= à LA d \ tn ut mt ADANSONIA RECUEIL D'OBSERVATIONS BOTANIQUES RÉDIGÉ . Par le HD EE. BALE ELON TOME DIXIÈME PARIS 5, RUE DE L'ANCIENNE-COMÉDIE ET CHEZ F. SAVY, 24, RUE HAUTEFEUILLE MARS 14871 — FÉVRIER 1873 = mn ADANSONIA RECUEIL D'OBSERVATIONS BOTANIQUES X ADANSONIA RECUEIL D'OBSERVATIONS BOTANIQUES RÉDIGE Par le D' H. BALLON APS A TE Pr 6 A TOME DIXIÈME SR A &D d dé se NEW Yon S OTAI SA: Ne td 4 z SQRDES- PARIS 5, RUE DE L'ANCIENNE-COMÉDIE ET CHEZ F. SAVY, 24, RUE HAUTEFEUILLE MARS 1871 — FÉVRIER 1873 I 10 pr fÀ | Lu D | : : 4 | | HAN | : L re AAUOIMATOEH exo # NOTE sl Lo 5 Lab Pa PTE ne". "Vi 5 ( | ÉILIE ROT. ; ALMA ALU EI 0-4 A EEE . NRANNRENANEA qu à | à on Var ANA SENR b ADANSONIA RECUEIL D'OBSERVATIONS BOTANIQUES TRAITÉE DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT (SUITE) IV NÉLUMBÉES. Les Nelumbium, ou plutôt VNelumbo, ont été considérés autrefois par A. P. De Candolle (Syst, IT, 48; Prodr., 1, 113) comme constituant une tribu de la famille des Nymphæacées. Dans ces dernières années, MM. Bentham et Hooker (Gen., A6, 47) sont revenus à celle opinion. Lindley en avait fait (Zntrod., ed. 2, 13: V'eq. Kingd., L08, 41h) un ordre distinet, sous le nom de Nelumbiaceæ, et de même Bartling (Ord. nat., 89) et Endlicher (Gen., 902), sous le nom de Nelumboneæ. M. Tréeul, qui a fait de ces plantes, dans différentes publications (Dispos. des stip. et des feuilles du N. codophyllum et vég. singul. de cette plante, in Bull. Soc. bot. de France, 1, 18, 60 ; 'égét. du N. codophyllum et dispos. anat. de ses feuilles et de ses stip., in Ann. sc. nat. sér. 4,1, 291; Étude anat. et organ. sur la Victoria regia, et anal. comp. du Nelumbium, du Nuphar et de la Victoria, in Ann. se. nat., sér. h, 1, 145), une étude approfondie, et les a compa- x. (15 mars 1871.) nl 2 TRAITÉ rées aux Nymphæacées, ne peut admettre que les unes et les autres appartiennent à une même famille. Les avis sont done, à cet égard, fort partagés. S'il nous est permis de donner ici le nôtre, nous dirons que les Nelumbo sont aux Nymphæacées hypogynes ce que sont, dans tant d’autres familles, les types à carpelles indépen- dants aux genres dont les carpelles sont rapprochés en un ovaire pluriloculaire ; c’est pour cela que nous ne ferons de ce petit croupe qu'une série ou tribu. Il en sera de même des Cabom- bées; de sorte que nous nous rangeons complétement à cet égard à l'avis de MM. Bentham et Hooker. Tout ce qui, dans les Velumbo, appartient au périanthe, à l’androcée et à la portion inférieure du réceptacle, est d’ailleurs tout à fait semblable aux mêmes parties des Nymphæacées hypo- gynes, non-seulement dans l’état adulte, mais encore dans la série des développements. C’est pourquoi, sans entrer à ce sujet dans de grands détails, il nous suffira de renvoyer aux figures que nous donnons de ces développements, et en même temps aux résultats obtenus par Payer, concernant les Nymphæacées, dans son Traité d'Orgarogénie comparée de la fleur (269, t. 59, 75). Dans les deux espèces connues de Velumbo, le N.nucifera Gærrx. (Nelumbium speciosum W. ; — N. caspicum Fisca. ; — Nymphæœa Nelumbo & L.)et le NV. lutea (Nelumbium luteum W.; — N. codophyllum RariN.; — NV. jamaicenseDC.; — Nymphæa Nelumbo6 L.), cultivés de temps à autre à Paris et dans plusieurs jardins botaniques de France, notamment à Montpellier, à Dijon, où nous avons pu voir leur floraison, nous avons constaté que le bouton est, au premier âge, représenté par un réceptacle en forme de tête déprimée, à surface parfaitement lisse. Puis il s’y produit successivement quatre sépales : le second en face du premier, mais bien plus jeune que lui; le troisième et le quatrième dans l'intervalle des deux précé- dents, mais l’un bien après l'autre également. Ils s’imbriquent dans le bouton, de telle façon que les sépales les premiers nés recouvrent toujours les plus jeunes. Çà et 1, comme dans les Nymphæa, le Nelumbo nucifera a des fleurs à cinq sépales, dis- DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. à posés dans l’ordre quinconcial. Plus intérieurement, les pétales et les étamines apparaissent suivant une spire, en nombre indéfini, et sans qu’on puisse dire où finissent les uns et où commencent les autres. C'est-à-dire que, de tous les mamelons qui repré- sentent ces organes, les plus extérieurs s’aplatissent, s’imbriquent, s’allongent en folioles plus ou moins aiguës, d'autant plus larges qu’elles sont plus voisines du calice; et les plus intérieures s’éti- rent sous forme de bandelcttes, dans lesquelles on distingue bientôt trois portions : un filet aplati de dehors en dedans; une anthère basifixe, à deux loges extrorses, latérales dans le jeune âge, déhiscentes par deux fentes longitudinales, presque margi- nales, et dont les bords se revolutent avec la déhiscence ; enfin, un prolongement du conneclif au-dessus des loges, d’abord court, atténué, puis fort étiré, renflé en massue, fortement infléchi avant l'anthèse. Au centre du réceptacle, avant l'apparition du gynécée, il y a une surface circulaire, légèrement convexe, tout à fait lisse. C’est sur elle que se montrent, dans l’ordre spiral, les éléments du gynécée : un d'abord, puis un second, un troisième, et ainsi de suite, jusqu'à cinq, six, douze, quinze, trente..., en nombre très- variable, en un mot. Ce sont d’abord des mamelons nettement saillants et parfaitement pleins et lisses à leur surface, et non pas des arcs, des croissants, forme sous laquelle se présentent ordi- narement les feuilles carpellaires. Ce n’est qu'un peu plus tard que la forme du mamelon se modifie vers le haut de son côté interne. Là se produit une légère dépression, en dehors de laquelle se dessine la feuille carpellaire arquée. Elle devient chaque jour mieux dessinée et elle finit par limiter supérieurement l'ouverture béante, oblique de haut en bas et de dehors en dedans, de chaque ovaire. De ce qui précède, on peut, je pense, eonelure que la portion pleine et conique qui paraît d’abord dans un car- pelle, répond au placenta, lequel préexiste à la feuille carpellaire elle-même ; et quand l'ovaire a commencé à se creuser, on retrouve toujours le long de sa paroi interne un épaississement plus ou li TRAITÉ moins marqué, suivant l’âge, et sur lequel se développera l'ovule. Celui-ci n’est d’abord, en effet, qu'une légère saillie qui se produit vers la portion supérieure du placenta. Elle devient conique; et, en même temps, son axe, d'abord transversal, prend une légère obliquité, de sorte que le sommet de ce cône se dirige peu à peu en bas et en dehors : alors il a la forme ordinaire d’un nucelle, mais il reste encore dépourvu d’enveloppes. Pendant que l'ovule proémine ainsi dans l'ovaire, celui-ci se déforme en gran- dissant, Sa base se rétréeit de plus en plus; son ouverture supé- rieure s'élève et devient de plus en plus étroite. C’est comme une sorte de goulot court, au-dessus duquel les bords des carpelles s’épaississent et se réfléchissent en dehors, de façon à constituer une sorte de tête aplatie, au centre de laquelle il n’y a plus bientôt qu'un petit pertuis conduisant dans l’intérieur de la cavité ova- rienne, Telle est l’origine du style et du stigmate. Au-dessous du style, la paroi dorsale de l'ovaire s’épaissit encore plus que par- tout ailleurs. Ainsi se forme une bosse ou gibbosité, dont le tissu est longtemps semblable à celui du reste de la paroï ovarienne, mais qui, définitivement, subit une modification superficielle telle qu'il devient glanduleux et sécrète une petite quantité de liquide VIS(UEUX. L'ovule, pendant ce temps, a continué son évolution. Son nucelle s’est allongé en descendant davantage ; il s’est recouvert successivement de deux enveloppes, et est devenu anatrope, en dirigeant son micropyle en haut et en dedans. Alors, par suite de l’occlusion de l’ovaire et du rétrécissement graduel de son orifice supérieur, le point d'attache de l’ovule s’est rapproché de son sommet. L'ovule est presque pendu sous la base du style, et le court funicule qui le rattache à la paroi s’épaissit et prend la forme d’un cône irrégulier à base supérieure. Si chacun des carpelles se modifiait isolément de la façon qui vient d'être dite, et sur la surface d’un réceptacle convexe, l’en— semble du gynécée serait très-analogue à celui des Renonculacées DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT, D polycarpellées et uniovulées, des Renoneules par exemple. Mais dans les Velumbo, dont, par là même, les affinités étroites avec les Renonculacées deviennent incontestables, il se produit en même temps une déformation du réceptacle commun, lequel, dans la portion qui supporte les carpelles, présente alors des phénomènes d’accroissement très-rapides. Légèrement convexe d’abord, comme nous l'avons vu, il s'accroît ensuite plus vite par la périphérie que par le centre, de manière à devenir à peu près horizontal en des- sus. Les carpelles sont alors disposés à la surface d'une plate- forme circulaire. Puis, le réceptacle grandit dans l'intervalle des carpelles, et il s'élève sans que sa surface supérieure cesse d’être horizontale. La base de chaque carpelle est alors logée dans une petite fossette circulaire. Celle-ci devient bientôt, le réceptacle s'élevant toujours, un puits cylindrique qui encadre la moitié, puis la totalité des ovaires et des styles. La margelle de chacun de ces puits s’épaissit même en un pelit bourrelet, autour de la tête stigmatifère du style. Ainsi s'explique la formation de cette sorte de pomme d’arrosoir, à laquelle on a comparé l’ensemble du gynécée des Velumbo; c’est le réceptacle accru tardivement qui la constitue. Chacun de ses trous conduit dans un puits cylin- drique où est enclos, sans aucune adhérence, un carpelle com- plet, dont la portion stigmatifère est seule en communication avec l’extérieur, pour que la fécondation soit possible. Plus tard, le réceptacle accru devient presque ligneux. Les faisceaux fibro- vasculaires qui parcourent sa masse se dirigent en divergeant, de la base rétrécie au sommet dilaté, vers la base de chacun des car- pelles. Ils y pénètrent dans le péricarpe, en se partageant: les uns, plus volumineux, se portent vers le placenta, jusqu’à l’ovule; les autres, vers la paroi dorsale, c’est-à-dire dans la feuille car- pellaire et le style. Le péricarpe devient, comme l’on sait, d’une extrème dureté, et renferme une graine dont le singulier embryon a été étudié par un grand nombre d'auteurs. Il semble, au premier abord, qu'il y a bien peu de types végé- taux où puisse se retrouver une organisation du gynécée compa- 6 TRAITÉ rable à celle des Nelumbo. Toutefois, avec des différences dans la forme et dans l'étendue de la portion du réceptacle floral, qui sert ainsi à encadrer, el pour ainsi dire à enfouir les carpelles, une évolution analogue s’observe dans plusieurs genres que nous avons eu l’occasion d'étudier organogéniquement. Ainsi, parmi les Ano- nacées anormales, les ÆEupomatia, dont nous avons (Adansonia, IX, 22; Hist. des plantes, 1, 252, fig. 300-305) suivi le déve- loppement, ont un gynécée dont les carpelles isolés se mon- trent sur la surface du réceptacle, en dedans des étamines ; après quoi, le réceptacle s'élève un peu dans l'intervalle des pistils et les encadre jusqu’à ce qu’on n’aperçoive plus que des petits mamelons papilleux qui sont les têtes stigmatifères des styles. Dans certaines Monimiacées, nous avons encore (Adansonia, IX, 111) constaté des faits analogues. Les pistils des T'ambourissa (Ambora et Siparuna) naissent libres et nus sur la surface con- cave du réceptacle floral, et celui-ci s'élève autour d’eux, leur formant, comme dans les Velumbo, une sorte de gaine ou de puits dont l'ouverture ne donne plus passage qu'au stigmate à l’âge adulte, Il est vrai que, dans les Melumbo, la portion centrale du réceptacle, celle qui supporte le gynécée, présente seule ce grand développement. Mais, à cet égard encore, les Nelumbo ont des analogues parmi les Nymphæacées; car, dans les Barclaya, le réceptacle floral, après avoir porté un premier périanthe (de quelque nom qu'on l'appelle) tout à fait à la base, se dilate en un volumineux corps obconique, qui porte vers sa portion supérieure le second périanthe et les organes sexuels, Il n’est, en tout cas, nullement besoin, pour expliquer l’organisation du gynécée des Nelumbo, d'avoir recours aux singulières hypothèses proposées à l’époque où l’on confondait les achaines de ces plantes avec des oraines, hi à l'interprétation donnée par M. Clarke (in Ann. Nat. Hist., ser. 2, XII, 11; 4 new Arrang. of phanerog. pl., 27), qui suppose l’ovule des Melumbo suspendu après un fanicule qui adhère au bord dorsal du carpelle, tandis que lorganogénie démontre que la placentation est ventrale et que lovule naît dans DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 7 l'angle interne du carpelle, tout comme dans les Renonculacées. Je lis dans quelques descriptions qu’il peut y avoir dans ce genre deux ovules au lieu d’un seul. Leur situation exacte n’est pas indi- quée dans ce cas exceptionnel. Les organes de végétation, la distribution des feuilles sur le rhizome, et les singulières anomalies que présente la disposition des stipules, ont été longuement étudiés par M. Tréeul. Je ne sais si, des faits connus, on pourra facilement tirer une explication satisfaisante du mode singulier d’inflorescence des Velumbo. J'établirai seulement les faits observés dans un grand nombre de jeunes bourgeons, quant à la position des fleurs. L’axe de ce bourgeon portant d’abord un appendice en forme de bractée ou de large stipule, que j'appellerai 4, il y en a un second (l’appen- dice 2) de l’autre côté de l’axe, mais plus baut, et d’un âge moins avancé. L’appendice 1 enveloppe complétement par ses deux bords l’appendice 2, qui est situé sur le même plan vertical que lui. Plus en dedans et en haut, du côté de l’appendice 2, auquel il est superposé, se voit un appendice à, qui prend très-vite les carac- tères d’une feuille complète. Enfin, dans l'intervalle des appen- dices 1 et 5, il y a un bourgeon qui, dans son évolution, présen- tera exactement les mêmes parties que nous venons d'examiner, et ainsi de suite. Or, la fleur, solitaire, pédonculée, se montre exactement dans l'intervalle des appendices 2 et 3. Elle naît en dehors et contre le pétiole de la feuille 3. On trouve donc, exac- tement superposés, de dehors en dedans, de ce côté du bourgeon : 1° l’appendice bractéiforme ou stipuliforme 2; 2° la fleur ; 5° la feuille. Après quoi, vient le bourgeon dont il a été parlé tout à l'heure ; et quand celui-ci se développera, la première fleur qu’on y verra et, par suite, la feuille qui lui est immédiatement super- posée, seront dans le même plan vertical que tous les appendices et la fleur dont il a été précédemment question. Fic, Fic. Fic. Fic. Pic. Fc. F6. Fic. TRAITÉ EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE IT. Neruuso LUTEA (NELUMBIUN LuTEUM W. — N. coporuyLLum RAFIN, — N. 34amaicensE DC.). 1. Développement d'un bourgeon folüfère et florifère. Sur son axe, on voit : un premier appendice a, qui ressemble à une bractée ou à une sti- pule: de l’autre côté de l’axe, un second appendice b, inséré plus haut et recouvert par l'appendice a ; une feuille e, exactement superposée à la jeune fleur /, qui est appliquée contre la ligne dorsale de son pétiole. En dedans de celte feuille est un bourgeon g, dont l'axe porte déjà un appendice c, placé dans le même plan vertical que a, b, c et f. 2. Même bourgeon plus âgé. Mêmes lettres. Le mamelon f, ou réceptacle floral, porte déjà deux sépales, comme dans la figure 3. Le plus âgé est du côté du dos de la feuille superposée. 3. Jeune bouton, sur le réceptacle duquel ont paru un sépale s! et, en face de lui, un deuxième sépale s?, plus jeune. 4, Bouton plus âgé, sur lequel on distingue les quatre sépales st, s?, s%, sf, fort inégaux et numérotés d'après leur ordre d’apparition. 5. Bouton dans lequel, autour du réceptacle élargi et déprimé, se voient les folioles du périanthe autres que les sépales. Les unes p deviendront des lames pétaloïdes ; les autres pi, beaucoup plus jeunes et plus intérieures, seront les étamines. 6. Bouton plus âgé. Les folioles les plus extérieures du périanthe pp ont été en partie coupées. On voit alors un grand nombre de petites folioles intérieures et, disposées dans l'ordre spiral, et qui deviendront des étamines. En dedans d'elles, le sommet du réceptacle r s'est élevé en une plate-forme circulaire sur laquelle se montrent, dans l'ordre alterne, des carpelles c. 7. Coupe longitudinale de la jeune fleur représentée par la figure précé- dente. En dedans des sépales s, des pétales p et des étamines et, la plate- forme réceptaculaire r se voit, avec une surface supérieure tout à fait plane, sur laquelle sont disséminés les jeunes carpelles c. 8. Carpelle isolé, un peu plus âgé que ceux des figures 6 et 7. Sa cavité est largement ouverte, l'ouverture regardant obliquement en dehors, parce que le bord interne ou placentaire p/, plus épais que le bord externe, est aussi plus élevé. 9. Coupe longitudinale du même carpelle. Sur la paroi placentaire p{, plus élevée et plus épaisse, on voit poindre un commencement de nucelle. 10. Bouton plus âgé encore, coupé longitudinalement. En dedéns du calice, des pétales et des élamines (s, p, et), la saillie centrale r du réceptacle Fic. Fic. DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 9 s'est prononcée davantage. La surface supérieure s’est en même temps élevée dans l'intervalle des carpelles c, qui sont déjà logés dans de petites fosseites circulaires. 11, 12. Carpelles isolés, l’un entier, l'autre coupé en long, à un âge où l'ovule o/!, encore réduit au nucelle, s'est allongé sous forme d'un cône descendant. L’orifice supérieur s’est élevé et rétréci, et la paroi dorsale du carpelle s’est développée en une gibbosité g. 13,14. Fleur, entière et coupée longitudinalement, dans laquelle le centre du réceptacle r s'est considérablement élevé et a pris la forme d’un ovoïde, surmonté d'un évasement qui entoure complétement les carpelles. Ceux-ci se trouvent logés dans des puits dont la margelle m forme un bourrelet circulaire autour du style. Les étamines et, maintenant fort allongées, ont trois portions distinctes : le filet f, l’anthère a, et, au-dessus d'elle, un pro- longement aigu p du connectif. Fic. 45, 16. Carpelles extraits de la fleur représentée dans les figures précé- Fic. Fic. dentes et grossis davantage, l'un entier, l’autre coupé suivant sa longueur. Le style st est représenté par un goulot court, ensuite dilaté et perforé dans la portion qui sera stigmatifère. La gibbosité dorsale g s’est prononcée davantage. L'ovule o!, attaché dans la portion supérieure du bord interne de l'ovaire, est maintenant pourvu de deux enveloppes, et le sommet de son nucelle s'est déjà porté en dedans. 17. Portion supérieure d’un carpelle presque adulte. Dans l'ovaire ouvert se voit l’ovule devenu complétement anatrope et à peu près suspendu, au- dessus duquel le funicule f s’est dilaté en une sorte de cône renversé. La gibbosité dorsale g est tout à fait développée ; son tissu superficiel va devenir glanduleux. Le style st est bien distinct, dans sa portion cylindrique, de son sommet évasé et sligmatifère. 18. Coupe longitudinale de l’ovule représenté dans la figure précédente, f, dilatation du funicule; n, nucelle ; s, secondine ; p, primine; r, raphé. DE LA SIGNIFICATION MORPHOLOGIQUE DE LA VRILLE DE LA VIGNE VIERGE Par M. A, DUTAILLY (|) Il est peu de questions botaniques assurément, ‘qui aient donné lieu à plus de controverses que celle de la nature réelle des vrilles des Ampélidées et des Cucurbilacées. Bien que l’on ait pu dire, presque à juste titre, que toutes les opinions ont été émises sur ce sujet, nous venons en apporter une nouvelle, relativement à la signification morphologique des vrilles de la Vigne vierge (Ampelopsis quinquefolia Kerx.). Nous glis- serons rapidement sur les opinions émises jusqu'ici sur cette ma- tière, puisque, de l’avis de tous, elles ne rendent qu’un compte imparfait de la répartition des vrilles sur la tige. La nature axile de la vrille ne fit, même dès le principe, de doute pour personne. L'analogie qu’elle présente avec les axes fructifères le prouvait d’une façon péremptoire. Ce point acquis, on voulut s’enquérir de la provenance de l'axe ainsi modifié, et l’on émit cette idée que la vrille était un axe dévié de sa position, déjeté latéralement par un axe secondaire par rap- port au premier, et qui avait pris naissance à l’aisselle de la feuille placée à la partie inférieure de l’axe primaire. Cette idée eut longtemps cours dans la science et n’a été aban- donnée que depuis quelques années, suecombant aux objections (1) Lu à la Société Linnéenne de Paris, le 8 juin 1870. DE LA VRILLE DE LA VIGNE VIERGE. A4 d’un certain nombre de botanistes, et particulièrement de M. Pril- lieux. Nous ne reproduisons point ici ces objections peu nouvelles, des mieux fondées d’ailleurs, et dont nous nous plaisons à re- connaître la parfaite justesse. Mais, à la place de la théorie qu’il avait contribué à renverser, M. Prillieux en voulut édifier une autre, qui ne supporte pas l'examen, comme nous allons essayer de le démontrer. D'après cet observateur, l’axe subit une sorte de partition et se bifurque au niveau de l’une des feuilles qui chargent les ra- meaux. L'une des branches de bifarcation s’atrophie, pour ainsi dire, et se métamorphose en vrille. L'autre, prenant un accrois- sement plus rapide et plus complet, se charge de feuilles et s’al- longe en prolongement direct de l'axe principal. Or, dans toute cyme bipare, au point où la tige se bifurque, se trouvent deux feuilles ou bractées opposées. M. Prillieux qui, à la base de sa prétendue dichotomisation, ne trouve qu’une seule feuille opposée à la vrille, tandis que, régulièrement, la vrille, elle aussi, devrait se trouver à l’aisselle d’une feuille, nous semble donc baser son explication sur un fait possible, assurément, mais très-anormal d’ailleurs. De plus, cette manière d'envisager la formation de la vrille ne saurait tout au plus expliquer qu’un seul fait : la présence d’une vrille vis-à-vis d’une feuille. Elle n’aboutit à rien de plus. Et cependant, dans celte tige singulière, les faits inexpliqués abondent. II semble que tout y est en désaccord avec l’aspect et la disposition ordinaires des axes et appendices des dicotylédons. Une courte description suffira pour le prouver. Nous remarquons tout d’abord que certaines feuilles présentent une vrille en face de leur point d'insertion, tandis que d’autres en sont dépourvues. Si nous appelons A l’une de ces feuilles dépouillées de vrilles oppositifoliées et que nous la supposions insérée sur l'axe à droite, nous trouverons au nœud suivant une feuille B située à gauche, et une vrille en face de cette dernière. 12 DE LA SIGNIFICATION MORPHOLOGIQUE Plus haui, à droite, une feuille C, et une vrille à gauche, a même niveau, Au nœud suivant, une feuille D à gauche, ne pré- sentant point de vrille vis-à-vis d'elle. Nous avons ainsi parcouru quatre nœuds successifs. En conti- puant, nous verrions se reproduire les mêmes faits dans un ordre identique, c’est-à-dire que, partant de la feuille D, privée de vrille, nous verrions successivement deux feuilles avec vrilles opposées, puis une feuille dépourvue de vrille, et ainsi de suite. Ce simple exposé suffit déjà à montrer bon nombre de faits pour l'explication desquels la théorie de M. Prilleux ne peut ap- porter aucun argument plausible. Pourquoi, en effet, les vrilles ne naissent-elles point à l’aisselle d’une feuille ? D'où vient leur inégale répartition sur la tige? Pourquoi certains nœuds en sont- ils constamment dépourvus? Tous ces faits étaient connus ; toutes ces objections avaient été soulevées sans qu’il fût possible d'y répondre d’une façon satisfai- sante ; mais ce n'était point tout. Un examen plus attentif nous a montré que la question se compliquait encore davantage. Il est, en effet, à côté des particularités déjà observées et que nous venons de rappeler, un fait très-important à notre avis, fait qui n'avail, croyons-nous, nullement attiré l'attention des botanistes. Si nous écartons de l'axe la feuille À, nous trouvons à son aisselle deux bourgeons bien constitués : l’un, interne, petit, placé contre l'axe; l’autre, externe, contigu au pétiole, et d’une végétation notablement plus avancée. Cette feuille, avons-nous déjà dit, ne présente pas de vrille en face d'elle. Si maintenant nous examinons Paisselle de la feuille B, nous n’y rencontrons pas la moindre trace de bourgeons axil- laires. Les feuilles suivantes C et D, au contraire, présentent chacune deux bourgeons inégalement développés, comme ceux que nous avons déjà signalés à la base de la feuille A. La feuille E, qui vient au nœud suivant, est dans le même cas que la feuilie B et ne présente point de bourgeons axillaires. Nous pouvons done poser ceci comme constant, c'est que : DE LA VRILLE DE LA VIGNE VIERGE. 13 1° Toute feuille insérée au nœud immédiatement supérieur à celui qui ne présente pas de vrilles est dépourvue de bourgeons axil- laires. 2° Toutes les autres feuilles en présentent deux, inéga- lement développés. Mais il est encore d’autres faits sur lesquels nous tenons > appeler l'attention. Les vrilles sont alternes sur la tige, mais seulement par petits groupes binaires, de sorte que l’on a d’abord deux vrilles 1 et 2, à droite, puis deux vrilles À" et 2’, à gauche; plus, deux vrilles 1" et 2", à droite, etc. Les deux vrilles qui forment chacun de ces groupes binaires - sont toujours séparées l'une de l'autre par une feuille, consé- quemment par deux mérithalles. Considérons l’un de ces groupesformé, par exemple, des vrilles 1'et 2’. Ces deux vrilles sont placées toutes deux à gauche de l'axe. Au nœud immédiatement inférieur à celui qui porte la vrille 1", se trouve une feuille également insérée à gauche de l'axe. Notons-le bien : celte feuille est précisément celle qui ne pré- sente jamais de bourgeons dans son aisselle. Il en est de même pour tout autre système binaire de vrilles. Ainsi donc, nous nous trouvons en présence de faits nombreux, variés, sans liaison apparente, au premier abord, et que nous allons maintenant résumer, nous proposant, soit de les opposer les uns aux autres, soit de les grouper, pour que, de leurs rapports, de leurs différences, de leur ensemble, nous puissions tirer des conséquences neltes et précises. 1° Les vrilles, de même que les bourgeons, présentent toujours une disposition binaire. 2° Fait rare dans le Règne végétal, nous trouvons ici un certain nombre de feuilles toujours privées de bourgeons axillaires. Par contre, nous voyons des axes, des vrilles, c’est-à-dire des bour- geons, naître sans présenter de feuilles à leur base, fait dont l’étude des plantes ne nous offre également que de rares exemples. 5° C'est loujours immédiatement au-dessus d'une feuille sans 1. DE LA SIGNIFICATION MORPHOLOGIQUE bourgeons axillaires, que se développe un système binaire de vrilles, En d’autres termes, au-dessus d’un appendice qui devrait présenter deux axes à son aisselle, nous trouvons toujours deux axes n'offrant point à leur base l'appendice qui, normalement, devrait s'y rencontrer. Pourquoi ces feuilles sans bourgeons axillaires, ces axes sans feuille à leur base, cette superposition exacte de deux vrilles à une feuille privée de ses deux bourgeons axillaires? Ainsi posée, la question nous semble résolue. Nous le savons, 1l existe des inflorescences bien connues, dans lesquelles un axe secondaire, entraîné avec le reste de la tige, quitte la bractée située primitivement à sa base, et ne se détache que plus haut, à une distance variable de cette bractée. Dans ces inflorescences, de même que dans la Vigne vierge, on trouve des bractées sans bourgeons axillaires, des axes sans bractées à leur point d’émergence. | Nous nous sommes demandé si la Vigne vierge ne présentait point des faits du même ordre, el voyant que la feuille B, par exemple, était privée de bourgeons axillaires quand chacune des deux feuilles immédiatement supérieures ou inférieures en était pourvue, nous avons voulu savoir si celle absence de bourgeons résultait de leur avortement ou de toute autre cause. Si l’on fait, pour s’en assurer, une coupe longitudinale de la tige à la base de cette feuille B, on voit aisément qu'il n'existe à son aisselle aucun rudiment de bourgeons, et que les faisceaux fibro-vasculaires destinés à les former, continuent leur marche en droite ligne du eûté de la feuille D. Une coupe analogue, passant par le point d'attache de Ja feuille D, nous montre nettement, comme dans toute tige ordi- naire d’ailleurs, un certain nombre de faisceaux déviés pour pé- nétrer dans les deux bourgeons axillaires. En d’autres termes, si les faisceaux, à la base de la feuille D, forment deux bourgeons, nous les voyons, au contraire, à la base de la feuille B, rester intimement unis aux faisceaux voisins. DE LA VRILLE DE LA VIGNE VIERGE. 15 Que deviennent ces faisceaux, demeurés adhérents au reste de la tige et subissant une élongation proporlionnée à la sienne? Au-dessus de la feuille B, ne loublions pas, se trouvent les vrilles 4’ et 2’, formant l’un de ces systèmes binaires dont nous avons déjà parlé. La vrille 2” est exactement superposée à la vrille 4' et à la feuille B; c’est encore un fait que nous avons constaté. Eh bien! pourquoi n’admettrions-nous pas que, des deux bourgeons qui devraient se trouver à l’aisselle de la feuille B, l’un, le bourgeon externe, a suivi la tige dans son accroissement en longueur, et s’en est détaché bientôt pour former la vrille 1"? Pourquoi le bourgeon interne, subissant un étirement encore plus considérable, n’aurait-il pas été porté plus haut encore, pour con- stituer la vrille 2’? Ainsi se trouverait expliquée la nature réelle de ces vrilles, sujet de tant de discussions. Mais une hypothèse, pour qu'elle semble juste, pour qu'elle soit admissible, doit réunir deux conditions : 1° expliquer tous les faits auxquels elle s'applique ; 2° n’expliquer que ceux-là. Voyons si la nôtre réalise ces deux conditions. Et d'abord, explique-t-elle tous les faits auxquels elle s'applique? Ces faits, nous allons les passer successivement en revue. Comme l’a montré M. Prillieux, chaque rameau est formé d'un seul et même axe, suivant toute sa longueur, et la vrille n’est point l'axe principal déjeté par suite de l'accroissement du bourgeon axillaire. Il ne se produit point de partition de l'axe, ainsi que le voulait la théorie de M. Prillieux, et les vrilles ont une tout autre origine. Elles rentrent, en effet, dans la classe des bourgeons axillaires. Chaque série de deux vrilles consécutives provient de deux bour- geons axillaires qui, au lieu de sortir comme d'habitude à lais- selle d’une feuille, sont restés accolés à la tige, se sont allongés avec elle, et ne s’en sont séparés que plus haut, à des hauteurs inégales. Ainsi s'explique ce fait, que certaines feuilles, régulière- ment disposées, ne présentent point de bourgeons axillaires. Si les vrilles ne présentent point de feuille à leur base, cela 16 DE LA SIGNIFICATION MORPHOLOGIQUE provient encore de ce même phénomène d’élongation. Les deux vrilles 1’ et 2’, par exemple, ont quitté la feuille B, qui aurait dû s'insérer à leur base. I n’en est pas moins vrai que, morphologi- quement, ces deux vrilles doivent être considérées comme répon- dant à l’aisselle de cette feuille B. De ce qui précède, on peut également conclure que les feuilles C, D, F, etc., qui présentent à leur aisselle deux bourgeons axil- laires normaux, ne fourniront jamais de vrilles. Et cette simple remarque nous conduit à expliquer immédiatement l'absence de vrille en face de la feuille G, par exemple. Il suffit, en effet, de jeter les yeux sur un dessin schématique, pour s’assurer que la feuille F, étant munie de ses deux bourgeons axillaires, ne peut fournir aucune vrille vis-à-vis de la feuille G. D'autre part, les deux bourgeons de la feuille B ont produit les vrilles 1" et 2’. Il ne reste donc plus de faisceaux fibro-vascu- laires disponibles, pour ainsi dire, et la feuille G demeure forcé- ment dépourvue de vrille oppositifoliée. En dernier lieu, il nous est aisé de prouver que la répartition des feuilles et des vrilles, qui semble si bizarre à première vue, ne diffère pas, au fond, de la disposition fort simple que nous offrent les rameaux d’un grand nombre de plantes à feuilles dis- tiques alternes, 'Orme par exemple. Par la pensée, en effet, ramenons à leur état primitif les deux vrilles sorties de deux bourgeons; supposons ces bourgeons réunis à leur place naturelle, c’est-à-dire à l’aisselle d’une feuille, comme le sont les bourgeons à l’aisselle de la plupart des autres feuilles, et nous serons ainsi revenu au type dont l'Orme nous offre un exemple, type dans lequel doit rentrer désormais la Vigne vierge, malgré toutes les apparences. Nous croyons avoir ainsi donné Pexplication de tous les faits relatifs à la disposition des feuilles et des vrilles de la Vigne vierge. En outre, il est évident que la théorie que nous adoptons s’ap- plique uniquement à la Vigne vierge, puisque la transposition d’une vrille, l’absénce d’un bourgeon à l’aisselle d’une des feuilles DE LA VRILLE DE LA VIGNE VIERGE. 17 qui en sont dépourvues, suffirait pour la détruire de fond en comble. Quant à pénétrer plus avant dans l’organisation du végétal, pour y chercher les causes qui peuvent amener deux bourgeons axil- laires, soit à émerger à des hauteurs différentes, soit à sortir d’une manière normale à l’aisselle de la feuille, toutes choses qui tiennent à l’essence même de la plante, on comprendra que nous ne tentions point de donner une explication que nous jugeons, à bon droit, pour le moment impossible. Ilest un fait sur lequel nous insisterons très-particulièrement en terminant, c’est que l'interprétation que nous venons de don- ner avait été {out au moins prévue par M. Baillon. Si nous nous reportons, en effet, à son Étude sur les Map- piées (1), nous y trouverons la description très-précise d’inflo- rescences analogues présentées par le genre Zcacina. Après avoir expliqué la nature et l’origine de ces inflorescences, M. Baillon conclut en disant : «Ce fait est d’ailleurs très-fréquent dans le Règne » végétal, C’est par lui qu’on arrivera, sans doute, à expliquer » l'une manière simple et uniforme un grand nombre d’inflores- » Cences à position anormale, la situation des vrilles des Cucurbi- » tacées, des Ampélidées, ete... » En tout cas, c’est en nous inspirant des idées de notre savant maitre, sur l’étirement et l’élongation des tissus, en dehors de toute véritable soudure, que nous sommes arrivé au résultat exposé plus haut; et nous le reconnaissons avec d'autant plus de plaisir, que ces idées ont été jusqu'ici ignorées ou surtout mé- connues. (1) Adansonia, III, 371. x. (31 mars 1874.) d NOTE SUR LE CANOTIA. Le genre mexicain Canotia est peu connu jusqu'ici, el sa place est peu certaine. « Genus quoad affinitalem valde dubium », disent MM. Bentham et Hooker (Gen., 616, n. 35), qui cependant le placent dans la famille des Rosacées, à la fin de la tribu des Quil- lajées. Sans doute le fruit a quelque analogie avec celui des Euphronia et des Eucryphia. N'ayant rien vu de cette plante, nous l'avions laissée aussi (ist. des plantes, X, 103, 47h) parmi les Rosacées douteuses. Mais aujourd'hui que, grâce à l’obligeance de M. Asa Gray, nous avons pu observer un fragment de rameau fleuri, récolté à Arizona par le D° Parry, il nous est possible de démontrer que le Canotia ne saurait appartenir à la famille des Rosacées, avec laquelle il nous semble qu’il n’a aucune affinité. Le Canotia holacantha est décrit comme un arbuste ou un petit arbrisseau glabre, rameux et aphylle, dont les rameaux sont alternes, distants, cylindriques, striés et prolongés en épines allongées, avec des cicatrices brunes de petites dimensions. Ces taches répondent sans doute à l'insertion de petits organes appen- diculaires, qui seuls représentaient les feuilles. Sur les axes flori- fères, qui, avec des dimensions moindres, ont les mêmes carac- tères que les rameaux, il y a de nombreuses bractées, peu volu- mineuses, également d'un brun clair; on en voit une au niveau de chaque ramification des inflorescences. Celles-ei sont de courtes cymes pauciflores, souvent rapprochées en assez grand nombre sur un même rameau, dans l’ordre alterne. Ces cymes comptent trois, quatre fleurs, ou un plus grand nombre; chacune d’elles n'a guère que 2 à à centimètres de longueur. Les pédicelles floraux sont articulés dans leur portion inférieure, On dit que, lors de la fructilication, ils sont étalés et recourbés. A ces caractères, M. Asa Gray n’a pu s'empêcher de remarquer la grande ressem- blance du Canotia et des Kæberlinia ; peut-être tient-elle à ce que ces plantes végètent dans le même pays et dans des conditions analogues. NOTE SUR LE CANOTIA. 49 Les fleurs sont de petite taille, leur plus grande longueur étant d'environ un demi-centimêtre. Sèches, elles sont d’un jaune verdâtre. Leur calice est gamosépale, court, régulier, à cinq divisions persistantes, dont la préfloraison parait être valvaire (?). La corolle est formée de cinq pétales, alternes avee les divisions du ealice, sessiles, légèrement eharnus, imbriqués dans le bou- ton. Il y a cinq étamines alternipétales, hypogynes, libres, for- mées d’un filet subulé, persistant, et d’une anthère cordiforme, brièvement acuminée, biloculaire, introrse, déhiscente par deux fentes longitudinales, versatile (?) et caduque. Le gynécée est supère. Son ovaire, libre, ovoïde, s’atténue supérieurement en un style tubuleux, grêle, presque cylindrique, dont l'ouverture supé- rieure se partage en cinq courtes languettes alternipétales, étalées, puis légèrement récurvées. Leur sommet est échancré, et tout le long de leur face interne il y a une saillie linéaire stigmatifère, qui n’est autre chose que l'extrémité fort atténuée d’uné des cloi- sons ovariennes. L'ovaire est quinquéloculaire dans presque toute son étendue, avec cinq ou six ovules anatropes dans l'angle interne de chaque loge. Ils sont disposés sur deux séries verticales, et ceux d’une série tournent leur raphé vers ceux de l’autre rangée. En haut de l'ovaire, les placentas se touchent, mais ne sont pas unis les uns aux autres. C’est l'angle dièdre que forment leurs saillies, qui se continue dans le tube stylare et qui forme dans ce tube cinq cor- dons proéminents, alternipétales, comme les divisions du style. Il en résulte que les loges ovariennes sont superposées aux pétales. Aux caractères qui précèdent, il faut encore ajouter : 1° que les loges ne s'étendent pas jusqu’à la base de l'ovaire, et que celui-ci est inférieurement épaissi en un disque peu distinct du reste des parois; 2° qu'il y a un épaississement glanduleux à la base du calice, avec cinq petits lobes inégaux, répondant aux sépales et légèrement décurrents sur le sommet du pédicelle. Quand le fruit a noué, les ovules avortent en grande partie; il n'en reste dans chaque loge qu'un ou deux. Ils grossissent et 20 NOTE SUR LE CANOTIA, deviennent plus où moins ascendants, en même temps que leur région micropylaire commence à s’allonger pour former l'aile séminale, si développée, dit-on, dans le fruit mür. Nous n’avons pu étudier celui-ci; mais nous possédons la description qu’en donnent les auteurs les plus récents : « Capsula pollicaris, teres, » anguste oblonga, stylo subulato persistente terminata, 5-locu- laris, septicide 5-valvis; valvis apice 2-fidis; epicarpio tenui » Carnoso ; endocarpio ligneo. Semina in loculis solitaria, prope » apicem anguli superioris suspensa, oblonga, compressa; testa » coriaceo-chartacea inferne in alam latam subfalcatam producta; » embryo in axi albuminis carnosi magnus; cotyledonibus latis » planis; radicula brevi tereti supera. » À ces caractères, nous reconnaissons que le Canolia est une Célastracée à loges plurio— vulées et à graines ailées, mais dont le fruit est quelque peu exceptionnel dans son organisation et dans sa configuration extérieure. 2 Ÿ LA SUR UN GENRE NOUVEAU DE COMPOSÉES DE LA FLORE INDIGENE DE L'ILE DE LA REUNION Par le docteur E. JACOB DE CORDEMOY (De Saint-Benoît, île de la Réunion). L’archipel des iles Mascareignes offre plusieurs genres de Com- posées qui sont propres, soit à l’une seulement, soit à plusieurs d’entre elles. Aïnsi les genres Distephanus et Cylindrociine de Cassini comportant chacun une espèce unique, n’existent qu’à l'île Maurice. Le F'aujasia de Cassini, l’Eriothrix de Lesson, qui ne renferment également qu’une seule espèce, l’Hubertia de Bory (qu'il faut, suivant nous, rétablir comme genre distinct) et dont les espèces sont assez nombreuses, —ces trois genres habitent exclusivement l’île de la Réunion. Au contraire, l'Adenostemma Forst., le Psiadia Jaco., le Conarrhenus Cass., se rencontrent à la fois à Maurice et à la Réunion. En ce qui concerne l’île de Rodrigue, nous ne dirons rien ici, n'ayant aucune donnée certaine sur les espèces qui y existent. Le seul genre Sarcanthemum Cass. est signalé (DC., Prodr., V, 867) comme trouvé à Rodrigue par Commerson (Laux, Dict., II, 89); à Bourbon par Bory de Saint-Vincent, et à Maurice, avec un point de doute, suivant Sprengel. Or, Bojer n’a pas rencontré à Maurice la seule espèce du genre (Sareanthemum Coronopus)(voy. Hortus mauritianus, p.179), à la Réunion, ni nous, ni aucun autre botaniste contemporain ne l’a retrouvée. C’est donc un point à réserver. Aussi bien Sarcan- themum Coronopus Cass. ne fait-il pas double emploi avec une autre plante dont nous parlerons plus loin, le Psiadia retusa DC.? 22 SUR UN GENRE NOUVEAU DE COMPOSÉES Avec l’Hubertia, dont les espèces (appelées par les créoles Ambawvilles) étagées sur les flancs de nos montagnes, impriment un cachet si particulier à la flore de la Réunion, l'un de ces gen- res les plus remarquables est le Psiadia. L'ile Maurice en fournit trois ou quatre espèces, dont l’une, appelée Baumier de l’île Plate (Psiadia balsamica DC., Prodr., V, 319), cultivée dans nos jardins de la Réunion comme plante médicinale, et toujours reproduite de boutures, à cessé depuis longtemps de porter ici des akènes fertiles, ainsi qu’il est arrivé, pour la même cause, à l’Ayapana (£upalorium Ayapana L.) et à «l'Zpéca du pays» (Tylophora asthmatica Wicnr et ArRx.) introduits depuis longtemps dans la médecine coloniale. À la Réunion, le Prodromus signale quatre espèces de Psiadia: 1. P. glutinosa Jaca. (Bois de reinette blanc, Bois collant. Bois guérit vite des créoles). — II habite nos hautes montagnes, de 800 à 1500 mètres d'altitude. 2, P. dentata DC. (Bois de reinette blanc, Bois de marrons). — [] habite des localités moins élevées, de 400 à 1200 mètres. Ces deux espèces sont extrêmement voisines. Leurs formes ariables les rapprochent parfois singulièrement. 3. P. linearifolia DC. — Cette espèce aurait été, suivant De Candolle, trouvée à Bourbon par Commerson. Mais pas plus que nous-même, aucun contemporain ne l’y a revue. Elle a donc dis- paru de notre ile, ou bien l’indication de Commerson est Inexacte. h. P. retusa (Lamx, Dict., 1, 90, sub Conyza; — Alix salsifolia, Comx., mss. ; vulg. /a Saliette). — Cette espèce diffère totalement des précédentes par ses feuilles épaisses, charnues, nullement visqueuses, et d’une saveur fortement salée. Elle habite les falaises, très-près du rivage de la mer. Tontes les espèces que nous venons d’énumérer appartiennent à la section Glutinaria DC. Dans une deuxième section Glan- dularia, Vanteur du Prodromus range une espèce de Madagascar qui diffère des Psiadia de Maurice et de Bourbon par des carac- tères tranchés, mais qui se rapproche des plantes dont nous DE LA FLORE INDIGÈNE DE L'ILE DE LA RÉUNION. 93 allons parler par la présence de nombreuses petites glandes qui eriblent les feuilles. C'est dans le groupe des Psiadiées et tout à côté du Psiadia, que doit prendre place le nouveau genre que nous proposons pour les trois espèces dont nous allons nous occuper. Une seule de ces espèces était jusqu'ici connue des botanistes. On la rencontre à la Montagne Saint-Denis, où elle est appelée vulgairement Bois marron, Telle est la différence dans le port et les organes de vé- gétation qu’elle offre avec les Psiadia, que Lamarck l'a prise pour un Conyza. Il la donne comme une variété du Conyza amygda- lina, grand arbuste de nos forêts (Dict., I, 90). C’est elle qu'il désigne ainsi : B. Eadem foliis sessilibus utrinque tomentoso-sericeis, La même erreur a été commise par nous tout d’abord, tant pour le Bois marron que pour une deuxième espèce qui habite Saint-Joseph. Avant d’en avoir analysé les fleurs, trompé par une ressemblance des plus frappantes, nous considérions ces plantes comme des variétés du Conyza amygdalina. Notre savant ami H. Frappier reconnut le premier les vrais caractères génériques de l'espèce de Saint-Joseph. Ces mêmes caractères nous les retrouvions bientôtaprès sur le Bois marron. Les longues ligules des fleurs femelles du rayon suffisaient au pre- mier examen à différencier complétement ces plantes des Conyza. Nous avons rencontré depuis, près des sources thermales alca - lines de Salazie et de Cilaos, une troisième plante offrant des ca- ractères génériques identiques, et dont le port d’ailleurs indiquait, à première vue, une étroite affinité avec les deux espèces précé- dentes. Les trois plantes dont nous parlons sont loin d’être communes. Chacune d'elles n’est représentée que par un petit nombre d’in- dividus. C’est ee qui explique que deux d’entre elles ont échappé aux recherches des botanistes voyageurs qui ont visité notre île. Ces trois espèces offrent des caractères génériques identiques. A quel genre appartiennent-elles ? 2! SUR UN GENRE NOUVEAU DE COMPOSÉES Il était tout d'abord facile de les rapprocher des Psiadia. Mais doivent-elles être comprises dans ce genre? Nous ne le pensons pas, etle nouveau genre Frappieria que nous proposons pour elles nous paraît différer du Psiadia par les caractères sui- vanls : PSIADIA: Feuilles toujours glabres, vis- queuses ou charnues, le plus sou- vent trinerviées. Capitule à fleurs médiocrement nombreuses. Fleurs du rayon à ligules cour- ies, entières ou 2-dentées. Akènes marginaux oblongs, ou cylindriques. Ovaires du disque avortés, réduits à un talon très-court. Aigrette assez courte, n’égalant pas le tube des corolles. FRAPPIERIA. Feuilles velues ou soyeuses, ni visqueuses ni charnues, penniner- viées, criblées de petites glandules. Capitule hémisphérique à fleurs, deux ou trois fois aussi nom- breuses. Fleurs du rayon à ligules lon- gues, étroites, entières ou 2-3-den- tées. Akènes marginaux très-compri- més, munis aux angles de deux bourrelets. Ovaires du disque avortés, longs, cylindriques, grêles. Aigrette à soies égalant et même dépassant les tubes. Je dédie ce nouveau genre à M. Charles Frappier, botaniste dis- lingué, qui le premier en a bien étudié les caractères. FRAPPIERIA. Capitulum heterogamum, hemispherieum, multiflorum, ra- diaturmn. Involueri squamæ pluriseriales, imbricatæ, elongato-lanceo- latæ , subæquilongæ , acutissimæ, villoso-hispidæ; marginibus scariosis, subeiliatis. Receptaculum alveolatum, fimbrilliferum. Radii flores 3-4-seriales, fœminei, ligulati. Tubus exilis, extus parcissime puberulus ; ligula elongato-spathulata, angusta, tubum DE LA FLORE INDIGÈNE DE L'ILE DE LA RÉUNION. 29 longitudine æquante vel superante, pappo longiore, apice integra, emarginata, vel 8#-dentata. Stigmata exserta, filiformia, subteretia, haud divergentia. Pappus uniserialis, conformis, disci radiique æquilongns, æqui- latus, setosus, barbellatus. Achænia ovaito-compressa, turgidula, angulis erassiusculis, pilosiuscula. Disci flores ovarii abortu masculi, tubulosi, basi angustati, fauce dilatati, 5-dentati, adpresse puberuli, pappis immersi. Connectivum supra antheras productum. Pappus conformis. Achænia abortiva, marginalibus fere æquilonga, eylindrica, emaciata, villoso-hispida. Frutices borbonici, erecti, ramosi, villosi nec viscosi. Folia alterna, breviter petiolata, penninervia, serrata, dentata, vel cre- nato-dentata, villosa vel tomentoso-sericea, glandulis minutis cre- briter punctata. Corymbi terminales, compositi, polycephali, aphylli vel bracteati. Flores albidi, inodori, Species 3. SPECIERUM ADUMBRATIO. À. FRAPPIERIA LITTORALIS, F. foliis brevissime petiolatis, oblongo-lanceolatis, basi angus- latis, apice obtusiusealis, mucronulatis, grosse inæqualiterque cre- nato-dentalis, utrinque villosis, capitulis 30-40-floris, corymbo laxo, pedunculis pubescentibus, ebracteatis. Frutex metralis, ramosus; ramis virgatis, teretibus, pubes- ) centibus, apice hirtis. Folia alterna (2) exstipulata, brevissime petiolata, ad apices ramorum conferta, basi angustata, in petiolum brevissimum attenuata, apice obtusiuseula, mucronulata, mem- branacea, supra villosa, aspera, subtus villosa ; pilis secus nervos longioribus adpressis; grosse inæqualiterque erenato-dentata, vel duplicato-dentata ; dentibus obtusis, acutiusculis, mucronu- 926 SUR UN GENRE NOUVEAU DE COMPOSÉES latisve ; penninervia; nervis lateralibus medioque superne fere inconspicuis, subtus vix prominulis, pallidioribus ; supra vires- centia, subtus pallidiora ; glandulis minutis numerosis punctulata, 8-11 centim. (eum petiolo, 2-3 millim.) longa, 3 centim. lata, Pe- tioli brevissimi, supra glabri, subcompressi. Corymbus compo- situs, laxus, foliis brevior. Pedunculi terminales et exaxillis supe- riorum foliorum orti, ebracteati, graciles, pubescentes, rufescentes, ramosi. Pedicelli filiformes, pubescentes. Capituli minores. Invo- lucri squamæ angustæ, elongatæ, acutæ, villosæ, marginibus scariosæ. Radii flores involucrum superantes. Achænia obovata, compressa, turgida, pilosiuscula, pappo siccitate rufescente, bar- bellato coronata. — Hab. Saint-Joseph, in littoralibus collibus ; — in loco dicto les Lianes ; — Saint-Pierre, in maritimis. Floret septembre necnon usque martium, 2. FRAPPIERIA MONTANA. F. folis petiolatis, lanceolatis, basi attenuatis, apice acutis, dentato-serratis, supra villosis, subtus sericeis, corymbo laxo, capitulis 60-80 floris, peduneulis aphyllis pedicellisque hispidis. Frutex metralis. Caulis teres, ramosus; ramis virgatis, teretibus, tomentoso-sericeis, apice pilis longis sericeis obtectis. Folia alterna ()exstipulata, petiolata, lanceolata, basi attenuata integraque, apice acuta, menibranacea, supra dense villosa, incana, subtus sericea, albicantia nitida, dentato-serrata (scilicet sinubus hine inde ob- tusis vel acutis) ; dentibus subæqualibus, acutiusculis ; penniner- via; nervis utrinque conspicuis, vix prominulis; glandulis mini- mis supra prominentibus conspersa, 6-8 centim. longa, 2 centim. lata. Petioli breves, compressi, supra glabriusculi, 7-8 millim. longi. Corymbus compositus, laxus. Peduneuli terminales et ex axillis foliorum supremorum orti aphylli, hispidi, parce ramosi. Pedicelh hirti. Capituli multiflori. Involueri squamæ elongatæ, angustæ, aculæ, marginibus scariosæ, subeiliatæ, medio dorsa DE LA FLORE INDIGÈNE DE L’ILE DÉ LA RÉUNION. 27 hispidæ. Radii discique florum tubi pappis æquilongi. Achænia oblonga, compressa, turgidiuscula, pilosiuseula, pappo setaceo, barbellato, siccitate vix rufescente coronata. Hab. Montagne Saint-Denis; la Possession. — Altil. 200- h00 metr. — Floret septembre. Vernacule : Bois marron. 3. FRAPPIERIA THERMALIS. F. foliis minoribus, lanceolatis, angustis, petiolatis, basi in petio- lum brevem attenuatis, apice acutis, serratis, utrinque dense tomentoso-sericeis, corymbo conferto patulo, capitulis ultra 100- floris, majoribus ; pedunculis ramosis, folia superantibus pedicel- lisque hispidis. Frutex metralis, ramosus ; ramis virgatis, teretibus, striatis, cicatricibus foliorum delapsorum notalis, tomentoso-sericeis. Fo- ha alterna (©) exstipulata, petiolata, lanceolata, minora, angusta, basi longe attenuata integraque, apice acuta ; membranacea, cras- siuscula, utrinque dense tomentoso-sericea, albicantia, subtus nitida, basi integra, apice usque ad limbum medium serrata ; ser- raluris aeutis; penninervia; pagina supera fere enervia; nervis sublus vix prominulis, pallidioribus, glandulis (pilis avulsis con- spieuis) minimis, numerosis punctulala, 4 centim. longa, 8-10 nullim, lata, Petioli breves, compressi, 8 millim. longi. Corym- bus compositus, confertus, patulus. Peduneuli terminales et ex axillis foliorum superiorum orti, bracteati, ramosi pedicellique liliformes, hispidi. Bracteæ 2, 3, lineares, elongatæ, basi longe angustalæ, dentatæ, acutæ, villoso-sericeæ. Capituli majores, he- mispheriei. Involueri squamæ elongatæ, angustæ, acutæ, margi- nibus seariosæ, subciliatæ, medio dorso hispidæ. Radii disci- que florum tubus pappo fere æquilongus vel parum brevior. Ligulæ elongato-spathulatæ, apice sæpius integræ. Achænia obovala, compressa, turgidiuscula, pilosiuscula, pappo setaceo, barbellato, siceitate flavicante coronata. 28 NOTE SUR L'ATAMISQUEA. Hab. Salazie et Cilaos, prope thermales fontes. — Altit. circiter 800-1200 metr. Floret septembre, cum alts. NOTE SUR L'ATAMISQUEA. L’Atamisquea emarginata de M. Miers a été signalé comme avant été trouvé par lui au Chili, et par MM. Bentham et Hooker, dans leur Genera (969), comme croissant aussi en Californie. Les deux localités sont donc séparées l’une de l’autre par une distance de 75 degrés environ. Aujourd'hui, nous avons reconnu dans un point intermédiaire, la province de Tarija en Bolivie, un Atamis- quea que M. Weddell a récolté en janvier 1846, et qui ne nous parait pas spécifiquement différent de la plante de M. Miers, autant que nous pouvons en juger d’après la description de celle-ci. L'étude de cette plante nous permet de rectifier quelques-unes des modifications apportées par MM. Bentham et Hooker (Gen., 109, n. 49) à la caractéristique générique autrefois donnée par M. Miers. La première rectification est relative au mode d’inflo- rescence. M. Miers avait cru (in Trans. Linn. Soc., XXI, 1, t. 1) que les fleurs sont solitaires et axillaires. MM. Bentham et Hooker disent au contraire : « Flores solitarii v. bini terminales gracile pedicellahi. » Nous ne pouvons cependant nous ranger à cette dernière opinion, parce que les jeunes rameaux nous ont paru terminés par un bourgeon. Au-dessous de celui-ci, il y a quelques feuilles, et les deux dernières sont presque opposées ou plus sou- vent alternes. Et c’est dans l’aisselle de la dernière ou des deux dernières feuilles qu'il y a un pédoneule floral. Quand il n’y en à qu'un, la fleur rejette de côté le petit bourgeon terminal qui devient ainsi oppositifolié, et elle peut alors paraitre terminale, mais elle ne l’est pas en réalité, et la manière de voir de M. Miers nous paraît seule acceptable. NOTE SUR L'ATAMISQUEA. 29 Les folioles extérieures du périanthe sont au nombre de quatre : deux plus extérieures, plus grandes, chargées en dehors de poils peltés écailleux ; et deux intérieures, alternes avec les précédentes, bien plus petites. Les deux premières étaient seules des sépales pour M. Miers. Les deux autres, qu’il considérait comme des pétales, représentent un verticille intérieur du calice pour MM. Bentham et Hooker ; et cette interprétation paraît très-admis- sible quand on observe la constitution du calice tétramère de cer- tains Capparis. Restent alors, pour la corolle, quatre folioles alternes avec les précédentes : deux antérieures et deux posté- rieures ; ces dernières un peu différentes des deux autres, non pour la longueur, qui est sensiblement la même, mais pour la con- figuration de leur base, qui est plus concave en dedans et mieux séparée par un léger rétrécissement de la portion supérieure du limbe, dans les pétales antérieurs. En dedans du périanthe, le réceptacle prend une forme toute particulière, qui n’a pas été décrite jusqu'ici en détail et qui, bien caractéristique du genre Atamisquea, rappelle ce qui s’observe dans certaines Légumineuses à fleur irrégulière. C’est bien, comme on l’a dit, une sorte de cupule, mais telle que son point le plus déprimé n’est pas exactement au centre. Il se rapproche davantage du bord antérieur. Vers le bord postérieur s’insère au contraire le support commun des étamines et du pistil, qui est aussi très-nette- ment excentrique. Ce support est fort irrégulier. Sa forme géné- rale est celle d’une colonne, évasée supérieurement en chapiteau, et arquée de telle façon qu’elle tourne en avant sa concavité. De plus, toute la hauteur de cette concavité est pourvue d’une dilata- tion verticale en forme de erête ou de carène saillante, regardant le côté antérieur de la fleur, et, par suite, la fossette que présente plus en avant le réceptacle. Les bords du réceptacle sont des plus irréguliers; ils se pro- longent, en avant et sur les côtés, en trois languettes glanduleuses des plus inégales. L'antérieure est de beaucoup la plus grande; elle s'avance dans l’intervalle des deux pétales antérieurs, et vient 30 NOTE SUR L ATAMISQUEA. s'appliquer contre la ligne médiane de la face interne du grand pétale antérieur. Les deux languettes latérales sont plus petites, plus rapprochées du centre de la fleur, situées à peu près au même niveau que les pétales latéraux dont elles occupent l'intervalle. Restent les organes sexuels, insérés sur la plate-forme de cette sorte de chapiteau dont nous avons parlé. L’androcée nous a paru constamment représenté par neuf étamines, six fertiles et trois stériles, absolument comme l'indique M. Miers. Des six étamines fertiles, il y en a deux postérieures, deux latérales et deux anté- rieures. Les staminodes sont, l’un antérieur, alterne avec les deux dernières : c’est le plus grand ; etles deux autres, de même forme, mais plus grèles et plus courts, placés dans l'intervalle des éta- mines fertiles antérieure et latérale de chaque côté. Le gynécée esi supporté par un podogyne grêle, inséré au centre du chapiteau. L'ovaire, en forme d’ovoïde allongé, est surmonté d’un stigmate sessile, comme on l’a dit; mais son organisation intérieure est mal connue. Comme le fruit a été décrit de la sorte par M. Miers : Bacca... post siccationem 1n valvas quatuor pressione solubilis, sed non dehiscens.. », MM. Bentham et Hooker admettent l'existence de quatre placentas pluriovulés. Nous n’avons pu compter que deux placentas opposés, chargés chacun de deux séries verticales et parallèles d’ovules transversaux où descendants. De ce qui pré- cède, nous tirons la descriplion sommaire du genre Atamisquea, modifiée de la façon suivante. ATAMISQUEÀ Miers. Sepala 4, 2-seriata; exteriora (anticum et posticum) multo majora concava, extus lepidota, arcte valvata ; interiora (lateralia) minora subspathulata, margine attenuata. Petala 4, param in- æqualia; anteriora 2 posterioribus dissimilia, Receptaculum oblique inæquali-cyathiforme, excentrice et antice concavum ; margine in glandulas 3 alternipetalas linguiformes (anticam longiorem latera- lesque 2 breviores paulo interiores) producto, Genitalia summeæ SUR LE GENRE VLOBERA. 91 columnæ dilatatæ, arcuatæ, antice concavæ carinatæque imserta. Stamina 9, quorum fertilia 6 (anteriora 2 et posteriora 2); fila- mentis liberis ; antheris introrsis basifixis, demum curvatis, 2-ri- mosis; sterilia 3, ananthera; antico 4 longiore, alternipetalo ; lateralibus 2, eum fertilibus antico lateralique utrinque alternan - tibus. Germen gracile stipitatum elongato-ovoideum dense lepi- dotum ; stigmate sessili acuto; placentis 2, 2-seriatim œ-ovulatis. Bacca (test. cl. Miers) ovoidea subearnosa dense lepidota, stylo api- culata, -locularis, pulpa parca farcta, post siccationem in valvas pressione solubilis, nec dehiscens; replo persistente, Semina pauca (1, 2) cochleato-reniformia ; embryonis exalbuminosi hippocrepiei colyledonibus ineumbentibus, invicem plicato-convolutis. — Frutex americano-occidentalis (chilensis, bolivianus et californicus), ra- mosus rigidus, squamulis eleagnoideis lepidotus; ramulis divari- catis, nune spinescentibus ; fois alternis v. subopposilis parvis lineari-oblongis petiolatis ; floribus pedunculats ad folia 4, 2 rami superiora axillaribus. SUR LE GENRE DOBERA. Ce n’est qu'avec doute que la plupart des auteurs, comme nous- même, dans notre travail sur l'Organisation et les affinités des Salvadoracées (in Adansonia, IX, 290), rapportent au genre Sal- vadora le Tomex glabra Forsk. (FE. æqg.-arab., 32), c’est-à-dire le Dobera glabra J. (G'en., h25), ou le Schizocalyæ coriacea Hocusr. (in Flora, XXVI, Il, Bes Beil., 1). Cette plante n'avait jamais pu être étudiée de près en France, où ses fleurs n’existent pas dans les herbiers, et l'on savait seulement que ses feuilles sont très-analogues à celles des Salvadora, de même que ses fruits et ses graines, qui sont seulement plus volumineux, plus allongés surtout que ceux du $. persica. L'organisation de l’embryon est essentiellement la même dans les deux plantes. Aujourd’hui, je dois 92 SUR LE GENRE DOBERA. à l'obligeance de M. Reichardt, de l'Herbier impérial de Vienne, d’avoir pu analyser les fleurs de l'échantillon de L. Cienkowski (n. 286), et de modifier sur plusieurs points la caractéristique donnée par Hochstetter. De cette analyse, il résulte quel’autonomie du genre Dobera estincontestable, si analogue d’ailleurs qu'il soit aux autres Salvadoracées, et qu’on peut le définir un Salvadora ou un Moneha à étamines monadelphes; ce fait explique que Hoch- stetter en ait fait une Méliacée. Deux ou trois fois plus grandes que celles des Salvadora, les fleurs du Dobera sont hermaphrodites. Leur réceptacle est légè- rement concave ; il a la forme d’une petite cupule, fort peu pro- fonde, sur les bords de laquelle s’insèrent le périanthe et l'an- drocée. Le centre porte en dessus le gynécée, tandis qu’en dessous il s’insère sur l’axe del'inflorescence; et autour de ce point d’inser- üon il y a un bourrelet glanduleux, proéminent, et entourant une petite fossette au fond de laquelle se voit la cicatrice de l'insertion. Le calice est gamosépale, à quatre lobes dont nous n'avons pu constater le mode de préfloraison. La corolle est formée de quatre pétales libres ; et, en face de la ligne médiane de chacun d’eux, le réceptacle porte une glande charnue, aplatie, obtuse. Les éta- mines sont aussi au nombre de quatre, alternes avec les pétales et les glandes. Leurs filets sont unis jusque vers le milieu de leur hauteur en une sorte de cornet obconique; après quoi, ils devien- nent hibres et s’atténuent graduellement jusqu’à leur sommet qui porte une anthère allongée, subsagittée, très-aiguë, introrse, bi- Joculaire et déhiscente par deux fentes longitudinales. Le gynécée est libre. Son ovaire, un peu rétréci à la base, s’atténue supérieu- rement en un sommet conique, surmonté d’un très-petit stigmate, régulier ou un peu plus développé d’un côté, celui où l'ovaire renferme une loge fertile. Dans la fleur que nous avons ouverte, en eflet, il y avait deux loges ovariennes, l’une peu volumineuse et vide; l’autre, fertile, contenait un ovule anatrope, ascendant, à micropyle inférieur et latéral, comme dans les Monetia. Un court funicule, inséré presque à la base de la loge, supportait l’ovule et SUR LE GENRE DOBERA, 99 se dilatait un peu au-dessous de son micropyle, qu'il oblurait en partie. Sur le fragment d’inflorescence que j'ai examiné, les fleurs étaient opposées, décussées, chacune dans l’aisselle d’une petite bractée concave et caduque. Au-dessus de cette braclée se voyait une petite fossette à rebord cireulaire saillant, contre lequel était appliqué le bourrelet que nous avons signalé à la base du récep- tacle floral. Entre ces deux bourrelets, il y a done une sorte de ligament très-court qui unit la fleur sessile à l'axe sur lequel elle est portée, mais qui demeure entièrement caché dans la ca- vité formée par les deux rebords saillants de la fossette de l’axe et de celle de la fleur. En somme, le Dobera sedistingue du Salvadora par son ovaire non uniloculaire, du Monetia par l'indépendance complète de ses pétales étroits, de l’un et de l’autre par la monadelphie de son androcée, par la présence des glandes oppositipétales et par la légère concavité de son réceptacle floral. 1. (12 juin 4874.) 3 DESCRIPTION D UN NOUVEAU GENRE DE TILIACÉES A FLEURS OLIGOSTÉMONES On sait combien il est souvent difficile d'établir une limite bien nette entre les familles des Ternstræmiacées, des Tiliacées et des Bixacées. On s’accorde à admettre que ces deux dernières diffè- rent l’une de l'autre par la placentation, axile dans les Tiliacées, pariétale dans les Bixacées. Nous voyons cependant que notre genre ÂVettoa (1), dont la placentation est franchement pariétale, est placé par plusieurs auteurs parmi les Tiliacées, dont il a, 1l est vrai, tous les autres caractères. D’autre part, le Microsemma de Labillardière(2) estrangé actuellement parmi les Ternstræmiacées, uniquement parce que la préfloraison de son calice est imbriquée, et qu’elle esi en général valvaire dans les Tiliacées. Or comme l’organisation du Microsemma est encore incomplétement connue, nous avons cherché à obtenir cette plante de plusieurs des explo- rateurs de la Nouvelle-Calédonie. La plupart de ceux auxquels nous avons eu recours nous ont remis, avec le Microsemma salici- folia Lamizz., une autre plante qui paraît être bien commune dans le pays, ear il n’y a pas de collection où elle n’abonde, et qui leur semblait à tous si analogue au Microsemma par les caractères exiérieurs, qu'ils étaient tentés de la considérer comme une seconde espèce du même genre. Toutefois, avec les principes actuellement admis dans la classification, elle ne saurait appar- 4) Adansonia, VI, 238, t 7. 2) Sert. austro-caled., 58, t. 57. DESCRIPTION D'UN NOUVEAU GENRE DE TILIACÉES. 39 tenir à la inême famille. Son calice très-strictement valvaire en fait, non une Ternstræmiacée, mais une Tiliacée. Plusieurs carac- tères importants la distinguent en outre du Microsemma. Elle me paraît devoir former un type générique nouveau qui est remarqua- ble parmiles Tiliacées, à cause du nombre réduit de ses étamines, de ses ovules, par l'absence de la corolle et la diclinie des fleurs. Ce dernier caractère et la direction des différentes régions ovulaires lui donnent en même temps quelques ressemblances avec les Eu- phorbiacées. Je suis heureux de dédier ce genre à M. le comte de Solms, connu par ses récentes recherches sur les Chloranthacées, les Lennoacées et sur les plantes parasites en général. Voici main- tenant les résultats de mes analyses. Les fleurs des Solmsia sont dioïques. Dans les fleurs mâles, il y a un calice gamosépale, à quatre divisions profondes, épaisses et valvaires. La corolle manque totalement. L’androcée est formé de huit étamines, dont quatre opposées aux divisions du calice, et quatre alternes. Leurs filels sont libres, insérés sous le rudiment de gynécée qui occupe le centre de la fleur, et formées d’un filet assez long, un peu replié sur lui-même dans le bouton, terminé par une anthère biloculaire, extrorse, déhiscente par deux fentes longitudinales. Son connectif est légèrement arqué, et c’est au fond de sa concavité intérieure que s'attache le filet. Le pistil est stérile; cependant toutes ses parties existent à l’état rudimentaire ; on y voit un petit ovaire libre, avec des loges contenant une ébauche d’ovule, et un style terminé par une petite tête qui rap- pelle avec de moindres dimensions le stigmate des fleurs femelles. Celles-ei ont le même périanthe que les fleurs mâles. Leur androcée est représenté par huit lanières au sommet desquelles il va un petit corps glanduleux qui tient la place de l’anthère. L'ovaire est à trois ou quatre loges, et il est surmonté d’un style cylindrique, un peu replié sur lui-même dans le bouton, et ter- miné par une grosse tête stigmatifère où trois ou quatre lobes se dessinent peu nettement, répondant aux loges de l'ovaire. Dans chacune de celles-ci il y a un ovule, inséré vers le haut de l'angle 56 DESCRIPTION D'UN NOUVEAU GENRE DE TILIACÉES interne, et descendant, anatrope, avec le micropyle tourné en haut et en dehors. Le fruit est une capsule en forme de pyramide renversée, à trois ou quatre pans, suivant le nombre de loges qu'elle renferme. Sa base atténuée est entourée du calice persistant. A la maturité, elle s'ouvre suivant sa longueur par trois ou quatre fentes qui répondent au milieu du dos des loges ; et les panneaux qui s’éta- lent alors de haut en bas portent chacun sur le milieu de leur face interne une des cloisons qui s’est séparée des autres et a laissé le centre du fruit libre. Les graines peuvent alors s'échapper. Elles sont oblongues, comprimées sur les côtés, et leur tégument est triple. La couche superficielle est molle, charnue, jaunûtre, chargée de poils elair-semés qui sont un peu plus abondants vers la région chalazique, laquelle s’atténue inférieurement en une pointe plus ou moins prononcée. La seconde enveloppe termmale est épaisse, crustacée, lisse, luisante, noirâtre, cassante. En dedans d’elle est une membrane blanche qui enveloppe l’albu- men, Celui-ci est charnu, et presque toute sa longueur est occupée, suivant son axe, par un embryon étroit, à radieule supère cylindrique et à cotylédons allongés, un peu plus larges que la radicule. La première espèce de ce genre que nous connaissions est un arbre moyen dont les jeunes rameaux, les pétioles, la faceinférieure des feuilles sont, de même que les boutons et les pédicelles, chargés d’un fin duvet velouté, court et serré, d’une couleur fauve doré. Les feuilles sont alternes, pétiolées, sans stipules, simples, entiè- res, épaisses, coriaces, en forme de cœur allongé, atténuées en coin à la base, obtuses, arrondies, ou rétuses, ou émarginées, ou courtement apiculées au sommet. L’apicule est, dans ce cas, l'extrémité de la nervure principale, qui est très-saillante en dessous de la feuille, de même que les bords réfléchis du limbe. Les nervures secondaires, pennées, sont nombreuses, obliques, toutes parallèles les unes aux autres. En dessus, le limbeest glabre, lisse, luisant, d’un vert plus fonce. Les nervures secondaires n'y A FLEURS OLIGOSTÉMONES. 87 sont pas visibles, et la côte est indiquée par un sillon longitudinal médian. Les fleurs sont réunies au sommet des rameaux et dans l’aisselle des feuilles voisines du sommet; elles forment en ce point une petite grappe ramifiée composée de cymes. À l’âge adulte, la côte seule de la feuille conserve un léger velouté en des- sous ; le reste de sa face inférieure est glabre. L'apicule du sommet est souvent nul; de sorte que l’échancrure de la feuille obcordée est bien marquée. Ce sera notre S. calophylla. Dans une autre espèce, également abondante dans les collections, les fleurs et les fruits sont sensiblement les mêmes. Mais les feuilles sont plus petites, apiculées, non cordées, et simplement arrondies au som- met; même à l’âge adulte, leur face inférieure est couverte d’un duvet velouté, d’un jaune doré, qui empêche presque compléte- ment qu’on n’aperçoive les nervures primaires, et qui se retrouve abondamment sur les pétioles, les jeunes rameaux et les axes de l’inflorescence ; de là le nom spécifique de S. chrysophylla. SOLMSIA. Flores ahortu diœci. Calyx subcampanulatus, 4-fidus, valvatus. Corolla 0. Flos masculus. Stamina 8, quorum 4 calycis lobis opposita, 4 autem alterna; filamentis sub pistilli rudimento hypogynis; antheris extrorsis, 2-locularibus, longitudinaliter ri- mosis. Germen sterile, 4-loculare ; stylo parvo, apice minute capi- tato. Flos fœmineus. Stamina sterilia, apice glandulosa. Germen k-loculare ; ovulis solitariis ad summum angulum internum in- sertis descendentibus anatropis; micropyle extrorsum supera. Fructus capsularis obpyramidatus, basi attenuata calyce persis- tente cinctus, loculicide 3, 4-valvis ; valvis medio intus septiferis. Semina oblonga, compressa, extus carnosa parce pilosa ; chalaza in acumen arillosum infra producta ; albumine carnoso ; embryonis axilis, albumini subæqualis, eylindrici, radicula elongata supera ; cotyledonibus oblongis tigella paulo latioribus, — Arbores 38 DESCRIPTION D'UN NOUVEAU GENRE DE TILIACÉES. v. frutices ex parte fulvido v. aureo-velutini ; foliis alternis, exsti- pulaceis petiolatis simplicibus, basi attenuatis, coriaceis penniner- viis ; COStA Crassa ; nervis primaris crébris tenuissimis obliquis, supra vix v. haud conspicuis; floribus in axillis foliorum ramuli superiorum v. ad summos apices in racemos parvos compositos cymiferos dispositis. A. SOLMSIA CALOPHYLLA. Arbor media; ramis glabris ; adultis cicatricibus foliorum sub- orbicularibus fuscatis notatis ; junioribus tomento brevissimo ru- guloso fulvido obsitis. Folia alterna, in summis ramulis conférta, oblongo-obcordata (7-9 cent. longa, 4, 5 cent. lata), basi longius- cule cuneata, apice rotundata, emarginata v. cordata, integerrima ; margine leviter reflexo ; valde coriacea, supra glaberrima nitida Iævia dense viridia, subtus multo pallidiora lutescentia; costa subtus valde prominula crassa siriata, in foliis junioribus parce villosa, supra lineari-sulaiformi; nervis primartis creberrnnis obliquis subparallelis tenuissimis. Petioli (ad 2 cent. longi) eras- sissimi striali; juniores villosuli. Inflorescentiæ petiolis subæquales v. paulo longiores parce ramosæ villosulæ. Calyx subcampanu- latus. Fructus obpyramidatus (ad 4 cent. longus) fulvido-villosus, apice emarginatus.— In sylvis montium Novæ-Caledoniæ. 2. SOLMSIA CHRYSOPHYLLA. Arbor parva? Rami inæquali-angulati; juniores, uti petioli foliorumque pagina inferior, inflorescentia fructusque aureo- velutini. Folia breviuseule (4-1 cent.) petiolata, oblongo-obovata (ad 5 cent. longa, 1i-2 cent. lata), basi longe angustata, apice rotundata breviterque summa costa apiculata, integerrima ; mar- gine reflexo; coriacea crassa, subtus glaberrima nitida evenia, neenon dense aureo-villosula ; costa subtus valde prominula crassa villosa, supra lineari-sulciformi ; nervis primartis crebris obliquis, SUR LE PSILOXYLON. 89 subtus vix conspicuis. Inflorescentiæ in axillis supremis axillares, folio subæquales v. vix dimidio breviores multifloræ. — In mon- tuosis Novæ-Caledoniæ. SUR LE PSILOXYLON. Le genre Fropiera, établi en 1859, par M. J. Hooker, dans le vol. V (1,t. D) du Journal of the Linnean Society, a été placé par MM. Bentham et Hooker (Gen., I, 725) parmi les Genera anomala de la famille des Myrtacées. Plus tard (775), les mêmes auteurs sont revenus sur ce genre à propos des Lythrariées, et il leur a paru être le même que le Psiloæylon de Dupetit-Thouars, signalé par Gau- dichaud (in Freycin. Foy. Bot., 30), puis nommé par Endlicher (Gen., 1205) à la suite du genre Physopodium (n. 6168), et enfin décrit sommairement, en 1856, par M. Tulasne (in Ann. sc. nat., sér. 4, VI, 138), quidoute fort de ses affinités avec les Lythrariées. Ses rapports avec les Myrtacées nous paraissent, il est vrai, beau- coup moins intimes encore; et, à part les ponctuations glandu- leuses de ses feuilles, nous ne lui voyons guère de caractères appartenant à cette famille, sinon de ces traits exceptionnels parmi les Myrtacées, et qui se retrouvent dans maint autre groupe, comme l'alternance des feuilles, la diclinie des fleurs, l'indépendance totale du gynécée, le nombre défini des étamines. Avant tout, nous de- vons légèrement modifier la caractéristique donnée du Psiloxæylon, c’est-à-dire du Bois maigre ou Bois sans écorce, de Bourbon etde Maurice, quenous trouvons abondamment représenté dans les col- lections de Commerson, de Dupetit-Thouars, de Sieber, de Bernier et de Boivin. M. Hooker n’a décrit que des fleurs hermaphrodites; ce qui nous fait supposer que la plante est polygame ; car nous n'avons vu, de notre côté, que des fleurs mâles avec un gynécée fort incomplétement développé, ou des fleurs femelles avec un androcée rudimentaire. = 0 SUR LE PSILOXYLON. Dans la fleur mâle, nous voyons un réceptacle sous forme d’une large coupe évasée, à parois peu épaisses, avec cinq ou, plus rarement, six petits sépales sur les bords de la coupe. Ils sont imbriqués au début, mais cessent de bonne heure de se toucher. Dans leurs intervalles s’insèrent en même nombre des pétales périgynes, également imbriqués, atténués à leur base, qui est arti- culée et se détache de bonne heure du réceptacle. Au même ni- veau s'atachent encore sur les bords de la coupe dix étamines, dont cinq alternes avec les pétales, el cinq superposées, libres, à anthère biloculaire, d’abord introrse, puis oscillante au sommet de son filet subulé et déhiscente par deux fentes longitudinales. Le gynécée est stérile; c’est un petit corps ovoïde, supporté par un pied court, et surmonté d'un style rudimentaire. Il est néan- moins creusé de trois ou quatre petites loges, dans l’angle interne desquelles il y a un placenta chargé d’un grand nombre de petits ovules, également rudimentaires et stériles. Dans les fleurs femelles, le réceptacle est le même, ainsi que le périanthe; mais il est difficile de voir les étamines réduites à des languettes périgynes extrêmement courtes. Le gynécée, au con- traire, prend tout son développement. Dans ses trois ou quatre loges ovariennes, il y a de nombreux ovules parfaits, insérés sur un placenta axile; et le style, d’abord cylindrique et dressé, se partage bientôt en quatre lobes allongés, aplatis, charnus, obtus au sommet, étalés, puis réfléchis sur le sommet de l’ovaire ; de telle facon qu’on ne voit plus nettement que leur face supérieure ou intérieure, toute chargée de fines papilles stigmatiques. Le fruit est semblable à la fleur femelle, avec des dimensions plus grandes. La corolle seule s’en est séparée. C’est une baie qui renferme de nombreuses graines. Leur tégument superficiel est épais, mou, inégal à ea surface. Le técument profond, plus mince et plus ré- sisfant, enveloppe un assez gros embryon charnu à radieule cylin- drique. Le Psiloxylon est un arbuste à feuilles alternes, simples, sans stipules et à fleurs disposées en cymes ramifiées, axillaires ou latérales. La forme des feuilles est peu variable; quelques-unes SUR LE PSILOXYLON, ha sont elliptiques, un peu atténuées aux deux extrémités. Plus sou- vent la base est presque cunéiforme. Le sommet est rarement un peu acuminé. Le limbe est entier, coriace, glabre, comme toute la plante, lisse et luisant en dessus, avec une teinte bronzée ou d’un vert bleuâtre très-prononcé (sur les échantillons secs), tandis qu’en dessous il est beaucoup plus pâle. La nervure prin- cipale est rougeâtre, très-visible, faisant suite à un pétiole court et épais. Les nervures secondaires sont nombreuses, ténues, très- rapprochées et paralleles entre elles. Vers les bords, elles se divi- sent suivant des angles très-aigus. Les ponetuations glanduleuses, pellucides, dont la feuille est chargée, sont inégales et très-pro- noncées dans le jeune âge. Les branches du Psiloæylon sont cy- lindriques, avec des coussinets très-saillants. Là où les feuilles sont tombées, le coussinet présente une large cicatrice orbi- culaire. Les localités indiquées dans les herbiers de Paris pour le P. mauritianum(Fropiera mauritiana Hook. Fr.) ne sont pas très- nombreuses. Commerson l’a récolté, non-seulement à Maurice (n. 297), mais encore à Bourbon, «en février 1773, dans le bois delaVillebague ». Boivin (n.1806) l’a reçu de Bernier, et l'indique comme croissant à Maurice, dans la plaine de Moka. Il note la plante comme étant dioïque. Dans la seconde ccllection du Flora mauritiana de Sieber, elle porte le numéro 193. Les rapports du Psiloxylon avec les Lythrariacées sont grands, ilest vrai. Mais malgré la division de son ovaire en loges com- plètes, je crois qu’il y a lieu, en même temps, de le comparer à plusieurs genres des groupes des Bixacées et des Samydées, dont les feuilles sont alternes, ponctuées, dont les fleurs sont diclines etont un réceptacle cupuliforme autour duquel s’insèrent le pé- rianthe et l’androcée. C’est là peut-être que se rencontreront en définitive ses plus étroites affinités. Ÿ NOTE SUR LE RIGIOSTACHYS. Le Rigiostachys squamata Pr. (in Hook. Journ., VI, 29) qui, d’après M. Planchon, est peut-être le Recchia de Sesse et Moçinno, a des affinités fort douteuses. Il a été placé parmi les Simarou- bées par MM. Bentham et J. Hooker (Gen., I, 309, n. 7), qui cependant reconnaissent ses rapports avec les Rosacées. M. Plan- chon l'avait d’abord adjoint aux Connaracées ; puis il l’a trouvé analogue par les fleurs au Suriana, sans doute à cause de la cou- leur jaune et de l’odeur du périanthe, et du style gynobasique. Jusqu'ici nous n'avions pu étudier cette plante, mais nous l'avons enfin retrouvée au Muséum de Paris, parmi les collec- tions de Galeotti, et nous devons d’abord en donner une nouvelle analyse qui modifie un peu les caractères qui lui ont été jusqu'ici attribués. Il'importe surtout de rectifier ce qu'a dit M. Planchon de Ja direction de l’ovule ; car il a cru apercevoir en bas le mi- cropyle, qui est au contraire tourné vers la partie supérieure de la loge ovarienne, et qui est recouvert en ce point par un obtu- rateur celluleux, comme celui de la plupart des Prunées et de quelques autres Rosacées. La fleur du Rigiostachys a un petit réceptacle cupuliforme. Sa concavilé est peu prononcée, il est vrai, mais elle existe et elle est bordée du disque, lequel est continu et présente vingt créne- lures faisant alternativement saillie en dedans et en dehors. Il y a donc extérieurement dix concavités ; elles répondent à l’insertion des dix étamines. Le calice et la corolle sont insérés un peu plus bas que l’androcée ; ils sont formés chacun de cinq folioles, libres, membraneuses, colorées. Les sépales sont plus larges et plus courts que les pétales. Les premiers sont disposés dans le bouton en préfloraison quinconciale, et les derniers sont imbriqués d'une facon variable. Leur base atténuée est comme articulée et se dé- tache de bonne heure. Les étamines sont libres, superposées, cinq aux sépales et cinq aux pétales. Leur filet est subulé, et leur NOTE SUR LE RIGIOSTACHYS. à anthère, à peu près ovale, est primitivement introrse. Plus tard elle devient légèrement oscillante sur le sommet très-ténu du filet. Du centre de la cupule réceptaculaire, et à un niveau un peu in- férieur à celui de l'insertion des étamines, se dressent deux petits corps obconiques qui sont les supports des carpelles. On rencontre de pareils corps dans un assez grand nombre de Rosacées. Le carpelle s'articule sur leur extrémité supérieure et s’en sépare fa- cilement à l’âge adulte. Il est composé d’un ovaire uniloculaire presque orbiculaire, un peu réniforme, légèrement comprimé sur les côtés, et d’un style presque gynobasique, terminé par une lête stigmatifère. L'insertion du style sur l’angle interne de l'ovaire varie suivant l’âge, et elle se fait d’autant plus bas, que le gynécée est moins jeune. Dans l'angle interne de chaque ovaire, il yaun placenta court et assez épais. M. Planchon à dit qu'il portait deux ovules. MM. Bentham et J. Hooker considèrent ce nombre comme exceptionnel, ne l’ont rencontré qu’une fois, di- sent-ils, et ont vu plus ordinairement l’ovule solitaire. Je ne sau- rais être de leur avis ; mais je crois qu'ils ont pu prendre pour un seul ovule deux ovules collatéraux étroitement pressés l’un contre l’autre sur Ja ligne médiane de l'ovaire et même aplatis de ce côté au point de s'appliquer l’un contre l’autre par une assez large sur- face plane. Il y a d’ailleurs une disposition particulière qui main- tient ces deux ovules l’un contre l’autre : c'est la présence de lobturateur commun qui coiffe leurs micropyles. L'ovule est descendant et anatrope, avec le micropyle dirigé en haut et en dehors ; mais l’obturateur le cache jusqu'à un certain point et doit être écarté pour qu’on l’aperçoive nettement. Le Rigiostachys a des feuilles alternes, stipulées, imparipinnées, et des fleurs très-nombreuses, réunies sur une grande grappe rameuse dont les divisions tertiaires, disposées dans l’ordre di- stique, sont chargées de bractées alternes. La fleur est portée par un court pédicelle placé dans l’aisselle de la bractée, articulé à sa base et accompagné de deux bractéoles latérales stériles. A ces caractères, elen ajoutant quelques traits négatifs, tels LA NOTE SUR LE RIGIOSTACHYS. que l'absence d'amertume dans les différentes parties de la plante, et eu égard à la manière dont sont organisés et insérés les car- pelles. à la direction des ovules, à la présence de l’obturateur qui coiffe leur micropyle, ete., il me parait vraisemblable que le Rigiostachys est une Rosacée, Rosacée anormale, il est vrai, à cause du peu de profondeur de sa coupe réceptaculaire et de la disposition de son inflorescence. Toutefois beaucoup de genres de la série des Quillajées représenteraient des types rosacés beau- . coup plus anormaux encore que le Rigiostachys. SUR UN GENRE DE CRUCIFÈRES PÉRIGYNES Le genre Subularia de Linné est célèbre par ses deux espèces. L'une, de découverte relativement récente, est le S. monticola de M. À. Braun, cette curieuse Crucifère des lacs des montagnes de J’Abyssinie, que M. Schimper a récoltée en abondance, et que M. Schweinfurth a fait connaître par une de ces planches litho- graphiées comme il en a publié quelques-unes à Berlin, pour plu- sieurs plantes abyssiniennes. L'autre est l'espèce linnéenne, qui a servi de prototype au genre, le S. aquatica, el qui répond à la fois aux S. vulgaris, erecta et fragilis de Ray. Celle-ci habite aussi sur les montagnes et dans des amas d’eaux où elle affecte le port d’une petite Monocotylédonée. Elle s’est rencontrée dans presque tous les pays de l’Europe, et elle a surtout occupé les floristes français, attendu que, signalée jadis dans les lacs des Vosges, notamment par Soyer-Villemet, elle n’y avait pas été retrouvée pendant un demi-siècle. Elle y existe cependant, et je l'ai reçue plusieurs fois de la Hohneck, dans ces dernières années, L'organisation fondamentale de ses fleurs est la même que celle de l'espèce abyssinienne, et n’en diffère que par des nuances. Toutefois il est préférable, pour constater les faits inattendus aux- quels j'ai l'intention de faire allusion, d'étudier d’abord l'espèce africaine dans laquelle 1ls sont plus prononcés. Je prends donc la fleur du Subularia monticola AL. Br., à l’époque où elle est nettement épanouie et où les loges des an- thères sont ouvertes. A ce moment, son réceptacle à la forme d’un cône renversé, à peu près aussi large que haut, et porte sur ses bords le périanthe et l’androcée. Le calice est formé de quatre sépales à peu près égaux entre eux et un peu plus longs que la hau- h6 SUR UN GENRE teur du réceptacle. Il en résulte que les auteurs qui décrivent en- core, dans des fleurs analogues à celles-ci, le réceptacle comme la portion commune et basilaire d’un calice, diraient que ce dernier organe est partagé jusqu’un peu plus bas que son milieu en quatre lobes imbriqués. Cette imbrication est alternative, comme dans les autres Crucifères. Les quatre pétales, insérés aussi à la gorge du réceptacle, sont disposés en croix et imbriqués aussi dans un jeune bouton. Mais leur forme n’est pas celle qu’on rencontre or- dinairement dans cette famille. [ls n’ont pas d’onglet distinct, et figurent une bandelette sessile, bien plus longue que le calice, obtuse à son sommet. Les étamines, au nombre de six, insérées avec le périanthe, sont bien, quant à la symétrie, celles d’une Crucifère. Leurs filets sont libres, subulés au sommet, et leurs anthères sont biloculaires, introrses, déhiscentes par deux fentes longitudinales. Mais la tétradynamie est peu prononcée à l’époque où nous étudions la fleur, les six filets étant presque égaux en lon- gueur. Quant au gynécée, il s’insère tout au fond du réceptacle, et il consiste en un ovaire presque sessile, un peu comprimé, ayant la forme d’un losange allongé, à angles émoussés, et sur- monté d’un style très-court, dont le sommet est un peu renflé en boule et émarginé, tout chargé de tissu stigmatique. Au moment où nous étudions la fleur, remarquons que les dimensions du gyné- céesont telles que sa moitié inférieure est logée dans la cavité ré- ceptaculaire, tandis que la moitié supérieure en sort et arrive au niveau à peu près du sommet des sépales et des étamines. L'insertion de ces dernières se fait done sensiblementau niveau du milieu de la hauteur de l'ovaire, et la périgynie est aussi franche que possible. [ ya dans cette fleur un disque dont l'étude ne peut être que fort intéressante au point de vue de la signification morpholo- gique des glandes auxquelles on a souvent donné le nom de nec- taires dans les Crucifères. Ici, vu la forme du réceptacle, c’est un disque d’une configuration particulière, qui tapisse d’une couche ténue la surface concave du réceptacle et qui vient s’arrêter en formant un mince bourrelet circulaire là même où s'insèrent le DE CRUCIFÈRES PÉRIGYNES. L7 périanthe et l’androcée. De plus, en face de chacun des pétales, ce bourreletse prolonge sous forme d’un petit lobe saillant, àbord supérieur à peu près horizontal ; si bien que l’on doit considérer ces quatre petits lobes comme les analogues des quatre glandes hypogynes et alternes avec les étamines qu’on observe dans les fleurs d’un si grand nombre d’autres Crucifères, notamment des siliculeuses. Lorsque le fruit de cette espèce grandit, le réceptacle cesse de s’accroître ; de façon que la silicule se trouve libre et exserte, sauf tout près de sa base. Dans le dessin auquel nous faisions tout à l'heure allusion, M. Schweïnfurth a bien représenté à la base du fruit cette petite cupule ; mais comme ailleurs il a attaché les éta- mines sous l'ovaire, on ne sait trop s’il s’agit, dans cette analyse, d’une coupe réceptaculaire ou d'un de ces renflements circulaires qu’on observe si fréquemment au sommet du pédicelle des Cru- cifères les plus nettement hypogynes. Tous les détails d'organisation florale dont il vient d’être ques- tion se retrouvent dans le Subularia aquatica, plante dont il sera possible et très-intéressant d'étudier l’organogénie florale. Mais ces détails sont moins accentués, et la concavité du réceptacle s'aperçoit d'abord plus difficilement. Ce n’en est pas moins une espèce très-voisine du S. monticola. Les faits qui précèdent sont de nature à faire réfléchir beaucoup les botanistes sur la valeur de l'insertion dans un groupe naturel. Lorsqu'il s’agit des Crucifères qui sont si fréquemment citées comme des exemples d’hypogynie, on n’est pas médiocrement étonné de rencontrer une pareille exception. Elle peut suffire, sans doute, à justifier le maintien d’une tribu ou série des Subu- lariées. Il est remarquable toutefois que cette tribu repose, pour Endlicher et autres, sur des caractères tout différents. Les Subu- lariées se distinguent par ces traits: « Siliculæ ovales, 2-valves, » septo elliptico, valvis convexis, loculis polyspermis. Cotyledones » 2-plicitæ. » Quant à la caractéristique du genre Subularia, telle qu’elle était admise par Endlicher, il n’est pas inutile d'en repro- LS NOTE SUR L EMBRYON DU CARDAMINE PRATENSIS. duire les mots suivants : «Corollæ pelala 4, hypogyna indivisa. » Stamina 6, hypogyna, 4-dynamia..… Embryonis exalbuminosi » cotyledones lineares, 2-plicitæ, radicula brevis supera. » Il y a là plusieurs erreurs. D'abord celle qui est relative à l'insertion du périanthe et de l’androcée. Puis, la description de l’embryon, tel que je lai observé, ne ressemble en rien à ce qu'en dit Endli- cher après plusieurs autres auteurs. MM. Bentham et Hooker ont évité cette erreur dans leur Genera. J'ai vu, comme eux, l’em- bryon replié sur lui-même en deux parties d’égale longueur à peu près, la radicule conique et ascendante couchée le long du dos du plus extérieur des cotylédons. Ceux-ci étaient rectilignes et étroits ; car la base du cône que représente la radicule était aussi large et même un peu plus large qu'eux. Les ovules sont descen- dants, avecle micropyle tourné en haut et en dehors. Leur nombre et, par suite, celui des graines, est très-variable. 11 y a des fruits où il n’y a que deux semences; le plus grand nombre que j'aie observé était huit. EXPLICATION DES FIGURES. PLANcee VI. Fic. À. Subularia monticola Ar. Br. Plante entière, de grandeur naturelle. Fic. 2. Fleur, coupe longitudinale($).' Fic, 3. Diagramme floral. Le disque est représenté par une enceinte continue, avec un lobe saillant en face de chaque pétale. NOTE SUR L'EMBRYON DU CARDAMINE PRATENSIS. J'ai examiné un grand nombre de graines de cette plante ré- coltées dans les environs de Paris, et je leur aitrouvé une radicule accombante aux cotylédons. On s’en apercevait même extérieure- ment: la semence, aplatie parallèlement au plan des cotylédons, présentait sur un desesrebords un bourreleteylindrique, répondant SUR LE PATAGUA. 49 à la radicale. C’est là d’ailleurs la disposition normale. Mais dans toutes les graines, au nombre de plus de cinquante, que J'ai dissé- quées cette année et qui avaient élé récoltées dans une ‘prairie humide de la forêt de Montmorency, j'ai trouvé la radieule exac- tement appliquée sur le dos d’un cotylédon. Celui-ci, souvent un peu moins épais que l’autre, devenait fréquemment déprimé en gouttière du côté de la radieule ; de sorte qu'il y avait là un com- mencement de conduplication. Je ne rappelle pas tout ce qu'on a dit de ces variations dans un même genre de Crucifères ; 1et il faut noter qu’elles se produisent dans les différents individus d’une même espèce. A SUR LE PATAGUA. Pæppig a distribué dans ses collections, sous le n° 71, une curieuse plante, avec le nom de Patagua chilensis, et cette indi- cation imprimée, que je n'ai vue reproduite dans aucun ouvrage cescriplif : «Genusnovum Rutacearum ? Pœpp., Syn. plant. Amer. austr. mss.— Diar., 703. — Crescit per omne Clile, raro in prov. boreal., freq. in sylv. Andium austral. — Lecta ad Antuco, novembr. » Le Patagua n’est cité dans aucune des énumérations les plus récentes de la famille des Protéacées, à laquelle il appar- tient. Malgré son aspect particulier, analogue à celui de plusieurs Thymélées, et ses petites feuilles, simples, ellipsoïdes ou oblongues, à court pétiole articulé, il est très-voisin des Roupala par la plupart de ses caractères, et disons même qu'il est tout à fait identique avec le R. myrtoidea de Pœppig et Endlicher (Nov. gen. et spec., II, 35, t. 449) ou Radal des Chiliens. M. Meissner, tout en plaçant celte plante parmi les Roupala, fait, à cet égard, dans le Prodromus (XIV, 425, n. 1), quelques restrictions : « Species insignis tar facie quam characteribus nonnullis, sepalis apice haud excavalis, filamentis infra laminam insertis, anthera sublongioribus et prœæci- x. (12 juin 1871.; & 50 SUR LE PATAGUA. pue stigmate a Rhopalis genuinis recedens et forsan genus vel sub- genus proprium constituens.» Quant aux feuilles du Patagua, on les retrouve, avec la même forme, la même consistance, la même nervation, mais avec de plus grandes dimensions, dans plusieurs Roupala et Andripetalum. Les fleurs sont aussi, à peu de chose près, celles de ce dernier genre, avec leur périanthe régulier et leurs quatre glandeslibres, alternes aux sépales. Les étamines, dont les filets courts s’attachent plus haut que le milieu du sépale cor- respondant, ont une anthère basifixe, ellipsoïde, oblongue et mu- tique, au delà de laquelle le sommet du sépale se révolute après l'épanouissement. Le style est grêle, cylindrique et légèrement dilaté à son sommet en une petite surface stigmatifère irrégulié- rement polygonale. Aucun de ces caractères ne semble avoir une bien grande valeur différentielle. Il n’en est pas de même des ovules, au nombre de deux et collatéraux, qu’on observe dans l'ovaire du Patagua. Is ne sont ceux, ni d’un Roupala, ni d’un Andripetalum, ni d’un Adenostephanus, les trois genres améri- cains qui se rapprochent le plus du Patagua par l’organisation générale de la fleur, mais qui ont les deux ovules orthotropes et descendants ; tandis que dans la plante de Pœppig, les ovules, at- tachés à la paroi ovarienne par le milieu environ de la hauteur de leur bord, sont ascendants et semi-anatropes, avec le micropyle tourné en bas et en dehors. Ce sont donc des ovules construits et dirigés comme ceux des Helicia et des Xylomelum, genres qui ont aussi à peu près la fleur des Roupala et des Andripetalum, mais qui appartiennent à l’ancien monde. D'ailleurs les Æelicia ont des fruits indéhiscents ; et le follicule déhiscent des Xylome- lum a des caractères particuliers bien connus et tels que celui du Patagua paraît bien différent. Nous n’avons pas vu ce dernier ; mais nous le connaissons quelque peu par la description qu’en donne M. Meissner : «Capsula semiovalis, utrinque attenuala, lœvis, glabra, subpollicaris, longitudinaliter dehiscens.» Ce fruit paraît done ressembler à celui d’un grand nombre de Roupala ; et, à cet égard, le Patagua devait en être rapproché ; mais il s’en SUR LE PATAGUA. o distingue bien par l'organisation de ses ovules; caractère auquel on à dû accorder jusqu'ici, dans la famille des Protéacées, une valeur générique. On peut done dire du Patagua, qu'il est un Roupala à ovules anatropes et ascendants. Depuis que j'ai publié dans l'Histoire des plantes (I, 385, 506) l’article relatif aux Protéacées, j'ai pu prendre connaissance du vol. V du Flora australiensis, où M. Bentham traite de la même famille, et je vois que ce savant a conservé le genre Macadamia comme distinct, à cause de ses feuilles verticillées, de ses ovules descendants, et de quelques autres caractères de moindre impor- tance. M. Bentham, de son côté, ne paraît pas avoir connu l’ar- ticle de l’Adansonia (IX, 258) où j'ai considéré les Macadamia comme des Andripetalum australiens, à cause précisément de la disposition de leurs feuilles, de leurs ovules, ete. Je crois {outefois devoir persister dans mon opinion première, et je considère encore comme Andripetalum ceux des Macadamia d'Australie qu'il m'a été donné d'étudier. OBSER VATIONS SUR LES CARACTÈRES ET LA FORMATION DU LIÈGE DANS LES DICOTYLÉDONES Par M. N. W. P. RAUWENHOFF. {n'y a aucun organe sur lequel les recherches soient demeu- rées aussi incomplètes que sur le liber : voilà ce qu’écrivait, il v a quelques années, M. Hugo de Mohl, dans un mémoire où il nous faisait connaître mainte particularité importante concernant cette partie de la plante (4). Il aurait pu hardiment, à cette épo- que, généraliser davantage cet énoncé et l'appliquer à l'écorce tout entière. Depuis ce temps, plusieurs botanistes ont publié des travaux de grand mérite, qui ont notablement augmenté les connaissances que nous possédions sur ce sujet. Mais, même après ces recherches des dernières années, il s’en faut encore de beaucoup que nous ayons une intelligence com- plète de la composition de l'écorce, de son développement et des changements qu’elle subit. Je pense donc que ce ne sera pas répéter purement des choses connues, que de communiquer ici quelques-uns des résultats de mes observations sur le liége, partie de l’écorce dont l'étude m'occupe depuis longtemps. Rappelons d’abord, en quelques mots, l'historique de la ques- tion. Anciennement, on à émis bien des opinions différentes sur la (4) Einige Andeutungen über den Bau des Bastes, in Bot. Zeit, 1855, p. 879. SUR LES CARACTÈRES ET LA FORMATION DU LIÉGE. 