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MARTIN, RUüUE DE L’ESCALE, 20 1911 mt La | ACADÉMIE DE LA ROCHELLE passaient ur ssti au jf ne ve Tes 1h A cn RSS LS pt ANRT KOTI: x EE W AA IF Ur; REX Li d } #7 LE PAT LA # f GS SOCIÉTÉ |: DES ne LA ROCHELLE " IMPRIMERIE E. MARTIN, RUE DE L'EscaLe, 20 -Æ y 1911 .? ." * TEA DATENT En PA COMPTE RENDU DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE LA CHARENTE-INFÉRIEURE D'APRÈS LE REGISTRE DES PROCES-VERBAUX DES SÉANCES ANNÉES 1908-1909-1910 Au cours de ces trois années, les séances ont été régu- lièrement tenues tous les mois, sauf en août et sep- tembre, les mois de vacances. En suivant l’ordre chronologique voici un aperçu rapide des communi- cations les plus importantes qui y furent faites. ANNÉE 1908 Dans le courant de l’année, nous avons eu le plaisir de voir notre ancien collègue, M. le Dr Drouineau, revenu à La Rochelle, reprendre parmi nous sa place assidue. Janvier. — Au début de cette séance, M. le Président annonce à ses collègues le décès de M. le général Moreau, un des membres les plus assidus des séances mensuelles. Pour lui rendre un dernier témoignage d’estime, la séance est levée en signe de deuil. A la reprise de ja séance, M. Musset transmet un don de Mme Soulbieu, consistant en deux paquets d'algues recueillies dans toutes les mers du globe et classées par d’Orbigny. | M. Cailloux communique un article de M. Coutière, sur le Nephrops Norwegicus, crustacé comestible bien connu sur le marché de La Rochelle, sous le nom vul- gaire de Langoustine. Février. — La séance est cecupée en grande partie par la question de météorologie dont nous parlerons: plus loin et l’exposé de la situation financière par notre dévoué trésorier, M. Couneau. M. Bernard présente ensuite un poisson fort rare, dont on ne possède que peu de spécimens, le Ruvettus Pretiosius Val., ramené par un chalutier à vapeur et offert par M. Gufflet, armateur. Les séances de Mars, Avril et Mai sont occupées par : l’analyse des mémoires et publications des sociétés correspondantes et la distribution aux membres pré- sents du Tome X de la Flore de France de Rouy, éditée par la Société. Juin. — M. Eury, qui vient de soutenir sa thèse de doctorat en Pharmacie, donne des détails sur le sujet qu'il a traité : Quelques combinaisons de l’oxyde de mer- cure avec les pyrazolones. M. Dubourg présente des observations sur la toxicité de la noix vomique pour les volailles et des explica- tions sur le remplacement de l’albumine par la caséine dans certaines industries. Juillet. — M. Couneau, au nom de M. J. Delmas, donne lecture d’une note relative à la pile Basset. Octobre. — La correspondance accumulée pendant les vacances comprend, entre autres documents inté- ressants, un travail de notre jeune compatriote M. A. ee Lancien, présente devant la Faculté de Poitiers, pour l'obtention du grade de Docteur ès-sciences et qui valut à son auteur la note très-bien, ainsi qu’en té- moigne M. le Professeur Turpain., Celui-ci offre à la Société la deuxième édition de son volume des Ondes Electriques et dans une causerie des plus attrayantes, il met la Société au courant des derniers progrès réalisés par cette branche de la science qui s'occupe spéciale- ment des ondes hertziennes. C’est ensuite un aperçu des plus documentés sur les principales questions traitées au Congrès du Froid. Novembre. — Après les félicitations de M. le Prési- dent à M. le Dr Guillemin, qui vient d'obtenir un prix de la Faculté de médecine de Bordeaux, M. le Dr Droui- _neau fait une communication sur la situation démo- graphique de la France et compare les courbes des natalités et mortalités depuis 1872. Décembre. — Cette année, marquée au début par un décès, se termine hélas ! par celui d’un de nos plus vieux sociétaires, M. Périer père. En ouvrant la séance, M. le Président prononce quelques mots en son souvenir. - La question de météorologie fut longuement discutée au cours de ces séances. La Sociéte possédait en eflet des appareils enregis- treurs qui avaient été confiés à M. le Directeur de l'Ecole normale d’instituteurs pour faire faire les observations par les élèves de l’Ecole. Au début de l’année, la commission de météorologie décida d'installer un observatoire météorologique et d’en confier la direction à notre collègue M. Fournier, le distingué directeur du Laboratoire municipal. Après de nombreux pourparlers, les instruments Fe VIS furent transportés au Jardin des Plantes où l’installa- tion fut terminée dans le courant de l’année 1909. : Depuis, les observations y sont faites avec une pré- cision des plus rigoureuses et viennent constituer des documents très importants appelés à rendre de grands services dans un avenir assez rapproché. ANNÉE 1909 Membre admis pendant l’année : M. Borde, phar- macien à La Rochelle. | A la séance de Février, M. Bernard fait connaitre qu’il vient de recevoir de M. le Professeur Turpain, un travail sur les Ondes dirigées en Télégraphie sans fil. La Société décide que ce travail sera publié dans les prochaines Annales (1). Mars. — M. Musset présente une'série de stalactites et stalagmites. M. le D' Drouineau fait une longue et intéressante communication sur l’influence de l’Immi- gration urbaine et son retentissement sur la natalité et la mortalité. Avril. — M. Bernard entretient la Société de l’é- chouage sur nos côtes : 1° D'un Pélerin de forte taille trouvé mort vers l’em- bouchure de la Gironde, le 30 mars ; 2 D'une baleine de 27 mètres de long trouvée morte par un chalutier à vapeur et ramenée à Arcachon ; 3° D'une autre baleine, un peu plus petite, échouée sur la côte sauvage de l’île d’Oleron ; 4e Enfin d’un baleineau, échoué à Boyardville. Il donne des détails sur le Pélerin, Selache maximus, Cuv., qui fut remorqué jusqu'au port de La Rochelle et amené à sec au chantier de construction. (1) Voir p. 1. M. de Labonnefon expose les mœurs de certains papillons. Il rend compte des curieuses expériences qu'il dut instituer et qui l’amenèrent à constater que le sens de l’odorat est situé dans leurs antennes (1). Juin. — M. le D' Drouineau dépose un ouvrage de son fils le D' A. Drouineau. Ce travail honoré par l’Académie de Médecine d’une mention du prix Larrey et préfacée par le Dr Bertillon, traite de la (Géographue médicale de l’île de Ré. Octobre. — Une explosion de gaz étant survenue quelque temps auparavant, rue Alcide d’Orbigny, M. Fournier communique les phénomènes curieux révélés à cette occasion par le baromètre enregistreur de la station météorologique du Jardin des Plantes. Puis il parle des progrès réalisés pour arriver à la Télévision, expose ses expériences personnelles et le résultat de ce qui a été tenté dans ce sens à l'étranger. Novembre. — Sur la demande de M. le Dr Drouineau, M. Fournier précise les différences entre la télévision et la téléphotographie qu’il faut se garder de confondre. M. Bernard présente : 1° une femelle de Héron pour- pré, tuée dans les environs ; 20 Un poisson nouveau pour notre collection, ap- porté en assez grande quantité depuis quelques années par les chalutiers à vapeur. Il s’agit du Beryx decadac- tylus décrit par Valencienne sur exemplaire reçu des îles Canaries et mentionné dans la Faune Ichthyolo- gique de Moreau, comme rare seulement daus la Médi- terranée. Il n’a pas de nom vulgaire, nos mareyeurs l’appellent simplement Dorade rouge. M. de Labonneïon fait une curieuse communication (1) Cette communication fait l’objet du très intéressant mémoire qu’on lira plus loin. Voir p. 11. — X — sur les dégâts causés dans une solive par la larve d’un coléoptère xylophage, l’Apate muricatus Fab. Décembre. — M. Vivier lit les articles parus dans les grands quotidiens au sujet de la découverte de MM. Fournier et Rignoux, la Télévision dont M. Four- nier nous avait déjà entretenu. M. de Labonnefon fait une communication pleine d'intérêt sur les Termites Luciiuges, ces insectes dé- vastateurs qui abondent dans notre région et démontre que ce Nevroptère n’est pas d’origine exotique, mais réellement indigène. ANNÉE 19410 M. Daire, professeur à l'Ecole Industrieile de Laiterie de Surgères, est admis membre de la Société. Les premières séances de cette année sont occupées par l’analyse des publications scientifiques de nos correspondants. M. le D' Drouineau en fait à lui seul la majeure partie et de ses communications naissent entre les membres présents des discussions intéres- santes. . À la séance de Mai, M. Borde, qui vient de passer son doctorat en Pharmacie, donne des explications sur sa thèse intitulée Etude Pharmacognosique du Crithmum Maritimum L., la Criste Marine de nos côtes. M. Bernard présente un lézard à deux queues en donnant l’explication de l’origine de ce phénomène de régénération, d’ailleurs assez fréquent. Juin. — M. le Dr Drouineau ayant observé dans des circonstances assez bizarres, un cas de phosphorescence sur du poisson mort, M. de Labonneïon précise que ces phénomènes se produisent toujours dans des conditions déterminées de température et d'humidité puis Du Ps 2 en PEF ESP PANTT 0 : Pl + nds it ét e Pb Le) Ê et cite de nombreux cas de phosphorescence, quelques- uns d’ailleurs fort curieux, dont il fut le témoin. Juillet. — M. Caiïilloux présente un appareil de MM. Perrin, appelé Galacthydromètre, basé sur la résistivité du lait et permettant de déterminer, en quelques secondes, le degré de mouillage d'un lait fraudé. Octobre. — Pendant les vacances, la correspondance et les publications se sont accumulées. Nous y remar- quons le très intéressant ouvrage de notre collègue, M. Soënen : La pharmacie à La Rochelle avant 1803. Les Seignette et le sel polychreste, qui fut présenté par son auteur devant la Faculté de Médecine et de Phar- macie de Bordeaux pour l’obtention du titre de docteur d'Université. Pendant cette période également, s’est échoué vivant sur les côtes de l’Ile d'Oléron, un monstre marin que les habitants s’'empressèrent de mutiler et - de vendre à un mareyeur de La Rochelle, chez lequel M. Bernard, avisé du fait, fut le voir. Sur sa demande on en fit don au Muséum, après en avoir retiré les matières industriellement utilisables. Il s’agit du Koggia breviceps Blainv., espèce rarissime dont on verra plus loin la description et la photo- graphie. Novembre. — En ouvrant la séance M. le Président exprime les regrets de la Société pour la perte qu’elle vient de subir en la personne de M. le Dr Brard. Notre collègue M. Vieljeux a fait adresser à M. Bernard une production marine appartenant aux Spongiaires, échantilloz de grande dimension, dragué dans les parages du cap Finistère par un fond de 200 mètres. M. Bernard nous en donne la description et nous annonce qu'il s’est mis en rapport avec M. Joubin pour arriver à identifier ce spécimen qui lui paraît fort rare. NE M. Bernard présente ensuite un champignon qu'il considère comme non décrit et qu'il baptise du nom de Lepiota irreperta. A la séance de Décembre, M. Bernard communique le résultat de son enquête au sujet de l'identification de l'éponge. M. Joubin l’a mis en rapport avec M. Top- sent, professeur à la Faculté de Dijon, qui s’est spécia- lisé dans l'étude des Spongiaires. Il en résulte que le spécimen gigantesque que nous possédons est une (reodia Megastrella (Carter.), de laquelle M. Topsent fait une étudie complète. Son tra- vail est reproduit dans les présentes Annales. | Tels sont les faits les plus importants qui mar- quèrent ces trois années. Il faut ajouter que pendant cette période ont paru les tomes X, XI et XII de la Flore de France de notre collègue M. Rouy, cet important travail universelle- ment apprécié dont la Société s’est imposé la lourde tâche d'assurer la publication. L'ouvrage qui doit comprendre encore trois volumes, constituera la Flore la plus complète de notre pays y compris l’Alsace-Lorraine. F, BORDE, Secrétaire. LES ONDES DIRIGÉES EN TÉLÉGRAPHIE SANS FÎL ET LE PROBLÈME DE LA SYNTONIE Dès que les essais de télégraphie sans fil ont été un peu nombreux et qu’on a été amené à disposer au voisinage les uns des autres plusieurs postes, on s’est préoccupé de découvrir des moyens d’assurer entre deux postes déterminés des communications qui ne soient pas troublées par le fonctionnement des postes voisins et que ces postes mêmes ne puissent surprendre. Le problème de la syntonie ou de la syntonisation consiste à accorder un oscillateur et un récepteur de telle sorte qu'ils utilisent des oscillations électriques d’une longueur d'onde bien déterminée, à l'exclusion de toutes les autres. Suivant l’expression que nous employions en 1900, l’oscillateur doit être monochro- matique, le récepteur isochromatique. De plus, et c’est là que réside l'importance pratique de la solution, cette solution qui doit assurer le secret des transmis- sions télésraphiques sans fil, doit encore en empêcher je trouble. Dans l'impossibilité de le résoudre jusqu’à présent sous cette forme totale, les inventeurs se résignèrent à PC Re restreindre le problème et se bornèrent à permettre la communication entre deux stations À et B sans in- fluencer une troisième station voisine C. Même restreint à ce cas particulier qui lui enlève la majeure partie de son intérêt pratique, le problème de la syntonie ne parait pas résolu d’une manière satisfaisante. Toutefois, de récentes expériences au cours desquelles on serait parvenu à produire des ondes électriques dirigées lui redonnent momentanément un regain d'actualité. Toutes les tentatives de solutions de la syntonie peuvent se grouper autour de quatre principes expé- rimentaux : | 1° L'identité des circuits transmetteurs et récepteurs. Tels sont les systèmes de MM. Lodge et Muirhead (1897), de M. Marconi (1898 et 1899), de M. Brown (1898 et 1900), de M. Ascoli, de M. Stone ; 20 Les dispositifs mécaniques dans lesquels se rangent des dispositifs de M. Blondel, de M. Anders Bull, de M. Walter ; 30 L'emploi de l'arc électrique et de l’arc chantant et l’obtention à leur aide d’ondes électriques entretenues. Les dispositifs de M. de Valbreuze, de M. Cooper Hevitt, de MM. Simon et Reich, de M. Campos utilisent l’arc chantant. Récemment M. Poulsen, en utilisant l’arc chantant de Duddel et au moyen d’in- génieux periectivonnements (1) a pu produire des oudes électriques entretenues et garantir un accord entre stations S’élevant à 1 0/0 près, de telle sorte que, réglés pour fonctionner avec des ondes de 600 mètres de longueur, les dispositifs resteront insensibles aux ondes (1) À TURPAIN, Lu production des ondes électriques entretenues et la télégraphie sans fil syntone, « Revue électrique », 30 juin 1907 n° 84, p. 397. Ro ge de longueur inférieure à 594 mètres ou supérieure à 606 mètres ; | &o L'utilisation des propriétés des champs inter- férents au sujet desquels nous nous étendrons un peu plus aujourd’hui parce qu'ils se trouvent à la base de tous les systèmes syntoniques par ondes dirigées préconisés successivement par divers inventeurs. C’est en 1898 que nous avons fait connaître les propriétés du champ hertzien interférent et que nous avons fait une étude comparative de ce champ et du champ hertzien ordinaire. Les résultats de ces études ont été publiés d'abord en fragments, puis peu après réunis et développés dans un volume publié en 1899 (1), volume que nous avons cru devoir adresser cette année là même (1899) à M. Slaby comme à bien d’autres professeurs allemands. En 1901, M. Slaby publia plusieurs articles et bro- chures dans lesquels il fit connaître des dispositions originales qu’il aurait trouvées par une voie purement théorique et confirmée tout d’abord au laboratoire par de nombreuses mesures. Il suffit de rapprocher nos publi- cations, antérieures de près de deux ans, de celles du professeur allemand pour se convaincre ainsi que l’a nettement indiqué d’ailleurs M. Ferrié dans son très intéressant ouvrage (2)] que M. Slaby n’a eu qu’à transporter dans le domaine de la télégraphie sans fil les principes expérimentaux que nous avons établis. L'originalité du dispositif de M. Slaby consiste, après avoir fixé au bas d'une antenne une longueur de fil égale à la longueur de l'antenne, de manière à (1) A. TURPAIN, Recherches expérimentales sur les oscillations élec- triques, p 98 à 74 et p. 147. Paris, A. Hermann, 1899. (2) J. BOULANGER et FERRÉ, La télégraphie sans fil et les ondes électriques, 5° édition. Paris, Berger-Levrault, 190%, chapitre VF, Syntonisalion, p. 103, note 1. EE se constituer ainsi un champ interiérent de 1/4 de lon- gueur d’onde, à disposer le cohéreur à l’extrémité de ce fil de prolongement. En disposant plusieurs fils (fig. 1) de prolongement, M. Slaby pensait pouvoir trier ainsi les ondes à séparer et les faire agir respec- tivement sur les cohéreurs à la manière que nous avions indiquée antérieurement au cours de nos expé- riences de multicommunications. Û+ V+ eo U+ terre Fig. 1. — Shema représentatif de l’état électrique d’une antenne munie à sa base de trois fils additionnels de longueurs différentes. Système Blondel : Champ de concentration. — En 1903, M. Blondel (1) préconisa de disposer deux antennes à de distance l’une de l’autre (2). Il dispose, (1) Nouveau système de radiateur pour la télégraphie sans fil. Communication de M. Blondel faite au Congrès d'Angers de l’A. F. À. S, 8 août 1903 (32 session, 2e partie, p 374 à 380). (2) Ce dispositif a été également décrit au cours d’un brevet de M. Brown (brevet n° 14449 du 13 juillet 1899), brevet postérieur à la publication de nos champs interférents mais antérieur aux publications de M Blondel qui, s’il connaissait d’autres brevets que les siens, n’aurait aucune raison de réclamer une priorité {Voir C. R. Acad. des Sciences, 19 octobre 1908) qui ne sauraït en aucune manière lui appartenir. MAIS ee comme l'indique d’une manière très nette la figure 1 - de son mémoire {dont notre figure 2 donne une copie) F deux fils A, B,, A, B, parallèles et reliés aux deux boules d’un oscillateur O, l’un A, B, directement, - l'autre A: B., par l'intermédiaire d'un fil O A, présen- ; À tant une LONGUEUR ADDITIONNELLE ÉGALE A. M. Blon- del constitue donc bien là un champ interférent suivant - nos données et indications de 1898-1899. Le champ interférent qu’il met en œuvre est de 1/4 de longueur » d'onde. De plus, et c’est là l’idée nouvelleet ingénieuse de son disposilif, ou mieux de celui de M. Brown, on place les deux fils de ce champ interférent A,B,, A,B, à une demi-longueur d’onde l’un de l'autre. Il obtient ainsi un champ de concentration d'effet maximum . dans le plan des antennes, d’effet nul dans un plan _ perpendiculaire. B, B B B A1 A 1 | | s pe | l [ | ; | “| Pe , 4 /4 ji (l Ù À. A4, À | Ù | | | ë y 1A | 1 _ 2 0 | > 6 Ÿ ‘-- 6 “A, À; — 3— —- lamp hertzien interférent Champ de concentration indiqué par M. Blondel en 1903. é par M. Turpain en 1898. (E, R. du Congrès des Sciences, 28 mars 1898.) de l'A.F AS. 1903, Angers, p. 315. Copie de la figure 1. Fig. 2. Fig. 3. ee Tout comme son devancier M. Slaby et à son image, M. Blondel se garde bien de faire connaître l’origine de son heureux perfectionnement. De mêmes mœurs scientifiques que les étrangers, il le baptise de principe nouveau (analogue à celui des réseaux en optique, ajoute-t-il)}. Dès lors M. Blondel va être, par droit de conquête, l’unique inspirateur des perfectionnements de la télégraphic sans fil dirigée. S' l’on songe que cinq ans ce sont écoulés entre nos deux études, on peut sans exagération, nous semble t-1}, déduire que notre idée première de combiner l’action de fils présentant entre eux des différences de marche À Q e Û Q Q A x de — ne lui fut pas inutile et inspira, peut-être à son _ insu, son dispositif assez simple mais érigé de suite par lui en principe. : Le seul rapprochement des deux figures 2 et 3 marque nettement la parenté évidente des deux dispo- sitits et comment Île champ de concentration de M. Blonde! est fils de notre champ interférent. L'idée qui me paraît avoir été féconde, — si j’en juge par les résultats obtenus par mes successeurs, — est : : ae eu À d’avoir créé cette différence de marche de 0 d’en avoir étudié les effets, d’avoir le premier combiné entre elles des ondes présentant des retards corres- nt UE 7 : pondant à, ou encore à ——, ou encore à =, et cela à une époque (1898) où les phénomènes des oscillations électriques étaient loin d’être aussi familiers aux phy- siciens qu’à l'heure actuelle, à une époque où d’ailleurs M. Blondel n'avait pas encore appliqué son très grand talent d'investigation et d’assimilalion au domaine des ondes électriques. PA F2 ES Il n’eut peut-être pas été inutile que M. Blondel indiquât en 1903 la parenté de son dispositif avec le nôtre dont il paraît être le très heureux perfectionne- ment. On peut se convaincre en consultant notamment notre note sur le champ hertzien (Société des sciences physiques et naturelles de Bordeaux, 51 mars 1898, oc rvecbaux p.125; C. R. Ac. des Sciences, 28 mars 1898) et notre mémoire (Recherches expérimen- tales sur les oscillations électriques, p. 56 à 77, et notam- ment p. 71) que nous avons étudié la combinaison d'ondes présentant non seulement la différence de À ; Ë Sue À marche —, mais aussi la différence de marche ne au cours de notre étude du champ interférent. Système Artom. — C’est encore une utilisation de champs interférents que réalise M. Artom. Le retard d’un quart de période imposé entre les deux systèmes d'ondes qui parcourent deux antennes dis- - posées à angle droit est obtenu par un choix conve- nable de capacités et de self-inductious. Système Magri. — M. Magri préconise égale- ment pour résoudre la syntonie l’interférence des ondes, et son dispositif que nous avons précédemment décrit (1) rappelle l'addition faite par M. Blondel à (1) A. TURPAIN, Loc. cit., « Revue Electrique », 30 juin 1907 n° 84, p. 362. HHVQE ee notre champ interférent. Deux antennes verticales identiques sont placées à une distance l’une de l'autre égale à une demi-longueur d’oude. Elles additionnnent leurs effets dans un plan vertical perpendiculaire à celui des antennes. | Système de MM. Bellini et Tosi. — Le sys- tème fort ingénieux de MM. Bellini et Tosi, dont il a été fait grand bruit dans la presse quotidienne et au sujet duquel une communication fut faite à l’Académie utilise encore le principe de notre champ interférent et le perfectionnement que M. Blondel, après M. Brown, en a tiré dans son champ de concentration. Ici encore les antennes, soit convenablement éloignées, soit convenablement inclinées, soit convenablement excitées présentent un état électrique en parenté immédiate avec celui que nous avons le premier imaginé de donner aux deux fils de concentration du champ hertzien pour le transformer en ce que nous avons nommé champ interférent. La partie essentielle du dispositif comprend deux conducteurs aériens constituant deux circuits oscilla- toires fermés et d’ailleurs sans relation avec la terre. Ces circuits sont disposés dans des plans verticaux. Des « bobines fixes sont respectivement intercalées daus les circuits aériens. En faisant varier par une excitation convenable les phases des courants oscillatoires qui parcourent les deux circuits, on obtient un champ résultant dont la direction dépend de ces phases. On peut en excitant les bobines fixes au moyen d’une bobine mobile enfermée dans les deux pre- mières et pouvant tourner autour de l'axe d'inter- section des deux bobines fixes, alors perpendiculaires l’une à l’autre, obtenir la rotation du champ résultant. à ER LE \ La bobine mobile d’excitation est reliée à un oscilla- teur comprenant une capacité et un éclateur. Fig. 4. C'est dans ce mode d'excitation shématisé par la figure 4 que réside toute l’ingéniosité et toute la nou- veauté du dispositif des savants ingénieurs italiens MM. Bellini et Tosi. Ce dispositif rappelle celui utilisé par Ferraris pour engendrer des champs tournants. Avec une entente parfaite des phénomènes qu'ils étudiaient et du problème qu'ils cherchaient à ré- _ soudre, MM. Bellini et Tosi ont associé de la façon la plus heureuse champs interférents, champs de con- centration et champs tournants. Ils ont ainsi réalisé un dispositif qui est certainement le plus apte à diriger les ondes de tous ceux préconisés jusqu’à eux. Il semble apte également, et nous le souhaitons, à triom- 4 9 des ie ae Lt D pher des difficultés inhérentes à toute application pra- tique. Au poste récepteur un dispositif en tous points identique au dispositif transmetteur est réalisé : la bobine mobile comprend seulement dans son circuit, au lieu d’un excitateur, un détecteur d’onde. A l'aide de deux circuits oscillants fermés et des appareils rotatifs d’excitation et de réception, MM. Bel- lini et Tosi ont pu transmettre et recevoir dans une direction déterminée sans gêner les stations voisines et sans être gêné par elles. Trois postes étaient dis- posés au Havre, à Dieppe et à Barfleur, l’angle des directions, Le Havre-Dieppe et Dieppe-Barfleur, est de 23°. Des signaux ont pu être échangés de Dieppe au Havre et de Dieppe à Barfleur sans que ceux destinés à Barfleur soient reçus par Dieppe, ni inversement. Très souvent on constate, et nous ne faisons ici que le constater une'fois de plus, que l'application la plus immédiate de tel ou tel principe expérimental déja découvert et bien acquis est présenté comme un prin- cipe nouveau. C’est ainsi qu’au début de la télégraphie sans fil les premiers essais de M. Marconi furent présentés comme la mise en œuvre de phénomènes nouveaux différents de ceux découverts par Hertz et qu'aujourd'hui encore le nom de Marconi est certaine- ment plus connu, même de l'élite intellectuelle, que celui de Hertz sans les géniales découvertes duquel toutes les applications des ondes électriques (télé- graphie sans fil et autres) ne seraient pas. c/Ibe:t Gutpain, Professeur de Physique à l'Université de “Poitiers. LE SIÈGE DE L'ODORAT CHEZ LES INSECTES. Tous les entomologistes savent que les mâles de certains insectes sont attirés à des distances parfois très considérables par les femelles de leur espèce, cachées sous les feuilles, sous l’écorce d'un arbre, dans un trou de mur ou même dans l’intérieur d’un cocon comme cela arrive pour certaines Psychés ou Orgyia. L'attraction est si puissante qu'une seule femelle attire parfois autour d’elle des centaines de mâles, comme j'ai pu le constater au mois de mai 1908 à La Rochelle, pour le vulgaire Paon de nuit, Saturnia pyri. | Les naturalistes se sont souvent demandé comment un insecte pouvait, de si loin, deviner la présence, dans un endroit déterminé, d’un sujet de la même espèce. Les uns ont cru devoir attribuer ce fait à une sensibi- lité extraordinaire de la vue, les autres à l’ouïe. L’ouïe est la plupart du temps très faible chez les invertébrés et si un bruit très fort les impressionne quelque peu, ils semblent être sensibles, dans ce cas, aux fortes ondulations atmosphériques produites par la commotion plutôt que par le son lui-même. Iei le toucher serait donc en cause et non l’ouïe, et ce dernier sens re pourrait être atteint par un bruit que nos oreilles sont elles-mêmes incapables de per- cevoir. Quant à la vue, je n’ignore pas qu’elle est parfois très perçante chez les animaux. L’épervier voit du haut des nues la souris des champs tapie contre une motte de gazon. L’alouette qui chante son tire-lire à eo me | perte de vue, aperçoit à de très grandes distances le vermisseau qui rampe dans l'herbe. Mais comment les 6,236 facettes qui composent l’œil d’un bombyx pour- raient-elles permettre à leur propriétaire de voir au travers des parois d’un mur ou même d’une boîte ou d’un panier, quelqu'un de ses semblables ? Reste l’odorat. Lorsque des milliers de guêpes ou d’abeilles sont attirées en quelques minutes par un vase d’eau miellée. Lorsque le nécrophore fossoyeur devine de loin le cadavre d’une souris, d’un oiseau ou d’un hérisson. Si des troupes de fourmis découvrent au fond d’un placard sombre le pot de confitures. Quand un chien savamment dressé indique à son maître la présence des truffes enfouies dans la terre, ils ne peuvent être guidés que par un odorat d’une délicatesse inouïe. C’est le même sens qui guide le Sapronyze, ce diptère minuscule qui se nourrit, à l’état de larve, du cryptogame parfumé qui fait la gloire du Périgord. Cet insecte débile, aux pattes si frêles, aux ailes en- combrantes, ne saurait percer le sol pour arriver jusqu'à la truffe. Mais il sait déposer ses œufs à la surface même de la terre, juste au-dessus du lieu précis où se trouve le cryptogame, afin que Îles larves qui en sortiront puissent y descendre dès leur naissance. (1) Et je ne veux pour preuve de la délicatesse extrême de l'odorat chez les insectes que les erreurs dans Îles- quelles ils tombent. Tout le monde sait que l’arum crinitum et l’arum dracunculus ont l’odeur de la chair putréfiée. Les mouches à viande, les nécrophores, les staphylins, etc., les dermestes et tant d’autres insectes, attirés de loin par ces effluves odorantes, viennent en © —— 1) Fabre. AR LA d- Pat ie VI foule sur ces plantes, et, leur méprise est si grande, qu'ils déposent dans les cornets floraux les œuis dont les larves sont vouées à une mort certaine faute des aliments indispensables. « Les fleurs de certaines «sclépiades, originaires du Cap de Bonne-Espérance, les Stapelin hirsuta et variegala, répandent au loin les exhalaisons fétides de la chair corrompue, et les insectes séduits et trompés par ces émanations mensongères viennent en foule pour mettre en lieu sûr leur postérité. Dupes incons- cientes, c’est au dépend de leur propre vie et de celle de leurs descendants qu’ils vont assurer la féconda- tion et la propagation de la plante ».