LIBRARY M \ D à ) 14 % {14 LL wy NE 23 Tv ne AS) d'A 2.7) #3: NE AGAT Le 10 1. Enles NL" ri A J AMD TE, ' les AN (UE à à LT OU PIN ON | FN D RU d'EPS NUL AT te CRTC , f i i « F ’ ji ” . / L] a (1 PE si 114 ADANSONIA | RECUEIL | D'OBSERVATIONS BOTANIQUES RÉDIGÉ Par le D° H. BAILLON TOME DOUZIÈME PARIS 49, RUE DE LA HARPE ET CHEZ F. SAVY, 77, BOULEVARD SAINT-GERMAIN NOVEMBRE 1876 — DÉCEMBRE 1879 ——————— — 2 — ———— a | (1 ! \ ; | ADANSONIA RECUEIL D'OBSERVATIONS BOTANIQUES XI PARIS IMPRIMERIE ÉMILE MARTINET, RUE MIGNON, e] ADANSONIA RECUEIL D'OBSERVATIONS BOTANIQUES RÉDIGÉ Par le D>' HE BALIELLON TOME DOUZIÈME nn 0 CO ee PARIS 49, RUE DE LA HARPE ET GHEZ F. SAVY, 17, BOULEVARD SAINT-GERMAIN NOVEMBRE 1876 — DÉCEMBRE 1879 ane) neuy wa SATIWANTOE : CETTE - LH AURA ne” | 4 |! ‘1 Te davss à HER 11100 a non DAGANAN 0 5 ut TRES qe AH 4 LR ADANSONITA RECUEIL D'OBSERVATIONS BOTANIQUES TRAITÉ DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT (SUITE) X CASTANÉACÉES (1). Ce groupe de plantes a été l’objet d’un trop petit nombre de recherches organogéniques. Les plus connues sont celles de H. Schacht ; elles ont dévoilé quelques points importants de la structure du gynécée. Mais le type le moins étudié sous ce rap- port est, sans contredit, celui des Castanea, qui nous occupera le plus dans ce travail. C’est à lui que la famille à dû son plus ancien nom. Adanson, en 4763, la nommait Fanulle des Chà- taigniers. Plus tard, À. L. de Jussieu changea ce titre en celui d'Amentacées, basé bien plus sur l’apparence extérieure com- mune des inflorescences que sur l’organisation identique des fleurs ou des fruits. Un grand nombre de genres rangés par Jussieu dans ce groupe en ont été séparés. On a généralement trouvé à les relier, comme types amoindris, à quelques familles dont les principaux genres sont bien plus complets comme (1) Communiqué en 1875 à l’Association française pour l'avancement des sciences (session de Nantes). XII, (20 novembre 1876.) { 2 TRAITÉ organisation. 1 ne reste plus des autres que les Bétulées, les Corylées, les Quercinées et les Myricées des auteurs. À la famille constituée de la sorte, et à laquelle nous donnerons de préférence son nom le plus ancien, celui de Castanéacées, nous joindrons provisoirement deux autres petits groupes sur les- quels il y aura certainement à revenir : les Leitnériées et les Balanopsées. L'étude organogénique du Châtaignier commun présente d'assez grandes difficultés. Heureusement que les matériaux sont très-abondants et qu’on peut à volonté répéter les obser- vations tous les ans au printemps. Get arbre est en effet un de ceux dans lesquels les fleurs commencent et achèvent leur évolution dans l’année même où leurs fruits arrivent à matu- rité, ce qui, comme on sait, constitue pour les arbres de nos pays une sorte d’exception. En ouvrant au mois d'avril les bourgeons qui doivent donner des fleurs femelles (on sait que ce sont le plus souvent ceux qui occupent Pextrémité des ra- meaux les plus élevés), on y trouve un assez grand nombre d'inflorescences axillaires qui sont autant de petits axes cylindro- coniques et très-étirés. Bientôt 1ls se couvrent, de bas en haut, d'un grand nombre de bractées alternes, et dans l’aisselle de chacune d’elles se développe une petite inflorescence qui est loin d’être simple et qui présente de curieux phénomènes d’évo- lution avant de devenir ce qui sera finalement une Châtaigne. C’est d’abord une petite cyme bipare, ou plutôt un glomérule à trois axes successifs de générations et à sept fleurs. La fleur de première génération est accompagnée de deux bractéoles latérales ayant chacune une fleur de seconde génération dans leur aisselle, et chaque fleur de la seconde génération a, sur ses côtés, deux fleurs de la troisième ; en tout sept fleurs, par conséquent. Nous reviendrons plus tard sur l’évolution individuelle de ces fleurs. Pour le moment, ne nous arrêtons qu'à l’ensemble du glomérule. Ses quatre plus jeunes fleurs, une fois nées, mais DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. D réduites encore à un petit mamelon presque globuleux, le sup- port commun de ce glomérule commence à présenter une légère modification dont le début est assez difficile à saisir. II s’épaissit msensiblement en un bourrelet extérieur ou inférieur aux sept fleurs, et qui les entoure toutes d’une sorte de cou- ronne, à bord supérieur libre et entier, mais un peu inégale- ment élevé, suivant les divers points de son pourtour. C’est ce bourrelet, expansion tardive du pied du glomérule, et, par con- séquent, formation axile due à un phénomène comparable à celui qui, dans l'intérieur des fleurs, produit les disques, qui est le premier rudiment du sac épineux dont les Châtaignes sont finalement enveloppées. À cette époque, cet organe sur- numéraire est lisse sur sa surface extérieure. Il porte seulement en certaines régions déterminées, au nombre de quatre, et dont on verra tout à l'heure la disposition, des bractées d’âges diffé- rents qui sont irrégulièrement superposées les unes aux autres, et qui doivent cette disposition aux développements inégaux dans les divers points de cette enveloppe surajoutée à linflo- rescence. Mais bientôt, outre ces bractées, qui sont des organes purement appendiculaires, la surface extérieure du sac présente des saillies en forme de rides ou collerettes superposées, qui naissent de bas en haut, à peu près parallèlement les unes aux autres et en nombre fort variable. Les plus prononcées sont done les inférieures, et la plus élevée de toutes, c’est-à-dire la plus jeune et la moins marquée, répond au bord du sac accessoire, là où se trouvent les fleurs de troisième génération. Chacune de ces fleurs en devient comme étroitement encadrée, sans adhérence avec lui, et l’on a, de la sorte, quatre secteurs occupés par ces rides qui font défaut au niveau des points cou- verts par les bractées dont 1l était question tout à l’heure. De là la distinction, déjà possible à cette époque, de huit zones alternativement bractéifères et chargées de ces plis décroissant de bas en haut. Les inférieurs se découpent les premiers, sur toute leur étendue à la fois, de fins festons marginaux (qui sont 4 TRAITÉ dus à lPinégal développement des pomts divers de leur bord supérieur). Viennent ensuite les plus élevés; mais pendant longtemps les festons manquent encore sur les rides supérieures, tandis que les inférieures en sont chargées. Ces dentelures élé- gantes sont les premiers états des aiguillons rigides, simples ou ramifiés, dont sera ultérieurement couverte l'enveloppe sacci- forme de la Châtaigne. Expansions d’un organe axile, dans lesquelles se prolongeront des faisceaux vasculaires appartenant à celui-ci, elles sont morphologiquement bien différentes des bractées, dont les groupes alternent avec elles, et qui, elles, dépendent totalement du système appendiculaire. A l'époque de la maturité des fruits, les lignes de déhiscence de la coque répondent précisément aux zones oceupées par des bractées, et chacun des secteurs alternes, recouverts des aiguillons, cor- respond à un des panneaux. Comment se fait-1l, cependant, que les fruits ne se trouvent le plus souvent qu'au nombre de trois dans le sac épineux de la Châlaigne, tandis que le groupe floral tout entier était formé de sept fleurs? C’est que la fleur de la première génération et les deux fleurs de la seconde prennent seules les caractères que nous attribuerons tout à l'heure aux fleurs femelles. Seules elles auront un réceptacle profondément creusé, et dans son intérieur un ovaire fertile. Toujours elles auront des étamines, mais celles-ci demeureront stériles et peu volumineuses. Dans les quatre fleurs de troisième génération, au contraire, le ré- ceplacle prendra généralement peu de développement. Elles seront uniquement mâles, mais encore faut-il dire que leurs élamines auront le plus souvent des anthères stériles. Cà et 1à du pollen pourra Sy former, et quelquefois encore, au lieu de demeurer intérieures au sac accessoire, ces fleurs mâles pourront être anormalement soulevées jusqu'à son bord, ou même reportées plus où moins bas sur sa face extérieure. Ainsi s'expliquent ces cas, assez rares toutefois, où le sac épineux des Châtaignes présente, plus ou moins cachées au milieu de ses DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. Ë saillies de natures diverses, des étamines fertiles disposées en ces points sans ordre apparent à l’âge adulte. Quant à l’évolution de la fleur considérée imdividuellement (et il vaut mieux nous occuper de la fleur femelle), elle rappelle celle d’un grand nombre d’autres fleurs à ovaire infère. Son petit réceptacle, d’abord convexe, grandit plus sur les bords qu’au centre, et devient graduellement cupuliforme, puis sacei- forme, après quoi il se dilate supérieurement en une cupule qui surmonte un étroit goulot. Les sépales, nés successivement sur ses bords, sont le plus souvent au nombre de six et disposés sur deux séries, les intérieurs altérnes avec les extérieurs. Les étamines peuvent aussi, dans les cas les plus simples, être réduites au nombre de six, disposées sur deux vertisilles et placées chacune en dedans d’un sépale. Celles qui sont super- posées aux sépales intérieurs naissent les dernières. Les ear- pelles aussi sont normalement disposés sur deux verticiiles. Il y en a trois en dedans des étamines intérieures et qui se montrent, en dedans d'elles et un peu au-dessous, sur la face interne de la cupule réceptaculaire. Trois autres, nées ulté- rieurement, se montrent dans l’intervalle des premières. Toutes les six se rapprochent intérieurement et constituent, par les décurrences de leurs bords rassemblés deux à deux, six saillies placentaires, pariétales et centripètes, qui garnissent l'intérieur de la cavité réceptaculaire et tendent à la partager en six loges incomplètes. Dans chaque loge naissent ensuite, assez tardive- ment, deux ovules collatéraux légèrement descendants, et qui. dans leur mouvement d'anatropie, dirigent leur micropyle en haut et en dehors (1). Ajoutons à ce qui précède : (1) Ils se recouvrent de deux enveloppes. Leur anatropie est une de celles dont nous avons déjà donné d’assez nombreux exemples, et dans laquelle le sommet de lovule est tourné en haut, alors même que cet ovule est encore à peu près complétement orthotrope et ascendant. Plus tard, et à mesure que la portion de l'ovaire inférieure à l’insertion des ovules s’accroit en longueur, par suite de l’inégal développement des diverses parties du réceptacle et de l'ovaire (ce qui fait que celui-ci devient de plus en plus creux, et que les ovules, (à TRAITÉ 1° Que le nombre des étamines peut s'accroitre d’une façon variable, parce que, de chaque côté de létamine, superposée à un sépale extérieur ou intérieur, peuvent se produire une ou plusieurs étamines relativement plus jeunes. 9% Que le nombre absolu des carpelles peut également varier, parce que chaque verticille du gynécée peut être formé de trois à six folioles. 3° Que le réceptacle floral, toujours le même au début, c’est-à-dire légèrement convexe, devient plus ou moins creux, suivant que les carpelles qu'il renferme se développent plus ou moins dans la fleur femelle ou ne prennent aucun développe- ment dans la fleur màle. 4° Que les étamines, pourvues ou non d’une anthère, courte, biloculaire et introrse, sont fertiles dans les fleurs dont le réceplacle se creuse à peine et dont le gynécée ne se développe pas, et demeurent ordinairement, au contraire, stériles (sans cependant disparaitre complétement) dans celles dont l'ovaire prend tout son développement. En suivant les différentes phases du développement de la fleur femelle des Châtaigniers, nous avons été frappé de leur ressemblance, à un certain âge, avec ce que sont, à l’état presque adulte, les fleurs de certaines Combrétacées apétales, telles que les Terminalia. À ce moment, dans les deux types, même réceptacle concave, à goulot plus ou moins rétréer et surmonté d’une dilatation cupuliforme ; même périanthe de nature cali- cinale ; même androcée épigyne ; mème ovaire infère, à cloisons centripètes peu proéminentes encore, et, vers les bords imté- rieurs de celles-ci, de part et d'autre, deux ovules descendants et anatropes, à micropyle dirigé en haut et en dehors. Dans la d'abord attachés tout près du fond de ses loges, finissent par être insérés vers le milieu de leur hauteur), le dos de chaque ovule s’accroit du côté de la région chalazique, et forme graduellement une gibbosité de plus en plus prononcée, sans que le sommet du nucelle cesse d'occuper sa position primitive. Les ovules sont donc plus ou moins complétement anatropes, sans cependant s'être jamais réfléchis. DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 7 Combrétacée, il est vrai, les ovules sont insérés plus haut et non vers le bas de la loge. Mais l'insertion ovulaire deviendra tout aussi élevée, nous le verrons, dans les Hêtres, si voisins d'alleurs des Châtaigniers. Dans ceux-ci, la cupule chargée de bractées et d’aiguillons n’est qu'un organe accessoire, à évo- lution tardive, dont la présence ne modifie en rien l’organi- sation foniète des fleurs. Elle donne aux Châtaigniers un caractère propre qui ne permet pas, sans doute, de les con- fondre avec les Combrétacées, mais elle les range tout à côté de celles-ci, comme type à inflorescences amentiformes. Nous en avons conclu que les Châtaigniers représentent une forme amomdrie des Chigomiers, et nous avons pu dire de l’ensemble des Amentacées, tel qu’il subsiste, que «telle qu’elle est encore aujourd'hui, avec des séries si différentes les unes des autres par leur organisation, cette famille demeure, à notre sens, un ensemble de types dégénérés, amoindris, qui sont aux Mal- voidées et Urticoïdées, par les Ulmacées, Artocarpées et Bétu- linées, et aux Combrétacées, Hamamélidées, Platanées, par les Quercimées et les Coryl ie ce que les Antidesmées sont aux Euphorbiacées, les Juglandées (peut-être) aux Térébmthacées, les Garryacées aux Cornées et Hamamélidées, les Lacistémées aux Bixacées, les Myosurandrées et les Datiscées aux Cunoniées, les Salicmées (peut-être) aux Tamariscinées, ete. » (Histoire des plantes, VX, 245.) Le développement des Châtaignicrs une fois connu, il n’y à que peu de chose à dire de celui des Chênes, attendu qu’ils s'expliquent l’un et l’autre, et que les deux genres ont entre eux des rapports si étroits, qu'il est bien difficile de les séparer autrement que d’une façon tout à fat artificielle. On s’en convainc facilement quand on compare aux Chênes de nos pays, d’une part, et de l’autre, aux Castanea, les Castanopsis, distingués comme genre par M. A. de Candolle, et qui ont sou- vent le fruit entouré d’un sac épineux semblable à celui des Châtaigniers, mais solitaire et à ovaire trilocu!aire. Schacht 8 TRAITÉ a déjà fait connaitre le mode d'évolution centripète des pla- centas, et a étudié aussi une partie des développements de la cupule du gland, qu'il appelle un disque. C’est là justement le nom qu'on pourrait, comme nous Pavons dit plus haut, attribuer à l'enveloppe épineuse des Ghâtaignes. En réalité, les deux organes sont homologues, et celui du Chêne enveloppe une seule fleur au lieu de trois, et souvent (mais non conslam- ment) d’une façon beaucoup moins complète, mais son origine est tout à fait la même. Quand les bractées du bouton gemmiforme de la fleur femelle des Quercus ont été écartées, on voit au milieu d'elles un petit réceptacle convexe qui, par inégal accroissement de ses parties, devient en haut presque plan, puis légèrement cupuliforme. Sur ses bords naissent successivement les sépales, au nombre de cinq ou six dans nos espèces les plus communes, absolument comme dans les Castanea. De mème en dedans d'eux se montrent ensuite trois carpelles qui, comme dans les Châtaigniers, mais _en même temps surtout comme dans les Coudriers, ne sont longtemps représentés que par leur portion stylare. Déjà les lobes stigmatifères de leur sommet sont bien dessinés, sans que la portion ovarienne du gynécée soit visible. Mais peu à peu le pistil semble se soulever davantage et sortir lentement du réceptacle. Ce n’est là, bien entendu, qu'une apparence due à des développements mégaux de ses diverses portions. Bientôt une légère dépression se forme au point où se rencontrent deux feuilles carpellaires voisines et tout à fait à leur base. Il en résulte trois petites niches comparables à celles dans lesquelles se placent les statues, et qui toutes s'ouvrent sur un vide cen- tral. Plus tard chacune d'elles est partagée en deux moiués latérales et symétriques par une saillie verticale médiane à évo- lution centripète. Cette saillie est un placenta septiforme qui, de chaque côté de son bord interne, un peu au-dessus de sa base, porte bientôt un ovule. I se comporte à peu près comme celai des Châtaigniers et se recouvre aussi de deux enveloppes, DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 9 avec le micropyle supérieur et extérieur. Quant à la cavité centrale de lovaire, elle se prolonge supérieurement Jusque dans l'intervalle des divisions stylaires, et communique là avec l'atmosphère par un étroit canal, mais celui-ci se rétrécit promptement. C’est vers cette époque que Schacht et quelques autres ont vu, sur une coupe transversale pratiquée au niveau des ovules, une seule loge avec trois placentas pariétaux. Par une dissection pratiquée à un âge antérieur ils auraient constaté que le gynécée des Ghènes se comporte exactement, dans son évolution, comme celui des Noisetiers (1), simon que ses parties sont ordinairement au nombre de trois au lieu de deux, et que, par conséquent, 1l se dessine tardivement sur la paroi verticale de la cavité trois bandelettes saillantes, ovuligères, au lieu de deux. Comme bien d’autres faits, celui-cr1 établit étroite parenté des Corylées et des Quercinées, et donne raison aux auteurs qui se refusent à les placer dans des familles distinctes. Remarquons seulement que l’évolution du gynécée, commencée dans les Noisetiers à la fin de la belle saison, puis mterrompue pendant l'hiver, et reprenant de plus belle vers le début du printemps pour constituer la portion ovarienne, est au contraire continue dans les Chènes comme dans les Châtaigniers, et que, com- mencée au printemps, elle s’accomplit tout entière dans les- pace d’un ou deux mois, suivant les espèces ; particularité rare, comme on sait, parmi les arbres forestiers de notre pays. C’est à une époque variable, suivant les espèces, mais tou- jours postérieure à l'apparition du périanthe, ou même de toutes les parties essentielles de la fleur, que se montre le pre- mier rudiment de la cupule. C’est un épaississement annulaire de lPaxe qui se produit tout autour de la base de la fleur, en dedans des bractées et des bractéoles qui entourent celle-er, absolument de la même facon qu’on voit certains réceptacles (1) Voy. Comptes rendus de la première session de l'Association française, 198 { 490, t. 9. 10 TRAITÉ se dilater en bourrelet autour du pied de l'ovaire pour consti- tuer des disques hypogynes. On sait que dans quelques espèces du genre Quercus, la cupule demeure ainsi, jusqu’au bout, une sorte de plaque épaisse et discoïde. Plus souvent encore, comme dans les espèces indigènes, elle grandit davantage et se relève en cupule plus ou moins profonde. Sur la face extérieure de cette cupule, un Quercus, tel que notre Q. Robur, présente, on le sait, un grand nombre de petites saillies bractéiformes étroi- tement imbriquées, et l’on s'accorde, je crois, à regarder Ja cupule comme formée d’un grand nombre de bractées unies entre elles dans une étendue variable. On la définit, par exemple, de Ja sorte, dans la Flore de France : « Involucre fructfère (cupule) induré-ligneux, entourant seulement la partie imfé- ricure du fruit, à bractées soudées dans presque toute leur longueur, ou hibres et étalées au sommet, molles et jamais épi- neuses. » Les apparences extérieures semblent justifier cette interprétation. L'étude anatomique peut, à la rigueur, la Jus- üfier, car on y peut trouver des faisceaux disposés comme dans une feuille. Mais 1 ressort clairement de l'étude des développe- ments que ces prétendues bractées sont, comme nous allons le voir, les homologues des saullies piquantes de la coque des Châtaignes. Dans les descriptions classiques du genre Castanea nous lisons que ces saillies sont «des épines subulées, fasci- culées et divergentes ». Ces €épines » seraient donc ce que dans les Chênes on appelle des « bractées ». Dans les Hêtres, arbres si voisins des Chènes et des Châtaigniers, 11 y à aussi une enve- loppe dure et quadrivalve, contenant ordinairement deux fruits ou faines. On le définit ainsi dans l’ouvra ce précité, comme dans ant d'autres : € Involucre fructifère capsuliforme, ligneux, à quatre valves chargées d’épines molles ou coriaces (extrémités libres ou bractées). » Ce sont les mêmes organes qu’on appelait € bractées » dans les Chênes, et €épines » dans les Châtaigniers. D'où lon voit qu’en dehors de l'étude organogénique on emploie trois désignations différentes pour un seul et même organe, DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 11 un peu modifié comme forme et comme consistance, et surtout qu'on l'appelle 1c1 épine, c’est-à-dire rameau transformé, organe axile, et là bractée, c’est-à-dire organe appendiculaire. La jeune cuüpule qui s'élève autour de la base de l’ovaire infère de nos Chênes communs est d’abord parfaitement lisse, tout comme la coque des Châtaigniers. Bientôt elle présente inférieurement une ride annulaire, semblable à celle de ces derniers, puis une seconde, située parallèlement un peu plus haut, puis une troisième plus haut encore, une quatrième, et ainsi de suite. Ces rides peuvent s’arrèter vers le bord supérieur et libre de la cupule; mais elles peuvent aussi, et le fait se produit dans le Quercus Robur comme dans beaucoup d’autres, se propager au delà de ce bord, c’est-à-dire en redescendant sur la face intérieure de la cupule. En somme, l'apparition de ces rides circulaires a lieu, quoi qu'il en soit, de bas en haut. La première produite, c’est-à-dire la plus inférieure des exté- rieures, cesse bientôt d’avoir son bord libre et entier comme il l'était au début. Par suite de l'inégal accroissement de ses différents points, 1l se festonne d’un grand nombre de petites crénelures, comme 1l arrive dans les Ghâtaigniers. Après lui, le second se comporte de même, puis le troisième, et amsi de suite. Mais 1l arrive que ce festonnement des rides, déjà très- prononcé en bas, s’accentue moins vers le bord hbre de la cupule et disparait tout à fait vers le bas de sa face imterne, c'est-à-dire tout près de la base d'insertion du jeune gland. Quoique à ce dernier niveau les rides demeurent entières, peut-on les considérer comme morphologiquement différentes de celles qui sont plus ou moins déchiquetées en lobes bractéiformes? Non évidemment. Et cependant on déerit les extérieures comme des séries de bractées, et les autres ne peuvent recevoir ce nom. Et cependant encore les premières peuvent renfermer des fais- ceaux prolongés qui simulent ceux d’une feuille ou dune bractée, tandis que les dernières peuvent en être totalement dépourvues. On sat aussi que dans beaucoup de Chênes de 12 TRAITÉ l'Asie tropicale l'intégrité des bords des rides peut persister jusqu'au bout, et que celles-ci sont ou circulaires et parallèles, ou continues et disposées suivant une ligne spirale; que ces lignes spirales ou circulaires peuvent être très-peu saillantes, peu nombreuses et très-écartées les unes des autres. Dans ces cas, cependant, elles conservent toujours la même valeur au point de vue morphologique que dans les espèces où elles sont dilatées en lames bractéiformes plus ou moins considérables. Dans les Chênes, d’ailleurs, comme dans les Hètres, 1l ne faut pas confondre ces €aiguillons » avec les véritables bractées qui existent, ainsi que dans les Châtaigniers, tout en bas de la fleur et sur les côtés de linvolucre ou de la cupule jusqu'à une hauteur variable sur certaines zones ou secteurs. Ces bractées, qui préexistaient aux organes floraux au lieu de naître après eux, comme font les aiguillons des cupules, peuvent acciden- tellement remonter très-haut sur celles-ci, par suite probable- ment d'une sorte d'entrainement vertical, et lon pourra peut- ètre expliquer de la sorte la présence, sur certains fruits anormaux de Châtaignier ou de Hêtre, de bractées foluformes, parfois assez développées, pouvant se montrer vers la portion supérieure de la coque, entremèlées à des aiguillons qui, dans l’état normal, existent ordinairement seuls à ce niveau. Rap- pelons-nous encore qu'on à considéré les € piquants » des Châtaignes comme anatomiquement analogues à des rameaux, elles € bractées » des cupules des Chênes comme histologique- ment comparables à des feuilles, et cependant nous savons que ce sont des organes absolument homologues. Nous insisterons peu, pour le moment, sur les autres types de la famille des Castanéacées. Celui des Bouleaux et des Aunes a d'ailleurs été observé par Schacht dans quelques-uns des élats jeunes de son gynécée, et il a été constaté que celui-ci se comporte, à beaucoup d’égards, comme celui des Coudriers, c'est-à-dire que lovaire, formé de deux carpeiles, mais ne COM- portant au début qu'une seule loge, présente sur les parois de DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 15 celle-ci deux placentas en forme de cordons alternes avec les feuilles carpellaires. L'un d'eux est antérieur, et l'autre posté- rieur ; mais constamment, dans les Betula, lun d'eux s'arrête de bonne heure dans son développement. Constamment aussi c’est le postérieur, tandis que l’antérieur, se comportant exacte- ment comme celui des Corylus, produit de chaque côté un ovule descendant, anatrope, à un seul tégument, à micropyle finalement extérieur et supérieur. Quant au placenta postérieur, il peut, quoique toujours moins développé, arriver çà et là à produire aussi un ou deux ovules, mais ceux-ci sont ordinai- rement imparfaits et peu volumineux. En somme, on retrouve là le gynécée des Noisetiers, avec l'absence de calice supère, une enveloppe ovulaire unique et une plus grande constance dans la situation primitive des deux ovules qui seront fertiles, et qui tous deux appartiennent à un même placenta. Le mode de formation de la cloison de séparation des deux loges est digne d'attention, aussi bien que sa constitution anatomique. Au centre de chaque placenta correspond un faisceau fibro-vascu- laire, alterne, par conséquent, avee les feuilles carpellaires ; mais à mesure que le placenta postérieur se ralentit dans son accroissement, son faisceau s'arrête également, si bien que, finalement, il est réduit à une grande minceur. Au contraire, le faisceau du placenta antérieur grossit beau- coup, comme le placenta lui-même qui, presque seul suffit, en se portant au contact de la paroi opposée, à parfaire la séparation des loges, de sorte qu’à l’âge adulte le faisceau peut paraître tout à fait central ou à peu près, comme s'il s'agissait d'un placenta central hibre. On voit par là à quelles iusions pourrait conduire la seule observation anatomique des parties adultes. On distingue facilement dans l'ovaire le parenchyme du mésocarpe des épidermes des deux faces. À la ligne médiane de chaque loge correspond un gros faisceau dorsal (nervure dorsale de la feuille carpellaire). En dehors de ce faisceau, le parenchyme du mésocarpe fait saillie en aile et s’allonge en 14 TRAITÉ S'amincissant. Ainsi se forment les membranes marginales de la samare, dépourvues à ce niveau d'éléments vasculaires, et dans lesquelles les épidermes se rapprochent Fun de autre, séparés par une couche de mésocarpe cellulaire qui va toujours en s’amincissant. Quant aux couches internes du péricarpe, elles consistent, du côté de la cavité des loges, en un tissu cel- lulaire lâche qui s'étend de la paroi dorsale et de la région placentaire jusqu’à la jeune graine qui en est entourée. Ce tissu se disloque ensuite vers le centre et se sépare en éléments des- séchés et gorgés de fécule. Le développement des fleurs femelles est le même dans les Alnus que dans les Bouleaux. Dans PA. cordifolia les ovules sont primitivement ascendants et presque complétement ortho- tropes. Une petite gibbosité, d’abord à peine sensible, qui répond à la base de leur bord extérieur, se prononce et s'accroît graduellement, sans changement dans la direction du micropyle et du sommet organique de Povule : telle est l’origine de l’ana- tropie de cet ovule, qui ne se réfléchit cependant à aucun âge. Comme les Coudriers, les Bétulées ont, on le sait, la portion stylaire du gynécée complétement développée bien longtemps avant la formation de la eavité ovarienne. Les Aunes ont assez souvent des chatons androgynes; ce sont ordinairement les chatons femelles modifiés, dans lesquels les fleurs de la base sont remplacées par un certain nombre de fleurs mâles. C’est en mars et avril qu'après un temps d'arrêt variable, on peut assister au développement de la portion ova- rienne du gynécée, qui se fait en peu de jours. C’est au mois de juin de l’année précédente qu'il faut commencer l'obser- vation organogénique des fleurs mâles ; elle présente, ici comme dans plusieurs autres types amentacés, des faits d’un haut mtérêt, et sur lesquels nous aurons lieu de revenir dans d’autres iravaux. Les Myrica différent surtout des autres Amentactes par leur placentation basilaire et leur ovule orthotrope. Le développe- DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 15 ment de leur fleur femelle commence aussi l'année qui précède leur épanouissement. La plupart des chatons occupent Paisselle des feuilles et se trouveront, l’année suivante, au-dessus de leurs cicatrices. Le chaton est chargé de bractées alternes, et chaque fleur est accompagnée de deux bractéoles latérales. On voit assez souvent une ou deux de ces bractéoles se renfler au sommet en une anthère fertile, tandis que leur base s’amincit pour constituer un filet. Les partisans des explications tirées de la tératologie ne manqueraient pas de dire, d’après cela, que les bractéoles latérales représentent des pièces de lan- drocée, des staminodes. Mais plus souvent encore on observe une autre anomalie : les bractéoles existent, avec leur forme et leurs dimensions normales, de chaque côté de l'ovaire, et dans l’aisselle de chacune d’elles se voit une étamine bien déve- loppée. Le gynécée naît par deux feuilles carpellaires, antérieure et postérieure. Elles dévient de bonne heure de cette position pour devenir latérales. Ces deux feuilles deviennent connées et forment un sac, béant au sommet, surmonté de deux branches stylaires. Au fond du sac naît assez tard l’ovule, dont le micro- pyle est supérieur et dont l'enveloppe est unique. M. J. Poisson a très-bien fait voir (in Nouv. Arch. Mus., X, 95) les grandes analogies des fleurs femelles des Myrica et de celles des Casua- rina. I y a là plus qu'une ressemblance fortuite. Les Casua- rinées sont le lien qui rattache les Conifères aux Amentacées, par l'intermédiaire des Myricées, et les prétendues grames ailées de certaines Conifères sont les homologues des samares, bien connues, de plusieurs Amentacées. Nous adjoignons (non sans quelque doute) à la famille des Amentacées, telle qu'elle a été ci-dessus circonscrite, deux séries ou tribus dont l’étude organogénique serait des plus imté- ressantes, mais n’a pu être faite Jusqu'ici. Elles ont pour type, l’une le genre Leitneria de M. Chapman, et l’autre le genre néo-calédonien que nous avons fait connaitre, 11 y a peu d’an- nées, sous le nom de Balanops. 16 TRAITÉ Le Leitneria est un arbuste des marais de la Floride, qui rappelle à la fois par son feuillage les Châtaigniers et les Saules ; il a les chatons de ces derniers, développés dans Paisselle des cicatrices des feuilles de l’année précédente. Dans les chatons femelles l’aisselle de chaque bractée porte une fleur dont le ovnécée peut être défini d’un mot : c’est celui d’une Bétulée dans laquelle l’un des carpelles (iei e’est le postérieur) dispa- raitrait totalement. De là une seule branche stylaire et une seule loge ovarienne, pareourues dans la longueur de leur bord interne par un sillon surnaturel vertical. C’est de son côté que se trouve le placenta pariétal et umovulé. L’ovule est descen- dant, incomplétement anatrope, avec le micropyle en haut et en dehors. Le fruit est une drupe assez volumineuse, allongée, à sarcocarpe peu épais, avec une graine dont l'embryon charnu est entouré d’un albumen assez mince. Dans les Balanops (1), on observe également un fruit charnu et une couche mince d'albumen autour d'un épais embryon. Mais le péricarpe a deux loges, ordinairement monospermes, et les graines sont ascendantes. Les fleurs mâles sont disposées en chatons et représentées uniquement chacune par un petit bouquet d’anthères introrses, à l’aisselle d’une bractée. Les fleurs femelles, sessiles sur le bois des tiges, se composent d’un ovaire dicarpellé, et à chacune de ses loges fort Imcomplètes correspondent deux ovules presque basilaires, ascendants, avec le micropyle extérieur et inférieur. Les funicules, très-mégaux, qui supportent ces ovules, se dilatent au-dessus du micropyle en une sorte d’obturateur. Le fruit rappelle beaucoup, quant aux apparences extérieures, un gland de Ghène légèrement charnu ; mais il faut se rappeler qu’il est supère et hbre, et que l’apicule de son sommet représente les restes du style et non les vestiges d’un périanthe épigyne. Ge qui complète une gros- sière ressemblance avec le gland, c’est que la base du fruit est (1) Voy. Adansonia, X, 117, 337; Histoire des plantes, NI, 237, fig. 207-213. DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 14 entourée de nombreuses folioles imbriquées qui constituent une sorte de cupule. Mais ces folioles sont celles d’un calice ou d’un involucre ; leur nature appendiculaire est incontestable. Il serait bien à désirer que, pour interpréter la signification de toutes ces parties et pour déterminer les véritables affinités r . de ce genre, on en pût étudier Porganogénie. EXPLICATION DES FIGURES. Prancue XI. DÉVELOPPEMENT DE L'INFLORESCENCE ET DES FLEURS FEMELLES DU CHATAIGNIER COMMUN (Castanea vulgaris). FiG. 4. Ensemble de la jeune inflorescence (chaton) au mois d'avril. Son axe rectiligne est chargé de bractées alternes, imbriquées; au sommet elles sont encore très-peu développées. FiG. 2. Une des bractées b, détachée de l’axe avec la jeune fleur f qu'accom- pagnent deux bractéoles latérales b/. [N. B. — Les lettres sont désormais les mêmes pour désigner les mêmes organes. La fleur terminale ou de première génération, f ;les fleurs de deuxième généralion, f’; celles de troisième, f”; la bractée axillante de l’inflorescence partielle, b ; les bractées secondaires, b'; les bractées tertiaires, D”; lesbractées d'ordre ultérieur ou iudéterminé, br; la cavité réceptaculaire de la fleur, r ; les portions de la future coque de la Châtaigne ou involucre, comparable à la cupule des Chênes, c; les sépales extérieurs, s; les sépales intérieurs, s'; les étamines extérieures, e; les étamines intérieures, e'; les loges ovariennes, sépa- rées les unes des autres par des cloisons placentiformes plus ou moins com- plètes, !; les ovules, 0.] FiG. 3. Bractée florifère vue par sa face supérieure. Elle est accompagnée de deux bractéoles latérales, et le réceptacle floral porte déjà les trois sépales extérieurs. Fi6. 4. Fleur plus âgée ; les trois sépales intérieurs paraissent dans l'intervalle des extérieurs. Fi. 5. Fleur plus âgée. Dans l’aisselle de ses bractées latérales se montrent les fleurs de seconde génération, accompagnées elles-mêmes de leurs brac- téoles latérales D’. F6. 6. Les sept fleurs de la cvme sont distinctes. Celles de troisième géné- ration sont réduites à leur réceptacle. Celles de seconde génération ont déjà leur calice. Dans celle de première génération, il y a un mamelon staminal en dedans de chaque sépale. Au centre, le sommet organique du réceptacle présente une légère dépression. Fic. 7. État plus avancé d’une inflorescence partielle. I y a des étamines dans les fleurs de deuxième génération et un périanthe dans celle de troisième. XI. (20 novembre 1876.) 2 LS FIG FiG. FiG. TRAITÉ 8. Cyme 7-flore, à l’époque où, au-dessous des fleurs de troisième géné- ration, le réceptacle de l’inflorescence partielle se déformefde facon à rejeter les véritables bractées (br) dans l'intervalle des fleurs de troisième géné- ration, et à constituer en dessous de chacune de celles-ci un bourrelet saillant (e) en forme de croissant, encore parfaitement lisse, et qui repré- sente le sommet d'un des quatre lobes de la future coque du fruit, ou involucre. 9. Cyme T7-flore, à un état plus avancé. Sur le bourrelet en forme de crois- sant (c) qui encadre en dehors les fleurs de troisième génération, on apercoit déjà une ride parallèle au bord et qui le dédouble en deux ares concentriques. 10. Même groupe floral que dans la figure précédente, mais placé de telle facon que l'observateur a devant lui une des fleurs de deuxième généra- tion, tandis que dans la figure précédente, il les voyait toutes les deux de profil. 11. Cyme 1-flore, plus âgée encore, et dans laquelle les lobes de l'invo- lucre sont partagés par des rides concentriques en lobes arqués, d’autant plus jeunes qu'ils sont placés plus haut. Les supérieurs sont encore en- tiers, tandis que les inférieurs ont commencé à se festonner sur le bord libre. 12. Jeune fleur vue de haut avant l’apparition du gynécée. Le centre de son réceptacle r est déprimé en cupule profonde. 13. Mème fleur, coupe longitudinale. 14. Coupe longitudinale d'un bouton plus âgé, dans lequel la coupe ré- ceptaculaire s’est creusée davantage en dedans des étamines et présente le début des feuilles carpellaires destinées à constituer les loges de l'ovaire L. 15. Fleur plus âgée encore, coupe longitudinale. Les carpelles rapprochés bords à bords proéminent davantage dans la cavité ovarienne. 