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A PARIS, CHEZ LE TRÉSORIER DE LA SOCIÉTÉ, M, LUCIEN BUQUET, RUE DAUPHINE, 35. 1848: eNTAr RL: Hot É A MR | & - { lé Jpl 6 IOHOTE t U a L À ; ET. 1 | CTATE inf nf tätre Wfésrat, 231078 bre MASSE | 3 sindiiednn HUAILIÉ AUOT. | 0 et qu mme ete Th = . . ae L v .CIAZXT.A A NANOE EN Mt AMONT 11 AB LR4RdTÈE 158 ‘ra yau CA © 44 re se AAA ANNALEN DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. NS VAR AR RMS ARRET LE VEUVE LS LEE LAS LEE LE LE LE VUE 98 VE UE LE VILA GS VE LES S LE LS LVL LE LE LE ULLVELE SR LES NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR U, AGUE PAR A, BASS (Séance du 12 Janvier 1848.) Messieurs, Notre Société vient d'ajouter un nouveau nom à la liste, hélas! déjà trop longue des pertes qu'elle a es- suyées. M. Gené, un de ses plus anciens membres étran- gers, a succombé dans la fleur de l’âge au sort inexo- rable qui le ravit à une famille dont il était l'unique sou- tien, à de nombreux amis et au brillant avenir que lui préparaient ses talents et son activité. Si M. Gené n'a pas pris une part directe aux travaux de notre Société, il n'a pas moins pour cela contribué puissamment à son but, 2° Série. TOME vi { 6 ANNALES celui de concourir aux progrès de l'Entomologie. Voué par goût et par un penchant bien décidé, depuis sa jeu- nesse, à l'étude des insectes, il applaudit à la formation de notre réunion comme si un bonheur personnel lui fût arrivé, car il envisogeait de Join tous les avantages que la science allait recueillir de cette nouvelle institution. Il est donc bien juste, Messieurs, qu'une larme soit payée à sa mémoire, et je dois vous remercier de m'avoir confié le soin de rendre ce dernier hommage à mon maître et ami, et d’avoir voulu que j'eusse l'honneur de vous tra- cer un aperçu des Litres nombreux qu'il avait à notre es- time et à notre reconnaissance. Josepn GENÉ naquit à Inobigo, petit village du Mila- nais, le 9 décembre 1800. IT reçut sa première éducation dans un collége des environs. À l’âge de 16 ans, il fut envoyé par son père à l'Université de Pavie pour étudier la philosophie et les mathématiques. Ce fut alors sur- tout que se développa en lui le goût pour l'histoire na- turelle. A la suite d’une longue maladie qui le conduisit aux bords du tombeau, cherchant à employer les loi- sirs de sa convalescence par une lecture amusante et à la fois instructive, le hasard fit tomber entre ses mains quelques livres de zoologie qu'il lut avec avidité. A peine fut-il rétabli qu'il voulut vérifier de ses propres yeux Jes merveilles dont la lecture l'avait frappé, et il commença ainsi à courir les champs, où les insectes lui offrirent de suite un intérêt tout particulier. Encouragé dans ses premiers pas par l’aide et les conseils de quelques professeurs de l'Université qui avaient bientôt su appré- cier des talents si prononcés, il ne fut pas longtemps à reconnaître sa vocafion, et se décida à quitter l'étude des mathématiques. Après avoir été reçu, en 1821, docteur en philosophie, il retourna à la maison paternelle et ne DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 7 revint à Pavie qu'en 1827, en qualité d’aide-naturaliste au Musée d'histoire naturelle. Ce fut pendant cet inter- valle que jeune, libre et passionné, il put se livrer tout entier à l'étude de l'Entomologie. Le séjour de la campa- gne le mettait dans la position la plus favorable au déve- loppement de ses talents comme naturaliste observateur. Les ouvrages de Réaumur, de De Géer et de Latreille étaient les livres qu'il avait le plus étudiés : élevé à cette école, il comprit bientôt que la science ne se bornait pas à enregistrer des espèces, ni à un vide assemblage de mots. Aussi, tandis qu'avec tout l'emportement de son âge et l’ardeur d’un goût bien prononcé, il s’occupait à recueillir les insectes de son pays et à en connaître la forme , il ne négligeait en même temps aucune occasion pour étudier les mœurs des différentes espèces. Bientôt il se trouva en correspondance avec Bonelli qui l'encouragea de tout son pouvoir et l'aida de ses conseils et de sa direction. Ensuite il entra en relation avec plu- sieurs autres entomologistes les plus distingués. Depuis 1821, il avait commencé à publier quelques notices en- tomologiques dans le Journal de physique et de chimie de Pavie; mais ce fut en 1827 qu'il publia son premier ou- vrage sur les Insectes nuisibles à l'agriculture, etc., travail qu'il fut invité à rédiger comme faisant partie d’un recueil que M. Moretti publiait à cette époque sous le titre de Zr- blioteca agraria. Get ouvrage n’est en dernier ressort qu’un aperçu des connaissances qu'il avait été à même de puiser dans le petit nombre de livres qui se trouvaient à sa portée ; mais son choix avait été fait avec soinet talent, et, tant qu'il put, il ne népligea pas d'y ajouter le résultat de ses pro- pres observations et de son expérience. Sans s écarter du but principal de son ouvrage, destiné aux agriculteurs plus qu'aux entomologistes, M. (Gené eut soin cependant ô ANNALES de ne point négliger l'ordre et le langage scientifique, et surtout de se rendre intelligible aux personnes étrangères à l'entomologie, sans que l'exactitude des descriptions eût à s'en ressentir. Toutefois, dans ses dernières an- nées , l’auteur lui-même n'’attachait qu'une fort mince importance à cet ouvrage de sa jeunesse. En 1829, il publia un mémoire sur l'histoire naturelle des Clyrthres et des Gribouris, dont les mœurs à l'état de larve n'étaient jusqu'alors connues qu'imparfaitement. Parmi une foule de détails sur les habitudes et les méta- morphoses de ces insectes, on y trouve l'observation toute nouvelle sur l'architecture des tuyaux qui les abritent et qu'ils traînent constamment avec eux. Nous lui devons de savoirqu'ils les construisentavecleurs propres excréments, et que l'œuflui-même est protégé par une semblable enve- loppe, dont la mère a soin de le couvrir pendant la ponte. En 1831, M. Gené publia ses observations sur les ha- bitudes et sur la larve de l'Æpalus bimaculatus. Ge travail paraît ne pas avoir été à la connaissance de M. West- wood lors de la publication de ses observations sur l’a- nimal produit par les œufs de Meloe (1) et ces remar- ques doivent se rapporter à l'espèce italienne ou à l'A. binotatus de Dejean. L'auteur fut à même d'en suivre la ponte ainsi que la naissance de la larve, ayant les formes et les habitudes tout à fait analogues à celles des autres espèces de Cantharides étudiées avant lui. Comme à tous les autres naturalistes qui ont abordé ce sujet difficile, il lui fut impossible de suivre le dé- veloppement successif des larves , dont les mœurs ne sont connues qu'à l'époque de leur naissance. Il garda pendant toute sa vie une curiosité qui allait jusqu à l'im- ) Notice of à minute parasite, etc, — Trans. of the Ent. soc. ond. 1. I. p. 184. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 9 patience de savoir de quelle manière des larves qui de- vaient nécessairement être très communes et d’une taille fort remarquable, comme celles de plusieurs grandes es- pèces de Meloe, pussent pendant si longtemps se dérober aux recherches des naturalistes. Il aurait même désiré qu'un prix fût proposé en faveur de l’entomologiste qui eût été assez heureux pour résoudre ce problème dif- ficile. Sûrement il n'aurait pas négligé de se vouer lui- même à cette recherche avec l’obstination qui signale le véritable observateur, si une nouvelle destination ne l'eût plus que jamais arraché à l'étude de la nature vivante. Un autre mémoire sur l'histoire naturelle de l’Ænthi- dium contractum et de la Cerceris aurita (C. quinque- céncta $) fut publié par M. Gené dans le courant de la même année. En faisant connaître des détails aussi nou- veaux que curieux sur les mœurs de cet insecte, l'auteur eut soin de les accompagner de précieuses observations sur leur vie et sur le danger qu'il y a à trop se fier à la dé- pendance mutuelle des formes et des habitudes des in- sectes, pour en juger par simple analogie. Cependant, en 1831, l'Université de Turin venait de perdre, par la mort de Bonelli, son illustre professeur de zoologie et le directeur de sa collection zoologique. M. Gené, qui l'année précédente avait été invité à venir à Turin, pendant la dernière maladie de Bonelli, y fut alors appelé définitivement pour le remplacer. Par cette nou- velle position qu'il garda jusqu'à sa mort, il se trouva natu- rellement forcé de cultiver les différentes branches de la Zoologie; ce qu'il fitavec zèle et dévoüment. Je regrette, Messieurs, que le plan qui n'est tracé ne me permette pas de vous parler ici des travaux dont la science est re- devable à notre collègue, surtout en Mammalogie, en Or- uithologie et en Erpétologie, Il se livrait à ces recherches 10 ANNALES avec cet avantage qui est le privilége des naturalistes qui ont été longtemps habitués à l’étude des classes infé- rieures. Mais toujours il gardait une prédilection fort prononcée pour l'Entomologie et le dicton — naturam expellas furca tamen usque recurret — lui était devenu familier. Forcé par ses devoirs de s'occuper d’autres étu- des, il revenait toujours avec ardeur à celle des insectes. La rencontre d’un entomologiste, l'arrivée d'un envoi, un hasard quelconque, lui offraient souvent l'occasion de s'y livrer de nouveau avec une ardeur toujours renais- sante après l’avoir négligée pendant quelque temps. Quoique adonné de préférence à l'étude des mœurs, il ne népgligeait pas celle des espèces et de leur distribution systématique. Aussi, en 1832, publia-t-il sous le titre d'Essai d'une monographie des Forficules indigènes la description des espèces européennes de cette famille, et il ajouta deux suppléments à ce travail en 1833 et en 1837. Elle renferme la description de dix-huit espèces qu'il ju- gea convenable de réunir de nouveau, comme Charpen- tier l'avait déjà fait, dans l’ancien genre Forficula, tout en respectant les motifs qui avaient conduit Leach, Latreille et M. Audinet-Serville à partager avant lui les Forficules d'Europe en trois genres séparés. Quoiqu'il trouvât bien tranchés les caractères des types de ces genres, il obser- vait que les espèces intermédiaires nouvellement étudiées par lui allaient établir entre elles des passages qui ne pouvaient plus justifier les coupes génériques adoptées par ses devanciers. C'est ainsi que la Forficula maritima, Bonelli, qui, par ses antennes, devrait se ranger parmi les Forficésiles, rentrerait dans les Chélidoures par le man- que d'ailes et d'élytres. Il en est de même des espèces aptères pourvues d’élytres, qui forment un passage natu- rel entre ce dernier genre et les Forficules proprement DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 11 dites, sans appartenir plutôt à l’un ou à l’autre. Au reste, l'auteur lui-même avait rangé en groupes méthodiques les différentes espèces de sa monographie, et il ne lui en aurait coûté que la peine de leur attribuer un nom géné- rique quelconque, sil n’eût pas cru plus rationel de les garder réunies dans le même genre. Il lui aurait fallu créer de nouveaux genres pour un nombre très borné d'espèces : il préféra la simplicité originaire Je ne pré- tends pas, Messieurs, partager ici les vues de notre col- lègue, surtout en considérant l’état actuel de la science ; mais, certes, vous rendrez justice aux motifs qui avaient dirigé son choix. Il désapprouvait hautement cette foule d’entomologistes qui tourmentent la nature au lieu de l’é- tudier, qui préfèrent la nouveauté à la vérité et multiplient les noms et non pas les genres. Quoique habitué à n'o- pérer que d’après sa propre conviction, l'intimité dans laquelle il s'était trouvé avec Bonelli n'avait pas peu contribué à lui faire contracter ce dégoût pour la rage qui depuis quelques années avait commencé à se pro- noncer de multiplier à tout propos les coupes méthodi- ques. Et vous savez, Messieurs, que ce dégoût poussa Boneili dans les dernières années de sa vie jusqu'a désa- vouer ses propres travaux. Cet ouvrage gur les Forficules n'était, au reste, qu'un essai de monographie, comme son titre l'indique assez. L'intention de M. Gené était d'en publier une monogra- phie générale et iconographique, dont il avait même com- mencé à préparer les dessins. De même déjà, en 1839, il avait travaillé à une monographie des Blattes, mais jamais il n'acheva ces ouvrages dans la vue d'en éten- dre le plan à la description de tous les Orthoptères de l'Italie, au sujet desquels il avait recueilli une foule d’ob- servations et de précieux matériaux. 12 ANNALES En 1833, M. Gené publia un mémoire sur la Cécido- mye qui produit les singulières excroissances qu'on ob- serve sur un //ypericum ; maïs il paraît que cette notice est demeurée inconnue aux diptérologistes qui cnt étudié ce genre depuis celte époque. En vous parlant des travaux entomologiques de notre collègue, il mest impossible, Messieurs, de passer sous silence l’'£loge historique de Bonellr, qu'il publia la même année, quoique appartenant à une catégorie qui s éloigne tant soit peu des bornes strictement scientifiques que je me suis imposées. Le nom de Bonelli tient à l'Entomo- logie par des liens trop puissans pour qu'il me soil per- mis de me taire sur cet ouvrage qui honore à la fois l’es- prit et le cœur de son auteur. Doué du bonheur de posséder une imagination docile aux impressions d’une âme noble et généreuse, écrivain correct et élégant, M. Gené savait ordinairement revêtir tous les sujets qu'il abordait d'une couleur qui les rendait faciles et agréa- bles. Ses écrits étaient ordinairement l'expression de la délicatesse des sentiments de l'homme, du citoyen, de l'ami. Mais lorsqu'un sentiment plus fort l'inspirait, lorsqu'une conviction profonde s'emparait de lui, il savait alors communiquer à sa plume toute la passion de son âme. C'est ce qu'il démontra en payant ce dernier hom- mage d'estime et de regret à son prédécesseur. Déjà en 1830, longtemps avant qu'il fût question de sa nouvelle destination à Turin, M. Gené avait conçu le projet d’un voyage scientifique en Sardaigne. 11 comptait s'y rendre seul et à ses frais, et ce ne fut qu'un simple incident qui l'empècha alors d'exécuter son plan. Plus tard, c'est-à-dire en 1834, il fut chargé de cette mission par le gouvernement sarde, et il partit pour l'île de Sar- daigne vers la mi-novembre de la même année pour ne la DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 13 quitter qu en juin. Il y retourna en 1836, 1837 et 1838, y séjournant chaque fois trois à quatre mois, Forcé de s'y li- vrer à toutes sortes de recherches dans toutes les branches de la Zoologie, il ne lui fut pas possible de donner aux in- sectes toute l'attention qu'il aurait désiré. Mais puissam- ment secondé par l’activité et l'intelligence des collabora- teurs qu'il avait conduits avec lui (parmi lesquels je me plais à signaler ici notre collègue M. Ghiliani, qui l'accom- pagna dans ses deux derniers voyages), il put y faire d’im- portantes découvertes en Entomologie, sans toutefois né- gliger les autres branches de la Zoologie. La publication d'une faune générale de l’île devait être le résultat final de ces voyages. Mais à son retour de Îa Sardaigne, quoique enrichi d'une série précieuse d'observations et d’une masse d'objets recueillis dans les différentes classes d'animaux et d'insectes surtout, il ne crut pas devoir trop se presser à les livrer à la connaissance du monde savant. Il disait toujours à ses amis qu'il ne tenait nul- lement à la formation d'espèces nouvelles, et qu'il dési- rait au contraire diminuer le nombre de celles dont les caractères u étaient pas assez bien tranchés. C'est dans -le fait ce qu'on peut remarquer dans les aperçus qu'il pu- blia tandis qu'il travaillait à sa Faune générale, sous la forme de mémoires isolés sur différents sujets. Pour ce qui regarde l'Entomologie de la Sardaigne, il publia, en 1836 et en 1839, deux cahiers contenant la description de plus de 80 espèces nouvelles où mal con- nues, qu'ilaccompagna de bonnes figures. Elles appartien- nent toutes aux Insectes de l'ordre des Coléoptéres, à l'exception d'un seul Lépidoptère, le magnifique Papilio hospiton, qu'il décrivit et figura sous ses différents états. Il travailla aussi à un troisième cahier, et j'ignore par quelles circonstances la publication en a été suspendue. 14 ANNALES Ces descriptions laissent entrevoir clairement les prin- cipes sévères de l’auteur en fait d'espèces nouvelles, qu'il n'admettait jamais qu'avec hésitation, et qu'il appelait avec Horace : Periculosæ plenum aleæ opus. Aussi il ne lui arrive que rarement de se tromper, et il serait à dési- rer qu'on trouvât dans tous les ouvrages de Zoologie au- tant de philosophie que celle qui dirigeait notre collègue dans le choix des espèces. C'est ainsi, par exemple, qu'en rétablissant la Cicindela imperialis de Dahl, qui avait été réunie par Dejean à la volgensis de Besser, il a bien moins tenu comple des caractères extérieurs assez peu distincts de ces deux espèces, que de leurs habitudes tout à fait différentes. Ce que je viens de dire au sujet des espèces peut de même s'appliquer à l'établissement des genres nouveaux que nous trouvons dans ces cahiers sur l’'Entomologie de la Sardaigne. Le genre Agelæa de la tribu des F'eroniens et le genre Ælaphocera, qui depuis a fourni le sujet à M. Rambur d’une excellente monographie, sont tous les deux remarquables par la netteté des caractères sur lesquels ils sont basés. Les dégâts que plusieurs insectes causaient à l'agricul- ture en Piémont arrêtèrent, en 1840, l'attention du gou- vernement, et firent naître l’idée d'un nouveau projet de loi sur l'échenillage. La rédaction de ce projet fut confiée à M. Gené par le ministre de l'intérieur : il fut trouvé en même temps convenable d'y ajouter une instruction po- pulaire sur les insectes contre lesquels la loi devait être principalement destinée et sur les moyens les plus faciles de les détruire. J'ignore par quel motif le projet de loi n'eut pas de suite, tandis que l'instruction populaire qui l’'accompagnait fut imprimée par ordre du ministre et envoyée à toutes les communes du royaume. Elle forme DE LA SOCIETÉ ENTOMOLOGIQUE. 15 le sujet d’une brochure qui ne concerne qu'un nombre fort borné d'espèces, c'est-à-dire celles parmi les plus nuisibles qui pouvaient être prises en considération dans une loi sur l'échenillage. Mais ce travail, fait avec soin et adapté au but dans lequel il avait été conçu, n’a pres- que aucune importance, ainsi détaché de la loi qu'il était destiné à compléter. Il paraît cependant que le gouver- nement sarde n'avait pas mis de côté ce projet de loi, puisque peu de temps avant sa mort, M. Gené se trouvait chargé de nouveau de s’en occuper. L'Académie royale d'agriculture de Turin l'avait aussi plusieurs fois chargé de semblables travaux, dont on trouve les détails dans les actes de ce corps savant. Le sujet des insectes nuisibles fut un de ceux auxquels notre collègue attacha toujours la plus haute importance. 11 dé- plorait le charlatanisme des esprits médiocres qui veulent en imposer au vulgaire par le clinquant des noms sonores, et qui cherchent l'impunité en s'adressant aux agricul- teurs plus qu'aux naturalistes, mais il faisait en même temps le plus grand cas des travaux consciencieux des savants qui consacraient leurs loisirs et leurs études à la partie peut-être la plus utile de l'Entomologie, celle qui se voue au bien-être du laboureur et à la sécurité des moissons. Les insectes nuisibles furent le sujet de son premier et de son dernier ouvrage. Celui-ci est un rap- port qu'il publia quelques semaines avant de nous quitter pour jamais, sur différents mémoires qui avaient été pré- sentés au Congrès scientifique de Gênes, au sujet des dégâts produits par le Dacus oleæ aux oliviers de la Ligurie. De ce rapport, écrit avec talent et franchise, il résulte malheureusement combien le mal à combattre surpasse la possibilité d'y remédier par les moyens ordi- maires ; inais en mêine temps, ce rapport démontre qu'il y 16 ANNALES a un remède, et que l'ignorance ou le préjugé seuls pour- raient en attaquer l'utilité. Il faut encore que je vous parle, Messieurs, d'un autre travail que M. Gené publia en 1842, sous le titre de Mémoire pour servir à l'histoire naturelle de quelques Hyme- noptères. Ce mémoire, quoique peu volumineux, est riche de faits et d'observations du plus grand intérêt sur les mœurs de cet ordre merveilleux d'insectes. Ces remarques sont le fruit de recherches que l'auteur avait été à même de faire à différentes époques, et même pendant ses voya- ges en Sardaigne, autant que sa vie nomade le lui avait permis. On y trouve entre autres de précieux détails sur les fourmis. L'auteur y aborde une question négligée jusqu'alors par la plupart des entomologistes, quoiqu'elle se lie à une observation qui tombe chaque jour sous les yeux même du vulgaire, c'est-à-dire celle de l'usage au- quel ces insectes industrieux destinent leurs provisions. Tout dans ce mémoire décèle l'esprit profondément ob- servateur de son auteur, et fait presque regretter que la vie des champs lui ait été si longtemps interdite, car la science aurait pu attendre de lui les plus beaux résultats pour tout ce qui concerne les habitudes des insectes. Il ne négligeait pas non plus la partie physiologique de l'Entomologie, dont il savait apprécier toute l'impor- tance. Un mémoire sur la génération des Tiques fut le résultat de pénibles études, dont il lut le détail à l'Aca- démie de Turin, après avoir donné en 1844 une idée de ses premiéres recherches sur ce sujet au Congrès scienti- fique de Milan. Ce travail (1) sera publié dans le recueil 4) Ce n'est pas là son unique travail sur les Acariens. Au même congrès de Milan il lut un mémoire sur une espèce nouvelle qui vit etse multiplie en très grande quantité sous les téguments de lef- fraye, et qu'il décrivit sous le nom de Sarcoptes strigis. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 17 les mémoires de l'Académie de ‘Turin; mais puisqu'il est encore inédit, permettez-moi, Messieurs, de vous en don- ner ici un aperçu général. De Géer fut le premier qui observa l'accouplement des /xodes, pendant lequel le mâle introduit son bec dans les parties sexuelles de la femelle, situées au milieu de la poitrine entre la dernière paire de pattes. Mais ni De Géer ni les autres naturalistes ne purent s'assurer si cette singulière réunion des deux sexes était un véri- table accouplement. M. Gené, au contraire, put le cons- later par de nombreuses observations, Pendant l'intro- duction du bec dans l'appareil génital de la femelle, il en sort deux petits corps blanchätres et fusiformes à droite et à gauche de la lèvre inférieure, qui disparaissent aussitôt après la séparation des sexes. Ge sont là les véritables or- ganes fécondateurs. Déja en 1806, Chabrier avait annoncé que les /rodes pondent par la bouche, ce qui fut ensuite nié par Müller d'Odenbach. Celui-ci vit les œufs sortir du canal pecto- ral qui se renverse en dehors sous la forme d'un tu- bercule conique et tubuleux. L'observation de Müller, qui détruisait l'opinion de Chabrier, fut presque ignorée par les naturalistes, qui continuérent à adopter celle-ci, jusqu'à ce que MM. Dugés et H. Lucas l'eurent combat- tue par leurs propres observations , indépendamment des travaux du pasteur d'Odenbach. La science s’en trou- vait à ce point, lorsque M. Gené put démontrer que ce qui se passe chez les Zxodes pendant la ponte n'était qu à moitié connu. Il observa que la femelle, après avoir été fécondée par un seul ou par plusieurs mâles, commence bientôt cette longue opération, Elle baisse d’abord sur la poitrine toutes les pièces qui composent le bec; ensuite elle fait sortir du dessous de la plaq ue déro-céphalique une 15 ANNALES vessie gonflée, blanchâtre, élézgammentstriée, que M. Gené appelle vessie bilobée, parce qu'elle se termine par deux lobes cordiformes, ayant à leur extrémité une petite ouverture. Lorsque cet organe que personne n'avait encore observé est bien développé et étendu au-dessus des pièces du bec, la Tique fait sortir le canal pectoral, qui n’est autre chose que l'oviducte, qui, se prolongeant de la même façon qu'un tentacule d'escargot, va tout droit aboutir en- tre les deux lobes de la vessie. Celle-ci le reçoit, le presse et paraît le sucer pendant quelques secondes. Bien- tôt l’oviducte se retrécit et rentre dans la poitrine en laissant un œuf entre les lobes de la vessie, qui le tien- nent et le tournent en tout sens, en vibrant de temps à autre avec une sorte de frissonnement convulsif. L'œuf demeure là pendant quatre à cimq minutes; après quoi la vessie s’affaisse et se cache de nouveau entre les parties solides. L'œuf reste abandonné sur la lèvre, qui, avec les autres parties du bec, le pousse sur la plaque déro-cépha- lique ou sur le devant du corps, ce qui a pu faire croire à Chabrier que la ponte se fait par la bouche. Cette opéra- tion se répète autant de fois qu'il y a d'œufs à déposer. M. Gené, qui avait été témoin de la ponte des Tiques avant de l'avoir été de leur mode d’accouplement, crut devoir attribuer à un véritable hermaphrodisme une fonction si singulière, et qui s’éloignait d'une manière si frappante de tout ce qui était jusqu'ici à la connaissance des naturalistes. Le canal pectoral était évidemment l'or- gane féminin ; il supposa que l'appareil masculin aboutit à la vessie bilobée. Mais bientôt la connaissance des mâles, qui ne sont pas plus longs qu'une ligne, et surtout la vue de leur accouplement le détrompa tout à fait. 11 s’assura que la fonction de la vessie bilobée était de la plus haute importance pour ces insectes, puisque la fécon- DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 19 dation des œufs en dépendait; mais la nature de cette fonction était encore un problème à résoudre. Ce fut alors que l'inspection anatomique lui démontra que lorsque la vessie bilobée est renfermée entre les par- ties solides dont l'animal ne la fait sortir qu'au moment de la ponte, cet organe se trouve pour ainsi dire engaîné dans le canal pectoral ou dans l’oviducte, qui de son côté. est également rentré. dans l’intérieur du corps et renversé comme le doigt d’un gant. Cette disposition permet à la vessie bilobée de recevoir immédiatement la semence déposée par le mâle dans l’oviducte pendant l’accouplement. Cet organe donc n’est autre chose qu’une véritable poche de Malpighi que M. Gené préfère appeler du nom de bourse séminale, en adoptant la dénomination que j avais proposée en 1843 dans un mémoire sur la fécon- dation des vers-à-soie dont je fis la lecture au Congrès scientifique de Lucques. Sa fonction est absolument la même. Il n’y a de différence que dans sa forme et sa dis- position tout à fait exceptionnelle, et surtout dans la cir- constance étonnante que la fécondation doit s'opérer en dehors du corps de l'animal. La suite de ce mémoire riche de détails aussi nombreux que singuliers, mais dont il serait difficile de donner une idée complète dans un simple aperçu, se rapporte à la description anatomique des autres appareils des /xodes et notamment à celle du tube alimentaire, des glandes sali- vaires, des vaisseaux hépatiques, des ovaires, du système trachéen et du système nerveux. L'auteur y décrit aussi la prodigieuse fécondité de ces animaux, qui, suivant les espèces et la grosseur des individus, pondent plusieurs milliers d'œufs, en continuant cette opération sans inter- ruption pendant dix à trente jours. Les femelles, à l'épo- que de la ponte, quittent d’elles-même les animaux sur 20 ANNALES lesquels elles ont vécu en parasites et se laissent tomber à terre. Les nouveau-nés se développent plus ou moins vite, selon les saisons, et se tiennent pendant quelque temps réunis et tranquilles; mais aussitôt qu'ils éprou- vent le besoin de nourriture, ils se débandent et grimpent sur les herbes et les arbrisseaux pour y attendre le pas- sage des animaux aux dépens desquels ils sont destinés à vivre. Lors de la mue, ils laissent les dépouilles du bec et de la vieille peau implantées dans les téguments de leurs hôtes (1). La manière honorable dont l'auteur trouve une justi- fication aux erreurs de ses devanciers, et surtout à celles de Chabrier, mérite d’être rappelée, car elle est une preuve des sentiments délicats qui lui étaient particuliers. Ne croyez pas, Messieurs, que ces éloges ne soient que la répétition des ces louanges tardives et vulgaires que Cicéron regardait comme le partage des trépassés. Per- mettez-moi de vous rappeler que bien des années se sont déjà écoulées depuis que du vivant de M. Gené j'eus (4) Nous avons cru devoir joindre à cette note une planche re- présentant cet appareil génital remarquable. Notre collègue M. Ni- colet a bien voulu offiir cette planche à la Société et nous le prions de recevoir nos remercîments. Éd D Fig, 4. Ixodes ricinus, Ray (grossi), vu en dessous ; 1 a, l'oviducte ; 4 b, œuf sortant de l’oviducte. . Le même vu de profil; 2 a, l’oviducte ; 2 b, œuf sortant de l’'oviducte; ? c, bourse séminale. . Le même vu de face en dessus ; 5 a, l'oviducte ; 3 b, œuf; » c. bourse séminale. . Le même vu de face, en dessous ; 4 a, l'oviducte ; 4 b, œuf; h c, bourse séminale, . Le même vu en dessous ; 5 a, l'oviducte; 5 b, œuf sortant de l'oviducte ; 5 c, bourse sétminale. E« D. 12 2 = ext DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 21 l'honneur de prononcer son nom au milieu de vous, et de vous parler de la haute estime qu'il m'avait inspirée (1). Vous ne douterez done pas de la sincérité de mes senti- ments d'aujourd'hui. Je viens de vous exposer un aperçu de tout ce dont l'Entomologie est redevable au collègue : que nous regrettons; vous avez une idée de toutes les es- pérances d'avenir quil nous donnait et que nous avons perdu avec lui. Aussi M. Gené n'avait encore récolté que fort peu du vaste champ qu'il avait semé. Bien des ouvrages interrompus, bien des notes isolées sont restées là comme autant de témoignages de son infatigable acti- vité et de son amour pour l'étude. Le Musée de Turin sera longtemps à combler ie vide que sa perte lui a causé, Et à propos de ce Musée, permettez-moi, Messieurs, une ob- servation qui, peut-être, ne restera pas sans trouver un écho au milieu de vous. Get établissement, qui n'existe que depuis le commencement de ce siècle, doit sa pre- mière institution à Giorna. Bonelli, qui succéda à Giorna, l’'augmenta avec une progression si rapide que bientôt il se trouva au niveau de bien d’autres collections fort remar- quables de son époque. Gené enfin léleva à ce degré d'importance dont il jouit aujourd'hui, et qui en fait le premier établissement de ce genre de la Péninsule. Cette marche rapide, cet état si florissant, obtenu avec d'assez modiques ressources, seraient-ils tout à fait étrangers à la circonstance remarquable que les directeurs du Musée de Furin ont toujours été jusqu'ici des entomologistes ? Je ne le crois cependant pas, Messieurs, et vous qui savez appré- cier cette belle Entomologie encore si méconnue par le vulgaire, vous qui savez que Cuvier la regardait comme une introduction presque indispensable à toute étude (1) V. Annales de la Soc, entom. de France. 1834, t, I, p. 395. 2e Série. TOME 1. 5 22 ANNALES zoologique, vous conviendrez avec moi que nous avons là un nouveau et frappant témoignage de son importance et de son utilité (1). Outre sa qualité de professeur et directeur de Musée de Zoologie de Turin , M. Gené avait celle de secré- taire-adjoint de l’Académie des sciences de Ja même ville. 11 appartenait à tous les corps savants les plusdistin- gués de l'Italie, ainsi qu'à un grand nombre d'illustres Académies étrangères à ce pays. D'un caractère doux et pensif, simple et irréprochable dans ses mœurs, sans or- gueil, sans envie, il était aimé par tous ceux qui le con- naissaient. Une maladie intestinale dont il avait puisé les germes en Sardaigne et qu'il avait trop longtemps négli- gée, le conduisit presque subitement au tombeau. 1] y fut accompagné par les larmes de ses amis, les regrets de ses collègues et l'estime de toute la ville. Un nom honoré et un bel exemple à suivre sont tout l'héritage qu'il laisse à sa malheureuse veuve et à ses six orphelins. (à) M. de Filippi de Milan, qui vient de remplacer M. Gené, n’est pas entomologiste, Mais éève de cette même école de Pavie et ami de Gené, ce jeune naturaliste, déjà favorablement connu dans le monde savant par ses lravaux sur les vertébris, l’Anatomie compa- rée et l'Embryogénie, fera néanmoins flearir l'héritage qui lui est échu, et saura montrer qu'il l'a mérité. C'est une prévision que l'a- venir réalisera, et dont je ne crains pas le démenti, DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 33 Pt an nn nn AN A AUS A à où AA NS ARS AE DS AA LUS RL LAS 4 LAS A LA AAA LA Le AA Le AIR SSSR ES NS ES SAS Le Le ÉTUDES SUR LOS PAALVOUPIUS AUTEURS en LÉPIDOPTÉROLOGIE (1. Par M. GUENÉE. ( Séance du 10 Mars 1847.) FISCHER VON ROSLERSTAMM. Abbildungen zur Berichtigung und Ergaenzung der SCHMETTERLINGSKUNDE. — Leipsig 1834, (L vol. in-4° avec 100 pl. coloriées.) De tous les ouvrages d'Entomologie qui traitent des Lé- pidoptères, celui de M. Fischer est peut-être le plus exact, le plus positif, le plus consciencieux. Au savoir et au tact se joint ici cette honnêteté germanique, trop peu imitée par nos auteurs français, qui n'avance rien sans avoir vu et ne fait usage des observations des autres qu'en écrivant leur nom à côté. La forme de ce livre (1) Je me propose de donner sous ce titre dans les Annales, si la Société les juge dignes d'intérêt, une série d'appréciations de nos prin- cipaux auteurs que j'avais rédigées pour mon usage personnel, mais qu'on m'engage à publier dans l'espoir qu'elles pourront être utiles aux amateurs qui, sentant se développer en eux une vocation posi- tive, veulent passer de la pratique des collections à l'étude sérieuse de l'Entomologie. Quoique les auteurs morts soient à peu près les seuls qui doi- vent figurer dans cette galerie toute spéciaie, j'ai pensé que le beau travail de M. Fischer pouvait également y trouver place, la franchise avec laquelle j'ai lraité généralement tous ces sujets ne pouvant en aucune mauière lui être préjudiciable. Vlr — ANNALES prête, il est vrai, plus qu'aucune autre à l'exercice de cet esprit de justice, parce que l’auteur, qui ne s'est imposé aucun plan, ne décrit quà mesure qu'il observe, et n'ayant aucun genre à compléter, puisqu'il n'en fait pas, n'a aucune occasion d'alléguer des faits douteux ou de décrire des espèces qui lui soient mal connues; mais pourtant cette manière d'écrire est susceptible de plus ou moins de conscience, et il faut reconnaître que nul n'en a montré jusqu'ici plus que M. Fischer von Rôslers- tamm. Les Abbildungen, etc., forment une eérie de mémoires à peu près dans le genre de ceux de Réaumur dont la réputation pénétra, dans leur temps, jusque dans le monde littéraire; et pourtant ceux-ci me paraissent avoir infiniment plus de valeur , quoique leur spécialité, bien plus restreinte, les rende nécessairement moins curieux et moins variés. Réäumur, né à une époque où l'Ento- mologie était à peine connue en France, puisant à pleines mains dans des faits neufs ou mal observés, mettant à ontribution pour ses six volumes l'Entomologie tout entière, n'a eu, après tout, que le mérite d'avoir exa- miné et décrit à mesure. Rencontrant, après Ja plus sim- ple recherche, un insecte curieux parmi tant d'autres, prenant souvent le premier venu, il lé transportait dans sou livre avec cet esprit d'observation que donne la na- ture et qui, pour être une précieuse qualité, ne saurait être admiré comme le génie ou respecté comme le tra- vail. M. Fischer a le malheur de venir plus tard, à une époque où les noms ont été entassés, où les imita- teurs des Réaumur, des Ræsel et des De Géer ont glané après eux les faits les plus saillants et où la science est devenue à la fois plus compliquée et plus exigeante. En revanche, l'art a marché aussi : la gravure, le co- DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 35 loriage se sont tellement perfectionnés qu'il ne faut plus que de la volonté et de l'argent pour obtenir des planches, sinon sans défaut, du moins assez exactes pour que la ressemblance soit pour jamais hors de doute. Quel parti M. Fischer a-t-il tiré de ces avantages, et comment a-t-il surmonté les difficultés que le temps lu: a créées? D'abord, en ce qui concerne les figures, son ouvrage est un des mieux, sinon le mieux exécuté des ou- vrages modernes. La gravure laisse beaucoup moins à désirer que celle des planches faites ordinairement en Allemagne, et le coloriage est de beaucoup supérieur, comme il arrive toujours dans ce pays, au coloriage fran- çais. Quant au mérite des dessins originaux, M. Fischer a eu le bonheur de trouver deux artistes entomologistes ct peintres à la fois, et c’est tune condition indispensable au succès. Si cette dernière assertion avait besoin de preuves, il sufirait de comparer avec ces figures les plan- ches de plusieurs ouvrages français dont la gravure est presque toujours supérieure à la gravure allemande, dont les dessins originaux sont exécutés par des hommes d’un talent incontestable, et dont cependant le principal but, la ressemblance, est manqué. Ce n'est pas pourtant que les planches des “bbildungen soient toutes arrivées au même degré de bonté, ni qu'on ne puisse adresser, même aux meilleures, quelques légers reproches. Les PI, 12, 22, 36, 39, 40, 45, 53, 98, etc., contiennent des figures dont la ressemblance n'est pas parfaite. En outre, les détails de plantes et de feuillages sont quelquefois lourds et trop gouachés, et l'enlumineur s'est généralement servi pour ces objets de couleurs trop vives. Sous ce rapport, l'ouvrage de M. Fischer reste bien inférieur à la belle collection de chemilles d’Hubner, où les plantes et les accessoires sont jetés avec une élégance 26 ANNALES et un goût qui en font des modèles ; mais, quant aux in- sectes eux-mêmes, 1ls ont souvent une supériorité mar- quée sur ceux de cet iconographe. Mais je laisse de côté les figures pour aborder l'ouvrage principal et je commencerai par signaler le seul défaut que j'aie remarqué dans l'excellent livre de M. Fischer, pour n'avoir plus, après cela, que des éloges à lui donner. Ce défaut, c’est la prolixité, Ge n'est pas que je trouve puérils les détails dans lesquels il est entré. Quand on écrit l'histoire complète d'une espèce, il faut contenter tous ses lecteurs. Les uns veulent de rigoureuses descriptions, les autres se complaisent dans les discussions synonymiques; ceux-ci n'attachent d'importance qu'à l'observation des faits, ceux-là veulent de l'Entomologie appliquée ; d'au- tres enfin, et ce n'est pas le petit nombre, s'arrêtent ex- clusivement aux indications de plantes et de localités, aux renseignements qui peuvent les mettre sur la voie pour retrouver l'espèce, aux détails commerciaux enfin. Un écrivain qui veut être étudié ne doit négliger aucun de ces lecteurs, pas même les derniers. Mais ce qu'il doit supposer à tous, dans l'intérêt de sa propre perfection , c'est du goût, c’est de l'intelligence. Chacun, même en Entomologie, veut qu'il lui reste quelque chose à deviner et supporte impatiemment qu'on lui explique ce qu'il a compris. Là, comme en Littérature, il faut éviter l’omne supervacuum, et s'étudier à être abondant sans être dé- layé et concis sans être obscur. M. Fischer ne remplit pas toujours la première de ces conditions; il n'évite pas avec assez de soin les répétitions, et, quoique ses descrip- tions soient fréquemment coupées de ces demi-phrases incidentes au moyen desquelles les Allemands savent économiser une phrase à part, et abondamment pour- vues de ces adverbes superposés qui font le style bref, si- DE LA SOCIETE ENTOMOLOGIQUE. 27 non élégant, cependant il ÿ a bien des mots qu'il eût pu nous épargner, bien des petits faits qu'il eût dû laisser dans l'ombre et que le lecteur aurait facilement suppléés. Mais, encore une fois, ce défaut est le seul qui puisse être reproché au texte des Æbbildungen; et encore certains entomologistes le mettront peut-être au nombre des qualités. Abordons maintenant la nombreuse liste de ces dernières et répétons aussi que la plus précieuse peut- être c'est la conscience que M. Fischer a apportée dans ses observations. Elle est portée à un si haut point et les faits qu'on a l'occasion de vérifier se trouvent si rigou- reusement exacts, qu'on garantirait presque personnelle- ment les autres, tant est grande la confiance inspirée par l’auteur. Que d'erreurs eussent été évitées si chacun n’eût décrit ainsi que ce qu'il a vu et éprouvé par lui-même : Que de rectifications et de controverses supprimées et que de temps économisé pour celui qui étudie! Mais cer- tains ouvrages, et en particulier ceux qui ont la méthode pour objet, ne peuvent, hélas : jamais se trouver complè- tement dans ces précieuses conditions. Quand on est forcé de tout embrasser, il faut prendre les faits comme les au- teurs, comme les correspondances les donnent, quelquefois même comme le tact et les analogies les font deviner. Pour échapper à cette fâcheuse nécessité, M. Fischer s’est fait une loi d'éviter tout ce qui appartient à la classi- fication. Il a adopté presque exclusivement les genres de Treitschke, même quand il les trouvait défectueux. « Je n'ai jamais, mécrit-il, créé un seul nom de genre! » — Doit-on regretter qu'un esprit aussi judicieux, qu'une mémoire aussi ornée se soient tenus à l'écart dans toutes les questions de méthode ? Doit-on, au contraire, s'ap- plaudir de ce que M. Fischer, qui a excellé dans la par- tie spécifique, n'ait pas abordé la classification, dans la 26 ANNALES crainte qu'il n'y eût échoué, comme plusieurs de ses compatriotes ? La question est difhcile à décider et res- tera insoluble, si M. Fischer (et tout semble maintenant le faire penser) persiste jusqu'au bout dans cette coquet- terie du talent. Tout ce que je puis dire pour ma part, c'est que sa correspondance est pleine de vues fort sages à ce sujet et que l'observation attentive des espèces Je conduit souvent à trouver leurs meilleures affinités : on en rencontre d'ailleurs plusieurs preuves dans son ou- vrage. Il existe, après tout, quoique en bien petit nom- bre, de ces esprits heureusement doués qui savent allier les observations de détail avec les vues d'ensemble, et M. Fischer a peut-être eu tort de ne pas prétendre à cette double réputation qu'il aurait probablement conquise. Pour ce qui regarde la synonymie, elle n'est pas don- née en entier dans les| {hbildungen, parce que, encore une fois, l’auteur n'a jamais voulu rien avancer dont il ne fût parfaitement sûr, et on trouve très souvent, mêlés à la partie historique, des noms qu'il n a pas osé citer en tête de ses mémoires, quoiqu'il les regardât comme très proba- bles. La synonymie à laquelle ilse restreint a été vérifiée par lui avec le soin qu'il apporte à tout, et elle est pré- cieuse, surtout quand il s'agit du Wienergegend verzeichk- niss et de Treitschke, parce que c'est sur la collection même de ce dernier et sur celle de Schiffermüller qu'il l'a établie. Les descriptions sont faites avee une remarquable exac- titude. Elles sont, comme je l'ai dit, généralement un peu trop longues ; cependant plusieurs ne pourraient être abrégées sans devenir obscures ou incomplètes, et c'est là la pierre de touche de la concision. Quand M. Fischer parle d'espèces déjà données par Treitschke, il se con- tente de rectifier les descriptions en général si défectueuses DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 29 de cet auteur et d'ajouter ce qu'il faut poar les compléter. Peut-être aurait-il bien fait de les recommencer entière- ment, et je sais que, pour ma part, je men serais toujours applaudi. La partie qui traite des premiers états, des métamor- phoses et des mœurs est évidemment la principale du li- vre. Sous ce rapport encore il est irréprochable. Les détails de chenilles vus au microscope augmentent sans doute le nombre des planches, mais ils étaient indispen- sables ici, car en Microlépidoptérologie, outre que les objets sont trop petits pour qu’on puisse bien saisir leurs différences à l'œil nu, les chenilles, qui vivent presque toutes ou dans l’intérieur des tiges, ou sous les mousses, ou du moins dans des feuilles roulées, en un mot dans des abris qui les soustrayent à l'influence colorante de la lumière, sont d’une uniformité et souvent d’une absence totale de couleurs qui font qu'elles se ressemblent presque toutes. La forme de leur corps ne varie guère non plus et les points trapézoïdaux sont les seuls dessins qui soient bien constants. C’est donc dans leur grosseur ou leur élévation relatives, dans les plis de la peau. dans la dis- position et la forme des écussons, dans les caractères de la tête qu'il faut chercher surtout des marques distinc- tives, et, pour cela, le grossissement est indispensable. Il le devient moins pour les espèces qui vivent dans des fourreaux, à cause de la forme variée de ces réceptacles ; aussi M. Fischer les a-t-1l habituellement laissés de leur grandeur naturelle, mais alors il en a extrait la chenille pour la grossir, ce qui était moins nécessaire. Les chry- salides ne différent guère entre elles que par le nombre et la disposition des crochets ou soies anales que M. Fis- cher a toujours grossies avec soin, — Enfin les mœurs sont racontées avec celte fidélité et cette netteté qui 30 ANNALES caractérisent l'ouvrage entier. Peut-être retrouvons-nous ici une longueur et une minutie de détails qui n'étaient pas rigoureusement nécessaires. Peut-être aimerions-nous mieux rencontrer à la place, nous autres Français, de ces hypothèses ingénieuses, de ces généralités bien déduites qui laissent voir l'homme d'imagination, le poète quel- quefois, derrière l'observateur. Mais la rigidité germa- nique ne permet pas au savant d’empiéter ainsi sur le domaine de l'imagination. Conter exactement sans rien omettre, même d'inutile, sans rien suppléer, même d'évi- dent; voir la nature au miscroscope, mais point au prisme; telle est la manière dont nos confrères d'Allema- gne comprennent l'Entomologie, et on ne peut nier que ce ne soit là au moins son principal but. Si c'est la pri- ver quelquefois de cet attrait qui la rend curieuse, même pour les gens du monde, et qui réussit parfois à étendre ainsison domaine, c’est la sauver du moius de ces exagé- rations qui l'ont souvent discréditée, de ces digres- sions qui charment et font penser sans doute, quand elles sont conçues par un esprit généralisateur et délicat et écrites par une main exercée, mais qui sont si difliciles à supporter et si platement stériles quand elles partent d’un esprit étroit et d’une main malhabile. On aurait grand tort de croire, cependant, que le livre de M. Fischer est sec. Ce n'est, il est vrai, qu'un recueil de faits ; mais ils sont toujours logiquement pré- sentés et l'intérêt, d’ailleurs, n'y manque jamais, parce que l'histoire de la nature, même sans réflexions, le porte avec elle. D'ailleurs l'historique des découvertes de cha- que espèce les coupe agréablement et prévient une trop grande uniformité. Mais ce qui contribue bien davantage encore à donner aux Æbbildungen un intérêt exceptionnel, ce qui fait DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 31 qu'on les traduit avec plaisir, même quand cette traduc- tion est, comme elle l'est pour moi, un labeur, ce sont les discussions synonymiques. M. Fischer se montre, là encore, esprit judicieux, sobre, pénétrant et juste à la fois. Il'entre dans tous ces détails avec amour et on l’y suit avec plaisir. En France, où l'érudition est estimée, sans doute, mais où elle est peu pratiquée et souvent même peu comprise, On ne verrait pas sans étonnement plu- sieurs pages in-quarto consacrées à discuter les raisons qui portent l'auteur à considérer son espèce comme le type de Linné ou des Thérésiens, et on aime mieux le croire sur parole et adopter son nom de confiance que de prendre la peine de vérifier ses conjectures. Cela est plus vite faitsans, doute; mais que résulte-t-il de là ? D'abord que la nomenclature est sans cesse encombrée de déno- minations nouvelles qui s'appliquent à des espèces an- ciennement connues et qu'elle est ainsi exposée à être sans cesse remaniée à mesure que les erreurs se rectifient, —ensuite que la langue entomologique, au lieu d'être une et comprise par Îles savants de toutes les nations, forme un idiome à part à l'usage des Françaistout seuls ; —enfin que, par suite de cette confusion de noms, les lépidoptéristes qui n'ont pas la clé de ces synonymies sont exposés à étudier comme nouveaux des faits parfai- tement connus et à surcharger la science de découvertes parfaitement anciennes. Mais, quand bien même la recherche des anciens norns n'aurait pas pour eflet de nous faire éviter ces graves in- convéniens, cette entreprise n’a-t-elle pas en soi quelque chose de louable, et le seul but de rendre à chacun ce qui lui appartient n'est-il pas assez noble pour qu'on ne reg irde pas au travail pour l’atteindre et pour que les en- tomologistes en sachent gré à celui qui l'entreprend”? 32 ANNALES out me paraît done réuni pour faire approuver cette sorte de travaux et on ne saurait trop encourager la re- cherche de la vérité et de la justice dans une science où la vérité est un besoin et où la justice devient un profit. A ce titre encore, M. Fischer mérite la reconnaissance des lépidoptéristes. Il a fait tous ses efforts pour restituer leurs noms primitifs à toutes les espèces auxquelles il a accordé une place dans ses Æbbildungen, et il a déduit avec tant de soin les motifs de ces restitutions, qu'il n'est pas permis de ne les point adopter, et qu'il a, pour ainsi dire, attaché à chacune de ces espèces une étiquette dé- sormais indélébile, Plût à Dieu que ceci fût fait pour tous les insectes et que ce rude censeur eût fait passer ses ciseaux sur toutes ces dénominations parasites dont l'i- gnorance ou la légèreté ont surchargé notre vocabulaire. Telles sont les impressions que m'a laissées l'étude du bel ouvrage de M. Fischer von Rüslerstamm, et je ne doute pas qu’elles ne soient partagées par tous ceux que ces lignes décideront à l'étudier. Ils déploreront avec moi que cette excellente publication ait été interrompue dès la fin de la première centurie, et si, comme on est naturelleinent porté à le supposer à notre époque, c'est le nombre trop restreint des acheteurs qui en a empé- ché la continuation, ils regretteront bien vivement ce temps des Cramer, des Stoll, des Drury, où les listes de souscription se couvraient de noms souvent même totale- ment étrangers à l'Entomologie, et où les entomologistes eux-mêmes, au lieu de consacrer exclusivement leurs économies à l'accroissement de collections utiles mais périssables, se faisaient un devoir de contribuer à l'érec- tion de ces durables monuments de la science. —"ie——— DE LA SOCIËÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 33 DRE LEEESS VASE LS LE LE AIRE ASE UT ETES LIRÉ LE LE D LABS LA LE LS LOUE VE LE ALES AA A AS LU AA EN HS LA UE US SAS SAS HISTOIRE DIS ENITIAA OIRIPLO SNS DE LA DONACIA SAGITTARIÆ. Par M. ÉDOUARD PERRIS. (Séance du 15 Janvier 1847). L'histoire des Donacies, ces insectes si répandus et si communs, est bien longtemps demeurée un mystère. Linné avait découvert la nymphe de la Donacia crassipes dans une coque fixée aux racines de la phellandrie, et de ce fait, qui ne laissait pas que d'être très significatif, tous les naturalistes avaient conclu que les larves des Donacies vivent dans l'intérieur des plantes aquatiques ou dans, leurs racines; mais nul n'avait justifié cette supposition, que l’on acceptait comme une conséquence très probable de la découverte de Linné, confirmée en 1840 par M. Aubé, qui a trouvé, lui aussi, des coques de la Dona- cia crassipes attachées aux radicules du nénuphar. On n'avait donc rien de positif sur les premiers états des Donacies et le genre de vie de leurs larves, lorsque, le 16 février 1846, M. Mulsant lut à la Société linnéenne de Lyon une notice accompaguée de figures, sur la larve de la Donacia linearis, qui vit entre les feuilles du Spar- gantium ramosum. 34 ANNALES M. Mulsant m'a fait l'amitié de m'envoyer son mé- moire; mais avant de l'avoir recu, j'avais déjà recueilli tous les éléments de l’histoire de la Donacia sagittariæ, et je m'étais, je l'avoue, flatté de l'honneur de combler la lacune que présentait la science. Cet honneur revient à M. Mulsant; mais la circonstance de la publication de son mémoire ne saurait me détourner de faire part de mes observations à la Société entomologique ; j'ai, au contraire, pour m'y décider, plusieurs bonnes raisons. L'espèce dont je me suis occupé difière de celle de M. Mulsant; d’un autre côté, ce savant entomologiste n'a point vu la nymphe, et enfin il s'est abstenu de s'ap- pesantir sur les considérations très intéressantes, à mon avis, que fait naître l'organisation toute particulière des larves. Au surplus, en cette matière, les doubles emplois, loin d'avoir des inconvénients, comme lorsqu'il s'agit des insectes parfaits et de leur nomenclature, servent au con- traire la science et favorisent ses progrès par le contrôle et la confirmation antérieurs. Voici donc l'historique de ma découverte : A la fin d'août 1846, je côtoyais, en me livrant à la chasse des insectes, la rivière qui passe à Mont-de-Mar- san, et je remarquai que, sur les feuilles du Sparganium ramosum, qui abonde dans la localité, venait se poser sou vent un Ichneumonide de moyenne taille. Bien con- vaincu qu'il ne venait pas là pour rien, jimaginai que dans lesdites feuilles devait vivre quelque larve dont cet Ichneumon était le parasite. Je me mis aussitôt à fendre des feuilles et je ne tardai pas à ytrouver, dans de lon- gues et vastes galeries, une larve de Tipulaire dont je donnerai une autre fois l'histoire. L'examen de ces gale- ries me conduisant jusqu'au collet des racines, je fus en- traîné à déraciner un grand nombre de Sparganium, et DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 35 en écartant les feuilles engaînantes, je remarquai des lar- ves très différentes de la première, libres, c'est-à-dire non enfermées dans des galeries et rampantes. Je les pris d'abord pour des larves de Syrphe, dont elles avaient l'aspect; mais en les examinant de plus près, j'aperçus des pattes, des mandibules, des antennes, tous les or- ganes enfin d'une larve de Coléoptère, et même un peu le faciès des larves de Chrysomèle. L'idée me vint alors que ces larves pouvaient appartenir à une Donacie, et je me mis en devoir d'en faire ample provision pour les élever chez moi et les observer plus à l'aise. Les explora- tions auxquelles je me livrai pour ces approvisionnements me conduisirent à la solution complète du problème, car ayant observé le long des feuilles, toujours dans la partie baignée par l'eau, ainsi que les racines, des coques rous- ses, et les ayant ouvertes, j'y trouvai tantôt des larves en tout semblables à celles qui me préoccupaient, tantôt des nymphes ou même des individus complètement transfor- més de la Donacia sagittarie. J'avais donc tout ce que je pouvais désirer, sauf les œufs pourtant, et encore parvins-je à trouver, sur des feuilles de Sparganium, des œufs d'un blanc jaunâtre, ronds et un peu aplatis, durs et de un millimètre de dia- mètre, que j'attribue à l'insecte dont il s’agit. La larve de la Donacia sagittariæ ressemble, au pre- mier aspect, ainsi que je l'ai dit, aux larves de Syrphe : comme elles, elle est atténuéeet presque pointue en avant, en forme d’ovoïde très allongé ; elle peut cependant, par les contractions de son corps, prendre une configuration ellipsoïdale. Elle est longue de 14 millimètres, d’un assez joli blanc mat et assez ferme, mais non coriace. La tête est très petite et subcoriacée, d'un roussâtre clair, un peu plus que semi-discoïdale, non aplatie et à moitié rétractile, 36 ANNALES Elle est lisse et luisante en dessus, avec deux petits sil- lons blanchâtres qui partent des angles antérieurs et se réunissent près du vertex. À leur point de contact est une fossette, et dans l'intérieur de l'angle qu'ils forment, on en voit trois autres disposéesen triangle. Le bord an- térieur est un peu sinueux, l'épistome court et trapézoï- dal, le labre semi-discoïdal, petit etblanchätre. Les man- dibules sont courtes, de force moyenne et bibentées à l'extrémité. Les mâchoires sont assez fortes; le bord su- périeur est un peu déclive et le lobe est étroit, allongé, conique, presque subulé et glabre. Les palpes maxillaires sont de deux articles, dont le premier, un peu plus long et sensiblement plus gros que le suivant, porte une soie en dehors, près de l'extrémité. La lèvre est presque car- rée, avec une échancrure antérieure et une autre de cha- que côté, beaucoup moins apparente ; les palpes labiaux sont de un article en forme de mamelon. Entre ces palpes surgissent deux soies roussâtres. Les mâchoires et la l&- vre inférieure sont entourées d'une ligne subcornée et ferrugineuse ; les autres organes de la bouche sont ferru- gineux, MÊME les mandibules, dont l'extrémité cepen- dant est un peu plus foncée que le reste. Extérieurement à la base des mandibules s'élèvent les antennes, composées de quatre articles, dont le premier large et en forme d’empâtement, le second aussi long, mais plus étroit, le troisième un peu plus court que le précédent et un peu renflé, surtout en dedans; le qua- trième court et double, c'est-à-dire accompagné d'un autre article moins long que lui et surmonté d'un petit poil. Au-dessous des antennes, du côté des joues, on aperçoit cinq petits points noirs, rangés sur deux sé- ries transversales , la première de trois, la seconde de deux. Ces points, qui se retrouvent dans beaucoup de DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 37 larves et qui me paraissent, jusqu’à présent du moins, constituer d'excellents caractères spécifiques, ont l'appa- rence d’ocelles ou stemmates, et je pense qu'ils en rem- plissent les fonctions, car il me serait impossible de leur assigner raisonnablement une autre destination. Sur les bords latéraux de la tête, on aperçoit de chaque côté trois ou quatre poils d’inégales longueurs. Le corps, convexe en dessus et un peu aplati en dessous, n'est formé que de onze segments; le premier est arrondi postérieurement; le deuxième ou le troisième sont sensi- blement plus courts que les suivants, qui vont un peu en grandissant jusqu’au dernier dont je parlerai tout à l'heure et qui est très court. Le premier segment est marqué de deux fossettes réunies postérieurement par un petit sillon transversal. Les deux suivants ont deux plis transversaux, parfois obsolètes, surtout le second ; les sept suivants portent un pli central bien marqué, qui s’é- tend jusque sur les côtés, où il se bifurque. En dessous, ces plis manquent, si ce n’est sur les trois premiers seg- ments. Ces trois segments sont munis en outre d'une paire de pattes trop courtes pour faire saillie en dehors des bords latéraux et visibles seulement lorsqu'on regarde la larve de profil ; elles sont roussâtres, coniques et de trois arti- cles, dontle premier très gros et le dernier très petit et terminé par un ongle crochu et ferrugineux. Elles sont hérissées de soies courtes et spinuliformes ; le dernier ar- ticle porte une soïe plus longue. Indépendamment de ces organes de locomotion, que doivent puissamment se- conder les plis transversaux dont nous avons parlé, il existe sur les flancs un double bourrelet, susceptible de contraction et de dilatation. On aperçoit à la loupe, sur le dessus du corps, des 2° Série, TOME vi. 3 38 ANNALES groupes transversaux de petits points roux très nombreux, d'autant plus visibles qu'on s'approche plus de l'extré- trémité postérieure. Vus au microscope, ces points ne sont autre chose que de petites soies spinuliformes, re- courbées en arrière et destinées, sans doute, à faciliter les mouvements de la larve. Sur la région ventrale, ces soies sont plus rares, plus grêles et à peine visibles à une forte loupe. Sur les flancs, outre les petites soies, on re- marque un ou deux poils roussâtres, plus longs qu’elles. Le dernier segment, ou le onzième, est très peu saillant, arrondi et presque entièrement enchässé dans le précé- dent, qui le déborde sensiblement sur les côtés. Sa face postérieure est à peine bombée, et près du bord supérieur sont implantés deux crochets ferrugineux et cornés, très faiblement arqués en avant et descendant parallèlement jusque près du bord inférieur, toujours appliqués contre le segment. Au point d'insertion de chacun de ces cro- chets, on voit un petit espace circulaire, un petit disque roussâtre entouré d'un anneau ferrugineux : on dirait des stigmates comme ceux que présentent beaucoup de larves de Diptères et notamment de Tipulaires, et je me suis arrêté quelque temps à l'idée qu'ils pourraient bien être des organes de cette nature. Cette supposition me paraissait d'autant moins étrange, que, dans toutes les larves de Coléoptères que je connais, et j'en ai étudié beaucoup jusqu'à présent, on trouve neuf paires de stig- mates, tandis que la larve de la Donacie n'en montrait que trois paires, qui sont très apparentes et qui existent sous forme de petits points parfaitement ronds, savoir : une paire près du bord antérieur du deuxième segment, une autre près du bord antérieur du quatrième et des sui- vants, moins le dernier. Il est vrai que la larve n'a que onze segments (autre anomalie), et il n'était pas surpre- DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 39 nant, dès lors, qu'elle n'eût que huit paires de stigmates, puisque deux des segments thoraciques et le dernier en sont toujours dépourvues; mais je pouvais croire que, puisqu'elle avait établi d’autres exceptions pour cette larve, la nature lui avait, exceptionnellement aussi, donné deux stigmates postérieurs. [l n'était pas trop illo- gique, d’ailleurs, de supposer qu’une larve destinée à vi- vre dans l’eau, avait reçu des organes spéciaux ou pour s'approvisionner d'air extérieur, ou pour s'approprier ce- lui qui est contenu dans le liquide. L'examen extérieur ne justifiait pas ces conjectures. En observant à une forte loupe, et le plus attentivement possible, les points stigmatiformes, je n'apercevaïs aucure cavité, aucune communication avec un Grgane interne. Ma curiosité cependant était piquée, et il n’en fallait pas davantage pour me déterminer à faire des dissections, afin de voir si des trachées venaient s’aboucher aux points dont il s'agit. J'ai donc disséqué plusieurs larves, j'ai mis à nu leurs trachées, enveloppées d’un tissu adi- peux très abondant, et je me suis convaincu que l'organe respiratoire consiste en un tronc trachéen conique, for- mant arceau à l'extrémité postérieure de l'abdomen, puis se dirigeant de chaque côté vers la tête, en émettant des rameaux de toutes parts. La partie courbée en arceau tient au corps beaucoup plus que Île reste du vaisseau, parce qu'elle a des points d'attache aux disques stigmati- formes, et en le détachant, j'ai toujours fait suivre deux anneaux subcornés et ferrugineux, qui ne semblent être que la doublure de ceux qui entourent les disques. J'ai exposé le tout aux verres amplifiants du microscope, et j'ai constaté que l’arceau de la trachée-artère émet vis-à- vis des disques un col extrêmement court qui atteint ceux-ci; mais je n'ai jamais pu voir d'ouverture dans ces qu ANNALES # disques, et par conséquent une communication sur ce point de la trachée avec le dehors. Les disques que j'ai pu observer isolément et à des grossissements considérables, sont incontestablement fermés par une membrane sans solution aucune, une sorte de diaphragme. Cette struc- ture, d’abord très embarrassante, m'a éclairé ensuite sur les fonctions respiratoires de la larve, et j'y reviendrai tout à l'heure. Mais avant d'aller plus loin, remarquons, car la chose en vaut la peine, les différences frappantes que présen- tent les larves des Donacia et celles des Lema, insectes placés cependant l’un à côté de l’autre, pour ainsi dire, dans la classification méthodique. Les premières ont des antennes bien saillantes, des palpes maxillaires de deux articles, des palpes labiaux de un; chez les secondes, les antennes sont courtes, les palpes maxillaires de trois arti- cles bien tranchés, les labiaux de deux. Celles-ci ont douze segment el neuf paires de stigmates, celles-là onze segments seulement et huit paires d'ouvertures respira- toires. Il y a de quoi eflrayer quelque peu quiconque se- rait tenté de classer les insectes parfaits d'après leurs lar- ves ou de proposer une classification des larves, compa- rativement avec celle des insectes parfaits. Ainsi que je l’ai dit, les larves de la Donactia sagittariæ vivent entre les feuilles du Sparganium et au collet des racines. Les blessures qu'elles font à la plante ne sont pas considérables, et il m'a paru qu'elles en mangent fort peu. Elles doivent vivre plutôt de la sève que du tissu lui-même, et ce qui me porte à le croire, c’est que j'ai toujours trouvé ces larves au milieu d’une gelée ou muco- sité blanche, un peu analogue au frai des grenouilles; elles en sont couvertes, elles y nagent en quelque sorte. Cette mucosité vient évidemment de la plante, car si, DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 41 lorsqu'on refend des feuilles de Sparganium et surtout des tiges fructifères, on les regarde au jour, on voit la mucosité s'allonger en filaments très nombreux et très déliés, de l’une à l'autre des deux parties séparées. Les larves font donc aux feuilles et aux tiges de petites plaies en creusant avec leurs mandibules et enfonçant leur tête dans les tissus, ainsi que j'en ai été plusieurs fois témoin; elles pratiquent de véritables saignées et se nourrissent de la sève qui s'écoule et les inonde, sous forme d'une mucosité insoluble dans l'eau. Ce genre de nourriture expliquerait peut-être pourquoi les mandibules de nos larves n’ont que des dimensions et une force très médio- cres, et pourquoi leurs palpes sont en partie avortés. J’y trouverais aussi l'explication des obstacles que rencontre leur éducation dans des bocaux, les plantes ne pouvant y végéter et conséquemment fournir la sève alimentaire en quantité suffisante. En voyant ces larves plongées dans l’eau et souvent à une assez grande profondeur, on se demande naturelle- ment comment elles peuvent respirer. Cette question s’est de prime-abord présentée à mon esprit, et j'avais à cœur de la résoudre. J'ai placé dans des bocaux de nom- breuses souches de Sparganium portant près du collet des racines des larves de Donacia. Plusieurs fois par jour j'ai écarté les feuilles pour voir si les larves montaient pour respirer, bien convaincu que, s’il en était ainsi, jen trouverais au moins quelques-unes en chemin, parce qu'elles sont très lentes dans leurs mouvements : je les ai toujours trouvées au fond. J'ai mis aussi des larves parfaitement libres dans des bocaux contenant des objets le long desquels elles pou- vaient monter; je me suis tenu en observation et jamais je n’en ai vu une seule se rendre à la surface de l'eau, 42 ANNALES quoiqu'elles aient vécu plusieurs jours. Il est done évi- dent que les larves dont il s'agit respirent dans l'eau, et voici l'explication que je hasarde de ce fait. J'ai déjà dit que les deux disques stigmatiformes m'in- trigant beaucoup, je m'étais livré à des dissections pour en reconnaître la structure et voir s ils s’abouchaient à des trachées. J'ai ajouté que ces disques m'avaient paru en communication évidente avec la trachée-artère, mais que cependant ils étaient fermés par une membrane : c'est cette membrane qui me semble résoudre le problème de la respiration de la larve, et elle le résout au moyen de la loi découverte dans ces derniers temps par Dutro- chet, loi de l'endosmose et de l'exosmose, par laquelle ce savant a expliqué comment la chenille et la nymphe de l'Hydrocampa stratiolatis vivent sous l’eau (1). D'après cette loi, lorsqu'on plonge dans l’eau qui tient de l’air en dissolution un récipient à parois perméables, contenant de l'oxygène, de l’acide carbonique, et de l’a- zote en proportions quelconques, un double courant s’établit entre les gaz du récipient et l'air que contient l'eau, jusqu’à ce qu'il ne reste plus dans ce récipient que de l'oxygène et de l'azote dans les proportions qui consti- tuent l'air atmosphérique. Ainsi, si le récipient est une trachée d’un animal vi- vant, et contenant de l'air dès la naissance de celui-ci, lorsque par l'acte de la respiration, l'oxygène de cet air est absorbé, l'azote restant se dissout dans l'eau et est remplacé par de l'oxygène. D'un autre côté, le gaz acide carbonique produit par la respiration, se dissout aussi dans l’eau, et celle-ci cède à la place de l'air atmosphéri- (1) Nouvelles Annales du Muséum d'histoire naturelle , tome TI, page 117. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 43 que donc l'oxygène sert à la respiration, et dont l'azote répare la perte de l’azote dissous. Comme la production de l’acide carbonique est continuelle, les courans doivent être incessants. La trachée de la larve de la Donacia, voilà le récipient ; la membrane des disques stigmatiformes en communica- tion avec le récipient, voilà les parois perméables. C’est donc ici le cas de l'application de la loi de Dutrochet, et ainsi se trouve expliquée la respiration de notre larve. L'air s’introduit par les disques membraneux du dernier segment et par les huit paires de stigmates latéraux opère, sans doute, l'expulsion de l'oxygène surabondant et peut- être aussi d’une portion de l’acide carbonique produit (1). Quant aux deux crochets dont j'ai parlé, je n’en con- nais pas au juste l'usage. J'ai conservé longtemps des larves dans des bocaux avec des souches de Sparganium ; je les ai vues marcher, j'en ai fait marcher sur ma main, en les observant avec le plus grand soin, jamais je n'ai aperçu dans ces crochets le moindre mouvement. Ils ne touchent pas non plus le plan de position, et ils ne servent pas, dès lors, à faciliter les mouvements de la larve. Il m'a paru, en outre, qu'ils ne sont pas articulés à leur base, car, pendant la vie des larves comme après leur mort, ils résistent lorsqu'on veut les relever, et re- tombent assez brusquement dès qu'on les abandonne. Servent-ils, dans le cas où les eaux seraient agitées, à rete- nir la larve en s'enfonçant dans le tissu de la plante sur laquelle elle rampe et se nourrit ? C’est possible. Ont-ils (1) L'organisation trachéenne de la chenille de l'Hydrocampa n’est point analogue à celle de notre larve; elle respire comme les chenil- les terrestres, mais, à la différence de la larve de la Donacia, qui est à découvert, elle vit renfermée dàns une coque, et c’est à travers cette coque que s’opèrent les courans. 44 ANNALES pour mission de fournir un point d'appui aux approches de la transformation en nymphe et de faciliter la dernière mue? C'est possible encore, probable même, si l'on veut; mais quoi que j'aie pu faire, il m'a été impossible de fixer sur ce point mes incertitudes. Leur insertion au bord des disques membraneux m'a fait croire un instant qu'ils pouvaient jouer quelque rôle dans l'acte de la res- piration et constituer des branchies d’un ordre particu- lier. Pour vérifier cette hypothèse, je les ai tronqués sur plusieurs larves, coupés jusqu'à la base sur d'autres ; mais toutes ont vécu autant que celles qui n'avaient subi au- cune mutilation. La destination de ces crochets est donc un problème, et je renonce, quant à présent, à leur assi- guer une fonction. > Le développement complet des larves de la Donacia sagittariæ s'effectue en quatre ou cinq mois, car celles que jai trouvées transformées en nymphe provenaient, sans doute, d'œufs pondus en mars ou avril, époque où l'in- secte parfait commence à se montrer communément sur le Sparganium (1). La durée de cette existence est un peu longue pour une larve qui se nourrit d’une plante vi- vante; mais cela s'explique par la basse température du milieu dans lequel elie vit, et qui doit rendre peu actives ses fonctions vitales, J'ai déjà fait remarquer les dissemblances frappantes qui existent entre les larves de la Donacia et celles du Lema merdigera. Nous trouvons, au contraire, une assez grande analogie dans la manière d'être des nymphes. Pour se transformer, la larve du Lema s'enfonce dans la terre et s'y façonne une coque de grains de sable, tapissée (1) D'autres œufs sont pondus plus tard, et c'est ce qui explique pourquoi, même au mois d'octobre, on trouve des larves qui ont à peine atteint la moitié de leur grosseur. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 45 d'une membrane plus ou moins épaisse, formée à l'aide d’une bave qu'elle jette par la bouche. La larve de la Donacia s'enfonce dans la vase où la plante est enracinée, elle s'accroche au collet des racines, ou le plus souvent à une racine, et y colle solidement une coque elliptique, évidemment formée aussi avec de la bave, mais sans aucun mélange de terre. Cette coque, qui a l'apparence de certaines coques soyeuses, mais qui n'est nullement formée de soie, a l'épaisseur d'une feuille de papier ordi- naire, la consistance et le crépitement d’un fort parche- min, Elle est très lisse, d’un brun-rougeâtre, très bom- bée en dessus et d'autant plus aplatie en dessous qu'elle tient à une plus grosse racine. La partie adhérente au plan de position n'est constituée que par une pellicule très mince, et le tout est si bien bouché que je n'ai ja- mais trouvé de l’eau dans l'intérieur. Comment la larve s’y prend-elle pour façonner sa co- que? Je l'ignore, car celles que j'ai gardées dans des bo- caux sans y mettre de la vase, afin de pouvoir les obser- ver, ont péri avant de se préparer à leur métamorphose. J'étais bien désireux de les voir à l'œuvre, car une chose m'intrigue, cest de savoir comment la larve peut bâtir sa coque dans l'eau sans y laisser de l’eau dedans, ou comment elle peut en expulser ce liquide, qui serait nui- sible à la nymphe, car celles que j'ai replacées dans l’eau après avoir percé la coque sont mortes. La chenille de l'Æydrocampa potamogalis passe sa vie, comme ou sait, dans des coques formées de fragments de feuilles de Potamogeton reliés par des brins de soie, et ces coques, quoique fabriquées sous l’eau et constamment immergées, ne contiennent que de l'air. Réaumur, qui a publié un mémoire sur les habitudes de cette chenille (1), (1) Hist, des Ins., tome 11, 2° partie, édit. d'Amsterdam, page 180 46 ANNALES n'a pas manqué de remarquer ce fait, et il en a été juste- ment surpris. Il est incontestable que cet observateur si patient et si sagace n’a rien négligé pour s’en rendre compte, mais il n'a pu y parvenir, et il se borne à dire « que la chenille a un art particulier et pour chasser l'eau d’entre les feuilles quand elle y est entrée, et pour empêcher l’eau qu’elle a chassée d’y rentrer. » Je ne suis pas plus avancé que Réaumur en ce qui concerne la larve de la Donacia ; je me décide cependant à hazarder une hypothèse. On peut supposer que la larve tuméfie et dilate son corps en le raccourcissant, qu'elle répand sa bave sur celui-ci, et que, lorsque la bave est sèche, elle contracte son corps et se trouve à l’aise dans la coque devenue im- pénétrable au liquide ambiant. Cette explication me pa- raît à la fois simple et rationnelle ; maïs une autre difi- culté se présente : s'il est vrai que la larve ait occupé, comme il le faudrait, toute la capacité de la coque jusqu’à la dessication de cette dernière, le vide existe dans cette coque, il n'y a pas de l'air; comment donc la nymphe pourra-t.elle respirer ? La loi d'endosmose et d'exosmose, qui nous a servi pour expliquer la respiration de la larve, trouve encore ici son application. La larve, en effet, a continué à respirer pendant qu'elle façonnait sa coque. Lorsqu'elle s'est contractée, le vide s est fait autour d'elle, mais ce vide a été tout aus- sitôt comblé par le gaz acide carbonique provenant de la dernière exhalation. Or, nous avons vu que ce gaz se dis- sout dans l’eau et est remplacé par de l'air atmosphéri- que ; il s'établit donc, à travers les paroïs de Îa coque, comme pour les chenilles et les nympes de l'AÆydrocampa stratiolatis et de TH. potamogalis, ce double courant que l'organisation trachéenne et le raisonnement nous ont DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 47 conduit à supposer pour la larve, et qui assure aussi l'existence de la nymphe. La nymphe n'offre, par elle-même, rien de particulier ; toutes les parties de l’insecte parfait y sont visibles et em- maillotées comme à l'ordinaire; elle est très molle, d’un blanc cristallin, surtout aux antennes et aux pattes, sans poils, épines ou saillies quelconques, et la peau de la larve est ramassée à l'extrémité de son abdomen. Elle est toujours la tête en haut, et on l’aperçoit quoique un peu confusément, à travers la translucidité de la coque. L'insecte parfait ne se décide à sortir que lorsque ses membres se sont fortifiés et qu'il est en état de voler. Il ronge alors la calotte supérieure de la coque, la quitte en- veloppé d'une multitude de petites bulles d’air retenues par les poils soyeux dont il est couvert et qui seuls le rendaient imperméable, grimpe le long de la plante, s'arrête un instant au grand air et prend son essor. Lorsque la dernière transformation a lieu à une épo- que avancée de l’année, les Donacies demeurent dans leur coque jusqu’au retour de la belle saison ; celles qui se décident à sortir sont obligées d’hiverner. Elles se blot- tissent, sans doute, et s’engourdissent sous les herbes du rivage, au risque d'être emportées ou noyées dans les dé- bordements. Explication des figures de la pl. 2, N° II. 1. Fragment de feuille de Sparganium sur lequel sont collés des œufs supposés appartenir à la Donacia sagtttari®æ . Larve de cette Donacia. Mesure de sa grandeur naturelle. > D Tête de larve, vue en dessus. = . 48 ANNALES 5. Antenne droite. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. Points stemmatiformes des joues. Mâchoires et lèvre inférieures, avec les palpes maxil- laires et labiaux. Patte. Dernier ou onzième segment enchäâssé dans le dixième (aa) ; disques stigmatiformes. Trachée-artère, avec les deux petits cols qui abou- tissent aux disques stigmatiformes. Coque de nymphe, collée à une racine de Spar- ganium. Nymphe grossie dans sa coque. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 49 SRI VE ARABES BA DER RU OR RUE ASE SALE LEVEL GE LE LE AE LA LE ELLE VÈLS LA AEVE SES DA AA MAMA MAUL SLI LE VERNIS S EXPLORATION ENTOMOLOGIQUE DANS LA FRANCE OCCIDENTALE. PAR M. A. DE GRASLIN. (Séance du 12 Mai 1847. ) Ce n'est point avancer une chose hasardée, je le crois, que de dire que tous ou presque tous les Lépidoptères des premières tribus qui habitent une grande partie de la France sont connus aujourd'hui. Sans parler des Micro- lépidoptères, qui laissent probablement plus d’une dé- couverte à faire, les parties les plus méridionales ou les chaînes de montagnes de notre patrie sont à peu près les seuls endroits, à mon avis, où l'explorateur peut encore espérer de découvrir des espèces inédites. En effet, la France n'offre, sur une très grande surface, que les mé- mes conditions à l'existence de cet ordre d'insectes : ce sont toujours les mêmes collines, les mêmes vallées, cou- vertes, sauf un petit nombre d’exceptions fort peu im- portantes, par une végétation partout semblable. L’ento- mologiste de la France centrale, de cette immense étendue qu’on appellerait volontiers la plaine. par oppo- sition aux parties couvertes de véritables montagnes, pourrait donc s’avancer à cinquante lieues de son domi- cile, n'importe dans quelle direction, et ne rencontrer, 50 ANNALES à très peu de chose près, que ce qu'il peut trouver chez lui. Je suis bien éloigné, néanmoins, de chercher à décou- rager personne; je m'empresse de dire, au contraire, que par des recherches actives et persévérantes, nous par- viendrons probablement à constater en France la pré- sence d'espèces qui sont rares partout ou qui n'ont en- core été observées que dans des pays mieux explorés que le nôtre jusqu'à présent; mais quant aux espèces encore inconnues, je le répète, il doit nous rester bien peu d'es- poir d'en découvrir dans les parties de la France qui n’of- frent pas les terrains accidentés et variés des montagnes, ou que ne réchauffent pas les rayons du soleil de nos départements les plus méridionaux. Bien que ces réflexions me fussent souvent venues à l'esprit, je pensais depuis assez longtemps qu'une partie de la France, qui n'est ni méridionale ni montagneuse devait offrir une exception dans cette uniformité de pro- ductions : les provinces de l'Ouest ainsi que leurs côtes battues par l'Océan n'ont encore été que fort peu visitées par les lépidoptérophiles; quoique sous la même latitude que la France centrale, leur position bien plus occiden- tale et le petit nombre de recherches qui y avaient été faites jusqu'à ce jour me donnaient l'espoir que quelques espèces de Lépidoptères y vivaient encore ignorées. Des relations de famille m'appelant dans la Bretagne et dans le département de la Vendée, je saisis cette occasion pour mettre à exécution une exploration que j'avais déjà rêvée plus d’une fois. Le voyage, du reste assez court, que j'ai fait dans l'Ouest et pendant lequel je n’ai pu cultiver l'Entomolo- gie que comme un accessoire, se divise en deux parties bien distinctes. J'ai d’abord séjourné pendant plus de la moitié du mois de juillet et les premiers jours du moïs DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 51 d'août à trois lieues de Nantes, sur les bords de l'Erdre ; cette rivière qui n’a aucun courant, parce que ses eaux sont retenues au moyen d’une écluse dans la ville de Nan- tes, a tout l'aspect d’un lac, dans bien des endroits, par l'immense nappe d'eau qu'elle y déploie. Les vallons qui vont aboutir à l’Erdre offrent presque tous un marécage qui s'avance plus ou moins dans les terres. À une petite distance de la propriété où je recevais l'hospitalité se trouvait un assez grand marais tourbeux qui remplissait le fond d’une de ces petites vallées ; une forêt impénétra- ble de roseaux (.{rundo phragmites), de carex de diverses espèces, de graminées et d'autres plantes particulières aux marécages, y couvre un terrain tellement élastique et mobile qu'a chaque pas l'explorateur peut croire qu’il va s'engloutir au milieu des végétaux qui oscillent à une grande distance autour de lui. Une semblable localité doit être surtout la patrie des Nonagria; je n’y en ai ob- servé que quatre espèces : ce sont les W. typhæ, sparga- ni, paludicola et la femelle d'une petite espèce dont je n'ai pris qu'un individu passé et qui est, je crois, la M. Julva. Mais je suis persuadé qu'il doit s'y en trouver encore d’autres, car pendant un séjour qui n'a duré qu'un mois, bien des espèces ont dû m'échapper. Le Myrica gala, appelé avorton par les habitants de ce pays, se trouve communément dans tous les marais voisins de l'Erdre, en voyant cet arbuste, j'espérais que j'allais m'emparer de l'Orgya ericæ; mes recherches ont été vaines de ce côté, et je n'ai observé sur le Myrica gale que la chenille du Ziparis dispar, qui le dévore avec une sorte de fureur et ne laisse souvent que les branches de tout un buisson. Jl n'est presque pas une seule tige, grosse ou petite, des innombrables roseaux composant cette forêt impéné- trable dont j'ai parlé, qui ne recèle, soit une chenille de 52 ANNALES Nonagria, soit quelque autre de diverses espèces qui vi- vent de la même manière. J'y en ai observé une assez cu- rieuse et qui, selon toutes les apparences, doit être celle du Zeuzer arundinis ; elle a toute la conformation d’une chenille de Cossus ; elle vit dans les racines du roseau et se tient quelquefois jusqu à deux pieds sous la terre ma- récageuse submergée; les divers individus de cette chenille que j'ai rencontrés difléraient beaucoup pour l’accroisse- ment; il y en avait de très petites, de moyennes, et enfin d’autres ayant deux pouces de longueur paraissaient avoir atteint tout leur développement; ce qui donne à croire que cette espèce reste plus d'un an dans les tiges du ro- reau avant d'arriver à son dernier état, Malheureusement toutes celles que j'avais recueillies sout mortes pendant les différents voyages et les divers déplacements que j'ai faits avant de revenir chez moi. $ Au nombre des Lépidoptères trouvés sur les bords de l'Erdre et dont la présence en cet endroit peut offrir quel- que intérêt sous le rappport de la géographie entomolo- gique, je citerai la Vudaria senex, la Leucania straminea, une jolie espèce d'Æpamea que je croyais nouvelle et qu'à ma grande surprise j'ai reconnu être l’Æpamea Haworthi (de M. Curtis), en la comparant à deux individus venus de Prusse et que M. Pierret a eu l'obligeance de m'envoyer; cette espèce, que M. Boïsduval ne croyait pas être d Eu- rope dans son index méthodiqne, n'ayant pas encore été trouvée en France, à ma connaissance, et y étant à peine connue, j'espère que la Société ne trouvera pas mauvais que je lui en présente la descriptionet les dessins que j'en avais faits, pensant qu'elle était inédite. L’Æpamea Hawor- thi de Bretagne diffère d’ailleurs beaucoup des deux seuls individus de Prusse que j'ai été à portée d'examiner. Je citerai encore les Larentia polyg orammaria, lignaria et DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 52 une autre que je crois nouvelle et qui fait partie des espe- ces décrites dans ce mémoire; les Æcidalia imitaria et emutaria. Enfin, je crois avoir trouvé quelques espèces inédites dans les Crambides, Tinéides, etc., mais ne les ayant pas encore assez étudiées, je ne les citerai pas ici. La seconde partie de ma courte exploration de la France occidentale a eu lieu dans le département de la Vendée. Malheureusement, la maison où j'ai demeuré dans ce pays est située à deux lieues des bords de l'Océan, distance assez longue qui m'a fait perdre un temps pré- cieux pendant les courses fréquentes que je faisais aux dunes : ces monticules de sable mouvant, qui forment une sorte de chaine le long de la mer, attiraient surtout mon attention; elles ont un aspect tellement partieulier que mes explorations, à peu d'exceptions près, se sont toutes dirigées de leur côté. Là il semble que certaines productions de la France méridionale, indépendantes de la latitude et profitant de la chaleur des sables, se plai- sent à faire une pointe vers le nord. Les haïes des champs peu éloignés de la mer offrent des buissons et quelques vieux trones de chêne vert (/lex) qui paraissent y croître spontanément. Les dunes sont couvertes d'E£lychrysum : le pancrais maritime n'y est pas rare, et le Tamarix s'y montre dans beaucoup d'endroits. Si la végétation des dunes ne m'avait pas déjà offert comme une sorte d'apparence de la France du midi, ma surprise aurait été encore plus grande lorsque, dans mes premières courses, je fis la capture d’un grand exem- plaire de l’Anthophila purpurina ; sur les pelouses for- mées par diverses plantes qui couvrent le sable, sa con- génère muinuta volait assez communément, tandis que l’Argyne pandora, un peu plus petite, mais bien plus comuiune que je ne l'avais vue en Espagne ’ passait 2° Série, TOME vi. À 54 ANNALES rapidement autour de moi pour venir se poser sur des fleurs de centaurée. J'ai séjourné dans cette seconde localité pendant Ja se- conde quinzaine du mois d'août et la première du mois de septembre; si l'on songe au temps si long et à l’atten- tion si minutieuse que demandent les explorations ento- mologiques, on trouvera ee séjour bien court; aussi suis-je éloigné d'avoir la prétention de donner même un simple aperçu des Eépidoptères qui se trouvent dans l'Ouest. Seulement, après le coup d'œil, pour ainsi dire furtif, que j'ai été à même de jeter sur cette partie de Ja France, voici l'idée que je m’en suis faite : la côte et les dunes surtout doivent offrir un certain nombre d'espèces ue l'on croyait propres à la France méridionale, parce que la chaleur des sables remplace pour elles la tempéra- ture due ordinairement à la latitude; c'est ainsi que, quelques années avant l'excursion qui fait le sujet de ce mémoire, j'avais été passer trois jours seulement sur cette même côte et j y avais recueilli la chenille du Bombyx franconica ; tandis que j'y trouvai celle de la Zygæna sar- pedon sur les Eryngium des dunes. La chenille de cette Zygène était déjà parvenue à toute sa grosseur dès les premiers jours du mois de mai; quelques-unes avaient même fait leurs coques. L'insecte parfait est éelos ici dès la première quinzaine de juin. La plupart des individus me donnèrent la variété balearica ; j'avais décrit minutieuse- ment la chenille de cette Zygène, et je n'ai pu trouverà la sé- parer de celle qui, aux environs de Tours, donne la Zy- gæna sarpedon. Il est assez étonnant de voir cette espèce paraître sur les dunes plus d'un mois plus tôt que dans Ja France de l'intérieur et même qu'en Espagne, aux envi- rons de Grenade, où je l'avais prise au mois de juillet. Voici, indépendamment des espèces communes qui se re- DE LA SOCIËTÉ ENTOMOLOGIQUE. 5% rouvent partout et sans parler des Lépidoptères cités plus haut, ceux que j'ai pris pendant les cinq semaines que j'ai passées dans cette localité et qui peuvent servir à la caractériser, bien que superficiellement, il est vrai : Une belle variété # du Bombyx trifolit ayant de très grands rapports avec le B. cocles. Il serait bon de con- naître la chenille qui produit ce Bombyx, afin de savoir si ce n'est pas plutôt une espèce qu'une variété. Les Agrotis tritici et valligera ç, d'un dessin remar- quable et presque noire : par malheur des insectes ou des oiseaux avaient mangé le corps et l'abdomen. Des chenilles également du genre Agrotis, dont un pe- tit nombre a pu arriver en bon état chez moi, et qui me semblent devoir être celles de 4. rpæ. L'avenir décidera si mes conjectures sont fondées. Une espèce fort remarquable, faisant partie du genre Heliophobus tel qu'il est actuellement composé dans l'Zn- dex méthodique de M. Boisduval. Mon ami le savant en- tomologiste, M. Rambur, ayant désiré avec une grande obligeance me dédier cette espèce, j'ai accepté son offre avec reconnaissance, et la description qu'il a bien voulu en faire se trouve jointe à ce mémoire. Je me félicite que éetté description, due à l'amitié, ait donné à M, Rambur l'occasion de faire des réctifications de genres assez im- portantes et des observations qui caractérisent la science &£ Va sagacilé auxquelles il nous a depuis longtemps xccoutumeés. L'Episema hispida, plus brillante que celle du midi de la France. Une variété? de l’Æ. comta vivant sur le Dianthus des dunes. La Polia lichenca dont quelques individus très bien MaTrTŒUES. o6 ANNALES La Leucania littoralis, Curtis ; cette espèce qui n'avait pas encore été observée en France, que je sache, à un aspect si différent de ses congénères qu elle s'en distingue au premier coup d'œil. J'élève dans ce moment quelques chenilles de Zeuca- nia rapportées de la même localité; peut-être donneront- elles la Z. littoralis ; dans tous les cas elles sont nouvelles pour moi, quoique je connaisse un assez grand nombre «de chenilles de ce genre. Un individu énorme de la ZLeucania pallens ; j'ai douté pendant quelque temps si ce n'était pas une espèce distincte. La Caradrina fuscicornis, Rambur, beaucoup plus fon- cée que celleque m'avait produite, il y alongtemps, une che- nille trouvée dans le sable du Dracq, auprès de Grenoble. La Scodiona favillacearia et9,mieux marquée et plus jolie que celle de Provence. Il ne serait pas impossible que celle de Vendée fût une espèce distincte. La Godonela æstimaria, grande et caractérisée. Les Eubolia artesaria, peribalaria. La Larentia riguaria. Le T'amarix n'étant pas rare sur la côte, et ayant pris la Godonela æstimaria, 1 serait surprenant que l’Ophiusa illunaris ne s'y trouvât pas. Les lieux que j'ai explorés ne se trouvent pas à une très grande distance de Rochefort; j'ai fait, en consé- quence, plusieurs fois la recherche de la Plusia aurifera que M. Boisduval indique dans son /ndex méthodi- que comme se trouvant dans cette localité; mes tentatives ont été vaines pour rencontrer ce beau Lépidoptère soit en chenille, soit à l'état parfait; n'ayant aucune indication sur les mœurs de cette espèce, j'en ai été réduit à cher- cher, d'après les habitudes que je connais de la Plusia DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 57 chrysitis qui est très voisine de l’aurifera. Je n'ai trouvé qu'une seule chenille de Plusia qui est morte jeune, parce qu'elle était ichneumonée; et encore il est fort douteux que ce fût celle de l'espèce que je cherchais, car elle avait de grandsrapportsavec la chenilledel_ 4. chrysitis. J'aurais fait des recherches plus actives, si je n'avais pas craint que notre savant collègue n’eût été induit en erreur par les enseignements qui lui ont fait marquer l’aurifera comme se trouvant aux environs de Rochefort. Il serait à désirer que mes doutes à cet égard fussent éclaireis et que l’on voulût bien donner quelques détails sur les mœurs de cette Plusia, si quelqu'un de nos collègues en possède, afin de me mettre à même de constater la pré- sence de ce Lépidoptère en France, lorsque je retournerai aux mêmes lieux. Pour résumer en quelques mots l'idée bien peu com- plète que je puis donner des Lépidoptères de l'Ouest de la France, je dirai qu'on doit y retrouver un assez grand nombre d'espèces regardées jusqu'à présent comme pro- pres aux contrées méridionales de ce pays; qu’il doit \ en exister un certain nombre d’autres qui lui sont parti- culières, notamment sur la côte, ettrès probablement aussi dans les parties boisées de l'Ouest que je n'ai pas visitées. Par exemple, je ne serais pas surpris que la portion du département de la Vendée qui porte le nom de Bocage offrit quelque Lépidoptère inédit; ce que je dis là s'étend nécessairement aux autres pays qui bordent le golfe de Gasgogne. J'espère visiter d'autres fois les lieux qui m'ont fourni les espèces qui font le sujet de ce mémoire et je tâcherai de les explorer à des époques différentes; ce sera l’un des moyens que j'emploierai pour mieux faire connaître les Lépidoptères de la Franc: de l'ouest; car, comme je 58 ANNALES le disais ci-dessus, je conserve l'espoir que tous ne sont pas encore connus; et cet espoir paraîtra assez fondé aux entomologistes qui s'occupent de Lépidoptères européens, s'ils veulent bien faire attention au peu de temps que j'ai passé dans cette contrée et aux découvertes que j'ai eu le plaisir d'y faire : un séjour de deux mois dans un pays situé sous la même latitude que la France centrale m'a permis d'enrichir la science d’une noctuélide remar- quable, d’une jolie espèce de Larenta et d'y constater la présence d’une Æpamea et d'un Leucania que l'on croyait tout à fait particulières à l'Angleterre et au nord de l'AI- lemagne. Haworthiü, Curtis. 1° ApaAMEA. . . | erupta, Freyer. morio, Eversmann. (PIE, n° 1, fig. 3 et 4,6; 5 ét'6, 9]. Multim variat. Anticis fusco-subrubris nitidis, vel fusco- subnigro et subrubro variatis, vel fusco-violaceis, vel fus- co-subnigris. Duabus maculis ordinarüs subferrugineis, vel luteo-cinereo-rufulis pallidis, vel ferè albidis. Orbi- culari rotunda ; reniformi intus subinclinata , infernè extrinsecüs projecta quadrata, sæpè duobus nervulis albi- dis externis ; maculis externis fusco-nigris sagittatis. Pos- ticis cinereo-fuscis pallidis, nitidis, latè cinereo- fusco circumdatis. Lunula centrali subnigra. Cette Æpamea varie d’une manière étonnante et les in- dividus s'éloignent quelquefois tellement les uns des au- tres qu'on serait tenté d'en faire plusieurs espèces; j'en ai figuré quatre des plus remarquables dont je vais donner la description et cependant je serai loin de la faire con- naître complètement. Sa taille est un peu au-dessous de celle de |’ 4. dydima ct ses ailes supérieures sont à pro- DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 59 porlion un peu moins larges à leur extrémité que dans cette dernière; pour le dessin, elle a certains rapports avec la fibrosa. Variété &, figure n° 3 de la planche I, n° 1. Les ailes supérieures sont d’un brun rouge fuligineux , avec un léger reflet cuivreux. La tache orbiculaire est presque tout à fait ronde, d'un jaune-roux grisâtre, assez largement pupillée de roux-grisâtre, finement cerclée de brun noir. La tache réniforme, quiest assez grande et de la même couleur que la précédente, est un peu penchée en dedans par en haut, et sa partie externe inférieure est saillante et finit carrément; sur le mi- lieu de ce même endroit est un petit point brun placé au-dessous de la nervure centrale de l’aile qui le traverse. Cette même tache réniforme en contient comme une se- conde beaucoup plus étroite. Un petit trait noir basilaire part du corselet sur le milieu de l'aile et à son point de dé- part projette une petite ligne courte et très déliée qui se recourbe par en haut. Ce même trait devenant assez large après cette bifurcation, monte en se recourbant, puis ue formant plus qu’une ligne étroite s'avance longitudinale- ment jusqu'auprés de la troisième tache ou tache angu- laire dont il n’est séparé que par un petit trait court, trans- versal, couleur de rouille-grisâtre. La troisième tache placée sous l’orbiculaire et s'abaissant un peu du côté externe est apparente, noire, courte, carrée intérieure- ment, arrondie et légèrement atténuée extérieurement Sous la tache réniforme, on aperçoit comme une repro- duction plus petite ou aflaiblie de cette troisième tache, Le bord intérieur de l'aile est lavé de couleur de rouille- grisâtre et présente au-dessous du trait basilaire un petit trail noir longitudinal. La raie pristique est courbe, étroite, un peu plus claire 60 ANNALES que la couleur du fond, bordée par deux lignes brunes, déliées, dont l'interne est mieux écrite et enferme la ta- che réniforme par en haut. Entre la raie fulgurale et la raie pristique, l'aile est moins foncée et tire un peu sur le gris-violâtre. La raie fulgurale est formée par une série de huit traits sagittés, d'un brun-noir, assez largement liserés extérieurement par une couleur semblable à celle de la tache réniforme; les deux premiers de ces traits (assez souvent nuls), placés non loin de l'angle apical, sont séparés des suivants par un espace qui pourrait en contenir deux. Entre la frange et la raie fulgurale, l'aile est d’un gris brun-noirâtre ; la frange et la raie fulgurale, l'aile est d'un gris brun-noirâtre; la frange est de cette même couleur, entrecoupée de six points d'un gris-pâle roussâtre et séparée de l'aile par un ligne d’un brun-noir. La côte, au-dessus de la tache réniforme, est marquée d'un point un peu plus clair que le fond de laile immé- diatement suivi par un autre au contraire plus foncé; viennent ensuite trois points espacés, d'un gris-jaune roussâtre, placés entre ce dernier et l’angle apical. Les ailes supérieures, qui sont d’un gris-roussâtre lui- sant sur leur tiers interne, avec une Jlunule centrale d'un gris-noirâtre, sont largement lavées sur les deux autres tiers de gris-brun qui va toujours en s'obscurcissant jusqu à une ligne d’un brun-noir placée avant la frange; celle-ci est d'un gris-roussâtre pâle, liserée de gris-brun. Le corselet et la tête sont de la couleur des premières ailes. Le corps est de la teinte des inférieures et le pin- ceau de poils de l'extrémité de l'abdomen est un peu moins foncé que le corselet. Le dessus des antennes est de la couleur des premières ailes; leur dessous ainsi que les palpes sont d’un brun-noir. Lz dessous des premières ailes est d'un gris-brun Jui- DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 61 sant qui s'éclaircit en approchant du Lord inférieur. Le dessous des secondes aîles offre à peu près la reproduction du dessus, mais il est un peu plus foncé et la lunule cen- trale est suivie par une raie courbe brunätre peu apparente. Les pattes, un peu plus foncées que le dessous des ailes, out leur extrémité annelée de blanc-iaunâtre sale. Variété d, fig. n° 4 de la pl. I, n° 1. Celle-ci est fort diffé- rente de la précédente. Comme je donne une figure exacte des deux, je ferai seulement connaître en quelques mots les différences les plus notables qui les séparent. Gette secon de variété se distingue au premier coup d'œil de la première par les nervures écrites en blanchâtre sur le milieu de l'aile, par une raie basilaire grisâtre formant trois ondu- lations, et par la couleur de rouille-grisâtre assez vive qui lave plusieurs raies de l'aile et principalement entre le corps et la raie basilaire et entre les taches ordinaires. Pour le reste des détails, je renvoie à la figure, afin de ne pas fatiguer le lecteur par une trop longue description. Variété 9, fig. n°5, pl.I, n° 1. Cette femelle est d'un brun noir-violet velouté, plus foncé autour de la tache réni- forme. Les taches ordinaires sont comme dans la variété d', fig. 3. Mais la partie externe inférieure de la tache ré- niforme est blanche, marquée d’un assez gros point noi- râtre, et donne naissance à deux lignes blanches qui atteignent la raie fulgurale; deux lignes semblables, un peu moins apparentes, partent du haut de la raie pristi- que. La troisième tache est un peu plus grande que dans les autres variétés. Enfin, on aperçoit six petits points noirâtres transversaux placés sur la côte entre la tache réniforme et le corselet. Variété 9, fig. n°6 de la pl. I, n° 1. Cette femelle est de tous les individus que j'ai pris celui qui ressemble le plus à ceux venus de Prusse ; elle estencore fort différente des au- 62 ANNALES tres variétés par la teinte d'un gris-blanc de sa côte, de son angle apical, de saraie pristique etde sa raie basilaire ondu- lée ; elle s’en distingue aussi par les taches ordinaires qui sont presque entièrement blanches et par la raie fulgurale qui, au lieu de traits sagittés, offre une bande transverse. Les ailes inférieures, un peu plus pâles que dans les au- tres variétés, n'ont que leur tiers externe ombré de gris brun-noirâtre ; cette partie ombrée est séparée dela frange par une sorte de bande marginale de la couleur de la partie la plus claire de l'aile et sur laquelle se trouvent quatre ou cinq taches, mal écrites, de la même teinte que la partie ombrée. Je pourrais encore décrire plusieurs autres variétés, mais il suflira que l’on sache que quelques-unes font le passage entre les différentes que j'ai figurées et que d’autres sont d’un brun-noir foncé, qui ne laisse voir presque aucun autre dessin que les taches ordinaires. Je ne connais pas encore les premiers états de cette jo- lie espèce ; je l'ai prise dans la seconde quinzaine du mois de juillet en chassant au crépuscule sur les bords d'un marais tourbeux non loin des rives de l'Erdre. 2° LarenTIA MELANOPARIA. (PI. I, n° 1, fig. 7 et 8.) Anticis vix dentatis, posticis dentatis, supra cinereo- subfuscis. Anticis jfascia marginali cinereo - subnigra, transversa, ad apicem angulosa. Nervulis in extremitate ci- nereo-albidis, punctis duobus subnigris, parvulis, intüs acutis, notatis. Puncto centrali subnigro, in figurà oculr, cinereo-albido circumdato. Feminam tantüum nosco. Les quatre ailes sont d'un gris-cendré brunâtre. Les supérieures, dont la frange est très légèrement dentelée, se courbent d'une manière assez sensible pour atteindre l'angle apical qui est un peu aigu. Les inférieures ont un DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 65 oint noir discoïdal, assez gros, presque de la forme d'un œil, placé obliquement et entouré d'un gris plus clair que la couleur de l'aile. Leur côte est un peu ombrée de gris- brun noirâtre et marquée de cinq taches d’un brun-noi- râtre, un peu allongées transversalement et placées ainsi : une un peu en dedans du point discoïdal, à une distance assez grande une seconde au dessus de lui, à une dis- tance à peu près semblable, deux autres très rapprochées dont l’externe plus petite, et enfin, entre ces deux der- nières et l'angle apical, une cinquième un peu plus fon- cée. Une bande marginale d'un gris-brun noirâtre, un peu sinueuse, très anguleuse dans la direction de l'angle apical, prend naissance auprès de la plus grande des deux taches costales rapprochées, En approchant du côté in- terne de cette bande, les nervures deviennent d’un gris- blanchâtre et sont marquées de deux petits points d’un brun-noirûtre, aigus en dedans, bifides en dehors; ces points sont réunis les uns aux autres par des lignes trans- verses déliées, presque imperceptibles, d’un gris-brunä- tre, ce qui forme deux petites lignes en zig-zag, rappro- chées et à peine visibles. En dedans du point discoïdal, trois nervures sont marquées de deux petits points noi- râtres chacune et qui semblent placés sur un rudiment de raie transverse très peu visible. Entre la bande mar- ginale et la frange, se trouve une série de six points d'un gris-blanc, renfermés dans des lunules déliées, noires, très aiguës du côté externe. Le bord inférieur de l'aile est mar- qué, vers le milieu, de deux petits traits courts, obliques, d'un gris-blanchâtre, bordés extérieurement de gris-brun. Les ailes inférieures ont à peu près le même dessin que les supérieures, mais modifié par leur forme; elles ont une raie courbe marginale, maculaire, d'un gris-brun, dentelée intérieurement ; l'espace compris entre cette raie 61 ANNALES et la frange, lequel est un peu plus obscur que le reste de l’aite, présente quatre lunules semblables à celles des ai- les supérieures, mais un peu moins distinctes. Les ner- vures, en approchant de la partie interne de la raie mar- ginale, offrent à peu près les mêmes points bifides, mais un peu moins marqués, tandis que les lignes partant de ces poiuts et formant des zig-zag sont mieux écrites en approchant de l'angle anal. Le bord antérieur de ces se- condes ailes a une lunule centrale, d'un gris-noirâtre, presque cachée par le bord interne des supérieures. Le corselet est de la couleur des ailes; la tête et le corps sont un peu plus foncés et l'extrémité de l'abdomen est d'un gris-brun noirâtre, Le dessous des quatre ailes est d'un gris-cendré pâle roussätre, avec la partie marginale, surtout sur les supé- rieures, ombrée de gris-cendré brunâtre, Toutes quatre ont une lunule centrale assez grande d'un gris-noir, et entre cette lunule et la frange, une raie transverse assez large, d'un gris-noirâtre, très anguleuse vers le côté externe sur le milieu de l'aile; entre cette raie et le bord, on en voit une seconde semblable, mais moins bien écrite. Les antennes de la femelle sont filiformes et de la cou- leur du corps; n'ayant point vu le mäle, j'ignore si les siennes sont pectinées. J'ai pris trois individus Q de cette espèce en chassant au crépuscule, à la même époque et au même endroit où se trouvait l’Æpamea Haworthit, deux de ces femelles étaientendommagées et la troisième bien conservée; elles diffèrent un peu entre elles par la teinte plus ou moins foncée et l'une d'elle avait le point noir discoïdal beau- coup plus grand que les deux autres. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 65 VAR DS SAR AA RAA AR ARS BAR UE ARE LR ARR AR ARR ARR AR NRA RE A NAS LEUR EE ALIAS S ALAN IIS FASSA SA RARAS un DESCRIPTION pe L'AGROTIS GRASLINII, PRÉCÉDÉE DE QUELQUES OBSERVATIONS CRITIQUES SUR LA DISTRIBUTION DE LA FAMILLE DES AGROTIDES, Avec la Description d'une KPISEMA ET D'UN AUTRE AGKROTES INÉDITS. PAR M. BAMBUE. (Séance du 12 Mai 1847.) Ayant témoigné à mon ami M. de Graslin, l'un de nos lépidoptérophiles les plus distingués, le désir que j'avais de lui dédier une des espèces remarquables de Lépidop- tères parmi celles qu'il a rapportées d'une exploration récente dans l’ouest de la France, il a bien voulu joindre à son mémoire mes observations et mes descriptions. L'espèce dont il s'agit est de la tribu des Noctuelles (1) (1) Comme dans les premiers ouvrages de Latreille les familles de la plupart des auteurs sont pour moi des tribus, et leurs tribus des familles, ainsi le genre Agrotis est de la famille des Agrotides de la tribu des NOCTUELLES ; au reste, ces familles reposent sur des carac- tères si incertains, qu’on ne peut guère les considérer que comme des divisions arbitraires. 66 ANNALES (Noctuæ L.) et du genre Agrotis. Ce genre n étant pas eñ- core bien caractérisé et les auteurs qui en ont parlé n'é- tant pas d'accord sur le nombre des espèces qui doivent le former, je dois l'examiner un peu ainsi que la famille qui le comprend. Le genre Ægrotis dont Ja dénomination a été tirée d'Hübner a été formé par Ochsenheimer et ensuite adopté par Treitschke, son continuateur, qui y a réuni des es- pèces de genres différents; plus tard M. Boisduval, dans son premier catalogue, l'a remplacé par le nom de Noctua en y conservant les mêmes espèces; mais dans son se- cond catalogue il a fait subir de grands changements à ce genre qu'il a rétabli, et l'a scindé en plusieurs coupes gé- nériques qui toutes né sont pas heureuses et nullement ca- ractérisées, de sorté que mon Agrtis serait pour lui un /7e- liophobus. De même que dans la première édition de son catalogue, le genre /Zeliophobus de M. Boïsduval estencore formé d'éléments hétérogènes, ee qu'il est facile de dé- montrer en citant les espèces qui le composent. D'abord l’obesa èst un véritable Ægrotis par les caractères ; l'opta- bilis et la bœætica n'en diffèrent que par leur trompe pres- que nulle et peuvent former un genre ; mais, à l'excep- tion de la vittalba que je ne connais pas, les trois autres n'ont aucun des caractères de sa tribu; ainsi Ja graminis paraît se rapprocher des Gortina (je ne possède qu’un des sexes); les Airta et popularis qui ne paraissent pas devoir s'éloigner des odîtes, hispida, hispana (1) et trimacula en (*) EpisEMA HISPANA (Wiki) Duponchel. Hist. nat, Lepid. VS, pl. 85, fig. à. p. 193. Noctuelletrimaculée. Alis anticis supra albido vet cinereo-subrufescentibus, maculis obscurioribus ; lineis duabus transversis, interna in medio angulosa; antennis maris valde et ad extremum pectinatis. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 67 ont été séparées par un intervalle immense, car, à l'ex- ception de l'Z-cinctum qui est une véritable Orthosia, ces espèces ne présentent pas de rapports plus grands avec ses Orthosides qu'avec les Agrotides, ce qui prouve com- bien les divisions génériques des Noctuelles reposent sur des caractères peu sérieux; cependant, d'après le faciès des hrrta, odites, elles pourraient être rapprochées des Agrotis. Cette division des Noctuelles avec les Triphœna pourraient donc former une petite famille sous le nom d’Agrotides; ils se distinguent nettement par les épines dont sont armés les tibias antérieurs (1). Les véritables Espèce très distincte a été confondue avec la trimacula et fi- gurée sous ce nom par Duponchel. Ressemblant beaucoup à la trimacula ; ailes supérieures d'un gris cendré-blanchâtre un peu fauve, la partie moyenne entre les lignes médiane et basilaïe, d’un brun un peu fauve divisée en taches par les nervures, et enveloppant les taches ordinaires qui se tiennent et sont ouvertes antérieurement ; celles-ci dilatées postérieurement, sur- tout l’orbiculaire, en formant des angles, beaucoup plus étroites et plus anguleuses que chez la trimacula, maïs parfois aussi étendues, toujours bien bornées en dessous par la couleur brune, d'un cendré- blanchâtre ou fauve ; la ligne médiane plus longue, son extrémité an- térieure se rapprochant plus du sommet de l'aile, la basilaire formant dans son milieu un angle beaucoup plus saillant, et comme une dent: base de l'aile plus où moins tachée ou même teinte de brun-fauve. Ailes postérieures blanches dans les deux sexes avec l'apparence de deux bandes brunâtres. Corps d’un blanc un peu jaunâtre ou d'un cendré peu fauve avec des nuances plus foncées sur le thorax, Au- cun vestige de spiritrompe; palpes divergents, velus, bruns ou noirâ- tres extérieurement; antennes plus fortement pectinées que chez la trimacula, surtout vers le bout, leur base entourée d’une touffe de poils, beaucoup plus longue surtout supérieurement. Rapportée 2utrefois d'Espagne par le cé'èbre entomologiste Dejean. J'ai vu deux autres individus pris dans l'Algérie dont je possède un mâle, (1) Ce caractère se retrouve, mais disposé différemment, dans te 68 ANNALES Agrotides surtout ont ce caractère bien marqué; j'en sé- pare d’abord, sous le nom générique de Cladocera, les optabilis et bætica chez lesquelles la spiritrompe est à peu près nulle. Vient ensuite le véritable genre Ægrotis dont les espèces typiques sont : Graslinii, obesa, lipara (1) crassa, lata (espèce douteuse), valligera, spinifera, etc. Ce genre, composé d'espèce très nombreuses, pourrait être divisé entre plusieurs autres, mais il paraît presque impossible de trouver des caractères suffisants pour cela, aussi M. Boisduval commet-il plus d'une erreur et trans- genre Asteroscopus dont il faut exclure la pulla qui est peut-être une Xylina (je ne la possède pas en bon état), et dans la nombreuse série des Heliothis en grande partie étrangère à l’Europe et qui cemble se lier aux Acontia et surtout aux Anthophila de M. Boisdu- val moins quelques espèces et en y ajoutant ses Hemerosia albicans, communimacula et scitula, genre nombreux mais mutilé par M. Guénée ; ces rapports, déjà reconnus par M. Boisduval, sembleraient exagérés si l’on oubliait le faciès si disparate de quelques-uns de nos Heliothis, tels que dipsacea, cora, cognata, delphinii, Boisdu- valii et confusa, tellement méconnue que ces espèces ont été placées dans les Agrotides! (1) AGROTIs LIPARA (Wii). Alis anticis supra fusco-rufescenti- bus macula orbiculari subrotundata in medio fusca, ad margi- nem lineolis sagittatis in serie transversa, posticis fuscis ad basim pallidioribus. De la taille de la valligera et ressemblant beaucoup à l'obesa, mais les ailes supérieures étant en dessus d'un brun un peu roussâtre, moins nuancées de blanchâtre, Dessin disposé de la même manière, tache orbiculaire beaucoup moins allongée, blanche avec le centre largement brun, l’angulaire beaucoup plus courte, traits noirs avant le bord externe de l'aile, un peu moius sigittés, bord externe marqué vers le sommet d'une petite tache blanchâtre qui n'existe pas chez l'obesa; bord postérieur plus brun avant la base marqué d'une li- gne brune sagittée, la même nervure ayant un liséré blanc, Postérieu- res plus obscures à la base. Cet insecte m'a été donné comme ve- uant d'Algérie, DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 69 pose-t-il quelquefois une espèce d'une division dans une autre; quelques Agrotides même sont encore dispersés dans ses autres tribus. D'abord la xanthographa qu'il considère comme for- mant un genre ne paraît pas devoir s'éloigner des umbrosa et punicea, et me semble être la congénère de la neglecta, qui se trouve dans une autre de ses tribus; ce genre est séparé des Triphæna par la Cerigo cythereæ, probable- ment parce qu'elle a les ailes inférieures jaunes ; pour moi, ce n'est pas un Âgrotide. Le genre Triphæna se divise en trois petits groupes qui peuvent aussi bien former des genres que les autres divisions : les espèces n'en sont pas groupées naturellement. 11 fait le genre Opigana avec la polygona, qui se trouve isolée de ses compagnes C-nigrum, sigma, etc. N'est-ce pas rompre à plaisir tous les rapports naturels ? Son genre Chersotis est une division assez na- turelle, mais peu caractérisée ; je voudrais y voir placer ma grammiptera quil s'obstine, avec M. Guénée, à join- dre à la saponariæ ; M. Boisduval la rejette ailleurs, et si M. Guénée la rapproche, c'est avec son hétérosène com- pagne. Je la mettrais à côté de multangula. N’en déplaise aux mêmes classificateurs, j'y placeraï aussi la cuprea près d’ocellina et non dans le genre Gortyna dont elle trouble l'harmonie comme le genre lui-même au milieu de ceux où ilest placé, lui qui doit unir la série des Hadénides aux Vonagria par les Apamea et Luperina ; M. Guénée 3 très bien saisi ces rapports, mais il faut dire aussi qu'il a plutôt été guidé par les mœurs des chenilles que par l’é- tude des caractères génériques. M. Boisduval termine ses Chersotis par les plecta et musiva, et place dans le genre suivant des Noctua, la flammatra; mais pourquoi la sé- parer de la musiva et surtout par la sagütifera, qui, je crois, devait rester à côté des Agrotis s'gnifcra et forcipula, De Série. TOME 1. > 70 ANNALES J'ajouterais même la saucia à la flammatra. Dans ce genre Noctua, comme je l'ai dit plus haut, il aurait dû placer la xanthographa avec la neglecta, ne point désu- nir l’Acbraica et la glareosa, et surtout ne pas reporter ailleurs la chaldaica. Son genre Spælotis est encore moins homogène que les autres ; il est composé de groupes dispa- rates qui ne peurent être compris dans les caractères d’un seul genre; il faudrait faire une demi-douzaine de genres ou n'en pas faire du tout. Les Decora gilva? sont de vrais Agrotis; ses Agrotis formant une division naturelle, mais trop restreinte; il aurait dû en éloigner la patrie qui n'est pas à côté de la puta, mais je crois dans son genre Chersotis prèsde la plecta. Je pense que M. Guénée a agi plus sagement en réunissant la plupart de ces divi- sions dans le genre Agrotis, il lui a été ainsi plus facile de conserver aux espèces leurs rapports naturels. Espé- rant, plus tard, présenter à la société un travail qui fera suite à ce que j'ai déjà fait sur les Lépidoptères, dans ma Faune de l’Andalousie, je reviens immédiatement à l'espèce qui est le principal sujet de cette notice. AcrorTis GrasLini Mihi. (P]. 1, n°1, fig. 1-2.) Cinereo-rufescens ; alis anticis supra lineis duabus si- nuatis albidis media nervulis, externa lineolis sagittatis fuscii obliteratis, macula reniformi fusca albo intus margi- nata, orbiculari minima elongata alba nigro subocellata ; alis posticis albis ; antennis maris pectinatis. Cette espèce a un peu l'apparence de la Cladocera bætica etressemble aussi à la valligera ; sa taille égale celle de la crassa, mais les ailes supérieures sont moins arrondies : celles-ci sont d'un cendré légèrement fauve ou roussâtre ; la marge antérieure, jusqu'aux taches ordinaires, est sur- DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 71 tout d’une teinte cendrée ; la ligne basilaire n'est indi- quée que par quelques marques blanchâtres et brunâtres ; la médiane peu sensible , mais cependant visible, est moins courbée que dans la valligera, et contourne d’as- sez près la tache réniforme; elle est bordée intérieure- ment par une ligne brune denticulée, interrompue, comme formée de petits croissants, et plus ou moins striée de brun par les nervures qui, quelquefois, forment le long de son bord externe une série de petits traits bruns; la ligne fulgurale peu sensible, à peu près comme chez la valligera, est bordée en dedans par des traits sagit- tés d'un brun-fauve; ces traits, presque confluents ou peu distincts, sont parfois assez visibles, surtout trois principaux, mais jamais autant que dans valligera ; Ja portion de l'aile entre cette ligne et la frange, est d'un cendré-bleuâtre ou brunâtre, plus pâle au sommet; la ta- che orbiculaire très petite, allongée, est blanche, fine- ment marquée d’un trait brun central ; l'orbiculaire, plus étroite que dans valligera, est d’un brun-bleuätre, bordée de blanc, principalement à ses côtés externeelinterne; en. tre ces deux taches, le fond est plus foncé. La tache angu- laire (troisième tache ordinaire) est allongée, obtuse, d’égale largeur, brune quelquefois, marquée d’un ou deux traits blanchäâtres ; au-dessus d’elle, l'aile est traversée dans une partie de sa longueur par une ligne blanchâtre peu tranchée; la nervure postérieure est aussi bordée de blanchâtre, et le même bord de l’aile est brunûtre. Chez la femelle, ces ailes sont plus petites, plus foncées, plus puancées de fauve et moins de blanchôtre, le bord ex- terne de l'aile est marqué de petites lunules noires par- foisinsensibles ; la frange est traversée par deux lignes plus foncées dont l’externe interrompue et plus brune. Les ailes inférieures sont blanches, ayant parfois les 72 ANNALES nervures, quelques marques au bord externe et une lunule en dessous, brunâtres. Le dessous des ailes supérieures est blanchâtre avec une ligne et un point bruns. ‘l'out le corps est d’un blanc jaunâtre ou roussâtre avec quelques marques plus obscures sur le thorax. Les palpes sont blanchâtres, en partie roussâtres extérieurement, avec le dernier article peu hérissé. La spiritrompe est assez pro- noncée. Les antennes du mâle sont un peu moins pecti- nées que dans l'obesa, un peu plus que chez la crassa. Il y a quelquefois un trait brun sur la partie postérieure des ptérygodes. L’abdomen de la femelle est très gros. L'Agrotis Graslinii se trouve au mois de septerdbre dans les lieux sablonneux. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 73 RAR AA DT A AR AR AR LE RS LR VERS LR LENS LAURE AR RE DNS EE Le DE DAS DA ARE AA DS DE LE LAURE RS A BESGRNEGNCN DE LA LARVE ET DE LA NYMPHE DE LA NEBRIA BREVICOLLIS Farn. Par M. J.-F.