93 nature et la signification du hége et du liber. Mais il est tout à fait superflu de mentionner ici ces opinions, soit parce que les observations sur lesquelles elles reposent, datent d’une époque où la connaissance anatomique des plantes était encore très-1m- parfaite, soit parce que M. Hugo de Mohl, dans un excellent travail publié en 1836, a déjà donné un aperçu de ces théories anciennes. Ce travail est devenu le point de départ de toutes les recher- ches postérieures, et beaucoup des résultats fournis par ces re- cherches ne sont que la confirmation de ce que M. de Mobhl avait déjà trouvé. M. de Mohl distingue quatre couches dans l'écorce de la bran- che d’un an: l’épiderme ; la couche subéreuse, composée: de 3-5 rangées de cellules à parois minces, incolores, sans contenu gra- nuleux ; la couche parenchymateuse, formée d'un nombre plus ou moins grand de cellules à parois minces, renfermant de la chlo- rophylle ; le liber, qui contient les fibres allongées, et qui, à un âge plus avancé, se compose de couches distinctes, disposées en feuillets. Cette division, empruntée à la structure du Chêne-liége, a été suivie par la plupart des auteurs postérieurs. Nous pouvons l’adopter également, avee une légère modification. Si l’on étudie, en effet, un état de développement moins avancé que celui déerit par M. de Mohl, on ne trouve pas de liége sous l’épiderme, mais quelques couches de cellules parenchymateuses d’une forme différente de celles qui composent la couche de parenchyme avec chlorophylle de M. de Mohl ; dans beaucoup de eas c’est du col- lenchyme, qui touche alors à l’épiderme. Lorsque la couche su- béreuse décrite par M. de Mobhl est déjà développée, l’épiderme n'existe souvent plus qu’en partie, çà et là, et en tout cas ses fonctions ont cessé. Pour que nous puissions nous rallier à la division de M. de Mobhl, il faut donc comprendre par couche subéreuse la couche qui, plus tard, donne fréquemment naissance à du liége. 5! OBSERVATIONS SUR LES CARACTÈRES Apres la publication de ce chef-d'œuvre, il se passa un temps assez long avant que le sujet donnât lieu à de nouvelles recher- ches spéciales. Dans la description de plantes ou de familles par- ticulières on fit bien mention également du liége : c’est ainsi que M. Schleiden parle de cette partie dans son Anatomie des Cac- tées, et que MM. Hartig et Schacht communiquent aussi diffé- rentes observations qui la concernent. Mais, en général, on s’en tint aux résultats des recherches de M. de Mohl, lesquelles, comme Ja plupart des autres travaux du même maître, ne peuvent être étudiées sans rappeler, suivant les paroles de M. Schleiden, les larmes d'Alexandre. Le travail le plus important qui a paru sur le liege, depuis le mémoire de M. de Mohl, est celui que M. Hanstein a publié sous le litre de : Untersuchungen über den Bau und die Entwickelung der Baumrinde, 1853. Prenant pour point de départ les recher- ches de M. de Mohl, avec lequel il est d'accord dans la plupart des cas, M. Hanstein cherche surtout à faire mieux connaître l’histoire du développement du liége. A cet effet, il a étudié et décrit avec détail 47 espèces différentes d’arbres, et il a éclairé ses observations par d'excellentes figures. Les vues générales auxquelles il a été conduit peuvent se résumer ainsi : Pendant que le tronc continue de s’accroitre par la formation de tissus secondaires aux deux côtés du cambium, lPécoree pri- maire à allongé et multiplié ses cellules dans la direction périphé- rique. Dans la direction du rayon elle ne donne, en général, lieu à aucun développement; elle laisse ce soin à l'écorce secondaire. L’épiderme, cessant bientôt de pouvoir suivre la croissance du trone, se déchire. Du liége vient le remplacer. Les cellules exté- rieures du parenchyme, en se multipliant, ont formé un lüissu propre à protéger les parties vivantes contre les influences du dehors. Ces cellules ne se prêtent pas à l'échange osmotique des liquides. Par suite, elles ne restent que peu de temps en vie. Cette enve- loppe subéreuse contient des cellules parenchymateuses de formes tres-diverses, mais toujours elle est caractérisée par la matiere ET LA FORMATION DU LIÉGE DANS LES DICOTYLÉDONES. 55 particulière qui constitue ces cellules, par leur mode de dévelop- pement et par leur disposition régulière. M. Hanstein appelle ce tissu périderme, nom que M. de Mohl avait employé dans un sens plus restreint, pour indiquer spécialement les cellules subéreuses tabulaires. Avec les progrès de l’âge, la première couche de périderme ne peut plus, dans beaucoup de plantes, suivre le développement du tronc. Au commencement, le périderme se renouvelle à la face interne à mesure qu'il se détruit au côté externe; mais bientôt du périderme se forme dans des couches plus profondes, et celui qui est situé en dehors se dessèche el meurt. Après cette description, en général exacte, bien que demandant cà et là à être confirmée et étendue, les études sur le liége ont de nouveau subi un temps d’arrêt assez long, savoir, jusqu’au tra- vail développé que M. Sanio lui a consacré, il y a peu d’années (Pringsheim’s Jahrb., IT, p. 39). Ce savant s’est surtout proposé d'observer dans différentes plantes les premières phases de la formation du liége; il en a étudié avec beaucoup de soin les états les plus jeunes, et, sous ce rapport, il a notablement étendu notre horizon. Mais il ne s’est pas occupé de l'écorce de plantes plus âgées. Ce travail est le dernier de quelque importance qui me soit connu. Moi-même j'ai suivi cette question avec intérêt depuis plusieurs années, et j'ai répété la plupart des recherches aux- quelles elle a donné lieu. Le plus souvent j'ai trouvé ainsi la con- firmation de ce que d’autres avaient fait connaître ; dans quelques cas toutefois, mes observations indiquaient des inexactitudes et des lacunes que j'ai cherché alors, autant que possible, à redresser ou à combler. Je me suis convaincu surtout que nous aurions, en général, une idée plus complète de la partie en question, si l’on avait toujours suivi son développement depuis les états les plus jeunes jusqu'aux plus avancés. En 1859, j'ai essayé de donner un aperçu de ce développement successif de l'écorce pour le Robinia Pseudacacia (Ned. Kruidk. Archief, it. V, p. 1-28). 56 OBSERVATIONS SUR LES CARACTÈRES Postérieurement, j'ai étudié de la même manière un grand nombre d’autres plantes. J'espère pouvoir faire connaître plus tard ces observations avec tous leurs détails. En ce moment je veux pré- senter seulement, comme résultats provisoires de mes recherches, quelques remarques sur : 1° les formes des cellules du liége ; 2° leur mode de multiplication; 3° la place où le liége prend nais- sance normalement ; 4° les changements qui interviennent, sous ce rapport, à un âge plus avancé de la plante. Ï, — FORMES DES CELLULES DU LIÉGE. I ya, comme M. de Mohl en a déjà fait observation, deux formes principales, deux types de cellules subéreuses : lun est celui des cellules cubiques, l’autre celui des cellules tabulaires. Les cellules cubiques sont ordinairement à parois minces, transparentes, à contours foncés, par suite de la grande force réfringente des parois. Le contenu est de l'air. Souvent les parois, surtout dans la direction radiale, sont ondulées ou sinueuses. On les trouve avec ces caractères chez nombre de plantes, telles que : Sambucus nigra, Æsculus Hippocastanum, Lonicera Caprifolium, Quercus Suber, Morus nigra, Rhus Cotinus, Rhus typhina. Toutefois il y a encore des différences considérables dans l'épaisseur des parois de cette forme de cellules; on n’a qu'à comparer, par exemple, sous ce rapport, le Syringa vulgaris et le Morus nigra. Dans cette dernière espèce les cellules se rappro- chent souvent du type tabulaire. Chez les Syringa, Lariæ, Berberis, Philadelphus, les cellules continuent encore longtemps à eroître dans la direction du rayon et deviennent ainsi allongées radialement, avec des parois sinueu- ses. Ce n’est que chez un petit nombre de plantes qu’elles con- servent leur forme cubique à un àge plus avancé. Le plus souvent, l’accroissement du tronc est cause que les cellules se développent principalement dans la direction périphérique, pour qu'elles puissent continuer à embrasser la circonférence agrandie, ET LA FORMATION DU LIÉGE DANS LES DICOTYLÉDONES. 57 Les modifications qu’on rencontre dans ce cas sont d'autant plus considérables que les parois des cellules sont plus minces et plus extensibles. C’est ainsi que les cellules subéreuses du Vis vinifera, du Philadelphus coronarius, du Ribes rubrum, d'abord cubiques ou même allongées radialement, deviennent peu à peu allongées dans le sens périphérique. Bien que les cellules cubiques, comme il a éte dit, aient en général des parois minces, on trouve pourtant des exceptions à cette règle, par exemple chez le Morus nigra, et surtout dans la vieille écorce de l’Abies excelsa. Parfois il arrive aussi que la paroi n’est épaissie que d’un côté; on en voit un exemple remar- quable dans le Larix europæa, où la paroi supérieure ou infé- rieure offre seule une épaisseur considérable et montre-de plus des canaux ponctués. Les cellules cubiques, épaissies et allongées périphériquement, forment la transition au second type principal, celui des cellules tabulaires. Ici les parois sont presque toujours épaissies, parfois à un très-haut degré, et alors souvent colorées en jaune. Dans les cellules on trouve en ce cas un contenu brun, opaque, trouble. Les cellules subéreuses tabulaires, dont la plus grande dimension est toujours parallèle à la surface de la plante, forment quelquefois, chez des plantes déjà âgées, une couche dense qu’on appelle périderme. Il y à, du reste, ici également, une grande différence dansle rap- port des deux dimensions : presque cubiques chez le Cytisus Laburnum, les cellules sont plates dans le Quercus pedunculata, le Q. Suber à l’élat de jeunesse, le Lariæ, le Betula ; très-plates dans le Tilia grandifolia, le Populus Tremula et surtout dans le Fagqus silvatica. Les cellules très-plates sont souvent convexes au côté extérieur, et alors reconnaissables surtout à leur contenu obscur; c’est ce qu'on voit d’une manière très-nette dans l'écorce âgée du Fagus sulvatica et de la racine de Ratanhia. Les deux formes principales de cellules du liége se rencontrent très-fréquemmient dans la même plante en couches alternatives, 58 OBSERYATIONS SUR LES CARACTÈRES composées en majeure partie tantôt de l’une, tantôt de l’autre espèce. M. de Mohl et M. Schacht ont même puisé dans ce fait des caractères propres à distinguer l'écorce d’un arbre de celle d’un autre, et tous les deux ont fondé en grande partie leur distri- bution des arbres qui produisent du liége, sur la présence des deux espèces de cellules et sur leur proportion relative. Bien que l'observation soit exacte, comme on peut s'en assurer chez le Betula, le Quercus, ete., les deux formes passent pourtant l’une à l’autre d’une manière trop insensible, pour qu’on puisse y trouver une base fixe de classification. Cela devient surtout évident quand on examine l’écorce d’arbres âgés, par exemple celle du Pinus silvestris. Dans les couches subéreuses qui contribuent à former ces vieilles écorces, on trouve souvent des formes différentes de celles qui sont propres à la jeune branche. La distinction est done extrêmement diflicile. En général, les cellules tabulaires pa- raissent prendre naissance quand le développement des cellules cubiques s'arrête, de sorte qu’une couche de liége, composée de cellules de cette dernière espèce, est ordinairement limitée à l’in- térieur par des cellules tabulaires. Il est possible que ce change- ment dans la forme des cellules soit dû àla même cause à laquelle M. Sachs (Lehrb. d. Botanik, p. 409) est porté à attribuer la différence de forme des cellules du bois printanier et du bois au- tomnal, savoir, à ce que les tissus qui prennent naissance à l’au- omne sont soumis, dans la direction radiale, à une pression plus forte que ceux dont la formation a lieu au printemps. En ce qui concerne la nature chimique des parois des cellules du liége, on les a regardées autrefois comme composées d’une matière particulière, appelée subérine. Cette matière semblait dis- tinguée de la cellulose par l’action différente que font éprouver aux deux substances l'acide sulfurique et l'acide nitrique. Quelques-uns admettaient mêmé dans la subérine la présence de l'azote. D’après les recherches postérieures, toutefois, la paroi des cellules du liége doit être regardée comme consistant en cel- lulose pénétrée de graisse, de cire, de résine, ou de lignine, Cette ET LA FORMATION DU LIÉGE DANS LES PICOTYLÉDONES, 59 opinion trouve surtout un appui dans la circonstance que Pacide subérique, qui se forme par l'action de l'acide nitrique sur le liége, prend également naissance dans l'oxydation des matières grasses sous l'influence de l'acide mtrique. Cette manière de voir est aussi confirmée par une observation que j'ai faite sur le liége frais du Quercus Suber, où un certain nombre de rangées des cellules subéreuses les plus jeunes deve- naient rouge-violet par l’action du mélange de chlorure de zine, d’iode et d’iodure de potassium, tandis que toutes les autres cel- lules prenaient, comme d'ordinaire, une teinte jaune brunâtre. Les premières conténaient aussi encore de l'humidité, et se distin- guaient sur une coupe fraiche, même à l'œil nu, comme une couche différemment colorée. IT. — MobEe DE NAISSANCE ET DE MULTIPLICATION DES CELLULES DU LIÉGE. La manière dont les cellules du liége prennent naissance est de- neurée longtemps inconnue, etee n est que dans les derniers temps qu’elle a été éclaircie. Il est vrai qu’elle n'est pas toujours facile à observer. M. dé Mohl n’a pas traité ce point dans son travail classique ; il s'est borné à l'étude de plantes dans lesquelles la première ap- parition du hiége avait déjà eu lieu. M. Hanstein ne s’est également occupé que du développement et des modifications ultérieures des couches subéreuses, bien que, en quelques endroits de son mémoire, il parle de la multiplication cellulaire qui donne nais- sance aux cellules du liége et lui assigné pour siége la rangée de cellules située sous l’épiderme. M. Schleiden, qui a examiné la question de l'origine des cellules, déclare ne pas être parvenu à l’élucider complétement. Il met cette origine en connexion avec l'accumulation supposée d’une masse mucilagineuse jaunâtre dans les cellules épidermiques, laquelle finirait par faire éclater les pa= rois latérales de ces cellules, en soulevant les parois supérieures 60 OBSERVATIONS SUR LES CARACTÈRES réunies sous forme de membrane continue. En même temps des cellules subéreuses prendraient naissance dans cette matière. Ces vues ne seront probablement plus défendues par personne. Une idée plus exacte du phénomène à été donnée par M. de Mohl, dans une figure représentant la formation du liége chez le Cereus pe- ruvianus (Pegetab. Zelle, p. 58). M. Schacht a décrit cette for mation chez deux autres Cactées (Die Pflanzenzelle, p. 239, Anat. u. Phys. der Gew. 1, p. 287); elle aurait lieu, d’après lui, dans les cellules de l’épiderme. Mais le sujet a été étudié pour la première fois d’une manière exacte et approfondie par M. Sanio, en 1859 (Pringsheim’s Jahrb. f. wiss. Bot., IT, Liv. I, p. 38-108). Selon cet observateur, la cellule subéreuse prend toujours naissance par une multiplication, une division, due à l'apparition de cloisons placées dans le sens langentiel, Faisant usage d’un procédé très-heureux pour obtenir des coupes minces, et débarrassant par un lavage les cellules de leur contenu, il est parvenu à découvrir la naissance première et la multiplication des cellules subéreuses, ee qui n'avait réussi à aucun de ses devanciers. Dans la division en question il signale les variétés suivantes : a. Elle peut être purement centripète, c'est-à-dire que, lors- qu'une cellule à subi une division, le cellule-fille inférieure se partage de nouveau en deux autres cellules, dont la supérieure devient subéreuse ; et ainsi de suite. b. Elle peut être purement centrifuge, quand, des deux cellules- filles formées en premier lieu, c’est l’extérieure qui se divise de nouveau ; le même phénomène se répétant continuellement. ec. Entre ces deux modes fondamentaux on observe en outre, d'après M. Sanio, plusieurs modes intermédiaires, savoir : Une division centripèle-intermédiaire, dans laquelle les deux premiers partages sont centripètes, tandis que le troisième se fait dans la plus extérieure des deux cellules-filles formées en dernier lieu. Les deux divisions suivantes sont alors de nouveau cen- tripètes. ET LA FORMATION DU LIÉGE DANS LES DICOTYLÉDONES. GI d. Une division centrifuge-réciproque, quand, de la direction centrifuge, la division saute pour ainsi dire dans la direction cen- tripète. Il se forme d’abord, en direction centrifuge, 5, {ou 5 cel lules-filles, après quoi le partage cesse et les cellules-filles exté- rieures, au nombre de À, 2 ou 3, commencent à se changer en liége. La cellule interne ou les deux cellules internes deviennent alors du parenchyme cortical (Korkrindenzellen), et la cellule- fille située entre elles et les cellules subéreuses continue plus tard la division dans la direction centripète. e. Enfin, une division centrifuge-intermédiaire, qui diffère peu de la précédente. Ici, le second partage se fait dans la cellule-fille externe; des deux cellules-filles auxquelles 1l donne naissance, l’externe devient subéreuse et l'interne continue la division dans la direction centripète, tandis que la plus intérieure des cellules formées en premier lieu devient du parenchyme cortical, F'ai répété les recherches dont il vient d’être question, et j'ai trouvé d’un excellent usage la méthode qui y est indiquée. Le ré- sultat de M. Sanio, que les cellules du liége prennent toujours naissance par division de cellules-mères, à été entièrement con- firmé par mes observations. Aucune exception ne m'est encore connue, de sorte que je diffère complétement d'avis, à cet égard, avec M. Cas. de Candolle, qui, dans un écrit publié en 1860, soutient l'opinion que le premier liége de bonne qualité (dit liége femelle) naïtrait par formation cellulaire libre. Pour ce qui regarde toutefois les divers modes de division admis par M. Sanio, leur distinction me paraît un peu trop subtile, et, avec tout le soin possible, je n'ai pas réussi à les retrouver tou- jours tels qu'il les adécrits. J’ai bien vu, par exemple, chez Betula alba, Berberis vulgaris, Rhus Cotinus et typhina, des divisions répétées dans la direction centrifuge, et chez Daphne Mezereum et Sorbus aucuparia une division centripète; mais je n'ai pu sai- sir distinctement les modes intermédiaires. Je dois avouer aussi que je n’attache pas une très-grande importanee à ee que la 3° ou h° cellule-fille soit la plus intérieure ou la plus extérieure, parce 62 OBSERVATIONS SUR LES GARACTÈRES que cette différence ne me semble pas êtresulffisamment constante. M. Sanio lui-même fait remarquer que, suivant les circonstances, l’ordre de division des cellules peut varier. Il cite comme exemple le Viburnum Opulus, qui présente trois modes différents, selon qu'on l’examine à différentes époques de l'été. La division cen- tripète, qui donne lieu immédiatement à une couche de liége, se produit en automne, tandis qu’en juillet se montrerait la division centrifuge-réciproque, laquelle n’est suivie que plus tard de Ja formation du liége. Il est clair que la même chose se retrouvera dans d’autres plantes, de sorte que la connaissance de ces variétés de division ne me semble pas avoir une importance proportionnée aux difficultés de leur étude. En outre, après les premières divi- sions de cellules, toutes les suivantes sont centripètes ; il n’y a d'ailleurs jamais, à un moment donné, qu'une seule rangée de cellules en voie de multiplication. Pas plus que M. Sanio, je ne suis parvenu à découvrir les cloi- sons des cellules-filles avant que leur formation soit complète. Il m'est bien arrivé de voir le contenu des cellules partagé en deux, sans qu'il existât déjà de cloison apparente; mais partout où cette dernière se montrait, même à l’état de ligne à peine visible, elle parcourait la cellule tout entière, d’une extrémité à l’autre. Dans quelques-unes de mes préparations, conservées dans la dissolu- tion récemment recommandée d’'acétate de potasse, ces parois minces des cellules sont restées plus visibles qu'en faisant usage de la glycérine, laquelle donne à toutesles parties une transparence extrême. Plusieurs de ces préparations sont encore en fort bon état après un laps de temps de six années. II]. — PLAGE OU NAISSENT LES PREMIÈRES CELLULES SUBÉREUSES. La place où apparaissent, à l’état normal, les cellules subéreuses n’est pas moins importante à connaître que leur mode de multi- plication. Sur ce point également, on est resté longtemps dans le doute. M. Schleiden eroyait que le liége se forme dans l'épidermie, ET LA FORMATION DU LIÉGE DANS LES DICOTYLÉDONES. 65 MM. Schacht, de Mohl et Hanstein regardèrent comme le siége de cette formation la rangée de cellules située immédiatement au- dessous de l’épiderme. Le dernier de ces auteurs fit connaître en outre pour quelques plantes, telles que Vitis vinifera, Ribes Gros- sularia, Caprifolium italicum, une production de liége à une pro- fondeur plus grande dans l'écorce. C’est encore M. Sanio qui a étudié ce point de la manière la plus approfondie, Il à montré que le liége peut se former à tous les endroits mentionnés, en des points différents chez des plantes différentes, mais toujours au même point chez une même plante (1). Dans sa description du liége, il partage même les plantes d’après ce caractère, quoiqu'il reconnaisse que pour l'étude de l’état adulte et de la vieillesse de la plante et pour donner un tableau aussi complet que possible du développement du liége, la division la plus naturelle est celleen arbres qui ne forment qu’une seule fois du liége, et en arbres qui en produisent indéfiniment. J'ai examiné les faits avec soin dans un grand nombre de plantes, et je suis heureux de pouvoir confirmer presque toujours les résultats de M. Sanio. Ainsi que lui, j'ai vu les premières cellules subéreuses dans (4) M. Duchartre ne s'exprime pas d’une manière tout à fait exacte lorsqu'il dit (Éléments de Botanique, 1*° partie, p. 155) que MM. Schacht et Sanio ont fait connaître la formation première des cellules subéreuses, et ont montré que le plus souvent les cellules de l’épiderme se divisent à cet effet chacune en deux par une cloison parallèle à la surface externe de la tige ; mais que parfois, d’après M. Sanio, la rangée extérieure de cellules de l'enveloppe cellulaire se divise égalemeni de la manière indiquée. Si l’on consulte les deux auteurs cités, on trouve chez M. Sachs (Pflanzenzelle, p. 239): « Le liége se forme primitivement dans l’épiderme ou au-dessous », et M. Sanio dit en termes formels (Pringsheim’s Jahrb.,1I, p. 492) : « Ce n’est que dans des cas relativement assez rares que leliége se développe dans l’épiderme. Il est beaucoup plus fréquent de le voir naître dans l’enveloppe cellu- laire, et alors, chez la très-grande majorité des plantes, dans la rangée la plus externe des cellules de cette partie de lécorce. Chez un petit nombre d’espèces, au contraire, il prend naissance dans la seconde ou la troisième rangée des dites cel- Jules, ou même encore plus profondément, eic. » Ces passages ne s’accordent ni l’un ni l’autre avec la manière dont M. Duchartre présente les opinions des deux auteurs. Ce que l’on trouve sur ce sujet dans le traité de M. Oudemans (Leerboek der plantenkunde, 1. IL, p. 421) est emprunté presque littéralement à M. Du- Chartre, avec les mêmes inexactitudes, 6h OBSERVATIONS SUR LES CABACTÈRES l’épiderme lui-même chez plusieurs Pomacées, telles que Sorbus aucuparia, Pirus communis, P. Malus, chez le Fiburnum Lan- tana et chez le Daphne Mezereum. Mais, dans la grande majorité des plantes, j'ai trouvé les pre- mières cellules du liége dans la rangée la plus externe de cellules de l’enveloppe cellulaire situées immédiatement sous l’épiderme. C’est ce que m'ont offert entre autres les espèces suivantes: Betula alba, Fagus sylvatica, Alnus glutinosa, Rhus Cotinus, R. typhina, Tilia grandifolia, Populus Tremula, [lex Aquifolium, Morus nigra, Æsculus Hippocastanum, Syringa vulgaris, Viburnum Opulus, Quercus pedunculata, Q. Ilex, Q. Castanea, Q. Suber, Calycanthus floridus, Platanus occidentalis, Corylus Avellana, Sambucus nigra. Dans quelques cas, comme chez la plante nommée en dernier lieu, les cellules-mères sont passablement grandes et leur première division est facile à constater ; ailleurs, au contraire, comme dans le genre Quercus, le phénomène échappe facilement à l'observation. Chez certaines plantes, qui ont une cuticule épaisse, telles que Ilex Aquifolium, la formation du liége commence tard, de sorte que plusieurs naturalistes (par ex. Schacht, Anat. und Phys. d. Gew., 1,291), se trompant à cet égard, ont annoncé à tort qu'il ne s’en développe pas du tout. Chez d’autres végétaux, tels que Æsculus Hippocastanum, on ne saurait arriver trop tôt, si l’on veut épier les premières phases de la production sabéreuse. Long- temps avant que le nouveau jet, formé au printemps, ait atteint toute sa longueur, il s’est développé une couche de liége composée de plusieurs rangées de cellules. Dans quelques cas peu nombreux, le liége apparaît à une plus orande profondeur dans le tissu de l'enveloppe cellulaire. Les Lé- gumineuses sembient être particulièrement remarquables sous ce rapport. M. Sanio a observé le phénomène chez le Robinia Pseu- dacacia, le Cytisus Laburnum et le Gledischia triacanthos. En ce qui concerne le Robinia, j'ai montré ailleurs (Kruidk. Archief, 1859, t. V, p. 1-28), avec détail, que la division se ET LA FORMATION DU LIÉGE DANS LES DICOTYLÉDONES. 65 fait dans la 2° rangée de cellules, et dans la 3° ou 4° rangée, là où existent les côtes saillantes de la tige. Plus tard j'ai trouvé exac- tement la même chose dans le Glycine chinensis. Chez le Cytisus Laburnum, au contraire, qui ne possède pas de ces côtes, les cel- lules subéreuses naissent, sur toute la périphérie, dans la 2° rangée. Parfois même le siége de la première formation du liége s’en- fonce encore plus profondément dans le tissu de la plante ; c’est ainsi qu’il se trouve à la limite interne de l'écorce primaire, im- médiatement au dedans d’une rangée de grandes cellules polyé- driques à parois épaisses, chez le Berberis vulgaris, le Ribes rubrum et le Lonicera Caprifolium, ou immédiatement contre les faisceaux libériens, comme dans le Rubus idœus. Enfin, il arrive aussi que le premier liége se forme dansl’écorce secondaire, par exemple chez le Plhaladelphus coronarius et le Vitis vinifera; pour cette dernière plante, le fait a été décrit et figuré exactement et dans tous ses détails par M. Hanstein (Unters. ü. d. Bau u. d. Entw. d, Baumrinde, p. 61-71). Une circonstance qui mérite encore d’être signalée, c’est l’iné- galité d’origine des cellules subéreuses dans les tiges à côtes sail- lantes. Chez les autres plantes, on voit constamment sur toute la circonférence le liége prendre naissance à la même distance sous l’épiderme ou dans l’épiderme lui-même, quoiqu'il ne soit pas rare que la formation du liége commence à un côté de la tige plu- tôt qu’à l’autre. Dans les végétaux à côtes saillantes, il n’en est plus de même. J'ai déjà fait remarquer tout à l'heure que, chez le Robinia Pseudoacacia, la formation du liége commence, au- dessous des côtes, à une plus grande profondeur que dans les points situés à côté. La chose se voit encore beaucoup mieux chez le Larix europæa, où les côtes sont plus proéminentes. Ici le liége apparaît au-dessous des côtes, dans la 4° ou 5° rangée de cellules, et, à la limite des côtes, dans la 1" rangée; de sorte que l’anneau des cellules subéreuses forme un cercle qui finit par iso- ler toute la série des côtes. Un fait analogue a été observé et dé-: crit par M. Sanio chez le Casuarina torulosa, et j'ai retrouvé la x. (24 juillet 1874.) 5 66 OBSERVATIONS SUR LES CARACTÈRES même disposition dans les Casuarina quadrivalvis et stricta. Quelques faisceaux libériens, qui chez ces plantes se trouvent dans les côtes, sont isolés de cette manière par les premières couches subéreuses. Tout ce qui vient d’être dit s'applique exclusivement aux cel- lules subéreuses qui se forment en premier lieu et qui se rencon- trent dans la tige d’une manière normale. Dans des circonstances anormales et à un âge plus ou moins avancé, Ja plante produit du liége aux points les plus divers. Pour ce qui regarde les progrès de l’âge, on sait comment les couches subéreuses meurent successivement au côté externe, et s’accroissent à l’intérieur par la formation de nouvelles cellules. Chez quelques arbres, tels que le Fagus silvatica, cela continue ainsi pendant très-longtemps ; mais, finalement, il se forme aussi de nouvelles couches de liége plus à l’intérieur du tissu, analo- logues à celles qui apparaissent dans un temps beaucoup plus court chez le Chêne, le Peuplier et d’autres arbres. D’après cette considération, M. de Mohl les avait déjà distinguées sous le nom de Borke ou Rhytidome. Ces nouvelles couches subéreuses se re- lient aux premières par leurs extrémités, et de cette manière elles isolent une partie de l’écorce qui alors se dessèche rapidement et éprouve des altérations chimiques, par suite desquelles, entre autres, la réaction de la cellulose cesse de pouvoir être observée. Successivement, des couches de liége se forment en des points de plus en plus profonds de l'écorce primaire, puis elles envahissent l'écorce secondaire, de sorte que, finalement, une partie des fibres libériennes est également rejetée en dehors ; à l’extérieur, les parties plus anciennes se fendent et se déchirent, et donnent à la surface des arbres leur aspect rugueux bien connu (Schup- penborke). Ou bien, il se forme de temps en temps, à l'intérieur, de nouveaux anneaux de liége, indépendants des eouches plus extérieures, et chaque fois tout un auneau de parties libériennes est séparé du reste de l’écorce : c’est ce qui se voit, par exemple, chez la Vigne (Rengelborke, Hanstein). ET LA FORMATION DU LIÉGE DANS LES DICOTYLÉDONES. 67 Les modifications remarquables que subissent les parties ainst isolées de l’écorce, surtout celles de l'écorce secondaire, méritent aussi de fixer l'attention. Ces modifications n’ont pas toujours été appréciées exactement et elles ont donné lieu à des erreurs. C'est ainsi que M. Wigand, dans un mémoire d’ailleurs fort intéressant (Ueber die Desorganisation der Pflanzenzelle ; voir Pringsheim’s Jahrb., HE, p. 115-182), a décrit sous le nom de Æornbast ou Hornprosenchym (prosenchyme corné) un tissu prétendument nouveau. M. Oudemans a réclamé (Bot. Zeit., 1862, p. 43) la priorité de cette découverte, en rappelant qu’il avait décrit et figuré les particularités de ce tissu à l’artiele du Cortex C'anellæ albæ, dans ses Aanteekeningen op de Pharmacop. Neerlandica ; mais qu'il n'avait pas jugé nécessaire de donner à ce tissu un nom spécial, parce qu’il devait être rapporté aux fibres libériennes. M. Oude- mans demande à M. Wigand quels seront les caractères de ce prosenchyme corné, attendu que, parmi ceux qui ont été indiqués, les uns manquent dans certaines plantes et les autres dans d’au- tres plantes. Mais il paraît avoir échappé aux deux auteurs qu’on n’a nulle- ment affaire ici à un tissu nouveau, non encore décrit, mais à une modification des cellules grillagées de l'écorce secondaire, modi- fication qui se produit, avec plus ou moins de rapidité, par l’effet de la pression à laquelle ces cellules sont soumises durant et après leur croissance, eu égard d’ailleurs à la solidité des parois et à la quantité du contenu liquide. Dans l'écorce secondaire à groupes irrégulièrement placés de fibres libériennes épaissies, l’assem- blage de parois rapprochées entre elles, plissées et parfois plus ou moins soudées, affectera une disposition irrégulière, comme on le voit chez beaucoup d'espèces de Prunus. C’est pourquoi, dans les couches anciennes du liber, l’origine de ce prétendu prosen- chyme corné n’est pas toujours facile à reconnaitre ; mais si l’on choisit une écorce à cellules et à fibres placées en couches régu- lières, et si l’on examine le liber, tant dans ses parlies les plus jeunes que dans les plus âgées, on aperçoit aisément que ce que 68 OBSERVATIONS SUR LES CARACTÈRES, ETC. M. Wigand a signalé comme un tissu nouveau se compose sim- plement de cellules treillissées et d’autres cellules allongées. Déjà, en 1859, j'ai fait connaître ce tissu dans ma description de l'écorce du Robinia Pseudoacacia, citée ci-dessus. Qu'on me permette de reproduire ici le passage suivant de ce mémoire (Wed. Kruidk. Archief, V. p. 23), à ce qu'il paraît, peu connu : « Dans les couches les plus âgées ou les plus extérieures de cette partie (l'écorce), on trouve, entre les cellules parenchyma- teuses qui joignent immédiatement le faisceau libérien, une ou plusieurs raies incolores, qui ont l'aspect de cellules serrées l’une sur l’autre, dont le contenu aurait disparu et dont les parois for- tement pressées se seraient plus ou moins soudées entre elles. A mesure qu'on examine des couches plus jeunes, ces aggloméra- tions se disjoignent et laissent déjà çà et là des ouvertures entre leurs éléments. Si l’on arrive dans des parties encore plus récentes, on voit les amas en question se résoudre peu à peu en parois d’une forme légèrement irrégulière et sinueuse. Enfin, entre les troisième, quatrième et cinquième rangées de faisceaux libériens, comptées à partir de l’intérieur, on reconnaît un tissu de cellules larges, à parois minces, parmi lesquelles se trouvent d'autres cellules également à parois minces, mais plus étroites. C’est dans la troisième rangée que ces cellules se voient le plus distinctement, et elles y ont un contenu jaune clair, coagulé en une masse unique. » Si l’on étudie ensuite cette même partie de l'écorce sur une coupe longitudinale radiale, on rencontre, dans les couches les plus anciennes, les mêmes amas d'éléments confondus et non discernables. Dans les parties plus jeunes, ces amas deviennent moins serrés, et dans les troisième et quatrième rangées, désignées ci-dessus, on voit clairement que les amas sont formés des cel- lules treillissées de M. de Mohl ou tubes cribreux de M. Hartig, dont le fin treillissage se distingue surtout aux extrémités. » En suivant ainsi le développement des éléments à parois minces du liber, et les étudiant dans leur état successif, il devient donc SUR LES SAURUROPSIS. 69 évident que les raies énigmatiques, jaunes ou parfois jaunes-bru- nâtres, qu'on rencontre dans la vieille écorce du Robinia, ne peuvent être autre chose que les restes, ehimiquement et physi- qûement modifiés, des parois des tubes cribreux et des fibres séveuses. » J'insiste un peu sur ce point, parce que M. Hartig, le seul qui, à ma connaissance, ait fait mention de ces raies, en a donné une interprétation fausse. Dans ses écrits, il professe que les raies en question (dont il a aussi très-bien reconnu l'existence dans les genres Pinus et Acer) doivent être regardées comme les cellules- mères d’une couche de liége, bien que sa description elle-même l'ait presque conduit à la vérité. Il les décrit en effet comme « des stratifications verticales, irrégulières, d’une masse ayant l'apparence de membranes soudées entre elles »; mais, chose assez singulière, il les appelle « couche génératrice du liége ». D’après l’ensemble de mes observations, toutefois, les minces couches subéreuses du liber, dans le Robinia et dans d’autres espèces ligneuses, naissent constamment de cellules parenchyma- teuses, tandis que les amas membraneux jaunes ne sont rien autre chose que les parois affaissées des cellules treillissées, qui n’ont qu'une faible consistance. » Voilà ce que j'écrivais en 1859. Après avoir étudié ces jours-ci la question de nouveau, et avoir comparé avec soin mes prépa- rations de cette époque et celles d’une date postérieure, j'ai trouvé mes vues d'alors entièrement confirmées. # T sur LES SAURUROPSIS. Le Saururopsis chinensis Turoz. (in Bull. Soc. Mosc., V, 21) est le type d’un genre particulier que l’auteur a proposé comme dis- ünet des Saururus, et que M. C. De Candolle (Prodr., XVE, sect. F, , 256, 259) a conservé comme (el. Toutefois la caractéristique 70 SUR LES SAURUROPSIS, différentielle des deux genres paraît, d’après le dernier des ouvrages cités, bien insuffisante, si l’on place, comme ci-dessous, en face l’une de l’autre, les phrases imprimées dans le Pro- dromus : k S SAURURUS. SAURUROPSIS. Bractea cum flore concreta (raro | Bractea cum flore coalita. libera). Flos hermaphroditus. Flos hermaphroditus. Stamina 6. Stamina 6. Ovaria 3, 4, libera. Ovaria 4. Dans la caractéristique des Saururopsis, il n’est pas ici ques- üon des ovules; mais ils sont les mêmes que ceux des Saururus. Quant aux organes de végétation, les Saururus sont dits : « Herbæ americanæ et asiaticæ »; tandis que les Saururopsis sont indiqués comme «Fratices e China, Japonia et Philippinis ». Mais les Sau- ruropsis qui se trouvent dans nos herbiers ne sont pas plus fru- tescents que les Saururus américains. Reste donc, parmi les différences admises après : «bractea cum flore », dans un genre (Saururus) « concreta», et dans l’autre «coalita ». La vérité est que, dans les Saururopsis, la fleur est pédicellée et placée dans l'aisselle d’une bractée, que cette bractée est étroitement appli- quée contre son pédicelle axillaire qui longe sa concavité, et que, dans certaines fleurs, il y a adhérence, dans une étendue lrès- variable, du pédicelle et de la bractée soulevée, entrainée avec lui, tandis que, dans certaines autres, l’adhérence est tont à fait nulle et qu’on peut sans déchirure séparer les deux organes lun de l’autre dans toute leur étendue. Quand le Saururus cernuus a les fleurs pédicellées, ce qui n'arrive que dans une portion de son inflorescence, on observe le même entrainement de la bractée et du pédicelle. Il n’y a done à cet égard aucune différence générique entre les deux types. La seule chose par laquelle se distinguent bien les Saururopsis, c’est la direction de leur anthère qui est très- nettement introrse, et l'articulation plus ou moins prononcée que portent un peu au-dessus de leur base leurs filets staminaux. SUR LES SAURUROPSIS. 71 À cause de cela, mais de eela seulement, on peut, dans le genre Saururus, distinguer les Saururopsis à titre de section. Je crains que M. C. De Candolle n’ait pu examiner le Spathium chinense de Loureiro, qui est conservé au Muséum de Paris. Il aurait admis, je pense, que celte plante est identique avec le Sau- ruropsis chinensis ‘Furcz. Il la place, au contraire, dans un genre différent, sous le nom de Saururus Lourerri Done. Ce dernier, étant bien le Spathium chinense Lour. et le Saururus cernuus Tauxs. (nec L.), doit prendre le nom de $. chinensis, sous lequel nous le désignerons désormais. Je pense done que, dans le Pro- dromus, cette espèce se trouve à tort dans deux genres différents. Dans l'échantillon de Loureiro, les petites écailles opposées qui accompagnent la base du pistil sont plus ou moins développées et manquent même totalement dans ceriaines fleurs. Aussi ne peut-on distinguer comme espèce, par ce caractère du moins, le S. chinensis et le S. Cumingii, qui me paraissent deux formes d’une seule et même plante. Pour ces raisons, il nous semble que la section Spathium (Saururopsis) du genre Saururus est formée d’une seule espèce, avec trois formes principales (Loureiri, Cumingii et japonica), et que la synonymie de cette plante doit être la suivante : Saururus (Spathium) chinensis. S. cernuus Tauns., F1. jap., 154 (nec L.). S. Loureiri Dee, in Ann. sc. nat., sér. 3, II, 102. Spathium chinense Lour., F1. cochinch., 217. Saururopsis chinensis Turez., in Bull, Soc. Mosc., V, 24. S. Cumingii C. DC., Prodr., XVI, sect. I, 239, n. 2. Cette plante aurait été trouvée jusqu'ici : près de Canton (Lou- reiro), dans la Chine du nord (Fortune, n.102), aux îles Loo-Choo (Wright, n. 261), à Macao (Callery, n. 259), à Formose (Oldham, n. 463), au Japon (Siebold (?), n. 958), à Nagasaki (Oldham, n. 668), aux Philippines (Cuming, n. 1259). il NOTE SUR LE ROSA MICROPHYLLA. L'organisation du Rosa microphylla présente plusieurs points qu'il n’est pas sans intérêt d'étudier. Je ne les considère pas comme d’une importance extrême; mais ie pense qu’en les notant on se fera une idée plus exacte de la valeur de certains caractères dans la famille des Rosacées, et des liens qui unissent les Roses aux autres types de cette famille. Je n'insiste pas sur l'articulation des pédoncules, un peu au- dessous de la base de la fleur. Ceux qui accordent une certaine valeur aux articulations pour décider de la simplicité ou de la composition d’un organe, ne pourront s'empêcher de remarquer que le pédoncule floral paraît bien être un seul et même organe au-dessus et au-dessous du niveau articulaire, et que cette arti- culation manque sur le pédoncule du plus grand nombre des Rosiers. L'examen d’une coupe longitudinale d’un bouton ou d’une fleur épanouie rend bien comple de la forme du réceptacle, tapissé ici, comme dans tant d’autres Roses, d’une couche appartenant au disque glanduleux. Tandis que, dans la plupart des espèces, le réceptacle a la forme d’une poche, d’une gourde plus ou moins allongée et tubuleuse et resserrée en haut, vers la gorge, ici c’est plutôt une coupe peu profonde et largement évasée, absolument de même forme que dans plusieurs Fragariées ou Potentillées. De plus, le fond de la coupe se relève en un axe surbaissé, de façon qu'on voit ici nettement le sommet organique du réceptacle, indiqué seulement dans les autres Rosa par le point le plus déclive de sa concavité. Comme conséquence, la périgynie est bien plus accentuée dans le R. microphylla, et elle tend beau- coup moins vers l’épigynie. Tandis qu’en effet, tous les car- pelles sont portés sur cette portion unique et relevée du réceptacle, les pétales et les étamines s’insèrent à un niveau peu supérieur, sur les bords de la coupe réceptaculaire. NOTE SUR LE ROSA MICROPHYLLA. 73 Les sépales, du moins ceux qui sont extérieurs dans la préflo- raison, ont leurs bords découpés en nombreux petits lobes éche- lonnés de leur base au sommet, et d'autant plus petits qu’ils sont placés plus haut. Le plus inférieur ressemble à une petite foliole; il est le plus grand de tous, et il se détache dans le bouton du corps du calice, pour proéminer au dehors. Comme il ÿ en a deux à chacun des sépales 4 et 2, et un à la base du sépale 3, on voit cinq lamelles alternisépales s’étaler ainsi plus où moins en dehors du bouton, et leur ensemble simule tout à fait le calicule qui s'ob- serve dans plusieurs Fragariées. Dans celles-ci, chaque foliole du calicule représente deux stipules. Ici ce n’est qu'un lobe basilaire de feuille; aussi est-il insymétrique, à sa base du moins. Mais comme beaucoup d'auteurs considèrent une stipule comme un lobe inférieur d’une feuille, plus ou moins semblable aux lobes situés plus haut, on peut dire qu’il y a à comme un autre trait de ressemblance entre les Fragariées et les Rosées. Il y a encore une particularité à noter pour les organes de végé- tation, c’est la localisation des aiguillons. Il y en a deux pour chaque feuille au-dessous d’elle, l’un à droite et l’autre à gauche, placés à la même hauteur et à peu près égaux entre eux. Leur situalion fait songer à deux stipules durcies et spinescentes. Mais comme les véritables stipules, pétiolaires comme celles des autres Rosa, se voient un peu plus haut sur la feuille, malgré leur peu de développement, on ne peut s'empêcher de reconnaître qu'il se passe ici dans le coussinet un phénomène de développement en aiguillons, comparable à ce qui s’observe dans les Groseilliers à maquereaux. L'inflorescence est ici une grappe de cymes pauciflores. L'axe se termine d'abord par une fleur articulée. Au-dessous d'elle se trouvent plusieurs bractées alternes, et dans l’aisselle de chacune de ces bractées, on voit une petite cyme, bipare ou unipare, tri- flore, biflore, ou même réduite à une seule fleur, Chacune de ces fleurs latérales est également articulée. OBSERVATIONS BOTANIQUES SUR LES SMILAX Par le docteur E, VANDERCOLME. Dans un travail médical, intitulé : Histoire botanique et théra- peulique des Salsepareilles (thèse de la Faculté de Paris, 1870), j'ai pu faire connaître plusieurs points encore incomplétement étudiés de l’organisation des Smilaæ. J'extrais ici de ce travail ce qui est purement botanique, en renvoyant pour les détails, soit à la thèse originale, soit à l’explication détaillée dés planches qui suivra. Mes observations sur la germination du Smilaæ eæcelsa m’au- torisent à admettre une racine primordiale dans l'embryon des Smilaæ. L'espèce de collerette à peine apparente située au niveau du collet, et qui pourrait en imposer pour une coléorhize, n’est qu'une expansion membraneuse adhérente partout à l'axe de végétation, et qu’il faut considérer comme une miniature de la décurrence des feuilles squamiformes, décurrence qui se produit d’une manière bien plus accentuée sur la tige adulte. Cette radicule, qui présente une piléorhize multiple, émet, après la disparition des poils, des radicelles disposées sur quatre séries verticales. Elle persiste parfois assez longtemps après la naissance des racines adventives. Ces dernières apparaissent à une époque très-rapprochée de la germination, qui est hypogée. Alors que les poils radiculaires existent encore, si l’on pratique une coupe transversale, soit de la tigelle, soit de la radicule, on voit, vers le centre du parenchyme utriculaire primitif, quatre taches qui d'abord n'offrent aucun élément disinet, mais dans OBSERVATIONS BOTANIQUES SUR LES SMILAX. 75 lesquelles l'apparition de lignes s’entrecoupant en tous sens indi- que, à un âge un peu plus avancé, la formation de cellules par cloisonnement. Un peu plus tard, en dehors de ces petits amas de tissu de nouvelle formation, les parois des cellules primordiales s’épais- sissent et prennent une teinte jaunâtre. Cette transformation s'étend à deux, à quatre rangées concentriques de cellules; à la partie interne de cette zone nouvelle paraissent de nouvelles taches en nombre double des premières. La seule différence appréciable entre la tige et la racine à cette époque consiste dans la régularité de cette zone de cellules épais- sies et colorées pour la radicule, son irrégularité et souvent son interruption pour la tigelle. Cette zone devient de plus. en plus caractéristique dans la racine, et longtemps avant l’apparition de la première feuille, les deux parties sont parfaitement distinctes comme structure. Les radicelles émises par la radicule présentent deux zones concentriques : l’extérieure, entièrement celluleuse, représente l’écorce ; l’intérieure, séparée de la précédente par une rangée simple de cellules caractéristiques par leur forme et leur colora- tion, est constituée par des cellules pentagonales ou héxagonales, allongées, à parois épaissies, ponctuées, et dont le volume dimi- nue à mesure qu'elles approchent du centre, qui est occupé par une série verticale de cellules plus grandes, scalariformes et à cloisons fortement ponctuées. Les Smilax sont des plantes dioïques vivaces, sarmenteuses : bien que monocotylées, elles ont le port des Dicotylédones, et leur tige constitue ce qu’on appelle un sympode, dans leur végétation tant aérienne que souterraine; la tige souterraine est formée souvent d’un ensemble d’entre-nœuds contractés qui lui donnent un aspect tubériforme; quelquefois plusieurs de ces tubercules sont reliés entre eux par des mérithalles développés en longueur : les rhizomes sont alors moniliformes. Les tiges aériennes sont généralement grêles, cylindriques ou 76 OBSERVATIONS BOTANIQUES anvuleuses, vertes ou grisâtres, striées longitudinalement, munies d’aiguillons ou bien inermes. Les tiges très-jeunes sont cylindri- ques le plus souvent; de même, les ramifications des espèces à tiges anguleuses sont souvent arrondies à leur base, où les feuilles sont réduites à de simples gaines pétiolaires. L'étude de la structure rendra mieux compte de ces particularités de forme. Disons cepen- dant tout de suite que les angles sont produits par la décurrence des feuilles ; celle-ci peut s'étendre à plusieurs entre-nœuds, et former alors des tiges quadrangulaires, ou ne pas dépasser l’entre- nœud inférieur, et former alors une tige à deux angles, comme le Smilax anceps Wizzv., de l’île Maurice, ou deux expansions membraneuses formant une sorte de gouttière dans laquelle se trouve renfermé chaque entre-nœud; disposition que l’on ren- contre dans le Smilax rigida Wazo. (herbier du Muséum). SrRUCTURE, — Sur une coupe transversale du Smilax aspera, on distingue nettement, à un grossissement peu considérable, quatre zones concentriques : 4° l’épiderme ; 2° une couche cellu- leuse ; 3° une zone de cellules à parois épaisses, presque incolores; l° une zone intérieure formée de faisceaux fibro-vasculaires dis- persés au milieu d’un tissu cellulaire à parois minces. Chacune de ces zones mérite une description particulière : 1° L'épiderme est formé de deux rangées de cellules tétrago- nales, quelquefois tabuliformes, mais plus souvent partout égale- ment épaisses, deux à quatre fois plus longues que larges, régu- lières, excepté au voisinage des productions accessoires, où elles se trouvent plus où moins déformées et déviées de la direction rectiligne suivant laquelle elles sont superposées partout ailleurs. La section transversale de ces cellules figure donc un carré ou un quadrilatère, et leur coupe longitudinale un quadrilatère allongé. Celles de la rangée interne, plus longues que celles de la rangée extérieure, ont des parois partout également épaisses, tandis que celles de la rangée extérieure ont leur paroi externe plus épaisse, par suite de l'addition de ce que l’on appelait autrefois cuticule, et SUR LES SMILAX. 77 qui n’est autre chose que l'épaississement partiel, par intussus- ception, de la paroi propre des cellules. Les cellules des deux rangées, aussi bien que celles d'une même rangée, sont exacte- ment appliquées les unes contre les autres sans présenter de méats intercellulaires. Dans la couche extérieure, des séries longitudi- nales, formées de cellules plus grandes que celles des rangées voisines, font saillie au dehors et contribuent à la formation des stries longitudinales que l’on voit à l’œil nu. La rangée qui correspond à un angle de la tige est formée souvent de cellules très-grandes, qui prennent la forme de prismes triangulaires, dont l’un des angles forme l’arête de la tige. La section transversale de ces cellules est un triangle, ou s’approche de la forme triangulaire. C’est souvent aussi un losange. L’épiderme est muni de stomates dont le grand diamètre de l’ostiole est parallèle à l’axe de la tige. (Dans quelques espèces l'ensemble des deux cellules stomatiques représente un cercle parfait ; dans d’autres, une ellipse.) La chambre à air, irrégulière, formée dans l'épaisseur de la seconde rangée de cellules épider- miques, est entourée de petites cellules remplies de granulations. Ces stomates n’offrent done rien de bien particulier. Cet épiderme donne naissance aussi à des poils. Ceux-ci, très- petits, unicellulés, ne renferment que des gaz, et sont réunis par groupes irrégulièrement dispersés à la surface de la tige qu'ils rendent grisâtre et âpre au toucher. Toutes les espèces de Smilax n’en ont point. Je n’en ai trouvé ni sur le Smilax excelsa, ni sur le Smilax aspera, cultivés dans nos jardins, tandis que le Smilaæ mauritanica en est hérissé par endroits. Ces poils, naissant pour ainsi dire d’un point commun, s’irra- dient en tous sens; la plupart restent droits ; j'en ai vu cependant qui étaient unciformes. Les aiguillons ne sont pas une production essentiellement épi- dermique ; le tissu parenchymateux de l’écorce rentre aussi dans sa constitution, souvent même la couche ligneuse fait une légère saillie dans la base de l’aiguillon, et quand on arrache ce dernier, 78 OBSERVATIONS BOTANIQUES onanet à nu ce pelit mamelon ligneux. Ces aiguillons sont formés de cellules ponctuées, allongées perpendiculairement à l’axe de la tige, fusiformes, à parois d'autant plus épaisses et plus colorées, que l'on s'approche davantage du sommet de laiguillon. 2 La deuxième zone, ou couche herbacée, est formée de cel- lules hexagonales ou pentagonales, plus grandes que celles de la zone précédente, deux ou quatre fois aussi longues que larges; leurs parois, faiblement épaissies, sont légèrement ponctuées. Ces cellules, serrées les unes contre les autres, ne présentent pas non plus de méats intercellulaires; elles sont remplies de grains de chlorophylle ; quelques-unes, plus grandes, fusiformes, renferment des paquets de raphides; elles sont assez souvent superposées par séries de deux ou trois ; les cellules de cette zone, excepté les cellules à raphides, se terminent carrément ou à angles légère- ment arrondis. Cette zone, peu épaisse, est formée de quatre ou cinq rangées concentriques de eellules. 3° En dedans de la couche herbacée se trouve une zone, moins épaisse que la précédente, de tissu pâle, très-serré, et constitué par des fibres hexagonales très-longues, terminées en bec de flüte; parfois elles sont presque cylindriques; les parois en sont très- épaisses dans la tige adulte, et sur une section transversale on voit manifestement les couches d’épaississement interrompues par les prolongements étoilés de la cavité centrale. Ces prolongements sont généralement en nombre égal à celui des côtés du polygone de section, auxquels ils sont perpendiculaires. Ils sont tellement étroits, que souvent, à un grossissement de 600 diamètres, ils sont à peine visibles. Ces fibres sont ponctuées également. Cette zone est rarement continue; cependant je l’ai rencontrée séparant complétement la couche herbacée de la zone centrale. Le plus souvent elle est formée de plusieurs faisceaux sous forme de croissants, dont la concavité regarde vers le centre de la tige; tantôt les deux cornes de ces croissants se touchent ; tantôt elles sont séparées par quelques cellules à parois minces qui semblent SUR LES SMILAX. 79 relier entre eux la région périphérique et le parenchyme utricu- laire central. Ces fibres que je viens de décrire m'ont paru avoir beaucoup d’analogie avec les fibres libériennes; quelques réactifs d’une faible garantie, auxquels je les ai soumises, sans m’autoriser à les regarder comme telles, me permettent cependant de le pré- juger ; je laisse à des observateurs plus compétents le soin de juger la chose. C’est en dedans de cette zone que j'ai rencontré la couche génératrice dont il sera question plus loin. h° La zone centrale, de beaucoup la plus large, est formée d'éléments complexes, qui peuvent se résumer en tissu utriculaire et en faisceaux fibro-vaseulaires. Ceux-ci paraissent dispersés sans ordre dans le tissu utriculaire qui est formé de cellules à parois minces, offrant quelques rares ponctuations ; elles sont eylindri- ques, plus longues et plus étroites à la périphérie que vers le centre, où elles sont quelquefois plus larges que longues (si l’on peut s'exprimer ainsi), et rappellent par leur disposition le tissu müriforme des rayons médullaires dans les Dicotylédones. Ces cellules se terminent carrément sur une coupe longitudinale, où en les voit superposées suivant des lignes parallèles. Elles sont quel- quelois gorgées d’amidon, sous la forme de grains assez gros, simples dans le Smilax aspera, composés dans le Smilaæ medica ScuzrL. Je n’y ai pas trouvé de raphides, mais de l’oxalate de chaux sous d’autres formes cristallines : octaèdres réguliers ou prismes droits à base rectangle, terminés par des pyramides quadrangu- laires très-surbaissées. On y voit aussi fréquemment de petites masses amorphes d'un brun marron (matière résineuse?), solubles dans l’alcool. Les faisceaux fibro-vasculaires sont, je le répète, irrégulière ment disséminés dans le tissu utriculaire. Dans la jeune tige, il règne un certain ordre dans l'arrangement de ces faisceaux, qui sont disposés suivant des lignes circulaires concentriques, et dont le nombre de faisceaux, qui est de quatre pour le cercle central, augmente ensuite à mesure qu'on s'approche de la périphérie. Ces faisceaux, ainsi que les éléments qui les constituent, sont 80 OBSERVATIONS BOTANIQUES aussi de plus en plus petits et de plus en plus rapprochés à mesure qu'ils s'éloignent du centre de la tige, et les plus excentriques sont toujours incomplétement développés. Sur une section transversale, chacun de ces faisceaux présente un cercle continu de tissu serré blanchâtre, opalin ou légèrement teint en jaune, à parois épaisses, offrant des couches d’épaississe- ment très-manifeste : ce sont des fibres de bois très-longues, minces, terminées en bec de flûte; leur surface est marquée de légers traits cireulaires qui sont probablement les indices de la forme annelée primitive. En effet, c’est à peine si l’on rencontre encore des vaisseaux annelés dans les vieilles tiges, tandis que, dans les jeunes pousses, ils ne sont pas rares. Au centre de cette couche ligneuse se trouvent deux ouvertures très-larges, ellipti- ques ou circulaires, et quelquefois légèrement anguleuses, sépa- rées l’une de l’autre par une languette souvent très-mince du tissu fibreux précédent, et dont la direction est parallèle au rayon de la tige : c’est, pour ainsi dire, une simple eloison qui sépare les deux ouvertures. Entre ce point de tangence et le cercle du tissu prosenchymateux se trouvent deux espaces triangulaires, l’un plus rapproché du centre, l’autre plus voisin de la périphérie de la coupe. Ces espaces sont occupés par des vaisseaux rayés, annelés, scala- riformes et réticulés; dans l’espace triangulaire externe on trouve presque toujours un ou deux vaisseaux à ouverture assez large; ceux-là sont presque toujours scalariformes ou réticulés. (Dans la tige de la Salsepareille de la Vera-Cruz, Smilax medica Seurz, les parois de ces dernières cellules ont disparu, et chaque faisceau renferme trois grands canaux centraux.) Je n'ai trouvé de trachées déroulables que dans les jeunes pousses du Smilax aspera ; elles sont formées de deux spiricules três-minces et étroites, accolées par un de leurs bords; elles ne se trouvent qu’en très-petit nombre dans chaque faisceau. Je crois pouvoir assurer qu’elles ne se trouvent pas toujours vers la partie du fais- ceau qui regarde le centre de la tige. Les coupes longitudinales, ainsi que les coupes obliques (sui- SUR LES SMILAX. | 81 vant un angle d'environ 45 degrés avec l'axe de la tige), m'ont permis de me rendre un compte bien exact des différentes parties constituantes de ces faisceaux. L'étude de leur développement m'a fait voir que les grands canaux centraux sont primilivement occupés par des cellules scalariformes ou réticulées, à parois minces, auxquelles M. H. Mohl a d’abord donné le nom de vais- seaux propres dans les Monocotylédones, puis celui de cellules grillagées, en les considérant comme une espèce particulière de cellules libériennes, à parois minces, par lesquelles la séve végé- tale doit descendre. C’est le cambium propre à chaque faisceau, suivant quelques auteurs, et le cambium permanent, d’après d’autres. Ces grands vaisseaux, après la résorption de ce tissu, parcourent la tige dans toute sa longueur. Ce sont de véritables cylindres creux, quand les parois de ces cellules se détruisent complétement. La description que je viens de faire peut s'appliquer au Smilax excelsa, au Smilax mauritanica et au Smilax Sarsaparilla (?) eul- livés au Muséum. Elle n’est pas rigoureusement applicable à toutes les espèces de Smilaæ. C'est ainsi que je Smilaæ qui produit la Salsepareille de la Vera-Cruz ne présente pas, du moins à l’état adulte, cette zone intermédiaire à l’écorce et au bois, et qui, dans le Smilax aspera, est formée de fibres à parois épaisses. Dans le premier, les faisceaux fibro-vasculaires ont trois grands canaux centraux ; le parenchyme cortical présente constamment quelques cellules isolées, contrastant avec les cellules voisines par leur par- faite régularité, par l’épaississement et la coloration de leurs parois. Ce sont là, en somme, des différences bien faibles. Dans le Smilax aspera et les autres espèces où j'ai trouvé cette zone intermédiaire à l’écorce et au bois, j'ai rencontré des fais- ceaux fibro-vasculaires se perdant, en dehors de cette zone, dans la couche herbacée, et c'est principalement au niveau des angles de la tige qu'ils se trouvent. Dans les rameaux franchement qua- drangulaires, il ÿ en avait quatre. Quelquefois entre ceux-là s’en X. (24 juillet 4874.) 6 3% OBSERVATIONS BOTANIQUES trouvent d’autres plus petits, qui donnent à la face correspondante de la tige un léger relief longitudinal, ou la rendent convexe : ce sont toujours les faces de la tige qui correspondent à l'insertion des feuilles, qui sont ainsi bombées dans les tiges quadrangu- laires, les deux autres faces restant planes par suite de la non- décurrence des feuilles de ce côté. Les rhizomes, constitués par les mêmes éléments, ne méritent pas une description spéciale ; je ne fais qu'indiquer quelques par- ticularités qu’ils présentent. Ainsi, ils n’ont ni aiguillons, ni poils; les feuilles y sont représentées par de simples écailles engainantes à leur base. L'épiderme offre des stomates qui diffèrent des sitomates de la tige aérienne, parce qu'ils sont plus petits. La couche herbacée ne renferme pas de chlorophylle. Dans les tiges souterraines contractées. ou rhizomes tubéri- formes, les divers éléments n’offrent plus le parallélisme qu'on rencontre dans les tiges aériennes et les rhizomes traçants. Tantôt on trouve un faisceau fibro-vasculaire isolé, fusiforme, perdu, pour ainsi dire, au milieu d’une masse considérable de tissu utri- culaire gorgé d’amidon (Smilaæ China); tantôt, comme dans le Smilax excelsa, le Smilax mauritanica, un enchevêtrement de faisceaux plus nombreux, tortueux, dirigés en tous sens, au milieu de ce tissu à parois minces. STRUCTURE DE LA RACINE DES SMiLax. — Au point de vue de leur structure intime, je divise en deux groupes les racines des diverses espèces de Smilaæ que j'ai analysées. L'étude plus étendue de toutes les espèces connues permettrait d’assigner à chacune le eroupe auquel elle appartient, et peut-être trouverait-on matière à en créer de nouveaux. Quoi qu’il en soit, le premier groupe comprend les espèces qui croissent spontanément en Europe (S, aspera L., S. mauritanica Pom.), le Smilaæ excelsa (?), cultivé au jardin da Muséum, et enfin le Smilax scabriuscula, qui, d’après O. Berg, présente les mêmes aractères, SUR LES SMILAX. 33 Le second groupe comprend toutes les espèces qui produisent les diverses sortes de salsepareilles de la droguerie. Les coupes transversales et longitudinales de la racine du $. as- pera L., d’un côté, celles de la racine du S. medica Scnure (Salse- pareille de la Vera-Cruz ou Honduras française), d’un autre côté, donnent une idée assez exacte des caractères différentiels de ces deux groupes pour que je puisse me borner à analyser ici la structure d’une seule espèce du premier groupe; celle des diverses espèces du second groupe se trouve d’ailleurs suffisamment exposée dans plusieurs ouvrages modernes de matière médicale. Quelle que soit, du reste, l'espèce qu’on y considère, on y aperçoit, à l'œil nu, sur une section transversale, trois régions distinctes : une région périphérique, une région intermédiaire et une région centrale. Je prends chacune de ces régions dans le Smilaxæ aspera K. Région périphérique. — Complétement celluleuse, elle peut se subdiviser en deux zones : A. Zone extérieure de la région périphérique. — Très-étroite, elle est formée de cellules tétragonales, pentagonales ou hexago- nales, petites, quatre fois plus longues que larges, souvent un peu aplaties suivant le diamètre de la racine ; c’est à peine si parfois leurs parois extérieures sont un peu plus épaisses que celles qui regardent le centre de la racine. Ces parois sont presque inco- lores ; quelques-unes de ces cellules se déforment et s’allongent à l'extérieur sous forme de poils unicellulaires à base plus ou moins irrégulière, se terminant en pointe mousse ; elles offrent quelque- fois un ou deux étranglements ; d’autres, étroites à leur base, se terminent par un renflement claviforme. Les cellules de cette zone ne renferment rien que le microscope puisse déceler à un gros- sissement de 606 diamètres. B. Zone intérieure de la région périphérique. — Nettement limitée à sa partie centrale, elle se confond, pour ainsi dire, in- sensiblement avec la zone précédente, c’est-à-dire que les cellules, petites d'abord et un peu polvédriques, deviennent de plus en 8! OBSERVATIONS BOTANIQUES plus grandes et plus arrondies à mesure que l’on approche du centre; c'est vers le milieu de la zone qu’elles atteignent leur maximum, pour décroître ensuite progressivement jusqu'à la région intermédiaire. Ces cellules sont généralement un peu apla- ties, de telle façon que leur plus grand diamètre transversal est perpendiculaire au diamètre de la racine. Cette zone diffère de la zone extérieure parce que ses cellules renferment diverses sub- stances : des grains d’amidon en petite quantité, des granulations et des masses granuleuses légèrement colorées en jaune, insolu- bles dans l’eau et solubles dans l'alcool ; de plus, les cellules lais- sent entre elles des méats triangulaires ou quadrangulaires très- grands, surtout à la partie moyenne de la zone. On y trouve aussi des paquets de raphides renfermés dans des cellules plus grandes, isolées ou superposées par séries de deux ou trois, comme dans la couche herbacée de la tige. La région intermédiaire est plus compliquée que la précédente; nous la divisons en trois zones secondaires : A. Zone périphérique de la région intermédiaire. — Très- étroite, elle est constituée par deux rangées de cellules très-diffé- rentes pour chacune d’elles, par leur forme et leur coloration. Celles de la rangée extérieure, qui peut être partiellement double, sont peu allongées, presque cylindriques; leurs parois, très- épaisses à l’intérieur, très-minces au contraire en dehors, sont d'un jaune bistré; les couches d’épaississement y sont très-dis- tinctes, aussi bien que les prolongements de la cavité centrale, qui est assez large et arrondie. Ces cellules sont environ trois à quatre fois plus longues que larges ; leurs parois inférieure et supérieure sont aussi épaissies, surtout en dedans. Les cellules de la rangée intérieure, très-allongées au contraire, ont des parois blanches ou incolores, très-épaisses en dedans, à couches d’épaississement très-manifestes, très-minces en dehors ; elles circonscrivent une cavité excentrique très-petite dont nous n'avons pu découvrir de traces de prolongements à travers les couches d’épaississement. Ces cellules sont hexagonales, ou, si SUR LES SMILAX, 8 l’on vent, elles sont formées de deux parois latérales planes, d’une paroi intérieure convexe du côté du centre de la racine et d'une paroi extérieure à convexité excentrique. Ce sont des fibres et non des cellules qui constituent cette rangée. Ces fibres, intimement unies entre elles et avec celles de la zone suivante, ne présentent point de méats intercellulaires. B. Zone moyenne de la région intermédiaire. — Nous la regar- dons comme la zone d’accroissement; elle est constituée par des cellules à parois plus minces, partout également épaisses, légère- ment colorées ; leur section transversale est un hexagone percé d'une large ouverture arrondie et à grand diamètre plutôt tangen- tiel que radial. Leur section longitudinale est un rectangle ou un trapèze ; elles sont moins allongées que celles du cercle intérieur de la zone extérieure précédente. Cette zone envoie vers le centre de la racine et entre les éléments de la zone suivante des prolon- gements qui finissent par se confondre pour ainsi dire avec la région centrale. Ce tissu très-serré ne présente pas de méats intercellulaires. C. La zone profonde de la région intermédiaire, aussi large que les deux précédentes réunies, est formée de faisceaux fibro-vas- culaires (Gefüsbündelkreis Schleid.), disposés suivant des cercles concentriques. La rangée extérieure est formée de faisceaux en voie de formation; la rangée intérieure, de faisceaux compléte- ment développés. Ces derniers ne sont pas constitués comme ceux de la tige. L'ensemble de leurs éléments peut avoir la forme cylindrique, et alors le centre est parcouru par un seul grand canal également cylindrique, ou bien leur section transversale représente une ellipse à grand diamètre parallèle au diamètre de la racine; îls ont alors un ou deux grands canaux superposés de dedans en dehors, le plus extérieur étant le plus petit. Abstraction faite de la forme des faisceaux et de la disposition des grands canaux, les éléments qui les constituent sont les mêmes que dans les faisceaux fibro- vasculaires de la tige; les trachées déroulables font seules défaut. 86 OBSERVATIONS BOTANIQUES Les faisceaux de la rangée externe, en nombre double de ceux de la rangée interne, sont disposés de telle façon que les uns alternent avec ceux de cette rangée, tandis que les autres leur sont radia- lement superposés ; ces faisceaux, situés pour ainsi dire dans la zone précédente, dont ils naissent, sont munis à leur centre de cellules à parois minces scalariformes, réticulées ou rayées (cam bium permanent de quelques botanistes). Ce tissu à parois minces se détruit dans quelques faisceaux, ce qui augmente dans quel- ques paquets fibro-vasculaires le nombre des grands canaux dis- posés suivant une même direction radiale. Les faisceaux sont quelquefois contigus et forment alors un étui d'épaisseur inégale, mais continu; d’autres fois ils sont séparés l'un de l’autre par des prolongements du tissu utriculaire de la région centrale. La région centrale, que nous regardons comme du tissu médul- laire, est formée d’un parenchyme plus régulier que celui de la région périphérique. Les cellules, petites au voisinage des fais- ceaux fibro-vasculaires, augmentent de volume vers le centre; elles sont cylindriques, un peu allongées, et se terminent par des cloisons transversales déprimées et à concavité supérieure ; lche- ment unies, elles laissent entre elles de nombreux méats triangu- laires ou quadrangulaires : elles sont gorgées d’amidon sous forme de grains simples assez volumineux et sphériques. Celte région envoie des prolongements plus où moins sinueux entre les faisceaux fibro-vasculaires de la région précédente. Dans le second groupe, la zone extérieure de la région périphé- rique est formée de plusieurs assises de cellules ou plutôt de fibres à parois excentriques fortement épaissies, colorées en jaune on en rouge plus ou moins foncé, à couches d'épaississement souvent très-visibles et traversées par les prolongements pariétaux de la cavité cellulaire. Cette zone est appelée Aussenrinde (écorce exté- rieure) par O. Berg, et les cellules qui la constituent sont quali- fiées de pierreuses (Steinzellen) en Allemagne. C’est à tort que M. P. Duchartre (Élém. de Bot., 1867, p. 216) lui fait donner par SUR LES SMILAX. #7 Schleiden le nom de Kernscheide. C'est en réalité l’ensemble de la zone périphérique de la région intermédiaire et de la zone moyenne de la même région que Schleiden a ainsi nommée ; le mot, du reste, signifie éfui central. O. Berg l'appelle fnnenrinde, par opposition avec la zone analogue de la région périphérique. La zone périphérique de la région intermédiaire ne possède qu'une seule rangée de fibres dans les racines du second groupe. La première de ces zones est analogue à la couche libérienne des Dicotylédones; la seconde constitue, selon moi, la zone d’accroissement. Je passe sous silence les différences de disposition et de confi- guration des faisceaux fibro-vasculaires que comprend la zone profonde de la région intermédiaire ; je me borne à signaler ici une disposition tout exceptionnelle des grands canaux des fais ceaux libro-vasculaires, que j'ai rencontrée sur un échantillon de Salsepareille de Manzanilla. A l'œil nu, on n’aperçoit pas les grands pores des faisceaux; à l’aide du microscope, on les voit formés par des tubes cylindriques à ouverture très-petite et à paroi propre très-épaisse, offrant des couches d'épaississement très- manifestes. Cette disposition ne vient-elle pas confirmer l'opinion des phytotomistes qui ont avancé que ces canaux sont primitive- ment formés d’une cellule mère, dans laquelle naissent par cloi- sonnement les cellules grillagées qui, se résorbant plus tard, laissent ces grands canaux dans les Monocotylédones ? Feuizzes. — La disposition des feuilles sur la tige des Smilaæ s'exprime par la fraction phyllotaxique +. Ces feuilles sont com- plêtes, c’est-à-dire qu’elles sont formées par une gaîne, un pétiole (pétiole embrassant de quelques auteurs) et un limbe ; elles sont composées-pennées-trifoliées pour les botanistes qui, n’admettant pas de stipules dans les Monocotylédones, regardent les vrilles pétiolaires comme des folioles. Si l’analogie d’origine entraïinait la similitude de nature, ce qui paraît au premier abord être un axiome, il faudrait admettre l'opinion de M. Auguste Trécul, qui 88 OBSERVATIONS BOTANIQUES assimile ces vrilles aux stipules pétiolaires (Ann. se. nat., 3° sér., XX, p. 294, 295); mais cette particularité que, dans la chute des feuilles des Smilax, celles-ci se détachent immédiatement au-dessus de l'insertion bipariétale des vrilles (bien qu’il n’y ait point là d’articulation manifeste), ne parle-t-elle pas en faveur de l'hypothèse de la transformation des deux folioles latérales en vrilles? Je ne me pose pas en juge de cette question. Ces vrilles s’enroulent autour des corps voisins, indifféremment de droite à gauche ou de gauche à droite, et souvent même de sinistrorses devenant dextrorses, et réciproquement. La faiblesse de leur tissu vers la partie intérieure de la spirale n’indique-t-elle pas ici l'effet et non la cause de ce phénomène de la torsion des plantes, sur lequel de nombreuses hypothèses ont été émises déjà ? (Voy. kecherches sur la cause du mouvement spiral des tiges volubiles, par I. Léon, in Ann. sc. nat., 1858, V, pp. 351, 610, 624, 679.) Les sections transversales d’un bourgeon et de la gaîne pétio- laire indiquant suffisamment la structure des feuilles, j’attire seulement l'attention sur la composition des faisceaux, qui n’y présentent pas de grands canaux comme dans la tige et la racine ; on voit des faisceaux semblables dans la couche herbacée de la tige au voisinage de la couche libérienne dans le Smilaæ aspera ; ce sont les prolongements d’un grand nombre de ces faisceaux des feuilles qui rendent leur décurrence si évidente dans le Smilax anceps Wizco. et dans le Smilaxæ rigida War. L'épiderme des feuilles n’est pas identique dans toutes les espèces : ainsi, nos Smilax indigènes et le Smilax excelsa ont l’épiderme des deux faces de la feuille formé de cellules tabuli- formes à contours sinueux, tandis que, .dans le Smilaæ Salsa- parilla (?) des serres du Muséum, les cellules de la face inférieure seules ont des contours sinueux; celles de la face supérieure figu- rent des polygones à cinq ou six côtés inégaux, mais rectilignes. I n'y a de stomates que sur la face inférieure dans toutes ces espèces : j'ai figuré les formes diverses de stomates que j'ai ren- SUR LES SMILAX. 89 contrées d’une manière constante dans l’épiderme des feuilles du Smilax excelsa. De mes recherches sur l’inflorescence des Smilaæ, il résulte que les fleurs sont disposées par groupes dans toutes les espèces : chacun de ces groupes, réduit à sa plus simple expression, constitue une cyme unipare. Les parties terminales de l'axe principal de l’inflorescence sont tellement courtes, que les pédicelles des fleurs semblent partir d’un point commun ; ce qui donne une apparence d’ombelle à cette cyme unipare contractée. Ces cymes unipares peuvent être axillaires; elles sont alors toujours pédonculées, et pour ainsi dire toujours solitaires (dans le Smilax Gaudichaudiana, on en rencontre deux ou trois à l’aisselle de la même feuille; j'ai trouvé une seule fois deux cymes dans le Smilax mauritanica). Elles sont situées entre la tige et le bourgeon dormant. Ou bien chaque groupe de fleurs se compose d’un axe prin- cipal (axillaire ou terminal), le long duquel s’insèrent un plus ou moins grand nombre de cymes unipares. Si ces dernières sont pédonculées, comme dans le Smilaæ ovalifolia Roxe., le Smilax prolifera Roxs., l’inflorescence est une grappe de cymes unipares contractées. Si elles sont sessiles, comme dans le Smilax macu- lata Ross., elle se définit : un épi de cymes unipares contractées. Cette inflorescence peut être aussi une grappe d'épis de cymes (ex : Smilax maurilanica Porr., S. pendulina, etc.). Fceur. — Dans l'étude de la fleur, j'ai remarqué que la pré- floraison du périanthe est valvaire, légèrement indupliquée. Le pollen, faiblement coloré en jaune, est formé de grains sphériques, hérissés de petites aspérités. Visqueux, souvent accolés les uns aux autres, et présentant alors, à l’état frais, de petiles facettes planes circulaires résultant de la compression qu'ils ont subie, ils sont souvent réunis deux à deux, trois à trois, et mème en grand nombre par de petites brides de longueur variable, dépassant quelquefois celle du diamètre des grains eux- 90 OBSERVATIONS BOTANIQUES mêmes. Leur enveloppe est double : l’exine, close de toutes parts, se laisse déchirer par l’intine, qui sort en formant un tube polli- nique simple. J'ai suivi les phases du développement des organes femelles dans le Smilax excelsa, cultivé an jardin du Muséum, et fécondé par le Smilax mauritanica. Presque constamment deux feuilles carpellaires avortent dans cette espèce; de sorte qu’on n’y trouve qu'un ovaire uniloculaire à un seul ovule, rarement un ovaire biovulé. Ces observations n’ont été faites que sur des ovaires à une loge : ce n'est pas le type normal; mais qu’il y ait une seule loge, ou qu'il y en ait trois, le développement doit être à peu près le même, si l’on met de côté quelques légères différences résultant de la soudure, de la compression réciproque des trois feuilles carpellaires. Au moment où la cyme se dispose à sortir de la gaine pétio- laire, on trouve, suivant l’âge des fleurs, les dispositions de l'ovaire, représentées dans les figures : d’abord, un petit bourrelet circulaire, légèrement échancré d’un côté, et dont les bords, s’éle- vant rapidement, forment bientôt une sorte de petite eupule lar- gement ouverte. Puis, tout autour, apparaissent six mamelons, excessivement pelits, à la base des pétales, et dont l’un est silué en face de l’échancrure ou angle interne de la feuille carpellaire : ce sont les staminodes naissants. Ce bourrelet, entièrement celluleux, s'élève d’abord directe- ment, de manière à circonscrire une cavité presque cylindrique, qui se rétrécit ensuite; le développement de la paroi ventrale est plus lent que celui de la paroi dorsale, qui s’allonge assez rapi- dement sous forme d’une pointe mousse. L’ovule paraît à ce mo- ment en haut de la paroi ventrale et sur la ligne médiane, qui est presque verticale ; l'ouverture tend alors à se rétrécir de plus en plus : pour cela, toutes les parties de cette paroi se rapprochent, et dans cette évolution l’ovule se trouve entrainé vers le centre; et quand les bords de la feuille carpellaire se sont rencontrés, SUR LES SMILAX, 94 l’ovale se trouve attaché au sommet de l'angle interne, qui fait partie dela voûte de l'ovaire, où il est, pour ainsi dire, suspendu ; peu à peu la placentation, excentrique d’abord, devient centrale, et à la maturité du fruit, le funicule se trouve être au sommet géomé- trique. Quand il y a trois loges, le point d’attache des ovules reste toujours un peu plus excentrique par rapport à chaque loge de l'ovaire. : Le sommet de la feuille carpellaire continue à s'allonger et prend la forme d’une massue plus ou moins allongée, souvent comme auriculée vers sa partie inférieure. Sa face interne, creusée en gouttière, se recouvre de papilles stigmatiques. L'ovule du Smilax excelsa se compose d’un nucelle et de deux enveloppes. Avant qu'il arrive à la position qu’il occupe an som- met de l’angle interne, ses trois parties constituantes ne sont pas distinctes encore ; la base d'insertion du nucelle regarde alors en haut eten dedans, et son sommet en bas et en dehors; mais bientôt le développement rapide de l’ovule et l’étroitesse de la loge ovarienne le forcent à prendre une direction verticale; la chalaze, d’abord directement opposée au funicule, s'éloigne un peu de sa situation primitive, sans qu'il y ait production d’un raphé appa- rent. Le sommet du nucelle, lui restant à peu près diamétralement opposé, regarde directement vers la base de la loge. C’est donc un ovule orthotrope, suspendu au sommet de la loge ovarienne, ou, pour être plus exact, un ovule amphitrope. C’est à ce moment qu'on peut voir neltement les deux enve- loppes, la secondine dépassant très-peu la primine et laissant à nu le sommet du nucelle ; leur ensemble forme alors un petit corps cylindrique à extrémités arrondies. La secondine, très-mince, dépasse bientôt le nucelle, qu'elle enveloppe, et la primine ne tarde pas à dépasser également la secondine. Cet accroissement en longueur dure fort peu de temps, et quand l’ovule a atteint son maximum d’allongement, il est devenu piriforme. Une section longitudinale passant par le funicule, le milieu de la base et du sommet, fait voir la forme et les rapports des diverses parties, et 92 OBSERVATIONS BOTANIQUES nous croyons pouvoir comparer leur ensemble à une bouteille renversée, le fond de la bouteille étant figuré par la base (chalaze) de l’ovule surmonté par le nucelle ; les parois, par la double enve- loppe ; le goulot, par la partie rétrécie de l'enveloppe externe seu- lement; l'ouverture extérieure du goulot est représentée par l'exostome; l'ouverture intérieure, par l’endostome. On voit aussi que ces deux ouvertures sont assez éloignées ‘l’une de l’autre; que les enveloppes, minces vers la base organique de l'ovule, sont très-épaisses (surtout la primine) vers le sommet. La forme du nucelle n’a pas changé. Je n'ai pu assister à la formation du sac embryonnaire, ni à la diminution progressive du tissu du nucelle ; j’ai simplement vu ce sac embryonnaire renfermant des vésicules à ses deux extrémités, sans pouvoir en indiquer le nombre ni l’ordre d'apparition; en un mot, je n'ai pas étudié les phénomènes de la fécondation chez les Smilaæ. J'ai remarqué seulement qu'après l’apparition de ces vésicules dans le sac embryonnaire, l'ovule continue son déve- loppement, les enveloppes conservant une épaisseur relativement faible. Toutes les parties de l'ovaire, essentiellement celluleuses au début, subissent diverses transformations partielles pour passer à l’état de fruit. C’est ainsi que, dansles parois de l’ovaire qui pren- nent peu à peu une coloration particulière, on voit se former deux faisceaux fibro-vasculaires qui, partant du pédicelle, vont, en décrivant deux ares de cercle, se rejoindre vers le sommet de l’ovaire, pour constituer le trophosperme, puis s'épanouir dans la chalaze. Le tissu de la primine subit aussi une transformation toute spéciale qui la rend élastique. Les parois des cellules qui se sont développées autour de la vésicule embryonnaire (périsperme, Juss.; endosperme, Rich., ou albumen, Grew) s’épaississent partiellement et prennent une consistance cornée. Le stigmate, restant longtemps inclus, est souvent contourné, tordu sur lui-même avant de sortir de l'enveloppe florale ; quel- SUR LES SMILAX. 93 quefois même il reste ainsi déformé après l'épanouissement de la fleur. Le fruit des Smilaæ est une baie globuleuse, de couleur varia- ble, à surface lisse et glabre. Son volume, variable, est en moyenne celui d’un gros pois. Le péricarpe, plus ou moins charnu, a de une à trois et quelquefois de quatre à six loges, et, dans chacune d'elles, une seule graine suspendue au sommet. L'organisation du fruit reproduit donc fidèlement celle de l'ovaire. Le péricarpe d’un fruit de Smilax excelsa se compose : 4° D'un épiderme mince, formé de deux rangées de cellules tétragonales, les unes remplies d’une matière colorante, d’un rouge violet, les autres ne renfermant que très-peu ou point de cette substance. Cet épiderme est limité en dehors par une cuticule résistant à l’action de l'acide sulfurique, qui détruit tout le reste du péricarpe. 2° D'un mésocarpe de consistance un peu charnue, formé par de grandes cellules à contour arrondi, lâchement unies entre elles et renfermant des granulations vertes. Un grand nombre de ces cellules, plus grandes, renferment des paquets de raphides. L'enducarpe, charnu comme le mésocarpe, avec lequel il se confond, recouvre, en y adhérant, l’enveloppe extérieure mem- braneuse de la graine. La graine des Smilaxæ est orthotrope; son micropyle regarde directement en bas et sa chalaze en haut. La forme de la graine varie avec le nombre qu’en renferme chaque fruit : presque sphé- riques dans les fruits à une seule loge, hémisphériques dans les fruits à deux graines, elles prennent la forme de quartiers d'orange dans les fruits à trois graines ou plus; leur surface extérieure seule est convexe dans ce cas, et les angles sont très- mousses. La position du micropyle est indiquée par une petite pointe roide ; la chalaze, qui lui est diamétralement opposée, est large, circulaire, plus profonde vers la périphérie qu’au centre où l’albumen fait une saillie arrondie ;. la cavité de la chalaze est remplie d’un détritus noirâtre. 94 OBSERVATIONS BOTANIQUES La graine est munie d’une enveloppe extérieure, mince, mem- braneuse, transparente dans les Smilax en général, élastique et résistante, opaline dans le Smilax eæcelsa. Elle n’adhère nulle- ment aux autres parties de la graine; elle est unie au péricarpe, dont elle semble former la couche intérieure ou endocarpe : l'étude du développement de l’ovaire nous indique qu’elle a pour origine la primine. Quant à l'enveloppe intérieure, elle est intimement unie à l’albumien, avec lequel elle semble se confondre, n’en dif- férant que par la coloration rougeâtre des parois des cellules qui la forment ; de même que la euticule du péricarpe, elle résiste à l’ac- tion de l’acide sulfurique concentré, qui déforme les cellules sans les détruire. | L'intérieur de la graine est occupé par l'embryon et par un albumen volumineux qui l’enveloppe de toutes parts. L’embryon est très-pelit, droit, piriforme. Sa blancheur opa- line, contrastant avec la couleur un peu jaune de l’albumen, permet de le distinguer assez facilement à l’extrémité inférieure de la graine; son cotylédon unique se recourbe en forme de cape dont l'ouverture, très-petite, représente, vue à la loupe, une petite excavalion elliptique, à grand diamètre parallèle à la longueur de l'embryon ; celui-ci a sa radieule dirigée vers le micropyle. L'em- bryon est donc antitrope. L’albumen, très-mince vers l'extrémité organique de la graine, c’est-à-dire au voisinage du micropyle, est très-épais vers la base. Il est formé de cellules à parois inégalement épaissies, intimement unies les unes aux autres, à cavités tantôt petites, tantôt grandes, remplies de grains d’aleurone. L'enveloppe extérieure n’est pas partout exactement appliquée sur la graine, Il se développe au-dessous de la chalaze une petite masse conique de tissu utriculaire semblable à celui du mésocarpe, et qui soulève le testa, A la maturité du fruit, on voit les faisceaux fibro-vasculaires, qui servent de suspenseurs à la graine, traverser la primine près du sommet de ce petit cône, dont le tissu, en mourant, forme ce détritus noirâtre qui remplit la chalaze. Fi. Fic. Fic. Fic. Fic. Fic. Fic, Fe. Fic. SUR LES SMILAX. 95 EXPLICATION DES FIGURES, PLANCHE I. 4. Coupe longitudinale du fruit du Smilax excelsa : pe, albumen ; em, em- bryon ; ch, chalaze ; ep, épiderme d’un noir violacé; m, mésoderme légère- ment charnu ; fr, fr, faisceaux fibro-vasculaires partant du pédicelle, pour se rejoindre à la chalaze après avoir décrit deux arcs de cercle; ta, testa ; ti, enveloppe mince interne, intimement unie à l’albumen, dont elle diffère par la coloration rouge-marron des parois des cellules qui la constituent; h, hile. 2. Coupe transversale d'une baie trispermée de Smilax aspera. 3, 4, 5, 6, 7, 8. Extrémités d'ovaires avec les stigmates variables en nombre et en forme dans le Smilax excelsa. — La figure 7 n'appartient pas à la même espèce. 9, Fleur femelle du Smilax excelsa, très-grossie. 10. Diagramme de cette fleur femelle. 11. Insertion des fleurs sur le pédoncule commun. 12. Coupe longitudinale de l'ovaire : ov, ovule:; pr, primine; se, secon- dine; nu, nucelle; stg, stigmate; par, parois de l'ovaire; fu, funicule; st, staminodes ; fol, folioles du périanthe ; ped, pédicelle. . 13. Ovule plus âgé que dans la figure précédente : nu, nucelle; se, secon- dine ; pr, primine ; ch, chalaze ; fu, funicule; end, endostome; ex, exostome. . 44. Coupe longitudinale de la fleur femelle; ovule plus âgé que dans la figure 13. . 45. Diagramme de la fleur mâle du Smilax mauritanica. . 16, Même fleur grossie. . A7. Étamine vue de côté. . 18. Étamine vue de face. . 49. Coupe transversale de l'anthère. 20. Étamine vue de dos. - 21. Rameau de Smilax aspera : br, bractée ; gr, grappe composée. . 22, Inflorescence du Smilax excelsa. — br!, br?, bractées ; bg, bourgeon; ga, gaîne. «+ 23. Embryon vu du côté de la fente gemmulaire. - 24. Graine du Smilax aspera (dans le cas d'une baïe trispermée). . 25!, 252, 255, 254, 256, Grains de pollen ; end, endhyménine sortant par une fente. . 26. Déhiscence des loges de l’anthère dans le Smilax vaginata Dne (em- prunté à la planche 469 de la Bot. du Voyage de Jacquemont). 27. Anthère ; section transversale après l'anthèse. 28. Rameau de Smilax excelsa : pet, pétiole ; bg, bourgeon; vv, vrilles pétiolaires ; ga, gaîne pétiolaire. 96 FiG. Fic. Fic. Fic. Fiç. Fi. Fic. EG. Fic. Fic, OBSERVATIONS BOTANIQUES PLanCue IL 4. Fragment d'une coupe transversale de la tige du Smilax aspera. — epd, épiderme; h, couche corticale ; fp, couche de tissu très-serré (liber ?), séparant l'écorce de la partie centrale ; mm, parenchyme utriculaire gorgé d'amidon, et dans lequel se trouvent dispersés les faisceaux fibro-vascu- laires formés de deux grands canaux centraux ce, de quelques vaisseaux plus petits vo et de fibres ligneuses. 2. Section longitudinale de la tige du Smilax aspera. — Mêmes indica- tions. — mur, parenchyme présentant un aspect müriforme; cra, grands canaux réticulés, annelés ou rayés ; f, fibres poncluées; tr, trachées ; frp, fibres rayées et ponctuées. 3. Ensemble de la coupe transversale de la tige du Smilax aspera. — epd, épiderme; h, couche corticale ; fp, tissu fibreux périphérique (liber ?); m, parenchyme médullaire; fr, faisceaux fibro-vasculaires. 4. Section transversale de la racine du Smilax aspera. — epb, epiblema; tup, parenchyme cortical ; æ, rangée de cellules (quelquefois partiellement double) à parois intérieures, fortement épaissies et colorées ; k, Kernscheide presque incolore; ca, cambium permanent (tissu cribreux) ; ffr, faisceaux fibro-vasculaires; cc, grands canaux centraux des faisceaux; m, paren- chyme médullaire. AB. Ligne suivant laquelle est faite la section longitudinale de la même racine. 5. Section longitudinale de la racine du Smilax aspera. — Mêmes indi- cations qu’à la figure 4. — car, cr, canaux réticulés annelés ou rayés; vp, Vaisseaux ponctués. PLancue VII. RACINE DE SALSEPAREILLE DE LA VERA-CRUZ (HONDURAS FRANÇAISE). 1. Section transversale d'ensemble : epb, epiblema épiderme ; ste, couche de cellules à épaississement extérieur (Steinsellen), — k, Kernscheide ; b, zone ligneuse ; m, zone centrale médullaire. 2. Mêmes indications, et epb, epiblema; ste, Steinsellen ; tup, couche corticale, dent la partie moyenne est supprimée; rap, raphides; k, Kern- scheide ; ca, cambium (tissu cribreux, cellules grillagées); f, fibres ligneuses; cec, canaux traversant les faisceaux fibreux ; m, moelle. 3. crp, grands canaux à parois rayées et ponctuées ; rm, cellules médul- laires interposées aux faisceaux. &. Épiderme piliforme, et Steinzellen dans une variété à écorce grise de Salsepareille de la Vera-Cruz, 5. Fibre ligneuse, section transversale, vue à un fort grossissement : couches d'épaississement concentriques ; cavité étoilée. Fc. Fic. Fig. Fic. Fig. Fic. Fig. Fic. Fic. Fic. Fic. FiG, Fic. Fic. Fic. SUR LES SMILAX. 97 6 et 7. Grains d'amidon composés. 8. Raies ou points allongés, fortement grossis des vaisseaux scalariformes rayés. 9. Grain d'amidon simple. PLANCHE IV. 4. Coupe longitudinale de l'embryon du Smilax excelsa ; on y voit la petite fente gemmulaire vers laquelle est dirigée la gemmule gem ; rad, radicule dirigée vers le micropyle; pe, albumen ; te, téguments de la graine. 2. Jeune plante de Smilax excelsa très-peu de temps après la germination. — pe, albumen; em, cotylédon se développant de pius en plus et renfermé dans l’albumen, dont l'extrémité micropylaire s'est brisée: te, testa élas- tique dont l'exostome s’est dilaté pour livrer passage à la radicule et à la tigelle ; f!, f?, f*, premières feuilles ou écailles ; mr, mamelon s'allongeant rapidement pour constituer une racine adventive; À, radicule pivotante garnie encore de poiis à sa partie supérieure. 3. La même plante, grandeur naturelle, vue du côté opposé. 4. Fragment d'une coupe transversale de la tigelle du Smilax excelsu (fig. 2). — epd, épiderme ; tpe, tissu utriculaire primitif extérieur ; tpi, pa- renchyme utriculaire primitif intérieur; fo, faisceaux fibro-vasculaires du centre, au nombre de quatre; fv', fv', faisceaux fibro-vasculaires de deuxième génération, en voie de formation dans la zone qui traverse l'écorce de la partie centrale; ca, cambium. 5. Section transversale de la radicule du Smilax excelsa au même âge. — Mêmes indications : on y voit l'épiderme portant quelques poils ; k, kerns- cheide naissante. 6. Coupe transversale du premier bourgeon axillaire dans la même plante, âgée d'environ quinze jours : f1, f?, {*, f*, feuilles suivant leur ordre d’ap- parition et leur situation respective; n!, n?, faisceaux fibro-vasculaires (nervures) dans leur ordre d'apparition pour chaque feuille: me, sommet de l'axe sous forme d’un mamelon ; !, quelques cellules plus grandes simu- lant des lacunes et renfermant quelquefois des raphides. 7. Jeune bourgeon; f!, f?, cicatrices de feuilles ; f#, f#, les deux feuilles supérieures ; v, vrilles. 8. Même bourgeon vu d'en haut. 9 et 10. Jeune feuille de ce bourgeon vue de côté et de face ; l, limbe encore involulé ; v, vrilles ; p, pétiole; g, gaîne pétiolaire. 11. Fragment de l’épiderme de la tige du Smilax mauritanica adulte . on y voit un groupe de poils, les uns droits, les autres unciformes,. 12. Fragment d'épiderme de la tige plus jeune, où l'on voit en st des stomates, et en pp' des poils en voie de développement. 13. Section transversale d’une vrille. x. (24 juillet 1871.) 