16. Cyme 7-flore, à l'époque où les divisions stylaires de la fleur termi- nale sont longuement exsertes au-dessus du calice. Les diverses portions de l’involucre sont formées, quoiqu'il n’enveloppe pas encore les fleurs de deuxième et de troisième génération et qu'il ne dépasse pas la base de ces dernières. Huit zones sont parfaitement distinctes sur sa face extérieure : quatre médianes, portant les vraies bractées, à Insertions à peu près trans- versales et parallèles les unes aux autres br, et quatre alternes avec les précédentes, situées au-dessous des fleurs de troisième génération et ré- pondant aux futures valves de l’involucre. Elles sont toutes chargées d'arcs concentriques à bord supérieur festonné c. 17. Fleur femelle, coupe longitudinale, au moment où les carpelles tendent à se rejoindre par leurs bords internes, et où apparaissent, en dedans et en bas de chacun d’eux, deux ovules 0. 18. Coupe longitudinale d’un bouton plus avancé, avec les ovules 0 plus àgés, ascendants et de forme ovoïde. 19 et 20. États successifs des ovules quand ils se sont recouverts d’une, puis de deux enveloppes. DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 19 PLANCHE XII. DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR FEMELLE DES CHÊNES ÉTUDIÉ SUR PLUSIEURS ESPÈCES DE NOS BOIS ET DE NOS JARDINS, NOTAMMENT LE Quercus Robur (R), ET UNE ESPÈCE CULTIVÉE DANS LA PÉPINIÈRE DU MUSEUM SOUS LE NOM (?) DE Q. hybrida (H). Fic. 1. Jeune inflorescence en cyme. La fleur terminale f a encore le réceptacle convexe; elle est accompagnée à sa base de bractéoles, dont deux au moins, b'b/, ont, à leur aisselle, une fleur de seconde génération f’ f! (H). Fic. 2. Bouton dans lequel les sépales s sont formés, et où les carpelles Z com- mencent à paraître ; D’, bractéole latérale de la fleur (R). Fic. 3. Bouton dont le calice s est formé, accompagné de deux boutons f’ de seconde génération et de sa bractée-mère b (H). FiG. 4. Même bouton vu d’en haut : s, calice ; £, gynécée (R). F6. 5. Bouton plus âgé. Les sépales s commencent à s’imbriquer. La cupule c commence à se former au-dessous de la fleur (R). Fic. 6. Bouton plus âgé : s, calice. En écartant les bractées inférieures b, on voit le disque sur lequel se sont formées plusieurs rides annulaires de bas en haut. Les inférieures sont déjà festonnées sur leur bord, et les supé- rieures sont encore entières (R). FiG. 7. Bouton enveloppé de bractées imbriquées (R). Fc. 8. Bouton représenté dans la figure précédente. Les sépales s, écartés, laissent voir les carpelles / se touchant par leurs bords (R). Fi. 9. Bouton plus âgé, coupe longitudinale : bb, bractées; c, cupule ; $, calice ; l, gynécée (R). Fi6. 10. Fleur entière, un peu plus âgée que la précédente : s, calice ; L, gy- nécée (R). Fi6. 11. Coupe longitudinale du bourgeon floral représenté dans la figure pré- cédente : bb, bractées ; €, cupule ; $, calice ; , gynécée (R). FiG. 12. Fleur femelle plus âgée ; mêmes lettres (R). F16. 13. Coupe longitudinale du bourgeon floral auquel appartenait la fleur précédente : bb, bractées ; €, cupule ; e, squamules de la cupule ; $, calice; l, gynécée (R). FiG. 14. Cupule appartenant à une fleur à peine plus âgée. En dedans des bractées se sont formées, sur la cupule c, des squamules résultant du fes- tonnement des rides successives de la surface. Les plus internes (supé- rieures) de ces rides, voisines de la base intérieure de la cupule, sont encore parfaitement entières sur les bords (R). Fi. 15. Coupe longitudinale d’une fleur femelle plus âgée. Mèmes lettres. Le calice s est déjà assez élevé sur la fleur femelle. Néanmoins le gynécée n'est représenté que par la portion stylaire, et l’on ne voit aucune trace des loges ovariennes (R). Fi. 16. Coupe longitudinale d’une fleur dans laquelle les loges ovariennes se sont formées au fond du puits étroit qui répond à l’axe du gynécée et con- tiennent déjà des ovules au début 0 : €, cupule; s, calice ; L, gynécée (H). 90 TRAITÉ DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. Fi6. 17. Loge ouverte par le dos. Les deux ovules, encore presque orthotropes, se sont revêtus de leurs enveloppes (H). Fic. 18. Myrica Gale. Jeune fleur femelle. Placée à Vaisselle d’une bractée b, elle est accompagnée de deux bractéoles latérales b'b", déjà un peu soulevées sur le jeune ovaire que surmontent les sommets { des deux feuilles car- pellaires antérieure et postérieure. Fic. 19. Coupe longitudinale (antéro-postérieure) de la fleur précédente b, bractée-mère ; ll, branches stylaires, sommet des deux feuilles carpel- laires. Dans l'ovaire ouvert se voit l’ovule orthotrope et basilaire 0. Fic. 20. Fleur femelle, à l’aisselle de la bractée b, accompagnée de ses deux ‘ bractéoles latérales, dont l’une b/ est normale, et dont l’autre eb° est trans- formée en étamine ; elles peuvent l'être l’une et l’autre. Fic. 21. Fleur femelle dans laquelle, à l’aisselle des deux bractéoles latérales b”, se sont accidentellement développées des étamines e. Fi6. 22. Fleur femelle presque adulte. L’ovule o s’est recouvert de son enve- loppe qui laisse encore apercevoir le sommet du nucelle. Fic. 23. Alnus cordifolia. Ovaire jeune, ouvert. Les ovules, revêtus d'une enveloppe, sont à peu près orthotropes et ascendants. Fic. 24. Betula frulicosa. Gynécée jeune, avant l'apparition des ovules. FiG. 25. Même gynécée, coupe longitudinale. Entre les feuilles carpellaires se trouve la cavité ovarienne dont les parois sont parfaitement lisses. FiG. 26. Inflorescence triflore, coupe longitudinale médiane antéro-postérieure. Elle passe par le milieu de la fleur centrale et du placenta pariétal anté- rieur déjà chargé d'un ovule. Fic. 27. Coupe D de l'ovaire jeune, passant par É placenta anté- rieur pa, au niveau des deux ovules 00. Fic. 28. Coupe longitudinale du même ovaire, laissant voir le placenta pariétal antérieur pl chargé de ses deux ovules 0. Fic. 29. Ovule revêtu de son enveloppe et devenu descendant ; le micropyle est encore béant. NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LES ONAGRARIÉES Les limites que nous accorderons à cette famille sont d’abord à déterminer. Elles seront à peu près celles auxquelles nous nous sommes arrêté dans les Leçons sur les familles naturelles de notre regretté maitre Paver; c’est-à-dire que nous com- prendrons dans un même groupe d'ensemble les Onagrariées de De Candolle et les Haloragées de R. Brown. C’est ce qu'a fait A. L. de Jussieu dans les Annales du Muséum (UE, 315). Dans ces derniers temps, au contraire, MM. Bentham et Hooker ont (Genera, 1, 786) maintenu les deux groupes bien éloignés, et ont dit de l'Ordre des Onagrariées : « Ab Halorageis cum quibus » olim consociatus fuit abunde distinctus, calyee amplo sæpe » colorato, albuminis defectu styloque semper unico simplicis- » simo. » Nous ne croyons pas pouvoir accorder à ces traits diffé- rentiels une importance aussi considérable. Nous voyons le style assez profondément lobé dans sa portion supérieure parmi certaines Onagrarices, entier dans l'Hippuris (qui n’a, il est vrai, qu'un gynécée unicarpellé) ; un albumen assez abondant dans les graines de certains Gaura qui ne peuvent ètre séparés des autres espèces du genre, et des sépales peu volumineux, ou très-étroits, où nullement pétaloïdes dans les Trapa, les Circæa, les Gayophytum, ete. I n’y a donc guère là que des nuances. Lorsque, dans les Haloragées aussi bien que dans les Onagra- riées, le nombre des ovules est défini dans chaque loge ova- enne ; sil n'y en a qu'un, par exemple, et qu'il soit descen- dant, son raphé est dorsal et son micropyle regarde en haut et 292 NOUVELLES OBSERVATIONS en dedans. Si l'on s’en rapportait à M. Decaisue (Traité gén. Bot., 283, 284), ce caractère commun aux deux groupes n’exis- terait pas ; car 1l représente les ovules des Trapa comme ayant le micropyle intérieur et ceux des Haloragis comme le dirigeant en dehors. I y a là certainement une erreur dans laquelle M. Decaisne sera tombé pour s'en être rapporté aux figures inexactes d’Ad. Brongniart qui se trouvent dans le Voyage de la Coquille. y à, nous le verrons bientôt, beaucoup d’autres points de cette question sur lesquels ses assertions sont con- traires à la vérité. Dans les Haloragis, le raphé est dorsal et persiste généralement tel jusqu'au bout. Il en est de même dans les Loudonia, les Proserpinaca, les Serpicula, les Moionectes, les Myriophyllum, les Hippuris, en un mot dans tous les genres qu'on range d'ordinaire le plus près des Haloragis. Sans attacher au fait plus d'importance qu'il n’en mérite, Je fera remarquer en passant que, dans les Callitriche, réunis par plusieurs auteurs aux Haloragées, la direction de l’ovule est inverse, son micropyle étant tourné en dehors comme celui des Euphorbiacées. Dans les Cireæa et les Diplan- dra, genres reliés l’un à l’autre par de très-étroites affinités, l’ovule à son micropyle extérieur, mais il est en même temps inférieur et Povule lui-même est ascendant; ce qui revient, on le voit, à un ovule descendant dont le raphé serait dorsal. Mais alors que l’ovule est primitivement descendant, avec le micropyle mtérieur, on observe, dans certains genres, des phé- nomènes consécutifs qui ne doivent pas être négligés. L'un des plus remarquables à cet égard est ce genre Gongylocarpus, fort imparfaitement décrit en 184. par Chamisso et Schlechtendal Qn Linnæa, NV, 557), et qu'en 1867 M. J. Hooker considérait avec doute comme une plante monstrueuse. M. Hahn la re- trouvée aux environs de Xalapa, et nous avons pu létudier d'assez près sur ses échantillons secs. Mais combien ne serait pas plus instructive l'étude des développements de ce genre qu'on pourra certainement cultiver chez nous ! Avec son fruit SUR LES ONAGRARIÉES. 23 qui représente assez bien un nœud renflé de la tige ou des branches, et qui succède à un ovaire infère, adné à la fois à la base du pétiole de la feuille axillante de la fleur et au rameau d'ordre supérieur qui porte cette feuille, ce curieux genre pré- sente les arguments les plus puissants en faveur de la nature axile de l'ovaire infère dans cette famille et dans toutes celles qui lui sont analogues. La fleur y est presque celle d’un Fuchsia, avec un tube réceptaculaire bien plus long et plus grêle dans la portion qui surmonte l'ovaire. Dans chacune des trois ou quatre loges de ce dernier il y a un ovule descendant avec le micropyle primitivement intérieur et supérieur. Mais finale- ment l’ovule subit un mouvement de torsion d’un quart de cercle, qui amène son micropyle sur le côté de son point d’in- sertion. Dans les Gaura et dans les Stenosiphon qui leur sont congénères, on observe un phénomène analogue. L'ovule ou les deux ovules sont, dans chaque loge, descendants, avec leur micropyle dirigé d'abord en haut et en dedans. Mais le funicule, sénéralement assez long, devient le siége d’une torsion assez accentuée qui tend à le ramener sur le côté et même presque en dehors. Ce mouvement est d'alleurs favorisé par le peu de déve- loppement des cloisons interloculaires. Celles-ci peuvent man- quer totalement en certains points ; les ovules qui se font Jour par ces solutions de continuité, peuvent finalement se rapprocher au nombre de deux, trois ou même quatre, dans une de ces cavités de l'ovaire qui représentent l’ensemble de deux ou d’un plus grand nombre de loges voisines, et paraître en ce point dirigés dans un sens absolument contraire à celui qui leur appartenait au début. De [à lutihté des observations qui se rapportent à un état peu avancé de la fleur. Il faut encore prévenir les débutants de ne pas s'en rap- porter absolument à M. Decaisne pour ce qu'il dit (Traité général, 282) des Onagrariées, qu'elles « se rattachent aux Haloragées, aux Trapées et aux Combrétacées par la préflo- raison valvaire du calice, la corolle (?) isostémone ou diplo- 24 NOUVELLES OBSERVATIONS stémone. » En effet, M. Decaisne ne donne en cet endroit que la préfloraison d’un seul calice d'Onagrariée, le Circæa, et 1] la figure tordue. Rien de plus inexact d’ailleurs, dans cet ouvrage, que tout ce qui se rapporte aux Circæa. Dans la coupe longi- tudinale de leur fleur, les loges ovariennes sont placées en face des sépales, tandis qu'elles sont en réalité oppositipétales, comme lindique le diagramme. On ne sait à quoi s’arrêter en présence de semblables contradictions, et c’est ici la même chose qu’à propos des Haloragis, qui ont les carpelles oppositi- pétales dans le diagramme, oppositisépales dans la coupe, et des styles alternes avec les loges ovariennes, tandis qu’ils leur sont réellement superposés. 1 faut à la science moderne plus d’exac- ütude et moins de contradictions, surtout quand il s’agit d'ouvrages élémentaires et que Pauteur se montre d'ordinaire si difficile pour les essais des autres. M. Decaisne est tout aussi malheureux quand il maintient comme distincte une famille des Trapées, formée du seul genre Macre, malgré ce qu'avaient dit, quelques années auparavant, MM. Bentham et Hooker, que les Trapa sont des Onagrariées, en se fondant principalement sur la grande ressemblance des organes de végétation des Macres avec ceux de certains Jussiæa. Le fait est absolument vrai pour quelques espèces américaines de ce genre qui ont tout à fait le port et les feuilles de notre Macre. Cette passion de toujours diviser, poussée à l'extrême, mdique une absence de la faculté de comparer qui serait funeste à notre science, si l’on n’y prenait garde. Faire des Tra- pées une famille distincte des Onagrariées parce que leur corolle est « en préfloraison imbriquée » (1), et non tordue, n'est qu'une puérilité. Le faire « a cause de leur stigmate hémisphérique » est une erreur d'observation; c’est laisser voir qu'on ne connait pas le stigmate à peu près entier de certains Fuchsia, celui de l'Hauya, celui de certaines Circées (y com- (1) Le calice est à peu près valvaire dans les Trapa; cependant les sépales latéraux peuvent recouvrir très-légèrement les deux autres. SUR LES ONAGRARIÉES. 25 pris les Lopéziées), du Gongylocarpus ou celui desSphærostiqma qu'à ce compte on devrait ranger dans une autre famille que les (Œnothères, dont ils sont cependant congénères. Noter, pour diviser, de pareilles différences et négliger complétement, d'autre part, et les différences d'insertion, et la structure de l'embryon (qui est presque monocotylédon), c’est ne tenir aucun compte dans la pratique des principes de la méthode de Jussieu dont on affecte d'ailleurs d’être un défenseur acharné, tout en la violant à chaque pas et sans savoir en comprendre l'esprit « qui vivifie, quand la lettre tue. » Nous venons de parler de insertion; son étude est Insépa- rable de celle du réceptacle. Il à, dans les Macres, la forme d'une écuelle, et Povaire est en grande partie libre. Il est au contraire décrit comme complétement «adhérent » dans la plupart des autres Onagrariacées, et ce groupe est l’un de ceux où l’on a le plus discuté sur l'interprétation de sa valeur mor- phologique. Rien n’eùt mieux servi à élucider la question que l'étude des développements, si elle eût été faite avec exactitude et sans part pris. M. Duchartre l’a tentée, avant et après quel- ques autres; mas il est arrivé, faute d’avoir complétement observé les faits, à des conclusions qui me paraissent inadmis- sibles. Je me sens bien à l'aise pour juger ses travaux, aujour- d'hui qu'il m'a brutalement déclaré tout le mal qu'il pensait des miens, et je suis assuré qu'il me saura gré d’'imiter dé- sormais sa noble franchise. C'est du développement de la fleur et plus particulière- ment de l'ovaire de PŒÆnothera suaveolens, que s’est occupé M. Duchartre (dans le 48° volume de la 2° série des Annales des sciences naturelles, t. EX, p. 359), et c’est dans cette espèce et aussi dans l'Onagre commune que nous avons étudié ces faits auxquels on ne saurait attacher trop d'importance pour la morphologie des ovaires infères. Le travail de M. Duchartre est une sorte de protestation, bien malheureuse, il est vrai, contre les opinions de M. Schleiden, notamment contre celle par lui 26 NOUVELLES OBSERVATIONS ainsi formulée : «Le véritable ovaire infère n'est pas formé par des feuilles carpellaires, mais purement et simplement par laxe qui se comporte à peu près comme dans le Ficus. Dans ce cas, les feuilles carpellaires ne servent qu'à former le style et le. stigmate; le plus souvent même la cavité ovarienne est déjà assez complétement formée avant qu’on voie la moindre trace des feuilles carpellaires. » M. Duchartre avance qu'il en est autrement dans les Œnothères, etil conclut de ses observations que leur ovaire infère -ovulées, et que tous ces types sont des sections d’un seul et même genre. Cette différence de nombre dans les ovules des diverses espèces d’un même groupe étroi- tement naturel nous a déjà frappé dans le genre Hypobathrum (pp. 201-213); elle porte atteinte au mode de classement si commode, mais trop absolu, qu'on a adopté pour les genres de la famille des Rubiacées, et d’après lequel une plante à loges uniovulées ne pourrait être placée dans le même genre, à plus forte raison dans la même série ou tribu, qu’une espèce dont les loges sont pluriovulées. Dans l’état actuel de nos connaissances, nous pouvons donc considérer comme rentrant dans le genre Ixora les noms sui- vants : Ixora L. (1737), Chomelia L. (1737), Pavetta L. (1747), Crinita Hourr. (1773), Tarenna GæriN. (1788), Myonimu ComMErs. (1789), Webera Scares. (1791), Sideroxylon SCHREB. (1789), Sideroxyloides JAco. (1763), Rytidea SPRENG. (18925), Rutidea DG. (1807),? Eumachia DC. (1830), Baco- nia DG. (1807), Verulamia DG. (1808), Waklenberqia Br. (1823), Ceriscus N£Es (1896), Stylocoryne W. et ARN. (1834), ? Panchezia Monrrous. (1860), Coptosperma MH. Fr. (1873) et Enterospermum Hier (1877). L'une des plus curieuses espèces d’Enterospermum que l'on rencontre encore à Madagascar, et qui peut avoir des fleurs, tantôt de Pavetta et tantôt de Tarenna à loges biovulées, est un 218 LIMITES DU GENRE IXORA. bel arbre que Bernier (2° env., n. 270) à observé à Diego- Suarès, dans les forêts de la montagne d’Antsibé, et dont il a communiqué des échantillons à Boivin (n. 2429) en 1846. La même plante figure dans les collections de Richard (n. 84, 648) comme provenant des environs de Vohémar. D’après Bernier, c’est un « bel arbre, à tronc droit et simple, à bois dur et odo- rant », fait assez remarquable pour une plante de cette famille. Toutes les parties en sont glabres et brunissent en se desséchant, mais elles sont d’une teinte bien moins foncée que la plupart des Enterospermum. Nous nommons cette plante Lxora (Enter.) Berneriana, et Boivin l'avait rangé dans son herbier sous le nom de Schizospermum, nom qu'il appliquait d'ailleurs à des Rubiacées de genres très-divers, mais dont la graine présentait ce caractère commun que son albumen était profondément divisé par des cloisons rayonnantes. Vers les sommets bifurqués des rameaux se groupent des paires rap- prochées d'assez petites feuilles (3-5 centim. sur 2, 3) obo- vales, entières, coriaces, souvent un peu échancrées au sommet, à nervures secondaires bien nettes, nombreuses, très-obliques et obliquement anastomosées, de façon à former un fin réseau, Les stipules interpétiolaires tombent de bonne heure. L’inflorescence est une courte grappe de eymes, termi- nale. Dans chaque fleur, il y a un court calice à quatre ou einq divisions, une petite corolle tordue, 4-5-lobée, un même nombre d'étamines, un style claviforme-aigu, indivis, et, dans chacune des deux loges de l'ovaire, un ou deux ovules incom- plétement anatropes, autour desquels le placenta proémine plus ou moins en haut, tantôt peu développé, tantôt formant autour d'eux comme une sorte de manchon. Dans le fruit pisi- forme, semblable à celui de VE. lüttorale, y a une ou un petit nombre de graines, avec une cavité centrale dans laquelle est logé un embryon oblong. Gette plante, qui est aussi, on le voit, une de celles qui unissent le plus étroitement les Entero- spermum aux Pavetta, est encore remarquable par des pédi- LIMITES DU GENRE IXORA. 219 celles comprimés et pourvus sous la fleur de petites bractées opposées. La plante que Boivin nomme dans son herbier (n. 2061#) Schizospermum sessiliflorum, et qui est aussi un Ixora de la section Enterospermum, n’est pas moins remarquable par le mode de groupement de ses fruits (car ses fleurs nous sont inconnues). Nous savons seulement, par une note de Boivin, qui a trouvé cette espèce à Nossi-bé, «à la pointe du cratère », que « la fleur terminale ou médiane est bibractéolée ». Quant au fruit, c'est une baie de la grosseur d’un fort pois, noire à l’état sec, de même que les feuilles, qui sont étroites-lancéolées, à peu près saliciformes, longues de 6 à 8 centimètres, larges de 2 centimètres, coriaces, lisses en dessus, avec de nom- breuses nervures secondaires, inégales et ténues. Le pétiole est court (5-1 cent.), et les stipules interpétiolaires sont aiguës- acuminées. Les fruits forment au bout de chaque rameau une grappe de cymes, riche et courte, qui ne dépasse par le tiers inférieur du limbe des dernières feuilles. Les graines sont peu nombreuses, souvent même solitaires, et, dans ce cas, globu- leuses, avec un riche albumen profondément ruminé. C’est encore là une de ces espèces dont l'étude nous oblige à réunir aux Chomelia (Tarenna) les Ivora de la section Pavetta. STIRPES EXOTICÆ NOVÆ (CONTINUÉ DU VOL. XI, P. 373.) 1474. CANTHIUM PHYLLANTHOIDEUM. Frutex, ut videtur, ramis gracilibus ad folia nodulosis, ut planta fere tota glabris. Kolia brevissime v. vix petiolata, oblongo-obovoidea (ad 3 cent. longa, 4 cent. lata), basi valde angustata, apice rotundata, integra (siccitate nigrescentia) membranacea; nervis vix conspicuis. Stipulæ interpetiolares minutæ. Flores minimi axillares, sæpius solitarii brevissime pedunculati. Calyx 5-lobus, lobis acutis. Corollæ lobi breves obtusiuseuli valvati. Stamina pilique corollæ tubi ut in genere. Germen 2-loculare (Eucanthii); ovuli descendentis raphe dor- sal; hilo nonnihil utrinque incrassato. — Species haud insi- gnis, habitu foliisque Phylianthos nonnullos fruticosos referens et C. evonymoidei propinqua, oritur in Mombaza, ubi legit Boivin (Herb. Mus. par.). 175. CANTHIUM ERYTHROXYLOIDES. Frutex, ramis glabris fusçatis. Folia breviter (ad 1 cent.) petiolata elliptico-ovata (ad 6 cent. longa, 3 cent. lata), apice acuminata, basi repente breviterque inæquali-attenuata, integra membranacea glabra, subtus paulo pallidiora; nervis secundartis ad 6 arcuatis et ad marginem anastomosantibus. Supulæ interpetiolares breviter acuminatæ, nunc ad imos ra- mulos cum squamis (folüs haud evolutis, brevibus acutisque persistentes. Flores axillares parvi, solitarii v. pauei; pedicellis petiolo paulo brevioribus gracilibus. Corolla in alabastro piloso valde acuminato stricte valvata; staminibus pilisque deflexis ut in genere. Germen 2-loculare (Eucanthii) ; stylo ad apicem stigmatosum mitriformi; ovulis| in loculo solitartis STIRPES EXOTICÆ NOVE. 221 descendentibus, raphe dorsali. — Stirpem adspectu Ery- throxzyli, in S. Mariæ Madagascariæ collibus apertis inter Sasifout et sylvam dictam Ravine-tsara, Novembre floriferam legebat Boivin (Herb. Mus. par.). 176. CANTHIUM VENULOSUM Bon. Frutex, ut videtur, ex omni parte glaber; ramulis ad folia nodosis pallidis. Folia breviter (ad 1 cent.) petiolata, elliptica (ad 6 cent. longa, 3 cent. lata), utrinque acutata ; nervis secun- daris ad 9, remotis, obliquis. Stipulæ interpetiolares, apice acummatæ, deciduæ. Flores in axillis 2-4, longiuseule (1 cent.) pedicellati eymosi (?) Calyx (e fructu solum notus) brevis 5-dentatus, persistens. Discus epigynus annularis. Germen 2-loculare; ovulo in loculis descendente; raphe dorsali. Fructus immaturus (Pisi magnitudine) obovoideus leviter compressus glaber. — Species C. anomalocarpo, ut videtur, proxima, viget in Mayotta Comorarum, ubi legit Borvin, « secundum rivulum Moussa-péré, inter svlvas, ad basin tor- rentis » (Herb. Mus. par.). 477. CANTHIUM BREONI. Frutex, ut videtur, ex omni parte glaber ; ramulis pallidis; ramulis sub-4-sonis. Folia ad summos ramulos conferta, obo- vata (ad 6 cent. longa, 3 cent. lata), petiolata, basi in petiolum altenuata, apice rotundata, integra coriacea penninervia; Costa pallida conspicua; nervis vix conspicuis; pagina cæterum utraque valde pallida subglaucescente glabra. Stpulæ imter- petiolares breves. Flores axillares subsolitarn; alabastris gem- miformibus, 1. e. bracteolis arcte imbricatis imvoluti; corolla 9-loba, valvata; char. cæter. Canthii v. Vangueriæ; germine 2-loculari. Stylus apice stigmatoso mitriformis. Ovula descen- dentia ; raphe dorsali. — Species ob colorem pallidum ala- bastrorumque indolem conspieua, a Bréon in Borbonia (an 299 STIRPES EXOTICÆ NOVEÆ. culta?) et ab hortul. Richard, in costa orientali Madagascariæ (n. 328) lecta fuit (Herb. Mus. par.). 178. URAGOGA PANCHERI. Frutex (2-3-metralis); Higno molli; cima late rotundata densa. Folia valde variabilia, oblonga v. obovato-oblonga, ad basin æquali- v. inæquali-angustata, ima basi acuta v. rotun- data, ad apicem acutata v. breviter acuminata (ad 10-15 cent. longa, 2-5 cent. lata), longiuscule (3-5 cent.) petiolata; petiolis aut Cum nervis Costaque, bracteis et pedunculis, subglabris v. breviter, nunc longe denseque ferrugineo-tomentosis v. hir- sutis, limbo membranaceo penninervio; nervis secundariis oppositis v. alternis valde obliquis 8-12. Stipulæ interpetio- lares in vaginam tubulosam connatæ; tubo apice subintegro v. laciniato, basi mox deciduo. Flores (albi) hermaphroditi v. polygami, in capitula spuria longe peduneulata et ad folia suprema axillaria dispositi, jure cymosi; pedicellis brevissimis plus minus conspicuis; inflorescentia tota involucro e brac- teis © ,bracteolisque longitudine, forma indumentoque valde variis, basi cincta. Calyx superus tubulosus, apice integer v. breviter dentatus. Corolla longe tubulosa; limbo in alabastro subovoideo demum 5-fido (rarius 4-6-fido), valvato; lobis puberulis acutiusculis (flos totus ad % cent. longus; basi tubi vix 9 millin. lata). Stamina fauci inserta, inelusa, Germen inferum, 2-loculare; stylo gracili 2-morpho, aut breviore, aut longissimo valdeque exserto, apice repente dilatato; capite stigmatoso latiore quam longiore superneque obtuse 9-Iobo. Ovula in loculis solitaria erecta; raphe ventrali. Fructus dru- paceus (ad ? + cent. longus) subglobosus v. breviter ovoideus ; carne parca; epicarplo extus puberulo v. glabrato (nigre- scente). Putamina 2, soluta, septo parallele valde compressa, ad margines repente incrassata. Semen putamini conforme ; albumine compresso corneo; embryonis brevis radicula infera. STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. ME — Planta valde variabilis, sectionis lubenter in genere typus, cui nomen novum (Podocephælis) impositum, ob inflore- scentiæ adspectum, primo intuitu ut in Tapagomea (s. Cepheæ- lde) capitatæ, involucro fere Synantherearum. Klores autem jure (ut in Ordine) eymosi; bracteæque et bracteolæ ætate valde diversæ et plerumque eo angustiores quo juniores ; pedi- cellis brevissimis. Stirps inde, uti americanæ asiaticæque non- nullæ, arctius Psychotriam cum Cephelide (. e. Uragoga L.) connectit. À varis collectoribus in Nova-Caledonia inventa est, interque alios a Pancher (Mus. neo-caled., n. 333); Véeillard, n. 072, 2714, 2740, in sylvis humidis; Deplanche, n. 397; Tlaébaut, n. 383, in sylvis; Balansa, n. 2025, 321%, in sylvis circa Kanala et Balade, ad 500-800 metr. alt. 479. URAGOGA BALANSÆ. Fruticulus (1-3-metralis) glabratus; ramis in sieco nigre< scentibus. Folia ad summos ramulos conferta, oblongo-lanceo- lata (ad 19 cent. longa, 3 cent. lata), apice subacuta, basi longe attenuala, integerrima coriacea; costa subtus ferruginea ; nervis secundartnis 8, 9. Petioli compressiusculi (ad 4 cent. longi). Stipulæ interpetiolares in annulum brevem crenatum connatæ. Flores in cymas peduneulatas ad summosramulos fas- ciculati; bracteis linearibus; pedicellis brevissimis v. 0. Calyx subcampanulatus; lobis elongatis valde ciliatis. Corolla hir- suta, valvata, fauci barbata. Stamina imclusa ; filamentis erectis. Stylus superne 2-cruris. Germen 2-loculare; ovulo in loculis erecto. Fructus subovoideus (? cent. longus) in sicco nigre- scens; Carne parca; putaminibus 2, extus sinuato-rugosis, dorso longitudinaliter 4-sulcatis (sectione transversa, fere ut in Umbelliferis, 5-loba). Semen putamini conforme, albumi- nosuim, — Species ob flores pallide eæruleos conspicua, Kraussias nonnullas referens, in montibus Novæ-Caledoniæ oritur, ubi legit cl. Balansa (n. 1120) in eacumine montis Mi, 2924 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. ad alt. 1000 metr., et (n. 3424) ad saummum montem Arago, ad alt. 1200 metr., Martio floriferam fructiferamque (sect. Podocephelis?). 480. UraGoGa (PODOCEPHÆLIS) VIEILLARDI. Frutex (ex Vieill.), ramis nodosis; ramulis dense fuscato- villosis. Folia per paria approximata ; petiolo brevi (£ cent.) vil- loso; lhimbo (ad 6 cent. longo, 15 cent. lato) lanceolato, ulrinque acutato, ad paginam utramque pallide villoso; costa nervisque subtus prominulis in sicco pallidioribus. Stipulæ longæ villosæ in vaginam petiolo subæqualem erectam api- ceque ciliatam connatæ. Flores in cymas ad summos ramulos pedunculatas fasciculati; pedicellis brevissimis v. 0; brac- teis villosis linearibus integris v. incisis. Corolla breviuscula valvata. Stamina inclusa. Germen 2-loculare ; ovulo in loculis solitario erecto.— Planta adspectu Labiatarum nonnullarum, cæterum speciebus præcedentibus floram fabrica proxima, a cl. Vieulard (herb., n. 667) lecta est in Novæ-Caledoniæ monte M'bee. 181. URAGoGA (PODOCEPILELIS) FAGUETI. Frutieulus (1-2-metralis) laxe ramosus; ramis junioribus, petiolis, costis nervisque, pedicellis bracteisque inflore- scentiæ eum calveibus dense ferrugineo-hirsutis. Folia obo- vato-oblonga v. rarius oblongo-lanceolata (ad 5-15 cent. longa, 2-4 cent. lata), apice obtusa v. brevissime acuminata, basi longiuscule attenuata integra v. subcrenulata penni- nervia; nervis secundartis 9-19, subtus ferrugineo-hirsutis. Petioli (1-2 cent. longi) hirsuti. Stipulke interpetiolares den- latæ v. subintegræ deciduæ. Flores ad supremos ramulos spurie capitalt, Jure cymosi; cymis stipitatis nune nutantibus paucifloris; pedicellis brevissimis ; bracteis linearibus acutis subintegris v. dentatis incisisve. Calvx gamophvilus subeam- STIRPES EXOTICÆ NOVEÆ. 2925 panulatus truncatus v. Inæquali-5-lobus; lobis integris v. 2-fidis, cum bracteis crinitis, margine ciliolatis. Corolla lon- giuscule (ad 1 + cent.) tubulosa (alba), extus dense albido- papillosa; lobis 5, 6, valvalis, apice inflexis. Stamina totidem inclusa; antheris subsessilibus. Germen 2-loculare ; ovulo in loculis erecto; disco hemisphærico valde evoluto, integro v. plus minus alte 2-10bo ; stylo erecto ad apicem 2-cruri. Fructus drupaceus compressiusculus, calyce coronatus (ad 4 cent. longus); carne ut videtur parca ; putaminibus compressis lon- gitudinaliter costatis.— Stirps adspectu, indumento et corolla papillosa singularis, oritur in ditione nco-caledonica ubi col- lectores omnes eam legerunt, e g. Pancher (n. 52%), ad altit. 100 metr. inter sylvas altas ; Deplanche (herb., n. #79), in val- libus humidis prom. Poebo; Vieillard (herb., n. 675, 676), in sylvis montuosis prope Balade; Balansa (n. 2029), in sylvis austral. cirea Kanala, ad altit. 1000 metr. (n. 2029"), in monte Arago, ad altit. 800 metr.; Thiébault, ad altit. 1000 metr. in sylvis montium; Baudouin (n. 891). 182. HYPOBATHRUM (TRICALYSIA) LEUCOCARPUM. Frutex, ut videtur, ramis, foliis partibusque omnibus gla- bris et (siccitate saltem) pallidis. Folia breviter (ad : cent.) petiolata ovato-lanceolata (ad 10-15 cent. longa, 4 cent. lata), basi breviter acutata, apice acuminata, mtegerrima ; margine reflexo; corlacea; nervis secundariis paucis (5, 6) remotis arcuatis. Flores axillares cymosi; pedicellis brevibus crassius- culis sub flore calyeulis 2-5, gamophyllismembranaceis persis- tentibus munitis. Calyx gamophyllus brevis persistens. Corolla subhypocraterimorpha; tubo recto longiuseulo ; limbi lobis 5, inæqualibus, tortis, extus parce puberulis. Stamina 5, fauci villosæ inserta; filamentis brevibus; antheris paulo supra basin dorsifixis. Germen e fructu notum. Fructus pisiformis olaber, baccatus (ex BV), 2-locularis ; seminibus in loculo 2-3, XII. (20 mars 1879 ) 195 226 STIRPES EXOTICE NOVE. adscendentibus ; micropyle infera; testa crustacea nigra ; albu- mine copioso Carnoso ; embryonis albumini 2-midio æqualis radicula eylindrica longiuscula infera; ecotyledonibus sub- ellipücis parvis. — Species plantis sectionis Tricalysie supra (p. 208) descriptis adjungenda, in Madagasearia, ad Nossi-bé a Boivin Julio 1850 fructifera leeta fuit (n. 2056). 183. CANTHIUM PALLENS. Arbuscula, ut videtur (a b. Boivin in suopte herbario sub nomine C. macrocarpi nuncupala; nomen autem mutandum ob C. macrocarpum Tuw., e flora zeylanica, nonnullis abhine annis descriptum), ex omni parte glabra siceitateque saltem pallescens ; ramis teretibus v. subcompressis, ad folia nodosis. Folia ovato-lanceolata v. elliptico-acuta (ad 8-10 cent. longa, 2-4 cent. lata), basi inæquali-acutata, apice acuminata, subin- tegra subcorlacea; nervis secundaris remotis 6-8. Petioli breves (ad ! centim.). Süipulæ interpetiolares breves deciduæ. Flores (haud visi) axillares, « pedunculis (ex Borv.) 2-floris, nudis ». Fructus maturus majusculus (fere Cuvieræ), breviter obovoideus (ad 1 : cent. longus latusque), apice umbilicato calyce gamosepalo brevi dentato coronatus, angulato-4-8- gonus; pyrenis Costarum numero æqualibus, 1-spermis. Semen descendens ovoideum, intus concaviusculum ; integu- mento tenui; embryone axili subrecto albumini copioso subæ- quali, radicula cylindrica elongata supera; cotyledonibus parvis elliptieis foliaceis. — Species (e sectione Vangueria, ut videtur) oritur in Madagascaria, ubi legit Boivin (n. 1765), in Sancta-Maria et ad Nossi-bé, secundum littora, «à la pointe du cratère » (Herb. Mus. par.). 184. URAGOGA JASMINIFLORA. Fruticulus (1-2-metralis), adspectu, foliis floribusque om- nino Jasmina nonnulla referens. Kolia lanceolata (4-8 cent. STIRPES EXOTICÆ NOVE. 227 longa, 1-5 cent. Tata), basi apiceque acutata, brevissime petio- lata, integra, margine reflexo ; coriacea, supra glaberrima, sub- tus pallida villosula ; costa pallidiore prominula ; nervis secun- dariis ad 10. Stipulæ interpetiolares petiolo subæquales acute, Flores in racemos cymigeros terminales breves densiusculos dispositi; pedicellis brevibus; bracteis bracteolisque acutis. Calyx 5-lobus. Corolla (alba) longiuscula (1 £ cent.); tubo angusto; limbi in alabastro globosi lobis 5, valvatis. Stamina inclusa. Germen obovatum ; loculis 2, T-ovulatis ; ovulo erecto, Species pulchra, utinam colenda, oritur in Austro-Caledo- nie insula septentrionali Art, ubi Junio florentem legebat el Balansa (exs., n. 3197). ÎR85. URAGOGA GROSOURDIEANA. Planta omnino glabra; ramis teretibus sub-2-chotomis palli- dis. Folia breviter petiolata, elliptico-lanceolata (ad #4 cent. longa, 1-2 cent. Tata), basi acuta, apice longius acuminata, integerrima carnosa crassa glaberrima avenia. Flores aut in dichotomia ramulorum, aut ad axillas foliorum composite cymosi; cymis pedunculatis, 2-chotomis, folio brevioribus. Calyx brevis gamosepalus ; lobis profundis ovato-acutis. Corolla tubulosa, sæpius 5-loba, valvata. Stamina 5-6, fauci inserta ; antheris inclusis Introrsis. Germen 4-7-loculare; stvli ramis totidem linearibus. Ovulain loeulis solitaria ; micropyle extror- sum infera. Fruetus parvus drupaceus, 4-6-pyrenus ; semine...? — Planta adspeetu et folis Loranthaceas nonnullas valde refe- rens, verisimiliter pseudoparasitica, cum affini Psychotria parasilica SW., e Schedul. auett. in divers. herbar., esset generis novi prototypus. Omnino tamen cum Uragoqga eæterum congruentes, indole foliorum et numero loculorum ovarii ultra 2, uti subgenus v. sectio (Viscagoga) distinguendæ. In Porto- Rico, ad Lares legit Grosourdy, cui species dicata. U. parasi- tica, foliis crassioribus, infloreseentiis sæpius terminalibus et 228 STIRPES , EXOTICÆ NOVÆ. sermine plerumque 3-4, loculari gaudens, non tantum in Guadalupa Antillarum frequens, sed ab amiciss. Weddell in Bolivia lecta est (Herb. Mus. par.). 186. URAGOGA LYCIOIDES. Fruticulus (1-2-metralis) ex omni parte gracilis et glaber- rimus. Rami ramulique tenues teretes. Folia parva (ad 2 cent. longa, £ cent. lata), oblongo-obovata, apice sæpius obtusalta, basi longe in petiolum brevissimum attenuata integerrima gla- berrima subavenia (in sicco subglaucescentia). Stipulæ minimæ, deciduæ. Flores aut axillares, aut summo ramulo brevissimo terminales solitarn ; pedicello gracili, apice sub More bracteolas 4-6, inæquali-subulatas et in involucellum approximatas (folia verisimiliter 2 minora eorumque stipulas #4) gerente. Calvx longe 4-lobus ; lobis linearibus obtusis. Corolla 4-oba, valvata; staminibus #, inclusis. Germen 2-loculare, disco tenui coronatum; ovulis in loculo solitartis suberectis ; micropyle extrorsum infera. Fructus...?— Species ab omnibus fere Uragogis (Psychotriis) adspectu valde diversa, arctissime senus quale Litosanthem cum Uragogis genuinis connectens, flore autem sæpius potius terminal quam jure axillari dis- uncta, oritur in Austro-Caledonia, ubi inter sylvas insulæ Nou, prope Noumea, a el. Balansa (exs., n. 369) Octobre florifera lecta fuit (Herb. Mus. par.). 