… 4 * * es ù LEP HT * or 11 Hat OU RS EE LR 0) LA VA ET : à - L 4 L | : MP ail , L "A h En PA de PORN ETIENNE Ul : R y A UN ( D: é Sin, . L ADANSONIA RECUEIL D'OBSERVATIONS BOTANIQUES || RÉDIGÉ Par le D' II. BAILLON — TOME ONZIÈME PARIS 5, RUE DE L'ANCIENNE-COMÉDIE ET CHEZ F. SAVY, 24, RUE HAUTEFEUILLE MARS 1873 — JUIN 1876 ADANSONIA RECUEIL D'OBSERVATIONS BOTANIQUES XI PARIS. — IMPRIMBRIE CE E. MARNTINET, RUE MIGNON. 2 ADANSONIA RECUEIL D'OBSERVATIONS BOTANIQUES RÉDIGE Par le ED EH. HAN ELON TOME ONZIÈME = OO PARIS 5, RUE DE L'ANCIENNE-COMÉDIE ET CHEZ F. SAVY, 77, BOULEVARD SAINT-GERMAIN MARS 1873 — JUIN 1876 | 11H08 «TA, + ur ENTRE OL LENEN EE ‘Où l'an MIS A0 AMAL D -NEONES ln D À nana ATHAT! RIM A TION ai au FN 1 à à 'AtAS CHA NTMPEUNS ff AM | rt 1 — 1600 ADANSONIA RECUEIL D’'OBSERVATIONS BOTANIQUES SUR D'EXISTENCE D'UN DOUBLE MODE D'ACCROINSEMENT DANS LE THALLE DU METZGERIA FURCATA Par M. &. DUTAILLY Licencié ès sciences naturelles, Ï La famille des Hépatiques, par la place précise qu’elle occupe entre les Algues, les Champignons et les Lichens d’une part, vé- gétaux amphigènes dont elle offre souvent, au moins en apparence (chez les Anfhoceros, par exemple), le mode de végétation, et les Mousses d'autre part, Cryptogames acrogènes qui, par leur sys- tème végétatif, conservent avec les Jungermannes des liens étroits de parenté; la famille des Hépatiques, disons-nous, est à coup sûr l’une des plus intéressantes du règne végétal. Il n’est guère en effet, au point de vue général, d'étude plus instructive, plus riche en faits que celle de ces familles de transi- Uon, sorte de pont jeté entre d’autres groupes qui semblent fort éloignés au premier abord. XI. (16 avril 1873.) 1 2 SUR L'EXISTENCE D'UN DOUBLE MODE D ARCCOISSEMENT Et si l’on réfléchit que, dans certains {types intermédiaires, ces familles présentent fréquemment juxtaposés les caractères des différents groupes qu’elles réunissent, ne peut-on point, avant tout examen et sans trop de présomption, penser, en s’en tenant à la famille des Hépatiques, que le double accroissement des Am- phigènes et des Acrogènes, à la fois régulier et indéfini, doit se trouver réalisé dans une ou plusieurs Hépatiques placées à la limite exacte entre les Cryptogames amphigènes et les Cryptogames acrogènes, confinant aux uns et aux autres? C’est en prenant cette idée comme point de départ, que nous nous sommes demandé de quelle nature était l'accroissement du thalle du Metzgeria furcata Raddi (Jungermannia furcata Linn.), s'il était en totalité celui des plantes acrogènes, ou bien s’il ne procédait point encore à un degré quelconque de celui des Amphigènes. Il Cette petite Hépatique que lon rencontre fort communément sur les troncs d'arbres, parmi les Mousses, se présente à l’état adulte sous forme d’une mince bandeletie plusieurs fois bifurquée, parcourue d’une extrémité à l’autre par une nervure divisée en autant de branches qu'il y a de bifurcations, et proéminant princi- palement à la face inférieure du thalle. De chaque côté de cette nervure, la plante s'étale en une expansion membraneuse d’un vert clair, à bords entiers, d’une largeur variable suivant l'âge du végétal, et constituée par des cellules irrégulièrement polygo- nales, disposées en une couche unique, ce qui rend facile l'étude de leur production. Ces éléments paraissent, à l’âge adulte, entre- mêlés sans ordre et sans qu'aucune loi ait présidé à leurs cloison- nements successifs. Chacune des bifureations s’arrondit en forme de spatule, tandis que l'extrémité unique, par laquelle le thalle a débuté à sa sortie de la spore lors de la germination, s’atténue au contraire en une pointe assez fine, constituée par quatre cellules dont les deux mé- DANS LE THALLE DU METZGERIA FURCATA. 5) dianes, plus allongées que les autres, représentent la portion la plus âgée de la nervure. On le voit, cette nervure s’est dessinée de prime abord, au début même de la germination; et, fait curieux, que le thalle se montre à peine long de + de millimètre, ou qu'il ait atteint tout le TT développement dont il est susceptible, cette nervure, examinée à la superficie de la plante, sans pénétrer, bien entendu, dans les détails internes de son organisation, s'offre partout réduite à deux séries linéaires de cellules ayant toutes mêmes proportions et même di- rection d’une extrémité à l’autre. Je me trompe, cela n’est abso- lument vrai que durant la jeunesse du thalle. A cette époque, aussi bien à la face inférieure qu'à la face supérieure, la nervure se montre ainsi constituée. Mais vienne le temps où paraissent les premières bifurcations, et l’on verra ces mêmes rangées linéaires se subdiviser à leur tour, à la face inférieure seulement, chacune en deux nouvelles séries; d’où, en définitive, quatre rangées de cellules qui vont donner insertion à un grand nombre de poils radicellaires, devenus nécessaires à la nutrition de la plante. En outre, aux points mêmes où la tige se bilurque, la nervure pré- sente généralement aussi quatre rangées de cellules, sur une face comme sur l’autre, grâce aux phénomènes intimes de division cel- lulaire qui s’accomplissent pour la production de Ja bifurcation. Si maintenant, quittant la superficie du thalle, nous cherchons au moyen de coupes longitudinales et transversales à nous rendre un compte au moins sommaire de sa structure, nous reconnai- trons facilement que l’organisation de la nervure diffère totalement de celle des lames membraneuses latérales. En effet, tandis que celles-ci ne se composent que d’une seule couche de cellules, la nervure offre par contre, dans larrangement réciproque de se éléments, une complication d’autant plus prononcée qu’on observe la plante à un âge plus avancé. Les figures À, 4, 7 et A0 de la planche IT, qui représentent des coupes transversales de nervures à différentes époques, donnent une idée très-nette de cette com- plication graduelle. Nous n’entrons point pour le moment dans {| SUR L'EXISTENCE D'UN DOUBLE MODE D ACCROISSEMENT plus de détails ; il nous suffit de faire remarquer ce que d’ailleurs l'œil le moins exercé peut saisir de prime abord : c'est que, dans chacune de ces figures, la distribution des cellules, quel qu’en soit le nombre, apparaît manifestement régulière, et par conséquent soumise à un accroissement régulier. Ces éléments différent d’ailleurs des cellules superficielles de la aervure par leur calibre de deux à quatre fois plus étroit et leurs parois notablement plus épaissies. Utilisant les quelques notions sénérales qui précèdent, nous nous demanderons, en précisant davantage : Quelle différence existe-t-il entre l'accroissement de la nervure et celui des lames membraneuses latérales? Appartien- nent-ils, l’un à l'accroissement acrogène, l’autre à l'accroissement amphigène ? Quelles lois président au développement des éléments de la nervure, en opposition avee celles qui régissent les cloison- nements cellulaires d'où dérivent les expansions latérales du (halle ? III Nous débuterons par l'étude de l'accroissement de ces dernières. Disons-le tout d’abord, de ce côté la tâche nous sera légère. Dans un excellent mémoire, publié en 1863, dans le Journal de Botanique de Pringsheim (1), M. L. Kny a résolu cette question de Ja manière la plus complète. Nous ne saurions trop louer le soin minutieux qu'il a mis à décrire le mode de formation des bifurcations et les sectionnements cellulaires qui s'effectuent à l'extrémité de ces dernières, sectionnements qui aboutissent à l'élongalion et à l'élargissement du thalle. Nous n'aurons guère qu'à revenir le plus brièvement possible sur les faits constatés par cet observateur, en nous arrêtant uniquement sur ceux qu'il nous importera plus spécialement de mettre en lumière. Les figures 1 à 8 de notre planche I, relatives à cet accroisse- ment superficiel, n’apporteront, nous tenons encore à le recon- (1) Beitrage zur Entwickelungsgeschichte der laubigen Lebermoose, von Dr. L. Kuy. DANS LE THALLE DU METZGERIA FURCATA. 0) naître, aucune donnée nouvelle sur les différents cloisonnements qui se produisent pour donner naissance aux expansions latérales. Il nous a toutefois semblé utile de les reproduire, parce qu'elles représentent à leur début les faits que M. L. Kny avait plus parti- culièrement retracés dans leur plus grand développement. En effet, tandis que ee botaniste étudie à l'extrémité d’un thalle adulte toutes les modifications qui peuvent s'y passer, nous avons pu les saisir à leur début, alors que le jeune thalle n’était encore qu’à l’état d'innovation, alors même que cette innovation, à son tout premier âge, se présentait constituée par une cellule unique; ct, cloison par cloison, nous avons assisté aux premiers développe- ments de la plantule. Nous le répétons avec insistance : cette étude n’a fait que confirmer les travaux de M. Kny, et c’est à lui que revient tout le mérite de la détermination exacte de l’acerois- sement superficiel du Mefzgeria furcata. Lorsque l’on examine attentivement et côte à côte un thalle adulte, plusieurs fois bifurqué, et un thalle jeune, long de 2 à 10 millimetres, on est frappé de ce fait que les bords da premier étant parfaitement droits et réguliers, ceux du second présentent généralement, de distance en distance, sans aucune symétrie d’ailleurs, de petites excroissances en forme de palettes, de tailles variables, et qui se différencient, au premier coup d'œil, des bifur cations en ce que la nervure du thalle ne se divise point à leur niveau pour leur envoyer un rameau, comme elle le fait toujours pour les Difurcations. Leur extrémité adhérente, réduite à quatre cellules, n'a d’ailleurs aucune ressemblance avec la base élargie. solidement implantée, qui réunit les bifurcations au thalle. Ces bourgeons ont reçu le nom d'innovations ; dès qu'ils auront atteint des dimensions suffisantes, ils se sépareront de la plante mère à la façon des bulbilles des végétanx supérieurs, pour vivre à leur tour d’une manière indépendante. A son début, l'innovation est représentée par une utricule unique marginale (pl. I, fig. 1), qui se renfle et s'accroît de telle sorte qu’elle proémine légèrement en dehors du thalle. Bientôt, Ü SUR L EXISTENCE D'UN DOUBLE MODE D 'ACCROISSEMENT et même longtemps avant que l’utricule ait triplé de volume, il s’y dessine une double eloison en forme d'Y (pl. F, fig. 2), qui la partage en trois autres, dont deux inféro-latérales et la troisième supérieure. Il est probable que la cellule-mère s’est sectionnée tout d’abord en deux parties par une simple cloison oblique, et que le second jambage de cette espèce d'Y ne s’est constitué que postérieurement à l’autre. Nous devons dire cependant que nous ne les avons jamais vus se présenter que tous deux réunis. Quoi qu'il en soit, peu après, les deux cellules inféro-latérales se subdivisent à leur tour chacune en deux nouvelles cellules (pl. L, fig. 3), et l’on se trouve alors en présence de cinq cellules : deux inférieures, que nous désignerons par les lettres O et 0", deux latérales que nous appellerons A et B, et une supérieure, de forme triangulaire. De ces cinq cellules, les deux inférieures, 0 et O', représentent les deux premiers éléments de cette nervure que nous avons décrite dans le thalle adulte comme formée de deux séries linéaires de cellules. Elles demeureront désormais telles que vient de les constituer ce mode de cloisonnement peu compliqué. Il en est de même des cellules A et B; ce sont les deux premiers représentants des expansions membraneuses laté- rales et les seuls qui se produiront à ce niveau. Nous relrouvons d’ailleurs dans ces quatre cellules O et 0", A et B, celles en nombre égal que nous avons décrites à l'extrémité du thalle adulte et qui se sont formées primitivement lors de la germination de la spore. Que la cellule terminale triangulaire (pl. [, fig. à) devienne le siége de cloisonnements identiques, comme résultat définitif à ceux que nous venons de voir s'effectuer dans la cellule primitive de l'innovation (cloisonnements que représentent pas à pas les tigures 4, M, N, et 5, pl. D, et il en résultera cinq nouveaux élé- ments dont les deux moyens (pl. IL, fig. 5), 0? et OŸ, se présentent en prolongement des cellules O et O, et par conséquent concou- rent à l’élongation de la nervure, tandis que les deux utricules = DANS LE THALLE DU METZGERIA FURCATA. 1 Cet D sont destinées à produire l’agrandissement des ailes mem braneuses du thalle. On comprendra facilement comment le même phénomène se reproduisant dans la cellule R d’abord (pl. E, fig. 5), puis se répé- tant un nombre illimité de fois, le thalle doit s’allonger peu à peu en se présentant constitué comme il suit : 1° Une nervure médiane formée superficiellement de deux rangées de cellules accolées ; 2 des James latérales fort étroites, puisqu'elles résultent du dé- veloppenient, suivant la largeur, d’une cellule unique de chaque côté de Ja nervure. Un semblable accroissement, d’une régularité si parfaite et si absolue, se trouve parfois réalisé dans certaines innovations presque complétement dépourvues de chlorophylle, douées conséquemment d’une vie peu active et qui se désséche- ront de bonne heure, sans pouvoir jamais atteindre à l'état adulte. Quant aux innovations normales, elles offrent un tout autre déve- loppement des ailes membraneuses. Nous y retrouvons, à la vé- rité, la nervure constituée par deux rangées cellulaires, telle que nous la décrivions plus haut et telle aussi que les figures 7 et 8 (pl. 1) la représentent. Au contraire, de chaque côté, les utricules se sont peu à peu mullipliées. S'il est exact de dire qu’à la base de toute innovation, il ne s’en trouve qu'une de part et d'autre, il faut également reconnaitre que ce mode de développement s’altère ou plutôt se complique rapidement. Le thalle s’élargit en effet, et l’on peut alors compter deux, trois, quatre, et jusqu’à vingt cel- lules de chaque côté de la nervure. Il faut donc qu’au mode d’accroissement décrit plus haut vienne s’en surajouter un autre qui permette l’élargissement indéfini des lames vertes latérales. La fig. 6 (pl. 1) nous en offre l'exemple le plus simple possible. L'innovation qu'elle représente diffère à peine de celle de la figure 5 (pl. 1). On peut voir cependant que la cellule C de cette dernière se trouve, dans la figure 6, subdi- visée en deux autres C/ et C”, par une cloison perpendiculaire à la nervure. On trouve une modification de même ordre dans la figure 7 (pl. [), relativement aux cellules D’ et D", formées aux 8 SUR L'EXISTENCE D'UN DOUBLE MODE D ACCROISSEMENT dépens d’un élément simple primitivement, la cellule D des fi- cures 5 et 6 (pl. 1). Voilà donc un premier mode de multiplication cellulaire, en dehors de ceux que nous analysions il y a un instant. Il en est un autre d’un emploi plus fréquent encore. Fa figure 8 (pl. D) en reproduit un exemple des plus démonstratifs. En effet, si l’on compare cette figure à la figure 7 (pl. 1), on verra que tandis que dans la seconde les cellules constituantes de la ner- vure Of et O ne présentent latéralement que les utricules E et F, dans la première elles en offrent quatre : E/ et F, F'et F”, qui résultent de la division des cellules E et F par une cloison paral- lèle à la nervure, cette fois. Si le thalle doit s'élargir encore da- vantage, il se formera successivement une, deux, trois, ete... cloisons nouvelles au milieu de la cellule marginale, de dedans en dehors, cloisons encore parallèles à la nervure. Ainsi donc, el M. L. Kny l'a fort bien indiqué, l'élargissement des portions laté- rales du thalle s'opère par des cloisonnements tantôt parallèles, tantôt perpendiculaires à la nervure. Et comme ces deux modes de segmentation ne sont soumis à aucune régularité, comme l’un d'eux fait souvent défaut dans une étendue plus ou moins consi- dérable, on est forcé d'admettre que les expansions présentent un accroissement complétement abandonné au hasard. Aussi doit-on reconnaître que, de ce côté au moins, le Metzgeria furcata Uent encore et bien réellement aux Cryptogames amphigènes. IV Tandis que les eloisonnements cellulaires que nous venons de décrire se passent à la superficie du thalle, d’autres s’accomplis- sent dans son intérieur ou plutôt dans l’intérieur de Îa nervure, qui seule, nous le savons, prend un accroissement en épaisseur. Dans le chapitre qui précède, nous avons suivi le développement superliciel de l’innovation dès sa première apparition, et nous l'avons montré s’effectuant graduellement, régulier pour la ner- DANS LE THALLE DU METZGERIA FURCATA. 9 vure, indéfini pour les portions latérales du thalle : nous tiendrons, dans l’étude du développement de la nervure suivant l’épaisseur, une marche analogue, et nous passerons successivement en revue les différents degrés de complication de celte nervure, en débu- tant par les simples. Est-il bien nécessaire de le dire? I ne s’agit point ici de l'un de ces modes d’accroissement que l’on puisse en quoi que ce soit comparer à celui des végétaux supérieurs chez lesquels on voit des faisceaux, formés à différentes reprises, venir s'ajouter aux fais- ceaux préexistants et concourir à l’augmentation de volume de la tige. Tandis que chez ces derniers végétaux, c’est à la partie in- férieure du trone qu'il faut aller chercher les dimensions les plus considérables, chez le Mefzgeria furcata, au contraire, c’est au voisinage de l'extrémité des bifurcations que l’on trouve l’accrois- sement le plus compliqué. Dans les portions primitivement for- mées se montre la structure la plus élémentaire. A ce fait il convient d’assigner une double cause : c’est que d’abord tout le travail cellulaire qui doit aboutir à l’épaississement de la nervure en un point donné s’accomplit d’un seul jet, pour ainsi dire. À peine cette dernière s’est-elle, dans la cellule trian- oulaire du thalle, accusée par les deux cellules qui la caractérisent superficiellement, qu’elle se montre à l’intérieur tout aussi com- pliquée qu’elle le sera plus tard. En outre, le petit nombre d’élé- ments que présente la nervure à l'extrémité par laquelle a débuté le thalle, s'explique facilement si lon songe qu'à l’époque où ils se sont produits, l'innovation, dépourvue de radicelles, ne com- muniquant d’ailleurs avec la plante-mère que par une sorte de pédoneule étroit, ne trouvait que difficilement les matériaux néces- saires à son développement. Plus tard, les éléments se multiplient au contraire; la nervure s’épaissit quand, par l'intermédiaire de poils radicellaires innombrables, la nourriture a pu affluer et donner à la végétation une plus vigoureuse impulsion. Partant de là, si l’on fait à travers le thalle de minces sections transversales, en remontant peu à peu de l'extrémité opposée aux 10 sur L'EXISTENCE D'UN DOUBLE MODE D'ACCROISSEMENT bifurealions jusqu'à ces dernières, on se trouvera successivement en présence de modes de cloisonnements de plus en plus compli- qués. L'accroissement interne de là nervure révèle-t-il une régu- larité égale à celle que nous avons vue présider à son accroisse- ment superficiel? Telle est maintenant la question que nous allons nous efforcer de résoudre. Cette fois, M. L. Kny nous a laissé le champ libre et large- ment ouvert. Peut-être le but de ses recherches le portait-il d’un autre côté, et l'accroissement en épaisseur de la nervure n’était-1l pour Jui que de mince importance. Il n’en est pas moins vrai que. dans son mémoire, à côté de l'étude si approfondie du développe- ment des lames membraneuses, celle de l’épaississement de la nervure est demeurée dans l'ombre, à peine ébauchée. I lui con- sacre, en effet, une figure unique entre beaucoup d’autres. Re- présentant une section longitudinale de la nervure, celte figure ne peut jeter aucune lumière sur l'arrangement réciproque de la tota- lité des éléments qui la constituent, puisqu'elle n’en montre qu’une quantité restreinte. Qui pourrait, d’après une coupe longitudinale, déterminer le nombre, la distribution symétrique des faisceaux lbro-vaseulaires d’une tige de Dicotylédon? Or, toutes proportions gardées, dans celte étroite nervure du Âetzgeria furcata, chaque cellule a l'importance d’un faisceau fibro-vasculaire de Dicotylé- don ; c’est done, encore une fois, à la coupe transversale seule du thalle que nous devons nous adresser, car elle seule peut nous apporter des renseignements précis sur le sujet qui nous oceupe. Si l’on fait une mince section transversale à travers une innova- tion étiolée, un peu au-dessus de son point d’adhérence au thalle, on Sassurera que presque toujours il ne s’est produit aucune segmentation intérieure, et que les cellules de la nervure ne se distinguent même en rien des utricules latérales (pl. EF, fig. 9). Une section analogue prise au même niveau, à travers une inno- valion vigoureuse, montre les deux cellules de la nervure subdi- visées par une cloison médiane (pl. I, fig. 10). De ces quatre cellules, deux regardent la face supérieure, les cellules M et N. DANS LE THALLE DU METZGERIA FURCATA. {1 I n’en sera plus question, ear elles ne subiront désormais aucune espèce de modification. Nous les retrouvons elfectivement, telles que nous venons de les décrire, dans les figures 10, 14, 12 (pl. D) et dans toutes celles de la planche IE Quant aux deux cellules inférieures, quelle que soit d'ailleurs la cause qui de préférence sollicite leur dédoublement, elles vont, mais successivement, en cénéral, se cloisonner toutes deux par leur milieu (pl. EL, fig. 44 et 12). Les deux cellules primitives de la nervure ont ainsi donné naissance à six autres, superposées deux à deux en trois plans distincts : 1° un plan supérieur définitivement constitué; 2° un plan inférieur dont les deux éléments se subdivisent plus tard (pl. IE, fig. 5 à 10) pour fournir insertion à de nombreuses radi- celles ; 5° un plan moyen qui seul dorénavant va nous occuper. Les deux cellules primitivement placées côte à côte qui le com- posent, empièlent bientôt un peu l’une sur Pautre (pl. E, fig. 12). Cette tendance s'accentue de plus en plus; elles finissent par se croiser et par chevaucher en quelque sorte (pl. I, fig. 4). C’est alors que vers le milieu de chacune d'elles se produit une cloison. La figure 2 (pl. 41) ne présente qu’une cellule cloisonnée. La figure 3 (pl. Il) les montre toutes deux segmentées, La couche cellulaire médiane compte ainsi quatre cellules dont les deux moyennes finissent par se superposer complétement l’une à l’autre, par suite de leur élongation (pl. IF, fig. 8). Bientôt ces deux cel- lules, que nous appellerons B et b, se sectionnent à leur tour cha- eune en deux nouveaux éléments (pl. Il, fig. 4), de sorte que si l'on compare la figure 4 avec la figure 4 (pl. H), on verra que la cellule À de la figure 1 a donné naissance aux cellules À, B, €, de la figure 4, et que pareiïllement la cellule a de la première de ces figures a produit les éléments a, b, ce, de la seconde. Établissons une comparaison de même ordre entre la figure 4 et la figure 10 (pl. IP). Celle-ci, qui représente le degré de com- plication le plus élevé que nous ayons rencontré, ne diffère cepen- dant de la figure 4 que par des modifications de mirime impor- tance. En effet, la couche cellulaire moyenne de la nervure qui, 12 SUR L'EXISTENCE D'UN DOUBLE MODE D'ACCROISSEMENT dans la figure 10, se trouve représentée par quatre files de cellules, iles perpendiculaires à la surface du thalle, l’est, dans la figure 4, par les rudiments de ces mêmes rangées cellulaires. Nous pou- vons, sur cette simple observation, présumer que les dix-sept cellules moyennes de la nervure représentée dans la figure 10 résulteront de cloisonnements réguliers s’opérant dans les six utricules de la couche moyenne de l’autre figure. C’est, en effet, ce qui a lieu : les figures 5, 6, 7, 8, 9 (pl. I) ne sont que les degrés divers par lesquels passe la nervure avant d'arriver à l’épaississement parfait tel que le représente la figure 40. Les cloisons qui dans la cellule primitive A (pl. IE, fig. L) ont donné successivement naissance aux Cellules A, B, C, se sont pro- duites de dehors en dedans; nous allons voir de nouvelles subdi- visions se former dans ces trois cellules avec une égale symétrie, el toujours de dehors en dedans. C’est ainsi que la Agure 5 nous montre la cellule A de la figure 4 partagée en deux autres : les cellules Af et A?, tandis que les cellules B et C demeurent com- plétement simples. Dans la figure 7, la cellule B s’est dédoublée à son tour en deux éléments B! et B?. La cellule C, seule cette fois, reste telle qu’elle était dans la figure 4. La figure 6 repré- sente Ja coupe d’une nervure à peine différente. La cellule À ne s’est point scindée en deux autres, comme cela s’effectuait dans la figure précédente. Mais, à ses dimensions exagérées, on recon- nail facilement qu'il n’y a là qu'une simple anomalie; au lieu de se cloisonner, elle s’est élargie outre mesure. Nous pourrions entrer dans des explications analogues relative- ment aux figures 8, 9 et 10. Mais outre que cela nous entrainerait trop loin, nous sommes certain que la distribution, dans ces trois dessins, des lettres désignant les cellules et leur mode de groupe- ment, distribution identique avec celle des figures précédentes, suf- fira pour expliquer très-clairement la provenance de chacune d'elles. Ainsi, pour ne citer qu’un exemple et le plus compliqué des trois, on reconnait à première vue que, dans la figure 40, les DANS LE THALLE DU METZGERIA FURCATA,. 13 trois cellules At, A?, A, les trois cellules B!, B?, B°, les deux cellules C! et C?, proviennent respectivenient de cloisonnements effectués dans chacune des cellules A, B, C, de la figure 4, etc. Ce que nous tenons principalement à faire ressortir des faits qui précèdent, c’est la symétrie remarquable avec laquelle se produi- sent les eloisonnements, de dehors en dedans. C’est de dehors en dedans, en effet, nous venons de le dire, que la cellule À de la figure À s’est, en premier lieu, segmentée en trois éléments, les cellules A, B, C, de la figure 4; c’est encore de dehcrs en dedans que ces trois cellules se sont partagées en cinq autres dans la figure 7, dans laquelle lutrieule C, la plus interne des trois, n’est pas encore subdivisée; c’est enfin par suite du même mode de eloisonnement que, dans la figure 10, où la cellule A de la figure 4 se trouve cette fois remplacée par trois nouveaux éléments, la cel- lule C de la figure 4 apparaît elle-même divisée par une cloison en deux éléments Cl et C?. En somme, il se passe là un accroisse- ment en épaisseur bien défini, un véritable accroissement centri- pète. Tous les éléments se groupent dans un ordre évident; et s’il est exact d'affirmer, comme nous le faisions plus haut, que l’ac- croissement de ses expansions latérales rapproche le Metzgeria furcata des amphigènes, il n’est pas moins juste de dire que l’ac- croissement de sa nervure, bien que tout spécial, l’en éloigne et suffit par contre pour placer cette Hépatique à côté des Crypto- games acrogènes. Nous avons, et à dessein, laissé de côté, sauf dans un seul cas, les anomalies de structure ; bien qu’assez fréquentes, elles n’ont en effet aucune importance. Il est toujours aisé de les expliquer et de découvrir l’élément même qui, par une multiplication exagérée ou, plus souvent encore, par défaut de cloisonnement, doit être regardé comme la cause première de cette anomalie. Nous terminerons en appelant l’attention sur un fait simple et pourtant bien inexplicable dans sa simplicité. Quoi de plus curieux, en effet, que de voir deux éléments, les cellules O et À de la figure 3 (pl. D), nés l’un à côté de l’autre des subdivisions d’une 1/4 SUR L'EXISTENCE D'UN DOUBLE MODE D'ACCROISSEMENT, ETC. même ulricule, semblables en tout point par leur contenu, par leurs formes, devenir le siége par subdivisions successives, l’un, d'un accroissement superficiel, irrégulier, qui produit l’expansion membraneuse et rapproche la plante des Amphigènes ; l’autre, d'un mode de cloisonnement défini, qui donne naissance à la ner- vure et rapproche le Mefzgeria furcata des Acrogènes? SUR LES KRAMERITA ET LEUR SYMÉTRIE FLORALE Les fleurs des Krameria ressemblent beaucoup à celles de cer- taines Légumineuses-Cæsalpinices ; elles différent beaucoup de celles des véritables Polygalacées, famille à laquelle on rapporte généralement le £enre Xrameria, comme type exceptionnel, il est vrai. Si l'on songe d’ailleurs qu'il y a un Ærameria à feuilles composées, comme celles des Légumineuses, on comprend les hésitations des botanistes qui voudraient s’arrêter à une décision dûment motivée. Aussi avons-nous voulu faire une étude atlentive des fleurs de tous les Ærameria conservés dans nos herbiers, établir exactement leur symétrie florale; et nous avons même été assez heureux pour pouvoir suivre presque complétement l’orga- nogénie d’une espèce mexicaine de ce genre. Les fleurs les plus compliquées qu’il nous ait été donné de voir dans ce genre sont aussi celles d’une espèce mexicaine; elles appartenaient à des échantillons en bon état de la plante que Îles botanistes américains ontnommée Æ. lanceolata, et dans laquelle je ne vois aucune différence spécifique avec le Æ. secundiflora Sess. et Moc., décrit pour la première fois par De Candolle. Elles avaient cinq sépales imbriqués, dont deux postérieurs, deux laté - raux et un antérieur ; Lrois pétales rejetés du côté postérieur, dont un médian et deux latéraux, plus, en avant, les deux lames épaisses, obtuses et charnues, qu’on a décrites comme des pétales antérieurs ; enfin cinq étamines dont une médiane, et deux de chaque côté de celle-ci. Le gynécée avait un ovaire uniloculaire, à placenta pos- térieur portant deux ovules. Quelles étaient dans chaque verticille floral les relations des diverses parties entre elles? Les sépales étaient imbriqués et inégaux. Le plus grand, l’antérieur, était tout 16 SUR LES KRAMERIA à fait recouvrant, el ses deux bords enveloppaient les sépales latéraux. Quant aux postérieurs, leurs rapports éfaient sujets à varier; toutefois, le plus ordinairement l'un d'eux était le plus intérieur de tous; et l’autre, qui le recouvrait du côté de l'axe, avait le plus souvent son autre bord recouvert par le sépale latéral correspondant. Les pétales étaient tous unis entre eux dans une assez grande étendue, par une sorte de support commun, et le médian était recouvert par les deux latéraux. Quant aux étamines, elles avaient aussi un long support commun; après quoi leurs filets devenaient libres. Les principales modifications qui se pro- duisent sur la corolle et l’androcée de celte espèce, c’est que la pièce médiane vienne à manquer, soit dans l’une, soit dans l’autre ; il n'y a alors que deux pétales latéraux ou deux paires latérales d'étamines ; le reste de la symétrie florale n’étant point altéré. L'espèce qui ressemble le plus à celle-ci par la disposition de ses organes flcraux, mais qui en diffère en même temps le plus par ceux de la végétation, est le Æ. cytisoides Cav. (Icon., IV, 190), espèce à feuilles souvent composées, dont on peut pour- suivre très-loin l'étude sur d'excellents échantillons récoltés par M. Hahn dans les terres chaudes du Mexique. Son calice m'a paru constamment pentamère, avec des pièces inégales et étroitement imbriquées, qui présentent l’ordre suivant dans l’imbrication : Le sépale antérieur est le plus grand, et il enveloppe d’abord tous les autres. Le sépale 2 est l’un des postérieurs, soit celui de gauche, un peu plus petit que le sépale 4. Les sépales 3 et A sont latéraux, recouverts tous deux en avant par le sépale 4, et en arrière par le sépale 2, tandis qu’ils recouvrent dans le jeune bouton le sépale 5, qui est le plus petit, le plus mince de tous, et qui, dans le cas supposé, est à droite et en arrière, tout à fait enveloppé par les sépales 2 et 3. Les pétales, au nombre de trois, unis un peu infé- rieurement, sont disposés comme ceux du Æ. secundiflora ; et les élamines sont au nombre de quatre seulement : deux postérieures, et deux latérales, un peu plus grandes que les précédentes à l’âge adulte, mais construites comme elles et unies entre elles et avec ET LEUR SYMÉTRIE FLORALE, 17 la base des pétales dans une courte étendue. Je ne décris pas ici comme pétales antérieurs les deux grosses plaques charnues qui alternent avec le sépale antérieur, qui existent dans toutes les espèces du genre et qui sont d'ordinaire représentées comme les pétales antérieurs modifiés. C’est qu'il m'a été possible d'assister à la naissance de ces singuliers organes et qu’ils ne se montrent pas dans la fleur comme devraient le faire les deux pièces antérieures de la corolle, ainsi que nous allons l’établir actuellement. Le Æ, cytisoides est une plante dont les échantillons secs, comme ceux que nous avons étudiés, perniettent de suivre, sans trop grandes difficultés, tout le développement de la fleur; et nous ne pouvons qu’engager les botanistes à vérifier de la sorte nos observations. Ils trouveront facilement, vers le sommet des jeunes rameaux, un âge où les fleurs n’ont que deux sépales : l’antérieur, et l’un des postérieurs, plus petit que le précédent. Puis, ils verront naître les deux sépales latéraux, presque en même temps, et longtemps re- lativement après ceux-ci, le sépale 5, postérieur et latéral, ainsi que nous l'avons indiqué. Alors se montrent les trois sépales pos- térieurs, sous forme de mamelons à peu près égaux et dont je ne saurais dire si l'apparition est exactement simultanée, quoique j'aie à cet égard presque une certitude. De même, je ne puis rien affirmer d’absolu des quatre mamelons staminaux; mais dès qu’il m'a été donné de les apercevoir dans ces jeunes boutons, ils étaient sensiblement de même grandeur, et tels ils demeurent bien long- temps, quoique dans la fleur adulte les deux étamines postérieures soient plus petites que les antérieures. Plus tard encore, le sommet du réceptacle conique, légèrement tronqué et se terminant par une étroite plate-forme, dépasse l'insertion des pétales et des éta- mines, sans pendant quelque temps présenter rien de particulier. Mais enfin on voit poindre sur lui les premiers rudiments du gynécée; ce sont bien manifestement deux feuilles carpellaires, l'une antérieure, et l’autre postérieure, deux petits croissants qui se regardent par leur concavité et qui à leurs extrémités devien- nent connés entre eux, et se soulèvent, limitant deux fosseites, XI. (20 avril 1874.) 2 18 SUR LES KRAMERIA rudiments des loges ovariennes. Seulement, l’une de ces loges s'arrête bientôt dans son évolution ; une seule cavité, l’antérieure, se prononce chaque jour davantage, el cela par l'élévation pro- gressive des deux feuilles carpellaires qui finissent par recouvrir ia cavité ovarienne d'une sorte de coiffe conique, mais qui très- longtemps demeurent distinctes au sommet sous forme de deux petites dents bien marquées. Pendant que l'unique loge qui persiste dans l'ovaire se ferme ainsi par sa portion supérieure, la surface du cône réceptaculaire qui est au côté antérieur de la fleur, et qui ne porte ni pétales, m étamines, commence à présenter des modifications d'autant plus faciles à constater qu'elle apparaît tout à fait dénudée à celui qui écarte délicatement le sépale antérieur. Cette surface s’épaissit, devient comme tapissée d’une couche jeune d’un tissu analogue à celui des disques à cet âge. Cette couche présente bientôt un peu plus d'épaisseur qu'ailleurs sur la ligne médiane, et plus encore en bas et de chaque côté du cône réceptaculaire, en avant de l'insertion des deux étamines latérales. C’est là, et bien après la constitution de la paroi de l'ovaire, l’origine des deux bosses, lesquelles de- viennent de plus en plus saillantes, puis aplaties, squamiformes, puis ravées ou gaufrées en dehors, charnues, glanduleuses, qu’on décrit comme deux pétales, mais qui, vu leur apparition après celle des carpelles, doivent sans doute être placées dans la catégorie des disques hypogynes, et qui dépendent d’un épaississement tardif du réceptacle dans une portion où celui-ei ne porte aucun organe appendiculaire. Deux choses restent à suivre quant à leur développement dans le eynécée: le style, qui n’est qu'une élongation, en un tube conique fort étiré, du sommet des carpelles, avec une cavité étroite et des papilles sligmatiques tout à fait au sommet; puis le contenu de l'unique loge ovarienne. En arrière de celle-ci se forme un épais- sissement placentaire vertical. On sait que dans plusieurs espèces il fait saillie assez loin dans la loge, à la façon d’une fausse cloison rudimentaire. C’est sur chacun des côtés de cette sorte de crête ET LEUR SYMÉTRIE FLORALE. 