous avez goûté leurs savants exposés faits dans un langage clair et précis; ils me dispensent aussi de les remercier puisque, en somme, vous venez de le faire vous-mêmes. « Certes, ce soir, comme je vous le faisais prévoir, nous avons appris bien des choses et toutes d’un très haut intérêt pratique, aussi sachons gré à nos deux aimables orateurs d'avoir ainsi parlicipé, et surtout sous une forme aussi agréa- ble, à agrandir le cerele de nos connaissances. Les mauvais champignons nous saurons désormais, je l’espère du moins, suffisamment les discerner pour nous en préserver; mais il faut toujours songer aux imprudents, aux incorrigibles qui ne veulent jamais entendre conseil. Eh bien, nous savons main- tenant qu à l’avenir nous serons armés contre leur insouciance même. Si par aventure, dans votre entourage un malheureux ingère de mauvais champignons, n'oubliez jamais qu'il n’est a pas condamné à une mort certaine puisque grâce à une nou- velle thérapeutique il peut être sauvé. C'est là une bien grande quiétude pour tous, puisque nous voyons s'évanouir un affreux cauchemar. Merci à nos deux savants conférenciers de nous lavoir si bien donnée. » [I Excursion à Arlac lieu de fondation de la Société Linnéenne Seuls les membres du groupe botaniste auxquels s'étaient joints M. Schirber et M. Maximilien Laterrade prirent part le dimanche dans la matinée à cette excursion qui fut, plutôt qu'une herborisation, une visite des lieux où fut créée notre Société. | Ce qu'était la plaine d’Arlac au temps de Laterrade, ce qu'elle était cent ans plus tard, on le lira dans le très intéressant compte rendu de la fête commémorative de 1918 (1) fait par notre collègue du groupe botaniste, M. Malvesin-Fabre. De plus en plus divisée, morcelée, la plaine d’Arlac a perdu presque complètement aujourd’hui son caractère de lande. Bientôt les voies qui la traversent, les chemins qui la sillon- nent seront des rues bordées de coquettes maisons avec des jardins où en vain on chercherait quelqu'une des plantes rares qu'y récolta l’auteur de la « Flore Bordelaise ». Voici le Peugue dont le cours s’est probablement modifié. Cependant l'emplacement qu'ombrageait le saule depuis long- temps disparu où Laterrade et Dargelas décidèrent la création d’une société d'histoire naturelle peut être précisé. Çà et là quelques petits coins agrestes peut-être à peu près tels qu'ils étaient lorsque les fouillèrent les premiers Linnéens. Mais aujourd’hui la végétation y est bien pauvre : la plante se fait (1) Voir Procès-Verbaux, 1918, p. 151. ‘(eouvses eI queAe estud erydezxbojouyd) uUOTIg-INEH neozeuyo np oied 91 suep ojesous6 osspquessy NAN : ‘ANOd-ANFHLHI NVALN VAL : “LAVHAIN : ‘NOHDAOM "HAHAHHAN( ‘ANAANAL ‘ "LVSSFOSVUHA * QTIVI RAYONS ‘AMHAFANG : ‘HHIGMO) : SIA HANSSA ‘HIAAHING Y : IN ‘AANAHDAGL ‘NN ‘XAO9NG 'NK : ‘ALSVLV1 'N : ‘HALSON ‘NX ‘HAAOG NX ‘SIOAANH9 AN LATIVN CN : "AHAVA-NISHATVAN ou ‘LANIOVTT ‘4 NX | “ANIVHO ‘Lau ” “ENONEUA NN ‘SAZHA IN ‘HAHHIAG HN “ANIVHO ‘£ ouN LOHANA NN “AAId4O) su "SIM XHLSVO ‘XHLSV) “AHAVA-NISAATIVN : ‘HAAHIHIS “LAIT ‘ANIVH) [ : ‘NISNOS “HAOHVANVT AUVAHALVT UL "AAVAHALVI-LAHVd ouN "HOVHHALVTI UL ouN “ALLHAANVT N IN IN : (ea) ER E e räre, s’anémie dans cette terre où elle ne croit plus en paix et finit par disparaître. La belle lande d’Arlac, que parcou- rurent nos aînés, n'offrira bientôt plus rien de sa richesse primitive aux botanistes. Mais là où elle fut, les Linnéens, toujours, vivront des souvenirs qui leur sont chers. IV Assemblée Générale Statutaire de la 1 1 O0: Fête Linnéenne En 1928 comme en 1918, la Société Linnéenne a voulu tenir ses assises aux lieux mêmes où elle avait été fondée. Mais les transformations opérées depuis dix ans dans la plaine d'Arlac ne permettant plus à une Assemblée de se réunir sur les bords du Peugue, le Conseil songea tout naturellement aux beaux ombrages du Haut-Brion qui avaient abrité le premier banquet de nos fondateurs. Au cours d’une entrevue qui avait été demandée par notre Président, M. Gibert, propriétaire du château de Haut-Brion, mit fort aimablement son magnifique parc à la disposition de notre Société et même voulut bien s'offrir à nous faire visiter. à l'issue de la séance, son splendide domaine. Aussi c'est dans un cadre vraiment merveilleux que la Société Linnéenne a tenu son assemblée générale du Cente- naire. Dans un rond-point bien ombragé, des sièges avaient été disposés. Un portrait de Laterrade était fixé à l’un des arbres au-dessus du fauteuil du Président, et sur le bureau était placé un exemplaire de chacune des quatre éditions de la Flore Bordelaise. | Le Président avait à sa droite M. le Professeur Joubin, membre de l’Institut, délégué de M. le Ministre de l’Instruc- tion Publique et de l’Académie des Sciences, et à sa gauche M. Gibert, propriétaire du château du Haut-Brion. A leurs og E ue côtés avaient pris place les membres du Bureau, M. Mme Maximilien Laterrade et Mme Paret-Laterrade. _Étaient présents en outre : M. Vèzes, Professeur honoraire à la Faculté des Sciences, MM. Bertrand-Pouey, Boyer, Bouchon, Brascassat, Dr Castex et son fils, Cazaux, Mme et Mlle Chaine, Mme et M. Cordier, MM. André Dubreuilh, Roger Dubreuilh, Ducoux, Dufaure, Mme et M. Fiton, MM. Fraysse, Frémont, Génevois, Guyot, Jallu, Jeanjean, Koster, D' Lamarque, Lambertlie, Lataste, Dr Llaguet, Malrieu, Mme et M. Malvesin- Fabre, MM. Moreau, Neuville, For Schirber,; Tempère, Teycheney. S'étaient excusés : MM. Bardié, Président honoraire, Bardeau, Dr Baudrimont, Dr Beille, Dr Bounhiol, Daydie, Dieuzeide, Dollfus, Dr Feytaud, Lawton, Le Charles Marly, Marquassuzaa, Maxwell, Mengaud, Pionneau, Sagaspe. A 14 heures, M. Chaine, Président, ouvre la séance en ces _ termes: € Moxsieur LE MinisTre, « MespamEs, MEssIEURS ET CHERS CONFRÈRES, « En ouvrant cette séance, au nom de la Société Linnéenne tout entière, Je souhaite la bienvenue à tous ceux qui ont bien voulu nous apporter ici, loin de Bordeaux, un témoi- gnagne de sympathie dont nous sommes fiers et qui nous touche | profondément. Je ne puis dire que nous trouverons là un nouvel engagement à travailler par la raison que chez nous la recherche scientifique est la seule raison d’être, mais ce que Je puis affirmer c'est que nous poursuivrons désormais nos investigations dans une atmosphère encore plus agréable que par le passé puisque nous nous savons maintenant entourés de précieuses amitiés. « Merci à vous, Monsieur le Professeur Joubin, qui avez fait un long voyage pour nous apporter, en même temps que votre estime personnelle, celle de l’Académie des Sciences qui vous a délégué pour la représenter à nos fêtes. | « Merci aussi à vous, Monsieur Gibert, qui avec une cordia- à 4 - à TRE PS ECS LS LRE AIT NIUE lité charmante avez bien voulu nous donner l'hospitalité sous ces frais ombrages de façon à nous permettre de tenir notre séance de travail tout près du Saule d’Arlac au pied duquel fut fondée notre Société et plus près encore du bouquet d’aca- cias sous lequel s'étaient abrités nos fondateurs lors du premier banquet linnéen, puisque ces acacias étaient enclos dans le domaine même du Haut-Brion. « La présence de Monsieur Maximilien Laterrade et de Madame Paret-Laterrade à notre séance de cet après-midi, comme à notre pèlerinage d'hier à la Chartreuse, nous est particulièrement agréable. En acceptant nos invitations les petits-fils de l’illustre fondateur de notre groupement nous font grand honneur en mème temps qu'ils nous procurent une joie profonde. Nous sommes d'autant plus heureux de les avoir parmi nous que nous savons que tous deux portent une vive affection à notre œuvre; d’ailleurs de cette affection l’un et l’autre nous ont donné des preuves tangibles, Madame Paret en nous offrant un portrait de son grand-père et Monsieur Ma- ximilien Laterrade en nous faisant don de la loupe du savant ‘botaniste bordelais et du carnet-manuscrit sur lequel sont consignés les procès-verbaux des premières fêtes linnéennes avec les signatures de ceux qui y prirent part. En venant assister à cette séance, Monsieur et Madame, vous êtes venus chez vous, puisque vous vous trouvez au sein même de la Société créée par votre aïeul el que vous y êtes entourés d’un profond respect dû à votre âge et au grand nom que vous portez. » | Lecture du procès-verbal de fondation. — Le Pré- sident donne ensuite la parole au Secrétaire général, qui lit dans le registre portatif (1) des premières Fêtes Linnéennes le (1) Les Procès-Verbaux des premières Fêtes Linnéennes étaient consignés sur deux registres. L'un ne quittait pas la salle de réunion de la Société ; l’autre, d'un format plus réduit, était remis au Secrétaire le matin même de chaque fête annuelle. Le Directeur qui en avait la garde le reprenait ensuite et les botanistes de marque passant à Bordeaux étaient invités à v apposer leur signature. C'est ce dernier registre, conservé pieusement dans la famille Laterrade, qui fut offert à la Société Linnéenne par M. Max. Laterrade, petit-fils du Fondateur-Directeur. Lee Procès-verbal de la fondation de la Société, rédigé au cours de la réunion du 25 juin 1818 et signé par tous les membres fondateurs : | | «€ Le mardi 23 juin 1818, veille de la Saint Jean, après avoir démontré la Linnea borealis, M. LATERRADE à annoncé à ses élèves qu'en vertu de la détermination qu'ils avaient prise et des communications qu'il avait eues à ce sujet avec M. DarGeras, professeur au Jardin des Plantes, une Fère LiNNÉENNE serait célébrée le jeudi suivant dans une excursion à laquelle ils étaient invités. «Le jeudi 25 juin 1818, à 6 heures du matin, les soussignés sont partis pour se rendre dans la lande d’Arlac. € Après s'être divisés en trois groupes qui ont parcouru la plaine dans toute son étendue, ils se sont réunis dans un bas- fond situé au sud-ouest de la lande. € Là, dans une rotonde formée par la nature, bordée d’un ruisseau que couronnent de Jeunes pins, garnie sur ses côtés de différents arbustes et dont le sol offre sur une petite éléva- tion un saule blanc /salix alba), on a fait les lectures relatives à la fête. | CM. Darmas, élève en médecine, a lu un morceau relatif aux descriptions champêtres et aux Jouissances ne que le botaniste trouve dans la campagne. ÇM. TeuLèRE fils, élève en médecine, a traité de l’avantage qu'il y a d'étudier la botanique dans les champs. € M. LATERRADE, professeur, secrétaire général de la Société Philomathique, auteur de la « Flore Bordelaise », etc., a pro- noncé un discours sur l'objet de la fête et sa fondation. «M. DarGeLas, professeur de Botanique au Jardin des Plantes, membre de l’Académie Royale des Sciences, etc., a fait l'éloge de Linxé. «M. Carrreau, docteur médecin, professeur, membre de plusieurs Sociétés savantes, n'ayant pu assister à la fête, avait envoyé une pièce de vers sur Linné. M. Daruas en a fait la lecture. + Paie) (0) « Ensuite on a proposé les trois articles suivants qui ont été adoptés : ARTICLE PREMIER « Une Fête Linnéenne consacrée à la mémoire des Botanis- tes sera célébrée tous les ans par une excursion le Jeudi qui suivra la fête de Saint Jean-Baptiste. ARTICLE lime « Dans une des stations et en plein champ, à moins que le mauvais temps ne puisse le permettre, on fera des lectures relatives à la botanique ; elles consisteront surtout dans l'éloge des hommes qui se sont distingués dans cette partie de l'Histoire naturelle. ARTICLE IIÎme « Un procès-verbal de l’excursion du jour, avec le nom des plantes les plus remarquables qu'on aura trouvées, sera dressé sur un double registre, où signeront tous ceux qui ont pris part à la fête. Les Boranisres qui passeront à Bordeaux pourront être in- vités à mettre leur nom sur ces registres (1). « L'herborisation s’est continuée dans les landes de Pessac. « Les plantes les plus remarquables que l’on a recueillies sont: le Mouron délicat, Anagallis tenella, la petite Centaurée, Gentiana centaurium, V'Agrostis capillaire, Agrostis capil- laris, le Réséda sésamoïde, Reseda sesamoides, le Sison verticillé, Sison verticillatum, V'Anthéric à feuilles planes, Anthericum planifolium, la Lobélie brûlante, Lobelia urens, la grande Bou- cage, Pimpinella magna, la Véronique à écussons, Veronica scutellata, la Thésie à feuilles de lin, Thesium linophyllum, les Millepertuis humifuse, beau et tomenteux, Hypericum humi- (1) Parmi les signatures effectivement apposées on peut relever notamment celles de Saint-Amans, de La Pylaie, Ruiz, Grenier, Beautier, Debeaux, etc. fusum, H. pulchrum, H. tomentosum, les Cam panules à feuille de. lierre et glomérée, Campanula hederacea, C. glomerata, l’'Osmonde royale, Osmunda regalis. ÇOn a diné sous des acacias, Robinia pseudo-acacia près de Haut-Brion. On a porté des toasts à Jean Bauhin, à Linné, aux Jussieu, à M. Dargelas, à M. Laterrade et aux fondateurs de la Fête Linnéenne. « On a tiré des pièces d'artifice pendant ce repas frugal qui Lé a été terminé par des couplets. . | « Les Fondateurs de la Fête ont décidé de se réunir en une Société Linnéenne d’émulation sous la direction de MM. Later- rade et Dargelas. Ils ont nommé sur-le-champ M. Teulère secrétaire. « Retour à 6 heures du soir. Un peu de pluie dans la ma- : tinée et un beau temps le reste du Jour: ÇA Bordeaux, le 25 juin 1818. Q& J.-F. LATERRADE, Directeur. — DARGELAS, Président. — J.-B. Darmas, Vice-Président. — Bd Teurère, Secrétaire. — Parircon, Ad- joint. — Bte Prerry, Trésorier. — L. Srimior, Archiviste. — Pre B. Brossier, J. Gimarp, Mus- SET, P.-J. LATERRADE fils, Pre CLocnar, Xer Marc. » Discours d'usage. — Après cette lecture, M. Chaine prononce le discours d'usage sur la vie de la Société pendant l’année qui vient de s’écouler : € Monsieur LE MINISTRE, € MESDAMES, € MESSIEURS ET CHERS CONFRÈRES, « Le mardi 23 juin 1818, au cours d’une de ses leçons, Jean-François Laterrade conviait ses élèves à une excursion botanique que, d’accord avec Dargelas, alors professeur au it Sn 2 es Je F é LS ES ES CS LE NÉ ET EL haine Jardin des plantes, il organisait pour le jeudi suivant dans la lande d’Arlac. C’est au cours de cette journée que fut fondée notre Société et que, comme le relate le procès-verbal dont il vient d'être donné lecture, il fut décidé que chaque année serait célébrée, à la même époque, une fête semblable qui porterait le nom de fête linnéenne. « Depuis ce jour notre Compagnie n’a Jamais failli à cet engagement; elle n’y a même apporlé que de très légères modifications, déterminées par les exigences de la vie, et qui n'ont rien changé à ce qu'il a d’essentiel. C’est ainsi, par exemple, que notre réunion n’a plus lieu le Jeudi, mais le dimanche qui suit la fête de Saint Jean-Baptiste. « C’est pour maintenir intacte cette heureuse tradition, qu'aujourd'hui, à la date fixée, nous nous sommes groupés, en plein air, sous ces riants bosquets pour célébrer la 110€ fête linnéenne. Mais cette année, notre assemblée revêt une importance tout exceptionnelle par la raison qu'en même temps que notre fête annuelle nous célébrons le centenaire de notre reconnaissance d'utilité publique (15 juin 1928) et nous solennisons le centenaire de notre fondation (25 juin 1918), que nous n'avons pas voulu commémorer au cours des hosti- lités (1). « Pour la célébration de nos deux anniversaires, en sorte de pieux hommage à la mémoire de nos anciens, nous avons cru devoir organiser un pèlerinage au berceau même de notre Sociélé. En quête de plantes et d'insectes, au cours de votre excursion de ce matin, vous avez parcouru Ja région que, cent dix ans avant vous, avaient explorée nos fondateurs, et je suis bien certain qu'aux multiples souvenirs qui n’ont alors manqué de s’éveiller en vous plus d’un cœur était étreint par une émotion profonde. | « Mais que depuis un siècle les lieux sont changés. C’est en vain que vous chercheriez « la rotonde formée par la nature, {1} À ce moment, comme il est dit ci-dessus, eut lieu une réunion intime au cours de laquelle M. Bardié, remplaçant le Président en exercice alors aux armées, rappela l'événement et retraça à grands lrails, mais en lermes choisis, l’histoire de notre So- ciété. SUD eu bordée d'un clair ruisseau » sur laquelle Dargelas, Laterrade et leurs disciples s'étaient groupés, et «le saule blanc » à l’ombre duquel ils s'étaient assis. De tout cela il ne reste rien; le sol a été bouleversé, des maisons ont été construites, des Jardins ont été tracés. Le saule n’est plus ; ce saule objet d’une véritable vénération de la part des premiers linnéens, au point que lorsqu'ils venaient dans cette région ils ne man- quaient Jamais de couper quelques rameaux qu'ils rappor- taient chez eux en souvenir de la journée. Pendant longtemps même, parmi eux, il fut d'usage, lorsque la fête linnéenne n'avait pas lieu à Arlac, de venir la veille cueillir des branches destinées à orner le portrait de Linné qu'à la séance on met- tait toujours à la place d'honneur. « C'est ce qui explique qu'Arlac a toujours été pour les lin- néens un lieu de prédilection et que ce soit aujourd'hui la huitième fois que notre fête ait lieu sur ce terrain. Dans les circonstances actuelles, pour mieux remémorer nos vieux souvenirs, nous aurions bien voulu vous grouper, comme nos pères, sur la même roltonde, près du même ruisseau, à l’om- bre du même saule. Cela, bien certainement, aurait causé à nous tous une Joie profonde, car nous aurions vu dans cet acte comme l’accomplissement d’un devoir filial envers ceux qui ont constitué notre groupement. Cette satisfaction nous étant refusée, nous avons alors cherché à nous réunir le plus près possible du lieu. vénéré et pour cela avons demandé à M. Gibert, propriétaire du château Haut-Brion, de bien vou- loir nous recevoir dans son parc; notre requête a été acceptée avec une aménilé charmante qui nous a profondément touchés el je crois être votre interprète à tous en adressant à M. Gibert nos sincères remerciements pour la charmante et gracieuse hospitalité qu'il nous donne en ce moment. « Les Linnéens sont gens de tradition ; les nombreuses géné- rations qui se sont succédées au sein de notre Compagnie ont, en effet, toujours eu à cœur de maintenir les décisions prises par nos grands anciens, et de toujours les appliquer dans la uOtTIg ‘(AuepIS?I4 np SINO9SIP 91 juepuad) qneH nesjzeuo np oued 91 sSuep oeious6 9osçqusessy ma RG ONE mesure du possible. D'ailleurs peut-on mieux faire que de suivre l’exemple de ceux qui ont bien vécu. Cette fidélité aux engagements du passé a quelque chose de vraiment touchant et donne une physionomie toute particulière à notre Société. «En ce jour de commémoration, moins même qu'à tout autre moment, il ne peut m'être permis de modifier cet heu- reux état d'esprit. C’est donc pour me plier aux usages et respecter la tradition qu'avant d'aborder le sujet que je dois développer devant vous, je vais rappeler à grands traits les quelques événements qui ont illustré l’année qui vient de s’écouler. «J'aurai d’ailleurs vite fait, car, comme les peuples heu- reux, notre Société n’a pas grande histoire. « J'ai d’abord un pieux devoir à remplir, celui de saluer la mémoire de nos collègues décédés. _ «Cette année, nous avons eu la douleur de perdre trois de nos membres, MM. Baronnet, Daleau et Hermann. Tous, à des titres divers, prenaient part à nos préoccupations et partageaient notre ferme confiance dans un avenir toujours plus prospère. Aussi ces deuils nous attristent-ils profondément et, en même temps que nous adressons un souvenir ému à nos collègues disparus, nous prions leurs familles d’agréer l’expression de nos regrets et d'accepter l'hommage de notre vive sympathie. « Mais, toutefois, parmi eux, Daleau semble se détacher tout particulièrement par ses nombreux et importants travaux et sa vie passée tout entière au service de la Science. Au cours de sa longue carrière 1l s’est intéressé, et toujours avec un égal succès, à de multiples questions: tour à tour zoologiste, préhistorien, ethnographe, il est avantageusement connu dans tous les milieux où l’on travaille. Dans ce court aperçu, je ne puis citer tous ses travaux, mais Je ne puis passer sous silence ceux qui concernent la grotte de Pair-non-Pair, dans la com- mune de Marcamps, aujourd’hui classée comme monument historique. Les belles découvertes qu'il y à faites l’ont immé- diatement fait ranger parmi les premiers préhistoriens français : Acres 1928. | 5 EAN les superbes gravures murales qu’il y a mises à jour sont actuellement connues dans le monde entier. Avec les pièces qu'il recueillit et celles qu’on lui apporta il constitua à Bourg-sur-Gironde un important musée que les savants de tous pays venaient admirer. Rien de ce qui touchait à la région qu'il habitait ne lui était étranger ou indifférent; ce fut là son originalité. «Après l'évocation de ces événements malheureux, vient celle de nos joies. «M. Raymond Sigalas, professeur agrégé à la Faculté de Médecine et Directeur de la Station biologique d'Arcachon, a été fait chevalier de la Légion d'honneur au titre militaire en récompense des services qu'il a rendus pendant la guerre. Nous nous sommes réjouis en son temps de la haute distinction obtenue par notre aimable confrère; je suis particulièrement heureux que les circonstances me désignent aujourd’hui pour lui renouveler nos amicales félicitations. «M. Lataste a été nommé Président honoraire de la Société de Mammalogie et d'Ornithologie de. France et membre corres- pondant de l’Académie des Sciences de Madrid. Il faut voir dans ces distinctions une juste récompense pour les nombreux et importants travaux publiés par notre confrère, qui, infati- gable travailleur, malgré son grand âge, continue toujours à nous apporter le fruit de ses nouvelles investigations. «M. Bertrand a obtenu le prix Passet de la Société entomo- logique de France. | « Comme tous les ans il a été organisé plusieurs excursions scientifiques, effectuées sur divers points de notre départe- ment, auxquelles ont toujours été conviées, par affiches et la voie de la presse, les personnes de notre ville désireuses de s’instruire sur les choses de la Nature. « La population de notre Société n'a pas diminué, malgré l’augmentation du taux des cotisations ; elle est même en progression de onze unités. C’est là un heureux résultat dont nous ne pouvons que nous réjouir, car il montre la vitalité de notre groupement et le grand attrait qu'il exerce. DT Fr <29 CE Se ÉOUE +de 1 À 4 di r” Can i TEE Rod EF Se nr Rss. re = NE > à à F RE +. L Re de à NE ES 2 A «Les Pouvoirs publics ont continué à et à notre œuvre en nous maintenant les subventions qu'ils nous avaient accordées les années précédentes, sachant bien que sans ces subventions il nous serait impossible de poursuivre nos impres- sions. Remercions la Caisse des Recherches scientifiques, les Conseils généraux de la Gironde et des Landes et la Munici- palité bordelaise de leur générosité à notre égard. «Quant à notre situation financière, que déjà l’an dermier je peignais comme meilleure, elle continue à s'améliorer; de sorte que la période de stabilisation que je SEE prévoir, Si rien de fâcheux n'intervient, ne tardera pas à être réalisée. « Et alors, mes chers Confrères, vous pourrez être satisfaits de vous-mêmes, puisque cet heureux état de chose, en très grande partie, sera votre œuvre; ne sera-t-il pas dû, en effet, à cet esprit de concorde, d'union, de confiance, d’abnégation dont vous avez fait preuve ces temps derniers et qui, d’ailleurs, est la caractéristique même de notre groupement ? Quelques vives discussions, quelques heurts aussi, il faut bien le recon- naître, se sont parfois produits au cours de notre longue existence, mais Jamais nous n'avons eu à déplorer des débats pénibles et encore moins de scission. Une cordialité parfaite n’a Jamais cessé d'exister entre les membres de la Société Linnéenne, pour être tout à fait exact je devrais même dire une affection toute fraternelle. « Comment le même esprit et la même unité de vue ont-ils pu ainsi se maintenir pendant cent dix ans malgré le renou- vellement incessant des sociétaires et la succession périodique des présidents ? « Cela n’est un secret pour personne, pas plus aujourd’hui qu'hier. S'il en est ainsi, c’est que la Société Linnéenne a été construite sur des bases solides et qu'une grande SEE E présidé à sa formation. « Ce sont là, messieurs, des faits qu’il est de notre devoir de souligner au moment où nous fêtons le centenaire de notre fondation, des faits qu'il est bien doux de mettre en évidence puisqu'ils témoignent de la largeur de vue de ceux qui cons- HO tituèrent notre groupement florissant dès sa naissance, et qui n'a cessé de progresser, suivant son heureuse devise: Crescam. » # M. Chaine continue par l'éloge de J'-F. Laterrade (1). Pendant ce beau discours l’Assemblée, par son attention et ses applaudissements, manifeste à son Président qu'elle est de cœur avec lui dans l’hommage qu’à nouveau il rend à celui que nous avons voulu en ce jour tout particulièrement honorer. € Vous m'avez fait connaître Laterrade » dit M. Joubin à notre Président à la fin de son discours. Nous, Linnéens, nous le connaissions, et cependant il apparaissait à mesure que l’ora- teur retraçait avec une éloquente et prenante simplicité cette vie si belle, si noble et si digne que nous ne le connaissions pas suffisamment. L'homme et le savant méritent bien le bel éloge que nous avons entendu et que nous aurons plaisir à relire. Remise des diplômes. — Avant de remettre à leurs titulaires les diplômes que la Société leur a décernés, M. Chaine s'exprime ainsi : € MESssIEURs, « Toutes les fois qu'une société commémore un événement heureux de son existence, il est de son devoir de rendre hom- mage à ceux de ses membres qui, pour une raison quelconque, se sont distingués. La Société Linnéenne de Bordeaux, au moment où elle fête son Centenaire, ne pouvait faillir à cette douce obligation. Oh ! certes, si à cette occasion elle avait dû récompenser tous ceux qui le méritent, bien long aurait été son palmarès; mais, à son grand regret, elle a été dans la nécessité absolue de faire un choix parmi les meilleurs. « Bien d’autres Sociétés, en des circonstances analogues, distribuent médailles et prix. La Linnéenne ne dispose ni des (1) Voir cet éloge page 77. EN Pl uns ni des autres; plus modestes ont toujours été ses récom- penses. Mais comme celles-ci ne sont que très rarement décernées, et comme, d'autre part, elles ne sont remises qu'à ceux qui ont réellement accompli de gros efforts, les membres qui en ont été les dignitaires leur ont toujours accordé une bien grande valeur. [Il en sera très certainement de même pour les diplômes que nous avons à remettre ce soir sur la proposition du Conseil d'administration et après délibération et avis favorable de l’Assemblée générale de la Société. « Le 6 octobre 1926, notre Société voulant reconnaître Îles services que lui a rendus Monsieur Armand Bardié, lui décer- nait le titre de Président honoraire, renvoyant à aujourd’hui la remise du diplôme attaché à ce titre. Ce sera là, pour notre vénérable confrère, une marque renouvelée et tangible de la vive affection que nous lui portons tous. Depuis son entrée dans notre Compagnie Monsieur Armand Bardié, par ses conseils toujours marqués au coin de la plus grande sagesse, n’a cessé d’être notre guide le plus sûr en même temps que le plus fidèle gardien de nos traditions; jouissant parmi nous d'une très grande autorité, ses avis ont toujours été écoutés avec déférence et il est bien rare qu'ils n’aient pas été suivis ; tout le monde se plaît à rendre hommage à son impartialité, à ses grandes qualités d'administrateur, comme à son ardeur au travail scientifique. Membre de notre Conseil d'adminis- tration depuis de longues années, plusieurs fois président, notamment pendant toute la durée de la Grande Guerre, il à rendu à la Linnéenne d'immenses services. Il est à ajouter que Linnéen dans toute l’acception du terme, à diverses reprises, il à fait des dons précieux à notre Société: objets pour notre musée, livres, dont quelques-uns biens rares, pour notre bibliothèque, subventions en espèces. Nous regrettons vivement que son état de santé ne lui ait pas permis d'assister à cette séance et par suite de recevoir de nos mains ce modeste diplôme en même temps que l’hommage de notre profond respect et de notre vive affection. € Deux de nos autres confrères, Messieurs Dubalen et Me dont nous fêtions il y a quelques années le cinquantenaire linnéen, s'imposent à nous par de nombreux et importants travaux publiés en diverses revues et particulièrement dans nos Actes et nos Procès- Verbaux. Le grand âge auquel ils sont heureusement parvenus n’a diminué en rien leur activité scientifique, aussi les voyons-nous poursuivre encore au- jourd’hui, avec régularité, de nouvelles investigations. Mon- sieur Dubalen vit loin de nous, dans les Landes, mais nous suivons ses travaux, nous savons avec quel art et quelle compétence il administre le musée de Mont-de-Marsan, si riche en objets précieux qu'il y a fait entrer, et c’est toujours avec plaisir que nous recevons les études qu'il veut bien nous faire parvenir pour notre périodique. Monsieur Lataste est plus près de nous; habitant près de Bordeaux, à Cadillac-sur- Garonne, 1l suit régulièrement nos séances, y communique très souvent, prend part à nos discussions et, de temps à autre, nous fait le régal de quelque poésie, car Monsieur Lataste est ( À ! ; # Ë 4 F7 L À t aussi bon poète qu’'excellent naturaliste. Reconnaissant les : grands mérites de nos deux confrères, et voulant récompenser leur longue vie de labeur, en même temps que leur donner une marque tangible de notre sympathie, la Société Linnéenne, dans sa séance du 2 mai 1928, a décidé de leur décerner le titre de membre honoraire. Nous regrettons vivement que Monsieur Dubalen, par suite de son âge, n’ait pu être des nôtres aujourd’hui, et je prie Monsieur le Ministre de vouloir bien remettre à Monsieur Lataste, en notre nom, le présent diplôme de membre honoraire. « Une bien vieille coutume de notre Société est de marquer le cinquantenaire de ses membres. Quand un de nos confrères atteint sa cinquantième année d'exercice, que pendant un demi-siècle il a été fidèle à notre groupement, qu'il a pris sa part de nos peines et de nos joies, il est bien juste de lui donner une preuve de l'estime et de l’affection que nous lui portons. L'un de nos membres, Monsieur Lawton, finit. aujourd’hui sa cinquantième année de présence dans notre bou r TE Æ is NES PRET ET RE AR NES, pi TE re ba RME TES + : ÿ : RAS O) Ee Compagnie ; je suis heureux d’avoir été chargé par le Conseil d'administration et la Société tout entière de lui remettre cette modeste plaquette en témoignage de l'attachement que nous lui portons. » ; _ En remettant à M. Lataste le diplôme de membre honoraire, M. le Professeur Joubin, en quelques paroles aimables, le félicite de sa longue vie de labeur scientifique et le donne en exemple aux Jeunes naturalistes. Par ses applaudissements chaleureux l’Assemblée s'associe à cet hommage et aux sentiments exprimés par son Président. M. Lataste, très ému, remercie la Société et lit les deux sonnets suivants inspirés par nos fêtes : IN LABORE QUIES (1), DIPTYQUE. Elle est à double sens, cette devise antique : Elle dit qu’à l’étude on trouve paix du cœur; Et, d’après elle, aussi, de l’esprit le labeur Repose noblement du gagne pain pratique. Des deux sens, le premier va, seul, au professeur Qui consacre sa vie au progrès théorique ; Mais, à celui qui vit d’un métier, l’amateur, L’un et l’autre des deux également s’applique. Or, qu’il soit amateur ou bien officiel, Que son loisir soit grand ou de faible mesuré, Notre porte est ouverte à l’intellectuel. Quiconque a le désir de scruter la nature, Que son goût aille aux fleurs, aux bêtes, aux cailloux, Rencontrera toujours bon accueil parmi nous. (1) Devise figurant sur la plaquette que la Société remet aux membres dont elle fête le cinquantenaire de leur date d'admission. IT D’après ce que je tiens de notre Secrétaire, Erudit connaisseur de nos antécédents, Mon sonnet est gâté par une erreur grossière : In labore quies, c’est pour les vétérans ! Et cette connaissance en précise le sens : Quand il arrive au bout d’une longue carrière, C’est dans l’étude que notre Sociétaire Trouve avec le repos tous les apaisements. Pour la Société, sa devise est très claire : Crescam, je grandirai. Son passé séculaire Pour elle n’est encor que l’âge des enfants ! Nous célébrons ici son premier centenaire ; Espérons qu’elle aura beaucoup d’autres cent ans Et que nos successeurs verront son millénaire ! M. Lataste remet, après cette lecture, de la part de M. le Professeur Brugnion, deux notes sur : La Biologie des Bourdons. È Les glandes salivaires de l’Abeille et des Apiaires en général. Au nom de M. Sagaspe, qui n’a pu assister à notre Assem- blée, le Secrétaire général lit un sonnet que notre aimable confrère lui a adressé: POUR LE CENTENAIRE DE LA RECONNAISSANCE D UTILITÉ PUBLIQUE DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE 1828 - 1928 Notre Société, d'utilité publique, Déclarée en des jours de cent ans déjà vieux, A l’origine au moins d’allure monarchique, Des régimes divers s’accommodait au mieux. ent CRE Elle fleurit avec les rois, la République. Si les biens d’ici-bas et les faveurs des cieux Lui furent prodigués, de facon magnifique, Elle sut les payer d’un labeur précieux. Et tandis que d’aucuns en divisant la France Entravent son génie, entament sa puissance Au grand profit de ses adversaires ravis, Tout est paix, union, dans empire de Flore : D’une ère de bonheur ce jour sera l’aurore Si d’ardents linnéens se peuple le pays. Communications (1). — Le Président donne ensuite la parole aux auteurs de communications. M. Marvesin-Fagre, au nom du groupe botaniste, dépose la première partie du Cataloque des plantes vasculaires de la Gironde. | M. JeansEAN présente des hybrides d’Ornithopus découverts dans la Gironde et indique les caractères de deux formes nouvelles. M. Teupère fait part de ses observations sur Cassida vittata Villers et ses plantes nourricières. M. Duvercier, en son nom et au nom de M. CHaine, lit une note sur la présence d’un poisson des mers du Nord, l’Argentina silus Axan, sur les marchés de Bordeaux. M. BrascassaT expose Île fonctionnement du groupe lépidoptériste dit Ecole Bordelaise. La séance est levée à 17 heures. Visite du Domaine de Haut-Brion. — Sous la conduite de M. Gibert, nous visitons ensuite le célèbre vigno- ble qui produit un des crus les plus réputés de la Gironde et qui est une des gloires de Bordeaux. C’est vraiment là une terre privilégiée, mais qui ne se montre généreuse que grâce aux soins constants qu'on lui prodigue. Et M. Gibert nous (1) Voir les textes des communications page 95. pau intéresse vivement en nous entretenant des façons culturales qu'il donne au sol et des traitements nombreux qu'il ue à ses cépages de choix. Puis il nous ouvre ses chais et nous permet, grâce à une dégustation que nous apprécions tous, de juger du bouquet et de la finesse incomparables du vin de Haut-Brion. Mais il faut rentrer à Bordeaux. Au moment de quitter notre hôte, le Président le remercie en ces termes: € MoxsiEuUR, « Tout à l'heure, je vous remerciais d’avoir bien voulu nous accorder l'hospitalité sous vos frais ombrages. Depuis, notre dette s’est accrue. Vous nous avez fait visiter un magnifique domaine dont la réputation est mondiale et que nous tous connaissions de nom sinon de fait; nous avons admiré la belle tenue de vos vignes, l’admirable ordonnancement de vos chais, nous sommes émerveillés de tout ce que nous avons vu et en emporterons le meilleur souvenir. Mais poussant la gracieuseté à l'extrême vous nous avez fort aimablement conviés à dé-. guster votre excellent nectar. C’est là une amabilité nouvelle qui, Je l’avoue, nous a fait grand plaisir, et au nom de toutes les personnes présentes, Linnéens et invités, je tiens une nou- velle fois à vous remercier et à vous exprimer toute notre gratitude pour votre gracieux accueil. » V Banquet Les fêtes du Centenaire de la Société Linnéenne furent clô- turées par un banquel servi dans la salle des fêtes de l’établis- sement du traiteur Chézeau, rue de Saint-Genès. Les invités étaient reçus dans les salons par le Préc en et les membres du bureau. # Po 4 30 ® EE: # > PES DE + D Es LR 2 FPE FRNTT PRLALE ss Das ON pe KL] PL NET CPE HU s D Avant le repas, les convives furent photographiés dans les jardins par les soins de la maison Panajou; puis, chacun prit place autour des tables agréablement ornées de fleurs. M. le Professeur Joubin, délégué de M. le Ministre de l’Ins- truction publique, présidait; à ses côtés avaient pris place : M. Salgues, Conseiller de Préfecture, représentant M. le Préfet; M. Chaine, Président de la Société, Professeur à la Faculté des Sciences ; M. Dumas, Recteur de l’Académie de Bordeaux ; M. le Dr Lamarque, Vice-président de la Société ; M. Costedoat, adjoint au Maire et Conseiller général, représentant M. le Maire de Bordeaux et M. le Président du Conseil général; M. Malve- .Sin-Fabre, Secrétaire général de la Société, M. Schirber, Trésorier de la Société, ce dernier représentant également la Société de Zoologie agricole; M. le Dr Ginestous, adjoint au Maire délégué à l'Hygiène, M. Fallot, Doyen honoraire de la Faculté des Sciences, Président de l'Académie des Sciences, Belles-lettres et Arts de Bordeaux ; M. le Dr Llaguet, ancien Président de la Société et Directeur du Bureau d'Hygiène de Bordeaux ; M. Peyrot, ancien Président de la Société; M. Vèzes, Professeur honoraire de la Faculté des Sciences, représentant la Société des Sciences Physiques et Naturelles de Bordeaux ; M. le Dr Castex, Secrétaire du Conseil de la Société ; M. Lam- bertie, Archiviste: M. le Dr Verdelet, Président de la Société de Médecine et de Chirurgie ; M. le Dr Sarthou, Président de la Société de Pharmacie; M. le Dr Dupouy, Professeur à la Fa- culté de Médecine et de Pharmacie, représentant la Société Scientifique d'Arcachon ; MM. les Professeurs R. Sigalas et Jeanneney, de la Faculté de Médecine et Pharmacie; MM. les Professeurs Bounhiol et Feytaud, de la Faculté des Sciences ; M. Jeanjean, Commissaire général des Fêtes du Centenaire : M. Obissier, représentant la Société d'Horticulture et de Viti- culture de la Gironde; M. et Mme Maximilien Laterrade ; Madame Paret-Laterrade. La presse locale, la Petite Gironde, la France, la Liberté du Sud-Ouest, s'était amicalement fait représenter à notre banquet. Parmi les assistants citons éncore : Mmes Fiton, Malvesin- M Va Le Fabre, Celles, Tempère, Cordier, MM. Bouchon, Boyer, Brèthe, Cazaux, Dr Celles, Couturier, Cordier, R. Dubreuilh, Drouil- lard, Ducoux, Dufaure, Essner, Essner fils, Fallot fils, Fiton, Fraysse, Frémont, Génevois, Guyot, Jallu, Malrieu, D' Manon, Moreau, Neuville, Neyraut, Queyron, Tempère, Teycheney, etc. Il est inutile de dire que le menu signé Chézeau, particuliè- rement soigné, fut fort apprécié ainsi que les vins généreux qui l’arrosèrent. Qu'il nous soit permis d’adresser les remer- ciements de la Société à ceux de nos collègues qui nous offri- rent quelques-uns de ces vins: MM. Lawton, Marly et Bardié, ainsi qu'à un modeste anonyme qui apporta le champagne. Comme toutes les réunions de la Société Linnéenne, le banquet se déroula dans une atmosphère d’amicale et affec- tueuse cordialité. Au champagne, M. le Président donna la parole au Secrétaire général pour la communication des lettres d’excuses et des adresses de félicitations. M. Malvesin-Fabre les présenta en ces termes : € Monsieur LE MINISTRE, « MEspauEes, Messieurs, « J'ai le devoir de vous présenter les excuses de M. À. Bardié, Président honoraire, et de nos collègues MM. Bardeau, Président de la Chambre d'Agriculture et Conseiller général, D' Baudri- mont, Professeur Beille, Le Charles, Daydie, Dieuzeide, Dollfus, Dubalen, Howarth (de Cardiff), Lataste, Lawton, Marly, Marquassuzaa, Maxwell, Mengaud, Sagaspe. « Parmi nos invités, M. le Professeur Sauvageau, délégué de l’Académie des Sciences; M. Cousin, Doyen de la Faculté des Sciences ; M. Auriac, Inspecteur d’Académie, ont également exprimé le regret de ne pouvoir se Joindre à nous, ainsi que la Société d'Agriculture de la Gironde et l’Académie nationale de Metz. M. le Président de la Société Archéologique de Bordeaux vient de nous téléphoner qu’un empêchement im- prévu l’a retenu au dernier moment. pt « J'ai l'honneur de vous transmettre les messages de félici- tations des Sociétés correspondantes ou établissements scienti- fiques suivants: Laboratoire de Géologie et Minéralogie de l'Université de Grenoble: Muséum d'Histoire Naturelle de Marseille ; Société Géologique du Nord ; Société des Naturalistes et des Archéologues de l'Ain; Naturalist Verein des Preuss Rheinlande und Wesfalens (Bonn); Universitets botanisk Museum (Oslo); Naturwissenschaftlicher Verein (Gratz); Socie- dad Entomolôgica de España (Saragosse); Sociedad Iberica de Ciencias Naturales (Saragosse) ; The Academy of Natural Sciences of Philadelphia; Jardin botanique principal de Leningrad; Cardiff naturalists Society; Linnean Society of London; Senckenbergische Naturforschende Gesellschaft (Francfort-sur-le-Mein); Zoologisch-Botanische Gesellschaft (Vienne); les télégrammes de : Société belge de Géologie, de Paléontologie et d’Hydrologie; Die Deutsche geologische Gesellschaft (Berlin); Museum Dzieduszyckianum (Lwow- Pologne). « Permettez-moi de vous lire ce dernier télégramme dont la brièveté résume toutes les autres adresses en une délicate allusion à notre devise et à l’objet de nos études: Societas Linneana vivat, crescat et floreat (1). » La parole est ensuite donnée à M. Chaine, Président de la Société, qui prononce le discours suivant : € MoxsiEUR LE MINISTRE, €« MEsDAMESs, € MESSIEURS ET CHERS CONFRÈRES, « C’est avec une bien légitime et très profonde émotion que les membres de la Société Linnéenne, au cœur vraiment lin- néen, suivant une très vieille expression en usage dans notre Compagnie, ont assisté aux diverses manifestations de la (1) Dans son fascicule, paru après nos fêtes, la revue Lambillonea nous a apporté les félicitations de l’Union des Entomologistes Belges (Bruxelles). — 66 — célébration de notre Centenaire; d'autant plus que certaines d’entre elles, par le caractère si spécial qu'elles ont revêtu, telles, par exemple notre visite à la tombe de Laterrade et l’excursion de ce matin sur les lieux où fut créé notre grou- pement, étaient bien faites pour attendrir même les cœurs les plus durs. « J'aurais bien voulu, mes chers Confrères, vous laisser sous >: cette impression, en n'ajoutant rien à ce qui a déjà été dit. Mais cela je ne le puis. Comme Président de votre Société, à l'issue de ce banquet qui clôture si joyeusement nos fêtes, J'ai, en effet, un doux devoir à remplir, celui de remercier tous ceux qui, à un titre quelconque, nous ont donné des marques de sympathie et qui, par leur présence, ont rehaussé la solen- nité de nos réunions. € Monsieur le Ministre de l’Instruction publique nous a donné une marque toute particulière de sa bienveillance en priant Monsieur Joubin, membre de l’Institut, Professeur au Muséum national d'Histoire naturelle, de le représenter à nos fêtes, en même temps que l’Académie des Sciences le délé- guait à nos manifestations avec Monsieur Sauvageau, Corres- pondant de l’Institut, Professeur à notre Faculté des Sciences. Nous sommes très flattés que le choix de Monsieur le Minis- tre de l’Instruction publique et celui de l’Institut de France se soient portés sur deux de nos plus grands maîtres de la Science française ; l'honneur qui nous est ainsi fait nous touche tout particulièrement et nous est un profond encouragement à persévérer dans la voie où nous nous sommes engagés. J’ai déjà eu l’occasion de remercier Monsieur le Professeur Jou- bin d’être venu parmi nous. Je suis heureux de lui renouveler ici nos remerciements. « La présence du représentant de Monsieur le Préfet est aussi pour nous un profond réconfort, car nous savons que nous avons en Monsieur le Préfet un très puissant protecteur. Jamais, en effet, nous n'avons frappé en vain à sa porte et dans toutes les circonstances où nous avons fait appel à son appui, il nous l’a toujours très largement accordé. CRUEL ES ; GE a EE LE PAR x « Chaque année, à notre banquet annuel, qui a lieu dans une commune de la Gironde, nous avons coutume d'inviter le maire de la localité et le conseiller général du canton. Cette année rien n’est changé à la tradition, mais les circonstances font que nous comptons parmi nos invités le Président du Conseil général et le Maire de Bordeaux, tous deux représen- tés ce soir par M. Costedoat, Conseiller général et Adjoint au Maire de la Ville de Bordeaux. Votre présence parmi nous, Monsieur, à double titre donc, est un grand honneur qui nous est fait; elle me permet, en outre, d'exprimer devant vous toute notre reconnaissance pour les subventions que le Conseil général de la Gironde et Ia Municipalité bordelaise accordent si généreusement à notre groupement. Je n'aurai garde, non plus, d'oublier de vous adresser les remerciements de la Société pour les inappréciables services que vous nous avez personnellement rendus soit en qualité de Conseiller général, soit Comme Adjoint au Maire. _ « La présence de Monsieur le Recteur nous est particulière- ment chère, car nous y voyons la preuve que nos efforts sont bien appréciés par le chef de l’Université bordelaise. Cela ne saurait nous laisser indifférent puisque, comme je le rap- pelais hier, la Société Linnéenne a le souci constant de vulga- riser la Science par ses conférences et ses excursions en même _ temps quelle ouvre largement à tous les trésors de sa très riche bibliothèque. « Merci aussi à Monsieur le docteur Ginestous, Adjoint au Maire de la Ville de Bordeaux, délégué à l'Hygiène, d’avoir bien voulu nous donner une nouvelle marque de sa sympathie en assistant à notre fête de ce soir. | _ « Merci encore aux diverses Sociétés scientifiques qui ont bien voulu répondre à notre invitation en se faisant représenter à nos fêtes ; mais, parmi elles, permettez-moi de saluer tout spécialement l’Académie de Bordeaux, notre aînée de cent six ans. _©&A Messieurs les représentants des journaux bordelais je tiens à exprimer la gratitude de la Société pour le concours LNBSNUEE empressé que la presse nous accorde en toutes circonstances en maintenant un contact étroit, par nos communiqués, entre la population de la Ville et nous et pour avoir bien voulu suivre régulièrement nos diverses manifestations et en avoir déjà rendu compte. « Enfin, Messieurs, Je tiens à exprimer la joie que nous tous, Linnéens, avons éprouvée d’avoir à nos côtés durant ces fêtes les petits-fils de notre fondateur, Monsieur Maximilien, Laterrade et Madame Paret-Laterrade, comme nous sommes heureux de les compter ce soir au nombre de nos convives. Malgré leur grand âge ils ont accepté nos invitations et ont été présents à toutes nos manifestations ; cette persistance à nous témoigner leur sympathie nous a profondément émus, mais en retour ils peuvent être assurés que nous rapportons sur eux une partie de l'affection filiale que les Linnéens ont toujours eue pour leur illustre grand-père. «Mais, dans mes remerciements, je n’aurai garde de vous oublier, mes chers confrères, puisque par suite de votre amour de la Science, de votre assiduité à nos séances, des travaux que vous y apportez, vous êtes la raison d’être de notre groupement et que par vous se continue, sans heurt et sans arrêt, la pensée de nos fondateurs qui ont voulu faire de la Linnéenne une sorte de petite Académie des Sciences natu- relles. Comme eux vous travaillez sans cesse à découvrir les trésors que la Nature ne nous a pas encore livrés, sans Jamais: vous laisser rebuter par les difficultés ; d’ailleurs, les difficultés ont-elles jamais arrêté l'explorateur intrépide que la passion de la Science pousse toujours à la recherche de l'inconnu. Du reste, comme vos prédécesseurs vous trouvez dans l'étude des Sciences naturelles le divertissement que réclame l'esprit sur- mené par les occupations journalières, en même temps que dans l'intimité de nos séances au cours desquelles vous appor- tez le fruit de vos investigations vous goûtez la satisfaction du travail accompli avec désintéressement. « Les travaux des Linnéens bordelais, depuis la fondation de notre groupement, forment aujourd’hui un ensemble im- 5.4 < Ne se J Ch D ans ee ht nee = ; ‘G{onbueqg 9 queaAe osmud sryderbozoud) neoszgau) I970UI °P °1Ed4 PER IE ESS ERRRRR SNNOEE "AVAHON “AVTIANIN “HASSAVHA ‘NONVA : ‘SIM LOTIVA : ‘Mod LOTIVA ‘XAO9NA : ‘HHAOA ‘HAVHMHALVT UL : ‘NOH9NOA : ‘SIOAHNED ‘HAIAHOO SIL MANSSA ‘HANNAH | HAMHALNAO) : A6 We “LEON NN ‘NVALNVAT NW "VILA N “LAVAAAN NN “AAAVANISAAIVN NN QUIVE CN “AMAANAL ou “TUAdNAL CN AAAVA-NISANIVAN ouN ‘9194 AANSSA ‘AN “ALLAAANVI CN "SANOI'IVS NW LVOTALSO) 'N “ANIVH) ‘CN ‘NIANOT ‘NW ‘SVKAG ‘N ‘SAZHA CN ‘XAHLS VO CN | ‘NOHAHNÔÙ CN “LATAGHAA CN | “ENONAHA CN ‘HAIAHON ouN : "IOIHNAOA NN ‘SAOLSANII NN | OHIMTIVN CN | ‘OAVTTIIAOHG 'N LANI VIT ‘A 'N "SVIVOIS ‘A ‘NW ‘XNAVZVI NW ‘AOHLAVS ‘IN ‘ANOdNG NN OAI AN “HHLAAA CN “AINIHIOAIL IN 2 °G "6 2 FE ve posant fort apprécié dans le monde entier, puisque des Sociétés savantes de tous pays demandent à échanger leurs publications contre les nôtres. Mais je tiens à dire que si nous arrivons à périodiquement publier, sans arrêt, des fascicules importants, c'est que nous sommes très sérieusement aidés. La Linnéenne de Bordeaux n’est riche qu’en ardeur scientifique et en bonne volonté de travail, elle est fort pauvre en capitaux. Et si malgré sa pauvreté le découragement n’est Jamais venu assom- brir ses projets d'avenir, ni ralentir son élan, c’est qu'elle est convaincue de pouvoir toujours compter dans l'avenir sur ceux qui jusqu'ici ont bien voulu l’aider, sur la Caisse des Recher- ches scientifiques, sur le Conseil général de la Gironde, sur celui des Landes, sur la Municipalité bordelaise, cela parce qu'elle est persuadée d’avoir pleinement répondu à la confiance qui a été mise en elle. Notre œuvre pourra, ainsi, se pour- suivre normalement, de sorte qu'il nous sera possible, lorsque le moment sera venu, de céder à nos successeurs une Société aussi prospère que nous l’avons reçue des mains de ceux qui nous ont précédés. « C’est sur cette heureuse perspective que je m'’arrête, levant mon verre en l'honneur de Monsieur le délégué du Ministre de l'Instruction publique, de Messieurs les délégués de l’Ins- titut de France, de Monsieur le Préfet, du Président du Conseil général de la Gironde, de Monsieur le Maire de la Ville de Bor- deaux, de Monsieur le Recteur, de tous nos invités, de la Presse. des dames ici présentes et de vous tous mes chers confrères. » M. Farcor, Président de l’Académie des Sciences, Belles- Lettres et Arts de Bordeaux, porte un toast au nom de cette Compagnie ; il rappelle combien de liens étroits ont depuis plus de cent ans rapproché l'Académie de la Société Linnéenne, et combien souvent des Linnéens d'élite sont venus prendre place à l’Académie. Il rappelle aussi des souvenirs personnels sur quelques géologues, tels que Benoist, qui honorèrent la Société Linnéenne, à laquelle il renouvelle les plus sincères vœux de prospérité. Acres 1928. ( M. Vèzes, représentant la Société des Sciences Physiques et Naturelles de Bordeaux, au nom de cette dernière, salue en la Société Linnéenne une sœur plus ancienne avec laquelle l’en- tente a toujours été assurée par une Judicieuse délimitation des champs