187. URAGOGA GABRIELLE. Frutex (1-2-metralis) ex omni parte glaberrimus; ramis furcatis. Folia (pallida) oblongo-lanceolata (ad 8 cent. longa, 2-3 cent. lata), basi in petiolum brevissimum angustata, apice acutiuscula, integerrima coriacea ; costa (pallida) utrmque con- spicua ; nervis secundaris ad 10. Stipulæ interpetiolares breves. Flores in racemum terminalem cymiferum brevem densiuscu- um dispositi; calyee brevi. Corolla (rubra) longiuscule tubu- STIRPES EXOTICÆ NOVE. 229 losa (ad 2 cent.); lobis brevibus 5, 3-angularibus, valvatis. Stamina 9; antheris Inclusis; filamentis conspicuis. Germen 2-loculare; disco epigyno crassiusculo; stylo erecto, apice 2-cruri. Ovula in loculis solitaria erecta. Fructus subglobosi læves; pyrenis costatis. — Species pulchra ; floribus pro genere magnis speciosisque, oritur in ditione austro-caledonica, ubi Januario floriferam legit cl. Balansa (n. 3415), inter virgulta in collibus ferruginosis prope ad ostium f1. Dotio (Herb. Mus. par.). I8S. URAGOGA CALLIANTHA. Fruticulus (1-metralis) glaber; ramis tenuibus teretibus rigidis subdichotomis. Folia ad summos ramulos approximata decussata parva (2-3 cent. longa, 1-1 © cent. lata) elliptica, utrinque acutata, basi in petiolum brevissimum subæquali- angustata membranacea glabra, subtus pallida; nervis secun- dariis paucis (5-6) remotis obliquis, in pagina superiore conspicuis pallidis. Stipule interpetiolares petiolo subæquales acutatæ nigrescentes deciduæ. Flores in summis ramulis soli- tarii terminales subsessiles, pro genere magni (ad 2 cent.), bracteis stipulisque subulatis basi emeti; calyeis lobis #, evo- lutis foliaceis; corolla (alba) speciosa (fere Lochnereæ); tubo recto; limbi lobis 5, tenuibus, valvatis v. marginibus oblique sectis leviter imbricatis, obtusis. Stamina 5, inclusa ; filamen- Us brevibus, nonnihil mæqualibus; antheris oblongis ; connee- üivo in glandulam (?) dorsalem oblongam incrassato. Discus epigynus crassiusculus. Stylus apice 2-cruris; ramis compres- siusculis puberulis, apice obtusatis. Germen 2-loculare ; ovulo erecto. — Species in genere ob flores solitarios et corollæ magnitudinem conspieua, oritur in ditione austro-caledonica ubi in sylvis austro-orientalibus loci dieti Table-Unio legit cl. Balansa (n. 2059), ad alt. circiter 600 metr. (Herb. Mus. par.). Flos, nt videtur, fere ut in gen. (nob. ignoto) madagascariensi Hymenocnemide (?) 9230 STIRPES EXOTICÆ NOVE. 189. URAGOGA PoISSONIANA. Frutex insignis (2-3-metralis); ramis crassis ad folia nodosis demum glabratis, junioribus cum innovationibus imflo- rescentiisque densiuscule ferrugimeo-velutinis. Folia longe (ad 1 decim.) petiolata ovato-aeuta (ad 95 cent. longa, 10 cent. lata), basi rotundata v. brevissime subinæquali-acutata, apice longe acutata, integra membranacea, supra demum scabrida, subtus densiuscule velutina ; nervis secundarus alternis 12-15, arcualis; venis laxe reticulatis. Stipulæ interpetiolares deei- duæ, apice inæquali-dentatæ ciliatæ. Flores in racemum ter- minalem petiolis subæqualem ramoso-cymigerum dispositi (ad 1 + cent. longi), receptaculo brevi subturbinato. Calvx brevis gamophyllus, 5-dentatus, persistens. Corolla tubulosa, apice in alabastro subtruneata; lobis 5, acutis, apice inflexis; tubo sub fauce barbato. Stamina 9, sub fauce inserta; filamen- tis compressis loriformibus, superne in connectivum oblon- oum carnoso-incrassatum products ; antheris oblongis, intus connectivo adnatis. Germen breve, 2-loculare ; disco epigyno crasso subhemisphærico ; styli erectiramis brevibus compressis obtusis subflabellatis. Fructus pisiformes (in sieco nigre- scentes). — Species conspicua, Eupsychotrias cum Straussia et Calycosia arctius connectens, siccitate fuscescens, oritur in ditione austro-caledonica ubi legit Balansa (n. 340, 1119, 20928, 20928°), in sylvis cirea Noumea, cireaque Kanala, supra Conceptionem et ad orientem Messioncoue,prope Port-Bouquet (Herb. Mus. par.). 190. MORINDA VIEILLARDI. Fruticosa, ut videtur, glaberrima. Folia (laurina) opposita ovato-lanceolata, breviter (ad 4 cent.) petiolata (ad 8 cent. longa, # cent. lala), basi angustata, apice aeuminata, integra STIRPES EXOTICÆ NOVE. 231 subcoriacea, remote penninervia ; venis vVIx COnspicuis. Stipulæ breves connatæ, deciduæ. Flores axillares minuti glo- merulati; glomerulis paucifloris; calyce subintegro; corollæ lobis crassiusculis #4, valvatis staminibusque totidem inclusis. Germen 4-locellatum, locellis 1-ovulatis; stylo brevi, apice breviter 2-lobo. — Planta quoad inflorescentiam axillarem (eam Labiatarum nonnihil referentem) conspicua indeque sec- lionis(Morindina) in genere prototypus evadens, oritur in Nova- Caledonia, ubi prope Wagap legebat cl. Vieillard (Herb., nl) 191. MoriINpA LASTELLIANA. Fruticosa (?), ramulis valde compressis, demum glabraus. Folia opposita ad angulum ramuli inserta oblongo-lanceolata (ad 4 cent. longa, 2 cent. lata), basi in petiolum breviusculum çad À cent.) attenuata, ad apicem acuminata; summo apice obtusiuseulo ; subintegra crebre penninervia glabra (in sicco pallidula). Flores ad axillas foliorum spurie verticillati crebri minimi, jure in cymas brevissime stipitatas dispositi; floribus in cymis singulis paucis, sæpe 3, v. paulo numerosioribus. Calyx profunde 4-5-fidus; lobis acutis v. acuminatis. Corolla in alabastro subelavata; tubo angusto ; lobis 4-6, acutiusculis valvatis. Stamina totidem inclusa. Germen 2-loculare; loculis 4-ovulatis; ovulo fere ad medium septi inserto adscendente. — Species oceanicas nonnullas referens, incomplete nota, ob inflorescentiæ indolem Morindinæ proxima, imprimis ob ovu- lum in loculis 2 solitarium distineta, sectionis prototypus (sub nom. Morindelle) evadens, in Madagascaria a el. Lastelle, anno 1841, lecta fuit (Herb. Mus. par.). 192. MoriINDA BILLARDIERI. Frutex scandens glaberrimus ; ramulis lignosis nodosis ; cor- lice punctulato-rugoso-fuscescente. Kolia siccitate nigre- 232 STIRPES EXOTICÆ NOVE. scentia, longiuscule (2-3 cent.) petiolata, obovato-oblonga (ad 15 cent. longa, 6-8 cent. lata), ad apicem breviter angustata summoque apice obtusiuscula, basi longiuscule attenuata, integerrima subcoriacea, subtus paulo pallidiora; nervis se- cundariis ad 9, ad margines anastomosantibus. Stipulæ breves, obtusæ, in vaginam brevem obconicam connatæ. Flores in capitula (spuria) in supremis ramulis 2-na dispositi; pedun- eulis petiolo 2-plo longioribus; receptaculo (e gernimibus con- natis constante) ad 2 cent. lato globoso. Calvx brevis subm- teger truncatus. Corolla jure polypetala ; petalis ovato-acutis lata basi sessilibus coriaceis valvatis, intus villosis. Stamina totidem (4-5) alterna ; filamentis usque ad basin corollæ lberis subulatis, eum petalis coadunatis (nec connatis); antheris introrsis. Cætera ut in genere ; fructu composito globoso glabro (immaturo). — Species corolla haud tubulosa et dialypetala (sect. Chorimorinda), cum nonnullis ejusdem regionis nec non Cælospermi speciebus quibusdam, conspicua, oritur im Austro-Caledonia, ubi legit olim Labillardière (M. umbellata ? suopte herbarii, nee L.), recentiusque el. Balansa (exs., n. 1983), in sylvis australibus sub Kanala, ad altit. cire. 900 metr. (Herb. Mus. par.). 193. LASIANTHUS BOIVINIANUS. Frutex, ramulis © elongatis et subsarmentosis »; ramis teretibus, junioribus puberulis, mox glabratis. Folia breviter (1, 2 cent.) petiolata, longe ovato-acuta (ad 10 cent. longa, %, 3 cent. lata), basi subæquali-rotundata, integerrima mem- branacea penninervia reticulata; nervis secundaris ad 10, arcuatis et ad margines anastomosantibus ; pagina superiore glabrata; inferiore autem tenuiter seaberula; nervis venisque subtus valde conspicuis et parenchymate multo pallidioribus. Flores axillares, ut in genere, crebri, glomerulati, jure pedun- culo contracto brevissimo inserti, primo autem intuitu sessiles. STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 233 Calyx breviter dentatus. Petala (alba) valvata crassiuscula. Germen 2-3-loculare, rariusve (abortu?) 1-loculare ; stylo erecto, apice stigmatoso vix lobato; ovulo im loculis {, erecto, compresso.— Species sectionis Saldinia (generice a Lasiantho nullo modo, nisi numero loculorum minore, sejungenda), ob foliorum char. insignis, oritur in ditione comorensi, ubi ad Mayotte legebat Boivin (n. 3166) Junio-Augusto floriferam, in sylvis dictis € Moussa-péré et Qualey, ad Barjont et Chon- gui » (Herb. Mus. par.). 194. PÆDERIA (SIPHOMERIS) THOUARSIANA. Frutex scandens; ramis compressiusculis, Folia longe (4-8 cent.) peliolata, orbiculari-cordata (ad 8 cent. lata lon- gaque), obtusa v. breviter apiculata, basis sinu subreniformi ; integra membranacea, supra demum glabrescentia, subtus dense breviterque fuscescenti-velutina; nervis secundartis ad 12, leviter incurvis. Flores axillares in eymas folio longiores axillares longeque (ad 15 cent.) pedunculatas dispositt; bra- chüs paucis (3-4) breviusculis ; floribus subsecundis sessilibus. Germen obovatum subcostatum extus albido-tomentosum ; calveis lobis 2-plo longioribus subulatis, apice recurvis, per- sistentibus. Corolla (purpurea?) elongata (ad 2 cent.); tubo gracili; lobis limbi ovato-acutis valvato-imduplicatis; margi- nibus angustis ciliatis. Stamina in alabastro ad faucem inæ- quali altitudine inserta ; filamentis brevibus ; antheris oblongis erectis. Discus epigynus depressus. Stylus gracilis ad apicem 2-fidus; ramis linearibus dense papillosis. Fructus ignotus. Flores nunc 6-meri.— Süurps insignis, Siphomerin (1. e. Lecon- team) et Lygodysodeam Pavonis cum Pæderiis arcte connec- tens, oritur in Madagascaria ubi olim legerunt Dupetit-Thouars et Chapellier nuperiusque Boivin, in Saneta-Maria, ad Tafon- drou, in virgultis prope ad Hittus maris (Herb. Mus. par.). 934 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 195. CREMASPORA COMORENSIS. Frutex, ut videtur, ramis debilibus sarmentosis, junioribus puberulis. Folia crebre opposita, breviter (ad 4 cent.) petio- lata longe lanceolata (salicina), basi apiceque valde attenuata acuminata (ad 15 cent. longa, 2-3 cent. lata), integra mem- branacea, supra lueida lævia, subtus opaciora, penninervia ; costa nervisque junioribus puberulis. Stipulæ interpetiolares breves acutatæ, deciduæ. Flores in axillis foliorum glomeru- lati crebri, petiolo paulo longiores, plerumque 5-meri ; calycis lobis evolutis acutis. Corollæ tubus gracilis; lobis valvatis. Stylus gracilis, apice stigmatoso 2-fido; ovulo in loculis soli- tario descendente. Fructus ovoidei glabri (immaturi), calyee breviter tubuloso apiceque dentato coronati; semine descen- dente conformi (immaturo); albumine...? — Species, ut vi- detur, valde ramosa, à Boivin in suopte herbario (n. 3174) Orthostemma comorensis nominata, ab eo in Mayotta Como- rarum lecta fuit, in umbrosis riparum rivuli sylvam Qualey transeunts, infra Barjoni, et forte ex eo crescit etiam in Co- mora maJore v. in Anjouan (Herb. Mus. par.). 196. CREMASPORA (POLYSPHÆRIA) TUBULOSA. Arbor alta recta, ad apicem tantum ramosa (ex Bernier), ex omni parte glabra; ramulis teretibus mollibus, medulla intus arefacta cavis. Folia ad nodos remotiuscule opposita, breviter (ad À cent.) petiolata, oblongo-lanceolata (per florationem ad 15 cent. longa, 4-6 cent. lata, in ramulis fructiferis ma- jora), basi obtusata v. brevissime cuneata, apice acuminata, integra subcoriacea penninervia; nervis secundariis ad 8. Sti- pulæ interpetiolares deciduæ; cicatricibus transversis. Flores in cymas axillares v. paulo supra-axillares paucifloras dis- positi; pedunculo petiolis paulo longiore; bracteolis sub flo- STIRPES EXOTICÆ NOVÆ, 259 ribus singülis in cupulas 2 superpositas caliculiformes con- natis. Calyx tubulosus, demum inæquali-fissus. Corolla in ala- bastro valde acuta calycemque valde superans, intus valde villosa ; lobis 4, valde tortis. Stamina #, imclusa; antheris elongatis apiculatis. Germen inferum breve, 2-loculare ; disco epigyno tubuloso; stylo recto, ad apicem stigmatosum in caput conieum superneque breviter 2-lobum incrassato. Fructus subglobosi v. breviter ovoidei (ad 4 cent. longi) glabri (sic- citate nigrescentes), tubo calycis sibi subæquali coronati; seminibus 1-2, imæquali-ovatis; albumine valde ruminato. — Stirps conspicua, à Boivin in horto Botanico borbonico lecta et ab eo in suopte herb. Schizospermum tubulosum nuncupata, oritur in Madagascaria, ubi a Bernier (coll. 2, n. 180) collecta est, e quo vernacule audit Simamassa-souqui. FKructus ex eodem virides foliaque contrita sunt scabiei remedium (Herb. Mus. par.). 197. CREMASPORA GRANDIS. Frutex (subsarmentosus?) ex omni parte glaber; folis remote in ramulis gracilibus oppositis; petiolo ramulis crassi- tudine subæquali (1-2 cent. longo); limbo longe lanceolato (ad 15 cent. longo, # cent. lato), nonnihil nune inæquali, basi valde acutato, apice acuminato, integro subcoriaceo lævique, penninervio ; nervis secundariis ad 12-15, oppositis v. alternis, ad margines anastomosantibus; venis dite retiformibus. Flores in axillis foliorum sessiles cymosi, bracteolis obtusis v. reni- formibus latioribus quam longioribus muniti, 5- v. sæpius 4-meri; calvce brevi obtuse lobato. Corolla tubulosa crassa torta; lobis medio intus densiuscule pilosis. Stamina tubo inserta ; filamentis crassiusculis; antheris elongatis dorsifixis. Germen depressum, 2-loculare; disco annulari; stylo clavi- formi compresso, 2-lobo, longitudinaliter costato piloso. Ovula in loculis solitaria descendentia; raphe dorsali. Fructus...? — 236 STIRPES EXOTICÆ NOVE. Suürps a Boivin (n. 207% 0) in Madagascaria lecta, ad littora riv. dicti Djabal, in Nossi-bé, et ex eo cgenus novum Geærtnere proximum » constituens. Flores ex ipso € albido-viriduli et D-meri », quos et #-meros In specimine vidimus. Conspicua videtur uti (cum als nonnullis) Polysphærias cum genere Cremaspora connectens, neenon, ut e verbis constat supra citatis Boivini, Gertneram genus Loganiacearum, cum Rubia- ceis Sinceris. Planta quædam altera in exsiccatis iisdem Boivini exstat, ab eo € Schizospermumn » nuncupata, et olim in horto Borbonico culta, quæ floribus omnino iisdem, at foliis 2-plo latioribus et crassioribus (an ob ætatem?) gaudet hujusque forsan pro mera forma habenda est (Herb. Mus. par.). 198. CREMASPORA (POLYSPHÆRIA) MAXIMA. Planta verisimilhter hujus generis, specimina licet valde manca floribusque omnino destituta, est (ex hortul. Richard) arbuseula magna, ex omni parte glabra, præcedentique valde sinilis; ramis teretibus, in sicco, ut partes fere omnes, ni- grescentibus. Folia oblongo-lanceolata, suppetentia pro genere maxima (ad 25 cent. longa, 10 cent. lata), crasse petiolata, coriacea; costa valde prominula; nervis secundariis ad 10; cæteris ut in specie præced. Flores axillares (haud visi) in axi brevi glomerulati. Fructus oliviformis brevissime stipitatus (ad 2 cent. longus), calyce 5-mero coronatus, glaber (siccitate nigrescens), 2-locularis; pericarpio crasso exsucco. Semina in loculis solitaria descendentia oblonga, facie planiuscula, dorso convexa; albumine copioso profunde ruminato ; embryonis in- versi radicula supera. — Species oritur in Madagascaria ad Nossi-bé, ubi legit Richard (exs., n. 208), anno 1837 (Herb. Mus. par.). 199. CŒLOSPERMUM (OLOSTYLA) BALANSÆANUM. Scandens, ramis lignosis (griseis) ad folia nodosis; ramulis STIRPES EXOTICÆE NOVE. 237 teretibus in sieco cum foliis inflorescentiisque nigrescentibus. Folia longiuscule (ad 2 cent.) petiolata, ellipüco-acuta, basi breviter acutata, apice brevissime acuminata (ad 10 cent. longa, 4 cent. lata), Integra membranacea penninervia glabra ; nervis secundaris 9-6, arcuatis. Stipulæ interpetiolares deei- duæ; cicatrice transversali pallida. Flores in racemos laxe corymbiformi-cymosos terminales dispositi parvi (inadulti) articulati; calyee brevi dentato. Petala 5, valvata. Germen breve subglobosum, disco annulari coronatum; loculis 2, e septo spurio 2-locellatis. Ovula in loculis 2-na, incomplete anatropa; micropyle extrorsum infera. Fructus (immaturus) pisiformis. — Surps hinc Olostylæ corymbosæ LaABiLz., inde Cœlospermo scandenti BL. haud absimilis, plantam utramque bene connectens (genus unde Olostyla serius propositum nullo jure servandum), oritur in Novæ-Caledoniæ sylvis supra locum dictum Ferme modèle, ubi ad altuit. 600 metr. legit cl. Balansa (exs. n. 2773), Februario floriferam (Herb. Mus. par.). 200. GÆRTNERA INFLEXA Bon. Frutex (?) ex omni parte demum glabratus; ramis tenuibus flexibilibus. Folia opposita, breviter (i-1 cent.) petiolata, anguste lanceolata (ad 10 cent. longa, 2-3 cent. Tata), basi acutala, apice acuminata, Integerrima membranacea penni- nervia, reticulato-venosa, subtus paulo pallidiora. Stipulæ in- terpetiolares in vaginam superne plerumque quadrisetosam connatæ. Inflorescentiæ terminales, « refracto-patulæ » (Bon), longiuscule (8-10 cent.) racemosæ, jure cymigeræ, parce ra- mosæ. Flores pro genere haud crebri cymosi (ad 1 cent. long) ; calyce brevi dentato. Corolla tubulosa; lobis 5, valvatis. Stamina 9, faueci inserta, inclusa; antheris introrsis. Germen basi lantum inferum, cæterum liberum; stylo erecto, apice 2-lobo. Ovula in loculis 2, semi-inferis, solitaria anatropa ; micropyle extrorsum infera. Fructus majore ex parte liberi, 238 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. calvce persistente cupulaque receptaculart basi eimeti, obo- voideo-cordati; sinu apicali brevi. Semina plano-convexa, imo septo inserta, albuminosa.— Species ob germen haud complete superum liberumve Uragogas (Psychotrias) cum Geærtneris arclius connectens, inter congener. habitu et inflorescentia conspicua, oritur in Madagascaria, ubi legerunt hortul. Fichard (n. 5), ad sinum Antongil, et recentius Boivin (n.4778), ad S.-Mariam, in sylvis Tafondrou et Ravine-trara dictis (Herb. Mus. par.). 901. GÆRTNERA CARDIOCARPA Bvn. Frutex (ut videtur) præcedenti proximus (eujus forsan pro mera forma haberetur); ramis gracihbus haud cernuis. Folia elliptico-lanceolata (ad 10 cent. longa, 4-5 cent. Tata), bast obtusiuscula v. acutiuscula, apice acutata v. acuminata, inte- gerrima subcoriacea penninervia; nervis secundariis arcualis ad 10; venis dite reticuiatis. Stüpulæ interpetiolares breves connatæ, deciduæ. Inflorescentiæ terminales rectæ breves (ad 5 cent. longæ), ovatæ, laxe cymigeræ ; cymis stipitatis oppositis ; inferioribus longe angusteque bracteatis. Calyx 5-lobus, persistens. Fructus cordatus sub-2-dymus glaber (ad 1 cent. longus latusque), apice breviter 2-lobus; seminibus albuminosis. — Sürps in ditione madagascariensi a Boivin, in collibus nemorosis ad Tanambo April fructifera lecta est. (Herb. Mus. par.). 909. GUETTARDA BALANSÆANA. Arbor «densa (10-metralis) »,exceptis inflorescentiis glabra ; ramis oppositis (pallide griseis) ad nodos incrassatis. Folia opposita, elliptico-subrhombea (ad 10 cent. longa, 5 cent. lata), basi in petiolum longiuscule inæquali-attenuata, apice obtusiuscula v. raro acutiuscula, integerrima subeoriacea penninervia; nervis secundariis ad 6, alternis. Stipuke imter- STIRPES EXOTICÆ NOVE. 239 petiolares acutæ, deciduæ. Flores polygamo-diæer axillares v. spurie terminales peduneulati: masculi % , in cymam T-param 9-furcatam dispositi sessiles; fæminet solitarn; ramis inflores- centiæ albido- v. pallide lutescenti-villosulis. Calyx gamophyllus crassus cupularis, in flore masculo 4-5-lobus; in fœmineo 6-9-lobus; lobis inæqualibus obtusis. Corolla dense albido- sericea cerassa tubulosa; lobis arcte imbricatis, brevibus obtusis ; in flore masculo 4-5 ; in fæmineo autem 6-9. Stamina 5-9, in flore fœmineo minora (effœta?), in masculo elongata subsessilia inclusa. Discus crassiusculus glaber. Germen floris fœminei 10-15-loculare; ovulo in singulis solitario descen- dente lineari ; styli ramis totidem brevibus penicillatis. Germen foris masculi effœtum breve; stylo lineari simplici, apice obtu- sato. Fructus breviter ovoideus (2-3 cent. longus) calyce coro- natus cumque eo tenuiter velutinus; carne parea; putamine durissimo 10-15-loculari. Semen ceylmdricum vermiforme ; albumine tenui; embryonis cylindriei cotyledonibus brevibus inferis. Species pulehra oritur in latere orientali montis Nekou Austro-Caledoniæ supra Bourauil, ubt Aprili floriferam fructiferamque legit cl. Balansa (exs., n. 1129, 1137). 903. GUETTARDA SPLENDENS. Fruiex pulcherrimus (ad 2-metralis); ramis crassis rugosis cinerascentibus. Folia ad summos ramulos congesta, jure opposita, sessilia, oblongo-obovata, nune subspathulata (ad 42 cent. longa, #cent. lata), basi repente rotundata, apice bre- viter acuminata, integerrima coriacea glabra penninervia; venis vix CONSpICUIS; Superlora in sieco rubescentia. Flores diœci longe petiolati; petiolo ad folia superiora axillari, folio subæquali v. 2-midio breviore; fæmineo 1-floro ; masculo ad A0-floro; terminali 4; cæteris in brachiis 2 cymæ 1-paræ insertis secundis; séssihibus ommibus. Calyx brevis erassus in flore masculo 4-lobus (in sicco fuscato-ferrugineus). Corolla 240 STIRPES EXOTICÆ NOVE. (& alba ») tubulosa crassa albo-sericea nitens, apice breviter 4-loba, arete imbricata. Stamina totidem; antheris lineari- elongatis subsessilibus dorsifixis. Stylus in flore masculo sim- plex v. 2-fidus gracilis, in fœmineo multo crassior. Germen (in flore masculo’ effœtum) ad 10-loculare; ovulo in loculis pendulo lineari. Fructus majusculus ovoideo-acutus, calyce persistente coronatus ; carne € parca rubra »; putamine du- rissimo conformi, ad 10-loculari. Semen lineare ; albumine te- nuissimo membraniformi. — Species conspicua,in collibus fer- ruginosis supra Ouroue Novæ-Caledoniæ sitis a cl Balansa (n. 299%) Septembre florifera fructiferaque lecta est. 904. GUETTARDA HYPOLASIA. Arbor parva (4-5-metralis), G. splendenti fere ex omni parte similis, at ante omnia foliis subtus dense velutinis dis- incta. Rami nodosi; foliis ad summos ramulos congestis ses- silibus subamplexicaulibus, e basi rotundata v. subcordata oblongo-subspathulatis (ad 25 cent. longis, 8-10 cent. latis), apice obtusatis v. brevissime acuminatis, Integris subcoriaceis penninerviis ; nervis ad 8. Stipulæ ovato-acutiæ deciduæ. Inflo- rescentiæ axillares longe pedunculatæ; peduneulo gracilifoliis subæquali villoso. Flos maseulus terminalis 1, ramique late- ralesinflorescentiæ ? subhorizontales, floribus evmosis1-latera- libus sessilibus onusti. Calyx crassus ; corollæ tubulosæ albido- sericeæ lobi #, apice arcte imbricati v. nune subvalvati. Antheræ 4, subsessiles inclusæ. Flos fomineus...”? Fructus e summo peduneulo pendulus longe ovato-subfusiformis, basi et apice attenuatus calyceque coronatus ; carne parca fuscato- rubra, siccilate nigrescens. Putamen crassissimum sulcatum ; loculis ad 10, irregulari-seriatis; seminibus eylindricis. — Species Januario fructüifera; fructu e Pancher qui plantam ad sinum Prony Novæ-Caledoniæ legit, odore Mali valido, a el. Balansa quoque (exs. n. 113$) lecta fuit, Januarto florifera STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 241 (maseula), in sylvis interioribus insukæ inter S.-Louis et Ounia (Herb. Mus. par.). 905. GUETTARDA EXIMIA. Arbor ({5-6-metralis), ramis crassis nodosis. Folia lon- oiuscule (2-4 cent.) petiolata, elliptico-obovata, nunce suborbi- cularia (ad 15-20 cent. longa, 8-15, cent. lata), basi longius- eule cuneata, apice breviter acuminata, integerrima coriacea, supra glabra lævia, subtus dense lutescenti-velutima penni- nervia; nervis secundaris crebris (ad 8-10) parallele obliquis subtus cum costa valde prominulis. Stipule majusculæ ovato- acutæ, deciduæ. Flores diwer : masculi...? ; fœminei pedun- eulati axillares, 6-meri; calyce erasso gamophyvllo, 4-6-10bo. Corolla conico-tubulosa crassa, extus dense sericea, apice bre- viter 6-loba arcteque imbricata. Stamina 6, inclusa; antheris subsessilibus elongato-acuminatis. Germen ad 12-loculare ; stylis totidem in columnam erectam suleatam connatis, apice tantum liberis ibique inæquali-acutatis. Fructus stipitatus € nonnihtil cernuus », pro genere magnus (ad 5 cent. longus latusque) ovoideus compressus, calice coronatus ; carne extus glabra crassiuseula. Putamen conforme, extus longitudinaliter profunde et inæquali-sulcatum. Loculi ad 12, putaminis com- pressione parallele 2-seriatis ; semimibus cylindricis. Embryo carnosus ; albumine tenui membraniformi. —— Planta eximia austro-caledonica, à el. Balansa (exs., n. 346, 1973, 1973: ) lecta est,in sylvis ad sinum Prony dictum et cirea Messioncoue, prope Port-Bouquet. 206. GUETTARDA RHAMNOIDES. Frutex (3-5-metralis), ramis ramulisque oppositis v. abortu solitaris, junioribus lutescenti-tomentosis. Folia in summis ramulis approximata; petiolo brevi (1-2 cent.) tomentello; XII. (20 mars 1879.) 106 249 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. limbo elliptico (ad 6 cent. longo, 3-4 cent. lato), utrinque breviter aculato, supra demum glabrato, subtus pallidiore ubique breviter tomentoso ; nervis secundariis 5, 6; integro membranaceo. Stipulæ petiolo 2-midio breviores longe acu- minalæ tomentosæ, deciduæ. Flores masculi..…. (?); fæminei ad folia inferiora 2 ramuli axillares solitarn; peduneulo gra- ci petiolo 2-plo longiore; bracteolis 2 acutis sub flore sessi- libus. Fructus ovato-oblongus (1-15 cent. longus), inæquali- sulcatus parce tomentosus, calyee vix accreto coronatus ; carne parca. Putamen longitudinaliter inæquali-sulcatum duris- simum, loculis 4-8, irregulariter perforatum. Semen loculo conforme anguste cvlindraceum descendens ; embryone con- formi carnoso; albumine pareissimo. — Species haud insignis in sylvis Novæ-Caledoniæ a cl. Balansa lecta est, supra € Daaoui de Cro » (n. 1198) et ad basin Kougut (n. 1976). 907. GUETTARDA IOENSIS. Frutex (3-4-metralis), ramis oppositis lignosis griseo-fus- catis. Folia in innovationibus (?) approximata ovato-acuta (ad 9 cent. longa, 2-4 cent. lata), basi acutiuscula, apice breviter acuminata, Integra membranacea penninervia; petiolis cum costa nervisque (ad 6) et innovationibus lutescenti-tomentosis. Stupulæe acummatæ, deciduæ. Flores in eymas axillares pedun- culatas dispositi, 4-meri, hermaphroditi; calvee cupulari 4-dentato ; corollæ breviter tubulosæ lobis 4, imbricatis ; an- theris subsessilibus elongatis dorsifixis, introrsum rimosis, inclusis. Germen 2-loculare; ovulo in loculis 4, descendente ; raphe dorsal; styli ramis 2, acutiusculis.—Fructus...? Planta folus G. rhamnoidem nonnihil referens, ob flores hermaphro- ditos germenque 2-loculare conspicua, inde Obbean cum Guettardis sinceris arctius connectens, oritur in Austro-Cale- doniæ valle Lo, ubi Decembre floriferam legit cl. Balansa (exs., n9900). STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 243 9208. GUETTARDA FUSCA Panch. Arbuseula (€ 2-metralis ») ex omni parte glabra, coma laxe diffusa. Rami rugosi (einerascentes). Folia oblongo-lanceolata (ad 8 cent. longa, 2-3 cent. lata) integerrima coriacea, basi sensim in petiolum longiusculum altenuata, apice breviter acuminata v. acuta; nervis secundariis ad 8; venis reticulatis parum conspicuis. Flores axillares pedunculati; masculi 2-chotome eymosi; fœminei pauei v. solitarii. Calyx coriaceus, obtuse 4-lobus. Corolla imbricata. Stamina inclusa subses- silia. Germen in flore fœmineo ad 10-loculare, in hermaphro- dito 3-4-loculare; styli erecti ramis totidem imæqualibus acu- üusculis. Fructus (immaturus) parvus (ad ? cent.) breviter subovoideus, latior quam longior; carne parca; putamine durissimo inæquali-sulcato ; loculis ad 10, 2-seriatis ; semine in singulis pendulo cylindraceo. — Speciem foliis Gardenias nonnullas referentem, Im Austro-Caledonia vigentem, « flo- ribus fuseatis et drupa nigrescente », Julio fructiferam, in collibus ferruginosis frequentem circa Kanala legebat Pancher (Herb. Mus. par.). 909. GUETTARDA NOUMEANA. Arbor (4-metralis), coma densa; ramis oppositis, ad cica- trices foliorum delapsorum nodosis (griseis). Folia in summis ramulis per parla pauca approximata elliptico-ovata v. sub- obovata parva (ad # cent. longa, 2 cent. lata), breviter (ad 4 cent.) petiolata, basi breviter v. longiuscule attenuata, ad apicem breviter acutala summoque apice plerumque oblu- siuscula, integra subeoriacea utrinque glabra; nervis secun- daris paucis (5-6), sæpe foveola axillari subtus concava auctis. Süpulæ peuolo breviores acutæ, deciduæ. Flores diæci axillares peduneulati : maseuli erebri eymosi; fœminei pau- 244 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. ciores evmosi v. solitarii. Calyx masculus brevis dentatus. Corolla tubulosa in alabastro subclavata; lobis sæpius #4, imbri- catis v. hine inde ob partem attenuatam opertam deficientem omnino valvatis! Stamina 4; antheris subsessilhibus inclusis dorsifixis; loculis sub insertione liberis, introrsum 2-rimosis. Germen in flore fœmineo 3-4-loculare; ovulo in loculis soli- tario subpendulo eylindrico; funiculo brevi, umbilico dilatato. — Species Guettardas sinceras cum Bobeis, Obbeis cæterisque affinibus connectens, floribus lutescenti-albidis, oritur in du- metis cirea Noumea Austro-Caledoniæ, ubi legerunt Pancher, Vieillard et Balansa (n. 2993) Januario floriferam. 910. RanDIA BRANDZEANA. Frutex (2-4-metralis) ex omni parte cum Gardentis exacte conveniens, sed quoad fructum primo intuitu valde diversus. E bacca longa siliquiformi nomen sectionis (ægre à cæteris limitandæ) Siliquorandia. Folia, uti planta tota, glabra, bre- viter (cire. À cent.) petiolata, lanceolata {8-16 cent. longa, 2-4 centim. lata), utrinque acutata, integra membranacea, penninervia; nervis secundariis ad 5, remote obliquis. Su- pulæ intrapetiolares in vaginam connatæ acuminatæ. Flores in dichotomia ramulorum subterminales sessiles, solitari ; tubo receptaculi longe tubuloso (ad 5 cent. longo) recto glabro. Germen intus adnatum, 2-loculare, disco depresso calyceque profunde 5-lobo coronatum; lobis lanceolatis acuminatisve. Corolla..….? Ovula in loculis œ, placentis immersa. Fructus longe siliquiformis glaber, inter semina constrictus monili- formi-torulosus (ad 10 cent. longus), superne in collum angus- tatus. Semina pauca descendentia compressa, pulpa placentæ immersa, demum subglobosa; albumine corneo. — Species conspicua inter Gardenieas Dolicholobia valde referens, fructu autem carnoso indehiscente, oritur in insula Art Novæ-Cale- doniæ (Balansa, n. 3211), et in macroneso, inter sylvas prope STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 245 Bourail (Balansa, n. 1145", supra locum dictum Daaout de Cro (Herb. Mus. par.). 911. RanprA BOJERIANA. Fruticosa, ut videtur, glaberrima ; ramulis teretibus. Folia brevissime (ad 1 cent.) petiolata, elliptico-lanceolata (ad 8 centim. longa, 3 cent. lata), basi acutata, apice acuminata, membranacea ; nervis primaris crebris subtransversis; venis reticulatis. Süpulke intrapetiolares breves ciliolatæ. Flores paulo supra-axillares, parvi (ad 4 cent.), solitarii (an semper?) - pedunculati ; calyee brevi; corolla tubulosa ; alabastro acuto ; limbi lobis 5, ovato-acuminatis, stricte tortis. Stamina in- clusa. Germen 2-loculare; styli ramis 2, gracilibus. Ovula in loculis æ , seriatim descendentia. — Specimen valde imcom- pletum strpis in genere ob flores parvos supra-axillares con- spicuæ, in Madagascaria, & in sylvis ad Ala-mauzau, à 5. Bojer lecta est (Herb. Mus. par. et vindob.). Verisimiliter Genipæ species. 912. RANDIA DILLENIACEA. Arborea (?); ramis junioribus et innovationibus fuscato- tomentosis. Folia breviter crasseque petiolata, in summis ramulis subsessilia, oblongo-elliptica (ad 15 cent. longa, S cent. lata), basi inæquali-rotundata, apice breviter acumi- nata, integerrima Coriacea crassa, supra glabrata, subtus pallidiora ferruginea puberula; nervis secundariis ad 19, obliquis parallelis (folia Dilleniacearum nonnullarum valde referentia). Stipulke connatæ acuminatæ deciduæ. Flores in cymas breves subglobosas composito-racemosas laterales dis- positi; ramis brevibus congestis ferrugineo-tomentosis. Calvx gamophyllus, 5-dentatus. Corolla suburceolata crassa torta, fauce intus dense barbata. Stamina 5, ad imam corollam inserta, Germen 2-loculare; loculis æ-ovulatis; stvli apice 246 STIRPES EXOTICÆ NOVE. 9-Jobi ramis obovatis compressis. Fructus crebri subglobosi glabri (ad 1 cent. longi), calyce v. ejus cicatrice coronati car- nosi; seminibus œ-seriatim compressis exalatis.— Species, ut videtur, nova (?) v.e descriptionibus anterioribus ægre reco- onescenda, Anomanthodiam forsan cum Randiis legitimis con- jungens, oritur in Borneo, ubi leg. cl. Beccari (exs., n. 398). 913. RANDIA BECCARIANA. Arbor, ut videtur; ramis crassis (albidis), uti planta tota, glabratis. Folia opposita oblongo-acuminata (suppet. ad 20 cent. longa, 10 cent. lata), basi inæquali-rotundata; mte- gerrima crassa subcoriacea; nervis secundartis obliquis ad 20, subtus prominulis. Stipulæ cum petiolo brevissimo (v. subnullo) connatæ acutæ, deciduæ. Flores (speciost, 3- 4 cent. longi) in ligno ramorum orti, lateraliter sabumbella- tim cymosi, pedicellis ad apicem leviter incrassatis (1-2 cent. longis) glabris.Calyx subinfundibularis coriaceus, 4-dentatus. Corolla subcampanulata, torta; lobis obtusis. Stamina tubo brevi inserta longiuscula ; antheris 2-locularibus. Germen obconicum inferum, 2-loculare; placentis 2-lobis; ovulis crebris minutis. Stylus subelavatus, apice acutatus, longitudi- naliter 2-suleatus ; suleis stigmatosis. — Species Insignis, ob inflorescentiam corollæque indolem sectionis (Anomanthodie et Amaraliæ proximæ) tvpus, viget in Borneo, ubi legit el. Beccari (exs., n. 778, 3594). 914. MORINDA CHORIOPHYLLA. Frutex scandens, ex omni parte glaber ; ramis crassiuseulis nodosis verruculosis. Folia opposita, longe (3-4 cent.) petio- lata, subelliptica (ad10 cent. longa, 5 cent. lata), basi breviter inæquali-angustata ibi inde obliqua, apice rotundata, inte- gerrima; margine reflexo; coriacea crassa subglaucescentia glabra; costa crassiuscula subtus prominula ; nervis primarils STIRPES EXOTICÆ NOVE. 247 ad 8, vix promioulis. Stipulæ deciduæ (inde haud visæ). Flores terminales v.subterminales ; capitulis (spurtis) globosis ad 5-6, subumbellatim dispositis gracile pedunculatis. Calyx brevis truncatus integerrimus. Petala sæpius #, libera, ut vi- detur, inter se ope filamentorum coalita nec connata, apice extus parce puberula, intus supra basin annulo crasstusculo setorum induta. Stamina #, filamentis cum petalis coalescen- tibus ; antheris oblongis dorsifixis glabris. Discus valde de- pressus. Germen 4-locellatum ; locellis 1-ovulatis; stylo gracili, apice vix incrassato 2-fido. Fructus ut in genere, subglobosus (ad 4 cent. latus); putaminibus + latioribus quam longioribus crustaceis; seminibus (immaturis) glabris. — Species inter Dialypetalas conspicua, oritur in Nova-Caledonia, ubi in sylvis montium circa Kanala, Bourail aliasque legit cl. Balansa (n.115%/ 1989; 1989"): 915. ACBERTA MINOR. Lignosa, ramis oppositis, uti planta tota glabris. Foliorum paria in surmmis ramulis ad 2, breviter ({ cent.) peliolata subel- Jiptica (ad 4 cent. longa, 2 cent. lata), apice brevissime acumi- nata, basi breviter acutata, integerrima coriacea, supra lævia, subtus pallidiora opaca; nervis secundariis ad 8. Süipulæ bre- vissimæ deciduæ. Flores terminales breviter racemosi (?) ; pe- dicellis subfiliformibus ; receptaculo subturbinato. Sepala subæqualia 5, omnia plerumque persistentia acereta obovato- oblonga membranacea venosa.Germinis loculi 4-ovulati; ovui descendentis raphe dorsal. Cætera ut in À. magna à qua imprimis differt hæece species inflorescentiis multo laxtoribus brevioribusque. — Crescit in Madagascaria, ubi legit Boyer in sylvis prov. Emirna ubi vernacule audit Lalouna. Adspectus nonnihil Petrearum, ex ordine Verbenacearum, quas inter invenimus (Herb. Mus. par.). 948 STIRPES EXOTICÆ NOVE. 916. URAGOGA COSTULARIA. Frutex (ut videtur) pallide lutescenti- v. albido-tomentosus ; fohis petiolatis lanceolatis (ad 10 cent. longis, #4 cent. latis), utrinque acutatis, Integris membranaceis, supra lete viridi- bus, subtus pallidis ; nervis secundariis erebris (ad 15). Supulæ interpetiolares cum petiolis basi connatæ, superne acuminato-2-fidæ. Flores terminales in cymas subcapitatas dispositi, breviter pedicellati; bracteis nunc foliaceis, cæte- rum linearibus. Calyx gamophyllus hirsutus ; lobis 5, inæqua- libus acutatis. Corolle lobi 5, valvati, apice incurvi, Stamina 9, fauci inserta; filamentis pro genere longiuseulis ; antheris oblongis ad medium dorsifixis; connectivo lineari glanduloso ( fuscato ). Discus crassus; styli gracilis lobis 2 brevibus recurvis dense papillosis. Germen 2-loculare ; ovulo suberecto compresso. — Speciem adspectu et inflorescentiis Pentades nonnull. valde referentem, inde anomalam (certe autem hujus generis) In colonia Tovar legit Moritz (n. 851), qui plantam senerice novam creditam Costularie mollis nomine salutavit. 917. URAGOGA NATHALIÆ. Fruticulus (2-3-metralis) glaber ; ramis teretibus ad folia approximate nodosis 1bique cicatricibus prominulis transverse linearibus foliorum stipularumque delapsorum notatis. Folia ad summos ramulos congesta, longiuseule (ad 3 cent.) petio- lata oblongo-lanceolata (ad 15 cent. longa, #4 cent. lata) inte- ocrrima subcoriacea in sicco pallidula penninervia glaber- rima; nervis secundariis ad 11 subtransversis vix areuatis, cum costa utrinque prominulis albentibusque. Stipulæ breves connatæ crassiusculæ deciduæ. Flores (albi) majuseuli (ad 1 ; cent. Jongi) in cymas cernuas laxas terminales longe (10-15 cent.) pedunculatas dispositis ; pedicellis (1-2 cent. Tongis) cracilibus oppositis; bracteolis parvis v. deciduis. Galyx cupu- STIRPES EXOTICÆ NOVE. 249 laris subinteger v. breviter 5-dentatus. Corolla in alabastro breviter clavata ; lobis 3, crassiusculis valvatis. Stamina inclusa. Germen breviter obconicum; loculis 2 ; ovulo in singulis erecto obovato compresso. Fructus drupacei (e col- lectore albi). — Species elegantissima, ob indolem florum conspicua, viget in Austro-Caledoniæ montibus ferruginosis, inter Kouaoua et Kanala, ubi legit cl. Balansu (n. 1998). 