49 que se montrent en baut les ovules. {ls sont descendants, anatropes, se recouvrent de deux enveloppes et ramènent finalement leur raphé contre le placenta, et leur micropyle en haut et en avant. Mais dans beaucoup d'espèces, ils portent un peu en dehors leur micro- pyle qui ne cesse cependant d’être tout à fait supérieur, et dans le À. cytisoides le phénomène se prononce encore davantage; si bien qu’à l'âge adulte, le plan vertical bilatéral qui passe par le micropyle est postérieur au plan parallèle qui passerait par le point d'attache de l’ovule et le raphé. Il ÿ a une conséquence à tirer de l'existence certaine de deux feuilles carpellaires dans le gynécée des ÆXrameria. Leur fleur rappelle beaucoup celle de certaines Légumineuses-Cæsalpiniées. Des trois pétales postérieurs, le médian est recouvert par les deux autres, tout comme l’étendard des Cæsalpiniées. Les étamines sont monadelphes, et 1l ÿ a des Cæsalpiniées dont l'ovaire uniloculaire ne renferme qu'un où deux ovules anatropes et descendants. Le Zuccagnia, par exemple, qui, malgré l’amoindrissement de cer- tains de ses organes floraux, est si voisin des Brésillets eux-mêmes, a beaucoup des caractères des Ærameria qui habitent la même région que lui ; il en a les fleurs irrégulières, l'ovaire uniloculaire l’'ovule descendant, et même ordinairement solitaire, et aussi le pelit fruit court, hérissé d’aiguillons rigides. Il en a surtout la fleur résupinée, comme celle des Ærameria qui par là se sépa- rent, on le sait, de toutes les autres Polygalacées. Il est vrai qu'il s’en distingue par ses feuilles composées. Mais quel cachet d’ana- logie plus grande avec les Légumineuses ne donnent pas tout à coup au À. cytisoides des feuilles qui, au lieu d’être simples, comme celles des espèces congénères, deviennent, pour la plu- part, formées de trois folioles articulées! Si l’on n’avait pas suivi le développement du gynécée et vu positivement sa composition, on pourraitse croire presque autorisé à Joindre les Krameria aux Cæsalpinices et non aux Polygalacées. Ils appartiennent cependant à ces dernières, mais ils revdent plus étroits les rapports qu'on à constatés entre ces deux familles et qui, on le sait, sont plus appa- 20 SUR LES KRAMERIA rents que réels quand il s’agit des véritables Polygalacées à la fleur non résupinée et à la carène constituée par un sépale antérieur. On suit bien sur la même espèce le développement des éta- mines. Longtemps elles ne constituent que des colonnes cylindro- coniques, homogènes et de même hauteur à peu près. Plus tard, vers leur sommet le tissu se modifie intérieurement suivant quatre colonnettes verticales, incluses dans la masse de l’anthère, alors continue avec le sommet du filet. Bientôt, ces colonnettes intérieures se rejoignent deux à deux ; elles sont formées des cellules pollini- fères, séparées alors en deux loges verticales par une cloison dont la coupe transversale a la forme d’un losange. Les deux angles aigus se continuent avec les parois de l’anthère, et les deux angles obtus, s'avançant plus ou moins suivant l’âge dans la cavité des loges polliniques, les divisent incomplétement en deux logettes. En haut, l'anthère ne présente d'abord qu’un sommet mousse. Plus tard, il se dilate, s'ouvre, s’évase en entonnoir à bords iné— salement déchiquetés, et au fond de cette ouverture unique on aperçoit le bord supérieur de la cloison qui sépare les deux loges, avec un orifice de chaque côté, répondant au sommet de ces loges et donnant passage à une colonne de pollen. C'est là ce qu'on appelé la déhiscence biporricide des anthères dans Îles Kramerta. Il y a encore une autre espèce dont l’organisation florale se rapproche de celle du X. cytisoides, et dont les sépales postérieurs sont au nombre de deux, l'un d'eux, le sépale 5, étant le plus petit de tous et tout à fait intérieur. On y voit un androcée de quatre élamines; c’est le Æ. rosmarin/folia de Vherbier de Pavon, espèce remarquable par les glandes de son calice et la longueur du support commun de ses pétales et de ses étamines. Les A. parvi- folia et canescens, du Mexique, ont le même diagramme, et chez eux le sépale 5 est toujours aussi l’un des deux postérieurs. Mais le type s'amoindrit dans l'organisation florale du Æ°. Zrèna et des plantes nombreuses qui se groupent autour de lui, soit ET LEUR SYMÉTHIE FLORALE. 21 comme simples formes ou variétés, soit comme espèces suffisam- ment distinctes. Ici, le gynécée, les glandes antérieures, les quatre étamines didynames, sont encore les mêmes ; mais la corolle peut perdre un de ses trois pétales, le médian, et constamment on à peu près, à ce qu'il m'a semblé, le calice est réduit à quatre fo- lioles. Deux sont sensiblement égales, recouvertes dans le bouton; ce sont les latérales. Le sépale 2 les enveloppe en arrière; mais il est le seul qui subsiste au côté postérieur de la fleur ; le sépale 5 à disparu. Quant au sépale antérieur, il n’a pas cessé, dans le bou- ton, de recouvrir tous les autres. Cette organisalion s'observe non-seulement dans les X. frina des Antilles et du Venezuela, mais encore dans ceux des autres portions de l'Amérique du Sud, qu'on à ordinairement désignés sous d’autres noms, et dont MM. Berg et Cotton ont multiplié les espèces, dans leurs travaux spéciaux sur ce genre. La plante que Grosourdy a récoltée à Angostura ; celle que M. Triana considère comme donnant le Æafanhia de Savanulles, et dont il fait avec rar- son une simple variété du Æ. Zrina ; celle des collections mexi- caines de Galeotti (n. 3148) ; le Æ. grandfolia Berc, tel qu'il est dans l’herbier brésilien de Gardner (n. 925) ; enfin le Æ. tomen- tosa 1ype de À. Saint-Hilaire, etc., présentent tous la même fleur, avec des différences seulement dans la largeur et la longueur re- latives des fleurs, dans les dimensions des sépales, de l'onglet et du limbe des pétales; tous caractères qui ne peuvent même pas toujours, vu leur inconstance, servir à distinguer des formes ou des variétés. Le diagramme est aussi le même dans les deux autres espèces de Arameria décrites dans le Flora Brasilie meridionalis, savoir les À. ruscifolia À. SH. ct grandiflora À. S. H. Je ne vois pas de différences spécifiques entre ces plantes, non plus qu'entre elles et le A7. latifolia de Moricand. Je pense done qu'il y a lieu de les confondre sous le nom unique de Æ. grandiflora, le plus ancien de tous; et quoique le port de ces plantes ait quelque chose de particulier, elles sont si voisines du À. Zrina que je ne sais DE 4 2 t SUR LES KRAMERIA ET LEUR SYMÉTRIE FLORALE, trop si, un jour, des formes intermédiaires ne nous permettront pas de les réunir même au Æ. tomentosa, c’est-à-dire au Æ. Ixina. Le Æ. triandra mérite bien son nom spécifique, car il est à peu près constant que ses fleurs aient trois étamines, dont une médiane plus petite. Quand la corolle a trois pétales, elles leur semblent superposées; mais quand le pétale médian vient à manquer, ce qui peut arriver, les trois étamines deviennent bien alternes avec les deux pétales qui subsistent. En même temps, le calice est nor- malement le même que celui du À. Zxina ; on compte done 11: quatre sépales, deux ou trois pétales, trois étamines. Le gynécée, les glandes antérieures et le fruit sont comme dans le reste du genre ; mais les fleurs sont rapprochées au sommet des rameaux (quoique solitaires dans l’aisselle des feuilles supérieures), de façon à constituer une sorte de grappe terminale et courte. Ce caractère ne se retrouve guère que dans une autre plante d’une région voi- sine, le Pacul des Chiliens, c’est-à-dire le A. cistoides Hook. el Arx.; celui-ei a la symétrie florale du Æ. Zrina, mais avec cinq sépales, et ses quatre étamines sont presque entièrement libres à l’âge adulte. Si ces données sont confirmées, nous en tirerons pour la Matière médicale les conclusions suivantes. A part le véritable Zatan/aa du Pérou, espèce très-distinete, par la forme de ses inflorescences, son port et le nombre constant de ses étamines (dont elle a tiré son nom), tous les Æatanhia qui sont actuellement introduits et consommés en France, pour l'usage médical, sont le produit d'une seule et même espèce botanique, qui est le A. Zxina L. C'est à elle qu’appartiennent les R. de Savanilles et tous ceux vraisembla- blement qui sont récoltés dans la Colombie. C’est d’elle encore que proviennent les sortes des Antilles qui sont parfois expédiées en Europe, et c’est elle qui, au Brésil, produit, sous le nom de K. tomentosa, une racine dont la puissance astringente y est par- faitement reconnue. Cette plante existe, avec quelques variations, qui dépendent sans doute des localités, dans le Para, à la Guyane eau Vénézuela, et elle passe même des Antilles à certaines por- SUR LA SYMÉTRIE FLORALE DES TRIGONIÉES. 23 lions austro—-occidentales du continental américain du Nord. C'est donc l’espèce dont l'aire géographique est le plus étendue. EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE III. Fig 14. Krameria secundiflora. Diagramme floral. Fic. 2. K. Ixina. Diagramme. Fic. 3. K. triandra. Diagramme. Fic. &. Fleur du Æ. triandra. Fi. 5. Même fleur, coupe longitudinale. Fic. 6. Même fleur, le calice enlevé. Fic. 7. K. cistoidea. Fleur. Fic. 8. Même fleur, coupe longitudinale. Fic. 9. Même fleur, le calice enlevé. SUR LA SYMÉTRIE FLORALE DES TRIGONIÉES. Nous réunissons dans ce petit groupe de la famille des Vochy- siacées les deux genres Trigonia et Lightia. Ce dernier, établi par Schomburgk en 1846, diffère essentiellement du premier, qu'il rattache aux Vochysiées proprement dites, ou Salvertiées, par la plus grande profondeur de sa coupe réceptacalaire, ses pétales au nombre de trois et ses loges ovariennes biovulées. Tous deux semblent d’ailleurs inséparables, et tous deux présentent dans leur fleur irrégulière ce singulier mode de symétrie dont nous avons trouvé déjà des exemples dans les Cassia (Adansonia, IX, 212), dans les Cuspariées irrégulières (Adansonia, X, 307; Histoire des plantes, IN, 332), et dont nous connaissons d’autres, tels que celui que nous fournira prochainement le type irrégulier des Chaillétiées, c’est-à-dire le Tapura. Dansle Lightia licanioides, il est facile de voir quel est le plan de symétrie du calice imbriqué ou quinconce. Ce plan passe naturellement par le milieu du 24 SUR LA SYMÉTRIE FLORALE DES TRIGONIÉES, sépale 2 et par l'intervalle de séparation des sépales 1 et 3, lais- sant d'un côté le sépale 4 et de l’autre le sépale 5. Au contraire, le plan de la corolle, de l’androcée et du gynécée passe par l'in- tervalle des sépales 2 et 4 ; il coupe, par conséquent, le précédent suivant un angle de 36°. Les étamines sont au nombre de six ou sept, et généralement quatre d’entre elles sont fertiles. Dans ce cas, deux sont plus petites et deux autres plus grandes. Puis il y à deux staminodes placés du côté des grandes étamines contraire à celui des petites élamines fertiles, et quand il y a à l’androcée une septième pièce, laquelle est un staminode stérile, clavilorme, il est situé sur le plan de symétrie de l’androcée lui-même, dans l'intervalle des deux petites étamines fertiles. Un peu plus compliquée est la fleur de la plupart des Trigonu ; mais la symétrie générale y est la même. Dans le T. véllosa, par exemple, le calice étant quinconcial, son plan de symétrie passe aussi par le milieu du sépale 2 et par l'intervalle des sépales 4, 3. Dans une fleur irrégulière des groupes voisins en général, et, par exemple, dans une Violette, un Polygala, le pétale antérieur et médian, qui se dilate en casque, en carène, en éperon, elc., se trouve également coupé en deux par ce même plan. De même, dans les Capucines, les Pelargonium, ete., il n’y a qu'un seul et même plan de symétrie pour le calice et la corolle, et c’est celui qui divise en deux moitiés droite et gauche l’éperon calicmal. Dans le Trigonia, le pétale éperonné ou eymbiforme répond à l'intervalle des sépales 2 et 4, Le plan qu'on ferait passer par cel intervalle irait donc couper en deux moitiés symétriques le sépale 5, et, par conséquent, irait former, avec le plan calicinal, un angle égal au dixième de la circonférence. Ce plan de la corolle est aussi celui du gynécée et de l’androcée ; il laisse de chaque côté un pétale membraneux et un pétale glanduleux sur un bord, moitié des staminodes et moitié du faisceau des étamines fertiles, abso- lument, du reste, comme dans les Cassie. TRAITÉE DU DEVFLOPPENENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT (CONTINUE Du voL. X, P. 9) 1" QuASSIÉES Ce nom est celui que nous donnerons de préférence au groupe qui renferme à la fois les Simarubées et les Picramniées des au- teurs les plus récents. Le Quassia amara nous semble, en effet, en être le meilleur type, et nous avons été heureux que les cir- constances nous permissent d'en éludier complétement lorgano- génie florale. A vrai dire, cette étude, dans le Quassia lui-même, ne nous fera guère connaitre de points nouveaux, attendu que la plante, soit par son organisation florale, soit par la façon dont sa fleur se développe, est tout à fait analogue à l'Aïlante glandeux, examiné organogéniquement par Payer (Traité d'Organog. comp., 106, t. XXIV) ; mais alors cette plante était encore considérée par lui comme une Zanthoxylée. J'ai pu d’ailleurs observer, comparati- vementavec le Quassia, trois autres types du groupe : le Picræna excelsa Lips. , un Tariri, cultivé à Paris sous le nom de Picram- na polyantha, et le Brucea antidysenterica, plus connu dans nos serres sous le nom de B. ferruginea. L'inflorescence du Quassia amara estune grappe. Chaque fleur occupe l’aisselle d’une bractée et est accompagnée de deux brac- téoles latérales. Sur son réceptacle, à peu près globuleux, se mon- trent successivement cinq pétales dans l’ordre quinconcial, et c’est le sépale 2 qui est postérieur. À peine le calice est-il né que le réceptacle, s’accroissant plus en largeur qu'en hauteur, devient presque plan supérieurement. Les cinq pétales naissent simultané- ment dans l'intervalle des sépales, et leur développement est long- temps bien plus lent que celui des étamines qui naissent par ver- ticilles de cinq, en face des sépales, puis des pétales. Ces dernières semblent, dès le début, un peu plus extérieures que les cinqautres, 26 TRAITÉ don! l’apparilion est, comme la leur, simultanée. Les cinq car- pelles se montrent aussi tous à la fois, en face des pétales, et il n’y a pas à cet âge d'intervalle entre eux et les pièces de l’androvée. Ce grand entre-nœud, de forme obconico-cylindrique, qui séparera plus tard les étamines du pied du gynécée n’est donc que le résul- tal d’une élongalion ultérieure du réceptacle. Bientôt, les carpelles s'élèvent, comme un verticille de petites feuilles, complétement indépendantes les unes des autres. Ce n'est que quand leurs por- tions stylaires se sont allongées et un peu renflées au sommet en une sorte de petite tête qui se chargera de papilles stigmatiques, que ces portions se colleront les unes aux autres, mais sans sou- dure véritable; si bien qu'une légère traction les détachera long- temps les unes des autres. Alors aussi, chaque feuille se sera à peu près formée dans sa pertion ovarienne ; on ne verra plus sur l'angle interne de celle-ci qu’une fente verticale. En bas de cette fente, dans la cavité ovarienne, se montre le mamelon ovulaire, hémisphérique d'abord, puis obliquement ascendant, un peu allongé. Son sommet arrondi pointe alors en haut et en dehors: et c’est à encore un exemple remarquable de ces ovules qui, adultes et desceudants, avec le sommet micropylaire supérieur et extérieur, portent ce même sommet dans la même direction, alors qu'ils ne sont encore qu'orthotropes ou peu s’en faut, et en même temps ascendants. C’est assez dire que, le point d'insertion de l’ovule ne variant pas, la région chalazique seule se développe en bas et en dehors, le sommet du nucelle ne changeant pas non plus de place; et que si cet ovule est anatrope à l'état adulte, il n’est pas, à proprement parler, un ovule réfléchi. Adulte, l'ovule s’est recouvert de deux enveloppes, l'intérieure tout à fait atrope, comme le nucelle au delà duquel elle se prolonge en un petit tube qui se dilate à son sommet dans l’intérieur de l’exostome, Il ne reste qu'un mot à dire des modifications légères que subit le som- met du gynophore, quand les pétales et les styles ont commencé à opérer leur mouvement de torsion. Le pourtour du bord supé- rieur de cet entre-nœud s’est découpé de cinq petits festons saillants DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. D 25 en face de chaque ovaire. À la base du gynophore s'insère le filet coudé des étamines, et c’est là aussi que se produit très-tardive- ment l’écaille dont le filet est intérieurement doublé. Quand le pre- mier rudiment de cette écaille se montre, sous forme d’une petite saillie transversale, le filet subulé est déjà très-distinet de l’anthère dont on voit aussi les loges, le court apicule et les sillons verticaux de déhiscence. J'ai pu suivre pendant plusieurs années le développement de la fleur femelle du Picræna excelsa. Ce fut, la première fois, sur une sommité arrachée à un jeune pied par les éclats d'un obus prus- sien, en janvier 1871. La plante à survécu à cette mutilation, et deux fois depuis lors j'ai répété sur elle mes observations. Le périanthe se développe tout à fait comme celui du Quassia amara, tantôt avec quatre et tantôt avee cinq parties dans chaque verti- cille. Les étamines ne forment qu'un verticille, et elles se montrent toutes à la fois, dans l'intervalle des pétales. Elles sont souvent complètes en apparence, mais toujours je les ai vues stériles. Après leur apparition, le sommet du réceptacle est plus large que dans le Quassia, et presque plan. Sur lui naissent ensuite, comme autant de petites feuilles isolées, formant un verticille de quatre ou cinq pièces, les feuilles carpellaires qui sont bien plus éloignées les unes des autres que celles du Quassia. C'est en haut et en dedans de leur ovaire que se montre un ovule, plus tard descen- dant, à deux enveloppes, à micropyle extérieur et supérieur. Les feuilles carpellaires s’allongent supérieurement en styles grêles et révolutés, en forme de crosses. Or ces quatre ou einq crosses, tout à fait indépendantes les unes des autres, finissent bien par se oucher et même par se coller quelquelois par le point le plus con- vexe de leur saillie intérieure ; mais 11 n’y a jamais de soudure, et l'union des parties est moins intime encore que dans les Quassia. Quand le gynécée est déjà très-avancé en développement, la sur- face du réceptacle, jusque-là peu épaisse, s’accroît et se boursou- fle, en dessous et en dehors du point d'insertion des ovaires. Telle est l’origine d’an disque glanduleux hypogyne qui prend parfois 23 TRAITÉ beaucoup d'épaisseur, se partage en quatre lobes appositipétales, et sécrèle un nectar assez abondant. Une fleur mâle de Brucea antidysenterica se développe exacte- ment comme uue fleur tétramère de Picræna. W n’y a à noter comme particularité que le corps central qui présente quatre lobes saillants en face des pétales et qu’on serait tenté au premier abord de prendre pour un disque, vu sa consistance et sa nature glanduleuses. On voit çà et là, sur des pieds ordinairement mâles, les quatre angles de cet organe se relever de bonne heure, à ]a façon de jeunes feuilles carpellaires. Parfois même elles deviennent autant de carpelles parfaits, indépendants les uns des autres, et dont l'ovaire contient un ovule, semi-anatrope, descendant, à mi- cropyle supérieur et extérieur. J'ai vu, au Muséum, quelques-uns de ces carpelles devenir des fruits mürs, avec une graine bien constituée, en tout semblable à une semence de Quassia ; et c’est ainsi, Sur un pied qui ordinairement ne produit que des fleurs mâles, que j'ai pu établir que, dans cette espèce au moins, l’em- bryon des Brucea, qu’on a décrit comme entouré d’un albumen ({ inter panaceas hodie habeantur, usumque in medieina præstent » eximium, » Tous ont une racine d’abord peu sapide ; mais quand on les mâche quelque temps, ils brülent la langue et le palais, comme les Pyrèthres. Aussi les employait-on, à cette époque, comme odontalgiques et comme céphaliques. D’autres les prescrivaient, dans les cas d’empoisonnement, de suppres- sion d'urine, d'affections produites par un refroidissement. Le SUR LES JABORANDI. : [2 75 second Jaborandi frutescent de Pison est signalé comme ayant des graines (il s’agit sans doute de la baie de ce Piper énergique- mentbrülantes. Sa racine est chaude « au troisième degré». Le troi- sième, analogue par ses caractères extérieurs au Poivre long, a des feuilles linguiformes, acuminées, qu'on employait au Brésil à la préparation de bains et de fomentations usitées « contra affectus frigidos ». Tous ces Jaborandi étaient aussi donnés comme ster- nutatoires, comme masticatoires, « pour dériver les pituites de la tête vers la bouche », et pour guérir les catarrhes oculaires. Il y a des Jaborandi qui appartiennent à la famille des Scrofu- lariées ; ce sont des Æerpestes, autrefois rapportés au genre Gra- tiola. LH. gratioloides, herbe de Amérique du Sud, est sudori- fique, antirhumatismal. L’Æ. colubrina est un alexipharmaque employé par les Péruviens. L°Z7. Monniera de Kunth, ou Gra- tiola Monnieria de Linné, a des racines apéritives, diurétiques. Aublet, et après lui Descourtils, puis Martius, rapportent qu'on les prescrit comme aromatiques, sudorifiques. diurétiques, fébri- fuges, et qu’on s’en sert aussi dans les cas de fièvres, d’empoi- sonnement et contre la morsure des serpents venimeux. Il y a un des J/aborandi de Pison et de Marcgraff qui, suivant l’habitude du temps, fut d'abord séparé, à titre d'herbe, des autres qui étaient des plantes ligneuses. Celui-ià est aussi le plus facile à reconnaitre, et 1l est assez bien figuré pour l’époque dans lou- vrage dont il est question (quoique inférieur comme dessin à plu- sieurs des espèces utiles qui s’y trouvent décrites). D'ailleurs la plante entière, vu ses faibles dimensions, a pu être figurée avec sa racine, ses feuilles alternes, trifoliolées et ses petites inflorescences souvent bifurquées én cymés unilatérales, En outre, ce que Pison dit de ses fruits enfouis, comme ceux du Chanvre, dans des folioles persistantes et accrues, ne permet guère de méconnaitre le Mon- nera trifolialu de Linné, plus tard mieux figuré dans l’ouvrage d'Aublet sur les plantes de la Guyane (I, 730, t. 293). Celui-ci, bien éloigné par ses affinités des Jaborandi précédents, est une Rutacée de la tribu dés Cuspariées, qui croît dans toutes les régions 276 SUR LES JABORANDI, chaudes et orientales de l'Amérique du Sud, commun surtout dans certaines portions du littoral du Brésil, où il est connu sous le nom d’'A//ovaca de cobru. C'est, comme la plupart des plantes du mème groupe, une espèce aromatique, stimulante, qu'aujourd'hui on préconise comme sudorifique, diurétique, sialagogue. Marc- graff dit que sa racine odorante est d’une saveur aussi forte que celle du Pyrèthre, et la vante surtout comme un remède puissant « des poisons froids ». De son temps, on broyait la racine fraîche et on la faisait prendre dans du vin. Pison cite entre autres un cas frappant de guérison dont il fut témoin, en même temps que Île prince de Nassau. Il s’agit d’un capitan qui s'était empoisonné avec des champignons et qui futradicalement guéri. Aussi n’y avait- il plus à douter de la puissance de ce remède merveilleux, qui guérissait, dit-1l, de la plupart des poisons, en provoquant la sueur et les urines : « Vix cujuscumque fere veneni per sudores et urinas » exturbat. Cujus portentosam specimen Barbaros edidisse vidi. » Quant au Jaborandi dont 1l est tant question aujourd'hui dans nos hôpitaux, je suis arrivé à l’assimiler par comparaison à une plante du même groupe naturel que le Monniera trifoliata, eulti- vée depuis un certain nombre d'années dans les serres du Jardin des plantes, sous les noms de P#ocarpus simple. Mon collègue M. Gubler, qui m'en avait remis une portion de feuille, n’avait pu me donner d’autres renseignements sur ce fragment que son nom vulgaire de Jaborandi et sa provenance brésilienne. Les Prlo- carpus connus sont, en eflel, tous des végétaux de l'Amérique méridionale ; mais il n’y en a pas beaucoup qui aient les feuilles composées-pennées ; par là se trouvait fort limité le champ de mes recherches. Seul Ch. Lemaire en a décrit une espèce qui fût dans ce cas, en 1852, sous le nom de P. pennathifolius, dans le vol. II des {llustrations horticoles (t. 265), et c’est au P. pennatifolius que je rapporterais le P. simplex des serres du Muséum. C'est en 1847 que Libon recueillit les premiers pieds de P. pen- natifolius qui aient été envoyés en Europe, dans la province bré- silienne de Saint-Paul, aux environs de Villafranca. Ils ont fleuri SUR LES JABORANDI. DAT 7 peu de temps après à Dulmen en Westphalie, dans les serres du duc de Croy. Depuis lors les fleurs ont pu être observées fraîches en Belgique et à Paris. Mais 11 y avait longtemps que Bonpland avait récolté cette plante dans la province de Corrientes, etje la vois dans son herbier, en état fort imparfait, il est vrai, avec l’in- dication de « Picada de Trinidad ». La connaissance de cette localité est précieuse, paree que si, contrairement à tant de médi- caments dont la réputation n’a guère survécu, ce Jaborandi conti- nuait d’être recherché en thérapeutique, la plante pourrait sans doute être cultivée avec succès dans le midi de PEurope ou dans notre colonie algérienne. C’est, dans nos cultures, un fort joli arbuste, haut de 2 à 3 mètres, entièrement glabre à l’âge adulte. Ses tiges cylindriques sont recouvertes d’une écorce pâle, toute parsemée de taches lenticellaires saillantes et blanchâtres. Ses feuilles, alternes, sans stipules, sont composées-pennées, le plus souvent avec impaire. Elles ont ordinairement sept, plus rarement peuf folioles, articulées sur le rachis commun et supportées par un court pétiolule articulé à sa base. Leur forme estun peu variable suivant les individus et suivant les points occupés par la feuille, oblongue-lancéolée, avec la base atténuée en coin et le sommet subaigu ou plutôt ordinairement oblus, émarginé, échancré. Les dimensions d’une foliole, plus ou moins étroite, varient pour la longueur de 8 à 12 centimètres, el pour la largeur, de 2 5 à 5 centimètres. A l’état frais, on voit peu sur les folioles les ner- vures pennées dont les anastomoses sont bien plus évidentes sur la feuille sèche. La nervure médiane des folioles est seule bien proéminente en dessous; elle rougit souvent par la dessiccation. Le parenchyme est légèrement charnu dans l'état frais; il est tout criblé de fines ponctuations elanduleuses qui correspondent à autant de pelits réservoirs d'huile essentielle. Le rachis est un peu renflé au niveau de l'insertion des folioles, et surtout à la base de celle qui termine la feuille. Les fleurs sont disposées en une longue grappe flexible qui peut atteindre près d’un demi-mèêtre et en porter plus d’une centaine. 278 SUR LES JABORANDI. Chacune d'elles est supportée par un pédicelle grêle sur lequel se remarquent vers le milieu deux bractéoles. Je me rappelle avoir vu cesfleurs épanouies ; elles représentaient bien une petite étoile à einq branches triangulaires , de la couleur d’an kermès un peu rougeâtre, Ces branches sont les pétales qui sont valvaires dansle bouton, assez épais et charnus, et cachent, lors de l'épanouissement, le calice beaucoup plus court, Sur la corolle épanouie on voyait souvent rouler une goutte de nectar sucré et aromatique, sécrété par un gros disque glanduleux dont le pied du gynéeée est entouré. Dans l'intervalle des pétales, ce disque présente cinq sillons verticaux qui le séparent en lobes incomplets et qui logent chacun un des filets staminaux, Ceux-ci, presque aussi longs que les pétales, sont subulés et supportent une anthère d’un beau jaune d’or, ovale-cor- dée, introrse, à loges déhiscentes par deux fentes longitudinales, écartées l’une de l’autre inférieurement et finalement oscillantes sur le sommet du filet, Le gynécée est celui d’une Rutacée en général. Les cinq ovaires oppositipétales sont, suivant l’axe même du pistil, séparés les uns des autres par un vide fusiforme peu con- sidérable. Mais de l'angle interne de chacun d’eux il nait, un peu au-dessous du sommet, un petit style qui va tardivement se coller aux quatre autres styles, et leur ensemble constitue une petite masse turbinée et stigmatifère, qui dépasse un peu le sommet des ovaires. Dans l’angle interne de ceux-ci s’observent deux ovules descendants, à micropyle primitivement supérieur et extérieur. Le fruit n’est pas connu; mais il est probable que ses coques sont organisées comme celles de lous les autres Pr/ocarpus. Cette plante est, à l’état frais, un peu amère et aromatique. Ch. Lemaire a comparé à celle du Figuier commun l'odeur qu'elle répand quand elle est frappée par les rayons du soleil. Pour moi, je trouve que l’essence contenue dans ses réservoirs pellucides (organisés comme ceux des Aurantiées) est fort analogue pour le parfum à celle qui se rencontre dans certaines Rutacées et surtout dans quelques plantes du genre Citrus. De là aussi une saveur qui rappelle celle des Jaborandi du groupe des Poivriers ; celle-ci SUR LES JABORANDI, 279 est bien autrement chaude et piquante. On peut d’ailleurs tirer des affinités botaniques du Pélocarpus quelques indications thérapeu- tiques que je me permets de recommander aux praticiens. Parmi les Rutacées, aujourd'hui trop négligées peut-être dans la pra- tique et qui sont à notre disposition comme sudorifiques, on pour- rait soumettre à des expériences comparatives avec le Jaborandi, non pas la Rue commune, qui est une espèce trop dangereuse, mais les feuilles des Limoniers, Bigaradiers, ete., et aussi celles du Dictamnus Fraxinella. OBSER VATIONS SUR LES LIMITES DE LA FAMILLE DES CÉLASTRACÉES Les Célastracées comprennent aujourd’hui, sans contestation, je pense, les Évonymées de De Candolle, que MM. Benthan et Hooker (Gen., I, 358, 360) appellent Celastreæ, et les Hippocra- téées, que la connaissance de genres tels que les Campnosperma etles Xokoona en rapproche totalement, On peut en dire autant du Catha edulis, dont le fruit, peu connu, est à peu près celui des Microtropis et des Frauenhofera, mais dontla graine est bien celle d’une Hippocratéée. Hochstetter est le seul qui l'ait fait à peu près connaître telle qu’elle est. I n’est pas facile de suivre son évolution sur les échantillons de nos herbiers. Nous y avons toutefois con- staté ce qui suit. Les ovules sont ascendants, avec le micropyle dirigé en bas et en dehors. Tandis que, dans tant d’autres Célas- tracées, cette extrémité inférieure de l’ovule s’épaissit en arille, ici elle se prolonge peu à peu en une aile membraneuse au-dessus de laquelle s'élève graduellement le corps même de la graine, contenant dans sa cavité l'embryon à radieule infère. Il y a nne autre Célastracée dans laquelle l’évolution de la graine est tout à fait identique, la cavité de sa semence finissant par contenir un embryon dont la radicule estinfère, dans une graine anatrope qui paraitrait au premier abord descendante, parce qu’elle se prolonge aussi inférieurement en une longue aile membraneuse. C’est le Canotia, cette plante junciforme du Texas qui a jadis été rapportée à la famille des Rosacées, mais que nous avons démontré (Adan- sonia, X, 13) être une véritable Célastracée. Elle a d’ailleurs un fruit capsulaire dont le type n’est pas rare dans celte famille, Mais OBSERVATIONS SUR LES LIMITES DES CÉLASTRACÉES, 281 elle à un port tout particulier ; elle est presque aphylle; elle ne ressemble en rien par l’apparence extérieure, ni aux. Rosacées, ni aux Célastracées de notre pays. Nous aurons à revenir sur le peu d'importance de semblables caractères. Il y a pour nous une autre Célastracée dont le port est bien dif- férent, mais dont Ja place est depuis longtemps tout aussi mécon- nue. C’est le Geissoloma marginatum, placé jusqu'ici tout auprès des Pénæacées, sans doute parce qu'il a été primitivement décrit par Thunberg sous le nom de Penæa marçginata. À. de Jussieu, dans son petit travail sur les Pénæacées, a bien dit du Geissoloma : «Il se distingue par plusieurs caractères très-tranchés de cette famille, quoique je n’en voie pas d’autre avec laquelle il offre plus d’affinité. Je erois donc devoir, à l'exemple de M. Endlicher, le conserver provisoirement à sa suite. » Ce qui n’était pour Endli- cher qu’un groupe allié aux Pénæacées, devient, en 1850, pour M. Sonder, une famille des Geissolomacées que M. Alph. de Can- dolle adopte, mais qu'il place aussi immédiatement à la suite de celle des Pénæacées (Prodr., XIV, Ord. 166.) La caractéristique du genre, telle qu’elle est donnée dans le Prodromus, fort détaillée et fort soignée, ne demande que quelques modifications de détail. Le Geissoloma à des stipules ; elles sont peu prononcées, il est vrai; ce sont deux petites languettes latérales, glanduliformes et noi- râtres. La préfloraison du calice est variable, à ce qu'il parait, car J'ai vu les deux sépales antérieur et postérieur recouverts dans le bouton par les latéraux. Les deux intérieurs étaient tantôt imbri- qués et tantôt tordus. Des huit étamines, disposées sur deux verticilles, celles qui alternent avec les sépales sont un peu plus courtes que les quatre autres. Les quatre branches stylaires, aiguës et subulées, sont tordues en spirale dans le bouton dans une éten- due variable de leur sommet. Les loges de l'ovaire et les branches stylaires sont exactement représentées alternant avec les sépales dans le diagramme qui figure dans la note d'A. de Jussieu. Les deux ovules collatéraux, qui descendent dans chacune des loges, ont le micropyle tourné en haut eten dedans; ils ont double tégument, 2892 OBSERVATIONS et, en haut de leur raphé dorsal, se montre déjà dans la fleur une petite gibbosité qui est le premier rudiment d’un arille. Les fleurs axillaires et solitaires sont accompagnées de huit à dix bractées imbriquées, inégales, d'autant plus courtes qu’elles sont plus infé- rieures et exactement décussées au début, quoique les deux plus pelites d’entre les latérales cessent souvent, à partir d’un certain àge, d’être exactement placées à droite età gauche. De la capsule loculicide du Geissaloma s’ échappent une ou quel- ques graines qu'il n’est pas facile de rencontrer mures dans les collections, et que M. Sonder à seul étudiées jusqu'ici. J'y revien- drai tout à l'heure, et je n’ai que deux mots à dire d’elles pour le moment, c'est qu’elles ont un albumen charnu, un embryon de même Jongueur à péu près, à cotylédons linéaires et charnus, et un testa dur, glabre et foncé, vers le sommet duquel se détache en blane une petite excroissance arillaire charnue. I n’y a qu'une famille, je pense, à laquelle on puisse rapporter une planté qui présente un pareil gynécée, avec des ovules à mi- eropyle dirigé de la sorte, avec un tel fruit capsulaire et une telle graine albuminée et arillée. C’est celle des Célastracées, à laquelle on n’a sans doute pas pensé à l'époque où l’on ne connaissait que des Célastracées isostémonées, et où toutes celles qu’on avait étu- diées avaient des pétales et un disque développé. Je ne parle pas du port, de Ja taille et de la forme des feuilles, qui sontsemblables à ce qui s'observe, non-seulement dans les Penœa, mais encore dans un grand nombre de genres des mêmes régions, appartenant aux familles les plus diverses. Voici maintenant une petite épreuve que je me permets de re- commander aux partisans de la vérité. Qu'on place sous les veux d'une personne connaissant bien la semence du Buis celle du Geissoloma marginatum; elle dira qu'on lui montre une graine de Buxus, parce qu'il n’y a de différence ni pour la taille, ni pour la forme, ni pour la couleur, ni pour la quantité de l’albumen blanc et eharnu, ni pour la configuration générale de l'embryon, pres- que égal en longueur à lalbumen et pourvu de cotylédons linéaires SUR LES LIMITES DE LA FAMILLE DES CÉLASTRACÉES, 283 charnus, ni pour la consistance crustacée du testa, ni pour cette petite saillie arillaire qui se dessine en blanc tout près de son som- met. Arrêtons-nous un instant à l'examen de ce dernier organe, nous verrons que c’est une petite excroissance charnue qui se pro- duit tout près du hile, principalement en haut et en dehors, et qui se prolonge en s'atténuant vers la portion supérieure du raphé, Là elle est logée en partie dans un petit sillon vertical dont les bords sont constitués par deux saillies parallèles du testa. En somme, l’épaississement arillaire du Geëssoloma, quoique différent de forme avec celui du Buxus sempervirens, a cependant une même origine ombilicale, et c’est là le point important. Il y a une autre plante du même groupe que le Buis où l’arille se comporte du eôlé du raphé comme dans le Geissoloma : c’est le Pachysandra procumbens. La graine de cette espèce est peu con- nue. Elle a été figurée dans le Traité général de Botanique de MM. Le Maout et Decaisne; mais sur la coupe longitudinale de la graine, telle qu’elle est représentée dans cet ouvrage, on ne voit pas que le tissu charnu de l’arille se prolonge en une «sorte de pointe vers la portion supérieure du raphé, soit parce que la figure a élé prise sur une semence altérée par la dessiccation, soit parce qu’elle est inexacte sous ce rapport, comme en ce qui con- cerne l'embryon, représenté comme indivis dans sa portion coty- lédonaire ; ce qui est tout à fait imaginaire. Les Buis eux-mêmes ont, nous l’avons dit, des semences très- analogues à la fois à celles des Pachysandra et à celles des Gers soloma. On n'aurait guère songé à invoquer cette analogie, alors qu'on faisait du Buis une Euphorbiacée, Quand je l’en ai distingué en 1858, c'était non pas par des traits extérieurs de peu d’im- portance, mais à cause de différences d’une certaine valeur, tirées surtout du mode d'évolution du gynécée et de la direction relative des régions de l’ovule, On a d’abord déclaré que jamais cette sépa- ration ne serait acceptée des botanistes. Le Prodromus l'a toutefois définitivement adoptée. Ensuite M, Decaisne a cherché à m’enlever le mérite de mon travail en donnant à la famille le nomde Buxinées, 28! OBSERVATIONS qui se trouve dans l’ouvrage de F. Plée, sur les Types de chaque farnille (1), et en écrivant à ce sujet ce qui suit : «M. Plée, en 1853, a séparé les Burus des Euphorbiacées pour en faire le type d'une petite famille. M. Decaisne devait savoir cependant : 1° Que Kirschleger avait, en 1854 (dans la livraison quinzième de sa flore d'Alsace, p. 48), séparé le Buis à titre de famille dis- üincle, et que je l'ai dit dans ma Monographie (p. 46). 