£ eee F1 LAS D'HISTOIRE NATURELLE DE LA A A JOGRARA AARNRARNMIA de DE DEUXIÈME ÉDITION. TOME PREMIER. E = A BORDEAUX , De L'IwPrimene DE R. LAGUILLOTIÈRE Er COMP.ie 1826. a —— : ET RÉIMPRIMÉ Cuez TH. LAFARGUE, Impaimeur de la Société Linnéenne , Rue du Puits Bagne-Cap, N.° À. 1830. sw, © + %: . « % + A ad er | \ =. AVIS IMPORTANT, # He Les exemplaires du premier volume de ce recueil étant épuisés , la Société, en le faisant réimprimer , y a apporté quelques changemens , non dans le texte, mais dans l’or- dre des articles. Quelques-uns de ces changemens étaient nécessités par les circonstances. Elle a supprimé la liste des Abonnés et l'arrêté relatif aux Travaux Zoologiques ; ce dernier devenu inutile par l'envoi du nouveau réglement à tous les membres correspondans. Elle a réuni en un seul corps chaque mémoire publié en plusieurs articles dans des cahiers différens. Ayant à sa disposition un certain nombre d'exemplaires séparés du Mémoire sur les Sphéru- lites de M. Cn. Des Mouriws , et possédant encore quelques unes des dernières livraisons , elle a été forcée de conserver la numération des pages , et par conséquent de placer dans les exemplaires de ce deuxième tirage, le Mémoire dont il s’agit, au commencement du volume; d’où résulte aussi que dans ceux où se trouvent les cahiers du premier tirage , les numéros des pages commencent à 148 , et portent les nombres suivants jusqu’à 303 inclusivement : après ce Mémoire qui renferme 156 pages, la numération continuera par la page 157 , comme si la-1."° page du volume eût porté le n.° 1. dans tous les exemplaires. Le Secrétaire-Général , _H GACHET. ESSAI SUR LES SPHÉRULITES Qui existent dans les collections de MM. F. Jouanner, membre de l’Académie Royale des Sciences, Belles- Lettres et Arts de Bordeaux , et Charles Des Mourns ; et considérations sur la famille à laquelle ces fossiles appartiennent ; Par Caarces DES MOULINS, Vice-Président de la Société Linnéenne de Bordeaux. CHAPITRE Ler — Ixrropucriox. $I.er — Coup-d'œil sur l’histoire du genre Sphérulite. Les premières Sphérulites que j'aie vues me furent données, en 1819 ou 1820, par M. le capitaine Broutet, qui les avait découvertes dans les falaises crayeuses de Royan, de Talmont et des Méchers, vers l'embouchure et sur la rive droite de la Gironde. La riche collection de mon savant et respectable ami M. Jouannet, en renfermait dès-lors plusieurs espèces, à l’état siliceux , recueillies par lui dans les champs du Péri- gord, au milieu d'innombrables et curieux fragmens de bois ét de madrépores agathisés. Depuis lors, jai fait tous mes efforts pour réunir un grand * nombre d'individus de ces singuliers fossiles. Aidés de M. le capitaine Broutet, M. Jouannet et moi pümes en faire une récolte considérable dans les localités littorales que je viens d'indiquer. M. Jouannet en a découvert plus tard plusieurs espèces en Périgord, d’où j'en ai rapporté moi-même ; des fragmens du même genre ont été recueillis à Dax, parmi les cailloux roulés de la vallée de l'Isle, près Libourne, et dans diverses parties du bassin de la Dordogne. Enfin, je ne crains as d'affirmer que le nombre d'individus, plus ou moins q s'P I (2) complets, que j'ai été à même d'étudier à loisir, s'élève & plus de cent, sans compter une multitude innombrable de fragmens, plus utiles peut-être pour l'étude de l’organisation de ces fossiles, que ne le sont les exemplaires les moins al- térés. Dès les premiers pas que nous fimes dans cette étude, nous ne pümes nous empêcher de reconnaître que le genre Birostrite de Lamarck est un double emploi de la Sphérulite de Lamétherie, puisqu'il n’est autre chose que le moule in- térieur de celle-ci (Voy. De Lamétherie, Journ. de Phys., Mess. à Frim. an 13, pag. 306 ). Il est difficile , je l'avoue , de concevoir comment cette er" reur a pris naissance , lorsqu'on a sous les yeux la description de l'individu de Sphérulite qui, après avoir servi à la descrip- tion de Laméthcrie, passa dans la collection du marquis de Drée , où il servit une seconde fois de type pour l’établisse- mént du genre Sphérulite de Lamarck. Dans cette descrip- tion, la Birostrite me paraît aussi clairement décrite que son enveloppe, la Sphérulite (Voy. Bosc, Nouv. Dict. d'hist. nat., tom. XXXIT, pag. 17, 18). Sans doute, le Linné francais, privé dès-lors de la faculté d'observer les détails par lui-même, ne put remarquer l'existence d’un fait alors isolé, mais duquel son génie lui eût fait à l'instant démêler l’im- portance, si seulement il eût pu l’apercevoir. Alors, n’en doutons pas, cet illustre et vénérable naturaliste aurait saisi es rapports qui unissent ce corps organisé à divers autres, fossiles déjà décrits sous des noms différens : il aurait reconnu les caractères de première valeur qui isolent ce groupe de tous les autres testacés ; et, si plusieurs genres n'avaient pu être tracés définitivement, faute de matériaux suflisans par leur nombre on par leur conservation, du moins une famille eût élé circonscrite dans des limites précises, basées sur les * (3) parties les plus essentielles de l’organisation. Des corps privés d’analogie organique avec cette famille n’y auraient point été admis comme analogues, et par un effet contraire de la même cause, nous n’en serions pas aujourd'hui à voir si disséminés, dans nos classifications , des êtres que le Créateur a rappro- chés d’une manière si intime. Il entre dans mon sujet de donner beaucoup plus de déve- loppement à ces idées, dans le chapitre où je traiterai de la famille des Rudistes, et dans la suite de ce mémoire. Je me bornerai, dans ce moment, à indiquer les faits qui m'ont conduit à une connaissance plus exacte des fossiles remar- quables dont l'étude m'occupe depuis plusieurs années. Lorsque je reconnus l'identité de la Sphérulite et de la Bi- rostrite , j'étais presque au début de mes études conchylio- logiques : je n’avais que peu de livres ; j'ignorais que Lamé- therie en eût donné une description si exacte ; je me flaltai un instant d’avoir fait une découverte. Je n'étais pourtant pas loin de la vérité, puisque les détails donnés par Lamé- therie ayant été méconnus, le plus grand nombre des savans n'avait aucune connaissance de l'identité des deux genres. En 1822, M. Defrance publia son genre Jodamie , dans le 24.° volame du Dictionnaire des sciences naturelles, pag. 220 et suivantes. Il y distingue deux parties principales, le test bivalve et le moule ; ce savant croyait ne pas connaître la Birostrite, car il n’en parle nullement, et ii ne se doutait pas qu’elle fût sous ses yeux. Depuis, en 1825, elle a été figurée parfaitement, à côté et dans l’intérieur de son enve- loppe, sous le double nom de Defrance et de Lamarck, dans le 35.° cahier des planches du même Dictionnaire, ffg. 1 & et 2. Seulement , il y a une erreur dans la désignation des - parties : on ÿy nomme Birostrite, Lam., ce que Lamarck nomme Sphérulite; tandis que c’est à la Birostrite de Lamarck (4) qu'on donne le nom de Jodamie. J'aurai occasion de revenir sur ces figures. M. Defrance termine sa description en re- connaissant de grands rapports entre ce genre et la Sphéru- lite, article auquel il renvoie le lecteur, et qui n’a pas encore paru. En Décembre 1822, M. le baron de Férussac publia son article Birostrite dans le 2.° volume du Dictionnaire clas- sique d'histoire naturelle , pag. 323 et 324. Il ne connais- sait ce fossile que par sa description et par la figure de Boowdich : on ignorait son habitat. En 1823, j'en vis un exemplaire, sans nom ni localité, dans la collection de M. le professeur Cordier, au jardin du Roi. Je lui promis, et je lui envoyai effectivement au mois d'Octobre de la même année, une Sphérulite entière, con- tenant son noyau. Jen envoyai en même temps à feu M. le conte de Bournon et à M. le baron de Férussac. Il n’eût fallu voir qu’un seul exemplaire complet pour être assuré de l'identité ; j'en avais vu plusieurs douzaines, ainsi que M. Jouannet et M. Dargelas, directeur du Musée de Bordeaux. Les échantillons adressés à MM. Cordier et de Férussac furent reconnus, comme preuves concluantes , par ces deux naturalistes. De plus, j'appris par mon ami M. Rang, savant amateur de zoologie, qu'il avait toujours, ainsi que M. d'Orbigny, recueilli, à l’île d’Aix, la Birostrite dans son enveloppe , la Sphérulite, mais que malheureusement M. d'Orbigny n'avait encore rien publié sur ce sujet intéressant. Depuis cette époque , à laquelle je formai le projet de décrire un jour les Sphérulites que j'étais à portée d'étudier, je redoublai d’efforts pour m’en procurer un plus grand nombre d’exemplaires et d'espèces , afin de me mettre à même d'en comprendre , s’il était possible, l’organisation. Je consultai sur ce sujet tous les sayans qui, en passant par (5) Bordeaux , voulurent bien visiter ma collection. Je m'en oc- cupai particulièrement , et pendant long-temps, avec mon savant ami M. Hoœninghaus, de Crefeld, dont j'aurai bientôt occasion d'exposer les lumineuses idées sur la place de ce genre dans l’ordre naturel. Une description succincte des Sphérulites de Royan lui fut remise par moi en Janvier 1825, et a été réproduite , à l’article Birostrite, dans l'ouvrage de M. Krüger , intitulé Urweliliche Naturgeschichie (Hist. nat. antédiluvienne ). Enfin, jusqu’à ce moment ( Novembre 1826), la publi- cation la plus récente, à ma connaissance, qui se rapporte aux fossiles dont il s’agit, est celle de l’article Jodamie, de M. Deshayes, dans le 9.° volume du Dictionaire classique d'histoire naturelle, pag. 82 (Février 1826 }. Ce judicieux observateur se contente de faire observer que les Jodamies ont, comme M. Defrance l’avait dit lui-même, les plus grands rapports avec les Sphérulites, et se réserve de les décrire en parlant de ce dernier genre. Tel est, à ma connaissance, l’état actuel des publications relatives aux Sphérulites et à leur noyau. Dans l’esquisse que je viens d’en présenter, je me suis abstenu de faire figurer des divers corps fossiles connus antérieurement sous divers noms, et qu'il deviendra désormais nécessaire de réunir aux Sphérulites, ou d'en rapprocher du moins extrêmement dans la classification. Je ne me suis attaché qu’à rétablir dans son intégrité la Sphérulite de M. de Lamétherie, et c’est ce qui m'a forcé à parler, dans ce chapitre , de la Birostrite et de la Jodamie. Après l'examen général que je compte faire de Ja famille des Rudistes de Lamarck, je considérerai la Sphérulite comme coupe générique, et c’est alors que je m'occuperai des fossiles qui doivent venir se ranger auprès d'elle, soit comme génériquement identiques , soit comme faisant partie de la même famille. (6) $ I. — Obstacles qui s'opposent à ce que le sujet sot£ traité d’une manière complète , et amené à une classi- Jication définitive. Placé, pour ainsi dire, au centre des dépôts les plus abondans de Sphérulites qui soient connus jusqu’à ce jour ; pouvant , en un petit nombre d'heures, me transporter sur chacun d’eux et y choisir les exemplaires les plus propres à l'étude ; possédant un nombre considérable d'individus entiers ou brisés de ces fossiles ; redevable à l’obligeante amitié de M. Jouannet de la facilité d'étudier une collection semblable, qui, jointe à la mienne, forme une masse peut-être unique d’ob- jets de comparaison ; occupé spécialement, depuis six années, de l'étude de ces corps organisés ; qui ne croirait que je viens ici, sous le titre modeste d'Æssai, présenter une monographie complète du genre Sphérulite, jeter un grand joursur l'étude des corps fossiles plus ou moins analogues à ceux-ci, et fixer d’ane manière concluante la place que ce groupe doit occuper dans l'échelle organique? On serait pourtant bien éloïgné de mes pensées , si l’on venait à me supposer une pareille pré- tention. Pour que je l’élevasse de bonne foi, il faudrait que je pusse me dissimuler à la fois et la faiblesse de mes con- naissances , surtout en anatomie, et l'insuffisance des maté- riaux que je possède , hormis ceux qui proviennent des deux départemens voisins , la Charente-Inférieure et la Dordogne. Les départemens du Gard, de la Drôme et du Var, l'Italie, l'Autriche, les Pyrénées sont, à ma connaissance, les loca- lités qui fournissent d’autres fossiles du même genre ; il m'a été impossible de m'en procurer un seul, hormis quelques échantillons du Var. Plusieurs cabinets en contiennent de loca- lités inconnues : je ne possède pas non plus de ceux-là. Je m'ai pas même pu consulter toutes les figures qui s’y rapportent. Mon travail ne peut donc être une monographie complète des (2 ) espèces recueillies jusqu’à ce jour. Par la même raison, jené puis espérer de fixer définitivement les limites des genres à conserver ou à introduire dans cette famille naturelle. Les figures et les descriptions laissent souvent d'autant plus à dé- sirer , qu'on ne s’est, jusqu'à ce jour, que fort peu occupé de donner une idée exacte des caractères du test et des pièces qu'il enveloppe. Les fossiles eux-mêmes sont presque toujours dans un état de pétrification plus ou moins avancée, qui ne permet que difficilement d'observer les modifications succes- sives de tous les caractères à la fois. Aussi, quand j'aurais sous les yeux tous ceux qu’on a recueillis jusqu’à ce jour, il y aurait encore de la présomption à croire que je pusse fixer d’une manière concluante les limites. exactes des genres. et des espèces. Enfin, en supposant que j'y pusse parvenir, quel ne serait pas mon embarras, quand j’aborderais les re- cherches qui auraient pour objet de déterminer, dans l'échelle organique , la place d'animaux perdus , qui ne ressemblent, à en juger par leurs débris, à rien de ce que la nature vivante offre à nos observations ? En effet, je suppose que les animaux des Cyelostomes , des Cythérées, des Arches, des Peignes nous fussent incon- nus, et que nous eussions à classer leurs coquilles d’après la . simple inspection du test ou de son moule, nous aurions. la possibilité de saisir leurs rapports naturels, par la double considération du test et de l’animal des hélices , des vénus , des pétoncles et des huîtres. Que de genres n’a-t-on pas ainsi formés , limités , décrits et classés avec une exactitude satis- faisante ? Pour combien d’autres coquilles n’a-t-on pas fixé du moins leur place, avec certitude , dans telle où telle fa- mille? Dans la plupart des bivalves, les impressions muscu- laires, celle du manteau , les moules intérieurs, si exac- tement faconnés sur les objets qu'ils reproduisent en sens (3) contraire, sont autant de sources fécondes d’analogies, de caractères incontestables qui servent de jalons à l'observateur et ne peuvent le laisser en doute que sur les détails, tandis qu'ils le conduisent à des résultats certains sur tous les points essentiels. Mais ici, quels sont les documens dont nous pouvons faire un utile usage ? J'ose dire premièrement qu'ils sont presque nuls, et secondement que ceux qui nous ont été fournis par les dernières observations n’ont fait qu’embrouiller la question _ relative au classement de cette famille, et rendre plus difficile la solution des problèmes qui la composent. _ Et d’abord, sur le premier point, nous nous trouvons, relativement à l'étude des animaux qui nous occupent, dans une position semblable à celle où nous étions pour les Cépha- lopodes polythalames, avant que Péron eût rapporté de la Nouvelle-Hollande l'animal de la Spirule. Rien alors ne pou- vait conduire à des hypothèses plausibles sur les êtres qui ont rempli les coquilles nombreuses de la famille des Ammonées , et en général de tous les polythalames. L’illustre auteur des Animaux sans vertèbres avoue que c’est à la seule décou- verte de ce petit animal qu'il doit la formation de cet ordre et la coordination des êtres qui viennent s’y ranger. Quel pas n’a pas fait la science depuis une découverte en apparence si minime, mais par laquelle nous fut révélée, d’une manière incontestable , la structure générale des habitans de ces co- quilles perdues aujourd'hui à l'état vivant, ou du moins ca- chées dans les mers à des profondeurs que nous ne pouvons atteindre ! La connaissance de l’animal de la Spirule a même conduit M: le baron de Férussac ( Dict. class. d’hist. nat., tom. [; pag. 268 ) à expliquer, avec beaucoup de probabi- lité, l'existence et la nature de ces polypes monstrueux, pourvus de bras énormes et d’une forec prodigieuse; qui ont À (9) lé désignés par quelques auteurs anciens, et notamment par Pline ( /b. 9, cap. 28, 29, 30). En efict, la figure de la Spirule, dans la 2.° livraison des planches du Dictionnaire classique d'histoire naturelle, nous donne une mesure de 31 millimètres de longueur environ pour l’animal dont la coquille a un diamètre de 10 millimètres. En appliquant cette proportion à l’Ammonite de 8 pieds de diamètre, citée par Buffon, on serait conduit à évaluer la longueur de son ani- mal à près de 25 pieds. Or, nous ne savons pas jusqu'à quel point les proportions de l'animal comparé à sa coquille peu- vent varier dans les divers genres des Céphalopodes polytha- lames ; et nous savons que celles des bras comparés au corps varient considérablement dans les sépiaires. Je ne me suis livré à cette digression que pour laisser en- trevoir la seule et bien vague espérance qui nous reste de parvenir un jour à connaître ou à déviner par analogie la structure de l'animal des Sphérulites. Pour obtenir ce résul- tat , il faudrait qu’un nouveau Péron découvrit une nouvelle Spirule, c’est-à-dire, un animal dont nous n’avons actuelle- ment aucune idée, et que les caractères organiques de son test permettraient de placer dans la même famille que les Sphé- rulites. Je dis que nous n'avons aucune idée d’un tel animal. Les Cranies, placées maintenant dans la classe des Bra- chiopodes, sont tellement diflérentes des Sphérulites, que l'animal le moins éloigné de ce que doit être le leur (celui de la Térébratule ou celui de l'Orbicule , par exemple, ) ne peut conduire à aucune analogie plausible avec celui des Sphérulites. Les rapports qui existent entre les Sphérulites et les Cranies sont au nombre de deux : coquille bivalve, charnière et ligament cardinal nuls. Mais en revanche (et ce caractère est d'une bien autre valeur) le test des (10) Cranies est lamelleux, feuilleté, et d’une contexture qui le rapproche beaucoup de celui des Anomies { Voy. Fé- russac, Dict. class. d’hist. nat., tom. Il, pag. 473); celui des Sphérulites au contraire, ct c’est ici le caractère fondamental qui isole la famille à laquelle elles appartien- nent, celui des Sphérulites, dis-je, n'est lamelleux que dans la forme des appendices de certaines espèces : il est es- sentiellement poreux ou multiloculaire dans toute l’épais- seur de ses parois, et dans l'épaisseur des lames qui lui servent d’appendices. Or, ce caractère, le plus important de tous ceux qui peuvent se trouver dans le test, nous fait présumer un animal aussi différent de tous ceux qui nous sont connus , que le test lui-même l’est de ceux qui sont répartis. dans les autres familles de Mollusques. Je ne crains donc pas de le dire : nous n'avons aucune donnée solide sur‘les êtres qui ont pu habiter les Sphéru- lites et leurs analogues. Bien plus, nous ne pouvons en espérer aucune, jusqu’à ce qu’un animal vivant de la même famille soit découvert et soigneusement décrit. Telle est ma conviction , et je suis heureux de la trouver confirmée . par l'opinion d’un des savans les plus distingués de notre époque. M. le baron de Férussac, en parlant de l’analogie singulière des Orbicules avec les Hipponices, y trouve « un » passage des céphalés aux acéphalés, qui prouve encore » bien évidemment combien l'enveloppe testacée des Mol- » lusques peut induire en erreur pour leur classement , et » qu'il n’y a que l'étude des animaux qui puisse fonder » une méthode qui permette de saisir leurs véritabies rap- » ports» ( Voy. Férussac, Dict. class. d’hist. nat., tom. IT, pag. 474 }. Sur le second point, qui renferme l'explication et la démonstration du premier, je dis que les caractères ré- QUE cemment observés dans les Sphérulites et leurs analogues ne font qu'embrouiller la question relative à leur classe- ment, et rendre plus difficile la solution des problèmes qui la composent. Nous sommes plus embarrassés mainte- nant pour expliquer la structure de ces êtres singuliers , que ne l'était M. de Lamarck pour établir les genres de sa famille dés Rudistes. En effet, la simple observation d’un fait nous prouve que deux corps fossiles , totalement dis- semblables , appartiennent cependant au même individu ; et si nous cherchons des analogies parmi Îes animauxqui nou s sont connus, ces deux corps ne font que se gêner mutucl- lement pour prêter à des hypothèses sur l'organisation des êtres dont ils dépendaient. La Sphérulite de Lamarck, con- sidérée isolément , nous offrait une coquille bivalve , vide, dont le test, irrégulier , inéquivalve et en apparence la- melleux , lui faisait trouver de grands rappoits avec celui des huîtres. En supposant que la découverte de sa porosité constante eût précédé celle du noyau qu'il renferme, on eût pu penser que cette contexture cellulaire était un simple caractère de famille , qui distinguerait celle - ci des autres Conchifères, comme la contexture fibreuse des Pinnes les distingue des genres voisins. L'observation de ces carac- ières divers , joints à celui de l'absence de la charnière ct du ligament , aurait donné l’idée d’un animal différent sans doute des Conchifères réguliers : mais on aurait pu se figurer facilement dans cette coquille un Mollusque volumineux , fort, musculeux, dont les organes auraient eu des rap- ports essentiels et nombreux avec ceux des Conchifères en général. De son côté , la Birostrite, considérée comme un corps complet , nous offrait le moule exact d’une coquille détruite, dont la forme paraissait bivalve , et où nous pou- vions supposer raisonnablement un Mollusque bilobé, pourvu (12) aussi de muscles pour ouvrir et fermer sa coquille. On pouvait d'autant mieux le croire, que les impressions mus- culaires , quoique de forme insolite, sont très-visibles sur ces moules , qui semblaient présenter aussi quelques traces présumables de charnière. Mais que faire maintenant de ces deux corps si dissem- blables , que nous sommes forcés de faire entrer l’un dans Fautre ? Que penser de la forme du corps de l'animal ? Est-ce le noyau qui représente exactement cette forme ? Mais il est d'une pâte homogène, et ne présente aucune trace d’orgauisation intérieure. Remplit-il un espace jadis vide dans le corps de l’animal , lequel aurait été dissous postérieurement à la solidification ou à la cristallisation du noyau ? Cette idée semblerait favorisée par la forme et les dimensions du noyau relativement à celles du test; car ja- mais, du moins dans les Sphérulites proprement dites, ce noyau n’est naturellement adhérent au test, ne remplit exactement la cavité des valves, ni ne se rapporte fidè- lenrent à leurs contours intérieurs : mais alors l'animal aurait existé tout entier entre les parois de sa coquille et ‘le vide que son noyau représente ; il aurait été, dans ce cas, bien faible, bien mince et bien étendu pour gouverner les manœuvres d’un test aussi volumineux. J'avoue cependant que cette dernière opinion me paraît la plus probable ; mais ce n’est pas ici le lieu de la dis- cuter, puisque je ne dois offrir, dans ce paragraphe ,que le tableau sommaire des difficultés que présente la classi- fication des Sphérulites. Elles sont bien grandes, je ne le sens que trop, au moment surtout où j'ose entreprendre de jeter quelque jour sur l'étude de ces corps si peu con- aus, si incomplètement observés. Je me rassure cependant, cn sougeaut que mon unique but est d'ouvrir là route à (13) des savans d’un ordre supérieur, et d'appeler leur attention sur des faits que la position de Ja ville que j'habite m’a permis d'étudier pendant nombre d’années, avec toute la facilité et le loisir désirables. Ils en tireront les conséquences que leurs vastes lumières leur feront apercevoir. Pour moï, je serai heureux de la part qui me restera , la seule que j'aie le droit d'ambitionner, celle d’avoir servi la science, en exhumant ces objets d'étude ; comme un simple ouvrier se rend utile aux beaux-arts, en dégrossissant le bloc de marbre dont le statuaire doit s'emparer. | Je ne citerai comme faits positifs que ceux dont l’exis- tence m'est démontrée par un nombre considérable d’ob- servations identiques : tels sont ceux qui se rattachent aux Sphérulites des environs de Royan et du Périgord; car, parmi toutes les observations que j'ai recueillies sur ces fossiles , 1l n’y en a pas une qui soit unique : toutes sont confirmées par leur répétition. Je me permettrai quelques hypothèses, lorsque l’enchaînement des faits m’ÿ conduira. Mais, soumises au jugement et à l’expérience des savans, elles pourront être détruites par eux, d’un seul mot, si elles sont erronées, parce qu'elles ne reposeront pas sur les faits, mais sur de fausses inductions que j'aurais tirées de ces mêmes faits ; et alors même il n’est pas impossible que mes erreurs servent à en éviter d'autres. Enfin, je ferai ce qui dépend de moi pour mettre les faits eux - mêmes sous les yeux de plusieurs naturalistes, en envoyant des exemplaires de Sphérulites à quelques-uns de mes corres- pondans et au Muséam du jardin du Roi. J'espère , par ces moyens , fournir quelques matériaux utiles soit pour les monographies qui pourraient être publiées un jour sur ces fossiles, soit pour les ouvrages généraux qu’on s’eflorce constamment de porter au niveau des nouvelles découvertes, (14) ét qui n'ont pas encore mis au jour l'article Sphérulite. Je me résume : les Sphérulites et les fossiles qui leur sont plus où moins analogues ont été, jusqu’à ce moment, très-peu connus et très-peu étudiés, sous Je rapport de leur organisation essentielle : j'expose ici des faits qui atti- reront l'attention des naturalistes , et qui, sans doute, en feront découvrir un grand nombre que j'ignore. D’une masse plus considérable de faits, il doit jaillir une plus grande masse de lumières ; mais nous ne pouvons encore nous pro- mettre qu'elles nous conduiront au but. La science des faits est à la portée de l’homme ; mais elle a aussi ses bornes, qu'elle rencontre là où la science des causes cesse de l’éclai- rer : et Dieun’a pas mis celle-ci tout entière entre nos mains. $ IE. — Plan de l’ouvrage. Nous venons de démontrer, d’après la simple inspection des matériaux de la discussion, que les genres Sphérulite et Birostrite de Lamarck n’en forment réellement qu'un seul : le genre Cranie a été retiré de la famille des Ru- distes et porté dans la classe des Brachiopodes : le genre Discine a été reconnu n'être qu'un double emploi du genre Orbicule : tels sont les changemens opérés jusqu’à ce mo- ment dans la famille des Rudistes. Joigrant à cela la décou- verte d’un caractère organique de la plus haute valeur dans la contexture du test des Sphérulites | nous reconnaïîtrons sans peine que la famille des Rudistes de Lamarck est, dans l'état actuel de nos connaissances, soumise à nn boulever- sement total. I me paraît donc nécessaire, pour parvenir au but que je me propose dans ce mémoire, d’examiner attentivement tous les genres qui composent cette famille, telle que M. de Lamarck l’a instituée, et de préciser, au- tant qu'il me sera possible, les rapports et les différences (15) qu'ils présentent, soit entre eux , soit avec les genres des fa iilles voisines. Je dois aussi rendre un compte succinct, mais fidèle , des raisons qui ont engagé les divers auteurs qui s’en sont occupés à en extraire les genres qu'ils ont placés ail- leurs. Tel sera le sujet du second chapitre de ce mémoire. Dans le troisième chapitre, j’examinerai d’abord les genres qui n’ont pas été séparés de la famille des Rudistes de La- marck : je montrerai quels caractères leur sont communs, et par là je prouverai qu'ils forment un corps de famille, auquel je rattacherai, par les mêmes considérations, des genres que quelques auteurs ont jugé ou présumé devoir y être réunis. V’exposerai ensuite les caractères de cette famille, ainsi re- fondue et reconstituée sur de nouvelles bases. Ces change- mens dans les caractères de la famille qui nous occupe seront alors si considérables , et me semblent tellement de nature à rompre les rapports qu’on lui avait supposés avec les familles au milieu desquelles on l’avait placée, que je crois pouvoir dès-lors la considérer comme ne famille nouvelle, et devoir l'éloigner de la place qu'on lui avait donnée dans, l'échelle organique. Je proposerai donc le remplacement du nom de Rudistes par un nom nouveau, et l'érection des Rudistes en classe. Dans le quatrième chapitre, je tenterai de chercher quelle serait la place la plus convenable à donner à cette nouvelle classe, et l’ordre dans lequel ses genres devront être placés. C'est la, et là seulement, que je serai dans le cas de présenter quelques idées hypothétiques : mais j'ai déjà annoncé plus haut avec quelle soumission je les offre au jugement des maîtres de la science ; ainsi, dans le cas où mes idées n’au- raient rien de juste, j'aime à croire qu’elles n'auront tien de nuisible, puisque je demande d’avance à mes lecteurs de s'en défier comme je m'en défie moi-même, jusqu'a ce que le jugement soit intervenu, (16) Dans le cinquième et dernier chapitre, je m'occuperai du genre Sphérulite , tel que je l'aurai limité dans le cha- pitre troisième ; je décrirai celles de ses espèces que j'ai été à même d'étudier, et qui font l'objet spécial de ce mé- moire. Puis, je ferai mention des autres genres qui font partie de la même famille. CHAPITRE IL. — Examen DE LA FAMILLE DES RUDISTES , TELLE QUE LAMARCK L’A ÉTABLIE. Ç L.er — Réflexions générales sur les Conchifères de Lamarck. M. de Lamarck, fidèle à son système du perfectionne- ment progressif des organes dans les animaux, l’ayant con- duit avec la plus savante et la plus ingénieuse persévé- rance depuis la Monade invisible, dépourvue de tout organe quelconque , jusqu’à la fin des Annélides, déjà pourvues d'un sang rouge et d’üne véritable circulation , s'arrêta de- vant le groupe immense que l’illustre auteur du Æègne animal avait fondé sous le nom de Mollusques. Il était contraire à ses idées, et opposé à la marche qu'il avait suivie jusqu'alors, de considérer, pour ainsi dire, sous le même point de vue, de classer pour ainsi dire au même rang, en leur laissant la même dénomination générale, la séric immense d’animanx qui sépare les articulés des ver- tébrés. Il y chercha donc des divisions naturelles assez éten- dues, assez remarquables par leurs caractères, pour servir à l'établissement de ses classes. Il en retira d’abord ses Cirrhipèdes , que des caractères tout particuliers le forcèrent à isoler des autres animaux mollasses et inarticulés : il en forma sa dixième classe. En second lieu , des animaux toujours fixés dans une coquille essentiellement bivalve, sans léle et sans yeux, se reproduisant sans le concours de deux individus, et toujours aquatiques , lui parurent éminemment distincts d'animaux foujours munis d'une téte, le plus souvent pourvus d’yeux et de tentacules, nus où munis d’un test essentiellement univalve , tantôt aquatiques et tantôt terres- tres, se reproduisant par une fécondation sexuelle, L'observation de ces grands caracières donna naissance à ses deux classes des Conchifères ei des Mollusques. Doué de cetie prudence prévoyante qui accompagne le vrai génie, il a laissé, comme provisoirement, dans chacune de ces deux classes, soit au commencement, soit à la fin, des groupes d' animaux dont les caractères Ra Ou trop peu connus, rendaient leur ec difficile, et qui, comme on peut s’en convaincre par la lecture attentive des observa- tions générales qu’il a placées en tête de ses divisions, lui paraissaient susceptibles de former des classes distinctes, ou du moins de subir des déplacemens dans la classification organique. Si l’on considère un instant les caractères assignés à ces deux grandes divisions, on ne pourra pas manquer d’aper- cevoir que les Conchifères sont caractérisés avec beaucoup plus de p précision que les Mollusques , parce qu'ils forment un groupe plus naturel, sujet à beaucoup moins de modifi- cations et de variations dans les organes des animaux qui le composent, que ne l’est celui des Mollüisques. Dans ceux-ci, un test tantôt incomplet, tantôt enveloppant ; souvent exté- rieur ; quelquefois i intérieur, nul dans d'autres genres ; des yeux, des bras, des nageoires, des tentacules et divers autres organes qui se montrent et disparaissent tour à tour, jettent une variéié presqu infinie parmi des êtres que le même nom rassemble. La masse centrale de la classe est composée des 2 (18) élémens les plus analogues : aussi les ordres et les genres qui s’y rangent ont entre eux un air de famille qui s’évanouit peu à peu en approchant des extrémités. Là sont placés, d’un côté les Ptéropodes, de l’autre les Céphalopodes et les Hété- ropodes, ordres dans lesquels l’illustre auteur reconnaissait déjà de si grandes anomalies , et auxquels il prévoyait que les progrès de l’observation et de la science pourraient ap- porter , par la suite, de grands changemens. Il n’en est pas ainsi de la classe des Conchifères. Il est vrai qu'elle offre, à son commencement et à sa fin, des anomalies extérieures très-frappantes, telles que le fourreau testacé des Tubicolés d’une part, et, de l’autre, la présence de deux bras cirrheux dans les Brachiopodes. Mais aussi , toutes ses parties , depuis le premier jusqu’au dernier de ses genres, sont liées par ce grand et invariable caractère, coquille essentiellement bivalve. Cependant, plus une classe est naturelle, plus elle se trouve limitée par l'existence d’un caractère constant et universel, plus aussi on a le droit d'exiger , pour satisfaire la raison, qu’on n’y rencontre au- cune anomalie essentielle, c'est-à-dire, aucune augmen- tation ou diminution dans les organes fondamentaux de l'animal, Je puis me tromper , mais il me semble positif que M. de Lamarck avait une opinion semblable , et qu'il ‘a considérait comme une vérité devinée , qui restait seule- ment à démontrer. Je crois voir en effet que ces carac- tères exceptionnels , absolument particuliers à ses Rudistes et à ses Brachiopodes , le génent, le fatiguent dans l’exposi- tion d’ailleurs si claire, si lucide, si bien limitée, des carac= tères de cette classe. Il serait trop long d'énumérer les pas- sages qui trahissent la sorte de contrariété que ces anomalies lui fént éprouver ; on en trouve des traces dans plusieurs phrases des Généralités qu'il a placées à la tête de la classe (19) | es Conchifères, puis à la tête des ordres et des familles, surtout lorsqu'il arrive à celles des Rudistes et des Brachio- podes. M. de Lamarck semble sentir alors que ces deux fa- milles ne tiennent plus aux autres Conchifères que par un seul caractère , la coquille bivalye ; car les animaux qu’on en connaît ne sont plus semblables aux Conchifères , puis- qu'ils ont deux bras cirrheux. À l'appui de ce caractère, il s’en présente un autre, dont la valeur me paraît aussi grande ; je veux parler de l'absence d’un vrai ligament. M. de Lamarck sentait si bien la nécessité absolue de cet organe dans tout vrai Conchifère, qu'après avoir établi deux sections dans ses Conchifères monomyaires, par Ja considération de la forme d’un ligament toujours connu, ii en établit une troisième ; qu'il relègue, comme anomale, à l'extrémité de sa classe. £k et pour liquelle il n'ose prononcer que le lig gament soit nul : il aime mieux croire qu ñl est inconnu , ou représenté par un cordon tendineux qui ‘soutient la coquille. Or, s'il est in- connu, c’est qu'il est placé et organisé d’une manière tout autre que dans les autres Conchifères : s'il est représenté par un organe différent, il n y a pas non plus de similitude dans les moyens employés par la nature ; nous sortons donc de la classe à à laquelle nous voulions ous rattacher : ce raisonne- ment mé paraît simple. L © Abordant maintenant une autre question, examinons quel est le caractère qui a fourni à M. de Lamarck les deux gran- des divisions de ses Conchifères. C’est la présence d’un ou de deux muscles d'attache. Ce mode de fixation lui a paru tel- lement nécessaire dans les Conchifères, tellement inhérent à leur organisation , qu Al TS point osé former un troisième ordre qui fût composé de Conchifères privés de muscle d’at- tache, ou Amyaires. Les Rudistes et les Brachiopodes n’of- frant pas, à sa connaissance , deux muscles d'attache, ou ( 20 }. leurs empreintes , il ne restait pas de choix à faire, il a biert fallu les placer dans les Monomyaires. Les observations postérieures sont venues confirmer la vé- rité de ces soupcôns, en rectifiant ou en précisant les carac- tères incomplètement connus par M. de Lamarck. Ainsi, les Cranies ont érois impressiôns, mais totalement différéntes de celles des vrais Conchifères. Ainsi, la Lingule, mieux connue depuis les savantes observations de MM. Cuvier et de Blämwille, offte des impressions multiples (Voy. De Élainville, Dice. des sc. nat., tom. XXVI, pag. 514 et suiv. , art. Lingule ). En outre, ue n'est pas bivalve dans le sens rigoureux des Gonchifères , puisqu'elle n'a pas de li- gament qui soit analogue au leur, et que ses valves n onE aucun rapport direct entre elles, c’est-à-dire, ne se Lou chent pas (id., pag. 520). Ainsi enfin, personne, que je sache, ne parlé des impressions durculaires de la Téré- bratule. Les deux espèces vivantes que je possède (TE vürea et caput-serpentis ) né m'en laissent point apercevoir 3 CE l'animal de ce genre n’en à effectivement pas besoin \ puisque le pédicule qui soutient sa coquille l’attache nécessairement au corps. D ailleurs, de l'aveu mêmé de M. de Lamarck , les Térébratules ne doivent pas plus que là Lingule avoir de vé- ritables i impressions musculaires sur les deux valves, comme il s’en trouve dans tous les vrais Conchifères. J'en trouve la preuve dans les observations qu'il place à la tête de sa troi- sième section des Conchifères monomyaires (Ars oert., 2.$ éd. , tom. V1, 1. Te DAT Le, pag- 229 ). « Dans le fait, ». dit-il, ni les unes ni les autr es n'ont de véritable ligament, _» car le cordon tendineux qui s offre sous certaines d’entre » elles n’est que l'extrémité du muscle d’ attache de ] animal, » laquelle passe par ün trou du grand crochet de la coquille . » va se fixer sur les corps étrangers, ct ne sert nullement ( 24] » au maintien des valves ». Ainsi, cette, extrémité du muscle ne peut laisser d'impression sur la valve dans laquelle elle ne se termine pas. Voilà ce qui, dans cette question, se rapporte aux Bra- chiopodes et aux genres, des Rudistes de Lamarck qui ont été si judicieusement reportés dans cette nouvelle classe. J'ajou- terai, quant aux vrais Rudistes de Lamarck, dont, les ani- maux sont tous, perdus, que le test ne m a jamais offert, au- cune impression musculaire assez ressemblante à celles des Conchifères , pour que je puisse, sans démentir les faits qui sont ici nos seuls guides , placer ces êtres dans les Conchi- fères, soit dimyaires, soit monomyaires. M. de Lamarck lui. même le dit en propres termes dans les Généraliiés qu il a placées ? à la tête de la famille des Rudistes.( Zbid., pag. 230). « On ne leur conmaît, dit-il, ni charnière, ni ligament des » valves, ni muscles d attache, etonn apercoit aucune trace » qui indique la place où ces objets pourraient se trouver » . Malgré cet aveu remarquable , il les classe dans, ses Conchi- fères monomyaires , et il avoue que c’est par la seule con-- sidération de leur coquille bivalve , tous leurs autres carac- tères étant différens. | | Nous verrons de nouvelles preuves de ce que j'avance d'après l’aveu de Lamarck et mes propres observations , lors- que nous examinerons les caractères du test des Sphérulites et des genres voisins ; et, comme je l'ai dit au commence- ment de ce mémoire , le nombre d'individus que j'ai pu. étu- dier , et l’état de netteté de MATE de leur test, me pa- raissent suflisans pour m'avoir mis à l'abri de toute déepption à cet égard. D'ailleurs, le raisonnement vient ici à l'appui des, faits. Nous avons vu que tout vrai Conchifère est essentiellement bivalve , depuis le premier genre jusqu’au dernier. J'ajoute (22) que tout vrai Conchifère doit nécessairement avoir un hga- ment spécial destiné à unir les deux valves, indépendamment des muscles d'attache plus ou moins nombreux qui fixent l’animal dans sa coquille. Or, je crois pouvoir attester que ce ligament spécial n'existe jamais dans les vrais Rudistes. J'ajoute encore que cette règle générale est ici confirmée par une exception unique et motivée, celle du genre Arrosoir, si toutefois l’opinion qui le place dans les Conchifères cesse d’être contestée ; et la présence des deux valves me donne la conviction que l'observation de l'animal viendra la confirmer. Dans ce genre, le ligament des valves manque ; et c’est dans ce genre seulement, puisque M. Deshayes à reconnu sa place dans la charnière du genre Clavagelle, qui le suit immédia- tement (Voy. Deshayes, Dict. class. d’hist. nat., tom. IV, pag. 194, 195). IL existe de même dans le genre Fisialane ; el si, dans les Tarets et les Pholades , il ne conserve pas la forme ordinaire du ligament des Conchifères, je me crois autorisé à dire que ce changement ne forme pas une excep- tion propre à infirmer mon opinion, puisqu'il y est représenté d’une manière tout-à-fait analogue, par des prolongemens charnus et spéciaux qui unissent les valves. Je le répète, je ne vois qu’une exception réelle à cette règle ; c’est celle de l’Arrosoir, où le ligament manque totalement : et si l’on ve- nait un jour à reconnaître des caractères suflisans pour sépa- rer, comme classe, des Conchifères réguliers , tous ceux dont la coquille est accompagnée de pièces solides acces- soires, c’est-à-dire, les Tubicolées et les Pholadaires , il n’existerait plus la moindre exception. Je dis que celle formée par l’Arrosoir est motivée, et qu'elle confirme la règle. En effet, les deux valves de la co- quille , soudées dans les parois du tube, sont évidemment destinées à rester toujours ouvertes. Dès-lors un ligament (23) serait un organe tout-à-fait illusoire, puisqu'il devrait être toujours inutile : donc , il ne doit pas exister. Au contraire, dans les Clavagelles, une des deux valves devient libre; la coquille est sujette à un rapprochement variable de ses valves: le ligament se montre aussitôt. $ IL. — Genres séparés des Rudistes de Lamarck. Dans l'exposé que je viens de faire des caractères qui me paraissent essentiellement inhérens aux véritables Conchi- fères , je n'aurais pas autant pesé sur les détails qui se rap- portent aux Brachiopodes, si je n’eusse cru trouver dans cette discussion le moyen le plus sûr de parvenir au but de ce mémoire. Les Brachiopodes, d’abord distingués par M. Cuvier , et maintenant définitivement constitués par M. de Férussac en une classe qui renferme aussi plusieurs genres extraits des Rudistes de M. de Lamarck, sont pour moi hors de ligne , et il n'entre nullement dans mon sujet d’examiner les caractères de cette classe, ni les rapports de ses genres entre eux. Mais, ayant à considérer la famille des Rudisies, telle que Lamarck l'avait fondée, j'ai été obligé de compren- dre dans mon examen les genres que M. de Férussac en a retirés. Il y a déjà plusieuts années qu'avant de connaître la séparation effectuée par ce savant, il me paraissait évidem- ment démontré que les Cranies ne pouvaient rester accolées pour ainsi dire aux Sphérulites. J'ai donc vu avec un vif plaisir mes idées confirmées par le classement de ce genre dans une autre famille, à plus forte raison dans une autre classe. Le but de mon travail actuel étant de reporter les Sphé- rulites et leurs analogues sur un autre degré de l'échelle ani- . male que celui où elles avaient été placées par Lamarck, j'ai dû m’efforcer de prouver qu’elles s’éloignent des Conchifères par les mêmes raisons principales qui en ont éloigné les Bra- (24) chiopodes , et j'espère être parvenu à ce but. Je n’emploie point cette preuve pour insinuer que je voudrais voir ranger les Sphérulites parmi les Brachiopodes , comme M. Latreille, dans ses Familles naturelles, les y a placées , à la vérité avec doute. Certes, j'aimerais mieux les voir figurer parmi les Brachiopodes que parmi les Conchifères; mais mon opinion est qu'il faut les séparer également des uns et des autres. Je reviendrai sur ces idées dans les chapitres troisième et quatrième de ce mémoire ; pour le moment, il me suffit d’avoir prouvé, du moins je le crois, que les Rudistes de Lamarck ne sont pas plus des Conchifères que les Brachio- podes. À Résumons maintenant les démembremens qu'ont subis les Rudistes, leurs causes, et les nouvelles observations qui en prouvent la nécessité, M. de Lamarck assigne à cette famille des caracières qui, hormis un seul, sont tous de nulle valeur, car ils sont tous négatifs. Le seul qui ne soit pas dans ce cas est celui de la coquille très-inéquivalve. Mais ce caractère ne peut pas tenir lieu de tous les autres, puisqu'il appartient aussi à d’autres familles. Je dis que tous les autres caracières sont négaiiis , car M. de Lamarck n’y fait mention que de ce qui n’exisie pas, et de ce qui n’a pas pu être observé, dans les animaux qu'il décrit, tandis qu'il n’exprime en aucune manière les caractères qu’on peut y voir. Or, je le répète, peut-il y avoir une désignalion moins précise des conditions auxquelles une série d'animaux est admise à prendre place dans la même famille? En choisissant avec adresse un petit nombre de ca- ractères négatifs semblables à ceux des Rudistes, on pourrait composer une famille factice avec les élémens les plus hété- rogènes, : Descendons au détail, et analysons ceux de la famille qui (25) nous occupe. En changeant des caracières insuflisans , je ne croirai pas manquer au profond respect dû au génie, à la vaste science et à l’âge de ce grand naturaliste que nous avons encore le bonheur de voir siéger dans la première des sociéiés savantes, et dont le nom est à la fois la principale illastration et le plus glorieux patronage de celle à laquelle j'ai l'honneur d’appartenir (1). M. de Lamarck a posé les fondemens d’un grand édifice; il en a lui-même achevé toutes les principales divisions : mais il connait et il aime trop la science qui a fait le charme et la gloire de sa vie, pour n'avoir pas prévu et même désiré le perfectionnement de détails que devaient né- cessairement amener, des observations plus multipliées, dont il avait Wi-même tracé le plan. Voici les caractères généraux qu'il a donnés à ses Rudistes : dLigament , charnière et animal inconnus. Coquille érès- inéquivalve. Point de crochets disiincts. L'animal est inconnu : ce n’est point un, caractère ; c'est une simple note par laquelle on témoigne de l'impossibilité où l'on est de rendre la descripiion complète. Le ligament et la charnière sont inconnus; les crochets ne sont pas distincts : donc, ces objets sont remplacés par des moyens que la nature n’emploie pas dans les Conchifères. M. de Lamarck dépose ici en faveur de la nécessité de ces trois conditions pour constituer un vrai Conchifère : il avoue donc implicitement que les Rudistes n’en sont pas; mais il ne dit rien qui indique ce qu'ils sont. Les six genres qu'il a compris sous. cetie dénomination ne sont donc liés par aucun caractère positif, si ce n’est par celui de la coquille bivalve, qui leur est commun avec les Brachiopodes. Leur circonscrip- (1) M. de Lamarck a bien voulu accepter le iitre de président ho- noraire de là section de’ Paris de li Socitié Linnéenne de Bordeaux. (26) tion, entièrement fondée, à cause du manque de matériaux; sur les apparences extérieures, a-t-elle pu être exacte ? Toutes notions anatomiques sur leurs habitans nous étant refusées, M. de Lamarck a-t-il pu du moins reconnaître dans leur test des caractères assez tranchés, des formes assez fixes , assez appréciables, des rapports assez observés, pour ne pas s’exposer à séparer ce qui devait être réuni, à réunir ce qui devait être séparé? Non. L'observation, à laquelle seule il appartient de donner quelque fondement aux hypothèses , a prouvé que, sans elle, tout est ténèbres dans l’histoire de la nature. Les genres Sphérulite et Birostrite, séparés, dans le sys- tème de Lamarck, par deux autres genres, sont reconnus n'être que les deux portions d’un même individu. Done, les genres Radiolite et Calcéole , qui rompaient ici l’unité du genre Sphérulite, doivent être supposés très-voisins de celui- ei par leurs rapports ;‘on doit prévoir qu’ils formeront un seul et même groupe naturel avec lui : première induction en fa- veur du démembrement des Rudistes. &: L'un des deux genres qui restent, la Discine, est reconnu n'être qu'un double emploi du genre Orbicule, qui appartient aux Brachiopodes. Donc, l'unité du genre Orbicule est rom- pue par la présence intermédiaire du genre Cranie. Donc encore, celle-ci, comprise entre les deux divisions décevantes du genre Orbicule, doit être liée, par’ ses rapports, avec lui : seconde induction en faveur du démembrement des Rudistes. Le test des Cranies est feuilleté, dans le sens rigoureux de ce mot, puisqu'il a beaucoup d’analogie, comme je l’ai dit plus haut, d’après M. le baron de Férussac, avec celui des Anomies. Au contraire, le test des Sphérulites et Radiolites, et selon toute apparence celui des Calcéoles, est, non pas fcuilleté, mais composé de concamérations contigues , ou eu d’autres termes, multiloculaire dans ses parois : premier ca- ractère positif et diagnostique, qui confirme le démembre- ment des Rudistes. La valve supérieure des Cranies est la plus grande ; elle est libre et convexe , tandis que la valve inférieure est adhé- rente et presque plane. La valve supérieure des Sphérulites et Radiolites , et celle des Calcéoles , est la plus petite. Elle est libre aussi, mais elle est operculaire et presque plane, dans la majeure partie des espèces, tandis que la valve infé- rieure est profondément excavée, conique, turbinée, vagini- forme ou présentant l'apparence d’une demi-sandale. Ceci indique un renversement dans le système du test : second caractère positif et diagnostique, qui confirme le démembre- ment des Rudistes. La valve inférieure des Cranies offre des impressions mus- culaires en creux, auxquelles répondent des callosités sail- lantes dans la valve supérieure. Dans les autres genres, on ne trouve aucune impression dans la valve inférieure , ni par con- séquent aucun rapport musculaire direct entre elle et la valse supérieure : troisième caractère positif et diagnostique , etc. Enfin, la coquille des Cranies ne renferme jamais, à l’état fossile, un noyau ou moule, non adhérent à son test, et qui soit d’une forme plus ou moins différente de celle de la cavité que forment les deux valves. La Sphérulite, au contraire (je parlerai plus tard de la Radiolite et de la Calcéole), offre constamment, lorsqu'elle est entière ou presque entière, ce noyau qui est la Birostrite : quatrième caractère positif et diagnostique , etc. Les Rudistes , ainsi démembrés , ne conservent donc plus que trois de leurs anciens genres, savoir : Sphéru?ite, Rr- diolite et Calcéole. Nous allons, dans le chapitre suivant, faire des recherches spéciales sur les caractères et les rapyrouts de ces genres. (28. CHAPITRE HE — Formation D'UNE NOUVELLE GLASSE, SOUS LE NOM DE Audistes, ET D'UNE NOUVELLE FAMILLE, SOUS LE NOM DE Calcéolées. SE — Des genres Sphérulite, eé Radiolite, de Lamarck. La famille des Rudistes, affaiblie par la perte de la moitié de ses genres, Brrostrite, Piscine et Cranie , semble oi l'on considère les caractères donnés par M. de Lamarck aux trois autres genres, être restreinte dans des limites si étroites, qu'on ne puisse plus désormais les resserrer encore. Dans ce nouvel état, écartée de la chasse des Conchifères, éimentée, pour ainsi dire, par uu corps complet de caracières nouveaux, elle forme un groupe extrêmement naturel. Mais ces carac- tèrcs nouveaux éiablissent de nouveaux rapports entre les étres qui composent la famille ; et l’on sent facilement que si ces rapporis se trouvent poussés jusqu’à identité, et qu'ils aient pour base des caracières plus imiportans que les caractères diffrenciels donnés par Lamarck à deux de ses genres, il faudra nécessairement que ces deux genres se confondent ; il faudra que leurs différences disparaissent devant des ana- logies plus importantes ; il faudra enfin que ces différences , de génériques qu'elles étaient, redescendent au rang de dit- férences spécifiques. L'observation et l'analogie ont été jusqu’à présent nos guides dans tous les changemens que nous avons fait subir à Ja famille des Ftudistes de Lamarck. Suivons encore la même marche, et nous ferons Papplication du principe que je viens de poser , en reconnaissant la nécessité de réduire à un seul les deux genres Sphérulite et Radiolite de Lamarck. Je vais m'efforcer de prouver cetie nécessité. Récapitulons d’abord les caractères diagnostiques que M. de Lamarck a donnés à ces deux genres : nous examinerons leur valeur, leur degré (29) de constance, et nous discuterons même la question de l’exiss tence de quelques-uns d’entre eux. 1.° La coquille des Sphérulites est orbiculaire-slobuleuse, un peu déprimée en dessus, parce que sa valve supérieure est plus petite, planulée, operculaire. Dans les Radiolites, au contraire, la coquille est formée de deux cônes opposés base à base, et la valve supérieure, quoique plus petite et operculiforme, n'est pas planulée comme dans les Sphérulites. Sur ces caractères, je ferai observer d'abord que les diverses espèces de Sphérulites sont tour-à-tour orbiculaires-globu- leuses, orbiculaires à cône surbaissé, triangulaires, coniques allongées ; sabcyliudriques, arrondies d’un côté et applatiss de l’auire. Les Radiolites , de leur côté, sont tantôt à deux valves coniques subégales, tantôt à deux valves coniques inégales ; la valve supérieure est plus ou moins sui baissée selon les espèces ; de l'aveu même de M: de Lamarck. J'ai des. valves supérieures de Sphérulites, que leurs grandes écailles foliacées placent indubitablement dans ce genre , tel que M, de Lamarck Ja concu; et qui forment un cône légè- rement incliné, et beaucoup plus aigu par le bout qu'aucune valve supérieure de Radiolite qui soit figurée dans l'Eneyelo- pédie méthodique, 24° La Sphérulite de l'Encyclopédie (pl 192) est repré- sentée plate en dessous , tandis que les Radiolites ont leur valve inférieure plus ou moins pointue. Je conviens que les espèces choisies aux deux extrémités du genré, tel que je le conçois, présentent cette différence : mais la description des espèces fera voir que cehes à base élargie passent insensible ment à celles dont la base est pointue, paf Finiermédiaire des espèces à base oblique et de celles qui sont subcÿlindri- ques dans toute leur longueur: . Ces deux caractères, tirés de la forme générale de, la co- (30) quille, se modifient donc par des nuances intermédiaires et peu sensibles, qui ne permettent de fixer aucun point de démarcation entre l’un et l’autre genres de Lamarck. 3.° La Sphérulite est hérissée à l'extérieur d'écailles grandes, subangulaires , horizontales , qui la rendent comme foliacée. Les Radiolites au contraire n'en offrent aucune ; elles sont pourvues à l’extérieur de stries longi- tudinales, rayonnantes. À cela je réponds que les intermé- diaires sont ici plus frappans peut-être que dans la forme elle-même. Dans la description des espèces, je ferai voir qu'il y en a d’orbiculaires surbaissées dont les écailles sont horizon- tales, puis des espèces cylindriques dont les écailles sont semblables , puis d’autres encore dont les écailles deviennent ondulées, pliciformes, se raccourcissent peu à peu et prennent l'apparence de rides. Je ferai voir que, dans cet état, comme dans celui de grandes lames horizontales, les écailles garnis- sent une des faces de la valve inférieure, tandis que l’autre facc est garnie de lames imbriquées l’une sur l’autre, en es- calier , appliquées sur la coquille dans le sens de son axe, de manière que cette face représente assez bien, en grand, le grand côté d’une Calcéole. Je montrerai enfin d’autres es- pèces où l'on ne saurait dire si les rugosités sont dues à des lames ondulées , imbriquées et usées , ou à des plis longitu- dinaux ; et il me paraît évident que ces deux caractères se trouvent réunis et confondus sur le même individu. Lorsque M. de Lamarck publia ces deux genres, on ne connaïssait qu'un individu de Sphérulite , trouvé à l’île d’Aix, et les Ra- diolites qu’il étudia venaient toutes des Pyrénées, où elles présentent peu de variations de formes. On sent combien, avec si peu d'objets de comparaison, il était facile de trouver des différences qui semblaient tranchées. Entouré d’un nom- bre infiniment plus grand de matériaux, je me crois en droit (31) d’attester que ce troisième caractère ne peut, pas plus que les deux premiers, offrir une limite certaine entre les deux genres. 4.° La Sphérulite se trouve dans la craie, et les Radiolites n’ont été rencontrées que dans les couches d’ancienne for- mation. Ce n’est pas une raison pour que leurs différences soient génériques , puisque d’autres genres bien limités se présentent également dans l’une et l’autre formations. On rencontre des Bélemnites dans une infinité de terrains très- différens. Sans faire mention des alluvions où l’on rencontre des Ammonites arrachées à leur station primitive, on sait que ces coquilles habitent les plus anciennes couches secondaires et les plus anciennes couches de la craïe ; mais celles dont le gisement est authentique, ne dépassent pas la craie ancienne ( Voy. Férussac, Dict. class. d’hist. nat., tom. I, pag. 274). Pourquoi les Sphérulites ne seraient-elles pas dans le même cas que les genres Moule, Peigne, Huïître, Troque, Térébratule, etc., qui se trouvent dans toutes les couches, et jusqu’à l'état vivant ? Je dois ajouter à ceux-ci les genres Oursin , Balane, Modtole, Bucarde et Nautile, qui se mon- trent dans nos falaises crayeuses de la Gironde; et il paraît que ce fait est assez nouveau, car M. Defrance ( Tableau des corps organisés fossiles , 1824, addition, pag. 127, $ 103 et 104 ) cite ces genres, et plusieurs autres , comme non encore trouvés dans la craie. Je crois avoir montré qu'on ne peut pas compter sur les différences génériques que M. de Lamarck a établies pour la ‘distinction des Sphérulites ct des Radiolites. ÆExaminons “maintenant les affinités qui doivent nous déterminer à les réunir. M. de Lamarck dit que les Radiolites paraissent Livalves, car on n’en a pu observer que l'extérieur, où elles n’of- { 32 } Jrent aucune apparence de chuis ni de ligainent des valves. Dans la description des Sphérulites , il dit : Mous doutons fort que la plus petite valve des Radiolites ait en sa face interne deux tubérosités analogues à celles de la Sphérulite ; enfin nous douions encore que la ca- vité de la grande valve des Radiolites offre d'un côté ce repli du bord interne, qui s'avance en créte ou en carène intérieure, que l'on observe duns les Sphérulites. Je con- viens que, puisqu'on n'avait pas vu l’intérieur des Padiolites, on ne pouvait en connaître les caractères ; et en eflet, les figures de l'Encyclopédie méthodique (pl. 172) n’en offrent que d’entières ; il paraît qu'on n'a pas méme essayé d’en scier une : la Sphérulite au contraire y est représeriée ou- verie. Mais par la même raison, si l’intérieur des Radiolites venait à être connu, il était possible qu’elles offrissent des caractères identiques avec ceux des Sphérulites ; et c'est jus- tement ce qui est arrivé. La Radiolite turbinée de Lamarck / Radiolites turbi- nata) est figurée entière dans uue des planches du 35.° cahier du Diciionnaire des sciences naturelles, fig. 3. Ceite figure est accompagnée de deux autres portions de la même coquille, qui donnent lieu à notre première preuve en faveur de l'identité des deux genres. La figure 3 » nous montre, l’intérieur de la valve infé- ricure, très-nettement dessinée. On y voit desstries concen- tiques d’accroissement , régulièrement espäcées depuis le fond de la valve jusqu’à son bord. Ce caractère, lun des plus essentiels de mon genre Sphéruliie, dépend de ce que ces coquilles croissent, comme les Hippurites , ex longueur plus qu'en largeur. Je sais qu'en avançant cette asseztion; je me trouve en opposition avec l'opinion émise pjar un savant dont j'apprécie les lumières, ct qui m’honore de sa bienveillance, ; \ (33) M, Deshayes ( Voy. Deshayes, Quelques observations sur les genres Hippurite et Radiolite; Annal. des sc. nat., 5.e vol., pag. 205. Cette opinion se trouve consignée à la fin du mémoire, pag. 211). Mais j'ose me flatter qu'il partagerait mes idées sur ce point, s'il était à même de voir l’immense quantité d'individus que j'ai sous les yeux. Quoi qu’il en soit de là cause de ce caractère, il existe dans tous les individus de Sphérulite ou Radiolile que je possède, et que j'ai eu l’oc- casion d'étudier ; il se retrouve dans la figure du Drction- naïre des sciences naturelles , que je viens de citer , et qui ‘st la seule, à mà connaissance, qui présente une valve en- tière de Radiolite ouverte. Il existe däns là même planche { fig. 1 « ) où la face intérieure d’une portion du test de la Jodamie Duchätel, Defr., est représentée. Il manque dans l figure 1 D qui représente la valve inférieure, vide, de cette même Jodamie ou Sphérulite ; mais il est évident qu'il devrait y être marqué, puisque la figure 1 c, qui est une portion grossie d’un individu semblable , le représente parfaitement. Enfin, il manque aussi dans les figures 1 b et 1 c de la planche du 34.