d'action. IL boit à l’union toujours plus Mood des Sociétés savantes pour le progrès toujours plus grand de l'esprit humain. M. Duuas, Recteur de l’Académie, se félicite des liens étroits qui ont toujours uni l’Université et les Sociétés savantes bor- delaises ; parmi celles-ci la Société Linnéenne semble se distin- guer d’une façon toute spéciale par son œuvre de vulgarisation scientifique. Mais ce n’est pas seulement par ses conférences et ses excursions qu'elle se rend utile, elle l’est aussi, et plus encore peut-être dans un certain ordre d'idées, en permettant à tout travailleur intellectuel, membre de l'Enseignement ou étudiant, de profiter bénévolement des riches trésors de sa belle bibliothèque. C’est ainsi une collaboration précieuse qu'elle offre à la bibliothèque universitaire qui ne saurait, évidemment, et surtout en ce moment-ci, posséder tous les périodiques indispensables aux chercheurs ; aussi M. le Recteur est-il heureux de pouvoir l’en remercier aujourd’hui, au moment où elle fète son premier centenaire et où elle rappelle les noms des savants qui l'ont illustrée. M. Dumas termine en assurant la Société Linnéenne de toute sa sollicitude et de son entière “amitié. M. Cosrepoar, Adjoint au Maire, Conseiller général, est heureux d'apporter à la Société Linnéenne les sympathies du Conseil général de la Gironde. L'Assemblée départementale a toujours encouragé l’action éducative de notre Société et à l’occasion de nos fêtes elle a tenu, sur sa proposition, à lui marquer, en doublant sa subvention annuelle, tout l'intérêt qu’elle lui porte. De même, la Ville de Bordeaux en subventionnant ir rement la Société Linnéenne, lui montre combien hautement D +2 PT es ot EL. "LS # * * 64 Art Es 14 4 Ÿ 4 CLASS TO TE OT + PR ICE PR NE "4 * tue elle apprécie les services qu'elle rend à la population borde- laise. Monsieur Costedoat regrette que le Gouvernement ne nous ait pas donné aujourd’hui un témoignage de particulière estime en conférant à notre Président une distinction bien méritée que les Linnéens et les amis de la Société Linnéenne attendaient et qu'ils auraient accueillie avec Joie mais qui ne peut tarder à lui être décernée. M. G. Boucaon, au nom de la Presse, salue à son tour l’œuvre de diffusion scientifique accomplie par la Société Linnéenne. La Presse est heureuse de saisir toutes les occasions qui se présentent à elle de s'associer à cette œuvre d'intérêt public, de lui ouvrir toutes grandes ses colonnes. Puis en qualité de vieil ami de la famille Laterrade il se souvient d’avoir, tout petit, sauté sur les genoux du bon aïeul. Il se dit, enfin, très heureux d’être particulièrement attaché à la Société Ÿ. Linnéenne par son fils qui en est un des membres très actifs. Il lève son verre à la prospérité toujours croissante de la Société. M. SazGues, représentant M. le Préfet de la Gironde, assure _ la Société de la sollicitude de l'administration départementale, puis porte un toast en l'honneur de M. Doumergue, Président de la République. M. le Professeur Jougix prend alors la parole en ces termes : € MEssIEURs, « Monsieur le Ministre de l’Instruction publique m'a fait le grand honneur de me charger de le représenter à cette céré- monie, et l’Académie des Sciences à tenu à s’y associer en déléguant Monsieur le Professeur Sauvageau et moi-même auprès de vous en cette mémorable circonstance. « Je tiens à vous dire, Messieurs, combien je suis heureux LPS Re que cette double charge me permette de me trouver au milieu de savants où je compte tant de collègues et d'amis avec lesquels j’entretiens d’agréables et utiles relations. € Voici déjà un nombre respectable d'années que vous avez bien voulu m'inscrire parmi les membres de la Société Lin- néenne de Bordeaux, et je profite de cette occasion pour vous prier, mon cher Président, d’être auprès de vos collègues l'interprète de mes sentiments de gratitude. Je tiens aussi à vous remercier des paroles beaucoup trop flatteuses à mon égard que vous avez prononcées, J'y suis extrêmement sensible. « La Société Linnéenne tient une place éminente parmi le très petit nombre de Sociétés scientifiques qui peuvent justi- fier d’une anciennelé séculaire. Mais ce n’est pas seulement son âge vénérable qui lui confère un droit à la célébrité ; c’est surtout la série ininterrompue des travaux de ses membres et de leur bienfaisante activité. «€ Et vous, Messieurs, qui êtes les héritiers de cette longue lignée d’ancêtres, qui avez perfectionné leur œuvre dans toutes les branches des sciences de la Nature, vous avez multiplié les services qu'elle a rendus à la région bordelaise. | « Ce sont là des titres de noblesse scientifique dont bien rarement une société peut se prévaloir; la vôtre a le droit d’être fière de ses ascendants, fière de leurs descendants : et il estyuste et respectable qu’elle exprime en cet anniversaire sa gratitude à tous ceux qui ont édifié sa gloire en même temps que les espérances qu'elle fonde sur l’avenir pour l’accroître encore. « Vous venez d’inaugurer votre second siècle, souhaitons ensemble que ceux qui le elôtureront s'expriment, à notre égard, comme nous le faisons aujourd'hui pour nos prédéces- seurs. « C’est de l'initiative de notre premier fondateur, Laterrade, dont, mon cher Président, vous avez si bien raconté aujourd’hui l'histoire émouvante dans sa belle simplicité, que date le point de départ de cette série magnifique de travaux ART O4 qui a produit la connaissance approfondie de la région d'Aquitaine. | « Ce sont eux qui ont élucidé la structure géologique si complexe de cette merveilleuse région; je vous citerai seule- ment les noms de Pedroni, de Benoist, de Degrange-Touzin, de Valette, de Duvergier, de Cossmann et Peyrot. « L'étude des plantes a fait éclore dans votre Bulletin une série de mémoires où je relève les noms de Laterrade, de Des Moulins, de Durieu de Maisonneuve et de Motelay ; 1l faut encore citer des ouvrages importants tels que les flores de Laterrade et de Clavaud, ses travaux sur les algues et le monumental Index des mousses de Paris, sans oublier l’œuvre impérissable de Millardet. Et vous ne m'en voudrez pas de rappeler en passant le nom de mon confrère, le Professeur Sauvageau qui occupe le premier rang parmi les algolo- gues. « Les travaux des zoologistes ont amené à un point de per- fection très avancé la connaissance de la faune de l’Aquitaine, non pas seulement par l'établissement d’un catalogue, mais par l'étude des relations des animaux avec le sol, les plantes, les climats. C’est la base d’une science récente : la biogéogra- phie. Vos savants ont fait sur terre ce que les océanographes ont fait au sein des eaux marines. Vous citerai-je tous ces chercheurs ? ils sont trop; je me borne à quelques noms. « Les Insectes, et plus particulièrement les Lépidoptères si somptueux, si intéressants et souvent si nuisibles, comptent toujours un bon nombre d’admirateurs passionnés; et un groupe de naturalistes bordelais a entrepris une révision géné- rale de ces animaux. | « Je vous citerai notamment les mémoires de Trimoulet, de Gouin, de Rondou. | « Les Hyménoptères, au cerveau si merveilleusement com- pliqué, ont fourni la matière des recherches de Brussaud et surtout du Professeur Jean Pérez. Ce nom, cher à votre Uni- versité, ne l’est pas moins à la Sorbonne où son fils continue sa tradition. AE « Vous citerai-je encore les travaux de mon collègue et ami Boutan sur les Mollusques et sur les perles ? «€ Les animaux supérieurs ont été étudiés par Delfortrie, de Nabias, Lataste, Dubalen, mais surtout par votre Président, le Professeur Chaine, dont les travaux d'anatomie comparée font autorité parmi les zoologistes. « Les voyages de Chudeau et de Gruvel en Mauritanie ont fourni une quantité de matériaux dont l'étude, d’un puissant intérêt, a paru dans votre Bulletin. « Je vous signale encore un ouvrage remarquable que vient de publier mon collègue et ami, le Professeur Bounhiol; il a pour titre « La Vie » et contient une foule de conceptions sur les phénomènes dont l’ensemble, de moins en moins mys- térieux, nous rapproche de la solution de cet ‘angoissant problème. € J'ai plaisir à vous rappeler un ouvrage en trois volumes, de premier ordre, dù à notre collègue de l'Université, Mon- sieur Daudin. Il à écrit l’histoire de l’évolution dans les sciences naturelles; cet /ouvrage, couronné par l’Institut, si précieux par son impeccable documentation sur l’origine et le développement du transformisme, est en même temps un hom- mage aux savants illustres qui ont fondé la gloire du Muséum : Buffon, Lamarck, Cuvier, Geoffroy Saint-Hilaire. € À cet exposé sommaire permettez-moi d'ajouter un sou- venir personnel. « J'ai travaillé, jadis, à la Station d'Arcachon et à osRaEr j'y ai fait des recherches de zoologie pure. «€ Mais plus récemment un tout autre genre de travaux m'a ramené au bassin d'Arcachon. Je fus chargé au début de 1920 d'organiser, sans argent ni personnel, l'Office scientifique et technique des pêches maritimes, l’un de mes premiers soucis fut d’assainir les parcs à huîtres dispersés sur le littoral et dont l’insalubrité était la cause de multiples accidents. « J’ai rencontré de vives résistances, et aussi de grands dévouements. C’est pour moi un devoir et un plaisir de. te “ DS + SET, CN RAR C2 bei, ml à D BAS . | à dd F4 DE a = < ACTE Bo : Se CR remercier le D' Llaguet de l’aide qu'il m'a apportée dans l'aménagement sanitaire du bassin d'Arcachon ; nous sommes arrivés à le rendre presque irréprochable ; grâce à nos métho- des, les ostréiculteurs ont maintenant une garantie sanitaire qui a donné un essor considérable à l’un des plus importants et des plus fructueux commerces de la région. « J'ai essayé, Messieurs, dans ce trop court aperçu de l’acti- _vité des naturalistes bordelais, de montrer aux jeunes gens comment ils peuvent utiliser à des travaux désintéressés les loisirs que leur laissent des professions industrielles. Ils trouveront dans votre société maintes occasions d'élever leur esprit jusqu'aux conceptions savantes où conduit l'étude de la Nature. N’est-il pas louable et utile que la jeunesse intelligente suive votre exemple et se dévoue à la science pour faire hon- neur à notre pays? N'’est-il pas souhaitable que nos Jeunes suc- cesseurs entreprennent d'approfondir quelques-uns des mys- tères captivants de leur terre natale, et qu'ils transmettent à leurs descendants le flambeau de la science et l'amour de la recherche scientifique que vous avez reçus de vos fon- dateurs ? | | | « Messieurs, vous avez le droit, pour les raisons que Je viens de vous indiquer, d’être satisfaits de l’œuvre accomplie _ par votre Société Linnéenne. « Vos prédécesseurs et vous-mêmes vous avez travaillé au progrès des sciences, et un regard en arrière, Jeté sur le siècle écoulé, montre que vous avez pleinement réussi. « Permettez-moi de vous en féliciter. « C’est dans cet esprit que je vous apporte les compliments de Monsieur le Ministre de l’Instruction publique et de l’Aca- démie des Sciences avec leurs vœux sincères pour la conti- nuation de votre prospérité et le développement d’un avenir encore plus glorieux que votre passé. » Les discours terminés les convives se répandent dans les salons où sont servis le café et les liqueurs. C’est le moment d'aimables causeries, d’agréables propos échangés avec nos ee invités. Mais l'heure s’avance et avec regret nous les voyons se séparer de nous. Restés seuls avec notre Président nous nous réjouissons du succès de nos fêtes et nous lui exprimons de bien cordiales félicitations pour l’autorité et la distinction avec lesquelles il les a présidées. : ÉLOGE DE J.-F. LATERRADE Par J. CHAINE PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX € MoxstŒUR LE MINISTRE, € MESDAMES, € MESSIEURS ET CHERS UOLLÈGUES, « Ce n’est pas à des Linnéens que j'ai à rappeler les premiers temps de notre Société, ni les conditions dans lesquelles elle fut créée, mais toutefois qu'il me soit permis de dire que l’ini- tiative, et par suite l'honneur, en revient en entier à Jean-Fran- cois Laterrade, et que celui-ci, à ce moment, ne faisait que réaliser une idée à laquelle il songeait depuis longtemps. Si, alors, notre illustre fondateur put grouper autour de lui un im portant noyau de naturalistes, c’est que, déjà, il avait acquis une bien grande notoriété dans les milieux scientifiques de l’époque, malgré son âge, car il n'avait encore que 54 ans. « Jean-François Laterrade, en effet, naquit à Bordeaux le 23 janvier 1784. « Sa famille était des plus modestes, peu fortunée, mais à l’abri du besoin. Son père, professeur d'écriture et de mathé- matiques, avec quelques économies qu'il avait réalisées, avait fait construire des « échoppes » qui furent le noyau de la rue portant aujourd'hui son nom, la rue Laterrade, qui unit la place Mériadeck à la rue de Galles. Il est donc à retenir que ce nom de Laterrade, donné à une rue de Bordeaux, ne rappelle pas l’illustre savant dont j'écris l’histoire, mais bien son père, cela d’après un vieil usage qui fait donner le nom du proprié- taire à celui qui construit une rue. « Faible de constitution, infirme d'une main à la suite de PTE brûlure grave, Laterrade, dès l’enfance, fut dans l'obligation de mener une existence des plus calmes et des plus retirées. D'autre part, ses débuts dans la vie ne furent pas heureux. À 11 ans il perdait son père; pour subvenir aux besoins de la famille sa mère entreprit alors un commerce de layettes et de trousseaux. Le succès ne répondit pas à l'effort; l’aisance et le bien-être firent place aux privations et à la gène. Quelques années même après la mort de son mari la veuve Laterrade ne se soutenait plus que par les sacrifices de son fils. «€ Laterrade fut d'abord destiné à une profession manuelle. À 12 ans il entrait en apprentissage chez un serrurier; mais, peu après, en la même qualité, il passait chez un orfèvre. En enfant soumis, par une application réfléchie il réussissait dans le travail qui lui était confié et donnait les meilleurs espoirs. Mais son intelligence précoce, un goût prononcé pour les études scientifiques le désignaient pour une plus haute situa- tion: c'est ce que comprit sa mère qui le dirigea sur l'École centrale de la Gironde où il entra très Jeune encore. « Son zèle, son assiduité, sa parfaite attention le firent bien- tôt distinguer entre tous ses camarades. Ses progrès furent rapides et ses professeurs se plaisaient à reconnaître en lui une aptitude remarquable aux sciences d'observations. « Mais l’ère des épreuves était loin d’être terminée pour lui. Le commerce de sa mère commence à péricliter; ne pouvant plus compter sur elle, il interrompt ses études. « Sur ces entrefaites 1l fait la connaissance d’une jeune personne de 18 ans, lui en avait 19, qui aux charmes de la Jeunesse Joignait les avantages de sérieuses qualités et d’une excellente éducation. Les parents de la jeune fille reconnais- sant le sérieux caractère de Laterrade l’acceptèrent pour gen- dre; le mariage fut célébré en 1803. « À peu près dénué de ressources de part et d’autres, mais devant malgré tout assurer la vie de la famille qu'il venait de fonder, il n’hésita pas à entrer comme professeur interne dans une pension de Libourne. Il enseignait alors le latin. Cepen- “dant son application à remplir les devoirs de sa tâche était | EE | ee ei + MR te Me M NT PIRE Pl DORE ee ne dE ré LS PRE 4 À A à à 4 ke L * # ë ci ARE Ê ho Es + FR LS Es di à ls LEA Lu vos ; * ÉNTRQUENE telle que sa réputation était déjà suffisamment établie pour que l’année suivante il fut appelé au lycée de Bordeaux en qualité de maître d’études. : « Cette situation lui laissait assez de temps libre pour lui permettre de poursuivre sa propre instruclion auprès de ses anciens maîtres de l'École centrale, mais le chef de famille doit bien souvent sacrifier ses penchants personnels aux exi- sences de la situation: il fallait, avant tout, gagner de quoi vivre pour lui, sa femme, sa mère, ses enfants. [l abandonna donc le lycée pour entrer, comme professeur libre, dans plu- sieurs institutions et maisons particulières. On le vit dès lors par tous les temps, en toutes saisons, parcourir la ville pour se rendre à domicile exercer la profession assez ingrate de professeur au cachet. « Malgré tout l'avenir de Laterrade se dessinait: le profes- sorat où il devait tant briller lui ouvrait ses portes. Ses lecons portaient sur la tittérature, le latin, les mathématiques, les diverses branches des sciences naturelles. Mais entre toutes ces sciences, c'était la botanique qui semblait surtout l'attirer, c'est à elle qu'il consacrait tous ses temps de loisir. « Bien avant son entrée à l'École centrale, en effet, le goût de l'étude des plantes était très marqué chez lui; à l'École cette sorte de passion ne fit que croître et lorsqu'il fut profes- seur il continua encore à apprendre pour mieux enseigner, disait-1l, cette science qu'il affectionnait entre toutes. Le savoir qu'il acquit fut done bien le fruit d’un travail opiniâtre; il est même étonnant que cet homme livré à lui-même, sans contact avec les autres savants de l’époque que ses premiers maîtres bordelais soit arrivé à un tel degré de capacité. A la tête d’une très nombreuse famille, ayant eu à lutter toute son existence contre les rigueurs de la fortune, il ne put, en effet, ni entreprendre ces lointains voyages qui meublent l'esprit, ni visiter les grands établissements scientifiques et les collec- tions de son temps; jusqu'à un certain point même les livres lui demeurèrent interdits, à lui qui, pourtant, les aimait tant. « Depuis cette époque, Laterrade ne cessa d'être utile à ses SAS CAR concitoyens en cherchant à propager chez eux le goût de la botanique, soit par l’étude des plantes sur place au cours d’ex- cursions, soit par des cours publics; tout cela en dehors de ses occupations ordinaires. ; « Pendant toute sa vie, il fut, en effet, un fervent de l’ex- cursion. Accompagné de disciples il parcourait nos campagnes en tous sens, récoltant sans cesse des plantes qu'il classait ensuite avec soin dans son herbier. Il considérait ces courses à travers champs et bois comme la partie essentielle de son existence de botaniste, aussi les poursuivit-il régulièrement et avec méthode jusqu'à ce que l’âge et les infirmités l’obligè- rent, à son grand regret, de les réduire d’abord, de les sup- primer-ensuite. € Quant à ses lecons elles furent toujours suivies par un publie fort assidu, avide d'apprendre du maître des notions, peut-être parfois arides, mais qu'avec son grand savoir et son admirable facon d'enseigner il savait toujours rendre agréables. Et pourtant pendant longtemps il n'eut aucun titre officiel. En 1808, 1l débuta par des cours publics d'histoire naturelle qu'il professait au Muséum fondé par Rodrigues. En 1818, il ouvrit chez lui, en qualité de professeur libre, un cours de botanique qu'il continua tous les ans, sans interruption, pendant vingt- quatre ans; admirable dévouement à la cause commune! Ce n'est, en effet, qu'en 1842 qu'il fut nommé Directeur du Jardin des Plantes, en même temps que professeur municipal de botanique. Cettenomination fut unanimement approuvée. Pour lui c'était Le bonheur et l'aisance ; étant placé au milieu de ses études chéries, arrivé au comble de ses vœux, il fut heureux. Ce fut vraiment là une des grandes Joies de son existence (1). (1) Le Jardin des Plantes était un vaste enclos rectangulaire situé dans le quartier Saint-Bruno, dont il ne persiste aujourd’hui que fort peu de choses comme nous le verrons plus loin. Il était limité, par la rue d’Arès et les immeubles en bordure de la rue Saint-Bruno, aujourd'hui appelée rue de Kater, la pépinière départementale et les terrains dépendant de l'Église Saint-Bruno, dite alors Eglise des Chartreux. Aucune voie ne le séparait de la pépinière ni des dépendances paroïissiales. Ce n’est qu'après la désaffectation du Jardin, donc après 1855, que furent ouvertes sur son emplacement les rues Belleville et du Rocher en prolongement des rues Chauffour et de la Roche el que, beaucoup plus tard, furent construites les écoles communales constituant le groupe dit de Saint-Bruno. f RO eus « Dès lors commença pour lui une vie toute nouvelle. Il se donna entièrement à ses fonctions avec un zèle et un dévoue- ment qui firent l'admiration de tous ceux qui l’approchaïent et qui lui attirèrent la reconnaissance profonde et inaltérable de ses concitoyens et de l'Administration municipale. Il est à reconnaître, et cela on ne saurait jamais trop le répéter, que tout ce que Bordeaux comptait de naturalistes avant la création de notre Faculté des Sciences, c’est à ses efforis qu’on le doit. « Jusqu'à la fin de sa vie il ne quitta plus le Jardin des Plantes qu'il affectionnait. Il y habita, y fit son enseignement dont il prolongea la durée, et apporta à l'établissement de profondes améliorations. Jusqu'à ce moment le Jardin n’était ouvert qu'à un très petit nombre de visiteurs : on ne pouvait y pénétrer sans une autorisation spéciale : cet élat de choses ne pouvait convenir à un homme dont tous les efforts tendaient à populariser la science. Il obtint de Duffour-Dubergier, alors Maire de Bordeaux, que désormais l'entrée du jardin ne serait plus refusée à personne. Cette mesure fut bien accueillie du public bordelais, et de nombreux promeneurs se rendirent dès lors au Jardin, attirés par la beauté des plantes qui y étaient cultivées et par l'attrait d'une ménagerie naissante que le nouveau directeur s’efforçait chaque jour d'augmenter. € Parmi les plus belles et plus utiles installations que Laterrade créa au Jardin des Plantes, il est à signaler, d'une facon toute spéciale, le Jardin officinal, exclusivement consacré aux plantes médicinales, et qui fut le point de départ de celui que nous admirons aujourd’hui au Jardin Public sous le nom de Jardin botanique. Dès 1843, il se mit à l'œuvre pour établir ce Jardin; il y apporta tous ses soins, de sorte que, peu de temps après, cette partie de l'établissement fut très fréquentée par le public. Il est à ajouter que, malgré la simplicité et la modestie qui le caractérisaient, Laterrade était fier de sa créa- üon : « J’avais si bien rangé cet enclos, je l'avais si bien soigné », ne cessait-il de répéter vers la fin de sa vie. «€ Malheureusement la fin de cette belle existence devait être profondément attristée. Lorsqu'on sent la mort prochaine, n'y — 82 — : x a-t-il rien de plus affreux que d'assister à la destruction de ce qu’on a créé, quand on sait qu'on n'aura ni le temps ni la force de reconstruire soi-même ? € En 1855, pour des raisons impérieuses, la translation du Jardin des Plantes sur l'emplacement de l'actuel Jardin Public fut décidée. Laterrade, [ui-même, depuis longtemps déjà, avait prévu la nécessité d’une telle opération; il l’envisageait avec calme et était prêt à l’effectuer. Il avait même élaboré un plan du nouveau Jardin et avait provoqué une délibération de la Société Linnéenne réclamant cette translation si désirable ; alors il était jeune, en pleine force, et aurait pu organiser le nouveau jardin. Mais le projet avait été différé et le temps avait fait son œuvre. Laterrade avait beaucoup vieilli, il avait alors 71 ans; ses infirmités n'avaient cessé de croître, ses dou- leurs physiques avaient augmenté, sa vue était considérable- ment affaiblie. Le transfert du jardin sur un autre emplacement était un travail au-dessus de ses forces ; il le comprenait et en était fort affligé. | ; « De son côté, l'Administration municipale, se rendant compte qu’elle ne pouvait imposer une telle tâche au Directeur du Jardin, fut dans l'obligation de prendre des dispositions pour sauvegarder l’avenir de l’établissement. Mais dans l’ap- plication de ses décisions elle apporta, il faut le reconnaître à sa louange, les ménagements les plus délicats, les plus timorés même pourrait-on dire. Pour assurer le transfert, et même l’enseignement, elle fit appel à un jeune botaniste qu'entourait déjà une juste célébrité : Durieu de Maisonneuve, mais elle conserva à Laterrade le titre de professeur qui lui était si cher avec le traitement intégral qui lui était attaché — ce qui, nous pouvons bien l’avouer, lui était indispensable dans la modeste situation où il se trouvait. Durieu de Maisonneuve ne reçut: que les titres de directeur et professeur adjoint avec la charge (je copie textuellement l'arrêté) de l’enseignement pendant les excursions et de la translation du Jardin sans interruption des cours et de la surveillance du directeur dans l’ancien local et sans préoccupation pour lui de l'installation nouvelle. RE ANR Se ins a 4 HSE; in fi de Pate À pe te LL + | ee 015 1; eZ L » 2osé Eat d'a PO TET SA 2 QD, Le « On ne pouvait aller plus loin dans les ménagements à prendre sans craindre de nuire à la conservation de l'œuvre. Malgré tout il nous est bien facile de nous faire une idée de ce que fut la douleur du vénérable vieillard quand il vit démo- lir pièce à pièce le jardin qu’il avait tant aimé, disparaitre les massifs qu'il avait semés, vider les serres qu'il avait garnies. Incapable de marcher mais voulant tout de même assister à ces opérations, il se faisait journellement porter au milieu des ruines: assis dans un fauteuil, il donnait ses instructions et, la mort dans l’âme, voyait partir les plantes qu'il avait choyées pendant de longues années vers un lieu où il lui était impossible de les suivre. « Il supporta cette dernière épreuve de sa vie, comme il avait déja supporté toutes les autres, c’est-à-dire avec abnéga- tion et courage, et sans qu'à un seul moment le calme et la sérénité de son âme fussent en quoi que ce soit allérés. À peine dans l'intimité la plus étroite, et seulement dans des moments d’effusion bien rares, laissait-1l percer le regret de voir détruire ce qu'il avait édifié sans pouvoir prendre part à la reconstruction. En somme ce qui semblait surtout l’affecter c'était de ne pouvoir encore être utile et d’être dans l’incapa- cité physique de remplir complètement les devoirs de sa charge. Admirable page de la vie de cet homme, abiîmé par la maladie, à quelques jours de la mort, qui au lieu de songer à lui ne pensait encore qu'au bien général ! « L’âme la plus fortement trempée ne peut empêcher le corps de s’affaiblir quand celui-ci a toujours été en butte aux souffrances physiques, aux cruelles privations, el surtout quand des peines morales bien grandes viennent encore l’acca- bler. De jour en jour Laterrade était de plus en plus terrassé : bientôt il fut impossible de le porter dans le Jardin et il dut suspendre son cours. Autant de coups mortels qui lui étaient portés. Enfin il s'éteignit le 30 octobre 1858, ayant vu arriver le moment suprême sans le moindre effroi, après avoir recu les sacrements de l’Église, dicté ses dernières volontés, embrassé et béni ses enfants et petits-enfants. QU En « Laterrade mourut dans l'appartement qu'il occupait au Jardin des Plantes. Depuis le Jardin a été morcelé, mais encore persiste aujourd'hui la salle où il enseignait et la chambre où il est mort; ces deux pièces, situées au numéro 37 de la rue du Rocher sont occupées par un atelier de menui- serie, elles ouvrent sur une cour attenant aux appartements actuellement occupés par Mme Parret-Laterrade, sa petite-fille. « Quelle belle vie serait déjà celle de Laterrade bornée aux seuls travaux que je viens de rapporler; mais outre ceux-ci l'illustre botaniste poursuivait, dans le silence du cabinet, de sérieuses et minulieuses recherches qui furent la base d'importants ouvrages et de nombreuses notes ou mémoires réparties dans les revues de l’époque : Actes de la Société Linnéenne, Bulletin polimathique, An des Champs, Journal de la Société d'Horticulture. Dans l'impossibilité où Je suis d'analyser ces multiples publications, je n'envisagerai que les principales ; mais parmi celles-ci la Flore bordelaise tient de beaucoup le premier rang. € La Flore bordelaise est un véritable monument botanique, le mot n'a rien d’exagéré. Peu d'ouvrages de ce genre eurent, en si peu de temps, autant d'éditions successives, que, chaque fois, Laterrade avait à cœur de perfectionner et de compléter, de sorte que chacune d'elles augmentait progressivement le nombre des espèces observées : 300 pour la première, 1611 pour la seconde, 2065 pour la troisième, 2411 pour la quatrième. Si la première édition justifie bien le nom de bordelaise par la raison qu'il n’y ait décrit que les plantes récoltées autour de Bordeaux dans un rayon de 10 kilomètres, la deuxième est un véritable essai de flore girondine, caractère qui s’accentue dans les suivantes par le fait que d'années en années Laterrade et ses disciples étendaient progressivement l'aire de leurs explorations. | € Un des traits dominants de ce fondamental ouvrage est la simplicité avec lequel il fut écrit. La Flore bordelaise fut conçue comme une œuvre d'utilité locale à l'usage non des savants mais des gens du peuple ignorant le latin et le grec ; F5 ii = À ares (rs 2CR *‘L£ ‘X9U90Y np ani JU9W9[[an79e 2PEIIIFET ‘J-'f JESSOJOId 99 JIeJIqUu no (aJ101p e) SIn09 ap ages 39 (oyonef e) quewoqreddy 4 AL MÉIQES" dur aussi contrairement aux coutumes du moment fut-elle rédigée en français, même les diagnoses. Innovation peut-être révolu- tionnaire pour le temps, mais qui assura à l’ouvrage un suc- cès rapide et vraiment mérité, et à l’auteur une notoriété qui s'étendit fort loin. « Ce qui caractérise encore ce merveilleux ouvrage c'est que toutes les plantes qui y sont signalées ont été vues par Laterrade lui-même. Pour la première édition (1811) et la deuxième (1821), il fut seul à recueillir les documents; il n'avait alors près de lui ni élèves, ni collègues aux indications desquels il put avoir pleine confiance. Il est facile de se faire une idée de la dose de fatigue que représente l'élaboration d’un travail ainsi compris à une époque où les moyens de transports étaient loin d’être aisés ; quel labeur représente-t-il aussi puisqu'il lui fallut travailler sans guide, à peu près sans livres, et loin de tout centre scientifique ? Pour les autres éditions (1829 et 1842), ses forces ayant décliné, Laterrade usa du concours de précieux auxiliaires; mais il se faisait apporter les pièces, voulant les voir avant de les décrire. « Bien que la constitution de cette flore fut la grande pensée de Laterrade, au point d'occuper sa vie entière, il s’intéressa, en même temps, à bien d’autres travaux d'importance. C’est ainsi qu'il chercha à classer les végétaux d'après les enveloppes extérieures des organes de la reproduction; il développa les bases de cette conception dans le mémoire qu'il présenta pour son admission à l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux, en 1821; il laissa, en outre, un manuscrit plus développé sur cette question, mais malheureusement inachevé. QIL est encore à ciler son Précis de l'histoire botanique de Bordeaux, ouvrage posthume écrit avec la simplicité élégante qui était sa manière et paru dans les Assises scienti- fiques de la Guienne, 1859. € Parmi les nombreux manuscrits qu'il a laissés il en est un bien curieux et fort important par le fait qu'il contient une foule de renseignements précieux sur la botanique et les Ares 1928. ÿ! 0 Rp Eur savants de l’époque qui s'adonnaient à cette science. C'est le relevé exact, écrit jour par jour, de ses herborisations de 1813 à 1856. On y trouve mentionné pour chacune d'elles le nom des personnes qui y ont pris part, la date et le lieu de cueillette des plantes rares, le passage à Bordeaux des savants réputés de ce temps, etc. € Dans le même ordre d idée il est à signaler ds tableaux d'observations météorologiques comprenant une période de trente-cinq années de 1823 à 1858. Sur ces tableaux il ne manqua pas un seul jour de noter le degré auquel s'était élevé le thermomètre le matin, à midi et le soir, la hauteur du baromètre, la direction du vent et l'état du ciel. Bien que ces observations n'aient pas l’exaetitude de celles qu’on peut faire aujourd’hui avec nos instruments perfectionnés, elles sont loin d’être dépourvues de toute valeur. En tous cas on ne saurait jamais trop louer la persévérance de celui qui les a faites pendant si longtemps, surtout à une époque où les ther- momètres à minima n'étaient pas encore inventés. Il est toulelois juste d'ajouter que pour ces relevés il fut grandement aidé par son fils Charles qui se plaint même d’avoir été bien souvent obligé de se lever la nuit pour observer, une chandelle à la main, la température marquée par un thermomètre. « Enfin il est à rappeler que c’est en 1823 que luterrade fonda l'An des Champs, important recueil où étaient consi- gnés de nombreux articles sur la botanique et la êulture des plantes. Cette intéressante revue qu’il rédigea pendant plus de trente ans contribua beaucoup au développement de l’agricul- ture dans notre département, surtout à une époque où il n'y avait ni comices, ni expositions florales. Lorsqu'en 1855, bout de forces, il dut en abandonner la direction, il eut la satisfaction de voir son fils Charles le remplacer à la tête de ce périodique qui était une de ses fondations favorites. | « Une préoccupation qui Le tint aussi en haleine durant toute son existence fut la direction de la Société Linnéenne, créée sur son initiative comme je le rappelais il y a un instant, et à laquelle il donna tout son cœur et tout le temps dont il pou- MERLAVE ET FREE RE D J * ? noht D'ÉRUR, LVRE à NOT Au vait disposer. Peu soucieux des honneurs de la présidence, il avait recu avec reconnaissance le titre de Directeur qu'il con- serva jusqu'à sa mort, c'est-à-dire pendant quarante ans. Mais si cette Société lui était particulièrement chère, s'il Jui avait voué une sollicitude toute paternelle, s'il s’intéressait à sa prospérité autant qu'à celle de sa propre maison, c’est d'elle qu'il tirait la meilleure partie de ses jouissances. Les brillants résultats obtenus par la Linnéenne au cours de ses premières années, la confiante estime dont il s’y sentait entouré étaient pour lui autant de sujets de Joie. Il s'y fit remarquer par l'observance parfaite du règlement, la régularité des séances, la conservation des traditions. Vers la fin de sa vie les réunions de notre Compagnie étaient les seuls plaisirs que lui permissent ses infirmilés. Quant aux fêtes Linnéennes elles lui procuraient chaque année un bonheur ineffable; il y oubliail et ses peines el ses souffrances. Pendant trente-cinq ans il nen manqua aucune. En 1853, pour la première fois, il dut y renoncer ; ce jour-là il ne put monter dans la voiture qui devait le conduire sur le lieu de réunion. Jugez quelle dut être alors son affliction. Plus lard même, lui si ponctuel, si assidu aux séances, il dut se priver d'y assister; la Société se réunissait bien parfois chez lui, mais elle ne pouvait toujours le faire. Autant de terribles coups que lui portait l’adversité mais qu il supportait avec un stoiïcisme parfait. En reconnais- sance des services qu'il rendit à la Société, dans la séance du 30 novembre 1859, un an donc après sa mort, il fut décidé de maintenir à perpétuité son nom en tête de la liste des mem- bres résidants. Pieux et Juste hommage rendu à sa mémoire. € Par suite d’une vie scientifique si intense, lant au point de vue du professorat que de l'étude, de la recherche que de la création de milieux de travail, la notoriété de Laterrade s’affermissait chaque jour. À Bordeaux, il était entouré d’une haute considération, ses élèves étaient nombreux, et des hom- mes haut placés par les fonctions dont ils élaient investis, tels le baron d'Haussez, préfet de la Gironde, le duc Decazes, grand référendaire de la Chambre des pairs, le cardinal de Che- 2 + UMR MERS | on verus, aimaient à se rendre chez lui pour causer quelques instants avec le modeste savant. € Mais sa réputation s’étendait bien au delà des limites de sa ville natale, puisqu’entre autres faits il m'est permis de rap- porter qu'en 1847, la Société Royale d'Horticulture de Paris lui décerna sa plus haute récompense, une médaille d’or. Il était en outre en correspondance régulière avec Les plus grands savants de l’époque dont plus d’un lui avait voué une véritable et sincère amitié et ne manquait pas de lui adresser éloges et félicitations pour sa Flore : citons Lacépède, Lamarck, Bory de Saint-Vincent, Moquin Tandon, Geoffroy-Saint-Hilaire, Lesson, Ramond, etc. | € D'autre part, nous voyons la plupart des corps savants tant français qu'étrangers, vouloir se l’associer. « C’est l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux qui l’admet dans son sein dès 1821; la Société d'Horticulture de la Gironde qui, après l’avoir appelé à la Pré- sidence lui confère le titre de membre honoraire; la Société d'Agriculture de la Gironde, à peu près à la même époque, l'appelle également à l’honorariat. Pendant longtemps il avait professé des cours d'histoire naturelle, et plus spécialement de botanique à la Société philomathique; cette Compagnie lui témoigna sa reconnaissance en lui confiant le Secrétariat et, plus tard, lorsque sa santé le contraignit à se démettre de ces fonctions, en l'appelant au fauteuil de la présidence. Mais ce ne sont pas seulement les sociétés bordelaises qui appelè- rent à elle le modeste savant, puisque nous voyons la Société d'Histoire naturelle de Paris, la Société centrale d'Horticulture de France, les Sociétés d'Agriculture de la Haute-Garonne, des Pyrénées-Orientales, de l’Ariège, de Narbonne, de Rochefort, l’Académie Royale de Médecine de Madrid, la Société Médico- botanique de Londres, la Société d'Histoire naturelle d'Athènes lui envoyer le titre de membre honoraire ou de membre cor- respondant. « Ce qui peut étonner c'est qu'une vie si bien remplie ne fut jamais distinguée par les Pouvoirs publics. La Société Lin- D SON néenne qui a toujours aimé récompenser les bons et les vail- lants, à diverses reprises, fit des démarches pour que la croix de la Légion d'honneur fut épinglée sur la poitrine de son fon- dateur. Bien que cette distinction fut désirée par tous à Bor- deaux et que les mérites du candidat fussent grands, la Société Linnéenne ne réussit pas; mais ce sera toujours un honneur pour elle d’avoir songé à récompenser l'illustre botaniste bor- delais. | « Si les Pouvoirs publics furent injustes envers lui, Laterrade trouva de bien douces récompenses auprès de ses concitoyens. Ses admirateurs, ses élèves, ses amis, ses proches, lui portè- rent durant toute son existence une affection vraiment filiale ; il était aimé de tous et, vers la fin de sa carrière, vénéré et respecté, comme son âge et sa belle vie l’imposaient. Cet homme modeste et bon sut ainsi, à la fois, toucher le cœur de tous et atteindre à la gloire, sans susciter la moindre Jalousie. « Ayant ainsi retracé à grands traits les principales phases d’une carrière si laborieusement remplie, j'en aurais terminé, si pour peindre complètement la belle figure de Laterrade il ne me restait à rappeler ses hautes qualités morales, ses bel- les vertus, sa grandeur d'âme. « Ce qui semble surtout le caractériser c’est que durant toute son existence il s’efforça d'accomplir très ponctuelle- ment ce qu'il considérait être son devoir. Aussi, bien grandes furent ses angoisses lorsqu'il vit qu'il lui était impossible de continuer à assurer les fonctions dont 1l était chargé au Jar- din des Plantes. Il en arriva même à vouloir donner une démission que nul ne songeait à lui demander, bien que n'ayant pas le temps requis pour la retraite et sachant, par suite, que cette démission entraînerait pour lui et les siens le dénuement le plus complet. Peut-il y avoir exemple de plus grande abnégation de soi ? | « Cette sorte de fanatisme à accomplir scrupuleusement son devoir se retrouve dans tous les’actes importants”de sa vie: dans bien des circonstances même il semble avoir poussé ce sentiment à l'extrême, comme le montrent deux faits, tout à son honneur, que Jje crois devoir rapporter ici, tant ils peignent bien la belle âme de cet homme de cœur. « Par suite de sa faible constitution et de ses infirmités, lors de la conseription, il fut exempté du service militaire. On était alors en 1805, en pleines guerres de l’Empire; il souffrit ‘beaucoup, lui, tranquille en son foyer, de voir partir les jeu- nes gens de son âge. Il prit alors une résolution énergique; ne pouvant être soldat, il servirait quand même sa patrie dans la mesure de ses forces et de ses moyens : il se mit à la dis- position de l’autorité en qualité de garde national et s’acquitta des fonctions dont il fut chargé avec le zèle, le dévouement et l'exactitude qu'il apportait en toute chose et s’attira ainsi l’es- time et la considération de tous ses chefs. € Voici l’autre trait, bien digne des Spartiates. En 1830, son fils aîné, Théophile, alors militaire, fut désigné pour prendre part à l'expédition qui devait commencer la conquête de l’AI- gérie. Ce n’est pas sans de terribles appréhensions que Later- rade vit approcher le jour du départ; cependant il trouva dans son âme assez de force pour écrire à son fils cette belle lettre : «€ Sois prudent, mais toujours brave, cher fils. Je prie € Dieu qu'il te conserve, mais s'il survient de ces circonstances «où l’on doive généreusement exposer et sacrifier sa vie, n’ou- € blie pas que ton père lui-même t'invite à ne pas chanceler. » € Son amour du devoir se doublait chez lui d’une parfaite soumission à l’autorité. Par exemple, nous savons combien chère lui était la Société Linnéenne et combien il était attaché à sa prospérité. [l était parvenu, par son travail, sa parfaite administration, sa ténacité et la confiance qu'il inspirait, à créer douze sections filiales, réparties non seulementen France, mais aussi à l'étranger. En 1828, il y a donc de cela aujour- d'hui cent ans, le ministre alors en fonction, d’un trait de plume, supprima ces sections filiales. Laterrade en fut pro- fondément affecté, mais il se soumit sans dire mot, sans demander d'explication. « Du reste souffrir sans se plaindre semblait être chez lui: ' une règle de conduite parfaitement établie. di RO EN Re ne ER DT 7 0 D US ND ER SN EU STE RE SE rl Là , Dim SR PT Tee age. - Sr dé nt EP _ DS eut, 24.2 is V.…._ ce « Nous l’avons vu accepter sans récrimination les coups ter- ribles de l’adversité, supporter avec grand courage, même avec. un stoïcisme vraiment admirable la mort de plusieurs enfants auxquels il portait la plus profonde tendresse, et celle d’une épouse chérie qui fut pour lui la plus exquise des com- pagnes; avec non moins de courage nous l'avons vu lutter, courant les leçons au cachet pendant la plus grande partie de sa vie, pour subvenir aux lourdes charges que lui imposait sa nombreuse famille; nous l’avons vu assister impassible à la diminution progressive de sa santé, infirmité attristante qui l’éloignait chaque jour davantage de ce qu'il aimait, de la Linnéenne, de l’Académie, du Jardin, de sa chaire, des excur- sions. Tout cela sans que jamais une malédiction, un mot, un simple murmure même s’échappât de ses lèvres. « Ne possédant aucune fortune, n'ayant aucun revenu, vivant au jour le jour du produit de ses leçons, il ne put jamais acheter une concession à perpétuité pour ses chers morts; mais à chacun d’eux il avait coupé une mèche de che- veux qu'il conservait religieusement dans une boîte. « Voilà, € dit-il un jour, en présentant la précieuse boîte à son fils «€ Charles, voilà le seul tombeau de famille qu'il soit permis « au pauvre de posséder. » N'ayant même pas les ressources suffisantes pour entretenir comme il l'aurait désiré les tombes momentanées de ses enfants il se rendait périodiquement sur celles-ci, seul, accablé par la peine, y cueillait des fleurs, les collait sur un carton où il écrivait quelques vers, et en cons- tituait ce qu'il appelait son herbier tumulaire. Nul ne se montra plus fidèle au culte du pieux souvenir. « Toute sa vie Laterrade fut bon, bon dans toute l’accep- tion du terme, de cette bonté qui commande l'estime et l’af- fection. Il était aussi d’une grande bienveillance; il avait constamment une parole aimable à dire, un encouragement à donner à l’affligé, et il n'était jamais si heureux que lors- qu'il avait pu soulager une infortune. « Modeste à l'extrême, il ne rechercha jamais les honneurs, ne sollicita jamais la moindre récompense. Dans les réunions scientifiques, surtout en présence d’un savant étranger, il se plaisait à rester effacé, prenant tout Juste part à la conversa- tion et sans jamais faire parade de ses connaissances. Il ne songeait qu'à profiter de l’occasion” qui lui était ainsi offerte pour apprendre quelque chose qu'il pouvait encore ignorer; le maître redevenait élève pour quelques instants, mais nul ne sy trompait : € Pour peu que l’on cause avec lui, disait € Webb, on voit bientôt qu'il est bien plus botaniste qu’on ne « le croirait au premier abord. » «€ Son cœur renfermait aussi des trésors de délicatesse qui ont fait l'admiration de tous ceux qui l’approchèrent.: Le plus bel exemple qu'on puisse en donner est le suivant, qui serait resté inconnu sans l'indiscrétion de quelques amis, car lui- même n’en parla jamais. En 1830, la direction du Jardin des Plantes fut retirée à Dargelas et offerte à Laterrade. C'était pour lui la réalisation d’une Juste ambition, le couronnement de ses labeurs, la satisfaction de ses goûts, en même temps que cette nomination apportait l’aisance dans sa famille. Mais il ne put souffrir ce qu'il considérait comme une injustice, Dargelas n'ayant pas demandé sa retraite. Il refusa donc la place et le bien-être qu'elle lui aurait apporté et continua ses rudes travaux. Il attendit ainsi quatorze ans. Je n'insisterai pas sur ce beau trait de sa vie, car tout ce que j'en dirais ne pourrait que l’affaiblir. « Encore un mot pour montrer la grandeur d'âme de cet homme de bien qui, en parfait chrétien, avait mis toute sa confiance en Dieu. Sa femme, qu'il avait tendrement aimée, venait de mourir; à ce moment ses infirmités étaient déjà grandes car il pouvait à peine marcher. Il voulut cepen- dant suivre le cortège funèbre, malgré les supplications de ses amis et de ses parents ; il demanda à l’un d’eux de le soutenir en disant avec simplicité : « C’est à Saint-André, au pied de « l'autel du Sacré-Cœur, que Dieu me l’a donnée 1l y a trente « ans. Je n'irai pas plus loin, mais je dois et Je veux la lui « reconduire jusque-là! » Les souffrances qu'il ressentit dans ce parcours n’eurent d'égales que l'héroïsme de son sacrifice. — 93 — « Courage, persévérance, travail, patience dans les .soutf- « frances, les revers et les afflictions, modération dans les « désirs, oubli de soi-même et dévouement aux autres, bien- « veillance et indulgence presque sans bornes, modestie sin- « cère, aménité dans les rapports et les paroles », telles sont, d’après un de ses’panégyristes, les belles qualités de l’homme dont je suis heureux d’avoir évoqué ici le souvenir. Ses qua- lités furent donc aussi nombreuses qu’aimables, et son œuvre scientifique considérable. Il a droit à l'estime de tous car il a hautement rempli son devoir envers sa famille, la société et la science avec une opiniâtreté qui ne s’est Jamais affaiblie pendant trois quarts de siècle. _QIL est des hommes que la mort n'atteint pas, car leur action a été si féconde et leur personnalité si rayonnante que, même disparus, ils laissent encore vivant, chez ceux qui leur succèdent, le meilleur d'eux-mêmes. Laterrade était un de ces hommes qui partent mais ne meurent point. Il est de la race de ceux qui émergent, de ceux qui se placent d’'eux- mêmes sur les sommets, ne pouvant laisser indifférents ni leurs contemporains, ni la postérité qui, fidèlement, garde d'eux un souvenir ineffacable. » Al DLA té RE LE lacs si À jobs. NE = ÉÉE 'obgis 2e D EE Mo de Le « ” COMMUNICATIONS Dépôt de la première partie du Catalogue des Plantes vasculaires du département de la Gironde Par G. MALVESIN-FABRE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE Au nom de mes collègues du Groupe Botaniste, J'ai l’hon- neur de déposer sur le bureau la première partie du catalo- gue des plantes vasculaires de la Gironde. À l’heure où notre Société honore Laterrade et les premiers Linnéens, elle honore également la Botanique qui fut l'objet de leurs premières réunions. [Il est donc naturel que le Groupe Botaniste s'associe parti- _ culièrement à cet hommage en faisant l’inventaire des riches- ses floristiques de notre département et qu'il s'efforce de continuer l’œuvre de nos devanciers. Accomplissant un geste symbolique, notre groupe offre aujourd’hui à la Société les prémices d'un travail d'ensemble sur la Flore Girondine, travail en cours d'exécution et qu'il ne présentera à l'impression que complètement achevé. En ce Jour solennel, il prend l'engagement de mener à bonne fin cette œuvre collective. Les feuillets que voici sont dus, quant à présent, à la colla- boration des seuls botanistes résidant à Bordeaux. Ils vont être communiqués successivement à ceux de nos collègues qui, à travers le département, vivant en contact permanent avec 106 la nature sont mieux placés que quiconque pour étudier la vie végétale. Nous attendons beaucoup de leur collaboration. La partie principale est due à notre collègue et ami M. Jean- : Jean. C’est lui qui s’est donné pour tâche de coordonner tous les renseignements bibliographiques, au sujet des familles étudiées jusqu'ici, de dépouiller et de reviser dans les collec- tions publiques et privées tous les documents d’herbier les concernant. Chacun de nous a ensuite été invité à donner son avis et à consigner le résultat de ses observations personnelles. D'autres participations nous sont et nous seront précieuses. M. Neyraut, notamment, met à notre disposition les trésors de son admirable herbier avec ceux de son expérience et de sa science botanique. | Grâce à tous ces concours, ces apports, ces dévouements, l'œuvre est en bonne voie, elle atteindra son but. Mais le présent n’est qu'un pont reliant l’avenir au passé qui le prépara. | [Il y a cent dix ans, en pareil Jour, à quelques pas d'ici, Laterrade faisait retentir auprès du berceau de la Société Lin- néenne les noms des principaux botanistes bordelais du xvie siècle. À son exemple, qu'il me soit permis d'évoquer la mémoire de ceux dont nous sommes les continuateurs. Le premier botaniste qui ait consigné quelques remarques sur la flore de notre région est Charles de l’Escluse dit Clusius. En 1564, il la traverse allant en Espagne et 1l note au pas- sage les Bruyères, les Ajoncs, les Cistes de nos landes et un Suber à feuilles caduques, qui est notre Quercus occidentalis. Est-ce au cours de ce voyage qu'il fit la connaissance du premier en date des botanistes bordelais ? Je l’ignore, mais je le présume, car peu de temps après, 11 compte dans notre ville un zélé correspondant. Quel était le véritable nom de celui-ci? autre mystère; nous ne connaissons que son nom latinisé, suivant le mode de l’époque. ê € . $ L re EN 0 RDS C'est le « très érudit », le « très docte et très aimable » Joachim Venerius. Il habitait Bordeaux et faisait de fréquents voyages aux Pyrénées. Il fut pour de l’Escluse un admirable « rhizo- tome » (1) bénévole, lui adressant pour ses cultures les bulbes ou les tubercules de mainte plante curieuse. L'envoi élait par- fois complété d’un beau dessin colorié représentant la fleur peinte d’après nature. Et c’est peut-être d'ici, de la lande d’Arlac où cette plante abondait encore il y a peu d'années, qu'il lui adressa un « Crocus » aux feuilles capillaires, fleurissant au printemps « dans les lieux déserts de la région bordelaise ». Qui ne reconnaîtrait le Romulea bulbocodium, la petite [xie, chère à Laterrade ? Vers 1688 Pitton de Tournefort, courant la poste vers l’Es- pagne, traverse à son tour « les grandes landes de Bordeaux ». Il note lui aussi, bruyères, ajonces et cistes et observe en outre quelques autres plantes plus caractéristiques. Mais nous arrivons à l’admirable éclosion de l'esprit de curiosité scientifique qui marque le xvure siècle. C'est, à Bordeaux notamment, une véritable floraison de naturalistes. Notre vénérable aînée, l’Académie, leur ouvre toutes grandes ses portes; qui ne serait naturaliste quand Montesquieu lui-même, à l’occasion, donne l'exemple? Les botanistes rivalisent de zèle, c’est Cardoze et Pierre Campaigne, c’est le polygraphe Venuti, c’est Vilaris et Grassi. C'est surtout J.