918. URAGOGA CALOTHYRSUS. Fruticulus (2-3-metralis) præcedenti proximus, ast, ut videtur, sat diversus; ramis pallide virescentibus. Folia longe (ad 6 cent.) petiolata oblongo-lanceolata, basi subinæquali- acutata, apice breviter acuminata, mtegerrima membranacea pallida; costa nervisque secundaris 14, 12 albidis. Stipulæe interpetiolares amplæ (ad 4 cent. longæ latæque) ovato-acu- minatæ. Cymæ terminales laxæ valdeque ramosæ (ut in præ- ced. sed ditiores) ; calyce cupulari truncato subintegro. Corolla (alba) valvata. Staminum filamenta longiuscula, fauce valde villosa inserta ; anthera oblonga ; connectivo cum summo fila- mento continuo dilatato clavato carnosulo. Discus evolutus ; stylo superne 2-cruri; loculis 2, 1-ovulatis. Fructus valde carnosus drupaceus ; pyrenis ? (fere Coffeæ); putamine intus longitudinaliter fisso ; albumine facie concavo subeartilagineo; hilo intruso. — Planta cum præced. (cu. forte var.?) ad sec- tionem Parastraussiæ forsan referenda, habitu potius quam char. essential. in genere distinctissima, oritur In sylvis aus- tralibus sub Kanala sitis, ad altit. cire. 900 metr., teste collect. cl. Balansa (exs., n. 1998?). 919. URAGOGA SAGITTALIS. Fruticulus (1-2-metralis), ramis teretbus glabratis. Folia opposita sessilia oblongo-sagittata (ad 25 cent. longa, 6-8 cent. lata), basi 2-auriculata subamplexicaulia, ad apicem 250 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. longe acutala ; summo apice aculiusculo v. obtusiuseulo; integra v. subsinuata, supra lucida kæevia, subtus parcissime puberula v. glabrescentia; costa nervisque secundariis ad 20, obliquis parallelis, subtus prominulis. Stipulæ interpetiolares breves, deciduæ. Flores ut in genere et in racemos terminales densos cymiferos dispositi, parvi, 6-meri, e fructibus subglo- bosis parvis glabris noti. — Species nonnisi foliorum forma insignis, viget in ditione austro-caledonica, ubi in declivitate occidentali montis Mi, ad colles ferruginosas legit cl. Balansa (es m0). 990. URAGOGA STRICTA. Frutex (1-2-metralis) ex omni parte glaber; ramis tenuibus teretibus ad cicatrices foliorum delapsorum nodulosis. Folia breviter (ad 1 cent.) petiolata, longe lineari-lanceolata (ad 15 cent. longa, 1 cent. lata), basi et apice acutata, integerrima membranacea subavenia, subtus pallidiora ibique costa longitudinali prominula percursa. Stipulæ breves deciduæ. Flores (parvi) in cymas terminales laxe racemosas dispositi ; calyce brevi dentato ; corollæ lobis valvatis; loculis germinis 2, 1-ovulatis. Fructus subglobosus, ancipiti-compressus (ad cent. longus) calveis cicatrice coronatus; carne (alba) parca ; putaminibus duris; semine dite albuminoso.— Species non- nisi adspectu et foliis angustissimis conspicua, viget in ditione austro-caledonica, ubi legerunt inter alios el. Vieillard (Herb., n. 797) in sylvis montuosis prope Balade, et cl. Balansa (exs., n. 9201) in sylvis inter Balade et vallem Diahot, April fructi- feram (Herb. Mus. par.). 991. URAGOGA BRACHYLÆNA. Frutex (3-metralis), coma laxe patula ; ramis partibusque omnibus glabris sordide glaucescentibus. Folia opposita, longiuscule (ad #% cent.) petiolata oblongo-obovala (ad 195 STIRPES EXOTICÆ NOVEÆ. 251 cent. longa, 6 cent. lala), apice rotundata, basi longe cuneala integra Coriacea penninervia ; nervis secundariis remotis ad 10, Süpulæ per paria plus minus alte v. om- nino connatæ. Flores in cymas terminales laxas petiolo sub- æquales dispositi; germine depresso obconico. Calyx coria- ceus breviler campanulatus, 5-dentatus. Corolla (alba) brevis subrotata; alabastro depresso, 3-lobo ; lobis crassis, 3-angu- laribus, valvatis, extus sericeis ; tubo intus piloso. Slamina 5, inter lobos corollæ inserta ; filamentis brevibus erectis ; antheris subbasifixis. Germen 92-loculare; ovulo crasso sub- erecto; micropyle transversa extrorsa. Discus epigynus crassus depresso-annularis sabcarnosus.— Species ob flores depressas conspicua, e sect. Parastraussiu, Straussias cum Psychotris genuinis Conjungens, oritur in ditione austro-caledonica, ubi legerunt Pancher, Augusto floriferam, in collibus cirea Kanala, et cl Vieillard (Herb., n. 678), in sylvis montium prope Balade. 222. URAGOGA MACROGLOSSA. Fruticulus (1-2-metralis) glaberrimus; ramis oppositis, pallide virescentibus, ad cicatrices foliorum delapsorum pro- minulis. Folia elliptico-lanceolata, utrinque acutata (ad 10 cent. longa, # cent. lata); costa nervisque ad 8 pallidis vix prominulis; lamina cæterum glaucescente glabra. Stipulkæ interpetiolares connatæ breviter 3-angulares, deciduæ. Flores in cymas terminales dispositi pauci subsessiles ; germine tubu- loso, 2-loculari, 2-ovulato ; calyce 5-dentato. Corolla (4 cent. longa) tubulosa; Himbi tubo subæqualis lobis 5, crassis angus- üs, post anthesin recurvis subcarinatis, induplicato-valvatis. Stamina 9, inclusa. Styli rami9, lineares. Fructus drupaceus, calyce coronatus, ovato-oblongus v. breviter fusiformis (ad 2 cent. longus); carne parca siccitate nigrescente ; putaminibus 2, facie planis, dorso longitudinaliter 5-sulcatis et 5-costatis. 252 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. Semen conforme; albumine duro. — Planta insignis, quoad charact. inter Psychotrias vulgares et Tapogomeas quasi media, oritur in Austro-Caledonia, ubi Aprili floriferam fructi- feramque legebat el. Balansa (n. 1113), ad saummum monten Nekou, ad altit. cire. 600 metr., et (n. 1113%) in sylvis supra Daaoui de Cro, prope Bourail. Sectionis nov. typus (Apodu- yoga). 223. URAGOGA (APODAGOGA) MICROGLOSSA. Fruticulus (1-2-metralis), præcedenti ex omni parte simillimus (cujus forte mera var.?); foliis autem 2-midio mi- noribus (plerumque 4 cent. longis, 2 ; cent. latis). Flores (albi v. lutescentes) quoad fabricam similes multo autem minores (1-1 = cent. longi); tubo gracili; lobis linearibus valvatis. Fructus quoque 2-midio minor oblongusad apicem attenuatus; putaminis costis obscuris. — In Nova-Caledonia, ut videtur, frequens. [bi legerunt cl. Deplanche, ad sinum Nena insulæ australis (n. 1); Pancher,in sylvis humidis, ad alt. 400 metr.; Balansa (n.359) in sylvis supra Noumea (n.1110), in sylvis ad N. E. supra Conceptionem (n. 1110), in cacumine mont. Ne- kou supra Bourail (n. 2050), in sylvis ad $. E. supra Table- Unio, ad altit. cire. 600 metr., in sylvis decliv. austral. montis Arago, ad altit. 600 metr. (n. 2056), in virgultis ad-orient. loci dicti Pont-des-Français. 994. URAGOGA OLEOIDES. Frutex (2-metralis) ex omni parte glaberrimus ; ramis fur- calis (griseis) rugosis, cicatricibus foliorum notatis. Folia lanceolata (ad 15 cent. longa, 3 cent. lata), basi in petiolum longum (4-5 cent.) angustata, apice acuta v. breviter acumi- nata, integra membranacea, penninervia, subtus pallidiora ; nervis secundariis ad 8, subtus vix conspicuis. Stipulæ inter- petiolares connatæ subtruncatæ, deciduæ. Flores minuti in STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 253 cymas terminales ramoso-compositas dispositi; bracteis stipulis conformibus. Calyx brevis. Corolla in alabastro obtu- siuscula ; lobis sæpius 5, valvatis, apice inflexis. Stamina inclusa. Germen ?2- v.sæpe 5-loculare; styli ramis totidem. Discus epigynus depressus.— Species Sfranssias nonnihil refe- rens, oritur in Austro-Caledomiæ colhbus ferruginosis inter Ounia lacuumque planitiem, teste cl. Balansa (oxs., n. 2997), Decembre florifera. 295. UrAGOGA (TAPOGOMEA) REMYANA. Lignosa (pro sectione, ut videtur, magna) glaberrima. Folia longe (ad # cent.) petiolata, ovato-lanceolata (ad 15 cent. longa, 8 cent. lata), basi inæquali-acutata, apice longiuscule acuminata, integrav.subundulata, membranacea penninervia; nervis secundaris erebris (ad 30) obliquis parallelis ; subtus pallidiora. Stüipulæ in vaginam longiusculam amplexicaulem tubulosam connatæ, deciduæ. Flores terminales in capitula (spuria) 2-3-na dispositi ; bracteis crebris ovato-acutis imbri- catis ; glomerulis axillaribus polygamis. Calyx foliaceus evolutus. Corollæ tubus gracilis; Himbi lobis 5, recurvis ovato- acutis valvatis. Germen inferum, in flore masculo minimum effætum ; in fœmineo breviter obconicum, 2-loculare ; disco epigyno e glandulis ? erectis crassis constante. Stylus gracilis exsertus ; apice stigmatoso capitato obscure 2-lobo. — Species ut videtur a cæteris distinctissima, oritur in ditione Ecuado- rensi, ubi in sylvis inter Guaranda et Bodegas floriferam legebat el. Remy (Herb. Mus. par.). 996. URAGOGA LIGUSTRINA. Frutex (1-2-metralis), ramis oppositis, utt planta tota, oglaberrimis. Folia in summis ramulis approximata, oblongo- obovata (ad 5 cent. longa , 2 cent. lata), apice inæquali-obtu- sata, basi sensim in petiolum brevem (1 cent.) attenuata, 95% STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. integerrima subcoriacea penninervia, supra lucida Iævia, subtus pallidiora; costa pallide lutescente ; nervis paueis (ad 5) remotis vix conspicuis. Stipulæ breves connatæ. Flores in eymas ad ramulos terminales dispositi, laxe sub-2-choto- mas; peduneulo gracil; bracteis brevibus; calyce brevi cupu- lari ; corolla parva ( cent.) tubulosa ; Himbo 4-partito, valvato; styli rainis 2, stigmatosis; ovulis (in loculis 2) erectis solitariis. — Species Psychotrias (Uragogas) vulgares cum unifloris v. oliganthis connectens indeque tantum conspicua, viget in ditione austro-caledoniea ubi Martio florigeram legebat cel. Balansa (exs., n. 319%), in svlvis inter Tchiaor et Puebo (fructus nobis ignoti, e collectore €carnosi albique » immaturi calvee persistente coronati). 997. URAGOGA CANALENSIS. Frutex glaber (2-5-metralis); ramis teretibus oppositis. Folia petiolata; stipulis isterpetiolaribus connatis,apice trun- eatis v. denticulatis, deciduis. Flores € albi » crebri in cymas compositas, 2-chotomas dispositi; calyce gamosepalo dentato subspathaceo,hine superne s&pe demum longitudinaliterfisso. Corolla longe tubulosa (ad 2 cent.longa); alabastro subclavato; lobis 5, triangularibus crassis, valvatis. Stamina 5, fauci in- serta, Inclusa; antheris sessilibus linearibus elongatis. Germen 2-loculare ; ovulo in loculis 4; micropyle extrorsum infera ; styli ramis 2, brevibus, antheris sæpe multo longioribus.—Spe- cies quoadflores Palicoureis nonnullis affinis, ob folia ovato- lanceolata (15 cent. longa, 5 cent. lata), integra subcoriacea, nervissecundariis 12-15 donata, apice basique acutatainsignis; costa nervisque in sicco pallidis lutescentibus; calyeibus quo- que bracteisque siccitate lutescentibus ; oritur in Austro- Caledonia, ubi cirea Kanalam in sylvis legerunt cl. Palansa (exs., n. 1995) et Vieillard (Herb., n. 749). (Sera continué.) TRAITÉ DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT (SUITE) XI HYDROCHARIDÉES Nous avons étudié comme type de la famille des Hydrocha- ridées l'Elodea canadensis, cette plante aquatique qui à reçu tant de noms différents (1) et donton a tant parlé depuis quel- ques années. L’individu femelle existe seul, comme on sait, à l’état vivant dans notre pays, etc’estsur lui seulement qu'ont porté nos recherches. L’extrémité des rameaux florifères présente une longue por- tion conique, entièrement dépourvue d’appendices. Plus bas, ceux-ci (qui sont des feuilles) se disposent avec une extrème régularité, plus facile à constater que dans les feuilles adultes ou à peu près, qui s’'insèrent plus bas encore sur la tige. De l’aisselle de l’une de ces dernières part un court rameau qui doit se terminer par la fleur femelle, au-dessous de laquelle se trouvent aussi, mais en petit nombre, des feuilles ordinaires. La fleur est donc en réalité terminale, quoique portée par un petit rameau latéral. Son réceptacle est l'extrémité même de ce petit axe, extrémité un peu renflée en dème et d'abord par- faitement lisse. Assez loin de son sommet il produit d’abord deux appendices placés en face l’un de l’autre. Ge sont les deux bractées qui deviendront plus tard connées et s’allonge- ront ensuite en une sorte de gaine ou de spathe enveloppant (1) Elodea canadensis Ricn., in Michæ F1. bor.-amer., T, 20. — Anacharis Alsinastrum BagiNGT., in Ann. and Mag. Nat. Hist. (1818), 81. — Udora canadensis Nurr., Gen.nov. amer. pl., H, 212. L’Anacharis Nuttallii PLANCH. (in Ann. sc. nat., sér. 5, XI, 79) est la même plante, ainsi que l'A. canadensis PL. Pursh en a fait un Serpicula. M. Oudemans a fait voir combien M. Verlot avait eu tort (in Rev. hort., XL, 116) de ne pas préférer le nom d’Elodea, qui date de 1803, à ceux d’Anacharis (ISLI) ou d'Udora (1818). 256 TRAITÉ toute la fleur encore jeune et la laissant ensuite sortir par son ouverture supérieure découpée en deux dents profondes qui répondent chacune au sommet d’une des deux bractées primi- tives. C’est à une assez grande distance de ces bractées que se montrent ensuite les trois folioles du périanthe extérieur. Leur apparition est successive, et l’on sait qu’elles se disposent ensuite en préfloraison imbriquée, l’une d'elles étant tout à fait enveloppante, l’autre tout à fait enveloppée , la troisième recouverte par un bord et recouvrante par l'autre. Après la naissance de ces folioles , le réceptacle floral change totalement de configuration au-dessus de leur inser- tion. Deconvexe qu’il était à ce niveau, il devient promptement et assez profondément concave ; ce qui revient à dire que son sommet cesse de s’accroitre, tandis que sa périphérie s'élève avec une grande rapidité. [en résulte au-dessus du périanthe extérieur la formation d’une cupule à rebord épais, mousse età peu près cireulaire. Ge même fait se produit dans la fleur femelle d’une plante très-voisine de l'Elodea par tous ses ca- ractères essentiels, le Vallisneria spiralis ; mais il n’a pas été compris par l’auteur d’une récente étude sur cette plante, M. Adolphe Chatin (1). Sans doute la planche relative à l'or- ganogénie florale est, dans ce travail, de beaucoup supérieure à tout cequ'il à jamais publié ; mais comme il n’a évidemment pas comparé les dessins avec la nature elle-même, il ne pou- vait apprécier la véritable signification des objets représen- tés (2). C'est ainsi que dans la figure 5” de sa planche, il prend cette cupule pour Povaire (3), quoiqu'il s'agisse d’une époque (1) Mémoire sur le Vallisneria spiralis L., considéré dans son organo- graphie, sa végétation, son organogenie, sa tératologie et sa physiologie. Paris, 1855. (2) Nous le prouverons en nous occupant dans un travail spécial d’un très- grand nombre d’autres erreurs d'interprétation qui se rencontrent dans ce mémoire de M. Chatin, mais qui sont relatives à des questions que nous n'avons pas à examiner actuellement. (3) Aïlleurs (page 15) il semble que ce soit la même partie qu'il nomme le « disque central », quoique cet organe ne soit pas central, le véritable gynécée DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 204 où il n'existe encore aucune trace, n1 du gynécée, ni d’autres organes encore qui doivent se montrer avant lui sur le récep- tacle floral. De là une confusion mévitable dans l’interpréta- tion des diverses parties de la fleur. C’est précisément sur les bords de cette cupule, et dans l'intervalle des sépales exté- rieurs,que se dessinent insensiblement les pièces du verticille extérieur du périanthe, quelquefois désignées comme des pétales. Elles se disposent dans le bouton en préfloraison imbriquée ou tordue. Les sépales extérieurs sont imbriqués dans l’ordre de leur apparition. Dans la fleur femelle du Val- lisneria, M. Chatin les donne à plusieurs reprises comme valvaires, et il les représente imbriqués. C'est aussi sur le bord de la coupe même que naissent les trois mamelons staminaux, en face des sépales extérieurs. Leur apparition est simultanée, et lon sait qu'ils grandissent en même temps pour devenir autant de baguettes stériles ou de staminodes. C'est dans leurs intervalles et simultanément aussi que se montrent ensuite, un peu plus intérieurement, les troismamelons stylaires dontle bord intérieur est presque dèsle début marqué d’une dépression médiane qui les rend réni- formes. Gette situation d'organes qui, dans les Monocotylé- dones, répondentsi souventau sommet des feuilles carpellaires, a lieu de nous surprendre, etnous ne la déclarons telle que sous toutes réserves et après un grand nombre d'observations con- cordantes répétées depuis dix-sept ans. St elle est confirmée, elle s’expliquera peut-être par ce qui s’observe dans certains Hydrocharis où il y a des branches stylaires en face des sépales extérieurs, et d’autres en face des intérieurs; celles de l’Elodea correspondraient donc à ces derniers. Mais ce point difficile mérite d’être à nouveau vérifié, comme nous venons de le dire. Les branches stylaires s’allongent beaucoup, parcourues par un sillon longitudinal médian et chargées plus intérieurement devant se produire plus intérieurement que lui. Il y à là une grande confusion, à peu près inexplicable pour l'observateur. x11. (20 mars 1879). 17 258 TRAITÉ de papilles très-saillantes ; leur sommet demeure entier ou devient plus rarement bifurqué dans une courte étendue. Le fait le plus remarquable qui se produise à partir de ce moment, c’est la formation rapide et l’élongation considérable de la cavité ovarienne, c'est-à-dire de toute la portion infé- rieure du réceptacle auquel appartient tout ce tube grêle et à accroissement démesuré, dont l'orifice supérieur porte les verticilles floraux et dont le fond sert de paroi à l’unique loge de l'ovaire. Trois colonnes placentaires proéminent bientôt sur sa surface intérieure, d'autant plus épaisses qu'on Îles observe plus bas; mais elles laissent toujours vide le centre de la cavité ovarienne. Chacun de ces placentas pariétaux produit bientôt un ou plus rarement deux ovules. Is naissent tout près de la base du placenta; et lorsque chaque placenta n'en porte qu'un, ce qui est l'ordinaire, le petit mamelon ovulure se montre, non pas sur le bord interne de la colonne placen- taire, mais plus latéralement. L’ovule s'allonge en montant presque verticalement dans la cavité ovarienne ; il se recouvre d’une enveloppe, non loin du sommet du nucelle, puis, plus tard et loin de la première, d’un second épaississement annu- laire qui finalement s'élève autant, où moins, ou plus que le tégument intérieur. Les deux enveloppes ovulaires sont à tout âge faciles à dis- tinguer, et l’étude de ce point d’organisation présente un certain intérêt depuis les discussions ardentes auxquelles à donné lieu l'opinion exprimée par M. Ghatin sur l’organisation ovulaire du Vallisneria que nous venons de considérer comme une plante très-analogue de lÆlodea par toute la structure de de sa fleur femelle. M. Chatin a soutenu à plusieurs reprises devant la Société botanique de France (1), malgré les objections amicales et répétées de MM. Prillieux et Duchartre, et surtout malgré les arguments de M. Caspary (2), que l’ovule du Vul- (1) Bullet., 11, 379 ; IV, 157. (2) Auquel on doit le travail le plus considérable qui ait été publié sur ces DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 259 lisneria est pourvu d'un seul tégument, et que ce tégument est formé d’une seule assise de cellules. S'il avait réellement suivi le développement de cet ovule, il eût vu avec la plus grande facilité les deux enveloppes ovulares naître l’une après l'autre et l’une au-dessous de l'autre sur le nucelle, absolu- ment comme il arrive dans l'Elodea. Les figures que nous donnons ici le démontrent surabondamment. Il eût aussi constaté qu'à la facon dont se produisent ces parties, qu'on appelle des enveloppes, 1lest absolument impossible qu'elles ne soient constituées que par une seule rangée de cellules. Même à l’âge adulte et sans emploi d'aucun réactif, 1l est extrêmement facile de voir les deux téguments, dont la gran- deur relative varie beaucoup d’un ovule à l’autre, et même, dans les fleurs fécondées, d’apercevoir le tube pollinique franchir successivement l’exostome et lendostome. Les discussions qui se sont produites à la Société botanique en 1857 n'ont été suivies d'aucune conclusion prise dans un sens ou dans l’autre, et c’est pourquoi 1l devient nécessaire de se prononcer définitivement dans ce débat. Or nos recherches nous démontrent que les vives attaques dirigées à cette épo- que contre M. Chatin sont parfaitement justifiées, que ses observations sont absolument inexactes, comme la plupart de celles qu'il à publiées, et qu'en maintenant à tort, malgré l'évidence et en s'appuyant sur des arguments sans valeur tirés de l’organisation de certaines graines (qu'on ne doit jamais confondre avec les ovules dans la question des enveloppes), qu'il y a des Hydrocharidées à tégument ovulaire unique et formé d’une seule couche de cellules, il s'est placé au premier rang de ces Créformateurs malheureux » dont il a Iui-même parlé d’une façon si remarquée (1). plantes (Journ. de Pringsheim, L (1858), et trad. part. in Ann. sc. nat. (sér. 4, XI, 323), travail que tous les botanistes connaissent, mais que nous ne citons pas ici en particulier parce que l’auteur s’y est peu occupé des détails organo- géniques relatifs à la fleur. (1) I est d'autant plus important de constater que M. Ghatin, avec la méthode 260 TRAITÉ Nous espérons pouvoir revenir ailleurs sur quelques points intéressants de l’organogénie d’autres Hydrocharidées. Notons seulement aujourd’hui que leurs fleurs sont très-souvent dis- posées en cymes unipares, et que M. Decaisne (1) a tort de définir simplement leurs ovules d’une façon absolue par ces termes : «ascendants ou orthotropes, à placentation parié- tale», leurs étaminescomme «insérées à la base du périanthe», et les folioles extérieures de celui-ci comme « tubuleuses ou subcohérentes à leur base ». M. Duchartre (2) condense encore plus d’inexactitudes en très-peu de mots quand il dit des qu’il a employée (les coupes pratiquées dans les ovules), n’a pu arriver à décou- vrir la véritable organisation des ovules du Vallisneria, ni même en compter le nombre d’enveloppes, qu'aujourd'hui il a recours à la même méthode pour déci- der Ja nature des organes floraux des Conifères par Jui considérés comme des ovules. Il attribue en effet à M. Dalloz (Rapp. éc. prat. haut. étud. (1876-77), 120) les opinions suivantes: « Il est en effet mis hors de doute que non-seule- ment les Conifères (Pinus, Abies, etc.) n’ont pas de péricarpe, mais que leur ovule est réduit au nucelle et à une seule membrane. Que si plus tard la graine se présente avec trois enveloppes, qu'on a pu prendre pour un péricarpe recou- vrant des téguments ovulaires, c'est que, par différenciation de ses tissus dans le passage de l’état d’ovule à celui de graine, le tégument, d’abord unique, forme comme trois tuniques superposées, etc. » Est-ce aussi « par différenciation de ses tissus » que l’ovule à double tégument du Vallisneria devient une graine « à double tégument cellulaire dont l’externe représente la membrane simple et unique de l’ovule, tandis que l’interne est formé par le nucelle, repoussé à l’état de simple membrane par l'embryon développé à son intérieur », ainsi que l’an- nonce M. Chatin (Bull. Soc. bot., HI, 297)? On doit supposer que c’est parce qu'il croyait l'enveloppe de l'ovule du Vallisneria unique, que M. Chatin a trouvé simple la véritable enveloppe de la graine, comme on suppose que c'est parce que la fleur femelle d’une Conifère est pour lui à priori unovule, qu'il retrouve dans l'organe que nous considérons comme un péricarpe les matières colorantes ordinaires aux spermodermes. Citons encore cette opinion de M. Chatin sur laquelle nous reviendrons ailleurs : « Il est d’ailleurs bien digne de remarque, et cette observation paraît s'appliquer à la généralité des graines, que les matières colorantes qu’on trouve dans les téguments de celles-ci se montrent habituelle- ment localisées, comme chez les feuilles et les péricarpes, dans les assises super- ficielles représentant les épidermes des téguments ovulaires ? » Nous laissons à M. Chatin la responsabilité de toutes les assertions qui précèdent, parce que nous n'avons vu publiées nulle part les recherches de M. Dalloz. (1) Traité général (1868), 637. (2) Élém. de botanique (1877), 1106. DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 261 Hydrocharidées : « ovaire infère, 1-6-loculaire ; 3-6 stigmates bifides ». EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE VIIL Les mêmes lettres représentent en général les mêmes parties :s,sépales extérieurs; p, folioles intérieures du périanthe; 2, étamines ; €, carpelles; 0, ovules; n, nucelle; {e, primine ; ti, secondine; r, réceptacle floral ; bb”, bractées flo- rales; fl, fleur. FiG. 1. — Elodea canadensis (femelle). Extrémité d'un jeune rameau rr, char- gée de feuilles jeunes f, sauf au sommet, et portant un petit axe latéral rr’, terminé par une jeune fleur. FiG. 2. — Jeune axe floral dont le sommet, encore nu, constitue le réceptacle r de la fleur, et au-dessous duquel sont nées les deux bractées bb’ qui forment laspathe. F16. 3. — Mème axe, vu de profil: mêmes lettres. FiG. 4. — Bouton dont le réceptacle » a produit, l’un après l’autre, trois sépales ss. FiG. 5. — Bouton un peu plus âgé, entouré de deux bractées bb. En dedans des trois sépales extérieurs ss, le réceptacle, devenant concave au centre, s’est renflé en un bourrelet circulaire r, sur lequel naîtront les folioles intérieures du périanthe (et que M. Chatin a pris pour le gynécée). F16. 6. — Bouton plus avancé encore. Mèmes lettres. Sur l'anneau saillant du réceptacle » commencent à se dessiner les folioles intérieures du périanthe p et, dans leurs intervalles, les étamines e. FiG. 61 — Un âge un peu ultérieur, où les sépales intérieurs et les étamines sont plus prononcés autour de la fossette centrale » du réceptacle. FiG. 7. — La fleur précédente, vue de profil, avec les bractées b de la spathe. F1G. 71. — Ageultérieur. Les sépales intérieurs et les étamines sont plus pro- noncés, et les carpelles c sont visibles sous forme de trois crois- sants. Fi6. 8. — Même bouton, coupe longitudinale. Mêmes lettres. F1G. 9. — Fleur plus âgée dans laquelle les loges de lanthère e sont déjà dis- tinctes et les carpelles les plus développés c forment une enceinte continue autour de la cavité ovarienne. FiG. 10. — Même fleur, coupe longitudinale. On voit la profondeur de la cavité ovarienne dont le fond est déjà un peu inférieur au niveau d’inser- tion du périanthe. Fic. 41. — Fleur plus avancée en âge, dans laquelle la cavité ovarienne, devenue bien plus profonde, présente sur sa paroi des placentas verticaux sur lesquels se montrent inférieurement les ovules 0. FiG. 12. — Age plus avancé. L’ovule est devenu ovoïde et ascendant, réduit encore au nucelle. FiG. 13. — Coupe d’une fleur plus âgée, dans laquelle Povaire est profond, tout à fait infère, et l’ovule o ascendant, revêtu de deux enveloppes. 262 TRAITÉ FiG. 131. — Bouton f{ dans l’intérieur des bractées formant la spathe D. Fi. 44. —— Bouton un peu avant l’anthèse, pour montrer lPimbrication du périanthe extérieur s et le tube qui surmonte l'ovaire. F16. 15. — Coupe longitudinale du même bouton: c, les styles; 0, ovules. FiG. 16. — Ovule au moment où le nucelle x est déjà entouré de la secondine ti et où la primine {e commence à se montrer plus bas. Fi. 17. — Ovules dont les deux enveloppes sont arrivées au niveau du sommet dunuceile. L'ouverture de la primine te laisse voir le sommet de la secondine £i, percé de l’endostome (et que M. Chatin à pris pour le nucelle dans le Vallisneria). Fic. 18. — Vallisneria spiralis (femelle). Portion du placenta, avec une série d'ovules encore réduits au nucelle. F6. 19, — Portion d'un placenta plus âgé; les ovules se revêtent d’une enve- loppe. F6. 20. — Jeune ovule réduit au nucelle. FiG. 21. — Nucelle », avec le début de l’épaississement de la secondine {i. F1G. 22. —— Ovule plus âgé: n, nucelle; {i, secondine. La primine {e commence à se montrer plus bas. FiG. 23. — Ovule plus âgé encore. La primine te et la secondine {i forment deux cupules superposées autour de la base du nucelle n. 16. 24. — Ovule presque adulte, dans lequel on distingue la primine te et la F secondine {à enveloppant elle-même le nucelle. F1G. 25. — Ovule adulte dans lequel pénètre le tube pollinique {p, traversant l’exostome pour aller rejoindre le nucelle, et dans lequel, con- trairement à ce qui s'observe daus l'ovule précédent, la primine te est bien plus courte que la secondine {4. s XII GARRYACÉES. La place des Garrya dans la classification naturelle est encore aujourd'hui fortcontroversée. Endlicher(D)les rangeait à la suite des Sépacées que nous avons ramenées (2), ainsi que les Antidesmées, vers la grande famille des Euphorbiacées. Lindley (3), qui a créé lafamille des Garrvacées (4), classe celle- ci dans une Alliance spéciale des Garryales qui comprend en outre les Helwingiacées, et qu'il interpose aux Juglandées et (4) Gen. plant., 283, n. 1900. (2) In Bull. Soc. bot. de Fr., IN, 993; Hist. des plantes, V, 244. (3) Veg. Kingd. (1816), 295. (4) In Bot. Reg., XX (1834), t. 1686. DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 263 aux Ménispermacées. M. J. G. Agardh (1), s’attachant en pre- mière ligne aux caractères de linflorescence, considère les Garryacées comme «€ analogues aux Amentacées, collatérales aux Cupulifères et aux Fothergillées, et constituant peut-être une forme inférieure à certaines Flacourtiées et Homaliées ». M. Decaisne (2) maintient, bien entendu, la famille des Garrya- cées, ce qui est bien plus commode que de chercher les véri- tables affinités de ces plantes, et il place, comme Jussieu, les Garrya entre les Cornées et le Gunnera, qui est une Haloragée. Il a d’abord le tort de conserver danssa famille des Garryacées des éléments hétérogènes; et, comme presque toujours, 1l figure d’une façon erronée l'organe femelle des Garrya, la dis- position des ovules et de l’embryon, la situation des graines et de leurs diverses portions, ete. I considère le périanthe mâle comme formé de « quatre sépales linéaires, sabmembraneux, étalés », et le périanthe femelle comme « à deux lobes sétifor- mes ou sans lobes apparents». Il décrit les ovules et les figure comme «géminés ». [ donne à tort les deux styles comme alter- nant avec ce qu'il appelle les lobes du périanthe dans la fleur femelle. Il attribue aux graines un « testa mince, rugueux transversalement eLun raphé saillant latéral», tandis que nous verrons le tégument séminal extérieur extrèmement épais etle raphé moins proéminent que lui. [eroit quelesfleurs sont tou- jours «ternéesà l'aisselle de bractées décussées », sans s’aper- cevoir que c'est précisément sur l'existence de fleurs solitaires qu'on a fondéle genre Fadyena, inséparable des autres Garrya. Il place sur un seul placenta, alterne avec Les styles, deux ovules collatéraux dont 1l tourne le micropyle du côté des styles; 1l suppose done qu'il a dans chaque ovaire quatre ovules dispo- sés par paires. Dans le fruit, il dispose deux graines en face des styles, tandis qu’elles alternent avec eux. Sur la coupe longitudinale de la graine, 1l place l'embryon (ou quelque (1) Theor. System. plant. (1858), 157. (2) Trait. gen. bot. (1868), 255. 264 TRAITÉ chose qui lui ressemble plus ou moins) du côté de la chalaze, tandis que vers le micropyle il figure l’albumen seulement; et lorsqu'il représente, suivant ses expressions, une € coupe transversale de l'ovaire, pour montrer ladisposition des ovules et de l'embryon » (comme s'il y avait des embryons et un albumen développés dans l’ovule), 11 dessine l'embryon (ou ce qui lui ressemble) deux fois coupé en travers, comme s'il était arqué ou replié sur lui-même. On voit qu'il serait difficile d’accumuler sur une même question un plus grand nombre d'erreurs inconcevables, et que connaissant si mal l’organisa- tion d’un genre, il devient très-difficile d'arriver à la détermi- nation de ses affinités (D). Ad. Brongniart rapprochait avec doute les Garrya des Cornacées. MM. Bentham et Hooker (2) les ont définitivement insérés dans cette famille, entre Îles genres Aucuba et Griselinin (3). Le développement des fleurs mâles peut facilement être ob- servé pendant été sur le Garrya elliptica, qui a longtemps été la seule espèce qu'on culüvàt dans nos Jardins, mais dont l'individu femelle est beaucoup plus rare et n'existe peut-être même pas vivant en France. On voit souvent, au sommet des rameaux, poindre dès le mois de juin des inflorescences qui s’'épanouiront dans le courant de l'hiver suivant; de sorte que cet arbuste ne se comporte pas à cet égard comme la plupart de ceux qui sont cultivés chez nous. L'inflorescence est un épi, simple ou ramifié, chargé de bractées décussées et connées, dans l’aisselle desquelles les fleurs sont solitaires ou groupées, en cymes bi-triflores. Le plus souvent il y en à trois, dont une de première génération, et deux plus jeunes, appartenant à (4) Aussi l’auteur change-t-1l souvent d'opinion sur les rapports des Garrya, qu'ailleurs (in Bull. Soc. bat., XX, 158) il rapproche à tort des Hamamé- lidées. (2) Gen. plant., 1, 951, n. 8. (3) Qui sont presque inséparables l’un de l’autre et auxquels le Garrya ne doit pas être interposé. DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 265 une deuxième génération et se développant à droite et à gauche de la première, sans bractées axillantes. Chaque fleur est d'abord représentée par un mamelon qui devient obconique-surbaissé et sur lequel, plus bas que le sommet, se montrent simultanément les quatre folioles du périanthe : deux antérieures et deux postérieures, plus tard concaves et valvaires. [est donc probable que ce sont quatre pétales. MM. Bentham et Hooker et M. Decaisne les considè- rent comme des sépales. Leurs sommets s'infléchissent en une petite clef pendante au niveau de laquelle 1ls demeurent sou- vent plus ou moins étroitement collés, pendant que leurs bords adultes s’écartent les uns des autres. En dehors d’eux le ré- ceptacle s'épaissit en un bourrelet marginal qui peut devenir légèrement sallant dans l'intervalle des pétales, mais qui n’est probablement pas un véritable calice. Peut-être n'est-ce qu'un renflement réceptaculaire, comme 1l s'en produit si souvent à la base des véritables périanthes ; mais nous ne pouvons rien affirmer à ce sujet. Les quatre étamines se montrent aussi si- multanément en dedans des pétales et dans leurs intervalles; elles se composent finalement d’un filet libre et d’une anthère basifixe, introrse, déhiscente par deux fentes longitudinales. Le gynécée est relativement volumineux dans les très-jeunes fleurs. Ilest représenté par deux feuilles carpellaires latérales, en forme de croissants qui se regardent par leur concavité et qui s'élèvent connés pour limiter une petite fossette centrale, seul rudiment de cavité ovarienne qu’on observe dans la fleur mâle. Le développement des fleurs femelles à pu être étudié sur une autre plante qui ne fleurit à Paris que depuis deux ou trois ans etqu'on à considérée comme un hybride des Garrya ellip- hca où macrophylla et du G. Fadyeni. Wa tout à fait l’organi- sation florale de ce dernier, et je ne sais trop s’il en diffère véritablement. Il a été désigné à Antibes par un nom composé de celui de ses parents supposés, et M. Carrière l’a appelé 266 TRAITÉ G. Thuretii. Pas plus que celle de G. Fadyeni, sa fleur femelle n'a normalement de périanthe. Aussi est-elle simplement re- présentée par un mamelon plein qui occupe seul Vaisselle des bractées de linflorescence. Sur le mamelon se montrent bien- Lot à droite et à gauche les deux feuilles carpellaires. Ce sont des croissants qui s'élèvent en devenant connés par leurs extré- mités et limitent l'enceinte ovarienne que leurs sommets atté- nués couronnent ensuite, en divergeant, de deux branches stylaires Jatérales, parcourues par un sillon longitudimal mé- dian, de chaque côté duquel on voit commencer l’évolution des papilles stigmatiques. C’est sur la paroi de l'ovaire , en avant et en arrière, que se montrentles deux saillies placentaires qui s’'avancent générale- ment fort peu dans la cavité unique de la loge, et qui produi- sent bientôt, vers leur extrémité supérieure, un seul mamelon ovulaire. Chaque ovule devient bientôt descendant, se recou- vre d’une enveloppe incomplète et dirige, dans son mouvement anatropique, son micropyle en haut et en dessous du hile, de sorte que le raphé regarde celui de Pautre ovule. Le fumieule est court, épais; 1] s'hypertrophie bientôt en une sorte d’obtu- rateur qui vient entourer le hile et coiffer l’ouverture micro- pylaire. On comprend par ce qui précède que le gynécée d’un Garrya représente assez bien celui d’une Cornacée, dont Îles placentas ne s'avanceraient pas Jusqu'à l'axe de Povaire pour partager sa cavité en deux loges. De là est venue cette idée, confirmée par l'expérience, que les Garrya pourraient être avantageusement greffés sur des Cornées, et réciproquement. Nous avons vu de très-beaux Garrya elliptica qui avaient pris un grand développement sur l'Aucuba japonica. Peut-on d'ailleurs admettre que les Garrya autres que ceux de la section Fadyena aient leur fleur femelle pourvue d’un véritable périanthe? Ce qu'on à considéré comme tel dans plu- sieurs espèces californiennes, nous semble être une paire de bractées qui peuvent prendre un assez grand développement, DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 267 notammentdans la fleur qui termine une inflorescence, et qui sont exactement alternes avec les deux bractées axillantes des fleurs précédentes. Ces bractées sont plus ou moins soulevées et entrainées sur l'ovaire de la fleur terminale; elles peuvent être situées à mi-hauteur sur sa paroi, mais elles arrivent rarement à être insérées tout en haut, commeles véritablessépales d’une fleur à ovaire Infère. [lv a aussi des ovaires qui sont couronnés d’une sorte d’enveloppe florale encadrant la base du style, quel- quefois très-développée et d'apparence pétaloïde; ces lames irrégulières paraissent dépendre d’une hypertrophie morbide succédant peut-être à la piqüre d’un imsecte. Les fruits des Garrya sont mal connus ; 11s mürissent cepen- dant dans notre pays, notamment ceux du G. Thuretii. Quoi- qu'on les décrive comme des baies, leur péricarpe est mince, à peu près complétement sec à la parfaite maturité: c’est une membrane alors dépourvue de sues. Il + à cependant quelque chose de charnu etde pulpeux dans ces fruits ; c’est une portion des graines qui fournissent un des rares exemples connus d'arille généralisé. Pendant la maturation, leur tégument superficiel se boursoufle de toutes parts. Ses cellules proé- minent alors comme une sorte d’écume de liquide visqueux ; leur accroissement est très-rapide. Leur aspect rappelle celui de Ja substance des strophioles de certaines Papavéracées, ete. D'abord elles sont à peu près incolores. Plus tard elles devien- nent d’un pourpre vineux. La saveur de leur contenu est alors acidulée et un peu amère. Elles vont s'appliquer contre le péricarpe, dont l’épaisseur demeure peu considérable. La portion charnue du fruit dépend donc ici du tégument séminal; et c'est cette couche épaisse, molle, pulpeuse, que M. Decaisne, toujours inexact, décrit comme un « testa mince, rugueux transversalement ». 