-I. BLISSON, (Séance du 14 Juillet 1847.) Lanve. — Corps long, déprimé, allant en s'élargissant insensiblement du premier au septième anneau et en di- iwinuant de celui-ci au dernier. Anneaux très distincts, ceux de l'abdomen formant de chaque côté des dents ou festons très marqués. Peau très luisante sur les parties les plus foncées, qui sont couleur bistre ou plutôt terre d'ombre, paraissant moins polie sur les parties claires, qui sont d’un jaune-paille peu prononcé, légèrement terne ou brunâtre ; très finement chagrinée vue au microscope. Téte aplatie, un peu cordiforme, couleur terre d'ombre plus obscure entre les antennes et le vertex. Une impres- sion partant des deux côtés de la base du chaperon, pro- fondément empreinte derrière les mandibules, formant ensuite une espèce de {} sinueux se terminant sur le som- met de la tête. Yeux noirs et brillants, composés chacun de six ocelles ou petits globules disposés transversale- ment sur deux rangées, trois sur chaque rang; derrière les yeux, une lache peu apparente ayant la figure d'un 74 ANNALES fer-à-cheval. Antennes de quatre articles d'un blond très légèrement teinté de rougeâtre; le troisième, plus long que le second et coupé presque carrément à son bout su- périeur, porte à son extrémité du côté extérieur un appen- dice ressemblant à un très petit article; dernier article plus petit que les précédents; sur ces antennes quelques poils longs et raides. Chaperon proéminent, très distinc- tement dentelé. Mandibules armées intérieurement d’une longue et forte dent. Mâchoires portant chacune deux palpes composés, l’un de deux et l’autre de quatre arti- cles. Palpes labiaux consistant chacun en deux articles. Dessous de la tête d’une couleur plus claire que le dessus, ayant de chaque côté de l'impression médiane trois petits traits d'une nuance plus foncée ; celui du milieu subtrian- gulaire, le plus près de l’impression manque quelquefois au est très peu visible. Thorax, Les trois premiers anneaux thoraciques sont presque entièrement couverts, surtout l'antérieur, par une espèce de grande plaque paraissant d’une consistance semi-cornée, couleur bistre ou terre d'ombre plus claire sur les côtés. Ces plaques sont bordées par un petit filet qui, du côté de l’abdomen seulement, ne suit pas le con- tour de la couleur dont on vient de parler, plus sombre en cet endroit. Sur le premier anneau, plus grand que les deux autres, le petit filet, aussi plus grand, prend la fi- gure d'un trapèze dont les quatre angles seraient arron- dis; sur le deuxième et le troisième anneau, il devient ré- niforme. Ces anneaux sont en dessous d'un jaune-paille peu prononcé, très légèrement brunâtre ; sous le milieu des deuxième et troisième segments un gros point couleur terre d'ombre. Pattes longues, blondes, garnies d'un assez grand nombre de poils courts et raides ressemblant à de petites épines. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 75 Abdomen. Anneaux portant également sur la région dorsale chacun une plaque de même couleur, mais plus petite que celles du corselet. Ces plaques, moins grandes que les précédentes, sont subrectilignes transversalement et curvilignes sur les côtés; elles n’occupent que la moitié environ du dessus de l'abdomen, dans la partie la plus large; comme les premières, elles sont aussi entourées d'un petit filet ou rebord qui offre la figure d’un trapèze très court et qui ne suit pas postérieurement les contours de la couleur bistre, plus obscure en cet endroit. Les plaques dont il s’agit ont quatre points trapézoïdaux, pi- lifères, et sur les côtés quelques poils courts et raides; elles ont en outre des impressions irrégulières, le tout vi- sible seulement au microscope. Un petit sillon, dont le fond est d'une couleur plus claire, règne sur le milieu du dos, à partir du bord antérieur du premier seoment jus- qu'au bord postérieur du onzième; des deux côtés de cette suite de plaques, les régions sous-dorsales et stigmatales sont d’un jaune-paille peu prononcé, très légèrement brunâtre; à l'extrémité latérale en forme de dent de chaque anneau, une tache oblongue plus foncée sur la- quelle sont implantés plusieurs poils courts et raides; l’un d'eux, le postérieur, est dirigé en arrière, les autres sont droites ou en sens inverse ; au-dessus de cette tache, une petite impression dans la peau. Les anneaux de l'abdomen sont en dessous pareils, quant à la couleur, à ceux du corselet; le premier ou le quatrième, à partir de la tête, est orné de trois taches ou traits oblongs d'une couleur plus foncée; l'antérieur elliptique, plus gros que les deux autres; sur chacun des six anneaux suivants, sept petites taches; les trois du milieu, semblables à celles du quatrième segment, sont disposés horizontalement ; les taches des flancs ont, celles 76 ANNALES qui sont les plus près des précédentes, une direction oblique; les autres, une direction droite; ces dernières paraissent légèrement arrondies au côté extérieur. Sous le onzième anneau, une grande tache subquadrangulaire et de chaque côté, un petit trait de la même couleur. Fube anal, ainsi que toutes ces taches, portant des poils raides et courts en assez grande quantité, visibles seulement à la loupe. A l'extrémité du dernier segment, deux très longs appendices blonds, cylindriques, diminuant de grosseur de la base à l'extrémité, garnis de poils raides d'inégales longueurs, implantés de distance en distance, en dehors plutôt qu'en dedans. Tube anal long, parais- sant peu servir à la marche. Stigmates. La première paire, plus grande que les au- tres, Sue placée sur une division de la peau, qui semble appartenir plutôt à la partie antérieure du mésothorax ou deuxième anneau qu'à la partie postérieure du protho- rax Ou premier anneau; celte première paire ne peut être aperçue qu'en examinant Ja larve de côté et en dessous; les autres stigmates sont au contraire visibles du côté de la région dorsale ; ils sont situés près de l'incision anté- rieure des anneaux, entre les taches latérales et les plaques du dos, et se trouvent sur les quatrième, cinquième, sixième, septième, huitième, neuvième, dixième et on- zième segments; ces ouvertures aériennes apparaissent sous la forme d’un petit point saillant de même couleur que les taches des côtés. Nvmpue. — Courte, arquée, luisante, d'un blanc- jaunâtre ; pattes et antennes blanches et diaphanes. Tête fléchie sous le corselet; l'extrémité des mandi- bules s'arrête un peu avant la naissance des articles de la première paire de pattes, et celle des palpes à la nais- sance du troisième article de celles-ci. Les antennes tour- DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 77 nent au-devant des yeux, vont se cacher derrière les deux premières paires de pattes, puis reparaissent le long de la seronde paire. à la rencontre desquelles elles sont presque collées. Yeux gros, très apparents, d'un brun- violâtre quelques jours avant l’éclosion de l'insecte par- fait. Sur le bord antérieur du prothorax, quelques poils courts et raides, plus épais et formant un petit faisceau au-dessus des yeux. Dernière paire de pattes dépassant l'extrémité de l'abdomen. Sur le dos un assez grand nom- bre de poils courts et raides, Parmi les larves de Coléoptères qui se transforment à Ja fin de l'hiver, celle de la Vebria brevicollis est une des premières. À peine la température est-elle devenue plus douce et la surface du sol est-elle un peu desséchée, qu'aussitôt des larves appartenant à cette espèce se creu- sent isolément chacune une retraite souterraine pour y passer le temps qu'elles doivent demeurer à l'état de nym- phe. Dans les années ordinaires, les plus empressées en- treprennent ces travaux vers le 20 février. Immédiate- ment après celles-ci, d’autres s’occupent des mêmes soins, et ainsi de suite jusque vers le 15 avril; de sorte que le temps durant lequel leur transformation s'effectue est d'environ deux mois. Pendant l'hiver de 1846, si remar- quable par sa douceur, plusieurs larves de Mebria com- mencérent dès le 4 février les ouvrages nécessaires pour leur métamorphose, tandis que d’autres moins diligentes attendirent jusqu'aux premiers jours d’avril. Aïnsi, en 1846, les larves dont il s’agit se transformèrent quinze jours plus tôt que les années précédentes, mais elles ne dépassèrent pas le terme'de deux mois, dont il a été parlé plus haut. Ces larves habitent les champs et les jardins dont la terre est sableuse. Elles sont très agiles. Pour se méta- 78 ANNALES morphoser, elles recherchent, probablement dans un but de conservation, les endroits battus, tels que les allées des jardins, et elles s'établissent près des bordures des plates-bandes ou sur les bords des sentiers, principale ment là où le sol est compacte, frais et léger. La solidité du terrain peut, en effet, les préserver de plusieurs dan- gers; d’abord, les mettre à l'abri des poursuites des lar- ves carnassières et souterraines; en second lieu, les pré- munir contre les risques d'être enveloppées ou écrasées dans leur habitation peu profonde, comme cela pourrait arriver, après une pluie abondante ou par suite de la pression d’un corps quelconque sur le sol, si elles choi- sissaient une terre nouvellement remuée que le moindre poids ferait affaisser ou resserrer sur elle-même. On ne les aperçoit jamais le jour, c’est toujours pendant la nuit qu’elles commencent à creuser leur terrier, et leurs travaux sont assez avancés lorsque le jour arrive pour qu'elles n'aient plus besoin de sortir à la surface du sol. Pour parvenir au point où elles veulent se transfor- mer, elles pratiquent un trou, quelquefois vertical, le plus souvent en suivant une direction un peu oblique. Ce trou, de 5 millimètres de largeur environ, varie en pro- fondeur de 0,098 à 0,056 millimètres. Pour creuser le sol, elles enlèvent avec leurs mandibules un ou plusieurs grains de sable à la fois, suivant qu'ils sont plus ou moins gros, puis elles les portent autour de l'entrée de leur trou, et elles en forment un tas ressemblant en petit à une taupinière. Parvenues à une profondeur qu'elles jugent suffisante, elles élargissent alors le fond du conduit de manière à former une petite grotte. Avec les grains de sable qu'elles extraient du sol pour agrandir leur appartement, elles bouchent le conduit vertical qu'elles ont pratiqué, en portant les grains de DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 79 sable premitrementau sommet du petit monticule, ensuite elles posent, en travaillant en sous-œuvre, d’autres grains de sable de façon à fermer ordinairement ce trou entière- nent ou en grande partie, surtout immédiatement au- dessus de leur cellule, et elles savent si bien consolider ces grains que, bien qu'ils ne soient liés par aucun ciment, cependant ils forment une voûte solide. Quand le con- duit n’est pas comblé sur toute sa longueur, cela provient probablement de ce que la larve ayant porté une trop grande quantité de sable à l'extérieur, et ayant achevé d'agrandir son logement, se trouve n'avoir plus de maté- riaux disponibles pour remplir les parties vides qui peu- vent encore exister au-dessus de l’excavation principale. Lorsque le réduit qu’elles ont disposé est suffisamment spacieux, elles le dressent intérieurement, et c'est là leur dernier ouvrage. Pour exécuter tous ces travaux, depuis l'enlèvement du premier grain de sable ; jusqu à la pose du dernier, elles mettent ordinairement de trente à trente- six heures. Enfin, tout étant terminé, elles demeurent en repos pendant trois à quatre jours, faisant de temps en temps un tour dans leur demeure comme si elles étaient fatiguées de l’état d'inaction qu'elles sont obligées de sup- porter, et elles attendent ainsi le moment critique de leur métamorphose. Ce moment arrivé, elles tombent dans une espèce de sommeil léthargique, demeurant quelquefois renversées sur le dos ou sur le côté, leur corps se gonfle, de temps en temps elles se tournent convulsivement sur elles-mé- mes et après être ainsi restées pendant quatre à cinq jours (1), elles passent à l’état de nymphe. Ge passage (1) Parmi les larves dont j'ai observé les transformations, il s'en est trouvé une qui est demeurée pendant dix jours dans un état complet “'engourdissement avant de se métamorphoser. La température qui 80 ; ANNALES s effectue ainsi : la nymphe déjà formée, mais cachée sous la peau de la larve, fend cette enveloppe (1) en se gon- flant et s'échappe par une ouverture longitudinale qui se fait sur le milieu des trois premiers segments. D'abord aussi longue que la larve, elle se retire sur elle-même dans l'espace de vingt à trente minutes, gagnant en lar- geur ce qu'elle perd en longueur, et elle prend en der- nier lieu la forme qu'elle doit avoir. L'insecte de- meure à l'état de nymphe dix-huit à vingt jours, puis arrive à l'état parfait. Lorsqu'il vient d'éclore, ilest blanc, bientôt il paraît légèrement ferrugineux, cette couleur brunit promptement, au bout de cinq à six jours, il est d'un brun assez foncé, toutes les parties de son corps sont encore très-molles, toutefois il peut déjà prendre son essor; mais ce n'est qu'après avoir passé quelque temps à l’air qu’il devient entièrement noir et que ses élytres et ses téguments acquièrent la consistance qu'ils doivent avoir. Bien que les larves de la N. brevicollis soient très communes dans mon jardin, où depuis plusieurs années je les ai observées avec la plus grande attention, cepen- s'était alors sensiblement refroidie fut évidemment la cause de ce ra- lentissement dans la marche de la nature. (1) Il est à remarquer qu'il existe sur le milieu du dos d’un grand nombre de larves, surtout chez les espèces dont la peau semble plus solide, comme chez celles de beaucoup de Coléoptères, une petite li- gue ou impression longitudinale quelquefois à peine visible à la loupe, partant du bord antérieur du premier segment et se terminant ordi- nairement au bord postérieur du onzième. Cette impression, évidem- men! destinée à reudre la peau solide en cet endroit, produit le même effet qu’un pli fait à une feuille de papier pour la séparer en deux parties ; elle permet à la peau de se fendre aisément autant qu'il e:t nécessaire en suivant une même direction et de livrer passage à la nympbhe lorsqu'elle se gonfle et s’agite pour se débarrasser de lenve- \oppe dont elle n'a plus besoin. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 81 dant je n'ai pu en surprendre une seule courant sur la terre pendant le jour, et il m'a été impossible, jusqu à présent, d'en découvrir également une seule avant l'épo- que où elles se métamorphosent ni autrement que cachées dans leur terrier ;ilest vrai que je ne les ai point cherchées le soir à la lumière, ce que j'aurais dû faire; mais on les trouve très facilement, surtout le matin, le petit tas de sable nouvellement formé au-dessus du point où elles sont occupées à travailler signalant leur présence. Aïnsi que je l'ai dit plus haut, ces petits tas, ordinairement d'une largeur de 27 à 37 millimètres, ressemblent en pe- tit à des taupinières ou aux petits amas de sable faits par certaines abeiïlles fouisseuses avec lesquelles on pour- rait aisément les confondre en mars et avril, époque où celles-ci se livrent dans un autre but à de semblables travaux. Quelquefois les grains de sable sont disposés autour de l'entrée du trou, de manière à former plutôt une couche de sable discoïde peu épaisse, qu'un petit monticule ; comme il y a dans l’arrangement de ces grains quelque chose de particulier aux larves en question, on reconnaîtra facilement l'insecte qui les a ainsi placés, étant prévenu de l'époque de ses métamorphoses et des endroits qu'il recherche pour les subir. Maintenant, afin que l’on puisse s'assurer de l'exacti- tude des observations qui précèdent, voici comment on peut les renouveler. Lorsqu on a remarqué plusieurs petits tas de sable que l'on présume avoir été formés par des larves de Nébries, on prend un ou deux verres à boire ayant l'ouverture très large et le fond très étroit; on les remplit aux deux tiers de terre légère, bien divisée, un peu humide, que l'on presse afin de lui donner une certaine consistance ; avec une petite bêche, on soulève ensuite le sol au-dessous 82 ANNALES des petits monticules, et l'on découvre facilement les larves dont il s’agit, on peut les déposer au nombre de quatre ou cinq ensemble dans les verres disposés pour les recevoir; mais il faut avoir soin de faire de distance en distance, dans la terre, plusieurs petits trous d'environ 12 millimètres de profondeur autour et le long des parois intérieures des verres. Au moyen de cette précaution, les larves ne tardent pas à se réfugier chacune dans un trou qu'elles continuent bientôt de creuser, car la lumière du jour semble les contrarier; tandis que si on néglige de leur préparer ces réduits peu profonds dont elles ont be- soin pour se blottir, elle sont dans une continuelle agi- tation, elles se nuisent réciproquement; sans cesse dérangées dans leurs travaux, elles ne peuvent les exécu- ter ni même souvent les entreprendre, et elles périssent, par conséquent, sans se métamorphoser. Ces trous ont encore un autre avantage très important. Les larves en question, d'après l'habitude qu'elles ont de fouir le sol perpendiculairement, ou à peu près, continuant de creu- ser dans la même direction que celle qui leur a en quel- que sorte été tracée , suivent et rencontrent le plus sou- vent la surface intérieure des verres, par suite de leur forme conique, de façon que sur quatre larves renfermées ensemble, il en est ordinairement deux que l'on peut parfaitement observer, leur cellule et le conduit qui y descend étant comme collés à la rencontre des parois intérieures du vase. Il faut avoir soin de placer cha- que verre sous un pot à fleurs ou dans un endroit obscur lorsqu'on n'examine pas ces insectes, de crainte que, pour se garantir de la lumière qui les oflusque, ils ne se fixent là où la terre offre le plus d'épaisseur, ou qu’ils n'en- tourent complètement leur grotte d'une couche de sable de manière à ne pouvoir être aperçus. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 83 On pourrait laisser les larves libres de choisir le point qui leur semblerait le plus convenable pour creuser leur demeure souterraine ; mais dans ce cas, on n’en dépose- rait qu'une ou deux dans chaque verre, afin qu'elles ne se gênent pas dans leurs opérations, et il faudrait en met- tre dans un grand nombre de vases, car quand elles ne rencontrent pas les petits trous disposés ainsi que je l'ai indiqué, le plus souvent elles établissent leur cellule de telle sorte qu'elle est entièrement cachée dans la terre, et ce n’est alors que sur une assez grande quantité de larves qu'il s’en trouve quelques-unes dont on peut observer les métamorphoses. Explication de la planche 1, n° IL. 1. Larve vue en dessus. 2. Larve vue en dessous. . Chaperon. . Antenne. . Mandibule. . Palpes maxillaires. . Mesure de la grandeur naturelle de la larve. . Cellule creusée par la larve, dans laquelle elle se transforme. 9. Nymphe. 10. Mesure de sa grandeur naturelle. = Co D «1 OO QC su mollatt:): DT soda ab 210240 Soi 1e bref ms Lurebuad, do ecrire se er tu eq dans 0 els basse yon ter ali #ubinos bRETE EU col ‘toi di asp-tain ral asso aitoy 29l 54 lui ab lutin ‘il Jaseaithgtu éyile Junyreo is al y FA, va to lanab d90 assis Do si ip se affa PVATA of; Btilocup 29tg 50826 AU 2318 AH arofn tn se horpé due © tuob AY FAR aucrs] Le Me À on AN a l'afañely 54 35 ones STE Le ports, sat ed) ‘ Pre ue nie ovale : 9 | | PCITELUTT cu Co TT CT TT ‘ayral À sh itoiah vba} ai sb cms € we sils Slip eret sat OÙ sation at D an en - ni dy ) lqurq uw ” L Aftetan siéliirs => à QUE LS ot RE SLT LA 4 OR LT 0 Rata : À Û di. h ." u H Le sd A à ‘ n n 2 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 85 AA AR AAA AA AR A AE AS ART AA RS DA AA DURE AA AS ALU AS AAA LA AMAR AA SAR AS LS LA LA AS ARS LEA AA R NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LES DIPTÈRES D'EUROPE DE LA TRIBU pes TACHINAIRES (Surre) (4). PAR M. MACQUART. (Séance du 22 Juillet 1846.) Style des antennes de trois articles distincts (Suite). 1"° cellule postérieure des ailes FRE fermée. . ......... 9. RHAMPHINE. ‘ 2article, gée °° cellule postérieure entr'ou- du style vertes sx oise is se 40, RHYNCHOSIE. guère 1 nu Aes LUE plus 9° article dede inclinée, 11. CHRYSOsSoME. long que des non épi- le pre- antennes à Leuses, | Presque mier. | rrompe double verticale 42, PoL1DÉE. rer: dusecond! Nervures des ailes épineuses . . . . 143. PLAGIE. 8° article des antennes au moins quatre fois aussi long que le RE 70: D FPE ER ER ENS 14. Donie. Style des antennes de deux articles distincts. Palpes très épais; Antennes n'atteignant pas l’épis-\ yeux nus . . . . 15. Tnixa. tôme.—3° article à peine dou-« Palpes peu ou ble du 2°, — Abdomen ovale.} point renflés ; yeux velus . . . 16. NÉMORÉE. (1) La première partie de ce travail a été publiée dans les Agnales de l’année 1845 (2° série ; Tome 3°), page 237. 2e Série, TOME vi. 6 S6 ANNÂLES IX° Genre. RaamPmne, Rhamphina. Stomoxys, Meig. Rhamphina, Macq., Meig., Supp. Corps oblong. Trompe une fois plus longue que [x tête, très menue, dirigée en avant, relevée en arc ; lèvres terminales très menues ; palpes dilatées en spatule. Face inclinée, nue ; épistome avancé, Front large fQ. Anten- nes inclinées, atteignant à peine l’épistome ; deuxième article un peu allongé; troisième une fois plus long que le deuxième; style épaissi jusque près de l'ex- trémité, de trois articles. Yeux nus. Abdomen ovale, deux soies au milieu des deuxième et troisième segments. Ailes à première cellule postérieure fermée, à appendice court; deuxième nervure transversale anguleuse, située aux trois quarts entre la première et le coude; une pointe au bord extérieur. Meigen, en adoptant dans son Supplément ce genre que nous avons formé dans les Suites à Buflon pour le Stomoxis pedemontana Meig. et le Tachina longirostris du même auteur, n'y a laissé que le premier et a fait du dernier le type d'une nouvelle coupe générique qui, en effet, s'en distingue par des différences nombreuses, mais peu importantes, et que nous adoptons à notre tour. Comme les Siphones, les Rhamphines sont des Tachi- naires à trompe allongée et menue, ce qui a fait méconnai- tre leurs véritables affinités et les a fait comprendre parmi les Stomoxes, dont elles diffèrent tant sous d’autres rap- ports. Elles se distinguent entre elles par une particula- rité singulière ; tandis que les Siphones ont la trompe pliée en dessous, les Rhamphines l'ont arquée en dessus. Sans doute que ces dispositions ont rapport avec les fleurs dont elles hument le suc. DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 87 La découverte de la seule espèce connue de ce genre est due à Baumhauer, qui l’a trouvée dans les environs de Turin. Depuis, elle a été retrouvée à Parme par M. Ron- dani. 1. Rhamphina pedemontana. Cana. Thorace lineis nigris. Abdomine testaceo, albo- tomentoso, vitta dorsali apiceque nigris. Long. 0,012 9. Tab. TITI, fig. 1. Stomoxys pedemontana, Meig. fhamphina pedemontana, Macq., Meig., Supp. Palpes fauves. Face fauve à côtés noirs, l’un et l'au- tre couverts de duvet blanc. Front à côtés blancs et bande noïre. Antennes : les deux premiers articles testa- cés; le troisième noir. Thorax d'un gris blanchâtre un peu ardoisé; des lignes noires peu distinctes. Ecusson testacé, à duvet blanc. Pieds noirs. Cuillerons blanes. Ailes grises, à base roussâtre. Cette description difière de celle de Meigen qui ne mentionne pas la couleur testacée de l'abdomen et de l’écusson. Nous croyons cepéndant à l'identité spécifique. Dans cette espèce, le rang intérieur des soies frontales des femelles est de huit, dont deux seulement sont situées plus bas que la base des antennes; le rang extérieur es/ de trois. De l'Italie. X° Genre. Rayncuosie. Rhynchosia. Tachina, Meig. Rhamphina, Macq., Suites à Buffon. Olivieria, Meig., Supp. Corps oblong. Trompe longue, menue, dirigée en avant ; lèvres terminales petites. Palpes filiformes. Face verticale, nue. Front large “9. Antennes inclinées 85 ANNALES atteignant l'épistome; le deuxième article allongé, le troisième un peu plus long que le deuxième, arrondi à l'extrémité en dessous; style de trois articles. Yeux nus. Abdomen conique; pas de soies au milieu des segments. Ailes assez larges; première cellule postérieure aboutis- sant avant l'extrémité, un peu entr'ouverte ; une pointe au bord extérieur. Ce genre a été formé par Meigen, dans son Supplément, sous le nom d'Olivieria ; maïs ce nom a été donné précé- demment à une autre coupe générique par M. Robineau- Desvoidy, et, pour cette raison, je l'ai changé en celui de Rhynchosia, qui fait allusion à la forme de bec de la trompe. J'avais compris le type de ce genre, la Tachina longi- rostris, Meig., dans le genre Rhamphina, à côté du A. pedemontana, considérant la trompe longue et dirigée en avant comme un caractère assez important pour les réu- nir, malgré les différences d’un ordre secondaire qui les distinguent entre elles; mais Meigen, ayant égard au nombre de ces différences, a cru devoir les regarder comme caractères génériques; leur pluralité leur donne en effet de l'importance, La Rhynchosie se sépare parti- culièrement de Ja Rhamphinue par les palpes, la face, les antennes, les soies de l'abdomen, les nervures des ailes. La trompe même, qui par sa longueur établit la princi- pale ressemblance entre elles, présente aussi des diffé- rences. 1. Rhynchosia longirostris. Cana. Thorace lineis quatuor nigris. Abdomine nigro- fasciato. Palpis vitiaque frontali rufis. Long. 0,008 *, 0,010 9. Tab. III, fig. 2 ç. Tachina longirostris, Meig. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 89 Rhamphina longirostris, Macq. Olivieria longirostris, Meig , Supp. Palpes fauves. Face et côtés du front blancs; bande frontale fauve. Antennes noires, deuxième article à du- vet blanc. Thorax à duvet blanc. Abdomen noir, à bandes de duvet blanc au bord antérieur des segments ; côtés du deuxième et en partie du troisième, fauves; ventre fauve, à ligne ventrale noire. Pieds noirs. Cuil- lerons blancs. Aiïles assez claires, nervure externo-mé- diaire droite après le coude; deuxième transversale, située un peu au-delà de la moitié entre la première et le coude dans la femelle. Ainsi que Meigen, nous avons observé les deux sexes ; les palpes ont l'extrémité noire dans les mâles. Les soies frontales ne descendant que jusqu’à la base des antennes dans les mâles; ils descendent jusque vers l'extrémité du deuxième article dans les femelles. La deuxième nervure transverse des ailes est située un peu plus près du coude dans les males que dans les femelles. De la France méridionale, de l'Allemagne, de la Suisse et de l'Italie. XI° Genre, Cnrysosome, Chrysosoma. Tachina, Fall., Meig. Gymnochæta, Rob.-Desvoidy. Chrysosoma, Macq., Suites à Buffon, Meïig., Supp. Tête moins large que le corps. Palpes un peu renflés à l'extrémité. Face inclinée, sans cils; épistome avancé, Front avancé, étroit #. Antennes inclinées , atteignant à peu près l'épistome ; deuxième article un peu allongé; troisième une fois et demi aussi long que le deuxième ; 90 ANNALES style un peu tomenteux, de trois articles ; les deux pre- miers courts. Yeux velus. Abdomen elliptique; deux soies au milieu des deuxième et troisième segments. Ai- les : première cellule postérieure aboutissant près de l’ex- trémité. Nous n'avons rien à ajouter sur ce genre à ce que nous avons dit dans les Suites à Buffon. 1. Chrysosoma viridis. Aureo-viridis nitida. Palpis nigris. Long. 0,010 «9. Tab. IIL, fig. 3. Tachina viridis, Fall., Meig. Gymnocheæta viridis, Rob.-Desvoidy. Chrysosoma viridis, Macq., Meig., Supp. Face blanchätre ; front à bande noire et côtés blancs. Antennes noires, non élargies. Pieds noirs. Cuillerons blancs. Aiïles à base un peu roussâtre ; nervure externo- médiaire appendiculée au coude; une petite pointe au bord extérieur. Dans cette espèce, les soies du front sont assez menues, droites, un peu inclinées, ne descendant que jusqu'à la base du deuxième article des antennes, et au nombre de neuf. L’abdomen est plus velu dans les mâles que dans les femelles. La deuxième nervure transversale des ailes est située aux deux tiers entre la première et le coude dans les mäles, aux trois quarts dans les femelles, ce qui est le contraire de la disposition ordinaire. Se rencontre au mois de mai, Je l'ai trouvée abondam- ment dans les bois de Tervueren, près de Bruxelles, se posant sur l'écorce des hêtres. DE LA SOCIÉTÉ ENFOMOLOGIQUE., ji 2. Chrysosoma aurata. Aureo-viridis nitida. Palpis ferrugineis. Long. 0,010 «@. ‘ab, III, fig. 5. Tachina aurata, Fall., Meig. Chrysosoma aurata, Meig. Vol. 7. Face blanche. Front à bande noire ; côtés d’un vert brillant, à duvet d'un blanc argenté. Antennes noires; dirigées en avant; deuxième article assez court; troi- sième une fois plus long que le deuxièine, fort élargi d, peu élargi Q. Pieds noirs. Cuillerons blancs. Ailes gri sâtres. Dans les forêts, sur le tronc des arbres, au soleil, au mois de mai. M. Brémi m'en a communiqué un individu # qu'ila trouvé dans les environs de Zurich. 3. Chrysosoma rufipes, Nob. Migro-viridis, albo-tomentosa. Palpis pedibusque rufis Long. 0,014 &. Tab. IIL, fig. 4. Face d'un blanc grisâtre; côtés noirs, à duvet blan- châtre. Front noir, fort étroit &, un peu de blanc sur les côtés, soies descendant jusqu’à l'extrémité du deuxième article des antennes : les deux premiers articles de celles- ci testacés ; le troisième noir, arrondi à l'extrémité. Tho- rax d’un noir verdatre, à bandes blachâtres. Abdomen d’un vert foncé luisant. Pieds fauves ; tarses noirs. Cuil- lerons jaunätres. Ailes à base et bord externo-médiaire sans appendice. Un individu, dans le faible reste de la collection de Latreille, actuellement à M. le marquis de Brême. Un autre a été trouvé à Zurich, sur les fleurs ombellifères, au mois de juillet, par M. Brémi. 92 ANNALES XII: Genre. Porinée, Polidea. Tachina, Meig. Macquartia, Rob. -Desvoidy. Zophomyia, Macq. Harrisia, Meig., Supp. Polidea, Nob. Face presque verticale, sans cils. Front étroit +, large Q. Antennes couchées n'atteignant pas l'épistome ; deuxième article un peu allongé ; troisième ordinaire, au moins double du deuxième , style ordinairement nu, de trois articles, dont le deuxième est double du premier. Yeux velus. Abdomen ovale. Ailes à première cellule postérieure aboutissant presqu'à l'extrémité ; nervure ex- terno-médiaire droite après le coude. Ce genre est le même que Meigen a formé dans son Supplément, sous le nom d’Æarrisia, que nous avons dû changer, parce qu'il a été donné précédemment à un genre de Dexiaires par M. Robineau-Desvoidy. Le nou- veau nom fait allusion aux formes diverses que présen- tent les espèces dont ce groupe se compose. Nous adoptons ce genre comme une nécessité de la classification, et nous ne pouvons le considérer comme naturel. Les trois articles dont le style des antennes est formé est le seul caractère essentiel qui soit commun aux trois espèces qui le composent. Le P. ænea quenous repré- sentons (Tab. IIT, f.6), diffère du ?. pagana, Meig., et du P. idiotica par les antennes moins longues, par la disposi- tion des soies du front, par les nervures des ailes, par les épines qui garnissent la base de la sous-marginale; enfin par les couleurs métalliques du corps. Il diffère en particulier du P. pagana par la forme de l'abdomen, du P. idiotica par DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 93 celle du troisième article des antennes et par le style to- menteux. 1. Polidea œnea. Nigro œnea; squamis flavidis ; nervo submarginali ala- rum basi spinoso. Long. 0,007 “@. Tab. III, fig. 6. Tachina œnea, Meig. Macquartia viridescens ? Rob.-Desv. Zophomytia œnea, Macq. Harrisia œnea, Meig., Supp. Palpes noirs, en massue. Face blanche à reflets noirs. Front à bande noire et côtés blancs. Antennes d’un brun- noirâtre. Style un peu tomenteux. Yeux presque conti- gus d. Abdomen sans soies au milieu des segments. Pieds noirs. Cuillerons jaunâtres. Ailes presque hyalines, à base jaune. Du noïd et du midi de la France, ainsi que de l'Alle- magne. 2. Polidea conspersa. Nigra, cæsio-pubescens. Thorace vittis quinque nigris. Adomine nigro-tessellato ; scutello palpisque testaceis. Long. 0,010 ç. Tab. LIT, fig. 7. Tachina conspersa, Meig. Nemoræa conspersa, Meig. Vol. 7. ; Face blanche, à reflets bruns. Front de largeur mé- diocre, bande noire, à reflets gris ; côtés blancs. Anten- nes d'un brun-noirâtre, atteignant l'épistome ; les deux premiers articles du style courts. Les trois bandes inter- médiaires du thorax rapprochées. Abdomen brièvement ovale, peu convexe, marqueté de taches noires; des vestiges de bandes noires ; ventre gris, à incisions noires. 2° Série, rome vi. 7 94 ANNALES Pieds noirs. Cuillerons blancs. Aüïles claires, nervure externo-médiaire appendiculée au coude, ensuite droite. D'Allemagne. Meigen, dans son 7° volume, a mis cette espèce sur la liste des Némorées ; mais elle s'éloigne de ce genre par la longueur des antennes, qui atteint l'épistome, et par le style à trois articles, et elle présente au contraire tous les caractères des Polidées. XIII: Genre. Pacte, Plagia. Tachina, Fall., Meig., Macq. Plagia, Meig., Supp. Corps oblong. Palpes un peu renflées à l'extrémité. Face un peu inclinée, presque sans cils. Front large, très peu rétréci dans les mâles. Antennes couchées, atteignant à peu près l’épistome ; le deuxième article ordinairement allongé ; le troisième un peu plus long que le second &, dela même longueur 9; style de trois articles; les deux pre- miers ordinairement courts et peu distincts l'un de l’au- tre. Yeux tantôt nus, tantôt velus. Abdomen conique; pas de soies au milieu des premiers segments. Ailes épineuses ; première cellule postérieure atteignant le bord de l'aile avant l'extrémité ; deuxième nervure trans- versale très oblique; rarement une pointe à l'extrémité de la première nervure médiastine. Les Plagies ont de grands rapports avec les Tachines, telles que nous les avons circonscrites, et particulièrement la forme du corps et les dimensions respectives des deuxième et troisième articles des antennes. Les carac- tères toujours réunis qui les distinguent de ces dernières et de toutes les autres Tachinaires ont le style triarticulé des antennes, les ailes épineuses et la deuxième nervure DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 95 transversale très oblique. Il est vrai que le premier de ces caractères est quelquefois peu distinct et qu'il n'a pas toujours été signalé. Des six espèces décrites par Meigen, nous n'en avons observé que deux, les P. verticalis et marginata. Comme ces dernières, elles présentent des particularités qui ne sont peut-être pas communes aux autres, nous n’en fe- rons mention que dans les descriptions spécifiques. 1. Plagia verticalis. Cinerea nigro-viridi micante. Thorace nigro quadri vit- tato. Fronte lateribus bifariam setosa 4. Palpis apice rufis. Nervo mediastino submarginalique spinosis. Tab. IF, fig. 1. Tachina verticalis, Meig., Macq. : Plagia verticalis, Meig., Supp. Les individus de ma collection, au nombre de dix, ont le thorax et l'abdomen d’un noir-verdâtre luisant, glacé de duvet blanc. Dans cette espèce, par une exception rare, les deux sexes ont les soïes frontales disposées également sur deux rangs de chaque côté; l’intérieur de huit soïes, dont les quatrième et cinquième petites et descendant jusqu'au milieu du troisième article des antennes; les quatre der- nières sont au-dessous de la base des antennes; la der- nière se rapproche du bord de l'œil. Le rang extérieur est normal. La raison physiologique de ces deux rangs de soies dans le mâle de cette espèce se trouve dans la lar- geur du front, presqu'égale à celle de la femelle, et qui nécessitait sans doute les mêmes moyens de défense. Le deuxième article des antennes est un peu plus long que dans les femelles. La distance de la deuxième nervure transversale du 96 ANNALES coude de l'externo-médiaire est un peu plus grande dans les femelles; mais cette disposition ne s'observe pas dans tous les individus. Nous trouvons tous les ans cette espèce sur les fleurs de l'Heraclæum, dans les prairies de Lestrem, au com- mencement de septembre. Elle se trouve aussi en Alle- magne et en Italie. 2, Plagia transversa. Nigra, cinereo-tomentosa. Palpis rufis. Alis nervis me- diastina interne submarginalique spinosis. Long. 0,009 9. Tab. IV, fig. 4. Plagia transversa, Bremi in lüt. Voisine du ?. verticalis. Deuxième nervure transver- sale située presque au milieu entre la première et le coude. M. Brémi a obtenu cette espèce à Zurich, au mois de juin, de chenilles de la Plusia illustris. Ge n’est peut-être qu'une variété du P. verticalis. 3. Plagia ambigua. Cinerea. Thorace nigro quadri vittato. Abdomine ni- gro-fasciato. Palpis rufis. Nervo-submarginali spinoso. Long. 0,009 ç. Tab. IF, fig. 5. Tachina ambigua, Fall., Meig. Plagia ambigua, Meig., Supp. Face blanche ; côtés un peu ardoiïsés. Front à bande noire couverte de duvet d’un gris-jaunâtre, ainsi que les côtés. Antennes noires. Abdomen à légers reflets verts et duvet blanc. Ailes grisätres. Nous ne connaissons que la femelle de cette espèce, qui nous à été donnée par M. Stæger, de Copenhague. Elle a DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 97 les soies frontales du rang intérieur au nombre de huit, dont les quatre inférieures, plus basses que la base des antennes, s'étendent jusqu’à la moitié du troisième arti- cle; les deux supérieures de ces quatre se relèvent, et les inférieures s'abaissent ; le rang extérieur est de trois. Le deuxième article des antennes est à peu près une fois moins long que le troisième. La distance de la deuxième nervure transversale du coude de l'externo-médiaire est presque égale à celle de la première. 4. Plagia marginata. Migro- cærulea nitida. Thorace nigro quadri vittato. Æbdomine conico, incisuris albidis. Alis fuscanis. Tab. LPS fe. Tachina marginata, Meig., Megerle. Plagia marginata, Meig., Supp. Je rapporte à cette espèce, dont la femelle seule est connue, un individu de ce sexe, qui diflère de la des- cription de Meigen par les antennes, dont le troisième article est plus du double du second, au lieu d’être pres que de la même longueur. Dans cet individu, les soies frontales du rang intérieur descendent jusqu'à l’extrémité des antennes. Elles sont au nombre de onze, dont sept au-dessous de la base des antennes. Le rang extérieur est exceptionnellement de cinq, dont deux sont aussi au-dessous de cette base. Il y a deux soies au milieu des deuxième et troisième segments de l'abdomen. Je lai trouvé dans les prairies de Lestrem au mois de septembre. 98 ANNALES XIV: Genre. Done, Doria. Tachina, Meig. Phorocera, Rob-Desv. Metopia, Macq. Doria, Meig., Supp. Corps oblong. Palpes filiformes. Face inclinée, ciliée ; épistome peu saillant. Front large “9. Antennes attei- gnant l’épistome; les deux premiers articles courts; le troisième fort long; style à trois articles courts. Yeux velus. Abdomen ordinairement elliptique ; deux soies au milieu des deuxième et troisième segments. Ailes à pre- mière cellule postérieure aboutissant presqu'à l'extré- mité. Meigen, dans son Supplément, a formé ce groupe pour plusieurs Tachinaires, dont le style des antennes est de trois articles comme dans les genres précédents. Il appar- tient donc à cette division ; mais par ses autres caractè- res, il ressemble aux Phorocères, 1. Doria concinnata. Albida. Thorace vittis quatuor nigris. Abdomine conico nigro fasciato. Palpis rufis. Vitto frontali nigra. Long. 0,010 9. Tab. IP, fig. 5. Tachina concinnata, Meig. Phorocera prorsæ, Rob.-Desv. Metopia concinnata, Macq., S. à B. Doria concinnüta, Meig., Supp. Face et front blancs ; bande noire. Antennes noires. Abdomen : premier segment, bord postérieur des autres et ligne dorsale noirs. Pieds noirs. Guillerons blancs. Ailes assez claires, nervure externo-médiaire plus ou DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 99 moins arrondie au coude , ensuite droite; deuxième ner- vure transversale située près des deux tiers d, près de la moitié 9, entre la première et le coude. Les soies frontales, au nombre de onze, ne descendent. que jusqu'à la base au troisième article des antennes. Meigen na décrit qu'un individu probablement fe- melle, de M. von Winthem, de Hambourg. J'en ai pris plusieurs des deux sexes et j'en ai reçu de M. Rondani, de Parme, M. Brémi en a obtenu des che- nilles du Bombyx populi. XV: Genre. Trixa, Trixa. Trixa, Meig., Latr., Macq. Crameria, Rob.-Desv. Corps large. Tête presque sphérique. Palpes larges et épais à base menue et extrémiléarrondie. Face un peu ciliée à la base. Péristome élevé; épistome peu saillant. Front > CF saillant, étroit «'; large, à base étroite, concave, et côtés lar- 2 1 2 2 2 ges, parsemés irrégulièrement de soies (indépendamment durang intérieur) 9; soies médiocres, ne descendant que jusqu'à la base des antennes. Celles-ci presque couchées, fort courtes ; les deuxième et troisième ordinairement à peu ï « 5.4 1 1? nus iun près d’égale longueur; troisième arrondi à l'extrémité; style de deux articles distincts, incliné, épaissi daas le tiers de la longueur, un peu tomenteux. Yeux nus. Abdomen ovale; des soies au milieu des segments. Tarses anté- rieurs non dilatés @. Pelottes un peu allongées é9. Ailes à première cellule postérieure entr'ouverte un peu avant l'extrémité; nervure externo-médiaire, à angle droit ou ? ) aigu, ensuite droite; un appendice à l'angle; premiére transversale un peu oblique, située un peu en arrière de 100 ANNALES l'extrémité de la médiastine intérieure; deuxième située aux deux tiers entre la première et ie coude. Ce genre qui a été, dès le principe, distingué des au- tres T'achinaires, et qui est du petit nombre de ceux qu'a adoptés M. Zetterstedt, présente en eflet plusieurs ca- ractères fort saillants, et particulièrement l'épaisseur des palpes. . Suivant Meigen, qui en a décrit six espèces, ces Tachi- naires se trouvent dans des contrées forestières, particu - lièrement où il y a des marécages. Elles planent presque sans cesse dans les airs, et il ajoute qu'elles vivent vrai- semblablement de proie, ce qui me paraît fort douteux, d'après les mœurs des autres membres de cette tribu, et d'après mes observations personnelles. Tous les ans, à la fin de l'été, je trouve un petit nombre d'individusdu Trixa æstroidea sur les fleurs en ombelles des prairies qu'arrose la Lawe, à Lestrem, et qui sont fort éloignées des bois. M. Brémi a pris le 7. Amsteinii sur les bords du lac de Hütten, en Suisse. Une espèce a été découverte dans les Alpes par Megerle, qui l'avait communiquée à Meigen sous le nom de Murana alpina. Le nom de Trixa fait sans doute allusion aux soies que revêtent ces Diptères, mais qui ne les distinguent pas des autres Tachinaires. Le nom générique aurait dù être tiré de l'épaisseur des palpes, leur principal caractère. 1. Trixa cærulescens. Abdômine nigro, fasciis cœrulescentibus. Pedibus, ferru- gineis. Long. 0,013 @. Tab. IF, fig. 8. Trixa cærulescens, Meig., Macq. Palpes ferrugineux. Face à moitié inférieure el joues : : # a Fa , À d'un jaune fauve-pâle; la partie supérieure d'un blanchätre DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. jof soyeux. Front blanchätre à large bande noire ç. Antennes feri ugineuses. Thorax à duvet d'un blanc-bleuatre, à ban- des de reflets d’un noir brunâtre peu distinctes. Écusson à peine un peu rougeâtre à l'extrémité. Abdomen noir, à ban- des d’un gris bleuâtre; vus en avant, les deux derniers seg- ments sont entièrement gris; ventre d’un jaune-brûnâtre. Cuillerons blancs. Ailes grises, à nervures brunes ; base et bord extérieur jaunâtres ; deuxième nervure transversale située aux trois quarts entre le premier et le coude. Meigen possédait un individu mâle qui ressemblait à la femelle, mais dont l'abdomen était d’un rouge-brunätre sur les côtés, à l'extrémité et en dessous. Il soupçonnait que c'était le mâle de cette espèce. D'Allemagne. 2. Trixa grisea. Abdomine griseo, basi fasciis duabus nigricantibus. Pe- dibus ferrugineis. Alis nervo tranverso secundo recto. Long. 0,013 9. Tab. IF, fig. 10. Trixa grisea, Meig. Face d'un rougeûtre pâle. Front d’un gris-blanchätre. Antennes ferrugineuses. Thorax gris, à quatre bandes noires ; les deux intermédiaires plus courtes en arrière, les latérales, en avant. Abdomen cendré, à reflets noirà- tres; vu en avant, le premier segment et la moitié posté- rieure du deuxième noirâtres;, ventre ferrugineux. Guil- lerons blancs. Ailes grises à base jaunâtre ; l'appendice de la nervure externo médiaire rudimentaire Q. D'Allemagne, De la collection de Meigen. 3. Trixa Jerruginea. F'erruginea. Abdomine fasciis nigris D Pedi- bus aa Long. 0,013 9. Tab. IF, fig. 9. 102 ANNALES Trixa ferruginea, Meïg. Semblable au T°. cærulescens, mais tout ce qui est d’un gris-bleuâtre dans ce dernier est ferrugineux dans celui-ci, et le front est grisâtre. D'Allemagne. De la collection de Meigen. 4. Trixa œstroidea. Nigra. Abdomine albo micante. Palpis, antennis, tibüs tarsisque rufis. Long. 0,010, 0,012 9. Tab. IF, fig. 7. Trixa variegata, Meig., var. Crameria æœstroidea, Rob.-Desv. Trixa œstroidea, Macq., Meig. Vol. 7. Palpes à duvet blanc à l'extrémité. Face blanche. Front à bande noire; côtés d’un gris-jaunâtre. Thorax à duvet et bandes grises. Abdomen à tache latérale de du- vet blanc sur chaque segment; ventre à duvet gris uniforme. Cuisses noires, plus ou moins testacées en des- sous. Cuillerons blancs. Aïles assez claires; nervures transversales bordées de brun ; deuxième située un peu en-deça des deux tiers entre la première et le coude. Je trouve ce Diptère presque tous les ans, mais en petite quantité sur les fleurs en ombelles des prairies, à Lestrem, au commencement de septembre. Je le rapporte à un in- dividu femelle que Meigen regardait comme une variété du T. variegata, et qu'il avait reçu de Leach. 5. Trixa Imhofhi. Nigra. Thorace albo vittato. AÆbdomine albo tessellato; laleribus rufis. Palpis, antennis, pedibusque rufis ; femort- bus nigris. Alis puncto fusco. Long. 0,011 #. Tab. IF, fig. 6. Semiomyia Imhofhi, Bremi in litt. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 103 Face noire à duvet blanc. Front à bande noire et côtés blancs. Troisième article des antennes presque double du deuxième. Abdomen marqueté de taches blanches, étroites et irrégulières ; les taches fauves latérales sur les trois pre- miers segments, recouvertes de duvet blanc; bord posté- rieur du quatrième fauve, ainsi que l'anus; ventre fauve; la base du premier et le quatrième noirs. Aïles jaunûtres ; première nervure transversale bordée de brun; la deuxième faiblement bordée de brunäâtre, située un peu au-delà de la moitié entre la première et le coude. Cette espèce a été découverte près de Bâle par M. le docteur Imhoff, et m'a été communiquée par M. Bremi, qui m'a envoyé en même temps, sous le nom de Semio- myia inanis, un individu & qui ne diffère du précédent que par le fauve de l'abdomen qui est plus apparent et diaphane et que je considère comme une simple variété. Il a été également trouvé près de Bâle par M. Imhofi. G. Trixa Amsteinic. Nigra. Thorace albo vittato. Abdomen albo tessellato. Palpis, antennis pedibusque rufis ; femoribus nigris. Alis punclo nervisque transversis fuscis. Long. 0,012 Q. Semiomyia Amsteini, Bremi, in litt. Semblable au 7. Zmhoffii, dont il est peut-être la fe- melle. Il en diffère par l'absence des taches fauves à l'abdomen. Les jambes sont d'un fauve-brunâtre. Les ailes ont les nervures transversales plus bordées de brun; la deuxième est située aux deux tiers entre la première et le coude. Il à été trouvé près de Malans, au canton des Grisons, aux mois de juillet et août, par M. le docteur Amstein, et 104 ANNALES il ma été communiqué par M. Bremi, de Zurich, qui l'a ‘trouvé depuis sur les bords du lac de Hütten. 7. Trixa dorsalis. Abdomine rufo, vitta dorsali lata, nigra. Alis puncto fusco. Long. 0,013 &. Tab. IF, fig. 12. Trixa dorsalis, Meig. Palpes et antennes, d’un brun-noirâtre. Thorax cen- dré, à quatre bandes noires; écusson noir. Abdomen fauve à bande dorsale noire qui change en gris-blanchä- tre à la base des segments ; le fauve des troisième et qua- trième segments change aussi en blanchätre. Pieds noirs ; jambes et tarses à peine un peu rougeâtres. Cuillerons blancs. Ailes grisâtres. D'Allemagne. De la collection de Baumhauer et de Meigen. 8. Trixa variegata. Abdomine albido, nigro variegato. Alis puncto fusco. Long. 0,013 éo. Tab. IF, fig. 11. Trixa variegata, Meig. Palpes noirs. Face d'un gris-blanchâtre soyeux, à re- flets noirs. Front blanc, à bande noire; un point blane à la base des antennes : celles-ci noires; troisième article à reflets d'un blanc-jaunâtre. Thorax blanchâtre, à quatre bandes noires à reflets; écusson noir. Premier segment de l'abdomen noir; les autres blanchâtres, à taches irrégulières d’un brun-noirâtre à reflets; les côtés des deux premiers d’un fauve transparent; ventre fauve. Pieds d’un brun obscur, à cuisses noires. Cuillerons blancs. Ailes d’un gris pâle. D'Allemagne. De la collection de Meigen. XVI: Genre. Némorée, Vemoræa. Musca, Fab. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 105 Tachina, Fall., Meig. Microceratæ, Rob.-Desv. Nemorea, Rob.-Desv., Macq., Meig., Supp. Corps large. Tête hémisphérique. Palpes peu ou pas renflés. Face non ciliée; épistome saillant. Front étroit #, large 9; soies ne descendant ordinairement que jusqu'à la base du deuxième article des antennes. Celles-ci in- clinées, ne descendant pas jusqu'à l'épistome; deuxième article allongé; troisième égal au deuxième ou au plus double; style de deux articies distincts. Yeux velus. Ab- domen habituellement large, ovale, quelquefois oblong ; souvent des soïes au milieu des segments. "larses antérieurs dilatés 9. Ailes à première cellule postérieure entr'ouverte un peu avant l'extrémité; nervure externo- médiaire à angle ordinairement droït ou aigu; première transversale oblique, située un peu en avant de l'extré- mité de la médiastine extérieure; deuxième placée vers les deux tiers entre la première et le coude. Ces Tachinaires forment un groupe fort naturel qui, par la grandeur du corps, se place avec les Trixa, en tête de celles dont le style ne présente que deux articles dis- tncts. Elles sont en quelque sorte, dans cette division secondaire, ce que sont les Echinomyies dans la pre- mière, et il y a entre elles quelques caractères communs qui, par cette raison même, semblent attachés à la supé- riorité physiologique. La largeur du corps donne aux Né- morées l'air robuste qu'ont également les Echinomyies. La saillie assez prononcée de l'épistome, qui est la même dans les deux genres, paraît indiquer dans la trompe et les palpes dont elle protége l'extrémité, un développement proportionné. Le front est saillant, mais un peu moins que dans les Echinomyies. Les antennes sont libres, 106 ANNALES c'est-à-dire non couchées sur la face, mais un peu plus inclinées vers elle; le deuxième article est également allongé, mais pas au point de surpasser la longueur du troisième. Les tarses antérieurs des femelles sont égale- ment dilatés; enfin, les nervures des ailes présentent aussi une ressemblance dans l'angle plas prononcé que d'ordinaire que forme l’externo-médiaire à sa flexion. D'un autre côté, les Némorées différent des Echino- myies, indépendamment du style des autennes et des di- mensions respectives des deuxième et troisième articles de ces organes, par le front très étroit des mâles, par les yeux velus et par les soies au milieu des segments de l’ab- domen. Les Némorées présentent non seulement les caractères sexuels ordinaires, mais, ainsi que nous venons de ledire, le front est beaucoup plus étroit dans les mâles, et les tarses antérieurs sont dilatés dans les femelles. Nous n'avons pas distingué de différences appréciables dans les antennes ni dans les nervures des ailes. Il est vrai que les deux sexes ne sont encore connus que dans un petit nombre d'espèces. Sous le rapport des couleurs, les mä- les ont quelquefois les côtés de l'abdomen plus ou moins d’un fauve ou d’un testacé transparent. Ces Tachinaires dont nous décrivons trente espè- ces offrent un assez grand nombre de modifications organiques. Le péristome est arrondi ou carré où allongé ; la face est quelquefois en grande partie dénuée de saillie et alors la trompe est plus courte et les palpes un peu renflés (1); le front des mâles, toujours étroil, est pres- que linéaire dans les uns (2), il s'élargit un peu dans les 4) Nemoræa conjuncta. (2) N. rudis, etc. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 107 autres (1). Les antennes varient plus ou moins dans leur inclinaison, dansleur longueur; le deuxième article plus ou moins long, et ordinairement conique, est quelquefois con- vexe en dessus (2); le troisième égale ou surpasse diverse- ment le deuxième en longueur; il est tantôt grêle (3), tan- tôt plusou moins épais, prismatique, cylindrique,convexe; le style est renflé jusqu'au tiers, à la moitié et au-delà de sa longueur; il est légèrement velu dans une espèce (4). Le premier article est plus ou moins court. L'abdomen le plus souvent ovale et assez déprimé est parfois moins large et plus convexe (5); l'extrémité en est quelquefois re= courbé sous le ventre (6). Enfin les nervures des ailes se diversifient particulièrement dans l'angle obtus, ou droit, où aigu que forme l'externo-médiaire et dans la ligne droite ou arquée qu'elle décrit au-delà de cet angle; la deuxième nervure transversale est droite ou sinueuse et plus ou moins rapprochée du même angle; la première est perpendiculaire à sa base ou un peu oblique. Les modifications qu'affectent les couleurs sont éga- lement assez nombreuses, quoiqu'elles se bornent aux combinaisons du noir qui forme le fond, avec le duvet blanc ou ardoisé qui le revêt plus ou moins, et avec le fauve ou le testacé qui colore fréquemment diverses par- ties du corps ou des membres. C'est ainsi que les palpes, quelquefois noirs, sont le plus souvent fauves et parfois noirs, à extrémité fauve, ou fauves à extrémité noire. Les antennes sont souvent entièrement noires ; quelquefois (4) N. radicum, etc. (2) N. conjuncta. (3) N. conjuncta. (4) N. floricola. (o) N. nemorum, setosa. (6) N. setosa, 108 ANNALES les deux premiers articles et plus rarement la base du troi- sième sont fauves ou Leslacés ; elles le sont complètement dans un petit nombre. L'écusson est tantôt entièrement noir où testacé, et tantôt noir, à extrémité testacée ou testacé à base noire. L’abdomen d’un noir luisant souvent bleuâtre et quelquefois verdâtre, ou bronzé, a son duvet à reflets quelquefois à peine distiuct et parfois très dense, formant des marquetures ou des bandes nuancées dans les unes, nettement tracées au bord antérieur des seg- ments, ‘dans les autres; souvent les côtés sont plus ou moins testacés ou fauves, de manière que ces couleurs n'occupent quelquefois qu'un faible espace au bord exté- rieur du premier ou des deux premiers segments, et d’au- tres fois la très grande partie de l'abdomen, ne laissant qu'une bande dorsale noire. Dans un petit nombre d'es- pèces, l'extrémité est également fauve. Enfin les ailes, gé- néralement assez claires, ont la base plus ou moins jau- nâtre, quelquefois un peu brunätre; la première nervure transversale est parfois bordée de brun et la seconde de brunâtre. Les modifications organiques que présentent les Né- morées ont été considérées par M. Robineau-Desvoidy comme ayant l'importance requise pour constituer des caractères génériques, et il a formé plusieurs genres (1) dont il a composé sa section des Microcérées en y com- prenant les Trixa sous le nom de Crameria. Nous avons cru devoir réunir ces Fachinaires dans un seule genre, et Meigen l’a adopté dans son volume supplémentaire. II (1) Dans son Essai sur les Myodaires, cesont les genres Ernestia, Brachelia (formé d'une espèce exotique), Fausta, Mericia, Eri- gone, Panzeria, Meriania et Nomoræa. Dans son mémoire lu à la Société entomologique en 1845, ce sont les genres Panzeria, Me- riania, Nemoræa, Fausta, Erigone, Mericia et Pherbellia. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 109 nous semble que les modifications organiques qui les dis- tinguent entre elles sont trop Jégères pour motiver la formation de ces genres. Celles de chaque organe procè- dent en quelque sorte par transitions, et elles n’ont le plus souvent aucune connexion entre elles. C'est ainsi que le genre Mericia, de l'aveu même de M. Robineau-Des- voidy, est une véritable £rigone, dont le troisième arti- cle antennaire n'est pas prismatique, mais convexe en dessus ; que le genre Panzeria tient des Ærnestia et des Erigone ; que le genre Meriania est très voisin de celui des Panzeria. / Nous croyons donc devoir nous borner à diviser les Némorées en deux sections dont la première comprend les espèces qui ont les deuxième et troisième articles des antennes égaux ou peu différents en longueur, et la se- conde, celles dont le troisième article est au moins double du deuxième. Les Némorées paraissent pendant toute la belle saison, mais plus particulièrement au printemps et à la fin de l'été, c'est-à-dire suivant que les chenilles et les chrysa- lides dans lesquelles elles se développent sont hâtives ou tardives. La NV. puparum précède, pour ainsi dire, la vé- gétation, et dès le mois de mars se pose sur les feuilles desséchées des arbres dans les forêts; ensuite, nous en voyons des espèces sur les fleurs de l’aubépine: puis quel- ques rares individus se montrent en juinet juillet, etenfin, ils sont plusnombreux, sans être communs, en août et sep- tembre et recherchent les fleurs, particulitrement des œænanthes, des berces, desimpératoires, Ces espèces se trou- vent danstousles sites : nousles rencontrons dans les prai- ries humides des environs de Lille et de Béthune ; M. Ro- bineau-Desvoidy en a capturé sur les bords de l'étang 2° Série, TOME vi. 8 110 ANNALES Ville-d'Avray ct sur des côteaux arides. M. Brémi sur les hautes montagnes de l'Albis et de l'Uto en Suisse. Elles sont également répandues dans les diverses contrées de l'Europe, depuis la Suède, où elles ont été signalées par Fabricius et Fallèn, jusqu'en Italie, où MM. Gené et Rondani en ont trouvé aëx environs de Turin et de Parme. Le développement des Némorées n'était encore connu que par une observation de M. Audinet-Serville qui a ob- tenuunindividude la chrysalide d’un Lépidoptère. Depuis, M. Brémi, de Zurich, m'a informé que la MN. analis, Nob., était née chez lui de la Cucullia verbasci et de l'Elopia sambucaria ; nouvelle preuve que chaque espèce de Tachinaires n'est pas assujétie à ne déposer ses œufs que sur une seule espèce de papillons. Si nous nous rap- pelons que la même Cucullia verbasci a donné à M. Ro- bineau-Desvoidy une Æchinomyia etune Latreillia (Pho- rocera, Nob.), nous y trouverons aussi la preuve qu’une seule espèce de papillons donne Île jour à plusieurs espèces de Tachinaires. A. Deuxième et troisième articles des antennes égaux ou peu différents en longueur. (Genres Æ£rnestia, F'austa, Mericia, Erigone, Rob.-Desv.) a. Palpes noirs. 1. Vemoræa radicum. icra, atba pubescens. Thorace nigro quinque vittato (1). 5"&s d'la à ; Abdomine fasciis duabus albidis. Palpis nigris. Antennis articulo terlio secundo paulo longiore. Alis nervo externo- (4) Le thorax de toutes les Némorées présentant les mêmes ban- des, nous ne les mentionnerons plus. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 111 medio acuto-angulato, postea arcuato. Long. 0,011 #. 0,012 ç. Musca radicum, Fab. T'achina lurida, Fall. Tachina radicum, Meiïg. Erigone (Anthophila) puparum, Rob.-Desv. Nemoræa radicum, Macq., Suites à Buff., Meig. 7° Vol. Palpes un peu saillants, noirs, à extrémité d'un testacé- brunâtre. Face d'un gris- jaunätre soyeux. Front peu étroit , bande noire, à duvet gris 9; côtés d d’un blanc un peu ardoisé ; 9 d’un gris-jaunâtre, à reflets noirs. An- tennes noires ; troisième article prismatique, un peu ar- rondi à l'extrémité, un peu moins long et plus large à l'extrémité #. Quelquefois un peu de testacé à l'extrémité de l'écusson. Abdomen d'un noir-bleuâtre luisant ; deuxième et troisième segments à bande de duvet blanc- ardoisé au bord antérieur, interrompue au milieu. Pieds noirs. Cuillerons blancs. Ailes à base jaunâtre. La partie testacée qui termine les palpes est plus al- longée; elle égale quelquefois le tiers de la longueur de ces organes. 3, Nemoræa cæsia. Nigra cæsia pubescens. Abdomine tessellato. Palpis ni- gris. Antennis articulo secundo, tertio fere longiore. Alis nervo externo medio recto angulato postea leviter arcuato. Long. 0,013 ç. Tab. VI, fig. 7. Tachina cæsia, Fall., Meig. Nemoræa cæsia, Meig. Vol. 7. Face nue, d’un gris de perle changeanten noir. Front : bande noire, à duvet gris et vertex noir ; soïes normales. Antennes inclinées, atteignant l'épistome; deuxième 112 ANNALES article gris, grêle, presque plus long que le troisième. Thorax à duvet d'un gris ardoisé, et quatre bandes noires ; écusson noirâtre. Abdomen ardoisé à bandes et taches noires changeantes ; une ligne dorsale blanche changeante, Pieds noirs. Cuillerons blancs. Ailes assez claires. De Suède. De la collection de Meigen. 3. Nemoræa minor, Nob. Nigra, albido pubescens. Scutello apice testaceo. Abdo- mine lateribus albo micantibus. Palpis nigris. Antennis articulo tertio, secundo paulo longiore. Alis nervo externo- medio recto angulato, postea arcuato. Long. 0,010 9. Tab, V', fig. 6. Palpes un peu renflés. Face d'un blanc-gris un peu jaunâtre. Front à bande noire et côtés d'un gris-jaunâtre ; soies normales. Antennes noires; troisième article droit sur les côtés, unpeu arrondi à l'extrémité. Un peude testacé à l'extrémité de l’écusson. Abdomen oblong, convexe, d'un noir-bleuâtre, pas plus large que le thorax. Cuille- rons blancs. Ailes à base jaunâtre; nervures transver- sales un peu bordées de roussâtre. L'individu décrit est dans la collection de M. Audinet- Serville sous le nom Æ£rigone affinis, Rob.