-B. Aymen, médecin à Castillon et corres- pondant de Linné. Son herbier de 6.000 espèces renfermait des plantes envoyées par le maître, et ce dernier lui dédia le genre Aymenea. Il projetait de composer une Flore Bordelaise quand sa mort prématurée l’en empêcha. (1) Il y avait déjà des « rhizotomes » ou récolteurs professionnels de bulbes el tubercules qu’ils vendaient aux botanisles désireux de cultiver, en vue de l'étude, les plantes munies de ces organes souterrains de réserve. 2 Dee Après lui, vient François de Paule Latapie, l'ami de Mon- tesquieu, le zélé professeur de botanique et directeur du Jar- din des Plantes. Son herbier renfermait 800 espèces de la Gironde et c'est lui qui contribua à donner à Laterrade le goût de la botanique. [1 devait d’ailleurs, plus tard, appartenir à notre Compagnie à titre de membre honoraire. Son Hortus Burdigalensis, le premier ouvrage de botanique pure imprimé à Bordeaux, parut en 1784, l’année même de la naissance de Laterrade. à Vers la même époque, les botanistes bordelais célébrèrent les premières fêtes champêtres annuelles en l'honneur de Linné. Pendant la période révolutionnaire, les futurs Linnéens : Thore, Tournon et Bory de Saint-Vincent maintinrent le flam- beau bientôt repris par Villers, Dupuy et Antony qui furent les formateurs de Laterrade. Il convient de leur adjoindre Rodrigues qui créa le Muséum. Et voici maintenant nos fondateurs : Dargelas, venu de l’en- tomologie à la botanique, professeur-directeur du Jardin des Plantes, et Laterrade, professeur indépendant, auteur de la € Flore Bordelaise ». Avec eux, voici les premiers Linnéens : Léon Dufour et Grateloup, Billaudel et Gachet, Charles des Moulins, Durieu de Maisonneuve et Lespinasse. N'oublions pas Chantelat, de Rabar, Moyne et Ardusset qui explorèrent avec zèle le petit coin de terre où s’écoula leur existence. Tous ces Linnéens de la première heure et d’autres encore furent les collaborateurs de Laterrade pour les éditions suc- cessives de la « Flore Bordelaise » où, avec une patience admirable, l’auteur complétait graduellement l'inventaire des richesses végétales de la Gironde. Quant aux botanistes plus récents, leurs noms sont dans toutes les mémoires et leurs visages mêmes dans bieu des souvenirs. | C'est Clavaud, dont la Flore malheureusement inachevée LS he DER 2 7 0 re ds É En RE A dE Ge nn Se Son ne n + LRO Le demeure un modèle inégalable, Clavaud qui dirigea ici à Arlac sa dernière excursion publique (1). C'est encore Brochon el de Loynes apportant en botanique _ la rigueur de la méthode juridique qui leur élait familière et traitant chaque page d’herbier comme une cote de dossier. C’est Motelay rassemblant avec une patience inlassable d’inestimables collections. : Ce sont enfin les derniers disparus : le Docteur Lalanne et l'abbé Labrie; tous deux botanistes et préhistoriens avaient exploré au point de vue botanique une contrée qui leur était familière ; celui-là la presqu'île du Médoc et celui-ci les colli- _ nes si variées de la Benauge et de l’Entre-deux-Mers. [Il nous a paru que c'était remplir un devoir de gratitude que de citer à l’ordre de ce jour de fête nos devanciers Linnéens et pré-Linnéens. Leurs recherches, leurs travaux, les documents qu'ils ont accumulés sont les bases solides sur lesquelles nous nous efforcons de construire l'édifice dont eux-mêmes ont rêvé. Puisse la réalisation correspondre à leur rêve; puisse-t-elle être digne d'eux et digne de la Société Linnéenne au renom de laquelle ils ont contribué. Il Les « Ornithopus » hybrides de la Gironde Par A.-F. JEANJEAN Nous avons dans la Gironde les quatre Ornithopus de la flore française et, bien qu'ils soient communs dans notre région des landes, aucun hybride entre les espèces de ce genre . n'avait été Jusqu'ici constaté dans nos limites. Le 7 juin dernier, j'ai découvert au Thil, dans une prairie (1) Je dois ce détail à notre président honoraire, M..A. Barpié, qui assislait à cette sortie. — 100 — bordant la route du Bouscaut à Léognan, l’Ornithopus Martini Gir., hybride d’O. compressus et d’O. perpusillus, et le 14 juin, dans la même station, un hybride d'O. compressus et d’O. roseus. Le 17 juin, M. Bouchon et moi, nous avons trouvé l'O. Martini au Taillan dans une friche sablonneuse sur le chemin de Germignan. Au Thil et au Taillan surtout, l'O. Martini était abondant. Ces stations peu éloignées de Bordeaux étant souvent explo- rées, on peut s'étonner que cet hybride n'ait pas encore été signalé dans notre département. N'’a-t-il pas été recherché, a-t-il été méconnu, ou bien son apparition est-elle de date récente ? | En 1925, je l'avais vainement cherché dans cette même friche du Taillan où M. Bouchon et moi en avons récolté une ving- taine de pieds. Il faut donc croire que depuis cette date des conditions particulièrement favorables ont permis dans cette station, et peut-être ailleurs en Gironde, l’hybridation des O. compressus el perpusillus. Et comme les graines de lO. Martini reproduisent eu partie l’hybride et en parte les parents, la fréquence de cette année est probablement due pour une bonne part à la reproduction de formes hybrides datant des années précédentes. Ornithopus Martini Giraudias, O. compressus X perpu- sillus. $ L'O. Martini a déjà été rencontré dans le Loir-et-Cher, la Vendée et la Charente-Inférieure. En 1882, Giraudias le dis- tribua dans le fascicule de la Société Rochelaise et en publia la diagnose dans le Bulletin de cette Société. L'hybride était dédié à un botaniste de Romorantin, M. Martin, qui avant lui l'avait observé, mais en avait méconnu l’hybridité. Depuis, une forme nouvelle de l’O. Martini, la variété Fouilladei Rouy a été reconnue dans la Charente-Inférieure par M. Fouil- lade. Chaque hybride étant, comme on le sait, une entité indivi- duelle différente par ses caractères d’un autre individu hybride CREER T0 du même type, l’abondance de l’O. Martini dans les deux stations où Je l’ai récolté en compagnie des parents m'a per- mis d'observer un assez grand nombre de formes se rappor- tant à l’hybride type ou en étant plus ou moins éloignées. Pour expliquer avec quelque certitude l’origine de plusieurs de ces formes, il eût été nécessaire de les étudier sur place. Je n'ai pu le faire faute de temps. Absorbé par la préparation des fêtes de notre Uentenaire, et devant m'’absenter de Bor- deaux immédiatement après, J'ai dû m'en tenir 1 à quelques observalions hâtives qui aujourd'hui me paraissent insuffi- santes pour interpréter sur le sec un certain nombre de spécimens. — Var. {ypica. À défaut de la diagnose originale de Giraudias, voici celle que Rouy donne dans sa Flore, t. V, p. 311 « Intermédiaire entre les O. compressus el perpusillus. Tiges grêles plus ou moins allongées; pédoncules presque une fois plus longs que la feuille; corolle d'un jaune pale, à étendard strié de pourpre ; légumes pubescents, falciformes à 2-3 arti- cles, {erminés par un bec incurvé plus long que le dernier article. » Les formes récoltées que Je considère comme appartenant à cette variété sont de beaucoup les plus nombreuses. Efles cons- tituent un ue assez homogène répondant à la description ci-dessus ou s’en écartant peu. Les tiges sont parfois aussi robustes que celles ie IE compressus et peuvent atteindre 1m15 de long; les pédoncules dépassent plus ou moins la feuille; la corolle qui mesure de 5 à 7 mm. est d’un Jaune plus ou moins pâle avec l’étendard strié de rouge; par dessiccation elle devient assez souvent d’un jaune plus vif, et plus rarement elle prend une colo- ration voisine de celle de l’O. perpusillus; les légumes sont pubescents, falciformes à 1-4 articles ; le bec incurvé est par- fois très long par suite de l’avortement des derniers articles. Le plus souvent les caractères d’un même organe sont très variables sur un même pied. Des ombelles portent des calices AcTes 1928. 8 pee de compressus, d’autres de perpusillus; sur une même ombelle les fleurs sont plus ou moins grandes et différemment colo- rées : à côté de corolles du type il n’est pas rare d'observer des fleurs de perpusillus; sur les pédoncules fructifères, des légumes à peu près normaux voisinent avec des fruits à arti- cles plus ou moins avortés. — Var. Laterradei Jean]. var. nov. O. compressus > perpu- sillus. Ce groupe comprend les formes sur lesquelles l’action de l'O. perpusillus est moins forte que celle de la plante mère et qui par suite relient l'hybride type à l’O. compressus. Je donne à ces formes le nom de var. Laterradei heureux de pouvoir, en ce Jour de notre Centenaire, faire entrer dans la nomen- clature, et à propos d’une plante girondine, le nom du fonda- teur de notre Société. | Mes échantillons peuvent être classés en trois sous-groupes : S.-g. a. — Les formes de ce sous-groupe sont les plus voi- sines de l'O. Martini. Les légumes ont de 1 à 8 divisions; les fruits à articles non avortés sont plus nombreux; le bec plus ou moins incurvé ou presque droit est plus ou moins long. Se, b. — Formes plus rapprochées de l'O. compressus. Les | fruits légèrement falciformes ou presque droits (1) et à arti- cles plus rarement avortés ont le bec du compressus; la plu- part ont les divisions de la base peu contractées aux articula- tions tandis que les suivantes sont rétrécies aux deux bouts. Quelques échantillons classés dans ce sous-groupe m'ont paru difficiles à interpréter soit à cause de la corolle à peine tein- tée d’un peu plus de jaune que celle du perpusillus, soit à cause des légumes plutôt droits et à articles étranglés : Le bec rappelant celui du compressus, je les ai considérés comme des compressus > perpusillus. Au point de vue de la corolle J'ai remarqué plusieurs fois que des formes dont les fleurs se rap- (1) Il est à noter que le fruit de l'O. compressus est de forme assez variable ; il est le plus souvent falciforme, il est aussi parfois arqué en dehors ou presque droit; le bec, normalement aussi long que le dernier article et recourbé, peul être plus court et droit. — 103 — Dan hé prochaient par leur grandeur et leur coloration de celles du _ compressus où du perpusillus donnaient des fruits assez éloignés _ de ceux de ces espèces. J'ai aussi observé des cas inverses. S.-e. c. — Je classe dans ce sous-groupe un seul pied É Ês 3 récolté au Thil. Les légumes à 5-9 articles non contractés aux = deux bouts dépassent parfois 30 mm. de long et ont 2,5-3 mm. D de large. Bien que la corolle ne mesure que 5 mm. et soit É devenue un peu rosée par la dessiccation, cet exemplaire me parait être le plus voisin de l'O. compressus. 3 — Var. Fouilladei Rouy. O. perpusullus > compressus. Fe Cette variété a été créée par Rouy pour une forme d’O. Mar- dini trouvée par M. Fouillade à Saint-Symphorien dans la à Charente-Inférieure. L'auteur de la Flore de France en donne à la description suivante dans les additions du &. XII, p. 472 : É « Corolle de l'O. perpusillus mais plus grande; légume plus > semblable à celui de l'O. perpusillus, à bec plus court que : _ dans l’O. Martini et presque droit. » : Je n’ai récolté que quelques formes appartenant à ce groupe ; = la diagnose peu précise de Rouy ne me permet pas de les rap- 4 porter avec certitude à la plante de M. Fouillade. - Mes échantillons ont les tiges grèles ; les pédoncules dépas- E sent la feuille; les légumes droits ou légèrement falciformes ( ._ mesurent au plus, comme ceux du perpusillus, 18 mm. de long; ils ont 2-7 arlicles; ceux à 2-4 divisions sont peu nom- « NA Lysal. Fe Ÿ WE … breux; le bec est droit et plus court, ou à one plus long que É le ie article. 4 Les uns ont la corolle de PO. Martini type mais un peu — moins grande: leurs fruits sont un peu plus larges que ceux de l'O. perpusillus : 2 mm. au lieu de 1 mm. 5. Les autres, É à légumes larges de 1 mm. 5, ont la corolle de l'O. perpu- . sillus, mais:un peu plus grande et teintée sur les ailes d’un peu plus de jaune. Ornithopus perpusillus x compressus. …._ Je crois avoir mis la main, au Taillan, sur l'hybride inverse 4 d' Ornithopus compressus x perpusillus. À un endroit de la sta- — 104 — tion se trouvaient plusieurs pieds d’O. perpusillus presque dres- sés; l’un d’eux avait la corolle jaune pâle de l'O. Martini. Je le récoltai après avoir remarqué que les pieds les plus voisins d’'O. compressus et d'O. Martini étaient éloignés de 3 à 4 mètres et qu’ils étaient étalés et à tiges robustes. Voici les caractères de cet hybride : Plante grêle à tiges de 30-50 cm. presque dressées. Feuilles à 5-8 paires de folioles petites, ovales ou elliptiques, mucro- nées, longues de 2-3,5 cm. Pédoncules de # em. dans le bas, de 3,5-3 cm. dans la partie moyenne. Ombelles 3-5 flores. Calice à dents 2-2,5 fois plus courtes que le tube. Corolles de 4-5 mm. jaune pâle, fortement striées de rouge sur l'étendard et parfois teintées de cette couleur à la base des ailes, la plu- part devenant Jaune assez vif par la dessiccation. Légumes droits ou légèrement falciformes, réticulés, larges de 2,5-3 mm. à 1-4 articles (deux légumes seulement sont à 5 divisions); tous les articles sont rétrécis aux deux bouts, parfois presque arrondis; le bec des fruits à 1-2 articles est le plus souvent long, droit ou incurvé, crochu ou non à son extrémité; les fruits à 3-5 divisions ont un bec généralement courbé aussi long ou plus court que le dernier article. Par son port et son facies qui sont ceux du perpusillus, par sa corolle dont le rouge est plus accentué, par ses légumes aussi larges que ceux du compressus mais à articles peu nom- breux et pour la plupart nettement ovoïdes et dont le bec se rapproche tantôt du compressus et tantôt du perpusillus, cet hybride diffère sensiblement de toutes les formes d’O. Martini que J'ai examinées. Est-ce vraiment un O. perpusillus x com- pressus? J’en ai l'impression, mais Je ne peux évidemment pas l’affirmer. Ornithopus Bardiéi Jean]. O. compressus > roseus. Au Thil, en bordure d’un endroit où croissaient pêle-mèêle des O. compressus et-roseus, je vis un Ornithopus à fleurs orangées. Je pensai immédiatement à un hybride des deux espèces; l'examen que j'en fis sur place me confirma dans — 105 — cette idée. Avant de le récolter, Je parcourus avec soin toute la station où les deux parents étaient sur plusieurs points très abondants ; je n’en trouvai aucun autre pied. Il n'existe donc actuellement à ma connaissance que deux pieds d’hybride de compressus et de roseus ; l’un découvert en 1881 à Palluau (Vendée) par Giraudias et l’autre récolté en _ Gironde quarante-sept ans plus tard. Ce n’est qu’en 1917, c'est-à-dire trente-six ans après Pavoir observée et récoltée que Giraudias fit connaître sa plante. Voici ce qu'il en dit dans ses Notes de Botanique systématique publiées dans le Bulletin de la Société Botanique de France, ar, p. 11 : € ... en triant mes exemplaires d’O. roseus, je mis à part un unique pied à fleurs d’un rose plus pâle dont les fruits sont bien caractéristiques. Au lieu d'être droits comme dans lO. roseus, ils sont presque falciformes et terminés par un bec recourbé, noir (1), semblable à une griffe. Des articles du légume, au nombre de cinq, les deux inférieurs sont à peine échancrés à la base et au sommet, comme ceux de l'O. com- pressus ; les suivants sont au contraire atténués à chaque bout, et ont la forme subarrondie ou plutôt ellipsoïide de ceux de l'O. roseus. J'ai donné dans mon herbier à cet hybride le nom d’ x O. adulterinus.» Page 13, il donne de l'O. adulterinus la diagnose ci-après : Planta hybrida, ex Ornithopo compresso et O. roseo orta. Ullimo sat similis a quo caracteribus poslea enumeratis differt. Lequmen lœve fal- ciforme, articulis dobus inferioribus vix truncalis, ut in O. compresso ; superioribus superne et inferne atlenualis, subrotundis, seu potius ellipsoidis ; rostrum nigrum curvatum, fere unguiculatum. Voici maintenant les caractères de l’hybride du Thil : Tiges dressées, robustes, de 40-50 cm. Feuilles inférieures à folioles grandes ovales, celles des feuilles moyennes et supé- rieures oblongues ou lancéolées. Pédoncules égalant ou dépas- (1) Beaucoup de légumes d'Ornithopus prennent cette coloration après leur matu- rité. (A.-F. J.) — 106 — sant la feuille mais n'atteignant jamais deux fois sa longueur. Feuille florale plus courte que les fleurs ou les égalant. Calice à dents généralement un peu plus courtes que le tube. Corolle de 7-8 mm. jaune au début et à étendard strié de rose vif; pendant l’anthèse, l’étendard et les ailes prennent : une teinte orangée; la carène reste ordinairement jaune. Légumes droits ou légèrement falciformes, glabres, à 6-8 divi- sions (trois légumes seulement ont 3-5 divisions), longs de 18-25 mm. et larges de 2-2,5 mm. ; les deux ou trois premiers articles de la base sont peu ou point contractés aux deux bouts; les suivants à peine plus étranglés n’ont jamais la forme subarrondie de ceux du roseus ; le bec recourbé est plus long que le dernier article. Par ses fleurs où le jaune domine, par ses fruits à articles plus nombreux et moins étranglés, la forme girondine est plus voisine que la forme vendéenne de l'O. compressus. Je la con- sidère comme un O. compressus > roseus. Je dédie cette forme à notre collègue M. Armand Bardié, Président honoraire de la Société Linnéenne de Bordeaux. En lui donnant le nom d’O. Bardiéi nous sommes heureux, mes collègues du Groupe botaniste et moi, de rendre hommage à la fois à l’ancien Président de la Société et au botaniste qui s'intéresse si vivement à la flore de la Gironde et qui a exploré avec tant de succès la riche région du Thil. A re SA et een Fa J diese L È i in vor ns ÉREN a 2 ris III « Cassida vittata » Villers (Col. « Chrysomelidæ ») et ses plantes nourricières A Par G. TEMPÈRE C'est toujours un sujet d’ ae ue pour l’entomologiste qui sait combien est parfait l'instinct botanique chez certains groupes d'insectes phytophages, que de voir des espèces nulle- 3. glre _ ment omnivores, appartenant à ces groupes, s'attaquer, - normalement ou accidentellement, à des plantes très éloignées les unes des autres, dans la classification botanique. Edouard Perris, un des meilleurs observateurs des insectes que nous ayons eu dans le Sud-Ouest, connaissait bien ce merveilleux instinct, et voici textuellement ce qu'il écrivait . en 1875, dans ses « Nouvelles Promenades entomologiques », au sujet de Cassida vitata Villers, qu'il désigne sous des noms repoussés aujourd’hui par la loi de la priorité : -& C. oblonga TII., salicorniæ Steph. Dans une excursion à Arcachon, en 1847, j'ai trouvé abondamment la larve de cette espèce, et mes notes portent qu'elle vivait sur Salsola kali et sur Sperqularia media. M. de Norguet, dans son cata- logue, la mentionne comme existant à Calais sur l’Arenaria marina, qui n’est autre que la Sperqularia précitée, et M. de Marseul, d’après Suffrian, sur Sperqgula arvensis et Urtica dioica. D'un autre côté, le nom de Stephens semble indiquer que la larve se nourrit d’une Salicornia, et, d’après M. Fabre, …. l'insecte se trouverait à Avignon, sur l'Atriplex halimus. La + famille des Salsolacées, à laquelle appartiennent les Sa/so/a, les Sahcornia et les Afriplex, est fort éloignée, dans la clas- sification botanique, de celle des Alsinées ; et j'ai dès lors, au sujet des plantes véritablement nourricières de cet insecte des doutes que je regrette de n'avoir pas en ce moment l’occasion de vérifier. Les entomologisies du littoral voudront bien me _suppléer. Quant aux Urtica, je pense qu'il n’y a pas lieu de s'en occuper. » re -. Ainsi donc, ce double victus, sur des plantes de familles & _ totalement différentes, semblait assez étrange à l'Entomolo- giste. de Mont-de-Marsan pour lui inspirer des doutes sur … l'exactitude de ses propres observations. J'ignore si, depuis lors, la question a été mise au point; cela est fort possible, mais je n'ai pas eu l’occasion de faire des recherches bibliographiques spéciales à ce sujet. Je sais % seulement que la plupart des Faunes qui daignent faire une : . petite place à l'indication du régime alimentaire, attribuent à — 108 — notre Casside des plantes diverses sur la foi des divers auteurs cités par Perris. Bedel cependant (Faune des Coléoptères du Bassin de la Seine], esprit critique et précis, ne devait pas agir de même; en effet, il ne retient absolument que les Salsolacées /Atriplex, Salicornia, Salsola, Beta) et ne mentionne même pas les Caryophyllacées, nous autorisant de ce fait à penser qu'il considérait comme improbable le victus sur des plantes de cette famille. Cassida viltata, espèce allongée, aux élytres non explanés latéralement et ornés chacun, pendant la vie, d’une belle bande chatoyante d’un vert nacré, n’est pas rare en Gironde, et J'ai pu observer moi-même son régime alimentaire. Or, il semble bien que Perris ne se soit pas abusé, en 1847; en effet si, à La Teste, J’ai récolté assez abondamment l’Insecte et sa larve sur une forme littorale d’Atriplex hastatum L., à Andernos, je l’ai trouvé au pied de Sperqgularia marginata D. C. en compagnie de Sibinia arenariæ Steph. et semblant y être chez lui aussi bien que son compagnon, malgré la pro- ximité de diverses Salsolacées (Obione, Suæda, Salicornia) sur lesquelles je ne l’ai d’ailleurs pas vu. Mais, le 26 juin 1926, au cours de l’excursion faite au Haillan, dans la propriété Catros, à l’occasion de la fête lin- néenne, J'eus la possibilité de faire une observation plus pro- bante et plus intéressante. Dans un terrain très sablonneux, où abondaïent, mêlés, Juncus bufonius L. et Sperqula arvensis L., à l’exelusion de toute Salsolacée, je pus ramasser, au pied de ces plantes, un assez grand nombre d'exemplaires de Cassida vittata qui, tous, offraient un caractère bien particulier : la bande nacrée des élytres était absente, complètement inexistante chez la majo- rité des spécimens, et à l’état de très court vestige huméral chez les quelques autres. Je ne doute plus maintenant, pour si étonnant que cela soit, que C. viltata vive aussi bien sur des Caryophyllacées que sur les Salsolacées, mais une question se pose immédia- E 3 dE? — 109 — tement, à laquelle il est bien difficile de répondre : quel rap- port existe-t-il donc (car il en existe un de toute évidence mais dont la nature nous échappe) entre les Afriplex et les Sperqula? La même question, d’ailleurs, se pose pour d’autres plantes tout aussi disparates aux yeux du botaniste systématicien, mais réunies dans la prédilection de certains insectes : Lilium et Solanum, Vitis et Eprlobium. Enfin mon observation, d’ailleurs toute fortuite, du Haillan, suscite d’autres points d'interrogation; quelle est la cause de l'absence des bandes nacrées? Cette absence est-elle en corré- lation avec le régime alimentaire, dans ce cas particulier ? Seules des observations répétées, faites sur le terrain même, pourront fournir un semblant de réponse à ces questions. IV Un Poisson des mers du Nord, « Argentina silus » Ascan, sur les marchés de Bordeaux Par MM. J. CHAINE et J. DUVERGIER Depuis quelque temps il est signalé sur nos côtes la présence de Poissons dont l’habilat ordinaire est le nord de l'Atlantique. C’est ainsi, qu'entre autres faits, M. le docteur R. Sigalas à fait connaître la capture d’un Escolar (Bipinnula violacea Beau) (1) et nous-même celle d’une Mustelle à quatre barbillons (Mustella cimbria L.) (2). Cette fois il s’agit d’un Salmonide, l’Argentina silus Ascan. Cette dernière espèce a été trouvée par l’un de nous le 10 mai dernier aux halles de Bordeaux, où chaque jour il se (1) P.-V. de la Soc. Linnéenne, séance du 20 juin 1928. (2) P.-V. de la Soc. Linnéenne, séance du 7 mars 1928. — 110 — rend pour se procurer les sujets nécessaires à nos recherches sur les otolithes. C’était la première fois qu’il rencontrait cette Argentine, depuis il ne l’a plus trouvée; deux seuls exem- plaires étaient sur le marché. Les marchandes ne connaissaient nullement ce poisson, qu’elles disaient même voir por Ja première fois. Comme pour la Mustelle, il ne nous a pas été possible d’avoir des renseignements exacts sur la capture de ces Argentines ; tout ce que nous avons pu-apprendre c’est que ces deux pois- sons ont été pris par un chalutier du port de La Rochelle. L'Argentina silus est parfaitement décrite par Jordan et Evermann, aussi pensons-nous n'avoir pas à revenir sur ses caractères dans cette courte note qui n’a pour but que de faire connaître la présence de cette espèce sur les marchés français dans le cas de rencontres semblables dans l’avenir (1). L'habitat ordinaire de l’Argentina silus est l'Atlantique septentrional; c'est ainsi qu’on le rencontre en Europe sur les côles de Norvège et d'Islande et en Amérique sur le Grand Banc et les côtes du Maine. | V n Fonctionnement du Groupe Lépidoptériste Par M. BRASCASSAT C'est au nom du groupe lépidoptériste, dit École Bordelaise, que Je prends la parole. Tout d’abord, laissez-moi vous dire la grande joie que nous éprouvons en voyant aujourd'hui à l'honneur la Société Linnéenne de Bordeaux, qui porte si allègrement ses cent dix. ans d'existence, grâce aux efforts et au dévouement de ceux. qui depuis plus d’un siècle l'ont dirigée. (1) D.-S. Jorpax et B.-W. Evermann, The Fishes of north and middle re ‘4 in Bulletin of the United Slates national Museum, n° 47, p. 526. a - — 111 — 4 —_ Honneur et gloire à tous ces pionniers d'antan malheureu- L: sement disparus, mais dont les âmes semblent toujours planer 4 au-dessus de nous pour animer nos travaux et inspirer nos 4 décisions. | 4 Honneur et gloire à leurs successeurs auxquels nous devons, 5 malgré les difficultés consécutives à la grande guerre, de _ m'avoir pas sombré, et de repartir aujourd'hui plus vivants É que jamais vers de nouvelles conquêtes scientifiques …. Car, Messieurs, vous ne l’ignorez pas : l’amour de la science est notre unique raison d’être, et tous tant que nous sommes ef nous cherchons par tous les moyens à rendre plus fructueuses nos recherches et plus méthodiques nos travaux. C’est de ce besoin de perfectionner nos méthodes joint au désir de faciliter nos investigations scientifiques que sont nés _ les groupes. | Leur formation constitue un épisode de notre histoire Ro 'aE é: pacte, 1e ad ot TE, 3 Linnéenne Bordelaise; c’est pour cela qu’il m'a paru intéres- sant, à l’occasion de la célébration du Centenaire, d’en dire quelques mots. _ Les groupes ne sont pas un état dans l'état; ils sont sim- … plement des organismes chargés de la préparation des travaux ; - par suite ils ont besoin pour vivre et prospérer non seulement de la bienveillance, mais encore de l’appui de la Société tout entière. 6 Ter AL VOL AA re. | MU f a) 4 Fa Nous avons compris que nos travaux gagneraient en préci- - sion et en clarté si nous nous groupions par catégories de … compétence pour les élaborer. Cela n'empêche pas les textes ainsi préparés d’être lus en “ séance générale, et publiés réglementairement dans les Procès- Verbaur ou dans les Actes. …_ Il ne m'appartient pas ici, puisque je parle au nom du seul =. groupe lépidoptérologique, de m'occuper des autres groupes, ne: ?: = Te & je ne suis nullement qualifié pour cela; je me bornerai donc à vous exposer brièvement nos méthodes de travail et les —_ moyens que nous employons pour nous approcher autant que —_ possible de la vérité scientifique. — 112 — C'est le regretté Monsieur Gouin qui, le premier, eut l’idée de grouper les lépidoptérologistes girondins. Tout d’abord nos manifestations devaient se borner à des excursions ayant pour but soit l'exploitation d’habitats déjà connus, soit la découverte d’habitats nouveaux; mais bientôt, grâce à l'heureuse initiative d’un autre lépidoptériste, le groupe se transforma en comité d’études dont M. Gouin fut chargé de provoquer et de diriger les réunions. Deux organismes principaux en assurent le fonctionnement; j'ai nommé la circulaire mensuelle et Le jury de détermination. EL tout d'abord la circulaire mensuelle. Nous avons pensé en effet que l'élaboration de nos travaux faite en commun et sous le voile de l'anonymat par la presque totalité des ama- teurs girondins de lépidoptères nous préserverait de nombreu- ses erreurs, et nous mettrait en garde contre cette tendance bien humaine qui consiste à regarder comme infaillibles ses propres décisions, et à exagérer l'importance de ses décou- vertes, procédés auxquels l'exactitude scientifique a tout à perdre si l’amour-propre y trouve son compte. Quand nous vous présentons une étude, mes chers collègues, ce n’est pas le travail de l’un d’entre nous que nous vous soumettons, mais le travail de tous. Vous n'ignorez pas qu’une petite révolution vient de boule- verser le monde lépidoptérologique au sujet de la nomencla- ture, et que beaucoup ont décidé, pour rompre définitivement avec l’embrouillante synonymie, de respecter désormais scrupuleusement la loi de priorité. | En conséquence, pas mal d’espèces n’ont pas, comme le prétendent quelques-uns, changé de nom, mais ont repris leur nom primitif que des imposteurs, ou des gens mal informés, bien que de bonne foi, leur avaient ravi. De plus, par suite de nouvelles découvertes, certaines espèces ont changé de groupe, de sorte qu’en France on a été amené à éditer un nouveau catalogue aussi complet que possible et basé sur la nomen- clature primitive. Lorsque sous la direction de M. Lhomme, il a commencé à s’éditer, M. Gouin venait de faire paraître — 113 — dans les Actes de 1922 sa contribution au catalogue lépidop- térologique de la Gironde, venue un peu tôt puisqu'il n'avait pas eu connaissance des nouveaux travaux dont Je viens de parler et qu'il n’avait pas pu y adapter le sien. C’est pour cela que dès le début de sa formation, le groupe que je représente a décidé de reprendre l'ouvrage de M. Gouin, de le compléter, de le préciser et surtout de le faire rentrer dans le nouveau cadre scientifique. Voici comment il procède : Le secrétaire rédige une circu- laire sous forme de catalogue, contenant pour chaque espèce tous les documents qui ont paru à son sujet dans les catalo- logues antérieurs y compris le catalogue Gouin et le nouveau catalogue Français, édité par M. Lhomme. Cette circulaire est envoyée en communication par voie postale aux membres du groupe qui ont accepté d'y collabo- rer; chacun d’eux peut ainsi ajouter ses propres remarques, exprimer ses doutes, formuler ses critiques et cela non pas au milieu du brouhaha d’une séance publique, mais dans le silence du cabinet de travail. Ce premier texte ainsi complété est envoyé au secrétaire qui en rédige un second et l’envoie de nouveau aux collabo- rateurs pour qu'il puisse se rendre compte des objections faites à leurs propositions et y répondre au besoin. Cette nouvelle rédaction est mise au point, et lecture en est donnée en séance du groupe, afin que tous les membres rédacteurs ou non puissent donner un dernier avis. Un texte définitif est enfin rédigé et remis au Conseil d'Administration pour être ensuite publié conformément aux règlements de la Société. Est-il besoin d'ajouter, mes chers collègues, que c’est avec la plus grande attention et le souci scrupuleux de la vérité scientifique que le groupe prépare les travaux qu'il vous sou- met?. Certes nous ne prélendons pas à linfaillibilité; elle n existe pas lorsqu'il s’agit de sciences expérimentales dont les . données peuvent varier soit par suite de découvertes nouvelles, soit par suite d’émigrations dans de nouveaux habitats à se — 114 — | + … d'espèces qui n’y étaient pas auparavant. Mais ce que nous pouvons affirmer c’est que nous faisons tout notre possible pour dire la vérité telle qu’elle ressort de la documentation que nous possédons actuellement. | À ce premier organisme de la circulaire s’en ajoute un second : le jury de déterminations. Il est composé de trois membres qui, à l’occasion, peuvent s'en adjoindre d’autres et a pour mission de déterminer les pièces difficiles ou litigieuses, ainsi que de contrôler, lorsque c'est possible, les données douteuses contenues dans les précé- dents catalogues. C'est ainsi que le Jury a examiné à Soulac la collection Boisson, à Pauillac la collection de l’abbé Mège, au Muséum ce qui reste des vieilles collections girondines, à notre Musée la collection Breignet. | Lorsqu'ils ne peuvent prendre eux-mêmes une décision les membres du jury n'hésitent pas à faire appel à quelques entomologistes éminents ou poele pour leur demander leur avis. Telle est, mes chers collègues, la méthode de travail 2 dans notre groupe. La mise au point du catalogue touche à sa fin. Demain avec une nouvelle ardeur nous allons nous mettre à l’œuvre pour élaborer par espèces la carte lépidoptérologique du sep ment de la Gironde. Nous vous soumettrons nos travaux au fur et à mesure qu'ils avanceront, trop heureux si par nos efforls nous pouvons, marchant sur les traces de nos glorieux prédécesseurs : les toger, les Trimoulet, les Breignet, les Gouin, contribuer pour notre modeste part à faire de plus en plus connaître et appré- cier la Société Linnéenne de Bordeaux à laquelle nous avons l'honneur d’appartenir. | ! --2 ANNEXES Remise du Diplôme de Président honoraire _à M. A. Bardié . M. À. Bardié, Président honoraire, pour raisons d'âge et 1e E ne n'avait pu assister à nos fêles et recevoir des mains de M. Joubin, délégué de M. le Ministre de l’Instruclion publique et de l’Institut de France, le Diplôme de Président honoraire. Dans sa séance du 4 Juillet, la Société décida que, en D couvce d'affection et de reconnaissance, ce diplôme lui LE remis chez lui, le lendemain même. | _ Au cours de la matinée du jeudi 5 juillet les membres du - Bureau, auxquels s'étaient joints M. le Dr W. Dubreuilh, À MM. Bouchon et Tempère, allèrent donc rendre visite à notre Président honoraire. _ Ce fut très simple : en quelques mots, le Président pole à M. Bardié toute l’affectueuse vénération dont l’entou- 1 rent ses collègues, et toute la gratitude que lui porte la …_ Société pour le dévouement inlassable dont il a fait preuve : en sa faveur. _ M. Bardié, très ému, remercia M. le Président et la Société du diplôme qui lui était remis ainsi que de la dignité qui lui avait été conférée, la plus haute dont dispose la Société. _ [1 ajouta combien il appréciait les satisfactions qu'il a trouvées au sein de la Société Linnéenne et combien il a . toujours été réconforté par l'atmosphère de cordialité qui y - règne. Les amitiés sincères et solides qu'il y a rencontrées … ont élé les grandes joies de son existence. 2 116 Ce sont tous ces heureux souvenirs que lui rappellera son diplôme de Président honoraire. Il Distinctions honorifiques Nos deux collègues, MM. A. Bouchon et G. Malvesin-Fabre, ont été nommés Officiers d’Académie au titre du Centenaire, le 23 février 1929. Ils avaient été proposés pour cette distinction au moment de nos Fêtes. Mais alors M. le Ministre de l’Instruction Publi- que avait écrit à notre Président qu'il regrettait de ne pouvoir à cetle date les comprendre dans une promotion spéciale puisqu'il n’y avait pas déplacement ministériel, et l’assurait qu'ils feraient partie de la promotion de janvier. La Société Linnéenne tout entière est très heureuse en cette circonstance d'exprimer à M. A. Bouchon et à M. G. Mal- vesin-Fabre de bien cordiales félicitations. TABLE DES MATIÈRES Pages Conseuld'Administration de la Société pour 1928 ............,..4.. si Présidents de la Société depuis sa fondation......... Re ms 7 D oui Pianéenue de Bordeaux... "trs DE Pentenare de la fondation de la Société... ....,.,::.::............ 15 Centenaire de la Reconnaissance d’Utilité publique..,..,........... 1P7 D euale 42.4 LU 23 I. Hommage de la Société Linnéenne à J -F. Laterrade. son TOMAIÈGEUR RON SR Re MER CE Fe 20 UP Ponieenee publique 7%... ah, cn 26 Les Champignons qui empoisonnent, par M.G. Malvesin- Les Remèdes contre lEmpoisonnement, par M. le Dr Bas- en eR RE EN n IE 37 II. Excursion à Arlac, lieu de fondation de la Société Linnéenne, 44 IV. Assemblée générale de la 119e Fête Linnéenne......... ... 45 ONE ER RM TRE 62 Éloge de J.-F. Laterrade par M. J. Chaine, Président. ............. 1 CHOUMICAIONS .. ...... Ne ES A En 95 Dépôt de la première partie du Catalogue des plantes vasculaires du département de la Gironde, par M. G Malvesin Fabre .... 95 Les Ornithopus hybrides de la Gironde, par M. A.-F. Jeanjean . 99 Cassida vittata Villers et ses plantes nourricières, par M. G. Tem- DÔME Los 0 a A A ER PR PS SE ER 106 Un poisson des mers du Nord : Argentina silus Ascan sur les marchés de Bordeaux, par MM. J. Chaine et J. Duvergier .... 109 Fonctionnement du Groupe Lépidoptériste, par M. M. Bras- BASSE à se. A EL IL Rte ee re 110 Acres 1928. 9 xd x 4 . RSA ES + + , L dé “ IT. Distinctions Fe Le DR Fe ” # X - Z EU Portrait de J.-F. Laterrade {hors texte) ns ne Prosramme des fêtes ue > PRÉ RS CAR Le € de Fac-similé de la lettre adressée par le Comte de Tao Préfet de la Gironde, aux maires du département Li dr ee Ris Rs L’Amanite phalloïde (projet d'affiche) ............... . =. en Assemblée générale dans le pare du Haut-Brion : ÈS res Photographie prise avant la séance (hors texte) 2e Photographie prise pendant le discours du Président | (hors TES ce er. a 52 658 Parc de l'hôtel Chézeau, hou prise avant le Le F banquet{iors texte) Torre ae FRS < ee < 68 Go Appartement et salle de cours de JF. Laterrade “ 5 en : (hors-texie) Fee SN ER 2 Re entre 84 er s5 + Le ÆT n 2 FE ee æ Po | + =: CPR _ CD V-= # Te "| # RS D g- \ NOTES SUR LA DISPERSION DES MOLLUSQUES ” PAR Ekans SCHL ESCEL (Copenhague) Par suite des communications de plus en plus fréquentes, tant par la navigation, la voie aérienne, que par le commerce des semences, des plantes de serre chaude ou l’importation des légumes, etc., il arrive souvent que des éléments étran- gers à une réglon y soient importés. Pour cette raison il est de la plus grande nécessité que tout naturaliste se tienne sur ses gardes pour quil n'en résulte plus tard des énigmes zoogéographiques; on peut déjà noter nombre d'éléments étrangers dans la faune des différents pays. Il est remarquable que telles espèces « égarées » apparaissent souvent en peu de temps en grand nombre d'individus; si toutefois les condi- tions vitales ne leur sont pas très favorables, elles disparais- sent peu à peu (**). On ne peut, à la rigueur, pas attribuer de telles espèces à la faune, proprement dite, d’un pays, et en (‘) Dans cet aperçu il n'est pas tenu compte des faits nombreux de transport de mollusques par des oiseaux. Il est bien connu que des oiseaux ont transporté des mollusques sur de longues distances, par exemple de Haïti à Cuba. Junius HENDERSON fail observer (1) l'existence de mollusques dans les hauteurs des Rocky Mountains el dans les terrains à sable mouvant, à Colorado, et il est de l’avis que l'extension en ces cas ne peut se faire qu’à l’aide d'oiseaux et d’autres animaux. (**) Comme exemples analogues on peut noler que le poisson rouge (Cyprinus auralus L.) s’est acclimalé dans l'Ile de France, à Madagascar et en plusieurs endroits.en Afrique du Nord et du Sud. Également le moineau domestique (Passer domesticus L.) a élé importé à d’autres parties du monde, par exemple, en Australie et en Amérique du Nord, où il s'est propagé énormément, causant de grands dom- mages; enfin, le lapin (Lepus cuniculus L.), qui est un fléau en Australie et en Amérique. AcTes 1928. 10 examinant la chose de près, nous voyons que plusieurs espèces qui ont été considérées comme originaires, ne sont que des parasites de la faune originaire ; c’est souvent un certain Homo sapiens Livxé qui, en envahissant la terre, y a bien laissé ses traces, mais qui a, en même temps, rendu indistinete la faune originaire. L. German dit (2) : « Les migrations modernes sont dues à des causes multiples et que j'ai exposées ailleurs. Parmi ces causes 1] faut ranger, en première, les causes alimentaires. C’est par cette voie singulière que toute une nou- velle faunule composée presque uniquement d'espèces du sous- genre Xerophila, s'est acclimatée aux environs de Paris, à une époque tout à fait récente. Get acclimatement est aujourd’hui absolument définitif, les espèces se diffusant de plus en plus et étendant chaque année leur aréa. J’ai constaté le même phé- nomène autour d’un certain nombre de grandes villes, notam- ment aux environs de Lyon et d'Angers... Ainsi, la faune française tend à une unification relative par suite de migra- lions constantes, soit naturelles, soit dues à l'intervention volontaire ou involontaire de l’homme, des espèces méri- dionales vers les régions plus septentrionales. Mais, bien entendu, cet acclimalement des mollusques du Midi n’est pas total et il est des espèces qui ne se déplacent Jamais et d’au- tres en bien grand nombre qui ne s’acclimatent pas. Ces mollusques seront toujours suffisamment nombreux pour imprimer un cachet particulier à la forme méridionale de notre pays et la différencier nettement de celle des contrées plus septentrionales. » Helix (Helix) pomatia L., espèce qui se trouve surtout dans les parcs de châteaux ou dans les vieux Jardins de couvents, en Allemagne septentrionale, en Danemark, en Suède (jusqu'aux environs de Stockolm et d'Upsala), en Lettonie et en Pologne, fut importée, sans aucun doute, par les moines pour servir de plat maigre pour le jeûne, puis elle a élé cultivée sur beau- coup d’endroits. Cette espèce est une « forme » de culture par excellence ; tâchez seulement d’en mettre quelques exemplaires dans un jardin ou dans la clairière d’une forêt et vous verrez LA ae que le plus souvent ils s'enracinent là, tandis qu'ordinairement il n’est point si facile d’ « acclimater » une espèce — cela heureusement — puisque tout ami de la nature ne devrait jamais se prêter à la dispersion artificielle des animaux, sauf dans les cas où des expériences spéciales l’exigent. À Erme- _lunden, près Copenhague, cette espèce est très commune; par ce fait je crus que Helix {Cryptomphalus) aspersa MüzL., accli- matée depuis 36 ans sur un des vieux remparts de Copenhague (Christianshavns Vold), localité partiellement détruite, pourrait trouver un lieu d’asile et des conditions convenables d'existence à côté de Helix (Helix) pomatia L., à Ermelunden. Le résultat fut tout à fait négatif justement parce qu'il s'agissait de deux espèces apparentées, ce qu'atteste pleinement le propos de John W. Tavcor (8) : « Eastwardly in Central Europe, its range is sharply delimited, probably owing to the prevalence of H. pomatia in that direction, à species which is elosely allied to H. aspersa and a probable competitor; each species is, however, gradually encroaching on the territory of the other. In Venetia, where both species are found, Æ. aspersa lives on the lower and marshy ground, while the middle and upper regions are inhabited by H. po- matia. » On trouve H. aspersa MüLr. non seulement dans la plupart des îles Britanniques, en Pays-Bas, en Belgique, en France, dans la péninsule Ibérique, sur les côtes de la Méditerranée, aux Acores, à l’île Madère, aux îles Canaries, mais elle a élé importée à Sainte-Hélène, au Cap, dans l’île Maurice et dans les îles Seychelles ; elle s'étend rapidement en Australie et en Nouvelle-Zélande, on la trouve encore en Nouvelle-Calédonie, à Java, au Chili, en Équateur, en Argen- tine, en Uruguay, au Brésil, à la Guyane, à l’île Haïti, au Mexique, en Californie et en d’autres États de l'Amérique du Nord. En Allemagne, Helix aspersa Mürz. a été acclimatée en plusieurs endroits {par exemple, près Le lac de Constance, dans le jardin de l’Institut des Sourds-Muets à Brême, à Mersebourg, à Homburg v. d. H., à Kehl-sur-Rhin, etc.), en Suisse, elle est signalée par Paravicant (4) de Bâle et de Zurich; cet auteur — 122 — fait soupconner qu'elle a été dispersée par l’homme. L'espèce est également acclimatée près Berne et près Lausanne et probablement en d’autres endroits. Introduite par C. BLancuer, en 1865, à Genève, celte espèce s’est beaucoup étendue (186). On s’est demandé si Helix pomatia L. est originaire en Angleterre du Sud-Est: nous avons d’anciens rapports mon- trant que l'espèce a été importée là par manière d’essai ; il la faut alors compter comme « forme de culture ». Euparypha pisana Mücc., connue en Angleterre en tout cas depuis 1777, ne devra guère être attribuée non plus à la faune originaire ; sa distribution est très limitée sur la côte sud-ouest de l’Angleterre et sur la côte est de l'Irlande et nous savons que son existence sur les bords de la Marne à Charenton, près Paris, est due au hasard, en 1870. T.-D.-A. CocrerezLz (5) annonce que Euparypha pisana Müzc. s’est étendue à la Jolla, en Californie, si rapidement et en telle quantité, qu'on a dù prendre des mesures pour les détruire; on annonce même son existence du Cap, du Natal, du Cap Guardafui (Somaliland) (6), et de l’Australie, ramassée sur des palmes près Adelaide (462) et Melbourne (com. Dr S. Jagckez, Berlin). Theba cantiana Moxr. n’est, malgré son nom, qu'assez tardi- vement devenue citoyenne de la faune Britannique; elle est, suivant B.-B. Woonwarp (7) importée probablement après l’époque romaine. L.-E. Apaus (8) dit qu'elle à été transportée par navire à Middlesborough et qu’elle se répand aussi aux environs de Québec (Canada) (9). Theba cantiana Moxr. a été indiquée de Northumberland et de Fife, probablement importée (178); il en est de même pour Heliomanes virgata Da Costa, à Haddington, à Fife et à Perth; également elle a été importée vraisemblablement à Donegal (179). Oxychilus lucidum Drap. s'étend actuellement rapidement dans les jardins, en Allemagne (10), en Danemark (environs d'Odense en Fionie) et en Suède, de même il existe dans les jardins sur la côte Ouest de l’Amérique (11). Oxychilus alliarium Mwcer n'est observé en Finlande que ne, :. — 123 — dans les jardins (42); il a été trouvé dans des serres chaudes à Boulder, Colorado (États-Unis) (18). Un exemple typique d’une espèce en extension rapide est la Helicella obvia Harru., espèce originaire de l'Europe centrale et orientale qui s’est énormément apportée avec l’esparcette (Sainfoin). Déjà, en 1850, elle a été trouvée dans une colonie à Berlin; Frienez (14) croit avoir prouvé d’une facon assez sûre qu'elle y est importée. Dans le Harz sa présence fut constatée en 1855, près Werni- gerode et à Goslar (145), en 1887, près Meilschnitz à Ia forêt Thuringienne (16); depuis ce temps elle devient de plus en plus commune, au point que Gornruss (47) puisse déclarer : « dass durch die Futterabfälle resp. Dünger, ferner durch die Heuwerbung und die abgeerndteten Feldfruchte, namentlich aber durch die Samengewinnung und spätere Aussaat, in- besondere der Esparsette, Helix obvia Harru. in fremde Gegenden verschleppt und verbreitet wird und auf diese Weise auch in die hiesigen Landesteile (Sachsen) eingebürgert wurde. » E. Wüsr (48) communique qu'il trouva en 1898 dans un fossé entre Essenheim et Elsheim dans la Hesse rhénane la Helicella obvia HarTu.: on avait semé de la luzerne près de cette localité, ce qui donne une explication assez sûre de la présence dans la première localité en Allemagne occiden- tale. Wüsr indique également la présence de l’espèce dans une localité à la suite d’un semis de luzerne et d’esparcette, entre Ostheim et Vôlkershausen, Rhôn, 1903. Dans le Nord, Hel- cella obvia Harru. a été trouvé dans la carrière de Zirkon, près Frederiksværn en Norvège (leg. C.-M. Poursex, 1841) (149), près Helsingborg, en Suède (leg. H. MucrarpT, 1907) (20), sur le terrain du fort de Jœgersborg, près Copenhague, en Danemark, avec Theba carthusiana Müzc. (leg. N. PETERSEN, 1915) (21), enfin sur les pentes du canal de Kiel, près Rends- burg, dans le Slesvig (22) et près Angermünde, Branden- burg (leg. H. Korasits). Helicella obvia Harry. atteint à l'Ouest, l'Alsace, le Palatinat et la Hesse rhénane. Dans l'Australie et dans la Nouvelle-Zélande, elle s'étend rapi- — 124 — dement (28). Il a été constaté que Helicella obvia Harrm. se trouve spécialement dans l’esparcette de la Bohême et de la Moravie (24), tandis que Cochlicella acuta Mürr. se trouve toujours et souvent en grande quantité avec Helicella conspurcata Drar. dans l’esparcette de la France septentrionale, par contre Jaminia tridens MüLc. et Zebrinus detritus Mürr. sont caractéristiques pour l’esparcette de l'Allemagne du Sud (25). L'auteur a indiqué l'existence de plusieurs espèces de mollusques dans les baies de genièvre importées de l'Italie du Nord (26), dans la même substance Wiecmann a trouvé quelques espèces (27), et d’autres auteurs en indiquent éga- lement dans des drogues de pharmacie (28). H. Muckaror (29) signale la présence de mollusques dans les semences, E.-v. Martexs (80) indique la présence en grande quantité, de mollusques parmi les graines de sésame de Zanzibar. Par suite de la grande importation des graines de Soya pour la fabrication de la margarine, il faut s'attendre à la présence d'espèces de l’Asie orientale sur des territoires étrangers. Helicella itala ,. de l'Europe occidentale fut constatée, il y a longtemps, en quelques endroits en Danemark, près Aalborg en Jutland et le nord-est du Seeland (84), mais elle ne s'y trouve plus, ainsi que la Helicella obvia Harru. susmentionnée ; nous avons également quelques vieilles indications de Helicella itala L. de Berlin (Templower Berge et Brauhausberge) (82), d’'Oslo, en Norvège (88) et de Helsinghorg, en Suède, 1887 (84). Dans ma collection se trouvent des exemplaires de Helicella itala L. à l'état vivant près Kiel dans le Holstein par E. PLcamsôck, août 1927. Helicella bolii SrgusLorr est acclimatée près Neubrandenburg en Mecklembourg et près Würzburg et Ochsenfurt, en Bavière. Après Hesse (170), GErMAIN a comparé des exemplaires germants de cette espèce avec les matériaux dans la collection | Locarp au Musée d'Histoire naturelle, à Paris, et a constaté qu'ils sont synonymes avec H. /auracina Fac. — H. bolle- nensis Loc. domiciliés en Provence. | LE or =. 