(Brehm) Je reconnais que malgré cette évidence, certains au- teurs ont refusé d'admettre encore que l’odeur déga- œée par la femelle d’un grand nombre de papillons et de coléoptères, les dénonce au mâle à une grande dis- tance . Quelle en est la raison ? La femelle du papil- lon, disent-ils, ne dégage rien pour notre odorat: comment se fait-il que ce rien puisse saturer de ses molécules un orbe immense d’un bon nombre de kilo- mètres de rayons ? Ce que ne peut faire l'odeur re- poussante d’un cadavre, serait-il possible à l’inodore. Si divisible que soit la matière, l'esprit se refuse à de semblables conclusions. Ce serait rougir un lac avec un grain de carmin, combler l'immense avec zéro. On pourrait répondre tout d’abord que certaines matières ayant un pouvoir colorant très intense, telle la fluorescine, il peut y avoir aussi des odeurs divisibles presque jusqu’à l'infini. Mais ces savants ont surtout oublié un fait indénia- ble, c'est l'extrême sensibilité de certains sens chez les animaux, sensibilité qui ne peut être comparée à celle de l’homme. Quoi de plus merveilleux que le toucher chez la chauve-souris qui, après avoir eu les yeux ne enlevés, vole, sanss y heurter, au milieu d’un véritable réseau de fils tendus dans une chambre ? Nous ne per- cevons pas l'odeur du papillon, percevrions-nous mieux sur le sol les traces laissées par le passage d'une caille ou d’une perdrix ? Cependant un bon chien de chasse n’hésitera pas une seconde et la façon dont il mènera sa quête prouvera souvent au chasseur que son auxiliaire ne se trompe pas sur l’espèce de gibier qui est passé par là dans la journée. Il faut bien que le fumet du lièvre ou de la perdrix soit doué de la divisibilité étrange qu’on refuse à l’odeur du papillon. _ Les mêmes savants ajoutent que, de même qu’un son intense étoufte la faible note et empêche celle-ci d’être entendue, de même qu’une vive lumière éclipse une clarté plus faible, ainsi une odeur très pénétrante doit détruire un fumet moins fort et les essences les plus violentes ; mirbane, naphtaline, huile d’aspic, etc. n’'empêchent pas les mâles de certains papillons d'aller dans un appartement à la recherche de la s’y est cachée, donc, ils ne sont pas attirés par l'odeur. La comparaison ne me paraît pas juste. Opposer un son à une autre ou une lumière très vive à une lumière plus vive, c’est opposer des forces de même nature. Îl est évident que la plus forte peut et même doit détruire la plus faible. Maïs une odeur, quelle qu'elle soit, ne peut être, de la même façon, opposée à une autre odeur. Leur nature n’étant pas la même, elles pourront se gêner l’une l’autre, se masquer en partie, mais se détruire, Jamais. Et cette odeur si spéciale qui attire le mâle d’un papillon n’est dégagée absolument que par la femelle vierge et disparaît aussitôt que s’est fait l’accouple- ment. {l est, en effet, très facile de constater que dès RE Le qu’un mâle à pu joindre la femelle, les autres cessent de la chercher, et pas un mâle nouveau ne pénètre dans l’appartement. Le même fait se produit lorsque, après un jour ou deux d'attente, la femelle à com- mencé sa ponte d'œufs non fécondés. Il me paraît donc bien prouvé que les insectes ont le sens de l’odorat très développé et que c’est à l’aide de ce sens qu'ils se découvrent les uns les autres. Com- ment, si on leur refuse cette sensibilité qui tient, je l’avoue, du prodige, paurrait-on expliquer la facilité avec laquelle la Rhyssa persuasoria découvre et atteint de sa longue tarière pour lui inoculer un œuf parasite, la larve de Sirex cherchée à 6 ou 7 centimètres de proiondeur, dans l’épaisseur d’un arbre. Comment expliquer que l’ammophile des sables sait trouver sous terre la chenille de Mamestra brassicæ ou d’agrotis segelum. Aussi les dissidents sont-ils rares, et la grande ma- Jorité des naturalistes est-elle d'accord sur ce point. Mais ils cessent de s'entendre lorsqu'il s’agit de déter- miner le siège de la perception des odeurs. Cuvier, Lehman, Duméril, Lacordaire et bien d’autres, sous prétexte que l’air étant le véhicule nécessaire des odeurs, il devait pénétrer pour y porter les mollécules vdorantes dans des cavitês, prétendirent que les sen- sations olfactives ne pouvaient être perçues que par les voies respiratoires, c’est-à-dire, en l’espèce, par les stigmates placés sur les divers anneaux dont est composé le corps d’un insecte. D’autres : Lyonet, Marcel de Serres, supposaient que les palpes labiaux et maxillaires percevaient les odeurs. Quelques-uns, enfin, tels Blainville, Réau- mur, Perris, supposèrent que les antennes toujours portées en avant pendant la marche et le vol, devaient être le siège de plusieurs sens et en particulier, de D EN OE l’odorat. Ceux-ci avaient raison. Mais aucun, sortant d’une simple hypothèse, n’a, que je sache, essayé d'établir par des expériences la preuve de ce fait. Seul, Hauser (1880) a publié sur la physiologie et l’histologie des antennes, organes de l’odorat, un mémoire accompagné de figures où se trouvent repré- sentés les orifices servant, d’après lui, à percevoir les sensations olfactives. J’ai fait moi-même, pendant quelques années, une série d'expériences sur quelques coléoptères nocturnes, comme Lucanus cervus etsurtout sur un grand nombre de lépidoptères hétérocéres du genre Bombyx. Elles me permettent, je le crois du moins, de conclure d’une façon absolue, à la présence du sens olfactif dans les antennes. Il m’a paru intéressant de les rapporter. Au mois de juillet 1904, ayant fait, dans une cage ad hoc, l'éducation d’un certain nombre de chenilles de Saturnia pyri, le plus grand des lépidoptères d’Eu- rope, une de mes élèves, parvenue à son complet déve- loppement, trouva le moyen de disparaître et mes recherches pour la découvrir étant restées infruc- tueuses, j'oubliais ma chenille au bout de quelques jours. Un soir du mois de mai de l’année suivante, 1905, par un temps chaud et orageux, travaillant, vers dix heures du soir, à mon bureau, la fenêtre ouverte, je vis arriver un mâle de Paon de nuit, puis un autre, puis un troisième. J’en eus dix dans l’espace d’un quart d'heure. Persuadé que la lumière de ma lampe attirait ces insectes et fatigué de leur importunité, je pris le parti de fermer ma fenêtre. Maïs, quelle ne fut pas ma surprise d'entendre, quelques minutes après, du bruit dans l’intérieur d’un tuyau de 0®10 de dia- mètre, servant à évacuer la fumée d’un petit poële destiné à chaufïer mon cabinet pendant l'hiver. Le bruit venant d’en haut descendit peu à peu, puis se fit entendre dans le poële lui-même, d’où sortit bientôt un mâle de Paon de nuit. Il avait pénétré chez moi par la seule ouverture communiquant au dehors. Je le laissai faire et le. vis bientôt se diriger vers un point de ma bibliothèque, essayant d’y pénétrer. Intri- gué, j'enlevai quelques volumes et trouvai accrochée à son cocon, tissé là, l’année précédente, par la chenille que j'avais perdue, une femelle de Paon de nuit nouvel- lement éclose, J’arrêélai aussitôt le nouveau venu et résolus de profiter de l’occasion pour faire une expé- rience. Le lendemain, la femelle fut enfermée dans un panier couvert et placée dans une armoire. Vers dix heures du soir, les mâles commencèrent à arriver. Les vingt premiers entrés dans l’appartement, dans l’espace de trois quarts d'heure furent saisis et mar- qués au fur et à mesure de leur arrivée. Les nombres pairs reçurent, d’un coup de ciseau, une échancrure à l'aile antérieure droite. Les nombres impairs, plus maltraités, subirent l’ablation complète des antennes. Tous, placés dans une boîte, furent aussitôt portés à 900 mètres de la maison, dans un endroit d’où ils ne pou- vaient voir la lumière de ma lampe et mis en liberté. À onze heures, huit des mâles marqués à l’aile étaient revenus dans mon oabinet. Mais pas un seul de ceux dont j'avais abattu les antennes, ne reparut. Cette expérience, décisive en apparence, pouvait donner lieu à une objection sérieuse, on ne manqua pas de me la faire. Une échancrure faite à l’aile d’un papillon peut sans doute le gêner dans son vol, mais elle n’est pas plus douloureuse pour l’insecte qu’un coup de ciseau dans sa toison. ne le serait pour une brebis. Pouvait-on en dire autant de l’ablation des iQ antennes, et n’était-1il pas probable que la douleur ait empêché le retour des sujets amputés. J'aurais pu répondre que la sensation de la douleur est souvent nulle chez les insectes. Fabre n'’a-t-il pas vu un philante apivore continuant à sucer le miel d’une abeïlle pendant qu’une mante religieuse était en train de dévorer l'abdomen du ravisseur. Nordlinger rapporte qu’une Gryllotalpa vulgaris, ayant été coupée en deux, d’un coup de bêche, on trouva, au bout d’un quart d’heure, la moitié antérieure de l’insecte en train de manger la moitié postérieure. Quoiqu'il en soit, l’éclosion d’une seconde femelle de Paon de nuit provenant de mes élevages, me fournit peu de jours après l’occasion de renouveler mon expé- rience. Cette fois, je divisai en trois lots les trente- cinq mâles entrés chez moi, dans l’espace de quelques minutes. Le premier et le second lot furent traités comme à la première expérience. Quant au troisième lot, je lui laissai intactes les ailes et les antennes, mais pensant que la douleur, si douleur il y avait, serait aussi grande dans l’amputation des membres, j'enle- vai indifféremment deux pattes sur six à chaque papillon. Le tout fut aussitôt porté à 500 mètres de distance et mis en liberté. Au bout d’une heare j'avais constaté le retour de neuf sur onze des papillons mar- qués aux ailes. Sept sur onze de ceux qui avaient perdu deux pattes revinrent aussi. Quant à ceux qui n'avaient plus d'antennes, un seul était revenu. J’ai supposé qu’en volant 1l s'était trouvé par hasard dans le cône lumineux projeté au dehors par ma lampe, car, au lieu de voleter comme ses congénères, à la recherche du panier contenant la femelle, il persista à tourner autour du foyer lumineux. Au mois de juin de l’année suivante, 1906, une édu- cation assez importante du bombyx moritaite pourobtenir ALP Vi LR des soies artificiellemeut colorées dans les glandes mêmes de l’insecte, me mit à la tête de quelques cen- taines de cocons magnifiques. J’assistai un matin, vers six heures, à l’éclosion de 80 papillons et, saisissant chacun d'eux à la sortie du cocon, je plaçai séparément mâles et femelles dans deux boîtes d’égale grandeur, dont les parois rugueu- ses avaient 0m15 de hauteur. Les couvercles étaient inutiles, le papillon du mürier ne volant pas. Les boîtes furent immédiatement placées dans deux chambres différentes et abandonnées pendant six heures pour permettre aux inséctes d’allonger leurs ailes et de se ressuyer. A midi, je portai dans mon cabinet, d’abord les femelles. Je plaçai ensuite la boîte contenant les mâles près de la première. Aussitôt, les derniers papillons qui, cependant, ne pouvaient voir ceux de l’autre boite, entrèrent en efflervescente et se mirent à gravir les parois de leur boîte pour rejoindre les femelles. Je les attendais au passage. Dès qu’ils arrivaient au sommet, d’un coup de ciseaux j’abattais auxuns une ou les deux antennes, à d’autres des pattes, à d’autres une aile, à d’autres enfin, l’abdomen tout entier. Les mâles, qui n’avaient plus d'antennes, s’arrêtaient aussitôt et restaient immobiles. Ceux qui n'avaient perdu qu’une antenne hésitaient un moment, puis, pour la plupart, continuaient leur chemin. Quant à ceux qui avaient perdu une aile ou des pattes, ils allèrent presque tous s’accoupler. J'ai vu alors des mâles ayant perdu tout l'abdomen, n'ayant plus que la tête, les pattes et le corselet, tourner pendant cinq et six heures autour d’une femelle, cherchant à se mettre en contact avec elles à l’aide d’organes qu'ils n’avaient plus. Je vis aussi s’accoupler quelques mâles sans an- 90 tennes, mais j'avais dù les placer moi-même auprès des femelles qu’ils voyaient cependant du haut de leur boîte, mais qu'ils n’avaient pas cherché à rejoindre. De ces expériences, je crois pouvoir conclure d’une facon absolument certaine, quele siège de l’odorat chez les insectes réside vraiment dans les antennes, ce qui expliquerait, chez un grand nombre de mâles de papillons de la famille des bombycites, le développe- ment extraordinaire de cet organe. C. DE LABONNEFON. 12 février 1909. ER SLR RSS SSZSI RS DE ns 27 . KOGIA BREVICEPS Blainville TLC TD IT ———— Le 3 septembre 1910, des pêcheurs des villages de Chaucre et de Domino (île d'Oléron), visitant leurs écluses (1) entre deux marées, trouvèrent dans l’une d'elles un cétacé vivant. N'ayant d'autres armes que leurs couteaux et leurs espadons (2) et, obligés de s’en rendre maîtres entre deux marées, c’est-à-dire avant le retour du flot, ils le tuèrent avec ces instruments et le chargèrent sur une charrette pour l’amener au vil- lage. Il fut acheté par Mn° Baron, mareyeuse à La Rochelle, et transporté dans cette ville pour en extraire la graisse et les autres produits réalisables. Ayant eu connaissance de ces faits, et désireux de voir cet animal, je me rendis au dépôt de Mrs Baron, où je trouvai M. Biret, son gendre, qui me montra ce cétacé qu’il prenait pour un jeune cachalot. Je lui fis remarquer que la présence de la nageoire dorsale et la forme de la tête s'opposaient à cette conjecture, mais que, néanmoins, l’espèce me paraissait intéressante et ferait très bonne figure dans notre Musée départe- mental. Le lendemain, je reçus de Ms Baron l'avis qu'elle offrait gracieusement au Muséum Fleuriau son « puisson souffleur » à condition que « tout l’intérieur lui soit rendu », ce à quoi je m’engageai. Le « poisson souffleur » qui était un Kogia, comme on le verra plus loin, nous fut amené sur une charrette le 8, c’est à dire cinq jours après sa capture, dans un (1) Nom donné aux vastes parcelles de rivage concédées par la Marine et qui, entourées d’une sorte de muraille en pierres sèches, retiennent le poisson qui s’y trouve engagé quand la mer se retire. (21 Longues barres de fer servant aux propriétaires des écluses à tuer les poissons pris dans celles-ci. Leg Er état de décomposition déjà manifeste par les exhalai- sons nauséabondes qui en émanaient. Dans l’impuissance où son énorme poids nous met- tait de le mouvoir, je dûs en noter les caractères et en faire les mensurations utiles pour sa détermination future sans le déplacer, tout affaissé et déformé qu’il était par Son propre poids; aussi ces dernières sont- elles parfois approximatives seulement. De même, Barbier, notre préparateur et son fils qui lui servait d'aide, furent-ils obligés d’en opérer le dépècement et d’en extraire, par fragments, toute la partie interne réservée par Mne Baron, sur la charrette, dans des con- ditions fort difficiles. Il en résulte que des observations très intéressantes n’ont pu être faites, d'autant moins que les organes, les viscères notamment, avaient été abominablement détériorés et mutilés par les moyens employés pour la mise à mort. En effet, indépendamment des coups de couteau et d’espadon dans les flancs, on lui avait pro- fondément introduit par la bouche, les yeux et l’évent ce dernier instrument qui avait brisé une douzaine de dents, agrandi les yeux, déformé l’évent et causé de grands dégâts parmi les organes internes. La cavité thoracique était pleine de sang noirâtre et d’un abon- dant liquide huileux de même couleur ; les membranes et parois stomacales étaient recouvertes d’un enduit noir également ; coloration probablement causée par les glandes de noir des sèches ingérées, à en juger d’après la grande quantité de becs de ces céphalopodes _ trouvée dans cette cavité. Le sujet était un mâle et avait les dimensions sui- vantes : Longueur du bout du museau à la réunion des deux lobes de la’queue.….. 1442 0e Monet ENT 0 RES Longueur du bout du museau à la base antérieure de la nageoire dorsale.......... 1 m. 60 Circonférence à la base antérieure des MAD irES pecltoralés.....,......4...:.. ... { m. 85 Circonférence à la base End une des nageoires pectorales...... A: SC LAS EEE (1 LEE EED Circonférence à la base détente de la nageoire dorsale........... Need Al TN S0 Circonférence à la base de pe nageoire 0... "0 m::40 Event déformé, le bord antérieur en forme de crois- sant très ouvert paraît intact, tandis que le bord pos- térieur, oblitéré par l'introduction de l’espadon, a pris une forme circulaire. Il est placé obliquement par rapport à la ligne dorsale et déjeté à gauche. Sa lon- gueur mesure 0055; sa largeur 0025 et la distance de son bord antérieur à l'extrémité du museau est de 030. Tête très grosse, en forme de cône tronqué oblique- ment de haut en bas, vue de profil, aminci sur les côtés, vue de face. Profil de la hauteur au niveau des yeux.. 0 m. 43 — — au bout du museau.. 0 m. 22 Profil de la largeur au niveau des veux.. 0 m. 40 — — au bout du museau.. 0 m. 18 Profil de la hauteur à l’extrémité de la Mndbute;/celle-ci comprise :............ 0 m. 30 La mandibule ou mâchoire inféricure est plus étroite et plus courte que la partie supérieure de la tête, son extrémité est en retrait de près d’un décimètre sur celle du museau. Vue en dessous, elle a une forme triangulaire mesurant 014 à sa base et 0m04 à son extrémité ; la distance de celle-ci à la commissure des lèvres est de Om17. Ce Seule elle est garnie de dents qui sont au nombre de 28, soit 14 de chaque côté. Celles-ci sont légèrement recourbées vers l’intérieur, espacées entre elles de 6 à 8 millimètres, rondes à la base et terminées en une sorte de biseau arrondi à leur extrémité externe ; leur saillie hors de la mandibule s’allonge progressivement, mesurant 02013 à l’avant (les 4 premières sont parmi les absentes), et 0022 à l’arrière ; leur diamètre à la base suit une progression analogue, allant de 02007 à Om009. Les yeux ayant été crevés se trouvaient trop défor- més et agrandis pour être décrits. Ils ont servi à faire les mesures suivantes : Distance du bord antérieur de l’œil à l’extrémité de latmandibuler F5", 244700 dure re tee 00e MONENINAT Distance du bord antérieur . l’œil au bord saillant du museau Distance du bord antérieur de il à la commissure des lévres........ NC à +0 /ne02n Distance du bord Re ue l’œil à la base postérieure de la nageoire pectorale. O0 m. 45 Distance du bord postérieur de l'œil à l'olverturedu joureaus + #00) “.. CSM US Distance du bord postérieur de l’œil à l'ouverture deN'anus tree ee sin y Distance du bord postérieur de l'œil au milieu de da queuc EPP Pere a 0) Distance du bord postérieur de l'œil à la base antérieure de la nageoire dorsale..... 1 m. 25 Nageoires : La dorsale recourbée et échancrée en arrière et ter- minée en pointe arrondie, mesure, en hauteur 016 ét en largeur à sa base O0m32. Les pectorales élargies vers le milieu et terminées TP TN ET ET nie Lu LENS R. 7 : SPORE en pointe arrondie, mesurent en longueur Om47 en largeur à la base 012 ; vers le milieu O0®{6 et vers la pointe Om05. La caudale est divisée en deux lobes bien séparés par la terminaison du corps précédée de trois protubé- rances continuées en saillie jusqu’à la fin de la ligne dorsale. Son grand diamètre est de On80 et perpendi- culairement à celui-ci, chacun des lobes a de 095 à 0227 dans sa plus grande largeur. La coloration générale est d’un gris-noirâtre sur le dos avec des taches sans ordre défini d’un blanc-rou- geatre sur les flancs ; le ventre est blanc-sale. La verge est grosse et longue, s’effilant en pointe comme celle du taureau. Elle mesure 0®22 dans sa plus sgrande circonférence et sa longueur est de 065. Chaqne testicule est beaucoup plus gros que le poing. N’arrivant pas à déterminer son espèce avec les res- sources bibliographiques à ma disposition, j’en envoyai un dessin schématique accompagné de quelques notes à M. le professeur Joubin, qui me répondit aussitôt que ce devait être un Kogia brevceps Blainv. « espèce rarissime ». En eftet, jusqu'ici, un seul individu cap- turé en Europe avait été signalé par M. le professeur Delage (1). Cet animal, de deux mètres de long, avait été trouvé échoué aux environs de Roscoff en décembre 1905, mais tellement abimé que la tête seule a été mise dans un mélange conservateur pour l’étude. C’est donc, je crois, le premier de cette espèce figu- rant dans un Musée d'Europe (2). (1) Comptes rendus des séances de l’Académie des Sciences, t. XL, p. 258. (2) Depuis, M. Ed. Danois, naturaliste du service scentifique des pêches maritimes au Laboratoire de Roscoff, a publié, dans les comptes rendus t. 151, p. 690, une note sur le spermaceti et, dans les Archives de zoologie expéri- mentale et générale, 5e ser., t. vi, n° 4, p. 149, une Etude très détaillée sur Anatomie de la tête de ce Kogia breviceps Blainv., échoué à Roscoff. Sur ue magniïique GEODIA MEGASTRELLA Carter DU MUSÉUM DE LA ROCHELLE Par E. TOPSENT Professeur à la Faculté des Sciences de Dijon H. J. Carter décrivit en 1876 (1) deux Géodiides qu'il nomma Geodia megastrella et G. megastrella var. lœvis- pina. Il en avait été recueilli par le Porcupine, dans les parages du Cap Saint-Vincent et par les profondeurs de 680 mètres et 530 mètres environ, de la première un petit spécimen hémisphérique fixé sur un morceau de Corallistes Bowerbankii et, de la seconde, un simple fragment d’écorce de 25 millimètres carrés seulement, avec très peu de chair adhérente. En 1888 (2), W. J. Sollas, procédant à la révision des Geodia, retraça, d’après des préparations qu’il en fit, une description succincte de G. megastrella. Quant à la soi-disant variété lœvispina, dont il se borna à rap- . peler quelques caractères de spiculation, il ne l’admit que sous réserve dans le genre (Geodia. Enfin, en 1903, von Lendenfeld, dans son essai sur la systématique des Tetraxonia (3), inscrivit (Geodia (1) Carter (H. J.), Descriptions and Fiqures of deep sea Sponges and their spicules, from the Atlantie Oc’an (Ann. and Mag. of nat. hist., sér. 4, vol. XVI). (2) Sozzas (W. J.), Report on the Tetractinellidæ (Rep. on the scientific results of the Voyage of H. M. S. Challenger during the years 1873-1876, vol. 25, part 63). (3) LENDENFELD (R. Vox), Tetraxonia, Das Thierreich, 19 Lieferung Berlin, 1903. megastrella Carter dans le genre Caminus et supprima G. megastrella lævispina comme un simple synonyme de Caminus megastrella (Carter). Ces mesures, à mon avis, ont été basées sur des ap- préciations inexactes. D’une part, le fragment qui a servi à la description de G. megastrella lœvispina, quoique trop petit pour permettre d'affirmer s’il s’a- gissait d’une (Geodia plutôt que d’un représentant de quelque genre voisin, se distinguait nettement de Geodia megastrella par ses spicules: Carter a insisté sur la différence de forme des chiasters somiques de ces deux Éponges et l’on reconnaît entre elles, à ses dessins, une différence notable de taille, celles de ? G. megastrella lævispina ayant sensiblement le même dia- mètre que les petites asters choanosomiques de G. me- gastrella; ce caractère, ajouté à celui des grandes oxyasters et à l’absence d’une deuxième sorte d’asters choanosomiques, justifie tout au moins le maintien d’une variété, en attendant qu’on sache s’il n’y aurait pas lieu d’admettre une espèce de plus. D'autre part, l’occasion s'offre à moi de montrer que Greodia megastrella Carter n’est pas un Caminus. Sur l'invitation de M. le Dr L. Joubin, le distingué professeur au Muséum d'histoire naturelle de Paris, M. Bernard, directeur des Musées de La Rochelle, m’a demandé la détermination d’une magnifique Éponge draguée avec son support, en 1910, par un chalutier à vapeur, à environ 200 mètres de profondeur dans les parages du Cap Finisterre (Espagne), et destinée à la collection zoologique de la Ville de La Rochelle. Il s’agit d’une Géodiide, intéressante à la fois par sa forme et par ses dimensions. Fixée à la roche par une base relativement étroite, elle se dresse comme un œuf gigantesque, de couleur fauve, ne mesurant pas moins de O0m4 de hauteur et atteignant 03 à 035 de dia- rond Été. SC 2 secs À DEC DE" mètre maximum. Sa croûte fort dure est toute piquée de pores cribreux. Un orifice large de 5 centimètres, aux bords arrondis, lisses et plus pâles que le reste, donne en son sommet accès dans une cavité spacieuse, profonde de 22 centimètres. Une collerette étroite et mince en garnit l’entrée. La spiculation decette Éponge possède tous les traits caractéristique de celle que Carter a nommée Geodia megastrella et sa cavité, qui a la signification d’un cloaque, établit qu’on a bien affaire à une espèce du genre Geodia. Interprétant strictement les données sommaires que la petite taille du spécimen-type avait seules pu four- nir, Lendenfeld n’a accordé à l’orifice apical d’autre valeur que celle d’un simple oscule. C’est ce qui l’a conduit à considérer la (reodia megastrella comme un Caminus. Pour la déplacer, il lui a d’ailleurs été néces- saire de remanier la diagnose du genre Caminus et d’en détruire l’homogénéité, l'espèce megastrella contras- tant de toute évidence avec les autres Caminus par la possession d’oxes au lieu de strongyles et d’asters au lieu de sphères. La cavité du grand spécimen est régulière, infundi- buliforme, nullement anfractueuse. Sa paroi, continue, unie par endroits, se creuse en d’autres de dépressions légères, aires circulaires ou ovales limitant chacune un groupe d’orifices exhalants cribeux. Sous ces aires viennent buter à plein autant de canaux exhalants et leur étendue dépend du calibre du canal qui corres- pond à chacune d'elles. Dans certaines régions du choanosome, les canaux, dont le diamètre varie entre & millimètres et 8 millimètres, se rapprochent assez les uns des autres au voisinage de la cavité cloacale pour que leurs aires exhalantes deviennent confluentes et forment à même la paroi de larges plaques criblées. En raison de son grand développement, la Géodie ane du Cap Finisterre a considérablement renforcé son écorce. Celle ci, qui n’atteignait, d’après Sollas, que Onm$7 dans le spécimen du Porcupine, mesure d’une façon assez uniforme 5 millimètres d'épaisseur. La dif- férence tient évidemment à l’âge des individus : une jeune Geodia serait incapable de former une croûte pareille. Malgré cela, M. Bernard m’apprend qu’elle a cédé un peu aux effets de la dessiccation et que le corps, plus régulièrement ovoïde à l’état frais, n'avait pas les bosselures qu’on remarque sur sa photographie. Les pores cribreux sont les plus vastes que j'aie vus et se prêtent au mieux à l’étude du système cribriporal. L’ectochone, formé aux dépens de l’ectochroie, mesure ordinairement 1mm5 de largeur. L’endochone, creusé dans la couche sterrastrale, est droit et large de 1 mil- limètre ; un sphincter à peu près aspiculeux le ferme à la face interne de l’écorce. Cette face, unie et percée d’orifices circulaires distants de 2 à 3 millimètres, contraste avec la face externe, plus rugueuse, marquée d’orifices en nombre égal mais irréguliers et comme étoilés. L’ectochrote de la surface générale du corps se con- tinue dans le cloaque et en constitue la paroi; il s’épaissit beaucoup à cet effet et s’y montre chargé de ses spicules propres ; mais la couche sterrastrale ne l’y accompagne pas ou bien elle perd son caractère essentiel, car les sterrasters se montrent remarquable- ment clairsemées dans le revêtement cloacal. Le choanosome après dessiccation a une teinte foncée, presque noire. | Les mégasclères sont : 1° des oxes choanosomiques, longs de 3mm7, épais de Omm055 ; 20 des oréhotriænes encore plus robustes, à rhabdome épais couramment de Onmf, à clades atteignant Omm7-(mm9 de longueur ; les clades, à pointe habituellement récurvée, sont su- Sr AUS jets à des déformations multiples ; ils se bifurquent quelquefois, mais cela généralement d’une façon téra- tologique et je n’ai pas rencontré de dichotriæne véri- table ; 3 des protriænes et des anatriænes, à rhabdome très long mais bien plus mince que la tige des oxes choanosomiques et pouvant ne mesurer que O0mm2 et même Omm{ d'épaisseur ; 4° enfin des oxes corticaux, fusiformes, légèrement courbés, ordinairement plus pointus à un bout qu’à l’autre, longs de Omm 27, épais de Omm(08. Sollas à trouvé les oxes corticaux rares dans l’ectochrote du type ; ils existent au contraire en grand nombre dans le nouveau spécimen et abondent dans sa paroi cloacale. ; Il y a, comme dans le type, quatre sortes bien dis- tinctes de microsclères. Sollas n’en a cité que trois, négligeant, je ne sais pourquoi, les petites asters Choa- nosomiques, ces « small hody-stellate » dont Carter a fixé les dimensions et schématisé la forme. Les sterrasters, subsphériques ou ellipsoïdales, sont grosses et mesurent environ Omm{18 de diamètre ou Onm1{9 de long sur Ovm17 de large ; en état de complet développement, elles ont les actines nettement tron- quées en un plateau lisse et grossièrement polygonal. Les chiasters somiques, très abondantes dans tout l’ec- DOM tochrote, sont fort petites ; à la surface du corps, leur diamètre est bien plussouvent de 0"m006 que de 02m008 ; elles ont une dizaine de rayons très courts, raboteux, à bout tronqué, et présentent généralement alors un centrum ; ou bien leurs rayons diminuent de nombre, se réduisent à 7, 6 et même 4, mais s’allongent et s’é- paississent un peu et se touchent à leur base sans laisser trace d’un centrum ; du côté cloacal, leur taille s'élève fréquemment à Omm(1 et leur centrum devient rarement visible. Les asters choanosomiques sont des subiylasters sans centrum, composées de 12 ou 15 rayons (souvent moins), plutôt grêles, un peu coniques, avec un petit bouton terminal épineux encore plus fin qu’eux et qui les fait souvent paraître pointus ; leur diamètre varie de 0mm(1{9 à Omm027 ; ces asters, nombreuses dans tout le choanosome, constituent une catégorie de micros- clères facilement reconnaissable. Viennent enfin les asters caractéristiques de l’espèce, les grandes oryas- -ters “choanosomiques sans centrum, à actines rabo- teuses et pointues ; abondantes, au dire de Carter, dans le spécimen du Porcupine, elles restent clairse- mées dans la profondeur du choanosome de notre Éponge mais se montrent réellement en assez srand nombre au-dessous de son écorce et au voisinage de sa paroi cloacale ; leurs actines varient de 4 à Get mesurent de 0nm06 à 0m®065 de longueur sur 0mn005 à Omm006 d'épaisseur à la base ; elles sont parcourues par un canal axial qui semble n’arriver jamais au centre de l’aster. Tout, en résumé, conduit à rendre Geodia megastrella au genre où son auteur l'avait placée, sa spiculation comme son système aquifère. Sa cavité centrale, malgré une membrane marginale, est un cloaque à paroi percée d’orificesexhalants cribeux, disposés par groupes LS ONRE plus ou moins étendus. Des oxes de deux catégories (oxes choanosomiques et oxes corticaux) existent parmi ses mégasclères et tous ses microsclères sont des asters véritables. Les anfractuosités de la roche qui porte la Geodia megastrella du Muséum de La Rochelle abritent d’autres Éponges dont j'ai signalé la présence aux Acores, Petrosia crassa (Carter) Lundbeck et Isops pachyder- mata Sollas. —_ RD —————— BISITE DES MEMBRES DE LA SOCIÈTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE LA CHARENTE-INFÉRIEURE 1908-1910 Bureau. Président, M. BERNARD (O0 %, O. à, I 6). M. L.-E. MEYER (I &ÿ). M. A. Vivier (I &8, O 4). M. GUILLEMIN (54 Ke ÉD). M. BORDESs. Vice- Présidents. Secrétaires..... Conservateur : M. G. BERNARD (O %). Conservateur-adjoint : M. CH. BASSET. Bibliothécaire-archiviste : M. Trésorier, M. E. CouNEAU ($ À £)). M. Bernard est chargé du Muséum Fleuriau (Sciences naturelles et paléontologie du département, et du musée d’ostéologie). Membres titulaires. MM. BaBur, Eug., banquier. BASSET, négociant. BERNARD (0 $e, O x, I £ÿ), pharmacien principal delreclasse en retraite, BoBRiE, docteur-médecin. BORDES, pharmacien de {re classe. BoUTIRON (£ÿ), docteur-médecin, conseiller général, à Saint-Xandre. OA MM. BrossARD (#ÿ), pharmacien. CAILLOUX, pharmacien de 1re classe. DE COMMINES DE MARSILLY, à Paris. CoNDAMY, P., docteur-médecin. CORBINEAU, architecte. ; COUNEAU (%#, à), greffier honoraire du tribunal civil. DaAIRE, Paul, ingénieur agronome, professeur à l'Ecole industrielle de laiterie à Surgères. DoLLor (A &ÿ), correspondant du Muséum, à Paris. . DROUINEAU (%&), docteur médecin, inspecteur général des services administratifs du Ministère de l'Intérieur, en retraite. DuBourG(O $,I £à), professeur départemental d'agriculture. EurYy ($), pharmacien. FAIDEAU (I £ÿ), professeur à l’école J.