2° Que le mot Buxinées ne saurait être employé pour désigner celte famille, M. Dumortier avant, dès 1829, appliqué ce nom à une tribu de la famille des Euphorbiacées, et Kirschleger ayant employé, à l'époque susdite, le nom de PBuxacées pour la famille qu'il dislinguait comme nouvelle. Quand on cherche, au surplus, sur quels caractères importants F. Plée basait sa famille des Buxinées, on ne voit que celui-ci : «Ovules 2, dans chaque loge, correspondant avec les stigmates par des filets pisüllaires pariétaux traversant le parenchyme», et que de plus il la déclare «réduite au genre Burus ». Quant aux carac- tères tirés de l’ovule, il en avait si peu la notion, qu'il représente celui-ci comme suspendu à son sommet, par une sorte de rétré- cissement apical, sans aucune indication du siége du micropyle ou du raphé. M. Decaisne n’a pu s’y méprendre, el il n’eût certaine ment pas accepté, comme il s’est vu forcé de le faire, la famille des Buis, si elle n'avait été fondée que sur de semblables caractères. I ne reste donc rien aujourd’hui de sa tentative; mais j'aurai soin désormais de repousser toutes les attaques, ouvertes où non, qu'il dirigera contre moi. Il ne suflisait pas, d’ailleurs, de détacher les Buis de la famille des Euphorbiacées dans laquelle ils étaient comme enclavés de- puis si longtemps, de par la tradition et la coutume ; car séparer est toujours facile. Il suffit pour cela de quelques caractères de plus où moins grande valeur, souvent faciles à découvrir, et dont l'importance peut varier au gré des appréciations individuelles et (1) A l’avant-dernière planche du vol, II (1844-1860). SUR LES LIMITES DE LA FAMILLE DES CÉLASTRACGÉES, 285 des doctrines d'écoles. Mais réunir est souvent plus difficile, parce qu'il faut pour cela connaitre les rapports, peser leur valeur et sur- tout savoir résister au plaisir que certains éprouvent à faire suivre de leur nom celui d’une nouvelle coupe établie, qu'elle soit spéci- fique, générique ou de tout autre degré. I était done plus impor tant de savoir à quel groupe les Buxacées devaient se rattacher, et j'avais proposé de les considérer comme une forme amoindrie, à fleurs diclines et apétales, des Célastracées. L'étude du Geësso- loma me devient ici d’un grand secours ; mais il nous faut d’abord analyser ses fleurs dans leurs détails. Elles sont situées dans l’ais- selle d’une feuille et accompagnées d’un certainnombre de bractées décussées, absolument comme les fleurs tétramères de certaines Buxées. Il y en a ainsi jusqu’à trois ou quatre paires, d'autant plus petites qu’elles sont insérées plus bas sur le pédoneule extrême- ment court de la fleur. Les deux plus extérieures, qui sont latérales, se trouvent souvent, probablement par suite de la compression exercée par les organes ambiants, rejetées un peu en arrière. Plus intérieurement s’en voient deux autres, antérieure et postérieure, puis deux latérales, et enfin encore une antérieure et une posté- rieure. Les quatre sépales font suite aux bractées auxquelles ils res- semblent beaucoup. Je les ai vus, sur une fleur suffisamment jeune, exactement disposés comme ceux d’une fleur mâle de Buis. Deux sont latéraux, ce sont les extérieurs ; ils sont imbriqués ou tordus au premier âge. Plus intérieurs étaient les deux sépales, antérieur et postérieur, qui s’enveloppent l’un l’autre. Tous sont unis infé- rieurement dans une très-petite étendue, et les pièces de l’androcée sont aussi un peu élevées sur cette base commune du périanthe, comme l’a figuré A. de Jussieu. Des huit étamines, ce sont les quatre plus grandes, où du moins celles qui demeurent telles pen- dant très-longtemps, qui sont superposées aux sépales, et qui, par conséquent, sont les analogues des quatre étamines des PBurus. Celles de l’autre verticille, les quatre plus petites, alternent avec les sépales. Le gynécée est formé d’un ovaire à quatre loges al- ternes avec les sépales. Chaque loge renferme deux ovules colla- 286 OBSERVATIONS téraux, descendants, avec le micropyle intérieur et supérieur, et est surmontée d’une branche stylure libre. Entre les quatre bran- ches stylaires il y a done une petite dépression centrale, de fort peu d’étendue à l’âge adulte, qui répond au sommet de l'ovaire. Puis, les quatre styles subulés se rapprochent les uns des autres et en même temps se tordent tous ensemble en spirale, comme les quatre brins d’un cordon. Ce n’est qu'à un âge assez avancé qu'ils se détordent et s’éloignent les uns des autres en devenant rectilignes ou à peu près. Les quatre loges de la capsule loculicide s'ouvrent, comme celles des Buis, par des fentes dorsales qui, en se prolongeant, partagent en deux moitiés latérales les branches stylaires superposées aux- dites loges. Sansinsister de nouveau sur les grandesanalogies que présentent tous ces caractères avec ceux des parties correspondantes de la fleur et du fruit des Buis, recherchons par quel caractère important les Geissoloma pourraient se distinguer des Gélastracées, et nous n’en trouverons presque aucun. il n’y a guère que des ressemblances. Assez rarement les Célastracées ont un si pelit réceptacle, à peine concave, et des fleurs apétales et diplostémonées. Mais enfin ces caractères peuvent se rencontrer chez elles, et c’est leur réunion qui fait la valeur du petit groupe (d’ailleurs assez peu nettement défini) que nous admettons, des Geissolomées considérées comme tribu ou série dans la famille des Célastracées. Leur port et leur feuil- lage ont, ilest vrai, quelque chose de particulier, mais qui tient peut-être surtout au pays et au milieu qu'habite le Geissoloma. Ces mêmes caractères extérieurs se retrouvent dans bien d’autres groupes, et notamment dans les Pénæacées, auxquelles était rap- porté jadis le genre Geissoloma, et dont il n’a même pas été éloigné depuis qu'on l’a considéré comme constituant une famille autonome. Il y a cependant de grandes différences d'organisation entre les Geissoloma et les Penæa. La plupart ont été signalées, notam- ment celles qui ont trait à l’organisation du périanthe, au mode et au point d'insertion des étamines, à la direction des ovules et de SUR LES LIMITES DE LA FAMILLE DES CÉLASTRACÉES. 287 leurs diverses régions, à l’organisation de la graine et surtout de l'embryon. Mais il en est une autre, peut-être bien plus considé- rable, que je voudrais pouvoir, pour essayer de l'expliquer, suivre dans les phases successives de l’évolution organogénique. Elle réside dans la structure du gynécée, et je ne vois rien ailleurs qui mérite de lui être exactement comparé. Dans tous les types de celte famille, Pencwa, Surcocollu et Endonema, elle est au fond strictement la même; il n’y à de différence que dans les dimen- sions ou la forme des parties. Supposons qu'il s'agisse des Penæa proprement dits à gynécée ailé. Celui-ei est décrit partout comme formé d’un ovaire libre, à quatre loges oppositisépales, surmonté d’un style à quatre sillons verticaux et à quatre colonnes altérnes saillantes, terminées chacune par une dilatation stigmatifère. C’est au dos de chacune de ces colonnes que répond l’aile verticale qui s’é- tend plus où moins loin, en haut vers le stigmate, en bas vers l’o- vaire. On sait aussi que la capsule loculicide s'ouvre à sa maturité en quatre panneaux, à la ligne médiane desquels répondent, en dedans une cloison, et en dehors une des ailes verticales dontil vient d’être question. Il résulle de ce qui précède, que chaque panneau est couronné d’une branche du style, d’un lobe du stigmate, et que, par conséquent, ce lobe et celte branche surmontent, non les loges de l'ovaire et du fruit, mais les cloisons interposées aux loges. Nous n’ignorons pas que, dans beaucoup d’autres familles natu- relles, il y a des styles et des stigmates placentaires, alternes, par conséquent, avecles feuilles carpellaires, et que dans certaines Cru- cifères, par exemple, ils peuvent prendre un grand développement. Mais si nous considérons l'organe femelle des Penwa,non-seulement dans le fruit mûr, mais encore dans ceux des divers âges de la fleur qu'on peut observer sur les échantillons d’herbier, nous verrons facilement que les fentes loculicides de la capsule ne se produisent pas ici, comme ailleurs, à l’époque de la maturitéde la capsule, mais qu’elles existent dans le pistil même très-jeune. Celui-ci est formé de quatre feuilles carpellaires qui, inférieurement, dans leur portion ovarienne, se dilatent en un même nombre de cuillerons à concavité 288 OBSERVATIONS intérieure, destinés à former chacun un quart de la cavité de l’o- vaire; mais ces quatre dilatations se touchent bords à bords, à la façon de quatre folioles, sépales ou pétales valvaires, sans con- tacter entre elles aucune adhérence; si bien qu'à tout âge elles sont contiguës, mais séparées par une fente dont les bords peuvent être écartés avec l'aiguille à dissection, sans qu’on produise la moindre déchirure. On peut dire que la préfloraison des feuilles carpellaires est iei valvaire, et la déhiscence n’est que le résultat de l'écartement de ces quatre feuilles carpellaires devenues sèches. Plus haut, la fente se prolonge dans les quatre sillons de sépara- lion des colonnes stylaires. Celles-ci étaient rapprochées les unes des autres, mais non adhérentes ; elles s’écartent aussi les unes des autres, comme les lobes stigmatifères qui les surmontent. S'il en est ainsi, et si, contrairement à ce qui se passe dans les Burus el les Gessoloma, les styles s’éloignent les uns des autres, mais ne se dédoublent pas en se fendant par le milieu, c’est au sommet et à la ligne médiane de la feuille carpellaire que répond la cloison de séparation des loges ovariennes des Pénæacées. Or. cette cloi- son est en même temps, en apparence du moins, placentaire et ovulifére. En effet, les ovules, dont un se trouve de chaque côté de la cloison, n'ont ici aucun rapport apparent avee les bords libres des feuilles carpellaires. 11 faut donc admettre, ou bien que ces deux ovules sont portés par la face interne de la feuille carpellaire, chacun d’un côté de sa nervure médiane, proéminente en forme de cloison, où bien qu’en dedans de la portion médiane de la feuille, il y a un organe axillaire, uni avec cette côte, qui sert de support placen- taire à deux ovules appartenant chacun à une loge différente. II sem- ble en eflet qu'en tout cas, les deux ovules collatéraux, ascendants, à micropyle inférieur et intérieur, qui se voient dans chacune des loges d’un Penæa, appartiennent à deux feuilles carpellaires dif- férentes qui constituent chacune la moitié de la paroi dorsale de cette loge. Et en dehors de toute explication définitive, aujour- d’hui impossible à donner, de cette singulière organisation, nous SUR LES LIMITES DE LA FAMILLE DES CÉLASTRACÉES. 928G constatons du moins que celle-ci est caractéristique du groupe extérieur des véritables Pénæacées, lesquelles par là s’écartent bien plus encore qu’on ne l’a admis jusqu'ici de plantes dont le gyné- cée est construit comme celui des Geëssoloma ou des Célastracées en général. Par ses autres parties, la fleur des Pénæacées me semble surtout analogue à celle des Collétiées. Le tube au sommet duquel s’in- sèrent les étamines dans l’un et l'autre groupe parait avoir la même signification morphologique. De même aussi probablement dans les Thymélacées, qu'il est possible, par l'intermédiaire des Aquilariées et des Pénæacées, de relier à la grande famille des Rhamnacées, comme nous l’établirons dans un prochain travail. Nous avons déjà proposé quelques adjonctions à faire à la fa- mille des Célastracées. D'abord celle du genre Canotia de Nuttall, qui s’en rapproche, nous l'avons dit {Adansonia, X, 18), par sa fleur qui n’a rien de celle des Rosacées. Depuis lors, nous avons pu en étudier le fruit qu’a bien voulu nous envoyer M. A. Gray, et cette étude a pleinement confirmé notre première appréciation. Ce fruit a beaucoup des caractères de celui de plusieurs Célas- tracées et Hippocratéacées. Ses graines, ascendantes , mais pro- longées inférieurement en une aile membraneuse, sont analogues aussi à celles de certains Catha, Kokoona, Hippocratea, ete. Par son port, ses branches presque aphylles, terminées çà et là en épines, le Cunotiarappelle en même tempsles G/ossopetalon, d’une part, et d'autre part, les Crumenaria vivaces du Brésil. Ceux-ci sont des Rhamnacées, et l’on n’hésite pas le moins du monde à les ranger dans cette famille, pas plus que le Glossopetalon (etnous pourrons peut-être dire prochainement le Canotia) parmi les Célastracées. On n’est donc pas arrêté par cette question de port, de feuillage réduit aux plus simples proportions et de con- sistance herbacée des rameaux annuels ou de peu de durée. Pour- quoi donc hésiter, d'autre part, à faire rentrer dans la famille des Célastracées les Sackhousia qui ne diffèrent du reste de cette famille que par leur port et quelques autres caractères de pen d'im- xI. (8 avril 4875.) 19 290 . OBSERVATIONS portance? Je fais par 1 allusion à leurs fruits, pourvus d’une columelle dont les coques se séparent à la maturité, comme celles des Buxées, et de leur prétendue corolle gamopétale, qui n’est que le résultat de l’accolement bords à bords des pièces d’une corolle vraiment polypélale, ainsi que lindique l'indépendance de ces pièces dans leur portion inférieure. Quant au port, aux rameaux aériens, ils sont, dans certains Tripterococcus, identiques à ce que nous voyons dans le Canoha; etReissek, le monographe des Rhamnacées du Brésil, peint d’un coup, précisément, l'un des Crurnenaria de ce pays, en disant qu’il est semblable à un Stackhousia. Je puis donc dire, il me semble, que ces derniers sont aux Célastracées ce que les Crumenuaria sont aux Rhamnacées ; et si toutefois j'ai soin de conserver une tribu ou série distincte pour les Stackhousia, tandis que les Crumenaria ne sont pas séparés des autres Gouaniées, c’est à cause des quelques parti- cularités présentées par le périanthe et le fruit et dont il a tout à l’heure été question. Il convient d’autant plus aujourd’hui de faire pour les Célastracées ce qu’on fait pour les Rhamnacées, que ces deux groupes collatéraux sont, d’après les nouveaux types connus parmi les premières, bien moins éloignés W’un de l’autre qu’on a dù l’admettre à une certaine époque. Il y a, pour ainsi dire, trois phases distinctes dans l'étude de cette question. Dans la première, toutes ces plantes ne forment qu'une seule famille, celle des Nerpruns de Jussieu. Dans une seconde, R. Brown et M. Ad. Brongniart constatent entre les deux groupes des différences énormes qui les séparent bien l’un de l’autre ; notamment dans les caractères tirés de la forme du réceptacle, du mode d'insertion, de la direction des ovules et de l’oppositipétalie des étamines. Au- jourd’hui nous sommes entrés dans une troisième phase où le der- nier des caractères invoqués subsiste seul. Mais à part la position des étamines, il y a dans la famille des Célastracées des genres, comme les Mortonia, dont le réceptacle est aussi concave que celui des Rhamnées et où l'insertion est aussi nettement péri- gynique que chez elles; comme les Perrottehia et Frauenhofera, SUR LES LIMITES DE LA FAMILLE DES CÉLASTRACÉES. 291 où la fleur, par son périanthe, son disque et son gynécée, est celle d’une Rhamnacée, avec des étamines alternipétales ; comme le Caryospermum enfin (probablement congénère du Perrotteñia), où tout, port, feuilles, inflorescence, fleurs et fruits, est complé- tement d’un Colubrina du même pays (C. asralica), mais avec des étamines non superposées aux pétales. Aujourd’hui, en somme, sans méconnaître leurs affinités avec des groupes essentiellement périgynes ou épigynes même, comme les Cornées, les Ombellifères, les Cunoniées, les Bruniées, les Hamamélidées et les Rosacées, on doit dire que les Rhamnacées, plus souvent périgynes ou épi- gynes que les Célastracées, mais non constamment, pourraient, à la rigueur, en être à juste litre considérées comme une série à étamines oppositipélales. Il est encore un autre groupe dont la gamopétalie, quand elle semble exister, n’est pas réelle, et que nous avons autrefois (Adansonia, IX, 277,375) également introduit parmi les Célas- tracées : c’est celui des Salvadorées ou Azimées. De sorte qu’ac- tuellement, jusqu’à ce qu’on fasse mieux et quoi qu’en puisse penser un botaniste qui préfère la tradition à l'observation directe des faits, celte famille se composera, pour nous, des sept séries suivantes : Célastrées, Goupiées et Hippocratéées (rangées parm les Célastracées par MM. Bentham et Hooker), Buxées, Geisso- lomées, Stackhousiées et Azimées. STIRPES EXOTICÆ NOVÆ (CONTINUÉ DE LA PAGE 273) 136. TRECULIA ACUMINATA. Arbor, ut videtur, nisi ad innovationes tenuiter puberulas glabrata; ramulis terelibus tenuibus, cicatricibus annularibus sti- pularum notatis. Folia alterna, breviter (ad cent.) peliolata, oblongo-lanceolata (ad 15 cent. longa, 6 cent. lata), basi inæquali- obtusata, hine rotundata, ad apicem repente acuminata, summo apice obtusato nonnihil dilatala, subintegra membranacea penni- nervia dite reticulato-venosa; costa nervisque subtus prominulis (erubescentibus). Stipulæ oblongo-acutæ (ad À cent. longæ) in conum angusium approximalæ, deciduæ. Flores masculi eapitati ; capitulis pisiformibus globosis, in axillis solitariis v. 2-nis subsessilibus, basi bracteis paucis inæqualibas involucralis. Flo- res œ, sessiles; bracteis lincaribus tomentosis, apice capitatis et inæquali-fimbriatis, intermixtis. Calyx basi substipitata obconico- campanulatus membranaceus, apice inæquali-2-/4-lobus; lobis obtusis, imbricatis. Stamina plerumque 2 ; filamentis centralibus inæquali-rhomboideis, ad basin longe angustatis, apice brevius cuneatis; anthera ovata; loculis inferne hiberis, lateraliter v. nonnihil extrorsum, nunc superne subintrorsum rimosis. — Spec. a T.africana valde diversa ; staminum numero et indole distineta et inde sect. in gen. conspicuam (Pseudotreculiam) constituens, ob flores fœmineos haud notos nonnihil dubia, erescit in Africa trop. occid. ubi leg. cl. G. Mann (exs., n. 1804), anno 1862 (Herb. Kew et Mus. par). 137. MaAQUIRA GRANATENSIS. Arbor, ut videtur, nisi ad innovationes tenuiter puberulas, gla- berrima ; ramis leretibus; ligno debili; medulla arefacta exca- STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 293 vata; cortice glabro (rubescente), cicatricibus linearibus obliquis stipularum occasarum notato. Folia ampla (ad 25 cent. longa, 10 cent. lata) ; petiolo ad basin dilatato (ad 1 cent. longo); imbo elliptico-lanceolato, basi sæpius inæquali-angustalo, ad apicem longiuscule acuminato, sammo apice obtusiusculo, imtegro sub- coriaceo penninervio ; nervis venisque (ferrugineis) in sieco utrin- que prominulis. Stipulæ ovato-8-angulares (ad 4 cent. longæ), deciduæ. Flores fœminei axillares; receptaculo communi bre- vissime stipitato folioque paulo breviore, orbiculari-pateriformi (ad 1 cent. lato). Squamæ involueri & , inæquales, breviter ovato- acutæ rigidæ. Flores ut in genere ; germine quoad receptaculum libero sessilique, quoad calycem proprium magna ex parte infero subgloboso ; ovuli lateralis descendentis hilo lato ; mieropyle ex- trorsum supera, Calyx superus subureeolatus apice pervius 1bique breviter A4-lobus ; lobis crassiusculis obltusis. Stylus conicus paulo ultra germen dilalatus, mox conico-attenuatus; lobis 2, brevibus recurvis acutalis, intus stigmalosis. — Species calycis indole speciem inter guianensem prototypicam et Noyeram rubram Tréc. (cujus fl. mase. haud not) quasi media, viget in ditione neo-granatensi ubi legit el. Triana (exs., n. 869). 138. ScypnosvcE MANNIANA, Frutex (?), ramis teretibus rugosis striatis (nigrescentibus). Folia, uti planta tota, glabra, in summis ramulis approximale alterna (disticha ?), breviter (1-1 cent.) petiolata, oblongo-subspa- thulata (ad 40 cent. longa, 4 cent. lata), ad basin longe angustata, ima basi inæquali-rotundata, hine subauriculata, ad apicem acu- minata, obtuse inæquali-crenata membranacea, supra viridia, subtus in sieco pallide ferruginea penninervia venosa ; nervis ad marginem anastomosan(ibus venisque reticulatis subtus prominulis ibique rubescentibus. Stipulæ petiolo subæquales v. paulo longiores acutatæ (nigrescentes), ante explicationem imbricatæ. Flores axil- lares in receptaculo concavo subcampanulato (; cent. longo latoque) 204 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ,. breviter (1 cent.)pedunculato © ; fæmineo 4, centrali sessili libero ; masculis erebris perigynis sub-1-seriatis, insertis cum involucri lo- bis paucis (4, 5) late membranaceis rotundatis, imbricatis, demum erectis. Flos masculusstipitatus; calyce angusteobconico, basi longe acutato, apice obtuso, demum subintegro oreque truncato, quoad involuerum exserto. Stamen 1, liberum; filamento centrali exserto:; anthera basifixa oblonga (nigrescente), longitudinaliter 2-rimosa. Calyx (?) fœmineus germen involvens, 2-phyllus, imbricatus. Germen sessile oblongo-conicum liberum, L-loculare; ovulo 1, sub apice loculi descendente; stylo terminali erecto, 2-fido; lobis subulatis recurvis, intus stigmatosis. — Planta quoad flores con- spicua, gen. nov., Bosqueiæ, ut videtur, proximum sistens, oritur in Africa trop. occid., ubi leg. G. Mann (exs., n. 1727), anno 1862 (Herb. kew. et Mus. par.). 139. PaRrARTOCARPUS BECCARIANUS. Arbor, ut videlur, nisi ad summos ramulos innovationesque albido-puberulos, glaberrima. Rami teretes striati. Folia alterna, longiuscule (3 cent.) petiolata, oblongo-lanceolata (ad 12 cent, longa, 4 cent. lata), basi subæquali-angustata, ad apicem acumi- nata, integerrima subcoriacea penninervia venosa, supra dense viridia Iævia, subtus opaciora. Süipulæ laterales oblongæ, cadu- cissimæ ; cicatricibus haud annularibus, Inflorescentiæ masculæ axillares (?) globosæ (diametr. 4 # cent.); pedunculo glabro arcuato (1 < cent. longo), ad apicem incrassalo ; involuero e paucis (3, 4) bracteis inæqualibus brevibus obtusis constante. Flores minuti cre- berrimi, receptaculum totum obtegentes bracteisque erebris inor- dinate intermixtis, apice obluso crassiusculis, breviores ; singuli Z-andri (?); stamine erecto; filamento brevi ; anthera subbasifixa erecta, apice obtusiuscula ; loculis 2, longitudinaliter rimosis. Flos fœmineus.,.?—Stirps Artocarpo, ut videtur, proxima, stipu- larum indole, capitulis basi involucratis, antherisque brevibus nordinatis perianthioque proprio destitutis diversa, oritur in Bor- STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 295 neo, ubi (exs., n. 2557) leg. cl. O. Beccari (Herb, Mus. forent. el par.). 1410. PSEUDOLMEDIA HIRSUTA, Arbor (v. frutex?); ramis distichis teretibus v. compressius- culis valde rugosis, stipularum occasarum cicatricibus annularibus obliquis pilorumque basi punctiformi notatis; ramulis junioribus, cum petiolis, costis involucrisque dense longeque ferrugineo-hir- sutis (hispidisve?). Folia alterna (2-sticha ?), subsessilia v. petiolo brevissimo (1-3 mill.) donata, e basi valde inæquali, hine acutata, inde rotundata, ovato-acuminata (10 cent. longa, 6 cent. lata). summo apice obtusiuscula, integra v. repanda, coriacea crassa, approximate penninervia reticulato-venosa ; nervis venisque subtus valde prominulis; pagina inferiore rugosa (ferruginea). Flores monœæei axillares; inflorescentiis subsessilibus ; mascula depresse capituliformi; receptaculo orbiculari, superne vix convexo, dense hirsuto. Stamina © , inordinate inserta inæqualia ; filamentis bre- vibus, bracteolis setaceo-hirsutis intermixtis ; antheris oblongis, apice penicillatis. Bracteæ involucriæ , arcteimbricatæ; exteriores breviores obtusæque; interiores autem longiores angustato-sub- spathulatæ ; mediantibus nonnullis latis longisque, valde imbri- catis. Flores fœminei solitarii; perigonio anguste oliviformi (ad 2 cent. longo, 1 cent, lato), apice tantum pervio, basi bracteis imbricatis breviuseulis involucrato. Germen ultra medium intus perigonio adnatum, apice conico liberum; stylo laterali gracili obliquo porumque perigonii petente. Semen (immaturum) hilo lato lineart parieti germinis insertum, apice tantum basique liberum ; micropyle extrorsum supera. Embryonis (inde umbilico paralleli) carnosi oblongi cotyledones valde inæquales ; altero minimo ; altero autem Semen fere totum implente; radicula supera brevi. — Species seminis indole valde conspicua, inde Pseudolmedias genuinas (quarum ovulum pendulum) cum Pourouma arcte connectens, oritur in Columbia ubi leg. cl. Triana (exs., n. 855). 296 STIRPES EXOTICÆ NOVEÆ. Ah. Pseunosorocea BoNPLaANDi. Arborea v. fruticosa (?); ramis, uti planta tota, glaberrimis, teretibus ; cortice pallido, cicatricibus annularibus stipularum et lenticellis crebris albidis notato. Folia alterna, breviter (:-1 cent.) petiolata (ea Castaneæ vescæ relerentia), oblongo-lanceolata (ad 10-42 cent. longa, 4 cent. lata), basi inæquali-angustata, apice acuminata, grosse spinoso-dentata penninervia venosa; costa ner- visque primariis ad marginem anastomosantibus subtus valde pro- minulis pallidis. Flores, ut videtur diæei ; masculi inamenta axillaria subsessilia brevia (vix 4 cent. longa) dispositi crebri, secundum margines receptaculi oblongi-compressi inserti (facie autem utra- que floribus destituta) sessiles glomeratique. Calyx subglobosus, h-partitus ; foliolis decussato-imbricatis obtusis concavis. Stamina lotidem opposita; filamentis brevissimis eirea centrum tori insertis dilatatis, ima basi connatis santheris adnatis extrorsis brevibus subovatis, longitudinaliter 2-rimosis. Flores fœminei...?— Planta in prov. Corrientes olim a Bonpland lecta(« Campamento taya») ab eo cum Herb. Mus. paris. communicata fuit. 142, PSEUDOSOROCEA SPRUCEI. Arborea (?); ramis, uli planta tota, glaberrimis ; cortice pallido lenticellis prominulis notato; ramulis alternis. Folia alterna (2-sticha?), breviter (* cent.) petiolata, elliptico -acuminata (ad 8 cent. longa, 4 cent. l'ita) subintegra repandave membranacea penninervia, subtus pal idiora ; costa nervisque primariis ad mar- ginem anastomosantib 1s, subtus prominulis pallidis, supra vix conspicuis. Stipulæ la.erales, inæquali-ovato-acutæ, petiolo subæ- quilongæ, caducæ. Flores masculi ad cicatrices foliorum occaso- rum amenfacei; amentis brevibus (1, 2 cent.) subsessilibus, margine utroque glomeruligeris (facie autem utraque receptaculi oblongi floribus destituta). Calyx sessilis, in alabastro globosus ; foliolis 4, orbiculari-concavis, decussatim imbricatis. Stamina 4, STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 297 calyce paulo breviora ejusque foliolis opposita ; filamentis brevibus late subpetaloïdeis et ima basi connatis ; antheris extrorsum adna - tis ; loculis extus rimosis, connectivo obtusiusculo superatis. Ger- men rudimentarium in centro receptaculi vaeuo 0. Flores fœminei ignoti. — Crescit in Peruvia orientali ubi leg. /?. Spruce (exs., n. A483), prope Tarapoto (Herb. Mus. kew., DC. et par.). 13. PSEUDOSOROCEA UAUPENSIS. Frutex, ut videtur, ex omni parte glaberrimus ; ramis alternis teretibus gracilibus. Folia alterna, brevissime (1-3 mill.) petiolata, anguste lanceolata (ad 10 cent. longa, 2 © cent. lata), basi inæ- quali-angustata, apice longiuscule acuminata 1bique sæpius latera- liter incurvata, subintegra v. inæquali-crenata membranacea; costa nervisque pennalis ad margines anastomosantibus, subtus promiaulis {in sicco lutescentibus), supra vix conspicuis. Amenta maseula axillaria solitaria v. 2-na brevissima (£-5 cent. longa) oblonga compressa, margine utroque glomeruligera. Flores minimi ut in spec. præced. {-merti, 4-andri; antheris extrorsis crassis. — Stirps certe præced. congen. oritur in Brasilia boreali, ubi leg. cl. À. Spruce (exs., n. 2715), prope Panuri ad rio Uaupès (Herb. Mus. kew., DC. et par.). Ah. Pseunosorocea Porppriair. Frulex, ut videlur, sarmentosus ; ramis teretibus gracilibus flexuosis (scandentibus?). Folia, uti planta fere tota, supra glaber- rima, breviter (ad 1 cent.) petiolata, oblongo-lanceolata (ad 10 cent. longa, 4 cent. lala), basi subæquali-angustata, apice acuminata, integra v. sub apice pauci-spinoso-dentata; nervatione ut in spec. præc. ; pagina inferiore puberula, demum subglabrata, nervis pro- minulis reticulata. Flores fœminei amentacei ; amenti receptaculo lineari-oblongo compresso, ad marginem utrinque flores sessiles gerente (facie utraque sulciformi floribus destituta). Calyx semi- superus urceolatus crassiusculus ; stylo 2-fido ; ramis recurvis ; 298 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. germine semi-infero ovuloque Soroceæ. — Spec. cum præceden- tibus 3 florem fœmineum præbet Soroceæ (ad cujus sect. forte olim reducendæ sunt).Inflorescentia antem non racemiformis, sed flores sexus utriusque receptaculi elongati marginibus insert ibique glomerati sessilésque obsérvantur. Gen. unde (suadente cl. Bureau) quasi medium est Soroceam inter et Souresiam eujus amenta masCula stamina gerunt calyee proprio destituta et fæminea flores pedicellatos. Oritur in Brasilia boreali, ubi leg, Pæppig absque numero (Herb. Mus. par.). 145. LANESSANIA TURBINATA. Arbor (ut videtur), ramulis inæquali-angulatis, junioribus pal- lide fuscescenti-tomentosis, cicatricibus slipularum oecasarum no- fatis. Folia alterna, breviter (ad 1 cent.) petiolata, elliptico-lan- ceolata (ad 15 cent. longa, 5 cent. lata), basi subæquali-obtusata, apice acuminata, subintegra v. repando-sinuata subcoriacea, supra nisi ad costam ferrugineo-tomentosam dense viridia, subtus palli- diora tenuissime villosula ; nervis pinnatis valde reticulatis, subtus prominulis luteo-fuscescentibus. Stipulæ laterales liberæ (ad À cent. longæ) inæquali-8-angulares tomentosæ. Flores monœæcr axillares in receplaculo longiuscule (41 cent.) peduneulato inæquali-obpy- ramido angulato (ad 44 cent. longo, 4 cent. lato) congesti; mas- culi crebri glomerulati basi superæ receptaeuli impositi; fœmi- neus 1, centralis ; germine interiore et centro receptaculi intus adnato ; stylo apicali intra canaliculum centralem verticalem erecto, mox in lacinias subulatas ultra flores masculos exsertas 2-fido; ovulo 3, paulo sub apice loculi inserto, descendente; micropyle supera.Flores masculi in alabastro ovoidei ; calyce gamophyllo, apice à, A-fido, imbricato. Stamina, 2, 3, subcentralia, nunc gynæcei rudimento minimo subulato exteriora; filamentis crassis compressiusculis ; loculis antheræ 2, intus ad apicem filamenti adnatis obliquis, rimosis. Squamulæ involueri breves crassæ obtusæ, circa flor. masc. (scil. cirea basin superam receptaculi) c, pauciseriatæ, nonnullæque paulo longiores summo pedunculo in- STIRPES EXOTICÆ NOVEÆ, 299 sertæ ; interpositis ad costas receptaculi paucis remotis. — Planta in Ordine conspicua, Brosimo nonnihil affinis (PB. Awbinatum Spruce, herb.), a quo differt toto cœlo receptaculi involucrique indole, perianthio floris masculi androcæoque, viget im Brasilia sept., ubi prope Barra, prov. Rio-Negro les. Spruce (exs., n. 1895) octobre florif. (Herb. Mus. par., kew., DC, et alior.). 4h16. HELIANTHOSTYLIS SPRUCEI. , Arbor (?),ramis alternis, junioribus floccoso-tomentosis, demum glabratis. Folia alterna (disticha?), breviter (£ cent.) petiolata, elli- ptico-lanceolata (ad 10 cent. longa, 4 cent. lata), basi subæquali- acutata, ad apicem acuminata ; summo apice obtusalo ; integra membranacea, glabrata penninervia dite reticulato-venosa ; nervis venisque ad margines anastomosantibus, subtus valde prominulis (in sieco lutescentibus). Stipulæ parvæ (3 mill.) laterales in conum brevem (pallidum) approximatæ; cicatricibus transversis haud confluentibus. Flores diæci (v. monœæci?) axillares capitati ; capi- tulis breviter ( cent.) pedunculatis globosis parvis (+ cent.). Flores maseuli in singulis © , brevissime stipitati ; calyee obconico membranaceo 4-fido ; lobis apice truncatis, imbricatis. Stamina h, lobis opposita; filamentis brevibus, demum elongato-exsertis, basi inter se et cum germinis stipile connatis, mox liberis; an- theris extrorsis breviter ellipticis; connectivo suborbiculari (fuscato); loculis extrorsis adnatis. Germen sterile breviter stipita- tum effoœtum et productum in stylum accrescentem gracillimum longissimum (1 :, 2 cent.) hispidulum. Flos fœmineus...? Fructus globosus scaber (ad L cent. latus) ; pericarpio tenui fragili, extus scabrido. Semen subglobosum ; testa tenui {fuscata) ; embryonis exalbuminosi recti cotyledonibus plano-convexis amygdalinis ear- nosis crassis (v. nunc 3, æqualibus, intus angulatis) ; radicula supera brevissima. — Stirps quoad capitulorum adspectum Aa- cluras et Broussonetias nonnihil referens, oritur in Brasilia boreali, ubi ad Rio-Negro, circa S. Gabriel de Cachoeïra leg. el. 300 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. Spruce (exs., n. 2097, 2219, 2242, 3775) a decembre ad mar- tium florif. (Herb. Mus. par., kew., Deless. et DC.). 