° cahier du Dictionnaire des sciences natu- relles ; où la Sphérulite foliacée de Lamarck est représentée ouverte; mais la raison en est toute simple. Ces deux figures, et les deux autres de la même planche, qui font voir cette Sphérulite eütière, sont des copies parfait:ment exactes, sauf les couleurs qu'on à ajoutées, des figures 7, 8 et 9 de l’'En- cyclopédie méthodique (pl. 172), et de la figure 2 , bien moins bonne encore, de la pl. P. 18 du Nouveau Diction- naire d'histoire naturelle, tom. XXXI, pag. 373. Or, les deux valves ouvertes figurées dans l'Encyclopédie ne laissent päs plus voir ce caractère que celui de la porosité du test, bien que tous les deux appartiennent également à la Sphérulite Joliacée et à toutes ses congénères. à (34). En second lieu, que voyons-nous dans cette même figure 3 b de la Radiolite turbinée? Précisément ce repli du bord interne , qui s’avance en créte ou en Carène intérieure, qu'on observe dans les Sphérulites, et de l'existence duquel, dans les Radiolites, M. de Lamarck doutait fort (loc. cit. ). Ces replis intérieurs varient d’un à trois, selon les espèces, et suivent tantôt toute la longueur de la coquille, et tantôt une Jongueur moindre : il est des individus où on les apercoit difficilement, quand le noyau ou son appareil accessoire sont adhérens au test par l'effet de la pétrification. Il est même des espèces qui en manquent totalement. J'ai long-temps cherché à me rendre compte de la nature et de l’usage de ces arêtes, replis ou carènes, qui existent aussi dans les Hippurites, ct qu'on a pris pour les siphons de ce genre de coquilles. J'avoue que je n'ai pu y réussir. Seulement, j'ai acquis la conviction que le nom de siphons ne peut leur convenir. Il est certain que ces arêtes sont le moule d’une cavité; mais quelle pouvait être cette cavité? Lorsqu'il n’y en a qu’une, on pourrait pré- sumer qu elle est due à la cavité formée par la fente du man- teau de l’animal, Mais comme on en trouve, dans d’autres espèces , ou.deux, ou même trois, ou point du tout, je ne sais réellement quelle expli@tion proposer à leur égard. Ce- pendant on pourrait penser peut-être que la cavité que ces arêtes représentent dans certaines espèces était destinée à recevoir, dans l’état de repos, quelque organe de l'animal susceptible d'en sortir et d'y rentrer. Mais comme cette ex- plication n'est pas applicable ? à toutes les espèces, je doute fort de sa vérité. D'ailleurs, ce caractère est un des plus dif- ficiles à observer dans les Rudistes, parce que, si la coquille est bien entière , on ne l’aperçoit pas; si elle est cassée ou ouverte, il arrive souvent quil reste HRGUDPIER, ou qu'il est oblitéré. (35) L'appareil accessoire ( Damelle aiventitit ) );' que Me Defrance ävait fort bien reconnu dans sa Jodamie, nécessitera de:ma part des détails que je réservé’ “pour la’ déboinpttoe des caractères du génre Sphérulité + il suffit à mon''but : présent de dire:que cet appareil ,° qui ést doublé’, puisque chaque côme-derlmBirostrite est acéompagné d’ane dé sg portions, reposessur un-bourrelet pierreux qué la: pétification soude fréquemment près dunpoint. de jonetion des'déax valvés. C'est” ce hourrelet® presque vireulaire: Coirculiis ) dont” deux frag=” mes., soudés à la valve: Li nine de Ja’ Sphérulité’ ont fait dire par M. de Lamarckque Za valve supérieure st | miunie , ensa: face: interne, ‘dé deux tuberosites" inégales, "sub" coniques, \courbées ét en saïllié. "C'est aussi ‘appareil accessoiresdont-je viens de; parler, ‘qui a fout, en se bri sabt , (les fragmens: qu'on remarque dans la! #58" î Va entre les: os. tubérosités « coniques dela Sphérulite C est enfin ce mêrne appareil accessoire qui à laissé des täcés à à droite et à gauche dé la carène intérieure’ dans la feutre 30 de R Radioliteturbinée : Je ‘dois avoter! queice n’est pas d’ après ‘étude des modèlés:de ces figures que je donne ces expli- cations. : Je n'ai jamais vu'Tindividu”de Spléfulité’ décrit par ‘“Lamarck; et la valve vide : ‘que! Je’ ‘possède dé la ‘Ra- diolite turbinéeest fort incomplète! Mais les accidens variés‘ quem'offrent'lès cassures diverses de mics échantillons ‘me! Ps em Pepiee: nombreux de ‘ces caractères! trom- peurs. |: ase 5h go pi 4: 1918761 AIO IQUE 100 biere ASE Je passe maintenant à la seconde preuve de l'identité des” genres Sphérulite’et Radiolite. Cette p'eüve m'est fournie par lufigure 3:a de la Radiolite turbinée (loc: cit). Cette fi- gure ‘représente la'coupe verticale d’uné' valve inférieure de: cette coquille ; et nous la montre divisée dans sa longueur par des apparences deicléïisons irrégulières qui coupent à angles” ( 36) droits l'axe de la coquille. Croirai-je pour cela que cette co= quille soit polythalame ? Non, sans doute : MM. de Férussac, Deshayes et d'Orbigny ont trop bien prouvé que cette appa- rence de cloisons dans l’Æippurite avait induit M. de La- marck en erreur. Je;vois donc avec grand plaisir; dans ces fausses cloisons de la Radiolite turbinée, une preuve nou- velle de la judicieuse. sagesse avec lille ces savans'ont re tiré l'Hippurite de la classe des Céphalopodes pour larappro- cher des, Radiolites ou Sphérulites. J'aurai, occasion de rap- peler des observations analogues, quand je parlerai avec détail de la structure des. Sphérulites : leur noyau est très-sujet à se déliter horizontalement, et à laisser quelques-unes de ses couches séparées vers Je sommet des valves; où leurs:bords se soudent en partie contre les, parois du test, Ges fausses cloisons ne sont pas, produites directement par l'animal , du moins dans certains cas, car leur substance et leur contexture n ‘ont rien d analogue: à le du test; sous ces rapports, elles. sont parfaitement identiques avec le noyau. Il y a dés échan- tillons où Je suc lapidifique s’est moulé, consolidé, puis délité dans une cavité étroite et longitudinale , resserrée entre le noyau, l'appareil accessoire et le test, de telle, manière qu'on croirait voir un siphon droit, cloisonné dans: tonte sa, longueur. C’est une simple apparence, je le sais, je le ré- pète; mais il n'est pas étonnant qu'on s’y soit trompé ; tant qu’on n’ayait pas sous les yeux un, nombre d'échantillons assez grand pour apprécier la valeur et la cause de semblables accidens. :: ; de siens de parler a noyau des Sfhétulites » et d'en tirer des conséquences pour le rapprochement, en un seul et même genre, des Sphérulites et des Radiolites de Lamarck. Cela paraîtra peut-être étonnant; mais tel est le troisième et dernier caractère que j'ai à présenter pour prouver Ja nécessité (37) de cette réunion. Les Radiolites, commes les Sphérulites, renferment £outes , à l'état parfait, uñ noyau composé de deux cônes | une vraie Birostrite de Lamarck. Pour rappeler à la fois et ce nom et la forme de l'objet, sans pourtant lui laisser une désinence générique, je donnerai au noyau dont il s’agit le nom de Birostre (Birostrum), que M. Jouannct a depuis long-temps employé pour le désigner. On remarquera peut-être que‘ j'indique uñe étroite analogie entre les fausses cloisons de l'Hippurite et cellés de mon genre Sphérulite’ : en effet , j'y trouve cette analogie. L’Hippurite doit avoir. un! Birostre, puisque la Sphérulite en a. Un ca- ractère aussi saillant , aussi insolite, aussi rigoureusement or- ganique ;: si jose m'’exprimer ainsi, pourrait-il n'être pas le trait distinctif de la famille entière ? Je m’efforcerai d’éclaircir cette question, lorsque j'exposerai ce que'j'ai pu recucillir de positif ou de présumable sur l’organisation des genres Cal- céole et Hippurite. | Dans ce moment, je me bornerai à présenter une réflexion qui me parait de nature à faire approuver plus facilement la proposition que je fais de réunir les genres Sphérulite et Ra : diolite. Il y a, parmi les auteurs qui en'ont parlé, une sorte de consentement universel pour leur rapprochement ou même pour leur identité. Par exemple, M. de Lamarck reconnaît que les Sphérulites ont des rapports évidens avec les Radiolites. Bruguière les réunissait dans son genre Acarde. M. Bosc, dans le nouveau Dictionnaire d'histoire natu- relle , représente la Sphérulite foliacée de Lamarck , copiée de la figure de l'Encyclopédie méthodique, sous le nom de Radiolite écailleuse ; et en effet, aux articles Sphérulite et Radiolite, il dit également que cette coquille est une Ra- diolite. q Les noms d’Ostracites etd'Acardes, anciennement donnés 1(:38:) à ces coquilles: fossiles ;.se trouvant. détruits par l'ouvrage de M:.de Lamarck, le, genre unique qui des rassemble doit conserver le nom de Sphérulite, que Pauteur des Animaux sans vertèbres a emprunié x M. de Lamétherie. NOT VIE M genre Calcéole. | La Calcéole, l’un. des genres les plus naturels qu'il soit possible de rencontrer »esten même temps, par une singulière fatalité, l'un des plus imparfaitement connus. Figurée par Knorr (tom. IL, Suppe., pl..206, fig. 5, 6), elle a été sé- parée du genre, Anomie de Linné par M. de Lamarck, qr* l’a placée dans la famille des Rudistes, Les années n’ont amené aucune augmentation de lumières sur cette smgulière coquille. La figure de Knorr à été reproduite dans tous les ouvrages où Al en a été question ; et les auteurs , faute de documens nou- veaux, ont répété plus ou moins exactement la descripiion de Lamarck. Une seule espèce a été ajoutée, jusqu'à présent, à l'espèce unique qui formait le genre: C’est la Cafcéole hétéroclite de, M. Defrance >» dont la description m'est in- connue, ; mais qui est. figurée dans le’ Dictionnaire: des sciences naturelles (25,€ cahier, fig. 3-3 «, et 3 0 ). Elle a sans doute été découverte depuis l’impression de l’ârticle Calcéole du même ouvrage, car il n’en fait pas mention, L'ancienne espèce, Ca/ceola sandalina de Lamarck, est rare, et n'a été trouvée qu’en Allemagne. J’en ai vu trois individus entiers, et neuf incomplets. Tous ont été apportés à Bordeaux par M. Hœninghaus. + si! jo . Cette coquille parait offrir. quelques légères variétés de forme; mais je crois, que celles qui se font remarquer dans la charnière, ou: plutôt dans l'apparence de charnière qu’elle présente, dépendent de l’état plus où moins roulé de là co- quille, ce qui fait varier le nombre de Genticulations visibles. f (89) Je dis denticulations et non pas dents , parce qu'elles ne sont point semblables aux dents des Conchifères. Elles ne se répondent pas d’une valve à l’autre, de manière à ce qu'une dent entre dans une fossette opposée. Ici, les denticulations sériales de la petite valve sont tout-à-fait placées en son bord, et vont se loger dans une rainure qui sépare le bord de la grande valve de sa propre série de denticulations. Celles-ci vont se loger dans une rainure en arrière des dents de la petite valve. C’est donc un autre mode de charnière; et comme d’ailleurs il n’y a point de place pour un vrai ligament, et qu’il n'y a point d’impressions musculaires analogues à celles des Conchifères , la Calcéole ne peut, d’après toutes ces considérations, appartenir aux Conchiferes. En outre, sont test, bien plus épais au sommet de la valve inférieure qu'auprès de son bord, l'inégalité extrême de ses valves , la forme operculaire et la position inclinée de la plus petite, et enfin la forme turbinée de la plus grande, m’avaient déjà fait penser que ce genre devait être conservé dans le voi- sinage des Sphérulites. Cependant j'ai voulu pousser plus loin la certitude, et si mes recherches ne m'ont pas conduit à l'évidence complète de ce que je désirais voir, je crois du moins que leur résultat paraîtra presqu’entièrement concluant, comme il me l’a paru à moi-même. Les individus de Calcéole dont la valve supérieure manque, sont plus ou moins remplis, en général, d’une espèce de boue pétrifiée , très-dure , qui masque les caractères du fond de la valve inférieure. Lorsque cette boue ne remplit pas la cavité, celle-ci se laisse voir très-nettement, et n'offre au- cune trace d’un moule intérieur semblable à celui des Sphé- rulites. On n’y voit adhérer aucun fragment qui puisse avoir appartenu à un pareil noyau, ni à des pièces accessoires comme celles qui l’accompagnent dar $ le genre Sphérulite, (40) Je me suis donc décidé à sacrifier la seule Calcéole entière que je possédasse : je l’ai brisée, et je n'ai pas été assez heureux pour y trouver le moule distinct que j’espérais y voir. Cependant j’y ai vu des apparences qui me font supposer que dans d’autres individus moins agathisés, moins cristallisés , on pourrait trouver quelque chose d’analogue. Il me semble du :noins que ce caractère est tellement important, qu'il doit constituer une famille; et j'avoue que s’il n’existe décidément, pas dans la Calcéole, ce serait une raison bien suflisante pour établir deux familles dans la classe que je vais proposer. Mais , puisque nous trouvons des analogies qui doivent nous faire présumer de grands rapports entre les genres dont nous. nous occupons, il est plus prudent de ne pas multiplier les divisions, et de laisser la Calcéole dans la même famille que les Sphérulites , dont elle est si rapprochée par l’ensemble de ses caractères , jusqu'à ce que l'observation nous ait appris. quelque chose de certain sur ce point encore litigieux, En attendant, voici ce que jai vu dans la Calcéole com- plète que j'ai brisée. Tout l’intérieur était tapissé de. jolis. cristaux de quartz, semblables à ceux que j’ai vus dans l’in- térieur du noyau de quelques Sphérulites du Périgord, lors- que ces noyaux se trouvent à l’état de géode. quartzeuse. J'ajoute à cela que, dans ma Calcéole, les cristaux ne tapis- sent pas positivement la paroi intérieure, du test; ils sont portés sur une gangue quartzeuse brunâtre, mélangée de par- ties cristallines, et qui pourrait bien s’être déposée entre, le test et le noyau cristallisé, si celui-ci a existé. Je le répète ; un seul. individu ouvert n’a pu me donner de certitude à cet, égard : c’est un soupcon que, j'expose ici; des, expériences, plus nombreuses doivent être attendues ;;;ur que l'opinion des naturalistes soit fixée, Si l'absence du noyau se trouvait cou.:1{e, ce caractère ? > (41) joint à la présence d’une fuusse charnière denticulée, de- vrait, ce me semble, écaiter la Calcéole de la famille qui renferme les Sphérulites, mais non de la classe que je pro- pose ; car elle en a le caractère essentiel, je veux parler des concamérations de l'épaisseur du test. Les individus de Calcéole que je possède sont trop agathisés pour montrer la forme précise et la longueur de ces concamérations : mais les stries saillantes qu’on remarque à la surface du test, cou- pées à angles droits par d’autres stries plus fines, sont de: nature à faire juger qu’elles ne sont autre chose que le relief des cellules intérieures , dont la transparence du silex fait apercevoir la direction , quoiqu’elles soient remplies par le suc Japidifique. Ces cellules se montrent beaucoup mieux encore dans. certaines cassures ou érosions de la surface du test, et alors on voit même de petites portions de leurs cavités. J'ai vu souvent des portions de test de Sphérulites , unifor- mément silicifiées, de sorte qu’on n’apercevait aucune cel- lule , tandis qu'elles étaient vides dans une autre portion de la même paroi. Des individus entiers sont quelquefois silici-. fiés à.ce point de compacité, tandis que d’autres montrent toutes leurs cellules. Il n’est donc pas déraisonnable de penser qu’il peut en être de même parmi les Calcéoles. La Calcéole à toujours paru fort difficile à classer ; je re- marque, que parmi les auteurs qui l'ont citée et décrite, les uns n'ont pas osé se prononcer sur ses affinités, et les autres ont eu sur ce point des opinions très-divergentes. M: Bosc (Nouv. Dict. d’hist. nat., tom. V, pag. 10) la décrit avec presqu’autant de détails que M. de Lamarck. Mais la figure 1 de la planche B 15 (même vol. , pag. 575) ne représente que fort imparfaitement cette coquille. M. Bosc pense qu'elle semble former un passage entre les Bivalves et les Univalves , par la forme et la situation de sa pe- (42). tite valve. I paraît donc lui trouver des rapports avec les Hipponices de M. Delrance. J'avoue qu’elle a avec eux quel- ques ressemblances extérieures ; mais son test non feuilleté, la nature de ses stries, ses denticulations cardinales, l'absence d'impression musculaire arquée , etc. , l'en distinguent émi- nemment, et la placent, selon moi, à une énorme distance des Hipponices et des genres voisins. M. Duvernoy ( Dict. des sc. nat., tom. VI, pag. 221 et 222) retranche beaucoup d'indications importantes conte- nues dans les descriptions de MM. de Lamarck et Bosc. © Quant à la classification de ce genre, il dit simplement qu’i/ parait avoir des rapports avec les Cranies et les Téré- bratules. Je suis très-éloigné de partager cette opinion ; les Térébratules et les Cranies sont subéquivalves : la Calcéole est inéquivalve au plus haut degré. Leur test est feuilleté; le sien ne l’est pas. D'ailleurs, dans quel autre groupe que celui des Sphérulites et des Calcéoles pourra-t-on découvrir .une Bivalve dont la valve inférieure soit turbinée, et où toutes les deux soient sans crochets ? M. Bory de Saint - Vincent ( Dict. class. d’hist. nat., tom. [IT , pag. 39 ) retranche aussi quelque chose à la des- cription de Lamarck. Non-seulement il ne se prononce pas sur les affinités de ce genre, mais même il ne dit pas un seul mot qui puisse laisser entrevoir dans quelle famille il voudrait le placer. Je n'aurai donc presque rien à ajouter aux caractères que les auteurs ont donnés à la Calcéole : mais la supposition, par‘analogie, de l'existence de son noyau, et, j'ose le dire, du moins dans ma conviction, la cellulosité de l'épaisseur de son test, me font regarder comme inattaquable la position que M. de Lamarck lui a assignée auprès des Sphérulites. (CAS SA, — Du genre Hippurite. Le genre Hippurite , ‘bien plus riche en espèces que le genre Calcéole, n’était cependant naguère pas’ mieux connu que lui. Toutes les "espèces qui le-composaient, vues seule- ment à l’état de pétrification , mais laissant en même lemps äpercevoir certaines parties de leurs caractères intérieurs, induisirent M. de Lamarck én erreur, parce qu’il n'avait pas puwoir les caractères analogues dans ses Rudistes. Les Hip- purites lui parurent donc éminemment distinctes de cette fa- mille ; et cette première erreur, fortifiée par une certaine apparence de cloisons transverses et de siphons latéraux, fut la cause d’une classification vicieuse et opposée à toute ana- logie organique. Des deux législateurs de la zoologie des In- vertébrés, l’un, en 1817, M. le baron Cuvier ( Règn. anim.., tom. AL, pag. 393), n'a pas osé changer, sur de simples soupçons, la position assignée par l’autre, dans les Céphalo- podes , aux coquilles dont il s’agit; et cependant il témoigne ‘qu’il inelinerait volontiers à les placer parmi les Bivalves, si toutefois il était prouvé que l’opercule n’est pas une véritable cloison. L'autre, M. de Lamarck, privé de revoir par lui- mêrre les caractères sur lesquels il avait fondé ses anciennes classifications, privé par conséquent d'apprécier la valeur des doutes élevés par M. Cuvier, maintint , en 1822 (An. s. vert, tom: VIT, pag. 596), ce qu'il avait avancé dans ses ouvrages et ses cours antérieurs, et Sembla laisser les Hippurites à jamais fixées parmi les Céphalopodes. Cette erreur, en appa- rence accréditée par les ouvrages de ces deux grands “zoulo= pistes ; à été enfin rectifiée assez récemment ; et cette recti- fication, qu'il m'eût été bien difficile, pour ne pas dire im- possible, d'opérer moi-même, à cause du manque de maté- riaux , m'a mis sur la voie et m'a donné les moyens de re- (44). connaître la véritable organisation du genre qui nous occupe. C’est donc à MM. d'Orbigny, de Férussac et Deshayes que je suis entièrement redevable de l’exacte connaissance dé ce genre et de la possibilité où je me trouve d’y rapporter, avec certitude, une nouvelle et magnifique espèce, tout récem- ment découverte , en Périgord , par M. Jouannet, M. d’Orbigny avait depuis long-temps classé, dans sa col- lection , le genre Hippurite de Lamarck, sous le nom de Radiolite , et l'avait envoyé sous ce dernier nom au jardin du Roi. | M. de Férussac ( Tableaux systématiques des animaux mollusques , etc., suivis d'un prodrome général, etc., pig: 8), frappé sans doute de la justesse des remarques de M. Cuvier, avait hésité à considérer les Hippurites comme de vrais Céphalopodes ; et, tout en les laissant! dans cette classe, pour se conformer aux idées reçues, il montrait leurs rapports intimes avec les Radiolites, de manière à faire voir qu'il les regardait comme devant être portées dans les Bival- ves. Sen opinion fut enfin fixée par les observations de M: d'Orbigny d’abord, et de M. Deshayes ensuite ; et il recon- nut définitivement les rapports réels de ces deux genres, dans l’Zntroduction au Tableau méthodique de la classe des Céphalopodes de M. d'Orbigny (Annal. des sc. nat., ton. VIT, pag. 113). N'ayant pas connaissance des observations particulières à M. d’Orbigny, je ne puis faire usage que de celles que M: Deshayes a insérées dans les Annales des sciences natu- relles (tom. V, pag. 205. Juin 1825. Quelques observa- tions sur les genres Hippurite et Radiolite). Elles ont été reproduites par l’auteur , dans l’article Æippurite du Dic- tionnaire classique d'histoire naturelle (tom. VIE, pag: 227), et analysées par M. le baron de Férussac dans le (45) Bulletin des sciences naturelles et de géologie (tom. VI, pag. 297..N.° 326 ). Ces divers documens m'ont éclairé sur la véritable nature des Hippurites, dont j'ai reconnu les caractères fondamen- taux dans les Rudistes qui font l’objet de mes études ; et j'ai enfin acquis de bien plus grandes lumières sur ce point, en examinant l'Hippurite nouvelle découverte par M. Jouannet, et dont l’état de pétrification non complète m'a permis des observations bien plus détaillées que celles de mes devanciers. Ici, je ne puis donner assez d'éloges à la sagesse et à la perspicacité profondément judicieuses avec lesquelles M. Déshayes a traité cette question dans son mémoire. Ignorant des faits essentiels que seul j’ai été à portée d'observer, il a pourtant deviné la vérité; il à établi une théorie dans laquelle les’faits plus récemment obsérvés viennent se coordonner avec autant de facilité, de clarté et de régularité que s’il avait ré digé cette théorie sous la dictée des faits eux-mêmes. Il est nécessaire à l’exécution de mon plan de donner ici upetïdée des motifs qui déterminent M. Deshayes à retirer des Céphalopodes ‘le‘genré Hippurite, et à le rapprocher des Radiolites. L'analyse succmcte de ce mémoire, insérée par M. de Férussac dans le Bulletin des Sciences naturelles (doc: cit), en donne une idée suflisante : je ne puis donc. rièn faire de mienx que de la transcrire ici; mais je ne pré- tends point æar là faire connaître à fond les excellentes obser- vations-de M. Déshayes. J'en crois la lecture indispensable à ceuxiqui voudront arriver à une connaissance approfondie des Rudistes qui composent le genre Hippurite, et de ceux qui font l’objet spécial de mon mémoire. | l « ...., M. Deshayes a cherché, dans la note qu'il pu- »…blié , à-déterminer la véritable structure de ces singulières » coquilles , et par conséquent leurs rapports naturels. Il ne (46, ) » voit, avec raison, dans Îles prétendnes cloisons, des Hip- » purites que des feuillets calcaires plus ounoïins épais, for- » Inés par l'accroissement de la coquille. qui s ‘augmente » ets ’agrandit ? à peu près comme here les Huîtres ; il montre » également que le prétendu, siphon de. ces coquilles n’a » qu'une analogie très éloignée avec celui des coquilles poly-. » thalames , et servait vraisemblablement } à l'insertion des » muscles d’ attache; il fait obseryer que le ere opercule » des Hippurites n'a nul rapport avec la pièce .operculaire, ; » que les Céphalopodes en sont d’ailleurs privés, .et que cest » tout simplement la valve supérieure de ces coquilles ;. enfin. » il fait remarquer que leur adhérence constante éloigne tout: » rapprochement avec ces derniers animaux. De. toutes ces » observations M. Deshayes, conclut, ainsi que nous l’avions: »_ préjugé nous-mêmes (voy. notre prodr. ), que les Hippu- ». rites ont beaucoup de rapports avec les: Sphérulites de M. » de Lamarck, et qu ‘elles doivent être placées près d’elles et » des Radiolites, dans l'ordre des Rudistes.. N » Déà depuis long- temps M. d'Orbigny fils était: arrivé » aux mêmes conclusions , €t nous avait communiqué, plu- » sieurs nouvelles espèces de Rudistes qui établissent ce fait » d’une manière incontestable, » pas bd ‘Ii me semble que M. le baron de Férussac n’a pas parfai- tement saisi la pensée de M. Deshayes relativement aux pré tendues cloisons des Hippurites et c’est pour cetla raison que’ j'ai soulign, dans son analyse, les mots queje crois. suscep=" tibles de quelques explications, M. de Férussac. s’éxprime ainsi : des feuillets calcaires... formés par l'accroisse- - ment DE LA COQUILLE. Ceci n'est vrai que dans jun sens ;: parce qu en effet il y a accroissement de la coquille quand il y a accroissement de l'animal, Mais M. Deshayes avait dit que « ces fausses cloisons sont Le résultat de, l'accroissement (47) » dé l'animal; et la nécessité où il se trouve d'angmenñter » d’un côté l'espace où il est compris , de laisser derrière lui » l'espace qui lui est devenu inutile, et de trouver néanmoins » dans la formation d’une nouvelle loge un point d’appui » qui lui est nécessaire, explique parfaitement , et par ana- » logie, la formation des cloisons irrégulières dans les » Hippurites. » Je crois l'énoncé de M. Deshayes plus exact, si toutefois il devient prouvé que les cloisons ont été construites du temps de la vie de l’animal; car cela ne m'est par encore démontré, et il me paraît possible que des observations subsé- quentes fassent rapporter à l’époque de la fossilisation un phénomène qu'on attribue à la volonté de l’animal. Quoi qu'il en soit, et en raisonnant d’après l’hypothèse de M. Deshayes , comme je continuerai à le faire dans le cours de ce mémoire, la distinction que je réclame est, fondée sur ce raisonnement : si ces feuillets calcaires étaient formés par l'accroissement de /a coquille , leur contexture! serait semblable à celle du test, et cela, n’est pas, puisqu'il est celluleux, et que les fausses cloisons ne le sont pas. Gun peut donc tout concilier, en supposant que. ces feuillets sont dus à une sécrétion particulière de l’animal, destinée à recrépir, si jose me servir de cette expression;,.d'inté- rieur de la coquille, mais non à reproduire des parties analogues au test. Cette sécrétion particulière et celle du test seraient bien toutes deux produites par l'animal ; mais elles, seraient opérées probablement par des organes différens. be genre Hippurite parait devoir être augmenté de quel- ques . espèces. dont divers auteurs avaient fuit des genres séparés. Avant d’en indiquer les noms, je dois expliquer pourquoi je conserve le genre Æippurite , malgré l’opinion de M. d'Orbigny, qui le fait rentrer dans les Radiolites, et pa conséquent dans mes Sphérulites. (48) Les Hippurites possèdent tous les caractères des Rudistes, et nommément, à un très-haut degré, celui de la cellulosité du test. Elle y est même plus visible que dans la plupart des Sphérulites , car les loges sont plus grandes dans la nouvelle espèce de M. Jouannet que dans aucune Sphérulite que je connaisse. Aussi, MM. Defrance et Deshayes , quoique n'ayant vu que des Hippurites entièrement pétrifiées , ont apercu que la valve operculaire des deux espèces est poretise ({ Voy. Defrance, Dict. des sc. nat., article Æippurite tom. XXI, pag. 196, 197; et Deshayes, Obs. sur les Hipp. et Radiol., Dict. class. d'hist. nat., tom. 8, pag. 229). Les Hippurites ont aussi un noyau intérieur ou Birostre, comme les Sphérulites , ainsi qu’on peut s’en convaincre en consultant les figures 1 & et 1 b d’une des planches du 31.° cahier du Dictionnaire des sciences naturelles. Ce noyau est bien plus sensible encore dans l'espèce de M. Jouannet. Mais, quoiqu'il soit bilobé, il n'est pas birostré comme dans les Sphérulites. Ses lobes sont obtus, et il n’occupe qu'un espace beaucoup moins grand dans la concavité de la coquille. Il ne présente donc pas l’apparence corniforme, et semblable à celle d’un V très-ouvert, qui existe dans tous les Birostres de Sphérulites ou Rädiolites. Secondement , la cavité de la grande valve des Hippurites n'est jamais striée transversalement comme celle des Sphéru- lites, ce qui indique une autre organisation. Troisièmement , la coquille des Hippurites forme un véri- table tuyau très-atténué à sa base dans les individus entiers, comme dans l’Arrosoir : de plus, ce tuyau est souvent re- courbé à son extrémité la plus mince, et la coquille est en général beaucoup plus allongée que celle d'aucune Sphérulite. Quatrièmement, ce tuyau se sépare, quand son intérieur n'est pas totalement péWifié, par troncons engainés l’un dans (49) LS d’aütre , comme on le temarque dans la bouche des Dauphi- mules , etc. Cinquièmement enfin , la valve opercuülaire est plate, ou presqu'absolument plate, et non renflée ou conique comme dans presque toutes les Sphérulites. Ces cinq raisons principales m'ont déterminé à conserver le genre Hippurite, au lieu de le réunir aux Sphérulites et aux Radiolites. Au reste, je lai déjà dit, la classification que j'offre en ce-momrent ne peut guère être que provisoire, et ik est bien possible que la découverte d’un plus grand nombre d'espèces fasse trouver des intermédiaires qui effacent les dif- férences génériques que je pose ici. Mais puisque je conserve présentement ce genre, c’est à lui , ce me semble, que je dois rapporter les genres Am- plexus, Batolites et Raphanistes, que M. d'Orbigny réunit aux Radiolites ( Voy. d'Orbigny, Tabl. méthod. de La cl. des Céphalop.; Ann. des sc. nat. , tom. VIT, pag. 169). Awezexus. Je ne possède point le magnifique ouvrage du célèbre conchyliologisteanglais qui a créé ce genre (Sowerby, Mineral conchology., tom. 1, pag. 165 ). Je n'ai donc pu me procurer aucun renseignement sur la coquille qui en est le type, puisque je ne l'ai point vue, et puisque M. de Fé- russac { Dict. class. d’hist. nat., tom. I, pag. 300, article Amplexe ) renvoie pour les détails au mot Orthocératite , qui n’a pas paru. Je n'ai donc vu, de l’Amplexus, que les figures 2 -2 a, 2 b, du 30.° cahier du Dictionnaire des sciences naturelles , citées par M. de Blainville, dans l’ar- ticle Mollusques du même Dictionnaire (tom. XXXII, pag. 192. Genre Orthocère , auquel il rapporte ce fossile, mais avec doute). Les figures dont il s’agit ne me présentent, je l’avoue , aucune atalogie avec les caractères des Rudistes. Les articulations courtes et régulièrement dentées de l'4m-  (bo). plexus me paraissent s'éloigner beaucoup des formes et même de l’organisation des Rudistes. Je ne le ferai donc entrer qu'avec doute dans la série des espèces rapportées au genre Hippurite, duquel d’ailleurs sa forme cylindracée ne le rap- proche pas plus que les Hamites, qu’on à laissées dans les Polythalames. Barorires. Ce genre, créé par Denys de Montfort, et rapporté par M. de Férussac aux Orthocératites ( Voy. Fé- russac, Dict. class. d'hist. nat., tom. Il, pag. 204, art. Batolite }, ne m'est connu ni par lui-même, ni par aucune figure. Montfort a remarqué des pores dans les cloisons ‘et peut-être dans le test. Si les cloisons en ont, mes idées sur leur formation dans les Hippurites pourraient se trouver très- infirmées : mais peut-on bien se fier aux descriptions de cet auteur ? Quoi qu'il en soit, toutes les autres parties de sa description paraissent prouver de concert, comme l’a pensé M. d'Orbigny , que ce genre appartient aux Rudistes. Aussi je l’y rapporterai, et je le ferai entrer dans mon genre Hip- purite, à cause de sa forme cylindrique, et de ses deux arêtes intérieures et rapprochées. M. de Férussac paraît d’ailleurs regarder ces fossiles comme très-voisins l’un de l’autre; c’est ‘aussi l’opinion de M. Cuvier ( Règn. anim., tom. Il, pag. 373) et de M. Bosc ( Now. Dict. d’hist. nat., tom. IT, pag. 324, article Batolite). Rarnamsres. Ce fossile m'est totalement inconnu; et ne pouvant consulter l’ouvrage de Denys de Montfort, qui l’a érigé en genre, je ne puis que le rapporter aux Rudistes , d’après le témoignage de M. d'Orbigny. Sa description, telle qu’elle est rapportée par M. Bosc (Vouv. Dict. d’hist. nat., tom. XXIX, pag. 18), et son extrême pctitesse, en donnent une idée bien différente de l’aspect et même des caractères des Rudistes. Mais M. d'Orbigny a sans doute rectifié la des- (363 criptior de Montfort. Je ne le joindrai qu'avec doute au genre Hippurite. ‘Je n'ai point osé faire entrer le genre Caprine de M. d'Orbigny père, dans mes Rudistes, malgré l’opinion de plusieurs savans qui l’y placent, et malgré je ne sais quelle conviciion involontaire qui m’y porterait. Mais l'opinion de M. d'Orbigay est d'un trop grand poids pour qu’on puisse, légèrement et contre son avis, changer la place d’un genre qu'il a découvert, étudié et décrit. La Caprine n’a point été trouvée à l’état parfait, et j'ai vainement cherché, dans les échantillons peu nombreux que j’ai pu consulter, la trace certaine des cellulosités que je supposais exister dans le test. La forme de cette coquille , très-analogue à celle des Dicé- rates, est bien anomale dans les Conchifères. Sa cloison lon- gitudinale l'est bien plus encore; et si l’on parvenait à prouver que le test est celluleux dans son épaisseur, ce genre viendrait immédiatement, et sans dificulié, se ranger parmi les Ru- distes. Son introduction dans ce groupe apporterait nécessai- rement quelques modifications aux caractères classiques. Mais, en attendant que l'observation nous fournisse de plus amples lumières, je crois devoir m'abstenir de faire figurer ce genre parmi les Rudistes. Not $ IV..— Proposition de la classe des Rudistes, et de la J'anille des Calcéolées. Les Rudistes ne sont ni des Conchifères de M. de Lamarck, ni des Brachiopodes de M. de Férussac. Ce sont des Acé- phales auxquels il est nécessaire d’assigner une place indé- pendante et séparée parmi le groupé immchse d’animaux mous que cetté dénomination renferme. Il faut donc néces- sairement en former une association distincte, qui soit élevée au rang de ce que M. de Lamarck appelle é/asse. Ce mot, (52) dans le système de M. de Lamarck, correspond au même mot dans celui de M. de Blainville, car, à l'exception des Tuniciers, que M. de Lamarck avait relégués dans les classes inférieures de l’animalisation , sa classe des Conchifères contient exactement tous les animaux qui composent la classe des Acéphalophores de M. de Blainville ( Acéphalés de M. Cuvier ). M. de Férussac et M. de Blainville, en éta- blissant des divisions moindres que celles-là, mais supérieures aux familles, ont donc distingué éminemment les animaux qui composent ces groupes, et les ont élevés à un rang qui n'existe pas dans le système de M. de Lamarck, mais qui équivaut en quelque sorte au rang qu'il appelle de classe, et qui relève la dénomination de Conchifères de Lamarck au rang de type ou grande division. Il résulte de là que les ordres de M. de Blainville répondent, par le fait, si ce n’est par le nom, aux classes de M. de Lamarck, et en ce sens, M. de Blainville, en établissant, dans sa classe des Acépha- lophores, son ordre des Rudistes, distinct de ceux des Pal- liobranches ( Brachiopodes ), des Lamellibranches ( Con- chifères véritables), des Hétérobranches (Tuniciers ), a effectué avant moi, ce que je propose aujourd’hui, l'érection en classe des Rudistes de Lamarck. Mais en considérant la question d’un peu plus haut, il me semble qu’elle change un peu de face. M. de Blainville, en créant son sous-type des Malentozoaires ou Molluscarticu- lés., qui sont en partie formés des Cirrhipèdes de Lamarck, . place des animaux mollusques acéphales ailleurs que dans ses Acéphalophores ; ceux-ci ne sont donc plus, en ce sens, une grande division: il les resserre alors presque dans les li- mites d'une classe de Lamarck ; et dès-lors, ses ordres ne sont plus que des divisions secondaires, qui, réunies sous une même dénomination, semblent prêter de nombreuses 22 (53) analogies fondamentales aux animaux qu’elles comprennent. C'est sous ce rapport que je ne trouve pas, dans son système, les Palliobranches, les Rudistes et les Hétérobranches assez séparés les uns des autres, ni assez séparés des Lamelli- branches, puisque les Malentozoaires en sont plus éloignés que ces trois ordres. Je crois les Rudistes aussi différens des Palliobranches et des Lamellibranches que les Malento- zoaires peuvent l'être, parce que je leur crois des organes essentiels aussi diflérens. C’est d’après ces considérations que je crois ne pas répéter exactement, sous d’autres termes, la classification présentée par M. de Blainville, en proposant, dans le système de M. de Lamarck, l’érection en classe des Rudistes. Je crois, par à, les éloigner , plus qu'il ne l’a fait, des Conchifères et des Brachiopodes, et c’est positivement Rà mon but. | A défaut des caractères détaillés de l’animal, que l'obser- vation n'a pu nous apprendre, mais dont cependant le rai- sonnement peut nous faire entrevoir les traits principaux, je considérerai donc la classe des Rudistes comme reposant sur 1.® la contexture du test; 2.° l'absence de charnière, de ligament et de muscles d'attache analogues à ceux des Con- chifères ; 3.° la présence , par conséquent, d'organes dif- férens pour arriver à un but semblable, qui.est la liaison de l’animal et de ses enveloppes ( liaison nécessaire pour former un être complet) ; 4.° la fonction operculaire de la valve supérieure , laquelle fonction est déterminée par l’ab- sence de la charnière ; du ligament et des muscles d'attache ; 5.° enfin l'existence d’un noyau intérieur libre , qui sup- pose à l’animal une organisation différente de celle de tous les Testacés connus. Je propose pour cette classe le nom de Rudistes , afin de rappeler celui que Lamarck avait donné à une partie des (54) animaux qui la composent, et celui qui paraît les comprendre tous dans le système de Blainville, quoiqu'il ne parle pas des Hippurites.…. En second lieu, comme je suis, persuadé que tôt ou tard on trouvera dans la Calcéole un noyau analogue à celui des Sphérulites et des Hippurites, je réunis les trois genres qui forment ma classe des Rudistes en une seule et même famille, dont les caractères seront par conséquent les mêmes que ceux de la classe. Ne pouvant donner à cette famille ni le nom de Sphérulées ni celui de Sphérulacées ; puisque MM. de La- marck et de Blainville les ont appliqués à, des. groupes de Céphalopodes, ni celui de Radiolées., puisque je.réuais le genre Radiolite au genre Sphérulite, je propose pour elle ce- lui de Calcéolées, parce que je considère la Calcéole comme le type des formes employées par la nature dans cette classe. Mais si, comme je l'ai dit plus baut, il était prouvé que la Calcéole n’a jamais de noyau et ne peut en avoir, l’extrême importance de ce caractère, vu ses rapports avec l’organisa- tion de l’animal, me semblerait de nature à commander la division en deux familles de la classe des Rudistes. L'une de ces familles, conservant le nom de Calcéolées, compren- _drait le seul genre Calcéole. L'autre, renfermant les Sphéru- lites et les Hippurites, pourrait, à juste titre, prendre celui d’Acardes , que Bruguière et M. le baron Cuvier ont donné aux Sphérulites et aux Radiolites ; car alors la fausse char- nière de la Calcéole ne présenterait plus même une apparence d’anomalie dans cette familie. CHAPITRE IV. REGRERCHES SUR LA PLACE QUE LA CLASSE DES RUDISTES DOIT OCCUPER DANS L'ORDRE NATUREL. Ç L.er — De l’animal des Rudistes. J'ai annoncé que, dans ce chapitre, je me livrerais à quel- (55) ques hypothèses, car je n'ai plus 1 ‘observation pour me servir de guide. Mais aussi j'ai demandé d’avance de l'indul- gence pour l'insuffisance de mes connaissances anatomiques. J'ai demandé par conséquent qu’on se CEE autant de mes idées que je m'en défie moi-même. Il m'a paru que la considération isolée du test des Rudistes ne pouvait mé suflire absolumént pour découvrir la place que cette classe doit occuper dans l'échelle organique ; etai, espéré qu’en tâchant de saisir quelques-uns des traits princi- _paux qui ont dû en caractériser l'animal, j’arriverais plus facilement à fixer mes propres idées sur le point auquel je m’efforce d'atteindre. J'ai donc porté mes réflexions sur cet objet ; et, pour me rassurer moi-même sur cette sorte de te mérité, jé viens soumettre mes idées aux maîtres de la science, afin qu'ils les approuvent ou les condamnent én dernier res- sort. : R ‘ Et d'abord, examinons Îes différentes places qui ont été assignées aux Rudistes. Les Hippurites , qui en font partie, ont été rangées parmi les Céphalopodes. * Les Sphérulites sont BH, à la vérité avec doute, par M: de Blainville, dans les Liiglaceee (Dioé” des sc. nat., art. Conchyliologie, ‘Tabl. synopt.). Le même ‘auteur, dans sa distribution des Malacozoaires, plâce tous les Rudistes auprès des Palliobranches, comme M: de Lamarck auprès des Brachiopodes, ce qui est la même chose. M. de Férussac partage aussi cette opinion. : “M Latreille, dans ses Familles naturelles, paraît aussi : disposé à les rapprocher des Térébratules et des Cranies. “Enfin, mon savant ami M. Hæœninghaus; frappé, pendant les étudés que nous fimes ensemble sur les beaux fossiles de ma collection, du caractère si singulier de la cellulosité du (56) test de toutes les Sphérulites , et de la forme d’une des es- pèces nouvelles que j'ai à publier, me répéta plusicurs fois qu'il soupçonnait dans les Rudistes de nombreux et intimes rapports avec les Balanides. Je ne goûtai pas d’abord cectte idée si ingénieuse ; mais depuis, plus j'y ai réfléchi, plus j'ai comparé et examiné mes espèces, plus je l'ai trouvée féconde en rapprochemens lumineux. Je suis heureux de rendre ici un faible hommage à la sagacité du respectable ami à qui je Ja dois, et je donnerai plus bas les explications qui me sem- blent propres à la faire goûter. Il me suffit pour le moment de faire remarquer qu’à l’exception de M. Cuvier, qui n’a pas distingué ses Acardes des Ostracés ; presque tous les au- teurs les plus influens de notre époque se sont accordés à rapprocher les Rudistes des classes où les animaux sont pour- vüs de bras. M. Hoœæninghaus, dont les connaissances con- chyliologiques sont justement appréciées, tient fortement, à l’idée de leurs rapports avec les Balanes. Ainsi, de toutes manières , Céphalopodes, Brachiopodes où Cirrhopodes, on leur suppose , d’un commun accord, une sorte quelconque de bras ; où du moins, toutes les ce or tendent à les re- garder comme très-voisins des animaux qui en sont pourvus. Se pourrait-il qu'une telle convergence dans des opinions; d'ailleurs si diverses, ne fût nullement fondée en vérité? Prenant ensuite un autre chemin pour arriver au même but, on peut, ce nre semble, raisonner ainsi : Parmi Jes animaux mollusques, il y a trois classes dans lesquelles on ne peut placer les Rudistes. Ce sont les Céphalopodes;. puisqu'ils ne sont pas bivalves ; les Conchifères vrais ou Lamellibranches , puisqu'ils ont une vraie charnière, un vrai ligament , etc. ; les Céphalés enfin, puisque, eomme dans les Céphalopodes , aucun d'eux n’est bivalve. Quelles sont donc les classes dout on peut rapprocher les Rudistes ? (57) I] ne reste que les Brachiopodes et les Cirrhopodes ; donc, c'est là qu'il faut chercher leurs rapports : donc aussi, en jugeant par analogie, les Rudistes devaient être pourvus de bras. Telles sont les réflexions qui se présentent, si l’on veut suivre les grandes coupes primordiales du système de M. de Lamarck. Mais, si nous examinons un autre ordre de rap- ports, et si nous cherchons à les suivre dans les classifications de quelques autres auteurs célèbres, nous découvrirons d’autres rapprochemens, peut-être également soutenables, et qui, chose étonnante ; au lieu de nous éloigner du premier résul= tat, nous y ramèneront par une autre voie, où du moins nous feront arriver à des conclusions si voisines , que le choix définitif entre les unes et les autres deviendra fort difficile , et fera peut-être soupconner l'existence d'un terme moyen. Ces nouveaux rapprochemens me sont fournis par l'étude du noyau intérieur des Rudistes. Je prendrai pour exemple spé- cial celui des Sphérulites , qui est plus distinctet plus facile à étudier, dans beaucoup d'espèces, que celui des Hippurites. Et d'abord, la considération de ce noyau ou Birostre ap- partient exclusivement à l'étude de l’animal, et non à celle du test; 1. parce qu'il est entièrement libre dans.la conca- vité de la coquille, sans aucune attache naturelle avec ses parois ; il n’ÿ est que soudé, quelquefois, à sa base, par la pétrification. Il en est absolument de même de son appareil accessoire, qui n’est pas plus que le Birostre dans les dé- pendances du test; 2.° parte que tous deux sont d’une con- texture totalement différente de celle du test ; je m'explique. Le test est celluleux , à appendices lamelliformes, non la- melleux. Le Birostre est un simple moule qui ne porte au- cune sorte de traces d'organisation, si ce n’est à sa surface extérieure. Il en est absolument de même de l'appareil acces- (58) saire. Fous.deux, à l’extérieur, sont formés d'une pâte cal- caire, compacte , homogène, excepté lorsqu'on y rencontre parfois des coquilles entières ou des fragmens de corps marins pétrifiés qui ont été engagés dans la pâte calcaire. Celle-ci n'est donc (et ceci est un fait, non une hypothèse } qu’une infiltration de sues lapidifiques, qui se sont déposés, moulés et salidifiés dans des cavités. Quels étaient les corps dont les vides formaient ces cavités ? Ce ne peut être le test, puisque la forme du noyau et celle de l’appareil accessoire né répon- dent pas à sa forme intérieure. D'ailleurs , l'espace compris entre le noyau et le test reste le plus souvent vide, et lors- qu'il ne l'est pas, il est rempli par une infiltration de sucs lapidifiques qui diffèrent , par leur nature, de ceux qui for- ment le moule, I faut donc absohiment que ces vides aient été fournis par le corps de l'animal lui-même , lequél'se sera dissous posiéricurement à la solidification du su A et de l'appareil accessoire. Arrêtons-nous un instant ici, et recherchons quels sont lés animaux mollusques connus jusqu’à ce jour, dans le corps desquels nous pourrions reconnaître des vides semblables ou du moins analogues. Il ne faut pas les chercher dans le sys- tème de M. de Lamarck , car le sac des Céphalopodes, qui conviendrait assez à nos moules, est hors-de toute compa- raison avec les Rudistes, à cause de la coquille bivalve de! ceux-ci. Ce sont donc, parmi les auteurs: dont je connais : plus ou moins [es ouvrages, MM. Cuvier, de Férussac et de Blainville, qui me fournissent les rapprochemens En ont : donné naissance à mon hypothèse. JO} SIT _ Tous trois ont ramené parmi les Mollusques’ un groupe d'êtres que depuis long-temps on leur avait associé, maïs que M. de Lamarck, dans la 2.° édition de ses Animaux sans ver- tèbres (Août 1816), crut devoir en-éloigner à une distance Li (59) immense , en les plaçant entre les Radiaires et les Vers. Je veux parler des T'uniciers, qui forment sa quatrième classe’, et en particulier des Tuniciers libres ou Ascidiens. Ces Tuniciers forment pour M. Cuvier une simple division des Acéphales , qui sont pour lui la quatrième classe des Mollusques. Il les nomme Acéphales nus , ct les place entre les, Tubicolées actuelles, qui sont les plus inférieurs des Acéphales testacés,, et les, Brachiopodes, qui forment sa cinquième classe. M. de Blainville s'étonne que M. Cuvier ait ainsi séparé les Acéphales testacés des Brachiopodes , qui sont aussi des animaux sans téte et à coquille, par les Asci- diens (Voy. de Blainville, art. Mollusques, Dict. des sc. nat., tom. XXXIT, pag. 5o.). J'avoue que je partage son étonnement à cet égard. Cependant je,ne voudrais pas une simple transposition de ces deux groupes , car les Brachio- podes me semblent devoir être placés dans un degré bien plus élevé, entre les Céphalés et les Acéphalés , comme on les voit dans le sysième de MM. de Lamarck et de Blain- ville. Quand aux Cirrhopodes de M. Cuvier, on ne peut pas leur ôter la place qu'il leur assigne , ainsi que MM. de La- marck et,de Blainville, puisqu'ils forment le passage des Mollusques aux Ariiculés. .. M: de Blainville, place les, Tuniciers , qu'ilnomme Hétéro- branches , entre les derniers ou plus inférieurs de ses Acé- phalophores testacés , et ses. Malentozoaires nématopodes , qui sont les Cirrhopodes on Cirrhipèdes. Quant aux Bra- chiopodes de Cuvier, de Lamarck ét de Férussac ; qu'il nomme Palliobranches, il les renvoie à la tête! des Acépha- Jephores , de sorte qu'ils passent aux Céphalés par la Lingule. Sous tous ces rapports, et dans l’état actuel de la science , la méthode de M. de Blainville ne me paraît rien laisser à désirer. Le seul, changement que je voudrais y voir intro- (60). duire parmi les farñilles dont il est question dans ce mémoire, est le placement des Rudistes dans un degré inférieur à celui où il les a placés. La conviction où il paraît être que la partie inférieure de la grande valve des Sphérulites est percée pour donner passage à un pédoncule d’attache, est sans doute la cause unique du rang qu'il fait prendre aux Rudistes entre les Palliobranches et les Lamellibranches. Mais j'espère ren- dre plus que probable la non-existence de ce pédoncule. M. le baron de Férussac paraît avoir porté spécialement son attention sur la présence des bras, ce qui l’a décidé à commencer sa section des Acéphalés par les Cirrhopodes, afin de les rapprocher des Brachiopodes. En cela, il s'éloigne considérablement des deux systèmes que je viens de citer. Mais il s'accorde avec MM. Cuvier et de Blainville, pour ter- miner sa section ldes Acéphalés par les Tuniciers ou Acé- phalés nus; e’est cette concordance qu’en ce moment il m'importait d'établir. | Voilà donc les Ascidiens fixés à l’extrémité inférieure des Acéphalés, ct, selon la majorité des auteurs , auprès des Cit- rhipèdes , qui servent de transition pour passer aux animaux articulés. Mais il existe une lacune encore assez grande entre les Ascidiens et les Cirrhipèdes, même dans la méthode de M. de Blainville. Jose avouer ici que c’est cette lacune qui me semblerait susceptible d'être remplie par les Rudistes. Je n’ai ni la prétention ni les moyens de Le prouver: mais, sur un sujet si obscur , il me semble qu’il ést permis de sonder toutes les chances ; ét quand même on taxerait mes idées de défaison totale, j'ose espérer qu'on ne me saura pas mauvais gté d’avoir cherché à m'éclairer, en les exposant tout en- tières à un jugement que je dois subir, quel qu'il soit, avec soumission et'avec reconnaissance. Quels caractères nous offre l'organisation des Tuniciérs , (61) et surtout des Tuniciers libres ou Ascidiens , de l’aveu de tous les auteurs, de l'aveu méme de M. de Lamarck? Le beau travail de M. Savigny me manque malheureusement ; mais il a servi de base à presque toutes les descriptions que je connais ; et je me suis appuyé principalement sur le mémoire de M. le baron Cuvier, inséré dans les Mémoires du Mu- séum ( Mémoires sur les Ascidies et sur leur anatomie. 1. année, 7.° cachier, tom. Il, pag. 11). 1.° Les Ascidiens présentent un corps mollasse, enveloppé dans une tunique souvent beaucoup plus épaisse que la tu- nique propre, souvent même dure, coriace et papilleuse. Ge corps est suspendu dansle sac, au moyen de bandes membraneuses, I} n'en occupe pas toute la cavité, et tous ses. viscères sont pelotonnés autour de la bouche, qui n’est ni à l’une ni à l’autre des extrémités du sac; 2.° Les Branchies, dans tous les Tuniciers, sont de forme et de situation très-variables, mais jamais à quatre feuillets comme dans les Conchifères ; 3.° Les animaux de cette classe, selon M. Cuvier, ne se- raient pas extrêmement éloignés d’avoir une coquille, car une espèce de Biphore lui à paru en présenter un rudiment ; 4° la face interne du sac paraît être vasculeuse et cou- verte d’un réseau musculeux. - Voilà, je crois, celles des apparences extérieures de l’a- nimal sur lesquelles seules nous pouvons nous appuyer pour rechercher quelques analogies dans un objet fossile, dans un moule. Car tont ce qui, dans son organisation, tient spé- cialement à l'anatomie , nous devient ici entièrement étranger. Qu'on prenne maintenant un noyau de Sphérulite, bien intact, dans un individu entier , afin que ce noyau n'ait été sé par aucun frottement. Qu'on l’examine, en suivant les rapprochemens que je vais indiquer entre les quatre proposi- tions ci-dessus et les divers caractères de ce noyau. (62) 1.9 Le corps propre de l’Ascidien était molasse ; la peau était plus fine et son tissu plus délicat que celui de la tunique extérieure. Donc, il a été plus facilement soluble lors de la mort de l’animal. Détruit très-promptement, il a laissé com- plète la cavité de la tunique extérieure. C’est alors que je suppose que cette cavité a pu être remplie par le dépot pier- reux ; et comme le sac était plus coriace, ct peut-être très- coriace, il a pu se dissoudre plus tard, et laisser vide l’espace compris entre le moule et le test. La seule partie du moule où l’on apercoive des restes d'organes, d'impressions muscu- laires très-compliquées , des enfoncemens, des sinus, des protubérances , des replis, est la base commune des deux cônes du Birostre, c’est-à-dire, l’endroit intermédiaire entre les deux extrémités du sac, où la bouche pouvait se trouver, avec les viscères et le corps proprement dit de l’animal. Ces impressions musculaires si compliquées, si finement rami- fiées, pourraient donc être, selon moi, les traces des attaches de l’animal proprement dit à sa tunique extérieure. Le reste : des cônes ne présente plus ces impressions ni ces vestiges d'organes ; c’est, selon moi, le moule des parties du sac où : il n’y avait pas de contact avec le corps propre du Mollusque. 2.9 La bouche pourrait donc être supposée dans le sinus que forment les deux cornes du Birostre. Vis-à-vis ce sinus , ' c'est-à-dire , vis-à-vis la face intérieure et sub-canaliculée des cornes du Birostre, on trouve l'appareil accessoire du noyau, dont j'ai déjà parlé, sans le décrire en détail. Qu'on : se figure un bourrelet pierreux, compacte, formé par les bases réunies des deux cônes ( ce qui a fait dire par M. de Lamarck, en décrivant sa Birostrite , que la base d’une des deux valves embrasse la base de l’autre). Ce bourrelet n’est : pas inhérent au test; mais souvent il y adhère par quelques points plus pétrifiés ou plus cristallisés que le reste de la co- (63) quille. Il est anguleux en son pourtour, qui répond exactc+ ment au point où les deux valves , taillées en biseau, s’adop- tent éiroitement l'une sur l’autre. Cet angle forme la sépa- ration du système interne de la cavité de la valve supérieure, ct du système interne de la cavité de la valve inférieure. Le bourrelet, partie intégrante de l’angle extérieur du Birostre , s’en sépare du côté du sinus , et laisse une cavité entre ce sinus et lui. Vis-à-vis et touchant le centre du sinus, il donne naissance au double appareil accessoire. Celui-ci est un cône applati, lamello-caverneux , qui accompagne de très-près chaque cône du Birostre, sans y adhérer. Cemme les cônes du Birostre, les cônes accessoires se touchent par leurs bases, ou plutôt, ont une base commune. Le cône ac- cessoire qui accompagne le plus petit cône du Birostre est aussi le plus petit: celui qui accompagne le grand cône est le plus grand. La pâte de ces cônes accessoires est homo- gène, comme celle du Birostre, et semblable à celle-ci. Mais au lieu de former, come lui, une seule masse compacte , ils se divisent , après avoir quitté ie bourrelet, en une infinité de lames longitudinales ; anastomosées , feuilleiées, formant des cavernes tubuleuses et comprimées. Ces cavernes tubu- leuses, de longueur différente, et tiès - irrégulières, sont toutes perforées à leur base, et le trou qu'on y remarque va se perdre dans la pâte homogène du bourrelet. De plus, les parois de ces cavernes ou cellules portent souvent des rami- ficationus en relief, qui indiquent que les cloisons ont été moulées sur des corps musculeux, fibreux où vcincux. ‘Fout cet appareil est très-fragile. Telle est la description sommaire du noyau ou Bitostre, bien conservé, des Sphérulites, et de son appareil accessoire. M. Defrance ,.eu décrivant son genre Jodamie ( Dict. des sc. nat., tom: XXIV, pag. 229 à 231), en donne une (64) description fort incomplète sous le rapport de l’appareil acces= soire, mais qui n’en est pas moins extrêmement remarquable sous le rapport des apercus ingénieux qu’elle présente sur la formation des feuillets dont il est composé : « Sur le moule de la valve supérieure, on voit, dit-il, des » creux qui se prolongent assez profondément dans son in- » térieur. Pour que cet espace et ces creux se trouvent vides » aujourd'hui, il a fallu que la coquille portât dans son inté- » rieur des parties, de la forme de ces vides, d’une substance » calcaire soluble qui a disparu depuis la pétrification du » moule... Quelques moules intérieurs, qui paraissent » dépendre du même genre , mais dont je ne connais pas la » patrie, ne sont composés que de lames irrégulières , qui » laissent des intervalles vides entre elles. Il est très-difficile » d'expliquer la formation de ces lames, qui, pendant la vie » de l'animal, devaient être des creux dans lesquels la gangue » s’est moulée. » Je ferai observer ici que ces moules, dont M. Defrance ne connaissait pas la patrie, ne peuvent pas être des moules entiers. Ce sont simplement des fragmens de moules, des appareils accessoires qui auront été tirés d’un test non ob- servé ou non recueilli avec ces fragmens. D'après toutes ces considérations, il me semble qu'on pourrait supposer que cet appareil accessoire de nos fossiles est le moule de l'appareil branchial , qui aurait été caver- neux, feuilleté, mais non à quatre feuillets, et placé en dehors du corps proprement dit, en dedans de la tunique extérieure, de manière à communiquer avec le corps par l'intermédiaire de deux canaux dont les moules, encore exis- tans, se rendent du bourrelet au Birostre. Je ne me dissimule pas combien cette hypothèse est ex- posée à être combattue, même avec avantage; mais il n’est e äucune véritable Aypothèse qui ne soit dans ce cas. D'ailleurs, (65) je ne prétends peint ici préciser ni la forme ni les détails dés organes de l'animal des Rudistes. Je dis seulement, d’après l'inspection du moule , qu’il ne me paraît pas impossible qu'il ait eu des rapports avec les Ascidiens ; rapports, du reste, qui me paraissent si peu intimes, dans le cas où ils auraient existé, que je n'hésite pas à proposer une classe distincte pour les Rudistes. 3.2 Les Ascidiens ne paraissent pas extrêmement éloignés des animaux qui sont pourvus d'untest, car M. Cuvier a cru en apercevoir un rudiment dans un animal de ce groupe. La considération de la présence ou de l'absence de la co- quille n’est que de second rang dans le classement des ani- maux ; et à coup sur, l'introduction des Tuniciers parmi les Mollusques est une assez forte preuve de la généralité de -cetie opinion. Il serait donc possible de supposer des animaux pourvus d’un test, et intermédiaires entre les plus inférieurs des Tesiacés bivalves et les Ascidiens , ou entre les Ascidiens -et les Cirrhopodes. L'une ou l’autre de ces places pourrait _être choisie pour eux, d’après la plus ou moins grande somme de leurs rapports évidens soit avec les Tubicolées , soit avec les Balanides. C'est ce que nous examinerons plus bas. 4° D'après les observations de M. Cuvier , et, je crois, de M. Savigny, il paraît que la face interne du sac des Tuni- ciers est vasculeuse, et couverte d’un réseau musculeux. Je n’ai qu'une seule observation à présenter en faveur de l’ana- logie que je suppose, sur ce point, entre les Ascidiens et les _Rudistes, mais elle est fort remarquable. Je possède un Bi- rostre entier, avec son double appareil accessoire et son bourrelet qui est fraciuré seulement sur le côié opposé à celui de l’appareil. Ce Birostre, le plus beau, le plus com- plet, pour ainsi dire, et le plus propre à l’étude que je . connaisse, a 7 pouces de long pour la plus grande corne, = 3 ( 66 ). 