7 95 SUR LE NOUVEAU GENRE MAXWELLIA. Fic. 44. Coupe du pétiole d’une feuille très-jeune. Fic. 45. Coupe du pétiole d'une feuille adulte. Fic. 16. Fragment d’épiderme de la face inférieure de la feuille du Smilax excelsa ; st', st'!, st'!!, st'!!!", stomates. Fic. 47. Epiderme de la face supérieure du Smilax Salsaparilla ? Fic. 48, 19, 20, 21. Développement successif de l'ovaire du Smilax excelsa avant d'arriver à sa forme définitive. Fic. 22. Section transversale d’une gaîne pétiolaire au niveau des insertions des aiguillons ; ep, épiderme commun à la gaîne et à l’aiguillon, et soulevé en pratiquant la coupe. Fic. 23. Section transversale de la cuticule épidermique du fruit du Smilax excelsa. Fic. 24. La même cuticule vue par sa face interne. Fic. 25. Fragment du testa membraneux, Fic. 26. Fragment de l’albumen. . SUR LE NOUVEAU GENRE MAXW ELLIA. Le professeur Ferd. v. Mueller a reçu à Melbourne des échan- üllons d’une plante ligneuse de la Nouvelle-Calédonie, qui parait constituer un genre nouveau du groupe des Buettnériacées, très- voisin à la fois des Buettnériées proprement dites et des Lasiopé- talées, mais qui se distingue de celles de ces plantes dont nous connaissons la deseription par quelques caractères de valeur. Le feuillage est celui de certaines Dombevées : feuilles alternes, sim- ples, pétiolées, coriaces, chargées dans leur jeune âge d’une couche épaisse de petits poils écailleux, métalliques, plus clair- semés à l’âge adulte, mais donnant encore un aspect tout parli- eulier au limbe qui est ovale, ou irrégulièrement suborbiculaire, ou encore plus large que long, parfois réniforme, à deux moitiés souvent insymétriques. Les nervures sont pennées, peu nom- breuses, triplinerves à la base du limbe, saillantes sur ses deux faces, notamment à la face supérieure qui finit par être presque olabre et, à ce qu'il semble, d’un vert tendre. Les fleurs sont réunies en grand nombre sur les axes ramifiés, un peu aplatis ou SUR LE NOUVEAU GENRE MAXWELLIA. 99 anguleux, d'une sorte de panicule qui paraît une grappe composée. Les pédoncules, pédicelles et calices sont aussi chargés de ces poils écailleux, ferrugineux qui s’observaient sur les jeunes feuilles. Quant au bouton, il a la forme d’une pyramide surbaissée à cinq angles saillants ; ceux-ci sont formés par les bords proémi- nents des cinq sépales, triangulaires, valvaires et rédupliqués dans la préfloraison. Dans leurs intervalles, le réceptacle floral porte cinq pétales qui ne s’aperçoivent pas aisément. Chacun d'eux a la forme d’une courte languette, arquée, coneave en dedans, et dont le tissu mou devient comme gélatineux par la coction. L'androcée est formé de cinq paires d’étamines. Chaque paire est superposée à un pétale et se compose d’un filet, court, épais, dressé, que surmontent deux anthères, lesquelles se touchent par le dos aplati de leur connectif coloré, brunâtre, tandis que leurs faces se tournent latéralement vers la face des anthères des paires d’élamines voisines. Chaque anthère est du reste formée de deux loges, déhiscentes par des fentes longitudinales. L’exis- (ence de ces anthères géminées rappelle ce qui se voit dans les T'heobroma ; mais les pétales rudimentaires sont de ceux qui s’ob- servent dans certains Keraudrenia, ete. I n’y a pas de staminodes alternipétales. Le gynécée, libre et supère, se compose d’un ovaire allongé, à trois, quatre ou cinq angles, et est surmonté d’un style grêle, dressé, cadue, dont le sommet se partage en trois, quatre ou cinq languettes stigmatifères. Les placentas sont parié- taux, au nombre de trois ou quatre, et ils ne se rejoignent pas tou- jours au centre le l'ovaire; de sorte que les loges sont complètes ou incomplètes. Chacune d'elles renferme plusieurs ovules, dis- posés sur deux rangées, ascendants, à micropyle tourné en bas ei en dehors. Le fruit, qu'accompagne à sa base le calice persis - tant, est extérieurement semblable à celui des Ungeria : oblong, ligneux, avec trois, quatre où cinq ailes longitudinales saillantes. Mais son mésocarpe, épais et subéreux-coriace, s'applique sur les graines qui sont comme enchâssées dans des logeltes incomplètes, et qui, sous un testa crustacé, renferment un albumen charnu 400 SUR LE NOUVEAU GENRE MAXWELLIA. abondant et un embryon axile, à cotylédons elliptiques, foliacés, plus courts que la radicule qui est longuement cylindrique et se renfle un peu en massue vers son extrémité obtuse. J'ai dédié ce genre, que je crois nouveau, à M. Maxwell Masters, qui depuis quelques années s'occupe avec tant de succès de ce groupe de plantes. MaxwWELLIA. Flores hermaphroditi; receptaculo parvo planiuseulo. Sepala 5, 3-angularia crassa reduplicato-valvata. Petala 5, alterna, minute linguiformia arcuata carnosula. Stamina 10, fertilia, per paria petalis opposita ; filamentis brevissimis erectis, apice geminatim 2-antheriferis ; antherarum lateralium loculis 2, discretis, longi- tudine lateraliter rimosis. Staminodia 0. Germen liberum elongato- fusiforme, 3-5-angulatum ; placentis totidem parietalibus intus prominulis, demum intus contiguis v. discretis; ovulis in placentis singulis æ, 2-seriatim adscendentibus; micropyle extrorsum infera. Fructus calyce haud aueto basi munitus,oblongus, subalato- 3-9-angulatus ; pericarpie intus coriaceo-suberoso. Semina © , locellis incompletis immersa adscendentia ; testa crustacea ; albu- mine Copioso carnoso ; embryonis axilis recti cotyledonibus folia- ceis ellipsoideis ; radicula longiore infra ad apicem obtusum sub- clavata. — Arbor (?) lepidota ; foliis alternis petiolatis simplicibus ovato-obtusis, orbicularibus, v. transverse ellipüeis, rarius sub- reniformibus coriaceis crassis, penninerviis, basi 4-plinerviis ; floribus crebris paniculalis. Spec. 1. M. lepidota. — Folia (ad 10 cent. longa lataque) fer- rugineo-lepidota. Flores adulti ad L cent. longi; sepalis coriaceis crassis. Fructus ad à cent. long., 1 £-2 cent. latus. — Oritur in Nova-Caledonia, unde a collectoribus in Australiam translatam plantam accepit cl. F. v. Mueller, horti melbournensis præfectus. SUR LE NOM SCIENTIFIQUE DU RAIFORT SAUVAGE. Qu'il soit indispensable de séparer cette plante et les espèces voisines du genre Cochlearia, je ne le pense pas. I y a, quant au port, quant à la taille, la forme et les détails d'organisation des silicules, ete., des transitions entre le C. officinalis et le C. Armo- racia. Mais si l’on partage l’avis de MM. Spach, Koischy, Phi- lippi (in Linnœa, XXVIIT, 671) et autres, sur l'opportunité de placer le Raifort sauvage et les espèces analogues dans un genre distinct, il faut admettre pour celui-ci le nom d’Armoracia, et non celui de Roripa, comme l'ont fait MM. Grenier et Godron (F1. de Fr., 1, 125). Ces auteurs nomment en effet la plante Roripa Rus- ticana, à l'exemple de Besser {Enum. pl. volhyn. , ann. 1822). Il y a pour la même espèce une désignation bien plus ancienne, celle de Hederaceum T'hlaspi, qui se trouve dans Lobel (Zcon., 615, ann. 1581). Mais si on laisse de côté les dénominations anté- rieures à l'établissement de la nomenclature binaire de Linné; si, pour la même raison, et à cause de la forme même de la dési- gnation spécifique, on délaisse également le nom de Cochlearia Aremorica qui se trouve dans les Znstitutiones de Tournefort (215, ann. 1700), on voit que le nom générique de Roripa, datant de 1822, est postérieur de vingt-trois ans à celui d’Armoracia pris génériquement, qui est dû à P. G. Gærtner, Mever et Scher- bius (F1. d. W'etterau, W, 126, ann. 1799). Quant aux noms spécifiques, ils sont nombreux, et l’on trouve successivement les suivants : Armoracia Rivini Rurr., FL. ienens. (1718); Raphanus sylvestris BLackw., Herb., t. h15 (1737?) ; ceux-01 étant antérieurs à l’époque où Linné nommait la plante, d’après les lois de sa nomenclature : Cochlearia Armoracia (Spec., 904, ann. 1753), et le nom spécifique ne pouvant devenir géné- rique, Je me reporte aux dénominations ultérieures qui sont : Cochlearia Rusticana Law, Dict., I (1786), Raphanis magna Moxxca, Meth. (1794), 192 NOTE SUR UN CAS D 'APPARENTE PARTHÉNOGÉNÈSE, Cochlearia macrocarpa W azvsr. et Kir., PL. hung.,t.184(1802), Armoracia Rusticana Bauc., FL. transylo. (1816), et à celles-ci je dois préférer le nom d’Armoracia lapathi- folia, qui est de Gilibert, et qui date de 1785. C’est done ce nom qui doit passer avant celui de Roripa Rusticana, si l’on partage, comme MM. Grenier et Godron, les opinions de Besser. Si, au ontraire, on fait du Raifort sauvage le type d’une section seule - ment dans le genre Cochlearia, on peut appeler cette section Rusticana, et l'on nommera notre plante : €. (Rusticana) Armo- racia, en conservant en somme les noms linnéens de l'espèce et du genre, tandis que celui de la section rappellera les particula- rités qui distinguent la plante des Cochlearia proprement dits, tels que le €. officinalis (voy. Hist. des plantes, III, 227, 272). NOTE SUR UN CAS D’'APPARENTE PARTHÉNOGÉNÈSE M. Durieu à remarqué que cette année (mai 1871), les fruits d'un Zanthoxylon fraxineum, du jardin de Bordeaux, semblaient noués et étaient plus volumineux que d'habitude. Probablement ces fruits seront fertiles. La raison en est simple. En prenant au hasard une des inflorescences, j'y aperçus plusieurs fleurs pour- vues chacune d’une ou plusieurs étamines fertiles, et dont on distinguait, même à l'œil nu, le filet déjà desséché, et lanthère, avec ses deux loges bien formées, ouvertes, contenant encore quelques grains d’un pollen blanchâtre. Ce fait ne m’a pas paru bien surprenant, parce que je l’avais plus d’une fois remarqué sur la même espèce ; mais j'ai été heureux de le voir constaté avec moi par un observateur aussi accrédité que M. Durieu, et dont le témoi- gnage ajoutera à la valeur de l'observation. Il répond à plusieurs faits de parthénogénèse supposés dans les Zanthoæylon, et dont un des derniers connus est dû à M. D. Hanbury (in Journ. of the Linn. Soc., VI, 404; STIRPES EXOTIGÆ NOVÆ (ConTiNuÉ pu voL. IX, PAGE 152.) 926. CÆSsALPINIA COURBONIANA. Frutex, ut videtur ; ramis inæquali-teretibus striatis (in sicco purpurascenti-fuscatis); ramulis junioribus cinerascentibus ; pul- vinaribus alterne prominulis, nunc foliorum delapsorum cicatri- cibus notatis, nune spinis 2 lateralibus brevibus (stipulis folit occasi induratis) basi armatis. Folia pinnatim decomposita (ad 4 cent. longa), petiolata, uti planta fere tota glaberrima, e basi 3-nervia ; rachi nervisque primariis 2 oppositis palmatim divergentibüs ; sin- eulis foliola pauci-(2-4)-juga opposita gerentibus ; foholis brevis- sime petiolulatis obovato-orbiculatis (ad 4 cent. longis latisque), basi rotundatis v. breviter cuneatis, apice rotundatis, relusis v. emarginatis, integris glabris enerviis (verisimiliter in vivo car- nosulis) glaucescentibus ; stipulis, ut supra dictum, sæpe induratis post foliorum occasum persistentibus; costa nervisque primariis ad foliola articulatis necnon stipellis acutis sæpe subspinescentibus armalis. Racemi breves (2, à cent.) terminales v. e ligno ramo- rum orti; floribus paucis, extus glabris; pedicellis articulatis minute bracteatis (1-1 cent. longis). Receptaculum obconico- cupulatum, intus glandulosum. Sepala glabra subpetaloidea, valde inæqualia et imbricata; antico cæteris multo angustiore longio- reque subeymbiformi; cæteris obovato-oblusis. Petala calyce sub- æqualia. Stamina 10, fertilia; filamentis basi villoso-lanatis ; antheris exsertis. Germen brevissime stipitatum compressum gli- brum ; ovulis paucis (2-4); stylo gracili arcuato, apice stigmatoso baud incrassato tubuloso. Fruetus (immaturus) brevis bast recep- taculo persistente cupuliformi einctus, inæquali-ovatus valde compressus pubescens oligospermus. — Ad mare Rubrum, cirea Ghersalo, maio 13 floriferum leg. cl. Courbon, exs. n. 362 (Herb. Mus. par.). 404 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. Species primo intuitu Cordylam, ejusdem regionis indigenam, adspectu referens. Folia autem multo minora. Hæc, fabrica singulari, inter folia fere semper decomposita et folia tantum simplici-pinnata specierum quarumdem Cæsalpiniarum americanarum, quasi media evadunt. 27. SINDORA COCHINCHINENSIS (Grandiera cochinchinensis Ler.; mss.). | Arbor ad 100-pedalis (ex el. Thorel) ; ramis ramulisque no- vellis pube falvida v. pallide ferruginea obsitis. Folia paripinnata ; foliolis 8-jugis breviter petiolulatis elliptico-obovatis (6-10 cent. long., 4,5 cent. lat.), basi attenuatis v. rotundatis, apice obtusis rotundatis emarginatisve subcoriaceis integerrimis ; margine leviter reflexo ; supra glabris, subtus fulvido-velutinis; costa nervisque fere transversis prominulis ; stipulis foliaceis insymmetricis. Inflo- rescentia terminalis distiche (?) ramosa; ramis secundariis ex axilla bracteæ stipulis similis ortis (nonnunquam 2 in axillis singulis inferioribus superpositis) ; rachi alterne angulata; bracteis bracteolisque ad mediam pedicellum insertis ovato-oblongis coria- ceis, Supra concavis ciliolatis. Alabastra inæquali-obovoidea compressa; calycis foliolis 4 inermibus, intus concavis, coriaceis rigidis, extus (nisi ad margines in præfloratione intimos) velutinis; foliolo anteriore marginibus crassis recte secto ; foliolis lateralibus margine tantum inferiore; superiore autem utrinque in membra- nam repente attenuato. Petalum vexillare obovato-oblongum, intus valde coneavum crassum, extus velutinum, margine dite ciliatum. Stamina 9 anteriora antherifera ; antheris majoribus 5 alternipetalis versatilibus, introrsum 2-rimosis (an polliniferæ omnes?). Germen sessile, valde compressum velutinum; stylo valde incurvo, lateraliter inæquali-capitato. Ovula 2-4, oblique descendentia. Legumen (immaturum) breviter et oblique stipita- tum, inæquali-orbiculatum breviter subovatum, apice stylo indurato leviter apiculatum, basi insymmetrica rotundatum, coriaceum valde compressum distanterque echinatum, folliculatim dehiscens (4 cent. longum latumque). Semina (ex cl. Thorel) ovoideo- STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 105 letragona, nobis haud visa). — Crescit in Cochinchinæ sylvis, ubi ad Tay-ninh, aprili 1864 foriferum, et ad Thuy-daù-mot, julio fructiferum legit el. Lefèvre (exs., n. 259, 287). Vernacule audit Cay-go. Species ab £chinocalyce prototypo sumatrensi valde distincta. À Sin- dora siamensi MiQ., fere ex eadem regione, fructu maturo ex descrip- tione 2, 3-plo majore prædito differt et calyce inermi. Flores enim paucissimi occurrunt quorum sepala 1 v. 2 ad apicem echino 1 v. 2 mu- nita sunt. Lignum (ex el. Zhorel) durissimum nigrum pulcherrimum et in regione usitatissimum. 28. ERYTHROPHLÆUM COUMINGA. Arbor alta (60-pedalis, fid. Pervillé), ex omni parte glabra ; ramis {cretibus ; cortice cinereo v. in ramulis junioribus siccitate migrescente siriato, lenticellis crebris pallide ferrugineis notato. Folia alterna magna (ad 80 cent.), 2-pinnata ; pinnis oppositis ; fo- 14 liolis alternis breviter (:-£ cent.) petiolulatis, subæquali- v. inæquali- ovalis (ad 6 cent. longis, 2{-3 cent. lutis), basi subinæquali-rotun- datis, ad apicem breviter acuminatis, sammo apice obtusiuseulis, integris subcoriaceis tenuiter penninerviis. Stipulæ minimæ e cicatricis linearibus pallidis vix conspieuis notæ. Flores ignoti. Legumen 2-valve, crasse peduneulatum, inæquali-oblongum (ad 20 cent. longum, ad 6 cent. latum) valde compressum, basi attenuatum, apice obtusiusculum, hine anguste secundum pla- centam marginatum, aul rectiusculum, aut inter semina inæquali- constrictum; valvis sublignosis, extus in sicco venoso-rugosis nigrescentibus, intus pallide lutescentibus. Semina pauca , orbi- culato-compressa (ad 3 cent. lata) glabra, immatura albumine pulposo donala ; embryonis semini subæqualis radicula recta brevi crassa; cotyledonibus suborbiculatis emarginatis sub- foliaceis, basi inæquali-subauriculatis; funiculo crasso. — Oritur in Ambongo Seychellarum, ubi Couminga vernacule audit. Partes omnes valde venenosas aiunt indigenæ, test. Pervillé qui speci- mina fructifera (exs., n. 654) februario die 16° anni 4841 legit (Herb. Mus, par.). 406 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 29. RoPALOCARPUS TRIPLINERVIUS { Buellneria triplinervia Bvn, mss.). Frutex 15-20-pedalis (teste Bernier) ; ramis laxis cernuis tere- tibus, ad internodia nodosis ibique cicatricibus foliorum occasorum stipularumque transverse nolatis; cortice ruguloso (pallide fuscato) ; ligno molli; medulla arefacta copiosa. Folia alterna breviter ovalia v. suborbiculata (ad 8 cent. longa, 75 cent. lata), basi cor- data, apice rotundata v. emarginata penninervia, basi 3-plinervia venosa; nervis venisque reliculatis subtas prominulis pallidis, supra minus Conspicuis; inlegra coriacea crassa, supra demum olabrata v. minute puberula, subtus mulio pallidiora velutina. Petioli compressiusculi (ad 2, 3 cent. longi), juniores cum gemmis stipulisque fulvido-velutini v. puberculi. Stipulæ intrapetiolares, in unam brevem (-* cent. long.) ovalam intus concavam, sæpius e cicatrice transverse lineari solum notam, connatæ. Flores ignoti. Fructus crasse stipitatus; pedunculo eylindrico erecto bractearum occasarum cicatricibus hine inde notato (ad 2, à cent. longo); pericarpio plus minus compresso, eæterum quoad formam et magnitudinem fere ut in À. lucido ; aculeis minus prominulis ; mesocarpio tenui, in sicco suberoso ; endocarpio intus glabro pal lide fuscato; styli cicatrice terminali v. plus minus lateral depresso. Semina 4 v. 2, hine in loculo À gemina; loculo altero abortivo minimo, inde in loeulis singulis solitaria suberecta ; quoad testam, albumen ruminatum embryonemque tenuiter membrana- ceum, iis À. lucidi omnino conformia; seplo siccato integro v. plus minus inæquali-perforato. — Oritur in Malacassia, ad Diego-Suares, cirea pagum Anbanihala, ubilegit Bernier (env. 2, n. 227) cumque Boivin (exs., n. 2596) anno 1846 communicavit. Vernacule audit Zambou. 30. OXYMITRA GABRIACIANA. Arborea ? Rami teretes cinerei striali. Ramulr novelli parce puberuli. Folia late lanceolata (8-12 cent. longa, 8 cent. lata), basi aeula ; apice acuto v. breviter acuminalo ; integra v. obscure STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 107 sinua{a glabra sabmembranacea penninervia, supra lucida lævia, subtus paulo pallidiora. Petioli (1 cent. longi) teretes, supra canaliculati rugulosi. Flores axillares solitarii ; peduneulo brevi (2 cent.) reflexo. Flos pro genere parvus (ad £ cent. longus) ; alabastro pyramidato. Calyx crassus ; sepalis ima basi coalitis ovato-cordatis. Petala exteriora ovato-acuta costata ferrugineo- tomentosa sessilia valvata. Petala interiora exterioribus subcon- formia paulo breviora, basi breviter angustata apice in mitram triquetram brevem coalita, indumento eodem obsita. Stamina ©, receptaculo concaviusculo inserta ; antheris linearibus ; connectivo supra loculos dilatato truncato. Carpella æ ; ovario 2-loculari ; ovulis paulo supra basin inserlis adscendentibus ; stylo clavato reflexo, apice obluso crasso dense papilloso. Fructus. .…. ? — In Co- chinchina gallica, inter Saïgon et Bienhoa, loco dicto « Point À », legit cl. Lefèvre, julio 1864 florif. (exs. n. 240) ; in regione eadem legerunt quoque amic. Gabriac, et ann. 1868 ben. comm., necnon cl. de Lanessan, in insul. Pulo Condor. Species corollæ configuratione Oxymitris genuinis simul et Goniothalamis affinis, Melodora nonnulla quoque referens. 31. MELODORUM PUNCTULATUM. Arbor parva (test. Pancher) ; ramis glabris griseis rugulosis striatellis ; ramulis gracihibus lævibus. Folia alterna, breviter (1 cent.) petiolata, elliptica v. elliptico-lanceolata (5-9 cent. longa, 4 cent. lata), utrinque rotundata, v. basi rariusve utrinque aculiuscula, integra membranacea, tenuissime pellueido-punctu- lata, penninervia, tenuiter venosa, supra subtusque glaberrima. Flores in ligno orti, solitarii v. pauci fascieulati ; pedicellis gra- ciibus glabris longiusculis (ad 2, 2 À cent.) ad apicem paulisper incrassatis. Flores in alabastro subglobosi (ad 1 cent. longi). Calyx brevis gamosepalus subtriangularis coriaceus crassus ; angulis ob- tusatis. Petala6, 2-seriata, subovata, extus obtuse angulata crassa ; interiora exterioribus paulo breviora, cæterum conformia, omnia intus et extra pube tenuissima fulvida obsita. Stamina oo (Uoa- 103 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. riearum) obpyramidata ; loculis extrorsum linearibus ; connectivo ultra loculos in globum depressum producto. Carpella œ ; ger- mine oblongo ; ovulis ad 10, 2-seriatim angulo interno inserlis ; a e] Caledonia. 82. MeLonrorum LEFEvRI. M. (Kentia s. Mitrella) ut videtur, fruticosa ; ramis teretibus glabris fuscatis rugulosis ; junioribus gracilibus glaberrimis (in sicco nigrescentibus). Folia breviter (ad 6 mill.) petiolata, lanceo- lata (ad 10 cent. longa, 3 cent. lata), basi etapice breviter acutata, rarius breviter acuminata, integra subcoriacea, supra dense viridia, sublus pallidiora v. subglaucescentia, penninervia reticulata ; costa subtus valde conspicua. Flores axillares solitarii ; pedunculo (ad ; cent. longo) subclavato. Calyx brevis 3-gonus. Corolla in ala- bastro depresso-pyramidata; petalis exterioribus sessilibus 3-angu- laribus, intus concavis, pallide villosulis, arcte valvatis; petalis in- terioribus subconformibus paulo minoribus. Stamina obpyramidata; connectivo ultra loculos lineares capitellato. Carpella ©, conferta; ovario oblongo pubescente ; stylo brevi obovato pulposo. Fructus umbellati inæquali-obovoidei v. subglobosi glabri (-L cent. longi); seminibus À v. paucis valde compressis angulatisve. — Oritur in Cochinchina, ubi inter sylvas paludosas v. inter fruti- cet. leg. el. Lefèvre, aprili ad octobr. et novembr. floriferum (exs., n. 118, 384, 532). Ogs. Melodori sect. omn. ad Unonam reducimus. 99. TROCHETIA RicHaRDI. Arbor parva (test. Richard) ; ramis erassiusculis fuseatis striatis glabratis ; junioribus, uti planta fere tota, minute lepidotis pallide ferrugineis v. fulvidis. Folia longe petiolata, late breviterque subcordalo-ovata, basi rotundata (ea Populi v. Ficorum nonnull. referentia), apice longe acuminata cuspidata (ad 6 cent. longa, h, 5 cent. lata) subcoriacea, inæquali-sinuata v. crenata, subtus pallidiora parciusque lepidota, penninervia parce venosa, basi STIRPES EXOTICÆ NOVEÆ. 109 5-nervia, Petioli imbo subæquales teretes graciles, squamis minutis crebris lepidoti. Flores in axillis foliorum supremorum rami spurie umbellati crebri, longe (5, 6 cent.) peduneulati ; pedicellis (ad À cent. longis) angulalis, articulatis; alabastro oblongo subfusi- formi (4 cent. longo) acuto, basi angustato. Calix valvatus, dense lepidotus. Petala calyce paulo longiora, basi angustata, valde torta. Stamina 10, fertilia, basi cum petalis et staminodiis alternipetalis 5, lanceolatis, urceolo lageniformi inserta ; antheris oblongis, 4- locellatis ; locellis per paria distinetis lateralibus. Germen urceolo inclusum dense lateque squamosum ; stylo 5-ramoso ; loculis 5, 2-ovulatis ; ovulis compresso-subalatis, adscendentibus ; dissepi- mento spurio inter ovulum utrumque e pariete loculi exteriore (Linorum more) produeto. — Oritur in Nossibé, ubi legit Richard, anno 1840 (exs., n. 343, in Herb. Mus. par..). 3h. TrocneriA Boivin. Arbor (25-pedalis, teste Pervillé); ramis gracilibus teretibus strialis glabratis, junioribus, uti folia partesque plantæ fere omnes, palliter fulvido-lepidotis. Folia oblongo-ovata (ad 8 cent. longa, à cent. lata), bas! cordata, apice rotundata v. emarginata, nune subcordata, cæterum integra subcoriacea penninervia venosa ; costa subtus prominula pallidiore. Petioli graciles (1-2 cent. longi), canaliculati. Flores in axillis foliorum ramuli superiorum axillares spurie racemosi pauci (3-8) ; pedicellis (ad 1 cent. longis) in sieco angulatis, uli calyx pallide lepidotis, articulalis; alabastris oblongo- subconicis (ad 4 cent. longis). Sepala oblonga, coriacea, apice obtusiuscula. Petala calyce vix longiora angustata. Staminodia 5, oppositipetala subspathulata, petalo 2-midio breviora. Stamina fertilia 20, quorum interiora 2, majora, in phalanges 5, alterni- petalas disposita ; filamentis erectis subulatis ; antheris oblongis, filamento longioribus; loculis linearibus extrorsum contiguis. Ger- men ovoideum squamis pallide lutescentibus dense lepidotum ; ovulis in loculis singulis 2. 3, ad medium loculum insertis, adscen- dentibus ; stylo ad apicem 5-fido ; ramis prismalico-3-angulatis, 110 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ, intus suleato-stigmatosis. — Crescit in Ambongo Seychellaram, ubi leg. Pervillé (exs., n. 642), in humidis, februario 1841 flori- feram cumque Bernier et Boivin commun. (Herb. Mus. par.) 30. TrocHETIA THOUARSI. Arbor (?); ramis robustis valde rugosis cicatricibus prominulis irregulariter notatis. Folia breviter (5-1 cent.) petiolata, ad summos ramulos conferta ; limbo longe obovato v. subspathulato (ad 15 cent. longo, 6 cent. lato), ad basin longe attenuato, ima basi rotundato v. subcordato, ad apicem rotundato v. breviter acumi- nato, inæquali-erenulato v. brevissime dentato subcoriaceo, supra glabro (in sicco ferrugineo), subtus pallidiore opaco, ad costam nervosque ferrugineo-villoso v. hirtello ; nervis pinnatis ad mar- sinem anastomosantibus venisque reticulalis subtus prominulis. Flores ad folia superiora axiliares, solitarii v. pauci ; pedunculo crasso (1, 2 cent. longo) subangulato rigido dense villoso, eica- tricibus bractearum plurium transverse prominulis notato ; ala- bastro (2 cent. longo) crasso. Sepala coriacea crassa loræformia, extus dense villosa, basi subattenuata, apice acutata. Petala calyce subæqualia inæquali-cblonga crassissima pilis pareis fulvidis hinc inde extus sparsis. Staminodia 5, elongata petaloidea corolla breviora. Stamina fertilia 25, in phalanges 5, disposita ; filamentis basi L-adelphis ; antheris lineari-elongatis, extrorsum rimosis. Germen subglobosum ; stylo brevi erasso obconico, mox 5-fido ; amis erassis prismaticis, angulo interno stigmatosis ; ovulis in loculis singulis 2, adscendentibus compressis. — In Madagascaria verisimiliter olim legit Dupelit-T'houars. (Herb. Mus. par.) 30. GUAREA APIODORA. Arbor ; cortice pallido crassiusculo, extus glaberrimo lævi fragili, intus longitudinaliter filamentoso ; libro (ut in T'ilis) foliaceo ; stratis erebris complanatis (pallide lutescentibus) ; gra- viter, uti planta fere tota, Apium redolente. Folia, ut videtur, pinnala ; foliolis (ad 2 decim. longis) subsessilibus oblongo-lan- STIRPES EXOTICÆ NOVEÆ. 111 ceolatis, basi subæquali breviter angustatis, apice breviter acu- minatis, subinlegris membranaceis glaberrimis, supra læte viri- dibus, subtus pallidioribus ; costa nervisque primaris remote alternis obliquis, subtus valde prominulis, Supra vix Conspicuis ; venis minutis transversis creberrimis. Flores in racemis alterni solitarii, foveolis ramulorum prominulis inserti articulati; pedicellis brevibus (ad 1-1 cent.). Calyx brevis cupuliformis subæquali- dentatus. Petala 4, elongata (16-18 mill.), valvata, e calyce longe exserta. Stamina 8; antheris subsessilibus, tubo cylindrico petalis subæquilongo, apice truncato vix crenato insertis inclusisque rec- tangularibus introrsis , longitudinaliter 2-rimosis. Ovarium longe conicum, 4-loculare, basi in stipitem crassiuseulum glanduloso- incrassatum, apice in stylum longe attenuatum ; stigmate late dis- coideo peltato orbiculari crasse carnoso, supra inæquali-8-sulcato papilloso. Ovula in loculis singulis 2, pendula ; micropyle extrorsum supera. Fructus ignotus.. Semina inæquali-pyramidata (2 cent. longa, À cent. lata) lateraliter inserta, basi plus minus obliqua ; apice obtuso ; integumento duplici membranaceo ; radicula laterali minima ; cotyledonibus crassissimis carnosis invicem arcte ap- plicatis, valde inter se dissimilibus.— Crescit in Peruvia, ut aiunt, unde à mercatoribus nonnullis in Europa, verisimiliter introducta ob odorem (unde corticem utilem fore verisimiliter sperabant.} (Sera continué.) DEUX NOUVEAUX GENRES APÉTALES Ces deux genres sont fondés sur de curieuses plantes arbores- centes, l’une découverte dans le Thibet oriental, et qui a attiré surtout l'attention par la présence, autour de ses inflorescences, de deux larges feuilles pétaloïdes, colorées en blanc; les autres, originaires de la Nouvelle-Calédonie, au nombre de deux espèces, récollées par les principaux explorateurs de ce pays, et remar- quables en ce que leur fleur femelle est entourée d’un nombre indéfini de folioles bractéiformes, inégales et imbriquées. Toutes deux ont des fleurs diclines et des fleurs mâles apérianthées. Celle du Thibet a des capitules formés d’un grand nombre d’étamines, ct, dans certains d’entre eux, d’une fleur femelle excentrique. L'ovaire de celle-ci est infére et se rapproche par son organisa tion de celui des Cornées et des Hamamélidées. Dans les plantes néo-calédoniennes, les fleurs mâles sont également nues et dispo- sées en chaton. L’ovaire est libre et uniloculaire, avec des pla- centas pariétaux cireonscrivant des loges incomplètes. Le groupe auquel elles doivent être rapportées demeure encore indéterminé. Nous donnons d'abord une description quelque peu détaillée des caractères génériques de ces deux types. l L'arbre du Thibet a des feuilles qui ne peuvent mieux se com- parer, dans leur jeune âge, qu'à celles d’un Tilleul, quant à la forme, la nervation et les découpures en scie de leur limbe. Seu- lement, le sommet est atténué en un acumen bien plus prononcé, plus allongé, et la face inférieure est recouverte d’un duvet ve- louté d’un brun pâle. Les feuilles adultes, beaucoup plus grandes, SUR DEUX NOUVEAUX GENRES APÉTALES. 113 sans doute, ne nous sont pas connues; Car nous n'avons vu que celles qui accompagnent les fleurs au commencement du prin- temps. Elles sont insérées en petit nombre sur de très-courts rameaux ligneux, latéralement portés sur des branches eylindri- ques et noirâtres. Ces courts rameaux portent, dans toute leur por- tion inférieure, des cicatrices rapprochées, répondant à des feuilles de l’année précédente. Au printemps, il se développe vers leur sommet trois ou quatre feuilles alternes, pétiolées, très-rappro- chées les unes des autres ; et le petit rameau se termine par une inflorescence en capitule dont le pédoncule grêle est un peu plus court que les pétioles. Le réceptacle du capitule est à peu près sphérique, et sa surface porte un grand nombre de très-petites fossettes entourées par un léger bourrelet. Les fleurs sont poly- games-dioïques. Souvent elles sont toutes mâles dans une inflo- rescence. Ailleurs, les fleurs mâles n’occupent pas toute la surface du réceptacle. Au-dessus de sa ligne équatoriale, et latéralement. il y a une dépression cupuliforme oblique qui donne insertion à une fleur femelle ou hermaphrodite sessile. S'il s’agit d’une fleur femelle, son réceptacle a la forme d’un sac à peu près ovoïde, dont l'ouverture supérieure porte le périanthe, tandis que dans sa con- cavité se trouve exactement logé lovaire. Le périanthe n’est représenté que par un nombre variable de très-courtes folioles squamiformes, dont l'insertion est de celles qu’on appelait autre- fois subépigynes. Au-dessus de celles-ci, le gynécée s’atténue en un style conique, rugueux à sa surface, partagé dans sa portion supérieure en un nombre variable de branches divergentes, obli- ques, parcourues intérieurement par un sillon longitudinal. Il y à six ou sept de ces branches, ou davantage, en même nombre que les loges ovariennes. La placentation est axile, et chaque loge contient un ovule descendant, anatrope, dont le micropyle est tourné en haut et en dehors. Il y a des capitules dans lesquels la fleur dont nous venons de parler est hermaphrodite, au lieu d’être simplement femelle. Cela tient tout bonnement à ce que, plus haut que le petit périanthe, s'insèrent en nombre variable des étamines x. (15 août 1871.) 8 4A1/ SUR DEUX NOUVEAUX GENRES APÉFALES. qui ont bien la même anthère que celles des fleurs mâles, avec des dimensions un peu moindres, mais qui ont un filet tout différent, Lei, il est court, rectiligne, dressé, tandis que, dans les fleurs mâles, il se trouve long, arqué, subulé. Les anthères sont introrses, dé- hiscentes par des fentes longitudinales, quelquefois presque mar- ginales, et elles ont deux loges ovoïdes-allongées, séparées l’une de l’autre en haut et surtout en bas. Il ne paraît pas possible ici de prendre l'inflorescence pour une fleur hermaphrodite, d’abord à cause de la situation du petit pé- rianthe des fleurs femelles ; puis parce que la fleur femelle, alors mème qu'on voudrait la considérer comme un simple gynécée, n'occupe pas le centre, le sommet du réceptacle. La ligne droite qui répond à l'axe du pédoncule et celle qui représente l’axe du gynécée sont obliques l’une par rapport à l’autre, etse couperaient, selon le centre de la sphère réceptaculaire, suivant un angle de 130 degrés environ. C'est là un fait rare, mais qui rappelle jus- qu'à un certain point une disposition analogue, autrefois observée par nous dans les Bosqueia (Adansomia, I, 335,t.10; VIIE, 72, t. 4). Nous croyons devoir dédier cette plante au R. P. A. Da- vid, l'habile explorateur de son pays natal, et nous espérons que bientôt elle pourra faire l’ornement de nos cultures, principale- ment par son feuillage et ses belles biactées colorées. Ed DAVIDIA Flores polygamo-diæci. Flores maseuli : stamina @œ, in capi- tulum globosum minute foveolatum, circa filamentorum basin leviter prominulum, glomerata; filamentis liberis subulatis foveolis receptaculi insertis ; autheris iutrorsis ; loculis ovatis, basi et apice liberis, sublateraliter rimosis. Flos fœmineus in capitulis singulis O0 v. 4, lateraliter supra medium capituli insertus, obli- quus ; receptaculo floris subovoideo sacciformi, intus germen adnatum fovente et perianthium (subepigynum) e foliolis œ paavis mæqualibus subulatis constans, margine gerente. Germen inferum, SUR DEUX NOUVEAUX GENRES APÉTALES. 115 æ -, sæpius 6-10-loculare, ultra perianthium in stylum eonicum rugosum exsertum attenuatum ; summo stylo in lobos loculorum numero æquales divaricatos, intus longitudinaliter sulcatos stig- matosos demumque subradiantes, diviso. Ovula in loculis singulis solitaria, paulo sub apice angulo interno inserta, descendentia, anatropa ; micropyle extrorsum supera. Flos hermaphroditus fœæmineo similis ; staminibus fertilibus æ, sæpius paucis, filamento brevi recto donatis, paulo supra perianthium inordinate insertis. Fructus.… ? — Arbor ; folüs in ramulis junioribus brevibus paucis alternis petiolatis cordatis acuminatis serratis penninerviis, basi sub-8-7-nerviis ; floribus præcocibus ; capitulis terminalibus pedunculatis ; braeteis 2, suboppositis late foliaceis foliisque junio- ribus conformibus æqualibusque, at subpetaloideis coloratis (albis) involucrantibus, demum expansis. DAVIDIA INVOLUCRATA. Arbor ; caule ad 20-metrali. Rami teretes glabri ; cortice fuscato lenticellis minimis notato. Folia juniora tantum nota, ea T'iliarum forma magnitudineque omnino referentia, apice longe acuminata; serraturis crebris subæqualibus acuminatis; supra dense viridia, parce pilosa, subtus pallide fuscescentia, dense villosa ; nervis utrinque conspicuis pluries dichotomis. Petioli glabri v. parce villosi. Pedunculi graciles petiolis paulo breviores (ad 2-4 cent.). Bracteæ involucri 2, glabræ, in sieco fragiles membra- naceæ nervis venisque fuscatis pereursæ, foliis brevius serratæ (7, 8 cent. et ultra longæ). — Oritur in Tibetia. _— Il Le genre néo-calédonien, représenté jusqu'ici par deux espèces, a des fleurs mâles amentacées et nues, et des fleurs femelles soli- laires, pourvues d’un périanthe formé d’un nombre indéfini de sépales inégaux et imbriqués. Les fleurs mâles sont apérianthées, pédicellées, et placées chacune dans l’aisselle d'une petite brac- 116 SUR DEUX NOUVEAUX GENRES APÉTALES. tée ; mais celle-ci est élevée à une hauteur variable sur le pédicelle qui occupe son aisselle, et elle peut même être située tout contre les étamines. Ces dernières, unies à leur base, sont disposées en une sorte de petite ombelle, souvent au nombre de cinq à huit. Leur filet est surmonté d’une petite anthère introrse et bilo- culaire, déhiscente par deux fentes longitudinales. Les fleurs femelles sont portées sur d’autres pieds que les mâles, elles sont sessiles sur le bois des rameaux, solitaires ; mais par- fois si rapprochées les unes des autres, qu’elles forment autour de la branche, d’après ce que m'a dit M. Vieillard, une sorte de manchon ou de gaine à peu près continue. Elles se composent d’un petit réceptacle en forme de cupule légèrement concave, chargé de folioles en grand nombre, ou sépales (?) insérés dans l’ordre spiral, inégaux, imbriqués, d'autant plus courts qu'ils sont plus extérieurs et persistant en forme de cupule autour de la base du fruit. Le gynécée est supère; il se compose d’un ovaire conique, coriace, subitement rétréci à sa base en une portion courte, molle, et atténué à son sommet en deux styles profondément bifurqués. De là quatre longues lanières subulées, exserles, plus où moins contournées et réfléchies lors de l’anthèse. L'ovaire est uniloculaire ; néanmoins deux cloisons imparfaites, alternes avec les styles, s’avancent intérieurement jusqu’à une assez grande distance. Il en résulte deux loges incomplètes, qui communiquent largement entre elles et, dans chacune d’elles, un placenta basilaire qui supporte deux ovules dressés, d’abord collatéraux, fort inégaux. L'un d’eux a un funicule bien plus court que l’autre, et il peut même ne prendre que fort peu de développement. Tous sont anatropes, avec le micropyle tourné en bas et en dehors, et comme coiffé d’un épaississement de lextrémité du funicule. Le fruit, ovoïde, apiculé, a deux loges complètes. C’est une sorte de baie qui, vu sa forme, et entourée comme elle l’est à sa base des folioles imbriquées du périanthe, ressenible à un gland de chêne. Sa couche moyenne est pul- peuse, lPendocarpe, la cloison et Pépicarpe étant membraneux SUR DEUX NOUVEAUX GENRES APÉTALES. 117 et presque coriaces. Chaque loge contient une graine à peu près dressée. Etudiée un peu avant la maturité, elle renferme, sous ses téguments glabres, une couche mince d’albumen charnu et un embryon qui occupe toute sa hauteur, coloré en vert, à larges cotylédons ovales, foliacés, avec une courte radicule cylindrique infère. Des deux espèces connues de ce genre, l’une à dles feuilles à peu près sessiles; l’autre, des feuilles pétiolées. Dans la première, elles ont un limbe longuement rétréci à sa base et nettement crénelé sur les bords. Dans l’autre, elles sont bien moins rétrécies, lar- sement arrondies au sommet, entières ou à peine crénelées. De l’une de ces espèces, je ne connais que les fleurs femelles ; de l’autre, que les fleurs mâles et les fruits. Voici maintenant leur description. BALANOPS. Flores diœei; maseuli amentacei, rachi simpliei alterne inserti pedicellati, bractea plus minus alte pedicello adnata. Perianthium 0. Stamina © (plerumque 5-8), subumbellata ; filamentis brevi- bus basi connatis ; antheris introrsis, 2-locularibus, 2-rimosis. Flores fæminei solitari ; receptaculo brevi subcupulato; perianthii foliolis œ, inæqualibus, imbricatis, ab exterioribus ad interiora majoribus. Germen liberum subovoideum coriaceo-crassum ; basi repente attenuata ; apice angustato in stylos 2, 2-partitos; ramulis lineari-subulatis papillosis exsertis. Septa in loculo 2 parietalia, cum stylis alternantia, placentarum more intus prominula. Ovula placentæ basilari inserta, in loculis spuriis singulis 2-na ; altero sæpe minore v. abortivo ; suberecla anatropa ; micropyle extror- sum infera ; funiculo gracili longiusculo (apice sub micropyle in obturatorem minutum dilatato). Fructus calyce persistente indu- rato cupuliformi basi cinctus, ovoideus acuminatus subbaceatus ; mesocarpio pulposo ; epicarpio endocarpioque (demum complete septato) coriaceis. Semina in loculis singulis solitaria suberecta ; integumento glabro ; embryonis vix albuminosi reeti cotyledo- 118 SUR DEUX NOUVEAUX GENRES APÉTALES. nibus semini subæqualibus ovatis foliaceis, radicula cylindrica brevi. — Arbores parvæ neo-caledonicæ ; folis alternis ad sum- mos ramos confertis, simplicibus petiolatis v. subsessilibus , exstipulaceis; amentis maseulis lateralibus solitariis v. paucis fas- ciculatis in ligno ramorum ortis ; floribus et fœmineis ligno ses- silibus solitariis, sæpe crebris, nunc fere in vaginam cirea ramu- Jum confertis. A. Bazanors PANCRERI, Arbor parva (4, 5-metralis). Rami teretes, uti planta fere tota glabri ; cortice fuscato, juniore pallide virescente, cicatricibus late orbiculato-reniformibus foliorum occasorum notato. Folia bre- vissime petiolala oblongo-subspathulata (ad 18 cent. longa, 4 cent. lata), basi longe attenuata, ad apicem rotundata v. breviter acumi- nata ; summo apice obtuso; ab apice ad medium inæquali-crenata, ad basin subintegra ; margine arcte reflexo v. anguste revoluto ; coriacea crassa rigidissima, glaberrima, subtus pallidiora ; costa utrinque valde conspicua; nervis tenuibus pinnatis cum venulis laxe reticulatis. Petioli (ad 6-8 mill. longi) cum limbi basi attenuata subcontinui, 3-goni, infra subearinati, supra canaliculati, Stipulæ 0. Flores fœminei sessiles in ramorum ligno alterni crebri (juniores tantum visi ideoque vix noti). 2, BaLanops VIiEILLARDI. Rami teretes, uti planta fere tota glabri ; cortice nigrescente. Folia alterna ad summos ramulos conferta, elongato-obovata petio- lata (ad 20 cent. longa, 8 cent. lata), basi inæquali-angustata, apice late rotundata, integra ; margine leviter revoluto, v. obtuse erenata glaberrima coriacea glaucescentia, subtus pallidiora, penninervia venosa ; nervis primariis remote alternis, ad margi- nemn inter se anastomosantibus ; costa crassa, utrinque prominula. Petioli (ad 2 = cent. longi) crassi rugosi. Amenta maseula in ligno ranorum lateraliter orti simplices rectiuseuli (ad 3, 4 cent. longi SUR DEUX NOUVEAUX GENRES APÉTALES. 119 glabri. Flores allerne remotiuseuli. Fructus ovoideus (ad 3 cent. longus) apiculatus glaberrimus subbaccatus ; endocarpio epicar- pioque membranaceis subcoriaceis ; mesocarpio pulposo ; septo membranaceo completo ; loculis 2, 1-spermis. Semen suberee- tum ovatum valde compressum glabrum. Embryo seminis subæ— qualis; radicula brevi eylindrica ; cotyledonibus late ovatis sub- loliaceis (virescentibus). NOUVELLES NOTES SUR LES HAMAMÉLIDÉES I. Ce groupe, dont nous continuons à ne faire qu’une tribu ou série, assez peu nettement délimitée, des Saxifragacées, renferme actuellement pour nous treize genres, qui sont : 1. Hamamelis L., 2. Corylopsis Sies. et Zucc., à. Dicoryphe Dur.-Tu., 4. Tri- chocladus Pers., 5. Eustigma Garox. et Caawr., 6. T'etrathyrium Benru., 7. Sycopsis Ouiv., 8. Parrotia C. A. Mex., 9. Distylium Sie8. et Zucc., 10. Fothergilla L., A1. Disanthus Maxim. 12. Rhodoleia Hook., 13. Ostrearia H. Bx. Nous ne faisons pas figurer dans cette énumération les genres Liquidambar, Altingia et Bucklandia, attribués par MM. Ben- ham et J. Hooker à la famille des Hamamélidacées, préférant les placer dans un groupe spécial, intermédiaire aux Hamamélidées et aux Platanées. Ce groupe des Liquidambarées ou Altingiées (Styracifluées, Balsamifluées) possède, il est vrai, un lien évident avec les Hamamélidées proprement dites, dans les Disanthus et les Rhodoleia qui ont, comme les Liquidambarées, des placentas multiovulés. Mais à part ce caractère, le Disanthus cercidifolius a toute l’organisation d’un Famamelis, et les Rhodoleia ont au- tour de leurs organes sexuels de larges folioles pétaloïdes et un riche involucre qui rappelle jusqu'à un certain point celui des Composées. Le capitule des Liquidambarées ne s'offre pas à nous avec les mêmes caractères; et même, s'ils possèdent des pétales, ce que plusieurs auteurs ont absolument contesté, 1l ne s’agit que de petites languettes rudimentaires qui ont toutes les apparences extérieures d’étamines avortées. Nous n'avons pas non plus fait mention du genre Loropetalum ; dans notre Æisloire des plantes, nous ne le considérerons, en NOUVELLES NOTES SUR LES AAMAMÉLIDÉES. 121 effet, que comme section du genre Hamamelis, section que dis- tingue uniquement le mode de déhiscence des anthères. On voit, dans le Loropetalum (Hamamelis chinensis R. Br., in Abels China, App., 375, icon.), deux fentes latérales se produire dans l’anthère : l'une à droite et l’autre à gauche, dans le sens vertical. Puis les lèvres de la fente se continuent en erochet, de chaque côté, en haut comme en bas. Il en résulte deux petits panneaux qui s’écartent du reste de l’organe et s'ouvrent comme les deux bat- tanis d’une porte ; ils sont d’ailleurs un peu inégaux ; l’extérieur est plus large que l’intérieur. Ce caractère a-t-il vraiment ici de l'importance ? On peut répondre négativement quand on a com- paré les unes aux autres toutes les Hamamélidées connues. On n’est plus au temps où, comme l'ont fait plusieurs botanistes anglais, on peut séparer les Hamamélidées elles-mêmes de quel- ques autres groupes voisins par le mode de déhiscence des anthères. Rien n’est plus facile à démonirer. IT. Le genre Corylopsis a des espèces dont les anthères s’ou- vrent par des fentes marginales. Tel est le €. spicata Sies. et Zucc. La coupe transversale de son anthère ouverte représente une bandelette rectiligne, répondant au connectif, et à chacune de ses extrémités, un croissant parfaitement régulier ; c'est la coupe de la loge ouverte, et les deux sommets de chaque eroissant répon- dent aux lèvres de la ligne de déhiscence, laquelle se trouve exac- tement sur le prolongement de la bandelette que figure le connectif. Dans d’autres Corylopsis, chaque fente, considérée dans la posi- üon verticale, se termine par deux petits crochets, en haut comme en bas. La déhiscence se prolongeant suivant ces portions en croc de la fente, il se forme de la sorte deux petits panneaux ; ce qui montre bien le passage de la déhiscenee par fentes à la déhis- cence valvicide. L’anthère de l'£ustigma oblongifolium Garpn. et Came. s'ouvre exactement de la même façon, et les deux petits panneaux ainsi formés s’écartent ensuite l’un de l’autre, tout à fait comme les deux Batlants d’une petite porte. C’est exactement ce 122 NOUVELLES NOTES qui se passe dans le Loropetalum chinense. Dans le Distylium racemosum Sie8. et Zucc., l’anthère basifixe s'ouvre par deux fentes à peu près latérales (un peu plus introrses qu'extrorses), et non par des panneaux. Il est vrai que le Distylium présente, sous d’autres rapports, de bien grandes différences avec la plupart des autres Hamamélidées. Mais dans les Parrotia, qui sont d’ailleurs si ana- logues aux Hamamelis, notamment dans le P. Jacquemontiana Dexe, le mode de déhiscence est tout à fait le même que dans l'Eustigma, le Loropetalum, le Corylopsis spicata, ete. ; tandis que l’Hamamelis a sur son anthère des panneaux ellipsoïdes dont le mode de formation est bien connu. Le mode de déhiscence des anthères du Fothergilla alnifolia L. tient à la fois des deux précé- dents. Si l’on fait une coupe transversale de l’anthère avant la déhiscence, on obtient une figure à peu près carrée, à angles émoussés. Au centre se voient deux cloisons, disposées en croix, qui partagent l’ensemble en quatre logettes à peu près égales. Ces deux cloisons sont : l’une, la paroi qui sépare l’une de l’autre les deux loges de Panthère ; l'autre, perpendiculaire à la première, cetle saillie qui, dans les jeunes étamines, divise souvent chaque loge en deux logettes secondaires et qui disparait plus où moins complétement à l’âge adulte, surtout du côté de la ligne de déhis- cence. Dans l’anthère du Distulium, par exemple, elle est très- peu développée dans la fleur épanouie. Dans le Fothergilla, au contraire, elle est aussi développée que possible. C’est au niveau de ses extrémités latérales que se produit la déhiscence. D'abord c’est une fente verticale, puis elle se prolonge supérieurement en deux très-pelits crochets, inférieurement en deux crochets un peu plus grands. De la sorte se produisent quatre panneaux (deux de chaque côté de l’anthère). Ils s'ouvrent, s’étalent, arrivent à se toucher par leur surface extérieure, sur le prolongement de fa cloison interloculaire, et ils se comportent alors, en un mot, comme ceux du Corylopsis spicata, sinon qu'ils sont beaucoup plus allongés. Sur le milieu de la cloison proémine, de chaque côté, ce qui reste de la lame perpendiculaire qui partageait les loges en SUR LES HAMAMÉLIDÉES. 123 deux logettes. Il faut observer ces faits pour s’en rendre un compte exact. Signalons encore les variations qui s’observent dans la déhiscence des Dicoryphe. I y en a dont les deux panneaux, étroits, allongés dans le sens vertical, se détachent sur tout leur pourtour du reste de l’anthère ; c’est une déhiscence aussi com- plétement valvicide que possible. Mais, dans d'autres espèces, notamment dans le D. stipulacea J.S. H., voici ce qui se passe. Les anthères s'ouvrent d'abord par une fente verticale sur le côté de chaque loge. La paroi de la moitié extérieure (ou dorsale) de la loge demeure alors immobile, tandis que la paroi de la moitié intérieure (ou ventrale) s’écarte de la précédente en perdant pe à peu sa courbure. Son bord inséré au connectif servant de char- nière, sa lèvre libre se porte alors en dedans, et sa direction est alors presque perpendiculaire à celle de la demi-paroi extérieure. Après quoi, elle commence à devenir concave en sens inverse de ce qu’elle était primitivement et sa lèvre libre marche à la rencontre de la lèvre correspondante de la paroi de l’autre loge. Coneluons de tout ce qui précède que, pour la classification, on ne saurait attacher une grande valeur dans ce groupe au mode de déhiscence des anthères. III. Aucune Hamamélidée n’a été jusqu'ici, que je sache, étudiée organogéniquement. Cette étude est cependant possible, quoique difficile, sur l’Hamamelis virginica L. On peut l’entre- prendre à différentes époques de l’année, parce que, dans nos cultures, il y a souvent plusieurs floraisons ; mais le moment le plus favorable m'a paru être le mois de mai. Vers le milieu de juin, les fleurs sont entièrement formées, et leurs divers organes n’ont plus qu'à grandir jusqu’à l’âge adulte. Les fleurs sont portées sur de petits rameaux assez courts qui sont solitaires en général dans l’aisselle des feuilles. Il peut toutefois arriver que l’un de ces petits rameaux soit accompagné d’un ou deux axes latéraux, plus jeunes et également florifères. À ne considérer que l’axe principal (et le plus ordinairement unique) de cette inflorescence, on le voit 124 NOUVELLES NOTES d’abord porter quelques bractées alternes. Un peu plus haut, il produit trois autres bractées égales entre elles et formant une sorte de verticille. Ce sont là les véritables bractées florales, au delà des- quelles le petit axe se prolonge pour se terminer par un sommet obtus, un peu renflé et portant parfois encore quelques très-petites bractées stériles. Quant aux trois bractées fertiles, elles n’ont qu'une fleur dans leur aisselle ; et malgré sa conformation toute particulière, on peut considérer cette inflorescence comme un épi déprimé où un petit ecapitule. Ce n’est pas toutefois une inflorescence indéfinie simple, attendu que chaque fleur est accom- pagnée de deux bractéoles latérales stériles. Ces dernières appa- raissent l’une après l’autre, et la première formée recouvre long- temps la plus jeune avant l’anthèse. Le calice est formé de quatre sépales : deux latéraux, un santé rieur et un postérieur. Ils représentent deux paires de folioles dé- cussées, et les sépales postérieur et antérieur apparaissent d’abord (et l’un après l’autre) pour constituer la première paire. Viennent ensuile les sépales 3 et 4, qui sont latéraux et se montrent aussi successivement. Tous se disposent dans le bouton en préfloraison imbriquée-alternative, et ils sont d'ordinaire d'autant plus inté- rieurs que leur apparition a été plus tardive. La corolle se compose de quatre pétales qui naissent simulta- nément dans l'intervalle des sépales et un peu plus bas qu'eux. Ils affectent la forme d’un mamelon hémisphérique, puis celle d’une petite foliole. aplatie, obovale, puis enfin celle d’une longue lanière dont le sommet, à mesure qu’elle s’allonge davantage, s'involute étroitement sur lui-même. Les pétales n’ont donc qu'une préfloraison absolue, etnon point de préfloraison relative ; car, grâce à la disposition qu’ils prennent ainsi, 1ls ne peuvent que se toucher par des bords très-épais, et non se recouvrir. Souvent même il n’y a aucun contact, à l’âge adulte, entre deux pétales voisins. Ils se déroulent et s’étalent dans l’anthèse. Le réceptacle, après avoir porté la corolle, devient de plus en plus concave et représente une sorte de fosse sur les bords de Le SUR LES HAMAMÉLIDÉES. 125 laquelle vont se montrer les élamines. Elles sont disposées sur deux verticilles. Les quatre pièces du premier sont superposées à celles du calice; elles naissent un peu plus bas que les pétales, et toutes en même temps, sur la paroi de la fossette réceptaculaire: Les quatre autres étamines se montrent aussi simultanément, en face des pétales, et plus bas encore que les premières, sur le récep- tacle devenu concave. A l’âge adulte, elles sont ordinairement décrites comme des glandes. Le fait est qu’elles en ont l'apparence et qu’elles perdent ordinairement cette époque toute ressemblance de forme avec les étamines alternipétales ; il n’en est pas ainsi à tout âge, et longtemps ces staminodes ressemblent aux étamines fertiles. Celles-ci prennent graduellement une conformation toute particulière. Elles deviennent presque cylindriques, puis renflées irrégulièrement en massue, puis rétrécies au sommet en un court apicule obtus. Il y a toujours continuité entre le filet et la base du connectif. Là où ce dernier est le plus dilaté, et intérieurement, il n’y a d'abord qu’une surface lisse. Mais bientôt, de chaque côté de la ligne médiane, une petite surface orbiculaire ou légèrement elliptique se trouve séparée du reste de l’épiderme par une légère dépression. Tout autour de celle-ci, le tissu du connectif s’épaissit, s'élève et lui forme une sorte de cadre. La portion encadrée est le futur panneau qui se détachera plus tard sur son pourtour du reste de l’étamine. Au début, cette portion est à peu près plane, puis elle devient convexe et semble alors enchässée dans le tissu du connectif. La concavité du réceptacle se prononce encore un peu davan- tage à ce moment. Puis, sur la surface lisse, en avant et en arrière, se montrent deux petites saillies, en forme de croissants, qui se regardent par leur concavité, en même temps qu’en dedans de chaque croissant le réceptacle se déprime en une petite fosse, premier rudiment d’une loge ovarienne. Pendant que les fosses se creusent et que les feuilles carpellaires s'élèvent davantage, une bande transversale du réceptacle demeure entre les deux fossettes à son niveau primilif; c'est la portion de la cloison qui séparera 126 NOUVELLES NOTES inférieurement l’une de l’autre les deux loges, et elle est de nature axile. Plus haut, cette séparation, longtemps très-incomplète, se fait par les bords des feuilles carpellaires qui se porte en dedans, à mesure que ces appendices grandissent, pour fermer l'ovaire supérieurement et se prolonger chacune en une sorte de corne qui devient une branche stylaire et se recouvre intérieurement de tissu stigmalique. C’est en haut de la portion axile de la cloison inter- loculaire que, dans chaque loge, se montrent les ovules, l’un à droite et l’autre à gauche, à la même hauteur. D'abord hémisphé- riques, ils s’allongent et descendent parallèlement vers la portion inférieure des loges. Alors, presque toujours (mais non constam- ment), l’un d’eux s’arrête dans son développement, non toutefois sans s'être recouvert au moins d’une enveloppe. À ce moment, les ovules sont encore presque orthotropes, et le sommet de leur nucelle regarde directement en bas. Un petit bourrelet, réguliè- rement circulaire, l’entoure ; c’est la secondine. La primine se montre d’abord avec le même caractère. Après quoi l’anatropie com- mence ; le sommet nucellaire se relève vers l’angle interne de la loge, puis vers son sommet. En même temps la primine prend un énorme développement, et cela d’une façon fort inégale; si bien qu'elle arrive à représenter un grand cuilleron, ou une sorte de sabot, tout à fait analogue de forme à ce qui s’observe dans les ovules du Buis. De même aussi l’ensemble de l’ovule subit gra- duellement un mouvement de torsion qui porte peu à peu l’ouver- ture béante de la primine vers le côté de la loge. Et c’est sans doute pour cela que le micropyle des Æamamelis et d’un certain nombre des genres voisins à été décrit comme extérieur. C’est en bas et au fond du cuilleron que représente la primine, qu’on voit le nucelle hémisphérique, entouré toujours eireulairement par la secondine. Ces portions de l’ovule n’ont pas participé aux mouve- ments de torsion et d’anatropie dont la région funiculaire et la pri- mine ont seules été le siége. IV. — Il pouvait être de quelque intérêt d'étudier, compara- SUR LES HAMAMÉLIDÉES. 197 tivement à celle des Hamamelis, l'évolution florale du Fothergilla alnifolia L., qui passe pour une Hamamélidée polyandre, dé- pourvue de corolle et dont le calice est décrit comme : « campa- nulatus , truncatus , obscure repando-5 -dentatus ». Comment doivent s’interpréter ces expressions ? Si l’on étudie, au mois de juin, les premiers développements des fleurs qui doivent s'épanouir au printemps suivant, on voit d’abord leur réceptacle sous forme d’un petit corps plein, presque sphérique, puis se déprimant à son sommet et ayant alors la forme obovée, courte, comme écrasée de haut en bas. Jusqu'ici sa surface est parfaitement lisse ; mais tout à fait au sommet elle se creuse d’une légère fossette, autour de laquelle le réceptacle, vu d'en haut, forme comme un gros bour- relet elliptique. A ce moment, le réceptacle floral d’un Fothergilla a tout à fait l'apparence du réceptacle général d’inflorescence de certains Figuiers. Sur ces bords naissent successivement, et à d'assez longs intervalles, de très-courtes folioles, en nombre variable, cinq, six ou sept. La première et la deuxième sont situées sur les côtés ; puis les autres se montrent en avant et en arrière, dans l'intervalle des premières. Elles prennent toujours fort peu de développement, puis bientôt sont toutes soulevées par un très- court anneau commun, encore moins saillant qu’elles. Voilà tout ce qui, dans le Fotheralla, représente le périanthe. Quant à l’or- gane campanulé, décrit comme portion adhérente du calice, c’est le réceptacle, qui préexistait à l’apparition des sépales et qui arrive graduellement à prendre cette forme particulière. Un peu plus tard, il nait une étamine en face de chacun des petits sépales. C’est un mamelon presque globuleux et qui grossit rapidement. Après quoi, sur les côtes de chacune des étamines primitives, et un peu plus en dehors, il naît successivement deux, trois ou quatre mamelons secondaires, d'autant plus petits qu'ils sont plus extérieurs. D’après ce que nous savons d’autres types, nous pouvons dire que les F'othergilla sont des Hamamélidées dont chaque étamine primitive, plusieurs fois dédoublée, est remplacée par une phalange de ces organes, d'âges différents, quoiqu'ils paraissent à peu près tous de 192$ NOUVELLES NOTES même tailie à l’âge adulte. Alors, chaque étamine a un long filet en massue, avec un conneetif qui lui fait suite et n’en saurait être distingué, et se termine aussi par un pelit apicule obtus au-dessus de l’anthère. Celle-ei, d’abord introrse, prend définitivement la forme tétragone qu'on lui connaît. Quant au gynécée du Fother- qilla, il se développe exactement comme celui de l'Hamamelis. Les loges ovariennes se creusent de même dans la portion supé- rieure et centrale du réceptacle. Leur portion appendiculaire est formée de la même façon par les deux feuilles carpellaires, et des deux ovules qui naissent dans chaque loge, il n'y en a également qu'un qui arrive ordinairement à son entier développement. Le mouvement de torsion qui s'opère plus lard dans ces ovules se produit dans un sens pour l’un deux, et dans le sens opposé pour celui qui occupe l'autre loge ovarienne. V. — Du genre Æamamelis voici maintenant comment nous fai- sons dériver les autres types de ce petit groupe : A. Les Corylopsis ont les mêmes caractères généraux, avec des sépales colorés et des pétales à peu près de même longueur, larges et courts, par conséquent, relativement à ceux des Hamamelis. Leurs anthères s'ouvrent par des fentes ou par des panneaux dou- bles, analogues à ceux des Loropetalum. Leurs fleurs sont dispo- sées en grappes pendantes ou en chatons, et accompagnées d’écailles ou de bractées qui ne sont autre chose que des stipules de feuilles à limbe non développé. 9, Les Dicoryphe ont l’organisation générale des Hamamelis, avec un long tube calicinal cylindrique, quadridenté, valvaire, se détachant d’une seule pièce à sa base, des pétales qui ont la forme d’une langue épaisse et charnue, des anthères déhiseentes par deux panneaux ou par deux demi-panneaux, et des fleurs disposées en grappes, parfois très-courtes et simulant des capitules. Les feuilles sont entières, persistantes et avec des stipules quelquefois très- larges, insymétriques, en forme d’oreillettes. 3. Les T'richocladus ont des fleurs qui diffèrent de celles des SUR LES HAMAMÉLIDÉES. 129 Hamamelis et des Dicoryphe, tétramères où pentamères, avec des élamines et des pétales d’Hamamelis ; ces derniers, moins allongés, peuvent manquer dans les fleurs femelles. L’ovaire est le même, mais les styles sont allongés, subulés. Les fleurs sont disposées en capitules terminaux. Les feuilles, souvent opposées, sont persis- tntes, comme celles des Dicoryphe. h. Les Æustigma ont un calice supère, imbriqué, des étamines déhiscentes comme celles des Loropetalum où de certains Cory- lopsis. Mais leurs pétales sont très-petits, squamiformes, subspa- thulés, géniculés vers la base. Les styles, atténués et articulés à la base, sont largement dilatés dans leur portion stigmatifère, qui représente une large lame lobulée, plissée. Les feuilles sont alternes et persistantes. Quant au gynécée, aux ovules, au fruit capsulaire, ete., ils sont fonciérement construits comme dans tous les genres précédents. 5. Les T'etrathyrium peuvent être considérés comme des Eu- stigma dontles fleurs, rapprochées en eapitules axillaires, n'auraient pour tout périanthe qu'un calice pétaloïde, valvaire, avec einq élamines superposées aux sépales, à anthères déhiscentes sur les bords, dont les parois s’écartent en dedans et en dehors de la fente de déhiscence, et un long prolongemevt du connectif au delà de l’authère. L'ovaire et le fruit sont ceux des Eustigma. 6. Les Sycopsis sont, comme les Eustigma, des Hamamélidées apétales dont le calice est, dans les fleurs des deux sexes, irrégu- lièrement et obliquement découpé sur les bords en un nombre variable de dents ou de lobes inégaux. Leur eynécdfest en grande partie supère, organisé d’ailleurs comme celi des. ‘Hamamelis. 7. Les Parrotia peuvent être considérés comme des Aamamelis apétales, à fleurs polygames, où le nombre des sépales et des éta- mines ést très-variable, L'ovaire, les ovules, le fruit et les graines sont comme dans les Æamamelrs. 8. Les Distylium peuvent, de jieur côté, être décrits comme des Sycopsis dans lesquels le réceptacle Moral n'aurait aucune profondeur ; de sorte que le synécée et le fruit deviendraient libres, x. (45 septembre. 1871.) 9 130 NOUVELLES NOTES supères. Les fleurs sont aussi polygames, avec un calice à divisions inégales, au nombre de trois à six, et de deux à neuf élamines, construites comme celles des Sycopsis. 9. Le Fothergilla à été déjà défini : une Hamamélidée à pé- rianthe calicinal presque nul et à étamines dédoublées formant un androcée polyandre. Le gynécée, le fruit, les graines, sont ceux des Hamamelis ; et les anthères s'ouvrent de la façon que nous savons, chacune par deux demi-panneaux. 10. Les Disanthus sont pour nous des Hamamelis à fleurs pen- taméres et à loges ovariennes pluriovulées, Les ovules, disposés dans chaque loge sur deux séries, y sont le plus souvent au nombre de trois sur chaque série. 11. Les Rhodoleia, alliés d’une part aux Liquidambar, ont, d'autre part, pour les relier aux Hamamelis, les Disanthus, dont les loges sont, comme les leurs, pluriovalées, Seulement les Rho. doleia ont un plus grand nombre encore d'ovules, des fleurs réunies en grand nombre sur un capilule commun, entouré de bractées colorées, imbriquées,: inégales, et un périanthe tout à fait rudimentaire, ou du moins fort incomplet, unilatéral dans certaines d’entre elles. Les loges ovariennes sont complètes ou incomplètes ; dans le A. Teysmanni Mio., il arrive souvent que les deux placentas ne se touchent même pas dans leur portion infé- rieure, qui est infère par rapport au disque et au bord du récep- tacle floral. Plus haut, les placentas se rencontrent, se confondent plus ou moins, et les loges semblent complètes à ce niveau, Mais dans le Æ. Championi Hook., ils arrivent seulement au contact, et, par une légère traction, on les sépare l’un de l’autre sans déchirure, C’est pour cette raison que nous les avons autrefois comparés aux placentas pariétaux de certaines Saxifragacées. Le onzième genre de ce groupe est, comme nous allons le voir, représenté par une espèce de la Nouvelle-Hollande. VI. — Je ne crois pas qu’on eùt découvert jusqu'ici une Hama- mélidée australienne. MM. Bentham et 3. Hooker disent d’ailleurs SUR : LES HAMAMÉLIDÉES, 151 (Gen., 665) des plantes de ce groupe : «in Australia insulisque Pacificis nondum detectæ » . J'ai cependant reçu de M. FE. v. Mueller une plante placée, en attendant mieux, parmi les Euphorbiacées de l’herbier de Melbourne (probablement parce qu'elle a des fruits en coques), qui à été récoltée à Rockingham-bay, et qui me paraît indubitablement une Hamamélidée. Je ne vois aucun des genres décrits du groupe auquel elle puisse être rapportée jusqu'ici; il est vrai que les fleurs en sont inconnues. Aussi je la désignerai provisoirement, à cause de la forme de ses fruits, sous le nom de Ostrearia australiana. Ses capsules béantes, hautes de près de deux centimètres, rappellent en effet un mollusque bivalve déhis- cent. Chaque valve est obtuse, arrondie et fendue dans une petite étendue à son sommet. Il ne s’agit ici que de l’exocarpe, qui est coriace, presque ligneux, un peu rugueux en dehors. Quant à l’endocarpe, plus dur, plus pâle, presque corné, il se détache en partie de l'exocarpe, comme dans tant d’autres Hamamélidées, et il forme dans chaque fruit quatre demi-coques qui doivent entourer plus ou -moins exactement les graines. Celles-ci n'existent plus dans les fruits mûrs que j'ai sous les yeux. Mais j'ai pu constater sur une semence non muüre, qu'elle avait la forme, l'ombilie, tous les caractères extérieurs de eelles des Parrotia, Hamamelis, ete. L'ovaire de cette plante était sans doute en partie infère, car le tiers inférieur environ du fruit est séparé de la portion supérieure par une sorte de cicatrice circulaire qui indiquerait le bord d’un ré- ceptacle concave. L’inflorescence doit être un épi terminal, et les fruits, sessiles, sont en grand nombre rapprochés sur un axe com- mun, simple, ligneux, épais, qui à plus d’un demi-décimètre de longueur. Ils sont glabres, comme toutes les parties de la plante qui est arboresecente, et qui a des feuilles alternes, pétiolées, lan- céolées, aeuminées, subcoriaces, presque entières, penninerves, avec des stipules latérales dont on ne voit plus que les cicatrices. L'étude de cette espèce si incomplétement connue doit être recornmandée aux bolanisies australiens. 132 NOUVELLES NOTES Vif. -— Les affinités des Hamamélidées sont nombreuses et je n'insisterai pas sur celles qui ont été signalées par la plupart des auteurs. MM. Bentham et J. Hooker (Gen., 665) reconnaissent nnplicitement que cet ordre ne saurait être nettement distingué des Saxifragacées, en ces termes : « À Saxifrageis characteribus 2 > validis vix distinguendus, præcipue differt prosenchymate panctis » discoideis notato ; pube stellata ; florum calycibus sæpisshne con- » creUs ; floribus sæpe unisexualibus ; endocarpio ab epicarpio » soluto, 2-valvi; antheris sæpe valvis deciduis dehiscentibus, et Le > embryone magno. » [n'y a guère de caractère parmi ceux-là qui soit absolument constant dans le groupe des Hamamélidées, et il n'y ep à pas un de ceux qui peuvent l'être, qui partout ailleurs suffirait à dishinguer une famille dite naturelle. Parmi les Saxifra- gacées ligneuses, les seules qu'il faille comparer aux Hamaméli- dées, l'ovaire est tout aussi infère, ou, comme l’on disait, adhérent, dans un grand nombre de genres, qu'il peut Pêtre dans les Hamamé- lidées. I suffit de citer les Aydrangea, Escalloma, Polyosma, ete. C’est un caractère des Callicoma, Cunonia, ete., que leur endo- carpe se sépare de leur exocarpe. Comme d’ailleurs il y a en même temps des Cunoniées totalement inférovariées, et d’autres à gynécée supère, tout comme celui du Distylium, nous ne savons trop auquel des deux groupes (S'il appartient à l'un d'eux) nous pour- rions rapporter le Cercidiphyllum, ce genre si incomplétement étudié qin peut-être est aussi une Saxifragacée, et dont on n’a pas jusqu'à présent déterminé les véritables affinités. VIT -- Je ne connais qu'un échantillon des plus incomplets du Cercidiphyllum japonicum Sies. et Zucc. [in Flora (1847), 729], autrefois donné à l'herbier du Muséum par M. de Siebold. Dans l'herbier de Leyde, il n’y avait également, 1} y a quelques années, que des rameaux chargés de feuilles et de fruits, et Miquel consi- dérait celte plante comme d’affinités très-douteuses. On dit le pé- rianihe forme de quatre folioles coriaces et caduques. En dedans de leurs cicatrices, on voit, dans les fruits, quatre follicules (ou SUR LES HAMAMÉLIDÉES. 133 seulement 1-3), qui sont libres et polyspermes. Il me semble qu'ils s'ouvrent en dedans et non, comme on l’a dit, en dehors, etils renferment chacun deux séries de graines obliques, dont le bord inférieur se dilate en une longue aile, descendante, imbri- quée avec les ailes correspondantes des semences voisines. Celles-ci n'étant pas müres, je n'ai pu voir ni embryon, ni albumen sous leurs téguments. Les feuilles ont la forme de celles du Disan- thus ; elles ont des stipules; et pour ces raisons, la plante me parait avoir quelque affinité avec les Hamamélidées (). Mais comme, d'autre part, les feuilles sont opposées, les carpelles tout à fait supères et indépendants les uns des autres, en nombre supérieur à deux, et avee des graines ailées, tons caractères qui n'ont pas été constatés jusqu'ici dans les Hamamélidées, je me demande si le Cercidiphyllum ne se rapproche pas davantage encore d’une autre série des Saxifragacées, les Cunoniées, par exemple, où je vois des types à feuilles opposées, à carpelles dis- inels, à graines ailées, ele., comme les Spiræanthemum, ete. Les petils rameaux qui portaient les feuilles opposées du Cerci- diphyllum conservent les cicatrices singulières de ces feuilles décussées, et l’on voit facilement que la fleur pédonculée nait, non pas au sommet de ces rameaux, mais dans l’aisselle d’une feuille, en dehors d’un bourgeon destiné à continuer l’évolution du rameau. IX. — Tous les botanistes s'accordant aujourd’hui à placer dans la même famille que les Hamamelis les Bucklandiées et les Altin- giées (Styracifluées, Balsamifluées, ete.), quand les Cunoniées se présentent à nous avec des fleurs réunies en boules, en eapitules, comme celles des Codia, Pancheria, Callicoma, il peut bien y avoir, entre ces dernières et celles des Altingiées, une différence, quant au nombre des parties, quant à la richesse du périanthe, ete., puisqu'on voit que celui-ci se rédait presque à rien dans les Liqui- dambarées. Mais ces différences disparaissant dans les fruits, on y reconnait facilement les plus grandes analogies. Que l’on com 134 NOUVELLES NOTES pare, à cet égard, ceux des Codia et Pancheria avec ceux des Liquidambar de la section A ltingia. Que l’on se rappelle d’ailleurs ce que nous avons dit des affinités des Cunoniées avec les Rho- doleia, qui tiennent à la fois si étroitement aux Altingiées et aux Hamamélidées proprement dites. Il en découle, comme consé- quence immédiale, l’étroite parenté des Platanes avec les Liqui- dambar et avec tout l’ensemble du groupe des Saxifragacées. Si M. Brongniart n’a placé qu'avec doute les Platanées avant les Balsamifluées dans sa classe des Hamamélidées, M. J. G. Agardh a insisté davantage sur celte parenté, en disant (Theor. Syst. plant., 155) des Plataneæ, qu’elles sont : « Altingiaceis lorsan » affinitate proximæ, corumque formam imperfectiorem, gemmulis » paucioribus et atropis instructam, constituentes. » Cette manière de voir se trouve confirmée par la nouvelle interprétation qu’a donnée M. Clarke de la fleur des Platanes [in Ann. and. Mag. of Nat. Hist. (1852), 102, t. 6]. Le point important de ses recher- ches sur ce sujet, c’est qu'au lieu de considérer les étamines et les carpelles des Platanes comme des organes disséminés sans ordre sur un réceplacle commun, et représentant, par conséquent, chacun une fleur mâle ou une fleur femelle réduite à sa plus simple expression, on admettra désormais que les organes floraux sont, dans ce genre, disposés en verticilles autour d'un certain nombre de centres qui sont ceux d'autant de fleurs distinctes, pourvues d’un périanthe des plus rudimentaires. Ce résultat gé- néral une fois admis, et il ne saurait ne pas l’être, on ne pourra différer avec l’auteur que sur l'interprétation de certains points de détail. Pour nous, les petites fleurs mâles disposées en grand nombre sur le réceptacle commun, outre leurs étamines (dont on compte de trois à six pelites), ont deux sortes d’appendices plus extérieurs, savoir : de trois à six petites écailles à sommet poilu qui sont probablement des sépales; puis des organes plus intérieurs, plus longs, claviformes-linéaires, tronqués, égaux ou inégaux, en noin- bre égal ou moindre. L'étude organogénique pourra seule nous éclairer sur là signification de ces corps. Dans les fleurs femelles, SUR LES HAMAMÉLIDÉES, 135 il ya un périanthe analogue à celui des fleurs mâles et formé de trois à cinq folioles plus développées. Plus intérieurement se voient, en même nombre, des appendices claviformes. Décrits tour à tour comme des glandes, des fleurs stériles, etc., ils paraissent devoir être considérés comme des étamines stériles, si l’on s’en rapporte à leur forme de massue, qui est celle des étamines fertiles de la fleur mâle, dont ils ne différeraient que par l’absence des loges polliniféres. Dans les intervalles de ceux-ci il y a encore un nombre variable de languettes glanduleuses, qui peuvent totale- ment manquer. Nous nous demandons si elles ne représentent pas les éléments d’un disque hypogyne. Quant au gynécée, il con- siste en un verticille de einq à huit carpelles, ou même seulement de deux à quatre, indépendants, superposés aux sépales, avec la base desquels ils adhèrent souvent un peu, formés chacun d’un ovaire libre, uniloculaire, atténué supérieurement en un style linéaire, recourbé en dehors, parcouru en dedans par un sillon dont les lèvres sont stigimatifères. Le placenta répond à l’angle interne de la feuille carpellaire, et c’est dans sa portion supérieure seulement, tout près de son sommet, qu'il donne insertion à un (on dit quelquefois à deux) ovule descendant, à micropyle inférieur, pourvu de deux enveloppes, ordinairement orthotrope, mais pré- sentant parfois comme un léger commencement d'anatropie, l’ovule étant alors un peu courbé suivant son grand axe, et le micro- pyle se relevant d'autant, au lieu de regarder directement en bas. A ces caractères, il est facile de juger que les Platanes représentent un type réduit des Altingiées, réduit quant aux dimensions du périanthe et quant au nombre des ovules. Mais le réceptacle floral est ici convexe, et les carpelles sont supères, indépendants. A cet égard, les Platanes sont aux Liquidambar, parmi ces types amoin- dris, à peu près ce que les Pancheria sont aux Codia, ou encore, quant à l'indépendance des carpelles, ce que, parmi les Cunoniées vrais, les Spiræanthemum sont aux W'einmannia, ete. On a dit que les Platänes différaient des Alliagiées par leur graine, dépourvue d’albumen, tandis que celles des Liquidambar en possèdent un volu 136 NOUVELLES NOTES mineux. D’autres ont décrit le périsperme comme très-mince. Sur des graines bien développées du P. orientalis, nous avons vu un albumen charnu, bien conformé, ayant en certains points une épaisseur à peu près égale à celle de l'embryon, des coty- lédons souvent un peu inégaux, et un léger étranglement de la ügelle au-dessous de leur point d'insertion. On dit qu'on a vu des Platanes à fleurs polygames. Le fait est fréquent dans nos Liqui- dambar cultivés; voici ce que l'observation nous enseigne à ce sujet. X..— Les fleurs des Liquidambar ont été longtemps considérées comme nettement diclines. On peut en effet observer des fleurs femelles tout à fait dépourvues d'organes mâles rudimentaires. Mais c'est à une exception relativement rare sur les arbres qui fleurissent dans nos cultures. Ni Blume, qui à élabli la famille des Balsaunifluées, ni Endlicher, ni Lindley, n’ont constaté la présence de staminodes autour des pisuls. Mais M. Clarke, auquel leur exis- tence n'a point échappé, pense que ce sont précisément ces sta- minodes que Blume a considérés comme des sépales. Il y a deux espèces d'organes à considérer autour du gynécée des Liqui- dambar. Dans les fleurs femelles du L. imberbe Arr., qui s’épa- nouissent fréquemment en France, nous avons observé : 4° dans la plupart des fleurs, les étamines fertiles dont M. Clarke a si bien déterminé la nature; 2° un bourrelet à bords épais et mégalement crénelé, dont l'étude organogénique pourra seule faire connaître la véritable signification, et qui est peut-être un calice rudimentaire. Les fleurs femelles ne sont done telles que par avortement, comme disent les botanistes. On concevrait alors facilement qu’elles puis- sent devenir hermaphrodites ; ce dont nous n'avons pas observé d'exemples jusqu’à présent, Mais nous avons constaté qu'il est très-fréquent, dans certaines années, que les fleurs mâles devien- nent ainsi hermaphrodites. Les inflorescences femelles sont , comme on sait, globuleuses; les inflorescences mâles sont au contraire allongées en épis presque cylindriques. Or, il peui SUR LES HAMAMÉLIDÉES. 157 arriver qu'on trouve, tout à fait au sommel des jeunes rameaux, et plus haut, par conséquent, que les inflorescences femelles normales, des groupes de fruits en forme de cylindres allongés. Ces fruits succèdent à des inflorescences mâles devenues entière- ment formées de fleurs hermaphrodites. Les ovaires interposés aux étamines se gonflent et deviennent très-volumineux ; à leur base persistent longtemps des étamines dans les anthères desquelles on trouve encore des grains de pollen. J'ai vu, en 1866, un pied de L. imberbe dont presque tous les chatons mâles étaient ainsi devenus des épis allongés de fruits. XI. — Par les Platanées et les Liquidambarées, les Saxifra- gacées et les Hamamélidées tendent au groupe confus des Amen- tacées ; il y a longtemps que cette opinion estadmise. Mais d’autres fractions de cet ensemble hétérogène ont aussi, comme réunion de types amoindris, des relations intimes avec les Hamamélidées. Je veux parler des Corylées, qui ne sont certainement autre chose que des Æamamelis aussi réduits que possible, à sexes séparés, à fleurs nues, à inflorescences amentacées. Mais l'organisation fondamentale du gynécée persiste toujours pour montrer qu'il y a autre chose entre les Corylus et les Corylopsis qu'une ressem- blance extérieure des feuilles, des organes de végétation en général. Les Corylées ont deux carpelles à leur gynécée, insérés dans la concavilé d’un réceptacle sacciforme. Ces carpelles appartiennent au type fondamental biovulé, et les ovules descendants se com- portent à un certain âge absolument comme ceux des Hamamé- lidées. Ce sont là des faits sur lesquels nous insisterons dans un autre travail. SUR LA POSITION DES CHLORANTHACÉES Les Chloranthus, anciennement rapportés aux Loranthées, puis aux Capriloliées, ont aujourd'hui, aux veux de tous les botanistes, les mêmes affinités. Depuis que R. Brown en a fait le type d’un groupe spécial, celui-ci à presque toujours été placé non loin des Pipéracées ; et c’est à qu’il se trouve dans les ouvrages de Lindley (Feg. Kingd., 519), d’Endlicher (G'en., 264 )et dans le Prodromus (XVI, sect. 1, 472). M. Ad. Brongniart seul les met, avec doute, il est vrai, dans la classe des Santalinées, avec les Cératophyllées et les Loranthacées. M. C. 3. de Cordemoy (in Adansonia, WE, 292) divise le groupe des Pipérinées en deux tribus : la première comprend les Eupipérinées (qui sont, je pense, les Pipéracées de la plupart des auteurs); et la deuxième, les Chloranthacées, qui com- prennent à la fois les Chloranthus et les genres qu'aucun auteur n'en a séparés, plus les Platanus et les Ceratophyllum. Quoi qu'il en soit, 11 y à parmi tous ces travaux un fait constant, c’est que les Chloranthacées, comme l'indique la terminaison du mot, sont toujours considérées comme formant un ordre ou une famille dis- tinete. Nous comptons, dans le troisième volume de notre Histoire des plantes, où nous exposerons bientôt ce petit groupe, n’en faire qu'une tribu, au même litre que les Pipérées, les Sauru- rées, etc., de la grande famille des Pipéracées. Et voici quels motifs nous invoquerons à l’appui de cette détermination. R. Brown n'a vu aux Chloranthacées qu'un caractère distinctif essentiel avec les familles voisines, telles que les Pipéracées, Urti- cacées, ete. : la direction descendante de leur ovule et de leur graine orthotropes : « Embryo inversus eum ovulo pendulo characterem » éssenfialem Chloranthacearum (Br., in Bot. Mag., 2190, nov. SUR LA POSITION DES CHLORANTHACÉES. 159 » 1820) efformat. » Il n’y a pas, en effet, entre les Pipérées et les Chloranthées, d'autre différence absolue, et nous nous expliquerons tout à l'heure sur sa valeur. Nous savons déjà que dans les deux types on trouve beaucoup de caractères communs : des feuilles simples, insérées sur des rameaux noueux, des organes herbacés aromatiques, des fleurs apérianthées en épis ou chatons, des ovaires uniloculaires, des ovules orthotropes, des fruits charnus. Quelles sont maintenant les différences invoquées ? 1° L'ovule des Chloranthées est décrit comme pendu («ovulum eæ apice cavi pendulum », H. A. Socus), ét celui des Pipéracées comme dressé. Il en est ainsi, en effet, d’après les apparences de l'état adulte; mais il faut faire à ce sujet quelques restrictions, inspirées par l'étude des développements. Examinons d’abord celui du gynécée de quelques Pipérées. Nous sommes de ceux qui, quoi qu'on puisse dire, pensent qu’il y à réellement des ovules et des placentas basilaires, dressés, dé- pendance de l’axe qui occupe le centre de l'ovaire et qui porte les ovules après avoir porté les feuilles carpellaires. Pour nous, le placenta des Loranthées, par exemple, des Santalées, des Primu- lacées, ete., est central, axile, constitué par le sommet du récep- tacle floral. Mais nous admettons aussi qu'entre les placentas basi- laires et les placentas pariétaux latéraux, de même qu'entre ces derniers et les placentas qui supportent des ovules descendants ou pendus, insérés plus où moins près du sommet de l'ovaire, il y a fous les intermédiaires possibles. C’est même, à notre sens, un des meilleurs arguments à donner en faveur de la nature mor- phologique toujours identique des placentas, quelque variables que soient les apparences de l’état adulte. L'étude organogénique des Pipérées nous a fait voir qu’elles sont précisément dans ce eas, et que leur ovule n’est pas exactement basilaire, mais un peu latéral, inséré très-près de la base, mais non à la base même de la loge. Cela tient à ce que le gynécée des Pipérées est formé d'une seule feuille carpellaire. Or, la feuille carpellaire et Povule, qui tient, par rapport à elle, la place d’un bourgeon axillaire, ne 140 SUR LA POSITION peuvent pas s'insérer sur leur support commun exactement à la même hauteur, L'insertion de la feuille se fait un peu plus bas que celle de l’ovule, lequel s'attache du côté où les bords de la feuille se rejoignent, c'est-à-dire en dedans, car Ja feuille carpellaire des Poivres est antérieure, superposée à la bractée florale. Dans plusieurs espèces cultivées de Piper et de Peperomia, nous avons vu celle feuille carpellaire se montrer sur le court réceptacle floral, comme un petit croissant à concavité postérieure, Souvent ce croissant, extrêmement arqué, avait ses deux extrémités presque contiguës, du côté postérieur de la fleur. Le plus ordinairement, l’enceinte ovarienne est, dès qu’elle est visible, circulaire et com- plète, mais plus épaisse dans ce cas au côté antérieur. L'ovule nait ensuite vers la base de la fente du carpelle; son nucelle s'élève, puis se garnit supérieurement d'une enveloppe au-dessus de laquelle son sommet demeure souvent très-visible, H s'incline parfois vers le côté antérieur de l'ovaire; de sorte que l’ovule, parfaitement orthotrope et rectiligne dans certaines espèces, pré- sente dans certaines autres (notamment dans le Peperomia blanda Hoox.) un commencement d’anatropie qui porte le micropyle en baut et un peu en avant. Le même fait s’observe quelquefois dans les Platanes, les Orties, ete. Quant à la paroi ovarienne des Pipérées, elle forme très-ordinairement un sac insymétrique ; ce qui est dù à l’évolution unilatérale, par rapportau réceptacle floral, de l'unique feuille carpellaire qui la constitue. Dans les Peperomia, le stigmate n'oceupe pas le sommet de figure de l'ovaire, mais il s’insère plus bas et plus en avant que lui. Un peu avant âge adulte, Pouver- ture Supérieure du gynécée est souvent dilatée et coupée très-obli- quement, de haut en bas et de dedans en dehors. Cette disposition indique linégal développement dans leurs diverses régions du bord et du sommet de la feuille carpellaire. Ce dernier peut même ne pas demeurer entier, mais bien se créneler, se lober, se par- tager d’une façon lrès-variable. Dans le Piper nigrum, par exem- ple, l'ovaire est surmonté d’un style très-court, bientôt partagé en (rois où quatre languettes stigmatifères, réfléchies sur le sommet DES CHLORANTHACGÉES. ti de l'ovaire. Quelquelois même il y en a cinq ou six, où davantage. Elles sont d’inégale épaisseur, et leur position n’a rien de constant, alors même que leur nombre ne varierait pas. Quand, par exem- ple, il y à trois langueltes, on en voit en avant, tantôt une seule, et tantôt deux. Cela lient à ce que le gynécée n’est pas constitué, comme il pourrait sembler d'abord, par plusieurs feuilles carpel- laires dont les sommets demeureraient libres, ainsi qu'il arrive dans les Polygonées, les Chénopodées, les Conifères, ete., tvpes dans lesquels la placentation est fout à fait centrale, mais bien par une seule feuille inégalement découpée dans sa portion stylaire. Si l’on suit à divers âges le développement de la fleur du CAlo- ranthus inconspicuus, qui se montre si fréquemment dans nos serres, et qui a déjà été étudié par Paver (Org. fl., h22, t. 90), on voit que son ovule ne s’insère pas réellement au sommet de la loge ovarienne, mais bien à une hauteur variable de sa parot interne. En ouvrant un grand nombre de fleurs, on en voit même çà et là qui, même un peu avant l’anthèse, ont l’ovule inséré vers le milieu de la hauteur de cette paroi, et d’autres qui peuvent occuper tous les points intermédiaires entre le milieu et le sommet. Alors, plus l'insertion est élevée, plus Fovule se rapproche de la direction verticale ; et plus elle est abaissée, plus Povule se dirige oblique- ment de haut en bas et d’arrière en avant. En un mot, si la plu- part des ovules semblent réellement pendus (ee qui n’est qu’une apparence), il y en a auxquels on ne peut appliquer que l’épithète de descendants. La raison en est simple. L’ovaire des Chloranthus est, comme celui des Saururées, en partie infère, parce que leur petit réceptacle floral est concave. Son bord répond à cette sorte de bourrelet qui se voit au côté antérieur de la fleur, et toute la portion de l’ovaire qui est au-dessous de ce bourrelet est logée dans la concavité du réceptacle. Dans les Æedyosmum, cette concavité est bien plus prononcée encore, et l'ovaire tout entier est plongé dans son intérieur. Le niveau où s'insère l’ovule répond en arrière au bord du réceptacle; mais au-dessus s'étend dans une faible hauteur la feuille carpellaire qui forme en ce point la voûte de la 142 SUR LA POSITION loge ovarienne, et l'où doit trouver entre l’insertion de l’ovule et le sommet de la loge une étendue variable de cette feuille au-dessus de l'insertion ovulaire, qui ne saurait, par conséquent, être absolu- ment apicale, C'est ce qui fait que l’ovule du Chloranthus apparaît parfois nettement descendant, et non pendu. Que maintenant on examine le gynécée d’une Pipéracée à pla- centas pluriovulés, telle que l'Houttuynia cordata, il y a un moment où l’ovule supérieur d'une série est plus ou moins obli- quement ascendant, et l’ovule inférieur obliquement descendant. Que l’on supprime les autres ovules par la pensée : le supérieur répond à celui des Pinérées, quimonte parce que sa paroïovarienne, entièrement carpellaire, se développe par le haut seulement ; lin- férieur répond à celui des Chloranthées, qui descend, paree que son ovaire se creuse en grande partie dans le réceptacle, c’est-à-dire principalement jar la portion inférieure, 2 La fleur des Chloranthacées a quelquefois été décrile comme une inflorescence, C’est, entre autres, l'opinion de M. C, Jacob de Cordemoy (in Adansonia, HT, 258) qui se croit « autorisé à consi- dérer la fleur du Chloranthus comme une véritable imflorescence, dans laquelle Vaxe porte à son extrémité une fleur femelle unique, seulement composée d’un ovaire nu, et'latéralement, à laisselle d’une bractée, un petit glomérule (cyme bipare sessile) de fleurs mâles représentées, l’une par une étamine biloculaire, les autres par des étamines uniloculaires. Dès lors le Sarcandra devient aussi unisexué, la fleur étant en réalité aussi une inflorescence, où la eyme bipare du Chloranthus fait place à une fleur mâle unique. » A mon sens, cette interprétation théorique n'est pas admissible ; elle est inutile et n’est qu'une conséquence des théories dangereuses, de même nature, qu’on a émises sur Ja consülution des inflores- cences des Euphorbes, ele, Si l'inflorescence du CAloranthus était une eyme terminée par la fleur femelle, celle-ci devrait se déve lopper avant la fleur mâle latérale, et qui termine un axe de seconde génération. [l n’en est rien : le gynécée apparait apres les étamines, comme dans une fleur ordinaire ; et le Chloranthus se comporte DES CHLORANTIHACÉES. LE) à cet égard comme les Poivres dont la fleur a été aussi considérée pendant longtemps comme une inflorescence. I faudrait done, à ce compte, voir aussi une inflorescence dans la fleur des Saururées, Pour nous, la fleur des Chloranthus répond à un côté, à un quartier si l'on veut, de celle d’une Saururée, el c’est en cela que consiste son irrégularité; elle en représente un segment comprenant un carpelle etune étamine. Or, dans les Saururées, nous savons par les recherches de Payer (Org., 426) qu'il y a des fleurs à étamines sim- ples: telles sont celles des Houttuynia, ordinairement au nombre de trois, comme les carpelles qui leur sont superposés. A cet égard, les Houttuynia répondent aux Sarcandra dont la fleur représente le tiers de celle d’un Æouttuynia. Mais dans le Saururus cernuus, il n’y a d’abord que deux étamines en face l’une de l'autre ; et bien plus tard chacune d’elles produit un mamelon latéral qui devient une élamine plus jeune; les étamines sont donc ici composées- trifoliolées, comme celles du Chloranthus, En second lieu, les Ghlo- ranthus répondent à celles des Saururées dont l'ovaire est en partie infère, parce que leur réceptacle est creux. D'où résulte l'insertion périgynique des étamines, non pas sur l'ovaire, puisqu'une feuille ne peut s’insérer sur une autre feuille, mais sur les bords d’une coupe réceptaculaire dans laquelle est enchâssée la portion infé- rieure du gynécée. Dans le Chloranthus, le bord de cette coupe réceptaculaire est finalement très-visible au côté antérieur ; elle s’épaissit tardivement de ce côté en une sorte de bourrelet semi- lunaire qui est de la nature des disques et qui se montre au niveau de l'insertion de landrocée, Dans les Hedyosmum, le réceptacie est plus profond ; l'ovaire est tout entier inclus dans sa concavité, et le »ourrelet qui répond au bord du réceptacle devient épigyne. Je ne sais si les trois petits lobes dont il est surmonté repré- sentent de véritables sépales, ou si leur formation est tardive. 3° Les graines des Chloranthées ont un albumen simple, tandis que celui des Pipérées est double, aussi bien que celui des Sauru- rées. Ce fait n’a qu'une médiocre importance quand on sait com ment se développe dans le sac embryonnaire le petit albumen in SUR LA POSITION charnu qui entoure immédiatement Fembryon, et quand on voit, dans une foule de plantes, cet albumen amniotique présenter à une certaine époque un grand développement, puis disparaitre à mesure que l'embryon grandit à ses dépens, et n'être plus finale- went représenté que par une mince membrane, C’est ce qui arrive dans les Velumbo, inséparables cependant des Nymphæées et des Cabombées dont l’albumen demeure double jusqu'au bout, comme celui des Piperées. Et encore cette résorption du petit albumen charnu n'est-elle pas complète dans toutes les Chloranthées. Dans les graines müres du Sarcandra chloranthoides Garox., j'ai vu dans le sac amniotique un embryon adulte qui avait la forme d’un ovoide un peu allongé. A sa petite extrémité, tournée vers le bas, répondait un petit apieule terminant la radicule ; à l’autre bout se voyaient les deux cotylédons, très-petits, un peu divariqués; et ils étaient surmontés d'un reste d’albumen charnu qui les coiffait comme une pelile calotte, les entourait cireulairement, et envoyait dans leur intervalle un prolongement cunéiforme, presque muci- lagineux. h° Les feuilles des Chloranthées sont-elles construites sur le même plan que celles des Pipérées ? Si nous prenons un Piper à feuilles alternes, tel que le P. Cubeba L., cultivé dans nos serres, il nous est facile d'y suivre leur développement. Nous y verrons d'abord la jeune feuille se présenter sous la forme d’un eroissant inséré sur le côté du sommet d’un rameau. Plus tard, ce croissant s'élève et le sommet du rameau, presque globuleux, se trouve coiffé d’un côté d’une sorte de capuchon à ouverture ovale, On ne peut alors rien distinguer des stipules. Mais, plus lard encore, l'ouverture du capuchon s'allonge comme celui-er, représentant une fente verticale; et en mème temps un épaississement cireu- laire se produit, en travers et tout d’une pièce vers la base de la feuille. C’est comme un are où un pont qui proémine au-dessus du sommet arrondi du rameau, lencadre et limite une ouverture elliptique ou presque circulaire par laquelle on voit toujours ce sommet. Mais celui-ci est séparé désormeis de la fente supérieure DES CHLORANTHACÉES. 115 de la feuille par ce pont qui est décrit comme le sommet des deux stipules connées et qui désormais va se prononcer davantage, puis s’isoler du pétiole. A l’âge adulte, les deux stipules d’une même feuille se détachent, et des bords de la portion vaginale de son pétiole, et du point d'insertion de ce pétiole lui-même. Il en résulte trois cicatrices : une circulaire, répondant aux bases des stipules; deux linéaires, verticales, qui correspondent à l'union des stipules et de la gaine. Dans plusieurs Pipérées et Chloranthées, ou bien cette séparation n’a jamais lieu, ou bien l'expansion stipu- laire est si peu considérable, qu'on ne saurait dire s’il s’agit, dans ce cas, de vraies stipules, ou des bords amincis d'une gaine. Ces différences n’ont rien d'étonnant si l’on considère les stipules comme des lobes basilaires de feuilles, lobes qui sont plus où moins proéminents dans l’un ou dans l’autre de ces cas. Dans les Chlor- anthées, les stipules sont, non-seulement ainsi adnées au pétiole, mais encore connées entre elles ; ce qui tient sans doute à Ja posi- tion opposée des feuilles. Dans le Chloranthus inconspicuus, il se produit d’abord deux petites stipules de chaque côté, entre le deux feuilles d’une même paire; mais elles cessent bientôt d’être libres, non pas que les mamelons qui les représentent, indépen- dants d’abord, se soudent ensuite deux à deux dans une certaine étendue, mais la portion inférieure des stipales et des pétioles s’allonge et monte comme les pièces d’une corolle gamopétale, semblant sortir lentement du rameau, ainsi qu'un décor de théâtre. La portion commune qui se montre ainsi la dernière est très-courte dans le Chloranthus inconspicuus ; mais elle devient frès-longue dans l'Hedyosmum nutans, et c'est là la scule différence que cette plante présente dans ses süipules à longue gaine tubuleuse avec les Chloranthus. 1 est probable qu'il faudra interpréter de la même façon les gaines cylindriques des Myosurandra et celles de cer- taines Rubiacées ; mais il est bon de noter que dans plusieurs de ces dernières il n’y à jamais de sommet libre aux stipules. Elles naissent comme un tube à bord supérieur entier, qui monte d’une seule pièce autour du rameau; si bien que l’on peut dire que ees x. (17 novembre 1871.) 