-Desv., espèce dont le nom ne se trouve pas dans l'ouvrage de cet au- teur, mais qui appartenait sans doute à l'ouvrage dans sa forme primitive. Cette espèce est voisine du V. radicum ; elle a sans doute été trouvée à Saint-Sauveur. 4. Nemoræa appendiculata, Nob. Nigra, albido pubescens. Abdomine tessellato. Palpis nigris basi lestaceis. Antennis articulo secundo apice tes- tacco ; tertio secundo paulo longiore. Alis nervo externo DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 113 medio appendiculato, recto angulato, postea recto. Long. 0,011 &. Tab. PE, fig. 3. Palpes noirs, d'un testacé obscur vers la base. Face noire, à duvet blanc; épistome jaunâtre. Front noir; un peu de duvet gris sur les côtés ; soies normales, Antennes: un peu de fauve à l'extrémité du deuxième article; troi- sième avec un peu de fauve à la base en dessus ; premier article du style fauve. Abdomen d’un noir un peu verdä< tre; peu de duvet blanchâtre. Pieds noirs. Cuillerons blancs. Ailes grisâtres. De Suisse. Dans les forêts, sur l’albis, au mois d'août. M. Brémi. 5. Nemoræa maculosa. Nigra cinereo pubescens. Abdomine trifariam nigro maculato. Palpis nigris. Antennis articulo secundo, tertio- que œquis. Alis nervo externo medio, obtuso angulato, postea recto. Long. 0,006 do. Tachina maculosa, Meig. Nemoræa maculosa, Macq., Meig. Vol. 7. Face d’un blanc soyeux, à reflets noirs. Front étroit #, à bande noire; côtés blancs, à reflets noirâtres. An- tennes brunes atteignant l’épistome. ‘lhorax à trois bandes noires; l'intermédiaire large et divisée en trois; écusson noir, à côtés gris. Abdomen ovale, déprimé; premier segment noir; les deux suivants à trois taches noires dont l'intermédiaire n’est souvent qu'une ligne; quatrième à extrémité noire. Pieds noirs. Cuillerons blancs. Aïles un peu grisätres; deuxième nervure trans- versale située au-delà des deux tiers “, en decà 9, entre la première et le coude 114 ANNALES Cette espèce a été trouvée dans les environs de Ham- bourg, d'Aix-la-Chapelle et dans le midi de la France. b. Palpes rouges ou testacés. 6. Nemoræa quadripustulata. Nigra, cæsio pubescens. Abdomine lateribus, apice, scu- tello palpisque testaceis. Antennis articulo tertio, secundo sublongiore. Alis nervo externo medio ultra geniculum sub- recto &, arcuato @. Long. 0,010, 0,013 <9. Musca quadripustulata, Fab., Ent. syst. Tachina quadripustulata, Fab., Syst. ent., Fall., Meig. Nemoræa quadripustulata, Macq., Meig. ol. 7. ] Face gris de perle à reflets noirs. Front étroit &, à bandes noires et côtés blancs; vertex noir. Antennes un peu plus courtes que la face. Thorax à duvet ardoisé changeant en noirâtre; quatre larges bandes noires. Ab- domen court, ovale, déprimé, d’un gris-ardoisé, à ligne dorsale et bandes au bord postérieur des segments, noires; côtés et anus testacés; ventre testacé, plus obscur au mi- lieu; incisions blanchâtres. Pieds noirs ; jambes posté- rieures finement ciliées. Guillerons blancs. Aïles presque hyalines, à peine un peu brunätres à la base ; deuxième nervure transversale située au-delà #, en deçà 9 des deux tiers entre la première et le coude. D'Allemagne, au mois de mai. Meigen l’a trouvée plu- sieurs fois ; elle lui a été communiquée par Wiedemann et M. Vonwinthem, et il l’a retrouvée dans les collec- tions de Fabricius et de Fallèn. 7. Nemoræa variegata. Nigra, cinerco-pubescens. Abdomine grisea maculato, DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 115 linea dorsali nigra, lateribus scutelloque testaceis. Calyptris flavicantibus. Palpis testaceis. Antennis articulo tertio, sc- cundo sublongiore. Alis nervo externo medio obtuso-angu- lato, postea recto. Long. 0,013 &Q. Tachina variegata, Meig. Nemoræa variegata, Meig. Vol. 7. Face gris de perle à reflets noirs. Front étroit, à bande noire et côtés blancs; vertex noir. Antennes un peu plus courtes que la face; troisième article un peu plus long que le deuxième. Thorax à duvet cendré changeant en noirâtre ; quatre larges bandes noires. Abdomen court, uvale, déprimé, à duvet gris et taches noirâtres chan- geantes; point de bandes noires; côtés testacés sur les deuxième, troisième et quatrième segments ; anus noir; ventre entièrement fauve changeant en jaune aux inci- sions. Pieds noirs. Cuillerons d’un jaunâtre-ferrugineux. Ailes hyalines; deuxième nervure transversale située un peu au-delà des deux tiers entre la première et le coude#, aux deux tiers Q. Meigen a trouvé la femelle au mois de mai sur des haies ; le mâle est de la collection de Baumhauer. 8. Nemoræu soror, Nob. Nigro, albido pubescens, scutello apice testaceo. Abdo- mine virescente; albo-tessellato. Palpis rufis apice nigris. Antennis apice latioribus, articulo secundo tertioque sub- æquo. Alis nervo externo medio acuto angulalo, postea arcuato. Long. 0,0139. Tab. VI, fig. 1. Face d’un blanc-jaunâtre. Front à bande noire et re- flets gris; côtés à duvet blanchâtre; soies descendant Le 1 . ] Per “1 . jusqu à la moitié de la longueur du deuxième article des 116 ANNALES antennes. Celles-ci noires; troisième article prismatique, un peu plus large à l'extrémité. Abdomen à reflets d’un vert-bleuâtre. Cuillerons blancs. Aïles grisätres. Trouvé à Zurich et près de Coire, par M. Brémi. 9. Vemoræa setosa. Cæruleo nigra, albido-pubescens, scutello apice testaceo. Abdomine convexo, subcylindrico. Palpis rufis. Antennis articulo tertio secundo paulo longiore, subconvexo. Alis nervo externo-medio recto-angulato, postea subarcuato. Long. 0,014 &. Tab. F, fig. 4. Memoræa setosa, Brémi, ën litt. Face à duvet d'un blanc jaunâtre; épistôme jaunûtre. Front à bande noire ; côtés un peu ardoisés. Antennes arrondies à l'extrémité; style renflé jusqu'aux deux tiers de sa longueur. Abdomen d'un noir luisant avec très peu de duvet cendré au bord antérieur des segments ; anus recourbé en dessous. Pieds noirs. Cuillerons blancs. Aiïles à base un peu brunûtre. Pays des Grisons. M. Brémi. Cette espèce est voisine du Y. radicum : elle en diffère particulièrement par les palpes fauves et par l'écusson à extrémité testacée, 10. VNemoræa consobrina. Migra, cœsio pubescens. Abdominis fasciis cœsiis, ni- gro micante. Palpis rufis. Antennis articulo secundo Lertioque subæquo. Alis nervo externo medio recto angu- lato postea arcuato. Long. 0,013 TT A ‘ * ‘ PEN Ve ps 30 A ". 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Je vais entreprendre cette tâche bien facile. (1) Gette larve, d’après M. Blanchard, a été observée ou décrite par MM. À. G Desmarest, Latreille, Kirby et Spence, Ratzeburg et West- wood. M. Blanchard en a reproduit la figure dans son Histoire des Insectes ; mais ni lui, ni les auteurs qu’il a cités n’ont représenté sa nymphe. MM. Boïisduvyal et Lacordaire n’en ont point également fait mention dans leur Faune entomologique des environs de Paris. MM. Audouin et Brullé, dans leur Histoire naturelle des Insectes, publiée en 1834, après avoir donné de longs détails sur les mœurs de la larve de la €. campestris, empruntés à M. Wesiwood, se sont exprimés ainsi : « On ne connaît pas la forme de la chrysalide. C’est, » dit avec quelque raison l’entomologiste historien de cette espèce, » un point peu important ; la nymphe des coléoptères n'est réelle- 156 ANNALES NYMPHE. Longueur 13 millim. Largeur 4 millin. 1/2. Luisante, légèrement arquée, d'un jaune paille très clair en dessous, plus foncé en dessus sur le thorax et les cinq premiers segments de l'abdomen; pattes bilan - châtres, ayant un aspect crystal!in. VUE EN DESSOUS. La tête est fléchie et appuyée sur les cuisses et les jam- bes de la première paire de pattes. Les yeux sont gros, ovalaires, proéminents, d'un gris-violâtre; la surface qui se trouve entre ces organes est légèrement concave. Les antennes tournent derrière les deux premières paires de pattes, et reparaissent entre la seconde paire et les élytres. Les mandibules se croisent à leur extrémité. Les mâchoi- res disposées parallèlement et peu apparentes, sont si- tuées au-dessous des mandibules et les dépassent à peine; toutefois, ce que je prends pour ces organes pourrait bien » ment que l’insecte parfait, enveloppé d'une peau mince, sous la- » quelle sont cachés les membres, » En réponse à celte opinion singulière qu'il importe de réfuter, je crois devoir répéter ici, ce que j'ai déjà dit dans un précédent mémoire : que c’est surtout lorsque les insectes se transforment en nymphe que la nature se plaît à les entourer d’une foule de précautions pour les prémunir contre les dangers auxquels ils sont plus particulièrement exposés pendant ce temps de repos ; qu'on voit alors surgir, chez un grand nombre d’es- pèces, des appendices dont les formes sont souvent très remarqua- bles, :mprovisés uniquement pour la conservation des nymphes ; que ces modifications organiques, qui varient selon les espèces, étudiées sous le point de vue physiologique, offrent le plus grand intérêt et peuvent en outre fournir d’excellens caractères spécifiques, Enfin, Geoffroy avait également observé les habitudes de la larve en question ; mais aucun des entomologistes que je viens de nommer n'ayant donné la description de la nymphe, je suis en conséquence autorisé à croire qu'elle est encore inédite. DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 157 n être que les extrémités de l’une des deux paires de pal- pes maxillaires. De chaque côté, l'un de ces palpes est très visible; on compte aisément ses trois derniers arti- cles. Les deux premières paires de pattes, pliées les unes contre les autres, sont relevées obliquement, de manière que les articulations des cuisses et des jambes de la paire antérieure se trouvent presque en face du bord inférieur des yeux. Les crochets de la premiére paire s'arrêtent à la naissance du quatrième article des tarses de la seconde, près des épines de la jambe de la troisième. Les crochets de la seconde paire arrivent à la moitié à peu près du deuxième article de la troisième paire ou près de l'inser- tion du sixième segment de l'abdomen. Les élytres sont petites, courtes, étroites et peu apparentes. Les ailes plus larges et plus longues que les élytres, couvrent et con- tournent les cuisses de la dernière paire de pattes en montant jusquà l'articulation de la jambe. La dernière paire de pattes est plus fortement appliquée et moins saillante sur les côtés que les deux premières; ses cro- chets dépassent l'extrémité du dernier segment. Au bout de la jambe, au-dessus de l'articulation de celle-ci avec le tarse, on découvre les épines dont linsecte parfait est armé. Les crochets des pattes sont séparés et très visibles. En examinant la nymphe de côté, on aperçoit les trois dernières spinules latérales du dos; en la regardant de face, on voit trés distinctement les deux appendices spi- niformes, divergents et très écartés l’un de l’autre, insé- rés sur le cinquième segment. Ces appendices semblent destinés à maintenir l'insecte couché sur le milieu du dos de manière qu'il ne puisse se tourner sur les côtés; mais il est présamable qu’ils ont une autre destination et qu'ils servent à faciliter quelques mouvements, certains dépla- cements, nécessaires à la conservation de la nymphe. 2° Série. TOME vi. li 158 ANNALES VUE EN DESSUS. A l’exception des yeux, on ne voit aucune partie de Fa tête. Le prothorax semble hexagone; ses bords sont laté- ralement subcurvilignes, antérieurement et postérieure- ment presque droits ou légèrement sinueux ; on distingue sur la face supérieure deux renflements aplatis, ova- laires et divergents, qui existent d'une manière plus marquée chez l’insecte parfait. Courbé en avant vers la “égion ventrale, un peu convexe par suite de cette cour- bure et ne couvrant qu'en partie les yeux qui le débor- dent de chaque côté, tout d’abord, il est facile de le pren- dre pour la tête; mais un examen moins superficiel le fait aisément reconnaître. Entre les pattes antérieures et l'articulation qui unit le prothorax et le mésothorax, on aperçoit les antennes sur une très petite longueur. Le mésothorax et le métathorax sont distincts et for- ment ensemble un trapèze allongé; le premier est plus petit ei moins large que le prothorax au point où il s’u- nit avec celui-ei; le second est plus long et plus large que Je mésothorax. Les élytres, étroites, peu apparentes, dis- paraissent promptement du côté du ventre. Les neuf segments de l'abdomen, excepté le dernier, sont faciles à compter ; un peu au-dessus des bords laté- raux des quatre premiers se trouvent quatre spinules penchées en avant et sur les côtés, subeylindriques à leur base, obconiques et fauves à leur extrémité, sur- montées chacune de plusieurs cils connivents ou peu di- vergents, très fragiles, d'un blond-rougeitre; le cinquiè- me segment, renflé postérieurement et transversalement en forme de bourrelet, au lieu des crochets qui existent chez la larve, porte deux appendices spiniformes, diver- gents, inclinés en arrière, coniques, très allongés, termi- nés en pointe obtuse et oblique, d'un brun-rouge à son DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 159 extrémité, surmontée d'un faisceau de cils très cassants, d’un fauve-rougeâtre, rapprochés comme les poils d’un pinceau; vers les deux tiers de la hauteur de ces deux grosses et longues épines tégumentaires, on remarque un léger étranglement. Le premier segment est moins long que les trois suivants; ceux-ci augmentent progressive- ment en longueur vers l'abdomen; le cinquième est du double plus long que le quatrième; les quatre derniers diminuant rapidement de largeur, sont à peu prés égaux quant à leur longueur et se terminent en pointe : le dernier est conoïde, obtus et légèrement tuberculeux à son extrémité. Une petite bande blonde, peu apparente, règne sur le milieu du dos, à partir du métathorax jus- qu'au cinquième anneau inclusivement ; cette bande de- vient brune sur les anneaux postérieurs. Les larves de la Cicindela campestris sont très faciles à découvrir. Dans les mois de juillet, d'août, de sep- tembre et même d'octobre, on aperçoit dans les allées des jardins, dans les sentiers battus des champs, dans les lieux incultes des terrains calcaires et sablonneux, les trous qu'elles pratiquent et qui, dans certains endroits et surtout certaines années, sonten si grand nombre que le sol paraît percé comme un crible (1). On reconnaît aisé- ment ces derniers à leur contour intérieur parfaitement cylindrique et si uni qu’on dirait qu'ils ont été forés avec un instrument très coupant; leur orifice évasé en forme d'entonnoir ; les alentours ne présentant aucune ou pres- que aucune trace de déblais et laissant en conséquence l'ouverture du conduit tubiforme très apparente, sont encore autant de signes qui les font distinguer de très loin et qui ne permettent pas de les confondre avec les trous (M) En 1847, ces larves étaient très communes. 160 ANNALES faits par des insectes appartenant à d'autres genres; leur diamètre, correspondant exactement à la largeur de la tête et du prothorax des larves, indique en outre le temps où celles-ci ont atteint leur entier développement; ce’dia- mètre est ordinairement alors de cinq millimètres. Enfin, quand arrive l'époque de la transformation, l’insecte se charge de la faire connaître en fermant l'entrée de son habitation, de sorte que la nymphe et l'insecte parfait sont aussi faciles à trouver que les larves. Lorsque les larves sentent que le moment de se métamor- phoser est proche, elles agrandissent le fond de leur de- meure, et, avec les aéhiegt quelles détachent du sol, elles en bouchent la partie supérieure. Quelquefois le conduit vertical n’est comblé que jusqu'à la naissance ou à la moi- tié de l’ouverture en entonnoir, notamment dans les ter- rains cultivés, tels que les plates-bandes, les carrés aes jardins; dans ce cas, la cavité que l’on remarque encore, et surtout les grains de sable nouvellement remués ayant un aspect différent de la terre environnante unie et com- pacte, signalent à ne pas s'y tromper le lieu occupé par l'insecte; toutefois, comme tout vestige du trou pourrait disparaître, principalement après des pluies abondantes, on enfonce, à environ cinq centimètres de son ouverture, un petit piquet dans le sol, pour retrouver plus tard la nymphe ou l’insecte parfait. Ce moyen peut également être employé pour reconnaître le gîte des autres espèces de cicindèles. Les trous de la €. campestris varient ordinairement en profondeur de cinq à douze centimètres (1); tantôt ils (1) Je nai jamais trouvé dans les terrains calcaires de trous de cette cicindèle ayant plus de 17 centimètres de profondeur, bien que, suivant Geoffroy et M. Westwood, on en rencontre qui s'enfon- cent à plus de 5 décimètres ; peut-être dans les terrains sablonneux sont-ils beaucoup plus profonds. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 161 sont perpendiculaires, tantôt légèrement inclinés ou cour- bes; ceux de la C. kybrida Fabr., que l'on ne rencontre que dans les terrains sablonneux, descendent quelque- fois jusqu’à cinq décimètres (18 pouces) et même plus. Pour ne point en perdre la trace, on introduit dans toute leur longueur un chaume de graminée qui sert de con- ducteur pour arriver jusqu'au fond où se relire l’insecte. Parmi les larves de l'espèce en question, quelques- unes commencent à se métamorphoser vers le 15 août ou vers la fin de ce mois, et après être demeurées dans un état de repos léthargique pendant un temps assez long qui semble varier de quinze à trente jours, suivant la température, elles passent à l'état de nymphe, et, au bout d'un mois environ, elles arrivent à Pétat parfait; ilen est de même de celles qui se sont transformées trop tard, et qui n'éclosent, je crois, que dans le courant du mois de mars de l’année suivante; les autres, et c'est le plus grand nombre, bouchent leur trou au mois d'octobre pour se mettre à couvert des intempéries de la mauvaise saison et ne se métamorphosent qu'au commencement du prin- temps suivant; d’autres enfin, celles d’entre ces derniè- res qui n ont pas encore atteint toute leur taille, à la même époque, déblaient l'entrée de leur habitation pour attra- per des insectes et prendre de la nourriture dont elles ont encore besoin, puis elles la referment pour se transfor- mer. Ainsi les C. campestris que l’on rencontre assez rarement vers le 15 mars, proviennent des larves trans- formées en nymphe ou parvenues à l'état parfait avant l'hiver, et celles qui commencent à paraitre en assez grande quantité vers le 20 avril, viennent des larves qui se sont métamorphosées après les froids. Des premières naissent les larves qui arrivent à l’état parfait en septem- bre. en octobre ou au commencement du mois de mars, 162 ANNALES et des secondes, celles qui n'acquièrent ce même état qu'aux mois d'avril et de mai. Les moyens employés par ces larves pour creuser leur profonde habitation étant connus depuis longtemps, il serait superflu de les décrire de nouveau. Cependant, comme il est curieux de voir la manière dont elles s’y prennent pour ne point obstruer les alentours de l'entrée de leur demeure, et comme il est difficile de les surpren- dre pendant qu'elles exécutent ces travaux, j'indiquerai seulement les expédients auxquels j'ai eu recours pour connaître leurs manœuvres, et je terminerai par quel- ques observations que j'ai suivies avec beaucoup d’atten- on. Du 10 juillet au 20 août, par un beau temps, on aper- çoit les larves dont il s'agit en embuscade à l'entrée de leur trou (1). Avec leur tête et leur prothorax, formant ensemble une sorte de disque articulé très propre à faire l'office d'une trappe, elles en ferment hermétiquement l’entrée en se tenant à la partie la plus basse de l’ouver- ture en entonnoir. Extrêmement défiantes, aussitôt qu'on les approche où que quelque chose leur fait ombrage, elles se précipitent avec une telle vivacité au fond de leur retraite que l’on voit apparaître des trous à la surface du sol comme par enchantement; mais elles ne tardent pas à remonter et à reprendre leur position. Assis près d'un endroit où se trouvaient cinq ou six larves aux aguets à l'entrée de leur trous groupés sur un espace à peine large de douze centimètres carrés, voici les moyens bien simples que j'employais pour forcer ces nsectes à me montrer leur adresse dans l’art de creuser e sol. Je jetais quelques grains de sable dans leur trou (1) Plus tard, on ne les voit plus ainsi guetter leur proie. DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 163 ou sur leur tête et leur prothorax, en éloignant le bras et en rasant la terre avec la main pour qu'elles n’aper- cussent aucun des mouvements que j'étais obligé de faire; bientôt après, ces larves, contrariées par le contact de ces matières, lançaient au loin le sable qui les gênait. Plaçant ensuite un petit caillou sur l'ouverture de leur terrier, elles ne tardaient pas également, sans sortir de leur demeure, à le pousser aussi loin que possible, en traïnant sur le sol leur tête gibbeuse en dessous et unie comme un polissoir; de sorte qu'il m'était ainsi facile de voir comment elles pouvaient creuser et nettoyer leur habitation, en évaser l'entrée et jeter au loin les terres qu'elles enlèvent sans que le plus ordinairement il en reste aucun vestige. Condamné par mon médecin à rester pendant une grande partie des jours les plus chauds de l'été dernier exposé au vif du soleil pour me guérir de violentes dou- leurs rhumatismales, j'ai passé bien du temps à examiner ces larves, ne pouvant rien faire de mieux. Je voulais savoir si elles avaient souvent l’occasion de satisfaire leur appétit, si elles dévoratent indistinctement tous les in- sectes qui donnaient dans leur piége, ou si, comme à l’é- tat parfait, elles se nourrissaient exclusivement de four- mis. Placé en observation près de plusieurs trous dans le voisinage desquels se trouvaient des fourmillières, j'es- pérais être témoin de l'imprudence de quelques-uns de ces hyménoptères; mais, moins heureux que MM. Au- douin et Brullé (1), j'ai été trompé dans mes espérances, (4) On iit dans l'Histoire naturelle des Insectes, par MM. Au- douin et Brullé, tome IV, p. 55, que ces larves se nourrissent de petits carabiques, d’araignées et même des insectes de leur propre espèce. Cela est assez probable, car je doute qu'elles attrapent assez de fourmis pour subvenir à leurs besoins, Gependant, elles s’'accom- 164 ANNALES il in a été impossible de surprendre un seul de ces insec- tes, ni aucun autre victime des nombreux guet-apens dans lesquels il leur était cependant si facile de tomber; de sorte que je suis encore à m'expliquer comment ces lar- ves ne périssent pas de faim. Il faut qu'elles soient or- ganisées pour supporter de très longs jeünes, comme les larves de fourmilion, ou plutôt, ce que je suis porté à croire, qu'elles se dédommagent pendant la nuit des pri- vations de la journée. J'ai vu bien des fourmis courant dans la direction des trous, arrivées sur le bord de l’ou- verture, s'arrêter aussitôt, se détourner brusquement et fuir au plus vite, ayant évideminent aperçu le danger. La prudence, dans ce cas, parfaitement fondée des four- mis à l'égard des larves de cicindèles, m'a paru contraster singulièrement avec leur apparente indifférence en pré- sence de ce même ennemi bien plus redoutable sous sa dernière forme; sur le point d'être atteintes par ce ter- rible adversaire, elles ne cherchent aucunement à s'é- chapper, ni à se tapir sous quelque objet propre à les cacher, ce que pourtant elles pourraient souvent faire. Craindraient-elles, en fuyant, d’exciter sa voracité? Se- raient-elles instinctivement convaincues de l'impossibi- lité de se soustraire au péril, ou bien, auraient-elles la vue trop courte pour apercevoir à temps leur ennemi? D'un côté, une si grande défiance à l'égard de ce dernier à l’état de larve; d’un autre côté, une si grande insou- ciance vis-à-vis du même insecte à l’état parfait : cette modent très bien de cette proie, comme je m'en suis assuré en fai- sant tomber dans leurs trous plusieurs de ces hyménoptères que je n'ai pas vu reparaître. Mais que deviennent-elles à leur sortie de l'œuf? Comment vivent-elles? Font-elles aussitôt un trou ? Sur leur premier âge on ne sait rien. Déjà elles ont acquis une certaine gros- seur lorsqu'on les découvre. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 165 conduite chez les fourmis, si intelligentes du reste, a quelque chose d’étrange. Pour obéir à la loi générale qui porte tous les êtres à veiller à leur conservation, chaque animal menacé d'un danger imminent emploie aussitôt les moyens que la nature lui a départis pour l’éviter. Le brachine lance sa liqueur détonante; la punaise lâche ses odeurs fétides; les charançons se laissent tomber tout à coup; les byrrhes et beaucoup d’autres espèces se con- tractent et se ramassent de manière à simuler un corps inerte; enfin, qui n'a été témoin de la rapidité avec la- quelle l’araignée va se cacher à la vue de l’ichneumon qui la poursuit? Les fourmis, dans un cas, obéissent à cette loi de conservation, et point dans l’autre. Dans l'ordre de la nature, leur trop grande multiplication devrait-elle être arrêtée, comme celle des pucerons, sans qu'elles cherchassent à fuir l'ennemi qui les décime? C'est une question que je ne me propose point de résoudre; je me borne simplement à constater un fait. Ces observations paraîtront peut-être d'une bien mi- nime importance. Toutefois, quand il s'agit des mœurs des insectes, il me semble qu'il est bon de noter jusqu'aux moindres choses, et surtout les différences que l'on re- marque quant à la manière dont ils se comportent dans des cas analogues. Explication des figures de la pin IN: a Nymphe de la C. campestris de grandeur naturelle, vue en dessous. b La même, vue en dessus. c Spinules, très grossies, des quatre premiers segments de l'abdomen, vues de côté. d L'un des appendices spiniformes du 5° segment, vu dans le même sens, également très amplifié. e Partie supérieure d’un trou de cicindéle dont l'entrée est fermée. RER men Den ete ve. CET. Ua dou, roses à et; ne its M + MR 'ATE NU Du ÉAENT. Us PAL EPTRELE sort à MOPOU NS: Agde, sé ee | % ma ae it dl ET ET ENTRE ET CT re dt kya"t wi et À ét Dora LEON LAURE TURN IT E DUT 1 mi | Nortel #! | : : LE ou + un TL oué *f T4 PRNTOUT LE ET TELE io! , | die ja) HE DPERTCUTE sbpars qui: Van RLOET si de HOEY: ge Fe QUE LEE TS élus LICE LE are NAS ne Ch Ka ir ENTREE BE Jaariar aus : ter Re ï: Ag VE Leg te MM ES em ÿ Fret MT arr à FE cs MARNE d a PRES tas tu Lara ELA Lord ny, La reénsgh > nËe db CS DE DE pee 1 MLANTPER DT TN LE" PE Pan tro QG rs le *» Hu ne panel ed MaLNT que UP nd His Je JP ANRER QUE LL tn, mers de. al Melo tite, #1 À isa BEL à L AC L PMR | 4 7” LA Loi 7e K' + es pi # RE en ie ? y ga x [2 aa | on E LC — ar A Hot yf: + - ne LL ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 167 DR RU ARS A ARR RAR A UN A UE RAS AE A AR ARR AE BARREAU RAA RE VE LE RAR EVE RE SR VAVEMLES LE DESCRIPTION DE QUELQUES COLÉOPTÈRES NOUVEAUX. PAR M. LÉON FAIRMAIRE. (Séance du 8 mars 1848.) 1. ESPÈCES NOUVELLES D'EUROPE. 1. Ælammaticherus intricatus. Long. 43 mil]. Piceo-niger, elytris apice brunneis, antennarum articulis primo, tertio, quarlo, quintoque, incrassatis, thorace ver- miculoso-rugoso. D'un brun-noir presque terne, excepté le corselet qui est un peu brillant. Le corps est assez allongé, ayant en longueur presque quatre fois la largeur de la base des élytres. Les 1°, 3°, 4°, 5° articles des antennes sont pres- que égaux en longueur, renflés, le dernier un peu moins que les autres : l'extrémité des antennes dépasse à peine les élytres, qui sont couvertes d'une pubescence grise, courte, peu serrée. Le corselet est un peu plus long que large à sa base postérieure ; il est couvert de rugosités sinuées et vermiculées, à peu près comme chez le cerdo, mais plus saillantes, irrégulières et non transversales ; de chaque côté on voit une pointe triangulaire et en arrière 168 ANNALES un tubercule. L'écusson, pluslarge quelong, estcouvertde poils gris, courts, peu serrés. Les élytres sont assez fortement et rugueusement ponctuées dans leur moitié basilaire; ce dessin s'atté- nue graduellement vers l'extrémité, qui est d'un brun un peu transparent. Point d'épine suturale., Sur chaque élytre on remarque deux côtes presque oblitérées. La fossette latérale sous les épaules est rugueuse comme le dessus des élytres. Le dessous du corps et les pattes sont comme chez le miles, mais le duvet n'est ni soyeux, ni brillant comme dans ce dernier. Ce longicorne est très voisin du mules; il en diffère surtout par le dessin du corselet dont les rugosités sont dirigées dans tous les sens et beaucoup plus saillantes, par la forme des élytres qui sont plus convexes. L’angle sulural de l'extrémité est aussi moins arrondi. Cette espèce a été prise dans les Apennins et se trouve dans la collection de M. Reiche. Je n'en ai vu qu'un mâle. 2. Silpha Souverbi. Long. 0,010 mill. Tota obscure brunnea, sat nitida, ubique confertim punctatissima ; prothorace supra paulisper ina:quali ; elytris tricarinatis, apice integris. Entièrement d’un brun-noirâtie médiocrement bril- lant, couvert d’une ponctuation fine, très serrée, plus forte sur les élytres, et d’une villosité soyeuse, d'un brun clair, très courte et médiocrement serrée. ‘Tête avec une dépression transversale entre les yeux, très légère chez le mâle, nulle chez la femelle; derniers articles des antennes plus courts et plus serrés chez le mäle. Corselet une fois aussi large que long chez le mâle. plus court chez la femelle, Angles antérieurs très arrondis; DE LA SOCIÉÈLÉ ENTOMOLOGIQUE. 169 angles postérieurs plusanguleux,mais arrondis. Bord posté- rieur sinué à l'écusson et de chaque côté de l'écusson, vers les épaules ; bords latéraux légèrement arrondis, très peu rebordés chez le mâle, un peu plus chez la femelle, plus fortement ponctués que le disque, avec une fossette vers chaque angle antérieur. Ligne médiane à peine sensible. Disque avec quelques faibles impressions ; de chaque côté une impression visible trifurquée, affectant à peu près la forme d'un Y. Ecusson ponctué comme le corselet. Elytres un peu moins larges à la base que le corselet, de la même largeur au milieu, ayant deux fois la longueur du corse- let, très peu plus chez la femelle ; arrondies à l'extrémité dans le male, un peu prolongées chez la femelle. Bords extérieurs légèrement arqués ; sur chacun trois faibles côtes, l'intermédiaire presque oblitérée en avant, surtout chez la femelle; l’externe se termine plus loin que le milieu de la longueur, au-delà d’une petite proéminence arron- die, à peine sensible. Dessous du corps plus noir et plus brillant que le dessus ; l'abdomen est couvert de points assez forts, peu serrés. Cet insecte se trouve dans les Hautes-Pyrénées, no= tamment dans la vallée d'Esquiéry. Il m'a été donné par M. Souverbie, entomologiste de Bordeaux, qui le prit en 1845 sous des p'erres, en compagnie des Feronia Xatarti, Carabus Cristofori, Otiorhynchus monticola et Za- brus obesus. Il ressemble beaucoup à la Slpha opaca, espèce du nord de la France que j'ai retrouvée à Orléans, mais il n'est pas couvert d'une villosité aussi dense; les bords externes des élytres ne sont pas aussi droits; les impres- sions du corselet sont bien moins marquées; les carènes externes sont moins saillantes, ainsi que la proéminence postérieure. 170 ANNALES 3. Styphlus muscorum. Long. 2—3 mill. Nigro-piceus, spinulis obtusis indutus, sparsim ferrugineo- squamoOsus ; elytris striatis, tribus spinularum lineis utrin que ornatis ; subtus ferrugineus, pedibus brunneis, ferrugineo pilosis. Tête, dessus du corselet, élytres d'un brun-noir; rostre épais, à bords droits, légèrement caréné de chaque côté, au-dessus de la naissance des antennes, sillonné au mi- lieu; en avant de chaque œil une touffe de poils squam- meux ferrugineux, séparée des yeux par une rangée d'é- pines courtes; quelques épines assez fines sur le milieu du rostre. Antennes d'un brun-rougeûtre, assez lisses ; la massue foncée. Corselet à peine plus large que la tête antérieurement, un peu rétréci en arrière; un assez fort sillon longitudi- nal au milieu; couvert d’une villosité hispide courte et de taches squammiformes ferrugineuses irrégulières; en avant des épines courtes épaisses, plus serrées vers les angles externes, noirâtres, entremélées de ferrugineuses. Élytres un peu plus larges à la base que le prothorax dans sa plus grande largeur, allant en s'élargissant au- delà du milieu, puis se rétrécissant sinueusement, pour se terminer presque en pointe, ayant des stries séparées par des intervalles assez larges, puisqu'il n’y a que quatre ou cinq stries sur chaque; ces stries sont marquées de points enfoncés, peu serrés, bien visibles chez la femelle dont les élytres sont un peu plus larges que celles de l'autre sexe, mais à peine visibles chez le mâle et quel- quefois cachées sous les squammosités. Chaque élytre porte trois rangées d'épines courtes, épaisses, obtuses, plus fortes dans les mâles : la première rangée, vers la DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 17: suture, contre la deuxième strie, est la moins forte; la seconde, sur l'intervalle entre les quatrième et cinquième stries, un peu plus forte; la troisième, tout à fait externe, est formée d'épines plus grosses. Sur chaque épaule une touffe de poils squammeux très serrés, ferrugineux ; les épines sont noires, mais entremélées de ferrugineuses qui forment des groupes; les élytres ont quelques taches squammeuses irrégulières, ferrugineuses, plus serrées sur les côtés. Le dessous du corps est d’un jaune-ferrugineux; les pattes sont brunâtres, parsemées de poils soyeux ferrugi- neux. Ce joli petit insecte a été trouvé à Bagnères-de-Luchon par M. Souverbie, de Bordeaux, au milieu d'une mousse très courte, adhérente à une roche qui devait être sub- mergée à la moindre crue du Gave; ses mouvements étaient si lents qu'il est arrivé à M. Souverbie d'en pren- dre un sans en découvrir unautre qui était à un centimètre du premier. M. Guillebeau, de Lyon, m'a dit avoir trouvé la même espèce dans les montagnes aux environs de Lyon. 4. Corticus foveolatus Erichs. inéd. (PI. 7, N° TL, fie. 2 a, b.). Long. 4 mill. Brunneus, setosus, capite bifoveolato, postice transver- sim sulcato; prothorace foveolis duabus impresso, antica majore; elytris carinatis, hispidulis, interstitiis punctatis, antice et postice livido fasciatis. D'un brun terne, hispide sur le corselet et surtout sur les élytres; antennes courtes, épaisses, le dernier article plus pâle. Tête sinuée sur les côtés qui sont un peu rele- vés sur la base des antennes, creusée de deux fossettes sulciformes, un peu obliques, plus enfoncées en avant; un sillon transverse en arrière. 172 ANNALES Corselet à peu près aussi long que large, angles anté- rieurs proéminents, angles postérieurs largement arron- dis; arrondi en avant et un peu avancé sur la tête; au milieu, une fossette profonde occupant plus de la moitié de la longueur, marquée au fond d'un sillon qui se pro- longe dans une petite fossette postérieure. Élytres un peu plus larges que le corselet; épaules presque à angle droit, légèrement arrondies, marquées chacune de trois côtes longitudinales, hispides; la pre- mière, vers la suture, est la plus marquée. Entre la su- ture et la première côte, deux rangées de points enfoncés: les rangées de points des autres intervalles sont moins marquées; tous les intervalles sont également hispides. Une large fascie grisâtre à la base et une étroite avant l'extrémité, qui disparaissent quelquefois. Pattes brunes, parsemées de poils ferrugineux soyeux ; Larses très grêles. J'ai conservé à cette espèce le nom indiqué par Erich- son dans une note de sa Faune d'Allemagne. Sicile. Collection de M. Aubé et [a mienne. 5. (eotrupes subarmatus. Long. 14 mull. Niger, subcæruleus, prothorace punctato, lateribus rugo- sis, cornubus armato prothorace dimidio brevioribus, com- pressis, leviter incurvis, dente medio brevissimo ; corpore convexo, elytris crenulato-striatis. Corps épais, convexe, court, d'un noir un peu bleuà- tre en dessus, assez luisant. Tête rugueusement ponctuée, avec un petit tubercule pointu sur le milieu et une dé- pression entre les yeux. Corselet très convexe, rebordé latéralement et très étroitement en arrière, plus large que les élytres, arrondi et cilié sur les côtés; couvert de points enfoncés assez DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 173 gros, peu serrés au milieu, où l’on voit une impression longitudinale peu enfoncée, mais plus serrés, plus gros et confluents sur les côtés qui sont presque rugueux; en avant, de chaque côté, une corne courte, ayant en lon- gueur la moitié du corselet, légèrement recourbée en de- dans et un peu comprimée en dessus : dépassant à peine la tête; entre ces deux cornes, une petite dent pointue peu saillante. Écusson triangulaire, plus large que long, avec quelques rares points à peine marqués. Elytres convexes, courtes, un peu plus longues que la largeur du corselet, très étroitement rebordées, couvertes de stries peu enfoncées, très légèrement ponctuées, s’at- ténuant à l'extrémité et vers le calus huméral; intervalles lisses. Dessous d’un brun-noir, moins luisant que le dessus. Tibias antérieurs un peu plus longs que les fémurs, à cinq dents. Cette espèce est voisine du Geotrupes typhœus, mais elle est plus arrondie, plus convexe; son corselet est ponctué; la forme des cornes est différente, et n'offre pas la dent externe du {yphœus. La femelle ressemble à celle du 1y- p'hœus. Ce géotrupe vient de Grèce; je lui conserve le nom du Catalogue de M. Dejean : c'est le G. fossor de Fri- waldsky. Je l’ai vu dans les collections de nos collègues MM. Aubé et Signoret ; il est aussi dans la mienne. ÎÏ. DESCRIPTION D'UN GENRE NOUVEAU DE CURCULIONITE,. Llomascus caviventris (PI. 7, N°TIE, fig. 1 a, b, c, d). Long. 15 mill. Larg. 6 mil]. Épaiss. 2 mill. Gener. Cnar. Corpus et rostrum deplanata; antennæ fractæ, funiculo septem articulato, clava elongata, acuta, 2e Série, TOME vi. 12 174 ANNALES funiculi quinque ultious articulis fere globosis. Prothorax latus, lateribus rotundatis, punctatus. Elytra striatopunc- tata, elongata, lateribus fere rectis. Metasternum valde excavalum. Abdomen medio concavum. Femora dilatata, anticis inflatis, tibiis brevibus, incurvis, inermibus. Article basilaire des antennes droit, grêle à la base, renflé à l'extrémité où l'on voit un peu de villosité courte. Funicule de sept articles, le premier plus épais et plus court que le second ; celui-ci plus mince et ayant une fois et demie la longueur des suivants qui sont égaux et presque globuleux. Massue allongée, sans articulations visibles, égalant en longueur les cinq derniers articles du funicule réunis. Rostre aplati, légèrement sinué de chaque côté, lisse, mais légèrement concave et ponctué au milieu, surtout entre les yeux; de chaque côté, une profonde fossette oblique (scrops) pour les antennes qui sont insérées presque à lextrémité. En dessous, le rostre forme une plaque très lisse, avec un faible sillon au milieu, qui dé- borde de chaque côté la fossette antennale et fait paraître en dessus le rostre dilaté à l'extrémité. Yeux assez gros et brillants, séparés du corselet par une espèce de cou un peu plus large que le rostre. Corselet presque une fois et demie aussi large que long, arrondi aux angles antérieurs, légèrement arrondi laté- ralement, peu convexe, garni de points écartés, plus gros sur les côtés. Les intervalles entre ces points sont garnis de poils extrêmement fins et courts, à peine visibles à la loupe, mais plus longs et plus serrés sur les côtés où ils forment une légère bordure jaunätre soyeuse. Élytres presque planes, à bords latéraux insensible- ment arrondis, arrondies à l'extrémité, de la largeur du corselet à la base, ayant en longueur deux fois la largeur DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 175 de leur base, tombant brusquement de chaque côté, mais plus doucement vers la partie postérieure; offrant chacune huit stries de gros points enfoncés, les intervalles lisses; côtés fortement ponctués. Ecusson médiocre, arrondi. Corps déprimé. Métasternum largement creusé en gouttière, ce qui rend ses côtés carénés. Segments abdo- minaux moins fortement concaves au milieu. Abdomen de cinq segments; les deux premiers plus grands que les trois derniers réunis. Dessous du corps garni de poils d'un gris-ferrugineux courts et serrés. Fémurs très larges, fortement anguleux en dedans, avec une fossette pour recevoir les tibias; les antérieurs un peu plus longs que les autres, renflés, couverts à moitié de poils ferru- gineux Soyeux assez longs; les intermédiaires moins épais ; les postérieurs aplatis. Tibias arqués, plus courts que les fémurs, inermes, les antérieurs plus longs que les autres. Tarses ayant les deux premiers articles très petits, le troisième très large et fortement bilobé; les an- térieurs un peu plus grands que la moitié du tibia; les autres presque aussi grands que les tibias. Le curieux insecte sur lequel est fondé cette coupe générique, est entièrement d’un brun-marron luisant en dessus; il rappelle exactement, au premier abord, la forme des Uloma ; le rostre et les cuisses lui donnent un aspect très singulier. Il vient de Guinée et est unique dans la collection de notre collègue, M. Buquet, qui a bien voulu me le laisser décrire. D'après la méthode de Schoenherr, cet insecte appar- tiendrait à la famille des Brachydérides; mais il ne se trouve dans ce groupe aucun genre dont on puisse le rapprocher. 176 ANNALES Explication de la PI. 7, N° III 1. Ulomascus caviventris, L. Faïirmaire. a Insecte parfait. b Mesure de la longueur. c Antenne grossie. d Abdomen vu en dessous. . Corticus foveolatus, L. Fairmaire. a Insecte parfait. b Mesure de la longueur. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 177 SAN ER ARRIVER VB AR AR RE AS SR A ARR RAS AA AL AS AB LE ARR ARS AR AR RAA AVR SLA LR LLULUR OBSERVATIONS ENTOMOLOGIQUES SUR DIVERS INSECTES RECUEILLIS À MADAGASCAR. (F° partie.) PAR M..CH. COQUEREL. (Séances des 24 Janvier, 9 Février et 8 Mars 1848.) 1. Note sur une nouvelle espèce de NACERDES dont la larve vit dans le bois submergé, et sur quelques autres larves de Coléoptères. 1. Nacerdes maritima, Ch. Coquerel. Au mois de septembre 1846 me trouvant à marée basse sur une plage sablonneuse de la petite île de Marosse (baie d’Antongil, côte est de Madagascar), j'aperçus sur la rive un énorme tronc d'arbre à moitié pourri et presque enfoui dans le sable. Je donnai au hasard quelques coups de hache dans le bois décomposé, et ma surprise fut grande quand je vis que j'avais blessé plusieurs larves d'insectes. Je continuai aussitôt mes recherches avec plus de soin et je trouvai à une,assez grande profondeur de nombreuses galeries creusées dans l'intérieur du bois et renfermant des larves, des nympheset plusieurs individus d'un coléoptère à l’état parfait. L'habitat de cet insecte est fort singulier ; je pus me convaincre bientôt que le tronc dans l’intérieur duquel il accomplissait ses méta- morphoses, était entièrement recouvert à chaque marée, et que, de plus, ce bois devait être plongé dans [a mer depuis un temps assez long, puisqu'il était percé à sa partie inférieure par des Tarets (Tercdo, L.) encore 178 ANNALES pleins de vie dans leurs tubes calcaires ; on sait que ces mollusques ne peuvent vivre que dans les pièces de bois qui sont continuellement mouillées par la mer. Les larves n'avaient pas été portées accidentellement en cet endroit, car elles n'étaient pas déposées à la surface du bois, mais situées à une assez grande profondeur, et quelques-unes des galeries qu'elles avaient creusées étaient contiguës aux tubes calcaires des Tarets. Ces larves ne sont munies d'aucun appareil respiratoire aquatique, et il est probable qu'elles conservent dans leur galeries tortueuses une quantité d'air suffisante à leur respiration pendant que la mer les recouvre. Elles sont d'ailleurs assez agiles, pourvues de pattes, de tuber- cules ambulatoires analogues aux fausses pattes des che- nilles, et portent à la partie supérieure des premiers seg- ments abdominaux des tubérosités cornées qui doivent leur permettre de changer rapidement de place et faciliter leur progression dans leur étroite demeure. L’insecte qu'elles produisent appartient au genre Âa- cerdes, Steven; on ne connaissait encore aucune larve de ce groupe; M. Westwood (/ntroduct. to mod. classif. of Insects, vol. 1, p. 304) donne la figure d'une larve qu'il rapporte avec doute à un genre voisin, celui des OF demera. Cette larve, qui serait celle de l'OEdemera viridissima, a quelque analogie avec la nôtre, mais elle est différente. Description du Vacerdes maritima , Ch. Coquerel. Alata, pubescens, flavo-rufescens ; antennis dimidia parte corporis longioribus ; elytris tribus lineis elevatis. Long. 11 mill. Pubescent, d’un brun-jaunâtre plus ou moins pâle. T'éte orbiculaire, verticale, rétrécie au-dessus des yeux, les parties de la bouche très proéminentes; couverte d'un DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 179 pubescence moins serrée que celle du prothorax et des élytres. Yeux d'un brun-noirâtre, grands, proéminents, rapprochés inférieurement. “ntennes longues, dépassant le milieu de l'abdomen; de onze articles : le premier assez long, un peu élargi; le second très petit; le troisième cylindrique, aussi long que le premier; les suivants di- minuant graduellement de longueur. Prothorax cylindrique, élargi un peu avant son milieu, Jégèrement applati en dessus; bord antérieur et posté- rieur coupé transversalement, ce dernier rebordé. Elytres molles, cylindriques, terminées en pointe très mousse ; bord externe replié latéralement , présentant trois lignes élevées : les deux internes bien marquées, la suivante presque effacée ; une ligne peu élevée suivant leur contour. Ailes grandes, incolores, à nervures d'un jaune päle. Abdomen pointu à l'extrémité. Cuisses cylindriques, glabres. Jambes grêles, glabres; deux épines à pointe noire à leur extrémité inférieure. Tarses simples, pubescents, de cinq articles aux deux premières paires, de quatre à la dernière. La larve (pl. 7, N° IV, fig. 1 a, b, c) a de l’analogie avec celles des longicornes, mais les pattes sont plus dé- veloppées que chez ces dernières. La tête est très grande et munie de fortes mandibules. Le premier neue est très large, lisse et coupé transversalement à sa partie anté- rieure, triangulaire à sa partie postérieure qui présente en désus un eépace granuleux; les cinq segments sui- vants sont munis à leur PAPE sobétiliere dé tubercules sranuleux; ceux du cinquième segment sont plus dé- veloppés que les précédents. Les pattes sont assez fortes et les trois premiers anneaux de l'abdomen sont garnis [S0 ANNALES de tubercules ambulatoires. La couleur générale est d'un blanc-jaunâtre; les mandibules sont noires et les granu- lations d'un jaune-brun. La nymphe (pl. 7, N°IV, fig. 1 d, e) est allongée, blanchâtre, plus atténuée à l'extrémité que la larve et plus couverte de poils. 2. Osorius incisicrurus, Klug. J'ai trouvé cet insecte à ses différents états de déve- loppement dans un tronc d'arbre en décomposition, dans l'île Marosse (baie d'Antongil, côte est de Madagascar). La larve (pl. 7, N° IV, fig. 3 à) est très agile, d’un jaune- brun; la tête est très forte, presque carrée, ainsi que le premier segment du corps; elle est munie de fortes man- dibules et de petites antennes en forme de soie (fig. 3 d). Le corps est allongé, atténué à l'extrémité et muni au dernier segment de deux appendices filiformes (fig. 3 e). La nymphe (fig. 3 b, c) est cylindrique, d’un brun clair. On ne connaissait pas encore la larve des Osorius ; M. Erichson rapporte seulement (Gener. et spec. Staphyl. p. 751) que M. Lacordaire a trouvé sous les écorces d’un tronc pourri une nymphe quil croit appartenir à une espèce de ce genre. 3. Aystrocera globosa, Oliv. Cet inseete s’est développé en grande quantité dans du bois à brûler pris à Bourbon et à Sainte-Marie de Ma- dagascar. La larve (pl. 7, N° IV, fig. 2 a) est très com- une à Bourbon, où les noirs la recherchent pour la manger : elle atteint souvent un développement con- sidérable de 25 à 30 mill., d'autres fois sa grandeur est bien moindre; aussi la taillé de l'insecte parfait varie- t-elle de 15 à 30 mill. Cette larve, comme celles de la plupart DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 181 des longicornes, est très élargie en avant, peu atténuéc en arrière, d'un jaune pâle, avec les mandibules noires etle premier segment d’un brun plus ou moins foncé. La nymphe est figurée pl. 7, N°IV, fig. 20. 4. Rhina nigra, Drury. Ce rhyncophore accomplit ses métamorphoses dans le tronc du Vacoua (/’insonia utilis, Gaudichaud), arbre qui est très répandu à Bourbon. Je ne crois pas cepen- dant qu'on y ait jamais trouvé cet insecte. Les individus que jai recueillis proviennent de Sainte-Marie de Mada- gascar. Le tronc où je les ai trouvés en grande abondance était abattu et déjà en décomposition. La larve (pl. 7, N° IV, fig. 4 a) ressemble à toutes celles des curculioni- tes; elle est apode, très épaisse et très ramassée. La tête est petite, orbiculaire, cornée, ainsi que la partie supérieure du premier segment, et, comme ce dernier, d'un brun foncé; le reste du corps est d’un jaune clair. La nymphe est représentée pl. 7, N° IV, fig. 4b. II. Note pour servir à l’histoire des GALYPTOBIUM. Les insectes du genre Calyptobium se développent dans des matières de nature très diverse.Le C. Aunzei, décrit par M. Aubé (Ann. de la Soc. entomol, 2° série, tome 1 (1843), p. 244, pl. X, fig. 4), a été trouvé par M. Kunze dans des champignons venant du Brésil; depuis, M. Rei- che en a recueilli un individu dans une boîte d'insectes provenant du Sénégal. Nous avons retrouvé ce petit co- léoptère dans du chocolat pris à Bourbon ; c'est à Sainte- Marie de Madagascar qu'il a accompli ses métamorphoses et que nous avons pu l'observer à ses différents états. Sa larve causait de grands ravages dans les tablettes de 182 ANNALES chocolat; elle y creusait de nombreuses galeries et les faisait tomber en poussière. Le Calyptobium Kunzei paraît donc être tout à fait cos- mopolite ; comme il s’'accommode de substances de na- ture très variée, il est probable que nos bâtiments l'ont transporté dans des pays très différents, et il paraît im- possible de dire quelle a été sa première patrie. On ne connaissait encore la larve d'aucune espèce de ce genre. Celle du Calyptobium Kunzei est d’un blanc de lait, avec les mandibules jaunes; elle est assez atténuée à l'extrémité postérieure qui est munie de deux petits filets en forme de pince. La tête est petite; le corps di- visé en onze segments : le premier et le troisième sont les plus grands et de forme carrée; les anneaux thoraciques portent chacun une paire de pattes très petites; les sui- vants ne sont garnis d'aucun appendice. La nymphe, semblable à celle de presque tous les co- léoptères, n'offre rien de remarquable; elle est blanchâtre et assez poilue. Les individus que j'ai observés n'ont passé que dix jours sous ce dernier état. Nous donnons la figure de la larve ét de la nymphe du Calyptobium Kunzer, pl. 7, N° IV, Gg. 5 a, b, c, d. IL, Note sur une espèce nouvelle du genre PHYLLOMORPHE. Dans le genre Phyllomorphe, Laporte, MM. Amyot et Serville (/ÆZémiptères des Suites à Buffon, p. 23%) ad- mettent trois divisions qui forment trois genres distincts : Craspedum, Pephricus, Phyllomorpha; nous croyons ces groupes fondés sur des caractères insuffisants. L'espèce nouvelle que nous décrivons aujourd’hui ne rentre parfai- DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 183 tement dans aucun de ces genres. La largeur des expan- sions membraneuses en fait un véritable Craspedum; mais dans ce dernier genre la surface des dilatations n'est ja- mais épineuse ; la Phyllomorphe de Madagascar serait donc un Pephricus, division caractérisée par ces mêmes épines; mais dans les Pephricus l'abdomen est prolongé de chaque côté en forme de lanière étroite, disposition que ne présente pas notre espèce. Ge n'est pas non plus une Phyllomorpha proprement dite de MM. Amyot ct Serville, puisqu'elle n'offre pas les prolongements thora- ciques qui caractérisent ce dernier genre. Îl faudrait donc créer encore un nouveau genre pour cet insecte, nous nous en garderons bien, Dans le système adopté par MM. Amyot et Serville, la découverte d’une espèce nou- velle nécessite presque toujours la création d’un genre nouveau, et cela parce que ces auteurs ont élevé à la di- gnité de genre des divisions qui ne devraient servir qu à distinguer les espèces entre elles. L'auteur de l'£ntomo- logie française considérant comme différences génériques des caractères purement spécifiques, a été amené natu- rellement à créer autant de genres que d'espèces et à ne plus désigner les insectes que par un nom unique, son système l'ayant conduit nécessairement à la destruction du genre linnéen. L'avantage incontestable qui résulte du groupement des différentes espèces autour d'un type connu, est ainsi complétement perdu, l'étude n'en de- vient que plus difficile, et, nous le croyons du moins, sans aucun profit réel pour la science (1). Nous regret- (1) L'auteur de cette observation ne paraît pas avoir suflisamment étudié la méthode mononymique, autrement il aurait vu qu’elle con- serve, aussi bien que la méthode linnéenne, l'avantage du groupe- ment des différentes espèces autour d’un type commun. Il est donc injuste de dire que cet avantage y est complétement perdu : il faut 154 ANNALES tons vivement que M. Amyaot ait cru devoir adopter ce système de classification dans le travail remarquable et plein d'observations intéressantes dont il a enrichi nos Annales. Nous ne reconnaîtrons donc dans les Phyllomorphes que quelques divisions secondaires, que nous admettons seulement pour faciliter le groupement des espèces, sans les regarder comme des genres distincts. Genre Phyllomorpha, Laporte. Première section. Bord postérieur du prothorax coupé transversalement. a. Dilatations du cinquième segment abdominal coupées transversalement, très rapprochées au côté interne. = e Phyllononpha Latreillii Guérin.— Sénégal. Fig. in Westw. arc. entom., vol. I, pl. 2, fig. 3. # _ madagascariensis, Coquerel. — Madagascar. Fig. An. soc. entom., t. VI, pl. 7, N° IV, f, 6 à b. b, Dilatatations du cinquième segment abdominal en la- nières étroites, écartées au côté interne. : — paradoxa Sparrman. — Afrique australe, Fig. in Westw. arc. entom., vol. I, pl. 2, fig. 1. L° — capicola Westw. — Cap de Bonne-Espérance. Fig. in Westw. arc. entom., vol. I, pl. ?, fig. 2. b° _ persica Westw. — Téhéran. Fig. in Westw. arc. entom., vol. HE, pl. ?, fig. 4. dire, au contraire, qu’il y est complétement conservé. Quant au pro- fit que la science retire, d’ailleurs, de cette méthode, il est également injuste de dire qu’il n’en existe aucun. Ce profit consiste à rendre la nomenclature invariable, au lieu de variable et arbitraire qu’elle est dan sla méthode linnéenne. La méthode linnéenne a conduit à l'anarchie dans la nomenclature ; la méthode mononymique à pour but d'y ramener l'ordre en fermant l’abîme des révolutions de nom. (Note de M, Amyot.) DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 185 Seconde section. Bord postérieur du prothorax divisé en deux lobes qui se prolongent sur la base des élytres. 6° Phyllomorpha erinaceus Friwaldsky. — Cadix (Schælfer), Rou- mélie (Friwaldsky.) Fig. in Schæffer, Wanz. Ins., vol. 6, tab. 214, fig. 673. FÉ — laciniata De Villiers. — France méridionale. Fig. in Guérin, Dict. p. d’hist. nat., t. 9, pl. 673. 8° — algirica Guérin. — Alger. Fig. in Lucas, Expéd. scient. d'Alger. hémipt. pl. 2, fig.:5, 98 — lacerata ? Schæffer, — Piémont. Nomenclator entomologicus, p. 41. Nous ne connaissons pas de figure de cette es- pèce, qui n’est peut-être qu'une variété de la laciniata. Description de la PayzLomorpne DE Mapacascar. Ph. madagascariensis Coquerel (PI. 7, N° IV, fig. 6 a, b). Pallide rufescens, laciniata ; antennarum primo articulo spinoso, sequentibus muticis, tertio quartd parte longiore secundo; prothoracis appendicibus foliaceis spinosis, minus porrectis quam appendicibus tertii abdominalis segment ; appendicibus quinti segmenit internd margine contengenti- bus ; femoribus spinosis, tibiis muticis. Dimensions prises sur le plus grand individu (longueur totale 10 mil.) : Du bord antérieur du prolongement thoracique au bord postérieur du prolongement du quatrième segment abdo- minal, 10 mill. ; Largeur des dilatations thoraciques, 8 mill.; Largeur des dilatations du troisième segment abdomi- nal, 9 mill. 1/2 ; Largeur des dilatation du quatrième segment abdomi nal. 8 mill. 1/2. 186 ANNALES Couleur d'un brun feuille morte elair ; nervure des di- latations membraneuses d'une teinte plus foncée, ainsi que l'extrémité des épines, et quelques taches irréguliè- res sur les segments abdominaux et à l'extrémité de leurs dilatations. Û Tête de forme triangulaire, couverte de fortes épines en dessus, mutique en dessous. Yeux globuleux, saillants, d'un jaune-rougeûtre. Ocelles au nombre de deux, écartés, rapprochés des yeux. Antennes longues : premier article très long, épais, très épineux; le second et le troisième très grêles, cylin- driques, mutiques ; ce dernier d’un quart plus long que le précédent; le quatrième très petit, épaissi, en ovale allongé. Rostre atteignant le milieu du dernier segment thora- cique. Prothorax élargi en dilatations membraneuses, assez fortement relevé en forme d’aile; ces dilatations sont divisées de chaque côté en deux parties, l'une antérieure, l'autre, plus considérable, externe et postérieure ; bord postérieur coupé presque transversalement et garni d'é- pines, ainsi que la circonférence des dilatations. Quelques épines éparses sur les nervures de ces dernières. Écusson petit, triangulaire. Élytres lisses; partie coriace plus courte que la mem- braneuse : celle-ci transparente, couverte de nervures obliques très serrées. Abdomen dilaté de chaque côté en membrane foliacée garnie d'épines à sa circonférence, mutique à sa surface. Premier segment abdominal : dilatations dépassant à pei- ne les élytres. Deuxième segment : dilatations se prolon- geant au côté externe, un peu plus du double des pre- mières. ‘Troisième segment : dilatations transversales, DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 187 d'abord comprimées, s'élargissant ensuite en s’arrondis- sant, plus prolongcées que celles du prothorax. Quatrième segment : dilatations arrondies, un peu rejetées en ar- rière, moins prolongées que les précédentes et formant avec celles-ci une vaste échancrure. Cinquième segment : dilatations dirigées vers la partie postérieure, comprises dans les dent qui se prolongent au-delà, très rap- prochées à leur côté interne, coupées transversalement à leur bord postérieur. Pattes longues, grêles, les postérieures un peu plus grandes que les autres; cuisses cylindriques, très épineu- ses, surtout les antérieures; jambes et tarses mutiques. La Phyllomorphe de Madagascar appartient à la pre- mière section du genre. Les dilatations du troisième seg- ment abdominal coupées carrément et presque réunies à leur côté interne, la séparent nettement des trois derniè- res espèces de ce même groupe (paradoa, capicola, per- siça), chez lesquelles ces expansions membraneuses sont fortement échancrées. Cette disposition lui est commune avec la Ph. Latreilli; mais elle est plus petite que cette dernière, sa couleur est beaucoup plus pâle et ses mem- branes plus fortement échancrées; d’ailleurs, les épines que présentent les dilatations du prothorax à leur surface, tandis que les jambes et les trois derniers articles des an- tennes sont mutiques, disposition inverse de ce que pré- sente la Ph. Latreillii, ne permettent pas de confondre ces deux espèces. J'ai trouvé deux individus de cette espèce en fauchant sur de grandes herbes dans la petite île de Mamoukou (baie de Passandava, côte nord-ouest de Madagascar). [ls étaient peu vifs et marchaient lentement; je n'ai pas re- marqué que cet insecte rendît un son, comme Latreille dit l'avoir observé pour la PA. laciniata, De Villiers. 188 ANNALES LV. Description d'un DIPTÈRE de Madagusear appartenant au genre Por. (Phora camariana Ch. Coquerel.) M. Léon Dufour (Æecherches sur les métamorphoses du genre Phora, in Mém. de la Soc. des sciences, de l'agric. et des arts de Lille, 1840, p. 414) a fait connaître le pre- mier les métamorphoses du genre Phora. Ces diptères, quoique peu remarquables au premier abord par leur petite taille, présentent cependant dans leur développe- ment des particularités du plus grand intérêt. Leurs pupes sont munies de deux appendices en forme de corne, et, comme l’a démontré le savant observateur de Saint- Séver, ces organes singuliers demeurent fixés à la nymphe lorsqu'on la débarrasse, par une dissection attentive,de son enveloppe cornée. Ils renferment de très grosses tra- chées, et ce sont les aboutissants d'un système de respi- ration transitoire qui n'appartient qu’à la nymphe et ne se retrouve ni dans la larve, ni dans l'insecte parfait. On ne connaissait aucune Phora exotique ; l'es- pèce qui fait le sujet de cette note s'est développée en grande quantité dans des coléoptères (Camaria chalcop- tera Klug) que nous avons recucillis dans la forêt de Nossi-bé. Ces insectes, dont l'abdomen est très volumi- neux, se décomposaient rapidement sous l'influence du soleil brûlant de Madagascar; bientôt ils furent remplis de petites larves apodes qui n'attaquèrent d’ailleurs que les parties molles et couvrirent l'abdomen et les pattes des insectes dont elles s'étaient nourries de petites pupes brunâtres. Au bout d’une huitaine de jours, ces chrysa- lides s’ouvrirent et il en sortit de petits diptères qui ap- partiennent à une espèce de Phora encore inédite. Ces pupes étaient munies de cornes comme celles de nos Phora indigènes. DE LA SOCIÈTE ENTOMOLOGIQUE. 