268 TRAITÉ EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE VI. Les mêmes organes sont désignés par les mêmes lettres : br, bractées axil- lantes des fleurs; b, bourrelet extérieur aux pétales (calice ?); p, pétales ; e, élamines; €, carpelles; 0, ovules; n#, nucelle; f, funicule; em, em- bryon; ch, chalaze ; alb, albumen. F6. 1. — Garrya elliptica (màäle). Jeune inflorescence chargée de bractées dé- cussées br. F16. 2. — Bractée séparée br, vue par sa face interne ; dans son aisselle, une seule fleur dont le réceptacle porte déjà les pétales pp. F16. 3. — Jeune fleur isolée, ayant quatre pétales p à peu près égaux. F1G. 4. — Fleur plus âgée, les quatre pétales p égaux, plus grands. F1G. 5. — Bouton plus avancé. En dehors des pétales p qui portent déjà en haut et en dehors quelques poils, se montre le bourrelet b qui tient la place du calice, avec de légères saillies alternes aux pé- tales ; et en dedans d’eux, quatre mamelons staminaux alternes e. FiG. 6. — Bouton plus âgé; le bourrelet calicinal (?), les pétales et les éta- mines plus développés. . — Coupe longitudinale du bouton précédent. Au centre du réceptacle commence à se montrer le gynécée. FiG. 8. — Bouton plus ägé encore dans lequel les deux carpelles € se voient latéralement, se regardant par leur concavité. F16.9. — Bouton dans lequel les anthères e ont déjà leur sillon médian in- terne visible et les carpelles se sont rapprochés pour enelore un rudiment de cavité ovarienne. e> | se — F1G. 10. — Coupe longitudinale du même bouton. Mêmes lettres. Fi. 11. — Fleur plus âgée, dans laquelle le périanthe p est complétement clos. . F1G. 12. — Coupe longitudinale de la fleur précédente. FiG. 13. — Bractée florale br, dont l’aisselle renferme (comme c’est Le cas le plus ordinaire) trois fleurs, dont une médiane f, et deux laté- rales f?, de deuxième génération, et qui ne sont pas exactement du même âge l’une que l’autre. FIG. 14. — Coupe longitudinale de la fleur médiane représentée dans la figure précédente. F1G. 15. — Garrya Thuretii (femelle). Bractée florale br dans l’aisselle de Ja- quelle est une seule fleur déjà pourvue de deux carpelles cc. FIG. 16. — Bouton de la figure précédente, vu par le sommet pour montrer la l forme en croissant des deux carpelles cc. F1G. 17. — Fleur femelle plus âgée, les deux carpelles ce devenant connés sur les bords. FiG. 18, 19. — Ages successifs du gynécée constituant à lui seul toute la fleur femelle. F16. 20. — Gynécée plus âgé, la portion stylaire des carpelles c devenue dis- tincte. DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 269 Fig. 21. — Coupe longitudinale du mème gynécée. Le placenta, alterne avec les deux styles, porte déjà un mamelon ovulaire 0. Fic. 22. — Gynécée plus âgé. Fig. 23. — Coupe longitudinale du même; l’ovule o s'est allongé et commence à descendre. Fic. 24. — Fleur femelle dont l'ovaire s’est couvert de poils et dont les deux styles se touchent. Fig. 25. — Coupe longitudinale bilatérale de la fleur précédente ; cette coupe passe par le milieu des deux styles c. Fic. 26. —- Coupe perpendiculaire à la précédente (antéro-postérieure), passant dans l'intervalle des deux styles c et par l’axe des deux ovules 0. FiG. 27. — Coupe longitudinale antéro-postérieure d’une fleur plus âgée; mêmes lettres. Fic. 28-32. — États successifs de l’ovule, depuis l'époque où le nucelle » est distinct du tégument qui ne le recouvre pas, jusqu’à l’âge où il en est complétement enveloppé et le micropyle recouvert par l'obtu- rateur f que forme le funicule dilaté. Fic. 33. — Graine adulte. Le tégument extérieur est formé de cellules bosse- lées, inégalement saillantes, charnues, constituant un arille géné- ralisé. Fig. 34. — Coupe longitudinale de la graine précédente, passant par l'axe de l'embryon em, de l’albumen «lb, de la chalaze ch et du raphé déprimé », et montrant l'épaisseur qu’a prise le tégument cellu- laire externe, pour constituer l’arille généralisé qui recouvre toute la semence. XII LORANTHÉES. La grande famille des Loranthacées, avec les limites que nous lui avons attribuées, a été pour nous l’objet de quelques travaux déjà anciens (1). Ses principaux types devraient être étudiés au point de vue organogénique, surtout ceux que l’on peut en Europe se procurer à l’état vivant. Le Gui de POxy- cèdre est de ce nombre, et 1l y a longtemps que nous nous proposions d'examiner le développement de ses fleurs et de ses fruits. Mais les recherches dont nous donnons iei quelques résultats, pour attirer sur cette plante indigène l'attention des botanistes du Midi, nous ont été principalement imspirées (1) Premier Mémoire sur les Loranthacées, in [Adansonia, I, 330 (1862); Deuxième Mémoire sur les Loranthacées, in Adansonia, IN, 50 (1862). 270 TRAITÉ par une intéressante découverte de M. Oliver. Ge savant bota- niste indiqua (1) en 1870 la présence, dans l'ovaire d’une Loranthacée mexicaine du même genre, d'un corps conique qui, au premier abord, ressemble fort à un ovule orthotrope et dressé. On conçoit que sur les échantillons secs d’une plante exotique l’observation de ce corps central ne soit pas des plus faciles, tandis qu'il se voit très-bien à l’état adulte sur des pieds frais d'Arceuthobium Oxycedri. Dans le Gui commun (Viseum album), Son existence n’est pas aussi mani- feste ; 11 faut pour le voir une certaine habitude de lobser- vation, el plusieurs botanistes auxquels il a échappé ont même trouvé commode de nier absolument son existence, qui con- trarie, 1l faut bien le dire, certaines théories encore en faveur dans notre pays. Cependant, comme il s’agit de comparer entre elles, au point de vue de leur organisation fondamentale, deux plantes que certains auteurs considèrent encore comme congénères, 11 y avait intérêt à voir si un organe homologue de première importance se retrouve dans l’une et dans l’autre, et quelles conséquences on peut tirer de son peu de déve- loppement dans lune d'elles, tandis qu'il acquiert dans l’autre de notables proportions. Ces recherches nous ont donc attiré et entrainé fort loin; elles sont cependant fort incomplètes encore, et nous les poursuivrons quand il nous sera possible de noùs procurer en plus grand nombre et en meilleur état des pieds vivants de lArceuthobium, qui ne croît chez nous que dans deux localités peu étendues, au voisinage de Forcalquier et de Sisteron. Pour nous borner actuellement à ce qui concerne la fleur femelle de VA. Oxrycedri, nous voyons qu’elle est décrite dans la plupart des ouvrages classiques en ces termes : « Fleur femelle constamment pédicellée, à calice formé d’un tube ovale, comprimé, soudé avec lovaire, et d’un limbe bidenté:; (1) In Hook. Icon. plant., ser, 3, 28, t. 1037. DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 271 corolle nulle; stigmate sessile (1). » L'étude des développe- ments va nous montrer le mode de formation et peut-être aussi la signification morphologique de chacune de ces parties. La fleur femelle n’est d’abord représentée que par un ma- melon celluleux, hémisphérique ou à peu près, développé dans l’aisselle d'une bractée et semblable alors à un bourgeon débutant. Bientôt sur les côtés de ce mamelon se produisent deux saillies latérales. Leur apparition est, je pense, simul- tanée. Elles ressemblent d’abord aux deux feuilles opposées d’une même paire, et c'est elles qui plus tard représenteront ce qu'on appelle les deux folioles du périanthe. D’après la croyance généralement adoptée, ce seraient done là deux sépales latéraux, etil n’y aurait pas d'autre périanthe à la fleur femelle de lArceuthobium, puisque celui-ci est encore pour beaucoup de botanistes une plante qui appartient à lApétalie. Pour nous qui considérons la plupart des Loranthacées comme asépales, ce seraient deux pétales, si la fleur femelle de l’Arceuthobium à un périanthe. Mais peut-être supposera- t-on un jour ou l’autre que c’est une fleur nue accompagnée de deux bractées latérales, et nous ne voyons pas ce qu'une semblable interprétation aurait d’exorbitant, quoique nous ne la présentions pas nous-même assurément, n’attachant pas la moindre importance à cette question pour le moment. Quoi qu'il en soit donc de leur signification, ces deux folioles latérales grandissent rapidement et se rapprochent prompte- ment l’une de l’autre par leurs bords. En écartant ceux-ci, on voit que bientôt le réceptacle floral, demeuré hémisphérique et convexe, a produit dans leurs intervalles deux autres petits mamelons folhaires, lun antérieur et l’autre postérieur, qui se comportent exactement comme les folioles latérales et se rapprochent rapidement l’un de l’autre pour former une sorte de voûte partagée en deux moitiés par une grande fente trans- (1) GREN. et Gopr., FI. de France, NH, 4. 272 TRAITÉ versale par laquelle on pénètre jusqu'au sommet mème du réceptacle floral. Ces deux nouveaux appendices sont les feuilles carpellaires. Si l’on pratique, à cette époque, une coupe longitudinale du jeune bouton, on voit que sa portion réceptaculare ou axile, celle qui supporte les deux paires de folioles dont il vient d'être question, s’est quelque peu épaissie et déformée. Elle a pris alors, par suite d’aceroissements inégaux dans ses diffé- rentes portions, l'apparence d’une patère charnue, dont le centre, visible dans l'intervalle des deux feuilles carpellaires, est à peu près plan, ou très-légèrement concave ou à peine saillant et convexe. Cette convexité ne fera désormais que se prononcer davantage : c’est elle qui deviendra bientôt une saillie hémisphérique, puis un cône, arrondi et obtus d’abord à son sommet, finalement atténué en pointe. Ge corps conique est pour nous l’ovule, comparable au nucelle d’une Polygonée, d'une Conifère, et qui, pas plus que celui d’une Conifère, ne se recouvrira ultérieurement d’une ou deux enveloppes. Nous ne pouvons nous empêcher de croire : 4° que ce corps conique, ou ovule sans enveloppes, représente le sommet de l'axe floral de lArceuthobium; 2° que, par leurs rapports de position et leur nombre d’évolutions, ce nucelle et les deux feuilles carpellaires qui Pentourent se comportent absolument comme le nucelle et les deux moitiés de l'enceinte que les Gymnospermistes considèrent comme le tégument ovulaire de certaines Conifères, notamment de quelques Cupressinées avec lesquelles, par son port et ses organes de végétation, l'Arceu- thobium Oxycedri affecte de grandes ressemblances. Il est assez remarquable que les espèces de ce genre n’aient été observées jusqu'ici que sur des Conifères. L’A. Oxycedri croit en France sur les Juniperus Oxycedri et communis, et un Arceuthobium américain que Bourgeau à rapporté en abon- dance du Mexique, et qui est probablement l'A. cryptopodum, foisonnait, à ce que je lui ai entendu rapporter, dans une DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 273 grande forêt de Pins au voisinage d’Orizaba, où Licbmann a également récolté cette espèce sur le Pinus brachyptera. Il se produit fréquemment dans la fleur femelle des Coni- fères un phénomène que la plupart des botanistes ont remar- qué et dont quelques-uns ont tiré des conséquences fort graves dans les discussions relatives à l'existence ou à la non-existence de là Gymnospermie. Nous en avons déjà parlé (1) au sujet des Podocarpus. Dans ces plantes, disions-nous, € ainsi que dans beaucoup d’autres Conifères, on observe une apparente adhérence dans une étendue souvent assez considérable du nucelle aux membranes enveloppantes, et lon pourrait être tenté de comparer cette union à ce que, dans une graine, on a parois décrit comme la soudure de Pamande avec les tégu- ments. Mais on ne s’est peut-être pas rendu compte de ce fait que, dans les Conifères, il s’agit, non de lPunion tardive de deux corps d'abord indépendants, mais bien de deux organes (nucelle et enveloppe) toujours Hbres, implantés sur un sup- port commun, de nature réceptaculaire, qui, d'abord peu élevé, n'a cessé avec l’âge de s’accroitre en hauteur. Si lon admettait l’assimilation que nous combattons, il faudrait aussi forcément faire rentrer dans la Gymnospermie celles des Loranthacées à ovaire infère dans lesquelles Le sac embryon- naire s’avance bien plus bas que la portion libre du nucelle dans la portion dite €adhérente » du gynécée. Si donc les partisans de la gymnospermie des Conifères persistent dans leur doctrine, ne devra-t-on pas les réduire à lPadmettre aussi pour les Loranthacées?». L’'Arceuthobium est précisément une des Loranthacées où cette même apparence d’adhérence se produit, et cela en deux points différents : entre la graine et le péricarpe, comme nous le verrons plus loin; entre le gynécée et le réceptacle (on a même dit le calice). C’est de ce dernier point que nous avons à nous oceuper actuellement. (1) Compte rendu de la deuxième session de l'Association française (1873), 508. x11, (20 mars 1879.) 18 274 TRAITÉ Nous avons déjà vu le réceptacle floral, convexe au début, puis plan vers son sommet, tendre à devenir de plus en plus concave, par suite, avons-nous dit, de l'accroissement inégal de ses différentes régions. Sa concavité s’exagérant encore pendant le développement de lovule, il arrive à former un sac dont l’orifice donne insertion aux deux folioles latérales qui sont, nous l'avons vu, des bractées ou des pétales. C'est un peu au-dessous de ces appendices que s’insérent les feuilles carpellaires qui sont, elles aussi, des organes appen- diculaires et qui finalement forment un tube conique, perforé suivant sa longueur d'un étroit canal, avec l'extrémité supé- rieure stigmatifère. Quant au sac réceplaculaire, 11 n'existe à son niveau aucune trace d'organes appendiculaires, et il forme à lui seul la paroi assez épaisse de lovaire infère, c’est-à-dire un ensemble que certains auteurs considèrent encore comme formé par la juxtaposition de deux sortes d’ap- pendices : le calice, que l’on dit € adhérent » à l'ovaire infère et qui lui formerait en ce point comme une sorte de revête- ment extérieur, et la portion inférieure des carpelles, qui serait intérieurement € soudée » au sac calicinal. Aucune de ces hypothèses n'est aujourd'hui admissible. Quant aux éléments anatomiques, ils se comportent forcément dans l'épaisseur du réceptacle d’une façon qui dépend d'abord de la forme même que prend à ce moment un axe devenu concave et sacciforme, et ensuite de la disposition et du nombre des appendices insérés vers l’orifice supérieur et vers lesquels se dirigent ces mêmes éléments. Il n°7 à done là qu'un de ces modes si variables de la ramification au niveau des organes floraux qu'a si bien fait connaître M. Trécul, tout en montrant le danger de certaines interprétations tirées de la marche que suivent les faisceaux dans des organes qui ont subi une sem- blable déformation. On voit par ce qui précède qu'il y a quelques types de la famille des Loranthacées dont l'Arceuthobium ne diffère DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 279 guère que par un caractère important : la concavité de son réceplacle. Ces types sont réunis dans un petit groupe qui porte le nom d’Anthobolées : ce sont les Æxocarpus, qui ont assez souvent, et les Anthobolus, qui ont toujours l'aspect ex- térieur d’une Conifère du groupe des Cupressinées. Mais Ia fleur femelle de l'Anthobolus ne diffère, en somme, de celle des Conifères que par la présence d’un périanthe qui man- querait dans ces dernières, et ce périanthe est libre, c’est- à-dire hypogyne, au lieu d’être, comme celui de PArceu- thobium, inséré épigyniquement. I y à un autre groupe que nous comparerons un Jour à celui des Conifères et à celui des Loranthées : c’est celui des Balanophorées à gynécée dicar- pellé et à placentation basilaire, groupe qu’on à quelquefois aussi essayé de faire rentrer dans la Gymnospermie. Il est illogique d’avoir repoussé cette tentative, et d’avoir persisté à considérer comme gymnospermes les Conifères, les Gycadées et les Gnétacées. On trouvera d’ailleurs bien d’autres points de comparaison entre ces divers groupes, tous très-voisins les uns des autres, dans l’étude du développement de leurs em- bryons et préembryons. Nous espérons pouvoir étudier l’évolution de ces parties sur de meilleurs échantillons frais de lArceuthobium Oxy- cedri. Pour le moment, disons qu'à une époque un peu anté- rieure à celle où nous avons vu le sac embryonnaire bien dessiné dans l’intérieur de l’ovule, et le tube pollinique, après avoir traversé toute la longueur du canal stylaire, arriver au contact du sommet de l’ovule, la surface de ce dernier à pré- senté des modifications intéressantes et qui rendent totale- ment différentes l’apparence intérieure de lovule et celle du fruit. Il ne se forme pas autour du nucelle une enveloppe extérieure dont l’évolution soit comparable à celle du tégu- ment ovulaire de la plupart des Phanérogames polypétales. Mais les cellules les plus extérieures de son parenchyme s’accroissent rapidement et forment des papilles saillantes à la 276 TRAITÉ surface primitivement lisse du nucelle. C’est vers le sommet de celui-ci que l'accroissement est le plus rapide. Ges cellules deviennent bientôt de longs poils visqueux qui remplissent la cavité du péricarpe et qui sont remarquables par la pré- sence sur leur paroi de deux fils spiraux enroulés en sens contraire. Finalement tous ces poils mous et gluants se collent les uns aux autres et forment une sorte de pulpe qu’on pour- rait prendre pour un parenchyme continu. C'est le nucelle qui fournit ici à la production tégumentaire par ses cellules extérieures, modifiées comme forme, comme consistance et comme coloration, c’est lui aussi qui forme la masse paren- chymateuse intérieure jouant le rôle d’albumen par rapport à l'embryon, normalement solitaire dans lArceuthobium et finalement exsert quant à sa portion radiculaire, comme il arrive dans tant d’autres Loranthacées. La facon dont cette portion de l'embryon devient amsi extérieure à la masse de l’albumen est elle-mème très-singulière. Primitivement, lem- bryon axile et verdàtre est totalement enveloppé par la masse celluleuse et blanche du cône séminal intérieur. Mais à une époque fort avancée et alors que la graine paraît tout à fait müre, la portion supérieure de ce cône se détache cireulai- rement de la base à la façon d’une calotte ou du couvercle d’une pyxide. Sous linfluence de la plus légère traction, cet opercule, dont le parenchyme est formé de cellules bien plus allongées dans le sens vertical que celles de la portion basi- laire, est entrainé avec la portion apicale du tégument brun de la semence. C’est ainsi que se trouve mise à nu l’extrémité radiculaire de l'embryon. L'étude du développement des principaux types de Loran- thacées qui sont à notre disposition nous éclairera certaine- ment beaucoup sur l’organisation de ces plantes et de celles qui leur sont, comme nous le pensons, analogues : les Coni- fères, les Gnétacées, les Hélosidées, ete. Elle nous permettra aussi de mieux juger certaines théories qui tendraient à faire DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 277 de ces plantes des types par trop exceptionnels dans le Règne végétal. Nous ne croyons pas que la nature présente de ces anomalies singulières du plan général d'organisation. Nous ne pensons pas que l'observation des jeunes âges de l’Arceutho- bium justifie cette manière de voir qui attribuerait pour origine à l’ovule basilaire des Loranthacées vraies une sorte de processus ou de talon basilaire de l’une des feuilles carpellaires. Là où se montre tout d’abord lovule de l’Arceuthobium, c’est-à-dire au fond d’un ovaire qui est déja manifestement infère, les feuilles carpellares n’existent pas, et elles ne commencent en réalité que beaucoup plus haut. Je ne vois pas trop comment on pourrait 101 démontrer que l’ovule basilaire n’est pas en continuité absolue de tissu avec le sommet même de l'axe floral, et Je crois qu'entre ce sommet et la base de l’ovule on ne saurait établir qu'une limite absolument théorique, fondée sur la différenciation dans le jeune âge, non du tissu, mais des fonctions à remplir. D'autre part, l'examen organogénique d’une plante telle que l’Arceuthobium, dans laquelle l’ovaire est d’abord représenté par une cavité profonde, manifestement béante à sa partie supérieure, portera le dernier coup à cette théorie des «€ ovaires pleins », qui n’a eu que trop de retentis- sement dans la science, et suivant laquelle l’ovule de certaines Phanérogames se différencierait des parois d’un ovaire primi- tivement plem et parenchymateux en « se sculptant » dans sa masse, on ne dit pas trop comment, mais par dessiccation, à ce qu'il faudrait supposer, ou par résorption en certains points, toujours strictement les mêmes, des éléments du tissu cellulaire de l'ovaire. Il serait à désirer que cette doctrine fantaisiste eût fait son temps et que dans notre pays elle fût complètement abandonnée comme elle l’est, pensons-nous, à Juste titre partout ailleurs. C’est M. Decaisne qui, dans son Mémoire sur le développement du pollen, de l'ovule et sur la structure des tiges de Gui, publié en 1840, a le plus contribué à répandre sur l’organisation de l’ovaire des Loranthacées 278 TRAITÉ ces doctrines erronées, Dans ce travail vanté outre mesure, et qui l’a probablement été par bien des gens qui ne Pavaient pas bien lu ou médité, presque tout ce qui concerne la fleur femelle est inexact ou imaginaire (1). C’est une illusion d’abord de croire que l’auteur ait le moins du monde suivi le dévelop- pement de la fleur femelle et de lovule du Gui. Tout au plus pourrait-on dire qu'il à cherché à observer celui du fruit de cette plante, car ce n’est guère qu'à partir de Ja floraison ou d’un âge très-avancé du bouton femelle qu'il en a décrit l’évolution. Et encore, outre qu'on doit lui reprocher d’avoir pris les sacs embryonnaires pour des ovules, doit-on dire qu'il a décrit dans lPovaire et même qu'il a figuré (dans la planche IT de ce travail) des faits qui n’ont jamais existé que dans son imagination. Que si l’on trouve que nous nous mon- (1) Nous ne nous occupons ici que des fleurs femelles, dont traitele SITdu mé- moire que nous citons. Mais les autres parties sont à peu près de la même valeur. Ainsi, dans le $ 1 qui traite des fleurs mâles, l’auteur distingue dans chacune des quatre pièces du périanthe € la partie colorée appartenant au calice et celle du centre, à l’anthère ». M. Van Tieghem (in Ann. sc. nat., sér. 5, XIE, 102), qui se montre très-bienveillant pour l'auteur, admet au contraire « que chaque bractée florale, jointe aux logettes polliniques qui en recouvrent presque toute la surface supérieure, constitue un seul et unique appendice ». M. Decaisne avait dit que « les anthères ne présentent aucune des utricules réticulées qu’on observe dans celles de la plupart des végétaux ». M. Van Tieghem dit : « Nous avons observé au contraire, et cela dès les premiers jours de novembre, c'est-à-dire plus de quatre mois avant la déhiscence, que la paroi des logettes possède des cellules munies de bandes, portions de spire ou anneaux d’épaississement ». M. Decaisne avait dit qu'on ne peut en novembre démontrer à l’aide des acides la présence des deux membranes polliniques. M. Van Tieghem observe au con- traire « que dès cette même époque l'acide sulfurique met en parfaite évidence la membrane interne ». M. Decaisne est donc condamné ici par M. Van Tieghem sur tous les points principaux de l’organisation de la fleur mâle. Le $ HT du travail de M. Decaisne traite de la structure des tiges de Gui. Les éléments caractéristiques de ces tiges ont été figurés par Kieser, et la petite figure qu'il en donne est très-intéressante, si peu parfaite qu’elle puisse paraitre au point de vue de l’art. M. Decaisne les a beaucoup plus élégamment dessinés. Mais le dessin n’est pas tout dans l'observation des faits naturels. M. Decaisne a adressé des reproches fort vifs à Griffith, son ami, au sujet de ses dessins qu'il qualifie, je crois, « d’informes croquis ». On conçoit que ces reproches aient ému les parents du malheureux Griffith. Jai dû leur assurer qu'il y a des croquis informes qui nous en apprennent bien plus que de très-gracieuses figures. DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 279 trons trop sévère pour un auteur qui l’est tant pour les autres et qui nous à toujours attaqué et décrié, nous répondrons simplement par l'exposé des faits, en renvoyant au mémoire original pour les détails que nous ne pouvons 1c1 reproduire. D'abord M. Decaisne, « pour ne s'être pas suffisamment dégagé » des idées qui avaient alors cours sur la constitution de l’ovaire infère, a décrit « [a masse utriculaire dont il est entouré » comme appartenant au calice. Puis, il dit de l'ovaire € qu'on le trouve toujours d’un tissu homogène », parce qu'il n'en avait pas alors distingué les parties constituantes. Plus tard il admet encore que « la division de la masse utriculaire centrale (de l'ovaire) primitivement bornée à la séparation de trois ou quatre utricules, s’est étendue de l’une à l'autre de ces petites cavités, et a formé au milieu de la masse utri- culaire centrale une disjonction transversale qui constituera plus tard la loge de Povaire ». Nous avons vu qu’au contraire c'est à une époque bien antérieure à celle qu'a observée M. Decaisne que la loge ovarienne existait, et qu’ensuite elle disparaissait parce que son contenu vient combler sa cavité. De là l’inanité des conclusions qui sont ainsi formulées : € Ainsi, à la première période, continuité et homogénéité du issu au centre de l’ovaire; puis, dislocation de ce tissu, et circonscription plus nette du cerele vert; enfin, formation d’un tissu utriculaire nouveau à la place de celui qui préexis- tait. » Rien de tout cela, nous le répétons, ne pourrait s’ob- server dans la nature et ne résulte que d’une interprétation erronée de ce qui s'y passe réellement (1). (1) Signalons d’ailleurs quelques autres singularités, pour ne pas dire plus, de ce mémoire, où le mot de phacocyste est, on ne sait pourquoi, substitué à celui de cytoblaste et de nucleus (p.14). Les ovules des Santalacées sont donnés comme étant « constamment, ainsi qu’on le sait, au nombre de trois » (p. 27). Ce qui est appelé nucelle dans ces plantes n’est certainement pas l’homologue de l'organe auquel l’auteur donne le nom d’ovule dans le Gui; et dans celui-ci il appelle ovule ce qu’il nomme sac embryonnaire dans les Santalacées. Je suppose que c’est la paroi du sac embryonnaire qu'il croit pouvoir « nommer lépi- 280 TRAIÎTÉ se Comme nous l'avons déjà dit ailleurs (1), Ia théorie des ovaires pleins doit être complètement abandonnée. Hofmeister a parfaitement fait voir que l'ovaire est prinitivement vide et béant dans les Loranthus et les Viscum, et il est impossible de ne pas se ranger à son opinion. Elle est basée sur lexamen direct des développements, et 11 n'a pas imaginé ceux-ci d’après lobservation de ce qui existe à l’état adulte. Les Loranthacées vraies ont un ovule réduit à un amas de cel- lules, et ce sont une ou quelques-unes de ces cellules nucellaires qui, comme dans tant d’autres plantes plus élevées en organisation, constituent le sac ou les sacs em- bryonnaires. C’est parce que ce nucelle est peu volumineux et peu facile à apercevoir dans les Viscum, que son existence a été révoquée en doute ; mais le développement bien plus considérable qu'il prend de bonne heure dans FArceuthobium, rend sa présence incontestable, mème pour les observateurs les moins exercés. derme (p. 28); comme si un épiderme n'était pas formé d’une ou plusieurs assises de cellules. [/auteur croit (p. 31) qu'il a été assez heureux pour voir, à plusieurs reprises, des ovules se souder entre eux dans le Gui, d’où résulte une polyvembryonie qu'il compare à celle des Orangers, par exemple ; commesi, dans les Orangers, les embryons multiples qu’on peut observer dans une graine ne pro- venaient pas d'un seulet même ovule. I déclare (p. 32) « qu'on sait aujourd'hui que la présence du sac embryonnaire (dans les ovules) n’est pas aussi générale qu'on avait cherché à létablir, et il admet même qu'il y a des plantes où l’ovule se forme après la fécondation ». Il répète (p. 34) que le « Gui peut avoir des graines résultant de la soudure de deux ou trois ovules », et il pense (p. 35) que si lon voit au dehors de la graine la radicule de Pembryon, c’est € qu'au moment où ce dernier vient à se former, il éprouve quelque résistance de la part des tissus sur lesquels il s'appuie et se trouve ainsi souvent repoussé au dehors ». Il annonce encore (p. 40) que dans certaines plantes, «lovaire est rempli, à l’époque de la fécondation, par une substance mucilagineuse, assez épaisse pour empêcher la pénétration des tubes polliniques ». Il va même jusqu'à Cadmettre que les papilles dont la présence parait si constante chez les végétaux où les tubes polliniques n’ont point été reconnus dans l'ovaire, peuvent être destinées à transmettre à l’ovule le fluide fécondant »; etc., etc. (1) In Adansonia, 1, 377. DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 281 EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE V. Fi. 1. — Jeune fleur femelle, représentée seulement par un mamelon convexe a, placé dans l’aisselle d’une bractée D. Fic. 2. — Fleur un peu plus âgée, à l’aisselle de sa bractée b. Son réceptacle a porte sur les côtés deux appendices pp, ordinairement considérés comme les folioles latérales du périanthe. Fi6. 3. — Fleur un peu plus âgée, vue du côté de la bractée. Son réceptacle légère- ment bomhé a porte sur les côtés les deux folioles du périanthe pp. FiG. 4. — Fleur à peine plus âgée, mais dans laquelle, dans l'intervalle des folioles du périanthe pp, les carpelles c commencent à surgir. FIG. 5. — Bouton dans lequel les folioles du périanthe pp sont plus dévelop- pées et les carpelles c plus élevés, séparés l’un de l’autre par une fente en forme de boutonnière. FiG. 6. — Bouton à peu près du même âge, vu du côté de laxe. Le réceptacle floral s’est accru surtout dans la portion intérieure, soulevant en même temps les folioles du périanthe pp et celles du gynécée c et le pédicelle lui-même à sa base. FiG. 7. — Sommet de la fleur, les carpelles cc écartés et montrant le réceptacle encore convexe à son sommet (placenta). F16. 8. — Coupe longitudinale d’un bouton à peu près de même âge, passant par le milieu des folioles du périanthe pp, dans l'intervalle des deux carpelles € et par l’axe de l’ovule très-jeune 0. Coupe longitudinale d’un bouton un peu plus âgé que le précédent. — Mêmes lettres. La portion commune du réceptacle floral » s’est accrue davantage en hauteur, et le sommet du pédicelle est déjà garni d’un rudiment de bourrelet circulaire bo. F16. 10. — Bouton plus âgé encore. — Mèmes lettres, «© | FIG. Fig. 11. — Coupe longitudinale du même bouton, parallèle à l'axe, laissant entières les feuilles carpellaires c. — Mèmes lettres. FiG. 12. — Coupe longitudinale passant entre les deux carpelles c, divisant en deux moitiés égales les folioles du périanthe pp et lovule 0. La portion commune du réceptacle, qui sert de support commun aux folioles du périanthe et du gynécée, s'élève bien plus haut que la cavité unique de Povaire. FiG. 13, — Age plus avancé encore ; coupe longitudinale. Mêmes lettres. L'o- vule libre o fait saillie sous forme de cône dans la cavité unique de l’ovaire. Li. 14, 15 — Fleur femelle adulte, entière et coupée longitudinalement. _— Mèmes lettres. Un tube pollinique { traverse le canal stylaire et se dirige vers l’ovule. F16. 16. — Sommet de l'ovule o et tube pollinique f. L FiG. 17. = Coupe longitudinale d’une fleur fécondée. —Mèmes lettres. La jeune graine 0, dont on voitlesacembryonuaire s, se recouvre à la surface de poils d'autant plus longs qu'ils sont plus rapprochés de son sommet. ë 282 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. FiG. 18. — Graine un peu plus âgée. Fi. 19. — Graine müre, coupe longitudinale.— e, embryon ; te, tégument formé d'éléments durs et bruns, chargés au dehors des poils visqueux ; ch, portion chalasique de la graine, avec adhérence au péricarpe jusqu’en cc. En op, autour de Ja portion de lembryon qui sortde J'amande, se dessine l’opercule 0p. F1G. 20. — Graine un peu plus âgée (mêmes lettres) au moment où la portion operculaire op va se détacher du reste de l'amande. Fi6. 21. — L'amande, avec l’opercule op commençant à se détacher. F16. 22. — Même partie, l’opercule détaché et la radicule de l'embryon mise à nu. FiG. 23. — Portion de l'enveloppe dure et brune {e de la graine, avec les poils visqueux pourvus d'un double fil spiral qu’elle porte à sa surface extérieure, STIRPES EXOTICÆ NOVÆ (SUITE ). (Continue de la page 254.) 998. MUSSAENDOPSIS BECCARIANA. Arbor, ut videtur, nisi ad inflorescentias glaberrima ; folns longiuseule (4 cent.) petiolatis, elliptico-acuminatis (supremis ad 10 cent. longis, 10 cent. latis), basi brevissime submæquali- angustatis subintegris coriaceis, subtus pallidis; nervis se- cundariis ad 6-7, cum costa subtus prominulis (fuscatis); venis crebris subtransversis tenuissimis. Stipulæ interfoliares oblon- gatæ membranaceæ gemmam terminalemomnino imeludentes, petiolo paulo longiores, deciduæ. Flores in cymas laxas opposite ramosas longe pedunculatas foliisque longiores in axillis folio- rum supremorum dispositi; cymulis apice 1-paris; receptaculo turbinato; calyeis gamophylli lobis 5, dentiformibus, quorum 4 nune foliaceus petiolatus obovatus (coloratus) basi sub-5-ner- vius. Corolla brevis, in alabastro ovoidea; lobis 5, subliberis (v. liberis°?) dextrorsum Lortis. Stamina 5; filamentis liberis sub STIRPES EXOTICÆ NOVEÆ. 283 disco epigyno insertis ; antheris brevibus introrsis, 2-rimosis. Discus epigynus crasse conicus ; stylo brevi crassiusculo ; lobis 2, stigmatosis mæquali-obtusis, subincurvis, demum pa- tentibus. (rermen 2-loculare; ovulis & . Fructus capsularis, æ-spermus, seplicidus; seminibus parvis, utrinque in alam productis; embryone carnoso, parce albuminoso. — Planta in Borneo à cl. Beccari lecta (n. 358, 1176, 2651), e tribu Cinchonearum, hinc Mussaendam, inde Calycophyllum gene- raque affinia referens, imprimis ob corollam subdialypeta- lam tortamque conspicua staminumque insertionem ; nullo au- tem cum genere gerontogeo hujus tribus, ut videtur, omnino congruens formamque potius americanam Ordinis, ut videtur, referens. 229. CREMASPORA (POLYSPHÆRIA) CONGESTA. Frutex, ramis oppositis virgatis, uti planta tota glabris. Folia opposita oblongo-lanceolata (ad 10 cent. longa, # cent. lata), apice longiuscule acumimata, bast angustata, v.rarius obtusius- eula, integerrima membranacea, supra lucida lævia, subtus paulo pallidiora; nervis secundartis 12-14, inæquali-sinuatis ; venis reticulatis vix prominulis. Petioli breves (4-1 cent.). Sti- pulæ interpetiolares breves, deciduæ. Floresaxillares glomerati crebri, bracteis 2 in calyeulum brevem sub flore connatis. Ga- lvx brevis, obtuse 4-dentatus ; corolla in alabastro conico acu- tato torta, #-loba. Stamina #, inclusa. Germen obconieum ; loculis 2; ovulo in singulis descendente. Fructus pisiformis glaber, obtuse ad dissepimentum suleatus, indehiscens ; semi- mbus 2, subglobosis descendentibus ; hilo lato (fuscato); albu- mine Cartilagineo dense sulcato ruminatoque; integumento sericeo; embryonis obliqui v. subverticalis cotyledonibus infe- rioribus ellipticis membranaceis ; radicula tereti supera v. la- terali.— Species insignis in Comoris crescit, ubi legerunt Bojer et hortul. Richard (n. 281, 658) in Mohilla, communicavitque 984 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. cum Boivin (exs., n. 2419) qui plantam ipse in Mayotta legit (n. 31795), supra Moussapéré, in colhbus nudis et in Mohilla, circa sylvas. E seminibus quoque à Pervillé allatis eulta fuit in Horto parisienst ubi anno 1843 floruit (Sa/dinia coffeoides An. Br., in herb. Mus. par. -— Schizospermun congestum Bvx, in suopte herb.). 