10 1h16 SUR LES QUARARIBEA. stipules sont connées congénitalement dans toute leur hauteur. En étudiant le développement des feuilles des Piper, on voit aussi l’origine de leurs racines adventives. Dans le P. Cubeba, c'estun mamelon latéral, situé un peu plus bas que l'insertion du pétiole, qui représente d’abord un de ces organes. Si l’on suppose ce ma- melon placé du côté droit de la feuille observée, on remarquera que le mamelon analogue se montre à gauche des feuilles qui sont immédiatement au-dessus et au-dessous de celle-ci, et ainsi de suite. sur LES QUARARIBEA. Plusieurs auteurs ont réuni en un seul les genres Myroda et Quararibea. Les derniers sont, je pense, MM. Triana et Planchon, dans leur Prodromus Floræ novo-granatensis (in Ann. sc. nat., sér. 4, XVII, 324). C’est avec raison, sans doute, qu'ils n’ont pas lenu compte des différences (non constantes) qu'on observe dans les anthères, et qui sont telles que les deux loges demeurent souvent voisines l’une de loutre, parfois même confluentes au sommet, dans les Myrodia, tandis qu’elles s’isolent généralement davantage dans les Quararibea. Cela tient vraisemblablement à la grande élongation de la portion anthérifère de la colonne andro- eéenne dans le dernier de ces genres. MM. Bentham et J. Hooker ont trouvé la différence suffisante pour reporter, d'un côté les Quararibea, dans la famille des Malvacées ; de l’autre, les Myrodia dans celle des Sterculiacées, parmi les Hélictérées. Il nous semble cependant que les Myrodia, avec leur gynécée sessile, dont le style parcourt un long tube formé par l'union des filets staminaux, n’ont rien qui cadre avec le gynophore plein des Hélictérées, colonne solide au sommet de laquelle s’insérent à la fois, et l'ovaire, et les étamines elles-mêmes. Mais si l’on réunit en un seul genre les Myrodia et les Quararibea, ce que nous admetlons parka tement, pourquoi donnerail-on la priorité au premier de ces noms, SUR LES QUARARIBEA. 147 qui ne date que de 1783 (Sw., Prodr. F1. ind. occ., 102), plutôt qu’au dernier, qui date de 4775 (Ausz., PI, Guian., 691, t. 278)? C’est évidemment l'inverse qu'il convient de faire. Il est un troisième genre que tout le monde s'accorde à séparer des précédents; c’est le Matisia (Huws. et Bonrz., PI. œquin., I (1805), 9, t. 2). On conçoit que tant qu'on n'a connu de ce genre que lé M. cordata, le feuillage de ces plantes n'avait rien qui fût très-semblable à ce qui s’observe dans les Myrodia ; et de plus, on décrit son fruit comme drupacé, tandis que celui des Myrodia et Quararibea est sec, ou peu s’en faut. Le fruit frais du Matisia cordata nous est inconnu. Mais le dessin original de Maüs, qui se trouve dans l’herbier du Muséum de Paris, et d’après lequel on ne peut juger de la consistance du péricarpe, prouve que ce fruit du Matisia à exacteinent, avec de plus grandes dimensions, la forme et les caractères, le calice persistant à la base, etc., du Quararibea d’Aublet et des principaux Myrodia connus : même pointe obtuse qui surmonte le péricarpe; même insertion des graines; même contournement de l'embryon plus ou moins replié sur lui-même, etc. La consistance du péricarpe, si variable dans d’autres genres, d’une espèce à l’autre, ne peut avoir ici qu'une valeur tout à fait secondaire. Il est un autre caractère qui à beaucoup perdu de son importance depuis que À, ‘Friana à décrit avec exactitude les fleurs de son Myrodia Cacao. Celui-ci n’a pas à l’androcée une colonne simple au sommet. Le tube se par- tage supérieuréement en cinq ou six languettes sur la face extérieure desquelies sont portées les anthères. Les divisions ne sont pas, sans doute, aussi profondes que celles du tube androcéen des Matisia. Mais le Myrodia Cacao, formant à cet égard transition, comment le placerait-où, si l’on ne voyait que ses fleurs, plutôt dans l’un que dans l’autre des deux genres? Je ne parle pas des organes de végétation, notamment des feuilles qui sont les mêmes tout à fait dans la plupart des vrais Myrodia, dans le Quararibea d’Aublet, dans le Matisia Cornucopiæ Tri, Castaño Tri, ete., ni de l'odeur de Mélilot, qui n’a pas, paraît-il, été constatée dans les 18 SUR LES QUARARIBEA. Matisia, mais qui pourrait être plus ou moins fugitive ou qui ne serait pas, en tout cas, un caractère d’une importance absolue. Nous voyons, en effet, cette odeur exister avec beaucoup d’in- tensité dans certains Æscallonia, et manquer totalement dans d’au- tres espèces de ce genre si naturel. Dans un autre genre très- homogène, les Guarea, elle se rencontre dans une seule espèce, à notre connaissance, et manque dans les autres, du moins à l’état sec. Pour toutes ces raisons, nous comptons ne faire qu’un genre des Quararibea, Myrodia, Matisia, elc., avec des sections qu’il ne sera certes pas toujours facile de distinguer nettement les unes des autres. Peut-être devra-t-on en faire une, si artificielle qu'elle soit, pour le Q. Cacao (Myrodia Cacao Try. et Pr.), à cause de la structure de son androcée; on pourrait la nommer Matisiandra. Puis on distinguera les Matisia de la Nouvelle-Grenade et des contrées voisines, à feuillage de Myrodia, sous le nom de Myro- diopsis, qui leur a été attribué par les auteurs du Prodromus Floræ novo-granatensis. En étudiant jeunes les fleurs d’un Euquararibea de Ja Guyane, distinct, selon nous, de l'espèce d’Aublet, et sur lequel nous reviendrons prochainement, nous avons vu que leur tube androcéen est partagé supérieurement en cinq petites créne- lures; premier degré de cette scission qui s’accentue davantage dans le Q. Cacao, et qui devient si manifeste dans les Myrodiopsis et les Eumalisia. Les fleurs du Quararibea turbinata (Myrodia turbinata Sw.) sont, comme nous l'avons dit (Adansonia, 11, 172), difficiles à étudier au point de vue de l'apparition du périanthe, à cause de leur mode de développement sur les rameaux. Mais l'observation de l’andro- eée en son jeune âge est plus facile, On le voit d'abord représenté par cinq mamelons équidistants ; et chacun d'eux constitue le sommet d'un faisceau d’étamines qui semble s'élever du réceptacle floral, et dont les pièces plus Jeunes se montreront ultérieuremen et à des intervalles fort inégaux. Or, un certain nombre de ces mamelons secondaires se dédouble de bonne heure; d’autres, plus tardivement; d’autres enfin, vers les côtés et le bas des faisceaux, DE GENERE NOVO PICRELLA, 149 ne se dédoublent jamais. C’est de la sorte que certaines loges d’anthère demeurent solitaires, que d’autres deviennent distinctes et s’écartent graduellement l’une de l’autre, que d’autres enfin demeurent très-rapprochées l’une de l’autre, figurent les deux loges d’une même anthère et deviennent même cà et la confluentes par leur portion supérieure. Quand on observe cette évolution des étamines, on est tenté d'accorder peu d'importance au nombre de loges qui constituent les anthères dans les Malvacées proprement dites et dans les Buettnériées ou les Sterculiées. De cette façon, les Quararibea étant tous reportés dans la tribu des Bombacées. de la famille des Malvacées, les Myrodia se trou- veront définitivement écartés du groupe des Hélictérées qui en sont réellement bien différents quant à l’organisation fondamentale de leurs organes sexuels. Chez elles, nous l'avons vu, il y a une colonne pleine, quelquefois très-longue, sur le sommet de laquelle est posée la base du gynécée; tandis que la colonne androcéenne des Myrodia, analogue extérieurement, n’est autre chose qu’un long tube dans lequel est inclus tout le gynécée; gynécée dont l'insertion se fait au même niveau que ce tube lui-même, et dont l'ovaire est tout à fait sessile. E Ce DE GENERE NOFO PICRELLA. In horto Musæi parisiensis nuperrime floruit frutex quidam die neglectus, ob folia parva vix conspicuus, quindecim ab annis ibi cultus olimque non sine dubio, ut aiunt, ab indefesso viatore Ghiesbregto e Mexico allatus. Trunctus erectus glaber fuscatusque, crassitudine fere digiti annularis, ad apicem in ramos breves pau- cos decussatos dividitur. Folia sat numerosa sunt, opposita, 3-fo- liolata ; petiolo bast exstipulaceo. Foliolorum limbus, pollicaris v. paulo ultra et integer, omnino inodorus, punctulis glandulosis pel- lucidis minutissimis crebrissimisque gaudet; sed ægre in vivo 159 DE GENERE NOVO PICRELLA. notanda, mullo magis siceitate conspicua evadunt. Planta inde sat cum ARutlaceis-Diosmeis conveniens. Sed gustu primo licet fere insipida, mox acerrima el ingratissima amaritudine Simarubeas in menlem revocat, ad quas gynæcei characiere, ut infra viden- dum, nonnihil certe tendit. Flores parvi cymosi in racemos graci- les, quorum rami pedicellique plerumque oppositi sunt, dispositi, calyee gaudent minuto 4-partito petalisque multo longioribus, basi in corollam suburceolato-campanulatam conniventibus. Libera ta- men jure dicenda, apiceque mox reflexa, crassiuseula sunt et in alabastro valvata. Stamina alternipetala sunt, petalorum numero æqualia liberaque; antheris brevibus; filamentis sub disco hypogyno insertis. Diseus inter stamina prominulus ibi lobos totidem trun- eato-prominulos efformare videtur. Carpella 4 oppositipetala sunt, ut in Rutaceis Simarubeisque plurimis ; germinibus liberis, dum styli breves, subapicales, mox inter se in columnam brevem, apice incrassalo stigmatosam, coadunantur. Germina Diosmearum ple- raque ?-ovulata sunt ; ovulis geminatis collateraliter descendenti- bus. Plantæ autem nostræ ovula solitaria semper vidimus, nune descendentia, sæpius autem oblique adscendentia. Ergo ovulorum character potius Simarubearum quam Rutearum, quas inter Pi- crella quasi media est; foliis, ut vidimus, punctulis pellucidis Rutaceas, amaritudine autem Simarubeas simul referentibus. Aue- tores priscos scimus familiam utramque in unam conjunxisse, nec jure diutius, nisi characteribus nimium artificialibus, sejun- sendæ videntur, mediante Picrella, nunc generice fusius defi- nienda. PICRELLA. Flores parvi hermaphroditi; receptaculo convexo brevi. Calyx brevis, A-partitus; foliolis parvis decussato-imbricatis, demum vix contiguis. Petala-4, calyce multo longiora subovata, bas in corollam subureeolatam ereeto-conniventia valvata; apice acutius- eulo sub anthesi reflexo. Siamina 4, alternipetala ; ’ filamentis hberis erassiusculis ; antheris brevibus, introrsum 2-rimosis. Dis- DE GENERE NOVO PICRELLA. 151 } eus hypogynus erassiusculus continuus, inter stamina prominulo- h-lobus, ad insertionem filamentorum singulorum conecavus. Carpella 4, oppositipetala; germinibus liberis, apice in stylos bre- ves graciles mox inter se coalitos productis; summa columna stigmatosa subovoideo-capilata. Ovula in germinibus singulis soli- taria, angulo interno imserta, aut descendentia; micropyle extror- sum supera, aut adscendentia ; micropyle introrsum infera. Fruc- tus...?— Frutex mexicanus; foliis oppositis, 3-foliolatis petiolatis exstipulaceis; foliolis ovatis v. subobovatis, integris tenuissime punctulatis, uti planta tota, mox amarissimis; floribus (albis) in racemos parvos opposite eymuliferos ad folia ramulorum superiora axillares dispositis; pedicellis basi 3-bracteolatis articulatis. — Species hucusque unica : P. trifoliata. Picrellæ nostræ primo intuitu valde affinis vixque diversa vide- tur planta quædan in lerris mexicanis olim a Berlandiero nuper- rimeque a el. Virlet d’Aoust collecta, quam ad Æsenbeckiam, sub nomine Æ. Berlandieri, referimus. Folia omnino Picrellæ, sed foliolis multo evidentius ditiusque pellucido-punctulatis basique distincte articulatis, Petala minute maculata imbricata tortave, nec valvata; stamina breviora; antheris subsagittatis. Diseus forma alius subquadratus ; germen unieum in loculos 4 dividitur, nec ex ova- riis 4 liberis formatum, et ovula 2 descendentia in loculis singulis, Diosmearum more, invenimus,. TABULÆ X EXPLICATIO. Fic. 4. Picrellæ trifoliatæ ramus foliiferus floriferusque (magn. natur). Fic. 2. Flos expansus auctus (+). Fi. 3. Floris ejusdem diagramma. Fie, 4. Flos idem longitudinaliter sectus; petalis, germinibus ovulisque ? sec- tione divisis. AY NOTE SUR LE SPIRÆOPSIS. Miquel a décrit sous le nom de Spiræopsis celebica (in F1. ind. bat., , p. 1, 719), un arbre que Blume avait, en 1855, nommé Dirhynchosia (in Mél, bot. , n.1, ex Flora (1858), 254). M.C. Muel- ler (in F'alp. Ann., V, 31) et MM. Bentham et Hooker (Gen... I, 653, n. 68) ont conservé comme distinct ce genre qui n’était guère connu que par les descriptions de Blume et de Miquel. Je n’ai pu l'indiquer, dans mon Histoire des plantes (HT, 380, not. 4), que comme fort douteux, tout en reconnaissant ses affinités avec les Ackama et les W'einmannia. M. le professeur Suringar ayant eu la complaisance de m'envoyer récemment quelques fleurs, j'ai reconnu qu'elles sont tout à fait les mêmes que celles de la plupart des W'einmannia polygames-dioïques, dont quelques espèces ont déjà été décrites. Pentamères pour la plupart, elles ont excep- tionnellement quatre ou six parties. Leurs pétales sont très-caducs, et leurs élamines sont insérées en dehors d’un petit disque cireu- laire, cupuliforme, presque entier où irrégulièrement crénélé ou denté. Dans les fleurs mâles, le gynécée est plus ou moins déve- ioppé, et dans les fleurs femelles, où l’on dit les étamines tout à fait nulles, ces organes existent très-ordinairement à l’état rudi- mentaire, sous forme de très-petites languettes appliquées contre la surface extérieure du disque. Le gynécée, à peu près libre, est di ou tricarpellé, comme il arrive parfois dans les autres Wein- mannia, et j'ai vu les graines jeunes se dilater déjà en une aile dont plusieurs autres espèces de ce dernier genre nous offrent aussi des exemples. De même, les bords des earpelles se repliaient en dedans dans le jeune fruit; et comme ce qu'on rapporte des feuilles opposées, imparipinnées, accompagnées de deux grandes stipules arrondies-cordées, semble aussi tout à fait analogue à ce qui s’observe dans les Weinmannia, il est probable qu'il ne sera même pas possible de distinguer dans ce genre une section par- ticulière pour le Spiræopsis. SUR UN NOUVEAU GENRE POLYANDRE DE MÉMISPERMACEES M. Miers a décrit dans cette famille un singulier genre Antitaæis qui est encore incomplétement connu, mais que son auteur a fait remarquer (in Ann. Nat. Hist., sér. 2, VIE, 4h), à cause du type 2 de son périanthe. Les folioles de celui-ci sont décussées, et il y a dans la fleur mâle deux pétales et deux étamines. MM. Bentham et Hooker (Gen. plant., 33) ont considéré le genre Antitaxis comme appartenant aux Euphorbiacées ; mais M. Mueller (d’Ar- govie) (Prodr., XV, 1958) à repoussé cette opinion. M. Miers maintient, de son côté, son genre Antitaæis parmi les Ménisperma- cées, d’après les documents manuscrits et dessinés qu’il a bien voulu me communiquer. Parmi les espèces de son genre Anti- taxis, il en a désigné une (quelque peu douteuse), sous le nom d’A. longifolia, parce qu’elle porte dans l’herbier du Muséum de Paris, d’où M. Miers l’a tenue, le nom manuserit de Cocculus lon- gifolius Decne (erron. DC.?) C’est une plante de Timor, recueillie sans doute par Riedlé, pendant l'expédition du capitaine Baudin. M. Miers n’en a sans doute connu que les fleurs femelles, ou plu- tôt les jeunes fruits; et comme ils sont ordinairement formés de deux carpelles, c’est probablement ce nombre qui l’a déterminé à rapprocher la plante de son genre Antitaæis. Aujourd’hui que nous avons retrouvé, récoltés dans la même expédition et dans le même pays, des échantillons males de la plante de Riedlé, nous avons pu étudier le périanthe et l’androcée, constater qu’ils n°é- taient pas dimères, mais que le calice était formé de sept ou huit folioles, que la fleur à une corolle de trois pétales, et que son an- drocée est formé d’un grand nombre d’étamines. Par là, la fleur mâle se rapprocherait de celle des Anamirta et de certains Meni- 154 SUR UN NOUVEAU GENRE POLYANDRE spermum, dont paraissent s'éloigner l’organisation du périanthe de la fleur femelle et le nombre ordinairement binaire des élé- ments du gynécée. Notons, toutefois, qu’on rencontre exception nellement des fleurs à trois carpelles. Tel qu'il est, et autant qu’on puisse se prononcer en l'absence du fruit et du périanthe mâle, le genre nouveau que nous élablissons pour cette plante, sous le nom de Gabila, est probablement voisin des Anamirta. Sa fleur mâle est supportée par un pédicelle filiforme ; elle a un réceptacle hémi- sphérique sur lequel sont portées ses étamines en nombre indé- fini, recouvrant presque toute sa convexité jusqu’au centre, for- mées chacune, dans le bouton, d’un eourt filet libre et d’une anthère basifixe, dressée, un peu aplatie de dedans en dehors, plus large que haute, subtétragone, avec deux loges latérales s’ou- vrant chacune par une fente longitudinale, presque marginale. Au- dessous de l’androcée sont trois pétales, plus larges que longs, écailleux, subréniformes, concaves, pourvus d’un onglet très- court et assez épais, presque entiers ou inégalement déchiquetés sur les bords, parcourus vers la base par deux petites côtes sail- lantes, divergentes, plus épaisses que le reste du limbe. Ces pé- a les sont, dans le bouton, totalement cachés par les plus intérieurs des sépales, lesquels sont plus grands, orbiculaires-concaves, membraneux, étroitement imbriqués, et d'autant plus petits qu'ils sont plus extérieurs. Il y en a ordinairement quatre ou cinq grands, un ou deux moyens, et, tout à fait en dehors, un ou deux petits qui ne méritent peut-être plus que le nom de bractées, quoique semblables par la forme aux sépales plus intérieurs, dont l’un d'eux n’a pas même ordinairement le dixième en surface. Dans les fleurs femelles, supportées par des pédicelles bien plus longs et plus épais, graduellement renflés vers leur sommet, il y a “un réceptacle convexe, conique, couvert d’un très-court duvet et à la base duquel on ne voit pas trace du périanthe dans les jeunes ruils que nous avons sous les yeux. On n’y observe plus que deux carpelles (ou plus rarement trois, comme nous l'avons dit), placés en face l’un de l’autre, arqués et ayant la forme d’une large lame DE MÉNISPERMACÉES. 455 de faucille. Très-comprimés d’un côté à l’autre, couverts d'un fin duvet, très-convexes sur le bord dorsal et concaves sur le bord ventral bien plus court, ils supportent encore, en dedans et au- dessous de leur sommet, un reste de style qui à la forme d'une petite languette oblongue, obtuse, concave en dedans. Lenr ovaire contient deux ovules, dont l'un, très-petit, semble devoir avorter, tandis que l’autre, plus développé, est descendant, avec son mi- cropyle tourné en haut et en dehors. Cette plante, ligneuse, peut-être sarmenteuse, a des rameaux cylindriques, glabres, jaunâtres sur le sec, un peu noueux vers l'insertion des feuilles. Celles-ci sont longuement pétiolées, avec un renflement très-prononcé du sommet du pétiole. Leur limbe est oblong-lancéolé, ordinairement arrondi à la base, acuminé au sommet, très-entier, membraneux, glabre, penninerve, tfrès- finement et très-richement réticulé. Sa nervure principale, sail- lante en dessous, a une teinte jaunâtre (sur les feuilles sèches). Les fleurs naissent sur le bois des rameaux au niveau des nœuds, Elles sont « fasciculées », assez nombreuses sur les pieds mâles, solitaires ou en petit nombre sur les branches femelles, où il n’y en a ordinairement que deux ou trois dans un groupe donné, et leurs pédicelles ont tous à peu près la même longueur. La caractéris- tique de ce genre peut se résumer de la façon suivante. T GABILA. Flores diæei pedicellati. Calyx masculus 7-8-sepalus:; foliolis membranaceis orbiculari-concavis, valde imbricatis, ab interiori- bus ad exteriora minoribus; interioribus 4, 5, mullo majoribus; exterioribus 2, 3, sæpius minimis, bracteiformibus. Petala 3, sepa- lis interioribus multo minora, late reniformia, breviter unguicu- lata, subintegra v. inæquali-crenata, nune basi subauriculata, lineis 2 crassiuseulis prominulis divaricatis ad basin percursa. Sta- mina , receplaculo hemisphærico usque ad centrum inserta ; filamentis brevissimis erectis liberis; antheris basifixis, transverso 156 SUR UN NOUVEAU GENRE POLYANDRE DE MÉNISPERMACÉES, oblongis ; loeulis 2, lateralibus ad marginem longitudinaliter ri- mosis. Floris fæminei perianthium deciduum (ideoque ignotum); carpellis 2 (v. rarius à), oppositis receptaculo conico insertis, late falciformibus ancipiti-compressis; stylo sub apice marginis interni intus inserto oblongo (?). Ovula in ovariis singulis 2, descen- dentia; altero mox abortivo minimo; alterius micropyle extror- sum supera. Fructus...? — Frutex (scandens ?); ramis tereti- bus glabris, ad folia subnodosis; foliis alternis oblongo-lanceolatis, basi rolundatis, acuminatis, membranaceis penninerviis venosis ; peliolis longis, apice incrassatis; floribus ad nodos ramorum fas- ciculatis; masculis numerioribus; pedicello filiformi; fœmineis solitaris v. paucis (2,3); pedicellis longioribus crassioribusque ad apicem sensim incrassatis. Spec. unica : G. longifolia (Antitaæis longifolia Miers.— Coc- culus longifolius Dex£, mss.)— Folia pleraque 6-10 cent. longa, . 3, L cent. lata; majora crassiora, 15-20 cent. longa, 6,7 cent. lata. Petioli 3, 4 cent. longi. Pedicelli masculi ad 1 cent., fæminei 2. o cent. longi. — Crescit in Timor. N SUR UNE NOUVELLE FORME D’OVULES Cette forme s’observe dans les ovules des Gyrostémonées, qui ont été décrits jusqu’à présent, de même que leurs graines, comme campylotropes. Le fait est qu'ils en ont l'apparence, à ne considérer que leur configuration extérieure. Mais ils en diffèrent foncièrement par leur organisation, et c'est pour cela que nous les appellerons, d’une manière générale, pseudo-campylotropes. On a dit, avec raison, qu’il était superflu de multiplier, avec cer- tains auteurs, le nombre des variétés et des dénominations, si con- sidérable, mais si artificiel, qui avaient été appliquées aux ovules et aux graines. Mais il est facile de voir qu'ici on a affaire à des phénomènes tout particuliers d'évolution ovulaire, et qu'ils méri- tent d’être soigneusement signalés. Et d’abord, les graines des Gyrostémonées sont souvent dénommées hippocrépiformes ; elles sont, en effet, arquées en fer à cheval; configuration qui se pré- sente souvent dans les véritables graines campylotropes. Chez celles-ci on peut distinguer deux cas particuliers. Dans le pre- mier, la graine étant réellement courbée en fer à cheval, l’attache ombilicale répond au fond de la concavité de cette courbe, et le micropyle se trouve au sommet de l’une des branches de la courbe, A ce sommet répondrait aussi la pointe radiculaire, tandis que le bout des cotylédons répondrait à l'extrémité de l’autre branche du fer à cheval, si l'embryon arqué avait à peu près la même lon- gueur que la graine ou que l’albumen, C’est ce qui s’observe dans un grand nombre de graines de Rubiacées, par exemple; et la graine arquée s’y enroulant, à la façon d’un cimier, sur le sommet d’un funicule plus ou moins court, on peut dire qu’il y a, dans ce cas, péritropie véritable. Dans plusieurs Crucifères, à ovules et à 158 SUR UNE NOUVELLE FORME D'OVULES. graines également décrits comme campylotropes, l’organisation est auelque peu différente. La forme d'ensemble de la semence étant toujours celle d’un fer à cheval, à branches plus ou moins rapprochées, souvent même contiguës l’une à l’autre, et l'embryon qui remplit la cavité séminale ayant, par suite, exactement la même configuration générale, lPattache ombilicale de la semence répond à l'extrémité de la branche qu'occupe le sommet des coty- lédons, tandis qu'à l'extrémité de l'autre branche répondent le sommet radiculaire et le canal micropylaire. En admettant qu'on conserve l'expression de campylotrope pour ces deux sortes de graines, peut-on aussi lemployer pour une troisième sorte de graine hippocrépiforme, telle que celle des Gy- rostémonées ? Non; car, à une première inspection, même super- ficielle, on s'aperçoit qu'à une seule et même extrémité de la courbe répondent tout à la fois : le hile, le micropyle et l’extré- mité radiculaire de embryon. Quant au sommet de l’autre branche du fer à cheval, il ne correspond qu'au sommet des cotylédons. Première conséquence : la graine ne peut être une graine cam- pylotrope proprement dite; car, dans celle-ci, le hile est, il est vrai, quelquelois fort peu éloigné du micropyle, mais il n’y occupe pas le sommet de la même branche du fer à cheval; il occupe, ou le sommet de l'autre branche, ou le fond de la concavité interpo- sée aux deux branches. Deuxième conséquence : la graine possède ce caractère essen- tiel des graines ou des ovules complétement anatropes, que le micropyle et le hile ; sont tout à fait contigus et occupent une même exirémilé séminale. En lroisième lieu, cependant, l’ovule et la graine ne sont pas de ceux qui s'appellent anatropes ; car dans la réflexion qui carac- térise l'évolution de ceux-ci, le grand axe du nucelle, de l'atbumen, de l'embryon, qui occupent son centre, demeure rectiligne, tandis qu'ici nucelle, embryon et albumen sont repliés en deux moitiés à peu près d’égale longueur. | On ne peul se rendre comple de ces singularités qu’en suivant ? SUR UNE NOUVELLE FORME D OVULES. . 159 le développement des parties. La première chose qu'on remarque, c’est que, dans la fleur, l’ovule des Gyrostémonées suit d’abord le mode d’évolulion des ovules anatropes ordinaires. La réflexion se produit et le micropyle est ramené en bas et en dehors, vers le hyle et en dehors de lui; car l’ovule ascendant a le raphé inté- rieur. En second lieu, lovule anatrope s’allonge beaucoup suivant sa hauieur, sans que le rapport de position de toutes ses parties soit changé. Si dans un semblable ovule devenant graine, les choses n’allaient pas plus loin, l'embryon qui se développerait dans l'axe de la graine demeurant rectiligne, sa radicule aurait son sommet tout à fait en bas, et le sommet des cotylédons se trouverait exac- tement à l’autre extrémité de la ligne verticale qui passerait sui vant l’axe de l'embryon et de la graine. Mais quand la jeune graine a pris tout son allongernent, ou plu- tôt à mesure qu'elle le prend, car tous ces phénomènes ne sont pas successifs, comme 1l faut les supposer dans cette description, la région chalazique, celle qui correspond au sommet de la portion cotylédonaire de l’embryon, commence à se recourber, de telle manière que la jeune graine devient légèrement arquée, avec la convexilé de la courbe en dehors (du côté du dos du jeune fruit), et que la chalaze se rapproche de plus en plus de l'angle placen- taire de la loge. Quand larqure de la graine se prononce davantage, la région chalazique se trouve rapprochée de plus en plus des régions mi- cropylaire et ombilicale; elle arrive à les toucher presque dans certaines graines du Gyrostemon pyramidalis (Codonocarpus py- ramidalis). Dans d’autres espèces, elle en reste plus ou moins éloignée, parce que leur graine représente un fer à cheval dont les deux branches sont plus ou moins inégales, la plus longue étant celle où se trouvent le hile et le micropyle. En somme, la graine des Gyrostemon est anatrope, mais longue et étroite. Puis, Son mouvement anatropique une fois accompli, elle se coude et se replie sur elle-même en deux branches presque 160 SUR UNE NOUVELLE FORME D'OVULES. égales ou inégales. Alors l'embryon et l’albumen qui l'entoure, de rectilignes qu'ils étaient, comme dans un ovule anatrope ordi- naire, deviennent peu à peu courbes et hippocrépiformes. Mais comme un ovule anatrope à un raphé, celui-ci ne disparaissant pas, par cela même que le grand axe de l’ovule vient à s’incurver, l’organe persiste forcément le long du bord concave, c’est-à-dire interne de l’ovule; et l’on sait que l’un des caractères essentiels des ovules campylotropes ordinaires, c’est précisément l’absence d'un raphé; ce qui les distingue des ovules anatropes proprement dits. Ces graines sont pourvues d'un arille. Celui-ci est-il vrai ou faux ? C’est une question bien difficile à résoudre si l’on n’a sous les yeux qu'une graine mûre du Gyrostemon ramulosus Desr. Son micropyle est dirigé en bas et en dehors, et toute l'extrémité in- férieure de la graine est tout entière épaissie en une arille irrégu- lièrement conique. Or on sait que le hile et le micropyle sont réunis tout près l’un de l’autre vers ce sommet. Dans les graines de plusieurs Gyroslemon de la section Codonocarpus (car nous ne distinguons pas ceux-ci à litre de genre), il est possible de voir, même à l’âge presque adulte, que l’épaississement arillaire occupe à la fois le pourtour du hile et du micropyle. A cet égard, ces graines sont semblables à celles de l’£chajium Elaterium, de la famille des Cucurbitacées, où l’arille est très -petit, mais entoure simultanément le hile et le micropyle, de façon à former autour de ces deux points un pelit anneau circulaire, fort peu épais. Les deux petits anneaux blanchâtres sont tangents l’un à l’autre, et leur ensemble représente un petit huit de chiffre qui se dessine en blane sur le fond noirâtre de la semence, Dans certaines Gyrosté- monées, telles que le Cyclotheca australasica Moo., rapporté aussi, avec raison, au genre Gyrostemon, l’épaississement arillaire sé tend même au funicule, où, autour de son cordon vasculaire, on trouve une sorte de petit manchon qui fait suite à l’épaississement arillaire de la région ombilicale. C’est là un fait de plus à ajouter à tous ceux qu’on a cités comme contraires à Ja distinction trop DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR DES STERCULIÉES. 161 absolue qu’on a cherché à établir entre les arilles vrais et faux. EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE V. Fi. 4. Coupe longitudinale de la fleur grossie du Gyrostemon ramulosus Desr. Tout le sommet de la graine est déja occupé par un épaississement arillaire. Fic. 2. Fruit déhiscent du Gyrostemon ramulosus. L'arille, qui occupe le sommet inférieur de la graine, a pris tout son développement, Fic. 3. Carpelle mûr de Gyrostemon (Codonocarpus) pyramidalis ; coupe longi- tudinale, La graine, laissée dans sa position normale, a perdu ses adhé- rences avec la columelle du fruit, dont le carpelle a été séparé avant le moment de sa déhiscence, Sur la coupe longitudinale de la graine, on voit que les deux branches du fer à cheval qu’elle représente sont inégales. Au sommet de la plus longue, répondent les régions micropylaire et ombilicale, occupées toutes les deux par un épaississement arillaire continu, en forme de bourrelet ovale. Là aussi se voit le sommet de la radicule embryonnaire. Au sommet de la plus courte branche répondent l'extrémité libre des coty- lédons et la région chalazique, qui, primitivement tout à fait supérieure, a tendu à se rapprocher du hile et du micropyle à mesure que la graine pre- nait la forme uncinée. Fi. 4. Graine grossie du Didymotheca thesioides. Son extrémité inférieure est munie d'un arille, supposé de même nature que celui des Gyrostemon. Un peu plus jeune, cet arille était nettement partagé à son sommet en deux lobes latéraux qui, écartés l’un de l’autre, laissaient voir l’entrée du conduit mi- cropylaire. DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR DES STERCULIÉES. Il n’était pas sans importance de suivre le développement des fleurs de quelques Stereuliées, pour savoir s’il y a réellement entre ces plantes et les Malvacées proprement dites des différences fon- damentales. L'observation répond qu'il n’y en a pas; ce qui fait que nous n’insisterons guère sur l’étude organogénique que nous avons pu faire complétement du Sterculia mexicana H. B. K., espèce qui a fleuri au Muséum pendant plusieurs hivers consécu- tifs. D'après un petit nombre de faits observés sur l’Heritiera x. (7 janvier 1872.) it 162 DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR DES STERCULIÉES. lilloralis, nous pouvons encore affirmer que le développement est tout à fait le même dans cette plante que dans les Sterculia, dont elle ne différerait pas génériquement, n’élaient l’indéhiscence de ses carpelles monospermes et l’absence d’albumen dans ses graines. Les inflorescences du Sterculia mexicana sont axillaires ; vers le sommet de la tige ou des branches, elles se développent dans l’aisselle des feuilles ou des larges bractées qui en tiennent la place; après quoi, le sommet de la branche continue de s’allonger et ne porte plus, pendant huit ou neuf mois, que des feuilles à l’aisselle desquelles se trouvent des bourgeons à feuilles. Chaque inflores- cence est une grappe de cymes. La fleur qui la termine est ordi- nairement femelle, ou incomplétement hermaphrodite, supportée par un pédicelle assez épais, très-nettemement articulé. Il en est assez souvent, mais non constamment, de même de la fleur qui termine les petites cymes latérales. Chacun de ees groupes floraux secondaires occupe l’aisselle d’une large bractée caduque. Au-dessus de cette bractée, apparaît d’abord un mamelon globu- leux, réceptacle de la fleur terminale de la cyme. Sur les côtés de celui-ci se développent deux fleurs de deuxième génération, les- quelles ont également sur leurs côtés deux mamelons de troisième sénération; à moins que, de bipare qu'elle était au début, la cyme ne devienne plus tard unipare par appauvrissement. Le calice est formé de cinq sépales qui naissent dans l’ordre quinconcial, le sépale 2 étant postérieur, et les sépales 1 et 3 antérieurs ; ils finissent par se disposer dans le bouton en préflo- raison valvaire. IL n’y à, à aucun âge, nulle trace de corolle; car les cinq mamelons qui apparaissent simultanément dans l’in- tervalle des sépales, et assez longtemps après eux, sont les pre- miers rudiments de l’androcée. On s’en aperçoit bien quand ces mamelons, s’élevant davantage, présentent en haut et en dehors de leur face externe un sillon vertical qui indique le début de la séparation des deux loges extrorses de l’anthère. Plus tard, en dehors de chaque loge, se produit encore le premier indice du sil- lon longitudinal dedéhiscence. Mais, avant cela, sur chacun des DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR DES STERCULIÉES. 165 côtés du mamelon qui représente l'anthère, il s'est produit infé- rieurement un petit mamelon secondaire; de façon que chaque étamine représente alors le jeune âge d’une feuille trifoliolée. Cer- taines étamines s'arrêtent à, notamment dans les fleurs femelles ; mais le dédoublement va plus loin dans un grand nombre de fleurs mâles. Chaque étamine acquiert de la sorte cinq ou six lobes, ou plus; de sorte que, se développant tout à fait comme celui des Malvacées, l’androcée des Sterculia est formé de cinq étamines composées, alternisépales. Quand les anthères sont soulevées par leurs filets, ceux-ci sont unis congénitalement en un tube commun qui dans les fleurs mâles se renfle plus ou moins à sa base et forme un goulot plus étroit au-dessous des anthères, qui demeure plus large et plus court dans les fleurs femelles. Le gynécée est normalement composé de cinq carpelles. Ils se montrent simultanément, dans l'intervalle des étamines et un peu au-dessus d'elles, sur le sommet du réceptacle, qui présente à ce moment la forme d’un dôme surbaissé. Chacun d’eux figure un petit croissant en dedans duquel se trouve une fossette, premier rudiment de la loge ovarienne, C’est tout à fait ce qui se produit dans la plupart des Malvacées ; mais, tandis que dans ces dernières, les carpelles finissent par s’unir entre eux, dans le Stercubia ils se ferment dans leur portion ovarienne, et des ovules se développent dans leur angle interne, sans que jamais ils cessent d’être indépen- dants les uns des autres. Il en est de même des styles; car, long- temps libres dans toute leur étendue, ils finissent par se coller les uns aux autres dans leur portion supérieure. Alors leur ensemble simule un seul style cylindrique, avec une tête stigmatifère; mais 1 n’y a point là de soudure véritable ni d’union congénitale. Les ovules naissent sur deux séries verticales, et fréquemment il y en a quatre dans chaque série. Ce sont les ovules du haut et du bas qui, dans chaque série, se montrent les derniers et revê- tent les derniers leurs enveloppes. Ils deviennent à peu près trans- versaux dans le S. mexicana, et ceux d’une série touchent par leurs raphés ceux de la série voisine; mais dans quelques autres 16h DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR DES STÉRCULIÉES. espèces, comme dans les $, Balanghas, Roxburghu, ete., ils de- viennent rapidement ascendants, et alors leur micropyle est dirigé en bas et en dehors. Dans les fleurs mâles, il arrive souvent que les carpelles renferment des ovules; mais ils s'arrêtent de bonne heure dans leur évolution. La portion stylaire des carpelles est dans ce cas peu prononcée. C’est une courte languette qui ne se renfle pas en tête sligmatifère ; et dans ce cas encore, il est ordinaire que les styles des carpelles voisins demeurent indépendants dans toute leur étendue. L'évolution des fleurs est, comme nous l'avons dit, la même dans l’Heriliera littoralis. Seulement, chaque carpelle ne contient ordinairement que deux ovules collatéraux, qui deviennent ascen- dants, avec le micropyle inférieur et extérieur; et les carpelles, même fertiles, demeurent indépendants les uns des autres dans toute leur hauteur. Dans les fleurs femelles, le gynécée est défi- nitivement presque sessile, et c’est à peine si les étamines stériles qui sont au-dessous de lui peuvent trouver place entre sa base et celle du périanthe; tandis que dans la fleur mâle, ce support prend tardivement un grand allongement et se renfle en cône sur- baissé à sa base. Cet allongement est constant (et également tardif) dans les fleurs des deux sexes des Sterculia ; et l'on sait qu'il est tel que, dans beaucoup d'espèces, la colonne du gynophore doit se courber sur elle-même avant l’époque de l'épanouissement. L'étude du développement des Sterculiées semble démontrer qu’on ne saurait faire de ces plantes une famille distincie de celle des Malvacées, pas plus qu’on ne saurait songer à séparer dans deux ordres différents celles des Lasiopétalées qui ont les carpelles libres, et celles dans lesquelles ils s'unissent par leur portion infé- rieure pour conslituer un ovaire pluriloculaire ; pas plus qu'on n'a dû placer dans deux familles séparées les Tiliacées dont ovaire est à plusieurs loges et celles qui, comme les Brownlowia ou les Christiania, ont plusieurs carpelles indépendants. ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON DU MUSÉE DES COLONIES FRANÇAISES. (CONTINUÉ DU vo. IX, P. 80.) CarparipACÉES. — Un Cleome qui paraît très-commun au Gabon, se trouve dans les collections de MM. Duparquet (n. 70) et Griffon du Bellay (n. 272). C’est le C. ciliala Scnum et Taônx. (Beskr., 294) ou C. quineensis Hook. Fr. (Miger, 218), espèce herbacée à feuilles trifoliolées ou quelquelois quinquéfoliolées. Heudelot a aussi récolté celte espèce en Sénégambie. Son herbier renferme (n. 7126) une belle inflorescence de l'Euadenia trifoholata Orv. (EL. trop. Afr., 1, 91), dans laquelle les pétales ont pris le grand développement qu'on leur attribue à l’âge adulte, et qu'Heudelot prenait pour «un Spathodea ctiolé» ; ce qui indique assez l'aspect que peut avoir cette espèce. A cette famille appartient encore le Khed-khred des habitants de la Sénégambie, dont les usages sont assez curieux. On le mäche comme stomachique, digestif ; il est probablement excitant, comme lant d’autres Capparidacées. C’est une forme du Cratæva religiosa Forsr. Nyupnæacées, — Une seule espèce de cette famille a été trouvée au Gabon. C’est le Nymphœa Lolus L. (Spec., 729) ou MN. den- tata Scnum. et Tôxx., récolté par le P. Duparquet (n. 63) et par M. Griffon du Bellay (n. 451), d’après lequel il se nomme dans le pays Ard-arouo. C’est une forme un peu grêle, quant aux pé- tioles et aux pédoncules, de la plante telle qu’elle a été observée sur le Nil, dans la Haute-Égypte, en Abyssinie, et dans l’fnde, STERCULIÉES. — Ce groupe est représenté par quelques espèces intéressantes des genres Cola et Sterculia. Le premier, outre l'arbre à la Noix de Kola, dont tant d'auteurs ont parlé, et sur lequel nous reviendrons en peu de mots, présente une espèce curieuse qui est l’'Orendé rouge du Gabon, au dire de M. Griffon du Bellay (n. 44). 156 ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON. M. Duparquet lui donne (n. 72)le nom d’Éréré et qualifie son fruit d'alimentaire. C’est cette espèce que M. M. Masters (in F1. trop. Afr., 1, 222) a incomplétement décrite sous le nom de Cola gabonensis. Il l'indique comme un arbuste buissonnant dont les jeunes rameaux sont rougeâtres, dont les feuilles, elliptiques, acuminées, entières, élargies à la base, glabres, subcoriaces, ont des nervures arquées, et dont les fleurs, peu nombreuses, sont portées par de courts pédoncules axillaires. M. Griffon du Bellay a pris sur nature une description de son Orendé rouge, qui me paraît bien la même plante; il rapporte que ses rameaux sont gris, parsemés de larges taches verdâtres, avec une écorce gaufrée, marquée de nombreuses rugosités et d’impressions demi-cireu- laires, répondant à l’attache des feuilles. Celles-ci ne sont pas toutes comme les décrit M. Masters, d’après les échantillons de M. Mann. Principalement vers l'extrémité des branches, il y en a beaucoup qui sont pourvues d’un ou deux lobes latéraux, irré- guliers ; ce qui leur donne quelque ressemblance avec celles du Figuier commun, et rappelle d’ailleurs celles de plusieurs autres Cola. Les fleurs mäles que nous voyons sur les échantillons de P. Duparquet sont solitaires. Leur calice campanulé est décrit par M. Masters comme quinquédenté ; mais j’en vois plusieurs qui sont ‘seulement tridentés. Les dents sont triangulaires, conni- ventes, valvaires. Les étamines sont incluses. Leur colonne com- mune est grêle et porte supérieurement un verlicille d’une dou- zaine d’anthères, à loges linéaires, aiguës au sommet, parfaitement verticales. Je n’ai pas vu les fleurs femelles, mais je connais les fruits, non décrits jusqu'ici. Ils sont formés de cinq ou six, ou d’un nombre moindre de follicules, verticillés au sommet d’un épais pédoneule. Ils sont disposés, dit M. Griffon du Bellay, comme ceux de l'Ombéné du Gabon, c’est-à-dire du Cola acumi- nala; mais ils sont quatre fois moins volumineux. Leur péricarpe est d’un beau rouge à l'état frais. Sec, il est plus o moins rugueux et ridé (peut-être parce qu'il a été cueilli un peu avant sa matu- rité), irrégulièrement ovoïde, légèrement acuminé au sommet. ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON. 107 Il n’a guére en cet état que 3 centimètres de long sur 2 de large, et renferme une demi-douzaine de graines, inégales, com- primées les unes par les autres, de façon que leur embryon est nummuliforme, à contour suborbiculaire ou ellipsoïde. Les coty- lédons sont blanchâtres, charnus, et leur base cache compléte- ment la radicule, d’ailleurs très-courte. Ce qui fait l'intérêt de cette espèce, c’est qu’elle représente l’un des Orendé des Gabonais, c’est-à-dire un des «fruits généra- teurs» dont ils font si souvent usage, et dont M. Griffon du Bellay fait mention dans son intéressant récit de voyage au Gabon, publié dans le Tour du monde. Si l’on s’en rapporte à ce qu’en raconte M. Aubry-Lecomte, il s’agit en effet d’un aphrodisiaque dont les effets surpassent tout ce qu’on peut imaginer. Mais il ne m'est pas démontré que cet Orendé rouge soit précisé- ment celui de M. Aubry. Un échantillon de ce dernier est déposé au Muséum, et je ne sais trop à quelle plante il doit être rapporté. Ses feuilles sont alternes, simples, presque elliptiques ou obovales, couvertes, comme les rameaux qui les portent, d’un fin duvet roussâtre. Quant aux fruits, ils ont à peu près la forme d’un concombre et atteignent un décimèêtre environ de longueur. Leur péricarpe est celui d’une drupe, à noyau mince, à mésocarpe ridé, rugueux, peu charnu. Une seule graine (et c’est elle qu’on mangerait comme aphrodisiaque) remplit la cavité du fruit, oblon- gue, à téguments minces, entourant un gros albumen charnu. Vers le centre de celui-ci est l'embryon, qui a une courte radicule et des cotylédons allongés, à bords crispés, sinués et presque fimbriés. M. Griffon du Bellay croit se rappeler que ce fruit pousse, comme celui du Cacaoyer, auquel il ressemble quelque peu, sur l’écorce de la tige ou des grosses branches. C'est sans doute là l’une des trois plantes que M. Griffon du Bellay m’a indiquées comme portant au Gabon le nom d’Orendé, C’est, dit-il, une liane à gros fruit rouge, isolé, rugueux. Le second Orendé serait le rouge, c’est-à-dire le Cola, dont nous venons de parler. Le troisième, ou ©. nichigo (ou ntjigo), est une liane lai- 108 ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GiBON. teuse, à feuilles opposées, à fruits ovoides, verdâtres on grisâtres, puis d’un beau jaune d'or, s’ouvrant comme des foilieules et ren- fermant quatre séries de graines. C’est donc vraisemblablement une Apocynacée. MM. Duparquet (n. 66) et Griffon du Bellay (n. 216) ont récolté plusieurs des variétés de l'arbre qui produit la Noix de Cola ou Kolat, c’est-à-dire le Cola acuminata KR. Br. (PI. jav. rar., 237 ; — Sterculia acuminata Paz. Beauv., FT. owar. et benin., X, AA, 1. 2h; — Siphoniopsis monoica Karsr., F1, columb., 139, t. 69). J'ai vu des échantillons de celte plante cultivée aux Antilles, à la Guyane, au Brésil; elle a sans doute suivi les nègres d'Afrique dans toutes leurs migrations. Il y a dans l’herbier des Jussieu, un rameau de cette espèce, qui porte le nom de Sterculia verticil- lata, de la main de Vahl. On sait que c’est sous ce nom que Schu- macher et Thônning l'ont décrite (Beskriv., 240). Ventenat la nomme $. nitida (Malmais., IE, 91), et Don (Gen. Syst., 1, 515), S.macrocarpa. Au Gabon, on vend ses fruits sous le nom d’Om- béné. Je ne dirai pas ici tout ce qu’on a écrit de cette plante inté- ressante ; on a généralement reproduit ce qui est publié dans la Flore d'Oware et de Benin de Palisot de Beauvois et dans la rela- tion du voyage de R. Caillé. Mais dans une note manuscrite d'Heudelot (n. 896), il y a quelques détails que nous croyons devoir copier, sur le C. acuminata. C’est, dit-il, «un arbre élevé de 15 à 20 mètres, à tronc cylindrique, droit, à rameaux serrés, un peu pendants, à feuilles d’un beau vert luisant, à fleurs rouge pourpre. Il croit en petite quantité sur les bords du rio Pongos. La véritable époque de sa floraison est de septembre à novembre ; je n’ai rencontré qu’un seul arbre qui eût quelques fleurs pendant le mois de juillet. Cet arbre, qui est désigné sous le nom de Kola par les diverses peuplades qui habitent le littoral de la mer, au delà de la Casamance, et sous celui de Vgourou par les habitants du Fouia-Dhiallon et ceux des bords de la Gambie, jouit d’une grande célébrité dans toute cette partie de l'Afrique. Son fruit, d’un goût d'abord amer, et laissant à la bouche, après l'avoir mâché, une ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON. 169 saveur semblable à peu près à celle du jus de réglisse, fait trouver l'eau excellente. Il est l’objet d’un commerce considérable dans tout l’intérieur de cette partie de l'Afrique. Les mahométans le regardent comme un fruit divin, apporté par le Prophète; aussi est-il exorbitamment cher dans les contrées éloignées de celles où cet arbre croît, telles que dans le Bondou et le Gabon. Il y aurait une foule de choses intéressantes à dire au sujet de cet arbre, dont il ne peut être ici question. Il en existe deux variétés : lune à fruits rouges, et l’autre à fruits blancs ; l’une et l’autre passent pour éloigner le sommeil, mais la dernière espèce est réputée posséder cette propriété à un plus haut degré. » On sait maintenant qu'il n'ya rien là de bien étonnant, depuis que M. Atifeld a trouvé, dans la Voix de Colu, la théine dont M. Daniell y avait soupçonné la présence (voy. Pharmac. Journ., VI, 150, 157, et Guibourt, Traité des drog. simpl., éd. 6, HT, 646). M. Griffon du Bellay à également pris sur le vivant une description de cette espèce, très- commune, dit-il, surtont au bord des eaux et dans tous les lieux humides. Là elle atteint de 6 à 8 mètres seulement. C’est un arbre peu ramifié, à branches d’un vert clair, avec çà et là des plaques brunes. Les feuilles sont d’un beau vert clair, très-gla- bres, luisantes. Les fleurs sont disposées en inflorescences définies, simulant des grappes dont chaque division ne porte que trois fleurs, avec «des bractées et des bractéoles en forme de petites cupules brunes, scarieuses». Le calice, à cinq ou six parties, est d'un blane jaunâtre, épais, tomenteux ; il prend en séchant une teinte de rouille et exhale une odeur douce, analogue à celle de l’abricot. Lors de l’anthèse, ses divisions s’étalent en étoile ; on voit alors qu'elles sont teintées en dedans, à leur base, de plaques d’un rose vif, Dans les fleurs mâles, le gynécée stérile est jaune, etil est entouré d’une dizaine d’anthères sessiles, disposées circulaire- ment, aux deux loges superposées, verticales, introrses, avec la face dorsale rouge. Le fruit est formé de cinq ou six carpelles dis- posés en étoile et supportés par un pédoncule commun, long de 3 à 5 centimètres, épais d'un centimètre ou plas. «Sa couleur de 479 ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON. rouille tranche avec la teinte vert clair des rameaux.» Les car- pelles sont verts d’abord, puis jaunes à la maturité. Ils ont de 8 à 40 centimètres de longueur, sur 5 à 7 de large, et 4 à & d’épais- seur; ils s'ouvrent longitudinalement suivant leur bord interne ou supérieur. L’épaisseur du péricarpe est de 2 millimètres environ ; il est doublé d’un endocarpe blanc qui, «se prolongeant sur les graines, forme leur épisperme». Il y a cinq graines pour chaque valve, et elles lui adhèrent par une large surface (rappelant la cicatrice ombilicale de la graine du Marronnier d’Inde). Dans celles de ces graines qu’a étudiées M. Griffon du Bellay, il y avait «un embryon renversé, à quatre cotylédons, roses d’abord, puis d’un rouge vineux, bordés d’une ligne plus foncée, presque noire aux lignes de contact. » Chaque graine, «de forme variable, comme les marrons, par suite de leur pression réciproque, pou- vait atteindre à centimètres dans ses trois diamètres, et quelque- fois plus. » Ces graines sont «très-recherchées sur toute la côte comme aphrodisiaques, ou au moins comme antihypnotiques, et employées quelquefois comme antidysentériques. Elles se ven- dent dans certaines localités jusqu’à 15 centimes la pièce. » M. Duparquet a rapporté du Gabon (n. 75) les feuilles d’une magnifique espèce de Cola, de la section Courtenia, à laquelle nous donnons le nom de € ? Duparquetiana, mais dont nous ne connaissons pas les fleurs. Quant aux feuilles, elles ont près d’un mètre de longueur, pétiole compris ; et encore nous ne savons si nous avons sous les yeux les plus grandes que porte l’arbre. Le limbe a ici environ 60 centimètres de longueur, sur un demi-mètre de largeur ; ilrappelle à la fois celui des €. ficifolia, heterophylla, Afzelii et quinqueloba. Mais l'espèce ne peut se rapprocher que des deux dernières, attendu que la base du limbe est cordée. Elle s’en distingue par ses dimensions et l’état des surfaces. D'abord, le limbe n’est pas glabre, comme celui du C. quinqueloba Garcke, mais il a des poils longs, mous et bruns sur la face inférieure. Is semblent limités au point de réunion de toutes les nervures, en dessous de la base de la feuille, Ces nervures palmées sont au nom- ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON. 171 bre de cinq grandes, également divergentes, ou à peu près, plus deux petites nervures qui se dirigent immédiatement vers le bord de la feuille qu’elles suivent quelque temps parallèlement. Les lobes sont au nombre de trois à cinq, les deux antérieurs ou l’un d'eux étant bien plus petits que les autres. Tous sont d’ailleurs entiers et longuement acuminés. Mais les nervures et toute la sur- face inférieure du limbe, d’une teinte blanchâtre uniforme, sont semblables à celles du C. argentea, autre espèce à feuilles com- posées que M. Mann a trouvée près de l'équateur. La collection du P. Duparquet renferme encore (n. 73), mais en feuilles seulement, le €. heterophylla Masr. (in Oliv. F1. trop. Afr., 1, 223, n. 7), espèce qui a été trouvée en Sénégambie par Heudelot, et à Madagascar par Boivin (?). Le C. ficifolia Masr. (op. cit., n. 6) fait aussi partie de l’herbier d’Heudelot (n. 720) qui l’a observé dans les forêts élevées du Fouta-Dhiallon et qui le décrit comme un arbre haut de 6 mètres, à tronc droit, d’un déci- mètre de diamètre, donnant des fleurs rouges en décembre. Son fruit, non décrit par M. Masters, fait, je crois, partie des collec- tions du Muséum. Il est composé, quelquefois du moins, de sept carpelles disposés en étoile et un peu réfléchis sur le sommet du pédoncule épaissi (long de 20, et large de 5 millim.). Chaque carpelle est à pen près de la forme d’un concombre, cylindrique et aiténué en pointe aux deux extrémités (long de 7 et large de 2 centim.).Sa surface est à peu près glabre, ferrugineuse ; son dos, arrondi, et sa nervure ventrale, proéminente, subcarénée. C’est par là que se fait la déhiscence, dans toute la longueur. On voit alors les graines, nombreuses, inégalement obovoïdes-compri- mées, sessiles, insérées par une large surface sur Pendocarpe, qui est intérieurement d’un brun pâle, lisse, luisant et comme vernis. Un embryon charnu, à cotylédons épais, obovales, comprimés, remplit toute la graine. Une seule espèce représente le genre Sterculia ; les habitants du Gabon, au dire de M. Griffon du Bellay (n. 286), la nomment Poboha. Elle n’est pas rare, d’après le P. Duparquet (n. 71), et 179 ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON. elle est couverte de fleurs en novembre, C’est le S. Tragacantha Lixos. (in Bot. Reg., t. 1353), qui a éte observé au Congo, sur le Niger, à Cape-Coast, à Sierra-Leone. Heudelot (n. 657) l’a récolté dans le Fouta-Dhiallon et dans les îles Bisagos. C’est un bel arbre, haut de quinze à cinquante pieds, et qui produit, assure- t-on, la gomme adragante du Sénégal. Probablement ce produit est l’un de eeux que l’on a décrits comme gommes Kutera et de Bassora. Il ne serait pas étonnant que les morceaux de ces gom- mes que l’on trouve çà et à dans les envois de gomme du Séné- gal provinssent précisément du $S. Tragacantha, l’avidité des Maures et «les nègres les poussant à augmenter le plus possible la masse et le poids des substances qu'ils vendent aux Européens. D'après M. Griffon du Bellay, les fruits frais du Pobolia sont d'un beau rouge écarlate ; il n'indique pas que les habitants du Gabon fassent de l’arbre ou de ses produits un emploi quelconque. A l’état frais, les feuilles sont vertes, avec un duvet brun assez abon- dant, surtout sur les pétioles; et leur face supérieure est verte, piquelée de blane, tandis qu’en dessous les nervures sont brunes. Jeune, l'inflorescence rappelle assez bien un cône de Houblon. Le fruit est connu depuis longtemps quant à ses caractères exté- rieurs. Intérieurement, son péricarpe est rosé el velu. Les graines sont ovoïdes et noirâtres, longues d’un centimètre environ. Leur tégument superficiel est brillant ; l'autre est mou, huileux, bru- nûtre. L'embryon a des cotylédons minces, doublés en dehors d'une couche épaisse d'albumen huileux. Le Sterculia cordifolia du Floræ Senegambiæ Tentamen (1, 79, t. 15), que j'ai vu entre autres dans la collection d'Heudelot (n. 82), a les fleurs mâles telles qu'elles sont représentées dans l’ouvrage que je viens deciter, et non telles qu'elles y sont décrites. Comme dans plusieurs autres Cola, les anthères y sont disposées sur un seul verticille et ont leurs deux loges verticates et super- posées. C’est donc au genre Cola que cette plante doit être rap- portée ; et ce qu’on dit des graines, qui auraientun embryon épais, sans albumen, ne ferait que confirmer ce fait. Je ne sais si elles ont ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON. 173 à la base un arille charnu el jaune, comme on l'assure, ou bien si celte partie, dont les nègres font, dit-on, leurs délices, est l’ana- logue de ce revêtement pulpeux de lendocarpe qui, dans plusieurs Cola, se prolongerait sur la semence. Toujours est-il que, comme l'Ombené, cette espèce a dû suivre les noirs de l’Afrique dans leurs migrations; car je ne vois pas de différence spécifique entre le C. cordifolia et un arbre que M. Mélinon a envoyé au Muséum, des bords du Maroni à la Guyane. D’après Heudelot, cette espèce est le T'abackhe des nègres du Cayor, et non pas leur V'dimbé. «Ce dernier nom, ajoute-t-il, s'applique à un grand arbre à feuilles pennées, qui doit être un Manguier, si j'en juge par un fruit que j'ai ramassé sous cet arbre. Le bois du Tabackhe ne peut non plus servir dans les constructions, parce qu'ila peu de dureté. Les nègres font des cordes avec son écorce. I croît dans tout le Cayor et dans les bois de la Gambie. » Heudelot a également rectifié {n. 456) ce quiest dit, dans le Floræ Senegambiæ Tentamen, du Sterculia tomentosa. Gette espèce «a de 10 à 45 mètres, et un tronc de 6 à 40 décimètres de diamètre, cylindrique, droit, un peu ouvert. Son port ressemble beaucoup à celui du Platane, ainsi que l’écorce, qui est blanche et se détache par plaques. Les fruits sont réunis par grappes de quatre ou cinq, calcéoliformes ; ils mürissent en décembre et janvier. Cet arbre, que M. Leprieur aurait désigné sous le nom de N’gourou et Kola, est bien éloigné de produire un fruit semblable à celui de ce dernier, qui est de la grosseur d’une noix, tandis que celui-là n’atteint pas le volume d'une noisette. D'ailleurs le N’gourou ne croît ni sur les bords de la Sénégambie, ni même dans le Bondou. Ce sont les gens du Fouta-Dhiallon qui apportent les fruits qu’on rencontre quelquefois dans ce pays. Le S. tomentosa est appelé Beppe par les Yolofs nègres du Cayor, où il est assez rare; mais il est très-commun dans le Bondou.» Barter a récolté la même espèce à Nupe. En dehors de ces genres, il n’y a, dans l’herbier du Gabon, qu'une seule plante du groupe des Buetinériées, le W'altheria americana L. (confondu avec raison dans le Flora of trop. Africa 474 ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON. (I, 235) avec les #7. africana Scuux., indica L. et pauciflora Hocusr.), espèce commune autour de notre comploir (Duparquet, n. 76; Griffon du Bellay, n. 177). | Les Malvacées proprement dites sont peu nombreuses. La plus remarquable, par la beauté de ses fleurs rouges, est l’Zsangué des Pahouins, c’est-à-dire l’'Hibiscus surattensis L. (Dup., n. 80; Gr., n. 201). On rencontre communément l'Urena lobata L. (Dup., n. 78; Gr., n. 171), le Sida urens L. (Dup., n. 79), le Sida rhombifolia 1. (Gr., n. 27, 83) et l'Hibiscus physaloides Guize. et Perr. (Dup., n. 81). Le Paritium tiliaceum À. S. H. porte au Gabon le nom d’Evonoué. M. Duparquet (n. 77) a récolté et M. Griffon du Bellay (n. 54, 689) a plusieurs fois cité cette belle Malvacée à fleurs jaune-soufre, qui croît abondamment sur les bords de la mer, comme une plante textile très-utile aux Gabo- nais. Son écorce sert à fabriquer de très-bonnes cordes. On en détache le fil en la faisant préalablement macérer dans l’eau. «J'ai vu, écrit M. Griffon du Bellay, une de ces cordes qui en- tourait un filet en fil d’ananas et que l’on pourrait confondre avec une corde de chanvre travaillée en Europe.» Avec de semblables cordes pour soutenir son filet, qu'il a d’ailleurs appris de nos ma- telots à garnir de plomb, le Gabonais fait d'excellentes pêches, et il a généralement renoncé à l’empoisonnement des cours d’eau par l’Zgongo, ou à la pêche, ou plutôt à la chasse du poisson, qu’il perçait autrefois à l’aide d’une grande sagaie. Il ne juge plus aussi indispensable que par le passé, pour faire un riche butin, de frotter préalablement ses mains d’un fétiche de pêche, jadis considéré comme tout-puissant, c’est-à-dire des feuilles de lArô-aroud ou Nymphæa Lotus, dont il a été question un peu plus haut (p. 165). Enfin, il y a au Gabon des Cotonniers cultivés. M. Griffon du Bellay a rapporté (n. 142) quelques échantillons de celui que l'on plante dans les terrains de la Mission. C’est une belle et bonne espèce, précieuse en ce sens que la matière textile se sépare avec une grande facilité de la surface de sa graine; caractère qui distingue le Gossypium barbadense L., auquel M. M. Masters (F1 trop. ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON. 475 Afr., 1, 210) donne pour synonymes les @. vihfolium Lawk (Dict., 1, 135), peruvianum DC. (Prodr., 1, 456) et punclatum Scaux. et THünn. (Beskr., 310). Tinacées. — Le Glyphæa lateriflora [G. grewioides Hook. r., Niger, 238, t. 22; — G. Monterroi Hook. r., in Bot. Mag., t. 5610 ; — Grewia lateriflora Dox., Gen. Syst., I (1831-1838), 549] paraît très-commun au Gabon, où MM. Duparquet (n. 82) et Griffon du Bellay (n. 131) l'ont abondamment récolté. Il y fleurit en novembre; il est indiqué comme un sous-arbrisseau à fleurs jaunes au Gabon ; tandis qu’'Heudelot le donne comme un arbrisseau haut de 6 à 8 décimètres, qui croit près des eaux courantes dans le Fouta-Dhiallon (n. 756). Ses fruits y mürissent en décembre. Sauf le fruit, cette plante semble extérieurement à peu près orga- nisée comme un Grewia; elle a des fleurs à quatre ou cinq parties. Le Corchorus acutangulus Lamx (C. polygonus Scnux. et Taônx. ; — C. alatus Dox), mauvaise herbe répandue dans une grande portion de l'Afrique tropicale, a été rencontré au Gabon (Dupar- quet, n. 88). Le Triumfetta rhomboides Jaco., autre mauvaise herbe de ces régions, y semble encore plus commune (Puparquet, n. 83). Comme cette espèce est extrêmement variable de formes et qu'ily en a un grand nombre d’autres qui lui ont été rap- portées, grâce à beaucoup d’intermédiaires, notamment les T. ve- lutina Van et mollis Scuum., je ne sais trop si je dois considérer comme espèce distincte ou comme variété particulière du T. angu- lata la plante dont je vais maintenant dire quelques mots et qui a été récoltée par MM. Duparquet (n. 8h) et Griffon du Bellay (n. 8), D’après ce dernier, les Gabonais lui donnent le nom de Gouw, et c’est aussi le nom spécifique que je lui attribuerai provisoirement. Dans le 7”. rhomboides, les aiguillons du fruit sont entremêlés d’un duvet blanc qui, dit M. Masters (F1. trop. Afr., 1, 258), est le plus constant caractère de cette espèce. Ici ce tomentum fait souvent défaut ; et quand il existe en petite quantité, on ne le voit guère, tant les longs aiguillans noirs, légèrement crochus, dont le péricarpe est parsemé, sont pressés les uns contre les autres. Quant aux 176 ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON. feuilles, elles sont grandes pour le genre, car elles atteignent un diamètre de 42 centimètres, dans tous les sens, Elles ont trois à cinq lobes peu saillants, inégalement dentelés, et sont 3-7-nerves à la base, plus ou moins arrondie ou cordée. Toute leur face infé- rieure est également recouverte d’une couche serrée d'un velouté gris pâle. Un autre caractère qui appartient à celte espèce (ou à cette variété), c’est la longueur de ses inflorescences, qui sont de grands épis de cymes multiflores, longs de 12 à 15 centimètres. Aussi les longs épis de fruits pressés représentent un cylindre noiratre, tout hérissé daiguillons, de 20 à 25 centimètres de longueur. Les fleurs sont étroites, allongées ; leurs pétales lancéolés sont plus courts que le calice; le nombre des étamines est presque défini; les ovules sont géminés dans chaque loge, et le style, grêle, est plus ou moins arqué vers son extrémité fort allongée. (Sera continué.) STIRPES EXOTICÆ NOVÆ 5 (CONTINUÉ DE LA PAGE 441.) 37. SARCOLÆNA BOJERIANA. Frutex, ut videtur; ramis gracilibus nigrescentibus breviter pubescenti-setosis ; foliis sublus cum alabasiris infloresceniiaque longius pallide fulvido-fulvescenti-villosis. Folia parva (ad 1 cent. longa, À cent. lala) alterna, brev'ssime (4, 2 mill.) petioïata, elhp- soidea integerrima subcoriacea fere avenia, supra glabrescentia. Süpulæ vix conspicuæ e cica ric'bas minutss notæ. Flores termi- pales pauci cymosi subeaviati (ad 4 cent. Jongi), singult cincti calyculo s. involucsllo obconice subcampanulato inæquali-dentato coriaceo crasso, intus dease s2tos0. Calyx glaber ; sepalis 3, imbri- calis, involucello tenuioribus subosovalis, ap'ce subtruncatis glabris. Petala caïyee 2, 8-plo longiora, in aïabasiro toria; limbo obovato ; longiuscule unguicu'ata. Sfamina œ , inæqueaiia, inlus paulo supra basin ureeoli breviter lateque tubuiosi recteque trun- cali inserus; filamentis cæierum hberis ; antheris ellipsoideis ; connectivo fuscato. Germen ut in genere. — In Madagascaria legit Bojer. (Herb. Mus. par.) Species a congener. adspectu omnino distincta, Malvaceas potius refert nonnullas v. Æermannias. 38. BUETTNERIA VITIFOLIA. Frutex seandens, ut videtur ; ramis teretibus, junioribus tomento brevi pallide ferrugineo velutinis ; cortice Imtus filamentoso (veri- similiter textili). Folia remote alterna, longiuscuie (ad 10 cent.) petiolata, late cordaia (limbo ad 45 cent. longo latoque), basi æquali v. inæquali-cordata, 5-7-nervia, inæquai-5, 6-v. sæpius 7-loba ; lobis inferioribus inæquati-incisis obliquis, apice plerum- que acuminalis ; lobo terminali cæteris longiore v. breviore (nune x. (16 janvier 1872.) 12 178 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. aborlivo), inæquali-rhomboideo, basi valde attenuato v. cuneato, ad apicem longiuseule sæpius acuminato, lateraliter lobato v. cre- naio ; submembranacea glabra; costa nervisque parce puberulis ramoso-anastomosantibus utrinque prominulis. Slipulæ lineares caducissimæ, Sæpius e cicatrice notæ. Gemmulæ foliiferæ paulo supraaxillares, folio 4 sæpe tantum evoluto (unde folia 2 subsu- perposita videntur). Flores parvi (vix + cent. longi) crebri in race- mos breves cymiferos pedunculatos disposili; peduneulis petiolo mullo brevioribus (ad 2 cent.) filiformibus, in axillis singulis flo- riferis fasciculatis v. subsuperpositis, uti sepala, pedicelli bracteo- læque, tenuiter fuscescenti-puberulis. Sepala 3-angularia, valvata; alabosiro conico, bast rotundato. Petala calyei subæqualia, an- ousteligulata, Stamina fertilia minima ; antherarum subglobosarum loculis discretis; sterilia paulo longiora ad apicem depresse conica. Germen minutum obtuse 5-gonum; stylo brevi erecto, apice minute capitato, 5-lobo stigmaloso. Fructus.....? — In Mossi-bé Malacassiæ legerunt Pervilléet Boivin (n. 2137), secund. ripas fluv. dict. Rivière des Tourtours, aug. 1848 floriferam. (Herb. Mus. par.) 39. BUETTNERIA BILOBA. Frutex (teste Bernier); ramis teretibus glabratis (nigrescen- tibus). Folia alterna ad summos ramulos breves approximata, longiuscule (ad 6 cent.) peduneulata; limbo e basi late cordata 5-nervia usque ad medium subovato ibique subæquali-2-lobo ; lobis 3-angularibus, apice obtusiusculis; apice ad imum sinum obtuso v. brevissime apieulato (ad 5 cent. longo latoque), margine subintezro membranaceo elabro penninervio reticulato. Flores ianoti. Fructus ad summos ramulos laterales longiuseule(3, 4 cent.) peduncnlati (peduneulo gracili glabro), breviter ovoidei (8 cent. longi, 2 cent. lai), basi obtusati, longitudinaliter 5-sulci aculeisque longe conicis (ad 4 cent. longis) rigidis echinati ; coccis 5, extus in sicco cinerascentibus, demum secedentibus singulisque ab apice ad basin elastice 2-partitis; dissepimento intus glabro evenio, STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 179 extus sublransverse venoso. Semina obovata glabra nigrescentia (immatura) ; hilo oblongo pallidiore ad angulum internum laterali, semineque 2-plo breviori (ad À cent.). — Crescit in Madagas- caria boreali, ubi legit Bernier (2° env., n. 361) prope ad Ling- vatou. (Herb. Mus. par. et Deless.) h0. SrercuziaA Tavia. Arbor (30-40-pedalis, teste Chapelier); trunco recto, sæpe cor- poris humani crassitudine, ad apicem ramoso; cortice læviusculo rubro, intus (sub epidermide griseo-albescente) glutinoso et (T'ilia- rum more) filamentoso. Rami teretes; cortice fuscato suberubes- cente striato. Folia alterna obovato-oblonga (ad 20 cent. longa, 10 cent. lata), ad basin leviter attenuata, apice plerumque rotun- data emarginatave subcoriacea integra, utrinque viridia, supra glaberrima, subtus glabra nisi ad axillas nervorum pilis paucis glomeratis instructa; penninervia laxe reticulato-nervosa; costa nervisque sæpius utrinque valde prominulis. Petioli (ad 4 cent. longi) basi apiceque incrassato-nodosi. Flores, ut videtur, «diœæci» (teste Chapelier), masculi ad ramos defoliatos terminales panieu- lati, 1. e. in axillis cicatricum foliorum supremorum ramuli race- moso-Cymosi; racemis singulis pedunculatis ; peduneulo cum ramis secundariis pedicellisquearticulatis tenuiter ferrugineo-pubescente. Florum masculorum calyx 3-sepalus, rarius 5-sepalus; foliolis obo- vato-lanceolatis, extus puberulis, intus valde concavis, valvatis deciduis. Stamina 15-30; antheris summæ columnæ erectæ in massam sphæroideam velulinam inordinate congestis, extror- sum rimosis. Cætera ignota.— Oritur in Malacassia ibique in sylvis costæ orientalis frequens, apud incolas Betsimiscaras et Belani- menes vocatos vernacule audit Tavia. Ligno rubello durissimo ad oryzam triturandam, neenon cortice filamentoso ad funes confi- ciendos utuntur indigenæ, Legit Chapelier, « anno reipubl. gallic. 12° ». (Herb. Mus. par.) 180 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ, LA. QuaraRiIBEA MARTIN. Arbor, ut videtur, ramulis novellis, cum petolis, pedunculis calycibusque, dense ferrugineo-velutinis. Folia alterna, elliphco v. obovato-oblonga (ad 45 cent. longa, 10 cent. lala), basi rotun- data v. sæpius leviter cordata, apice rotundata v. brevissime acu- minata (ea Ficorum nonnull. valde referentia), subintegra v. leviter sinuala, submembranacea, penninervia, basi 3-v. sub-5-nervia ; costa subtus medio sulcata; nervis incurvatis venisque valde reti- culatis subtus prominulis; supra glabrescentia (in sicco pallide virescentia), subtus rugulosa tenuiter puberula opaca. Petioli breves (4-1 cent.). Stipulæ membranaceo-subulatæ, rectæ v. leviter curvæ, petiolo 2-midio breviores, nune persistentes. Flores soli- tarii laterales suboppositifolii: pedunculo erassiuseulo subclavato (4, 2 cent. longo); bracteolis 2, 3, pedunculo plusminus alte inser- tis. Calyx tubuloso-campanulatus, in alabastro elongato-obovoideus (ad 2 À cent. longus) inæquali-5-dentatus coriaceus crassus, intus dense fulvido-sericeus. Petala calyce 2, 3-plo longiora obovata longe unguiculata, intus dense velutina, caduca. Columna stami- nea longe exserta (ad 5, 6 cent. longa). Fructus ignotus. — In Guiania gallica legit olim Martin. (Herb. Mus. par.) Species cum @. guianensi AugL., ut videtur, diu confusa; differt auteim ner vatione foliorum floribusque lateralibus solitariis, necnon perianthio et staminibus, et multo propius ad Matisias sane accedi. 2. Carponiprera Boivin. Arbor, ut videlur; ramis glabratis striatis parce lenticellis albidis linearibus notatis ; ramulis novellis, utique foliorum junio- rum pagina inferior, pelioli, mflorescentiæ rami calycesque, pal- lide ferrugineo-velutinis. Folia ovala, basi valde cordata, apice acufa (ad 10 cent. longa, 8 cent. lata), supra demum glabrata, subtus demum, nisi ad nervos, glabrala, membranacea inæquali- crénata, pepninervia, basi5-7-nervia, transverse reticulata ; costa, STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. i8l nervis venisque subtus prominulis, supra nonnihil (in sicco) eru- bescentibus. Petioli graciles (ad 5 cent. longi). Stipulæ lineari- subulatæ (ad ? cent. longæ). Flores crebri in racemos ramosos cymiferos terminales et ad folia suprema axillares, pedunculatos, dispositis. Calyxinalabastro ovoideus, apiculatus, valvatus, demum inæquali 3, 4-lobus. Petala 5, ovata, imbricata (in vivo alba, sicci- taie rubra). Stamina in flore masculo ad 20, erecla ; antheris basi- fixis; loculis ad marginem rimis longitudinalibus, apice demum confluentibus, dehiscentibus. Floris fœminei perianthium (ut e fructu videtur) ei masculorum conforme... Fructussiceus ovoideus, indehiscens (ad + cent. longus) styli basi minuta apiculatus, 2-o- cularis, 4-alatus; alis ad loculos singulos 2-nis dorsalibus adscen- dentibus, oblique obovatis membranaceis reticulatis (ad 2 3 cent. longis, 1 ! cent. latis). Semina in loculis singulis solitaria descen- dentia ovato-compressiuscula, extusdense fulvido-setosa; albumine oleoso ; embryonis centralis cotyledonibus late foliaceis. — Crescit in insula comoriensi Mayolte, ubi prope ad mare, ann. 1847- 1849, legit Boivin (exs., n. 3391), ad Longoni, Loujanr, Bandelli, Pamanzi. (Herb. Mus. par.) Nouonihil, ut e descript. videtur, affin. €. africanæ Masr. (FL. trop. Afr., I, 241), cujus folia haud cordata, inflorescentiæ extraaxillares, et capsulæ alæ (2-pollicares) pilosæ dicuntur. Là. CarponiPTenA? SCHOMBURGKI. Arbor (?); ramis glabratis, lenticellis albidis notatis ; ramulis ju- nioribus, uti petioli, nervi foliorum inflorescentiaque omnis, bre- viter denseqne pallide fuscescenti-stellato-velutinis. Folia alterna ovata late cordata (ad 20 cent. longa, 15 cent. lata), apice acu- tiuscula v. obtusiuscula integra subcoriacea penninervia, basi &-7-nervia, subtus prominule reticulata, supra parce, subtus ditius stellato-puberula. Petioli teretes (ad 8 cent. longi), supra ad basin canaliculati. Stipulæ lineari-subulatæ (ad 4 cent. longæ). Flores (mascult) im summis ramaulis et in axillis foliorum ramuli superio- 482 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. rum dense racemoso-cymosi ; bractelis bracteoisque brevibus subu- latis, cum calyce dense velulinis. Calyx valvatus crassiusculus, in alabastro subelobosus. Petala obovata paulo longiora. Stamina ©: filamentis erectis; antherarum erectarum loculis demum apice confluentibus, margine rimosis. Flores verisimiliter diœci ; fœminei ignoti. — Oritur in Guiana anglica, ubi legit Schomburgk (exs. n. 800). hh. BELOTIA INSIGNIS. Arbor excelsa; ramis terelibus, junioribus dense velutinis. Folia alterna (ea Triumfeitæ mollissimæ K. omnino æmulantia) elliptica v. ovaia, basi obtusiuscula, apice leviter acutata v. brevissime acuminata, minute dentata v. crenulata (cæterum charactere eis B. grewifoliæ conformia); nervis venisque crebris dense villosis peginaque interiore tota villosula. Limbus foliorum ramulorum superiorum ad 13 cent. longus, 8 cent. latus. Petiolusteres velu- tinus (4,2 cent. longus). Stipulæ lineari-subulatæ, petiolo 8, -plo breviores, caducæ. Flores crebri speciosi (violacei) ad summos ramulos et ad axillas foliorum superiorum in racemos breves cymiferos dispositi; eymis 1-paris ; bracteis inæquali-lanceolatis, integris v. mæquali-incisis villosulis, pedicellis subæqualibus ; ala- bastris extus villosulis (ad 4 + cent. longis) obovoideis (multo quam in spec. archetyp. obtusioribus). Petala quoque breviora, sepalis subæquilonga ; glandula basilari suborbiculari margine villosula. Stamina co ; filamentis elongatis; antheris ellipsoideis ; connectivo ellipüco crasso fuscato. Germen (an abortivum?) androcæo multo brevius ; stylo longe obconico, basi valde angustato, apice dilatato 2-lobo, valde papilloso (albido). — Species (a B. grewifolia, ut videtur , forum charact., trunci allitudine, necnon foliis sat dis- üineta) oritur in temperatis Andium mexicanorum, ubi legit Ghies- breght (exs., n. 356), octobr. et novembr. floriferam. (Herb. Mus. par.) STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 18à h5. HonckENyYA minor. Fraticulus humilis (ad 30 cent. altus) parce ramosus ; ramis alternis teretibus gracilibus. Folia quoad formam is À, ficifoliæ conformia, 1. e. 8-5-loba; inferioribus superioribusque simpli- cibus dentatis; lobis quam in archetyp. angustioribus tenioribus- que; pube tenui villosula simpliei stellataque pallide fuscata. Petiol graciles (1, 2 cent. longi). Limbus (ad 3, 4 cent. longus latusque) submembranaceus. Stipulæ lineari-subulatæ caducæ (ad < cent. longæ). Flores terminales pauci cymosi; cymis 1-paris ; bracteis 4 “ateralibus inæquali-ovato-acutis subcoriaceis villosulis. Calyx k-merus ; receptaculo ultra corollam haud producto; sepalisl'ineari- lanceolatis, extus sub apice in acumen breve cupuliforme glandu- loso-concavum productis, valvatis. Sepala calyce paulo longiora (ad 4 cent.) valde angustata, basi sessili nuda (ut videtur pallide vio- lacea). Stamina cum corolla inserta, sterilia © , capillacea ; fertilia pauca (7, 8); antherarum ellipsoidearum connectivo subglanduloso colorato. Germen elongatum (in flore viso 7-loculare) ; stylo ad apicem leviter dilatatotubuloso denticulato. Fructus pedunculatus oblongus (immaturus) dense setosus; setis (in sicco fuscatis) rigi- diusculis; pericarpio (ad 2 ? cent. longo, 4 cent. lato) utrinque obtuso, inter semina (immatura) spurie septato. — Planta 7. fici- foliæ imprimis omnium partium magnitudine distinctissima, Trium- fettas nonnullas adspectu et fructu valde refert ; ad Aæim, secus cos- tam guineensem lecta fuit, anno 1830, a D'Joly, in itin. Cap. Bang. (Herb, 4d. Br., nunc Mus. par.) h6. Marzea Bussyana. Frutex, ut videtur; ramis gracilibus glabris nigrescentibus striatis. Folia alterna elliptico-lanceolata (ad 9 cent. longa, 4 cent. lata), basi leviter inæquali-angustata, ad apicem acaminata; summo apice obtusiusculo ; integerrima subcoriacea glaberrima penninervia venosa; nervis aliernis, subtus prominulis ; axillis sin- gulis glandulam minutam prominulam brevissime pubescentem 184 STIRPES EXOTICÆ NOVEÆ. lovenüibus. Petiolus brevis {ad 4 cent.) compressiuseulus. Flores parvi glabri (ad 6 miil, longi) in eymas pervas racemiformes petiolo paulo breviores pauciflorasque dispositi; pedicello brevi (8 mill.) articulato. Germen subovoideum, Â-ovulatum. Calyx brevis cupuliformis inæquali-5-crenatus. Petala 5, linearia cras- siuscula, valva!a. Siamina totidem pavlo breviora ; connectivo ultra loculos lineares in laminam brevem obtuse 3-angu'2rem producto. Stylus filiformis glaber, ad apicem sigmatosum leviter papilloso- dilatatus. — Oritur in Nova-Caledonia, ubi legit cl. Pancer. Species Zhytidandræ À. Gray (quæ Marleæ species) sine dubio proxima et forte ejus pro var. habenda; differt imprimis foliis latioribus multoque minus ad basin inæquali-angustatis floribusque glabris multo minori- bus 3-ploque angustioribus. h7. SaLacra PANCHERI. Frutex (3-metralis, teste Pancher) ; ramis gracilibus, uti planta tota, glaberrimis ; cortice cinerascente griseo ; ramulis angulato- sulcatis, Folia (an 2-stiche ?) alterna, breviter (ad 1 cent.) petiolata; petiolo angulato ; Himbo lanceolato (ad 40 cent. longo, 3, 4 cent. lato), utrinque aculalo ; summo apice nune obtusiuseulo ; integer- rima membranacea glaberrima, supra dense viridia, subtus palli- diora, penninervia; nervis remote alternis ; venis vix conspicuis. Flores polygami axillares racemosi; racemis petiolo subæqualibus axillaribus solitarns v. 2-nis; rachi gracili, bractearum cicatri- cibus crebris notalo, nune flores solitarios, nune cymas 2-paras allernas gerente. Floris hermaphroditi calyx brevis; foliolis obtu- sis, imbricalis. Petala 5, obtusa, calyee 2, 3-plo longiora, apice oblusa, in corollam subcampanulatam conniventia, imbricata. Stamina 8 (v. rarius in flore masculo 4, 5), disco breviter tubuloso interiora; filamentis ereciis ad apicem plus minus conniventibus ; antheris brevibus obtusis, 2-rimosis. Germen intus disco leviter basi adnatum, 2-loculare; loculis nunc incompletis, 2-ovulatis ; ovulis in floribus masculis, gynæcco breviore depauperato v. sub- abortivo, ad loculos singulos solilariis, affœtis (7). Fructus basi STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 155 perianthio haud auto munilus, piriformis v. forma nunc varius, oblongus v. inæquali-obovoideus, apice obtusus v. breviter api- culatus, basi plerumque Ereviter attenuatus (ad 3-8 cent. longus, 2-h cent. latus), demum siccus glaber ; pericarpio tenui fragili, inde- hiscente (demum ruplo?). Semina pauca (1-4), in loculo unico (dissepimentorum aborlu) adscenden'a subparietalia, oblonga (2 © cent. longa, 1 + cent. lala), magna ex parte arillo (umbilicali?) sacciformimæquali-lobato submembranaceo carnosulo (rubro, teste Pancher) veslia; testa extus glabra ; albumine copioso carnoso; embryone axili paulo breviore(virescenie); cotyledonibus oblongo- Janceolatis ; radicula apice obtuso incrassata. — Crescit in Novæ- Caledoniæ sylvis, ubi novembre floriferam legerunt Vieillard (exs., n. 189, 2298), ad Kanala, et Pancher. (In Mus. neo-caled. herb., n. 237.) Species quoad folia speciei austro-africanæ (Diplesthes Harv.) affinis, differt, ut videtur, imprimis fructu. Semina, ut in Calypso, certe albu- minosa. A8. Pisonia magor. Arborea (?) ; foliis amplis (ad 55 cent. longis, 10 cent. latis) lanceolatis, basi et apice sensim acutatis; limbo subcarnoso gla- berrimo, repande remoteque crenato; costa crassa in sicco promi- nula; nervis remote pinnatis obliquis; venis vix conspicuis ; petiolo crasso (ad 6 cent. longo) tereti, supra canaliculato. Flores e ligno orti, sammis pedunculis (in specim. suppet. geminalis) teretibus glabris (ad 40 cent. longis) cymoso-racemosis. Calyx in alabastro obconico-clavatus crassus glaber, apice 5-dentatus, valvato-redu- plicatus, glaber € cent. longus). Stamina ad 20; filamentis ima basi in annulum brevem connatis, cæterum liberis erectis ; antheris ovalis, Introrsum 2-rimosis. Germen liberum, basi disco tenuissimo cinctum; ovulo subanatropo subereclo; stylo erecto ad apicem incrassatum lateraliter stigmatoso ; papillis viscosis cum stamine uno sub opposito cohærentibus. Cætera ignota. — Ad insula Rawak, in Uraniæ itinere, ann. 1817-1890, legit C. Gaudichaud. (Herb. Mus. par.) (Sera continué.) NOUVELLES ESPÈCES DE PLANTES DE LA COLOMBIE Par le docteur A. POSADA (Arango). PROTÉACÉES. . ANpripeTaLun YoLomBo ; foliis alternis petiolatis, obovato- oblongis, obtusis vel subacutis, basi attenuatis, dense elevato- reliculatis, coriaceis, subundulatis, supra glabris, subtus cum racemis calycibusque einereo-tomentosis ; racemis axillaribus ter- minalibusque folia superantibus, densifloris; pedicellis calycem æquantibus ; stylo calycem subæquante. Calyx 2 lin. longus. Nux olobosa, diam. 2 poll.; putamine 1-spermo suberoso, 2 lin. crasso. Semen globulosum. Folia (incluso petiolo, 10-12 lin. longo) 5-8-pollicaria, 3 poli. lata. Floret septembre januarioque. C’est un arbre de 4 à6 mètres de hauteur, qui croît spontanément dans les montagnes qui entourent la vallée de Médellin (Nouvelle-Grenade), à 2000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Ses fruits, qu'on cueille avant leur complète maturité, fournissent une grande quantité de fécule très-blanche, usitée pour amidonner le linge. COMPOSÉES, 2. TAGETES APETALA ; annua, glandulosa glabra; caule erecto, ramoso strialo; ramis foliisque inferioribus oppositis, superioribus alternis ; foliis pinnatisectis, circiter 10-jugis, cum impari; seg- mentis inæqualibus lineari-lanceolatis, utrinque acutis, acute ser- ratis; Capitulis terminalibus, solitariis vel geminis; pedunculis elongatis subeylindricis ; involucro oblongo (13 mill. lato), 5-den- tato, cireiter 80-foro ; floribus omnibus tubulosis. Achænia com- pressa, paleis 5 membranaceis subæqualibus obtusisque coronata. Croît à Médellin, à 1800 mètres de hauteur; abonde surtout dans les champs labourés, après la récolte du Maïs. On l’emploie pilé, comme rubéfiant. SUR LA SÉCRÉTION ACIDE DE QUELQUES DROSÉRACÉES, 157 LÉGUMINEUSES. 3. Cassia (Chameæfistula) menezuwexsis; foliolis 6, 7-jugis obovato-oblongis, obtusis, subtus cum ramulis petiolisque hirtis, superne subglabris; glandulis inter omnia foliolorum paria ; racemis axillaribus terminalibusque; leguminibus teretibus (6 cent. long., 40 mill. lat.) subtorulosis valde mucronatis, glabris, indehiscentibus ; loculis pulpa parca faretis. Arbrisseau de 2 à 3 mètres de hauteur. h. Cassia (Chameæfistula) xpuus. Arbor ; foliolis 10, 11-jugis lanceolatis, basi angustatis æqualibusque, apice acutis mucronu- latisque, supra glabris, subtus cum petiolis pedunculisque pu- bescenti-hirtis; glandulis nullis; corymbis paniculatis. Legumina subtetragona, elongata (24 cent. longa, 12 mill. lata) nigra, glabra, ægre dehiscentia ; exocarpio solo pulposo. Croît à Médellin {1500 mètres), où on lui donne le nom de Canafistula macho. Les enfants mangent la pulpe et même l’épiderme du fruit. + SUR LA SÉCRÉTION ACIDE DE QUELQUES DROSÉRACÉES. Les glandes capitées dont les feuilles des Droséracées sont chargées, ont une organisation toute particulière, en ce sens que la tige qui supporte leur tête est parcourue par un faisceau de vaisseaux spiralés, ainsi qu’on l’a démontré depuis longtemps pour les Drosera, et que M. A. de Soland l’a récemment con- firmé pour le Drosophyllum lusitanicum. Or cette structure singu- lière s'accompagne ici d’un caractère particulier de la sécrétion glanduleuse. Je me rappelais avoir vu autrefois cultivé dans une serre un très-beau Drosera australien (que je crois être le D. pe- data), dont l’abondant suc sécrété était à la fois sucré et aci- dule. J'ai observé à peu près la même saveur, moins douce et 188 NOTE SUR LE GENRE MAIVELLA. plus acide, sur un Drosophyllum lusilanicum que j'ai obtenu de semis en 1869. Le produit de ses glandes rougissait franche- ment le papier de tournesol. Ce fait une fois constaté, je touchai avec le même papier réactif les feuilles des D. rotundifolia, dans la forêt de Monimorency, et je vis que toutes le rougissaient plus ou moins énergiquement, elalors même que la saveur acidulée de la sécrétion n'était pas perceptible au goût. NOTE SUR LE GENRE MALV'ELLA. MM. Spach et Jaubert ont établi, en 1859, dans les Zllustra- tiones plantarum orientalium (V, 47,1. 4hh), le genre Malvella pour le Malva Sherardiana KL. (Spec., 1675), espèce de Syrie, d'Asie Mineure, de Macédoine, ete.; tout en reconnaissant que celte plante doit s'éloigner des Mauves proprement dites, dontelle différerait par ses stigmates capités, ses péricarpes peu comprimés et peu épais, et la brièveté de la columelle centrale dont ils se déta- chent facilement. Ajoutons à cela que leur pédoncule floral porte, vers sa partie supérieure, un court involucelle ou calicule de deux ou, plus souvent, de trois bractées assez petites. Malgré la pré- sence de ces organes, MM. Bentham et J. Hooker disent de la plante dont il s’agit : « Aalvella Jaus. et Sracn est vera Sidæ » species, bracteolis 2 in pedicello minimis non obstantibus. Ovula » et semina, ex Spachio, loc. cit., erecta, nos tamen semper sus- » pensa more $idæ vidimus.» Quant à la divergence d'opinion des auleurs cités, au sujet de ce dernier caractère, elle n’est pas si grande qu’on pourrait le penser au premier abord ; et l’on peut dire que sur ce point, tout le monde a également raison. Il n’était pas vraisemblable qu’un auteur aussi scrupuleusement exact que M. Spach eût décrit des ovules ascendants, alors qu'ils sont des- cendants. Et eneffet, sur certains des échantillons qu'il a eus lui- même à sa disposition, nous avons vu que lovule, et surtout la NOTE SUR LE GENRE MALVELLA. 159 jeune graine, peuvent être et sont positivement ascendants. L'âge des fleurs observées y fait sans doute beaucoup, mais aussi, sans que l’âge diffère sensiblement, le degré de gynobasie des styles. Quand cette disposition est fort accentuée, l'ovaire devient plus ascendant dans sa portion périphérique, et l'ovule suit le mouve- ment. Quand, au contraire, l'insertion du style se fait un peu plus haut sur le bord interne de l'ovaire, l’ovule (ou la graine) devient plus ou moins descendant, comme l'ont vu MM. Bentham et Hooker. On pouvait s'attendre à rencontrer des directions inter- médiaires ; et en effet, il arrive assez souvent que la graine soit horizontale, transversale. Il va sans dire, d’ailleurs, qu'ici, comme dans tant d’autres cas analogues, «à un ovule ascendant, à mi- cropyle extérieur et inférieur, correspond un ovule descendant, à micropyle supérieur et intérieur ». Il en résulte que la direction absolue de lovule perdra beaucoup de la valeur qu’on lui a attri- buée pour séparer, dans les Malvées, des groupes secondaires, tels que celui des Eumalvées et celui des Sidées. Si maintenant nous cherchons de quel type on pourrait rappro- cher un Malvella, alors que ses ovules sont ascendants, nous trou- vons exactement son organisation dans certaines espèces du genre que M. Asa Gray a désigné, en 4848 (in Plant. Fendler., 2), sous le nom de Malvastrum. Lorsque les fleurs de ce groupe ont un calieule de deux ou trois petites bractéoles, comme il arrive fréquemment, leur périanthe, leur androcée et leur gynécée, avec ses stigmales capités, sont tout à fait ceux du Malvella. I y à, il est vrai, une légère différence dans la consistance du péricarpe qui, dans le Malvella, est peut-être un peu plus turgide, un peu moins comprimé et moins rigide que celui de la plupart des Mal- vastrum. Toutefois nous ne voyons pas là de caractère suffisant pour distinguer un genre, mais tout au plus une section qui pour- rait être caractérisée par les traits d'organisation du péricarpe dont uous venons deparler, et par ce fait que l’ovule y peut être trans- versal ou même descendant. D'ailleurs le port, le feuillage et le mode d’inflorescence sont les mêmes dans le Malvella que dans 190 NOTES SUR LES TILIACÉES. certains Malvastrum. Si l’on conserve ce dernier genre, à cause de ses stigmates capités, le nom de M. Sherardianum pourra être appliqué à la plante d'Orient; et le genre cessera d’être limité à l’Afrique australe et à l'Amérique. Si, au contraire, on pense, comme nous le faisons, que la forme de la région stigmatique est insuffisante dans cette famille pour caractériser un genre et qu’on a, à l’aide de semblables traits, poussé trop loin la division géné- rique dans une famille telle que celle des Malvacées, le M. Sherar- diana fera, comme les Malvastruin eux-mêmes, retour au genre Malva, dans lequel l'avait laissé Linné. NOTES SUR LES TILIACÉES. Après les travaux spéciaux publiés dans ces dernières années sur eette famille, notamment par MM. Bentham (in Journ, Linn. Soc., V, Suppl.) et Bocquillon (in Adansonia, VII, 17), nous n'avons que peu de chose à dire sur [a valeur de quelques genres conservés jusqu'ici et sur celle des tribus ou sections admises par les auteurs que nous venons de citer. Celles qu’a établies M. Boc- quillon sont trop nombreuses, à notre sens, ettrop peu nettement caractérisées. Dans la classification de M. Bentham, les tribus fondées sur la forme que prend le réceptacle floral entre le pé- rianthe et l’androcée, très-tranchées dans les genres types, s’atté- nuent malheureusement vers les limites des groupes secondaires, comme nous en verrons plusieurs exemples, en étudiant indivi- duellement quelques-uns des genres de cette famille. Corcaorus. — Ce genre est en partie décrit d’une façon incom- plète dans les ouvrages les plus récents, notamment dans le Genera de MM. Bentham et Hooker (p. 235). Il est placé parmi ceux dans lesquels l'insertion de l’androcée est la même que celle de Ja corolle, le réceptacle ne présentant aucun allongement entre ces deux verticilles. Le fait est que, dans beaucoup de Corchorus, il en est ainsi; mais les choses sont tout autrement disposées dans cer- NOTES SUR LES TILIACÉES. 191 taines espèces anéricaines et australiennes. Ainsi, dans celles de la section Guazumoides, notamment dans le €. hirsutus L., de l'Amérique centrale, au-dessus du périanthe, le réceptacle prend la forme d’un étroit cylindre, dont le sommet se dilate en un cha- piteau circulaire et disciforme. C’est sur cette dilatation que s’in- sérent le gynécée et, autour de lui, les étamines en grand nombre. Peut-on néanmoins séparer ces Corchorus deslautres espèces? Et de la sorte, ce genre se trouve appartenir par certaines de ses espèces aux Tiliées telles que les entendent MM. Bentham et Hooker, et par certaines autres, aux Gréwiées des mêmes auteurs ; car la différence entre les Gréwiées et les Tiliées consiste précisé- ment en ce que le réceptacle forme, entre les étamines et les péta- les des premières, une sorte d’entre-nœud allongé, lequel manque dans l’autre tribu. Il en résulte que, si commode que puisse être généralement cette subdivision dans la pratique, nous sommes forcé de ne pas lui accorder une valeur absolue, et nous ne pourrons faire des Gréwiées et des Tiliées que deux sous-séries dans un même groupe. Encore le genre Corchorus se trouvera-t-il, pour ainsi dire, à cheval sur l’une et sur l’autre. Dans le groupe des Tiliacées dites Hétéropétalées, il en sera à peu près de même; et dans des genres d’ailleurs fort naturels, la configuration du réceptacle sera sujette à variation. Les Sloanea, par exemple, ont ordinairement, entre le périanthe et le gynécée, une dilatation conique ou hémisphérique et glanduleuse du récep- tacle; et c’est dans les trous de ce disque que s’insèrent les éta- mines. Mais dans les Blondea de L. C. Richard, qui sont rapportés avec raison au genre Sloanea, cette sorte de dilatation du récep- tacle disparait. Quant aux Élæocarpus, ils constituent le type d’une tribu distinguée de celle des Sloanéées par l'existence d’un entre- nœud intermédiaire au périanthe et à l’androcée. Cette sorte de colonne réceptaculaire, comparable à celle des Gréwiées, est facile à apercevoir quand elle présente une certaine longueur. Mais alors que, comme il arrive dans certains Elæocarpus océaniens, toute la masse du réceptacle est fort déprimée, son sommet glanduleux, 192 NOTES SUR LES TILIACÉES. discifère, arrive au contact de la base des pétales, et l’on ne sait plus trop, en l’absence du fruit, si l'on a affaire à un véritable Elæocarpus ou à une Sloanéée. Pour celte raison encore, nous rapprocherions, comme sous-séries peu distinctes, dans un seul et même groupe, les Sloanéées et les Elæocarpées. Ajouions un autre fait à l'organisation des Corchorus. Leur placentation est souvent pariélale ; mais d’une façon obscure. Les loges ovariennes sont seulement un peu incomplètes vers le centre. Ce qu'on n’a pas dit touteïois, c’est que dans plusieurs Guazu- moides, les placentas, peu proémiments, laissent une large cavité au centre de l’ovaire. A cet égard encore, le genre Corchorus.est fort incomplétement déerit. Mais ces deux faits de la placentation pariéiale très-accentuée et de la forme étirée, puis discoïde, du réceptacle floral, étant connus, nous ne pouvons maintenir le genre Velloa, que nous avons autreiois proposé pour une plante australienne ; et nous pensons maintenant qu'il doit êice réintégré parmi les Corchorus, et non placé à côté des Sparmannia. 1 n’a pas, comine on l’a pensé, les péiaies insérés avec les étamines ; et il est d'autant plus étonnant que l’on ait négligé dans les Gua- zumoides cette différence d’iaserüon du périanthe et de l’androcée, que la forme parüculière du torus dans je C. hirsutus était très- nettement indiquée par M. Grisebach, dans son Flora of British West India (p.97), en 1864. Les Aristotelia représentent, comme nous l'avons dit dans les Lecons sur les familles naturelles de Payer, le type d’une auire sous-série parmi les Elæocarpées, à cause de leur périgynie, c’est-à-dire de la forme nettement con- cave de leur réceptacle. Carroniprera. — Ce genre, établi par M. Grisebach (in Mem. amer. Acad., VII, 465), est mal connu en ce sens que ses fleurs sont décrites comme hermaphrodites. Elles sont cependant polygames ou dioiques. Le fait estnon-seulement ceriain dans le €. cubensis, car je crois pouvoir rapporter à cette espèce la plante que M. Sprace a distribuée dans ses Plantæ exs. æquat., sous le n. 6260, comme Euphorbiacée d'un nouveau genre, et dont les fleurs sont unique- NOTES SUR LES TILIACÉES. 193 ment mâles ; mais encore la diœcie est complète dans les deux espèces que nous avons récemment décrites (p. 180} sous. les noms de €. Schomburgkii et Boivini. C’est là un caractère de plus pour séparer ce genre des Berrya auxquels ils ressemblent beau coup et dont on n’en fera plus lard peut-être qu’une section. Dans le C. Boivini, ily a certainement des fruits tri- ou quadriloculaires et pourvus de six ou huit ailes. La séparation des sexes est encore un lienentre les Tihacées et les Euphorbiacées. Nous connaissons déjà des fleurs unisexuées dans certains Ælæocarpus. Le fait existe excéptionnellement dans les Antholoma. Il est fréquent, sinon con- stant, dans les Carpodiptera et les Solmsia ; 1 semble l'être dansle nouveau genre dont nous allons dire actuellement quelques mots. Vasivæa. — Nous proposons ce nom générique pour une plante des collections brésiliennes de M. Spruce, distribuée sous le n. 3283, et qui est intéressante en ce sens qu’elle tient, parmi les Tiliées ou les Gréwiées, comme type dicline, amoindri, la place qu'occupent les Carpodiptera parmi les Brownlowiées. Dans ce genre, dont la caractéristique va suivre, le calice est formé de sépales libres jusqu'à la base, et non gamosépale et campanulé, comme dans les Berrya, Brownlowta, etc. Les anthères ont les loges distinctes, et non finalement confluentes, comme celles des Carpodiplera. L'ovaire, entouré d’étamines plus ou moins rudi- mentaires, globuleux, très-chargé de poils, ne présente pas de traces d'ailes, et il semble probable que le fruit en est dépourvu. De plus, dans la fleur mâle adulte, les élamines sont portées par un pied court, sur les côtés duquel se moulent les bases des pétales qui présentent, par conséquent, à ce niveau, une petite facette sur leur face interne; rudiment de la plaque glanduleuse, à bords ciliés, qui est si prononcée dans les Grewia, Erinocarpus, et autres types analogues. VASIVÆA. Flos masculus sæpius {-merus; sepalis 4, liberis, coriaceis, valvatis. Petala totidem libera sublanccolata, basi intus leviter x. (12 février 1872.) 