-B. Say, Paris. FANTON, directeur du grand séminaire. FLEURY (#ÿ), pharmacien honoraire, conseiller général, à Marans. FOURNIER, prof., direct. du laboratoire municipal. GuizLAUD (%, [ éd), professeur à la faculté de Bordeaux, Saintes. | GUILLEMIN (4, #4, %), pharmacien. HILLAIRAUD, docteur-médecin. MaNsEAU, professeur à l’École normale d’instituteurs. MARTIN (Ëÿ), imprimeur. MARTIN (£ÿ), docteur-médecin. MEYER, Eugène (I £ÿ), courtier maritime. MopELskt (%), ing. en chef des ponts et chauséess. MussET (I £ÿ), bibliothécaire de la Ville. PÉRIER fils (£ÿ), courtier. Rouvier (O0 %, &), prop., sénateur, conseiller général, Surgères. Rouy (%)}), botaniste, Asnières (Paris). SOENEN, pharmacien de {re classe. Turpain (I &ÿ}, prof. à la faculté des sc. de Poitiers. VIELJEUX, armateur. Vivier, Alfred (I £&ÿ, O "%), juge honoraite. ARD, inst. au Bois (ile de Ré). HERIE, Michel, Chez-Merlet, com. Bresdon, canton de Matha. ox, Rochefort. nr (X, I £), Dr à Rochefort. ES, Dr, sénateur, Président du Cons. 5 à Pons. LIAUX, juge de paix, St-Genis. BARRE, Saujon. ABONNEFON (&), hédrale. AMINT-MATHURIN, St-Jean d’Angély. ILLAC, Saint-Denis-d’Oleron. chanoine de la Er (%), officier de marine, Roche- er (%), lieutenant-colonel en re- , Poitiers. OUIN, Man de Cognac. R' (&, €, re), doct., professeur’, À , docteur, pere Lille. ET, pasteur à Vitré, Deux-Sèvres. \ RD, Aus., Poitiers. AUD, prof. de physique, Mâcon. r (I &>), prov. du Lycée, Mâcon. , Félix, Lyon. cou du Muséum de lIle a Réunion. NGIER, ing. des ponts et chaussées. AND, H. docteur, Limoges. , Alfred, Montbéliard. AU, J. -R.-E. , président de l’Insti- f inçais- -canadien, Otawa. , pharmacien, Paris. \ GR), officier d'artillerie. prof. à la Faculté de 31 — Membres Agrégés. Maxès, Ad. (%), cap. retr. Saujon. MURE (&). de PARENTEAU. RouIEux (0 k&), Rochefort. SIMON, receveur de l’enregistrement, Ro- chefort. TESSERON, zannes. VIGER, instituteur, à Dompierre-s/-mer. VIviER, Alphonse, avocat, à Cognac. capitaine de frégate, instituteur en retraite, Cra- Membres Correspondants. CHABERT (0 #), médecin principal de 1re classe en retraite , à Chambéry(Savoie). CHAMPENOIS, inspecteur des forêts. CHARLET, Luze (Basses-Pyrénées). CHARTRON, recev..detlenr.; Cucon: CHAUVET, notaire, Ruffec. CLARET, docteur, Vannes. COSTE, Paris. COURÇONNAIS (I Éÿ), inspecteur d’aca- démie, Limoges. CRAHAY DE FRANCHIMONT (#), ingénieur en chef des ponts et chaussées, 3, rue Saint-Pétersbourg, Paris (1He). DANGEARD, prof. Faculté des sciences, Paris. Dassy, préparateur de physiologie à la Faculté de médecine, Paris. DE CEssac (4), Guéret. DE Giessor (O0 %&), général d’artillerie. DANGIBEAUD, Edouard (0 %), s-directeur honoraire de la on Paris. DELAvAUD (O0 &, [ à, Ci, ), Insp. hon. serv. de santé, 85, r. dela Boëtie, Paris. SEM er DELAVOIE, sous-ingénieur, Rochefort. DELHOMEL, 40, rue de Verneuil, Paris. Des MesxaRps, docteur, 19,rueSt-Vivien, Saintes. DOCTEUR, À., négociant, Bordeaux. DrouEr, Troyes. Duany-SoLEr, docteur, directeur de l’asile départemental, Niort. DuFForT, phar nd Angoulême. DüPRÉ (GR, I. é#), inspecteur d’acadé- mie, nn ECK, André, pharm. Nogent-sur-Marne. FÉE, F. ($, #), méd. prince. de dre cl. 1le corps. FinEs, docteur, Perpignan. FOURNIER, À., cons. histoire nat., Niort. GABORIT, pharmacien, Nantes. GALLES, conseiller de préfecture hono- raire. GAMIN, instituteur, à Piedblanc, près Niort. GARIEL (G %), inspect. gén. des ponts et chaussées, m. de l’Académie de médecine, prof. à la Faculté de méde- cine, 39, rue Jouffrov, Paris. GAUTIER, L., docteur, Melle. GIRAUDEAU, docteur, Pau. Goop, Paul, docteur, La Mothe-St-Héray. Gvoux, docteur, Bordeaux. HuGues, Edm. (O ©, I }), sous-Préfet aux Andelys. Hy (abbé), in Jouan (O0 %, I &ÿ), cap. de vaisseau, en Hs Cherbourg. JOURDAIN (&), docteur ès-sciences, Paris. JOUSSET DE BELLESME (%#, [| }), 41, rue de Valois, Paris. LABEYRIE (Éÿ), insp. primaire, Tulle. LALANDE, Ph., Brives. LATASTE, à Cadillac-s/-Garenne (Gironde). LAVENTURE (A.), instituteur à CGhérac. LEENHARDT, (docteur René), 7, rue Marceau, Montpellier. LEGouis, prof. de zool., éc. norm. Paris. LETELLIER, prof. Alençon. LIÉNARD, Verdun. LoRIOL (de) P., géol. chalet des Bois, par Crassier, Suisse. LOURDE, ancien pasteur, Castres. Ly-CHA0-PÉE (À #ÿ, ©), mandarin. lettré chinois, attaché à la miss] scientifique, Paris. MALINVAUD, 8, rue Linné, Paris. MAIRAND, empl. des pontsetchaus., Nio MANTOVANT, Paul, naturaliste, Rome. MANTOVANI, G., naturaliste, Rome. Marçais, 19, rue Ninau, Toulouse. MaurFRaAs, E., Beaulieu, par Bourg- Giron ie (Gironde). MAzURE (%, Léÿ), insp. d’acad. en retrai MILA DE CABARIEU, H. (0 %, I &ÿ), anci préfet, Cabarieu (Tarn-et-Garonne) MouLLADE, (%) Alb., pharmacien pri de {re classe en retraite, Marseille. MOULLADE, pharmacien au Puy. NICOLLON. OpiN, direct. du labor. de zool. maru 10, quai Franqueville, Sables-d’Olom PAPIER, Hippone. | PERRIER, Edm. (CG %, I“), memb. l’Instit., dir. du muséum, 57, rue vier, Paris. PERSONNAT. Victor, receveur des co indir., Château-Thierry. PIÈTRE, professeur à Oran. PIOLET, cap. au long cours, ja canal à Ismaïlia (Egypte). PorrTAL (baron de), Louis, à Montaub: RAMONET, ag, ad. de la marine, Ruel RICHEMOND (Adolphe de), pasteur, Rochefort. RASSELOT (de), conservatour des eaux forêts, en retraite, à Poitiers. ROCHEBRUNE (A. de) doct., aide-nat. | muséum, Paris. ROUSSEAU, Ph.; instituteur, La Verril de Brufferie (Vendée). RouxEL (I &ÿ), prof. de physique. SABATIER, Armand, (%, I à), doyen la Faculté des sciences, Montpelli STÉPHANI. SURINGAR, W.-E.-R. (0 :%), prof. U) versité, Leyde. TASLÉ (&), ancien notaire, Vannes. TILLET, Paul, professeur d'histoire na relle, Villeneuve-sur-Saône. | | ee IGANT de BEAUMONT, (Madame), bota- | VINCENS (O0 %), sous-directeur hono- fniste. raire du ministère de l’intérieur, 24 MVASSELOT, cons. des eaux et forêts, avenue Wagram, Paris. en retraite, à Poitiers. VINCENT, pharmacien, Angoulême. DRIÈS, attaché au ministère de l’Ins- | WŒLFFLE,agent-voyer d'arrondissement, uction publique, Paris. Civray. AUD-GRAND-Marais, docteur, Nantes. | Zavopny, Dr, D. Brenntesgasse, 24, à {IN DEN CRUYSSEN, P. {#h), 16, rue de Prague, Bohème, ja Mothe-du-Pin, Niort. ? ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES. FRANCE. Paris er A té eetRe Ministère de l’instr. publique, comité des travaux scientific | | (Envoi de 5 volumes d’'Annales.) | 16 RSR EAP RS SRE Musée Guimet (1 exemplaire d’Annales). Ji 8 D'ou NRA AS Académie des sc., agric., arts et b.-lettres, Bouches-du-Rh} ATais Er 0. SE e Société scientifique et littéraire. Amiens.............. Société linnéenne du nord de la France. AMOerS 1-10. Société d’études scientifiques. Lie LAINE A Société d'agriculture, sciences et arts. 6 ESA ET Société industrielle et agricole du Maine-et-Loire. FO ANS DIM RS PAS Société d’horticulture du Maine-et-Loire. AUCUN: EN Een Société d'histoire naturelle. AURETrE... 0... Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne. Bayonne............ Société des sciences et arts. Beaune"... Société d'histoire, d'archéologie et de littérature. Bellort in". .. Société d’émulation. Béziers..." Société scientifique, archéologique et littéraire. Bones se Académie d’'Hippone. Bordeaux ........... Académie des belles-lettres, sciences et arts. 110 RAS I PAPE AR Société linnéenne. A ee ee Société des sciences physiques et naturelles. 116 REGRETS A Société d'anthropologie du Sud-Ouest. De ESTONIE PRE RATES Société archéologique. BOURG rte. Société des sciences naturelles et d’archéologie de l’Ain. Bourg............... Société des naturalistes de l’Ain. Brest ie une. Société acadéraique. Brives 00. ne. Société scientifique, histor. et archéo. de la Corrèze. Carcassonne ........ Société d’études scientifiques de l’Aude. Châlons-sur-Marne. Société d'agriculture, sciences et arts de la Marne. Chambhéry........... Académie des sciences, lettres et arts de Savoie. Charleville......... Société d'histoire naturelle des Ardennes, au Vieux-Moulin.} Cherbourg.......-.. Société des sciences naturelles. 4 Clermont-Ferrand. Société limnologique de Besse. Concarneau........ Loboratoire de zoologie et de physiologie maritimes. Dares eee sens Société de Borda. Draguignan ........ Société d’études scientifiques et archéologiques. Grenoble............ Académie delphinale. Guéret. 0... Société des sciences naturelles et archéol. de la Creuse. Le Hâvre........... Société nationale hâvraise d’études diverses. AR AP Reese Société des sciences et arts, agricoles et horticoles. Langres tr Tire .... Société historique et archéologique. LUC OS OR MP O RU Société des sciences naturelles de la Haute-Marne. Le PUuV ar. NC. Société d'agriculture, sciences et arts. ; — 4 ..:........ Société agricole et scientifique de la Haute-Loire, allois- Perret.... Association des naturalistes de Levallois-Perret (Seine). LR ……......... Société géologique du Nord. LRO ... Société Gay-Lussac. re Société de botanique. DO. . ...... Société d'agriculture et d'histoire naturelle. 2 co SOHRITURTESR Société littéraire, historique et archéolosique. US... Société historique et archéologique. le... ..... Société scientifique Flammarion. ; BAuban:.:......…. Académie des sciences, belles-lettres et arts. HN ..... Société archéologique. ntbéliard........ Société d’émulation. ipellier ue ... Académie des sciences. RS. 1... . Revue scientifique du Bourbonnais ; M. Ollivier, directeur. PT... Société académique. ir SSSR PERS Société des sciences naturelles. — 1 SM SAR ... Société des lettres et sciences. PL. .... Académie du Gard. : ...... Société d’études des sciences naturelles. MEL... : TÉACHANE Société de statistique. a . .. Société de botanique. RE . . Bibliothèque scientifique de l'Ouest. 1 :. Société de vulgarisation des sciences naturelles des Deux-Sévres. 2 .. Association française pour l’av. des sc., 28, rue Serpente. Re .. Ecole polytechnique. LT 0 RCE Société géologique de France, 28, rue Serpente. MR 2. Société zoologique de France, 28, rue Serpente. - FSC Poe pociele botanique de France, 84, rue Grenelle-Saint-Germain. LÉ ONE Bibliothèque de l Université, à la Sorbonne. RESTES ..... Biblioth, des sociétéssavantesàla Biblioth. nationale, r. Richelieu. LA RAT .. Minist. de l’instr. publ., commis. du répert. de bibliogr. scient. D ---mociété des sciences et lettres. SEP ... Société agricole, scientifique et littéraire. nl... Société d'agriculture, sciences et arts. | à LASER . Académie. ACER ...... Société d’études des sciences naturelles. HAE ...... Bibliothèque de l’Université. . Société des amis des sciences. EE ..... Société de géographie. . LEE D. .. société des amis des sciences. An. ..... Commission des arts et monuments historiques. a .. Société archéologique. NU ... Société d'agriculture, sciences et arts. 12 LP Académie du Var. ....... Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres. ….-.. Société d'histoire naturelle. ne. Société archéologique du Midi de la France. . 0. e © ee © + eee ee ee © + Vannes Tin ia, eee 0 0e © © « © © © + + © 10 RS PA SENS ESS : Giessen Kœnisberg.....:.... Halle-sur-Saale..... Landshut e © © © © e © © © + Se «© e © + e © © © © + « © e.e006°, eee 20.0 eee e © + 0 © & © + © © © © « © HAS Bibliothèque de l’Université, 2, rue de l’Université. Société Franco-Hispano-Portugaise. Société des sciences physiques et naturelles. Société de botanique, rue Ninau. Société académique d’agriculture et sciences de l'Aube. Société polymathique du Morbihan. Société philomatique. Société des sciences naturelles et médicales. Société des sciences morales, lettres et arts. Société d'agriculture, sciences et arts. . Société des sciences et arts. ALSACE-LORRAINE. Société d'histoire naturelle. Société d'histoire naturelle de la Moselle Société d’horticulture de la Basse-Alsace. | Société des sciences, agriculture et arts de la Basse-Alsace. ALLEMAGNE. Société des sciences naturelles. Société d'histoire naturelle. Société d'histoire naturelle et médicale. Société physico-économique. Académie impériale des naturalistes. Société botanique de la Bavière. ANGLETERRE. British museum (natural history), Cromwell road. . Société littéraire et philosophique. AUTRICHE. Musée d'histoire naturelle, 1, Burgrinv. Société entomologique de Bohême. BELGIQUE. Société royale malacologique. Société royale de botanique. CANADA. Société d'histoire naturelle. Société historique de Montréal. Institut Canadien-français. Université Laval. Canadian institute. Nova scotian institute of sciences. SE VAR ETATS-UNIS. ............ Bibliothèque du Muséum de l’nstitute de Brooklyn. LRTAR ..... Office of the Lloyd Museum and Eibrary, 224, West Court street. LRO ER ETES Académie des sciences naturelles. : HSE Academy of science of Michigau. ing £ nille (Philippines).. Académie des sciences. erk Société historique. hiladelphie ....... . Société philosophique américaine. se Re RE Académie des sciences. Re. Société historique du Kansas. RE Académie des sciences. -Louis, M O....... Missouri botanical Garden. moton........ Société géologique ; Smithsonian institution. . G...... Société des régents de l’institution Smithsonienne. MC... Bureau d’ethnologie. LUXEMBOURG. DÉS RES Société de botanique. OST ..... Société des naturalistes luxembourgeois. MEXIQUE. tbaya........... Observatoire astronomique. | + NORWÈGE. IMistiania ......... Université royale. RUSSIE. = COPEREPRE Société zoologique et botanique de Finlande. Re ... . Société des naturalistes. .. Société impériale des naturalistes. SUÉDE. :- LCR Société royale des sciences et belles-lettres. D... ... Institut géologique de l’Université d’Upsal. SUISSE. ..... -. Bibliothèque de la société bernoise des sciences naturelles. --. LORS Société des sciences naturelles. 2 SAS Société des naturalistes. LH SÉCC FES Herbier Boissier (M. Beauverd, conservateur). co. e Société friburgeoise des sciences naturelles. Re - Société dr physique et d'histoire naturelle. 2. Société des sciences naturelles. - 2 FUMÉE Société des sciences naturelles. URUGUAY. tevideo......... Musée national de Montevideo. Pages. | | Compte rendu de la Société des Sciences naturelles, | par M. Borpes.. 2.044080 0m Re V Les ondes dirigées en Télégraphie sans fil et le pro- blème de la syntonie, par M. A. TURPAIN......... 1 Le siège de l’odorat chez les insectes, par M. C. de L'ABONNEEON ET OMR RETIRE si er SOU 11 Kogia breviceps Blainville, par M. BERNARD....,... 21 Sur une magnifique Geodia megastrella Carter, du Muséum de La Rochelle, par M. E. TOPSENT....... 27 Liste des membres et des Sociétés correspondantes. | 35 EC SRE SE 17e ANNALES DE LA * DE LA CHARENTE-INFÉRIEURE Pi VER € MEL | _ La Société des Sciences Naturelles a élé reconnue établissement d'utilité publique :: par décret du 4 septembre 1852 :: LR PA GT EE ENS SR MN HAPETEE SO PARA RAT FOCR EX ve A MINUTE y NAME NA Je Fr \ ” 14 RS 0 des | M ! que. SCIENCES NATUREULES ÉCA CHARENTE-INFÉRIEURE a! ANNALES n \ à - 37 Volume 7 1919 - 1926 La RoceLLe F. PIJOLLET, RUE CHAUDRIER [L Librairie Dépositaire de la Société =. É _" SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE LA CHARENTE-INFÉRIEURE Annales, n° 57 Fasc. 1 (Juillet 1919) AVIS IMPORTANT a Prière d'adresser dorénavant correspon- dance, imprimés et échanges à l'adresse sui- vante, seule valable : Société des Sciences Naturelles de la Charente-Iniérieure AU JARDIN DES PLANTES 28, RUE DAUPHINE, LA ROCHELLE AVERTISSEMENT Les Annales de la Société des Sciences Naturelles de la Charente-Inférieure paraïtront désormais par fascicules publiés à date indélerminée. La réunion d'un certain nombre de fascicules formera un volume prenant place dans la série des publications. LIBRAIRE DÉPOSITAIRE DE LA SOCIÉTÉ M. F. PIJOLLET 28, quai Duperré — LA ROCHELLE G. BERNARD GHAMPIGNONS OBSERNES A LA BOGHELLE ET DANS LES ENVIRONS (SUPPLÉMENT) Les « champignons observés à La Rochelle et dans les environs », publiés prématurément par notre Société à la veille de la session de l'A. F. A. S. de 1882, consti- tuaient une petite flore locale très incomplète. A celte publication trop hâtive, il y a lieu d'ajouter les nouvelles espèces qui ont été trouvées, soit dans nos excursions en commun, soit dans mes recherches particulières. Mon grand âge ne me permet plus ce genre d’investigations, maïs, l'armistice avec la démobilisation permettant la reviviscence de notre Société et entraînant la reprise de nos travaux, j'ai l'honneur de vous communiquer aujourd'hui un extrait de mes notes à ce sujet. Sauf une seule exception, c’est une simple liste des noms latins de chaque espèce avec indication du lieu et de la saison de la récolte. On pourra en trouver la description ou la diagnose dans les nombreuses flores mycologiques apparues depuis quelques années. Le genre Agaricus des auteurs anciens a été supprimé et remplacé par les noms de ses sous-genres élevés à la Fer Vian dignité des vrais genres. Il en est résulté que la termi- : naison du nom spécifique, pour maintes espèces, a changé pour prendre l'accord grammatical avec son nouveau genre. Agaricinées Amanita coccola Scop. Dans un parc à Rompsay. Septembre. | —. pantherina Fr. Breuil-Magné, Mervent. Eté, Automne. — solitaria Bull. Saint-Savinien. Eté. — Strobiliformis Vitt. Décrit et figuré dans la publication de 1881, serait une variété de ce dernier pour Quélet. Lepiota gracilenta Pers. Bois de Chartres, près Ro- chefort. Automne. | | —. aspera Pers. Sur sciure de bois dans une serre de la ville. Eté. — lutea With. Sur sciure de bois dans une serre de la ville. Eté. | — erminea Fr. La Rochelle, au Marais Perdu. Eté et automne. Vendue sur le marché parmi d’au- tres lépiotes. — hoœmatosperma Bull. À Rompsay dans un jardin. Octobre. Gyrophila (Armillaria) Quelet. Je mets dans ce genre un champignon qui me fut communiqué en 1910 par un mycophage qui l'avait trouvé en assez grande quantité dans un champ de carottes où l’on avait apporté de la terre provenant d’une pinière. Nouveau pour moi, n'arrivant pas à le déterminer ni même à trouver sa vraie place dans la classification systématique, je m'em- pressai d’en prendre un dessin et d’en nolér une brève RO EE diagnose, pensant le retrouver plus tard et pouvoir en poursuivre l'étude. Vain espoir et vaines recherches qui me décident à le signaler à la sagacité des amateurs. Malgré mon embarras et mon incertitude causés par des caractères communs avec d’autres genres: l'habitat et l'hétérogénéité du stipe avec les Lépiotes, la sphéricité des spores et la tendance au groupement avec les Tri- cholomes de la section des cinerascens, je crois devoir le classer parmi les Tricholomes ou Gyrophila (Q) (Armillaires) avant robustus et le nommerai : Armillaria irreperta. Chapeau arrondi presque hémisphérique, puis étalé, 0707 à 0"09. Châtain, bistré au centre, s’éclaircissant progressivement du disque à la circonférence, dont la bordure devient relativement très pâle, vergeté, cuticule facilement séparable. Chair blan- che, parfumée, sapide. Anneau supère, blanc, floconno- fibrilleux, parfois cortiniforme, aranéeux et prompte- ment caduc. Stipe hétérogène, énucléable, plein, blanc, atténué vers le bas. Lames serrées, libres, puis écartées du stipe, blanc crême à reflet jaunâtre. Spore sphéro- globuleuse, 4 à 5 , blanc crême ou paille clair. La Rochelle, dans un champ de carottes, en octobre 1910. Tricholoma columbetta Fr. Au champ des régates à La Rochelle. Octobre. — capniocephalum Bull. La Rochelle, dans un jardin. Printemps. — orirubens Q. Au Mail, champ des régates ; c'est un T. Tristis vieux. Automne. — cuneifolium Fr. Saint-Savinien. Automne. — atrocinereum Pers. Mail, Casino. Automne. — carneum Bull. Mail-Casino. Automne. — nimbatum Batsch. Dans les pâturages. An- goulins, Anais. Automne, hiver. A te Tricholoma Schumacheri Fr. Saint-Christophe. Automne. acerbum Bull. Breuil-Magné, Mervent. Au- tomne. Clitocybe gymnopodia Bull. Sur vieille souche, Breuil-Magné. Automne. vibecina Fr. Gare de Dompierre. Automne. viridis With. Mervent. Automne. tornata Fr. Tasdon. Eté, Automne. geotropa Bull. Lhoumeau, Saint-Christophe, Benon. Automne. ericetorum Bull. Mervent. Automne. Gollybia lupuletorum Weinm, La Sausaie. Elé. extuberans Batt. Dompierre. Automne. rancida Fr. Dompierre. Automne. coracina Fr. Mail. Casino, dans les allées frai- ches. Octobre. œrina Quél. Mail, Casino, au voisinage des bosquets. Automne. Mycena elegans Pers. Breuil-Magné. Automne rugosa Fr. Archingeay. Eté, Automne. tintinnabulum Fr. La Rochelle, sur billes de bois au chantier. Hiver. alcalina Fr. Saumenards, Mervent. Automne. leptocephoela Pers. Saint-Trojan, Dompierre. Automne. acicula Schœæff. Villa Mulhouse, au Mail. Dé- cembre. rorida Fr. Breuil-Magné. Automne. capillaris Schum. Archingeay. Octobre. hiemalis Fr. Bois de Chartres-sur-Chêne. No- vembre. Omphalia hydrogramma Fr. Breuil-Magné. No- vembre. M ee D Omphalia epichysium Pers. Saint-Christophe, sur souche de saule. Octobre. Pleurotus dryinus Pers. Saint-Savinien, sur ceri- sier. Octobre. — fimbriatus Bolt. La Rochelle, dans un parc privé. Automne. — circinatus Fr. La Rochelle, au parc Char- ruyer. Automne. — pometi Fr. Le Plessis, Périgny, sur frêne. Au- tomne. — cornucopiæ Paul. Rompsay, La Rochelle, sur ormeaux et frênes. Eté. Volvaria murinella Quél. Mail, Casino. Octobre. — bombicina. Schœtff. Saint-Savinien. Eté. Pluteus semibulbosus Lasch. Archingeay. Octobre. — chrysophœus Schaelff. Saint-Loup, sur souche. Printemps. Entoloma turbidum Fr. Tasdon. Eté, automne. — sericeum Bull. Fief Potard, à Lagord, dans les vignes. Automne. Clitopilus popinalis Fr. La Moulinette, près La Rochelle. Eté, automne. Leptonia æthiops Fr. Villa Mulhouse. Décembre. — serrulata Pers. Breuil-Magné, Automne. Nolanea pascua L. Voutron. Automne. — umbonata Quél. Les Brandes, près Dompierre. — mammosa L. Yves, dans les pâturages. Au- tomne. Eccilia nigella Quél. Saumonards. Hiver. Pholiota mutabilis Schœæff. Vouvent, sursouches de châtaigners. Automne. Inocybe lanuginosa Bull. Breuil-Magné. Novembre. — cincinnata Fr. Mail, Casino. Automne. — lacera Fr. Saumonards. Hiver. 5e joe Inocybe obscura Pers. Mail, Casino. Automne. — lucifuga Fr. Saumonards. Le Mail. Automne. — scabella Fr. Breuil-Magné. Automne. Hebeloma testaceus Batsch. Saumonards. Hiver. — truncatus Schœff. Mervent, Automne. Flammula gummosa Lasch. Tasdon, sousdes frênes. Octobre. - ec | Naucoria vervacti Fr. Bord des chemins et routes champêtres. Eté, automne. — escharoides Fr. Mervent. Octobre. Galera vittæformis Fr. Anais. Eté. — antipus Fr. La Rochelle, au Marais Perdu. Printemps. — aquatilis Fr. Saumonards. Hiver. Psalliota amethystina Quél. Archingeay. Octobre. — flavescens Rose el.richou. Très commun dans les pâturages humides. Automne. Stropharia Battaræ Fr. Le Plessis, sur une souche de peuplier. Octobre. | Hypholoma lacrymabundum Fr. Archingeay. Octobre. Psilocybe bullacea Bull. La Richardière. Automne. — spadicea Fr. La Rochelle, sous des maronniers. Hiver. | Psathyra corrugis Pers. Parc Charruyer. Automne. — conopilea Fr. Breuil-Magné. Novembre. — foenisecii Pers. La Rochelle, dans les champs. Printemps, élé, Panœolus retirugis Fr, Pâturages, sur la fiente des animaux. Elé, automne. ‘ Goprinus clavatus Batt. Aytré, sur la bouze des | pâturages. Eté, automne. — sterquilinus Fr. La Richardière. Eté, automne. — rapidus Fr. Lagord, Le Lignon. Printemps. D Te. Em rpm re 1 RSA 4 DE DA me? Ten 1 LEE PNA Ra RTE Sa nn. " nr iQ Li Coprinus sociatus Fr. Châtelaillon. Eté. hydrophorus Bull. La Rochelle, sur une plate- bande de jardin. Janvier. Cortinarius infractus Fr. Mervent. Automne. multiformis Fr. Saint-Jean-d’Angle. Automne. calochrous Fr. Mervent. Automne. . cœruleus Schaeff. Mervent. Automne. sanguineus Fr. Mervent. Automne. miltinus Fr. Saint-Christophe. Automne. semisanguineus Brig. Saint-Jean-d’Angle. Au- tomne. croceus Schaff. Breuil-Magné. Automne. palcaceus Weinm. Mervent. Automne. germanus Fr. Mervent. Automne. armeniacus Fr. Saint-Christophe. Automne. duracinus Fr. Montendre. Automne. rigidus Scop. Forêt de Vouvent. Automne. bivelus Fr. Saint-Jean-d’Angle. Automne. Paxillus inornatus Sow. Mail, Casino. Novembre. Hygrophorus agathosmus Fr. Saumonards. Dé- cembre, janvier. nitratus Pers. Angoulins, pâturages. Automne. puniceus Fr. Sablanceaux (île de Ré), pelouses moussues. Octobre. nemoreus Pers. Fort Louis. Décembre. Lactarius glyciosmus Fr. Forêt de Vouvant. Au- tomne. lactifluus Schœæff. Les Mathes, la Coubre. Au- tomne. Russula lactea Pers. La Sauzaie. Juin. lilacea Quél. Mervent. Automne. heterophylla Fr. La Garde au Valet. Eté. Quelatii Fr. La Coubre. Automne. fragilis Pers, La Sauzaie. Eté. ART APE Russula palumbina Quél. Mervent. Octobre. — pectinata Fr. Benon. Automne. — cyanoxantha Fr. Forêt de Vouvant. Automne. Marasmius urens Fr. La Coubre. Automne. — peronatus Bolt. Puilboreau, Fouras. Eté, au- tomne. — erythropus Fr. Mervent, les Essarts. Octobre. — scabellus A.S. Angoulins, les Minimes. Au- tomne. — splachnoides Fr. Saint-Jean-d'Angle. Octobre. Arrhenia muscicola Fr. Mail, sur la mousse des. vieux ormeaux. Automne. Lentinus cochleatus Pers. La Rochelle, sur sciure de bois dans une serre. Eté. — gallicus Quél. Archingeay, sur souche de pin. Octobre. — sSquamosus Schœæff. Sur bille d'’ormeau dans un chantier de la ville. Eté. Lenzites tricolor Bull. Vouvent, sur rameau tombé de châtaigner. Automne. Polyporées Boletus badius Fr. Saint-Trojan. Automne. -— variegatus Schw. Mervent. Automne. — æœreus Bull. Mervent. Eté, automne. — cyanescens Bull. Mervent. Automne. — impolitus Fr. Charron, près Bord, sous les. chênes. Printemps. — lividus Bull. Villedoux (les Jardinets). Sep- tembre. __ castaneus Bull. Grammont, La Richardière. Automne. LEA OR Polyporus picipes Fr. La Rochelle (Champ de Mars) sur ormeau. Décembre. — spumens Sow. Marennes, La Rochelle, sur peuplier et ormeau. Automne. — nigricans Fr. La Rochelle, sur sophora japo- nica. Eté, automne et hiver. — pomaceus Pers. La Rochelle, sur arbres frui- tiers, commun. Automne, hiver. Trametes pini Fr. La Rochelle, Mail, Casino sur pin d'Alep. Automne, hiver. Merulius crispatus F1. D. Breuil-Magné, sur chêne, Novembre. Hydnacées Hydnum squalinum Fr. Grammont, sur tronc de chéne. Eté. — erinaceum Bull. Saint-Fort-sur-Gironde. Au- tomne. — luteocarneum Sow. Parc Charruyer, sur souche de saule. Hiver. — opalinum Quél. Parc Charruyer, sur souche de peuplier. Automne, hiver. . Théléphorées Craterellus cornucopioides L. Breuil-Magné. Au- tomne. Thelephora terrestris Ehr. Dompierre, sous les pins. Automne, hiver. — intybacea Pers. Marennes. Octobre. Stereum lilacinum. Batsch. Saint-Christophe. No- vembre. ME Crau Corticium cinereum Fr. Mail, Casino. Hiver. — calceum Fr. Parc Charruyer. Automne. Clavariées Clavaria flaccida Fr. Mail, Casino. Automne. — stricta Pers. Mervent, sur rameaux tombés. Au- tompne. — fusiformis Sow. Breuil-Magné. Automne. — vermicularis Scop. Parc Charruyer, Le Plessy, Automne. — canaliculata Fr. Commun sur les pelouses et les pâturages. Automne. Calocera viscosa Fr. Saumonards, sur souches de pin. Automne, hiver. Lycoperdacées Lycoperdon marginatum Vitt. Marais de Tasdon. Eté, automne. — echinatum Pers. La Tremblade. Octobre. — piriformis Schaeff. Marennes (Les Gataudières). Automne. Hypogées Melanogaster variegatus Tul. Villa Mulhouse. Printemps. Helvellées Leotia lubrica Scop. Breuil-Magné. Automne. Helvella elastica Bull. Marennes (Les Gataudières). Automne. DR Re Pezizées Peziza (acetabula) leucounla Pers. Mail, Casino. Automne. — (aleuria) cerea Sow. Sur la sciure de hois d’une serre. Mai, juin. — (galactinia) castanea Quél. Grammont. Eté. — (sarcoscypha) coronaria Jacq. Dombpierre. Avril. — (otidea) onotica. Pers. Mervent. Automne. — (otidea) umbrina. Pers. Saumonards. Hiver. — (peziza) ollaris. Fr. Saumonards. Hiver. | — (sepultaria) arenicola Lév. Saumonards. Hiver. — (sepultaria)arenosa Fuck.Mail, Casino. Hiver. — (melastiza) miniata Fuck. La Rochelle (entre les pavés d'une rue). Février. Chlorosplenium œruginosum Œder. Forêt de Vouvent. Automne. Ascophanus testaceus Moug. Aytré, sur la bouse. Automne. DxET, EOPPE ADDITIONS A LA FAUNE DE LA GHARENTE-INKÉRIEURE Chlamydoselächus anguineus Classification : Classe : Pisces. Sous-classe : Élasmobranchir. Ordre : Selachii. Sous-ordre : Notidani. Famille : Chlamydoselachidae. Genre unique : Chlamydoselachus, Garman, 1884. Caractère de la famille et du genre: Poissons carti- lagineux à une seule nageoire dorsale et une anale opposée; six paires de fentes branchiales, entourées chacune d’un repli de la peau entourant la tête comme un collier ; pas de membrane niclitante ; corps des ver- tèbres incomplèlement développés ; deux paires d’arcs verlébraux pour chaque segment, au moins dans la région caudale ; queue presque diphycerque; corps extrêmement allongé, serpentiforme ; dents semblables aux deux mâchoires, sur plusieurs rangées, à trois pointes de mème longueur dirigées en arrière. Espèce unique : Chlamydoselachus anguineus. Garman, 1884. LAS Type : Femelle adulte provenant du Japon, muséum de zoologie comparée de Cambridge, Mass., US. A. Un bel exemplaire, femelle, de cette espèce a: été capturé par l’un des chaluliers à vapeur des Pécheries de l'Atlantiques, au large du pertuis Breton, à la fin du mois de décembre 1913 (1). Offert au muséum Fleuriau par les armateurs, MM. Dahl et Garrigues, il figure monté dans la collection départementale. Les d'mensions de cet échantillon sont les: suivantes (mesures prises sur l'individu monté) : Longueurs : lotale ..... Re AR ne 1-500 — de la nageoire caudale (2)...... De — de la nageoire anale Press 1601) — de la nageoire ventralke: :: 0 140 "7. — de [a nageoïire peclorale... ... GE — de la nageoïre dossale.... ANS rSUrm Ie — de la bouche ...... HO UE k Op Diamètre du corps au centre ......... Jones SUD Cette espèce est une forme abyssale tout à fait pri- mitive, sans relations directes avec d’autres espèces actuelles. S. Garman, qui la décrivit le premier, la con- sidérait comme le plus ancien type vivant de vertébrés. Elle na de relations qu'avec certains squales paléo- zoïques vivant dans les mers devoniennes (genres Cla- dodus ou Chladoselache). : Les deux premiers spécimens, provenant du Japon (Tokio), furent rapportés en Europe en 1882 par Île D' Dôderlein, qui reconnut l'espèce comme nouvelle, mais ne la décrivit pas. Ils sont actuellement conservés (1) La profondeur où fut capturé cet exemplaire n’a pas été relevée. Elle ne doit pas dépasser 200 mètres, les chaluts ne descendant guère à une profondeur supérieure. ! (2) Toutes les longueurs indiquées pour les nageoires sont prises à la base. SAININONV SAOHIVIAISOQOXMNVIHI ‘SSD ‘NDapNDIIr) ‘TT et onnninn I A % Fi à *. % à } Pr au muséum d'histoire naturelle de Vienne, Autriche. En 1884, Garman décrivit l'espèce, d’après une femelle adulte, malheureusement privée de la queue et des viscères, provenant également du Japon et appartenant au muséum de zoologie comparée de Cambridge, Mass., Etats-Unis. En 1887, Günther donna une description plus complète de l’espèce d’après trois exemplaires, deux mâles et une femelle, provenant de la baie de Yeddo, également au Japon, actuellement au British museum natural history, South-Kensington, à Londres. Depuis, quelques rares spécimens furent expédiés, toujours du Japon, et sont conservés dans diverses collections euro- péennes. En 1890, Collett signale la capture de cette espèce, à la ligne de fond, au large de Funchal, Madère, en 1889 (1), et, en 1897, lé mêmeichtyologiste en décrit un bel exem- plaire femelle pêchée dans le Varanger Fiord, en Nor- vège (2). | Un Chlamydoselachus a été capturé en 1904 au large de Cezimbra, sur les côtes du Portugal (3), et en 1906 un autre aux environs de La Corogne, en Espagne. Tous ces exemplaires ont été pris à une certaine pro- fondeur, par exemple celui de Norvège à 274 mètres de profondeur et celui de Cezimbra à 810 mètres. Une espèce fossile de Chlamydoselachus a été trouvée par Lawley, en 1876, dans le terrain pliocène de Toscane et décrite, en 1887, par Davis sous le nom de Chlamydo- selachus Lawleyi. Notre spécimen fut déterminé par moi comme Chlamy- doselachus anguineus et cette détermination reconnue (1) Musée océanographique de Monaco. (2) Musée zoologique de l’Université de Christiania, Norvège, (3) Muséum d'histoire naturelle de Paris, LOENEe exacte par mon ami le D' J. Pellegrin, assistant au Muséum d'histoire naturelle de Paris, qui présenta cette intéressante découverte à la Société zoologique de France et à la Société centrale d’aquiculture et de pêche. C'est, en effet, la première capture en France de ce rare spéci- men de la faune abyssale. La planche représentant notre Chlamydoselachus est due au talent de M. Giraudeau, le conservateur de notre musée de peinture, à qui j'adresse tous mes remercie- ments. BIBLIOGRAPHIE 1884 GARMAN (S.). An extraordinary Shark, Bull. Essex Institute, vol. XVI, Salem. 