4 ce x ES ue mini 5 "a RS ces TR Va er gilet ET SUN PET RU Pt TUE his déésensites sa er sus dédié ERPT ae) lof Si FA 2h: dde Hi LE CL” D TERRE AN Qt Se AS ‘1 are Ce - Note SE , à — 125 — Helicella capcrata Mont. a été constatée pendant Îles dernières années à plusieurs endroits, dans les îles danoises et dans le Slesvig-Holstein, etc. ; il est possible que l'existence, dans le Nord, de cette forme de l'Europe occidentale soit due à l'importation dans les semences de luzerne; toutefois son extension secondaire a eu lieu en plusieurs cas apportée avec les pierres calcaires de Faxe en Seeland, où l'espèce est très abondante comme partout où elle vit (85). Zebrinus detritus MüLL. est connu à un avant-poste isolé dans les Rüdersdorfer Kalkbergen à l’est de Berlin (86). Jamainia tridens Mürz. se trouve à plusieurs endroits isolé dans l'Allemagne du Nord, Jaminia quadridens Mürz. a été indiquée d'Echternach en Luxembourg (87) et Weinkaur (88) dit que cette espèce fut commune jusqu’en 1857, près Kreuznach, dans les provinces rhénanes d’où elle disparut pour être retrouvée par LE Rot (89), à Rheingrafenstein, près Münster à St. et à Waldbü- chelheim en Nahetal, à ce dernier endroit en compagnie de Helcella vtala V.. et Zebrinus detritus Mücc. Jamainra quadri- dens Mürr. est connue aussi de Kaiserstuhl près Fribourg-en- _ Breisgau (40) et des environs de Whittlingham près Norwich, en Angleterre (leg. Lixpcey H. Jones, 1914) (41). Abida frumentum Drap. a été constatée isolée (acclimatée?) à Nieder Finow, près Eberswalde (leg. H. Korasius) et de Oderberg et de Küstrin, en Brandenbourg (172). Turricula terrestris PExx. fut trouvée en 1890, près Douvres (leg. Capt. Mc. Dakix) (492) et Xeroclivia pyramidata Drap. à l’état vivant, près Wakefield, dans le Yorkshire (48). Cochlostoma septemspirale Raz. et C. patulum Drar. furent trouvés en 1918 dans les mousses près Kearsney, aux environs de Douvres (44), Chondrina similis Bruc., en 1878, près Church et près Stoneyhurst, dans le Lancashire (45). Toutes ces espèces sont eurythermes, c’est-à-dire supportent bien et la chaleur et le froid ; puisqu'elles préfèrent les régions calcaires elles se trouvent surtout là, où il y a beaucoup de chaux dans le sous-sol. Hygromia umbrosa C. Prr. fut trouvée en 1914, près Margate (46), Hyqgromia striolata C. Pre. est — 126 — devenue commune près de Québec (Canada) (47); elle a été indiquée, en outre, aux États-Unis d'Amérique (48); Hygro- mia tumescens Wesri. a été annoncée aux environs de Stockholm, de Gefle, d’Upsala et de Boräs, en Suède; par ce fait, B. Suxocer (49) suppose qu'elle a été importée avec les semences de Graminée ou de fleurs. Campylaea faustina Rossu., espèce originaire des Carpathes, est connue de deux localités près Kowno, en Lithuanie (50) certainement importée avec Helir pomatia L. dans un couvent de cette localité (51). En 1913, AEmiriax EnLauer exposa des exem- plaires non adultes de Campylaea planospira erjaveci Kos., provenant de Gürz, dans son jardin à Weidling, près Kloster- neuburg (Basse-Austrice); elle est devenue commune là (180). Campylaea planospira Lau. fut transportée en 1850, par StEerr, des Alpes à la ruine de Stauf, près Regens- burg. CLessix l’a trouvée à l’état vivant, environ 50 ans plus tard (52), mais l'espèce ne semblait vivre que sur un terri- toire de 4 mètres carrés. Friepricu l’a retrouvée plus tard (58). N. Pix (54) a réussi de transporter Campylaea gobanzi v. Frrco. du Val di Vestino à Monte Codeno, près Esino, au- dessus de Varenna; l'espèce s'y est propagée pendant 10 ans. Monacha limbata Drar. fut indiquée, à l’état vivant, près Belmont, Co. Down, l'Irlande (55) et est connue, depuis 1917, de Teignmouth, Devonshire (178); toutefois, 1l en existe des vieux exemplaires de Middlesex (174). Helix melanostoma Drar., originaire de l'Afrique du Nord s’est acclimatée dans la Provence et Ferussacia carnea Risso, près de Nice. Murella orgonensis Puirs., acclimaté dans les environs d’Orgon (Bouches-du-Rhône). Helir lucorum Mürz. fut transportée par Roy à Moulin-à-Vent, près Lyon et acclimatée à plusieurs endroits pendant 20 ans (56). Arianta arbustorum L. est notée de St. Johns Harbour, Terre-Neuve (leg. Roserr BeLz, juillet 1885) (57), Arion circumscriptus Jouxsr. de (Goat-Island, Niagara Falls, New-York (États-Unis) (58). Cepaea nemoralis _ L. commence à immigrer dans les Baltiques, mais elle n'est encore connue là que dans le Courland, dans l’île d'Oesel (59) K À i L — 127 — et dans les parcs de Helsingfors (60). Elle s'est étendue à plusieurs endroits, en Amérique du Nord (64) et au Canada (Owen Sound, Ontario, leg. W. R. Mc. Corz (1471). Cepaea vindobonensis C. Prr., espèce d'Europe orientale, atteint, à l’aide de la Vistule, la côte de la Baltique, Donrn (62) rapporte que l'espèce s’est propagée fortement pendant 17 ans, dans Île parc de Hoeckendorf, près Stettin (d’après les derniers rap- ports, elle semble être éteinte). Otala lactea Mürz est trouvée à plusieurs endroits en Amérique du Sud, entre autres près de Montévideo, où l'ont importée les Espagnols; l'espèce se trouve encore près de Buenos-Ayres et selon DüônrinG, près de Rosario (68). Koseztr (64) est d'avis que l'existence de l’E/ona quimpe- riana Fér. en Bretagne est due à une transmission de façon ou autre de Labourdan sur les pentes nord-est des Pyrénées vers le Golfe de Biscaye; toutelois, cela ne paraît suffisam- ment prouvé, puisqu'il y a un cas analogue dans Geomalacus maculosus ALLM., connu du nord-ouest de la péninsule I[bérique, de la Bretagne et du sud-ouest de l'Irlande (65). Et pourtant nous avons des énigmes zoogéographiques encore plus grandes, par exemple, Hygromia beccari Jicx., de l’Abyssinie, qui n'est guère à distinguer de la Hygromia ciliata Vener., comme Isognomostoma isognomostoma Guer. ne se distingue guère de la Isognomostoma subperforata Mir. de la Sibérie orientale et aux Etats-Unis nous trouvons la proche /sognomostoma inflecta Say. Eremina desertorum Forsk., en Afrique nord- est et la péninsule de Sinaï et Eremina duroi Hid., à Rio de Oro sur la côte de l’Afrique nord-ouest. L'Helicide Drepanostoma nautiliforme Porro, qui ne se trouve actuellement que sur un territoire très restreint des versants sud des Alpes est une forme isolée dans la faune européenne; elle est apparentée avec des formes de l'Asie orientale. Fort intéressante est l'égalité entre les espèces d'Epiphragmorphora de l'Amérique du Nord-Ouest et l’Arianta arbustorum L. de l’Europe, encore entre des espèces de Cathaica de la Chine et des Hélicides de l’Europe, par exem- — 128 — ple entre la Xerocathaica holdereri Andr. du Thibet de Nord- Est et l’Helicella barcinensis Bourg., entre le Xerocathaica pulveratricula v. Mart. des montagnes de Nanschan et la Helicella striata Müll., entre le Pseudoiberus futtereri Andr. de Yung-schou-hsin et la Jacosta depressula Parr., entre la Campylocathaica przewalskii v. Mart. et les espèces euro- péennes de Campylaea, entre la Metodontia huaiensis Grosse et la Per/foratella hidens Chem., enfin entre l’Acusta ravida Bens. et le Helix lutescens Liegl. Dans les Alpes orientales il faut noter le remarquable Cylindrus obtusus Drap., qui est toujours un énigme zoogéographique. Dans l’Europe nous ne connaissons que quelques espèces de Pomatias (—= Cyclos- toma) tandis que nous trouvons aux te les espèces apparentées de Tudora. | La distribution des Clausiliides fait un excellent exemple. Cette famille a deux centres capitaux : l’Europe centrale, les Balkans, l'Asie mineure, le Caucase et l'Asie orientale; mais encore nous trouvons le groupe des Nenia dans l'Amérique du Sud et aux Antilles. Apparentée des Nenia est le groupe des Lamellifera dans les Pyrénées. Dans le Caucase, nous trouvons le seul représentant du groupe Phaedusa, originaire de l'Asie du Sud et de l'Est, la Phaedusa perlucens Boettg., par contre nous ne trouvons pas une seule Clausiliide dans toute l’Asie centrale. En Afrique, nous trouvons même quel- ques représentants des Clausiliides dans l'Ethiopie et vers le territoire des grands lacs de Victoria Nyanza et de 4 Tanganyika. Pourtant, revenons au sujet! Herilla bosniensis Prr. existe en localité isolée à Môdling, près Vienne. Delima ütala G.-v. Marr., originaire des Abbruzes et des versants sud des À 3 Alpes, de la France au Tyrol, se trouve près Weinheim (brauni Rossu.) et dans le parc du château d’Heidelberg. Suivant E.-v. Marrexs (GG) il faut croire que Delima ttala G.-v. Marr. a été transportée d'Italie à Weinheim avec des vignes et que LommeL l’a exposé dans son jardin à Heidelberg où elle semble avoir de bonnes conditions d'existence. Suivant dx * £ £ LT . = EE O0 ec US | PRE Lie FE FE Dé LT } — 129 — Paravicinr (67), cette espèce a été trouvée en 1845, par Bernouzztr à Hanenstein (Suisse du Nord) et en 1914 par Paravicini, près d’'Uster (2 exemp.). L. E. Anaus (G8) rapporte qu'A/binaria caerula Fér. birugosa PARR. a été prise en un seul exemplaire près Petersfield, à Hantshire (leg. C. E. Wricur). À ce propos, Korecr (69) fait l'observation suivante : Q1ch môüchte hier wieder einmal darauf hinweisen, dass Jeder Conchologe, welcher solche Ansiedlungsversuche vornimmt, es auch nicht unterlassen sollte, davon Mitteilung zu machen. » Rumina decollata L. fut trouvée en serre chaude, près Walton, dans le Devonshire (70). L'espèce a été importée dans les îles Bermudes, à Havana, à Charleston, à South Carolina (en cet endroit elle a été acclimatée depuis déjà longtemps), à Mobile et à New-Orléans (71); par contre, une colonie près Philadelphia s’est vite éteinte (72). Otala vermiculata MüzL., Helix aspersa Mürr. et Rumina decollata L. sont indiquées communément de New-Orléans (181). | | _ Pleurodiscus flavidus Rossu. et Heliodiscus parallelus Sax sont connus de serres chaudes, l’un des environs de Glasnevin, près Dublin et l’autre de University College à Cork (lég. R. À. Paizurs) (78), Zonitoides minusculus Bixxey également de serres chaudes à Botanic Park, à Belfast (74) et à Thacker's . Orchid House, Blue Bell Hill, à Nottingham (75). Ewhadra nipponensis Koë., originaire, suivant son nom, du Japon, fut trouvée en un seul exemplaire mort à Java, près Tjisokkan. Tjikea, à 406 mètres (leg. E. Scareisener) (76). Obbina mar- ginata Müzr. de Mindenao fut'trouvé en plusieurs exemplaires dans le sud du Sumatra (leg. W. Viscner Basez) (77), la jolie Papuina beatrix ANGAs, originaire des îles Salomon fut trouvée par F.-C. Van Heurx près du lac Tawar, dans le nord du Sumatra, elle a été indiquée en deux exemplaires morts du plateau de Karo, à Sumatra (78). Parmi les exemples caractéristiques d'espèces tropicales très répandues, il faut mentionner l’Eulotella similaris Fér., origi- naire probablement de Java (79): elle n'existe non seulement — 130 — aux [Indes orientales, en Chine, à Hawaï, dans les iles Maurice, de la Réunion et des Seychelles, à Rodriguez et dans l'Afrique orientale, mais aussi en Argentine, au Brésil et dans les Antilles (80) peut-être répandue par la culture du café. Achatina fulica Fér. de l'Afrique centrale, qui a été trouvée dans les îles de Madagascar, de la Réunion, Maurice et de Zanzibar et qui fut importée en 1847 à Calcutta par des coolis, fut découverte en 1900 à Ceylan; on pourra juger en quelles quantités existe ce mollusque géant et quels dommages il peut causer, si je mentionne qu’en 1918 seulement 10.000 exemplaires furent ramassés dans le jardin des plantes à à Paradenya, à Ceylan; puisqu'il a paru aussi à Straits Settle- ments on comprend bien que l’on tâche, aux Indes, de se garder contre lui (84). Braxrorp (82) remarque, concernant l'existence de Achatina fulica Fér. près Calcutta qu'elle fut . importée par une seule paire de mollusques de l’île Maurice et quelle fut exposée dans un jardin; en 25 ans, elle s'est propagée si énormément qu'elle est commune sur une distance de 5 milles. Dans le « Year-Book of the Department of Agri- culture, Ceylon », 1926, p. 62, il est indiqué qu'en 1925 :1l fut ramassé plus de 60.000 exemplaires de ce mollusque qui furent tués, ainsi que leurs œufs, par une solution de sulfate de cuivre à 7 0/0. | Opeas gracile Hurrox, espèce originaire de l'Asie du Sud- Est, est répandue dans toute la zone tropicale; il en est de même de l'Opeas javanicum REEvE. Opeas pumilum Prr. (— goodalli Miirer) est connu de serres chaudes à Bristol (88-84) et à Garfield Park, Chicago (leg. J. Zerek, 1907), d'un parc à Savannah, Georgia (leg. James B. CLark, 1923) et de Philadelphia (85), encore de Dismal Key, Lee Co., Florida (leg. CLARENGE B. MookE) (86). Opeas beckianum Pre. est connu de Rowtrees Tropical House, York (leg. H. Brirrex Junr. (87). Opeas mauritianum Prr., originaire de l’île Maurice, a été importé à Maui, à Hawaï et à Washington (88), encore à la serre des palmes, à Bronx Park, New-York (leg. Frank C. Baker, 1907) (89). Cha 44 ns — 131 — Opeas clavulinum Por. et Mic. est connu de Thacker’s Orchid House, Blue Bell Hill, Nottingham, 1883 (90). Opeas clavulinum kyotense Picssry, de serre chaude à Cambridge, Massachusetts (leg. W.-F. CLapr), à Phipp's Conservatory, à Pittsburg, Pensylvania (leg. Geo H. Carr, 1901) et à Begonia House, Buffalo, New-York (leg. BryanTr Warker) (91). Subulina octonum Bruc., dont le pays originaire est l’Amé- rique du Sud tropicale, se trouve maintenant non seulement dans les Antilles et dans les îles Bermudes et de Bahama, mais est € aujourd’hui à considérer comme étant ubique dans les zones tropicales et subtropicales » (GERMAIN, (oc. cut., p. 193); nous le trouvons dans les îles de la Nouvelle- Calédonie, des Nouvelles-Hébrides, des Philippines, de Java, de Sumatra et de Ceylan, en Sénégambie, au Dahomey, en Angola, aux environs de Tanganyika, à Nossi-Bé, dans les îles de Zanzibar, de Madagascar, des Seychelles, Maurice et de la Réunion (92). L'espèce a été rapportée même de certains Jar- dins des plantes en Europe, par exemple, du Royal Botanic Garden à Kew, près Londres, vu pour la première fois en 1884 (98) et du jardin des plantes de Copenhague (94); il a été trouvé en serre chaude à Roxborough, à Philadelphia (95). L.-E. Layarp (96) indique l'existence en masse de Subulina octonum Bruc. sur la côte est de la Nouvelle-Calédonie, dans une plantation de café à Kanala, dont les plantes étaient arri- vées de la Réunion et non des Indes occidentales. Leptinaria urichi Sir est rapporté du Royal Botanic Garden à Kew (97). : Nous voyons que de toutes ces espèces, le genre Opeas est représenté le mieux, ce qui s'explique par le fait que les espèces d'Opeas sont de petites formes qui vivent parmi les racines et dans la couche supérieure de la terre, de sorte qu'elles sont mieux protégées que les formes plus grandes. O. BogrrGer (98) est d'avis que Opeas gracile Hurr. est « wohl für passive Wanderung am besten eingerichtete Schnecke ». | Vallonia pulchella Mürr, Cecilioides acicula Mürr., Agrio- Je 4e) limax laevis MüLL. et Physa acuta Drap. ont été importés aux iles Bermudes (99). D. Taaaxuu (100) remarque que toutes les plantes, qui sont importées aux îles Hawaï, sont examinées très minutieusement au point de vue des insectes, des mollus- ques, elc. qu’elles peuvent introduire; toutefois les genres suivants ont pris pied : Opeas, Cecilioides, Amalia, Agriolimazx, Philomycidae, Veronicella, Eulota et Viviparus. T.-D.-A. Cocre- RELL (101) indique Milar gagates Gray, Agriolimax agrestis Müzc. et Orychilus cellarium Mürr. de la vallée d'Arequipa, au Pérou. | | Leidyula schivelyae Pilsb. fut importé avec bananas de Jamaïca à Bâle, septembre 1926 (182). Kogezr (402) a vu dans la collection de Pin un exemplaire magnifique de Zonites gemonensis Fér. de Sion, dans la vallée du Rhône. La localité la plus occidentale de cette espèce élait jusque-là les environs de Lago d’Idro. Pyramidula rupestris Drap. est indiquée de Riley, Maine (États-Unis) par Epw. S. Morse (108), Testacella haliotidea Dear. de serres chaudes en Amérique du Nord (10%) et Testacella mauger Fér. dans les mêmes circonstances à Lower Roxborough, Phila- delphia (105). O. BogrrGer (106) rapporte sur la présence de Orphinus largillerti Pau. dans du bois de Campêche du Brésil. Stro- phocheilus oblonqus MüLz. est importé d'Antigua, à Saint- Kitts par un conchyliologiste y résidant (107). Oxystyla undata jamaïcensis Pirss. et Strophocheilus ob'on- qus Mürr. ont été importés à Jamaïca et sont communs là. Il faut croire que le dernier s'est acclimaté assez tard parce qu'il n’a pas été indiqué autrefois (475). Cerion sagraianum Prr., de Cuba, à été introduite par Pecrer dans un jardin à Grahamstown (Cap) (108). Barrsen (109) indique quelques espèces de Cerion de Bahama, de Haïti et de Curaçao, qui ont été introduites par manière d'essai, dans les petites îles sur la côte de Florida. Carychium minimum MüLLc. a été trouvé en serre chaude près Quiney, Massachusetts (leg. W.-F. Crapr) (410); on à signalé de + 1 s We | À — 133 — Pittshurg, l'apparition subite et en masse de Va/lonia pulchella Müzz. (111). Quelques essais de W. HarrwiG (1142) donnent idée de la faculté qu'ont les mollusques de supporter la mise à sec. Le 29 mai 1888, six Cepaea nemoralis L. furent déposées dans une boîte perforée; le 15 janvier 1889, toutes étaient dessechées, tandis que Ofala lactea MüLL. provenant de la côte sud de Teneriffe, dont le climat est très sec, déposée dans une boîte le 15 septembre 1887, elle pouvait être réveillée le 15 janvier 1889. Elle avait formé quatre épiphragmes, l’un derrière l’autre, il fallut la placer pendant #4 heures dans un lieu humide pour la réveiller, après quoi elle dévora des raves avec appétit. Les mollusques de localités sèches supportent donc mieux que les autres la dessication. BLanrorp (1138) rapporte que tous les mollusques terrestres des Indes (tropi- caux) peuvent être transportés pendant des mois lorsqu'ils sont tombés dans le sommeil d'été. L'auteur de cet article a reçu d’un missionnaire de la Nigeria des Linicolaria, qui, après un voyage de # mois, rampaient gaiment à l’arrivée. | Selon Kosecr (164) une Eremina desertorum Forsx. s'éveilla après avoir été installée pendant cinq années aux collections British Museum. Elle commença à dévorer le papier auquel elle était collée. Horszey (414) fait observer que les essais d'introduction de mollusques à des endroits propres devront se faire avec des exemplaires jeunes et non müûrs au point de vue du sexe et non pas, comme d'habitude, avec des exemplaires ayant toute leur croissance. Parmi les mollusques d’eau douce il y a naturellement nombre d'exemples. Dreissensia polymorpha Parzas de la mer Caspienne, s’est étendue pendant le dernier siècle sur la plus grande partie de l’Europe ; toutefois, son extension n’est point régulière. En Danemark, par exemple, où elle se présente déjà en 1843, elle s’est tenue aux environs de Copenhague, jusqu'en 1915, dans les bassins des usines à eau, sur le terrain des fortifications, etc., cette année elle fut trouvée 2 mare dans le lac Furesô, au nord de Copenhague. L'espèce n'est encore connue ni en Finlande, ni en Suède, en Norvège ou dans l'Irlande, non plus — que je sache — dans la péninsule Ibérique, en Italie ou en Grèce. Dreissensia polymorpha Paix. présente un excellent exemple de l'extension d’une espèce. Partout où elle pénètre, elle se propage beaucoup, habituel- lement en peu de temps. On a dû, par exemple, ôter du condensateur d’une usine à électricité (Ostre Elektricitetsværk) à Copenhague, environ 3.000.000 d'exemplaires (145). De l'Europe du Sud-Est, elle a été conduite avec le bois de char- pente jusqu’à la côte de la Baltique. Déjà, en 1825, elle fut trouvée dans le Frische Haff et dans le Kurische Hañff, dans la Prusse orientale, puis en 1827-29 dans le Havel, près Berlin, en 1835, dans l’Eidern, à Holstein. Vers 1824, elle fut trouvée dans les docks de Londres, probablement importée directement de la côte de la Baltique, en 1826, dans le Rhin près Leyden, aux Pays-Bas. Des Pays-Bas elle a pénétré par les canaux en Belgique et en France jusqu'à la Garonne et au Rhône. Par le Rhin, elle atteignit Bâle et par le canal entre le Mein et le Danube elle atteignit, en 1864-68, le Danube près Regensburg. : Par le Danube inférieur elle à atteint probablement, avant 1790, la Hongrie et le Banat, de sorte qu’elle se trouve maintenant dans le cours total du Danube. Dreissensia cochleata Nysr., trouvée en Belgique, est une espèce des tropiques amenée, suivant PELSENEER (416), par les navires aux docks d'Anvers, 1885; malheureusement, la colonie a été détruite lors de l'agrandissement des bassins du port (14638). Liüthoglyphus naticoides Fér. est une espèce sarmatique s'étendant rapidement vers l'Ouest; elle est annoncée déjà de la Meuse, près de Rotterdam, du Zuidersee, du canal en Belgique, de Hüningen, près Bâle et du port de Heiïilbronn à Neckar et avance au nord de la France (Ardennes, leg. Carpor, 1910, dans le département de l'Oise, leg. Carpor, 1921, et aux environs de Nancy, leg. Rémy, 1923) (165). Amnicola taylori Smira, espèce probablement d’origine Ait # Kruger . EAST be américaine, est connue depuis 1900 dans le canal près Man- __ chester (166). - _ Physa acuta Drar., originaire de l’Europe du Sud-Ouest et È de l'Afrique du Nord-Ouest, fut trouvée d’abord en 1860, dans … les pots de lys dans le Royal Bolanic Garden à Kew, près . Londres (leg. A. Cuoures) (117) et dans les serres chaudes de Ja Royal Botanic Soc.’s Garden à Regent Park, à Londres (418), peu à peu elle fut importée dans une série de jardins des plantes du continent, favorisée par les cultures d’aquariums; elle est indiquée en 1900 de Mielriede près Gotha (419), en 1896, de Leipzig (120). de Künigsberg in Pr. (424), de Dresde et de Iéna (422), de Munich (env. 1900) (128), Bonn (124), de Cologne, de Hambourg, de Francfort-sur-le-Mein, de Berlin, . «de Breslau (125), de Cannstadt (426), de Copenhague (127), de Varsovie (467), de Stockholm, d'Upsala (468), de Alnarp en Scanie (169), et d’aquariums de Moscou et de Saint- Pétersbourg (128); toutefois on connaît également Physa acuta Drar., dans les élangs du moulin de Banner Mills Co. _ près Aberdeen, en Écosse, rapporté par A.-J. Jexrixs (429): elle paraîl y avoir été apporlée avec des poissons rouges. J.-E. Cooper (480) l’a trouvée à Welsh Harp Reservoir près . Hendon et à River Brent, Middlesex, et à Aylesborough, en Ê. 1 PA Tee | PRETR Là $ ? 4 RE 0 CN Et À d A s: _Buckshire, enfin un seul exemplaire était noté en 1917 de Dublin (484). C'est seulement pour être complet que je cite que Physa acuta Drar. est connue depuis longtemps de l'Es- caut, de la Moselle, près Metz et des canaux en Alsace. A Vest du Rhin, elle fut signalée d’abord en pleine terre en 1904, par V. Fraxz (1482), dans des flaques d'eau à Passen- … dorf, près Halle à. Saale et par C. Siez (488) de nombreuses 4 localités aux environs de Munich.; Geyer (184) l'indique de L Spandau et de Stuttgart, C Ron (485) de Bockenheimer n. > Wog près Francfort-sur-Mein ; le dit auteur en trouva exem- 4 —…. plaires de la longueur de 21 mill. dans le Pipe, un bras de * L l'Oder près Oppeln qui recoit beaucoup d’eau tiède de …_ décharge de plusieurs usines, ce qui a donné l'idée à l’auteur de nommer la forme fhermalis GC. Brré. (1486). K. Bürrwer . Acres 1928. | il a LAS6eS (487) trouva l'espèce en deux localités aux environs de Zwickau en Saxonie, de même par So6s près Budapest (485), et Linpnorm signale, en 1910, son existence même dans les canaux du Jardin des plantes, à Suchum Kale et dans le parc de Sinope dans le Transcaucase. Physa gyrina Sax fut trouvé en 1918, par P.-W. Rricuarps, dans un étang à l’ouest de Cardiff (488). Pseudosuccinea peregrina Cress. Je l’ai trouvé récemment, moi-même, dans les serres chaudes du jardin des plantes de l'Université de Copenhague (188). Cette espèce tropicale du Brésil n'a pas élé remarquée Jusqu'ici dans les jardins des plantes de l'Europe, mais il faut s'attendre à ce qu'elle existe ailleurs. Radix auricularia L. a été indiqué pendant les dernières années de plusieurs localités aux États-Unis; en quelques-uns des cas il s’agit probablement de la forme ou race d'Asie du Sud-Est de Radix auricularia L., la première note que Je trouve sur l’espèce l'indique d’une serre chaude à Lincoln Park, Chicago (peut-être importée avec les plantes de la Belgique) (489), puis de Flatbush, Brooklyn, New-York (140), de Colorado Springs, Colorado (144), de Charles River, Boston, Massachussetts (142), de Dobbin’s pond, sud de Ogonelz, Montgomerry Co., Pensylvanie (148), de près de flaques d’eau près du lac Erie, près Kingsville, Ontario (144), de près Toledo, Ohio, de la proximité de Maumee Bay, Lake Erie (145), de Boston réservoir près Fowler, Colo- rado (4Æ6), de Los Angeles et de Beverley Hill, Californie (importée avec des plantes d’eau douce) (147), enfin en Golden Gate Park, San Fransisco (148) et de Byron Hot springs, Contra Costa Co., Californie. Gyraulus dilatatus Gour» à été importé de l’Amérique du Nord dans le canal de Manchester (449). Taos Rocers (450) trouva, au mois de juin 1860, l'espèce dans le canal de Bollon, près Pendlelon, au voisinage de quelques cotonneries, d'abord en quelques exemplaires, plus tard en quantité plus notable. D’après les études consciencieuses de Rocers l'impor- — 137 — tation de Gyraulus dilaratus Gourv est due à ce fait que le _ coton, qui a servi à l'importation, fut employé par les confé- _ deris, pendant la guerre entre les États du Nord et ceux du _ Sud et Amérique, pour barrer les rivières aux vaisseaux du - gouvernement, après la guerre, le coton fut séché et mis en vente, À ce récit, Koserr (1514) fait l'observation que cela est possible, mais que l’existence près Manchester pourra provenir de ce que quelqu'un à transporté de l'Amérique des exem- plaires pour faire plaisir aux malacologistes d'Angleterre. Planorbarius corneus L., qui n’était connu jadis qu’en quel- ques endroits en Suisse (Muri près Berne, Widlersee près Buchtalen, à l’est de Schaffhouse) est compté aujourd’hui parmi les mollusques communs près Zurich. Paravicnt (152) est d'avis qu'il à élé apporté par les oiseaux à Katzensee. En Danemark, en Suède et en Allemagne, il à été répandu en plusieurs cas par l’homme, par exemple, près Randers en Jutland (Danemark), près Stuttgart et près Coburg (Allema- gne), encore probablement en Ecosse et en Irlande (176). Il fut trouvé dans le Mein pour la première fois en 1880, au- _ dessus de Lohr, mais il manque encore entre Lohr et Aschaf- _ fenburg (177). _ Bithynia tentaculara L. s'étend rapidement dans l'est des États-Unis; elle existe dans plusieurs des États jusqu'à Michi- gan (158) et au Canada (154). Valvata piscinalis Müzr. est connu de Homsher Bay, Toronto (155). Viviparus viviparus L. a été constatée à Fairmounth Park, Philadelphia, Pensyl- vanie (156). Viviparus lecythoides BExsox a été importé par _ les Chinois dans le « Artesian Belt » entre Sainte-José et San Francisco Bay (1457), il en est de même pour le Vivipa- rus japonicus v. Marrt., constatée à plusieurs endroits sur la côte de l'Océan Pacifique et indiquée encore Jamaïca Pond, —_ Boston, Massachusetts (158). Viviparus pyramidalis Crisr. et _ Jan. de l’Isola Bella dans le Lago di Maggiore, fut apporté en …. 1893 par le Professeur Dr J. Bloch près le lac de Zurich; . lorsque Roru en trouva, en 1902, à une distance de 1 !/, ar de cet endroit des exemplaires ressemblant parfaitement à la AcTes 1928. : 11 0 ME : \ Res à = 3 “4 - ” RIT RE 7 MS. ur, D LU ‘ Te ee RO PUS ab + FLAC VA D à LPS ARR Lee À 7 — 138 — forme du lac Majeur, il faut croire qu'ils sont les descendants directs des exemplaires de BLoc. Ko8ezr (159) fait observer qu'une forme locale a commencé déjà à se former dans le lac de Zurich. H. Pcamsôcr (Flensbourg) constata au mois d'octobre 1927 la présence de Hydrobia jenkinsi Sur dans l’eau douce du lac de Sankelmark, au sud de Flensbourg en Slesvig, provenant probablement de la rivière de l’Eider par l'intermédiaire de la Treene (184). Truncatella truncatula Drap., Assiminea grayana LEacH. et Phytia myosotis Drar. furent trouvées communément dans les docks de Newport (États-Unis), 1880 (460). Theodozus prevostianus CG. Prr., qui se trouve dans quel- ques localités en Hongrie, en Croatie et à Vôüslau près Vienne, toujours dans des eaux thermales fut apporté, il y a 15 ans, par le Dr L. Soôs, du Muséum national de Budapest, dans les bains romains (Romaifürdô) près Budapest; l'espèce est auJour- d’hui commune dans cette localité. Dans « Erinnerungen von Eduard Suess » (Leipzig 1916, p. 215) il est mentionné le transport d’une Dreissensia de lagune Menzaleh, en Égypte, à l’aide d’une machine à creuser. La machine fut transportée en 1870 du canal de Suez au Danube; à cette occasion, quel- ques Dreissensia y ont adhéré et furent de cette façon apportés dans les bras « morts » du Danube, près de Vienne, où, pen- dant des années, elles furent communes. SCHREITMÜLLER (161) avait mis un certain nombre de Pasi- dium dans un aquarium avec des Salamandres; il remarque que les Pisidies s’accrochèrent vite aux doigts des Salaman- dres, d’où il conclut que de Pisidie d’une flaque d’eau à une ? Z autre est beaucoup plus vraisemblable qu'on ne l’a cru jadis. Je ne doute pas que ces notes ne puissent être augmentées par de nombreuses autres; toutefois, ma pensée, en écrivant ces lignes n’est que de contribuer à ce qu’on prête plus d’atten- tion à ces faits. Par le dernier exemple choisi on verra l’im- portance que peut avoir l'expérience pour constater la — 139 — variabilité causée par des changements dans les conditions d'existence, modifications qui se produisent à un degré beau- coup plus grand dans la nature. La science est encore telle, que c'est une simple ques- tion d'appréciation de décider si une certaine forme doit être appelée « espèce », ou plutôt « forme locale », ou « variété ». La nature elle-même est en évolution continue, ce qui rend nécessaire à la science de l’avenir de s'occuper de l'étude des races. Les futurs Zoologistes auront assez à faire ! \ RE OP IN I NP x vY ER Le ee Me CAE PA AM LUE KE? : à JU. D IDE © D > : ne ot À 2 LL ie né dites nt EG al a AS 0) ES en RS NUE “ab I LT SAN EU d# po fe NS in dé GS SR SR : BIBLIOGRAPHIE . Nautilus, 37, 1924, pp. 77-81. . Mollusques de la France et des régions voisines, 1913, p. 14-15. . Monograph of British Land and Freshwater Mollusca, 3, p. 269. . Nachrichtsbl. Deutsch. 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Malak. Ges., 414, 1909, p. 135. 2 -Jourv.-of. Conch., 48, 1928, p. 08. . cf. C. R. BorrrGer, Über die Artzugehôrigkeit der setnerzeit im Hafen von Antwerpen eingeschleppten Muscheln der Gattung Congeria Partsch, Zool, Anzeiger, 76, 1828, pp. 267-69. . Jabhrb. d. Deutsch. Malak. ges., 5, 1878, p. 12. . Journ. de Conch., 74, 1928, p. 191, cf. P. Dupuis, Faune malacolog. de la Belgique, note concernant l’apparition dans notre pays du Lithoglyphus naticoides Férussac, Annal. Soc, Roy. Bel., 56, 1926, pp.,19-20. Jouer Conch,,414,1903;-p. 9. Pouinsxi, Matériaux pour la faune malacolog. du Royaume de Polo- ene, de la Lithuanie et dé la Polésie, Trav. Soc. Science, Var- sSovie,:.n° 27, 1917, p. 37. N.-H. Opxner, Fauna och Flora, 1911, 2. À. Nicssow, Arch. f. Moll., 60, 1928, p. 266. Arch f. Moll., 60, 1928, p. 228. Nautilus, 42, 1928, p. 42. GEYER, Unsere Land und Süsswasser-Mollusken, 3 Ausg., 1927 Pial15: Proc. Malac., Soc., London, 43, 1909, p. 120. Jour ot Conch., 16, 1921, p.172. J. Davy-DEAN, Journ. of Conch., 18, 1928, p. 200. Jourus-of Conch:,:46;1921, p. 176. :) 177. V. Franz, Die Geschichte der nn 192, P. 178. Journ. of Conch., 46, 1921, p. 172. 179. Journ. of Conch., 16, 1921, p. 171. 180. Arch. f Moll., 60, 1928, p. 68. 181. Nautilus, 41, 1928, p. 139. 182. Arch. f. Moll., 60, 1928, p. 247. 183. Arch. f. Moll., 60, 1928, p. 128. 184. Arch. f. Moll., 60, 1928, PP: 130-131. 185. Soôs, Allattani Küzlémények, 24, 1927, pi A. É 186. J. Favre, Les Mollusques post-glaciaires et L actuels du Genève, 192%, hp: 205: nr ù # _ Hu i (] ‘ su 4} L ï Û ï TABLE DES MATIÈRES / (ACTES 1928) Î Centenaire de la Reconnaissance d'utilité publique de la Sociélé Linnéenne D Hosdeune (828-1028)... EC HANR 2 PE LE : ScHLEscH RE. Notes sur la Dispersion des Mollusques.......... AR a # À Î . “ 7 \ S _ « } 7h F- Pages _ ‘EXTRAITS : SR ne ANNE d PS ; = , L RS à WF: 4 { ; É ù ’ 5; Reset j 3 rs pas ; Fr e = À 9 2 8. _ e ” 3 T “ ps 3 a ] - » 4 f, # « ; { * ? ÿ= — 7 / } 2 RESTE \ : * Le { & i t “ L PA « à TES En } .i L .: C2 [4 LO# _ , | Ë : : d'ig ; Vue 7 * f a ‘ i# Ré ? ; à ? + y x # “ C3 MEL + ; F, à >. 5 x ; à 4 * LA ve, « # Ed 1 S 42 £ ” si LL % d ac Œ #, ; ta = | AS NA À - . ë Y Y S d À £ + Le ; “ D DRE ES EEE ARRET se Re - à ne <- 2 CRUSS DL + <. Loi En à. 22 Sir. Au der janvier 1928 ER RD e- — ns AP PRE (MORT LE 31 ocToBRE PR DIREC- sn Composition du Bureau de la Société. 1926-1890. M. Bardié, #31, Président honoraire - LE ine,j1. O.æ, Président. | MM. Duvergier, #. arque, Je, EL. Vice-Présidi. : Feytaud, 3, E3 I. a. Malvesin- Fabre, Secrét. génér. Jeanjean, £ÿ I. ions re AE ch #, Seer ét. adjoint. Llaguet, ÿ, EMI. Peyrot, %, £3I. Teycheney. COMMISSION DES COLLECTIONS MM. Brascassat, £}. Castex, XK. Jeanjean, ES I. Lambertie, £3. Manon, *“. Tempère. Teycheney. COMMISSION DES ARCHIVES MM. Bouchon. Feytaud, %, €} I. Jeanjean, £ÿI. e 16 25 juin 1818, la Société Linnéenne de ere a été reconnue comme Établis- utilité publique, par ordonnance royale du 15 juin 1828. Eïile a été autorisée à es statuts par décret du Président de la République du 25 janvier 1884. 4 PROCES-VERBAUX À i æ à D REC UV EE CPE 71} er MEMBRES BIENFAITEURS 4 à Bardié (A.}), & L., 11 janvier 1922. É à + Breignet (Fréd.), & I., 5 mai 1920. 00 + Motelay (L.), & L., &, 5 mai 1920. a $ + Rozier (X}), 5 mai 1920. 3 ë MEMBRES D'HONNEUR 4 Le Préfet de la Gironde. | | < Le Président du Conseil général de la Gironde. | 4 Le Maire de Bordeaux. 4 1908 Dollfus (G.-F.), %, 45, rue de Chabrol, Paris (Xe)................... Géologie. 1 1922 Joubin, C. %. #4, membre de l’Institut, professeur au Muséum, 21, rue de à 7 : TOdéo, Paris ( (VE) 2: PR LE OR - Zoologie. + 1921 Lacroix (Alfred), C. %, %4, membre del’Inslitut, Professeur de Minéralogie : au Muséum, 23, rue Humboldt, Paris (XIVe) ...... ao ré RÉ ee Minéralzie} MEMBRES HONORAIRES à MM. : 1918 Goutures, rue de Mexico, 56, Caudéran......:...7. RER Entom. (Col.) 1886 Eyquem (Gaston), 3, chemin Quevret, Caudéran..............,....... Botanique. 1882 Lustrac (de), juge de paix du canton d'Aïn-Bessem, arrond. d'Alger.... Botanique. È 1914 Neuville (Marcel), 19, rue Tastet...................... DORE De Géologie. 1893 Neyraut, Éÿ, &, 236, rue Sainte-Catherine ............... ...,...... Botanique. £ MEMBRES TITULAIRES ice ie .4 et Membres à vie (x) ie :. 1909 Arné (Paul), x, villa Haliolis, Guéthary (Basses-Pyrénées)............. Zoologie. ci 1924 Balaresque (Colonel Robert), O. %, 33, avenue du Jeu-de-Paume, 4 à Caudéran ...... ee An ME RS ne ee ce SR a Histoire LL! 1921 Ballan de Ballansée (Jules), à Rions (Gironde})................... . Botanique. … 1914 Baraton (Commandant Louis), O.%, N.I., 24, rue d'Arcachon........ Botanique. 1 1922 Bardeau, #&, C. #, maire de Gauriaguet (Gironde).......,......,..... Botanique. 1890 Bardié (Armand), £ÿ L., 49, cours Georges-Clémenceau................ Botanique. 1900 :Barrère (D: P:),2, rue Parrot, -Paris-{[XTIE 72 Pi ee se Botanique, 1906 Baudrimont (D: Albert), %, £3 I., 40, rue des Rep (Se MR ee A Biologie. ; 24025 dattes à Gaint- SÉVETL 2. LRU RER FLE Mycologie.… 1898 Beïlle (D:}, K, ES LT, æ, 28, rue:Théodore-Ducoss”. 027 RUES Botanique. PROCÈÉS-VERBAUX Bermond (Jean), 48, rue Vergniaud....... NS NA RE ; Bernier (Abbé Henri), curé de Marsas par Cavignac (Gironde)... Bertrand (Henri), Dr ès sciences, 23, avenue Galliéni, Libourne. ...... rue La Harpe, Le CRC] Dour préparateur à l'herbier municipal, 46, oo tete sue sue sen nee etats = dd es een ele à» ‘ee el sie se 01/60, 0" 0 » eee Ses. © non ee Dilhan, professeur au Lycée... Directeur de l'Ecole de Saint-Genès..….. ju (Dr W.), 4, 63 L. Dubreuilh (A.}), pharmacien, 7, rue Judaïque................. Mode | Dubreuilh bee oc Due PAUL, OR RER TH be. 5 3 Ducoux (E.), 42, avenue du Jeu-de-Paume, Caudéran ..... NÉE MAT Duiaure (A.), pharmacien, 130, boulevard Antoine-Gautier ..... CRE Dufilho (Eug. pséérue Brune, +2 eee BRENT ORNE ARE | Duron ae 22 cheidedu Mauzin sn UN SN ) Dutertre (A.-P.), préparateur au laboratoire de Géologie, Faculté des de Lie de Re A tue Puduu dieu e 2 utertre (Dr E.), 12, rue Coquelin, à Boulogne- SUPSNTÉR ee TR Duvergier (J.), X, Grand Orme, voie romaine, Gradignan.......... à 5 Paléontologie. Lépidoptères. Sciences nabur. Botanique. Minéralogie. Zoologie. Zoologie. Entom. Ornit. Entomologie. Lépidoptères. Paléontologie. Botanique. Poisson. Zoologie. Histoire nalur. Sciences natur. Entomologie. Lépidoptères. Biologie. Sciences natur. Géologie. Sciences naltur. Coléopt., Conch. Botanique. Géologie. Botanique. Histoire natur. Zoologie. Histoire naiur. Géol. Préhist. Bot. Lépidopt. Histoire natur. Botanique. Botanique. Botanique. Botanique. Pisc. Entom. Sciences nalur. Géologie. Géologie. Paléontologie. Histoire natur. (6 PROCÈS-VERBAUX 1920 Essner (Jules), 11 rue Ferrère.,:..4.. 24e Ne ie, 1920 Féry d’Esclands (comte), château de Paillet (Gironde)..... tr a < : Agriulare. 20e Feytaud (D:'), %, £3I., maître de conférences de ose agricole aa. Ne \ 3 Faculté des Sciences, 149, cours de la Marne........... Le "Fret. LOBlDEte. ; . 1914 Fiton, E3 I., O. &, directeur de l'Ecole primaire supérieure” de Talence. Botanique. 1923 Fraysse (Jean), instituteur à Lanton.............. SAT RS OR FAR 2 1921 Frémont (F.-A.), & I., 45, rue Lechapelier...... a 1927 Gadeau de Kerville (Henri), %K, ED I., &, "4, 7, rue du Passage- Dupont, Rouen #56 RSR Ces RAM Re MT 3 biolonte 1925 Génevois (Louis), 196, boulevard Victor-Emmanuel........... et Bolanique. 1925 Gervais d’Aldin (André), 55, rue de Caudéran................... LA rs Tépid Col 1923 Giraud (E.), 39, rue Achärd...:....:4. Non eo 1925 Gourrin (D: Raoul), à Morizès (Gironde) ................ rence, Lépidoptéres 1879 Grangeneuve (Maurice), 34, place Gambetta ......,....... cree re Minéralog 1903 Gruvel, O.%, ES T., %, 66, rue Claude-Bernard, Paris (Ve) MER RE 4 : %: Zoologie. 1925 Guyot (René); 24:rue- Castillon. PET A MR RE OR Mycologie. 1921 Hameau (D:), 4, villa René, Arcachon. ......... LA Ra nie) MF ZOOlEIE 1924 Hawkins (H.-L.), F. Sc. F. G. S. University collège. Reading. England. Géologie. Re 1918 Henriot (Philippe), château de Picon, Eynesse {Gironde)....,....... LÉ DÉPOUME (Lépi 1924 + Howarth (W.-E.), F. G. S. National Muséum of Wales, à Cardiff. Géologie. 193 Jeanjean (Félix); & F,38.-:rue de Patay 1-12 SR RASE Botanique. 1927 % Jeanneney (D: Georges), Æ, 29, cours Georges-Clémenceau........ ee ne 1924 Jolibert (Joseph), à Morizès (Gironde). Ne En SE 1922 Jonghe d’Ardoye (Vt de), 138, quai des Chartrons. M Sn Rene 1892 Kunstler, x, & [., 11bis, rue de Navarre... M es | * zoclogie. 4 1924 La Brie (Fernand), Château de Boirac-Ségur, à Pellegrue ......... 32.2 Dichen: 1927 Labrousse (Maurice), £ÿ, 164, rue Sainte-Catherine. .........: “ie ha 197 Lafabrie-Raymond (J.-A.), 31, avenue de Mirande, . FA 1902 Lalesque (D:), villa Claude-Bernard, Arcachon. ........ RUE 1902 Lamarque (D' Henri), #, £ÿ L., 131, rue de Pessac... ..... Se ne | Botanique. 1896 x Lambertie (Maurice), £, 37, rue des Faures......... ... ..... ... 1921 Lapeyrère (Elienne), à Castets (Landes)............................. Diatomol 1921 Laporte (Xavier), place des Palmiers, Arcachon.............. FRS * Mycologi 1921 Larousse (Hubert), 93, cours Balguerie-Stuttenberg .............. er _ Mycologie. 1873 % Lataste (Fernand), Cadillac (Gironde) ......... Sn Re Zoologie 1878 Lawton (Edouard), 94, quai des Chartrons ............. NE CS AR 1925 Le Charles (Yves), 7, rue de Vincennes .....: 3 ER bar CE anse Lépidoptèr 1926 Legendre (M.), chirurgien-dentiste, 25, r. La Condamine, Paris (XVII) Ornitholog 1922 Lemoine (Paul),-K, professeur au Muséum, 61, rue Buffon, Paris (Vale ë 1924 Leuret (Dr), e LA Tue Fondaudège. À 5 ie TR Se TE EE D . Biologie. 1901 Llaguet (D: B.), ” £JI., villa Linné, 11, avenue de la Chapelle, M ns Arcachon, “ét-29; rue: Tanesse ss 24h CONCRRReee Pa 1920 Lunet de Lajonquière (Yves), Château de la Ténaille, par Saint- ie Genis-de- Saintonge (Charente-Inférieure) . LUE, 4 atare stastte SeeT 1920 Magimel (Louis), docteur ès sciences. Dispensaire de Périgueux CR Biologie 1912 Malvesin-Fabre (Georges), 6, rue Adrien-Bayssellance............. . Botani 1910 Manon (D:), #, méd.-major de 1° cl. en retr., 42, r. Adrien- -Bayssellance. Entom _ PROCES-VERBAUX . 7 RES NC CEE en dr A SDICU PE: PRIE RAT EE AT . Paléontologie. 23 Marre (ue Ch. }: profes. au Dre de are Filles, 90, rue Mondenard.. Botanique. Maxwell (J.), O. #, E3 L., Procureur général près la Cour d'appel de __ Bordeaux, 37, rue Thiac.. RS Te RP A PU once à RS ARS à 0 Botanique. 22 Meilhan (Jean), 23, rue Raymond-Lar tigue.. Re toast Lépidoptères. 26 Melon (Mie Marcelle), La Laurence, Saiht-Loubse RC CNRS TUE Lépidoptères. 25 Mellerio (André), 12, rue Madame, Marly-le-Roi...................... Ethnologie. no e (Louis), ke, es %&, profr de He à la Faculté des Sciences, a . Toulouse. Ur Re PER PL D D QU PER TU) de Géologie. Biologie. Entomologie. Paléontologie. AM PE Ad AS caca Histologie. PME De es A LAe Biologie. PE ete RE D TE - Histoire natur. DR Er ae li en 2 a MN ou ds .Biologie. RE OR ES ee ar SI ” Paléontologie. x Philip ie “4, ours reorges Clémenceau tre nn. Zoologie. 20 Pionneau (Paul), 5, rue Antoine-Dupuch, Bordeaux-Saint-Augustin.... Entomologie. ique (Abbé), car Oariele rue (Gironde: 57. Sen use Botanique. | Plomb (Georges), lb, que Madison, ÆFalénce.....,...… ce .. Botanique. >uységur (Karl de), 13, rue Chaligny, Paris (XIIe)................... Lépid. Erpét. lueyron (Ph.), ES, &, médecin-vétérinaire, 29, rue des Écoles, La Réole Botanique. eyt (Pierre), Bouliac (Gironde) ........ KES AUS PS TD De Ne Géologie. | | Mel Daire de Frontenac ie, en ie nr. re Préhistoire. Roman (Fr édéric}), 1, quai Saint-Clair, Lyon. ne re A AR Géologie. Sabrazès D en LD; rue PEPPèTe., Le Es-tu _ Biologie. Sandt (Paul de), %, Clos La Chesnaye, Pont-de-la-Maye.............. = Lépidoptères. k Schlesch (Hans), Gustav Adolfsgado, à Copenhague PAS Oran Conchyliologie. 22 chirber ne eeduais-de, Brienné:s, 23. ML en neo r anus Lépidoptères. 912 Sigalas Raymond), #99; rue de Saini-Grenés. 1.2.1... Zoologie. 923 Silvestre de Sacy (Léon), 18, r. de la République, St-Germain-en-Laye Géologie. porn (abbé), curé . sure os Ed ee Re de à D eue. Lépidoptères. T Bot. Lépidopt, Col. (Cicind.). Ne pee ÉRRCS MES Botan. Entom. A ee See D a en Le Botanique. 0 Me Entom. Botan. he MEMBRES CORRESPONDANTS | Les membres dont les noms sont marqués d’un # sont cotisants et reçoivent les publications. Belloc (Gérard), 30, allées du Mail, La Rochelle..................... . Biologie. Bouygues, %,Ey1L., O. &, Institut botanique de l'Université, à Caen Botanique. Re PROCÉS-VERBAUX 1911 + Claverie, %, &, inspect. des Eaux et Forêts, à Oléron (B.-P yrén). # 1920 x Dieuzeide, Faculté des Sciences, Alger........................... 1871 + Dubalen, %, £ÿ, &, fondateur du Muséum, Mont-de-Marsan (Landes). 1900 + Gendre (D: Ernest), Inspecteur de l’Assistance publique, 2, rue de Pont-PAbBDE Ouimper 0.260 ee Re das LS ae 1899 x Hermann, 8, rue de la Sorbonne, Paris (Ve)......... LS RENE 1904 Horwath (Geza de), #, £3 I., O. X, directeur de la section zoologique du Musée national hongrois, Budapest (Hongrie)................. Far 1923 x Istin (Marc), pharmacien de 2e classe, Hôpital Maritime de Brest... 1906 Janet (Charles), 4, ES, 71, rue de Paris, à Voisinlieu, par Allonne (Oise). 1911 %x Lambert (Jules), X, Président honoraire du Tribunal civil, 30, rue des-Boulangers; a"Paris (VE) LOT RE PE ù 1889 Lamic, 2, rue Sainte-Germaine, Toulouse. s: 1912 + Lastours (D:' Louis de), 5, place Dumoustier, Nantes: een 1928 Le Gendre (Ch.), président de la Société botanique et scientifique du . Limousin, 1, cours Jean-Pénicaud, à Limoges ................,..... 1923 + Loustalot-F'orest (Ed.), &, 1, rue Palasson, Oloron (Basses-Pyr.). 1921 + Lumeau, 0. &, Conservaleur adjoint du Musée de Mont-de-Marsan. 1927 % Noël {Arm.), foreslier de la Côte-d'Ivoire, 4, rue Dufour-Dubergier.. 1894 Péchoutre, #, Lycée Louis-le-Grand, rue Toullier, 6, Paris (Ve)..... 1892 + Ramond-Gontaud (Georges), £ÿ I., Muséum national d'histoire naturelle (Géologie), 16, rue Louis-Philippe, Neuilly-surSeime RÉ Ne RENR ie e ARE et on 188: Regelsperger (G.), 8, rue de La Boëue, Paris soiree 1922 + Ségovia (Louis de), ingénieur à Saint-Séverin (Charente)... SR PLU 1913 Southoff (Georges de), 13, vi Santo-Spirito, Florence (Ilalie).......... 1924 Valette (Dom Aurélien), Abbaye de la Pierre-qui-Vire, à Saint-Léger- Vauban (Yonne). tisse is ee RE RAR PS ARRETE ee 1900 Verguin (Louis), général d'artillerie, Toulouse........................ MEMBRES AUDITEURS MM. 1924 Bertrand (Henri), 4 1919 Bertrand (Henri), 2, rue Julie..... on rs alie 0t USER SOEE 1914 Biget, 20, rue Domrémy, Bordeaux-Saint-Augustin....... PU de 1922 Boyer:(}}/196;rueide Pessac 57.40 AN MENT ee RE 191"Brèthe (dJ;};:2;32,-rue de Byon 4 ne 0 En 1920 Brion (Charles), 26, rue Auguste-Mérillon..................:...,..... 1923 Bruneteau (Jean), 11, rue Servandoni ............ RE Re 1928 Bustarret (Georges), 47, rue Ferbos ................................. 1927 Celles (Dr René), 45, cours Georges-Clémenceau.........:............ 1922 Chaine (Mie Jane),:247 cours de l'Argonne.:.:,. ss 1913 Gourtel (Emile), 142, cours Maréchal-Galliéni, Talence... ..., Re Botanique. 4 Zoologie. | Géologie. - Entomologie. " sous-directeur honoraire au ‘ Botanique. Zoologie. Zoologie. Hémiptères. Cryptogamie. Géologie. 4 Entomologie. î ni j: (PR Botanique. 4 Botanique. Hist. naturelles Sciences natur: Botanique. Géologie. Géologie. Potamograp je. EIPÉUIÈ ES L Paléontologie» Botanique. Ge: Parisitolse à Paléontologie, à Botanique. É Hist. naturelle! Botanique. Histoire natur. Agriculture. Ë Coléoptères. Biologie. Coléoptères. « Biologie. _i Zool. Géol. « 7 M oaut (Mne nn 53, rue Saint- Rémi RAR EM Un den de A AT NI E à Rouzaud (Mike Caih.), 53, rue Saint-Rémi ............................ : Rusterholz (Henri), Vice-Consul de Suisse, 12bis, rue Ferrère........, | Santus (Ernesti.49 chémin Jouis, Talence. ........1..., Hotae. : MORTS POUR LA PATRIE Moustier (Michel). — Roch (Louis). MORTS en 1927 e. 1887 Baronnet. | 1881 Journu (Aug). . 1871 Daleau (F.). | 1896 Labrie (Abbé). _ 1879 Dupuy de la Grand’Rive. | 1883 Preller (L.). { 9 Histoire nalur. Histoire natur. Botanique. Histoire natur. Biologie. Apiculture. Botanique. Sciences natur. Bolanique. Zoologie. Botanique. Histoire natur. Lépidoptères. Histoire natur. Sciences natur. Hist. naturelle. Histoire natur. Botanique. Apiculture. - Coléoptères. Botanique. Sciences natur. Sciences natur. Sciences natur. Mycologie. Hist. naturelle. Agriculture. Sciences natur. 10 PROCÈS-VERBAUX ; Liste des publications périodiques reçues par R Socle -en 1927 I. — Les mêmes que les années précédentes (L LV, - LXXVII, LXXVII, LXIX, P.-Y., p. 9), saui : 1): AUCH. — Bull. Soc. Botanique À Entomologique du Care BaR-LE-Duc. — Société des Lettres, Sciences et nue BÔNE. — Accadémie d’ Hippone. BoRDEAUx. — Académie Nationale des Sciences, Belles-Lettres et Arts. CuErBourG. — Sociélé des Sciences Naturelles et Mathématiques. DiGxe. — Société Scientifique et Littéraire des Basses-Alpes. GRENOBLE. — Sociélé Dauphinoise d'Études biologiques. LE HAVRE. — Société Géologique de Normandie. Lyox. — Travaux du Laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences. — Archives du Musée d'Histoire Naturelle. s Macon. — Société d'Histoire Naturetle. MARSEILLE. — Sociélé Linnéenne de Provence. MErz. — Société d'Histoire Naturelle de la Moselle. Muznouse. — Sociélé Entomologique de Mulhouse, Y Nancy. — Sociélé des Sciences Naturelles. - Paris. — Herbier du Muséum de Paris : Nolulæ syslematicæ. —— Bol. Soc. Brasileira para Animaçao de Agric. PERPIGNAN. — Sociélé Agr. Sc. et Littéraire des Pyrénées- “Orientales. RENNES. — Insecta. | — Travaux Scientifiques de l'Université. NT. Des), ee Saint-Lô. — Soc. d'Agriculture, d’Arch. et d'Hist. Nat. du dép! de la Manche. à ; ABERYSTNYTH. — The Brooklin Inslitute of Arts and Sc. : e HaLL-suR-MEIN. — Leopoldina. Berichte der Kaiserlich deutschen Akad. der Nat. LikGs. — Revue de Géologie el des Sciences connexes. Lima. # Cuerpo de Ingeniores do Minos del Peru. PETROGRAD. — Flora Sibiriae et orientis extremi. Rio DE JANEIRO. — Soc. Entomological do Brasil. STOCKHOLM. — - Meddelander fran K. Vetensk. Nobelinstitul. TAGHKENT. — Université de l'Asie centrale. Tokio. — Imperial Universily. Calendar. nee UpPPSALA. — Vetenskaplica of praktiska undersokningar i Lappland. WASHINGTON. — U. S. Geological Survey. Il. — Et en plus: AUXERRE. — Bull. Soc. des Sc. historiques et Nat. de l'Yonne, 1925. te ne BLois. — Bull. Soc. d'Hist. Nat. et d’Anthropologie de l'Ain, 1926. it (1) Les Sociétés dont les noms suivent sont priées d'adresser leurs publications arr = Û 7 PROCÉS-VERBAUX | de P. Soc. des Se. Phys. et Nat. 1924, 1925. Ann. Soc. d'Hort. et de Vitic. de la Gironde, 1926, 1927, nos 65 à 72. — _ pui. Soc. des Naturalisles el des Archéologues de l’Ain, 1926. Nue Bull. Soc. d'Et. scientifique de l’Aude, 1925, 1926. + — Station d'Agricullure et de Pêche, 1926, 1927. ss — Mém. Soc. d’Agric. Comm. Sc. el Arts du départemeut de à ni Ja Soc. de Borda BTE. 1926). ] \ NKERQUE. — Mém. Société Dunkerquoise, 1926. ds Mas, . Soc. d'Agr., Sciences et Arls de la Sarthe, 1925, 1926. a ILE. — Soc. des Sc.. de DE el des Arts, Bull., 1925, 1926. ou -LES- Mines. — ur ns d'Etudes d'Hist. Nat. Le a.192% t Fa EEE Du Fédération cuis des Soc. de Sc. Nat , 1927. . Publication de EHRHON int. Le SC. a 1926. NNE. — - Bull. 50 ee Amis des Se. Nat., 1903, je année, trim. À el 2. Don de Le — Bergens Museum. — Aarsberetning 1925, 1926. — Aarbok, 1926. RON — - Proc. Boston Soc. of. Nat. Hist., 1926. — Bull. Soc. R. Linnéenne de re 1891 à 1905. Les Naturalistes belges, 1926, Pois — Le Jardin d'agrément, 1926, At Bull. du Jardin botanique de l'État, 1910 à 1924. - se Mém. Musée royale d'Hist. Nat. de Belgique, 1926. - GA CUTTA. — Manager government of India central publication brench, 1925. CERNAUTI. — Bull. Facultatii de slinte din Cernauli, 4927, t. I, no 1. 1 CAGO. — Fiel Museum of Nat. Hist. Série botanique, 1926. _ & GINNATT. LES — Mycological Notes, nes 8 à 10. : Bull. Lloyd Library Of Bot. Pharm. et mal. medica. — Série d' Entom., 1926. HRISTIANTA. — Nyt. Magazin for Nb videnskaberne, 1922 à 1926. OPENHAGUE. = Det HOnSAseE ARoRe Védenskabernes selskales. — Forhandlingar, 1e 12 PROCÈS-VERBAUX vs tre Éono n, — Proc. of the Royal Physical Soc., 1926, FRANCFORT-SUR-MEIN. — Senckenbergische ee forschende . — Berich; 1925 à 1927. — Abhandlungen, 1926. GIESSEN. — Oberhessischen gesellschaft für Natur — und Heilkunde. — Borel. 1914 à 1921. — Naturwiss, Abteilung, 1905 à 1925. HE£Lsinki. — Ann. Soc. Zoolog-Botanicæ fennicæ Vanamo, 1927. KEw. — Hooker's Icones plantarum, 1927. Kiez. — Schriften des Nalurw. vereins für Schleswig — Holstein, 1926. KoniGsBERG. — Schrifien der Physikalisch — Okonomischen gesellschaft, 1914 à 1926. . LAHORE. — Mém. of the départment of Zoology Panjab 1927, t. I. LiÈèGE. — Mém. Société Royale des Sciences, 1926. | LENINGRAD. — Bull. du Comilé Géologique. — Mémoires, 1914 à 1927. — Matériaux, 1911 à 1927. — Publications diverses. LENINGRAD. — Travaux du Musée botanique, 1926. — Acta Horli Pelropolitani, 1915 à 1927. LisBonne. — Comunicacoes servicos geologicos de Portugal, 1924. Lwow.— Muzeum imienia Dzieduszyckich, 1886, 1902, 1904, 1908. — Czasopismo polskiego towarzystwa przyrodnikôw in FOOT Kosmos, 1926. FE ; Mexico. — Anales Instituto geologico, 1926. : ne — Estudios biologicos, n° 17. | Mons. — Bull. des Naturalistes de Mons et de Borinage, 1926. NEUCHATEL. — Bull. Soc. Neuchateloise des Sc. Nat., 1926. — Ann. Instilut de Géophysique el Sc. diverses. Fondalion Géhhare Séverine, 1926. NYMEGEN. — Nederlandsch Kruidkundig, Archief, 1926. OsLo. — Nyt Magazyn for nalurvidenskaberne, 1927. Pise. — Atti Soc. Toscana di Sc. Nat. Mém., 1926. — P.