13 194 NOTES SUR LES TILIACÉES.- glanduloso-scutellata et piloso-marginata, imbricata.-Receptaculum demuumn ultra corollæ insertionem in columnam brevem elevatum, apice stamina © gerens; filamentis nisi vix ima basi liberis; an- tberis extrorsis suborbiculatis ; connectivo lato colorato; loculis linearibus rimosis haud cenfluentibus. Floris fæminei perianthium ul in mare. Stamina © , hypogyna, quam in flore masculo breviora, aut ananthera, aut antheræ loculis 4, 2 (fertilibus?) parvis donata. Germen subsessile subglobosum dense hirsutum; stylo brevi mox in ramos inæquilobatos diviso ; loculis ovarii 4 ; ovulo in singulisA, sub apice inserto descendente ; micropyle extrorsum supera. Fruc- tus...? — Arbor? nisi ad nervos inflorescentiamque glabra; folüs alternis simplicibus, basi leviter obliqua 3-nerviis; stipulis parvis eaducis; floribus masculis crebris in racemos terminales cymiferos longiusculos bracteatos, vel nune foliatos, dispositis; fœminis paucis v. solitariis. VASIVÆA ALCHORNEOIDES. Arbor, ut videlur, ramis ramulisque graeilibus, nune cernuis, uli planta fere tota glaberrimis. Folix remotiuscule alterna, :bre- viter (1, 2 cent.) petiolata; stipulis caducis (?)}; Hmbo ovato- acuto (ad 10 cent. longo, 5 cent. Jato), basi plus minus cordato, apice breviter acuminato, subintegro v. remote crenulato, mem- branaceo glabro, penninervio, basi sub 3-nervio, reticulato-venoso. Stipulæ parvæ subulatæ, caducæ. Flores masculi in racemos ter- minales subcernuos (5, 6 eent. longos) cymiferos dispositi ; eymis bractea parva v. nune folio parvo (2, 4 cent. longo} sufful- tis; floribus crebris pedicellatis ; rachr, pedicellis alabastrisque ferrugineo-puberulis. Calyx globosus v. brevissime apiculatus, de- mum subcampanulatus ; foliolis demum usque ad basin solutis. Petala (in sicco rubra) calyce paulo longiora lanceolata tenuiter nervata. Flores fæminei axillares, solitari v. pauci paulo majores, breviter pedicellati; calyce et corolla fere marium. Stamina © ; connectivo in flore maseulo suborbiculari fuscato ; filamentis brevi- bus anantheris v. in flore fœmineo antheris parvis (fertilibus ?) NOTES SUR LES TILIACÉES. 195 donatis. Germen breve subglobosum ; styli brevis lobis 4, corru- gato-subpetaloideis (in sieco purpurascentibus). — Crescit in Ame- rica tropica, ubi legerunt Spruce (n. 3283), ad flumen Vasiva (4853-54), et Schomburgk, in Guiana anglica, ad Pirara (ASH 1842), n. 145, 232. TricHosPerMuM. -— Je ne sais pourquoi plusiéèurs auteurs ont écarté ce genre de la famille des Tiliacées pour le reporter parmi les Bixacées. Si c’est à cause de la placentation pariétale, je dirai qu’elle est‘tout aussi prononcée, où même davantage, dans un-grand nombre de Tiliacées proprement dites. D'ailleurs le genre Belotia est admis sans hésitation comme Tiliacée par les mêmes auteurs qui rejettent les Trichospermum ; et j'avoue que je ne puis trouver entre ces deux types aucune différence de valeur générique : même fleur, mêmes graines chargées de poils ; même fruit capsu- laire, loculicide et bivalve. L'expansion ailée, un peu prononcée, de la région supérieure da péricarpe, dans l'espèce de Trichosper - mum que M. À. Gray avait nommé Diclidocarpus, ne saurait avoir une grande signification, car le fruit, plus large que long, du T. javanicum est lout à fait dépourvu de prolongement ailé. Si done le genre Trichospermum à été placé jusqu'ici dans une autre tribu que le Belotia, c’est qu'on n’a pas vu, sans doute, que, dans les fleurs du premier, l'insertion des étamines ne coïncide pas avec celle des pétales, et que ces derniers présentent, comme ceux des Grewia, une plaque basilaire intérieure, qui se moule sur une facette correspondante de lentre-nœud interposé au périanthe et à l’androcée. Dipcoparacru“. — Ce genre ne pourra être conservé. Il se dis- tingue, il est vrai, des Columbia anciennement connus, par son fruit velu, à cinq ailes verticales, ligneux, cloisonné, et dont les carpelles ne se séparent pas les uns des autres à la maturité. Mais, à cet égard, il y a un intermédiaire entre les vrais Columbia et le Diplophractum : c'est le C. T'eysmanni Hassk., dont le fruit ligneux, indéhiscent, glabre, est tout à fait construit comme celui du Diplo- 196 NOTES SUR LES TILIACÉES. phractum. Ce dernier ne pourra constituer une section dans le uenre Columbia qu'à cause de la configuration singulière de ses slipules. DeBouzeria. — C’est 1à encore un genre qui devra disparaitre. Très-voisin des T'ricuspidaria et des Crinodendron , il pouvait-peut- être passer pour en être distinct, tant que l’on ne connaissait que la première espèce décrite, le D. campanulata. Son fruit est, en effet, à la fois septicide et loculicide. Mais dans les fruits des au- tres espèces néo-calédoniennes, qui ont été récoltés en abondance par M. Delacour, la déhiscence est purement loculicide, comme dans les Tricuspilaria chiliens. Les coques épaisses de l’endo- carpe se séparent avec une certaine élasticité en deux moitiés, mais ne se quittent pas les unes les autres. Restent, pour distinguer les Dubouzetia comme section dans le genre Tricuspidaria, quel- ques différences de détail dans la forme des organes floraux, et cette sorte d’arille chalazique qui a été observée jusqu'ici sur les grai- nes de lousles Dubouzetia connus. Mais ce caractère a en lui-même peu de valeur, ear il existe dans certaines espèces de Gomphia ou d'Ochna, tandis qu'il manque totalement dans les autres. Dans les Tricuspidaria, le tégument séminal supertficiel s’épaissit assez uni- formément dans la plus grande portion de son étendue. D'ailleurs, il me semble que le nom générique de Crinodendron devra, vu son ancienneté, être préféré à celui de T'ricuspidaria. LE n CYATHIUM DE L’'EUPHORBE (EUPHORBIA L.) EST-IL UNE FLEUR OU RÉELLEMENT UNE JNELORESCENCE ? Par M. Eug. WARMING (!). Il y a deux opinions différentes sur la manière d'envisager Pin florescence (le cyathium) de l'Euphorbe. L'une est celle de Linne, d’après laquelle le cyathium est une fleur à périanthe gamophylle, à élamines nombreuses avec filet articulé, et ayant un pistil. L'au- tre est celle de Brown, qui d’abord fut avancée comme supposition par Lamarck et par A. L. de Jussieu, mais qui, sous une forme améliorée et bien motivée, fut plus tard ultérieurement développée par Rob. Brown. D'après cette manière de voir, le cyathium est une inflorescence, le périanthe de Linné un involucre, chaque éta- mine une fleur mâle, constituée par une seule étamine centrale, qui manque de périanthe et est munie d'un pédicelle (c’est-à-dire la partie qui est au-dessous de l’articulation du filet). Les écailles qui se trouvent entre les cinq faisceaux de fleurs mâles sont les bractées de celles-ci, et le pistil est une fleur femelle. Cette opinion de Rob. Brown fut partagée par Rœper, A. L. de Jussieu, Wydler et presque tous les autres botanistes de ce siècle. On a donc cru géné- ralement, dans notre siècle, que le cyathium était une inflores- cence, jusqu'à ce que Payer et Baillon aient combattu cette opinion (4) Cette question ayant été proposée à Copenhague comme sujet de concours, l’auteur à publié un mémoire qui a, croyons-nous, obtenu le prix, et qu'il a fait suivre d’un résumé en français. Nous reproduisons ce dernier dans la plus grande partie de son étendue, en supprimant seulement les redites et les renvois aux figu- res’du mémoire original, que l’on pourra toujours consulter, si l’on veui étudier à fond la question. Il va sans dire que nous faisons toutes nos réserves sur les conclusions que l'auteur croit pouvoir tirer de ses observations. (N. pu.) 198 LE CYATHIUM DE L'EUPHORBE. et aient de nouveau soutenu celle de Linné, en s’aidant d’une mé- thode d'examen qui n'avait pas été appliquée dans tous les détails par leurs prédécesseurs, savoir, l'étude de l’organogénie. Dans le mémoire dont je donne ici un résumé, j'ai essayé de donner une critique de leurs recherches et des résultats qu'ils ont obtenus. La seconde partie donne un aperçu succinet du mode de ramifi- cation de l'Euphorbia. Là, presque rien de nouveau n’est ajouté à ce que l’on connaît déià par les excellentes études de Ræper-et de Wydler. L'examen des premiers états de développement en dé- veloppement en démontre la justesse de la manière la plus claire. Plus loin on trouve un diagramme qui, dans des espèces à deux bractées (Vorblatter, prophylles), montre le mode de ramification des rameaux fleurissants bibractéolés; la première bractée est toujours tournée vers l’axe-aïeul; le rameau de l’aisselle de la deuxième bractée est toujours plus fort que celui de l'aisselle de la première. Les premiers rameaux disposés en ombelle qui se trouvent à l'axe primaire, suivent aussi cette règle en ce qu'ils sont d'autant plus développés qu'ils sont situés plus haut. Le bourgeon axillaire de la première bractée étant toujours anti- drome à celui de la deuxième, le mode de ramification est celui d'une vraie cyme dichotome. Souvent quelques feuilles caulinaires manquent entièrement de bourgeons axillaires ; même aux tout premiers degrés de dévelop- pement, il n’en y a pas la moindre trace, Des bourgeons hypocotylédonaires ont été observés chez plu- sieurs espèces ; la première feuille de tels bourgeons est toujours tournée en bas et située nettement sur l’axe même du bourgeon, mais, le plus souvent, plus bas que la seconde feuille, qui est tournée du côté de l’axe-mère. La troisième partie traite de l'organogénie de l'inflorescence ; dans la quatrième, j'en donne l'explication en la considérant dans sen ensemble et dans les détails, ainsi qu’un aperçu des genres voisins. Ici le tout est donné sommairement. LE CYATHIUM DE L'EUPHORBE. 199 Selon Payer (Organogénie, p. 521), les deux bractées laté- rales (Vorblatter) d’un rameau fleurissant naissent simultanément ; ce qui peut bien quelquefois être le cas, mais rarement. Les deux bractées apparaissent successivement, et presque toujours on pourra trouver des différences de grosseur des bractées corres- pondant à leur âge. | Payer n’a pu constater si ses sépales apparaissent simultanément ou successivement. Baillon, au contraire, dit positivement : Le ca- lice apparaît d'abord sur l'axe, dans l’ordre quinconcial. Les cinq folioles de l'involucre, à la vérité, naissent successivement, et avec la divergence de ?; mais la position que Baillon leur attribue est fausse (Les sépales À et 3 sont antérieurs, et le sépale 2 pos- térieur). C'est la première foliole qui est tournée vers l’axe-mère, et elle est postérieure, tandis que 2 et 5 sont tournées vers la bractée-mère du rameau. D'autre part, Payer et Baillon se trompent décidément en croyant que le calice ou l’involucre naît le premier, et les faisceaux d’étamines plus tard (comp. la fig. 3 de Payer à sa fig. 4). Aussi les cinq faisceaux d’étamines ne paraissent-ils pas, ainsi qu'ils le croient, simultanément, comme un cercle de cinq mamelons ; et c’est dans ces points de l’organogénie que les résultats par moi obtenus s’écartent entièrement d’une manière tout à fait incom- préhensible de ceux qu'ont obtenus Payer et Baillon. D'après mes observations, le cours d'évolution est, je crois, le suivant : Après que les deux bractées ont paru, les bourgeons de leurs aisselles se montrent ; puis (chez des espèces à deux bractées) on voit apparaître un mamelon plat de forme ovale sur la partie pos- térieure du eyathium, le plus souvent entre la ligne médiane de celle-ci et la première bractée; tantôt, au commencement 1l est entier, tantôt immédiatement divisé, par une fossette transversale, en deux parties, dont l’une, plus petite, inférieure, en forme de bourrelet; l’autre, plus grande, supérieure, presque orbiculaire. Après ce mamelon se montre un semblable organe double, avec une divergence de ©, étant ainsi tourné en dehors vers 200 LE CYATHIUM DE L'EUPHORBE. le dévant du rameau, entre la ligne médiane et la première brae- lée; puis apparaissent un troisième, un quatrième et un cinquième, avec des angles de divergence de ?. Cinq organes doubles de Ja forme mentionnée ont ainsi paru en spirale. Il $’agit maintenant de savoir comment ces cinq corps doivent être expliqués. Je ne puis les considérer que comme homologues aux bractées et à leurs bourgeons axillaires, ou, en d’autres termes, ce sont cinq feuilles avec leurs bourgeons axillaires. Après le bourgeon vient une semblable feuille avec son bour- geon. Tout ce cours de développement particulier, exprimé dans mes figures, ne peut que conduire à la conclusion que les cinq fo- lioles de linvolucre sont les feuilles-mères de cinq bourgeons, desquels se développent plus tard les cinq faisceaux de fleurs mâles. Mais par là la nature florale du cyathium est réfutée, et il est évident qu'il est une inflorescence. Comme exemple d'un sem- blable développement conteinporain de la feuille-mère et de son bourgeon axillaire, j'ai renvoyé à l’organogénie de l'épi de l'Hor- deum hexastichum. J'ai obtenu le même résultat avec beaucoup d’autres intlorescences, mais seulement avec des inflorescences, tandis que j'ai toujours trouvé les bourgeons axillaires de ra- meaux purement végétalifs se développant bien postérieurement à leurs feuilles-mères. Je crois qu’en ce point on peut dé- montrer une différence entre la sphère végétative et la sphère florale des plantes, et qu'on peut donner raison et à Hofmeis- ter (voy. Æandbuch der physiologischen Botanik, 1, p. 429) et à Al. Braun (voy. Verjüngung in der Natur, p. 2h). — NH faut, d'apres cette organogénie, que le eyathium soit une inflorescence; reste à en déterminer ultérieurement la nature. L’organogénie à nécessairement ici besoin de s’aider de la morphologie comparée; c'est pourquoi j'ai étudié les rapports de structure dans les plantes voisines de l’Æuphorbia les plus importantes. D’après tout ce que nous connaissons d’organogénie dans le règne végétal (voy. Hof- meister, Handbuch, 1, p. 462, $ 10 : Entstehungsfolge seithicher Sprossungen, et p. 503), je n'ai pu attribuer au cours d'évolution, LE CYATHIUM DE L EUPHORBE. 204 si différent chezl £uphorbia, V A nthostema etle C'alycopeplus (selon les recherches de Baillon, Étude, p. 62), une importance telle que je crusse devoir séparer les uns des autres ces genres qui se corres- pondent entièrement quant à leur structure. J'ai essayé de donner une explication du Pedilanthus, en supposant que sa lèvre supé- rieure — le sépale postérieur de Baillon — est homologue à la troisième bractée de PÆuphorbia Helioscopia, Mais je n'en ai pu examiner des exemplaires frais, ou du moins bien conservés cet secs. Voici quelle est mon opinion sur la structure plus spéciale du eyathium de l’Euphorbe. L'involucre ne se compose pas, comme le pensent Linné, Sehlei- den et Schacht, de dix folioles, mais de einq. Cela nous en montre l'organogénie, puisqu'il ne nait que cinq folioles sur le point végé- latif, et que les glandes n'apparaissent que plus lard sur le bord de l'involucre formé déjà en bourrelet cohérent, où elles ne se trou- vent pas encore. Lei je suis d'accord avec Payer et Baillon; mais l'in- volucre ne se montre jamais aussi régulièrement crénelé que la dessiné Baillon (Étude, pl. 4, fig. 4). Le nombre des folioles de l'involucre est aussi démontré par des antholyses du cyathium (comp. Rœper, Enumeratio, p. 33, et sa planche HE, fig. 23). On le voit, en troisième lieu, par la comparaison avec les genres voisins, et enfin par la ramilication des fibres vascalaires. Les recherches de Ræper sur ce point sont incomplètes et en partie inexactes, Dans le pédicelle du eyathium, il v a cinq fibres vas- eulaires, qui se ramifient comme les trois fibres reproduites par la xylographie. La fibre vasculaire principale s'étend jusqu'aux lobes de l’involucre, mais laisse sortir quatre fibres latérales, ou moins (par avortement), qui se fondent dans les glandes sans en constituer une nervure médiane. Mais alors s'élève la question de savoir si les glandes doivent être considérées comme des appendices foliacés, par exemple comme les slipules interpétiolaires des folioles de l’involucre, ou comme de vrais nectaires sans signification morphologique. Selon ma manière de voir, elles doivent être considérées comme 269 LE CYATHIUM DE L'EUPHORBE. homologues à de pures formations glanduleuses sur les pétioles et les bords de feuilles chez un très-grand nombre d’autres Euphor- biacées, et, dans les cas anormaux, sur les bractées et les écailles interflorales de l'Euphorbia même. Ces formations jouent certai- nement un rôle dans la fécondation. Les bourgeons axillaires des folioles de l’involucre se montrent d’abord en forme d’hémisphère plat, et prennent bientôt une forme plus conique; puis ils deviennent obliques, l’un des côtés se développant plus fortement à sa base que l’autre ; il se forme ici un nouveau mamelon sur le premier bourgeon. C’est la seconde fleur mâle du groupe; car la masse principale du premier bour- geon se développe directement en première fleur mâle (étemine) du groupe. La deuxième fleur mâle (éfamine) s'étant formée, la troi- sième nait du côlé opposé, puis Ja quatrième au-dessous de Ja deuxième; et de cette manière alterne en zigzag tout le groupe des fleurs mâles, atnst que l'ont décrit Payer et Baillon ; seulement je ne suis pas d'accord avec ces messieurs en ce que la première fleur mâle est située verticalement sur la troisième ; elle se trouve au-dessus de la ligne médiane entre les deux rangées. La masse principale du bourgeon axillaire né le premier se trans- formeen première étamine, c’est-à-dire fleur mâle. Ce n’est qu’alors que se prolonge le filet, et que sa fibre vasculaire centrale se forme; et souvent cette formation commence isolément à la base du connectif. Sonvent c’est alors seulement que nait l’articula- tion si intéressante du filet d'étamine, Rob. Brown et Rœper croyaient (voy. citations, texte, p. 4 et p. 42) qu'il existait une différence entre le développement du pédicelle et celui du filet proprement dit, c’est-à-dire entre la partie inférieure à l’articu- lation et Ja partie supérieure. Ils croyaient que le pédicelle se développait le premier, et portait, au commencement, à sa pointe l’anthère encore sessile (la fleur mâle); que, par conséquent, l'ar- ticulation apparaîtrait d’abord en haut au-dessous de l’anthère, et plus tard seulement plus en bas, au fur et à mesure que le filet grandirait. Baillon et Paver, selon mes recherches, ont raison de . LE CYATHIUM DE L'EUPHORBE. 203 le nier : d’après des mesurages que j'ai faits, le filet particulier, à l'origine, à une longueur égale environ à Ja moitié du pedicelle ; mais toujours cette longueur devient relativement de plus en plus courte, de manière qu'enfin le filet est au pédicelle à peu près dans le rapport de = à £. Au point de vue de l’organogénie, on ne peut rien dire de certain relativement à la question de savoir s celle articulation de l'étamine a plus d'importance que celle des étamines de l’Alchemilla ; d’après mes recherches, celle-ci se dé- -veloppe d’uue manière toute semblable. C’est exclusivement l’ana- logie avec l’'Anthostema, qui rend vraisemblable Popinion qu’en réalité celte articulation chez l'£Euphorbia indique la limite entre la fleur mâle proprement dite et son pédicelle. Je ne vois pas de raison d'admettre l'opinion de Rœper, que la fleur mâle est pseudomonandrique, et en réalité constituée par 2 ou à étamines verticillées, connées, quand une explication plus simple s’impose, savoir, que l'étamine est un axe qui développe du pollen; aussi nous avons à présent des cas analogues bien étu- diés, comme l’étamine du Vaÿas (Magnus), et celle du Casua- rina (Kaufmann). Vraisemblablement on pourra aussi y rattacher le Typha (Rohrbach) ; et l’évolution de la fleur du Cyclanthera me porte à en dire autant de cette dernière. | Si châque étamine est une fleur mâle, chaque faisceau doit cer- tainement être considéré comme une cyme unipare scorpioïde; ce que Wydler a dit le premier. Voici ce qui est favorable à cette opinion : 4° Le mode de disposition etl’ordre d'apparition des fleurs, qui correspondent tout à fait à ceux d’une eyme scorpioïde : com- parez, à cet égard, l’organogénie de l’Echium plantagineum et du Symphutum officinale. 2° La grande différence de temps, quant à l'épanouissement, entre les étamines particulières de chaque fais- ceau. 3° L’analogie avec le mode de ramification des rameaux fleu- rissants, qui sont des cymes bipares pouvant devenir des cymes scorpioides : les cinq rameaux fleurissants du premier ordre rami- fiés en forme de eyme d’un E. Helioscopia correspondent aux cinq cymes scorpioides du cyathium terminal, ainsi que les 20/4 LE CYATHIUM DE L'EUPHORBE. cinq bractées disposées en ombelle correspondent aux cinq folioles de l’involucre. 4° L'analogie avec le Calycopeplus et l Anthostema, qui ont des inflorescences mâles en forme de cymes scorpioïdes, ou des cymes dichotomes qui à la fin deviennent des eymes scor- pioides. 5° Le rapport intéressant qui exisle constamment entre les cymes scorpioïdes d’une seule et même inflorescence, et entre ces dernières et la spire, dans chaque cyathium particulier. La première fleur dans une des cinq eymes scorpioïdes d’un cyathium est homodrome à toutes les premières fleurs dans les quatre autres cymes; c’est pourquoi la fleur 2 se trouvera toujours du même eôté de la fleur 1, dans chaque cyme scorpioïde. Mais, en même temps, la spire de ces premières fleurs est dans un rapport étroit et constant avec la spire de tout le cyathium, comme on pourra le voir par les figures. Ces rapports sont tous favorables à l'opinion que les groupes de fleurs mâles sont des cymes scorpioïdes. Rœper soutient encore son opinion, qu'ils sont constitués par des bourgeons accessoires aux aisselles des folioles de l’involucre. Il est difficile d'appuyer cette opinion par des cas analogues, tant relativement au nombre de bourgeons qu’à leur position en deux séries alternantes. Dans le texte, j'ai étudié ultérieurement les bourgeons axillaires de l’Aris- tolochia Clematitis, et essayé de montrer combien il peut être dif- ficile de distinguer des bourgeons qui ont entre eux un rapport cénétique et qui sont situés à divers axes, de vraies gemmes accessoires qui sont toutes situées sur un seul et même axe. Il faut considérer les bourgeons axillaires de |’ 4. Clematitis comme for- mant une cyme scorpioïde dont l'axe sympodial est presque nul ou à peu près enfoncé dans le tissu cellulaire de la base du pétiole. Les écailles interflorales se développent, comme le disent Payer et Baillon, longtemps après les fleurs mâles et les fleurs femelles; quant à leur nature, je ne vois, en cela, aucune nécessité de nier qu’elles soient de vraies feuilles ; car, dans les fleurs, des interca- lations de feuilles nouvelles peuvent avoir lieu entre et sous des feuilles antérieures ; tandis que j'en vois une en ee qu'elles n'ont LE CYATHIUM DE L EUPHORBE, 205 pas de constants rapports de posilion, ni de nombre, Bien que ces écailles soient toujours situées entre les groupes particuliers de fleurs mâles, il s'en faut beaucoup pourtant que chacune d’elles se trouve à la base d'une fleur particulière : le nombre en est tantôt plus petit, tantôt plus grand que celui des fleurs mâles ; tantôt il n’y en a qu'une seule entre deux cymes scorpioides. Dans quel- ques fleurs, elles se développent en corps peetinés ou foliacés qui se déchiquètent de manière différente, ou se changent en lanières jusqu'à la basé où à peu près. C’est pourquoi je crois que, si l’on veut rapprocher ce fait des autres, on doit les tenir pour des tri- chomes, qui équivalent à des bractées (savoir, des fleurs mâles), et je les classe, par ex., avec le pappus et les écailles du clinanthe des Compositées (Kœhne), le périgone sétiforme de beaucoup de Cypéracées, les poils autour des fleurs femelles du Trapa (Rohr- bach), les épines des Cactées, etc. | L'involuere s’est déjà constitué. comme bord cohérent, et les fleurs du premier ordre de toutes les cinq cymes scorpioïdes des fleurs mâles sont déjà nées, avant que le développement des fleurs femelles ait commencé. Le point végétatif apparaît au milieu du cyathium comme un cône à sommet arrondi. Ea formation des fleurs femelles a lieu de la manière suivante : le sommet s’aplatit un peu, et, vu d'en haut, il est trigone-obtus. La surface terminale se dessine encore plus distinctement vers les côtés, et alors s’y : montrent simultanément trois ovules hémisphériques. À mesure qu'ils grandissent, la surface terminale qui les entoure s'élève, et les carpophylles, dont la formation a sans doute commencé avant celle des ovules, ce que montre la forme trigone du sommet, s’é- lèvent distinetement, d'abord comme de petits bourrelets, plus tard comme un ovaire fermé. La description de l'évolution de Payer né s'accorde pas entièrement avec cecr, ni avec mes figures. De Ia pointe du cône végétatif se développent les chapeaux de tissu conducteur. Le bourrelet qui se forme sous l'ovaire, et qui dans quelques espèces est gros et semblable à un calice, est -petit dans les espèces examinées, et apparaît {ard, après que les ovules | 206 LF CYATHIUM DE L'EUPNORBE. sont bien développés. Malgré cela, je crois qu'il est homologue aux plus grandes formations sémblables chez le Culycopeplus et l'Anthoslema, et qu'il est un vrai calice ; un semblable développe- ment de calice a'lieu chez les Compositées, les. Valérianées, les: Dipsacées, les Rubiacées, Les carpophylles ont entre eux des angles de divergence de 126; c'est pourquoi on peut dire à priori qu’il est impossible qu'ils puissent être exactement opposés à lois des bractées de l’involu- ere, commeledit Baillon (superposés aux sépales 1,2, et3, Étude, p. 282); aussi ne sont-ils opposés qu’à l’une d'elles, la troisième. Ainsi, je dois décidément admettre l'opinion de Rob. Brown et de Wydler; ét, pour mot, l'Euphorbe est constamment en har- monie avec toutes les autres Euphorbiäcées, en ce qu'il a les fleurs unisexuées, qui sont, il est vrai, extrêmement simples, mais qui, d’un autre côté, ont une inflorescence très-compliquée. Quelques mots encore sur le cyathium qui termine l’axe pri- maire, Où les rameaux très-forts à feuilles nombreuses. Ces cya- thium né s'écartent généralement que peu de eeux qui terminent les rameaux fleurissants, principalement en ce qu'ils ont einq glan- des. Dans l’£. Esula, je les ai quelquefois trouvés composés de 8 folioles et de 8 eymes scorpioïdes. Mais, dans l'E. Lathyris, ils sont très-remarquables, étant constitués de deux paires de folioles , opposées, avec leurs cymes scorpioïdes axillaires. La position des feuilles qui existe pour les feuilles végétatives de cette plante se retrouve donc aussi dans ces cyaihium, tandis que les autres in- florescences bibractéolées ont 5 folioles avec leurs cymes scor- pioïdes disposées en spire. Cependant, souvent une cyme scor- pioïde ou une paire de cymes scorpioïdes avorte, Celle qui avorte semble le plus souvent appartenir à la paire de eymes scorpioïdes supérieures. La paire inférieure se développe ordinairement plus vite.que la supérieure, mais parfois celle-ci avant celle-là. — Les cymes scorpioïdes sont très-dénuées de fleurs, ce qui contraste beaucoup avec les cymes scorpioïdes des inflorescences latérales à deux bractées, et la pæcilodromie semble y être une règle établie. DES ÉPAISSISSEMENTS CELLULAIRES SPERMODERMIQUES CHEZ LES CUCURBITACÉES Par M. G. DUTAILLY Licencié ès setences naturelles, L'organisation des Cucurbitacées, si curieusé 4 point de vue de la placentalion, si anormale par rapport à la disposition des vrilles, n’apparaît pas moins bizarre et extraordinaire si l’on con- sidère les enveloppes, et ples particuliérément la couche cellalaire épidermique des enveloppes de la graine. Ce sont ces enveloppes et leurs modificalions que nous allons successivement passer en revue dans un certain nombre d'espèces; non point d’après un ordre arbitraire, mais en nous élevant du simple au composé, en prenant pour point de départ la paroi cel- lulaire à peine modifiée par [a maturation, pour arriver graduelle- ment, en étudiant une série d’épaississements jusqu'ici sans analogues pour la plupart dans le règne végétal, à l'épaississement parfait de toutes les parties de la cellule, se traduisant par l'oblité- ration-presque complète de sa cavité! Fe TRICHOSANTHES COLUBRINA. La moitié des graines environ du Trichosanthes colubrina, telles qu’on les trouve chez les marchands grènetiers, se présen- tent revêtues de petites papilles brunâtres, rudes, serrées les unes contre les autres et résultant d’inégalités, de saillies développées dans la seconde couche cellulaire du spermoderme. D'autres graines mieux conservées montrent, sur leur coupe transversale, les dé- pressions que laissent entre elles ces rugosités comblées par les 208 DES ÉPAISSISSEMENTS CELLULAIRES SPERMODERMIQUES éléments de la couche externe, quidonnent alors au spermoderme une surface égale et luisante. Mais ce n’est point tout : en dedans de ces deux zones, les enveloppes séminales du Lrichosanthes colubrina, qui, par leur complication, ne le eèdent en rien à celles du Ricin, en présentent encore deux autres parfaitement dis- Uinctes. Si l'on examine la couche épidermique sur les graines qui l'ont conservée intacte, on la trouve composée d'une seule rangée de cellules, à parois un peu épaissies, en forme de bâtonnets, per- pendiculaires à la surface de la graine, quatre ou cinq fois plus longues que larges lorsqu'elles plongent au fond des dépressions de la couche sous-jacente ; de diamètres presque égaux, par contre, lorsqu'elles passent sur les saillies de cette même couche en for- mant d'ailleurs une nappe partout continue, mais délicate; ce qui explique sa destruction partielle ou totale Sur une quantité notable de graines. La couche suivante, à contours extérieurement sinueux, ainsi que nous venons de le dire, présente à sa partie externe des utri- cules arrondies ou ovalaires, à parois minces, devenant, vers son milieu, assez régulièrement polygonales, et enfin .s’allongeant dans sa position interne perpendiculairement à la surface de la graine. La troisième couche offre des cellules à section régulièrement polygonale ou arrondie, fortement épaissies, traversées par de nombreux canalicules ramiliés. Des éléments irréguliers, souvent presque étoilés, très-épaissis, canaliculés, enchevêtrés les uns dans les autres sur plusieurs rangs, composent la quatrième zone dont le tissu est extrêmement serré et résistant. ILE ÉCBALLIUM ELATERIUN. Au moment où le fruit qui les renferme se détache de son pédoncule, les graines de l’Ecballium Elaterium sont projetées CHEZ LES CUCURBITACÉES. 209 au loin ; leur enveloppe, bien que lubrifiée par le suc âcre qui les environne, présente une surface polie et luisante qui, par la dessic- -cation (pl. VILLE, fig. 1), devient encore plus lisse et plus brillante. Si l’on place dans l’eau l’une de ces graines, en très-peu de temps il s’y produit une modification qui, à l'œil nu, rappelle tout à fait ce qui se passe dans la graine du lin, plongée dans le même liquide. Sa surface se revêt d’une sorte d’enduit épais, gélatineux et fortement adhésif (pl. VIE, fig. 2). Une fois développée, celte couche visqueuse ne saurait dispa- raîlre, et la graine, même soumise à une nouvelle dessiccation, ne retrouve plus la surface polie qu'elle avait primilivement. Sous l'influence de la gelée qui détruit la vitalité du suc cellulaire, les graines se comportent avec ce liquide, dans l’intérieur même du fruit, comme elles le feraient avec l'eau pure, et si l’on ouvre alors ce dernier, on les y aperçoit comme engluées dans cette même substance visqueuse. En examinant au microscope une mince parcelle de cet enduit, qui se sépare d'ailleurs assez facilement du reste de la graine, on se trouve en présence d’une formation étrange dont rien dans le règne végétal, pas même les élatères des Hépatiques et des Equi- sétacées, ne saurait donner une idée. C’est un enchevêtrement de filaments innombrables, tantôt groupés en gros faisceaux à brins parallèles, tantôt entrelacés dans toutes les directions. Leur lar- geur est d'environ —— de millimètre. En suivant avec quelque attention l’un de ces filaments dans tous ses délours, onreconnaîit que ses sinuosités nedoivent rien au hasard, et que, plus ou moins écartées les unes des autres par la pression du verre qui les recouvre, elles n’en obéissent pas moins à une loi déterminée, Chaque filament en effet se replie sur lui-même en formant une ligne brisée, dont les zigzags parfaitement égaux, tantôt resserrés et pressés les uns contre les autres, se réunissent sous l’aspect d’un faisceau de brins reliés à leurs extrémités ; tan tôt, s'écartant les uns des autres, offrent l'apparence d’une série de jambages à branches égales, menues, longues de À à # de milli- 10 x. (427 mars 4672. 4 210 DES ÉPAISSISSEMENTS CELLULAIRES SPERMODERMIQUES mètre et dont le nombre peut aller jusqu’à quinze et même parfois davantage, sans qu’il y ait solution de continuité (pl. IX, fig. 4). Fait curieux, à un filament s’'accole et se juxtapose fréquem- ment un second filament, identique avec le premier, qui, après l'avoir accompagné sur une certaine étendue (pl. IX, fig. 4), au point de se confondre presque totalement avec lui en suivant tous ses détours, l’'abandonne soudain, pour continuer seul sa marche, en développant d'un autre côté ses zigzags complétement indépen- dants. Si, faisant une coupe tangentielle à la surface de la graine à l’état sec, on l’examine dans la glycérine, qui ne dissout point, ainsi que le fait l’eau, la matière gommeuse qui tient tous les fila- ments adhérents, on voit ces derniers tous parallèles former une sorte de nappe sur laquelle les petites anses qui les relient entre eux s'étagent distinctement les unes à la suite des autres. Une section transversale de la graine, également étudiée dans la glvcérine, nous montre chaque jambage coudé vers son milieu à angle aigu, appliqué contre la graine et les filaments voisins par sa moitié interne, dirigée du côté de l'axe de la graine, tandis que sa moitié externe, recourbée en sens inverse, se trouve par cela même déjetée vers la périphérie. Bien certainement, ces filaments ne peuvent être assimilés à des poils ; ils n’ont point de cavité; il est facile d’ailleurs de constater, à l’aide de la préparation précédente, qu'ils sont dans leur: ensemble revêtus d’une. cuticule : ce qui dénote immédiate- ment qu’ils dérivent de modifications des cellules épidermiques elles-mêmes. 4, Puisque le spermoderme adulte ne peut que nous fournir de vagues notions sur la provenanee de ces corps, il nous faut de toute nécessité appeler à notre aide l'étude microscopique de leurs développements suecessifs, seule capable de nous en rendre un comple exact et précis. Les enveloppes de l’ovule, avant la fécondation, à un état en- core peu avancé, se présentent constituées par des cellules courtes, CHEZ LES CUCURBITACÉES. po 1 | polygonales, de diamètres sensiblement égaux, sauf dans lépi- derme, où elles sont plusrégulières, presque rectangulaires, Jon- ne à 2 de millimètre, larges de de milli- mètre et dirigées perpendiculairement à la surface ovulaire (pl: VHL, fig. 4). Au moment de l'épanouissement de la fleur, les différentes _ 18h à MAO 1000 1000 oues de couches cellulaires qui constitueront les téguments séminaux défi- nitifs se sont déjà nettement séparées et délimitées; aussi peut-on aisément, au moyen d'une coupe transversale, s'assurer qu’elles sont au nombre de trois : l’intérieure, avec de larges cellules presque régulièrement quadrilatères, sur deux ou trois rangs ; la moyenne, formée d'éléments beaucoup plus petits, ovoïdes, surune seule rangée ; extérieure, formée de ces mêmes cellules épidermi- ques décrites dans l’ovule, mais déjà trois ou quatre fois plus lon- gues que. larges, tendant par conséquent à prendre la forme de celles que dans les feuilles on décrit comme composant le paren- chyme en palissade (pl. VIT, fig. 5). En faisant, à cette époque, ou même un peu plus tard encore, une section transversale de ces cellules, elles apparaissent sous forme d’un réseau à mailles polygonales ; et, fait important à noter, exactement juxtaposées, à tel point qu'il n'existe entre elles aucune trace de méats intercellulaires (pl. VIE, fig. 7). Graduellement, l'allongement s’accentue davantage, et bientôt les celiules de la couche interne, s’épaississant par places, se cou- vrent de ponctuations (pl. VIE, fig. 6). La couche moyenne subit ensuite, elle aussi, des modifications de même ordre, et ce n’est qu’en dernier lieu seulement (phénomène facile à expliquer si l'on réfléchit à l'ordre d'apparition des parties constituantes de lovule) que la couche épidermique change d'aspect et s’épaissit à son tour. Mais ici l’épaississement n’est plus généralisé, diffus, comme dans les deux couches internes; il se localise an contraire et apparait sous forme de côtes excessivement minces, dirigées suivant l’axe de la cellule envisagée comme un cylindre coupé par deux bases dont l’une forme la paroi profonde de la cellule, Pautre sa paroi 212 DES ÉPAISSISSEMENTS CELLULAIRES SPERMODERMIQUES superficielle. Ces côtes, distantes les unes des autres de —* à = de millimètre, tranchent à peine sur la paroi de la eellule par une teinte un peu plus sombre. La coupe transversale de la graine ne permet d’en apercevoir que trois, quatre ou cinq, se prolongeant sur le cylindre eellulaire d’une base à l'autre (pl. VII, fig. 8). Au moyen d’une coupe tangentielle à la surface de la graine qui seclionne les cellules perpendiculairement à leur grand axe, on se rend un compte plus exact de l distribution des épaississe- ments. Mais ce qui, sur cette coupe, frappe avant tout et au pre- mier coup d’æil, c’est la présence de méats intercellulaires trian- gulaires qui n’existaient point d’abord, ainsi que nous l’avons vu, et qui proviennent du dédoublement des parois cellulaires. Les épaississements apparaissent au pourtour des cellules comme des points arrondis, au nombre de dix à quinze en général. Au sommet de chaque angle du triangle formé par les méats, correspond tou- jours l’une de ces ponctuations (pl. VI, fig. 9). A un grossissement plus considérable {pl VUE, fig. 10), on voit ces points se dédoubler ; d’où l’on peut alors conclure que la mem- brane de chaque cellule présente ici des épaississements à elle propres, nés dans son épaisseur même, juxtaposés à ceux des cel- lules voisines, eomme cela se voit d’ailleurs généralement, mais ne dérivant point d’une matière intercellulaire produite tardivement; mode d’accroissement mis en lumière par M. Trécul dans un cer- lain nombre de plantes. On peut même, en étudiant la gramme à un âge un peu plus avancé, et en laissant séjourner quelque temps dans l’eau une coupe faile dans les mêmes conditions, trouver les cellules et les épaississements, par conséquent, séparés les uns des autres d’une manière complète. La figure 44 de la planche VII repré- sente ce fait, et de plus, grâce à son obliquité, montre la corres- pondanee des côles longitudinales et des ponctuations qui résultent de leur section transversale. L'apparition de ces épaississements linéaires a lieu à une cer- taine période de la maturation difficile à bien délimiter, mais qui CHEZ LES CUCURBITACÉES,. PA précède de peu cependant l’époque où les téguments de la graine, d’un blane laiteux qu’ils étaient, commencent à brunir par l’afflux d’un pigment noirûtre. Aux phénomènes d’épaississement en succèdent d’autres d’or- dres complétement différents : les portions de parois interposées aux côles se détruisent graduellement; mais cette résorption ne s’accomplit point partout à la fois. Ce n’est pas une liquéfaction subite et totale : les épaississements s'étaient produits avec une régularité parfaite ; les résorptions se feront avec presque autant de méthode. Entre les côtes, on voit d’abord se dessiner des bou- tonnières en séries longitudinales qui criblent la paroi de leurs petites ouvertures, arrondies d’abord, puis elliptiques (pl. VII, fig. 42). Ces boutonnières s’allongent en très-peu de temps et ne laissent bientôt plus entre elles que de minces brides de tissu primi- ül (pl IX, fig. 1 et 2), qui, se détruisant de même, finissent par laisser complétement libres les côtes qu’elles reliaient. Pendant ce temps, celles-ci se sont rattachées deux à deux à leurs extrémités par de petites anses de tissu épaissi, de telle sorte que si l’on par- vient alors à isoler l’une des longues cellules épidermiques, ou plutôt ce qui reste d'elle, en conservant l’arrangement réciproque des parties qui la composent, on la retrouve encore avec sa forme générale cylindrique; mais de sa paroi, primitivement continue, il ne reste plus qu'un filament dont les zigzags pressés courent parallèlement à la surface du cylindre en se reliant à ses deux ex- trémités (pl. IX, fig. 3). La paroi liquéfiée donne naissance au mucilage épaissi qui ag- elutine les filaments. Quand l’eau, par une action rapide, le gonfle et le dissout, les filaments devenus libres se séparent et forment ces longues trainées que nous avons décrites. Enfin l’adossement que nous avons constamment trouvé entre les épaississements de deux cellules voisines explique le fait relaté plus haut : à savoir, l’accolement fréquent de deux filaments qui se suivent lun l’autre dans toutes leurs sinuosités. %1/ DES ÉPAISSISSEMENTS CELLULAIRES SPERMODERMIQUES IT. CUCUMIS SATIVUS. Dans les cellules épidermiques du spermoderme du Cucumis sativus, 11 se forme des épaississements longitudinaux, de même nature que Ceux que nous venons de décrire dans l’Ecballium Ela- terium. 11 présentent même des dimensions plus considérables, leur longueur étant de * à + de millimètre et leur largeur d’en- viron —— de millimètre. Mais ici, une fois les épaississements constitués, la paroi intermédiaire ne se résorbe point, comme cela avait Heu dans la graine de l'E£cballium : aussi n’y a-t-il jamais, même après une immersion prolongée dans Peau, production d’un véritable mucilage à la surface de la graine du Concombre. Au reste, celte paroi est d’une telle minceur, que, sur la graine adulte, elle se déchire généralement entre les épaississements, qui se montrent alors accompagnés à droite et à gauche d’une mem- brane étroite, dont les contours, inégalement lacérés, indiquent clairement l’origine. IV: CUCURBITA ARGYROSPERMA. A la partie interne du bourrelet subériforme qui entoure la graine de cette plante, s’insèrent des cellules de grande taille, puisqu'elles atteignent près de 5 centimètre de long, et qui, issues du testa, se sont déjetées en dehors sous forme d’une mem- brane mince, translucide, légèrement plissée, à bords frangés, qui s’est accolée au bourrelet et y adhère à tel point, qu'il faut souvent employer l'aiguille à dissection pour l’en séparer. Les cellules, souvent gorgées de grains d’amidon, présentent une paroi nunce, sans poncluations. Elles ne s’épaississent que suivant deux lignes droites longitudinales, reliées à leurs extrémités par deux anses arrondies également épaissies, de sorte que la cellule paraît entourée d’un cadre très-aliongé qui maintient sa CHEZ LES CUCURBITACÉES. 915 paroi et lui donne une rigidité qui, sans cela, lui ferait compléte- ment défaut. C’est principalement à la présence de ces longues cellules que la graine du Cucurbita argyrosperma doit sa teinte d’un blanc bril- lant, accentuée surtout à la base du bourrelet, et qui a valu à cette plante le nom spécifique qu'elle porte. Les cellales épidermiques de la graine, intérieures aux précé- dentes, n’ont plus qu’une longueur de < de millimètre environ. Au lieu d’être recourbées et couchées comme ces dernières, elles demeurent perpendiculaires à la surface de la graine et y consti- tuent une couche riche en fécule et dont les éléments, en forme de prismes allongés, à cinq ou six faces, présentent des épaissis- sements longitudinaux, ayant = à —— de millimètre de large, répartis à intervalles égaux au pourtour de chaque cellule, mais ne se correspondant point toujours exactement dans deux cellules voisines, comme cela se voit dans l'Ecballium. La paroi interposée aux épaississements ne se déchire ni ne se résorbe; les cellules restent unies les unes aux autres, et il ne peut y avoir que gonflement des enveloppes de la graine, sans la moindre production de mucilige. Les diverses particularités de structure que nous venons de décrire dans la graine du Cucurbita argyrosperma se retrouvent avec peu de modifications dans celles de presque tous les autres Cucurbila. V. BRYONIA DIOICA. L’enveloppe de la graine du Bryonia dioica est constituée par des cellules qui revêtent trois formes bien distinctes. Les plus intérieures, polygonales, fortement épaissies, sont distribuées sur plusieurs rangs. Pius exlérieurement, se trouve une rangée de cellules arrondies ou ovoïdes ; leur paroi, médiocrement épaissie, présente quelques ponctuations. Elles sont en contact immédiat avec la couche épi 216 DES ÉPAISSISSEMENTS CELLULAIRES SPERMODERMIQUES dermique, également constituée par une rangée unique de cellules, longues de + à — de millimètre, larges de —#- à 5 de milli- 100 100 1000 1000 mètre, dirigées perpendiculairement à la surface de la graine. Dans le principe, ces cellules, tout à fait analogues à celles de “Ecballium, présentent une paroi mince et transparente, sans la plus légère trace d’épaississement. Puis, ainsi qu’il arrive dans l’Ecballium, 11 s'y forme des épaississements longitudinaux très- étroits, puisqu'ils ont moins de = de millimètre d'épaisseur ; très-nombreux et très-serrés, puisque sur une coupe transversale des cellules, lenombre des épaississements peut aller jusqu’à vingt, comptés sur un seul côté de leur section irrégulièrement quadri- latère où pentagonale, dont tout le pourtour présente ainsi un as- pect moniliforme des plus caractéristiques (pl. IX, fig. 6 et 7). Même à l’époque de la maturité, ces côtes ne se séparent point les unes des autres : on les retrouve toujours reliées entre elles par la paroi cellulaire interposée. T COURGE MARRON DE PORTUGAL. Le spermoderme de la graine de Courge appelée Courge mar- ron du Portugal par les horticulteurs, présente quatre zones cel- lulaires bien distinctes, qui sont de dedans en dehors : 1° Une zone à éléments inégalement arrondis, distribués sur plusieurs rangs, réticulés, passant souvent à la variété dite cellule fibrense, et présentant alors de longues réticulations qui s’entrecroisent et se coupent de la manière la plus élégante. 2° Une zone de grosses cellules ovoïdes, orientées en une rangée unique suivant l’épais- seur du spermoderme, à parois fortement épaissies, finement ponc- tuées, laissant sur la coupe transversale apercevoir leurs nom- breuses couches d’épaississement traversées par de minces cana- licules. 3° Une zone d'éléments réliculés, ainsi que l’étaient ceux de la couche intérieure, mais d’une taille beaucoup moins consi- dérable. 4° La zone épidermique, formée de cellules perpendicu= CHEZ LES CUCURBITACÉES. 917 laires à la surface de la graine, longues de -} à # de millimètre, larges de -Ÿ de millimètre, et qui rappellent par leur forme toutes celles que nous avons successivement passées en revue dans la couche épidermique du spermoderme des £cballium, Trichosan- thes, Cucumis, Cucurbila et Bryonia. Dans leur jeunesse, elles sont également privées de tout épaississement; puis peu à peu, par intussusception, leur paroi s'accroît irrégulièrement ; des ponc- tuations apparaissent plus larges et plus nombreuses à la partie supérieure de la ce!lule, pour laisser plus facilement transsuder la matière cuticulaire qui, dans cette graine, revêt les cellules d’une couche luisante et jaunâtre toute spéciale (pl. IX, fig. 8, 9 et 10). Le spermoderme de la Courge marron de Portugal est le der- nier terme de la série dont l’Ecballium Elaterium représentait le type le plus curieux. Débutant par l'étude des cellules épidermiques peu épaissies du Trichosanthes colubrina, passant ensuite aux épaississements si bizarres de l’Ecballium Elaterium, que nous avons vus s’élargir dans le Cucumis sativus et le Cucurbita argyrosperma, augmenter de nombre et se rapprocher dans le Bryonia dioica, se réunir et se confondre en devenant irréguliers dans la Courge marron de Portugal, nous n’en avons pas moins, quelque variés que fussent ses épaississements, toujours vu, comme constituant la paroi cel- lulaire, une membrane unique, privée de couches secondaires à son intérieur et s’accroissant dans son épaisseur même, par intus- susception. Nous allons maintenant envisager une nouvelle formation cel- lulaire ou, si l’on veut, un mode différent d’aceroissement de la paroi en épaisseur. Les Momordica Balsamina et Charantia, le Citrullus Colocynthis, seront les types de cette nouvelle série, qui, grâce aux complications que nous offrira la configuration des cel- lules épidermiques du spermoderme de la Coloquinte, va nous fournir de précieuses indications sur la structure des parois cel- lulaires et leur mode d’épaississement, dans un certain nombre de ças. 218 DES ÉPAISSISSEMENTS CELLULAIRES SPERMODERMIQUES VIT. Momonpica CHaranTia et BaLsamina. Les graines de ces deux espèces de Momordiques n'ont point une surface lisse et égale, comme l’est celle de la graine d’un grand nombre de Cucurbitacées. Elles présentent au contraire des dépressions et des bosselures d’aspect presque constant et tout à fait caractéristiques. Sans nous égarer dans le détail des différentes zones cellulaires qui entrent dans la composition de leur spermoderme, nous nous contenterons de dire que de même que dans le Trichosanthes, les inégalités de la surface de la graine sont dues à la seconde couche spermodermique, et qu'un épiderme formé de cellules de tailles variables comble imparfaitement les dépressions, tout en passant par-dessus les bosselures pour recouvrir la graine dans sa Lotalité. Mais ici la structure des parois cellulaires épidermiques diffère par un point essentiel de celle que l’on observe dans le Tricosan- thes colubrina. En effet, tandis que les cellules épidermiques de la graine de cette dernière plante ne présentent point la moindre trace de couches d’épaississement secondaire, les cellules analogues des deux Momordica que nous étudions en montrent une bien dis- lincte, appliquée contre ce que M. Hugo Mohl a nommé mem- brane primaire de la cellule, bleuissant sous l'action du chloro- iodure de zinc, tandis que la membrane primaire n'est point atlaquée par ce réaclif. Ce sont ces deux composantes de la paroi cellulaire que nous allons maintenant étudier avec détail dans la Coloquinte. VIIT. CiTRULLUS COLOCYNTHIS. De toutes les cellules épidermiques que nous décrivons dans ce mémoire, celles de la graine de la Coloquinte sont assurément les plus sérieusement intéressantes, celles qui méritent le mieux une CHEZ LES CUCURBITACÉES. 219 observation approfondie. L'étude de ces éléments dans l'Ecballium ne saurait guère en effet, malgré les phénomènes nouveaux d’é- paississement et de résorption qu'elle apporte, satisfaire qu'à un sentiment de pure curiosité. Tout autre est celle des mêmes utri- eules dans la Coloquinte, et leur descriplion va montrer quelle importance elle peut acquérir au point de vue de l'accroissement en épaisseur des parois cellulaires, dans certains cas au moins. Si l’on fait une mince section transversale à travers le sper- moderme du Citrullus Colocynthis (pl. VII, fig. 14), en dedans d’une cuticule qui atteint 4% de millimètre d'épaisseur, en dehors d’une large zone d'éléments arrondis ou ovoïdes-allongés, à pa rois canaliculées et épaissies au point d’oblitérer presque complé- tement la cavité centrale, on trouve la couche épidermique de la graine constituée par une seule rangée de cellules en forme de \ 10 à 12 prisme hexagonal ou pentagonal, longues de 4, à -+, de milli- ÉTOMENEMOOEPMRREES surface de la graine. de millimètre et perpendieulaires à la A ces cellules prismatiques, et pour faciliter leur description, nous considérerons des faces latérales, une base profonde tournée du côté de l'embryon, et une base superficieile ou euticulaire, en contact immédiat avec la cuticule. Leur paroi, ainsi que nous l'avons dit plus haut, en étudiant celle du Momordica, est constituée par deux couches emboïitées l’une dans }’autre : l’une externe, où membrane primaire; lau- tre, qui la tapisse à l’intérieur, ou couche d’épaississement. Nous allons, contrairement à ce que l’on observe d'habitude, trouver entre ces deux composantes de Ja paroi des différences si complètes à tous les points de vue, que de prime abord nous n’hésitons point à donner de chäcune d’elles une description séparée. 1° La membrane primaire nous rappelle par sa configuration ce que nous avons décrit dans la plupart des Cucurbitacées qui pré- cèdent. Comme les cellules épidermiques de leurs graines, elle aussi se présente avec une paroi mince, longitudinalement relevée de côtes régulièrement espacées sur les faces latérales, au nombre 220 DES ÉPAISSISSEMENTS CELLULAIRES SPERMODERMIQUES de 8 à 15 par cellule. Mais, fait extraordinaire, et qui n'existait à aucun degré chez les Ecballium, Cucumis, Bryonia, etc., ces côtes ne parcourent point les faces de la cellule dans toute leur longueur. Prenant naissance sur ces faces au point où elles sont coupées par leur rencontre avec la base profonde, ayant là une épaisseur d'environ = de millimètre, elles s’amincissent de plus en plus à mesure que l’on se rapproche de la base euticulaire, et s’eflilent même au point de disparaître complétement à la jonc- lion des deux tiers internes de la cellule avec son tiers externe (pl. VIE, fig. 44). Il semble, à voir ces épaississements s’effiler régulièrement de l’intérieur à l'extérieur, puis disparaître avant d’avoir atteint Ja base superficielle de la cellule, que la matière nutritive qui leur a donné naissance, venant de dedans en dehors, n’ait point été assez abondante pour accroître le tiers externe de l'élément, ainsi qu’elle l’avait fait pour ses deux tiers internes. Une section tangentielle à la surface de la graine (pl. VI, fig. 43) rend visible cet amincissement progressif d’une manière beau- coup plus nette que ne peut le faire la coupe transversale du sper- moderme. Cette coupe tangentielle, en effet, par suite de la con- vexité de la graine sur laquelle elle a été prise, présente, de dehors en dedans et successivement : 1° une bande de euticule ; 2° la section transversale oblique du tiers supérieur de la cellule, mon- trant les parois de cette dernière totalement dépourvues en ce point de tout épaississement de la membrane primaire; 3° la sec- tion, également oblique, de ces mêmes cellules, passant cette fois par leur milieu et présentant leurs membranes primaires épais- sies, bien que légèrement encore, en huit à quinze points distri- bués sur leur pourtour ; 4° au milieu, cette même coupe, vers le üers inférieur de la cellule : ici, les épaississements, sans devenir plus nombreux bien entendu, se sont considérablement élargis, et s’adossant les uns aux autres dans les cellues contiguës, ils don- nent aux parois, envisagées sur cette coupe tangentielle, un aspect des plus manifestement moniliformes. CHEZ LES CUCURBITACÉES. 291 En continuant l'examen de cette coupe, de son centre, où nous venons de nous arrêter, jusqu’au côlé opposé à celui que nous avons décrit, il est clair que l’on retrouverait successivement, mais dans un ordre inverse, les mêmes modifications de parois cellulaires, puisque l’on remonterait ainsi de la base profonde de la cellule à sa base cuticulaire. Un pareil mode d’épaississement n’a point encore, que nous sachions, été constaté dans le règne végétal, où généralement on voit dans une même cellule les épaississements se manifester avec une égale intensité, aussi bien vers le milieu qu'aux deux extrémités de l'élément. 2° Entre la membrane primaire que nous venons de décrire et la couche secondaire d’épaississement, formée à son intérieur, il n'existe qu'un seul point de rapprochement, et bien secondaire assurément : c’est que, s'emboitant l’une dans l’autre, elles pré- sentent : la première, une surface intérieure ; la seconde, une sur- face extérieure, qui se correspondent exactement. En un mot, les côtes de la membrane primaire s’enfoncent dans des cannelures longitudinales de la couche d’épaississement. Hors cela, tout diffère dans la configuration de ces deux enve- loppes. L'une présente des épaississements longitudinaux ; l’autre en est totalement dépourvue. La première s’épaissit suivant des lignes déterminées ; la seconde présente un épaississement géné- ralisé, bien qu’encore irrégulier. La membrane primaire s’épaissit, surtout dans son tiers inférieur ; c’est au contraire dans le tiers supérieur de la cellule que la couche d’épaississement atteint son maximum de largeur (pl. VIE, fig. 14). De là il résulte que la cavité de la cellule se trouve reportée vers la partie profonde de l'élément, et que, séparée de sa base inférieure par une distance de quelques millièmes de millimètre seulement, elle est éloignée de sa base superficielle d'au moins + à -— de millimètre, eu égard à l'épaisseur de la couche secondaire qui s’interpose entre elle et la cuticule. La section tangentielle qui nous a servi à établir d’une façon si 229 DES ÉPAISSISSEMENTS CELLULAIRES SPERMODERMIQUES nette la conformation de la membrane primaire, ne montre pas moins clairement la disposition de Ja couche d’épaississement à son intérieur (pl VIE, fig, 43). I suffit d’un seul coup d'œil pour s’as- surer que foujours aux parois amincies de l'enveloppe primaire correspond un épaississement énorme de la couche secondaire: et que, au contraire, aux parois moniliformes de la membrane primaire répond une couche secondaire de médiocre épaisseur. Si maintenant, revenant sur toutes les descriptions qui précé- dent, nous les rapprochons les unes des autres pour les comparer et en tirer quelque conséquence générale, nous voyons, comme nous l'avons déjà dit, qu'elles peuvent se ranger en deux catégo- ries bien distinètes : ou bien, la membrane primaire, demeurant seule constituante de là paroi, S'épaissit dans sa substance même par intussusceplion, comme c’est le cas dans l'Ecballium ; ou bien, s’épaississant comme dans l’Ecballium, elle se double en outre d'une conche secondaire qui, elle aussi, peut s’acéroître à son tour également par intussusceplion, mais d’une manière que nous croyons absolument indépendante : la Coloquinte nous pré- sente ce double mode d’'épaississement. Établir cette indépendance d’accroissement de la membrane primaire et de la couche ou des couches d’épaississement secon- daires prises dans leur ensemble, telle est la thèse que nous allons maintenant soulenir ; et nous espérons le faire avec succès, en nous appuyant sur des faits que nous jugeons péremptoires. Lorsque, dans une même cellule, on étudie comparativement les malières qui s’y trouvent renfermées, et que l’on cherche les différences ou les points de contact qui peuvent exister entre elles, par exemple entre un grain d’aleurone et un grain d'amidon, on ne peut envisager ces productions que sous trois points de vue différents : 1° forme et stracture, 2° accroissement, 3° réactions chimiques; et lorsqu'on a reconnu que les substances en question différent sous ce triple rapport, on arrive forcément à cette con- clusion, qu’elles ont aussi un mode de nutrition et d’assimilation absolument distinct ; que chacune d'elles vit d’une vie compléte- CHEZ LES CUCURBITACÉES. 223 ment séparée; qu'à la formation de l’une ne correspond pas né- cessairement celle de l’autre; et que, lorsqu'on les trouve réunies dans la même cellule, l’une ne porte point préjudice à Pautre ; toutes conséquences pleinement confirmées d’ailleurs par l’étude de la cellule végétale, qui nous montre l’aleurone et lamidon tantôt séparés, lantôt réunis dans la même cellule, et prouve ainsi l'indépendance complète de ces deux produits. La membrane primaire et la couche secondaire qui composent la paroi des cellules épidermiques du spermoderme du Cucumis Colocynthis sont-elles dans le même cas? Toute la question se réduit à ceci : se différencient-elles au triple point de vue de la forme, de l'accroissement, des réactions chimiques ? Or la description détaillée dans laquelle nous sommes entré plus haut n'avait qu'un but : mettre en opposition la configuration de la membrane primaire et de la couche d’épaississement secon- daire dans la Coloquinte. Jamais, en effet, aspect ne fut plus diffé- rent; jamais épaississements ne furent moins concordants. Il est inutile, je le pense, de revenir et d’insister davantage sur cette opposition si nettement caractérisée. N'ayant eu malheureusement à notre disposition que des graines adultes, il nous a été impossible de suivre l’accroissement simul- tané des deux couches qui forment la paroi. Mais, sans crainte de se tromper, on peut dire que la paroi primaire, dépourvue de tout épaississement au début, s’est de bonne heure recouverte inté- rieurement d’une mince couche secondaire. Une fois ébauchées, ces deux couches se sont épaissies isolément, chacune de son côté, par des phénomènes spéeiaux de nutrition, entraînant dans l’une la formation de côtes longitudinales particulières ; dans l'autre, l’épaississement généralisé, moins prononcé pourtant à la partie profonde de l’élément que dans sa portion externe. L'étude des réactions chimiques ne fera qu’accentuer les diffé- rénces radicales qui existent entre la membrane primaire de la cellule et les couches d’épaississement, sous le rapport de la con- figuration et de l'accroissement. Mais, pour être complet, cet 224 DES ÉPAISSISSEMENTS CELLULAIRES SPERMODERMIQUES examen doit s'appliquer à la cellule en bas âge, dès la première apparition des deux couches qui constituent sa paroi, tout aussi bien qu'à la cellule adulte. Il doit fournir pour ces deux couches, à quelque âge qu'on’ les considère, des réactions toujours diffé- rentes qui prouvent ainsi, d’une manière irréfutable, que, dès le principe, ces deux feuillets d’une même paroi se sont distingués par leur composition chimique, comme sous tous les autres rap- ports. Puisqu'il ne nous a été possible d'examiner la graine de Colo- quinte qu'à l’état adulte, nous nous verrons obligé, pour remplir les lacunes que laisserait forcément cette étude, que nous rendrons d’ailleurs aussi courte que possible, de nous adresser à une autre plante chez laquelle certains éléments présentent une paroi pri- maire et de nombreuses couches d’épaississement bien dévelop- pées : nous voulons parler du Chanvre et de ses fibres libériennes, qui, sous l'influence des réactifs, présentent des modifications bien curieuses, quelques-unes déjà décrites, il est vrai, mais toutes à l'appui de nos idées, et que nous invoquerons à l’occasion. Mais, avant tout, nous tenons à rendre hommage à M. Hugo Mobhl, qui, le premier, se livrant à de savantes recherches sur ce sujet, a pu distinguer, au point de vue de leur composition chi- mique, la membrane primaire des couches intérieures, et dont les travaux sur celte matière, quoique déjà anciens et négligés, pour cette raison peut-être, par certains botanistes, méritent à coup sûr de ne point tomber dans l'oubli. Le 23 mai 1870, l’Académie des sciences accordait à M. Vétil- lard l'insertion, dans le Recueil des savants étrangers, de son mé- moire intitulé : Étude sur les filaments végétaux employés dans l'industrie. Nous trouvons, dans le rapport élogieux, mais super- ficiel, qui concluait à cette insertion, quelques lignes extraites du mémoire et que nous demandons la permission de reproduire. « En définitive, conclut l’auteur, sous l'influence de ce réactif » (iode et acide sulfurique), le ligneux pur se colore en bleu violet, » tandis qu'un principe qui se présente à l’état de membrane mince CHEZ LES CUCURBITACÉES. 225 » ou de grain se colore en jaune par le même réactif. Ce principe » serait-il la pectose ? Quoi qu'il en soit, dès à présent, il est prouvé » que la fibre ligneuse textile peut être accompagnée d’un prin- » Cipe qui se colore en jaune sous l'influence double de l’iode et de » l'acide sullurique (4). » En regard de celte citation nous tenons à en placer une auire, celle-ci de M. Hugo Mobl, et nous le ferons sans y ajouter de commentaires. CPR La membrane cellulaire Jeune et mince qu’on traite par » l'iode et l'acide sulfurique se colore en bleu », dit-il dans un mémoire dont la traduction française parut, en 1847, dans les Annales des sciences naturelles (2). « ..... Au contraire, chez » beaucoup de cellules adultes, cette action ne se manifeste que » sur la couche interne, tandis que les couches externes se colo- » rent en jaune sous l'influence des deux mêmes réactifs. » Ainsi donc, dès 1847, on savait parfaitement que la membrane primaire se différéncie des couches d’épaississement, en ce que, sous l’action de l’iode et de l’acide sulfurique, elle se colore en jaune, tandis que ces couches d’épaississement prennent une teinte d'un bleu plus ou moins foncé. La coupe tangentielle de la graine du Citrullus Colocynthis met admirablement en lumière ces différentes réactions. En effet, s; l'on traite cette coupe par le chloro-iodure de zinc qui donne les mêmes résultals que les deux réactifs cilés plus haut, on voit que la couche d’épaississement secondaire prenant une belle teinte violacée, les épaississements moniliformes de la membrane pri- maire jaunissent au contraire fortement et se détachent ainsi sur le fond bleu de la préparation, en simulant un réseau des plus élégants. Les fibres libériennes ou ligueuses adultes du Chanvre nous montrent, sur une coupe transversale traitée de même, des réactions identiques. Leur membrane primaire, mince dans la fibre libérienne, épaissie par intussusception dans la fibre ligneuse, (1) Comptes rendus de l’Académie des sciences, 23 mai 1870 (2) Annales des sciences naturelles, 3° série, t, VITE (1847). X. (16 mai 1872.! LD 1 (a | 296 DES ÉPAISSISSEMENTS CELLULAIRES SPERMODERMIQUES y prend également une belle coloration d’un jaune orangé, tandis que les couches secondaires deviennent roses. bleues ou brunes, suivant la quantité d’iode qui entre dans le réactif. Mais leur étude allentive nous apporte un enseignement de plus : elle nous montre que ces deux couches, chimiquement dis- tinctes, n'ont entre elles qu'une faible adhérence ou pour mieux dire se trouvent simplement juxtaposées. Le chloro-iodure de zine, en effet, convenablement dilué, détache très-fréquemment toutes les couches secondaires de la membrane primaire, puis, les contractant. les réunit au centre de la fibre où elles demeurent isolées. M. Hugo Mohl, dans le court extrait que nous avons donné de son mémoire, parle de la coloration en jaune des couches externes. Mais ailleurs, en ce même mémoire, il dit que si aux réactifs qui déterminent cette coloration on ajoute un peu d’acide sulfurique plus fort, les couches secondaires se décolorent et se dissolvent peu à peu, pendant que la membrane primaire jaunit et se couvre de granulations fines : elle est donc bien distincte des couches secondaires. L'action du réactif cupro-ammoniacal de Schweizer sur la fibre libérienne du chanvre va d’ailleurs nous prouver, comme celle de l'acide sulfurique, que la membrane primaire résiste seule à la dissolution qui détruit toutes les couches cellulosiques internes. Il est une erreur très-accréditée : c’est celle qui consiste à pré- tendre que la fibre libérienne, présentant le type de la cellulose pure, se dissout entièrement dans le réactif de Schweizer. Or, voici ce qui se passe. Si l'on emploie ce réactif, suffisamment étendu d’eau pour que son action se produise lentement, on voit d’abord les couches d’épaississement devenir plus visibles sur toute la longueur de la fibre. Elles semblent se dissocier quelque peu les unes des autres. Bientôt, par suite d’un gonflement général, les couches secondaires renfermées dans la membrane primaire, comme dans un tube inextensible, viennent former un bourrelet saillant en dehors d'elle, aux points où la fibre a été sectionnée. CHEZ LES CUCURBITACÉES. 297 Fait curieux, ce bourrelet saillant sesubdivise en un grand nombre de petites lamelles qui s’écartent, se renversent en dehors, à la façon des épis d’une gerbe de blé, et ne sont autre chose que les couches secondaires chassées de l’intérieur de la membrane pri- maire par le gonflement cellusosique toujours croissant. Bientôt, ne pouvant s'opposer plus longtemps à la pression intérieure, la membrane primaire éclate et par ses ouvertures s'échappe la cel- lulose, après avoir formé quelque temps une sorte de hernie étranglée à sa base par les plis nombreux que la membrane primaire resserre autour d'elle. Enfin la dissolution des couches secondaires étant complète, on ne voit plus qu'une membrane excessivement ténue, déchiquetée, seul reste de l’enveloppe pri- maire de la fibre libérienne. Une dernière question reste à ré- soudre : la membrane primaire et les couches d’épaississement diffèrent-elles primitivement dès lapparition de ces dernières, par des caractères chimiques tranchés, où bien cette distinction n'est-elle que tardive? Nous ne croyons, pour répondre, pouvoir mieux nous adresser qu'à la graine du Chanvre en germination. Il est assez facile d'y surprendre la première apparition du liber. Or, si à cette époque on traite une section transversale très-mince de la tigelle par le chloro-iodure de zine, on voit les jeunes fibres libériennes se manifester sur la coupe, sous forme de ponctuations d’un bleu beaucoup plus marqué que ne l'est celui du parenchyme ambiant. A un fort grossissement, on reconnait que cette coloration foncée n'appartient qu’à la couche secondaire en voie de formation, et que l'enveloppe primaire présenie exactement l'aspect et la colo- ration des parois des cellules voisines. — Ainsi done, les couches d’épaississement se diflérencient très-nettement et à tout âge, au - point de vue chimique, dela membrane primaire. Mais comme le font très-bien remarquer M. Hugo Mobhl et M. Trécul, la réaction chimique d’une couche cellulaire ne fournit point un noyen irré- prochable de reconnaitre en elle une couche anatomique déter- minée ; elle ne peut en aucun cas établir une ligne de démareation 2928 DES ÉPAISSISSEMENTS CELLULAIRES SPERMODERMIQUES infranchissable. C’est donc principalement, ajoute M. Hugo Mobil, aux différences anatomiques qu'il faut s’en rapporter. Mais là pré- cisément gît le point délicat, la question difficile. M. Hugo Moh}, dans ses recherches, se trouvait en présence de membranes primaires de deux sortes seulement : les unes, comme celle de la fibre libérienne du chanvre, s’épaississant d’une manière presque insensible, offrant d'ailleurs à très-peu près la même apparenceque les couches secondaires, ne pouvant par conséquent donner que de vagues indications sur les différences de configu- ration et d’accroissement, si importantes cependant ; les autres s’épaississant d'une manière notable, comme cela se voit dans les fibres ligneuses de la même plante au point d’égaler les dimen- sions des couches secondaires appliquées contre sa surface inté- rieure, mais ne présentant non plus, et moins encore que la mem- brane primaire de la fibre libérienne, rien qui pût démontrer un accroissement absolument distinct de celui des couches secon- daires. C’est alors que l’on songea aux canalicules qui, perforant la membrane secondaire, s'arrêtent à l'enveloppe primaire, en la respectant. On vit 1à une différence anatomique fondamentale entre ces deux membranes. Ce caractère différentiel est bon sans aucun doute; mais nous avons vu, en étudiant les enveloppes de la graine de la Courge-marron de Portugal, que ses cellules épidermiques sont canaliculées, poncluées par développement inégal de la membrane primaire qui là se montre seule et dépour- vue de toute couche secondaire d’épaississement. Les différences existant entre ces deux membranes, même après les études si consciencieuses de MM. Hugo Mob}, Harting et Mulder, n’étaient -done bien caractérisées qu’au point de vue chimique. La confi- guration et l'accroissement si opposés que nous avons découverts dans les cellules épidermiques de la Coloquinte lèvent, croyons- nous, les difficultés qui pouvaient encore exister et ne laissent plus de doute sur 1 séparation complète qu’il faut admettre entre la membrane primaire d’une part, les couches secondaires d’autre CHEZ LES CUCURBITACÉES. 229 part. En vérité, autant il nous semble logique de penser qu'une membrane cellulaire douée dans toute son épaisseur des mêmes propriétés physiques où chimiques, simple comme celle qui con- stitue les parois des cellules spermodermiques de l’Ecballium, du Bryonia, elc., ou même plusieurs fois dédoublée comme l’est celle qui, accrue par inlussusception, forme les couches secon- daires de la fibre libérienne, autant, disons-nous, il nous semble logique de penser que cette membrane se nourrit dans toule son épaisseur, en s’accroissant par une intussusception généralisée ; autant il nous paraît peu rationnel de prétendre que deux couches d’une même paroi cellulaire, totalement différentes au triple point de vue de la forme, du mode d’accroissement, de la constitution chimique, puissent, quoique juxlaposées, résulter d’un même mode de production, au point que l’une soit un épaississement et pour ainsi dire une prolifération de l’autre. Tel est le cas des cellules épidermiques du spermoderme de la Coloquinte. Les deux couches emboîtées, nées l’une dans l’autre, non point l’une de l'autre, ayant entre elles aussi peu de rapports qu'il en existe entre un grain d'amidon etun grain d’aleurone produits dans la même cellule, il est, selon nous, de toute nécessité d'admettre pour chacune d'elles une vie spéciale qui ne s’accorde point avec l’idée d’une nutrition unique, commune à toutes deux, d’une intussus- ception généralisée à la totalité de la paroi; ce que l’on admet volontiers aujourd’hui. En résumé, accroissement par intussusception de la membrane primaire ; accroissement par intussusception de la membrane se- condaire qui, par résorptions partielles, peut se dédoubler elle- même en un certain nombre de couches, ce qui a lieu dans la fibre libérienne du Chanvre, par exemple, mais accroissement absolument séparé de la membrane primaire et de la couche se- condaire ou de ses composantes : telles sont les conclusions que nous nous croyons autorisé à tirer de l'étude des épaississements cellulaires spermodermiques des Cueurbitacées. 230 DES ÉPAISSISSEMENTS CELLULAIRES SPERMODERMIQUES NOTE ADDITIONNELLE SUR LA CUTICULE. Suivant Meyen, la cuticule ne serait qu'un épaississement exa- géré de la paroi superficielle des cellules épidermiques. D'après M. Schleiden, au contraire, elle résulterait en totalité d'une véri- table condition de ces mêmes éléments. M. Hugo Mohl réunit et fond en un seul tout les deux théories précitées. Appelant à son aide des réactions chimiques caractéristiques, il démontre que ce que l’on appelait avant lui cuticule, comprend deux formations distinctes : 1° les couches cuticulaires, dues à l’épaississement de la paroi superficielle des cellules, couches qui, traitées par la potasse, ne se dissolvent point, mais acquièrent la propriété de bleuir par liode et l'acide sulfurique combinés ; 2° Ja cuticule proprement dite, soluble dans la potasse, ne bleuissant d’ailleurs jamais sous l’action de liode et de l'acide sulfurique, provenant en outre d’une exsudation cellulaire et recouvrant les couches cuticulaires d’un vernis protecteur. La tige du Gui, qui présente d'nne manière si évidente, et la cuticule proprement dite et les couches euticulaires, peut être citée comme un exemple, devenu classique d’ailleurs, à l'appui de la manière de voir de M. Hugo Mohl. Est-ce à dire, néanmoins, que les idées de ce grand anato- miste aient une application aussi universelle qu'on le pense généralement? Ce que l’on nomme cuticule résulte-t-il toujours de la superposition de deux formations distinctes ? L'étude de la euticule dans la graine de la Coloquinte va nous éclairer sur ce point. Nous n'avons fait que mentionner, sans nous y arrêter, dans la deseription des cellules épidermiques de cette graine, l’existence d’une épaisse cuticule à leur surface. Cette cuticule se subdivise en quatre ou cinq couches secondaires, que l’on ne distingue par- fois qu'assez difficilement, et dont la plus extérieure, d’une épais- seur de — de millimètre environ, est la mieux délimitée. Elle 1000 pourrait même, si l’on se bornait à un examen superficiel, être CHEZ LES CUCURBITACÉES. 231 considérée comme formant la cutieule proprement dite de M. Hugo Mobl. Les couches sous-jacentes n'ont, d’ailleurs, comme nous allons le prouver, rien de commun avec les couches cuticulaires décrites par le même auteur. Si l'on traite par l'iode et l'acide sulfurique, ou plutôt par le chloro-iodure de zinc, qui est d’un emploi plus commode, une mince section transversale du spermoderme de la graine de Colo- quinte, on voit bleuir la couche secondaire d’épaississement des cellules épidermiques. Leur membrane primaire, ainsi que les côtes longitudinales qui la relèvent, jaunit d’une manière notable ; modification que nous avons déjà constatée plus haut. Quant à la cutisule, elle n’éprouve aucun changement, soit dans sa coloration, soit dans sa consistance. Une section spermodermique semblable, traitée par la potasse, présente, d'autre part, des modifications sur lesquelles il importe d'insister. Les diverses couches constituantes de la euticule y subissent, de l'extérieur à l’intérieur, une disso- lution d'autant plus prononcée que la solution potassique est plus concentrée et son action plus persistante. Ainsi, nous avons vu la cuticule, épaisse primitivement de près de 2- de millimètre, se 100 réduire successivement à —-, =, —— de millimètre, et finir même par disparaître complétement sous l’action prolongée du réactif, En même temps, la membrane primaire des cellules épider- miques demeurant intacte, leur couche d’épaississement secondaire se décompose en un grand nombre de minces feuillets, emboîtés les uns dans les autres, feuillets qui n’étaient nullement visibles aupa- ravant. En traitant ensuite par le chlorure de zinc iodé la coupe ainsi modifiée par la potasse, on voit ces différents feuillets se colorer en bleu foncé ; la membrane primaire et ses épaississe- ments linéaires bleuissent de même, quoique à un moindre degré. Cette coloration, qui ne se produisait point avant l’action de la potasse, y mdique, comme l’on sait, la présence de la cellulose. Enfin, s’il subsiste encore, par suite d’une dissolution incomplète, une couche plus ou moins épaisse de cuticule, elle ne subit aucune modification et garde la teinte d’un jaune clair qu'elle avait primi- 232 DES ÉPAISSISSEMENTS CELLULAIRES SPERMODERMIQUES lüivement : c'est-à-dire qu'en somme, à l’aide des réactifs connus, aussi bien dans les couches profondes que dans la couche superfi- cielle de la cuticule, il est impossible de démontrer l'existence de la cellulose. Si, maintenant, revenant sur ces diverses réactions et colora- tions, nous les examinons comparalivement avec celles qui, sui- vant M. Hugo Mol, différencient d’une manière absolue la euti- cule proprement dite des couches cuticulaires, il devient évident au premier coup d’œil que rien dans celles que nous a présentées la cuticule de la Coloquinte, ne saurait démontrer l'existence des couches cuticulaires de M. Hugo Mohl, dépendantes des cellules épidermiques, et dont le principal caractère chimique consiste à revêtir une coloration bleue par l’acide sulfurique et l’iode, ou par le chlorure de zine iodé, après l’action de la potasse ; couches cuticulaires composées, par conséquent, de cellulose que masque une substance ligneuse mal définie, chassée en définitive par la solution de potasse. Paisque, d’ailleurs, les couches qui constituent la cuticule de la Coloquinte présentent exclusivement la composition et les réactions indiquées par M. Hugo Mohl comme caractéristiques de la cuticule proprement dite, à savoir : solubilité dans la potasse, absence de cellulose ou du moins impossibilité d'en démontrer l'existence ; nous nous trouvons amenés, en nous appuyant sur l'autorité de M. Hugo Mohl lui-même, à cette conclusion naturelle, que la cuticule de la Coloquinte, bien que subdivisée en plusieurs couches, ne représente point un composé de deux formations superposées, complétement distinctes par leur nature et leur origine, cuticule proprement dite et couches cuticulaires ; qu’elle résulte, au con- traire, d’un mode unique de production et doit être assimilée dans son épaisseur totale à la euticule proprement dite seule, produit d’excrétion des cellules épidermiques qui se trouve, dans le cas actuel, en contact immédiat avec la membrane primaire non épaissie de ces éléments. Disons toutefois, en terminant, que cet exemple d’une cuticule CHEZ LES CUCURBITACÉES. 239 réduite à ce que M. Hugo Mohl appelle cuticule proprement dite, venant ainsi à l'appui des idées émises autrefois par M. Schleiden sur ce point d'anatomie végétale, ne doit se présenter que rare- ment à l’observateur, et que, sans contredit, les idées exprimées en tro Fig Fic Fic. Fic. Fic. Fic. Fic. Fic. dernier lieu par le premier de ces deux savants botanistes uvent leur application dans l’immense majorité des cas. EXPLICATION DES FIGURES. PLancae VII. . 4. Graine de l’Ecballium Elaterium (grandeur naturelle). . 2. La même, après un quart d'heure d'immersion dans l'eau, entourée d'un mucilage épais, développé sous l'action de ce liquide (grandeur natu- relle). 3. Coupe transversale de la graine d'Ecballium Elaterium, peu de temps avant la maturité, montrant les trois couches cellulaires du spermoderme (14 diamètres). &. Coupe transversale représentant les cellules les plus externes des téguments ovulaires, longtemps avant la fécondation (230 diamètres). 5. Même coupe, au moment de la fécondation. Les trois couches sont devenues distinctes et les cellules de la couche externe se sont notablement allongées perpendiculairement à la surface de la graine (230 diamètres). 6. Même coupe à un âge plus avancé. La couche cellulaire interne s’épaissit et se couvre de ponctuations (230 diamètres). 7. Section transversale des cellules épidermiques représentées dans la figure 6, pour montrer l'absence de méats intercellulaires (230 diamètres). 8. Apparition des épaississements longitudinaux sur les cellules épider- E% miquesidu spermoderme de l’Ecballium Elaterium (230 diamètres). Fic. 9. Section transversale des cellules épidermiques représentées dans la Fc. Fic. Fic. Fi. figure précédente, montrant les méats intercellulaires récemment formés, et la distribution des épaississements (300 diamètres). 10. Même coupe à un plus fort grossissement, faisant voir que les épais- sissements des cellules voisines se correspondent deux à deux (600 dia- mètres). 41. Même coupe, mais oblique et à un Âge plus avancé. Les parois cellu- laires se sont complétement dédoublées (600 diamètres). 42. Résorption de la paroi cellulaire, à son début; elle est criblée de grosses ponctuations en forme de boutonnières (200 diamètres). 13. Coupe tangentielle des cellules épidermiques du spermoderme du Citrullus Colocynthis, permeltant de voir successivement, par suite de la 254 SUR LE FRUIT D'UNE NOUVELLE CHLÆNACÉE, convexité de la graine, toutes les modifications des parois de ces cellules, de leur face superficielle à leur face profonde (380 diamètres). Fic. 14. Coupe transversale de ce même spermoderme : les épaississements longitudinaux s’effilent et disparaissent avant d'atteindre la cuticule. (380 diamètres). PLANCHE IX. Fic. 1. Cellules épidermiques du spermoderme de l’£cballium Elaterium, peu avant la maturité : les côtes ne sont plus reliées que par de minces brides de paroi interposée (200 diamètres). Fic. 2, Ces brides se sont presque toutes résorbées (200 diamètres). Fic. 3. Cellule à la maturité. Les côtes se relient entre elles par leurs extré- mités, mais sont d’ailleurs libres de toute adhérence (200 diamètres). Fic. 4. Côtes formant deux séries de longs jambages, sous l'influence de l’eau qui les a séparées du reste de la graine (410 diamètres). Fic. 5. Épaississements longitudinaux des cellules épidermiques du sper- moderme du Cucumis salivus à la maturité. La paroi interposée ne se résorbe pas, mais se déchire entre les épaississements voisins (250 diamètres). Fic. 6. Épaississements longitudinaux des cellules épidermiques du spermo- derme du Bryonia dioica. La paroi interposée ne se résorbe ni ne se déchire (720 diamètres). Fic. 7. Coupe transversale des cellules représentées dans la figure 6. Les épais- sissements serrés donnent aux parois un aspect moniliforme caractéristique (720 diamètres). Fie. 8. Section transversale du spermoderme de la Courge-marron de Portugal, présentant les trois couches cellulaires externes (90 diamètres). Fic. 9. Portion externe de l’une des longues cellules représentées dans la figure précédente (390 diamètres). Fic. 40. Coupe transversale de cette même cellule (300 diamètres). SUR LE FRUIT D’'UNE NOUVELLE CHLÆNACÉE. Les collections autrefois envoyées au Jardin des plantes de Paris par Richard, jardinier en chef à Bourbon, renferment, entre autres objets intéressants, un fruit dont la détermination a semblé jusqu'ici impossible, et qu'accompagne Pinseripüon suivante : « Arbrisseau de Madagascar, à fruit ouvert au sommet. » Qu'on se figure, en effet, une sorte de sac, de la grosseur d’un petit œuf de poule, à paroi épaisse et comme ligneuse, avec une ouverture SUR LE FRUIT D'UNE NOUVELLE CHLÆNACÉE. 230 supérieure, circulaire, d'environ un centimètre de diamètre, et l'on aura une idée sommaire de cet objet qui ressemble tout d'abord à un péricarpe, du sommet duquel se serait détaché un petit opercule, et rappelant, par suite, en petit, le fruit de certains Lecythis. Quel- quefois encore, la forme en est sphérique, on même plus large que haute, mais toujours avec une ouverture circulaire supérieure. Ce prétendu fruit ne renferme pas de graines, et la plus grande partie de sa cavité est vide. Mais quand elle n’est pas trop profonde, on aperçoit, tout au fond de ce sac, un corps intimement uni avec sa base, et dont on ne saurait se faire une idée exacte qu’en fendant Je sac lui-même suivant sa longueur. Alors apparaît clairement le corps contenu, que l’on ne peut mieux comparer qu'à un fruit d'Euphorbiacée, sessile, presque globuleux, de la taille d’un gros pois, couvert d’un duvet velouté brunâtre, parcouru en dehors par trois sillons longitudinaux peu profonds, qui séparent les uns des autres trois lobes peu proéminents, et surmonté d’une colonne cylindrique, haute de un centimètre environ, verticale, rigide, assez épaisse, tronquée à son sommet. C'est là un véritable fruit, cou- ronné d’un reste de style persistant, et si on le coupe en travers, on le voit partagé en trois loges, qui renferment chacune un cer- tain nombre de graines, insérées dans leur angle interne ; il y en a huit, le plus souvent, dans chaque loge, et nous reviendrons bientôt sur leur organisation. Si donc le corps contenu est le véritable fruit, l’enveloppe béante, ligneuse, sphérique ou ovoïde, qui l’entoure à une cer- taine distance, ne saurait être qu’une induvie. Mais quelle peut être l’origine de cette dernière? On songerait, au premier abord, à un périanthe, un calice, accru, épaissi, devenu ligneux autour du fruit. Toutefois, à la base même du véritable fruit, on aperçoit, avec quelque attention, la cicatrice du véritable périanthe. Si l’on se rappelle alors la façon dont se comporte, dans les genres de Chlænacées où il est uniflore, l’involucelle ou le calicule en forme de sac cylindrique ou turbiné, qui persiste autour du fruit, accrescent et devenant plus où moins charnu, découpé sur les 236 SUR LE FRUIT D'UNE NOUVELLE CHLÆNACGÉE. bords en six ou en un nombre moindre de dents, égales ou iné- gales, comme il arrive dans les Leptolæna et les Sarcolæna, on se dit, comme nous l'avons fait, que si l’organisation du véritable fruit et des graines était, dans celte singulière plante, ce qu’elle est dans les Chlænacées connues, il deviendrait possible de rapporter à la même famille ce simple fragment d'un végétal dont on ne connaît jusqu'ici ni les fleurs, ni les organes de végétation ; et nous irons même plus loin, car il nous sera permis d'affirmer que celte nouvelle Chlænacée appartient à un genre différent des quatre genres décrits par Dupetit-Thouars dans ce groupe. De là la néces- sité de proposer un nom particulier pour ce genre nouveau, que nous sommes forcé de reconnaitre et de distinguer, contrairement à ce qui devrait être fait d'ordinaire en semblable occurrence, alors qu'une seule partie de ce végétal nous est connue. Nous rap- pellerons donc les caractères particuliers de l’induvie en nommant la plante Scleroolæna. Le Sclercolæna diffère des deux genres connus à involucelle uniflore : 4° par ses ovules ; ® par les caractères de l’involucelle lui-même. Ce dernier a, dans les Leptolæna, la forme tubuleuse- ureéolée, à sommet découpé en six dents, et il s'applique étroite- ment contre le fruit qui remplit sa cavité et même le dépasse dans sa portion supérieure ; il devient, dit-on, charnu autour du fruit mür, qui ne renferme qu'une seule graine. Dans les Sarcolæna, l'involucelle, également épaissi et charnu autour du fruit, se renfle circulairement un peu au dehors de son orifice supérieur, qui est découpé en dents inégales ; il est done à peu près turbiné, etil est remarquable par les soies pressées qui garnissent toute sa surface intérieure, et aussi dans une seule espèce, la surface extérieure. L'induvie du Scleroolæna est épais, ligneux-subéreux dans sa couche moyenne (laquelle était peut-être charnue à l'état frais). Sa couche superficielle est glabre ; et sa couche profonde est repré- sentée par une membrane sèche, parfaitement lisse. Au niveau de l'ouveriure supérieure du sac. La couche extérieure me semble se réfléchir pour former en dedans une sorte de petite collerette SUR LE FRUIT D UNE NOUVELLE CHLÆNACÉE. 237 pendanle, formée de petites barbes rigides toutes chargées de fins poils blanchâtres et plumeux. Quant aux ovules, on peut être assuré qu'ils sont nombreux dans chaque loge, au lieu d’être céminés, comme ceux des Leptolæna et des Sarcolæna ; car, dans une seule loge du fruit mür, rous avons compté huit grains. Les loges sont done multiovulées, comme celles des genres à involu- celles biflores (Schizolæna et Rhodolæna) ; d’où il ressort que le Scleroolæna ne saurait être rapporté à aucun des quatre genres ci-dessus énumérés. Les graines mûres des Chlænacées ont été mal connues jusqu'ici. Nous avons pu les étudier dans un Leptolæna, un Schizolæna et dans notre Scleroolæna. Dans celui-ci, elles ont la forme d’une peite coquille, ovale-aiguë, concave du côté de la cloison, convexe du côté dorsal de la loge. Au fond de la concavité se trouve le hile, qui est cireulaire et représente une petite cicatrice déprimée, entourée d’un petit bourrelet. La graine est donc attachée vers le milieu de sa hauteur, et l’embryon est, par suite, de ceux que A. de Saint-Hilaire a appelés « parallèles au plan de l’ombilic. » Le reste du tégument séminal est glabre, noirâtre, et recouvre un albumen blanc, charnu, assez résistant, peu épais et formé de deux lames parallèles, concaves-convexes, comme la graine elle-même, et auxquelles est interposé l'embryon. Celui-ci ne saurait donc être rectiligne ; il est arqué, un peu moins long que l’albumen, avec une radicule cylindro-conique supérieure et deux cotylédons membraneux, concaves en dedans, digitinerves à la base. Tous ces caractères des graines se retrouvent dans les autres genres ; sinon que là où elles sont nombreuses, comme dans les Schizolæna, elles perdent plus ou moins de leur régularité, par suite de pres- sions réciproques ; elles deviennent plus ou moins anguleuses ou obliques sur les bords ; et l'embryon, de même, devient plus ou moins irrégulier ; ses cotylédons se courbant en se plissant plus ou moins. Mais ils conservent toujours ce caractère, qu'ils ne ré- pondent n1 par le sommet de leur radicule, ni par celui de leurs cotylédons à l'ombilic qui demeure toujours latéral. —n NOTE SUR LES OVULES DES TERNSTROEMIACÉES. Les ovules des Ternstræmia sont, en général, décrits d’une façon inexacle, à cause, sans doute, d’une particularité de leur structure qui, mal connue, doit induire les observateurs superfi- ciels en erreur. Ils sont notaïsment mal figurés dans le Traité général de bolanique de MM. Lemaout et Decaisne, où on les représente (p. 337) comme descendants, avec un raphé ventral et le micropyle dirigé en haut ct en dehors. C’est précisément le contraire qu'il faut adraettre : leur raphé est dorsal avec un mi- cropyle reporté en dedans, sous le point d’altache ;. et à cet égard, les ovules des Ternstræmia se comportent comme ceux du Visnea Mocanera. Quand on observe leur apparition, dans le jeune ovaire du T. brevipes DC., cultivé depuis longtemps dans les serres du Muséum, sous le nom de T°. peduncularis, on aperçoit, dans l'angle interne de chaque loge, une longue fente qui va s’élargis- sant vers la portion inférieure, et qui se termine en bas par un contour arrondi. Cette fente est bordée, sur les côtés et inférieu- rement, par un bourrelet placentaire en forme de fer à cheval, la concavilé élant supérieure. Généralement, ce bourrelet produit cinq ovules, plus rarement un ou deux en plus ou en moins. Le premier qui se montre est situé sur la ligne médiane, et répond au sommet de la concavité du fer à cheval. C’est un petit mamelon sphérique, qui devient ensuite ovoïde et descendant. Sur ses côtés s’en montrent ensuite deux autres, un peu plus haut : l’un à droite, l’autre à gauche, puis ultérieurement deux autres encore, un peu plus haut. D'abord, ils sont orthotropes et sessiles. Mais à mesure que, plus tard, leur funicule descendant se dessine davantage, la portion du bourrelet placentaire qui les supportait, proémine en forme d’écaille étroite, descendante; et, définitivement, les cinq funicules sont comme suspendus au bord inférieur de cette écaille. D'ailleurs, les ovules se sont recouverts successivement de deux enveloppes, et ont dirigé leur micropyle en haut et en bas, et pen- NOTE SUR LES OVULES DES TERNSTROEMIACÉES. 239 dant longtemps, le nucelle, entouré du sommet de la secondine, fait hernie sous le funicule, sous forme d’un cône à sommet obtus. Alors commence à se produire, vers la région cholérique, un phénomène qui se retrouve à des degrés divers dans plusieurs groupes végétaux, et que nous avons signalé dans les ovules des Gyrostémonées. (Adansonia, X, 157, t. V.) A l’anatorpie, déjà complète, vint s'ajouter un mouvement de courbure du corps de l'ovule qui simule une campylotropie normale, dans un ovule déjà pourvu d’un raphé dans toute la longueur de son bord dorsal. Par suite, tout le bord interne et inférieur de l’ovule s’épaissit en forme de croc et constitue un bourrelet; ce qui, Sans doute, a été pris pour un raphé par les auteurs qui considèrent le micropyle comme extérieur. Celte fausse campylotropie se retrouve dans plusieurs Cleyera, F'reziera, dans les Visnea ; mais, dans ces derniers, elle est à peine prononcée, en même temps que l’écaille placentaire qui surmonte les funicules est peu indiquée. Dans les T'ernstræmia, il est probable qu'on doit attribuer à l’exagération ultérieure de celte récurvation, la forme que présentent la graine mûre et l'embryon. STIRPES EXOTICÆ NOVÆ (CONTINUË DE LA PAGE 485.) h9. Brrrya VEscoANA. ÂArbor, ut videtur, ramis teretibus ; cortice pallide griseo ru- goso ; ramulis junioribus pube tenui ferruginea conspersis. Folia ad summos ramulos approximata allerna, longe (ad 4-6 cent.) petio- lata, cordato-ovata (ad 18 cent. longa, 40 cent. lata), apice acumi- nata, integra v. repando-crenata membranacea, adulta, glabrata penninervia, basi 7-nervia, transverse venosa, supra lucida, sub- tus pallidiora. Flores axillares in racemos breves simplices pauci- floros petiolo 2, 3-plo breviores dispositi ; pedicellis brevibus articulatis. Calyx valvatus extus ferrugineus stellalto-pubescens, inæquali-ruptus. Petala valde reticulata oblongo-obovata basi inæquali-angustata. Slamina æ , brevia; loculis demum apice confluenti-rimosis. Germen ovoideum sessile ; styli 5-partiti ramis apice incrassato subearnoso (purpurescente) in alabaëtro reflexis cuneats ; loculis 5 ; ovulo in singulis 1, descendente ; micropyle extrorsum supera. Capsula (2 À cent. lata) 5-locularis, loculicide 5-valvis, orbiculari-depressa, apice concaviuseula; valvis singulis, intus lucidis, dorso haud procul a margine ala brevi crassiuscula verticali obtusa subsuberosa instructis. Semen in loculo solitarium subtransversum pisiforme, extus setis rigidis (fulvidis) urentibus haud crebris, cito deciduis instructum ; testa crustacea maculata ; albumine copioso oleoso ; embryonis axilis recti albumini æqua - lis radicula crassa; cotyledonibus latis orbiculato-cordatis, basi 5-nerviis.