147. TRYMATOCOCCUS AFRICANUS. Frutex (?) erectus; ramis teretibus glabris ; ligno duriuseulo ; ra- mulis junioribus cum foliorum pagina inferiore brevissime tomnen- tosis scabridulis. Folia alterna (disticha), breviter (ad 1 cent.) pe- tiolata, oblongo-lanceolata (ad 18 cent. longa, 5 cent. lata), ad basin angustata, ima basi inæqualia, hine acutata, inde obtusata, ad api- cem longiuscule acuminata, summo apice obtusiuseula, subintegra membranacea penninervia reticulato-venosa, sublus pallidiora. Stipulæ laterales 2, in conum brevem (4 mill.) approximatæ liberæ cicatricemque linearem transversam in ramulo relinquentes. Flores monœæci capitati; capitulis (2-6) axillaribus v. pulvinis paulo supra- axillaribus insertis, longiuscule (2, 5 cent.) pedunculatis turbi- nato-subcampanulatis (1 cent. longis, + cent. lalis) extus cum pe- duneulo scabridis, sub involucro & -bracteato nonnihil angustatis. Flores parvi crebri, summo receptaculo insidente ibique glome- rulati; staminibus in singulis 2-4 ; filamentis brevibus ineurvis; antheris subglobosis. Germen, ut in generis spee. prototyp., receptaculo immersum; structura eadem. — Species (ab ameri- cana valde diversa) Dorstenias fruticosas nonnihil referens, viget in Africa tropica occid. ubi leg. cl. G. Mann (exs., n. 723) ad Cameroon-River (Herb. Mus. par. et kew.). 148. ZanrnoxyLon (GElERA) Baransx. Arbor pulchra (10-15-metralis) ; ramis teretibus striatis, uti planta tota, glaberrimis. Folia ad summos ramulos conferta alterna, lon- siuscule (2-/ cent.) petiolata oblongo-ovata v. obovata (45-20 cent. longa, 6-9 cent. lata), basi rotundata v. breviter attenuata, apice rotundata v. rarius emarginata, integerrima coriacea crassa pen- ninervia subavenia, subtus pallidiora pellucido-punctulata. Flores, ut videtur, diæci; fœminei e ligno orti, in racemos breves STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 901 (3-5 cent. longos) fasciculatos parce ramosos dispositi ; pedicellis articulatis bracteatis. Sepala 4, 5, e cicatricibus nota. Germina totidem libera sessilia obovata glabra punetulata; ovulis 2, subsu- perpositis descendentibus; micropyle supera. Fructus cocct 4-5, subsessiles stellatim divaricati inæquali-obovoidei (42 mill. longi, 10 mill. ati) compressi, 2-valvi; exocarpio demuin siccato coriaceo rugoso,a putamine pergamentaceo soluto ; funiculo adscendente pallido persistente, a putamine libero. Semen 1, loculo conforme, amarissimum, esummo funiculo descendens ; hilo lineari- elongato; inæquali-ovoideum compressum; testa nigra brevissima nitida crassissima durissimaque; albumine pareo albido olcoso ; em- bryonis carnosi olcosi cotyledonibus subplanis ; radicula supera longiuseula recta v. subcurvata. — Species, ut e descript. patet, Greijeras cum Zanthorylis axete genuinis conjungens (Geijera unde pro mera generis sect. habenda est), viget in insula Z2fu, ubi ad Chepenehe leg. cl. Balansa (exs., n. 4804), in sylvis julio fructi- feram (Herb. Mus. par.). 149. Evonia (Mecicore) sarcococea. Frutex (4-6-metralis, test. PBalansa); ramis teretibus glabratis; ramulis junioribus tenuissime ferrugineo-puberulis. Folia opposita simplicia ; petiolo supra canaliculato (4, 2 cent. longo) ad apicem incrassato articulatoque; limbo (folioli) elliptico v. subobovato (ad 9 cent. longo, 5 cent. lato), basi breviter attenuato, apice rotundato v. emarginalo, integerrimo coriaceo glaberrimo penni- nervio dite tenuissimeque reticulato-venoso, pellucide panctulato. Flores solitarii, breviter ( cent.) pedunculati, 4-meri, Petala 4, calyce 3-plo longiora (ad + mil.) lanceolata imbricata (verisimil. alba, insicco rubescentia). Slamina 8, quorum oppositipetala 4, bre- viora ; antheris parvis (effœætis?). Gynæcei carpella 4; germinibus ima basi connatis, mox liberis; stylis gracilibus, mox in unum coadunatis apiceque in caput latum stigmatosum dilatatis ; ovulis in loculis singulis 2, descendentibus. Fructus (pro genere magnus, 2 cent. altus, 2 + cent. latus) e coccis 4 constans, cruciatim dis- 202 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ, positis, basi et ultra medium connatis, demum liberis at in drupam profunde 4-lobam approximatis ; sarcocarpio crasso valde carnoso, demum suberoso ; putamine tenui pallido ; seminibus ut in genere. — Spec. ob fructum procul dubio drupaceum et indehiscentem in gen. valde anomala, crescit in ditione austro-caledonica, ubi leg. cl. Balansa (exs., n. 2797), inter sylvas septent. circa Con- ceplion, ad alt. cire. 550 metr., februario florigeram fructife- ramque (Herb. Mus. par.). 450. Dicranozepis Mann. Fruticosa (?), ramis tenuibus glabratis, junioribus tenuiter seto- sis; cortice fuscato striato. Folia, ut in genere, disticha subsessilia rhombeo-lanceolata, basi valde inæqualia, apice longe acuminata (ad 8 cent. longa, 4 cent. lata), glabra. Flores axillares raro soli- tarii plerumque sessili-glomerulati folioque 2-midio breviores (adulti 2, 3 cent. longi); tubo gracillimo, basi vix dilatato; hmbi palentis v. demum nonnihil reflexi lobis 5 lanceolatis (7 mill. lon- eis). Squamulæ lobis 2-midio paulo longiores mæquali-lanceolatæ petaloideæ, aut usque ad basin liberæ, aut rarius plus minus alte per paria connatæ. Stamina jure ?-seriata, sub anthesi adspectu A-seriatim fauci inserta ; alternisepalis brevioribus ; filamentis om nium brevibus erectis ; antherisexsertis basifixis oblongis obtusis ; connectivo dorsali erassiusculo subglanduloso lanceolato. Germen brevissime stipitatum oblongo-obovatum; stylo excentrico fili- formi, apice sligmatoso breviter crasseque clavato valde papilloso. Disceus cyathiformis subregularis crasse carnosus germinisque stipitem arcte cingens, subæquali-5-lobus glaber. — Spec. a con- cener. floribus haud solitariis nec non tubo lineari valde distincta a G. Mann. (exs., n. 217) in Fernando-Po lecta est (Herb. Mus. par. a Mus. kew. comm.). 151. STEPHANODAPHNE Bolvini. Frutex, ut videtur, glaber; innovationibus inflorescentiisque pallide fusco-sericeis, cortice (fuscato) striato; libro tenaci, Folia 2 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ,. 303 alterna oblongo-lanceolata (ad 20 cent. longa, 7 cent. lata), brevi- ter (ad 4 cent.) petiolata; petiolo crasso rugoso, basi articulato; limbo basi nonnihil inæquali-acutato v. obtusalo, apice plus minus acuminato, integro membranaceo penninervio; nervis primariis crebris subtransversis haud procul a marginibus anastomosanti- bus ; venis crebris tenuiter reticulatis. Flores in spicas abbreviato- subcapitatas dispositi articulati; pedunçculo paulo supra-axillari lon- oiuseulo (2, 3 cent.), basi sensim attenuato; calyce hypocrateri- morpho (1 + cent. longo); limbi patentis lobis 5, obtusiusculis, imbricatis. Discus annularis crassus fauci insertus continuus, apice demum patenti-recurvo inæquali-fimbriato-lobatus. Slamina 10, disco inferiora tuboque 2-seriatim inserta ; alternipetalis 5, multo inferioribus; antheris subsessilibus ovatis oblusis, introrsum 2-rimosis. Germen sessile, disco destitutum, longe conicum et sensim in stylum apice stigmatoso obtusum dilatatum, dense hir- sutum; ovulo 1, descendente.— Stirps genus novum sistens, hine Gridiew, inde Synaptolepidi affine, ab utroque adspectu, folits, inflorescentia, floris imprimisque disci indole distinguendum, ori- tur in ins. Mayotta Comorarum, ubi in sinubus montium Moussa- péré leg. olim Boivin (exs., n. 3135). 152. STEPHANODAPHNE ? CREMOSTACHYA. Frutex, ut videtur, glaber; innovationibus albido-sericeis ; ra- mis gracilibus virgatis; cortice fuscato striato; libro tenacissimo (albido). Folia alterna, vix petiolata, oblongo-v. elliptico-lanceolata (ad 8 cent. longa, 3 cent. lata), basi longa subæquali-angustata, ad apicem plus minus longe acuminata, summo apice obtusiuscula, subintegra v. minute crenulato-sinuata penninervia; nervis pri- maris crebris obliquis; venis venulisque crebris lineatis subpa- rallelis. Flores spicati; spicis supra-axillaribus v. procul ab axillis lateralibus, longe (6-10 cent.) filiformibus, cernuis, basi nudatis, apice florifero sensim incrassatis longeque clavatis ebracteatis, flo- ribus minutis (2-4 mill.) pulvinaribus prominulis insertis articu- 30! STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. latis, deciduis, ebracteatis. Calyx (in alabastro) longe obovoideus, apice 5-lobo imbricatus. Diseus fauci insertus annularis, margine crassiore Inæquali-fimbriatus. Stamina 40, inclusa, 2-seriata ; antheris subsessilibus ovato-oblongis, introrsis. Gynæceum ut in spec. præced. quacum stürps (diu in herbb. vexata et plerumque inter Santalaceas collocata) congruit, haud ægre distinguenda ob foliorum formam necnon indolem spicarum (quæ eas Stychoneuwri in mentem valde revocant). Oritur in Madagascaria ubi legerunt olim Comumerson (Herb. Juss.) et Chapelier (Herb. Mus. par). 153. AQUILARIA MICROCARPA. Suürps adspectu congeneribus haud absimilis; ramis alternis terelibus pallide nigrescentibus. Folia breviter (+ cent.) petiolata, uti planta tota glaberrima ovato-acuminata (5 cent. longa, 2 + cent. lata), basi obtusata v. brevissime acutata minute undulato-crenu- lata subcoriacea pennivenia. Flores laterales pauci minuti (ad ; cent. longi latique); receptaculo hemisphærico-obconico brevi. Sepala 5, brevia obtusa reflexa. Glandulæ breves dense pilosæ, slaminibus subæquales, haud v. vix caducæ; antheris parvis fila- mento vix angustioribus oblongis, intus connectivo basifixo dorso adnatis. Fructus breviter (2-1 cent.) stipitali, perianthio persistente basi cincti obcordati, paulo latiores quam longiores, pro genere parvi (ad À cent. longi latique), contrarie compressi (vix £ cent. crassi), basi brevissime attenuati, apice rotundato-emarginati, extus glabri (fuscati), margine rimosi indeque demum 2-valves; coccis intus obovatis, minus manifeste quam in speciebus cæt. transverse subseplatis; locello superiore semini conformi scil. pisiformi; inferiore breviter obconico caudamque chalazicam brevem fovente. Semen nigrescens ; integumento externo crustaceo fragili scabrello; cauda chalazica fragili vix persistente ; albumini crassi carnosi colyledonibus obcordatis. — Spec. conspicua fructus magnitu- dine et indole, ab omnibus notis diversa, cæterum À, secun- dariæ (e descript. et ic. Rumphi lantum notæ) et À. malaccenst STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 305 forte conspecif.) valde affinis a qua pericarpio multo minore vbcordato differt, oritur in Borneo ubi legit cl. Beccari (exs., n. 2886, in Herb. Mus. florent. et par.). 45h. Kuprtecea DAvipiAna. Arbor (15-metralis, fide el. David); ramis alternis teretibus ; cortice glabro nigrescente, lenticellis erebris subprominulis latis pallide fuscis notato. Flores præcocissini ante folia explicati, ut in genere ex axillis foliorum ani præteriti cum folüs novellis orti el verisimiliter polygamo-diæci, fascieulali pauci, longiuscule (ad 4 cent.) gracillimeque pedicellati. Stamina in flore masculo 10-20, subumbellatim receptaculo tenui obeonico inserta ; fila- ments filiformibus, anthera lineari-elongata basifixa sab-4-gona, lateraliter 2-rimosa conneclivoque conico carnosulo superata (2 cent. longa) paulo brevioribus. Carpella in flore masculo sterilia 5-10, slipitata, in germen inæquali-trigonum effoœtum valde compressam et hine apice stigmatoso cristato-papillosum dilatata. Folia juniora tantum visa, scilicet gemmarum squamis Inæquali- spathulatis fuscatis parceque ad margines pilosis vix longiora ovato- acula petiolata penninervia minute glanduloso-dentata parceque pubescentia. — Gen. Euptelea, inter Magnoliaceas hucusq. enu- merata, vix in Ordine milit. videtur potiusque forsan in vicinit. Saztifragacearum {eum Cunonieis et Mysourandreis) collocan- dum est. Species, a congener. chinensi et indica valde diversa, viget in ditione tibetana orientali ubi martio 1867, inter sylvas ad Moupin, leg. abb. A. David (Herb. Mus. par.). 199. OLMEDIA LAURINA. Arborea (?) ex omni parte glaberrima ; ramis alternis teretibus; corlice (fuscato)striato. Folia alterna (disticha?), breviter (5-1 cent.) petiolata, e bast inæquali (hine obtusa, inde acutata) ovato-acu- minala (ad 10 cent. longa, 5 cent. lata), integerrima coriacea crassa penniner via; nervis primariis vix obliquis ad marginem x1. (15 juillet 1875.) 20 506 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. anastomosantibus, intermixtis minoribus paueis ; venis lenuiter reti - culatis, subtus cum costa prominulis; limbo supra lævi (pallide virescente), subtus in siceo pallide fascato. Stipulæ in conum brevem (ad = cent.) approximatæ. Flores, ut videtur, diœeci ; mas- culorum amentis subglobosis pisiformibus brevissime stüpitatis, in axillis singulis solitariis v. paucis. Calvx breviter cupularis, apice h-lobus. Stamina totidem, ealvee vix longiora; antheris ovatis ob- tusis. Flores fœminei, ut in genere, axillares 1,2; pedunculo brevi; bracteis involueri paueis ovatis imbricatis. Bracteæ floribus inter- mixtæ, apice orbiculari-peltatæ. Germen inæquali-ovoideo-acutum glabrum ; stylo brevi, mox 2-fido; laciniits lineari-subulatis (nigre- scentibus). Fructus (immaturus) germini conformis (ad 1 cent. longus) nigrescens.-—Spec. foliis formas nonnull. Trophidis ame- ricant referens et quoad charact. nonnull. O. calophylle Poœxpr., ut videtur, affinis, oritur in ditione neo-granatensi ubi legit el. Triana (Herb. Mus. par.). 456. EvopiA POMADERRIDIFOLIA. Fruticulus (2-3-metralis, ex Balansa) ; ramis sub-2-chotomis ; cortice glabrato (griseo v. nigrescente) striato; ramulis novelliscum petiolis, foliorum pagina inferiore inflorescentiisque, dense ferru- ginco-lepidotis. Folia ad summos ramulos conferta, opposita, longiuscule (1-1-2 cent.) petiolata, elliptico-obovata (ad 6 cent. longa, 3 Zcent. lata), basi sæpius breviter attenuata, apice rotun- data, integerrima; margine reflexo, recurva coriacea, supra lævia, penninervia parce venosa. Flores parvi 6 cent.) crebri, in cymas terminales foliis supremis breviores densas corymbiformes com- positas dispositi; pedicellis sub flore 2-bracteolatis. Calyeis gamo- phylli dentes5, coriacei. Petala valvata v. subvalvata, calyce lon- giora. Stamina 40; alternipetala longiora ; filamentis sub disco copulari breviter obconico germenque arcte cingente, 16-suleo, 10-crenalo, insertis, ad apicem complanatis dilatatis, intus villosis et apiee puneliformi antherigeris ; antheris ovatis apiculalis intror- STIRDES EXOTICÆ NOVÆE. 507 sis. Carpella 5, oppositipetala ; germinibus nisi basi liberis ; stylis centralibus, mox in columnam erectam apice stigmatoso capita- tam coadunaltis et inter germina paulo supra basin corum insertis; ovulis suborthotropis v.-incomplete anatropis ; micropyle extror- sum supera. — Species inter Evodias genuinas germinibus om- nino liberis donatas et Peleas quasi media (generisque hajus auto- nomiæ vanilatem demensirans). Exstant in regione eadem Zvodiæ legitimæ numerosæ quarum carpella üsque ad basin omnino libera sunt, adspectu autem cum planta nostra omBino congruentes, ita ut e forum analysi tantum ab ea distinguantuf, cæterum nonnun- quam conspecilicæ primo intuitu videantur. Sententia inde b. Aug. S.-Hilaire, a cl. Tulasne(in Ann. se. nat., sér. 3, VI, 280) memorata magis ae magis in dies confirmatur. Æ. pomaderridi- folia(subsectionis Henipelea {p.) oritur in Nova-Caledonia, ubi ad alt. 860 metr., in monte Æumboldt, leg. cl Balansa (exs. n. 2493), februario floriferam (Herb. Mus. par.). 157. SPNENOSTEMON BaALANs#. Arbor (6-7-metralis) ex omni parte glaberrima; ramis ramu- lisque alternis terelibus (griseis v. pallide fuscescentibus). Folia ad summos ramulos alterna, longiuscule (ad 2 cent.) petiolata, obovata (9 cent. longa, 5 cent, lata), basi subæquali- v. inæquali- altenuata, apice rotundata v. subemarginalta, crenata, subcoriacea peoninervia laxe venosa, supra dense ferruginca, subtus pallidiora ; nervis venisque reliculalis subtus prominulis rubescenti-fuscatis. Flores monœei, in racemos axillares, laterales v. terminales (3-5 cent. longos) disposili; rachibus compressiuseulis rigidulis ; pedicellis alternis (ad 1 4 cent. longis). Sepala floris masculi 4, crassiuscula, decidua. Petala totidem alterna, vix longiora (ad : cent.) crassiuscula, decidua, intus obtuse carinata, imbri- cata, Slamina cum pelalis alternantia iisque numero æqualia, libera, sub gynæcei rudimento conico-subulato inserta coque paulo longiora, dorso convexa carnosa crassa, intus angulato- 308 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. cuneiformia, seeundum faciem utramque approximata ibique antheræ loculum lineari-elongatuin sessilem rimosumque longitu - dinaliter adnatum gerentia. Flores maseult (in specimine eodem) in racemum €rassum ramulum lignosum lerminantem dispositi; pedicellis crassis lignosis decumbentibus € cent. longis). Perian- hium (verisimil, utin flor. mase.) e cicatricibus notum. Germen sessile ovoideo-compressiusculum breve ( cent.); styli brevis 2-partiu cornubus erassis recurvis, loculis 2; septo angusto, ger- min; compresso contrario. Ovula in loculis solitaria, ab imo angulo interno descendentia, Bieropyle introrsum supera ; funiculo erasso brevissimo supra micropylen in obturatorem parvum erassum subeonicum dilatato. — Arbor gen, novi, ex ord., ut videtur, [licinearum, adspectu et florum indole nonnihil conspieuum, orttur in Austro-Caledonia, ubi ad summum montem ANekou, supra Bourail legit cl. Balansa (exs., n. 1330), ad alt. 700 metr., aprili florileram (Herb. Mus. par.). 158. SLHENOSTEMON PACHYCLADUM. Frutex (1-2-metralis) ex omni parle præcedentr simillimus eique certe congener, à quo düffert ramis ramulisque multo cras- sioribus; cortice fuscato v. nigrescente rugoso. Folia quam im præced. multo crassiora, elliptico-obovata (ad 8 cent. Tonga, h cent. lata); petiolo crassissimo compresso (1-3 cent. longo); limbo basi breviter angustalo, apice rotundato repande crenato, coriaceo crassissimo rigidissimo, supra dense viridi, subtus lute- scente; nervis subtransversis crebris, subtus cum costa fusco- purpurascente prominulis. Flores maseuli in racemum terminalem crasse rigidum (5, 6 cent. longum) dispositi ; perianthio stami- nibusque quam in præcedente 2-plo longioribus, cæterum omnino conformibus. Flos fœmineus ignotus. An spec. diœca ?— Stirps eum præcedente (eujus forte mera var?) certe congruens, in spe- cimin. meliorib. olim investiganda, viget in ditione austro-cale- doniea, ubi leg. Balunsa (exs., n. 506), ad summum montem Kouqui, novembre foriferam (Herb. Mus par.). STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 599 159. RourEaA BALANSÆANA. Fruliculus (1-metralis) ex omni parte glaber; ramis allernis teretibus ; cortice ruguloso ; ramulis novellis glabris cum petiolis inflorescentiæque ramis in siceo erubescentibus. Folia alterna, in summis ramulis conferta (ad 5 cent. longa) imparipinnata; foliolis oppositis v. rarius alternis ; lateralibus plerumque 3-5-jugis, bre- L cent. longis, 1- vissime (2, 3 mill.) petiolulalis, ovatis (L 5-2 à 2 cent. latis), basi inæquali-rotundatis, apice obtusiuseulis, inte- gerrimis subcoriaceis, supra lucidis, subtus pallidis glaucescenti- bus; venis pinualis reticulatis, utrinque vis conspieuis. Flores, ut in genere, parvi (ad 4 mill. longi), in alabastro ovoider, in racemos terminales et ad folia suprema axillares dispositi et inde, ut atunt, paniculati; inflorescentia tota 5, 6 cent. longa lataque; pedicellis longiuseulis É cent.), articulalis. Genitalia ut in genere. Fructus basi sepalis persistentibus et in calyeem campanulatum (5 cent. > altum) glabrum arete imbricatis obtusis einctus, oblongo-ovoideus (12 cent. longus), areuatus, convexilate demum longitudinaliter rimosus follieuliformis. Semen oblongum, loculo conforme, erectum orthotropum glabrum (fascatum), basi augustata substipitatum. — Planta, ob calycis fructusque et seminis indolem certe hujus generis, et spec. nonnullis africanis haud absimil., viget in ditione austro-caledonica ubi legit el. Balansa (exs., n. 1860), januario floriferam, in collibus argiloso-ferrugineis insulæ interioribus inter S. Ludovicum et Yaté (Herb. Mus. par.). 160. RuizoPHORA PACHYPODA, Arbor (6-8-metralis, ex Balansa) radices perlongas e ramis emittens. Ramuli patentes crassi, hine inde subventricost; cortice gelabro (dense griseo), nunc transverse inæquali-fisso, nune ciea- tricibus foliorum delapsorum late sigilliformibus et stipularam lineari-anaularibus notato. Folia in summis ramulis conferta onposita; peliolo crassinsculo eompresso (2, 3 cent. longo). Lim bus ovato-acutus (ad 16 cent. longus, 10 cent. latus), basi repente 910 STIRPLS EXOTICÆ NOVÆ, attenualus el in peliolum utrinque decurrens, apice plus minus euspidatus, integerrimus, erasse coriaceus pennivenius, utrinque glaber, basi autem superne parce setosus, subtus tenuiter nigro- punctulatus. Flores in axillis superioribus (nune foliorum delap- sorum)2-n1, summo peduneulo brevi (ad 4 cent.) crassoque (3 cent.) inserti, bracteis crassis oblusis 2-natim involucrati et singuli involucello proprio (e bracteolis 2 erassis paulo longioribus connalis efformato) donali. Flos erassus (4 cent. longus) ; sepalis ovato-lanceolatis ecoriaceis, valvalis (albis, ex Palansa). Petala subintegra induplicato-carinata, ealyce multo breviora, Stamina ut in genere 8-12 (quorum nonnulla, ut videtur, minora effœta?), Germen inferum, 2-loculare, 4-ovulatum, apice in conum | stylum?) hberum sulcatum produetum ; lobis stigmatosis 2 parvis recurvis oblusiuseulis, Fructus crasse conicus (2 cent. longus, 44 cent, latus), infra medium sepalis haud accretis reflexis stipatus, altius rugulosus et apice, ut in genere, radicula perlonga in germina- tione exserta perforatus. — Species, inter alias notas, pedunculis brevibus 2-floris conspicua, a cl. Balansa (exs., n. 2341) in salsuginosis Circa Kanalam N.-Caledoniæ novembre florif. ct frucuf, lecta fuit (Herb. Mus. par.). ] AG. ANISOPHYLLEA RHOMBOIDEA, Fruticosa?, ramulis tenuibus terelibus, demumn glabratis, Folia alterna (2-sticha?) sessilia, e basi valde inæqualt trapezoidea (ad 8 cent. longa, 3 cent, lala), utrinque euneato-attenuata, apice inæ- quali-acutata integerrima subcoriacea, bast hine T-nervia, inde 2-nervia, supra dense viridia, sublus pallida glaucescentia tenuiter puberula; venis transversis erebris, Flores in racemos vix supra- axillares dispositi erebri; pedunculo pediçcellisque bast articulatis parce fuscato-setosis, Calyx masculus parvus valvatus; foliolis ovalo-acutis, basi conuatis. Petala 4, calyei subæqualia inæqualt- 3-7-fida, flabellato-incisa, carnosula. Stamina 8, cum glandulis totidem brevibus alternantia ; filamentis apice incurvis ; antheræ STIRPELS EXOTICÆ NOVEÆ. 11 brevis loculis sub-2-dymis. Slyli 4 breves subulati. Germen 0. Flos fœæmineus...? — Species quoad floris indolem et formam foliorum A. distichæ (Haloragis disticha Jack) S. À. brapezoidali nostræ proxima, differt autem foliis multo majoribus crassiori- busque necnon eorum nervalione oriturque in Borneo ubi a cl. Beccari (exs., n. 1514) lecta fuit (Herb. reg. florent.). 162. ANISOPHYLLEA GAUDICHAUDIANA. Arbor, ut videtur ; foliis (suppetentibus) isomorphis, amplis (ad 25 cent. longis, 10 cent. latis), elliplico-lanceolatis, bast rotun- data v. breviter angustata subæqualibus, ad apicem breviter acu- minalis summoque apiee obtusiusculis, integerrimis coriacels gla- berrimis, supra dense viridibus, hine et inde in siceo lutescentibus, subtus opacis, à basi subæquali-5-7-nerviis; nervis lateralibus marginibus parallelis, subtus prominulis pallidioribusque; nervis transversis crebris reticulalis. Petiolus erassus brevis (ad 4 cent.), basi arliculatus. Gemmæ axillares à, 4, superpositæ, ab inferiore ad superiorem majores. Flores ignoti. Fructus (e schedul. Gaudi- chaude) magnus, oblique subpiriformis drupaceus; exocarpio corticato, extus rufescenti-luteo, apice umbilicato sepaloramque cicatricibus 4 notato; pulamine erasso. Semen descendens ; inte- gumento suberoso; embryonis crasst radieula carnosa macropoda ; plumula e foliolis (roseis) 8, alternatim A-natis constante. — Species insignis, certe e char. notis hujus generis, viget in Asia (ropica austro-orientali, ubi ad Puo-Pinang leg. Gaudichaud (exs.,n.100),imitin. Bonite, martio fructiferam (Herb. Mus. par.). 163. ANISOPHYLLEA BECCARIANA. Frulex (?) ; ramis teretibus glabris; cortice albido tenuiter nigro- punetulato, Folia (in speeim. suppet. 1-morpha) alterna, breviter (; cent.) petiolata, elliptica (8 cent. longa, 4 cent. lata), basi bre- vissime acutata, ad apicem longiusceule acuminata, vix inæquila- tera, Integerrima penninervia, basi subæquali-5-nervia, supra læte 312 STIRPES EXOTICÆ NÜVÆ. viridia, subtus paulo pallidiora ; nervis supra concavis {lutescen - tibus), subtus prominulis fuseatis. Racemi axiilares v. paulo supra- axillares fasciculati; pedicellis brevissimis tenuissimis. Flores polygami; hermaphrodili germine infero 4-loculari ferülique donati; masculorum receptaculo breviter eupulari, sub calyeis insertione baud producto. Sepala 4, 3-angularia, valvata. Petala calyce breviora minuta inæquali-obovata, apice emarginata v. bre- viter 2-loba, marginibus incurva carnosa. Stamina 8, quorum opposilüpetala 4, breviora sterilia ; filamentis anantheris v. apice minute glandulosis. Staminum fertilium filamenta crassiuscula subulata coinpressa; antheris brevibus sub-2-dymis, introrsum rimosis. Styli in flore sexus utriusque 4, tiberi, breviter subulali recurvique crassiuscul. — Species imprimis staminibus ex parte abortivis conspieua, sect. cjusd. est ac À. Griffithi On. (in Trans. Linn. Soc., XXII, 460,t. A8) cui proxima videtur, androcæi imprimis indole et foliis multo brevioribus discrepans, in Borneo lecta est a el. Beccari (exs., n. 1001), cum herbariis Mus. par. et kew. ab herb. reg. florentino communicata. {Sera continué.) NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LES AQUILARIÉES Le groupe des Aquilarinées a pendant bien longtemps été réduit aux deux genres Aguilaria et Gyrinops, et son histoire 4, jusqu'au commencement de ce siècle, présenté peu de compli- cations, I n’y a qu'un point de cette histoire qui mérite d'être rappelé, mais 1l est bien instructif pour nos contemporains. Je veux parler de la nécessité où se trouva R. Brown, esclave malgré lui de la coutume et des règles de classification admises par ses contemporains, de faire des Aquilarinées une tribu des Chaillétiacées, alors qu'il déclarait, tout en témoignant la crainte d’être taxé de paradoxe, que leurs affinités avec les Thymélées étaient plus faciles à démontrer qu'avec tout autre des groupes auxquels on les avait pu comparer. Le paradoxe est devenu aujourd'hui une vérité acceptée par tous. Endlicher, dès 1836, place les Aquilarinées tout près des Thymélées et relie les unes aux autres par l'intermédiaire du genre PAaleria. Tous les auteurs qui viennent ensuile maintiennent les deux groupes étroitement ais; la plupart, dans une seule et même famille. À partir de cette époque, le groupe des Aquilariées (la règle veut que ce nom de tribu soit définitivement substitué à celui d’Aquilariacées et d’Aquilarinées) s'accroît de deux façons diffé- rentes. D'une part, les types déjà connus, observés d’une façon incomplète ou inexacte, sont dédoublés ou morcelés; le nombre des genres et des espèces est mulliplié d’une façon inexplieable : celte prétendue richesse n’est, nous le verrons, qu'un véritable appauvrissement. D'autre part, des {vpes vraiment nouveaux sont découverts dans l'Asie et l'Océanie tropicales. Leur organisation s'éloigne beaucoup, à certains égards, de celle des Agutlaria ; 31! NOUVELLES OBSERVATIONS mais bien souvent elle lexplique, la fait mieux comprendre, ct doit nécessairement modifier l'interprétation Ja plus généralement acceptée de la valeur morphologique de leurs organes floraux, de ceux surtout des plantes de la famille des Thyméléacées tout entière. Prenons comme point de départ la structure, en grande partie bien connue, d’un Aguilaria indien, tel que l'A. Agallocha. Dans ses fleurs, hermaphrodites et régulières, presque con- stamment pentamères, le gynécée central est entouré d'un sac à peu près campanulé, dont l'ouverture supérieure porte cinq divisions ealicinales imbriquées en quinconce, dix élamines dis- posées sur deux verlicilles et dix languettes allongées, aplaties et obtuses, qui répondent aux intervalles des étamines. Quelle est maintenant la signification morphologique de la portion obconique et creuse de l'enveloppe qui s'étend du pied de l’ovaire au point dont se dégagent les étamines et les glandes alternes? L’analogie avec les Nerpruns semble ici indiquer qu’il s'agit d’un réceptacle, mince, il est vrai, mais semblable à celui de certaines Rhamnacées par la consistance, l'épaisseur, et aussi par les trainées que laissent sursa paroi les décurrences des filets staminaux. Siquelques doutes pouvaient subsister à cet égard dans notre esprit, ils seraient probablement levés par ce que nous observons dans les genres voisins. Ce tube, quis’allonge davantage dans les Gyrinops, devient au contraire bien plus court dans le remarquable genre Gonistylus que Miquel a fait connaitre il y a quelques années (in Ann. Mus. lugd.-bat., Y, 43h, t. 4), et surtout dans l'Octolepis Casearia, récemment décrit par M. Oliver (in Journ. Linn. Soc., VE, AT, t. 12). M. Oliver n’a pas manqué de faire ressortir les ressem- blances de structure que présente le gynécée du Geëssoloma avec celui de son Octolepis. Le Geissoloma étant pour nousune véritable Célastracée, très-voisine des Buis, dont elle ne diffère guère, ainsi que nous l'avons démontré (Adansonia, XIE, 281; Hist. des plantes, VI, 19, 22), que par son androcée diplostémoné, l'Octo- lepis, qui est voisin du Geëssoloma, non-seulement par son gy- nécée, mais encore par son périanthe tétramère imbriqué et son SUR LES AQUILARIÉES. 519 androeée dinlostémoné, relie les Thyméléacées aux Célastracées mieux encore que les Àguilaria ne les rattachentaux Rhamnacées. De plus, l'Octolepis explique la valeur des parties florales dans le Gonistylus et les autres Aquilariées. Son réceptacle floral à la forme d’un plateau circulaire, à face supérieure presque plane. Son pourtour donne insertion au périanthe et à l’androcée à peine périgynes. Dans le Gonistylus, ce même réceptaele prend la forme d’une coupe peu profonde, et la périgynie s’accentue davantage. C’est encore le même organe qui devient dans les Aguilaria un sac obconique, de même forme que le réceptacle du Zèhamnus cathartica, et dans les Gyrinops, un tube étroit et allongé, avec une périgynie de plus en plus prononcée, Nous n'avons pas tenu compte jusqu'ici des dimensions rela- tives des parties de la fleur, non plus que de leur nombre absolu dans les Aguilaria, Leur gynécée peut être formé de trois car- pelles, et il peut y avoir six sépales au calice et douze étamines au gynécée ; variation qu’on n'aurait pas dû faire servir à la dis- ünction d'une espèce, car elle se rencontre de temps à autre sur une même plante, tout à côté de fleurs normales, c’est-à-dire pentamères, Il ya même des Aquilariées dont le gynécée est, du moins dans les échantillons que contiennent nos collections, aussi souvent uni- que dicarpellé, et l’on ne conçoit pas que M. Decaisne ait par Inadvertance négligé de signaler le fait dans plusieurs des Drymispermum qu'il a décrits comme espèces nouvelles, alors que ce caractère est si important pour unir indissolublement les Aquilariées aux Thymélées. On peut dire que l'existence d’une seule loge ovarienne, et, par suite, d'un style latéral, est la règle dans les fleurs du Drymispermum rapporté de Manille par Per- rottet et qui à reçu le nom de ce voyageur. Quant à la taille relative des organes floraux, on lui a accordé tant de valeur dans ce petit oroupe, qu'elle à serviet qu'elle sert encore à établir des coupes génériques. Qui pourrait croire qu'on ait distingué deux genres Fun de l’autre parce que l'an d’eux avait le sac concave et obconique que nous venons de rapporter au réceptacle plus large et plus 216 NOUVELLES OBSERVATIONS court, et l’autre plus long et plus étroit ? Les différences tirées de la longueur des organes reproducteurs sont plus spécieuses. On leur a longtemps attribué une valeur absolue. Lamarck(Z//., t. 356) et Turpin (AY, du Dict. desse. nat., 1. 2h8) avaient déjà cependant observé queles étamines des Aguilaria pouvaient être très-courtes et tout à fil incluses, avee des filets extrêmement courts ou nuls, comme ils l'ont figuré pour le Garo de Malacca. Meissner a décrit (Prodr., XIV, 601) les étamines de ce genre comme « subexsertes», et nous voyons, d'autre part, des fleurs où non-seulement les anthères, mais une portion de filet s'élève au-dessus de la gorge de la fleur épanouie. Il y a donc là un caractère extrêmement variable et à coup sûr sans valeur générique. C’est au plus dis- lingué des botanistes des États-Unis, M. A. Gray, que revient le mérite d’avoir réduit à rien ce caractère, en même temps que celui du type quaternaire où quinaire des fleurs. « Flores 5-4- mére, dit ce savant (Journ. of Bot., IT, 305), 10-8 andri, geritalibus, more quarumdam Rubiacearum, etc., dimorphis. » B. Seemann, qui a également étudié ce groupe dans son Flora vitiensis (207, t. 53, 54), a rendu à la science un autre service, celui de réduire en un seul genre les Leucosmia et les Drymi- spermum (c'est-à-dire les PAaleria). C'est un savant des plus distingués de l’Angleterre, M. G. Ben- tbam, qui avait proposé en 18/44 le genre Leucosmia. Son E. Bur- nethana était une plante des îles Viti, récoltée par Hinds et Bar- elay, et quise distinguait des Drymaispermum par la présence, à la gorge du périanthe, de cinq petites écailles ovales, lesquelles, à ec qu'on pensait alors, font défaut dans ce dernier genre. Mais quand il sut, par l'examen de véritables Drymespermum, que ce carac- tère est loin de manquer constamment dans ces derniers, M. Ben- tham renonça bien vite au genre qu'il avait proposé, et l’on vit ce consciencieux observateur supprimer de lui-même et sans hési- lation le nouveau groupe générique qu'il avait fondé : c'était s’honorer grandement en rendant spontanément à la vérité scien- üfique l'hommage qui lui est du. SUR LES AQUILARIÉES. 