-V., 1926. PRAGUE. — Acta Soc. Entomologicæ Cechosloyeniæ, 1925, 1926. RocnesTER. — Proc. Rochester Academy of science, 1920. Rome. — Institut internalional d'Agriculture, 1927, fase. 1. À TERVUEREN. — Revue Zoologique africaine, 1911 à 1913. (Don de M. Lune tie.) TRoMso. — Tromso Museums. — Arsberetning, 1925, 1926. — Arshifter, 1924. — | Skrifter, 1925. : Up»psALA. — Bull. Geological institution of the Univ, 1925, 1927. — Zoologiska bidrag frän Uppsala, 1926. : WAsHINGroN. — Conférence on the futur of the Smithsonian institution, 1927. _— Annual report of the Board of regents of . Smilhsonian IIS : tion, 1925. — Carnegie Institution. — Year Book, n° 26. Wien. — Geologischen RSS RE — Jahsbuch, 1914 à 1927. — un. 1914 à 1927. Woops Hozz. — The Marine biological Laboratory, Bull. 1926. II. — Ouvrages divers. ADANSON.— Familles des plantes, Paris, MDCCLXIIT, 2 tomes. (Don de M. A. Bardié.) … 3 ARAMBURU (Ricardo). — Londres en la Bruma, Paris, 1927. (Don de l'auteur.) PROCÈS-VERBAUX 13 RNA Don de l’auteur.) BLATCHLEY (W. S.) — Slardard works on insects and weed, adranépolie. 41927. BLocamanx (Dr Rudolf). — Uber eine die Festlegung des Osterfestes einschliekende | Kalender Reform, Kiel, 1926. e BouNHIOL (Dr Jean-Paul). — La vie, Paris, 1927. (Don de l’auteur.) D CHASSIGNOL (F.). — Les œufs sans coquille, Montceau-les-Mines, 1925. -- Les vers des fruits. Le Balanin des noisettes, Montceau-les- He 1924. (Don de la Soc. d’'Et. d'Hist. Nat. de Montceau-les-Mines. } CES (E.) et CHassienoL (F.).— Flore Montcelliennes, 2e au 5e fase. * CHATEAU (E.). — Le plateau d’Antilly, Montceau-les-Mines, 1925. nu — Une demi-douzaine de plantes récoltées à Montchanin-les-Mines (S. nn L.), Montceau-les-Mines, 1924. en Soc. d’Et. d'Hist. Nat. de Montceau- les-Mines.) Fa . DEmozay (L. È — Etude sur la croissance des Plantes, Paris. (Don du Dr B. PRE } ï DuLac (A.). — Notes entomologiques, Montceau-les-Mines, 1924. Di. Contribution à la Faune des Odonates de Saône-et-Loire, Montceau- les-Mines, 1925. (Don Soc. d'El. d'Hist. Nat. de Montceau-les-Mines.) DuLIGNON-DESGRANGES (M.). — Les Dunes de Gascogne. Le bassin d'Arcachon et le ___ baron de Charlevoie-Villers, Bordeaux, 1890. FeyrauD (D: J.). — La Bruche des haricots, Bordeaux, 1925. (Don de l’auteur.) GUETTE (Max). — La rage chez l'homme et la rage du chien, Montceau-les-Mines, 21006: | JANET (Ch.). — Anatomie du corselet et l'histolyse des muscles vibrateurs, après le + vol nuptial, chez la reine de la fourmi {Lasius niger), 2e fase., Limoges, 1927. (Don de M: À. Bardié.) : = Jorycrerc (N.). — Elémens de botanique ou méthode pour connoitre les plantes, par : . Pititon de Tournefort, Lyon, 1797 (4 tomes). (Don de M. A. Bardié.) 2 LAS — (Dr di -$. de). — Mémoire sur le genre Garcinia, Paris, 1872. (Don.de M. Charrol.) 5 LANGERON (Just). — Notes et observalions sur l’Anguis fragilis (Dum. et Bib.) Orvet : fragile. Sa naissance en captivité, le 19 septembre 1924, Montceau-les-Mines, 1925, (Don Soc. d'Ét. d'Hist. Nat. de - Montceau-les-Mines.) — Contribution à la faune départementale. Reptiles et Batraciens de Saône-et-Loire, Montceau-les-Mines, 1925. = Les Amanites { Amanita), Montceau-les-Mines, 1925. (Don Soc. Res d'Ét. d'Hist. Nat. de Montceau-les-Mines). _ LaTaste (F.). — L'individu et l'être collectif en biotaxie. Cadillac, 1927. TRE Guérison spontanée el fonctionnelle des fractures de l’aile chez les oiseaux, Chateauroux, 1924. — 5 Mélanges biologiques, Bordeaux, 1927. — Questions tératologiques, 1927. — Sur les Abeilles. HANaHons et expériences, 1926, 1927. (Don de l’auteur. lé 14 ; = PROCÈS-VERBAUX Me LEGENDRE (Marcel). — [” Drntthologie dans le ds de Ja arte Aurillac, 4927. — La Météorologie et les Oiseaux, Chateauroux, 1927. Fa — Étude sur l'unique caplure française de la Mésange aie. | Parus cyanus cyanus Pallas. Aurillac, 1927. (Don de : l’auteur.) : Ponte Me ee u LorTON (Abbé). — Les Pézizes, Montceau-les- Mines, 1925. rare LS NS MARCHAND (P.-M.). — La flore du bois Gautherons revue et augmentée, Monteeau- les-Mines, 1924, 1925. (Don Soc. d’Ét. d'Hist. Nat. de Montceau-les- -Mines.) MarrioLus. — Les commentaires de M. P. André Malthiolus, médecin : senois, sur les six livres de Pedacius dioscoride, Lyon MDCXIX. | É - MureL (A.). — Flore du Dauphiné, Grenoble, 1830, 4. I. (Don de M. A. Bardié.) Ho: . PÉREZ (J.). — Retherches sur la généralion des Mollusques gastéropodes, pou. 4 1873. (Don de M. Charrol.) ee “ # RéeniEer (Robert) et VerGuIN (Jacques). — Données pratiques sur "la te industrielle du Verus Danysz pour campagnols en vue de son utilisation RE grande culture, Paris, 1927. (Don de M. J. Verguin.) bre RicHARD (O.-J.). — Étude sur les substralions des Lichens, Niort, 1883. Ben de è M. Charrol.). 3 Ur & Ruy Mayer. — O problema da ägua na agricultura portirguesa, Coimbra, 1926. <. ScxLescx (Hans). — Ueber Abnofmitälen der Farbung der Windungsrichtung der Gehäusebildung bei den Clausiliiden, Copenhague, 1927. — Notes sur la distribution du Volutopsis norvegica Chemn. el ë du_Beringus Turtoni Bern., Paris, 1926, "77 — Vertigo Lilljeborgi Westerlung et autres Verliginidae aretiques — Alpins, Paris, 1926. > _. Note sur la distribution de’Lauria cylindracea da Cane umbilicata Draparnaud, dans taie du Nord et = Scandinavie, Paris. 1927. de — Ueber Xerophila caperata Montagu in Dänemark ne Nord deutschland. — Zur Najadenfauna N. O. . Nigeriens. Zweiter nachtrag zur Molluskenfauna von _Schleswig. = Lettische suswasser-mollusken. — “RER Mitteilungen, Copenhague, 1927. RAT bee eee == Bemerkungen zu P. Hesses Aufsatz ‘ Derer rechsgemwundené ST Clausilien ” im voligen Heft der Archius, 1927. RESTE . F _ Zur Si von Hackisdmeken, 1927. te 4 und Christianso, Frankfort, 1927. SE — Zur Kenninis der Molluskenfauna des Ostbaltikums mit Head sichtigung der in Lettland vorkommenden Arten, Riga, Aer. (Don de l’auteur.) à . Sezuer (J.). — Recherches sur les ferments protéobytiques des invertébrés, deaux, 1911. (Don du Dr L. Castex.) OR PSTET ES SILVESTRE DE SACY (L.). — La préhistoire de Saint-Germain- -en-Laye : avec présenta tion. de pièces fossiles, Saint-Germain, 1926. (Don de l’auteur.) -SopersTRÔM (Adolf.). — Uber evolutionistische divergenz- M und i tische “Phylogenetische” morphologie, PR 1927 er x la région de Durk Paris, 1923. (Don à de l'A. DAS) 0 nn). — Notes sur les plantes. nourricières de quelques coléoptères s, Paris, 1927. (Don de l’auteur. } ÉN. — Zur embryologie der Centrospermen. Uppsala, 1927, — Abrégé des élémens de botanique ou Méthode pour connoitre Avignon, MDCCXLIX. (Don de _ A. Bardié.) | |Gañalogus Goleopleroram | regionis palacarsticae, Wien, 1927, F\e EX: “ : dia IN noel 1927, { XV. - Diptères (Brachycères), 1927, t. XIII. : 2 (Asilidæ), 1927, t&. XVII. à + è Ve » & ù : TS D RE EE rÆ = x \ 1H , k > Dr . æ z s LA Le 3 L - Z — FE + # pm Re r A = # < z 2 Fr, # ee MAN RS LIT RTS ETS 16 PROCÈS-VERBAUX Assemblée générale du 11 janvier 1928 Présidence de M. J. CHAINE, Président. L'ordre du jour appelle l'élection des diverses Commissions. M. DE Sant demande que les pute des Commissions soient lus avant les élections. Cette proposition est acceptée et il est donné lecture des rapports. Après avoir entendu celui de la Commission des Finances, l'Assem- … blée approuve les comptes du Trésorier, lui donne quitus et le Président adresse des félicitations et des remerciements pour le zèle, le dévoue- ment et la compétence qu'il apporte dans sa geslion. Le budget de 1928 est ensuite voté. Elections des Commissions. — Sont élus : Archives MM. Bouchon, Dr Feytaud, Jeanjean. Finances... ..... MM. Daydie, Duvergier, Fiton. Publications.... MM. Duvergier, Essner, Tempère, Collections... MM. Brascassat, D' Castex, Jeanjean, D' Manon, 2 | Tempère, Teycheney. : | E’xcursions....." MM. Bardié, Bouchon, Dr-Castex, A: Dubreuiihes Dr Feytaud, Jeanjean, Péragallo, Teyche- : ney. 73 è Modifications au règlement intérieur. — Après étude par le Conseil, l'Assemblée modifie ainsi qu'il suit l'article 33 : « La longueur des communications destinées aux procès-verbaux est. limitée par auteur et par chaque année à un nombre déterminé de pages d'impression. Ce nombre est fixé chaque année, sur proposition du Conseil, par l’Assemblée générale de } Jane Les pages supplémen- laires restent à la charge des auteurs. » . Ve nt En application de cet article nouveau et sur avis du Conseil, le nom bre de seize pages est accordé pour 1928. 2 Les articles 17 et 18 ayant été mis en question, l'Assemblée F. exe mine re en ro le maistes LD et simple. 1 statuts en FABHeUre sit PROCÈS-VERBAUX 17 . Diverses propositions tendant à quelques innovations sont repoussées _ par l'Assemblée. _ Personnel. — Vu l'heure tardive la séance scientifique est supprimée, mais avant de se séparer l’Assemblée, sur avis favorable du Conseil, élit membre correspondant M. Ch. Le Gendre, président et . fondateur de la Société botanique et scientifique du Limousin, auteur _ de la flore du Limousin, présenté par le Conseil. Sont élus membres auditeurs : 1° M. Bustaret (Georges), 47, rue D bus, s’occupant de Coléoptères, présenté par MM. Ch. Brion, Giraud et Tempère ; 2° M. Crapuchet, surveillant des plantations du Jardin des _ plantes, s’occupant de Botanique, présenté par MM. J. Chaine et le docteur Bbaenel:. M. l'Archiviste dépose le Bulletin bibliographique du mois de décem- _ bre dernier. _ La séance est levée à 19 h. 1/2. Rapport de la Commission des Finances Par J. Fiton. MESSIEURS, No Les janvier courant, votre Commission des Finances a procédé à 4 _ l'examen et à la vérificalion des comptes de l'exercice 1927. Elle a pris : connaissance des pièces comptables mises à sa disposition par le Tréso- _rier, tant pour les recettes que pour les dépenses, et a reconnu la par- _ faite régularité des écritures. ba Commission a constaté qu'au chapitre des recettes le total des recouvrements de cotisations est passé à 6.851 fr. 25 contre 5.254 fr. 75 . en 1926. L'augmentation est due surtout à l’entrée de membres à vie. . C'est pourquoi nous nous proposons de fixer à 6.000 francs seulement _les recettes de 1928 pour ce poste « Cotisations ». _ Nous avons été agréablement impressionnés par le chiffre exception - nel accusé par la vente de publications. Il a atteint 10.949 francs. Mais ce résultat n’a été obtenu qu’en aliénant au profit de l'étranger, _ dans des pays à change élevé, nos dernières collections complètes. - Réjouissons-nous de cet heureux événement survenu bien à propos pour nous aider à liquider une part sérieuse de notre arriéré, tout en nous gardant d'escompter pour l'avenir des ventes massives analogues à P.-V. 1928. 3 | > = 18. | PROCÈS-VERBAUX Ro Le celles de l’an dernier, car la moyenne annuelle est bien en atteint en 1927. RTS Le montant des subventions s’est élevé, cette année, à 4. 500 ee en augmentation apparente de 1.900 francs par rapport à 1926. Il con- # vient, en effet, d'observer que 1.000 francs proviennent de la subven- tion accordée par la Ville de Bordeaux .pour 1926 et touchée en 4927 seulement, en même temps que celle de cette dernière année. Ainsi, 167 total des subventions annuelles ne dépasse guère 3. 500 francs. Il est. insuffisant pour une Société de l'importance de la Société Linnéenne. Votre Commission verrait avec plaisir entreprendre des démarches des-. tinées à procurer un ensemble de subventions en rapport avec les ser- 4 vices rendus par notre Société. Rene + En dépenses, nous avons relevé de forts versemen{s faits à notre. imprimeur pour liquider le passé : 18.744 francs sont sortis de la caisse. “£ du Trésorier. Notre solde débiteur, qui était de 16.262 francs en 1925. ki 6.744 francs en 1926, est ramené à 1.238 fr. 65 en 1927. PTS Il est vrai qu’un semestre de publications pour 4927 (deux Procès _ Verbaux et une partie des Actes) est encore à paraître et devra être. soldé. D'ailleurs ce résultat n’a pu être obtenu qu’en réduisant momen- tanément, d'une facon regrettable, nos publications. Mais l'ère des sou cis semble devoir se clore bientôt: la Société Linnéenne pourra repren- dre sa vie normale dont une des manifestations primordiales doit être, précisément, de publier largement. Dans ce dessein nous avons inscrit È au projet du budget que nous vous présentons pour 1928, une somme de 10.000 francs en face du titre « Publications ». peer | En vous invitant à approuver les comptes de 1927 tels qu à vous sont présentés, el à donner quitus à notre Trésorier, nous tenons, d' abord à le féliciter pour la tenue parfaite d'une comptabil ité qui décèle le com-. merçant averti; puis, et surtout, à lui exprimer, au nom de la Société. tout entière, notre gratitude pour son zèle éclairé eee son inlassabl dévouement. | Fe e F PRE D RTC A ed PURES = Te a TE & La + be î fe à # 2 Me 4 n PROGÈS-VERBAUX | ns 19 | RÉSULTATS DE L'EXERCICE 1927 DÉPENSES nouveau au {er jan- : Fo Hs 2% x s De elev me ou + de à Imprim. 1927. 13.238 65. D | Versement à va- ublications 10.949 » loir sur reliquat tions : AIGLE 2 à 220: 000 Un état de PR. un. onde 1926 500 Frais généraux..." 1.832 70 Municipal Conférences et excursions. 242 50 . eaux 1926.. 1.000 Subvention pour contribu- LTÉE tion aux planches de la Aa pa Conchologie Néogénique deaux 1927... 1.000 de l’Aquitaine {allouée Po he ;s L NP PENTO PE Er va 500 » fiques .... 2.000 # de 4.900 » 21.319 90 comple courant et Soldes au 31 décembre 1927 S divers. ......... 177 20 Hs ages échus Legs Brei- Soc. Bordelaise. 2.318 50 Are FRE 1 565; Chèq. postaux... 649 15 > CAISSES mere 1.258 30 ibution volontaire. . 50 » 4998 9 er 85 25.545 85 SITUATION AU 31 DÉCEMBRE 1927 : Reliquat Dim UTTeNr es 1. 0 er 41.138 65 “3 Acnr : Espèces eneaisse Ou en Banque..75:1.51. É:54#9225-95 es EXCÉDENT D'ACTIF ........ F. 2987 30 PROJET DE BUDGET POUR 1928 DÉPENSES peer +... 6.000 » | Publications... ..F. 10.000 » te de Publications... 1.000 » | Bibliothèque. .…......... 900 » A ns ter de 4.500 » Doi oen 2 000 ages Fees: Breignel 1500 >» | Frais sÉnére Les 2 » ro 200 Conférences, Excursions. 300 » 13.200 » 13.200» BUDGET ADDITIONNEL APR du FEES de la Société Linnéenne) | - | DÉPENSES criplions diverses. .F. {1.000 2 Pad AIMERS 22 us re Le F. 4.000: » ne emprise le #2 8:000! Le OO | 20 | PROCÈS-VERBAUX É \ Réunion du 18 janvier 1928 Présidence de M. M. LAMBERTIE, Archiviste, Membre le plus ancien présent à la séance. Les procès-verbaux des précédentes séances sont lus et adoptés. Correspondance. — Lettre de M. M. Labrousse qui remercie de son admission. Lettre de M. l’abbé Pique adressant un travail de feu M. l'abbé He Rosa gallica et ses sous-espèces en Gironde (Note posthume). Communications et Dons. — M. Hans Scazesca : Notes sur la dispersion des Mollusques (Actes). L. DE SéGovia : 1° L’Acheminement des Alluvions (Contribution de l'Hydromorphogénie aux Études Géologiques) ; 2° Note d'Hydromorpho- génie. Formation de Communauté d'origine de la Buée des Cascades et de l'Écume des Flots. R. Dieuzeine : Un cas d’albinisme incomplet chez un . d'Europe. (Miliaria calandra L.). M. JEanseax fait une communication orale sur le Folklore botanique. M. Lamgernie lit un passage d’un travail de MM. E. Sinturel et le D' M. Royer intitulé : Une invasion du Dasychira (Orquia) pudibunda en Forêt de Fontainebleau. Moyens de défense employés ; résultats obtenus (Assoc. des Nat. de la Vallée du Loing, 1927). M. L'ArcHiviste présente les dons suivants faits à la bibliothèque : 19 M. Ricardo Aramburu : Londres en la Bruma. 29 M. le D' Bounhiol, son travail : La Vie. 3° M. Ch. Da ydie, plusieurs volumes el tirages à part sur la préhistoire. 40 M. L. Mengaud, sa thèse sur les recherches géologiques dans la. Région Cantabrique. M. Le PRÉSIDENT, au nom de la Société, remercie tous ces généreux donateurs. | | La séance est levée à 22 h. 30. PROCÈS-VERBAUX 21 L'Acheminement des Alluvions (Contribution de l'Hydromorphogénie aux Etudes géologiques) À | Par Louis de Ségovia. Si la Paléontologie et la Pétrographie fournissent au Géologue des . indications lui permettant de déterminer, avec une précision et une … exactitude généralement satisfaisantes, l’âge des terrains soumis à son examen, 1l faut bien avouer que le même savant peut se trouver embar- | _ rassé, parfois même induit en erreur par les apparences, lorsqu'il s’agit | _ de se prononcer sur la nature des causes qui ont amené sur certains : points de la surface du Globe, de gros galets, de volumineux quartiers . de roc détachés de roches dont le gisement se trouve manifestement . fort éloigné. Quoi de plus naturel, en effet, dans une plaine sensible- . ment horizontale ou dans un vallon peu incliné, que d'attribuer la pré- _ sence de ces blocs erratiques au phénomène de transport résultant de la : marche lente d’un ancien courant glaciaire capable de porter jusqu’à . son front terminal des rochers d'un poids énorme ? Car, comment pour- rait-on admettre qu'au beau milieu ou même à l’extrémité aval d’un | vaste palier, d'un troncon de vallée à rives basses et à faible pente, la | présence de telles masses minérales puisse s'expliquer autrement que _ par un dépôt d’origine morainique ? Les observations d’un hydromorphogéniste dont le rôle se borne sim- … plement à étudier l’action de l’eau en la prenant sur le vif, aideront, je HS J. — LE CHARRIAGE PAR L'EAU EN MONTAGNE. _ C’est au cours d’un séjour de huit mois dans les Pyrénées (Avril à fin Décembre 1924), qu’à la faveur de crues subites, il nous a été donné de _ saisir le processus de l'érosion torrentielle au travers des dépôts allu- . vionnaires, ainsi que des phénomènes de transport qui s'ensuivent. Nous … y voyons comment l'eau courante tour à tour charrie et dépose ces alluvions, et comment elle les reprend pour les charrier, les déposer | encore et, finalement, après les avoir acheminées ainsi par étapes plus …_ ou moins allongées, suivant la grosseur des matériaux, mais irrésistible- 22 PROCÈS-VERBAUX ment pour tous, les conduire de plus en plus bas, non seulement jusqu’à la limite où le courant se trouve entrer en lutte avec le flot marin, mais À bien jusqu'aux profondeurs océaniques où l’alluvion, enfin abandonnée à un repos complet, se trouve dans les conditions lui permettant de se. concréter à la longue en sédiments LÉ structure régulière s sinon 1e tex- | ture homogène. | On sait que la force vive de l’eau développée par la pesanteur croit à en intensité comme le produit de la masse d’eau mise en jeu, par le carré de la vitesse communiquée à cette masse par la gravité, en raison de la pente ou hauteur de chute rapportée à la projection horizontale du che- min parcouru par la veine liquide considérée. Lors done qu'une crue se produit, la force vive du courant augmente au moins dans le même rap port que le volume de l’eau. Nous disons « au moins, » parce qu'il faut tenir compte de l'accélération produite par la diminution [ere de la résistance du lit à mesure que le débit s'élève. ee Il arrive un moment où le courant est assez fort pour détacher, par engrènement moléculaire, les particules terreuses, le sable, voire même les menus graviers qui composaient une sorte de béton naturel, ou conglomérat en voie de formation, dans lequel les galets se He | enchâssés. Ceux-ci, une fois déchaussés, résistent encore plus ou moins longtemps à la poussée d'amont, suivant qu'ils sont plus ou moinslourds … et que leur équilibre est plus ou moins stable, Dès qu'ils viennent à c céder, l’eau n'éprouve plus qu'une résistance insigmifiante à entretenir le mouvement du caillou qui a commencé à rouler suivant la pente dans un milieu qui le soulève avec une force ascensionnelle d'un kilogramme par décimètre cube du volume d’eau déplacé. & Les pierres roulant ainsi jusqu’à ce qu’une rupture de pente. bien marquée, la rencontre d’autres blocs qu’elles ébranlent à leur tour, ou. le frottement d’aspérités assez saillantes, viennent absorber leur quantité de mouvement et les arrêter en chemin. ee Cet arrêt est plus ou moins court, plus ou moins be suivant que la. _même crue augmentant encore ou le choc d’autres cailloux, viennent bien- tôt relancer les galets considérés, ou bien qu'il faudra, pour produire Un> tel effort, l’action d’une crue ultérieure recommencant le travail de désa- grégation, de déchaussement et, finalement, de charriage accompli par la première crue suivant le processus que nous venons d'analyser et qui se reproduit à chaque crue nouvelle avec plus ou moins d'intensité, mais en tendant, chaque fois, à pousser plus loin les galets que chaque crue trouve allégés du poids des particules minérales enlevées, dans + d' à soiotion diurne et de refroidissement nocturne. o. il EE un ue cas où L. n'est pas besoin d’ Nr Gr la résis- 7 roulé jusqu'à sa ire station, mais bien le lancer en avant avec la vitesse d’un projectile. Or, c’est précisément sur les circonstances re ASE = à l'attention, vu la fréquence, plus grande qu’on ne croit, d’un fait qui n’est connu que par les terribles catastrophes dont il est la cause gorges, de ravins de certains torrents. Ms agit de l’avalanche d’eau, phénomène qui, sur une échelle beau- coup plus grande, n’est, en somme, autre que celui dont nous avons 4 la marche en commençant, lorsque nous avons assisté à la er lieu. Toutefois, un troisième élément, la durée du phénomène, 2 rait su ane en rapport re car : débâcle pet grand barrage R 28 Los 3 Gi: a eaux ont amené un galet, elles peuvent en amener d’autres. e Pet Role n'est pas un fait naturel: on peut Poe des galets ch 24 PROCÈS-VERBAUX Qu'il nous soit permis de faire remarquer ici que les bancs de gravier, les grèves ou graves, ne sont pas autre chose que des cônes de déjections formés à la faveur d’une rupture de pente ou, ce qui revient au même, à la faveur d’un ralentissement du courant causé par un évasement du lit ou par une courbe dans laquelle la rive convexe produit un remous proportionnel au retard que cette rive, comme pivot du mouvement tournant, impose à ce côté du courant par rapport à la vitesse qu’il con- serve, et qu accélère même la force centrifuge, à l’aile marchante lon- geant la rive concave. | D'ordinaire, le cône de déjection d’une crue, s'il n’est pas déblayé par la crue suivante, s’augmente de l'apport de celle-ci et des crues subsé- # quentes. En travers d’une section encaissée, d’une gorge, le cône de 4 déjection pourra se trouver bientôt transformé, par des crues successives, à en un volumineux barrage. L'eau, dès lors retenue à l’amont de cet k obstacle, s’y accumule en un bief ou lac capable d'emmagasiner un : volume d’eau qui, si le volume vient à s'élever considérablement contre À la paroi d'amont du barrage, exerce à sa base une très forte pression. 6 Or, tant que le trop plein ne se déverse que par la crête, la muraille À pourra résister à une pression que l’écrêtement ne cesse de diminuer Le jusqu’à ce que, rongée, ébrêchée peu à peu de haut en bas, cette muraille ait laissé le lac se vider graduellement. # Mais, dans un amoncellement hétérogène, les choses ne se passent pas toujours aussi tranquillement : L'eau s'infiltre dans les moindres interstices de la face amont ; elle ne tarde guère à traverser le massifpour sortir à la base de sa face aval. Dès lors, les matières terreuses, les: menus matériaux, commencent à s’en aller au fil de l’eau, d’abord très + doucement, parce que le passage est encore trop étroit; puis, les voies s'élargissant, le vide se fait de plus en plus rapidement. Qu'alors sur vienne une crue subite, comme lorsque de grandes pluies coïncident avec la fonte des neiges : le massif, évidé, affaibli à la base, écrêté par la lame d’eau qui le franchit en dessus, cède tout d’un coup; Peau jus- que-là retenue ne fait qu'un bond et, plus rien ne s’y opposant, fait irrup- : tion dans la vallée, chassant devant elle tout ce qui n’est de taille à con- trebalancer ni sa masse ni son impétuosité. Des rochers dont nous tenons . le volume comme. imposant, sont alors balayés comme les moindres cailloux et ne s'arrêtent dans leur course vertigineuse que lorsque la violence du flot s'est épuisée à semer, sur un long chemin, la rumeet | la désolation, arrachant les arbres, ravageant les récoltes, emportant : les maisons, bouleversant de fond en comble la configuration des lieux. … PROCES-VERBAUX 25 Or, ne perdons pas de vue qu’en montagne, ces dangereux barrages peuvent aussi bien se former d’un seul coup par une avalanche d’ébou- lis venant brusquement obstruer le fond d’un ravin. Le cataclysme dont nous venons d'indiquer la cause peut se produire même dans les régions faiblement accidentées : 1l suffit qu'un barrage naturel puisse se former. Un arbre charrié et déposé plus ou moins en lravers d'un lit étroit ou tant soit peu encaissé, aide puissamment à cette formation. Si la première crue n'emporte pas le barrage, plus celui- ci aura pu résister longtemps à de tels assauts, plus son colmatage par des crues successives en aura augmenté le volume, et plus la débâcle sera redoutable quand enfin elle se produira, ce qui ne peut manquer d'arriver tôt ou tard. _ Et voilà comment on peut trouver de fort_gros cailloux, roulés très loin de leur lieu d'origine sans que les glaciers aient eu à en effectuer . le transport. Ce que les plus fortes eaux n'auraient pu faire normale- ment, une crue moindre peut, par une brusque détente, l'accomplir facilement. Il. — FORMATION DU CÔNE DE DÉJECTION DANS UN COURANT NORMAL. Cette étude résulte de l'observation de la marche du sable revenant, à la suite d'un curage effectué au printemps 1926, tapisser le fond d’un ruisseau de l'Entre-deux-Mers, le Rauzé, affluent de gauche de la _Pimpine, petit tributaire de la Garonne. La moindre agitation de l’eau suffit à mettre en suspension les matières limoneuses, et un courant très modéré a la force de rouler le sable sur un fond à faible pente, voire même en palier. Quand le sable vient ainsi, de l’amont, niveler un fond en pente, ses grains se déposent par ondulations côniques, de la manière suivante : Le milieu de la veine liquide, l'axe du courant, esl marqué par l'avance du sable, qui roule et se dépose en chevron, la pointe en aval, dans l'axe du fhalweg, les ailes en retrait vers l’amont. Cette forme de cône méplat, à surface ridée en chevrons, due à l’ondulation produite par - le remous de rive combinée avec la vitesse du courant, laquelle est maximum au thalweg, résulte concurremment du fait suivant : Le pied du dernier chevron déposé forme rupture de pente entre le petit talus que ce chevron présente à l'aval et la pente restant à colma- ter; les grains de sable qui dévalent en roulant, passent par-dessus 26 ee PROCÈS-VERBAUX ceux qui viennent d’être déposés, et, tombant au Fe du talus de tête, acquièrent, dans cette chute, une accélération assez grande pour leur : faire dépasser un peu le pied du talus, d’où formation d’une rigole entre le dit talus et le nouveau chevron en voie de se former. À mesure que le nouveau chevron se garnit, son influence se fait de plus en plus sen- tir pour réfréner le courant; le sable, qui conserve encore assez de 5 | vitesse pour franchir la rigole, s'arrête de plus en plus court sur la É. contre-pente. Mais, avant même que la rigole ne soil ainsi complètement . comblée, le colmatage du fond a permis au sable d'arriver de plein fouet, sous la poussée du courant, jusque sur la crête du nouveau chevron, En et même de la dépasser de façon que, tombant suivant la pente de son talus aval, ce .:sable vient à son tour fournir les éléments de base d'A autre chevron qui déjà commence à se former en passant par les phases : dont nous venons de suivre la succession. Pendant qu un chevron s s'ajoute ainsi au chevron qui le précède, les plus gros grains du sable charrié de l’amont, ou ceux dont la forme rend la marche plus difficile, s'arrétent dans les fosseltes laissées par le comblement incomplet des. rigoles constructives entre les chevrons successifs. Ces rigoles finissent ainsi de se combler dans un courant ralenti, et le dépôt s’aplanit peu à - peu tout en augmentant d'épaisseur, jusqu'à ce que sa surface soit celle d'un plateau, d’une terrasse à très faible pente, terminée, en aval, par ; une pointe conique à surface chevronnée avançant sans cesse et plus ou moins vite, suivant que le courant augmente ou se ralentit. 5 Avec une pente el un courant de plus en plus forts, il se passera, pour des cailloux, des galets, des rochers, ce que nous venons de voir se passer poür de menu sable, et, toutes les. proportions étant changées - parallèlement, nous aurons un cône de déjection s avançant par échelons en forme de chevrons, en arrière desquels lès intervalles se combleront et la surface du banc alluvionnaire se nivellera, à mesure que progres. | sera la pointe qu'il ne cesse de pousser en aval. IH" LA MaRçue oÙ0 LmMon 04 Notre mémoire du 26 octobre 1922 sur Le Limon des Fleuves (Procès verbaux de la Société Linnéenne, 1922, 2° livraison) était écrit depuis six mois, quand tomba sous nos yeux un intéressant article de M. G. Urbain, dans « Les Annales » du 11 mars 1923 (pp. 258, 259). pas article, nous avons s retenu en substance ce ch sui : DUR. ï fé. de même signe, ne pourraient floculer que ie à la re de mer. Ce serait, en conséquence, à la rencontre de celle-ci SEE CONCLUSION GÉNÉRALE. a de ue ach | . Causes d'avance. — Cependant, quand les terrains traversés 28 É PROCÈS-VERBAUX sont facilement affouillables; quand le cours d’eau ne prend pas sa source dans des régions de chute altitude ; quand les pluies se main- tiennent abondantes, il suffit qu'un a du liltoral se produise, élevant relativement le niveau de base, pour que le profil d'équilibre se trouve assez vite réalisé. | Le fait de l'homme, qui déboise inconsidérément ; qui laboure les ver- sants en traçant ses sillons perpendiculairement au thalweg; qui, par. ses fossés, par ses routes, précipite plus vite l’eau des plateaux dans : la vallée, — de l’homme, qui enserre le lit entre des quais trop rappro- chés, — de l’homme qui gêne l'écoulement par ses digues, ses piles, culées et rampes d'accès de ponts, par ses épis, ses barrages, son amé- nagement aveugle des eaux, — le fait de l’homme, dis-je, peut amener non seulement une maturation hâtée du régime et de la structure d’un cours d'eau, mais même en précipiter la décrépitude et faire que le même fleuve qui facihitait autrefois les échanges saciaux, comme voie de com- munication facilement praticable, ne soit plus qu'un danger perpétuel pour ses riverains, les menaçant, à la moindre crue, d'inondations désas- treuses. 1e D'ailleurs, dans les contrées d’où la sécheresse et le vent chassent PCR | cfa près l’arbre, ne voit-on pas les rivières, sans passer par l’âge mür, vieilhr rapidement et s’ensevelir bientôt sous leurs alluvions, comme les oueds sahariens, comme plusieurs de nos torrents tributaires de la Méditer- ranée ? DANSE Pr: IE A et D L rs Dar è+ Ceci dit pour satisfaire la curiosité en ce qui concerne la géométrie des formes dans le modelé résultant du double travail des eaux, érosion et i | alluvionnement, il y a lieu de retenir qu'en tout état de cause, tant que à les crues pourront faire arriver jusqu'à la mer l’eau tombée sur les hau- teurs, elles ne cesseront d'amener au réservoir commun un certain débit solide acheminé étape par étape. Si ces matériaux, en chemin, ont à traverser des dépressions relatives (lacs, biefs ou simples mouilles) ou à franchir des seuls, les cailloux pourront être arrêtés dans ces fosses où par ces obstacles, tant que le colmatage et l’érosion n'auront pas aplani davantage la voie. Générale- 1 È ment, les simples paliers ne suffiront pas à produire un arrêt définitif M des gros matériaux. Quant au sable, il les franchira plus ou moins vite, 4 mais, en somme, 1l doit finir par passer outre. | Le limon, lui, ne stationnera que dans des circonstances exception- 4 nelles en amont des estuaires ou, du moins, en amont de la limite jus- … qu’à laquelle la marée se fait sentir. É PROCÈS-VERBAUX 29 Note d'Hydromorphogénie. — Formation et Commu- nauté d'Origine de la Buée des Cascades et de l'Écume des Flots. Par Louis de Ségovia. Dans nos communications antérieures à la Société Linnéenne, nous nous sommes attaché à faire connaître, avec l’origine exacte des alluvions, le travail de la nature produisant leur marche puis la sédimentation qui en résulte finalement (mémoires du 26 octobre 1922, sur Le Limon des Fleuves, — du 31 octobre 1922, sur Le Charriage du Sable dans les Rivières à fond mobile, — du 4 janvier 1928, sur L’Acheminement des _ Alluvions). Les résultats d'observations faites, en 1924, dans les Pyrénées et sur la Côte Basque, nous permeltent, aujourd'hui, d'aborder un autre ordre = de faits, qui pour le moment, ne semble pas apporter, comme les phéno- mènes précédemment expliqués par nous, des données intéressantes … pour les études géologiques, mais dont l'utilité se révèlera sans doute me par la suite, ainsi que finit tôt ou tard par se justifier l'avantage pratique | de toute découverte scientifique. He Le vulgaire croit voir de la vapeur d’eau dans le brouillard qui s élève du pied des cascades. Or, quiconque ne perd pas de vue que l'eau, à … l’état de vapeur, se diffuse dans l'atmosphère sous une forme invisible et ne peut se concentrer sans se condenser à mesure, sait fort bien que les nuages improprement qualifiés vapeurs flottant dans l’air, ne sont rien d'autre que l’accumulation, par places, de produits de condensation, _._ amas de gouteleltes d’eau ou d’aiguilles de glace ayant tendance à À & Fe prendre, sous les forces qui en sollicitent les molécules, une forme …_ Jenticulaire que viennent sans cesse modifier les vents, les insolations et refroidissements, toutes causes produisant, à l'ordinaire, des conden- . sations et dilatations partielles ou inégales et, souvent, des effets simultanément opposés. —…. Le brouillard des cascades est un nuage d'eau, comme tous les | 4 . brouillards. Pour voir comment il se forme, commencons par examiner …_ Ja manière dont se produit un autre phénomène, l'écume des torrents et des vagues. | . L'eau courante emprisonne dans ses filets, entre ses molécules roulant les unes sur les autres, un grand volume de l'air que la pression # 30 PROCÈS-VERBAUX enr atmosphérique comprime à sa’ surface. Plus vite l’eau coule, plus l’engrènement moléculaire des deux fluides entraine d' air. C' est pourquoi une haute chute, à moins d’être très massive, voit en. l'air les filets d'eau 5 qui la composent, s’effiler, se diviser tant et si bien qu'une cascade de quelques décamètres de hauteur ne parvient guère qu'à l’état de paie à la cuvette qu'elle creuse à son pied. Dans les rapides d’un torrent, He suffit de quelques décimètres de chute par dessus un rocher, de quelques . centimètres même, pour que la nappe s’effrange et arrive sensiblement plus divisée au bas de sa chute qu'elle ne l'était au début du même saut. Quand une vague se lamine et se dresse en une crête qui retombe en volute dans la masse d'eau d'où elle est sortie et où elle retourne, celle * vague subit de la part de l'air (dont la pression, concurremment avec la pesanteur, s'oppose à une expansion qui serait beaucoup plus COnSi- dérable sans l’action de ces deux freins), la même compression que les lames d’eau se déversant ainsi que nous l’avons dit plus haut. HS nement moléculaire de l’eau, qui cherche à s'ouvrir un passage au travers de l’atmosphère, avec l'air de cette atmosphère, qui exérce une. pression d’un kilogramme par centimètre carré, produit le même mélange — on pourrait dire «la même émulsion » — dans le cas des vagues, que dans celui des rapides el des cascades. = “Ta Dans l’un comme dans l’autre, 1l se produit, à bout de course, un : bouillonnement de bulles d’air qui remontent de la profondeur à laquelle | l’eau les a entraînées, pour venir crever à la surface. Dans cette ascension, les bulles augmentent de volume par agglomération de l’air qu’elles s'assimilent en chemin et en se dilatant à mesure que la pression du milieu ambiant diminue. Beaucoup, en apparaissant à la surface, + atteignent près d’un pouce de diamètre. Plus forte est la chute d’eau, plus il y a d’air entraîné et plus intense est la compression de cet air, plus aussi l'explosion des bulles augmente . de violence : Simple bouillonnement spumescent, lançant quelques embruns là où la mer brise, là où le torrent roule ses flots tumultueux, l’éclatement des bulles d'air, sous la pression formidable des cataractes,. devient assez violent pour pulvériser l’eau si finement et la projeter à de telles hauteurs qu'aux chutes Victoria, sur le Zambèze, elle s élève en colonnes semblables à de gigantesques fumées visibles distinctement de plus de vingt milles. L’apparence de fumée qu’affectent ces nuage est produite et entretenue par le souffle continu, par la force ascensio nélle des colonnnes d'air mélangé de gouttelettes se dégageant sa RES cesse de leur base. Sans qu’il soil besoin d'aller jusqu'au saut de L ‘Iguas 0 PROCÈS-VERBAUX ) nl : ataractes du Niagara, le phénomène peut s observer, sur une | échelle — on pourrait dire «en miniature » — dans nos Alpes . da cascades x n'a rien de commun avec un phénomène de ation, dans le fait que la température de l'eau n’est à aucun t élevée par sa chute. squ' une eau cn eus en Ue du mon, de la vase, des _« Rosa gallica » et ses Sous-Espèces en Gironde. re e Es Par J. Labrie. Le ee. [Note posthume (1).] 32 PROCÈS-VERBAUX et À. incarnata Mill. Quant à À. gallorum Rouy, je ne l’ai trouvé que 2 tout récemment. En somme, ce sont les formes admises par Rouy, mais si je suis d'accord avec cet auteur sur ce point, je ne puis le suivre dans la ligne de démarcation qu'il trace entre le À. rubra et le R. incarnata par les dents des folioles. L’assimilation du À. provincialis de Aiton au R. rubra ne peut davantage êtré admise. Il faut bien dire que les échantillons d’herbier sont parfois insuffisants pour la détermination rigoureuse de certaines sous-espèces, et que plu- sieurs détails, qu’on ne doit poiut négliger, n'y apparaissent pas toujours bien nettement. : J'ai pris le pari de cultiver ces roses dans mon jardin pour mieux en suivre le développement. Il est plus naturel de procéder par semis, mais c'est là précisément que la patience du botaniste est mise à l'épreuve: les graines de Rosa germent rarement la première année, mais surtout la seconde, puis aussi les années suivantes. La seconde année me suffit et me donne ordinairement ce que j'attends; mais tout n’est pas fini et il faut encore attendre trois ans avant de voir les premières fleurs. Il faut donc cinq ans pour étudier un Æosa, de là la lenteur des observations. En outre, une complication qu'il faut écarter avec soin est l’hybrida- tion, très facile dans ce genre. C’est ainsi qu'un pied issu d’une graine de À. incarnata à dix pétales à peine, me donna des fleurs fortement semi-doubles, à plus de trente pétales. Ce Aosa, d’ailleurs, était loin d'avoir tous les caractères de l’incarnata. En examinant les choses de près, je m'aperçus qu'à peu de distance du bois où j'avais pris mes graines, se trouvait un jardin avec quelques pieds de Roses de Provins à fleurs doubles, d'où hybridation. On comprendra que le botaniste peut être facilement déconcerté, si l’hybridation a lieu entre deux sous- espèces voisines à fleurs simples, surtout si les caractères distinctifs de ces formes sont déjà peu prononcés. Rouy, dans sa grande « Flore de France » (VI, p. 251), pour séparer les diverses formes du À. gallica, commence par donner dans sa clef 4 dichotomique une première indication tirée de la forme des folioles plus ou moins orbiculaires ou allongées. Jusqu'ici, tout va bien, et nous obtenons ainsi deux catégories : 1° Folioles orbiculaires ou suborbiculaires : Rosa officinalis Tabernæm. Rosa gallorum Rouy. Rosa cordata Cariot. SE Aa PROCES-VERBAUX 33 _ 2 Folioles ovales, elliptiques, plus ou moins allongées : FR fe Rosa provincialis Aiton. _ Rosa rubra Lamarck. - À _ Rosa incarnata Miller. ; ni n' y a pas à s'arrêter aux formes de la première catégorie qu’on peut distinguer assez facilement entre elles. Mais il en est tout autrement. Ê pour celles de la deuxième. Fe Un spécialiste arrivera bien à les séparer sans se tromper, mais cela ne suffit pas; il faut pouvoir indiquer aux botanistes comment ils peu- à vent les reconnaître. Je me rends parfaitement rune des difficultés rencontrées par Rouy ne certains endroils de sa Flore, dans l'élaboration d'un travail aussi con- à sidérable. ; | £ L'auteur sépare À. rubra de R. incarnata en ce que le premier a les dents des folioles largement ovales, obtuses ou mucronées, simples, plus - second a les dents des folioles aiguës ou mucronées, composées-glandu- leuses. | HN faudra que ces caractères, pas toujours très nets et peu constants, : séparent très mal ces deux formes et risquent parfois de verser dans la _ forme incarnata des sujets se rapportant à la forme rubra. Je n’émets : point mon avis seulement; c’est s aussi celui des correspondants faisant _ autorité sur ce sujet. Bien avant de connaître la Flore _de Rouy, J'avais séparé les deux ë _sous-espèces par la forme des pétales, comme il suit : | R. rubra Lk. to Pétales sh lement ae larges _ que hauts. _ 2° Pétales jamais nettement en coin à la base (la partie inférieure figu- _rant ordinairement un angle de plus de 90°). | R. incarnata Mill : 4o Pétales à peu ee aussi larges que hauts, ceux de l'extérieur rare- | P.-V. 1928. | ; 3 LA RS , 34 . PROCÈS-VERBAUX ment plus ne et de très peu, les. autres souvent plus longs que larges. Ro RQ Es _R0 Pétales nettement en coin à la base, ceux de l'extérieur à base à peu près à angle droit, les autres assez souvent à angle aigu. en Peut-être quelqu'un aura-t-il l'idée d'objecter que quelques pétales par hasard, soit de l’une, soit de l’autre sous-espèce, ne répondent pas rigoureusement à la forme caractéristique. Ce serait là une assez mau- vaise objection, et on devrait la faire à bien plus forte raison au système de Rouy, séparant ses deux catégories par les folioles orbiculaires ou ovales-elliptiques, car on trouve facilement, dans chaque Pen des folioles ayant la forme de celles de l’autre. Ér Loin de s'arrêter à de semblables détails, on doit considérer que, puis= qu'il y a des centaines de folioles sur chaque pied, il sera toujours facile de savoir si elles sont orbiculaires ou ovales-elliptiques. Il faut en dire autant des pétales, toujours assez nombreux pour fixer eee avec certitude. | | ire La légitimité de la séparation des deux sous-espèces par la férihe des. pétales se trouve confirmée par la concordance du nombre même des ; pétales. Sans doute, ce serait un procédé peu scientifique de s appuyer sur le nombre des pétales pour la détermination de la sous-espèce; cependant c'est un fait qu'il est intéressant de constater : dans la Gironde, tous les À. rubra ont cing pétales, et tous les À. incarnala, constam= ment de huit à douze. ; Je n'ai pas besoin de souligner Mon. de celte observation qui indique que si tous les sujets du rubra ont une origine commune, tous les sujets de l’incarnata sont, d'autre part, dans le même cas. IL est donc bien entendu que si chaque fois, j'ai déterminé. les formes -sans m'inquiéter du nombre des pétales, la concordance rigoureuse a ce nombre est toujours venue confirmer ma détermination. AE o traite, en quelques lignes et en note seulement. Ja question d R. provincialis d'Aiton qu'il rapporterait volontiers au À. rubra de La C'est ce qu’on ne peut admettre : Rosa provincialis d'Ait ) est une forme tout à fait indépendante, qui fait des buissons assez tot fus et bas, tandis que À. rubra a des tiges plus Bâches et. environ de LUS PROCÈS-VERBAUX (Ge Rs ou dans l’Entre-deux-Mers, mieux étudié à ce point de < OR à à 7 La. R. ue Carioi est 1 seule foie qu'on n’ait jamais rencontrée | ns la Gironde. Elle ne se trouve d'ailleurs que très exceptionnellement environs de Lyon et de Toulouse. | — on Aiton. Fleurs semi-doubles, tone assez répandue : ‘incarnata Mill PUS de huit à douze nétalEs, Sadirac : Loupès, 36 PROCÈS-VERBAUX Quant à l'échantillon du Jardin Botanique de Bordeaux marqué À. pro- vincialis, c’est un type qui ne peut être rapporté à aucune forme donnée par Rouy, pas plus qu'à ce qui a été trouvé en Gironde. L'origine de ce buisson est inconnue. Ce doit être un hybride entre deux À. gallica, et le fait qu’il fructifie très difficilement confirmerait ce soupçon d’hybridité. Je l’observe d’ailleurs encore dans mes cultures, car s'il y a déjà dans cette étude quelques résultats acquis, il reste encore un certain nombre de points à éclaircir et à préciser. Un cas d’Albinisme incomplet chez un Proyer d'Europe : (Milraria calandra L.) | | Par R. Dieuzeide. Assistant à la Faculté des Sciences d'Alger. Les cas d’albinisme signalés chez les Oiseaux sont nombreux. Des espèces très diverses offrent cette particularité et récemment, M. Quen- tin (1), M. le Professeur Chaine (2) nous donnaient des listes d’échan- tillons albinos conservés soit dans des collections particulières, soit dans É des Musées. Un correspondant de la Revue Française d’Ornithologie (3) notait aussi la capture en 1925 d’une Alouette des champs, et en 1926, celle d’un Moineau domestique d’un blanc presque pur. LS Dans aucune de ces énumérations nous n’avons vu figurer le Proyer d'Europe (Miliaria calandra L. Syn. : Emberiza miliaria L. ; Fringülla projer Muller; Mailiaria europæa Swains.). Or, au mois de septembre 1927, à Civrac-Médoc (Gironde), je fus intrigué par un oiseau à teintes claires et queue blanche qui voyageait avec un vol de Bruants. Il venait le dernier, et paraissait indésirable, car lorsqu'il se posait au milieu deses congénères, ceux-ci repartaient immédiatement. Il se tenait le plus sou- vent à l'écart. Après une poursuite assez longue, je réussissais à le tuer. Ce Proyer mâle est atteint d’un albinisme incomplet, mais qui est cepen- dant assez accentué. Cet oiseau présente normalement un dos d'une teinte gris brun, sillonné de stries longitudinales foncées. Le sujet qui s (1) J. QuenTIN, Oiseaux albinos, Revue Française d'Ornithologie, en année, 1925, p. 96. F (2) J. Caine, Les Oiseaux albinos du Muséum d'Histoire naturelle de Bordeaux, P.-V. Soc. Linn. de Bordeaux, t. LXX VII, 1925, pp. 129-132. ; (3) P. D., Revue Francaise d’Ornithologie, n° 208-209-210, août-septembre-octobre | 1926, p. 415. ; ; a | PROCÈS-VERBAUX 91 _ Il n'y avait aucune modification de la coloration des yeux ou du tarse, qui, par suite de la dépigmentation, prennent des teintes roses chez beaucoup d'oiseaux albinos. Li Réunion du 1er février 1928 *: PERS Présidence de M. J. CHaine, Président. , s [ « r La LA À Les procès-verbaux des précédentes séances sont lus et adoptés. à M. LE PRÉSIDENT souhaite la bienvenue à M. Richet qui, pour la pre- 1. mière fois, assiste à nos séances. Personnel. — Sur avis favorable du Conseil sont élus mem- bres titulaires : 10 M. Fabre (Aurélien), 178, rue Berruer, s'occupant de _ géologie, présenté par MM. J. Chaine et Fiton ; 2° M. Glangeaud (Louis), _ à la Faculté des Sciences, s'occupant de géologie, présenté par ; MM. Mengaud et le Dr L. Castex. | _ Communications et Dons. — M. Connie offre à la Société _ une couleuvre à collier, une couleuvre vipérine et une vipère capturées à Beautiran. M. Ricuer parle de l’œuvre de feu M. l'abbé J. Labrie. Il a entretenu hs plus cordiales relations sur notre regretté collé Hègne et fut le témoin de ses fouilles. Il annonce qu'un comité s’est constitué pour honorer la mémoire de ce savant. Il rappelle que M. l'abbé Labrie était ai du Ministère de l'Instruction publique et avait reçu le Prix décerné par ce Ministère. Il Es souligne l'intérét très grand que les préhistoriens les plus autorisés attachaient aux fouilles du Grand Moulin et l'intérêt qu'il y aurait À à les poursuivre. M. ce Dr Maxon rappelle qu’ en D Lébre 1926 il recut de M. Malvesin- ï Fabre quelques larves d'Oryctes grypus trouvées dans les débris d'écorce d’une scierie, à Mérignac: -La Glacière, 38 ; PROCÈS-VERBAUX Il en souffla une qui fut parfailement réussie et éleva les autres: Le- 20 août 1927, constatant que la nymphose était accomplie, il mit deux nÿmphes dans l'alcool formolé puis en compléta la dessication, de Les autres continuèrent leur évolution et arrivèrent au Lu imago. Il en sacrifia à divers stades de développement et Le présente remar- quablement préparées. Le L'un des exemplaires montre que la peau de la nymphe s s'ouvre en dessus contrairement à ce qui se passe chez les GARE ee notamment chez le criquet se transformant en sauterelle. METRE SR M. Le D' Maxon présente également un Heliophobus dites capturé ; à Bordeaux, ce qui est curieux, car ce lépidoptère vit DEDIHAMENER au bord de la mer. Te Au nom de M. Jouserr, M. Brascassat donne a Les Lépidoptéristes anglais d° accord avec les ER der École Bordelaise. | M. Pionneau, cité dans ce travail, en discute ce passages. M. Le Dr Manon et M. JEANJEAN apportent que observations au sujet de la Tr systématique. cr M. Boucuox offre à la Société une lithographie du Château de Bomale, où furent célébrées plusieurs fêtes linnéennes du début de la Société et. qui appartenait alors au baron Hercule de Rabar, Linnéen cet ami de J.-F. Laterrade. : - LR Re Il montre une photographie de Borassus flabelliformis, palmier d Indo- Se Chine formé de cinq branches, ce qui est très rare. PR : M. L'ARCHIVISTE présente trente tirages à part des Havate d’ entomo- _ logie envoyés par l’auteur, M. André Théry, et dépose le bulletin biblio : graphique du mois dé janvier. | | re : La séance est levée à 18 h. 1/2. 7 re > is Réunion du 15 février 1928 a Présidence de M. J. Caine, Président. = SR he Les procès- -verbaux des précédentes réunions sont dus et adoptés. Correspondance. — M. GLANGEAUD remercie de son admission. M. Yves Le CHaRLes a fait part de la naissance de sa fille. M: LE 8 Pré SIDENT lui adresse les JEU de la Société. ne ere 39 3 De dler . la Féon d'honneur. D aton et Dons. — . G. TEMPÈRE : Note prélimi- # un exemple de plus de la corrélation qui existe ll . . ê ee. | M..F: LaTAgTE : L pou et la use deux DOTRAIURS radi- | _M. H. un offre des Mercd à part de ses ads d’entomologie À ainsi qu’ un volume intitulé : Les Larves et Nymphes des Dytiscides, Le collègue € ét [ui one pour son Brillant succès les félicitations 2 Ja Société. à M. Denizot, Les nation continentales de la id orléanaise, nèse, Vendôme, DTA Ts | M. Jannetaz, Les Roches et leurs éléments minéralogiques, Paris, 4910 (Don de M. Cazaux). % La séance est levée à 22 heures. | Note préliminaire sur les Coléoptéres Rhynchophores VRS de ta Gironde. Par G. Tem père. AO PROCÈS-VERBAUX supposer, et dé montrer que les catalogues ou fragments de catalogues qui ont été publiés à ce sujet sont très incomplets, souvent entachés d'erreurs et impropres, à l'heure actuelle, à donner une idée suffisam- ment exacte de la dite faune (1). | J'ai dit aussi que je pensais que, pour le moment, la collection de notre collègue M. Giraud et la mienne, offraient à elles deux, la plus importante réunion de matériaux dûment labelléS et propres à servir à l'étude critique de la faune girondine en ce qui concerne les Coléoptères. J'ai dit enfin, que, de ce fait, nous avions été amenés à entreprendre, mon collègue et moi, une étude faunistique conscientieuse, basée sur des spécimens existants et pouvant se prêter ainsi à tout contrôle, sur les Coléoptères de la région girondine. Nous n'avons certes pas, je me hâte de l’ajouter, l'intention de négli- TN ger de parti pris, les quelques travaux plus ou moins importants qui cons- tuent la bibliographie de ce sujet. Nous nous proposons d'en tenir, au contraire, le plus grand compté ; mais je le répète, accepter sans discus- sion les assertions des entomologistes qui nous ont précédé serait s'expo- ser à reproduire maintes erreurs, et la dite bibliographie a le plus grand besoin d’être émondée. - M’étant personnellement adonné plus Se à l’étude re Coléoptères phytophages, je viens de terminer une révision préliminaire des Rhynchophores girondins. J'ai examiné à cet effet, outre les milliers de sujets de nos deux collections (2), ceux que possèdent nos collègues MM. Brion, Bustarret et Peragallo, qui voudront bien recevoir ici mes remerciements, ainsi que ceux que contient la collection Bial de Bellerade, léguée par cet entomologiste à la Société de Zoologie agricole. Ce travail, faisant suite à l'examen des documents imprimés les plus importants, m'a démontré que de nombreuses espèces existent en Gironde, RSR PES TE RD OR RU VE EVE St LS US =: nr | 4 RUE F 222 0) he MEN ê qui n'y ont jamais été signalées, et m'incite à penser que bon nombre , d’autres encore y vivent, que des recherches sérieuses feront découvrir. Quelques chiffres, qu'on voudra bien m'excuser de donner ici, ren- dront plus concret ce qui précède. .