— Crescit in Taïti, ubi anno 4847, legit cl. Vesco (Herb. Mus. par.). Species ob inflorescentiam, ovulum solitarium germinisque et fructus indolem sectionis Micropteræ prototypus evadit. Magis ac magis, ut vi- detur, cum Perryiis genuinis Carpodipteras connectit, vix generice, flores licet 1-sexuales, distinguendas. STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 21 90. ANTHODISCUS PERUANUS. Arbor ? Folia alterna ; petiolo basi haud articulâto ; foliolis 3, _digitatim summo petiolo articulatis, inæqualibus ; lateralibus multo minoribus multoque magis inæqualibus; centrali multo majore pauloque latiore (ad. 8 cent. longo, 3, A cent. lato); omnibus elongato-obovatis subspathulatis, basi valde angustatis, apice obtusis, inæquali-crenatis glaberrimis, subtus pallidis, penniveniis ; venis ad medium inter se anastomosantibus, demum inæquali- reticulatis. Racemi terminales ; pedicellis basi articulatis foveo- lisque rami infra marginato-prominulis insertis. Calyx cupuliformis coriaceus subæquali-5-crenatus. Petala ut in genere calyptratrim decidua, coriacea crassa, valde imbricata ; intimo 1, paulo minore. Stamina ima basi omnia in apnulum brevem connata, mox in phalanges 5, alternipetalas assurgentia ; in phalangibus singulis centralia multo longiora ; filamentis apice inflexis ; exteriora autem gradatim minora ; filamentis erectis; antheris omnibus demum introrsis summoque filamento erectis. Germen basi disco brevi subinæquali cinctum ; loculis ad 12 ; styli ramis totidem radiatis carnosulis linearibus, apice stigmatoso glandulosis, intusque vix sulcatis. Ovula in loeulis singulis solitaria, angulo interno paulo supra basin inserta, suborthotropa; hilo subbasilari (basi anguli interni proximo); micropyle supera. Fructus...? — Oritur in Peruvia, ubi legit Rivero (sub C 13 et cum nom. mss. Giliæ calyptratæ), anno 1836. (Herb. Mus. par.) O1. RUYSCHIA MEXICANA. Frutex scandens glaberrimus ; ramis teretibus in sicco remote nodulosis v. cicatricibus prominulis foliorum delapsorum notatis ; cortice pallide griseo. Folia brevissime (ad cent.) petiolata obo— vata (ad 40 cent. longa, 5 cent. lata), basi longiuscule cuneata, apice rotundata v. summo apice breviter apiculata, integerrima pennivenia tenuiter reticulata, utrinque glaberrima (sæpe in sicco X, (25 mai 1872.) 16 242 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. supra pallidiora subglaucescentia). Flores in racemos terminales longiuseulos (ad 4 decim.), rectos v. areuatos dispositi crebri; pedicellis (ad 4 cent. longis} apice sepalis 6, orbiculato-obtusis bracteolisque 2, paulo minoribus conformibusque munitis. Bractea sub calyce inserta sessilis pedicelloque subæquilonga, oblique descendens, longe conico-calcarala ; ostio subintegro, lateraliter brevissime 2-auriculato. Corolla calyce 2, 3-plo longior, fere ad medium gamophylla ; lobis valde imbricatis, apice obtusis, demum rotato-reflexis. Stamina 5 ; filamentis dilatato-complanatis, intus ad corollæ basin applicatis, margine contiguis, apice acuminatis ; antheris ovatis ; connectivo loculis subæquali dorsali valde com- presso (pallide fuscato) ; loculis introrsis. Germen 5-loculare ; stigmate sessili, 5-gono. — Crescit in terris mexicanis dictis cali- dioribus, ubi augusto 4866 floriferam legit L. Hahn (exs., n. 421) prope ad Tlapacoya. (Herb. Mus. par.) Species pulchra, ob corollam ad medium fere gamopetalam inter Æuys- chias sinceras et Marcgravias quasi media, sed numero staminum certe definito; adspectu foliisque Marcgraviæ spicifloræ Juss. (quæ Norantea dicitur) valde alfinis. 52. NoRANTEA WEDDELLIANA. Frutex pulcher scandens glaberrimus ; ramis teretibus pallidis. Folia brevissime (ad À cent.) peliolala obovato-oblonga (ad 9 cent. longa, 5 cent. lata), basi inæquali-cuneata, apice obtusiuscula, integerrima coriacea crassa glaberrima, in vivo, ut videtur, carno- sula, fere avenia, subtus glandulis ellipticis v. suborbiculatis « , eurvatim margini utrique parallele seriatis, munita. Racemi termi- nales robusti; pedicellis erassis (ad 6 cent. longis), basi articulata apiceque incrassatis glaberrimis ; inferioribus 4, 2, in axilla bracteæ planæ v. folii minoris ortis; cæteris basi nudis et bractea stipatis ad medium inserta libera demum deflexa pedicello 2-midio breviore ample calcarato-galeata subrecta, crasse petiolata ; ostio inferiore subinfundibuliformi, lateraliter 2-auriculato. Sepala bractcolæque laterales conformes coriaceæ rotundatæ. Corolla in STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 243 alabastro ovoidea, valde imbricata. Stamina co , ut in gen. pauei- seriata ; antheris oblongis. Germen turbinato-lageniforme ; stylo brevi crasso colliformi, apice breviter 6-lobo stigmatoso. Fructus basi calyce munitus, subcarnoso-suberosus globosus, stylo apicu- latus ; seminibus (immaturis) oblongis. — Oritur in Boliviæ pro- vincia Yungas, ubi legit cl. eddell (exs., n. 1318) decembre 1846, floriferam fructiferamque. (Herb. Mus. par.) Species propter bractearum dimorphiam ascidiarumque situm et formam conspicua anteque omnia ob glandulas paginæ inferioris folio- rum (quæ verisimiliter glandularum 2, basilarium Warcgraviarum ana- logæ, sed numerosiores). 53. NORANTEA OXYSTILIS. Frutex subscandens ; ramis gracilibus glabris. Folia vix petiolata ; limbo oblongo (ad 7 cent. longo, 2 cent. lato), basi subsessili valde- que altenuato, apice rotundato v. brevissime apiculato, integerrimo glaberrimo remote penninervio, subtus ferrugineo. Racemi termi- nales v. ad folia superiora axillares graciles elongati (25-30 cent.) ad medium nudati. Flores creberrimi parvi ; pedicellis crassiuseulis rectis brevibus (5-< cent.). Bracteæ pedicelli basi insertæ eoque h-6-plo longiores, cucullato-galeatæ, apice rotundatæ ; ostio inte- gro; petiolo cucullo multo longiore (ad 2, 3 cent.), ab apice ad basin longe attenuato. Bracteolæ laterales 2, sepalis conformes, sed 2-midio minores aque calyce remoliusculæ. Sepala ovato- obtusa crassa, valde imbricala. Corolla ad basin polypetala, valde imbricata, in alabastro ovoidea. Stamina 5-19 ; filamentis brevibus compressis ; antheris late ovatis ; connectivo lato complanato ; loculis discretis subverticalibus. Germen ovoideum, in stylum subulato-conicum, apice stigmatoso acutalum, productum ; loculis sæpius A. — Oritur in ditione boliviana prov. Larecaja et Caupolican, ubi ad valles inter Tipoani et Apolobamba leg. cl, H. Weddell (exs., n. 4611) maio 1847 floriferam. (Herb. Mus. par.) Species ob styli formam acutatam (nec depresso-polygonam) necnon ob stamina pauca subdefinila conspicua. DIT STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 5h. MarceRaviA TRIANZ. Frutex, ut videtur, scandens; ramis rigidulis; cortice pallide fuscescente. Folia brevissime (2, à mill.) petiolata lanceolata bre- viter acuminata (juniora 6, 7 cent. longa, 2 cent. lata) glaberrima, subtus pallida. Flores ad summos ramulos laterales leviter cernuos paucifoliatos subumbellati; steriles crebri, parvi (in specim. suppet. 2, 3 mill. longi); pedicellis gracilibus (ad 2 cent. longis) ima basi articulata incrassatis, summo apice breviter subclavatis. Sepala bracteolæque 2, conformes breviter obtusæ. Corolla oblique inserta ovoidea, lobo extimo pro genere sat conspicuo obovato. Stamina pauca (10-15); antheris subovatis, basi subsagittatis. Germen valde depressum ; loculis paucis (sæpe 5); stylo brevis- simo papilliformi. Flores steriles pauci (5), vix conspicui ; bracteis pedicello adnatisstipitatis subgaleatis ; ostio obliquo leviter dilatato (ad 4 { cent. longis). Fructus longiuscule (ad 8 cent.) pedicellati ; pedicellis reflexis uti fructus ferrugineis rugulosis ; pericarpio pisiformi (ad cent. longo), stylo breviter acuminato ; seminibus crebris (nigrescentibus) inæquali-obovoideis. — In Caracas leg. Linden (exs..n. 418). 99. Acioa (LORANDRA) SMEATHMANNI. Rami (an scandentes?) teretes, lenticellis crebris pallidis orbi- cularibus leviter prominulis notati. Ramuli graciles tenuiter hirtelli. Folia alterna brevissime (2-4 millim.) petiolata, ovato-acuta (ad 7 cent. longa, h cent. lata), basi rotundata, apice sæpius breviter acuminata, integerrima subcoriacea penninervia tenuiter reticulata, supra Iævia, subtus juniora densiuscule ad costam nervosque pal- lide ferrugineo-hirtella, demum glabrata. Flores (ut e fructuum pedicellis palet) in racemos terminales dispositi, cæterum ignoti. Fructus pedicello crasso lignoso (ad 3, 4 cent. longo) suflultus, obovoideus compressiusculus (4 cent. longus, 2 : cent. latus), 2 apice breviter crasseque acuminatus; summo acumine lruncato. STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 245 Pericarpium drupaceum, demum siccatum, extus rugosum tomen- toque brevi densiusculo fulvido, demum soluto, obsitum, intus setis rigidulis pallide fulvidis, uti semen, hispidum ; semine (imma- turo) cavitatem implente. — Oritur in Sierra Leone, ubi olim legit Smeathmann. (Herb. Thouin, nunc J'uss.) Species a congeneribus africanis foliorum forma et magnitudine dis- tincta. Ad Griffoniam Bent. et Hook. (nec H. B\) pertinet. Jacet in herb. Juss., inter Copaiferas diu confusa olimque a Smeathmannio ad Geof- fræam inermem relata, a qua, Vahlio monente, longe diversa est. Semen ut in A. Zarteri ; pericarpio autem multo magis crasso lignosoque. De prioritate generum nostrorum Duparquetia et Griffonia nil contendendum; nam dum Londini habitaremus publicata sunt, ineunte autumno 1865, quo tempore Griffonia Hook., Oligostemon Benrtu. et Bandereia WELw. certe nondum in lucem rite edita fuerant. 56. ABATIA BRASILIENSIS. Frutex, ut videtur ; ramis 2-chotomis gracilibus. Ramuli teretes, juniores sub-4-goni, pilis rufescentibus longiuscule denseque villosi. Folia elliptica (ad 6 cent. longa, 3 cent. lata) breviter (ad 1 cent.) petiolata; limbo basi apiceque leviter acutato v. sub- acuminato æquali-serrato subcoriaceo penninervio tenuiter venoso, supra parce, subtus ditius villoso ; pilis supra pallide rufescentibus, subtus cinerascentibus et ad nervos prominulos multo longioribus rufisque. Flores in spicas terminales valde elongatas (ad 20-25 cent.) erectas rigidulas dispositi creberrimi; fasciculis singulis pluriflo- ris; pedicellis calyceeque extus valde rufescenti-villosis. Sepala #, acute 8-angularia. Stamina fertilia 40-15 ; antheris subovatis leviter recurvis; connectivo arcuato subglanduloso; pilis sterihbus capil- laceis exterioribus crebris. Germen ovoideum extus villosum ; pla- centis à, ellipticis multiovulatis; stylo erecto longiuscule cylindrico tubuloso glabro, apice obtusissime 3-crenulato. — Crescit in Brasiliæ prov. Minas-Geraes, ubi ad Botafogo, in sepibus, legit b. A. de Saint-Hilaire (Cat. A', n.172, nuncin Herb. Mus. par.). 246 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ,. D7. URNERA DECIPIENS. Suffrutex humilis (4-1:-pedalis, id. 4. S. 1.) adspectu Phy- hcas v. Soulangias nonnullas referens, ramis nigrescentibus, ra- mulis sub-2-f-chotomis, iunioribus dente cinerascenti-villosis. Folia approximate alterna sessilia, e basi cordaia subamplexicaulia ovato-acuta (£-° cent. longa, ad + cent. lala) integerrima crasso- coriacea; margine arcte revoluto; supra glaberrima (in sicco nigrescentia), subtus dense albido-lanata. Flores ad summos ra- mulosin capitulos paucos (3-8) subsessiles sabumbellatos dispositi; bracteis involuerantibus imbrieatis, bracteolis calycibusque dense villoso-setosis (in sicco pallide griseis v. fuscescentibus). Flores sessiles, bracteolis 2, linearibus, calyei subæquilongis, stipati. Sepala valvata fuscato-3-nervia, apice lanceolata, margine limbata, basi in tubum subcampanulatum connata. Petala 5, fauci inserta, sepalis breviora v. vix æqualia elliptico-ovata v. obovata glabra. Stamina 5, ima basi sub germine v. vix perigvne inserla ; antheris Se sub-2-lobis. Germen dense hirsutum sessile ; stylis 3, brevibus, apice stigmatoso leviter incrassato terminatus ; loculo 1 ; ovulis 3, e fundo loculi summo funiculo gracili subereclis ; micro- pyle introrsum infera.— In Brasiliæ prov. Minas-Geraes legit b. À. de Saint-Hilaire (exs., n. 1993, Cat. B', in Herb. Mus. par.). Species ob adspectum Æhamnearum v. Compositarum nonnull. et inflo- rescentias iis Gnaphaliorum plur. haud absimiles valde conspicua. Ex indole germinis, ovulorum numero et insertione petalorum staminumque ab omnibus notis valde diversa, sectionem inter Turneras sinceras et Wormskioldias, nune sub nom. Cephalacis propositam, constituit. 58. RHEUM OFFICINALE. Planta e basi valde ramosa, caule ramisque brevibus erassissimis (bumani brachiüi v. cruris erassitudine) supra terram parum promi- nulis suffrutescentibus, cicatricibus v. vestigiis (fuscatis) foliorum ocrearamque notatis, extus fuscalis, intus subcarnosis succoque STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 217 lutescente v. subaurantiaco rhabarbari officinalis scatentibus. Folia alterna approximala ampla, juniora ochrea obovoidea glabra (pallide virescente) sublucida, demum inæquali-fissa, involuta ; petiolo (ad !-metrali) e basi valde dilatata compressa subeylindrico, intus haud sulcato, nune paululum ad medium complanato albido- pubescente ; limbo (ad 4-1 © metr. longo latoque, sæpe paulolatiore quam longiore) orbiculato, basi 5-nervio subflabellato, ambitu breviter 5-lobo, lobis inæquali-incisis ; terminali lateralibus haud longiore ; nervis venisque reticulatis subtus prominulis, uti pagina Infera tota, sed ditius, pube albida tenui villosulis ; nervis inferio- ribus 2, extus ad basin (inde spurie cordatam) nudatis ; parenchy- mate petiolum summum haud attingente ibique nunc subaurieulato. Rarmuli nunc juniores e stipite assurgentes herbacei, foliis paucis parvis remote alternis instructi (inflorescentiæ, ut videtur, abor- uvæ). Inflorescentiæ {ad 2 + metr. altæ) foliatæ, ad apicem ra- mosæ ; ramis apice nutantibus flores crebros (pallide virescentes) cymosos gerentibus ; pedicellis gracilibus ad basin articulatis ; bracteis brevissimis (pedicello 5, 6-plo brevioribus), mox fuscatis. Sepala vix perigyna oblongo-obovata, interiora 3 paulo latiora. Discus e glandulis constans 2, 3 plus minus crenato-lobatis car- nosulis (dense viridibus). Stamina 9, subhypogyna; antheris ovatis, apice marginatis ; loculis basi liberis, caducissimis. Gynæ- ceum perianthio brevius ; germine 3-gono (viridi); stylis 3 (albidis) recurvis, apice stigmatoso suborbiculari-dilatatis, intus subreni- formibus centroque nonnihil depresso-concaviusculis. Cætera nobis hucusque ignota. — In Tibetia austro-orientali verisimi- liter indigena sæpeque, ut videtur, plus mious eulta, apud nos, curante cl. Dabry, introducta, nondum in hort. Facult. med. par. (sed in hort, cl. Giraudeau) floruit. Rhabarbarum verum officinale Sinensium Moscovitarumque largitur, nullaque cum specie hucusque descripta stirps valde conspicua quadrat (de qua fusius ultra disserendum). / Er - N + (Sera continue ) NOTES SUR LES BIXACÉES Presque tout a été dit sur celte famille intéressante, dans les travaux spéciaux publiés sur elle par M. Clos, puis par M. Ben- tham. D’autre part, ses limites ont été singulièrement étendues par les auteurs, qui lui adjoignent les Samydées (avec les Abatiées et les Homaliées). Nous n’aurons donc à noter, relativement à l’organisation de certains genres, à la délimitation de la famille et de ses groupes secondaires, et à la conservation ou à la suppres- sion de certains genres, qu’un petit nombre de faits sur lesquels nous ne pourrions insister dans l’exposé de cette famille que nous publierons incessamment dans le 4° volume de l'Histoire des plantes. Disons d’abord, avant de passer chacune d’elles en revue, quelles sont les séries que nous admettrons dans ce groupe; elles seront au nombre de dix : 1. Bixées. 6. Homaliées. 2. Flacourtiées. 7. Pangiées. 3. Samydées. 8. Papayées. h. Lacistémées. 9. Turnérées. 5. Calanticées. 10. Cochlospermées. Dans la graine des Bixa, on a surtout étudié l’arille, petite dilatation à deux lobes latéraux du sommet du funicule, laissant libre le micropyle. Celui-ci est tout contre le hile, et cependant il semblerait, à un examen superficiel, que l'extrémité opposée, celle qui répond à la chalaze, présente une dépression comparable à un orifice micropylaire. Cette disposition n’est toutefois bien pro- noncée que dans les graines sèches, les seules que nous puissions NOTES SUR LES BIXACÉES. 29 généralement observer. Elle tient surtout à une rétraction de cette sorte de cupule chalazique qui est si développée dans un grand nombre de graines anatropes, et au niveau de laquelle les couches diverses du spermoderme sont ordinairement plus intimement unies entre elles que dans le reste de la semence. En isolant cette cupule, on voit son centre traversé d’un trou, ou plutôt d’un canal court, qui conduit dans l’intérieur de la graine. Ce petit canal est creusé comme à l’emporte-pièce dans le tégument testacé de la semence, et il donne passage, vers l’intérieur de celle-ci, au cor- don trachéen qui parcourt toute la longueur du raphé. Dans les graines sèches, la dépression cireulaire de la chalaze, dont il a été question tout à l’heure, se prononce d’autant plus que les portions externes, contractées, des téguments viennent s'appliquer plus étroitement sur le pourtour de ce pertuis. Quant au tégument observé dans le reste de la semence, il est formé d’une triple couche : l’intérieure, pâle et mince; la moyenne, plus épaisse et colorée en brun, testacée; l’extérieure enfin, molle et comme pul- peuse; c’est elle qui est toute parsemée des masses granuleuses de la matière colorante qui font que le Roucou est une plante tincto- riale. L'embryon du Roucouyer est teinté en un vert plus ou moins intense. Outre les Roucous, la série des Bixées ne renferme, à notre sens, que le genre Oncoba, dont les limites sont encore plus larges pour nous que pour la plupart des autres auteurs. M. Oliver a sagement réuni les Mayna aux Oncoba, et il est certain qu’il ne pouvait faire autrement après avoir éludié certaines espèces africaines de ce dernier genre. Mais on doit, il me semble, aller plus loin encore; et comme, dans les Oncoba, tels que nous les limitons, nous voyons l’extrémité stigmatifère du style varier aussi bien que les autres caractères tirés de la fleur et du fruit, “nous devons ne considérer que comme des sections d'un seul et même genre les Mayna, Carpotroche et Dendrostylis. Malgré les apparences premières, il y a, en somme, moins de distance des 250 NOTES SUR LES BIXACÉES. deux derniers de ces types au premier, qu'il n’y en a entre les anciens Oncoba, les premiers connus, et les Ventenatia, par exemple, que tout le monde s'accorde aujourd'hui à faire rentrer dans le genre Oncoba. M. Oliver a déjà soupçonné le peu de valeur du genre Gran- didiera, établi en 1866, par M. le comte Janbert, pour une plante de Zanzibar et de Mombaze récoltée par Boivin. Le G. Boivini a des fleurs monoïques, et se distingue surtout au premier abord par les ailes de son fruit. Celles-ci sont au nombre de trois, comme les placentas et les divisions du style; c’est sans doute d’après un échantillon incomplet que l’on a pu croire à une imégalité de nombre entre ces diverses parties. D’une part, la fleur mâle est tout à fait celle des autres Oncoba africains à petites fleurs, ou encore celle des Dendrostylis américains. D'autre part, le fruit indéhiscent a des ailes qui rappellent tout à fait celles de certains Mayna et Carpotroche. Pour toutes ces raisons, on ne peut consi- dérer le Grandidiera que comme une simple section du genre Oncoba, section dont nous ne connaissons qu’une espèce : l'O. Boivini; mais M. Tulasne a cru voir une plante voisine de celle-ci, quoique très-imparfaite, dans les collections de Boivin qui se trouvent au Muséum. Il La série dont le Flacourtia est le prototype est pour nous moins riche en genres que pour nos prédécesseurs. Aucun Flacourtia n'avait été signalé jusqu'ici en Australe, et le geure n'est pas mentionné dans le Flora de M. Bentham. Cependant j'ai vu le F. Cataphracta parmi les Euphorbiacées indéterminées de l’herbier de M. F. Mueller. L’apétalie et la forme de ses ovaires l’ont sans doute fait confondre jusqu'ici avec cer- tains genres de cette famille à loges biovulées. Le genre Bennellia à été conservé par M. Bentham. S'il mert- NOTES SUR LES BIXACÉES. 251 tait de l'être, le nom qui lui a été attribué par Miquel devrait être maintenu ; car on ne saurait admettre, avec M. Mueller d'Ar- govie, que le genre d'Euphorbiacées nommé Bennettia puisse être préféré à Galearia. M. Bentham a établi l’antériorité de ce dernier nom. Mais le Bennethia du groupe des Bixacées n’est pas généri- quement distinct des Flacourtia ; il en a la fleur mâle, et dans la fleur femelle, le périanthe, les styles, la placentation, le fruit. Seulement, le nombre des loges ovariennes est ici de trois. Mais c’est là un caractère tout à fait insuffisant, et ce nombre s’observe aussi dans le gynécée des véritables Flacourtia, qui est formé de deux à dix ou douze carpelles. Les genres Aberia et Dovyalis sont généralement conservés comme distincts. En comparant toutes les espèces connues de l'un et de l’autre, je ne trouve aucune différence entre eux que le nombre des ovules sur chaque placenta. On dit les ovules des Dovyalis solitaires sur chaque placenta ; mais, de temps à autre, ils y sont disposés par paires. Dans les Aberia proprement dits, il y a sur chaque placenta de deux à six ovules. Ce caractère ne peut donc être considéré comme suffisamment distinctif. Or, le genre Dovyalis date de 1841, et le genre Aëeria, de 1844. Nous ferons done des Dovyalis de tous les Aberia connus; mais la section Eudovyalis de ce genre sera bien difficile à délimiter nettement. ou Le type du genre Guidonia de Plumier (Gen. amer., t. 24) appartient au genre Casearia. Linné cite le genre dans l'édition 2 de son Genera, quoiqu'il le rapporte comme simple synonyme aux Samyda. Donc, ce nom qui, en somme, date de 4703, et qui a été adopté par le père de la nomenclature binaire, doit passer avant celui de Casearia, établi par Jacquin (Stirp. amer., 132, t. 85) en 1763 seulement. Tous les Casearia des auteurs devien- dront donc pour nous des espèces de Guidonia. Les Anavinga, dont les bractées rapprochées de la fleur constituent une sorte de 252 NOTES SUR LES BIXACÉES. calicule ou d’involucelle, sont aux autres espèces du genre Gui- donia ce que les Scypholætia sont aux Lætia proprement dits. Les languettes interposées aux étamines des Guidonia (Casearia) sont décrites d'ordinaire comme des staminodes. Cependant, dans les Lunana, dont l’organisation est si analogue, ces mêmes corps existent, ou simples ou bilobés, affectant avec les étamines stériles les mêmes rapports. Comme leur consistance glanduleuse, leur épaisseur et tous leurs autres caractères sont ceux des pièces du disque qui s’observe vers la base de tant d’autres plantes, on n’hé- siterait pas ici à considérer cet organe comme un disque. C’est sur ses bords, d’ailleurs, dans le fond des échancrures qui sépa- rent entre eux ses lobes, que s’insèrent les étamines fertiles. Dans une espèce de Casearia qui a fleuri à Paris, le C. ilicifolia, nous avons pu suivre le développement des fleurs, et nous avons vu que pendant très-longlemps il n’y a pas trace de ces languettes dans l’intervalle des étamines. Elles ne paraissent qu’à une époque où le développement du gynécée est déjà fort avancé. À ce mo- ment, il se produit un léger épaississement du réceptacle floral dans l'intervalle des filets staminaux ; c’est le premier rudiment de ces languettes, qu'il faut donc supposer être de la nature des disques. Si j'ai bien compris ce que M. Planchon dit du Paparea d’Au- blet (Ann. sc. nat., sér. k, XVII, 116), il serait porté à le con- sidérer comme un type autonome, intermédiaire aux ÆRyana et aux Casearia, et qui tiendrait des premiers par la fleur, des derniers par le fruit. Le fruit du Piparea authentique est une capsule à trois valves naviculaires, analogue à celle de plusieurs Violacées. Cette même forme du fruit se retrouve exactement dans plusieurs vrais Casearia, soit américains, soit indiens. Le fruit des Ryana me semble bien distinct de celui-là. Quant au Piparea d'Aublet, il me semble que j'en ai vu des échantillons incontestables, et leur fleur est bien celle d'un Casearia, Je pense done qu'il convient NOTES SUR LES BIXACÉES, 953 d'admettre simplement ce qu'on a dit jusqu'ici de l'identification complète des deux types génériques Casearia et Piparea. Rien n’est plus voisin comme organisation florale que les Kuhlia (Samydées) et les Scolopia (Flacourtiées). Dans ces derniers, l'insertion n’est pas hypogynique. Mais le réceptacle ayant le plus souvent la forme d’un plateau ou d’une patère antique, les étamines sont insérées en plusieurs séries sur toute sa surface supérieure, les unes au niveau même de l'insertion du gynécée, les autres même un peu plus haut. Il est vrai que, dans les Kuhlia, les pétales peu développés sont dits « sepalis consimilia »; et c’est là, dit-on, un caractère distinctif des Samydacées, quand leurs fleurs sont pourvues d’une corolle. A cet égard, les pétales, sépa- loïdes, peu développés ou même nuls, de certaines Élæocarpées, répondent parmi les Tiliacées aux pétales des Samydacées. Mais ce n’est pas là une raison jugée suffisante pour placer les Élæocar- pées ou les Prockiées dans une autre famille que les Tilleuls et autres genres voisins. Et de même, ce ne peut être un earactère suffisant pour séparer, dans deux familles très- éloignées l’une de l’autre, les Scolopiées et les Banarées. Mais, dira-t-on, les Samydées appartiennent à la périgynie, tandis que les Flacourtiées sont hypogynes. Or, la périgynie n’est pas plus prononcée dans plu- sieurs Samydées, notamment les Lunania, Euceræa, qu’elle ne l'est dans certaines Bixacées, autres que les Scolopia, comme les Azara, les Ludia, les Aphloia, dans lesquelles le réceptacle a la forme d’une cupule jusqu'au pourtour de laquelle s’insèrent les pièces de l’androcée, ainsi que dans les Kuhlia et les Banara. Le bord du réceptacle, dans les Ludia, comme dans les Scolopia et comme dans un grand nombre de Samydées, est précisément indiqué par l'insertion des glandes, quelquefois très-développées, souvent colorées en jaune, qui s’observent en dedans de la base du périanthe proprement dit, et dont nous venons de parler tout à l’heure. Le Scolopia chinensis est cultivé depuis longtemps au Muséum, 25 NOTES SUR LES BINACÉES. sous le nom de loumea floribunda, et peut être étudié fréquem- ment. Ses fleurs sont disposées en grappes que termine une fleur plus avancée en âge que les autres. Les fleurs latérales occupent l’aisselle d’une bractée ou d’une petite feuille dont le limbe est garni de deux glandes basilaires ; leur pédicelle est articulé vers sa base et accompagné de deux bractéoles latérales stériles. Leur réceptacle, à tous les âges où nous l'avons observé, a la forme d’une coupe dont les bords relevés portent de quatre à six sépales imbriqués et aulant de pétales alternes, primitivement imbriqués. La couche du disque, dont le réceptacle est doublé, s’épaissit en dedans de chaque pétale, en deux grosses glandes latérales, de couleur jaune. Ou bien, ces glandes manquent totalement, dans des fleurs d’ailleurs bien constituées ; ou encore il ne s’en trouve que devant un, deux ou trois des pétales. Les étamines, dont le nombre est indéfini, sont disposées sur la surface concave de la coupe, de telle façon que certaines d’entre elles sont à peu près au même niveau que la base de l'ovaire, mais que les autres (et nous devons insister sur ce point) sont insérées plus haut et parfaitement péri- oynes. Chacune d’elles est formée d’un filet grêle et d’une anthère à deux loges extrorses, attachées vers le bas d’un connectif qui s’allonge supérieurement en une lame toute chargée de petites papilles (dues à l’hypertrophie de ses cellules superficielles). L’o- vaire uniloculaire a de deux à quatre placentas pariétaux qui, vers leur base, portent chacun deux ovules, descendants dés le début, avec le micropyle tourné en dedans et en haut; ils ont double enveloppe. Le style fait suite à l'ovaire; il est creux et parcouru par quatre saillies verticales, sommets des placentas. D'où le sommet dilaté du style présente, à un certain moment, une petite ouverture en forme de croix, dont les branches sont alternes avec les placentas. Si donc les loges étaient complètes, les petits lobes stigmatifères répondaient aux cloisons interposées. Cette organisation une fois bien connue, et les autres espèces ne présentant avec celle-ci d’autres différences que la profondeur plus où moins grande du réceptacle, la forme des anthères, le NOTES SUR LES BIXACÉES. 299 nombre des parties de la fleur, celui des ovules (dont chaque placenta peut ‘porter deux séries, au lieu de deux ovules), la présence ou l'absence des pétales, il faut forcément conclure, comme nous allons le faire, que l’organisation des Scolopia est plutôt celle des Samydées que celle des Bixacées, auxquelles toutefois on rapporte jusqu'ici ce genre. MM. Planchon et Triana (in Ann. sc. nat., sér. 4, XVI, 100) ont confondu les Kuhlia de Kunth dans le genre Banara. M. Ben- tham, qui avait autrefois fait de même, est revenu définitivement, dans le Genera plantarum, à la séparation générique de ces deux types. Ils sont en effet différents l’un de l’autre, outre les carac- tères secondaires tirés du port, du feuillage, de l’inflorescence, du réceptacle floral et des graines, par la préfloraison valvaire du calice, dont le nombre des parties est d’ailleurs très-variable ; si bien qu'on peut dire que les Banara sont des Kuhlia à périanthe extérieur valvaire. Dans les ouvrages les plus récents, les Abatiées comprennent les trois genres Abatia, Raleighia et À phærema. Avec une même orga- nisation générale, des feuilles opposées, sans stipules, les mêmes inflorescences, le même gynécée, le même réceptacle et le même périanthe, ces trois genres différent entre eux, soit par le nombre des étamines fertiles, soit par la forme des anthères, soit encore par la présence ou l’absence, en dehors de l’androcée, de petits filaments piliformes, quelquefois très-abondants. La forme des anthères n’a pas de valeur ; elle présente, dans les Abatia propre- ment dits, tous les passages de la configuration allongée à la forme courte, ovoide ou presque orbiculaire. Le Raleighia passe pour différer des 4batia par l’absence de filaments en dehors des étamines fertiles ; cependant j'ai vu ces organes sur les fleurs d'un Abatia type, que M. Oliver a bien voulu m’envoyer de l’her- bier de Kew. Seulement ils y sont moins nombreux que dans le premier Abahia qu’aient connu Ruiz et Pavon, Dans l’Aphærema 256 NOTES SUR LES BIXACÉES, de M. Miers, il n'y en a plus, ou bien ils sont peu nombreux. Toutefois on y peut compter quinze étamines fertiles, ou seule- ment dix; et dans ce dernier cas, quelques-unes des cinq autres peuvent ne plus être formées que d’un filet. On peut supposer que les organes stériles, décrits comme des poils dans les Abatia, sont des staminodes d’autant plus grêles qu'ils sont plus extérieurs. Quant aux étamines fertiles des Abatia, elles sont ordinairement en grand nombre. Mais dans une espèce mexicaine de l’herbier du Muséum, récoltée par Ghiesbreght, et qui possède les filaments stériles des Æbatia anciennement connus, de même que dans le Graniera bolivien de MM. Weddell et Mandon, il n’y a fréquemment que de cinq à huit étamines stériles, c'est-à-dire qu'elles sont moins nombreuses encore que celles des Aphærema. Nous ne ferons done de toutes ces plantes que des sections d’un seul et mème genre. Les organes que certains auteurs y ont décrits comme des stipules sont les feuilles inférieures, déjà un peu développées, des bourgeons axillaires. IV L'opinion de plusieurs botanistes, notamment de M. Planchon, que les Lacistema seraient un type réduit des Samydées, nous paraît tout à fait admissible. Le fruit des Lacistema et leurs organes de végétalion sont en somme ceux des Samydées. Mais il y à appauvrissement des autres portions de la fleur et inflores- cence amentacée. À ce titre, nous devons faire des Lacistémées, parmi les Bixacées, ce que nous fimes autrefois des Antidesmées dans la grande famille des Euphorbiacées. V Nous conserverons la série des Calanticées, autrefois proposée par Payer, comme intermédiaire aux Abatiées et aux Homaliées. Elle renferme, en réalité, des Homaliées à gynécée et à fruit libres. NOTES SUR LES BIXACÉES, 957 VI Les Homaliées sont aussi voisines que possible des Abatiées, principalement par les types à ovaire « non adhérent ». La dis- position des feuilles coustitue entre les deux groupes le caractère différentiel le plus facile à constater, comme du reste entre les Abatia eux-mêmes et les autres Samydées. Parmi les premières, les Visa peuvent bien, comme l’ont admis MM. Bentham et Hooker, rentrer dans le genre Homalium, mais non pas dans la section des Rapourea, puisque leurs étamines ne sont pas dispo- sées en faisceau en face de chaque sépale. Puisaue, d'autre part, ce nombre des étamines ne peut suffire à distinguer générique- ment les Rapourea et les Blackwellia ; puisqu'il y a des Homalium qui ont une seule étamine pour chaque sépale, et d’autres où à chaque sépale répond un faisceau de pièces, parfois très-nom- breuses, dans la série des Calanticées, il n’y a pas lieu de séparer génériquement des Calantica à étamines isolées les Bivinia à étamines disposées en faisceaux. Pour nous, ce seront deux sec- tions d’un mème genre. Il est vrai qu'en outre, le Biviniu n’a pas de pétales. Mais ceux-ci sont peu développés dans certaines espèces du genre ; et dans d’autres Bixacées, comme les Scolopia. il y a des espèces apétales et des espèces pourvues d’une corolle. VIT Les Pangiées sont des Bixacées dont les fleurs polygames ou diclines ont, en dedans de chaque pétale, une écaille, une glande aplatie, une lame plus ou moins épaisse et charnue, libre ou plus souvent unie dans une étendue variable avec la face interne du pétale. Nous y rapportons les Rawsoma, dont la fleur nous a pré- senté précisément ce caractère. Le Dasylepis racemosa me paraît congénère du Rawsonia. L'in- florescence seule semble différer dans les deux types. Celle du x. (21 juillet 1879.) 17 258 NOTES SUR LES BIXACÉES. Dasylepis est une grappe, et je n'ai pu étudier en place les fleurs du Rawsonia ; mais l'analyse de ses fleurs m'a démontré que si les Pangiées sont, avant tout, caractérisées par la présence d’une glande en forme de plaque, qui double les pétales, cet organe existe dans les Rawsonia, où on l’a décrit à tort comme plus ou moins dépendant des étamines, tandis qu'il est appliqué et adhérent au pétale par une certaine élendue de sa surface exté- rieure. VIII Les Papayées ont été considérées, par les uns comme formant une famille spéciale, et par les autres comme appartenant à la famille des Passiflorées. C'est là, notamment, l'opinion de MM. Bentham et Hooker. Remarquons, toutefois, que ces auteurs écartent du groupe des Passiflorées plusieurs genres qui lui ont été quelquefois attribués, parce que, disent ces auteurs, on n’y observe pas de collerette ou de couronne intérieure au périanthe (« coronæ defectu »). Or, cet organe manque aux Papayers, qui sont d’ailleurs, il nous semble, à peu près inséparables des Tur- nérées, et qui, en même temps, sont très-semblables par certains caractères aux Pangiées, notamment par la séparation des sexes, la placentation, le fruit, les organes de végétation, le suc véné- neux, etc. C’est pourquoi, sans méconnaitre les traits particuliers de l’organisation des Papayées, nous pensons qu'elles doivent, dans la famille des Bixacées, être placées au voisinage des Pan- gices. IX Les Turnérées, avec le réceptacle et l'insertion des Samydées, se distinguent de ces dernières par le grand développement et la coloration pétaloïde de leur corolle. A cet égard, elles sont dans ce groupe aux Samydées à corolle sépaloïide, ce que sont, parmi les Tiliacées, les Tiliées ou les Brownlowiées à pétales larges, colorés et membraneux, aux Prockiées ou à celles des Elæocar- NOTES SUR LES BIXACÉES. 259 pées dont les pétales sont de même consistance ou de même taille à peu près que les folioles du calice. Personne ne conteste, d'ail- leurs, les étroites affinités des Samydées et des Turnérées. Quant au caractère tiré de la taille et de la coloration de la corolle, il dis- paraît quand on connaît les petits pétales, plus courts que le calice et de couleur plus éclatante, qu'on observe dans certaines espèces, inséparables néanmoins des autres Turnera, telles que celle que nous venons de décrire sous le nom de T°. decipiens, et qui res- semble à un Phylica ou à certaines Synanthérées par ses inflores- cences et ses organes de végétation. Je ne saurais non plus acçor- der de valeur au mode d'insertion des pétales dans les Turnérées ; car, dans le seul genre T'urnera, je vois ces organes s'attacher à toutes les hauteurs possibles, depuis la gorge du périanthe jusqu’à la base même de l'ovaire, sans que le reste de l’organisation florale vienne à changer. Les Turnérées me semblent devoir former une série de la famille des Bixacées, au même titre que les Samy- dées. D'ailleurs elles ont, il me semble, de nombreux rapports avec les Cochlospermées el aussi avec les Cistacées, si voisines elles-mêmes des Bixacées. X Lés Amoreuæœia ne me paraissent pas devoir être distingués des Cochlospermum autrement qu'à titre de section. Ils ne s’en sépa- rent pas comme genre, quant au port ou au feuillage ; car il y a des Cochlospermum américains qui se rapprochent tout à fait, quant à ces caractères, de l’Amoreuœia mexicain. L'organisation du gynécée, notamment celle des placentas, est considérée comme essentiellement différente. Toutefois, si l’on passe en revue tous les Cochlospermum de nos collections, on voit que certains d’entre eux ont des placentas pariétaux enforme d’arcs minces, assez ana- logues à des fers de faux, appliqués contre les parois de l’ovaire par leur bord dorsal et regardant tous le centre de la loge par leur tranchant concave. Inférieurement, ils s'unissent dans une étendue variable, et d'autant plus haut qu'ils sont plus larges. Il y à des 260 NOTES SUR LES BIXACÉES. espèces dont l'ovaire est pluriloculaire inférieurement dans les deux tiers de sa hauteur, et il n’y a plus en haut qu’une petite cavité axile, entourée du bord concave, peu élevé, des cloisons. Celles-ci s'élèvent encore davantage dans les Amoreuœia ; si bien que, tout contre la base du style, on ne trouve plus qu’une toute petite chambre commune au sommet de la cavité ovarienne. Les graines ont, dans les deux types, la même organisation. On dit bien, il est vrai, qu'elles sont moins incurvées dans les Amoreuxia que dans les Cochlospermum. Toutefois j'ai sous les yeux une graine d'A. Schiedeana, tellement arquée, que ses deux extrémités arri- vent presque au contact. D'autre part, les graines des Cochlosper- mu étant chargées de poils plus ou moins longs, celles des Amo- reuxia sont données comme glabres. En réalité, leur surface est parsemée de poils courts et clair-semés ; ce qui ne saurait constituer une différence générique. De plus, les deux types présentent, dans l’organisation des semences, des particularités intéressantes qui n’ont pas été, que je sache, signalées. A l’une des extrémités de la graine, celle qui correspond au sommet des cotylédons, on voit une petite ouverture circulaire, pratiquée dans le testa, comme à l’emporte-pièce. Il y a des ouvertures semblables dans les Canna, certaines Nymphæacées, etc. ; mais elles y répondent à la radicule, et sont bouchées par une sorte de couvercle, de rondelle, etc. Ici l'ouverture demeure béante. Mais le tégument séminal inté- rieur, ailleurs peu consistant et parsemé de ces cellules molles à granulations colorées (analogue au tégument superficiel des semences des Rocous), devient, à ce niveau, épais, crustacé dans une petite étendue, et forme de la sorte une soupape circulaire qui vient s'appliquer en dedans contre l'ouverture du tégument externe. Peut-être cette ouverture joue-t-elle un rôle dans la germination, quoiqu'elle ne réponde pas à l'extrémité radiculaire de l'embryon. DEUXIÈME ÉTUDE SUR LES MAPPIÉES Depuis que j'ai publié une première étude sur ce groupe de plantes (Adansonia, II, 354-380), j'ai déjà pu examiner de plus près l’organisation d’un certain nombre d’entre elles, qui ont une grande importance pour l'interprétation de plusieurs points d’or- ganisation, notammeni la plupart des Phytocrénées, inséparables à peu près des Mappiées proprement dites, auxquelles les rat- tachent entre autres les genres Grisollea et Cassinopsis, puis le type primitif du genre Lasianthus de la Flore d’'Oware et de Benin, retrouvé dernièrement en assez grande abondance dans nos possessions du Gabon; enfin, quelques espèces très-impor- tantes rapportées par M. Pancher de la Nouvelle-Calédonie, et qui, comme on le verra, rattachent les espèces indiennes déjà connues à celles que Blume et Miquel ont étudiées dans les col- lections rassemblées dans les Indes néerlandaises. Je puis d’abord revenir avec plus de certitude ici sur la ques- lion du périanthe des Mappiées, et, plus particulièrement, des Phytocrénées. Dans la fleur des Pennantia, nous avons vu (A dan- sonia, IT, 86, 379) que le verticille bien développé du périanthe auquel on s’accorde à donner le nom de corolle, a des pièces alter- nes avec celles de l’androcée, qu'en dehors de lui, s’il y a un autre verticille, qu’on appelle calice, dans certaines fleurs, 1l y est peu développé, et que, dans certaines autres, il n’y a même plus qu'un bourrelet qui semble tout bonnement une dilatation annulaire du sommet du pédicelle. Ces fleurs sont, en un mot, presque mono- périanthées. Celles del Zodes africana Wezw., que vient de décrire M. Oliver (F1. Afr. trop., |, 358), sont absolument monopérian- thées, et c’est en cela que cette espèce se distingue le plus jus- qu'ici des autres Zodes auxquels on accorde un ealice et une corolle. Or, dans l’Z. africana, quel est le verticille qui persiste 262 DEUXIÈME ÉTUDE SUR LES MAPPIÉES. au périanthe ; c'est celui dont les pièces sont allernes avec les étamines. Dans les idées’reçues, ce qui disparaîtrait serait donc ici le calice; et, comme on l’a admis fréquemment pour les San- talacées et les Loranthacées, ces'plantes auraient pour toute pé- rianthe une corolle. Si maintenant on analyse un certain nombre de fleurs mâles de Phytocrene, on voit bien qu'en dehors des étamines, et dans leurs intervalles, fil y a un même nombre de quatre ou cinq fo- lioles ; on les considère comme représentant la corolle. Mais, en dehors de celle-ci, il est fréquent, avec quatre pétales, par exemple, de ne trouver que trois ou même que deux des folioles bractéiformes, ordinairement décrites comme des sépales; et 1l n’est pas rare non plus que l'alternance ne soit pas exacte entre ces folioles et celles qui constituent, dit-on, la corolle. De là le doute qui s'était élevé autrefois dans notre esprit (Adansonia, II, 363) au sujet de la nature calicinale de ces appendices les plus extérieurs ; c’étaient peut-être, pensions-nous, les bractées d’un involucre plus ou moins richement développé. L'étude des Miquelia ne pouvait guère que nous confirmer dans cette opinion. Les fleurs mâles y sont disposées en ombelles et d’ailleurs construites au fond comme celles des Phytocrene. Au sommet de chaque pédicelle, on trouve un périanthe simple de quatre ou cinq folioles, puis un même nombre d’étamines al- ternes. Quant aux folioles immédiatement extérieures à l’androcée, on les appelle des pétales ; mais, à l’aide d’un certain artifice de langage, pour rendre comparables la caractéristique des Mique- lia et des Phytocrene, on suppose que la corolle s’insère bien plus bas que les folioles dont nous parlons, et que sa base répond à la base même des pédicelles; on suppose aussi que cette base est gamopétale, tubuleuse, adnée dans toute sa longueur à un réceptacle cylindrique, étroit et allongé, filiforme. Ainsi nous trou- vons dans la caractéristique du Genera de MM. Bentham et Hooker, à propos de cette corolle des Miquelia : « Petala 5, basi » in tubum filiformem toro slipitiformi adnatum coalita, superne DEUXIÈME ÉTUDE SUR LES MAPPIÉES. 263 » libera.…. » et, plus loin, il est dit des inflorescences mâles de ces plantes, qu'elles sont des eapitules : «ob corollarum tubos stipiti- » formes umbellulas simulantia. » Il me semble qu'il n’y a là qu'une appréciation théorique des faits, qui peut être vraie, mais que rien dans les faits eux-mêmes ne justifie. Ce qu’on voit, c’est simplement un axe fort allongé entre l'insertion des étamines et des pétales et l'insertion des folioles qui sont tout contre l'axe commun de l’inflorescence. Le tube d’une corolle est creux d’or- dinaire et non plein, non adhérent à tous les organes centraux. Le supposer adné à un réceptacle cylindrique qui remplirait toute sa cavité et qui serait uni intimement à toute sa surface intérieure, c’est faire quelque chose de comparable à cette autre hypothèse : que toutes les feuilles ont une gaîne, et que celles qui en pa- raissent dépourvues en possèdent néanmoins une qui serait repré- sentée par l'écorce de toute la portion du rameau qui se trouve au- dessous du point de dégagement de la feuille. Toute difficulté disparaîtrait si l’on voulait admettre que le Miquelia est, comme l’Lodes africana, pourvu d’un seul périanthe, inséré au même niveau que les étamines qui alternent avec ses folioles ; il faudrait alors considérer comme les braclées d’un involuere les petites folioles qui s’insèrent vers la base du pédicelle. Quelle serait donc alors la nature du périanthe unique qui accompagne immédiatement les étamines ? Il n’est pas facile de répondre à cette question, quoique les Olacacées, Santalacées, etc., si fréquemment comparées aux Phytocrénées, soient considérées par beaucoup de bolanistes actuels comme n'ayant qu’un pé- rianthe simple, qui serait une corolle. Les étamines sont en effet opposées à ses pièces ; ici elles seraient alternes. Si l’on n'avait que cet objet de comparaison pour se guider, il faudrait donc admettre que les Mappices, Phytocrénées, ete., à périantbe simple, n'ont qu'un calice et n'ont pas de corolle. La consistance et la couleur des parties ne peuvent ici nous apprendre rien de bien positif. Dans les Phytocrénées, en effet, de même que dans plusieurs genres de Mappices, le vertieille 261 DEUXIÈME ÉTUDE SUR LES MAPPIÉES. immédiatement placé en dehors des étamines est verdâtre, plus meimbraneux, analogue à un calice en un mot. Dans d’autres plantes du même groupe, il devient tout à fait pétaloïde, beaucoup plus grand, coloré et quelquefois, dit-on, odorant comme l’est une corolle, Tel il se présente dans les Leptaulus, où on le décrit, sans hésiter, comme une corolle, laquelle tendrait même vers la gamopétalie. Tel il serait encore dans les Desmostachys, Phlebo- calymna, Poraqueiba, Emmotum, etc. Il est probable que l’orga- nogénie pourrait seule trancher cette question, dont la solution nous échappe pour le moment, et n'a d’ailleurs ici qu'une Impor— tance fort secondaire. S'il était bien démontré que les affinités souvent admises entre les Olacinées et les Santalacées, Lorantha- cées, d’une part, et de l’autre, entre les Olacinées et les Mappiées sont tout à fait incontestables, on pourrait pencher vers cette opi- nion que le périanthe interne des Mappiées est un calice et non une corolle, attendu que ses pièces sont alternes avec les étamines et non opposées, comme dans les Santalacées, Olacinées, etc. Mais comme je constate dans les Mappia, les Phytocrene, etc., un mode de placentation tout à fait différent de celui des Santalacées ; comme leurs ovules se tournent d’une façon toute différente ; sans nier leurs rapports réels avec les Olacacées, parmi lesquelles on les place, je ne puis oublier ceux que certains auteurs, comme M. Miers, leur ont reconnus avec les Ilicinées, ete.; et je vois que, dans ces dernières, les folioles allernes aux étamines sont celles d’une corolle. D'autre part, il me semble qu’il y a une autre affi- nité à indiquer entre les Mappiées et les Anacardiacées, et je dois dire ici comment elle me paraît établie par la comparaison qu'on peut faire des premières avec le Corynocarpus. En étudiant les développements et l’état adulte des fleurs de ce dernier genre, j'ai vu (dans le €. lœvigatus) que les boutons sont disposés en glomérules, souvent triflores, sur les ramifications d'une grappe qui termine un rameau. Ailleurs, les fleurs sont plus nombreuses dans chaque petite cyme, et il y en a de cinq à sept, dont deux ou quatre sont extérieures et relativement très- DEUXIÈME ÉTUDE SUR LES MAPPIÉES. 265 jeunes ; ces dernières peuvent s'arrêter ensuite dans leur déve- loppement. Les sépales et les pétales alternes s’imbriquent dans la préfloraison, et l’androcée est formé de deux verticilles de cinq élamines, les plus intérieures étant seules fertiles et superposées aux pétales. Il y a en outre cinq glandes alternipétales, inté- rieures aux étamines stériles, qui représentent sans doute Îles éléments d’un disque, car elles ne se développent que tardive- ment. En somme, le périanthe manifestement double de ces fleurs et leur androcée diplostémoné les distinguent assez nettement des Mappiées isostémones, et surtout de celles qui, comme les Phyto- crénées, ont un périanthe simple ; mais il n’y a finalement que cinq étamines fertiles, et l’organisation du gynécée, à l’âge adulte, est telle qu’elle se rapproche beaucoup de ce qui s’observe dans les [cacinées. Le seul carpelle fertile qui subsiste ici se montre en face du sépale 1, et il est accompagné de deux petites masses qui représentent des loges stériles. De plus, dans la loge fertile, il n’y a qu'un ovule, et celui-ci est descendant, son dos regar- dant celui de la feuille carpellaire. L’enveloppe ovulaire est double, et le micropyle est reporté en haut et en dedans sous l'insertion de l’ovule. Par son organisation fondamentale, ce gy- nécée est donc celui des Mappiées. La position de ces dernières est, on le sait, très-discutée. On les a placées près des Ilicinées, puis parmi les Olacacées ; rapprochements qui ne semblent guère explicables. Ne serait-il pas possible de les relier aux Anacardiées par l'intermédiaire des Corynocarpus ? Je répète toutefois que l'important n’est pas de savoir si les Mappiées et les Phytocrénées ont un calice ou une corolle quand leur périanthe est simple, mais bien de décider si, alors qu’elles paraissent avoir une double enveloppe florale, l’une d’elles, la plus intérieure, n’est pas seule le périanthe, tandis que l’exté- rieure est, non un calice, mais un calicule. Si cette dernière alter- native est la vraie, dans une plante telle que l’Zodes africana Wezw., on voit disparaître le périanthe extérieur ou le calicule ; car les cinq étamines demeurent alternes avec les folioles du pé- 266 DEUXIÈME ÉTUDE SUR LES MAPPIÉES,. rianthe, en dedans duquel elles sont immédiatement placées. Dans les Olacacées, Santalacées et Loranthacées isostémonées, on regarde généralement ce périanthe unique comme une corolle, quoique les étamines soient exactement superposées à ses folioles. A plus forte raison serait-il logique de supposer qu'il s’agit de pétales dans les Mappiées, où il y a alternance de ces pièces avec celles de l’androcée. Mais cela même n’est pas forcé, car la loi d’alternance n’est pas aussi constante dans les plantes qu’on la souvent pensé ; et, en tout cas, il est peut-être plus prudent de s'abstenir, au sujet de ces organes, de toute appellation définitive. Le Grisollea peut-il servir à expliquer la signification des diverses parties du périanthe dans les Mappiées et les Phytocré- nées? On sait que sa fleur femelle a un double périanthe et un androcée rudimentaire de cinq étamines. Or, ces élamines sont alternes avec les pétales et opposées aux pièces du verticille exté- rieur du périanthe. Celui-ci est donc un calice, et l’on doit, par conséquent, considérer comme pétales les pièces d’un périanthe unique, alors qu’elles sont alternes avec les étamines. De même, dans les fleurs mâles de Grisollea, les étamines fertiles sont su- perposées aux sépales ; car lorsque, çà et là, ces fleurs ont des pétales, ceux-ci alternent avec les sépales et avec les étamines. On pourrait done conclure de ceci que les Mappiées ayant souvent un périanthe pétaloïde, lequel est très-développé et longuement tubuleux à sa base dans certains genres, tels que le Leplaulus, par exemple, ce périanthe est une véritable corolle, et cela parce que les étamines sont alternes avec ses divisions. C’est encore en cela que les Icacinées (Mappiées) sont nettement différentes des Olacacées, lesquelles ont des étamines oppositipétales, et se dis- tinguent aussi bien, nous l'avons vu, par l’organisation de leur eynécée et leur mode de placentation. Ces faits nous portent à penser, sans que nous puissions d’ailleurs l’affirmer d’une façon absolue, que dans les Phytocrénées, le périanthe, lorsqu'il est unique, doit être réduit à la corolle. Pour ces raisons, je compte dans l'exposition des Phytocré- DEUXIÈME ÉTUDE SUR LES MAPPIÉES. 267 nées, dont je m'occupe pour la rédaction du Prodromus, décrire provisoirement le périanthe comme simple, sans déterminer défi nitivement sa nature. Puis, je ferai remarquer qu’en-dehors de lui, il y a parfois des bractées, indépendantes ou unies, en nombre égal ou inégal à celui de ses folioles, parfois tout à fait absentes, et que j'indiquerai comme formant calicule on involucre. S'il s’agit d'apprécier l'importance générique de la présence ou de l'absence de cet organe, je ferai remarquer que dans le genre Iodes, qui est si naturel quant à ses organes de végétation, la situation de ses feuilles, de ses vrilles et de ses inflorescences, dans l’organisation même de ses verticilles sexuels, de son fruit, etc. , il ya une espèce, inséparable des autres, qui manque decalicule et pour laquelle c’est avec grande raison qu’on n’a pas établi un genre distinct. Si alors je compare les Adelanthus aux Natsiatum, je vois que rien n’est plus juste que cette appréciation, donnée par MM. Bentham et Hooker (Gen., 345), des rapports de ces deux genres : « Adelanthus Natsiato accedens » ; et quoique ces auteurs rapportent : le premier aux Santalacées, et le second aux Olacacées, je trouve dans les deux types le même port, les mêmes tiges, feuilles, inflorescences, des fruits et des graines construits exac- tement de la même façon, et je me demande si le genre monotype Natsiatum ne doit pas devenir une simple section du genre Ade- lanthus. Celui-ci devra d’ailleurs prendre le nom de Pyrenacantha, qui a pour lui la priorité. Je n'ai pu observer d'autre Zodes que l'Z. africana, dans lequel le périanthe sait simple, et l’on peut dire que cette espèce est aux véritables Zodes à double corolle ce que le Natsiatum est aux Pyrenacantha. Dans les collections de Kew, j'ai rencontré un nouvel Zodes de la section Eviodes, dont je vais d’abord donner la description. Jones ? HorsFiELDH. Seandens, undique pilis albidis v. pallide lutescentibus hirsutus; folis junioribas valde hirsutis, adultis demum nisi subtus ad } LE 9268 DEUXIÈME ÉTUDE SUR LES MAPPIÉES. nervos glabratis, ovato-aculis, basi vix cordatis, apice vix nunce brevissime acuminatis, integris membranaceis, supra glabris dense viridibus,-subtus multo pallidioribus penninervüs reticulato-veno- sis; costa nervisque supra vix conspicuis, subtus prominulis limboque paulo pallidioribus sparse hirsutis, inferioribus invi- cem valde approximatis; petiolo brevi albido-hirsuto ; ramulo gemmulaque in axillis singulis superpositis ; cirris ut in Z. ovali ; floribus masculis ignotis; fœmineis in racemum brevissimum dispositis paucis; perianthio subcampanulato alte 5-fido; lacinns extus parce hirsutis lanceolatis ; ovario valde hirsuto ovoideo-subla- seniformi; stylo brevissimo colliformi mox in caput subexcen- tricum orbiculato-reniforme ovario 3-plo latius stigmatosum dila- tato ; ovulis 2. Cætera ignota. +. In Java (Horsfield, in hb. Kew.). — Foliorum limbus ad 10 cent. long., 4 1/2 cent. lat. Petiolus ad 1 cent. longus. Flos fæmineus vix à mill. longus. (Species ob perianthium simplex gynæceique char. sing. conspicua, male nota). Dans les mêmes collections, il se trouve deux autres Zodes très- caractéristiques qui doivent être rangés dans une section tout à fait spéciale, et que j'appellerai Lasiodes, à cause de la présence d’une couronne épaisse de soies autour de la portion inférieure et extérieure de leur périanthe. De plus elles sont supportées par un pédicelle rigide, ligneux, légèrement renflé au sommet; ce qui donne aux inflorescences un aspect particulier. Ces deux plantes, dont la description suit, pourraient bien d’ailleurs n’être que des formes d’une même espèce. A. Iopes HookERIANA. Scandens, ramis lignosis sarmentosis, cylindraceis v. sub-h- gonis ; foliis elliptico-acuminatis, basi acutiusculis, obtusiusculis v. cordatis, apice longe acutatis v. acuminalis penninerviis reticu- latis, integris membranaceis, demum glabris, junioribus ad costam nervosque subtus villosis; inflorescentiis interfoliaribus lateralibus ; pedunculo pedicellisque crassiuseulis lignosis; calyeulo brevi elanduloso-dentato ; perianthio extus ultra medium dense setoso ; DEUXIÈME ÉTUDE SUR LES MAPPIÉES. 269 fruclu pro genere magno; putamine compresso intus glabro lævi. Rami crassi rigidi (pennæ anserinæ crassit.), cortice striato cine- rascente lenticellis crebrisnotato. Folia specim. florif. masc. sæpius elliptico-acuminata, basi acutiuscula v. obtusiuscula (nec cordata), nune breviter acuminata, membranacea dense viridia, subtus pallida; costa nervisque prominulis ferrugineo-rubescentibus. Petiolus brevis rugosus, basi articulatus , pilis rigidiusculis pallide fuscescentibus indutus. Folia specim. frucüfer. basi sæpe cordata ; petiolo nervisque subtus rubescentibus glabratis. Nervi primarii obliqui, inter se haud procul a margine anastomosantes ; inferiores h-6, paulo supra basin limbi valde approximati. Flores diæei (pro genere majusculi); inflorescentiis ad folia lateralibus, nunce ferti- libus, nune in cirros valde elongatos mutats. Cymulæ masculæ breves; peduneulo pedicellisque erassiuseulis lignosis, ad apicem paulo inerassatis ; calyculo brevi cupuliformi, bast articulata cras- siusculo, 5-dentato; summis dentibus glandulosis. Perianthium calyculo 3-plo longius subeampanulatum, 5-fidum; laciniis arcte valvatis acutis, summo apice acuminato inflexo et inter antheras in alabastro intrusis, extus ultra medium dense setosis. Stamina 5 ; filamentis brevibus erectis, ima basi connatis compressiusculis subulatis ; antheris ovato-oblongis, apice obtusis introrsis. Germen rudimentarium staminibus brevius conicum setosum. Flores fæminei cymosi; pedicellis fructiferis crassis subclavatis lignosis. Drupa ovata (ovi columbini magnitudine, ex Hook. f.), apice acutiuscula, extus glabra (pallide luteo-rubra); putamine valde compresso lignoso, extus vix rugoso, intus lævi glabro. Semen (immaturum) ovalo-compressum glabrum, putaminis cavitati æqui- longum. 4. In India or., cirea Chittagong (Hook. f. et Thoms., n. 2123! in hb. Kew. et Mus. par.). — Folia specim. florif. masc. ad 14 cent. longa, 4 cent. lata. Petioli 5-1 cent. longi. Folia specim. fructif. ad 18-20 cent. longa, 10 cent. lata. Petioli 2 cent. longi. Pedunculi pedicellique maseuli ? cent. longi, 4, 2 mill. crassi. Flores masculi in alabastro 4 mill. longi. Putamen 4 À cent. longum, 2 cent. latum. 270 DEUXIÈME ÉTUDE SUR LES MAPPIÉES. 929 Jones THomsoNiANA. Scandens, ramis rigidis lignosis, foliis oblongis ad basin an- gustatis, ima basi subauriculatis, ad apicem repente acuminatis, integris v. repando-sinuatis, demum glabratis, junioribus subtus ad costam nervosque velutinis, peticlis brevibus crassis fuscato- villosis , peduneulis crassis lignosis, perianthio extus valde setoso. Omnia fere præcedentis (cujus forte mera var. ?) et quoad flores maseulos omnino similis; sed foliorum limbo oblongo, basi cor- data subauriculato et summo apice obtusiusculo v. acuto et petiolo multo breviore demumque villoso differt. Ramuli summi indu- mento eodem obsiti. Costa foliorum ad basin subtus fuscato-velu- tina. Limbus reticulatus, transverse venosus membranaceus. Inflorescentia mascula in ramis denudatis lateralis. Cætera deside- rabantur. ?. In India or., circa Chittagong (Hook. f. et Thoms. absque num.). Ramuli À ; cent. crassi. Folia ad 25 cent. longa, $ cent. lata. Petioli + cent. longi, 4, 5 mill. crassi. Pedunculi pedicællique quam in præced. paulo crassiores. Les Pyrenacantha eux-mêmes sont loin d’être tous connus. II y en a beaucoup, surtout en Afrique, tant à l’est qu'au sud-est, dont l’organisation devra faire modifier la caractéristique qu'on donne de ce genre. Telles sont, entre autres, les quatre plantes que nous décrivons maintenant, et dont, malheureusement, la plupart sont fort incomplétement connues, les échantillons se trouvant réduits à peu de chose. 4. PyRENACANTHA GRANDIFLORA. Scandens ? ramis crassis rugosis, foliis longe petiolatis late sub- orbieularibus, inæquali-crenalis eiliolatis, supra rugosis, subtus velutinis, basi cordata 4-6-nerviis, nunc pedatinerviis, floribus polygamis (?), fœæmineis 4, 5-meris, staminum filamentis capilla- ceis, fructu oblongo ad apicem arcuatum longiuscule attenuato, radis stigmatosis paucis nudis. . In Africa trop. ad Portum DEUXIÈME ÉTUDE SUR LES MAPPIÉES, 271 Natal (W. T. Gerrard, n. 1466, in hb. Kew.). Adelanthus gran- diflorus Harv, mss., in suopt. herb. — Rami lignosi, erassit. pennæ anserinæ, cylindriei, adulti cinerei, juniores pallide fulvido- velutini. Folia (malvoidea) apice rotundata v. rarius brevissime acuminata penninervia reticulato-venosa; venis transversis supra vix conspicuis, Subtus prominulis fuscescentibus. Fructus sub- sessilis cum gemma una axillaris. Perianthium basi persistens gamophyllum, lobis 4, 5, apice leviter reflexis. Stamina cirea fructum persistentia, filamentis gracillimis erectis perianthio 4, 4- plo longioribus, aut sterilibus (?), aut (in stamine uno viso) anthe- ram brevem subelobosam gerentibus. Fructus sessilis, extus setoso-hispidulus, ad apicem curvum longe attenuatus. Lobi stig- matosi 5, 6, breviter subulati summo fructu sessiles et cupula brevissima vix basi muniti, nec absconditi. Mesocarpium tenue. Putamen lignosum, intus valde aculeatum. Semen oblongo-ovatum, extus valde foveolatum. Albumen carnosum ruminato->rumosum. Embryonis albumini æqualis radicula supera breviter conica; coty- ledones tenuiter foliaceæ inæquales oblongo-obovatæ valde corru- galæ, margine sinuato-crenatæ. Petioli ad 5 cent. longi. Limbus ad 16 cent. longus latusque. Fructus ad 2 cent. longus, £ cent. latus. 2, PYyRENACANTHA VOGELIANA. Scandens, caule volubili, ramis gracillimis glabratis longitudi- naliter striatellis, foliis breviuscule petiolatis oblongo-acuminatis, basi breviter angustatis, apice breviter acuminatis, margine si- nuatis membranaceis subcoriaceis penninerviis reticulatis, nervis subtus valde prominulis limbo pallidioribus utrinque glabris v. subtus pilis brevibus rarius tuberculatis conspersis, inflorescentiis supraaxillaribus (e cicatricibus tantum notis), fructibus (ex sche- dul. Vogel.) racemosis drupaceis. ?. In Africa trop. occ., ad Grand Bassam (Vogel, n. 13, in exped. ad FI. Nigrum, ex hb. Kew.). — Ramul vix 2 mill. crassi, purpurascenti-fuscescentes. Foliorum limbus ad 43 cent. long., hk cent. lat. Petiolus cire. 9272 DEUXIÈME ÉTUDE SUR LES MAPPIÉES. À mill. crassus, 1 : cent. longus. Cætera in specim. valde manco desiderabantur. Species nihilomin. valde distincta. à. PYRENACANTHA Kirki. Scandens, foliis irregulariter elliptico-acuminatis, ad apicem acutis v. breviter acuminalis, basi inæquali-cuneatis glabris, ner vis rugulosis lutescentibus, petiolo gracili brevi puberulo, spicis fœmineis supraaxillaribus simplicibus rectis, basi nudatis, ad apicem floriferum leviter incrassatis; perianthii subpetaloidei foliolis ima basi connatis oblongis, demum apice reflexis, ovario obconico apice recte truncato, sligmate multiradiato coronato; drupa sessili, apice in tubum brevem producta. — Ramuli graciles, juniores pube tenui rigidule conspersi, demum glabrati. Folia membranacea, nune subsinuata penninervia reticulato-venosa subtus pallidiora. Nervi subtus prominuli lutescentes. Flores mas- culi ignoti; fœminei sessiles bractea lineari suffulti. Staminodia glanduliformia minutissima suborbiculata eompressa glabra. Germen pilis albidis obsitum. Fructus (immaturus) oblongo-ovoi- deus, apice in tubum stigmata omnino includentem leviter curva- tum productus. Putamen intus aculeis conico-subulatis undique veslilum. Semen oblongum (immaturum). 3. In Africa trop. orient., ad Lower Shire Valley, prope junctionem fluv. Shano cum Zambesi (Kirk, in hb. Kew.). — Folia ad 7 cent. longa, basi vix = mill. crassa, ad apicem florif. 4 ! cent. crassa. Flores fœminei ad 2 mill. I6ngi. Fructus (immat.) 1 À cent. longus. LR? PyRENACANTHA? Kamassana. Scandens, ramis compressis striatis pube rugosa albida brevi obsitis ; floribus fœmineis lateralibus spicatis, summo ovario cirea stylum in tubum brevem producto. Folia floresque ignoti. Spica simplex rigidiuscula multiflora. Perianthium fœmineum cirea basin fructus immaturi persistens etinde tantum notum ; foliolis 4 oblongo- obtusis, ad apicem extus breviter hirtis, basi in urceolum brevem DEUXIÈME ÉfPUDE SUR LES MAPPIÉES,. 97à conuatis. Drupa compresso-ovala, basi in stipitem brevem apice- que in tubum brevem alténuata; epicarpio extus pallide flavido- pubescente ; mesocarpio tenui; pulamine lignoso intus aculeato. Semen (immaturum) extus perloratum. Stylus brevis apice multi- radiatus intra tubum summæ drupæ persistens. #4. In Kamassa, Africæ trop. orient. (Kirk, in hb. Kew.). — Ramuli sicci ad 3 mill. lat, 4 mil, crassi. Spiea ad À cent. longa. Drupa (imma- tura) ad 4 + cent. longa, © cent. lata. Dans les Pyrenacantha, le périanthe est gamophylle, mais dans une si petite étendue de la base, que, sans un examen très-attentif des parties, on pourrait croire à leur indépendance complète. I en est de même d’ailleurs à tout âge, car si l’on inspecte la base du périanthe, au-dessous d'un fruit déjà noué, ses folioles paraissent encore presque lotalement libres. Je suis donc contraint d'établir un genre nouveau pour deux espèces africaines, voisines sans aucun doute des Pyrenacantha, quant aux autres parties, et qui présentent à une certaine époque une union fort étendue des pièces du périanthe femelle. De là le nom générique de Chlamydocarya. Si je dis qu’à une certaine époque seulement se produit cette union des folioles périgonéales, c’est que sur l’une des deux espèces dont il s'agit, et qui à été trouvée par M. Thomson dans les ré- gions occidentales de l'Afrique tropicale, au Vieux-Calabar, les fleurs femelles, groupées en épi court, sont tout à fait comparables à celles d’un véritable Pyrenacantha : un périanthe de quatre folioles, valvaires, à peine unies en bas, quatre staminodes, fort peu visibles, et un gynécée libre, dont l'ovaire est uniloculaire et uniovulé. Mais, dans la période qui s’élend de la floraison à la ma- turité du fruit, ilse produit ici de singuliers phénomènes. Payer à fait voir un grand nombre de fois, dans ses études d'organogénic florale, que les corolles dites monopétales ont la même origine que les corolles polypétales, et qu’au début, les premières sont aussi formées de pièces indépendantes. Ce sont leurs lobes, leurs divisions, qui paraissent d’abord; ils ne sont qu'ultérieurement soulevés par une portion commune qui, sous forme d’anneau, de x. (24 juillet 4672.) 18 27! DEUXIÈME ÉTUDE SUR LES MAPPIÉES, tube, ete., semble sortir du réceptacle et monte à une hauteur variable; tout comme certains décors s'élèvent, dit l’auteur cité, du plancher d’un théâtre. Ce qui se produit dans ces plantes, dès le bouton, bien avant l'épanouissement, semble ne s’accomplir, dans nos Chlamydocarya, qu’à partir de l’époque de la fécondation, ou à peu près. Alors le périanthe s'élève en une portion cylin- drique ou conique, qui pousse au-dessus d'elle les quatre divisions, lesquelles ne grandissent plus. Le tube commun s’allonge telle- ment alors, qu'il dépasse de plus de dix fois la hauteur du fruit dans une des espèces africaines dont Je viens de parler ; il devient étroit, membraneux, un peu coriace, légèrement arqué, et il persiste ainsi comme un long entonnoir renversé, une sorte de cheminée, rap- pelant par là les longs involueres tubuleux qui enveloppent et surmontent le fruit de certains Coudriers. Ici cependant, cette induvie est relativement encore bien plus longue et plus étroite. Mais ce n’est pas la seule particularité que présente le nouveau genre. Quelque déformation, également tardive, se produit dans le réceptacle floral. Il y a un aceroissement exagéré, après la fécondation, de la portion de ce réceptacle qui adhère à la base du fruit; si bien qu'à la complète maturité, ce dernier n’est plus entièrement libre et supère. Mais, en arrachant le calice, on voit une large surface cicatricielle, en forme de cône renversé, qui représente l'étendue de l’adhérence du périanthe aceru et de Ja base du fruit; eette cicatrice égale environ la hauteur de la moitié du périanthe dans l'espèce du Vieux-Calabar. Tels sont les deux points les plus importants de l’organisation du C. T'homsoniana. Ils se retrouvent dans un des Phytocrene indiqués par M. Oliver dans son Flora Africæ tropicæ (1, 359). C’est une espèce récoltée à Sierra-Leone par M. Kirk. Seulement iei le fruit mûr est infère dans une étendue un peu moindre; le tube si allongé que formait le calice accru bien au delà du sommet du fruit, devient ici un sac conique plus court, qui surmonte le périanthe à la façon d’un éteignoir et n’a guère qu'une fois sa hauteur. L'inflorescence est aussi un peu différente de ce qu'elle était dans le €. Thomsoniana. DEUXIÈME ÉTUDE SUR LES MAPPIÉES. 279 Elle est formée d'épis plas courts, globuleux, presque des capi- tules, pédonculés, tantôt solitaires, et tantôt réunis en une sorte de grappe latérale. C’est pour cela que provisoirement je nom- merai celte espèce GC. capitala ; mais comme on ne connaît ni ses fleurs mâles ni ses fleurs femelles, il n’est pas certain qu’elle ne doive constituer un Jour un autre genre, peut-être plus voisin, par la forme de son infloreseence, des Phytocrene que des Pyrenacantha ou des Chlamydocarya. En toui cas, elle doit former dans ceux-ci une section spéciale. Il n’y a rien à dire de particulier du fruit de ces deux plantes, ear ilest construit sur le même type général que celui des Phytocrénées. On n°v voit que des différences de détail dans l'épaisseur des couches du péricarpe. Le mésocarpe est mince. Le noyau est épais, dur, ligneux, cassant. Déjà sa surface extérieure est fort inégale. Elle présente des aréoles déprimées, séparées les unes des autres par un rebord saillant, obtusément polygonal. Au fond de chaque fossette correspond précisément, sur la face interne du noyau, une saillie conique, aculéiforme, ligneuse, qui va s’enfoncer dans la graine et sur laquelle se mou- lent les tégumients, lalbumen et l'embryon lui-même. Chacun de ces aiguillons a done son sommet logé dans une dépression pro- fonde qui sépare les uns des autres les lobes de l’albumen. C’est ici qu'il faut, bien mieux que dans les Natsiatum, Pyrenacan- tha, ete., étudier l'embryon des Phytocrénées, pour le voir bien distinct de lalbumen lobé-granulé. Si minces et si fragiles que soient les cotylédons, on les voit d’une autre teinte que l’albumen étroitement appliqué contre leur face extérieure ; on aperçoit dis- tinctement leurs nervures digitées et l’on suit leurs bords ténus jusque tout contre les téguments, les cotylédons étant dans tous les sens à peu prés aussi étendus que l'albumen qu'ils séparent, par suite, en deux hémisphères. Voici la seule caractéristique que, faute de matériaux suffisants et faute d'analyses de ses fleurs mâles, nous puissions provisoire- ment tracer de ce genre; 276 DEUXIÈME ÉTUDE SUR LES MAPPIÉES. CHLAMYDOCARYA. Flores-diæci. Masculi ignoti. Fæminei capitati v. breviter spi- eati; receplaculo inflorescentiæ rigido crasso. Perianthium 4-me- rum; foliolis liberis v. ima basi connatis, apice reflexis. Stami- nodia 4, cum foliolis alternantia linearia minima. Germen liberum sessile, t-loculare; ovulis 2, sub apice angulo interno insertis, colateraliter descendentibus ; micropyle introrsum supera; stylo brevi crasso tubuloso, mox in lacinias @ lineares stigmatosas erectas fisso. Drupainæquali-compressa, receptaculo accreto cupuli- formi ad medium adnata, cæterum libera et perianthio perigyno persistente accreto in calyptram sacciformem gamophyllam conicam v. longe ultra pericarpium in tubum apice 4-dentatum producto coronata inclusaque, stylo apiculata, extus rugoso-setacea ; me- socarpio lenui; putamine extus foveolato, intus in aculeos lignosos semen penetrantes producto; seminis putamini conformis inte- gumento tenui; albumine parvo carnoso extus foveolato ; embryonis axilis recu albumin æqualis radicula supera breviter conica; co- tyledonibus plano-foliaceis, basi digitinerviis. Cætera ignota. — Fruuces in Africa tropica crescentes, scandentes hirsuti; foliüis remote alternis simplicibus petiolatis penninerviis (Pyrenacanthi) ; capitulis lateralibus peduneulatis solitariis v. racemosis; bracteis flore longioribus reflexis. 4. CHLAMYDOCARYA THOMSONIANA. Scandens, caule longe cylindrico glabro striatello, foliis remote alternis ovato- v. elliplico-acuminatis, petiolo, nervis, peduneulis calveeque pilis erebris pallide fuscatis dente hirsutis, limbo basi attenuato v. nune obtusiusculo, supra demum glabrato, subtus dense hirsuto penninervio reticulalo, nervis subtus valde promi- nuls, inflorescentia fœminea axillari brevi pauciflora, bracteis dense pallide ferrugineo-hirsutis, pelalis ovato-acutis, intus gla- bris, ovario subgloboso, stylo crasso breviter tubuloso, ostio DEUXIÈME ÉTUDE SUR LES MAPPIÉES. S9i6] sligmatoso profunde ciliato, perianthio frucuüifero basi usque ad medium cum fruetu connato valde cupulato, ultra fructum in tubum longum, basi obelavata dilatatum, apice aftenuatum irregulari- terque dentatum producto, extus setis rigidis hispidulo v. post occasum setarum scabrido. Fructus suborbiculato-compressus, ad medium inferus, apice in stylum eracilem persistentem seto- sumque desinens, extus itidem selosus; mesocarpio tenui, puta- mine lignoso, intus breviter aculeato; embryone albumini subæ- quilongo, radicula brevissime conica, cotyledonibus foliaceis breviter ellipticis basi 3-nerviis. Cætera ignota. — #. In Africa trop. occ., ad Old Calabar (W. C. Thomson, in hb. Kew.). Phy- tocrene spec. altera dubia (Oliv., F1. trop. Afr., 1, 559). — Caulis visus pennæ Ccorvinæ crassit. Foliorum limbus ad 12 cent. long., 5 : cent. lat. Petiolus À cent. long. Spica fœminea vix 4 cent. longa. Calyx fructifer ad 6 cent. longus basique dilatata 1 À cent. latus, tubo (in sicco ferrugineo) ad apicem 3 mill, lato. 2. CHLAMYDOCARYA CAPITATA. Scandens, caule ramulisque pilis ferrugineis undique hirsutis, foliis (fere Tragiæ) remote alternis petiolatis ovato-acutis, bas cordatis, apice plus minus acuminatis, limbo penninervio, subtus cum petiolis nervisque, pilis tisdem rufescentibus dense obstio, inflorescentia axillari ramo lignoso griseo lenticellisque consperso inserta, constante e capitulo solitario peduneulato v. e eapitulis paueis in racemum dispositis; peduneulo fascato-villoso; fructu oblique ovato compresso, stylo persistente areuato apiculalo; pe- rianthio circa fructum inclusum sacciformi ultraque in collum brevem incurvum producto, extus parce, intus ditins pilis fisdem ac peduneulis hirsuto; mesocarpio tenui, basi infera in cupulam cum calyce connato, extus hirsuto; putamine lignoso, extus valde rugoso reticulato, intus, ut in genere, crasse aculeato; embryone utinspec. præcedente; cotyledonibussubellipticis, basi 3-5-nerviis. Phytocrene spec. altera dubia (Oliv., Fl. trop. Afr., 1, 359). In Africa tropica oceidentali, circa Sierra-Leone (Kirk, n. 35, in hb. 978 DEUXIÈME ÉTUDE SUR LES MAPPIÉES. Kew.). — Folicrum limbus 10 cent. long., ad 5 cent. lat. Petiolus 4, 2 cent. long. Fructus ad 4 £ cent. long. latusque. Peduneulus inflorescentiæ solitariæ 4 cent., racemosæ 8, 9 cent. longus. Cætera in specim. valde manco desiderabantur. Le genre Miquelia nous a présenté deux espèces nouvelles, à ce qu'il nous a semblé. L'une d’elles est toutefois douteuse; et quant aux espèces indiennes et des Célèbes décrites jusqu'ici, nous ne saurions affirmer qu'elles soient effectivement distinctes. 4. MiqueLia CuminGu. Scandens, foliis longe angustato-lanceolatis subintegris, basi subrotundaltis v. brevissime acutatis, apice sensim acuminatis mem- branaceis subglabris, nervis obliquis remotis, nunc in foliis ju- nioribus vix conspicuis, infloreseentiis quam in præced. longio- ribus magisque herbaceis ramosis, nonnullis ramulum foliatum terminantibus. Cætera ut in M. celebica, cujus hæc forte mera forma (?) — #.In ins. Philippin. (Cuming, exs. n. 1378, in hb. Kew.). — Folia ad 43 cent. longa, 2 -3 cent. lata. Petiolus ad 2 cent. longus. 9. MiqQuELIA? GiBBA. Scandens, ramis crassiuseulis teretibus glaberrimis recte stria- tis, foliis remote alternis, petiolis longis basi tortis, limbis ample ovato-acuminatis, basi rotundata 5-nerviis, integris membranaceis utrinque demum glabratis, supra dense viridibus, subtus pallidio— ribus, costa, nervis venisque transverse retieulatis subtus promi- nulis fuscatis, inflorescentiis extraaxillaribus longe pedunculatis, fructu ellipsoideo cempresso, apice basique leviler acutato, facie altera convexiuscula, altera obtuse sulcata infraque minute conico- gibbosa, exocarpio demum glabrato tenui, putamine duro, extus parce rugoso, intus subglabro, semine endocarpio conformi, albumine extus granuloso, embryonis (immaturi) cotyledonibus tenuiter foliaceis, — 5. In Bengalia oecid. (Griffith, exs. n. 102/1, in hb. Kew. et Mus. par.). — Rami dense fuscali pennæ serip- DEUXIÈME ÉTUDE SUR LES MAPPIÉES. 279 toriæ crassit, Foliorum limbus ad 20 cent. long., 10-12 cent. lat. Petioli (cum costis subtus fuscati) ad 8-10 cent. longi. Drupæ 1 extus fuscatæ, 2 = cent. longæ, 1 À cent. latæ, À cent. crassæ, g1bbo depresse conico vix à, 4 mill. alto latoque. La question de la nature du périanthe, ou plutôt de ses deux verticilles, reparaît ici avec les Cardiopteris, mais dans des con- ditions telles qu'elle ne présente plus, à ce qu'il semble, le moindre doute. Par son gynécée, le Cardiopteris parait tout à fait insépa- rable des Phytocrénées et des Mappiées ; mais comme le périanthe intérieur est ici gamophylle, comme il porte lui-même les étamines, absolument de même que la corolle de certaines Solanées, Borra- ginées, elc., il faut bien admettre qu’il représente une corolle ; ce dont d’ailleurs personne ne doute. Comme d’autre part, le pé- rianthe extérieur à celui-ci est formé d’un même nombre de pièces alternes, il est vraisemblable que ce dernier représente un calice. Il est done bien possible que dans ce groupe, il y ait des fleurs pourvues d’une corolle seulement, d’autres qui possèdent une corolle et un calice extérieur, d’autres encore qui n’ont que leur périanthe simple, probablement une corolle et, en dehors de lui, à une distance variable, quelquefois même très-loin de lui, comme daus les Miquelia, un nombre variable de folioles constituant un calicule ou involucelle. S’il en était ainsi, ces plantes seraient donc comparables à celles des Euphorbiacées, des Renonculacées, ete., qui ont, ou un périanthe double, où un périanthe simple, aceom- pagné, en dehors et plus ou moins bas, d’un involucelle ou calicule. Le genre Cardiopteris demeure donc provisoirement placé avec doute entre les Mappiées et les Phytocrénées. Il est remarquable, avant tout, par ses fleurs hermaphrodites et par son double pé- rianthe imbriqué. Sa caractéristique générique me paraît devoir être modifiée de la façon suivante : A CARDIOPTERIS. Flores hermaphroditi regulares. Galyx (?) 4-v. sæpius 5-me- rus; lobis ima basi connatis, imbricatis. Corolla (?) gamopetata 280 DEUXIÈME ÉTUDE SUR LES MAPPIÉES. subeampanulata, calyce paulo altius (sammo internodio brevi) inserta ; lobis imbricatis, demum patentibus. Stamina 5, imæ corollæ inserta ejusque cum lobis alternantia; filamentis brevibus erectis; antheris introrsis, 2-locularibus, 2-rimosis. Germen li- berum compresso-conieum, 4-oculare; stylo excentrice paulo sub apice conoideo prominulo germinis inserto gracili brevi; apice incrassato subcapitato stigmatoso. Ovulum solitarium angulo foculi sub insertione styli affixum, descendens ; micropyle supera; raphe dorsali. Fruetus obovato-oblongus, basi leviter stipitatus perianthioque persistente haud aueto munitus, apice emarginatus, indehiscens, longitudinaliter 2-alatus; alis transverse striolatis nitidis ; nucleo lineari, 4-spermo. Semen subpendulumn valde elon- gatum lJineare suleatum ; integumento tenuissimo ; embryone mi- putissimO Conico intra apicem albuminis dentissime carnoso- glanulosi. — Herba, nune basi suffrutescens, volubilis glabra, succo Jacteo scatens; foliis alternis petiolalis late cordatis, inte- eris v. lobatis, tenuiter membranaceis, basi digiti- v. pedatinerviis. Flores parvi in racemos cymiteros axillares, fuscatos, dichotomos v. paniculatos, dispositi; alabastris minutis secnndis sessi- bus ebractealis; ima basi concava processu parvo ramuli arti- culata. Malgré des différences quelquefois considérables dans Ja forme el la consistance des feuilles, il m’a semblé possible de réunir comme formes ou variétés d’une même espèce tous les Cardio- pleris décrits jusqu'à ce jour. L'espèce ainsi comprise ne pouvant porter aucun des noms proposés, tels que moluccana, lobata, quinqueloba, subhamata, attendu qu'ils indiquent, où une patrie spéciale, ou une forme de feuilles qui n'est pas constante, je me vois orcé de proposer pour elle le nom de €. Rumphii Jusqu'ici quatre variétés me sont connues : a. integrifolia, foliis sæpius crassiuseulis subcordatis v. hastato- subcordatis, nervis basi subpedatis plus minus conspicuis, nunc parce rufescentibus, inflorescentiis cymoso-racemosis. (Inde orientale pénins., Java, Célèbes, Nouvelle-Guinée, Molu- DEUXIÈME ÉTUDE SUR LES MAPPIÉES, 281 ques, ete.) A cette forme répondent l'Olus sanguinis Rumpu., le Dioscorea sativa L. et le C. moluccana Br. GB. Blumeana, foliorum sinu baseos latissimo, inflorescentiis elongatis fuscatis (Ceram). C’est la forme dont parle Blume (Rumphia, HE, 725). 7. lobata, glabra præter raches spicarum calycesque minute pubescentes, læsa ecopiam lactis effundens, caule volubil tereti striato flexili inani, foliis herbaceis subcordatis acutis v. acumi- natis, Costa apice porrecta sæpe mucronatis, basi plus minus emar- ginala v. nonnibil in petiolum producta digitinervia, nervis venoso- anastomosantibus subtus prominulis, marginibus limbi varie angulatis v. sub-5-7-labis, peduneulis subaxillaribus varie ramo- sis, sæpe 2-furcatis v. a basi 2-chotomis, ramulis inflorescentiæ arrectis, dein patentissimis, fructiferis plus minus areuatis. (Inde orientale pénins., Cochinchine, Siam, Bornéo, Java, Célèbes, Moluques.) — Peripterygium quinquelobum Hassk. Ô. subhamata, foliis (in sicco decoloratis) e basi valde cordata subpedatim 7-nervia sagittato-ovatis, 5-7-lobis, loba terminal majoré ovato-acuminato, lateralibus brevius angulato-acuminatis, inferioribus utrinque À v. 2, inæquali-cuneatis obtusiusculis. (Cult. dans le Jard. bot, de Calcutta.) — €. subhamata WazL., mss., in exs. Gaudich.. n. 262. Je ne quitterai point cette portion de l’étude des Mappiées sans donner la caractéristique d’une espèce nouvelle de chacun des deux genres Phytocrene et Sarcostigma, qui ne modifie d’ailleurs en rien ce que nous savons de la valeur de ces genres. PHYTOCRENE LUZONIENSIS. Scandens, fistulosus, ligno molli, ramis spiraliter sulcatis, folis alternis v. nune suboppositis e basi cordata ovato-acutis integer- rimis subcoriaceis, supra glabris, subtus uti petioli breviter villo- sulis, basi 7-nerviis valde reticulato-venosis, floribus fœmineis in Capitulum commune globosum congestis, 4-meris, perianthio (e fruetu solum noto) gamophyllo breviter 4-dentato, involncello breviori subconformi, drupis in eapitulum pedunculatum angu- V 282 DEUXIÈME ÉTUDE SUR LES MAPPIÉES. lato-congestis inæqualibus, e basi breviter attenuata longe conieis, extus setis brevibus dense obsitis, putanine ovoideo compresso, apice acutato, intus glaberrimo, extus foveolis parvis crebris im- presso, seminis integumento tenuissimo subhyalino, raphe con- spicua lineari, embryonis ampli cotyledonibus valde contortuplico- lobatis, albumine intus glabro, extus in lobulos globosos inæquales permullos incrassato arcte cinctis, radicula breviter ovoidea crassa. — 5. In sylvis montis oppidi Angat, prov. Bulacan insul. Luzonis (Llanos, in hb. DC.). Gynocephalium luzoniense Elanos mss. loc. cit. — Rami in sicco griseo-fuscati glabrati, À ! cent. crassi. Foliorum limbus ad 45 cent. long., 10 cent. lat. Petiolus 5, 6'cent. longus, pube in sicco sordide grisea. Peduneulus fruc- lifer ad 4 cent. longus, 1 cent. crassus. Drupæ 7 cent. longæ, à cent. latæ, indumento pallide ferrugineo. Putamen 4 cent. jongum, intus pallide lutescens, extus griseum. Semen 3 cent. long., 2 cent. latum. SARCOSTIGMA VV ALLICHN. Scandens, ramis cylindricis, cortice rugoso verrucoso, ramulis glabris, foliis alternis elliptico- v. ovato-acutis, basi obtusiuseulis, apice nunc breviter acuminatis, penninerviis, supra glabris, costa nervisque tenuibus, supra concavis, Subtus promimulis velutinis, inferioribus ad basin folii crebris approximatis (cæterum ut in S. Kleinii disposilis), petiolo brevi crasso, pedunculis fructiferis ad nodum e ligno ortis crasse 3-fidis dense villosis, calyee fruc- tifero brevissimo 4-fido, fructu subelliptico valde compresso, extus dense villoso. Cætera in specimin. valde manco ignota. — 4 Inlndiaor., «ad Phanæ hill, onthe Saluen » (Wall. , in. suopt. hb., nunc in hb. Kew). « Indeterm. fructigera facie fere Phytocrenis » (Wall., loc eit.). — Rami extos pallide griseï, digiti crassit. Folia ad 12 cent. longa, 5 À cent. lata; nervis subtus pallide rufescentibus. Petiolus +! cent. longus. Peduneulus fructiger brevis crassus dense fulvidus. Pericarpium ad 2 cent. long., 4; cent. lat., vix £ cent. erassum, villosilate dense lutescente. (Sera continué.) DU GENRE GARCINIA ET DE L'ORIGINE DE LA GOMME-GUTTE Par M. le docteur J. L. DE LANESSAN. Limites du genre Garcinia. — Un examen complet des nom- breuses espèces de ce genre m’a conduit, en ce qui concerne ses limites, à une opinion très-différente de celles qui ont été admises jusqu’à ce jour. Je vais exposer rapidement le résultat de mes re- cherches, renvoyant pour les détails descriptifs des espèces à mor mémoire spécial sur cette question. Je comprends dans le genre Garcinia : en premier lieu, les espèces qui y ont été introduites par Linné (1), Willdenow (2), Desrousseaux (3), Choisy (4), etc..; en second lieu, avec MM. Planchon et Triana (5), celles que Graham (6) d’abord, et après lui Choisy, ont réunies sous le nom d’Hebradendron. Enfin, j'y fais entrer un certain nombre d'espèces qui en ont été écartées jus- qu’à ce jour et constituaient le genre Discoshigma de M. Hasskarl(7). MM. Planchon et Triana, qui ont conservé ce dernier genre, ont profondément modifié sa constitution primitive. Tel qu'il est admis (1) Linné, Spec., 635. (2) Willdenow, Spec., LI, 848. (3) Desrousseaux, in Lamarck, Dict. encycl. (4) Choisy, Guttifères de l'Inde, in Mém. Sociét. phys. et hist, nai. de Geneve, XIL. (5) Planchon et Triana, Mém. sur la famille des Guttifères, in Ann. sc. nat., hfisérie XII EXIVE EVE (6) Graham, Remarks on the Camboge tree of Ceylon and character of Hebra- dendron, a new genus of Guttifera and that to which the tree belongs, in Hooker’s Companion to Botanical Magazine, , 1836-1837, p. 193 et suiv., tab. 27. (7) Hasskarl, Plantæ javanicæ rariores, 276. Berolini, 1848. Voyez aussi Wal- pers, Repert., V, 145. 28/1 DU GENRE GARCINIA par ces derniers auteurs, il se compose de deux sections (1). La première, Eudiscostigma, ne se distingue du genre Garcinia, d’après M. Planchon lui-même, que par le mode d'ouverture des anthères, qui consiste en deux pores situés au sommet des deux loges. Ce caractère n’est certes pas plus important que celui offert par le G. Morella Desr. (2), dont les anthères possèdent une seule loge s’ouvrant à l’aide d'une fente circulaire ; il est moins important encore que celui du G. Kydiana Roxb. (3), dont l’an- thère est constituée par une masse tétragonale offrant une petite logette à chacun de ses angles. M. Planchon n’a pas eu l’idée cependant de séparer du genre Garcinia les deux espèces dont je viens de parler; pourquoi agir différemment à l'égard des premières? La deuxième section de son genre Discostigma offre un caractère qui la distingue nette ment et du genre Garcinia et de la section £udiscostigma, c'est l'insertion des élamines sur la corolle. M. Thwaites (4), s'appuyant sur ce caractère important, en avait fait un genre à part, sous le nom de Terpnophyllum. Rien de plus légitime, à mon avis, que celte division. Ainsi sejtrouve entièrement supprimé le genre Discostigma de M. Planchon, genre créé à l’aide de procédés entièrement illogiques. Sa première section, Eudiscostigma, rentre dans le genre Garcinia, dont elle constitue une subdivision très- naturelle ; la seconde forme un genre à part \Terpnophyllum Thw. Division. — Choisy divise le genre Garcinia en deux sous- genres, d'après le mode d’inflorescence, accordant une grande importance à l'insertion axillaire ou terminale des fleurs. Or, il n’est pas de caractère plus secondaire que celui-là ; dans la même espèce, en effet, et sur le même individu, on trouve parfois en même temps les deux formes d’inflorescence (par ex. : G. Æydiana Roxb.). MM. Planchon et Triana, abandonnant ce principe évi- (1) Planchon’et Triana, loc. cit., 361, 362. (2) Desrousseaux, in Lamarck, Dict. encycl., LE, 204. (3) Roxburgb, Flora indica, 11, 623 sub nomine G. Kydia, et Wight, Icones, tab. 113. (4) Thwaïtes, Enumeratio plantarum Zeylanie. ET DE L'ORIGINE DE LA GOMME-GUTTE. 285 demment défectueux de classification, ont divisé le genre en six sections, en prenant pour base une foule de caractères divers et souvent peu importants ou diffieiles à apprécier et n'ayant aucun rapport les uns avec les autres. J’ai procédé d’une façon plus simple et qui me paraît plus rationnelle. Les étamines étant, dans le genre Garcinia, les organes qu'il importe le plus d'étudier parce qu'ils ont en bonne partie servi de base à la création des espèces, j'ai cherché dans leur structure les éléments de la classification que je propose. Les anthères affectent dans les fleurs mâles des modes de déhiscence très-différents les uns des autres, et assez tranchés pour qu'il soit facile de les découvrir par une analyse tant soit peu sérieuse. Me fondant sur ces déhiscences des an- thères, j'ai admis cinq sous-genres. Le premier renfermant un nombre considérable d'espèces, je l’ai subdivisé en plusieurs sec- tions, à l’aide des caractères les plus simples et en même temps les plus tranchés, empruntés à la fois aux fleurs mâles et aux fleurs femelles. Dans le tableau suivant, je donnerai la nomenclature des espèces dont l’existence est incontestable et dont j'ai fourni dans mon mémoire une description aussi complète que possible (1). PREMIER SOUS-GENRE. À LA Anthères à deux loges s'ouvrant par des fentes longitudinales. SEcTiON [. — Mancosrana. Fleurs mâles. — Rudiment de pistil au centre des étamines. Étamines groupées en quatre masses plus ou moins distinctes. Fleurs femelles. — Étamines stériles formant une couronne autour de l'ovaire. Ovaire de 4 à 6 loges. Stigmate peu mame- lonné. Fruit lisse. (4) Je dois faire remarquer que j'ai envisagé ici seulement les espèces asiatiques, qui sontles plus nombreuses et les plus intéressantes. Dans un travail ultérieur, j'étendrai mes recherches aux espèces africaines. 286 DU GENRE GARCINIA 1. G. Maxcosrana L (4). 2. G. corNEA L. SECTION IT. — PELTOSTIGMA. Fleurs mâles. — Anthères pellées et coudées, à deux loges ouvertes par des fentes longitudinales mi-partie introrses, mi- partie extrorses. Fleurs femelles. — Stigmate pelté, couvert d’aréoles saillantes ; ovaire à deux loges. 3. G. ANoMaLA PI. et Tr. h. G. Muzrircora Champ. SECTION JII. -— KEcainocarpa. Fleurs mâles. — Etamines insérées sur un réceptacle subqua- drangulaire; pas de rudiment de pistil; anthères à deux loges s’ouvrant par des fentes longitudinales. Fleurs femelles. — Étamines stériles unies en couronne autour de l’ovaire; ovaire couvert d'écailles, ayant d’une à trois loges, surmonté d’un stigmate pelté sur un style court. Fruit hérissé. 5. G. EciNocarpa Thw. SECTION IV. — CYCLANDREZ. Fleurs mâles. — Étamines insérées sans ordre sur un récep- tacle plus ou moins développé. Fleurs femelles. — Étamines stériles formant une couronne autour de la base de l'ovaire; ovaire de huit à dix loges. 6. G. CamBocia Desr. 7. G. ZEYLANICA Roxb. 8. G. PEDUNCULATA Roxb. (4) Je n’indiquerai pour chaque espèce que le nom de son auteur. Pour la syno- nymie et les indications bibliographiques, je me bornerai à renvoyer le lecteur à mon mémoire. ET DE L'ORIGINE DE LA GOMME-GUTTE. 287 SECTION V. — SYNADELPHANDREÆ. Fleurs mâles. — Étamines insérées sans ordre sur le récep- ele; pas de rudiment de pistil. Fleurs femelles. — Étamines stériles distribuées en plusieurs phalanges; ovatre pluriloculaire. 9. G. invica Choisy. TOHIG 128G ls, D . LANCEÆFOLIA Roxb. . PAPILLA Wioht,. SPECIES IN SECTIONE DUBIA : G. conicarpa Wight. SPECIES INCERTA : G. Cowa Roxb. DEUXIÈME SOUS-GENRE. Anthères à deux loges s’ouvrant par le sommet & l’aide de pores. 13. G. MerGuexsis Wight. TROISIÈME SOUS-GENRE. Anthères tétragones à quatre logettes. 44. G. Kypiana Roxb. QUATRIÈME SOUS-GENRE. Anthères à trois ou quatre loges s'ouvrant par des fentes longitudinales. 45. G. PaANICULATA Roxb. CINQUIÈME SOUS-GENRE. Anthères à une seule loge s'ouvrant à l’aide d’un couvercle. 46. G. MorezLa Desr. (4). (1) Un certain nombre d'espèces conservées dans le mémoire le plus récent sur 288 DU GENRE GARCINIA ORIGINE DE LA GOMME-GUITTE. La gomme-gutte apportée en Europe vers la fin du xvu* siècle (1) fut d’abord attribuée par Bontius (2) à une Euphorbiacée semblable à l’Esula indica. En 1585, Acosta (5) décrit, sous le nom de Carcapuli, une plante à fruit gros comme une pomme, « fructu malo aureo », qu'on à rapportée depuis au G. Cambogia Desr. Plus tard, après 1596, les frères de Bry (4), traduisant un ouvrage de Linschott (Ztinerarium of the shipvært noer oost oft Portuga/s Indien, etc.), parlent d’une plante qu’ils désignent sous le nom de Carcapuli, et dontils signalent le fruit gros comme une cerise : « ibidem fructus etiam alius provenit, Carcapuli dictus, valde acerbus, magnitudine cerasi. » Plus tard, Jean Bauhin (5), dans son Historia plantarum, n’attachant pas une importance suffisante à la différence de grosseur des fruits, confond sous le même nom de Carcapul la plante d’Acosta et celle des frères de Bry. Cette erreur fut relevée par Herinann, auquel nous devons la première notion sérieuse sur l’origine de la gomme-gutte. Il écrivait de Ceylan à Syen (6) : « Bauhin a confondu à tort dans une seule espèce le Carcapuli d’Acosta et le Carcapuli de Linschott, qui cependant diffèrent par la fleur et par le fruit, quoique semblables par les autres caractères. Ce Carcapuli de Linschott est nommé par les habitants de Ceylan Xanna Ghoracu, c'est-à-dire Ghoraca doux. Ces deux arbres fournissent la somme- gutte par des incisions faites à leur tronc; mais celle qui découle du Kanna Ghoraca est préférable. » le genre Garcinia, celui de MM. Planchon et Triana, sont trop incertaines pour mériter d'occuper une place ici. Ce sont les suivantes : G. Choisyana Wall. ; G. heterandra Wall. ; G. cochinchinensis Choisy; G. oblongifolia Chawp. ; G. dioica, Bl.; G. javanica, B\ ; G&. longifolia, BI. (4) Clusius, Exot., 82. (2) Bontius, Hist. nat. et med., 153, edit. Pisonis. Amstelodami, 1658. (8) Acosta, Della historia, natura et virtute delle drogue medicinali. Vene- tia, 4585. (4) De Bry, Trad. de l'Itinerarium de Linschoit, 100. (5) J. Bauhin, Historia plantarum universalis, 106. Ebroduni, 1650. (6) Hortus malabaricus, 1, 42, annotatio. ET DE L'ORIGINE DE LA GOMME-GUTITE. 