1884 GAaRMAN (S.). Science III et IV, 1884. 1884 Cope. Science, March 1884. 1884 GizL. Science, March and April 1884. 1884 CoPe. Paleontological Bulletin, n° 38. 1885 GARMAN, À living Species of Cladodont Shark, Bull. Mus. Comp. Zool. Harvard College, vol. XII, Cambridge, Mass. 1887 GUNTHER (A.). Report of Scient. Res. Voyage Chal- lenger 1873-1876, vol. XXII, Edimbourg. 1887 Davis (J.-W.). Proced. Zool. Sociely, London, 1887. 1889 WoopwaRD (A.-S.). Catalogue of the fossil fishes in the British Museum Natural History, part. I, London. 1889 AyErs. On the morphology of the carotids based on ihe study of the blood-vessels of Chlamydosela- chus anguineus, Bull. Mus. Comp. Zool. Harvard College, vol. XVIE, Cambridge, Mass. 1890 CoLLETT (R.). Sur quelques poissons rapportés de Madère par le prince de Monaco, Bull. Soc. Zool. France, XV, Paris. LOUE re: 1895 Rose, Ueber die Zahnentwicklung von Chlamydo- selachus anguineus, Garman, Morpholog. Arbeit., IV, Iéna. 1895 GoopE et BEAN. Oceanic Ichtyology, Washington. 1896 Jorpau et EVERSMANN. Descriptive, Catalogue Fishes North. Middl. America, Part. I, Washington. 1897 COLLETT (R.). Om en del for Norges Fauna nye fiske, fundne 1 1880-1896, Archiv.{fôr Math. Natur, XIX, Christiania. 1897 COLLETT (R.). On Chlamydoselachus anguineus, Garm. À remarquable shark found in Norway 1896, Universitets-Program for 2 det semester 1897, Christiania. 1903 PERRIER (Edm.). Traité de Zoologie, fase. VI, Poissons, Paris. 1904 BridGE (T.-W.) et BOULANGER (G.-A.). The Cam- bridge Natural History, vol. VIT, Fishes, London. 1908 Guide to the Gallery of Fishes in the department of Zoology of the Bristish Museum Natural History, London. 1910 Magazine « Je sais tout », 5° année, n° 60, 15 janvier 1910 (photographie du spécimen capturé à La Corogne). 1913 GaRMAN (S.). The Plagiostoma, Mem. Mus. Har- vard, Cambridge, Mass. 1914 PELLEGRIN (D: J.) et LopPé (D' Et.). Sur la capture dans le golfe de Gascogne d'un squale nouveau pour la faune francaise, le Chlamydoselachus anguineus, Garman, Bull. Soc. Zool. France, XXXIX, Paris. 1914 PELLEGRIN (D: J.) et Loppé (D' Et.). Bull. Soc. Centrale Aquiculture et Pêche, tome XXVE, 5, Paris. HSE Sr “ Pro fui. wi; po hr pr UN A RGO 391. $ Nue à à 4h \] k ds PAU OA ; SE | Va 14 k sl LAS 1 " À 4 Mr o F Le «5af ETAA ; À di h # | , f a HQES sf er 2 (Novembre 1920) ÿ \ # u slège de LR é BEA PE FACE PPS Te Eve PE >= : ES CRUE Lure di LA ROCHELLE “ > { x F * vL » & , cd L “LmramE DÉPOSITAIRE DE LA SOCIÉTÉ MF. PU JOLLET Président honoraire . "M. Ge BERNARD, + Re Rue Die LoPPÉ. a : Es D | M. . FanEau. SéCrÉlOITe rie: Re Se E Dur Fe Trésorerie su M. GERMAIN. M à + 3 one re M. DE VAUX DE s FOLETIER. D bo ch Muséum Fleurian : as à Dr LoPpé, Directeur du Muséum Lafaille et. du Mus National des Pêches. ER Corserodteat adjoint : Chanoïine DE LABONNEFOND. AU Le NOVEMBRE 1920 ANTHONY, Assistant au . national d ou naturelle professeur à l'Ecole d’ Anthropologie, à à, Paris es AUBIN, inspecteur primaire, à La Rochelle. | AUGER-DUVIGNAUD, professeur adjoint à Y'Ecole Réaumur, ë La Rochelle. ee. BABuT, banquier, à La Rochelle. BARBIER, Paul, préparateur des Muséums Fleuriau et Lafaille, ; AE Rochelle. Pen 24 BAssET, négociant, à La Rochelle, Re Bavay, D. M., à Nieul-sur-Mer. rs BAUDOUIN, ancien pharmacien, à Mortagne- -sur-Gironde. Rochelle. Ne BERNARD, procureur de la République, à La Roches ; BERNARD, proviseur du EYES à La Rochelle. TS AA SAR: EE ré] Ü ANSE | « à F. FAIDEAU Propagation | L'HUITRE PORTUGAISE Sur les Côtes de France On trouve dans les Annales de la Société des Sciences naturelles de la Charente-Inférieure plusieurs commu- nications relatives à l’huître portugaise. L'une des pre- mières date de 1880 : elle est due à l’un de nos anciens présidents, Beltremieux. Je la cite intégralement : « M. Beltremieux vous a donné de très curieux détails sur la propagation des huîtres de Portugal, Ostrea angu- -lata LE, à l'embouchure de la Gironde, dont les courants sauraient poussé le naissain sur les côtes de la Charente- Inférieure. Il s’est répandu de proche en proche le long de notre littoral, et l’huître portugaise se rencontre “jusque sur le rivage de Marsilly, à quelques kilomètres “au nord de notre ville. Si l’on peut s’en rapporter aux …assertions des propriétaires de parcs, il paraîtrait que Er du milieu, si puissante sur les espèces ani- males, aurait déjà commencé à agir sur les mollusques » colonisateurs, dont la coquille en forme de gryphée — I — tendrait à devenir plus plate comme celle de l’huiître aunisienne, et dont la saveur un peu âcre se serait déjà notablement adoucie (1). » Signalons également une intéressante communica- tion dans les Annales de 1881 (page 10), de notre très dis- tingué collègue, M. Musset, toujours rempli, malgré les années, de la même ardeur scientifique, sur l’envahisse- ment des pieux de bouchots par l'huître portugaise. M. Musset fait remarquer, avec raison, que cet enva- hissement «serait un bien s’il ne se produisait que dans les bouchots abandonnés pour l'exploitation des moules, mais qu'il serait certainement un mal dans les bouchots en pleine production, car l’Ostrea angulata, bien que s’améliorant dans les eaux de nos côtes, sera | toujours inférieure à l’Ostrea edulis, tandis que la moule | de notre pays représente l'espèce à son plus haut degré | de perfection connu ». -Nos Annales sont à peu près. muettes ensuite au sujet de l’huître portugaise, dont la venue a cependant transformé si profondément l’ostréiculture sur le littoral de notre département. Une mise au point périodique de cette question, qui intéresse également les naturalistes, les pêcheurs, les ostréiculteurs, est cependant nécessaire pour marquer les variations de la lutte entre l’huître portugaise et l'huître indigène. C’est ce travail que je vous soumets. Il comporte de nombreux emprunts à un article sur l'huître portugaise, que j'ai publié dans le Larousse mensuel illustré (2). (1) Annales de l’Académie de La Rochelle, section des Sciences natu- relles de la Charente-Inférieure, 1880. Compte rendu des travaux de la Société par Alfred Vivier (page 5). | (2) Ne 70 (décembre 1912). Librairie Larousse, 13-17, rue Montpar- nasse, Paris. FOLORUE Ë L'huître portugaise ou gryphée anguleuse (Gryphœa angulata) diffère de l’huître proprement dite par le “caractère suivant : la valve gauche, par laquelle l'huitre est toujours fixée au rocher, est beaucoup plus creuse que la droite, qui sert en quelque sorte de couvercle, et présente au voisinage de la charnière un crochet très saillant. | Comme l'indique son nom vulgaire, cette huître est commune sur la côte de Portugal et principalement à lembouchure du Tage ; elle est utilisée dans ce pays pour l'alimentation depuis les temps les plus reculés. in France, vers le milieu du siècle dernier, son existence était connue que des savants et des ostréiculteurs. Depuis 1848, le docteur Barboza du Bocage, concession- naire des magnifiques huîtrières de l'embouchure du “Tage, appartenant à l'Etat, s’efforçait de trouver à Fi étranger, surtout en France et en Angleterre, de nou- veaux débouchés pour les produits de ses parcs ; mais, malgré la facilité de son transport, la gryphée anguleuse demeurait un produit exclusivement portugais. … La pénurie de notre élevage d’huîtres indigènes, par Suite d'une exploitation exagérée, amena son introduc- ion en France. Une note de Cabaret de Saint-Sernin, administrateur principal de la marine, au congrès des pêches maritimes de Bordeaux, en 1907, semble fixer de facon définitive l’histoire de cette acclimatation, si intéressante au point de vue zoologique et commercial. — Un armateur de pêche de La Teste, Coycaut, résolut 6 introduire dans le bassin d'Arcachon plusieurs mil- ions d'huitres portugaises pour les livrer à la consom- mation et les vendre aux parqueurs. Il en sollicita Pautorisation, qui lui fut accordée par arrêté du préfet maritime de Rochefort (17 décembre 1865), approuvé par le ministre de la marine (29 décembre). Vers la fin | | | | | nie, de 1866, la récolte de l’huitre indigène s’'annonçant comme très mauvaise, Coycaut se fit expédier par le vapeur anglais Speedwell un premier envoi de gryphées anguleuses, qui parvint à Arcachon, le 5 janvier 1867, où il fut immédiatement immergé. D’autres envois sui- virent, peu nombreux jusqu'en 1870, beaucoup plus. importants après. Un En mai 1868, un navire, Le Morlaisien, dans un des voyages qu'il faisait d'habitude entre Bordeaux, La Teste : et Lisbonne, prit dans ce dernier port un chargement d’huîtres pour Arcachon; une tempête l’obligea de. rentrer en Gironde et d’y séjourner quelque temps ; sa cargaison s’avaria, et on la jeta par-dessus bord, entre Richard-Talais et le Verdon, sur la rive gauche du fleuve. Toutes les huîtres n'étaient pas mortes, cepen- | dant ; les survivantes se multiplièrent rapidement et. donnèrent naissance aux bancs qui existent dans l'es-, tuaire de la Gironde et à l’innombrable lignée qui couvre aujourd'hui les côtes de la Charente-Inférieure et, en partie, celles de la Vendée. En 1873, la «portugaise » | arrivait à l'embouchure de la Charente; en 1874, à | Angoulins, près de La Rochelle; en 1879, toute la côte était envahie jusqu’à la baie de l’Aiguillon, c'est-à-dire à 100 kilomètres du lieu de l'accident. : : La nouvelle venue fut d’abord accueillie avec curiosité, presque avec sympathie, par les habitants du littoral; elle apparaissait d’abord discrètement, par petils groupes, sur les pierres et les rochers découverts à. yarée basse. On la détachail précieusement, pour la placer dans les parcs d'élevage de l’huître indigène. Quelques années plus tard, le désastre était consommé : les gryphées envahissaient toutes les surfaces rocheuses et étouffaient les premières occupantes sous leurs bataillons serrés. ce gén ES » Plus avertis aujourd'hui, les ostréiculteurs bretons veillent avec un soin jaloux à ce qu'aucune huître portugaise ne soit introduite dans leurs parcs. Malgré “ous les règlements el toutes les surveillances, on trouve Bhidue année, en Bretagne, sur les bancs, dans les parcs ou sur les collecteurs d’huîtres indigènes, quelques “Sryphées, qui sont immédiatement détruites. Elles proviennent, soit d’embryons transportés par les cou- rants, soit d’huîtres fixées sur la carène des bateaux, soit “d'autres causes accidentelles. Il y a quelques années, cependant, une invasion subite des étrangères se pro- duisit pe d'Auray ; l’année d’après, elles avaient dis- paru, n'ayant probablement pas rencontré les conditions favorables à leur développement (1). + Quand, au contraire, ces condilions sont réalisées, la _gryphée affame sa rivale, la recouvre et la détruit. Les raisons de sa supériorité dans la lutte pour la vie sont aujourd'hui connues : | 1° La gryphée anguleuse est beaucoup plus vigoureuse que l'huître indigène ; elle résiste mieux au froid et à la “chaleur et peut s'installer partout, même sur les rochers découverts plusieurs heures par jour; sa valve gauche, très creuse, renferme beaucoup d'eau, qu'elle sait conserver en contractant énergiquement le muscle qui réunit les valves ; 2° Les expériences de Viallanes, à la station zoolo- “gique d'Arcachon (1892), ont montré que l’activité des cils vibratiles de la gryphée est cinq fois plus grande que chez l'huiltre indigène; en d’autres termes, elle amène en un temps donné cinq fois plus d’eau à sa bouche et, par suite, fait pénétrer dans son tube digestif (1) L. Joubin et Guérin-Ganivet : Etudes sur les gisements de mol- lusques comestibles des côtes de France, dans le Bulletin de l’Institut océanographique de 190% à 1911. tenu Tears rissement et leur mort ; | 3° Enfin, la gryphée est plus prolifique que l’huître! | indigène. D’après Dantan (1912), chez cette dernière, | | 50 pour 100 des individus sont mâles, l’autre moitié est, hermaphrodite, la glande génitale donnant successive- | ment des spermatozoïdes et des œufs, ou l’inverse ; elle est, de plus, vivipare, les œufs restent enfermés pen-. dant deux mois entre les lames des branchies et les deux moitiés du manteau de la mère; ils y sont fécondés et se transforment en embryons (1 à 2 millions), qui sont# rejetés par la mère en juillet et août ; ce sont eux qui À produisent ce qu’on appelle les huîtres laiteuses. | L'huître portugaise est, au contraire, unisexuée et | ovipare ; les femelles sont plus abondantes que les mâles } et, d’après Dantan, atteignent la proportion de 56 à 57 | pour 100 ; elles donnent encore plus d'œufs que les | huitres indigènes. Ces œufs sont fécondés au dehors, et | les embryons se fixent bientôt sur les surfaces solides. L Ces différences dans le mode de reproduction montrent | que l'hybridation entre les deux genres, redoutée par les } ostréiculteurs bretons, est absolument impossible. Malgré sa vigueur, son appétit et sa puissance repro- ductrice, la gryphée n'arrive à supplanter les huitres indigènes que lorsque la nature du terrain et le régime | des courants lui conviennent: il lui faut des côtes cal- ! caires abritées des vents du large ; il lui faut aussi des | eaux tempérées. Il est intéressant, à ce point de vue, d'examiner sa distribution actuelle sur les côtes de |} France (1). Partons de la frontière d'Espagne en re- | (1) L. Joubin et Guérin-Ganivet : Etudes sur les gisements de mollus- } ques comestibles des côtes de France. >) = ET a —— — À; Bourgneuf -en -Aetz Aunord de cette limite, in} a y 3p 271 E HIyPE x Vincent-du J/3r74. elits grsemertts, dus a Des CAUSES accident] trières danse chenal du Payré bi=L; TAS pintatteint en 187? = Rochefort ry 2 Ja Trermblade = A -elles. À = 3 de / era © À Sean de-Luz VAS 4 De la Pointe de Terre Negre à <= … Meschers:gisements de portugaises en face de toutes les pointes rocheu- “PROPAGATION DE LA (PHEE ANGULEUSE d'apres L.Joubin et Guérin-Ganivet üon des courants de jusant est 1mpor- ur expliquer larrét de le propaga- Sporlvya/ses Echelle 1:1.300000 25 50 Hüil. SUR LES CÔTES DE FRANCE de S'Vvien \ Phare {ichard oi montant vers le nord. Il existe quelques gryphées signa- lées déjà en 1863 par J. Mabille, dans la baie de Saint- Jean-de-Luz ; leur origine est inconnue ; leur multipli- cation est peu active, puisque, depuis un demi-siècle, ce gisement n’a pas pris d'extension. On rencontre en- suite un banc dans l'étang de l’'Hippodrome et dans le. chenal qui le relie à la mer, puis deux beaux gisements à l'embouchure de l’Adour ; ils sont dus au capitaine Izaure, qui faisait le cabotage entre l’Aiguillon, Bor- deaux et Bayonne, et qui déversa en ce point plusieurs centaines de gryphées en 1883 et 1886. La côte rectiligne, sablonneuse, qui s'étend, sans un affleurement rocheux, entre l'embouchure de l’Adour et celle de la Gironde, estabsolument stérile comme produc- tion coquillière. En ce qui concerne le bassin d'Arcachon, il y a été constamment introduit des gryphées depuis 1867 ; d’abord d'origine portugaise, elles proviennent aujourd’hui de nos côtes, et il en est apporté jusqu’à 80 millions chaque année. Ce mollusque n’est mis là qu’en dépôt pour la vente ; il n’est pas cultivé; cepen- dant, d’après M. Dantan (1), la subsütution de l'huïtre | portugaise à l’huître indigène s’observe nettement dans le bassin, et beaucoup d'ostréiculteurs cultivant l'Ostrea edulis commencent à être inquiets. On a remarqué que les gryphées se fixent en beaucoup plus grand nombre sur les tuiles de la partie supérieure des cages ; …l suffirait donc de placer les collecteurs à une hauteur plus faible pour voir diminuer considérablement la récolte en gryphées. Nous voici maintenant parvenus dans l'estuaire de la Gironde, au point où furent jetées en 1868 les « portu- gaises » avariées du Morlaisien. Sur la rive gauche, elles” (1) Comptes rendus de l’Académie des Sciences, 2 février 1914. ER fe Pos forment un banc presque continu de 10 à 12 kilomètres, - depuis le Verdon, en remontant le cours du fleuve ; sur Ja rive droite, qui ne fut envahie qu’en 1873, elles occu- - pent tous les fonds rocheux qui limitent les petites baies sableuses ou conches si nombreuses en cette région ; en tout, une vingtaine de petits gisements depuis Saint- Seurin-d'Uzet jusqu'à Royan et à la pointe de Terre- Nègre. De ce lieu jusqu'à la pointe d’Arvert, à l'embou- . chure de la Seudre, on ne rencontre plus que les sables improductifs de la Grande Côte. Le littoral de la Saintonge et de l’Aunis, abrité des vents du large par les îles, semble un habitat de choix pour la gryphée anguleuse, qui s’y est développée d’une façon incroyable ; toutes les roches calcaires du juras- sique, de la Seudre au fond de Ïa baie de l’Aiguillon, en y comprenant les côtes orientales d'Oléron et de Ré, ne sont qu'un immense gisement d’huîtres portugaises. Les - bouchots à moules, qui se dressent comme une immense LS . forêt de 25 kilomètres de long dans la baïe de l’Aïguillon, ont été menacés, à différentes reprises, par l'invasion des gryphées. Notre collègue M. Musset, comme nous l'avons dit tout à l'heure, signalait déjà le danger dans nos Annales, en 1881. Mais, en 1900, les bouchots furent menacés d'une destruction complète; les larves de gryphées se fixaient sur les pieux, les branchages, puis se développaient rapidement, recouvrant les moules, Les étouffant, blessant les mains des travailleurs; le prix des bouchots baissa subitement, ce fut presque un krach. Heureusement pour les mytiliculteurs, la vigueur de leurs élèves eut raison des «portugaises », qui furent recouvertes à leur tour et emprisonnées dans le réseau des filaments fixateurs sécréié par les moules. Aujour- d'hui, les gryphées se rencontrent bien encore çà et là sur les pieux des bouchots et y deviennent d’une saveur 10e | | excellente, mais elles sont détruites impitoyablement par les boucholeurs et ne constituent plus un danses pour leur intéressante culture. La puissance d'envahissement de la gryphée anguleuse semble s'arrêter au terme des rivages de l’Aunis. On trouve quelques gisements en Vendée, sur la digue de défense construite à l'embouchure du Lay, puis au Grouin du Cou. La limite septentrionale du transport naturel des gryphées par les courants est, d’après Guérin-Ganivet, le gisement situé en face du chenal du Payré, un peu au sud des Sables-d'Olonne. C'est que, jusqu’en ce point, ies courants du jusant venant du per- tuis Breton portent au nord-ouest et transportent les embryons au rivage ; plus haut, les courants sont presque toujours dirigés vers l’ouest et poussent les embryons au large; de plus, la côte vendéenne cesse | d'être abritée, et ses eaux deviennent plus froides. L'extension naturelle des gryphées n’est donc pas à craindre vers le nord. Les rares gisements que l’on rencontre au-delà des Sables-d'Olonne, en quelques points abrités, dans la baie de Bourgneuf, à Noirmoutier, à Pornic, sont dus, semble-t-il, à des introductions volontaires dans les parcs ou à des causes accidentelles. En différentes localités baignées par la Manche, à Deau- ville, par exemple, on entrepose parfois des huitres portugaises dans les parcs, mais on n’y a jamais observé la moindre tendance à la reproduction. Aux points où les gryphées trouvent réalisées les condilions d'existence qui leur conviennent, aux envi- rons de La Rochelle, par exemple, leur développement est véritablement prodigieux ; elles recouvrent d’une enveloppe ininterrompue tous les rochers de la zone soumise au jeu des marées, et forment parfois d'im- menses bouquets d’un mètre et plus de hauteur. Quand, 1 AN TN * ED , ‘à l’aide d’une pioche, on démolit une de ces agglomé- rations de bivalves, dont le volume peut atteindre un “demi-mètre cube, on s'aperçoit, non sans surprise, “qu'elle a pour unique point d'appui une pierre grosse * comme les deux poings. Celle-ci a supporté cinq à six générations d’'huîtres étroites et longues, fixées, dressées, Phot. F. Faideau. “ Bouquets d’huîtres portugaises, près La Rochelle. “étagées les unes sur les autres. Les générations infé- rieures sont mortes et envahies par de la vase; des lé- gions d'animaux trouvent un refuge entre ces milliers de coquilles : ce sont des porcelanes, des vers d'espèces Variées et d'innombrables murex, qui vivent aux dépens “des huîtres, dont ils perforent les valves. Il y a là un “poids énorme de calcaire sécrété par ces animaux, en “partant du sulfate de calcium contenu dans l'eau de mer. Ces bouquets dressés peuvent être comparés, dans DEN en une cerlaine mesure, aux récifs qu’édifient les polypiers constructeurs dans les mers chaudes ; mais, infiniment moins résistants, ils ne durent que quelques années. Quand les mollusques du dessous sont morts, leurs coquilles s’effritent, le récif périt par la base ; les vagues d’une tempête l’abattent comme château de cartes. Nous savons tous combien les chutes du promeneur dans ces. parages sont dangereuses, car elles s’accompagnent d’in-. nombrables coupures sur les bords tranchants des co-. quilles, dressées comme autant de rasoirs. Les gryphées vivant ainsi à l’état sauvage sont la! propriété de tout le monde ; en prend qui veut. Elles | constituent un aliment sain, beaucoup plus riche en | phosphales que l’huitre indigène, mais de saveur âcre, inférieure. Sur nos côtes nous avons vu qu’elles excitè- | rent d’abord la curiosité par leur rareté, puis l’effroi par | leur nombre : mais, quand la destruction de l’huitre | indigène fut achevée, c’est-à-dire vers 1880, on songea à en tirer parti, d'abord timidement, puis avec plus | d’ardeur ; on les considère aujourd’hui comme une | richesse. Les parcs d'élevage et d’engraissement de l’huître | portugaise se comptent par milliers le long de la côte | charentaise et de ses iles. Du haut des falaises, lorsque la mer est retirée, rien n’est curieux comme l’échiquier, de ses parcs avec son dédale de routes vaseuses, ani- mées par le mouvement des charrettes des parqueurs: Beaucoup de ces parcs sont construits depuis longtemps | et ont contenu jadis des huîtres indigènes. D’autres sont plus récents, et 1l s’en édifie constamment de nouveaux, qui, situés de plus en plus au large, sont peu avanta- geux pour les concessionnaires, car ils ne découvrent qu'aux très grandes marées, et pour peu de temps. Sur le terrain qui lui est concédé, le parqueur trans- ; porte en canot de grosses pierres prises à la côte et, à L marée basse, les entasse ; il en faitrdes murs de 1 mètre de haut sur 40 centimètres de large ; puis, dans l’espace hainsi enclos, parsème d’autres pierres. Ce sont les col- lecteurs, sur lesquels se fixera le naïissain. En peu de Fe Phot. F. Faideau bad D : Ostréiculteurs levant les huîtres portugaises dans un pare Châtelaillon (Charente-Inférieure) ES Li) © un , qui les relient plus solidement que le meilleur “ciment. Ajoutons qu’à la partie inférieure des murs, “des ouvertures sont ménagées pour permettre l’écoule- «ment de l’eau au moment du jusant. LE ed PERS D | » MAN démesurément, resteraient plates et invendables ; avec. | une sorte de petite pioche, dite marochon, il enlève la | barbe, ou frange mince de croissance ; en un mot, il combat par tous les moyens en son pouvoir l’élongation de l'huître. La bonne « portugaise » marchande est aussi arrondie que possible, avec une valve gauche Phot. F. Faideau. Séparation ou détassage des huîtres portugaises récoltées sur les rochers creuse, renfermant une chair abondante et beaucoup d’eau. | Les huîtres destinées à la vente sont détachées par paquets ; un habile ouvrier en récolte ainsi de 2.000 à 3.000 dans le cours d’une marée : elles sont lavées dans une flaque d’eau de mer pour les débarrasser de la vase, puis mises en mannequins et transportées à la côte. Elles sont aussitôt détassées, c'est-à-dire séparées les unes » des autres, puis triées par grosseurs ; les huîtres blessées, - cest-à-dire celles dont la coquille a été entamée au cours de la récolte ou du détassage, sont jetées ; celles qui sont trop petites pour la vente sont ramenées au parc le len- + demain. Les huîtres reconnues marchandes sont immé- » diatement expédiées ou placées dans des parcs de dépôt, … réservoirs de petite taille situés tout près de la côte, et accessibles tous les jours, même pendant les marées de 1 ….morte-eau ; elles y constituent une provision indispen- } sable pour parer aux commandes imprévues. | Quant aux huîtres sauvages, maigres et mal faites, … recueillies par millions sur la côte, elles ne peuvent être L livrées telles quelles à la consommation; elles sont ven- . dues aux parqueurs, qui, en 1912, les payaient 1 fr. 25 à …] fr. 50 le mille, toutes détassées. Aujourd'hui, ces prix sont de 5 à 6 francs. Marennes et le Château-d’Oléron sont les centres principaux d’engraissement et même de verdissement de la gryphée. Ce verdissement, qui est, en réalité, un bleuissement, est dû, comme on le sait, à 1 la présence dans les eaux habitées par l’huitre d’une aigue microscopique, la navicule bleue, du groupe des 4 diatomées, et qui fait partie de la nourriture du mol- … lusque, en même temps que nombre d’autres êtres minuscules. La matière colorante bleue se fixe dans ses tissus et communique à sa chair une saveur particulière, appréciée des gourmets. Les « portugaises » verdissent même dans un parc où les huîtres françaises resteraient | blanches, car, comme nous l’avons déjà dit, elles filtrent cinq fois plus d’eau que les secondes de même âge ; elles 2 aspirent donc cinq fois plus de navicules et fixent cinq fois plus de matière colorante. Le parqueur redoute les violentes tempêtes qui enlè- vent les huîtres, l’envasement assez fréquent en ces parages, les chaleurs excessives et les froids trop rigou- ME AR reux. Les ennemis des gryphées sont les mêmes que ceux de l’huître indigène. Les étoiles de mer, avec leurs rayons garnis d’aspérités, râpent patiemment la coquille des jeunes huîtres et en aspirent le contenu. Certaines raies, comme le trygon et la pastenague, écrasent un nombre considérable d’huîtres entre leurs fortes mâ- choires dépourvues de dents, mais garnies de plaques dures, régulières, qui ressemblent aux plaques d’un dallage, ce qui leur a valu des marins le nom énergique, mais très exact, de gueule pavée. Pour préserver les huîtres parquées de l'attaque de ces raies, on plante des* piquets de 30 centimètres de haut, qu'on relie par des fils de fer, ainsi qu'on le fait parfois sur les semis de gazon pour effrayer les moineaux: la présence de ces obstacles éloigne le poisson vorace. Un petit gastéropode, le murex érinacé, le burgau poivroux ou poivré des rive- rains de notre littoral, nommé encore, suivant lies régions, bigorneau perceur, cormaillol, poivre, perce les valves des huîtres avec sa radula et en aspire ensuite le contenu avec sa trompe ; il pullule tellement aujourd’hui que l'Administration de la marine paye une prime pour sa destruction. Ces immenses gisements de « portugaises » de la Charente-fnférieure, qu'on croyait inépuisables, com- mencent à diminuer ; leur reproduction n'arrive plus à compenser les vides créés par l’exploitation intensive de l'homme. Le développement maximum de la gryphée dans ces régions semble avoir été atteint en 1906. Plusieurs années peu favorables au développement et à | la fixation du naissain, jointes à des récoltes annuelles de plusieurs centaines de millions d'individus (60 muil- lions, en 1910, pour le seul territoire de la commune | d’Angoulins), ont amené une diminution très apparente dans le nombre des gryphées du rivage, et, pour la A Vraie » première fois, en 1912, un règlement a dû intervenir: la pêche des huîtres portugaises sauvages, sauf pour la consommation familiale, est interdile du J% mai au 1°" octobre, chaque année, dans le quartier d'inscription . maritime de La Rochelle. - Ce rapide exposé suffit pour montrer que l'invasion -accidentelle d’une partie de notre littoral océanique par l'huître portugaise constitue un des phénomènes zoolo- “giques les plus curieux du siècle dernier ; elle a ë modifié l'aspect des côtes envahies, bouleversé l’industrie …. ostréicole, causé des ruines, édifié des fortunes, démo- _cratisé enfin la consommation de l’huître, considérée } jusqu'alors comme aliment de luxe (1). po %e DEAD #7 SAUT ES A ED IK( LC PRO ir À 5 : Le H Qi | (1) Les clichés illustrant cet article sont extraits du très intéressant » périodique Le Larousse mensuel illustré. (Librairie Larousse, 13-17, rue Montparnasse, Paris). MAC E 1 il al LAGUrS Erik DAHL BRÜDE SCIENTIFIQUE DE LA arine de Poisson Messieurs, Quelques-uns d’entre vous ayant bien voulu me demander ce qu'était la farine de poisson, je m'effor- cerai de vous donner tous les renseignements la con- cernant susceptibles de vous intéresser. Toutefois, je voudrais que vous vissiez dans cette brève notice un but uniquement documentaire, et aucune intention de réclame. Très répandue en Angleterre, en Norvège, en Suëde, aux États-Unis, en Allemagne, la farine de poisson l’est très peu en France ; la raison principale de cette pénurie est l'absence à peu près complète d'usines fabricant cette matière sur notre territoire. Cependant, cet intéressant produit tend de plus en plus à se répandre dans notre pays, depuis la fondation, près de La Rochelle, à Aytré, d’une usine destinée à sa fabrication. Cet établissement comprend, outre des han- gars et magasins, une salle comprenant les générateurs, machines à vapeur et dynamos nécessaires au fonction- nement de l’usine, et une salle de fabrications où se Abo) ne trouvent les sécheurs et les broyeurs munis de leurs tamis (1). Dans un autre bâtiment se trouvent les appa- reils destinés ‘à la fabrication de l'huile, chaudières, bassins, filtres, réservoirs, etc. Enfin, à côté du bâtiment, existe une basse-cour où le gardien élève un cheval, un porc, des poules, des canards, des lapins, et sur lesquels on cRpARReR les produits. À bord des chalutiers, les poissons, aussitôt pêchés, sont répartis, suivant leur nature, dans des cales spé ciales. Ceux qui ne sauraient entrer dans l'alimentation humaine, par suite de leur saveur ou de leur constitution spéciale, seront transformés en farine. . On rencontre des chondropterygiens ei que le galeus canis, le carcharias glaucus, les scyllium canicula et catulus, la chimera monstrosa, divers rajidae et trygo- Hidae. 