(1) A l'exemple de différents auteurs, nous comprenons dans la région que nous éludions la rive droite de la Gironde jusqu'à Royan inclusivement. _ ; (2) Je rappelle ici que la collection Giraud renferme les collections Gourguechon et Laborderie-Boulou, cette dernière d’une importance de premier ordre au point de vue régional, et que la mienne comprend une grande parlie de la collection Gouin, … laquelle était malheureusement peu riche en insectes de LENCRE girondine por- tant les indications de capture nécessaires. EE PROCÈS-VERBAUX Al me En 1857, Laporte père et fils dans leur Faune entomologique, ou His- . toire naturelle des insectes qui se trouvent dans le département de lu Ts énumèrent 241 espèces de Curculionides {Actes Soc Lin. En 1890, : sous ” titre d'Habitat des Dre des environs s de _ une liste plus fournie et surtout plus intéressante par ses indications, . comprenant 345 espèces ou formes importantes. | ( _ Remarquons qu'entre temps, le Docteur Gobert, qui est mort il y a quelques mois seulement, avait publié son important « Catalogue des _ Coléoptères des Landes » où figurent 505 espèces de Curculionides cap- _ turées dans ce département et dans la région de Sos, en Armagnac. _ Par ailleurs, dans diverses publications, et en particulier dans les . Procès-verbaux des séances de notre Société un certain nombre d’espè- ces ont été signalées dans les limites girondines. Je n'en ai point fait le _ dénombrement. = Voici maintenant les données numériques que Je possède à l'heure _ actuelle : les diverses collections que J'ai examinées renferment ensem- _ ble environ 560 espèces de Curculionides récoltées dans les limites giron- _ dines augmentées de la côte jusqu'à Royan. À ce nombre il nous faut ajouter une quarantaine d'espèces que je n'ai pas vues personnellement, mais que néanmoins je considère comme certainement girondines, parce qu'elles ont été signalées par des auteurs dont la compétence est hors de doute, ou bien encore, pour quelques-unes, parce que leur distribution et leur fréquence dans des départements limitrophes de la Gironde à rendent leur existence chez nous quasi-indubitable. _ Nous atteignons donc le chiffre déjà coquet de 600 espèces. Mais ce chiffre est un minimum, car les nouveautés que des investigations assez _ peu étendues nous ont permis de découvrir ces toutes dernières années _ autorisent à être convaincu qu'une cinquantaine d'espèces supplémen- _ taires seront ajoutées à la liste dès que des recherches suivies seront 3 entreprises dans les diverses parties de notre département. | _ A telles enseignes que malgré le progrès sensible que marquerait la ; liste que nous serions actuellement en mesure de publier, sur celles qui . l'ont déjà été, nous considérons que cette publication serait cependant bien trop prématurée, et que plusieurs années d'observation nous seront encore nécessaires, avec la précieuse collaboration des collègues 42 a PROCÈS-VERBAUX LR EE dans notre région, et, aussi souvent que cela nous sera possible, les plantes nourricières, non pas celles que citent les auteurs, mais celles sur lesquelles vivent réellement les diverses espèces chez nous. À ce dernier point de vue aussi, j'ai constaté qu’il y avait beaucoup à faire ; la tâche n’est malheureusement pas aisée pour qui ne dispose pas de nombreux loisirs à consacrer aux observations en plein champ. Notre département peut donc être considéré comme relativement riche ‘ 2 en Curculionides (le bassin de la Seine tout entier en héberge à peine 700 espèces), fait qui n'a rien pour nous étonner, si nous songeons à FES richesse de sa flore et à sa diversité, deux facteurs qui déterminent au premier chef la richesse et la diversité en insectes phytophages. De plus son climat moyen autorise l’existence d'espèces normalement méridio- nales, alors que néanmoins il tolère la présence d'insectes septentrio= Ce. naux qui atteignent peut-être chez nous la limite méridionale de leur +. 3 aire de dispersion. RTE Le but principal de celle note a été de montrer brièvement, en pré nant comme exemple une famille importante et qui a été relativement £ assez étudiée dans notre département, ce qui a été fait et ce qui reste a à faire au sujet de la faune des Coléoptères de la Gironde. Pour terminer, et à titre de simple indication, disons que si nous admettons qu'il existe dans nos limites girondines le nombre d’ espèces de Cureulionides que j'ai indiqué plus haut, nous pourrons. évaluer | à 4.000 au minimum, d'après le rapport le plus fréquent, le nombre total d'espèces de Coléoptères que nous possédons dans notre département. Réunion du 7 mars 1928. Présidence de M. J. CHAINE, Président Les procès-verbaux des précédentes séances sont lus et adoptés. M. LE PRÉSIDENT présente les condoléances de la Société à M. le Dr L. Castex, à L occasion du décès de Mme Aucane, sa belle- -mère. . : Personnel. — Suravis favorable du Conseil, sont admis : 1° Membre titulaire : M. Ch. Duffour, directeur du Monde des plantes et des Exciccata, Société française et Cénomane, 16, rue Jeanne-d’Arc, à Agen, présenté par MM. Bouchon et Jeanjean; 2° Membre auditeur: Mile M. Girou, 69, rue Gambetta, à Talence, s’occupant de sciences. naturelles, présentée par Mile C. Marre et M. Lambertie. FORME da PROCÈS-VERBAUX | 43 amunications et Dons. — M: Fous PionNEat : ue F Jraxuean présente diverses fees de N'arcissus pseudo- narcis- F A Ÿ . TEMPÈRE présente quelques réflexions sur la Géographie entomo- es Fu . Courneau (avec le T. C. K.). ; Fan Bourg, le Pain de Sucre. | . Saint-Brice, Castelviel (avec le T. C DE jt... Uzesteet Villandraut. | Aie _ Fargues, Citon-Cénac. Di Cambés. mn. Trompeloup, Saint-Estèphe. uin.. Marais de Parempuyre. Fête Linnéenne. sis .... Coutras, Guîtres. LE Rene dont une au nn Ferret. _ La terminaison « ides » en lépidoptérologie RES Par le Commandant de Sandt. + 44 PROCÈS-VERBAUX général, si l’on s’en rapporte aux l'impression de spécimens plus petits que letype (Ex. Zoides) ». C'est là une erreur que la Einnéenne ne doit pas propager. Parmi les 12.000 noms environ donnés par l’Index des Macrolépidoptères paléarctiques du Catalogue Staudinger 1904, il Y en a plus d’une centaine à terminaison îdes, mais pas un seul où cette terminaison signifie autre chose que ce qu’elle a toujours signifié depuis les Grecs, et en lépidoptérologie comme ailleurs, forme, apparence, c'est-à- dire : semblable, pareil. La diagnose explique pourquoi le nom a été modifié par le suffixe 2des, et parfois la diagnose tient compte de 14: taille, mais pour trois papillons seulement la petite taille est l'unique caractère indiquant que l’ilentité n’est pas absolue. Ce sont les trois formes post-spécifiques : Urticoides forma pyymæa, Xiphioides forma minor, loides minor ; et encore pour cette dernière, Staudinger donne le nom comme synonyme d’/0, ce qui veut dire que st les petits Zo peuvent | s'appeler loides, les grands loides peuvent s'appeler Lo. Par contre, on trouve Achinoides major, ocellis majoribus, Alsoides major, ae major obscuriorque, Lamporides major, dilutior., Tesseloides (aberration d'Orbifer) major, obscurior. On drones dans Oberthur (Lép. comparée, XIT, p. 486) Arionides. « Le dessous... la taille est irès grande. » On trouve dans Seitz (vol. 1, p. 311), à propos d’£ros : au «grande forme g‘ d’un vert bleu » et Eroides, « c'est, après la suivante, la plus grande des formes de cette espèce. » On trouve dans notre Contribution au Catalogue (Actes 1925, p. 50) la description de Walvæ donnée par M. Henriot, d'après tous les auteurs : €un peu plus petit que Malvoides », ce qui veut dire que Malvoides est un peu plus grand que Malvæ. ’d { Je laisse à la Commission des Publications le soin de de. \ Revision des Macrolépidoptères de la Gironde. Par M. l'abbé Bernier. (Communication du Groupe HÉpODEISR ) Oberthur, dans la Préface du Catalogue 1922, écrivait (page 16): « Ce sera à la critique ultérieure à essayer de faire la lumière-sur des cas liügieux. » Le Groupe Lépidoptériste à entrepris cette tâche et l’a pour- suivie scrupuleusement en consultant tous les documents qu'il a pu. avoir à sa disposition. Nous avons pensé qu’à la veille du centenaire de. ( TRUE « LE DE, or à RS : 2 CLEA Æ: a. DRM AU vd Lg En: ; ‘2 & x 2 CE a Æ æ AS Ps si 2 PROCÈS-VERBAUX 45 * - La Linnéenne, :l était indispensable de dresser le bilan critique et rai- sonné des recherches et études lépidoptérologiques poursuivies pendant un siècle. _ Dans nos communications du 5 mai 1926 (P.-W. 1926, p. 91) et Dr 6 avril 1927 (P.-V. 1927, p. 37) nous avons indiqué pour quels motifs certaines espèces prétendues girondines devaient être rayées du Cata- logue de la Gironde. Aujourd'hui, ayant achevé la laborieuse revision des Macrolépidoptères de la Gironde, nous pouvons compléter et résumer _ les résultats de trois années d’investigations et de discussions. Dans la Contribution au Catalogue sur les Rhopalocera (Actes 1925) se trouve justifiée la radiation des espèces : 49 £'rgane confondue avec Erganoides variété de Manni. — 114 Myrmidone et 500 Virgaureæ signalées en dehors de leurs habitats par erreur de détermination. — 465 Acaciæ et Pruni dont seulement un ou deux exemplaires errants ont _ été capturés en 1848 et 1858. — Enfin 703 d Cirsi que, sous le nom de _ Fritillum, Trimoulet confondait par homonymie avec une variété d'espèce voisine. : Dans le catalogue des premiers /elerocera (Actes 1927) nous avons expliqué pourquoi nous devons rayer: 1379 Vaitta. — 1396 Corticea. — 1403 Conspicua. — 1457 À lbico- lon. — 1465 Aliena. — 1478 Sodæ.—1542 f'iligramma. — 1600 Perla. _— 1820 Furva. — 1946. Punctosa. — 2014 Respersa. — 2018 Tara- _ œaci. — 2249 Santolinæ. — 2265 Xeranthemi. — 2801 T'entacularia. Dans les Procès-verbaux de 1927, nous avons présenté la revision des sous-familles des Geometridæ, et comme cette famille est souvent négli- gée, nous devons ajouter aux premières radiations celles de beaucoup d'espèces : | en | _ 3003 Extarsaria. — 3078 Punctata. — 3108 Pendularia. — 3117 Linearia. — 3255 Boreata. — 3455 À ffinitata. — 3464 Adæquata. — : 3520 Linariata. — 3522 Pulchellata. — 3535 Pusillata. — 3559 Assi- milata. — 3569 Vulgata. — 3571 Virgaureata. — 3575 Castigata. — 3653 Lanceata. — 3882 Secundaria. — 3956 Asperaria. — 4026 _ Scutularia. Enfin, dans les dernières familles du catalogue 1922, nous trouvons à rayer : 4108 T'hymula. — 4416 Geryon. — 4608 À finis. Gouin, présentant en 1921 (Actes LXXIIT, p. 70) son Catalogue pro- visoire, annonçait: € 1.115 espèces avec, en outre, de nombreuses variétés » ; mais si la Table des Matières du Catalogue donne 1.014 noms il faut retrancher les synonymes et ne compter que 893 noms spéci- AG PROCÈS-VERBAUX + ARR PR CNE fiques. Certes Gouin n’a pas voulu, au dernier moment, cataloguer des. espèces vraiment trop douteuses, néanmoins l'écart de 262 est trop con- 5 sidérable pour que le chiffre de 1.155 ne soit pas un sérieux erratum. à Il faut retrancher de ces 893 espèces, 4037 Pallifrons et 3038 bis Holosericata reconnues respectivement variétés | de Lutarella et de Dilutaria, plus les 104 espèces que nous avons rayées : mais aux 187 : espèces qui restent, il faut en-ajouter un certain nombre. : Tout d’abord les espèces portées aux Addenda au Crine 1922 sans être mentionnées.à la Table des Matières : 1440 Cespitis, 1495 Treitschkei, 4610 Ærifrons, 1468 Spléndens, 1925 Nonagrioide, 3748 Tusciaria; ces espèces signalées pour la pre- mière fois, les trois premières par M. Henriot, Îles trois dernières par M. Schirber. Total 793 espèces cataloguées par Gouin. É ÿ Ajoutons maivtenant les formes spécifiques dont le Groupe Lépidop- tériste a heureusement provoqué l'inscription au Catalogue de la Gironde, sans nous inquiéter des variations des espèces déjà cataloguées, : car malgré toutes les réclamations des Sous-variétistes, ces variations : resteront toujours à leur place, de formes secondaires. ces 610 A dorylas, 2 ex. (Abbé Tabusieau) ; | 645 Lycæna euphemus, station de vol découverte a Ro Médard- ; d'Eyrans par M. Malrieu ; | or 1552 Miselia nebulosa, 2 ex. (Abbé Bernier) ; ri | 1785 Antitype argillaceago représentée par { ex. de transition à la variélé Nigralba (Abbé Bernier) ; | : APR Sie de 1947 Cirphis putrescens remplaçant Punclosa ; . 2073 Monima Munda, 1 ex. du type, et 1 ex. de la variété Inma- à culata (M. Lunet de Lajonquière); | ne 2856 Brephos notha, À ex. au Bouscaut (M. Schirber) de: .. + (Docteur Gourrin) ; | a 3032 Ptychopoda filicata, 1 ex. (M Henri0s ; Re 3039 Ptychopoda fuscovenosa —= interjectaria, 1 ex. [L Fons 3306 c Cidaria obeliscala érigée en espèce ; | 3553 Pas np Lex (Abbé Bernier); : pris à Léognan par M. Lacroix de Niort ; AT Fo 3060c Eupithecia succenlturiata érigée en pese el représentée par sa variété Subfulvata ; 8641 Eupithecia phæniceata représentée par sa variété ë Mnemosynata, er : PROCÈS-VERBAUX 47 : Pyralide, Guller A Alucitidæ, Orneodidæ, qui êlles, au contraire, font désormais partie des Macrolépidoptères. Girondins (Lép. Rhop).). Par Paul Pionneau. | (avec présentation des exemplaires.) : 2. ophraus D Huf. ab. cutter Sel. L. — a bande ohmarginale rouge des ailes inférieures est absente. Un exemplaire pris à Marsas par M. l'abbé Bernier, le 27 juillet 1923 (collection . SC 48 PROCÈS-VERBAUX fauves qui sont bien. développées. Teinte des parties foncées d’un noir très profond. — Ça et là avec le type. Villenave-d'Ornon, 12 juin 1923 . et 29 juin 1927. Pessac, 16 août 1926. 5. Lycæna Médon Huf. var. Calida Bell. — Se a re ment par le dessous qui est bien plus foncé avec une bande assez large de taches rouges. Ci et là dans toute la région avec la forme normale. Villenave-d’'Ornon, Pessac, Mérignac, Marsas, etc. Remarques. — Ne pas confondre Calida Bell. avec Ornata Stg. nt la bande de taches rouges est également élargie, mais dont le dessous, au lieu d’être foncé, est gris argent clair. 6. Lycæna Médon Huf. var. subcalida Vrty. — Race intermédiaire entre Calida Bell. et Gallica Obthr., coloration du dessous des ailes rouge pâle. Un: sujet faisant partie de notre collection et pris à Marsas par M. l'abbé Bernier, le 25 juillet 1923. ; 7. Lycæna Balon Bergst. var. obscurata Vrty. — Exemplaires de la deuxième génération (août) qui sont généralement très petits et ont : un coloris du dessous qui est nettement brunâätre. Deux exemplaires pris à Mérignac, lun le 24 juillet 1924, l’autre le 3 août de la même année. 8. Lycæna Coridon Poda var. Galliæ Vrly. — Diffère entièrement du type de Gratz en Styrie, dont nous vous présentons un exemplaire, en ce qu'elle est d’un bleu bien moins vert et plus vif, revers beaucoup plus blanc, points et lunules noirs, plus fins sur le revers, bande mar- ginale du g'en-dessus beaucoup plus étroite, ® saupoudrée de bleu et de la forme mariscolore Gerh. C’est cette variété qui remplace le type non seulement sur tous les lerrains calcaires de la région girondine, mais dans une grande partie de la France (1). Commune. 9. Lycænopsis Argiolus Linné ab. Cleobis Sulzer. — Les ombres. antémarginales se transforment en une rangée de lunules nettes. — Un. exemplaire à Pessac, le 6 août 1924. Assez commun, tout le départe- ment. La Motelle à quatre barbillons : (« Motella cimbria » L.) sur le marché de Bordeaux Par J. Chaine et J. Duvergier. L'un de nous a trouvé aux Halles de Bordeaux, où il se rend chaque at HR ie ele int fe ANS nee VE "r KE dos FRERE Er : ST TE te + rs 54 \ ER D PT ER RSA NE 2 jour pour se procurer des espèces nécessaires à nos recherches sur les « otolithes, une Motelle à quatre barbillons (Motella cimbria L.). (1) Elle s’élend depuis le Nord jusqu'à la Gironde. = À à ts Fr à te mx. 7% #4 P « se 2% À 24 w.) > 2.2 Ta PROCÈS-VERBAUX 49 Ce poisson, signalé pour la première fois par Le Danois sur les côtes françaises, se rencontre, d'après Legendre, sur la côte sud de Bretagne parmi les Langoustines (1); toutefois il était jusqu'ici inconnu dans la région girondine, c’est pourquoi nous avons tenu à signaler sa présence sur un marché bordelais, dans le cas où d’autres exemplaires pourraient _y être rencontrés. Il ne nous est pas possible d'indiquer le lieu de capture. Tout ce que nous savons, c'est que cette Motelle a été expédiée de La Rochelle dans une caisse ne contenant que des espèces vulgaires de nos côtes (Wer- langus merlangus et Gadus luscus) ; ce qui semble montrer qu’elle a dû être prise dans les parages fréquentés par les pêcheurs Rochelais. Voici les principales caractéristiques spécifiques de Motella cimbria L. : 4 barbillons : un près de chaque narine, un à l'extrémité du museau, un à la symphyse mentonnière ; : Premier rayon de la première dorsale très long, égalant à peu près la longueur de la tête ; Une tache noire foncé nettement délimitée à l’extrémité postérieure de la deuxième nageoire dorsale ; moitié inférieure de la queue noire, _ ainsi que la partie postérieure de la nageoire anale ; Intérieur de la bouche noir bleuâtre. Habitat : Mer du Nord, Atlantique nord (d'Europe en Amérique) et eaux profondes du Gulf-Stream (Jordan et Evermann). 1766. Gadus cimbrius Linné. 1801. Enchelyopus cimbricus (pour cimbrius) Bloch et Schneider. 1832. Motella cimbria Nilsson. 1848. Motella caudacuta Storer. 1963. Rhinonemus caudacutus Gill. 1878. Onos cimbrius Goode et Bean. 1885. Rhinonemus cimbrius Jordan. Rectification à propos de « Nigrioreleus » race de « Phlæas » (Lép.). Par M. le Commandant de Sandt. Dans les Procès- Verbaux 1926, page 100, paragraphe 2, M. Pionneau … invite notre Groupe Lépidoptériste et le Journal L’Amateur de Papillons (1) R. LecenDre, Poissons observés à Concarneau et sur la côte sud de Bretagne, Association française pour l'avancement des Sciences, 50e session, Constantine, 1928. P.-V. 1928. LE 90 | PROCÈS-VERBAUX à rectifier une prétendue erreur sur une variété de Phlæas. ae de l’article nous renvoie à une note qu’il à publiée dans les Miscellanea Entomologica et prétend, sans autre référence qu’un renseignement donné par Verity, qu'EÆleus n’est pas l'Eleus des auteurs, ce dermier devant être appelé Vigrioreleus Verity, tandis que le nom d’Æleus Fabricius doit être appliqué à une forme « d’un fauve beaucoup plus vif et plus pur ».. que le type ou que la variété ? dira le lecteur. En attendant, nous en sommes réduits à nous demander par quel miracle l’Amateur de Papillons et le Groupe des Lépidoptéristes Giron- dins pouvaient fin 1924, rectifier une erreur qui n a été signalée qu'en avril 1925. Du reste, même en admettant que l’erreur fut prouvée elle ne pourrait être reprochée à l’Ecole Bordelaise qui a eu soin de publier … Eleus « sans nom d'auteur, » mais avec la diagnose explicative €fond des ailes supérieures plus ou moins enfumé », de telle sorte que la forme É de Phlæas que nous avons cataloguée sous le nom d’Æleus, estcelleque ©: nous avons décrite et non l’£leus de tel ou tel auteur. | Maintenant, conformément aux règles de l'E. B., remontons aux sources, pour démontrer comment notre Critique aurait dû se documen- M ter avant de reprocher aux Lépidoptéristes français leur manque de documentation. ue Verity a publié dans l’Æntomologists Record, sous le titre généra] de « Polymorphisme saisonnier et races de Rhopalocères Européens D une série de remarquables articles dont l’un (Vol. XXXIT, p. 3) est. consacré à Rumicia (Heodes) phlæas. | Fe M. Dupont, Président de la Société Entomologique de France, m'a fait le grand honneur, d'abord de me traduire cet article de Verity, et 4 ensuite de corriger mes commentaires techniques ; je dois lui en témoi- gner ici ma profonde reconnaissance. # : | Verity estime que les races de Phlæas sont caractérisées par les for- mes de deuxième génération dont le mélanisme plus accentué chez le que chez la © s'accroît en allant du Nord au Sud. Un tableau très clair . résume les observations de Verity : a 1re colonne : 7 régions, en partant de la Laponie pour descendre au Sud, et 9 races : Aypophlæas, Phlæas, Initia, Suffusa, Initia caudata et Eleus (Europe centrale), Vigrioreleus, Æstivus et Fuscata caudata (Partie sud de l'Europe méridionale). : | 2e colonne: 1'e génération. Forme Hypophlæas pour 2 Laponie, forme type Phlæas pour les autres régions. à æ colonne : 2e génération. Les 9 races aa indiquées. TR Rte PROCÈS-VERBAUX | 51 4e colonne : 3° génération, à partir de la 3e région N. de l'Europe. Les formes ont avec les régions : Phlæus, Initia, Inilia caudata, ee. ur houe Initia caudata. . Ainsi pour la 6€ région, partie N. de l'Europe méridionale, compre- | nant la jètue S. de le Pen nous avons : race Nigrioreleus ; ESS : ; 3e gén. Eleus; 4° gén. exceptionnelle é ue se avant la 3° génération Eleus. ; _ Verity donne les descriptions suivantes : _Eleus Fa 4e Fe PRrope centrale) : QCune suffusion noire toujours | Par conséquent, contrairement à ce qui à été publié dans nos Procès- Verbaux, et conformément à ce que publie Verity lui-même, Eleus 3 Fabricius a bien une suffusion noire, un semis d’atomes noirs. ee Æstivus Zeller (de Messine) : « comme la précédente, mais avec une | suffusion beaucoup plus dense et légèrement extensive. » | _ Entre ces deux formes, Æleus et Æ'stivus, el toujours en considérant . mélanisme, Verity a placé un « grade », c’est-à-dire une forme inter- | _médiaire qu'il a nommée /Vigrioreleus, sans la décrire plus explicite- ment. Chez Vigrioreleus, la suffusion noire est plus . que chez . Eleus et moins dense que chez Æstivus. Par conséquent, contrairement à ce qui a été publié sous la signature on Pionneau, Eleus est une forme mélanisante comme Nigrioreleus, _ toutefois Migrioreleus — son nom l'indique — est plus noire qu'Æleus. ee Dans ces conditions le Groupe Lépidoptériste n’a aucune erreur à rectifier et maintient son texte sur Phl:eas (Voir Actes 1925, p. 40). 52 __ PROCES-VERBAUX +” Réunion du 21 mars 1928 Présidence de M. F. LATAsTE, doyen d'âge. Les procès-verbaux des précédentes séances sont lus et adoptés. Communications. — M. JEeansean a déterminé le champignon trouvé par M. E. Schirber au Pont-de-la-Maye. Il s'agit de Polyporus squamosus Fries ex Hudson — Melanopus squamosus Patouillard (1900) à l’état très jeune. Ce champignon vit en parasite sur divers arbres et, notamment Nequndo fraxinifolium Nutt — Acer Nequndo L., Erable blanc. M. JEeANIEAN : 10 Le Pannaria squamulata Hue Nyl. dans le Sud- Ouest de la France ; 2° Quelques Lichens trouvés par M. Plomb : Conio- cybe pallida var. farinacea Harm. Biatorella resinæ. M. TEMPÈRE, répondant à la demande que lui ont faite plusieurs membres, offre de faire à la Société une séance de présentation de Dia- tomées. & à L É4 7 FA Al : 4 % ë "ss AA Fr. 4 f 1 DEA ù 4 La question est mise à l’étude. 4 La séance est levée à 22 heures. # Le « Pannaria squamulata » Hue dans le Sud-Ouest de la France. Par A.-F. Jeanjean. Notre collègue, M. Plomb, qui s'intéresse tout particulièrement à la Cryptogamie, veut bien me confier l'étude des Muscinées et des Lichens qu'il récolte, ses occupations ne Jui permettant pas pour le moment d’en faire l'examen. | En septembre dernier il a rapporté du Gers quelques He parmi lesquels se trouvait un Caloplaca ou Pannaria nouveau pour moi et que je n'avais point dans mes collections. M. le Docteur Bouly de Les- dain, à qui je le soumis, vient de m'écrire que c'était le Pannarra squa- mulata Hue, une rareté de la flore lichénique. 7. L'abbé Harmand, dans son Catalogue systématique et descriptif des + PROCÉS-VERBAUX 53 Lichens de France, p. 766, indique ainsi qu'il suit l'habitat de ce lichen qu'il range dans les Psoroma (Psoroma squamulatum Harm.). Ë : _ -< Hab. : Sur les écorces. Très rare. # € LOIRE-INFÉRIEURE : Aux environs de Nantes, surtout près de Basse- 4 Goulaine, sur le Salix cinerea, l'Acer pseudoplatanus et le Populus 4 nigra, abbé Hue. ; « Cette espèce n’a été observée aulle part ailleurs. » é C'est à Taule, commune de Courensan (Gers), que M. Plomb a trouvé S sur peuplier ce rare Pannaria. Notre collègue se propose de revenir dans cette station et d'y faire des recherches en vue de s'assurer si ce lhichen ne se rencontre pas sur d’autres peupliers ou sur d’autres écorces. … ll se pourrait que le Pannaria squamulata fût moins rare dans le Sud- a Ouest de la France que dans l'Ouest. En 1915, herborisant dans le Lot- et-Garonne à Poudenas, à 9 kilomètres des limites du Gers, je négligeai de prélever sur Populus nigra un lichen que je pris à première vue our un Physcia et dont le facies était celui du Pannaria de Couren- D. J …” san. Ce lichen est donc à rechercher dans notre région el je ne serais È pas surpris qu'on l’y rencontrât sur plusieurs points. 4 J'ajoute que M. Plomb a rapporté en outre de Taule un autre lichen qui mérite d’être signalé car l’abbé Harmand ne l'indique que dans les environs de Paris, dans les Deux-Sèvres et dans la Sarthe. C’est le Coniocybe pallida Fries var, farinosa Harm. qu'il a récolté à la base : £ . d’un Acer campestre. Réunion du 4 avril 1928 Présidence de M. H. LaAmarQuE, Vice-Président. Les procès-verbaux des précédentes séances sont lus et adoptés. Personnel. — Sur avis favorable du Conseil est élu membre auditeur : M. Koster (A.-W.-A.), Ingénieur, 21, rue Borie, s'occupant de mycologie, présenté par MM. Bouchon et G. Malvesin-Fabre. …._ Correspondance. — Une offre d'achat de l'ouvrage de - MM. Bourdot et Galzin : Les Hyménomycèles de France, faite par …. M. Koster, est renvoyée à la Commission des Archives. O4 : , PROCÈS-VERBAUX Communications et Don. — M. Boucon rend compte de l’excursion du 25 mars à Bourg-sur-Gironde et cite parmi les plantes récoltées : Thlaspi alliaceum L., Fumaria affinis Hamm. (#. Boræi | Jord. v. b/ verna Clavaud.), Tube Clusiana Vent. | MM. G. Mazvesin et Boucuon : Le Z'hlaspi alliaceum L. en Groide, M. Duraure vient de trouver Boletus badius à Pessac. Ce champignon croît ordinairement en automne. Il cite Armillaria mellea qui aurait tué un figuier. M. Ducoux dit qu'Armallaria est un fléau pour le pin ; aux États- Unis il s’attaquait particulièrement aux noyers importés d’ Free Get arbre fruitier n'a pu y être cultivé qu'après greffage. ; M. LAmBERTIE présente deux tirages à part de M. Hans Schlesch et fait. passer le bulletin bibliographique du mois de mars. La séance est levé à 18 h. 1/4. Note sur « Thlaspi alliaceum » L. Grucifère nouvelle pour la Gironde. ’ Par A. Bouchon et G. Malvesin-Fabre. eu ee += Nous sommes heureux de pes niee à la Société une plante nouvelle pour la Gironde : Thlaspi alliaceum L. , fps Observée depuis trente-sept ans elle fut l’objet d'une détermination : inexacte Jusqu'à ce qu'un examen plus attentif nous ait permis d’ ee apporter une tardive rectification. Se En effet, lorsque le 25 mars 1923 notre Société fit à Bourg sa première excursion de l’année, nous rencontrâmes dans les vignes des palus, à l'W du chémin de La Lustre, une jolie Crucifère en fleurs que nous n'avions point encore rencontrée. | L'absence de fruits développés rendait difficile la détermination, mais | -consultant l’herbier girondin des Collections municipales, nous trouvâmes. : la même plante provenant de la même commune, recueillie par de Luet- kens en Avril 1891 et offerte par lui à son ami Brochon; #2 ns Elle était étiquetée Calepina Corvini Desv. et nous suivimes l'e exem- ple de nos prédécesseurs. C'est sous ce nom que nous là signalâmes immédiatement à notre collègue M. R. Marquassuzaa, géologue, chargé du compte rendu général de l’excursion, et c'est ainsi qui sil la déene dans son rapport (Actes, t. LXXV; P.-V., p. 87). re ri du 2 décembre de la même année (P.-W., p. LXXVI) « M. de Luetkens communique la liste des plantes plus ou moins notables qu'il a apportées de ses herborisations.. Calepina Corvini Desv. Bourg-sur Gironde, Vignes dans les palus, à Cambes, C. (2 avril et 7 mai 1891). » D'autre part, consultant dans le Bulletin de la Société Botanique de _ France — Session extraordinaire à Bordeaux, juillet-août 1902 (t. XLIX, - 1902) — la note de M. J. Pitard « Sur les vicissitudes des espèces rares PROCÈS-VERBAUX 55 É = ch adventices du département de la Gironde », dans le K IT — Princi- > Bacalan (Clavaud). » fé pales espèces adventices — nous avions trouvé (p. CXVINT) : « Calepina Corvini signalé à Bourg-sur-Gironde par M. de Luetkens, _ Cependant, rangeant dans nos herbiers respectifs quelques Crucifères _siliculeuses plus récemment récoltées, nous fûmes amenés à faire des . que certains de nos échantillons recueillis en pleine fleur présentaient - à notre examen, Thlaspi alliaceum L. . à face dorsale convexe ; sur pédicelles étalés ; è _étroitement ailées _ Sommet légèrement échancré, _ style à peine visible | veinées réticulées divisées en ? loges déhiscentes de É chacune 3-4 graines alvéolées. HERBIER GÉNÉRAL : | niques suivants tirés du fruit : Silicules obovales à base cunéiforme _de l’herbier municipal et provenant.de localités fort différentes : Croatie, Agram (4. norm., malgré tout quelques fruits en formation qui, jusque- -là, avaient échappé . Reprenant sur le sec notre étude nous sommes arrivés à déterminer : Thlaspi alliaceum L. qui se différencie très nettement par ie caractères Calepina Corvini Desv. Silicules ovoïdes globuleuses sur pédicelles arqués- -ascendants ; complètement aptères Sommet atténué en bec épais, conique. fortement ridées en réseau rugueux 1 seule loge indéhiscente à 1 seule graine globuleuse presque lisse. Pour confirmer cette détermination nous avons confronté la plante avec les échantillons de la même espèce conservés dans les collections n° 218); Autriche, 56 PROCÈS-VERBAUX Salzbourg (Exsiccati Pedemontani, n° 192); Saint- Second (E. Rostan); Loire-Inférieure, Ancenis (Lloyd). HyrBiEeR MoreLay : Loire-Inférieure, Ancenis (Boreau, Lloyd) ; Basses- Alpes, Castellanne (Loret); Croatie, Agram (//erb. norm., n° 218). J ne subsiste aucun doute, il s’agit bien toujours de la même plante. Sa présence en Gironde est d'autant plus intéressante qu'elle est absolument étrangère à la région. Rouy (in F1. Fr.,t. 11, p. 147) donne les indications suivantes : € Avril: vignes, champs maigres, haies, lieux herbeux. F «Loire-Inférieure : Ancenis, Saint-Herblon (Lloyd). — Indre- et-Loire : Montrichard et forêt d'Amboise (Boreau). — Aveyron : Pont-de-Camarès (Mazuc); Livinhac-le-Haut (Saltel). — Basses-Alpes : Castellanne vers Saint-Guillaume (Reverchon). — Var. : prairies du Rayran près Fréjus (Perreymond); Draguignan (G. et G.). — Hautes-Pyrénées : pic d'Epée au Mounon et à la Taulo de Lard (Lapevrouse). — Corse : Serragio. — À supprimer les localités d'Angers et de Cette. « AIRE GÉOGRAPHIQUE. — Europe centrale, de la France à la Roumanie. » A ces localités 1l ajoute en Saône-et-Loire « ae (Tourlet). » Soit en France : 7 départements. Coste (1, p. 133) ainsi que Bonnier (t. [, p. 99, PI. 55, fig. 266 el 266 bis) donnent en résumé les mêmes localités (1). Mais nous étions désireux : ‘1° De posséder la plante en fruits mürs ; 2° De constater sur le vif l’odeur alliacée caractéristique de l'espèce. D'autre part un autre point restait à éclaircir. L'étiquette écrite de la main de Luetkens in herb. Brochon, précise.la station : « vignes des palus en allant au port de Camillac. C. 2 avril 1891. » : Or, Camillac est au nord de Bourg et le chemin de la Lustre où nous avons récolté notre Crucifère est au sud. En conséquence le 11 avril 1926, en compagnie de nos collègues et amis, MM. Jeanjean et Jallu, nous allâmes à Bourg et nous pûmes : 1° récolter la plante en fruits mürs ; 2° vérifier l’odeur alliacée très pro- noncée qui a valu à la plante son nom spécifique; 3° constater la pauvreté relative de la station du sud et l'extrême richesse de celle du port de Camillac. (4) Le jour même où l’un de nous lisait en séance la présente note, l’autre se trouvant à Albi (Tarn), y rencontrait Thlaspi alliaceum L. entre les voies de manœu- vre de la petite gare suburbaine d’Albi-Madeleine (Ligne d'Albi à Carmaux et Rodez). : ete en dre dead nn rt ER CS 2 tit El ESS FR ee fr lo de Om LS SE 8 de Reg # s 1 KE AN OR DOS AN D TE D EE PROCÈS-VERBAUX 57 Depuis, au cours de l’excursion lin néenne du 19 juin 1927 à la Roque- -de-Tau et Plassac, nous avons eu la satisfaction d'observer quel- _ques pieds de notre plante (bien après sa saison normale) dans les vignes des palus, à mi-chemin entre ces deux localités. I} nous reste à vérifier la station de Cambes où de Luetkens l'indique en même temps qu'à Bourg et toujours sub nomen Calepina Corvini. …_ Nous n'avons pu jusqu'ici rencontrer d'échantillons d’herbier de cette provenance, ni mettre la main sur la plante dans cette commune. Peut- être un jour serons-nous plus heureux Quoi qu'il en soit, son extension du Moron à Plassac et son abondance dans les environs de Bourg suffisent à valoir à Z'hlaspr alliaceum L. les lettres de naturalisation girondine. C’est une bonne acquisition pour notre flore locale et même régionale. Réunion du 18 avril 1928. Présidence de M. J. CHINE, Président. Les procès-verbaux des précédentes séances sont lus et adoptés. Correspondance. — Lettre de M. Peyrot annonçant la naissance de sa petite-fille. Lettre de M. Koster remerciant de son admission. Lettre de M. Richet donnant sa démission. Communications et Dons. — M. JEanJeax fait une très inté- ressante causerie sur les Lichens ; dans cet exposé très clair, accompa- gné de croquis et de présentation d'exemplaires, il décrit la morphologie et l’histologie de ces cryptogames, réservant pour une autre séance _ l'exposé de leur biologie. . MM. ce Docreur R. Sicacas ET CHapHEaAU : 1° Sur Oscanius mem- _branaceus ; 2° À propos du vol des Sternes. M. G. MaLvesiN-FABRE : Anemone coronaria L. race Cyanea Rossi en Gironde. M. TEMPÈRE signale avoir trouvé la Criocère du Lis sur le Sceau de À Salomon et sur la Morelle. Il rappelle qu'on l’a trouvée déjà sur le Sola- num rostratum et la belladone. 4 de PS u £ Fe £ à Se se + Page " FA. x è DU , e 58. _ PROCÈS-VERBAUX his M. LamBerrie offre à la bibliothèque les souvenirs entomologiques _ en douze volumes — de J.-H, Fabre. M. Le PRésipeNT le remercie de ce don généreux. La séance est levée à 22 h. 1/4. Sur « Oscanius membranaceus » Montagu à Par MM. R. Sigalas et M. Chapheau. Fin février 1928, les marins de la Station Biologique d'Arcachon rap- portaient au laboratoire un magnifique mollasque tectibranche qu'ils avaient capturé sur le sable du Banc de Pineau, à l'intérieur même du Bassin d'Arcachon. Nous l'avons immédiatement identifié à un Pleuro- branche et M. le Professeur L. JouBin, à qui nous l'avons adressé et qui à bien voulu l’examiner lui-même, a confirmé notre détermination et l’a identifié à Oscanius membranaceus Montagu. ; Cette capture est particulièrement intéressante, car jamais à notre connnaissance, aucun mollusque de cette espèce n'avait été trouvé à Arcächon (1). On l’a, d’ailleurs, déjà signalé en Méditerranée el dans l'Océan Atlantique, mais il ne paraît pas extrêmement fréquent. Rudolph Bercu, en effet, dans le Catalogue des Nudibranches et Marsenia pro- venant des campagnes de la Princesse-Acice (1891-1897), n’en signale ci que deux exemplaires provenant de la Baie de Giardini, en Sicile. On a constaté sa présence sur les côtes occidentales de l'Europe depuis l'Écosse jusqu'au Portugal, où P, n’Oriveira le signale. IL semble plus L. fréquent dans la mer Adriatique. en D'autre part, alors que les individus examinés par Beron et provenant de Trieste, avaient été capturés par environ 20 mètres de profondeur, alors que VayssiÈRE a surtout trouvé cette forme dans des profondeurs É. de 30 à 70 m., l’exemplaire que nous avons recueilli a été pêché au : chalut par moins de 4 mètres de profondeur. Enfin, les deux exemplaires décrits par Bercx sont äe is petite taille. L'un mesure 23 mm. de longueur, l’autre, plus grand, 33 mm. de longueur sur 28 mm. de largeur. Notre exemplaire est, au contraire, Se (1) A. Fiscuer, dans sa Liste des Mollusque marins recueillis à Guéthary “ ü = - | Saint-Jean-de-Luz, signale seulement Pleurobranchus pis MONS et. Pleu- : robranchus aurantiacus Risso. rs. PROCÈS-VERBAUX : 59 _ la tête se trouvent des tentacules, munis de sillons. En arrière on voit les grands rhinophores. La branchie est bien développée ; à sa base libre se ouve l anus. re SE est bien élargi et échancré en avant. a > de l'animal, sur om ï est inutile de revenir. ee Ce que nous avons voulu surtout signaler, c'est la présence à Arca- 2 chon de ce Tectibranche et sa capture par faible profondeur sur les a sables du Bassin. | , 2 sé, A propos du vol des Sternes. Par M. R. Sigalas. Le h Eee 1926, je capturai sur le Banc de Pineau, dans les à passes du Bassin d'Arcachon, une Sterna minuta L. baguée par Heh- goland. La station d'Heligoland, avisée, me répondit qu'il s'agissait d’une _ Sterna a. albifrons Pall., baguée le 12 juillet 1926 (Les deux noms doivent être considérés comme synonymes). _ Cette hirondelle de mer, dont l'aire de répartition est très étendue, a à Hs. environ qui sépare Arcachon de ehbouchure du Han sur ÉTE la Mer du Nord. . Et tes 60 PROCÈS-VERBAUX Réunion du 2 mai 1928 Présidence de M. le Dr H. LaAmaARQUE, Vice-Président. Les procès-verbaux des précédentes séances sont lus et adoptés. Administration. — Sur l'invitation de M. LE PRÉSIDENT, la Société décide d’adjoindre au Conseil trois membres ne faisant pas partie de celui-ci pour constituer la Commission préparant les fêtes du Centenaire de la reconnaissance d'Utilité Publique. MM. Bouchon, Jallu et Tempère sont nommés. Communications et Dons. — M. F. Larasre : L’Espèce et la lignée. M. Le Dr B. LLaGueT présente un tube scellé trouvé demi-enfoui dans le sable sur la côte de l'Atlantique, entre Montalivet et Hourtins. Il se propose d'en faire analyser le contenu au point de vue bactériologique. M. G. TemPÈRE signale qu'il a trouvé dans la collection de Coléoptères de feu H. Gouin, dont il a acquis une partie, un exemplaire du rare Cryptocephalus cynaræ Suff. var. {2 plagiatus Fairm., recueilli par notre regretté collègue à Lugos. - vs Le label ne porte malheureusement pas la date, mais il est bien pro- bable que cette capture est antérieure à celles qu’a faites M. Tempère, et dont il a entretenu la Société Linnéenne en 1923 (Voir P.-V.,t. LXXV, p. 198). H. Gouin aurait donc été le premier à trouver en Gironde cette espèce qui n’avait été rencontrée Jusqu'ici que très rarement en France. M. Cornier offre aux collections de la Société une vipère aspic n'Ès | rée à Beautiran. M. LAMBERTIE présente le bulletin bibliographique d'Avril et signale notamment avoir reçu de notre collègue M. H. Gadeau de Kerville le 1er volume de son voyage zoologique en Syrie. La séance est levée à 18 heures. FA\ Va: be Lo 22: PROCÈS-VERBAUX 61 Réunion du 16 Mai 1928 Présidence de M. J. CHAINE, Président. Les procès-verbaux des précédentes séances sont lus et.adoptés. Personnel. — M. Le PRésibenr adresse les félicitations de Ja Société à M. F. Lataste, élu membre correspondant de l’Académie des Sciences de Madrid, et à M. H. Bertrand-Pouey, à qui a été décerné le prix Passet de la Société Entomologique de France, pour son travail : Les larves et nymphes des Dytiscides, des Hygrobides, Haliplides (Paris, 1928). Correspondance. — Lettre de démission de M. de Sandt. Administration. — M. LE PRrésinenT expose le programme élaboré par la Commission pour les fêtes du Centenaire de la Reconnaissance d'utilité publique. Ce programme sera soumis au vote de la Société au cours de sa prochaine réunion. : Communications et Dons. — M. Boucuon : Note sur la Flore adventice de Bassens (suite). M. F. JEANIEAN signale que M. Plomb a rencontré rue Carles-Vernet un Physalis qui n’est pas encore déterminé. Il indique ensuite la disparition de certaines espèces. Entre plusieurs membres s’engage une échange de vues sur l’anthèse de Œnothera biennis. Il en résulte que ce phénomène s’effectue à la tombée du crépuscule, d’une manière assez brusque. M. F. LaTasre : L'intelligence inconsciente ou réflexe chez l’homme et chez les animaux. M. G. TemPère : Compte rendu entomologique de l’excursion de Fargue.-Citon-Cénac, avec présentations. . M. G. TempÈèRE annonce pour les vacances de Pentecôte une excursion de l’Union entomologique à Arcachon. #. Il y invite les Linnéens. M. F. JEANJEAN, continuant sa causerie d'avril sur les Lichens, aborde leur biologie. Il fait un résumé remarquable de l’état de la question et des diverses théories qui se sont affrontées à ce sujet. Cette causerie, d’une grande clarté, a été accompagnée de présentations qui en ont encore augmenté l'intérêt. 62 :. PROCÈS-VERBAUX M.L A RCHIVISTE annonce que M. Duval a “offert un fetes pyrénéen is de Bordère (4854). Il annonce également que la famille de notre regretté : collègue M. Baronnet a offert à nos collections une très belle série d’exciccata de lichens de MM. Claudel et Harmand. He M. LE PRÉSIDENT adresse les remerciements de la Société à ces s généreux donateurs. La séance est levée à 22 heures. L'Intelligence inconsciente ou réflexe chez l'Homme et les Animaux. Par Fernand Lataste. En 1893 (1), en observant la photographie d’une perspective profonde, | J'avais remarqué que cette image se déformait quand on la regardait | obliquement, et que ses déformations étaient exclusivement liées CE, l’idée de perspective; d'où j'avais conclu que les données de nos sens sont, spontanément et à notre insu, déjà interprétées quand elles parvien- nent à notre conscience. Trente-lrois ans plus tard (2), j'eus l’occasion de rappeler et d'étendre cette observation à un autre cas. L'objet, cette fois, étant représenté vu de l'extérieur, et non de l'intérieur comme précédemment, l’obliquité du regard lui faisait subir une déformation exactement inverse de la précédente. L'explication reste d’ailleurs la même dans les deux cas, et il s’agit toujours d'une correction imposée : par notre psychisme, à notre insu, au témoignage de nos sens, correc- : tion qui serait justifiée dans la nature mais tombe à faux devant des creux ou des reliefs fictifs. En effet, le côté qui paraît se raccourcir sur l'image est toujours celui qui se présenterait sous un angle dé plus en plus ouvert, c’est-à-dire, qui semblerait s agrandir, si l'on se déplaçait devant un objet réel; et inversement. Plusetard, mon attention s'étant portée sur la forme de l'apparente voüte céleste (3) et sur les dimensions apparentes dés disques solaire el lunaire, je constatai encore que, dans ce cas comme dans les précé- LE (1) Un cas de trompe-l’œil, dans Actes Soc. Sens Chili, t. TT, p.83: see (2) Déformation apparente des figures représentées en Pete sur un plan, dans Bull. Soc. Linn. Lyon, 1926, p. 54 et p. 99. te (3) Les sens et le psychisme de l'Homme et des Animaux, dans Revista Chilina de Hist. Nat., 1926, p. 313. | L'apparente voûte céleste, ui &. VS DO Linn. Bordeaux, 1987, P- 81. PROCÈS-VERBAUX 100 dents, de témoignage de nos sens se compliquait d’une intervention psychique. Et comment en serait-il autrement ? Nos sens, essentiellement analy- - tiques, ne découvrent que des attributs et des phénomènes, tandis que - notre entendement n’admet dans ia nature que des êtres, supports de _ ces attributs et sièges de ces phénomènes : de sorte que c’est seulement par une synthèse psychique de leurs attributs que nous pouvons acqué- & ri la notion de ces êtres, les distinguer les uns des autres, et recon- ne naître ceux avec lesquels nous sommes déjà familiarisés. Ainsi, c'est _ seulement par une figure de rhétorique que nous pouvons dire votr de nos yeur ou entendre de nos oreilles telle personne ou tel objet; car De nos yeux ne voient que des formes, dés couleurs, des mouvements, nos D. oreilles n’entendent que des sons. Nos sens, en somme, réclament et | impliquent un psychisme complémentaire. _ Et ce qui est vrai de l'Homme l’est également des Animaux, du moins _des supérieurs, construits Comme nous, avec des sens el un cerveau = comme les nôtres : du Chien, par exemple, qui, sur les seules indications _ de l’odorat, reconnait et signale au chasseur expérimenté qu'il est sur gêner celte-hérédité. Inexact 1l est de dire encore que les faisceaux de la tige se ramifient dans la feuille. La feuille en effet crée in situ son système vasculaire et l’origine de certaines fractions de celui-ci est parfois même des plus - intéressants comme nous avons été le premier à le montrer en 1902 (1). _ À celte époque en effet nous avons observé que certains pétioles, pré- sentant à la base un arc vasculaire largement ouvert du côté de la face - supérieure du limbe, peuvent effectuer le raccordement des extrémités _de cet arc à l'aide de formations libéro-ligneuses qui prennent naissance grace aux éléments d'un méristème évoluant aux dépens des cellules _sous-épidermiques situées du côté de la face supérieure de ce limbe. Ce méristème du reste rappelle par la disposition de ses éléments ainsi que par son allure générale celui qui provient du fonctionnement des assises généralrices surnuméraires de la racine et de, la tige de Beta vulgaris ‘ou encore celui qu'on aperçoit dans la lige et la racine de Dracæna au moment où ces organes vont augmenter d'épaisseur ou, enfin, celui qui est visible dans la tige en plateau d’/soètes Istrix, etc., etc. Les faisceaux de la tige ne se ramifient donc pas dans la feuille et le . système vasculaire de celle-ci est, au point de vue origine, absolument indépendant du système vasculaire de celle-là. Or si l'on se souvient combien il est difficile sinon impossible de dire, là finit le domaine foliaire ici commence le domaine caulinaire, nous sommes tout naturellement amené à voir dans les feuilles non point des expansions de la Lige, des dépendances étroites de celle-ci, mais une manifestation tangible de foyers de prolifération plus ou moins intense localisés en des points par- ticuliers du corps du végétal. Autrement dit uüige et feuille font partie, au même titre, de la plante. Leur existence et leur développement plus ou moins grand, plus où moins varié, sont subordonnés à son mode . d'évolution duquel dépend son port à l'état adulte. Mais l'origine el l'existence de l’un de ses membres ne saurait être considéré comme l'œuvre de l’autre, Ils ne re'èvent en effet que du mode d'évolution de la plante. Ce dernier du reste est subordonné à une hérédité profonde que des conditions physiologiques locales et générales peuvent parfois …_ gêner. Ce sont ces conditions qui, non seulement règlent la multiplica- (1) H. BouvyGues, Sur l’origine corticale de cerlains méristèmes vasculaires dans . le pétiole (Soc. Linn. Bordeaux, &. LVI, p.57). 1bid., sur l’origine et la différen- —_ ciation des méristèmes vasculaires du pétiole des Dicotylédones (C. R. Acad. Sc, 17 février 1902). P.-V. 1928. 6 82 PROCÈS-VERBAUX tion des cellules, dès le début, mais qui en règlent encore la différencia- tion chimique. Ce sont ces conditions qui ont seules l'existence indé- pendante et grâce auxquelles l’organe appelé feuille ou l'organe appelé tige est modelé depuis son origine jusqu’à l’état adulte. A ce titre la feuille et la tige avec leur forme, leur grandeur et leur structure représentent, en quelque sorte, le symbole ou, si l'on veut mieux, l'empreinte de l'hérédité et des conditions physiologiques qui ne ont une existence SA indépendante. : Sur « Bipinnula violacea » Par le Dr R. Sigalas. | SC DEN Au mois de juin 1927, un marin, appartenant à un chalutier du port de pêche, m’apportait à la Station Biologique d'Arcachon un curieux poisson qu'il avail capturé au chalut par soixante brasses de profondeur, au large de Contis, sur la côte du Golfe de Gascogne, un-peu au sud de Mimizan. Jamais, d’après lui, pareille capture n'avait été faite, dans ces régions du moins. Il s'agissait, en effet, d'un Bipinnula violacea Beau, considéré comme excessivement rare par les ichthyologistes. Craignant quelque supercherie, j'ai fait une enquête aussi sévère que possiblé auprès du patron et de l’équipage du chalutier. Tous m'ont certifié la réalité de cette pêche inattendue. Je crois donc pouvoir faire fond sur l’authenticité d’un fait qui, au premier abord, avait pu me paraître douteux, | Fe Le Bipinnula violacea Beau (Syn. : Thyrsitops violaceus Beau — l'hyrsittes niger Poey) a été admirablement décrit par David Starr Jorpan et Barton Warren Evermanx dans leur travail intitulé he fishes of north and middle America paru dans le Bulletin of. the United States National Museum, n° 47, année 1896, d’après le seul exemplaire connu, recueilli par le Capitaine Thomas THompson sur le « Have Bank > au sud de Newfomdland par cent vingt-cinq brasses de fond. Il appartient à la famille des Gempylidés, dont plusieurs espèces sont à désignées par les Espagnols sous le nom vulgaire d’Escolars. Les Gempylidés sont étroitement alliés aux Scombridés et servent de LR transition entre eux et les Lépidopidés et les Trichiuridés. Les échelons successifs sont marqués par l'allongement progressif du =COrps ét à diminution progressive des nageoires ventrales et verticales, et, d'autre part, par l’élongation croissante de la mâchoire inférieure et la spéciali- sation de la denture. Le Docteur Lürkex a attiré l'attention sur le système à » et Commémoration du Centenaire 54 Tenues Jane le parc du Château de Haut-Brion le dimanche 1e juillet 1928, à 14 heures. fe Présidence de M. J. CHAINE, Président. de ces manifestations dans les D«) de la Reconnaissance d'Utilité publique Actes . # 84 PROCÈS-VERBAUX Réunion du 4 Juillet 192. | Présidence de M. J. CHAINE, Président. Les procès-verbaux des précédentes séances sont lus et adoptés. Correspondance. — Lettre de démission de Mile Marcelle Melon. Personnel, — M. Le Présinextr annonce le décès de M. le doc- teur Anton! Wagner. Sur avis favorable du Conseil, est élu membre titulaire : M. Fernand Daguin, chargé de cours de Géologie et Minéralogie à la ii des Sciences. présenté par MM. J. Chaine et le D' Castex. Administration. -- M. LE PrésinenrT rappelle à l’Assemblée les fêtes du Centenaire de la Reconnaisssance d'Utlité publique. Il constate que les diverses manifestations se sont déroulées à la satisfaction géné- rale et sans le moindre contre-temps. | L'Assemblée vote des félicitations et des remerciements au Président, au Conseil, au Commissaire général, qui a si remarquablement réglé tous les détails, et aux Commissaires qui l’ont aidé avec tant de dévoue- ment, aux conférenciers MM. le Dr Bastien Llaguet et G. Malvesin-Fabre, à MM. le D' L. Castex et E. Schirber, qui ont apporté un concours personnel si précieux à l’organisation de nos fêtes. Au nom de M. Max Laterrade, M. LE PRÉSIDENT remet à F ee la loupe de son aïeul J.