230. NAUCLEA (ADINIUM) VERTICILLATA. Arbor pulchra recta pyramidalis (teste Bernier) glaberrima ; ramis ad folorum cicatrices nodosis. Folia in summis ramulis congesta verticilata (3-4-na), longe lanceolata (ad 15 cent. longa, # cent. lata), apice plerumque obtusiuscula, basi in pe- tiolum brevem (1-2 cent.) longe attenuata, integerrima ; mar- gine reflexo, Corlacea, supra lævia, subtus pallidiora opaca ; costa subtus valde prominula ; nervis secundariis erebris vix conspicuis. Stipulæ interpetiolares ovato-acutæ, cito deciduæ. Flores parvi in capitula (spuria) globosa (ad 2 cent. lata) in sicco grisea dispositi, longe (10-12 cent.) pedunculata; pedun- culis ad folia superiora axillaribus, supra medium bracteas 2-3, stipuliformes membranaceas basi connatas ibique mox cir- cumesissas (involucri more) gerentibus. Bracteæ floribus inter- positæ plures Tineari-clavatæ, apice truncatæ. Calyx superus; lobis 5, oblongis obtusis convexis crassiusculis. Corolla im- bricata! Stamina 9, subexserta, fauci inserta; loculis antheræ introrsum rimosis basi discretis acutis. Discus vix conspicuus v. 0. Germina libera, 3-% -ovulata; ovulis placentæ pendulæ insertis descendentibus. Stylus erectus, ad apicem stigmatosum dilatato-oliviformis. Fructus...? — Stirps in genere conspicua, Adinas veras cum Naucleis legitimis arctius connectens, a Ber- nier (2° env., n. 359) in Madagascaria lecta est, in ripis fl. An- panhi, prope Diego-Suares et ab eo commun. cum Boivino qui plantam (a Cephalidiis Richardianis omnino diversam) Cepha- lidir verticillali nomine salutavit. t© D rt STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 931. URAGOGA SPACHIANA. Species (quoad foliaet florum indolem U. callianthæ nonmihil affinis) fruticosa (1-2-metralis) glaberrima ; ramis gracilhibus suboppositis ; foliis ad summos ramulos, basi nudatos ibique cicatricibus foliorum delapsorum stipularumque notatos, per paria dispositis, elliptico-obovatis (ad 5 cent. longis, 2 cent. latis), basi longiuscule angustatis, ad apicem breviter acutatis summoque apice obtusiusculis, integris corlaceis; nervis remo- tis vix conspicuis. Stipulæ parvæ acutæ integræ v. 2-lobæ. Flores (albi) terminales v. in dichotomia ramorum solitarn v. paucissimi eymosi sessiles ; calyeis lobis5, oblongis v.subspathu- latis rigidis summo fructu persistentibus nonnihil accretis. Co- rollæ in alabastro calyce brevioris lobi 5, erassi, valvati, extus puberuli ; acumine inflexo. Antheræ 5, oblongæ, dorsifixæ in- elusæ. Discus epigynus breviter eylindricus ; styh ramis 2, com- pressis. Ovula seminaque fructus junioris in loculis solitaria suberecta. — Species insignis (sectionis Apodagogæ) oritur m ditione austro-caledonica ubi legit, Decembre floriferam, cl. Balansa (exs., n. 3651) in sylvis superioribusfl. Dotio. 939. URAGOGA GONIOCARPA. Frutex (2-4-metralis), ramis laxis, uti planta tota glabris. Folia breviter (1-1 cent.) petiolata, oblongo-lanceolata, utrmque angustata acuminata (ad 10 cent. longa, 4 cent. lata) imtegra membranacea ; nervis secundariis ad 8, remotis ; hmbo subtus pallidiore ferrugineo. Stipulæ connatæ ovato-acuminatiæ mem- branaceæ, deciduæ. Flores (albi) laxe cymosi; cymis termina- libus parce ramosis brachiatis ; eymulis 3-floris. Receptaculum breviter obconicum; calyee campanulato, 4-dentato. Corolla tubulosa ; alabastro elavato (ad 2 cent. longo); lobis 4, oblongis, valvatis. Stamina #4, inclusa. Discus epigynus 2-lobus; stylo 286 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. gracil, ad apicem 2-lobo; lobis lanceolatis, intus stigmatosis. Fructus drupaceus pyramidatus (nomen unde sectionis, Pyra- midura), 4-gonus(ad 1 : cent. longus) glaber; carne parca, sic- citate mgrescente ; loculis? ; putamine duro, dorso carinato ; semini suberecti compressi embryone albuminoso. — Species insignis quoad formam foliorum admodum variabilis, crescit in Austro-Caledonia, ubi legerunt Pancher, in locis humidis, ad alt. 200 metr.; Deplanche (n. 409bis); Vieillard (n. 767), in sylvis montium cirea Balade ; Balansa (n.337, 3372), cirea Ba- ladeet ad sinum Prony, (n.1097) in sylvis circa Conceptionem, ad altit. 700 metr., (n. 2026, 2057) in monte Arago, ad altit. 800 metr., (n. 2889) circa Gonceptionem, ad altit, 550 metr. 933. URAGOGA CALORHAMNUS. Frutex humilis -metralis), ramis crassis tortuosis 2-choto- mis; cortice cinerascente; planta tota glaberrima. Folia in ra- mulis conferta, vix petiolata, obovata (ad 3 cent. longa, 2 cent. lata) integerrima coriacea, apice truncata, retusa v. bre- vissime acuminata; nervis secundariis ad 9, obliquis ; lamina inferiore siccitate fuscata, superiore pallida, glaucescente v. discolora. Stipulæ interpetiolares breves, deciduæ. Flores (albi) crebri in cymas terminales contracto-ramosas dis- posii; calyce brevi, 5-dentato. Corolla in alabastro clavata longiuscula (2 cent.); limbo in lobis 5 crassos, 3-angulari- valvatos diviso. Stamina 5, inclusa; antheris tubo insertis sessilibus elongatis, dorsifixis, apiculatis, introrsum 2-rimosis. Germen 2-loculare; disco epigyno depresso; stylo gracili, apice 2-ramoso. — Species ob adspectum et folia (ea Rhamnorum nonnull.referentia) valde conspicua,oritur in Austro-Caledonia ubi legerunt cl. Deplanche (n. 398), ad Taulé et Puebo, et Ba- lansa (n. 3193) in peninsula Poume, inter terras eruptivas (Herb. Mus. par.). t© es sn STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 93%. URAGOGA BALADENSIS. Frutex; ramis crassis nodosis. Folia ampla (ad 40 cent. longa, 12 cent. lata), breviter crasseque petiolata, oblongo- obovata, apice rotundata, summo apice brevissime nunc acu- minata, ad basin longe angustata; nervis primarus crebris obliquis parallelis. Stipulæ interpetiolares breves crassæ, deci- duæ. Inflorescentiæ, uti planta fere tota, subglabræ, in cymas compositas compactas contractas dispositæ. Germen inferum obeonicum, nune sæpe abortivum. Calyx gamophyllus 5-den- tatus. Corolla longiuscula, lata tubulosa; lobis 5, valvatis. Stamina inclusa. Germen 2-loculare, sæpe sterile; loculis in fertilh 2. Discus epigynus crassus ; styliramis2.—Planta quoad char. florum Uragogis omnibus similis, ob folia ampla adspec- tumque inflorescentiæ valde distineta, viget in ditione austro- caledonica, ubi legit Vieillard (Herb., n. 655), € in sylvis montium ad Poila ». 935. URAGOGA NEKOUANA. Fruticulus (1-2-metralis) glaber; ramis furcatis oppositis. Folia elliptico-lanceolata, utrinque acutata (ad 6 cent. longa, 9 cent. lata); nervis secundariis ad 10. Petiolus gracilis (1-2 cent.). Stipulæ breves, deciduæ. Flores laxe cymosi pauci; pe- dicellis gracilibus. Flores...? Fructus drupaceus (€ albus ») ; exocarpio crasso, calyce campanulato 5-dentato coronatus. Discus et in fruetu persistens epigynus orbiculari-depressus. Putamina 2; semine in singulis erecto; embryonis copiose albuminosi radicula infera. — Viget in Austro-Caledonia ubi Aprili frucüferam legit el. Balansa, in summo Nekou supra Bourail (exs., n. 1112). 936. URAGOGA CARDIOCHLAMYS. Erutex (1-2-metralis) ex omni parte glaber; ramis ad folia 288 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. delapsa nodosis ibique cicatricibus annularibus fuscatis notatis. Folia brevissime (ad + cent.) petiolata oblongo-elliptica v. bre- viter lanceolata (ad 8 cent. longa, 3 cent. lata), basi longe angustata, apice breviter acutata, integerrima coriacea lucida lævia glaucescentia, subtus pallidiora ; nervis tenuibus ad 8, vix prominulis. Supulæ late ovatæ (ad 1 cent. longæ) membranaceæ fuscescentes, deciduæ. Flores (albr) spurie capitati terminales cymosi; bracteis inflorescentiæ exterioribus evolutis resimosis cordatis (ad 1-2 cent. longis latisque) flores omnes includenti- bus, mox deciduis. Calyx tubuloso-sacciformis inæquali-5-6- dentatus. Corolla tubulosa, valvata. Stamina inclusa ; antheris elongatis (pallidis) dorsifixis minute apieulatis. Discus epigynus crassiusculus. Stylus apice 2-obus. Loculi germinis 2, 1-ovu- lati. — Species conspicua, ad sectionem eamdem ac U. macro- glossa et microglossa certe referenda, oritur in Austro-Caledo- nia, ubi legit cl. Balansa (n. 2055) in terris eruptivis littora- libus prope Kanala, (n. 2055 in insula Casy, ad sinum Prony, (n. 2055!) ad Chénépélé, insulæ Lifu, (n. 3204) in montibus eruptivis eirca vallem Dotio. 937. URAGOGA RUPICOLA. Fruticulus (1-2-metralis), eaule ramisque crassiusculis subtortuosis griseis ; ramulis glabris ; foliis in ramulis congestis elliptico-lanceolatis (ad 5-10 cent. longis, 2-4 cent. latis) utrin- que acutis, Corlaceis crassis, vix v. brevissime petiolatis ; nervis secundarns obliquis 6-8, remotis. Stipulæ breves interpetiolares plus minus v. omnino per paria connatæ, deciduæ, Flores im cymas terminales pedunculatas valde ramosas corymbiformes dispositi, parvi, omnino ut in Uragogis genuinis; alabastro brevi oblongo-obovoideo; corolla albida. Fructus parvus ovoi- deus, apice areolatus; carne parca; putaminibus 2, longitudi- naliter costatis, mox invicem secedentibus ; columella e basi tructus 2-partita, forcipiformi (sectionis unde nomen Forci- STIRPES EXOTICE NOVÆ. 289 pella);ramis ? ad marginescommissuræ post occasum coccorum persistentibus. Semen conforme, dorso sulcatum ; mtegumento tenuissimo ; embryone dite albuminoso.—Species quoad longi- tudinem foliorum ramorumque inflorescentiæ perquam varia- bilis, oritur in ditione austro-caledonica, ubi legerunt Pancher (qui plantam in suopte herb. Psychotrian rupestrem vocavit), m cacuminibus ferruginosis ; Deplanche (n. 49); Baudouin; Vieil- lard (herb.,n.727) in montibus prope Balade; Balansa (n. 267) in collibus ferrugmosis ad sinum Prony, (n. 3672) ad ripas fl. Dumbea, supra Koe, (n. 1126) ad riv. Kouvele, prope Koe (n. 4197), in monte Mi, (n. 2009) ad Messioncoue, prope Port-Bouquet, in collibus ferruginosis. 938. URAGOGA TRISULCATA. Frutex debilis glaberrimus ; ramis oppositis, ad folia no- dulosis. Folia inæquali-oblongo-obovata (ad 5 cent longa, 4 ! cent. lata), basi in petiolum brevissimum longe attenuata, apice oblusiuscula v. acutiuscula, integerrima membra- nacea, subtus pallida enervia. Stipulæ interpetiolares mi- nutæ, deciduæ. Klores...? Fructus drupacer ovoideo-suh- pyramidati (4 : cent. longi); carne parca; putamimbus 2, crassis, dorso convexiuseulis, facie profunde 3-sulcatis ; lami- nibus verticalibus # sulcis interpositis ; marginalibus 2 cras- sioribus. Semen valde compressum, facie concaviusculum, transverse leviter arcuatum, dorso obtuse sulcatum ; albu- mine corneo. — Stirps ob fructuum indolem conspicua, oritur in ditione austro-caledonica, ubi solus hucusque legit el. Deplanche (Herb., n. 421), ad Poebo. 939. URAGOGA COPTOSPERMA. Fruticulus (2-metralis) ex omni parte glaber; ramis tere- tibus furcatis nisi ad apicem defoliatis. Folia lanceolata (ad 5 cent. longa, 4 £ cent. lata); brevissime petolata, utrinque XI. (20 mars 1879.) 19 290 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. acutata integra membranacea penninervia ; nervis vix Conspi- euis; costa utrinque albido-notata. Stipulæ interpetiolares breves, deciduæ. Flores pro genere majuseuli (ad 4 cent.) in cymas ramosas subcorymbiformes terminales dispositi ; calyce brevi; corolla subhypocraterimorpha; lobis 3, acu- tiusculis, valvatis. Stamina 5, inclusa. Germen 2-loculare ; ovulo suberecto. Fructus subovoideus, parce carnosus ; puta- minibus longitudinaliter costatis. Semina pyrenis conformia, inde longitudinaliter 5-sulcata (eaque Umbelliferarum non- null. valde referentia) ; albumine copioso ; embryonis parvi radicula infera. — Species in ditione austro-caledonica vigens, lecta est a cl. Balansa (exs., n. 1091) circa Bourail, in sylvis schisto-feldspathicis. 940. URAGOGA LYCIIFLORA. Frutex (1-metralis) glaberrimus ; ramis fureatis teretibus. Folia æquali- v. leviter mæquali-elliptico -lanceolata (ad 7 cent. longa, 3 cent. lata), utrinque acutata, basi in petio- lum brevem (ad 1 cent.) attenuata, integra membranacea penninervia; nervis vix Conspicuis. Süpulæ parvæ, deciduæ. Flores in cymas terminales, basi foluferas v. bracteiferas, laxe cymosas cernuas, dispositi; eymulis sæpius 3-floris. Calyx brevis, 4-dentatus. Corolla (alba) tubulosa (1 2 cent. longa) ; limbo vix dilatato, 4-lobo, valvato, demum reflexo. Stamina inclusa. Discus epigynus orbicularis. Germen obconicum, 2-loculare; ovulis solitarns suberectis. — Species elegans, forma corollæ nonnihil abnormis, oritur in Nova-Caledonia ubi legebat cl. Balansa (n. 1089), in sylvis supra Tené prope Bourail, et (n. 3#41%4) in sylva Pessikara, ad partem superiorem fl. Dotio, Januario-Martio floriferam (Herb. Mus. par.). SMRPESEXOMIC:E- NOV: 291 941. UrAGoGA MICROMYRTUS. Frutex humilis (£-metralis), caule ramisque crassis no- dosis; ligno duro. Folia in ramulis crebris (nigrescentibus) numerosa parva (ad T cent. Tonga), ellipsoidea v. obovato- elliptuca integerrima subcoriacea subavenia. Süpulæ minute, deciduæ. Flores minuti Sohtari terminales subsessiles, 2-%- bracteolati (albn); calveis evoluti lobis 5, elongatis. Corolla o-loba, valvata, basi tubulosa. Stamina 9, inclusa. Discus epigvnus depressus. Stylus apice 2-lobus. Fructus oliviformis (parvus) rugulosus, 2-locularis ; seminibus oblongis longitu- dinaliter suleatis; albumine duro. Species Arctostaphylis nonnullis similis, ob folia parva et flores solitarios in genere conspieua, oritur In Austro-Caledoniæ collibus eruptivis ub ad Ouroué, prope ostium Dotio, legit cl. Balansa (n. 3426). 949. URAGOGA ROSMARINIFOLIA. Frutex humilis (1-metralis) glaber; ramis gracilibus (gri- seis) aut foluferis, aut ramulos brevissimos foltis congestis onustos gerentibus. Folia linearia (ad 3 cent. longa, 1 ! cent. lata), basi longissime in petiolum brevem angustata, ad apicem angustata summoque apice obtustuseula, integerrima sub- avenia, subtus vix pallidiora. Flores in summis ramulis termi- nales solitari v. pauci; pedicellis filformibus (ad 2 cent. longis) rigidulis ; calyce cupulari, 4-dentato ; corollæ lobis 4, valvatis. Ovula in loculis 2 solitaria suberecta. Fructus ovoi- deus (ad cent. longus), 2-coccus. — Species quoad habitum in genere omnino anomala, ab eo nequidquam ob indolem floris fructusque nullo modo divellenda, erescit in Nova- Caledonia ubi legit cl. Vreillard (herb., n. 695) in sylvis circa Balade. 209 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 243. URAGOGA ARBUTIFOLIA. Fruticulus (1-2-metralis) glaber; folis in ramulis per paria congestis, obovato-subrhombeis, ad apicem breviter, ad basin longius angustatis (ad 4 cent. longis, 2 cent. latis) integris subobliquis subcoriaceis glaberrimis, subtus palli- dioribus ; nervis paucis vix conspicuis. Suüpulæ breves acutiæ connatæ. Klores in summo pedicello terminal 4, v. 2, quo- rum sæpe alter 5-merus, alter autem #-merus ; calyeis Tobis oblongis. Gorolla valvata ; lobis 4, 5, acutiusculis, apice inflexis. Stamina inclusa. Germen 2-loculare ; styli ramis 2, apice obtusiuseulis.— Stirps U. callianthæ quoad fohia simil- lima, floris indole omnino diversa, inflorescentia et corollæ forma U. lycioidei et U. rosmarinifolie multo propmquior, viget in terris austro-caledonicis, ubi legit cl. Balansa (exs., n. 2034) ad sinum Duperré, extra portum Kanalæ, in collibus eruptivis, Julio floriferam. | 944. URAGOGA (ÜLIGAGOGA) SUBUNIFLORA. Frutex (1-2-metralis) glaberrimus, ramis suboppositis. Folia opposita v. in sumnus ramulis subcongesta oblongo- obovata (ad 5 cent. longa, 4-1 © cent. Tata), bast in petiolum brevem longe angustala, apice subobtusata, nonnihil inæ- qualia; margine integerrimo hine paulo majus CONVEXO ; membranacea ; costa tenui (rufescente) leviter prominula ; nervis vix conspicuis. Stipulæ interpetiolares breves acutatæ. Flores terminales, longe (3-4 cent.) gracillimeque pedun- culati, aut solitarn, aut rarius 2-n1 (quorum jumior 1, late- ralis) ; calyce gamophyllo subcampanulato, fere ad medium 4-10bo crassiusculo. Corolla longiuseula (4 + eent.) tubulosa ; limbi in alabastro subovoidei lobis 4, valvatis. Stamina 4, inclusa ; filamentis brevissimis ; antheris dorsifixis oblongis. STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 293 Discus epigynus conicus v. ovoideus elevatus; styli ramis 9, compressis obtusis. Fructus oliviformis, calyce coronatus (ad 1 cent. longus) ; pyrenis 2, costatis, intus planis; semine dite albuminoso. — Species U. lycioidei et U. trichopodanthe affinis, a cl. Balansa (exs., n. 2887) lecta est in Austro-Cale- doniæ declivitatibus australibus montis Mou, inter svlvas , April florifera fructiferaque. 945. URAGOGA PARAMARACARPUS. Species præcedenti proxima, inflorescentia fere eadem, foliis omnino Amaracarpi pubescentis BL. (a quo inde haud florigera vix distingueretur), inflorescentiæ autem indole ad summos ramulos breves terminalis omnino diversa , frutex dicitur brevis (1-2-metralis), ramis Taxis patulis glaberrimis ; fous oblongo-lanceolatis (ad 5 cent. longis, 1-2 cent. latis). Flores (albi) im peduneulo terminali gracili (ad 2 cent. longo) 2-n1; corolla pedunculo subæquali tubulosa ; limbo 4-lobo reflexo; fructu ovoideo calyce coronato, 2-pyreno. Gætera ut in Ü. subuniflora cui planta valde affinis. — Species oritur in Novæ-Caledoniæ sylvis humidissimis ubi legit cl. Thiébaule (exs., n. 389) cumque Pancher communicavit (suopte herbarn n. 2809). 946. URAGOGA MONANTHOS. Fruticulus (1-2-metralis) gracillimus glaberrimus ; folis parvis (ad Ÿ cent. longis, : cent. latis), oblongo-obovatis, integris subaventis, in ramulis dense per paria confertis; stüipulis minimis. Flores (albi) minuti in summis ramulis soli- tarn gracile pedicellati ; calyce brevi dentato; corolla longius- cule (ad 1 cent.) tubulosa; lobis crassiusculis obtusiusculis valvatis; apice inflexo. Stamina inelusa. Germen 2-loculare ; styli ramis 2.— Species Litosanthem valde referens, floribus au- temterminalibus,ut U./ycioides, U.rosmarinifolia (cuiproxima), 294 STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. aliæque e sect. Oligagoga, pr'æter folia minuta, differt lobis ca- lycinis brevissimis nec acutatis, necnon bracteolis 2 sub flore minimis sessihbus ; oritur in Nova-Caledonia, teste cl. Balansa qui eam(n. 2036) legebat Septembre florigeram, in sylvis decli- vitatum orientaltum montis Humboldt, ad alt. cire. 900 metr. (Herb. Mus. par.). 947. URAGOGA TRICHOPODANTHA. Frutex (2-metralis)ex omni parte glaberrimus, quoad ramos oraciles suboppositos et folia præcedentibus valde similis, at floribus axillaribus valde diversus. Folia breviter (ad 1 cent.) petiolata, lanceolata (ad 6 cent. Tonga, 2 cent. lata), utrmque acutata v. breviter acuminata integerrima membranacea; ner- vis secundartis ad 6, remote obliquis. Süpule interpetiolares ovalo-acutæ membranacesæ, deciduæ. Flores axillares solitart : pedunculo graeilt folio 2-midio breviore ; calvce brevi dentato. Corolla in alabastro longe (1 £cent.) fusiformis (alba roseo-ma- eulata) ; tubo angusto; lobis #4, ovato-acutis crassiuseulis val- valis. Slamina inclusa. Germen 2-loculare ; ovulo suberecto ; styli ramis Hneartbus stigmatosis. — Species à precedentibus nullo modo divellenda, attamen imflorescentiæ axillarisindole Lithosanthi Br. simils, corollæ forma U. macroglossæ et mi- croglossæ alfinis, sectionis unde novæ (Tolisanthes) prototypus evadens, oritur in Austro-Caledoniæ sylvis, ubi supra Balade leeit cl. Balansa (exs., n. 3203) April floriferam. 948. IXORA BUXINA. Fruticulus densus (ad + metr. altus) ramosus ; folus crebris (fere Buxi balearici) elliptico-obovatis, utrinque obtusatis, nonnihil mæqualibus, coriaceis glaberrimis (1-2 cent. longis). Stipulæ minimæ deciduæ. Flores terminales sessiles in cymam sæpius 3-floram dispositi; calvee brevi. Corolla longiuscula (1: cent.), folia suprema nonnihil superans (alba) ; tubo gra- STIRPES EXOTICÆ NOVÆ. 295 ci longe obconico; himbi in alabastro ovato-acumimati Jobis concavis valde tortis. Stamina subinclusa. Germen 2-loculare. Bracteæ florum laterales acutatæ. — Species ob habitum in- signis ad sectionem eamdem attinens ac nonnullæ folus mullo majoribus crassioribusque, inflorescentia eadem gaudentes, in regione eadem et in insulis Polynesiæ cæteris crescentes, in Nova-Caledonia à Pancher lecta est, ad insulam minimam dictam S. Vincent, in sabulosis, Novembre florens (Herb. Mus. par.). 949. RANDIA VIEILLARDI. Frutex ; ramis crassis ; cortice cimerascente. Folia,uti plantæ partes cæteræ, glabra, elliptico-lanceolata (ad 10 cent. Tonga, # cent. lata), utrinque acuminata, membranacea ; nervis pri- maris remotiusculis ad 10. Petiolus gracilis (ad 4 cent.) Sti- pulæ in tubum brevem connatæ. Flores lateraliter e ra- morum ligno orti, brevitercomposito-cymosi, pro genereminimi ( cent.). Galyx brevis, 5-dentatus. Corolla hypocraterimorpha glabra ; lobis 5, tortis, reflexis. Stamina 9, faucr corollæ in- serta ; antheris sessilibus apiculatis. Germen 2-loculare; disco epigyno depresso ; stylo erecto ad apicem repente in sphæram dilatato ; suleis 2 lateralibus stigmatosis. Ovula in loculis w , placentæ subpeltatæ inserta.— Species in genere anomala, ob styli dilatationem sphæricam et flores e ligno ortos minimos, sectionis inde novæ (Randiella) prototypus, oritur im Nova-Ca- ledonia, ubi legit el. Vieillard (Herb., n. 679) in sylvis mon- tium prope Balade. +950. MUSSAENDA ? THOUARSIANA. Fruticosa, ut videtur, glabrataque ; ramis valde compressis hinc inde cicatricibus foliorum delapsorum notatis; stipulis autem eodem loco persistentibus plus minus alte in vaginam apice2-fidam connatisramulumque vestientibus.Folia oblongo- 296 SUR LES AILES SÉMINALES lanceolata (supertora ad 20 cent. longa, 6 cent. lata), petio- lata, basi longe et inæquali-angustata, apice acuminata, sub- integra v. brevissime et inæquali-denticulata, subcoriacea, subtus pallida; nervis secundariis erebris, intermixtis minori- bus. Flores incymas densas terminales valde ramosas dispositi ; bracteis oblongis nune foliaceis; ramulis erebris brevissimis. _ Germen 2-loculare ovordeum sulcatum mæquali-angulatum. Ovulas in loculis2. Diseus conicus. Sepala 5, Hineari-elongata, apice obtusiuseula, supra fructum persistentia (indeque tan- tum nota). Corolla... ? Pericarpium coriaceum, demum, ut vi- detur, siccum. Semina & , oblonga Imæqualia; testa suberosa in alain spuriam crassam suberosam attenuata. — Planta non sine dubio ad hoc genus relata, ob semina spurie alata fruc- lusque forsan siccos necnon ob inflorescentiam densam con- spieua, oritur in Malacassia ubi olim legit Dupetit-Thouars (Herb. Mus. par.). (Sera continue.) LEN AILEN NEMIMALEN DE CERTAINEN REBEACEEN Je décrirai d’abord sommairement une plante des rares collections mexicaines de Ghiesbreght. Elle porte le n° 27, n'a pas été décrite jusqu'ici, que je sache, et a été récoltée chargée de fleurs et de fruits mürs, € en avril, près de lha- cienda de Huijastla, au bord des ravins ». M. Naudin lui à donné, dans l’herbier du Muséum, le nom de Coutarea; mais comme, dans les classifications actuellement admises de la famille des Rubiacées, les Coutarea figurent dans la tribu des DE CERTAINES RUBIACÉES. 297 Cinchonées, caractérisée avant tout, parmi les séries à fruits capsulaires, par des graines ailées, et comme les grames de la plante de Ghiesbreght sont totalement dépourvues d’aile, nous avons tout d'abord été tenté de chercher sa place dans un autre groupe. Disons aussi que c’est un arbuste glabre, à rameaux dichotomiques, noirâtres, à feuilles nombreuses, rapprochées par paires, lancéolées, petites (elles ne dépassent euère # centimètres de longueur), un peu insymétriques, entières, corlaces, penninerves (les nervures secondaires au nombre de six ordinairement), avec deux petites stipules inter- pétiolaires, triangulaires, épaisses, coriaces, enduites d’une résine jaunâtre. Les fleurs sont généralement rapprochées du sommet des rameaux; mais elles ne les terminent pas, comme il arrive, dit-on, constamment dans les vrais Coutarea; leur pédoneule solitaire occupe laisselle d’une des feuilles supé- rieures, et 1l porte sous a fleur deux bractées opposées. Le réceptacle floral est obovoïde, comprimé sur les cotés, c'est-à-dire perpendieulairement à la cloison qui sépare les deux loges ovariennes. La corolle (blanche), infundibuli- forme-campanulée, à peine oblique, à son limbe partagé en quatre lobes, vers les bords desquels 1l présente quatre angles saillants et un peu obtus. Là ces lobes se recouvrent plus ou moins les uns les autres, st bien que Fun d'eux est tout à fait enveloppant et autre tout à fait enveloppé. Le troisième et le quatrième sont recouverts par un bord et recouvrants par l’autre : c’est là un type d'imbrication bien connu. Les divisions du calice sont au nombre de quatre, dont deux superposées aux loges ovariennes, c’est-à-dire anté- rieure et postérieure, et deux latérales, répondant à la cloison interloculaire. Elles sont aiguës, subulées, et leur base est garnie en dedans et vers les bords de petites saillies ou pa- pilles verruqueuses. Ces denticules s'observent parfois vers la base du calice des Coutarea, mais aussi dans un autre 298 SUR LES AILES SÉMINALES genre, placé dans la tribu des Condaminéées, et qui est décrit comme avant une corolle régulière, à cinq lobes rédupliqués et quelquefois aussi imbriqués : . Les deux mêmes voyageurs ont trouvé un troisième Dedea dans le même pays : Pancher sur le Kougui, à 800 mètres d’al- titude, et M. Balansa (n. 2814), sur le mont Mou, vers 1150 mè- tres d'altitude. Celui-ci est un petit arbre à cime arrondie et dense, tout glabre, et dont les feuilles lisses, päles en dessous, elliptiques-aiguës, n’ont au plus que 8 centimètres de long sur 3 ou 4 de large. Leur pétiole, trois fois plus mince que celui du D. major, est cependant plus long d’un tiers ou plus. Les inflorescences sont plus courtes que les feuilles ; et Les fleurs femelles, les seules que nous connaissions, sont exactement construites, de même que les fruits, comme dans le D). minor, Les nervures secondaires des feuilles sont plus écartées et plus obliques que celles du D. major. Nous ne voudrions cepen- dant pas affirmer que ce Dedeu, auquel nous donnons ie nom de media, ne devra pas se rapporter comme forme au D. major, quand on pourra comparer entre eux les pieds de l’un et Pautre sexe dans les deux plantes. Il serait très-possible qu'ici les conditions de terrain, d'altitude, etc., eussent modifié une seule et même espèce dont nous n’aurions, dans ce cas, sous les veux que deux états différents. 342 TRAITÉ EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE JII-IV. Dedea major (individu mâle). F3G. 1. — Rameau florifére. Fis. 2. — Portion de la grappe, montrant les bractées et l'articulation des pédicelles. Fi. 3. — Feur mâle après la chute des pétales. FiG. 4. — Fleur mâle, les pétales et les étamines enlevés. Dedea minor (individu femelle). Fic. 5. — Rameau fructifère. Fic. 6. — Fleur femelle. Fic. 7. — Diagramme floral femelle. Fic. 8. — Fleur femelle, coupe longitudinale. Fic. 9. — Pétale détaché suivant sa large base. Fic. 10. — Coupe transversale du pétale révoluté. Fig. 11. — Ovule. FiG. 12. — Fruit déhiscent. FiG. 13. — Graine. FiG. 14. — Graine, coupe longitudinale. > © © TRAITÉ DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT (SUITE) XIV PAPAYÉES Ce groupe naturel, auquel on rapporte de nos jours une ving- taine d'espèces, réparties dans le Prodromus dans trois genres distincts, a êté rapproché par Adanson des Euphorbracées et par A.-L. de Jussieu des Gucurbitacées. M. À. de Candolle en fait un Ordre qui, d’après lui, doit être sans hésitation placé DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 343 à côté des Cucurbitacées et des Passifloracées. Nous l'avons rangé dans la même famille que les Pangiées, dans notre His- toire des plantes (IN, 283, 320) et tout à côté de celle-c1, c’est- à-dire parmi les Bixacées, et au même ülre, comme simple série ou tribu. Ge que nous connaissons du développement des fleurs femelles, notamment du gynécée, va nous démontrer d’étroits rapports avec ce que l’on sait depuis longtemps des Capparidacées, des Papavéracées, etc, c’est-à-dire de plantes dont les Bixacées sont également très-voisines, d’après tous les botanistes. Nous avons également réduit à un seul les genres qu’on a admis dans le groupe, c’est-à-dire les Carica, Jacaratia et Vas- concellea, qui ne sont pour nous que des sections où sous- genres du genre Papaya de Tournefort. C'est, bien entendu, le développement de la fleur femelle qui présentait surtout de l'intérêt. Nous avons pu l’observer sur trois plantes différentes, qui fleurissent fréquemment dans nos serres : le Papayer com- mun ; celui qu’A. Saint-Hilaire a décrit sous le nom de Vas- concellea quercifolia, et V'un de ceux que l’on cultive sous le nom de Carica gracilis. Dans ce dernier, l’inflorescence femelle est assez complexe, quoiqu’elle puisse souvent paraitre réduite à une fleur axillaire solitaire ; et presque toujours elle rappelle à celui qui Pobserve de près les inflorescences mâles plus compliquées, qu'on a dé- signées, d’une façon assez vague, comme : © racem axillures multifiori subdichotomi, bracteis nullis aut rudimenturüs ». Alors que la fleur femelle adulte parait seule occuper l’ais- selle d’une feuille, on la voit supportée par un pédoncule court et épais. Or celui-ci porte, au-dessous d’elle, une ou plusieurs bractées alternes, de petites dimensions, disposées dans l'ordre spiral. Plus tôt, elles étaient relativement plus développées, plus distinctes, et l’aisselle de chacune d'elles portait des traces d’un jeune bouton. Ces boutons, tous plus jeunes que la fleur terminale, sont d'autant moins développés qu'ils se rap- 344 ï TRAITÉ prochent davantage du sommet. Danse cas, l'inflorescence. est done un épi, à fleur terminale plus avancée en âge que toutes les autres. Mais de plus, les bractées axillantes des fleurs les plus inférieures peuvent, au lieu d'un bouton, porter dans leur aisselle un axe secondaire. Comme 1l v a souvent deux ou trois de ces axes secondaires, se comportanteux-mêmes comme l'axe principal de l’inflorescence, celle-c1 est alors une grappe composée d’épis dont tous les axes sont terminés par une fleur. Chaque fleur est d’ailleurs accompagnée de deux bractéoles latérales, et elle finit par être articulée à sa base. Le calice est formé de cinq sépales, dont un postérieur, deux antérieurs et deux latéraux. HIS se développent dans l’ordre quinconcial; le postérieur est le sépale 2; les antérieurs sont les sépales 1 et 3, et leur préfloraison devient également quin- cônciale, Le calice demeure relativement peu développé. La corolle est formée de cinq pétales qui se montrent tous à la fois dans l'intervalle des sépales, etqui, demeurant longtemps à l’état de courts mamelons, grandissent plus tard rapidement: et se disposent dans le bouton en préfloraison tordue. Ils ne sont recouverts ou recouvrants que dans une faible étendue de leurs bords, qui là sont taillés brusquement comme en biseau. C’est ordinairement le bord gauche du pétale, vu du dehors, qui se trouve recouvert dans la préfloraison ; mais on peut ren- contrer quelques exceptions à cette règle, el il y a certaine ment des pétales, dans l'espèce qui nous occupe ici, qui sont absolument valvaires et se touchent par leurs bords épais sans se recouvrir, On sait qu'on à accordé aux caractères de Ja préfloraison une valeur considérable dans le groupe des Papavers (À). (1) M. Alph. de Caudolle est l'auteur qui, en 1864, a le plus insisté sur ce point. L dit (Prodr., XV, sect.[, 414): « Æstivatio corollæ nondum descripta, oplimos characteres prebuit. » Puis il distingue les Papaya par le seus de la torsion de leur corolle mâle : « lobi corollæ masc. æstivatione dextrorsum (e centro flaris obs.) contorta »; les Vasconcellea par « æstivatione aut sinistrarsum DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 349 Dans l'espèce que nous étudions.ici, la fleur femelle n’a pas: d’étamines. Dans d’autres elle en possède un ou deux verti- cilles, formés de pièces alternes, mais qui s'arrêtent de bonne heure dans leur développement et sont réduites à l’état de sim- ples languettes. Assez souvent cependant les étamines de la. fleur femelle prennent un développement plus considérable. J'ai vu des pieds femelles de divers Papaya cultivés donner de bons fruits, avec des graines fertiles, dans des serres où 11 ne, se trouvait aucun pied mâle. Dans ces cas, que certaines per- sonnes peu difficiles sur l'observation n'auraient pas hésité à admettre comme exemples de parthénogenèse, 11 y avait une ou plusieurs étamines pourvues d’une anthère pollinifère, et J'ai vu des pieds femelles dont presque toutes les fleurs étaient dans ce cas. Les cinq petites feuilles carpellaires, qui constitueront les parois de l'ovaire et les styles, naissent simultanément dans l'intervalle des pétales. Elles s'élèvent bientôt, devien- uent concaves et connées, et forment alors autour du centre du réceptacle presque planune enceinte découpée de cinq cré- nelures. Par suite d’accroissements inégaux de ces diverses parties, une fossette semble alors se creuser dans l’aisselle de chaque feuille carpellaire. Ges fossettes sont séparées les unes des autres par d’épaisses cloisons rayonnantes qui sont placées en face des pétales. Leur bord supérieur est libre et horizon- contorta, aut valvari »; les Jacaralia (p. 419), par « œstivatione dextrorsum contorta ». On ne comprend donc pas comment, en 1868, M. Decaisne, ne tenant nul compte de ces données, établit (Trait. gén., 485) comme caractère constant des Papayacées, que chez elles « la corolle est valvare ». De plus, M, Decaisne croit qu'on peut distinguer par ce caractère de la préfloraison valvaire les Pa- payacées des Cucurbitacées, et MM Bentham et Hooker (Gen., 1, 816) disent des pétales : « valvata v. marginibus involultis ». il est certain que la préfloraison de la corolle est imbriquée dans bien des Cucurbitacées ; mais les observateurs tiennent! aussi compte des cas particuliers. M. Duchartre, qui n’observe guère ce qui est relatif à l’organisation des végétaux, place les Nhandirobées parmi les Gucurbitacées, auxquelles il accorde en bloc une préfloraison de la corolle « imbriquée ou introfléchie » ; puis il énumère comme Nhandirobées les Fevillea, qui ont les pétales imbriqués, et les Zanonia, qui les ont valvaires. 346 TRAITÉ tal. Plus tard, à mesure que les parois convexes de l'ovaire s'élèvent, les cloisons grandissant plus vite vers la périphérie que vers le centre, leur bord libre devient oblique de bas en haut et de dedans en dehors. Quant aux sommets des feuilles carpellaires, après s’être réunis pour fermer en haut la cavité ovarienne, ils se séparent plus haut les uns des autres pour constituer autant de branches stylaires superposées aux loges et répondant aux cinq angles saillants qui se voient sur les côtés de l’ovaire. Dans le Vasconcellea, on sait que l'ovaire est aussi partagé par cinq cloisons en autant de cavités alterni- pétales. Mais il y a longtemps, au sommet de l'ovaire, un espace, si restreint qu'il soit, où les cloisons font défaut et où l'ovaire demeure uniloculaire. Lorsque , comme dans le Pa- payer commun, cette cavité centrale de l'ovaire persiste dans toute sa hauteur, cela tient uniquement à l’exagération de l'obliquité du bord supérieur des cloisons. Ce bord devient même vertical ou à peu près et n'arrive nulle part au contact des quatre autres sailliespiacentaires. Car ces cloisons épaisses, alors même qu’elles partagent l’ovaire en cavités presque complètes, sont toujours les parties sur lesquelles se déve- loppent les ovules. Ceux-ci sont en nombre indéfini dans toutes les Papayées connues, et ils naissent ordinairement sur plusieurs séries verticales à partir de l’intérieur. Dans le P. gracilis, ces séries parallèles peuvent être réduites à deux; et dans le Vascon- cellea, la plus jeune peut être incomplète ou même disparaitre totalement. Mais dans les espèces à gros fruit, comme le Papayer commun, elles sont très nombreuses et très pressées les unes contre les autres, chacune d’elles comprenant en outre un très grand nombre d’ovules. Aussi l’ordre primitif de ces derniers s’efface-t-il de bonne heure, et tous semblent semés sans ordre sur la paroi de la loge. Quand au contraire on observe leur développement, on voit que ceux des séries intérieures naissent et grandissent longtemps avant ceux des DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 347 séries extérieures, et que, dans une série donnée, les plus jeunes sont en bas et surtout en haut, les plus développés étant vers le milieu de la hauteur, généralement un peu plus bas que lui. L'évolution individuelle de chaque ovule est le point le plus curieux et aussi le plus inattendu de l’histoire organogénique des Papaya. De plus, dans toutes les espèces probablement, mais à coup sûr dans les trois dont il nous a été donné de suivre le développement sur la plante vivante, cette évolution est absolnment la même et constitue un caractère physiolo- gique du groupe; plus facile à constater dans les espèces où l’ovule, très allongé, a primitivement la forme d’une baguette élirée, comme dans le Papayer commun. Ce caractère con- siste dans l'apparition de la primine longtemps avant la formation de la secondine, et généralement à une assez grande distance l’une de l’autre. Pour les personnes qui se plaisent, on ne sait pourquoi, à considérer l’ensemble de l’ovule comme un rameau pourvu de deux feuilles, les organes qu’on appelle les enveloppes de l’ovule naîtraient sur le nucelle considéré comme axe, de la même façon et dans le même ordre que le feraient deux feuilles portées par lui. Mais là s’arrête la res- semblance, pour la secondine au moins. La primine seule a d’abord un développement unilatéral. Sur la baguette allongée et d’abord rectiligne que représente l’ovule du Papayer, l’iné- galité d’accroissement amène d’abord la formation d’un léger coude au point où l’organe presque cylindrique s’atténue assez brusquement pour se terminer en cône. C’est sur la convexité de ce coude que se produit le renflement en forme de croissant qui représente d’abord la primine. Au-dessus, le cône terminal de l’ovule demeure quelque temps sans changement; puis 1l s’épaissit circulairement vers le milieu de sa hauteur, c’est-à- dire relativement bien loin de la saillie de la primine. Son épaississement ne ressemble en rien à celui qui annonce l'apparition d’une feuille ou d’une enveloppe membraneuse. 