4 pouces 3 lignes pour la plus petite, et 5 pouces 4 lignes dans le plus grand diamètre du bourrelet; les côtés exté- rieurs des cônes forment un angle droit. Le bourrelet est lisse, tandis que toute la masse des cônes solides , que je suppose moulée dänis le vide du sac, est couverte d’un réseau anasto- mosé de veines en relief, épaisses, robustes et grossières, à mailles irrégulières, mais dont la forme approche beaucoup de eélle des céllulosités de l'estomac et des cœcums de l’Ana- Aife (Voy. Cuvier, Mémoire sur l’animal des Anatifes et des Balanes. Mém. du Mus. d’hist. nat., 1.'° année, -8.e cahier ; tom. Il, pag gf, et pl. 5, fig. 16 ). Si l'animal avait la forme générale que jé lui sûppose, et qui n’est pas très-éloignéé de celle des Anatifes ét des Bala- nes, je crois que le sac était férmé aux deux bouts, car le sommét des cônes du Birostre est absolument seniblable à leur surface ; sans aucuné trace de solution de continuité ou d’os- cule quelconque. En second lieu, je pense qué le sac était ouvert du côté ‘dés branchies , afin d’y laisser entrer l'eau. Celle-ci, traver- sant l'appareil branchial, ou s’introdüisant dans des canaux dont je crois reconnaître lés moules, pouvait arriver à la bouche par l’ouverture unique ou par une des deux ouvertures de la tunique extérieure , et se répandre dans sa cavité, d’où la force musculaire du réseau pouvait servir à l’expulser. M. Cüvier croit que le fluide ambiant ne jeut pas péné- trer dans le sac des Acidies ; cependant il ne nie pas absolu- ment que cela soit. Ainsi, dans le raisonnement que je pré- sente, les deux hypothèses sont écalement soutenablés. Quant à la force de l’appareil destiné à expulser l’eau des branchies , et peut-être du sac, si elle y pénètre, M. Curvicr la décrit avec des détails pris sur l’Ascidia microcosmus ; et qui expliquent parfaitement comment un appareil analogue pouvait être établi chez les Rudistes. (67) En troisième lieu, soit que ce sac fût rempli d'air, ou qu'il pût l'être momentanément par l’eau , il me paraît qu'il devait servir de force répulsive à l’animal, pour soulever la valve supérieure de son test. Dans cette opération, le fluide comprimé dans la portion inférieure du sac devait servir de point d'appui à celui que contenait la partie supérieure du même sac, dont le mouvément d'éréction et d’abaissement devait être détérminé par l’action des müscles dù corps pro- pre, qui faisaient eux-mêmes agir ceux de la face interne du sac. En quotrième lieu, si l’eau pénétrait dans ce sac, elle pouvait y être tenue én réserve comme moyen de défense, dinsi qu’il en est péut-être dans les Ascidies, et lancée en dehors du test ouvert, par l’eflet de la contraction des muscles du sac. | Dans cette hypothèse, il ést probable que lé vide actuel- lement existant entte le test et le moule des Rudistes était rempli , à l'état vivant, par l'épaisseur des parois du sac. Quels étaient les rapports de ce sac avec le test lui-même ? Cetie question fera l’objet de nôs recherches , lorsque nous aurons d’abord considéré le test isolément. $ IE — De l’organisation du test dans les Rudistes. Le test des Rudistes est, comime je l’ai déjà dit, lamelli- forme dans ses appendices , quand il en à, maïs jamais la= melleux ; car, dans toutes ses parties, il est entièrement célluleux. Les cellules cloisonnéés qui lé composent m'ont paru fermées de toutes parts. Elles sont de longueur ct de largeur variables , sélon les espèces et selon les diverses par+ ties du test où on les observe; mais toujours subcylindriques dans le sens de leur hauteur, parallélipipédiques dans leur cassure longitudinale, el un peu courbées. Leurs parois sont ( 68 ) fort minces dans l’état de non-pétrification. Elles s'épaissis- sent, puis les cellules s’oblitèrent entièrement quand les sucs lapidifiques, trop abondamment versés entre les molécules constituantes , les ont pour ainsi dire noyées dans une disso- lution de laquelle est résulté un dépôt compacte. C’est dans ce dernier état qu'on trouve généralement les Calcéoles , les Sphérulites et les Hippurites des terrains inférieurs à la craie, et celles qui, dans la craie et dans le calcaire tertiaire , sont, passées à l’état siliceux cristallisé ou amorphe. Cependant. on trouve souvent des portions et même des coquilles entières silicifiées, dont les cellules sont très- distinctes, vides , et dont seulement les parois sont fort épaissies. Ce. fut la considération des cellulosités du test qui éveilla l'attention de M. Hæœninghaus sur les rapports des Rudistes avec les Balanides. Il paraît, en effet, impossible que ce ca- ractère , cru jusqu'ici unique dans les coquilles , se retrouve dans un autre groupe, si les deux séries d'animaux n’ont pas de rapports marqués entre elles. : Je dis que la cellulosité du test des Balanes, à laquelle d’ailleurs il me paraît qu'on n’a pas fait assez d’attention, sous le rapport organique, a été jusqu’à présent regardée comme un fait unique dans l’histoire des Testacés. J'en trouve la preuve dans l’un des ouvrages les plus récens qui aient été publiés sur ces matières , l’article Mollusques de M. de Blainville dans le trente-deuxième volume du Dictionnaire des sciences naturelles (1824). Cet auteur énumère (p.73} toutes les structures diverses reconnues dans le test des Mol- lusques, et n’en cite que trois réellement distinctes , savoir : la feuilletée, de laquelle dépend celle plus serrée des Peignes et des Patelles, la fibreuse et la vitreuse. I] ne fait nulle- ment mention de la celluleuse ; que sans doute il considère comme une simple modification partielle de la feuilletée. ( 69 ) On n'a, que je sache, fait mention jusqu'ici, à l'exception des Balanides, que d’une seule coquille qui parut m#ultilo- culaire dans l’épaisseur de ses parois , et cette prétendue coquille appartient au règne végétal. On voit bien que je parle de la Gyrogoniie. N'ayant point de microscope à ma disposition, il m'est impossible de donner de grands détails sur la structure des cellules des Rudistes, comparée à celle des cellules des Ba- lanides. Un observateur pourvu de meilleurs instrumens que moi, pourra sans doute pousser plus loin nos connaissances sur ce point intéressant. Îl me suffit d’avoir pu voir que les cellules des Rudistes sont semblables, quant à leur forme et à leur disposition , aux cellules de la partie supérieure des Balanes. Je ne trouve point, dans mes individus de Rudistes, les grandes cellules coniques de la base des Balanes et des Coronules ; et en effet, je ne peux pas plus les chercher, dans le plus grand nombre des espèces, que dans la base des - Creusies ou des Pyrgomes , puisque toutes ces bases sont également infundibuliformes et closes. Mais je remarque que, dans les grandes espèces cratériformes de Sphérulites , dont la base est éialée et appliquée sur le rocher , et dont la : forme approche étonnamment de celle des Balanes et des Coronules , les cellules du bas de la coquille sont beaucoup plus longues dans le sens vertical , et plus évidées que celles . du haut. M. de Blainville, dans sa distribution des Malacozoaires, ne parle nullement de la cellulosité du test des Balanides , excepté dans la très-courie description d’un groupe du genre Coronule. Encore ses expressions donnent-elles une idée fort . incomplète d’un caractère si important qu’il devrait être rangé parmi ceux de la famille. De plus, en indiquant ce caractère - pour le groupe du Coronula diadema , il ne dit pas un mot (70) qui fasse penser qu'il l’a remarqué dans Je Coronula Ba dænarum, dans le Balanus Stalactiferus et autres espèces où il est excessivement visible. Enfin, M. de Blainville met au nombre des caractères de la coquille des Balanides celui d’être solide. Ce savant ne parle pas non plus des commu- nications, pourtant bien avérées, de l'animal avec l'intérieur des parois de son test. M. Bosc (art. Balanite, Nouv. Dict. d’hist. nat., tom. 3, pag. 153 ) ne dit pas un seul mot de ce caractère, M. de Lamarck, qui n’a pas plus que M. de Blainville compté les cellulosités du test au nombre des caractères de famille ou d'ordre, l'indique cependant parmi ceux des genres Coronule et Balane, et ajoute que ces cellules montrent dans ces coquilles une structure très-particulière. 1} dit que celles du Coronula Testudinaria sont très-fines. J'avoue que je ne les aperçois pas distinctement dans la partie supérieure du test de cette espèce, et que celles du bas sont irrégulières , presque toujours ouvertes de toutes parts, leurs parois n'é- tant pour ainsi dire représentées que par de petits piliers la- melleux dont la base s'implante dans la membrane qui sert de support. Le reste de la coquille paraît solide, comme le dit M. de Blainville; mais je arois que les vides, dont j'ai cru apercevoir encore quelques traces, se remplissent à mesure que l’animal vieillit. Cette opinion me paraît la plus probable, parce qu’elle s'accorde avec le grand caractère de la famille. M. Duvernoy ( Dict. des sc.nat., art. Balanes, tom. HT, pag. 408) indique dans plusieurs de ses espèces, qui sont des Coronules, des Balanes et des Acastes, l’existence des cellulosités du test; mais il ne les compte pas au nombre des Lepas balanus de Linné (Balanus sulcatus. Brug. Lam.), dont les cellules sont très-considérables à la base, il ajoute 1 CR que celte structure remarquable, décrite avec beaucoup de détails par Poli, est loin d’étre la même dans toutes des espèces. M. Cuvier (mém. déjà cité sur les animaux des Anatifes et des Balanes ), M. Deshayes et M. de Férussac { Dict, class. d'hist. nat., tom. Il, pag. 142; tom. IV, pag. 506 ) sont les seuls, parmi les auteurs dont je possède les ouvrages, qui aient mis la cellulosité au nombre des caractères principaux et généraux des Balanides. M. Cuvier donne à leurs coquilles le nom de coquilles à lissu composé , à cause de l'analogie qu’il leur trouve avec certaines dents composées. Mais il faut remarquer que les valves de l’opercule croissent par stratifi- cation, comme les coquilles ordinaires, et qu’ainsi elles sont d’une organisation semblable à celles des coquilles de l’Ana- tife. Ce caracière me paraît d’une grande importance, en ce qu’il concourrait à prouver que la valve supérieure des Ru- distes, que je considère comme un opercule à valves sou- dées , diffère cependant classiquement de l’opercule des Cir- rhipèdes, puisqu'elle est celluleuse comme la valve inférieure. M. Cuvier donne en même temps des explications fort im- portantes sur les rapports du test des Balanides avec leur animal. Mais ce n’est pas ici le moment de nous en occuper. M. de Férussac et M. Deshayes ont donné aussi une va- leur assez grande au caractère de la cellulosité : mais ils ne le comptent qu’au nombre des caractères génériques; ainsi, selon moi, ils ne lui ont pas donné toute l'importance qu'il mérite. Sans doute, les grandes tubulures du Balanus sta- lactiferus , les cellulosités des Coronules , les galeries des Balanes donnent de bons caractères génériques. Mais, autant que j'ai pu m'en assurer par l'étude des Balanides peu nom- breux que je possède, il y a dans tous un test à tissu com- posé. Je l’ai retrouvé dans les Creusies fossiles des environs CHERS de Bordeaux et du Périgord : il existe, dans le Coronulæ Balænarum , indépendamment des cellules de la base, et dans l'épaisseur de leurs parois : je crois qu'il en est de même pour le Palanus stalactiferus, que j'ai eu occasion de voir , mais qui n’est plus sous mes yeux. Aïnsi, je vois partout, dans les Cirrhipèdes pourvus d’un tube testacé, que ce tube est à tissu composé. L'’opercule est à tissu feuilleté, comme dans les Circhipèdes pédonculés, où le tube n'existe plus, ainsi que l’a savamment observé M. de Lamarck ; ces animaux n'ont, pour toute enveloppe solide, qu’un opercule plurivalve. Il est donc conforme à la vérité de dire que le caractère essentiel du test des Cirrhi- pèdes , lorsqu'il existe indépendamment de l’opercule, est d’avoir le tissu composé : voilà alors un caracière classique. Ce caractère, nous le retrouvons dans les Rudistes, mais avec des modificaiions organiques qui acquièrent aussi une importance classique. Les pièces du tube des Cirrhipèdes deviennent, si je puis m'exprimer ainsi , organiquement soudées chez les Rudisies. Dès-lors, elles forment une seule et unique valve, qui sert de fondement au caractère de pas- sage entre les Cirrhipèdes et les Conchifères. Aussi voit-on que cette valve, réellement homogène, et non plus soudée extérieurement ou engrenée dans ses diverses portions , n’a pas , dans ses cellules, la diversiié de formes que M. de Fé- russac a décrite avec tant de soin et si ingénieusement ex- pliquée dans son article Balane du Dictionnaire classique d'histoire naturelle. Toute la masse du tube est organisée de même dans les Rudistes, parce qu’il n’y a plus les deux appareils distincts, rayons et aires, qui concourent à la formation du tube des Balanides. En second lieu , et c’est ici la modification la plus impor- tante, l’opercule des Cirthipèdes se trouve aussi organique- (73) ment soudé dans les Rudistes, et forme la seconde valve seule et unique qui complète le caracière de passage entre les Cirrhipèdes et les Conchifères. Mais en même temps cette valve change d'organisation. Elle cesse d’être feuilleiée comme dans les Cirrhipèdes : elle prend le caracière de similitude avec la valve inférieure , qui doit former le trait essentiel du test des Conchifères : elle lui devient organiquement pareille, puisque son tissu est composé. Il résulte de tout ce que je viens de recueillir sur ces ma- tières , que le tissu des Rudistes ne présente point de varia- tions dans la forme des cellules de chaque individu : pariout, dans la même coquille, elles sont semblables sous ce rap- port. De plus, elles sont en forme de galerie comme dans les Balanes ; donc, les Rudistes sont plus voisins des Balanes que des Coronules. En me livrant à la digression qu’on vient de lire, j'ai eu plutôt en vue d'indiquer que de détailler les renseignemeus que les auteurs nous donnent sur le test des Balanides ; ct je l’ai fait seulement dans le but de montrer sommairement les analogies qui les rapprochent des Rudistes. J'ai omis à dessein beaucoup de détails qui m’auraient éloigné de l’objet principal que je traite; mais ces détails, dont j'ai indiqué les sources , devront nécessairement être consultés par ceux qui voudront étudier à fond les rapports des Cirrhipèdes avec les Rudistes. Avant de quitter ce sujet, je dois dire quelques mots sur un caracière bien moins important sans doute que ceux dont nous venons de nous occuper, mais qui cependant ne me paraît pas entièrement à dédaigner; je veux parler de la forme générale des Rudistes. Cette forme si singulière n’a aucun analogue dans les Conchifères, et ne se représente absolu- ment que dans les Curhipèdes sessiles. Lorsque la coquille (74) est conique à cône droit ou peu incliné, comme dans l'ane des plus grandes de nos Sphérulites de la craie, l'observateur ne peut qu'être frappé de l'extrême ressemblance que ce fos- sile offre avec les Balanes et les Coronules. Lorsque le cône est renversé, c’est-à-dire, lorsque la valve inférieure forme un sac rétréci à la base, et que l’opercule , légèrement co- nique, se détache en formant un cône opposé, ainsi qu’on le voit dans les grandes Sphérulites du Périgord et dans les Radiolites des auteurs, on ne peut s’empêcher d’y recon- naître la forme générale des Creusies. Les Sphérulites et les Hippurites cylindriques nous présentent, moins parfaitement à la vérité, l'apparence des Tubicinelles. D'un autre côté, ces mêmes Sphérulites, et surtout les Hippurites à tube at- ténué à la base, semblent avoir quelque analogie préparatoire avec les Arrosoirs. Enfin, je puis le dire, je ne vois presque aucune classe qui me paraisse plus environnée de rapports naturels que celle que je propose, moyennant qu’eile soit placée comme elle me semble devoir l'être. Je dois maintenant porter mon attention sur le dernier point qui me reste à traiter pour éclairer, autant qu'il m'est possible , la question du classement des Rudistes. Ce point, très-important, consiste dans les rapports que l'animal a avec son test. Ici, nous ne trouverons pas de caractères com- muns entre les deux classes ; mais nous pourrons observer des analogies assez fortes pour confirmer leur rapprochement, SI. — Des rapports de l’animal des Rudistes avec son test. Nous devons premièrement écarter de la question les rap- ports qui existent entre l'animal des Cirrhipèdes et son oper- cule. Celui-ci, comme tous les tests à structure feuilletée, se forme entre le derme et l'épiderme. Dans les Rudistes au G3%) vontraire , l’opercule ayant changé de nature, et étant d:- venu une véritable valve, semblable par sa structure à la valve inférieure, doit avoir le même mode d’accroissement qu'elle. Celle-ci est organisée comme le tube des Cirrhipèdes ; donc, comme ce tube, les deux valves doivent avoir un mode d’accroissement indépendant du derme de l’animal. Par con- séquent, ce que nous dirons de l’organisation de l’une des valves, devra également s’entendre de l’organisation de l’autre valve. Dans les Balanides , le manteau donne naissance à des productions qui s’introduisent dans les concamérations du test ( Voy. Cuvier, loc. cit. ), Lorsqu'il n’y a pas de base calcaire, le manteau en tient la place , et ses productions sont extrêmement visibles dans les grandes cellules des Coronules et dans les cônes tubuleux du Balanus stalactiferus. Lorsqu'il y a une base calcaire, comme dans la plupart des Balanes ( Balanus tintinnabulum surtout), on apercoit facilement le caractère important que M. Cuvicr cite dans son mémoire (oc. cit. p. 99 ). « J'ai trouvé généralement, dit- » il, tout autour de la base intérieure du tube des pores qui » communiquaient avec ses cellules et qui pouvaient donner _» passage à des productions du manteau. » J'ai, pour ma part, observé ce caractère dans plusieurs espèces de Balanes, vivantes ou fossiles, et notamment dans un fragment trouvé dans la craie de Royan. Je mentionne ici cette dernière observation , parce que M, Defrance met au nombre des genres non encore trouvés dans la craie, le genre Balane. L'espèce que je cite ici paraît fort rare, car je n'en possède qu'un fragment, et j'ai pourtant recueilli un . fort grand nombre de fossiles de cette localité. J'ai observé en outre, dans le Balanus tintinnébulum, (76) que la base calcaire est aussi celluleuse que les valves. Ses cellules sont obliques, comprimées et cloisonnées; ainsi, d’après les excellentes observations de M. le baron de Férus- sac, le tissu de cette base est analogue à celui des aires, et non à celui des rayons. M. de Férussac ne pense pas que les productions du man- teau puissent entrer dans toutes les cellules du test, car, comme il le dit avec juste raison, les valves ou aires , com- posées de petits cônes ou petites pyramides, tubuleux et _contigus , à côtés communs, s’élèvant perpendiculairement de la base vers le sommet, et divisées sur leur hauteur en un grand nombre de petites loges, excluent toute idée de circu- lation capillaire. Il en est de même des rayons, quoiqu'ils soient construits d’une autre manière, c’est-à-dire, formés par des lames parallèles, empilées les unes sur les autres , et unies par les parois interne et externe du test, de manière à laisser entre elles de petites galeries parallèles. Cette absence de circulation dans les Balanides , si toute- fois des observations microscopiques sur le vivant viennent la confirmer, viennent à l'appui de ce que j'ai cru voir dans les cellules des Rudistes ; j'ai dit plus haut que je n'ai point apercu de communication entre elles. Quelque singulière que puisse paraître une orgauisation cellulaire sans but apparent, puisque les cellules seraient isolées de l’animal, on peut pourtant, ce me semble, l’ex- pliquer par l'accroissement en hauteur, qui est commun à tous les Rudistes et à tous les Balanides. Cet accroissement a nécessairement lieu par la base de la valve, quelle que soit sa position. Ainsi, dans les Rudistes, la base de la valve infé- rieure est en haut, à la place où elle se joint à la valve supé- ricure. Dans les Cirrhipèdes au contraire, la base de la valve est à la base du cône que forme la coquille. On peut donc (77) supposer que chaque tubulure ou cellule se cloisonrie à mme sure que les productions du manteau se retirent par l’alon- gement de la cellule qu’elles ont construite. Cette hypothèse me semble confirmée par la solidification du tube des Bala- nides , vers le haut de la coquille, surtout dans l’âge avancé, solidification telle que M. de Blainville n’a pas craint de don- ner pour caractère à ses Balanides une coquille solide , et que M. de Férussac lui-même, malgré ses savantes observa- tions sur la croissance des coquilles des Balanes , et sur leur contexture ( qui ne peuvent différer essentiellement de celles des Coronules), dit que les espèces de Balanes dans les- quelles le support calcaire manque, ont le plus souvent une coquille entièrement solide. J’ajouterai que, dans le Coro- nula testudinaria , dont j'ai des valves désunies , on retronve exactement , sur les bords des rayons et des aires, le même mode d'engrenage que M. de Férussac a si bien décrit pour les Balanes. Or, il est impossible qu’un mode d’engrenage identique soit le résultat d’une organisation différente. Gette apparence de solidité n’est donc rien; la théorie doit ici sup- pléer aux exceptions que le manque d'observations paraît cau- ser. À l’état pétrifié, j'aisouvent vu des portions de Rudistes solidifiées , ne montrant plus aucune apparence de cellules, et c'est généralement ainsi que la Calcéole se présenie. Je pense que cette solidification pouvait, comme dans les Bala- nides, se montrer déjà souvent dans les mdividus vivans; et les Calcéoles , vu la petitesse extrême de leurs cellules, me paraissent y avoir été plus sujettes qu'aucune Sphérulite, à plus forte raison qu’une Hippurite. Il paraît donc qu'à mesure que la coquille grandit, les tubes des Cirrhipèdes se cloisonnent, puis se sclidifient, parce que les productions du manteau se retirent vers le corps pour continuer à sécréter la substance des tubes dont l’alon- (58) gement devient nécessaire. Cela se concoit facilement, tant pour les espèces dépourvues de base calcaire que pour celles qui en ont une, puisque dans celle-ci, il y a des pores qui communiquent des cellules à l’intérieur du grand tube de la coquille. Mais dans les Rudistes, comment peut-on conce- voir uhé communication entre les productions du manteau et les cellules du test, puisque celles-ci sont recouvertes, à l'état parfait, par un enduit calcaire, poli et solide, qui n’est traversé par aucun poré ? J'avoue que ce point important de la physiologie des Ru- distes est couvert d’un voile que je ne puis soulever en en- tier. [l est bien vrai que j'ai cru voir, dans une Hippurite ; quelques pores perpendiculaires entre la lame calcaire et le tissa cellüleux du tèst; mais ce fait, incomplètement observé dans un seul fragment d’une seule espèce, ne me paraît nul- lement concluant. Quant aux Sphérulites, je crois pouvoir ässurer que, du moins dans l'état dé pétrification, il n’ÿ existe rien de semblable ; leur lame calcaire recouvre partout, et sans solution dé continuité quelconque, toutes les parties non cassées du test. Cependant, j'ai observé, dans plüsieurs Rudistes , quel- ques particularités qui m'induisent à croire que le mode de leur accroissement à des rapports intimes avec celui des Cir- rhipèdes. Tous les Rüdistes, comme je l’ai déjà dit, croissent en bauteur plus qu’en largeur ; c’est-à-dire qu’ils conservent plus de traces de leur accroissement en hauteur , que de leur accroissement en largeur. Ces dernières se réduisent exclusi- vement, je crois, aux cloisons longitudinales des cellules, et aux petites stries ou aux plis qu'on apercoit à l'extérieur dans la même direction : mais au total, ces traces d’accroissement sont infiniment moins sensibles que celles de la hauteur, qui se manifestent dans le sens horizontal. (79) Elles sont extrèémement remarquables dans la Calcéofe, Dans la plupart des Sphérulites, elles se manifestent plus visiblement encore pas les lames extérieures, qui toutes ré- pondent aux stries transversales que chaque espèce de ce genre porte dans la cavité de ses valves. Ces stries transver- sales sont dues à l’accroissement de la lame calcaire inté- rieure , laquelle se prolonge comme un vernis sur loutes les lames ou écailles extérieures, et les distingue l’une de l’autre. Il y a même des espèces , surtout les cratériformes, où l’on apercoit, sur la surface de chaque lame , quelques sillons ou vides qui pourraient bien y avoir été laissés par les produc- tions ou par les bords du manteau, lesquels, après avoir formé les cellules , auraient déposé sur elle, en se retirant, le vernis ou enduit calcaire solide qui la recouvre. Cette hypothèse acquiert encore plus de probabilité par l’examen de la nouvelle espèce d'Hippurite découverte en Périgord par M. Jouannet. Dans ce genre, il n’ÿ a point de stries transversales sur la lame calcaire qui tapisse l’intérieur de la cavité des valves. Il paraït que celle-ci, ou plutôt une nouvelle couche de celle-ci s'étend sur la paroi interne, après la retraite des productions du manteau qui ont construit le tést, et qui ont recouvert les cellules d’une première couche calcaire. Ce qu'il y a de certain , c’est que, dans la nou- velle espèce de M. Jouannet, le tube se délite par fragmens annülaires empilés l’un sur l’autre, à peu près comme cela - se voit dans la bouche de plusieurs Dauphinules fossiles. Sur ‘les lames calcaires qui enduisent chaque fragment , on voit distinctemént des impressions ramifiées , rayonnantes, en forme de veines ou de fibres, qui ne peuvent, ce me sem- ble , avoir été produites que par les appendices du manteau, avant qu'ils se retirassent pour aller procéder à la produe- tion d'uñ anneau supérieur, “ (80; Tel est, selon moi, le mode d’accroissement que les Ru distes ont pu avoir ; et de cette hypothèse il me parait résulter deux conséquences : La première explique pourquoi il ne reste aucune trace d’attaches musculaires spéciales qui joignissent l'animal ou son manteau à un point déterminé de la cavité de chaque valve. Cela n'était pas nécessaire, puisque les productions du man- teau tenaient toujours à la coquille, soit par l’intérieur des cellules pendant leur formation , soit par la surface de la dernière lame tesiacée qui avait été produite pour les recou- vrir. D'ailleurs, nous ignorons quelles étaient la forme ex- térieure et l'épaisseur du sac où manteau ; par conséquent, cette substance , charnue ou cartilagineuse , et par, consé- quent soluble, pouvait être soudée à la paroi interne du test, et peut avoir disparu sans y laisser de traces, pourvu qu'on suppose qu'elle était lisse, La seconde conséquence explique le mode de liaison des deux valves. Le sac supérieur et le sac inférieur recouvraient, chacun par leurs productions, le bord supérieur de chaque valve, et y adhéraient , si ce que je viens de détailler est fondé en vérité. Le corps du sac, unique et continu pour les deux valves , les liait par conséquent l’une à l’autre, moyennant un repli exiensible qui leur permetlait de s’écarter assez pour laisser saillir les bras hors de la coquille, et pour permettre l'introduction du fluide ambiant dans l'ouverture branchiale. Il est facile de voir combien ce système présente d’analo- gies avec le système de clôture des Cirrhipèdes par le moyen de leur membrane operculaire, musculeuse, extensible et contractile. On sait qu'au moyen de cette membrane, qui, chez eux, complète l’opercule , le corps propre de l’animal est totalement sequestré du contact du liquide ou de l’air ex- téricurs , à l'exception des ouvertures branchiale, buccale, (81) anale et génitale;; et de celle qui,,.commune ou distincte, sert à la saillie des bras. Il me reste à parler du pédoncule que M; .de Blainsille suppose avoir servi à fixer sur les rochers la valve inférieure de la Sphérulite. La considération du trou qu'il croit avoir remarqué au centre de cette valve a probablement été la cause de la place qu'il a donnée, quoiqu'avec doute 5 à Ce-genre, dans les Lingulacées. ( Voy. de Blainville, Table SYNOPE » 3 art, Conchyliologie du Dict, des sc: nat: tom.-X). Cette considération isolée l’a conduit à l'étrange nécessité, de placer les Calcéoles et les Radiolites, où ce trou h'’existe pas ; dans une autre famille que la Sphérulite. Mais il à senti plus tard Jinconvénient d'une pareille disséinination, puisque , dans son traité de malacologie (Dict. des se. nat:, tom. XXXIT. art. Mollusques), il a réuni cés trois genres dans son ordre:des Rudistes , tout en conservant l'opinion de l'existence du pé- doncule , pour la Sphérulite de Lamarck. On comprend faci- lement combien serait grande l’anomalie qui résulterait, dans la famille des Rudistes, d’un exception organique aussi grave. Aussi, je n'hésite point à rejeter ce caractère , comme fondé sur de fausses apparences. Sans doute, les Rudistes étaient adhérens, comme toutes les coquilles irrégulières. Sans doute aussi, leur mode d’adhé- rence varie considérablement. Dans la Calcéole, on n’en aperçoit aucune trace, ce qui me fait présumer que, comme plusieurs Balanides, elle vivait incrustée dans quelque corps mou et soluble , tel que les Alcyons ou les Éponges. Dans les Sphérulites et dans les ÆZippurites, l'adhérence avait lieu tantôt par un côté de la grande valve, tantôt par son extrémité inférieure et conique, qu'on trouve presque tou- jours cassée , et tantôt par cette même extrémité fort élargie, ce qui arrive lorsqu'elle forme la base du cône. C'est dans ce ( 82 j cas; je crois ; que se trouve placée la Sphérulite de MM. de Lamarck et de Blainville. Dans celle de mes espèces nouvelles qui s’en rapproche le plus, j'ai long-temps eru voir'une ou- verture au sommet de la valve (base du cône). Mais je me suis ensuite convaincu, par l'examen d’un plus grand nom- bre d’mdividus, que ce trou est dû tout simplement au dé- litement des couches inférieures du tést, qui sont restées «adhérentes au rocher , lorsque la coquille pétrifiée en a été arrachée par la force des instrumens. Enfin, et pour ne plus ‘laissér aucun doute sur ce point, je possède le fond d’une valve inférieure de cette espèce , dans lequel le test ne laisse voir aucune solution de continuité. La planche du Dictionnaire des sciences naturelles qui représente la Sphérulite agariciforme de M. de Blainville , est une copie coloriée des trois figures de l’Encyclopédie méthodique (pl. 172), à l’exception pourtant de la figure 1 a, qui représente la valve inférieure vue par le dos. On y voit effectivement la place d’un trou ovale et médian. Mais ce trou est représenté fermé ; et je crois, d’après les considé- rations que je viens d'exposer, qu'il est bien permis de le regarder comme une simple cassure, aboutissant probable- ment à l'extrémité inférieure du grand cône du Birostre. SIV. — Conclusions. Les Rudistes forment une classe à part, caractérisée par l'organisation de leur test , la forme et la proportion de leurs valves, et par la forme de leur animal , supposée d’après le noyau que celui-ci a laissé. | | Les Rudistes avaient des bras. Leur nombre était très- probablement supérieur à deux, puisque l'organisation de cette classe l’éloigne des Brachiopodes et la rapproche des Cirrhipèdes. (83) . L'animal des Rudistes avait une organisation voisine de celle des Cirrhipèdes et des Ascidiens. Comme eux, il était enveloppé dans un sac ou manteau pourvu d’une ouverture probablement unique, et dans lequel le corps était suspendu, sans le remplir. La considération du test paraît rapprocher davantage les Rudistes des Cirrhipèdes que des Ascidiens, à plus forte raison des Cirrhipèdes que des Tubicolées. Cependant les Rudistes étant essentiellement bivalves et acéphales, sans être conchifères , doivent être placés non loin des familles inférieures de cette classe. + Tels sont les faits principaux que j'ai détaillés, et les hypo- thèses que je me suis efforcé d'établir sur l'observation des faits, Il en résulte que les Rudistes doivent être placés ainsi qu'il suit dans la série linéaire de chacun des systèmes de malaco- logie que j'ai sous les yeux : 1.° Dans le système de M. de Lamarck (qui est suivi dans ma collection accréditée par la Société Linnéenne de Bor- deaux ), la nouvelle classe des Rudistes doit être placée entre les Cirrhipèdes et les Conchifères, et doit former la classe n.° 10 (bis). Dans cette ligne ascendante, le genre SPaéru- LITE doit être placé le premier , comme se rapprochant des Balanides par ses espèces cratériformes. Les espèces cylin- droïdes passent ensuite, par l'intermédiaire des duploco- noïdes et des cunéiformes , aux espèces calcéoliformes, qui sont coniques-renversées, applaties, et qui conduisent au genre Carcéore. Après celui-ci, vient le genre Hippurire, qui commence par les espèces à cône court, et se lie aux Tubi- colées par celles dont le tube s’atténue à la base comme dans l'Arrosoir. Mais, dans le systèmeide M. de Lamarek, les Rudistes perdent l'avantage, immense pour l'explication de leurs organes , d’être placés dans le voisinage des Ascidiens. (84). 2.9 Dans le système de M. Cuvier, il est impossible dé classer convenablement les Rudistes, parce que les Brachio- podes viennent rompfe tous les rapports entre les Tubicolées etles Cirrhopodes. Ce qui resterait de mieux à faire, serait de les placer entre les Brachiopodes et les Cirrhopodes, plutôt qu'entre les Tubicolées et les Ascidiens, parce que les Ru- distes ne sont pas des Acéphales proprement dits, et que leurs rapports avec les Cirrhopodes forcent à ne pas les en éloigner. Si l’on plaçait les Brachiopodes entre les Oscabrions et les Acéphales, les Rudistes trouveraient naturellement leur véritable place, selon moi, entre les Ascidiens et les Cirrho- podes. M. Cuvier suit l’ordre descendant : ainsi, dans son système, comme dans ceux de MM. de Férussac et de Blain- ville , les genres des Rudistes doivent prendre rang ainsi quil suit : Zippurite, Calcéole, et Sphérulite. | 3.° M. de Férussac , en transportant les Cirrhopodes entre les Oscabrions’et les Brachiopodes , rend encore plus difficile le classementides Rudistes. 11 faudrait donc, pour suivre son système, savoir si c’est avec les Cirrhopodes ou avec les As- cidiens que les Rudistes ont le plus de rapports, afin de les placer à l’une ou à l’autre extrémité de l'immense série des Acéphalés. Il semble pourtant qu’une pareille alternative ne peut pas être permise ; et la considération du test détermine- rait probablement à placer les Rudistes entre les Cirrhopodes, que M. de F'érussac termine par les Balanides , et les Brachio- podes. Mais je ne puis que regretter vivement, avec M. de Blainville, que les Cirrhopodes soient ainsi rapprochés des hautes classes des Acéphalés , au lieu de former le passage de ce groupe à celui des animaux articulés. | 4.° M. de Blainville est donc le seul dont la méthode s'ac- corde parfaitement avec la conviction intime que l'étude des Rudistes a fait naître en moi, relativement aux rapports qui (85) lient les Tubicolées aux Ascidiens , ceux-ci aux Rudistes , et les Rudistes enfin aux Cirrhopodes. Ici, je ne trouve plus d'obstacles à la série descendante qui me paraît näturélle ; et je pense que les Brachiopodes (Palliobranchés} étant renvoyés par ce savant à la place que M. de Lamarck leur avait assignée entre les Céphalés et les Acéphalés, on doit, dans son sys- tème, changer la place qu’il a donnée aux Rudistes dans les degrés élevés de ses Acéphalophores , et les placer entre ses Hétérobranches (Tuniciers de Lamarck) et ses Malento- zoaires nématopodes ( Civrhipèdes de Lamarck}. Il serait même très-possible que les Rudistes dussent rentrer dans son sous-type des Malentozoaires:, mais comme classe distincte ; car je les crois, comme je l’ai dit précédemment ; classique- ment diflérens des Cirrhipèdes de Lamarck. CHAPITRE V.— Tasceau DE LA cLAsse pes RuDistes. Caractères classiques. RUDISTA. AximaL ignotum , sed formàtypi sive nucleï in testà RE sistentis hypotheticè depictum. Nueleus /apideus , nullis organorum indiciis intüs re- lictis ; valvarum cavitatem haud'ommind referciens , nec ex naturd testæ adhærens ; ex partibus duabus distinctis constans,,.Birostro scilicet (sive nucleo vero) et Lamellis adventitüs. Ambæ nuclez partes bilobæ vel duplices , lobis basi opositis , cireulo lapideo nuclez Pare quatuor basin comimunem conjungente, _ Birostrum, semper solidunr aut intüs TS vesti- tum, animalis pallii typus interior in lapidèm conversus videtur. Birostri lobi plus minüsve conici sunt ét inæ- quales: Circè conorum basin ; impressidnes musculares (86). plures et formé diverse conspiciuntur; Birostri conis angulum plus minüsve :obtusum .formantibus. Lamellæ adventitiæ, cavernosæ , quandoquè crystallis obtectæ., Ptit typus in lapidem conversus vi- dentur. Pl Jasces sæpissimè Birostriconos adæ- quant arctèque comitantur; Lamellarum interstitiis tubu- laribus, .longitudinalibus , compressis , basi perforatis. Circulus /apidèus extiùs carinatus ; damellarum cavi- tatum tubularium apicibus in circulo conditis ; carinä circuli valvarum ambarum margines spectante. ANIMALIS CHARACTERES HYPOTHETICI. — 1.° Charact. gene- ral, — Jidem ac Morruscorum (Cuvier), exceptis Cepha- lopodorum , Pteropodorum ; Gasteropodorum Brachiopodo- rum que charatteribus specialibus ; exceptis quoque characteribus specialibus infrà describendis : . ‘Tidem ac Morruscorum (Férussac), exceptis Cephala- torum characteribus, specialibus ; exceplis quoque cha- racteribus specialibus infrà describendis. 2.9 Charact. special.—Corpus inarticulatum , in cavitate tunicæ-sive: Pallii partim vacud verticaliter suspénsum , brachiis instructum. à 4 :Brachia duo ? an-plura? an cirrata ? an articulata ? Os medium ; testæ parietem lateralem spectans. ‘Branchiæ /amello-cavernoseæ , inter os et parietem site ; canali unico aut duplici, ori vVicino, branchias-c Cum cor- pore conjungerte: -Pallium ex conis duobus haull omnind:corpore refertis | constans; Branchias includens ; latère branchiali fissum; appendicibus testæ substantiam exsudantibus; et in'ejus- dem, interstitiis plus: minisve produetis instruclum ; valvas, ambas testæ invicem colligans. LEestauex naturé bivalvis , sœæpissimè maximè inæwqui- (87 ) valvis janths impressionibus muscularibus distinctis om- nind carens ; extùs rugis, aut squamis, aut lamellis pa- tulis inclinatis undatisve incrementalibus instructa ; lon- gitudinaliter sœpè striata aut plicata ; rarissimè lævis.: Testæ substantia appendicibus (cùm verd reperiendi sint) lamelliformibus ; sed nunquäm lamellosa sive fo- liacea ; parietibus appendicibusque intùs multilocula- ribus. | Testæ cellule ax testæ parallelæ , subeylindricæ , pa- rietibus tenuissimis | undiquè clausæ, scissur& longitu- dinali quadrangulares ; omnibus cellulis strati singuli la- melli testaced tenuissimé continud nec porosd inductis. !Valva ‘inferior perpetud adhærens ; ferè constanter su- périore:multo major, turbinata, infundibuliformis | cos nicè excavata ; vertice coni (i.e. apex naturalis valvæ), testæ basin spectante ; intùs longitudinaliter sive trans= versè striata ; sæpè in pariete internd'carind unicé , sive duplici, aut quandoquè triplici , Jormd variabilt , plus minusve prominulé , instructa. Valva ‘superior semper libera , ferè constanter in nferiori mulid minor ; opercularis ; horizontaliter aut oblique ad' aperturam valvæ inferioris posita; conica, depressa aut plaña; im striis appendicibusquée inferiori similis, tüm üsdem characteribus dispar. 28 | “Cardo ét ligamentum valvarum nu//i (excepté Calceolà, pseudo-cardine unilaterali instructd ). RUDISTES.. ANIMAL inconnu ; mais. hypothétiquement caractérisé par la. forme du moule ou noyau qu'il a laissé dans la coquille. Hi Noyau composé d’une site homogène ou géodique, sans (: 88 )) traces d? organisation à l'intérieur, ne remplissant pas exac- tement la cavité des valves, et non adhérent naturellement au tést ; composé dé deux parties, distinctes, le Zirostre ou noyau ptoprement dit, et l’ Appareil accessoire. Ces deux parties sont bilebées ou doubles , à lobes opposés à leur base, laquelle repose sur un bourrelet pierreux commun aux quatre divisions du noyau complet. Le Birostre, toujours solide ou géodique, paraît être le moule intérieur di manteau de l'animal. Ses deux lobes sont plus ou moins, coniques et inégaux. Autour de la base des cônes , on trouve diverses impressions musculaires, Les cônes forment entre.eux un angle plus ou moins obtus. L'’Appareil aécéssoine ; Caverneux-lamelliforme , quel- quefois cristallisé ; paraît être le oule de l’appareil branchial. Ses deux lobes suivent, en général. les proportions.et la di- rection des cônes du Birostre, auxquels:ils sont parallèles et accollés. $es tubulures.sont longitudinales ; et perforées à. la base. a (bus tet | | Le Bourne recoit Prés: ae tubulures de l'appareil accessoire. Il. est, caréné, et sa.carène répond au pad de réunion des. deux valves. : , Gaz ACTÈRES HYPOTHÉTIQUES, DE, L'ANIMAL +11 .2 : Ra , ières généraux. — Ceux des Mozzusques. ( Cuvier), .abs- traction faite de ceux qui sont particuliers, aux Céphalopodes 5: Préropodes ; Gastéropodes. et, Brachiopodes.; et sauf les modifications spéciales indiquées'ci-après :, 3-01, ' Ceux des Mozzusques (Férussac), abstraction faite de ceux qui sont particuliers’ atix Céphalés ; et sauf les modifi- cations spéciales indiquées ‘ci-après (1): (x) Je ne puis indiquer pour mes-Rudistes des caractères généraux pris dans les méthodes de: Lamarck et de Blainville, (puisqué ÿ ‘selon (89 ) 2. Caractèresspéciaux.—Corps non articulé, suspendu verticalement dans un sac ow manteau’‘qu'il ne remplit pas enentier ; muni de bras. Nombre de bras supérieur à deux ? Bràs cirrheux? ou articulés? Bouche médiane , latérale par rapport à l'axe de la coquille. Branchiés lamello-caverneusés, placées en avant de la bouche, communiquant avec le corps par l’intermédiairé d’un ou: de deux canaux sittiés x côté de la bouche. Manteau formé de deux cônes opposés, non entièrement remplis-par le corps; ouvert du côté des branchies, qu'il renferme ; pourvu de productions destinées à sécrétér la subs- tance du test; et qui pénètrent plus ou moins dans son inté- rieur; servant en même-temps à l’attache des deux valves de la ‘coquille. l :Goquixe essentiellement bivalve, généralement très-iné- quivalve ,. dépourvue à l’intérieur de toute impression muscu- laire distincte ; portant extérieurement des marques cons- tantes de son ‘accroissement en hauteur, lesquelles consis- tent le plus souvent.en rides , écailles ou lames irrégulières ; horizéntäles; inclinées ou ondulées; souvent striée où plissée lengitudinalement , presque jamais lisse. | | Testlamelliforme dans ses appendices, lorsqu'il en pré- sente, mais jamais lamelleux ou feuilleté ; multiloculaire dans l'épaisseur de ses parois.et de ses appendices. Cellules du test parallèles à l'axe de la coquille, subcy- lindriques , à cloisons très-minces dans l’état normal, fer- mées de toutes parts, présentant une cassure tongtiliale quadrangulaire. Toutes:les: cellules de la même couche du moi, les caractères de; ces animaux participent de ceux des Cirrhi- pèdes fé des Conchifères du premier auteur, et de ceux des Ma- LicOS0 aies & dés Malentozoaires LATE du second, | {90 ) test recouvertes, dans l’état normal, par une lame testacée très-mince, continue, non poreuse. Valve inférieure nécessairement adhérente , presque tou- jours beaucoup plus grande que la supérieure, turbinée , contenant une cavité infundibuliforme , conique (le:sommet du cône , qui est le sommet organique de la valve, tourné vers le bas de la coquille), striée à l’intérieur , soit longitu- dinalement, soit transversalement ; pourvue , en général, sur: l’une des parois de l’intérieur, d’une, de deux, ou quelque- fois de trois arêtes longitudinales, plus ou moins saillantes et: de forme variable. | Valve supérieure nécessairement libre, presque toujours beaucoup plus petite que l'inférieure , remplissant les fonc- tions d’opercule , posée horizontalement ou obliquement sur: l'ouverture de la valve inférieure ; variant de la forme conique à la forme applatie; tantôt semblable à l’inférieure , par ses appendices et ses stries, tantôt en différant sous ces rapports. Charnière et ligament des valves nuls (hormis dans la. Calcéole ; qui a une fausse charnière unilatérale}. : . Oss. — Les valves ont dû être attachées à des productions! très-déliées du bord du manteau, ou collées à sa-surface en- tière ; et leur jeu a dû être causé par la seule action muscu- laire de son tissu. Famille unique. CALCEOLEE. Charact. — Jidem ac classis. dues ti 3e LES CALCÉOLÉES. Caract. — Ceux de la classe. - Oss. — S'il était reconnu que les Calcéoles ne contien- nent réellement ni noyau ni appareil accessoire, cette con-. (91) sidération, jointe à celle de la fausse charnière, devrait porter à en former une famille séparée, qui conserverait le nom de Calcéolées. Les autres genres actuellement connus de la classe des Rudistes pourraient former une seconde fa- mille , sous le nom d’Acardes. En attendant de plus amples lumières, je dispose ainsi les genres de la famille des Calcéolées, en suivant l’ordre ascendant adopté -par M. de. Lamarck : Sphérulite. Calcéole. Hippurite. SPHÆRULITES. Lamarck. — Spherulites. Blainville. Sphérulite. Lamétherie. Acardo. Bruguière. Cuvier. — Ostracites. Picot de la Peyrouse. Desmarets. — Radiolites. Lamarck. Bosc. Blain- ville. Deshayes. Férussac. Ejusdem Nucreus, Birostrites. Lamarck. Férussac. Blain- ville. Ejusdem spec. plures | Jodamia. Defrance. Charact. gener. — Birostrum ex conis. duobus plus mi- nüsve acutis constans , rard subæqualibus , corniformi- bus; facie internd subflexis, inclinatione mutud luden- tibus , litteram N patentissimam æmulantibus, quando- què horizontaliter squamatim . excidentibus. Lamellæ adventitiæ Birostri conos subæquantes. , Testa, ferè semper: maximè, inœquivalurs ; Tarissimè subæquivalyis.; sæpiùs, lamellis, squamis rugisve hori- zontalibus, inclinatis. adpressis, undulatisve exiùs echi- nata ;. quandoquè longitudinaliter plicata; valvarum pa- niele intern& constanter transversè, striaté; conum erec- tum laut resupinatunr,, sive, conum duplicem, basi com- munt, lobis oppositis œmulans. «Testæ cellule. subeylindrice minute, latitudine lon- (92) gitudinem superante , inclinationem testæ appendiciune sequentes ; scissurd longitudinali quadrangulares. Valva inferior conica vel cylindroïdea, semper superiort major , rarissimè. subæqualis ; pariete laterali adhæœ- rens , et tunc cylindroïdea aut conum resupinatum for- mans; aut apice naturali (testæ basi) adhærens , ettunc conum erectum œmulans ; apice naturali nunquäm in tubum producto. — Carinæ interiores quandoque nullæ ; sœpiüs 1-2, formé variäbili, plus minüsve remote , lamellas adventitias spectantes. Valva superior plus minüsve conica , sive complanata, constanter inferiori minor, rarissimè subæqualis ; hort- zontaliter aut pauld obliquè ad apérturam valvæ infe- rioris posita; appendicibus exterioribus valvæ majori similis. — Carinæ interiores forsan nulle, tantum quèd valva valdè conica sit. Caract. génér. — Birostre à deux cônes plus où moms pointus, rarement sub: égaux, corniformes ; légèrément ar- qués en dedans, disposés comme les branches d'un V très- ouvert, variant dans leur inclination pa se DéHERR quelquefois dans le sens horizontal. Appareil accessoire M sé aussi Le LS les cônes du Birostre. ds 15 ŒHONRLE Coquille presque toujours très-inéquivalve, très-rarément subéquivalve ; généralement pourvue à l'extérieur de lames , écailles ou rides horizontales , inclinées ,'appliquéés où on- dulées ; quelquefois plissée longitudmalement : toujours striée horizontalement à l'intérieur des deux valves; formant un cône droit où renversé , ‘et uen un cône double à à base commune, à lobes opposés. vo: Cellules du test subeylindriques , fort peste: plus lar- (93) ges que longues, variant, dans leur inclinaison, avec les appendices du test; présentant une cassure longitudinale quadrangulaire. Vüulve inférieure conique ou cylindroïde , toujours plus grande que la supérieure , rarement presque égale, adhé- rente soit par un de ses côtés , quand elle forme un cy- lindre ou un cône renversé , soit par son sommet organique (base de la coquille ), quand elle forme un cône droit ; ja- mais prolongée à son sommet organique en forme de tuyau. — Arétes quelquefois nulles, ou au nombre d’une ou de deux}, de forme variable, plus ou moins écartées, placées vis-à-vis l'appareil accessoire. Valve supérieure plus où mois conique ou applatie , tou- jours plus petite que l'inférieure, rarement presque égale , posée horizontalement ou un peu obliquement sur l'infé- rieure, à laquelle elle est semblable par ses appendices ex- térieurs. — Arétes probablement nulles, excepté lorsque la valve est très-conique. O»s. — Le genre Sphérulite est celui dont les caractères sont le plus concordans avec ceux de la classe, parce que c’est celui dont j'ai pu étudier le plus grand nombre d’es- pèces et d'échantillons bien conservés, non pétrifiés dans leur intérieur, Cependant son étude est encore enveloppée, pour moi, de grandes obseurités. IL n’est pas élonnant que ces obscurités se multiplient dans les autres genres, que je n'ai pu éludier que si incomplètement dans leur ensemble. Il ne serait pas étonnant non plus que, n'ayant pas sous les yeux toutes les espèces décrites par les auteurs, je fisse quelque double emploi. Au reste, je le dis encore, mon travail n’est qu'une étude préparatoire ; un autre, plus habile ou mieux placé que moi, deyra un jour le completter et le corriger, Co4) lorsque des observations plus nombreuses auront été recueil- lies. D'ailleurs, il est d'autant plus difficile de donner de bonnes descriptions pour distinguer facilement les espèces, qu'il est extrêmement rare que deux individus soient abso- lument semblables pour leur état de conservation, et montrent leurs caractères avec le même degré de clarté. Les proportions relatives du grand et dupetit cône du Bi- rostre étant en rapport avec la profondeur relative des valves, fournissent d’excellens caractères spécifiques. Je donnerai donc, pour toutes les espèces dont je possède le Birostre en bon état, la proportion suivante : Le petit cône est au grand cône comme un est à.…..; prenant ainsi la longueur du petit cône mesuré depuis la carène du bourrelet, pour l'unité. Ce rapport sera donc exprimé ainsi, le plus approximativement qu'il me sera possible, selon les résultats des mesures : — CAGE SEE À. Species Crateriformes, conum erectum, brevem, basi valdè lat adhærentique, æmulantes ; test@ basi multo crassiore, ad aperturam valvæ inferioris tenuiore. Valvd superiore horizontaliter positä. Birostri conis subœqualibus brevibus crassis. Lamellæ adventitiæ anomalæ ; et cœteroquin parüm note. Espèces Cratériformes , formant un cône droit, court, base fort élargie et adhérente ; test beaucoup plus épais à la base de la coquille qu’à l’orifice de la valve inférieure. Valve supérieure reposant horizontalement sur l'ouverture. < S" A # » . . Birostre à cônes sub-égaux, courts, épais. À ppareil acces- soire anomal, et du reste peu connu. [LES 1. SPHÆRULITES CRATERIFORMIS. Nob. Testé maximd, basi latissimä , squamis coalitis in- clinatis conoïdo-retusd ; cellulis parvis, latitudine lon- (95 ) gitudinéem superante.— Valvé inferiore maximd& , cras- sissimd ; cavitate infundibuliformi, regulari, paulomints pérvia, haud obliquatä; striis transversis interioribus rémotis; carinis duabus obtusis, crassis, remotis. — Valvd superiore conoïded, tenui, vertice inclinato; ca- vitate infundibuliformi, obliquaté ; striis transversis in- terioribus remotis ; carind unicd , lineart, tenui. — Bi- rostro conis subæqualibus crassis.— Lamellis adventitiis ignotis ; lamellis aliis conorum basin comitantibus. Habite... Fossile des falaises crayeuses de Royan, à l'embouchure de la Gironde (département de la Charente- Inférieure ). Fossile de Lanquais ( Dordogne), dans une craie absolument semblable à celle de Royan, et contenant les mêmes fossiles. — Birostre à l’état crayeux. Test passant souvent à ia pétrification siliceuse. c: C::1:11Hou:: 5: 6. Cette superbe espèce , l’une des deux plus grandes que je “connaisse , atteint peut-être un pied de diamètre. On ne peut -en être certain, puisque le bord des lames est toujours cassé, On ne peut jamais être assuré non plus de la hauteur des in- dividus qu’on trouve privés de leur Birostre, parce que la - coquille se délite par couches horizontales. Mais, lorsqu'on trouve un Birostre isolé, on sait toujours, à peu de chose -près, quelle était la hauteur de l’individu qui le renfermait , puisque chaque cône donne la profondeur presque exacte de chaque cavité. On trouve toujours cette coquille posée sur son point d’adhérence , c’est-à-dire sur sa base (sommet or- ganique de la valve inférieure). Les écailles ou lames exté- rieures sont inclinées suivant la direction du cône que forme la coquille, lisses, irrégulièrement et grossièrement, mais faiblement ondulées ; à ondulations rayonnantes. J’ai compté, (96 ). sur le même individu, 56 cellales en long, dans un espace de six millimètres , et 57 dans un espace de dix-huit milli- mètres : ainsi, on ne peut évaluer exactement leur hauteur; la largeur est toujours un peu plus considérable que la hauteur. La base de la coquille devait être formée par une lame de peu d'épaisseur, car on trouve presque toujours cette base ouverte ; mais il est facile de se convaincre qu’elle ne l'est que par une cassure , et non par un trou naturel. — Lorsque la couche testacée qui tapisse l’intérieur n'existe plus, la cavité paraît striée longitudinalement, à cause de la direc- tion des cellules. Le petit cône du Birostre, placé dans sa position naturelle, s'élève au-dessus de la valve inférieure, absolument comme on le voit dans la figure du Jodamia Castri de M. Defrance (Voy. n.° 58). — La base de la coquille n'est pas plane; elle est concave comme le chapeau de certains champignons. Je ne connais aucun corps dont la forme re- présente plus exactement cette coquille, lorsqu'elle est privée de son Birostre et de sa valve supérieure, que le chapeau d’un Polypier fossile (Æippalimus fungoides , Lam.*) figuré dans une des planches du 35.€ cahier du Dictionnaire des scien- ces naturelles (fig. 2). Individus remarquables observés jusqu'à ce jour. — N.° 1. Valve inférieure roulée, réduite à cinq pouces de: dia- mètre, sur deux pouces trois lignes de haut, mais excessive- ment curieuse en ce qu’elle n’est pour ainsi dire pas pétri- fiée (quoique la flamme d’une chandelle ne la noircisse pas, et n’en tire aucune odeur animale). On compte les cellules aussi bien qu'on le ferait dans la coquille vivante. Elles sont vides dans presque tout cet échantillon, qui est fort léger pour sa grosseur. Le Birostre est remplacé par une pâte crayeuse qui s'est moulée exactement dans la cavité, et qui ne s'en détache pas entièrement. On apercoit quelques (97) traces d'organisation sur ce moule informe, vers l'ouverture des valves. Ce sont les restes du vrai Birostre qui a été con- fondu avec la pâte crayéuse infiltrée dans toute la cavité. — Mon cabinet. : N.° 2. Valve inférieure pétrifiée, empâtée dans la craie, de ro pouces de diamètre, sur 5 pouces 3 lignes dé haut. Birostre adhérent , cassé dans sa moitié supérieure. Le sur- plus de la cavité, comme dans le n.° 1’, a été rempli de pâte crayeuse. L'appareil accessoire est détruit ou fondu dans cette pâte. Mais il y a une série de lamelles verticales , semblables à celles des appareils branchiaux ordinaires , qui se prolongent des deux côtés, autour de la base du grand cône, et qui séparent le test de deux cavités latérales creusées dans le corps du moule. La conservation parfaite de ces lames , et les traces identiques que j'en ai vues sur plusieurs autres Birostres , me font penser que deux hypothèses sont admis- sibles relativement à ces Sphérulites à cône surbaissé. 1.° Si l'appareil accessoire y existe dans la forme ordis naire; comme les Birostres ne me permettent pas d’en dou- ter , alors les espèces de ce groupe sont anomales par l’exis- tence de lames branchiales qui entourent la base des cônes, et qui s’y trouvent en sus de l’appareil accessoire ordinaire. 2.9 Si l'appareil accessoire ordinaire, que je n’ai jamais vu dans ces espèces, n’y existait réellement pas, le groupe qu’elles forment serait anomal par la position des Branchies, qui, dans ce cas, existeraient uniquement des deux côtés de la base des cônes. Ce caractère serait peut-être assez impor- tant pour nécessiter la formation d’un genre séparé pour ce groupe. Mais, quoique je n’aie pas les moyens de m’assurer matériellement de la vérité de l’une ou de l’autre hypothèse, je suis cependant moralement convaincu que la première est la seule vraie. (98 ) L'individu que je viens de décrire est scié par le milieu. Le Birostre est adhérent à l’une des moitiés, sur laquelle il se détache en relief. — Mon cabinet. N.° 3. Fragment pétrifié de valve inférieure, dans lequel on voit que. le sommet organique de la valve ( base de la coquille } n’était pas percé d’un trou. — Mon cabinet. N.° 4. Valve inférieure incomplète , pétrifiée , lavée par la mer, dépourvue, en dessus, de toute gangue. On y voit sur les écailles, outre les rides grossières, des veines rayon- nantes, simples ou bifurquées, en creux. — 8 pouces de dia- mètre sur 3 pouces 6 lignes de haut. — Mon cabinet. N.° 5, Deux valves supérieures, détachées, cassées au sommet, — 2 pouces 6 lignes de diamètre. Profondeur pré- sumable, 2 pouces. — Je n'ai jamais trouvé la valve su- périeure adhérente à l'inférieure; mais les deux que je cite s’adaptent fort bien par leurs contours aux valves inférieures , ce qui m'a fait juger qu’elles appartiennent à la même es- pèce. La disposition des stries intérieures est la même. Ces valves supérieures ont deux caractères remarquables : 1.° la présence d’une seule carène ou arète intérieure, différente, par sa forme, des carènes de la valve inférieure ; 2.° l’iné- galité et la dépression de leurs parois latérales. — J'ai aussi un sommet, détaché, d'une valve supérieure. Il est com- primé , et extraordinairement aigu. La earène règne jusqu’au fond de la cavité, et n’est guère plus épaisse qu’un cheveu, quoiqu'elle soit très- visible. — Ces valves supérieures sont organisées de manière à ne pouvoir être prises pour les valves inférieures d’une espèce distincte. — Mon cabinet. N.° 6. Valve inférieure pétrifiée, de 10 pouces de diamètre sur 5 de haut. Birostre parfaitement libre, entier, mais sans appareil accessoire; portant des traces des lames anomales, présumées branchiales , que j'ai décrites au n.°.2. — Il était ( 99) engagé dans une gangue presque pulvérulente qui remplis- sait la cavité. Je l'ai nettoyée, et le Birostre est resté parfai= tement libre et mobile. Le grand cône du Birostre ; mesuré depuis la carène du bourrelet, a 85 millimètres de long. Le petit cône, mesuré de.même, a 50 millimètres. D’un sommet à l’autre, il y à 05 millimètres. L’angle externe ( la carène du bourrelet. formant le sommet de l'angle, et le côté exté- rieur des cônes formant ses: côtés ) est presque un angle droit. L’angle interne est d'environ 160 degrés (‘mesure sexagési- male). —— J’envoie ce superbe individu au Muséum du Jar- din du Roi. N.° 7. Valve inférieure très grande, à peine pétrifiée , dont les cellules sont admirablement distinctes. Moule crayeux remplissant exactement la cavité. Cet exemplaire, d’une rare beauté, est fendu. longitudinalement en deux parties égales. — Cabinet de M. Jouannet. — Un individu à peu près semblable ; mais un peu moins gros, existe dans le cabinet de M. Hoœninghaus , à Crefeld (Prusse). 2. SPHÆRULITES JouannETI. Nob. Testi parva, orbiculari, globoso-depressé ; basi sub- angustatd? Squamis subcoalitis horizontalibus regulatim grossèque plicatis , plicis radiantibus,; cellulis minutis- simis, vix oculo nudo conspicuis. — Walv& inferiore crassé ; cavitate amplé, sub-cylindricä, vix obliquat ; strüs transversis approximatis ; carinis duabus obtusis , crassis , remotis ; carind (sive lined) tertid filiformi — Valvd superior... Birostrum..….. Lamellæ adventitie.