189 Phora camariana, Goquerel. Luteo-tesiacea, abdomine vittis nigris, alis hyalinis, pe- dibus luteis. Long. mâle 2 mill. 1/2, femelle 3 mill. Tête grande, jaunâtre, avec les yeux noirs; antennes noires très fines, pectinées, plus grandes que la tête; deux ou trois longs poils noirs placés de chaque côté sur le front ; trois ocelles d'un jaune-brunâtre entourés d'un cercle plus foncé; deux petites impressions situées de chaque côté entre les yeux au-dessus des ocelles, une troisième à l'angle inférieur interne des yeux. Ces im- pressions ne sont visibles qu'à un fort grossissement. Prothorax d'un jaune plus foncé que la tête et l'ab- domen, allongé, plus large que la tête en avant; sillon transversal très peu marqué; couvert de poils jaunes très fins en dessus etde poils jaunâtresassez longs sur les côtés. Abdomen d'un jaune pâle avec des bandes transversa- les noires. Ces bandes varient beaucoup dans leur dispo- sition ; chez quelques individus (surtout chez les mâles), les troisième et quatrième segments seuls sont bordés de noir sur les côtés et à leur partie inférieure; chez d'au- tres, dans les femelles principalement, tous les anneaux de l'abdomen présentent cette même coloration. En des- sus, la bordure noire qui garnit les côtés de ces anneaux s'étend plus ou moins loin vers la ligne médiane ; quel- quefois même les bordurés latérales se confondent de manière que les segments sont entièrement noirs. En dessous, au contraire, le milieu de l'abdomen est toujours jaune. Ailes incolores, transparentes, avec les grandes nervu- res d'un brun-jaunâtre et garnies de poils. 2° Série, TOME vi. 13 190 ANNALES Pattes d'un jaune pâle, les postérieures assez longues, avec les cuisses iarges et aplaties. La femelle est plus grosse que le mâle, mais sa tête est proportionnellement plus petite. Lanve. Assez agile, blanchâtre, longue de 4 millim., très atténuée à sa partie antérieure, tronquée à sa partie postérieure qui présente quatre dentelures, dont les deux externes sont les plus grandes; divisée en douze seg- ments, munis chacun sur les côtés de petites spinules et de deux tubercules à leur partie médiane. Purs. Allongée , elliptique , longue de 3 à 4 millim., roussâtre, déprimée à sa face inférieure, offrant la trace de neuf à dix segments; présentant à sa partie antérieure, vers le quatrième segment, deux cornes divergentes, un peu arquées, plus ou moins dressées, dépassant un peu les bords de la pupe; côtés des segments garnis de pe- tites spinules souvent caduques; deux tubercules sail- lants à l'avant-dernier ; extrémité postérieure munie de quatre dents. Explication des figures de la PI. 7, N° IF, fig. 7. a Phora camariana +. b Mesure de sa longueur. c Phora camariana 9. d Mesure de sa longueur. e Sa larve. f Mesure de sa longueur. g Sa pupe; les lignes ponctuées indiquent la partie qui se détache à la sortie de l'insecte parfait; elle comprend les quatre premiers segments, hk Mesure de sa longueur. i Tête très grossie de l'insecte parfait. mm DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 191 ER AO Te A Te AT TE AE A AT D D A AT AT AUTEUR AT A AR A A AR AR AR AR A AA AN AA RS EN LA DE PLUMEURS ENPÈCES DE LÉPIDOPTERE DEVANT ÊTRE CONSIDÉRÉES COMME VARIÉTÉS DE RÉGION. Par M. PARIS, de Gray. (Séance du 8 Mars 1848.) S'il faut admirer la nature dans l’ordre et l'enchaîne- ment de ses êtres, combien n’est pas merveilleuse leur distribution sur la surface du globe. C'est à la nature même de la région qu'il faut attribuer ces différences de races, de genres, d'espèces, inhérents au sol, et au milieu qu'ils habitent. De là cet axiôme naturel : telle région, tel animal; telle plante, tel insecte. De là ces caractères généraux intrinsèques ayant servi à les classer méthodi- quement, scientifiquement; classification basée d'abord sur leur organisation, caractères anatomiques et physio- logiques ; puis caractères particuliers, externes, basés sur leur facies extérieur, caractères dépendant de l'influence atmosphérique et des produits servant au développement de leur être; c'est à ces derniers que sont dues les varié- tés infinies de formes, de couleurs si remarquables dans: les insectes, les insectes lépidoptères spécialement. La distance extrême qui existe sous le rapport orga- nique entre l'homme et le dernier des z00phytes, n’est 192 ANNALES pas moins grande sous le rapport des caractères externes entre des êtres de même race, des individus de même espèce; elle varie du blanc au noir, de la race blanche à la race noire, du pelage blanc au pelage noir, couleurs signalant l'une le nord, l’autre le midi. Ges caractères différentiels peuvent même être observés chez l'homme, sous le rapport physique et moral d'une province à une autre, et quelquefois d’une lieue à une autre. Il n'est pas rare de voir les habitants d’une montagne présenter d'au- tres constitutions, d’autres physionomies, d’autres mœurs, d’autres affections morbides que ceux de la vallée qu'elle domine. Dans toutes ces dispositions accidentelles, la science ne pouvait admettre entre ces êtres de même genre, de même espèce, que des différences établies seu- lement sur la nature du milieu habité; autrement, il eût fallu créer autant de variétés que de régions assignées par cette nature elle-même, et chacune de ces régions eût nécessité pour ses êtres une étude, une classification, une science particulière. Ces principes généraux d'histoire naturelle étant posés, ne serait-il pas rationnel d’en faire l'application à l'étude des lépidoptères? ces insectes cosmopolites, vivant sous toutes les latitudès, se rencontrant dans les régions les plus désertes, et dont la robe, chez les mêmes espèces, présente des teintes et des nuances, des points et des lignes infiniment variables. Une grande division est d'abord établie par les ento- inologistes, basée sur la topographie : lépidoptères d'Eu- rope, lépidoptères étrangers. Rien de plus remarquable que la ligne immense de démarcation qui existe entre ces deux grandes familles, les caractères propres à ces der- niers, frappent l'œil de l'observateur, sous le rapport de la forme, du port, du brillant, du velouté, de la solidité DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 193 des couleurs, de Ja diversité des lignes et des dessins, que ne partagent pas les espèces européennes. Ils doivent évidemment ces caractères aux sucs nutritifs et aux prin- cipes actifs que la larve puise dans les plantes de ces contrées. La mème différence qui existe entre ces végé- taux et les nôtres, s’observe entre les lépidoptères. A la variété des plantes est due la variété des espèces. Et même parmi les espèces étrangères semblables aux nôtres, exis- tant comme pour servir de chaïnon intermédiaire entre les deux grandes familles, le cachet exotique, le coloris particulier ont bientôt fait reconnaître l'espèce étrangère. Est-ce à dire que la science doive considérer ces variantes comme devant déterminer une synonymie différente? I] faudrait alors une classification et une nomenclature pour chaque zone, chaque région, chaque localité. Ces caractères externes, changements de lignes, dis- positions de taches, nuances de couleurs, pourront si- gualer une variété locale, mais non une synon ymie diffé- rente, car les mêmes espèces présenteront toujours le même facies. C’est ainsi que la Vanessa Lo du Mexique et celle d'Europe ne varient absolument que par la teinte du fond des ailes, rouge-sanguin dans l'espèce d Europe, rouge-jaunâtre dans celle d'Amérique. Les mêmes remar- ques doivent s'appliquer à la chenille comme à l’insecte parfait; elle variera d'après la plante à laquelle elle doit ses caractères externes. D'ailleurs, nous ne pensons pas que l’on puisse s'autoriser de la similitude de la larve pour juger du lépidoptère, pas plus que l'ovologie ne sert à la classification des oiseaux. Ne voyons-nous pas aussi en Europe les insectes revêtir des couleurs d'autant plus brillantes et solides que l’on se rapproche des contrées méridionales, ou que la montagne qui les voit naître réfléchit davantage les rayons solaires? 191 ANNALES Cette progression du coloris s'observe même pour les sai- sons. Le printemps voit éclore les espèces aux teintes pâles, aux couleurs légères, aux dessins les plus simples; l'été, les couleurséclatantes, moirées, les lignesles plus variées; puis, en automne, ces espèces disparaissent pour faire place aux dernières, à ces nombreuses phalénites grises, jaunâtres, se confondant avec les feuilles d'octobre emportées par le vent, Si nous établissons maintenant les différences et les rapprochements entre plusieurs espèces des contrées mé- ridionales et montagneuses de l'Europe et celles des ré- gions du centre et de la plaine, il sera facile de trouver les plus grandes similitudes entre les unes et les autres, et par conséquent nécessaire de les considérer comme variétés locales, et de simplifier ainsi la synonymie, en réduisant le nombre des genres et en ramenant à l'état de variétés une foule d'individus appelés espèces difié- rentes. Dans le midi de la France, Pieris Cleopatra et Eupheno nesont,par rapport aux espèces du centre Ahodocera rhamni et Pieris cardamines, que des variétés dont la larve doit aux sucs plus actifs des plantes, l’une le nuage oranger de l'aile supérieure, l'autre sa teinte jaune-soufré. Ge qui est vrai pour le règne végétal doit l'être pour le règne ani- mal. Les botanistes n’ont jamais établi de distinction scientifique entre les plantes du midi et celles du nord de la France, et cependant la différence est immense sous le rapport de l'élévation de la tige, de la couleur de la corolle, du volume de la plante, de la quantité et de Ja force des sucs qu'elle renferme ; nous ne citerons que le Papaver somniferum. Ges changements sont surtout re- marquables dans les espèces de la montagne et celles de la plaine, et s'observent même à un kilomètre de distance, DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 195 1 est bien certain que les plantes de la montagne sont plus actives, plus vivaces que celles de la vallée; que la chenille qui s’en nourrit participe de ces propriétés, ainsi que la chrysalide de la puissance des rayons solaires; propriétés qui donnent à l'insecte parfait un ton de cou- leurs plus chaud, plus marqué, plus solide. Pieris napi et bryonine ne sont-elles pas deux espèces absolument iden- tiques, appartenant l'une à la montagne, l’autre à la plaine ? Si la Suisse et ses Alpes sont si riches en espèces diurnes, si ces espèces sont surtout remarquables par le plus grand nombre de nervures et d'écailles, lesquelles sont plus solidement implantées et rapprochées, si le contour des ailes est plus régulier, plus net, si leurs couleurs sont plus foncées, plus brillantes, ne le doit-elle pas à ses plantes variées, aromatiques, croissant rapide- ment aux premiers rayons d'un soleil dont la force est doublée par leur réflexion? Mêmes remarques sur les plantes et les papillons des Pyrénées, de l'Espagne, de la Hongrie, des pays montagneux en général. Il est donc dans l'ordre de la nature que chaque contrée ait des pro- duits végétaux ou animaux qui lui soient propres. Cette diversité est d'autant plus facile et fréquente chez les insectes lépidoptères que les plantes varient elles- mêmes, non seulement d'après le climat, mais aussi d'a- près la saison. Il est hors de doute que la saison retardée du printemps dans ces dernières années, le peu de soleil printanier , nont pas peu contribué dans plusieurs localités à la disparution de beaucoup d'espèces, à la diminution dans le port et la beauté des couleurs d’un grand nombre d'autres. C'est ainsi qu'un printemps plu- vieux et froid influe d’abord sur la plante, puis sur la chenille, enfin sur la chrysalide et le papillon. Nous pos- 196 ANNALES sédons sept à huit Colas edusa, variant du jaune-paille au jaune-doré avec reflet violacé ; j'ai pris ce dernier en août 1842, après une saison de 35° cent. ; le premier, fin mai de l’année dernière, quand le thermomètre n'avait encore atteint à Gray que 9 à 10° cent. C’est principalement dans cette espèce que se trouve un grand nombre de variétés dont les entomologistes ont fait autant d'espèces diver- ses. Meriene et Phicomone, Hyale et Palæno, sont-ils au- tres que des variétés de pays? Examinés scrupuleusement, on retrouve même port, mêmes nervures, mêmes lignes de dessin; il n’y a de variable que le ton des couleurs. Mêëmes observations pour les Pieris Callidice, Daplidice, Chloridice. Pieris cratægi ne pourrait-elle pas être considé- rée comme le type simple du genre Parnassius ? les ailes ont le même tissu, le même nombre de nervures et pa- reillement disposées. [ln'y a de dissemblable que l'absence des taches. Cependant, les deux espèces ne font pas même partie du même genre. Dans le genre Polyommatus, Chry- seis, virgaurea, et les nombreuses espèces d'Argus, indi- quent assez par la seule nuance de leurs couleurs jaunes et bleues plus ou moins foncées et changeantes, des va- riétés de plaine et de montagne, de printemps et d'été. La Nymphala populi ne varie-t-elle pas dans le même bois quant à la bande blanche de ses ailes, très marquée chez les unes, absente chez les autres ? Les genres 4r- gynnis et Melitea offrent surtout une foule d'espèces qui ne sont que variétés de climat ou de région. Les Ÿ’anessa polychloros et xanthoraelas représentent absolument deux mêmes insectes appartenant l’un à la France, l'autre à l'Allemagne; triangulum et gamma, lun au midi, l’autre au centre de la France. Quoi de plus variable que le genre Ærge? autant de régions, autant d'espèces diffé- DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 197 rentes, quoique le dessin présente à peu près la même conformité. Les Ærgynnis Paphia 9, valezina, cynara, sont trois mêmes individus de la Suisse, du centre et du midi de la France. Enfin, les genres Satyrus, Hesperia, etc. nous offrent un grand nombre d'espèces quine sont autres que variétés de pays. C'est principalement dans la famille des diurnes qu'il est facile, pour tous les genres, d'établir ces rapprochements basés sur les mêmes analogies. Pour les noctuelles, ces variantes sont plus rares; on peut ce- pendant remarquer que les espèces du midi de la France et de l'Europe ont un port plus développé, les couleurs plus vives, les dessins mieux tracés, et, parmi les genres, Catocala lui seul renferme cinq à six espèces à peu près identiques, quoique portant une autre dénomination ; telles sont : sponsa, nupla, etc. D'après cet aperçu rapide, on conçoit toutes les com- plications plus ou moins hasardées et arbitraires, inutile- ment apportées dans l'étude, la synonymie et la classifi- cation des insectes; complications de synonymie que chaque entomologiste pourrait augmenter à son gré, car il n'est pas de genre qui ne puisse se diviser et subdiviser nombre de fois, il n’est pas d'espèce pour laquelle le mi- croscope ne puisse trouver vingt variétés. En nous livrant à cet examen comparatif des lépidop- tères et en soumettant ces observations à la Société, nous n'avons eu pour but que de démontrer la possibilité de simplifier une synonymie beaucoup trop compliquée en raison de la tendance des efforts des naturalistes à préférer l'analyse à la synthèse dans la classification et la distribu- tion naturelle des êtres. De là ces complications abstraites de dénominations, dont l’unique résultat est d’embrouil- ler la science et l'esprit, et deles surcharger de distinctions (98 ANNALES microscopiques et nominales souvent aussi fausses qu'in. utiles; il en résulte enfin ces nombreuses divisions et sous-divisions, variétés et sous-variétés de genres ct d’es- pèces, nécessitant des difficultés insurmontables lorsque chaque naturaliste décrit, juge et nomme d'après sa con- trée, ses êtres, ses produits, sa méthode et sa nomencla- ture, DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 199 A ARR DER WE LA AS AR LE LE CRU US LAVE DE EUR VE LS VE REV AR LAVE VE LEE LE LA LS LE UE LR LE LE LE LE USRRL ENS La RÉCLAMATION ADRESSÉE A MM. AMYOT ET SERVILLE, AU SUJET DU NOM DE GENRE MACROCERAIA ([lémiptères-Hétéroptères.) Par M. ALEXANDRE LEFEBVRE. (Séance du 26 Janvier 1848 ). Les auteurs du volume des hémiptères des Suites à Buffon de Roret, au sujet d’un genre d'hémiptères-hété- roptères fait par moi il y a déjà bien des années, nommé et figuré à cette époque par M. Guérin-Méneville dans son /conographie du règne animal de Cuvier, pl. 56, fig. 3 (par erreur écrit Macrocheraia au bas de la planche), ont émis une opinion sur laquelle ils se basent pour rejeter ce nom générique et le remplacer par celui de Lokita, du mot sanscrit lohita qui veut dire rouge. J'avais à dessein nommé ce genre Macroceraia, en rai- son de la longueur démesurée des antennes dans l’unique espèce qui m'avait servi de type, le Zygœus grandis de Gray, figuré sous ce nom dans l’Ænimal Kingdam. M. le marquis Spinola, dans son Æssai sur les hémip- tères-hétéropières, avait, page 177, changé ce nom de Macroceraia en celui de Macroceræa, en le faisant, avec bonté, suivre de mon nom. C'était une délicate attention de la part de ce savant qui donnait pour motif que le genre Macrocera existait déjà dans un autre ordre. 200 ANNALES En second lieu, M. le marquis Spinola désigne sous le nom de longicornis cette espèce typique en m’attribuant ce changement. C’est une légère erreur que je me dois de rectifier, car je n'ai jamais eu l'intention de substituer ce nom spécifique à celui de grandis , sous lequel cette espèce était connue de moi alors que je communiquai à mon ami M. Guérin-Méneville et cet hémiptère et les caractères génériques du nouveau genre dont il était le type, afin d être insérés dans le texte de son Iconographie alors qu'il s'imprimerait. Maintenant je reviens à MM. Amyot et Serville qui s'expriment ainsi sur le nom générique en question, p+ 266 de leur volume : « Nous n'avons pu adopter le nom de Macrocheraia, 4 , \ | » donné d’abord à ce genre, parce que sa dernière par- » tie, cheraïa, nous a paru inexplicable et non rectifiable. » Quant à celui de Macroceræa de M. Spinola, il n'est » pas non plus susceptible d’être adopté, étant, sauf son » orthographe, le même que celui de Macrocera appliqué léjà à di É ‘ 7 les 4 ko- » déja à un genre d hyménoptères, groupe des Æntopho » rites, et de plus à une autre coupe générique faisant » partie des diptères tipulaires. » Je vais essayer de répondre à ces objections. D'abord j'avais évité avec soin de me servir du mot xépas et d'employer celui de xépaia qui veut dire antenne d'insecte. En effet, dans le Dictionnaire français - grec de MM. Planche, Alexandre et Defauconpret, 4° édition, Paris 1828, p. 43, au mot “ntenne, on trouve : & ANTENNE, Ss. Ê. # xepaia, &s. et à la fin de l’article » Les antennes des Insectes (et des Insectes écrit en ita- » lique, ce qui est à remarquer) æi xepaid, &Y. » DE LA SOCIETÉ ENTOMOLOGIQUE. 204 Dans celui de Guénon, ou lit également xepaio, &6, n, corne, anlenne, etc. Je pensai donc pouvoir rendre avec justesse longues antennes en traduisant par les mois réunis de uæxpos ct de xepais, adoptant à dessein ce dernier mot et de pré- férence à xepas, afin de pouvoir forger un nom de signi- fication semblable à ceux préexistants, sans cependant qu'il puisse se confondre avec eux. Pour ce qui est du motif qui a fait rejeter le now de Macroceræa, ainsi rectifiée par M. Spinola et qui rendait la même idée, bien qu'il ne soit pas à désirer qu’en ento- mologie il se rencontre des genres de même nom, cepen- dant je pense que lorsque, dans des ordres différents, il existe déjà des noms génériques ayant la même signifi- cation et un peu de ressemblance, soit enfin qu'ils soient identiquement les mêmes, il vaut mieux les tolérer que d'en introduire de nouveaux qui viennent encore surchar- ger la mémoire et rendre la syuonymie générique encore plus inextricable. Ainsi, je crois qu'au lieu de détruire les noms généri- ques anciennement établis, on peut sans danger, non créer à dessein, mais laisser (comme il arrive dans le cas actuel), et surtout dans des ordres différents, les noms de Macroceros, Macrocera, Macroceraia, etc., dont la racine est la même, qui veulent exprimer la même chose, mais dont les terminaisons sont assez différentes pour qu'il ne puisse exister de confusion à leur sujet. La décision solennelle que la Socjété Entomologique a prise, dans sa séance du 16 novembre 1842, au sujet de la consécration acquise à un nom spécifique, et qui ne saurait être changé sans inconvénient comme sans bien- séance, ne pourrait-elle donc pas s'étendre également aux noms génériques dont l’antériorité est reconnue, soit par 202 ANNALES la description, soit seulement à l'aide d'une figure dé- nommée, et lorsqu'aucun doute ne peut exister à l'égard du genre qu'elle représente ? Maintenant, à antériorité égale (ce qui peut arriver), s'il y a un choix à faire, lorsqu'entre deux noms généri- ques l’un mieux que l’autre caractérise un genre auquel tous deux se rapportent, je crois qu'il est plus conforme à la raison de conserver le premier. Ainsi, dans le cas actuel, Lohita, bien que plus har- monieux à l'oreille, ne voulant désigner que la couleur rouge de cet insecte dont on peut demain rencontrer un congenère de toute autre coloration, doit, je pense, ne pas être préféré à celui qui caractérise la dimension insolite et énorme des antennes du grandis et sur lesquelles se porte tout d’abord l'attention de l'observateur. En résumé, considérant que le nom du genre dont il s'agit, adopté depuis plusieurs années, est publié bien antérieurement à celui de Lohita ; Qu aucun doute n'existe de la part de MM. Amyot et Serville sur l'identité de l’insecte qui servit de base à ce genre ; Que le nom de Macroceraia ne se trouve pas déjà em- ployé dans l’ordre des hémiptères ; Qu'enfin l'expression de Macroceraia porte sur les for- mes anatomiques extérieures les plus caractéristiques de ce genre, tandis que Zohita ne retrace que la couleur de l'espèce typique ; Je me plais à espérer que MM. Amyot et Serville dont l'amitié m'est si précieuse, reconnaîtront la justesse de ces observations toutes amicales, et qu'ils aimeront à faire le sacrifice de leur nom générique, non par la valeur si minime de la chose en elle-même, ni par con- descendance, mais par égard pour le principe et pour DE LA SOCIETÉ ENTOMOLOGIQUE 203 ? > 9 / C7 = pie { demeurer d'accord avec cet esprit d'équité qui a présidé à leurs travaux élaborés avec autant de talent que de conscience, ; La réclamation de notre excellent ami M. Alexandre Lefebvre amène de notre part les observations suivantes : Il est certain d’abord que le nom de Macroceraia, rectifié par M. Spinola en celui de Macroceræa, doit s'écrire Macroceræa, la syllabe grecque #12 devant se traduire en latin &a, par un æ et non par un æ, comme l’a fait M. Spinola. Mais, cette rectification admise, nous avouons que le nom de Macroceræa, quoique venant des mêmes racines que Macrocera, n’en est pas moins un nom différent, l'addition d’æ avant a, dans la dernière syllabe ra, étant sutlisante pour empêcher qu’on ne confonde les deux noms, et la nécessité d’une bonne nomenclature nous paraissant n’exiger que cela; il en résulte que nous avons eu tort de ne pas admettre ce nom et d’y substituer celui de Lohita. La raison que nous avons donnée de cette détermination de notre part, à savoir que le nom de Wacroce- ræa ressemble trop à celui de Macrocera, nous paraît aujourd’hui insuffisante et inadmissible. Quant à cette opinion émise par M. Le- febvre que, lorsque deux noms identiquement semblables existent dans des ordres différents, il vaut mieux les tolérer que d’en intro- duire de nouveaux, elle nous paraît trop sujette à contestation pour que nous puissions l’adopter comme lui; mais nous n’avons point à nous en préoccuper dans la circonstance, puisque la réclamation de notre ami nous paraît fondée sur un motif suffisant à lui seul pour la justifier, (Note de MM. Amyot et Audinet-Serville.) | A La Pt dire us Apr ME “ ee = “f D 2. roots mot où nafematées SE sr ete 2e 07 nr an à acte vtt atome oh mis den pe ne deg Ait niet + ASTM nb ; Er ne De Pt 0 ARS or Sue: ét ee res Mie sh aôt es she Srngaihe vblés 6 à SM 180 | aie w CA * at à Re reste ; RUE # ; mé es ui &: AM, TE a £ 74 pe Dr AN "À dk à È «gt WT ARLES \E% LE ver us v + 45.0 ou + +. Aura aies ol Pure Aa à ANNALES DE LA SOCIÉTÈ ENTOMOLOGIQUE. 205 RE AR AR OR LR AA ARR AU AA AE ABLE LR LR LR SR AR LL VER LR LE LL VE LE LU LR AL LR LR LR RL AA LR LUE LR LEUR MONOGRAPHIE DE L'ANCIEN GENRE CIS DES AUTEURS, Offerte à la Société entomologique de France Par M. J. MELLIÉ. ( Séance du 12 Avril 1848. ) A Messieurs les membres de la Societe E ntomologique de France. Messieurs, Il y a environ deux ans, je chassais avec M. Chevrolat dans la forêt de Saint-Germain, et nous avions trouvé quelques coléoptères du genre Cis que nous ne connais- sions pas encore. En cherchant à les classer, au moyen des descriptions des auteurs, nous vimes combien peu ce genre avait été étudié, et je fus vivement encouragé à faire la description des espèces que nous avions rencon- trées. Je visitais alors les collections, je compulsais les divers ouvrages que je pus me procurer, et je reconnus combien il serait utile de faire la monographie de ce genre. Je n'avais pas encore, Messieurs, l'honneur de faire partie de votre Société ; je désirais depuis longtemps vous prier de m'admettre parmi vous, et je résolus de vous offrir une thèse sur le genre Cis afin d’avoir quelques droits à vos suffrages. 9e Série, TOME vi. I = 206 ANNALES Vous avez bien voulu, Messieurs, m'admettre au norm- bre de vos membres, avant que j'eusse accompli la tâche que je m'étais imposée; ce fut pour moi un précieux en- couragement, MM. Chevrolat, Reiche, possesseur de la collection de X ylophages de M. Dejean, Guérin, Melly, de Liverpool, et Dupont voulurent bien avoir l’obligeance de me com- muniquer leurs collections riches en coléoptères des gen- res Cis et Xylographus, tant indigènes qu'exotiques. Je dois aussi à l’obligeance de MM. Aubé, L. Fairmaire, Laboulbène, Javet, Rouzet et de la plupart des entomolo- gistes de Ro la communication des espèces parisiennes. MM. Mulsant, Guillebeau et Gacogne, de Lyon, Gaubil, Écoffet, Goureau et quelques ae entomologistes de France, ainsi que M. Chevrier, de (Genève, eurent aussi la bonté de m'adresser les espèces qu'ils possédaient. Je prie ici ces messieurs de vouloir bien agréer mes remerciments sincères. C'est en voyant un grand nombre d'insectes que j'ai pu me familiariser avec les diverses espèces de ce genre, et réunir ou séparer des espèces voisines. Je prie donc la Société de vouloir bien agréer cette monographie de l’ancien genre Cis des auteurs. Après avoir employé une partie du temps que mes oc- cupations particulières me laissaient libre, à des chasses spéciales, à l'étude des anciens auteurs et à la connais- sance des diverses espèces de Cis déjà décrits, je reconnus qu'il y avait lieu à établir quelques grandes divisions. J'ai séparé d'abord par autant de genres ceux de ces insectes qui avaient onze, dix, neuf ou huit articles aux antennes. Le Cis reticulatus des auteurs dut constituer un genre DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 207 à part, à cause de la forme de ses antennes composées de onze articles, de ses tarses ayant dans les cinq articles et quatre seulement dans les 9. Je proposai de lui donner le nom d'Ændecatomus. Son facies l’éloigne des véritables Cis; sa place plus naturelle serait proche des Bolitopha- gus. Un autre genre que je sépare aussi des Cis est celui connu déjà sous le nom de X'ylographus dans le catalogue de M. Dejean, et qui ne comprenait alors qu'une seule espèce, mais auquel j'ai dû ajouter plusieurs espèces exo- tiques et le Cis connu sous le nom de cribratus dans les collections, décrit sous le nom de bostrichoïdes par M. Léon Dufour et celui de cribratus par M. Lucas. Les antennes dans les insectes de ce genre ont dix arti- cles, dont les trois derniers, gros, forment la massue; la tête, échancrée et rebordée, se distingue par une parti- cularité remarquable : la mandibule gauche est armée dans les # d'une corne droite et assez grande, et s'avance toujours, ainsi que dans les 9, en croisant sur la mandi- bule droite. Le tibia, d’une forme triangulaire à la base, aplatie au sommet, toujours denté au côté externe, offre une rai- nure pour y loger et y cacher les tarses, ce qui les rap- procherait soit des Histers, soit des Byrrhes, bien que je n'aie pu voir que quatre articles aux tarses des d et des 9. Le genre Ropalodontus, ayant des antennes de dix ar- ticles et à massue, forme un passage entre le genre pré- cédent et'le genre Cis par la structure de son corps. Ses tibias, larges aussi à l'extrémité, sont dentés seulement à cette partie : il comprend l’ancien Cis perforatus. J'aborde enfin le genre Cïs, dont j'ai séparé ceux qui avaient dix articles aux antennes, ceux qui n'en avaient que neuf, dont j'ai fait le genre Ænnearthron, et ceux 208 ANNALES qui en avaient seulement huit, genre auquel j'ai donné le nom d'Octotemnus. Ce fut au commencement de l’année 1847, qu'ayant adopté ces divisions, je fis insérer dans la Revue zoolo- gique de la Socièté Cuviérienne, de M. Guérin-Méneville, mars 1847, les bases de mon travail et les noms que je proposais. Depuis, dans le courant de 1847, M. Redtenbacher, qui avaiten 1845 fait paraître dans les genres de coléopte- res de la Faune allemande une méthode analytique de classification et qui comprenait les Cis parmi les Æno- bium, publia une Faune d'Autriche qui ne me parvint à Paris qu'en décembre 1847. Dans sa première livraison, une méthode analytique faisait venir les Cis, sous le n° 353, après les Ænobium et les Ochina. Lors de la deuxième livraison, M. Redten- bacher, après avoir eu probablement connaissance des données que j'avais fait insérer dans la Revue de la So- ciété Cuviérienne, adopta mes divisions, puisqu'il sépara les Cis suivant le nombre d'articles des antennes, et fit des genres suivant qu'il y trouvait onze, dix, neuf ou huit articles; seulement les noms que j'avais proposés ne furent pas adoptés par lui, et au nom d'Endecatomus il substitua celui de Dictyalotus ; et comme chacun des gen- res de son ouvrage était précédemment numéroté et son travail général entièrement fait, il fut obligé d'intercaler quatre nouveaux genres à la place du genre Cis qui por- tait alors le n° 353, et il fit n° 353 a genre Dictyalotus ; n° 353 b, genre Cis; n° 353 c, genre Entypus au lieu de mon genre Ennearthron, et n° 353 d, genre Orophius au lieu de mon genre Octotemnus. Je pense donc être en droit de réclamer la priorité et je conserve les premiers noms que j'avais adoptés, DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 209 Ce fut Latreille qui, en 1796, dans son Précis des ca- ractères généraux des insectes, créa le genre Cis. Les in- sectes de ce genre, dont les meilleures descriptions sont dues à Gyllenhal, avaient été longtemps confondus avec les ÆAnobium. Scopoli, en 1763, en fit un Dermeste, Fa- bricius et Herbst en avaient fait des Dermestes et des Ano- bium. Panzer, Olivier, Illiger, Kugelann les placèrent parmi les Ænobium; Marsham parmi les Ptinus; mais dans la plupart des ouvrages de ces auteurs, les descrip- tions sont courtes et souvent insuffisantes. Gyll, en 1813, fit de très bonnes descriptions des huit espèces qu'il con- naissait, et plus tard, en 1827, donna la description de huit autres espèces; ce sont en quelque sorte les seules descriptions auxquelles on peut recourir avec fruit. Longtemps séparés des Ænobium et classés parmi les Xylophages à cause du nombre d'articles des tarses, M. Redtenbacher, dans sa F'auna austriaca, a réuni de nouveau les Cis aux Ænobium. Se basant sur la forme de l'antenne dont la massue est composée de trois grands articles, sur ce que la tête est en partie cachée sous le prothorax dont les côtés sont arrondis et marginés, il les range dans la famille des ?tinides, proche des Anobium et des Ochina. Je ne moccuperai pas ici de savoir à quelle place le genre ancien Cis et ceux que j'en ai séparé, devront être rangés; mOn but principal a été de faire seulement la monographie de ces genres et de faciliter la reconnais- sance et l'étude des diverses espèces qui jusqu'ici ont été peu étudiées. J'ai cru devoir faire des divisions premières, ainsi, dans les Cis proprement dits, j'ai distingué sous trois groupes : 210 ANNALES 1° Ceux dont le prothorax était inégal, avec apparence de carène (pl. 2, fig. { du mémoire); 2° Ceux dont le prothorax était largement sillonné dans sa longueur (pl. 2, fig. 11); 3° Et ceux dont le prothorax était égal ou uni (pl. 2, fig. 17). Puis, dans chacune de ces grandes divisions, j'ai éta- bli, en tête de chaque section, d’autres subdivisions. Ainsi, parmi ceux dont le prothorax est égal, j'ai dislin- gué ceux dont les élytres sont rugueuses seulement, ceux dont les élytres sont rugueuses et striées, et ceux dont les élytres sont unies. J'ai aussi essayé d'arriver, par un tableau en tête de chaque subdivision, à la connaissance approximative de chaque espèce; mais parmi ces insectes tous petits et dont la couleur générale est brune, la difficulté des expressions ma fait rencontrer de tels obstacles que c'est plutôt comme essai et comme indication approximative que j'ai laissé subsister cette portion de mon travail. Parmi les insectes compris sous l’ancien nom de Cis, il faut remarquer que les antennes sont composées d'une massue de trois gros articles presque toujours pubescents; à la base, de deux articles globuleux, d'un troisième al- longé, et que la différence, lorsqu'ils ont dix, neuf ou huit articles, consiste dans le nombre de quatre, trois ou deux articles dont se trouve composée la portion intermé- diaire entre la massue et le troisième article. Dans les Cis, la tête et le prothorax portent souvent les caractères qui distinguent les & des g. Tantôt les bords antérieurs de la tête sont relevés de chaque côté et échan- crés au milieu dans les #, tantôt ces bords offrent anté- rieurement l'apparence de deux petits tubercules, tantôt DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 211 de deux cornes, quelquefois d’une seule, ou d'uue lame, large, ou étroite, ou relevée, ou échancrée. Le prothorax souvent, dans les #, se prolonge au-des- sus de la têle en deux espèces de cornes; ilest alors plus large et plus fort que celui des 9. La plupart sont pubescents, et dans ce cas la pubes- cence parait composée d'écailles larges et courtes. Jai tenu peu compte de la couleur qui est généralement brune; les tons plus clairs distinguent presque toujours les individus plus fraîchement éclos et ne sauraient seuls constituer la différence d’une espèce à une autre. J'ai cherché, en employant les expressions de ponctua- tion fine, forte, très forte, etc., à établir une différence comparative entre tous les insectes qui font partie de mon travail seulement; ainsi, un Cts fortement ponctué relativement aux autres Cis, pourrait ne l'être que très peu relativement à d’autres insectes de genres différents. Les Cis vivent généralement dans les bolets ; quelque- fois ils se trouvent réunis en grand nombre et sont cachés sous le chapeau des Dædalea et des Polyporus dont ils rongent la substance membraneuse, sans cependant en attaquer la surface extérieure. On les rencontre depuis le commencement du printemps jusqu’à l’entrée de l'hiver. S'ils se prennent sur le bois coupé ou mort, alors, en fai- sant quelques recherches, on reconnaît qu'ils sont tou- jours attirés par des champignons qui croissent sous leurs écorces. On les rencontre souvent sur les souches de di- vers arbres abattus. Ils se multiplient quelquefois en grande quantité et il n'est pas étonnant de trouver chez soï, au bout d’un an ou deux, des champignons que l’on avait rapportés et qui en contenaicnt fort peu, entièrement mis en poussière par des centaines de ces insectes. 212 ANNALES Les Cis paraissent avoir pour fonction, dans l'économie générale de la nature, de détruire quelques espèces des champignons qui croissent sur les arbres. La larve du Cis alni est très bien décrite par M. Lucas dans son ouvrage de l'exploration de l'Algérie, ainsi que la nymphe de cet insecte (pl. 4, fig. 39). La plupart dès larves des diverses espèces que j'ai observé ne varient que par la taille, ou du moins les autres différences sont peu sensibles. La larve (pl. 1, fig. 6 à) est cylindrique, d’un blanc tirant sur le jaune, avec la tête et le dernier segment ab- dominal d'un jaune-roussâtre ; la téte est bombée, coupée dans sa longueur par un sillon, lisse, ayant quelques poils rares; les yeux, presque noirs, sont petits; devant eux, les antennes, très courtes, sont composées de plusieurs articles dont trois, plus distinets, allant en s'amincissant et terminées par une soie longue. Lèvre supérieure large; lèvre inférieure étroite, ayant antérieurement un petit tubercule rétractile sur lequel sont placés les palpes la- biaux, composés de deux articles, dont le dernier est plus allongé. Palpes maxillaires de trois articles dont le der- nier est long. Les mandibules sont larges et dentées. Après la tête, la larve est composée de douze segments, dont le premier, représentant le prothorax, est plus grand que les autres et porte une paire de pattes, ainsi que les deux segments suivants. Ces pattes sont composées de trois articles, dont le plus large est à la base, allant en s’a- mincissant, et terminées par un ongle assez fort. Chaque segment déprimé sur les côtés, ayant un stigmate ét quel- ques poils raides. Le dernier segment est terminé par deux épines plus roussâtres, relevées, et placées sur la partie supérieure ; la partie inférieure de ce segment se distingue par un mamelon retractile qui sert à la larve DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 213 pour s'appliquer sur les parois des champignons, se dres- ser etavancer. La nymphe, de la même grandeur que l'insecte parfait ou à peu près, est d’un blanc-jaunâtre hérissée de quel- ques poils; on distingue les mandibules, les yeux, les antennes, les élytres qui sont plissées et appliquées sur les côtés de l'abdomen , les quatre premières pattes pliées et placées sur les élytres, les deux dernières cachées en partie, les tarses étendus sur deux lignes parallèles le long du ventre. Le dernier segment abdominal est terminé par deux épines longues et recourbées. Ges deux épines ou crochets sont engagés dans les parois de la cellule où s'est placée la nymphe et servent à retenir la peau lorsque l’insecte parfait sort de son enveloppe. Il est vraisemblable que les crochets de la larve remplissent une fonction ana- logue dans les différentes mues qu'elle subit. Le genre Sphindus Megerle Cat. Dej. a été bien décrit par M. Chevrolat dans la Revue entomologique de Sil- bermann, en 1833, tome I, 2° partie. Ce genre est très voisin des Cis; ii s'en distingue cependant par la forme de ses antennes et le nombre de ses tarses. Genre Énpecaromus (“Eydéxa onze, Touos division). Revue zoologique de la Société Cuvierienne, mars 1847. Fauna austriaca, Redtenbacher, fin de 1847, genre Dictyalotus. Corps oblong, épais. Tête (pl. 1 du mémoire, fig. 6 a) peu convexe, en par- tie cachée par le prothorax. Antennes (fig. 1) de onze articles, insérées au-dessus et en avant des yeux, à peine deux fois aussi longues que la tête ; le premier article long, 214 ANNALES étroit à son insertion et grossissant vers l'extrémité op- posée ; le suivant de même grosseur, mais au moins moi- tié plus court; les six suivants plus petits, presque ronds, grossissant graduellement à mesure qu'ils approchent des trois derniers; massue composée de trois articles beau- coup plus gros que les autres, presque ronds, le dernier se terminant en ovale, tous garnis de quelques poils plus nombreux à la massue, L'ensemble de l'antenne, surtout l'extrémité, paraît plutôt aplati et déprimé que rond. Veux ronds, saillants. Lèvre supérieure (fig. 2) en forme de demi-cercle, garnie de poils épais et serrés au bord. Mandibules (fig. 2) fortes, triangulaires, cornées, dentées au côté interne. Palpes maxillaires (fig. 4) de quatre ar- ticles; les trois premiers petits, presque d’égale grandeur, le dernier plus long et ovale. Palpes labiaux (fig. 3) beau- coup plus petits ; le premier article très court, les deuxiè- me et troisième égaux entre eux : le troisième ovalaire. Machoires (fig. 5) moins longues que les palpes, avec deux lobes très barbus, Menton large, triangulaire, lar- gement échancré. Languette (fig. 5) cornée, arrondie et élargie à l'extrémité, échancrée et garnie de poils serrés. Prothorax (fig. 6) s'avançant sur la tête, côtés margi- nés. Écusson petit, oblong. Élytres (fig. 6) épaisses, embrassant l'abdomen, arron- dies à l'extrémité. Jambes (fig. 7). Tibias de la longueur de la cuisse, un peu plus larges à l'extrémité qu'à la base, terminés à l'angle interne par une épine articulée forte ; l'angle ex- terne est saillant et arrondi; les côtés sont garnis de poils courts. Tarses de cinq articles, dont le premier est caché DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 215 et que l'on ne peut apercevoir qu'en disséquant ce tarse ; la 9 présente le premier article comme soudé avec le se- cond, et l’on serait tenté de considérer les tarses, dans ce cas, composés de quatre articles seulement. Les trois sui- vants petits, d'égale grandeur; le quatrième aussi long que les quatre autres réunis, s élargissant graduellement vers l'extrémité et terminé par deux crochets. ‘Tous ces articles sont garnis de poils. Abdomen (fig. 8) composé de einq segments, le pre- inier large, les trois suivants plus étroits et d’égale gran- deur entre eux; le dernier, rétrécei à l'extrémité, est, sans atteindre la largeur du premier, plus large cependant que ceux qui le précèdent. L'individu observé comme Q pré- sentait à l'extérieur et au bout de l'abdomen une pièce membraneuse jaune, terminée par deux petits appendices en forme de palpes, offrant les caractères que l'on re- marque crdinairement dans l'oviducte des 9. J'ai aperçu dans quelques individus deux très petits tubercules sur le devant de la tête, ce qui distinguerait le mâle de la femelle. Des deux espèces décrites ci-après, la première, con- nue anciennement, fut placée longtemps par les auteurs dans le cenre Ænobium. Ge fut Herbst qui le premier, en 1789; décrivit l_Ænobium reticulitum ; Creutzer, Fa- bricius, Dufschmith en firent aussi un Ænobium. En 1840 seulement, M. Castelnau le sépara de ce genre et le réunit aux Cis. Au commencement de 1847, j'indiquai ce genre dans la Revue zoologique de la Société Cuvierienne sous le nom d'Endecatomus. À la fin de 1847, M. Redtenba- cher le plaça, sous le nom de Dictyalotus, après les Ano- bium et les Ochina. Je crois que ce genre se rapproche beaucoup des 216 ANNALES Bolitophagus par la structure des antennes, des palpes et des tarses. Ne m'occupant pas dans ce moment d’un clas- sement général, je ne fais qu'indiquer où il serait plus convenablement placé. 1. E. rericuzarus, Herbst. (1789) Herbst, vol. 5, page 70. N°21, Ænobium reticu- latum. (1799) Creutzer. (1801) Fabricius, El. {, page 322, N°3; 1, page 237, N°6, Ænobium reticulatum. (1793) Panzer, Fn. 35. 7. Vol. 3. Ænobium reticula- tum. (1803) Duffsmid, page 57. N° {, Ænobium reti- culatum. (1840) Castelneau, page 876, vol. 2, Cis re- ticulatus. (1847) Redtenbacher, N° 353 (a) Dictyalotus reticulatus, page 349. Longueur, 0,0050 mil]. Largeur, 0,0025 mill. L'uscus, villosus ; caput, antice immarginatum, in oculis projectum ; thorax sulcatus, lateribus marginatis ; elytra, tuberculis reticulatis et pube flavescente adspersa, postice convexa et ad suturam lœve depressa. D'un brun-marron. Téte un peu aplatie, partie antérieure étroite, un peu arrondie et se relevant au-dessus des yeux et de l'inser- tion des antennes; l'espace de l’un à l'autre de ce bord relevé est déprimé; l’on voit quelquefois un léger sillon transversal, et dans les mâles deux très petits tubercules. Fond rugueux et couvert d'une pubescence jaune, lai- neuse. Lèvre supérieure saïllante et couverte de poils jau- nes dirigés en avant. Antennes brunes, quelquefois plus claires à la massue. Prothorax convexe; dessus, plus large que long, garni de nombreux points élevés, égaux entre DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 217 eux, mais disposés sans ordre, couvert d’une pubescence dorée, laineuse ; sillonné sur son milieu. Côtés largement marginés, un peu arrondis; le bord de cette marge hé- rissé de poils jaunes, très légèrement crénelé ; l'angle an- térieur obtus et proéminent, l’angle postérieur arrondi. É'cusson un peu plus long que large, ponctué très fine- ment, couvert d'une pubescence semblable à celle du prothorax. Élytres trois fois aussi longues que le protho- rax, cylindriques, convexes à la partie postérieure, cou- vertes de petits tubercules égaux entre eux, disposés irré- gulièrement en forme de réseau, plus serrés vers le côté extérieur, laissant sur la portion des élytres qui avoisine la suture apercevoir un fond de la même couleur presque lisse et un peu brillant; ayant une rangée régulière des mêmes points élevés ou tubercules le long de la suture qui elle-même est relevée; présentant l'apparence de deux ou trois côtes peu marquées. Calus huméral un peu sail- lant. Marge étroite autour des élytres, un peu plus large aux angles huméraux qui sont obtus, presqu'arrondis. Pubescence jaune-doré , laineuse. Dessous du corps fine- ment chagriné, garni de poils courts et jaunes; d’un brun marron plus clair à l'abdomen. Jambes de la couleur du corps, généralement plus pâles. Varie, pour la couleur, d’un brun foncé ou d’un brun- rouge quelquefois jaune. Un individu plus petit, mais en mauvais état, que jai vu dans la collection de M. Gory, aujourd’hui apparte- nant à M. Melly, de Liverpool, est indiqué provenir de l'Amérique boréale. C’est probablement celui que M. De- jean avait appelé Cis rugosus ; il ne me paraît pas diflé- rer du reticulatus, si ce n'est par sa taille d'un tiers plus petite. L'Æ. reticulatus n'est pas rare à Vienne; il était dans 218 ANNALES la collection de M. Dejean comme provenant de Dalma- üe; il a été pris quelquefois aux environs de Paris, et particulièrement dans la forêt de Fontainebleau, par MM. Aubéet L. Fairmaire, sous les écorces d'un bouleau mort où il y avait des champignons dont généralement cet insecte doit se nourrir. 9. E. porsaLis. Fuscus, villosus ; caput, antice immarginatum in oculis projectum ; thorax sulcatus, lateribus marginatis ; elytra tuberculis reticulatis et pube flavescente longius adspersa, postice convexa et ad suturam forte depressa longitudineque costata. Longueur, 0,0040 mill. Largeur, 0,0020 mill. La description de l’£, reticulatus ci-dessus s'applique à cette espèce presqu'en tous points. La pubescence laineuse est plus longue, elle est disposée sur le prothorax en une sorte de losange; les côtes des élytres sont mieux mar- quées, et surtout la dépression vers la suture, à la partie postérieure des élytres qui se courbe, est d'autant plus sensible qu à cet endroit les côtes paraissent plus élevées et plus pubescentes. Cette espèce a été rapporté du Texas par M. Pilate, de Lille, qui en possède un mâle et une femelle. Genre XyLocrapuus (Euro bois, yp#@w tracer). (1837) Catal. de Dejean, page 335. Corps (pl. 1, fig. 16) généralement très convexe, ren- flé, court, ponctué. Tête (fig. 9 et 16), en partie cachée sous le prothorax, DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 219 échancrée largement sur le devant et rebordée, ayant au mileu, sur le devant, une petite pièce qui s'avance sur la lèvre supérieure. Antennes (fig. 10) de dix articles insérés en avant des yeux; le premier à la base ovalaire et fort, le deuxième de même forme, moilié plus petit; le troisième allongé, étroit; les quatrième, cinquième, sixième et septième presque ronds, grossissant graduellement à mesure qu'ils approchent de la massue; celle-ci de trois articles très gros, presque ronds, le dernier cependant plutôt ovale. Feux ronds et saillants. Lèvre supérieure (fig. 11) de forme oblongue, garnie de poils épais s’avançant sur la bouche. Mandibules (fig. 12) fortes, cornées, dentées au côté in- terne ; dans les &, Ja mandibule gauche bidentée s'avance toujours sur la droite; étant prolongée dans son épais- seur en une corne élevée et un peu courbée en dedans. Palpes maxillaires (fig. 13) de quatre articles, grands, les trois premieurs égaux entre eux, aussi larges que longs; le dernier en ovale allongé, aussi long que les autres réunis. Palpes labiaux de trois articles filiformes, le premier très petit, le second plus long, le dernier aussi long que les deux autres réunis, Ces palpes sont d’un tiers plus petits que les maxillaires. Mdchoires compo- sées de deux lobes membraneux ciliés au côté interne. Prothorax (fig. 16) convexe, grand, enveloppant en partie la tête, rebordé tout autour. Le contour antérieur est tantôt sinué, tantôt uni. É'cusson très petit. Élytres (fig. 16) très convexes, enveloppant l'abdomen sur les côtés, rebordées, ponctuées, comme soudées chez quel- ques espèces; la suture est généralement relevée, surtout vers la partie postérieure ; elles sont chez les uus glabres, chez les autres pubescentes, Trochanters antérieurs (fig. 1 4) 220 ANNALES très forts. Cuisses fortes. Tibias (fig. 15) de la longueur des cuisses, épais et étroits à la base, s'élargissant beau- coup au sommet, aplatis et dentés sur presque tout leur contour externe; une rainure garnie de poils pour y lo- ger les tarses qui s'y cachent entièrement. Turses très petits, à peine de la moitié de la longueur des tibias. Les trois premiers articles petits, d'égale grandeur entre eux ; le quatrième, terminé par deux crochets, est plus long que les précédents réunis; il s’élargit vers l'extrémité. Abdomen (fig. 16) composé de cinq articles. Ce genre non encore décrit, mais nommé par M. De- jean, n’était alors composé que d'une seule espèce; le Bostrichus punctatus de son Catalogue que j'ai été à même de voir, tant dans sa collection que dans celle de M. Che- vrolat qui lui avait donné ce nom, devait être un Xylo- graphus. Après avoir examiné ses antennes et ses tar- ses, j'ai dû le replacer ici. La plupart des espèces sont exotiques; cependant le Æ. bostrichoides s'est trouvé en France, en Sardaigne et en Algérie. Figuré dans les planches de l'exploration en Algérie, par M. Lucas, sous lé nom de Cis cribratus, en 1847, j'ai dû lui conserver cependant le nom que lui assigne M. Léon Dufour dans son excursion à la vallé d'Ossau en 1843. Les insectes de ce genre se nourrissent probablement de matières en décomposition qu'ils trouvent sous les écorces des arbres, surtout lorsqu'il y a poussé des bo- lets. Les mâles se distinguent par une très petite dent s'a- vançant sur la lèvre; et en outre, dans plusieurs espèces, la mandibule gauche est surmonté d’une corne élevée et un peu courbée en dedans. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 221 Prothorax entièrement rebordé. A. Corps glabre, contour antérieur du prothorax sinué(fig. 16). a, Angles antérieurs presque droits. 1. Suture relevée . , . . « . . . . « + HYPOCRITUS. 2, Suture à peine relevée. . . . . . . ANTHRACINUS. b. Angles antérieurs arrondis. 8. Ponctuition fine, plus forte sur les élytres : . . 4. + «+ © + + + + +. MADAGASCARIENSIS. k. Ponctualion fine et serrée, égale. . . CORPULENTUS. 5. Ponctuation égale, très fine, fond un peuTugueux. . .:.:, + .-. . +. + RICHARDI. B. Corps pubescent, contour antérieur du prothorax uni, (fig. 21). c. Angles antérieurs arrondis. 6. Court, dessus glabre, quelques poils sur les côtés. :,.:, . ... , . : .: CONTRACTUS. 7. Court, très fortement ponciué. . . . GIBBUS. 8. Court, ponctuation forte et serrée, « PUNCTATUS. 9. Allongé, criblé de points. . . . . . BOSTRICHOÏDES. A. Corps glabre, contour antérieur du prothorax sinué. a. Angles antérieurs presque droits. 1. X. ayrocrirus, Dupout inéd. (PI. 1, fig. 16.) Niger, nitidus, convexus, glaber, creberrime et profunde punctatus. Prothorax omnino-marginalus , antice protensus et sinuato-arcuatus; angulis anticis rectangulis sub obtusis, posticis rotundatis. Elytra ad margines et suturam obsul- cata. In maris mandibula sinistra cornuta. Longueur, 0,0070—0,0060 mill. Noir, brillant, convexe, glabre, ponctuation assez pro- fonde et très serrée. Tête cachée en partie sous le prothorax, un peu apla- tie, largement échancrée en avant, rebordée tout autour, concave chez les &, proéminente sur les côtés; quelques 2° Série, TOME vi. 15 222 ANNALES points épars. Lèvre supérieure saillante , ferrugineuse, Mandibule gauche bidentée , surmontée dans les & d’une longue corne élevée, recourbée un peu en dedans. Feux noirs. Antennes noires, un peu ferrugineuses à la nais- sance ; massue pubescente. Prothorax très convexe, aussi large que long; ponctué finement, glabre, rebordé tout autour. Dans les 4, la partie antérieure se relève et est découpée en trois arcs égaux; l'angle antérieur est presque droit, l'angle pos- térieur légèrement arrondi. Écusson petit, triangulaire, lisse. Élytres un peu plus longues que le prothorax; gla- bres, noires, brillantes, uniformément et fortement ponctuées, points très rapprochés ; calus huméral sail- lant; très convexes, se recourbant un peu sous l'abdomen; suture légère, lisse, finement rebordée ; côtés rebordés. Dessous noir; abdomen granuleusement ponctué ; pu- bescence légère, courte, presque dorée. Jambes ponc- tuées, frangées de poils dorés; tarses ferrugineux. Un « noir et grand se trouve dans la collection de M. Dupont, ainsi qu'une Q plus petite et de couleur marron. Provient de Madagascar. 2. X. anrraoNus, Dupont inéd. (PI. 1, fig. 17.) Nigro-cyaneus, obesus, glaber, sat profunde punc- tatus. Prothorax omnino muarginatus, antice protensus et sinuato-arcuatus, angulis anticis rectangulis sub obtusis, posticis rotundatis. Elytra thorace sesqui longiora basi vix latiora, ad margines laterales obsulcata. In maris mandi- bula sinistra cornuta. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 2923 Longueur, 0,0040—0,0038 mill. D'un noir bleuâtre un peu irisé, très convexe, glabre, également ponctué. Tête cachée en partie sous le prothorax, largement LA 4 échancrée en avant, rebordée; concave dans les & et proéminente sur les côtés; quelques points épars. Zèvre supérieure saillante. Mandibule gauche surmontée dans les 4 d’une corne élevée , recourbée en dedans. Feux noirs, ronds, saillants. Æntennes d'un brun un peu plus clair à la naissance qu’à l'extrémité. Prothorax irès convexe, aussi large que long, unifor- mement et finement ponctué, glabre, rebordé tout au- tour. Dans les 7, la partie antérieure se relève un peu et se trouve découpée en trois arcs égaux ; l'angle antérieur est droit, l'angle postérieur légèrement arrondi. Dans les 9, le prothorax est un peu plus étroit en avant, rétréci et déprimé à la bauteur des yeux. Une sinuosité sur le con- tour antérieur dessine l'angle antérieur et le fait paraître obtus; l'angle postérieur est arrondi. Écusson très petit, triangulaire, lisse, brillant. Éltres un peu plus longues que le prothorax, noir- bleues, glabres, brillantes, uniformément ponctuées; calus huméral prononcé ; très convexes, se recourbant un peu sous l'abdomen ; la partie avoisinant la suture un peu déprimée ; côtés rebordés. Dessous brun : les cinq segments de l'abdomen granu- leusement ponctués, recouverts, ainsi que le dessous du corps, d'une pubescence courte et presque dorée, Jambes d'un brun-marron et frangées de poils dorés ; tarses ferrugineux. 224 ANNALES Varie pour la couleur, quelquefois d’un brun-marron foncé. Dans les collections de MM. Chevrolat, Dupont, Mel- ly, Reiche. Provient de Madagascar. Cette espèce est bien plus petite que l’hypocritus ; elle a la même forme, mais s’en distingue cependant par une ponctuation moins serrée et par ses élytres dont Ja suture n'est pas lisse et relevée. b. Angles antérieurs arrondis. 3. X. MapaGascariensis, Dup. inéd. (PI. 1, fig. 18.) Niger, obesus, nitidus, glaber, subtiliter punctatus. Pro- thorax omnino marginatus, antice protensus et smuato-ar- cuatus, angulis anticis et posticis rotundatis. Elytra ad margines et suturam obsulcata. In maris mandibula sinistra cornula. Long. 0,0028 mill. Noir, brillant, glabre. Tête cachée en partie sous le prothorax , largement échancrée en avant, rebordée, concave dans les & et proéminente sur les côtés; lèvre supérieure saïillante, fer- rugineuse; mandibule gauche armée d’une corne dans les «; antennes ferrugineuses à la base. Prothorax convexe, s'avançant sur la tête, glabre, re- bordé tout autour; dans les # la partie antérieure se re- lève un peu et est sinuée dans son milieu; les angles antérieurs et postérieurs sont arrondis. Ponctuation fine et peu serrée. Ecusson petit, triangulaire. Elytres plus d'une fois et demie aussi longues que le DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 995 prothorax, noires, glabres, brillantes, uniformément ponctuées, points plus gros que ceux du prothorax, peu serrés, convexes, se recourbant sous l'abdomen; suture étroite, relevée lisse, ayant une rangée de points de chaque côté. Dessous brun, pubescence un peu dorée; tarses ferru- gineux. Dans la collection de M. Dupont. Provient de Mada- gascar. 4. X. CORPULENTUS. Cis corpulentus, Kunze inéd. (PI. 1, fig. 19.) Niger, obesus, nitidus, glaber, subtiliter et crebre punc- tatus. Prothorax longior latitudine, omnino marginatus, antice protensus, sinuato-arcuatus, angulis anticis et postr- cis rotundatis. Elytra ad margines et suturam obsulcata. In emaris mandibula sinistra cornuta. Long. 0,0025 mill, Noir, brillant, glabre. Tête un peu pubescente, engagée sous le prothorax, largement échancrée en avant, rebordée, points épars sur le front; dans les & concave, proéminente sur les côtés; lèvre supérieure ferrugineuse; mandibules noires, bidentées, mandibule gauche armée d’une corne élevée dans les “; antennes ferrugineuses à leur base. Prothorax convexe, plus long que large, s'avançant sur la tête, plus étroit en avant qu à la base, glabre, re- bordé tout autour, mais étroitement antérieurement; le contour antérieur légèrement sinueux; les angles an- térieurs et postérieurs arrondis; ponctuation fine, 226 ANNALES régulière et serrée ; quelques poils dorés , longs sur les bords latéraux. Ecusson petit, triangulaire, lisse et brillant. Elytres à peine une fois et demie aussi longues que le prothorax, noires, glabres, brillantes, uniformément ponctuées ; points des élytres serrés, semblables à ceux du prothorax ; calus huméral à peine sensible; très con- vexes , se recourbant sous l'abdomen, rebordées tout au- tour; la suture élevée, lisse, ayant un léger sillon de chaque côté. Dessous brun : pubescence un peu dorée. Jambes ferrugineuses. Dans les collections de MM. Chevrolat , Melly et Reiche. Provient du Pérou. 5. X. Ricuarpi. Ferrugineus, obcsus, glaber, subrugulosus, crebre et subtilissime punctlulatus. Prothorax longior latitudine , omnino marginatus, antice protensus ‘bique subsinuatus, angulis et lateribus rotundatis. Elytra ad margines et sutu- ram obsulcata. Long. 0,0025 mill. Ferrugineux, brillant, glabre. Tête engagée sous le prothorax , échancrée largement en avant, étrailement rebordée, rugueuse; lèvre supé- rieure ferrugineuse, mandibules noires; antennes ferru- gineuses. Prothorax convexe, plus long que large, s'avançant sur la tête, plus étroit en avant qu'à la base, glabre, re- bordé tout autour, mais étroitement antérieurement , DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 227 contour antérieur subsinueux ; une petite impression lon- gitudinale sur le devant près du bord ; angles et côtés arrondis; ponctuation régulière, très fine, très serrée sur un fond très finement rugueux. Ecusson très petit, triangulaire, lisse et noir. Elytres une fois et demie aussi longues que le protho- rax, ferrugineuses, glabres, brillantes; fond presque ru- gueux ; ponctuation fine et très serrée; très convexes, se recourbant sous l'abdomen, rebordées tout autour; su- ture élevée, lisse, ayant un léger sillon de chaque côté. Dessous testacé. Dans les co'lections de MM. Chevrolat et Melly. Rapporté de Cayenne par M. Richard, le savant bota- niste, auquel je l'ai dédié. Bien plus finement ponctué que le corpulentus, auquel il ressemble pour la taille et la forme. B. Corps pubescent, contour antérieur du prothorax uni. c. Angles antérieurs arrondis. 