348 L UG Ta TRAITÉ On s’en rend bien compte sur une coupe longitudinale où l’on voit que la section du cône nucellaire, laquelle représentait un triangle isocèle à sommet émoussé, prend la forme d’un losange dont les quatre angles seraient également émoussés. Ce n’est que plus tard que la secondine affecte peu à peu la forme d’un bourrelet circulaire dont l'ouverture se dirigerait vers le som- met de l’ovule. Finalement, l’ovule anatrope du Papayer com- mun est semblable à celui des autres plantes. La base du long cône primitif est devenue un épais funicule dans lequel se for- ment de nombreuses trachées; on les suit, au nombre de plus de vingt, dans le raphé. Quand la primine s’est développée au- tour de la secondine et l’enveloppe comme un capuchon, des épaississements irréguliers commencent à se produire vers le sommet du funicule. L’exostome s’épaissit aussi un peu, et au- dessus de lui le funicule s’avance en une légère saillie qui sert de guide et d'appui aux tubes polliniques se dirigeant vers le micropyle. Le nucelle est creusé d’un énorme sac embryon- naire. Toutes ies modifications dont nous venons de parler se produisent aussi dans le Vasconcellea et le C. gracilis ; mais la brièveté du cône ovulaire primitif fait que les épaississements qui correspondent à la primine et à la secondine sont bien plus rapprochés l’un de l’autre, partant moins distincts. L’évolu- tion est cependant la même ; la secondine naît longtemps après la primine. Dans ces espèces, d’ailleurs, il est plus facile de constater la position que prennent les diverses régions de l’ovule dans son mouvement anatropique : quand il est horizontal ou à peu près, son raphé est presque transversal, tourné du côté du fond de la loge, et son micropyle est ramené en avant et en dehors contre k cloison de séparation des loges. Tandis que dans certains Papaya, les branches stylaires demeurent toujours simples, quelque longueur qu’elles pré- sentent, dans d’autres, comme le P. Carica, elles se ramifient beaucoup. Mais cette division est toujours tardive. Au début, le P.Carica a cinq branches stylaires simples, obtnses, En haut DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 349 et sur les côtés, elles développent deux petits lobes obtus qui Jeur donnent alors l’aspect d’un petit trèfle. D’autres lobes secondaires se produisent ultérieurement. Dans le P. Carica aussi les axes de l’inflorescence se terminent par une fleur plus âgée et, plus bas qu'elle, produisent des fleurs ou des axes se- condaires ; mais Ceux-ci peuvent eux-mêmes porter des axes de troisième génération. Quand un de ces axes ultimes, très court et terminé par une fleur, porte, au-dessous d’elle, deux bou- tons plus jeunes, on comprend qu'il figure tout à fait une _petite cyme triflore et bipare. Il suffit de consulter les planches du Traité d'organogénie de Payer pour se convaincre de l’analogie du développement qu’il y a entre les Papaya et les Capparidées, certains Papavéra- cées, etc. Cela est vrai surtout du gynécée et de la façon dont les ovules se montrent sur les cloisons placentaires, complètes ou incomplètes. Ainsi que nous l’avons dit, des faits analogues se présentent dans le gynécée de certaines Bixacées, telles que les Oncoba, les Gochlospermum, etc. Les affinités avec les Passi- floracées, admises par tous, ne sont pas douteuses non plus; mais on sait que certains types, tels que les Æyarma, ont été rapportés tantôt aux Passifloracées et tantôt aux Bixacées. EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE X. PAPAYA GRACILIS. Fic. 1. — Inflorescence femelle. L’axe principal, de mème que les autres, se ter- mine par une fleur plus âgée f, articulée en ar. Il porte au- lessons des bractées alternes, bb, dont l’aisselle est occupée par une fleur, accompagnée de deux bractéoles latérales bb”. FiG. 2. — Bractéole florale b, avec un petit réceptacle floral axillaire, accompa- | gné de deux bractéoles latérales b/b'. FiG. 3. — Bractée florale plus âgée que dans la figure précédente, b. Entre les bractéoles latérales b'b’, on voit le réceptacle qui porte à cet âge deux sépales, dont un seul, le postérieur s?, peut être aperçu de ce côté de la fleur. 350 TRAITÉ Fic. 4. — Bouton accompagné des deux bractéoles latérales bb’ et portant les cinq sépales inégaux, dont on voit seulement quatre : le postérieur s?, les deux latéraux s*, s° et l’un des antérieurs s!, le sépale 3 de- meurant caché par le réceptacle. Fi6. 5. — Bouton plus âgé où les sépales, plus développés, sont peu inégaux. Fi6. 6. — Bouton plus développé encore, vu de haut. Les cinq sépales, encore un peu inégaux, sont écartés pour laisser voir les cinq pétales nais- sants pp. FiG. 7. — Bouton dans lequel les sépales ss et les pétales alternes pp sont plus développés encore. Fic. 8. — Fleur dans laquelle, outre les sépales ss et les pétales écartés pp, on voit naître les mamelons staminaux, ee. — b, bractée-mère; bb", bractéoles latérales. FiG. 9. — Réceptacle sur lequel sont disposées les cinq feuilles carpellaires en dedans desquelles sont les fossettes, premier rudiment des loges. FiG. 10. — Gynécée plus âgé; les fossettes / plus développées. FiG. 11. — Même gynécée, coupe longitudinale. — l!, cavités des loges jeunes, dont une, lc, est coupée par le milieu. Fi. 12. — Gynécée dont les sommets des cinq feuilles carpellaires sont plus saillants. F1G. 13. — Mème gynécée, coupe longitudinale. Mêmes lettres que dans la figure 11. FiG. 14. — Gynécée plus âgé encore. FiG. 15. — Coupe longitudinale du même gynécée. Mèmes lettres. — Dans la loge ouverte {c on voit sur la paroi une première série verticale d'ovules. Fi. 16. — Coupe grossie davantage de la loge ouverte de la figure pré- cédente. x FiG. 17. — Coupe d’une loge dans laquelle en dehors des ovules de la première série, 01, s’en est produit une seconde série, 02. FiG. 18. — Coupe longitudinale d’un gynécée plus avancé en âge. FiG. 19. — Coupe grossie davantage de la loge ovarienne ouverte, avec deux séries d’ovules, les extérieurs, 0?, plus jeunes; les intérieurs, ot, plus âgés; quelques-uns d’entre eux ayant déjà une primine. Fic. 20. — Ovule jeune, réduit au nucelle n. FiG. 21. — Ovule plus âgé dans lequel le nucelle n s’entoure à sa base de la primine pr. Fi. 22. — Ovule encore plus âgé; le nucelle n est entouré à sa base de la pri- mine pr, déjà fort développée, et, au-dessus de celle-ci, commence à se former la secondine se. FiG. 23. — Ovule peu avant l’anthèse. Mêmes lettres que dans la figure pré- cédente. Fi6. 24. — Coupe transversale de l'ovaire, pour montrer la disposition et lesens d’anatropie des ovules. DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 351 PAPAYA CARICA. Fi. 25. — Très-jeune ovule, en forme de baguette, à sommet nucellaire co- nique, n FiG. 26. — Ovule plus long, sur lequel se produit la saillie pr de la primine. Fic. 27. — Age ultérieur. La primine pr plus développée, et au-dessous du som- met du nucelle n, le premier indice de la saillie circulaire de la secondine, se. Fic. 28. — État plus avancé de l’ovule. Mêmes lettres. XV BERBÉRIDACÉES Cette (famille a été étudiée organogéniquement par Payer (Tr. d'organog. comp., 237), et nous avons, 1l y a longtemps (in Adansonia, II, 268), observé plusieurs faits relatifs à son développement. Nous pouvons aujourd’hui ajouter quelques points nouveaux aux données acquises, grâce à l’introduction dans les cultures du Berberidopsis corallina. Gette remar- quable plante chilienne est, comme on sait, intermédiaire aux Berbéridacées proprement dites et aux Lardizabalées, par le nombre de ses placentas. Son ovaire est en effet formé de trois feuilles carpellaires avec lesquelles alternent autant de placentas pariétaux; si bien que le Berberidopsis peut être considéré comme une Lardizabalée dans laquelle les car- pelles se sont unis bords à bords en un ovaire uniloculaire, au lieu de demeurer complétement indépendants les uns des autres. Le même fait se présente dans les Erythrospermes, dont la place dans la classification à varié suivant les auteurs, et que nous avons rapprochés des Berberidopsis dans une même série (Erythrospermées) de la famille des Berbéridacées (Hist. des plant., NI, 48, 72). L’inflorescence du Berberidopsis est assez variable. On la dé- crit comme une grappe terminale. Telle elle est peut-être dans 302 TRAITÉ un certain nombre de cas : le sommet des rameaux est chargé de bractées alternes qui succèdent aux feuilles, et une fleur apparait dans l’aisselle de chacune de ces bractées. L’axe peut être alors terminé par une fleur; et parfois aussi les appendices foliaires qu'il porte vers son extrémité prennent un grand développement et deviennent de véritables feuilles, au lieu de demeurer à l’état de bractées;, si bien que l’inflo- rescence cesse d’être terminale, et que le rameau feuillé con- tinue son évolution au delà des fleurs. Souvent aussi ce n’est pas à l’aisselle d’une bractée que se trouve la fleur, mais bien à l’aisselle d’une feuille ordinaire ; et là, ou bien cette fleur est solitaire, ou bien elle est accompagnée d’une ou deux fleurs latérales, plus jeunes; si bien qu'on observe une véri- ‘table cyme axillaire pauciflore. Avec une fleur axillaire solitaire, on voit d’abord paraitre, en dedans de la feuille ou de la bractée-mère, deux appendices latéraux qui sont des bractéoles sessiles. Ensuite nait le véri- table périanthe, formé de trois folioles, dont une postérieure et deux antérieures. Le type floral primitif du Berberidopsis est en effet trimère, comme celui des Berberis. Ces trois pre- mières folioles, qui deviennent pétaloïdes, se disposent en pré- floraison imbriquée. En dedans d'elles le périanthe comporte encore un nombre variable de folioles imbriquées; on peut en compter jusqu’à une douzaine, et elles peuvent à l’âge adulte paraître disposées sur trois ou quatre séries. Il n’y en à que deux, en réalité, à l’époque de l'apparition. Mais ces folioles nombreuses résultent du dédoublement de trois pétales (?) dont les trois premiers naissent dans l'intervalle des sépales et demeurent quelque temps des mamelons simples. Il en est de même des étamines : quoique à l’âge adulte on en trouve de huit à onze, elles ne représentent au fond que deux verticilles trimères. Aux mamelons primitifs, qui Sont longtemps les plus grands, viennent s’en ajouter de secon- daires qui leur sont latéraux et qui sont le produit de dédou- DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 393 blements. Seulement ces mamelons secondaires grandissent ensuite plus vite que les primitifs; si bien que toutes les an- thères sont à peu près de même taille à lPâge adulte. Ces anthères sont presque sessiles; sur leur connectif épais se dessinent intérieurement deux loges qui plus tard S'ouvriront par des fentes longitudinales. Il n’y à point sur le dos du connectif une fente comme celle qu'a représentée M. De- caisne (Tr. gén., 377), toujours inexact dans ses observations, et malheureusement influencé par cette idée qu’il professe encore en 1868, que les Berbéridées ont des « anthères extrorses ». Outre que le Berberidopsis, s'il leût exactement observé, l’eût éclairé par la direction manifeste de sesanthères, on s'étonne qu'il n’ait pas mentionné, au moins pour la com- battre, l'opinion exprimée, il ÿ a dix-sept ans (Adansoma, II, 273), que les Berberis ont en réalité l’anthère primiu- vement introrse et non eéxtrorse. Un autre point remarquable de Porganisation du Berbe- ridopsis, c'est l'existence dans ses fleurs d’un disque exté- rieur à l’androcée et comparable, par conséquent, à celui des Sapindacées, ete., et dont il est facile de suivre l’évolution. La portion du réceptacle floral qui porte les étamines, au heu de demeurer conique, comme au début, s’élargit ici en forme dé plateau, se gonfle en dehors des étamines, autour des- quelles elle forme une sorte de rempart circulaire, et finit même par se créneler sur les bords d’une façon plus où moins régulière. Ce disque est donc ici, comme presque toujours, le résultat d’une hypertrophie tardive d’une portion de laxe floral. C’est au centre de ce plateau (alors fort peu développé) que se montre le gynécée. Il est formé d’abord de trois petits croissants qui deviennent connés par leurs bords et s'élèvent ensemble pour constituer lenceinte ovarienne. Ce sont les sommets rapprochés de ces trois feuilles carpellaires qui con- stituent le style. Sur les trois cordons placentaires qui alter- x11. (20 octobre 1879.) 23 394 TRAITÉ nent avec elles, les ovules naissent en assez grand nombre sur deux séries parallèles. La plupart apparaissent de haut en bas sur chaque série ; il n’est cependant pas rare qu'au-dessus du premier ovule né dans la série, 1l s’en développe ensuite un ou deux plus jeunes. Outre que ces ovules anatropes se regar- dent par leurs raphés, ils deviennent plus ou moins ascen- dants, puis presque horizontaux. Ils ont un double tégument, et leur micropyle regarde finalement en dehors et latéralement, rapproché des bords du placenta. XVI STYLIDIÉES. Deux genres de Stylidiées, bien voisins l’un de l’autre, et cependant présentant des différences auxquelles certains clas- sificateurs accordent une valeur considérable, du moins dans d’autres groupes, ont pu être étudiés organogéniquement dans nos serres. L'un est le Levenhookia, dont j'ai vu fleurir en 1862 une espèce que je crois être le L. pusilla. L’autre est le genre Stylidium, dont j'ai suivi le développement sur plusieurs es- pèces à Paris et à Bordeaux. Dans l’un et l’autre, la corolle estirrégulière, l'androcée diandre, gynandre, et l'ovaire multi- ovulé. Dans l’un et l’autre, le calice naît dans l’ordre quin- concial, sur les bords d’un réceptacle floral qui, d’abord légèrement convexe, s’accroît ensuite plus rapidement par ses bords que par sa portion centrale, de façon à devenir graduellement de plus en plus concave, comme il arrive dans d’autres types à ovaire infère; 1l est inutile d’insister sur ce point. Dans le Levenhookia, les pétales naissent simultanément, ou bien peu s’en faut, dans l'intervalle des sépales, et pendant longtemps ils demeurent sensiblement égaux, tout en étant DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 359. ensemble soulevés par la portion basilaire commune de la corolle. Cette portion n’est pas visible encore quand les deux étamines commencent à poindre, à droite et à gauche, sur le réceptacle floral. Plus tard elles sont verticalement soulevées, non avec le tube de la corolle, comme c’est le fait Le plus ordi- naire parmi les Monopétales; mais la gynandrie est due à ce qu’elles sont entrainées de bas en haut avec la portion supé- rieure, c’est-à-dire stylaire, du gynécée, alors que sa portion inférieure, c’est-à-dire ovarienne, s’accroit au contraire de haut en bas. Il y a déjà longtemps que les deux mamelons staminaux, arqués et concaves en dedans, présentent sur leur face supé- rieure une légère dépression transversale, répondant au sillon de séparation des deux sommets des loges de l’anthère, quand la corolle, bien plus courte alors que l’androcée, commence à devenir irrégulière. C’estson lobe antérieur qui seul se déforme alors et cesse de représenter, comme les quatre autres, une languette lancéolée et plane. Il acquiert un onglet et un limbe distincts; et ce dernier, de plus en plus aigu au sommet et concave en dedans, enveloppant même bientôt une partie des deux anthères, se prolonge aux deux côtés de sa base en une languette aiguë et calcariforme ; cette déformation lui a valu le nom de labelle. Il recouvre dans l’imbrication les deux lobes latéraux de la corolle, eux-mêmes recouverts par les deux postérieurs. La préfloraison est done généra- lement quinconciale pour la corolle comme pour le calice, mais en sens inverse, vu la situation des lobes de l’un et de l’autre. Les deux feuilles carpellaires se montrent simultanément dans l'intervalle des mamelons staminaux, sous forme de deux croissants qui se regardent par leur concavité ; ils forment ainsi une sorte de bouche, d’abord béante, puis à ouverture linéaire transversale, au-dessous de laquelle ils sont connés, s’élevant rapidement ensemble pour former le style, qui entraine avec 356 TRAITÉ lui l’androcée, et pour constituer la voûte de l'ovaire, seule portion appendiculaire de cette cavité dont la majeure partie est limitée par les parois du réceptacle. Le fond même de la cavité ovarienne est d’abord concave. Peu à peu il se relève en un mamelon basilaire qui devient ensuite une sphère, sessile, puis stipitée, sur laquelle se déve- lopperont les ovules. Il s’agit donc bien iei d’un placenta cen- tral-libre, semblable à celui des Primulacées, avec lesquelles, lorsqu'elles ont l’ovaire infère, la ressemblance des Leven- hookia est si grande dans le jeune âge, qu'on est tenté de considérer un de ces derniers comme la forme irrégulière d’un Samolus. Les ovules se développent de haut en bas sur le placenta; et ici, comme dans certaines Primulacées, ils ont double tégument. Leur micropyle est finalement dirigé en bas eten dehors. Ce n’est que très tardivement qu’on voit se produire dans ces plantes deux organes auxquels on n’a pas jusqu'ici accordé une grande attention : d’abord un rudiment, à peine visible dans l’espèce qui nous occupe, d’une cloison transversale qui, tout au fond de l'ovaire, relie la base du placenta central aux parois latérales; puis une très petite collerette qui occupe la sorge de la corolle et qui rappelle celle des Narcisses, avec de très minimes dimensions. Je ne crois pas qu'on veuille ici admettre que cette coronule représente des étamines avortées. Le Stylidium que j'ai le plus étudié dès 1862, est le S. graminifolium, alors commun à Paris dans les cultures. Aujourd’hui qu'il en a presque complètement disparu, je n’ai pu vérifier mes observations organogéniques que sur les S. ad- natum et fasciculatum, dont l’évolution florale est la même au début et ne présente qu'ultérieurement quelques divergences de détail. Les inflorescences du $S. gramainifolium sont des grappes de cymes. Parfois, comme dans le S. fasciculatum, on trouve des fleurs solitaires à laisselle des bractées mférieures ; DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 9397 mais au-dessous de leur ovaire se trouvent une ou deux brac tées qui ailleurs peuvent devenir fertiles. Dans le S, gramim folium, deux bractéoles naissent à la même hauteur sur les côtés du mamelon floral. Puis, dans l’aisselle de l'une d’elles, un bouton de seconde génération se montre sous forme d’un mamelon presque sphérique. La cyme est donc alors unipare. Quant à la fleur de première génération, son réceptacle, d'abord hémisphérique et parfaitement lisse, se déforme de très bonne heure et présente alors à son sommet une très lécère dépression qui répond à la séparation des deux éta- mines. L'apparition du calice a précédé un peu ce phéno- mène; ses pièces naissent dans l’ordre quinconcial; et le sépale 2, le plus développé de tous en largeur, est postérieur, tandis que les sépales 1 et 3 sont en avant, du côté de la bractée mère. Rien n’est difficile comme de voir le premier âge de la corolle ; c’est un très court bourrelet à peine sinué, qui se montre en dedans du calice et qui pendant longtemps s'élève à peine, tandisque les deux gros lobes latéraux qui représentent les anthères prennent en hauteur un rapide accroissement. Ces deux organes sont de bonne heure connés par leur base, et c’est en les écartant qu'on voit poindre les deux petites lèvres formant, comme dans le Levenhookia, cette sorte de bouche qui représente alors le gynécée. La déformation du réceptacle, qui rend graduellement lovaire infère, l’entrainement des étamines avec le sommet du gynécée et la naissance du pla- centa d’abord central-libre au fond de la loge ovarienne, sont des phénomènes qui se produisent de la même façon que dans le Levenhookia. Kei seulement les loges de l’anthère demeurent collatérales, au lieu de se déplacer verticalement et de se pres- que superposer, comme elles font finalement dans le Leven- hookia ; et les ovules, au lieu de naître à partir du sommet du placenta, se montrent d’abord vers le milieu de sa hauteur, pour se propager ensuite vers la base, puis vers le sommet. De plus le placenta cesse de bonne heure de s’accroître également 398 TRAITÉ en avant eten arrière de son pied très court, et ce rudiment de cloison qui, dans les Levenhookia est réduit à de si humbles dimensions, s'étend ici dans une beaucoup plus grande étendue du pied placentaire aux parois latérales de l'ovaire, de manière à former une haute cloison qui est perforée au- dessus des placentas d’une large fenêtre à bords libres, presque verticaux. En somme, l’ovaire devient biloculaire en bas et demeure uniloculaire en haut. Mais peut-on sérieusement admettre que la nature de la placentation ne soit pas la même dans le Levenhookia et dans le Stylidium graminifolium? Celle des loges ovariennes qui, dans cette dernière espèce, présente déjà un lobe placentaire moins élevé et moins riche en ovules que l’autre, devient dans le S. fasciculatum une étroite cavité tout à fait dépourvue d’ovules, et qui est la pos- térieure. Dans tous les Sfylidium, la corolle est irrégulière. Son lobe antérieur, celui qui dans les Levenhookia a reçu le nom de labelle, demeure plus petit que les autres, souvent réduit à une languette où à un petit appendice cordé, plus où moins charnu. Il se forme aussi, vers la gorge de la corolle, une sorte de collerette à apparition tardive. Dans le S. graminifolium, elle débute par huit petits mamelons, placés deux à deux en dedans de la base de chacune des quatre grandes divisions de la corolle. Ces productions sont mdépendantes du disque, qui, dans la plupart des espèces du genre, est représenté par une glande épigyne, plus ou moins soulevée avec la corolle et qui correspond à sa ligne médiane antérieure. EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE I. LEVENHOOKIA PUSILLA. FiG. 1. — Très jeune bouton dans lequel ont voit néanmoins déjà tous les verticilles de la fleur : ss, les sépales; p, les pétales, dont les Fic. Fic. FiG. F1G. Fic. Fig. FiG. FiG. FIG. FiG. FiG. Fic. FiG. Fi. FiG. FiG. F1G. 10, 12. 13. 14. 15. 16. 457: 18. 19; DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 399 deux postérieurs (ici placés en bas) sont déjà manifestement unis par leur base; ee, les deux étamines latérales; c, les deux jeunes carpelles, formant lèvres autour de l’orifice du gynécée. — Portion centrale d’un bouton qui est presque de même âge que celui représenté dans la figure précédente : cc, feuilles carpellaires limitant le jeune ovaire béant. Les étamines ee ont été coupées en travers. — Bouton plus âgé encore. Le calice s a été coupé. Les divisions de la corolle sont à peu près égales entre elles. e, étamines. — Fleur représentée dans la figure précédente ; coupe longitudinale bilatérale. Mêmes lettres. L’ovaire à déjà sa cavité formée et nettement infère. Du fond de sa loge s’est élevé le petit placenta libre pl. — Coupe longitudinale antéro-postérieure de la même fleur. Mêmes lettres. Les sommets des deux feuilles carpellaires sg sont coupés par le milieu de leur largeur. — Fleur plus âgée. Le calice s enlevé, Les étamines e ont des loges d’anthère distinctes. Le pétale antérieur p est plus grand déjà que les autres et dissemblable. — Fleur à peu près de même âge, vue par le haut. Le calice a été enlevé, et les anthères ee coupées en travers. La corolle p est irrégulière et son lobe antérieur (ici tourné en haut) est le plus grand. — Age plus avancé. Le calice $s est coupé. Les pétales pp sont bien plus inégaux. ee, étamines ; sg, sommet des feuilles carpel- laires. — Coupe longitudinale antéro-postérieure d’un bouton de même âge à peu près que celui que représente la figure précédente. Mêmes lettres. Le placenta pl porte déjà des ovules dans sa portion supérieure. 11. — Corolle imbriquée, à deux âges successifs. — Androcée au moment où les étamines esont déjà connées et entrai- nées en g avec le style. — Placenta pl entier du bouton représenté dans la figure 9. — Placenta plus âgé; les ovules, revêtus de leurs téguments, sont devenus anatropes. — Fleur à laquelle appartient ce placenta; coupe longitudinale antéro- postérieure. $, calice ; p, corolle; e, étamine; c, feuille carpellaire pl, placenta. — Ovule presque adulte : , hile; m, micropyle. — Fleur adulte. Le lobe antérieur de la corolle ou labelle s’est réfléchi. — Diagramme de la même fleur. — Même fleur, coupe longitudinale. Le placenta libre pl est devenu grêle. Un rudiment de cloison cl s’est élevé dans l'ovaire de chaque côté de sa base. Une petite collerette occupe la gorge de la corolle. 360 TRAITÉ Fi. 20. — La corolle presque adulte étalée; 1, le labelle. FiG. 21. — Sommet de l’androcée et du gynécée. Avec les deux branches stig- matifères s{g du style alternent les deux étamines ee dont les loges se sont superposées l’une à l’autre. Fi. 22. — Style adulte, avec ses deux branches stigmatifères stg et les deux anthères e, enveloppé par le labelle { dont les cornes inférieures sont complètement développées. PLANCHE II. STYLIDIUM GRAMINIFOLIUM Sw. (Candollea serrulata LaABizz. — Ventenatia major Sx.) b, bractée axillante de la fleur ; b’ ses bractéoles latérales; s, divisions da calice; p, divisions de Ja corolle; e, étamines ; sg, sommet des carpelles; pl, placentas ; 0, ovules ; cl, cloison interloculaire incomplète de l'ovaire. Fig. 1, — Le réceptacle floral a, dans l’aisselle de la bractée, avec les deux bractéoles latérales. Fic. 2. — La jeune fleur, plus âgée, avec des traces du périanthe et de Pan- drocée. La bractée axillante a été coupée b, mais une fleur de deuxième génération f s’est montrée dans l’aisselle d’une des bractéo,es latérales b’. Fic, 3. — Naissance du calice ; c, son lobe postérieur, à mi-hauteur du récep- tacle floral r. FiG. 4. — Jeune bouton vu par le haut, après l’apparition de trois sépales : un postérieur et deux latéraux c. Fi, 5, — Bouton plus âgé. Au-dessous des étamines £e, on voit cinq sépales, dont trois plus âgés, s!, s?, s°. Fig. 6. — État un peu plus avancé. On voit un léger bourrelet saillant repré- sentant la corolle p. FiG. 7. — État plus avancé encore. Fig. 8. — Coupe longitudinale bilatérale du bouton précédent, Le placenta pl fait une Jégère saillie dans l'intervalle des sommets connés de l’androcée et du gynécée. F1G. 9. — Coupe longitudinale antéro-postérieure du même bouton. FiG. 10. — Fleur plus âgée; le calice est devenu fort irrégulier. Fi. 11. — Même fleur, coupe bilatérale. Le sommet des carpelles sg est distinet de l’androcée. Fig. 12. — Même fleur, coupe antéro-postérieure, FiG. 13. — Étamines e fortement écartées pour montrer les sommets sg des feuilles carpellaires et la bouche stigmatifère. F16. 14. — Bouton plusägé, coupe antéro-postérieure, Les lobes stigmatifères sg sont bien visibles. F1G. 15. — Bouton de même âge à peu près, la corolle étalée. FiG. 16. — Coupe bilatérale d’un bouton un peu plus âgé encore. Le calice s’est chargé de poils capilés. Mèmes lettres. DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 364 FiG. 17. — Portion de la corolle étalée, à l’époque où les saillies gé- minées de la collerette se montrent en dedans de quatre de ses lobes. FiG, 18, — Loge ovarienne v, avec le placenta lisse et presque libre pl. En bas, un rudiment de cloison cl. Fig. 19. — Mèmes parties plus âgées. Les ovules sont indiqués sur la surface placentaire. Mêmes lettres. F1G. 20, — Ovaire dans lequel les deux moitiés du corps placentaire sont devenues inégales. La cloison cl a été entamée d’un côté. FiG. 21. — Ovaire ouvert par le dos d’une loge incomplète v. Le placenta est tout chargé d’ovules ol, pourvus d’un tégument, F1G. 22. — Coupe longitudinale bilatérale d’une fleur un peu plus âgée. F1G. 23. — Portion de la même fleur; une partie des étamines enlevée pour montrer le sommet du style au-dessous duquel se sont développées des papilles, FiG. 24. — Groupe d’ovules. Fig. 25. — Ovaire presque adulte, ouvert par le dos d’une loge. FiG. 26. — Même ovaire, coupe longitudinale antéro-postérieure. F16. 27. — La glande épigyne antérieure d qui se développe à la base du gynostème g. XVII SÉLAGINÉES. Parmi les huit genres que comprennent dans cette famille les auteurs qui de nos jours la conservent comme distincte, notamment MM. Bentham et Hooker (Gen., 11, 1196), il y en a deux qu'on cultivait chez nous et dont j’ai pu étudier l’orga- nogénie. Ce sont les Hebenstreitia et Selago. Ce dernier, dont J'ai suivi le développement en 1861 et 1862, est aujourd’hui difficile à observer dans nos jardins. Les Hebenstreitia, au con- traire, y sont encore abondants; J’ai encore vérifié, cette année et l’année dernière, les observations qui établissent entre leurs ovules et ceux des Selago une différence absolue. Je puis donc affirmer la certitude de ce fait. Je n'ai pas à m'occuper des Globulaires dont Payer (Organog., 583, t, 4921) à si bien observé le développement. Le Selago corymbosa à un calice dont les cinq sépales se montrent sur un réceptacle légèrement convexe, dans l'ordre. 362 TRAITÉ quinconcial, et une corolle dont les cinq pétales naissent simultanément dans les intervalles des sépales. Plus tard les uns et les autres deviennent unis par une portion basilaire commune, dont la formation est postérieure. La.corollesurtout est hautement gamophylle, un peu irrégulière; ses cinq lobes s'imbriquent dans le bouton de telle façon que l’antérieur est enveloppé par lés latéraux, eux-mêmes recouverts par les deux postérieurs. L’androcée est formé de quatre étamines légère- ment inégales, les deux antérieures étant un peu plus grandes, et c’est la postérieure qui avorte. Rien n’est plus analogue, on le voit, à l’évolution florale d’un grand nombre des Scrofula- riacées, et l’on doit en dire autant du développement des car- pelles, qui sont au nombre de deux, l’un antérieur et l’autre postérieur, se regardant par leur concavité, tandis qu’en dedans de chacun d’eux se voit une fossette, premier rudiment de la loge ovarienne, séparée de l'autre par une épaisse cloison trans- versale. Plus tard les deux feuilles carpellaires s’élèvent pour fermer les loges en haut et s'unissent en un long style conique et arqué au sommet duquel on ne voit plus que deux très petites dents répondant aux sommets des feuilles carpellaires. Plus tard encore une des deux loges ovariennes, la postérieure, s’épaissit en dessous en une glande descendante qui seule repré- sente le disque. La placentation est nettement axile. ‘Sur l’épaisse eloison, tout près de son sommet, il se produit dans chaque loge un mamelon ovulaire. Il s’allonge en descendant, se recouvre d’une enveloppe fort incomplète et devient anatrope en diri- geant son micropyle en dedans et en haut. Le développement des Hebenstreilia présente avec ce qui précède de bien grandes dissemblances. Dans les fleurs dispo- sées en épis de l’ÆL. tenuifolia, par exemple, il y a d’abord dans l’aisselle de chaque bractée un mamelon réceptaculaire, de forme à peu près hémisphérique. Sur le bord postérieur de ce mamelon se montrent simultanément deux sépales, l’un à droite, DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 363 l’autre à gauche de la ligne médiane. Quant aux sépales anté- rieurs et au postérieur, ils font congénitalement défaut (1). Les deux seules pièces du calice s'élèvent ensemble et deviennent connées en arrière ; mais en avant elles demeurent libres jusqu'à la fin : de sorte que le calice, si grand qu'il soit, est toujours irrégulier et incomplet, largement ouvert au côté antérieur. Un peu au-dessus du calice, les pétales naissent successi- vement d’arrière en avant. Deux d’entre eux, les premiers nés, se trouvent, par suite de ce que nous avons dit des deux sépales, à peu près superposés à ceux-ci. Is sont ultérieurement sou- levés par la base commune de la corolle et s'imbriquent dans le bouton de façon à être d'autant plus recouverts qu'ils sont nés plus tard. L'’antérieur serait donc enveloppé par les latéraux que recouvrent les postérieurs. Mais le plus or- dinairement, dans les divers Hebenstreitia que j'ai examinés, ce lobe antérieur demeure très petit ou disparait même totale- ment; si bien qu'à son niveau, la corolle en préfloraison pré- sente une large fenêtre par laquelle se voient les organes sexuels. Il n’y a aussi que quatre étamines : deux antérieures, d’abord un peu plus petites que les deux latérales, qui au début se touchent presque en arrière, la postérieure faisant défaut. Toutes les anthères deviennent uniloculares, s’ouvrant par une seule fente qui suit le bord convexe de l’anthère. Après la naissance de l’androcée, la portion centrale du réceptacle s'élève sous forme d’un petit plateau, de forme elliptique. Le grand axe de l’ellipse est antéro-postérieur, et bientôt vers cha- cune de ses extrémités se produit une petite saillie, sommet d’une feuille carpellaire. En dedans des sullies sont deux fos- (1) Le lobe postérieur du calice peut exister et persister plus ou moins longtemps sous forme d’une dent obtuse qui se retrouve même à l’état adulte dans quelques espèces. Il y a aussi des Hebenstreitia dans lesquels l’une des deux loges ovariennes, la postérieure, et l'ovule qu’elle renferme, demeurent plus petits que la loge antérieure et son ovule. C’est là comme un passage vers l’avortement complet d’une loge dans les Globulaires. 364 TRAITÉ settes répondant aux loges et séparées l’une de l’autre par une épaisse cloison. Le reste de l’évolution du gynécée est identique à ce qui se passe chez le Selago, quant à la formation du style, à l'apparition d'une glande postérieure, à la naissance d’un ovule vers le haut de la cloison dans chaque loge. Mais ici, l’ovule, anatrope et pourvu d’un tégument incomplet, dirige son micropyle en dehors, puis en haut; c’est-à-dire que son raphé est ventral. Sa portion funiculaire prend une grande épaisseur et se continue tout d’une venue avec le corps de l’ovule, dont le micropyle se trouve finalement répondre à une petite échancrure dorsale, On voit, par ce qui précède, que l’évolution florale du Selago est semblable à celle du Myoporum ; les deux types doivent probablement être rapportés à un même groupe naturel. L’Hebenstreitia se range dans un cadre différent; il faudra le comparer avec les types de Serofulariacées à ovules solitares ou en nombre défini. De toute façon, les Hebenstreitiées ne peuvent appartenir à une famille dite des Sélaginées, dans laquelle ne figureraient plus les Selago. EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE IX. FiG. 1. —- Selago corymbosa. — Jeune gynécée, coupe longitudinale antéro- postérieure (parallèle au plan médian). Les ovules descendants sont encore à peu près orthotropes et n’ont pas alors d’enveloppe. A droite et en bas, la loge postérieure s’épaissit en une glande descendante. FiG. 2. — Même coupe, dans une fleur un peu plus âgée. Les ovules ont com- mencé leur mouvement d’anatropie, et le micropyle; porté contre la cloison, est pourvu d’un court tégument. Hebenstreilia tenuifolia. FIG. 3. — Une des bractées de l’inflorescence, vue par sa face postérieure, avec le bouton axillaire sur lequel se voient déjà les deux sépales postérieurs. FiG. Fig. Fi1G. Fic. Fic. Fi. Fic. FiG. Fic. Fi. FiG. FiG. FiG. 4. — Même boufon grossi davantage : s$, les deux sépales. La bractée axillante b à été coupée en travers. 5, 6. -— Deux âges un peu différents du calice. 7. — Bouton plus âgé. Presque au-dessus des sépales ss, un peu écartés, naissent les deux lobes postérieurs de là corolle, pp. 8. — Bouton à peine plus âgé, vu par le sommet du réceptacle : s5, calice; pp, lobes postérieurs de la corolle; ses lobes laté- raux p'p' commencent à paraitre. 9. —- Age plus avancé, Il y a maintenant cinq lobes à Ja corolle, numé- rotés suivant l’ordre d'apparition : p!, p°, p”, p*, p”, et deux lobes calicinaux- postérieurs, 55. 10. — Bouton dans lequel les étamines ee ont paru ; les antérieures un peu plus petites. ss, calice; pp, corolle. 11. — Mème bouton vu par le côté postérieur; les lobes du calice ss abaissés. Mêmes lettres. 12. — Bouton un peu plus âgé, dans lequel le centre vide du réceptacle se relève davantage. Mêmes lettres. 13. — Age un peu plus avancé. Le calice a été enlevé. Sur la saillie du réceptacle, aux deux extrémités de l’ellipse qu’elle re- présente, se montrent les deux carpelles cc. Mèmes lettres. 14. — Gynécée plus développé. Une fossette, premier rudiment de la loge ovarienne, se voit en dedans de chaque feuille carpel- faire. | 15, 16. —— Gynécée un peu plus âgé, entier et coupé longitudina- lement. 17, 18. — Gynécée plus âgé encore, entier et coupé longitudinalement. Dans ce dernier on voit un mamelon ovulaire 0 poindre en haut de chaque côté de la cloison. 19, 20. — Figures d'ensemble de la fleur entière et coupée lJongi- tudinalement, au moment où les ovules vont paraître : s, calice; p, corolle; ea, étamines antérieures; el, étamines latérales ; 4, gynécée. 21, 22 _— Le gynécée, entier et coupe longitudinale, après la formation de la glande postérieure d. Les ovules o se sont allongés, descendant dans les loges, et leur nucelle est distinct du té- gument. 93. — Ovaire, une loge ovarienne ouverte par le dos, dans laquelle est un ovule 6 à un âge un peu antérieur, alors que le tégument et le nucelle ne sont pas encore distincts. | 94. — Ensemble de la corolle et de l’androcée à cet âge. ee, anthères antérieures. 25, 26. — Deux âges successifs de l’ovule, avant et après l’époqué où le funicule épais se distingue du reste de l’organe. 97, 28. —— Le gynécée entier dans un bouton très âgé et avec une DU DÉVELOPPEMENT DE LA FLEUR ET DU FRUIT. 365 de ses loges ouvertes pour montrer l’ovule et l’occlusion de son micropyle. J 306 NOUVELLES OBSERVATIONS Fic. 29. — Fleur presque adulte, le calice enlevé. Le tube de la corolle est coupé droit là où manque le lobe antérieur avorté; par la large fenêtre qui le surmonte, on voit l’androcée et le style. FiG. 30. — Mênie fleur, coupe longitudinale : p, corolle; pa, place de son lobe antérieur avorté ; ea, étamine antérieure; el, étamine laté- rale tournant le dos à la précédente; d, glande basilaire posté- rieure de l'ovaire; 00, les ovules avec le funicule épais et l’échan- crure extérieure qui répond au micropyle. F16. 