-F. Laterrade. Cet instrument de travail, dont l’au- teur de la © Flore Bordelaise » faisait un usage constant, prendra place auprès des antres précieuses reliques que la Société De su pieusement en souvenir de son fondateur. M. LE PRÉSIDENT présente à l'Assemblée les épreuves des photogra- phies prises par la maison Panajou au cours des fêtes. La séance est levée à 18 heures. Réunion du 18 juillet 1928. Présidence de M. J. CHAINE, Président. Les procès-verbaux des précédentes séances sont lus et adoptés. Personnel. — M. le Président annonce le décès de notre collègue M Sylvestre de Sacy. 4 | 1 ; DM Pr } ue ve ÿe A Te RS ta NU mé + # à fi PROCES-VERBAUX HSE) Communications. — M. Paul Pionneau : Sur deux variétés de Lépidoptères diurnes décrites par Verity. : M. le Dr W. DusreuiLx présente divers Kaolins. Le M. R. Diguzeine dépose sur le bureau de la Société le manuscrit d'un Le: travail destiné aux Actes de 1929 : « Contribution à l'étude des néoplas- 4 mes végétaux, le rôle des pucerons en phytopathologie ». L. M. DurauRe rapporte ses observations sur le cas d’un Coucou élevé : dans un nid de Traquet. | | 3 La séance est levée à 22 heures. : _ Sur deux variétés de lépidoptères diurnes décrites par Verity (Réponse à une note de M. Jolibert) Par Paul Pionneau. Dans un article figurant dans les Procés-Verbaux de la Société, tome LXXIX, pp. 138-139, notre collègue en Lépidoptérologie, M. Joli- bert, semble mettre en doute la préseuce dans le département de la _ Gironde, les deux formes suivantes : Meluæa Parthenie Bork, var. Inanis Verity et Plenn Verity et nous reproche d’avoir signalé celles-ci sous le nom de « variétés », Verilv les ayant décrites sous celui de « race » (1). Que M. Jolibert nous permelte de lui dire que si /nanis et _ Plena ont été inscrites de cette manière, c'est précisément parce que ces « prétendues races ne sont que de simples variétés qui peuvent se rencon- trer partout. C’est ainsi qu'/nanis, quoique décrite de Pont-de-l'Arche dans l'Eure, se retrouve aux environs de Bordeaux et Plena de Saint- Côme dans les Hautes-Pyrénées. Nous n'avons pas l'intention de nous étendre sur ce sujet, aussi, pour ne parler que de la Gironde, dirons-nous simplement ceci : /nanis, forme petite et claire, Plena, taches noires s’élargissant sur une grande …. partie des ailes supérieures et inférieures, sont toutes deux jusqu'à ce a jour très localisées : la première à Pessac et à Saint-Laurent-d'Arce, la seconde à Saint-Côme où elle a été reprise l’année dernière (1927) par notre infatigable ami et collègue M. l'abbé Sorin, dont la collection, une …_ des plus belles du Sud-Ouest, renferme de nombreuses pièces rares ou nouvelles pour la science. La détermination de nos échantillons par l’au- +. (1) Certaines formes inscrites comme « races » par Verity, par ex. Chrysophanus | Phlæas L. race Eleus Fabr. figurent dans le Catalogue de l'École Bordelaise (Contribulion au Catalogue de la Gironde) comme « variétés » ! d* 86 PROTÉS -NERBAUX teur d’/nanis et Plena et la documentation que nous. | possédons ne laissent plus aucun doute sur l'existence de ces deux intéressantes cäptures dans le Bordelais. Réunion du 3 octobre 1928. : Présidence de M. J. CR Président. À _Les procès-verbaux des précédentes séances sont = et adoptés. Correspondance. — Leltre de démission de M. Yves Le Charles. Personnel. — Vote sur la candidature comme membre auditeur, de M. Max Lover, 4, rue de l'Observance, s'occupant de Géologie, présenté par M. le D' Castex et M. Lambertie. nie Communications et Dons. — M.F. Larasre fait une commu- nication sur un champignon monopétasien, monstruosité. double à autositaire. ; …. M. F. Laraste offre des graines d'Iris. M. J. CHAINE montre une photographie de reliefs d'animaux préhistori- ee que M. David a découverts dans la grotte du Mouthier (Charente). . CassaGNo montre des chenilles vivantes et des cocons d'Attacus ee provenant d’une deuxième génération. | : | Fe M. P. Pronneau remet, au nom de M. Louis Dupont, un | certain nom- : bre de brochures sur les Lépidoptères pour la bibliothèque de la Société. M. L'ArcHivisre dépose le bulletin bibliographique des, mois de juillet ; à septembre et remet diverses brochures-de M. Dieuzeide. ; - L'Academia Leopoldino-Carolinæ germanicæ Naturæ curiosorum nous a adressé les volumes qui manquaient à notre collection. | La séance est levée à 18 heures. Présentation d'un champignon monopétasien, de monstruosité double autositaire ns me Par Fernand Lataste. Pa - : . Le champignon but il s agit, que Je ne sous vos-yeux et que; ‘offre : aux collections de la Société, a été conservé par dessication ; aussi est-il (1) De monos, Fe DÉLASOS, Chapeau, Mr ee es. prune aplatis sur leurs faces en regard. Ce : tu m'a semblé DATA à l'espèce ie uns S ë ice. F, 1926, p. et pl. 25). Chapeau blanc tirant sur le jaune en _ dessus, avec écailles saillantes brunes ; blanc en dessous, jaunissant par ja. dessication : pied blanc, sans mouchetures ; lamelles n’atteignant pas _les pieds. Sur ceux-ci, il est vrai, on ne voit pas trace d’anneaux ; mais j'ai cru en reconnaître les deux moitiés, adhérentes aux bords droit et _ gauche du chapeau, aux deux extrémités du diamètre normal au plan de séparation des deux pieds : comme si, unique pour les deux, il s’était | _ déchiré entre eux. : - La hauteur totale du chapeau au-dessus du so) pouvait être d'environ 30 mm. Voici, d'autre part, d'autres dimensions mesurées au moment du dessin, c’est-à-dire quelques heures après la cueillette : diamètre du . chapeau, 32-34 mm. ; diamètre de l'aire centrale inférieure dépourvue de lamelles, 9 mm. ; ve de l'aire centrale d'insertion des pieds, 7 mm. = Je crois or rapprocher de l'actuel d'autres cas de champignons doubles parvenus à ma Connaissance : - 1.— Le cas cité et figuré par Masters dans Veochible Teratology | (1868, fig. 24, p. 54) : espèce agaricus campestris; les deux champi- _gnons coalescents par le sommet des chapeaux, l’un plus petit, muni d'un es libre de toute attache au sol, renversé et porté par le plus gros ; =D Le cas dont je vous ai entretenus dans la séance du 17 novem- Vi bre 1926 (P. -Y., p. 146) : espèce, Lepiota procera ; les deux sujets encore unis par le sommet des chapeaux, l’un beaucoup plus petit et dépourvu de pied, sensiblement incliné de côté ; ._ 3. — Le cas figuré par Noury dans le Bulletin des Amis des Sc. nat. > Rouen (1912, pl. IT et IV), très semblable au précédent : du sommet _ d’un chapeau de Pratella campestris s'élève une tumeur cylindrique _ supérieurement limitée par une concavité sillonnée de lamelles centri- LE (1) Seule partie actuellement boisée de l’ancien parc du Château d'Épernon. 38 PROCES-VERBAUX pètes, tumeur qui représente un deuxième chapeau renversé et dépourvu de pied ; 4.— Le cas cité par Laurent dans le Bulletin de la Société Linnéenne de Lyon (7 janvier 1927, p. 3) : un chapeau de Tricoloma nudum, de dimensions ordinaires, porte attaché sur le bord de sa face dorsale un chapeau beaucoup plus petit, ce dernier muni d’un pied rudimentaire ; 5. — Le cas figuré par Maublanc dans Les champignons de France (t. 11, 1927, p. et pl. 164) : deux Calodon ferrugineum, de dimensions égales, coalescents par les bords des chapeaux ; Na 6. — Enfin le cas actuel, dans lequel la coalescence des chapeaux S "es! poursuivie jusqu'à l'unification. Dans les quatre premiers cas, on le voit, il s'agit de monstruosités doubles parasitaires, le parasite ne pouvant prolonger sa vie qu'aux dépens de l’autosite, tandis que, dans les deux autres, il s'agit de mons- truosités doubles autosilaires, chacun des deux sujets vivant de sa vie. propre. Les six cas, d'ailleurs, répondent aux Lambdoïdes de Louis Blanc ou Téraladelphes de Mathias Duval et de Lesbre (1), le cas actuel, auquel, pour cette raison, Je donne le nom de monopélasie, élant à rapprocher de la monocéphalie d'Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire ; tandis que celui de Maublanc rappellerait plutôt la sycéphalie el pourrai s'appeler sympélusie. D'après des analogies semblables, le Lerme de péta- sopagie S'appli qjuerait aux cas 1 et 4, el celui d’épipétasie aux cas 2 et 3. Pour conclure, constatons d'abord que, chez ces végétaux, la grande loi d'union des parties similaires (2), observée d'abord chez les vertébrés, est absolument respectée. C’est, en effet, une loi générale applicable à tous les êtres vivants et même, vraisemblablement, aux minéraux + cristallisés. Également la tendance à l'unification des monstruosités doubles, Si par dimiuution de croissance ou même résorption du parasite, soit par fusion réciproque des deux autosites, se montre, dans cette série, aussi nettement que dans le règne animal. On conçoit ainsi que deux germes distincts, mais assez voisins pour que leur coalescence débute avec leur développement, puissent aboutir à la confection d'un être unique et (1) C’est à lort que j'ai attribué à Lesbre la création des termes de Tératopage, Tératodyme et Tératadelphe (dans Bull. Soc. Zool. France, 1928, p. 93) : ils sont dus a Mathias Duval, ainsi que nous l'apprend Lesbre lui-même (dans Journal de l'Anal. el de la Physiol., 1908, p. 370, note 1). (2) Simple corollaire de la Loi de symétrie (voir F. LATABTE, La bee et la loi d'union des parties similaires, dans CR. Soc. Biol., 18 oct. 1924, p. 855). pr fs E À + i ns F EXT : 1 DU DURE 0 SES RAT ENS PEU SLT EM HE PROCES-VERBAUX 89 parfaitement normal, et que, entre les extrêmes de duplicité et d'unité . complètes, puissent exister tous les intermédiaires. Or, de ce qu'une telle t tendance se montre aussi bien chez les végétaux que chez les ani- inaux, nous devons conclure qu'elle est indépendante du système nerveux. .- Des cas 5 et 6 (et même des cas 1 et 4, comme nous le verrons plus + on peut tirer une autre conclusion. On connaît la vieille querelle _ des unicistes, d'après lesquels l'embryon, bourgeonnant, se bi ou multi- furqueraif comme font certains organes dans certaines conditions, et des dualistes, pour lesquels la monstruosité multiple ne saurait résulter que de la coalescence de plusieurs embryons sur un même vitellus. Or, dans les cas indiqués ci-dessus, on ne peut nier qu'il s'agisse bien de deux sujets originellement distincts et accidentellement coalescents : la pré- _sence des pieds en est la preuve. Quant au déterminisme de ces monstruosités cryptogamiques doubles, on à voulu les expliquer par un phénomène de régénération à la suite d’un traumatisme, de la pénétration d’une aiguille de pin, par exemple, dans le chapeau normal, lors de sa naissance à l’intérieur du sol. Mais, outre qu'aucune trace de semblable lésion n'a été observée dans les cas : 4 _ précités, les deux sujets, dans les cas 5 et 6, sont nés indépendamment …._ l'un de l’autre; et, dans les cas 1 et 4, comment admettre que, contrai- 4 rement à toutes les observations … le pied puisse se développer : à la suite du chapeau? Combien plus vraisemblable l'explication de à Masters (loc. cit.) : & Quand la coalescence a lieu par les chapeaux, il e._ arrive parfois, durant la croissance, que l’un des deux sujets est arraché » du sol et enlevé par l'autre »! On comprend ainsi que, sous l'effort de traction réciproque des deux sujets, le plus faible puisse être, suivant les cas, soit arraché du sol, soit séparé de son pied. Réunion du 17 octobre 1928 Présidence de M. le Dr H. LAMARQUE, Vice-Président. Les procès-verbaux des précédentes séances sont lus et adoptés. Communications. — M. Le Dr L. Casrex présente des radio- graphies d’échinides fossiles. SENS L 90 | ee PROCES- VERBAUR a M. Ducoux signale avoir constaté à An ad la présence ris cynthia volant le soir autour des lumières de la jetée de la Chapelle. M. CassAGNO rappelle que la première observalion, due à feu M. Tem- ee père père, date de 1915. : De M. Ducoux présente des feuilles d’ Agraphis portant des bulbilles. | * Une échange de vues a lieu entre divers membres au sujet de l "inva- _ sion par Zosiera marina L. de la plage située sous la jetée de la Chapelle, a à Arcachon. ee. Il en résulte que cette plante, he Donne sur F plage d’ Eye, NS avait complètement disparu et s’est montrée à la Chapelle vers 1924 ou 1925. Depuis elle y a prospéré. Elle se serait fixée également entre les bancs de Bernet et la plage des Abatilles en face du tir aux pigeons. | Sur la proposition de M. LE D' CasrTex, trois excursions mycologiques publiques sunt décidées : : | a 28 octobre, Gajac. 4 novembre, Le Bouscaut. 11 novembre, Cayac (Gradignan). M. DiIeuzEIDE propose qu une causerie sur les champignons soit faite : par le Secrétaire général devant le micro de Radio-Sud-Ouest. | : Cette proposition est adoptée. M. Dieuzeide est chargé d’en assurerla réalisation. ne | cs + M. L'ArcHivisre, au nom de la Commission des archives, propose les k échanges suivantes : | Actes : 1° Sociedad cientifica Argenlina ; 20 Sociedad geologice de à Perü. | Procès-Verbaux : 1° Institut des Recherches. Lo LE pour | la zoologie, à Moscou; 2° Arbeïten der Biologischen station zu Kossino, Fe Moscou ; 3° Berichte del Saratower Naturforschergesellschaft, à Saratow; 40 Naturwissenschaftliche Zeitschrift € Lotos », à Prague. Fe La séance est levée à 22 h. 20. PROCES-VERBAUX 91 __ Assemblée générale du 7 novembre 1928 | Présidence de M. J. CHAINE, Président. à en Lcmblée générale élit membres du Fanee d'administration + pour l'année 1929 : R _ MM le D" E. Castex, de Chaine, Duvergier, le Dr Feytaud, F. Jean- : À jean, le D' H. Lamarque, M. Lambertie, le D' B. Llaguet, G. Malvesin- _ Fabre, Peyrot, E. Schirber, L. Teychenevy. SÉANCE ORDINAIRE + Les procès-verbaux des précédentes séancés sont lus et adoptés. M LE PRésipenT adresse les félicitations de la Société à M. F. Jeanjean, à l'occasion de la naissance de son petit-fils. DATE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL exprime à M. le Président les sentiments de respectueuse sympathie des sociétaires qui ont appris l’accident d’auto- mobile dont a été victime Mile Chaine. Tous les Linnéens sont heureux - d'apprendre sa guérison complète et de témoigner à leur président leur _affectueuse cordialité, Personnel. — Sur avis favorable du Conseil sont élus membres titulaires : 1° M. le vicomte de Rodon, Château Rayne-Vigneau, à __ Bommes, s’occupant de minéralogie, présenté par MM. le Dr L. Bou- dreau et G. Malvesin-Fabre; 2° M. Armand-Jean Umbricht, 12, rue de P Laroche, à Saintes, s’occupant de RO TARES présenté par MM. À. Du- È _ zeaud. | breuilh et G. Malvesin-Fabre. Correspondance. — Lettre . on de Mme et Mie on Communications et Dons. — M. J. Chaine PPractié cConso- . lidée d'os pénien de Loutre. #e Me Davin : : Sur une grotte préhistorique à sculptures, dose: à _ Mouthier (Charente). - - M. Macves-Fagre fait un bref compte rendu des excursions myco- ne il présente quelques espèces intéressantes, notamment Ænto- per loma. lividum B., ainsi qu'une Amanita phalloides Fr. tératologique où | les feuillets sont entièrement pre l’hyménium étant complètement lisse. spl rend compte de la causerie sur ie champignons vénéneux qu 1 a fait récernment devant le micro de Radio-Sud-Ouest. 92 PROCES-VERBAUX M. L'ArcHiviste dépose le bulletin bibliographique du mois d'octobre et offre le Catalogue analytique et raisonné des Coléoptères de Saône-et- Loire et des départements limitrophes de l'abbé Viturat et L. Fauconnet, continué par M. Maurice Pic. La séance est levée à 19 heures. Fracture consolidée d’un os pénien. Par J. Chaine Les fractures d'os pénien sont rares; au cours de mon étude sur ces éléments (1), durant laquelle j'ai examiné un très grand nombre d'os, je n'ai, en effet, constaté que deux cas de fracture, lun portant sur un os d'Ours des Cavernes (Ursus spelœus L.), l’autre sur un os de Loutre vulgaire (Lutra vulgaris). Je ne parlerai que de ce dernier qui appar- tient aux collections du Muséum d'Histoire naturelle de Bordeaux. L'os est parfaitement constitué et rien, par suite, n’est à signaler au sujet de ses caractères généraux. Vers l’avant, à un centimètre et demi de l'extrémité, est un cal, se tivement gros pour les dimensions de l'élément, qui montre très nette- ment que le trait de fracture était oblique à 45° environ de haut en bas et d'avant en arrière. Lors de la réparation de l’os, les deux fragments ne se sont pas soudés dans leur position normale; le fragment antérieur est légèrement déjeté à droite, un peu descendu et son axe est un peu plus incliné vers le bas que sur un os intact. De cela il résulte que le cal forme une saillie dorsale et une saillie ventrale très prononcée. La soudure est parfaite, ce qui montre que l'accident remontait à longtemps en arrière lors de la mort de l’animal. (1) J. Caine, L’os pénien (Étude descriplive et comparative), Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, 1925. Alu tas ) ds agé KI LMD ES + PAR NA Te LL . 1 . 53% :2 4, E ” # PROCÈS-VERBAUX 93 + Station Solutréenne de Mouthiers (Charente). Par M. David. Après le Néanderthalien, homme trapu, à l’arcade sourcilière proémi- nente, chasseur infatigable de mammouths, apparaît une nouvelle race : la race Aurignacienne. | Les squelettes de cette époque sont assez rares et assez dissemblables ; aussi, est-il difficile de déterminer d’une facon précise cet être qui vécut fort longtemps dans le sud-ouest de la France. D'une adresse beaucoup plus grande que ses prédécesseurs, il varie et multiplie son outillage et _ ses armes. Le climat permet une faune beaucoup plus étendue ; le renne _ devient l'élément dominant avec le cheval et le bœuf. Contemporaine de PAurignacien, nous trouvons une autre race, race mongoloïde, proba- blement peuplade nomade dont quelques membres semblent vivre avec ceux déjà établis dans les abris. [ls apportent avec eux une technique à différente de la taille du silex : les fameuses feuilles de lauriers et les pointes à cran. [ls connaissent la sculplure et le dessin. C'est un de ces gisements, où vivaient probablement ensemble ces deux races, que j'étudie ces temps-c et dont, à la demande de M. Chaine, je vais vous dire quelques mots. En 1926, un orage avant déraciné un arbre dans la pittoresque vallée de Gersac, commune de Mouthiers (Charente), je trouvai, dans l’enche- vêtrement des racines, une dent de cheval et deux silex taillés, À quel- ques mètres de là se trouvait un abri sous roche, admirablement exposé au Sud ; il ne pouvait y avoir de doute, il y avait eu là un habitat. _ Je me renseignai auprès de la Société archéologique de la Charente, où l’on m'apprit que de Rochebrune et plusieurs autres préhistoriens avaient fouillé l'abri, Je retournai sur les lieux; et, après un sondage, m'étant rendu compte que le talus allant de l’ancien na de la rivière à l’abri était vierge, j'entrepris de le fouiller. Je fis une tranchée de 1 mètre à 4 m. 20 de large ; elle me révéla deux _ couches archéologiques, séparées par une zone de non habitation, Couche supérieure. « Industrie ». — Je trouvai un atelier de silex . d’une abondance extrême. D'après l'abbé Breuil, il se rattacherait à l'Aurignacien à peine moyen : burins dominants, grattoirs, perçoirs, pièces à double emploi, à base amincie, propice à l’emmanchement. « Faune ». — Elle est assez étendue : cheval, bœuf, antilope saïga, O4 PROCÈS-VERBAUX a È : Ce ue La renne, cerf, castor, renard bleu, sanglier. Je n'ai routes qu’ un seul os : travaillé et, encore, c'est un déchet de taille, pièce intéressante cependant, car elle nous montre toute la soute de Ja taille d’ une pointe en Fan 2 TES de renne. es | ss An = Couche inférieure. € Industrie ». — Atelier de taille ‘également. ee _silex sont d'une patine toute différente. Nombreux grattoirs nucléiformes, grattoirs, burins. Sous une grosse pierre j'ai découvert cette année, indiscutablement en place, une pointe à cran (les petits solutréens à àcrâne EL carenné étaient passés par là). « Faune ». — Les os sont excessivement difficiles à extraire ‘de celte ï couche aus n'est autre chose que de | a brèche. 4 En juin 1927, j'allai rendre visite à notre regretté ii. M. Dalean et passai mon après-midi dans cette splendide grotte de Pair- non-Pair à à . étudier les sculptures. | _ De retour en Charente, je me rendis un soir à ma fouille et regardai de nouveau la paroï de l'abri. Quelle ne fut pas ma joie de découvrir une croupe et un ventre d'animal, puis quelques traits en indiquant un. second. La nuit tombante m ‘empêcha peu à peu de les Nes el je. : dus remettre leur étude au lendemain. Ce bas-relief en champ levé se trouve à droite en pénétrant si sous sr ‘abri, à environ 70 em. du sol actuel; sa longueur est de 1 m. 70 sur AT em. de haut; il représente deux animaux affrontés, assez difficiles à déter- miner, car une grande partie de la sculpture est recouverte par des mousses et des dépôts calcaires. La photographie ci-jointe vous. montre : ce bas-relief au moment de sa découverte: c'était le premier découvert en Charente. Re ace Je signalai ma découverte à la Société archéologique de la Charente, elle me rendit visite lors de son excursion annuelle, ainsi que l'Associa- 2 tion pour l avancement des Sciences au Congrès de La Rochelle. Je reçus ensuite la visite de l'abbé Breuil, de M. Gelot, des conservateurs des : musées de Lyon, de La Rochelle et de nombreux autres préhistoriens. En septembre 1928, le D' Henri Martin, bien que très pris par ses. travaux du Roc, eut l'amabilité de venir m'aider; c est à sa patience sans bornes que je dois ce que je sais en préhistoire. C'est alors que nous = AS Var ‘avons entrepris de dégager: les sculptures. de Arrivés à pied-d'œuvre, notre premier soin fut de EE an les sculp= tures avec de l’eau et du savon: puis, avec des burins de buis ou de PRE … PROCÈS-VERBAUX 95 cormier et de légers maillets, nous. avons essayé d'entamer la couche -stalagmitique. Le résultat ne se fit pas longtemps attendre ; au bout de quelques minutes, tous nos burins de bois furent brisés sans résultat appréciable. Nous nous décidâmes alors à nous servir de ciseaux de fer, mais il nous fallait faire grande attention pour dégager des lignes que nous ne pouvions que deviner. Le D' H. Martin, avec une adresse extrême, fit apparaître en quelques minutes une plaque d’un coloris orange foncé, patine qu'il avait déjà rencontrée au Roc. Je dois dire que ce nest pas sans émotion que nous travaillions à mettre au jour ces sculptures datant d'au moins vingt-éinq mille ans. À mesure que cette plaque s’étalait sous nos coups, notre enthou- siasme grandissait et, lorsque un beau champ levé apparut, dessinant la croupe de l'animal de droite, le docteur ne put résister à la tentation; il se mit à caresser ce dos d'équidé à la ligne si parfaite. À ce moment-là, nous n'aurions pas donné notre place pour un empire. _ Les couches recouvrant les sculptures dont je possède de nombreux échantillons varient selon les endroits. D'abord, un dépôt bleuté, produit par un suintement relativement récent, recouvert souvent de mousse ; \ 96 PROCÈS-VERBAUX la brèche stalagmitique, d’une épaisseur dépassant par endroit 10 cm. : une couche archéologique noirâtre avec des silex, des os dont quelques- uns brûlés, puis un nouveau dépôt de suintement : et, enfin, la couche colorée recouvrant la sculpture. Cette seconde photo vous montre la silhouette des deux animaux en partie dégagés. | Fa A gauche, un bovidé affronté ‘à un cheval; l’animal a un ventre gravide, la patte postérieure droite est admirablement sculptée, les antérieurs fins semblent indiquer la position d'un animal s’arrêtant brusquement. Nous n avons pu encore dégager le dos ni la tête. L'autre animal, je l'ai déjà dit, c’est un cheval: il est au repos, les lignes sont bien proportionnées. Le haut de la tête n a pu être dégagé. Le 19 septembre, vers 16 heures, nous retrouvions la même coloration acreuse, environ à 80 cm. à droite de la dernière sculpture. A première vue, nous nous trouvons sur une partie bombée qui semble polie ; puis, apparaît un champ levé assez profond. Après deux jours de travaux. nous nous rendimes compte quil s'agissait d’un cheval. Sa patte posté- rieure gauche est légèrement en avant et l’antérieure droite pliée, ce qui, à mon avis, représente le premier temps du galop. FA A ER DA rm SAS RE a RE ne ns | PRÔCÈS-VERBAUX 97 _ Nayant pu avoir de photo assez nette, je la remplacerai par ce croquis : a : D éonsement. très pris à Bordeaux, je ne puis espérer reprendre _ mes fouilles avant septembre prochain. | Mes projets sont de terminer la tranchée coupant le talus afin de vider entièrement l'abri en évacuant tout le déblai par ce couloir; puis continuer à décaper la paroi de l'abri. Si j'ai ainsi le bonheur de décou- vrir d’autres sculptures, elles viendront enrichir la collection encore peu nombreuse de l’époque solutréenne que le docteur Henri Martin n'hésite - pas à dénommer « la période de la Renaissance » à l’époque préhistorique. Réunion du 21 novembre 1928 Présidence de M. F. LaTasrTe, doyen d'âge. _ Les procès-verbaux des précédentes séances sont lus et adoptés. Communications et Dons. — M. G. TEMPèRE fait part à la _ Société de la formation, à Bordeaux, d’une section girondine (40e section) de l'Union Entomologique, dont il est le Secrétaire délégué. De semblables sections existent déjà dans plusieurs grandes villes, à Paris, en particulier, et groupent les entomologistes de différentes __ régions, et particulièrement ceux qui s'intéressent aux Coléoptères. P.-V. 1928. | 7 98 PROCÈS-VERBAUX ‘2 CONS Le but principal de la section girondine, dont la = de. membres : sont d’ailleurs aussi membres de la Société Linnéenne, est de collaborer avec cette dernière à l’étude toujours plus approfondie A richesses naturelles de notre région. Se ; M. G. Teweère présente ensuite une note sur Hololepta plana Fuessl. et sa découverte dans le bassin de la Gironde. M. F. Laraste présente pour les collections de la Société les deux pattes symétriques d’une poule pentadactyle. C’est le pouce qui est double, bifurqué depuis la base. Cette anomalie n'est pas rare chez la poule. Déjà comme du temps des Romains, elle est essentiellement héré- ditaire, elle paraît même avoir été fixée chez certaines races. Une très nette radiographie des deux pattes d’un coq semblablement pentadactyle a été publiée par M. Gadeau de Kerville (Notes de tératologie mammal. et ornith., pl. IV, dans Soc. Amis Sc. nat. Rouen, 1901). Les deux cas. ne diffèrent qu'en ce que le pouce interne de la patte gauche du coq a ses deux dernières phalanges doubles, accusant ainsi un commencement de trifurcation. M. G. Mar.vesiN-Fasre expose les renseignements qu'il a recueillis au cours de son enquête sur l’empoisonnement fongique de Coutras. Il présentera une note à ce sujet. La séance est levée à 22 heures. Présence d’ « Hololepta plana » Fuessly (Col. Histeridæ) dans la Gironde. Par G. Tempère. Hololepia plana Fuessly est une espèce bien caractérisée et très laci- lement reconnaissable à sa forme extrêmement aplatie, les différents segments de son corps se trouvant en quelque sorte dans un même plan. Elle habite à peu près exclusivement le liber désagrégé des troncs de Peupliers abattus depuis plusieurs mois, où larves et imagos font la chasse aux larves (de Diptères en particulier) qui se trouvent dans les mêmes conditions, vivant aux dépens de la substance EE en voie de décomposition. : > Répandue à peu près dans toute l’Europe, Hololepta plana a toujours été considérée comme une espèce fort rare en France; cependant, l’aba- tage intensif de Peupliers qu'a entraîné la Guerre, en lui offrant plus largement son habitat d'élection, a eu pour résultat une dispersion el. - 99 PROCÈS-VERBAUX une multiplication notables de cet Histéride, qui a pu deve- nir assez commun — au moins momentanément — dans certaines . en particulier dans le Centre et dans l'Est. _ Mais, jusqu'ici, aucune capture de l’Insecte, dans le bassin de la Rue. n'a été signalée à ma connaissance, ni à celle de M. le docteur _ Auzat, le spécialiste dont la compétence en matière d'Histérides est bien . connue de tous les entomologistes ; le lieu semblant le plus proche de Bordeaux où Hololepla a été observé se trouve aux environs de Poitiers, e dans la vallée du Clain. 4 | Nous pouvons aujourd'hui considérer cet Histéride comme appartenant à Ja faune aquitanienne; en effet, au cours d’une excursion à à Castillon- “ sur- -Dordogne, faite le 30 août dernier en la compagnie de MM. Brion el Faut. : j'ai découvert Hololepta plana non loin de cette ville, et nous | avons pu én recueillir une dizaine d'individus adultes en écorcant un gros tronc de Peuplier pyramidal gisant à terre au bord d’un ruisseau de _la rive droite de la Dordogne, depuis à peu près un an, ainsi que nous : püûmes l'apprendre de la bouche du propriétaire lui-même. La présence de ce dernier me permit en outre de m'assurer de ce que le tronc était ; bien resté en place et n'était certainement pas de provenance plus ou moins lointaine. » “Geci me permet d’affirmer-que l'Insecte fait bien partie de la faune girondine et que sa présence n'y est pas le fait d’un apport accidentel. L 22 ts Réunion du 5 décembre 1928. Présidence de M. J. CHAINE, Président Les procès- verbaux des précédentes séances sont lus et adoptés. | Personnel. — Sur avis favorable du Conseil est élu membre titu- Le - laire : M. Säbelle, 37, cours du Maréchal-Pétain, s'occupant de Fois | note par MM. J. Chaine et M. Lambertie. _ Correspondance. : — Lettre de démission de M. CAPRRIAUES son état de santé ne lui permettant plus d'assister aux séances. 100 ‘ PROCÈS-VERBAUX Administration. — M. Le Présinenr fait connaître la compo- sition du Bureau pour 1929 : Président, le D' H. Lamarque; vice-président, G. + Secrélaire général, le Dr L. Castex ; Secrétaire du Conseil, F. Jeanjean; Trésorier, E. Schirber ; Archiviste-conservateur, M. Lambertie. M. LE PRésipenr lit également le tableau des réunions pour 1929. Ce tableau est adopté comme suit : à 17h ve 22:90 0.472 à 17h. à 20 h. 12 Janvier. 2°: 9 De JUIN ER 2e 19 Février...... 6 20 Juillet 520 3 4 Maïs #2: 6 - 20 Octobre...... Dre Net AVIS Eat 3 17 Novembre... 6 20 Mars et 8 22 Décembre... 4 18 Communications. -- M. E. Scmrser : Note sur l’année lépidop- térologique 1928 en Gironde. M. Le Core Gervais D'ALDIN : Une géomètre nouvelle pour la Gironde. M.F, Larasre : Floraison tardive de l’'Hémérocalle fauve par suppres- sion de ses hampes avant la floraison normale. # GROUPE LÉPIDOPTÉRISTE : Sur une aberration de Pyrameis: cardui oblenue ex-larva par M. le Dr Meilhan. à | M. Docoux signale un empoisonnement fongique survenu à Saint- Germain-du-Puch et dont la famille Bonnet a été victime. Il promet d'étudier ce cas d'intoxication. La séance est levée à 18 h. 30. Une aberration de « Pyrameis Gardui » L. (Lép.) Par M. le docteur Meilhan Les trois exemplaires de l'aberration faisant l’objet de cette note ont été obtenus à la suite d'élevages effectués à la Station Entomologique de Bordeaux. Le premier spécimen éclos le 27 juin 1928 provient d'œufs nee sur : artichaut, en plein champ, à Grattequina. Ces œufs ont donné naissance, le 18 mai, à de jeunes chenilles dont la chrysalidation commença à s’effectuer les 17 et 18 juin. Les imagos obtenus de ce premier élevage sont au nombre d'environ 200, elles ont commencé à apparaître le 21uit. FR Tia à OR RTE ER arcs RTE is Ne M ir RCE on PROCÈS-VERBAUX 101 Les deux autres exemplaires éclos respectivement les 9 et 17 juillet proviennent de chenilles ramassées les 12 et 14 Juin, toujours à Gratte- _ quina ; leur élevage fut poursuivi en laboratoire. Ces chenilles étaient à divers degrés de croissance, aussi les éclosions successives auxquelles elles ont donné lieu n’ont pas été notées. Cet élevage a fourni environ 250 imagos (1). | Les aberrations obtenues sont d’une taille sensiblement inférieure à la normale, leur envergure est de 45 à 46 millimètres, tandis que les dimensions du type sont de 50 millimètres environ (2). - Grossièrement, ces aberrations, aussi bien à la face supérieure qu'à la face inférieure, sont caractérisées par la régression des taches foncées. On peut donc dire qu'il s'agit de sujets nettement plus pâles que le type. Voici d’ailleurs pour plus de précision quelques-unes de leurs carac- téristiques. | FACE DORSALE 10 Aile supérieure : Disparition presque complète à la partie basale des taches noires qui, chez le type, décorent l’espace fauve de cette portion. Cependant, tout à fait à l'angle basal la teinte brunâtre persiste. Chez le type, il existe à la partie apicale el supérieure cinq taches blanches dont l’une, plus interne, d'assez grande dimension. Dans notre aberration, cette tache interne a disparu, les quatre autres sont au contraire agrandies et presque fondues en une seule bande. 20 Aile inférieure : Pas de différence à signaler dans la couleur du fond qui est toujours fauve. Teinte foncée de l'angle anal, à peu près comme chez le type, mais cependant moins étendue et plus homogène. Dans la partie distale, persistance des taches noires qui marquent sur le bord externe l'extrémité de chaque nervure, mais disparition de la deuxième rangée de taches (sortes de traits noirs qui se trouvent dans les espaces internervuraux du papillon normal). Pour la troisième rangée (la plus interne), chaque tache noire est remplacée par une tache blanche. (1) Parmi les papillons provenant de cet élevage, deux spécimens légèrement aberrants semblent marquer des formes de transition entre le type normal et nos aberrations. (2) Au sujet des dimensions de P. Cardui, les auteurs donnent des chiffres telle- lement dissemblables que nous avons cru ne devoir prendre qu'une moyenne corres- pondant d’ailleurs à ce que nous pensons être le type véritable. Pour ne citer que deux extrêmes, BERCE donne comme dimensions 58 mill., SPULER, 45 à 50 mill. > < ce Dir 102 PROCES-VERBAUX FACE VENTRALE RSR AUS Fe à N'offre presque aucun caractère Tonpela le type normal. Ch 1° Aile supérieure : Fond blanchâtre. Base rosée sauf l'angle extrême qui conserve la couleur du fond ; la teinte rose plus nette d’ailleurs dans la cellule médiane. Une tache noire punctiforme s'appuyant sur la sous- costale et allant à peu près jusqu'au centre de la cellule médiane. Partant du bord externe de cette cellule et s'appuyant encore sur la sous-costale, : une deuxième tache noire garnit le tiers moyen supérieur de Failei* Portion distale blanchâtre, avec nervures un peu plus foncées. Bor- dure jaunâtre avec un peu de noir à sa partie inférieure. 20 Aile inférieure : Fond blanchâtre, deux taches brun-jaunâtre, l'une dans l’angle anal, l’autre, en forme d’U renversé un peu plus externe; elles sont découpées, l’une et l’autre, par des nervures s qui, elles, sont restées de couleur elaire. | ae Deux taches pupillées plus ou moins nettes dans la portion distale . à espaces internervuraux 3 et 6, celle dû sixième plus nette que l'autre. Cette aberration paraît se rapprocher de celle que G. Varin a signalée dans l'Amateur de papillons de décembre 1927. Mais, ce n’est là qu'une hypothèse basée uniquement sur la comparaison de nos exemplaires avec les excellentes photographies (1) de L. Le CHARLES qui accoMmpa- gnent la note de Varin. Seule, la comparaison des aberrations elles- mêmes pourrail nous permettre d'affirmer l'identité. ei Le Groupe lépidoptériste, à la suite de cette communication, à eXamIiné les exemplaires et leurs photographies et a donné à la nouvelle aberra- ion décrite par M. le docteur Meilhan le nom de Rogeri, en souvenir de Roger qui, en 1838, publiait dans nos Actes le prets inventaire des Lépidoptères des environs de Bordeaux. Fu Comparée à l’aberration Browni décrite par Brownet igurée Fe les Actes, vol. LV, pl. IV, fig. 1, Rogeri présente : RE 1° Av pessus, ailes sup. même disparition de la tache nie contiguë à la côte (la plus interne des cinq taches blanches de l'aire apicale) et. des taches (chevrons) noires qui bordent extérieurement l'aire basale; ailes inf., même prédominance de la couleur fauve, mais les trois ru de taches noires du bord externe encore très nettes chez Brown, sont modifiés chez Rogeri, le deuxième rang a disparu, les taches du. troi-. | sième rang, le plus interne, sont devenues blanches. Mere (1) Volume IT, pl. 11, fig. 12 Dessous, fig. 13 Dessus, ne. a PROCES-VERBAUX 103 | sième tache restant sur le bord interne; vers l’apex, les trois taches Æ blanches de Browni ont disparu chez Rogeri; ailes inf., chez Browni les taches du type sont plus fondues surtout à la partie externe, tandis que chez Rogeri, la réduction des taches modifie tellement le facies, qu’on a peine à reconnaître celui de Cardui ; en particulier, deux ; des quatre ocelles de la partie distale ont disparu. L’aberration que l’Amateur de papillons a signalée et que nous appel- ss provisoirement Varini est de transitio ad Rogeri. La variation consiste toujours, au dessus comme au dessous, en simplification du _ dessin par disparition ou fusion des mêmes taches. Rogeri atteint ee de la variation, notamment par la disparition, sur le dessus des ailes inf., du troisième rang de taches noires parallèle au bord externe ; ces taches noires encore visibles chez Varini sont en blanc chez Rogeri. £ Floraison tardive et précoce de l’Hémérocalle fauve _par suppression de ses hampes avant la floraison normale. Par F. Lataste = D'observations et expériences faites, en 1923, 24 et 25, sur l’ Héméro- _ calle fauve et publiées dans nos P.-V. (1), j'ai cru pouvoir conclure que : . rythme floral, c'est-à-dire le rythme suivant lequel les fleurs se succèdent sur un même pied, est commandé par la plante et subi par la fleur, celle-ci étant purement passive comme l'aiguille qui marque _ l'heure sur le cadran d’une montre. En admettant exacte cette conclusion, une hampe de Lis, greffée sur : une hampe d’° Hémérocalle, devra voir ses fleurs se remplacer une à une, : suivant le rythme de l'Hémérocalle; et, Inversement, une hampe d'Hémé- | rocalle, oreffée sur une hampe de Lis, montrer la plupart de ses fleurs .épanouies simultanément. RSA effet, comme l'Hémérocalle, le Lis n’ouvre par Jour qu'une seule # fleur, certaines de ses hampes, moins boutonnées, sautant même parfois > e. {1} 1925, p. 97. C’est par une erreur de détermination, ultérieurement rectifée, que . cette plante a été nommée alors H. jaune. … 104 PROCÈES-VERBAUX une Journée ; si, chez l’un et l’autre également, les fleurs nouvelles se placent toujours au-dessus des anciennes; celles du Lis, persistantes, s'accumulent en bouquet, tandis que celles de l’Hémérocalle commencent à se fermer le jour même de leur épanouissement, pour se flétrir et se détacher bientôt, de sorte qu’un pied n'en présente généralement qu'une seule épanoule par jour, parfois deux, mais rarement et seulement quand la hampe possède plus de deux rameaux. Ajoutons que la fleur de l'Hémérocalle tombe entière, avec son ovaire, la hampe se desséchant progressivement de haut en bas après la chute de la dernière ; tandis que la fleur du Lis perd isolément ses pétales et conserve son ovaire. Plus tard, les ovaires, en majorité, se dessèchent avec leurs pédoncules ; mais quelques-uns poursuivent plus ou moins longtemps leur développement, et, au-dessous d'eux, tant que persiste ce développement, la hampe reste verte, sinon dans toute son épaisseur, pu du moins dans sa moitié correspondante (1). | Pour vérifier la conclusion de mes observations antérieures, J'ai i pra- tiqué, en 1926, les greffes dont il a été question ci-dessus. Malheureu-. sement, aucune n’a pris. Mais j'ai obtenu un résultat que Je n’avais pas prévu : les pieds d'Hémérocalle, dont j'avais sectionné les hampes et ainsi supprimé la floraison normale, ont poussé de nouvelles hampes et fleuri à l’arrière-saison. Cette floraison tardive fut, d'AHeUtss bientôt arrêtée par les gelées. Les Lis, opérés de même, n'ont présenté rien de semblable. Je n'insiste pas sur cette observation pAbliee ailleurs (2); je dirai seulement 1c1 ce quil est advenu depuis. L'excitation florale provoquée par l'opération avait été suspendue, mais nullement annihilée per le froid de l'hiver. | En 1927, en effet, dès le 10 avril, dans le groupe opéré, je notais la présence d’une nouvelle hampe, laquelle, le 5 mai, épanouissait sa première fleur. Or, ce ne fut que vingt jours plus tard, le 25 mai, quand ce groupe en était déjà à sa neuvième fleur, que mes autres Hémérocalles commencaient à fleurir (3). | : (1) Alors le Criocera merdigera s'attaque à l'ovaire, les pélales et les fleurs de la hampe, qui le nourrissaient d’abord, ayant totalement disparu. (2) Floraison automnale de l'Hémérocalle fauve, dans REV d'Hist. Nat. appl., NI, 2"16vr. 191 p#02; (3) À noter que le groupe banal est considérable par rapport au groupe opéré. En 1925, celui-ci en élait encore à deux hampes seulement, quand l'autre en comptait cinquante-deux. Depuis lors, les pieds se sont multipliés librement de part et d'autre. - n 4 w CA + LS Re APN PC EE RES NE E où & LS ut] 4 de Et a nd dis à Er Yoga. Ne Ki Es Ph PRIVE DES lu r Le PROCES-VERBAUX 105 D'autre part, la floraison du groupe banal n’a duré que quarante-six Jours, du 25 mai au 10 juillet, tandis que celle du groupe opéré en a duré soixante-dix-neuf, du 5 mai au 23 juillet. En outre, dans ce dernier, les hampes sont devenues plus hautes (1 m. 62 pour l'une d'elles, le 15 juin, quand il lui restait encore deux boutons à ouvrir), et elles ont donné des fleurs plus grosses et plus nombreuses : le 14 juillet j'ai compté, sur les 45 hampes du groupe opéré, 304 fleurs, boutons ou pédoncules après floraison, soit en moyenne 20 fleurs par hampe. Remarquons enfin que quatre de ces hampes étaient à deux rameaux, tous deux bifurqués, c'est-à-dire à quatre axes floraux, et portaient respectivement 29. 29, 26 et 26 fleurs (tombées, ouvertes ou à ouvrir)! Il y a plus! On peut suivre Jusqu'en 1928 les conséquences de l’opé- ration effectuée en 1926. Cette année, en effet, dès le 19 mai, le groupe des opérés présentait une première fleur et il en avait déjà porté 13 quand, le 29 mai, s'ouvrait la première du groupe banal; il en était à sa vingtième quand, le {er juin, s’ouvrait la deuxième de celui-ci. Cette floraison, dès le 19 mai et jours suivants, avait lieu par une température encore si basse que ces premières fleurs mirent deux Jours au lieu d’un, pour s'épanouir, et restèrent ensuite plusieurs jours avant de se flétrir et tomber. | | Ce fut le 10 juillet que le groupe opéré fournit sa dernière fleur, le groupe banal n'avant lui-même que depuis peu terminé sa floraison. L'opération de 1926, semble-t-il, achevait de produire ses derniers effets. Une Géomètre nouvelle pour la Gironde. Par M. le Comte d'Aldin Pour répondre au vœu de mes collègues lépidoptéristes, j'ai cherché dans la collection L. Delavoie, dont je me suis rendu acquéreur, s'il n’y avait pas quelques pièces rares provenant de la Gironde. J'ai déjà mentionné un exemplaire de Cloantha solidaginis Hubner, espèce de la France centrale qui n'avait encore été signalée, dans l'Ouest, que de la Charente-[nférieure, forêt de la Coubre (voir Cat. Amateur, n° 549). Aujourd’hui, j'ai l'avantage d'annoncer une espèce ençore plus exceptionnelle, Arichanna melanaria Linné (1) (n° 3691 Staudinger), (1) Qui n’a aucun rapport avec la Boarmia melanaria Oberthur variété d'Occita- naria Duponchel (n° 3861 Staudinger). 106 PROCES-VERBAUX réprésentée par quatre exemplaires portant le Sue 17 juin 1889. # . Gironde ». Ru ren Cetie géomètre n'avait jamais été ie dans a HA à (Vol. VI, p.256) Rhyparia(Arichanna, melanaria et la figure (PI. LIV, fig. 4); il termine : « Cette belle espèce, dont la- chenille est. encore inconnue, se trouve en juin dans les bois de pins du Midi (2) de la France. Rare. » De Joannis (Atlas, p. 80) la donne d’ Auvergne, Vosges, Suisse, Allemagne, etc., chenille sur Vaccinium uliginosum. Culot (IV, p. 50) (1) écrit: «Elle habite l'Europe septentrionale et centrale, puis en Sibérie. La chenille adulte en mai-juin vit sur Vaccinium uliginosum. » Enfin Prout (in Seitz. vol. IV, p. 303) donne Arichanna melanaria d'Europe centrale et septentrionale-orientale, puis d'Asie : Sibérie, Corée, Japon, monts Kentei. Chenille sur Vaccinium uliginosum. Fa Ainsi les auteurs indiquent une seule plante nourricière de la chenille. M'étant renseigné auprès des botanistes, notre collègue M. Bouchon “a bien voulu me répondre que le Vaccinium uliginosum est un sous-arbris- seau des marais tourbeux des montagnes Est, Plateau Central, Pyrénées, | inconnu en Gironde. Il est donc tout naturel que Melanaria soit eue ment inconnue en Gironde. | | Cependant feu Delavoie était un lépidoptériste distingué qui a colla- boré au Catalogue de l'Ouest, et, dans la Préface de cetouvrage, on peut lire la note élogieuse suivante : « Charente-Inférieure... 3° Delavoie. — Espèces de Rochefort et des environs. Notes des dates d'éclosion. Communication d'espèces ou formes litigieuses. » J'ai pu contrôler que les renseignements donnés par le Catalogne de l'Ouest et par la collection Delavoie, étaient toujours en parfaite concordance ; aussi jai une con- fiance absolue dans les étiquettes que Delavoie établissait d' après des notes de chasse soigneusement rédigées au jour le jour. : Je remarque, en outre, que les quatre exemplaires très frais “ ie naria sont de la même date, c'est-à-dire que l’heureux chasseur est tombé sur une éclosion inattendue de cette rare espèce qu'un hasard de dispersion avait amenée en Gironde. Quand des lépidoptéristes réussissent chez nous, en plein air, des élevages d’exotiques, il n'y à pas lieu de trop s’élonner qu’une espèce du Plateau central puisse accidentellement se rencontrer en Gironde. À défaut de Vaccinium uliginosum ou myrtillus, il suffirait d’une seule Fricacée voisine des Vacciniées, tel le Rhododen- (1) Par erreur d'i Apr la table des rhatières de sun donne Metanaria au lieu de Melanaria. à \ ea En PROCÉS-VERBAUX 107 0 du moins de produire db Imagos. : _ C’est donc en toute assurance qu'après ces explications, je demande l'inscription, au Catalogue girondin, de la capture exceptionnelle d’Ari- _ channa melanaria . Note sur l’année lépidoptérologique 1928 en Gironde. = à Par M. E. Schirber. ma Mes collègues lépidoptéristes ont estimé, avec moi, qu'il serait utile : de résumer les remarques faites au cours de certaines années favorables aux papillons. L'an 1928 a été très chaud, la température de juin à . septembre s’est maintenue sensiblement entre 27 et 35° à l'ombre, aussi = les papillons sont éclos dans de bonnes conditions et, grâce au beau temps, _ont pu prolonger leur courte existence. Je parlerai exclusivement de la | Gironde, d'autant plus volontiers que j'ai entendu dire que nos lépidop- _ téristes voyageurs n'avaient pas été autrement satisfaits de leurs _ déplacements. Quant à moi, sans bouger de Villenave-d'Ornon, j'ai pu enrichir ma collection de quelques bonnes pièces. Dès les premiers mois de l’année, j'ai bien débuté en obtenant des x larva d'espèces intéressantes. . Aedia leucomelas m'a causé deux surprises. La première fut de trouver _ trois chenilles sur les grappes de raisins pendant la vendange de 1927, 3 _ cequine veut pas dire que la chenille mange les feuilles ou les fruits de la vigne, car elle se nourrit du Convoloulus sepium qui s’entortille autour des ceps. Ma seconde surprise fut d'obtenir les papillons du 19 au 31 janvier 1928, alors que tous les auteurs les donnent en juillet, août. _: Bien que cette éclosion prématurée résulte d’un élevage en appartement, elle indique une première génération printanière. Culot (II, p. 188) avait posé la question des deux générations et le Catalogüe Amateur (n° 877) dit : papillon une apparition de juin à septembre, chenille deux as _ apparitions en avril, mai, el de juillet à décembre. Mes éclosions de jan- vier me paraissent résoudre le problème, 1l y aurait, en Gironde tout au | moins, deux générations de papillons, la première insignifiante en II, IV, . _ la seconde relativement abondante de fin VI à début IX. J'ai pris, cette 5 année, un exemplaire de Leucomelas, à la lampe, le 1er août, pendant _ que. l'abbé Dubordieu prenait, pour la première fois à Mazères, sept exemplaires, sur les prunes, du 30 juillet au 13 août. 108 PROCÈS-VERBAUX Pa La très rare Acronycta À Îni m'a donné un ex-larva le 17 février 1928. De quelques chenilles si nettement caractérisées par leurs longs poils isolés terminés en massue, on n'avait obtenu encore que deux imagos. Mon exemplaire est donc le troisième papillon girondin, absolument parfait comme vous pouvez le constater. Il provient d'une chenille trouvée le 21-VI1-27, trois jours avant sa chrysalidation, sous un Acer nequndo dont elle a rongé une feuille; mais bien que les auteurs donnent À /ni comme polyphage, il serait téméraire d'affirmer qu'on pu l’élever avec de l’érable. Toujours en hiver, des éclosions de Saucia me permettent de faire une petite rectification à notre Catalogue qui dit, au n° 379 Zycophotia saucia, € VITT - H - [TT » pour indiquer que le papillon de 2e généra- tion hiverne. C’est, à mon avis, une erreur, car dans mes caisses en plein air j'ai constaté, pendant plusieurs années, que les. éclosions s'échelonnent d'août à mars. Éclosions abondantes fin juillet, août, septembre, puis éclosions isolées 26 octobre, 13 et 27 novembre, 7 et 10 décembre, 21 janvier. 20 février, 17 mars. Il faut donc mettre : 1re gén. V à VIL et 2me pén. VIII à IE. De même pour Fuliginosa. En 1926, j'ai capturé un papillon très frais le 11 janvier ; — en 1927, dans mon jardin, une chrysalide, du 12 février, a éclos le 5 mars ; — en 1927, enfin, le 3 février, d’une chenille, de fin décembre, élevée en plein air, j'ai obtenu le papillon. Je corrigerai done notre n° 267 Phragmatobia fuliginosa en mettant: « VII à Il» au lieu de & VIT à IX ». En décembre 1927, j'avais eu l'avantage de vous présenter vivants un papillon et une chrysalide de Cleopatra. Je cherchais à résoudre la question controversée de l'hivernage de Cleopatra à l’état de papillon, et j'avais mis dans la même cage, comme témoins, un Rhamni et un Lo. Le 7 janvier 1928, j'ai trouvé mes trois papillons morts, probablement à. la suite du dérangement causé par leur transport pendant le froid ; en tout cas, si Cleopatra a succombé, c’est pour la même cause que les deux autres qui, eux, hivernent incontestablement. Quant à la chrysa-. lide, elle ma donné, le 2 février, une femelle avortée, si bien que je n'ai pu déterminer, en toute certitude, si c'était une Cleopatra ou une Bhamni. J'aurais voulu recommencer, cette année, mon expérience, malheureusement il m'a été impossible de retrouver, de septembre 4 novembre, une seule chemille sur mes Rhamnus alaternus. Pourquoi Cleopatra fut-elle plus rare en 1928 qu'en 4927 ? Il faudrait des obser-. 