…. Habite... Fossile, isolée, dans les champs du Périgord (département de la Dordogne), où M. Jouannet l'a décou-- verte à l’état siliceux. J'en ai retrouvé un individu incomplet et quelques fragmens dans le calcaire crayeux de la Fache- Uioo } pendue , en Périgord. Elle paraît rare. J’en connais trois exemplaires à l’état siliceux ; deux d’entre eux se trouvent dans les collections de MM. Jouannet et Hæœninghaus. Le troisième et celui du calcaire crayeux sont dans mon cabinet. -Gette espèce, très-voisine de la précédente, s’en distingue fortement par la régularité de ses plis, par la position hori- zontale de: ses écailles, par la petitesse de ses cellules, par sa taille, qui ne dépasse pas 4 pouces de diamètre, et qui, très- probablement, ne pouvait pas dépasser une hauteur sem- blable, enfin par la troisième arête intérieure, linéaire, pres- que filiforme , qu’on trouve à une certaine distance des deux grosses. Je n’ai pas osé, sur cette seule observation, porter à crois le nombre des arêtes dans le genre Sphérulite, parce qu'attendu l’état de détérioration de mes deux exemplaires, je pourrais avoir été trompé par une fausse apparence. Les fragmens de Birostre qu’on trouve dans le petit nombre d'individus étudiés jusqu’à ce jour, sont trop brisés pour permettre d'apprécier les détails de sa forme. J’en possède un dont le petit cône n’est pas visible; le grand a 18 lignes de long, et environ 13 lignes de diamètre à sa base. Ce frag- ment est intéressant , en ce qu'il est enchässé dans la moitié longitudinale de la grande valve, dont on voit parfaitement le sommet à l’intérieur. Ce sommet est parfaitement clos, sans apparence de trou. 3. SpnæruLiTES Jopamia. Nob. Jodamia Castri. Defrance. Dict. des sc. nat., tom. XXIV, pag. 230. Jodamie Duchätel. PI. du Dict. des sc. nat., 35.° cahier, fig. r1a,1b,1c. Birostrites Duchateli. Blainville. Dict. des sc. nat., art. Mollusques ; tom. XXXIT, pag. 306. {ox ) Sphærulites ? ee Dict: sai d'hiver DR iont. IX, pasioBaiois Mon : | [eo Ne possédant pas cette éspèce, qui d ailleurs n’a été ‘vue qu'en débris par M: Defrance, je ne puis en tracer la phrase spécifique avec une exactitude suffisante. Je mé borne dünc à copier la description: qu’en donne‘ cet auteur (Loc. cite) : | «i Gette espèce, dont je possède les valves'en débris, pré- ».sente un moule intérieur de 7 pouces dé' longueur ,” et » plus gros que le poing vérs sa partie’ supérieure. ‘On voit »"à son ‘extérieur des stries' circulaires qui se'trouvent «dans » intérieur des valves ‘où il à été formé ; mais il'est' lisse à »2 l'endroit où se trouve l’applatissement: qui devait répondre » à la carène. La partie du moule qui a été formée dans a » ivalve supérieure, est presque triangulaire ; célle qui dépend wede: la valve inférieure présente: une courbure qui ne’ise »itrouve;pas dans l’éspèce qui précède (J; Bilinguis. Defr.)». Habite... Fossile à Mirambeau: Cdépartemetit: de la°Cha- rentonféiétreÿ, ‘dans une couche'qui!, ‘pat/ la’ nature” des fossiles d’urigine marine -qu’ony rencontre, paraît avoir une très-grande analogie avec celle de laimontagne de St/-Piérre de Mäestricht, et: par:conséquent avec la formation crayeuse {Defrance; loc: êit., pag. 220: Cabinet de M. Defrance 7. : J'ajoute, d’après cet auteur /Zoc.'cit., caraët: igénér, ), que les:stries circulaires intérieures sont coupées ;' ‘dans la valve inférieure, parune carène longitudinale ;'et'que le sommet de la cab ia, Gen est penché du côté dé la L Ces Ets eu 17 13 carène. Ces deux caractères, joints à ceux que j'ai copiés ci-dessus; et que M. Defrance signale comme spécifiques, nevsont pas suffisans sans doute pour:établir une différence tranchée entre cette espèce et toutes les: miennes. Mais la figure du Dic- tionnäire des sciences naturellés:(loc. cit.) lève tous'les (202 ) doutes.,; et:me donne l'assurance que-je ne possède pas cette espèce, parce que je n’en ai aucune qui soit globuleuse, comme la figure citée la représente. Reste à savoir maintenant si,.ne l'ayant vue qu’en débris, M. Defrance a ‘pu saisir.exac- tement sa forme, NE | . | Ge-savant a,sans. doute été induit en-erreur :par un état-de -pétrification trop.avancé; dorsqu'il-a dit ique-la contexture de ces coquilles:est semblable à celles des Huîtres. Ilest impos- sible qu’une coquille soit.si.identique avec le genre Sphéru- lite,, sans. avoir la même contexture:celluleuse que lui. Il:me paraît: même que le ‘dessinateur de la planche a aperou des Cellules dans les cassures.:-du'moins , son dessin semble en indiquer. te 0 NS RH nb sitise é + J'ai un Birostre. dei sept pouces: es FR qui sagiséitiant à mon:Sph. Hæœñninghausi ;-mais je crois être certain de nepas faire un double emploisen-instituant cetté! espèce., parceique Ja forme et:les propoitions de‘la:coquillé:ne sont.point celles aie: représente. la figure ‘de. d'espèce de M: :Defrance jet -qu’au contraire, mon,Birostreest tout à \ :fait.identique avec -celui de son Jodamia Bilinguiss +: 4201 pig-26 713 .. M de-Blainville , en adoptant le; genre: Hérpasé de La- marck (/oc. cit.) semblerait n’avoir point eu :sousiles yeux leJodamia Castri, de M.Defrance, qu'il nomme Bérostrites Duchateli; et pourtant, il en cite la figure, qui était'alors inédite. Il est difhicile de ‘concevoir comment ; s’il avait vu cette espèce par lui-même ; et après avoir Ju la description qu’en donne M. Defrance, il a pu établir, ainsi qu'il l’afait, son-càractère générique. Dans l'exposé de ce:caractète :et des -deux:groupes qui constituent son genre , il ne parle que du -Birostré:, et: cependant il :cite comme, synonyme de genre Jodamie de: M. Defrance., lequel poite:sur le test|comme surde moule. 1] dit quel coquille est épaisse etostracée, ( 103) ce qui semblerait prouver qu'il a connu le test : mais il dit aussi que les valves sont en forme de cornes , ce qui semble prouver qu’il n’a vu ni le test, ni là figure, ni la descrip- tion contenue dans le tome XXIV®. J'avoue que je ne puis réussir à expliquer ces contradictions, à moins que M. de Blainville n’ait vu qu’un moule isolé, et n'ait jugé conjec- turalement que la forme du test devait suivre celle du moule. La description des Jodamies , par M. Defrance , est du ‘plus haut intérêt , et prouve quelle profonde sagacité ce savant célèbre a portée dans l'étude du peu de matériaux qu’il avait sous les yeux. Quoique l'existence du moule ihtérieür dans Ja Sphérulite fût alors un fait non publié, M. Deéfrance n'a pas laissé de reconnaître des rapports entre cette coquille et ses Jodamies. Il renvoie même, pour de plus amples dé- tails, à l’article Sphærulites, qui n’a pas encoré paru. M. “Deshäyes (loc. cit.) a partagé cette opinion. 4. SenÆruLITES FOLIACEA. Lamarck. An. s. vert. tom. VI. x,re partie, p. 232. | | +. Sphérulite foliacée. PI. du Dict. des sc. nat. 34.° cahier, gunr.aist.bier.c. “iSphérülite. Lamétherie. Journ. de Phys: (mess. à ffim.), an 13, tom. LXI, pag. 306. & \Sphérulites agariciformis. Blainville. Dict. des sc. nat. ait. Mollusques , tom. XXXIE, pag. 305. Acardo. Bruguière. Encyclop. méthod, Vers. pl. 172, fig. "7; 8, 9: Radiolite. Bosc. Nouv. Dict. d’hist. nat. art. Sphérulite, tom. XXXIE, pag. 17. Radiolite écailleuse. pl. P, fig. 1, du nouveau Dict. d’hist. nat., tom. XXXI, pag. 373. Testé inæquivalvi, orbiculato-globosä, supernè depres- siusculé , eœtus squamis magnis subangularibus patulis (ro4) echinatä: valvdisuperiore minoré, planulatä, operculari ; valvd inferiore majore, subventricost., extrà! marginem radiatim squamosé ; cavitate .obliquè conicé; interno margine hinc introrsüm replicato cristam sive carinam prominentem formante., Cavitatis.paries internatrans- versim striata: ( Lamarck, loc. cit. p. 231 ). | «Habite... fossile de l’île d'Aix (Charente-[nférieure). » On en voit un exemplaire bien conservé. (Ze seul ,:selon » M. Bosc, qui füt connu en 1819; et qui présentät ses » deux valves séparées ), dans,le cabinet. de.M:-le:mar- .» quis de Drée. M. Fleuriau de Bellevue en: a trouvé abon- ». damment à l'île d’Aix. Il yen a de fort grandes, qui ont ».. dix pouces et plus en peser » (Lamarck, loc. ci. he 2,32}, En fopiant, dans l’ ouyrage de M. de aan + Je descrip- on qu’on vient de lire, j'en ai retranché à fe deux phrases. 12 En parlant de la lie supérieure ; il ne qu ‘elle est intùs tuberibus duobus inæqualibus, subconicis,curvis, in cavitate prominentibus instructa. Or, ces tubérosilés dont on a tant parlé, ne peuvent être que . fragmens , soudés àla valve, de la partie libre du bourrelet ; qui soutient les deux cônes de l'appareil accessoire, et. qui est: opposée au côté concave du Birostre. Aucune espèce quelconque de Sphé- rulite ne possède d’appendices intérieurs naturellement ad- hérens à ses valves. Donc, ce caractère étant fondé sur une FPE j'ai dû le supprimer. ° Cardo ignotus. La charnière étant réclleneint, nulle re toutes les espèces ,: il était inutile que je laissasse sub- sister ce caractère. \ M. de Blainville (loc. cit.) n'a pas voulu voir les choses sous ce dernier point de vue. IL donne bien à ses Ru- ( 105.) distes- le, caractère d'être sans charnière : cependant , er fraçant. les caractères génériques de la Sphérulite, il cherclie à employer comme charnière. les tubérosités internes de .Lamarck; dont il croit apercevoir un plus grand nombre. 11 s'exprime ainsi :. 29 Be. 4,:€ Charnière ? non marginale , formée sur la valve infé- .» rieure par quatre. cavités non symétriques, deux internes .». rapprochées et,sillonnées., deux externes fort larges.et pro- _» .fondes., correspondantes. à quatre éminences ou dents:ex- », trêémement. fortes. linguiformes » de la, valve supérieure». Mais qu'est-ce qu’une Charnière non marginale ? Gela me paraît à peu près incompréhensible; et je ne puis me rendre zaison de ces apparences. de :caractères qu’en consultant les figures de ce célèbre exemplaire de-Sphérulite. Sans doute, M..de Blainville n'aura pas vu la coquille, et il aura cherché à s’en former une idée d’après. la, figure , du resté assez miau- .vaise , de l'Encyclopédie méthodique, exactement recopiée, en 1825, dans le Dictionnaire dés sciences naturelles. J'ai eu ces, deux. planches sous. les. yeux, et j'espère qu'on mie permettra d'avancer que les: quatre dents ou'érninencés de la valve supérieure ne sont autre chose que des fragmens, peut- être mal représentés, du bourrelet et de l’appareil accessoire, | lesquels fragmens ne répondent pas, même exactement aux quatre cavités de la valve inférieure. Et d’ailleurs, sachant qu'entre les deux valves il existe un corps solide comme le Birostre, qui pourrait penser que des muscles d’attache ont pu s'élever perpendiculairement du fond d’une valve au som- met de l’autre ? | Je viens maintenant à parler de la fig. 1 a. de la même planche , figure qui n'existe pas dans la planche de l’Ency- ciopédie. Dans cet ouvrage, la fig. 9 répond à la fig. 1 du Dictionnaire des sciences naturelles, et représente la Sphé- { 106 ) rulite entière. La fig. 8 représente l'intérieur de la valve in- férieure ; c’est la fig. 1 c. du Dictionnaire des Sciences na- turelles. — La fig. 9 représente l’intérieur de la valve supé- rieure, avec ses prétendues tubérosités : c’est la fig. 1 6 du Dictionnaire. La fig. 1 a est donc nouvelle, dans ce dernier ouvrage , et représente le dessous de la valve inférieure , avec cet enfoncement ovalaire et médian que M. de Blainville et M: Bosc supposent avoirété un trou, et avoir donné passage -à un ligament tendineux qui fixaît la coquille aux corps sous- marins, J'ai expliqué plus haut pourquoi je ne crois point à Pexistence de ce trou, qui ne pourrait guère existér dans une “espèce sans se trouver aussi dans les autres. Je'ne répéterai donc pas ici ce que j'ai déjà dit à ce sujet : maïs je ferai re- marquer seulement que cette valve inférieure ; sauf qu’elle “est plane en-dessous, où à peine concave , est construite ab- -solument dans le même genre que la valve inférieure de mon Sph. crateriformis ; c'est-à-dire qu’elle est formée de limes ‘qui.se recouvrent l’une l’autre, et dont les supérieures sont les plus grandes. Donc , elle devait adhérér aux rochers par tout le bord de « ces ee ; et un pédicule: tendinets lui était inutile. M: de Blainville à cru devoir changer le nom spécifique que M. de Lamarck avait donné à cette coquille. J'ignore quelle est ‘la raison qui l'y a décidé : mais si le nom de fo- liacea ne lui semblait pas bien caractéristique , celui d'aga- riciformis me paraît devoir donner une idée ‘encore moins exacte de l'espèce à laquelle il l’applique. Je crois donc de- voir lui conserver le nom qu’elle a recu de M.de Lamarck, qui à effectivement institué le genre. Le Sph. foliacea diffère du Sph. crateriformis par sa base presque plate et non décidément concave, par la gran- deur, proportionnellcmient beaucoup plus considérable , de ( 107 son ouverture; pat sa valve supérieure plate'et non conique, enfin par sa carène intérieure , unique, mince et tranchante. Ce dernier caractère semble le rapprocher du y. Jodamia ; mais la forme n’est plus la même, car cette dernière espèce a une cavité droite , exactement conique. et plus profonde ; d’ailleurs , elle a la valve supérieure conique , comme le Sph crateriformis. Enfin, le Sph. foliacea, voisin du Sph. Jouannetit par ses écailles horizontales , en diffère parce qu'elles ne sont jpas ,, comme ;dans cette espèce , ondulécs régulièrement par de gros plis rayonnans. Birostre et appareil accessoire inconnus. Les figures citées n’expriment pas ‘si les stries transverses intérieures sont ser- rées.ou-écartées. — Puisque cette espèce a été trouvée à l'île d’Aix,, ilést plus que Re qu'elle raie à la for- malion crayeuse, | B.Species Cylindroïdeæ , basi non dilatatd , squamis patulis undiquè ‘echinatæ; testé totius valvæ majoris crassitudine æquali Ê valvd superiore horizontaliter posité ; Birostri conis valdè inequalibus . Espèces Cylindroïdes ; à base non ‘élargie, hérissées ‘de toute parts d’écailles horizontales. Epaisseur du test à peu près égale dans toute la longueur de la grande valve. Valve supérieure reposant horizontalement s sur l'ouverture. Cônes du Birostre très-inégaux. 5. SPHÆRULITES CyLinprACEA. Nob. Testé crassd , irregulariter cylindraced, posticè sub- curvatld, squarmis palulis sursùm deorsumve spectanti- bus undiquè echinatä ; cellulis parvis, ferè indistinctis. -+ Valvé inferiore multù majore!, prælong&., hinc rotun- daté et, squautis latioribus. subplanis ; illinc depressä adhwrenteque ; Squaïnis minoribus subundatis ; apertur@ { 108 ) mediocri, rotundé ; carind interiori anticä , acuté , valdè prominente ; pariete internä Jerè ‘incognit&. — Valvä superiore incognité , sed certè subplanä. —Bi- rostri cono majore prælongo , retrorsèm curvo ; minore brevissimo , recto, anteriùs spectante. Lamellre” adven- titiæ ferè ignote. Habite... fossile, roulée et isolée ,; dans-le ravin dé la Vache pendue (Vallée de la Couze, département dé la Dordogne). J'en possède un -Birostre isolé, que‘jé dois à l'amitié de M. Jouannet ;/et qu'il a trouvé dans'une autre partie-de la Vallée. de la Couze, à Beaumont. 2 Longueur de mon plus grand exemplaire ; 5 pouces 6 lignes: Diamètre, 3 pouces 11 lignes. — Longueur du petit cône de mon: Bi- rostre:isolé, 3 centimètres. Longueur du grand cône, 7 cen- timèêtres. La distance du sommet du petit cône au sommet du grand’est de 75 millimètres. L'anglé intérieur est nul, parec que cette face des cônes forme un seul plan. 4 Eu D'ou: 37. “in Mes exemplaires sont dans un état très-voisin de l'état cr: aveux. M. Jouannet en a trouvé, à l’ état siliceux, dans d’au- tres parties du département | de la Dordogne. — - Cabinet de M. Jouannet. — Mon cabinet. Je ne connais encore que cette espèce qui appartienne à Ja section des Cylindroïdes. Elle semble former le passage des Sphérulites aux Hippurites , ‘et je l'aurais peut-être fait entrer dans ce dernier genre, si trois caractères ne m’en avaient dé- tourné : 1.° la longueur et la forme aiguë des cônes du Bi- rostre; 2.0 la pctitesse des cellules ; 3.° la présence des écail- les foliacécs. Je n'ai pas dû non plus la mettre à la fin des Sphérulites , parce qu’elle me paraît mieux placée parmi celles dont la valve supérieure est horizontale , puisque les Calééo- ( 109 ) hiformes, dont la valve supérieure est posée obliquement sur VPouverture , forment , selon moi, la transition bien liée des Sphérulites aux Calcéoles. L'espèce que je décris me paraît peu commune. À en juger par un des fragmens que j'ai recueiilis, les stries trans- versales de son intérieur devaient être très-écartées, du moins les principales. Les exemplaires entiers sont trop pétrifiés pour que j'aie pu espérer, en les sciant ,.de dégager la paroi intérieure. : Cette espèce est l’une de celles qui m'ont fourni les no- tions les plus précises et les plus intéressantes sur la posi- tion relative des diverses parties du test et du noyau, parce que le Birostre isolé que M. Jouannet m'a donné est le plus complet et le plus parfait que j'aie vu dans aucune espèce. On me pardonnera, j'espère, d’entrer dans quelques détails sur cet objet. La valve inférieure présente une légère courbure lon- gitudinale, et les écailles de ce côté courbe sont beaucoup plus courtes, ondulées et un peu crépues, parce qu’elles servent de grapins , si je puis m'’exprimer ainsi, pour fixer la coquille aux corps sous-marins : c’est donc là le côté de son adhérence. Du côté opposé , elle est libre, arrondie, un peu bombée, et là, les écailles acquièrent plus de dé- veloppement : tantôt elles sont inclinées vers la base, et tan- tôt vers le sommet; souvent elles sont horizontales , et pres- que toujours celles de la partie inférieure sont irrégulières, parce qu'elles complètent les points d'appui que la coquille peut trouver sur les corps environnans. Le Birostre est placé dans la valve , de facon que la cour- bure du dos du grand cône suit la courbure de la paroi adhérente de la coquille. Le petit cône se dirige du côté -opposé à cette courbure , c'est-à-dire vers la partic antérieure ( 110 ) et libre de la coquille. Cela est naturel , puisque cette partie La antérieure porte l’orifice buccal de l'animal, qui doit néces- sairement être ouvert du côté où afflue le liquide nourricier. En avant de la bouche, se trouve , comme je l'ai dit, l’ap- pareil accessoire ou branchial , qui est ainsi placé au pre- mier rang pour recevoir l’eau de la mer. La position obli- que du petit cône du Bivostre indique que la valve supérieure devait, par l’action des muscles représentés par ce cône, se soulever davantage du côté de la mer que du côté de l’ad- hérence, ce qui s'accorde fort bien avec la position de l’ap- pareil branchial. Je passe maintenant aux particularités du Birostre dans l'espèce dont je m'occupe. Le bourrelet est complet, et libre dans les trois quarts de son circuit, afin de laisser toute la liberté d'action possible aux muscles du petit cône du manteau. Vis-à-vis le sommet de ce petit cône, le bour- relet est fendu, et donne un étroit passage à la carène inté- rieure et aigue de la valve inférieure. Cette carène:se trouve ainsi opposée à la partie médiane de l'appareil branchüal. Entre celui-ci et le corps du Birostre, il y a, dans l'état fossile, deux tuyaux testacés qui descendent perpendiculai- rement le long de la partie antérieure du grand cône. J’en ignore l'usage ; peut-être servaient-ils d’étuis aux bras, dans l’état de repos. Ce qu'il y a de fort singulier dans cette espèce , c'est que l’orifice de ces deux trous se retrouve, plus ou moins distinct, plus ou moins profondément excavé, dans presque tous les exemplaires entiers dont la valve est empâtée par une infiltration uniforme de sucs lapidifiques. — Je suis loin de pouvoir expliquer tous ces caractères et ces phénomènes; je fais seulement remarquer, en finissant, que dans cette espèce, le petit cône de l'appareil acces- soire ,; fendu comme son grand cône, est réduit pour ainsi (1124409 dire à, l'état rudimentaire; et je présume qu'il en, doit être ainsi dans toutes les espèces dont la valve supérieure est très- applatie, parce qu'il n’y reste plus de place, au- dessus du bourrelet , pour le développement des lamelles supérieures des Branchies. On peut donc, lorsqu'on voit un Birostre dont le petit cône est très-court par rapport au grand, et dont l’angle extérieur du bourrelet ne dépasse pas de beaucoup 45 degrés , on peut, dis-je, en toute assurance, être convaincu que la valve supérieure était très-peu bombée. C. Species Duploconoïdeæ, valvis conos binos basibus op- positos, vel basi communi oppositos formantibus ; valvä superiore horizontaliter positd ; testd exteriùs radiatim striat& , interius parüm noté. (Radiolites. Lamarck). Espèces Duploconoïdes , dont les valves forment deux cônes, opposés par leurs bases, ou deux cônes opposés à base commune. Valve supérieure reposant horizontalement sur l’ouverture. Extérieur strié longitudinalement. Inté- rieur peu connu. (Genre Radiolite de Lamarck). G. SPHÆRULITES RoTULARIS. Nob. Radiolites rotularis. Lamarck, N.° 1, An. s. vert. t. VI, 1.7 part. pag. 233. — Blainville. art. Aollusques. Dict. des Sc. nat. tom. XXXII, pag. 305. Radiolite angéoïde. Bosc. Nouv. Dict. d’hist. nat., pl. P. 18, fig. 2, tom. XXXI, pag. 373. * Ostracite. Picot de la Peyrouse, monogr. des Orthocérat. tab. 12, fig. 4. Acardo. Bruguière, Encycl. méthod. Vers. pl. 172, fig. 1. Testé conis oppositis , breviusculis , subæqualilus. (Lamarck , loc. cit. ). {\1128) * à Habite... Fossile des Pyrénées. — Cabinet de M. de Lamarck , actuellement de M.le prince d’Essling. Cette-espèce m'est inconnue, et je n’y rapporte même la Radiolite angéoïde de M. Bosc qu’à cause de la ressem- blance qui existe entre la figure du nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle et celle de l'Encyclopédie. M. Bosc, à l'article Radiolite du Dictionnaire , ne donne ni description spécifique ni synonymie. 7. SPHÆRULITES VENTRICOSA. Nob, Radiolites ventricosa. Lamarck, N° 3. Loc. cit. Testé valvé inferiori majore , turbinaté, supernè ven- tricosé ; operculo retuso: (Lamarck , loc. cit. ). Var. b. Ostracites. Picot de la Peyrouse, loc. cit., tab. 13, fig. 2. | - Acardo. Bruguière. Encycl. méth. Vers. pl. 172, fig. 6. Habite... Fossile des Pyrénées. — Cabinet de M. le prince d’Essling. Cette espèce ne m'est connue que par la figure de l’Ency- clopédie, que je n’ai même plus sous les yeux. Ne possédant pas louvrage de M. de la Peyrouse, je la cite uniquement d’après M. de Lamarck. 8 SPHÆRULITES TURBINATA. Nob. Radiolires turbinata. Lamarck, N.° 2, loc. cit. Radiolite turbinée. PI. du Dict. des sc. nat., 35.° ca- hier , fig. 3., entière. — fig. 3 a et 3 b. Deux valves infé- rieures vues intérieurement. Ostracite. Picot de la Peyrouse, loc. cit. , tab. 12, fig. 1. Acardo. Bruguière, Encycl. méth. Vérs. pl. 192, fig. 2. Var. b. Lamarck, loc. cit. — Picot de la Peyrouse ; loc. cit., tab. 12, 6g. 2.— Bruguière , Encycl. méthod. pl. 172, fig. 3. ( 118 ) Téstéà parvd ,tenui, infernè adhærente; cellulis per. parvis’, obsoletis.—Valvé inferiore multô majore | tur- binat&,; bast attenuatd aut truncatü ; radiatim striatt , striis prominentibus subacutis ; sulcis incrémentalibus 2-3 transversis instructé ; striis internis-horisontalibus remotis ; carinis duabus obtusis validis ; convergentibus!, approximatis; septis incrementalibus ; horizontalibus te- nuibusque irregulariter quandoquè divisé. — Valvé su- periore conic&, lævi, striis concentricis subnotatä. — Birostrum.….…..... Lamellæ adventitiæs.. ss use El abite.......Fossile des Pyrénées. Mus: N.9..:,.: — Ca- binet de M; le prince d’Essling.:— Fossile siliceux du département de la Dordogne, où M. Jouannet l’a trouvé isolé, dans les champs, avec ARE d’autres fossiles du genre ‘Sphérulite, et où il paraît rate, — Mon cabinet. Cette espèce, que je décris d'après les figures citées du Dictionnaire des sciences naturelles, et d’après un exem- plaire très-incomplet que M. Jouannet a recueilli, et qu'il a eu la bonté de me donner, présente quelques caractères qu’on rencontre plus souvent dans les Hippurites que dans les Sphé- rulites ; par exemple, les fausses cloisons transverses, les sillons transverses et écartés qui montrent à l'extérieur les diverses périodes d'accroissement de la coquille, et la dissi- militude de la valve supérieure. En effet, celle-ci, si la figure est exacte, est lisse et substriée concentriquement, au lieu d’être sillonnée lonsitudinalement comme la valve : infé- rieure. Mais la présence des stries transversales dans. l’in- térieur de cette valve, me décide à ne pas changer la place que tous Les auteurs ont, d’un commun accord ; laissée à cette coquille: D'ailleurs , son étroite analogie avec les deux espèces précédentes ne permettrait guère de l'en séparer. Le Birostre et l'appareil accessoire n'existent ni dans mon | 8 (Ci) exemplaire ni dans la fig. 3 b du Dictionnaire des ciences naturelles. Mon exemplaire est aussi privé de sa valve supé- rieure ; l'inférieure est incomplète, mais laisse voir en entier son sommet organique, atténué et déjeté sur le côté, parce que le point d’adhérence, qui est très-visible, et sous la forme d’une troncature irrégulière , occupe la partie du cône de la valve directement opposée à l’ouverture. La longueur de cette valve est de 15 lignes, et son plus grand diamètre de 11 lignes. C’est presque la mesure exacte de la fig. 3 du Dictionnaire des sciences naturelles. La fig. 3 b représente le point d’ahdérence très-près de la base de la coquille, et un peu sur le côté, au-dessus de la troncature. Oss.— M. de Lamarck, après avoir décrit ses trois espèces de Radiolites, indique qu'il en existe d’autres espèces non citées dans son ouvrage. En effet, la planche 172 de l’'Ency- clopédie méthodique offre deux autres figures, N.° 4et5, qui sont probablement d'espèces différentes que celles que je viens de mentionner. Mais je m'abstiens de les nommer, parce que je n'ai plus cette planche sous les yeux, et qu’elle ne peut d’ailleurs donner qu’une idée fort incomplète des objets qu’elle représente. D. Species Cüneiformes, posticè pauld depressæ et cur- valie; squamis exterioribus tunc parvulis, tunc ferè nullis , haudinclinatis ; valvd superiori valdè depres- sd; apertiré subobliquä ; Birostri conis inæqualissi- mis ; valvé infériori latere postico adhærenti. Espèces Cunéiformes, un peu déprimées et courbées du côté postérieur. Ecailles extérieures généralement pe- tites, quelquefois presque nulles, non inclinées. Valve su- pésieure très-déprimée. Ouverture sub-oblique. Cônes du > (D 4 Birostre très-inégaux. Valve inférieure adhérente par le volé postérieur. g+ SPHÆRULITES. CRISTATA. Nob. _— Radiolites cristata Cujusdam auctoris ? Testé squamis confertis , irregularibus ,undatim angu- lalimque plicatis undiquè echinatä; cellulis perparvis, elegantissimis. — falvt inferiore multù majore , crassd. — Valvd superiore convexd.— Aperturd rotundd.— In- teriüs incognita. Habite... Fossile du département du Var. Terrain... Mon cabinet. — Longueur, 5 pouces ; diamètre, 3 pouces. — L’obliquité de l’ouverture est dirigée de manière que le bord est plus élevé du côté libre que du côté adhérent. 10. SPHÆRULITES BIOCULATA. Nob. Radiolites bioculata.Cujusdam auctoris ? — Non Æippu- rites bioculata. Defr. Testä squamis subnullis , transversè longitudinaliter- que grossè rugosd ; cellulis inconspicuis. — Valvd infe- riore posticè compressé et trisulcaté, sulcis longitudina- libus. — Valvé superiore incognité, sed certè depressd. — Birostri cono majore prælongo, cavitalem adæquante, posticè sulcis tribus profundissimè exarato. Cono minore parvulo.— Paries interna et Lamellæ adventitiæ ignoteæ. Habite... Fossile du département du Var. Terrain... Mon cabinet. — Longueur, 6 pouces ; diamètre, 4 pouces 3 lignes. Je ne puis donner la proportion relative des cônes, parce que, dans mon exemplaire, le petit cône est usé et réduit presque à rien; mais je vois, par le diamètre de sa base, qu'il est extrêmement petit par rapport au grand , dont je vois le sommet à la cassure inférieure de la coquille. Les trois (116) sillons extérieurs et longitudinaux de la valve inférieure ré- pondent aux trois énormes sillons longitudinaux de la face extérieure du grand cône. La proéminence des deux arêtes formées par ces trois sillons est sans doute la cause du nom qu'on a donné à cette espèce. J'ignore l’usage de ces sillons. La coquille est, comme la précédente, totalement pétrifiée ; l’obliquité de l'ouverture est dans le même sens. Le bourre- let de la base des cônes est très-grand. 11. SPHÆRULITES IMBRICATA. Nob. Radiolites imbricata. Cujusdam auctoris ? Testä squamis subnullis , transversè rugosé , rugis im- bricatis , subconfertis ; inter rugas longitudinaliter stria- tà; cellulis mediocribus, subquadratis.—V'alvé inferiore basi subplicat&, posticè compressi et trisulcatä, sulcis longitudinalibus. Valvé& superiore incognité, sed certè depressä. — Birostri coro majore brevi, acuto , vix mediam cavitatis partem superante, posticè sulcis tribus profundissimè exarato. Cono minore incognito. — Paries interna et Lamellæ adventitiæ ignota. Habite... Fossile du département du Var. Terrain... Mon cabinet. — Longueur , 5 pouces ; diamèire, 3 pouces 3 lignes. L’exemplaire que je possède est scié longitudinalement, ce qui m'a permis de voir la longueur du grand cône , et d'en déduire les principales différences qui distinguent cette espèce de la précédente , dont elle est d’ailleurs très-voisine , par sa forme et par son aspect extérieur. Les cellules, que je n'ai pu apercevoir dans l’espèce précédente, se montrent assez bien ici. Le système des rugosités est aussi un peu différent. Le cône supérieur du Birostre et la valve supérieure sont totale- (117) ment usés dans mon exemplaire, en sorte que je ne puis connaître les proportions relatives des cônes. La section longitudinale de la coquille montre à découvert celle du grand cône , qui est très-aminci,, n’occupe qu'une petite partie de la largeur de la cavité, et dépasse à peine la moitié de sa longueur. Il est à l’état calcaire , et la pâte dont il est formé contient des débris de corps marins: Tout le reste dela cavité, c’est-à-dire sa très-majeure partie, est rempli d’une pâte quartzeuse cristallisée, qui masque, entièrement l'appareil accessoire. La pétrification est complète. L'ouver- ture , dirigée dans le même sens que celle des deux espèces précédentes , est cependant un peu moins oblique. Oss. — Les trois espèces que je viens de décrire: m'ont été procurées par quelqu'un qui les avait recues , étique- tées, du département du Var. Elles étaient sous le non générique de Radiolites , el sous les noms spécifiques que je leur ai conservés. Mais j'ignore quel est le naturaliste qui les a nommées. — Elles sont fort pesantes, et se ressem- blent beaucoup par leur forme générale. . Je ne suis pas parfaitement sûr que l’espèce suivante ap- partienne réellement à la section des Cunéiformes, plutôt qu’à celle des Calcéoliformes ; mais n'ayant pu acquérir la certitude de la position inclinée de ses grandes écailles , je préfère la laisser dans la section dont je m'occupe en ce moment. (118) 12. Seuænuzires Hænixcuausr. Nob. Ejusdem Nucleus. Birostrites inæquiloba. Lamarck. An. S. vert. tom. VI, 1.7° partie, p. 236. — Férussac, Dict. classique d'Hist. nat., tom. Il, pag. 324. — Blain- ville. Art. Mollusques du Dict, des sc. nat., t. XXXIT, pag. 306. Jodamia bilinguis. Defrance, Dict. des sc. nat., tom. XXIV, pag. 230 et pl. du même Dictionnaire, 35.° cahier, fig. 2. Ostracite de Barbezieux. Desmarest. Testé infundibuliformi, infernè attenuati, squamis brevibus horizontalibus plus minüsve undatis echinatä ; cellulis minimis, ferè indistinctis. — Valvi inferiore majore , turbinatä; posticè compressiusculd , tenui et squamis parvis Crispis undulatisque instruclé ; anticè crassé et squamis patulis majoribus subplanis armat ; aperturé ampli, subovali, subobliqu&. Striis interioribus transversis aculissimis infernè remolis , Supernè confer- tissimis. Cariné unicd, anticé, acutisstmé , lamellas ad- ventitias et cireulum baseos in lobos duos dividente , us- què ad Birostrum porrectä.— Valvé superiore convexd, irregulari, subcucullari, nec conicd ; exterits squanris brevibus undulato -crispis concentricè instructé ; intùs ‘striis subconcentricis acutissimis ef prœcipuè ad margt- nem confertissimis ordinat&.— Birostrum magnum , va- lidissimum, ad imas valvas attingens ; conis maximè inæqualibus, contrariè subcontortis ; cono majore subtri- quetro , anterius canaliculato , prælongo , basi hinc curvat&, hinc subgibbd ; cono minore brevi, subtereti. — Lamellæ adventitiæ maxime, summitatem conorum at= tingentes. —— Circulus baseos validissimus , anterits carind valvæ inferioris fissus. nt { 119 ) Habite... Fossile des falaises crayeuses de Royan et de Talmont, à l’embouchure de la Gironde ; de la craie, à Lanquais (Dordogne ); et de la craie ? à Barbezieux (Dépar- tement de la Charente-Inférieure }: — Pour cette dernière localité | Cabinet de M. Defrance. — Pour Lanquais , Royan et Talmont. — Mon cabinet. Longueur du plus grand Birostre que je possède, 7 pou- ces. Diamètre du bourrelet, et par conséquent de l’ouver- ture de la coquille, 5 pouces. Longueur du petit cône, 4 pouces 3 lignes. Angle extérieur de la base des cônes, pris à la carène du bourrelet, environ 70 degrés. Angle intérieur, 131 degrés (divis. sexagés:). Distance du sommet d’un cône au sommet de l’autre, 7 pouces, 1 Ge ANSE A a MO RE LE - Cette magnifique espèce est extrêmement abondante à Royan, principale localité où je l’ai recueillie; mais comme son test est, surtout d’un côté, fort peu épais comparative- ment à sa taille et à la grosseur du Birostre , il s'ensuit que c’est à peu près la plus fragile des espèces de cette localité. On la’trouve empâtée de tous côtés dans la craie très-pure qui forme ces falaises. Mais cette craie, sans cesse baïgnée, dans ses parlies découvertes , par leau'salée ; ‘battue par les vents de mer, se pénètre d'acide muriatique, qui la rend très-friable. De plus, elle empâte une énorme quantité d’Os- trea biauriculata (Lam.), et d'Ostrea afjinis (Mén. de la Groye ), qui gênent le travail nécessaire pour décaper:les Sphérulites. I en résulte qu'il est très-facile d'en tirer de superbes Birostres , et qu'il est presque impossible de dégager le test sans le briser en fragmens méconnaissables. Cette es- pèce est donc ; à la fois , la mieux connue de toutes par son Birostre et par son appareil accessoire , et la moins connue ( a20 ) par la forme générale et les appendicesextérieurs de son test. J'en,possède ün superbe tronçon ; qui passe à la cristallisa- tion quartzeuse , et qui m'a pérmis de me former une-idée un peu plus:précisé de la forme générale, que je n'aurais pu le faire d’après, les exemplaires ‘ordinaires: Elle paraît beau- coup plus rare à Lanquais',, où..elle est se + des mêmes fossiles qu'à Royan. Le;nom de. Bilinguis,.que M. nébats a din à cette espèce; ne! me parait pas: caractéristique . das un, genre; où il serait presque, également, applicable, à toutes les espèces; Je dédie donccelle-ci à mon-savant ami M. Hæœninghaus, com- me-une faible, marque de ma reconnaissance pour les lumières dont je lui suis redevable relativement à l’organisation du test des Sphérulites , et UE conséquent à leur place dans l'ordre naturel. Jadividus remarquables observés jusqu'à. ce jour: — N°19 Tronçon' du test, passant à l'état: quartzeux ,:mon- irant parfaitement la grande capacité de la valve supérieure dont un. fragment. existé encore, et: la forme ovalaire de:l’ou- verture. Le-Biréstre; libre aux deux bouts, s’y:trouvé avec son-appareil accessoiré qui passe àl’état quarizeux., Ses lames sont longues et. clin than If paraît qu’elles: se pro- Jongent-un peu à droite et à gauche, le long de la base des cônes:! Du-côté de l'ouverture , le petit cône du Birostre est cassé. : Sa première couche est quartzeuse, -cristallisée.; le centre'est crayeux. Le bourrelet ferme hermétiquement l’ou- vérture., La carène se. prolonge en ‘une’ lame testacée” qui | coupe: Jongitudinalement l’appareil-accessoire et le bourrelet en,deux parties. L'expansion testacée de cette lame parait cnduire une cavité-qui sépare l'appareil accessoire de la base intérieure let commune des cônes, où devait se trouver la bouche. N.° 2:Andividu entier, moins la valve supérieure, (4019 ouvert'aux deux bouts, tellement empâté dans la craie, qu’on ne voit passa forme extérieure , et trop fragile, attendu son état érayeux , pour qu’on puisse essayer de l'ouvrir. La valve supérieure ; cassée en décapant cet individu , est toute cou- verte, à l’intérieur, de concrétions calcaires pisiformes (chaux carbonatée globaliforme, Æaüy ). Cet accident se retrouve fréquemment dans la cavité des Sphérulites de la craie. La division de l’appareil accessoire par la carène se voit aussi très-bien , d’un côté, dans cet exemplaire, dont tout l’in- térieur est d’une belle couleur jaune-soufre, tandis que la craäié qui l'entoure est très-blanche. — N.° 3. Birostre isolé, dont j'ai donné plus haut les dimensions. Il est d’un jaune légèrement ocreux. C’est celui qui porte les impressions mus- culaires les plus parfaitement distinctes. L'appareil accessoire s’ÿ trouve aussi en grande partie. On voit un côté du bour- relét, entier jusqu'à la solution de continuité causée par l'in- ARÉSE de la carène. Ce Birostre est presque entièrement couvert d’un réseau de mailles irrégulièrement anastomosées et'saillantes.: Jen ai parlé dans le chap. IVe, 6 rer, en ex- posant mes idées sur l’organisation de l'animal des Rudistes. 'Qes"trois beaux exemplaires existent dans mon cabinet. E. Species Calceoliformes : valrd infehiore turbinaté , ; hirc omnind complanatd aut vix convexd ; latere com- planato squamis Maximis , adpressis,, imbricatis,, læ- vissimis instrucio ; squamis sursum spectantibus. Aper- .turd transversè, ovatä, perobliqué. Valvé superiore valdè depressd , sæpè omnind complanatä. Birostri Cons. vaidè inœqualibus. Babèdes Calcéoliformes, ii la valve inférieure , tur- binée:, est ou.tout à fait plate, ou très-peu bésbéol d’un scôté ; ce côté étant couvert de très-grandes écailles ; diri- ( 122 }) gées de la base de la coquille vers l'ouverture, appliquées, imbriquées , recouvrantes , très-lisses. Ouverture transver- salement ovale, très-oblique. Valve supérieure très-dépri- mée, souvent plate, Cônes du Birostre très-inégaux. 13. SPHÆRULITES INGENS. Nob. Testé maximd , crassissimé ; cavitate subcylindricä » elongatä ; cellulis magnis, distinctissimis. — Valvé in- J'eriore ingenti, ponderosissimd ; hinc pauld convexä aut subpland , squamis crassissimis ingentibus adpressis in- bricatis instructä, hincque forsan adhærenti ; illinc squa- mis minoribus undatis ; carind interiori incognité; striis interioribus transversis remotissimis ; aperlurd magnd , transversè ovatä, maximè obliqué. — Valvà superiore incognild. — Birostrum maximum , ponderosum , utrin- què obtusum. — Lamellæ adventitiæ incognitæ ; Lamel- læ aliæe anomalæ , siphoniformes , angustatæ , conti ma- joris latera utrinquè comitantur. Habite... Fossile de Talmont et Royan, vers l'embou- chure de la Gironde. — Mon cabinet. Malgré les énormes proportions que supposent les six prin- cipaux fragmens que j'ai recueillis de cette espèce, et malgré la belle conservation de plusieurs de leurs parties, c’est cependant, parmi celles que je possède , l’espèce que je con- nais le plus imparfaitement , et sur laquelle je puis donner le moins de détails. Je suis premièrement en doute sur la taille précise des individus complets. J'ai recueilli trois fragmens du même in- divida : je vais donner leurs mesures. — Birostre , tellement diminué par des délitemens successifs en hauteur, qu'il est absolument tronqué du côté du grand cône, et en outre, cassé du côté du petit : 5 pouces et demi. Diamètre réel, (14230 à la base du grand cône, 4 pouces, Longueur du plus grand morceau de la valve inférieure, lequel est cassé aux deux bouts, o pouces, et certainement il n’approche pas de Ju grandeur réelle. Epaisseur du test, en plusieurs endroits , 2 pouces et plus. Du côté spplati de la coquiile , les écail- les, à en juger par l'extension de celles d'une moitié du test, devaient avoir plus d'un pied de largeur, et autant de longueur. Il s'ensuit que si ces lames eussent été étalées , comme dans la section des Cratériformes , au lieu d’être appliquées contre l’axe de la coquille, cet individu aurait pu avoir environ deux pieds et demi de diamètre. -— Le poids des fragmens est énorme. Les autres fragmens que je possède appartiennent à des individus moins grands. 2.9 Il est à présumer que cette espèce, comme ‘toutes celles de la section des Calcéoliformes, adhérait par le côté qui porte les lames appliquées. Mais si cela est, pourquoi , dans: tout ce groupe , l'ouverture est-elle si oblique du côté opposé ? Je crois apercevoir aussi une autre singularité dans ces espèces : c’est qu'autant que je puis juger de la direc- tion naturelle des cônes du Birostre, ce n’est précisément pas la partie postérieure de la coquille, mais bien un des côtés, où l’on trouve ces grandes écailles appliquées. f] est donc possible que l'animal, au lieu d'avoir la bouche tour- née du .côté de la mer, lui présentât le flanc , et qe l’ac- -tion naturelle de son petit cône tendît à ouvrir la coquille du côté de l’adhérence plus que du eôté libre , et de manière ce que l’eau y entrât par-dessus et non par devant. 3.° Dans l'espèce qui nous occupe, l'appareil accessoire newse présente pas distinctement sous la forme ordinaire ; peut-être est-il détruit ou totalement déguisé par la pétri- fication, Mais ge que je vois distinctement dans chaque Birostre (124 ) libre, c'est une gouttière linéaire, plus où moins large, creusée dans chacune des faces latérales du grand cône, et qui est remplie, soit par une pâte qui se délite en forme de fausses cloisons, comme dans les Hippurites, soit par des lames adnées, assez semblables à celles des appareils acces- soires ordinaires. Comme je n’ai pas un seul Birostre en bon état, je ne sais si cette gouttière se prolonge jusqu’au sommet du grand cône, ni si elle existe sur le petit. Les cellules sont grandes et fort distinctes dans presque toutes les parties du test, malgré sa pétrification. J’ai deux fragmens de Birostre, couverts de belles cristallisations de chaux carbonatée et de quartz hyalin. Cette espèce est très-voisine ide la suivante. Cependant, ses énormes dimensions , l'extrême obliquité de l'ouverture , la disposition constante que montre le Birostre à devenir ob- tus par des délitemens successifs, et la présence des gout- tières latérales, dont je ne vois pas d'indice dans l’autre es- pèce, semblent m’autoriser suffisamment à l’en séparer. 14. SpaæruLites Bournonn. Nob. Testé turbinato-compressdä, infernè attenuaté et sub- angustatd ; supernè crassiore ; cellulis in quibusdam -speciminibus magnis, in pluribus inconspicuis.— Falvd inferiore muliù majore, sub-cÿlindricé , hinc plus mi- nüsve complanatü, squamis magnis adpressis validis læ- vibusque sursüm spectantibus instructà, et hinc adhæ- rente ; illinc rotundaté , squamis patulis brevibus , con- Jertis, crispis ; undatis , costas 5-6 longitudinales regu- laresque formantibus ; testà valvæ inferits multù tenuio- re, superits et ad latera angustiora multù crassiore ; Jfaciebus latioribus binis ,.antic4 scilicet et posticä , tenuioribus ; apertur& obliqué ; cavitate prœlongé; co- ( 125 ) nic&, stris interioribus transversis remolis; carind inte- riore nulli ? — Valyd superiore convexä , cucullari, vertice tenui depressissimo nec conico, extüs sulcis con- centricis squamosis instructd , lateribus crassis.— Biros- trum compressum , Cono majore prælongo , cavitatis lon- gitudinem adwæquante ; cono minore incognito. Lamellæ adventitiæ ferè ignotæ. Habite... 1.° Fossile de localité inconnue, pour un indi- vidu complet, à valves désunies , à l’état spathique compacte d’un gris sale, faisant partie de l’ancien Cabinet particulier de minéralogie de Sa Majesté, actuellement transporté au Jardin du Roi. — 2.° Fossile des falaises crayeuses de Royan et Talmont, vers l'embouchure de la Gironde, pour un in- dividu presque complet qui fait partie de mon cabinet. — 3.° Fossile du ravin de la Vache pendue, vallée de la Couze, département de la Dordogne, où M. Jouannet l’a découverte; état crayeux. Cabinet de M. Jouannet.— Mon cabinet. — Longueur totale des plus grands individus, de 9 à 11 pouces. — Diamètre, 5 pouces à 6 pouces et demi. — Quoique je ne connaisse pas le petit cône du Birostre, je crois cependant pouvoir l’estimer assez approximativement d’après la profondeur de la valve supérieure, que je possède complète. Je l’estime donc à 85 millimètres ( environ 3 pouces), pour un individu dont le grand cône, qui atteint le fond de la cavité, à 220 millimètres (environ 8 pouces }. Le rapport est donc, à peu près. en Cest )e St Ro da, 6, En dédiant cette belle espèce à feu M. le comte de Bour- non, Directeur du Cabinet particulier de minéralogie de S. M, Louis XVII, j'offre un faible hommage de respect à la mé- moire d’un ami de mon père, d’un savant illustre qui ho- ({ 126 }! nora mes premières études des encouragemens les plus bien veillans. C’est à lui que je dois la connaissance de l’exem- plaire parfait que renferme la riche collection dont il fut jadis propriétaire, et dont il était alors Conservateur. Cette Sphé- rulite, confondue avec d'autres fossiles, fut reconnue par M. de © Roissy, à qui M. de Bournon communiquait deux Sphéru- lites de Royan que je venais de lui adresser. Sachant que je m'occupais particulièrement de l'étude de ce genre, M. le comte de Bournon eut l'extrême bonté de m'adresser, le 8 Mars 1824, huit dessins, faits par lui-même , et représentant cette Sphérulite et ses diverses parties, de grandeur naturelle, sous différens aspects. Ces précieux croquis étaient accom- pagnés d’une description parfaitement détaillée. L'été suivant, je vis l’exemplaire lui-même, chez M. de Bournon. Sa lon- gueur totale , les deux valves étant placées dans leur position naturelle, est de 11 pouces, dont 7 pour l’inférieure, et 4 pour la supérieure. Le plus grand diamètre supérieur est de près de 6 pouces. Diamètre inférieur, 4 pouces. La coquille est comprimée : le Birostre remplit presque toute la cavité. N'ayant plus l'individu sous les yeux, il me fut cependant facile , à l'aide de la description, dont l’exactitude et la con- formité ne laissent rien à désirer , et à l’aide des dessins, de reconnaître avec certitude l'espèce de la collection du Roi, dans l'exemplaire que je trouvai dans les falaises crayeuses de Royan ou de Talmont, et dans ceux que M. Jouannet et moi avons recueillis à la J’ache pendue , en Périgord. . Cette espèce paraît très-rare à l'embouchure de la Gironde. Elle est au contraire excessivement abondante à la Jache pendue , où l'on voit qu’elle vivait par groupes très-considé- rables. Les individus ainsi groupés se soudent l’un à l'autre par leurs écailles postérieures, d’où il résulte que la forme primitive est souvent très-altérée. On ne peut guère compter, ( 129) sous ce rapport, que sur les exemplaires qu’on trouve isolés, et dont la partie postérieure est convexe. Le Birostre est comprimé, et très-sujet à se déliter par couches ou cornets conoïdaux, en sorte qu'il est assez rare d’en trouver qui se prolongent encore jusqu’au fond de la cavité. N'ayant pas pu voir la direction du petit cône, je ne suis pas sûr de la place que devait occuper l’appareil branchial. IL me paraît cependant , si j'en puis juger par quelques restes , qu'il était porté sur un des côtés, comme dans l’espèce pré- cédente, Alors , on peut présumer que l’orifice buccal , dans toutes les espèces Calcéoliformes , est sur le côté, et non vis-à-vis de la mer; et par conséquent, que les coquilles de cette section adhèrent par une de leurs parois latérales , et non par leur paroi postérieure. L’obliquité de l’ouverture est dans le même sens que celle de l’espèce qui précède. Celle que je décris présente de petits individus qui pour- raïent être confondus avec le Sph. Calceoloïdes , si l’on ne faisait attention à trois caractères qui me paraissent constans : 1.° la valve supérieure du pk. Bournoni est fortement con- vexe : celle du Sph. Calceoloïdes est plate; 2.° le côté libre du Sph. Bournontii présente, par l’arrangement symétrique de ses écailles ondulées , cinq à six arêtes longitudinales : tan- dis que le même côté du Sph. Calceoloïdes n’en présente que trois, plus grossières et proportionnellement plus écartées ; 3.° la valve supérieure et par conséquent l’ouverture du Sp}. Bournonic sont transversalement ovales : celles du Spk. Cal- ceoloïdes sont distinctement triangulaires. J'ai vu des valves inférieures dont la cavité était parfaite- ment dégagée de corps étrangers quelconques, et dont le Bi- rostre avait disparü. Je n'ai jamais pu y apercevoir la plus légère trace de l’existence de la carène intésieure. Je présume ( 128 ) que cela doit être attribué à la disparition de la lame testacée qui enduisait l’intérieur de la valve. Mais s'il était vrai que la carène n’existât pas, ce serait un caractère excepüionnel bien remarquable. 15. SPHÆRULITES DILATATA. Nob. Non Æippurites dilatata. Defrance. Tesiä mediocri, irregulari, conicéä, subtriangulari, hinc complanatd, hinc turbinatä; cellulis mediocribus, regula- êm quadrangularibus. — Falvd inferiore posticè omnind pland, tenui, squarnis tenuibus adpressis latissimis sursûm spectantibus insirucid ; anticè rotundaid, squamis. bre- vibus patulis rugosd ; ad latera argutè angulatà, squamis replicatis ; aperirvrd amplé ovato-triangulart, perobliqué, margine antico subundato. Striis interioribus transversis infernè remolis , supernè approximalis. Cariné interiort Birostri circulum lamellasque adventitias dividente. — Valvé superiore plan, aut vix centro prominuld,, tenux, extùs squamis tenuibus undatis brevibus concentricè echi- nald , intùs concentricè striatd , striis remotis. — Biros- trum conis inæqualibus , angulo interiort conorum nullo, cono majore cavitatem adæquante, hinc extùs subcurvo. Cono minore recto. — Lamellæe adventitiæ magnæ , regu- lares , amborum conorum longitudinem mirè adæquantes. Habite... Fossile des falaises crayeuses de Royan et Tal- mont, vers l'embouchure de la Gironde. Je crois qu’elle se trouve aussi à l’le d'Aix, mais je n’en ai pas la certitude. Cette espèce et le Sphærulites Hœninghausi forment la ma- jeure partie des Sphérulites de Talmont et de Royan. AR CM ne ES A ut Mesures de l’exemplaire parfait que je.possède : Lon- (129 ) gueur du grand cône, 3 pouces 4 lignes, Longueur da petit cône, 2.pouces 6 lignes. Distance entre les sommets des deux cônes, 4 pouces 2 lignes. Profondeur totale de la cavité des deux valves, et longueur de l’appareil accessoire des deux cônes , dans sa position naturelle, 4 pouces 3 lignes. Épais- seur commune du test, 4 lignes. Zd. dans sa partie adhérente, qui est la plus mince, 1 ligne et demie. Gette espèce, dont il est bien difficile de se procurer le test parfaitement entier, parce qu’elle est sous l'influence des mêmes circonstances que le Sph. Hœninghausi, présente une foule de caractères qui la rendent extrêmement remar- quable et facile à distinguer, malgré l’irrégularité de son test. Je crois que cette irrégularité n’est, dans aucune espèce, poussée aussi loin , et il serait, je pense, bien difficile de trou- ver deux individus parfaitement semblables. Mais les caractè- res suivans, sont des guides sûrs, dont un ou plusieurs doi- vent nécessairement se montrer, même dans des exemplaires imparfaits. 1. Cette espèce est la seule à ma connaissance (à l’excep- tion du Sph. Cylindracea avec laquelle celle-ci ne peut être confondue), dont les cônes du Birostre ne forment pas d’an- gle intérieur; c’est-à-dire que leurs faces intérieures sont sur le même plan. I! en résulte que l'appareil accessoire présente la même rectitude dans ses deux parties, et que la cavité dans laquelle aboutit l’orifice Buccal est réduite presque à rien. 2.° La face applatie de la coquille étant fort mince, surtout à l'extrémité inférieure, contre laquelle s'appuie le sommet du grand cône, on voit généralement ce sommet saillir par la cassure qu’il cause ordinairement, et il a l’air placé à l’ex- trémité d’un grand toït plat et incliné. Presque tous les indi- vidus se présentent sous cette forme. 3.° Les angles que forme, de chaque côté, la paroi adhé- 9 (130) rente de la coquille, en se repliant pour former la partie li- bre, sont fort remarquables , et présentent chacun une carène plus ou moins aigue , à laquelle est due la forme triangulaire de la coquille. 4. La direction du Birostre prouve que la coquille était réellement attachée par le côté et non par sa face postérieure, car le sommet du petit cône est appuyé sur le côté gauche de la paroi adhérente, au sommet de l’obliquité de l’ouverture. Il s’en suit que la coquille devait, sans aucun doute, s'ouvrir davantage du côté de l’adhérence que du côté libre, et que l’eau y entrait par en haut, et par conséquent par derrière , et non par la partie antérieure et libre. Presque tous les exemplaires sont à l’état crayeux. Cepen- dant, M. le capitaine Broutet en a recueilli deux très-parfaits, dont le test passe à l’état quartzeux, et qui se trouvent, l’un dans le cabinet de M. Jouannet, l’autre dans mon cabinet. On trouve souvent des individus complets, mais très-fria- bles, de Sph. dilatata , beaucoup plus petits que celui dont j'ai donné les mesures. C’est à cette espèce que je rapporte aussi plusieurs individus extrêmement jeunes et non complets que j'ai trouvés à Royan età Talmont. Cependant, je ne puis avoir à cet égard une certitude bien positive. 16. SPRHÆRULITES CALGEOLOÏDES, Nob. Testä mediocri, sæpiùs parvé , triquetré , turbinat&, lateribus argutè angulatis, hinc costat&, hinc plan ; cellulis exiguis subinconspicuis.— Valvd inferiore mulid majore posticè pland adhærentique , squamis adpressis, latis , lævibus , sursùm spectantibus instructé ; anticè tri- costatà, squamis adpressis imbricatis , grossis , lævibus, costas tres argutas formantibus, costé medid valdè pro- minulé; angulis lateralibus costis similibus. Aperturd = ( 151) sub-obliqué , triangulari; striis interioribus transvérsis remotis. — Falvé superiore triangulart, intûs concavä, eæœtùs omnind plant , squamis exiguis undatis triangula- m concentricis instructé , centro tenut, lateribus cras- sis. — Birostrum compressum , cono majore cavitatem adæquante. — Cono minore incognito , certè brevissimo. .—Lamellæ adventitiæ ferè ignotæ. Habite... Fossile du rain de la Vache pendue , vallée de la Couze, département de la Dordogne , où elle paraît rare. — Mon cabinet. Je ne connais cette espèce remarquable que par un exem- plaire entier, d’une conservation extérieure admirable, que j'ai découvert à la J’ache pendue , et par trois exemplaires beaucoup moins complets , de la même localité. — Longueur de l'individu parfait , 4 pouces. — Largeur, prise à plat sur la valve supérieure , 4 pouces.—Épaisseur, 2 pouces et demi. — Posée sur sa face applatie, cette coquille est tout-à-fait triangulaire. Elle est susceptible d'acquérir de plus grandes dimensions, car j'ai un fragment dont le grand cône, fort usé à sa base, a encore 5 pouces de long. Le Birostre est remarquable par sa forme très-comprimée. Je ne connais l’ap- pareil accessoire que par un fragment qui porte une gouttière pleine de lames comme dans le Sph, [ngens. Je présume donc que l’organisation et la position respective des parties intérieu- res devaient être semblables dans ces deux espèces. Il est impossible de voir une coquille qui ressemble plus exactement que celle dont je m'occupe, à une Calcéole; et, surtout à cause de ses plis extérieurs, elle se rapproche beau- coup dela Calcéole hétéroclite de M. Defrance, abstraction faite de l'énorme disproportion de taille. C’est d’après cette ressemblance que je lai placée à la fin du genre Sphérulite, où elle sert de passage insensible au genre Calcéole. ( 133 ) Sphærulites non satis note. N.° 1. Une espèce, qui paraît peu volumineuse et voisine du Sph. dilatata. Elle se trouve dans un calcaire crayeux, souillé d’ocre, à Couze et à Lanquais, sur la rive gauche de la Dordogne (département de la Dordogne). Ce calcaire est “fort dur, et le test de la coquille y a très-souvent disparu. La valve inférieure est pourvue de deux carènes intérieures, comprimées , extraordinairement fortes et proéminantes. C’est peut-être à de grands individus de cette espèce que devraient se rapporter les fragmens qu’on aperçoit dans les rochers qui bordent la rive gauche de la Dordogne, auprès des mêmes villages , et dont j'ai trouvé quelques-uns dans le vallon de Lanquais, dans le ravin de la Vache pendue , et auprès de la ferme de Mérignac , sur la rive droite de la Dordogne, vis-à-vis l'embouchure de la Couze. N.° 2. Fragmens d’une grande espèce, qui pourrait être le Sph. Bournonit , à l'état de cristallisation spathique , et empâtés dans des blocs détachés , d’une sorte de tuf crayeux, coloré par le fer, et rempli de moules de coquilles, J’ai longtemps penché à croire que ce calcaire était tertiaire; mais il parait que je me suis trompé. Vallon de Lanquais ( département de la Dordogne). N.° 3. Un petit Birostre isolé, à cônes extrêmement inégaux, trouvé à Beaumont par M. Jouannet. Le grand cône a un pouce 4. lignes de long, et le petit 5 lignes, ce qui donne pour proportion approximative c : C : : 1 : 3, plus une petite fraction. N.° 4. Un fragment parfaitement-conservé , de la parct libre d'une Sphérulite qui pourrait bien être l'ingens. Il a été trouvé dans la terre, par M. le capitaine Broutet, sur les derrières de Talmont. Il passe à l’état siliceux. Ses écailles (( 1887) imbriquées, irrégulières, montrent l'apparence que devait présenter la coquille vivante. Ce ‘morceau est très-curieux. N.° 5. Diverses valves turbinées , très-pétites, empâtées dans la craie de Talmont et de Roÿan. Ces valves sont à peu près de la taille du Sph. turbinata. Léur structure celluleuse est très-visible. Os: — Le bassin. de la Dordogne est, en général , rempli de an de. Sphérulites, , ra et roulés avec les. cailloux que les rivières. ont charriés. Il: m'est impossible , dans l’état actuel de mes connaissances , de rapporter avec. quelque apparence de certitude, ces fragmens aux espèces que j'ai décrites, encore moins. de m’en;servirpour établir de nouvelles espèces. L Isle a charrié beaucoup. de ces:fragmens ; j'en ai trouvé abondamment dans une excavation faite-près de ses bords, dans le jardin du château de Bomale, appartenant à M. le baron de Rabar (commune de Saint-Denis de Pilés). Ces fragmens de: Sphérulites s’y trouvent pêle-mêle avec des Ostrea afjinis et biauriculata ,: silicifiées, semblables à celles qui sont si abondantes , dans la craie, avec les Sphéru- lites de Royan et de Talmont , et dans, quelques blocs du cal- caire,crayeux du vallon de Lanquais. Ce fait.m’a paru ässez remarquable pour être mentionné ; j'aurai occasion d’én citer d’analogues , lorsque je décrirai, dans le Bulletin d'histoire naturelle de la Société, Linnéenne ; les coquilles, fossiles des terrains crayeux , .que j'ai été dans le cas d'observer dans le département de la Gironde et dans l'arrondissement subsidiaire. 134.) CALCEOLA. Lamarck. Férussac. Blainville. Bosc. Du- vernoyÿ. Bory. Defrance ,:etc.”, Anomiæ spec. — Linn. Gmel.. Conchyta. Hupsch. Mus. Charact. gener., Testa crassa; RTE Subturbinata., symetrica sive æquilateralis : valdè inæquivalvis. Testæ cellulæ exiguæ , vix observatæ. Valva imbtiar ‘supériori multo major, sémi-sandalium æmulans , cucullata, mediocriter éxcuvatà ; triangularis, hinc complanata, ‘hinc convexra, squamis exterioribus ca- rens. :Apertura obliqua, ANSE PE acutis, UT recto subdentato, altero arcuato. Valva superior parva ; opércularis, plana, RC cularis , marginé recto subdentato , Es FRE valvæ majoris subarticülato. ss, I F1 Biréstrum.. 1}. Lamellæ adyentitige.!91,22,099 out Adhærentia ad latus Complanatum ??? 040910 Caract: génér. — Coquille épaisse, solide, sübturbinée s symétrique ou équilatérale , BE ilrah ef Cellules du test fort petites , peu observées, | Valve inférieure beaucoup. plus grande, ‘en forme de demi-sandale; assez peu profondément creusée en capuchon, triangulaire , plate d’un côté, convexe de l’autre, non hé- rissée d'écailles à l’extérieur. Ouverture oblique, à bords tranchans , l’an droit subdenté , l’autre arqué. Valve supérieure petite, operculaire, plate, semi-orbi- culaire, ayant son bord droit subdenté, et subarticulé avec celui de la grande valve. Birostre..….. Appareil accessoire... Adhérence du côté applati ? ? ? Ovs.