289 Burmann (1), en 1737, confirme l'opinion d’Hermann en ce qui concerne la distinction des deux espèces, et ajoute que la véri- table gomme-gutte de Ceylan est fournie par le Carcapuli de Einschott, dont le fruit « non multum distat a Morella quoad magnitudinem, atque continet in se quatuor tenuia semina. » L'affirmation de ces deux botanistes, qui Fun et l’autre avaient babité Ceylan, n’empêcha pas Linné de tomber dans l'erreur commise par Bauhin. Comme ce dernier, 1] confondit les deux Carcapul d'Acosta et de Linschott, pour en faire une espèce unique qu'il déerivit sous le nom de Cambogia Gutta et à laquelle il attribue la production de la gomme-gutte. En 1787, Murray (2) reproduit d'abord l'erreur de Linné, en y ajoutant, il est vrai, quelques doutes. Puis, plus tard, en 4789, il reprend l'étude de la question que ses nouvelles recherches obs- curcissent davantage, au lieu de l’élucider, pour des motifs que je vais exposer. Dans une lettre écrite de Finde à Retzius (3), en 1872, Kœnig avait exprimé lopinion que la gomme-gutte de Ceylan ne provenait pas du Cambogia Gutta de Linné, mais bien d'un autre arbre à fruit cérasiforme. Kœænig avait envoyé, avant sa mort, des échantillons de celte plante à Banks, qui les com- auniqua à Murray. Avec eux, Murray créa un genre nouveau et une espèce nouvelle, le Stalagmitis cambogioides, qu'il donnait eomme la plante à 2omme-gutte de Ceylan. Malheureusement, les rameaux transmis à Murray provenaient de deux plantes diffé- rentes; el son espèce nouvelle était, comme le démontra plus tard R. Graham, purement théorique. L'échantillon était formé du mélange de débris de Xanthochymus ovalifolius Roxb. et d'Hebra- dendron cambogioides Grab., ou G. Morella Desr. En 1833, M"° Walker, qui habitait Ceylan, envoyaàR. Graham un rameau de l'arbre fournissant la véritable gonme-gutte de celte île, arbre désigné, disait-elle, par les indigènes sous le nom (4) Burmannus, Thesaurus zeylanicus, 27 et 28. Amstelodami, 173,. (2) Murray, Apparatus medicaminum, IV, 106. (8) Retzius, Observationes botanicæ, fase, IV, 6 ann. Lipsiæ, 1791. x. (12 décembre 1872.) 49 290 DU GENRE GARCINIA de Æanna (sive edulis) Goraka. L'examen du fruit révéla tout de suite à Graham la ressemblance de cette espèce avec le Mangostana Morella de Gærtner ; mais, se fondant sur le mode de déhiscence des anthères dans les fleurs mâles, il en fit un genre nouveau (1), et la nomma Zebradendron cambogioides. établit, en outre, l'identité absolue qui existait entre cette plante et le G. elliptica Wall. (Cat., n. 1869). Les auteurs qui ont écrit après Graham : M. Thwaites, MM. Planchon et Triana, M. Christison, M. D. Hanbury, ont sup- primé avec raison le genre nouveau créé par Graham et consi- dèrent son Hebradendron cambogioides comme identique avec Île G. Morella Desr. Ce qui restait bien acquis à la science, grâce aux recherches de R. Graham, c’est que le ÆXanna Goraka des Cingalais, « fructu magnitudine cerasi » A'Hermann et de Bur- mann, Carcapuli de Linschott, ou plutôt des frères de Bry, G. Morella Desr., est la seule espèce qui fournisse à Ceylan de la sgomme-gutte véritable. Cette opinion est pleinement confirmée par M. Thwaites (4). Il restait à savoir si la gomnme-gutte de Siam, la seule qui entre dans le commerce européen, était due à la même espèce végétale. En 1850, M. Christison put étudier des fleurs provenant d’ar- bres cultivés à Singapore par M. d’Almeïda, auquel ils avaient été envoyés de Siam et signalés comme produisant la gomme-gutte de celte dernière contrée (5). M. Christison ne put, à cause de l’in- suffisance des échantillons, formuler une opinion définitive, mais (4) Murray, Commentatio de arboribus qummi-quitæ fundentibus, in Commen- tationes Societ.rey. scient. Gœttingensis, Goltingæ, 1789, 169 et suiv. (2) Voy. in the Edinburgh new philosophical Journal, 1838. On the tree which produces the Gamboge of commerce, by R. Wight, with remarks by D' Graham, (3) Graham, Remarks on the Gamboge tree of Ceylon and character of Hebra- dendron, a new genus of Guttifera and that to which the tree belongs, in Hooker’s Companion to the Bot. Mag., IT, 193 et suiv., tab. 27. (4) Thwaites, Enumeratio plant. Zeyl., 49. (5) CGhristison, On the source and composition of Gamboge, in Hooker's Com- panion to the Bi° Mag , il, 245 et suiv., 1836 ; et On the Gamboge tree of Siam, in Proceedings of the Royal Society of Edinburgh, 11, 263 et suiv.,.1850, ET DE L'ORIGINE DE LA GOMME-GUITE. 291 il signala une analogie très-grande entre cette plante et le G. elliptica Wall. En 1864, M. Daniel Hanbury (1) compléta ces recherches à Vaide d'échantillons provenant de la même origine et conclut à l'identité absolue entre la plante à gomme-eutte de Siam d’une part, et, d'autre part, le G. Morella Desr. et le G. elliptica Wall. ; la première ne différant des deux dernières que par l'existence d’un pédoncule dans les fleurs mâles. I désigna la plante à gomme-gutte de Siam sous le nom de G. Morella Desr. var. pedicellata. Les recherches très-minutieuses que j'ai faites sur les fleurs mâles et femelles et les fruits de la plante de Siam, que je dois à la générosité de M. Hanbury, m'ont démontré l'exactitude de l’opinion émise par ce savant. Je donnerai plus bas la description détaillée du G&. Morella Desr., description qui n’a été faite encore complétement par aucun auteur. Une troisième espèce de gomme-gutte provenant de l'Inde avait élé signalée et attribuée à une espèce originaire de Mysore, Ca- nara, ete., que Rexburgh désignait sous le nom de G. pictoria (2). Les auteurs les plus récents, y compris M. Hanbury, admettaient l'existence indépendante de cette espèce. Dans une lettre datée du Ah septembre 1871, M. Hanbury m'éerivait : « Le G. pictoria: Roxb., de Mysore, Canara, et autres parties de Madras, produit de la gomme-gutle, mais cette gomme-résine est bien moins belle (quoique aussi active comme médicament) que celle de Siam et ne se trouve jamais sur le marché européen. » J'ai pu étudier le G. pictoria Roxb., sur des fleurs qui m'ont été envoyées par M. Carruthers, directeur du British Museum, fleurs provenant des échantillons-types de Roxburgh. Une analyse aussi minutieuse que possible m'a démontré, entre celte espèce et (4) Hanbury, On the species cf Garcinia which affords Gamboge in Siam, in Linnean Society's Transactions, 1864, XXIV, 188. (2) Roxburgh, Flora indica, H, 627. — Voy. aussi: Wight, Icones, I, 402. — Choisy, Guttif. de l’Inde, 37. — Planchon et Triana, loc. cit., 855. 292 DU GENRE GARCINIA le G. Morella Desr., l'identité la plus absolue. L'absence de pé- dicelle dans les fleurs mâles la range dans la variété de Cevlan, var. sessulis. Je crois être ainsi arrivé à la solution complète et définitive du problème de l’origine de la gomme-gutte, solution que j'ai formulée dans mon mémoire de la facon suivante : « La gomme-quite vérilable, qu'elle entre ou non dans le com- merce, qu'elle provienne de Ceylan, de l'Inde, ou de Siam, est fournie par une seule espèce végétale, qui est le G. Morella Desr. » Var. sessilis pour là gomme-gutte de Ceylan et de l'Inde. » Var.pedicellata, pour la gomme-gulte de Siam, qui seule entre dans le commerce européen et est employée dans les arts et en médecine. » DESCRIPTION DE LA PLANTE QUI FOURNIT LA GOMME-GUTTE, 16. G. MorezLa Desrousseaux, in Lamark, Dict. encycl., UE, p: 201: Thwaites, Ænumeralio plantarum Zeylamæ, p. 49 . Planchon et Triana, Mém. sur les Guthif., in Ann. sc. nat., h° série, XIV, p. 350. SYNONYME : Mangostana Morella Gærtner, de Fruct., U, p. 106, tab. 101. Carcapul dictus magniludine cerasi de Bry, trad. de l’Ztinera- rium de Linschott, p. 100. Arbor indica quæ quinmi-quitam fundit, fructu duler rotundo, cerasi magnitudine. — Hermann, in litteris ad Syen, in Hort. malab., X, p. À2, annot. Arbor indica qummi-quttam fundens, fructu dulci rotundo, cerast magnitudine, Kannawuakoraka, Kapnasikoraka, Gokhatu, Ghoraka cinghal. — Hermann, Mus. zeyl., 26 (ide Dale). Arbor indica gummi-quiiam fundens, fructu dulcei rotundo, cerasi magnitudine, Carcapulh Acostæ Mus. zeyl., p. 26. — Burmann, Thes. zeyl., p. 28. ET DE L'ORIGINE DE LA GOMME-GUTTE, 293 Arbor polygama fructu cerasi eduli. — Kœnig, in Retz Observ. bot” NS pe 6: Gutlifera vera Kœnig, in mspt. ad Banks miss. — Arbor gummi-gutiæfera vera, in alio mspt (fide Murray). Stalagmitis cambogioides Murray, in Commentationes Gætt., {X, p. 73 (pro parte, nam pars major ad aliam speciem, seil. Xan- thochymum ovalifolium R. referenda esl).i Hebradendron cambogioides Graham, in Companion to the Bo- lanical Magaz., W, p. 199, tab. 27. — Lindley., Flor. med., p. 115. — Choisy, Gutlif. de l'Inde, p. 39. Cambogia Gutta Lindl., Veget. Kingd., p. 409 (exclus. syn. Linnæi, cujus €. Gutta fere omnino ad Garciniam Cambogiam Desrouss. spectat). G. Gutto Wight, Allustr., p. 125. tab. 4h (exclus. synon. Linnæi). | G. cambogioides Royle, Mat. medic., edit. 3, p. 339 (cum icone e Grahamiana imitata). G'. elliplica Wallich, Cat. n. 1869. G. lateriflora Blume, Bijdrajen, p. 214. — Choisy, Guttif. de l'Inde, p. 37, et PJ. Jav. Zolling., p. 8. — Planchon et Triana, loc. cit., p. 356. G. Gaudichaudii Planchon et Triana, loc. cit., p. 357. G. acuminata Planchon et Triana, loc. cil., p. 355. G. sp. nova ? Planchon et Triana, loc. cil., p. 356. G. pictoria Roxburgh, Flor. ind., H, p. 627. — Wight, Icones, 1, tab. 102. — Choisy, Guthf. de l'Inde, p. 37. — Plan- chon et Triana, loc. cil., p. 355. Hebradendron pictorium Graham, in Hook. Companion to the Botanical Magaz., 1, p. 199. — Lindley, Flor. med., p. 112, Le &. Morella est l'espèce la plus importante du genre, car c'est elle qui, comme je le démontrerai dans la seconde parüe de ce travail, fournit la gomme-eulle du commerce. En étudiant l’origine de ce produit, j'aurai à faire l’histoire des erreurs nom- 294 DU GENRE GARCINIA breuses dont le G. Morella a été l’objet. Je n’en parlerai done pas en ce moment. Quelques espèces, conservées ou créées par M. Planchon, doi- vent être rattachées au G. Morella. Je parlerai d'abord du G. lateriflora de Blume, auquel Choisy rapporte comme simple variété le G. javanica BI. Il m'a été donné de l’étudier directe- ment sur un échantillon du Muséum de Paris, et je n’y ai trouvé aucune différence, ni dans les fleurs, ni dans les feuilles, avec le G. Morella. L'échantillon provenait de l’herbier royal de Kew. Je rapporte également au G. Morella Desr. le G. Gaudichau- dii, créé par M. Planchon d’après un échantillon que j'ai pu étu- dier dans l’herbier du Muséum de Paris, provenant de Gaudi- chaud (n. 96). Les fleurs manquent; il n'existe qu’un fruit, en grande partie détruit, mais dont le volume, encore appréciable, est celui d’une cerise; les feuilles sont exactement semblables à celles du G. Morella ; enfin il est accompagné d’une note de Gau- dichaud, indiquant sommairement les caractères de la fleur et du fruit, avec une esquisse de ce dernier. La note signale un stigmate à quatre lobes, un calice à quatre sépales, des étamines nombreuses réunies à la base, une baie à quatre loges, dont trois avortent souvent. Note et dessin se rapportent admirablement à la fleur femelle et au fruit du G. Morella. M. Planchon décrit encore, à côté du G. Morella, deux espèces également créées par lui, qui doivent être rejetées : le G. acumi- nata PI. et Tr., et le G. sp. nova? Les caractères qu'il assigne à ces deux espèces sont tellement peu disunets de ceux du G. Morella, que je ne puis comprendre les motifs qui ont déterminé l’auteur à les créer. Au G. Morella il faut rapporter le G. elliptica Wall. Le fait a déjà été signalé par M. Christison, puis par M. Hanbury; et mes propres observations l’ont encore confirmé. Il faut y rapporter encore le G. pictoria Roxb. et l’Hebraden- dron pictorium Grah., dont j'aurai à parler dans la seconde partie de cette élude. ET DE L'ORIGINE DE LA GOMME-GUTTE. 295 Descriprion, — Je la ferai tout entière d’après mes observations personnelles, sur de nombreux échantillons. Cette description n’a encore été faite, d’une façon complète, par aucun auteur. Fleurs mâles : Elles sont disposées à laisselle des feuilles, en faisceaux de trois à cinq, presque sessiles dans une variété, mu- nies dans l’autre de pédoncules de 6 à 7 millim. de long; elles ont le volume, à l’état de bouton, d’un petit pois. Calice à quatre sépales, libres, disposés en deux paires, dont l’une, plus exté- rieure, est un peu plus petite et recouvre l’autre dans la préflorai- son. Corolle à quatre pétales, libres, alternant avec les sépales, un peu plus grands qu'eux, imbriqués dans la préfloraison. Étamines nombreuses (de 30 à A0), sessiles et adhérentes entre elles par la base, insérées sur un réceptacle hémisphérique qui vers sa base offre quatre faces au niveau de l'insertion des pétales. Anthères à une seule loge, constituée par une petite cavité à peu près cylin- drique, remplie de pollen à grains ovales, s’ouvrant à l’aide d’un couverele bombé, plus large qu’elle. M. Hanbury (1) décrit la cavilé de ces petites anthères comme divisée en plusieurs loges par de minces cloisons. Il m'a été impossible de constater ces détails de structure. Pas de rudiment de prstil. Fleurs femelles : Elles sont sessiles et solitaires à l’aisselle des feuilles, un peu plus grosses que les fleurs mâles. Calice et corolle comme dans la fleur mâle. La corolle tombe de très-bonne heure; le calice est persistant, Étamines stériles, au nombre de 20 à 30. Leurs filets soudés à la base constituent une couronne qui entoure la partie inférieure de l’ovaire. De celte couronne se détachent les filets, libres dans leur partie supérieure et supportant une anthère elanduleuse, subovale, stérile, L’ovaire est à peu près globuleux, supère, à quatre loges uniovulées, les loges alternant avec les divisions de la corolle. Stigmate sessile, aussi large et même plus large que l'ovaire, bombé, divisé d’une façon très-superficielle en quatre lobes très-irréguliers. Il est frangé sur les bords; chaque (4) Hanbury, in Linnæan Transactions, XXIV, 490, tab, 50. 296 DU GENRE GARCINIA frange se terminant par un petit tubercule. Sa face supérieure pré- sente quelques tubercules peu prononcés. Au centre, il n'offre pas de dépression, mais au contraire une plaque saillante, cou- verte de petits tubercules et offrant quatre lobes peu marqués. Fruit : baie à peu près sphérique, du volume d’une grosse cerise, dont elle a aussi la forme. Au sommet se voit le stigmate, petit, à quatre lobes couverts de tubereules; à la base est le calice, per- sistant et peu développé. Le fruit offre quatre loges dans chacune desquelles se trouve une graine oblongue, un peu aplatie sur les faces latérales, insérée vers le milieu de la hauteur de langle interne de la loge. La graine possède tous les caractères com- muns au genre Garcinia. Le fruit est muni d’un pédicule court, Feuilles entières, opposées, lisses sur les deux faces, ayant à peu près la consistance des feuilles de laurier. Elles sont elliptiques- lancéolées, terminées par une pointe allongée et obtuse à l’extré- milé. Leur longueur varie entre 10 et 42 cent., et leur largeur entre 5 1/2 et A cent. Arbre originaire de l'Inde et de Siam, cultivé à Singapore. Il faut distinguer deux variétés du G. Morella Desr. a, sessulis. 6, pedicellata. La première habite Ceylan et l’Inde, où elle a été désignée par Roxburgh sous le nom de G. pictoria. La seconde est originaire de Siam, d'où elle a été transportée à Singapore. EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE XI. Fie. 4. Fleur mâle du G. cornea L., coupe verticale : a, rudiment de pistil composé d’une tête arrondie, convexe, creusée d'une rainure sur sa face inférieure, supportée par un col court qu’enloure une gouttière circulaire profonde ; b, réceptacle très-développé, hémisphérique, offrant quatre renflements opposés aux divisions de la corolle, chargés d’étamines. La face supérieure du réceptacle est déprimée à son centre, d'où s'élève le pédicule du rudiment de pistil; c, élamines introrses, presque sessiles, à deux loges s’ouvrant par des fentes longitudinales. Een ,2; Fic. 3. Fic. 4. 160! Fic. 6. Here HG 8: Pre 97 ET DE L'ORIGINE DE LA GOMME-GUTTE. 297 Fleur mâle du G. auomala P], et Tr., dont le calice et la corolle ont été enlevés. Les étamines ont été coupées sur le devant pour montrer : a, le rudiment de pistil, composé d'un pied allongé, cylindrique, qui supporte une tête aplatie, convexe, entourée à sa partie inférieure d'une collerette dentée ; b, étamines composées de filets qui sont tous réunis à la base, de façon à former autour du rudiment de pistil une couronne épaisse, non interrompue; €, c,c, cicatrices des pétales; d, d, cicatrices du calice dont les divisions alternent avec celles de la corolle. Étamine du G. anomala PI, et Tr, ; l’anthère est pourvue de deux loges s'ouvrant par des fentes longitudinales ; elle est insérée sur le filet par le milieu de sa longueur; à ce niveau, elle est coudée de telle sorte qu'une moilié regarde en dehors et une moitié en dedans, Fleur mâle jeune du G. multiflora Champ. le calice et la coroile ont été enlevés : a, rudiment de pistil, composé d’une tête carrée à angles arrondis, supportée par un pédicule grêle inséré sur un réceptacle plan et horizontal; b, masses staminales ; elles sont au nombre de quatre opposées aux divisions de la corolle ; ce, c, c, cicatrices des pé- tales; d, d, cicatrices des sépales qui alternent avec les pétales; e, filets soudés des étamines formant un pied encore très-court, Fleur mâle épanouie du G. multiflora Champ. Les filets staminaux se sont développés en tiges allongées au sommet desquelles sont placées les anthères à deux loges, ouvertes par des fentes longitudinales, Fruit jeune du G. echinocarpa Thw. Il est couvert d'écailles saillantes qui offrent à leur centre un petit mamelon. Fleur mâle du G. Cambogia Desr., dont le calice et la corolle ont été enlevés. Les étamines, au nombre de douze à quinze, sont presque sessiles et disposées en quinconce sur le réceptacle développé en un cylindre court. Fleur femelle du G. lanceæfolia Roxb. : a, sligmate sessile, divisé en quatre lobes, couverts de papilles, par des sillons peu profonds ; b,ovaire; c, €, c, cicatrices de la corolile; d, masses staminales réunies à la base en un cercle étroit ; e, e, cicatrices du calice dont les divisions alternent avec celles de la corolle. Anthère du G. Kydiana Roxb., offrant quatre angles mousses, munis chacun d’une petite logette. Fig. 40. Fleur mâle du G. paniculata Roxb., coupe verticale. Fic. 11. Anthère du G. paniculata Roxb., à trois loges s'ouvrant par des fentes longitudinales. Fic. 12. Fleur mâle du G. Morella Desr., dont le calice et la corolle ont été enlevés : a, étamines; b, l'une des faces de l'androphore. Ce dernier est à peu près sphérique, mais sa partie inférieure offre quatre facettes opposés aux quatre divisions de la corolle ; c, c, c, cicatrices des pétales. 298 DU GENRE GARCGINIA ET DE L'ORIGINE DE LA GOMME-GUTTE. 2 Fic. Fic. Fire. Fic. Fi. Fire. 13. Coupe verticale de la même fleur pour montrer la forme de l'andro- phore. 44. Étamine du G. Morella Desr. Elle s'ouvre à l’aide d'un couvercle un peu plus large que le corps de l’anthère. Celle-ci est creusée d’une petite cavité remplie de pollen. 15. La même, dont le couvercle est soulevé pour montrer le mode de déhiscence. 16. Fleur femelle entière du G. Morella Desr. : a, a, paire extérieure des sépales, plus petite que la paire intérieure b, b ; c, c, cicatrices des pé- tales qui alternent avec les sépales ; d, couronne formée autour de la base de l'ovaire par les filets staminaux soudés; e, stigmate sessile, couvert de papilles, denté sur les bords, offrant au centre une plaque saillante et tuberculeuse. 17, Fruit du G. Morella, offrant un stigmate à quatre lobes peu déve- loppés, et à la base le calice persistant, 18. Diagramme de la fleur femelle du G. Morella. Calice à quatre sépales libres, disposés en deux paires, l’une extérieure, plus petite, recou- vrant l'autre; corolle à quatre pétales libres, imbriqués dans la préflo- raison; étamines au nombre de trente ou trente-cinq, à anthères sté- riles, à filets grêles, soudés en bas en une couronne; ovaire à quatre loges alternes avec les pétales; chaque loge contient un ovule inséré dans l'angle interne sur un placenta très-court. Mic, 49. Coupe transversale d’un rameau jeune, chargé de fleurs mâles, du G. Morella Desr. (échantillon dû à M. le docteur Hanbury) : a, cuticule ; b, épiderme ; c, derme; d, couche herbacée; e,|liber; f, faisceaux du liber ; g, couche génératrice peu épaisse; h, bois ; à, vaisseaux ponc- tués et rayés; j, vaisseaux spiraux ; #, moelle ; w!, vl, vl..., vaisseaux laticifères remplis de gomme-gutte d'un beau jaune orangé. Fic. 20. Coupe transversale du pétiole d’une feuille appartenant au même rameau : a, Cuticule; b, épiderme; c, derme ; d, couche herbacée ; e, cercle fibreux; }, are central vasculaire; g, moelle composée de cel- lules larges, disposées en rayons convergents vers l'arc vasculaire cen- tral ; vl, vl, vl, vaisseaux laticifères remplis de gomme-gutte. OBSERVATIONS SUR LES RUTACÉES Dans la partie de l'Histoire des plantes où nous exposerons les Rutacées, nous nous voyons contraint à donner à cette famiile les mêmes limites que celles autrefois admises par A. de Jussieu, dans son Mémoire sur les Rutacées, et l'on verra, dans le courant de ce travail, qu’il nous eût été impossible de faire autrement. I n’y aurait pu avoir doute, à ee sujet, que pour les Zygophyllées, les- quelles sont aussi étroitement alliées, à ce qu'il semble, aux Ruta- cées qu'aux Géraniacées, et qu'on pourrait réunir, soit aux unes, soit aux autres. Mais ne pouvant les maintenir isolées, nous avons préféré les relier aux premières, afin de ne point les séparer des Nitrariées, Balanitées, Cnéorées, ete., avec lesquelles leurs rap- ports ont été depuis si longtemps reconnus. Nous ne laisserons dans la série ou tribu des Rutées que les quatre genres réguliers : Ruta, Bœnninghausenia, Thamnosma, Tetradiclis, et un genre à fleur un peu irrégulière, le Dictamnus. Les Peganum, avec leurs ovaires non indépendants, unis dans presque toute leur hauteur en un seul corps à plusieurs cavités, et en même temps avec leur manque de ponctualions glanduleuses et de l'huile essentielle des Rutées, nous semblent, comme à beaucoup d'auteurs, devoir être relégués parmi les Zygophyllées. Ils démontrent létroite parenté qui unit ces deux groupes aux- quels ils ont été alternativement attribués. Quant au caractère tiré de l'indépendance où de l'union des ovaires, nous ne lui accor- dons, comme on le verra sans cesse dans ce travail, pas plus d’im- portance qu'il n’en mérite; et nous comprenons très-bien qu'on ne sépare pas des autres Ruta le R, (Ruteria) pinnata, dont le 300 OBSERVATIONS fruit pluriloculaire, charnu, ne s'ouvre pas ou ne s'ouvre que par de très-courtes fentes, près du sommet de sa masse unique, là où les loges deviennent à peine distinctes et à peine proéminentes. Nous voyons, d'autre part, les T'hamnosma ayant deux loges ova- riennes unies dans presque toute la hauteur de leur bord interne; et cependant nous savons bien que, par l'intermédiaire du Ru- losma, ce genre est extrémement voisin des Æaplophyllum, sec- tion des Ruta, dont il a les organes de végétation, les glandes odo- rantes, les feuilles simples, ete. Et à ce propos nous devons déclarer que nous ne voyons aucune différence absolue, tranchée, entre les Diosmées véritables et certaines espèces ou formes d’/Za- plophyllum (groupe inséparable des Ruta). 11 y à notamment, parmi les plantes récoltées en Mongolie par le P. David, des formes du Ruta (Haplophyllum) dahurica, telles que, outre leur port, leur périanthe, le mode d'insertion de leur androcée diplo- stémoné, l’organisation du gynécée di- ou tricarpellé, et la pré- sence fréquente, dans chaque carpelle, de deux ovules descen- dants, avec le micropyle supérieur et extérieur, sans parler des organes de la végétation et de l'inflorescence, font qu’on ne sau- rail trop comment en distinguer un grand nombre de Boroniées ou de Diosmées proprement dites. ILest une question à peu près insoluble dans l’état actuel de nos connaissances : c'est celle d’une démareation nette entre les Sima - rubées, les Rutacées proprement dites et les Zygophyllées. Quant à ces dernières, il y a des types tels que les Vitraria, les Cneorum, les Balanites, qui servent d’intermédiaires entre elles et les Sima- rubées, auxquelles on à même rapporté les deux derniers genres. Pour les Rutacées, il est bien certain qu’à ne prendre que certains senres non limitrophes, elles se distinguent des Simarubées par leurs ponetions glanduleuses, l’absence d’amertume et le fruit cap- sulaire. C’est ainsi que MM. Bentham et Hooker peuvent dire (Gen., 306) du groupe des Simarubées : « A Rutaceis diflert tan- » {um foliis sæpissime eglandalosis, cortice sæpius amaro et fila- SUR LES RUTACÉES, 901 » inentis frequenter squamula auctis. » Mais ausst ils doivent ajou- ter : «characteribus qui, etsi per seipsos non magni valoris, ge- » nera Simarubearum bene consociant eta Rutacers separant.» Les feuilles sont, en effet, ponctuées dans le Cneoridium, et dans le Dictyoloma, qu'il faut bien rapporter aux Simarubées ; elles le sont dans le Suriana, qui à aussi été attribué à ce groupe. Dans les Picrella, si analogues d’ailleurs en tous points aux Esenbeckia, les ponctuations glanduleuses sont abondantes ; et cependant nous avons dit (Adansonia, X, 150) que l’amertume des feuilles et de la plante fraiche en général est tout à fait intolérable. Les Spathe- ia ont souvent des ponctuations marginales sur les feuilles; on les rapporte aux Simarubées. D'autre part, parmi les Rutacées pro- prement dites se trouvent les Melanococca, Comeurya, Hyptian- dra, Leptothyrsa, qui n’ont pas de ponctuations. Alors qu’on en croyait le Phellodendron tout à fait dépourvu, on ne l’a pas moins rangé dans le même groupe, et l’on y place encore les Peganum, qui n’ont pas de ponctuations ; et cela malgré (outes leurs affinités avec les Zygophyllées. Dans le genre Galipea, cependant bien na- turel, il y a des espèces à feuilles ponctuées et d’autres à feuilles non glanduleuses. L’£mpleuridium, qui est une Rutacée, est dé- crit comme dépourvu de ponctuations. D'autre part, les Ptelea, quoiqu'on les range parmi les Zanthoxylées, sont plus amers que les Zrvingia, dont on a fait des Simarubées, et que les Hyptiandra, plantes aromatiques qu'il a fallu faire passer aux Simarubées, après les avoir classées dans les Rutacées, alors que leur fruit n’était pas connu. Nous n’insistons pas sur la consistance du péricarpe de ce dernier; attendu que s'il est souvent charnu dans les Simarubées, nous savons qu’il est capsulaire dans les Dictyoloma et sec dans les Aïlantes, et que, parmi les Rutacées, en face des drupes des Acronychia, Casimiroa, Skimmia, des Aurantiacées, ele., nous pouvons placer les coques des Boroniées, des Diosmées, et trouver même, parmi les Auta, les Peganum ou les Zygophyllum, genres à fruits généralement secs, des espèces où leur consistance devient plus où moins succulente et charnue,. 902 OBSERVATIONS La flore de la Nouvelle-Calédonie se fait remarquer, en ce qui concerne les Boroniées, par deux genres assez étroitement alliés aux deux genres Zieria et Boroma, ainsi que l'indiqueront assez les noms que nous leur donnons. Hs en diffèrent, avant loute chose, par un fait assez rare dans le groupe des Rutacées : la pré- sence d’ovules solitaires dans chacune des loges ovariennes, tandis que les Boronia et les Zieria en ont deux dans chacun de leurs carpelles. De plus, ces ovules solitaires sont presque orthotropes; si bien que s’insérant tout près de la base de l’angle interne de la cavité de l'ovaire, l’ovule a son hile très-rapproché de la chalaze, et son micropyle dirigé en haut et en dehors; il est, par consé- quent, presque orthotrope et presque dressé. Nous ne connaissons encore qu'une seule espèce de chacun de ces genres dont nous allons donner une caractéristique rapide, et nous n’avons pas eu l'occasion d'étudier leur fruit. BORONELLA. Flores hermaphroditi, {-meri; receplaculo convexiusculo. Se- pala 4, decussatim imbricata, per paria imæqualia ; interioribus 2 minoribus. Petala 4, calyce mullo longiora lanceolata, leviter imibricata v. torta. Slamina 8, 2-seriala; oppositipetalis bre- vioribus ; filamentis crassiuseulis complanatis , basi pilosis, undique glanduloso-verrucosis, apice crassiusculo obtusis; an- theris introrsis , intus sub apice filamenti insertis; insertione punctiformi; ovalo-aculis, connectivo ultra loculos apiculatis, intus 2-rimosis. Discus staminibus interior suborbicularis conti- puus, extus inter stamina 8-lobatus. Carpella 4, oppositipetala libera ; stylis terminalibus inter se mox coalitis parum cohæren- tibus, apicibus capitellato-stigmatosis. Ovula in germinibus singulis solitaria angulo interno paulo supra basin inserta, suborthotropa adseendentia ; micropyle extrorsum supera. — Frutex neo- caledonieus glaber ; ramis sub-2-chotomis ; foliis oppositis ad summos ramalos eonfertis, simplicibus subsessilibus articulatis SUR LES RUTACÉES. 605 integris glanduloso-punctulatis; floribus cymosis paucis longius- cule pedicellatis ad sammos ramulos v. ad axillam foliorum supre- morum subumbellatis. Ce genre se distingue encore des Boronia par la décussation et l'inégalité de ses sépales, lesquels semblent former deux paires superposées. I n’y a aucune adhérence congénitale des styles entre eux; et souvent même c’est à peine s'ils sont légèrement collés les uns aux autres en dedans de leur portion supérieure. La seule espèce connue a des tiges ligneuses assez épaisses et des feuilles simples, BoRoNELLA PancHEri. Frutex parvus glaberrimus; ramis sub-2-chotomis terelibus subsinualis; cortice demum glaberrimo nigrescente, cicatricibus foliorum delapsorum notato. Folia (ad 4 X cent. longa, © cent. lata) oblongo-obovata, nune subspathulata, apice rotundata v. nunc emarginata, basi longe angustata, integerrima; margine reflexo ; corlacea crassa glaberrima, supra læte viridia, subtus lutescentia avenia tenuiter glanduloso-punctulata, costa supra cava, subtus prominula. Flores (ad © cent. longi) in sicco purpurascentes ; pedi- cellis gracilibus ad apicem sensim incrassatis, foliis paulo brevio- ribus. Sepala sublanceolata erassa coriacea acuta panctulata. Petala calyee 3-plo longiora, apice longe acutata, Stamina gynæceumque inclusa perianthio dimidio circiter breviora. — Crescit in Nova- Caledonia, ubi legit Pancher (herb.!. ZIERIDIUM. Flores hermaphroditi minimi; receptaculo breviter conico. Se- pala 4, brevia. Petala , longiora, valvata. Stamina 4, alterni- petala, extus sub disco glanduloso 4-lobo inserta; filamentis libe- ris; antheris brevibus, introrsum 2-rimosis. Carpella 4, libera, oppositipetala; siylis germinum angulo interno prope ad basin inserlis, mox inter se in columnam gynobasicam erectam coalitis, apice tantum dilatato recurvo stigmatoso liberis. Ovula in germi- 0 OBSERVATIONS nibus solitaria, angulo interno prope ad basin inserta, subortho- tropa adscendentia ; micropyle supera. Fructus...? — Frutex neo- caledonicus glaber; ramis ramulisque oppositis gracilibus: foliis oppositis pellueido-punctulatis digitatim 3-foliolatis ; petuolo an- gusle alato; foliolis inæquali-crenatis dentatisve membranaceis, basi articulatis; floribus in cymas axillares plerumque 3-floras gracillime pedunculatas peioloque breviores disposilis. Ici, les siyles s’insèrent bien plus bas que dans le Boronella, et l'ovule est encore plus voisin de l'orthotropie complète. De plus, la seule espèce connue se rapproche beaucoup plus des Zieria que ce dernier des Boronia, par le port, les rameaux plus grêles et les feuilles opposées, trifoliolées. Mais on n’observe pas en dedans des étamines ces appendices qui se montrent dans les Zteria. ZLIERIDIUM GRACILE. Frutex (1, 2-melralis, {est Pancher) gracilis glaber; ramis (4, 2 millim. crassis) teretibus v. obtuse angulatis ; cortice griseo punctulato ; ramulis gracilibus herbaceis subfiliformibus, ad folia leviter dilatatis. Petiolus supra canaliculatus, paulo longior foliolis oblongo-obovatis, basi longe cuneatis, apice obtusis v. emargi- natis, parce punctulatis, subintegris v. inæquali-crenatis denta- tisve membranaceis, sublus paulo pallidioribus (ad 2 cent. longis, ; Cent. latis) ; peduneulis capillaceis ( ad 4 cent. longis) ; pedi- cellis articulslis; floribus (ad 4-4 ! millim, longis) glabris (pallidis, ex Z'ancher Virescentibus); stylo apice stigmatoso (in sicco nigre- scente) exserto. — Orilur in ditione neo-caledonica, ubi legerunt cl. Deplanche (exs. n. k97) et Pancher (herb. Mus. col. gallie). Les Asterolasia, très-voisins des Zriostemon, s'en distinguent cependant en ce que leurs carpelles, au lieu d’être complétement indépendants, sont unis en un seul ovaire pluriloculaire. A ce üitre, le genre Asterolasia se trouve aujourd’hui composé d'élé- ments hétérogènes ; et il est de toute nécessité d'en séparer géné- riquement une espêce au moins, sinon davantage, dont le port est SUR LES RUTACÉES. 205 déjà caractéristique, mais dont l’organisation fondamentale est, quant au gynécée, totalement différente. Si, par exemple, nous analysons 14, pleurandroides F. MuezL., nous verrons que ses carpelles sont, il est vrai, très-rapprochés les uns des autres et même maintenus entre eux par la couche serrée de poils étoilés dont ils sont enveloppés en dehors. Mais 1l nous sera facile aussi de nous convainere qu'il n’y a pas entre eux de soudure, d'union réelle. Les branches du style, épaisses et papilleuses dans leurs por- lions supérieures, qu'on a décrites jusqu'ici comme cinq stigmates, sont libres, il est vrai ; mais l'indépendance des styles se continue dans toute la portion verticale et plus grêle qui vient au-dessous, et qu’on sépare, sans aucune déchirure, en cinq languettes fili- formes, tout à fait distinctes, seulement un peu collées les unes contre les autres. Il en est de même des ovaires. Si l'on joint à cela l'absence d'un véritable calice, la façon dont se comportent autour des pétales les feuilles supérieures des rameaux, ou les quelques bractées (non constantes) qui leur font suite, le mode d'insertion et le nombre variable des élamines, la préfloraison singulière de la corolle et sa couleur, exceptionnelle dans ce groupe, on comprendra que nous proposions de séparer cette plante (et peut-être une ou deux autres que nous ne connaissons que par leurs deseriptions imparfaites) du genre Asterolasia, pour en faire le type d’un genre dont le nom est tiré des ressemblances de la fleur avec celles d'un Pleurandra. PLEURANDROPFSIS, Flores hermaphroditi asepali ; receptaculo brevi. Petala 5, bre- viter unguiculata (lutea) induplicato-valvata. Stamina 10-15, cum petalis inserta ; filamentis hberis filiformibus, valde mæqualibus ; antheris oblongis introrsis, 2-rimosis. Carpella 5, libera oppositi- petala extus pilis densis stellatis obsita ; germinibus conniventibus arcte contiguis (nec connatis) ; stylis totidem liberis plus minus angulo interno cohærentibus, apice liberis reflexis incrassato-sub- elavatis patentibus, intus dense tuberculato-papillosis. Ovula in x. (12 décembre 1872.) 20 506 OBSERVATIONS germinibus singulis 2, descendentia ; allero nune abortivo; mi- cropyle extrorsum supera. «Fructus cocei 5, tomentosi. » Spec. tvpiea fruticosa dense tomentosa v. lanata, pilis stellatis dense obsita ; fohiis alternis obtusis v. truncatis erassis ; floribus términalibus solitariis v. ramulos axillares breves terminantibus (et inde spurie axillaribus); foliis ramuli superioribus cirea florem congeslis Subinvoluerantibas v. in bracteas paucas angustiores sepala mentienies mutatis. P. phebalioides. — Asterolasia pheba- lioides F. Mueze., in Trans. phil. Soc. Vict., 1, 10, — EÆrioste- mon pleurandroides F. Muezz., Fragm., A, 106; PI, Vict., 1, 135. Payer (Organog., 101, t. XXID à étudié le développement et la symétrie florale de l'£rythrochiton brasiliense, dont la fleur est énéralement régulière, avec un androcce isostémoné. Mais il y a à et là, dans nos cultures, des fleurs un peu irrégulières de cette espèce, eLelles servent, on peut dire, de passage vers les types de Cuspariées à fleurs constamment irrégulières. Dans une de ces fleurs dont la corolle était, dans la préfloraison, disposée en quin- conce, j'ai vu les deux pétales extérieurs plus étroits que les au- (e] 5 Ç tres, et l’étamine alterne avec ces deux pétales était réduite à une longue languette stérile. Dans une autre fleur anormale, juste en face de ce staminode, de l'autre côté de la fleur, et par consé- quent au-dessus d’une de ses divisions, il y avait un petit stami- node, alterne avec deux étamines fertiles. Ce dernier appartenait done à un verlicille d'élamines oppositipétales, que nous allons voir se développer davantage dans la plupart des Cuspariées à fleurs irrégulières. Je ne sais pas si le genre Galipea pourra être toujours maintenu comme absolument distinct du genre Erythrochiton. Dans plu- sieurs de ses espèces, les organes de la végétation sont strictement les mêmes, el nous verrons que l'inflorescence est identique. I y a un Galipea qui porte le nom de pentandra. Or cette espèce a cinq pétales imbriqués, légèrement inégaux, et cinq étamines al- SUR LES RUTACÉES. 907 ternes, toutes fertiles, un disque régulièrement disposé autour du gynécée, et dans celui-ci cinq ovaires biovulés. Le calice, formé de cinq sépales unis inférieurement et imbriqués, est le seul organe qui diffère dans cette plante de ce qui s’observe dans les véritables Ærythrochilon. D'autre part, la plupart des Erythrochiton ont des fleurs irrégu- lières. Dans l'Æ. hypophyllanthus, la corolle, légèrement irrégu- lière, est imbriquée de telle façon qu'il y à un pétale tout à fait intérieur ; et les deux étamines qui alternent avec ce pétale sont les seules qui soient pourvues d’une anthère. Les trois autres pièces de ce verticille de l’androcée sont stériles. Mais notons qu'on ob- serve, en outre, deux autres staminodes, alternes avec le stami- node médian du vertieille extérieur, et plus petits, plus intérieurs que les trois premiers. Cette espèce à donc sept étamines, dont cinq stériles. La corolle est incurvée; les pièces en sont unies entre elles par l'intermédiaire du tube androcten. Le disque est tubuleux, deux fois plus haut que les ovaires. Ceux-ei sont libres, hérissés au sommet, biovulés; et leurs styles s'unissent en une colonne creuse et dressée. Ce n’est qu’en haut qu'ils redeviennent indépendants, sous forme de cinq gros lobes stigmatifères aplatis. Ces dispositions se retrouvent dans le genre Galipea. Ainsi dans le G. odoraiissima Tanoc., eullivé dans nos serres sous le nom de G. polyantha, il y a cinq étamines allernipétales, et deux d'entre elles seulement sont ferules. Dans le G. macrophylla, qui fleu- rissait fréquemment dans nos cultures, il Y a au contraire sept étamines, comme dans l’Ærythrochiton hypophyllanihus, et elles sont disposées de même : deux élamines anthérifères alternes avec le plus intérieur des pétales; trois staminodes alternes avec les autres pétales; puis deux staminodes plus pelits, oppositi- pétales, et répondant à l'intervalle des trois longs staminodes alternipétales. Dans cette espèce, le calice est un tube court, gamophylle, à cinq dents peu prononcées, couvert de fines gra- nulations brunes; sa préfloraison est valvaire, comme celle d’un Erythrochiton. La corolle est irrégulière et en réalité gamopétale, o0S OBSERVATIONS quoiqu'on puisse suivre ses cinq divisions sans adhérence réelle très-bas sur le tube lui-même. Toutefois 1l semble qu'il y ait union intime à la base, là où le tube est doublé par la base de l’andro- cée. Le gynécée est entouré d’un disque continu, erénelé, un peu plus haut que les ovaires. Dans la plante qui produit l'Écorce d’An- gusture vraie, et qui, sans doute, devra prendre le nom de Gali- pea febrifuga (vu que Bonpland la nommait, en 1799, Cusparia febrifuga, el qu’elle n’a reçu qu’en 1824, de A. Saint-Hilaire, le uom de G. Cusparta), il u'y a non plus que deux étamines fer- iles, et de trois à cinq staminodes, appartenant à deux vertieilles différents. Dans le T'icorea jasminiflora, j'ai vu aussi cinq stami- nodes et deux étamines fertiles, alternes avec un pétale qui est tantôt recouvert et tantôt recouvrant. C’est principalement dans les Ziavenia, cultivés sous le nom de Lemonia rosea et spectabilis, qu'il faut étudier la symétrie totale de la fleur, qui rappelle heancoup ce que nous avons établi pour les Casses (Adansonia, IX, 212; Histoire des piantes, Il, 123). Daus ces plantes, le calice est imbriqué; mais les sépales sont très-inégaux, et les sépales 4 et 2 sont foliacés, bien plus déve- loppés que les trois autres. On peut cependant partager le ealice en deux moiliés symétriques, par un plan qui, coupant en deux un des trois petits sépales, laisserait de chaque côté un des deux au- tres pelits sépales et l’un des deux grands sépales extérieurs. Or ce plan n’est pas le même que celui qui partagerait en deux autres moitiés symétriques la corolle et l’androcée, et il forme avec ce dernier un angle égal à = de circonférence. La corolle est im- briquée de telle façon qu’un de ses pétales, le pétale 5, soit tout à fait enveloppé. Ici, comme dans certains Galipea et Érythrochi- ton, c'est avee ce pétale qu'alternent les deux étamines fertiles, et il y à aussi cinq staminodes, dont trois alternipétales, et deux oppositipétales. Il en résulte que le plan qui passerait par le milieu du pétale 5 laisserait de chaque côté une élamine fertile, un sta- minode alternipétale, un staminode oppositipétale, et irait passer par le milieu du stamivode alternipétale médian. Dans tous Îles SUR LES RUTACÉES. 309 genres précédents, le disque, cireulairement disposé autour du gynécée, serait coupé en deux portions égales par un plan vertical médian quelconque, Dans les Monnieria, le disque, réduit à une seule écaille unilatérale, placée en dedans du staminode médian alternipétale, ne serait coupé en deux moitiés symétriques que par ce même plan, commun à la corolle et à l’androcée: telle est la symétrie singulière des types irréguliers de ce groupe des Cuspariées. Le mode d’inflorescence est souvent aussi bien particulier dans ce groupe, notamment dans tous les types où elle a été décrite, comme axillaire ou extra-axillaire. On lit, par exemple, dans les ouvrages les plus récents, à propos de l’inflorescence des Galipea : «inflorescentia alaris v. extra-alaris » ; ou bien, à propos de celle des Erythrochiton : « flores hypophylli v. pedunculati, peduneu- lis axillaribus nunce foliiferis sæpissime elongatis angulatis ». Qu'on examine, sur le frais, la position des axes florifères dans l'Ery- throchiton brasiliense on dans le Galipea macrophylla de nos serres, et lon verra, en premier lieu, qu'ils n’occupent pas lais- selle de la feuille au niveau de laquelle ils se séparent des tiges ou des branches; ils répondent exactement à celle d’une feuille siluée plus bas. Mais ils ont été soulevés et entrainés quelque temps avec et sur l'axe qui les porte, et n’en sont devenus distincts qu’à une certaine distance de leur véritable origine. Ce soulève- ment sert à expliquer le mode si discuté d’inflorescence de PÆ. hypophyllanthus. La eyme florale se détache, dans cette plante, d’un certain point de la face inférieure de la nervure principale. Elle est née, en réalité, dans l’aisselle de la feuille à laquelle est su- perposée la feuille florifère. Mais elle a été entrainée et soulevée avec celle-ei, dont elle était très-rapprochée dans son jeune âge. En second lieu, ces inflorescences sont l’un des types les plus frappants que nous connaissions de ces singulières infloreseences dont nous avons fait connaitre déjà quelques exemples et que nous appelons localisées. De même que dans certains Hoya, c’est indé- finiment le même axe, épais, durci, et dont l'évolution semblerait 310 OBSERVAT ONS au premier abord terininée à jamais, qui va, à différents intervalles, s'allonger un peu, reprendre son développement longtemps sus- perdu, et émettre de nouvelles fleurs; de même c’est au niveau de cette même cicatrice de la côte foliacée, là où s'étaient montrées une ou quelques fleurs celte année, que vont s’en montrer d’au- tres l’année suivante ou plusieurs années après. Le même fait se produit dans les autres Erythrochiton ou dais les Galipea, sur ces axes spéclaux dont la portion florifère est demeurée libre. J'ai vu un jardinier retrancher avec soin, et dans un but de propreté, dun pied de Galipea macrophylla, ces longues baguettes qu'il croyait mories et qui avaient porté des fleurs quelques mois plus tôt. Je pus prédire alors que la plante ne fleurirait plus, jusqu’à ce qu'elle eût produit plus haut de nouveaux axes sur lesquels l’éruption florale se localise et se manifeste par des poussées in- termitlentes, à des époques qui sont peut-être déterminées alors que la plante est livrée aux conditions naturelles de son évolution. Les caractères différentiels admis entre les différents genres de Cuspariées sont, il me semble, trop absolus. MM. Bentham et Hooker (Gen., 279) les divisent en deux groupes secondaires, l’un dans lequel toutes les étamines seraient fertiles (Spiranthera, Almeidea, Leptothyrsa) , Vautre où deux ou plusieurs d’entre elles seraient dépourvues d'anthères. I a fallu faire une exception pour un Ærylhrochiton ; et nous avons va que le genre Gahpea en présente au moins une autre. Dans le premier groupe, les éta- mines sont dites libres, et dans l’autre, unies aux pétales. Cette union n'est pas réelle dans plusieurs Galipea, où l’on peut, sans déchirure, séparer les deux tubes, collés et non réellement soudés. Les Leptothyrsa ont été distingués des deux autres genres qui sont compris avee eux dans un même groupe, par la préfloraison val- vaire de leur corolle. C’est à tort, car leurs pétales sont cerlaine- ment imbriqués. J'ai pu suivre le développement de la fleur d’une de ces Cuspa- riées irrégulières, le Ravenia. Son gynécée se développe comme celui d'un Ruta où d'un Ærythrochiton. Cinq petites feuilles car- SUR LES RUTACÉES. al pellaires Hbres se montrent en même temps sur une plateforme élevée. Les deux ovules paraissent sur celle-ci au même niveau, tout en bas des loges, et leur point d'insertion ne s'élève que plus tard. Les étamines alternipétales sont toutes les cinq, au début, des mamelons équidistants et égaux entre eux. Au Mexique, le groupe des Cuspariées est encore représenté par une plante curieuse qui ne peut rentrer dans aucun des genres dont il vient d’être question, et qui semble se rapprocher à la fois des T'icorea el des Ærythrochiton. K diffère notamment de ces der- niers en ce que son calice polysépale, membraneux et coloré, est formé de cinq longues lames en forme de triangles étirés, entière- ment libres jusqu'à la base et valvaires. La corolle a la forme d’un tube arqué, assez large; couverte en dehors de poils blancs, elle ne se dilate pas à son sommet; son limbe imbriqué n’est pas plus large que le tube lui-même. D'ailleurs les cinq pétales qui la con- stituent sont libres. En laut et en bas, ils se séparent nettement les uns des autres, et ce n’est que vers le milieu de leur étendue qu'ils sont collés entre eux par l'intermédiaire des filets staminaux. Ceux-ei sont indépendants les uns des autres, au lieu d’être unis en un seul tube; ils sont au nombre de cinq, et deux d’entre eux seulement portent une grande anthère infrorse. Quant au gynécée et au disque, ils sont ceux de la plupart des Cuspariées, et le fruit est construit comme celui d’un Ærythrochiton, accompagné à sa base de cinq grandes lanières triangulaires, qui sont les sépales devenus verdâtres. Voici done la caractéristique de ce genre. TOXOSIPHON. Flores irregulares. Calyx 5-phyllus; sepalis longe 3-angularibus (coloratis) hberis, valvatis, cirea fructum persistenüibus. Petala 5, alterna in corollam tubulosaim areuatam ope filamentorum staminum ad medium cohærentia, basi et apice omnino libera; limbo haud dilatato, imbricato, extus dense villoso. Stamina 5, alternipetala ; filamentis hberis complanatis extus cum corolla plus minus adhæren- 2): 124 OBSERVATIONS D] tibus; anantheris à; fertiium 2 antheris magnis oblongis erectis, in{rorsum 2-rimosis. Discus cupulatus germinibus brevior, 5-cre- patus. Carpella 5, ovula et capsula seminaque Ærythrochilonis. — Frutex mexicanus glaber; foliis alternis petiolatis, 1-foliolatis oblongo-lanceolatis membranaceis penninerviis pellucido-punetu- laus ; floribus (in ligno ortis ?) in peduneulo commani paucis spurie racemosIs. ToxosiIPHON LINDENI. Frutex (?) glaber ; foliis ad saummum ramum confertis longe (ad 7 cent.) petiolatis ; limbo folioli oblongo-lanceolato, basi longe an - gustato arliculato, apice breviter acuminato (ad 25 cent. longo, 9 cent. lalo) integro membranaceo glabro penninervio ; costa ner- visque sublus in sicco lutescentibus. Inflorescentiæ peduneulus glaber cylindricus (ad 8 cent. longus); pedicellis alternis (ad 2 cent. longis) apice incrassatis. Flores ad A cent. longi, À cent. lati; sepalis rubescentibus; petalis oblongis extus dense villosis (albis). Ovula in germinibus singulis subsuperposita ; stylo capitato obseure 5-lobo. Sepala circa fructum persistentia virescentia ner- vosa (ad À cent. longa). Coeci 5 (2 { cent. longi) inæquali-compressi oblongi, dorsc carinati, intus lue (fuscati) nervost ; endo- carpio pergamentaceo soluto, 2-valvi. Semina pisiformi-subreni- formia; esta atrata, extus epidermide tenui albido papilloso cincta ; embryonis (exalbuminosi?) cotyledomibus valde plicato- convolutis, — In sylvis obscuris, ad Teapa, in dit. mexicana Tabasco, januario forif. et fruetif. leg. Linden, (Herb, Mus. par.) L’inflorescence des Zygophyllées présente un caractère partieu- lier, noté depuis longtemps dans la plupart des traités classiques et qui se retrouvera, sans aucun doute, dans un grand nombre de groupes naturels. On déerit les fleurs ou les groupes floraux comme insérés au niveau des feuilles, mais non point exactement dans leur aisselle ; ils sont latéraux par rapport au pétiole; ou bien, quand il y a des stipules, ils semblent situés dans laisselle de SUR LES RUTACÉES. 319 ces dernières, ou à peu près. C’est que dans ces plantes, comme dans tant d’autres, l’inflorescence se détache des axes, non point dans l’aisselle de la feuille à laquelle elle correspond, mais au ni- veau d’une feuille bien plus élevée, relativement à laquelle elle devient forcément latérale ou presque oppositifoliée, en vertu de la disposition phyllotaxique. Le même fait de soulèvement ou d'entraînement se produit dans les Peganum, et e’est là un motif de plus de ranger ceux-ci parmi les Zygophyllées. Au premier abord, les Kallstræmia se distinguent nettement par leurs fruits des autres Tribulus. Cependant MM. Bentham et Hooker ne les en ont pas séparés, dans leur Genera(f, 26h), et cela avec raison, à notre sens. En effet, la columelle plus épaisse et plus saillante au sommet, les coques moins facilement déhis - centes ou tout à fait indéhiscentes et se détachant plus nettement de la columelle à la maturité que dans les autres T'ribulus, ne sont pas des caractères suffisants, à ce qu'il semble, pour qu’on en sépare génériquement les Kallstræmia. La corolle peut être réduite à de fort petites dimensions dans certains Zygophyllum, et lon remarque alors que le calice de- vient plus ou moins coloré, principalement dans ses folioles inté- rieures. Les pétales peuvent même disparaître tout à fait, et, dans ce cas, les sépales intérieurs sont plus pétaloïdes encore. C’est sur ce caractère que M. de Bunge a fondé son genre Miltianthus. Mais cette plante n'ayant rien, soit dans les organes «de la végétation, soit dans le fruit, qui la distingue de plusieurs véritables Zygophyllum à corolle parfois peu développée, nous ne pourrons conserver le Miltianthus que comme section dans le grand genre Zygophyllum . Après avoir analysé toutes les Zygophyllées américaines qui se trouvent dans nos herbiers, j'ai reconnu la nécessité d’unir dans un même genre, el à titre de simples sections ou sous-genres, les Guaiacum, Larrea, Porlieria, Pintoa et Bulnesia ; cette opinion se fonde sur les observations suivantes. Dans les Guaiacum proprement dits, il v a, dans les flenrs penta- mères, cinqsépales inégaux, imbriqués, cinq pétales alternes, imbri- ol OBSERVATIONS qués,et dix étamines bisériées. Tantôt les filets staminaux sont nus, et tantôt ils sont doublés en dedans de leur base d’une écaille qui rappelle celle qui s’observe dans les Zygophyllum, membraneuse ou plus ou moins épaisse, charnue, entière, bidentée ou finement déchiquetée au sommet. L'ovaire est supporté par un pied en forme de tronc de cône, assez allongé, lisse, et il est formé d’un nom- bre de loges pluriovulées, qui varie de deux à cinq. Il en est de même du fruit, qui est septicide, coriace, ou see, à loges dont la ligne dorsale est anguleuse ou ailée. La graine a, sous des tégu- ments minces, un épais albumen corné, à surface extérieure à peu pres lisse, ou légèrement ridée, ou parcourue par des sillons iné- gaux et peu profonds, qui constituent en somme, dans certaines espèces, un commencement de rumination. Y a-t-il un seul de ces caractères qui manque totalement dans les autres types énumérés ci-dessus, où qui, venant à disparaitre, puisse être considéré comme ayant une valeur générique ? Nous ne le pensons pas ; et à cet égard, il nous semble qu'on doit traiter les Guaiacum comme les Zygophyllum, où les mêmes variations se font observer sans qu'on ait songé à morceler ce genre, d’ailleurs très-naturel. Quant aux organes de végétation, on sait que les Gaïacs proprement dits ont des feuilles opposées, paripinnées, formées de deux à un grand nombre de folioles insymétriques. Les Porlieria différent d’abord des Guaiacum par la brièveté du support de leur ovaire ; caractère de peu de valeur et qui ne suffit pas à distinguer un genre. Leurs filets staminaux sont doublés d'une écaille basilaire ; mais ce caractère se rencontre dans plu- sieurs Gaïacs. Leur fruit a, au fond, la même organisation, et leurs feuilles sont composées-paripinnées; nous n’en pouvons faire qu’une section du genre Guaiacum. Nous en dirons autant du Pintoa, qui a les feuilles des Guaiacum et des fleurs à étamines doublées d’une écaille laciniée, plus ou moins épaisse et charnue. Qu'elle soit moins membraneuse que celle des vrais Guaiacum ou des Porlieria, c'est là un fait de peu d'importance, et qui ne suffit pas à distinguer un groupe générique. il est vrai que dans le Pon- SUR LES RUTACÉES. 919 toa, le fruit a des angles peu saillants, séparés par des sillons peu profonds. Mais cette même différence se retrouve entre un Zygo- phyllum à fruits ailés et un Fabago à fruits anguleux, sans qu’on les place dans des genres différents ; nou$ devons faire de même pour le genre dont nous nous occupons. Quant au Bulnesia, son port spartioïde peut bien servir à en faire le type d’une section dans le genre Guaiacum ; mais ses pelites feuilles imparipennées sont celles des Pintoa ; et les écailles qui doublent ses élamines ne diffèrent fonciérement, ni de celles des Pinloa, ni de celles de cer- tains Guaiacum ; et il ne nous est pas possible de le distinguer génériquement de ces derniers pour cette raison que ses fruits ont des loges prolongées sur le dos en grandes ailes verticales, attendu que ce fait se retrouve parmi les Ræpera et les Sarco- zygium qu'en n'a pu, pour de semblables raisons, séparer da genre Zygophyllum. Ce n'est non plus que comme section du grand genre Gaïac que nous pourrons conserver les Larrea ; car leurs feuilles pennées sont bi- ou plurifoliolées, comme celles des vrais Guaïacum; leurs écailles staminales sont plus où moins épaisses, ou simples, ou bifides, ou profondément déchiquetées ; variations qui se retrouvent toutes dans les types précédemment étudiés ; et leur fruit a des coques carénées, villeuses, au nombre de quatre ou cinq; ce qui ne peut conslituer, à notre sens, qu'un caractère de section. Dans tous ces types, d'ailleurs, les fleurs ou les inflorescences sont situées comme elles le sont dans les Guaia- cum proprement dits, près de l’aisselle d'une feuille, mais non dans cette aisselle elle-même, grâce, sans doute, à un de ces phé- nomènes d'entrainement que l’on constate dans les Zygophyllées herbacées de notre pays. GUAIACUM (PORLIERIA) MICROPHYLLUM. Fruticulus inermis; ramis erassis teretibus (griseo-fuscescen- tibus), ad nodos valde dilatatis. Folia minima opposite (ad À cent. longa, 4 mill. Tata) imparipinnata; foliolis ad A0-jngis lineari- 316 OBSERVATIONS oblongis, basi apiceque oblique acutatis pallide villosulis (singulis ad2 millim. longis). Flores parvi (ad 5 millim. longi) axillares solitarii vV. pauei nutantes; peduneulo flori subæquali recurvo. Sepala 4, sublanceolata,‘extus villosula pallida. Petala calyce paulo longiora tenuia membranacea, basi in unguem brevem angustata. Discus ultra perianthium hemisphæricus glandulosus. Stamina 8, sub disei basi inserta; filamentis ultra medium dilatato-petaloideis et Squama membranacea apice incurvo 2-loba auctis, ad apicem subulatis; opposilipetalis 4, multo latioribus; antheris subovatis. Germen summo disco sessile profunde 4-suleum , 4-loculare; loculis prominulis dorso obtusis; stylo crassiuseulo erecto, apice sligmatoso leviter incrassato cbtuso. Ovula in loculis plerumque 4, descendentia, quorum sæpe abortiva 2. — Legit in Bolivia, ad Cochabamba amic. el. Weddell (exs., n. 4103), in herb. sub nom. Porlieriæ microphyllæ inscript. (Herb. Mus. par.) Les Balanites, après avoir été adjoints à un grand nombre de groupes différents, sont encore un de ces genres auxquels on ne peut accorder une place définitive et qui salisfasse tout le monde. Sans méconnaitre leurs affinités avec les Méliacées, les auteurs les plus récents les ont classés parmi les Simarubées à carpelles non indépendants, ou Picramniées; et cela sans doute à cause de la consistance charnue de leur mésocarpe. A cet égard, ils ressem- blent aux frvingia dont ils ont aussi l'insertion ovarienne, dans la concavilé terminale du sommet d'un réceptacle conique. Mais pas plus que les frvingia, is n’ont l’amertume si nette des Simaru- bées, quoiqu’on reconnaisse à un certain degré celte propriété dans leur seule écorce. En même temps les Balanites ont, dans les organes de la floraison et de la végétation, des ressemblances avec les Nitrariées, lesquelles ont été placées parmi les Zygophyllées. De ces dernières, les Balanites ont les feuilles non ponctuées, avec deux folioles latérales, symétriques entre elles, et dont lin- sertion est surmontée d’un très-court apicule du rachis. Mais ces feuilles sont allernes; et pour cette raison, de même qu'à eanse de SUR LES RUTACÉES, 317 l’organisation florale, nous avons cru devoir reléguer les Bala- niles dans une petite série particulière, dont nous signalons les rapports multiples avec les Zygophyllées, les Nitrariées et les Simarubées. Les Balanites ne sont pas d’ailleurs franchement amers, comme la plupart des plantes du groupe des Simarubées, et par leur gynécée ils ont de grandes analogies avec les Acronychiées. Mais il y a beaucoup d’autres groupes naturels avec lesquels ils ont certains rapports ; on pourrait citer les Olacinées, les Célas- trinées, et même les Burséracées dont les /rvingia sont à peine séparables. La véritable situation des Balanites sera vraisembla- blement dans une série du groupe des Rulacées, interposée aux Zygophyllées et aux Simarubées, et tout près de laquelle, sinon dans laquelle il conviendra de placer les frvingia. Les Simaba ne pouvant, comme nous avons essayé de le dé- montrer (Adansonia, VHI, 97), être considérés que comme une section du genre Quassia, leur nom même devra disparaitre ; car celui d'Aruba, abandonné jusqu'ici, nous ne savons pourquoi, est du même auteur que Sünaba, mais de création antérieure. Pour nous, par exemple, le Simaba Cedron devrait prendre le nom de Quassia (Aruba) Cedron. Les Suriana ont été dans ces derniers temps rapportés aux Simarubées. Ils n’en ont pas l’amertume ; mais ils ont, quoi qu’on en ait dit, des feuilles ponctuées. Par là ils se rapprochent da- vantage des Rutacées proprement dites. En même temps, par leur corolle, l’organisation de leur gynécée, ils présentent de grandes affinités avec les Ochnacées. Nous en ferons, à cause des parti- cularités constatées dans leurs ovules, leurs fruits, leurs graines, une petite série ou tribu, voisine à la fois des Simarubées, des Zanthoxylées et des Creorum. Une autre affinité qui parait incon- testable est celle des Bicbersteiniées. Lindley a autrefois franche- ment placé les Biebersteinia parmi les Rutées. D'autre part, il est oLà OBSERVATIONS incontestable, comme l’admettent MM. Bentham et Hooker, que par leurs organes de végétation, lear corolle et leur androcée, ils représentent une forme à carpelles indépendants des Géraniées ; et c'est là le lien le plus étroit qui existe entre ce dernier groupe et celui des Rutacées. D'ailleurs, les Biebersleinia n'ont, dans chacun de leurs carpelles, qu’un seul ovule, incomplétement ana- trope, tandis que les Suriana en ont généralement deux, plus ou moins arqués et recourbés sur eux-mêmes. Mais la position du micropyle est la même dans les deux genres : en haut et en de- hors. L’androcée diplostémoné et les cinq carpelles indépendants sont les mêmes de part et d'autre. On peut bien dire qu’il n’y a là entre les deux familles qu'une limite de convention; mais nous l'accepterons telle qu’elle est, pour ne pas «tomber dans l’a- morphe » ; et tout le monde a d’ailleurs remarqué, comme nous- même (p. 299), que les Zygophyllées sont à peu près aussi voisines des Géraniacées que des Rutacées. Les Coriartia, genre dont on a dit avec raison «null arcte af- fine », ne diffèrent en somme de certains {ypes rutacés que par Ja direction relative de leur micropyle et de leur raphé ovulaire; et c'est pour cette raison que nous n’admeltrons qu'avec un signe de doute les Coriariées à figurer comme section dans la grande fa- mille des Rutacées. Toutefois leurs feuilles opposées, leurs fleurs polygames, leur calice persistant, leur androcée diplostémoné, leurs carpelles indépendants et l’organisation des coques de leur fruit sont autant de caractères qui se rencontrent dans certaines Zanthoxylées et qui indiquent, il nous semble, d’étroites affinités avec celle série et en même temps avec les Simarubées. Il est bien plus aisé, nous le savons, de conserver un ordre distinct des Coria- riées, qu'on place, lantôt près des Malpighiacées, tantôt non loin des Olacacées, des Sapindacées, des Anacardiées, des Erythro- xylées, des Moringées, des Phytolaccacées, etc. Mais on ne voit pas quel grand avantage on peut ürer de ces divers rapproche- ments pour la connaissance des caractères des Coriaria, tandis SUR LES RUTACÉES, 919 qu'on se fait, en un mot, une idée assez exacte de leur organisation quand on apprend qu'ils ont les fleurs et les fruits d’une Zantho— xylée où d'une Simarubée, avec des feuilles opposées et qu'ils n’en diffèrent réellement qu'en ceci : que leur raphé ovulaire est dorsal, au lieu d’être ventral. Le genre Glycosmis n’a guère de valeur, car il ne repose en somme que sur un caractère de minime importance. Son style est continu avec le sommet de l'ovaire, et non articulé à sa base, comme il arrive dans les Limonia, dont nous n'en ferons qu'une section, tous les autres traits essentiels de son organisation étant les mêmes. Le T'oluifera de Loureiro (nee L.), arbuste cochin- chinois dont la description est assez bien faite dans le Flora cochinchinensis, n’est autre chose qu'un Glycosmas et, par con- séquent, pour nous, un Limonia. Nous ne pouvons non plus maintenir comme génériquement distinct des autres Limonia le L. trifoliata, qu'on a séparé, sous le nom de Triphasia, unique- ment à cause du nombre des parties de sa fleur. Les Amyris, après avoir été unis aux Térébinthacées, Burséra- cées, ete., ont été dans ces dernières années soupçonnés d’une certaine parenté avec les Rutacées, à cause de leurs ponctuations glanduleuses. C’est cette opinion que MM. Bentham et Hooker (Gen., 327) ont exprimée en ces termes : «Genus melius eum Rutaceis-Aurantieis consociatum ? proximitate Stauranthi », et que MM. Triana et Planchon viennent d'adopter. MM. Bentham et Hooker plaçaient d’ailleurs, non sans quelque doute, dans une même série des Amyrideæ, les Amyris et l'Æemprichia d'Ehren- berg. Mais ce dernier n'étant, de même que l’Hitzeria de Klotzsch, qu’un Bal/samodendrum inexactement décrit, les Amyris demeureraient seuls pour constituer ce petit groupe, si nous ne leur adjoignions les T'eclea et les Siauranthus, tout en leur attri- buant d’autres aflinités encore. Pour nous, l’Amyris n’est autre chose qu'une Zanthoxylée diplostémonée, à gynécée unicarpellé; 920 OBSERVATIONS et ce dernier caractère se retrouve dans plusieurs Zanthoæylum proprement dits, tels que les Blackburnia et certains Ochroæylum, qu'on ne songe pas pour cette raison à séparer génériquement des autres Claveliers. Quiconque voudra comparer certains de ces derniers, notamment parmi les espèces des Antilles, avec les Amyris des mêmes régions, verra qu’ils ne sauraient guère être éloignés Jes uns des autres. Dans la fleur des Amyris cultivés chez nous, tels que l'A. maritima, on observe un calice gamosé- pale à quatre divisions imbriquées et quatre pétales, également imbriqués. Les huit étamines sont disposées sur deux verticilles, et le carpelle unique est superposé à l’un des pétales. Son ovaire renferme deux ovules collatéraux, descendants, à double enve- loppe et à mieropyle tourné en haut et en dehors, mais, en outre, un peu sur le côté. Toute la plante est couverte de glandes sail- lantes, odorantes, notamment les feuilles qui sont alternes, sans slipules, trifoliolées, avec des folioles articulées à leur base sur le rachis. Tous ces caractères sont bien ceux d’une Zanthoxylée vraie, et ils se retrouvent aussi dans certaines Zanthoxylées à car- pelles non indépendants, c'est-à-dire les Toddaliées. Or, parmi ces dernières, figure un {ype qui a été indüment confondu avec les F'oddalia dans un seul et même genre; Je veux parler du T'eclea de Delile, établi en 4843 (in Ann. sc. nal., sér. 2, XX, 90), c'est-à-dire antérieur à Aspidostigma Hocusr. (in Flora (85h), 18),dontilest synonyme. I possède bien, 1l'est vrai, les fleurs polygames-dioïques, isostémonées, des T'oddalia, et sur- tout leurs organes de végétation, leurs feuilles digitées, ete. ; mais ses fruits charnus renferment chacun une graine sans albumen, à embryon charnu, avec des colylédons plan-convexes. Le tout est ponetué, odorant, comme dans les Aurantiacées, et par l’intermé- diaire de ce genre, les Toddaliées se trouvent étroitement liées, etaux Amyris, et anssi au Stauranthus, qui a le même gynéece, la même graine, l’androcée isostémoné, mais dont les feuilles sont unifoliolées. De là la nécessité, à ce qu’il nous a semblé, de réunir dans un pelit groupe, à la suite des Zanthoxylées, et non loin des SUR LES RUTACÉES, E A Aurantiées, les Amyris, Stauranthus et T'eclea, genres vérilable- ment inséparables. Dans la série des Zanthoxylées, le genre le plus analogue aux Claveliers est le genre Geijera, qu'il sera peut-être difficile de conserver. Outre le G@. salicifolia, espèce australienne, la flore néo-calédonienne présente l'espèce suivante. GEIGERA CAULIFLORA. Arbor {ad 5-metr. alta, fide Pancher); coma densa globosa : ramis terelibus; cortice griseo rugoso striato. Folia in summis ramulis virgatis conferla alterna, brevissime (1-5 mill.) petiolata oblongo-ellipsoidea v. nunc elongato-obovata (ad 4, 5 cent. longa, 1 5-2 cent. lata), basi leviter angustata, apice rotundata v. obtusa emarginatave, integerrima; margine reflexo; glaberrima coriacea crassa epunctala; nervis remotis parum conspicuis. Flores «albi odoratissimi » parvi (ad 2 mill. longi) crebri, in ligno ramorum solitarii v. cymosi pauci; peduneulis gracilibus (vix : cent. long.) ; pedicellis articulatis. Calyx cupularis crassus coriaceus obtuse o-dentatus. Petala 5, calyee multo longiora coriacea glabra, val- vala, apice inflexa. Stamina 5, corolla breviora; antheris subovatis parvis. Diseus cupulatus subearnosus. Gerrnina 5, obovata glabra, 2-ovulata; stylis brevibus mox in columnam erassam apice capi- {ato 5-lobam coalitis. Fructus cocei 4-5 (ad ; cent. longi) com- pressi coriaceo-Jignosi reticulau ; endocarpio solubili. — In Nova- Caledonia legit Pancher (herb.!) maio floriferam. Il y a en Nouvelle-Calédonie plusieurs Zanthoxylées de ce curieux groupe appelé Pelea par M. À Gray. Il se retrouve aussi à Madagascar. Nous ne discuterons sa véritable valeur, selon nous bien peu considérable, qu'après avoir décrit quelques espèces des plus intéressantes de ces divers pays. x. (12 décembre 1872.) 21 9922 OBSERVATIONS PELEA CALOPHYLLA. Arbor (ad 25-pedalis); ramis oppositis rectis subangulatis, dermum glabratis; ramulis junioribus 4-gonis indumento eodem denso brevique ac foliorum pagina inferior inflorescentiæque ob- sitis. Folia opposita petiolata elliptico-obovata (ad 9 cent. longa, h cent. lala}, basi sæpius breviter angustata, apice rotundata ob- lusa v. summo apice brevissime acuminala, integerrima; margine reflexo; coriacea crassa, supra demum glaberrima lucida Iævia, subtas adulta pallide parceque, juniora densins ferrugineo-lepidota punetulata submetallica; costa subtus angulata valde prominula ferruginea v. pallide fuscescente; nervis costæ subperpendicula- ribus v. breviter obliquis tenuibus reticulatis, ad margines anasto- mosantibus. Flores in cymas terminales v. ad folia suprema ra- mulorum laterales dispositi; ramis ramulisque 2-chotomis mflo- rescentiæ angulatis ferrugineis. Flores 5-meri; sepalis exterioribus sæpius majoribus. Petala longiora angustata valvata. Stamina 10, sub germine basi in discum incrassala inserta ; filainentis persis- tentibus; ovulis in loculis 2, descendentibus. Fructus capsularis depresso-subglobosus {ad 4 cent. lat., + cent. altus) ambitu subor- bicularis, extus demum glaber ferrugineus; loculis 5, ultra me- dium connatis, apice locuheidis; endocarpio pailido solubili; seminibus oblongis nigrescentibus. — Crescit ii Nova-Caledonia, unde accepit cl. F. Mueller melbournensis, à quo communicat. anno 1868. Pecea DEPLANCHEI. Frutex (?); ramis pallide griseis subteretibus ramulisque fuscato- lepidotis, subangulato-h-gonis, eicatricibus oppositis pallidis folio- rum occasorum notatis. Folia ad summos ramulos conferta, bre- viter (ad 4 cent.) crasseque petiolata, elliptica v. elliptico-obovata (ad 8 cent. longa, 5 cent. lata) integerrima; margine reflexo; coriacea erassa penninervia, supra demum glabrata, subtus Juniora SUR LES RUTACÉES. 329 dense, adulta parce ferrugineo-hirsuta; costa subtus valde promi- nula crassa fuscescenti-hirsuta, Flores in cymas terminales breves (vix petiolo longiores) dense breviterque ramosas congesti, 5-meri; petalis oblongo-lanceolatis, valvatis, calyee 3-plo longioribus ; ovario 5-loculari ; loculis supra medium leviter promimulis , 2-ovulatis ; stylo summo ovario depresso inserto. Capsula depresso- globosa (ad À cent. lata, ? cent. alta); loculis demum ab apice ad medium loculicidis; pericarpie substellatim patente; endocarpio soluto. — In Nova-Caledonia legit el. Deplanche (exs., n. 489). PELEA MYRTOIDEA. Frutex ; ramis 2-chotomis tereti-sub-h-20nis, cicatricibus decus- sais prominulis (albidis) foliorum delapsorum notatis; cortice cæterum pallide nigrescenti glabro. Folia opposita, suinmis ramu- lis 4-gonis imserta conferta, oblongo-lanceolata (2-5 cent. longa, 4 5-2 cent. lata), basi et apice acutata, nune apice obtusata, inte- gerrima ; margine reflexo ; coriacea glaberrima, supra lucida lævia, subavenia, subtus pallide ferruginea tenuiter denseque punetulato- lepidola ; costa valde prominula subearinata. Petioli breves (4-2 cent. longi), subtus angulati, supra canaliculati. Flores in eymas termi- nales ramosas breves dispositi crebri; inflorescentiæ ramis oppo- sitis angulatis ferrugineo-lepidotis. Sepala 5 petalaque totidem longiora (ad ; cent.) valvata v. nunc subimbricata, Stamina 10; antheris introrsis, Germen 5-loculare, basi in discum incrassatum : ovulis in loculis 2, descendentibus; stylo profunde inter apices loculorum inserto. Fructus depresso-globosus (ad ? cent. altus, À cent. latus), basi perianthio staminumque filamentis stipatus, ambitu suborbicularis ; loculis ab apice fere ad medium dehiscen- tibus; endocarpio solubili pallide lutescente, — In Nova-Caledo- nia, ad montem Diaoné leg. el. V'ieillard (herb., n. 272). Je ne puis que rapporter au même genre une plante de Mada- gascar qui se trouve dans les collections de Richard et dans celles de Boivin, et qui a bien les feuilles simples, entières, coriaces, des 921 OBSERVATIONS Pelea, avec leurs rameaux anguleux; mais leur insertion est al- terne. Quant aux fleurs, groupées en petites cymes dans l’aisselle des feuilles, elles ne se distinguent pas non plus de celles du genre, car elles sont polygames, tétramères, à corolle valvaire, avec un gynécée à quatre loges biovulées, unies entre elles dans toute leur hauteur. Je ne ferai donc qu'une section, sous le nom de Peleastrum, de cette plante dont voici la description sommaire. PELEA (?) MADAGASGARICA. Arbusecula glaberrima; ramis rectis subtereti-angulatis ; cortice griseo striato; ramulis junioribus valde angulatis (ferrugineis). Folia allerna v. varius subopposita petiolata, obovata v. oblongo- obovala (ad 8-15 cent. longa, 3-5 cent. lata), basi plus minus longe angustata, nunc subspathulata, apice rotundata v. emargi- nafa, integerrima; margine reflexo; coriacea crassa, penni- nervia venosa, supra dense viridia, sublus pallidiora (in sicco nune olaucescentia v. pallide ferruginea); costa subtus prominula, Pe- Uolus subtus angulatus, supra canaliculatus, ad apicem incrassatus (ad 4 cent. longus). Flores polygamo-diæci parvi (ad + cent. longi), 4-meri. Calyx brevis gamophyllus, crasse 4-dentatus, Petala L, longiora, valvala. Stamina 8, 2-seriala, in flore fæmineo effæta ; antheris introrsis. Discus circa gynæceum (in flore masculo rudi- mentarium 2-lobum) annularis. Germen floris fæminei 4oculare ; stylo. ? Ovula in loculis singulis 2, descendentia; micropyle ex- trorsum supera.— Crescit ad Vohémar Malacassiæ (Richard, exs., n. 87) et inter sylvas insulæ comoriensis Mayotiæ, ubi legit « au- dessous de la vigie de Pamanzi», junio florifer. b. Boivin (exs. n. 3398, nune in hb. Mus, par.). — An Zanthoxyli spec. ? L'indépendance des carpelles a-t-elle une valeur absolue dans le genre Zanthoæylum ? M. Tulasne à répondu à cette question par la négative, comme A. Saint-Hilaire l’avait fait autrefois pour les Rutacées en général; et c’est pour cette raison qu’il a seulement indiqué la possibilité d'établir un genre spécial, sous le nom de SUR LES RUTACÉES. 395 Perijæa, pour un Zanthoæylum américain dont les carpelles sont unis en un ovaire pluriloculaire ; mais il ne s'est pas définitive- ment arrêté à cette idée, comme l’a fait depuis lors M. Planchon (in Ann. se. nat., sér. 5°.....), A vrai dire, la plante est fort m- complétement connue jusqu’à ce jour, et ses fleurs n’ont pas été, que nous sachions, observées. Mais quant aux feuilles, aux aiguil- lons, aux graines, elle est si semblable aux Zanthoæylum propre- ment dits, que je ne vois jusqu'ici aucune raison pour séparer génériquement de ceux-ci le Z. syncarpum. Elle s’éloigne certaine- ment bien moins de nos espèces communes que ne le font cer- taines Rues, surtout de celles du groupe Æaplophyllum, des Ruta à feuilles décomposées et à carpelles plus ou moins indépendants. Et cependant, de proche en proche, on arrive, nous le savons, à ne pouvoir séparer génériquement du Ruta graveolens une espèce telle que le À. dahurica, à ovaire biloculaire, avec des loges unies entre elles dans une grande hauteur. Pourquoi ne ferait-on pas de même pour le genre Zanthoæylum ? Si l’on applique le même principe au genre Evodia, on arrive à modifier beaucoup la cireonseription de ee type. Il est facile, sans doute, de séparer les uns des autres les vrais Evodia, les Tetra- dium, les Boymia, comme aussi les Pelea, les Boninia, ete. Mais quand on étudie toutes les espèces de ces divers groupes, on voit, dans les caractères invoqués comme différentiels, tirés de l’orga- nisalion des feuilles, du disque, du gynécée, toutes les transitions possibles d’un type à l’autre. I serait done peut-être plus sage de les réunir tous dans un seul et même groupe générique, sous le nom commun d’Evodia, et à titre de simples sections, les- quelles seraient alors les analogues de celles qui s’observent dans les genres Rula, Zanthoæylum, etc. Ce dernier sera toujours, par certaines espèces, difficile à séparer nettement des Æ£vodia isosté- monés, autrement que par des caractères arlficiels. Les Evodia ont à peine ceci de constant, que leurs feuilles sont opposées. D'ailleurs, si l’on suivait l'opinion de M. F. Mueller, il faudrait aussi faire en- trer dans ce genre des types diplostémonés, tels que les Melicope; 326 OBSERVATIONS et ilest certain que les Brombya, dont les élamines sont en nom- bre double de celui des pétales, mais avec la moitié d’entre elles stériles ou rudimentaires (celles qui sont superposées aux pétales), servent à cet égard de lien entre les deux groupes. Il y a bien d'autres genres, soit dans cette famille, soit dans les familles voi- sines, qu'on n’a pas dédoublés parce que certaines de leurs espèces on un verticille de staminodes, tandis que les autres ont deux verticilles d’étamines fertiles. Evopia CHAPELIERI. Arbor, ut videtur, ex omni parte glaberrima; ramis terelibus et ad insertionem foliorum compressiusculis; cortice fuscescenti-atrato glabro. Folia opposita, breviter (ad 4 cent.) petiolata, late elliptica v. rarius eliptico-obovata (ad 44% cent. longa, 7 cent. lata), basi leviter angustata articulata (1-foliclata), apice oblusa v. vix acuminata, nunc retusa integerrima coriacea, penninervia venosa ; nervis cre- bris ad marginem anastomosantibus ; utrinque glabra, pellucido- punctata (in sicco colore æneo supra denso, subtus pallidiore). Flores parvi (ad 3 mill, longi) in cymas ad folia superiora axil- lares gracile longiusculeque peduneulatas, folio paulo breviores, dispositi; ramis inflorescentiæ decussatis gracilibus (in sicco, uti flores, nigrescentibus). Flores hermaphroditi v. polygami, h-meri ; sepalis decussatim imbricatis ; petalis longioribus subval- valis pellucido-punetulatis. Stamina 4, alternipetala. Carpella 4, oppositipetala, omnino libera ; germinibus 2-ovulatis invicem re- motiuseulis ; stylis apice capitellato sigmatosis, vix aut nihil inter se cohærentibus. — In Madagascaria orientali legit olim Chapelier (berb. Mus. par.). — Species adspectu et foliis Ptelidia, Hippocra- teas et Celastrineas alias nonnihil referens. Evopra ? Baupouini. Frutex, ut videtur, glaberrimus; ramis ramulisque decussa- us (in sieco pallide nigrescentibus). Folia opposita petiolata, 3- SUR LES RUTACÉES, 3927 foliolata ; foliolis bast sessili articulatis, obovatis v. obovato-oblon- gis (ad 2 ! cent. longis, À { cent. latis), basi plus minus cuneatis, apice rotundatis v. emarginatis penniveniis pallide virescentibus, subtus opacis. Flores in eymas axillares dichotomas foliis breviores dispositi parvi (ad mill. longi latique) albidi (?) 4-meri; petalis subvalvatis v. leviter imbricatis. Stamina 4, alternipetala; filamen- tis complanatis; antheris introrsum 2-rimosis, demum exsertis. Carpella 4, oppositipetala ; germinibus 2-ovulatis ima bast connatis, cæterum hberis; stylis inter se cohærentibus, apice leviter dilatato stigmatosis. — Crescit in Nova-Caledonia, ubi legit centurio Bau- douin, anno 1865. (Species habitu, foliis et floribus parvis Boro- nieas cum Zanthoæyleis legitimis nonnihil connectens). La Nouvelle-Calédonie possède un genre qui, outre lisosté- monie des vrais £vodia, présente encore l’union des carpelles en un gynécée pluriloculaire des Acronychia et sert d'union entre ces genres et les Medicosma, Plaiydesma, ete. Nous lui donnons le nom d’un jeune botaniste qui s'est déjà fait remarquer par ses intéressants travaux. DUTAILLYEA. Flores hermaphroditi majuseuli; receptaculo breviter conico. Sepala 4, libera crassiuscula, prima ætate leviter deeussata, de- mum subvalvata. Petala calyce longiora, imbricata v. torta, nune rarius alternatini imbricata. Stamina 4, alternipetala ; filamentis liberis subulatis, sub basi germinis in discum glandulosum obscure lobatum inerassata insertis; antheris oblongis, 2-locularibus, fila- mento paulo longioribus, introrsum 2-rimosis. Germen superum conoideum, 4-loculare; loculis oppositipetalis ; ovulis in singulis 2, descendentibus ; micropyle extrorsum supera ; stylo apicalt erecto tenui integro, apice simplici stigmatoso haud inerassato. Frutex ; foliis amplis oppositis digitatim 3-foliolatis; foliolis petiolulatis integris; floribus majusculis in racemum composito-cymiferum axillarem dispositis. 328 OBSERVATIONS DUTAILLYEA TRIFOLIOLATA. Frutex ; ramis crassis; ligno albido; cortice nigrescente rugu- loso. Folia opposita, longe (ad 12 cent.) petiolata, digitatim 3-folio- lala; petiolo pennæ anserinæ crassitudine, in siceo {uti petioluh toliolorumque costa) nigrescente raguloso, sublus convexo, supra canaliculato; petiolulis bast incrassatis (4-6 cent. longis), apice sensim in folioloram costam subtus valde prominulam abeuntibus ; limbo foliolorum singulorum oblongo-obovato (ad 10-15 cent. longo, 4-6 cent. lato), basi attenuato, apice obtuso rotundatove integerrimo, margine valde recurvo v. revoluto, coriaceo crasso glaberrimo, pennivenio, reticulato, supra pallide virescente, sub- tus multo pallidiore. Flores erebri in racemos axillares valde ramosos cymileros pelioloque paulo breviores dispositi (ad ? cent. longi); corolla calyce 2-3-jlo longiore, in alabastro conico apice acutata; peduneulo, pedicellis bracteisque subulatis petiolulo bre- vioribus in sicco fuscatis rugulosis. — Crescit in montibus Novæ- Caledoniæ, ubi legerunt Pancher et Vieillard (herb.). Parmi les genres voisins des Ævodia, Melicope, etc., il y en a quelques-uns qui se distinguent avant tout par leur gynécée ; leurs carpelles contenant chacun, au lieu de deux ovules, deux séries verticales d’ovules en nombre variable. Tels seraient les Bouchar - datia et les Pagetia. Le genre Bosistoa mérite d’être placé à côté d'eux. M. F. Mueller qui, le premier, l’a distingué du genre Evo- dia, a proposé ensuite de le supprimer, en le faisant rentrer dans le genre Acradenia. Nous ne pensons pas que celte dernière opinion puisse être adoptée ; et nous admellons que l’autonomie du genre Bosistou doit être maintenue. Mais c'est pour d’autres raisons que celles qu'on à fait valoir jusqu'ici. Le B. sapindiformis n'a pas élé bien connu jusqu’à ce jour; on l’a décrit comme ayant des carpelles biovulés ; et cependant ses ovules sont en bien plus grand nombre, descendants sur deux rangées parallèles, comme ceux du Bouchardatia. WU diffère toutefois de ce dernier : par ses feuilles SUR LES RUTACÉES. 329 pennées et non trifoliolées, par le type quinaire et non quater- naire de ses fleurs, par ses pétales valvaires et non imbriqués ou tordus, par un disque proéminant dans l'intervalle des étamines et non obconique-allongé, comme celui d’un Quassia, par ses ovules au nombre de quatre ou cinq dans chaque ovaire, et par les gran- des coques aplaties que chacun connait. Quoique le Melanococea de Blume soit encore imparfaitement connu, il y a une plante voisine de lui, qui croît aux Philippines et qui nous paraît devoir prendre place aussi dans le groupe des Zanthoxylées ; elle à aussi des aflinités incontestables avec les Eu- rycoma, du groupe des Simarubées. Mais elle n’a pas plus d’amer- tume que les Melänococca, dont elle possède les feuilles composées- pennées, les inflorescences, les carpelles indépendants et les ovaires uniovulés. Elle en diffère avant tout par l’agencement des différentes pièces du gynécée; les carpelles étant indépendants dans leur portion ovarienne et unis par leur portion stylaire, et par son androcée, qui est diplostémoné, au lieuid’être isostémoné. Nous décrirons ce nouveau genre sous le nom anagrammatique de Comeurya. COMEURYA. Flores hermaphroditi (?); receptaculo breviter cupuliformi v. paterilormi, inlus disco obseure crenato vestito. Sepala 5, im bricata petalaque totidem alterna longiora, apice leviter imbricata v. nunc torla, margini receplaculi inserta. Stamina 10, quorum opposilipetala 5, breviora, cum perianthio inserta; filamentis fili- formibus; antheris introrsis lineari-oblongis versatilibus, 2-rimo- sis. Carpella 5, oppositipetala libera; germinibus stipiti brevi communi insertis et inter se ima basi connatis, L-locularibus, mox hiberis et attenuatis in stylos totidem inter se angulo interno cohærentes apiceque stigmatoso leviter incrassato reflexos ; ovulis (an fertilibus?) in germinibus singulis solitariis v. rarius 2-nis, descendentibus; micropyle extrorsum supera. Fructus... ? — Ar- bor (?); folüs alternis (?) imparipinaatis ; foliolis oppositis brevissime 390 OBSERVATIONS petiolulatis ovalo-obliquis tomentosis epunctatis insipidis ; flori- bus in racemos terminales valde ramosos eymiferos disposilis ; pedicellis ad apicem articulatis. — Spec. 1, manillana (Cuming, n. 1700), €. Cumingiana. Le Phellodendron amurense est une plante extrêmement voisine des Toddalia, dont on le distingue, il est vrai. par ses feuilles im- paripinnées et non trifoliolées, mais dontil sera peut-être difficile de le séparer par les fleurs quand celles-ci seront complétement connues. Les pièces de leurs verticilles floraux varient, il est vrai, ef nombre, de cinq à hüit; mais ce caractère a en lui-même, on le conçoit, bien peu d'importance. La consistance du fruit est un peu différente, puisque dans le Phellodendron, il y a de véritables noyaux autour de chaque graine. Mais il ne faut pas admettre que la diœcie soit absolument complète dans ce genre, attendu qu’au- tour de la base du fruit, dans de nombreux échantillons récoltés en Mongolie par le P. David, nous avons vu des traces d’étamines. Quelques-unes de ces dernières portaient même encore des restes d’anthères ; mais nous ne savons si elles avaient contenu précé- demment du pollen. Il ne faudrait pas croire non plus que les feuilles sont absolument dépourvues de ponetuations glanduleuses ; car celles-ci existent manifestement, bien qu’elles soient d’ordi- naire fort clair-semées. Un petit groupe très-naturel est formé, dans la série des Zan- thoxylées, des genres Polyaster, Decatropis et Megastigma. Les deux premiers sont distingués entre eux, dans le Genera de MM. Bentham et Hooker (282, 298), par le nombre des étamines, le Decatropis passant pour en avoir cinq, et le Polyaster, dix ; et par le fruit, les carpelles étant oblongs dans le premier, et bicaré- nés dans le second. Cette dernière différence existe réellement; mais l’autre ne saurait être adoptée comme constante. Dans toutes les fleurs du Decatropis Coulteri que j'ai analysées, l’androcée était diplostémoné. Nous avons trouvé dans l’herbier du Muséum, une espèce nouvelle du genre Megastigma, qui semble, par l’or- SUR LES RUTACÉES. 391 ganisalion de ses feuilles, bien différente de lespèce {type, c’est- à-dire du M. Skinneri Hook. r. 7 MEGasTiIGMA GALEOTTN, Fruticulus ; ramis terelibus; cortice glaberrimo cinerascente ; ramulis brevibus alternis, junioribus canescenti-pilosis. Folia ad suminos ramulos parva plerumque 7-foliolata; foliolis oppositis brevissime petiolulatis suborbicularibus v. inæquali-rhombeis, basi rotundatis v. brevissime ecuneatis, apice inæquali-obtusatis v. emarginatis (ad à, 4 mill. longis latisque), paulo supra basin ä-nerviis, supra parce ad basin, subtus ditius præcipue ad nervos canescenti-pilosis. Flores (ex invent. albi odoratique) in racemos breves dispositi pauci; sepalis parvis acutis. Cætera ut in speec. prototyp., scil. M. Skinneri. — Oritur in ditione mexicana, ubi «ad planities cactiferas in Cordilliera ad Oaxacam » legit Galeolte, augusto 1840 forifer. (exs. n. 7012, in hb. Mus. par.). ” Le genre Phelline à été considéré par Endlicher et par d’autres auteurs comme allié aux Zanthoxylées. Labillardière était, à notre sens, bien plus près de la vérité en le plaçant parmi les Ebéna- cées. Il croyait, il est vrai, que la corolle est gamopétale dans ce genre, tandis que les pétales, plus où moins collés par les bords dans leur portion inférieure, sont libres en réalité, valvaires, avec le sommet infléchi. Actuellement que les Phelline peuvent être mieux étudiés que par le passé, dans les collections néo-calédo- niennes où ils abondent et où s’en trouvent quaire ou cinq es- pèces, on peut établir que les fleurs, tétramères ou pentamères, polygames, des Phelline, ont un réceptacle convexe et court, un calice peu élevé à quatre ou cinq dents et quatre ou cinq pétales alternes, bien plus longs. Les élamines sont en même nombre que les pétales avec lesquels elles alternent ; leurs filets sont insé- rés sous la base un peu glanduleuse du gynécée, libres, sarmon- tés d’une anthère biloculaire, introrse, souvent allongée dans les 392 OBSERVATIONS fleurs mâles, et à loges plus ou moins frappées d’avortement ou vides de pollen dans les fleurs femelles, où elles deviennent sou- ventencore obliques ou divariquées. L’ovaire, stérile dans les fleurs mâles, y prend parfois la forme d’un long cône plein, tandis que dans les femelles, il est plus où moins anguleux, surmonté d'un style court, épais, dilaté, discoïde, à quatre ou cinq lobes ou dents sligmatifères. L'ovaire renferme un même nombre de loges oppositipétales dont l’ovule unique, descendant, anatrope, a primilivement le micropyle dirigé en haut et en dedans. Le fruit est, non pas une capsule, mais une drupe à quatre où cinq noyaux monospermes; et chaque graine renferme sous ses téguments minces un albumen charnu au sommet duquel se trouve un très- petit embryon. Tous les Phelline connus ont des feuilles alternes, ordinairement rapprochées au sommet des rameaux, et dont le limbe non glanduleux est longuement atténué à sa base. M. Vieil- lard en a déjà noté une espèce bien distinete dans les collections de M. Pancher. PHeLLiNE Lucina (Vieill., mss., in herb.). Frutex (5-6-pedalis, fide Pancher); ramis, uti planta tota, elaberrimis alternis inæquali-teretibus; cortice rugoso striato eriseo, in ramulis junioribus nigrescente, eicatricibus latis folio- rum ocecasorum notalis. Folia alterna in summis ramulis conferta, oblongo-subspathulata (ad 10-15 cent. longa, 2, 3 cent. lata), ad apicem breviter angustata acuminatave ; sammo apice obtusiuseulo ; ad basin longe attenuata inque petiolum (4, 2 cent. longum) infra leviter dilatatum desinentia, raro subintegra v. parce remoteque crenata, sæpius grosse inæquali-dentata; crenaturis dentibusve obtusiusculis; supra lucida lævia, subtus pallida ; costa utrinque valde conspieua et in sicco prominula; nervis obliquis remote alternis vix conspicuis. Flores diœci ad folia suprema axillares ; maseuli (ad 4 cent. longi) racemosi; fœminei (ut e fructu, solum nolo, dignoscitur) forte solitarii. Racemi graciles recti glabri (ad SUR LES RUTACÉES, 399 2-h cent. longi) in sicco uti flores rubescentes; pedicellis alternis v. subverticillatis basi articulatis brevibus ; calyee brevi, 4-dentato; dentibus acutis. Petala calyce multo longiora, oblongo-3-angularia crassiuscula valvata, Stamina 4, alterna, petalis paulo breviora ; filamentis subulatis (albidis) sub gynæceo rudimentario plus minus crasse conico (effæto) glabro insertis; antheris sub æqualibus oblongo-acutis, introrsum 2-rimosis. Fructus longiuscule (ad 1 cent.) pedunculatus, calyce brevi 4-dentato stipatus subovoideus peduneulo subæqualis glaber. Semina 2, 3, ovoidea; testa duris- sima. Embryo albumine eopioso carnoso multo brevior. — In sylvis Novæ-Caledoniæ, ad cire. 1000 metr. altit. leger. cl. Pan- cher et Vieillard (herb.). Aux caractères que nous avons observés dans cette espèce et dans tous ceux des PAhelline que nous avons pu étudier, il est fa- cile de voir que ces plantes ne sauraient guère être attribuées au groupe des Rutacées. Les ponctuations glanduleuses des feuilles ne constituent sans doute pas un caractère absolu de cette famille ; mais 1l y est assez général pour que son absence inspire déjà quel- ques doutes. Quand, de plus, on examine l’organisation des fleurs, le périanthe, le gynécée, la direction des régions diverses de l’ovule, le péricarpe et ses différentes couches, la graine et les rapports de dimension de l’albumen et de l'embryon, on arrive, je crois, facilement à se convaincre que les Phelline sont des Iliei- nées très-voisines du genre {leæ, et qu’il sera peut-être même possible de ne les considérer que comme constituant une section de ce dernier genre. STIRPES EXOTICÆ NOVÆ (CONTINUÉ DE LA PAGE 2/48.) 59. ZYGOGYNUM POMIFERUM. Frutex (3-5-metralis, test. Balansa) glaberrimus, in sicco parce aromaticus ; ramis teretibus ; cortice suberoso. Folia alterna ampla oblongo-obovata (ad 15-20 cent. longa, 4-7 cent. lata), apice plus minus late rotundata, basi in petiolum crassum sub-3-conum (ad 2, 3 cent. longum) longe attenuata, integerrima coriacea crassa : penninervia valide reticulato-vencsa pellueido-punctulata ; costa erassa subtus prominula. Flores ignoti. Fructus crasse longeque (2-4 cent.) peduneulati summis ramulis solitari subterminales v. pauci; peduneulis basi bracteis paucis (e cicatrice notis) stipatis. Bacca subglobosa (ad 3, 4 cent. longa lataque) breviter stipitata calyceque persistente brevi crasso subcupulari v. inæquali-crenato stipata; pericarpio in sicco subcoriaceo crasso, extus glabro, intus æ -locellato. Semina , in locellis nidulantia longe ovoidea (ad 6-8 mill. longa); testa crustacea glabra nitida (nigrescente); albumine carnoso oleoso copioso; embryonis subapicalis minimi cotyledonibus brevibus obtusis crassis. — Oritur in Novæ- Caledoniæ sylvis, ubi legit Balansa (exs. n. 2328) prope ad Kanala austral., ad 800 metr. alt., et (n. 280%) in decliv. austral. montis Mou, ad 700 metr. alt. novembre aprilique fructiferum. (Herb. Mus. par.) £ stirpe valde conspicua generis nunc notus fructus baccatus et in Ordine singularis, Dilleniearum nonnull. et Monodorearum inter Ano- naceas baccam valde referens. GO. Zycocvnun (?) SrIPITATUM. Frutex, ut videtur, glaberrimus; ramulis teretibus hine inde cicatricibus notatis. Folia ad summos ramulos conferta allerna, STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 930 longiuseule (ad 2 cent.) petiolata, basi articulata, oblongo-lanceo- lata (10 cent. longa, 4 cent. lata), apice acuta v. obtusiuscula, basi magis acutata, subintegra vix coriacea, supra (in sicco) lu- tescentia, subtus glaucescentia, penninervia; nervis crebris sub- parallelis. Flores ad summum ramulum subumbellati pauei (3, 4), singuli in axilla bracteæ deciduæ (e cicatrice notæ) longe (ad 4, 5 cent.) peduneulatæ; pedunculis rigidis rectis ad apicem incras- satis. Calyx brevis gamophyllus coriaceus suborbieularis, subinteger v. inæqui-crenatus persistens. Petala in alabastro breviter ovoidec arcte imbricata, exteriora pauca latiora ovato-orbicularia crassa ; interiora autem numerosiora angustiora tenuioraque. Stamina , corolla paulo altius germinis stipiti brevi cylindrico inserta; fila- menus ereclis obpyramidato-compressis; antheræ subapicalis loculis linearibus subtransversis, longitudinaliter rimosis. Carpella ad 10, in eaput inæquali-sulcatum coalita; loculis totidem « -ovu- latis; ovulis in singulis 2-seriatim obliquis, angulo interno insertis; sügmatibus totidem linearibus apice toruloso prominulis subhori- zontalibus (in sieco fuscatis). — In #agap Austro-Caledoniæ leg. el. Vieillard à quo in exs. Drymis neo-caledonicus nuncu- patur, quod nomen nullo modo servare potuimus. Species floris fabrica Z, Vieillardi affinis videtur, differt ante ommia floribus longe pedunculatis nec ad summum ramulum subsolitariis. Carpella quoque, ut videtur, minus inter se quam in planta prototyp. cohærentia. GL. Drimys BaLAnsx. Fruticulus (2-metralis, test. Balansa) ; ramis alternis divaricatis fuscatis rugosis, corlice striato; ramulis junioribus glabrescen- tibus, v. uti planta tota glabrata pallide virescentibus. Folia in summis ramulis conferta alterna oblongo-obovata (2-5 cent. longa. 1, 2 cent. lata), apice oblusa rotundata, basi longe attenuata in petiolum brevem (ad ? cent.), integerrima coriacea crassa glaber- rima, supra lævia (pallide virescentia), subtus glaucescentia (parce pellucido-punetata, in sieco inodora); costa (in sicco rufescente) 990 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. subtus prominula; nervis venisque reliculatis parum conspieuis. Flores parvi in axillis supremis solilärit v. 2-8-nati eymosi; pe- duneulis demum recurvis. Calyx brevis gamophyllus à-gonus crassus, Petala (?) exteriora à, suborbiculari-concava, ercte imbri- cata ; interiora 2, 3, minora breviora. Stamina 5-7, subverticillata ; obpyramidato-compressa; antheris subapicalibus, leviter extrorsis; loculis ?, apice contiguis subtransversis longitudinaliter subhort- zontali-rimosis. Germen 1, liberum staminibus subæquilongum obovato-compressum ; stigmate sessili lineari-elongato longitudi- naliter sulcato ; ovulis 6-8, placentæ parietali 2-seriatim insertis obliquis descendentibus. — Oritur in Novæ-Caledoniæ monte Humboldt, in sylvis, ad alt. cire. 1400 metr., ubi florentem sep- tembre 1869 leg. cl. Balansa (exs., n. 1844, in herb. Mus. par.). Spec. D. axillari Forst. nonnihil affinis, differt ante omnia foliis par- vis apice obtusatis, calyce brevissimo, staminibus paucis, loculis sub- transyersis antherarum necnon carpello constanter solitario. G2. Drimys PANCHERI. Frutex 2-h-metralis, glaber ; ligno molli ; medulla sat copiosa ; ramis teretibus rugosis ; ramulis (in sicco) angulalis. Folia alterna ampla (ad 20 cent. longa, 8 cent. lata) oblongo-obovata, apice pleramque rotundata, basi longe attenuata in petiolum crassum supra late canaliculatum (4, 2 cent. Jongum) , integerrima coriacea crassa, supra lucida, subtus glauca ; costa crassa utrinque promi- nula; nervis venisque reliformibus tenuibus parum prominulis. Inflorescentiæ in summis ramulis 1bi abrupte attenuatis terminales spurie umbellatæ (ad cent. longæ latæque); radis crassiusculis glaberrimis cymiferis; cymis pauci-(plerumque 2-4) floris ; brac- teis paucis inflorescentiæ basi insertis, deciduis et e cicatricibus notis. Calyx brevissimus gamophyilus crassiusculus obscure 2, 3-lobus. Petala majuseula © , in alabastro globoso valde imbri- cata; exteriora pauca (4-6) orbiculato-concava mullo latiora olaberrima glaucescentia (in vivo albido-lutescentia odorata, ex Pancher); interlora multo angusliora numerosiora oblonga STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 997 v. lanceolata. Stamina æ , cum petalis interioribus inserta tisque conformia, multoautem angusliora petaloidea, connectivo in lami- nam longe anguslalam ultra antheram producta; loculis dis- crelis extus laminæ paulo supra basin adnatis oblongis, rimosis. Carpella pauca (3-6) e bast leviter angustala obovato-compressa (ad 1-1; cent. Tonga); stigmate cristiformi lineari obliquo; ovulis © , oblongis obliquis. Fructus carpella pauca baccata ; peri- carpio crassiusculo. Semina longe obovoidea ; testa nitida erus- tacea atrala; albumine valde copioso oleoso; embryonis minuti apicalis cotyledonibus brevibus rotundalis. — Oritur in ditione austro-caledonica, ubi legerunt Pancher, «inter sylvas, ad 900 metr, alt, », Preillard, exs., n.17, 45, 2278, Balansa, exs., n. 982, 3051, sept, florifer., «in sylvis ad nortem Conceptionts, | cire. 500 metr. alt.» (Herb. Mus. par.). 