31. — Diagramme floral : cc, calice, manquant eu avant ; pp, corolle ; pa, la place du lobe antérieur avorté; ea, el, les étamines; cc, les loges ovariennes ; d, la glande postérieure. NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LES PLANTES DU CURARE On sait actuellement que le Gurare doit toujours ses pro- priétés à un Strychnos américain, variable suivant la peuplade qui prépare le poison. [l est même probable qu'avec le simple extrait de ce Sérychnos ou avec les alcaloïdes qu’on en retirera, on devra toujours obtenir les effets vrais du Curare. Mais on sait aussi que presque partout les Indiens ajoutent à un ou plusieurs Strychnos des plantes très diverses par leurs carac- tères botaniques. Presque toutes sont actives; mais les prin- cipes qu’elles renferment ont une action généralement bien différente de celle des Strychnos, souvent même inverse et ne peuvent que compliquer sans grand profit, à ce qu’il semble, l'étude physiologique ou thérapeutique des divers Curares que l’on emploie. Nous nous occuperons donc en première ligne des Strychnos américains; mais nous ne nous arrêterons pas aux faits déjà connus relativement à leur histoire. Et comme on commence à savoir que les espèces américaines du genre ne sont pas toutes uniquement curarisantes, et que quelques-unes d’entre elles SUR LES PLANTES DU CURARE. 367 sont aussi, au moins dans quelques-unes de leurs parties, strychnisantes, nous aurons plusieurs fois à comparer, au point de vue botanique, les espèces du nouveau monde à celles de l’ancien qui passaient autrefois pour contenir seules de la strychnine, de la brucine ou autres alcaloïdes à action ana- logue, c’est-à-dire tétanisante. Deux médecins français ont récemment exploré quelques- unes des.régions américaines où se prépare le Curare, et en ont rapporté des matériaux plus ou moins propres aux études botaniques. Ce sont: le professeur Jobert, qui a remonté le cours du haut Amazone, a préparé lui-même le Curare à Cal- deron et cueilli de ses propres mains les espèces avec lesquelles les Kawichanes font le poison aux environs de Tonantins; le deuxième est le docteur J. Crevaux, qui a suivi la principale espèce à Gurare jusqu’à une centaine de lieues à l’est des Andes péruviennes, et qui, d'autre part, a rapporté le Sérychnos em- ployé par les Indiens du haut Parou, tout à fait à l’est du con- tinent américain. À Tonantins, M. Jobert a trouvé deux Sfrychnos servant à fabriquer le Curare des Kawichanes. L'un d’eux est une espèce à pettes feuilles dont je parlerai plus loin. L'autre est au contraire à grandes feuilles, les plus grandes même qui aient été observées en Amérique, après celles du Strychnos Cas- telnæana, qui sont en même temps plus larges, et celles du S. parviflora, qui peuvent, dit-on, atteindre un pied de long. Je suis heureux de pouvoir nommer cette espèce S. Jobertiana. Elle n’est malheureusement représentée que par des échan- tillons bien imparfaits, et sans fleurs n1 fruits, mais cependant fort bien caractérisés par leurs racines et par leurs feuilles. L'espèce ne semble pas être grimpante. Sa tige jeune est légè- rement tétragone, avec les cicatrices des feuilles opposées. Quant à la racine, on peut dire qu’elle est strictement celle d’une plante africaine dont on a beaucoup parlé, il y a quel- ques années, le M’boundou ou Icaja-Mboundou, plante que 308 NOUVELLES OBSERVATIONS depuis longtemps j'ai nommée Strychnos Icaja, quoique, pour beaucoup de personnes, la famille à laquelle elle doit être rap- portée soit encore fort incertame ; mais l'étude de ses feuilles ne m'avait guère laissé de doute, dès 1854, sur le genre dans lequel elle devait être inscrite. La racine du $. caja, aussi bien que celle du S. Jobertiana, représente un long pivot, insensiblement atténué de sa base à son sommét, avec fort peu de divisions secondaires latérales, long d’un pied environ, de la grosseur d’un crayon ordinaire vers la base, et couvert d’une écorce glabre qui est d’une eou- leur rouge acajou plus ou moins vive, ét dont la saveur amère est très prononcée. Le boisest, au contraire, pâleetblanchâtre. C'est en 1893 et 1854 que, grâce à MM.!Franquet et Aubry- Lecomte, nous pümes étudier les premiers échantillons d’Jcaja (Acaja, N'caja, Encaja où Gaja, suivant les altérations intro- duites par les Européens). Ils venaient du Gabon, notamment de l'ile de Koniquet, et d’après les premiers renseignements donnés à M. Aubry-Leconite sur les propriétés de cette plante, on apprit que les noirs prétendent qu’en grattant légèrement son écorce ét en la faisant infuser dans un verre d’eau, on devient ivre; une trop grande quantité cause la mort. Plus tard, on sut qué c'était un des poisons d’épreuve usités au Gabon. MM. Pécholier et Saint-Pierre, Rabuteau et Pevyri firent des expériences qui sont rapportées dans la thèse (1870) du dernier de ces auteurs, et dont il résulte, d’une manière générale, que l’Icaja Mbhoundou est un tétanisant avec lequel, au Gabon, on martyrise les sorciers pour leur arracher Paveu de leurs prétendus maléfices. M. Peyri à lui-même récolté le M boundou près de la rivière Como; il rapporte l’opinion de M. Pécholier, qui fait de la plante une Apocynée, et celle de M. Griffon du Bellay qui lattribue aux Loganiacées, mais il ajoute : « Nous n'avons aucune raison à faire valoir pour choisir entre ces deux opinions; nous nous contentons donc de les signaler. » SUR LES PLANTES DU CURARE. 309 Il suffit cependant de constater la saveur amère des feuilles, leur insertion opposée, leur forme elliptique-lancéolée, aiguë aux deux extrémités ou acuminée au sommet, avec leurs côtes triplinerves se détachant de la base du limbe, pour recon- naître, à n’en pas douter, qu'il s’agit d'un Strychnos: c’est ce que nous avons fait voir en 1872, en lui livrant la dénomi- nation de S. Icaja, à M. le docteur Vincent, chirurgien de la marine, auquel nous devons un bel exemplaire des racines de l’Icaja M'boundou. Les feuilles ont un pétole de 4 centimètre environ de long; un limbe de 10 à 15 centimètres de long sur 7 ou 8 centimètres de large; elles sont membraneuses, gla- bres, chargées de fines veines transversales ou obliques qui relient entre elles les trois grosses nervures. Rien n’est plus analogue à ces feuilles que celles de notre espèce amé- ricaine, le S. Joberhana. Leur forme, leur consistance, létat de leurs surfaces, sont les mêmes. Un peu plus grandes, elles atteignent 20 centimètres de long sur 10 centimètres de large; et, outre les trois grandes nervures qui divergent presque dès la base, elles en présentent souvent deux autres plus extérieures, plus ténues, plus ondulées, parallèles aux bords et se confondant parfois avec eux. Faisons bien remarquer, avant d’aller plus loin, que voici deux Strychnos aussi semblables que possible l’un à l’autre par leurs parties connues : la racine et la feuille. L’un est américain et curarisant. L'autre est africain, et l’on ne peut guère douter de son pouvoir strychnisant, du moins dans les parties employées. Il y a d’ailleurs dans l'Afrique tropicale occidentale un Strychnos récolté depuis plus de quarante ans par Heudelot, et qui paraît présenter avec le S. Icaga les plus étroites affinités. Nous l'avons nommé S. densiflora, à cause du caractère que nous montrent ses inflorescences, mais nous ne pourrions affirmer qu’il ne constituera pas une simple forme ou variété du S. Icaja, quand les organes de floraison de ce dernier seront x11. (29 décembre 1879). 24 370 NOUVELLES OBSERVATIONS connus; car dans ce genre singulier, nous voyons, principa- lement parmi les espèces de l'Amérique tropicale, deux plantes qui se ressemblent totalement par leurs branches et leurs feuilles, différer cependant absolument l’une de l’autre par le siège et la disposition de leurs inflorescences. Dans celle que nous étudions ici, et qu'Heudelot (n. 861) a trouvée chargée de fleurs blanches très odorantes, au bord des «eaux vives de Fouta- Dhiallon », en Sénégambie, les tiges sont sarmenteuses, hautes de #4 à 5 mètres, et elles peuvent se fixer aux objets voisins par des erocs; car un des échantillons en porte un : épais, renflé, alténué seulement à son sommet. Les feuilles sont, quant à la consistance, à la nervation, à la forme générale, semblables à celles du S. Icaja, un peu moins allongées seulement et un peu moins longuement acuminées. Les fleurs, longues d’un centimètre environ, sont réunies en grand nombre dans l’ais- selle des feuilles, quelquefois même de toutes les feuilles d’un rameau; elles semblent former des verticilles, comme dans certaines Labiées. Ce sont en réalité des cymes composées, à axes raccourcis et dichotomes. Chaque fleur est accompagnée de deux bractées latérales, semblables aux sépales et appli- quées tout contre le calice ; tantôt stériles et tantôt portant dans leur aisselle un pédicelle plus ou moins long. Les sépales sont à peu près libres, très fortement imbriqués en quinconce, suborbiculaires, ciliés sur les bords. La corolle est tubuleuse, assez épaisse, avec un limbe peu dilaté, à cinq lobes épais, valvaires, concaves en dedans. A la gorge s’insèrent cinq étamines incluses, dont les filets sont très courts et dont les anthères oblongues sont dorsifixes, introrses, déhiscentes par deux fentes longitudinales; les deux loges sont indépendantes l’une de l’autre au-dessous de linsertion des filets. Un peu au-dessus de l’attache de ceux-ci la corolle porte un anneau épais de poils blanchâtres, très nombreux et très serrés. L’ovaire est celui des Strychnos en général, biloculaire et atténué supérieurement en un style cylindro-conique, dont SUR LES PLANTES DU CURARE. 371 l'extrémité stigmatifère est déprimée-capitellée, obscurément bilobée. Mais ce que le gynécée présente de plus particulier, c'est que sa base est entourée d’un disque hvpogyne annulaire assez épais ; fait rare dans les Sfrychnos. Heudelot rapporte que les fruits de celui-ci sont remplis d’une « pulpe rougeâtre et sucrée, dont les singes sont fort avides ». Il parait que ce fait est très fréquent dans les Sfrychnos asialiques et autres : rien de vénéneux dans le péricarpe, alors que les graines ou les organes de la végétation sont doués de propriétés très éner- giques. Les Indiens disent souvent que dans telle ou telleliane à Curare, les feuilles ou les tiges, ou les racines, doivent être seules employées à l’exclusion des autres parties pour préparer le poison. On commence à savoir que dans certains Strychnos une de ces parties est curarisante, tandis qu'une autre est féta- nisante, qu'une autre encore est complètement innocente. De ce que le S. 2nnocua DEL. a des fruits qui, dans le Soudan, se mangent sans inconvénient, il ne faudrait pas conclure que les autres parties de l’espèce ne sont pas vénéneuses.. Le S. bra- chiata, du Pérou, dont Ruiz et Pavon disent que les cerfs man- gent le fruit avec avidité, est trop analogue au S. triplinervia, espèce fort active du Brésil, pour qu’il ne soit pas permis de soupçonner que ses organes de végétation puissent renfermer des substances vénéneuses. Les chimistes auront à nous apprendre si le S. pseudo-quina, dont l'écorce s'emploie comme fébrifuge au Brésil, sous le nom de Quina do Campo, ne renferme pas dans ses racines ou ses feuilles quelque principe délétère, ou si le S. potatorum, dont la semence sert dans l’Inde à purifier l’eau, n’est pas vénéneux par quelqu'un de ses organes de végétation. Le fruit du S. (Brehmia) spinosa a été dit comestible par les uns, vénéneux par les autres. De Can- dolle a écrit que le péricarpe est mangeable dans l’arbre à la Noix vomique; on l’a dit de celui de plusieurs autres espèces. La deuxième plante rapportée par M. Jobert du pays des Kawichanes est à petites feuilles et appartient au groupe des 319 NOUVELLES OBSERVATIONS Rouhamon. Mais c’est de toutes les espèces jusqu'ici connues celle dont les inflorescences sont le plus appauvries, puisque ses petites fleurs axillaires sont disposées en cymes triflores ou même quelquefois solitaires. De là le nom de Sfrychnos de- pauperata que nous proposons pour cette espèce. Elle est grim- pante ; sa tige est très rugueuse, dit M. Jobert, et ses rameaux sont couverts d’un épais duvet velouté brunâtre. Les feuilles sont subsessiles, ovales-aiguës, légèrement cordées à la base; elles ont jusqu'à 4 centimètres de long sur 2 de large envi- ron, et leurs deux faces sont pourvues d’un fin duvet velouté, surtout l’inférieure, au niveau des nervures et de la côte. De la base de celle-ci, ou un peu au-dessus d'elle, divergent quatre nervures très ténues ; les autres nervures, pennées, subtrans- versales, sont également très fines. À tous ces caractères j'avais cru reconnaître une forme, sinon le type, du Rouhamon subcordatum de Vherbier Spruce (n. 1237), dont la descrip- tion donnée par M. Progel m'était seule connue. Mais M. Oliver a eu la complaisance de m’apprendre que ce dernier n’est « exactement le même ni par la pubescence, ni par la forme ». Il a en effet des feuilles plus glabres, plus atténuées au som- met, et dont les nervures pennées, celles des deux tiers supé- rieurs, se rapprochent beaucoup de la direction transversale. D'ailleurs, les cymes axillaires sont décrites dans le S. subcor- data comme « laxe 3-5-floris », et celles du S. depauperata sont extrêmement contractées. Leur pédoncule est presque nul, et les deux fleurs latérales sont presque sessiles. La ter- minale est plus âgée. Toutes ont des sépales persistants, ovales-aigus, lâchement hirsutes, s’appliquant exactement, après la chute de la corolle, que nous ne retrouvons plus, sur l'ovaire piriforme et atténué en un style assez long, dont l'extrémité stigmatifère est obscurément bilobée. Les ovules sont nombreux dans chacune des deux loges. M. Jobert a vu le fruit de cette espèce; il le compare à une petite olive; celui du S. subcordata est au contraire dit « cérasiforme ». Notre SUR LES PLANTES DU CURARE. 373 plante est grimpante; elle est pourvue de crocs terminaux ou latéraux, grèles ou épais ; il paraît qu’elle entre, à Tonantins, dans la préparation du Curare. Certains de ses rameaux rap- pellent beaucoup ceux du S. rubiginosa; mais on sait que celui-ci a les inflorescences terminales. Ce qu’il y a d’intéressant dans l’étude du S. depauperata, c’est qu'avec le S. subcordata, il relie le Rouhamon quianense d’Aublet à une plante fort mal connue, observée par très peu de botanistes, qui est le Lasiostoma? Curare de Kunth, le Rou- hamon Curare de De Candolle, et qui paraît bien être un Strychnos (S. Curare). Spruce et De Candolle ont pensé que cette plante est vraisemblablement identique au Rou- hamon quianense; mais l'échantillon authentique qui fait partie de l’herbier de Kunth démontre : 1° que la plante est tout à fait distincte, 2° que ses feuilles sont semblables à celles du S. subcordata, avec cette différence qu’elles sont arrondies à la base et non cordées, un peu plus acuminées au sommet, plus membraneuses, pourvues de pétioles un peu plus longs, triplinerves seulement vers la base, avec la côte chargée d’un fin duvet velouté, rouillé, qui se retrouve sur toute la sur- face des rameaux. Kunth nous apprend que ce précieux échan- üllon a été récolté « sur la montagne de Jovita ». C’est donc sans aucun doute l'arbre que Humboldt dit être nommé Kira- caquero. Quant aux feuilles, il rappelle, avec de plus petites dimensions et moins de consistance et d'épaisseur, le S. tripli- nervia des environs de Rio-Janeiro. Avec un plan d'organisation qui est au fond toujours le même, les fleurs des Strychnos présentent de grandes varia- tions dans la forme de la corolle. Ces variations portent principalement sur les dimensions de son tube, qui est plus ou moins large et court, plus ou moins étroit et allongé, tantôt d’une seule venue, et tantôt légèrement rétréci en bas et plus haut dilaté. Il faut remarquer que ces différences, dans des groupes voisins, ont souvent été considérées comme 374 NOUVELLES OBSERVATIONS suffisantes pour caractériser des genres. Mais celui-ci est d’ailleurs si naturel, qu'on ne peut songer à le scinder, sinon en sections, et d’une façon tout à fait artificielle. Les diffé- rences dont nous parlons ne sont d’ailleurs pas en rapport avec les propriétés des espèces. Ainsi, parmi les plantes à Curare, on trouve à la fois les corolles relativement les plus courtes, et les plus allongées, comme celles du S.{oxifera, par exemple. Celles du S. pseudo-quina, qui passe pour simplement tonique | et fébrifuge, présentent à peu près les mêmes proportions que celles du S. Nux-vomica, le plus vénéneux veut-être du genre. A voir les fleurs de ces dernières espèces et des espèces analogues, avec leur calice imbriqué, leur corolle valvaire ou légèrement indupliquée, leur androcée isostémone, leur gynécée libre, à ovaire biloculaire, à placenta septal et pluri- ovulé, leur fruit charnu et leur graine albuminée, à embryon droit ou légèrement arqué, sans méconnaitre les affinités des Strychnos avec les Apocynées syncarpées qui, elles, sont lai- teuses et pourvues d’une corolle tordue, je ne puis m'empêcher de trouver bien étroites les affinités des Sérychnos avec les Solanées du groupe des Cestrinées; je suis porté à ranger les Strychnées comme tribu dans cette famille des Solanées dans laquelle se rencontrent des alcaloïdes si puissants, et je me demande quels liens existent, au point de vue chimique, entre ces principes et ceux des Strychnos, ou bien si, physiologi- quement, on n’observera pas un jour, à côté d’antagonismes nombreux, quelques points d’analogie entre les Solanées et les Strychnées; si, par exemple, quelques-unes de ces dernières ne pourraient pas être douées de propriétés mydriatiques : ce que l'expérience nous apprendra. M. Crevaux n’a, je pense, rencontré parmi les Sérychnos à Curare que deux espèces distinctes : l’une à grandes feuilles, qui est le S. Castelnæana (S. Castelnei BENTu.), et l’autre à petites feuilles, quelque peu exceptionnelles, et sur laquelle je reviendrai. Il est probable que le moyen d’avoir le Curare à SUR LES PLANTES DU CURARE. 3179 la fois le plus pur et le plus actif sera désormais de préparer un extrait alcoolique, conformément à toutes les règles de la technique moderne, avec le S. Castelnæana; on aura toujours affaire de la sorte à un agent exactement comparable à lui- même. Jusqu'à présent c’est cette espèce qui est Le plus em- ployée pour la fabrication du poison dans la région du haut Amazone, et c’est probablement aussi celle dont la zone d’extension est la plus considérable dans ces régions. /Nous devons à cet égard des renseignements exacts et cir- constanciés à M. Crevaux, qui a visité cette année les tribus des Pebas et des Ticuñas, et qui a trouvé le S. Castelnæana depuis Tefté et Calderon sur l’Amazone, du côté du sud-est, jusqu’à une faible distance, au nord, de la rive droite du rio Negro, et dans la Colombie à l’ouest, jusqu’à une centaine de lieues à l’est de la chaîne des Andes. Nous savons par le même explorateur que dans le Solimoens, le Javari, lIca et le Yapura, c’est toujours cetté même espèce dont l'écorce sert à préparer le poison, et c’est bien aussi la même plante qu’à Caldéron M. Jobert a employée sur place pour l'extraction du Curare. Nous avons donc à notre disposition de nombreux échantillons de cette espèce; mais les meilleurs pour l’étude de la fleur sont encore ceux que M. de Castelnau à rapportés du pays des Pebas et que ceux-ci nomment Æamon. Quant au fruit même, nous ne l'avons pas encore vu; il est à supposer qu'il est de petites dimensions: L’'inflorescence est décrite comme COrym- biforme; c’est une grappe très ramifiée de cymes, dont toutes les ramifications sont courtes, trapues, très serrées les unes contre les autres. Chaque fleur a un calice formé ordinai- rement de cinq sépales, épais, ovales-aigus, libres dans presque toute leur étendue, et qui possèdent cette propriété, si fré- quente dans certains groupes de plantes gamopétales, de se rapprocher étroitement les uns des autres et de se porter vers le gynécée, en exagérant encore l’imbrication de leur préflo- raison quinconciale, à l'époque de l’épanouissement de la 316 NOUVELLES OBSERVATIONS corolle. Il en résulte que celle-ci est chassée de la fleur, et que, pour cette raison, 1l est presque impossible, sur les échantil- lons secs qui sont entre nos mains, de rencontrer une corolle adulte. Telle que nous la voyons, elle est à peine plus longue que le calice. Ses lobes sont valvaires et concaves en dedans, ce qui les fait paraître indupliqués. Quant aux cinq étamines, elles ont un filet assez court, inséré sur la corolle; et les anthères, introrses, plus courtes que celle-ci, sont garnies vers leur base d'un bouquet d'assez longs poils inégaux et en géné- ral descendants. Le sommet stigmatifère du style est renflé en une petite tête obtusément bilobée, et la cloison de séparation des deux loges ovariennes peut, dans certaines fleurs excep- tionnelles, se résorber dans sa portion supérieure. D’après M. Crevaux, cette liane atteint une vingtaine de mètres de haut. Certaines des feuilles qu’il a rapportées mesurent 22 cen- timètres de long sur 19 de large, et les crocs stériles que la plante porte assez souvent sont de la grosseur d’une plume de corbeau. C’est done probablement l’espèce du genre dans laquelle ces diverses parties sont le plus développées. On sait que dans les feuilles, quatre grandes nervures secondaires naissent près de la base de la côte et montent deux à deux à peu près parallèlement aux bords. Deux autres nervures basi- lares et beaucoup plus ténues occupent tout à fait le bord dans sa portion inférieure. L’acumen du sommet du himbe est géné- ralement court. Les nervures secondaires sont reliées entre elles par des veines presque transversales, simples ou peu ramifiées et formant avec elles un réseau saillant à mailles irré- gulièrement rectangulaires. Toutes ces nervures, proéminentes en dessous, sont chargées, comme les très courts pétioles, d’un duvet velouté ferrugineux, plus abondant et plus serré sur les rameaux., C’est l’écorce des tiges et des branches que les Ticunas emploient pour la préparation du poison; ils négli- gent les feuilles et les racines ; mais il n’est pas probable que ces dernières parties ne puissent être utilisées. SUR LES PLANTES DU CURARE. 371 Le Strychnos à petites feuilles que M. Crevaux a rapporté est la plante au Curare des Indiens Trios, qui habitent le haut Parou, l’un des affluents de l’Amazone du côté de l’océan Atlantique, au sud de la Guyane française et à une vingtaine de degrés à l’est du centre de production du S. Castelnæana. Ce Strychnos, que les indigènes nomment Urari et dont ils em- ploient principalement l’écorce de la racine, paraît différent des espèces étudiées par les frères Schomburgk. Il nous a sem- blé équitable de lui donner le nom du voyageur qui nous Pa fait connaître; ce sera donc notre S. Crevauxiana. I s’agit ici d’une espèce de la section Rouhamon, à petites feuilles ellip- tiques-lancéolées, qui n’ont que de 5 à 9 centimètres de long et sont généralement aiguës aux deux extrémités et penni- nerves; les deux nervures secondaires qui se détachent à un même niveau de la base du limbe et longent ses bords, demeu- rant très fines et souvent à peine visibles. La nervation carac- téristique des Strychnos existe au fond dans cette plante, mais elle est peu apparente au premier abord, Les diverses parties de cette lianesont glabres, et M. Crevaux estime qu’elle s'élève sur les grands arbres à 40 mètres. L’inflorescence est une grappe axillaire simple, à bractées décussées. Le pédicelle floral, un peu plus long que sa bractée axillante, supporte un calice quinconcial etune corolle en entonnoir, elaviforme dans le bouton, à cinq divisions profondes, étroites, valvaires, ré- fléchies. Presque toute sa surface intérieure est hérissée de longs poils qui enveloppent en partie les anthères. Celles-ci sont linéaires-oblongues, dorsifixes, introrses, plus courtes que la corolle, à peine plus longues que le filet. Le gynécée n'offre rien de caractéristique que son long style exsert, à petite têLe stigmatifère à peine bilobée. Cette espèce a parfois des crocs fortement enroulés et longuement atténués à leur base; mais elle présente en outre une transformation singulière de certains rameaux que M. Crevaux nous a assuré être fré- quente. Ces ramules deviennent grèles, filiformes même et 378 NOUVELLES OBSERVATIONS plus ou moins ramifiés ; ils portent un grand nombre de paires de feuilles décussées, qui représentent, à l'échelle d’un demi- centimètre de long au plus, tous les caractères réduits de la feuille normale ; ces petits rameaux sont stériles. Par les traits d'organisation que nous venons de rapporter, le S. (Rou- hamon) Crevauxiana se rapproche, en somme, des S. Rou- hamon, pedunculata BENTH., lanceolata SPRUCE, depauperata, subcordata, peut-être du S. Curare, et enfin d’une autre plante dont nous allons maintenant dire quelques mots, et qui, originaire probablement du Para, a fait partie de l’herbier de Lisbonne, jadis rapporté à Paris par Geoffroy Saint-Hilaire. C’est pour cette raison que nous la nommons S. Geoffræana. Elle se rapproche certainement beaucoup des formes à feuilles obtuses du S. Rouhamon. Ici ces feuilles sont obovales, assez longuement atténuées à la base, avec un pétiole très court, un limbe membraneux, brun en dessous, parfaitement lisse au-dessus, et sur lequel les deux grandes nervures secondaires naissent assez haut sur la nervure principale. Les rameaux se disposent exactement en croix, et sur un seul échantillon il y a un croc subterminal, fortement enroulé. C’est donc une espèce grimpante. Les inflorescences sont celles du S. Cre- vauxiana, c'est-à-dire des grappes simples, à bractées décus- sées, ayant les fleurs solitaires dans leur aisselle. Le calice est à cinq folioles aiguës, ciliées, et la corolle a ses divisions étroites, profondes, valvaires. On sait que les plantes accessoires du Gurare sont nom- breuses et qu’elles varient suivant les peuplades parmi les- quelles on prépare le poison. Ge sont presque toujours des végétaux eux-mêmes très actifs, âcres, piquants, etc. Chez les Ticuñas, on a signalé dès longtemps une Aroïdée, le Tara, plante dont le suc est probablement très brûlant à l’état frais, mais qui doit perdre cette qualité par la cuisson. Elle agit probablement en épaississant l’extrait. Quoique j'aie vu étiquelée par un savant très habile la plus grande des Aroi- SUR LES PLANTES DU CURARE. 379 dées rapportées par M. Jobert du nom de Adelonema Ery- thropus, je ne puis m'empêcher de la trouver bien semblable au Dieffenbachia Sequine Scuorr. Une autre Aroïdée à feuilles plus petites, plus épaisses, lancéolées, qui sert aussi à la con- fection du Curare, me paraît être, autant qu’on peut en juger sans les fleurs, une des formes du Pothos cannæfolia. À côté des Monocotylédones, il y a beaucoup d’Apétales : des Aristoloches, des Piper, des Phytolaccacées ; plus, ce dont on ne s'était guère douté jusqu'ici, une Thymélacée, plante probablement âcre comme nos Daphne, mais d’un genre rare et fort mal connu en Europe. C’est un Schænobiblus, et pro- bablement le S. daphnoides Six. et Zucc., qui vient de la rivière Iça ou Potomai, et qui fait partie du Curare des In- diens Juris. Geux-ci le considèrent même comme la plante la plus active de l'extrait, où cependant ils font entrer, bien entendu, des Strychnos. Le Schænobiblus daphnoides a été in- diqué comme croissant sur le Japura, dans la province du Rio-Negro. On donne les fleurs mâles comme privées de gynécée rudimentaire dans ce genre; ici cependant, nous voyons au-dessous des étamines fertiles un petit pistil dont la loge ovarienne renferme un ovule descendant ; 1l est peut-être stérile cependant. Les quatre sépales, dont la préfloraison est imbriquée-alternative, sont lancéolés, subcoriaces, à peu près indépendants, couverts d’un duvet soyeux; les anthères sont dorsifixes, allongées. L’£oné ou Yoné, qu'à Calderon on mé- lange au Curare, principalement quand il est destiné à tuer des oiseaux, est un Pipi, c’est-à-dire un Petiveria, que Gomez a nommé P. tetrandra, et que l’on considère aujourd'hui comme une variété ou forme du P. hexaglochin Fiscu. et Mey. Dans la collection des Aristoloches du Muséum, je n’ai trouvé aucune des trois espèces (1) de ce genre que M. Jobert a rap- portées comme faisant partie du Curare. Il est vrai que ses (4, L'une d'elles est peut-être l’Aristolochia odoratissima. 380 NOUVELLES OBSERVATIONS échantillons appartiennent à des plantes jeunes et imparfai- tement développées."On peut en dire autant des Piper de sa collection, au nombre de cinq. L'un d’eux est voisin du P.ano- næfolia ; l’autre, du P. trichoneuron, mais non identique (ses feuilles sont plus étroites). Il y en a un, enfin, à feuilles ovales- aiguës, acuminées, plus grandes et plus membraneuses, proba- blement le P. pseudo-Churumayu CG. DG. (Prodr., XVI, 988). Les Dicotylédones polypétales appartiennent à deux familles voisines : les Anonacées et les Ménispermacées. C’est seule- ment dans le Curare des Indiens Juris que nous voyons figurer des plantes de la première de ces deux familles. Ce sont la plupart, et peut-être toutes, des Cananga (Guatteria), genre aromatique; mais il n'est guère possible de les déterminer spécifiquement dans l’état où elles sont. Leurs noms indi- gènes sont: UÜrupua, Tjumeri-winiku, Jitséné et Nu-matté. Ce dernier me paraît seul assez sûrement nouveau pour que je propose de l'appeler Cananga (?) Jobertiana. M est carac- térisé par de grandes feuilles obovales-oblongues, à peine pé- tiolées; les rameaux sont chargés d’un épais duvet brun. , La seule Ménispermacte, sans fleurs ni fruits, qui ait été vue employée chez les Ticuñas pour la préparation du Curare, est très voisine, sinon identique, au Pani dont parle M. de Cas- telnau, c’est-à-dire au Cocculus toxicoferus Wen». Ses feuilles sont simplement un peu plus courtes relativement à leur largeur, et le duvet fin de leur face inférieure est plus dense et plus blanc. Mais les renflements de la base et du sommet du pétiole sont les mêmes, et c’est probablement à lin- fluence des milieux seulement qu'il faut attribuer les légères variations dont nous venons de parler. Je ne pense pas que cette plante soit un vrai Cocculus, mais plutôt un À buta où un Chondodendron. Elle doit être par elle-même vénéneuse, et les chimistes devront s'assurer si elle renferme quelque prin- cipe actif analogue à la picrotoxine Je ne veux pas dire par là qu'il faille admettre l'opinion plus qu'étrange de M. De- SUR LES PLANTES DU CURARE. 981 caisne, que les sauvages de l'Amérique du Sud ajoutent aux Strychnos pour préparer le Curare, € de la Coque du Levant », c’est-à-dire une plante asiatique. Le même auteur ne croit pas qu’on ait trouvé d’alcaloïde dans le Curare. Je n'ai pu m'arrêter, dans le cours de €e travail, aux erreurs incroya- bles qu’il professe relativement aux Loganiacées et aux Strychnos ; je les signalerai en peu de mots. Il fait (Tr. gen. Bot., 163) une « sous-famille » des Strychnées pour les Strychnos, Antonia et Spigelia, qu'il caractérise par une « corolle à préfloraison valvaire ou fordue » ; mais il ne dit pas, bien entendu, dans quelle espèce de ces trois genres la pré- floraison est tordue. Puis il distingue une deuxième « sous- famille » des Logamiées, caractérisée par une « corolle à pré- floraison convolutive », et 1l la forme des trois genres « Lo- gama, Fagræa,' Usteria », ne se doutant probablement pas que la corolle est quinconciale dans le premier, tordue dans le deuxième et valvaire ou rédupliquée dans le troisième. M. Duchartre avait aussi, il y a deux ans, son opinion sur les Strychnos (Elém. [1877], 1173). Il en fait des Apocynées; de sorte qu'il leur accorde une « corelle gamopétale, à 5 di- visions en préfloraison contournée ». À qui la palme ? EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE VII. F1G. 1. — Strychnos Crevauxiana. — Rameau florifère, grandeur naturelle, avec ramules anormaux, à petites feuilles opposées. 2. —- Inflorescence. Fic. 3. — Fleur. 4. -- Fleur, coupe longitudinale. FIN DU TOME DOUZIÈME. TABLE DES MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME I. Traité du développement de la fleur et du fruit (suite).......... il II. Nouvelles observations sur les Onagrariées.................... 20 HI. Préface d’un Nouveau Dictionnaire de Botanique................ 40 IV. Nouvelles observations sur les Mélastomacées.................. 70 V. Essai sur les lois de l’entraînement dans les végétaux .......... 98 VI. Sur la signification des diverses parties de l’ovule végétal et sur l'origme de celles de la Drame 5e eee eee mere deenee 102 VIT. Recherches nouvelles sur les Araliées et sur la famille des Om- belhiféres en général. se cer ee ce nef cn fe 125 VII. Mémoire sur les genres Canthium et Hypobathrum............ 179 IX/Suriles himites du genre frorai. 5.5.2. RER teRLE- CE 213 PNA IS UT DES IE DONTENOUP HEURE) ed dal Does » es ane ne 220 XL Traité du développement de la fleur et du fruit (suite)........... 255 ACXIE ST T DS TE LOTICIE ROULE (SUULE)S. ce ee ec cc ec mers creer 282 XIII. Sur les ailes séminales de certaines Rubiacées................. 296 XIV: Observations suryles Naucléées.. 2. 5.5..0..6 vec -te ct 911 XV.'Sur les limites 'du genre/Guettarda mn ee 316 XVI. Sur des radicules d’embryon à direction anormale.............. 319 XVIT- Mémoire sur 1es 7GNONd een rhenecenesdeneseccihescecee 323 XVII Surile nouveautsenre (Thtersin er -te--eo- lip -C ERA 399 XIX. Sur un nouveau genre de Saxifragacées....................... 337 XX. Traité du développement de la fleur et du fruit (suite).......... 342 XXI. Nouvelles observations sur les plantes du Gurare................ 366 TABLE DES PLANCHES RELATIVES AUX MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME Pianches. I Organogénie florale du Levenhookia pusilla. . Organogénie florale du Stylidium graminifolium. . Dedea major et minor. . Organogénie florale de l’Arceuthobium Oxyredri. . Organogénie florale des Garrya. . Strychnos Crevauxiana M. B\. . Organogénie florale des Hydrocharidées (Elodea, Vallisneria). . Organogénie florale des Sélaginées (Selago, Hebenstreitia). . Organogénie florale des Papayées. . Organogénie florale du Castanea vulgaris. . Organogénie florale des Castanéacées (Quercus, Myrica, Alnus, Betula). TABLE DÉS FAMILLES ET DES GENRES DONT IL EST TRAITÉ DANS CE VOLUME Alberta, 247. Alnus, 14. Amaracarpus, 326. Apodagoga, 332: Araliées, 125. Arceuthobium, 281. Balanops, 16. Berbéridacées, 351. Berberidopsis, 351. Bertolonia, 93. Breonia, 311. Calycosia, 326. Canthium, 179, 220, 226. Castanea, 17. Castanéacées, 1. Chimarrhis, 303. Cleisocratera, 327. Cœlospermum, 236. Coutarea, 296. Cremaspora, 234, 283. Damnacanthus, 322. Dedea, 342. Dissochæta, 88. Elodea, 261. Forcipella, 331. Gærtnera, 237. Garrya, 268. Garryacées, 262. Geophila, 325. Gloneria, 327. Grumilea, 334. Hebenstreitia, 364. Hydrocharidées, 255. Hypobathrum, 201, 255. Ixora, 213, 294. Lasianthus, 232. Leitneria, 16. Levenhookia, 358. Litosanthes, 334. Loranthées, 269. Maieta, 88. Margaritopsis, 334. Mélastomacées, 70. Miconiées, 80. Microliciées, 94. Mitchella, 321. Morinda, 230, 246. Mussaenda, 295. Mussaendopsis, 282. Nauclea, 284. Naucléées, 311. Oligagoga, 392. Ombellifères, 125. Onagrariées, 21 Opulagoga, 330. Pæderia, 233. Papaya, 349. 384 TABLE DES FAMILLES ET DES GENRES. Papayées, 342. Stauragoga, 329. Paracephælis, 316. Straussia, 327. Parastraussia, 329. Streblosa, 325. Podocephælis, 329. Strychnos, 366. Portlandia, 298. Stylidiées, 364. Prismatomeris, 322. Stylidium, 360. Proscephalium, 327. Suteria, 326. Psathura, 328. Pyramidura, 329. Thiersia, 335. . Tibouchina, 70. Quercus, 19. Tolisanthes, 333. Triainolepis, 328. Randia, 244, 295. Trichostachys, 325. Rubiacées, 296. Saxifragacées, 331. Uragoga, 222, 226, 248, 285, 323. Sélaginees, 361. | Selago, 364. Vallisneria, 262. Sickingia, 302. Viscagoga, 328. PARIS. — IMPRIMERIE LÉMILE MARTINET, RUZ MIGNON, LA Baillon et 4. l'aquet del. P, Prcart se TR PRUNTIT © 77 TT LEVÉNHOOKIA PHSTERAS nm, Lammmonn D ns. L » a + % a! 47 Lé o L “ PT % # _ s Lite : ENS | RLDELE UT SX | 6 at b [ l [ Lors S S p FIZ 460 P Picart se faguet del. A HBaillon et 1e ls GRAMINIFOLIUNX SRE IRON mp, Lamoureux Paris Can Ta 10 (PRE de on : a \ n , M US a ui]! 0 y JA / > E— |. D. MINOR ET Un Pepe st + abc: : L ae L pa | “ CR | ‘ . »é n] + : : j | e-" | | : 5% D D £, | | » Le L ds Û : La re - : É LL é L à we, « : | n ‘ N à | | L L É | . w E | n É . . é | . “ » | . ‘ | . : mn | L : \ | | , 1 F + L | : L p | ñ + | | L} : | DL ÿ 4 | “ se : : Pre L | L : - - LORANTHACFES / CL LÉ LA Prcart se. A Faguet del. AL 7 lllfit” LA AN Ps Inp. Lamoureus, Paré . P PAL NU AM. 4}t) d. | | fi À 20 NUE vA à Vs aie TETE (hi AW { h NA MANN NANEEUr 1 À { 0 AL ZBadlbon et A Faquet del, Péart se 1-14. GARRYA ELLIPTICA. Poe TÉURENML np. Lamoureux. Paris A. Faguet del Thiébaut sc. STRNCHNOS CREVAUXIAN A. PI VIT. HYDROCHARIDEES. Ballon et A Fagquet del. : Pricart se. 17 ELODEA CANADENSIS = 18-25. VALIISNERIA SPIRATIS. np. Lamoureux, Paris CLR) : (2 L LUN Ed EX Houra Le SÉLAGINEES PL IX: Debray se. Fig. 381 Hebenstreika tenurfo la. PAPAYÉES . PIX —_— Æ PBarllon et A Faguet del Picart se. 1_24,PAPAYA GRACILIS _25_28,P.CARICA. Imp.Lamoureux, Paris. Ce ES À » su me S * ; : T5 : 4 L à PCA LEA | DA SEA AT AITES ARE D) ; : 1 DPNE LE / Le ù ven CN | L eI | “À à A et 4 / / CASTANFEACEES PLEERT Prcart se. Faguet del. | np. Lamoureux. Castanea vuléari SR V Peu 2e | de Laguet del. 14 FA Ouepers= ns 16272; CASTANFACETS Myrica___ F6. 25. Alnus H + 1 IG Ô Preart se: A6 BEC Jmp. Lamoureux Ce Recueil, entièrement composé de travaux inédits relatifs à la botanique pure ou appliquée, paraît par livraisons de deux feuilles, avec planches. Le prix du volume pour Paris est de 15 franes. Chacun dés volumes I à XIT se vend séparément 15 franes. Prix des quatre premiers volumes réunis : 50 francs. S'adresser à M. BOURGEOIS, 49, rue de la Harpe, à Paris, ou à M. F. SAVY, boulevard Saint-Germain, 71. 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