6. X. conrracrus. Cis contractus, Reiche, inéd. (PI. I, fig. 20.) Niger, obesus, brevis, nitidulus fere glaber, crebre punctatus. Prothorax longior latitudine , omnino margi- natus, antice protensus et regulariter arcuatus, angulis et lateribus rotundatis. Elytra ad margines et suturam obsul- cata. Long. 0,0018 mill. D'un brun noir, quelquefois s'éclaircissant sur le pro- thorax. Tête un peu rugueuse , engagée sous le prothorax , 228 ANNALES largement échancrée sur le devant , rebordée ; quelques points épars ; lèvre supérieure ferrugiveuse ; mandibules noires; antennes ferrugineuses à la base. Prothorax convexe, presque aussi long que large, s'a- vançant sur la tête, dessus glabre; on y voit cependant quelques poils longs et dorés sur les côtés; rebordé tout autour; le contour antérieur uni, égal; les angles et les côtés arrondis; ponctuation uniformement serrée. Ecusson petit, court, arrondi et lisse. Elytres à peine une fois et demie aussi longues que le prothorax, noires, dessus glabre, fond presque lisse; ponctuation plus fine et plus serrée que celle du pro- thorax; brusquement arrondies à l'extrémité, se recour- bant sous l'abdomen ; côtés revêtus d'une pubescence très courte; rebordées tout autour; suture relevée peu sensiblement, Dessous brun. Jambes ferrugineuses. Distinct du corpulentus par sa taille plus petite et plus courte, sa ponctuation bien plus fine; il est plus terne. Les bords du prothorax ne sont pas sinués. Dans les collections de MM. Reiche et Chevrolat. Provient du Brésil. 7. X. cssus. Cis gibbus, Klug. inéd. Niger, obesus, brevis, nitidus, parce et longius pubes- cens. Prothorax longior latitudine, omnino anguste margi- nalus, antice protensus et regulariter arcualus , angulis el DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 229 lateribus rotundatis .E lytra fortissime et profunde punctata; ad margines et suturam obsulcata. Long. 0,0025 mill. Noir, ponctué, pubescent. FT A ï Q ! re CE — Tête presque lisse , engagée sous le prothorax, large ment échancrée en avant, rebordée, un peu pubescente ; lèvre supérieure ferrugineuse, garnie de poils raides jau- nes dirigés en avant, mandibules noires; antennes ferru- gineuses, massue brune. Prothorax convexe, plus long que large, s'avaniçant sur la tête, contour antérieur uni, cintré; étroitement rebordé tout autour; angles et côtés arrondis ; ponctua- tion forte; pubescence longue, jaune, dirigée en avant sur les bords antérieurs. E'cusson petit. Elytres à peine une fois et demie aussi longues que le prothorax, noires, brillantes, très fortement et profondé- ment ponctuées; ponctuation plus forte que celle du prothorax, et peu serrée ; brusquement arrondies à l’ex- trémité, se recourbant un peu sous l’abdomen ; revêtues d'une pubescence jaune, longue, peu serrée; rebordées tout autour; suture relevée, lisse, ayant de chaque côté une rangée de points. Dessous noir ponctué, pubescent. Jambes brunes ; tarses ferrugineux. Voisin du punctatus : en diffère par sa couleur; sa ponctuation est plus forte et plus profonde, sa pubes- cence plus courte. Le troisième article des antennes m'a paru beaucoup plus long que dans le punctatus : se rap- procherait du bostrichoïdes, mais d’une forme plus courte, plus convexe, et plus profondément ponctué. 230 ANNALES Dans les collections de MM. Reiche et Melly. Provient de Colombie. 8. X. PUNCTATUS. Bostrichus punctatus Chevrolat, inéd., Catal. de Dejean, p- 332 (PI. I, fig. 21). Ferrugineus, obesus, nitidulus parce et longius pubes- cens. Prothorax longior latitudine, omnino anguste margi- nalus , antire protensus et regulariter arcuatus ; angulis et lateribus rotundatis crebre punctatus. Elytra fortius et cre- berrime punctata, ad margines et suturam obsulcata. In maris mandibula sinistra cornuta. Long. 0,0022 mill. Ferrugineux, un peu brillant, ponctué, pubescent. Téte un peu rugueuse, engagée sous le prothorax, lar- gement échancrée en avant, rebordée, un peu pubes- cente; lèvre supérieure ferrugineuse , garnie de poils raides dirigés en avant; mandibules noires; dans les d, la mandibule gauche est armée d’une corne élevée; an- tennes ferrugineuses, plus claires à la base. Prothorax convexe, plus long que large, s'avançant sur la tête; contour antérieur uni, cintré; étroitement rebordé; angles et côtés arrondis; ponctuation forte et serrée; pubescence longue, jaune, dirigée en avant sur les bords antérieurs. Ecusson petit. Elytres à peine une fois et demie aussi longues que le prothorax, ferrugineuses, assez brillantes; oHrant une ponctuation plus forte que celle du prothorax et serrée. une pubescence courte et peu serrée, laissant apercevoir DE LA SOCIETÉ ENTOMOLOGIQUE, 931 quelques poils plus longs sur les côtés; rebordées tout autour; suture lisse, relevée, ayant de chaque côté une rangée de points. Dessous testacé, ponctué, pubescent. Dans les collections de MM. Chevrolat et Reiche. Pris vivant dans des bolets venant de Colombie. Un peu plus petit que le gibbus; ponctuation bien moins forte ct plus serrée. 9. X. sosrricuoines, L. Dufour. (PI. I, fig. 22). Cis bostrichoides (1843), L. Dufour, excursion à la vallée d'Ossau. Cis cribratus (1847), H. Lucas, exploration en Algérie. PI. 40, 9° livr., t. 2. p. 469, N° 1250. Cis punctiger (1839), Waltl. isis? Nigerrimus, elongatus, parce et longius pubescens. Pro- thorax longior latitudine, antice protensus, regulariter ar- cuatus thique subtilissime marginatus et forte cribratus, an- gulis et lateribus rotundatis basique marginatis. Elytra fortissime cribrata, obsulcata, ad suturam ordinalim et ad margines profunde punctata. Long. 0,0022 —0,0020 mill. Très noir, un peu brillant, très profondément ponctué, pubescent. Tête engagée sous le prothorax, largement échancrée en avant, rebordée, ponctuée, plus fortement dans les d'; ceux-ci ont antérieurement une impression demi-circu- laire, plus droite dans les @; quelques poils longs sortent du sommet de chaque côté; lèvre saïllante, ferrugineuse; mandibules noires; dans les #, la nandibule gauche est épaisse, presque tuberculée. Je n'y ai pas vu de cornes 232 ANNALES bien distinctes comme dans la plupart des espèces précé- dentes. Æntennes ferrugineuses à la base, massue brune. Prothorax s'avançant sur la tête, contour antérieur uni, à peine marginé sur le dessus; côtés et angles ar- rondis, rebordés ainsi que la base; ponctuation forte, serrée; pubescence jaunâtre , longue sur les bords exté- rieurs, celle du bord antérieur se dirigeant en avant. 5 Elytres plus d'une fois et demie plus longues que le prothorax; très fortement ponctuées, comme criblées de points ronds et rapprochés; suture relevée, offrant de chaque côté une rangée de points forts, rapprochés, et disposés dans une sorte de sillon ; rebordées toul autour ; pubescence jaune, peu serrée, et plus longue sur les bords. Dessous noir, ponctué et pubescent,. Jambes ferrugineuses. Ponctuation plus espacée et plus profonde que dans les précédents. Plus allongé et moins convexe que le gibbus. Pris par M. Gaubil à Alger, M. Gené en Sardaigne, M. Leprieur à Dieuze, M. L. Dufour à la vallée d'Ossau. Varie pour la couleur : souvent d'un brun roussâitre. M. H. Lucas dit l'avoir trouvé aux environs d'Alger sous des pierres. Bosrricnoïpes. Var. Aubei. J'ai vu dans la collection de M. Aubé un exemplaire du À. bostrichoides qui m'a paru cependant en différer. 1° Par sa couleur testacée ; 2° en ce que la tête offre sur le haut du front deux petites cornes portant chacune deux poils épais formant une sorte de houppe ; 3° par le prothorax couvert d’une ponctuation plus nombreuse et plus fine; 4° par les élytres, dont la ponctuation est plus espacée. Est-ce un & du bostrichoïdes ou une variété. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 933 N'ayant vu que ce seul exemplaire je n'ai pas osé en faire une espèce ; cependant si par la suite il se rencontre d’autres individus pouvant se rapporter à cette descrip- tion, je propose dès maintenant de leur donner le nom de À. Auber. Genre RoPaLoDONTUS (Powæho7 massue, odoûs dent). (Planche 1.) Corps (fig. 23 a) épais, convexe. Téte (fig. 24) non échancrée antérieurement ni rebor- dée, un peu arrondie, ayant sur le devant une petite pièce qui s’avance sur la lèvre supérieure; légèrement bituber- culée chez les #. Antennes (fig. 25) de dix articles insé- rées en avant des yeux, et paraissant sortir du bord anté- rieur de la tête; le 1°" long, plus large à son extrémité qu'à sa base; le 2° plus petit, mais plus allongé que rond; les 3° et 4° encore plus petits, cependant d'une forme allongée ; les trois autres précédant la massue arrondis, d’égale grandeur entre eux et plus de moitié plus petits que les suivants; ceux-ci, composant la massue, au nom- bre de trois, sont arrondis, forts, le dernier plus oval à son extrémité; le tout garni de quelques poils. Yeux ronds, saillants. Zèvre supérieure (fig. 24 a) allongée, garnie de poils. Mandibules cornées, bidentées. Palpes maxtllaires de quatre articles, le dernier en oval allongé, plus long que les autres. Palpes labiaux petits de même forme que les maxillaires. Mdchoires membraneuses, ci- liées au côté interne. Prothorax (fig. 23 a) convexe s’avançant peu sur la tête ; côtés petits, angles arrondis. Ecusson petit, triangulaire. 234 ANNALES Elytres épaisses, ne se repliant pas sous l'abdomen. Trochanters assez forts. Cuisses larges et aplaties. Tibias (fig. 26) étroits au sommet, aplatis, plus larges et ar- rondis à l'extrémité; cette partie ayant sept ou huit dents bien marquées ; le côté extérieur seulement poilu. Tarses un tiers moins grands que le tibia; de quatre articles, le dernier armé de deux crochets, plus long que les trois autres réunis. J'ai longtemps hésité à savoir si l'espèce ci-après dé- crite devait être séparée des Cis, ou devait y être réunie : les parties de la bouche et les antennes sont assez sem- blables, cependant il existe certaines différences; dans celles-ci le 2° article est long, le 3° est petit; le tibia est élargi au sommet et denté; le facies de l'insecte le rap- proche des Xylographus. Ce genre forme le passage natu- rel des Xylographus aux Cis. 1 R. PerrorRATUS, Gyll. (PI. 1, fig 23). Cis perforatus (1813) Gyll. 3, p. 385. (1829) Steph. 3, p. 346. Catal. No 1448. (1840) Zettersted. p. 195, N°6. (1839) isis. p. 224. Cis punctiger ? Nigro-piceus, oblongus, convexus, longius et parce pu- bescens , ore, antennis pedibusque ferrugineis. Prothorax, brevis, lateribus et angulis rotundatis basique marginatus. Elytra duplolongiora, ad margines subtiliter marginuta, subrugoso-punctata. Long. 0,0020 mill. Brun de poix; souvent la tête et le prothorax plus noirs que le reste du corps. Tête ponctuée, plutôt arrondie antérieurement qu'é- chancrée; un peu déprimée sur la partie qui s'avance DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 935 sur la lèvre, et qui offre une impression transversale . Bouche ferrugineuse. Mandibules noires. Lèvre supérieure jaune. Le & se distingue par la partie antérieure de la tête, qui est marquée d'une impression demi-circulaire, ter- minée par un rebord petit, surmonté de deux très petits tuberçules. Antennes ferrugineuses. Prothorax convexe, arrondi, aussi long que large, s’a- , 2 b: vançant sur la tête; les côtés peu déclives, arrondis, ne L / ». (4 présentant pas d'angles, un peu déprimés au-dessus des yeux, rebordés ainsi que la base; plus étroit en avant; ponctuation fine et serrée; poils un peu longs, jaunes, épars. Ecusson petit, presque triangulaire, brun. Elytres de la largeur du prothorax, au moins deux fois aussi longues ; l'extrémité arrondie; dessus peu convexe; souvent d’une couleur brune ou rousse, plus claire que celle du prothorax ; presque brillantes; marquées de points forts, grands, égaux entre eux, sur un fond ru- gueux ; poils longs, fins, jaunes, peu serrés; rebordtes sur les côtés ; suture à peine relevée, mais plus visible cependant vers l'extrémité. Dessous brun, finement ponctué. Jambes courtes, ferrugineuses. Tibias dilatés et denti- culés à l'extrémité. Provient de Suëde et de France. Curtis, vol. 2, pl. 402, cite le Cis perforatus de Gyll. avec doute comme synonymie du Ptinus ruficornis de Marsh, p. 87, N° 20. Différe du À. bostrichoides par son prothorax plus court, né savançant pas beaucoup sur la tête : sa 236 ANNALES ponctuation plus serrée, moins profonde; sa pubescence bien moins forte; et du C. alpinus par ses tibias et les an- gles du prothorax. Genre Crs, Latreille, (Kis, ver qui ronge le bois.) (Planche 2). (1796) Latreille, Précis des caract. gén. des Ins., p. 50. (1807) Genera, vol. 3, p. 11. (1813) Gyll., vol. 3, p. 377. (1823-1840) Curtis, vol. 2, f. 1. 5. (1829) Ste- phens, vol. 3, p. 345. 1840 Zetterstedt, p. 195, In- sect. Lapon. (1847) Redtenbacher, Fauna austriaca, page 349, genre N° 353, b. Corps allongé, épais, un peu cylindrique. Tête convexe, engagée sous le prothorax, souvent dé- primée, antérieurement marginée, souvent bituberculée ou comme bidentée chez les 4. Antennes (fig. 7) deux fois aussi longues que la tête, insérées devant les yeux, composées de dix articles; celui de la base fort, presque ovale ; le deuxième plus étroit, moitié plus petit que le premier; le troisième moins large mais plus long que le second ; les quatrième, cinquième, sixième et septième presque d'égale grandeur entre eux, presque ronds; mas- sue composée de trois articles distincts , forts, presque ronds, le dernier plus ovale à son extrémité, ayant des poils assez longs plus nombreux que sur les autres arti- cles. Dans la plupart des Cis on aperçoit à l'extrémité de ce dernier article une petite partie ovale et poilue que je ne crois pas être un arlicle distinct : je n'ai pu, avec un très fort microscope, voir autre chose qu'une espèce de nœud ayant quelque rapport avec ceux qui lient chaque article ensemble. Yeux ronds, saillants, très réticulés. Lèvre supérieure (fig. 2) subquadrangulaire, cornée. Man- dibles conr tes, fortes, triangulaires et dentées à la pointe. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 237 Palpes maxillaires (fig. 3) de quatre articles, celui de la base petit, étroit et un peu courbé; le second plus fort, presque ovale, tronqué obliquement; le troisième un peu échancré; le quatrième ovale , aussi long que les autres réunis et assez fort; quelques poils apparaissent à une forte loupe. Palpes labiaux (fig. #) de trois articles, le premier très petit et très court, le second plus gros, ar- rondi, le troisième petit, ovalaire. Mächoires (fig. 3) for- mées de deux lobes courts, garnis à l'extrémité de poils serrés et forts. Menton plus large que long, rélréci anté- rieurement et échancré. Prothorax (fig. 8 a) convexe, s'avançant presque tou- jours sur la tête, rebordé sur les côtés et presque toujours à la base. La partie antérieure est quelquefois dans les # prolongée et divisée en deux dents. Ecusson petit, généralement triangulaire ou arrondi. Elytres convexes ou un peu cylindriques, généralement deux ou trois fois plus longues que le prothorax, tantôt rugueuses, tantôt unies, tantôt striées, presque toujours ponctuées , le plus souvent pubescentes. Ailes entières. Jambes (fig. 5) déprimées. Cuisses larges, oblongues. Tibias aussi longs que les cuisses, très peu plus larges à l'extrémité qu'à la base, l'angle externe souvent aigu. Tarses ayant toujours les trois premiers articles petits, le quatrième s'élargissant à son extrémité et plus long que les autres réunis, terminé par deux crochets. Abdomen composé de cinq segments, le premier plus large que les suivants. I. Prothorax inégal avec apparence te carène. IT. Prothorax largement sillonné dans sa longueur. III. Prothorax égal. 2° Série, TOME vi. 16 238 ANNALES 1. Prothorax inégalavecapparence decarëne.(P1.9, fig. 1.) A, Prothorax non rebordé postérieurement. 1. Elytres rugueuses avec gros points . . . .,,. BOLETI, 2, Elytres rugueuses sans gros points . . . . . , . RUGULOSUS. B. Prothorax rebordé postérieurement. à. Elytres rugueuses, striées-ponctuées, , . . . , SETIGER. h. Elytres unies, ponctuées. : . . .. . 7... PALLIPES. A. Prothorax non rebordé postérieurement, 1. Gis sozerT1, Scop. (PI. 2, fig. 1.) Dermestes boleti (1763) Scop. Carn. N° 44. (1801) Fab. EL. 1. 319-38. Dermestes picipes. (1789) Herbst. vol. 4, p. 137. Tab. 41, fol. 3, ce c. Ænobium boleti, (1792), Fab. Enth. Syst. 1. 237-60. (1801) Fab. EI. 1. 323. 7. (1789) Herbst nat. d. k. v. th. N° 17 p. 68. Vol. 5 Anobium bidentatum ? (1790) Olivier E. 11-16. 11. pl. 2. f.5, a. b. c. Ænobium boleti, (1793-1808) Pan- zer, vol. 3, fol. 10. 7. f. 1. 308. 7; (1798) Illiger Col. bor. 1. 332-8 ; (1798) Kugellam pag. 331-8. Cis boleti, (1796) Latreiïlle, prec. car. gén. p. 50, (1807) p: 85. gen. vol. 3, p. {1. Pinus boletorum, (1802) Marsham. Cis boleté (1805) Duffmith, Faun. austr., p. 58, N° 2. (1813) Gyllenhal, vol. 3, p.377 (1817). Germar, Voy. en Dalm., p.202. (1829)Stephens Cat. N°1439. vol. 3, 345. (1840) Zett., p. 195 (1840) Laporte Castelneau vol. 2, 876-1 (1843) Léon Dufour, excurs. val. d'Ossau (1847). Redtenbacher, p. 349, 353 b. Nigro-piceus, crassus, pube brevissima dense adspersus, antennæ pedesque /erruginei. Prothorax inæqualis, carina- tus,antice refleæus, sinuatus, lateribus late marginatus, postice DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 239 immarginatus. £lytra sub serie punctata et vage aspera. Long. 0,0040—0,0025 mill. La synonymie pourrait aussi s'appliquer aux espèces voisines. Les descriptions les plus détaillées sont celles de Paykul, Gyllenhal et Zetterstedt. Généralement d’un brun noir; pubescence fine, courte, égale, serrée, grise ou jaunâtre. D'une forme épaisse, un peu bombée; élytres rugueuses et ponctuées, ayant de plus gros points épars. Tête cachée en partie sous le prothorax, front presque plat, pointillé d’un grain fin et serré; couverte d'une pu- bescence fine et serrée ; excavée souvent dans son milieu et marquée d'un léger tubercule ; marge antérieure cir- culaire, relevée, plus dans les & que dans les 9 ; échancrée dans son milieu, et marquée en avant d’un sillon trans- versal plus profond chez les #. Palpes ferrugineux. 4n- tennes ferrugineuses, souvent plus noirâtres à l'extrémité. Feux noirs, saillants. Prothorax (fig. 1) convexe, s'avançant sur la tête, la partie antérieure échancrée au milieu et un peu relevée; les côtés largement marginés, rebordés et arrondis; an- gles obtus et un peu arrondis, les antérieurs se recour- bent en s’avançant vers les yeux; la ligne oblique abais- sée de la partie antérieure du prothorax sur la marge des côtés formerait avec ceux-ci un angle obtus d'environ 115° à 120°. Le dessus du prothorax offre l’apparence d'une carène partant du milieu de l’échancrure de la par tie antérieure du prothorax et se prolongeant jusqu'a la base. Cette ligne est généralement peu sensible, cepen- dant on en aperçoit toujours une trace vers les extrémités. Des fossettes souvent peu apparentes, et dont les deux mieux marquées sont de chaque côté de la carène, près 240 ANNALES de la base, font paraître la pubescence qui couvre le pro- thorax nébuleuse ; il est pointillé d'un grain fin, égal et serré ; la base n'est pas rebordée. Ecusson petit, arrondi, rugueux, pubescent. Elytres de la largeur au plus du prothorax à sa base, presque trois fois aussi longues que celui-ci; convexes, obtusement arrondies à leur extrémité, ayant en cet en- droit une dépression vers la suture , côtés extérieurs assez largement rebordés surtout vers l'angle huméral qui est obtus; calus huméral apparent; inégalement rudes ou rugueuses, elles paraissent très finement pointillées; cette fine ponctuation n'est autre chose que l'insertion de cha- que poil ou écaille; puis, par dessus cette fine ponctua- tion , apparaît une grande quantité de points plus gros, disposés inégalement en stries imparfaites laissant deviner deux ou trois côtes mal formées. Dans quelques-uns il reste des espaces qui ne sont pas garnis de gros points. La pubescence est fine, très serrée, courte, grise, reflé- tant Je jaune et le rouge. Abdomen et dessous du corps de la même couleur, souvent un peu plus claire; fin ment ponctués et pubes- cents. Pieds ferrugineux. Vit en famille quelquefois très nombreuse dans le Po- lyporus versicolor Friez, ou PBoletus versicolor de Bull, Linné. Commun aux environs de Paris et dans presque toute l'Europe. M. Motschoulsky l’a trouvé aussi en Rus- sie sur :e Polyporus suaveolens. Cette espèce varie de grandeur et de couleur, elle est ordinairement d’un brun noir, plus clair lorsqu'elle vient d’éclore ; quelquefois alors d’un jaune pâle. DE LA SOCIËTÉ ENTOMOLOGIQUE. 241 Tous les passages se rencontrent depuis les individus forts dont les points sont bien accusés et espacés, jusqu à ceux plus petits dont les points sont presque effacés. Les espèces de stries paraissent plus ou moins oblitérées, quel- quefois régulières. Je n'ai pas cependant cru devoir faire des espèces distinctes et créer des descriptions de variétés qui auraient pu être fort nombreuses, par suite de l’im- possibilité de trouver une limite exacte entre telle ou telle variété. J'indique seulement les trois variétés que l'on rencon- tre le plus souvent : 1° Var. obliteratus; toujours de la taille du boleti or- dinaire, 0030 mil]. Il est généralement jaune ourougeàtre, le fond est moins rude, les points moins gros; on n’aper- çoit sur le fond pointillé que quelques points effacés; les stries paraissent aussi effacées. J'ai rapporté à cette variété le Cis signaticollis, variété de Dej. dent j'ai vu deux exem- plaires dans les collections de MM. Reiche et Mell y. 2 Var. substriatus, toujours plus petit, 0025 mill. Les points sont d'autant moins apparents que leur taille les éloigne du type de l’espèce ; cependant ils paraissent plus régulièrement striés. 3° Var. minor. Plus petit encore et points plus faibles, stries effacées; ordinairement jaune. Je rapporte à cette variété un Cis qui m'a été communiqué sous le nom de caucasicus, Men. La description de M. Menestrier, p.224, peut se rapporter à cette espèce. Faun. ent. transcauca- sica, Faldermann, 1837, p. 252. Parmi la grande quantité de C. boletiquej aiexaminés, j y ai toujours retrouvé la forme un peu épaisse et con- vexe, le fond inégalement rude mais pointillé, parsemé de points plus gros disposés en séries longitudinales . 242 ANNALES La larve, de 0,0060 mill., a une plaque écailleuse sur le dernier segment. C’est de cette plaque que sortent les deux épines recourbées que l’on rencontre toujours dans les différentes larves des Cis. (Fig. 6 a.) 2. C. Rueuzosus, Mannh. inéd. (PI. 2, fig. 8.) Nigro-piceus, subcylindricus, pube brevi micante dense adspersus. Antennæ pedesque dilute bruneï aut ferruginer. Prothorax inæqualis , carinatus , transversus , antice re- flexus et sinuatus, lateribus late marginatus, postice im- marginatus, Ælytra rugulosa vage punctulata. Long. 0,0035—0,0028 mill. Généralement d’un brun noir, d'une forme un peu cylindrique, pubescence courte, égale, un peu serrée, irisée ; élytres rugueuses à peine ponctuées. Tête cachée en partie sous le prothorax , légèrement granuleuse et pubescente; front un peu concave ayant au centre un léger tubercule, bord antérieur circulaire étroitement échancré dans son milieu, un peu plus relevé de chaque côté de cette échancrure dans les “ que dans les 9. Palpes et antennes ferrugineux, souvent plus bruns vers l'extrémité. Yeux noirs, saillants. Prothorax plus large que long, convexe, s'avançant sur la tête, la partie antérieure étroitement échancrée dans son milieu, et un peu relevée; côtés marginés, re- bordés et arrondis; angles arrondis, les antérieurs s’a- vançant vers les yeux; une carène plus ou moins mar- quée part du milieu de l’échancrure de la partie antérieure et se prolonge jusqu'à la base du prothorax ; inégal, ayant des fossettes plus ou moins apparentes de chaque côté de la carène vers la base ; celle-ci non rebordée; pubescence DE LA SOCIÉTÉ ENLOMOLOGIQUE. 243 jauvâtre, souvent irisée; fond pointillé d'un grain fin, égal et serré. Écusson petit,.arrondi, rugueux, très pubescent. A lytres de la largeur du prothorax et trois fois aussi lon- gues que lui, un peu cylindriques, arrondies obtusément à leur extrémité; côtés extérieurs rebordés, surtout vers l'angle huméral qui est obtus; calus huméral saïllant. Les élytres sont très finement pointillées sur un fond unifor- mément raboteux et rude , laissant quelquefois deviner des points et des stries mal formés. La pubescence qui couvre les élytres est courte, également serrée, grise, mélangée souvent de vert, de bleu, de rose et de jaune. Abdomen et dessous du corps de la couleur générale, pointillés et légèrement pubescents. Picds souvent bruns. J'ai trouvé cet insecte assez souvent aux environs de Paris. Il m'a été aussi envoyé de Bitche par M. Gaubil. Il vit dans le Boletus unicolor de Bull., Dædalea unicolor Friez. J'ai vu dans la collection de M. Reiche un individu envoyé de Finlande par M. Mannerheim, portant le nom de rugulosus, que j'ai conservé. M. Mostchoulsky l’a aussi trouvé en Russie sur le Polyporus versicolor. Il se distingue du C. boleti par sa forme moins con- vexe, sa pubescence moins serrée, par le grain rude de ses élytres , et surtout par l'absence de points bien mar- qués. 1° Var. ruhiginosus. Cette variété, que jai trouvée quelquefois, ne me paraît pas seulement dénoncer un individu fraîchement éclos, bien qu’elle ait une couleur claire; les élytres ont toujours une teinte plus foncée que celle du prothorax ; l’écusson est d’un roux jaune; taille 244 ANNALES des plus grands rugulosus; fond rugueux; points peu marqués. 2° Var. pyrrhocephalus. Cette variété, plus petite que la précédente, a la tête, le prothorax et l'écusson d’un roux jaune, les élytres d'un brun foncé, quelquefois d’un noir bleuâtre; celles-ci sont rugueuses , finement pointillées ; on aperçoit en outre des côtes élevées et souvent des ran- gées de points mieux marqués. Cette variété est au C. rugulosus ce que la variété sub- striatus est au C. boleti. Les passages des types aux derniè- res variétés se trouvant établis depuis le C. rugulosus , dont les élytres sont presque lisses, jusqu'à ceux dont les élytres sont rugueuses et striées, je n'ai pu les séparer pour en faire des espèces. Il est facile cependant de confondre certaines variétés du C. boleti avec quelques-unes du C. rugulosus ; mais l'implantation de la pubescence et le grain rugueux des élytres doivent les faire toujours distinguer. B. Prothorax rebordé postérieurement. 3. C. senicer, Chevrolat, inéd. (PI. 2, fig. 9.) Nigro-piceus, subcylindricus, squamulis aureis adsper- sus ; antennæ pedesque dilute brunei aut ferruginei. Pro- thorax valde inæqualis, carinatus, transversus, antice re- flexus , lateribus et basi marginatus. Elytra rugulosa et punctato-substriata. Long. 0,0033—0,0023 mill. Généralement d’un brun noir, un peu cylindrique et allongé; pubescence dorée , raide, longue, peu serrée; élytres rugueuses et vaguement ponctuées-striées. Tête un peu cachée sous le prothorax, uniformément DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 245 et finement ponctuée et pubescente. Front un peu con- cave, ayant un léger tubercule au centre; bord antérieur circulaire et relevé plus dans les que dans les 9, légère- ment échancrée dans son milieu. Palpes et antennes ferrugineux, celles-ci souvent plus brunes vers l'extré- mité. Yeux noirs saillants. Prothorax plus large que long, s'avançant sur la tête, un peu écrasé; la partie antérieure à peine échancrée dans son milicu et un peu relevée; côtés marginés, re- bordés, un peu arrondis; angles arrondis, l'antérieur de 110° environ. Une carène plus ou moins marquée part du milieu de l’échancrure de la partie antérieure et se prolonge jusqu'à la base du prothorax ; des inégalités ap- paraissent de chaque côté de la carène et vers la partie an- térieure; la base est légèrement rebordée; le fond est pointillé d’un grain fin et égal; la pubescence jaunâtre, quelquefois dorée, un peu longue et peu serrée. Écusson triangulaire, ponctué, pubescent. Élytres deux fois et demie aussi longues que le protho- rax, subcylindriques, arrondies obtusement à leur extré- mité, côtés extérieurs rebordés surtout vers l'angle hu- méral qui est obtus; calus huméral saïllant. Elles sont ponctuées irrégulièrement sur un fond rude et raboteux et laissent deviner des stries mal formées. La pubescence peu serrée qui couvre les élytres est en forme d'écailles ou de poils épais et raides de couleur jaune, quelquefois dorés. Abdomen et dessous dû corps de la couleur générale, finement ponctués et pubescents. Pieds ferrugineux , quelquefois obscurs. Viten famille sur les arbres fruitiers ou sous les écorces où croissent des bolets. Commun aux environs de Paris. 246 ANNALES 1° Var, striatulus. On trouve des variétés de couleur et de grandeur différentes comme dans les deux espèces pré- cédentes ; j'ai désigné cependant sous le nom de striatulus une variété très petite, 0025—0020 mill., et plus striée que le type. Il y a analogie dans les variétés des C. boletr, rugulosus et setiger; celles-ci correspondent à la variété substriatus du boleti, et pyrrhocephalus du rugulosus. Distincte des deux espèces précédentes par sa pubes- cence comparativement longue, peu serrée et de l'Aispidus par son prothorax et sa pubescence. Si on examine avec une forte loupe montée, les élytres de ces trois espèces de Cis, éclairées par dessous , elles paraissent alors parse- mées de ronds clairs, espacés entre eux, sur un fond ra-. boteux; entre chaque rond ou point se trouvent implan- tés un ou plusieurs poils très épais, plats et courts, ce qui les fait ressembler à des écailles. Ces écailles sont quel- quefois en lignes peu régulières et longitudinales; elles ne sont pas toutes couchées ou penchées dans le même sens. Dans le setiger il n'y a qu'une ou deux écailles entre chaque point (fig. 9 b); Dans le rugulosus trois ou quatre sur un fond plus ru- gueux (fig. 8 b); Dans le boleti ies points sont plus espacés, il y a quatre ou cinq écailles plus régulièrement espacées en largeur entre chaque point (fig. 7 b). L'insertion de chaque poil ou écaille fait paraître le fond pointillé plus ou moins finement, suivant que les poils sont plus ou moins serrés. 4. CG. pazzipus, Reiche, inéd. (PI. 2, fig. 10). Rubro-testaceus , pubescens. Prothorax inæqualis, cari- DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 247 natus, antice reflexus et sinuatus , lateribus et postice arcle marginatus. Elytra complanata et punctulata. Long. 0,0030 mill. D'un jaune roux. Tête en partie cachée sous le prothorax, rubigineuse, concave sur le devant, avec un tubercule au centre; bord antérieur relevé, échancré au milieu. Ce bord, relevé près de l’échancrure, présente la forme de deux petits tubercules. Palpes et antennes testacés. Yeux bruns. Prothorax d'un roux clair s'avancant sur la tête, re- bordé étroitement à la base et sur les côtés, relevé en avant et échancré dans son milieu , ayant l'apparence d’une carène; de chaque côté vers la base deux fossettes peu marquées. Elytres d’un jaune pâle, unies, non rugueuses, très fi- nement pointillées ; pubescence courte, peu serrée. Dessous de la couleur générale. Provient de Bahia; a été donné à M. Reiche par M. Mocquerys de Rouen. IT, Prothorax largement sillonné dans sa longueur. A, Épais, peu pubescent. 5. C. rissicozris, Sch., inéd. (PI. 2, fig. 11). Fusco-piceus, crassus, pube brevissima adspersus. Pro- thorax late sulcatus, elytraque creberrime et concinne punc- tulata. Long. 0,0022 mil]. Court , épais, brun-jaune ; pubescence courte; pro- thorax profondément sillonné. 248 ANNALES Tête convexe, très peu déprimée; bord antérieur légé- rement échancré au milieu, finement rebordé de chaque côté. Antennes ferrugineuses. Prothorax s'avançant peu sur la tête, large, convexe, finement pointillé, pubescence courte, un peu serrée; un large sillon longitudinal ; côtés largement marginés, un peu arrondis, rebordés ainsi que la base; angles antérieurs presque droits. ÆEcusson plus large que long. Elytres deux fois aussi longues que le prothorax, étroi- tement rebordées, très finement pointillées; pubescence trés courte, peu serrée. Dessous noir. Pieds jaunes. Je n'ai vu qu'un seul individu dans la collection de M. Chevrolat, provenant du nord de la France, IT. Prothorax épal I. Elytres rugueuses non striées. (PI, 2, fig. 13 ) II. Elytres rugueuses striées. (PI. ?, fig, 17.) HT, Elytres unies. (PI. 5, fig. 6.) 4. Elytres rugueuses non siriées. A. Suture des élytres relevée. 6. Prothorax offrant un sillon longitudinal. CHEVROLATIH. 7. Grand, épais, pubescent, ponctué. . . . USTULATUS. 8. Petit, peu pubescent, pointillé. . . . . GUERINIH. B. Suture des élytres non relevée. a Pubescence longue. JÉARONEUÉ re here + + et MURINUS: 10. Pubescence serrée ; pointillé. . . . . . TOMENTOSUS. b. Pubescence courte. 44. Ponetué., . 4 5 2 MSNM OL RS MRREMIRIS, DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 249 AIS PORT LE dat ee 1 MICANS. 13. Pubescence presque en série. . . . . « SETULOSUS, €, Presque glabre. 44. Prothorax non rebordé à la base. Ely- tres rugueuses , ponctuées. . . . . .« ATRIPENNIS. 15. Prothorax rebordé à la base. Elytres à peine rugueuses, 4 « « »« + « « + + + OLIVIERI. À. Suture des élytres relevée. 6. C. CnEvroLATu. Fusco-piceus, ferè glaber. Prothorax æqualis, convexus, antice reflexus, sulcatulus, lateribus et postice marginatus. Elytra subrugosa, ad suturam obsulcata. Long. 0,0028 mill. D'un brun roux, presque glabre. Tête convexe; une impression circulaire forme un petit tubercule au milieu du front; la partie antérieure arrondie est finement et entièrement rebordée. Antennes testacées. Prothorax court, convexe, un peu relevé antérieure- ment, bord antérieur également cintré, un peu rebordé vers les angles; les antérieurs obtus, les postérieurs légèrement arrondis; côtés marginés, rebordés ainsi que la base. Dessus très finement pointillé avec l'apparence d’un sillon longitudinal. Ecusson petit, triangulaire, finement rugueux. Elytres plus de deux fois aussi longues que le protho- rax, un peu cylindriques, très finement rugueuses ; côtés étroitement rebordés ; suture fine, un peu relevée, étroi- tement rebordée. Dessous brun. Pieds plus pâles. J'ai vu un individu dans la collection de M. Chevrolat, provenant de la Nouvelle-Orléans, et plusieurs dans celle de M. Sallé, qui les a capturés. 250 ANNALES 7. GC. usruLarTus. ANigro-ustulatus ; crassus et forte convexus, pube brevi adspersus. Prothorax æqualis, lateribus et postice margi- natus. Elytra sub-rugosa , crebre punctata, ad suturam obsulcata. Long. 0,0032 mill. Brun, noir, grand, convexe, épais, peu pubescent. Téte penchée, un peu aplatie sur le front, offrant une impression au centre; marge antérieure très prononcée, relevée tout autour; présentant une impression transver- sale; finement ponctuée et un peu pubescente, Bouche et palpes clairs. Antennes obscures. Prothorax grand, large, convexe, un peu rétréci anté - rieurement, légèrement rebordé postérieurement; côtés marginés, rebordés, peu arrondis antérieurement; angles antérieurs droits, les postérieurs arrondis; ponctuation et pubescence fines, égales. Ecusson petit, triangulaire. Elytres deux fois aussi longues que larges, convexes, épaisses , larges, finement rugueuses ; ponctuation fine, serrée ; pubescence courte, rousse; suture étroitement relevée, lisse. Dessous finement pubescent. Pieds ferrugineux. Je n'ai vu qu'un seul individu dans la collection de M. Chevrolat, probablement 9, provenant de Madagascar. 8. C. Guenin. (PI. 2, fig. 12.) Fusco-piceus, crassus; pube brevi adspersus. Prothorax æqualis, latus, 27 maris bicornutus , lateribus et anguste DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 951 postice marginatus. Elytra subrugosa punctulata, ad sutu- ram obsulcata. Long. 0,0022 mill. Brun, fauve, épais, peu pubescent. Tête convexe, un peu aplatie sur le front, offrant une impression circulaire au centre ; marge antérieure arron- die, relevée, échancrée au milieu, plus relevée de chaque côté de cette échancrure dans les é’ que dans les 9, ce qui donne l'apparence de deux petites cornes ; finement pointillée, à peine pubescente. Æntennes brunes, ferrugi- neuses à la base. Prothorax non rugueux, large, convexe, s'avançant sur la tête ; dans les & le bord antérieur se relève en deux cornes, dans les 9 le bord antérieur est uniformément cintré; angles obtus peu arrondis; côtés légèrement ar- rondis , marginés , finement rebordés ainsi que la base; ponctuation fine, peu serrée; pubescence jaune, peu ser- rée et courte. £Ecusson petit, arrondi, ponctué. Elytres deux fois au moins aussi longues que le pro- thorax, un peu larges, finement rugueuses; ponctuation fine, irréoulière, serrée; pubescence très courte et peu serrée ; suture étroitement relevée, lisse. Dessous brun clair, Pieds ferrugineux. J'ai vu dans la collection de M. Guérin-Méneville six individus de cette espèce provenant de l'ile Maurice ; un autre dans la collection de M. Reiche, et quatre dans celle de M. Melly, provenant du cap de Bonne-Espérance. Gette espèce, voisine des deux précédentes, s'en dis- tingue cependant par sa taille, sa ponctuation moins serrée, plus fine, et sa pubescence plus courte et aussi moins serrée. 252 ANNALES B. Suture des élytres non relevée. a. Pubescence longue. 9. Cis murinus, Kuntz inéd. (PI. 2, fig. 13.) Piceus, crassus, oblongus, pube longiora adspersus. Pro- thorax œqualis, antice sinuatus, lateribus et postice an- guste marginatus, punctatus. £lytra subrugosa, punctulata. Long. 0,0030 mill. Brun foncé, épais, oblong, très pubescent. Tête convexe, un peu aplatie sur le front, offrant une impression circulaire au centre ; marge antérieure relevée excepté au milieu ; finement pointillée; pubescence très courte. Palpes ct antennes ferrugineux, massue de celles- ci brune. Prothorax s'avançant un peu sur la tête, plus large que long; bord antérieur un peu relevé, faiblement échancré; ongles antérieurs obtus; angles postérieurs arrondis ; côtés arrondis, étroitement rebordés ainsi que la base; fond uni; ponctuation serrée bien marquée; un petit espace long sans points, lisse et brillant, sur le dessus vers la base; pubescence jaune, peu serrée et assez longue. Ecusson triangulaire, ponctué. Elytres deux fois aussi longues que le prothorax, oblon- gues, un peu épaisses, finement rugueuses; ponctuation fine, irrégulièrement moins serrée que celle du protho- rax ; pubescence peu serrée et assez longue, composée de poils raides. Dessous brun, finement pubescent. Pieds plus clairs. De Cuba. Dans les collections de MM. Reiche et Che- vrolat. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 953 Se distingue du précédent par sa taille, la ponctuation de son prothorax plus forte, et un espace lisse et brillant, la suture des élytres non relevée ni lisse, la pubescence plus longue. 10. GC. romenrosus, Dej ; non décrit. C. tomentosus Dej. Catal., p. 335. (1837). Piceus, crassus , cylindricus , pube longiora dense ads- persus. Prothorax æqualis , in maris bicornutus , lateribus et postice anguste marginatus, punctulatus. Elytra subru- gosa, crebre punctulata. Long. 0,0022 mill. Brun foncé, épais, cylindrique, très pubescent. Tête convexe, un peu aplatie sur le front, offrant une impression circulaire au centre ; marge antérieure légère - ment relevée, surmontée de deux petits tubercules (pro- bablement dans les seulement); finement pointillée; pubescence courte, jaunâtre. Æntennes testacées. Prothorax s'avançant peu sur la tête, comme fendu au milieu sur le bord antérieur et présentant l'apparence de deux très petites cornes rapprochées; angles obtus, peu arrondis ; côtés peu arrondis, étroitement rebordés ainsi que la base; fond uni, ponctuation serrée et fine; pubes- cence d'un jaune foncé, longue. Ecusson triangulaire, ponctué. Elytres une fois et demie aussi longues que le prothorax, cylindriques, finement rugueuses; ponctuation fine et serrée ; pubescence longue, composée de poils raides. Dessous brun, finement pubescent. Pieds plus pâles. Je n'ai vu qu'un seul individu (probablement un «'), 2e Série, TOME vi. 17 254 ANNALES qui se trouvait sous ce nom dans la collection de M. De- jean, aujourd'hui appartenant à M. Reiche; il provenait de Dalmatie. Il est bien voisin du €. murinus des collec- tions de MM. Reiche et Chevrolat. Il s'en distingue ce- pendant par une forme plus petite et plus étroite : en outre, dans le murinus la ponctuation laisserait presque deviner quelques lignes irrégulières, tandis que dans le tomentosus, la ponctuation serrée paraît également chagrinée; elle est plus fine et plus serrée. b. Pabescence courte. i1. GC. Carensis, Dej.; non décrit. C. Capensis, Cat. de Dejean, page 335. Fusco-testaceus, crassus pube brevissima adspersus. Prothorax æqualis, à maris in duobus cornibus productus, lateribus et postice anguste marginatus, punctulatus. Elytra rugosa-punctata. Long. 0,0025 mill. D'un jaune un peu roux, rugueux, ponctué, peu pu- bescent. Téte convexe; une impression circulaire forme un petit tubercule au milieu du front; bord antérieur ar- rondi, rebordé, offrant une impression transversale en avant; dans le & le rebord antérieur est échancré ct se relève de chaque côté en deux cornes ; finement ru- gueuse, pointillée. 4ntennes testacées. Prothorax dans les & large, convexe, presque inégal, relevé antérieurement en deux cornes : s'avançant seu- lement sur la tête chez les 9; angles et côtés arrondis, ceux-ci marginés el rebordés ainsi que la base ; finement DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 255 ponctué, une légère ligne sans points sur le sommet; pu- bescence courte, peu serrée. Ecusson petit, triangulaire. Elytres deux fois et demie aussi longues que le protho- rax, assez larges, d'un jaune plus clair; rugueuses, pré- sentant une ponctuation assez forte, serrée, presque dis- posée en lignes ; pubescence courte. Dessous et pieds jaunes. J'ai vu uu individu & dans la collection de M. Dejean, etun Q dans celle de M. Melly; tous deux provenant du cap de Bonne-Espérance. 12. micans, Herbst, (PI. 2, fig. 14.) Anobium micans, (1789) Herbst 5 p. 64. N° 10, pl. 47, fig. 11 k. (1798) Payk. p. 308 (1798). Kugel. p. 331. (1801) Fab. EL. 1. 324. 14. (1793-1808) Panzer, Ent. 110.11 fn.1. 309.8, f. 9.10-8. P#nus villosus, (1802) Marsh. 1. 86. Cis micans, (1813) Gyll. 3. page 379 (1805). Duff. p. 58. (1829) Steph. 3. 345, No 1442, Cat. (1840) Zetter. p. 195. 2. (1847) Redtenbacher, p. 349. 353. b. N°3. Fusco-piceus, paululum crassus, squamulis aureis breve adspersus, antennæ pedesque dilute brunei-testacer. Prothorax æqualis, antice sinuatus, lateribus el anguste poslice marginatus. ÆElytra obsolete, vage sub-rugosa , punctulata , Long, 0,0025—0,0018 mill. Généralement d'une couleur fauve foncée, un peu épais; pubescence dorée, courte, raide, peu serrée; ély- tres rugueuses, vaguement ponctuées, sans stries. 25G ANNALES Tête un peu cachée sous le prothorax , uniformément et finement ponctuée et pubescente; front un peu con- cave, ayant un léger tubercule au centre; bord antérieur circulaire et relevé plus dans les que dans les 9, légère- ment échancré dans son milieu. Palpes et antennes fer- rugineux ; celles-ci souvent plus brunes vers l'extré- mité. Yeux noirs, saillants. Prothorax plus large que long, s'avançant peu sur la tête ; la partie antérieure à peine échancrée dans son mi- lieu et très peu relevée; côtés un peu arrondis, marginés, rebordés ainsi que la base, qui l'est plus étroitement; angles antérieurs arrondis d'environ 110°; fond poin- tillé également, pubescence jaunâtre. Ecusson petit, triangulaire, pubescent. Le Elytres deux fois aussi longues que le prothorax, sub- cylindriques, arrondies à leur extrémité; côtés externes rebordés, surtout vers l’angle huméral qui est obtus ; ca- lus huméral saillant; les élytres irrégulièrement ponctuées sur un fond légèrement rude ct raboteux; la pubescence courte, peu serrée, est formée de poils raides, épais, ou d'écailles de couleur jaune, quelquefois dorés. Abdomen et dessous de la couleur générale, finement ponctués et pubescents. Pieds ferrugineux . Varie pour la taille et la couleur. Cette espèce paraît commune en Allemagne; elle se distinguera toujours du C. setiger par son prothorax uni non bossué, et de l’Aispidus par l'absence de stries; du festivus par sa rugosité. 1] serait possible, car jai vu peu de véritables €. micans dans les collections, que le €, micans décrit par Gyll. et Jes auteurs soit une variété du €. setiger dont le prothorax DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 957 serait uni. Jai pris souvent un grand nombre de C. se- tiger, et j'ai toujours vu le prothorax inégal et un peu caréné. J'en ai vu beaucoup sous ce nom qui n'étaient que des C. hispidus dont les siries étaient effacées ou peu apparentes et dont la couleur était d’un brun jaune clair. La description de Gyll. et des autres auteurs ne peut s appliquer qu’à cette espèce, dont je n’ai pas vu cepen- dant de types bien caractérisées ou authentiques , mais qui doit prendre rang ici à cause de ces mots : Prothorax æqualis. 13. Gis serucosus. Say, inéd. Nigro-piceus, convextiusculus, pube micante seriatim adspersus. Prothorax œqualis , lateribus et postice margt- natus. Élytra subrugosa punctulata. Long. 0,0018 mill. “ Brun-noir, élytres rugueuses, pointillées, pubescence en séries longitudinales. Téte peu convexe, pointillée, pubescente; bord anté- rieur peu arrondi , offrant une impression transversale. Bouche et antennes ferrugineuses. Prothorax égal, plus large que long, plus étroit anté- rieurement ; angles et côtés arrondis, rebordés ainsi que la base; ponctuation fine, égale; pubescent. Elytres deux fois et demie aussi longues que le protho- rax, un peu rugueuses ; ponctuation paraissant vague et fine; cependant réellement elle doit être en séries, puis- que la pubescence un peu dorée et assez serrée est elle- même en séries longitudinales. Dessous brun; pieds ferrugineux. 298 ANNALES J'ai vu un seul individu sous ce nom dans la collec- tion de M. Melly, et provenant de l'Amérique boréale. c. Presque glabre. 14. G. ATRIPENNIS, Chev., inéd. (PI. 2, fig. 15.) Niger, nilidus, convexus , glaber, antennæ pedesque ferruginei. Prothorax æqualis, lateribus marginatus. Elytre rugosa punctata. Long. 0,0020 mill. Noir, brillant, glabre. Tête finement pointillée, un peu pubescente ; bord an- térieur arrondi , un peu relevé. Antennes ferrugineuses. Prothorax uni, convexe, pointillé; angles antérieurs obtus, un peu saillants; côtés peu arrondis, assez large- ment marginés. Ecusson triangulaire. Elytres deux fois aussi longues que le prothorax, con- vexes, rugueuses; ponctuation plus forte que celle du prothorax, assez serrée; sur les côtés l'apparence d’une ou deux stries et de quelques poils rares. Pieds ferrugineux. Provient de Boston. Je n'ai vu qu'un seul individu, qui avait été envoyé avec le €’. fuscipes, dont il est voisin. Je n'ai pu apercevoir de stries sur les élytres, comme dans cette espèce; il est glabre : est-ce l'effet d'une pubescence enlevée ? DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 259 15. C. Ouivieni. (PI. 2, fig. 16.) Fusco-testaceus aut piceus, paululum crassus, nitidus, ere glaber. Prothorax æqualis, lateribus et postice margt- ginatus. Elytra subtiliter subrugosa punctulata. /n maris caput bituberculatum. Long. 0,0015 mill. D'un fauve plus ou moins testacé, brillant, presque glabre. Tête concave dans le milieu, finement pointillée; bord antérieur arrondi, relevé, échancré au milieu, une im- pression transversale précède ce bord, qui chez les d se relève en deux cornes. {ntennes ferrugineuses. Prothorax plus large que long, s'avançant peu sur la tête ; angles un peu obtus; côtés marginés, rebordés ainsi que la base; pointillé uniformément; pubescence exces- sivement courte. E'cusson un peu arrondi. Elytres deux fois aussi longues que le prothorax , très finement rugueuses, plus finement et irrégulièrement pointillées que le prothorax; presque glabres. Pieds pôles. Sept individus dans la collection de M. Chevrolat, provenant de celle d'Olivier, avaient été pris dans des bo- lets et rapportés de Cayenne par M. Richard. Bien qu'au premier aspect cet insecte paraisse glabre et non rugueux, cependant j'ai dû le placer ici à cause de la forme de son prothorax, dont les bords larges et la forme convexe le distinguent des espèces classées parmi celles qui ont les élytres unies. 460 ANNALES Il, Prothorax égal. (Suite.) II, Eiytres rugueuses striées, (PI, 2, fig. 12.) A. Prothorax rebordé postérieurement. À. 16. Pubescence égale. .....,. HISPIDUS. B, Pubescence en séries longitudinales. a, Angles antérieurs du prothorax presque droits. 17. Corps déprimé, pubescence pres- que nulle, stries interponctuées. INTERPUNCTATUS, . A8. Corps oblong, rugueux , stries ponctuées. . . « sa se eo» STRIATULUS, 49. Stries et points très fins. . . . . FLAVIPES. 20. Neuf stries seulement, à peine marquées, . + + + » + + + + + « ÉMARGINATUS. b Angles postérieurs du prothorax large- ment arrondis. 21.. Brun. pubesceént. . ... ere COMPTUS. 22. Roux brillant, pubescence courte QUADRIDENS. B. Prothorax non rebordé postérieurement. 23. Corps un peu convexe. Angles du prothorax légèrement arrondis. FUSCIPES, 24. Angles presque droits. . . . . . DUBLIUS. 25. Prothorax quadrangulaire, corps allongé, déprimé. . . . . . . . ELONGATUS. À. Prothorax rebordé postérieurement. A, Pubescence égale. 16. C. mspinus, Payk. (PI. 2, fig. 17.) Anobium micans, (1798) Kugelam, p. 331, 7. Ænobium hispidum, Paykul, (1798) p. 310, f. 1. Cis hispidus. (1813) Gyll. 3, p. 380, N° 3. (1829) Steph. 3. 345. Ne 1443, Cat. (1840) Zett. p. 195, 3. (1847) Redtenba- cher, p. 349. Ptinus ruficornis, (1802) Marsh., p. 87. Fusco-piceus, subcylindricus, pube brevissima, rigida, æqualiter et dense adspersus ; antennæ pedesque rufo-tes- DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 9261 tacei. Prothorax æqualis, antice subsinuatus , lateribus basique marginatus. Elytra subrugosa et obsolete punctato- striata. Long. 0,0025—0,0020 mil]. Brun noir ; pubescence assez courte, épaisse, égale, à reflets rougeûtres. Tête convexe, cachée en partie sous Île prothorax, of- frant au centre une impression quelquefois circulaire et un tubercule; le devant est plat, entouré d’une marge relevée et échancrée en son milieu; les deux bords de cette échancrure se relèvent un peu plus chez les d'; très finement pointillée, présentant la même pubescence que le reste du corps ; dessous jaune-rouge dans le milieu. Veux noirs, saillants. Antennes plus courtes que le pro- thorax, testacées entièrement ou d'un rouge pâle. Prothorax (fig. 17 a) s'avançant peu sur la tête, uni, sans fossettes ou aspérités, quelquefois cependant on aper- coit une petite dépression antérieurement; pointillé éga- lement, couvert de poils courts et raides, qui à une forte loupe ressemblent à des écailles; peu convexe dans sa longueur, plus étroit antérieurement, bien légèrement sinueux sur le bord antérieur; les bords latéraux et pos- térieurs sont étroitement rébordés ; angles antérieurs obtus, quelquefois presque droits, et recourbés vers les yeux; les angles postérieurs arrondis; les côtés, lésèrement arrondis, descendent plutôt vers la partie antérieure qu'ils ne remontent. Le prothorax est aussi épais antérieure- ment que postérieurement. Ecusson petit, arrondi. Elytres deux fois et demie au moins aussi longues que le prothorax, et aussi larges ; les angles huméraux sont presque droits ou peu obtus; une marge étroite plus 262 ANNALES prononcée et un peu plus relevée aux angles humé- raux, entoure les élytres ; elles sont un peu convexes, déprimées légèrement vers la suture à l'extrémité; assez réguliérement mais légèrement ponctuées-striées, sur un fond légèrement rugueux , d'une manière moins appa- rente cependant vers l'extrémité: recouvertes d’une pu- bescence courte, également épaisse et à reflet jaune-rouge, surtout vers l'extrémité. Dessous du corps généralement brun, ponctué et légè- rement pubescent; les segments de l'abdomen plus den- sement ponctués, ont une pubescence plus serrée; une impression longitudinale bien marquée au metasternum au-dessus de l'insertion des cuisses postérieures. Pieds entièrement d’un jaune rougeûtre. Le C. kispidus vit en famille nombreuse dans les Poly- porus ; il est commun en France. On le distingue toujours des espèces voisines par sa pubescence courte, également épaisse et serrée, du €. mi- cans par ses stries. Souvent noir, avec la pubescence rougeâtre ou plus ou moins dorée; on le rencontre aussi d’une taille plus petite et de couleur et pubescence d'un brun-jaune. Varie pour la grandeur, comme les C. boleti et setiger, La figure de l'Ænobium micans de Panzer, f. 8, repré- sente des stries ponctuées, bien que sa phrase latine dise : glabrum-fuscum. Elytris lœvibus, pedibus testaceis. W est probable que la figure a été faite sur un C. hispidus. Le Ptimus ruficornis de Marsh. p. 87 (niger, pilosus, tho- race marginato, pedibus rufis) est probablement l’Arëspidus. En examinant à une forte loupe montée les élytres dé- tachées et éclairées par dessous, les points paraissent (par la moins grande épaisseur de l’élytre en eet endroit ) DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 263 comme de petits ronds clairs entourés d'un cercle plus grand; tous ces grands cercles se touchent en suivant une ligne longitudinale; les lignes de cercles sont sépa- rées entre elles par deux insertions de poils ou écailles. Des poils se trouvent aussi insérés quelquefois aux bords de ces grands cercles. (PI. 2, fig. 17, b). B. Pubescence en séries longitudinales. a. Angles antérieurs du prothorax presque droits. 17, GC. INTERPUNCTATUS. Nigro-piceus, depressus, elongatus, pube aureata brevis- sima seriatim adspersus; antennæ pedesque ferruginer. Prothorax æqualis, lateribus et anguste basi marginatus . angulis antieis obtuse truncatus. Elytra subrugosa striata, et interpunctata. /n maris caput bituberculatum. Long. 0,0018 mill. D'un brun-noir, déprimé; pubescence en série, mais extrêmement courte. Téte convexe, excavée cependant au centre, avec l'ap- parence d’un tubercule; bord antérieur un peu arrondi, rebordé, avec deux petits tubercules dans les d'; finement pointillée, un peu pubescente. Bouche et antennes ferru- gineuses. Prothorax s'avancçant peu sur la tête, uni, convexe, cependant déprimé, un peu large, très légèrement sinué au milieu, où il présente presque l'apparence de deux petits tubercules ; angles antérieurs presque droits, plutôt obtus, angles postérieurs légèrement arrondis; côtés ar- rondis, marginés, base très faiblement rebordée; ponctua- tion égale, peu serrée. 264 ANNALES Ecusson triangulaire. Elytres deux fois et demie aussi longues que le protho- rax, subcylindriques, un peu déprimées, un peu rugueu- ses, laissant apparaître onze stries environ ponctuées ; l'in- tervalle de chaque strie ayant une rangée de points plus fins; pubescence dorée, très courte, disposée suivant les stries. Dessous brun ; pieds ferrugineux. Je n'ai vu que deux individus, rapportés de Bourbon par M. Ch. Coquerel. Diffère du C. comptus par sa forme plus cylindrique et plus allongée, surtout celle de son prothorax. 18. GC. srmiaruLus. (PI. 2, fig. 18.) Fuscus, subcylindricus, pube brevissima rigida parce et serlatim adspersus ; antennæ pedesque ferruginei aut testa- ce. Prothorax æqualis, antice oblique truncatus, lateribus basique marginatus. Elytra subrugosa, punctato-striata. In maris caput bituberculatum . Long. 0,0020 mill. Fauve, cylindrique, oblong; pubescence en séries lon- gitudinales. Tête convexe, cachée en partie sous le prothorax; bord antérieur très étroitement relevé, peu arrondi, offrant une impression transversale ; marquée de deux petits tu- bercules écartés chez les #; finement pointillée et pubes- cente. Bouche et antennes ferrugineuses. Prothorax s'avançant un peu sur la tête, uni, aussi . . 4 C long que large, un peu cylindrique et un peu plus étroit en avant qu'à la base; contour antérieur sans sinuosité ; DE LA SOCIËÊTÉ ENTOMOLOGIQUE. 265 côtés un peu arrondis, marginés , rebordés ainsi que Ja base; angles peu arrondis, presque droits, plutôt obtus cependant, ponctué également; ayant vers la base un petit espace longitudinal sur le milieu, sans points, pres- que lisse; pubescence jaunäâtre, peu serrée, en forme d'é- cailles. Ecusson très petit. Elytres près de trois fois aussi longues que le prothorax, cylindriques à fond rugueux , ponctuées-striées : stries au nombre de onze , peu marquées; ponctuation plus serrée que celle du prothorax, irrégulièrement parsemée, c'est-à-dire que les lignes ne sont pas bien dessinées; pubescence en écailles courtes, disposées en lignes corres- pondant aux côtes et aux stries, celle qui est sur les côtes plus longue que celle qui se trouve dans les stries. Côtés rebordés plus largement aux angles huméraux. Dessous finement pointillé. Pieds testacés. Il est très voisin de certaines variétés de l’hispidus, il a a peu prés les mêmes rugosité et ponctuation ; on le dis- tingue cependant par sa pubescence en séries longitudi- nales : voisin du C. striatulus : stries et pubescence plus serrées. ; Je n'ai vu que deux individus, # et 9, qui m'ont été envoyés du midi de la France. . GC. rLAvires, Lucas. (PI. 2, fig. 19.) CS: ne Dej., Cat. p. 335, non décrit. €. flavipes, (1847) Lucas, exp. en Alg. pl. 40, fig. 3, t. 2. p. 470. N° 1251 Piceus, subcylindricus ; pube brevissima, rigide parce et seriatim adspersus; antennæ pedesque nee oinei. Protho- 266 ANNALES rax æqualis, depressus, antice oblique truncatus, lateribus basi que anguste marginalus . Elytra subrugosa punctulata striata. /n maris caput bituberculatum. Long. 0,0020 mill. D'un brun noir, terne; cylindrique, pubescence en séries longitudinales. Tête cachée en partie sous le prothorax , très finement pointillée et pubescente ; marge antérieure presque droite, relevée légèrement sur les bords, assez large , tranchée par une impression presque droite, surmontée chez les 4 de deux très petits tubercules assez écartés. Æntennes et bouche ferrugineuses. Prothorax aussi long que large, un peu aplati; contour antérieur sans sinuosilé; plutôt plus épais et dilaté en avant qu’en arrière; côtés non bombés, un peu arrondis, très étroitement rebordés, ainsi que la base ; angles peu arrondis, presque droits, plutôt nbtus cependant; ponctué également, présentant vers la base un petit espace longi- tudinal sur le milieu sans points et presque lisse; pubes- cence peu serrée, jaunâtre. Ecusson très petit. Elytres trois fois environ aussi longues que le protho- rax, cylindriques, fond légèrement rugueux, stries fines, serrées ; ponctuation fine et par lignes serrées , compo- sées de points aussi gros que ceux du prothorax; pubes- cence disposée en ligne correspondant aux stries, peu serrée; côtés rebordés plus largement aux angles humé- raux. Dessous brun ; pieds ferrugineux. Cette espèce, voisine du C. comptus, ne peut être con- fondue avec lui; la forme plus cylindrique du corps, celle DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 967 du prothorax, de ses côtés et de ses angles, qui ne sont pas arrondis, les stries plus rapprochées des élytres, et sa ponctuation plus fine la feront toujours reconnaître ; elle est aussi trés voisine du striatulus, et s'en distingue ce- pendant par sa pubescence, et ses stries plus profondes et moins serrées, et par sa forme plus aplatie. Pris à Nîmes par M. Javet. M. H. Lucas l’a trouvé en Algérie, dans les maisons, pendant l'hiver. Deux individus pris au Texas par M. Pi- late, sont tout à fait semblables à ceux pris par MM. Javet et Lucas. 20. GC. Emarcinarus, Klug. Testaceus , subcylindricus, pube breve, rigida, seriatim adspersus. Prothorax æqualis , convexus , antice subrecte trumcatus, lateribus basique marginaius. Elytra lœviuscula, punctulata-striata, Long. 0,0015 mill. Je n'ai vu qu'un seul individu, dans la collection de M. Reiche, nommé et donné par M. Klug , et provenant de Colombie. Cette espèce est trés voisine du C. flavipes, dont la des- cription peut lui convenir en partie. Le prothorax cependant est plus convexe et très fine- ment pointillé; les élytres, légèrement ruguenses , sont plus lisses; les stries sont moins nombreuses, neuf en- viron, par conséquent plus espacées, la pubescence plus serrée, c'est-à-dire en séries mieux marquées. L’insecte que j'ai vu est testacé et plus court que le Jlavipes. 268 ANNALES b. Angles postérieurs du prothorax largement arrondis. 21. C. comrrus, Gyll. (P1. 2, fig. 20.) Cis comptus, (1827) Gyll,, vol. 4, p. 625. Fusco-piceus, oblongus et crassus, pube breve, rigida , parce et serialim adspersus; antennæ pedesque testacer. Prothorax æqualis convexus, antice illique truncatus, late- ribus et postice rotundato-ampliatus, his et basi margina- tus. Elytra subrugosa, punctato-striata. 