50 vations répétées pour pouvoir répondre. En attendant, je dirai, avec. PROCÈS-VERBAUX 109 plusieurs auteurs, que Cleopatra hiverne en majorité à l’état d'imago, comme Rhamni, et en minorité à l’état de chrysalide, comme les Pierides. Le début du printemps 1928 ne fut pas brillant, les beaux jours plu- tôt rares alternaient avec de longues périodes pluvieuses, de rafales et de bourrasques. Aussi personne n’a pu observer, cette année, ni la généra- tion vernale Bellidice de Daplidice parfois commune dans les terrains silicieux secs, ni Crameri autrefois Belia qui paraît dès fin février et dont la biologie est encore peu connue. L’excursion de notre Société, le 15 avril, à Uzeste et Villandraut, fut interrompue par une pluie violente, et je n'ai pu capturer que des Cardamines défraîchis et des Aapæ récemment éclos mais ayant déjà les ailes déchiquetées. Dès la fin du printemps, le temps devient plus propice. et les papillons apparaissent si nombreux qu'il me faut abandonner l’ordre chronologique pour noter les espèces les plus intéressantes. ESPÈCES PARTICULIÈREMENT ABONDANTES EN 1928. Livornica, toujours très demandé par les échangistes allemands, est la forme européenne du sphingide Lineata. Habituellement rare, il s’est présenté en foule dans toute la Gironde, et le docteur Gourrin le signale comme vu pour la première fois à Morizès. En une seule soirée, à Villenave, j'en a pris plus qu’en huit ans de chasse au crépuscule ; et même, des exemplaires isolés volaient en plein jour, ou venaient de nuit à la lampe. ; En revanche, j'ai vainement attendu Celerio que Trimoulet indique «en petit nombre tous les ans, mais abondant les années très chaudes ». Depuis 1919, je guettece sphinx que ni moi ni mes collègues n'avons pu : prendre en Gironde depuis lontemps. D’après M. l'abbé Bernier les dernières captures remontent à 1910, dans un jardin de Caudéran. Comme MVeri, Celerio nous vient de la région méditerranéenne, mais tandis que les ÂVerii de la première génération pondent parfois en Gironde sur MVerium oleander, il n'a pas été signalé de chenilles de Celerio sur Galium, Linaria, Vitis. Cela tient certainement à ce que les lauriers roses étant isolés en caisses, les chenilles de Verti sont plus faciles à trouver. J'estime, avec Gelin, du Catalogue de l'Ouest, que les exemplaires de Veri et Celerio capturés au printemps sont des individus en migration et que les captures d'automne proviennent soit d’immi- grants nouveaux, soit de pontes effectuées par les immigrants de première génération. | 110 ; PROCÈS-VERBAUX RU Mel Je termine avec les sphinx en notant Æuphorbiæ pas rare en Gironde, d _ mais que je n'avais pas encore pris à Villenave, un sujet, le 3- VII -28, sur les Saponaires, et Proserpina exceptionnel en Gironde ét-pris, Pour. - 4 la seconde fois à Villenave, le 18-VI-28, toujours sur les chèvrefeuilles. , A remarquer que Proserpina, d'après notre Catalogue, n'a guère été vu . qu'en 1920 année assez chaude. re Hs | Abondance de Peltigera constatée partout. M. Hans m'écrit : « Jamais rencontrée en dix-neuf ans de chasse, a été très commune ,cette année, dans toute la région avoisinant Picon », et M. l'abbé Dubordieu «abondante à Mazères sur les fleurs d'Abelia floribunda DFE ei Abondance de J/acobæae et, succédant aux papillons, même abondance de chenilles. La nourriture de cette espèce est le Senecio, mais à La Chesnaye je n'ai que le Senecio vulgaris et, comme Jacobæae préfère le Senecio jacobæa, je ne trouve d'habitude aucune chenille. Or,- cette année, mes S. vulgaris ont été dévorés à peine sortis de terre, et les chenilles erraient sur les plantes basses. Cela confirme mon opinion que chaque espèce a une plante favorite et ne se résigne à en changer que lorsque cette plante vient à manquer pour une cause > quelconque, Tres souvent le grand nombre des convives. : : Abondance de Vi, ordinairement très rare. Sur le conseil de se | j'avais planté des résédas pour attirer ce papillon qui s'était toujours abstenu de paraître à Villenave. Cette année, j'en ai récolté une douzai- | ne à la lampe, et un individu s’est pris au piège de mon Arauja . sericofera ; en même temps, Ni était pris à Marsas par M. l abbé Bernier, à Morizès par M. le docteur Gourrin, à Mazères, pour la première. fois, par M. l'abbé Dubordieu, aux Jacquets par M. Fassnidge. RAR Abondance d'£xigua. R ou C suivant les localités, dit notre Catalo- : gue, mais aussi probablement suivant les années. En 1928, M. abbé à Bernier la signale très commune à Marsas, comme moi à Villenave, et M. l'abbé Dubordieu commune, sur les prunes et le lierre, à Mazères. Abondance à la lampe d’une noctuelle des fougères, Juventina (1) — Purpureofasciata, dont la chenille et aussi jolie que le papillon, et. | d'une géomètre Sacraria. Avec le type Sacraria j'ai pris un exemplaire _de la variété Sanguinaria, le 22 octobre, et trois exemplaires de la variété Labda, 1 mâle le 1er octobre et 2 femelles les 2 et 13 septembre. Brown. 5 a fait deux Communications à la Linnéenne, les 19 mai 1886 et 15 (1) Entre deux noms le signe == veut dire égal, même nom, Juventina s appelle _ aussi Purpureofasciata. se I SLVERS fourragères, E extrème prolifération de cette ravageuse. En 1928. c'est Vanessa Car- dui qui s'est montrée dangereuse en dévastant les artichautières, de mais l'hyménoptère Microgoster granulatus a enrayé Grattequina particulièrement. Le Docteur Meilhan, dans un Rapport à la _ Zoologie agricole, a étudié cette invasion, et, comme à quelque chose . malheur est bon, il a été assez heureux pour obtenir dans un élevage de | Cardui, trois exemplaires d’une très jolie aberration que l’École Borde- lake à a nommé et one ce ie se note à La ous ie d die et de disette alternent ue mais plusieurs _collègues m'ont assuré qu’/o était aussi commune en 28 qu'en 27. Je me _ suis souvenu, alors, de l'humeur querelleuse des turbulentes Vanesses qui ne tolèrent pas que leurs proches parentes s'installent dans les _ domaines qu'elles se sont réservés. Ainsi /o n'a pu trouver place chez | moi, parce que Cardur gardait les LAS -bandes, Atalanta le potager, et 12 album les buissons. es ESPÈCES TRÈS RARES CAPTURÉES A VILLENAVE.EN 1928, Si la température m'a favorisé en 1928, je dois mentionner une autre _ cause de succès, la chasse à la lumière après minuit. Je me contentais jusqu'alors de la lampe Coleman et, prenant toujours les mêmes espèces, : Je: léteignais entre 23 heures et minuit. Cette année, suivant les _ conseils de M. Lhomme, j'aiinstallé, sur les faces opposées de ma maison, _ deux lampes électriques que j'ai laissées allumées toute la nuit. Je 4 _n’avais d'autre peine que de me lever avant l'aube, de grimper sur une — échelle et de cueillir, au flacon à cyanure, les papillons endormis contre les murs. J'ai pu vérifier que certaines espèces ne volent que dans la . seconde partie de la nuit. Ainsi: Phalera bucephala dont la chenille est beaucoup plus commune que le papillon; les mâles de Testudinaria forme occidentale de Æyphoraia aulica ; Notodonta trepida que, l’on 112 PROCÉÈS-VERBAUX ou les clôtures ; Phytometra Festucæ qui butine sur les Salicaires au cré- puscule. mais voyage pendant la nuit; Odonestis pruni que j'avais s seule” ment obtenu d'élevage. Je métais souvent demandé pourquoi, trouvant dans ma chênaie des espèces du chêne à l’état de chenille, je n’arrivais pas à prendre les papillons à la lampe ou à la miellée. Je crois maintenant que c’est surtout parce que ces espèces ne volent pas avant minuit. Telles: Stauropus fagi, Gastropacha quercifolia, Daseochœæta alpium, Calocasia coryl, Cochlidion limacodes = testudo. La capture, du 2 au 14 août, d’une dizaine de Diacrisia urticae, avec quelques retardataires de Lubricipeda Linné — Menthastri Esper, con- firme tout ce que notre Catalogue a publié (n° 268) d'après les exemplaires girondins que seul M. l'abbé Bernier a pu nous présenter. Le nom de Lubricipeda Linné doit, par priorité, remplacer le nom de Wenthastri Esper. Urticae comparée à Lubricipeda Linné, est plus petite, plus frêle ; ailes sup. plus étroites, plus allongées; antennes noires d’un côté, blanches de l’autre; ponctuation noire très réduite aux sup., nulle aux inf.; enfin et surtout, même blanc pur aux inf. et aux sup. alors que ces dernières sont toujours un peu Jaunâtres chez Lubricipeda Linné. Sur mon carnet de chasses 1928, je relève bien des espèces à citer. Un diurne, T'hecla Quercus, espèce très cantonnée et volant au sommet des chênes; je n'avais qu'un sujet de La Chesnaye, mais le 2 juillet, j'en ai pris un second qui, comme le premier de 1921, est venu se désaltérer, vers dix heures, sur le sol mouillé près de la pompe. — Les Lithosies, 237 Pelosia muscerda exceptionnelle en Gironde, 1 ex. le 11 septembre ; 241 Ilema griseola, ex. isolés, 1 ex. le 11 juillet, et 246 /lema soror- cula À C, mais très abondante cette année, à la lumière. — Nombreuses noctuelles : 306 Æuxoa vestigialis espèce du littoral qui s'écarte parfois des côtes, 1 ex. le 2 septembre ; 375 Lycophotia porphyrea = strigula TR, 4 ex. en juillet; les Miselia, 421 Suasa — Dissimilis TR, une demi- douzaine d’ex. en juillet; 436 Cucubali TR, 4 ex., les 13, 14, 30 juillet; 438 Carpophaga, ex. isolés, 1 ex. le 9 mai; 442 Albimacula, ex. isolés, 2 ex. les 12 mai et 15 juillet; 449 T'holera cespitis, ex. isolés, 2 ex. les 15 et 22 septembre ; 456 Eriopyga turca, ex. isolés, 4 ex. en juin, ajoutés à mes exemplaires dejà signalés au Catalogue, me permettent de dire que {urca n'est pas exceptionnelle à Villenave, mais seulement TR ; 514 Cucullia Gnaphalii, M. l'abbé Bernier a pris un exemplaire de. l’éclosion normale le 29 juin, j'ai pris un exemplaire de l’éclosion prématurée le 2 septembre ; une autre Cucullia, 507 T'anaceli AR, en & % ARE: nd EE A PROCÈS-VERBAUX 113 juin, juillet, a paru, cette année, AC au début d'août sur les fleurs, au crépuscule ; deux espèces, communes ailleurs, exceptionnelles à Ville- nave, 640 Siygiostola umbratica, 1 ex. le 5 juillet, et 743 Proxenus hospes, 1 ex. le 5 août; 674 Sidemia fissipuncta ex. isolés, 1 ex. le 18 juin ; les deux Palluperina girondines exceptionnelles à Villenave 680 T'estacea onze sujets, et 681 Dumerilii un sujet en septembre; 720 Athetis alsines TR, 1 ex. le 15 juillet; 753 Pyrrhia umbra, ex. isolés, 1 ex. le 26 juillet; 754 Zpimorpha retusa, ex. isolés, mon troisième sujet le 16 juillet ; 892 Parascotia fuliginaria, quelques exemplaires seulement en Gironde, de juin à août, je puis ajouter aux deux sujets que j'ai mentionnés dans notre catalogue, 1 ex. le 4-IX-27, 1 ex. le 10-VI-28, el { ex. le 19-IX-28. — Deux bombyx plus que rares à Villenave, Notodonta dromedarius, 1 ex. le 13 juillet, et T'hyatira batis, 1 ex. le 30 Juillet. — ( 1elques géomètres, les fameuses Cervinata, À ex. le 22 octobre et Lugdunaria, 1 ex. le 25 juillel ; Vitalba, mon second sujet de Villenave, le 11 mai; deux espèces qui ne se prennent que par exemplaires isolés, Unangulata, 1 ex. le 18 octobre, et Fuscantaria, - 1 ex. le 14 septembre; Piniarius, dont je n'avais qu’un exemplaire de Villenave, huit sujets, à la lampe après minuit, en mai. ESPÈCES NOUVELLES POUR VILLENAVE CAPTURÉES EN 1928. Voici les espèces nouvelles pour Villenave, que j'ai pu prendre, cette année, grâce au beau temps, mais grâce aussi, Je le répète, à mes lampes électriques laissées allumées toute la nuit: Les Bombyx : Cerura furcula, trois ex. les 9 et 10 août. Drymonia querna, trois ex. les 9 juillet, 7 et 1$ août. Dasychira fascelina, deux ex. les 7 et 12 août. Les Nolidae : 226 Celuma chlamytulalis, 4 ex. le 4 juin. 235 Roeselia togatulalis, 1 ex. le 16 juillet. | Les Noctuelles : 297 Actinolia Hyperici, 1 ex. le 3 septembre, 374 Lycopholia molothina var. Occidentalis, Lex. le 14 mai. 3178 Lycophotia erythrina, 1 ex. le 15-VIT (Henriot), { ex. le 20-VH] _(Schirber). 393. Mythimna rubricosa, 1 ex. le 24 avril. 401. Epilecta linogrisea, 1 ex. le 26 juillet. 487. Cirphis putrescens, souvent confondue avec Punctosa, 1 ex. le 27 juillet. P.-V. 1926. (#0) 114 PROCÈS-VERBAUX er 721. Athetis blanda — taraxaci, toujours confondue avec ce Ambiqua, à 3 ex., le même jour, 22 juillet. : D ou 748. Xantæcia flavago — ochracea, aux . exemplaires girondins, je puis ajouter deux ex. des 4er et 3 octobre. : SE A 790. Eublemma ostrina, plutôt méridionale, TR + 1 Gironde, . le 17 octobre. AR ie 814. Sarrothripus revayana, 1 seul ex. girondin la variété Glau-. | cana (Henriot), 1 second ex. le 2-IX-28 (Schirber). En _ Les Géomètres : Erosaria, 3 ex. les 5 et 7 juillet et 15 septembre. Lichenaria, 2? ex. les 2 et 8 septembre. | $ Sepiaria, 2? ex. les 10 juillet et 14 août. ou. Scopariala, des ex-larva obtenus, en mai, de chenilles rapportées de Martillae, me permettent de confirmer que le type est remplacé en. Gironde par la variété Guinardaria Boisduval=Graslinaria in | Formosaria, 2 ex. pris le 15 juillet, avec M. Henriot, un. SûP Delphinium ajacis et l'autre à la lampe, tous deux vers minuit. Fe Tibiaria, espèce de la France S.-0. si rare que Culot n’a pu Ja figurer, 1 ex-larva, le 31 août, d'une chenille trouvée sur les bruyères de | Martillac. ; f Meme Enfin une Psychée : Does crassiorella, un seul ex. pris en (Gironde a par M. Henriot, un second ex. pris par moi, le 3 jai nee ESPÈCES NOUVELLES POUR LA GIRONDE CAPTURÉES EN 1928. Je terminerai en mentionnant trois espèces qui pour la première. fois. en Gironde, ont été capturées cette année. à RS ie 494 Leucania straminea Treitschke. Espèce des 1 marais. ex. dla lam- pe après minuit, le 18-VI-28, à Villenave (Schirber). + 544 Derthisa scoriacea Esper. Espèce méridionale. è ex. D. à Ja & lampe, le 27-IX-28, à Picon {Henriot}. 7 1-00 2 Fe (3703) Bapta bimaculata Fabricius. Espèce très rare dans l'Ouest. Lex. le 5-VII-28, à Picon (Henriot). PROCÈS-VERBAUX | | Réunion du 20 décembre 1928. Présidence de M. F, LarasTe, doyen des membres présents. Les procès-verbaux des précédentes séances sont lus et adoptés. : M. LE PRÉSIDENT annonce le décès de notre ja ee M. le Dr Hameau, d'Arcachon. D Lettre L M. Longueteau qui, sur le Fr * Communications et Dons, — Par l'intermédiaire de M. le Dr É Boudreau, M. le Vte de Rodon offre des Ostrea aquitanica pro- à venant de son domaine. | FRS MaALvesiN-FABRE : 1° Note sur l’empoisonnement fongique de ae Verdun-sur-Garonne (Tarn-et-Garonne) ; 2° À propos de l’empoison- nement fongique de Coutras. Une action nécessaire. À ce sujet l’auteur propose à la Société d’ adresser au Conseil Général un vœu priant l'Assemblée départementale de prendre en mains, sur ce _ point spécial, la défense de l'hygiène publique. Le principe de ce vœu est admis par la Société, la rédaction définitive = en est renvoyée à une séance ultérieure, La séance est levée à 21 h. 30. A propos de l’empoisonnement fongique de Coutras Une action nécessaire Par G. Malvesin-Fabre. __ J'ai déjà exposé verbalement à la Société (1) comment ayant appris _ par les journaux qu'un empoisonnement fongique s'était produit dans k les environs de Coutras, je suis allé faire sur place mon enquête habi- _ (4) Séance du 21 novembre 1928. 1416 PROCÈS-VERBAUX tuelle. J'ai été reçu et guidé avec la plus grande amabilité par M. le Docteur Savin-Vaillant, qui avait prodigué ses soins aux malades. Qu'il me permette de lui exprimer ici mes plus vifs remerciements PE la bienveillance qu'il m'a témoignée, Dans la commune des Peintures, à environ 6 km. au 0 de Coutras et à l’est de la voie ferrée Paris-Bordeaux, on rencontre le village de Jean-Guet. C’est là qu'habitait la famille B..., originaire de Bosca- menant (Charente-Inférieure), composée du père, de la mère (31 et 30 ans) et de deux fillettes (6 et 4 ans). A quelques centaines de mètres à l’est de Jean-Guet et près du village du Gué des Landes, au milieu de prairies et de champs labourés se trouve un boqueteau de jeunes pins mêlés de quelques. chênes avec, en bordure, deux châtaigniers. Fee Un jour, ramassant des glands, M. et Mme B... remarquèrent des champignons dont les chapeaux de couléur bronzée émergeaient du sol sablonneux et perçaient le tapis de mousses et de lichens. Ils crurent avoir affaire à des « Bourseaux », c'est-à-dire à des Zri- choloma équestre (Fries ex Linné) Quélet (1) et peu de jours après, Mne B... revint en faire une bonne cueillette. Bien entendu elle ne prêta pas attention à la couleur blanche des feuil- lets et, coupant les stip:s par le milieu, ne risqua point de voir la volve. Cependant par acquit de conscience elle les montra à son mari qui, lui aussi, trompé par la teinte vert bronzé de la cuticule du chapeau crut également être en présence d'excellents bourseaux. Les champignons furent donc préparés et consommés le mercredi 7 novembre, au repas de midi puis, le soir, la graisse qui avait servi à leur cuisson rl utili- sée pour faire frire les pommes de terre du souper. Pendant la nuit les quatre malheureux furent réveillés par d’atroces douleurs et poussèrent des cris qui attirèrent les voisins. Ceux-ci essayèrent de leur donner les premiers soins tandis qu'on allait chercher le Docteur Savin-Vaillant de Coutras. Le distingué praticien se rendit aussitôt à Jean-Guet et ds immédiatement une médication énergique, puis il invita un de ses con- frères, le Docteur Micheleau, à lui donner son avis sur le cas. | Malgré ses soins dévoués l’amanita-toxine ingérée à dose extrême- ment massive faisait son œuvre et la plus jeune enfant succombait après (1) Sur l’origine du nom patois voir, à propos d’une confusion semblable : P. ve Soc. Linn, 1927, EEXXIX, pp. 7. dE UT A PO en ME Ce EU à NE TR dE 0 TI CP Chapeau présentant parfois des PROCÉS-VERBAUX 117 trente et une heures de souffrances. Sa sœur aînée (6 ans) luttait encore mais était terrassée à son tour le quatrième jour. | Quant aux parents ils purent être sauvés et le mardi 13 novembre ils étaient hors de danger, quoique menacés de subir longtemps les suites de l’intoxication. x 7 # Quelle espèce convient-il d'incriminer ? . Sur un exemplaire incomplet qui lui fut soumis tout d’abord M. le Dr Savin-Vaillant hésita à identifier A manita phalloides ou À, citrina, mais bientôt un échantillon en meilleur état lui permit de déterminer sans erreur possible À. phallorides. Il eut la bonté de me conduire dans le petit bois du Gué des Landes et de m y faire récolter de nouveaux exemplaires que nous avons distri- bués aux trois pharmaciens de Coutras avec le schéma publié par notre Société. Ces messieurs ont promis d'exposer le tout dans leurs vitrines. Dans le bois nous avons relevé les restes de la fatale cueillette, mais malgré toutes nos recherches nous n'avons pu constater aucune trace de Tricholome n1 de Citrine. [l faut donc en conclure que le plat empoisonné pouvait se composer uniquement de pseudo-Bourseaux, c’esi-à-dire de Phalloïdes. D'autre part je crois intéressant de dresser ici un tableau comparatif qui permet de différencier nettement la Citrine d'avec les formes jaunà- tres de la Phalloïde. A. Phalloides A. Citrina Chapeau présentant le plus sou- plaques blanchâtres non verru- vent des verrues. queuses. Souvent orné de vergetures. Bulbe du pied toujours plus haut que large. Atténué vers le sommet. Volve bien développée, couvrant le bulbe et montant plus ou moins autour de la jambe. Toujours sans vergetures. Bulbe du pied plus large que haut. Jamais atténué vers le sommet mais brusquement contracté et un rebord. Volve très réduite, formant une simple couronne membraneuse sur le rebord du bulbe. 118 = PROCÈS-VERBAUX | a . Une question délicate est celle des vergelures : SE le: chapeau d une A. phalloides est coloré, on y remarque de fines vergetures pie fon- cées, orientées dans le sens radial. | 2 due Divers mycologues les ont décrites comme des fibrilleuses, rs d’autres comme des fibrilles ; certains ont précisé « des fibrilles i innées >. voulant entendre par là qu'elles font corps avec la cuticule, nes’en pie tinguent point et ne pourraient en être distraites sans lésion pour. celle- 20. Je ferai observer que, d’une manière générale, les fibrilles, comme les mèches, les squames, sont des productions cuticulaires qui, Louten res- : tant adhérentes à la cuticule et apprimées contre elle, en sont distinctes Er et séparables (jusqu’à la ligne d'insertion). je Ms Chez À. phalloides rien de semblable. À l'œil nu, il semblerait Hion en effet que ce soient des fibrilles, mais à la loupe il en va tout autrement. à D A mesure que l’on augmente le grossissement, les pelits traits orien- tés dans le sens radial devraient, s’il s'agissait d’ éléments ra ee sir tout en restant nets et définis. cs Au contraire, ils semblent s’estomper, leurs limites paraissent plus confuses, plus imprécises. Dans ces conditions, ce sont évidemment des variations d'intensité dans la pigmentation ; ce sont donc ue se simples S; | vergetures. | : À plus forte raison ne peut-il s'agir de stries, os ln Y a. pas dépression localisée de la surface générale. 2 NE Parmi les espèces du genre Amanita, la présence de ces vergelures caractérisant À. phalloides, lorsqu'un empoisonnement s’est produit, AS simple fragment de chapeau coloré présentant ces vergetures suffit F7 désigner sans erreur possible cette redoutable espèce. | es Le manque de vergetures sur les fragments examinés n implique pas l’absence de cette Amanite. 11 se peut que le plat ait été un mélange de : diverses espèces où un simple exemplaire d'A. phalloides a diffusé sa toxine. D'autre part, s’il s’agit d’une forme très pâle de la Phalloïde ou d'une sous-espèce blanche, les vergetures or être nulles ou prati- quement indiscernables. | He ue Cet empoisonnement est calqué sur r celui de Saint-Antoine survenu | PRERQIE jour pour Jour deux ans auparavant (1). : (1) Voir P.-V. Soc. Linn. 1927, t. LXXIX, p. 72. PROCES-VERBAUX 119 Une fois encore Amanita phalloides (Fries) Quélet a élé pris pour Tricholoma equestre (Fries ex Linné) Quélet. Ne < est une preuve de plus en faveur d’une action dirigée uniquement ù contre le seul Un qui tue, le cham pignon protée que l’on Ron ë Lafire. Mais est- il le seul mortel? L’Amanite citrine, les Volvaires sont-elles vraiment innocentées? ; À Les expériences de nos maîtres vont nous répondre, mais remarquons _ déjà que nous sommes précisément en présence d’un cas où Amanila _ citrina Roques ex Schæffer a bien falli être accusé injustement. < Que de fois, avant les travaux dont nous allons parler, de semblables . erreurs de détermination n’ont-elles pas dû se produire et ce à titre défi- . nitif? 3 | Dès 1912 et jusqu'en 1925 M. le Docteur Ferri, directeur du labora- Le mycologique du bureau d'hygiène de Milan, faisait des expériences _ comparatives sur À. phalloides, A. citrina et Mappa ainsi que sur les . Volvaria. Il montrait que la première est seule toxique et les autres _ nullement. Qu'il s'agisse de réactions dans des tubes, d'ingestions ou d’in- _ jections pratiquées sur des animaux, le résultat élait le même. Il finit par consommer lui-même sans inconvénient, Citrines et Volvaires (1). - Son illustre compatriote M. l’abbé Bresadola constatait que dans le Trentin, le Tyrol, on consommait couramment la Volvaire (2). En 1918, dans sa thèse sur le genre Amanita, M. Gilbert, le savant spécialiste, explique pièces en mains, comment des confusions de textes se sont produites et comment certains mycologues ont donné des cham- “ pignons qu'ils désignent sous le nom d'Amanita citrina des descriptions D ne s’expliquant nullement à celle-ci mais bien aux formes jaunes de À. _bhalloides (3). ; En 1920, paraît la thèse du D' Gautier, qui innocente les Volvaires à d'Algérie (4). (1) Voir Dr Ferri : Réhabilitation d’Amanita citrina A. Mappa ef Volvaria gloio- cephala. L’Amaleur de champignons, vol. IX, n° 7, sept. 1923, p. 101. L’Auteur y cite ses conclusions de septembre 1915 dans son ouvrage : Funghi mangerecci e velenosi - (Les champignons comestibles et vénéneux. Éléments de mycologie appliquée, … Milan 1915). (2) Voir Dr René Maire: Réhabilitation de Volvaria speciosa {Fr.) Quélel. — L'Amateur de champignons, vol. VIIT, ne 1 (avril 1922), p. 5 (3) J.-E. GiBerr : Le genre Amanita Persoon, thèse de Doctorat en pharmacie, 1918. (4) Dr À. Gautier : Contribulion à l’élude de la toxicité des champignons. Le cas de Volvaria speciosa, thèse, Alger 1920. 120 PROCES-VERBAUX. _ En 1922, diverses personnes en ayant consommé en France par inal- tention, annoncent n'avoir ressenti aucun trouble (1). : M. le professeur René Maire, de la Faculté d'Alger, démontre com- ment par erreur s’accrédita la légende de la toxicité de Volvaria gloio- cephala. IL fait la critique de cette accusation puis rappelle comment il s'associa aux expériences par lesquelles le Dr Gautier prépara sa thèse. Après des réactions de laboratoire et des essais in anima vili vrai- ment concluants, 1ls consommèrent des Volvaires, leur préparatrice les imita et leurs trois familles firent peu à peu entrer cette espèce dans leur consommation courante (2). D'autre part M. E. Chauvin, n'ayant pas connaissance des expérien- ces du D' Ferri en réalise d'analogues sur les Citrines et les Volvaires. Il aboutit au même résultat avec des échantillons provenant de la région parisienne, du Perche et. de Bretagne. Il expose méthodiquement ces faits dans sa thèse de doctorat (3) mais, dès 1922 il porte les pièces du procès devant la Société Mycologique de France (4), l'Académie des Sciences (5) et même le grand public (6). | M. Ch. Bernardin rappelle qu'il a donné le même avis quatre ans au- paravant (7). M. Demange, en octobre 1923, expérimente sur lui-même dans les Vosges (81, ainsi que M. Delassus à Vervins (Aisue) (9) et M. Pouchet à Lyon (10). ; ce (1) Bull. Soc. Myc. France, Séance du 4 mai 1922, t. XXX VIII, p. xxiv. (2) Dr René Maire, loc. cit. é (3) E. Caauvin : Contribution à l’élude des Basidiomycètes du Perche et à celle de la toxicilé des champignons : « Amanita citrina » Schæffer et var. « alba » price, « Volvaria gloiocephala » de Candolle, thèse de Doct. en pharm., 1923. (4) Séance du 5 octobre 1922, Bull. Soc. Myc. France, t: XXXNIIL°p, zum. E. CHauvin : Amanila citrina; Sch. (— Mappa Fr.) et sa variété Alba Price né paraissent pas vénéneuses, p. 200. S (5) E. Caauvin : Sur la toxicité de Volvaria gloiocephala D.-C. (— V. speciosa Kr.). Séance du 11 décembre 1922, C. R. Acad. Sc., 1922, p. 1231. Foie (6) E. CHauvin : Remarques à propos de l’article du D' Ferri. — L'Amateur de champignons, vol. IX, n° 7, septembre 1922, p. 105. | ; (7) CH. BeRNaRDIN : Réhabilitation d’'Amanila citrina. L’Amateur de champi- gnons, vol. X, no 1 (février 1924), p. 8, citant son ouvrage : « Soixante champignons comestibles », 3e édition, 1920. : (8) V. DEMANGE : Sur la non toxicilé d'Amanita citrina. L’Amateur de champi- gnons, vol. X, n° 2 (mars 1924), p. 18. (9) Cité par M. E. CHauvin dans : Nouvelles recherches sur la non toxicité de Amanita citrina ef Volvaria gloiocephala. Bull. Soc. Myc. France, t. XL, p. 68 (1924). (10) A. Poucner : Sur la non toxicité du Nolvaria volvacea B. el du Volvaria gloiocephala, Ann. Soc. Linn. Lyon, Lt. LXX, p. 132 (1923). LS de Ré ira Site à ie à Fr >] us: # a A x a) “4 2 | # 3 n & pa. ect ‘1 ? +. ? NN Unée PROCÈES-VERBAUX | 121 _ Confirmant toutes ces expériences aux résultats concordants, divers mycologues citent des régions ou les Amanites citrines et les Volvaires _ sont consommées couramment. Dans les mêmes années, un compatriote du D Ferri, le D' Pettinari entreprend une série d'expériences nouvelles et en publie les premiers résultats en Italie CE | -L'heure d’une synthèse étant venue, M. E. Chauvin, en 1924 et 1926 (2), M. Pettinari en 1925 (3) donnent chacun à la Société Mycolo- gique de France leurs conclusions motivées. Chacun d’entre eux répond à toutes les objections qui ont pu être soulevées. M. Chauvin signale également les causes d'erreur qui enta- chaient des expériences anciennes aux résultats troublants et tire les conclusions d'expériences nouvelles. M. Pettinari fait un historique complet de la question, relate ses expériences personnelles et fait cons- Later la concordance de ses résultats avec ceux obtenus par d’autres expérimentateurs récents. Dans une note annexe (4) il expose en ol un cas où l'erreur de détermination aurait fatalement été commise si les nouvelles données de . la science mycologique n'avaient pas attiré l'attention sur la nécessité d'examiner sans exception tous les exemplaires de champignons incri- minés. Deux citations de cet auteur mettent en relief d’une manière saisis- sante l’état actuel de la question : « Jusqu'ici, écrit-1l, on pouvait se demander s'il n'y avait pas une grande responsabilité à répandre cette notion dans le public à cause des graves conséquences qui peuvent en résulter si on n'eût pas parfaite- ment expérimenté. Mais cette prudence serait excessive aujourd hui, où (D) V. PerTiNAR1: Sulla non velenosita degli estratti di Amanita citrina Pers. introdotti per via para-enterale {Nota preliminare). Bollet. di Soc. Medico-Chi- rurg. di Pavia, XXXV (1922). Sulle Amanita citrina Pers. e Mappa Batsch e sulla loro posizione lossicologica. B. S. M. C. Pavia, XXX VI (1993). Résumés par M. A. Maublanc dans Bull. Soc. Myc. France, 1. XLI, Suppl. bibl. p..25 (1925): (2) E. CHauvin, loc. cit. : Nouvelles recherches, etc. Sur la prétendue loxicité d’Amanita citrina. Bull. Soc. Myc. France, t. XLIHI, p. 196 (1926). (3) V. PeTTinaRI : Sur la prétendue toxicité de FAmanita citrina Pers. (Schæff.) et de l’Amanita mappa Batsch (Price). Bull. Soc. Myc. France, t. XLI, p. 321 (1925). (4) V. Perrinari : Un cas d’empoisonnement par Amanita phalloides, confusion possible avec Amanita citrina. Bull. Soc. Myc. France, t. XLI, p. 401 (1925). PR PR RE OS ET A PS EE = ae RU R MAG _ 122 PROCES-VERBAUX elle n'est plus justifiée, étant données les conclusions concordantes des | : chercheurs qui ont affronté le problème d° une façon complète et qui ne : se sont pas contentés de rechercher sur les animaux, mais ont démon- … tré sur eux-mêmes l’innocuité des deux espèces incriminées. » » (B. S. MF RUES 915) à Me ru Et l poursuit : € Leur figure et leur nom doivent être done sup- - primés dans les tableaux et dans les descriptions des champignons véné- neux, ce qui présentera le grand avantage de fixer encore plus l'atten- | ton du PARA sur la seule Amanite PERLES » (Loc. ee Le 330. ie La cause est entendue. On peut sans aucune crainte concentrer tous ee les efforts vers une connaissance plus répandue de la seule ne » phalloides avec ses sous-espèces verna et wirosa. Pt nr Ainsi donc ce qui était autrefois impossible à force de . est -. maintenant devenu facile, Il ne s’agit plus de consulter des tableaux, à coloriés avec plus ou moins d’exactitude, de conserver dans l’œil l'aspect RE d’un assez grand nombre de champignons ou de tenter d'impossibles e comparaisons entre de multiples espèces. por Il s’agit de comprendre et d'apprendre deux mots qui permettront “ Le rejeter un danger de mort. | Les pêcheurs ne connaissent-ils pas la Vive el la Téere, deux poissons à piqûre venimeuse ? Qui ne connaît les Guêpes, les Frelons? Qui donc ; ignore la Vipère ? TRAINERS a Pourquoi serait-il plus difficile d'attirer l'attention sur He po ie précis facilement observables ? | Pourquoi serait-il impossible d'apprendre que le champignon qui ue de. : tout à la fois les FEUILLETS BLANCS et le PIED DANS UN SAC. Tout le monde apprendra et retiendra ces notions aussi simples au ’ef- ficaces. Il suffit de le vouloir. = Les Sociétés savantes, la nôtre en particulier, on! beaucoup fait, cha- É. cune dans sa région, pour l'éducation de la population urbaine. . | La Presse et la Radio-diffusion leur ont permis d' atteindre dans une . large mesure les habitants des communes rurales. ee. Ro Cela ne suffit pas. L'enseignement el l'affiche doivent entrer en n jeu et >. c’est proprement l'affaire des Pouvoirs publics. Il faudrait que chaque année, dans toutes les classes de tous les établissements d’ enseignement primaire ou secondaire, public ou privé, en octobre et en juillet il soit 125 PROCES-VERBAUX donné une leçon d'hygiène d'un quart d'heure sur le champignon mortel. < Une demi-heure dans toute l’année, cela ne paraît pas excessif pour sau- | ver quelques vies d’enfants. _ Cette leçon gagnerait à être suivie de la distribution d'un schéma ne d'une notice brève, simple et claire que chaque élève empor- __ terait dans sa famille et montrerait à ses parents. Il faudrait aussi que dans les communes rurales si souvent et si cruellement éprouvées, à la _ porte de la mairie et de l’école une affiche soit exposée avec le croquis en dmutise et sans couleur d'un champignon, un seul, celui qui lue. Le projet d'affiche est prêt : après l’avoir soumis à la Société il y a 2 deux ans (47 novembre 1926) je l’ai laissé mürir de longs mois et elle l’a publié l’année dernière. Or je ne sache pas que jusqu'ici personne l'ait _ corrigé ou contredit. À l’occasion du Centenaire de la Reconnaissance us Utilité publique de notre Compagnie, 1l a été publiquement projeté sur _ l'écran, mis à la disposition des Pouvoirs publics et abondamment dis- _ tribué. Depuis la presse l’a reproduit et mis sous les yeux de milliers de e _ lecteurs, aucune objection ne m'est encore parvenue. Quant au projet de notice le voici, je le soumets aux corrections et à E: ; E _ l'approbation de la Société (1). à _ Jusqu'ici nous avons travaillé par nos propres moyens, mélant l’étude s _ à l’action. Maintenant, toutes choses étant au point, l'heure est venue . de solliciter respectueusement l'intervention de ceux qui ont mission de E: défendre la santé publique et de leur offrir avec déférence notre colla- boration. Puissions-nous être écoutés, heureux de contribuer à épargner des souffrances et à éviter la mort de quelques tout petits. PROJET DE NOTICE Le Champignon mortel — Amanite phalloïde, se rencontre un peu partout, mais surtout daus les terrains sablonneux. Il vit dans les bois et parfois dans les prés au voisinage d’arbres. = Le dessus du chapeau présente des colorations les plus différentes. Il _ peut être blanc, jaune, vert, gris, brun, bronzé, etc. Sur les formes colorées an remarque une multitude de petits traits plus foncés dirigés du centre vers les bords. Le dessous est garni de feuillets (ou lames) disposés comme les rayons sd une roue. Ces jeuillets sont toujours blancs. (1) 0n trouvera ci-après ce projet approuvé séancé tenante. 124 PROCES-VERBAUX L'anneau peut exister vers le tiers supérieur de la jambe ou bien manquer complètement, s'étant déchiré au moment où le champignon s’est ouvert. La base de la jambe ou pied est renflée et entourée d'un sac appelé volve. C'est le reste d’une enveloppe fermée qui, dans le jeune âge protégeait complètement le en eren et le faisait ressembler à un œuf. Il l’a brisée en grandissant et il n’en subsiste plus que la volve avec par- fois, des débris blanchâtres collés sur le chapeau. FEUILLETS BLANCS ET PIED DANS UN SÀC Cette formule permet d'éviter la confusion de ce redoutable champi- gnon avec d'excellentes espèces consommées habituellement. Les personnes qui ont changé de pays ou de région sont PRE exposées à se tromper. | En ramassant des champignons à feuillets, il faut avec un vieux cou- teau déterrer complètement la base du pied afin de voir le sac ou volve. D'autres peuvent rendre malade, mais celui-ci est le seul qui soit mortel (avec ses variétés blanches). Son poison ou foæine résiste à la cuisson, ravage l'organisme et cause la mort. ; Une seule Amanite phalloïide dans un plat suffit à mettre en danger une famille entière car la toxine se répand dans toute la sauce. Les enfants sont toujours les premières victimes. L’empoisonnement ne se fait sentir que plusieurs heures après le repas alors que la diges- tion peut être faite et le poison passé dans le sang. Le médecin doit être appelé aussitôt, lui seul peut Pen le traite- ment approprié. Tous les procédés et recettes communément recommandés pour reconnaître les champignons vénéneux : épreuve de la pièce d’argent, morsure des limaces, ébullition dans l’eau vinaigrée, etc., sont des pré- jugés sans valeur, absurdes et dangereux par la fausse sécurité qu'ils procurent. SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX GSM RECONNUE D UTILITÉ PUBLIQUE Note sur l’empoisonnement fongique de Verdun-sur-Garonne Par G. Malvesin-Fabre Les journaux du 27 novembre dernier relataient un cas mortel d'intoxication fongique survenu à Verdun-sur-Garonne (Tarn-et-Ga- ronne), localité située à environ 30 km. au sud de Castelsarrasin, c'est- à-dire à peu près à mi-chemin entre cette dernière ville et Toulouse. PROCÈS-VERBAUX 125 © Grâce à la très grande obligeance de M. Garnal, pharmacien à _ Castelsarrasin, ainsi que de M. Forgues, pharmacien à Verdun-sur- Garonne et de son collaborateur, il m'a été possible d'effectuer sur cet accident une enquête fort intéressante. Je leur adresse ici mes plus vifs remerciements. La famille Mazzola, de nationalité italienne, est occupée au lieu dit Borde-Basse, près de Verdun-sur-Garonne, dans la propriété de M. le comte de Seyssel. Elle se composait de 6 personnes: 3 adultes et 3 enfants : _ M. Jean Mazzola (30 ans environ), sa femme (27 à 28 ans), son père (60 ans environ), ses enfants: une fillette de 6 ans, un garconnet dé ans ct un autre. de 2 ans 1/2, Le mardi 20 novembre dernier un des membres de la famille alla cueillir des champignons dans les prés et aussi dans les bois. : Dans le pays, les personnes qui en sont originaires récoltent surtout les Psalliota campestris Quél. (Agaricus campester Fries ex Linné) - appelé par les paysans Pradelet où Bouziguet et aussi une espèce de petite taille dont le nom local est Bouton de quêtre ou Sequet. Je n'ai point trouvé dans les auteurs d'indication sur la première de ces deux appellations vulgaires : quant à Sequet, Costantin (1) ainsi que Costantin et Dufour (2) l’appliquent à PBoletus edulis Fries ex Bulliard. Mais la description de mes correspondants prouve qu'il n’en est rien dans le Tarn-et-Garonne. € Ils viennent d'ordinaire par petits groupes dans nos prairies, sont d'ordinaire brun clair ou chamois brun, à feuillets de couleur un peu plus claire que celle du chapeau, leur grandeur est assez rarement supérieure à celle d'une pièce de bronze de dix centimes. » Je suis donc fondé à croire qu'il s'agit du Faux Mousseron. Marasmius Oreades Fries ex Bolton que d’ailleurs les auteurs cités plus haut indiquent comme étant appelé en Languedoc du nom de Sécadou (3), ce qui est comme une traduction patoise de Marasmius (qui se dessèche). Il est donc vraisemblable que la personne qui partit à la recherche des champignons avait l'intention de récolter surtout des (1) Atlas des Champignons comestibles et vénéneux, par M. J. Costantin, 3e éd., pp. 168 et 255. (2) Nouvelle Flore des Champignons, par M. J. Costantin et M. L. Dufour, de éd., pp. 150 et 255. | (3) Costantin, loc. cit., pp. 109 et 255. Costantin et Dufour, Loc. cit., pp. 69 et 255 (avec la précision du Languedoc et une erreur probable de typographie qui leur fait écrire Secadon pour Secadou. 126 PROCÉS-VERBAUX a re Psalliotes et des Ho peut-être aussi comme beaucoup d'autres : Italiens avait elle l'habitude de consommer un nombre très considérable d'espèces et pratiquement toutes celles qu’elle rencontrait dans son pays” d'origine. Ne En fait sa cueillette fut un invraisemblable mélange d’ espèces. dispa- rates dont on trouvera. plus loin un aperçu. Cependant, rentrant à travers bois, elle remarqua au pied d’un chêne deux champignons bien plus beaux que ceux qu'elle avait pu trouver jusque là et elle SémA pressa de les joindre au reste de la récolte. Le tont fut prépare dès le. _retour et consommé au repas du soir. | Er Vers minuit le père de famille se sent indisposé el peu après sa femme l’est à son tour. Tous deux souffrent de. maux de tête st dé “ Le troubles gastro-intestinaux. HR ES Le lendemain mercredi dans la matinée le ons de 2 +. 12 Fos est malade; la fillette de 6 ans l’est vers 16 heures. Le grand-père ef. le petit garcon de 5 ans ne ressentent encore rien et l’état des s personnes . indisposées n'est nullement alarmant. Dans la nuit du mercredi au jeudi, vers minuit, tous les membres de la famille tombent gravement malades, L'un des chats de Ja maison crève, l’autre est mourant. Le père de famille, lui-même très souffrant, se traîne comme il peut pour aller chercher le docteur. À 5 heures du matin le docteur Louis Massonié, de Verdun-s -sur- Garonne, est au chevet des patients et leur prodigue ses soins. La journée du jeudi 22 novembre est marquée par une légère . rémission pour tous les malades, sauf les deux garçonnets. Le vendredi à l'aube celui de 2 ans et 1/2 meurt, celui de 5 ans est mourant, les autres membres de la famille sont en voie de guérison. Dans la journée du samedi 24 cette amélioration s ‘accentue, mais d petit garçon de 5 ans meurt à son tour. Le dimanche 25 les survivants peuvent reprendre légèrement bure occupations, le mieux s'affirme de jour en jour et le 11 décembre, vingtième jour après l'accident, ils se déclarent absolument guéris avec. seulement une sensation de lassitude générale et une légère lourdeur de tête. Télle a°été, la marche de cette intoxication. Comment l'expliquer et. =" “LE quelles espèces incriminer ? Pour résoudre cette double question l’aide de M. Forgues 0 de son collaborateur m'a été également précieuse. L'un d'eux a bien vouluse rendre sur le terrain et accompagné d’un membre de la famille Mazzon PROCÈS-VERBAUX 127 a récolté les champignons qui ont été reconnus comme étant entrés dans la composition du plat empoisonné, puis il a eu la bonté de m'adresser DATA r- n+ DRLNR MORE CT ERA RE ne nl TRUST re ê Rte # A SM THE AMEN _ avec de très intéressants commentaires les échantillons ainsi prélevés. J'ai pu y reconnaître: Amanita phalloïdes (Fries) Quélet. Deux exemplaires trouvés au pied d’un chêne au même endroit que ceux qui ont été consommés avec le _ reste. de la récolte du 20 novembre, un ZLactarius que je crois être L. quietus Fries, un Clitocybe sp.? mal conservé, Hypholoma fascicu- lare Quélet — /Vematoloma fasciculare (Fries ex Hudson) Karsten, Tricholoma portentosum (Fries) Quélet, Hygrophorus eburneus Bulliard. Le plat comprenait également des AS campestris et peut-être aussi des Marasmrius Oreades. | En résumé nous nous trouvons en présence d'un mélange de : plu- _ sieurs espèces comestibles indiscutables et excellentes, une espèce indi- _ geste, Aypholoma fasciculare à laquelle je serais tenté d'attribuer les troubles légers de la première heure, d'ailleurs assez vite calmés, enfin le champignon mortel Amanita phalloides. _ Il convient de bien remarquer que deux seuls exemplaires de cette redoutable espèce ont suffi à empoisonner tout un plat et à causer la _mort de deux enfants. C’est son action qui se fait sentir dans la nuit du mercredi au jeudi, soit environ trente heures après l'ingestion. C’est son attaque brusquée qui frappe à la fois toute la maisonnée, même les per- sonnes demeurées indemnes jusque là, et n'éparene même pas les animaux familiers. À partir de ce moment c’est le syndrome phalloïdien qui se développe avec la prostration, les douleurs intolérables et pour les organismes trop débiles l'issue fatale malgré les soins les plus dévoués et les plus compétents. Dans ce cas particulier le médecin a eu la grande consolation d'arra- cher à la mort une fillette de 6 ans. C’est un beau succès et il est mal- heureusement bien rare d'en obtenir un semblable. _ La lecon de ce douloureux accident ne doit pas être perdue. Qu'il nous soit permis à cette occasion de rappeler aux récoltants imprudents que : 4° Un ou deux exemplaires du champignon mortel suffisent à empoi- sonner un plat composé par ailleurs d'excellentes espèces. Les champignons doivent donc être examinés un par un en recher- chant sur chacun la volve et en rejetant ceux où le pied n'a pas été déterré en entier. 20 Les personnes Re étrangères à la région qu’elles habi- tent sont particulièrement exposées. ‘ \ TABLE DES MATIÈRES ” (PROCGÈS-VERBAUX 1928) \ ; BIOLOGIE Pages bourcues (D*) 1. + À propos de la subordination des organes aériens | : des plantes vasculaires. ............ RE TRMeres JEANJEAN l'ARN ER Causerie sur la biologie des lichens.......... 06, 61 PAS)... 7... tiomelie et la Pubiméliesss se Ars re 1 PRINCE espece lenee rt CR Re RE 60 Re US riens .... L'intelligence inconsciente ou réflexe chez l'homme elachez les" amMMAUXE EL Ts rue MR A, 61, 62 BOTANIQUE Boucaon....... Re ... Présentation d’une photo de Borassus flabelliformis AO ADTAUE DOS RES LE en ha nee NT ne 98 RU Re /n. à Comple rendu verbal de l’excursion du 25 mars ° dBOUPSSUT-GITONUE Sr re ml nr rade X 04 DT AN ... Note sur la flore adventice de Bassens (suile)... 61, 65 Boucxon et MALVEsIN-FABRE (G.). Note sur Thlaspi alliaceum L. Crucifère nouvelle POUT ASGITO dE FEES SAN 04 OR EN ete ee AmallariTANéAUEpour le pin ER LT. 04 Ras de lens Présentalion de feuilles d’Agraphis portant des TO Vend SRE Re er CO EEE 90 da one bee de Indicalion d’un empoisonnement fongique à Saint- Gennainedue PUCES RE. LR NA M ON 100 JÉANIEAN TR). + S.. Communication orale sur le Folklore bolanique... 20 — PER 25. Remarque au sujet de la Terminologie sysléma- ÉIQUERE AARnRne AOR E nE LT 7 DRE A te re RTE VAN Oe .. Présentation de diverses formes de Narcissus pseu- | DOTE SUR EME MS At de à soma ee en 43 — ARE Peau Polyporus squamosus au Pont-de-la-Maye....... Je Er, NT AR NE Le Pannaria squamulata Hue dans le Sud-Ouest HÉAORMOE E LA Mn LR ds PANNE a rer, De — Nr Remarque sur un Physalis rencontré rue Carle- Venere en ve. LL GRETA Te PA SAS 6L RÉ OMS IRL Noleenetlalore de "Gironde 73 (1) La table des matières contenues dans les « Actes » se trouve après ceux-ci. P.-V. 1928. (Ye) ÉABRIE ENS NES RSS _Rosa- -gallica et ses sous-espèces en Gironde LAMBERTIE (M.)......... Lecture d’un article scientifique sur da maladie de Ass de DEEE es 7 ÉAPASTE (RS eee es. .... di ARE es MaLvesin-FaBRe (G.).... Anemone coronaria L. race la a € Gironties 5e Pont RUE nn ne — ... Compte rendu succinet des excursions mycologiqnes | — Fin TRES UE l'empoisonnement fongique de Coutras... — ee AAIDIOpOS Te V empoisonnement fongique de Goutras. Ure’action nécessaire "4,420 SSSR — 237 Note Sur éne fongique de Verdun ee sup-Garonne® Pesen A CNRS ce a ENTOMOLOGIE 8 x BERNIER {Abbé)......... Révision des Macrolépidoplères de la Gironde... 48, 4 AAA a CASSAGNDERE PAM Me Présentation de chenilles el de cocons d'Attacus Re n | Cynthia... Rd AR Diguzine (R.)......... À Contribulion à l'étude des Éd végétaux : PE le role des pucerons en phylopathologie lvoir : ACtES XXE en ee A Ce Fee DUCOURES LENS Ve Présence à Arcachon d’Allacus Cynlhia.… “e GERVAIS D'ALDIN (Ct)... Une géomètre nouvelle pour la Gironde... ee 100, 105 JOLIBERE Er: Dis 0 20e. . Les Lépidoptéristes anglais d'accord avec les Lépi- doptérisles de l’École bordelaise (voir P.-V. 1927) LAMBERTIE (M.)........ . Résumé d’un travail de MM. E. Sinturel el Dr M. Royer sur une invasion dc Dasychira è DUR pudibüundesss RS TERRE ES NIANONS DEA. ee Présenlalion de larves d'Oryctes grypus soufflées. ARS Ne rbresentaliond d'a Heliophobus hispidus capturé à 7 $ £ Bordealts. ci ere AS ets Li — NS PR mr Au sujet de la Terminologie syslémalique. . Meicaan (Dr)... ..... Une aberration de Pyrameis Cardui L........... PioNNEAU (Paul)......... Au sujet de la communicalion de M. Jolibert..... Sn LS ne A AE Quelques aberralions el variélés nouvelles de Lycu- nides-BirOndmMs: Le nee A Ce ee, ie — Let Sur. deux variélés de Lépidoptères diurnes décriles = Fe Pare Very ARE. ee A SAINT De EE La terminaison «ides » en lépidoptérologie. — RMS tn Rectification à propos de negrioreleus ie de PRÉROS:S. 0 ne NS 0e ACL Se SR EE SCHIBPER ME). Ve Note sur l’année lépidoptérologique 1928 en. Gironder. 57 LT LR re Re . | Cafe Baies. Dav De Me cree * S | Duseurin (Dr W.).. .. APEX Hi IT RSS ie ju LE A Re VE PR ee DiRUZRIDE EN PR En RACE CE)... ........ .. — ss... CRC ss... _CGnaine (J.) et Duveraier. SicaLas(DrR.)et CHAPHEAU. Note préliminaire sur les coléoptères Rhyncophores dé M'CAPONdeS Re ne, ............. Présentation de trois espèces de Curculionides capturés à la Roque-de-Thau............ Fe OT Présence de la Criocère du Lis sur le sceau de salo- mon el IMMO RENer ne EUR LT NES SEE : Cryplocephalus cynaræ var. 12-plagiatus........ Compte rendu entomologique de RRQ nn de Fargues-Citon-Cénacs 202 St in.R.. sis uses Présentation d’'Hololepta plana Fuessl. découvert dans la Gironde... PÉRRSes, rt re GÉOLOGIE, MINÉRALOGIE, PRÉHISTOIRE Présentation des photographies de reliefs d'animaux prébisioriques.s:.:. 0 HR EL Re Présentation de radiographies d'Echinides fossiles. Sur une grotte préhistorique : à sculptures découverte DE Mouthier (Charente) DS SR NE As EE FRERES: _ Présentation de divers kaolins.. Remarques sur la barre à Ostrea foie É Sainte- Groix-du=Mont. :.....47, L’acheminement des alluvions................. 20, Note d’Hydromorphogénie. — Formation de Com- munauté d’origine de la Buée des Cascades et de l'Écume des Flots...... Re LÉ NES SEE. ZOOLOGIE Fracture consolidée d’un os DÉMIÉMER A UE La Motelle à quatre barbillons sur le marché de DOTE UNE er PU SR a Me Un. à 48, Un cas d’albinisme incomplet chez un Proyer d'PUTODE RER EP RL Uri ere Le Pe0; Observalions sur le cas TL un coucou élevé dans un nid de Traquet RE ta D on D RÉ UE see Un nouveau poulet iliomèle dans les collections de la Somété.......... Ne rate DEAR AUOT NS 69, Présentation de deux pattes de poules pentadactyles Notes sur la dispersion des mollusques (voir Actes, L'LAXERNES EE Aer TE an AE CT Sur Oscanius membranaceus.........,....... 97, À propos du vol des sternes......... RP ee 91, Balistes capriscus,.. Ne agi terne. Sue Bipinnuld Molaceæ......:.1.:1... MERE VS, 20, Pages 61 98 92 48 36 85 70 98 20 08 99 69 8? — 132 — DIVERS a : Pages Diuvzeine, (Bo) See Proposition relative à une causerie sur les cham- pignons devant le micro de Radio-Sud-Ouest..…. 90 LAPS Her re Considérations sur les cas d’atavisme sautant une SÉNÉPAUON 1 0e Lis TO RTE HR EE) LATERRADE ICS Re Don de la loupe de J.-F. Laterrade.......,, .” 84 BrAGUED (DB: 2 Présentation d’un tube scellé trouvé sur la côle de Montalivel.: 7... ANR hey He C0 PGA Rene Hommage à l'œuvre de feu l’'abbé-Fabrie ne 87 PemPane (Gi... 200 Quelques réflexions sur la Géographie enlomolo- s BÎqUE 4 :. M rieur tee NT EEE … 43 TRS RE CR Live D Annonce d’une excursion de l’Union Entomologique Es à APCACRON 2 N TN eS PAS RNA SEP OT ne MO OMR AU Sur la formalion, à Bordeaux, d’une section giron- dine de l'Union Entomologique PRÉ ie LS A AGNMSIPAMON 0, de Rom een ee ee .60, 61, 68, 84,100 BIDOUREMME. ere ni or Re. 17, 43, 54, 60, 69, 86, 90, 92 Bulletin bibliographiques sis une Re RE SRE EP EEE ue LE) Centenaire de la Reconnaissance d'Ulilité publique................. 61, 68, 83, 84 Cinquantenaire linnéende M. Lawton: 55.10... 008 Correspondances ir tee ne 20; 38, 53; 57,13, 84480 9120004165 Distincuons honorifiques Sr EE nt ARE 39, 61, 115 Dons divers à-la bibliothèque... are. 20, 38, 39,54, 08 160 697/60%0? Dons lails an-MusÉE RIT RUE Mori Ado r... :01,100::02, 13760408 015 HRCULSLONS SEEN Re ERA NERO EN PRE ARR à SE SATA 43, 90 : 1105 Fête -Linnéenne. 2. sis er ne io PR ES OR 8à Membres. du Conseil et. des Commissions. :.....:0 0. 73:46, 100 Modifications au règlement intérieur........... DE USE RON ESS RS es 16 Admissions :..:: :. A7, ds 42, 53, 68, 84, 86, 91, 99 Mouvement du personnel { Décès.......... AT NUE RES SRE _ 84, 115 Démissions 52788 v% :., 67, 61 86280 9800 45 Perspanelininnes ramener Mit A Re RER RE Ne Rapport de la. Commission des Finances... 4.1 Nr Tableau des Réunions-pour 4929.:.%4 440. M EN EE PO Ee LEUR. Bordeaux. — Imprimerie E. DrouILLARD, place de la Victoire, 3, LR l \ En } % AU CAL r \ tr" ‘ CET RE \ \ x > ” l . | , \ \ ' TZ + .: Î l À n 1 1 ÿ ï \ ‘ Î LA \ 5 : à ï = à — , - e ee , he ‘ - 3 a ’ Le ‘ 314 9976 QUIL WU 9088 01 3 SMITHSONIAN INST % AR ii Vi on L CARE PERS Re patte 5 e Lane esras D RS = 7 Dar : LR : > RE É ; ‘ LREESS ER Ne - 5 s De ; CREER SRE ES rs pas 2e Ê F = 2 gp SX eee OCR ” : ; ÿ SERRES £ $ PRINT TS RTE