63. BaLANOPS OLIVIFORMIS. Arbor (ad 10 metr. alta, teste Balansa), ramis, uti planta tota, glaberrimis, 2-v.3-chotomis inæquali-suleatis lenticellisque promi- nulis orbiculatis nolalis griseis; junioribus nigrescentibus, ad nodos incrassalis. Folia opposita v. sæpius ternatim subverticillata obo- vato-oblonga (ad 8-10 cent, longa, 3, 4 cent. lala), basiin petiolum brevem (; cent.) crassiusculum angustala, apice rotundata v. rarius emarginata subintegra (margine vix reflexo) coriacea crassa glaber- rima penninervia venosa ; nervis venisque anastomosantibus vix prominulis tenuissimis. Flores ignoti. Fructus ad nodos v. sub nodis inserti solitarii breviter (4-8 mill.) crasseque peduneulati; calyeis foliolis persistentibas paucis inæqualibus oblusissimis coriaceils crassis subscariosis integerrimis, valde imbrieatis. Drupa calyce 4-plo longior styli bast apiculata ovoidea glaberrima lævis (ad 2; cent. longa, 1 ; cent. lala) eam B. Fieillardi valde relerens (in sicco aurantiaca); exocarpio tenui subpergamentaceo ; meso- carpio tenui; pyrenis 2, oblongis submembranaceis seminibusque omnino ut in B. Wieillardi. — In Novæ-Caledoniæ sylvis cirea x. (15 février 4873.) : 12 2 398 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. Kanaia. ad 900 metr. altit. novembre fructiferum lesit cl, Balansa (exs., n. 2128, in herb. Mus. par.). De char. gener. cfr Adansonia, 1X, 117. Gh. Bacanops BaLansx. Arbor (6-8-metralis, test. Balansa), ex omni parte glabra; ramis ramulisque subdichotomis griseis v. nigrescentibus. Folia alterna v. ad summos ramulos congesta subopposita, elliptico- obovata (ad / cent. longa, 2 cent. lata), apice rotundata, basi plerumque attenuata in petiolum brevem (? cent.) crasso-coria- ceum ; limbo integerrimo, margine reflexo coriaceo crasso pen- -ninervio parce nervoso, basi 3-nervio (nervis 2 lateralibus mar- gint parallelis assurgentibus ultra medium conspicuis), supra (in sicco) pallide virescente v. glaucescente lævi, subtus fuscescente. Flores ignoti. Fructus sessiles v. brevissime erasseque stipitatt, ad folia v. ad cicatrices foliorum delapsorum axillares solitaru, folio plerumque dimidio breviores (ad 2 cent. longi, 1-55 cent. lai), basi sepalis persistentibus paucis (4-6) crasse coriaceis obtusis v. subrecte truncatis valde imbricatis arcte cincti, forma fruetum Quercus Roburis referentes ovato-oblongi glaberrimi, stylo brevi rigidulo, nunc apice 2-fido persistente apiculati; mesocar- pio tenui; pyrenis 2 (v. abortu 1) oblongis plano-convexis, medio intus subearinatis, extus suleatis; putamine duro ligneo. Semen oblongum compressum adscendens ; albumine carnoso albido translucido; embryonis subæqualis (dense viridis) coty- ledonibus foliaceis oblongis; radicula tereti subelavata infera. — In Novæ-Caïedoniæ monte dicto Mont Mou, ad alt. cire. 1200 metr. april fructiferum leg. cl. Balansa (exs., n. 2756, in herb. Mus. par). 65. BaLanors THEOPHRASTA, Frutex 2-6-metralis; caule simpliei erectorigido (fid. Balansa), ad apicem (digiti minoris crassitud.) foliifero, cæterum subtereti STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 309 glabro nigrescente, hine inde foliorum delapsorum gemmarumque v. florum cicatricibus notato, Folia ad internodia superiora remota spurie verticillata approximate alterna ampla oblongo-subspathu- lata (ad 30 cent. longa, 10 cent. lata), basi longe in petiolumbrevem (1,2 cent.) crassumque altenuata ; apice obtuso rotundalo v. nunc emarginato ; margine lineari-revoluto sinualo v. longe crenato, glandulis parvis (nigrescentibus) concaviusculis elliptieis v. oblon- gis remotiusculis notato; coriacea erassa glaberrima penninervia reticulato-venosa; nervis ad marginem anomostantibus; costa subearinata, nervis venisque utrinque (in sicco) prominulis. Flores masculi e gemmis crebris multibracteatis cauli lateraliter insertis (nigrescentibus) erupli amentacei; racemis simplicibus (ad 8-10 cent. longis) gracilibus glabris ; singuli bractea cum pedi- cello elevata subulata areuata stipati; staminibus 2-10, sæpius 6, subumbellatim radiantibus; filamento brevi glabro; anthera oblonga breviter apiculata subintrorsum 2-rimosa. Flores fæminei (e fruetu solum noti) ad axillas foliorum supremorum solitari subsessiles; calyce mulüibracteato gemmiformi; bracleis arcte imbricatis ab inferioribus ad superiora majoribus ovato-acuminatis ; acumine rigidulo nigrescente; cæterum extus pallide griseo-villo- sulis, intus glabris coriaceis persistentibus. Germen verisimiliter ut in genere. Fructus ovoideo-acuminatus (3 cent, longus, 1 1 cent. latus) glaberrimus (aurantiaco-fuscescens) apice attenuatus in sty- lurm brevem, mox 2-lobum ; lobis profonde 2-fidis; laciniis linearibus plus minus persistentibus sammoque fructu reflexis ; sarcocarpio tenui 2-loculari ; endocarpio 2-pyreno subpergamentaceo. Semen (immaturum) oblongo-apiculatum valde compressum glaberrimum (fuscatum) ; albumine parco (albido) ; embryonis albumini æqualis cotyledonibus foliaceis oblongis (in sieco lutescentibus) ; radicula infera ellipsoidea. — In Nova-Caledonia, ad montem Humboldi (specim. masc.) et ad Messioncoué, prope Port- Bouquet, in sylvis terrarum eruptivarum (speeim. fœm.), martio floriferum et de- cembre fructiferum leg. Balansa (exs., n. n. 3434. 2127, in herb. Mus. par.). 3/10 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. GG. BaLanops PANCHERI, Var. SIMPLEX. Frutex 1-metralis (fid. Balansæ), caule simplict recto ; cortice (fuscato) rugoso gemmarum (v. florum ?) occasarum cicatricibus notato. Folia ad internodia elongata spurie verticillata approximata oblonga (ad 15 cent. longa, À cent. lata), basi longe angustata ; petiolo brevissimo (; cent.) compresso erasso ; limbo ad apicem plus minus acutalo; summo apice oblusalo; coriacco crasso glabro subintegro v. sæpius sinuato v. obtuse remoteque crenato; cre- naturis apice glandula nigrescente punctiformi notatis; margine arcte revoluto ; costa, nervis venisque reliculatis ulrinque (in sicco) prominulis. Flores maseuli ignoli; fœminei sessiles caulis inter- nodis summis inter foliorum verlicillos inserti sessiles crebri; sepalis crebris arete imbricatis ovato-acuminalis extus parce et ad margines ditius albido-velutinis, apice subglabrato fuscescen- tibus. Germen ealyce paulo brevius ovatum, 2-loculare, 4-ovula- tum; stylo brevi erecto, apice tubuloso, mox in lobos 2 profunde 9_fidos diviso ; lacinüs filiformibus (siecitate nigrescentibus) re- flexis v. revolutis, apice haud inerassato sligmatosis. Fructus (immaturus) germini conformis calyeeque persistente longior olaber; seminibus (immaturis) oblongis compressis glabris. — In Novæ-Caledoniæ monte Poume, ad alt. 400 metr. inter terras eruptivas legit Balansa (exs., n. 3185, in herb. Mus. par.). F Speciei typus descript. in Adansonia, AX, 118, n. 1. An spec. distincta ? G7. BALANOPS MICROSTACHYA. Frutex 3, 4-metralis (fid. Balansa) glaberrimus, ramis tere- tibus (pallide einerascentibus) ramulisque (pallide nigrescentibus) ad nodos leviter dilatatis. Folia subopposita v. sæpius ternata elliptico-oblonga (6 eent. longa, 2 cent. lata), basi in petiolum brevem (ad 4 cent.) subtus angulatum, supra concavum attenuafa, apice obtusa, subinlegra (margine reflexo) glaberrima coriacea penninervia ; Costa, nervis venisque reticulatis utrinque (in sicco) STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. DLL prominulis. Flores masculi amentacei in ligno orti ; amentis basi brevissime bracteatis simplicibus glabris (ad-1, 2 cent. longis), subsessilibus, 2-6-(plerumque 4) andris; staminibus ovatis bre- vissime apiculatis, subintrorsum rimosis ; bractea florum simgu- loram brevissima v. caduca ovata v. obtusa. Flores fœminet cæteraque ignoti. — Oritur in Novæ-Caledoniæ smu Duperré ad portum Kanalæ, inter sylvas terrarum eruptivarum, ubt legit novembre floriferum Balansa (exs., n. 21928", in herb. Mus. par. ). 69, CANARIUM OLEIFERUM. Arbor pulchra (ad 20-metralis, ex Balansa), ramis ramulisque teretibus glabratis rugosis, junioribus pube tenui brevissima lu- tescente v. fuscato-ferruginea densiuseula (uti petioli, foliorumque pagina inferior et peduneuli) obsitis. Folia alterna longiuscule (ad 2-5 cent.) petiolata, 1, 2-foliolata v. rarius 3-foliolata; fololis lateralibus in his suboppositis, subelliptieis v. obovato-ellipticis (5-10 cent. longis, 4-7 cent. lalis), apice roltundatis, basi in pe- tiolum longiusculum (2-4 cent. longum), apice rugoso incrassa- tum attenualis, integris coriaceis crassis, supra lucidis Jævibus penninerviis reticulato-venosis. Flores polygamo-diæei (ad Ÿ cent. longi) in racemos breves peduneulatos parce ramosos et eymi- -feros, aut terminales, aut et ad folia suprema ramulorum axil- lares v. paulo supraaxillares, dispositi; pedicellis brevibus articulatis. Calvx brevis gamophyllus, sæpius 3-fidus; lobis 9-angularibus crassiusculis valvatis. Petala 3, libera, oblongo- acuta, intus concava, valvata (alba, ex PBalansa). Siamina 6, 2-seriala; alternipetala 3 longiora ; filamentis liberis extus sub disei lobis tolidem insertis: antheris oblongo-acutis introrsis. Diseus gynæceum (in flore masculo rudimentarium effætum) cin- gens; lobis 6 imæquali-angulatis lobatisve. Germinis loculi 9, effœti v. in Hoïe hermaphrodito fæmineove 2-ovulati. Drupa sub- æqual-v. mæquali-obovoidea (5 cent. longa, 32 cent. lala) glabra, exius in sieco subangulata coriacea; mesocarpio parco; putamine 22 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. angulato crasso durissimo, 2-loculari ; loculo altero effæto parvo; altero 1-spermo. Semen elongatum ; embryone exalbuminoso car- noso valde oleoso subpulposo; cotyledonibus amplis valde corru- gato-contortuplicatis. — Oritur in dit. austro-caledonica ubi lege- runt cl. Pancher (exs., n. 692), Vieillard (n. 4), in montib. cirea Balade, et Balansa (n. 181), in sylvis ad sinum Prony, et (n. 3458), in terris eruptivis circa oslium fl. Do-Tio (herb. Mus. par. et Col. gal].). Species ob copiam magnam olei embryonis momenti magni verisimi- literque ad futurum valde utilis. 70. Poryosma PANCHERIANA. Frutex cespitosus ramosus ; ramis divergentibus ; eyma globosa (test. Pancher) ; ramulis glabris opposilis ad folia nodosis com- pressiusculis, Folia opposita longiuscule (1, 2 cent.) petiolata lan- ceolata (ad 8-10 cent. longa, 2, 3 cent. lata), basi acutata, apice plus minus acuminata remote serrata v. crenala; dentibus sæpius angustis v. leviter arcuatis; membranacea glabra, subtus paulo pallidiora penninervia venosa. Flores («carnei ») in racemos sim- plices axillares petiolo longiores folio ad 2-midium breviores dis- positi, pedicellis basi articulatis ibique ebracteatis ; bractea ultra medium v. fere sub apice pedicelli inserta ; bracteolis 2, latera- libus basi floris insertis. Receptaculum florale subeampanulatum valde concavum germenque fovens. Calyeis dentes 4 brevissimi. Petala (ad © cent. longa) linearia valvata, intus villosula, sammo apice in alabastro libera brevissimeque apiculata. Stamina 4 ; an- theris filamento longioribus linearibus petalisque subæqualibus. Germen omnino inferum; placentis 2, lateralibus, &-ovulatis ; stylo basi haud elanduloso simplici erecto staminibus subæquali, ad apicem stigmatosum haud incrassatum leviter compresso. — O"itur in Austro-Caledonia, ubi ad Montem Mou, cire. alt. 1000 metr. decembre florif. leg. Pancher (Mus. neo-caled., n. 17, et herb. Mus. par.). STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 33 71. Poryosma piscoLor. Fruticosa (?) glaberrima ; caule ramisque siceitate nigrescen- tibus. Folia alterna ad summos ramulos approximata, longe (4, 5 cent.) petiolata oblongo-lanceolata (ad 10 cent. longa, 3 cent. lala), basi acutata, apice acutiuscula v. sæpius obtusinseula, supra dense viridia (in sieco ferruginea) valde Iævia lucida, subtus pallide virescentia, penninervia VEnOsa; venis Supra MINUS CONSPICUIS. Racemi axillares folio paulo breviores, ubique cum floribus tenuis- sime puberuli; pedicellis brevissimis, basi articulatis, ad apicem 2-bracteolatis. Flores 4-meri; calyee brevi gamophyllo, 4-dentato. Petala valvata, linearia, apice obtusa mutica, vix intus villosula. Stamina 4 ; antheris linearibus mulicis (in sicco nigrescentibus). Discus epigynus 0. Placentæ 2, breviusculæ, & -ovulatæ ; stylo antheris vix longiore, apice vix capitellato. -- Oritur in Austro- Caledonia, ubi leger. cl. Pancher et Sébert (herb.). 72, PoryosMa SPICATA. Arborea (?); ramis suleatis glabris. Folia alterna, longe (5, 6 cent.) petiolata, uti planta tota glaberrima; limbo oblongo- ellipsoideo (ad 15 cent. longo, 8 cent. lato), basi et apice rotun- dato integerrimo coriaceo erasso discolori, supra in sieco dense fuscato, sublus pallido glaucescente, penninervio venoso; costa subtus valde prominula. Inflorescentiæ ad folia ramorum superiora axillares (Bune occasæ et e cicatrice orbiculart prominula notæ) spicatæ simplices, folio 2-midio breviores; floribus in axi cras- siusculo sessilibus articulatis, basi bractea ovato-acuta sessili bracteolisque lateralibus 2 conformibus stipatis. Sepala À, acuta. basi vix connata. Petala valvata oblongo-acuta, intus ad margines et medio breviter albido-ciliata. Stamina petalis paulo breviora (in sicco dense purpurascentia) ; filamentis erectis complanatis brevis- simis. Placentæ 2, «© -ovulatæ. Stylus simplex erectus compres- 3h STIRPES EXOTICÆ NOVÆ, sus, apice stigmaloso capitellato antheras nonnihil superans, — Mn Austro-Caledonia leger. el. Pancher et Sébert (herb.). Spec. præcedenti affinis, foliis in utraque discoloribus, in haece am- plioribus; differt ante omnia floribus omnino sessilibus, 73. SOULAMEA TRIFOLIATA. Arbuscula (2, 3-metralis) ramis teretibus rugosis ; cicatricibus crebris (sæpe 3-gonis) pallidis foliorum notatis, junioribus, uti petioli, peloluli, costarum nervorumque pars infera, breviter fulvido-tomentellis. Folia ad summos ramulos conferta, longe (7-9 cent.) peliolalta, pinnatim 3-foliolata; fohiolis elliptico-lan- ceolatis (ad 8-10 cent. longis, 3, 4 cent. latis), basi acutatis, apice acutis v. brevissime acuminatis, nune rarius obtusatis ; terminalis petiolulo quam lateralium 2-/-plo longiore (ad 2, 3 cent.); folioli limbo integro (margine leviter reflexo) coriaceo penninervio, supra glabro, subtus pallidiore et ad nervos prominulos tomentello. Inflo- rescentiæ masculæ peliolo paulo longiores, folio semper breviores; pedunculo axillari petiolo 2-midio angustiore; eymis parvis alter- nis crebris ; pedicellis filiformibus (ad 3 mill. longis). Flores mas- culi 3-meri; sepalis inæqualibus ; pelalis 3-plo longioribus lineari - oblongis. Glandulæ 3, oppositipetalæ truncatæ, bast breviter cunealæ. Slamina 6; filamentis perianthio longioribus erectis; antheris subbasifixis elliptieis. — In montib. Austro-Caledoni æ legit Pancher (herb !). Folia ut videtur constanter 3-foliata, sed pinnatim composita, Flores, utin S. fraxinifolia, 3-meri. 7h. SOULAMEA CARDIOPTERA. Arbor (6-8-metralis) ramis Junioribus, petiolis, petiolulis ner- visque subtus densiuscule fulvido-tomentosis. Folia pinnata (ad HO cent. longa), nune raro 3-foliolata ; foliolis pleramque 7-9 ; Jateralibus oppositis à, -jugis brevissime petiolulatis ; terminal autem longe (ad A cent.) petiolulato ; omnia oblonga, bast rotun- STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 3h59 data v. breviter aculata, apice obtusa v. summa costula brevissime apiculata, nune retusa v. emarginata (ad 40-12 cent. longa, à, cent. lata), integerrima; margine reflexo, sabmembranacea, supra glabra penninervia reticulato-venosa, subtus pallidiora ; nervis venisque prominulis. Stipulæ subulatæ (ad! cent. longæ) lateraliter a bast petioli remotiusculæ. Flores fœminei (sol noti) 3-meri; sepalis brevibus subinæqualibus; petalis multo lon- gioribus inæqualibus anguste linearibus incurvis (pallide viola- ceis). Staminodia 6, disco exteriora; antheris brevibus effœtis glabris. Glandulæ disci3, crassæ truncatæ oppositipetalæ. Germen subsessile perianthio longius, 2-loculare ; stylis 2 brevibus apice capitato subplano. Samaræ longiuscule (ad ? cent.) pedicellatæ, basi perianthio haud aueto munitæ transverse ellipsoideæ v. sub - reniformes (ad 2 cent. longæ, 4 © cent. latæ), basi in stipitem lon- gtusculum (ad cent.) repente attenuatæ, stylis (fuscalis) apice persistenübus ; nucleo compressiusculo, extus reticulato; alis membranaceis obtusis venosis (in sieca lutescenti-purpurascen- tibus). Semen ovato-compressum glabrum; albumine carnoso 2-lamellato ; embryonis (pallide viridis) cotyledonibus albumine æqualibus ellipticis ; radicula brevi supera. — Oritur in sylvis schistosis montium Novæ-Caledoniæ, ubi leg. Pancher (herb !). Spec. S. tomentosæ haud absimilis. Flores constanter 3-meri ; samara late membranacea. (Sera continué.) NOTE SUR L'ORGANOGÉNIE DE LA FLEUR DES ESPÈCES DE MEDICAGO (1), Par M. Ignace VRBAN, Docteur ès sciences, Les auteurs sont loin d’être d'accord sur l'organogénie de la fleur des Papilionacées. Gaspard Fr. Wolff, dans son célèbre Theoriä generationis, dit qu'il a vu naitre, dans la fleur du baricot, les pétales plus tard que les étamines et le carpelle. Cette asserlion a élé mise en doute par M. Kirchhoff (Jahresbericht der Luisen stadlidcher Gewesbschule in Berlin, 1867), qui cependant semble avoir été conduit par une considération purement théori- que. D'après Payer (2), dans la fleur du Trifolium ochroleucum et dans celle du Lathyrus silvester, les sépales se développent au début ; plus tard, les pétales suivant la direction de la bractée à l’axe, puis les étamines en deux verticilles, Pun alternant avec l’autre (hors l’étamine qui reste libre, dont le développement devance, sur le Trifolium, les autres), et enfin le carpelle. M. Hofmeister (Morphologie, p. 166) relève dans le texte de Payer, qu'il n’a pas parlé du développement précoce du carpelle, représenté dans ses figures, et signale, comme un fait général, que l’origine du carpelle des Papilionacées devance celle d'une partie des sépales et des pétales et celle de toutes les étamines. M. Rohrbach (3) confirme cette assertion pour la fleur des Lupinus ; dansles Glycyrrhiza, Astragalus (il n'a pas étudié A. asper Jacq., cité par M. Hofmeister), Lathyrus, Vicia, Phaseolus, et Erythrina, il a vu le carpelle se développer après lorigine de toutes les éta- mines du verticille extérieur ou du moins des deux antérieures enire elles. (1) Compte rendu de la Société des amis naturalistes de Berlin, séance du 19 novembre 1872 (extr. envoyé par M. Ascherson). (2) Traité d'Organogénie comparée, p. (3) Botanische Zeitung, 1870, p. 825. NOTE SUR L'ORGANOGÉNIÉ DE LA FLEUR DE MEDICAGO. 3h17 M. Urban a vu, sur les Medicago sativa, Lupulina, etc., les orga- nes floraux se développer de la manière suivante. Au début, le sépale antérieur se produit; plus tard, les deux latéraux; enfin, les deux postérieurs. Aussitôt qu'ils sont visibles, ils se montrent soudés à la base avec les sépales déjà développés. Après la for- mation (le tous ces sépales, le carpelle s’élève en bourrelet semi- lunaire et s'accroît rapidement. A cette époque de son développe- ment, le carpelle présente une ressemblance frappante avec l’état de début de la première feuille caulinaire, unifoliolée, qui suit les cotylédons. Avant qu'aucune trace des pétales soit visible, le ver- ticille staminal extérieur s'élève de la dépression comprise entre les sépales et le carpelle, suivi après un intervalle très-court par le verticille intérieur alternant avec l'extérieur. M. Urban n'a pu constater l’origine successive des pièces de chaque verticille staminal; mais considérant les légères différences de grandeur, qui s’observent entre les divers mamelons stami- naux, il croit que l’on peut admettre un développement ascen- danten même sens que dans les sépales pour le verticille extérieur, descendant en sens inverse pour l’intérieur. | Enfin, après la formation des étamines intérieures, les pétales se produisent entre celles-ci et les commissures des sépales soudés. M. Urban n’a pas constaté l’ordre successif de leur ori- gine, parce qu'il n'a pas réussi à obtenir des coupes longitudinales du bouton floral, à cause de la petitesse de l’objet. M. Urban signale ensuite la présence constante de cristaux d’oxalate de chaux dans les bractées des Medicago, Trigonella et Pocockia, qui sont des prismes rhombiques terminés aux deux extrémités par des surfaces en biseau. Les cristaux se trouvent dans toute la longueur des bractées, un dans chacune des cellules parenchymatiques con- tiguës au faisceau fibro-vasculaire. NOTE SUR L'HÉTÉROPHYLLIE DU POPULUS EUPHRA- J'ICA OLIVIER (GARAB DES LIVRES SAINTS ET DES ARABES (1), Par M, le docteur P. ASCHERSON, Les faits que l’auteur va signaler dans les lignes suivantes ont été constatés sur des échantillons envoyés par M. de Dr. Otto Kerstent, connu par ses voyages à la côte orientale d’Afrique avec le malheureux baron von der Deckens, dont les résultats obtenus pour la science viennent d’être publiés par lui. M. Kersten a récolté, aux bords du Jourdain, en aval de Riha (l'ancienne Jéricho), quelques échantillons du Peuplier de l’Eu- phrate, qui, pris sur deux pieds probablement divers, ont un aspect très-différent. Les uns portent des feuilles étroites, brièvement pétiolées, linéaires-lancéolées à quelques denticules aigus, très- entières du reste (var. hippophaæfolia Wesmael (2), où lancéolées, légèrement sinuées (var. lanceolala Wesmael, L. c.), les autres, des feuilles arrondies, sinuées-dentées, longuement pétiolées, sem- blables au Populus tremula. I y a entre eux un échantillon très- instruclif, à trois rameaux latéraux développés des bourgeons axillaires situés immédiatement au-dessous du sommet coupé d’une branche, dont l’un porte des feuilles étroites, pendant que sur les deux autres, les feuilles, en bas brièvement rhomboïdales, dentées, passent en haut à la forme lancéolée, très-entière. M. le professeur Hausshnecht de Weimar a constaté, pendant ses grands voyages en Orient, que les feuilles étroites se présen- tent toujours sur les pieds Jeunes et frutescents du Peuplier de l'Euphrate, tandis qu’on trouve les feuilles arrondies sur Îles (1) Compte rendu de la Société des amis-naturalistes de Berlin, séance du 49 novembre 1872. (2) De Candolle, Prodr,, XVI, IL, p. 327. NOTE SUR L'HÉTÉROPHYLLIE DU POPULUS EUPHRATICA. 249 arbres de haute futaie. L'hétérophyllie de cette espèce (qui lui a fait donner le nom de P. diversifolia Schrenck, en Songarie, à la limite nord de sa vaste habitation) est même un phénomène si frappant, qu’un observateur de la sagacité de M. Hausshnecht a fait quelquelois des erreurs en confondant les arbrisseaux du Populus euphratica avec des Saules dont ils différent cependant au premier coup d'œil par leurs feuilles très-entières. Or, il n’est pas surprenant du tout que l'arbre mutilé retourne (quelquefois ou toujours) à la forme des feuilles de son état juvénile. L'Écriture sainte fait mention de cet arbre remarquable sous le nom de 2% (on ne trouve que le pluriel 2277 dans les psaumes, aux livres d’Isaïe et de Job), nom qui persiste encore dans l'arabe des tribus qui parcourent la partie orientale de la Palestine. M. Werstein, orientaliste distingué, qui a rempli pendant quinze ans les fonctions de consul de France à Damas, a constaté, en 1860, en voyageant dans l’ancienne Peraea, que le Garab n’est pas du tout le Saule pleureur (nommé Salix babylonica seulement pour sa prétendue identité avec le 29? des Livres saints), ce que l’on éroyait jusqu'alors ; les échantillons récoltés par M. Richard Kiepert, qui accompagnait son père, l'éminent professeur de géographie de l'Université de Berlin, en 4870, dans une localité indiquée par M. Wetzstein, ont confirmé l'identité du Garab avec le Populus euphratica, signalée, il est vrai, auparavant par M. Ainsworth. SUR DEUX GENRES DE MONIMIACÉES Le type du premier de ces genres, qui appartient à la série des Athérospermées, est la plante que J'ai décrite fort imparfaitement en 186 , sous le nom de Doryphora (?) Vieillardi (in Adansonia, IX, 128; ist. des plantes, 1, 317). Les échantillons fort incom- plets qui avaient à cette époque été récoltés en Nouvelle-Calédonie, présentaient bien les rameaux, noirs, aplatis et dilatés au niveau de l'insertion des feuilles, qu'on connait chez les Atherosperma et les Doryphora ; mais ils ne portaient pas de fleurs, et leur fruit était remarquable par sa forme de sac ligneux, contenant les véritables carpelles, avec une ouverture circulaire assez large au sommet, et des fentes verticales en nombre variable et inégalement espa- cées, se prolongeant parfois à la maturité jusqu’à la base de cette poche réceptaculaire. Quant aux fruits proprement dits, ils n’a- vaient pu être suffisamment étudiés; mais on savait qu’ils repré- sentaient une masse à peu près globuleuse et qu'ils étaient tout couverts de longues soies droites, de couleur brune. Ce qui ne permettait pas d'affirmer qu'ils appartinssent à un véritable Dory- phora, c’est que, dans ceux-ci, les anthères sont surmontées d’un très-long prolongement du connectif, qui manque dans les Athe- rosperma, et qu’on n’avail jamais vu les étamines de la plante qui nous occupe. Cette licune peut être aujourd'hui comblée, grâce aux collections de M. Balansa qui a récolté cette espèce dans les forêts montueuses qui entourent Kanala, [à même où M. Vieillard l'avait découverte. Cette fois, elle portait également des fleurs et des fruits en bon état. Elle n’est pas très-commune dans ces régions, mais elle est bien connue des Kanacques qui la désignent sous le nom de Nemuaro et qui en font un assez grand usage SUR DEUX GENRES DE MONIMIACÉES. ol comme digestive et stomachique. Elle leur sert, dit-on, à traiter les maux d’estomac et ils emploient à ect effet l'écorce que M. Balansa nous a montrée et qui, aux caractères physiques de celle de l’Afherosperma moschata LaBiz., unit précisément les mêmes propriétés. Son odeur est assez forte, camphrée ; son goût est chaud, très-intense quand on la mâche; on comprend donc bien que ce soit un stimulant puissant, etil est probable qu'on en pourrait retirer un camphre analogue à celui des Lauracées {les- quelles ne sont vraisemblablement pas d’une autre famille que les Athérospermées). La première chose qui frappe quand on étudie la fleur mâle, c’est que ses anthères sont mutiques au sommet, comme celle des Afherosperma. La plante n’estdonc pas un Dory- phora; et, devant en faire le type d’un genre nouveau, nous avons précisément pris pour le désigner ce nom sous lequel les habi- tants la connaissent. Notre Doryphora (?) Vicillardi devient done le Nemuaron Vieillardi ; et il y a un genre d’Athérospermées, le Daphnandra, proposé récemment par M. Bentham (#1. austral., V, 285), pour l’Atherosperma micranthum Tuc., dontil se rap- proche bien plus que des vrais Atherosperma, par la direction de son ovule. Celui des Vemuaron est descendant, avec le micropyle intérieur et supérieur, au lieu d’être ascendant, avee le micropyle extérieur et inférieur, comme celui des autres Athérospermées. D'ailleurs, les caractères tirés de la fleur sont fort remarquables, et plus encore ceux du fruit. Commençons par ce dernier qui nous était déjà connu quant à ses particularités extérieures. De cette sorte de sac ligneux qui rappelle par sa forme les réceptacles en bourse des Gomortégées, des Cryptocarvées et de certaines Rosa- cées, mais qui, nous l'avons vu, se fend dans sa longueur en plu- sieurs portions inégales, il s'échappe des carpelles qui ne rap- pellent pas du tout par leur configuration celle des ovaires non fécondés. Au milieu des poils dont ils sont chargés, ces sortes d’achaines ou de caryopses, à péricarpe mince, apparaissent au premier abord comme de petites sphères, succédant à un ovaire conique et allongé, Cela tient à ce que peu de temps après la fé- 392 SUR DEUX GENRES DE MONIMIACÉES. condation, l'ovaire à commencé à s’arquer en forme de corne ; disposition qui s’est ensuite prononcée davantage, jusqu’à ce que le somuiet organique de l'ovaire fût arrivé au contact de sa base. Il s'agit done alors d’un fruit hippocrépiforme, à deux branches étroitement appliquées l’une contre l’autre ; et dans l'ensemble de l’achaine détaché de son réceptacle, onne distinguerait même plus sa base de son sommet, si l'on ne voyait souvent encore au niveau de celui-ci un tout petit apicule qui représente un reste du style. C’est de ce côté que, dans la graine qui remplit tout le péricarpe et qui est exactement moulée sur sa cavité, il faut chercher le sommet organique correspondant à la radicule de l'embryon. Ce dernier apparait alors, dans l'axe d’un énorme albumen charnu, dont il n’a pas le tiers en longueur, avec deux petits colylédons oblongs et une assez longue radicule cylindro-conique. Nous pouvons donc déjà dire que notre Nemuaron est : un Antherosperma à fruits campylotropes. Quant à ses fleurs, elles ont bien de l’analogie avec celles du Daphnandra. Souvent elles sont construites sur le type binaire plusieurs fois répété. Dans ce cas, on observe en elles un premier rang de folioles du périanthe, c'est-à-dire deux petits sépales, puis deux autres folioles, alternes et décussées avec les précédentes, un peu plus grandes qu’elles, puis deux autres encore, superposées aux deux premières, plus pétaloïdes, et souvent ainsi jusqu’à huit, sans qu'on puisse distinguer iei un calice d’une corolle. En dedans, et toujours sur les bords du réceptacle, on voit ensuite l’androcée, savoir : deux étamines fertiles, puis deux autres, alter- nes avec les précédentes. Ailleurs, il y en a six ou huit, égale- ment fertiles, formées chacune d’un filet à la base duquel sont deux glande latérales, et d’une anthère basifixe à deux loges in- trorses s’ouvrant chacune par un panneau relevé. Remarquons que les panneaux sont tout à fait intérieurs, tandis qu'ils sont exté- rieurs dans l’Atherosperma micranthum (Daphnandra). Au delà de ces panneaux, il n’y a aucun prolongement du connectif qui se termine là par un sommet oblus. En dedans des étamines fertiles sont, en nombre variable, des petits staminodes, inégaux, parfois SUR DEUX GENRES DE MONIMIACÉES. 909 dentiformes, insérés aussi sur les bords de la poche réceptaculaire. C'est vers le fond de £elle-ci, et sur ses parois, que se trouvent les ovaires, en petit nombre, surmontés chacun d’an style ter- minal, tres-long et très-grèle, fragile comme un fil d’araignée dont il a presque là minceur, et qui, s'insinuant par l'ouverture de la poche réceptaculaire dans l'intervalle des staminodes, vient se terminer presque au niveau des loges de Panthère où, lors de la déhiscence, 1l reçoit immédiatement le pollen. I y a des fleurs plus que dimères ; elles peuvent comporter trois ou quatre parties dans chacun de leurs faux-verlicilles. En outre, il faut noter que le réceptacle lui-même, et non le pédicelle, porte en dehors, vers le milieu de sa hauteur, deux petites bractées opposées, quelque- fois un nombre plus considérable, qui rappellent par leur situation ce qu'on observe dans les Calycanthus (où elles sont seulement plus nombreuses encore) et servent à confirmer la nature axile de la poche réceptaculaire. Outre l'espèce que nous venons de décrire, M. Balansa en a trouvé une autre, dans une portion différente de la Nouvelle Calédonie, sur le Mont Humboldt (et c’est de là que nous tirerons son nom spécifique). Elle n’est pas complétement connue, ear nous ne lui avons vu que des fleurs avancées en âge. Celles-ci ont un sac réceptaculaire glabre el un peu charnu, à ouverture plus resserrée que dans la précédente. Ses parties sont toutes plus peites. Elle à aussi des branches opposées, glabres, des feuilles crénelées, atténuées à la base, mais de plus petites dimensions. Son écorce est aussi odorante, mais d’un parfum plus agréable, quoique plus faible, moins camphré et se rapprochant davantage de celui du girofle et de la muscade. Voici done actuellement quelles sont les deux espèces de notre genre Nemuaron : TN. Vimizzarni — Donvraora? Vieiccarnt H. Ban, in Adan- sonia, IX, 198, not.:; Hist. des plantes, 1, 317, not. 5. Viallard, Herb., n. 1083, Kanala in sylv. montuos. — Balansa, exs., n. 3457, in sylv. or. circa Kanala, ad 700 metr, alt. (herb. Mus. par.) x. (20 février 1876.) 23 39 SUR DEUX GENRES DE MONIMIACÉES, 2, N. Huwrozpru, spec. nov. Fruticosa (4, 5-metralis); ramis teretibus nodosis, cæterum glabris (fuscescentibus) ; loliis oppo- sitis parvis (ad 3 cent. longis, À, ? cent. latis), apice rotundatis, basi longiuscule cunealis, ultra medium crenato-dentatis elaberrimis subaveniis; costa subfus prominula ; floribus crebris 2-chotomo- cymosis paucis ad folia superiora v. suprema ramulorum axilla- ribus ; receptaculo glabro obovoideo; foliolis perianthit summo receplaculo insertis obovalis glabris, eadueis. Carpella pauca intus receptaculi parieti remote inserta; stylo subulato glabro; ovulo descendente. — In Austro-Caledoniæ monte Humboldt, ad 1300 metr. alt. leg. cl. Balansa, exs., n. 1689, octobre flori- ferum (herb. Mus. par.). Il y a une autre Monimiacée du même pays dont l'étude est très-instructive et qui n'avait pu autrefois être décrite que d’une façon tout à fait incomplète. C'est lAmborella trichopoda, plante remarquable par ses feuilles alternes, inégalement découpées sur les bords, et dont les fleurs mäles, seules analysées, rappelaient celles des Hedycarya, avec de très-pelites dimensions et une grande réduction du nombre des parties. Aujourd'hui que nous connaissons de cette espèce, non ses fleurs femelles, mais ses fruits, nous y voyons de nouveaux arguments en faveur de lé- troite parenté des Monimiacées avec les Anonacées et surtout les Ménispermacées. Les carpelles mûrs des Æmborella sont bien ceux d’un Æedycarya, libres, drupacés, monospermes; mais en même temps ils présentent des particularités auxquelles on ne pouvait guère s'attendre ; ils sont stipilés, réunis en ombelles sur le réceptacle commun ; et la graine que renferme leur noyau est suspendue, mais orthotrope, ou peu s’en faut; de sorte qu’on trouve supérieurement la chalaze de cette semence, et, sur le côté de celle-ci, un funicule oblique qui traverse un eanal parti- culier, foré dans l’épaisseur d’un noyau très-dur. Quant au mi- eropyle, il est tout à fait à la partie inférieure de Ia graine sus- pendue, indiqué par un tout pelit apicule perforé, contre lequel on trouve l'embryon minuscule, logé dans une petite cavité du SUR DEUX GENRES DE MONIMIACÉES. 509 sommet organique d’un albumen eharnu, très-abondant, occupant toute la cavité du tégument séminal. Quant aux parois du péri- carpe, elles sont formées en dehors d’un épicarpe membraneux et d’unsarcocarpe pulpeux peu épais. Le noyau est complétement lisse intérieurement, mais en dehors, il est tout parsemé de rugosités saillantes, sortes de cônes surbaissés, au sommet desquels 11 y a une petite excavation. Les fleurs femelles de l’Amborella sont si- tuées sur des pieds distincts, à l’aisselle des feuilles. Là se trouve un petit axe extrêmement court, chargé de rameaux grêles, mais plus épais que les pédoneules mâles. Ces rameaux portent des bractées alternes dont l’aisselle contient un ramuseule sur lequel la bractée est plus ou moins soulevée.. Les ramuscules se termi- nent ordinairement en se bifurquant, etc’est au sommet de chaque branche que se voit une fleur. D’après le fruit, celle-ci possède un petit réceplacle dilaté en patère, plan supérieurement, ou ter- miné par une petite saillie centrale, et c'est vers son pourtour que s’insèrentles pieds grêles (longs d’un demi-centimètre environ) des quelques drupes qui forment le fruit multiple. On en compte de deux à six, et autour même du réceptacle, on voit çà et là des traces de courtes folioles triangulaires ; ce qui prouve que le pé- rianthe des fleurs femelles doit être analogue à celui des mâles. Nous pouvons donc définir lAmborella : un Hedycarya à feuilles alternes et à fleurs dioïques très-petites, dont le fruit consiste en une réunion de drupes stipitées, ombellées, à graine orthotrope descendante. Il parait, d’après les indications de MM. Vieillard (Herb., n. 32, 2296) et Balansa (n. 1800), que lAmborella atteint, dans les bois humides des environs de Balade, où ces deux observateurs l'ont récoltée, la hauteur de 4 à 8 mètres, et que c’est une plante légèrement sarmenteuse et grimpante , comme sont quelques Monimiactes océaniennes, telles que le Palmeria, et la plupart des Ménispermacées. SUR LE GENRE DANAIS COMMERS. Pan M. EE. J. DE CORDEMOY, Commerson a créé le genre Danais pour une Rubiacée--Cin- chonée qui habite les îles de la Réunion et Maurice. C’est a plante que Lamarck avait primitivement désignée (Dict., IT, 260) sous le nom de Pœæderia fragrans, mais pour lkquelle il rétablit le genre Danais, extrèmement distinct en effet du Pœæderia, dans ses Illustrations (IF, 270), et qui estfigurée à la planche 166, fig. 2. Jussieu avait aussi rattaché (Gen. pl., 204) cette espèce aux Pœderia, mais il restaura le genre Danaïs, ans son Mémoire sur les Rubiacées (in Mém. Mus., VI, 384). Ce genre est aujourd’hui généralement adnns. Mais ilest décrit d’une manière inexacte par les auteurs, d’après les données de Commerson. « Les fleurs, dit Lamarck, sont dioïques-fausses ou par avorte- ment, c’est-à-dire que sur certains pieds ce sont les étamines qui prennent de l'accroissement et font avorter les pisuls, tandis que le contraire arrive sur d’autres pieds. Or, comme 1l semble que ce soit un sexe qui détruit l'autre, Commerson en a pris occasion pour donner à cette plante un nom qui rappelle le (rait historique de la fable des Danaïdes. » «Les fleurs mâles, dit plus loin Lamarck, ont un pistil infé- cond... On n’aperçoit dans les femelles que des rudiments d’éta- mines.» Or, ce sont là des erreurs reproduites dans tous les livres (4) et que consacre le nom choisi mal à propos par Commerson. Le Danais n’a point de fleurs mâles et femelles. Le pistil est toujours fécond, etles étamines ne sont jamais rudimentaires. C’est ce qu'une longue observation de ces plantes, vivantes, à la (4) Dans son Memoire sur les Rubiacées, Ach. Richard ne décrit que la forme dite femelle, et se tait sur Pautre, SUR LE GENRE DANAIS. 457 Réunion, m'a démontré, Mon compatriote M. Ch. Frappier avait constaté les mêmes faits avant moi. Il ne s’agit pas iei d’un cas de diæcie, mais bien de dimorphisme, comme ilen a été observé sur d’autres Rubiacées, et analogue à celui de la Prinevère, rendu céièbre par les observations de de M. Darwin. I! existe une forme de Danais à style exsert et à étamines incluses, et une autre à élamines exsertes et à style et stigmates inclus. Les seules différences que présentent les’autres organes floraux sont celles-ci : dans la forme longistyle, le tube de la corolle est un peu plus court, et tapissé intérieurement, vers la gorge, de poils plus serrés: les branches stigmalifères sont courtes, et portent des papilles plus développées. Dans l’une et l’autre forme, les anthères contiennent un pollen doré, paraissant doué des mêmes propriétés fécondantes, et les ovaires nouent, mürissent et se transforment en fruits exacte- ment semblables, contenant des graines fécondes. Je n'ai noté rien de particulier quant à la fécondation, ct n'ai pas remarqué que queique insecte y jouàt un rôle. Les deux formes existent en nombre sensiblement égal, J'ai semé des graines provenant de l’une et l'autre, afin de savoir si elles se reproduisent avec leurs caractères particuliers, ou si elles donnent indifféremment naissance aux deux formes. Mais la croissance lente de ces plantes et d’autres circonstances ne m'ont pas permis jusqu'à présent d'obtenir, sur ce point, une solution. 11 y a donc lieu de réformer la diagnose du genre Danais. Celle que Je propose ici est fondée sur l'étude du Danars fragrans Coux., la seule espèce que j'aie rencontrée à l'île de la Réunion. C’est l'espèce tvpe de Commerson qui l’a recueillie à Maurice. Poiret (Suppl., 1, 450) a décrit une deuxième espèce, sous le nom de D. rotundifolia, qu'il donne comme de Bourbon. De Candolle (Prodr., IV, 361) enregistre cette espèce, en lui don- nant pour patrie l'ile Maurice, où elle serait appelée vulgairement Liane de bois jaune. Il Ÿ ajoute une troisième espèce, le D. laæi- flora, qui eroitrait, d'après lai, à Bourbon ou à Maurice, et inscrit 358 SUR LE GENRE DANAIS. enfin le D. sulcata Pers., qui est de cette dernière île. Je ne con- nais pas le D. sulcata, et pour les deux autres espèces, n’en ayant pas vu les échantillons types, je n'ai rien à en dire. Je me borne à signaler ce fait que, après avoir exploré l’île de la Réunion pen- dant dix ans, je n'y ai rencontré que le D. fragrans, plante poly- morphe, comme beaucoup de végétaux de l'archipel des Masca- reignes. Celte plante croit depuis le rivage jusqu’à une altitude de 1200 mètres et revêt des formes assez variées qu'il faudrait se garder de prendre pour des espèces. Elle porte le nom vulgaire de Liane jaune, ou, plus rarement, de Liane de bœuf. Son inflores-. cence n'est pas ordinaire ; elle est en outre assez irrégulière. Les pédoneules naissent à l’aisselle des feuilles et donnent naissance à de très-pelites b'actées opposées, linéaires, subulées, plus rare- ment à de grandes bractées foliiformes, à l’aisselle desquelles nais- sent &es pédoncules secondaires qui portent, soit des cymesbipares, soil des corymbes pauciflores. Le rachis lui-même, après avoir produit de deux à einq de ces axes secondaires, se termine par une cyme bipare ou par un petit corymbe., L’écorce de la racine, d’une belle couleur jaune-orangée, possède une saveur légèrement amère et aromatique, et par la macération ou la décoction teint l'eau en rose jaunâlre. Elle est employée par les empiriques indigènes comme tonique et fébrifuge, et m'a paru, d'après quelques expé- riences, n'être pas sans utilité. Daxais Commers. Flores, in stirpibus diversis, dimorphi, pentameri vel tetra- mer. &. Forma brevistyla. — Calyx gamosepalns, breviter 4-5- dentatus. Corolla tubo axili, infundibuliformi, extus glabro, intus illoso, limbo 4-5-fido; laciniis præfloratione valvatis. Stamina 4-5, exserta ; filamentis gracilibus, cum tubo usque ad medium coalitis, ultra liberis; antheris versatilibus, infra medium affixis, bilocularibus, introrsis. Ovarium inferum, obovatum, biloculare; loculis ultiovulatis. Ovula placentis centralibus affixa, campy- SUR LE GENRE DANAIS. 399 lotropa. Stylus filiformis, basi disco annalari cinetus, apice bifidus, inclusus ; laciniis stigmatiferis linearibus, subteretibus. Capsula subelobosa, limbo calycis coronata, coriaceo-chartacea, bilocula- ris, loculicide bivalvis. Semina minima, compressa, imbricata, ala membranacea cincta : albumine carnoso. 6. Forma longistyla. — Corollæ tubus paululum brevior; fauce plis confertis glandulosis obsita. Stamina 4-5, inclusa. Antheræ subsessiles. Stylus filiformis, exsertus, bifidus ; laciniis stigmati- feris brevioribus, valde papillosis. Cætera ut in forma &. Dans FRAcrANs Commers. Frutex sarmentosus necnon dextrorsum volubilis, glaber ; ra- dice crassa ; cortice aurantiaco; ramis teretibus, elongatis, pluri- metralibus; corlice griséo-fuscescente Iævi; ramulis oppositis brevibus ; allero sæpins abortivo ; cortice nigricante ; fois oppo- sitis petiolatis ovato-oblongis (10-15 centim. cum petiolo longis, h-6 cent. latis), basi rotundatis, apice acuminatis subaeutis obtu- sisve, integerrimis penninerviis, reticulalis, utrinque glabris, novellis interdum nigro-virescentibus ; petiolis supra canaliculatis ; süpulis utrinque solitarits latis brevissimis acutis. Flores racemoso- eymosi, conferti ; rachibus axillaribus, pedunculisque oppositis, apice nonnunquam corymbiformibus irregulariter bractealis, foliis brevioribus ; corolla (aurantiaco-rubella) fragrante; staminibus in forma brevistyla, styloque in altera corolla lacinias superantibus ; capsula lævi. — Oritur in insulis Maurilio et Borbonia, ubi Liane jaune, rarius Liane de bœuf vernacule nuneupatur. NOTES SUR LES GÉRANIACÉES ET LES LINACÉES il est bien difficile de séparer ces deux familles Pane de l'autre ; les caractères auxquels on a recours pour le faire ne sont pas absolus, comme on le dit. On peut seulement se figurer que dans les Linacées, l'union des carpelles entre eux suivant l'axe du gynécée est poussée plus loin que dans les Géraniacées. Celles-ci sont les seules parmi lesquelles on observe des types à ovaires libres, comme il arrive dans les Biebersteinia et dans les Flærkea (Limnanthes), etles seules, par conséquent, dans lesquelles le style puisse devenir plus où moins ecomplétement gynobasique, Il y à peu de faits nouveaux à constater dans l’organisation de ces plantes, qui a peut-être été plus étudiée que celle de tout autre groupe parmi les Dicotylédones. Les principales modifications aux idées reeues qu'une étude récente m'ait porté à proposer sont les sui- vantes : Les Bicbersteinia seront considérés par moi comme le type d’une série ou tribu distincte, intermédiaire aux Géraniées et aux Rutacées (notamment aux Cnéorées) et aux Ochnacées, série qui représente des Geranium à ovaires indépendants. On peut donc dire que les Biebersteinia sont aux Géraniées régulières ce que les Limnanthées sont aux Oxalidées (surtout aux Hypséo- charidées). Les Pelargonium, placés dans la même série que les Geranium, en représentent pour tous la forme irrégulière, avec quelques passages, surtout parmi les Ærodium à pétales dissemblables. Les Capueines sont reléguées dans une autre section, plas analogue aux Balsamines. NOTES SUR LES GÉRANIACÉES ET LES LINACÉES. 361 Les Neuradées, rangées à tort parmi les Rosacées, forment une petite série de Géraniacées périgynes, à réceptacle concave logeant dans sa dépression les carpelles. A part cette différence, les Grielum peuvent-ils être, en effet, placés dans un autre groupe naturel que les Monsoma et que les Balbisia ? Les Balbisia, vu leur gynécée à loges pluriovulées, sont aux W'endlia ce que les Oxalis à loges pluriovulées sont aux Surelles à loges biovulées. Les J’iviania sont rattachés à la série des Balbisia dont les distinguent seulement leurs glandes et un calice valvaire et non imbriqué. Les Connaropsis, encore incomplétement connus, ont le fruit anguleux des Caramboliers, quoique moins charnu. La fleur est la même. Ils semblent donc être aux Averrhoa, auxquels nous les unissons provisoirement, ce que, parmi les Oxalis, les espèces à feuilles 1-3-foliolées sont aux espèces à feuilles composées- pennées et mullifolices. Les Hydrocera, distincts seulement par leur péricarpe charuu, sont unis génériquement aux Balsamines proprement dites, aux - quelles ils sont à peu près ce que les Chymocarpus sont aux autres Capuecmes. Parmi les Linées, les Radiola, malgré leurs sépales dentés, sont réunis comme section aux Linum. Les Cathartolinum à feuilles opposées servent d’intermédiaire. Les Reinwardtia forment aussi une section du genre Lin. L'appendice lamineux vertical et les ligules dorsales des Reinwardlia, dont MM. Bentham et Hooker disent : «In speciminibus siccis tunen appendices difficillime observantur et nos effugiunt», nous échappent aussi dans l'obser- vation des fleurs fraiches du Linum trigynum. Les Anisadenia ne différent pas essentiellement par la fleur des Reinwardlia; mais les poils capités et glanduleux des sépales, qui donnent aux boutons l'apparence de ceux des Plumbago et le mode d'inflorescence suffisent peut-être à faire maintenir le genre comme distinct. Après ces observations sommaires, nous entrerons dans quel- 362 NOTES ques détails de plus sur certains genres moins généralement con- nus, et dont nous modifions les limites. FLOERkEA W. L'identité de ce genre avec les Limnanthes, bien plus connus, a déjà été soupconnée. Les fleurs du F. proserpinaca sont quel- quefois tétramères sur les échantillons vigoureux d'herbier. D'autre part, j'ai vu presque tout un semis d'hiver du LZèmnanthes Dou- glasii, donner au mois de décembre des fleurs apauvries, la plu- part à quatre parties. En pareille circonstance, on ne peut plus distinguer les deux types génériques, car l’organisation des tiges, des feuilles, des fleurs, est identiquement la même. Les Limnanthes formeront done unesection du genre Flærkea, ordinairement carac- térisée par des fleurs pentamères, et le Limnanthes le plus com- munément cullivé chez nous prendra le nom de Flærkea. Dou- glash. Dans ces plantes, le sommet organique de l'ovaire est en bas et en dedans, là où s’insère le style; et c’est pour cela que l'ovule est ascendant. Mais sa direction par rapport au sommel réel de l'ovaire demeure ce qu'elle est dans les autres Géraniacées. C’est pour la même raison, sans doute, que les carpelles ne peuvent se réunir par leur portion ovarienne, ainsi que dans les Bicbers- teinia, Les styles interposés suivant l'axe de la fleur s'opposent à celte union. Les Flœrkéées pourront donc être définies : des Géra- niacées à ovaires indépendants et à styles gynobasiques. Hypseocnaris Rémy. J'ai vu cultiver cette plante, que le docteur Sardaillon avait reçue des Andes, et qui a donné à Paris de jolies fleurs blanches, avec une petite teinte jaune à la base des pétales, tout comme dans le Limnanthes Douglasii auquel chacun à immédiatement comparé, en le voyant, l'Aypseocharis pimpinellifolia. Quant à la tige de cette plante, elle était celle d’un grand nombre de Pelargonium, vivace, brune, épaisse, ridée, en partie cachée sous terre et en SUR LES GÉRANIACÉES ET LES LINACÉES, 363 partie aérienne. Sur les fleurs fraîches, et sur de jeunes boutons, on peut constater bien des choses qui échappent dans l'analyse des fleurs sèches. D'abord, l’inflorescence élait en eyme scorpioide pauciflore, au sommet d’une hampe commune, comme dans beau- coup d'Oxalis, de Géraniées, ete. Les cinq sépales sont imbriqués en quinconce, et les pétales sont tantôt lordus, et tantôt imbri- qués, très-caducs. Les étamines sont au nombre de quinze, hypo- gvnes, et disposées de telle façon qu’on ne peut s'empêcher de les comparer à celles des Monsonia, en même temps que, par leur situation et leur taille relative, elles justifient ce que M. Dickson a dit, dans les plantes analogues, de la symétrie de l’androcée. Il y en à d’abord cinq placées chacune devant un des sépales. Puis les dix autres sont, à l’âce adulte, disposées par paires devant les pétales. Mais dans celte paire, il y à une étamine plus intérieure que l’autre; on ne saurait en douter, et elles ne sont pas exacte- ment du même âge toutes les deux. Les anthères sont introrses, et leurs deux loges s'ouvrent par des fentes longitudinales; mais elles deviennent oscillantes à l’âge adulte. Quant à Pabsence de glandes dans les fleurs, admise par beaucoup d'auteurs, elle n’est pas réelle. Peut-être est-il difficile de voir ces organes sur une fleur sèche, car ils sont peu développés et doivent s’altérer rapi- dement. Mais dans la fleur fraiche, 11 y a, dans l'intervalle des pétales, et à leur niveau, un cercle de glandes verdâtres. Pour être plus exact, le pétale s’insére dans une petite fossette puneti- forme du réceptacle qui est interposée à deux glandes. L'ovaire est à einq loges oppositipétales, tout chargé en dehors de poils glan- duleux. La région stigmatifère du style est sans lobes appréciables à l’âge adulte. Dans chaque loge ovarienne il y a de six à huit ovules, disposés sur deux rangées verticales et à peu près horizon- taux. On peut conclure, je pense, de l’organisation de l’Æypseo- charis, que ce genre dont M. Weddell(Chlor. andin., KE, t, 81) a fait le type d’un groupe spécial (des Hypséocharidées), est aux Oxalis ce que les Monsonia sont aux Geranium. 36{ NOTES Hucona EL, Les limites de ce genre sont mal connues, parce qu'on n’a long- temps étudié que celles de ses espèces asiatiques et africaines qui ontdes feuilles tomenteuses, des panicules terminales ou ramifiées, des pédoncules inférieurs terminés en croc. Aujourd'hui que plu- sieurs espèces océaniennes, un peu exceptionnelles, ont été décou- vertes, les caractères du genre se modifient. M. Vicillard a décrit fin Bull. Soc. Linn. de Normand., X, 94) des Penicillanthemum néo-calédoniens, au nombre de trois ; l’un d'eux est pourvu de crocs; les autres n’en ont pas. M. Vicillard nous apprend qu'il avait primitivement rapporté ces plantes au genre Hugonia. MM. Bentham et Hooker (Gen., 1, 987) les y font rentrer. Ces espèces ont des inflorescences en grandes grappes ramifiées de cymes, des sépales obtus et des feuilles glabres. Ces caractères se retrouvent dans un nouvel Hugonia australien que M. F. Mueller vient de publier (Fragm,. Phyt. Austral., V,7), sous Je nom de A, Jenkinsii. À propos de cette espèce, M. F. Mueller déelare qu'il n’y a pas de différence générique entre les Hugonia et les Houcheria : ce que MM. Bentham et Hooker contestent : « Habitus tamen, disent-ils, folia, inflorescentia et bractea nostro sensu genera naturalissima satis distinguunt. » A part les bractées qui ne sauraient avoir une grande importance, ces caractères différentiels n'existent plus. Les Roucheria peuvent être grimpants etavoir des feuilles glabres, tout comme les Hugo- nia. Pour linflorescence, on sait maintenant que dans certains Hugonta de l'Afrique tropicale, les fleurs sont sessiles, en épis tres-courts dans l’aisselle des feuilles, tout comme dans les Rou- cheria. D'ailleurs Miquel (F{. ind. bat., F, p. I, 156) a rapporté au genre Roucheria le Sarcotheca macrophylla de Blume. Eh bien ! cette plante à tous les caractères des Penicillanthemum sans crocs de la Nouvelle-Calédonie, elle à leurs grandes inflorescences ra- milices, el elle n’en diffère que par un lrait de valeur secondaire, suffisant tout au plus pour distinguer une section. Ses ovules sont SUR LES GÉRANIACÉES ET LES LINACÉES. 969 à peu près superposés, au lieu d’être collatéraux. Le Sarcotheca est un Æugonia ; les Roucheria appartiennent aussi à ce genre. Je ne parle pas des sépales qu'on à supposés toujours obtus dans les Roucheria et aigus dans les Æugonia ; ils sont obtus dans les Penicillanthemum; ils le sont également dans lÆugonia Jenkinsu. Le fruit du Sarcotheca est drupacé. Je n'ai pu analyser la fleur du Durandea serrata, de la Nouvelle- Calédonie; mais d’après ce que je connais de léchantillon qui fait partie de l’herbier de Kew, je pense que cette plante répond à l'un des Penicillanthemum de M. Vicillard, et que c’est par erreur qu'on lui a attribué des loges ovariennes uniovulées. Les deux ovules collatéraux pouvaient être plus ou moins appliqués l’un contre l’autre et simuler un ovule unique. Il y a d'autres Æugonia américains que les Roucheria de ce pays. Ils n’ont pas élé décrits comme tels jusqu'à présent et ils ne sont pas exactement connus de tout point. Hs n'ont d’ailleurs pas de ces crocs qu’on croyait autrefois ne jamais manquer dans les Hugonia. Ces derniers passent pour être toujours dépourvus de glandes à l’androcée, et c’est là la grande règle, en effet. Ilest vrai que ce caraciére n’a pas une grande valeur en lui-même; les glandes qui manquent plus ou moins complétement dans les Reinwardtia et les Anisadenia le prouvent bien. Mais dans une espèce telle que l'Hugonia Mystaxæ, ces organes ne manquent pas totalement. Sur le tube, il y a cinq angles mousses en face des pétales, et ces angles présentent une lègére saillie glanduleuse, elliptique, allongée dans le sens vertieal. Or, il ya des fleurs de l’He- bepelalum latifolium Bexru. (Roucheria latifolia Srruce), dans les- quelles ces cinq plaquesglanduleuses ne sont pas plus, ou sont même moins développées que dans l'A. Mystaæ. Les Hebepetalum ont été placés parmi les Érythroxylées dont les pétales sont généralement imbriqués, tandis que dans les Hugoniées ils sont tordus. Mais la corolle du Roucheria humirüifolia PL. est bien plus souvent tordue qu'imbriquée. Dans cette plante, la fleur est tout à fait celle d'un Hugonia. Dans ceux-ci, surtout parmi les espèces océanien- 966 NOTES nes, la base des pétales devient un peu épaisse et charnue. Dans l’Hebepetalum latifolium, l'épaississement glanduleux est plus pro- noncé et un peu plus saillant à l’intérieur. Dans certaines fleurs de l'A. humiriifolium, cette saillie de l’onglet se prolonge en crête intérieure plus ou moins accentuée. Et d’autre part, les poils de la face interne des pétales, qui sont clair-semés et courts dans Îles espèces néo-calédoniennes, deviennent plus longs et plus nom- breux dans les Hebepetalum. I n'y a pas à de quoi faire autre chose qu'une section dans le genre Hugonia. Les feuilles, les sti- pules, Pinflorescence ont les mêmes caractères que dans les espèces australiennes dépourvues de erocs. J'ajoute qu'on s’est trompé sur le fruit des Æugonia de notre section Æebepetalum ; on le déerit comme une drupe dont le noyau aurait plusieurs loges. C'est une drupe à plusieurs noyaux indépendants les uns des autres. Il arrive donc souvent que les Æugonia ne soient pas oncifères; et ce genre doit comprendre à la fois les Penicillanthemum Vixiez., Roucheria PL., Sarcotheca BL., Hebepetalum Benru. (et proba- blement Durandea PL.). Quand les Hugonia ont, ce qui est fré- quent, les deux ovules collatéraux, le micropyle de ceux-c1 est coiffé d’un oblurateur plus ou moins développé; 1l est d’ailleurs extérieur et supérieur, comme celui des Lins. Ocuraocosuus Benth. Ce genre a d'abord été connu par nine espèce américaine, l'O. Roraimæ, espèce dont les dix étamines sont à peine mona- delphes et dont le fruit est entouré des pétales persistants, «rigi- dula nec indurata nec arcte appressa », avec des loges incom- plétement partagées en logettes par des fausses -cloisons, comme celles des Lins. Quand plus tard, M. J. Hooker (in Hook. Icon., t. 773; Niger Fl., 2h0, t. 33) eut décrit une seconde espèce africaine, sousle nom de Q. africanus, Klotzsch crut devoirséparer génériquement celte plante de celle du Roraima, parce que ses pétales persistants s'induraient autour du fruit dont les loges ne SUR LES GÉRANIACÉES ET LES LINACÉES, 367 présentaient pas, dit-on, de fausses-cloisons.- Telle fut l'origine du genre Phyllocosmus. Les deux genres étaient séparés par des caractères de bien peu de valeur, on le voit. Mais ces différences même s’allénuent depuis que M. Mann a trouvé au Gabon une espèce à grandes feuilles et à fleurs sessiles, dont la corolle très- longue persiste autour de l'ovaire noué, assez dure et rigide, trois fois plus longue que le calice. M. Oliver (F4. trop. Afr., [, 273, n. 2) l'appelle Phyllocosmus sessilifolius, mais sans pouvoir bien affirmer qu'il ne s’agit pas d'un Ochthocosmus. Mais sur les ovaires un peu àgés, on voit très-manifestement un rudiment dorsal de fausse-cloison médiane et centripète. Par là, cette espèce est inter- médiaire aux deux types génériques dont nous venons de parler ; et ils doivent, il me semble, être rapprochés comme deux sections (assez peu nettement séparées) d’un seul et même genre, appar- tenant, comme les Æugonia et les Roucheria, à l'ancien et au nou- veau monde. Nous admettrons donc trois Ochthocosmus : 1° O. Roraimæ Benru. ; 2° O. sessihflorus (Phyllocosmus sessili- florus Ouwv.); 3° O. africanus Hook. Fr. (Pentacocca leonensis Tunez. — Phyllocosmus africanus Ki.). IxoNaNTHES Jack. Ce genre parait intermédiaire aux Hugoniées et Erythroxylées, d’une part, et aux Æoumiri, de l’autre. On pourrait définir un Ixonanthes : une Hugoniée à réceptacle concave et, par suite, à insertion légèrement périgyne. Les pétales persistent et s’indu- rent, comme dans les Ochthocosmus. Le nombre des étamines est variable et peut s'élever de dix à vingt; ce qui est un achemine- went vers les nombres bien plus considérables qu’on observe dans certaines Houmiriées. Quant aux ovules, ils sont, comme ceux de tout le groupe, descendants, avee le micropyle extérieur et supé- rieur. Déjà dans la fleur, leur exostome s’allonge en tube, comme pour aller rejoindre la base du style, et sans doute pour recevoir là le contact du tube pollinique. Au delà de cette époque, ils sont le siége de modifications qui ne semblent pas avoir été bien 368 NOTES saisies. L'ouverture de l'exostome demeure au niveau de la base du style; mais le funicule qui était court, s’allonge en une longue bandelelte qui descend dans la loge. I faut alors que le tube mi- cropylaire de l’ovule (ou de la jeune graine) s’allonge considéra- blement; el c'est celle portion étirée qu’on à considérée comme une aile séminale. En même temps, il v a dilatation arilliforme du funicule de chaque côté du hile, et il en résulte deux oreillettes, eltroites, allongées, inégales, qui descendent chacune d’un côté de la grame.Ce sont à probablement des organes de dissémination pour la graine, quand elle est sortie du fruit capsulaire. Houmirr Aubl. Je ne vois pas pourquoi on ne préférerait pas à tout autre ce nom qui a pour lui Ja priorité, et qu'il n’y aaucune utilité à latiniser sous la forme de Æfumiria où Humiürium. Après avoir, comme tous les auteurs, beaucoup hésité sur les affinités du genre, je crois qu'il se rattache intimement aux Erythroxylées par l'intermédiaire des Hebepetalum, et aux Hugoniées par les fxonanthes dont il à presque toute l’organisation florale ; je le placerai done à la fin de la famille des Linacées. Le Fantanea, établi par Aublet, quelques pages plus loin que l'Humiri, en est-il génériquement distinet? Il en diffère, il est vrai, par ses étamines bien plus nombreuses. Mais il y a, à cet égard, toutes sortes de transitions entre certains Helleria qu’on considère aujourd'hui comme congénères des lantanea, et cer- tains Humirium vrais qui ont quinze grandes élaraines et quinze petites, au lieu de vingt étamines inégales et toutes fertiles. Le Sacoglottis de l'Amazone est, comme nous l'avons établi autrefois (Adansonia, 1, 208), un Houmiri icosandre dans lequel dix éta- mines sont fertiles, superposées, cinq aux sépales, et cinq aux pétales; et dix, réduites à des languettes stériles, sont interposées aux étamines ferules. Enfin, dans l'Aubrya, dont je me propose actuellement de ne plus faire qu’une section du genre Houmiri, SUR LES GERANIACÉES ET LES LINACEES, 909 il y a dix étamines fertiles, dont cinq plus courtes, oppositipétales, et pas de staminodes. Le degré d'union des pièces de l’androcée est un fait très- ariable dans ce groupe. Jar décrit l'Aubrya comme ayant les élamines libres, et dans les échantillons du Musée des Colonies françaises, elles sont en effet telles, même dans le bouton. Les échantillons de M. G. Mann, dans l'herbier de Kew, ont, au con- traire, des élamines monadelphes, même après la chute de la corolle. Cependant il ne s’agit, il me semble, que d’une seule et même espèce. Son calice est gamosépale, imbriqué, et son disque est membraneux, d’une seule pièce, cupuliforme à la base, inéga- lement déchiqueté sur ses bords. Tels seront, dans le genre, les caractères de la section Aubrya, à laquelle appartiendra seul l'H. gabonensis, le Djouga des Gabonais. Sa drupe est assez grosse, à noyau fort dur, à lacunes balsamifères très-développées. Le calice est ordinairement gamosépale, avec cinq lobes géné- ralement obtus, plus ou moins profondément séparés, etimbriqués en quinconce. Celle disposition se voit dans la plupart des Æelleria de l'Amérique tropicale, et dans une plante de lherbier de L. C. Richard, que ce botaniste avait reconnue comme très- analogue au Fantanea quianensis. I en a la corelle, ordinaire- ment tordue, les élamines très-nombreuses, le disque et le gynécée. Aussi Richard Pavail-il nommé dans ses collections V'antaneoides ; ee nom peut être conservé comme titre d’une sec- tion. C’est encore son #antanea parviflora. Si nous lut compa- rons le V. guianensis, nous trouvons que celui-er a le bouton plus allongé et bien plus aigu, mais qu’en outre, son calice n’est pas imbriqué. C’est un tube court, à bord découpé en einq petites dents peu prononcées, distantes, trop peu développées pour arriver même à se toucher. Ce serait là le caractère des véritables #’an- lanea, représentant une section dans le genre Æoumirr. Chez eux, comme dans les Helleria, non-seulement les étamines sont très- nombreuses, très-inégales; mais encore on y voit s’atténuer, puis disparaitre ce caractère singulier des anthères qui seul peut actuel- x. (25 février 1873.) n 24 270 NOTES lement porter ies botanistes à faire des Humiriacées une famille distincte qui, dit-on, « antheris peculiaribus facile ab omnibus finitimis dienoscitur ». Cela n'est plus exact avec les Felleria, Vantanea et Vantaneoides. Dans le V. parviflora de Richard, le sommet du connectif conique est aplali, mais plus court que Îles loges. Dans le V. guianensis, il est bien plus étroit, bien plus court encore ; ce n’est plus qu’un petit apicule brunâtre, au som- met d’une anthère dont les loges bien développées n'ont plus rien de partieulier comme forme et comme situation. Elles n’ont plus, ainsi que le style, terminé par petite têle stigmatifère à peme lobée, rien qui les différencie des mêmes organes dans les Ixonan- thées. Les pétales sont très-souvent tordus dans les Houmirr. Les loges ovariennes, ordinairement au nombre de cinq, sont alterni- pétales, comme il arrive dans les Æugonia, Hebepetalum, Ixo- nanthes. Les ovules desceadants ont aussi le micropyle extérieur et supérieur. [ls sont presque collatéraux, ou bien ils se super- posent à peu près, par suite de l’élongation du funieule de l’un d'eux qui peut s’atrophier, disparaitre même totalement, absolu- ment encore comme dans les Zæxonanthes, les Erythroxæylon. La graine, l’aibumen et l'embryon sont identiques dans ces derniers et les Houmiri. Pour toutes ces raisons, dans les Houmiriées, série ou tribu des Linacées, d’ailleurs très-voisine des Hugoniées et Erythroxy- lées, je compte n'admettre qu'un genre, avec une quinzaine d'espèces, toutes américaines, sauf PE. gabonensis, et réparties en cinq sections à limites souvent peu tranchées, mais dont on voit, d’après ce qui précède, les principaux caractères diffé- rentiels : les Æoumiri vrais (Humiriwm), les Aubrya, Sacco- glottis, Vantaneoides et Vantanea. Comme conelasion de ce qui précède, voie le tableau des genres que nous nous proposons de conserver dans les deux familles, et comment nous comprendrons leur mode de groupement en séries : SUR LES GÉRANIACÉES ET LES LINACÉES. GERANIACEÆ. Il. Geranrec. Ill. Veuradec. IV. Balhisiee. V. Tropæolec. VI. Balsaminee. VII. Flœrkeee. VIII. Oxalidee. LINACEZ. IL ZLinee. [. Augoniee. IT, £rythroxzyleæ. IV. Houmirieæ. IL. Prebersteiniee. 1. Biebersteinia. 2. Geranium. 3. Erodium. k. Monsonia. 5. Pelargonium. 6. Neurada. 7. Grielum. 8. Balbisia. 9. Wendtia. 10. Rhynchotheca. 11. Viviania. 12. Tropæolum. 13. Impatiens, 14. Flœrkea. 15:10xalis: 16. Hypseocharis, 17. Averrhoa. 18? Dapania. 1. Linum. 2. Anisadenia. 3. Hugonia. h. Ochthocosmus. 5. Ixonanthes. 6. Erythroxylon. 7. Aneulophus. 8. Houmiri. 571 DESCRIPTION DE L'ARALIA TENUIFOLIA, DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE, Par M. PANCHER. Tronc droit, haut de 4 à © metres, large de 39 à 40 cent. ; écorce obscurément ochreuse, crevassée; cime large, plane, d’un vert pale. Rameaux cylindriques, à écorce cendrée, luisante, assez épaisse ; cicatrices des feuilles triangulaires. Feuilles éparses, digitées; pétiole long de 10 centimètres, grêle, horizontal, in- curvé au sommet; vaginelle semi-engainante, à marge entière, libre; sept à dix folioles inégales, les latérales plus petites, oblon- oues, longues de 15 à 25 will., larges de 6 à 40 mill., obtuses au sommet, atténuées à la base en pétiolules longs de 10 à 45 mill., ondulées, luisantes en dessus, coriaces, obliquement redressées, en entonnoir pendant une grande partie de leur durée, penni- nerviées, à nervures plus saillantes en dessus qu'en dessous. Ombelles terminales, composées, hémisphériques, déprimées ; diamètre de 12 à 15 cent.; rayons primaires réguliers, longs de 5 centimètres; secondaires et tertiaires variables ; ombellules irré- eulières; involacre et involueelles réduits à des bourrelcts irrégu- liers, minces, nuls à la base des ombelluies terminales, composées de einq à sept pédicelles grèles, longs de 1 cent., portant des fleurs blanches qui exhalent une forte odeur de miel. Calice obeonique, à tube adhérent à l’ovaire, à limbe très-court, dressé, avec cinq pe- tites dents punctiformes. Corolle à cinq pétales insérés sur la marge d'un disque concave, triangulaires, étalés ; nervure médiane inté- rieurementsaillante, surtout au sommet. Cinq filets subulés, insérés sur la marge du disque, alternes avec les pétales, portant chacun deux anthères biloculaires, opposées, insérées vers le sommet; ou dix anthères biloculaires, ovales, introrses sur cinq filets, à déhis- cence longitudinale, Ovaire infêre, à cinq loges uniovulées ; ovule 979 DESCRIPTION DE L'ARALIA TENUIFOLIA. 319 pendant. Cinq styles courts, arqués-étalés; stigmates simples. Drupe ovée (5 mill. sur 3), sillonnée, noire, couronnée par le limbe du calice et les styles ; cinq noyaux parcheminés. Cel arbre est commun dans les massifs des sols argilo-schis- teux de la Nouvelle-Calédonie, sur les bords de la mer, dans une zone de 4 kilomètres. Il ne frappe en rien les regards ; le bois en est blanc, mou, recherché par les insectes qui le détraisent promptement. Ces fleurs sont blanchätres, peu apparentes, et indiquées par l’affluence des insectes. Cette plante présente une particularité commune à beaucoup d'espèces de cette famille et à un certain nombre de végétaux ligneux de la Nouvelle-Calédonie, et qui la fera admettre dans les cultures. C’est la grande différence qui existe entre les feuilles des individus jeunes et celles des adultes. Les feuilles du premier âge, depuis la germination jusqu’à la hauteur d’un mètre et plus, pendant une période de deux années environ, sont composées de einq à sept folioles linéaires, dentelées, d’un vert très-clair, macu- lées de rose, d'une légèreté et d’une élégance peut-être uniques dans le règne végétal. Elles ont alliré l'attention de M. Weight, pendant un court séjour qu'il fit en Nouvelle-Calédonie. Il en emporta plusieurs plants qui supportèrent heureusement la tra- versée, et qui ne sont pas ceux qu'il prise le moins parmi les espèces très-nombreuses qu'il a récoltées dans son long voyage. On peut faire reproduire ces miniatures de feuilles. En coupant les tiges à quelques centimètres au-dessus des racines, lors- qu’elles commencent à proûuire des feuilles adultes, les Jeunes jets se développent avec ces petites feuilles. SOCIÈTÉ LINNÉENNE DE PARIS COMMUNICATIONS FAITES A LA SOCIÉTÉ. SÉANCE DU 22 MAI 1872. M. E. Burgau, — Notes inédites de Pavon, sur le Broussonetia papyrifera, — Dans l'herbier que M. Boissier a eu l’obligeance de me communiquer pour l'étude des Morées du Prodromus que j'active en ce moment, se trouvent des échantillons de Broussonetia papyrifera, tous cueillis par Pavon au Pérou, dans un jardin de Lima oùils étaient en fleurs en novembre et décembre. Ces échan- tillons n’ont rien de remarquable par eux-mêmes; mais ils sont accompagnés de quatre pages manuscrites et inédites de Pavon qui me paraissent offrir un certain intérêt, Pavon, bien qu'il connüt l'existence du Morus papyrifera L., et qu'il le cite comme étant devenu récemment le type du genre Papyrius de Lamarck, ne erut pas devoir ‘y rapporter l’arbre qu'il avait sous les veux. 11 fit de celui-ci un genre nouveau, qu’il nomma STROMADENDRUM, (les mots grecs ctpouz, élolfe, et dvd por, arbre, traduction liftérale du nom A4rbol de las Mantas donné par les Espagnois à cette espèce qu'ils ont apportée de Pile d’Otahiti, où les indigènes l’appelles £rante. Dans le manuscrit que nous avons sous les yeux, Pavon donne une longue description, et du genre Stromadendrum, et de l'espèce unique sur laquelle il le fonde, le S. cordifolium. Ces descriptions, qui font double emploi avec celles de Ventenat et de Lamarck, ren- ferment du reste plusieurs erreurs, et il n’est pas à regretter qu'elles soient restées inédites. I n’en est pas de même des quatre observations qui les suivent. La première, en latin, est relative à l'origine de l'arbre; les trois autres, en espagnol, traitent de l'emploi que les indigènes d’Ota- hili font de l'écorce de l’£rante pour la fabrication des étoffes dont SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS. 375 ils s’habillent. On possède plusieurs descriptions des procédés par lesquels on obtient le papier du Broussonetia papyrifera; la ma- nière-de préparer des étoffes avec l'écorce du même arbre étant beaucoup moins connue, les observations de Pavon me semblent mériter d’être publiées. En voici la traduction, faite avec le concours obligeant de M. Triana. Ogs. I. — Dans les jardins des 2. 2?. P. P. de la Bonne Mort et de N. D. de Arsana, à Lima, sont quatre arbres que j'ai vus, observés et décrits. L’un des chefs de notre expédition en a peint une figure d’après nature. Cette espèce a été apportée, par les Espagnols, de l’île d'Otahiti à Lima. OBs. I. — Les habitants de l’île d'Otahiti teignent en différentes cou- leurs des sortes de toiles qu'ils font avec cet arbre. Ils leur donnent plus ou moins de finesse et une longueur allant de 10 à 15 varas (1). J'en ai une assez fine et très-blanche, sans aucune teinture. Elle semble avoir été faite d’un seul morceau et elle à plus de 12 varas de long et à peu près 3 de large. Ces toiles sontemployées pour vêtir plus ou moins finement toutes les classes de personnes des deux sexes. On s’en couvre seulement le corps, en ceignant le tout de manière à former une robe longue. Os. HI, — La méthode employée par les Indiens d’Otahiti pour fabriquer les toiles de toutes sortes consiste à enlever, dans toute la lon- gueur de la tige de l'arbre et de ses gros rameaux, toutes les couches de l'écorce, y compris l’extérieure, jusqu’au corps ligneux. Ils nettoyent d’abord Ja partie verte de l’écorce en la raclant avec des coquilles jusqu’à ce qu'elle soit privée de toute sa couleur verte, qui est superficielle. Ces couches ou enveloppes sont mises à rouir dans de l’eau douce et y restent jusqu’à ce que toute la partie fibreuse réticulée soit bien macérée et blanchie. [ls ont préparé d'avance une poutre en bois long, en forme de madrier carré et poli sur les quatre faces et une massue à manche carré, couverte de raies parallèles qui vont en diminant. Lorsque l'écorce est bien brossée, lavée et blanchie, il détachent les couches l’une après l’autre, quand ils veulent faire des toiles fines, et quand ce n’est pas le cas, ils laissent unies trois ou quatre couches naturelles pour en faire une seule plus ordinaire et plus commune. Après, en frappant avec les (1) La vara est de trois pieds et demi. 376 SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS. massues dont nous avons parlé, sur la poutre préparée, ils joignent les uns avec les autres les morceaux pour former des toiles de différentes longueurs et largeurs. Le mucilage qui coule abondamment de ces couches en forme un seul corps dans lequel on ne peut distinguer les points de réunion. Lorsque ces opérations sont terminées, les toiles formées d’une seule couche portent l'empreinte des raies parallèles de la massue et imitent des toiles tissées sur le métier. Dans les toiles achevées qui sont com- posées de deux, trois ou quatre couches, on observe facilement que ces couches sont placées naturellement les unes sur les autres comme on les trouve sur le tronc et sur les rameaux de l'arbre. Quand la préparation des toiles est finie, et qu’elles sont encore très-humides, on les étale au soleil pour les faire sécher; après, on les plicet on leur donnele dernier coup de main pour les repasser et les calandrer, d'abord avec une co- quille très-jolie, qui se trouve dans les mers des îles d’Otahiti, et qui est une espèce de C’ypræa. Cette dernière opération terminée, on les conserve pour servir de vêtements aux personnes de toutes classes et des deux sexes, ainsi qu'aux enfants. Ces étoffes ou toiles ne sont autre chose que la partie réticulée plus ou moins fine qui recouvre tout l'arbre. Les premières csxches excentriques sont plus fines que les intérieures, qui vont jusqu'à la partie ligneuse de l'arbre. On observe dans ces toiles des paquets de filaments plus fins que des cheveux. Ons. IV. — Le Voyageur universel, tome XVI, page 280, dit que les toiles dont s’habillent les Indiens d'Otahiti sont fabriquées avec les écorces de trois arbres différents qu'on cultive avec beaucoup de soin : l’Arbol del Moräl, qu'ils nomment Aufa, dont on fait le papier de Chine, et quiest le Morus papyrifera où le genre nouvellement appelée en bo- tanique Papyrius; V'Arbre à pain (Arbo! del Pan), qu'ils appellent £uru et qui est du genre Artocarpus; enfin l’'Arbol de las Mantas, qu'ils nom- ment £rante. Il est évident que l’Arbol del Morâl est identique avec l’Arbol de las Mantas, et que l'erreur commise dans l'ouvrage cité dans cette dernière observation est ce qui à entrainé Pavon à faire un genre nouveau du Broussonetia des jardins de Lima. M. H. Burcon. — Sur le genre Gl@ospermum. — Ce genre de Violacées, proposé par MM. Planchon et Triana (in Ann. sc. nat. sér. 4, XVI, 198) pour une plante colombienne, a tout à SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS. 3771 fait le port, le feuillage et les fleurs des Alsodeia. Il n'y aurait done qu’une raison pour le séparer de ce dernier : c’est que son fruit est charnu (et indéhiscent ?). Ce caractère unique ne parait pas devoir suffire pour faire autre chose du Glæospermum qu'une section dans le genre A/sodeia, lequel se trouverait, par suite, constitué comme un genre tout à fait parallèle, le genre Guidonia (Casearia) qui renferme des espèces à fruit fout à fait see et d’au- tres à fruit bacciforme. MM. Bentham et Hooker, qui (Gen., 119, n. 13) ont adopté le genre Glæospermum, sans avoir été à même, à ce qu'il semble, de l’analyser, disent avoir vu de ce genre une espèce de Cayenne. Peut-être est-ce celle que nous avons nommée provisoirement dans l'herbier du Muséum G. Melinonianum et qui, avec des feuilles glabres, veinées, entières, ovales ou ellipli- ques-lancéolées, a des fruits bacciformes globuleux et renfermant des graines oblongues, un peu comprimées, enduites en dehors d’une couche visqueuse. Nous remarquons, à ce propos, que l'Alsodeia Gossypium, décriten 4847 par M.Tulasne (in Ann. se. nat., sér. k, 1847), est tout à fait un Glæospermum, quant aux feuilles, aux fleurs et au péricarpe ; car ce dernier, décrit eoinme capsulaire, a l'épaisseur, la consistance des péricarpes desséchés du G. Melinonianum, et parait également tout à fait indéhiscent. Autour des graines, lenduit visqueux, formé de cellules, serait done remplacé dans cette espèce par une couche de cellules déve- ioppées en poils. D'où le nom une section dite Lasiospermum à établir dans le genre. D'ailleurs, le nom générique Alsodeia, établi par Dupetit-Thouars (Hast. vég. des iles or. de P’Afr. austr., 55, t. 17,18), en 1806, est tont à fait récent, relativement aux syno- nymes de Pouvrage d'Aublet qui datent de 1775, et dont le premier publié, celui de Rinorea probablement (Guian., 235) devra être seul conservé. SEANCE DU 19 JUIN 1572. M. H. BazLon. — Sur l’antériorité de certains noms génériques. Goupnia, — Ce nom générique, adopté par tous, est de Schreber 318 SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS. (Gen., 1, 291) et date de 1789. Ici encore, Schreber avait été devancé par Aublet aux dépens duquel il a commis tant de lar- cins scientifiques. Mais il ne parait pas qu’il sût, cette fois, que le genre Ouratea, établi par Aublet (Guian., 1, 397, t. 159), en 1775, fût le même que son genre Gomphia; ce qui nous semble positif. Qu'on n’accorde pas la priorité au Jabotapita de Plumier (Gen., li, 32), quoiqu'il date de 1703, attendu que ce nom barbare n’a pas été adopté par le père de 11 nomenclature binaire, nous l’admettons parfaitement. Mais l'antériorité, à partir du temps de Linné, appartient certainement au nom de Ouratea. Le Sophis- leque de Commerson, que A. L. de Jussieu a publié en 1789, et qui s'applique à la fois, à ce qu'il nous semble, àun Gomphia et à un Ochna, date de la même époque que le nom de Schreber. Les autres synonymes, savoir : Cütorhynchus W., Correia VeLroz., Philomeda Nononu. (ex Dur.-Tn., Nov. gen. madag. (1806), Wolkensteinia Rec, sont postérieurs. Tous les Gomphia devront donc prendre le nom de Ouratea. SAMADERA. — C'esten 1791 seulement que GærTner (Fruct., I, 392, t. 159) a proposé ce nom. Il a pour synonymes : V’itmannia VanL (Symb., UE, 51,t. 60), qui date de 179% ; Niota Lamx (Z1L., t. 299), quiest de 1823 ; Biporeia Dur.-Tu. (Gen. nov. madag., 44), proposé en 1806, et enfin Samandura 1. (FL. zeyl., 202). Comme ce dernier date de 4747, il n’y a aucune raison pour ve pes le préférer à tous les autres. Tlonibium. — On ne savait pas, quand Ventenat a proposé ce nom en 1803 (PI. Malmais., 1. 27), qu'il était synonyme de Pombalia VanvELL. (Fasc. pl. cum nov. gen., 7, t. 1), qui date de 1771, etsurtout d'HybanthusJaco. (Amer., 77), qui estde 1763. De Can- dolle en effet conserve encore en 482%, dans le vol. 1 du Pro- dromus (p. 306, 311), ces deux genres comme distincts. Aujour- d’hui qu'il est bien établi que ce ne sont, tout au plus, que des sections d'un seul et même genre, il n’est pas possible non plus de ne pas appeler Æybanthus tous les Lonidium décrits par les SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS. 379 auteurs. En particulier, la célèbre plante qui donne le plus connu de [pécacuanhas faux et blancs d'Amérique, et qui paraît être, en même temps, l’Z. {pecacuanha, VI. calceolaria, VI. Ttubu, etc, devra prendre le nom d’Hybanthus Ipecacuanha. ALsopEla. — Ce genre est de Dupetit-Thouars, qui l’établit en 1806, dans son /Zist. des vég. rec. dans les îles austr. d'Afrique (p. 55). On ne peut donc préférer ce nom à tous ceux, qui sont synonymes, qu'avait proposés Aublet dès 1775 (Guian., 235, 239 ; Supp., 21), et dont le premier est le Rinorea, publié à la page 235 (t. 95) de son ouvrage. Nous nommerons donc Rinorea tous les 4/sodeia connus. A ce genre se rattacheront le Scyphel- landra Taw. et l’{mhofia Zoir. et Mor. SÉANCE DU 14 JUILLET 1873. M.G. Duraizzy. — Des épaississements cellulaires spermoder- miques des Cucurbitacées.— Les cellules épidermiques des graines d’un grand nombre de Cucurbitacées présentent des épaississements réguliers, sans analogues jusqu’icidans le règne végétal. Is se mon- trent sous forme de côtes longitudinales, espacées à intervalles à peu près égaux sur tout le pourtour de la cellule, et parallèles à son grand axe. Ces côtes se relient parfois à leurs extrémités et peuvent alors, ainsi que cela a lieu dans l’Echallium Elalerium, se séparer par suite de la résorption de la paroi interposée, en figurant des zig- zaos enchevêtrés les uns dans les autres. Les Cucumis, Cucurbita, Bryonia présentent des épaississements de même ordre, tout par- ticulièrement remarquables en ceci: e’est qu'ils se produisent par iniussusceplion dans l'épaisseur même de la membrane primaire, qui constitue seule ici la paroi cellulaire. Tout autres apparaissent les cellules épidermiques du spermoderme du Citrullus Colocyn- this. Leur membrane primaire est, à la vérité, relevée de côtes élargies à la partie profonde, effilées au contraire vers la super- ficie de la graine. Mais cette enveloppe primaire se double de couches secondaires qui, d'une manière infiniment plus nette 380 SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PARIS. que d'ordinaire, s’en différencient tout à la fois, par leur aspect, par leur structure, par leur accroissement, par leurs réactions chi- miques; d'où l’on peul conclure que la membrane primaire et les couches secondaires sont bien réellement deux formations dis- tinetes, indépendantes l’une de l’autre. M. H. Bacon. — Sur la culture et la floraison du vrai Jalap. — La plante qui donne le jalap tubéreux et que M. Bentham nomme £xogonium Purga, se cultive depuis quelques années dans nos jardins (de tubercules dus à M. D. Hanbury), et elle y a déjà fleuri plusieurs fois en plein air. Malheureusement, elle ne trouve pas dans notre elimat des conditions parfaitement favorables à leur floraison; car les fleurs s'ouvrent seulement au commen- cement de l'hiver, et l'épanouissement s'arrête si l’on n'abrite la plante contre les premières gelées, en même temps que les bran- ches aériennes se détruisent. Toutefois le développement des por- tions souterraines se fait assez complétement pour que l’on ait pu récolter des tubercules gros comme des navets de moyenne taille, Ces portions renflées, celles qui s’emploient en thérapeutique, sont des racines adventives hypertrophiées, et l’on rencontre parfois, sur les pieds cultivés chez nous, tous les intermédiaires entre ces racines renflées et tubériformes et des racines adventives ordi- naires, presque filiformes. Les anthères sont réellement exsertes dans cette plante, et ce qu'on a dit, dans beaucoup d'ouvrages classiques, de la coloration rosée de fa corolle n’est pas exact ; car la corolle est d’un pourpre violacé ou vineux foncé, La pre- mière dénomination connue de cette espèce est celle de Nuttall, qui date de février 1830; et comme il lui à donné à cette époque le nom d'£pomæa Jalapa, sil'on conserve comme bon le genre Exogonium, la plante au jalap vrai devra désormais porter le nom d'E. Jaiapa, qui devra être substitué à celui d’£. Purga. Wenderoth ne lui a appliqué que postérieurement, quoique dans la même année, le nom de Convolvulus Purga. FIN DU TOME DIXIÈME. TABLE DES PLANCHES RELATIVES AUX MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME, Planches, I, Il. Organographie des Smilax. IT. Organogénie florale des Nelumbo. IV. Anatomie des Smilax. V. Fruits et graines des Gyrostémonées. VI, Subularia monticolu. VIT. Anatomie des Smilax. VIII, IX. Spermoderme des Cucurbitacées. X. Picrella trifoliata. XI. Organographie des Garcinia. FIN DE LA TABLE DES PLANCRES, TABLE DES MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME, I. Traité du développement de la fleur et du fruit SAR — Nélum- Déesse ue CRÉOLE PALE II. De la signification morphologique de la vrille de la Vigne viergo, , par M. Duraruux LEO ST EPS OPEL BE LOU CM QORXELE DA MAUDIT OLANC 43 HIT Note sur. le Canotia. . ."0MN, PAL, AOADMENE LRU 8007 : IV. Sur un nouveau genre de Composées de la flore indigène de l'île de fa-Réunion, par M. E. J.. ne Conpemor. +... . . .henont À V. Note sur l’Atamisquea. . , . . . . CREER € VEMSurletsenre:Doberd. RS x. VIT. Description d'un nouveau genre de Tiliacées à fleurs oligostémones. MEPeSurlonPslonulon. ent Rte. M rats Noa PM NOTE SUR OR MIOSIaCAUS RE TT de 0 X1Surunrsenreide Crucifères périgynese en OT nn, XI. Note sur l'embryon du Curdamine pralensis. . . . . . . . . . .. TRS URI MPa IaQUe. NUE NA OPERA RE TR XIII. Observations sur les caractères de Ja formation ‘du liége dans les Dicotylédones, par M. N. W. P. Rauwenuorr. . . . , . . . . XNA Sur les) Saururopsis. M RP CALE UE : 2 . XV. Note sur le Rosa microphylla. XVI. Observations botaniques sur les Smilas, par M. E. Van DeRcoLME, XVII Surlenmouveau genre Mañtbe lie . à à: à: . XVIII, Sur le nom scientifique dUPRATTRRSAUVAGES AN. 7 + PA XIX. Note sur un cas d’apparente parthénogénèse, . . . . , . . . , . XX. Stirpes exolicæ novæ (suite) . . . . . . . ne Net XXI. Sur deux nouveaux genres apétales. . . : . . . . . . . ., no XXII. Nouvelles notes sur les Hamamélidées . . . . . . . . . . . . . XXII MSumlatpositiondes Chloranthacéest.«. 20. .. 211% 400 KXIMMSur estOuarar tbe PNR. DRE, CIRE . XX De, generenovonBICre Na Me AE Eu RO NE 882 TABLE DES FAMILLES ET DES GENRES. NAME. Nolesur de SSDiT END a 2h Un LU CL 0e MAR : XXVITI. Sur un nouveau genre polyandre de Ménispermacées, . . . . . XXVIEIT Suriunenouvelleforme/d'ovules set eur en MEME XXIX. Développement de la fleur des Sterculiées. .- - . . - . . : XXX. Études sur l’herbier du Gabon du Musée des colonies françaises (suite) PPS TON 0 CRE MOT nitro NON On RE OR TES PET EE XX XI Slirpeserotice noue (SUILO) PR Re ee ne Te RU XXXII. Nouvelles espèces de plantes de la Colombie, par M. A. Posana. XXXIII, Sur la sécrétion acide de quelques Droséracées. . . . . . . . XXX IV. NotesurlogenremMalsella/merte c'e MIE MM RM T Ie XXXV. Notes sur les MIAGE SG ES ee re XXXVI. Le cyathium de lEuphorbe..., par M. E. Ware à: Het Ho XXXVIT. Des épaississements cellulaires spermodermiques chez les Cucurbitacées, par M. Duraizzy. . . . . . . .. rs XXXVII. Sur le fruit d'une nouvelle Chlænacée. . . . . . , . . . . is Sirpes exolicæe noue (suite). MR Re ANOtES snrules BIXACÉCS ECC nn Deuxième étude sur les Mappiées. EU NT EPS PR EURE LEE EU ERA x] LE XLIT. Du genre Garcinia et de l’origine de la Gomme-gutte, par M. J, DE ne à LR PER A LAN USE pPU A LORE ER Es S 12 ue XLTIT- Observations sur les Rutacées el CS ACENE LV D'AR XLIV: Stinpes exolice novæl(suite)L}. et. FRAME... nn. XLV. Note sur l'organogénie de la fleur des espèces de Medicago, par MaLaiUrminto hope. Mitalobr tn re ER XLVI. Note sur l'hétérophyllie du Populus euphratica Quiv. (Garab des Livres saints et des Arabes), par M. P. AscmEnsoN, . . . . . . XLVIT. Sur deux genres de Monimiacées. . . . .., 4, 1.01 XLVITI. Sur le genre Danais Couuers., par M. E. J. pe Conpemox, . . XLIX. Notes sur les Géraniacées et les Linacées. PAIE L. Description de l’Arulia tenuifolia, de la Nouvelle- Calédonie, par M: Pace. : : 5 … tOrapnd so. LA ON céc ciruète LI. Société Linnéenne de Paris. — Séances de 1872, . FIN DE LA TABLE DES MÉMOIRES. 152 153 157 161 165 177 186 187 188 190 197 207 234 240 248 261 283 299 334 346 348 350 356 360 372 374 TABLE DES FAMILLES ET DES GENRES DONT IL EST TRAITÉ DANS CE VOLUME. Abatia, 245, 255. Armoracia, 104. Aberia, 251. Aruba, 317. Acioa, 244. Atamisquea, 28. Amborella, 354. Aubrya, 368. Amoreuxia, 259, Azara, 253. Amyris, 319. Balanites, 316. Andripetalum, 186. Balanops, 117, 337. Anthodiscus, 2441. Balbisia, 361. Aphærema, 255. Banara, 255. Aralia, 372. Belotia, 4 82. TABLE DES Bennettia, 250. Berrya, 240. Biebersteinia, 360. Bixacées, 248. Boronella, 302. Broussonelia, 374. Bryonia, 215. Buetlneria, 177. Cæsalpinia, 103. Calanticées, 256. Canarium, 341. Canotia, 18. Capparidacées, 165. Cardamine, 48. Cerdiopteris, 279. Carpodiptera, 180, 192. Casearia, 251. Cassia, 187. Cercidiphyllum, 432. Chlamydocarya, 276. Chlænacées, 234. Chloranthacées, 138. Cissus, 10. Citrullus, 218. Cleome, 165. Cochlearia, 401. Cochlospermum, 259. Codonocarpus, 159. Cola, 165. Columbia, 195. Comeurya, 239. Corchorus, 175, 190. Coriaria, 318. Corylopsis, 121. Corynocarpus, 264. Cratæra, 465. Crinodendron, 196. Cucumis, 214. Cucurbita, 214, 216. Cucurbilacées, 207, 379. Danais, 356. Dasylepis, 257. Davidia, 114. Dicoryphe, 123. Diplophractum, 195. Distylium, 129. Dobera, 31. Dovyalis, 251. Drimys, 335. Drosera, 487. Drosophyllum, 488. Dubouzelia, 196. Dutaillyea, 327. FAMILLES ET DES GENRES, Ecballium, 208, 233. Elæocarpus, 191. Erythrochiton, 306. Erythrophlæum, 105. Euadenia, 465. Euphorbia, 197, Eustigma, 129. Évodia, 326. Exogonium, 380. Flærkea, 362. Fothergilla, 427. Frappiera, 21, 24. Fropiera, 39. Gabila, 155. Garcinia, 283. Geijera, 324. Géraniacées, 360. Glæospermum, 376. Glycosmis, 319. Glyphæa, 175. Gomphia, 378. Gossypium, 174. Grandidiera, 250. Grisollea, 266, Guaiacumn, 313. Guarea, 410, Guidonia, 251. Gvrostemon, 159. Gyrostémoncées, 157. Hamamelidées, 120. Hamamelis, 123. Hedyosmum, 141. Heritiera, 464. Hibiscus, 174. Homaliées, 257. Honckenya, 183. Houmiri, 368. Houttuynia, 142. Hugonia, 364. Humirium, 370. Hybanthus, 378. Hypseocharis, 362. Iodes, 267. Ionidium, 378. Ipomæa, 380. Ixonanthes, 367. Lacistema, 256. Linacées, 360. Liquidambar, 134. Malvastrum, 189. Malvella, 488. Mappiées, 261. Marcgravia, 244. 389 8 TABLE DES FAMILLES ET DES GENRES. Marlea, 183. Matisia, 447. Maxwellia, 98. Medicago, 346. Megastigma, 331, Melodorum, 407. Miquelia, 262, 278. - Momordica, 218. Monimiacées, 350. Myrodia, 147. Nelumbo, 4, 8. Nemuaron, 351. Neuradées, 361. Norantea, 242, Nymphæa, 165. Ochthocosmus, 366. Oncoba, 249. Ostrearia, 131. Ouratea, 378. Oxymitra, 106. Papayées, 258. Paritium, 474. Patagua, 49. Pelea, 321. Peperomia, 440, Phelline, 331. Phytocrene, 281. Picrella, 449, Piparea, 252, Piper, 444. Pisonia, 185. Pleurandropsis, 305. Polyosma, 342. Populus, 348. Psiloxylon, 39. Pyrenacantha, 270. Quararibea, 146, 480. Raleighia, 255. Rawsonia, 257. Recchia, 42, Rheum, 246. Rhodoleia, 130. Rigiostachys, 42. Rinorea, 377, | Ropalocarpus, 406. Rutacées, 299. Ruyschia, 241. Salacia, 184. Samandura, 378. Sarcandra, 449. Sarcolæna, 177. Sarcostigma, 282. Saururopsis, 69. Saururus, 70. Sclerolæna, 234. Scolopia, 253. Sida, 174. Simaba, 317. Sindora, 404. Sloanea, 191. Smilax, 74. Solmsia, 34. Soulamea, 344. Spiræopsis, 452, Sterculia, 162, 474, 479. Sterculiées, 161, 165. Stromadendron, 374. Subularia, 35. Tagetes, 186. Teclea, 349. Ternstræmiacées, 238. Tetrathyrium, 429. | Tiliacées, 175, 190. | Toxosiphon, 311. Trichocladus, 428. Trichosanthes, 204. Trichospermum, 195, Triumfetta, 475. Trochetia, 108. Turnera, 246, 258. Vantanea, 369. | Vasivæa, 193. | Waltheria, 473. Weinmannia, 452. Zanthoxylum, 102, 324. ZLieridium, 303. | Zygogynum, 334. | Z'ygophyllées, 312. FIN DE LA TABLE DES FAMILLES. EE CS Paris. — Imprimerie de E, MARTINET, rue Mignon, 2, La Vandercolme del. er HOT ER RENAN A ATEN AAA 7 \ F1. Vandercotné del. «= Pierre sc. NÉLUMBÉES. Welumbo lutea Imp.A. Salmon à Paris. Pierre se. Ld. Vandercobrne &l. to) ; To Pre PHYTOLACCACÉES — GYROSTÉMONÉES A, Ficuer del. THIÉBAULT se. Fig, 4, 2. Gyrostemon ramulosus. -— Fig, 3, 1. pyramidalis. — Fig. 4. Didymotheca thesioides, CRUCIFÈRES — SUBULARIEES Faguet del, Thiebault se. Subularia monticola Ar. Br. Fr 6 ne ue 1e } AV: ki Peer ers F4 DAC : DUT (HAL DOTE TA WIFI TU à) HE y : AT NAN UN HTTEHN a x | HAN RAN EI EEE tent LE A 2e no un Ai ny IE PP ET TETE USINE OT / fai a RTE mp seems ee as a n ù / Lerre se: d. Vandercolme. del.- Ne] Imp. Becquet Paris Îv del n 11 Duta G rmoderme des Cucurbitacees. Spe / 4 F4 MATE RS D PIE D PT er el ga Imv.B ecquet Pari: . Dutaïlly del. derme des Cucurbitacees. )>pErmo Q i Prnxe RUTACÉES. — QUASSIÉES N d® 7 ns 3 Thiébault se. Picrella trifoliata. IMP. E, MARTINET: | 214 PO Li ET EN ' “ , ir ER vf / purs - NCA AL AC 1 n us © Qi ne ÉTAT TETE n = ee ae À 1 BEN COMME L ; CL l 1 VOLTEE" + E , i4 + VLér 1 JE LI d Tr s 3 > : 2 s# a ‘ * , 3 à - . . LS [à NAnNn ee DE nf De Lanessan et Faguet del. Pierre si U nus " À . (e TR à AC É202 se Ce Recceil, entièrement composé de travaux inédits relatifs à la botanique pure ou appliquée, paraît par livraisons de deux feuilles, avec planches. Le prix du volume pour Paris est de 15 francs. Chacun des volumes ! à X se vend séparément 15 francs. Prix des quatre premiers volumes réunis : 50 francs. S'adresser à M. BOURGEOIS, 5, rue de l’Ancienne-Comédie, à Paris, où à M. F. SAVY, 24, ruc Hautefeuille. OUVRAGES DU MÊME AUTEUR QUI SE TROUVENT A LA LIBRAIRIE VICTOR MASSON ET FILS, Iluce de l'École-de Médecine. Monographie de la famille des Aurantiacées. Thèse in-4, 1855. Des mouvements dans les organes sexuels des végétaux el dans les produits de ces organes. Thèse soutenue le 16 décembre 1856, in-4. Étude générale du groupe des Euphorbiacées. Paris, 1858, 1 vol. gr. in-8. avec atlas cartonné. Monographie des Buxacées et des Stylocérées, Paris, 1859, 1 vol. gr. in-8, avec planches. Recherches organogéniques sur la fleur femelle des Conifères. Mémoire présenté à l'Académie des sciences le 30 avril 1860. In-8, avec planches. Mémoire sur le développement du fruit des Morées. Lu à l'Académie des sciences le 7 janvier 1861. In-8, avec planche. Mémoire sur la symétrie ct lorganogénie florale des Marantées. Lu à l’Académie des sciences le 4 mars 1861. In-8, avec planche. Rechcrches sur l’organisation, le développement et l'anatomie des Caprifoliacées. In-8, avec planches. Premier et Deuxième Mémoires sur les Loranthacées. [n-8, avec planche. HISTOIRE DES PLANTES ILLUSTRÉ DE NOMBREUSES - FIGURES SUR BOIS Les quatre premiers volumes ont paru. Le fascicule 4 du volume V est sous presse. Paris. — Imprimerie de E. MARTINET, rue Mignon, 2. Na % DES RS 7 8738 nn