— Je me suis écarté du caractère générique donné par M. de Lamsrek et nar Ics auteurs qui l'ont suivi, en ce ({ 185 ) que je donne à la valve supérieure un bord droit subdenté et subarticulé avec celui de la valve inférieure, tandis qu’ils yÿ indiquent un tubercule de chaque côté d'une fossette médiane. En cela, je décris ce que je vois dans un exem- plaire entier , de Blankenheim, que je dois à l’amitié de M. Hæninghaus , et que j'ai brisé pour essayer d’en étudier l’in- térieur. Je n’y vois ni fossette, ni tubercules, mais bien de petites denticulations semblables à celles du bord de la valve inférieure, un peu obliques, alternant avec celles-ci , sans être engrénées avec elles comme cela aurait lieu’ dans un vrai Con- chifère, susceptibles, lorsque la valve s'ouvre, de descendre dans une gouttière creusée entre les denticulations et le bord de la valve inférieure. C’est là ce que j'appelle la fausse char- nière. Existe-t'il une autre espèce, où cette partie soit con- formée différemment ? C’est ce que je soupconne, sans pou- voir éclairer la question, à cause de l’état de cristallisation de l’intérieur de mon exemplaire complet, qui ne me permet pas de le comparer avec l’intérieur des exemplaires incom- plets et vides que je possède. Je vois de plus, sur la face intérieure de la valve supé- rieure, une rainure , en arrière de ses denticulations; dans cette rainure, je vois les marques du frottement des denticu- lations de la valve inférieure. Enfin, en decà de cette rai- nure , j aperçois le commencement d’un autre rang de den- ticulations , dirigées dans le même sens que les premières ; mais l’état de l'individu m’empêche de pousser plus loin cette observation. | Quant à la fossette médiane et aux deux tubercules laté- raux dont parlent les auteurs, ils doivent avoir existé dans mes exemplaires vides, parce que la dent médiane est enfoncée et bordée de deux fossettes plus profondes qui indiquent la présence de deux tubercules sur l’autre valve. Mais, comme ( 136 ) cette disposition peut aussi se trouver dans la partie cachée de là fausse charnière de mon exemplaire complet, je ne puis tenter d'établir deux espèces sur des inductions aussi vagues. 1, CALCEOLA mETEROCLITA. Defrance. PI. du Dict. des sc. nat., 25. cahier, fig. 3 — 3 a — 3 b. — Blainville, art. Mollusques du même Dict., t. XXXIT, p. 306. B. Testä pusillä, valis costatis, dorso valvæ inferioris costé unicd instructo ; marginibus anticis valdè plicatis. _ Habite... fossile de... Longueur de l'individu figuré , 6 millimètres. Largeur, 7 millimètres, — Cabinet de M. Defrance ? | Cette petite espèce, ayant probablement été découverte depuis la publication de l’article Ca/céole du Dictionnaire des sciences naturelles, n’y est pas décrite. Je ne la connais que par la figure citée. Elle paraît très-singulière, surtout à cause de la présence de la côte médiane et élevée qui se trouve sur sa partie postérieure. Est-ce bien une Calcéole ? 2, CaLcEoLA sANDALINA. Lamarck, an: s. vert., t. VI, r.ré partie, p. 235. — Blainville, art. Mollusques , Dict. des se. nat., t. XXXII, p. 306. — Calcéole. Duvernoy, Dict. des se. nat. , t. VI, p. 221. — Bory de Saint-Vin- cent, Dict. class. d’hist. nat., t. IL, p. 30.— Bosc, nouv. Dict. d’hist. nat.;t. V, p. 10 et pl. B 15 du même Dict. fig. 1, vue en dessus et en dessous , même vol., p. 555, ic. mal. Anomia sandalium. Linn., Gmel., p. 3340. Conchyta Juliacensis. Hupsch. Mus. Knorr. Pétrif., t. IT, suppl. , pag. 206, tab. IX, fig. d. f. 5-6. Tesià sandaliformi, lœvi. Valv&inferiore crassissimd, mediocriter excavatd, longitudinaliter substriatà , sulcis (157) minis dransvérsis thcrementalibus iustructà. Cavitate longitudinaliter substriaté ; aperturü obliqué ; pseudo- cardiné ut in charact. gener. et observ. indicatur. — Foveæ tres in imd cavitate intquales. Fovea quarta vaginæformis ad imam partem canulis usque ad lateræ dentis mediani producti. — Valvà supertore semi-orbi- culari, plan, concentricè extüs striatä ; pseudo-cardine ut'in charact. gener. et observat. indicatur. Var.a.= Testé elongatd, infernè subcurvé, acutissimd. Var. b. — Testé breviore, infernè minüs curvatä et acutd. | Habite... fossile, à l’état quartzeux, de Blankénheim, äu pays de Juliers ; sur les hauteurs de Bisfeld , en Westpha- lie ; et dans quelques autres parties de l’Allemagne. (Bory }. Elle est asséz rare, et il l’est béaucoüp plus éncore de la trouver pourvue de sa valve supérieure. — Longueur, en- viron un pouce. Largeur, envifon 14 lignes. | Le caractère des trois fossettes nues et de la fossette vagini- forme du fond de la cavité n’a pas encore été mentionné, à ma connaissance, J'ignore l'usage de ces cavités. Dans les exemplaires qui ne sont pas trop frustes, on voit dés restes des bords de l’étüi, qui se prolongent, en forme de carènes filiformes, jusqu’à la base de la dent médiane, et qui bor- dent le canal longitudinal qu'on remarque dans cette partie de la cavité. I me semble que cet étui a quelque analogie avec les carènes intéricures dés Sphérulites et des HRbontes. M. Bosc n'indique, au bord droit de l'ouverture, qu'une ou trois petites dents. M. Bory de Saint-Vincent en mdique deux ou trois. Ces auteurs n’ont eu probablement à leur dis- pôsition que des individus altérés dans leurs’ parties saillan- tes, car ces HPAUPHEtaRe, me paraissent exister tout le long du baïg droit, ( 138 ) HIPPURITES. Deshayes. (Rudista) — Lamarck, Cuvier, Bosc. ( Gephalopoda ). Hippurites. Batolites , Raphanistes. Denys de Montfort. (Cephalopod. ). Cornu-copiæ. Will. Thompson , Journ. de Physique, Ventôse an X, pl. I. Amplexus. Sowerby. Orthoceratites. Picot de la Peyrouse, Descript. de plu- sieurs nouvell. esp. d'Ostracites et d’Orthocératites , Nu- remberg, 1781, fol. Non Orthocératite. Encycel. ( Dict. des scienc. ). Charact. gener. — Birostrum lobis binis obtusissimis , inter valvam superiorem ultimumque pseudo-septum in- silUIn . . Lamellæ adventitie subignotæ. Testa maximè inæquivalvis , semper lamellis aut squa- mis horizontalibus carens, cylindracea, plus minüsve elongata. Testæ cellulæ (in unica specie cujus notæ sint), Sphæ- rulitum cellulis majores , longitudine latitudinem supe- rante ( tantüm qudd à quodam impedimento depressæ aut coarctatæ sint}, subcylindricæ , scissur& longitudi- nali quadrangulares. Valva inferior cylindrica vel :conica , apice naturali (testæ basi), attenuata , recta, aut plus minüsve ar- cuata , et in tubum producta, pariete laterali adhærens ; nunquam intüs transversè striata; extüs rugis incremen- talibus instructa. — Cavilas pseudo-septis transversis divisa , haud porosis, eorumdem concavitate aperturam spectante. Hœc septa ab animali exsudata sunt, prout illi testam producendi opus erat, simul atque ejusdem partem inferiorem dereliquerit, — Carinæ interiores ob- ( 139) tusæ, parallele , convergentes , numero 2-3, parieti ad- natæ yunum duosve canales longitudinales lateralesque præstantes. Quandoquè , carentibus carinis ; sive etièm iisdem exstantibus , pseudo-siphon quidam septis (sicut testa ) divisus conspicitur. — Apertura horizontalis vel subobliqua. Valva superior plana j quandoquè centro subpromi- nula, nec conica, operculiformis, marginibus obliquè attenuatis.: | | » Caract. génér.— Birostre à deux lobes très-obtus, logé entre la valve supérieure et la dernière fausse-cloison formée par-le mouvement progressif de l'animal dans la cavité de la. valve inférieure. | Appareil, accessoire très-peu connu. Coguille excessivement inéquivalve, jamais hérissée de lames ou écailles horizontales , cylindracée, plus ou moins alongée. — Cellules du test (dans la seule espèce où elles aient été étudiées ) , plus grandes que dans les Sphérulites,, plus hautes que larges (excepté quand leur développement.est gêné par quelque obstacle), sub-cylindriques , présentant une cassure longitudinale quadrangulaire. j Valve inférieure cylindrique ou conique, atténuée, droite ou plus ou moins recourbée et prolongée en tuyau à son sommet organique (partie inférieure de la coquille) , adhé- rente par le côté; jamais striée transversalement dans son intérieur ; présentant , à l'extérieur , des marques de son ac- croissement en hauteur , et à l'intérieur , de fausses-cloisons transverses , non poreuses, dont la concavité regarde l’ou- verture , et qui ont été secrétées par l’animal à mesure qu'il: a-alongé sa coquille, et qu'il en a abandonné la partie infé- rieure. —— Arêtes obtuses , parallèles et convergentes, au nombre de deux ou trois, appliquées contre la paroi, formant (ado ) une ou deux gouttières longitudinales et latérales. Quelque- fois, à la place des arêtes, lorsqu'elles manquent, ou bien avec les arêtes , lorsqu'elles existent, une sorte de faux- siphon cloisonné comme la coquille. — Ouverture horizon- tale ou sub-oblique. Valve supérieure plate ou quelquefois un peu bombée, non conique, operculiforme, dont les bords sont taillés en biseau. Ogs. — N'ayant pu me procurer que deux espèces d'Hip- purites , ces deux espèces seront les seules sur lesquelles’ je pourrai donner quelques détails. Pour toutes’ les autres ; 'je ne pourrai que répéter sommairement les caractères donnés par les auteurs, en changeant toutefois celles de leurs expres- sions qui pourraient êtré uniqüement appropriées aux ‘carac- tères des Céphalopodes, dans lesquels ces coquilles ont été comprises jusqu'a MM: d'Orbigny et Dcshiayes. El m'est impossible de disposer méthiodiquéement les espè- ces , puisque je ne les ai pas sous les yeux. Je vais donc dé- crire d'abord les deux seules que je possède; puis je passerai à la citation de celles que je trouve indiquées dans les au= teurs, en y joignant les Batolites ; Raphanistes et Am- plexus , dont la description m'engage à les comprendre plu- tôt dans les Hippurites que dans les Sphérulites ; ainsi que j'en ai expliqué les raisons dans le Chap: 3.me, Ç 3.me de ce Mémoire. Le genre Hippurite doit sans doute comprendre plusieurs espèces non citées ci-dessous, mais qui sont décrites et fi- gurées dans l’ouvrage de M.:de la Peyrouse ; dont je nai pu me procurer la connaissance. L’Orthocératite ou Tuyau recourbé , 0e: dans l’En- cyclopédie (Dict. des sc., pl. 8. Hist. nat.) , ét dans lou- vrage de J. Hill (History of fossils, pl. 11), ne me paraît (141) point étre une Eippurite. Je crois qu'elle appartient au genre Hamite. 1. Hiwrunites rADtosA. Nob. Testä turbinatt, crassä, abbreviatd ; cellulis incons- picuis. —Valvi inferiore basi attenuat&, hincque adhæ- rente, transversè rugis incrementalibus instructé , lon- gitudinaliter striatä, hinc longitudinaliter trisulcaté ; carinis interioribus tribus obtusis. — Valvé superiore vlané , radiatim elegantissimèque striaté, ad apices ca- rinarum interiorum emarginatd. — Birostrum............. Lamellæ adventitie..…......…. Habite... Fossile de Cendrieux, en Périgord, où M. Jouannet l’a découverte , isolée dans les champs. Longueur da plus grand individu, 6 pouces. Diamètre, 4 pouces. Cette espèce, qui est à l'état siliceux, est remarquable par les échancrures de sa valve supérieure, qui laissent voir le point de départ des arêtes intérieures. On voit, dans l’in- térieur de mon exemplaire brisé, des cloisons accumulées et des restes de l’appareil accessoire, mais ceux-ci sont peu distincts. — Cette espèce est-elle réellement différente de l’Æ. resecta de M. Defrance ? — Cabinet de M. Jouannet. — Mon cabinet. 2, HiPPURITES coRNu PAstToris. Nob. Testä cylindraceo-elongaté , infernè attenuatä , tubr- Jormt, plus minüsve curvatd; cellulis maximis, longitu- dine latitudinem superante, scissurd longitudinali qua- drangularibus. — Falvé inferiore rugis incrementalibus transversis ordinatä , longitudinaliter grossè argutèque regulutim costat&, fasciis longitudinalibus duabus inœ - qualibus eleganter obtusèque regulatim striatis trstructd; pariete intern& lævi; carinis oblusis duabus duplicibus (142) (i. e. sulco exaratis), approrimatis. — Valvé superioré subpland, lævi, tunc concentricè substriaté, tunc radia- äm irregulariter subplicatä. — Birostrum lobis obtusis- simis , brevibus.— Lamelle adventitiæ quandoquè lon- gissimæ videntur. — Septa incrementalia tunc desunt, tunc rara , tenuia et decidua reperiuntur. Habite... Fossile des Pyles, à trois lieues de Périgueux, sur la route de Limoges (Département de la Dordogne) , dans une carrière nommée Creuset, où elle a été découverte par M. Jouannet, dans la craie la plus pure. Les individus sont quelquefois entrelacés par la base très-atténuée de leur tuyau. Cette base est souvent recourbée comme les tuyaux des Ser- pules. L'intérieur est ordinairement tapissé ou même rempli de superbes cristallisations confuses de chaux carbonatée de la plus éclatante blancheur. La valve inférieure, lorsqu'elle est vide, se divise facilement en cornets empilés l’un sur l'autre , comme on le voit dans la bouche de quelques Dau- phinules fossiles, ce qui laisse voir la construction intime de la valve. Elle cst formée de couches superposées qui contien- nent les cellules dans leur intérieur, et qui sont marquées de sillons rayonnans , simples ou rameux, dans lesquels je pré- sume que des productions très-déliées du manteau pénétraient pour opérer la construction du test. Il est probable qu’à me- sure que ces productions du manteau se retiraient , elles sou- daient la fente en l’enduisant d’une couche testacée, uni- forme , qui recouvre toute la paroi interne de la grande valve, et qui même est assez épaisse. Le caractère le plus remarquable de cette espèce est dans la présence des deux bandes longitudinales à stries obtuses et fines, qui contrastent éminemment avec les côtes épaisses ct carénées dont le reste de la grande valve est couvert. Ce caractère est parfaitement constant, même dans les individus LA (143) les plus déformés par le corps sous-marin auxquels ils ad héraient par l’un de leurs côtés. L’une de ces bandes est toujours plus large que l'autre ; la plus étroite est constam- ment dans la même position relativement à la grande, c’est- à-dire à sa gauche, l'ouverture des valves étant tournée du côté de l'observateur. Longueur de mon plus grand exemplaire, qui n’est pas tout à fait entier, 6 pouces. Diamètre de l’exemplaire le plus épais, 2 pouces 9 lignes. — Cabinet de M. Jouannet. — Mon cabinet. 3. Hippurires RuGosA. Lamarck, an s. vert., t. VII, p. 598. Testé cylindraceo-attenuati, crassissimé ,transversim rugosé ; valvà superiore planà; foved duplici in margine valvæ superioris..…...... Habite... Fossile des Pyrénées. — Cabinet de M. le prince d’Essling. — Test pétrifié, fort pesant, cylindracé- conique, un peu courbé vers le sommet du cône, ridé trans- versalement , fort épais , et tronqué à sa base (qui est for- mée par la valve supérieure ). On aperçoit, dans la face de cette troncature , deux ocelles ou espèces de fossettes ré- sultant de l'extrémité des deux arêtes latérales qui cons- tituent la gouttière. Cette coquille a 3 pouces 10 lignes de longueur. (Lam. ibid). 4. MippuriTES cuRVA. Lamarck, ibid. Testä conicdä, curvé, rudi, valvà superiore planà.…. Habite... Fossile des Pyrénées. — Cabinet de M. le prince d’Essling. — Celle-ci, pareillement pétrifiée, mais plus sensiblement conique et courbée que la précédente , en paraît bien distincte. Elle offre néanmoins , dans sa face tronquée,, les mêmes caractères. Longueur, 3 pouces. ( Lam, ibid ). Ca44) D. Hirpurires reseqtTA. Defrance, Dict. des sc hat. | tom. XXI, pag. 196. Test carinis tribus interioribus ad imam cavitatem productis instructä..….. Habite... Fossile de Saint-Paul-trois-Châteaux ( Dépt. de la Drôme) , où elle se trouve en groupes, maïs sans valve supérieure et sans fausses-cloisons. Longueur, 2 pouces. Diamètre de l’ouverture , un pouce: — Cabinet de M. De- france. G. Hippurires cornucorra. Defrance , ibid. — PI. du même Dict., 3r.° cahier, fig. 1.-1a.-1b.-10c. Testa carinis duabus indivisis obtusis instructa; septis interioribus crassis, deciduis.....…. Habite... Fossile des environs de Naples , où on trouve les individus attachés les uns aux autres, et quelquefois placés immédiatement les uns au-dessus des autres, au point qu'on n’apercoit ceux qui sont au-dessous qu’en les brisant. Le test de la coquille a 6 lignes d'épaisseur. Longueur, 3 à 4 pouces. Diamètre, 2 pouces 6 lignes. — Cabinet de 1. Defrance. 7. Hippurites srriatA. Defrance. fhid. — Deshayes. Dict. class. d'hist. nat., tom. VIII, pag. 229. Orthoceratites operculo gibboso. Picot de la Peyrouse. Descript. de plus. nouv. esp. d'Ostrac. et d’Orthocér. pl..6, Habit) 236 Testä conic&, extüus striis obtusis longitudinalibus sulcatd ; valvé superiore centro gibbosä...……. Habite... Fossilé de Mandach, dans le canton de Berne. La même espèce se trouve également, ainsi que les quatre suivantes , dans les montagnes près d’Alet, département de 2 M (145 ) PAude. — Le test est très-dur, ct généralement rempli d’un calcaire dur qui joint les deux valves. — Cabinet de M. Defrance. 8. Hippurires suzcara. Defrance. Jbid. — PI. du même Dict, 31.° cahier, fig. 3. — Deshayes. Dict. class. d’hist. iat., tom. VIT, pag. 229. Orthoceratites. Picot de la Peyrouse. Loc. cit., pl. 5. Test& exiùs sulcis longitudinalibus argutè carinatis instructé ; valvé superiore pland, reticulaté& , RETEPoRAM æmulante...... Hab. ut suprà dict. — Longueur, 6 pouces. Diamètre, 1 pouce 6 lignes. — On pourrait peut-être rapporter à cette espèce certains individus qui ont jusqu’à 2 et 3 pieds de long. —— Cabinet de M. Defrance. 9. HiPPURITES DILATATA. Defrance. {bid., pag. 197. Orthoceratites. Picot de la Peyrouse. Loc. cit., pl. 7, fig. 5. Tesi& abbreviat& , extus sulcaté , valvd superiore complanatd..... Hab. ut suprà dict. — Longueur, 1 pouce. Diamètre, 2 pouces. — il est difficile d’être assuré si cette espèce affecte toujours cette forme raccourcie, ou si on pourrait y rapporter certains individus qui ont quelquefois 1 pied de longueur sur 6 pouces de diamètre. — Cabinet de M. Defrance. 10. Hiwpurires siocurara. Lamarck. An. s. vert., édit. de 1801. — Defrance. Loc. cit., pag. 197. — PI. du Dict. des sc. nat., 31.° cahier, fig. 2-2 a. Orthoceratites. Picot de la Peyrouse. Loc. cit., pl. 6, fig. 4, et pl. 7, fig. 1,2, 3, 4.— Parkinson. Organ. rem. , tom. HT, pl. 8, fig. 1. ( 146) Testé extüs lœvi; valvd superiore pland , punciis im= pressis instructé, propè marginem ad apices carinarum interiorum binarum pertus4..…… Hab. ut suprà dict. — Longueur, 6 pouces. Montre, 1 pouce 6 lignes. — On les trouve collées contre des Hip- purites striées. — Cabinet de M. Defrance. 11. Hippurites ristTuzÆ. Defrance, ibid. Orthocératite en tuyau d'orgue. Picot de la Peyrouse. Loc. cit., pl. 11 Testä elongatä , leviter longitudinaliterque striaté ; septis interioribus confertissimis omnind ordinatä.....…. - Hab. ut suprà dict. — M. Defrance en possède cinq qui sont collées ensemble dans toute leur longueur. Les fausses- cloisons laissent à peine une ligne d'intervalle entre chacune d'elles. — Cabinet de M. Defrance. 12. Hippurires oRGanisans. Nob. Hippurites. Cuvier. Règn. anim. , tom. Il, pag. 273. — Lamarck. — Defrance. Baiolites organisans. Denys de Montfort. Conchyl., tom. I, pag. 334. Batolite. Férussac. Dict. class. d’hist. nat., tom. Il, pag. 224. — Blainville. Dict. des sc. nat., tom. IV. Suppl. , pag. 47. — Bosc. Nouv. Dict. d’hist. nat., tom. IIL, pag. 324. Radiolites. À. d'Orbigny. Tabl. méthod. de la cl. des Céphalop. Annal. des sc. nat. , tom. VII, pag. 169. Orthoceratites. Picot de la Peyrouse. Loc, cit. — Knorr. Monum. , etc., tom. IE, sect. 2, pag. 43; plu, faeto Description générique de Montfort. — « Coquille libre, (147) » adhérente ou vivant en famille, univalve, cloisonnée, » droite et fistuleuse ; bouche arrondie, peu profonde, ou- » verte, horizontale; cloisons criblées et percées latéralement » de deux grands stigmates , répondant à deux arêtes paral- » Jlèles ou divergentes qui percent toutes les cloisons jusqu'au » sommet de la coquille. » Les Batolites de Montfort comprenant probablement plu- sieurs espèces, je n'ai pu rédiger une phrase spécifique pour son Batolites organisans , qui, d’ailleurs, ne diffère peut- être pas de l’Æippurites fistulæ de M. Defrance. Je ne cite ici cette espèce que parce que M. Defrance ne l’a pas donnée pour synonyme de la sienne; et, n'ayant pas pu me procurer la Monographie de M. de la Peyrouse, je ne puis arriver à un éclaircissement positif sur ce point. Diamètre d’un fragment vu par Montfort dans É cabinet du marquis de Drée, 3 pouces ; d'où Montfort conclut que cette Batolite devait avoir 54 pieds de longueur. D'autres fragmens lui ont présenté 3 pieds de longueur, 1 pouce de diamètre à la base, et à peine 2 lignes au sommet, qui était tronqué. Ces corps paraissent avoir été groupés , et ressemblent beaucoup à des Polypiers. On voit à l'extérieur les traces de l’accroissement successif. Selon Montfort, ils constituent à ceux seuls des masses de rochers dans les Hautes-Alpes : ils doivent, d’après cela, être regardés comme très-anciens parmi les fossiles organisés. { Férussac. Loc. cit.). 13. Hippurites ? Rapnanisres. Nob. Radiolites. À. d'Orbigny: Tabl. méthod. de la cl. des Céphalop. Ann. des sc. nat., tom. VII, pag. 160. Raphanistes. Denys de Montfort. — Bosc. Nouv. Dict. d'hist. nat., tom, XXIX, pag. 18. (148) Description générique de Montfort. « Coquille libre, | univalve , cloisonnée, droite, à sommet obtus, ouverture LA Lé Ld eg 3 # 74 » ronde, évasée, horizontale ; cloisons évasées en cloche ; C4 siphon central. » Habite... Fossile de la mine de fer de Montbard. Lon- gueur , quelquefois 6 lignes { Bosc. Loc. cit. ). 14. Hippurires ? Amprexus. Nob. Radiolites. À. d'Orbigny. Tabl. méthod. de la cl, des Céphalop. Ann. des sc. nat., tom. VII, pag. 160. Amplexus coralloides. Sowerby. Min. conchol. of Great Britain, tom. I, pag. 165, tab. 72. — PI. du Dict. des sc. nat., 30.° cahier, fig. 2-24, 2 b. Orthoceras. Férussac. Dict. class. d’hist. nat., tom. I, pag. 300. Orthoceras ? Blainville. Art. Mollusques. Dict. des sc. nat., tom. XXXIE, pag. 192. — Defrance. Même Dict., tom. Il, Suppl. , pag. 29. N'ayant pas l’ouvrage de M. Sowerby, je ne puis donner à son genre Amplexus. La seule espèce qu'il y rapporte se rapproche beaucoup, selon M. de Férussac (loc. cit.), de l’Orthocératite représentée par Breyn (Dissert. phys. de Polythal., tab. VE, fig. 3,4, 5), et décrite par cet auteur, pag. 34. Etc., etc. ici les caractères qu'il assigne BORDEAUX. Novcmere 1826. ( 149) AAA AU A VU EU AAA UMA AAA AAA RAA VER VA AA AA AAA EXPLICATION DES PLANCHES. Toutes les figures sont de grandeur naturelle. Tous les indi- 8 8 vidus figurés , dont je ne désigne pas le propriétaire , font partie de mon cabinet ). PLANCHE ÏL. — SPHÆRULITES CRATERIFORMIS. Nob. Individu décrit dans le Mémoire, sous le N.° 2 des individus remarquables observés jusqu'à ce jour. : — Valve inférieure sciée verticalement, présentant le grand cône du Birostre en relief. . Prolongement latéral de l'appareil accessoire, . Le test, encroûté de craie. œ > . Craie, sciée. (Es . Craie, brisée par le marteau, lorsque l'échantillon fat suffisamment cerné par la scie. E. Base du pctit cône du Birostre, lequel est détruit. PLancue Il. — SpHÆRULITES CRATERIFORMIS. Nob. _ Individu décrit dans le Mémoire, sous le N.° 4 des individus remarquables observés jusqu’à ce jour. — Valve inférieure vide , dépouillée de toute gan- gue ; on n’apercoit plus les siries concentriques de l'intérieur. A. Cassure des couches supérieures du test. B. Carènes obtuses de l’intérieur de la cavité. ( 150 ) PLanoue IT. — Sruæruzrres Jouanver. Nob. Individu cité dans le Mémoire. ( Cabinet de M. Jouannet). — Valve inférieure, contenant une partie du Birostre. Fig. 1. — Vue en dessus. Fig. 2.— Vue de côté. A. Restes du petit cône du Birostre. B. Cassure du bas de la coquille. C. Cassures des lames inféricures de la coquille, qui devaient être semblables aux supérieures. PLancne IV. — SrnÆruLiTEes cyLiNprACEA. Nob. Fig. 1.— Valve inférieure, cassée aux deux bouts, vue par le côté. Fig. 2. — Birostre (décrit en détail dans le Mémoire). À. Cônes du Birostre. B. Bourrelct. Fig. 3.— Le même Birostre, vu en dessus. À. Petit cône du Birostre. B. Bourrelet. C. Fissure antérieure du bourrelet, dans laquelle s’in- troduit la carène de la valve inférieure. D. Moules des canaux qui communiquaient de l'appareil branchial au corps de l’animal. Prancue V. SPHÆRULITES piocuLarTA. Nob. Valve inférieure, vue par le côté de son adhérence. — Individu décrit dans le Mémoire. À. Restes du petit cône du Birostre. (151) B. Les trois sillons de la face postérieure du Birostre, C. Bourrelct. D. Cassure du bas de la coquille. PLrancne VI. — Fig. 1. — Birostre de SPRÆRULITES CRATE- riroRMIS. Nob. (Cabinet de M. Grateloup). — N° Mon cabinet renferme un Birostre absolument semblable à celui- ci, dans tous ses détails, mais seulement un peu plus petit. À. Restes du bourrelet, B. Impressions musculaires. Fig. 2. — Troncon de SPuænuuires Hæninenausr. Nob. Individu décrit dans le Mémoire, sous le N.° 1 des individus remarquables observés jusqu’à ce jour. — Il est représenté renversé, c’est-à-dire que le grand cône du Birostre est tourné vers le ciel. A. Le test. B. L'appareil accessoire, cassé vers son extrémité. C. Le grand cône du Birostre. PLrancue VII. — Birostre de SpaæruziTes Hæäniweuausr. Nob. Décrit dans le Mémoire (Chap. 4, $ 1), et sous le N.° 3 des individus remarquables observés jus- qu’à ce jour. | À. Cônes du Birostre. B. Cônes de l'appareil accessoire, brisés à leurs extré- mités. C. Carène extérieure du bourrelet. D. Cassure du bourrelet. (152 E. Fissure antérieure du bourrelet, dans laquelle s’in- troduisait la carène de la valve inféricure. Le bour- relet s’étendait de nouveau depuis la Fissure E, jusqu'à la cassure D. F. Impression musculaire. G. Moule du canal qui communiquait de l'appareil bran- chial au corps de l’animal. Praxone VII. -— SpHÆRULITES DiLATATA. Nob. Individu complet, décrit dans le Mémoire. Fig. 1. — Coquille fendue longitudinalement, renversée , c'est-à-dire que la valve supérieure est en bas. A. Le test. B. L'appareil accessoire, resté adhérent à la cavité, par l'effet de la pétrification. C. Fragmens du bourrelet. D. Cassure du test, à laquelle s’adapte le bord A de la fig. 2. E. Valve supérieure. F. Craie qui encroûte la valve supérieure. Fig. 2. — Fragment du test, pour faire voir les stries con- centriques de l'intérieur. Ce fragment s’adapte par ses points À , aux points D de la fig. 1. Fig. 3. — Birostre du même individu. A. Impressions musculaires. B. Fragment du bourrelet. N.2 Pour placer ce Birostre dans la coquille, et dans sa position naturelle, il faut placer son point C(sommet du petit cône), au point c de la fig. 1; c’est-à-dire touchant le sommet du petit cône de l'apreil accessoire ; et son point D (sommet du (1531) grand cône) au point d de la fig. 1; c'est-à= dire touchant le sommet du grand cône de l’ap- pareil accessoire. Par ce moyen, la face CD du Birostre s'applique contre la face. B de l'appareil accessoire (fig. 1}. PLanone IX. — Fig. 1. — SPHÆRULITES CALCEOLOÏDES, Nob, Individu parfait, décrit dans le Mémoire. Fig. 2. — Hippurires raptosa. Nob. Individu parfait, du cabinet de M. Jouannet. À. Les trois sillons de la surface extérieure de la valve inférieure , répondant à trois légères échancrures du bord de la valve supérieure, lesquelles laissent _voir le‘ point de départ des trois arêtes intérieures. B. Cassure du bas de la coquille, où se trouvait son point d’adhérence. Prancue X. — Fig. 1. — Valve inférieure) d'Hippurires Cornu-Ppasroris. Nob. — Cabinet de M. Jouannet. N.® Les deux bandes longitudinales , à fines stries, qui caractérisent cette espèce, sont transposées , dans la figure, par l'effet de la lithographie. Dans la na- ture, la plus large de ces deux bandes est à la droite ‘de l'observateur , lorsque l'ouverture de la valve est tournée vers lui. Fig. 2.— Troncon de la même espèce, pour faire voir les deux carènes intérieures, et les impressions ramifiées de la surface des lames. à k* (154) Fig. 3. — Coupe verticale d’un fragment de lame ou écaille extérieure de SpaæÆruLites 1nGExs. Nob., pour l’in- telligence de la contexture du test dans les Rudistes. 3. A. Le même fragment , grossi. a tr ee Mn em <= (155 ) TABLE DES MATIÈRES. Cuar. I." Introduction. Pag. $ 1.7 Coup-d'œil sur l’histoire du genre Sphérulite. se. I 2. Obstacles qui s'opposent à ce que le sujet soit traité d'une manière complète , et amené à une clas- sification définitive... 6 SA Piaride l'ouvrage." Re 14 Cuar. II. Examen de la famille des Rudistes, telle que Lamarck l’a établie. $ 1.7 Réflexions générales sur les Con- chifènes de Lamarek sm 16 2. Genres séparés des Rudistes de La- RCE a eau ee de cucetesnes 23 Cuar. III.° Formation d’une nouvelle classe, sous le nom de Rudistes, et d’une nouvelle fa- F mille , sous le nom de Calcéolées. $ 1. Des genres Sphérulite et Radiolite de lamarek Re... NES D De senreRCMACeT EN MENT. es, | 38 30 De PORTERRIPUP EL ee sas dis cg ue vus e 0 AA 4. Proposition de la classe des Ru- distes, et de la famille des Cal- CCD NS ES end v svassn es nee AT OIE (156 ) Cuar. [V.e Recherches sur la place que la classe des Rudistes doit occuper dans Fe na- turel. Pag. 6 1.7 De l’animal des Rudistes..........… 54 2. De l’organisation du test dans les Ruthistes ES ARS RARES CR 7 67 3. Des rapports de l'animal des Ru- | distes avec son test... LE 74 HE ConclaSions bains eee 82 Cnar. V.° Tableau de la classe.des Rudistes. ..…....… 85 Sphérulitess... ss. ot Genres... { Calcéole.....… Aa. RS 134 À Hippurite. 136 Explication des Planches... Mau ir. (9 J ). ; : Spharulite» Crateufoumts. (Lub) Lth. de Canton = PL IN S phoœrtu | utes J OUQUUUEAUL. (NS) M PI y | "4 | re ( Fe la Tru Lubse Gauton mére —…% S phœuu lives chante (NE) k ann tré Lich de Gauben Ë PLV. Lub Se Gaulenv, PBiroitre de Sphœrulites HLoingbauss (M) DO 4 HER AE TE Pl vu. 1, | Sbœrulites dilatota (Web) … Lak de Gaulon Gaule PA: LR AE PES ré — e— - = - - _. - r rs - ou LL En IL je ) . . f] 0 = } en) Pphurulites CHLSS ( Ne) Hippurites PRédioo > (A@2.) Liu, de Gaulon ( Juppuutes Cr — postous (WAR) Lib. de Gaudlon. (183 3 ENTOMOLOGIE, BescriwTion de plusieurs espèces nouvelles du genre Parirroy. Parizzon FLoripor. Encyclopédie , tome g— 2.° part. Supp.! 10—x1. L'anteur du supplément de l'Encyclopédie a donné, pour la femelle du Floridor, un papillon qui me parait Sn devoir appartenir à une autre espèce. Dans la véritable femelle du Floridor , les ailes supérieures sont semblables à celles du mâle, si ce n'est que les raies blanchîtres sont plus marquées et que la tache rouge de la “base se reproduit en dessus , tantôt aussi rouge qu ‘en dessous , tantôt lavée de blanc , ou enfin toute blanche. Les ailes infé- | rieures sont semblables, en dessous, à celles du mâle; mais elles en diffèrent, en dessus, en ce qu’elles n’ont pas de raiesblanchâtres et en çe que, indépendamment de la dache anale, on ÿ voit trois anneaux rouges , dont Le troi- sième, ou le plus éloigné du bord interne , moins marqué que les précédens, est suivi d’un point rouge. Il ÿ a en outre une bande rouge longitudinale, souvent lavée de blanc, parallèle au bord interne et qui, partant de la tache des ailes supérieures, atteint le bord postérieur, où elle se confond avec l'anneau rouge qui suit le cercle anal ; cette bande est quelquefois rétrécie dans son milieu, et chez quelques individus elle est fortement interrompue. Nota. Je possède plusieurs : individus du papillon qu'on a pris pour la femelle du Floridor. Ces indiv idus, ainsi que quelques autres qui m'ont passé sous les yeux, étant tous semblables entr'eux , je n’ai pas cru que l’on püt les considé- per comme variétés de çette femelle , et jen ai fait, dans ma “ : (158 ) collection, une espèce distincte, quoique le mâle ne m'en soit pas connu. Je l’ai nommé Pap.° Descombii , en recon- naissance de toutes les peines que s’est données pour moi, mon ami, M. Descombes, à qui je suis redevable d'une multitude d'insectes des Philippines, du Chili et du Pérou. Parizcon Eurypamas. e « e 7e . , Û è « Pap.° alis supra viridi-nigris ; fasciä latä maculari anti- carum flavé, posticarum viridi-pallidä ; posticis subtas nigris, lined maculique basi viridibus , lunulis margi- nalibus septem flexuosis rubris. Ce papillon, très-Voism du Polydamas et peut-être con- fondu jusqu’à présent avec lui, me semble devoir constituer une nouvelle espèce. Je ne sais s’il se trouve ailleurs qu’à la Martinique ; tout ce que je peux dire, c’est que je ne l’ai jamais recu que de cette île, d’où le véritable Polydamas ne m'est pas encore venu, quoique ce dernier soit très abondant dans les autres Antilles ainsi que dans presque toute l'Amérique méridionale. L’Eurydamas se distingne du Polydamas : 1.0 par la bande qui traverse les ailes, cette bande étant beaucoup plus large , d'un jaune plus vif sur les ailes supérieures et d’un vert pâle sur les inférieures ; 2.° par le dessous des ailes in- férieures, qui, dans le Polydamas , est brun et plus clair dans toute la moitié antérieure , tandis que dans l'espèce qui nous occupe , il est d'une teinte uniforme d’un beau noir changeant en vert bronzé; on y voit, en outre, à la nais- sance du bord antérieur, une ligne et une tache oblongue formées par des atomes verts ; enfin les taches marginales y sont plus larges, plus flexueuses et d’un rouge fauve plus foncé, changeant en violet sous certains aspects. ( 159 ) Papizzon Bras. Pap.° alis suprà virescenti- fuscis , fasci4 maculari flav ; posticis dentatis, his subiñs flavis, lunulis submargi- nalibus flexuosis fulvis , septem argenteis adjectis. Cette nouvelle espèce que j'ai recue du Chili, est encore très-voisine du Polydamas. Elle lui ressemble en dessus, si ce n’est que les échancrures des ailes , surtout celles des ailes inférieures, sont plus prononcées et plus largement liserées de jaune ; ce qui au premier aspect, fait croire que les ailes sont très-dentées. La bande des ailes supérieures se reproduit en dessous ; mais ici, elle est beaucoup plus large, et se con- fond presque partout avec le jaune des échancrures. Le des- sous des ailes inférieures est jaune , avec les nervuresnoires et une teinte rousse à l'extrémité inférieure de la cellule dis- coidale ; les sept taches flexueuses d’un rouge-fauve que l’on voit dans le Polydamas, se retrouvent ici, mais plus pâles et plus éloignées du bord ; elles sont accompagnées d’autant de taches argentées longitudinales, dont la première, tou- chant le bord d’en haut, et les trois dernières sont linéaires, tandis que les trois autres sont grandes et tiangulaires. Ces taches sont précédées, en dedans, par une bande inégale d'atomes noirâtres , et elles sont entièrement enveloppées, en dehors, par une ligne noire très-prononcée formant un zigzag dont les angles intérieurs touchent les taches fauves, tandis que les angles extérieurs s'appuient sur le bord. Parnzon Prmiraous. Pap.° alis nigris, fascid marginali flava, posticarum externè bidentatä. Posticis subtès disco maculis duabus Jferrugineis striatäque flexuosé è maculis cæruleis. Ce papillon, qui est de la troisième taille, est d’un brun presque noir. Ses ailes offrent une bande marginale macu- ( 160 ; aire d'un jaune d'ocre , plus pâle sur les supérieures. Les taches qui composent cette bande sont plus rapprochées sur les inférieures , où elles ne sont séparées que par de fines mervures noires ; elles y sont aussi échancrées en dehors, surtout les deux intermédiaires qui le sont profondément, ce qui fait que la bande est bidentée ; à l'angle anal , on voit une tache noire réniforme , surmontée d’une tache ferrugi- neuse orbiculaire, au-dessus de laquelle on aperçoit à peine quelques petits atomes bleus. Le dessous des quatre ailes est semblable au dessus ; mais les inférieures offrent, outre la tache ferrugineuse anale , deux taches de la même couleur, dont la supérieure est la plus petite, et qui , étant placées à l'extrémité de la cellule discoïdale , sont séparées de la bande jaune par une ligne flexueuse de lunvules bleues. On voit aussi, vers les deux tiers de la côte des premières ailes , une petite ligne jaune suivie d’un point de la même couleur qui se reproduit faiblement en dessus. Les aïles inférieures ont une queue linéaire et des dents obtuses; les sinus sont légèrement bordés de jaune. Le corps etles antennes sontentièrement noirs , avec deux petits points À peine distincts sur le devant du corselet, deux lignes sur la poitrine et les palpes rougeûtres, Ce papilon habite l’île de Cuba, d’où il ne m'en est venu qu'un seul individu. ParizLox Laïus. Pap.° alis atris concoloribus ,. anticis puncto basi rubro maculäque tripartit& albd ; posticis lunulis margina- dibus bidentatis rubris,. ; Il £st voism du Lysithoïis. Son corps est noir ainsi que ses ailes ; les supérieures ont un point rouge à la base et une ( 168.) tache blanche assez grande placée un jeu au-delà du milieu du bord interne et divisée en trois par deux nervures paral= lèles assez éloignées l’une de l’autre, Les ailes inférieures ont des dents obtuses bien moins prononcées que celles du Lysithoüs , une queue en forme de spatule de médiocre lon- gueur, et les sinus blancs de part et d'autre. Ces ailes sont d’un beau noir lustré ; elles ont une bande marginale , com= posée de sept taches rouges , dont l’analé est la plus grande , les trois suivantes fortement bidentées en dehors et sinuées en dedans, les trois supérieures , diminuant dé grandeur , à peu près triangulaires. Le dessous des quatre ailes est sem= blable aù dessus, mais moins foncé ; la base dé la cote des supérieures est rouge , et l’on voit à la basé des iniférieures , trois points de cette couleur et une ligne qui règne depuis cés points jusqu’à la tâche anale , qu'elle n’atteint pas tout-à-fait, Ce papillon est du Brésil. Parizcon PÉox. Pap. alis supra fuscis, fascits duabus flavis ; posticis subtùs flavo-pallidis |, maculi discoidali lat& ferrugined lunuläque magnä albidd. Cette nouvelle espèce vient du Chili. Elle à de très-grands rapports avec le Thoas ; mais elle est beaucoup plus petite, et s’en distingue par le dessous des secondes ailes, qui pré- sente une tache discoïdale ferrugineuse plus étendue , et sur le milieu de laquelle on voit une grande lunule blanchâtre , ou d’un gris jaunâtre , bordée en dedans ét en dehors par deux petits traits noirs. La tache ferrugineuse s’appuie sur une rangée de lunules grisâtres , formant une ligne flexueuse , terminée à chacune de ses extrémités par une tache noire ( 162 ) orbiculaire dont le milieu est saupoudré de bleu. Les échan- crures , de part et d’autre , sont largement bordées de jaune , surtout celle du côté interne de la queue. Dans le Thoas , la queue est en spatule et marquée d’une tache longitudinale jaune , oblongue , tandis que dans le Péon la queue est li- néaire et sans tache. Tu.re Rocer. Note sur [l’'ASGALAPHE ITALIQUE. … Comme l’Ascalaphe italique , encore rare dans le centre et le nord de la France , a été prise plusieurs fois dans le département de la Gironde , nous croyons devoir annoncer que nous avons trouvé ce joli Vevroptère principalement dans les lieux marécageux , entre la Garonne et la Dordogne. Il paraît que cet insecte, qui, comme tous les individus de cette famille , aime les lieux humides , a passé de l'Italie sous le beau ciel de la Provence , où il est maintenant très- commun , et est arrivé ensuite dans nos contrées en suivant le canal , car on ne le rencontre pas dans l'intérieur des terres. À. BLaxcHARD. QE n— INSTRUCTIONS à l’usage des personnes qui voudraient L s'occuper à& recueillir des insectes pour les cabinets d'histoire naturelle ; par M. Th. Roger. Règles générales. — Le but d’un entomologiste étant de connaître toutes les espèces d'insectes qui peuvent exister, quelles que soient leur forme , leur grandeur , leur couleur, ( 163 ) on doit se défendre de la prévention qui porte assez naturel- lement à considérer comme le plus précieux , l’insecte dont la forme est grande ou bizarre et les couleurs éclatantes. Les montagnes nourrissent des insectes dont la majeure partie diffère de ceux des plaines environnantes. Les terrains de nature différente produisent aussi des espèces différentes. Ainsi , si l'on veut recueillir le plus grand nombre possible des insectes d’un pays, on doit tâcher d'en parcourir tous les sites, depuis les plus arides , jusqu'à ceux couverts de la plus riche végétation. IL est cependant à remarquer que dans ces derniers, on trouvera une bien plus grande variété d’es- pèces , et en général ces espèces beaucoup plus abondantes. Il faudra donc y diriger plus souvent ses recherches. Les mœurs et les habitudes des insectes sont aussi très- variées. Les uns se tiennent sur les fleurs ; d’autres sur les troncs d'arbres ou sous leur écorce , et plus particulièrement sous l'écorce des vieux arbres abattus et cariés ; certaines es- pèces se tiennent sous les pierres et dans la terre au pied des arbres, surtout dans les lieux humides qui avoisinent les ri- vières et les eaux stagnantes. Il en est encore qui vivent en grand nombre danses bouses, dans les fumiers, dans le terreau et dans tous les débris de végétaux ou d’animaux en putréfaction ; quelques-espèces vivent dans les champignons ; enfin les eaux stagnantes aussi en nourrissent un assez grand nombre. Les insectes sont généralement si fragiles qu'il est très-aisé de les dégrader lorsqu'on les prend. Cependant pour la faci- lité de leur classification dans une collection , il est indispen- sable qu'ils soient entiers et que leurs couleurs ne soient pas effacées ; car les caractères qui servent à leur assigner une place sont toujours tirés de Ja forme de leurs pattes, de | {16 j éclle de leuré antenries , dü nombré des articulations dé leurs iarses , énfin de leurs couleurs. Or, toutes cès choses étant précisément celles qui sont les plus sujettes à être bri: 8ées où altérées ; ün chasseur ne saurait user de trop de pré- cautions lorsqu'il prend un insecte: Les papillons sont, de tous les insectes, ceux qui exigent le plus d'adresse. L’ex< trémé fragilité de leurs ailes , le peu d’adhérence des couleurs qui Les décorenit ; exposent le chiasseur à les déchirer sil les imätié trop brusquement, et à les décolorer s'il touche les ailes avec les doigts. j ‘ajouterai , enfin, que celui qui voudrait fairé un objet de spéculation du aies de ses chasses, verrait ses espè: tances décues si ses insectes n'étaient päs bien conservés. Plus le ombre des amateurs de collections augmente ; plus ils dévierinent SRE relativerent à la parfaite conservation dés ifisectes qu'oti leur présente À acheter. Ils ne voudraient à aucun prix des choses dégradées: Instrumens de chasse: — Un chasseur doit être muni des ustensiles suivans ! No 1: D'un filet de ÿaze ; È >. De raquettes en gazé ; 3. D'ürie onibrelle ; 4. D'une petité truelle : 5. D'une nasse en crin ou er canevas : 6. D'une boîte de fer-blanc ; 7. D'une boîte en bois doublée de liége ; 8. D'une certaine quantité de triangles de papier ! 9: D'épingles de plusieurs grosseurs ; 10; De flacons à large goulot: (165) N.s t. Le filet est formé d'un morceau dé gros fil de fer que l’on plie en cercle de 9 pouces de diamètre et dont les deux bouts réunis sont fixés dans une douille en fer-blanc: Cette douille doit avoir 3 pouces de long. Elle sera un peu conique de manière à ce qué l’on puisse ÿ assujettir une canne ou un manche quelconque plus ou moins long: On attache au cercle de fer les bords d’une poche de gaze de vingt pouces de profondeur: Ce filet sert pour prendre au vol toutes sortes d’insectés et plus particuhèrement les papillons. Il s'emploie aussi à uné autre chasse qui consiste à Le pro= mener sur lés Sommités des plantes flexibles, telles que Les grandes herbes des prairies: Les insectes posés sur ces plantes tombent au fond du filét, et le chasseur trouve de cette ma- nière une grande quantité de petites espèces qui auraient échappé à sa vue. N:0 2: Les raquettes peuvent être comparées aux pincés prenäñtes qu'emploient les chirurgiens ; ou à des ciseaux dont chaque branche serait terminée par un losange garni d’une $aze bien tendue , de facon que les pinces étant fer- mées, les deux losanges s'appliquent parfaiteinent l’un contre J'autre. Cet instrument , le plus utilé pour la chasse aux insectes de quelque espèce qu'ils soient, est celui qui exige le plus d'adresse, Ce n’est même que par suite d’une assez longue habitude ; que l’on parvient à s’en servir avec succès. Le chasseur mhabile en déchirera souvent la gaze , et plus sou- vent encore il'manquera l'insecte qu'il aura voulu prendre, bien que cet insecte soit posé. Mais si les raquettes ont d’abord cet inconvénient , quand on saura les manier habilement, elles auront de grands avantages sur le filet. Premièrement ; ( 166 ) un papillon pris dans les raquettes ne sera jamais dégradé, attendu que , pressé entre les deux gazes, il ne peut en au- cune manière se débattre ; secondement , le chasseur , au moyen des raquettes , n'aura rien à redouter de certains in- sectes , tels que les guépes , les abeilles , les frelons, etc. dont il ne pourrait éviter les piqûres douloureuses , s'il se hasardait à les saisir avec les doigts. N.° 3. L’ombrelle ( ou à défaut une nappe ) est employée à chasser de la manière suivante : on la tient sous une haie, sous des arbustes , ou enfin sous des plantes touffues , et l’on bat avec un bâton les rameaux qui sont au-dessus de l’om- brelle. Tous les insectes qui sont sur ces rameaux et que Jon ne peut apercevoir tombent dans l’ombrelle. On peut trouver, par ce moyen, beaucoup d'espèces qui, ne volant que la nuit, se ticnnent cachées le jour. N.° 4. La truelle , qui est absolument semblable à celles dont se servent Les plâtriers , sert à creuser la terre au pied des arbres , à enlever les écorces, à fouiller dans les bouses , etc. On trouve ainsi beaucoup de coléopières et de chrysalides. N.0 5. La nasse est faite à peu près comme le filet, si ce n'est que le fil de fer, au lieu d’être pliée en cercle, doit avoir la forme d’une pelle dont le côté droit est opposée à la douille, La poche dont on garnit le fer doit être en crin ou en canevas et sa profondeur sera de six pouces. Pour chasser avec la nasse , il s’agit de la passer parmi les plantes aquatiques , d'enlever même celles qui sont à la sur- face de l’eau. L'eau s'écoule , et parmi les plantes qui restent dans la nasse, on trouve souvent beaucoup d'insectes. L N.0 6. La boîte en fer-blanc, pour la chasse , doit avoir la forme d’une grande tabatière. Au milieu du couvercle est ‘pratiqué un trou assez grand pour donner passage à un (167) coléoptère de moyenne taille : (un hanneton par exemple). Ce trou s'ouvre et se ferme à volonté , au moyen d’une petite plaque en fer-blanc qui doit glisser en tous sens sur le cou- vercle , n’y étant fixé que par un seul point autour duquel elle peut se mouvoir. On remplit à moitié cette boîte avec de la sciure de bois, sur laquelle on verse quelques goutes d’essence de térében- thine. L’essence n'étant que pour donner une forte odeur à la boîte, on ne doit pas en mettre une quantité telle que la sciure en devienne gluante. La sciure de bois doit avoir été préalablement passée dans un gros tamis , afin de la purger de toute la poussière: qu’elle aurait pu contenir. On n’emploie que ce qui reste dans le tamis. N.° 7. La boîte en bois ( ou en carton ) doit être aussi portative. Elle peut avoir la forme d’un livre de format in-8.° Son épaisseur doit être de deux pouces au moins. Le fond est garni de liége ou, à défaut , d’une substance assez tendre pour qu’une épingle puisse y être enfoncée avec facilité ; comme , par exemple, de la moelle de sureau ou dé certaines plantes des pays chauds. On pourrait encore employer de la cire vierge que l’on ferait fondre et à laquelle on mélerait une très-petite quantité d'huile de térébenthine , la cire seule devenant trop sèche et trop cassante. Il faut que le liége soit fin et qu'il ait au moins deux lignes et demie d'épaisseur. La cire , ayant plus de ténacité, une couche d’une ligne et demie à deux lignes suffirait. La moelle au contraire , retenant moins l’épingle , doit avoir plus d’é- paisseur. N.0 8. Les triangles de papier étant destinés principa- - lement à contenir des papillons, il y en aura de plusieurs 168 ) grandeurs. Voici comment on les prépare : on coùpe des carrés de papier que l’on plie d’abord dans le sens de la dia= gonale , ensuite on ferme , par un double pli , l’un des petits côtés du triangle: Le troisième côté ne se ferme qu’à la chasse lorsqu'on a mis un papillon dans le triangle. Si au lieu de replier les petits côtés ; on pouvait les fermer avec de la colle , cela vaudrait mieux encore: ( | Ilne serait pas mal de sé munir d’une boîte à deux compar- timens , dont l’un serait destiné à contenir les triangles dans lesquels on aurait mis lés papillons , et l’autre les triangles vides. | Pour mettre les papillons ? à l'abri des insectes destructeurs qui percent facilement le papier, on devrait, s’il était pos- sible avant de faire les triangles, passer Le feuilles daïs l'eau saturée d’alun. N° 9. Les épingles que l’on emploie pour la chasse aux insectes doivent être de différentes grosseurs. Il en faut de très-finés. La longueur de ces épingles doit être au moins de 12 à 14 lignes. Elles sont connues chez les marchands; sous le nom d’épingles à dentelle: I est bien de se munir d’ure pelote dans laquelle on enfoncera les épingles en séparant lés différentes grosseurs ; afin de n'être pas obligé de chercher long-temps celle qui convient à l’insecte que l’on veut piquer. On sentira bien que pour piquer une pétite mouche, on ne peut employer une épingle aussi grosse qué celle quil faudrait pour piquer un cerf-volant. C'est dégrader un insecte que de le piquer avec une trop grosse épingles Manière de prendre lés insectes: — Les coléoptères n'étant pas venimeux, on peut hardiment les saisir avec la main sans courir aucun risque. Néanmoins quelques grosses espèces sont armées de fortes mandibules ; au moyen des+ queilés elles powraient pincer le chasseur. Mais sil a K { 169 ) précaution de les saisir avec deux doigts par les deux côtés du corps, vers la naissance des élytres, il n’a absolument rien à redouter. Les coléoptères, pour la plupart, volent peu ; il leur est surtout difficile de prendre le vol, ce qui fait que l’on peut s’en emparer sans le secours du filet ou des raquettes. Peu d'espèces nécessitent l'emploi de ces instrumens, | Les orthopthères , comme les précédens , n'ont pas de venin; on peut donc les toucher impunément ; mais comme leur vol est plus facile et qu'ils sont presque tous doués de la faculté de sauter à de grandes distances, on sera obligé de se servir du filet ou des raquettes pour pouvoir les prendre. Tout le monde connaît trop bien les sauterelles , les gril- Jons, etc., pour que jen parle plus longuement. Les névroptères volent encore mieux que les précédens et ils sont dénués de tout venin. Si l’on ne peut les joindre avec les raquettes , lorsqu'ils sont posés on les prend avec le filet. Les demoiselles font partie de cet ordre. Les hyménoptères (abeïles, guèpes, etc, ) sont pour la plupart yenimeux. C’est toujours de l'extrémité de leur ab- domen qu'ils dardent l’aiguillon perfide qui fait des blessures profondes ; presque toujours suivies d’inflammation , de dou- leurs aiguës et quelquefois d’accès de fièvre. Leur abdomen est attaché à l'extrémité inférieure du corselet, seulement par yn pédicule plus ou moins long en forme de fil. Il est si mobile , qu’ils peuvent en ramener l'extrémité sur toutes les parties de leur corps. On doit donc bien se garder de les prendre avec les doigts. Les espèces d'hyménoptères dont l'abdomen , peu mobile, est uni au corselet dans toute sa largeur, ne sont pas veniz aæmeuses : on les reconnaît facilement, ( 176 ) / Les hémipières n'offrent pas d'espèces venimeuses ; mais ils sont presque tous armés d'un bec assez long , et quelques uns l'ont si acéré et si dur qu'ils peuvent faire des piqûres très-douloureuses. J'engagerai donc le chasseur à les prendre avec les raquettes plutôt qu'avec les doigts. Ils exhalent d’ailleurs une odeur désagréable analogue à celle de la punaise des lits , ce qui leur a vaiu les noms vul- gaires de punaises des bois, punaises des jardins , etc, Les lépidopières , c’est-à-dire , les papillons , soit de jour, soit dé nuit, ne doivent inspirer aucune crainte au chasseur , mais il est si facile de les déchirer ou de les décolorer, qu'il ne faut jamais les saisir avec les doigts. S'ils volent , c’est avec le filet qu'on tâche de s’en emparer. S'ils sont posés et qu'ils se laissent approcher facilement, on doit préférer l'emploi des raquettes dans lesquelles il ne peuvent se débattre. Les papillons de nuit commencent à paraître une demi-heure après le coucher du soleil. Le chèvre-feuille, Le Hilas, l’onagre, les belles de nuit, la saponaire , etc., sont, dans les jardins, les plantes qu'ils affectionnent et autour desquelles on les voit voltiger en assez grand nombre , quand les soirées sont belles. Dans la campagne, c’est sur les valérianes, le laurier de St-Antoine, la vipérine, etc., qu'on les trouve. Cette chasse ayant lieu à la lueur du crépuscule, elle dure ne guère qu'une demi-heure. Si l’on voulait la continuer plus long-temps, il faudrait se munir d’une lanterne dont la clarté sert non-seulement à faire apercevoir les papillons, mais encore à les attirer. Il arrivera quelquefois au chasseur d’apercevoir les papil- lons de nuit appliqués contre les murailles, sur les troncs d'arbres, sur les rebords des toits peu élevés, etc. Ces es- pèces sont plongées dans un tel engourdissement, qu’on les approche sans qu’elles fassent le moindre mouvement. La {171) meilleure manière de les prendre, c’est de les piquer sur place avec une épingle dont on leur traverse le corselet, et cela sans qu'on ait besoin de se presser ; car souvent ils ne commencent à se réveiller et à battre des ailes, que lors- qu’on les enlève de l’endroit où ils étaient posés. Un excellent moyen de se procurer des papillons d’une parfaite conservation , c’est d'élever des chenilles. Les per sonnes qui voudraient en prendre la peine seraient bien dé- dommagées par les observations curieuses, instructives et amusantes qu’elles auraient l’occasion de faire. Il s’agit pour cela de prendre les différentes espèces de chenilles que lon trouvera pendant la chasse. On à pour les recucillir une boîte à peu près de la grandeur de celle indiquée sous le Ne 7, ( instrument de chasse) dans laquelle on met quelques petits rameaux des plantes sur lesquelles on a rencontré les che- nilles. De retour chez soi, on place les chenilles dans une boîte spacieuse dont les côtés, au lieu d’être en bois, sont en gaze. Beaucoup d'espèces de chenilles s’enfoncant dans la terre pour S'y transformer en chrysalide , on doit mettre au fond de la boîte une couche de terre légère de deux à trois pouces d'épaisseur. Afin que les chenilles ne puissent dépérir faute de nourriture , il faut les entretenir de plantes fraîches. Il ne sera pas nécessaire de changer souvent les plantes, si lon a la précaution de mettre leur tige dans un vase plein d’eau, comme cela se pratique pour conserver pendant plu- sieurs jours des fleurs dans un appartement. On place le vase sur la terre au milieu de la boîte. Il doit être fermé par un couvercle percé de trous. Ces trous étant bouchés par les tiges des plantes , les chenilles ne pourront se noyer : c’est ce qui arriverait souvent si le vase était découvert. Les chenilles, parvenues à leur plus grand accroissement, feront leur chrysalide , et au bout d’un temps plus ou moins long, on verra éclore les papillons. ; (172) On évitera de manier les chrysalides : cela pourrait les faire mourir. On pourra mettre dans la boîte , les chrysalides prises à la chasse, soit par le moyen de la truelle, soit de toute autre manière. Une chrysalide qui aurait été blessée doit être abandonnée , car elle ne réussirait jamais. ie lépidoptères dont les chenilles se suspendent pour se transformer éclosent communément au bout de 15; jours au moins, et de 30 jours au plus. Ceux dont les chenilles se renferment dans une coque, restent un temps plus long en chrysalide. Généralement la consistance de la coque est proportionnée à la durée de ce temps qui est très-variable. Il est de ces lépidoptères qui #closent au bout d’un mois; d’autres au bout de deux ou trois mois ; enfin il en est qui demeurent un an et plus en chrysalide. | Les espèces qui s’enfoncent dans la terre , se font aussi at tendre depuis un mois jusqu’à un an. Je ne terminerai pas cet article sans prémunir le chasseur conire des préjugés d’enfance qui pourraient lui inspirer du dégoût, de l'horreur même , pour les chenilles. Elles ne sont pas plus dangereuses quelles papillons qui en proviennent. Cependant, s'il lui arrivait de rencontrer dans les bois et par- ticulièrement au pied des chênes, de ces gros nids de che- nilles tout remplis de dépouilles desséchées , il doit s'en ap- procher avec précaution : les poils, que le vent enverrait sur sa peau , lui occasionneraient de vives démangeaisons. Les diptères ( dont les mouches font partie ) ne sont nul- lement dangereux. Tous peuvent être saisis avec les mains ; mais comme ils sont très-agiles, il n’est guère possible de s'en emparer sans le secours du filet ou des raquettes, (17) Lépidoptère exotique pris à Bordeaux , dans la ville | sur un platane. On 2 pris à Bordeaux , dans un enclos intrà muros, sur un platane, au mois de Juin , un lépidoptère exotique dont nous allons faire la description : il est de la famille des diur- nes, et du genre Sutyrus. Les ailes sont entières, de moyenne grandeur; le corps grêle, velu, brun ; les palpes saillans , comprimés , hérissés sur le bord antérieur ; les antennes annelées de blanc et de noir , terminées par un bouton fauve ; quatre jambes mobiles , les antérieures en. palatine. Le dessus des ailes est brun noirâtre , d’une seule teinte ; les premières offrent près du bord extérieur deux points noirs très-peu sensibles ; les secondes deux-taches noires , arron- dies, plus marquées, assez près l'une de l’autre, répondant à des taches oculaires qu’on voit en dessous. Il y a quelque apparence d’une autre tache ronde dans la partie du bord antérieur des secondes ailes qui est recouverte par les pre- mières. Le dessous des ailes est également d’une seule teinte, brun jaunûtre, formée d’un fond brun, finement ponctué de jaune pâle. Sur tout le contour il règne une double lisière de deux lignes , l’une fauve et l’autre argentée: celle-ci, qui est la plus intérieure ,.est un peu sinueuse. Près de ces lignes, sur les deux ailes, il y a une rangée de taches oculaires, noires, à prunelle blanche , à iris jaune mât ; les premières ailes en ont quatre sans prunelle , contiguës, graduellement plus grandes d'avant en arrière. Les secondes ailes en ont six iné- gales, dont une isolée, sur le milieu du bord antérieur ; les autres contigues sur une même ligne parallèle au bord exté- rieur, à l'exception de la première, plus petite que les autres, 12 (174) qui incline en dedans. De cette première tache il part une ligne argentée , arcuale , qui, longeant de près le côté interne des autres taches , vient s'unir à la ligne du bord ex- térieur, en face du grand angle. Les taches des premières ailes sont accompagnées en dedans d’un semblable trait, mais qui West pas argenté. Ce lépidoptère est peint dans Habuer , sous le nom de Pilargus. L'Encyclopédie le nomme Satyrus OEdipus ; c'est le Geticus d’Esper, et l’{phigenus de Herbst.