217 Que faisait pendant ce temps M. Decaisne, l'auteur qui, dans notre pays, a étéle plus à même d’observerles types de ce groupe ? En 1843, il avait publié sur ces plantes (in Ann. sc. nat., sér. 9, XIX) un premier travail dans lequel il avait cru que la gorge des Drymispermum esteonstammæent nue. Pour nes’être pas suffisam-- ment affranchi des idées erronées professées sur la nature du pé- rianthe de ces genres, il n'avait pu comprendre la signification morphologique de leur tube floral, et il avait méconnu la valeur de la couche glanduleuse dont il est tapissé; couche d’une minceur extrême et qui peut même faire défaut dans la portion inférieure de ce tube, mais qui, vers la gorge, s’épaissit davantage el peut, à ce niveau, tantôt se terminer par un bourrelet circulaire à peu près continu, et tantôt proéminer sous forme de lobes peu pro- nonc£s, Sans que sa signification soit différente dans un cas ou dans l’autre. Il faut d’ailleurs reconnaître qu'on ne tenait guère compte de ces faits à l’époque du premier travail de M. Decaisne. Pour moi, je ne me suis guère jusqu'ici occupé de ce dernier, quoi- qu'il n'ait cessé de m'altaquer et de me nuire depuis le jour de mon entrée dans la science. Mais si j'ai cru pouvoir négliger ce qui m'était personnel, il ne doit pas en être de même quand il s’agit de l'intérêt public et de la vérité. Soit par crainte, soit par consi- dération pour la haute situation qu'occape M. Decaisne, on n'ose euëère ne pas partager ses opinions, et à est le danger. Meissner, par exemple, qui fut chargé de traiter dans le Prodromus de De Candolle (XEV, 602), la famille des Thyméléacées, pour avoir admis sans contrôle les coupes sans valeur établies par M. Decaisne, fut amené à partager les Aquilariées, au même litre que les Thymé- lées, en deux tribus des Gyrènopeeæ et des Drymispermeæ, distin- euées l'une de l'autre par la présence ou l'absence des écailles de la gorge de la fleur, et à placer le même genre, sous des noms différents, dans les deux tribus à la fois. M. Decaisne a été plus loin, puisqu'il à fait, avec de véritables Phaleria, à la lois des Drymispernium, des Pseudais et des Leucosmua. C'est en 1864, dans la Botanique du Voyage de la Vénus, que 218 NOUVELLES OBSERVATIONS M. Decaisne a repris l'étude des plantes de ce groupe. Il commence (p. 17) par y établir une nouvelle espèce de ce genre Leucosmia de M. Benthbam, que celui-ci déclare lui-même ve pouvoir subsister, et il lui donne le nom de L. ovata. Pour lout observateur non prévenu etqui n’est pas décidé d'avance à fonder quand même des coupes génériques et spécifiques sur des caractères des plus minimes, ce L. ovata est un simple Phaleria des îles Viti. Mais pour qu'il devienne un Leucosmia, 1 faut qu'il ait des écailles à la corge, eliln’en a pas. Seulement le revêtement glanduleux du tube, si mince qu'il soit, présente à ce point un petit rebord, un peu inégal, comme nous avons vu qu'ilarrive dans un grand nombre de Phaleria, et M. Decaisne transforme cette disposition en très- petites écailles deltoïdes («sguamulis deltoideis minimis » ). Grâce à cette précaution, il croit pouvoir faire figurer sa plante dans un autre genre que les Drymispermun, sans s’apercevoir que dans le même travail, et à une page de distance, il décrit comme espèce nouvelle du genre Drymispermum 1e type même da genre Leu- cosmia, c’est-à-dire le L. Burnettian«. C’est de cette dernière plante que nous devons nous occuper un instant. Elle est des plus intéressantes, et il y a plus d’un siècle qu'elle a attiré l'attention des botanistes. Elle fut d'abord consi- dérée comme un Dais. Forster, qui la récolta à Tongatabou, lui donna (Prodr., 33, n. 192), en 1786, le nom de D. disperma. Il est vrai que, sous ce nom, il a sans doute confondu deux plantes voisines et congénères, e’est-à-dire deux PAhaleria; et Seemann d'une part, M. A. Gray de l’autre, ont bien fait voir quelle distine- tion on devait établir entre ces deux espèces. Mais 1l n’est pas moins certain, d'après le beau dessin (£ 2ned. 136) que possède le British Museum, et que Forster destinait à l'illustration de son Dais disperma, que c'était à pour lui le type véritable de l'es- pèce qu'il désignait sous ce nom, celle qui a été nommée Drymu- spermum Forsteri par Meissner, Leucosnua Burnetiana par M. Bentham, et qui devrait probablement prendre le nom de Phaleria disperma. SUR LES AQUILARIÉES. 319 M. Decaisne a encore été entrainé trop loin par le désir de di- viser, car il a dédoublé cette espèce. IT l’admet d’abord comme Leucosmia Burnetliana, puisqu'il discute les caractères qui séparent celai-ci de son L. ovata; puis il décrit encore comme Drymispermum Billardieri(Voy. Vénus, 16) une plante rapportée desiles des Amis par Labillardière et de Vavao par Hombron, plante qui est tout à fait identique à celle des /cones de Forster; de façon que, pour un seul végétal, bien connu depuis un siècle, il distingue à la fois deux genres et deux espèces : ce qui est tout à fait inadmissible. Gaudichaud avait décrit en 1826, dans la Botanique du Voyage de l'Uranie, un autre Dais, analogue à celui de Forster, sous le nom de 1). coccinea. C'est un végétal de Pile Rawak, qui n’a, pas plus que le D. disperma les caractères d’une Thymélée. Aussi M. Decaisne en a-t-il fait (in Ann. sc. nat., sér,. 2, XIX, 40) Île type d'un nouveau genre d'Aqailariées, sous le nom de Pseuduis. On ne voit pas trop, d’après les descriptions, en quoi ce genre se différenciedes Drymispermum etdes Leucosmiu, quoique Meissner l'ait placé dans une autre tribu que ce dernier. Est-ce parce que ses fleurs sont pentamères? Mais celles du D. Billardieri Dexe le sont également, Est-ce parce que ses étamines ont des filets courts et des anthères non exsertes? Mais celles de trois ou quatre des Drymispermum océaniens présentent souvent ce caractère dans certaines fleurs ou sur certains pieds, ainsi que l’a démontré M. A. Grav, Est-ce parce que, comme le pense M. Decaisne, l’in- voluere y aurait à peu près complétement disparu? C'est là une erreur d'observation, Gaudichaud à représenté une portion de cet involucre. Il est vrai que sur l'échantillon type du Voyage de l'Uranie qui est conservé au Muséum, toutes les fleurs ont disparu ; ce qui rend toute analyse et toute comparaison impossibles. Mais les cicatrices d'insertion des bractées de l’involucre sont encore visibles sur le réceptacle légèrement renflé du eapitule ; et l'on tire le plus grand fruit de la comparaison qu'on peut faire de ces misé- rables restes de Ja plante type de Gaudichaud avee une autre plante 320 NOUVELLES OBSERVATIONS voisine, un Phaleria, qui a été récolté à Mindanao par MM. Hom- bron et Le Guillou, dans l'expédition de l’Asp'olabe et de la Zélée, On peut se convaincre que si celui-ci est différent spécifique- ment de celui dont il vient d’être questien, il est néanmoins congénère et enr tout cas très-voisin et du Pseudais de M. Decaisne, et de son D. Perrottetianum. Nous doutons même que les fleurs aient une couleur coceinée dans le Pseudais, et peut-être y a-til là une erreur ; car généralement le périanthe est blane dans Îles Phaleria, et c'est le fruit qui est rouge dans ees plantes, ainsi que l'a bien indiqué Reinwardt pour son Drymispermum urens. Pour nous, le Pseudais est bien certainement un Phaleria, el quand on aura de nouveaux échantillons de cette plante de Rawak où Gaudi- chaud l'avait récoltée, on reconnaîtra sans doute qu’elle a déjà été décrite ailleurs sous le nom de Drymispermum, et qu'ici, comme ailleurs, M. Decaisne à poussé beaucoup trop loin son amour des divisions à l'infini. Siencore, tout minimes qu'ils soient, les caractères invoqués par M. Decaisne pour fonder des espèces distinctes étaient exac- tement observés, il n’y aurait à qu'une appréciation personnelle de la valeur de différences réellement constatées. Mais ces dit- férences sont souvent imaginaires; nous en donnerons ici un exemple, relatif à lespèce la plus commune de Java, laquelle se retrouve, avec des variations insignifiantes, dans un grand nombre d'îles des régions voisines. Blume lui avait donné le nom de Dais dubiosa et l'avait récollée à Java même. Les boltanistes et les voyageurs hollandais l'ont retrouvée à Bornéo, à Sumatra, à Timor, ete. C’est dans l’herbier de Leyde qu'il faut étudier cette remarquable espèce, pour voir combien elle peut varier, avec toutes les nuances possibles dans les caractères tirés de la forme des feuilles et dans les parties de la fleur, sur les échantillons, au nombre de plus de cent, qui sont réunis dans cette belle collection, et qui proviennent de Prætorius, de Zippel, de Korthals, de Rein- wardt, de Kuble et Van Hasselt et de Blume lui-même. M. Decaisne a dédoublé le D. dubiosa de ec dernier en deux espèces, les 2ry- SUR LES AQUILARIÉES. 321 nispermum Blumei et laurifolium, suivant que le périanthe est en dehors glabre ou pubescent (« puberulo subincano»), et suivant aussi, il faut bien le dire, que les échantillons viennent de Java ou de Timor. Or, les nombreux échantillons de l’herbier de Leyde présentent tous les intermédiaires possibles entre des calices tout à fait glabres et des périanthes complétement chargés en dehors d’un duvet blanchâtre, mais encore (chose plus difficile à croire) l'échantillon javanais de l'espèce de Blume, qui a été rapporté par Leschenault etque M. Decaisne a eu sous les veux dans l’herbier du Muséum, en très-bon état de conservation, porte à la surface de ses fleurs un duvet qui est aussi épais dans bien des cas que celui de la plante de Timor qu'il à imaginé de nommer D. lauri- folium. Ce qui est probable, en somme, c’est que toutes ces formes ou variétés d’une seule et même espèce, si largement répandue dans l'archipel Indien, doivent être rapportées au Dais octandra, tel que le représente Burmann dans son Flora indica (104, t. 32, fig.2), et devraient strictement prendre le nomunique de Phaleria octandra. M. Decaisne a également distingué cette espèce de toutes les autres, sous le nom de Drynuispermum Bur- manni; SOn principe étant, à ce qu'il semble, de toujours diviser. Ce qui est plus grave encore, c’est de changer le nom d’une espèce décrite antérieurement, etau su de tous, par un autre bota- niste, sans aucun motif plausible. En 1857, Meissner a publié dans le Prodromus (XIV, 605) la plante qui dans les collections de Cuming porte le n. 763, sous le nom de Drymispermum Cumingu. En 1864, dans le Voyage de la Vénus (p. 17), M. Decaisne, qui devait avoir entre les mains le Prodromus, donne la même plante comme nouvelle sous le nom de D. Cumin- gianum ; 1 n’en avait certainement pas le droit. Comme conclusion, nous voyons que M. Decaisne a fait trois genres avec des plantes d’un seul genre. Son Leucosmia et son Pseudais ne sont que des Phaleria, c'est-à-dire des Drymisper- mum; et quant aux espèces de ce dernier genre, des quatre qu’il fait connaître dans le Voyage de la Vénus, trois au moins, ses xI. (15 juillet 1875.) 21 399 NOUVELLES EXPÉRIENCES D.Cnrgron m, Bulardieri ex laurifolium, ne sont pas nou- velles et doivent être définitivement supprimées. Pour que la science se relève dans notre malheureux pays, l'erreur doit être énergiquement repoussée, si autoritaires que soient ses allures et quelque dommage personnel qu'il en puisse résulter pour chacun de nous. NOUVELLES EXPÉRIENCES SUR L'ABSORPTION PAR LES RACINES DES PLANTES DU SUC DU PHYTOLACCA DECANDRA (1). Parmi les expériences relatives à l'absorption parles plantes des liquides colorés, celles qui ont le plus excité la curiosité des bota- nistes et dont on a tiré le plus de conséquences pour la physiologie, sont sans doute celles dans lesquelles on a employé le sue rouge des fruits du Phytolacca decandra. L'état actuel de celte question se trouve nettement résumé dans l'ouvrage de M. Duchartre, en ces termes : « Dans les rares expériences où l’on a uoffert une infusion colorée à des racines vraiment intactes ou développées dans l’eau, le principe colorant, malgré son extrême division, n’a pas été absorbé par les organes... Cependant, dans un petit nombre de cas, la liqueur colorée paraît s’être introduite dans des plantes dont les racines semblaient réunir toutes les conditions désirables. Ainsi De Candolle dit l'avoir vue pénétrer par des radicelles qui s'étaient développées dans l’eau colorée, et qui étaient certainement intactes. Mais l’un des faits les plus remarquables à cet égard est celui qui, après avoir été signalé en termes trop peu précis par Biot, a été vérifié plus récemment par M. Unger : ce fait est celui des Jacinthes à fleurs blanches qui, ayant été arrosées abondam- ment avec de l’eau rougie au moyen du suc des fruits du PAyto- lacca decandra, ont absorbé le principe colorant. La teinte rouge (1) Lu à l’Académie des sciences, le 45 février 1875 (Comptes rendirs, LXXX, 4926). SUR L'ABSORPTION PAR LES RACINES DES PLANTES. 329 due à cette absorption a pu être suivie le long des faisceaux vascu- laires; elle a formé des lignes nettement tracées dans les divers organes de ces plantes, et particulièrement sur les folioles blanches de leurs fleurs. 1 est difficile de s'expliquer la contradiction qui exisle entre ces diverses expériences (1), bien que, dans ce der- nier Cas, un oignon enraciné ne puisse être comparé, pour l'absence de solution de continuité, à une jeune plante venue de graines. » Biot n’a pas indiqué exactement de queile façon il procédait, et n'a pu tirer de son expérience aucune conséquence physiologique. I y a lieu toutefois de penser qu'à l'exemple de De la Baïsse, dont il rappelait les observations, il opérait presque toujours sur des fleurs coupées. Dans de pareilles conditions, Pabsorption du suc de Phytolacca se produit très-souvent, et quelquefois même avec une étonnante rapidité. Des Jacinthes blanches coupées, dans une enceinte à 12°, ont pu, en une demi-heure et moins, se colorer suivant toutes les côtes des sépales. Dans une atmosphère à 0°, l'absorption de la couleur rouge a été de trois à cinq fois moins rapide, suivant les plantes employées. Une température basse, tout en retardant le phénomène, ne l'a pas empêché de se produire dans les plantes conpées qui lauraient présenté dans une pièce Chauflée. Mais, il y a des portions de plantes dont la section n’a pu, dans quelque condition que ce füt, admettre la substance colorante et la faire monter au delà du point en contact avec le liquide teinté. Peut-être que Biot, de même que De la Baïsse, dont 1l indique les expériences, a coloré des Jacinthes blanches en rose en substi- tuant de la teinture de Phytolacca à Veau dans laquelle on fait pousser ces plantes dans des carafes. En agissant de la sorte, on réussit assez souvent à colorer les fleurs en faisant poser sur la surface du liquide la base du bulbe, celui-ci se trouvant en contact (1) Cette contradiction est bien indiquée dans l'ouvrage classique dont je repro- duis ce passage, et cette citation d’un livre qui est entre les mains de tout le monde me dispense de comparer les résultats des travaux de ses prédécesseurs(De Candolle. Biot, Unger, Trinchinetti, Cauvet, etc.), énumérés par M. Duchartre (p. 234 , 52 NOUVILLES EXPÉRIENCES avec la teinture, soit avant (out développement de racines, de feuilles et de fleurs, soit d’un jour à l’autre, à une époque où les fleurs sont épanouies et où l’on remplace tout d’un coup l’eau ordinaire par le suc de Phytolacca. Mais dans toutes les expériences où l’on prend soin de ne jamais laisser la surface du plateau en contact avec le liquide coloré et où les racines seules plongent dans ce liquide, la colo- ration ne se manifeste pas. Il nous est même arrivé de plonger dans le suc de Phylolacca des bulbes ayant des racines de quel- ques centimètres de longueur, et, à l’aide de précautions conve- nables pour que le liquide ne s’alléràt pas trop, d'y maintenir les bulbes pendant tout le temps qu'ils ont mis à développer leurs feuilles etleurs fleurs, et ces dernières se sont épanouies parfaite- ment blanches, sans qu'une parcelle de la matière colorante ait été absorbée. Ce n'est donc pas la racine intacte de la Jacinthe qui peut absorber le suc rouge du Phytolacca. C’est la surface cicatri- cielle du bulbe, c'est-à-dire une véritable solution de continuité. it toutefois, point bien digne d’être noté, ce n’est pas la cica- trice elle-même qui, à son état normal, semble absorber la ma- tière colorante. Sans doute, son tissu est constitué de telle façon que si le contact prolongé d’un liquide ne le désorganise pas plus ou moins, l'absorption ne peut se faire. Car dans un certain nombre de nos expériences, avec cette surface en contact conti- nuel avec le liquide rouge, dans des bulbes dont l’entier déve- loppement des feuilles et des fleurs s’est fait dans une carafe, il n’y à pas même eu absorption de la matière colorante. Unger a répété les expériences de De la Baïsse et de Biot dans des conditions toutes particulières où elles réussissent toujours rapidement. Alors que les Jacinthes sont fleuries dans I terre d’un pot à fleur ordinaire, on place celui-ci sur un plat creux dans lequel on verse graduellement la teinture de PAytolacca. Mais cette expérience ne prouve rien pour la physiologie des racines intactes, altendu que le liquide coloré monte par imbi- SUR L'ABSORPTION PAR LES RACINES DES PLANTES. 929 bition au travers de la terre jusqu’à la cicatrice d’un pla'eau, par laquelle il est absorbé, et surtout parce que les racines très- développées qui se rassemblent dans la portion inférieure du vase s’altèrent rapidement au contact du liquide, et que celui-ci pénètre alors par les solutions de continuité de leur surface en partie putréfiée. Nous ne savons comment étaient installées les expériences à résultats positifs, telles que celles qu'a citées De Candolle (P/2y- siol., 85) et qui l'ont conduit à penser que Bischoff « se trompe quand il croit que l’eau colorée ne pénètre que par des solutions de continuité », parce qu'il l’a « vue en particulier pénétrer par les spongioles de radieelles nées dans l’eau colorée et certai- nement intactes ». Nous ne connaissons pas de liquide coloré duquel, soit qu’on fasse plonger dans sa masse des racines de plantes en germination, soit qu’on en imbibe des éponges sur lesquelles germent des graines, on puisse dire qu'il n’altère pas plus ou moins le tissu de ces jeunes racines. Il faudra d’ailleurs revenir sur cette assertion que les racines intactes absorbent forcément avec l’eau les substances qu'elle tient en dissolution. Le suc du Phytolacca représentant une solu- tion, nous avons vu des bulbes qui développent normalement leurs racines, leurs feuilles et leurs fleurs sur un flacon de ce liquide convenablement renouvelé pour éviter qu'en s’aliérant trop lui-même, il n’altaque les tissus de la plante avec lesquels il se trouve en contact. Ces bulbes prenaient à cette masse de liquide une grande quantité d’eau qui fournissait à leur évolu- tion; et cependant, dans les cas où les fleurs demeuraient parfai- tement blanches et où aucune parcelle de matière colorante ne pénétrait dans les plantes, il faut bien admettre que l’eau était séparée par dialyse de la substance rouge qu'elle tenait en solu- tion, et que plus la racine absorbait, plus la teinte du liquide devenait foncée, Les racines ne sont donc pas seulement des or- ganes d'absorption; ce sont encore des instruments dialyseurs, et l'on peut déjà prévoir le rôle que joueront les faits qui précèdent 226 SUR LES AQUILARIPÉES DES HERBIERS DE LA HOLLANDE. dans l'explication des phénomènes physiologiques dont ces organes sont le siége, et peut-être aussi dans les applications industrielles, SUR LES AQUILARIÉES DES HERBIERS DE LA HOLLANDE ET SUR UNE AFFINITÉ PEU CONNUE DE CE GROUPE. La première question à résoudre dans l'étude de ces plantes était celle du Lachnolepis moluccana Mie. (in Ann. Mus. lugd.-bat., I, 132), dont le type n'existe que dans l’herbier d’Utrecht. Ainsi que nous l’avions d'abord supposé, ce genre ne doit pas être con- servé ; il ne présente pas de différence notable avec le Gyrinops. J’appellerai donc la plante de Miquel &. moluccana, ei lespèce se distinguera facilement à la longueur de ses feuilles. Quant aux caractères tirés de l’organisation de l'ovaire, et qui auraient pu suffire, pensait-on, à séparer ce genre des Gyrinops, ils n'existent réellement pas. Sans doute, les deux placentas séparés du Lachno- lepis sont bien peu proéminents, mais ils ne le sont pas davantage dans certaines fleurs de Gyrinops, et il est probable même qu'à l’état frais, les deux placentas se touchent et qu’on ne les écarte l'un de Pautre que par la dissection. L’ovaire serait done en réalité formé de deux loges; mais celles-ci sont séparées par une cloison extrêmement étroile ét qui se partage sous l'influence d'une légère traction. Le genre Phaleria (Drymispermum) est représenté dans l'her- bier de Leyde par un très-grand nombre d'échantillons. Presque tous appartiennent, comme je lai déjà dit, à une seule et même espèce, évidemment fort variable quant aux caractères tirés de la forme et de la taille des organes, et notamment des feuilles. Tout me porte à croire que le Dais octandra de Burmann, du moins celui de son Zlora indica (10h, t. 32, fig. 2), est précisément l'espèce si commune qui, avec les variations que je viens d’indi- quer, croit à la fois à Java, à Timor, à Bornéo, à Sumatra, etc. SUR LES AQUILARIÉES DES HERBIERS DE LA HOLLANDE. 927 Un autre type des plus intéressants du groupe se trouve à là fois dans l'herbier de Leyde et dans celui d’Utrecht : c’est le Gonistylus de Miquel (in Ann. Mus. lugd.-bat., WE, 132, th), dont j'ai pu analyser une fleur presque complète, et qui parait bien, comme or l’a déjà dit, intermédiaire par la forme de son réceptacle aux Octolepis de M. Oliver et aux autres genres connus d’Aquilariées. Le réceptacle y a la forme d’une cupule épaisse et peu profonde, sur les bords de laqueile s’insèrent le périanthe et, un peu plus intérieurement, Jes étamines. En somme, celles-ci sont légèrement périgynes, de même que les languettes qui les accompagnent. L’ovaire à quatre-ou cinq loges contenant chacune un seul ovule descendant, et le style unique n'est partagé que tout près de son sommet. Le fruit est charnu, d’après les dessins qu'en donne Miquel, et les feuilles, alternes, simples, entières, sont coriaces, penninerves et réliculées. Ce type est, sans doute, fort anormal parmi les Aquilariées, mais il présente avec elles tant d’affinités, qu'il n’est guère possible de l'en séparer, eten même temps il se rapproche, à certains égards, tout autant de cer- taines Ternstræmiacées et Tiliacées, également exceptionnelles, il est vrai. Les Microsemma, dont l’organisation florale est très-analogue à celle du Gonstylus, ont été classés parmi les Ternstræmiacées parce que la préfloraison de leur calice est imbriquée, et c’est en cela aussi qu'ils se différencient principalement des Gonstylus dont le calice est valvaire. Mais il n’en est plus de même des plantes que nous avons décrites (in Adunsonia, X, 3h) sous le nom de So/nsia. Elles ont presque tous les caractères des Hicro- semuna, mais leur calice est en préfloraison valvaire; ce qui nous a forcé de les placer parmi les Tiliacées. On peut dire qu’elles sont dans cette famille les analogues des Microsemma parmi les Ter- stræmiacées. Or leurs organes de végétation, leurs feuilles et aussi certaines parties de leurs fleurs, rappellent beaucoup les mêmes parties dans les Gonistylus et dans certaines autres Aquilariées. I'est vrai que les Gonistylus se distinguent immédiatement à leur 328 SUR LES AQUILARIÉES DES HERBIERS DE LA HOLLANDE. gros fruit charnu, tandis que les So/nsia ont un fruit capsulaire à trois ou quatre loges, rarement cinq. Sa forme, avant la déhis- cence, est à peu près celle du fruit d'un genre de Rosacées où il est assez exceplionnel : je veux parler de l'£xrochorda (4), où il représente assez bien, comme on l’a dit, une de ces masses d’ar— mes anciennes à arêtes anguleuses et à base atténuée. Mais, d'une part, il y a aussi des Tiliacées à gros fruit charnu et lisse; et de l’autre, les fruits de l'£xrochorda et des Solmsia ressembleraient assez à ceux des Aguèlaria, Si l’on supposail que ceux-ci ont le même nombre de loges. En effet, dans les deux genres la déhis- cence de la capsule est la même, et les graines descendantes du Solmsia ont à leur surface des poils clair-semés, moins abon- dants, mais analogues à ceux qui, sur la semence des Aquilaria, forment une sorte de pinceau au niveau de la région chalazique. La direction des diverses régions de lovule et de la graine est la même aussi dans les deux types. A l’intérieur, la semence diffère par la présence dans les So/msia d’un albumen qui fait défaut dans les Aquilariées; mais nous savons que ce n’est pas là un carac- tère d’une importance absolue. Si maintenant on compare la feuille d’une des espèces connues de So/msia avec celle du Goni- stylus qui est seulement un peu plus grande, et si l’on remarque le grand développement et le degré de ténacité que présente le liber, aussi bien dans le Gonistylus que dans les So/nsia, aussi bien, d’ailleurs, dans les Tiliacées en général que dans le groupe entier des Thyméléacées, on verra que les deux familles, cepen- dant si éloignées l’une de l’autre, présentent cependant un point de contact assez remarquable et qu'il n’était pas facile d’apercevoir. Il faut, je pense, se montrer fort réservé quant à la création de nouveties espèces du genre Phaleria, principalement quand les (1) Ce genre est probablement monotype. L’£? Davidiana, que j'ai indiqué avec doute (Adansonia, 1X, 149 ; Hist. des plant., 1, 400) comme appartenant à ce genre ou peut-être au g. Nuttallia, doit être rapporté à ce dernier (qui a exactement la même fleur). Une étiquette erronée le donvait, dans l'établissement où je l’ai observé, comme rapporté de la Mongolie par le P, David, mais il vient certaine- ment des États-Unis. SUR L'ORIGINE DU MACIS DE LA MUSCADE. 229 échantillons des herbiers sont plus ou moins incomplets. Il est probable cependant que le Musée de Leyde en renferme encore deux ou trois espèces distinctes de celles qui ont jusqu'ici été dé- criles. L'une est de la Nouvelle-Guinée et porte dans les collec- tions de Zippelius le nom de Das macrophylla; on pourra lui donner le nom de PAuleria Zippelu. Elle se distingue par la ner- vation particulière de ses grandes feuilles et la grosseur de son fruit, semblable à une petite châtaigne. Elle est voisine néanmoins du P. macrophylla de l'herbier de Labillardière; et il en est de même d’une espèce de Ceram (P. Vriesü), récollée par de Vriese et Teysmann, etqui a des fouilles plus coriaces, atténuées à la base, à nervation également différente, et des fruits charnus, apiculés, deux fois plus longs que larges et atteignant plus de 2 centi- mètres de longueur. Forsten a encore trouvé aux Célèbes un troisième Phaleria qui parait nouveau; mais toutes ces piantes demanderaient à être étudiées sur des échantillons plus com- plets. SUR L'ORIGINE DU MACIS DE LA MUSCADE ET DES ARILLES EN GÉNÉRAL (1). L'origine du macis de la muscade est encore une de ces ques- ons qui, comme toutes celles dont j'ai eu dans ces derniers temps lhonneur d'entretenir l’Académie, ont, depuis le commencement du siècle, le plus divisé les botanistes. Ce réseau, inégalement dé- coupé en lanières colorées, aromatiques, qui enveloppe la semence du Muscadier, est pour les uns un arille vrai, c’est-à-dire procé- dant uniquement de l'ombilie ; c’était là l’opinion des anciens bota- nistes. Pour d’autres, notamment pour MM. Planchon et A. De (1) Je reproduis ici ce travail tel qu'il a été Ju à l’Académie des sciences, le 25 mars 1874 (Comptes rendus , LXXVIIT, 779), et je ferai suivre ce très-court résumé de quelques observations additionnelles et justificatives. 290 SUR L'ORIGINE DU MACIS DE LA MUSCADE. Candolle, c’est au contraire un organe né du pourtour du miero- pyle, et, par conséquent, un de ceux pour lesquels on à créé l’ex- pression d'arèlle faux ou arillode. Une troisième hypothèse est celle de MM. J. Hooker et Thom- son, d’après lesquels le macis naîtrait à la fois et du hile et du micropyle : c'est la moins généralement acceptée. On objecte à ses auteurs que, pour l'admettre, il faudrait concevoir que deux corps, nés l’un de l’ombilic et l’autre de l’exostome, se soudent à un certain moment pour constituer l’arille. L'idée de cette soudure entre deux organes âgés a dû être nécessairement repoussée. Cela démontre la toute-puissance des méthodes logiques d’in- vestigation pour la solution des problèmes de l’organisation végé - tale. Avec la plupart de celles auxquelles on à recours, il devient impossible de sortir d'incertitude. Les plus savants se partagent entre deux opinions absolues, également inexactes. La vérité, entrevue seulement, n’est pas acceptée, et cela en vertu de prin- cipes admis à priori et dont l'observation directe des développe- ments démontrerait seule l’application inopportune. La persistance de l’ouverture micropylaire, indiquée comme démonstrative de l’arillode, est un caractère qui trompe toutes les fois que l’arille né du hile est trop peu développé pour recouvrir l’exostome, ou quand ses divisions passent de chaque côté de cette ouverture sans la masquer. D'ailleurs, un arille né du micropyle n’en à pas moins, dans bien des cas, une origine ombilicale. Il fallait donc absolument, dans la muscade comme ailleurs, voir naître l'organe pour se rendre compte de sa signification. C’est avant la fécondation, et alors même que, dans cette plante à sexes séparés, elle ne pourra, faute de pollen, être accomplie, que le macis commence à paraître. L’ovule a deux enveloppes, et les bords de son exostome, ouverture circulaire, sont très-minces, ne recouvrent pas l’endostome. Jamais ils ne se réfléchissent, comme on l’a cru, pour constituer l’arille. Le début de celui-ci consiste en un léger épaississement cellulaire du tégument externe, qui se produit à droite et à gauche de la base de lovule, entre SUR L'ORIGINE DU MACIS DE LA MUSCADE. 291 l'ombilic et l’exostome ; il gagne ensuite horizontalement le pourtour du hile, puis remonte à droite et à gauche autour du micropyie. Il y a donc un moment où, comme celle d’une plante commune de notre pays, l'£challium Elatertum, la jeune semence du Mus- cadier présente autour du micropyle et de lombilie un double épaississement annulaire en forme de 8. Plus tard, l’accroisse- ment, d’abord simultané et continu, des cellules de ces régions, devient indépendant pour quelques-unes ou pour certains groupes d'entre elles; si bien que l’arille commence à se partager en lanières. Que sont ces dernières, sinon des poils comprimés, rarement isolés, plus souvent unis bords à bords en languettes aplaties? Quelle est la raison de cet aplatissement? La même qui donne à l’arille une apparence telle que les botanistes l'ont considéré comme une portion réfléchie du bord de l’exostome ; ce qui n'existe pas en réalité. C’est que ces cellules étirées, nées du hile, du mi- cropyle et des régions voisines, ne peuvent se loger en grandis- sant que dans un intervalle très-mince, compris entre la jeune graine et le péricarpe, espace dans lequel elles s’insinuent en s’a- platissant forcément. L'étroitesse de cette cavité fait que, lorsque le macis, gorgé de sucs à la maturité, s’écarte de la surface de la semence, ses lanières turgides et élastiques tendent à repousser en dehors les deux moitiés du péricarpe entr'ouvert. Par là, l’arille du Muscadier joue, comme la plupart des organes homologues, un rôle dans la dissémination des graines ; et, chose remarquable, voilà un fruit totalement charnu qui présente à peu près seul le phénomène d’une déhiscence capsulaire très-nette, et la graine qu'il renferme se trouve pourvue d’un puissant arille ! Quelle est maintenant la signification morphologique du macis et des arilles en général? Il y a des graines dont toute la surface est couverte de poils (colon, ete.); ee sont des cellules allongées du tégument superficiel, qui jouent d'ordinaire un rôle dans la dissémination, et qui se font parfois remarquer par une coloration 992 SUR L'ORIGINE DU MACIS DE LA MUSCADE. particulière où par la nature spéciale de leur contenu, mais qui s’accroissent indépendantes les unes des autres. Dans certaines autres semences, ce n'est pas loute la surface qui se recouvre de ces saillies, mais seulement les bords ou les faces, où une extré- mité seulement, tantôt la micropylaire, et tantôt la chalazique (Épilobe, Apocyn). Il y a done des productions localisées de poils à la surface des semences, comme il y en a de généralisées. D'autres graines sont chargées d'ailes membraneuses qui ser- vent aussi (et plus puissamment encore) à la dissémination ; elles sont formées de cellules qui s'élèvent au-dessus de la surface, non plus indépendantes les unes des autres, mais sans se quitter latéralement, En troisième lieu, il y a des semences dont toutes les cellules s’accroissent ainsi tardivement, mais sans se quitter dans aucun sens, produisant, par conséquent, une hypertrophie générale et continue de tout le tégument séminal externe, Alors, avec un con- tenu et des propriétés variables, ce légument recouvre toute la graine d’une couche charnue, souvent colorée, élastique (Oxralis), renfermant dans ses éléments de la fécule ou de l'huile, ou l’une et l’autre (Magnolia), ou de la cire (Gluitier), ou des essences, des liquides sucrés, acidulés { Pierardia, ete.), auxquels cas les anciens disaient de ces graines qu’elles étaient aréllées ; caractère qu’on leur a dénié de nos jours, sans s’apercevoir qu’elles ont plus d’arille précisément que celles dans lesquelles cette hypertrophie est limitée à une ou à plusieurs régions. C'est ce dernier cas qui est le plus fréquent. Dans plusieurs Zingibéracées, l'hypertrophie ne s’étend qu'à l'hémisphère supé- rieur Où environ; dans certaines Iridées (Véeusseuxia, ele.), à l'inférieur. Moins étendue du côté de la chalaze, elle peut ne con- stituer qu'une saillie peu considérable en largeur, comme dans certaines Ochnacées, Trémandrées, le Dubouzetia, ete. De même, du côté du sommet organique de la graine, l’épaississement peut être tout aussi limité, entourant d'un bourrelet très-peu élevé le hile etle micropyle; ce qui arrive, on l’a vu, dans la graine de SUR L'ORIGINE DU MACIS DE LA MUSCADE. 299 l'Ecbalium, où, par suite, l’une des moitiés du 8 que représente l'arille, entoure l’ombilie, et l'autre l’exostome. L'hypertrophie partielle peut également se latéraliser, ayant pour siége, ou le raphé (Asarum, ete.), où une portion seule- ment de cet organe, comme il advient de certaines strophioles (Chélidoine, Fumariées); ou, vers le sommet de la graine, ne se produire que d’un côté, soit an pourtour du hile, ce qu'on appelle l’arille vrai, soit seulement du mieropyle, ce qu’on avait proposé d'appeler arillode. Les conséquences à tirer de ce qui précède sont que : telles sont la signification morphologique et la fonction des poils que portent les graines, telles sont celles des arilles; et qu'il y aura lieu de supprimer les expressions, souvent impossibles à bien définir, d'arilles vrais ou faux (arillodes), de caroncules, stro- phioles, ete. Il n’y aura à distinguer que des arilles généralisés et des arilles localisés de telle ou telle région : du funicule, da raphé, de la chalaze, du.hile ou du micropyle, ou bien de plusieurs à la fois de ces régions de la graine. Dans la muscade, en particulier, comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres végétaux, il y aura simultanément arille du micropyle et de lombilic. Apnirions. — À, Il est intéressant de voir que les personnes qui se sont le plus hautement prononcées contre la manière de voir que nous venons d'exprimer, soientarrivées, sans s’en apercevoir peut-être, mais par une voie assurément bien différente, à des conclusions analogues. On lit à l’article Arille, dans le Traité général que M. Decaisne a publié avec M. Lemaout : « Il serait plus avantageux, dans la pratique, de conserver ce terme en lap- pliquant d’une manière générale aux excroissances de nature variée qui se développent sur la graine, et d'en préciser la signification par un adjectif indiquant leur origine. On aurait ainsi l’arille funiculaire (Saule, Nymphæa, 1f), V'aville micropylaire (Fusain, 291 SUR L'ORIGINE DU MACIS DE LA MUSCADE. Euphorbe, Polyqala, Asclepias), Varille raphéen (Chélidoine, Asarum), Vanille chalazien(Epilobe).» H'est bon de prendre acte de cette déclaration. B. M. Decaisne dit, dans le même ouvrage, à propos de l’arille du Muscadier : «Nous avons conserve de préférence le nom d’arélle à l’organe qui enveloppe la muscade, parce que, d'après l'examen de deux ovules, nous avons cru remarquer que cel organe naît plutôt de la base de l’ovule que de l’exostome, ainsi que l’admettent MM. Alph. De Candolle et Planchon. » On pensera peut-être qu’il ne suffit pas, pour se faire une idée exacte de l’origine précise d’un organe «d’avoir cru remarquer » qu'il naît plutôt de tel point que de tel autre. I faut l'avoir vu. A l’époque où M. Decaisne écrivait ce qui précède, j'avais indiqué depuis quatre ans (Adan- sonta, N, 178) le mode d'apparition du macis, en ces termes : « Le début de cet organe consiste en un léger épaississement, ele. » M. Decaisne s'était procuré ce travail et le connaissait ; il l'avait même critiqué publiquement, en même temps que celui qui lui fait suite. Il aurait done dù le citer pour faire voir qu'il n’était pas le premier à revenir de l'opinion professée par la plupart des bota— nistes à cette époque. A l’âge où M, Decaisne a, dans son livre, représenté les ovules du Muscadier, le macis, si jeune qu'il soit, est beaucoup trop développé pour qu'on puisse apercevoir son origine primitive. C. La graine du Vieusseuria que j'ai étudié (et qui portait le nom de V. Sisyrinchium) est intéressante, quant au développe- ment, au point de vue de la question ici traitée. Avec une forme à peu près ovoïde, elle présente du côté de lextrémité chalazique un épaississement charnu répondant à la moitié environ de la lon- gueur de la semence. Son mode de production est le suivant. Au début, les deux téguments séminaux ont partout la même épais- seur à peu près. Il en est de même de l’intérieur jusqu’à la fn, Quant à l'extérieur, son parenchyme s’hypertrophie graduelle- ment dans toute l'étendue de l'hémisphère chalazique. Il en résulte finalement cette particularité, que le tissu propre de la chalaze se SUR L ORIGINE DU MACIS DE LA MUSCADE. 