0 il : Parmi les téléostéens : Le caran trachurus, quel- quelois le lepidopus argenteus, l'hoplosthetus mediter- raneus, divers macroures, etc... Enfin des animaux comme les calmars, les holothuries, les pagures. À cela s'ajoutent les poissons d'espèces comestibles, mais invendables parce qu'étant abimées par le filet ou trop petits, et enfin les têtes de merlucius vulgaris, squatina angelus et lophius piscatorius. Aussitôt arrivée au port, celte cargaison est amenée par camions automobiles à l’usine d’Aytré, où elle est immédiatement transformée en farine de telle sorte qu'elle soit traitée dans toute sa fraicheur. _ Les poissons sont mis dans des sécheurs, sortes de chaudières cylindriques chauffées à la vapeur, où la ma- tière est cuite, séchée et broyée en même AORDES ‘ (1) Voir la planche: RES. : ce PR HAN Au bout de 4 heures, on ouvre le sécheur et il en sort une poudre ambrée, grossière encore, et contenant quan- tités d'os, d'arêtes et de dents. Cette poudre passe alors dans un broyeur mû électriquement, puis est blutée, de nouveau broyée et blutée très finement, puis mise en sac : c’est la farine de poisson telle qu’on la livre à la consommation. Elle se présente sous la forme d’une poudre jaune à forte odeur de poisson. Sa composition est la suivante : 60/020/, 9,68 °/, de matière grasse. 18,90 °/, de matière minérale. }f,40 ©}, d’eau. de protéine. Les matières minérales comprennent notamment : BePidetchaux. js °,, d'acide phosphorique. 1,52 °/, de chlorure de sodium. Sa digestibilité est de 90 ©}. Le tableau suivant montre la supériorité de la farine de poisson sur tous les autres produits alimentaires : PROTÉINE °/o MATIÈRES GRASSES ‘Jo Farine de poisson. Ta 6004 9,6 à 12,8 Mrachides :..:.... 46,7 019 D .. _.. 16,7 8,2 DIMISIE. 50 F7 bondeblé........ Ml 3 En 8 4 0 ..:, 5,4 Î La valeur nutritive est de 72,9 u. n. a. D Par sa forte teneur en protéine (9,75 °}, d’azote assi- milable), elle se place donc incontestablement au premier rang parmi les aliments concentrés. Ne contenant ni hydrates de carbone, ni cellulose, elle forme le complé- ment des aliments végétaux ; d'autre part, l’absence de cette dernière matière, — très indigeste, — en fait un produit très assimilable. Sa faible proportion en eau est une circonstance favo- rable à son transport et à sa conservation. « Cette farine, dit M. Guilhin, directeur du Labora- toire des Agriculteurs de France, constitue un bon produit alimentaire: elle ne renferme qu'une faible proportion de sel (non nuisible par suite à l’alimen- tation), c'est donc un aliment riche, fortement azoté, renfermant, en outre, une proportion élevée d’acide phos- phorique et de chaux, pouvant contribuer à la forma- tion de l’ossature des jeunes animaux. » La farine de poisson est utilisable pour tous les animaux de la ferme. Les reproducteurs, les moteurs, les bêtes à l’engrais, les femelles laitières, les jeunes d'élevage, les animaux de basses-cours peuvent la consommer. Son emploi rationnel comporte des indications spéciales, suivant chaque espèce animale. « La farine de poisson, dit le professeur d’agriculture M. Perrier de La Bathie, dans le Bulletin du Syndicat général agricole de la Charente-Inférieure, s'emploie mêlée au son ou aux cossettes de betteraves, pommes de terre, carottes, etc..., sous forme de buvées ou de pâtées. Les doses à employer journellement sont de 7 à 8 gr. par tête pour les poussins et les poules pondeuses. 150 gr. (au max.) par kil. de pâtée pour les autres volailles. . PAT 2 OR s 15 à 150 gr. par tête pour les moutons. 150 à 200 gr. par tête pour les chiens et les porcs. 200 à 300 gr. par tête pour les veaux. 1 à 1 kil. 500 pour les bœufs et vaches laitières. ‘4 Au début, il recommande de ne donner que 1/3 ou la oi de ces rations pour habituer les animaux au “nouvel aliment, augmenter ensuite sans dépasser les “doses indiquées. » En général, 1 kil. par 500 kil. de poids vif. Le Directeur d’un de nos plus grands haras de France “esiime qu'elle peut remplacer avantageusement l’avoine “pour les chevaux : 1.000 à 1.500 gr. de farine équivalent “environ à 12 litres d'avoine. | Depuis qu’il emploie, il déclare pouvoir réduire les “déchets au minimum, voire même à ne pas en avoir du tout. La farine de poisson est spécialement indiquée pour les porcs. L'appareil digestif de ces animaux étant peu développé, il faut, en effet, lui donner des aliments très “concentrés et peu volumineux. …_ Elle favorise la croissance des jeunes animaux, sa teneur en phosphate de chaux aidant au développement “des os d'autant plus qu’elle ne contient que du phos- phate organique par conséquent assimilable. C’est aussi un très bon aliment pour les poules pondeuses: la chaux “qu’elle renferme concourant à la formation de la coquille “de l'œuf, et le phosphore, à celle du jaune. Le phosphore a de plus une action stimulante sur la grappe ovarienne et excite les poules à pondre même en “hiver et abondamment, fait prouvé par de nombreuses constatations. Les moutons, les lapins, les chiens, elc., en man- gent volontiers à leur plus grand bien. PES 7 ER Enfin, certains pisciculteurs en font l'aliment essentiel | de leurs alevins. Je terminerai en exprimant le souhait que, pour le profit général de la nation, la consommation de la farine de poisson prenne dans notre élevage le développe- ment qu’elle a atteint dans d’autres pays. 2 Les engraisseurs, les producteurs de lait et de beurre, les éleveurs de porcs, les aviculteurs et les pisciculteurs, tous apprécieront de plus en plus les ressources alimen- taires offertes par la farine de poisson ; par l'emploi régulier et méthodique de ce produit, ils pourront pré- parer des rations intensives et économiques dans des conditions les plus avantageuses. E. pe MUNCK Collaborateur scientifique au Musée Royal d'Histoire naturelle de Belgique CONTRIBUTION A LA PRÉHISTOIRE DU DÉPARTEMENT DE LA CHARENTE-INFÉRIEURE Réunie dans l'immense réservoir des mers, l’eau pour- suit sans cesse de nos Jours, comme aux temps géolo- giques, préhistoriques, protohistoriques et historiques, sa lente mais puissante action érosive. | Chacun de vous, Messieurs, lorsqu'il a assisté à une “tempête, lorsqu'il a contemplé les vagues grandioses et mugissantes de l'Océan, a compris combien puissante était leur force destructive. “ En 1802, sur la côte de l’une des îles Shetland, un bloc de granit de 8 mètres cubes fut arraché au rocher dans lequel il était enchâssé et transporté, par la force des flots, à 25 mètres de distance. La puissance destructive des vagues est surtout très “grande lorsque la marée montante est aidée par un vent impétueux, mais, même lorsque l’action de la mer n’est pas violente, les falaises, sans cesse rongées par la base, finissent fatalement, à la longue, par s’écrouler ; les roches qui les composent s’usent, se polissent d’abord par l’action répétée des vagues chargées de sable, puis elles se délitent, se désagrégent, s’éboulent, enfin, et se tranforment en galets ou, si elles sont friables, se pul- vérisent bientôt et ne tardent pas à être entraînées par les flots. MF DAT Un des résultats de la corrosion des falaises est de! séparer du continent des parties de territoires qui de- viennent ainsi des iles. Les observations géologiques et hydrologiques, faites jusqu’à ce jour, ne permettent plus, à mon avis, de mé- connaître l'existence des phénomènes naturels qui, à une époque relativement rapprochée de la nôtre, ont En 4 déterminé, par exemple, la séparation d'Oléron du continent. En 1335, en effet, dans le cours d’une discussion entre le seigneur de Pons et Philippe de Valois, cent témoins affirmèrent que, du temps de leur enfance, l’île d'Oléron. n’était séparée du continent que par un simple fossé que l’on pouvait franchir en s’aidant d’un bâton. Bien que ce témoignage semble contredit par des textes po- sitifs, il montre, du moins, qu’à cette époque l’île était. peu distante du rivage. Au xvui* siècle, le détroit don- nait accès à des bateaux de 40 tonneaux. En 1813, sa largeur était doublée, et le Régulus pouvait y passer. Un simple coup d'œil jelé sur la carte géologique de France suffit, d’ailleurs, pour se convaincre que les sol et sous-sol d'Oléron constituent le prolongement régulier et naturel des rivages du Chapus, de Ronce-les-\ Bains, de la Bouverie et de la Pointe de la Coubre. La constitution géologique des îles d’Aix et de Ré étant également en parfaite concordance avec celle du continent, je partage entièrement l'opinion des obser- vateurs qui, notamment au sujet de cette dernière, ont fait remarquer que, séparée, au nord, des côtes de Ven-. dée par le pertuis Breton, au sud, de l’île d'Oléron par le pertuis d’Antioche, elle est le prolongement du rivage d’Aunis, dont elle représente les traits géologiques et, auquel la rattachent des bancs et des hauts fonds où la sonde marine n’accuse pas une profondeur de plus de \ LRO; ARR 6 mètres, d’où il est facile de conclure qu’à une époque relativement récente elle fut rattachée au continent. Elle se divise en deux parties bien distinctes, reliées par l’isthme du Martray qui, lui aussi, aurait fatalement - disparu depuis longtemps sans les travaux d’'endigue- - ment qui s'opposent aux empiétements de la mer. Lentement, donc, au cours des temps géologiques, - préhistoriques, protohistoriques, historisques et mo- dernes, des côles se sont déchiquetées, des falaises se . sont effondrées, des villes et des villages ont été engloutis sous les flots, des régions entières ont disparu sous les ondes envahissantes ; toutes les matières que les eaux marines et les agents atmosphériques ont pu décomposer nont laissé nulle trace. Seuls, ou presque seuls, les galets ont subsisté sur la roche non entamée des côtes de La Rochelle, galets provenant surtout de la désa- grégation des terrains jurassiques de la région, des terrains azoïques et primaires des régions voisines et, aussi, galets de silex provenant du crétacé ainsi que “du quaternaire, dont je ne désespère pas de trouver, un jour, quelque témoin resté en place sur les plateaux qui couronnent les falaises de votre si intéressant littoral. Les dépôts caillouteux des côtes rochelaises peuvent donc renfermer des débris des différentes industries des âges de la pierre à l’état plus ou moins roulé, selon que “les gisements de ces débris aient été situés, à l’origine, au sommet des falaises qui se sont effondrées ou qu'ils résultent de l’utilisation, sur place, par l’homme pré- historique, des galets de silex échoués sur la côte à la suite de l'érosion de couches crétacées. … Attirés sur les rives de l'Océan qui leur offraient en nourriture une faune abondante et variée et n'ayant qu'à ramasser, sur place, les galets de silex qui lui permirent d'effectuer, suivant le principe du moindre DAS MU effort, les manifestations primordiales de leurs travaux manuels, nos ancêtres les plus primitifs des temps éolithiques se fixèrent, probablement, durant une longue période de siècles, sur la côte rochelaise. Ils s’y lais- sairent vivre sans doute comme en une sorte d'Eden, : ne progressant que très lentement, comme toutes les. populations sauvages, et ne nous laissant en guise de témoins de leur industrie rudimentaire que des pierres rejetées sur place, en très grand nombre, après leur emploi au cours de travaux accomplis, au jour le jour, sans méthode bien rigoureuse et sans d’autre souci que dé se défendre contre les attaques d'animaux féroces et de satisfaire aux besoins d’une existence sans grand idéal, il est vrai, mais largement facilitée par les res- sources nombreuses que lui offraient la mer ainsi que. la faune et la flore des vastes plaines du continent. Comme les industries des autres périodes préhistori- ques, celle des temps éolithiques ne progressa, d’ailleurs, | que fort lentement, ainsi que l’atteste la grande quantité | d'éolithes des mieux caractérisés, provenant des gise- ments les plus classiques étudiés jusqu'ici en Belgique. , Quant aux habitudes du primitif habitant des côtes | de La Rochelle, je n’exagèrerai certainement en rien si je les compare à celles de l’un de ses successeurs . paléolithiques beaucoup moins ancien que lui et dont mon excellent ami, feu Gabriel de Mortillet, a dit : « L'homme chelléen, race de Néanderthal, habitait volontiers le bord des fleuves et autres cours d’eau. C’est pour cela qu’on retrouve en abondance les débris } de son industrie dans les alluvions fluviales. » | » [1 fréquentait aussi les plateaux, où 1l a également laissé de nombreux débris de son industrie. | » Mais il ne paraît pas avoir recherché les cavernes, servant alors presque toutes de repaires à des animaux nage \ féroces. On a bien cité quelques instruments chelléens dans des grottes d'Angleterre et du Pas-de-Calais, mais « Ce sont des formes de transition qui se rapportent au l| moustérien. | _ » Les seules indications d'instruments vraiment chel- “ Jéens, rencontrés dans des grottes, sont celles de la Li grotte de Furninha, en Portugal, et d'Oussidan, en î Algérie. Elles sont de régions assez méridionales. Dans ces régions, l'homme chelléen est peut-être allé chercher dans les grottes un abri contre l’ardeur du soleil. La température de l’époque chelléenne étant fort douce, — l'homme de cetle époque n'avait pas dans ces régions à … chercher un abri contre le froid. | … » [lallait même probablement entièrement nu, comme … les Botocudos des forêts vierges du Brésil. Le coup-de- poing son seul oulil, bon pour travailler le bois, ne “paraît pas propre à préparer des vêtements, même … formés de peaux. » Il devait se cantonner dans une région assez limitée. La grosseur et le poids de son instrument, peu facile à transporter, le prouve. Ce qui vient pleinement con- firmer cetle appréciation, c'est que les instruments chelléens, comme nous l'avons vu par l'étude de leur distribution, sont généralement faits en roches locales. » - Cette dernière observation montre aussi que, contrai- rement à ce qui s'est passé notamment à l'époque néolithique, il n'y avait pas encore, à l’époque chel- léenne, et, à plus forte raison, à l’époque éolithique, de relations commerciales permettant de transporter au loin les matières utilisées pour la confection de l’outillage. Le court exposé que je viens d’avoir l'honneur de faire à la Section des Sciences naturelles de votre Académie, qui, depuis sa fondation, en 1732, n’a cessé de compter ENT re parmi ses membres des naturalistes des plus distingués, suffira, je ne puis en douter, pour lui montrer le grand intérêt scientifique qu'il y aurait de poursuivre des recherches dont je lui présente les premiers résultats sous forme de silex éolithiques que j'ai récemment décou- verts sur le territoire même de la commune de La Rochelle. | Dérogeant à un principe dont je ne m'étais jamais départi depuis que je collabore aux travaux scientifiques du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique, je me faïs un plaisir d'offrir cette série d’éolithes au Muséum départemental de la Charente-[Inférieure. J’ose espérer que ce don sera accueilli en témoignage de la s‘onfraternité que, Français et Belges, réunis hier dans la douleur et dans les sacrifices, nous voyons grandir, aujourd’hui, avec joie, dans le domaine de nos relations scientifiques comme en celui d’une union sacrée pour la défense éventuelle de nos foyers. Description sommaire des éolithes des côtes de La Rochelle 1° Un galet de silex préhensible à la main et présen- tant, à l’une de ses extrémités, un concoïde, des étoilures, des écrasements et des esquillements de percussion très nettement accusés. Ce galet a pu être utilisé comme percuteur simple. 2° Un volumineux galet de silex préhensible à la main et présentant, comme le précédent, des étoilures et des écrasements de percussion. Ce galet est, en outre, parti- culièrement remarquable par l’'énormité du concoïde de percussion résultant du choc excessivement violent qu'il a subi et qui a déterminé le détachement d'un grand éclat convergeant au point de frappe. Ce galet a pu être utilisé comme perculeur simple. - 3° Un volumineux galet dont, par percussion, ont été détachés plusieurs éclats. Il présente notamment une Mongue face d’éclatement avec ondulations terminales rés nettement accusées. Ce galet a pu être utilisé comme percuteur simple puis, après éclatements, “comme percuteur-tranchant. 4 Un galet de silex dont, par percussion très violente, a été détaché un grand éclat. Ce galet présente une large “face d’éclatement avec ondulations terminales ainsi “qu'au bord de son plan de frappe une encoche profonde “et très nettement accusée. «. 5° Un galet de silex préhensible à la main et dont, par “percussions répétées à son extrémité la plus effilée, ont kélé détachés plusieurs éclats. IL présente également à “cette extrémité, encore en partie tranchante, des étoi- blures et des écrasements de percussion. On a donné à celte forme d'éolithes, fréquemment rencontrée en Belgique, le nom de percuteur-tranchant. 6° Galet de silex préhensible à la main et présentant l’une de ses extrémités une pointe, ainsi que des esquillements et de nombreuses traces de percussion. Il constitue le type parfait du percuteur-pointu que l’on rencontre dans les gisements éolithiques de Belgique. 7° Un galet de silex préhensible à la main et dont, “par percussions répétées sur le bord de l’une de ses faces, ont été détachés de nombreux éclats. Des galets présen- fant de tels éclat&ments se rencontrent parfois dans les gisements préquaternaires et quaternaires les plus anciens et peuvent être considérés comme étant les précurseurs du « coup de poing chelléen » à talon, figuré, notamment, par de Mortillet, à la page 140 de la deuxième édition de son ouvrage, intitulé : Le Préhistorique. 8° Un fragment de galet de silex présentant sur pres- que tous ses bords, encore en partie tranchants, de très nombreux éclatements. Il peut être considéré comme étant le précurseur de l'instrument chelléen dit « à tout faire » et, dans tous les cas, suivant les circonstances et | les besoins, a pu servir à racler, rabotter, percuter et. trancher. 9 Sept fragments de galets de silex présentant cha-. cun de petits et très nombreux éclatements juxtaposés | régulièrement sur le côté le plus effilé de ses bords. Ces. pièces sont en tous points semblables aux nombreux grattoirs et racloirs curvilignes, rectilignes et à enco- ches que l’on rencontre en si grand nombre dans les. gisements des âges éolithiques, paléolithiques et néo-, lithiques: | 10° Deux fragments de galets de silex présentant, chacun une pointe qui a pu servir à forer des trous. De | telles pièces, auxquelles on a donné le nom de percoirs, | se rencontrent dans les gisements éolithiques les plus anciens d'Angleterre (Chalk-Plateau du Kent) et de Belgique (Fagnien, Reutélien, Mafflien, et Mesvinien). 11° Un grand fragment de galet de silex présentant, | d’un côté, une protubérance pyramidale très nettement | accusée, d’un autre, une large face aux bords de la- quelle se voient de très nombreux éclatements et esquil- lements résultant de percussions répétées. De telles, pièces, auxquelles, en Belgique, on a donné le nom! d'enclumes, se rencontrent fréquemment dans les gise-| ments éolithiques, paléolithiques et néolithiques les: mieux caractérisés. Après l'avoir fichée dans le sol, par sa” protubérance pyramidale, homme préhistorique pouvait” facilement se servir de l’enclume en appuyant sur sa. face la plus large, disposée vers le haut, les objets qu’ils voulait façonner ou simplement briser par percussion: La Rochelle, le {0 juillet 1920. ‘mp. Masson fils e: Cie, La Rochelle. L. el _ ue la Faculté des Sciences à | . D. ire Mer en à Rochefort sur-Mer. CAILLOUX, 1 5 54 pharmacien, à La Rochelle. AIGNEAU, Christian, à La Rochelle. MBES, Emile, D. M., ancien Ministre, sénateur, président ù “tue HORSCl ns à Pons. TPE Édes- ARLES et à l'Ecole de médecine de Poitiers. 6 ASTE, médecin-vétérinaire, à La Rochelle. Dauz, Oscar, armateur, à La Rochelle. Le Dax, Erik, à La Rochelle. EMEA - DALMON, D. M. à Bourron (S.-et-M.). DELAVOIE, à Rochefort-sur-Mer. | AS D JOLLFUS, Robert, naturaliste attaché au service des pêches, | à Paris. DoLLor, correspondant du Muséum, à re | Drouix, D. M., à La Rochelle. DROUINEAU, D. M., à La Rochelle. D Be D. M., à La Rochelle. Dupa pharmacien La Mothe-Saint-Héraye. D 1 pharmacien, à La Rochelle. RLE, Jean, à La Rochelle. RAIDEAU, F., professeur honoraire à PEcole J.-B. Say, prési- - dent de la Société d’horticuiture, à La Rochelle. Fo TE professeur de sciences au Lycée, à La Rochelle. GAUSSERÈS, professeur de sciences à l'Ecole Fénelon, à La ; e * Rochelle. EX ET, colonel, à La Bcchelle RMAIN, directeur de l'Ecole Réaumur, à La Rochelle. G AUDEAU, conservateur du Musée de peinture, à La Ro- + ce : ÉRIT, RE cteriiune à La Rochelle. 7 Fa LEMIN, D. M. directeur du Bureau d'hygiène, à La Ro- = chelle. DE LABONNEFOND, he à La Rochelle. Loppé, D. M., à La Rochelle. M % LopPpé, à La Rochelle. Æ CERF, préparateur au Muséum national d'histoire natu- Le _ relle, à Paris. LE MA DINEAU, négociant, à La Rochelle. MEUGNI0T, capitaine de corvette, à La Rochelle. MONSEAU, rue à l'Ecole normale d'instituteurs, à La Rochelle. : à F4 DE MuxK, Emile, collaborateur du Musée royal. distire naturelle de Belgique, à Bruxelles. : LS 4 Musser, G., bibliothécaire de la Ville, à La Rochelle. PAvy, Habmaciens à à La Rochelle. | “| PELISSIER, D. M, Dre de l'asile de Lafond, àla Ro chelle. PENAUD, entrepreneur, : à Ea Rochelle. PÉRIER, G., directeur du Musée d’Orbigny, à La Hoctielle. PÉRINEAU, directeur du Laboratoire municipal, à. La Ro chelle. PERRÉE, vétérinaire-inspecteur des marchés, | à La Rochelle. PiJOLLET, libraire, à La Rochelle. LP RE ES Pozzt, D. M., à La Rochelle. EI RRES Ricarp, D", J., directeur du Musée océanographique. de Monaco. Ft RODIER, directeur de l’Usine à gaz, à . Rochelle. ROQUES, inspecteur d’Académie, à La Rochelle. Roux, ancien notaire, à La Rochelle. ; RiCOME, professeur de botanique à la Faculté des, Sciences * de Poitiers. SARAZIN, inspecteur départemental des. services d'agri culture, à La Rochelle.” SOENEN, pharmacien, à La Rochelle. TurPAIN, professeur de physique à la Faculté des Sciences | | de Poitiers. | DE VAUX DE FOLETIER, archiviste départemental, à La Ro-. chelle. See KE" VIELJEUX, armateur, à La Rochélle. 4 VERGEZ, inspecteur des Contributions indirectes, à La Ro 4 chelle. | ï VIGER, instituteur, à Dompierre-sur- Mer. fa WEzscx, professeur de géologie.et doyen de la F aculté des | Sciences de Poitiers. WIiRBer, chimiste au laboratoire municipal, à. La Rochelle. ; ZAWODNY, Dr, à Moldautein, Bohême. ZILLER, directeur honoraire des postes, à La Rochelle. * | À Imp. Masson Fis & Cie, rue Saint-Côme, 3 bis, La Rochelle | :. Th TA? TT à mINNI D or TÉ des TS de la , _ CHARENTE-INFÉRIEURE FONDÉE EN 1836 RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE EN 1852 À Annales, JDE In, T2 Fasc. 3 (Octobre 1921) | ave IMPORTANT | Prière d’ adresser toute correspondance et ñ imprimés à la saule adresse suivante: : à Société des Sciences natureiles de la Charente-Inférieure, 24 LEE TS rue Dauphine, La Rochelle LIBRAIRE DÉPOSITAIRE DE LA SOCIÉTÉ M. F. PIJOLLET “28, quai Duperré — LA ROCHELLE 3 Ye ï +: 9 1937 #4 A — à # se 1 * … TRICHOPTÈRES DE FRANCE J.-L. LACROIX * Le R. P. Navas a présenté au Congrès de Séville, en 1917 (Tricopteros de Espana; Ass. Espanola para el Progreso de las Ciencias), une liste de Trichoptères d Espagne. J'ai cru utile, à mon tour, de faire, pour la trance, un travail analogue. … Si on veut bien tenir comple que certaines captures me sont certainement restées inconnues et que l'étude de ce groupe d'insectes esl loin d’avoir été poussée à fond en France, on admettra aisément que ma patrie n’a rien envier aux autres pays d'Europe, très étudiés sous ce rapport. Peut-être même, alors, occuperait-elle, là aussi, le premier rang ? —… Je me crois autorisé à inclure dans la Faune française une espèce non signalée en France, à ma connaissance “out au moins, et indiquée par le R. P. Navas, de la République d’Andorre (Tinodes aureola, Zett.). D’autres espèces d'Espagne doivent d’ailleurs se trouver dans le “même cas. La France, par sa situation, est très privi- légiée au point de vue entomologique ; son exploration scientifique réserve certainement des surprises agréables. | Je ne crains donc pas d'affirmer que cette présente liste “de Trichoptères doit’ être assez incomplète. Elle fait entrevoir, toutefois, la richesse de ce pays et doit encourager les recherches. HO Rhyacophilidæ . Rhyacophila dorsalis, Curt. — Indre ; tout l'Ouest : Ambollas (Pyrénées-Orientales). — occidentalis, M. Lachlan. — Niort (Deux- Sèvres) ; Bagnères-de-Luchon (Haute- Garonne). — iorrentium, Pictet. — Val-d’Isère et Brides- les-Bains (Savoie). — tristis, Pictet. — Vernet- les- uihe (Pyré- nées-Orientales) ; Indre. — persimilis, M. Lachlan. — Amélie-les-Bains ; (Pyrénées-Orientales). — fasciata, Hagen. — Forêt de l'Hermitain (Deux-Sèvres). — septentrionalis, M. Lachlan. — Indre ; Forêt de l’'Hermitain. — prœmorsa, M. Lachlan. — Forêt de l’'Her- mitain. | — vulgaris, Pictet. — Canicee (Hautes-Pyré- nées); Le Vernet (Pyrénées- HEURES | Usson (Aude). — aquitanica, M. Lachlan. — Indre. — nubila, Zett. — Indre. _ — rupla, M. Lachlan. — Pyrénées ; Andorre. — _ pascoei, M. Lachlan. — Indre. . Glossosoma boltoni, Curt. — Saint-Maixent (Deux- Sèvres). — vernale, Pictet. — Indre ; Cauterets (Hautes- Pyrénées). . Agapelus fuscipes, Curt. — La Cassette, près Poiliers (Vienne) ; Source du Vivier, près Niort; Château de Chaillet, près Melle; Source. de la Boutonne, à Chef-Boutonne (Deux- Sèvres). CR Er A7; Agapetus comatus, Pictet. — Château de Chaïllet, près Melle ; Ardèche. 18. — laniger, M. Lachlan. — Belgique; Portugal | et Espagne. “19. Pseudagapetus insons, M. Lachlan. — Pyrénées (versant français). Hydroptilidæ 20. Philocolepus grannulatus, Pictet. — f[ndiqué de | France par le R. P. Navas. “21. Agraylca multipunctata, Curt. — Indre. 22 Hydroptila sparsa, Curt. — Indre; Niort (Deux- Sèvres). 23. Orthotrichia angustella, M. Lachlan. — Indre. 24. Oxyethira costalis, Curt. — Indre. Philopotamidæ 25. Philopotamus montanus, Donov. — Cauterets (Hau- tes-Pyrénées) ; Indre. 26? — vartegalus, Scop. — Collioure (Pyrénées- Orientales) ; Indre. 27. — ludificatus, M. Lachlan. — Amélie-les- Bains ; Chamonix. “28. Dolophilus copiosus, M. Lachlan. — Rhône. “29. Wormaldia occipitalis, Pictet. — Indre ; Haute- Vienne ; Nice (Alpes-Maritimes). “30. — friangulifera, M. Lachlan. — Collioure (Pyrénées-Orientales). 31. Chimarrha marginala, L. — Tout l'Ouest de la France ; Indre. 32 99. 94. 96. 97. 98. 39. Holocentropus dubius, Steph. — Montlieu (Cha- 41. . Polycentropus flavomaculatus, Pictet.— Niort (Deux- 5. Neureclipsis bimaculata, L. — Indre; Elbeuf (Seine= = multiguttatus, Curtis. — Niort (une © en intricatus, Morton. — Laruns (Basses-Pyré- Plectrocnemia lætabilis, M. Lachlan. — Niort conspersa, Curt. — Marais d'Amuré, Le Puy mr scruposa, M. Lachlan. — Le R. P. Navas cite picicornis, Steph. — Indre. stagnalis, Albarda. — Indre. Dour Polycentropidæ Sèvres); Saint-Jean-d’Angély (Charente- Inférieure); Indre; Château-Lacaze (Lozère). mauvais état; avec quelque doute). nées) ; in Morton, À new species of Poly- centropus. — The Entomologist 1910. Inférieure) ; Châlons-sur-Marne (Marne); Rhône. | (Deux-Sèvres). d'Enfer de Saint-Maixent (Deux-Sèvres): cette espèce, que je ne connais pas comme ayant été trouvée à Panticosa. (Notas En- tomologicas, 2° série; in Bol. Sociedad Iberica de Ciencias Naturales 1920). Tou- tes les espèces prises à Panticosa, signa- lées par le R. P. Navas, dans sa liste de 1917 (loc. cit.), ayant été également trou- vées en France, je me crois autorisé à inclure celle-ci dans le présent travail. rente-Inférieure) ; Indre ; environs de Paris (Seine); Ain. | SA AN . Cyrnus trimaculatus, Curt. — Deux-Sèvres ; Saint- Jean-d’Angély, Saint-Martin-de-la-Coudre, Marais de Saint-Loup, Montguyon (Cha- rente-[nférieure) ; Indre. insolutus, M. Lachlan. — Indre. crenaticornis, Kol. — Vouvray (Indre-et- Loire); Ain ; Indre. Psychomyidæ . Ecnomus tenellus, Rambur.— Indre ; Sainte-Pezenne (Deux-Sèvres). deceptor, M. Lachlan. — Bouillon, Dinant (Belgique); Portugal. Doit certainement se trouver en France. . Tinodes wœneri, L. — Tout l'Ouest. Probablement toute la France. dives, Pictet.— Bagnères-de-Luchon (Haute- Garonne). — pallidula, M. Lachlan. — Bagnères-de- | Luchon. | 90. — assimilis, M. Lachian. — Source du Vivier, û près Niort (Deux-Sèvres). 51. — unicolor, Pictet. — Indre; Sainte-Pezenne D (Deux-Sèvres); La Cassette, près Poitiers (Vienne). 052. — aureola, Zett. — Andorre. 99. Lype reducta, Hagen. — Indre; Niort et Sainte- Pezenne (Deux-Sèvres). Dot. — phæopa, Steph. — Indre; Niort et Sainte- Pezenne. 99. Psychomyia pusilla, Fab. — Collioure (Pyrénées- Orientales) ; Indre. 96. 91. 98. 99. 64. 65. 66. 6e | | | ê % Hydropsychidæ Hydropsyche guttata, Pictet. — François, Marais d'Amuré, Sainte-Pezenne, Vouhé-en | Gâtine (Deux-Sèvres); Rhône ; Saint Guilhem-le-Désert (Hérault) ; Collioure. | — instabilis, Curt. — Collioure ; Bagnères- -de- Luchon. \ — pellucida, Curt. — Indre ; Cauterets (Hautes) Pyrénées); Brides-les-Bains Gavoios Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales).« — saxonica, M. Lachlan. — Saint-Jean- d’An- gély (Charente-Inférieure); Indre ; Col- lioure ; St-Guilhem-le-Désert ; Bagnèress de-Luchon ; Châleau-Lacaze or Usson (Aisne). | — ornatula, M. Lachlan. — Indre; Saintes. (Charente-[nférieure). | — angustipennis, Curt. — Indre ; Indre Loire ; tout l'Ouest. | | — fulvipes, Curt. — Indre. | — exocellata, Duf. — [ndre; Saint- Guilhem. le-Désert (Hérault). à] Ulmeria lepida, Pictet. — Environs de Paris ; [ndroi Château-Lacaze (Lozère); Niort (Deux- Sèvres). | Diplectrona felix, M. Lachlan. — Andorre. . Phryganeidæ Neuronia ruficrus, Scop. — Vallée de Chamonix ; rue de Paris ; Indre. 67 74 68. 70. Lai LE A . Neuronia reticulata, M. Lachlan.— Lorraine ; partie montagneuse de l'Indre et Limousin ; Lac de Saint-Point (Doubs). | — clathrata, Kol. — Doit se trouver dans le ( Jura et en Savoie. Habite la Belgique, dans les mêmes lieux que reticulata. . Phryganea grandis, L. — Marais d’Amuré, Niort et Sainte - Pezenne (Deux-Sèvres) ;, Auzé (Vendée); Saint-Martin-de-la -Coudre (Charente-Inférieure); Anjou; environs de Paris ; Indre; Vienne ; Haute Vienne; Creuse ; Lorraine ; Vosges. — striata, L. — Bitche (Lorraine); Vosges ; Saône-et-Loire ; Indre. — varia, Fabr.— Sarthe; Vosges ; environs de Paris; Indre; Saint-Nazaire (Loire-[nfé- rieure); Niort (Deux-Sèvres); Nachamps, Saint-Martin-de-la-Coudre (Charente-[nfé- rieure). | — obsoleta, Hagen. — Bitche (Lorraine); Vos- ges ; environs de Paris. — minor, Curt. — Environs de Bordeaux (Gi- ronde); environs de Paris ; Saint-Pierre- des-Corps (Indre-et-Loire); Saint-Martin- de-la-Coudre ; Niort, Marais d’'Amuré, Bessines (Deux-Sèvres). . Agrypnia pagetana, Curt. — Environs de Paris; Indre. Calamoceratidæ >. Calamoceras volxemi, M. Lachlan. — Indre ; Indre- et-Loire ; Sainte-Pezenne (Deux-Sèvres) ; Saint-Jean-d’Angély (Charente-Infé- rieure) ; La Cassette, près Poitiers (Vienne). | 76. Odontocerum albicorne, Scop. — Cauterets (Hautes 77. Molanna angustata, Curt. — Indre; Niort, Sainte Leplocerus nigronervosus, Retz. — Indre; Niort eb Se Qi Odontoceridæ eau Lel x Pyrénées); régions accidentées de Frances (d’après R. Martin. — Toutes les captures, de l'Indre, de la Haute-Vienne et du Limousin sont indiquées d’après un, travail de M. R. Martin, une série de notes. parues dans la Feuille des Jeunes naturaw listes, 1893. Toutes ces captures avaient été déterminées par le regretté Mac Lachlan lui-même) ; Indre; Brives (Dors dogne); Collioure, Ambollas (Pyrénéess) Orientales). | Molannidcæ Pezenne, Saint-Liguaire (Deux- Sèvres) :à Saint-Martin-de-la-Coudre (Charente- Infé» | rieure) ; Châlons - sur - Marne (Marne Rhône. Leptoceridæ Sainte-Pezenne (Deux-Sèvres). È albimacula, Rambur. — Paris ; Creuse. 4 fulvus, Rambur. — Paris; Indre; Saint Liguaire (Deux-Sèvres). ; senilis, Burm.— Environs de Paris; Indre Châlons-sur-Marne (Marne) ; Sani Li guaire. Le Da ut 83. 04. 86. 57. » 58. 89. 93. po $ “ 82. Leptocerus alboguttatus, Hagen. — Environs de Paris ; Indre. aterrimus, Steph. — Très commun partout, d’après R. Martin; Niort et Saint-Maixent (Deux-Sèvres); Orignolles (Charente-In- férieure). cinereus, Curt. — C. sur toutes les rivières de France (R. Madin); Marais d’Amuré, Niort, Sainte-Pezenne (Deux-Sèvres), Jonzac (Charente-[nférieure); environs de Paris. albifrons, L. — Indre; Sainte-Pezenne, Marais d’'Amuré, Saint-Maixent (Deux- Sèvres); Château-du-Loir (Sarthe) ; envi- rons de Paris. bilineatus, L. — Saône-et-Loire; Forêt de l'Hermitain (Deux-Sèvres). interjectus, M. Lachlan. — Marais d’Amuré (Deux-Sévres). dissimilis, Steph. — Environs de Paris; Indre; Haute-Vienne: Creuse; Niort et Sainte-Pezenne (Deux-Sèvres); Rhône. riparius, Albarda. — Environs de Paris; Indre ; Vienne ; Haute-Vienne; Indre-et- Loire ; Lyon (Rhône); Ain. commutatus, M. Lachlan. — François (Deux-Sèvres). bilineatus, L. — Forêt de l’'Hermitain (Deux- Sèvres). | annulicornis, Steph. — Niort (Deux-Sèvres). Rieli, Navas. — Rhône (coll. Riel). 94. Homilia leucophæœa, Rambur. — Paris ; Lyon (Rhône) ; Seine-et-Marne ; Indre ; Maine- et-Loire. \ AS TARN | 4 | 1 CE pee 95. Mystacides nigra, L. — Toute la France. 96. — azurea, L. — Toute la France. 97. — longicornis, L. — Vosges ; environs de” Paris ; Indre ; Niort (Deux-Sèvres). 98. Triænodes bicolor, Curt. = Environs de Paris A Indre ; Indre-et-Loire ; Cher ; Vienne ; | Ain. CS 99. — ochreella, M. Lachlan.— Environs de Paris ; : Sarthe: Indre; Loir-et-Cher: Indre-et-\ Loire; Sainte-Pezenne et François (Deux- Sèvres). 100. — conspersa, Rambur. — Paris ; Indre; Sainte- Pezenne (Deux-Sèvres). h 101. Ærotesis baltica, M. Lachlan. — Oflonne (Vendée), - | capture D. Lucas. 102. Adicella reducta, M. Lachlan. — Saône-et-Loire ; ‘ Indre ; Sainte-Pezenne et Saint-Maixent (Deux-Sèvres). 103. Œcetis ochracea, Curt. — Toute la France. 104. — furva, Rambur. — Toute‘la France. 105. — lacustris, Pictet. — Environs de Paris: Sainte-Pezenne. 106. — notata, Rambur. — Environs de Paris ; Sarthe; très commun sur toutes les ri- vières (R. Martin) ; Indre-et-Loire ; Sainte- Pezenne. 107. — testacea, Curt.— Environs de Paris; Vosges; France centrale ; tout l'Ouest. 108. — tripunctata, Fabr. — Environs de Paris; Indre ; Niort. 109. Sefodes tineiformis, Curt. — Environs de Paris; France centrale; Sainte-Pezenne (Deux- Sèvres); Ain. : 110. — respersella, Rambur. — Environs de Paris. | | | HAT 0 | 111. Selodes interrupta, Fabr. — Seine-et-Marne ; Aube : | Sainte-Pezenne et Saint-Maixent (Deux- Sèvres): Vouvray (Indre-et-Loire). 01142. — punciata, Fabr. — Environs de Paris; France centrale ; Sainte-Pezenne. MIS 0 'Diridis, Fourcroy. — Partout en France | (R. Martin). M4 — lusitanica, M. Lachlan. — Sur la Creuse et l’Anglin ; Source du Vivier, près Niort | (Deux-Sèvres). | 115. — argentipunctella, M. Lachlan. — Sainte- Pezenne (Deux-Sèvres); La Cassette, près Poitiers (Vienne). Limnophilidæ 116. Colpotaulius incisus, Curt. -— Environs de Paris; Indre ; Saint-Jean-d’Angély et Saint-Mar- tin-de-la-Coudre (Charente-[nférieure) ; Marais d’'Amuré (Deux-Sèvres); La Cas- sette, près Poitiers. « 117. Grammotaulius nilidus, Müller. — Seine-et-Oise ; Indre ; Saintes (Charente-[nférieure). 118. — atomarins, Fabr. — Environs de Paris : Maine-et-Loire; Indre; Attichy (Oise); Indre-et-Loire ; tout l'Ouest; Midi de la France. 119. Glyphotælius pellucidus, Retz.— Environs de Paris ; Indre; Vienne; Haute-Vienne; Creuse ; Attichy et Plessis-de-Roye (Oise); Indre- et-Loire; tout l'Ouest. « 120. — punclatolinealus, Retz. — Vosges. 2 Ho La es 121. Limnophilus rhombicus, L. — Environs de Paris; « Lorraine; Saône-et-Loire; Vosges; Maine- et-Loire: Marne ; Indre : Marais d'Amuré (Deux-Sèvres); Saint-Martin-de-la-Cou- « dre (Charente-Inférieure). 122. — flavicornis, Fabr. — Lorraine; Maïne-et> : Loire ; Paris ; Vosges ; Indre ; Plessis-de- M Roye (Oise); Indre-et-Loire ; tout l'Ouest. M 123. — decipiens, Kol. — Environs de Paris ; # Indre ; Vienne ; Haute-Vienne ; Léognan (Gironde). | 124. — marmoratus, Curt. — Lorraine ; Indre ; À environs de Paris; Vendée ; Ambollas et | Ile-sur-Têt (Pyrénées-Orientales) ; Mont- M pellier (Hérault) ; Hyères (Var); Saint- Martin-de-la-Coudre (Charente-Inférieure). 125. — stigma, Curt. — Environs de Paris ; Indre ; Château-du-Loir (Sarthe). 126. — flavospinosus, Stein. — Midi de la France. | 127. — æxanthodes, M. Lachlan. — Environs” de Paris. 128. — Junatus, Curt. — Lorraine ; environs de Paris ; Maine-et-Loire ; Indre; Rhone; Marais d’'Amuré, Forêt de l’'Hermitain (Deux-Sèvres); Saint-Martin-de-la-Coudre M (Charente-[nférieure). 129. — subcentralis, Brauer. # Indre ; Sainle- Pezenne (Deux-Sèvres). 130. — submaculatus, Rambur. — Montpellier (Hérault) ; Vosges. 131. — ignavus, Hagen. — Belgique et Suisse. 132. — nigriceps, Zett. — Lorraine; environs de. Paris ; Niort (Deux-Sèvres). 134. D 140. \ PER 133. Limnophülus centralis, Curt.— Lorraine ; Indre ; en- virons de Paris ; Saône-et-Loire ; Sarthe ; Forêt de l’Hermitain (Deux-Sèvres). -vittatus, Fabr. — Environs de Paris ; Maine- et-Loire ; Indre ; Vienne ; Haute-Vienne ; Creuse ; Indre-et-Loire; Forêt de l'Her- mitain. affinis, Curt. — Nord de la France (M. Lachlan) ; Indre ; Haute-Vienne ; Vienne ; Indre-et-Loire ; Creuse ; Loire-Inférieure ; Niort et Sainte-Pezenne (Deux-Sèvres) ; Surgères et Chervettes (Charente-Inf.). auricula, Curt. — Environs de Paris ; Indre ; Marne; Loire-Inférieure ; Ain; Marais d’'Amuré, Niort, Echiré, Forêt de l’Her- mitain (Deux-Sèvres). germanus, M. Lachlan. — Rhône. elegans, Curt. — Environs de Paris. griseus, L. — Environs de Paris; Indre; Haute-Vienne ; Saône-et-Loire ; Forêt de l’'Hermitain (Deux-Sèvres). bipunctatus, Curt.— Indre; Attichy (Oise); Forêt de Mervent (Vendée); Niort, Forêt de l'Hermitain (Deux-Sèvres); environs de Paris. exlricatus, M. Lachlan. — Lorraine; Bel- gique. hirsutus, M. Lachlan. — Environs de Paris ; Suisse, sparsus, Curt. — Indre ; Haute-Vienne ; environs de Paris ; Saône-et-Loire ; Chà- teau-Lacaze (Lozère) ; Sainte-Pezenne, Marais d’Amuré, Forêt de l’'Hermitain, (Deux-Sèvres) ; Château-du-Loir (Sarthe). 144. 145. 160. 161. ee Limnophilus fuscicornis, Rambur. — Indre; envi- rons de Paris ; Echiré (Deux-Sèvres). Anabolia nervosa, Leach. — Bitche; Vosges; toute la France centrale (R. Martin); tout. l’Ouest ; Rhône; lac de Saint-Point. (Doubs) ; environs de Paris. . Anabolia lœvis, Zett. — Forêt de l'Hermitain (Deux- Sèvres). . Asynarchus cœnosus, M. Lachlan. — Yoan . Stenophylax infumatus, M. Lachlan. — Niort (Deux-Sèvres). — spinifer, M. Lachlan.— Pyrénées ; Auvergne. — picicornis, Pictet. — Savoie; Vosges. — rolundipennis, Brauer. — Indre. — nigricornis, Pictet. — Savoie. — stellatus, Curt. — Indre; Vosges: Bagnères- de-Luchon (Haute-Garonne); Hautes- | Pyrénées ; Pyrénées-Orientales. x] — latipennis, Curt. — Bourg d’Oissans; Argelès. — permis{us, M. Lachlan. — Ardèche: Oise ; Lorraine ; environs de Paris ; tout l'Ouest. — vibex, M. Lachlan. — Environs de Paris. — spelancarum, M. Lachlan. — Haute-Saône. — mitis, M. Lachlan. — Ariège et départe- ments voisins. . Mesophylax adspersus, Rambur. — Niort (Deux- Sèvres); Saint-Martin-de-la-Coudre (Cha- | rente-Inférieure). Micropterna fissa, M. Lachlan.— Midi de la France ; Niort (Deux-Sèvres). — testacea, M. Lachlan. — Ardèche; Mont- pellier (Hérault) ; Rhône; Niort et Marais d’'Amuré (Deux-Sèvres). 2 . Micropterna nyclerobia, M. Lachlan. — Côte-d'Or ; Savoie ; Indre ; Alpes-Maritimes. — equax, M. Lachlan. — Pyrénées; [ndre; Loire-Inférieure. — lateralis, Steph. — Vendée. . Halesus radiatus, M. Lachlan. — Seine-et-Oise ; Indre; Niort. — tesselatus, Rambur. — Environs de Paris ; Sarthe. — digitatus, Schrank. — Environs de Paris; Indre ; Haute-Vienne ; Vosges. — interpunctatus, Zett. — Indre. — ligonifer, M. Lachlan. — Indre ; Vosges ; France méridionale. . Chœtopteryx villosa, Fabr. — Vosges; Lorraine; environs de Paris ; Indre ; Rhône. — obscurata, M. Lachlan. — Vosges. . Chœtopterygopsis Maclachlani, Stein. — Vosges. . Metanœa Chapmani, Morton. — Lautaret (Savoie). . Drusus discolor, Rambur. — Savoie; Vallée de Chamonix. — reclus, M. Lachlan. — Pyrénées. — chrysotus, Rambur. — Savoie; Vallée de Chamonix. — trifidus, M. Lachlan. — Aube ; Vosges ; Lorraine. —_ nixius, Pictet: — Jura. — Mulleri, M. Lachlan. — Savoie. — annulalus, Steph. -- Dinant (Belgique); Andorre; Espagne; Vosges (Peltostomis sudetica, Kol.). 181. 182. 183. 184. 185. 186. 167. 188. 189. 190. 191: 192. 193. D à A Monocentra lepidoptera, Rambur. — Espèce connué | de Sardaigne, Turin, des lacs alpins; citée par R. Martin des Alpes-Maritimes. Mac Lachlan). Anomalopteryx Chauviniana, Stein. — Vosges. Cryptothrix nebulicola, M. Lachlan. — Savoie. Polamorites bigutlatus, Pictet. — Vosges. | Ecclisopleryx guttulata, Pictet. — Alpes-Maritimes ;/ régions subalpines ; Bagnères-de-Luchons (Haute-Garonne). Parachiona picicornis, Pictet. — Vosges (Ulmer). Enoicyla pusilla, Burm. — Lorraine; environs des Paris; Indre; Saint-Béat (Haute-Garonne ;. envoi du D' Jeannel). | Apaltania fimbriala, M. Lachlan.— Savoie; Vosges. Apalania meridiana, M. Lachlan. — « Citada de, los Pireneos franceses » in Navas (loc. CHLe): Sericostomatidæ Gœra pilosa, Fabr.— Vosges; environs de Paris; Loire-Inférieure; Marne; Rhône; Deux- Sèvres ; Charente-Inférieure ; Indre-et- Loire; Indre; Charente: | Lithax niger, Hagen. — France sûrement, sans. indication -de localité (R. Martin). \ Silo pallipes, Fabr. — Saône-et-Loire ; Indre Forêt de l’'Hermitain (Deux-Sèvres). — piceus, Brauer. — Saône-et-Loire ; Indre : Creuse ; Haute-Vienne; Pyrénées ; Forêt. de l’Hermitain ; Lozère. | | 194. Cœra nigricornis, Pictet. — Saône-et-Loire ; Isère : | Sarthe ; Ardèche ; Marais d’Amuré ; Chef- Boutonne (Deux-Sèvres); Saint-Martin- de-la-Coudre (Charente-Inférieure). 195. Brachycentrus subnubilus, Curt. — Environs de Paris; Indre; Vienne; Haute-Vienne ; Indre-et-Loire ; Niort (Deux-Sèvr es). | 196. Anse maculatum, Fourcroy. — Indre; Haute-Vienne ; Rhône. 197. Micrasema tristellum, M. Lachlan. — Savoie. 198. e — seliferum, Pictet. — Vosges. (M199. Thremma gallicum, M. Lachlan. — Cité de France, sans indication de localité, par le R. P. Navas, dans son synopsis des Névrop- L tères de Belgique. 200. Crunœcia irrorata, Curt.— Vosges; Saône-et-Loire ; Indre ; Rhône. 201. Lepidostoma hirtum, Fabr. — Environs de Paris ; | Indre: Vienne; Maine-et-Loire; Indre- et-Loire ; Cher; Vosges; Niort, Sainte- Pezenne, Saint-Maixent, François (Deux- Sèvres); Saint-Jean-d’'Angély (Charente- Inférieure). 202. Lasiocephala basalis, Kol. — Partie montagneuse de l'Indre et Limousin ; Pyrénées ; Ba- snères - de - Luchon (Haute - Garonne) ; | Marne. 03. Sericostoma personatum, Spence. — Côte-d'Or; Dau- 4 phiné; Vosges; [Indre ; Creuse ; Haute- Vienne; Cauterets (Hautes - Pyrénées) ; Marais d’'Amuré, Saint-Maixent, l'Hermi- tain (Deux-Sèvres) ; Saint-Jean-d’Angély. 2 204. 205. 206. 207. 208. 209. 210. 211. 212. 213. PU Cœra pedemontanum, M. Lachlan. — Vosges: Lautaret (Savoie); Marais d'Amuré, Source du Vivier près Niort, Saint- Maixent (Deux-Sèvres); Saint-Martin-de- la-Coudre (Charente-Inférieure). — memorabile, M. Lachlan. — Dauphiné. — timidum, Hagen. — Vosges, avec doute! (M. Lachlan). — pyrenaicum, Pictet. — Pyrénées; Celles- sur-Belle (Deux-Sèvres). — turbatum, M. Lachlan. — Indre; Viennés Haute-Vienne ; Rhône. — galeatum, Rambur. — Sud de la France. Schizopelex furcifera, M. Lachlan. — Pyrénées-. Orientales. Notidobia ciliaris, L. — Lorraine, environs de! Paris ; Indre ; Charente ; Niort, Forêt de l'Hermitain (Deux-Sèvres) ; Loire-Infé-. rieure; Saint-Martin-de-la-Coudre (Cha- rente-Inférieure). | Beræœa pullata, Curt. — Savoie ; Basses-Pyrénées ; Indre ; Haute-Vienne. | — maura, Curt. — Saône-et-Loire: Basses- Pyrénées ; Aude ; Cantal; Indre ; Creuse ; Haute-Vienne ; Niort (Deux-Sèvres). — articularis, Pictet. — Savoie ; Isère ; Vosges. — dira, M. Lachlan. — Chervettes (Charente- Inférieure). . Beræodes minuta, 5. — Saint-Martin-de-la-Coudre (Charente - Inférieure) ; Rhône ; Niort (Deux-Sèvres). | En plus de ces espèces, il est encore permis de donner les neuf suivantes citées par le R. P. Navas (loc. cit.) Bet à avec la mention « Pirencos ». Elles doivent appartenir à la faune française : 217. Rhyacophila denticulala, M. Lachlan. 218. — Ealtoni, M. Lachlan. 919. — meridionalis, M. Lachlan. 220..— obtusidens, M. Lachlan. 221. — philopotamoides, M. Lachlan. Du —. relicita, M. Lachlan. 223. Glossosoma spolialum, M. Lachlan. 224. Agapetus delicatus, M. Lachlan. 225. Stactobia eatoniella, M. Lachlan (Hydroptilidæ. — % Les espèces de cette famille ont été très peu recherchées en France. J'ajouterai enfin les espèces suivantes, capturées en “Belgique, et qui peuvent compter dans notre faune : 226. Rhyacophila obliterata, M. Lachlan. — Sie et | Espagne. 227. Wormaldia subnigra, M. Lachlan. — Dans les d régions voisines de la Belgique (Navas). 228. Adicella filicornis, Piclet. — Campines (Belgique). 229. Limnophilus politus, M. Lachlan. 200. — luridus, Curt. 231. Phacopteryx brevipennis, Curt. 232. Stenophylax luctuosus, Piller. 233. Halesus guttatipennis, M. Lachlan. … On voit, par la liste que je viens de donner et la dési- gnation des lieux et régions où chaque espèce a été Hrouve ée, que bien des points de notre belle France sont encore à explorer : les Pyrénées pourraient être fouillées avec profit, ainsi que les Alpes et la région des Ardennes; le massif central, les Vosges et le Nord n'ont certaine- ment pas révélé toutes leurs richesses. Certaines zones | méridionales pourront encore donner des choses inté- } ressantes. Cette liste, incomplète, comme je l'ai dit, | constituant un premier inventaire de la faune des Tri-l | choptères de France, est un pas vers une étude d ensemble, de ce groupe pour cette belle région de l’Europe. Niort, Avril 1921. ET F. FAIDEAU me À LES MOLLUSQUES COMESTIBLES Des Cotes de l’'Aunis ee Les*mollusques marins fournissent à l'alimentation “un grand nombre d'espèces. Les unes, rares ou peu esti- mées, sont uniquement utilisées par les liabitants du littoral et ne font l’objet d'aucun commerce; d’autres, au contraire, se vendent couramment sur les marchés. Ænfin, il en est, comme l’huitre et la moule, qui donnent lieu à d'imporlants élevages et à un commerce considé- “able. Les Bivalves comprennent les espèces les plus délicates. Passons en revue celles qui sont couramment utilisées dans notre région pour l'alimentation. Nous parlerons ensuite des deux autres classes de mollusques, les Gastéropodes et les Céphalopodes. I. BIVALVES Huître indigène. — L’huitre de pays, dite en Aunis “huitre plale ou huitre blanche (Ostrea edulis), était très “commune autrefois sur nos côtes. Arcère, dans son Histoire de la Ville de La Rochelle et du pays d’Aulnis (4), consacre quelques lignes aux huîtres de Nieul, huîtres de drague, toujours couvertes d’eau et que les pêcheurs (1) Tome I, page 143, édition de 1757, LÉO: 70e tirent du fond de la mer. « La couleur des huîtres dell Nieul est grisâtre, dit Arcère. La chair en est courte, épaisse et d’un goût exquis, qualités qu’elles doivent aux eaux douces dont elles sont abreuvées et qui, dans ce canton, se perdent dans la mer, telle est la fontaine à Grimault et d’autres petites sources. » | Jusqu'au milieu du siècle dernier, l'huitre blanche# faisait l'objet d’un élevage important dans des parcs répartis sur un grand nombre de points du littoral. Les | roches étaient couvertes de naissain venant du banc des: Fermes, en face d’Angoulins, du large du fort d’Enet et! de la pointe de l’Aiguille, du banc de la Barre, etc Vers 1860, une exploitation irréfléchie et un pillage: éhonté appauvrirent les bancs, auxquels, une quinzaine # d'années plus tard, l'invasion de l’huître portugaise! porta le coup de grâce. On rencontre encore quelques huîtres de pays en différentes stations (pointes du Plomb, des Minimes, du Ché, etc.), à l’extrêéme limite du décou-: vert des grandes marées d’équinoxe ; quelquefois même | on récolte de très vieux exemplaires, connus sous le! nom de Pied-de-Cheval et dont jadis on faisait une espèce | à part, sous le nom d’Osfrea hippopus. un | Mais, si l’huitre indigène ne prospère plus à l'état sau- vage sur nos côtes, elle rencontre toujours dans nos) eaux les conditions qui lui font acquérir par l’élevage la qualité supérieure. Les jeunes huîtres provenant des | pares de reproduction d'Arcachon ou d’Auray ne sont | plus reconnaissables après un séjour de quelques mois | dans les viviers du Château ou de la Vieille-Goule, à | l'ile d'Oléron, ou dans l’une des 15.000 claires de La | Tremblade; elles y ont engraissé, verdi, acquis une | délicatesse de chair et une finesse de goût incompa- | rables ; elles sont devenues de toute première marque et | se nomment huîtres de Marennes. à Huître portugaise. — L'huître portugaise ou Gry- phée anguleuse (Gryphœa angulata), nouvelle venue sur os côtes (1), y a pris un développement considérable, én même temps que sa qualité s'y est améliorée. Les premiers exemplaires recueillis par les riverains, il y a aura bientôt un demi-siècle, étaient de saveur âcre et presque immangeables ; aujourd'hui, sous l'influence “des propriétés de nos eaux marines, cette àcreur à Complètement disparu. Aussi récolte-t-on partout la portugaise en Aunis; on la mange en toutes saisons à l'état sauvage, sans s'occuper des mois en R ; on l'élève, on l’engraisse dans des milliers de parcs, à Lauzières, “au Plomb, à Angoulins, Châtelaillon, Fouras. Elle acquiert des qualités exceptionnelles et devient particu- lièrement grasse et de saveur douce à Rivedoux, dans J'ile de Ré, sans doute à cause du courant d’eau, du “cdoucin », venant de la Sèvre-Niortaise. On peut signaler Aussi tout particulièrement celles du Marais-Neuf, à “Ansoulins, dans la partie sud du platin d’Aytré, qui “erdissent parfois spontanément, et celles de l'ile d'Aix, lu Château-d'Oléron ; celles qui se développent sur les “pieux des bouchots. Dans les claires de Marennes, la portugaise verdit beaucoup plus vite que l’huître indi- gène. Moule. — La moule commune (Mytilus edulis), la « moucle », ainsi que la nomment nos paysans, conti- “nuant à employer un mot irès ancien, se fixe à l’aide d'une sécrétion filamenteuse ou byssus. Les moulières naturelles sont abondantes sur les a —…— (1) Voir Annales de la Société des Sciences Naturelles de la Gharente- —… Inférieure (n° 37, fascic, 2 ; novembre 1920), as EE > — 24 — rochers et sur la vase ; on en trouve à Digolet, à Saint- Marc, près de la tour Richelieu, aux Minimes, à Angou-… lins, au Grand-Cornard, au fort d'Enet, à l'ile d'Aix, sur la côte orientale de l’île d'Oléron ; certaines couvrent de grandes surfaces ; la marche y est très pénible, on enfonce jusqu’à mi-jambe dans une épaisse couche peu consistante faite de vase et de moules qui s’écrasent” sous le pied. _ Ces moules de banche sont, le plus souvent, des ie lages maigres et coriaces, de saveur âcre, envahis par les petits crabes ou pinnothères, parfois remplis de vase“ et presque immangeables. Il en est cependant qui consti-« tuent un aliment agréable, utilisé par les riverains et les promeneurs ; je citerai, en particulier, celles qui pro- viennent de la moulière de la pointe des Minimes ; mais, sur nos côtes, les moulières naturelles ne sont guère” exploitées pour la vente, ce qui tient à la perfection de“ nos moules cultivées. Il n'en est pas de même partout; les moulières du | Boulonnais, de l’estuaire de la Somme, de Villerville, Hennequeville, Dives, Port-en-Bessin, de la baie de l Quiberon font l’objet de pêches importantes pour l’ap- provisionnement des marchés de Paris. Les moulières de la baie d’Isigny, très importantes et très fécondes, ne O découvrent jamais et sont draguées ; leurs moules attei- gnent jusqu'à 12 centimètres de longueur, sont d'une race irès pure et très constante, à coquille fortement incurvée, etconstituent le célèbre Caieu d'Isigny, apprécié dans toute la Normandie. L'élevage fait acquérir aux moules une-chair tendre et délicate. Il se pratique sur nos côtes, dans des bouchots, dont les plus renommés de toule la France par la qualité de leurs produits sont ceux de la baïe de l’Aïguillon. Si Esaü avait connu ces élèves de choix des mytili- = Re. | Dec QUE culteurs, c'est pour un plat de moules, et non pour que.- ques fades lentilles, qu'il eût vendu son droit d’ainesse. “ Arcère (1) n'a garde d'oublier cet élevage déjà floris- “sant à l’époque où il écrivait: QI y a, dit-il, le long de la côte d'Esnandes, jusqu'à Charron, des pêcheries pour les moules. Ce sont des parcs formés de clayes et soute- nus par des pieux; on donne à ce clayonnage le nom de bouchaux. Les moules s’altachent à cette espèce de cloi- son; c'est là que se nourril un essaim prodigieux de ces | coquillages, qui s’engraissent du limon, fin et des sucs “des fertiles campagnes du Poitou, entraînés dans la mer par les eaux de la Sèvre. » La moule rencontre, en effet, dans la baie de l’Ai- k guillon, et aussi dans l’anse de Fouras, les conditions qui lui conviennent : une eau peu agitée, à salure atté- muée par la proximité d’un cours d’eau, et chargée de particules alimentaires. C’est une industrie des plus intéressantes, déjà bien souvent décrite. Aujourd'hui, les bouchots entourent d’une noire cein- miure de moules toute la vasière de l’Aiguillon. Rien n’est curieux comme une promenade en canot à travers les bouchots au moment où la mer, commencant à baisser, dégage le haut des pieux. On se trouve au milieu d’une forêt immense qui s'étend pendant des lieues, avec des allées d’une régularité parfaite, se coupant à angle droit. “Les faisceaux couverts de moules semblent calcinés par quelque incendie; des bruits en partent: mollusques qui referment brusquement leurs coquilles, actinies ou … huitres lançant un jet d’eau, crabe courant à la recherche (1) Arcère. Histoire de La Rochelle, tome I, page 138. — 26 — d'une proie. Dans l’eau boueuse que le jusant entraîne, des crevettes sautent, chassées par les mulets ou meuils. Les bouchots de la baïe de l’Aïguillon s'étendent sur 25 kilomètres ; ce sont les plus importants des côtes de France. Il faut signaler encore, sur le littoral de l’Aunis, ceux du village des Boucholeurs, au sud de Châtelaillon : ceux de l'ile Madame et du Port-des-Barques, dont les produits sont également de très bonne qualité. Lorsque le renouvelain, c'est-à-dire les ] jeunes moules, | porté par les pieux d’aval, n'est pas suffisant pour combler les vides causés par une vente intensive, les boucholeurs vont en chercher dans les moulières natu- | relles. Ceux d’Esnandes et de Marsilly exploitent la. moulière siluée au pied de la balise de Digolet, en face de Lauzières. Leur arrivée est très pittoresque: leur flottille d'acons, garnis de petites voiles de toutes cou- leurs, accourt du nord au moment où la mer commence à baisser. L’ancre est jetée tout près des rochers; les | hommes sautent à terre et détachent les jeunes moules qu'ils portent dans leur canot. Il ne s’agit pas de perdre son temps, car dans une heure, une heure et demie au ! plus, la mer recouvre rochers et moules, et il faut revenir vers Marsilly ou Esnandes en profitant du cou- rant de marée. Cependant, quelques pêcheurs, posses- seurs de barques véritables, peuvent travailler plus longtemps; ils draguent les jeunes moules, qu'ils ven- dent le jour même aux boucholeurs pour être fixées aux bouchots milloins à l’aide de vieux filets. Les trois bourgs de Charron, d'Esnandes et de Marsilly. sont les centres d’un très important commerce. Charron . expédie sur Marans, Esnandes sur Andilly, Marsilly sur : Dombpierre ou sur La Rochelle. Chaque jour, de nom-. breuses charrettes apportent à ces gares leur chargement de paniers de moules qui partent sur Niort, Poitiers, Il | il! | Ro . Angoulême, elc., on peut dire par toute la France. “Cependant, la conquête du marché de Paris par la moule de Charron a constitué une opération difficile ; le Pari- sien, habituellement servi par Boulogne, prisait fort les grosses moules ou plutôt les grosses coquilles, il trou- vait les nôtres trop petites et trop chères. Depuis une Mizaine d'années, la connaissance est faite et notre moule est appréciée aux Halles à sa valeur, qui est grande. Elle à su, d’ailleurs, conquérir d’autres marchés plus loin- fains, par exemple ceux de Barcelone et d'Algérie. … Chaqhe clientèle a ses préférences. Un boucholeur de Marsilly m'apprenait, en 1912, qu’à Barcelone on veut “des moules très propres, non « rogneuses », c'est-à-dire “ilépourvues de balanes; si cette condition est satisfaite» on attache peu d'importance à leur grosseur. En Algérie, au contraire, on préfère les grosses moules, même dans une gaine de balanes. Des goûts et des couleurs, il ne ‘faut discuter. | Il est peut-être inutile d'ajouter qu’un voyage d'une Seule traite de La Rochelle à Alger serait bien long pour “nos pauvres moules. Dès leur arrivée à Marseille ou à -Port-Vendres, on s’empresse de les « faire boire », c’est- “à-dire qu'on les plonge pendant quelques jours dans les “eaux de la Méditerranée. Ce séjour sur la côte d'azur leur est des plus salutaire. Souhaitons que ces expéditions, arrêtées par la guerre et la crise des transports, reprennent activement. En hiver, les sauniers de Lauzières et d’Angoulins “ont « boire » aussi les moules. Lorsque les marais …salants sont « varangués », c’est-à-dire recouverts d’eau, “ils y placent une importante provision de moules récol- tées à la plus proche moulière naturelle ; elles y devien- nent rapidement excellentes. Cette pratique offre un “inconvénient : les débris de coquilles des moules qui — 28 — meurent pendant l'hivernage, mêlées à la vase des che- mins du marais, blessent souvent les pieds nus des sauniers. Les moules se mangent parfois crues, avec un filet de vinaigre ; le plus souvent cuites et accommodées de bien des façons, soit comme plat distinct (frites, à la crème, en croquettes, en vol-au-vent, à la marinière, à la vinaiï- grette, elc.), soit comme garniture d'un plat de poisson. Trois préparations locales sont appréciées dans notre région : la soupe aux moules, la mouclade et les moules rôties. À | Pour préparer la soupe aux moules, on taille le pain dansle Phnu de cuisson des SRUASES ces derniers sont mangés à la vinaigrette. : Dans la mouclade d’Esnandes, une sauce excellente, genre blanquette, avec œufs et farine, accompagne les bivalves. Les moules rôties sur un poêle ou, mieux, dans la braise ardente, constituent un mets vraiment savoureux quand elles sont mangées toutes chaudes avec notre excellent beurre de pays. On les pique pro- fondément dans la braise et, bien que la charnière soit placée en haut, les moules ne peuvent s'ouvrir à cause de la pression des cendres ; elles cuisent dans leur jus. Les Rétais, très friands de ce mets, en raffinent la préparation ; ils entretiennent à la surface de la braise une flambée d’aiguilles de pin qui parfait la cuisson. La couleur de la chair des moules indique le sexe: les individus mâles ont la chair blanche; les femelles, la chair jaune. Les moules alteignent leur maximum de qualités d'octobre en avril. Grosille. — La grosille ou pèlerine est la coquille | de Saint-Jacques ou Peigne à côtes rondes (Pecten maximus). Les pèlerins qui, au moyen âge, se rendaient ep io à Saint-Jacques-de-Compostelle, en Galice, ou dans tout autre lieu de pèlerinage, avaient l'habitude d'en porter à leur chapeau ou à leur manteau. C'était à la fois un ornement, un gobelet assez commode pour boire aux : sources et, croit-on aussi, un emblème de purification de l’âme, ayant passé, pour ainsi dire, sous les dents d’un peigne. La grosille qui se vend à l’encan de La Rochelle et qui » paraît sur nos marchés est draguée au large de l’île de P 8 Ré, par des fonds de 20 à 25 mètres. On mange sa chair cuite, hachée, assaisonnée fortement et