— On a observé que dans quelques individus mâles il n’y avait que deux taches, ou point du tout, aux premières ailes ; que la ligne argentée , qui accompagne les taches des secondes ailes, manquait entièrement, et que les unes et les autres ne res- sortaient point sur la face supérieure. La chenille de ce lépidoptère n’est point connue ; on le trouve en Russie, en Hongrie et dans le Piémont, au mois de Juin. Comment est-il venu à Bordeaux ? C’est un problème assez difficile à résoudre. On peut conjecturer que sa chrysa- lide y a été transportée avec quelque pièce de bois du Nord, ou quelque denrée des pays. dont il est originaire. L'abbé LaLranwe. ——_ e——— ZOOPHYTES. Description d'un genre nouveau de la classe des Acarëpues, Cuv. ; par M. Rance, correspondant. Il est une classe d'animaux qui, bien qu’elle ait toujours intéressé les naturalistes par la singularité des genres qu’elle renferme , par la variété et l'élégance de leurs formes , la richesse de leur parure , leurs mœurs paisibles , et surtout par la simplicité de leur organisation , n’a pot rtant point (175) attiré d’une manière spéciale l'attention des maîtres de la science : cette classe est celle des Acalèphes. Peu alimentée par les recherches des voyageurs, elle est toujours restée en arrière des autres , et ses matériaux épars dans beaucoup de relations, seraient bien loin de suffire pour l’élever jusqu’à leur niveau. Un voile obscur dérobe à nos yeux la connais- sance physiologique de ces animaux extraordinaires , il semble que le génie de l’homme, si pénétrant devant les grandes productions que la nature a placées à la tête de Péchelle des êtres , soit insuffisant dans l'examen de ceux qui, bornés dans la possession des sens, des fonctions, et plus encore dans les organes qui en sont les instrumens , n’en occupent que les derniers échellons , et paraissent par cette diminution ap- parente de la vie se rapprocher de ceux qui végètent à la surface du sol. Tels sont les animaux dont nous voulons parler. Mais il est juste de dire que, si leur connaissance n’a pas été encore aussi approfondie que celle des autres classes de l’histoire naturelle, cela vient en partie de la difficulté qu'il y a à les observer, le plus grand nombre n’habitant que les hautes mers, sous les feux de la zône torride, ou dans les régions glacées du cercle polaire. À quoi se réduiraient encore ces connaissances , si le savant anatomiste auquel il est donné de fixer les bases de toutes les branches de la zoologie , de prescrire des limites et des divisions que les vains efforts de quelques auteurs systéma- tiques ne pourront jamais détruire complètement , n'avait formé cette classe de zoophytes et éclairé par de savans aper- cus , la marche des naturalistes qui cherchaient à l’enrichir ? La classe des Acalèphes au perfectionnement de laquelle nous consacrons une partie de nos recherches, a fait aussi quelques heureuses acquisitions par les soins de nos modernes voyageurs. Mais ce serait un tort de croire que les mers loin- (176) taines ont seules le dépôt de ces productions ; on les ren- contre encore sur nos côtes, quoiqu’en moins grand nombre ; plusieurs leur appartiennent, d’autres y sont entraïnées par les courans ou poussées par le choc des tempêtes : nous les recommandons à ceux de nos collègues de la Société Lin- néenne de Bordeaux qui consacrent quelques instans à l’étude des animaux marins. Quant à nous, qui par devoir fré- quentons davantage les hautes mers, nous y trouverons toujours un champ fertile en richesses de ce genre , et c’est à les faire connaître que nous desiinerons quelques articles dans les pages de ces annales. Genre OCYROË. Nos. Corps libre , gélatineux , transparent, vertical ; muni supérieurement de deux lobes musculoso-membraneux, bifides, épais, larges, amincis sur les bords et ornés de deux côtes ciliées; bouche inférieure et centrale ; quatre bras également ciliés , de même que les bords intermédiaires des deux lobes. La cavité de l’estomac est comme dans les Béroés ; c’est un sac dont l'entrée , très-susceptible de contraction, sert à la fois de bouche et d’anus. Les ovaires occupent le fond de ce sac. Les quatre bras , qui prennent naissance à la base supérieure du corps, peuvent s'étendre jusqu’à l’orifice de la bouche. ( Les côtes ciliées sont, comme dans tous les animaux de cette famille ( 1 ), les organes locomoteurs. Par un mouve- (1) Dans un travail sur Les Acalèphes, nous proposons , sous le nom de famille des Iriptères , la réunion des genres Béroé, Ceste , Cüailianire , Ocyroé et Eunomie ; qui tous offrent dans des dispo- sitions analogues les mêmes organes locomoteurs , du moins pour ce qui est des côtes ciliées. ; (177) ment alternatif et rapide , les cils dont elles sont garnies , lui impriment une marche lente mais égale. Ces organes locomoteurs sont ici compliqués par un ap- pareil particulier qui facilite smgulièrement les mouvemens de ce zoophyte, et que je crois un exemple unique dans l'organisation animale. Cet appareil consiste dans les lobes. Nous avons dit déjà qu'ils étaient munis chacun de deux côtes ciliées. Lorsque l’'Ocyroé veut s'élever à la surface de la mer , elle abaisse ces deux lobes, de manière à maintenir les côtes ciliées dans un plan vertical ; alors les cils agissent comme nous l’avons in- diqué , et le zoophyte suit cette verticale ; mais lorsqu'il a atteint son but, et que son action ne doit plus se faire que dans le plan horizontal , il relève ses lobes horizontalement, et les cils agissant tous dans un même sens, le promènent à la surface des eaux. Si l’Ocyroé veut rester immobile, elle cesse l’action de ses cils, et ses lobes étendus suffisent pour la maintenir suspendue ; si, au contraire , elle veut s’enfoncer dans les profondeurs des eaux , elle abaisse ses lobes, en en- veloppe son corps, se contracte pour diminuer son volume , et s’'abandonne aux lois de la pesanteur. Pendant ces divers mouvemens, les bras , qui sont égale- ment bordés de cils natatoires, prennent une direction con- venable à l’action générale et aident encore la marche. Peut- être servent-ils à gouverner le zoophyte dans sa direction. Cette organisation simple et ingénieuse donne aux Ocyroés un avantage sur les Béroés , les Callianires et les Eunomies, c’est de pouvoir se porter dans toutes les directions en main- tenant toujours leur corps dans un plan vertical , faculté qui leur est nécessaire pour que l’ouverture du sac de nutrition soit le plus convenablement disposée à recevoir les- petits poissons ou crustacés qui viennent s y FRS et dont elles font leur proie. (178) Nous avons observé trois espèces de ce genre, dont deux sont bien distinctes. .re Espèce. OcÿRoË CRISTALLNE , ©. cristallina. N. Incolore , extrémementdiaphane , le corps court ainsi que les bras ; les lobes ;, plus étroits à proportion que dans l'espèce suivante , et moins visiblement striés ; les côtes peu trisées. Longueur , 2 pouces à 2 pouces et demi. Habite , sous l'équateur , par les 320 de longitude O Saison, mois d'Avril. Observation. I pourrait se faire que cette espèce ne füt qu'une variété de la suivante , ou bien la même, mais beau- coup plus jeune. 2.me Espèce. OcyroÉ BRUNE, O. fusca. N. D'un brun jaunätre uniforme ; les côtes ciliées peu. irisées ; les lobes minces, très-grands et striés transver- salement, le corps conique , peu long ; les quaire bras de la méme couleur, mais plus transparens. Longueur , 6 à 8 pouces. Habite , l'Océan atlantique , dans le voisinage des îles du Cap-Vert. Saison, mois de Mars. 3.me Espèce. OcYRoË TACRÉE , O. rnaculata.. N. (Planche ci-jointe ). Beaucoup plus grande que les précédentes , extréme- ment diaphane et incolore; le corps plus alongé, les lobes plus grands et plus épais , plus fortement striés ,'et ie LES _— qe A er nus F TT Il (ul O Lste ft ; = À DL £ ? ñ PAL //LPTTOE Mn hf pes tes 2 £ / FL vu dans sa marche hetisentak. 7 ent se macho serial {6 se on éhras.= (179) portant quatre grandes taches brunes foncées symétri- quement placées sur chaque lobe ; les côtes vivement irisées , Les bras assez longs. Longueur, 10 à 12 pouces. Habite, la mer des Antilles, où elle est très-commune au mois de Juin. Les espèces de ce genre, comme tous les Acalèphes, sont plus ou moins phosphoriques pendant la nuit ; l’'Ocy- roé tachée surtout jette un grand éclat, semblable à une masse arrondie d’un feu bleuâtre, et qui devient d’autant plus vaste, mais moins vif, que ce zoophyte s'éloigne da- vantage de la surface de la mer. —ÿ— ERPÉTOLOGIE. — Aucun membre de la Société Linnéenne de Bordeaux, ne s'étant encore adonné à l'étude des reptiles de notre département, je crois devoir signaler ici quelques espèces que le hasard m'a fait rencontrer daris mes courses botaniques. Mes études ne s'étant nullement portées sur les animaux vertébrés, je ne pourrais garantir la justesse de leur détermi- nation, si l'exactitude des figures et des descriptions conte- nues dans les ouvrages que j'ai consultés , ne m'avait permis de reconnaître , sans aucun doute , ces espèces plus rares, parmi les reptiles communs que le Département nous offre. 1. La Tortue jaune , Bosc, nouv. dict. d’hist. nat. , tom. 34, pag. 261 , fig. dans la planche r. 6. du même dict., tom. 36, pag. 98, fig. 2.— Testudo orbicularis. Einn.— 7. Europæa. Schneider.— Schæpf., pl. 1. — T. punctata. Gothwald.— Tortue tutélaire. Marsigli. — La verte et jaune. Lacépède. — Tortue d’eau douce d'Europe. Cuvier , Règn. anim. , tom. 2, pag. 10. Du sous- genre Emys ( Brongn. }. : ( 180 ) ‘La même espèce , dans son jeune âge : 7°. rotunda. Lim... Eacépède, Daubenton, etc.— Monente CI. Daudin.— Cette espèce se trouve dans les marais d’eau douce du Bas-: Médoc ( Gironde }. Elle est surtout très-abondante aux envi- rons du village de Soulac , où on la prend assez facilement lorsqu'elle dort appuyée sur les morceaux de bois ou les: herbes qui flottent à la surface de l’eau. Il faut s’en approcher avec précaution , parce qu'elle se laisse tomber comme une’ pierre au fond de l’eau, dès qu'elle s’apercoit de quelque mouvement ou de quelque bruit. On ne peut la trouver que lorsque le soleil est très-ardent; si le temps est couvert, on n’en aperçoit aucune. La ponte a lieu en Juin. Les œufs dont l'enveloppe est calcaire et assez forte, sont à peu-près gros comme des œufs de pigeon ; mais leurforme est très-différente. Ils sont généralement si elliptiques , que , dans Le plus grand nombre , il est presque impossible de distinguer le gros bout du petit. Ils sont en outre très-peu bombés dans leur milieu , de sorte qu'en ce sens ils sont presque cylindriques. En un mot , ils rappellent absolument [a forme des œufs de croco- dile. Leur surface est très-lisse.— L'an dernier, au mois de Juin, j'apportai, par eau, dans un panier, une paire de ces tortues adultes , de Soulac à Bordeaux. La femelle pon- dit, pendant le trajet, cinq œufs, qui ne furent point brisés , quoiqu'il n’ÿ eût point de paille dans lé panier, et malgré les mouvemens presque continuels de ces animaux. Gette espèce est une de celles dont les mouvemens sont le plus vifs, à terre, car elle nage lentement. J'en mis cinq, grandes ou petites , dans le bassin du jardin botanique. Elles se sont toutes échappées. M. le comte de Raymond, qui en avait mis une quinzaine dans un vivier, les aurait déjà toutes perdues, si les paysans n’avaient le soin de les lui rapporter, quand on les renconixe dans les champs et ( 181 ) dans les vignes, à‘une distance souvent fort grande du vivier. On peut presque dire qu'elles courent au lieu de marcher. Leur queue , qui est toute noire , très-mince et excessivement longue , est toujours étendue quand elles mar- chent. Ce n'est que lorsqu'elles se renferment sous leur carapace qu'elles y rappellent aussi leur queue. J'en ai de jeunes qui sont grandes au plus comme une de nos an- ciennes pièces de douze sols. Elles sont alors tout-à-fait rondes. La carapace est brune , bordée de jaune , et toute granuleuse ; les yeux excessivement gros et saillans , et la queue plus longue que la carapace. À cette époque , on peut déjà les dessécher et les vernir ; mais la carapace se gripe un peu, et perd sa forme également bombée , pour paraître fortement carénée au milieu. Dans un âge plus avancé , lorsque la tortue a atteint 15 à 18 lignes de long, la dessication n’altère plus sa forme. C’est alors qu’on voit paraître les lignes jaunes rayonnantes qui purtent du centre granuleux des écailles, et qui ne se voient que sur leur partie lisse , c’est-à-dire , sur les accroissemens successifs. La partie rudimentaire , celle qui couvrait seule le jeune animal à la sortie de l'œuf, reste toujours granuleuse. Je possède un individu de deux pouces de long, dont la ca- rapace , encore presque ronde , est chargée de 14 écailles au lieu de 13, 4 sur chaque côté, et 6 en longueur. Les autres individus , à la vérité plus jeunes , ne m'offrent pas cette 14.me plaque, qui est à peu-près eptagonale, et se trouve entre la 1.7e et la 2.me en partant de la queue. Je n'ai pas en ce moment d'individus adultes sous les yeux, de sorte que je ne puis voir si cette 14." plaque se re- trouve fréquemment. | La queue de l'animal adulte est proportionnellement moins longue que dans son jeune âge; elle n'a plus que ( 182 } la moitié de la longueur de la carapace. Celle-ci, à me- sure que lanimal vieillit, perd sa forme ronde pour de- venir elliptique. On ne peut donner aucune description bien précise de la couleur de la carapace. Elle varie dans les individus de même âge et de même taille. En général, elle nocit en vieillissant; d’autres fois elle est d’une couleur olivâtre foncée , avec ou sans mélange de jaune. M. de Raymond a observé qu'à Soulac, où le fond du terrain est bour- beux, ces tortues sont généralement noires ; et qu’au Ver- don, où il est sablonneux , leur couleur tire davantage sur le brun et le jaune. Nous avons, M. de Raymond et moi, conservé long- temps de jeunes tortues de cette espèce dans des bocaux à poissons rouges. Elles dormaient presque continuellement en hiver, et se tenaient à la surface de l’eau, les pattes, la tête et la queue étendues. J'en ai gardé une pendant six mois sans pouvoir réussir à la faire manger ; elle est morte au bout de ce temps sans avoir grossi. Elle se remuait très-peu, même lorsque les poissons rouges essayeaint de , mordre ses pattes, sa queue ou son museau. Une de celles de M. de Raymond était au contraire très-active et très- éveillée. Dès que les froids cessèrent, elle commença à manger avidement les mouches qu’on jetait sur Peau après les avoir froissées pour leur ôter la liberté de voler. Elle prenait une sorte d'élan, en se reculant un peu, et les saisissait d’un air vorace. Quand Ha mouche n’entrait pas toute entière dans sa gueule , elle cherchait à se débarrasser des ailes et des pattes au moyen de ses griffes. Cinq à six mouches formaient pour elle un repas très-copieux ; mais elle Les refusait quaud elles étaient mortes depuis un certain temps. Cette petite tortue a péri par accident, au bout de (183) neuf mois , sans avoir grossi. M. de Raymond n’a pas essayé de lui faire manger du pain , ni de la salade ; mais elle allait rapidement chercher au fond de l’eau les petits morceaux de viande bouillie ou rôtie qu’on lui jetait. Elle paraissait douée d’une certaine intelligence , et susceptible d’une sorte d’édu- cation : dès qu’elle voyait M. de Raymond s'approcher du bocal en tenant une mouche, elle relevait la tête, etse mettait comme en arrêt pour saisir sa proie aussitôt qu'elle serait tombée dans le vase. Les plus gros individus que nous ayons trouvés , n'avaient guère que 7 pouces de long. Les plaques marginales sont toujours au nombre de 25. Nota. U est possible que la Tortue bourbeuse, la plus commune de celle d'Europe , se trouve dans les marais qui séparent La rive droite de la Gironde de la Seudre, et par conséquent dans l'arrondissement subsidiaire des études de la Société Linnéenne. J'en ai vu à la Rochelle plusieurs individus pris à Marennes. 2.0 La Grenouille ponctuée. Bory de St-Vincent, dict. class. d’hist. nat., tom. 7, pag. 497. — Rana punctata, Daudin.— Cette espèce, décrite comme rare, et trouvée dans les environs de Paris par M. Defrance , me paraît fort rare à Bordeaux ; du moins je n’en ai observé qu'un seul m- dividu dans les sablières de Terre-Nègre , près de l’ancien cimetière romain, dans l’enceinte même de Bordeaux. Ce terrain est extrêmement sec ; mais il y a dans les bas-fonds quelques petites mares qui se dessèchent en été. — Je l'ai - rencontrée au mois de Mai. On la reconnaît facilement à sa peau d’un gris cendré , parsemée de verrues d’un vert d’'éme- raude , plus foncées dans leur milieu. Elle est très-agile. . 3.0 Le Crapaud sonnant ou pluvial. Bory de St.-Vin- cent, dict, class, dhist, nat., tom. 5, pag. 26.— Bufo ( 184 ) Bombinus. Daudin, pl. 26, f. 1-3. — Crapaud à ventre: jaune. Cuvier, Règn. anim., tom. 2, pag. d6.— Bufo igneus. Laurenti, Amph. n.° 13.— Crapaud couleur de Jeu. Encycl., rept., pag. 18, pl. 6, fig. 5-6.— Rana Bom- bina. Gmelin. Cette jolie espèce , décrite, par M. Bory de St.-Vincent comme très-commune dans nos Landes , me paraît ne pas se trouver très-fréquemment dans les autres parties du Dépar- tement. Je l'ai rencontrée dans lc fond , un peu marécageux, d’une sablière, à la Roque-d’Arvayres, près Libourne , au bord de la nouvelle grande route de Bordeaux à Paris. Je Vai retrouvée aussi dans les petites mares, en Périgord. L’agilité de ce petit animal, et les belles couleurs dont la partie inférieure de son corps est ornée , suffisent pour le dis- tinguer , à la première vue de tous nos autres crapauds. Il est décrit avec la plus parfaite exactitude par M. Bory de St-Vincent. 4.° Pendant l'impression de cèt article, un hasard aussi heureux qu'imprévu a mis la Société Linnéenne à même d'ajouter une nouvellle annonce à celles des raretés erpéto- logiques du département. Le 9 Juin 1826, entre 7 et 8 heures du soir, l'équipage d’une petite chaloupe a harponné avec autant de bonheur que de hardiesse, une tortue luth, Testudo coriacea, Linn., entré la tour de Cordouan et la pointe de la Coubre ( dépar- tement de la Charente-Inférieure ). Cette espèce’, qui habite la Méditerranée et l'Océan atlantique, n’a été trouvée que très-rarement sur les côtes occidentales de la France. On en cite un individu pris, en 1772, dans la rivière de Nantes. Celui qui nous occupe offre, pour ainsi dire, les plus belles proportions de son espèce. Elles ont été mesutées avec le plus grand soin par notre zélé collègue, M. Alfred de Boislandry. (85) Cette tortue, lorsqu'elle eut été blessée une première fois, s’'échappa en plongeant. Une demi-heure après, elle reparut vers l'avant de la chaloupe , ct fut attaquée de nouveau. Le harpon lui perca le cou de part en part. Pendant qu'on la hissait à bord , elle se débattait, au moyen de sa queue et des nageoires , avec une telle force, que les matelots crai- gnaient qu’elle ne brist les bordages. Ses mouvemens conti- nuèrent , sur le pont, avec une telle violence , que les mate- lots essayèrent de l’assommer , en la frappant sur le crâne. Is ne purent y réussir complètement , car elle ne mourut que le dimanche soir , après avoir mugi effroyablement depuis sa blessure. On a remarqué aussi que sa bouche exhalait alors une odeur fétide , comme le dit M. Bosc, d’après Lafont. La description de cette espèce, donnée par M. Bosc dans le nouveau dictionnaire d'histoire naturelle, t. 34, p.257, convient parfaitement à notre individu , sauf l’omission d'un caractère remarquable. Toute sa partie inférieure ( plastron, gorge , queue et nageoires ) est marbrée de blanc et denoir , à peu-près comme la peau d’un serpent. La figure qui accom- pagne la description de M. Bosc, ( pl.r. 8, fig. 3), ne donne qu’une idée très-inexacte de cette espèce remarquable. L’individu qui nous occupe a été apporté à Bordeaux ; la Société Linnéenne souhaiterait vivement que l'administration du Musée ne laissät pas échapper l’occasion, peut - être unique d’ajouter à la collection de la ville un objet aussi rare et aussi précieux. Poids de l'individu , de 6 à 700 kil. ( 12 à Da livres ). Longueur totale, hu bout du museau à l'extrémité de Ja queue , 2 m. 28 cent. (7 pieds. ) Longueur de la carapace , ÿ compris son toi 2 4. m. 48 c. (4. p. 6. p. 61L.). Longueur de la tête et du col, o m. 47 c. (1 p. 5 p. 4 ( 186) Longueur de la queue, o m. 46 c. (1. p. 5 p.). Longueur de la nageoireantérieure, 1m.coc.(3.p.4 p.31.) Longueur de la nageoire postérieure,om.67c.(2p.op.01.). Circonférence totale , 2 m. 32 c. (7 p. 1 p. 81.). Circonférence de la gorge, 1 m. (3 p. op. 11 1.). Cu. Des Mouzns. MAMMALOGIE. Notice en réfutation de la non existence de la Licorne (1). L'homme est naturellement porté à révoquer en doute ce qu'il ne peut concevoir, parce que son esprit, humilié de la sphère étroite de ses connaissances , voudrait voir les bornes de Ja puissance créatrice , à où sont les limites rapprochées de la faiblesse humaine ; puis tirant de ce faux principe des con- séquences analogues, aussitôt qu'il a douté, il a décidé, aussitôt qu'il a décidé , il n’écoute plus, et tant est grande son erreur que bientôt il se fait une gloire de s’écarter de (1)1l y avait déjà plusieurs années que j'avais écrit cette notice à laquelle je ne pensais plus , lorsque quelques articles publiés dans les journaux et communiqués à la Société Linnéenne par quelques-uns de mes honorables collègues, renouvelèrent mon attention sur la Li- corne, et me rappelèrent cette même notice dont je donnai lecture dans la séance du 8 Juillet dernier. Contre mon attente, l'impression en fut demandée. Je dois dire qu’en me rendant à ce vœu j'ai cru ne devoir rien changer à mon article , écrit bien antérieurement à ceux que l’on vient de publier , et que , par cette raison, je n’ai pas dùciter, bien que plusieurs eussent fourni des preuves enfaveur de monopinion. J.-F. LATERRADE. (187) Ja vérité si elle est vulgaire, de la raison si elle n’est d'accord avec son orgueil, de tous ses semblables s'ils sont d’une opinion contraire à ce qu'il croit être le fruit de son génie. Et de Rà, des disputes littéraires, des assertions hardies , des négations mille fois plus pernicieuses à la science que le doute; de là cette incrédulité, en histoire naturelle, qui fait nier l'existence des espèces qui ne sont pas parvenues jusqu'a nous, et particulièrement celle d’un quadrupède «dont nous allons nous occuper. Dire qu'il est possible qu'il ÿ ait ou du moins qu'il y ait eu une Licorne terrestre, c’est vouloir s’écarter des connais- sances acquises, accréditer une fable absurde , en un mot se singulariser. Cependant si l’on parvient à démontrer que la description de cet animal n’a rien qui s'éloigne des lois ordi- naires de la nature , que plusieurs auteurs en ont fait men- tion, et qu'on n'a trouvé aucune preuve qui puisse dé- truire les idées que l’on s’en forme , on prouve l'existence de cet animal. Entreprenons d'éclaircir notre triple proposition. 1.0 La description de la Licorne n’a rien de fabuleux. Écoutons ses ennemis eux-mêmes. « On dit ( Dictionnaire des sciences ) que cet animal craintif, habitant le fond des forêts , portant au front une corne blanche de cinq pal- mes, de la taille du cheval, est d’un poil brun tirant sur le noir. » La difficulté ne peut tomber que sur cette longue come dont est armé le front de notre quadrupède. Sa direction ho- rizontale , sa position , sa solitude , la forme de l’animal qui la porte , voilà , dira-t-on, ce quin’est pas naturel. Mais alors … la défense du narval , Qui à jusqu’à quatorze pieds de long, qui a une direction horizontale , qui part de la mâchoire su- périeure , qui enfin appartient à un habitant des ondes, est bien moins naturelle encore. C'est cependant un cétacé sur l'existence duquel il n’y a plus de doute et qui est nombreux (188) dans les mers du Nord ; et le renard armé qu'a fait connaître M. Duhamel , d’après M. de Mannevillette , offre encore un phénomène non moins extraordinaire , puisqu'il a une come petite à la vérité, mais placée sur le derrière de la tête : ca= ractère unique et tout-à-fait particulier à cette espèce. 2.9 Plusieurs auteurs ont parlé de la Licorne. D’abord, si nous ouvrons les Livres Saints, nous verrons que David et les prophètes l'ont également connue ; mais comme les com- mentaires ne parlent de cet animal que par rapport aux figu- res, ne s’arrêtant nullement à ce qui appartient à l’histoire naturelle, nous respectons leur silence , nous négligeons une preuve qui seule suffirait peut-être à notre sujet. Il nous suffit de savoir qu'ils en ont fait mention. Pline , qu’on ne soupconnera point de connivence avec les auteurs sacrés , donne une description de la Licorne dans son huitième livre, et ajoute qu’on ne peut la prendre vivante. Suivant Hyeronimus Lupus et Bathasar Tellez on trouve, en Abyssinie, un quadrupède de la taille du cheval et dont le front est armé d'une come. Enfin le respectable Leibnitz annonce dans son Protogée , et d’après le témoignage du célèbre Othon Guérike, qu’en 1633 on tira d'une carrière de pierres à chaux de là mon- tagne de Zeuniqueslbert, dans le territoire de Quedelimbourg, le squellette d’un quadrupède terrestre, accroupi sur les parties de derrière, mais dont la tête était élevée et qui portait au front une corne d'environ dix pieds , et terminée en pointe. Ce squelette fut cassé par les ouvriers , cependant la tête et quelques côtes furent envoyées à la princesse . Abbesse. Ces détails sont accompagnés de la gravure ( Pro- togea, pag. 63 et 64). 3.° On n’a trouvé encore aucune preuve suflisante-de la non-existence de la Licorne. Sa description n’a rien de fabu- ( 189 ) - Jeux, etnombre d'auteurs, en différens temps etchez différens peuples , en ont fait mention d’une manière positive comme nous venons de le voir. Qu'’a:t-on donc objecté encore? Quelles anciens ont accordé à la corne de notre quadrupède des pro- priétés si extraordinaires et si ridicules que tout ce qui le con- cerne ne peut être qu’une fable. Quoi! il suffirait donc que le mensonge ou l'ignorance ajoutassent aux faits réels pour qu'ils ne fussent plus que des contes ; il suffirait que la malice ré- pandit le noir venin de la calomnie sur l’auguste vérité pour qu'elle n’eût plus désormais aucun attrait ! Où en serions- nous alors ? Mais , sans nous écarter de notre sujet, quel est l'animal un peu extraordinaire sur lequel on n’a pas eu des soupcons, lorsque la nuit des temps l'a eu un peu éloigné -de nous? La Giraffe en est un exemple aussi sensible que récent ; le Marmmouth, dont on a trouvé les restes, a détruit bien des raisonnemens , et les coquillages, dont on n’a pu encore déterminer leshabitans, nous disentavecune éloquence muette, mais irrésistible, que la nature perd en vieillissant, D'ailleurs les bézoards , auxquels on a attribué des propriétés pour le moins aussi peu véridiques qu'à la corne de la Li- corne , n’existent-ils pas ? N’en trouve-t-on pas encore , tous les jours, dans les animaux qui habitent ces contrées brû- Jantes où la chaleur donne au suc végétal une force qu’il n’a point dans les régions tempérées? Cependant il ne faut pas se le dissimuler, ce serait en vain que toute l'antiquité dé- poserait en faveur de cette production singulière , ce serait en vain que les cabinets l’offriraient aux amateurs, ces récits seraient faux, ces pierres seraient l’ouvrage d’un art impos- teur , si le fait ne se répétait encore ou si notre faiblesse n’eût pu l’apercevoir ! Objectera-t-on que les modernes n’ont point vu cet ani- mal ? Hé combien d’autres espèces qu'ils n'ont pas observées ! 13 (190) Les nouvelles découvertes le prouvent assez. D'ailleurs l'ha- bitation de la Licorne est l’intérieur de l'Afrique , et c’est précisément cette partie que nous ne connaissons pas ; et comme l’Afrique , de la même manière que les autres ré- gions , a vu s’augmenter chez elle le nombre des individus de l'espèce humaine , certains animaux ont bien pu paraître au- trefois jusques sur les côtes et s'être relégués ensuite dans le centre des forêts. Une multitude mnombrable de faits sem- blables , assez connus , nous dispensent de nous appesantir sur celui-ci. Abrégeons , et sans nous arrêter à des discussions peu essentielles , abordons la grande preuve de la non-existence de la Licorne ; examinons attentivement et jugeons avec im- partialité, Depuis long-temps on montrait une défense de la nature de l'ivoire , blanche et cannelée , d’une longueur assez con- sidérable et terminée en pointe. On soutenait que c'était Aa corne d’un quadrupède. Malgré toutes les recherches, on ne pouvait rien découvrir; de jour en jour les défenses devenaient plus nombreuses, sans qu'aucune partie de l’ani- mal y fût jointe; enfin on apporta à Wormius la tête du Narwal; alors la question fut décidée , et parce que quel- ques personnes trop crédules avaient dit que la dent d’un cétacée était la corne d’un quadrupède , on en conclut , mal- gré tous les autres témoignages, que la Licorne n'avait jamais existé ; et dès lors elle ne fut plus qu'un animal fabuleux, dont Kamper démontra mécaniquement la non-existence. Quoi qu'il en soit de la célébrité de ce grand anatomiste, nous ne citons pas sa démonstration, persuadé que les beautés de la nature et ses secrets admirables ne peuvent s'expliquer par les seules lois de la mécanique. Cependant on ne remarque pas que Wormius, prudent dans ses conséquences, est toujours dans le doute; qu'il (191) parle de la Licorne d’après la description qu'il en a en- tendu faire devant le roi de Danemarck, par un ambas- sadeur du Congo; que Gmelin n'est pas sûr que la Li-' corne fossile (Unicorne fossile), qu’on trouve quelquefois dans le sein de la terre, soit la défense du Narwal ; qu'enfin si le Narwal n’a été connu pour ainsi dire que depuis peu , la Licorne peut bien, après avoir été apercue des anciens , n'être pas encore parvenue jusqu'à nous. Enfin, mest-ce pas le comble de l'erreur et de l’aveu- glement que de soutenir la non-existence de notre qua- drupède par l'existence du Narwal ? Il faut avouer que c'est bien se dissimuler la marche de la nature, qui semble se plaire à répéter dans chaque classe les animaux singuliers , et que c’est regarder comme favorable à une opinion ce qui suffit presque pour la détruire. En effet, de même que V’Autruche chez les oiseaux, le Coffre bossu parmi les ha- bitans des mers sont le représentant du Chameau , que le Zèbre poisson l'est du Zèbre quadrupède, ainsi La Licorne de mer prouve l'existence de la Licorne terrestre. Concluons donc, jusqu à ce que nous ayons des données plus certaines , que du moins éet animal a pu exister , qu'il est possible quil. existe encore , et terminons en disant avec Jimmortel Buffon: « Ce n’est point en resserrant la sphère de la nature et » en la renfermant dans un cercle étroit qu’on pourra la connaître; ce n’est point en la faisant agir par des vues particulières qu'on saura la juger, ni qu'on pourra la deviner; et ce n’est point en lui prêtant nos idées qu'on approfondira les desseins de son auteur; au lieu de resserrer les limites de sa puissance , il faut les re- culer, les étendre jusque dans l'immensité : il ne faut Y YO ON vY Y ( 192) | » rien voir d'impossible, s'attendre à tout, et supposer » que tout ce qui peut être, est. » (Bufjon, hist. nat., tom. 5, pag. 102, édit. in-4.0). Re <> AVIS. La Société Linnéenne a accrédité, dans sa séance publique du 29 Juin 1826, les collections suivantes : Entomologie, N.° 1. M. Th. Roger, à Bordeaux. Conchyliologie, N.e 1. M. Ch. Des Moulins, vice-pré- sident , à Bordeaux. Ornithologie du Département, N.° 1. M. H.le de Rabar, au château de Bomale , près Libourne. Anatomie comparée des Mammifères, No 1. M. Billaudel , à Bordeaux. Les possesseurs de ces quatre collections ont été délégués, chacun pour la branche de la Zoologie à laquelle sa collection se rapporte , par acte de M. le Directeur , en date du 8 Juil- let 1826. B.d TEuLÈRE , secrétaire. GÉOLOGIE. Décowerte d’ossemens fossiles. Dans le mois de Janvier 1826, on a découvert au milieu des carrières en exploitation sur les bords de la Garonne, auprès de St.-Macaire, dans des bancs de calcaire grossier, une petite caverne remplie d’ossemens fossiles empâtés dans une terre argilo-sablonneuse. Nous avons reconnu dans ces ossemens, les débris de plusieurs hyènes, d'un blaireau, de (193 ) chevaux , de bœufs et d’autres animaux ; et nous nous pro- posons d'insérer un mémoire , accompagné de planches, sur ces produits géologiques, dans l’un des prochains numéros de ce Bulletin. BiLLAUDEL. Essar sur la détermination de quelques ossemens fossiles trouvés dans le département de la Gironde, et sur les conséquences de cette découverte. Les différentes branches de l’histoire naturelle ne peuvent faire de progrès que par le concours d’un grand nombre de coopérateurs. Il n’est pas donné à tous les observateurs de se placer à la tête de la science, de l’embrasser dans son ensemble, et de porter le flambeau dans le dédale des temps d’ignorance. Quelques hommes distingués par une grande facilité de conception , par l'étendue de leurs vues, par la force de leur persévérance, joignant à des dons si rares le talent, peut-être plus rare, de savoir mettre à profit un concours de circons- tances favorables , sont appelés à ouvrir la marche. Sachons honorer ces bienfaiteurs de l'humanité. Quiconque a répandu de nouvelles lumières sur Les sciences , contribue à l'amélioration de notre condition sociale. Tout s’enchaïîne dans le domaine de l'intelligence ; les sciences spéculatives, quand elles ne seraient considérées que comme une exercice de raisonnement, auraient encore la plus grande part au bien-être de l'humanité. Mas il s’en faut que Les sciences naturelles soient de purs délassemens pour l'esprit. Elles sont devenues le flambeau des arts; elles découvrent et propagent des procédés utiles, et dans les lois organiques , dans les admirables mécanismes qui président à la vie végétale et animale , elles nous offrent (194) | des modèles de tous les genres d'industrie et de perfections nement. On ne saurait trop le redire, nous n’inventons rien; nous parvenons à reconnaître j à noter l’existence d’un phé: nomène, d'un agent riaturel , nous limitons : nous sur: prenons une loi de la matière où du mouvement, nous en faisons une application utile. Là se bornent toutes nos créa< tions. Nous rioûus exercons sur des copies, mais combien hous demeurons loin de la use dès originaux! On ne peut plus désormais séparer l'instruction littéraire ‘de l'étudé dés stieñces naturelles et de leurs principes géné- raux. Il n’y a pas; j’osé le dire, d'enseignement plus relis gieux ; il n’y en a pas de plus propre à élever l’ame, à exercer le jugement, à nourrir l’imagimation, et à Rnb le goût qui n'est en tout que l'appréciation des convenances et des justes proportions: Le constructeur, le mécanicien se préparent à leurs tra- vaux en acquérant dés connaissances théoriques. Mais la théo: rie est encoré d’une applicatioh rare: La nature dahs ses œuvres nous présente des séries d'exemples dont la succession comprend tous les cas et comme une chaîne expériméhtale ‘non interrompue. J'avoue que je ne lis point les traités de physiologie ou d'anatomie comparée , sans être frappé de l’état d'imper: fection de nos arts auprès des moyens simples , complets, infaillibles , qui ont été mis en usage par le Créateur pour arriver à ses fins: Par exemple , M. Cuvier , dans son traité d'anatomie come parée ; élevera uñ monument que nos ingénieurs pourront, en tout temps consulter avec fruit. Ces rapports constans entre les organes internes et externes, entre les destinations des familles et les instruméns d'attaque et de défense dont les individus sont pourvus ; cette proportion si parfaite qui fait (195) que, par la seule inspection d’un os, d’une dent, ou parvient à reconnaître l’ordre , le genre , l'espèce , l’âge, la taille, les habitudes d’un animal, sont des résultats auxquels nos théo- ries de mécanique ne nous ont pas accoutumés. s Nous ne scrons en effet parvenus à quelque perfection dans nos arts, que lorsque nous pourrons déterminer à prior les proportions exactes de nos machines et de nos construc- tions, lorsqu'au seul aspect. du fragment d’un instrument ou de la pièce d’une mécanique , on pourra en reconnaître l'objet , la destination, ou la quantité de force motrice, læ quantité d’action, et l'application. J'avais besoin de commencer par ces réflexions, la riote que je viens soumettre à l'attention de mes tt À quel titre osé-je les entretenir de géologie et d'anatomie com- parée ? Est-ce à un constructeur qu'il appartient d'explorer les secrets de la nature ? Je prends la parole en homme qui sent son insuffisance , mais qui croit de .son devoir d'étendre son instruction, et de faire part à la société des faits qui peuvent l’intéresser . Humble ouvrier , je viens déposer le tribut de mon travail dans les mains de mes maîtres : ils le jugeront et l'utilise- ront s'ils le croient bon à quelque chose. Etranger à l'étude de Vanatomie, on voudra bien me par- donner les expressions impropres, les périphrases, les termes techniques détournés de leur véritable signification. Je n'ai pas l'ambition de paraître savoir ce que j'ignore ; mon seuk but est de ne pas laisser périr, entre mes mains, des ma- tériaux qui, un jour peut-être , serviront à l’histoire de la géologie de cette contrée. IL est temps que chacun de nous s'applique cherches. Notre Europe, jeune de science, est déjà vieille de sa vie sociale et physique. Combien de fouilles souter- « à ces re-— (196) raines, de mines exploitées, de carrières épuisées, qui auraient fourni des matériaux à des observateurs éclairés, ont été ouvertes sans utilité dans nos longs siècles d’igno- rance ( 1 }! Quel avantage n’ont pas sur nous les habitans actuels de l'Amérique ? Ils sont arrivés avec nos arts sur une terre vierge , et la rendent à la fois féconde en pro- ductions utiles et en découvertes scientifiques. Chez nous tout est altéré, modifié, métamorphosé , la nature ani- male , végétale , minérale. Nos antiquités ont disparu, nos monumens s’effacent, sans que nous ayons pris la peine même d'inscrire tant de précieux souvenirs dans nos fastes. Au reste, mon travail ne peut trouver son apologie que dans ses résultats. Si mes observations sont utiles, si mes conjectures sont justes , elles entreront dans le domaine de la science. Si elles sont fausses, on les redressera , j'ac- querrai de nouvelles lumières ; et dans l’un et l’autre cas , il sera résulté quelque avantage de mon travail. Mes essais, naïvement exposés , feront voir en quoi la marche expé- rimentale peut aider tous les observateurs ; mais aussi ils montreront combien les ressources scientifiques manquent en province , et ce qu'il serait à désirer que le gouver- nement et les administrateurs fissent pour le progrès des sciences dans les départemens , et par suite dans la ca- pitale. Coup - d'œil sur la géologie de la Gironde. — La (+) IH y a à peine 6o ans que Voltaire attribuait à des pélerins les coquilles que l’on trouve sur les plus hautes montagnes, et il n’y en a pas 40, qu’à l’Académie royale des sciences on traitait de fables, les chütes de pierres météoriques. Enfin, même après les travaux anatomiques de M. Cuvier , il se rencontre encore des hom- mes, d’ailleurs instruits , qui ajoutent foi anx os fossiles d’une race de géants. (197) géologie du département de la Gironde est un sujet neuf encore et qui mérite d'occuper l'attention des naturalistes. M. Ami Boué a donné , dans les Annales des scicnces naturelles ; une esquisse rapide de [a distribution des roches dans la partie Sud-Ouest de la France ( Annales des sciences naturelles , tom. 2 et 3 ). M. Basterot a publié, dans un mémoire lu à l’Académie des sciences, la description d’une partie des coquilles fossiles qui se trouvent aux environs de Bordeaux. M. Jouannet, dans le recueil de l’Académie des sciences de Bordeaux , année 1822, a décrit quelques produits de la contrée appelée Landes de Bordeaux. Il a indiqué les princi- paux gisemens de coquilles fossiles, savoir : Saucats, Mar- tillac, Léognan, Mérignac, Illac, Saint-Médard, etc. M. Guilland, dans deux mémoires, l’un sur les minérais de fer des Landes, l’autre sur la géologie des environs de Castelnau de Meme , arrondissement de Bazas , a abordé quelques-uns des points de la minéralogie et de la géologie du département. Les fouilles faites chez M. le duc Decazes, dans son do- maine de la Grave, près de Libourne, ont procuré des dé- bris de Paléothérium décrits dans les recherches sur les osse- mens fossiles par M. Cuvicr. Les cabinets des naturalistes de Bordeaux , de MM. Jouan- net, Dargelas, Des Moulins, etc. renferment de précieuses collections de roches et de fossiles trouvés dans Le département. Nous devons espérer qu'ils feront jouir le public de la des- eription de leurs richesses géologiques. Plusieurs autres naturalistes ou amateurs ont recueilli des productions minérales remarquables. À Ainsi les carrières de Barsac et Saint-Macaire présentent souvent des côtes de cétacées, des dents de squales , des nau- tiles pétrifiés. (198 ) On a découvert à Salles dans les Landes , outte lés coquilles et les os de cétacées, une tête dont la famille et le genre mériteraient bien d’être étudiés et publiés par les curieux dans les mains de qui elle est tombée. . Les grandes huîtres à bec, de Saitt-Aubin ; (Entre-deux- Met de Bazas ; etc. , les carapaces de tortue de Léognan , les sphérulites de Talmont doivent être d’une autre époque géologique que la dent d’éléphant découverte eette année par M. Jouannet dans la sablière de Terre-Nègre, et décrite dans le recueil de l’Académie qui doit paraître en 1826. M. Guilland , capitaine d'artillerie , publiera sans doute les découvertes de fossiles qu'il a faites en différens lieux , tels qu’ane dent de Pachyderme non ruminant ( de mastodonte ou de rhinocéros ) aux environs de Castelnau de Meme, des ossemetis de inammifères et de vertébrés ovipares dans le même gisement , d’autres ossemens également découverts par lui dans le ruisseau du Thus, au milieu des Landes., entre Castelnau et Baulac, Enfin, des comes de cerf ont été recueillies en différèns points du département, entr'autres dans les fouilles du canal qui a servi au desséchement du marais de Reyÿcheville sur la Gironde. L'espèce de recensement que nous venons de présenter, a pour objet de faire voir combien les recherches pourraient être productives dans ce département. | Comme il se trouve placé sur les derniers versans des Pyrénées, on y voit paraître, sous les terrains meubles d’al- luvion qui renferment les fossiles, les terrains de formation secondaire. Les molasses se montrent à découvert à Tonneins, dans le département de Lot-et-Garonne et même jusquà la Réole, dans la Gironde et la Grave, près de Libourne. (199 ) … Sur la rive gauche du bassin de la Garonne , on trouvé Îa ‘chaux sulfatée à Tillet ; plus bas en descendant vers Bordeaux, se présente à Saucats le calcaire d’eau douce alternant avec le calcaire grossier coquiller: À Salles, au-dessous du cal- caire grossier, se montre le lignite avec grès ; cette formation se retrouve à Fronsac et à Libourne, ainsi que l'annonce M. Ami Boué ( 1 ). Toute la rive droite de la Garonrie dans le département de la Gironde , est composée de roches de ealcaire grossier coquiller , qui s’exploite en matériaux pour les constructions publiques. Quoique ces bancs diffèrent beaucoup par la qua- lité et la résistance de la pierre qui les compose; on recon- naît qu'ils appartiennent à la même formation, quand on a égard aux espèces nombreuses de coquilles dont ils semblent entièrement formés ; ce sont des univalves , des bivalves ; des ampullaires , des vis , dés cones, des turritelles , des céri- thes , des cardites, des cythérées ; des donaces , des péton- cles, des crassatelles, des ostracites, des madrépores, des oursins, etc. C’est par-dessus la formation du calcaire grossier, que s'obz servent les terrains d’alluvion ou de transport. Ils sont com- posés sur les deux rives de la Garonne , de productions mi- nérales très-diverses et comme maniées ensemble par un courant puissant qu’accompagnaient des remous ou contre courans derrière les caps saillans , ( Voyez les cartes de la France par Cassini). Ainsi les couches qui ont été mises à nu par des tranchées de 20 à 25 pieds de hauteur , dans la con- trée appelée Entre-deux-Mers, comprise entre Bordeaux et (2 )Sinous avions parcouru la série des roches , en commencant par es plus anciennes ou les plus inférieures , nous aurions placé d’abord ‘sous les yeux, la craie qui se trouve dans la Saintonge et se montre jusqu’au littoral de la Gironde, entre Talmont et Royan. f 200 ) Libourne, sont un mélange indéfinissable de terres argileuses, de cailloux calcaires , crayeux, siliceux ; ici, de menu sable, R , d’une terre ocreuse ou marneuse , et de blocs de calcaire grossier dispersés dans ces masses, évidemment détachés de la formation à laquelle ils appartenaient, et roulés par les eaux. Au milieu de cette espèce de chaos dans lequel il serait difhcile de distinguer les causes locales qui agissaient sur le grand courant, on saisit cependant des résultats qui paraissent provenir d’une influence plus générale et plus ma- nifeste. Ainsi on peut remarquer que sur la Dordogne , à partir de Libourne , et sur la Garonne , à partir de Langon, les amas de cailloux siliceux roulés se sont principalement formés sur la rive gauche des deux fleuves. Les gravières de Vayres qui ont jusqu’à 30 pieds de hauteur, celles de St- Loubès et d’Ambarès, d’une part ; d'autre part, le sol gra- veleux de Barsac, les sablières de Bordeaux et les mamelons à cailloux siliceux du Médoc, sont dans une situation qui vient à l'appui de notre assertion. Par une disposition in- verse, c’est la rive droite des deux fleuves sur laquelle sem- ble s'être accumulée et élevée la formation du calcaire grossier, et c’est là que sont placées, en effet, toutes les carrières de pierre à bâtir, depuis Fronsac jusqu'à Blaye, et ‘depuis la Réole jusqu'à Cambes. C'est aussi sur la rive gauche de la Garonne que se ren- contrent les dépôts de coquilles fossiles mentionnés par M. . Jouannet, et en partie décrits par M. Basterot. Mais c'est à la rive droite de la Dordogne qu’appartiennent les curieux débris de mammifères trouvés dans le domaine de M. le duc Decazes. Et c’est aussi sur la rive droite de la Garonne , que l’on a découvert les ossemens fossiles qui font l’objet de cette notice. En mentionnant la hauteur à laquelle ils étaient enfouis , nous la comparerons avec celle des dépôts coquillers ( 201 ) de la rive gauche, sans prétendre pourtant en tirer des con- séquences bien rigoureuses. On conçoit que les dépôts for- -més dans un lac profond ou dans un vaste courant peuvent provenir de la même cause, quoique correspondans à des nivaux divers qui représentaient l'état variable du fond, au moment de leur formation. Gisement.— Les carrières ouvertes dans les bancs de ce calcaire grossier coquiller , que M. Ami Boué compare à celui de Paris, ont, comme l’annonce ce naturaliste , jusqu’à 20 et 24 pieds de hauteur. La pierre y est disposée par lits à peu près horizontaux , à S.t-Macaire , à Langon, à Barsac, sur la rive droite et la rive gauche de la Garonne. Ces lits ont de 0, 30tào, {o° d'épaisseur. Ils sont séparés par des couches de pierres moins dures , plus altérables à l'air , et présentent dans leur stratification des lacunes , cavités ou petites cavernes rem- plies d’amas de terre argileuse plus ou moins mêlée de sable siliceux. Le lit supérieur , ou ciel de la carrière , estun rocher de même nature , mais plus divisible et décomposé en feuillets minces ainsi que nous l'avons déjà dit. Il semble qu’au mo- ment de la fusion générale de la roche , la pâte qui était plus voisine du dehors ait été plutôt refroidie , ou qu’étant moins chargée à cause du retrait d’une partie des eaux , elle ait pris moins de force de cohésion. Sous la formation du calcaire gros- sier, au fond de la carrière, on rencontre ordinairement une couche de sable , au contact de laquelle se découvrentle plus souvent lesrestes fossiles descétacées. Là commence sans doute la formation de molasse , ainsi que l’expose M. Ami Boué. . En Janvier 1826, les ouvriers ayant ouvert un chantier d'exploitation au milieu du rocher, au pied de l’ancien ma- noir de l’Avison, près de S.t-Macaire , à 25" environ, au- dessus des basses eaux de la Garonne , commencaient à atta- quer les parties latérales de cette tranchée. En levant un bloc (202) de pierre placé à l'Ouest de la carrière , ils découvrirent une cavité remplie de terre et d’ossemens tellement enveloppés et pressés par cette gangue terreuse , qu'on ne put vider cette petite caverne qu'en y ouvrant une fouille à coup de pioche. Les ossemens se sont ainsi trouvés en partie brisés , et jetés confusément avec les débris de pierre de la carrière, La cavité était recouverte d'un banc de rocher, d'environ 70° d'épaisseur ; par ins reposent les lames de pierres ap- pelées feuillards sur 1" de hauteur; et sur le tout, de 60 à 8oc d’é épaisseur d’une terre meuble ou végétale qu laquelle croît la vigne. La caverne était de forme irrégulière , ayant am à om 35c de longueur , environ 1® de largeur au milieu, et seulement o" 5ot à son onverture dirigée vers l’est, c’est- à-dire vers l’origine du bassin de la Garonne , et à l'opposé du courant de cette rivière, Cette cavité se rétrécissait sur Île derrière, de manière-à n'avoir plus que o, 20° de largeur. Elle était accompagnée de deux espèces de petites chambres ou fissures latérales de 20 ou 30° de largeur au plus avec des renfoncemens un peu plus évasés, La hauteur de la caverne était également irrégulière, de 80° sur le devant et environ de 2" à son ex- trémité postérieure. Tout l'espace vide dont nous venons de parler (la chambre principale et les deux cavités latérales ) était rempli et d’osse- mens et d’une terre rousse très-compacte. E tat fossile.— Les os paraissent y avoir été confusément mêlés dors de l'introduction de la terre 3 car‘les parties coniti- gües du même animal ou d’animaux semblables , telles que les mâchoires supérieure et inférieure, se trouvaient indis- tinctement placées, ou à l'entrée ou dans Les chambres laté- rales de la caverne , dans le ‘bas ou vers le haut, { 203 j Les ossemens étaient presque tous brisés. Cependant nou avons recueilli de volumineux fémurs et humérus (de bœuf } encore entiers. En les rompant, leur canal médulaire s’est trouvé vide, avec toutes les cellules bien conservées. Dans les . os fracturés dès l'origine, ce canal a été rempli par la gangue terreuse ; elle s’est infiltrée dans les racines des dents, autour des os maxillaires , dans les cavités du crâne , etc. Des dents très-petites (blaireau) , des os plus délicats encore sont restés sans altération. Leurs extrémités n'auraient pu manquer de s’arrondir et de s'émousser , si ces os avaient été roulés long- temps par les eaux. Nous examinerons plus loin la question de savoir s'ils ont été surpris en place par une inondation qui aurait rempli d’un limon sablonneux la caverne, ainsi que semble l'indiquer l'éclat, la parfaite conservation et la viva- cité des arêtes des dents , figurées planche 17e, de Æ 1 à H 3. Les dents et les os. des mâchoires ont en général pris une teinte légèrement jaunâtre ; cependant celles de 7 1 à H 7 ont conservé leur blancheur. Les os de earnivores semblent avoir éprouvé moins d'altération que les os d’herbivores. La plupart de ceux-ci ont leurs têtes, leurs condyles, et en ‘général leurs masses celluleuses et leurs arêtes presque tou- jours usées , altérées, émoussées. Cet état peut tenir à plu- sieurs causes que nous n’entreprenons pas de rechercher en ce moment. Soumise à l’action du feu sur des charbons ardens , la ma- tière de ces os a développé une odeur animale prononcée et s'est noïrcie; placée dans de l'acide nitrique étendu d’eau, une partie du phosphate de chaux dissous a laissé à nu une substance gélatineuse assez abondante , autant que nous en avons pu juger par comparaison avec des os frais. On sait d'ailleurs que les fabricans de noir animal ne dédaignent pas (204) les os qui sont restés plusieurs années enfouis dans la terre (1), et que la partie animale s’y conserve pendant un laps de temps dont les ossemens fossiles n’ont pas même permis d’entrevoir le terme. Quoique pourvue encore de matière animale, la substance des os est fragile : dans quelques-uns , ( qui paraissent avoir été placés plus près de l’ouverture }, elle a pris une teinte grisâtre, et s’est couverte de quelques filamens de crypto- games. Enfin, certaines parties ont pris plus de dureté, comme si elles avaient été pénétrées de sucs lapidifiques. La gangue terreuse est rousse; elle fait une effervescence abon- dante avec l'acide nitrique, et donne un résidu de grains siliceux qui va jusqu'aux deux tiers de son volume. Elle contient, mais rarement, des cailloux de la grosseur d’un grain de poivre et d’une noisette, et çà et là. on y rencontre quelques galettes de calcaire coquiller qui semblent avoir été introduits avec elles dans les eaux. Sur des charbons incan- descens, elle n’a donné ni odeur animale , ni résidu noirâtre, etne contient par conséquent aucun reste de matière animale. Description des ossemens, et classification des es- pèces d’'animaux.— Les premiers ossemens qui me furent envoyés, consistaient dans une portion de mâchoire (fig. Æ7 1) et dans un fémur très-volumineux. (x) Jai recueilli dans les sablières de Terre- Nègre, des ossemens bumains provenant des antiques sépultures des Bituriges-Vivisques. Suivant les observationsde M. Jouannet , ces tombeaux datent durè- gne d’Adrien, etc. , et remontent par conséquent à 17 siècles envi- ron. Les os couverts de sable et gravier, enfouis à 4 ou 5 pieds sous le sol actuel , étaient jaunâtres , légers, poreux , les dents intactes et brillantes dans leur émail. La matière de ces os s’est comportée comme celle de nos fossiles. Sur des charbons incandescens, elle a noitci et a développé l’odeur animale. Dans l’acide nitrique, elle a laissé paraître la gélatine avec autant d’abondance que les fossiles de St.-Macaire. … { 08) À quels animaux appartenaient ces ossemens, à quelle épo- que fallait-il les rapporter ? Les questions se pressaient en foule. Sort-ce bien, me disait-on, des ossemens fossiles? La question pouvait embarrasser mon ignorance. Mais il était fa- cile de juger que ce n'était qu'une discussion de mots qui de- vait s'évanouir à la simple lecture des ouvrages de géologie. En effet, dans le Dictionnaire des sciences naturelles, publié par les professeurs du Jardin des plantes en 1820 et 1821, on trouve la définition suivante du fossile : « On donne en général le nom de fossile aux substances » qui se trouvent dans le sein de la terre. Mais cette défini- » tion ne s'entend iei que des corps qui ont vécu à différentes » époques, tellement éloignées de nous, que nous n'avons » aucune donnée pour en connaître l’ancienneté. » Les ossemens recueillis étaient donc de vrais fossiles ; il est vrai qu’en considérant la troncature de toutes les dents qui appartiennent à la mâchoire figure Æ 1 , on insistait en m’ob- servant qu'elle aurait pu appartenir à un animal qui aurait été dompté par l’homme et privé de ses armes les plus dan- gereuses , tel qu'une hyène. Mais d’abord il est évident qu'il ne suffirait pas de limer l'extrémité des dents d’une hyène pour être à l'abri de ses morsures et de la vigoureuse attaque de ses mâchoires, qui ont une telle force, que l'hyène ne lâche jamais prise. Delà s’est établi chez les Arabes, selon M. Cuvier, un proverbe dans lequel on compare un opiniâtre à une téte d’hyène. Au reste, l'usure des dents elle-même avec le temps, et d’autres causes pouvaient avoir opéré cette troncature , et devaient éloigner tout-à-fait l'idée qu'elle fût le résultat des précautions puises par l’homme contre un animal qu'on avait voulu dompter , à une époque où les Romains , par exemple, L { 206 } se plaisaient à faire paraître dans leurs jeux, les bêtes les plus féroces et les plus extraordinaires. Il faut observer , en effet , que les dents , surtout celles des animaux carnivores, s’usent moins par l'application et le frottement des supérieures contre les inférieures , que par les efforts que fait l'animal pour la trituration des alimens et par la corrosion qu’exerce sur leur émail le contact des os qu'il broie. Voilà pourquoi les petites dents, telles que les pre- mières molaires qui se touchent à peine de leurs pointes quand la gueule de l'animal est fermée , offrent cependant : une troncature dans un âge avancé. M. Buckland, dans la description qu'il donne des os fossiles de la caverne de Kirk- dale ( Annales de chimie et physique , tom. 22, pag. 305), cite comme un exemple surprenant des frottemens réitérés , les statues métalliques qui s’usent, et dont les formes sont creusées par la seule impression des lèvres des pélerins (1). Ce ne sont pas seulement les sommités des dents qui sont tronquées et effacées, ce sont aussi toutes les arêtes saillantes des dents dans leurs tubercules et sur leurs faces latérales. On voit qu'une cause générale et lente à agi sur la matière de l'émail dans les parties les plus saillantes et en a peu à peu effacé toutes les proéminences. La vieillesse seule peut bien avoir amené ce résultat. I ne m'était pas difficile, avec l'ouvrage si méthodique et si clair de M. Cuvier sur le Règne animal , de reconnaître dans cette mâchoire (fig. Æ7 1 ) le caractère d’un carnassier camnivore digitigrade. Avec quelques têtes de chats et de chiens que je m'étais procurées, je trouvai bientôt que le (1) J’ai eu souvent occasion de remarquer un effet semblable à Bordeaux, dans les manivelles en fer des puits dont les axes sont nsés jusqu’à moiié de leur diamètre par le seul frottement des mains, { 207) genre de l'animal inconnu n'appartenait ni à l’un ni à l’autre de ceux-ci. Pour m'en assurer davantage , j'examinai avec sein les dents des tigres et des lions exposés dans le cabinet d'histoire naturelle de Bordeaux, même celles des têtes en plâtre qui figurent dans ie Musée de sculpture et de peinture de la ville. En effet, les artistes qui aspirent à se distinguer par leurs œuvres ne négligent dans leurs compositions aucun détail , et savent qu'avant tout il faut être vrai et imiter fidè- lement la nature. De ces premières études j'arrivai aux com- paraisons avec les planches consignées dans l’ouvrage de M, Cuvier , intitulé : Recherches sur les ossemens fossiles, 1."e édition , 1812. Cet exemplaire , le seul qui se trouve à la bibliothèque de la ville ( et qui, par les soins et la bien- veillance de M. Monbalon , bibliothécaire , a été mis à ma disposition ) , renferme , tom. 4, 4.e parüe , mémoires 2 et3, deux planches où sont représentés des fragmens de mâchoire inférieure d’hyène fossile , quelques dents et os du même animal , et enfin un crâne complet de l'espèce d’hyène vi- vante, appelée hyène du Levant. | Ayant recu dans deux envois successifs de nouveaux pro- duits fossiles de la caverne que j'avais pris le som de visiter et de reconnaître , je distinguai des espèces appartenant à deux classes d'animaux bien différentes et par leurs proportions et par leurs habitudes, savoir, des carnassiers et des pachy- dermes. Si on compare les débris figurés dans les planches de M. Cuvier avec ceux qui sont représentés dans les figures 1, H2,H3,H4,H5,H6,H7,H8, de Ja planche r,re jointe à ce mémoire, on sera convaincu de l'identité par- faite de ees fragmens avec ceux des hyènes fossiles trouvées dans les cavernes de Gaylenruth, Muggendorf, Canstadt { en Allemagne ), Fouvent près Gray (en France), dont ({ 208 } M. Cuvier donne Îa description et les dessms. Notre figure #T 1, mise à côté de la figure r.re de M. Cuvier qui repré- sente la tête d'hyène vivante , dispose à reconnaître avec ce savant et profond naturaliste, que la mâchoire de l’hyène fossile était plus camuse que celle de l’hyène vivante. En effet , le bord antérieur de l'orbite de l'œil correspond à l'a- plomb du milieu de la 3.° fausse molaire environ , tandis que dans l’hyène vivante il semble être un peu en arrière de cette ligne. La figure Æ7 4 est évidemment la 3.° fausse molaire à droite de la mâchoire supérieure ; la figure Æ7 7 pourrait être la 2.° fausse molaire d’une mâchoire inférieure à gauche, et da figure ZZ 6 celle d’une 3.° fausse molaire de la mâchoire supérieure aussi à gauche. Nous aurions donc des dents qui auraient appartenu à. une autre mâchoire supérieure que celle qui se trouve ZZ 1. Les figures 7 2, 13, qui appartiennent toutes deux d’ai- leurs à des fragmens de mâchoire inférieure gauche , prou- vent suflisamment qu'il ÿ avait dans la caverne des portions du squelette de deux hyènes au moins ; l’une d'elles ( figure H 1, H2, H5) était beaucoup plus forte que l’autre (73 ). La mâchoire Z7 2 a de hauteur au-dessous du collet dela seconde molaire... st... NO MOMSL Laamâchoire 478 n'a que... Re 0e * La mâchoire d'hyène vivante au même point d’a- prés.le déssin de M. (Cuvier , tas. 4 lus no On Enfin celle d'hyène fossile représentée par le mê- me auteur, fig. 1.'e (3.e mémoire ,) n’a que. ..….. 0,038. L'hyène de la figure #7 2 devait donc avoir des propor- tions considérables. Pour en juger, prenons encore le rap- port de la longueur de ses dents avec celles des hyènes vivantes et fossiles de. Gaylenruht. + ( 209 ) A nyène [Hyénefossile| HyÈNE HYENE DENTS. DE DE VIVANTE. | Gaylenruth.| Ja fe H3. ‘lafig. H 2. Longueur de la dern.molaire.| 0,022. Idem de la pé- » nullième.….. 0, 022. a, 026. 0,023 */1 | 0,026, Idem de l’anté- pénultième...| ©, 020. 0, 022. 0, 023. 0 , 023. Idem de la pre- MAÏÈTEe senc s0et @, 015 0, 017. o, 018. 0,018, Ce rapprochement montre déjà que nos hyènes fossiles sont de la même espèce que celle que décrit M. Cuvier, et bien plus grandes que l’espèce vivante. Tout porte à croire que le fragment 4 3 est d’un individu qui n'avait pas encore pris toute sa croissance , comme on peut en juger soit par la hauteur de la mâchoire, soit par le peu de développe- ment qu'avaientrecu la 1.8 et la 3.° fausses molaires , tandis que la 2.° était déjà très-forte ; soit encore par l'intégrité de l'extrémité de ses dents et la conservation plus parfaite de leur émail et de la substance de los maxillaire , qui dans la mâchoire de la figure Æ7 2 ont moins de lustre et sont plus fendillés. La longueur totale des trois premières molaires est dans la figure 7 3 de... 0), 058. Et dans la figure ÆZ 2 de...:........................ 0, 063. La même dimension prise sur les deux figures de mâchoire fossile selon M. Cuvier est d’une part, fi- gure 14 (mémoire 2.€), de....................…....... 0, 058. Figure 1,7e (mémoire 3.