399 trouve occuper à peu près le centre de figure de la graine, et que le tégument intérieur et l’albumen qu'il enveloppe sont relégués dans l’hémisphère ombilico-micropylaire. D’après l'examen exté- rieur de la graine müre, on serait porté à lui décrire un arille épais et charnu limité à l'hémisphère chalazique. Il y a une autre graine arillée que je puis comparer à la précédente, quoique la produc- lion arillaire occupe une étendue un peu moindre de la surface séminale; c’est celle du Caltha palustris. En jetant les yeux sur les fig. 41 et 42 du vol. I* de l'Histoire des plantes (p. 26), on verra que le tégument superficiel de la graine s’est hypertrophié, à peu près de Ia même façon du côté de la chalaze : telle est l’ori- gine de cette production charnue et qui tranche comme un arille blanchâtre sur le fond noirâtre du reste de la graine et qu’on a quelquefois désigné sous le nom de « fongosité de la chalaze ». D. Dans les Zingibéracées dont la graine est généralement dé- crite comme arllée, le mode de production de lépaississement localisé du tégument séminal superficiel est au fond tout à fait le même, mais 1l a pour siége l'hémisphère que nous pouvons nommer supérieur et dont le sommet répond aux régions micropylaire et ombilicale. Assez souvent il occupe la totalité de cet hémisphère, comme nous l’avons fait voir dans le Gingembre (Adansonia, X, t. 1) et comme Payer l’avait montrédansles A/pinia (Organoq. fl., t. 1h, fig. 31). Et dans ces plantes, l’épaississement du tégument cellulaire superficiel se produit simultanément et avec une homo- généité presque parfaite dans toute l’étendue de cet hémisphère. On pourrait à la rigueur le définir : un arille généralisé de l'hémisphère séminal supérieur et simaltané du hile et du micropyle. A côté de ces plantes, nous pouvons ranger celle qui est généralement culti- vée dans les jardins botaniques comme étant le Cardamome des officines (ce qui est au moins douteux) et qui y fleurit assez sou- vent. La graine ressemble tout à fait à un gland de Chêne peu allongé ; quelquefois même elle est presque sphérique. L’arille représente la cupule du gland, et il est partout également déve- loppé et saillant, avec un bord très-net, duquel sort l’autre hémi- 2930 SUR L'ORIGINE DU MACIS DE LA MUSCADE. sphèreséminal, plus petit, bien entendu, etcomme enchässé dans sa cavité, mais comme lui égal à la moitié environ de la semence. L’arille de la plante qu’on cultive au Muséum sous le nom (?) de Curcuma longa est analogue à celui des plantes précédentes, sinon qu'il est plus court, et qu'il n’occupe, au niveau des régions micropylaire et ombilicale, que le quart environ de la hauteur de Ja graine. Ici cependant personne n'hésite à donner à cet organe le nom d’arille (« semina arillata » Exvc.), et cependant en serait autorisé à dire que ces graines-là ont un peu moins d’arille que les précédentes. Dans les Calathea Warscewiczu Kreke et albicans An. Br., dont on peut également suivre le développement dans nos cultures, la production arillaire présente une nuance qu’il n’est pas sans intérêt de sigualer, parce qu'elle offre beaucoup d’analogie avec ce qui s’observe dans le Muscadier. Vers l’époque de la floraison, le tégument superficiel présente un épaississement, d'abord très- circonscrit, qui siége à droite et à gauche du raphé et dans l’in- tervalle qui sépare celui-ci des côtés du micropyle. Plus tard l'hypertrophie s'étend davantage, bien entendu. Dans le Calathea Warscewiczi, elle se propage des deux côtés vers l’exostemme, qu'elle épaissit à droite et à gauche. Mais ici encore cet épaississe- ment est considéré par tous comme un arille, et, d'autre part, il nous est impossible de ne pas admettre que son essence est la même que dans les Zingibéracées citées avant celle- ci. E. La famille des Euphorbiacées présente aussi sur cette ques- tion une série d'exemples instructifs. Elle est une de celles qu’on a toujours citées comme possédant des graines à arille micropylaire ou caroncule, et aussi une de celles où l’on a distingué des genres voisins les uns des autres, principalement parce que cette excrois- sance arillaire manquait dans les uns et existait dans les autres. Qu'arrive-t-il dans la plupart des graines de plantes appartenant à cette famille qu'on décrit comme dépourvues d’arille : c’est que leur tégument superficiel demeure également mince dans tous les poinis de son étendue. Mais, dans beaucoup de genres à loges SUR L ORIGINE DU MACIS DE LA MUSCADE, D biovulées, cette couche, tout en conservant partout la même épais- seur, a cessé de demeurer mince et membraneuse ; elle s'est par- tout également hypertrophiée. Tantôt elle s'est gorgée de sub- stancescolorantesou sapides(cert.Phyllanthées, les Péerardia, ete), et tantôt d’un riche amas de matières grasses. C’est en particulier lecas de l'Ærcæcaria sehifera(Stllènçqra sebiferaL.), dont la graine est partout entourée d’une couche épaisse et continue, renfermant celte sorte de suif végétal qu'on emploie dans l'économie domes- tique. Je suppose que cet épaississement n'ait eu lieu, dans une semblable graine, que dans le quart ou le cinquième supérieur, vers la région micropylaire, et que le reste de la membrane eût conservé sa minceur primitive. La graine ressemblerait alors tout à fait à celle d’un Ricin ou d’un Croton ; elle serait décrite comme ayant un arille caronculaire. Elle aurait cependant moins d’arille que celle qui est recouverte dans toute l'étendue de sa surface de la couche charnue et hypertrophiée dont nous venons de parler. Etcependant on la décrit généralement comme dépourvue d’arille, etelle en a beaucoup plus (on peut dire quatre où cinq fois, à ne considérer que l'étendue) que celles qui sont données comme en possédant un. L’arille généralisé est done, dans ces plantes, de même nature que l’arille localisé, et les deux épithètes que nous venons d'employer suffisent pleinement à désigner cette différence. Dans l'Æ. sehifera, toutes les cellules qui constituent le revête- ment arillaire ont grandi également et simultanément sans se quitter suivant aueun point de leurs parois latérales. Dans la jeune graine de l’Épurge, on observe une évolution analogue, mais avec une petite nuance dont on se rendra compte en observant la coupe de celte graine, telle qu’elle est figurée dans l'£tude géné- rale des Euphorbiacées (K. 1, fig. L), et aussi en examinant atten- tivement le fruit de cette plante quelques jours avant la dessiceation et la disjonction de ses coques. Sur la figure précitée, on verra la coupe du tégument superficiel de la semence représentée par une bandelette blanchâtre, à bord profond non sinueux, tandis que son bord libre est irès-finement découpé d’un petit feston à xI. (15 mars 1876.) : 22 - 398 SUR L'ORIGINE DU MACIS DE LA MUSCADE. dents arrondies et très-délicates. Ces denticules répondent à autant de sommets cellulaires, indépendanis les uns des autres, dans une étendue extrêmement faible, il est vrai, mais qui, enfin, ont cessé de demeurer en contact en ce point. De là la différence de surface de cette graine, très-finement rugueuse, et de celle de P£xcæcaria sebifera qui est tout à fait lisse. Comme à cette époque la surface interne du péricarpe n’est pas encore très-consistante, elle a pu se mouler, pour ainsi dire, sur toutes ces saillies délicates, et il en résulte qu'elle est criblée d’une foule de très-minimes dépressions qu'on y peut observer directement, Notons bien que loutes ces fines saillies cellulaires de la graine ne sont que le premier élat des productions pileuses de la surface séminale, telles qu’elles se rencontrent dans le Cotonnier et dans certaines plantes analogues. I y à un âge où il est facile de le véri- fier; un peu après la fécondation, les graines de Gossypium sont chargées des mêmes saillies, moins pressées, il est vrai, et moins régulièrement disposées. Si les choses n'allaient pas au delà, la surface séminale demeurerait ce que nous Ja voyons dans l’Épurge. De sorte que nous pouvons maintenant considérer larille géné- ralisé de cette dernière comme un intermédiaire entre larille généralisé et lisse de l'£xcæcaria sebifera et la surface séminale, toute chargée de poils filiformes, des Gossypium barbadense où herbaceum. Le contenu cellulaire de l’arille généralisé peut varier dans les Euphorbiacées biovulées ; de là des différences de consistance, de coloration même et de propriétés. L’enveloppe charnue et sapide des Baccaurea (Pierardia), décrite par les uns comme un arille, et par les autres comme un organe tout différent, n’a pas vraisem- blablement, d’après ce que nous avons pu voir de son origine (Adansonia, IN, 132), un mode de formation différent. D'autre part, quand l’hypertrophie arillaire, au lieu de demeurer faible alors qu’elle est généralisée, s’accentue davantage en se localisant vers l’exostome des Euphorbiacées, les saillies arillaires qui se produisent, notamment vers les bords inférieurs de la earoncule, SUR L'ORIGINE DU MACIS DE LA MUSCADE. 399 peuvent bien se prononcer davantage, en même temps qu'un nombre variable de cellules prendra part (suivant la largeur) à formation de chacune d'elles. Telle est l’origine des lobes ou den- telures que l’on décrit partout sur la caroncule de certains Médi- ciniers vulgaires et d’un grand nombre d’autres plantes de genres voisins. Ces lobes, quelquefois étroits, allongés et aplatis (qu'on a souvent, mais bien à tort, représentés comme les découpures d’une manchette formée par les bords retroussés de l’exostome), que sont-ils, sinon les premiers degrés de ces longues bandelettes qui constituent une grande partie du macis de la Muscade? Il est vrai que dans cette dernière, l'organe arillaire émane et du hile et du micropyle, tandis que dans les Jafropha, ele., 1 provient de ce dernier seulement. Mais cette différence n'a pas en elle-même grande importance. Dans les Fusains, par exemple, il y a long- temps qu'on à vu l'arille naître, non-seulement de la région mi- cropylaire, mais aussi des côtés de lombilie. Des phénomènes analogues s’observent dans les Euphorbiacées elles-mêmes. I nous suffira de citer ce très-curieux genre de la Nouvelle-Calé- donie auquel nous avons donné le nom de Puræavin (Adansonia, XI, 81). Contrairement à ce qui s’observe dans la plupart des plantes de cette famille, iei larille, dont les lanières jaunes rappel- lent beaucoup celles du macis, résulte de cellules étirées en poils aplatis, isolées ou rapprochées bords à bords en nombre variable, qui partent non-seulement du pourtour du micropyle, des côtés du hile et du très-court funicule, mais encore, avec de moindres développements, il est vrai, des obturateurs qui coiffent le som- met de l’ovule ; ce qui prouve bien que larille est une production piliforme qui peut se montrer partout où des cellules sont sus- ceptibles de subir une élongation consécutive. F. On ne peut s'empêcher de comparer ces expansions arillaires à certaines productions accessoires des organes de végétation, tiges et feuilles, qui s’observent daus plus d'un groupe naturel. Prenons pour exemple les Begonia. C'est tardivement que leurs axes, leurs pétioles, leurs limbes, ete., primitivement lisses à la 340 SUR L'ORIGINE DU MACIS DE LA MUSCADE. surface, se recouvrent, dans certaines espèces, de poils plus ou moins développés. Tantôtils sont indépendants, et tantôtils s’unis- sent bords à bords (et dès le début) en membranes, en lamelles, en manchettes plus ou moins déchiquetées et colorées. Mais l’origine de ces productions si variables est toujours la même : une hyper- trophie pileuse, et heureusement on n’a pas jusqu'ici établi une dénomination différente pour chacune d'elles. G. Nous devons ici indiquer que dans les diverses espèces d’un même groupe naturel, tel que le genre Viola, il y a des espèces dont l’arille débute par une hypertrophie de la région micropylaire, et d’autres où il se montre d’abord au voisinage du hile ou vers la base du raphé. H. Dans une même famille naturelle et dans deux genres d’ail- leurs très-voisins l’un de l’autre, un arille charnu peut être rem- placé par une aile de la région micropylaire, el réciproquement. Les Macarisia, dont la place a été si longtemps discutée, sont très- analogues aux Cassipourea, et ils deviennent même pour nous (Hist. des plantes, V1, 290) le type de ce groupe de plantes qui a reçu longtemps le nom de Legnotidées et qui n'était représenté d'abord que par les Cassipourea. Or, là où la semence des Legnotis (Cassipourea) présente un arille épais et charnu, celle des Macarisia porte une grande aile verticale qui a la même signification morphologique. ÉTUDE SUR LE BOLDO Par M. €. VERNE, On trouve, dans les flores péruviennes et chiliennes, la des- criplion de deux plantes qui portent les noms de Boldu et de Boldo. Le Boldu appartient aux Lauracées, et a été étudié pour la première fois, en 1709, par Feuillée (1). Le Bodo, le seul qui nous occupera dans ce travail, est une Monimiacée décrite par Molina (2), en 1782, sous le nom de Peumus Boldus. Nous con- serverons, d'après M. H. Baillon (3), cette dénomination comme étant la plus ancienne, et nous indiquerons ses synonymies, en citant les auteurs à qui elles appartiennent, En 1794, Ruiz et Pavon (4) donnent une description très-exacte de la même plante, qu’ils désignent sons le nom de AÆuizia fragrans. Leur étude très- approfondie se complète par plusieurs dessins qui montrent la fleur et le fruit, suivant des coupes propres à faire distinguer net- tement les différents organes. Persoon (5), en 1807, l'appelle Peurnus fragrans, et A. L. de Jussieu (6), en 1809, s'empare de tous ces travaux pour classer l'arbre sous le nom de Bo/dea fra- grans, dans la famille de Monimiacées. Des auteurs plus récents, Endlicher (7), Lindley (8) et Claude Gay (9), substituent au Boldea de Jussieu le nom de Boldoa. Après eux, M. Tulasne (10) (4) Obs., 11 (ex part.), t. 6. (2) Chili (1872), 185, 350. (3) Hist. des plant., I, 298, fig. 32/. h) Fl. per. et chil. Prodr., 155. 5) Enchirid., 629. 6) In Ann. Mus., XIV, 127. 7) Gen., n. 2019 ; Icon., t. 21, (8) Veg. Kingd., ed. 1846, 298, t. 205. (9) FE. chil., V, 351, (40) Monimiac., 410, t. XXXI, HIT. ( ( ( ( 312 ÉTUDE SUR LE BOLDO. conserve le nom de Boldea, et le Prodromus (1) de M. de Can- dolle, qui est à peu près la reproduction de ce qu’a fait M. Tulasne, reprend pour le genre le nom de Peumus. Enfin, en 1869, dans son Histoire des plantes, M. H. Baillon présente l'étude complète du Boldo, auquel 11 rend la dénomination de Peumus Boldus. Nous citons textuellement l’auteur pour la partie botanique. DEscRiPTrION BOTANIQUE. — « Peumus Mouin., loc. cit. — A. DC., loc: cit, — MH. B\, in Adansonia, 1X, 193, 1926. — Ruizia Pax., loc. cit. — EnpL., loc. cit. — Juss., loc. cit. — Tur., loc. cit. — FeuizL., loc. cit. — J., loc. cit. — C, Gay, doc. cit. » Caractères généraux. — «Les Peumus ont les fleurs dioïques. Leur réceptacle a la forme d'un sac (2), dont les bords portent les pièces du périanthe. Celles-ci sont insérées dans l’ordre spiral, imbriquées dans la préfloraison, et elles se modifient graduelle- ment de dehors en dedans, de telle façon que les plus extérieures sont plus épaisses, plus courtes, et chargées en dehors du même duvet que le sac réceptaculaire, tandis que les plus intérieures deviennent de plus en plus glabres, plus larges et plus membra- peuses, et finissent par présenter fout à fait la consistance et la coloration d’une corolle, Dans la fleur mâle, de nombreuses éta- mines s’échelonnent depuis la gorge du sac réceptaculaire jusqu’à son point le plus déclive, c’est-à-dire son sommet organique, d'autant plus courtes qu'elles se rapprochent davantage de ce sommet, formées d’un filet incurvé, muni vers sa base de deux oelandes latérales irrégulières, et surmonté d’une anthère à deux loges, déhiscentes chacune par une fente longitudinale, presque marginale, mais un peu plus rapprochée de la face interne que de l’externe. I n’y à pas de rudiment de l'organe femelle. Dans la fleur femelle, au contraire, en dedans du périanthe, qui est sem- (4) A. DC., Prodr., XVI, s. post., 673. (2) Ge sac est en entonnoir ou en cône renversé; il est chargé en dedans, surtout vers les parois latérales, de poils roides et dressés qui persistent autour du gynécée, après la chute de la portion supérieure de la fleur, et qui deviennent rares et mous sur le périanthe. Li ÉTUDE SUR LE BOLDO. 511B) blable à celui des fleurs mâles, le sac réceptaculaire supporte des languettes étroites etaiguës, en nombre variable, qui représentent des étamines stériles. Plus profondément, au voisinage de son sommet organique, ce réceptacle donne encore insertion à un petit nombre (1) de carpelles libres, composés chacun d’un ovaire uni- loculaire, surmonté d'un style en forme de bandelette papilleuse, articulé à sa base. Dans l'angle interne de l'ovaire se trouve un placenta qui supporte un seul ovule, descendant, anatrope, avec le micropyle dirigé en haut et en dedans. A peine la fleur s’est- elle épanouie, que la portion supérieure du réceptacle se détache cireulairement, avec les pièces du périanthe et de l’androcée stérile, qu'elle entraîne dans sa chate. Le fond du réceptacle seul persiste, sous forme d’une écuelle, bordée par une cicatrice annu- laire et encadrant la base du fruit multiple. Celui-ci est constitué par quelques drupes (2), supportées par un pied très-court et renfermant, sous une chair peu épaisse, un noyau frès-dur et monosperme (5). La graine contient, sous ses téguments mem- braneux, un albumen abondant, charnu, oléagineux, dont le somimel est oceupé par un embryon à radicule supère et à coty- lédons très-écartés, entre lesquels l'albumen pénètre à la facon d'un coin. » On ne connaît qu'une seule espèce du genre Peumus, c’est l'arbre que l’on a désigné sous le nom de Peumus Boldus ; d’où il résulte que les caractères du genre se rapportent exactement à (1) Ordinairement de trois à cinq. (2) I n’y en a assez souvent qu’une seule, à la maturité. (3) Le mésocarpe est très-aromatique. Le noyau est inégalement bosselé à sa surface, La graine à un double tégument mince, L’embryon n’est pas, comme le pensait Lindley, tout à fait extérieur à l’albumen ; mais ce dernier, comme le représente très-exactement Tulasne, entoure complétement l'embryon et le recouvre d’une couche très-mince, il est vrai, dans sa portion supérieure. Les cotylédons divergents recouvrent bien une portion de l’albumen en forme de toit, sur laquelle ils sont directement appliqués par toute leur surface supérieure ; mais ce n’est pas là le véritable sommet organique de l’albumen, qui se trouve un peu au-dessus du sommet de la radicule. Ainsi que dans plusieurs autres Monimiacées, une bande des téguments séminaux, répondant au raphé, est crustacée, au lieu d’être membra- neuse, comme le reste des enveloppes dont elle se sépare facilement. 3h ÉTUDE SUR LE BOLDO. ceux de l'espèce sur laquelle nous aurons peu de particularités à donner. « Boldus Mor., loc. cit. — P. fragrans Pers., loc. cit. — SPRENG., Syst. veg., N, 54h, n. 1870. — Ruizia fragrans KR. etP., Prodr., loc. cit.; Syst. /l. per. et chil., X, 267. — Boldoa fragrans ©. Gay, op. cit., 563. 2 Linpz., Veg. Kingd., 298, fig. cov, cevi. — Poldea fragrans Tur., op. cit., WA2. — Boldu, arbor olivifera Feuux., loc, cit. (exel., 1. VI, ex A. DC.).» Caractères spécifiques. — «Le Boldo est un petit arbre aroma- tique, à feuilles opposées, dépourvues de stipules. Ses fleurs sont disposées en grappes de cymes, axillaires et terminales, à rami- licalions et à pédicelles opposés. Il porte les noms vulgaires de Boldu et de Boldo.» HisroLogie, — La substance active, c'est-à-dire l'essence dont nous faisons l'étude, ne se trouve pas dans des méaf intercellu- laires, comme on l'avait déjà observé dans tant d’autres familles, mais bien dans la cavité même de certaines cellules. RÉPARTITION DES CELLULES A HUILE ESSENTIELLE, — Ces organes se rencontrent dans le pétiole et le limbe de la feuille, dans le bourgeon, dans l’enveloppe herbacée de la tige et dans la moelle ; en un mot, dans presque tout le végétal. Rien d'étonnant à cela, lorsque lon considère la quantité d'essence qu’il fournit à la dis- üllation. Notre étude, faite sur un pied cultivé en pleine terre, dans Ja serre du jardin botanique de l'École de médecine de Paris, embrassera donc le végétal tout entier. STRUCTURE ANATOMIQUE DE LA FEUILLE, — Son limbe, dans une coupe transversale, se compose de deux épidermes entre lesquels s'étend le parenchyme. L’épiderme supérieur à une, deux et quel- quefois trois rangées de cellules, surtout au voisinage de l'insertion des poils que nous allons décrire, et ce nombre peut varier dans une même coupe. Au milieu d'elles, dans la deuxième rangée, la troisième servant alors d’assise, prennent naissance des poils sim- ples, rarement bifides, en forme d’ongles d’oisean, coniques, arqués et couchés parallèlement à la surface des feuilles ; si Ja troisième manque, l’assise est sur le parenchyme. L'épiderme ÉTUDE SUR LE BOLDO. 319 inférieur, criblé de stomates, n’a qu’un seul rang de cellules, et ses poils étoilés, de même forme que les précédents, s’enfoncent parfois au delà du tissu épidermique dans l'intérieur du paren- chyme, qui se divise en deux zones : 1° la zone des cellules ovales- oblongues, gorgées de chlorophylle, dont le grand axe est perpen- diculaire à la surface de l’épiderme supérieur; 2° Ja zone des cellules polyédriques, moins vertes que celles de la première, con- tenant à l'intérieur des grains de chlorophylle elair-semés. L'une et l’autre sont sillonnées par le tissu fibro-vasculaire provenant des nervures du limbe, et, dans la seconde, on rencontre souvent d'assez grandes lacunes. Les vésicules à essence prennent surtout place dans cette dernière zone; cependant on les trouve, rarement il est vrai, dans la première. VÉSICULES À HUILE ESSENTIELLE DE LA FEUILLE.— Ces vésicules (1) affectent des formes différentes de celles des celluies avoisinantes, et cette forme reste la même dans quelque milieu qu'elles se trou- vent. Elles sont parfaitement sphériques, d’un diamètre plus grand que les autres. Aucune trace de chlorophylle à l'intérieur ; quel- quefois, cependant, de petites granulations vertes, et le reste de la cavité est rempli d’un liquide réfringent, retenu par les parois épaisses de la membrane enveloppante. Celle-ct est unie à la sur - face et d’une épaisseur qu'il est facile de constater, lorsque sa paroi a été déchirée par la lame du rasoir. En pareil cas, non-seulement on observe sa texture serrée, unie, transparente, mais encore on voit le liquide s’écouler au dehors et former hernie autour de l’en- veloppe. Ce liquide est blanc, transparent, dans la feuille verte ; dans la feuille sèche, il présente une légère coloration verte tirant sur le jaune, et ne remplit pas toute la cavité ; il se divise en gout- telettes emprisonnées au fond de l’organe. Ces vésicules, bien qu'elles ne soient pas toujours de même dimension, varient peu etsont toujours plus grandes que les cellules ordinaires, dont elles (1) Nous employons indifféremment les mots cellules et vésicules pour désigner l'organe à essence. 36 ÉTUDE SUR LE BOLDLO. diffèrent totalement et par la forme, et par la texture de l’enve- loppe, et par les matières qu'elles renferment. En un mot, rien de plus facile que de les différencier des cellules voisines; tandis que celles-là sont plus ou moins gorgées de chlorophylle et comprimées sur leurs bords, celles-ci restent sphériques et toujours transparentes. STRUCTURE ANATOMIQUE DE LA TIGE. — Une section transversale faite sur une jeune pousse de l’année se compose, de l'extérieur à l’intérieur, d'un épiderme à plusieurs rangées de cellules, parmi lesquelles des poils étoilés prennent insertion. Ce que nous avons dit pour les poils de l’épiderme supérieur de la feuille s'applique également à ceux-ci; nous n’entrerons done dans aucun détail, La portion du parenchyme cortical qui constitue l’enveloppe her- bacée vient ensuite, et au milieu de ses cellules ovoïdes, plus ou moins chargées de chlorophylle, apparaissent les vésicules à essence qui, si elles diffèrent peu des voisines par la forme, s’en distinguent bien par la teinte. Nous reviendrons sur ce sujet. Passons à la troisième partie de l'écorce, constituée par les fibres du liber, réunies en faisceau età peine apparentes. Un tissu utricu- laire les entoure, et ce même tissu forme la partie interne de l'écorce. De nombreux rayons médullaires, équidistants, qui par- tent de la moelle, sillonnent les couches du bois, simples et peu épaisses, et leurs intervalles sont garnis par des faisceaux ligneux au centre desquels on rencontre parfois des cellules de forme aréolée, présentant une ouverture au milieu et des parois très- épaisses qui laissent voir, par transparence, des matières d'un aspect cristallin. L’étut médullaire, par son tissu utriculaire vide, entoure la moelle située dans laxe de la tige. Celle-ei a des cel- lules polyédriques au sein desquelles en apparaissent d’autres, de forme à peu près ovale-allongée: ieur tissu est le même que celui des cellules avoisinantes ; mais, quant au contenu, il diffère com- plétement. Lorsque les premières contiennent des cristallisations appelées raphides, ou des granulations vertes, et souvent de l'air seulement, au fond de celles-là s’étalent des gouttelettes dont le ÉTUDE SUR LE DOLDO. 547 nombre peut aller jusqu’à trois; nous nous trouvons ici en pré- sence de l’organe à essence de Ja moelle. VÉSICULES A ESSENCE DE LA MOELLE ET DE L'ENVELOPPE HERBACÉE. — Pour compléter ce travail et étudier sous toutes ses faces le sujet qui nous oceupe, nous avons, sous la direction de MM. Faguet et Dutailly, et avec l’aide de leurs conseils, fait des eeupes longitu- dinales de la tige et tangentielles de l'écorce. Au point de vue de la structure anatomique, rien de bien particulier par rapport à la coupe transversale, si ce n’est la découverte des trachées dans l’étui médullaire et la ponctuation des fibres ligneuses décrites par M. H. Baillon (1), dans son Æistoire des plantes ; les vésicules, au contraire, offrent de grandes particularités. Dans l'enveloppe herbacée, à la première coupe, elles se dislinguaient à peine; ici, au contraire, elles apparaissent dans toute leur netteté, avec des proportions plus grandes que ies cellules du tissu environnant. Leur forme, en ovale allongé, régulier, nous montre que leur grand axe est parallèle à l’axe de la tige, et, grâce à leur surface plus grande, la lame tranchante ayant déchiré leur paroi, nous avons vu la texture serrée de leur membrane unie, transparente et très-épaisse. Et, tandis que les autres cellules sont aplaties à leurs points de contact, celles-ci conservent leur forme à l’aide de la pression que le liquide de l'intérieur exerce sur leurs parois, Celiquide, sauf une légère coloration jaunâtre, possède les mêmes propriétés physiques que celui du même organe situé dans la feuille. Quant à la disposition des vésicules, elle est circulaire dans la coupe transversale, et spiralée dans la coupe tangentielle ; elles ont leur siége au centre de l'enveloppe herbacée; le plus souvent, cependant, elles se rapprochent de la périphérie. Les vésicules de la moelle se font surtout remarquer par la direction de leur grand axe, qui est perpendiculaire à celui de la tige. Eà, da reste, ne sont pas leurs seules particularités. Au lieu de se présenter en longs rectangles à peu près réguliers, comme les (1) Hist. des pl., loc. cit., 329, 330. 8118 ÉTUDE SUR LE BOLDO. autres cellules, elles apparaissent en rectangles courts, arrondis dans les angles et dirigés inversement des premières. Nous n'a- vons rien remarqué dans leur enveloppe qui puisse les distinguer du tissu environnant, Leur cavité intérieure contient des goutte lettes assez colorées, formées par un liquide réfringent, qui ne diffère de celui des vésicules de la feuille et de l'enveloppe her- bacée que par une teinte variant du vert au jaune; presque tou- jours des granulations vertes l’accompagnent, et jamais le tout ne remplit Ia cavité (4). Dans le bourgeon, les cellules à essence sont petites, mais elles présentent toujours des parois assez épaisses, laissant voir par transparence un liquide réfringent contenu dans leur cavité intérieure. Celles du pétiole se rapprochent beaucoup, comme forme, des vésicules de l'enveloppe herbacée. Tel est le résultat d’une longue série d'observations assez concluantes, mais pas assez, cependant, pour affirmer un fait d’une telle importance. Il fallait en venir aux réactifs de l'essence, et le choix devenait facile, par suite des essais chimiques (2) antérieurs faits par nous comparativement sur l'essence obtenue par distillation et sur celle provenant du traitement éthéré. Nous étions aussi fixé sur ce point : c’est qu'elle existe à l’état libre dans la plante ; nous connaissions l’action de la potasse et de l'acide sulfurique sur elle; par le fait, nous savions quelle direction donner à nos recherches. Réacries.— Potasse. — Une goutte de liqueur titrée de potasse caustique, versée sur une coupe de la feuille et examinée au mi- croscope, n'a agi que sur la chlorophylle, dont elle a foncé la teinte verte. Il ne s’est produit aucune coloration rouge, comme il arrive lorsqu'on met l'essence directement en contact avec le réactif, Ce seul fait nous prouve done que l’huile essentielle n’est pas diffuse, mais bien renfermée dans un organe spécial à parois très-épaisses, à travers lesquelles le Jiquide n’a pu pénétrer. Acide sulfurique monohydraté.— Une coupe de la même feuille, touchée légèrement avec l'acide et soumise à un examen au mi- (1) Voyez, pour plus de détails, l'explication des figures. (2) Bourgoin et Verne, in Journ. pharm. et chim., XVI, sept. 1872. ÉTUDE SUR LE BOLDO. 319 croscope, donne immédiatement par places la coloration rouge hyacinthe, déjà obtenue par le contact direct de celui-ci avec l’es- sence; mais le but n’est pas atteint. Le lissu, désorganisé par l'action du réactif, n’est nullement reconnaissable; on voit tout simplement une goutte colorée, d'abord du diamètre de la vési- eule, puis s’élargissant comme la goutte d'huile qui tombe sur le papier. Pour réussir, il faut avoir recours à des solutions titrées du même acide, et agir par (tonnement jusqu'à ce que la liqueur, pénétrant par endosmose, laisse le tissu assez longtemps intact pour qu'on voie ce qui se passe à l’intérieur. Nous avons employé des solutions titrées depuis un jusqu'à dix. Voici de quelle manière nous avons opéré. Une coupe, soigneusement faite et placée sur le champ du microscope, est observée jusqu’à la découverte d'une ou de plusieurs vésicules se présentant dans de bonnes conditions pour êlre soumises au réactif. Imniédiatement après, on donne à l'instrument un angle d’inclinaison suffisant pour qu'une goutte de la liqueur placée au sommet de la plaque de verre puisse des- cendre el pénétrer lentement dans le tissu sans le désorganiser. L'observation alors devient facile : on voit le liquide de l'intérieur des vésicules passer par la nuance du jaune clair et arriver au rouge violacé, C’est en saisissant une de ces nuances que nous avons, dans la planche qui complète notre texte, donné à l'essence une coloration, pour distinguer plus facilement sa cellule du tissu environnant, Les précautions à prendre avant d'arriver à un ré- sultat satisfaisant sont nombreuses; car les conséquences d’une bonne observation sont dues, soit à la coupe, qui ne doit être ni trop mince ni trop épaisse, soit à l'emploi du réactif, dont la goutte trop grosse, mue par l'inclinaison de l'instrument, déplace celle-ci et empêche de voir toutes les nuances par lesquelles passe le liquide vésiculaire en contact avec la solution acide. D'après ce qui précède, nous pouvons done lirer les conclusions suivantes : . 1° L’essence de Bo/do existe à l’état libre dans l'arbre. 2° Elle est renfermée dans des cellules. 3° Ces cellules à essence sont réparties dans le limbe de la 220 ÉTUDE SUR LE BOLDO. feuille, dans son pétiole, dans l'enveloppe herbacée de l'écorce, dans la moelle, dans le bourgeon. Les feuilles de deux plantes de la même famille, le Ca/ycanthus occidentalis, originaire d'Amérique, série des Calyeanthées, et l'Hedycarya dentata, série des Hortoniées, soumises à un examen microscopique, nous ont démontré que ces vésicules à essence existaient dans d’autres végétaux. Celles du Calycanthus sont sphériques et petites; dans l'Æedycarya, au contraire, elles sont de même forme, mais grandes, et contiennent un liquide légère- ment coloré en jaune. En étudiant comparativement la famille des Lauracées, dont l’affinité avec les Monimiacées a été signalée autre- fois par A.