présentée dans sa coquille. La grosille se nomme godfiche en Normandie, ricar- deau, vanne sur les rivages du Cotentin, dahin ou darin aux iles Chausey et sur les côtes du Finistère. Le plus riche gisement de France est le fond de la rade de Brest. Pétoncle. — On donne le nom vulgaire de pétoncle au Peigne varié (Pecten ou Chlamys varius). Le vrai …pétoncle, d’après le nom scientifique, est l’amande de -mer ou Pétoncle large (Pectunculus glyccimeris), qui ne - ressemble en rien au Peigne varié. Le pétoncle, ou peigne varié, — dans la région, on dit la pétonele — est une petite espèce, de coloration très variable, tantôt rouge, tantôt rose, jaune, violette, ou même blanche, à côtes rayonnantes, serrées, garnies de petites rugosités ; elle atteint le diamètre d’une pièce de cinq francs, parfois un peu plus. Le pétoncle est le moins vagabond des peignes; il vit sur fond rocailleux, fixé par un byssus assez résistant Souvent, lorsqu'il est au sec, il ouvre et ferme ses valves … par une série de mouvements d’une incroyable rapidité. Le pétoncle se pêche à pied, lors des grandes marées, CN Le (her au platin d’Aytré, sur deux banches séparées par un courant: Chansoras et le Florin; devant Angoulins, sur les deux banches dites Taffereau et le Grand-Banc; au rocher des Mannes ; il y est assez rare. En hiver, des bateaux dragueurs exploitent un gisement de 5 kilo- mètres de long situé au sud-est de l’île de Ré, en face de La Flotte; un autre, beaucoup moins important, de 200 mètres de long environ, dit « En bas des Barres », entre Laverdun et la tour Chauveau. . Depuis une dizaine d'années, le banc de pétoncles de Ré s’appauvrit de plus en plus, sans doute à la suite d’une exploitation trop intense. On hésite à le reconsti- tuer par un apport de pétoncles provenant des côtes de Bretagne, beaucoup plus gros, mais de qualité infé- rieure. À mon avis, cette crainte est vaine, les pétoncles bretons, immergés le long de nos côtes, s’y améliore- | ront très vile, en raison des conditions spéciales du milieu marin dans nos pertuis. Le plus beau gisement de notre région est celui de La Traversanne, sur la côte orientale d'Oléron, en face de la pointe d’Arseau. Plusieurs échantillons de peigne varié, récoltés par moi au pied de la tour de Richelieu, lors d’une grande marée, ont des valves très épaisses sur une bonne partie de la surface voisine de la charnière et plus mince sur les bords. M. Dautzenberg, l’éminent conchyologue, auquel j'ai montré ces curieux spécimens ayant l’appa- rence d’avoir double coquille, a donné de leur anomalie l'explication suivante: L'animal a dû « bouder » pen- dant un certain temps, par suite de conditions désavan- tageuses, et sa coquille s’est épaissie ; lorsque survinrent des condilions alimentaires plus favorables, la coquille se mit à s’allonger rapidement, mais en restant mince. » Le pétoncle se mange cru ou encore ouvert sur le feu ; SONT ee il est très estimé, se vend en gros à l’encan de La Rochelle et paraît régulièrement sur nos marchés en hiver. En été, il n’est guère trausportable, car il ne ferme pas ses valves, perd son eau et s'abime. On augmente la durée de conservation de ces mollusques en les char- seant d’un objet lourd, qui les empêche de s'ouvrir. Le pétoncle est nommé olivette dans la baie de Cancale, vannette ou vanneau sur les rivages du Cotentin, pélerine en Méditerranée, où il est d’ailleurs assez rare. Palourde. — La palourde est le Tapès à stries croisées (Tapes decussata). C’est un coquillage ovale, atteignant parfois 5 à 6 centimètres de largeur ; il est grisâtre ou fauve, parfois presque brun et peut présenter des taches irrégulières plus foncées. Des stries rayonnantes, aussi fortes que les stries concentriques ou d’accroissement qu'elles croisent, donnent à la coquille une apparence - treillissée ; l’intérieur des valves est blanc, jaunâtre ou bleuâtre. La palourde est commune sur nos côtes ; on la ren- contre un peu partout, près du rivage, dans les terrains “formés de sable, vase et cailloux découvrant aux … marées ordinaires; elle ne vit pas dans la vase ou le sable purs. Elle est commune surtout dans les endroits - calmes et ne descend jamais au-dessous de 10 centi- mètres de profondeur. Quand la mer est retirée, ou bien la palourde reste inactive et ferme sa coquille, — et rien alors ne trahit } sa présence, — ou bien elle ouvre ses valves et sort ses -siphons, produisant un double courant d’eau qui déter- “mine à la surface du sol deux petits trous arrondis, “rapprochés plus ou moins suivant les dimensions du . mollusque. Quand il fait mauvais temps, les palourdes « bou- dent » et les trous sont rares ; les mareyantes disent que ça ne (rouille » pas. Elles nomment routlleaux, à la fois les siphons du bivalve et les trous qu’ils produisent à la surface du sol. Sur nos côtes, la palourde « rouille » à souhait par beau temps, avec vent de nord-est et surtout à marée montante. Les pècheuses grattent le sol avec une serpette ou un couteau et retirent le bivalve. C’est ce qu'on appelle pêcher la palourde au trou. Quand la palourde ne «rouille pas », les mareyantes la pêchent à gratler, c'est-à-dire en remuant au hasard | | Phot. F. Faideau. « Rouilleaux » de deux palourdes dans un sol formé de cailloux, sable et vase. (Platin d’Aytré.) le sable vaseux, mais seulement dans les stations qu'elles connaissent comme très riches, ou bien elles les pêchent à la crotle, les excréments du mollusque rem- plaçant comme indication de sa présence les « rouil- leaux » absents. Ces excréments consistent en de petits. tortillons de sable rappelant ceux que rejettent les vers marins, si nombreux sur nos plages, mais leur diamètre RS. oi ns Se ie can | s! À PRE PS PTE SE Ge est plus petit et la matière composante plus fine; uné bonne mareyante ne s’y trompe pas. En Ré, la palourde, abondante un peu partout, mais surtout au Grouin de Loix et en face de La Couarde, se - pêche ordinairement à sec de la façon que nous venons de décrire, mais parfois aussi dans les profondes flaques d'eau ou «casses » que laisse la mer en se retirant. Dans l’eau claire, les pêcheuses apercoivent les rouil- leaux, d'où s’échappent de temps à autre des bulles ; elles enfoncent dans l’eau leurs deux bras retroussés ; la main droite, armée d’une faucille dentée, fouille le sol “au point, voulu, et bientôt la main gauche saisit la _palourde. Les palourdes, comme les huîtres et les autres lamelli- branches, se nourrissent de diatomées et d’infusoires -qu'attirent les mouvements de leurs cils vibratiles. Elles doivent se reproduire et croître avec une élonnante rapi- dité. Depuis 27 ans, en effet, je vois pêcher la palourde sur une surface de 200 mètres carrés, sise en bordure du platin d’Aytré, au lieu dit le Marais-Neuf, autour de [a prise d’eau des marais salants d'Angoulins. Chaque jour, le gisement est visité par deux ou trois mareyantes qui lèvent leur centaine de palourdes, et il y en a toujours. Les palourdes sont très appréciées. Elles paraissent régulièrement sur nos marchés et se mangent crues, ouvertes sur le feu, ou accommodées à la facon des moules. On les engraisse dans des parcs spéciaux de la rivière d'Auray, du Croisic, de la baie de Bourgneuf. «Dans notre région, on les fait séjourner quelquefois pen- “dant une semaine ou deux dans des parcs à huîtres ou dans des réservoirs, avant de les livrer à la consomma- tion, son dans le but de les engraisser et d'améliorer leurs qualités, mais simplement pour ne pas lancer à la 3 Lo de fois sur le marché une trop grande quantité du bivalve, afin de maintenir les prix, d’ailleurs très élevés. Sur presque toutes les côtes atlantiques, le nom de palourde s'applique au Tapès à stries croisées et aussi au Tapès à stries fines (Tapes pullastra), beaucoup plus rare, et chez lequel le treillis de la coquille est plus fin et plus serré. Les riverains des baies de Cancale et de Saint-Malo, les habitants de la côte occidentale du Finis- tère désignent sous le nom de palourdes, non seulement les tapès, mais encore les lavignons, les DE les donax, etc. Phot. F. Faideau. Clovisses et Palourdes En haut : de gauche à droite: Tapes pullastra, Tapes decussata, Tapes pullasti a, var. geographicus. En bas: de gauche à droite : Tapes pullastra, var. geographicus, Tapes aureus. ù Quant aux clovisses des Marseillais, ce sont les tapés dragués en Méditerranée et dans les étangs salés du litto- ral; surtout: 1° le tapès à stries fines (Tapes puHastra) et sa variété dite géographique, plus petite, plus étroite A. et plus brillamment colorée; un réseau à larges mailles est dessiné sur ses valves par des linéoles brunes, diri- gées obliquement en sens opposé et s’entre-croisant ; les - colorations de ces coquillages sont presque aussi variées que le plumage des poules, ainsi qu'on l’a fait Justement remarquer ; 2° le tapès doré (Tapes aurea), petite espèce chez laquelle les stries rayonnantes sont à peine appa- rentes ou bien discontinues; l'extérieur de la coquille “est grisätre,; l’intérieur présente de larges taches d’un . jaune plus ou moins doré. Ces mollusques abondent aux environs de Marseille, dans l'étang de Thau ; les pêcheurs de Cette les draguent toute l’année. Cette pêche a lieu en bateau; la drague primitive, tenue à la main, est un râteau en fer à long manche ; au râteau est fixé un filet à mailles très fines qui recueille la vase et les clovisses. Lavées, triées et es classées par grosseurs, les clovisses, au départ de Cette, - sont expédiées partout. à hn w L4 En somme, palourde et clovisse sont des espèces de même genre, souvent très voisines et toujours de même saveur ; les deux termes sont considérés comme syno- -nymes : palourde étant le nom vulgaire des tapès dans la plus grande partie de la France et clovisse le nom qu'on leur donne en Provence. Un lot de palourdes de provenance océanique et un lot de clovisses de prove- venance méditerranéenne peuvent contenir un certain nombre d'individus identiques, mais, dans le premier, -dominera toujours le tapès à stries croisées, dans le * second, le tapès géographique et le tapès doré. Palourdon. — Le palourdon est le Tapès à stries - fines (Tapes pullastra), beaucoup plus rare que le Tapès à stries croisées et ordinairement plus petit. On le ren- FI "= contre dans la baie de La Rochelle, Il est le plus souvent Don éonfondu avec la palourde ; seules, les fines mareyantes l'en distinguent sous le nom de palourdon. En Ré, au contraire, on nomme palourde le Tapes pullustra et palourdon le Tapes decussata. ) | Sourdon.— La Bucarde sourdon (Cardium edule) est le coquillage le plus commun des côtes océaniques ; il est en forme de cœur ; sa surface mate est ornée de 26 côtes rayonnanties à bord crénelé. Il vit, à peine enfoncé dans le sable vaseux du fond des baies, à peu près au même niveau que celui de la palourde, et, comme cette dernière, il annonce sa présence par deux trous voisins, mais plus grands. Le sourdon se rencontre un peu partout sur nos côtes ; il n’y constitue pas de gisements bien localisés ; il est particulièrement commun en bordure du platin d’Aytré et à l’est de l’ile d'Aix. C’est, de tous les bivalves, celui qui résiste le mieux à des variations de la salure des eaux ; il abonde dans les eaux sursalées des vasières ou jards des marais salants ; il ne redoute pas l’eau douce et se plait dans les estuaires. ; Beaucoup moins estimé que la palourde, le sourdon fait l’objet en Aunis d’uné pêche assez active; il se vend en gros à l’encan de La Rochelle, au détail sur nos marchés. Les sourdons verts, qui sont vendus à Rochefort et à Marennes, sont renommés pour leur finesse de goût; 1ls proviennent des doues, ou fossés entourant les claires de. La Tremblade, dans lesquelles on fait verdir les huitres ; ils sont colorés, comme ces dernières, par la Navicule bleue. Pendant le siège de 1573, les Rochelais, dit Arcère (1), . (1) Loc. cit. t, À, p. 504, PC PROS + VE ae LS: ne © - ca Lu s À Pr ER; IE - citant Amos Barbot, « trouvèrent une ressource dans les sourdons, espèce de coquillages bivalves qui foisonnent sur la grève et qu'on ne manque pas de ramasser quand - il est basse mer. Au commencement du siège, on avait “abandonné cette sorte de pêche, extrêmement dange- reuse, à cause du voisinage de l'ennemi; dans la suite, la disette étant survenue, le besoin écarta l’idée du péril. Le peuple, devenu hardi à mesure que la faim le pres- sait, se coulait le long des remparts quand la mer s'était retirée, et trouvait une grande quantité de sourdons épars sur la vase et sur les rochers. La prévention, tou- jours aveugle, se persuade tout, exceplé le vrai. On ne … manqua pas de mettre cet événement sur le compte d’une providence particulière. On disait publiquement qu'elle suppléar:, par des prodiges, aux besoins des fidèles, faisant sortir du fond des eaux une nourriture inespérée, comme elle en fit, autrefois, tomber du ciel en faveur des Hébreux. Mais n’était-il pas clair que les coquillages n'avaient si prodigieusement multiplié que parce qu’on -avait cessé durant plusieurs mois d’en diminuer l’es- pèce. Celte vaine apparence de miracle, étalée avec “affectation aux yeux du peuple, surprit sa crédulité et ’ enflamma son zèle. » « La pêche des sourdons, continue Arcère, donna lieu à une scène singulière. Les femmes sortaient de la ville sans escorte et se répandaient sur la grève. Des soldats du camp, s'en étant aperçus, s’'embusquaient et fon- daient sur elles, lorsqu'ils en étaient près. Celles dont la beauté allumait les désirs étaient enlevées ou deve- naient la proie d’une brutale insolence. » Mais les choses ne tardèrent pas à se gâter pour les . soldats du roi; les Rochelais n'étaient pas d'humeur à Là La # cd se laisser enlever ainsi leurs femmes et leurs... sourdons. LR" LAS QU Un beau jour, quelques-uns d'entre eux se déguisent | sous des habits de femmes et vont pêcher les sourdons. | Les royalistes accourent précipitamment et sans précau- tions ; «les prétendues femmes marchent à eux les armes à la main, les enveloppent et en tuent un grand nombre ». Voyant cela, le comte de Lude, qui comman- dait les assiégeants, fit placer à la hâte deux couleu- vrines entre Tasdon et la pointe de Coureilles, mais inutilement; les Rochelais déguisés avaient déjà fait leur retraite. Afin de désigaer plus clairement les coquillages histo- riques dont il conte la pêche mouvementée, Arcère juge utile d'ajouter en note: «Sourdons, c’est ce qu'on. appelle tenilles ou flions. » Il est probable que cette synonymie nest pas destinée à éclairer les lecteurs rochelais, car le mot sourdon est employé depuis bien des siècles dans notre région pour désigner les bucardes. Bernard Palissy, qui habita lAunis, emploie en 1563 dans son Recepte véritable (1); Agrippa d’Aubigné, né à Pons, l'utilise un peu plus tard dans son Histoire uni- verselle (2). Une chose est certaine, c’est qu’actuellement la bucarde n'est nommée nulle part en France lenille ou flion. Ces noms s'appliquent à un autre petit bivalve, très différent d'aspect, la Donace des canards. , Quant à la bucarde, on la nomme coque en Normandie et à Paris, rigadeau ou rigadelle en Bretagne, sourdon ou (1) Page 53 : « Item ay trouvé plusieurs coquilles de sourdon qu'’es- toyent réduites en pierres. » Page 147 : « Les sourdons, les petoncles, les availlons, les pa- lourdes... » (2) $ 53 : « Sur la grande nécessité des Rochelais, le havre fut rempli d’une monstrueuse quantité de sourdons et petoncles. » TE r A, VENT a TN à f £ | F Ÿ 5 tr N W- 10: PEAR NAS RNA ‘ plus rarement maillot sur les côtes du Sud-Ouest, fausse- . praire sur les côtes méditerranéennes. Dans l’île de Ré, le nom de sourdon désigne la Bucarde rustique, variété à coquille foncée, pêchée dans la vase, tandis qu’on - nomme coques les bucardes plus petites et de teinte plus » claire recueillies dans le sable. Par comparaison avec d’autres points du littoral fran- çais, l'Aunis est pauvre en sourdons. Dans chacune des baies d'Isigny, du Mont-Saint-Michel, de Saint-Malo, de Saint-Brieuc, la production annuelle en sourdons est de 20.000 à 40.000 hectolitres, qui s’expédient sur Paris et dans toute la France. Dans ces régions, la plupart des + pêcheurs de bucardes sont accompagnés d’un âne qui porte la pêche, dont le poids atteint parfois 50 kilo- grammes ; à marée montante, le retour est des plus pitto- resque. ! Plusieurs grosses espèces de bucardes se rencontrent aussi sur nos côtes, mais beaucoup plus rarement et à un niveau plus bas, telles sont la Bucarde épineuse (Cardium aculeatum), la Bucarde à papilles (Cardium echinalum), qui, à Paris, sont vendues sous le nom de coques rouges. Le sourdon se mange ordinairement cru, parfois ouvert sur le feu, ou préparé comme les moules. Lavagnon. — En Charente-Inférieure, les mots lava- gnon ou availlon servent à désigner la Scrobiculaire déprimée (Scrobicularia planala ou piperata). Ce sont des altérations du mot lavignon qui, dans toute la France, est appliqué à ce coquillage, sauf à Saint-Malo où on le nomme palourde. La coquille du lavagnon est mince, ovale, plate et bleuâtre, large de 3 à 4 centimètres; sa surface entre AD | porte quelques fines stries concentriques. Ce mollusque | vit jusqu’à 30 centimètres de profondeur dans la vase pure, au fond des baies ; il supporte presque aussi bien que le sourdon les variations de la salure des eaux et se rencontre comme lui dans les marais salants et dans les estuaires ; il possède également üne grande résistance à la dessiccation dans la vase. Au fond des claires de La Tremblade, les lavagnons vivent en grand nombre. [ls nuisent à l'élevage des huîtres en diminuant la ration alimentaire de ces der- nières, puisqu'ils se nourrissent, comme elles, d’animal- cules et de diatomées. Aussi, en mars-avril, lorsqu'on « pare » les claires, c’est-à-dire lorsqu'on les laisse à sec, pour en raffermir le sol, l’oxygéner et le purger des para- sites qu’il renferme, les ostréiculteurs donnent le libre parcours dans leurs claires aux pêcheuses de Javagnons, qui fouillent la vase et lui font subir ainsi un utile labour. | : Sur nos côtes, le lavagnon annonce sa présence dans la vase immergée par un orifice circulaire de 3 à 4 milli- mètres de diamètre ; dans la vase émergée, cet orifice est étoilé et constitue une trace en patte d'oiseau ; ilen part, en effet, 3, 4 ou 5 sillons rayonnants de 3 à 4 centimètres de longueur. La pêche des availlons est pratiquée chaque jour dans les vases du platin d’Aytré, dans celles du chenal allant du pont de Bonnemort à l’écluse de Rompsay et dans nombre d’autres stations. Elle est malpropre et fati- gante; le pêcheur, enfoncé jusqu'aux genoux dans une vase noirâtre, la fouille avec une bêche ou une «tranche», et y enfonce ses bras nus jusqu’au coude pour en extraire ses captures. C’est un coquillage de qualité inférieure à celle de la palourde et même du sourdon. Il se vend sur le marché PE. | & de, La Rochelle, se mange cru ou cuit, accommodé + comme les moules. Les Rétais l’apprécient beaucoup - en ragoût, avec une sauce blanche relevée par une pointe d'ail. … Couteau. — Les couteaux sont les espèces du genre - Solen, surtout le Solen gaine (Solen vagina) et le Solen ; sabre (Solen ensis), caractérisés par leurs longues valves “semi-cylindriques et à bords parallèles, légèrement courbes chez le Solen sabre et rappelant un manche blanc de couteau de table. Ces mollusques vivent enfon- cés profondément dans le sable, à l'extrême limite des basses mers; leur présence s'annonce par un trou en forme de 8 ou d'entrée de serrure. the à dti 8 in, On ne le rencontre, sur les côtes de l’Aunis, que dans É un petit nombre de stations. Un banc, d’une étendue de | 5 à 6 hectares, existe notamment sur une petite plage de sable comprise entre la pointe des Minimes et La “Rochelle. Il y en a plusieurs gisements sur la côte occi- Vdentale de Ré; l’un des plus abondants est celui de La …Couarde. Oléron compte deux belles stations de couteaux: a une de 3 kilomètres, très productive, qui va de la pointe “des Saumonards à la pointe de la Perrotine ; l’autre, de la pointe de la Perrotine à la pointe d’Arceau. Ces stations sont exploitées en hiver seulement. Sur nos côtes, les couteaux sont nommés souvent | Rouielas. coultelets ou coulteliers ; dans la région de Saint- Ka ne" * Vaast, on les appelle manchots; à Cancale, pieds de cou- “leau, manceaux. … Les couteaux se pêchent à l’aide d’une longue tige de f fer dont la pointe est surmontée d’un cône. C’est ce qu’en “Ré on nomme un furgon ou fourgon, en raison de la “ressemblance de l'instrument avec la tige de fer em- Mo ployée pour fourgonner, c’est-à-dire pour remuer le feu. Ce procédé offre un inconvénient: les couteaux extraits à l’aide du furgon sont remplis de sable que le lavage le plus soigné ne fait pas toujours disparaitre. La pêche au sel est préférable ; elle est plus propre et plus amusante. On dépose à l'entrée de chaque trou une pincée de gros sel; une minute après, environ, l'animal apparaît à la surface ; on l'extrait par le bord émergeant de sa coquille. Si, au lieu de saisir celte dernière, on pince les siphons et si la pression est brusque et forte, il se produit un phénomène d’autotomie: le mollusque abandonne ses siphons à la main du pêcheur et disparaît en vilesse. + C'est en vain qu'on essaie de saler de nouveau l'entrée de sa galerie; il s’obstine à garder le fond; son premier contact avec l'homme lui suggère une prudence mère de sa sûreté. Pour ne pas perdre de temps, car le flot revient vite au bas niveau où l’on travaille, on sale à la fois cinq à six trous de couteau et on cueille les mollusques au fur et à mesure qu'ils émergent. Les couteaux de Ré et d'Oléron sont vendus fréquem- ment sur le marché de La Rochelle. On les fait cuire dans de l’eau, avec du sel et un bouquet garni; le bouil- lon de cuisson sert à préparer une soupe appétissante ; les mollusques se mangent assaisonnés à l'huile et au vinaigre; c’est un mets assez coriace. Dans l’île de Ré, on ne prépare de cette facon que les spécimens de taille ordinaire; les très gros subissent un apprèt spécial. On écarte et on rabat les valves des coquil- lages choisis, et on dépose à leur surface un hachis formé : de mie de pain, beurre, persil, ail, etc., analogue à la garniture dont on bourre les escargots ; puis on assem- REA a ble deux à deux avec un fil les couteaux ainsi préparés et on les fait rôtir sur la braise (1). Betjat. — C'est la Mye des sables (Mya arenaria), mollusque à coquille oblongue, grise, portant des stries -concentriques et bâillante aux deux extrémités ; elle est . longue de 7 centimètres, large de 4 centimètres 1/2. La -mye vit profondément enfoncée dans les vases sablon- | neuses, surtout à l'embouchure des rivières : Sèvre, Lay, Charente. La mye, qui se nomme betjat dans la Charente-[nfé- “rieure et dans la Gironde, est appelée beu de ja dans le … Morbihan ; ces noms sont des corruptions de bec de jars, terme employé en Vendée, à cause de la ressemblance de ee grand coquillage avec un bec d'oie; à Arcachon, on la nomme clanque. Les myes de Billiers, petit port du Morbihan, sont dites vise-en-l'air ; elles sont remarqua- … bles par leur grande taille, la coquille atteignant 20 cen- timètres de longueur, au lieu de 7. Les betjats, vendus couramment à Bordeaux et à Paris, se trouvent de temps à autre au marché de La Rochelle ; ce coquillage, assez peu abondant en Aunis, se mange “ordinairement cru, parfois cuit à l'eau. ; Patagau. — Le patagau est la Lutraire oblongue …(Lutraria oblonga), bivalve à coquille allongée, bâillante maux deux extrémités, recouverte d’un épiderme roux et + atteignant 15 centimètres de longueur sur 7 de largeur. (1; Cette alléchante recette m'a été indiquée par notre distingué con- frère, M. Louis Giraudeau, qui m'a fourni pour ce travail bien des ren- … scignements intéressants concernant l’île de Ré, que Je connais peu et que lui connaît mieux que quiconque. Je lui adresse mes vifs remer- —_ciements pour son obligeante collaboration. y AA s*, SRE Ce coquillage, qui habite le sable vaseux à une pro- fondeur variant entre 15 et 40 centimètres, est peu abon- q dant sur nos côtes, sauf au fond de la baie de l’Aiguillon, car il se plaît dans les estuaires; mais il abonde dans les vasières des marais salants, à l’île d'Oléron. Il appa- raît, de temps à autre, sur le marché de La Rochelle. On le pêche à l’aide d’une longue tige de fer pourvue d'un cône; on le mange cru ou apprêté comme les couteaux ou les coquilles de Saint-Jacques. Le patagau se nomme pied de couteau à Brest, lacogne au Croisic. Dail. — Le dail ou dailleest la Pholade dactyle (Phoz las dactylus), qui abonde sur nos rivages et creuse des Phot. F. Faideau. Pholade dactyle vivante extraite de sa galerie. MY ER de SAR Fr bep NS UN «Rod | De Rare e Mar ns “ L ” 1 F- : R:: — 4 — trous dans les banches, qui en sont souvent criblées. Sa présence s'annonce par les orifices circulaires dont la pierre est percée et par les jets d’eau que lancent les . mollusques jusqu’à 40 centimètres de hauteur, quand on frappe les pierres qui les abritent. La coquille allongée du dail atteint 7 à 8 centimètres de longueur ; elle est blanche, avec des côtes denticulées. Sa pêche, peu répandue, exige un dur travail: il faut, avec une pioche, briser le roc pour en extraire l’animal. La pholade se mange crue en s’aidant d’une sauce, . dont le poivre et le vinaigre sont les notes dominantes ; parfois, on les fait cuire dans l’eau, avec un peu de beurre et un bouquet garni ; dans le bouillon on trempe la soupe; on mange ensuite les mollusques bouillis. Leur chair est un peu fade et dure ; les siphons sont particulièrement coriaces. On les prépare aussi rôties sur le gril, Les pêcheurs d'Arcachon donnent à la pholade le nom de gite. Daïilloche. — Le dailloche est la Saxicave rugueuse « (Saxicava rugosa), autre mollusque perforant, beaucoup …. plus petit que la Pholade dactyle, puisqu'il n’a que 2 centimètres de longueur; sa forme est très différente. « Les Saxicaves se rencontrent sur les rivages de Lau- zières, d’Angoulins, mais ils sont moins communs que le daïil et moins recherchés comme aliment, en raison - de leur taille plus petite. On les apprête comme les dails. Moule chenue. — C’est la Modiole barbue (Modiola barbata) dite moule barbue en Normandie, moule rouge en Provence. Ce bivalve, proche parent de la moule, en diffère par sa coquille transverse et non longitudinale, plus massive d'aspect, recouverte d’un épiderme roux, md Das ou de d’où partent d’abondants filaments jaunâtres; une échan- crure assez large existe entre les deux valves pour le passage du byssus. La chair est d’un rouge vif. La moule chenue se pêche en hiver, au bas de l’eau, lors des grandes. marées. Elle est très appréciée par beaucoup de marins de notre région, qui la mangent crue ou bouillie, à la vinaigrette. J’avoue avoir trouvé à sa chair coriace une saveur musquée désagréable. Luzette. — La luzetle, luisetie ou éclair, est l'Anomie pelure d’oignon (Anomia ephippium), à coquille translu- cide, nacrée el si mince qu'elle épouse la forme des rochers et des mollusques, huîtres, peignes, etc., sur lesquels elle est fixée, à l’aide d’une sorte de byssus osseux, ou cheville, qui passe par un orifice de sa valve droite. La luzetle est peu commune sur nos côles, sauf sur celles d'Oléron ; elle l'était beaucoup plus, jadis, quand y vivaientles huitres blanches. Elle n’est pas consommée ; sa chair est âcre, irrite la gorge ; beaucoup de personnes jugent même dangereux son emploi dans l'alimentation. Sur les côtes de la Manche, où on ne l'estime pas plus qu'en Aunis, on la nomme hanon. Elle est vendue cependant couramment sur le marché de Cette sous le nom d’eslufette et appréciée, parait-il, à légal des huîtres. Peut-être acquiert-elle dans la Médi- terranée des qualités qui lui manquent dans l'Atlantique. \ Bivalves divers. — Plusieurs autres bivalves, qui, en d’autres régions de la France, paraissent sur les mar- chés, sont inconnus chez nous du grand public. La praire, si chère aux Marseillais, vendue couram- ment à Paris, à Granville, est la Vénus à verrues (Venus — À — verrucosa). La praire existe sur nos côtes, mais elle y est peu commune. Il en est de même du flas ou Mactre lisor (Mactra stul- torum), coquillage d’ailleurs assez peu estimé, mis en - vente sur les marchés de Granville, Bordeaux, Cette, - Marseille. Le flas vit dans les plages sablonneuses. Dans “ sa Faune vivante de la Charente-Inférieure, Ed. Beltré- | mieux, avec un peu d'exagération, l'indique comme très - commun sur nos cÔtes. Le pignon de nos voisins de Vendée est le fléon ou - flion des Normands, la fenille des Provenceaux, le clonis “des habitants d'Alger ; c'est la Donace des canards (Do- nax anatinuim ou traunculus), qui habite les plages sablon- neuses. Ses valves, presque triangulaires, larges de 3 cen- timètres, sont luisantes, blanches ou jaunâtres extérieu_ rement. La donace des canards est peu commune sur les côtes de la Charente-Inférieure; on la pêche à Saint- -Gilles-sur-Vie et aux Sables-d'Olonne, et elle y paraît . sur les marchés. Il. GASTÉROPODES Les Gastéropodes marins ne fournissent à l’alimenta- “tion qu'un petit nombre d'espèces, dont la chair est, lailleurs, moins appréciée que celle de la plupart des bivalves. Guignette. — La guignetle ou cagouille de mer est “Ja Littorine littorale (Littorina littoralis), petit coquillage “d'une teinte rousse assez sombre, ayant, au plus, 2 cen- -timètres 1/2 de longueur ; il s’enferme dans sa coquille “spiralée à l’aide d’un opercule noir et corné; il mange Se les fucus de la zone littorale, par conséquent à un niveau assez élevé : il abonde sur toutes les banches découvrant aux marées ordinaires, avec une espèce voisine, la Litto- rine bretonne (Littorina rudis), un peu plus petite et jau-. nâtre, que l’on pêche en même temps. La guignette se mange cuite à l’eau ; sa chair est assez agréable. Elle se vend à l'encan et paraît régulièrement sur les marchés de la région. ; Ce coquillage est connu dans la plus grande partie de la France sous le nom de bigorneau ; on le nomme encore vignot ou vignette en Bretagne, brelin en Normandie. C'est en Bretagne que la guignette est surtout abon- dante. Des parties du littoral comprises entre Paimpol et Lannion il s’en expédie d'énormes quantités sur Paris et l'Angleterre. Il existe des parcs d'élevage de ce mol- lusque dans la région d’Auray et deux très importants au Croisic; ces derniers s’alimentent de guignettes im- portées des côtes d’Espagne et du Morbihan; elles sont vendues avantageusement après quelques mois d’engrais- sement. La guignette est adulte à dix-huit mois. Dans le Morbihan, on utilise les guignettes comme nettoyeuses ; on en lance dans les bouchots pour enlever les algues qui nuisent au développement des moules ; on les sème aussi par poignées dans les parcs à huitres,, quand ces derniers se recouvrent