°), environ.............. ©, 05g. Ainsi notre hyène fossile de la figure /7 2 était à tous égards plus forte que celle que M. Cuvier trouve bien supérieure à l'hyène vivante. ( 250 ) Cet atiteur proûvé que l'hyène fossile , si elle potivait être compatée à l’une des hyènes vivantes, a son type ; non dans lhyène du Lévant , mais dans l'hyène dù Cap. Comme dans cette hyène, les fausses molaires (figures 7 1, H2, H3) sont grosses, uñiques, et n’otit pas éës lobes latéraux qui les alongent dans l’hyène vulgaire ou l'hyène du Levant. Ajoutons avec M. Cuvier que la ressemblance des dents ne prouve pas identité parfaite d'espèces, qu'il peut ÿ avoir des différences dans le squelette et dans les tégumens. La figure Æ 8 offre une dent dont l'émail , la forme , l’état de conservation et la troncature se rapportent exactement avec toutes les parties des mâchoires d’hyène. Mais quelle est cette dent ? À sa racine droite on juge qu'elle a dû être implantée dans une alvéole profonde et dans une mâchoire épaisse. Elle aurait pu faire partie des incisives. Cependant elle ne ressemble pas à la dent » 5 qui nous a paru être la première incisive supérieure droite de l’hyène, Serait-ce la première incisive dépendante de la mâchoire inférieure à droite ? Nous sommes portés à le croire ; seule ment la tête de chat que nous avons sous les yeux a des proportions trop petites, pour servir d'objet de comparaison. Elle appartient d’ailleurs à un autre genre. Nous laissons donc aux anatomistes à décider ce point. ( x ). (x) Un plus ample examen m’a convaineu que cette dent ést la 1." incisive inférieure à droite ; ainsi que je lai supposé. Sa racine de forme triangulaire , droite et forte , devait être implantée dans un os épais ; or, des deux màchoires , la supérieure présente moins de pro- fondeur en ligne droite, à raison de la proximité des fosses nasales. On reconnaît ceite différence en mettant en regard”, suivant leur profil, les os maxillaires supérieur et inférieur. Une autre preuve directe m'a été fournie par une pâte molle qui, étant introduite dans V’alvéole de la première incisive inférieure d’une mâchoire de chien { 211 } La figure Z7 5 est celle d'une canine tronquée qui pouvait appartenir à l’alvéole à droite de la mâchoire figure Æ7 1. Nous nous en sommes assurés en la rapprochant et la collant contre la parois de cette alvéole , de manière à connaître la corres- pondance de ses formes et de ses parties avec celle de la dent z (figure Æ 1 ). La petite dent À 7 est évidemment la symétrique de celle qui porte la lettre À, figure 7 1 ; elle formait la première molaire à droite d'une mâchoire supérieure. Les dents représentées figures k 1,hkh2,h3,h4,h5, h6G,h 7, ont leur émail frais, leur substance osseuse blan- che et point jaunâtre comme celles que nous venons d’exa- miner. Leurs pointes sont entières , toutes leurs arêtes vives, leurs formes nettement dessinées. Les parties des racines brisées font voir que l’épaisseur de la partie osseuse n’a que :/; de millimètre d'épaisseur ou moins encore. Toute la cavité des dents se trouve remplie par la gangue terreuse. Les formes si bien conservées de ces organes m’avaient d’abord persuadé qu'ils n’appartenaient point à la même espèce ni au même genre que ceux retrouvés dans les figures de Æ x à ÆJ 8. J'étais même demeuré quelque temps dans la pensée que ces débris provenaient d’un animal du genre chat (felis ); mais il m'a été facile de me détromper aussitôt que j'ai pu avoir communication de l'ouvrage de M. Cuvier et consulter ses figures. Il suffit, en effet, de comparer la dent figure 2 # avec celle dont la dent manquait, m’a rapporté les formes droites et triangu- laires de la racine A 8. À Mes doutes se sont enfin dissipés en visitant le cabinet d’histoire naturelle , où les premières incisives inférieures du loup, du tigre du lion, se sont trouvées de forme semblable à celle-ci, quoique beaucoup moins fortes qu’elle. ( 2121} de la figure 5, planche 1.7 (mémoire 3.° de M. Cuvier), pour reconnaître leur identité et voir qu’elles appartiennent toutes deux au même animal, c'est-à-dire, à l’hyène. Le lobe postérieur est dans l’un et dans l’autre également émoussé où tronqué obliquement, tandis que dans les fers il forme une pointe proéminente , comme cela se voit d’ailleurs à l'inspec- tion de la mâchoire supérieure du chat domestique. De même la dent L { vue en dedans, n’est autre chose que la 3.e fausse molaire inférieure à gauche de l’hyène ; c’est la même dent que l’on voit extérieurement en b figure Æ 2 et en a figure /7 3. Les dents des figures 2 2, h 3, sont les deux canines supérieures ( ou plutôt inférieures , à raison de leur courbure) de droite et de gauche. La dent h 5 est la première incisive supérieure à droïte du même animal. La dent 2 6 est sans doute une de ses incisives , et la dent À 7 est la première fausse molaire supérieure à droite. Nous avons désigné par la lettre toutes ces dents que nous croyons appartenir au même animal, pour les distinguer, à raison de leur parfaite conservation, de la similitude et de léclat de leur émail, de la vivacité de leurs arêtes , des dents qui appartiennent aux figures de la lettre 77. Peut-être la dent de la figure Z76 devrait-elle être rangée dans la même catégorie ; car elle a aussi ses formes bien tranchées, sa sub- stance osseuse mince , te noyau creux et rempli de terre; elle ne diffère de celles de la lettre 2 que par une eculeur un peu plus jaunâtre qui paraît provenir de la gangue argileuse dans laquelle elle était probablement plus particulièrement plongée, tandis que sur d’autres points cette gangue est sablonneuse et par conséquent moins pénétrante. Cette dent a sa substance osseuse d’une épaisseur moindre de ‘/, ou / de '/; de millimètre vers les parties a a (fig. 7 6.) ( 2287. Ainsi, en récapitulant, nous possédons d’une mâchoire supérieure d’hyène en un ou plusieurs fragmens : Les six molaires supérieures ; Une carnassière entière À 1 de la même mâchoire , un fragment ( « figure Z7 1 ) de la carnassière correspondante ; Deux fragmens de mâchoire inférieure qui ont appartenu à des individus d’âge et de force bien différens, les deux ca- nines d’une mâchoire inférieure , sa première ingisive ; enfin H 4 une autre dent qui appartenait à un troisième mdividu , puisqu'elle devait occuper la place de deux dents que nous voyons déjà (figures Æ 2, H 3.) La portion de mâchoire inférieure ( figure B 1), même planche, appartenait aussi à un carnassier carnivore. Ses quatre fausses molaires , sa carnassière extrêmement tuber- culeuse sur le derrière , excluent les putois , les mouffettes et les loutres , et pourraient le ranger parmi les martes pro- prement dites. Nous aurions pu incliner à le placer parmi les civettes , « qui ont , dit M. Cuvier , quatre fausses molaires » en bas et deux tubercules saillans au côté interne de leur » carnassière inférieure en avant, le reste de cette dent étant » plus ou moins tuberculeux. » Mais les blaireaux ont aussi quatre fausses molaires inférieures et une carnassière pour- vue à son bord interne de deux tubercules aussi élevés que son tranchant. L’incertitude aurait été difficilement levée par un étudiant sans un secours étranger , si, dans son ouvrage sur les ossemens fossiles , M. Cuvier n'avait donné Les figures publiées par M. Frédéric Cuvier pour la distinction des car- nivores d’après leurs mâchoires. De toutes ces figures, celle qui se rapproche le plus de la figure B 1 appartient au blaireau ; on en voit d’ailleurs un débris fossile semblable au nôtre dans la planche de M.'Cuvier, qui représente les fossiles des environs de Paris. ”i- (ag DEUXIÈME PARTIS. Dans la première partie de ce mémoire , nous avons fait en sorte de donner la preuve du soin avec lequel nous avons procédé à la détermination des os fossiles qui y sont décrits. Nous nous sommes aidés de la comparaison avec les descriptions publiées par M. Cuvier, et nous avons accompagné notre texte de quelques figures, afin de rendre les rapprochemens plus faciles et moins équivoques. Mais la grande quantité d’ossemens que nous avons ex- traite de la caverne de Saint-Macaire à différentes reprises, nous obligerait à des détails longs et hors de leur place, s’il fallait discuter ici la désignation spécifique de chaque pièce. Le lecteur trouvera bon que nous présentions seulement d'une manière sommaire dans le tableau suivant , tous les moyens de comparaison sur lesquels nous avons établi notre conviction (1). Énumération des ossemens fossiles recueillis dans la caverne de l’Avison, près Saint-Macaire , en Janvier 1826. ( Consultez les planches I et IT ). Genre Taupe.— Deux portions d'os maxillaire inférieur , et d'humérus. Preuves.— Comparaison directe avec les os pareils d'une taupe commune. Ressemblance parfaite dans les formes, et égalité dans les proportions. Malgré la conviction que ce rap- prochement a dû porter dans notre esprit, nous avons hésité. (1) On verra que l’ouvrage de M Buckland intitulé : Reliquiæ Diluvianæ ( dont nous devons la communication à la bienveillance d’un ami) nous a été d’un grand secours dans cette seconde partie. Nous y ayons puisé sans réserve tous les faits qui nous ont paru propres à éclairer le sujet dont nous n’avions pu tracer qu’une faible esquisse. ( 225,3. quelque temps à nommer ces débris, parce qu'il n’est pas venu à notre connaissance qu'on ait trouvé ailleurs des restes du genre taupe parmi les ossemens fossiles. Il est vrai que la faiblesse de la mâchoire et la vigueur de l’humérus, sont les deux caractères les plus saillans du squelette de la taupe. Genre Blaireau.— Les deux os de la mâchoire infé- rieure , dont un entier ( planche 1.re, figure Br). Un frag- ment du tibia ?.... Une portion du cubitus, du pubis, etc. Taille du blaireau commun. Preuves.— La détermination des dents de blaireau s’est faite au moyen de la planche relative aux dents des mammi- fères en général, contenue dans la 1.re édition des Recher- ches sur les ossemens fossiles, par M. Cuvier. On ne pré- sente la spécification des autres os que d’une manière dou- teuse et seulement d’après l’analogie des proportions. Genre Chien ou Hyène.— La seconde fausse molaire de la mâchoire inférieure ( Voy. pl. IE, fig. 5 ). Taille du loup commun. Preuves.— Cette dent a de la ressemblance avec celle du chien et du loup; mais il se pourrait aussi qu’elle fût une molaire de très-jeune hyène , car elle a beaucoup de rapport avec celle de la fig. 15, pl. 6, de M. Buckland / Reliquiæ diluianæ ). Peut-être faudra-t-il supprimer le genre chien de nos os fossiles. Genre Hyène.— Mâchoire supérieure ( pl. 1, fig. 27 1 ). Trois os maxillaires inférieurs renfermant des fausses molaires (Æ1, 3). Un os maxillaire inférieur avec sa carnassière ; trois carnassières inférieures détachées ; une carnassière su- périeure détachée ; une autre qui n'était pas encore sortie de ( 216 ) son os maxillaire. Plusieurs canines et fausses molaires sé- parées ( pl. I); les deux tiers d’un fémur ; un tibia presque entier ; quatre portions d’humérus ; un radius entier ; la tête d’un cubitus ; un calcanéum ? un pubis ? La taille de ces animaux est inférieure et supérieure à celle des hyènes décrites par M. Cuvier ; leurs proportions parais- sent dépendre de l’âge respectif des individus. Preuves.— La détermination des dents d’hyènes a eu lieu au moyen des descriptions et des planches consignées dans les ouvrages de M. Cuvier, et par le rapprochement avec les dents des autres animaux carnivores qui se voient au cabinet d'histoire naturelle de Bordeaux. On a eu soin de s’aider de la comparaison avec des têtes de chiens et de chats. Les os ont été déterminés au moyen du squelette entier d’une louve qu’on avait préparé à cet effet. Genre Chat où Hyène.— Une boîte cranienne compre- nant les os pariétaux et temporaux de la proportion de celle d’un loup au-dessus de la taille ordinaire (voy. pl. IE, fig. # et 2). L'hyène est l’animal dont nous retrouvons les parties les plus intactes et les plus variées. Nous avons lieu de croire que le squelette d’une jeune hyène a été enfoui en entier dans la grotte. C'est à cet individu qu’aurait appartenu cette boîte cranienne. En effet , les os élémentaires s'y trouvent désunis, leurs sutures ne sont point formées, et leur substance osseuse est encore celluleuse et très-légère, comme cela se remarque dans tous les animaux qui n’outfas pris leur crois- sance entière. Preuves.— On donne comme très-douteuse la spécifica- tion des parties attribuées aux genres chien et chat. Afin que la question puisse être résolue par les savans, on a représenté {-2199 (pl. I, fig.-r , 2 et 5) la dent supposée du chien et la boîte cranienne rapportée à un grand chat. Tous nos doutes au- raient été prévenus probablement, si nous avions pu recueillir les ossemens en grand nombre que l'ignorarice des ouvriers a mis à la disposition d’un fabricant de noir animal. Genre Campagnol.— Nombre de petites dents molaires; fragmens de mâchoires avec leurs mâchelières et leurs inci- sives. Un cubitus et quantité de fragmens d’os , d'âge diffé- rent, car il en est dont le canal médullaire est presqu'obstrué. Deux espèces. Tailles du rat d’eau et du campagnol ordinaire. Preuves.— Comparaison avec des squelettes de rongeurs { lapins, rats, souris), et conformité avec des ossemens frais de mêmes tailles et de mêmes genres. Dents mâchelières formées de 5 ou 6 prismes triangulaires à couronne plate, placés alternativement sur deux lignes. On verra plus bas comment s'explique le mélange des débris de ces animaux avec ceux des kyènes. Genre Cochon.— Deux grosses mâchelières à couronne tuberculeuse appartenant à un sanglier, et une portion de l'os maxillaire inférieur avec des dents incisives. Taille du cochon commun. Preuves.— Pour connaître le genre auquel appartenaient ces dents , on les a rapprochées de celles d’une mâchoire de cochon, et cette comparaison a donné aussitôt les moyens de détermination les plus précis. Genre Cheval.— Des dents molaires et incisives. Pro- portions de notre cheval. Preuves.— Pour nous assurer de l'exactitude de la dé- termination des dents de cheval, nous nous sommes aidés fr2108 de la comparaison directe , et des lumières de M. Oliveau ; artiste vétérinaire à Bordeaux , à qui nous adressons ici l'ex pression de nos remercimens. Nous devons aussi le même témoignage à l’obligeance de M. Lassobe , dont le magasin d'os pour la fabrication du noir animal a été pour nous comme un cabinet d'anatomie comparée, qui a singulièrement facilité nos recherches. Genre Cerf. — Plusieurs dents molaires appartenant à différentes espèces. Preuves.— Déterminées par la ressemblance parfaite avec les fig. 13, 14, pL 8, etfig. 1,2, pl. 9, de l'ouvrage de M. Buckland / Reliquiæ diluvianæ ). Genre Bœuf.— Des dents molaires et incisives , des frag- mens d'os maxillaires armés de leurs dents , plusieurs hu- mérus , un fémur entier ; un grand nombre d’astragales, des vertèbres , deux omoplates , des radius , des cubitus, des parties de côtes; divers os du carpe et du métacarpe, du- tarse et du métatarse. Proportions identiques avec celles de notre bœuf. Preuves.— La détermination des dents de bœuf s’est faite par les moyens indiqués à l’article cheval. Nous ajouterons que le premier humérus qui était tombé dans nos mains nous ayant paru appartenir à l'espèce de cet animal que _ nous pouvions observer chaque jour sur le port de Bordeaux, nous en avons obtenu bientôt une démonstration satisfai- sante. L'humérus ayant été présenté dans un abattoir, on nous à fait voir aussitôt un humérus de bœuf , frais, par- faitement semblable et égal à celui qui avait été enfoui dans la terre depuis des milliers d'années. A la même espèce se rapportent, dit-on, les os fossiles des tourbières ( Nouveau dictionnaire des sciences naturelles ). (2190) Méme genre.— Des dents de lait. Un astragale ? Prewves.— Enfin c’est par la même voie de comparaison directe que nous avons établi la présence de dents prove- nant d’un jeune bœuf ou d’un veau. Nous en avons fait préparer une tête, et nous avons reconnu que les dents por- taient les lames saïllantes internes qui nous avaient d’abord frappé dans les dents fossiles. / iseaux.— Un fémur intact. appartenant à un oiseau O. Un fé tact, tenant de la grosseur d’une caille ( voy. pl. IE, fig. 4 ). Preuves.— Comparaison par ressemblance avec le fémur de plusieurs oiseaux et par différence avec celui des quadru- pèdes. Le caractère le plus distinctif de la classe des oiseaux se trouve dans le condyle externe du fémur, qui est en quel- que sorte double et porte comme une goutière qui ne s’ob- serve point dans les quadrupèdes ( Cuvier, Os. foss. ). Mollusques.— Quatre ou cinq coquilles du genre helix et plusieurs autres de l'espèce Bulimus acicula , toutes empâtées dans la gangue terreuse qui enveloppait les os. A classer, — Des débris de mâchoires de deux espèces de marte , d’autres d’une espèce de carnassier insectivore qui semble se rapporter à la nusaraigne. Enfin un grand nombre d’ossemens des proportions du bœuf ou du cheval, dont plu- sieurs portent Îes empreintes manifestes des dents d’hyènes, comme ceux qui sont représentés dans les planches de M. Buckland. Nous essaierons plus tard de donner la spécifica- tion de ces débris non classés, en publiant une nouvelle planche où seront représentées Les pièces douteuses. ( 220 } Observations générales. — Les os intacts ou qui n’ont été fracturés que par l'outil des ouvriers de la carrière, ont leur canal médullaire entièrement net de toute substance étrangère. Mais les os brisés à l'époque du cataclysme qui Les a enfouis, sont remplis de la gangue terreuse. Or quel- ques-uns des débris d’hyènes sont dans ce dernier cas : le sol était donc probablement jonché primitivement de la dé- pouille d’un ou plusieurs de ces puissans carnivores. IL paraît utile d'indiquer par quelle voie on a procédé à la reconnaissance de la boîte cranienne du genre chat ( ou hyène ) et de lostéologie du campagnol et des au- tres petits quadrupèdes. Ayant sous les yeux plusieurs têtes d'animaux herbivores ( bœuf, mouton, cheval, âne, cochon, singe , lapin }, on a vu de suite que les os pariétaux et temporaux avaient une convexité plus prononcée dans la boîte cranienne fos- sile, que dans les espèces citées. On a remarqué que les proéminences avaierft beaucoup de rapport avec celles que l'on observe dans le chien et surtout dans le chat. Mais afin d'arriver sur-le-champ à une conséquence générale , on a fait une application inverse de la doctrine du docteur Gall. En cherchant à quelle partie de la tête ce savant physiologiste a attribué l'instinct de la rixe et du meurtre, on pouvait croire que tous les animaux de la classe des carnivores seraient pourvus de protubérances semblables à celles d’un homme querelleur et sanguinaire. Le principe de M. Gall devait être le résultat de ses observations d'anatomie comparée. On était donc sûr d'arriver aux mêmes consé- quences que lui, en tenant le fil qui l'avait dirigé. Or c'est dans les protubérances des pariétaux et des temporaux que M. le docteur Gall place l'instinct de la rixe et du meurtre. fraan Donc le crâne qui se trouve représenté pl. Il, fig. retn, caractérise une espèce carnivore. Nous pensons qu'il est plus voisin du genre chat que du genre chien , à raison de ses proéminences plus arrondies que celles du loup et du chien. Et comme d’ailleurs il est d'un quart plus volumineux dans ses proportions linéaires que le crâne du loup commun , nous supposons qu'il devait faire partie de la tête d’une jeune hyène ou d’un jeune chat de haute taille. Mais cette hyène ne pouvait être celle dont 6n à vu la mâchoire pl. I, fig. H 1. Le crâne est trop petit pour l'amplitude de cette mâchoire. Il faudrait donc qu'il eût appartenu à l’hyène à peine adulte dont ont voit les dents fig. À 1à2S8(pl.I). Quant aux débris des campagnols , des taupes , etc. , nous avons été conduits à leur détermination par un rapproche- ment inattendu. On avait remarqué dans une campagne près de Bordeaux, que les lapins d’une garenne étaient inquiétés par un animal carnassier. On aurait voulu faire la guerre à cetennemi; mais fallait d’abord le connaître , et à cet effet on avait recueilli les boules fécales déposées à l'entrée de son terrier : ces boules qui provenaient d’un renard ( comme on l'a constaté plus tard ) contenaient le squelette complet de trois ou quatre rongeurs ou insectivores de petite espèce , tels que des cam- pagnols, des souris, des musaraignes ; etc. , dont les chairs s'étaient dissoutes dans l’acte de la digestion (1). Ayant saisi ( 1 ) Il faut que ces petits animaux aient été avalés avec beaucoup de voracité et sans aucune mastication préalable, car leurs os déli- cats sont parfaitement intacts. Les excrémens d’insectivores con- tiennent de même les parties solides des insectes ( élvtres, pattes, etc. ), et c’est ce qui peut expliquer la présence de ces débris parmi Îes fossiles de certaines cavernes. : H (222) æette occasion d'étudier l'anatomie complète de ces petits animaux , nous avions placé ces boules dans de l’eau ; puis, recueillant un à un chacun des os, nous les avions fixés avec de la gomme arabique sur un carton. L'examen des os fossiles de Saint-Macaire n’a point tardé à nous rappeler ces petites pièces d'anatomie. Nous avons dit, dans la première partie (pag. 203) de ce mémoire , que la terre roussâtre qui formait l'enveloppe des os dans la caverne avait été projetée sur les charbons ardens. et n'avait donné aucune trace de matière animale. En net- toyant à fond les condyles et les têtes des os qui se trouvaient empâtés de cette terre, nous avons voulu essayer de nouveau si réellement elle ne contenait pas de résidu animalisé. Cette recherche nous a fait apercevoir de petites pièces prismati- ques striées dont nous avons reconnu bientôt la ressemblance parfaite avec les petites dents de rongeurs trouvées dans les fientes de renard. Revoyant alors toute la terre que nous avions conservée, nous avons recueilli un grand nombre de ces petites dents, une portion de mâchoire de campagnol, un grand nombre d'os fracturés , et entr'autres un cubitus parfaitement intact. Cette découverte paraîtra sans doute de quelqu'intérèt, 1.° d’abord parce qu'elle engagera les naturalistes à observer de plus près la terre qui se trouve mêlée avec les ossemens fossiles ; 2.° ensuite parce que sil est infiniment probable que ces débris microscopiques proviennent des excrémens des animaux carnivores enfouis dans la caverne (1), on en (1) M. Buckland suppose que l’hyène peut vivre de belettes , de rats d’eau , etc. , et qu’en déchirant le corps de ces petits animaux avec ses dents, quelques os sont tombés de sa gueule et ont jonché Le sol de sa tanière. Nous pensons que l’observation des habitudes du renard et l'analyse des boules fécales, nous ont donné une expli- cation plus plausible de la conservation des petits os. {223 ) tire aussitôt la conséquence géologique que ces animaux ont été surpris 'en place par un cataclysme extraordinaire et qu'ils n’ont pas été amenés de loin par les eaux. Nous ren- voyons cette preuve aux articles suivans. Enfin il est necessaire de dire que quelques petits os ( tels qu'une tête de fémur de la taille d’un chat ordinaire ) portent les indices d'un frottement qui s’est exercé sur une partie fracturée , et qui aurait pu être produit par le poids et les mouvemens d’un animal couché sur ces débris. Nous n'avons rien observé de semblable sur Les gros ossemens de bœufs , etc. Conjectures.— Essayons de tirer quelques conséquences géologiques des faits que nous venons d'exposer , et de re- monter par la pensée jusqu'a l’époque où s’est formé ce dépôt d’ossemens fossiles, 1. Question. La question qui se présente d’abord est celle de savoir si ces os sont d’une époque antérieure aux temps historiques ? Nous avons déjà répondu affirmativement dans la première partie ( pag. 205 ) de ce mémoire. Prévenant l’objection qui avait été tirée de la troncature des dents, nous avons dit qu'on ne pouvait attribuer cette détrition à la main et à la prévoyance de l’homme. Restait à savoir si les dents s'étaient usées par l'effet du transport. Mais le grand nombre de dents intactes que nous avons recueilli depuis la rédaction de cette première patie du mémoire , et les moyens de comparaison qui en sont résultés, nous ont prouvé d’une manière incon- - testable que la troncature des dents était toujours en rapport avec l'épaisseur de leur substance osseuse, c’est-à-dire, qu'elle dépendait uniquement de l’âge de l'animal. Les dents qui étaient en partie enchâssées dans leurs alvéoles , quoique détruites et fragiles à raison de leur peu d'épaisseur , ont été cependant à l'abri de toute altération. On concoit que leur (224) émail se soit conservé intact, puisque la terre qui les enve- loppait, a la dureté d’une argile fortement cimentée par l’eau, et qu'elle remplissait et fermait hermétiquement la caverne. Il faut bien remonter aux temps antérieurs à toute espèce de documens historiques , pour se représenter notre contrée comme habitée par des animaux ( les hyènes ) dont les tra- ditions ne font aucune mention et dont toutes les espèces se trouvent aujourd'hui confinées entre les tropiques. 2.€ Question. À quelle circonstance faut-il attribuer l’en- fouissement de ces os? Est-ce un puissant courant d'eau qui a rempli la caverne de la terre qui leur sert de gangue ? Pour répondre à cette seconde question, aidons-nous des lumières de l’analogie. L’analogie est en histoire naturelle le guide le plus sûr ; les hypothèses ne peuvent acquérir de certitude que lorsqu'on les rapproche de faits à l’abri de toute espèce d’objection. Reprenons l'observation que nous avons faite plus haut à l’occasion des ossemens de rongeurs. La retraite actuelle du renard dont les fientes étaient remplies de petits os, est placée sur la rive droite de la Ga- ronne devant Bordeaux, dans un bois de chênes à mi-côteau, au fond d’une caverne creusée dans le calcaire grossier. Le sol est formé de grains de quartz épars au milieu d'une terre argilo-marneuse. L'entrée du terrier est parsemé des osse- mens excrétés par cet animal, et de quelques os plus volu- mineux qu'il a simplement rongés sans en altérer les formes. Que l’on concoive le bassin de la Garonne tout-à-coup sub- mergé, soit par un épanchement de l'Océan, soit par une accumulation des eaux intérieures, Le renard , sa famille , les os excrétés et rongés , la terre qui est à l'entrée du terrier, les fragmens détachés de la roche calcaire , peut-être même les débris d’autres animaux cherchant un asile pour échap- per à l'inondation, se trouveront bientôt engloutis , entraînés ( 225) pêle-mêle dans cette cavité; et, si on exploitait plus tard le rocher, on découvrirait dans ce petit cimetière , précisément les mêmes productions animales et minérales avec les mê- mes circonstances que nous avons observées dans la grotte de Saint- Macaire, en tenant compte de la différence des temps et des espèces. Suivons cette idée, et rien que les hyènes étaient répandues , il y a re milliers d'années , dans la contrée qui porte aujourd’hui le nom de Saint-Macaire. Ces ani- maux auront établi leur retraite dans les fentes et cavités des rochers ; ils y auront porté en lambeaux les cadavres des bœufs , des chevaux, des cerfs, des sangliers, etc., qu'ils dévoraient. Mais cette nourriture leur manquant quelque- fois , ils auront saisi et avalé aussi en partie ou en entier les corps des belettes, des campagnols qu'ils auront rencon- trés, ou même les cadavres des oiseaux qu'ils auront trouvés morts. Les os provenant de ces dépouilles, comme ceux de che- val, de bœuf, etc. , seront brisés et porteront l'empreinte des dents de l’hyène , ou comme ceux des petits animaux auront été dépouillés par l'acte de la digestion , et, sortant à l’extré- mité du canal intestinal , se trouveront jetés parmi les excré- mens sur les os plus volumineux des herbivores dont ils rem- pliront les cavités et envelopperont les condyles ( 1 ). Un déluge produit par l’épanchement des eaux de la mer, une succession de pluies dont nous ne prenons qu’une faible idée dans les orages des tropiques, peut-être un changement subit dans le climat et une diminution extraor- ee (x ) Ces petits os sont en effet souvent noyés et enchässés dans une matière solide et crétacée qui ressemble à celle que rejettent de leurs intestins nos chiens quand ils ont long-temps rongé et pulvérisé les sommités d’un os volumineux. ( 226 ) dinaire dans la température de la contrée , ou bien encore un froid continu qui aura couvert le sol de frimats , de neiges et de glaces et qui aura fait périr les espèces vivantes , il n’est aucune de ces causes qui n'ait pu faire périr dans sa tanière l’hyène ou les hyènes dont nous avons découvert la retraite. Mais dans tous les cas, il nous paraît démontré que l’action des eaux a transporté dans cette cavité de rocher la terre d’ailuvion qui les enveloppait ; et ce transport a eu lieu , non d'une manière lente et continue, mais par un mouvement subit et violent. Comment se ferait-il en effet que les diffé rentes parties du squelette du même animal se trouveraient mélées indistinctement du bas vers le haut de la grotte et éloignées les unes des autres ? L'introduction d’une eau tran- quille eût laissé les os au fond et placé la terre d’alluvion par-dessus ( voyez plus haut, pag. 202 ). Ajoutons qu'aucun indice ne porte à croire plus particu- lièrement que l’inondation , si elle a eu lieu, fut produite par des eaux salées comme celles de nos mers, puisqu'on me trouve aucun reste d'animaux marins , et, que les seules coquilles qui étaient enveloppées dans la ganguc sont des coquilles terrestres. Un seul fait ne suffit pas pour décider si ce sont les eaux d'un déluge qui ont rempli la caverne de terre ou les eaux de quelque torrent qui coulait sur la surface du terrain pri- mitif. C’est par l'examen de la croûte toute entière du globe et par des rapprochemens multiphiés, qu'on parviendra à établir d'une manière au moins probable , la succession des phénomènes qui ont modifié la surface de la terre à l'é époque que nous considérons. On ne peut douter que les os ne ue déjà rassemblés dans la cavité du rocher avant lirruption des eaux. Une partie d'entr'eux étaient encore frais au moment où ils ont (227 ) été surpris par la gangue argilo-sablonneuse : cela est prouvé par la conservation de leur gélatine et de leur émail. Les dimensions de la caverne ne se refusent pas à l’hypo- thèse qu’elle pût servir de retraite à un animal de la taille d’une très-grande hyène, et à l'introduction de quartiers volumineux de bœufs et de chevaux. L’exploration réitérée des lieux nous a fait connaître , à la vérité , que l’ouverture de la grotte , aujourd'hui détruite , n'avait en certains points que 5o centimètres de diamètre au plus ; mais sa longueur et sa largeur étaient telles qu’une et même deux hyènes ( 1 ) pouvaient s’y coucher de toute l’éten- due de leur corps sur l’amas des os qui devaient remplir en- viron la moitié de la caverne. On a vu des chiens de la plus forte taille se glisser par des ouvertures qui n'avaient pas plus de 25 à 30 centimètres de diamètre, et la tanière, dont on a donné les dimensions pl. If, fig. 9 et 10 , l'emporte de beaucoup sur les dimensions de la loge d’un chien dans nos basse-cours. Ne serait-il pas possible aussi que l'ouverture de la grotte et ses dimensions eussent eu primitivement plus d’étendue que de nos jours , qu’elles aient été oblitérées par des dépôts successifs de chaux carbonatée, ou que le massif du rocher ait éprouvé pendant ou après l’inondation un affaissement qui aurait rapproché les parois des fentes et retréci la galerie qui formait l'entrée de la tanière ? Enfin , la grotte , qui s'offre à nous nétait-elle que le fond d’une caverne plus grande qui la précédait , et dont les parois auraient été détruites par les eaux , par le temps ou par la main des hommes ? (1) Nous avons recueilli huit canines, six desquelles ont appar- tenu à des animaux âgés, jet deux à une hyène très-jeune. Nous sommes donc assurés de la présence de trois individus au moins de ce genre. ( 238 ÿ La présence des hyènes dans la contrée se trouvé encore démontrée par la découverte de presque toutes les parties du squelette de cet animal. Les os en sont simplement brisés sans déchirure , tandis que les os de bœuf ( pourvus de canal médullaire ) ont été rompus visiblement par un animal car nassier, dont l'empreinte des dents est encore manifeste (1 ). 3.e Question. Mais d’où vient qu’on ne rencontre point de débris humains parmi ees débris fossiles ? L'histoire de l’hyène nous apprend cependant qu’elle emporte dans sa retraite , les cadavres humains qu'elle déterre. | La réponse à cette question demanderait bien d’autres ob- servations que celles que nous avons été à portée de faire. Ou les hommes n'existaient pas dans la contrée qui était occupée par ces animaux féroces; ou ils étaient trop peu nombreux pour qu’on en retrouvâät des traces en ce point unique ; ou ils avaient l’usage de détruire par le feu la dé- pouille mortelle de leurs semblables; ou les os qui pou- vaient se trouver épars à la surface du sol ont été posté- rieurement remués, brisés et détruits par les travaux de l'agriculture. Loin de nous la pensée de vouloir fonder un système sur l’observation d’un seul fait ; ce serait oublier les règles d’une saine philosophie. Mais, sans sortir de notre département, nous pouvons citer une observation intéres- sante au sujet de la question qui nous occupe. (x) Nous avons éprouvé un vif sentiment de plaisir en rappro- chant ces os d’herbivores de ceux réprésentés dans la planche 23 de M. Buckland, et en voyant l'identité d’origine prouvée par Les traces des dents de V’hyène. Ainsi tous les ossemens d’herbivores qui recelaient un cordon médullaire ont été divisés, exemple, les os maxillaires inférieurs du genre Bœuf : les os pareils de l’hyène ne sont pas ouverts, ce qui annonce que leur rupture n’est pas due à la même cause. ( 229 ) Le bruit s’est répandu, il y a 4 ou 5 ans, qu'en prati- quant une excavation dans les couches de calcaire grossier à Salles, on avait trouvé à plusieurs pieds de profondeur une tête d'homme enfouie au milieu des bancs de cette roche tertiaire. C'est cette tête à laquelle nous faisions allusion ( p. 195 de ce mémoire); n'ayant rien appris de certain sur sa détermination , nous nous étions abstenu de la caractériser, dans le but d'éviter les conséquences erronnées qu’on aurait pu ürer d'un fait mal défini. Depuis l'impression de la première partie de notre Essar, nous avons vu la tête de Salles. Elle se trouve dans le ca- binet de M. Dutauzin , juge de paix du canton de Belin, qui à eu la complaisance de nous laisser faire un ample examen de cette pièce curieuse. Cette tête, ou portion de tête, est adhérente à un frag- ment de roche , d'environ deux pieds de diamètre et évi- demment séparé d’une couche plus étendue du méme cal- caire. La boîte cranienne et les os de la face sont appliqués contre la pâte calcaire ; on en voit facilement le dedans, parce que la cavité des hémisphères est restée vide. La sub- stance osseuse est fragile , mais bien conservée. La partie la plus intéressante du morceau est une dent molaire de la mâ- choire supérieure à droite, dent dont la couronne est fort usée et annonce un individu âgé. Plusieurs fragmens du squelette sont empâtés dans la même pierre que la tête; se trouvent dans le même état de conservation, et ont leur canal médullaire creux et intact. Malgré la réserve que nous nous sommes imposée dans tout le cours de cet Essai, nous ne craindrons pas d'affirmer que tous ces ossemens ont appartenu à un squelette kumain. Nous ne pouvons, selon nos faibles lumières , élever aucun doute à ce sujet. Le bloc de chaux carbonatée offre aussi ( 230 ) dans ses cassures, la preuve que la roche devait avoir une certaine étendue. Cette observation vient à l'appui de tous les témoignages que nous avons confrontés et qui s’accor- dent sur ce point, que le squelette entier était placé au sein des couches de calcaire, dans la position d’un homme étendu sur un lit ou au fond d’un cercueil. Mais une chose qui n’a point été dite, et dont nous nous sommes bien assurés, c’est que le rocher qui enveloppe la tête de Salles est décidément étranger à la formation du calcaire grossier, et que cette gangue est tout simplement un calcaire d’incrustation , une véritable chaux carbonatée concrétionée. Elle se compose de couches superposées , ayant 2 à 3 lignes d'épaisseur environ, offrant une cassure spathique : point de coquilles ni d'empreintes dans la pâte, comme on en voit dans le calcaire grossier de Salles avec une telle abondance , qu'il ressemble à un falun agglutiné. Point de galets ni de grains siliceux, comme on en trouve dans la terre qui enveloppait les ossemens fossiles de Saint- Macaire. D'après toutes ces circonstances , il nous semble prouvé, 1.0 que la tête trouvée à Salles appartenait à un squelette humain auquel on avait donné pour tombeau une cavité creusée dans le calcaire grossier coquiller ; 2.° que des eaux d'infiltration ont apporté un suc lapidifique qui a successi- vement recouvert et enveloppé toutes les parties osseuses du corps, et 3.° que son enfouissement a eu lieu à une époque évidemment postérieure à celle de la formation du calcaire grossier, et postérieure aussi au cataclysme qui a englouti les ossemens fossiles de la grotte de St-Macaire, puisqu'on ne trouve avec le squelette humain aucune des productions minérales qui accompagnent les ossemens fossiles des ca- vernes. ( 231 ) Les-exemples d'incrustation récente ne sont pas rares dans le département de la Gironde. À Langoiran, sur la rive droite de la Garonne, on voit, dans l'emplacement de l’an- cien vivier du château, une gerbe de carbonate de chaux concrétioné qui a été produite par les dépôts du jet d'eau. Les roches calcaires de la Roque-de-Tau sont tapissées de couches épaisses de chaux carbonatée cristalisée. Il est ar- rivé qu'en brisant des r20ëllons de la Roque-de-Tau , on a découvert dans leur l'intérieur des clous, des pièces de monnaie. De là encore l'opinion de quelques personnes de Bordeaux qui assurent que la pierre croît visiblement dans leurs propriétés, opinion fondée sans doute sur des faits isolés, mais qu'il n'aurait pas fallu généraliser. | Conclusion.— Nous sommes arrivés au terme de nos re- cherches sur les ossemens fossiles de Saint-Macaire. Il serait naturel d’en déduire des conséquences , et de résumer les propositions énoncées dans le cours de ce mémoire. Mais nos conclusions n'auraient pas le droit de faire autorité : qu'il nous suflise d'avoir produit une nouvelle preuve à l'appui des faits géologiques dont MM. Cuvier et Buckland ont clai- rement déduit comme corollaires, 1.9 Que les terres de nos continens actuels ont été d’abord habitées par des animaux au milieu desquels n'apparaît au- cune trace d'homme ; 2.0 Qu’une inondation générale a submergé ces continens par une dernière catastrophe concordante avec l’époque assi- gnée au déluge par les traditions historiques ; 3.0 Que la retraite des eaux a creusé les vallées et donné naissance aux courans qui les arrosent ( 1 ); (x) L'ouverture de la grotte de l’Avison ou St.-Macaire regarde le Sud-Est ( voy. fig. 10, pl. II ), et se trouve par conséquent dans la direction du courant qui a dù parcourir et peut-être creuser la vallée de la Garonne, (12890) 4.0 Et qu'enfin, c’est après cette grande catastrophe seu lement qu’on trouve les débris de la race humaine dans les couches superficielles jusqu’à ce jour explorées en Asie, en Europe et en Amérique. Les nombreuses observations dont M. Buckland déduit l'existence d’un dépôt diluvien sur toute la superficie de V’Angleterre et dans toutes les contrées du globe observées jusqu'à ce jour ,; même au sommet des montagnes , sont d'accord avec les faits du même genre que nous avons re- cueillis dans le département de la Gironde et dont nous avons réuni l’ensemble dans une autre notice. Nous avons été conduits à ces recherches par l'étude du gisement et de la résistance des cailloux roulés, dont l'administration des ponts-et-chaussées fait usage pour la construction de ses routes. Une carte topographique montrant l'assiette des dif- férentes espèces de cailloux et des débris organiques qui les accompagnent, donnera une idée de l’origine et de la di- rection des courans qui ont produit l'entraînement des dé- pôts dans la contrée que nous occupons, et à cette époque diluvienne signalée par M. Buckland et admise par M. Cu- vier dans sa dernière édition des Ossemens fossiles. ( Re- liquiæ Diluvianæ , pag. 230 et 231.) BrzLAUDEL. OSSEMENS FOSSILES DE ST.-MACAIRE. Explication des figures de la planche x.re Fig. H 1. Màchoire supérieure d’hyène dont on a montré les dents de gauche sur le devant de grandeur naturelle , et les dents de droite en perspective. — a. Fragment de la carnassière de droite, dans lequel paraît le talon interne de devant. — b, c. La troisième et la seconde fausses mo- { 233) laires. — d. Alvéole de la première fausse mo- laire. — e. Alvéole de la canine à droite. — J. Orifices des fosses nasales ou trous palatins. — g. Alvéole de la première incisive à gauche. — à. Canine à gauche. — k, /, m. Les trois fausses molaires de gauche. Fig- I 2. Fragment de l’os maxillaire à gauche d’une mä- choire inférieure d'hyène , dépendant probable- ment du même animal que la précédente.— a. Les deux alvéoles grande et petite de la car- nassière.— b,c, d. Les trois fausses molaires. — e. Trou mentonnier. Fig. H 3. Fragment de l’os maxillaire à gauche d’une mà- choire inférieure. — a, b, c. Les trois fausses molaires.— d. Trou mentonnier. On aperçoit dans cette figure et dans la pré- cédente, l’alvéole de la canine devant la première fausse molaire. Le fragment 77 3 appartenait à une hyène plus petite que la précédente. Fig. H 4. Seconde fausse molaire inférieure gauche, appar- tenant à un troisième animal de l'espèce hyène. Fig. H 5. Canine détachée. La substance osseuse, très- épaisse et noirâtre , a envahi presqu’en entier la cavité interne de la dent. Fig. H 6. Troisième fausse molaire supérieure à gauche, vue en dedans. — a, a. Cavités internes dont le diamètre est très-large. La substance de l'os a au plus un quart de millimètre d'épaisseur. Ce fragment devait appartenir à une hyène à peine adulte. | Fig. H 7. Troisième fausse molaire supérieure à droite, vue _extérieurement. Ce fragment est fort altéré, (234) L'épaisseur de la matière osseuse est d'environ deux millimètres. Fig. H 8.-Première incisive inférieure à droite d’une hyène, vue intérieurement, ainsi que l'indique l'arête a qui se montre par devant. Nota. Tous les fragmens de 7 1 à A8, excepté celui de la figure 77 6 et même celui de la figure 7 3, ont leur substance osseuse très-épaisse , leurs arêtes et leurs pointes émoussées , et doivent avoir appartenu à un animal âgé. Fig. h 1. Carnassière supérieure gauche d’une hyène, vue ‘ extérieurement, Fig. h 2. Canine à droite supérieure vue intérieurement. a. Arûête k à Fig. h 3. Canine à gauche supérieure vue & extérieurement, Fig. h 4. La troisième fausse molaire inférieure du même à gauche, vue intérieurement. Fig. h 5. La première incisive supérieure du même à gauche, vue intérieurement. Fig. h 6. L'une des incisives du même , vue intérieurement. Fig. h 7. La première fausse molaire à droite du même, vuë intérieurement. Tous les fragmens des figures À ont leurs racines très- creuses et leur substance osseuse très- mince ; ils doivent avoir appartenu à un individu qui était à peine adulte. Fig. B 1. Mâchoire inférieure droite de blaireau. On en possède la mâchoire gauche avec des dents, mais mutilée. ERRAT'A pour LA PLANCHE, Dans le titre , au lieu de fossilles ,-lisez fossiles. Fig. H 1, le lobe postérieur de cette carnassière n’est pas repré- senté tont- à--fait fidèlement : il est dans la natnre plus nettement tronqué obliquement. Ce caractère est important, én ce qu’il distin- gue le genre hyène du genre chat , anquel j'avais cru d’abord devoir rapporter cette dent. TUE Loscureus û fossiles de ®: Miacaite | V2 Lil. de Lraé “ Chartes Japorte (235) OssEmExs FossILES DE SamT-Macaire. Planche 2.me Fig. 1 et 2. Tête d’une assez grande espèce de chat? de grandeur naturelle, vue par derrière et de côté. Il se pourrait que ce crâne eût appartenu à une jeune hyène. L'instinct carnassier de ces animanx n'est pas moindre de celui du genre chat, et la pièce anatomique qui est sous nos yeux a tous ses os élémentaires séparés et d’une substance très-celluleuse comme dans le premier âge. Fig. À. Fémur d'oiseau de grandeur naturelle, distingué de celui des quadrupèdes , parce que le condyle externe a porte une gorge ou gouttière qui le bifurque. Fig. 5. Dent molaire appartenant à une espèce du genre chien ? de grandeur naturelle. Peut-être la 2.e fausse molaire gauche ? Cette dent a beaucoup de ressemblance avec celle qui se voit fig. 15, pl. 6 de l'ouvrage de M. Buckland ( Reliquie diluvianæ). Elle aurait été l’une des molaires de l’Ayène très-jeune dont le crâne est représenté ici fig. 1 et 2. Fig. 6 et 7. Mâchoire supérieure d’un campagnol , vue de côté cten plan, de grandeur naturelle. Proportions du rat d’eau. On ne voit que deux molaires de part et d'autre, la 3.2 manquait à ce débris. Fig. 8. Plan de la couronne de la première molaire de la mâchoire précédente grossie dans la proportion de cinq fois ses dimensions naturelles. a devant, b derrière. Fig. 9. Plan de la 1.re molaire d’une mâchoire inférieure de campagnol , de la taïlle d'une souris, grossie à raison de cinq fois ses dimensions naturelles. a devant, b derrière. { 236 ) Fig. 10. Plan de la grotte ou caverne dans laquelle étaient enfouis les ossemens fossiles et dont l'ouverture est tournée vers l’est. aa , petite chambre latérale et fissure. Echelle de o" o1 pour un mètre. Fig. 11. Coupe locale du rocher de calcaire grossier coquiller dans lequel la grotte était creusée naturellement. Échelle de o" o1 pour mètre. À sable marin. BB couche de calcaire grossier compact. C cal- caire grossier plus friable qui se divise en lames et que les ouvriers , par cette raison , appellent Jfeuillard. D terrain d’alluvion composé de galets, de sable siliceux mêlé d’une terre argilo- sabloneuse , et planté de vignes. F coupe de la grotte dont on voit le plan fig. 10. Fig. 3. Coupe de la vallée de la Garonne entre les villes 4 a. B 6. Cc. de Saint-Macaire et de Langon, sur laquelle on a rapporté hypothétiquement les différentes for- mations ou dépôts qui s’observent dans le dépar- tement de la Gironde , et qui ont été signalés par MM. Jouannet, Des Moulins, Ami Boué, Guil- land, ete. Craie. Se montre à Talmont et Royan, rive droite de la Gironde près de son embouchure à la mer. Ne reparaît plus qu’au pied des Pyrenées , sur la rive gauche de l’Adour. Corps organiques : sphé- rulites , madrépores , orthocératites, huîtres, peignes, oursins , nummulites. Lignite de l'argile plastique observée B sous la molasse à la Grave, près Libourne; et b sous le grès à Béliet et Salles, dans les Landes. Molasse. Reconnue à Blaye et à la Grave avec os- (237) semens de quadrupèdes (1) (palæoiherium, etc.), de crocodiles et de tortues. Réprésentée dans les landes c par les blocs de grès au milieu d'une couche arénacée. Dd. Calcaire grossier coquillier. En évidence à la Roque de-Tau et sur toute la rive droite de la Garonne et de la Dordogne , dans le Département de la Gironde. Caractérisé par les coquilles marines et par les débris de cétacés, les dents de squales, ete, qui se trouvent le plus ordinairement dans la cou- che de contact du calcaire et de la molasse. d se voit à Saint-Médard en Jalle , et surtout à Salles, avec une abondance extraordinaire de coquilles et d’ossemens de cétacés mal cimentés. Calcaire d’eau douce de Bazas, de Saucats, etc., avec bulimes , lymnées, planorbes, etc. Couche gypseuse des environs de Castel - Jaloux ( Lot-et-Garonne ). Marne d’eau douce superposée au gypse. Diluvium. Alluvions formées de galets, sables, etc., provenant sans doute du cataclysme qui a englouti les ossemens de l’Avison, de Castelnau de Meme, de Terre-Nègre (hyènes, éléphans, rhinocéros , bœufs, chevaux, cerfs, blaireaux, rats, etc. ). C’est au-dessous de cette couche et au-dessus du calcaire grossier qu'est le dépôt de falun à co- quilles marines , (Saucats, Mérignac , l'hôpital du Hà, Terre-Nègre ) les bancs d’huîtres de Bazas, Saint-Aubin , Sainte-Croix-du-Mont, Beauséjour près la Réole , etc. (x) Selon M. Ami Boué , An. des sc. nat., tom, 4, pag. 128. Ce gisement mérite un nouvel examen. 16 ( 238 ) K. Alluvium. Auvions modernes dont est formé le sol de la plaine. Elles se composent d’un mélange d'argile et de sable, et recèient des couches de bois carbonisé , des cornes de cerf, étc. (à Bey- chevelle sur la Gironde , dans la vallée de Isle; etc. ). Ë 0. Caverne ou grotte de l’Avison , à 15" d’élévation au- dessus des plus hautes eaux connues du fleuve, et à 6o" environ de hauteur au-dessus du niveau moyen de l'Océan sur les côtes du golfe de Gas- cogne , et dont les marées se font sentir précisé- ment jusqu'au lieu où a été prise la coupe de la vallée représentée dans cette figure. WT. Niveau des eaux ordinaires de la Garonne. N. Niveau des plus hautes crues connues de la Garonne. : Niveau qu'a dû atteindre au moins le courant qui a englouti les ossemens fossiles. OK K. Est la ligne de la rive droite du fleuve. Nota. Les masses de rochers semblent s'être appuyées sur la rive droite du bassin et plonger sous la rive gauche, exem- ple : les bancs de calcaire grossier dans la Gironde, et de molasse dans le Lot-et-Garonne ; à la vérité, devant Langon on voit, sur la rive gauche, un promontoire saillant de cal- taire grossier qui semble être le résultat d'une érosion. Dans cette figure 3, l'échelle des largeurs est d’un centi- mètre pour 200", et l'échelle des hauteurs d’un centimètre pour 10 mètres. ERRATUM. L’explication de la planche 1."° ( fig. 6 ) donne pour une incisive une dent qui est parfaitement semblable à celle de la fig. 19, pl. 6 de M. Buckland. Or, cet auteur la présente comme une canine de très-jeune hyène. Il faut en conséquence rectifier notre désignation, ho de Squa Dordeou " / 8. TND LE EX ED » Te à A0 Chanls Sapone ( 239 ) Norice géologique sur le terrain de Saucats ( dépar- tement de la Gironde ); par M. Guilland , correspon- dant. | Le village de Saucats, près de Bordeaux, est devenu célèbre en géologie par ses-belles coquilles fossiles. Le ter rain de ce village est d’ailleurs remarquable par la succession des coquilles marines et des coquilles d’eau douce dans les couches qui le composent, et surtout par le mélange de ces deux classes de coquilles dans quelques-unes de ces couches, : Je m'étais proposé , en conséquence , de décrire ce terrain dans les plus grands détails, et j'avais déjà pris quelques notes , lorsque j'ai été obligé de quitter Bordeaux. N’espé- rant pas pouvoir achever mon travail , je donne ici ces notes tout incomplètes qu'elles sont , parce que j'ai remarqué que, dans les descriptions qu’on a déjà données du terrain qui en est l'objet, on a omis les deux couches supérieures qui sont cependant fort remarquables. | Saucats est situé sur un petit ruisseau à quatre lieues au Sud de Bordeaux. Les couches du terrain, depuis celle qui est à la superficie jusqu'aux plus profondes qu’aient mises à découvert les eaux du ruisseau, et les différentes excavations qu'on y a pratiquées , appartiennent à cette classe qu'on a appelée terrain tertiaire, et elles peuvent se grouper en deux systèmes bien distincts. Le plus inférieur est composé du calcaire grossier coquil- lier, et le supérieur d’un calcaire plus ou moins marneux, divisé en couches alternativement à coquilles d’eau douce et à coquilles marines. Le premier système peut se subdiviser en trois parties principales, (240) 1.0 La plus inférieure est un calcaire dur et grenu, dans lequel les coquilles sont toutes marines et si nombreuses, qu'on pourrait le regarder comme composé de coquilles ag= glutinées par un ciment calcaire. On le trouve près du ruisseau, sur la rive gauche, au-dessus du village, à l’en- droit qu’on nomme, je crois, le Moulin du Chäteau. 2.0 La partie qui est au-dessus est une marne friable mêlée d’une assez grande quantité de sable, et dans la- quelle on trouve une multitude de coquilles toutes marines tès-bien conservées. On la voit sur la rive droite du ruis- seau, presque vis-à-vis du gisement que je viens d'indi- quer pour la partie inférieure ; et il est facile de recon- naître sa position sur cette partie soit en cet endroit, soit plus bas sur les bords du ruisseau. 3.0 Enfin, la partie supérieure est une marne blanche plus consistaute et plus dure que la précédente , et qui contient une immense quantité de coquilles fossiles toutes marines très-bien conservées et dont quelques-unes ont en- core leur éelat nacré. Le nouveau réservoir de M. Piot a été creusé dans ce falun, et les déblais qu’on en a tirés, ont servi à l’engrais des champs voisins. Je crois cette partie supérieure à la seconde , quoique je ne l’aie vue nulle part reposer directement sur elle. Au reste, je crois qu’elles passent de l’une à l’autre et ne font qu'un seul groupe : une marne calcaire friable, toujours placée sur le cal- caire dur qui en forme une autre. Je ne fais qu'indiquer ce premier système que je n’ai pas étudié dans ses détails, et j'arrive au système supérieur. On a reconnu ce système sur les deux rives du ruisseau, à vingt ou trente pieds au-dessus du fond de son lit, sur une assez grande étendue près du moulin de l'église. (241) On voit en plusieurs endroits sa superposition sur le sys- tème inférieur. La roche sur laquelle il repose, est mêlée d'une grande quantité de coquilles marines : c’est une marne sablonneuse assez dure, qui me paraît appartenir à la partie inférieure du premier système ( voy. N.° 1 ). Dans une carrière située sur la rive droite du ruisseau et un peu au-dessus du moulin , ce système supérieur est com- posé des couches suivantes : 1.0 La plus inférieure est un calcaire assez dur, gris bréchitique , ou plutôt porphyrique , à noyaux noirs géné- ralement irréguliers , plus ou moins petits, quelquefois très- gros ; plus ou moins nombreux, et formant quelquefois la partie principale de la roche ; donnant enfin une couleur tigrée à l’ensemble de la couche. La partie inférieure de cette couche renferme des amas de coquilles marines dont un grand nombre n’a plus que Je moule intérieur. La partie supérieure contient des planorbes à test blan- châtre. Quelquefois cette partie paraît comme composée d’une multitude de grains ou petits nodules à moitié for- més, très-durs, compactes, noirâtres ou jaunâtres , et agglu- tinés ensemble; mais cette roche est néanmoins simple dans sa composition, et l'aspect qu’elle présente peut être regardé comme dû à la tendance qu'avait la matière qui la compose à se former en grains isolés. C’est comme une for- mation en grains restée imparfaite. Rarement les coquilles d’eau douce sont tout-à-fait mê- lées aux coquilles marines. Cette couche est terminée supérieurement par un mince lit d’un calcaire dur, compacte, remarquable par la série des zônes de différentes couleurs , quoique de même nature, qu’il présente à sa cassure. Son épaisseur est de deux lignes environ. (543) - Cette coûche forme le fond de la carrière ; elle s'élève cependant au-dessus d'environ un pied. 2.0 La couche qui vient ensuite est un calcaire que j'ap- pelle grumelé, parce qu'il est entièrement composé de petits grains ou nodules peu adhérens ensemble. Sa couleur est un gris bleuâtre, mêlé de taches jaunes. IT contient des planorbes à test blanchâtre assez grands. Quelquefois dans la longueur de la couche ce calcaire se change en une masse verdâtre non grumelée. D'autres fois, 11 passe à une roche très-dure , uniforme dans sa structure , un vrai calcaire compacte. Cette dernière roche prend elle-même parfois une texture bréchitique ou plutôt porphyrique , contenant des noyaux noirâtres- qui lui donnent un aspect tigré. Mais lorsque la couche contient beaucoup de coquilles , sa structure est uniforme , et sa couleur d’un gris bleuâtre sans taches. Elle est percée de petites cavités irrégulières, dont la surface est recouverte d’un enduit rougeûtre. Elle répand , quand on la casse , une odeur un peu fétide. Son épaisseur est de 9 à 10 pouces. Elle est terminée supérieurement par un calcaire dur com- pacte et zôné, comme celui qui termine la couche précé- dente , mais‘il forme ici une couche d'environ deux pouces. Il est dur , d’une couleur grise , fendillé et tendant à se diviser en fragmens , coloré en jaune-rougeâtre sur les fissures. 3.0 La couche placée au-dessus de celle que je viens de décrire est essentiellement composée d’une argile noirâtre, d’un aspect bitumineux et semblable à un limon desséché. Cette argile occupe la partie supérieure de la couche , et passe ansensiblement de haut en bas à une marne argileuse gru- melée, contenant des nodules ou grumaux jaunes ou (243) blancs ; ces derniers sont souvent géodiques , mais pleins où vides : ils sont toujours plus argileux que les jaunes. Cette marne passe souvent dans la longueur de la couche à une marne très-tendre , contenant des parties plus dures, irrégulièrement arrondies. L'épaisseur totale de la couche est un pied et demi. Quelquefois la marne grumelée manque entièrement ; mais on remarque une dégradation de haut en bas dans l'intensité de la teinte de l'argile noirâtre qui n’a alors que 9 pouces d'épaisseur. Cette argile contient aussi des nodules ( ou pièces séparées) assez gros, durs, de couleur foncée , brune ou violette. J'y ai trouvé un planorbe; mais les coquilles ÿ sont très- rares. : 4.6 La couche Ia plus supérieure est une marne calcaire, presque toujours friable, contenant de petites cérithes en immense quantité. La marne semble n'être à que comme un ciment qui lie les cérithes et d’autres coquilles marines qui se trouvent également dans cette couche, telles que quelques espèces de cythérées et de petites bivalves de la famille des Vénus. Son épaisseur n’est en général que de 6 à 7 pouces. Il existait en 1825 (la dernière fois que je visitai Saucats) une autre carrière beaucoup moins étendue, une simple excavation, sur la rive gauche du ruisseau, tout près du moulin, à peu-près vis-à-vis celle que je viens de décrire, et environ à la même hauteur. 1.0 La couche la plus inférieure est une brèche calcaire dure, grise, on jaunâtre, à gros fragmens ( ou parties sé— parées) et contenant des noyaux noirs , ou d’un brun foncé, dont la grosseur est très-variable ; tantôt ils sont gros et irré- guliers, tantôt très-petits, arrondis et plus rapprochés, et donnant quelquefois à la roche une couleur tigrée. (244) Cette couche, qui forme le fond de l’excavation , s'élève encore au-dessus d’un pied et demi environ. Le calcaire dont elle est composée paraît étre le même que celui qui forme la partie supérieure de la première couche et la partie infé- rieure de la deuxième , dans la carrière précédente. 2.9 La couche qui lui est superposée est une argile noirà- tre, semblable à un limon desséché ; elle est absolument identique avec la partie supérieure de la troisième couche de la première carrière. Hauteur : deux à trois pieds. 3. Celle qui vient ensuite est une marne calcaire, con- tenant une multitude de petites cérithes avec des espèces de cythérées assez grandes et d’autres bivalves d’un genre voisin. Cette couche est absolument la même que la quatrième de la première carrière ; mais là, elle forme la couche superfi- cielle , tandis que dans l’excavation que je décris elle est re- couverte par deux auires. 4.° La première est une marne argileuse peu dure, ten dant à se diviser en fragmens rhomboïdaux , contenant cà et à quelques géodes ou nodules plus argileux que le reste, et mêlée de petites coquilles turriculées comme celles de Cas- telnau et de Bazas, et qui sont, je crois, des bulimes ou des paludines. On y trouve encore des planorbes et de très-petits moules qui y sont assez abondans, que je n'ai vus que À et qui caractérisent bien cette couche. Toutes ces coquilles ont un test blanchâtre. J'ai trouvé aussi une cérithe dans le bas de cette couche. 