-L. de Jussieu (1) et reconnue de nos Jours par M. H. Baillon (2), nous avons observé, sur la feuille du Cinna- momum Camphora, dans le parenchyme compris entre Pépi- derme supérieur et l’épiderme inférieur, des vésicules à essence accompagnées de particularités très-remarquables. Leur siége est aussi bien au centre de Ja zone des cellules en palissade que dans celle des cellules polyédriques; chose rare, elles existent même dans le tissu fibro-vasculaire. Leur forme différe suivant le milieu dans lequel elles se trouvent. Elles sont ovales dans la première zone et sphériques dans la seconde; dans l’une et l'autre, elles apparaissent toujours grosses. A l’intérieur, leur cavité est éga- lement remplie par un liquide réfringent, visible à travers Pépaisse membrane de l'enveloppe, sur laquelle il exerce une certaine pression. Mais là ne se bornent point les particularités dignes de remarque, et notre dessin en fait preuve. Les cellules qui entourent les vésicules, outre qu'elles sont aplaties en leurs points de con- tact, se groupent presque toujours autour d'elles en forme de couronne dans les deux zones, et, dans la première, leur grand axe, au lieu d’être perpendiculaire à la surface de l’épiderme supé- rieur, est perpendiculaire au centre des vésicules vers lesquelles (4) In Ann. Mus., loc. cit. (2) Hist, des pl., loc. cit. 9 ÉTUDE SUR LE BOLDO, 994 celles-ei rayonnent (4). Le limbe de la feuille du Cirnamomum zeylanicum(Cannellier vrai), dans le parenchyme qui s'étend entre l’épiderme supérieur à surface unie et l'épiderme inférieur à sur- face raboteuse, parsemée de poils simples, tous dirigés vers son sommet, renferme des réservoirs à essence, analogues à ceux du Boldo, mais plus grands. De gros faisceaux fibro-vasculaires, provenant des nervures de la feuille, sillonnent son tissu paren- chymateux, où l’on rencontre souvent d'énormes lacunes, qu'il faut attribuer sans doute à l'entrainement des vésicules par la lame durasoir. Le même organe existe aussi dans Ja feuille du Laurus nobilis, mais en moins grande quantité que dans celles déjà étu- diées, et avec des dimensions moindres. Nos recherches de ce genre se terminent par le Boldu chilanum de Feuillée, dont nous devons un échantillon à M. Neumann. Ces vésicules, comme dans le Boldo des Monimiacées, se répartissent dans le limbe de la feuille, dans l'enveloppe herbacée de l'écorce et dans la moelle, Celles du limbe de la feuille sont plus espacées, mais plus grandes que dans le Boldo, et se tiennent surtout dans la première zone des cellules du parenchyme. Dans l'enveloppe herbacée, rien de particulier ; au fond de celles de la moelle, un liquide, divisé en gouttelettes, se fait remarquer par une belle coloration jaune clair ; presque toutes les cellules avoisinantes contiennent des grains d’amidon. Les mêmes cellules à essence existant dans les Monimiacées et les Lauracées, ces faits s'ajoutent à d’autres faits cites par les au- teurs pour établir le rapprochement des deux familles, En nous reportant aux ouvrages de M. H. Baillon, nous lisons dans son À dansonia (2) : «Quand une Lauracée à feuilles opposées, aroma- tiques, à réceptacle en forme de poche, enveloppant totalement le fruit, à étamines valvicides, est observée à l’époque de la maturité de sa graine, elle ne présente, avec une Monimiacée dont un seul (4) Voyez pour plus de détails l'explication des figures. (2) Adansonia, IX, 120, 392 ÉTUDE SUR LE BOLDO. carpelle serait ferüle, qu'une seule différence dans la structure même de cette graine : l’absence d’un albumen; et encore ce caractère n'est-il pas absolu, si lon comprend dans la famille des Lauracées, à l'exemple de plusieurs auteurs, le groupe des Adénostémées. » Ailleurs, lorsqu'il traite de l’affinité des Lauracées, M. H. Bail- lon s'exprime ainsi (1): «Pour nous, les Lauracées, ayant un gynécée constamment réduit à un seul carpelle, sont aux Moni- miacées ce que les Prunées sont aux autres Rosacées. Aussi les Lauracées ont-elles, plus où moins fréquemment, les feuilles oppo- sées, sans stipules, les organes aromatiques, le réceptacle floral concave, etles anthères à panneaux des Monimiacées. » MATIÈRE MÉDICALE, — Cet arbre, que l'on rencontrait autrefois seulement dans les montagnes (2), pousse aujourd'hui sur les coteaux cultivés (3), et les embellit de son feuillage vert et de sa fleur à teinte jaune sur fond blanc. On ne le rencontre jamais en forêt; il vit isolé, et la bonne terre provoque chez lui un dévelop- pement rapide. I'appartient au nouveau monde, à une aire géo- oraphique lrès-restreinte de l'Amérique méridionale, c’est-à-dire qu'on ne l’a observé jusqu'ici qu'au Chi (4). I est bon d'ajouter qu'aueune plante de la même famille n’a encore été découverte en Europe ; tous les pieds que nous avons vus à Paris, soit au jardin botanique de l'École de médecine, soit au Muséum d'histoire na- turelle, poussent en serre tempérée. Sa hauteur moyenne est de cinq à six mètres; il est toujours vert, et ses branches cylindri- ques portent des rameaux cylindriques aussi, opposés, naissant à l’aisselle des feuilles. Leur écorce mince, adhérente au bois et ridée longitudinalement, est d’un brun clair et très-aromatique, (1) Hiet. des pl., IX, 459. (2) In Herb. Mus. Paris. — Vulgare in montibus arid. prope Valparaiso (Pæppig). — Mons la Leona (Bertero). — In Cordillera de Ramo, in arenosis 4 Lagunosa (Lechler). (3) Nous tenons ce renseignement de Claude Gay lui-même, (4) Frequens in prov. Santiago (Germain !). Valparaiso (Bertero !), Concepcion (Philippi !). ÉIUDE SUR LE BOLDO. 29) le bois au contraire l’est très-peu. Les feuilles, vertes quand elles sont fraîches, passent, en se desséchant, du vert au brun rou- geâtre. Elles sont coriaces, à nervures médianes saillantes, à veines allernes, quelquefois opposées, et leur surface est couverte de glandules ; elles sont opposées, entières, ovales ; mâchées sous Ja dent, elles laissent une saveur fraiche aromatique, et leur odeur rappelle celle des Lauracées ou des Eabiées. La fleur, en grappes ou en panicule, naissant à l'extrémité des rameaux, par sa teinte pâle tranchant sur le fond vert luisant des feuilles, donne à l'arbre un ensemble agréable qui flatte l'œil et séduit assez pour lui faire trouver une place dans les jardins. Le fruit, d'un vert jaunâtre, qu'il ne faut pas confondre avec celui du Peumo des Lauracées vendu sur les marchés du pays, a un mésocarpe aromatique, succulent, un peu sucré, peu épais, et le noyau, très-dur, sert pour la parure des Chiliennes, qui en font des colliers. Le premier échantillon du commerce a été introduit en France, en 1868 ou 1869, par la maison Fabian du Chili. Le but de cet envoi était de livrer le produit à l'analyse et à l’'expérimentation, après les cures de certaines affections du foie. Depuis le mois de mai de l'année 1872, époque à laquelle nous avons commencé nos recherches, des commandes importantes ont été faites à Ja même maison par les Allemands ; mais les journaux scientifiques ne nous ont fait connaitre aucune publication de ces derniers. Cet échantillon se compose de feuilles ovales, d'un vert grisâtre, pas- sant quelquefois de cette teinte à la nuance brun rougeâtre, à ner- vures médianes saillantes, à veines alternes, rarement opposées. Leur surface est couverte de saillies blanchâtres qui se reprodui- sent sur la fige en moins grand nombre, et sont dues aux glan- dules à essence. Des débris de tige et des fruits drupacés, au mésocarpe sec, avec noyau osseux, les accompagnent loujours. Nous avons essayé de casser plusieurs de ces fruits pour faire l'étude de la graine ; tous étaient vides. Le même, comparé à ceux qui nous ont été donnés par le Muséum de Paris, offre des carac- tères exactement semblables, Si parfois le bois varie un peu de x1. (15 mai 1876.) 23 39 ÉTUDE SUR LE BOLDO. teinte, ainsi que la feuille; si les glandules sont moins apparentes, et la saveur moins fraîche, nous croyons devoir l'attribuer aux différentes époques de la récolte, peut-être aussi au changement du terrain dans lequel l'arbre a pris son développement. Il n°v a, en effet, qu'à passer en revue l'herbier du Muséum, pour s'assurer que l'arbre pousse dans des terrains d’une allitude différente, et souvent aussi diffère par quelques caractères physiques. D. Rivero, en 1836, envoie de la Conception plusieurs tiges qui toutes ont le même aspect; les feuilles sont ovales, peu épaisses, planes et d’une couleur cendrée. Celles de Dombey ont des feuilles en général plus épaisses ; l’une d'elles, inscrite dans Yherbier sous le n° 766, portant les noms de Poldo fragrans (Tulasne), Peumus fragrans Pers., avec celte annotation « Incolis PBo/doa ; in cordillera de Ramo, in arenosis ad Eagunosa », a des feuilles à teintes entièrement rougeätres. La Pharmacie centrale des hôpitaux de Paris nous a fourni, à l'hôpital des Enfants malades, quelque peu de Boldo d’une autre provenance; ce qui nous a permis de faire une étude comparalive, et cela avec d'autant plus de raison qu’il n'avait pas le même aspect que le premier. Contrairement à celui du commeree, les tiges dominent, et chacune d'elles porte de petites feuilles d'un brun rougeñtre, peu glanduleuses, et des fleurs à peine épanouies. Le produit, en général, bien moins chargé en principes aromatiques que le précédent, soumis à l'analyse, donne des résultats plus sa- tisfaisants dans la recherche du principe que nous avons appelé boldine. Celle-ci y existe en plus grande quantité; par contre, la quantité d'essence est beaucoup moindre ; et comme les essais thé- rapeutiques reposent, non sur un produit spécial retiré par l'ana- lyse, mais bien sur une infusion, une décoction aqueuse, ou une lixiviation alcoolique, il est préférable, et le produit, à notre avis, est le meilleur qui se trouve dans les conditions da premier. Aussi nous conseillons de choisir de préférence celui dont les feuilles sont le plus vertes et marquées de glandules aromatiques sail- lantes; et nous croyons que, pour avoir des feuilles dans ces con- ÉTUDE SUR LE BOLDO. 809 ditions, il ne faut les cueillir ni trop tôt ni trop tard, c’est-à-dire un peu avant l'entière maturité du fruit. Le pied du Jardin botanique de l'École de médecine, sur lequel nous avons fait des coupes pour notre étude histologique, prenait au début peu de développement dans la caisse où il avait été planté. M. H. Baillon ayant eu l'idée de le faire mettre en pleine terre dans Ja serre, il a fait en peu de temps des pousses prodigieuses. I atteint déjà la hauteur de plus de 2 mètres; des tiges, s'élan- çant vers le sommet de l'arbre, portent son feuillage vert foncé. La surface des feuilles est marquée de points blancs qui apparaissent des deux côtés, mais aucune glandule saillante, et si on promène sa main de haut en bas, on éprouve un chatouillement produit par les poils en brosse décrits dans la partie histologique. I n’a pas encore porté de fleurs, mais ses belles pousses et sa bonne venue font espérer d’en avoir un jour. Pour ne pas entrer dans des détails botaniques déjà donnés pour les échantillons du Muséum, nous nous bornerons à dire qu'il a des tiges cylindriques, portant des rameaux opposés, avec feuilles opposées, ovales et pétiolées, à saveur fraiche et aromatique, à odeur forte; son bois est peu résistant : ne pourrail-on pas en attribuer la cause à sa croissance rapide? La même serre possède aussi un Bo/du des Lauracées. Lequel ? Il serait difficile de le caractériser. Sa lige unique atteint à peine la hauteur de 20 centimètres et porte des feuilles alternes, ovales-lancéolées, ne ressemblant en rien à celles des Boldu des Lauracées que nous avons vues dans l’herbier du Muséum; mais il ne faut pas s’en étonner. D'abord l'arbre est petit; ensuite il pousse sous un climat dont la température n'égale pas celle du Chili. La serre tempérée du Jardin des plantes possède cinq ou six jeunes pieds de Bo/do conservés en pots, ce qui nuit certaine- ment à leur développement. M. Neumann les a obtenus avec des graines envoyées du Chili. M. H. Baillon en a obtenu un pied en faisant une bouture ; nous savons done que la plante se reproduit de boutures et de graine. Après avoir ainsi passé en revue les différents échantillons qui 296 ÉTUDE SUR LE BOLDO. nous ont élé soumis, nous eroyons devoir émettre une opinion sur e choix du nom, du genre et de l'espèce à appliquer au Boldo. a été appelé Peumus Boldus par Molina; Auizia fragrans, pr Ruiz et Pavon; Boldea fragrans, par A. LE. de Jussieu; enfin un crand nombre d'auteurs le désignent sous le nom de Boldoa jragrans. Nous eonformant à l'autorité de M. H. Baillon en ja- reille matière, et à la classification du Muséum, nous avons con- servé le nom seicntifique de Peumus Boldus de Molina ; mais re serait-il pas préférable de Ie changer à cause de la confusion qu'il peut provoquer? En effet, en se reportant aux dénominations elles-mêmes du Muséum, on voit que le genre Peurus, consacré au Boldo des Monimiacées, devient l'espèce d’un Bo/du de Laura- cées ; certains auteurs l'ont même eonservé comme genre. De là notre crainte qu'il n’y ait confusion, et cette erainte serait justifiée par cette seule raison que les naturels appellent vulgairement Peumonou Peumo le Cryptocarya Peumus de Claude Gay, dont ie fruit, en forme d'olive, à mésocarpe charnu et sueculent, est vendu eomme comestible sur les marchés de l'Amérique du Sud. C'est pour un molif semblable que A. L. de Jussieu {1} a substitué le nom de Boldea au Ruizia, déjà consacré à un autre genre plus ancien de Ja famille des Malvacées. Voici ce qu'il a dit à ce snjet : «C’est avec moins de répugnance que, ne partageant point l'opi- nion de Linné, qui rejetait les noms de pays comme barbares et adoptait ceux qui sont d’une prononciation facile, nous proposons de substituer ici au nom de za celui de Boldea, qui rappelle celui de Boldo que la plante porte dans le Chili. » Claude Gay lui-même, qui, par son long séjour au Chili, aussi bien que par sa qualité d’éminent naturaliste, peut faire aulorité en pareille matière, nous a donné de vive voix d'excellentes raisons venant à l'appui de notre proposition, et nous a en- gacé à conserver à l'arbre le nom scientifique de Bo/dea fra- grans où Boldoa fragrans, avec de Jussieu, Lindley, Endlicher, M. Tulasne, etc. 4) Ann. Aus., loc. cit. ÉTUDE SUR LE BOLDO. 997 Boldu des Lauracees. — Nous croyons ulile d'exposer ici, à la suite, les caractères propres à distinguer ces Boldu du Boldo des Monimiacées ; et pour ccla, nous nous inspirerons des auteurs, aussi bien que de ce que nous avons vu au Jardin des plantes. On en connaît deux espèces (1), à tiges verdâtres, avec écorce épaisse, non marquée de points b'anchâtres, à feuilles opposées, ovales-allongées, membraneuses, à nervure médiane saillante, courtement pétiolées. Aucune glandule saillante à la surface ; au lieu de cela, des marbrures jaunes, dues à une agglomération d’es- sence, caractère particulier aux Lauracées. A la place d’une petite drupe arrondie, on a un fruit (2) en tout semblable à nos olives, charnu, doux, glaireux, de cinq lignes d'épaisseur. Il renferme un petit noyau noir, osseux et rond ; dans sa parfaite maturité, il devient vert jaunâtre. Les Indiens en estiment tant le goût, qu'ils le mangent avee délices. La fleur, tellequ'elle est décrite par Molina, se compose de six pélales, six étamines, six sépales; mais il est prélérable, pour la botanique, de se reporter au travail récent de M. H. Baillon (3), qui en résume ainsi l'étude : «IIS ont tout à fait les fleurs des Cryplocarya : mème réceptaele et même périanthe, mêmes étamines, dont neuf fertiles etbiloculaires; même gynécée, inséré au fond du sac réceplaculaire. Mais ce dernier, au lieu de s’épaissir comme dans les Cryplocarya, devient mince, sec et fra aile. Aussi entoure-t-il d'abord le fruit d’un sac complet et clos, couronné des cicatrices du périanthe, Mais il se brise sans le moin- dre elfort, el c'est souvent le fruit lui-mème qui, en grossissant, paraît le faire éclater et tomber à une époque variable. » M. Neu- mann nous en a montré un au Jardin des plantes, qui doit être le Boldu chilanum de Necs, Boldu arbor olivifera de Feuillée, Boldus chilensis de Molina, Adenostemum nritidum de Persoon, (4) In Herb. Mus. Paris. — {Boldu chilanüm Nees. — Adenostemum nitidum Pers., Mons la Leon, Chili, novembre 1828 (D. Bertero)] — [Cryptocarya Peumus, vulgo Peumon, Chili (CI. Gay).—Peumus fragrans ; Laurus Peumo, Chili (Dombey).] (2) Feuill., Hist. pl. med., IH, pl. VE. (3) H. Bn, Hist. des pl., UK, 4°5. 298 ÉTUDE SUR LE BOLDO. Bellota Miersu de Claude Gay, vulgairement appelé par les Chi- liens Bellota ou Ulmo. On le conserve dans une caisse, où il atteint la hauteur de 2 mètres; son aspect est celui d’un arbre buissonnant. Mais la teinte jaunâtre de ses feuilles indique qu'il est en souffrance, et tout porte à croire que, si on le mettait en pleine terre, il prendrait bientôt un développement considérable et un tout autre aspect. Nous possédons un dessin, envoyé du pays comme étant celui du Bo/do, mais qui représente un Boldu : il nous montre un arbre au port majestueux, avec des rameaux élancés. Les tiges de celui du Jardin des plantes, quadrangulaires et verticales dans les jeunes pousses, s’arrondissent dans la suite et se recouvrent d’une écorce rougeàtre, lisse, épaisse, très- odorante. Les feuilles, glabres, opposées, ovales, courtement péliolées vers le sommet de la tige, se rapprochent tellement les unes des autres, qu'elles couvrent presque entièrement le bois; mächées sous la dent, elles n'ont pas la saveur fraiche, aroma- tique des premières. Usages du Boldo. — NH n'est pas employé en Europe, ou du moins à peine, puisque les premiers essais thérapeutiques ont été commencés dans les hôpitaux de Paris par des médecins distingués, auxquels nous avons soumis le produit. Ne voulant pas anticiper sur les résultats définitifs, nous renvoyons à la fin de notre travail le compte rendu des expériences thérapeutiques. Dans le nouveau monde (1), dans l'Amérique du Sud principalement, la plante est très-connue comme aromatique. On en prépare des infusions qui se prescrivent comme digestives, carminalives, toniques et dia- phorétiques, de même que le thé et le café. C’est même un remède populaire contre la syphilis et les maladies du foie. Les feuilles sèches, réduites en poudre, servent de sternutaloire ; d’après cer- tains auteurs, lorsqu'elles sont vertes, elles remplacent celles du Laurier pour épicer les aliments. Le bois, très-léger, brüle mal ; (1) R. et P., Syst. veg. fl. per. et chil., 1, 254,268, 269. — Bert., in Mere. chil. (1829), 685. — CI. Gay, Hist. fisica y politica de Chile, V.—M. Bn, Hist. des pl., 1, 336, ÉTUDE SUR LE BOLDO. 00 aussi en fait-on un excellent charbon pour les forgerons ; l'écorce sert au tannage des cuirs. On mange, dans le fruit, le mésocarpe sucré et aromalique; avec les noyaux, on fait des colliers pour la parure des femmes; de la graine on retire une huile fixe. Il existe aussi, dans la famille des Monimiacées, deux plantes plus ou moins nouvellement connues : l’Afherosperma moscha- tum ()etle Nemuaron Vieillardi (2), jouissant de propriétés analogues à celles du Boldo. L'écorce de la première, en décoction, constitue un tonique et un antiscorbutique puissant. En infusion légère, soit pure, soit coupée avec du lait, elle remplace le thé : sous celte forme, c'est, dit-on, un apéritif assez efficace. La seconde, par son écorce à odeur forte et camphrée, à saveur chaude, très-intense, fournit aux Kanaques, qui la mâchent sous la dent, un digestif et un stomachique puissants. Elle leur sert, dit-on, à traiter les maux d'estomac. EXPLICATION DES FIGURES. PLancue XI, Peumus Boldus Mol. Fie. 4. Coupe transversale d'une feuille d'un âge moyen, —eps, épiderme supé- rieur à deux et quelquefois trois rangées de celiules; epf, épiderme infé- rieur; pa, parenchyme supérieur; p4, parenchyme inférieur ; {, lacunes du parenchyme inférieur pd; v, vésicules {3) sphériques, romplies d'huile essentielle, ayant leur siége dans les parenchymes pa et pd, mais plus spé- cialement dans le parenchyme inférieur pa. Fie. 2. v, vésicule isolée et grossie, prise dans le parenchyme p4& de la coupe précédente ; pà, quelques cellules de son entourage ayant subi le même grossissement. ic. 3. Coupe transversale de la tige, représentant le quart de la circonférenco (1) Voy. I. Bn, in Dict. encycl. des sc. méd., VIT, 79. (2) H. Bn, in Adansonia, X, 351. (3) La coloration de ces vésicules à essence, qui, du reste, s'étend à tous les mêmes organes dessinés dans la planche, est la reproduction de ce qui se passe lorsqu'on verse sur une coupe examinée au microscope quelques gouttes de Ja liqueur titrée d'acide sulfurique. Avant la réaction, le liquide de l'intérieur de ces vésicules est blanc, transparent, parfois légèrement teinté de jaune. C2 © (==) Fic. Fic. Fic. ÉTUDE SUR LE BOLDO. d'une jeune pousse de l'année. — ep, épiderme de l'écorce ; p, poils étoilés prenant insertion dans deux ou trois rangées de cellules ; eh, enveloppe herbacée ; v, vésicules ovales, gorgées d'huile essentielle, tantôt très rap- prochées les unes des autres, tantôt un peu éloignées; fl, fibres du liber, réunies en faisceaux et entourées d’un tissu utriculaire ; b, bois, une seule couche, représentant la pousse de l’année; m, moelle; v, vésicules à huile essentielle de la moelle m : ici le liquide ne remplit pas toute la cavité, il se divise en deux, quelquefois trois goutteleltes ; r, raphides. &. Coupe longitudinale de la même tige, — p, poils éta'és; eh, enveloppe herbacée; v, vésicules à huile essentielle de l'enveloppe herbacée eh; b, faisceaux ligneux ; va, vaisseaux annelés de l'étui médullaire ; tr, trachées de l'étui médullaire ; m, moelle ; v, vésicules à essence de la moelle m, dont le grand axe est perpendiculaire à celui de la tige, et en sens inverse de celui des autres cellules. 5 Coupe tangentielle de l'écorce dela tige. — p, poils étoilés ; ep, épiderme; eh, enveloppe herbacée; v, vésicules à huile essentielle, de forme ovoïde, dont le grand axe est parallèle à celui de la tige. 6. Coupe transversale d'une feuille de Campbrier. — eps, épiderme supérieur ; epf, épiderme inférieur; pa, parenchyme supérieur; pa, parenchyme inférieur ; v, vésicules à huile essentielle du parenchyme supérieur pa, de forme ovoïde, entourées de cellules allongées, dont le grand axe rayonne souvent vers leur centre, par suite du changement de direction ; v, mêmes vésicules, mais dans le parenchyme inférieur p4, sphériques, toujours remplies, comme les premières, d'une huile essentielle réfringente. TRAITÉE DU DÉVELOPPEMENT DR LA FLEUR ET DU FRUIT (SUITE) IX CHAMÆLAUCIÉES. L'organogénie florale des Myrtacées a été étudiée par Payer (Organog. comp. de la fleur, h59, t. 98) dans quelques types appartenant, les uns au groupe des Sarcocarpées; les autres, à celui des Leptospermées, etnous avons nous-même observé quel- ques points du développement de la fleur des Napoleona (Bull. Soc. Linn. de Par., 59). Dans tous ces types réguliers, l’évolution florale a présenté une grande constance quant aux points prin- cipaux, et il était intéressant de’savoir si les faits fondamentaux se présentaient avec de grandes différences dans le groupe irrégulier des Chamælauciées. Nous avons pu examiner plusieurs années de suite un Darwinia, fréquemment cultivé dans les serres sous le nom de Genelyllis macrosteqia. C'estune de ces espèces de la section Hedaroma dans lesquelles les fleurs sont disposées en courts épis ou capitules terminaux et où les bractées florales de- viennent grandes et colorées, de façon à être plus ornementales que les fleurs elles-mêmes. Dans cette plante les feuilles naissent par paires décussées et, au bout de quelque temps, présentent une articulation à leur base. Les bractées de l'inflorescence se con- duisent de même et s’articulent aussi à une certaine époque. Mais l'articulation ne se produit plus en général dans les bractées fer- tiles; on sait donc quelles vont être celles dont l’aisselle sera occupée par un bouton et non par un bourgeon à feuilles. Ce bouton a d’abord la forme d’un petit hémisphère. Sur ses côtés se voient deux bractéoles latérales dans l’aisselle desquelles se développent, aussi bien que dans celle de la bractée-mère, de 202 TRAITÉ petites saillies glanduleuses, plus tard squamiformes, dont la signi- fication nous est inconnue. Sont-elles de nature stipulaire? On ne saurait affirmer le contraire, puisqu'il y a quelques Myrtacées anormales dont les feuilles sont réellement accompagnées de petites stipules. Quoi qu’il en soit, le mamelon floral s’allonge bientôt de façon à représenter assez bien un tronc de cône renversé, sur le pourtour de la grande base duquel naissent successivement les cinq sépales ; ils sont disposés en quinconce, et deux d’entre eux sont antérieurs, deux latéraux et le cinquième postérieur. A un moment où ils sont presque tous égaux entre eux et où ils entou- rent une cupule régulière, formée par la portion supérieure du réceptacle dont les bords ont grandi plus rapidement quele centre, les pétales se montrent tous à la fois. Ce sont autant de petits hémisphères, appliqués verticalement par leur base contre la paroi du réceptacle, au-dessous du sinus de séparation de deux sépales voisins, Les variations que présente ensuite leur forme pour qu'ils arrivent en peu de jours à former de grands appen- dices obovales, concaves en dedans, trois fois aussi longs que les sépales, sont des plus intéressantes à suivre. Ils se disposent dans le bouton en préfloraison imbriquée. Les étamines des Chamælauciées, et en particulier celles des Darwinia, sont à tort, dans les ouvrages classiques, décrites comme disposées sur un seul verticille ; ce n’est là qu'une appa- rence de l’état adulte. Cinq d’entre elles sont superposées aux pétales, et cinq aux sépales, et elles se montrent en deux fois. De plus, les étamines superposées aux sépales sont les plus inté- rieures et elles naissent plus bas que les autres sur le tube récep- taculaire ; elles ont un filet incurvé dans bouton, ce qui fait qu'a- lors leurs anthères ont la face dirigée en dehors, tandis que les anthères des cinq autres étamines sont dressées. Quant aux loges, elles se comportent d’abord tout à fait comme celles d’une plante ou Panthère est introrse avec deux loges séparées par un profond sillon vertical et deux sillons secondaires de déhiscence pour chaque loge, sillons qui occupent toute la hauteur de la face, DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 263 sauf le sommet, qui représente un pelit prolongement conique, surbaissé, du connectif. Mais, plus tard, l'ouverture que l'on a décrite comme un pore se fait dans la portion supérieure seule- ment des sillons latéraux. C’est une pelite fente en réalité, et elle n'est supérieurement séparée de la fente correspondante de l’autre loge que par un pont étroit de la substance de la paroi. On décrit aussi dans la fleur de ces plantes dix staminodes en forme de ba- guetles stériles, qui alterneraient avec dix étamines fertiles; et le fait est qu'à l’âge adulte, on ne saurait guère mettre en doute cette interprétation, car ces baguettes ressemblent beaucoup, quant à la forme, à la coloration et à la consistance, aux filets des étamines fertiles. Si l'on veut toutefois remarquer que ces corps ne se montrent que fort tard en dehors de l’androcée, et alors que le gynécée est déjà en grande partie constitué, et qu'au début, les dix baguettes sont disposées par paires suivant la région dorsale des cinq étamines oppositipétales (les plus extérieures), on sera peut-être porté à admettre qu’elles représentent les lobes d’un disque épigyne à évolution tardive. C'est ce qu'il faudra vérifier encore sur d’autres genres de Chamælauciées. Car il est bien per- mis aussi de supposer que tandis que l’étamine oppositipétale demeure simple, ily a devant chaque pétale une ramification de léta- mine qui parait primitivement et qui devient le centre d’une petite phalange formée de trois pièces d’âges différents. Ce que nous savons de la symétrie de l’androcée dans quelques Chamælauciées à androcée plus que diplostémoné, peut justifier jusqu’à un certain point celle hypothèse. Dans les Pileanthus, par exemple, dont, malheureusement, nous n'avons pu suivre le développement, l’androcée peut être formé de vingt étamines ; mais leur symétrie n’est pas celle qu’on a plus ou moins nettement indiquée dans quelques descriptions. Il y en a d’abord une en face de la ligne médiane de chaque sépale ; puis en dedans de chaque pétale se trouve un groupe de trois autres élamines, dont une médiane et deux latérales. Chacune de ces phalanges peut ailleurs être formée de quatre, cinq pièces ou d'un plus grand nombre; disposition 061 TRAITÉ qui n'est pas sans analogie avec celle que nous venons de supposer dans les Dariwènia. Le gynécée est unicarpellé. Son ovaire est formé parle réceptacle devenu de plus en plus creux, et son sommet seul, avee le style qui le surmonte, est de nature appendiculaire. Très-jeune, ce sommet n’est autre chose qu’un petit capuchon très-surbaissé. Du côté où il est ouvert se montre sur la paroi de l'ovaire une saillie placentaire répondant au côté antérieur de la fleur. Cette saillie se termine supérieurement vers le milieu de la hauteur de l'ovaire par une extrémité obtuse. A droite et à gauche de celle-ci se mon- treut à un même niveau deux mamelonshémisphériques; cesontles ovules. Bientôt ils s'allongent en forme de cornes épaisses, et leur sommet regarde en haut, Plus tard ils se réfléchissent, et, dans leur mouvement d’anatrophie, dirigent leur micropyle enbaset sur le côté. Ils sont alors tournés de telle façon que d’un eûté ils re- eouvrent une portion du placenta ascendant, tandis que de l’autre côté, c’est lui qui cache une portion de leur dos. En même temps aussi ils se regardent par leurs raphés. L'évolution du style est aussi fort remarquable. Il s'allonge en cône assez étroit avant le moment de l’épanouissement; puis 1l demeure stationnaire pendant quelque temps. A partir de l’anthèse il s'accroît de nouveau et en peu de jours avec une intensité telle que sa longueur devient, en ce court délai, de huit à dix fois ce qu'elle était dans le bouton adulte. Tous les auteurs ont décrit ce bouquet de poils, d’abord très-courts, qui entourent le style plus bas que son sommet. Ce sont d’abord de très-courtes papilles, formant par leur ensemble une sorte de manchon. Un peu avant l’anthèse, elles s’allongent en grands poils en forme de cæcum. Dans certains Chameælaucium, leur élongation est très-rapide ; ils sont cependant jusqu’au bout unicellulaires. On peut suivre encore le développement d’une autre Chamæ- lauciée cultivée, le Thryptomene que nous avons appelé £remo- pyxis (Adansonia, H, 329). Son axe floral est d’abord un pelil mamelon qui devient claviforme, Sur les côtés, il produit deux DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT., 309 bractéoles stériles, et plus haut cinq sépales qui naissent dans l’ordre quinconeial. Ils deviennent imbriqués et pétaloïdes, tout comme les pièces de la corolle; mais l'apparition de celles-e est simultanée. Le mode de naissance des étamines, qui sont au nombre de huit à dix, nous a présenté dans l'observation tant de difficultés, que nous n’osons nous prononcer sur ce point d'une façon définitive. Dans cette plante, d’ailleurs si voisine des Lepto- spermées, les caractères successifs que présente l'anthère sont assez importants. Les deux loges deviennent globuleuses et inté- rieures ; mais peu à peu le sommet du conneetif qui les unit s’al- longe supérieurement en une masse conique et charnue qui rap- pelle ce qu'on observe dans quelques autres Chamælauciées. L'ovaire est bien primitivement uniloeulaire. La presque totalité est creusée dans les parois du réceptacle, ou plutôt le pourtour de celui-ci s'accroît et s'élève plus vite que son sommet organique. Quant à sa portion appendiculaire, c'est une pefite feuille carpel- laire conique, à ouverture excentrique presque circulaire, puis légèrement arquée. Les deux ovules naissent comme ceux du Darivinia ; seulement leur insertion se fait plus près de Ja base de la loge et ils tournent leur raphé à peu près complétement du côté dorsal de la loge. Le rudiment de fausse-cloison qui les sépare plus ou moins l’un de l’autre n’est autre chose que le placenta proéminent. Dans cette plante il y a certainement des stipules qui naissent après les feuilles; mais elles ne grandissent pas et tom- bent de bonne heure. D’après ce que nous venons de voir du déve- loppement de ces deux Chamælauciées, nous poavons dire qu'elles sont aux autres Myrtacées ce que les Prunées sont aux Rosacées à gynécée formé de plusieurs carpelles réunis. STIRPES EXOTICÆ NOVÆ (CONTINUÉ DE LA PAGE 312) 16h. MonTrOUZIERA GABRIELLÆ. Arbor pulchra (10-metralis, ex Balansa); ramis teretibus v. inæquali-sub-h-gonis ; cortice rugoso fisso nigrescente, uti planta tota glabro. Folia ad summos ramulos cæterum denudatos conferta, opposita v. subverlicillata, e basi longe attenuata oblongo- obovata (ad 20 cent. longa, 4-7 cent. lata), apice obtusata, rotun- data rariusve emarginata ibique nonnibil inæqualia, integerrima coriacea crassa, subtus pallidiora; costa subtus valde prominula (pallide fuscata) ; nervis primarüs crebris tenuibus parallelis v. vix ad margines ramosis. Petiolus crassiuseulus (ad 2 cent. longus). Flores terminales v. subterminales ampli (ad 8 cent. longi latique) coriacei crassi. Sepala 5, suborbicularia inæqualia (exterioribus 2, à minoribus), arcte imbricata valdeque coriacea. Petala calyce h-plo longiora inæquali-elliptica, basi crassa intusque insertionis cicatrice verticali notata, corollam (rubram) in alabastro ovoideam formantia, cito decidua. Stamina 5-adelpha, in fasciculis singulis 6-9, ad medium libera ; antheris ut in genere. Germen staminibus paulo brevius, apice longe conico-attenuatum; styli ramis brevi- bus crasse conoideis divaricatis; stigmate cæterisque ut in genere. Glandulæ eum sepalis et staminum adelphiis alternantes 5, verti- cali-ellipticæ crassæ, staminum insertioni inferiores et eum cica- tricibus totidem petalorum occasorum alternantes. Ovula inloculis singulis © . Fructus ignotus. — Species conspicua, Montrou- zieras cum Moronobeis sinceris simul et cum Pentadesmate africana arcte, ut videtur, connectens, oritur in dilione austro-caledonica, ubi septembre floriferam leg. el. Balansa (exs., n. 2363), ad ripas fl. NVgo6, cire. 6 kilom. ultra ejus ostium (Herb. Mns. par). STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 3€ 7 165. Microsemma BaLansE. Arbor(6-metralis, ex Balansa) ex omni parte, nisi ad innova- tiones, calyces, peduneulos et fructus, glabra ; ramis crassis; cor- tice fuscato rugoso. Folia in summis ramulis conferta alterna; peliolo crasso rugoso-striato (1-2 cent. longo) ; oblongo-elliptica (ad 10 cent. longa, 5 cent. lata), basi obtusala v. brevissime cuneala, apice rotundata v. nunc emarginata, integerrima ; mar- gine leviter reflexo, coriacea, supra lævia, subtus subopaca ; costa crassa sublus valde prominula ; nervis primariis pinnalis crebris lenuissimis venisque relicalalis vix conspicuis. Flores (in speci- mine ut videtur fœæmineo) spurie (?) hermaphroditi, axillares v. paulo supra-alares solitarii v. fasciculati pauei ; pedicellis crassis petiolo longioribus (2-3 cent.), ad apicem sensim inerassatis cum calyce puberulis. Sepala 4, v. sæpius 5, inæqualia, arcte imbricata et sub fructu persistentia, coriacea, ad costam crassa, ad margines tenuiora glabrataque. Glandula sepalis singulis interior parva oblonga sericea. Stamina , calyce vix longiora ; filamentis linea- ribus ; antheris (an fertilibus?) brevibus, 2-locularibus. Germen 8-10-loculare ; ovulo in loculis 1, descendente; micropyle extror- sum supera. Fructus obovatus tomentellus (2 cent. longus latusque) longitudinaliter8-10-costatus, apice subumbilicatus, 8-10-rimosus. Semina oblongo-compressa ; raphe intus prominula albida et ad chalazam producta; integumento exteriore cæterum tenui molli pallido; testa interiore rugosa nigrescente crustacea; albumine carnoso parco ; embryone (viridulo) apicali obliquo multo breviore. — Species pulchra oritur in Austro-Caledonia, ubi leg. cl. Balansa (exs. n. 2126) in monte Arago, ad altit. 800 metr. (Herb. Mus. par.). 166. MicROSEMMA CERNUA. Arbor (5-6-metralis, teste Balansa) ex omni parte, nist ad innovationes tenuissime puberulas, glaberrima. Rami teretes; corlice pallide griseo, cicatricibus suborbicularibus foliorum occa- 368 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. sorum remoliusculis notato. Folia in summis ramulis conferla, longe (3-4 cent.) petiolata, obovata (ad 10 cent. longa, A cent. lata), basi breviler euncata, apice rotundata v. emarginala, inte- gerrima; margine reflexo, coriacea crassa, supra nitida, subtus pallidiora (in sicco lutescentia); costa sublus valde prominula crassa, nervis pennatis ad margines anastomosantibus; venis te- nuibus reticulatis. Flores masculi in summis axillis cymosi (5-10) subumbellati; pedicellis longis (3 cent.) nutantibus, ad apicem incrassalis, cum ealycibus tenuiter puberulis (flavicantibus ). Sepala 4-5, crassa staminaque ut in gencre creberrima ; antheris parvis; filamentis linearibus cirea gynæcei rudimentum (?) sub- orbiculare depressum dense villosum insertis. Glandulæ sepalis singulis interiores 3-næ (rarius 2-næ) subulatæ (albidæ). Stirps a M. salicifolia gener. prototyp. valde, ut videtur, diversa ob folia lata et pedicellos cernuos. An famen mera forma plantæ cælerum valde ludentis et miram in modum variantis? Oritur in ditione austre-caledonica, ubiin monte Mileg. cl. Balansa (exs.,n.1371) februario floriferam (Herb. Mus. par.). 1467. KAYEA MYRTIFOLIA. Fruticosa, ut videtur, adspectuque et foliis Myrtos vulgares nonnullos referens; ramis gracilibus teretibus uti planta tota gla- berrimis, ad nodos nonnihil incrassatis. Folia in ramulis graci- libus opposita subsessilia lanceolata (ad 5 cent. longa, 1-1 5 cent. lata), basi attenuata ibique petioli rudimentum compressum rugu- losum (fuscatum) præbentia, ad apicem acuminata ibique aut emar- ginata obtusave, aut sæpius costa apice denudata cuspidata, inte- era subcoriacea glaberrima; costa prominula; nervis pinnalis creberrimis tenuissimis. Flores in summis ramulis composilo- racemosi; racemis laxis paucifloris ; pedicellis gracilibus (1-2 cent. longis); alabastris subglobosis, in genere minimis (2 millim.). Flores nihilominus ut in genere; staminibus crebris exsertis. Germen 2, 3-merum; stylo gracili longe exserlo. Fructus sub- globosus, sepalis persistentibus arcteque in massam pisiformem STIRPES EXOTICÆ NOVEÆ. 