de vase fine. En se promenant en tous sens, elles détachent la couche de vase et se nourrissent des petites algues qui poussent sur les huîtres. Si on les laïsse trop longtemps, elles deviennent nuisibles, car elles se mettent à ronger la” pousse récente ou «barbe », mince et fragile, récemment secrétée par les huîtres. Les riverains de nos côtes mangent aussi, comme. guignettes, plusieurs autres gastéropodes voisins moins répandus, et notamment le Troque marginé (Calliostoma zizyphinum) àssez commun à Angoulins, au bas de l’eau, en maline. Burgau blanc. — Burgau est un mot très ancien, désignant toutes les coquilles marines contournées comme celle de l’escargot (1). Le burgau blanc est la Pourpre à teinture (Purpura lapillus) trop commune sur notre littoral, car c’est un ennemi des moules qu’elle dévore après avoir perforé une valve. En pressant sur l’opercule de ce gastéropode, il en sort une secrétion violette, utilisée dans l'antiquité pour la préparation de la pourpre, concurremment avec celle des Murex. Sa coquille, longue de 2 à 3 centimètres, ovale, avec une ouverture très épaisse et dentée intérieurement, est de coloration très variable : blanche, jaune, brune, par- fois ornée de bandes plus foncées. Le burgau blanc se mange comme la guignette, mais il est beaucoup moins estimé. On le nomme brelin blanc en Normandie, ouarque à Biarritz et à Saint-Jean-de-Luz. Burgau poivroux. — Le burgau poivroux ou poivré est le Rocher hérisson (Murex erinaceus), gastéropode carnassier qui perfore la coquille des jeunes huîtres et, à travers l'ouverture, en aspire la substance. Sur nos rivages, il dévorait jadis l’huître blanche; lorsque la portugaise apparut, il fut assez long avant de l’attaquer ; aujourd’hui il pullule dans les parcs et sur les banches et cause des dégâts importants. (1) Les huîtres, les moucles, les gembles et un nombre infini de bur- gauæ de diverses espèces et grandeurs. (Bernard Palissy, Discours admirables, p. 147.) ne Sa coquille, d’un gris cendré, longue d'environ 4 cen- | timètres, est ovale, rugueuse et plissée par des côtes transversales. On le nomme cormaillot ou perceur, en Bretagne. Dans les villages voisins de la mer, à Marsilly, à Lau- zières, à Angoulins, on le mange comme les guignettes, mais la saveur en est fortement poivrée et peu agréable. Une variété un peu plus petite, commune dans l’étang de Thau, y vit aux dépens des clovisses ou palourdes (Tapès); elle est vendue sous le nom de poivre au marché de Cette. Burgau morchoux. — Le burgau morchoux, c'est- à-dire morveux, à cause de la bave abondante qu'il secrète parfois jusqu’à en être complètement entouré, est le Buccin ondé (Buccinum undatum). Cest un très gros gastéropode dont la coquille grise ou blanchâtre, striée en travers et sillonrée en long, atteint jusqu'à 10 : centimètres de longueur. | On le drague ou on le pêche à pied aux grandes marées. d’équinoxe. Il est vendu à l’encan de La Rochelle et | paraît souvent en hiver sur le marché. On le mange | bouilli, avec de l'huile et du vinaigre. Sa chair tendre | est agréable. | On le nomme ran dans la baie de La Hougue, bulot, | grosse bigorne, calicoco, coucou en Normandie et en Bre- tagne. Comme les Murex et la Pourpre à teinture, il secrète une matière colorante, utilisée autrefois en Aunis. | « On ramasse, sur la côte de Lozières, dir Arcère (1), un petit buccin connu par le vulgaire sous le nom de, (1) Arcère, Histoire de la ville De La Rochelle et du pays d'Aulnis, tome I, page 8. burgau-morchou. Dans l’intérieur de ce coquillage est uni petit sac rempli d'une liqueur d’un rouge foncé, laquelle a une sorte de rapport avec la pourpre des anciens; les - habitants de Lozières en marquent le linge. » - Cet emploi de la secrétion colorée du burgau morchoux -a complètement disparu dans la région. Les plus vieilles -gens de Lauzières, interrogées par moi à ce sujet il y a “une vingtaine d'années, n’en avaient jamais entendu parler. …. Jamble. — La jamble est la Patelle vulgaire (Patella vulgata), coquillage conique, à stries rayonnantes, qui vit fixé par un pied circulaire sur les rochers de la zone littorale, auquel il adhère si fortement qu’il est difficile “de l'enlever sans briser sa coquille, à moins de le sou- “lever d'un seul coup et par surprise. Lorsqu’elles sont “recouvertes par la mer, les patelles se déplacent à la recherche de leur nourriture ; elles soulèvent leur “coquille, rampent à l’aide de leur pied, et sortent la tête “dont les tentacules s’agitent pour explorer le terrain. - Ce nom de jamble est très ancien en Aunis; il est fré- “quemment employé par Bernard Palissy, qui écrit tantôt “jamble, tantôt gemble ; beaucoup de personnes prononcent “jambe. Ed. Beltrémieux, dans sa Faune vivante de la -Charente-Inférieure, et, après lui, plusieurs auteurs de k traités de malacologie ont imprimé jambe. Notre compa- triote Réaumur, auteur d'un important mémoire sur la - j biologie de la patelle, la nomme œil de bouc. —. En Normandie, les patelles se nomment bernicle, ber- “nacle, flie ; en Bretagne, bernique ou bassin; dans la région de Bayonne, elles sont appelées lapa; en Provence, “arapède. La patelle se vend à l’encan de La Rochelle et sur les Li ae ; inarchés de la région; elle se mange crue; sa chair est | un peu coriace. ; A l’île de Ré, les jambles sont l’objet de préparations culinaires qui améliorent leurs qualités. Les petites sont mises à cuire en ragoût; les grosses sont garnies de beurre et rôties sur le gril. Un autre Gastéropode, peu connu sur nos côtes, est l’ormier ou oreille de mer, qui est l'Haliotide commune (Haliotis tuberculala). Je ne l’ai rencontrée que deux fois, sur les murs de parcs à huitres, au Grand-Cornard. L’ormier est un joli coquillage, qui vit appliqué soli-, dement, comme la jamble, contre les rochers battus par les vagues, mais il se tient au niveau des plus basses mers. III. CÉPHALOPODES Ces mollusques nageurs fournissent à l'alimentation | locale deux espèces intéressantes: le casseron et l’'en- cornet. Casseron. — Le dictionnaire Larousse définit ainsi ce mot: « Un des noms vulgaires du calmar. » En Aunis, | ce nom s'applique uniquement aux jeunes seiches. | La Seiche commune (Sepia ofjicinalis) abonde sur nos côtes, ainsi que le prouvent les nombreuses coquilles | internes, ou sepions, ou biscuits de mer, rejetés sur f nos plages. La seiche adulte atteint 20 centimètres de long. Elle est souvent capturée comme produit acces- soire dans les filets des pêcheurs. Les jeunes nagent tout k près du rivage; en pêchant la crevette à la trouble ou ANNEES RENE treuille, suivant l'expression locale, on capture souvent un grand nombre de casserons, qui noircissent le filet de la secrétion de leur poche à encre. La seiche est vendue à l’encan de La Rochelle et sur les marchés de la région, comme d’ailleurs dans toutes les villes du littoral. Je recommande aux gourmets la friture de casserons longs de 8 à 10 centimètres; c’est un mets délicieux, à saveur d'amande et de champignon: On n’y touche, la première fois, qu'avec répugnance, mais on y revient. Les casserons, accommodés avec des sauces diverses, fournissent aussi des plats justement estimés. Les habitants de Ré apprécient non seulement les casserons à la chair tendre et savoureuse, mais encore les seiches adultes qu’ils pêchent, ou même qu'ils ramas- sent à la côte, lorsqu'elles ont été décapitées par des poissons. Ils les font cuire au court bouillon, sans enlever la poche à encre, dont le contenu se trouve mélangé à l'aliment. Une autre préparation, plus curieuse, est celle de la seiche moitrée, qualificatif dont je n’ai pu trouver l’ori- gine. Durant l’été, c'est une surprise pour le voyageur ‘traversant les villages rétais de voir des seiches accro- chées à de longs bâtons ou suspendues à des cordes, comme du linge étendu. Ainsi exposées à l’air et au soleil pendant plusieurs semaines, elles deviennent dures comme cuir. Elles peuvent se conserver ainsi pendant plus d’une année, l’action antiseptique du sel qu'a laissée dans leur chair l’évaporation de l’eau de mer s’ajoutant à celle de la dessiccation. Les seiches, ainsi préparées, constituent une réserve alimentaire pour l'hiver, mais elles sont si coriaces qu'elles ne peuvent être accommodées qu'après un séjour d'au moins 24 heures dans un bain destiné à les atten- drir et qui consiste soit en une lessive obtenue avec des cendres de bois, soit en un lait de chaux. Malgré ce réactif énergique, la consommation d’un plat de seiche moitrée est, pour l'étranger, un exercice difficile de mastication. La sauce qui relève ce mets est à base de moutarde et extrêmement énergique. L'emploi alimentaire des céphalopodes desséchés n’est pas le privilège exclusif des Rétais: sur les côtes de Tunisie, on pêche les pieuvres et, après les avoir tuées par des chocs énergiques et répétés contre les rochers du rivage, on les noue deux à deux par les bras et on les fait sécher au soleil; le port de Sfax expédie annuelle- ment en Grèce 200 tonnes de pieuvres desséchées dont la population pauvre fait grand usage. Sur les côtes espagnoles, dans la baie du Vigo, même préparation des pieuvres, qui sont expédiées par balles au Brésil et en Argentine. En Portugal, on sèche aussi les pieuvres ; au Japon et en Chine, on les fume et on les sèche. Encornet. — L'encornet est le calmar, un peu moins | répandu sur les côtes de lAunis que la seiche. Son corps, | plus effilé que celui de cette seiche, est entouré par deux. nageoires; sa coquille interne ou gladius a l'aspect élé- gant d’une plume d'oiseau, cornée, mince et translucide. La taille courante du calmar adulte est d’environ 20 cen- timètres de longueur. Deux espèces se rencontrent communément sur le marché de La Rochelle: le Calmar commun (Loligo vul- garis), à nageoires semi-rhomboïdales, et le Calmar flèche (Loligo sagittata où Ommatostrephes sagittatus), à nageoires presque triangulaires. 4 Les encornets se préparent comme la seiche. Une fri- ture de jeunes encornets est un mets exquis. | ton Le Valeur nutritive des mollusques marins. — fl est intéressant, pour compléter cette étude, d'établir la valeur nutritive de ces divers mollusques. Le beau tra- vail de notre compatriote J. Alquier (1) nous fournit, sur huit d’entre eux, des chiffres que nous reproduisons dans un tableau. (Voir page 56.) | La valeur nutritive du seul mollusque terrestre comes- _tible, l’escargot, est du même ordre: 100 grammes d’es- cargot net (partie bonne à manger) fournissent à l’orga- nisme 77.23 calories et renferment 18.79 unités nutritives, alors que 100 grammes d’escargot brut n’en renferme que 7.92. | La comparaison avec d’autres catégories d'aliments permet de mieux apprécier la valeur alimentaire des mollusques. | Alors que 100 grammes de moules, aliment brut, don- nent 10.39 unités nutritives, 100 grammes de pommes en “donnent 12.50; 100 grammes de raie, 15.06; 100 grammes de poulet, 34.80 ; 100 gram'nes de camembert, 65.67 ; 100 grammes de bifteck, 75.22 ; 100 grammes de pain de fro- ment de campagne, 65.62. La comparaison des valeurs nutritives des huit mol- lusques figurant dans le tableau nous montre que, en tant qu'aliments bruts, 60 grammes de coquille de Saint- Jacques équivalent à 100 grammes de moules, à 127 grammes de pétoncles, à 177 grammes de palourdes ou de buccins, à 179 grammes de guignettes, à 311 grammes de sourdons, à 429 grammes d’huîtres. A poids égal d'aliment brut, la coquille de Saint-Jacques est donc le mollusque le plus nutritif; l’huitre, celui qui l'est le moins. | (1) Les Aliments de l’honime, Masson, éditeur, à Paris. ep ‘15 j Anod SoAqNU SQJIUN GG & PUIQU 8 18 [) sorqisoSip S09107e Soxgreu so oqnofe À F0. -(enbiopes IN9[PA SUIUO) | d 359 94981p ns p ewutwuei$ 9 ‘inaq JUOUUTIE,T 9P ‘snossop-ne ‘sind ‘jou Juowuipe | 2p SoUUAS OO] Ee. 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A valeur nutritive égale, nos bonnes moules de la baie de l’Aiguillon coûtent donc trois fois moins que la viande. Pour que ce travail sur les mollusques comestibles de nos côtes soit complet, il resterait à traiter la question hygiénique et médicale, par exemple la nocivilé des _ mollusques conservés dans des parcs souillés par des | déjections, et les phénomènes d’intolérance ou d’anaphy- laxie que provoquent plusieurs d’entre eux chez certaines | personnes. SIN 2 A CE ie pi ta (ie He F. FAIDEAU Une lettre inédite de Piette sur ses découvertes au Mas-d’A7il Les récentes communications de notre savant confrère M. de Munck sur l’âge de pierre ont été écoutées avec une attention prouvant le vif intérêt qu'attache notre Société à la question passionnante de l’origine de l’homme et du développement progressif de son intelligence et de son habileté manuelle. Cet intérêt, si justifié, m'engage à vous donner connaissance d'une lettre que voulut bien m'adresser, en 1897, Edouard Piette, le célèbre préhis- torien. C'est en 1887 que Piette découvrit la grotte du Mas- d'Azil (Ariège). C'était l’époque où certains géologues affirmaient qu'il existait une lacune entre l’époque paléo- lithique et l’époque néolithique et que la seconde indus- trie ne dérivait pas de la première. La découverte de - Piette prouva que cette lacune n'existe pas, et qu'il y - a eu, au contraire, entre les deux industries de la pierre, De une phase de transition représentée au Mas-d’Azil. Piette, avec une patience infinie, mit à jour 15 couches successives. À la surface, des pierres tombées de la voûte, avec . des tessons de poterie gauloise à la partie supérieure et, T1 à la base, quelques haches en pierre polie. O0 Au-dessous de cette assise des haches en pierre polie, est une couche de 0"60 formée de cendres, et remplie de vastes amas d’Helix nemoralis. Les lits de coquilles sont les vestiges des repas des habitants de la grotte, et les cendres, les résidus des feux de bois. Cette assise à escargots renferme aussi des ossements de cerf, sanglier, des grattoirs en silex, des coquilles de noisettes, de noix, des instruments en pierre polie, mais pas de hache: Au-dessous est une assise à galets coloriés, épaisse de 065, rougeñtre, contenant des silex taillés, des harpons perforés, des ossements de cerf, etc., des noyaux de prune et surtout une abondance de cailloux arrondis coloriés. Au-dessous, Piette a déterminé 12 autres couches renfermant des silex taillés et des ossements de renne, et qui appartiennent à la fin de la période paléolithique au magdalénien. L'époque de transition entre l’âge de la pierre taillée et celui de la pierre polie est donc marquée essentielle- ment par les assises à escargots et à galets coloriés dont l’ensemble forme l'azilien ; on n’y trouve ni haches en pierre polie, ni ossements de renne. Ces galets, oblongs et aplatis, ont été ramassés par les troglodytes aux environs de la grotte, dans le lit de l’Arise. La couleur employée pour les peindre est du sesquioxyde de fer, associé quelquefois à des oxydes de manganèse. Depuis la découverte de Piette, des -gise- ments de galets coloriés ont été découverts dans diverses autres grottes pyrénéennes. Ces peintures grossières, sans art, ne sont pas, Con- trairement aux gravures, bien connues de l’époque du renne, des imitations de la nature, des figurations d’ani- maux, mais des Caractères d’une sorte d'écriture dont le sens est mystérieux pour nous. A Dans la lettre qu’il m'adressa, Piette accumule les raisonnements et rassemble des preuves capables de justifier son opinion sur ces signes peints par nos loin- tains ancêtres. Quelques mots sur l’homme: Edouard Piette (1826- 1906) était magistrat ; il dépensa une parlie de sa for- tune pour effectuer ses recherches. î Des musées étrangers lui offrirent des sommes impor- tantes pour acquérir son incomparable collection. Il refusa et en fit don au musée de Saint-Germain, où une salle spéciale réunit ses trouvailles si précieuses pour l’histoire de l’industrie et des arts de nos premiers aïeux. Albert Gaudry a dit de Piette : &« On devrait croire qu'un homme qui a fait des œuvres si primesautières et, par le don de ses collections à son pays, a montré un patriotisme égal à son génie a été entouré d’honneurs. Piette est mort dans sa quatre-vingtième année, sans être correspondant de l'Institut et sans que, malgré nos prières, on ait attaché sur sa poitrine le ruban de la Légion d'honneur, dont on est si prodigue pour ceux qui ne sont pas des savants. » Citons encore cette phrase de Marcellin Boule : « L'Etat n'a pas su remercier un homme qui avait conféré à notre pays les plus vieux titres de noblesse artistique qui soient au monde.... Beaucoup de monuments de la vanité humaine seront perdus dans les brumes d’un lointain passé que le nom de Piette brillera encore comme une étoile, au firmament de la science pure. » Voici la lettre de Piette, écrite de Rumigny (Ardennes) : «Rumigny, 3 février 1897. » Monsieur, » Je suis bien en retard pour vous remercier des articles bienveillants que vous avez publiés dans la Science illustrée sur mon étude'des vestiges de plantes cultivées recueillis au Mas-d’Azil: Ils m'ont fait grand plaisir et je vous en suis très reconnaissant. » Je suis heureux d'apprendre que vous vous proposez d’entretenir vos lecteurs de mon étude des galets coloriés. » Dans mon article sur les galets coloriés, je me suis attaché : » 1° À bien déterminer la position de l’assise à galets coloriés dans la série de couches qui affleurent au Mas- d’'Azil. Elle se trouve au-dessus de la dernière assise à ossements de renne, au-dessous de l’assise à escargots et de l’étage des haches en pierre polie. C’est, je pense, la partie la plus inattaquable de ma note, et celle pour laquelle j'étais le plus compétent. Jai pu aussi déter- miner les conditions du climat pendant cette époque. Il était très humide et froid. C'était l'époque des tourbières. Il ne s’est adouci que progressivement. Il a fini par être assez tempéré pour favoriser la reconstitation des forêts et même la culture des arbres fruitiers. » 2° A faire connaître les signes peints sur les galets. Sous ce rapport, l'album fait par M. Pilloy, dont on connait le talent consciencieux et l’amour de l'exactitude, ne laisse rien à désirer. » 3° À examiner si, antérieurement à l’époque asy- lienne (1), il n'y avait pas déjà des signes graphiques en usage chez des peuples de la terre de Gaule plus anciens que celui des galets coloriés. Ce que j'ai écrit suffit pour prouver qu’il y en avait aux temps cervidiens. Mais je n'ai pasfété complet. Je posséde de nombreux maté- riaux que j'aurais pu utiliser pour la solution de cette. (1) On remarquera que Piette, en 1897, écrit asylien ; l'orthographe azilien a prévalu. = 63 — question. Seulement j'aurais été obligé de dépasser les limites assignées ordinairement à un article de L’Anthro- pologie. Le mien, tel qu'il est, est déjà trop long. » 4 A essayer de classer les signes des galets coloriés en plusieurs groupes. » J'ai cru reconnaître sur ces galets des symboles, des nombres, des caractères pictographiques et des carac- tères alphabétiques. Ce mot alphabélique n’est pas très bien choisi, car, à mon avis, les caractères que j'ai appelés alphabétiques n'étaient pas des lettres à l'époqueasylienne, quoi qu'ils le soient devenus plus tard et qu’on les retrouve dans des alphabets récents. Le mot alphabéti- - forme, employé par M. Létourneau dans un excellent * article sur les signes des dolmens, n’est pas beaucoup plus exact, car ces signes n’ont pas la forme d’un alphabet, mais de certaines lettres des alphabets. Il vaudrait mieux les nommer pseudo-alphabétiques, à moins qu'on ne veuille étendre le sens du mot alphabet en d’appliquant à la collection de tous les signes graphi- ques faisant partie d’ane écriture. Dans ce cas, le mot alphabétique dont je me suis servi n’aurait pas besoin d'être modifié. » J'ai classé parmi les symboles des signes pareils à ceux que l’on regarde partout comme des symboles : la croix équilatérale, le cercle pointé, le tétracèle, qui n’est qu'uae variété du swastika, et la croix potencée. » Ces symboles sont représentatifs de choses et d'idées. Mais cela ne veut pas dire qu'ils soient des signes gra- -phiques. Tout porte à croire qu’ils sont plus anciens que toute écriture véritable, ou, si l’on veut, qu’à l’origine ils -constituaient seuls l'écriture, limitée alors à la représen- SU tation de choses et d'idées religieuses. Quand on a voulu, plus tard, représenter par des caractères toutes sortes Le (GATE d'objets, ils ont alors, avec les caractères nouveaux, formé une écriture véritable au sens où nous entendons ce mot maintenant. Voilà pourquoi on les trouve dans presque toules les écritures. Ainsi le cercle pointé est un | caractère égyptien comme un caractère asylien, quoique | les écritures des deux peuples n'aient presque rien de | commun. Sa présence dans les deux écritures témoigne | de l'existence d’une civilisation rudimentaire très an- | cienne, antérieure à l’époque où les nations se sont diffé- | renciées. » On a retrouvé le cercle pointé et la croix équilatérale en Amérique, et cela semble indiquer que ces symboles | existaient déjà à l’époque où l’Atlantide unissait les deux | continents. » M. Thomas Wilson nr'écrit de Washington qu'il va publier un mémoire sur le swastika et que, dans ce tra- | vail, il porte pour la première fois à la connaissance des | lecteurs que ce signe se trouve dans les monticules de | l'Ohio et du Mississipi, dans les Amériques centrale et du sud, mais pas au Mexique. À son avis, il a été importé | et transmis de tribu à tribu. Il n’a pas été une invention | indépendante ni le résultat du parallélisme de la pensée | humaine. « L'homme, écrit-il, est moins un être inventif | qu'un être imitatif. » | » Sans nier que des hommes pourvus des mêmes | facultés aient pu, dans des régions sans communication | l’une avec l’autre, faire des inventions semblables, je: pense que, généralement, c’est par propagation et non | par invention nouvelle que les mêmes armes, les mêmes | outils, les mêmes signes ont été mis en usage chez des nations éloignées. Je suis donc disposé à admettre la | thèse de M. T. Wilson. | » Une partie des signes asyliens m'a paru représenter | des nombres. Su Épree NOMBRES NOMBRES ÉGYPTIENS | ASYLIENS ÉGYPTIENS ASYLIENS ni I 10 n O | IL 20 an 00 ; HI 90 nan 000 IIII III 40 an 0000 nn III ITIII 9 IL 50 aan 06000 : na III ILIIII III 60 ann 000000 nnn III IIIIIII III 70 nnnn 0000000 ann IIII ILIIIIII III 80 nann 00000000 nann IILII IIII 90 | anann nnan b L'unité est représentée partout par une barre verti- ale. En trouvant des galets sur lesquels il y a des grou- de barres verticales, j'ai naturellement été porté à y oir des groupes d'unités. Les Asyliens avaient une lanière d'écrire les nombres qui me parait identique à elle des Égyptiens. Les différences que l’on peut signaler ont insignifiantes. L Dans le tableau qui précède, j'ai mis les nombres Syliens en regard des nombres égyptiens. Il est difficile éne pas admettre que les deux peuples ont eu la même ianière d'écrire les nombres. .» Les nombres 1, 2, 3, 4 sont absolument pareils chez s deux nations; les nombres 5, 6, 7, 8 se composent de 5 / 2 1 CON ON EN TEE T4 LH JS AS UOE à FE SO ARE MUR TE fi { ATARI AN , 2 an fs ei d HS e 7 LU » = 66 — la même quantité de barres verticales. Seulement les Asyliens les mettent sur une même ligne, les Égyptiens pour ménager l’espace les disposent en deux rangées, placées l’une au-dessus de l’autre. | » Les dizaines sont représentées chez les Égyptiens par un demi-cercle, et chez les Asyliens par un cercle. Les Asyliens disposent les cercles en une seule rangée. Les Égyptiens, à partir du nombre 40, placent leurs demi-cercles sur deux rangées, pour ménager l’espace. C’est un perfectionnement du système asylien. » Il y a un perfectionnement beaucoup plus grand. Les Asvyliens paraissent n'avoir pas eu de signe pour exprimer les centaines. Les Égyptiens en avaient un: C, et 1ls en avaient d’autres pour exprimer des nombres plus élevés. Le système asylien paraît donc avoir été perfectionné par les Égyptiens. Mais la manière d'écrire les nombres jusqu’à cent est la même. Les Asyliens ne savaient peut-être plus calculer au-delà de ce chiffre. C'était déjà bien pour l’époque où ils vivaient et beau- coup de sauvages actuels n’en sauraient faire autant: » L'identité des signes représentant les nombres chez, les Asyliens et chez les Égyptiens est rendue encore plus remarquable par la diversilé des autres caractères des deux écritures. Elle semble indiquer que les signes numé- riques sont plus anciens que les autres caractères. L'homme doit, en effet, avoir eu besoin de compter et d'écrire les nombres avant de chercher à exprimer sa pensée et à représenter les objets par des caractères graphiques. » Vous remarquerez que, dans le tableau qui précède, il n’y à ni 9 ni 90 dans les colonnes des chiffres asyliens et l’on peut être tenté d’en conclure que les Asyliens. n'avaient pas le système décimal comme les Égyptiens. Mais il convient d'observer que les nombres 6, 7, 8, 60, FA A Les À 426 CHATS 70, 80 sont très rares au Mas-d’Azil, tandis que les nom- bres formés d'unités peu nombreuses ou de 2 à 5 dizaines seulement sont très abondants. On trouvera sans doute plus tard des 9 et des 90. J'ai même recueilli, il y a quel- ques années, un 90. On me l’a soustrait en commettant un vol considérable dans mes collections. En 1889, Je n'avais encore ni 7, ni 8, ni 70, ni 80, et j'en avais conclu queles Asyliens avaient le système septimal. C'était une conclusion prématurée dont des découvertes nouvelles ont fait voir la fausseté. J’incline donc à penser que les Asyliens avaient le système décimal. J’éviterai cepen- dant de l’affirmer. » Les caractères pictographiques sont peu nombreux. Il faut classer parmi eux les lignes serpentantes et les arbres, qui ont peut-être été aussi des symboles. L’écri- ture asylienne parait avoir évolué de bonne heure vers des caractères de forme conventionnelle. Parmi eux, peut-être y en avait-1l qui exprimaient non seulement des mots, mais des phrases entières. Rien n'indique qu'elle ait été phonétique. J’ai écrit qu’elle avait proba- blement été syllabique. En cela j'ai élé trop loin, car je n en sais absolument rien. Je ne crois pas qu’elle ait été * alphabétique, c'est-à-dire composée de lettres. » Le progrès qui a consisté à décomposer la syllable et à en représenter les éléments par des lettres a été le dernier accompli. Il a permis de diminuer considéra- blement le nombre des caractères. Les lettres sont, en effet, beaucoup moins nombreuses que les syllabes. » Déjà l'homme avait réalisé un très grand progrès en donnant aux caractères un sens syllabique au lieu de leur faire représenter un objet, car le nombre des syllabes est beaucoup moins grand que celui des objets. On avait donc pu déjà réduire le nombre de caractères ; et l'étude de l'écriture était devenue plus abordable, HEtpoe » Je n’ai pas fait l’histoire de toutes ces transfor- mations. | | » Je me suis surtout attaché à démontrer l’immuabilité N de forme de certains caractères du Mas-d’Azil à travers les âges. Ils ont été transmis sans modification de géné- | ration à génération, à travers toutes les révolutions de | l'écriture jusque dans les alphabets phénicien, grecs et k italiotes. Leur signification s’est certainement modifiée | plusieurs fois ; non leur forme. | » J'ai écrit et répété que je ne faisais pas l’histoire de leur sens et de ses modifications, que je ne m’occupais que de leur forme. Et j'ai prouvé que cette forme était} restée. la même depuis l’époque des galets coloriés jus- | qu'à nos jours. Cela semble étonnant. C’est pourtant | vrai, et 1l suffit d’avoir des yeux pour s’en convaincre. l » Le tableau ci-contre est très démonsiratif. On | pourrait y ajouter deux lettres grecques de l'écriture | cursive © et E, qui sont également des caractères asy- liens. Le tableau eût été plus complet si j'y avais ajouté | les lettres des alphabets italiotes. | » On pourrait faire un tableau non moins démons- # tratif en mettant en regard des caractères asyliens ceux de la Troade, les caractères égéens de la Crête et ceux | du syllabaire cypriote. J'aurais dû, pour convaincre mes | lecteurs, donner tous ces tableaux, mais il aurait fallu | faire deux articles au lieu d'un. | » J'aurais dû aussi mettre, en regard des caractères W asyliens, les caractères péléciques (de l'époque des haches | en pierre polie). On les voit sur les dolmens, les) menhirs; et, dans ce tableau, j'aurais pu faire une place ! aux inscriplions lybiennes, à celles des Canaries, du | Sahara, etc. On aurait vu que presque tous les carac- | ières néolithiques sont asyliens. » Ainsi, la chaîne des temps nous aurait apparu sans | AQU : Noms! Caractères ms grecs hé nicin|Gourdanins FES Re Grecs classique Br |£L |A NE Rage) De | = AFIE om | F7. Sjarm YF IVYY [4 TI |12 [Gé let £ ul TJolzx | H2 Te À ROC Nza de mA sn 2e LS | \ | S Oo © HN TO mi > Le AE — Pre) interruption, avec ses écritures successives dans les- quelles on aurait vu se perpétuer avec leurs formes immuables les caractères asyliens. » La démonstration eût été complète. Ce que jai voulu prouver, en effet, ce n’est pas que les caractères asyliens n’ont pas changé de valeur en passant d’une écriture dans une autre (il serait au contraire facile de démontrer qu’ils ont souvent changé de valeur et de signification), c’est que, malgré ces changements, ils ont conservé leurs formes et ont été immuables sous ce rap- port, en faisant partie des alphabets nouveaux. Cette vérité est, je pense, parfaitement démontrée. » En effet, lors de la guerre de Troie, on était encore en pleine époque du bronze. Homère parle de flèches en acier comme de choses rares. On doit donc admettre que l'écriture de la Troade antérieure à la guerre de Troie correspond à l’époque du bronze. L'écriture égéenne de la Crête était sans doute encore plus ancienne. Celle des dolmens appartient à l'époque de la pierre polie. En remontant ainsi le cours des âges, nous arrivons à l’époque des galets coloriés, trouvant, sans qu'il y ait de lacune, des caractères asyliens dans toutes les écritures. J'ai tenu à vous écrire cette lettre pour vous mettre en | garde contre les interprétations de certaines personnes | , qui ont cru que j'avais voulu faire l’histoire des carac- | tères, considérés dans leur sens et dans leur forme. J'ai écrit et je répète que je n’ai qu’apporté une contribution à l’histoire de leur forme. » Veuillez, Monsieur, agréer, avec l'expression de mes sentiments sympathiques, celle de ma parfaite considé- ration. | » Ed. PIETTE:. » * nn 1 tique. a : NON à Volumes parus : Échinodermés, par KORHLER, 25 x - an par us 60 fr, — Te de DOTE SAS VIGUIRS es, pa hype o ITR Il Aiblioyrabhée des Sciences os (DURE par dt Société ce die et la Société Fo ie des Géographes Français et par Ja Société de ‘Géo 1 HU graphie. tt lon 3 9088 01304 5620