5.0 Enfin la dernière couche est un sable argileux , jau- nâtre , meuble , contenant des coquilles marines , principale- ment des univalves , peu nombreuses , mais très-bien conser- vées. J'Y ai surtout remarqué de très-beaux casques. La hauteur de cette couche est de deux à trois pieds. ( 245 ) Telles sont les deux couches qui manquent dans la car- rière de la rive droite et que je n’ai vues décrites nulle part. Elles sont cependant.remarquables par la différence des co- quilles qu'elles contiennent. La plus inférieure, posée sur une marne marine, ne contient que des coquilles d’eau douce, et on ne trouve dans celle qui est au-dessus que des coquilles marines ; de telle sorte qu’en rapprochant le terrain des deux carrières , on trouve sur une hauteur de quelques pieds : Une couche marine ; Une couche d’eau douce ; Une couche marine ; Une couche d’eau douce ; Une couche marine. Néanmoins , je comprendrai dans une seule formation (que j'appellerai lacustre ) ces diverses couches, quoiqu’elles soient alternativement mêlées de coquilles marines et d’eau douce, parce que le nombre de ces alternats et la faible épaisseur des couches me paraissent annoncer une espèce de périodicité, et par conséquent indiquer qu'une même cause a dû ramener après un certain temps les couches ana- logues ( 1 ). En conséquence , en résumant ce que j'ai dit et en sui- vant les couches du haut en bas, nous aurons : Système supérieur, ou formation lacustre. Sable argileux , jaunâtre , à coquilles marines. Epaisseur : deux à trois pieds. —— ( 1). B. Je ne prétends ici qu’indiquer le motif qui m'a fait —_— réunir les couches en une seule formation, et non pas celui qui m’a fait donner à cette formation le nom de lacustre, nom qui ne ser- vira, si l’on veut, qu’à rappeler qu’elle contient des coquilles d’eau douce, tandis que celle qui est au-dessous n’en contient pas. (246) Marne argileuse , blanchâtre , mêlée de bulimes ou palu- dines, planorbes et d'une espèce de moules qui caractérise cette formation. Epaisseur : deux pieds. Marne calcaire mêlée d’une multitude de petites cérithes. Epaisseur : de six pouces à un pied. Argile noirâtre semblable à un limon desséché, sans coquilles. Au-dessous : marne argileuse, grumelée , blanchâtre. Epaisseur : de un à trois pieds. Calcaire zôné , dur et compacte. Au-dessous : calcaire grumelé passant tantôt à un cal- caire compacte , tantôt à un calcaire porphyrique. Epais- seur : neuf à dix pouces. Calcaire bréchitique ou porphyrique à noyaux noirs, sou- vent très-nombreux, contenant des coquilles d’eau douce et des coquilles marines quelquefois mêlées ensemble , mais ordinairement séparées; les coquilles d’eau douce dans le haut et les marines dans le bas. Système inférieur, où formation marine. Marne très-blanche , douce et consistante, contenant une immense quantité de coquilles fossiles. Marne friable, mêlée de beaucoup de sable, contenant également de nombreuses coquilles. Calcaire grossier coquillier , dur et grenu, agglutinant une _très-grande quantité de coquilles. (247) BOTANIQUE. ——_“m #4 — M£morme sur les proportions relatives des espèces de plantes découvertes dans le rayon de la Flore Bor- delaise , et groupées en familles naturelles. L'observation physiologique et anatomique des êtres en apparence les moins parfaits, ne peut manquer de nous pé- nétrer d’une religieuse admiration. Il faudrait être dépourvu de toute intelligence , pour ne pas rapporter à une providence supérieure létablissement des lois qui président à la con- servation des individus et à la multiplication des espèces. Cependant on est loin d’avoir épuisé l'étude des lois natu- - relles, quand on s’est borné à l’examen approfondi de cha- cune des parties de ce vaste emsemble. D’autres lois aussi propres à exciter notre étonnement, se manifestent dans le rapport des êtres entr'eux. On sait tout le parti que l’on a tiré pour le perfectionne- ment des sciences économiques et politiques , destableaux de naissances et de mortalité. Ces tableaux ont aussi présenté des faits curieux qu’on n’a point expliqués, tels que la supé- riorité numérique des garcons sur les filles, etc., etc. C'est à des investigations de cette nature, que les bran- . .ches multipliées de la physique ont dû leur origine. Ainsi, dans la chimie, dans la théorie de l'électricité, de la lu- mière , de la chaleur, la plus légère attention a fait aperce- voir des rapports qui se présentaient régulièrement. C’est en multipliant et rapprochant de pareilles observations qu'on s’est convaincu de la permanence ou de la périodicité des causes et des lois qui en dérivent. (248) On doit donc être certain que les corps organisés sont soumis à des effets analogues , et même d’un ordre supérieur à ceux qui se découvrent dans la nature inorganique. Il ne faut pas beaucoup d'attention pour distinguer entre les animaux qui se nourrissent des végétaux et ceux qui sont carnivores, des rapports nécessaires de co-exsitence , de telle sorte que l'absence ou la présence, la multiplication ou la diminution des espèces d’une famille , produisent ou ont produit originairement des effets semblables ou contraires dans une autre famille naturelle. Cet enchaînement des êtres de la vie animale est incontestable. Il ne repose pas seu- lement sur les conditions actuelles de conservation et de mul- tiplication dans les individus. Il dépend de causes d’une autre nature qui paraissent avoir présidé à la création, et dont les résultats n'ont été qu’apercus dans ces derniers temps. M. de Humboldt, dans un savant mémoire lu à l’Institut le 16 Février 1821, a démontré que sous les zônes tempé- rées , boréale et australe, le nombre des espèces d'oiseaux est égal à cinq fois le nombre des espèces des mammifères , et à treize fois celui des espèces de reptiles. Cette dernière famille acquiert une prépondérance numérique, en DRE du pôle vers l'équateur. Cette observation, pour le dire en passant , fournira peut- être un jour de précieux matériaux pour l’histoire physique du globe. S'il était bien démontré que les températures moyennes sont, ou ont été le principal élément de la mul- tiplication des espèces, on pourrait se faire une idée de la température à la surface de la terre , aux différentes époques marquées par l'enfouissement des animaux qui se retrouvent à l’état fossile. La science serait redevable de ce nouveau service aux travaux d'anatomie comparée, mis en honneur par le célèbre Cuvicr. (249 ) L'étude des plantes fossiles répandra aussi un grande lu- mière sur ces antiques révolutions. M. de Humboldt peut être considéré comme le fondateur LD: de cette science qui consiste à profiter de la classification tion naturelle des végétaux , pour déterminer le rapport nu- mérique des groupes entr’eux. Ce savant a lu à l’Institut, en 1816 , un mémoire sur les lois que l’on observe dans la distribution des formes végé- tales. Il a fait voir que sous des latitudes correspondantes, jouissant d’une température moyenne à peu-près égale, les différentes familles de plantes sont tellement balancées , qu'il existe un rapport constant entre le nombre des espèces de chaque famille et le nombre total des plantes phanérogames dans chaque contrée. M. de Humboldt a démontré que cer- taines familles ont leur climat de prédilection ; de manière que le rapport numérique de leur supériorité croît ou dé- croit, en allant de l'équateur au pôle. Les recherches de M. de Humboldt, soumises pendant le laps de cinq années à la critique sévère et à l'examen appro- fondi des plus savans Botanistes de l’Europe, ont recu de ce concours de travaux un nouveau caractère de certitude. L'auteur a profité des remarques et des corrections qui lui ont été fournies ; et il a pu, en 1821 , présenter à l’Institut, un tableau des rapports numériques des familles, d’après les Flores les plus étendues qui aient été publiées jusqu’à ce jour. Pour faire connaître le principe de ces recherches aux personnes qui n'auraient pas lu le mémoire de cet illustre naturaliste , je viens mettre sous leurs yeux , les résultats de l'application de cette méthode à la Flore de la Gironde. Les élémens de ces calculs sont pris dans la seconde édition de la Flore Bordelaise , publiée par le zélé et infatigable Di- recteur de la Société Linnéenne { Voyez le Tableau N. 1 }. (256 À Ce tableau confirme avec une approximation surprenante , les rapports déduits par M. de Humboldt de toutes les flores connues. La divergence la plus forte se remarque dans la famille des malvacées ; mais on verra plus bas, que cette différence se trouve en partie effacée par la découverte de deux nouvelles espèces dans le rayon de la Flore Bordelaise. Les graminées , les amentacées, les conifères, les cypéra- cées et les joncacées se trouvent en nombres supérieurs à ceux qui seraient déduits des formules de M. de Humboldt. Pour les cypéracées et les joncacées , on peut croire que la prédominance est due à la position basse et marécageuse des environs de Bordeaux. Quant aux graminées et surtout aux amentacées , ces fa- milles renferment beaucoup de plantes usuelles, dont les espèces sont répandues dans toute la zône tempérée par les travaux de l’industrie agricole. Il est à croire , par exemple, que nous avons dans cette contrée beaucoup de plantes four- ragères qui ne lui appartenaient pas originairement , et qui se trouvent, par là, communes aux différentes régions de la France. La plupart des ormes , des bouleaux , des platanes, des peupliers, ont dû être primitivement exotiques. Ainsi peut se rétablir unité du plan originairement tracé par la nature , et que modifient journellement la main et l'industrie de l’homme. Ces observations sont encore vraies à l'égard de la famille des légumineuses. Il est donc probable que le complément de la Flore Bordelaise contiendra plusieurs espèces qui ont échappé aux recherches ( Voyez le Tableau N.° 2). La Flore Bordelaise a été jusqu’à ce jour circonscrite dans un rayon très-étroit, et n’a guère embrassé que les environs de Bordeaux , de la Teste , de Blaye et de Libourne. . (555) La contrée la plus élevée du département, celle qui com- prend les hauteurs entre Libourne et Saint-Macaire , et en général la partie appelée Entre-deux-Mers , fournira sans doute de nouvelles espèces à nos herbiers , et contrebalancera la supériorité actuelle de la famille des glumacées , qui com- prend les espèces aquatiques. Il résulte des rapprochemens consignés dans le tableau N.0 2, que les lois observées par M. de Humboldt sont applicables aux flores locales , et qu'on pourra toujours, en connaissant la latitude et la température d’une contrée , et le nombre d'espèces d’une famille de plantes, déterminer ap- proximativement le nombre des espèces qui appartiennent aux autres familles, et le nombre total des phanérogames de cette contrée. Réciproquement, si l’on connaît la masse totale des pha- nérogames d’une flore | on pourra décider quelles sont les familles dont l'exploration est incomplète. C’est ainsi que , dans le tableau précédent , nous avons fait observer que le nombre qui représente les espèces de malva- cées dans la Flore de la Gironde est, trop faible de plusieurs unités. Nous étions persuadés qu’on pourrait par une recherche attentive découvrir quelques espèces jusqu'à présent incon- nues; nous avions fait part de ces remarques à l’auteur de la Flore lui-même , lorsqu'il nous a appris qu'en effet, le sup- plément dont il a commencé la publication , contient l’indi- cation de deux nouvelles malvacées découvertes dans le rayon de la Flore Bordelaise. Cette augmentation dans le nombre des espèces malvacées reconnues dans cette contrée , ne suffit pas encore pour satis- faire à la loi d’accroissement de ces plantes du pôle vers l’é- quateur. On peut donc espérer que de nouvelles investiga- tions ajouteront à nos richesses dans cette famille. ( 2521) Du reste , les tableaux N.0s 1 et 2 justifient les lois posées par M. de Humboldt. Elles doivent nous inspirer la confiance et le désir de concourir, s'il est possible, à ses importantes tecerches. On pourrait, en suivant les vues de cet illustre natura= liste, examiner les rapports qui lient les familles des plantes, non plus sous les différentes latitudes ou à différentes hau- teurs, mais dans les diverses saisons de l’année, dans les mois, dans les sols de nature différente. I est intéressant de savoir si le rapprochement des plantes hyémales, printanières et estivales , présente des analogies pareilles à celles des plantes boréales , tempérées et tropicales. Pour donner un exemple de l’utilité de ces recherches, supposons qu'on ait fait un semblable travail pour toutes les Flores connues, on en pourra déduire les rapports des Flores mensuelles avec les Flores annuelles sous chaque latitude. suffirait donc de quelques excursions faites par un voya- geur sur une terre inconnne , pour acquérir des notions gé- nérales assez exactes sur toute la végétation annuelle de cette contrée; de même que l’on peut déduire la température moyenne de l’année , sous la latitude de la France , par celle du mois d'Octobre ; de même que l'observation du thermo- mètre à 9 heures du matin, et du baromètre à midi, repré- sente la moyenne des observations de toute une journée. Les indications données dans la Flore Bordelaise , sont trop peu précises pour guider dans ces rapprochemens. Ce- pendant en considérant l’ensemble des observations consi- gnées dans cette Flore , on trouve qu’au printemps les espèces de crucifères et de cypéracées dominent, et qu’en été, la supériorité appartient aux graminées. C’est donc dans ces saisons, qu'il faudra respectivement prendre les élémens nu- mériques des familles dont elles favorisent le développement. | (253 j Les ombellifères, les labiées, les composées, ont aussi un caractère estival très-prononcé; mais en considérant tous ces rapports , on ne remarque pas qu'ils concordent avec ceux qui appartiennent aux latitudes et aux tempé- . ratures du globe, Nous pensons qu’il ne faut pas s'arrêter à cet essai, parce que l'indication de l’époque de floraison est trop incertaine , et que jusqu’à ce jour, l'attention des membres de la Société Linnéenne ne s’est pas dingée vers cette étude. Les formules ne peuvent être déduites que d'une série de faits notés pen- dant un long laps de temps avec beaucoup de précision. On doit surtout se défier des analogies systématiques, et qui ne sont pas l’expression réelle de l'observation. La méthode- expérimentale est la seule qui puisse faire faire des progrès aux sciences naturelles. Les hypothèses, quand on se les permet, doivent avoir pour but de diriger les investigations, Mais elles n’ont de valeur et de solidité, qu'en raison de la masse des faits qui les confirment. | Nous proposons à la Société Limnéenne d'adopter pour règle, que sesmembres, dans leurs excursions, ne se borneront point à la recherche des plantesnouvelles. On pourrait épuiser la botanique de chaque localité que l'on explore , en notant le jour, le mois, la température , le nom, l'espèce et la famille des plantes les plus vulgaires, comme des plus rares. Le ta- bleau dressé à la fin de chaque excursion linnéenne présen- terait immédiatement des rapprochemens eurieux. La Flore du département s’enrichirait de faits qui n’ont encore été rap- portés dans aucun ouvrage de ce genre, et dont le moindre mérite serait de donner l'attrait de la nouveauté aux plantes es plus communes. Cette manière d’envisager les familles , est comme la pierre de touche qui confirme la distribution proposée par M. de L) (254 ) Jussieu. Il est impossible que des rapports constans s’obscr- vent entre les groupes de plantes, sans qu'il y ait une cause commune et une organisation semblable qui lient toutes les espèces entr'elles. C'est ainsi , Messieurs, que nous nous montrerons dignes d’invoquer le nom de Linné dans nos études botaniques. Cet homme célèbre ne se lasse pas de répéter dans son im- mortel ouvrage de la philosophie botanique , que les plantes ont entrelles des affinités qui les rapprochent en familles na- turelles ; que l'étude de ces familles est le véritable objet de la botanique ; que c’est là que doivent aboutir tous Les efforts des naturalistes ; que les plantes sont enchaïnées par des rapports certains, comme les pays qui figurent sur une carte de géographie. La nature, ajoute-t-il , ne fait pas de saut, Linné ne se borne point à stimuler le zèle des observateurs : il leur ouvre la voie, il leur donne l'exemple ; et on peut le placer à la tête des botanistes qui ont rapproché les plantes d’après leur port, leur fructification , leurs propriétés. Il dit que la fructification à fourni les premières indications pour arriver à la méthode naturelle , mais que l'observation des or- ganes de la fructification ne suffit pas pour dévoiler toutes les classes. Ainsi l’auteur du système sexuel n’entendait point que l’on düt se borner à sa manière ingénieuse de distribuer les plan- tes pour en découvrir le nom. Il pensait que la science ne consiste pas dans une nomenclature , dans la possession d’un herbier , dans la connaissance des individus , mais encore dans leurs rapports entr'eux, et dans leur ordre de distribu- tion sur le globe. Il observe judicieusement que les sites nour- rissent des plantes différentes, suivant leur élévation au- dessus du niveau de la mer. ( 255 ) Nous sommes donc assurés, Messieurs, de suivre les traces de Linné , et de ne point nous égarer, si vous adoptez les pro- positions contenues dans cette note , et qui consistent : 1.0 À rapprocher toutes les plantes qui croissent dans cha- que localité d’après la nature du sol, la hauteur des lieux, la rareté ou la fréquence des espèces, la température du jour, du mois et de l’année ; l’époque de la germination, de la fo- lation, de la floraison et de la fructification ; 2.0 À consigner soigneusement ces observations dans le procès-verbal des excursions entreprises par les membres de la Société Linnéenne , afin d’en pouvoir composer au bout de quelques années des tableaux qui comprendront les résultats moyens de ces recherches, avec l'indication des anomalies dignes d’être notées. Bordeaux , le 15 Juillet 1825. BizLAUDEL. ( Voyez les tableaux à la suite ). { 256 } Ler TABLEAU.— RaProRTs AVEC LE NOMBRE TOTAL DES PHANÉROGAMES. Familles. — Flore Bordelaise. — Francaise. — Allemande. Agames. = 0, 42 = 0, 50 — Fougères(seules) 0, 013 — Monocotylédo- nées. — 0, 228 — 0,21. —= 0, 25. Dicotylédonées 0, 766. — 0, 799. — o, 95. Composées., — 0, 109. — 0, 13b.— 0, 125. Glumacées. =— 0, 1325 — 0, 129.— 0, 147. Gramimées.. — 0, 088. — 0, 077.— .o, 077. Légumineuses.— 0, 0658. — 0, 063.— ‘o, 056. Crucifères. il 0 015 = 10 092200 086. Ombellifères. — 0, 0433. — 0, 048.— o, 046. Labiées. — 0,1 0891110 ,10/2=h0e 00. Cypéracées (seules. == 0, 308. 21: 0,.037:=—010, 1056. Amentacées. — O0, Oo2/1. — 0, 020.— 0, 025. Orchidées. © — 0, 026. — 0, 023.— 0), o19. Borraginées. — 0, 016. — o,o14.— o, o14. Rubiacées. — 0, 016. — ©, 014:— 0, off. Euphorbiacées.-- 0, 017. — 0, 014.— 0, o10. Joncagées. || == 0;,\ 019.) 1=—01 0,022 0 o7T, Ericinées. — O0, 0058. —= O0, 008.— 0, OII. Ld Malvacées. — 0, 005 — 0, 007.— o, 004. Conifères. = 0) 005 == O0, 007.— O0, 004. Latitude en me- sure sexagési- male. =. 449 En) 47 4g 5o° Température moyenne. (centigrade).— 139 75 120 bo— 100 5o. (257) OBSERVATIONS. 1.9 Dans le tableau ci-contre , les fractions décimales re présentent le rapport du nombre des espèces de chaque fa- mille au nombre total des phanérogames. Le nombre total des phanérogames de la Flore Bordelaise ; en 1921, s’est trouvé être de 1200. Celui des composées par exemple , étant 131 , leur rapport donne la fraction décimale 0, 109 à peu-près équivalente à ‘/,e, et ainsi des autres groupes ; . 2.0 Suivant les observations de M. de Humboldt, les aga= mes, monocotylédonées, glumacées, joncacées, cypé- racées , graminées , éricinées , amentacées , vont en augmen- tant de l'équateur au pôle. Les dicotylédonées , les fougères , légumineuses, rubia- cées, euphorbiacées, malvacées, vont en diminuant de l’é- quateur au pôle. Les composées, labiées, ombellifères et crucifères , ont la zône tempérée pour patrie ; elles diminuent en allant vers l'équateur et vers le pôle ; 3.0 Il reste à découvrir dans la Flore Bordelaise beaucoup d'espèces d'agames , attendu que le nombre qui les représente ici, a'été accru d’une centaine d'espèces non décrites. ( Puc- cinia , Uredo, Trichia et Reticularia ). Les glumacées , graminées , cypéracées et joncacées ( et par conséquent les monocotylédonées ) ont dans la Flore Bordelaise une supériorité prononcée. Le nombre des composées et des légumineuses dans cette Flore , paraît faible ; il en reste sans doute à découvrir. Les malvacées surtout , sont en nombre tellement infé- rieur, que l'on devra en découvrir encore quelques-unes dans le département de la Gironde. La supériorité des amentacées provient sans doute de l'industrie de l’homme, qui a acclimaté dans presque toute la France ces utiles espèces de plantes. { 258 ) Te TABLEAU.— Rapports AVEC LE NOMBRE TOTAL DES Familles. Monocotylédo- nées. — Dicotylédonées. Composées. — Glurmacées. — Graminées. — Légumineuses.— Crucifères. — Ombellifères. — Labiées. — Cypéracées seules. — Amentacées. — Orchidées. — Borraginées. — Rubiacées. — Euphorbiacées.— Joncacées. — Éricinées. — Malvacées. — Conif ères. — Latitude en me- sure sexagési- male. Température moyenne, = (centigrade. )- _PHANÉROGAMES. fie 13° 60e 1070 152. — og4. — ol ue 049. — 040. — 039. — ot. — 022, — 022. — o14. — O14. — 017. — 016. — 0058. — 008. — 0043, — D = — Flore Bordelaise. — Francaise. — Allemande. Oj 135.—=. 0, 129. 0, 127.=—= 0,140. 5 TE Rp) 0 0, 063.— 0, 056. 0, 02.— 0, 056. 0,:048.— o, 046. 0, 042.— 0, 038. 0, 037.— 0, 056. 0, 020.— 0, 025. 0, O15.— 0, 023, 0, 014.— 0, o14. 0, O14.— 0, o10. 0, O12. 0, oII. 0, 008.— 0, OII. 120 Bo== 109 Bo ( 259 ) OBSERVATIONS. 1.0 Les nombres qui ont servi à former ce tableau, sont extraits de la Flore Bordelaise publiée en 1821, augmentée du supplément, donné par M. Laterrade , en 1826. On n’y a pas rapporté les agames et les fougères , parce que cette partie du supplément n’est pas encore publiée. Le nombre total des phanérogrames dans la Flore Borde- - laise se trouve maintenant porté à 1369. Les familles ont recu des accroissemens divers ; celle des malvacées entr'autres s’est augmentée d’un tiers. En consultant ce tableau , il faut avoir toujours présentes les latitudes et les températures moyennes qu’on a eu soin de rapporter au bas des colonnes ; 2.0 En comparant les trois colonnes de rapports , on voit en général que eeux de la Flore Bordelaise diffèrent peu de ceux de la Flore Francaise. Cependant les glumacées comprenant les graminées , les cypéracées et les joncacées., ont une supériorité décidée , et qui caractérise le site humide de notre département. Les composées et les malvacées sont toujours en nombre trop faible, et doivent appeler Fattention des observateurs sur la recherche des espèces de ces deux familles ; 3.0 Il résulte de ces rapprochemens que si les causes lo- cales, telles que le voisinage et la stagnation des eaux , peu- vent favoriser le développement de certaines familles , cepen- dans les rapports généraux qui paraissent dépendre des in- fluences de la température , présentent une analogie surpre- nante dans la comparaison des Flores de contrées bien dispro- portionnées , telles que la France entière et le département de là Gironde. ( 260 ÿ 4.5 Les fiérnbres dité présentent les graminées, Îéé ans tacées et les légumineuses, ont une supériorité qu'il faut at= tribuer sans doute à la dissémination de ces espèces par l'in- dustrie agricolëé. Mais on doit remarquer que quelqu’active que soit cette industrie , elle ne modifie pas la végétation spontanée d'une manière bien sensible Nota. Il est eritendu que la Flore Bordelaise ne contient que les noms des espèces qui croissent spontanément dans la éontrée ; ou qui s'y trouvent naturalisées depuis une époque assez reculée pour qu'on ne retrouve aucune trace de leur ériginé , et qu'on doive les supposer indigènes: EXPLICATION DE LA PLANCHE I: ( Euvrnorsia Mis ANob: ). Fig. {. Ramul. florifer ; mag: nat: » >: Floscentralis #5 auct.-= a Involucella ferè exsiccata: b Involucrum:—e Append. glandulos.— d La cin. calicin: — e Flor: masc: — f Umbellæ ras muli florifer: $ 3: Flos süummus; écauct: — à Involucell: — & Involucrumi ; quasi in vaginà immersum. À: Lacin: calicin: cum 2: append: glandulos, œ=auct; 5; Flos masc. antè fécundationem ; œ=auct. ; Flos masc; cum pedicell. post fecund.; œsauct: n, Perinulæ; @6-auct: 8. Capsul: jui: œ 127 128. 129. 130, 131 132. 133. { 282 ) num ;innpis, La Teste (Des M.)—© % Æsti< vali temp. — R. . Poramocerton Gramineum. D C. 1874: Foliis lineari- lanceolatis. — In stagnantib. maritimis propè Bayo- nam.— % Junio. » Perfoliatum. D C. 186. Fol. amplexi- caul.— In Aturo circa Bayonam.— % Junio.— C. » Marinum. D C, 1882. Fol. linearibus, vaginantibus. — In marinis propè Bayonam. — @ Junio , Julio. — C. » Varüfolium. Thor. 47. D C. 1872. Foliis natantib. ovalib. petiolatis. — In rivulis, Ma- rensin, Castets, Vignac, — % Junio ad Julium. —R.R. ; . Ausma Natans. D C. 1887. Capsulis striatis. — Ex rivulis propè Bayonam ; étang de Cazaux (Des M. ). — % Julio. —R. » Ranunculoides D C. 1888. Capsulis 5. gonis. — In paludos. inundatis. circà Bayonam. — @ Ju- nio — C. » Repens. D C. 1889. Lois. 1, p. 218. Caule decumbente radicante.—In arenos. humentib. propè Bayonam ( Lois. ). La Teste ( Des M. ), — % Junio. —C. C. 134. Triccocun Palustre. D C. 1892. Capsul. 3. locular. — In paludib. maritim. Biarrüts ; Boucau. — C: €, 135. Trcrocun Maritimum. D C. 1893. Capsul. 6. locu- 136. lar. — In maritimis et pratis subsalsis, Biarrits, Boucau, La Teste ( Des M. ). — % Maio, Junio. — C, C. | ” Barrelieri. D C. 1892. t. 6. Radice bul- 140. 141. ( 283 ) bosâ, capsul. 3. locul. — In pascuis maritimis, La Teste ( Des M. ). — % Junio, Julio. — R. CoLcHiCACEZÆ. . CorcmicuM Autumnale. D C. 1897. Bulbo sub-mul- tiflor.— In collinis umbrosis ac humidis propè Bayo- nam. — % Autumnali tempore. — R. . Ervraronium Dens-Canis. D C. 1902. Flore nutante dilutè purpureo. -— In collib. propè Bayonam (Lois. ). — % Maio. R. LiLiACEÆ. . Tuupa Sylvestris. D C. 1903. Flore subnutante flavo. — Ïn pratis circàa Bayonam. — Aprili. — R. Farrirzaria Meleagris. D C. 1907. Flore purpur. quadris-cantibus variegato. — In pratis humidis propè Bayonam. — % April. — R. Aspaonezus Ramosus. D C. 1917. Caule ramoso. — In collib, sterilib. propè Bayonam. — % Maio, Julio. — C. C. » Albus. D C. 1918. Caule simplici. — In collibus et sylvaticis propè Bayonam , Marensin.— 2% Maio. — C. C. . Hemerocazus Fulva. D C. 1919. Perigonï nervis ex- terioribus , ramosis. —:]În pratis propè Bayonam ( Lois. )}. — % Junio, Julio. — FR. . Puaraverum Bicolor. D C. 1929. Foliis planis. — In ericetis circà Bayon. — % Maio ad Julium. — C. C. . Paaranorum Planifolium. W. var. b. N. Folis tortilib. sub-canaliculatis. — In ericetis siccis circà Marensin. — % Maio, Junio. — C. » . _ Ramosum. DC. 1930. Caule ramoso.— In ericetis siccis , inter Helianth. Alyssoides. Maren- sin, Bayonà., — % Maio, Junio. — KR. ( 284) 247. Anraencum Ossifragum. L. 446. Abama ossifraga, D C. Synops. 1352. — Florib. spicatis luteis. — In paludosis ; Marensin, St. Geours (Thor, ). Pa- rentis ( Des M. ). — % Junio, Julio, — C. 148. Scizca Amœna. D C. 17937. Scapo angulato, — In ericetis arénosisque propè Marensin (D C.) Bayonà, ( Lois. } — % Maio.— R. \ 149. » Umbellata, Ramond. — D C. 1938, Florib. umbellatis cæruleis.— In umbrosis, montosis circà Baÿonam.— % Martio ad Maium, C. 150. » Lilio-Hyacinthus. D C. 1939. Florib. race- mos. dilutè cæruleis.— In colhib, umbrosis propè Bayonam. (Lois. )}— % Aprili. —R. 151, Acuum Holy. DC, 1964. Floribus luteis,— In pratis circà Bayonam.— % Maio.—R. R. 152. » Ursinum. D C. 1966. Foliüs petiolatis.— In pratis ac collib. propè Bayonam.— % Maio.— R. 153. » Flavum. DC. 1970. Foliis semi-teretibus.— In sepibus circà Bayonam.— % Maio.— R. 154. » Ambiguum. D C. 1955. Al. cricetorum. Ther, var. a. floribus spurco-albis.— In ericetis siccis et pinetis, Marensin.— % Septemb.— C. 155. Paxcratum Maritimum. D C. 1978. Spatha multi« flora.— In littorib. et arenosis maritimis, Boucau propè Bayonam. La Teste.—% Julio, Aug.°— C. 156. Narcissus Bulbocodium. D C. 1981. Flore luteo, fimbriato. — In collib. propè Biarrits , Bayonam (Lois. ). — % Martio > April. — R. 157. Narcssus {ntermedius. DC. 1983*. Spatha multi- flora. Nectario campanulato. — In collib. circàa Ba- yonam (Lois.). — % Martio, Aprili. — R. 558 » Bicolor. L. 415. N. Moschatus, var, b, ( 285 }) bicolor. D C. 1970°. t. 6. petalis albis, nectario lu- teo.— In sylvaticis hyeme inundatis ad ripas Aturi, propè Bayonam.— % Aprili. — C. IRIDEZÆ. 159. Gramorus Communis. D C. 10909. Flore subringente purpureo. — Inter segetes circa Bayonam. — % Maio , Junio. — C. 160. Ixta Bulbocodium. D C. 2000. Flore violaceo, un- guibus luteis. — Var. a. Flore magno. — Var. b. Flore minimo cœruleo. — In ericetis siceis circà Marensin. — % Primà vere. — C. C. 161. Crocus Multifidus. D C. 2002. Flore aphyllo, styg- mat. multifidis. — In collib. sylvaticis propè Bayo- nam ( Lois. ). — % Septembri. — R. R. 162. oo» Luteus ? Lk. IL. — Flore luteo. — In ericetis siccis, Lanton (Thor. ex fide Boryÿ). — % Autum- nali tempore. — R. R. nundüm vidi. ORCHIDEZÆ. 163. Orcms Bifolia. D C. 2005. Labello lineari obtuso. — In sylvaticis ac pratis circà Bayonam. — % Mao, Junio. — C. 164. » Laxiflora. D C. 2011. Labello tripartito. — In pratis humid. umbrosisque circàa Bayonam 15e 2L Maio. — FR. | 165. Orcms Militaris. D C. 2013. Labello 4. fido, punc- tat. scabris. — In pratis umbrosis. — % Maio. — R. 166. » Simia. D C. 2016. Labclio 4. partito, — In nemoribus propè Baycnam. — % Maio , Junio. — Fe À. 167. Opurys Monorchis. DC. 2028. Cale nudo, labello 9 168. 170. 171. 192. ( 286 }) 3, partito. — In collibus umbrosis circa Bayonam, — % Junio. — C. » Antropophora. D C. 2030. Caule folioso , la- bello indiviso.— In pratis montosis humidisque. Bayonä. — % Junio.— C, » Myodes. D C. 2031. Labello 3. partito, pu- bescente. — In pascuis Marensin, Soustons. — Maio , Junio. — FR. » Aranifera. D C. 2031*. Labello villoso. —In pascuis glareosis propè Bayonam. — % Junio.— R. » Apifera. D C. 2032. Labello villoso 3. lobo. — In pascuis umbrosis propè Bayonam. — % Maio, -- R. Serapias Lingua. DC. 2033. Labello 3. partito; lacin. glabris. -- In sylvaticis proprè Bayon. et pratis ad ripas Aturi. — % Maio. — C. C. » Cordigera. D C. 2034. Labello 3. partito, laciniis pilosis.— In pratis humidis propè Bayonam, Marensin, Soustons, La Teste. — % Maio, Juno. —— C. C. . Errwacnis Ensifolia. D C. 2040. Folis lanceolato- subdistichis. — In arenosis maritimis. Vieux-Bou- cau, Capbreton. — % Maio. — R. » Latifolia. D C. 2039. Fol. ovatis , amplexi- caulib. — In pascuis , Marensin, Soustons. — % Junio. — C. . Erwacris Nidus-Avis. D C. 2043. Caule aphyllo va- gmato. — In ericetis ac sylvaticis, Marensin. — 9 Maio , Junio. — R. HYDROCHARIDEZÆ, . Hyprocmaris Morsus-Ranæ. D C. 2051. Foliis cor- dato-orbiculatis. — Var. a. fol. maximis. Var. b. (267) fol, minimis, crassis. — In rivulis et aquis punis, propè Marensin , Vignac , Castets. — % Junio, Julio. — C. C. 178. VazusneriA Spiralis. D C. 2053. Pedunculis fœmi- neis longissimis , spiralibus. — In lacubus, AZa- rensin, Castets (Thor. ).— % G: Julio. — KR. R. DYcoTYLEDONES. — Incompletæ. CoONIFERÆ. 179. Pnus Sybestris. D C. 2054. Strobilis longitudine foliorum. — In ericetis arenosis propè Bayonam. Garosse (Thor. ). — 5 Maio. — R. R. 180. » Maritima. D C. 2057. Strobilis foliis brevio- ribus. — In arenosis ad littus Tarbellicum. — ÿ Maio , Julio. C. C. 181. Junierus Communis. D C. 2065. Amentis axillaribus, — In collib. aridis circà Bayon. — $ Aprili. —R. 182. Epaepra Distachya. D C. 2050. Amentis binis ter- nisve. — În arenosis maritim. circa Bayonam. — La Teste (Later.). — 5 Maio. — R. ÂAMENTACEÆ. 183. Saux Zriandra. D C. 2074. Frutex, folüs oblong. lanceol. serratis. — In arenosis secùs Aturum propè Bayonam. — ÿ Maio. — C. 184. Sax Aurigerana. D C. 2084. bt. 6. In aquaticis. La Teste (D C. ). — Maio. —. R. 185. » Aurita. D C. 2085. Frutex. fol, obovatis subtüs villosis.— Ad sepes locis umbrosis. Baÿoni.— ph % Maio. — KR. 186. » Depressa. D C. 2093. Suppl. p. 346. S. De- ( 288 }) pressa, et Arenaria. D C. 2092 et 2093. Arbus- cula , fol. ovato-oblongis integerrimis subtüs pubes- centibus. — In arenos. propè Bayonami. La Teste ( Des M. ). — 5 Maio, — C. C. 187. Myrica Gale. D C. 2105. Caule fruticoso. In aquaticis turfosisque à Bayonà ad Caput-Boios, secs Mari- sinum, — ph April, Maio. — C. C. 188. Quercus Suber. D C. 2122. Cortice rimoso fungoso. — In pinetis ad littus Oceanicum.— 5 Junio.— C. URTIcEÆ. 189. Xawrmum Spinosum. D C. 2140. Foliis trilobis spi- nosis.— [n arenosis ad ostium Aturi circà Bayonam. Allées marines ( Ducasse ). — @ Julio. — KR. R. EUPHORBIAGEÆ, 190. EurnorsiA Chamæsyce. D C. 2144. Dichotoma pro- cumbens, seminibus 4. gonis. — In arenosis circà Bayonam.— @ Julio. — C. C. 191. » Peplis. D C. 2145. Dichotoma procum- bens seminibus ovatis. — in arenosis maritimis circà Bayÿonam , Piarrits, Boucau.— @ Augusto. — R. 102. » Exigua. D C. 2148. Seminib. sub. 4. gonis transversè suleatis. — In arvis propè Bayonam. — Augusto. — C. C. 193. » Paralias. D C. 2153. Seminib. ovatis læ- vib. rufo maculatis. — In arenà mobili secus Ocea- num. Biarrits, Vieux-Boucau. La Teste. — 2% Junio , Julio. — CC. 194. Eurnorsra Segetalis. D C. 2154. Seminib. ovatis reticulatis. — In arvis inter segetes, Marensin, Bayonà. — @ Augusto. — C. ( 289 ) 105. » Pilosa. D C. 2166. Fol, lanceol. pilosis. var. a. DC. t. 6, p. 364. — Ad ripas Aturi propè Bayonam. — % Maio. — R. 106. » Purpurata. D C, 2168. Capsulis glabris verrucosis. — In sylvaticis circà Bayomam.— % Ver- nali tempore. — R. R. 107. » Paniculata. D C. 21922. t. 6. capsulis verrucosis. — Secüs vias prope Bayonam (D C. Lois.). — % Maio, Augusto. — KR. R. | 198. » Ilyrica. Lois. suppl. 728. Capsulis pilosis. — Euph. Pilosa. var. b. D C. 2166. t. 6, p. 364. Secüs vias circa Bayonam (Lois. ). — % Mao, Ju- nio. — KR. R. AÂRISTOLOCHIÆ. 199. ArisrorocaiA Clematitis. D GC. 2182. Floribus luteo- virentibus. — [n arvis sabulosis, Marensin. — % Junio. — KR. 200. Cyrus Æypocistis. D C. 2184. Florib. luteo-ru- bent. ut planta. — Ad radices cisti alyssoidis , circà Marisinum in pinetis.— 9% Julio.—R. R. ELŒAGNEÆ. 201. Taesium Fluinifusum. D C. 2185. t. 6. Caule humi- fuso subramoso.— In ericetis siccis propè Bayonam. — % JEÉstivali tempore. — KR. 202. » Linophyllum. D. C. 2185. Caule erecto.— In ericetis circà Bayonam. — % Julio.— R. R. 203. Hippopnae Rhamnoïdes. D C. 2188. Foliis lanceolatis. _— In arenà mobili ad littus Tarbellicum.— b Ver- nali tempore. — R. R. 204. Osxris 4/ba. D C. 2187. Foliis lineari-lanceolat. — In umbrosis arenosis secs Oceanum. — 5 Mao, Junio. — KR. KR. ( 290 ) TaYMELEZÆ. 205. Darawe Cneorum. D C. 2195. Floribus purpureis ter- minalibus.— In ericetis arenosis Aquitaniæ; Maren- sin. — hp Mao. — C. PoLryconEzÆ. 206. Porycaonum Pusillum. D C. 2207. Foliis lanceol. li- nearibus. — In aquaticis ad ripas Aturi circà Bayo- nam. — @ Julio. — C. 207. » Maritimum. D C. 2212. Caule suffruticoso procumbente.— In arenosis maritimis ad littus Tar- bellicum. — % 5 Junio. — C. C. 208. Rumex Maritimus.D C. 2228. Foliüs planis ; valvarum dentibus prælongis. — In pratis maritimis Bayon. Vieux-Boucau. — % Junio, Julio. — C. 209. » Palustris. DC. 2228. Rum. maritimus. var. b. — Valvar. dentib. sublongis setiform. In paludos. marit. Biarrits. — % Julio. — R. 210. » Scutatus. D C. 2234. Fol. cordato-hastatis. — In pratis maritim. propè Bayonam.— % Maio, Ju- nio. — KR. CHENOPODEÆ. 211. Bera Maritima. D GC. 2240. Caule,basi prostrato. — In pratis subsalsis, La Teste ( Des M. ).— G: Jumio. — C. 212. ATripzex Portulacoides. D C. 2245. Caule fruticoso , foliis oppositis. — In arenosis ad littus Tarbellic. Bayonä. Marensin, La Teste. — 5 Julio. — C. 213. Arriwcex Glauca. D C. 2246. Caule fruticoso , folüs alternis. — In arenosis maritimis. Biarrits. — ÿ Junio , Julio. — C. 214. (re » Rosea. D C. 2248. Caule herbaceo patulo. — In arenà mobili ad littus Oceanicum, Bassin d'Arcachon. (Des M.). — @ Junio, Julio. — R. 215. CHENoroDIuM Botrys. D C. 2262. Foluüs oblongis si- 216. a17. 218. 219. 220. nuatis. -— În arenosis ad ripas Aturi propè Bayo- nam. — @ Julio.— C. » Maritimum. D C. 2268. ‘Folis subula- üs. — In paludib. submaritim. La Teste (Later.). — © Julio, Augusto. — C. C. » Fruticosum. D C. 2269. Folis carnosis teretibus obtusis. — In littoribus Oceam Tarbell. La Teste (Thor. ).— @ Junio. — R. Sa1soLA Soda. D C. 2273. Foliis mermibus. — In arenosis et paludosis maritim. propè Bayonam. — © Julio. — C. » Tragus. D C 2274. Folüs subulatis, spi- nosis , lævibus. — Ad littora Tarbellica. Boucau, La Teste. — @ Julio, Augusto.— C. » Kali. DC. 2275. Fois subulatis spinos. In paludos. et arenosis submaritimis. La Teste. — © Julio. — C. 221. Saricornia /Zerbacea. D C. 2276. Caule herbaceo 222. articulato.— [n paludos. maritimis circà Bayonam, Boucau, La Teste. — @ Julio, Augusto.—C. C. » Fruticosa. D C. 2277. Caule fruticoso erecto.—În arenosis ac paludosis marit. circà Bayo= nam., Gujan propè La T'este (Later. ).— @ Julio. — R. | 223. Poryexemum Arvense. D C. 2279. Floribus 53. andr, spurco-albis. — In arvis sabulosis circà Bayonam. — © Julio, Augusto. — KR. ( 292 ) AMARANTHACEXÆ. 224. Amaranraus 4/bus. D C. 2282*. t. 3, p. 726. Caule erecto ramosissimo. — [n arenosis argilosis subma- ritimis propè Bayonam ; Biarrits. — Janio , Julio. — R. 225. » Prostratus. DC. 2283*. t. 3, p. 727. Caule prostrato , rubente , ramoso. — In pratis argi- losis et aquaticis circà Bayonam. — @ Julio. — R: 226. Henniaria Glabra. D C. 2292. Glomerulis multifloris. — În arenosis arvisque argilosis propè Bayonam, La Teste. — @ Julio. — C. C. PLANTAGINEZÆ. 227. PLanraco Lanceolata. var. D C. 2299. t. 6. Foliis sublanuginosis. spicis ovatis. PI. Lanceol. var. n. fol. sublanugin. spicis cylindricis. In pratis siccis et argil. propè Bayonam (D C. ). Poucau. — % Julio — KR. 228. » Maritima. D C. 2306. Foliis semi-cylin- dricis integerrimis carnos. — In pascuis et collibus Biarrits. In arenos. pratisque submaritimis propè Bayonam, Boucau, Certes (Later.), La Teste (Des M. ). — % Junio , Julio. — C. C. 229. » Alpina. DC. 2308. Fol. lineari-lanceolatis planis glabris. — In collib. calcareis sûbmaritimis , Biarrits (Thor. ). — % Junio — R. R. 230. » Subulata. DC. 2312. Fol. linearibus subu- latis duris. — In arenosis argilosisque ad litius Ocea- nicum. Marensin. — % Junio. — R. 231. PLavraco Arenaria. D-.C. 2315. Folis linearibus pu- bescentibus viseidis. — In arenà mobili secs mare Oceanic. — @® Junio, Julio. — C. ( 293 ) 232. Lirrorerta Lacustris. D C. 2317. Staminibus 4. prœ- longis. — In palustribus propè Bayonam ad ripas stagnor. — % Junio ad August. — R. PLUMBAGINEÆ. 233. STATICE Armeria. var. d. tenuifolia. D C. 2318. t. 6. 234. 235. 236. 237. 238. 239. 240. Foliis angustissimis subangulosis. Stat. Linearifo- lia ? Lois. — In collib. calcar. marit. Biarrits , Boucau. — % Junio ad August. — C. » Plantaginea. D GC. 2319. Foliis oblongo- lanceolatis nervosis. — In pratis arenosis submari- timis. /ieux-Boucau. — % Junio. — R. » Limonium. D GC. 2321. Foliis margine undu- latis oblongis obtusis. — In paludosis argilosis . are- nosisque maritimis. Biarrits, Boucau, La Teste. — % Julio, Augusto. — C. C. » Linearifolia (Later. fl. ). 1. p. 182. Foliis linea- ribus obtusis. — In pratis argilosis arenosisque sub- maritinis propè Bayonam (Lois.). La Teste(Later.). — % Maio, Junio. — C. »y Echioides. D C. 2324. Foliis tuberculato-le- prosis.— In arenosis ac paludosis maritim. Boucau. — g Julio. —R. » Difjusa. D C. 2327. Foliüs linearibus glabris, caducis. — In stagnantibus maritimis. Boucau, La Teste ( Later. }. — % Junio, Julio. — C. » Oleæfolia. D C. 2326. Folis lanceolatis mu- cronato-cuspidatis. — In stagnis submaritim. Biar- rits, Boucau, propè Bayonam.- % Junio, Julio.- R. Prumsaco Europæa. D C. 2330. Foliüs amplexicau- libus lanceolatis scabris. — In sepibus maritimis ac collibus calcareis. Biarrits, Boucau, propè Bayo- nam.— Junio, Julio. — R.R. aÂ1. 2/3. 244. 246. 247. 248. 240. 250. ( 294 ) PRIMULAGEZÆ. Axacazus Tenella. D C. 2342. Caule prostrato. In paludos. argilos. turfosisque circa Bayonam, et Marisinum. — %, Maio ad Julium. — C. C. . Horroxia Palustris. D C. 2350. Foliis pectinatis ver- ticillatis. — In stagnantib. ad ripas Aturi propè Bayonam. — % Maio, Junio. C. — Prmuza Officinalis. D C. 236. Pedunculo multifloro. — In sylvis ac collib. umbrosis propè Baÿonam. — 2Z Martio. — KR. R. Cyczamex Europæœum. D C. 2370. Foliüis cordatis, crenatis , venosis.— In sylvaticis. La Teste. (Thor. ). — % Septemb. R. R. . Samozus Nanus. Thor. prom. 298. Subsimplex nana. S. Falerandi. var. b. nana. D C. 2381. — In pra- tis submaritimis circa Bayonam. ( D C. ) et rupib. calcar. maritimis. Biarrits. ( Thor, ) — « Julio, Augusto. — R. RHINANTHACEÆ. Porycara Amara. D C. 2383. Folüs obtusis. florib. alb. vel roseis. — In collib. marit. Biarrits, Bou- cau, propè Bayonam. — % Aprili, Maio. — €. Veronica Triphyllos. DC 2405. Foliis digitato-par- titis.— In arenos. propè Bayonam.— @ Maio.— KR. » Serpillifolia. D C. 2416. Foliis ovatis sub- crenatis glabris. — In arvis arenosis propè Bayo- nam. — % Aprili, Maio. — C. SiBTHoRPIA. Éuropæa. D C. 2417. Caule repente fili- formi. — In umbrosis humidisque circà Bayonam. — % Æstate. — KR. R. Barrsa Piscosa. D C. 2430. Caule recto hirsuto. — ( 295 ) In pratis circà Marisinum ( Thor. ) et locis sabu- losis humidis La Teste. (Des M. ). — © Julio, Au- gusto. — R. KR. 251. Rawanraus Glabra. D C. 2431. Calycib. glab. — In pratis circa Bayonam. — @ Maio, Junio. — R. 252. » Hirsuta. D C. 2432. Calycib. villosis. — In pratis et arvis, Marensin ( Thor. ). — @ Junio. — R. R. 253. Peniouzaris Sylvatica. D C. 2434. Calycib. inflatis 5 fidis. — In paludosis ac ericetis turfosis circà Bayonam. — @ Aprili ad Julium. — C. 254. Meramryrum Arvense. D C. 2446. Corollis purpureis clausis. — Ad marginem agror. sylvarumque propè Bayonam. — @ Junio. — C. 255. » Nemorosum. D C. 2448. Corollis luteis secundis. — In nemorib. ac collibus umbrosis propè Bayonam. — @ Maio , Junio. — C. 256. » Sylvaticum. D €. 2450. Floribus luteis axillaribus. — In collib. umbrosis propè Bayonam. — @ Maio, Junio. — C. 257. Orosancne Ramosa. D C. 2458. Caule subramoso. — In arenosis collibusque siccis propè Bayonam. — JL Æstate. — R. 258. » Caryophyilea. Smith. Brit. O. Vulgaris. D C. 2453. — Odore caryophylieo. — In arenà mobili ad littus Tarbellicum. Veux-Boucau. — 2% Æstivali tempore. — R. 259. Laruroœa Clandestina. D C. 2459. Floribus magnis violaceis. — In sylvis humidis ac ripis umbrosis propè Bayonam. — % Aprili, Maio. — R. 260. » Squammaria. D C. 2460. Floribus nutan- 261. _ 363. | (296) tibus alb.-purpureis. — In sylvaticis frigidis ac hu- mentibus. Bayonâ. — % Maio. — R. JAsMINEÆ. Pariyrea Angustifolia. D C. 2460. Floribus albi- cantibus. — In pinorum sylvis secs Oceanum. — b Verc. — R. . Jasmium Frutieans. D C. 24791. Floribus luteis. — In sepibus cireà Bidart propè Bayonam.— b Mao. — KR. R. LABIATÆ. SaLvia Sylvestris. D C. 2482. Foliis subcordatis, bi- serratis. — [In vineis ac pratis circa Bayonam. — % state. —R. » Præcox. Lois. not. p. 6. S. Clandestina. D C. 2486.2 Corollà calyce dupld longiore.— Secüs vias propè Bayonam. — % JÆEstiv. tempore. — C. . STACHYS ZZirta. D C. 2572. Floribus luteis.— In ss arenosisque circà Bayonam ( Lois. ). Biarrits. — Junio , Julio. — C. . SCUTELLARIA Galericulata. D C. 2615. Florib. cxru- leis. ad ripas Aturi propè Bayonam, Béarrits. — % Julio. — C. » Minor. D C. 2616. S. Hastifolia? Thor. Florib. minimis rubro-punctatis. — In ripis um- brosis et aquaticis, Bayonâ. Parentis. (Des M. ).— 2% Augusto. — C. | PER5ONATE. Pneuicuza Lusitanica. D C. 26212. P. Alpina. Tbor. Florib. spurco albis, fauce lute4. — In tur- ( 297 ) HEode uligmosisque. Biarrits , Bayonà , Marensin. — @ Maio, Junio. — C. | 269. Limosezra Aquatica. D G. 2622. Foliis lanceolato- spatulatis. — In stagnantib. inter plantas. Bayonà, Biarrits. — % Junio ad August. — C. 270. Linpernia Pyxidaria. D C. 2623. Corollà ringente, — In mundatis ad ripas Aturi circà Bayonam. — @ Junio, — R. | 271. ScroPuuLaria Multifida. Lk. 2. p. 336. Scroph. Canina. D C. 2632. — In arenosis secüs Aturun. Bayonâ. — @ Junio, Julio. — R. 2972. Lanaria Cymbalaria. D C. 2634. Folus cordatis 5. lobis. Ad muros antiq. circà Bayonam. — % Junio. ph: , 273. » Triphylla. D C. 2639. Folis ternis ovatis tri- nerviis. — In arenos. maritim Boucau. — © Junio. — R. 274. » Thymifolia. D C. 26/2. Fol. ternatis ovali- busque glabris. — In arenos. maritim. propè Bayo- nam (D C.) Piarrits, Vieux-Boucau. — @ Maio, Junio. —C. 2795 » Mariuima. D C. 26/4. » Folis verticilatis li- nearibus glaucis. — In arenà mobili ad littora Tar- bellian. Jzeux-Boucau. — % Junio. — R. 276. » Juncea. D C. 2646.* t. 3, p. 729. Foliis li- nearibus carnosis. — In arvis sabulosis inter messes propè Bayonam, Marensin. — % Maio, Junio. — C. C. 2797. » Supina. D C. 2644. Foliüs subquatern. linea- ribus. — In arenosis maritimis. Biarrits, — @ Maio ad Augustum. — C. 281. 282. 283. 284. 285. 286. ( 298 ) SoLANEÆ. . Versascum Phlomoides. D C. 2671. Foliis ovat. utrin- què tomentosis. — In ruderatis secus vias, Bayon. — g Julio. — FR. » Blattarioides. D C. 2659. Foliis oblongis amplexicaulib. crenatis. — In ripis arenosis secûs Aturum propè Bayonam. — % Junio , Julio. — C. . Verrascum Sinuatum. D C. 2681. Foliis oblongis, pinnatifidis tomentosis. — Ad ripas argilos. Aturi. — % Junio, Julio, — R. Sozanum Miniatum. D C. 2693. Fol. odore moschato. — In pinetis inter dunas, Marensin , La Teste ( Des M. ). — @ Julio. — KR. R. BoRRAGINEZÆ. Henorrorum Europœum. D C. 2505. Floribus albis. — In siceis secüs vias, propè Bayonam. @ — RK. Ecmvum Fiolaceum. D C. 2709. Corollà maxim. viol. — In argilos. secùs Aturum. Bayonà. — @® Julio ad Sept. — R. Liruospermum Prostratum. D C. 2717.2 Caule pros- trato , florib. cœruleo-purpur. — In siccis arenos. Stcrilibusque propè Bayonam. Biarrits. — 5 Maio. — C. C. » Fruticosum. D C. 2717. Foliis linca- ribus hispid. floribus violaceis. — In aridis et colli- bus siccis , circà Bayonam ( D C. ). — ph Augusto. — C. Puimoxaria Angustifolia. D C. 2720. Foliis lanccol. scabriusculis. — In sylvis ac collib. circàa Bayonam. — % April, Maio. — C. 287. 288. 200. 201. 202. 203. 294. 295. ( 299 ) Axcnusa Sempervirens. D GC. 2733. Pedunculis di- phyllis capitatis. — In arvis arenosis, Marensin , Sé.-Julien ( Thor, ). — % Junio. — R. CynocLossum Pictum. D C. 2738. Corollis dilutè cœ- ruleo-venosis. — In ruderatis secüs vias propè Bayo- nam. — çG Junio. — CG. C. CoNvoLVULACEZÆ. . Coxvozvuzus Sepium. var. b. marit. DC. 2744: t. 6. Foliis hastatis carnosis. — In arenos. marit. — 9% Junio. — C. Coxvozvuzus Siculus. D C. 2746. Fol. cordato-ovatis. — In arenà mobili secùs Oceanum. La Teste. ( Thor. ). — @ Julio. — KR. » Soldanella: D C. 2748. Fol. reniformb. — In arenos. ad littus Tarbellic. La Teste, Biar- rits , Boucau, etc. — % Junio, Julio. — C. C. GENTIANEEZÆ. Mexvanraes 7rifoliata. D C. 2757, Fol. ternatis. — In rivulis ac palustrib. Bayonensibus ; Parentis. — % Maio. — C. C. Curora Sessilifolia. D C. 2759. Caule filiforme pau- cifloro ; fol. sessilib. — In arenos. maritim. Bayonä. Vieux-Boucau, La Teste ( Des M.). — @ Jubo. — R. Cumonta Pulchella. D C. 2581. Florib. pedicellat. corymbosis. — In arenos. marit. Bayonà , Vieux- Boucau, La Teste, Ste Eulalie. — @ Julio. — C. C. » Maritima. D C. 2782. Florib. digynis lu- teis. Ch. Occidentalis. D C. 27982.2 ? — In arenâ mobili ad littus Tarbellic. (Thor. ) Bayonä (Brong. ). La Teste ( Later. ). — @ Julio. — C. 396. 207 298 299 300. 301. 302. 303 304. 305 ( 300 }) » Spicata. Wild. Sp. 1 , p. 1069. DC. 2783. Floribus spicatis roseis sessilib. — In pascuis sub- maritimis , La Teste ( Dumolin ). — @ Junio, Julio. — FR. - Exacum Füiliforme. D C. 2784. Corol. 4. fid. luteà. — In uligmosis circà Bayonam. — © Junio, Julio. —C. C. APOCYNEÆ, . Asccepras Nigra. D C. 2791. Caul. supernè subvolu- bili. — In collib. siccis circa Bayonam. — % Julio. — K. . Exicacrz. . Erica Zetralix. D C. 2804. Fol. quatermis ciliatis. — In cricet. aquaticis. — Marensin. — ph Muio, Julio. — FR, » _ Arborea. DC. 2802. Fol. ternis ; corol. cam- panulat. — In arenos. maritimis. — Bassin d’Ar- cachon (Thore ). — 5 Maio. — R. » Ciliaris. D C. 2804. Fol. ternis quaternisve ciliatis. — In ericet. sabulos. propè Bayonam. — Junio: — C. » Scoparia. D C. 2805. Florib. sub-viridib. — In cricet. arenos. Marensin , ubiquè.— ph Junio.— CC . Enxca Wagans. D C. 2806. Fol. quaternis quinisve ; floïib. purpur. — In sylvaticis circà Bayonam. — 5 Junio , Julio. — C. C. » Multüiflora. DC. 2806at.G(E. Fagans , var. b. ) In ericet. ac sylvis Bayonæ. — h Junio. — C. . Arsurus Unedo. D C. 2810. Caule arborco. — In pinetis ad littus Oceanicum. — b Autumnali tem- pore. — C. ( 307 ) 306. Mewzxzra Polifolia. Pers. 1, p. 419. (M. Dabeoci. D C. 2799 ). — In collib. calcareis propè Bayonam ({ Lapeyr. ). — ph Maio. — R. KR. CAMPANULACEZÆ. 307. Campanura Patula. D C. 2836. Florib. maxim. cœrul. — Ad sepes propè Bayonam. — G % Maio ad Ju- lium. — C. C. 308. » Rapunculus. D C. 2837. Florib. cœrul. interdüm albis. — In arvis et sylvaticis ; Bayonne. — g' Junio. — R. 309. LoseuraA Dortmanna. D C. 2869. Fol. linearib. bilo- cularib. — Ad littora Oceani Tarbelliani. Étang de Cazaux ( Later. testante Thore ). — % Julio. — R. 310. » Urens. D C. 2870. Fol. super. lanceol. ser- ratis. — In ericet. humid. et arenos. circà Bayo- nam. — @ Junio ad Septemb. — C. C. ComMPoOSITEÆ. CuicoRACEÆ. 311. Lampsana Minima. D C. 2874. Scapo sub-trifloro. — In arvis sabulos. Marensin. — @ Junio. — R. 312. Cnonprizza Muralis. D C. 2885. Fol. lyrato-pinna- üfidis.— Ad muros antiq. Baÿyonæ.— @ Julio.— R. 313. Soncaus Maritimus. D C. 2893. Fol. amplexicaulib. lanceol. — In pascuis submaritimis circàa Bayonam. — % Biarrits. — Jumo , Julio. — C. 314. » Palustris. D C. 2895. Fol. runcinatis basi sagittatis. — [n fossis aquat. circa Bayonam. — % Julio. — C. 315. Hiracum Eriophorum. D C. 2909. Caul. erecto cum folüs densè lanato. — In arenosis maritimis circà 20 310. 318. 319. 320. 322. 323. 324. ( 302 } Bayonam ( Lois. ). In dunis puris, La Teste ( La= (ter. ). — % Junio , Julio. — C. » Prostratum, D GC. 2909: t, 6, (7. Erio- phor. var. b. Caul. prostrato ). Circa Bayonam ad ostium Aturi, et arenosis marit. Boucau ( Dec. ). Biarrits. ( Lois. }. — 9, Julio ad Sept. — C. . AxprvarA Jntegrifolia. D C. 2938. Caule erecto co- rymboso. — In collib. apricis propè Bayonam. — © Julio. — R. Tarwoa Airta, var. b, D C. 2966. Involucro glabro. — In arenos. secüs vias Bayonæ — % Julio, Au- gusto. — KR. Leontooum Bulbosum. Lin. ( Prænanthes Bulbos. D C. 2883 ).— In arenà mobili Oceani; Biarrits (Lapylaie ). Julio. — R. CYNAROCEPHALEÆ, SErRATULA Tinctoria. D C. 3026. Fol. subpinnatifidis serratis. — [n ericetis Marensin. — % Julo, Augusto. — R. . CenraurEa Cyanus, D C. 3045. Involucris cylindricis, ciliatis. — Inter segetes in arvis arenosis, Maren- sin. — @ Junio. — C. » Salmantica. D C. 3065. Involucris glo- bosis glabris. — In pratis submaritimis circà Bayo- nam. — % Junio. — KR. F. Carta Corymbosa. D G. 3100. Caule corymboso multfloro. — In collib. aridis calcareis secùs Atu- rum, — @ Junio, Julio. R. CoRYMBIFERÆ. XErANTuEMUM /napertum. D C. 3109. Squamis acutis, membranaceis. — In arvis arenosis; Marensin. — © Æstivali tempore. KR, 325 327 _ 328 329 ( 303 ) . Ecvenrysum Stæchas. var. b. D C. 3112. Foliis linea- nibus angust. — In arenos. ac collib. submaritim. Biarrits ; in dunis Boïorum ( Des M.). — 5 Junio. -— C. C. | » Arenarium. D C. 3113. Foliüs radicalib. spatulat. lanceolat. incanis. — In arenos. maritim. circà Bayonam ; Boucau. (Lois. ).— 5 Junio, Julio. : — C. C. . Gnarnarrum Montanum. D C. 3121. Caule herbaceo, subdichotomo. — Ad colles calcar. circà Ba ÿonam. — © Julio. R. R. . Convza Squarrosa. D C. 3126. Folüs seabris ; invo- lucris squarrosis. — In siccis et calcareis secüs vias propè Bayonam. — Ç Julio ad August. — R. . Carysocoma Linosyris. D C. 3150. Herbacea , invo- lucris laxis. — In pratis maritim. circà Bayonam. — % Augusto. — R. ( Thore ). 330. » Tripollicaris. Vill. Dauph. 3 ,p. 188. (Linosyris. var. b. D C. ). In collib. calcar. ac pratis | submaritim. Biarrits (Thore ).— Julio, Aug.°— R. 331. Ericeron Canadense. D C. 3134. Floribus panicu- 332 333 334 latis hitis. — In collib. siccis , calcareis propè Bayo- nam ; in dunis puris, La Teste. ( Des M.). — @ Augusto. — C. . Aster Zripolium. D C. 3137. Fol. lineari-lancec!atis, trinerviis, glabris. — In paludos. submaritim. ad osüum Aturi, prope Bayonam ( Allées marines ). La Teste (Later.). — % Aug.° Septemb. — C. C. . Euza Crithmoides. DC. 3157. Foliüs linearibus tricus- … pidatis carnosis.— In paludosis maritim. propè Bayo- nam. — % Julio. — C, C. . Sozipaco Graveolens. D C. 3162. Foliis lanccol. sub- serrat. hirsut. viscosis. — In sepibus circa Bayonam.. — % Augusto. — C. 335. 336. 337. 338. 339. 340. 341. 342. ( 304 ) Senecio Sylvaticus. D C. 3170. Foliis pinnatifidis den- ticulatis. — In arvis ac sabulosis maritimis propè Bayonam. — © Junio. — R. » Aquaticus. D C. 3174. Foliis lyratis serrato- glabris. — In aquaticis arenosisque submaritimis ad littus oceanic. — Julio. R. Civerarra Palustris. D C. 3187. Caule villoso ; florib. corymbosis. — In paludosis circà Bayonam ( Lois. ). Junio , Julio. — R. Carvsavraemum Maximum. D C. 3205. Fol. carnosis, superiorib. linearibus. — In collibus calcareis sub- maritim. Biarrits, Boucau. — % Julio. — R. MarricariA Maritima. Lin. 1256 ( Pyrethr. Mari- im. D C. 32162). Fol. bipinnatifidis carnos. gla- bris. — In arenos. maritim. ad littus Tarbellic. — % Julio. — KR. K. Taxacerum Vulgare. D C. 3225. Foliis bipinnatifidis , inciso-scrratis. — In ruderatis sepibusque, Maren- sin. — % Junio, Augusto. — C. C. Anrewisa Campestris. D C. 3235. Caule procum- bente ramoso. — In arenosis ad littus oceanicum ; Boucau, La Teste. — % Jul. ad August.— C. C. Anremisia Crithmifolia. D C. 3235.3 t. 6 ( an À. Campestris ? var. b. ). In arenà mobili secus Ocea- num Tarbellicum. Bayonä ( D C.). La Teste. (Des M.). — % Julio, August. — C. C. . Dions Candidissima. D C. 3251. Pedunculis corym- bosis , florib. luteis. — In arenosis maritimis circà Bayonam ; Boucau. — % Julio, Augusto. — C. : Awacyczus Radiatus. Lois. — D C. 3252. t. 6. ( Anthemis Valentina ? Lap. 533). Radüs luteis, majoribus.— În arenosis marit. Boucau, Bayonne, aux Allées marines. — @ Maio ad Julium. — R. 345 346 347 348. 349. 350 351. 352 353. 354 ( 305 ) . Biens Minima. Lin. 1165 ( Bidens cernua. var. b. D C. 3288 ). Involucri foliüs flori æqualibus. — In lacubus maritimis , secus Oceanum.- @ Aug.° - R. DiPsACEÆ. . Scasiosa /ntegrifolia. D C. 3304. Foliüs radicalib. -spathulatis subpinnatifidis. — In sylvaticis pratisque humidis propè Bayonam. — @ Junio. — C. VALERIANEÆ. . Varermana Tripteris. D C. 3318. Foliüis radic. cor- dato-dentatis. In aquaticis propè Bayonam. — % Junio , Julio. — R.R. » Heterophytlla ? Lois. 1, p. 21. (7 Glo- bulariæfolia. D C. 3321. ). Fol. radic. ovatis in- tegris obtusis. Propè Bayonam. — % Julio.— R. R. » Dioica. D C. 3325. Floribus dioicis. — In paludib. humidisque , circà Bayonam.— % Maio, Junio. — C. . Cexrrantaus Ruber. D C. 3327. Fol. ovato-lanceo- latis.— Ad muros antiq. Bayonæ.— % Julio.— C. Id. var. b. Florib. albis. » Angustifolius. D C. 3328. Fol. angus- tatis. lisdem locis. — Julio. — C. RuUBIACEE. . AsPerua Cynanchica. D C. 3343. Caule erecto, firmo ; florib. albid, — In ericetis ac arenosis propè Bayonam. — % Junio , Julio. — C. » Rubeola. Nob. Caule decumbent. Florib. corymbos. ex albo-purpureis. — In arenà mobili secs Occanum Tarbellicum. Biarrits, Boucau, Vieux-Boucau. — % Æstivali tempore. — C. C. . Gauum Arenarium. Lois. 1, p. 85. D C. 33502 Gal. hierosolymitanum. Thor. — Florib. luteis subum- 355. 356. 357. 358. 359. 360. 361. 362. 363. 364. 365. ( 306 ) bellatis. — In arenà mobili dunarum. Brarrits , Boucau neuf et vieux ; Ste.-Eulalie, La Teste ( Des M. ). — % Maio, Julio. — C. C. Garrum Sylvaticum. D C. 3356. Foliis octonis ellip- ticis. — In collib. calcar. et umbrosis sylvaticisque circa Bayonam. — % Julio. — R. Rusra Peregrina. D C. 3389. Foliüs subsenis. — Ad sepes propè Bayonam ; La Teste ( Des M. ). — % Junio , Augusto. — C. C. UmMBELLIFERÆ. Pimrnerra Dissecta. D C. 3413. Folüs pinnatis. — In arenosis, dunisque umbrosis. Vieux-Boucau. — % Junio. — KR. SEseu Tortuosum. D C. 3419. Caule divaricato, ra- mosissimo. — In ericetis, Marensin ( Thor. ). — % Julio. —R.R. Scannix Pecten Veneris. D GC. 3432. Foliolis multi- fidis. — Inter segetes circa Bayonam. — @ Junio. — R.R. OExanrse Fistulosa. — D C. 34/40. Petiolis fistulosis. — În aquaticis propè Bayonam. — 9% Julio. R. R. » Crocata. D C. 3444. Folüs cuneatis multi- fidis.— Ad ripas Aturi , propè Bayonam.— % Julio. — R.R. Sum Repens. D C. 3449. Caule repente. — In humi- dis et littoribus propè Bayonam. % — KR. » _ Intermedium. D C. 3453. Caule procumbente. — In stagnis Marensin. — @ — KR. R. » Inundatum. D C. 3454. Foliüs imferioribus ca- pillaceis. — In paludib. maritim. inter. dunas. La Teste ( Des M. }. — @ Maio. — R. Criramum Maritimum. D C. 3480. Folüs lanceolat. 366. 367. 368. 369. 370. 371. 372. 373. 374. 375. (307) carnosis. — In collibus calcareis maritim. propè Bayonam. Piarrits, Boucau. In dunis, La Teste ( Later. ). — % Augusto. — C. C. - Amm Glaucifolium. D C. 3498@Umbellà patulà , foliolis inferiorib. linearib. — In pratis aridisque. Marensin. @ — R. Caucaus Grandiflora. D.C. 3504. Petalis albis , exte- rioribus maximis. In arvis circa Bayonam. @ — h& » Daucoïdes. D C. 3508. Involucro nullo. — In arenosis, La Teste. @ — R. Arium Graveolens. var. a. D C. 3522. Umbellis sub- sessilibus. — In pascuis maritimis secus Oceanum. gd — ( Thore }). R. Enywerum Maritimum. D GC. 3551. Folus plicatis spi- nosis. — In arenosis maritimis propè Bayonam; Boucau, La Teste ( Des M. ).— "Z Julio, — C.C. CRASSULACEEZ. Triroa Muscosa. D C. 3603. Floribus rubris. — In ericetis sabulosis, Marensin.— © - C. Sepum Stellatum. D C. 3608. Floribus sessilib. soli- tartis.— In muris véterib. propè Bayonam.— % @ ER. ; PoRTULACEÆ. Tawarx Gallica. D C. 3633. Floribus pentandris.— In pratis marit. et ad sepes propè Bayonam, Brar- rits, La Teste.— ÿ Maio, Junio.— C. C. »y Germanica. DC. 3634. Floribus decandris. — In arenosis secùs Oceanum Tarbellicum. 5 -R. SALICARIÆ,. Gzaux Maritima. D C. 3650. Foliis ellipticis oppo- ( 308 ) sitis.— In arenà mobili Oceani Tarbellici. Boucau, Vieux-Boucau, La Teste.(Later.).— @ ZX Maio. — C. F1 ONAGRARIÆ. 3-6. Hipuris J’ulgaris. D C. 3657. Foliis verticillatis. — In fossis aquaticis secüs mare. Æ — C. 377. Errrosium Palustre. D C. 3669. Fructu pubescente. Ad littus Tarbellicum. fieux-Boucau.— % Maio. 378. » Intermedium. Bory. In locis maritimis. ( Later. ex Bory ).— % Maio.— R. RosaAcEz. 379. Rosa Pimpinellifolia. D C. 3697. Aculeis rectis. — In collib. calcareis submaritim. Piarriüts. — Maio. — R. 380. » Rubiginosa. D C. 3710. Aculeis recurvis. — In sylvis submaritimis. La Teste. (Des M.) — 5 Maio.— R. 381. » Moschata. DC. 3715. Floribus subcorymbosis albis. — In sepibus propè Bayonam. — F5 Junio, Julio. — R. 382. Porenrira Mitida. D C. 3758. Caule prostrato. — Ad margines agror. circàa Bayonam. — 1} Septem- bri. — C. 383. » wSplendens. D C. 3757. Subacaul. sericea ; fol. ternatis.— In sylvis collinisque circà Bayonam. — % Aprili, Maio. — C. 384. Pruxus Domestica. var. b. sylvestris. D C. 3590. | Ramis demüum spinosis. — In sylvis pinorum. La Teste (Des M. ).— hp Aprili, Maio.— C. ( La suite au second volume. } TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE PREMIER VOLUME. ss j e—— ZOOLOGIE. Essar sur les Sphérulites, etc. ; par M. Cnarres Des Mouuns RO Re AMAPONR ER FES Descririox de plusieurs espèces nouvelles du genre Papillon: par M. Ty. RocEer.….........s......... PE Note sur l’Ascalaphe italique ; par M. A. BLancaarD.. Issrrucrions à l’usage des personnes qui voudraient s’occuper à recueillir des insectes pour les cabi- nets d'histoire naturelle ; par M. Ta. Rocer....…. Lépidoptère exotique pris à Bordeaux, dans la ville, sur un platane ; par M. l’Abbé LaLannE … Descriprion d’un genre nouveau de la classe des Acalèphes, Cuv.; par M. Raxe, correspondant … ErPétoroce; par M, Cu. Des Mourins..…… de... à 4 Notice en réfutation de la non-existence de la Licorne ; par M. J.-F, LATERRADE ...,................ FFE MONS. AR RE ne de GEÉOLOGIE. Découverte d’ossemens fossiles.............. HE AU Essar sur la détermination de quelques ossemens fossiles trouvés dans le département de la Gi- ronde, et sur les conséquence de cette décou- verte ; par M. BILLAUDEL........,.,...,..... NOTE Page. La | { 310 ) Nonice géologique sur le terrain de Saucats (dé- partement de la Gironde ) ; par M. Guürran, correspondant... ere BOTANIQUE. Mémome sur les proportions relatives des espèces de plantes découwertes dans le rayon de la Flore Bordelaise, et groupées en famille natu- relles; par M. Bratz, sim Descriprion d’une espèce nouvelle d'Euphorbe , Eu- phorbia Mili, Nob.; par M. Cn. Des Mouzs..…… Nonice sur le Lychnis corsica et autres plantes mé- ridionales , trouvées dans le département de la Gironde ; par M. Cu. Des Mouins..…........… M. Fzoruca Lrrrorauis AqQuiranica, seu Elenchus Plan- tarum insigniorum , spontè nascentium , in litto- -ribus Oceani Aquitanici vel Tarbelliani, à Ba- yon& usquè ad Caput-Boïos ( vulgd La Teste de Buch), justà ordinem Jussiæanum dispositarum ; par M. J. P. S. GRaTELOUP ....................,...1.. 269 5 247 26: 261