309 imbricatis involutus (ad À cent. longus latusque); sepalis extus ferrugineis. — Stirps, congener. omnino conformis partiumque omnium magnitudine tantum diversa, in Borneo à cl. Beccari (exs., n. 2535, 2980) lecta fuit (Herb. reg. florent. et ab eo cum herbb. Mus. kew. et par. commun.) 168. Kavea Beccariana. Arbor, ut videtur; ranis sub-4-gonis; cortice pallide griseo; ramulis ad nodos incrassatis. Folia, uti plantä tota, glaberrima, opposita, breviter (ad L'eent.\ petiolata, elliptico-anceolata (L2cent. longa, 6 cent. lala), basi apieeque breviter acuminata, integerrima subcoriacea penninervia reticulato-venosa, sublus pallidiora ; costa subtus valde prominula ; nervis primariis areuatis; superto- ribus ad costam valde recurvis. Flores terminales laxe composito- racemosi, in infloreseentiæ ramulis pauci, eæterum omnino ut in genere (ad 1 cent. longi); staminibus calyce accrelo coriaceo rugoso 2-plo longioribus. — In Bornco leg. cl. Beccari (exs., n.3k62, cum Mas. par. ab Herb. reg. florent. commun.). 469. KaYEA MACRANTHA, Arbor; ramis terctibus, uti planta tota, glabris; cortice lævi griseo v. pallide fuscato, facile solubili, Folia opposita; petiolo crasso, inæquali-rugoso, fissili (ad 2 cent. longo). Limbus longe lanceolatus (20 cent. longus, 7 cent. latus), utrinque breviter acu- {atus, integerrimus coriaceus penninervius; costa subtus valde prominula. Nervi primarit arcuati, inæquales, majores scilicet remoli, ad margines subanastomosantes ; interposilis inter singulos 4 v. 2, minoribus tenuioribusque. Flores pro genere maximi (ad 3 cent. longi) e ligno ramulorum orti, solitarii v. pauei, brevis- sine (£ cent.) pedunculali; calyce coriaceo glaberrimo (ferrugineo);- {oliolis breviter ovatis, arete imbricatis. Staminacreberrima, calyce 2-plo longiora; filamentis tenuibus, apice exserto capillaceis; antheris, utin genere, brevibus (luteis). — Species ob insertionem magnitudinemque florum valde conspicua, viget in ditione bor- xl. (15 juin 1876.) 2! 570 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. neensi, ubi el. Beccarr (exs., n. 2520) legebat (Herb. Mus. par., ab Herb. reg. florent. communic.). 170. OCHROCAREUS DECIPIENS. Frutex (10-pedalis, ex Pervillé) ex omni parte glaber lute- scensque ; ramis leretibus ad folia annulari-nodosis. Folia opposita in summis ramulis compressiusculis congesta, elliplico-lanceolata (ad 8-10 cent. longa, 4-5 cent. lata), basi breviter angustata, apice breviter acuminata, integra subcoriacea penninervia ; nervis primariis oblique parallelis crebris; costa subtus prominula lute- scente. Pelioli brevissimi, supra concavi (5-1 millim. longi). Flores diœci ; fæminei ignoti ; mascult terminales crebri in cymas densas dispositi ; pedicellis brevissimis (petiolo vix æqualibus). Calyx pisi- formis (ad 7 mill. longus latusque), breviter apiculatus, coriaceus glaber, valvatus demumque inæ quali-ruptus. Stamina ereberrima cirea gynæcei rudimentum centrale inserta ct in fasciculos 5 v. rarius 6-8 disposita; filamentis apice tantum liberis; antheris interioribus exterioribusque: extrorsis ; loculis oblongis rimosis, parallelis v. sæpius divaricatis. Gynæcei rudimentum androcæo longius, crasse conicum glabrum, apice stigmatoso-capilatum ; capite depresso orbiculari-sublobato (nigrescente). — Planta in genere sectionis conspicuæ (an gener. propri?) typus, ob florem fœmineum fructumque ignotos dubiæ sedis, attamen Ochrocarpo quam generi cuilibet aflinior, hine calyce omnino Mammeeæ v. Ochrocarpidonata, inde gynæcei rudimento androcæoque lobato Garciniarum nonnullarum (sectionis v. generis unde nomen Paragarcinia nuncupat.), oritur in insula Madecassium Nossibé, ‘ubi (exs. n. 421) in terris humidis, januario 4841 floriferam legebat b. Pervillé (Herb. Mus. par. ). | 171. SCHOUTENIA GODEFROYANA. Arbuscula (2-3-metralis) a basi dense ramosa frondosaque; ramis gracilibus, apice flexuosis sæpiasque cernuis; cortice nigre- ssente, in ramis novellis ramulisque pube tenui densa ferruginea “obsitis. Folia alterna (2-sticha?), breviter (5 mill.) petiolata STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 874 ovalo-acutata (ad 5-8 cent. longa, 2 £ cent. lata), basi inæquali- rotundata, hine subauriculata, summo apice obtusata, subintegra v. inæquali-sinuata, membrarnacea rigidula, supra in sicco saltem dense ferruginea glabrataque, subtus pallida tenuiterque tomen- tella, penninervia, ad basin sub-5-nervia, laxe reticulato-venosa ; costa cum peliolo nervisque subtus tenuiter ferrugineo-tomentellis. Flores crebri in racemos terminales et ad folia ramulorum su- prema axillares cymigerosque dispositi; pedicellis {ad + cent. longis) gracilibus dense ferrugineo-tomentosis. Calyx 5-partitus, valvatus ; foliolis membranaceis reliculato-venosis, extus remote stellato-pubescentibus ferrugineisque, postanthesin nonnihil auctis et p°r dies nonnullos (non autem diu) persistentibus (ad 1 cent, longis). Petala calyce paulo breviora tenuisraque, basi longiuscule attenuata, imbricata (alba odoreque suavi donata). Stamina © ; filamentis liberis capillaceis ; antheris oblongis basilixis; conne- ctivo incrassato ; loculis adnatis introrsis, sublateraliter rimosis. Germen liberum, 3-gonum; stylo gracili staminibus petalisque paulo longiore, ad apicem clavato ibique 3-gono et 3-sulco; angulis lineari-stigmatosis. Placentæ 3, parietales, in loculo unico vix ad medium prominulæ; centro omnino vacuo. Ovula in placentis septiformibus singulis 2-na, paulo supra basia utrinque inserta, adscendentia ; raphe introrsa; micropyle extrorsum infera. Fructus malurus pyramidato-3-gonus, ob basin breviter attenuatam sub- fusiformis (ad ? cent. longus, 1 : cent. latus), supernelongius an- gustalus, extus ferrugineo-tomentellus, maturus calyce haud sti- patus demumque secus angulos capsulari-dehiscens ; valvis medio intus placentiferis, 1-2-spermis. Semina suberecta; testa glabra (fuscata) ; embryonis (pallide viridis) cotyledonibus foliaceis valde corrugato-conduplicatis ; albumine carnoso (albido) haud parco. — Species certe hujus generis (charact. inde nonnihil refor- mand.), ob petala quam in typo longiora, stamina numerosiora, fructusque indolem cealyce actreto haud diutius cinctum, valde conspicua seclionemque, ut videtur, peculiarem sistens, orilur in ditione siamensi, prov. Angkor inque locis vicinis vigens, ad aquas dilius crescens 1bique nonrunquam adeo fre juens ut nulla 372 STIRPES EXOTICÆ NÔVÆ. fere planta aliaobveniat. Nectar florum suavis, ab apibus quibusdam ardenter colligitur; mel unde regionis hujus præstantissimus, narrante cl. Godefroy qui stirpem legebat (exs. n. 603) junio julioque floriferam (Herb. Mus. par.). 172. STRASBURGERIA CALLIANTHA. Arbor (10-metralis, fide Balansa); ramis crassis; ligno, ut videtur, duriusculo (rubescente). Cortex crassus valde rugosus, extus ex parte albidus, eicatricibus foliorum ramulorumque (v. fructuum ?} occasorum prominulis notatus. Folia in summis ramulis conferta, jure alterna, adspectu sæpe subopposita v. sub- verticillata, obovata v. oblongo-obovata (ad 15 cent. longa, 9 cent. lata) integerrima, uti planta tota glaberrima coriacea crassa utrin- que in sieco pallide virentia, apiee æquali- v. subæquali-rotundata, rarius brevissime acuminats, basi in petiolum brevem (2 cent.) crassumque {: cent.) attenuata. Stipulæ (?) intrapetiolares 2-næ et in squamam brevem subintegram v. 2-dentatam connatæ. Flores axilares solitarii; pedunculo crasso brevique (2 cent.). Calyx coriaceus; foliolis 8-10, valde inæqualibus, ab exterioribus ad interiora majoribus tenuioribusque, arcle imbricatis, sub fructu persislentibus. Petala 5, calyce longiora (4-5 cent.), oblongo- subspathulata, basi angustiora, imbricata, venosa et, ut videtur, carnosula. Stamina 10, corollæ subæquilonga; filamentis crasse subulatis; antheris introrsis subsagittatis versalilibus. Discus bypogynus basicrasse annularis et superne in lobos 10, cum stami- nibus alternantes, productus. Germen liberum, pyramidato-10- costatum superneque in stylum subulatum androcæo vix bre- viorem attenuatum, 5-loculare. Ovula in loculis 2, subsuperposita descendentia; micropyle extrorsum supera. Fructus subglobosus baccatus {in sicco suberoso-lignosus), indehiscens (ad 5-6 cent. longus latusque), stylo apiculatus. Semina in loculis 1, 2, inæ- quali-trigona compressa (ad À cent. longa lataque) ; testa crassa crustacea nilida (fuscata); hilo lato opaco aliformi. Albumen car- nosum; embryonis axilis radicula supera brevi; cotyledonibus STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 319 crassiusculis subellipticis. Arbor in Austro-Caledoniæ monte Mou, ad allit. cire. 1150 metr.,a cl. Balansa (n. 2907) repcrta, martio florifera fructiferaque et inter thesauros phytothecæ Musæt pari- siensis servata, hinc Venaneis (Brerieis auctt.), ob floris impri- misque genitalium fabricam, nonnihil affinis, inde folhis et semi- nibus Sapotaceas quasdam referens, potius inter Ternstræmiaceas militare videtur, inde Ordines tres affinitate proxima hucusque, ut videtur, haud pollentes connectens. Antheris versatilibus ad Camellieas simul et Bonnetieas teudit, ab his fruetu haud capsulari recedens, Schime et Pyrenariæ ob loculos germinis pauciovulatos affinior, ab utraque imprimis slaminum numero definito et disco elanduloso evoluto valde distincta. 175: Payzzantuus (?) ciLisris. Arbor {56-metralis, teste Balansa), ramis teretibus, adultis glabratis, junioribus dense pallide fuscato- v. griseo-hirsutis. Folia A1 remotiuseule alterna, brevissime (-2 cent.) petiolata, oblongo- elliptiea (10 cent. longa, 4 cent. lata), basi breviter cordata, apice rotundata v. nuncemarginata; margine integro densiuscule cilialo; subecoriacea peuninervia venosa; venis tenuissimis ; supra demum glabrata, subtus, præcipue ad costam prominulam (lutescentem), cum peliolis pedunculisque et calycibus pallide fuscato-hirsuta. Flores axillares v. paulo supraalares solitarii; pedunculo ad 2 cent. longo. Sepala cirea fructum (immaturum) persistentia eoque mullo breviora (et ab eo tantum nota). Capsula (ad 2 cent. longa Jataque) depresso-subglobosa, extus hirtello-tomentosa (dense lutescens v. pallide fuscata), obtuse 6-costata et 6-sulea ; seminibus valde imperfectis.— Species certe euphorbiacea, veri- similiter ad gen. Phyllanthum referenda, inter Microsemmata herbar. cl. Balansa reperta (eaque mirum in modum ludens) ab eo in Austro-Caledonia aprili fructifera leeta fuit, in sylvis supra Balade, ad altit. cire. 8300 metr. (exs. n. 3167). (Sera continué.) ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON DU MUSÉE DES COLONIES FRANCAISES. (CONTINUÉ DU vOL. X, P. 176.) Ruizopnoracées. — Il y a probablement plusieurs Mangliers au Gabon ; mais nous n'avons vude ce pays aucun échantillon authen- tique du Æhizophora mucronata de Lamarck, ni du À. Mangle L. Ce dernier existe cependant, dit-on, surla côte africaine occidentale (Ouv., FT. trop. Afr., I, 408). Est-il spécifiquement différent du Æ. mucronafa que nous voyons très-abondant, au contraire, dans les collections qui viennent de la côte orientale? Le fait nous paraît des plus douteux, etil y a deséchantillons où le mueron terminal des feuilles semble être le seul caractère distinetif entre les deux types. Le seul Æhizophora qui se trouve parmi les plantes de M. Griffon du Bellay (n. 193) est peut-être le À. racemosa G. F. Mex., espèce qui appartient aussi à l’Amérique tropicale. Nous n’en parlons qu'avec doule parce que cet échantillon ne consiste qu’en jeunes individus germant et qui n’ont au plus qu'un demi-mètre de hauteur avec un très-pelit nombre de feuilles étroites et allongées. Si cependant c'était là le Red Mangrove des trafiquants de la Guinée, nous pourrions tirer de celte plante, riche en tannin el utile à la préparation des peausseries, les mêmes avan- tages que les commerçants anglais. C'est, à ce qu’il semble, de ce Manglier que parle R. Brown dans l’Appendice du Voyage de Tuchey au Congo, p. 437 (Misc. Works, ed. Benn., I, 119). L’Oboountchoa des indigènes est un fort bel arbre qui atteint une vingtaine de mètres de hauteur. Sa base est figurée, d’après une photographie, dans le Tour du monde (XI, 300) et donne une idée de ses belles proportions; mais c’est à tort, je pense, que M. Griffon du Bellay l’a considéré comme un Figuier. Les échan- tillons défleuris qu'il a rapportés (n. 17, 688) ct surtout des fleurs de la même espèce, dues au P. Duparquet (n. 90), nous per - mettent d'affirmer que c’est une Rhizophoracce du genre Dactylo- . ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON. 379 petalum et qu’on ne saurait séparer même du D. Bartert Hook. F. Nous avons donc trouvé là une occasion d'étudier à fond cette espèce intéressante qui produit, dit M. Griffon du Bellay, une « sécrélion résineuse abondante, succédant aux fleurs ». Le tronc «élevé, peu rameux, surmonté d’une tête très-feuillue, est recou- vert d’une écorce d’un brun foncé ». Ses belles feuilles elliptiques, entières, coriaces, ont jusqu’à 20 centimètres de long, et leur ner- vure principale, ainsi que la base des secondaires, est souvent de couleur rougeätre. Les fleurs se montrent en octobre et en juin. Leur réunion au niveau des nœuds simule « une sorte de bracelet circulaire, et elles sont petites, blanches et d’une odeur nauséeuse». Leur réceptacle a la forme d’une coupe peu profonde. Cependant l'insertion est périgynique. Le calice est à cinq ou six parties; il est gamosépale, à dents valvaires et alternant avec un pareil nombre de pétales très-singuliers. Ils ont un long onglet qui rap- pelle celui des Caryophyllées, et un limbe subflabelliforme, forte- ment lacinié, dont les divisions sont adhérentes et plus où moins enchevêtrées à celles des pétales voisins. En réalité, chaque pétale est bi- ou trilobé, et chaque lobe est partagée en 3-5 lanières subulées. Il y a deux verticilles d'étamines, dont cinq ou six super - posées aux dents du calice et autant aux pétales ; mais ces der- nières sont certainement les plus longues. Il est tout aussi certain que tout à fait à la base, les étamines et les pétales sont unis avec les glandes du disque en une seule et même collerette profondé - ment divisée. Les lobes glanduleux de ce disque sont émarginés ou échancrés au sommet etils alternent avec les pétales, Quant aux élamines, elles se composent d’un filet aplati, replié sur lui-même vers les deux tiers de la hauteur et ne se redressant qu’à l’époque de la floraison. L’anthère est introrse dansle bouton et elle s'ouvre longitudinalement par deux fentes. L'ovaire a souvent deux loges, quelquefois aussi trois. Il est situé au fond de la cupule récepta- culaire et surmonté d’un style finalement dressé, creux, légère- ment capité au sommet, où l'on distingue difficilement deux ou trois trés-petits lobes, sligmalifères en dedans. Les loges de l'ovaire sont incomplètes à la partie supérieure, et la cloison qui les sépare 976 ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON. l’ane de l’autre est échancrée en haut, au-dessus du point où se Irouvent les obturateurs des ovules. Ces obturateurs sont une des particularités les plus remarquables de l Oboountchoa. Dans cha- eune des loges, il v a deux ovules collatéraux, descendants, ana- tropes, à micropyle extérieur et supérieur. Ce qui complète leur ressemblance avec des ovules d'Euphorbiacée, ee sont précisé- ment les obturateurs énormes, charnus, irrégulièrement coniques, qui coiffent leur micropyle. Finalement, les fleurs ont des anthères exsertes et versatiles. Elles sont disposées en cymes, et leurs pédicelles sont articulés à une hauteur variable. Ce qu’on ne connaissait pas jusqu'ici, c’est le fruit des Dactylopetalum ; nous pouvons l'étudier sur l'Oboountchoa. C'est une petite capsule obovoïde, libre, mais entourée jusqu'à une assez grande hauteur du calice accru et inégalement tubuleux ; septicide et subunilocu- laire, chargée en dehors d’un fin duvet écailleux, grisätre, Elle n’a guére qu'un demi centimètre de longueur et renferme une on deux graines, irrégulièrement fusiformes, à testa brun, lisse, revêtu au sommet d’un reste d'arille (earoncule?) et dont lalbu- men charnu, blanc, enveloppe un embryon presque égal à lui en longueur, rectiligne, verdâtre, à radicule cylindrique supère, à cotylédons oblongs. De tous les faits qui précèdent on peut con- elure, je pense, que les Dactylopetalum pourraient fort bien, comme nous l'indiquons dans notre ÆHistoure des plantes (NX, 292), ne représenter qu'une section dans le genre Cassipourca. L'Ansophyllea laurina R. Br, {vpe d'une série particulière (Anisophyllées) dè la famille des Rhizophoracées, a été observé dans un grand nombre de localités de l'Afrique tropicale occiden- tale. M. Oliver (F2. trop. Afr., W, 413) y a distingué trois formes (qui pourraient bien être, dit-il, des espèces distinctes). Il me semble plus probable qu'il n’y a là qu’une seule espèce. Nous croyons avoir sous les yeux un représentant de la troisième forme: qu'il admet et que Leprieur aurait récoltée en Sénégambie; elle appartient à la collection d'Heudelot (n. 645). C'est, dit}, «un arbuste buissonnant, haut de 2 à 3 mètres, à fleurs jaunes ct inodores, en décembre, janvier, et qui croît dans les lieux élevés » , - ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON. 317 des bords du rio Nunez.» Sur les branches florifères de ces échan- lillons, les feuilles sont longues seulement de 4 ou 5 centimètres et larges de 2, peu insymétriques à la base et à sominet aigu peu allongé; mais ces feuilles sont jeunes et tendres, et sur un même fragment on peut voir les feuilles des branches qui portent ces jeunes rameaux. Celles-ci sont relativement grandes, plus lon- gues ct plus coriaces, et elles ressemblent à celles des échantillons récoltés par M. Mann dans l'Afrique tropicale et auxquels M. Oliver fait aussi allusion. Sur ceux-ci les petites feuilles stipuliformes peuvent manquer, et elles font aussi défaut sur les branches âgées des échantillons d'Heudelot, tandis qu'on les voit çà et là sur les rameaux tout à fait tendres. C’est pour ces motifs que je n'hésite pas à considérer comme appartenant aussi à la même espèce les deux rameaux que renferme l'herbier du Gabon de M. Duparquet (n. 164, 187). Le dernier est eueilli à une époque où la plante ne porte pas de fleurs, mais probablement à une certaine hauteur ; son bois est cylindrique, glabre, noirâtre, assez dur, et ses feuilles sont assez dures et coriaces, longues d’une douzaine de centi- mètres, sur 4 de large, à pétiole court, à limbe acuminé et arrondi, insymétrique à la base. Sur l'antre, au contraire, les dimensions des feuilles sont bien plus considérables: elles mesurent une vinglaine de centimètres sur 10 de large; elles sont sessiles, insymétriques, cordées el subauriculées à la base, mais encore tendres, herbacées, et le rameau qui les porte est entiérement chargé d’un tomentum velouté, dense et brun. Il est bien possible, toutefois, que ce dernier rameau ne soit qu'un rejet stérile, parti du pied de la plante même qui a fourni l’autre échantillon. Dans l’un et dans l’autre, les petites feuilles stipuliformes existent, lon ques d’un centimètre au moins, cordiformes-allongées. Dans les grandes feuilles, il y a cinq nervures secondaires, plus rarement quatre, qui s'élèvent parallèlement aux bords et qui proéminent fortement à la face inférieure du limbe. On trouve dans les fleurs de cette espèce tous les intermédiaires entre la fleur hermaphrodite et celle qui est simplement mâle. La profondeur du réceptacle, avec tous les degrés possibles, s’observe de telle sorte qu'elle est 378 ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON. presque nulle dans la fleur mâle. Il n’y a pas alors de cavité pour loger l'ovaire, et celui-ci n'existe pas. La profondeur du récep- tacle s’accentuant devantage, les loges ovariennes apparaissent, et quand elles sont assez grandes, il s’y développe un ovule. Est-il dès lors fertile? Le fait est au moins douteux. Il n'en a pas moins un micropyle extérieur et supérieur, assez facile à distinguer. Le disque épigyne existe dans les fleurs des deux sexes, mais bien plus prononcé dans les femelles. Les pétales sont, avec de plus petites dimensions, ceux des Cassipourea et des Dactylopetalum ; ils sont flabelliformes, avec des divisions profondes et inégales. ComBréracées. — Sur les bords de la mer se récolte en assez grande abondance (Duparquet, n. 91 ; Griffon du Bellay, n. 276, 637)le LagunculariaracemosaGæwrx. ouConocarpus racemosaL., c’est-à-dire le Schousbœæa commutata de Sprengel, plante qui existe de même, parmi les Palétuviers, à Fernando-Po, au Grand- Bassan et à Sierra-Leone, et aussi dans le nouveau monde. M. Du- parquet indique que son bois est «très-beau et recherché par Îles Anglais »; il y a donc là peut-êtreun produitintéressant à exploiter. Il croît, dit M. Griffon du Bellay, avec l'Aguiriqui des Gabonais, avec lequel il présente des analogies (dans le mode de végétation probablement). Or ce dernier est l'Avicennia tomentosa. Dans les fleurs adultes du Laguncularia, les ovules, au nombre de deux et sessiles, sont décrits comme insérés au sommet de la loge unique de l'ovaire; et c’est par ces caraclères surtout qu'on distingue ce genre des types voisins. Mais quand on observe des ovaires encore jeunes, comme il s’en rencontre beaucoup sur les échantillons d'herbier que nous possédons, on voit que l'organisalion de ces parties est primitivement tout à fait la même, c’est-à-dire que les ovules sont attachés, non pas au sommet même de la cavité, mais sur la portion supérieure de deux placentas pariétaux. Seulement leur funicule ne s'allonge pas, comme celui des Combrelum, et la portion inférieure de la loge ovarienne se développe beaucoup plus que la portion apicale. | Le Conocarpus erecta Jaco. (Amer., 78, t. 52) habite aussi en abondance les bords de la mer, parmi les Palétuviers. Perroltet l'a ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON. 379 récolté dans l’île de Babaghé; Vogel, à Sierra-Leone; Heudelot (n. 783), sur les bords de la mer, à la barre de rio Nunez; M. Maon (n. 505), sur la rivière Bonny. MM. Griffon du Bellay (n. 48) et Duparquet (n. 94) l'ont retrouvé au Gabon, sur la plage; ils le comparent aussi, tout en l’en distinguant, à l'Aguiriqui (Avr- cennia). Le Cônocarpus, qui est commun aussi sur les plages de l'Amérique tropicale, y passe pour amer et astringent; on l’a proposé comme succédané du quinquina et comme utile dans le traitement de la syphilis et du diabète. Peut-être pourra-t-on lirer parti au Gabon de ces indications. Les particularités que pré- seutent les fleurs et les fruits de celte plante ont été fort bien figu- rées par M. Eichler, dans la monographie que nous lui devons des Combrétacées du Flora brasiliensis. Une étude approfondie du Conocarpus nous a convaineu qu'à part la forme raccoureie de son inflorescence et les déformations tardives de ses fruits, ce type ne pouvait être génériquement séparé des Terminalia, surtout avec l'intermédiaire des Anogeissus que je ne vois pas figurer parmi les plantes du Gabon. La plus belle Combrétacée de ce pays est le ÆXoulembéné, liane à rameaux peu fournis, à écorce d’un vert clair et à feuilles peu régulièrement opposées. Ses fleurs sont réunies en magnifiques épis dont l'axe est vert, teinté de brun et dont les fleurs, très- caduques, sont d’un beau rouge orangé. Chacune d'elles occupe l'aisselle d’une bractée lancéolée, d’un beau rouge clair, noircis- sant par la dessiccation. C’est un Combretum qui ne semble pas rare dans le pays, quoiqu'on n’en signale aucun usage, et qui a été rapporté en fleurs par M. Duparquet (n. 93) et en fruits par M. Griffon du Bellay (n. 9). Chaque fleur occupe l’aisselle d’une bractée, longue de 2 centimètres environ, lancéolée, d’un rouge clair, noircissant par la dessiccation, au dire de M. Griffon du Bellay. L'insertion de ces bractées est d’ailleurs fort irrégulière. L'ovaire infère a la forme d’une massue creuse, et sa surface extérieure présente cinq petites côtes verticales, anguleuses; ce sont les rudiments des ailes qui sont si développées sur le fruit. La dilatation réceptaculaire qui surmonte l'ovaire est colorée, comme 380 ÉTUDES SUR L'HERBIER DU GABON. le calice qui lui fait suite, en un beau rouge orangé et finement pubescente en dehors. En dedans elle est doublée d’une couche glanduleuse assez épaisse qui n’existe pas sur le calice proprement dit. Il y a une sorte d’articulation au point d'union du sommet de l'ovaire et de la dilatation sacciforme da réceptacle, et là s’opère de bonne heure une séparation nelte des parties. Le calice a cinq divi- sions, triangulaires, valvaires, assez profondes; il est très-Jégère- ment oblique. Aux einq sinus correspondent autant de pétales qui sont légèrement exserts et dont la forme est ovale- lancéolée. L’en- semble du réceptacle et du périanthe, au-dessus du sommet de l'ovaire, a une longueur d'environ 3 centimètres. Il y a dix éta- mines à l’androcée, insérées sur deux verticilles, comme elles le sont dans les Combretuin. Au niveau de ieur insertion, l'intérieur de la fleur est chargé d’une couche « plumeuse» de poils. Ce sont les étamines oppositipétales qui s’insèrent le plus haut. Toutes ont le filet d'abord replié sur lui-même dans le beuton ; plus tard il se redresse et devient exsert. Avant l'épanouissement même, les anthères sont introrses. Leur couleur est d’un brun foucé et le pollen, dont les grains sont volumineux, est d’une couleur rouge- brun. Dans l’intérieur de l'ovaire, il y a de trois à cinq placentas pariétaux peu saillants ; ils sont plus développés à la partie infé- rieure et portent chacun un ovule descendant, à micropyle exté- rieur et supérieur. C'est le fruit, dit M. Griffon du Bellay, qui, dans le pays, passe généralement pour la fleur. Il est samaroïde et ordinairement pourvu de cinq ailes verticales et membraneuses. Son corps est étroitement fusiforme, dur, indéniscent, long de 2 à 3 centimètres, et il renferme une graine allongée dont l'embryon a d'étroits cotylédons amygdalins, ordinairement un peu dissemblables. Le funicule, très-court, est accompagné des restes des autres ovules avortés. Les ailes sont finement striées en tra- vers, légèrement soyeuses à la surface, et sur Ja plante vivante, « d’un rouge pelure d’oignon ». Les cotylédons sont verts. Le fruit parait tout à fait indéhiscent. (Sera continué.) FIN DU TOME ONZIÈME. TABLE DES PLANCHES RELATIVES AUX MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME. Planches, {, II. Accroissement du Metzgeria furcata. LT. Krameria secundiflora, Irina, triandra et cistoidea (fleurs). IV, V (sphalm. 111). Rameaux, bourgeons, vrilles et inflorescences des Ampélidées. VI. Organogénie florale du Corylus Avellana L. VIT. Structure anatomique des axes d'inflorescence des Graminées. VIT. Rheum officinale (port). IX. Rheum officinale (fleur). — Phyllanthus, Dichapetalum, Stephanopo- dium, Engleri et Tapura quianensis (leurs). X. Organogénie florale des Saules,. XI, Anatomie de la tige et des feuilles du Peumus Boldus Mo. XIL Organogénie florale du Zingiber officinale L. me 0 TABLE DES MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME. I. Sur l'existence d’un double mode d’accroissement dans le thalle du Metzerta furcatas par AMG DUTAIELYS NS CU. à . EE. HE II. Sur les Krameria et leur symétrie florale. . . . . . . . . AT ARLES IT. Sur la symétrie florale des Trigonia. . . . . . . . . . . . “ii IV. Traité du développement de la fleur et du fruit. V. Quassiées. . . . V. De la signification morphologique de la vrille des Ampélidées, par MA GHDorARE PAR CADRE NT tr. de. CIE VI. Nouvelles Observations sur les Euphorbiacées . . . . . . . . . . VII. Sur la structure anatomique des axes d’inflorescence des Grami- nées, par M. G. Duraiuiy . . . VIII. Traité du développement de la fleur ‘et du fruit. VI. Anacar_ dicesa VIE Corplétsenmar ii Re re ss: IX Stirpes/eroticæ nouer (suite) [en Ne nn. Ë X. Organogénie de la fleur dans le genre Salix, par M. P.L. Aunear, XI. Deuxième étude sur les Ma ppiées RD RS où ee: 22 XII. Traité du développement de ia fleur et du fruit. VIN. Zingibéracées. XII, No:ice sur quelquesplantes utiles au Brésil, par M. J. ne Saznanna. XIV. Sur l'organisation des Rheum et sur la Rhubarbe officinale. . , . XV ASlrpes ecolice novel MEME: . 27 + TE. XVI Suniles Jaboranr NAIL 1.0 À XVII. Observations sur les limites de la famille des Célastracées 4 XVIII. Slirpes eroticæ: novel (EURE). |. . . . . . . . : Main XIX. Nouvelles Observations sur les Aquilariées . . . . . . . . 382 TABLE DES FAMILLES ET DES GENRES. XX. Nouvelles expériences sur l'absorption par les racines des plantes du suc du Phytolacca decandra . . XXI. Sur les Aquilariées des herbiers de la Hollande et sur ur une affinité peu connue de ce groupe XXIT. Sur l'origine du macis de la Muscade et des arilles en général . XXII. Étude sur le Boldo, par M. C. Ven . . . XXIV. Traité du développement de la fleur et du fruit. Chamælauciées. XXV. Stirpes exoticæ novæ PR) 16 no 7e Met Ver Fe le Melo ter Net «set lits ee XXVI. Études sur l'herbier n. Gabon du Musée des colonies françaises (suite).=. "00. TABLE DES FAMILLES ET DES GENRES DONT IL EST TRAITÉ DANS CE VOLUME. Acridocarpus, 248. Adansonia, 254. Agrostistachys, 93. Alchornea, 175. Alphandia, 85. Alphitonia, 270. Amanoa, 445. Amanoella, 94. Ampelidées, 30. Ampelopsis, 33. Aracardium, 158. Anisomallon, 495. Anisophyllea, 340, 376. Anthostema, 126. Antidesma, 98. Aporosa, 477. Aquilaria, 304, 314. Aquilariées, 313. Argyrothamnia, 89. Averrhoïdium, 244. Baccaurea, 338. Baloghia, 79. - Balsamea, 180. Begonia, 339. Bernardia, 402. Bischoffia, 133. Bocquillonia, 127. Bridelia, 446. Bromus, 156. Brucea, 28. Buræavia, 83, 339. Buxus, 268. Calathea, 336. Caltha, 335. Canotia, 280. Caperonia, 90. Cardamomum, 335. Carpinus, 174. Carumbium, 124, Caryospermum, 291. Cassinopsis, 180. Cassipourea, 340. Catha, 280. Célastracées, 280. Cephalomappa, 130. Ceratophorus, 93. Chætocarpus, 94. Chailletia, 403. Chameælauciées, 361. Chiropetalum, 90. Chisocheton, 260. Choriceras, 449. Chytranthus, 241. Cipadessa, 255. Cleidion, 429. Cleistanthus, 145. Cluytiandra, 447. Cocconerion, 87. Codiæum, 73. Combretum, 379. TABLE DES FAMILLES ET DES GENRES. 383 Conocarpus, 378. Corylus, 163. Corynocarpus, 203. Cossignia, 247. Crossonephelis, 245. Crumenaria, 289. Cupania, 246. Curcuma, 210. Cyathogyne, 97. Cyclostemon, 98. Dactylopetalum, 374. Dalembertia, 124. Darwinia, 361. Dasycoleum, 263. Dichapetalum, 414. Dicranolepis, 302. Dischizolæna, 112. Discophora, 194, Drimyspermum, 345. Drypetes, 98. Dysopsis, 128. Ecballium, 331. Echinus, 130. Echites, 215. Ekebergia. 263. ‘Elæodendron, 267. Emmenospermum, 269. Epicharis, 257. Eriandrostachys, 239. Erythrophysa, 230. Eupatorium, 216. Euphorbiacées, 72. Euptelea, 305. Evodia, 479, 304, 306. Excæcaria, 120, 337. Exochorda, 328. Fontainea, 80. Geissoloma, 281, Gelonium, 92. Globba, 210. Gomphandra, 190. Gonatogyne, 416. Gonistylus, 315, 327. Graminées, 139. Gymnanthes, 122. Gymnostillingia, 121. Gyrinops, 314, 326. Harpullia, 242. Hasskarlia, 404. Helianthostylis, 299. Hemicyclia, 99. Heynea, 265. Hieronyma, 96. Isorthosiphon, 409. Jatropha, 134. Kayea, 368. Krameria, 15. Kummeria, 494. Lachnolepis, 326. Lachnostylis, 417. Laguncularia, 378. Lanessania, 298. Lasianthera, 187. Lebidieropsis, 416. Leea, 67. Leptonema, 118. Leucosia, 414. Leucosmia, 316. Lighia, 23. Longetia, 100. Macarisia, 340. Macphersonia, 240. Macrorhamnus, 273. Manihot, 134. Mantisia, 214. Mappia, 175. Mappiées, 187. Maquira, 292. Melicopsidium, 243. Mercurialis, 73. Metzgeria, 1. Microsemma, 327, 367. Moacurra, 103. Monniera, 275. Montrouziera, 366. Mortonia, 290. Munronia, 266. Myristica, 329. Nanopelalum, 116. Ochrocarpus, 370. Octolepis, 314. Olmedia, 305. Ostodes, 79. Pachysandra, 283. 38 TABLE DES FAMILLES ET DES GENRES. Parartocarpus, 294. Pausandra, 91. Penæa, 286. Pennantia, 203. Pentabrachion, 1147. Peumus, 341. Phaleria, 313, 326. Phyllanthus, 73, 373. Phyllobotryum, 137. Phytolacea, 322. Pilocarpus, 273. Pimeleodendron, 123. Piper, 274. Pistacia, 181. Pleurisanthes, 204. Podonephelium, 245. Pseudais, 319. Pseudolmedia, 295. Pseudopteris, 243. Pseudosorocea, 296. Pterisanthes, 55. Pterocelastrus, 266. Quassia, 25. Quivisia, 255. Ramelia, 132. Rheum, 219. Rhizophora, 309. Ricinella, 402. Ricinodendron, 134. Rourea, 309. Ruscus, 153. Salacia, 272. Salix, 183. Sandoricum, 264. Sapium, 122. Sarcanthidion, 199. Sarcoclinium, 93. Schoutenia, 371. Scyphosyce, 293. Secretania, 137. Securinega, 134. PARIS, = ]1MPRIMERIE DE B. MANTINET, AUK MIGNON, % Smodingium, 182. Solmsia, 327. Sphenostemon, 307. Stackhousia, 289. Steigeria, 74. Sitemonurus, 190. Stenonia, 416. Stephanodaphne, 302. Stephanopodium, 409. Stilago, 96. Stomatocalyx, 423. Strasburgeria, 372. Suregada, 92, Symphyllanthus, 143. Tapura, 109. Tariri, 28. Tetrorchidium, 401. Thecacoris, 97. Thryptomene, 364. Tournesolia, 89. Treculia, 292. Trigoniées, 23. Tripterococcus, 290. Tristellateia, 249. Trisyngyne, 436. Trymatococcus, 300. Turræa, 252. Turræanthus, 261. Uapaca, 176. Ventilago, 268. Vieusseuxia, 334. Viola, 340. Vitis, 33. Walsura, 265. Ximenia, 271. Xylopia, 477. Zanthoxylon, 300. Zingiber, 204. FIN DES TABLES DU TOME ONZIÈME. PE EE F.Renaudot lith. Imp Becquet Paris. Accroissement du Metzéeria MUC da. F Renaudot hth. Imp.Becquet,Paris. Accroissement du Metzgeria HEC ae 3 5 Fié. 1. Krameria secundiflora. — FiG. 2. K. Ixina. — Fic. 3-6. K. triandra, FiG 7-9, K. cistoidea, MP, E MARTINET, Zrup. Becquet, Faris. Vrilles et inflorescences des Ampelidées Arnoul Lt Zrip. Becquet, Paris. 4 Bourgeons et Vrilles des Ampelidees “« : FA SRE PAT AL = n [1 + Es Ÿ 5 Su = CR f Et CRE Ÿ # ty Ë k ï j : 4 nas Le L # : 1e ÿ _ ni n > E ” s VE #, SC r EE LOU 4 + a CT ù EE SR por a Fe LT 0 0 ( 3 ne + sn OR ENT Ent 6, + COUPE LE CORYLEES PLYI x D [ex ti a | nr PATRON NEA y Mont ) 20 LAS ss se ee /1. l'aillon. et À. Faquet del . Debray ve Corylus Avellarna mp. A. Jaimon Parvr . Debraez p Pts [elerelere[e[ererererer Uk C7 me Ce S EU SO Te | QE RUUR \ où OUR SO 20 (| ) «®) a ex QO OL ses où) LOU seat" {np. Lamoureux € Or Je] en PSS Ares d'inflorescence des Graminees. [eo] S Es rOIEIs = LSSSS OS À 424 res ji 4 OMOVY we Ce LA , LS BPCO (2 RDS OL ASP a errant es in ®) © PL. Z ») zquet de EE 7 PE ru A ie 2 . jme = Pi VIE A. Faguet del. Thiébault sc. RHEUM OFFICINALE CAL A FiG. 1-3, Rheum officinale. — Fic. 4-6, Phyllanthus. — Vic. 7-9, Dichapelalum. F1G. 10, Stephanopodium Engleri. — Fi. 11, 12, Tapura gquianensis. PIS Ÿ 11 14 px ñ Wl Debray se. Paquet et Aubert del. Organogente de la fleur dans le genre J'alexr Împ Lamoureuwr. 2. F= GPS SE = re } ms en QE —— 5 — RS ue Debray se À Ll Verne et Taguet del. ol . u/1 Peumus Boldus [1 Baillon et l'aquet del. ZINGIBÉRACEÉES. Zingiber officinale Fe mp. A. S'almon.a Parts. PA CN À 1 | k Ta xl Jus 4 . a (0 3 PUS \! A (fe HA Al IN TR Ce Recueil, entièrement composé de travaux ‘inédits relatifs à la botanique pure ou appliquée; paraît par livraisons de deux feuilles, avec planches. Le prix du volume pour Paris est de 15 francs. Chacun des volumes I à X se vend séparément 15 francs. Prix des quatre premiers volumes réunis : 50 francs. S'adresser à M. BOURGEOIS, 5, rue de l’Ancienne-Comédie, à Paris, ou à M. F. SAVY, 24, rue Hautefeuille. . OUVRAGES DU MÊME AUTEUR QUI SE TROUVENT A LA LIBRAIRIE VICTOR MASSON ET FILS. Fluce de l'École-de-Médecine. Monographie de la famille des Aurantiacées. Thèse in-4, 1855. Dcs mouvements dans les organes sexuels des végétaux et dans les produits de ces organes. 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