2n maris caput bituberculatum . Long. 0,0020—0,0018 mill. Généralement d’un brun rougeâtre, plus brillant que l'Aispidus ; oblong , épais; pubescence en séries. Tête penchée, cachée en partie sous le prothorax, fine- ment pointillée, pubescente; marge antérieure peu ar- rondie, relevée chez les “ en deux petits tubercules assez écartés, et offrant une dépression sur le milieu du front, quelquefois un léger tubercule;, marquée chez les 9 d'une impression transversale; front plus aplati et moins con- cave. Bouche et antennes ferrugineuses. Prothorax (fig. 20 a) court, large, convexe, uni, plus {ort et plus large chez les #, avec une espèce de dépres- sion transversale antérieurement, ce qui fait paraître ce bord un peu relevé; contour antérieur non sinué; plus étroit et moins épais en avant, un peu bombé sur les cô- tés, ceux-ci, ainsi que la base, étroitement rebordés; angles antérieurs obtusement arrondis; côtés formant avec la base un angle largement arrondi; ceux-ci et la base rebordés ; un peu plus épais postérieurement; ponc- tué également ; pubescence formée d’écailles très petites, peu serrées entre elles. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 969 Ecusson petit, triangulaire. Elytres trois fois aussi longues environ que le protho- rax, aussi larges à la base, mais s'élargissant au milieu; d’une forme cependant un peu cylindrique et moins épaisse antérieurement; fond légèrement rugueux, par- semé d’une ponctuation un peu irrégulière, peu serrée, composée de lignes de points petits et de points plus gros que ceux du prothorax; stries assez rapprochées, mieux marquées antérieurement et sur le dessus des élytres; su- ture étroite, lisse, un peu relevée; pubescence brillante, en écailles très petites, disposée en lignes correspondantes aux stries; dans Îles intervalles elle paraît plus courte et moins serrée ; côtés rebordés plus largement aux angles huméraux. Dessous très finement ponctué. Pieds courts et ferru- gineux. Pris en Suisse et à Lyon, par M. Guillebeau, sur le frêne et le peuplier où il y avait des bolets; je l'ai pris quelquefois dans la forêt de Saint-Germain en battant des fagots de chêne. Quatre individus provenant de Sicile, dans la collection de M. Aubé, sont plus petits et plus rugueux. M. Chevrolat l’a recu de Suède. La pubescence bien moins serrée que dans l’Aispidus, plus longue et disposée en série, les stries mieux mar- quées, la ponctuation plus espacée, le prothorax plus bombé sur les côtés, ne permettront pas de confondre ces deux espèces. Deux individus envoyés d'Allemagne à M. L. Fair- maire, sous le nom de Cüs ciliatus, me paraissent être des C. comptus. L'élytre vue en transparence à une forte loupe présente 2+ Série, TOME vi. 18 270 ANNALES les points ou ronds clairs en lignes régulières, mais espa- cés entre eux et moins serrés que dans l’hispidus. Le Cis comptus pour le facies a beaucoup de ressem- blance avec le Sphindus Gyllenhaliï; dans celui-ci cepen- dant les pieds sont plus longs, les cuisses renflées, et l'intervalle des stries plus lisse et plus grand. 22. C. quanripens, Chevrier, inéd. (PI. 2. à, fig. 22. — ©, fig. 21.) Fusco-testaceus, nitidus, crassus, pube brevissima, rigida, parce et seriatim adspersus ; antennæ pedesque testacei ; in maris caput antice reflexum. Prothorax, in maris antice re- Jlexus et bi-cornutus, in femina æqualis, antice oblique truncatus; lateribus et angulis posticis rotundato-ampliatus, his et basi marginatus. Elytra subrugosa et læve punctato- striata, Long. 0,0020 mill. Généralement rougatre. Tête, dans les # déprimée au centre, avec un léger tu- bercule; marge antérieure relevée en une sorte de lame un peu échancrée au centre et dont les angles latéraux sont coupés Gbliquement; un peu rugueuse ; dans les 9, étroite, plus convexe, très finement pointillée, presque lisse; marge antérieure à peine rebordée, légèrement arrondie, coupée par une impression transversale. eux noirs. Antennes ferrugineuses. Prothorax, dans les d, convexe, bombé, déprimé an- térieurement et se relevant en deux cornes courtes; dans les @, plus étroit en avant, contour antérieur sans sinuo- sité, uni; angles antérieurs obtus, les côtés formant avec la base un angle largement arrondi et rebordé; plus DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 971 épais postérieurement, pointillé également; pubescence courte et serrée. Ecusson petit, triangulaire, lisse. Elytres deux fois aussi longues que le prothorax, con- vexes; fond légèrement rugueux, parsemé d’une ponc- tuation inégale plus forte que celle du prothorax ; stries à peine visibles ; on voit cependant par la disposition de la pubescence, formée d’écailles courtes et jaunes, qu'il y a des stries et des côtes peu marquées ; suture étroite, lisse, un peu relevée; côtés rebordés plus largement aux angles huméraux. Dessous pointillé et pieds de la couleur générale. Pris dans les Alpes, au Mont-Blanc, dans les forêts de sapins par M. Chevrier, qui lui a donné le nom de qua- dridens, et par M. Gacogne à la Grande-Chartreuse dans les forêts de sapins. Se distingue du C. comptus, le “ par ses cornes, la 9 par sa taille un peu plus courte, sa pubescence moins serrée et moins longue, sa ponctuation plus fine, sa cou- leur rougeâtre et brillante. Se distingue du €. cornutus par la rugosité de ses ély- tres et ses points disposés en stries. B. Prothorax non rebordé postérieurement, 23. G. rusares. Chevrol, inéd, (PI, 2, fig. 23.) Fusco-piceus, oblongo-convexus, pube breve, rigida, aureata et serlatim adspersus; antennæ pedesque ferru- ginei. Prothorax, æqualis, angulis subrotundatis truncatus, 272 ANNALES lateribus late marginatus. Elytra rugosa, substriato-punc- tata; in maris caput bituberculatum. Long. 0,0025 mil. Généralement brun ; pubescence dorée, en séries lon- gitudinales. Tête peu convexe, pointillée ; pubescence dorée ; marge antérieure circulaire, précédée d’une impression trans- versale, surmontée chez les # de deux très petits tu- bercules. Feux noirs. Antennes ferrugineuses. Prothorax uni, finement pointillé ; pubescence dorée; s’'avançant sur la tête; contour antérieur uni; angles an- terieurs obtus, angles postérieurs moins obtus, un peu arrondis, côtés assez largement marginés; base non re- bordée. Ecusson petit, triangulaire, pubescent. Elytres trois fois aussi longues que le prothorax, con- vexes, rugueuses; ponctuation plus forte que celle du prothorax, assez serrée, presqu'en lignes; pubescence formée de poils dorés, plus forte aussi que celle du pro- thorax, en séries bien marquées et assez rapprochées, environ quinze par élytre; les stries sont mieux marquées vers les bords. Dessous brun, finement pointillé. Pieds ferrugineux. J'ai vu dans la collection de M.Chevrolat cinq individus provenant de Boston, et quatre dans celle de M. Wol- laston provenant de Madère. Se distingue du C. comptus par sa pubescence dont les lignes sont bien mieux marquées, il est plus long, plus rugueux, d’une ponctuation moins en stries. Le prothorax n'est pas rebordé postérieurement. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 273 24. CG. pumius. Nigro-piceus, oblongo-convexus, pube brevissima, rigida et seriatim adspersus ; antennæ pedesque ferruginei. Pro- thorax æqualis angulis, subrectis truncatus, lateribus mar. ginatus. Elytra rugosa substriato-punctulata. Long. 0,0018 mill. D'un brun noir, pubescence courte en séries longi- tudinales. Tête peu convexe, cachée en partie sous le prothorax, pointillée ; marge antérieure circulaire un peu relevée de chaque côté. Antennes ferrugineuses. Prothorax uniformément pointillé et pubescent; an- gles presque droits, plutôt obtus; côtés peu arrondis, marginés ; base non rehordée. Ecusson petit, triangulaire, pubescent. Elytres deux fois et demie aussi longues que le pro. thorax, convexes, rugueuses ; ponctuation plus forte que celle du prothorax, un peu irrégulière ; cependant légère- ment striées ; pubescence dorée, courte, en séries longi- tudinales assez rapprochées. Dessous brun. Pieds ferrugineux. Deux individus dans la collection de M. Sallé prove- nant de la Nouvelle-Orléans. Plus petit que le précédent, pubescence plus courte, en séries moins bien marquées; angles du prothorax plus droits, ce qui sert aussi à le distinguer du C. compltus. 274 * ANNALES 25. C. eLoncATuLUS. Gyll. C. elongatulus, GyN. (4 p. 627. 1827.) Brunneus, lineari-elongatus, subdepressus, pube brevis- sima, nitida, seriatim adspersus. Prothorax æqualis, qua- drangulus, lateribus marginatus, subtilissime punctatus. Elytra substriato-punctata. Long. 0,0015 mill. Brun, déprimé. Tête grande, penchée, trés finement pointillée, noi- râtre; bouche jaune. Mandibules brunes. Yeux noirs, saillants. Antennes pales, poilues. Prothorax aussi long que large; angles droits coupés carrément; un peu plus large en avant; dessus très légè- rement convexe ; côtés étroitement rebordés; très fine- ment pointillé ; pubescence très courte. Ecusson très petit, arrondi. Elytres de la largeur du prothorax à la base et trois fois aussi longues, un peu en pointe à l'extrémité; dessus un peu convexe; régulièrement et évidemment striées- ponctuées ; pubescence très courte, brillante, plus épaisse vers l’extrémité des élytres qui sont d’une couleur plus claire. Dessous du corps brun, très finement pointillé. Pieds très courts, testacés. Je n'ai vu qu'un seul individu dans la collection de M. Dejean, aujourd'hui appartenant à M. Reiche. Cet individu, provenant de Suède, a été donné par M. Schoenherr : il était en très mauvais état. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 9275 SEAL LIUAVE VUE EE LI LL US VE UVRE LEVELS LE LE ESA UE LE LE VE UL AA LENS LEUR EL VEUVE LE LE EVE LEE ULIA VER EE OBSERVATIONS ENTOMOLOGIQUES SUR DIVERS INSECTES RECUEILLIS A MADAGASCAR. (2© partie.) (1). Par M. CH. COQUEREL. (Séances des 9 Février, 8 Mars et 13 Septembre 1848.) 1. Description d'un Buprestide nouveau du genre POLY BOTHRIS (Spin. ) Le genre Polybothris, indiqué par M. Dejean dans son Catalogue, et dont M. Spinola a donné les caractères dans les Annales de notre Société (Tome WT, 1"° Série, page 115), renferme des espèces propres à Madagascar, et très différentes par leur facies. Cependant chez tous ces Buprestides le rebord marginal des élytres est toujours plus ou moins prolongé en lame horizontale ; mais, dans un premier groupe, les élytres présentent à peine une légère dilatation (P. carcharias, Klug ; sumptuosa, Klug; aureopilosa , Guérin ; quadricollis, Gory, etc); chez les autres, ce caractère est tellement prononcé, que ces in- sectes rappellent grossièrement, comme chacun le sait, la forme des Cassides (P. lamina, Klug ; platesa, Klug; cas- sidoides , Guérin, etc.). C'est à la première de ces deux (1) Voyez ce volume, page 177 et suivantes, et pl. 7, N° IV. 276 ANNALES divisions qu'appartient l'espèce nouvelle que nous dé- crivons aujourd'hui. Par son aspect général, et particu- lièrement par la coupe du prothorax, elle présente le fa- cies du capnodis; mais ses autres caractères en font un vrai Polybothris, et c’est à côté du P. aureopilosa Guérin, et du P. quadricollis Gory, qu'elle doit prendre place. Polybothris aureocyanea, Coquerel. (PL. 8, fig. I.) Dimensions : Longueur. x. at ab au: Go "ll Largeur du er ie: : bord antérieur . 9 à son milieu . . 16 bord postérieur. 13 Largeur des élytres à leur base. 15 à leur plus grande largeur. 18 Rugueux , fortement ponctué, d'un bleu foncé à reflets pourprés, couvert d'impressions enfoncées, dorées et garnies de poils jaunes. Tête couverte de gros points enfoncés dorés, assez écar- tés sur le vertex, espaces enfoncés rugueux, au côté in- terne des yeux. Æntennes d'un vert bronzé foncé. Feux grands, d'un brun-noirûtre. Prothorax couvert de points enfoncés dorés, très ser- rés au sillon médian, plus espacés sur les parties latérales; côtés relevés horizontalement, granuleux, dorés, garnis de poils; bords latéraux arrondis; bord antérieur rétréci, orbiculairement échancré; bord postérieur bisinué, cui- vreux, très lisse. Ecusson très petit, lisse, orbiculaire. Elytres un peu plus larges à leur base que le bord pos- térieur du prothorux ; dilatées un peu au-delà de leur mi- lieu, s'atténuant ensuite assez rapidement; présentant des DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 277 lignes élevées, séparées par des points enfoncés et inter- rompues par des espaces profonds, dorés, rugueux et gar- nis de poils jaunes beaucoup plus longs que ceux du pro- thorax; ces lignes sont lisses et plus apparentes au côté interne, plus rugueuses et beaucoup moins prononcées vers le bord externe. Les impressions enfoncées sont dis- posées assez irrégulièrement sur toute la surface des ély- tres; elles forment cependant sur chacune trois bandes transversales assez bien indiquées; la dernière est la plus large. Bord marginal prolongé en lame horizontale très étroite, n ayant qu'un millimètre de largeur. Pattes d'un vert-bronzé. Cuisses et jambes fortement ponctuées, couvertes de poils assez rares ; tarses velus très larges, aplatis. Dessous du corps d'un bleu plus pourpré que les élytres, rugosités dorées plus nombreuses et beaucoup plus ser- rées ; garnies de poils très courts; côtés rebordés du pro- thorax lisses ainsi qu'un espace triangulaire situé à la par- tie médiane du dernier segment abdominal. Ge beau Buprestide a été trouvé dans la cale de la fré- gate la Belle-Poule ; il provenait sans doute du bois qu'on avait coupé quelques jours auparavant dans l’île de Nossi- Bé (côte N.-0. de Madagascar). IT. Note sur une SCHIZORRHINIDE nouvelle. Anochilia republicana, Coquerel (1). (PL. 8, fig. 2, a b.) Long 22 mill. Wigra, nitida, capite pronotoque rugosis, punctatissimus, elytris profunde punctatis. (1) Cet insecte est indiqué, depuis plusieurs années, dans la coi- lection de M. L. Buquet sous le nom d’Anochila perforata. E, D. 278 ANNALES D'un noir foncé brillant. Tête ponctuée, rugueuse à sa base ; chaperon fortement échancré en avant, ayant de chaque côté vers son bord interne, une ligne élevée qui se recourbe en angle droit en se prolongeant sur la partie supérieure des yeux. Parties de la bouche garnies de longs poils bruns. 4nten- nes et yeux d’un brun foncé. Prothorax très fortement ponctué, surtout sur les côtés où les points sont si rapprochés que l’espace qu'ils re- couvrent paraît rugueux. Côtés rebordés , brisés de ma- nière que les moitiés postérieures sont presque parallèles. Ecusson allongé, triangulaire à pointe mousse; très lisse, quelques petits points enfoncés sur les côtés. Elytres à bords relevés, très profondément échancrées a leur bord externe, qui s’arrondit après l’échancrure ; elles présentent une élévation bosselée au point où leur côté supérieur devient postérieur. 4ngle huméral pres- que lisse, une impression profonde de forme allongée près du bord; couvertes de huit à neuf stries peu distinc- tes formées par des points enfoncés plus ou moins gros et placés assez irrégulièrement. Les points voisins du milieu de la suture sont les plus gros, chez quelques individus ils sont si rapprochés en cet endroit qu'ils se confondent et forment des espaces enfoncés plus ou moins allongés. La partie des élytres qui paraît entre tous ces enfonce- mens est brillante et très lisse, ainsi que tout le bord su- tural. Plaque anale saïllante, ponctuée, une ligne élevée à son milieu. Dessous du corps. Mesosternum (PL, 8, fig. 2 c) ponc- tué sur les côtés, un peu déprimé et lisse à son milieu, DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 279 qui présente une ligne transversale enfoncée bien mar- quée. Le prolongement antérieur est saillant , large , ar- rondi. Æbdomen lisse, brillant; chaque segment pré- sente deux lignes de points foncés , l’une supérieure , l’autre vers le milieu, Pattes, cuisses et jambes antérieures rugueuses et très ponctuées; ces dernières munies d'une épine à leur extré- mité interne et de trois grosses dents au côté externe ; Jambes intermédiaires et postérieures ponctuées, rugueu- ses, échancrées à leur côté externe, ayant deux fortes épines creusées en gouttières à leur extrémité interne ; cuisses postérieures lisses avec quelques lignes de points enfoncés. Tarses lisses, les postérieurs très longs, leurs crochets très forts. Nous avons pris plusieurs individus de cette espèce intéressante sur des buissons au bord de la mer à Nossi- Bé, côte N.-0, de Madagascar. Elle se distingue au premier coup d'œil de toutes les espèces voisines par sa couleur noire et les impressions profondes de ses élytres. Par la forme générale du prothorax et des élytres, cette espèce rentre bien dans les 4nochilia de M. Bur- meister. (Æ/andb. d. entomol. t. 3, p.558.) Chez ces der- niers, cependant , le mesosternum serait toujours lisse, bombé et non sillonné , et son prolongement antérieur à peine saillant; dans la republicana , au contraire, ce prolongement est large et très saillant, Île mesosternum lui-même est déprimé à sa partie médiane, et présente une ligne transversale bien marquée. Ge dernier carac- tère, qui nous semble bien peu important , est toutefois un des priucipaux signes différentiels du genre Ænochilia de M. Burmeister. Les distinctions d'après lesquelles cet auteur établit ses coupes génériques sont en général bien 280 ANNALES vagues et bien peu tranchées. Si nous cherchons en effet les caractères des genres voisins de celui qui nous occupe, nous trouvons des distinctions d’une importance très secondaire. Euchilia : bords des élytres sillonnés et tranchants. Parachilia : surface mate sans reflets. Anochilia : élytres lisses, arrondies sur les côtés. Dans l'état actuel de la science, il est tout à fait im- possible de classer des insectes d’après des caractères aussi insuffisants; il faudrait faire un genre nouveau de presque toutes les espèces dont nos collections s’enri- chissent chaque jour. M. Burmeister fait précéder chacun de ses groupes principaux d’un tableau synoptique dans lequel il est censé donner un abrégé des caractères de tous les genres; il les cite non par le nom qu'il leur donne, mais par celui d'une espèce type, ce qui, pour le dire en passant, est une difficulté de plus pour l'étude. Un grand nombre de genres ont été oubliés dans ces ta- bleaux, qui perdent ainsi toute leur valeur. C'est ainsi que pour les Schizorrhinides il ne cite pas les genres Parackhilia et Anochilia, que l'on retrouve ensuite dans le corps de l'ouvrage. Il est bien regrettable qu’un travail aussi étendu que celui de M. Burmeister n'ait pas été fait avec plus de soin, et nous croyons que la plupart des genres, beaucoup trop nombreux, que cet auteur a cru devoir établir dans les Melitophiles ne doivent être ac- ceptés que comme des divisions tout à fait provisoires. TILL. Note sur l'OXYTHIREA AMABILIS , Schaum , et sur la LEUCOCELIS EUSTALACTA, Burm. Dans la séance du 8 mars dernier, nous avons présenté à la Société quelques individus d'une Oxythirea que nous avons recueillie à Mayotte (îles Comores). Nous avions DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 281 L] cru pouvoir la rapporter à ure variété de l'Oxythirea amabilis, Schaum, dePort-Natal. La collection de M. Gué- rin-Méneville renferme une variété de cette dernière espèce, qui pour la coloration a de grandes analogies avec les individus trouvés à Mayotte, chez lesquels les macules blanches varient beaucoup et disparaissent même quelquefois entièrement. Depuis, nous avons eu l’occasion de faire voir ces insectes à M. Schaum, qui s'est occupé du groupe des #elitophiles avec une grande distinction et d’une manière toute spéciale : il les regarde comme appartenant à l’espèce décrite par M. Burmeister sous le nom de ZLeucocelis eustalacta, et qui provient d'Anjouan, île qui, comme Mayotte, fait partie de l'Archipel des Comores. La description de M. Burmeister (Haudb. der entomol., 3° part., p. 421) convient en effet assez bien à notre espèce. La Leucocelis (Oxythirea, Schaum) eustalacta est très voisine de l'O. affinis, Schaum, mais elle est plus aplatie et plus large ; le prothorax est plus fortement trapézoïdal; la ponctua- tion et les stries n'offrent aucune différence bien marquée. Quant à la coloration, les deux espèces sont entièrement noires; nos individus de l’eustalacta présentent cependant une teinte rougeâtre sur le prothorax, coloration dont M. Burmeister ne parle pas et qui se retrouve dans la variété de l’amabilis de la collection de M. Guérin-Méne- ville. Les macules blanches offrent la même disposition en dessous, elles varient beaucoup en dessus chez les différents individus, mais celles de l'amabilis sont en général beaucoup plus grandes et plus régulières. Si ces deux espèces ne sont pas identiques elles sont du moins très voisines. Nous donnons ici les figures de l'Oxythirea amabilis, Shaum, de Port-Natal, (PL, 8, fig. 3), qui n'avait encore 282 ANNALES été représentée dans aucun ouvrage, celle de la variété du Port-Natal (idem, fig. 4) provenant de la collection de M. Guérin-Méneville, et enfin celle de la ZLeucocelis (Oxythirea) eustalacta, Burmeister (ibid, fig. 5), que nous avons recueillie à Madagascar. IV. Description d’un Orthoptère appartenant au genre ANOSTOSTOMA, Gray. Anostostoma cuniculator, Goquerel. CPL 6, n8:6, db, ©; à) « Longueur du vertex à l'extrémité de Labdomense" : 2, CENarREe 31 mill. du vertex à l'extrémité du labre. 34 Individu mâle. D'un vert-brunätre passant au roussâtre par la des- sication, front et mandibules d'un brun-rougeâtre très foncé. Tête (pl. 8, fig. 6, b., tête vue de face) d’une grosseur énorme, inclinée en bas, ayant près des deux tiers de la longueur du corps depuis le vertex jusquà l’extrémité du labre; très lisse, bords latéraux non dilatés, munis d'un petit rebord saillant , rugueuse entre les an- tennes. Ocelles lisses, brunâtres, points saillants au nombre de trois : les deux supérieurs placés entre les yeux et le troisième un peu au-dessous de l'insertion des antennes. Yeux grands, ovalaires, saillants. Antennes multiarticulées, près de .trois fois plus lon- gues que le corps, glabres à leur base, pubescentes en- suite : premier article très gros, allongé, le second glo- buleux, moins long, le troisième grèle et cylindrique, DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 983 ainsi que les suivants, mais plus longs que ces der- niers, Mandibules très fortes, arquées, d'un brun-roussitre, armées de sept dentelures à l'extrémité, la gauche nota- blement plus longue que la droite. ZLabre allongé , cônique à sa base, arrondi à l'extrémité qui est très rous- sâtre, atteignant l'extrémité de la mandibule droite; deux taches roussâtres vers son milieu. Méchotres et pal- pes très allongés, roussâtres. Prothorax légèrement rebordé, un peu moins large que la tête en avant, beaucoup plus étroit en arrière; ses côtés antérieurs et postérieurs coupés transversalement, arrondis sur les côtés, avec une échancrure latérale an- térieure ; lisse à sa partie supérieure avec une ligne lon- gitudinale peu marquée et quelques impressions transver- sales, rugueux en avant, Presternum muni en dessous de deux appendices sail- lants, larges, aplatis, rugueux, d'un brun-roussâtre. Abdomen (pl. 8 fig. 6, c, extrémité de l'abdomen) peu développé; les bords postérieurs des segments roussâtres ainsi que les six appendices terminant. Elytres et ailes nulles : point d'organes de stridu- lation. Pattes très fortes. Guisses antérieures et intermédiaires comprimées, canaliculées en dessous, mutiques; cuisses postérieures fortement renflées, très lisses, sans épines. Jambes antérieures (pl. 8, fig. 6, d) et intermédiaires un peu arquées, canaliculées, de fortes épines sur leurs côtés postérieurs: les premières sont plus longues que les secondes et n'ont qu’une seule épine en avant, et elles présentent en outre, vers leur extrémité supérieure , un organe particulier , ovalaire, formé par une membrane 284 ANNALES blanchâtre , fortement tendue , visible des deux côtés. Jambes postérieures munies de trois petites épines en avant, celles qui garnissent les côtés du canal postérieur, très fortes , noires à l'extrémité. Tarses grands, allon- gés, mutiques. Habite la forêt de Mormoukou, île de Nossi-Bé, côte N-O de Madagascar. J'ai trouvé ce singulier orthoptère dans de grosses branches de bois pourri, au pied de grands arbres dans un des endroits les plus sauvages de la forêt qui recouvre encore en partie l’île de Nossi-Bé. Il paraissait s'être creusé des galeries dans le bois décomposé au moyen de ses énormes mandibules. Je regrette vivement de n'avoir pu continuer mes observations sur ses mœurs; il serait curieux de savoir dans quel but cet insecte perfore le bois pourri, habitude si étrangère aux espèces de son ordre. Le genre Anostostoma, auquel appartient cet insecte, a été créé par Gray dans le magasin d'histoire naturelle de Loudon et non pas London (Londres) comme lécrivent M. Serville (vol. I, pag. 3) et d’autres entomologistes. I] renferme une espèce gigantesque de la Nouvelle -Hollande (A. Australasiæ, Gray) et une espèce de Surinam (4. Herbstü, Gray). Toutes deux sont aptères comme la nôtre. M. Serville rapporte au même genre le Gryllus vorax de Stoll, qui est ailé, et pense que les Anostostomes peuvent acquérir les organes du vol. On ne connaît cependant pour le moment aucun insecte de ce genre pourvu d'ailes, et notre espèce en particulier nous paraît trop développée pour qu'on puisse la considérer comme une larve. Nous ne nous permettrons pas toutefois de décider la question, et nous nous bornons pour le moment à appeler l'atten- tion des entomologistes sur ce sujet important. 2 DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 985 SSI MINE LEUR LR MR RUE ARR RER RUE BR LEE LE REA OR RES EUR RS À AAA ORLA DR RU LENS MONOGRAPHIE DEN ENPÈCES EUROPÉENNES DU GENRE CRYPTOCEPHALUS (première partie), PAR M. SUFFRIAN, Traduit de l'allemand par M. LÉON FAIRMAIRE. (Séance du 9 Août 1848.) Dans le deuxième volume des Zinnœæa entomologica se trouve le commencement d’une révision des espèces eu- ropéennes du genre C'ryptocephalus, par M. Suffrian, Ce travail , fait avec tout le soin et l'exactitude de son au- teur, peut intéresser beaucoup d'entomologistes, et comme les phrases diagnostiques sont en allemand, j'ai cru ren- dre service à quelques-uns de nos collègues en traduisant ces phrases, suffisantes pour reconnaître l'espèce. J'en donnerai la suite quand le troisième volume des Linnæa entomologica paraîtra. M. Suffrian n’admet que trois genres dans le groupe des Cryptocéphalides d'Europe : I. Ecusson visible. a. Mésosternum umi.. . . Cryptocephalus. b. Mesosternum sillonné longitudinalement. . Pachybrachys. IL. Ecusson invisible. . . . .. Stylosomus. Dans ce dernier genre, le sternum est uni comme chez les vrais Cryptocephalus. 2° Série, TOME vi. "TES 286 ANNALES Cryptocephalus, Geofr. Yeux échancrés. Præsternuimn lisse. Ecusson visible. PREMIÈRE DIVISION. Corselet fortement rétréci en arrière. Espèces appartenant à la faune méditerranéenne. 1. C. cynaræ, Fridw. in litt. Noir; base des antennes, corselet et pattes d'un jaune rouge; corselet avec deux, élytres jaunes avec quatre taches noires, (2,2, les deux paires obliques).— Long. 2 113 1. 3 116. Larg. 1 112, 21. Espagne, Portugal. 2. C. curvilinea, OI. Jns, PT, 813, 48, t. 5, f. 82.— C. octo-punctatus., Sch. Syn. IT, 368, 72. — C. ornatus, Herr. Sch.135,f. 21.—C.Dahli, Guér.; Rev. Zool. 1845, 126. Noir en dessous; tête, corselct et pattes variés de rouge et de jaune; corselet avec une tache postérieure jaune en forme de fer à cheval; élylres d'un jaune-gri- sâtre avec 4 points noirs, (2,2, les deux paires obliques). — Long. 2, 2 113 1. Larg. 1 113, 1 12 1. Sardaigne, Sicile, Alger, Egypte. DEUXIÈME DIVISION, Corselet d’égale largeur, ou un peu plus large ou plus étroit en arrière. 1"° Section. Antennes longues, mais fortes; corps noir ou d'un métallique foncé; corselet ponctué et poilu; élytres rouges, jaunes, ou marquées de noir, quelquefois avec des lignes de points sans ordre. Espèces du midi de l'Europe. 3. C. sex-maculatus, OI. Enc. VI, 611, 18. D'un noir bleu avec la base des antennes brune; corselet poilu; élytres rouge de brique, finement ponctuées avec trois points noirs (1, 2). Long. 2 516, 3 118 1. Larg. 1 172, 1 DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 287 516 1. Cette espèce est aussi connue dans les collections sous le nom de C. grandis, Dejean. France méridionale, Suisse. 4. C. tristigma, Charp. Hor. Ent, 236, t. 4, f. 7. Bleu d'acier, avec la base des antennes brune; corselet poilu ; élytres platement bombées, d'un rouge de brique, avec des lignes de points grossiers, sans ordre, et offrant 3 points noirs, (1, 2, la paire postérieure oblique). Long. 31161, 3 27. Larg. 1 12, 1 561. Espagne méridionale, Portugal. 5. C. hirticollis, Parr. in litt. Noir, avec la base des antennes brune, corselet court, finement poilu, élytres rouge de brique, grossièrement ponctuées, avec 3 points noirs, (1, 2, la paire postérieure oblique). Long. 2 112 3 113 1 Larg. 1 113, 1 516 I. Calabre, Sicile. 6. C. ilicis, OI. Ins. VI, 801, 28, t, 2, f. 21.— C. si- culus, Herr. Sch. 135, 1.23. D'un vert bleu métallique, avec la base des antennes brune, corselet poilu, grossière- ment ponctué, élytres platement bombées, jaunes, gros. siérement ponctuées, avec 4 points noirs (2, 2, les deux paires obliques). Long. 1 2j3, 2 213 1. Larg. {, 112 1. France méridionale, Sardaigne, Toscane, Sicile, Turquie, Asie mineure. Les individus typiques sont assez rares. Souvent le point antérieur interne manque; plus souvent encore manque en outre le point postérieur externe; enfin, chez quelques individus très rares, il ne reste que le point sur l'épaule. M. Suffrian a reçu les individus typiques, à 4 points sur chaque élytre, de M. Aubé, sous le nom de C. etruscus, Dej., et de M. Sturm. sousle nom de C. quadri-notatusSt.: 288 ANNALES les individus à 2 points lui ont été envoyés par M. Dahll sous les noms de C. Blockü et C. binotatus. de section. Antennes de force moyenne; corps noir ordinairement; corselet ridé, ponctué et poilu; élytres rouges ou jaunes, densement ponctuées, avec des poils en lignes et des taches noires, souvent confluentes. Espèces à forme ramassce, la plupart de l'Europe mé- ridionale. 7. C. bæticus. Finement poilu, noir; corselet acupunc- turé; élytres à stries obsolètes, densément ponctuées , d’un rouge cerise, avec une bande suturale noire, dilatée en avant et en arrière, et trois taches noires (2, 1). Long. 1 516, 2 113 L. Larg. 1 161. Espagne méridionale. 8. C.rugicollis, OI. Enc. VI, 611, 19. — C. hume- ralis, Fab. S. Æl. II, 43, 14. — C. sex-notatus, I]. Mag. III, 166, 4. O1. Jns. V1, 798, 23, t. 4, f. 62. Finement poilu, noir, corselet acupuncturé, élytres grossièrement ponctuées, d'un jaune rougeàtre, avec trois taches noires (2, 1). Long. 1 314, 2 116 1. Larg. 1 116- 1 174 1. Cette espèce , largement répandue sur les bords de la Méditerranée, est souvent confondue avec la suivante. Elle varie beaucoup. a. L'espèce typique porte sur l'épaule une tache noire. C’est le véritable C. zumeralis de Fabricius, et le C. sex notatus de sa collection. 8. Un deuxième point entre le premier et la suture. y. Au lieu du dernier point, un deuxième juste avant l'extrémité de l’élytre, au-dessous de la déclivité. Sch. Var. d. 2. Avec trois points (2,1), le postérieur un peu al- DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 289 longé. C’est le véritable rugicollrs et sex-notatus, OI. e. La tache humérale et la terminale réunies, formant une tache allongée. Sch. var. 8. C. rugicollis, H. Sch, li6e 272; 6. La tache antérieure interne réunie aussi à cette ta- che allongée. a. Enfin élytres devenues noires par l’envahissement de la tache; seulement quelquefois l'extrémité, ou le tour, ou un point de chaque côté de l’écusson, jaunes. C. ver- rucosus, Kunze in litt,, cœlatus Reiche in lit. g- C.virgatus, Gené, in Mus. Berol. — C. sex-notatus, Fab. Ent. Syst. 11, 53, 4. S. EL. IT, 49 4. — C. hume- ralis, OI. Ins. VI, 798, 23, t. 4, f. 62. Finement poilu, noir; corselet finement et densément ponctué, brillant ; élytres grossièrement ponctuées, d'un jaune brillant avec trois taches noires (2,1). Long. 1 314-2 116 1. Larg. 1 116-1 1j4 1. Si semblable au précédent en grandeur, forme, cou- leur et même en variétés, qu'on pourrait croire que c'est une simple variété de ponctuation. Répandu dans toute l'Europe méridionale. 10. C. lœtus, Fab. Ent. Syst. II. 54,8. OI. Ins. VI, 802, 31, €. 5,f. 67. — C. mixtus, Schn. Mag. I, 212, 23. Finement poilu, d'un vert doré, densément et forte- ment ponctué ; base des antennes, côtés du corselet, ti- bias, tarses et élytres jaunes, ces dernières avec trois ta - ches noires (2,1). Long. 1 516-2 114 L. Larg. 1-1 113 !. 8. Point interne antérieur manquant. . 7 Elytres n'ayant qu'une tache brune sur l'épaule. Hongrie, Saxe, Silésie, Brandebourg, Poméranie, Russie méridionale, Sibérie, Près de cette espèce vient se ranger le C. regalis, Ge- bler, de Sibérie. 290 ANNALES 3° section. Antennes courtes et fortes; dessus du corps d'une ponctuation serrée, d'une couleur et d’un dessin variés. Espèces courtes, épaisses, très différentes les unes des autres. De l'Europe centrale et méridionale. 11. C. imperialis, Fabr. Æ, Syst. Suppl. 106, 44-45. OÏ: Inst. VA, T9, 13,t.4,f.54. Noir, avec la base des antennes brune; corselet ponctué; élytres d’un rouge brique, avec 5 points noirs (2, 2, 1), les deux paires obliques. Long. 2 112-3 213 1. Larg. 1 113-2 1. 8. Elytres entièrement rouges ; un seul point huméral. Un seul exemplaire de Marseille dans la collection Aubé. 7. Tous les points confluents, élytres noires sauf une étroite marge à la base etau bord externe, dilatée un peu en arrière, et remontant le long de la suture. C. rufolim- batus, Reïiche in lit. Un seul exemplaire de l'Espagne méridionale dans la collection Reiche. Cette espèce est particulière à l’ouest de l'Europe. Es- pagne, France (Touraine, Paris, Marseille), Savoie, Suisse, Alsace, Augsbourg. 12. C. pexicollis. Noir, avec la base des antennes brune; corselet densément acupuncturé : élytres d'un rouge brique avec 5 points noirs (2, 2, |, les 2 paires obliques). Long. 2 3[4-3 374 L. Larg. 1 213-2 176 1. Espagne méridionale, Portugal et France méridionale. 13. C. coronatus, Kunze, #n litt. Noir, densément et finement ponclué ; une tache bilobee sur le front, tibias, tarses, antennes, bords antérieurs et latéraux du corselet avec trois bandes interrompues et élytres rouges, ces dernières avec quatre points noirs (2,2, la paire posté- rieure oblique). Long. 2 213 1. Larg. 1 2j3 1. Sarepta, Russie méridionale. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 991 14. C. albolineatus. Brun; côtés du corselet et des élytres, une ligne au milieu du corselet et sur chaque élytre, blancs. Long. 2 273 1., Larg. 1 172 1: Un seul exemplaire du Tyrol. 4° section À. Antennes de grosseur médiocre; corps cylindrique, noir, avec le dessus rouge, presque lisse, taché de noir. Une seule espèce de l'Europe méridionale. 15. €. bimaculatus, Fab. Ent. sys. IT, 59, 31. OI. Ins. VI, 790, t. 4, f. 52. — C. Blockü, Rossi, Fn. Etr. IT, 91, 39, t. 3, f 10. Noir : corselet et élytres presque lisses, d’un rouge jaune, ces dernières avec deux points noirs (1,1). Long. 2 3/61. Larg. 1 173-1 23 1. Espagne, France méridionale, Italie, Tyrol. 4° section B. À la section précédente vient s'en join- dre une autre dont à la vérité aucun représentant n'a en- core été trouvé en Europe : je vais cependant la caracté- riser brièvement, parce qu'il n'est pas invraisemblable qu'on ne puisse trouver sur le territoire européen quel- que espèce qui lui appartienne. Antennes courtes, assez minces, corps cylindrique, d’un rouge-jaune, ponctué et taché de noir en dessus: élytres à lignes de points. C. undatus. D'un jaune-rouge : corseletavec une, ély- tres avec trois bandes transverses, ondulées et dentelées. — Long. 3 172 |., Larg. 2 1. Cette espèce bien remarquable vient d'Arménie. 5* section. Antennes grèles; corps cylindrique plus allongé, densement ponctué, souvent avec des taches blanches sur la tête, l'écusson, les hanches et les cuisses ; corselet noir ou taché de noir; élytres rouges, ordinaire- ment avec des taches noires souvent confluentes. 299 | ANNALES Les différences sexuelles se montrent chez le mâle par la forme anormale du dernier segment de l'abdomen ou celle des pattes. Ce groupe est répandu dans toute l'Europe. 16. C. Loreyi, Sol. Ann. Soc. Ent. Fr. 1, 5, 687. — C. major, Gomol. Col. Novo. 51, 105. Noir, avec la base des antennes brune, le corselet grossièrement ponctué, élytres ponctuées grossièrement et en lignes, d'un rouge brique avec des taches noires; #, avec trois points noirs (2,1); 9, suture, et deux bandes transverses nu atteignant pas les bords, touchant à une lache trans- verse avant l'extrémité de l'élytre, noires. Long. 3 172-4 1., Larg. 1 576-2 176 1. France, Suisse, Italie septentrionale, Garinthie. 17. C.informis. Noir, avec la base des antennes brune; front avec deux taches blanches, élytres d’un rouge ce- rise avec trois points noirs (2,1). Long. 3 23 I]. Larg. 2 1. Un seul mäle des alpes du Piémont dans la coll. Aubé. 18. C. florentinus, OI. Ins. VI, 792, 14, t. 4, f. 55. ÆNCe-taolor : Rossi: ne! Et: 4 82 M MOVIE UE Noir, avec la base des antennes brune; front avec deux, corselct avec six taches blanches; élytres rouge-cerise avec trois points noirs (2,1). Long. 2 576-3 172 1., Large. 1 23-1 576 1. Italie, Piémont, Suisse. Près de cette espèce vient se placer une espèce sibé- rienne que je crois inédite et qui a été envoyée par M. Ménétries à M. V. Heyden, sous le nom de €. sex- punctatus, Fab. 19. C. cordiger, L. Fn. Suec. 170, 558. Noir; base DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 293 des antennes, tibias et tarses d’un jaune-rougeûtre ; chaperon, côtés du corselet et deux taches postérieures d'un blanc-jaunâtre, extrémité des cuisses et hanches an- térieures tachées de blanc; élytres d'un rouge-cerise avec deux points noirs (1,1). Long. 2 172-3 1, Larg, 1 172-1 576 1. Dans presque toute l'Europe. Pyrénées. Les espèces qui viennent maintenant ont tant d'ana- logie entre elles quon les confond habituellement les unes avec les autres. Voici un tableau qui facilitera leur distinction : I. Cuisses noires : a. dessous de la tête taché latéralement. C.distinguendus. b. _— _—_ sans tache. GC. cribratus. IT. Cuisses tachées de blanc à l'extrémité : a. tibias jaunes. C, cordiger. b. tibias noirs, A. Lobes latéraux des élytres jaunes. a a. corselet mat. C. variegatus. b b. corselet brillant. C. interruptus. B. Lobes latéraux bordés de noir. a a. élytres finement ponctuées. C. variabilis. b b. élytres grossièrement ponctuées. GC. sex-punctalus. 20. C. distinguendus, Schn. Mag. I, 209, 19. — C. variegatus, Pz. 13, t. 8. Noir, avec la base des an- tennes brune, bords antérieur et latéraux du corselet, et une tache transverse vers le bord postérieur d'un blanc-jaune; élytres grossièrement ponctuées, jaunes, avec deux points noirs (1,1). Long. 2-2 576 1., Larg. 1 173-1 374 1. Suède, Finlande, Allemagne septentrionale. 21. C. variegatus, Fab. Æ. Syst. II, 61, 40: OI. Ins. VI, 795, 18, t. 4, f. 58. — C. axillaris, Charp. H. Ent, 239, t. 7, f. 9. Noir, avec la base des an- 294 ANNALES tennes brune, trois bandes sur le corselet wat, et extré- mité des cuisses d'un blanc-jaune:; élytres densément ponctuées, jaunes, avec une tache humérale noire. Long. 2 374-3 1., Laro. 1 173-1 1721. Bavière, Tyrol, Savoie, Lombardie. 22. C. variabilis, Schn. Mag. I, 207, 17. — €. cor- diger, O1. Enc?"P#, 611,490: "€: sex-punctatus, H. Sch. 116. t. 4. Noir, avec la base des antennes brune; chaperon, troïs bandes sur le corselet et extrémité des cuisses blanchâtres, élytres médiocrement ponctuées, d’un rouge-cerise, -avec quatre points noirs (2,2). Long. 2 174-3 1, Larg. 1 172-1 374 1. Quelquefois les deux points postérieurs se dilatent et forment presque une bande transverse; le point interne antérieur ou le postérieur disparaît dans certain cas; plus rarement tous deux à la fois ; les pointsexternes diminuent aussi, et par leur complète disparition certains individus ont les élytres toutes rouges. Dans toute l'Europe jusqu'aux bords de la Médi- terranée. 23. C. sex-punctatus, L. Fn. Suec. 170, 550, OI. Enc. V 1,613, 30. Noir, avec la base des antennes brune ; chaperon, bords latéraux du corselet et extrémité des cuisses rougeâtres; élytres d'un rouge-brique, grossière- ment ponctuées, avec trois taches noires informes (2,1). #, avecune bande rouge étroite, tronquée ordinairement en arrière. @, avec une tache médiane rouge en forme d’an- cre. Long. 2-3 176 1., Larg. 1 172-2 1. Dans toute l'Europe. me - DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 995 AR AAA ALL LIALSASA SALLE LS AS ALL LISA LA LA LA LA LA LAVE E LAS VA LA M ALLAN LA LIL LUE II AA LAULAR VE LE DESCRIPTION D'UNE NOUVELLE ESPÈCE FRANÇAISE DE LÆMOPHLŒUS. Par M. ALEXANDRE LABOULBÈNE. (Séance du 12 Juillet 1848.) Vivement touché de l'indulgence avec laquelle la 5So- ciété m’admettait, il y a bientôt deux ans, au nombre de ses membres, je me suis promis de me rendre digne de lui appartenir. Jusqu'ici, néanmoins, livré à de sérieuses études médicales, je n'ai pu qu'assister aux progrès de notre science sans apporter la moindre part de travaux à l'œuvre commune. Puis-je m'estimer plus heureux lors- que je n'ai qu'un butin bien léger, une petite espèce de Læmophlæus ? Je reconnais qu'il vaudrait peut-être mieux se taire que décrire isolément un insecte fort peu brillant et dont les mœurs ne sont rien moins que remarquables; mais un puissant motif m’y détermine.Je veux m'acquitter, quoi- que d’une manière bien faible, envers celui qui le pre- mier ma guidé et encouragé dans mes études entomolo- giques, et dont l'affection bienveillante est pour moi d'un si grand prix. 296 ANNALES J'espère que la Société, à cause du motif que je viens de lui exposer, accueillera favorablement ces quelques lignes de description. M. le docteur Ch. Aubé a bien voulu d’ailleurs me faciliter une tâche que j'entreprends pour la première fois et pousser l’obligeance jusqu'à faire un portrait de mon insecte. Voici, au reste, tout ce que je sais de son histoire. Je l'ai capturé prés d'Agen (à Marancène), au com- inmencement du mois d'octobre, sous des écorces, où il vivait avec une espèce colorée en fauve comme lui, le Læmophlœus testaceus. J'avais récolté un grand nombre de ces derniers sur des peupliers et des ormes abattus, et cest par conséquent sur l’un ou l'autre de ces arbres, peut-être sur tous les deux, qu'habite l’insecte dont il s'agit. Ce n'est qu'en examinant à Paris avec M. Ch. Aubé les produits de mes chasses méridionales, que j'ai remar- qué ma capture, et que j'ai été frappé par ses élytres tronquées et réfléchies à leur angle externe et postérieur. Depuis longtemps je souhaitais de rencontrer un insecte vraiment nouveau pour en faire un Dufourit, aussi ai-je saisi avec empressement l'occasion qui s'offrait, et, sans attendre plus longtemps, j'ai mis mon projet à exé- cution. Après avoir cherché dans tous les ouvrages d'ento- mologie qui sônt à ma connaissance, je reste persuadé qu'on n'a pas décrit le Læmophlœus que j'appellerai Du- fourii. Les auteurs les plus récents, M. Erichson entre au- tres qui mentionne (1) douze Læmophlœus, ne l'ont pas connu , et il n'existe dans aucune des collections de mes amis. Enfin, comme je tiens à établir l'authenticité A) Naturgeschichte der Insecten Deutschlands (pag. 315-327). DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 297 de cette nouvelle espèce, j'ai eu bien soin de la diffé- rencier de ses congénères, désirant qu'elle prenne rang parmi elles, et témoigne de mes sentiments d'affection et de respect pour celui auquel je l'ai dédiée. Je n'ai eu que deux individus pour faire ma description, un mâle et une femelle. Je les ai déposés de grand cœur dans la riche collection de M. le docteur Ch. Aubé, m'estimant trop heureux de pouvoir les lui offrir en re- merciment de la généreuse amitié et de la bienveillance toute particulière dont il a daigné m’honorer. Lzæmorxzœus Durouru. Planus, parallelus, ferrugineus, pubescens ; capite pro- thoraceque dense punctatis, hoc utrinque unistriato ; elytris parallelis apice truncatis; angulis posterioribus externis dilatatis, deflexis (4), densius striatis, interstitüs alternis angustioribus elevatis ; lateribus carinatis. Mas mandibulis basi extus dilatatis. Lineam vix æquat (2 mm.). H. Sub corticibus arborum in Gallia meridionali- occidentali (Aginno). Corps d'un testacé ferrugineux. Tête en triangle équilatéral, enfoncée dans le prothorax jusqu’auprès des yeux qui sont noirs, couverte de points en- foncés, serrés et nombreux. La ponc- tuation est moins abondante à sa partie antérieure, où on voit à peine et seule- ment sous un certain jour une impres- sion transversale entre les antennes, et derrière elle deux petites empreintes longitudinales. 298 ANNALES Antennes, palpes et mandibules de la couleur du corps : les premières ont dans les deux sexes les trois derniers articles doubles en grosseur des précédents; les dernières sont dilatées chez le mâle à la partie externe de leur base, aussi paraît-il avoir une tête plus volumineuse que la femelle. Protho raxtrapézoïde, plus large en avant qu’à sa partie postérieure, ponctué comme la tête, déprimé faiblement dans son milieu, à côtés obliques; ses angles postérieurs sont obtus mais peu ouverts; il présente de chaque côté une strie qui mesure toute sa longueur et dont le bord externe est élevé. Ecusson demi-elliptique, du double plus large que long. Elytres ferrugineuses avec une ombre noire autour de l'écusson formée par les parties sous-jacentes, allongées, presque parallèles dans les deux sexes, planes, tronquées à leur sommet, dilatées à leur angle externe et postérieur surtout dans le mâle, où la partie dilatée se dévie en de- hors et se réfléchit en bas. Chez la femelle la dilatation est à peine marquée. Elles sont striées, fortement ponc- tuées dans les intervalles, qui sont alternativement plus étroits, élevés et paraissent à l’aide d'une faible loupe constituer trois petites côtes sur chaque élytre. Leur bord externe est caréné, dévié en dehors à son extrémité pos- térieure. Les pattes, les cuisses et le dessous du corps sont testacé ferrugineux et n’offrent rien de particulier. Le Læmophlœus Dufour se distingue de tous ses con- génères par la dilatation de l'angle externe et postérieur de ses élytres. Une seule espèce à ma connaissance les a sinon dilatées du moins tronquées chez le mâle, c’est le L. duplicatus, Walil. Or, elle diffère de la nôtre par des DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 299 antennes à peu près d'égale grosseur partout et non très sensiblement renflées dans leurs trois derniers articles, par un corps luisant moins ponctué, par les intervalles des stries des élytres alternativement effacés. Les autres espèces fauves ou rougeâtres ne s’en éloi- gnent pas moins. Le L. testaceus Fab., avec lequel le nôtre vivait, est à peine pubescent, luisant, et porte sur le front deux sillons transversaux bien marqués : son grand caractère distinc- tif est d'ailleurs l’épine des angles antérieurs du protho- rax. Le L. pusillus, Schonk., est plus petit et plus elliti- que; le Z. ferrugineus, Creutz., a le prothorax très rétréci en arrière, la tête très fortement dilatée dans le mâle, les antennes longues et à peu près d’égale grosseur partout; le ZL. clematidis, Erichs., est plus long de moitié que le Dufourit, étroit, à élytres uniformément striées, ainsi que le Z, corticinus, Erichs., dont la couleur est en outre d'un ferrugineux brunâtre et la forme oblongue. Quant aux espèces noires ou tachées de noir, il me semble inutile d'en parler, le Z. Dufouri s'en distinguant au premier coup d'œil. Au moment de communiquer à la Société entomologique cette description du Læmophlæus Dufourii, j'ai recu de mon ami, M. Léon Fairmaire, les renseignements qui suivent sur un Læmophlœus de M, Motschoulsky. Læmophlœus fractipennis, Motsch. C’est une espèce très remar- quable par la forme des élytres chez le mâle, ces dernières se di- latent assez brusquement vers l'extrémité qui est tronquée, de sorte que les éiytres paraissent cassées, il est plus petit que le L. testa- ceus auquel la femelle du fractipennis ressemble beaucoup pour la forme etles couleurs. Il se trouve dans la Géorgie méridionale sous l'écorce des hêtres, 300 ANNALES (Motschoulsky. Remarq, sur la coll. de col. Russes de Motsch. I fasc. Pag. 91.) Est-ce de notre insecte qu'il serait question ? C’est possible, mais c'est loin d’être sûr. M. Motschoulsky ne parle que d’un caractère très saillant, de la dilatation et de la troncature des élytres, mais nullement de leur réflexion, des trois derniers articles plus gros des antennes, de la ponctuation et des stries caractérisques qu'offre notre espèce française. J'ai eu, je l'avoue, l'envie de laisser là ma description, de douter et de m’abstenir. On m’a conseillé le contraire ; car, tout bien considéré, M. Motschoulsky peut très bien avoir parlé d'un insecte différent du mien, j'aurais alors le regret d’avoir perdu l'occasion, si chère pour moi, d'un Dufourii, et d’ailleurs peut-on appeler description des phrases d’une douteuse exactitude, ou, comme ici, d'un laconisme désespérant. a RL DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 301 VÉVENEUR LE 8 m8 8 LEUR CAVE LE VE LA LR VE LE LEE RE VE LE LE LE LE LEVELS BIS GR RUE LE LEUR LS LRLI LE VE LEUR AN LES NOTE Sur la matière pulvérulente qui recouvre In surface du corps des LEXUS et de quelques autres Insectes, PAR MM. ALEX. LABOULBÈNE ET FOLLIN. (Séance du 23 Août 1848). La science possède un certain nombre d'observations sur la production de parasites végétaux développés à la surface du corps de quelques insectes. Maïs quand on soumet ces faits à un examen sérieux, 1! est facile de se convaincre que ces végétaux ont pris naissance soit sur des insectes morts et déjà envahis par la putréfac- tion, soit sur ces mêmes animaux placés en général dans des conditions spéciales qui s'éloignent de l'état normal. Chez beaucoup d'insectes le développement de ces végé- taux traduit un état morbide et souvent entraîne la mort. On connaît les ravages amenés par la muscardine; ils ne frappent pas seulement le ver à soie; Turpin et Audouin ont constaté que la muscardine se communi- quait sans changemant à beaucoup d’autres chenilles. Audouin l’a vue se développer spontanément sur des larves de Saperda carcharias, de Buprestes, etc. Cette muscardine est produite par un cryptogame du genre Botrytis (Botrytis bassiana); Remak a aussi signalé dans une muscardine d’autres espèces de champignons, mais dans tous ces cas il s’agit d’une production pathologique facilement reconnaissable, et les entomologistes ont soin 2° Série, TOME vi. 20 302 ANNALES d'établir que le développement de ces parasites fait le plus souvent périr l'animal. Nous avons observé sur des mouches encore vivantes la formation d’une matière blanche qui se dépose sur l'abdomen et amène la mort de l’insecte. Goethe à cru à tort que celte production confervoïde se développait seulement après la mort des mouches qui ont succombé en automne; mais ce végétal au contraire est la cause de la mort de ces insectes. Ainsi, ce que les naturalistes ont vu jusqu à présent c'est le développement de champignons parasites à la surface d'insectes morts ou placés dans des conditions pa- thologiques; ce que nous venons communiquer à la Société en diffère complètement, car c'est le développe- ment de champignons parasites à la surface d'insectes vivants et placés dans des conditions normales. Tous les entomologistes ont depuis longtemps été frappés de l'aspect singulier que présentent les élytres et même toute la surface du corps des coléoptères du genre Lixus. Ces insectes en eflet sont entièrement recouverts d'une substance pulvérulente à l'œil nu, blanche, jaune ou rougeâtre, selon les espèces; mais ce qui donne à cette substance un cachet particulier qui ja rattache aux pro- ductions douées de vitalité, c'est qu'elle jouit de la faculté de se reproduire quand elle a été enlevée. Vient-on à frotter la surface de l'élytre qu’elle recouvre chez un animal vivant, elle ne tarde pas à reparaitre de nouveau, d'abord sous forme d'un léger nuage blanchâtre, puis peu à peu la couche augmente et offre l'aspect que nous lui connaissons. Le temps que met l'insecte à réparer cette substance est ordinairement fort court. Nous répondrons de suile aux observateurs qui croi- raient à l'existence d’une poussière extérieure ou du pollen des plantes, que l'animal placé dans une boîte bien propre DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 303 et bien close, se recouvre également de sa matière pul- vérulente et d’ailleurs cette matière ne ressemble en rien aux corpuscules si caractéristiques du pollen. D'autres insectes que ceux du genre Lixus, des coléop- tères indigènes ou exotiques de la famille des Méla- somes, l'Aphodius erraticus, etc., présentent aussi un état pulvérulent ou une matière filamenteuse à la surface de leur corps, mais à un degré plus faible et dans de cer- taines circonstances. Peut-être est-ce pour plusieurs l’état normal ? Nous chercherons à le vérifier plus tard. M. Doüé possède depuis peu dans sa riche collection un Buprestis (Euchroma Serv) giganteu de Cayenne entièrement chargé d’une poussière jaune , abondante, surtout à la face supérieure du corps, moins développée à sa face inférieure. Le voyageur qui a rapporté cet in- secte assure que tous les Buprestes de cette espèce, si riche en couleurs et toujours si nette et si brillante dans nos collections, sont à l’état frais pulvérulents et jaunâtres comme celui que M. Doüé a eu l'obligeance de nous communiquer et que nous placons sous les yeux de la Société. Ils devraient ainsi leur éclat à un pro- cédé purement artificiel, car en frottant même très légè- rement l'insecte on enlève cette poussière jaunâtre, et les couleurs du corps apparaissent aussitôt dans toute leur beauté. Enfin, certains cocons de lépidoptères nocturnes (Bombyx neustria, castrensis, elc.) sont toujours norma- lement saupoudrés d’une substance pulvérulente fine et jaunâtre ayant l'aspect de la poussière de Lycopode. Nous nous proposons de l'étudier comparativement à celle des Lixus dans une prochaine communication. Nous avons soumis à l'examen microscopique la ma- tière jaunâtre prise sur les élylres du Lixus angustatus venant de différents points de la France méridionale, 304 ANNALES ainsi que la poussière jaune qui revêt celles du Buprestis gigantea dont il a été question. Il est impossible d'y mé- connaître la présence d'un cryptogame. Nous y avons constaté : 1° Des sporules de forme généralement ronde; quel- ques-unes allongées, formant de petits parallélogrammes. Ces sporules, à bords bien marqués, ont leur centre clair, non granuleux. Tantôt ces sporules sont isolées les unes des autres, tantôt réunies seulement par une fine poussière sans structure déterminée, d’autres enfin unies bout à bout forment des filaments ; 2° Des filaments qui, dans la plupart des cas, nous ont paru formés de sporules unies entre elles, Ces fila- ments sont simples ou ramifiés, droits ou courbés légè- rement sur eux-mêmes ; quelques-uns nous ont paru flexueux. Tantôt leurs bords sont droits, tantôt on y distingue manifestement des dépressions qui traduisent en ces différents endroits des rétrécissements. L'intérieur de ces tubes est d'ordinaire séparé par des cloisons dues au contact réciproque des parois des sporules. Dans cer- tains bâtonnets il est moins facile d’apercevoir distincte- ment ces divisions en cloison, on n'en distingue bien que les traces. Les dessins que nous soumettons à la Société ont été pris l’un (fig. {'°) sur le Buprestis gigantea, l'autre g. 2) sur le Lixus angustatus. Le premier ne con- DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 305 tient que les éléments du cryptogame; le second ren- ferme aussi des poils naturellement placés au milieu de la substance cryptogamique et qu'il estimpossible de ne pas détacher de l'élytre du ZLixus quand on enlève le produit pulvérulent. Aux caractères que nous venons d'indiquer, il est im- possible de méconnaître un champignon. Il resterait à faire une étude complète et comparée de ses formes, de son développement, etc., dans les différents insectes. C'est ce que nous nous proposons d'accomplir, et nous communiquerons à Ja Société le résultat de nos re- cherches. Mais, avec les éléments que nous possédons, est-il possible de déterminer le genre auquel le champignon appartient ? Ge serait peut-être hasarder témérairement la réponse. Toutefois, en le comparant au Botrytis bas- stana de la muscardine, on constate des différences. Les analogies sont plus grandes avec certaines formes d'Oïdium. Nous continuerons ces recherches et nous essaierons de déterininer plus exactement le genre auquel ce vésétal appartient. En résumé, nous croyons avoir démontré jusqu'ici deux faits importants : 1° quil existe à la surface du corps de certains insectes à l'état normal une matière pulvérulente qui appartient à la classe des champignons, qui se développe comme eux, mais cesse de se reproduire après la mort de l'animal ; 2° Que cette su!stance diffère par l'aspect extérieur, par son influence sur l'insecte et sa structure microsco- pique des cryptogames parasites qui amènent chez les insectes la maladie et la mort. 306 ANNALES Depuis la lecture de cette note, nous avons soumis à l'examen mi- croscopique la poussière des cocons du Bombyx neustria et celle qui recouvre les chrysalides des Noctua nupta et sponsa. Nous l’a- vons trouvée constituée par des sporules et des filaments. La production cryptogamique qui forme la poussière jaune des co- cons du Bombyx neustria présente : 4° Des sporules semblables à celles des Lixus et du Buprestis gigantea. 3° Des filaments d'une forme rectangulaire, plus larges que ceux des Lirus, à peine aussi longs, non cloisonnés dans leur intérieur, Ces filaments ont une grande tendance à s’accoler les uës aux autres, et leur réunion offre l'aspect d’une pile de bois à brûler, Les cryptogames des Noctua nupta et sponsa ont une couleur d'un blanc-bleuâtre sur la chrysalide qu'ils revêtent. Ce caractère de coloration les distingue à l'œil nu de la poussière jaune des autres espèces déjà examinées, 1° Mêmes sporules. 2° Les filaments chez la Noctua nupta sont très ellongés, étroits, légèrement renflés à leur extrémité, généralement un peu courbés,. Nous ne les avons pas vus cloisonnés. Ceux de la Noctua sponsa ne diffèrent des précédents que par une étendue moindre dans leur longueur. IIs sont courbés comme eux. Ces nouveaux faits el d’autres que nous n'avons pas encore assez souvent constatés pour les affirmer, par exemple, la structure peut étre cryplogamique de la substance lanugineuse de divers Hémip- tères ne prouvent-ils pas que les dernières productions du règne vé- gétal vivent normalement en parasites sur des arimaux placés assez bas dans la série zoologique ? À Lei En, Décembre 1848. ; DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 307 LA IA LE LOI LA LAUL LE LAVE LA LS VEUVE LE LE LE VALUE LE LA LE LA LE LUE ELLE LS LEVELS LA LE S 4 LS SALE VELE VERS VA LEA S OBSERVATIONS SUR UN MÉMOIRE DE M. PARIS INTITULÉ : DE PLUSIEURS ESPÈCES DE LÉPIDOPTÈRES DEVANT ÊTRE CONSIDÉRÉES COMME VARIÉTÉS DE RÉGION. Par M. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE. (Séance du 8 Novembre 1848.) Le dernier numéro des Annales de la Société entomo- logique contient, page 191, un mémoire fort intéressant de M. Pâris, de Gray. Ce mémoire que nous venons de lire et de méditer avec la plus sérieuse attention a pour titre : De plusieurs espèces de Lépidoptères devant être considérées comme vartètés de région. Sans nous arrêter aux considérations générales d’his- toiré naturelle dans lesquelles est entré l’auteur et où il traite des rapports intimes, nécessaires, qui existent entre les différentes parties dé notre globe et les diverses classes d'êtres animés qui les habitent, nous examine- rons de suite l'application que M. Pâris fait des principes généraux établis par lui, à la partie entomologique con- cernant les lépidoptères. Le but que s'ést proposé notre honorable collègue en sé livrant à l'exämen comparatif des lépidoptères est, 308 ANNALES ainsi qu'il le dit lui-même : « de démontrer la possi- » bilité de simplifier une synonymnie beaucoup trop com- » pliquée en raison de la tendance des efforts des » naturalistes à préférer l'analyse à la synthèse dans la » classification et la distribution naturelle des êtres. De » là ces complications abstraites de dénominations dont » l'unique résultat est d'embrouiller la science et l'esprit » et de les surcharger de distinctions microscopiques et » nominales souvent auss: fausses qu'inutiles. » S'il est, en effet, un reproche qu'on puisse adresser à juste titre aux classifications modernes, c'est assurément cette tendance des auteurs à multiplier les genres à l'in- fini. Les méthodes simples et lucides des Fabricius, des Linné, des Latreille, ces premiers pères de la science en- tomologique, sont aujourd'hui bien loin de nous. Il est vrai quà mesure que le cercle de nos connaissances s'agrandit et que des découvertes nouvelles viennent en- richir nos musées d'espèces jusque là ignorées, il devient nécessaire de revoir et modifier les classifications établies, d'augmenter même le nombre des genres pour faire place à de nouveaux venus auxquels leurs mœurs et leur orga- nisation, soit externe, soit interne, n'auraient pas abso- lument permis de venir se ranger dans les cadres déjà existants; mais ce nest, à notre avis, qu'avec la plus grande réserve qu'on devrait recourir à ces moyens extrêmes. L'auteur du mémoire que nous examinons aurait donc bien mérité de la science entomologique, si les idées nou- velles qu'il émet avaient pour eflet d'ouvrir une voie à la simplification des méthodes de classification, mais le but si louable que notre honorable collègue avait en vue est-il atteint ? Nous ne le pensons pas. Nous dirons même plus : nous croyons que son système au lieu de simpli- DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 309 fier, aurait un effet entièrement contraire, et qu'il ne tendrait à rien moins qu'à jeter la perturbation la plus complète dans la classification des lépidoptères; car, sil est vrai que la nature n’a point créé de genres, mais seule- ment des espèces et variétés; s’il est vrai, ainsi qu'on l’a dit souvent, que la série de tous les être vivants forme une chaîne non interrompue dont tous les anneaux se lient admirablement les uns aux autres depuis le plus fai- ble jusqu'au plus fort; il est également incontestable que, pour étudier les sciences naturelles, il a bien fallu diviser ce vaste ensemble afin d'en examiner plus atten- tivement les détails ; d’où, la formation des groupes prin- cipaux, la création des classes, des ordres, des familles, des genres, etc., sections tout-à-fait factices, de conven- tion, car, nous le répétons, la nature n’a fait que des espèces, mais enfin l'analyse a dû créer des genres. M. Päris pense qu'il a été établi un beaucoup trop grand nombre de subdivisions en lépidoptérologie, ce qui est vrai; mais le remède qu’il indique serait pire que le mal, puisqu'en ne tenant aucun compte des caractères de dif- férence les plus apparents, les plus palpables, il rendrait toute classification impossible. Prenons quelques exemples dans le travail que nous avons sous les yeux : « Dans le midi de la France, Preris Cleopatra et Eu- » pheno ne sont, dit M. Pâris, par rapport aux espèces » du centre Rhodocera rhamni et Pieris cardamines, que » des variétés dont la larve doit aux sucs plus actifs des » plantes, l'une le nuage oranger de l'aile supérieure, » l’autre sa teinte jaune-soufré. » Que la Rhodocera Cieo- patra ne soit qu'une variété locale de rhamni, nous l’ac- cordons, bien que le fait puisse être contesté ; mais com- ment admettre que les Piérides Æupheno et cardamines 310 ANNALES ne forment qu'une seule et même espèce ? Les larves qui les produisent ne sont-elles pas différentes? Ne vivent-.elles pas sur des plantes également distinctes ? Et quant aux insectes parfaits, n'habitent-ils pas souvent simultanément les mêmes localités sans que jamais ils se confondent, sans que jamais on ait surpris un mâle d’Eu. pheno accouplé avec une femelle de cardamines, et vice versa ? Continuons : « C'est principalement dans cette espèce » (Colias edusa) que se trouve un grand nombre de va- » riétés dont les entomologistes ont fait autant d'espèces » diverses. MVeriene et Phicomone, Hyale et Palæno » sont-ils autres que des variétés de pays? Examinés » scrupuleusement, on retrouve même port, mêmes ner- » vures, mêmes lignes de dessin; il ny a de variable » que le ton des couleurs. » C'est avec raison, selon nous, que les lépidoptères dont lénumération précède ont été séparés les uns des autres par tous les auteurs, car chacun d'eux présente des caractères constants et par conséquent spécifiques, nous ne dirons pas dans le ton des couleurs sur lequel en eflet les conditions atmosphé- riques peuvent exercer une grande influence, mais dans le port, les nervures et les lignes du dessin. D'ailleurs si toutes ces Goliades étaient les mêmes, modifiées seule- ment par les différences des localités, elles adopteraient au moins les mêmes mœurs dans des conditions parfai- tement identiques; or, nous voyons edusa, Hyale, Phi- comone habiter ensemble les Pyrénées et ne jamais s’y confondre. L'edusa , que nous ayons prise sur plu- sieurs pics très élevés de ces montagnes y volait exac- tement de la même manière que dans la plaine Saint-Denis et n'y avait pas adopté le vol tout différent de Phicomone. Palæno, il est vrai, ne se -rencontre que sur les sommets DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 311 les plus élevés des Alpes, mais Phicomone s'y prend éga- lement, et, si la Phicomone des Alpes diffère un peu par le coloris de la Phicomone des Pyrénées, elle reste tou- jours distincte de Palæno. M. Päris pense que les Piérides Callidice, Daplidice et Chloridice ne sont qu'une même espèce, que les Polyom- mates Chryseis, V'irgaureæ et les nombreux 4rgus ne sont qu'une même espèce, que toutes les {rgynnes etles Me- litées ne sont qu’une même espèce, ainsi que tous les Sa- tyres, toutes les Æespéries, etc., et que toutes les espèces qu'on est convenu de considérer comme telles, ne sont que de simples variétés dues aux régions diverses qu'elles habitent, aux plantes différentes dont les larves se nour- rissent et au plus ou moins de force des rayons so- laires. Notre collègue va plus loin : il s'étonne que la Pieris cra- tægi n'ait même pas été placée dans le même genre que l Apollo, et qu'elle ne soit pas considérée comme le type simple des Parnassius, ‘parce que, dit-il, les ailes ont le même tissu, le même nombre de nervures pareïllement disposées ; et qu'il n'ya de dissemblable que l'absence des taches.ŸNe serait-ce donc rien déjà que cette différence? Mais il en existe bien d’autres et de beaucoup plus im- portantes. Sans parler des mœurs des Parnassius si dis- tinctes de celles des Preris, de leurs larves vivant isolées, cachées inême avec beaucoup de soin, tandis que celles des Piérides vivent presque toujours en famille et à dé- couvert, des tentacules' rétractiles sur le cou qui man- quent à ces dernières et que les chenilles des Parnassiens comme celles des Papilio font sortir à volonté, en répan- dant une odeur infecte bien propre à éloigner leurs enne- mis, na-t-on pas observé que les femelles des Parnassius portaient sous l'abdomen une poche cornée qui ne se 312 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. rencontre chez aucun des individus classés dans le genre Pieris, que les antennes, le corps, les ailes et jusqu'aux pattes mêmes des Parnassiens présentaient des caractères bien tranchés, bien distincts de ceux qu'on peut remar- quer chez les Piérides ? On voit d'après ces exemples, et d’autres que nous pourrions encore citer, quelle serait la conséquence à dé- duire des idées nouvelles émises par notre honorable collègue dans son mémoire. Elles sont anti-entomolo- giques, et nous avions raison de dire qu'elles jetteraient le plus grand trouble dans les classifications adoptées en lépidoptérologie par les auteurs, car elles les détruiraient sans y apporter aucune simplification. MONOGRAPHIE de l'ancien genre CIS des auteurs, par M. J. MELLIÉ, (Suite et fin.) (1) (Séance du 12 avril 1848.) UT. Prothorax égal (Suite). I° Elyires unies. À. Corps large, élytres pubescentes. a. Angles antérieurs du prothorax non aigus. 26, Angles antérieurs du prothorax obtus, marge large, . , « . . . FULVIPES. 27. Angles antérieurs du prothorax presque droits, corps finement DONC NUS. 0 1 7." FISSICORNIS, 28. Angles antérieurs du prothorax arrondis, corps ponctué. . . « LAMINATUS. b. Angles antérieurs du prothorax aigus, s'avançant vers les yeux. 29. Jaune, offrant un losange noir sur le prothorax. . . . . . . + GRANARIUS. 80. Noir, avec la moilié postérieure des élytres jaune. . , . . , « . GROSSUS, B. Corps oblong, c, Angles antérieurs du prothorax aigus, s'avançant vers les yeux. aa, Elytres pubescentes, 31. Elytres brillantes; pubescence courte; prothorax large antés HEUTEMENL MN. Ur eee") BIDENTATUS. 32. Elytres non brillantes; pubes= cence longue ; prothorax étroit antérieurement, , . . . . . » « DENTATUS, bb, Elytres glabres. 23. Prothorax large et haut antérieu- rement."sMous, UN SN, AS MSNITIDUS, (1) Voy ce tome, page 205. 2° Série, TOME vi. 21 314 ANNALES d. Angles antérieurs du prothorax non aigus. cc. Elytres glabres. 34. BEA 36. 37. © A Angles antérieurs du prothorax presque droits; ponctuation égale. nn sms etene ses s » Augles antérieurs du prothorax presque droits; ponctuation in- égale. ... 4: -« seen ail Angles antérieurs du prothorax obtus, presqu’arrondis ; protho- rax peu épais antérieurement ; ponctuation inégale. . ., .. Ponctuation extrêmement fine et Ne SE tee nine. Ponctuation fine, égale et serrée, celle des élytres comme effacée, Noir, petit; élytres à peine poin- LE OR Pere Noir; élytres rouges, brillantes; ponctuation plus forte que celle QU 'DTOINDFAR ee ee Très petit, très vaguement et fi- nement pointillé, . ...,... Epais, aplati; ponctuation forte PLITÉS ABLE". se Ses eue Elytres striées-ponctuées. . , . Angles du prothorax presque droits; suture finementrebordée. dd. Elytres pubescentes, L5. L6. Angles du prothorax rectangu- laires; peu pubescent, , . .. Angles antérieurs obtus, les postérieurs presque droits ; ob- long, terne, très finement poin- tillé, presque rugueux; pubes- cence Jongue. .". . .. se ». BRUNNEUS. JACQUEMARTII. GLABRATUS, DIADEMATUS. PICEUS. PUMICATUS, NITIDULUS, MINUTISSIMUS. OBESUS, LINEATO-CRIBRATUS PUNCTATUS. ALNI. OBLONGUS, DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. L7, 48 LS, 52, 9, Oblong, angles antérieurs pres- que droits, les postérieurs ar- rondis; presque glabre ; ponc- tuation très serrée, presqu’en hynes "nue Lies. Court, finement ponctué ; pro- thorax offrant une impression ('ADSVETSAIE. Tee es Allongé, subcylindrique, pubes- cence longue ; prothorax offrant une impression transversale. , Convexe, finement ponctué, très pubescent;prothorax offrant une impression transversale, . ,, Tête et prothorax bruns ; élytres d'un brun-jaune ; angles du pro- thorax arrondis; ponctué; pu- bescencedorée.. … 1... + Court, ponctué ; pubescence do- rée ; roux ; angles du prothorax obtusement arrondis, , » . . . Brillant, convexe, oval, forte- ment poinuHé. . . . . Un peu déprimé, finement poin- LOU ER AE de a A Un peu allongé, parallèle, fine- ment,pointilé.... 76e Allongé, à peine et vaguement pointillé. L] L] L] L L] . LL L L L L] Un peu convexe, pointillé; pu- bescence Icngue. . . . . .:., Roux, étroit en avant, très fine- ment pOInuIés 5/05"... Noir terne, pubescence dorée ; très finement pointillé. . . . . TRISTIS, PUNCTIFER. PUNCTULATOS, SERICEUS, ALPINUS. MURICEUS. FESTIVUS, CASTANEUS, FUSCATUS. SUBTILIS, VESTITUS LARICINUS, BICORNIS. Ni] J = Lo 316 ANNALES ee. Elytres pubescentes ; points et pubes- cence en séries longitudinales, 60. Finement pointillé. , . . . , « CRIBERRIMUS. 61. Très finement pointillé. . . . . PUBERULUS. 62, Court, convexe, points espacés. CONYEXUS. A. Corps large, élytres pubescentes. a, Angles antérieurs du prothorax non aigus. 26. C. ruzvires, Reiche inéd. (PI. 3, fig. 15.) Niger, forte converus, latus, paulo depressus, pube brevi adspersus. Prothorax æqualis, angulis anticis fere aculis; elytraque crebre et forte punctulata. Long. 0,0022 mill. Noir, ponctué, pubescent, convexe, épais et large. Tête noire, finement ponctuée, un peu pubescente, entourée d'une marge plus relevée sur les côtés, offrant une impression transversale. Bouche et antennes ferru- gineuses. | Prothorax s'avançant sur la tête, légèrement échan- cré; angles antérieurs presqu'aigus, s’avançant vers les yeux; augles postérieurs arrondis; côtés marginés, re- bordés, ainsi que la base; ponctué et à peine pubescent. Ecusson triangulaire. Elyires assez larges, une fois et demie aussi longues que le prothorax ; ponctuation assez forte et serrée, plus forte que celle du prothorax; pubescence dorée peu ser- rée. Pieds roux. Un individu provenant de Bahia a été donné à M. Rei- che par M. Mocquerys, de Rouen. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 317 Par sa taille, sa forme un peu écrasée, sa ponctuation forte, il ne peut être confondu avec aucune autre espèce. Il a quelque analogie, pour les côtés du prothorax, avec le C. boleti. 27, C. rissicoxnis, Motsch. inéd. (PI. 3, fig. 17.) Castaneus, latus, pube brevi aurata adspersus. Caput, in maris lamina parva fissicornuta ornatum. Prothorax æqualis, latus, convexus, antice angustatus, angulis anti- cis subrectis, posticis rotundatis. Elytra crebre concinneque punctulata. Long. 0,0020 mill. Marron, large, ponctué, pubescent, le “ orné d’une lame sur la tête. Tête, dans les d, convexe, mais largement déprimée antérieurement, avec un pelit tubercule au centre; une marge circulaire légèrement relevée à partir des yeux jusqu'au Liers, puis beaucoup plus relevée et échancrée au milieu: les angles latéraux de cette lame droits, Labre jaune, un peu arrondi, Mandibules noires. Antennes d'un ferrugineux clair. Prothorax plus large que long, plus étroit antérieure- ment, convexe, bombé, légèrement déprimé au milieu vers le bord antérieur, qui s’avance un peu et est échan- cré; les côtés, marginés, peu arrondis, présentent l'angle antérieur presque droit, l'angle postérieur un peu arron- di; ponctuation égale, assez forte, régulière; pubescence dorée, courte, en écailles un peu épaisses. Écusson petit, arrondi, enfoncé. Élytres deux fois aussi longues que le prothorax, lar- ges, rebordées sur les côtés, particulièrement aux angles 318 ANNALES huméraux; calus saillant; déprimées vers la partie ‘qui avoisine l'écusson, uniformément ponctüuéés; points ronds aussi forts que ceux du prothorax, ais moins serrés, sur un fond plus rugueux:; pubescence courte‘dorée. Dessous plus clair. Pieds ferrugineux. Voisin du laminatus; ponctuation plus fine; lame des plus étroite, échancrée, ainsi que le bord antérieur du prothorax. Je n'ai vu qu'un é qui m'a été communiqué par M. Motschouski, qui l'a trouvé en Russie dans le Poly- porus suaveolens. 28. C. Laminarus, Erich. inéd. (PI. 3; fig. 16.) Fusco-piceus, convexus, latus, pube grisea adspersus. Caput in maris lamina erecta et quadridentata ornatum. Prothorax æqualis, transversus, angulis rotundatis. Ely- tra crébre concinneque punctata. Long. 0,0020—0,0016 mill. Marron, large, ponctué, pubescent, le “ orné d’une large lame sur la tête. Téte pointillée; dans les # (fig. 16 a), concave dans son milieu, marge partant des yeux et s'élevant droite, formant une lame mince, haute, découpée en quatre dentelures : cette lame suit le contour antérieur et cireu- laire de la tête, elle est quelquefois transparente. Dans les ç (fig. 16 D), le bord antérieur est cireulaire, ayant une marge étroite peu relevée, quelquefois immarginé au milieu et échancré. Bouche et antennes ferrugineuses. Prothorax plus large que long, transversal, convexe ; DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 319 angles et côtés arrondis ; ceux-ci, ainsi que la base, fai- blement rebordés ; la marge cependant est un peu plus large vers l'angle postérieur; un très léger sillon longi- tudinal sur Je milieu; le bord antérieur régulièrement cintré, savançant peu sur la tête; un peu plus étroit an- térieurement; ponctualion uniforme; pubescence grise, quelquefois jaunâtre, très courte. L’angle antérieur est quelquefois moins arrondi dans les { et coupé plus car- rément. Ecusson petit, triangulaire. Elytres deux fois aussi longues que le prothorax, lar- ges, un peu déprimées vers la suture à l'extrémité ; ponctuation uniforme, plus forte que celle du prothorax, assez serrée ; pubescence assez courte et raide. Dessous pointillé, un peu pubescent. Pieds ferrugineux. La 9 est généralement plus petite. Pris par M. Guérin-Méneville, dans les bois de pin de Montrieux, près de Toulon. La larve que j'ai été à même de voir dans un bolet, rapporté par M. Guérin-Méneville, est longue de 0,0020 à 0,0025 mill. Elle est mince, longue, cylindrique, d'un blanc rosé, la tête jaunâtre. On lui compte douze anneaux : les trois premiers portent chacun une paire de pattes; le dernier est terminé par deux pointes poilues; le dessous de ce dernier anneau offre un mamelon rétractile, dont Ja larve se sert comme d'une septième patte. Les côtés de tous les anneaux sont sillonnés. En général les larves des diflérentes espèces de Cis que j'ai été à même d'examiner, diffèrent peu entre elles : le dernier anneau est touiours ariné de deux corues, qui sont plus ou moins longues ou placées plus ou moins haut. 320 ANNALES b. Angles antérieurs du prothorax aigus, s’avançant vers les yeux. 29. C. crAxanius, Lacordaire inéd. (PI. 3, fig. 1 et 2.) Flavus, convexus, latus, pube brevi rigida adspersus. Caput nigrum, in maris antice quadridentato projectum. Prothorax æqualis, transversus, medio niger, in maris antice bicornutus, in femina regulariter arcuatus ; angulis anticis, acutis, subrectis, posticis rotundatis. Elytra late- ribus nigra, vage punctulata. Long. 0,0035 mill. Jaune; tête, dessus du prothorax en losange et côtés des élytres noirs; épais, convexe. Tête noire, penchée, concave, offrant l'apparence d'un pelit tubercule au milieu ; bord antérieur plat, un peu relevé, découpé en quatre dents chez les é, arrondis chez les 9 et un peu relevé. Palpes et antennes ferrugineux. Prothorax jaune ayant une tache discoïdéale noire ou d'un brun foncé, grande, en losange; large, convexe, uni, coupé obliquement; plus étroit en avant, les côtés un peu arrondis, rebordés; angle antérieur aigu plutôt que droit, s’avançant vers les yeux; angle postérieur ar- rondi; base faiblement rebordée; à peine pointillé, cou- vert de poils courts peu serrés, jaunes. Chez les 9, le bord antérieur est uni; chez les #, il se plisse et se relève en deux cornes obtuses, espactes et dont l'intervalle est déprimé. Ecusson petit, triangulaire, brun foncé. Elytres à peine deux fois aussi longues que le protho- rax, jaunes, avec une tache oblongue noire ou brune de chaque côté vers les angles huméraux ; convexes. faible- DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 321 ment pointillées; proche la suture une rangée de points peu marqués; pubescence jaune, courte, peu serrée. Dessous jaunâtre. Poitrine et pieds d’un ferrugineux foncé; genoux noi- ratres. Provient de Cayenne. Collections de MM. Reiche et Chevrolat. 30. C. crossus, Chevr. inéd. (PI. 3, fig. 3 et 4.) Fusco-niger, dimidia parte elytrorum posterius flava, grossus, latus, pube brevi adspersus. Prothorax æqualis, transversus ; angulis anticis acute projectis. Elytra crebrè punctulata. Long. 0,0028 mill. En oval court, large, noir, moitié postérieure des élytres jaune, pubescent, finement ponctué. Tête noire, large, front plat; bord antérieur arrondi, relevé tout autour; granuleuse. Palpes et antennes ferru- gineux. Prothorax noir, large, court, convexe, uni; angles antéricurs presque àroits, plutôt aigus, s’avançant vers les yeux; côtés arrondis, rebordés ; angles postérieurs arrondis; ponctuation fine et serrée; pubescence rousse. Écusson petit, arrondi. Élrtres d'un brun-noir, la moitié postérieure jaune ; deux fois aussi longues que le prothorax, larges, en oval court, convexes, finement ponctuées ; pubescence courte, rousse, peu serrée. Dessous brun. Pieds ferrugineux. Je n'ai vu qu'un individu, probablement @, dans la collection de M. Chevrolat, provenant de Demerari. 1322 ANNALES B. Corps oblong. c. Angles antérieurs du prothorax s’avançant vers les yeux. aa. Élytres pubescentes. 31. GC. smenratus, O'iv. (PI. 3, fig. 5.) Anobium bidentatum, (1790) Olivier, 2, N° 16, pl. 2, fig. 5. Ptinus bidentatus, (1802) Marsh, p.86. 17 &. Ptinus inermis, Marsh, p. 87. 18 9. Cis bidentatus, (1813) Gyll. p. 383, vol. 3. (1823 à 1840), Curtis, vol. 2. F. L. 5. (1829), Steph, 3. 347. Cat. 1451. (1840), Zetterst. p. 195. 5. Niger, pube brevissima adspersus, subnitidus, elon- gato-convexus. Prothorax æqualis, transversus, in maris antice bidentatus, angulis anticis acute prominulis, posti- cis rotundatis. Elytra creberrime concinneque punctata. Long. 0,0025—0,0018 mill. Ordinairement noir, un peu brillant; varie cependant depuis le brun jusqu'au jaune. Tête penchée, brune, convexe, le milieu enfoncé, front plat; pointillée, marginée; dans les #, une impres- sion transversale coupe le devant du front de telle sorte qu'en arrêtant la continuité du contour de la marge la- térale, qui est relevée, elle fait paraître deux angles qui pourraient passer pour deux petites dents; la partie an- térieure ainsi séparée se trouve émarginée au centre. La Q a la marge antérieure relevée seulement sans apparence de dents. Bouche et antennes ferrugineuses. Prothorax brun, convexe, plus, large que. long; le milieu s'avançaut sur la tête est déprimé; de chaque côté de cette dépression, chez, les # (PI. 3. fig, à a), au lieu DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 3923 de s'arrondir, comme chez les Q ( PI. 3, fig. 5 B ), le bord antérieur se soulève et donne l'apparence de deux cornes ; la portion qui avoisine les angles antérieurs, qui sont aigus et s'avancent sur les yeux, est déprimée; les côlés marginés sont arrondis, ainsi que les angles posté- rieurs, et rebordés, ainsi que la base. On aperçoit sou- vent, au-dessus de la marge latérale, une impression ir- régulière et qui en suit un peu le contour. Ponctuation égale, fine et serrée. Écusson petit, arrondi, presque lisse. Élytres brunes, ayant au moins le double de la longueur du prothorax; dessus un peu convexe; assez allongées ce- pendant, ayant chez quelques-uns une légère impression oblique et vague vers le premier tiers de la longueur, proche la suture; un peu brillantes, uniformément êt finement ponctuées; pubescence jaune tellement courte que l’on serait tenté, au premier abord, de considérer cet insecte comme glabre. Suture fine, lisse et plus rele- vée vers l’extrémité. Dessous noïrâtre, obsolètement pointillé. Pieds ferrugineux. Quelques & ont les protubérances du prothorax peu développées; ils se distinguent toujours de la 9 par les deux petites élévations qui se trouvent sur la marge an- térieure de la tête. Trouvé en Suisse et au Mont-Pilat par M. Guille- beau, et par M. Gacogne à la Grande-Chartreuse. Curtis dit qu'il se trouve en Angleterre sur le Boletus auricula- rrus et sur l'épine blanche. Cette espèce paraît habiter les parties montueuses de l'Europe, telles que la Suède et les Alpes. 324 ANNALES 32. C. penrarus, Gacogne inéd. (PI. 3, fig. 6.) Nigro-piceus, convexus, oblongus, pubescens. Prothorax æqualis, in maris antice protensus et bidentatus, angulis anticis sub acutis, posticis rotundatis. Elytra creberrime et subtiliter punctata. Long. 0,0022—0,0018 mill. Brun, un peu roux; pubescence égale. Tête finement pointillée, penchée, concave dans son milieu, avec un léger tubercule ; bord antérieur relevé légèrement sur les côtés, et assez fortement au milieu, avec échancrure dans les #, ce qui donne l'apparence de deux cornes rapprochées ; sans apparence de cornes dans les @. Antennes brunes. Prothorax convexe, aussi large que long, plus étroit antérieurement, s'avançant sur la tête (fig. 6b); dans les d (fig. 6 a), se divisant en deux dents rapprochées, pro- longées en avant; angle extérieur presqu aigu, s’avan- cant vers les yeux; côtés marginés, arrondis, ainsi que l'angle postérieur, rebordés, ainsi que la base; ayant quelquefois une fossette peu marquée un peu au-dessus de l'angle antérieur; finement pointillé, pubescent. Ecusson petit, arrondi, pubescent. Élytres uu peu plus larges que le prothorax, un peu y [l f P plus de deux fois aussi loneure que celui-ci; légèrement déprünées proche la suture, vers le premier tiers ; unifor- mément et finement pointillées ; pubescence jaune assez brillante ; suture finement relevée, surtout vers l’extré- ? ’ mité. Dessous finement pointillé et pubescent. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 3925 Pieds terrugineux. Cet insecte m'a été envoyé par M. Gacogne sous ce nom et comme ayant été pris à la Grande-Chartreuse, dans les bolets qui poussent sur les pins. 11 a été trouvé aussi en Suisse par M. Guillebeau et par M. Chevrier, de Genève. Cette espèce se distingue du C. bidentatus par son prothorax bien moins large; l’espace entre les deux cor- nes est bien plus étroit, la ponctuation est bien plus serrée et la pubescence plus longue; les angles du pro- thorax ne s'avancent pas autant. bb, Élytres glabres. 33. C. nimipus, Herbst. (PI. 3, fig. 7.) Anobium nitidum, (1789) Herbst, vol. 5, p. 17. 8. f. 45. 8. (1792) Fabricius, syst. 1. 238. (1801) EI. 1. 324. 15. (1808) Panz. fn. 10, f. 9, fn. 1. 131—10. (1798) Payk. p. 311—10. Cis nitidus, (1813) Gyll., vol. 3, p. 382. (1829) Steph. 3. 347. Cat. 1449. (1840) Zett. p. 195—4. Piceus, nitidus, convexus, glaber. Prothorax æqualis, crassus, angulis anticis acute pominulis, posticis rotun- datus, lateribus et postice marginatus. Elytra inæqualiter et vage punctata. Zn maris caput obsolete bidentatum. Long. 0,0020 mill. Brun, brillant, glabre, convexe. Téte convexe, unie, penchée, brune, brillante, entié- rement et très finement pointillée, presque lisse; le bord antérieur large, à peine relevé tout autour, obsolètement 326 ANNALES bidenté dans les #, Bouche ferrugineuse. Antennes fer- rugineuses, s'obscurcissant vers l'extrémité. Prothorax (fig. 7 a) plus large que long, convexe, uni; contour du bord antérieur très développé, uni jus- qu'à l'angle antérieur qui est aigu et s'avance vers les yeux; cet angle est en outre marqué d’une petite éléva- tion longitudinale que l’on ne rencontre pas dans les espèces voisines; angles postérieurs et côtés arrondis; ceux-ci marginés, rebordés, ainsi que la base; brun, brillant, glabre, finement et uniformément pointillé. Ecusson petit, subtriangulaire, brun, lisse. Elytres de la largeur du prothorax à sa base, deux fois au moins aussi longues, convexes, brunes, brillantes, glabres; ponctuation irrégulière, composée de points ronds plus gros que ceux du prothorax, irrégulièrement en lignes, espacés, entremélés de points plus petits. Dessous brun, brillant, finement pointillé et quelque- fois très légèrement pubescent. Pieds ferrugineux. Varie, pour la couleur, du foncé au clair. Pris abondamment à la Grande-Chartreuse par M. Ga- cogne, dans les forêts de sapin; et, en Suisse, par M. Guillebeau. N'est pas très rare. Un individu de cette espèce est indiqué dans la col- lection de M. Chevrolat, provenant de Suède. On aperçoit bien quelquefois une légère pubescence avec une très forte loupe; mais elle est si peu visible comparativement aux autres espèces que j'ai laissé sub- sister l'expression de glabre. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 327 «d, Angles antérieurs du prothorax non aigus. cc. Elytres glabres. 34. G. BRUNNEUS. Piceus nitidus, elongato-convexus, glaber. Prothorax æqualis, angulis anticis subrectis, posticis rotundatis truncatus, lateribus et posticis marginatus. E lyira æqualiter punctata. Long. 0,0022 mill. Brun, brillant, glabre, ponctué également. Tête non cachée sous le prothorax, uniformément ponctuée. Le bord antérieur très largement relevé sur les côtés dans les #, moins dans les 9; milieu non mar- giné, lisse. Bouche et antennes ferrugineuses, la massue de celles-ci brune. Prothorax aussi large que long, ne s’avançant pas sur la tête, convexe, uni, un peu rétréci antérieurement; angles antérieurs plutôt obtus qu'arrondis; angles pos- térieurs et côtés arrondis, ceux-ci rebordés, ainsi que la base; d'un brun noir, brillant, glabre, uniformément ponctué. Ecusson petit, subtriangulaire, brun, lisse. Elytres un peu moins larges que le prothorax à leur base, deux fois au moins aussi longues, convexes mais allongées, d’un brun plus clair que le prothorax, bril- lantes, glabres; ponctuation peu serrée, un peu plus ce- pendant que celle du prothorax, uniforme, sur un fond presque rugueux; suture légèrement relevée. Dessous brun, finement pubescent. Pieds ferrugineux. 328 ANNALES J'ai vu onze individus rapportés et pris par M. Sallé, à Caracas, sur les Cordillières, dans un Polyporus, en juillet. 35. C. Jacquemarru (PI. 3, fig. 8). Piceus, nitidus, oblongiusculus, glaber. Prothorax æqualis, angulis anticis subrectis /runcatus, posticis rotun- datis, lateribus et postice marginatus. Elytra inæqualiter et vage punctulata. /n maris caput obsolete bidentatum. Long. 0,0020 mill. Brun, brillant, glabre; ponctuation inégale. Tête convexe, unie, penchée, brune, brillante, entiè- rement et très finement pointillée, presque lisse; bord antérieur large, relevé tout autour, laissant cependant un espace au milieu déprimé en sillon. Chez les d, les bords paraissent plus relevés et comme bidentés, Bouche ferrugineuse. Æntennes ferrugineuses, extrémité plus obscure. Prothorax aussi large que long, convexe, uni; contour du bord antérieur uni; angles antérieurs presque droits, émoussés; côlés et angles postérieurs légèrement arron- dis, étroitement rebordés, ainsi que la base; brun, bril- lant, glabre, finement et uniformément pointillé. Ecusson triangulaire, brun, lisse. Elytres de la largeur du prothorax à sa base, deux fois au moins aussi longues, convexes, brunes, brillantes, glabres; ponctuation irrégulière composée de points plus gros que ceux du prothiorax, entreméêlés de points plus petits. DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 329 Dessous brun, brillant, finement pointillé et légère- ment pubescent,. Pieds ferrugineux. Varie, pour la couleur, du jaune pâle au brun-noir. Cette espèce forme le passage entre le C. nitidus et le C. glabratus ; il difière du premier par les angles anté- rieurs du prothorax qui ne sont jamais aigus, par la forme du prothorax qui, sans être aussi épaisse que dans le nt- tidus, est cependant moins déprimée que dans le glabra- tus. Le prothorax est étroit antérieurement. La ponc- tuation des élytres se rapproche plus de celle du C. niti- dus. Je dois la connaissance de cette espèce à M. Jacque- mart, entomologiste de Paris, qui l'a rencontrée à Saint- Germain sur la Fistulina buglossoides Bull, au mois de juin. Depuis, en conservant ce bolet, M. Jacquemart en a élevé près de soixante individus et a été à même d'en observer la larve et la nymphe. La larve ne paraîtrait différer des larves des autres Crs que par les deux poin- tes terminales qui sont situées un peu plus bas, vers le milieu environ du dernier anneau. J’ai dû séparer cette espèce très voisine cependant des C. nitidus et glabratus par les caractères de son protho- rax. 36, G. cLasrarus, Dej. non décrit. (PI. 3, fig. 9.) C. glabratus Dej. cat. p. 335. Piceus, niidus, oblongiusculus, glaber. Prothorax æqualis, angulis anticis obtuse truncatus, posticis rotun- datis; lateribus et postice marginatus. Elytra inæqualiter 2° Série, TOME vi. 22 330 ANNALES et vage punctulata. Zn maris caput obsolete bidentatum. Long. 0,0020 mill. Brun, brillant, glabre, convexe; ponctuation inégale. Tête convexe, unie, penchée, brune, brillante, fine- ment pointillée; le bord antérieur relevé tout autour, moins le milieu, obsolètement bidenté dans les 4. Bouche ferrugineuse. Antennes ferrugineuses, extrémité souvent obscure. Prothorax (PI. 3, fig. 9 à) plus large que long, con- vexe, cependant moins épais antérieurement ; angles an- térieurs plutôt obtus qu'aigus, s'avançant à peine vers les yeux ; côtés marginés; presque droit et un peu relevé antérieurement; angles postérieurs arrondis, rebordés, ainsi que la base; brun, brillant, souvent rougeitre, glabre, uniformément et très finement pointillé. Ecusson petit, subtriangulaire, brun, lisse. Elytres de la largeur du prothorax à sa base, deux fois au moins aussi longues, convexes, brunes, brillantes, glabres; ponctuation irrégulière sur un fond presque rugueux, composée de points ronds entremélés de points plus petits ; le tout assez serré. Dessous brun, brillant, finement pointillé et pubes- cent. Pieds ferrugineux. Varie pour la couleur. Souvent la tête rougeâtre et les élytres d'un brun-noir. Cette espèce ressemble au €. nitidus et au C. Jacque- martü ; elle se distinguera toujours du premier par la forme de son prothorax bien moins épais antérieure- ment, n'ayant pas les angles antérieurs saillants et aigus, DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 331 les côtés descendant moins bas; la ponctuation est géné- ralement plus fine et plus serrée; les élytres quelquefois plus rugueuses. La forme bien attentivement comparée du prothorax le distingue aussi du Jacquemartii; dans le glabratus, les angles antérieurs du prothorax remontent et sont plus obtus ; le dessus paraît plus large que long. Pris par M. Gacogne à la Grande-Chartreuse. Dans les collections cette espèce est indiquée provenir de Suisse, Suède, Piémont et de France. 37. GC. prApemarus, Reiche inéd. Testaceus, convexus, subcylindricus, glaber. Protho- rax æqualis, angulis anticis subrectis truncatus, lateribus et postice marginatus, subtilissime punctulatus. Elytra vage punctulata. In maris lamina projecta capiütis et prothoracis distinctus. Long. 0,0011 mill, Pâle; prothorax à peine pointillé ; élytres un peu ru- gueuses, vaguement et plus fortement pointillées. Téte un peu convexe, offrant une fossette au centre ; bord antérieur arrondi et un peu rebordé; une impres- sion transversale. Dans les , le bord antérieur se relève en une lame droite, mince et haute, coupée carrément. Antennes testacées. Yeux noirs. Prothorax convexe, un peu plus large que long, pres- que carré dans les @; angles presque droits, cependant légèrement arrondis, ainsi que les côtés qui soni rebor- dés comme la base; très finement pointillé. Dans les #, le prothorax s’avance au-dessus de la tête en une lame assez large, un peu échancrée, peu relevée, légèrement 332 ANNALES déprimée dans son milieu, ce qui fait paraître les côtés plus forts, Écusson triangulaire, très petit. Élytres très finement pointillées, plus fortement ce- pendant que le prothorax et d'une manière plus serrée, vaguement rugueuse. Dessous testacé. J'ai vu un d'et 9 dans la collection de M. Reiche, pro- venant de Bahia, donné par M, Mocquerys, de Rouen, qui en possède aussi une 9. 38. GC. piceus. Piceus, nitidulus, oblongiusculus, glaber. Prothorax æqualis, angulis anticis obtuse truncatus, posticis rotun- datis, lateribus et postice marginatus. Elytra æqualiter et creberrime punctulata. Long, 0,0020 mil]. Brun, brillant, glabre, convexe; ponctuation très fine, très serrée. Téie convexe, unie, penchée, brune, brillante, poin- tillée; bord antérieur à peine relevé, arrondi. Bouche et antennes ferrugineuses. Prothorax aussi long que large, un peu rétréci anté- rieurement; angles antérieurs plutôt obtus qu'aigus; côtés marginés, peu arrondis; angles posterieurs arron- dis, rebordés, ainsi que la base, Points très fins, peu serrés. Ecusson petit, subtriangulaire. Elytres deux fois au moins aussi longues que le pro- thorax, glabres; ponctuation fine, très serrée, laissant DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 333 paraitre les élytres comme un peu rugueuses ; légèrement déprimées postérieurement vers la suture, qui est un peu relevée et lisse. Dessous brun. Pieds ferrugineux. Un exemplaire dans la collection de M. Melly, de Liverpool, venant du Pérou. Se distingue du glabratus par sa ponctuation égale et serrée. 39. G. Pumicarus (PI. 3, fig. 10). Nigro-piceus, convexus, glaber. Prothorax æqualis, angulis anticis obtuse, posticis rotundatis truncatus, late- ribus et postice marginatus. Elytra subtilissime punctulata, pumicata. Long. 0,0014 mill. Brun, glabre; prothorax pointillé; points des élytres très fins et comme effacés. Tête convexe, très finement pointillée; bord antérieur un peu relevé, arrondi. /ntennes brunes, base ferrugi- neuse. Prothorax plus long que large; angles antérieurs ob- tus; côtés et angles postérieurs un peu arrondis, rebor- dés, ainsi que la base ; finement pointillé. Ecusson triangulaire. Elytres une fois et demie aussi longues que le protho- rax, plus finement pointillées que celui-ci; les points comme effacés; elles sont un peu brillantes, plutôt ru- gueuses que lisses. Cuisses brunes. Pieds ferrugineux. 334 ANNALES Je n'ai vu qu'un seul individu provenant de la Nou- velle-Orléans. Collection de M. Chevrolat. 40. G. mimpucus, Reiche inéd. (PI. 3, fig. 11.) Caput et prothorax niger ; elytra rubra ; nitidus, glaber. Prothorax æqualis, angulis fere rotundatis fruncatus, late- ribus et postice marginatus. Elytra erebre punctulata. Long. 0,0015 mill. Brillant, noir; élytres rouges; ponctuation de celles-ci plus forte que celle du prothorax. Tête noire; bord antérieur arrondi, un peu relevé; très finement pointillée. Bouche et antennes rougeûtres. Prothorax noir; le bord antérieur tirant sur le rouge; brillant, s'avançant un peu sur la têle, convexe, peu épais; ponctuation fine, espacée. Ecusson large, triangulaire, ponctué. Elytres deux fois à peine de la largeur du prothorax, d'un rouge foncé et brillant; ponctuation fine et serrée, plus forte cependant que celle du prothorax. Dessous noir. Pieds ferrugineux. Dans la collection de M. Reiche, provenant de Lom- bardie. Se distingue du pumicatus par sa couleur; il est un peu plus large; la ponctuation des élytres est plus forte. #1. CG. minurissimus (PI. 3, fig. 12). Piceus, convexus, nitidus, glaber. Prothorax æqualis; DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 335 angulis anticis obtuse, posticis rotundatis truncatus. Elytra vage, concinne, et subtilissime punctulata. Long. 0,0008 mill. Brun, brillant, glabre, très pra très vaguement et finement pointillé. Tête très finement pointillée; bord antérieur arrondi, relevé, au milieu émarginé. Æntennes ferrugineuses. Prothorax noïr; bord antérieur rougeâtre; convexe, uni, savançant sur la tête ; angles antérieurs oblus; cô- tés arrondis, rebordés, ainsi que la base; très finement pointillé. Elytres un peu plus rougeâtres, brillantes; ponctua- tion inégale, bien plus fine et plus serrée que celle du prothorax. Pieds ferrugineux. Je n'ai vu qu'un seul individu dans la collection de M. Ghevrolat : il provenait de Boston. 42. G. osesus, Kunze inéd. (PI. 3, fig. 13.) Piceus, nitidulus, obesus, complanatus, glaber. Pro- thorax æqualis, angulis anticis obtuse, posticis rotundatrs. Elytra creberrime punctata. 2n maris caput bitubercula- lum. Long. 0,0015 mill. Brun-noir, court, épais, glabre, ponctué. Tête presque lisse, un peu brillante; bord antérieur un peu arrondi et marginé; précédée d’une impression transversale; bituberculée dans les &, Antennes brunes. Prothorax plus long que large, convexe, plus étroit 336 ANNALES antérieurement, s'avancant sur la tête; bord antérieur, dans les #, ayant deux petites dents ou tubercules assez rapprochées; angles antérieurs obtusement arrondis; angles postérieurs et côtés arrondis, rebordés, ainsi que la base. Ecusson triangulaire. Elytres Jarges, une fois et demie aussi longues que le prothorax, un peu aplaties; ponctuation assez forte, très serrée. Pieds ferrugineux : J'ai vu un & dans la collection de M. Melly, et une 9 dans celle de M. Reiche. Provient de l'Amérique boréale. Cet insecte a le facies d'un Xylographus ou du Ro- palodontus perforatus ; mais la conformation de ses ti- bias le classe parmi les Cis ; il est glabre. 43. G. zineaTo-cri8rATus, Chevrier inéd. (PI. 3, fig. 14.) Fulvo-piceus, nitidus, convexus , glaber. Prothorax æqualis, angulis anticis obtuse, posticis rotundatis trun- catus ; lateribus et postice marginatus. Elytra striato-punc- tata. Long. 0,0018 mill. Brun-rouge, brillant, glabre ; élytres strié-ponctuées. Tête penchée, convexe, unie, brune, brillante; quel- ques points fins, espacés ; marge antérieure assez grande, à peine relevée, un peu plus cependant et comme biden- tée chez les #. Bouche et antennes ferrugineuses. Prothorax aussi long que large, convexe, uni, bombé sur les côtés; angles antérieurs obtus-arrondis; angles DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 337 postérieurs arrondis; côtés arrondis, rebordés, ainsi que la base; brillant; ponctuation fine, serrée. ) ; P ; Ecusson triangulaire, allorgé. Elytres une fois et demie aussi longues que le protho- rax, brillantes, ayant des lignes bien marquées de gros points, et entre chaque ligne une ligne de points extré- mement petits. Dessous ponctué. Pieds ferrugineux. Pris en Suisse par M. Chevrier qui lui a donné le nom que j'ai conservé, et par MM. Gacogne et Guillebeau à la Grande-Chartreuse dans les bolets des sapins. 44. G. puncrarus, Dej. non décrit. C. punctatus Dej. cat. p. 335. Fusco-piceus, nitidus, subeylindricus, glaber. Os an- tennæ pedesque dilute ferruginei. Prothorax æqualis, an- gulis subrectis truncatus; lateribus basique marginatus. Elytra læviter punctata. Long. 0,0025 mill, Brun-roux, brillant, glabre; suture finement rebordée. Tête subconvexe, penchée, très finement et égale- ment ponctuée, une impression transversale légère sur le devant; bord antérieur presque droit, très finement rebordé. Bouche saïllante, ferrugineuse. Prothorax aussi large que long ; les côtés très légère- ment arrondis, marginés, rebordés; angles un peu obtus, presque droits; base rebordée; également et finement ponctué. 338 ANNALES Ecusson petit, arrondi. Elytres un peu plus de deux fois aussi longues que le prothorax ; un peu larges, convexes, cylindriques; su- ture lisse, finement rebordée, surtout postérieurement ; côtés rebordés; ponctuation uniforme, assez forte et rap- prochée. Dessous brun. Pieds ferrugineux. Je n'ai vu qu'un exemplaire qui se ÉROREE dans la collection de M. Dejcan sous le nom de punctatus. Provient de l'Amérique boréale. Il ressemble à l'alni, mais est proportionnellement plus gros; sa ponctuation est plus forte; ses angles du prothorax sont moins droits. Il est glabre. dd. Elytres pubescentes. 45. G. azni, Gyll. (PI. 3, fig. 18.) C. alni, (1813) Gyll., vol. 3, p. 386. (1847) Redtenba- cher, p. 349. C. punctulatus, (1847) Lucas, Expl. sc. en Algérie, 9° livr., pl. 40, fig. 4, t. 2, page 470, N° 12592. Nigro-piceus, nitidus, subcylindricus; pube brevissi- ma adspersus. Os, antennæ pedesque dilute testacei. Pro- thorax æqualis, angulis subrectis truncatus, lateribus late et basi marginatus. Elytra \æve crebre punctulata. Long. 0,0030—0,0018. Brun-noir, brillant, presque glabre. Angles du pro- thorax rectangulaires. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 339 Tête subconvexe, penchée, finement et également ponctuée, offrant une impression transversale sur le de- vant; bord antérieur presque droit; très finement rebor- dée sur les côtés. Bouche ferrugineuse, un peu brillante. Antennes à peine aussi longues que le prothorax, ferru- gineuses ou testacées à la base; la massue brune. Prothorax (fig. 18 a) aussi large que long; les côtés presque droïts, marginés et rebordés, ainsi que la base; les angles obtus, presque droits; les antérieurs des- cendent plus bas que les postérieurs; également et finement ponctué; pubescence très courte. Le devant du prothorax est souvent d’une couleur plus brune tirant au ferrugineux. Ecusson petit, arrondi, presque carré. Elytres près de trois fois aussi longues que le protho- rax, presque cylindriques, ayant souvent proche de la suture, au premier tiers de sa longueur, une dépression en chevron; suture très finement rebordée ; côtés re- bordés; ponctuation uniforme, assez serrée, plus fine chez les 9; pubescence très courte, ce qui fait paraître cet insecte quelquefois glabre, composée d'écailles bril- lantes peu serrées entre elles. Dessous brun, légèrement pubescent. Cuisses tantôt brunes, tantôt ferrugineuses. Tibias jaunes. Varie pour la taille et la couleur, qui est quelquefois P q ce d’un jaune lavé de brun, surtout au bord antérieur du prothorax et aux épaules. Le C. alni se distingue des espèces suivantes par sa longueur et la forme de son prothorax ; — de l’oblongus par les angles postérieurs du prothorax qui sont placés 340 ANNALES plus haut; par les côtés du prothorax qui sont plutôt droits qu'arrondis; par sa couleur plus brillante, sa ponctuation plus forte, sa pubescence plus rare. Je pense que l'on doit reconnaître les «et les 9 par ces observations : le serait plus brillant, aurait la ponctua- tion plus forte sur le prothorax, et les pieds fauves; la 9 serait d'une couleur plus terne, plus déprimée, son pro- thorax serait plus court; aurait les points plus petits et les pieds bruns. Onlerencontre en France, en Allemagne, en Suède,etc. Trouvé quelquefois, en juillet, dans la forêt de Saint- Germain, par M. Chevrolat qui l'avait répandu sous le nom d'aphodioïdes, et par moi isolément, sous du bois mort, ou en battant des fagots de chêne. Pris à Lyon par M. Guillebeau. Rare dans les collections. Envoyé de Lyon par M. Mulsant comme ayant été rencontré sur les chênes-liéges. M. Lucas a représenté, dans sa planche 40, 9° livraison, de l’Exploration scientifique de l'Algérie, une espèce au- quel il a donné le nom de punctulatus, qui me paraît être l'alni de Gyll.; les six individus qu'il a eu l’obligeance de me communiquer, ne m'ont pas paru offrir des ca- ractères suffisamment tranchés pour en faire une espèce distincte; plusieurs sont de petite taille, d'un brun clair, ce qui ferait présumer qu'ils sont fraîchement éclos, sa- turés de roux à l'extérieur des élytres, aux épaules et sur le devant du prothorax. M. Lucas a très bien décrit et représenté les larve et nymphe de cette espèce, qui ont la forme générale de toutes les larves des autres Cis. La larve de cette espèce aurait pour caractère spécial deux petits tubercules sur le dernier anneau en avant des deux épines ou crochets terminaux. Il l'a trouvée creusant ses DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 341 galeries dans le Schyzophillum commune; l'insecte éclo- sant à la fin de mai. 46. G. o8Lonaus, Schœn. inéd, (PI. 3, fig. 19.) Niger, opacus, oblongiusculus; pube brevi micante adspersus. Antennæ pedesque dilute ferruginei. Prothorax æqualis, angulis anticis obtuse et postice subrectis, trun- catus, lateribus late basique anguste marginatus. Elytra creberrime subtiliter et vage punctulata. 27 maris caput bituberculatum. Long. 0,0020—0,0018 mill. Brun-noir, fond obscur; pubescence assez Lio brillante; oblong. Tête subconvexe, penchée, finement et également ponctuée, pubescente, offrant une impression transver- sale sur le devant; bord antérieur presque droit; très finement rebordée sur les côtés; surmontée, dans les d, de deux petits tubercules. Bouche souvent ferrugineuse; mandibules brunes, antennes à peine aussi longues que le prothorax, brunes, la base souvent ferrugineuse. Prothorax s'avançant un peu sur la tête, plus large que long; bord antérieur avec une petite fente au milieu; un peu rétréci antérieurement; côtés un peu bombés, mar- ginés et rebordés; la base rebordée plus étroitement; angles antérieurs obtus : les postérieurs obtus et pres- que rectangulaires, offrant une dépression prolongée sur la base, descendant aussi bas que les antérieurs; égale- ment et très finement ponctué; pubescence en forime d'écailles brillantes et serrées, laissant apparaître par leur dispositiou comme une strie longitudinale au milieu. 342 ANNALES Ecusson petit, arrondi, presque carré. Elytres deux fois et demie aussi longues que le pro- thorax, presque cylindriques, ayant quelques dépressions, ce qui les ferait paraître presque rugueuses; côtés très étroitement rebordés; ponctuation très fine et très ser- rée, les points sont petits et plutôt allongés que ronds; pubescence en forme d’écailles brillantes, courte et ser- rée ; les € paraissent un peu plus brillants et plus forte- ment ponctués. Dessous noir, finement ponctué et légèrement pubes- cent. Pieds ferrugineux, quelquefois plus bruns sur les cuis- ses et une partie du tibia. Varie pour la taille et la couleur; cependant tous ceux que j'ai pris sont généralement brun-noirs ; quelques- uns ont la tête et le prothorax d’une couleur plus claire. Trouvé dans la forêt de Saint-Germain, en juillet, par M. Chevrolat et par moi, sur du bois coupé et en battant des fagots de chêne. Un exemplaire portait déjà, dans la collection de M. Chevrolat, le nom d'oblongus donné par M. Schœnnerr et que j'ai conservé. Le C. oblongus ressemble beauconp à l’alnt et au fes- tivus ; il se distingue du premier par son prothorax dont les côtés un peu bombés ne sont pas aussi droits ni pen- chés en avant et dont les angles sont plus obtus et plus arrondis : surtout par la ponctuation plus serrée, moins profonde, sa pubescence plus longue et brillante; — du second aussi par sa ponctuation et sa pubescence. Il est plus cylindrique que le festivus, presque toujours noir ou brun-noir, et un peu rugueux. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 343 Un C. oblongus que j'avais envoyé à Londres pour être comparé avec les insectes décrits ou nommés par MM. Marsham et Stephens, m'a été renvoyé sous le nom de festivus ou rhododactylus Steph. avec un point de doute. 47. G. rrisris. Migro-piceus, nitidus, oblongiusculus, pube brevissima adspersus, feve glaber. 4niennæ pedesque obscure ferru- ginei. Prothorax æqualis, angulis anticis subrectis trun- catus, posticis rotundatis, lateribus et basi marginatus. Elytra creberrime et confertissime punctulata. Long. 0,0016 mill. Brun-noir, brillant, presque glabre; ponctuation très serrée, presqu en ligne. Tête convexe, très finement pointillée et pubescente ; bord antérieur peu arrondi, un peu relevé. Antennes d’un ferrugineux obscur. Prothorax un peu rétréci antérieurement, aussi long que large; angle antérieur presque droit; angle posté- rieur et côtés arrondis, rebordés, ainsi que la base; uni- formément pointillé. Ecusson petit, arrondi. Elytres plus de deux fois plus longues que le protho- rax, un peu convexes, offrant une légère dépression en chevron sur la suture au premier tiers de leur longueur; finement pointillées, du même grain que le prothorax. Points paraissant un peu en lignes longitudinales très ser- rées; pubescence extrêmement courte; presque glabres. Pieds ferrugineux. 344 ANNALES Je n'ai vu qu'un seul individu dans la collection de M. Chevrolat, provenant de la Nouvelle-Orléans. Se distingue de l'alni par sa forme plus oblongue, son prothorax moins carré, sa ponctuation plus fine; de l’oblongus, par son brillant et sa pubescence courte. 48. G. Puxcrirer (PI. 3, fig. 20). Niger, nitidulus, brevis, pube brevissima adspersus. Prothorax æqualis, lateribus et anguste basi marginatus, ibique transversim costatus. Æ£lytra creberrime punctata. Long. 0,0018 mill. Noir, presque brillant, peu pubescent; points très serrés. Tête subconvexe, penchée, très finement et également pointillée et pubescente ; bord antérieur peu arrondi ; très étroitement rebordée, offrant une légère impression transversale. Bouche ferrugineuse. Antennes noires, les deux premiers articles ferrugineux. Prothorax s'avançant un peu sur la tête, presqu'aussi large que long; bord antérieur uniformément cintré; côtés légèrement arrondis, marginés, rebordés; angles peu obtusement arrondis; base étroitement rebordée, ce rebord précédé d’une élévation transversale qui n'atteint pas les côtés et qui se recourbe en avant; entre la fin de cette espèce de côte et le bord antérieur est une fossette peu apparente; ponctuation et pubescence fines, égale- ment serrées. Ecusson petit, triangulaire, ponctué. Elytres à peine deux fois aussi longues que le protho- rax, un peu épaisses; poncluation fine mais bien mar- DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 345 quée, les points se touchant presque les uns les autres; pubescence courte, égale, peu serrée. Dessous et pieds noirs. Je n'ai vu qu'un seul individu pris à Genève par M. Chevrier, qui en avait deux et men a offert un. Plus court que l’oblongus; points plus gros et plus serrés; pubescence plus courte. 49. G. runcruzarus, Gyll. (PI. 3, fig. 21.) C. punctulatus, (1827) GyIL. v. 4, p. 625. Fusco-testaceus, elongatus, subeylindricus, longe et dense pubescens. Prothorax æqualis, angulis subrectis truncatus, lateribus et anguste basi marginatus, ibique trans- versim impressus. Elytra confertim punctata. /n maris ca- put sub-bituberculatum. Long. 0,0026 mill. Fauve; pubescence assez longue; subcylindrique ; ponctué. Tête assez large, penchée, très finement pointillée et pubescente; bord antérieur peu arrondi, relevé, avec une impression transversale dans les d, échancré au mi- lieu; les bords de cette échancrure relevés légèrement en deux espèces de tubercules. Bouche pâle; mandibules brunes; antennes pâles, plus foncées à la massue. Prothorax (fig. 21 a) s'avançant un peu sur la tête, aussi long que large, un peu convexe; angles et côtés presque droits, légèrement arrondis, ceux-ci et la base rebordés; devant celle-ci une légère impression trans- versale ; finement ponctué, pubescent. 2° Série, TOME vi. 23 346 ANNALES Ecusson petit, arrondi. Elytres deux fois et demie aussi longues que le protho- rax, allongées, subeylindriques; points également espa- cés, plus forts que ceux du prothorax; pubescence peu serrée. Dessous très finement pointillé, de la couleur générale. Pieds un peu plus clairs. France, Suède, dans les contrées montueuses. Pris par M. Guillebeau à la Grande-Chartreuse. 50. G. serrceus (PI. 3, fig. 22). Fusco-niger, eonvexus, squamulis albidis nifidisque dense adspersus. Prothorax æqualis, angulis subrectis, lateribus et basi marginatus, ibique transversim impressus. Elytra creberrime et concinne punctata. /n maris caput bituberculatum. Long. 0,0015 mill. Brun-noir, pubescence assez longue, épaisse, brillante, blanchâtre; ponctuation fine. Tête légèrement convexe, très finement pointillée et pubescente ; bord antérieur peu arrondi, un peu relevé, formant dans les 4 deux petits tubercules rapprochés. Antennes brunes. Prothorax aussi long que large, s'avançant un peu sur la tête, faiblement convexe; angles et côtés presque droits, légèrement arrondis ; ceux-ci et la base rebordés; devant celle-ci une léoère impression transversale se courbant au-dessus des angles postérieurs ; finement ponctué; pu- bescence grise, brillante, assez longue, épaisse. Ecusson petit, presque triangulaire, pointillé. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 347 Elytres deux fois aussi longues que le prothorax; ponctuation fine, égale; pubescence grise, brillante, épaisse, assez longue. Dessous très finement pointillé, presque lisse. J'ai vu un é et une © dans la collection de M. Reiche, provenant de la France méridionale. Le C. sericeus difière de l'alpinus par sa pubescence plus serrée et sa ponctuation plus fine. Le C. punctulatus est bien plus cylindrique et a la ponctuation bien plus forte et moins serrée. Le C. punctifer est plus brillant. Le sericeus est plus terne, sa pubescence plus longue et plus soyeuse. 51. C. azpinus (PI. 3, fig. 23). Caput et prothorax fusco-nigra; elytra castanea ; con- veæus, squamulis aureis aut testaceis adspersus. Prothoraa æqualis, brevis, angulis subrotundatis truncatus, lateribus et basi marginatus. Elytra crebre punctata. /n maris caput bituberculatum. Long. 0,0018 mill. Tête noïre; pubescence fine, jaunâtre; un peu convexe et très finement pointillée; marge antérieure surmontée dans les # de deux petits tubercules. Bouche jaune; mandibules brunes; antennes testacées. Prothorax noir; le bord antérieur souvent d’une teinte rousse s'étendant quelquefois jusqu’au milieu; court, plus large que long, convexe; angles presqu'arrondis; marge latérale un peu sensible, presque ciliée ; ponctué; pubes- cencé jauné. Ecusson un peu large. Elytres d’un jaune-châtain, plus clair souvent sur le 348 ANNALES dessus que sur les côtés; deux fois de la longueur du pro- thorax ; plus étroites antérieurement; ponctuation égale, peu serrée, assez profonde; pubescence en écailles assez épaisses, assez longues, jaunes ou dorées, presqu'en lignes longitudinales. Dessous noir, pointillé, légèrement pubescent. Pieds fauves. Pris dans les Basses-Alpes par M. Allibert, à Saint- Séver par M. Laboulbène, en Suisse par M. Guillebeau, sous des écorces de peuplier. Ponctuation moins forte et pubescence plus épaisse que dans le Ropalodontus perforatus. Distinct du C. fes- tivus par sa pubescence plus épaisse et plus longue, sa forme plus large, postérieurement moins convexe; son prothorax plus court, ses bords plus étroits. 52. C. mMuriceus. Fusco-testaceus, nitidulus, convexus, squamulis aureis adspersus. Prothorax æqualis, angulis obtuse rotundatis truncatus ; lateribus et basi marginatus. Elytra punctata. Long. 0,0015 mill. Brun-roux, brillant, puhescence égale, ponctuation forte. Téte légèrement convexe, unie, pointillée, pubescente ; bord antérieur peu arrondi, offrant une impression trans- versale. Antennes testacées, extrémité obscure. Prothorax un peu plus large que long, convexe, court; angles et côtés légèrement arrondis, ceux-ci et la base rebordés;, ponctuation égale, plus fine que celle des ély- tres; pubescence dorée, égale. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 349 Ecusson arrondi. Elytres deux fois de la longueur du prothorax, brillan- tes, ponctuation large, peu serrée; pubescence épaisse, dorée, égale. Dessous pointillé. Pieds plus pâles. Je n'ai vu qu'un individu dans la collection de M. Che- vrolat qui lui avait été envoyé par M. Schaum comme provenant du Cap de Bonne-Espérance. Cet insecte a le facies et la couleur de l'E. cornutum ; la ponctuation est assez semblable, mais la pubescence paraît plus serrée et égale. Sa taille courte et sa ponctuation forte et peu serrée le distinguent des espèces voisines. 53. C. resrivus, Panz. (PI. 3, fig. 24.) Anobium festivum, (1793) Panz. Ent. I. 111. 13. fn. 6. f. 7. (1798) Kugelann, page 331. Cis festivus, (1813) Gyll. vol. 3, p. 381. Motsch. t. XVIIT. Bul. s. imp. de Moscou. (1847) Redtenbacher, p. 349. Fusco-testaceus, nitidulus, convexus, ovatulus, dense pubescens. Prothorax æqualis, angulis obtuse truncatus, lateribus late et basi marginatus. Elytra creberrime et vage punctulata, ad suturum obsulcata. In maris caput bituber- culatum. Long. 0,0020 mill. ? J . D'un roux un peu brillant; pubescence épaisse ; con- vexe, un peu oval, fortement pointillé. Tête légèrement convexe, très finement pointillée et pubescente; bord antérieur un peu arrondi et relevé, _390 ANNALES ayant une impression transversale assez courte, surmon- tée à chaque extrémité, dans les “, de deux petits tuber- cules, Antennes pâles, Prothorax convexe, plus étroit en avant; angles obtus, côtés un peu arrondis, descendant assez bas, marginés, rebordés ainsi que la base ; finement ponctué et pubes- cent, ayant quelquefois sur le milieu l'apparence d’une légère strie longitudinale. Ecusson petit, arrondi, ponctué. Elytres deux fois et demie aussi longues que le pro- thorax, un peu ovales; dessus convexe; côtés rebordés; suture très étroite, lisse, un peu saillante vers la partie postérieure; ponctuation très serrée sur un fond que l'on croirait rugueux, un peu plus forte que celle du protho- rax; pubescence assez courte, serrée, formée d'écailles jaunes épaisses. Dessous brun-noï, finement pointillé, Pieds d’un ferrugineux clair. Cet insecte se trouve en France, en Allemagne, en Suisse, en Suède et en Russie, et particulièrement dans les contrées montagneuses. Pris par M. Guillebeau dans le Buget. Je l'ai trouvé sous des écorces de hètres à Fontainebleau, en juillet. Ressemble beaucoup à l’oblongus et au punctulatus, W se distingue cependant du premier par une ponctuation un peu plus forte, les points sont plus ronds, la pubescence est composée d’écailles plus épaisses et moins serrées, il est plus court et plus oval; et du second par une forme moins cylindrique, il est un peu plus oval, convexe; la ponctuation est plus fine; il y a peu d'espace entre Îles DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 351 points; le prothorax n'a pas l'apparence d'impression transversale à la base. Ce qui le distingue plus particulièrement encore des espèces voisines, ce sont les côtés du prothorax qui des- cendent assez bas et dont les bords latéraux sont assez largement marginés. 54. C. casraneus (PI. 3, fig. 25). Castaneus, paulo-depressus, pube brevi micante ad- spersus. Prothorax æqualis, angulis obtuse truncatus, la- teribus et basi marginatus. Elytra creberrime punctuülata, in medio ad suturam depressa. In maris caput bitubercu- latum. Long. 0,0016 mill. Chäâtain clair, pubescence jaune, brillante; un peu large et aplati. Tête très finement pointillée et pubescente, légèrement déprimée au centre; bord antérieur peu arrondi, ayant une impression transversale, surmontée à chaque extré- mité, dans les &, de deux petits tubercules. 4ntennes pâles, extrémité souvent brune. Prothorax plus large que long, dessus un peu écrasé ; côtés un peu convexes, très étroitement rebordés, ainsi que la base; angles obtus, ceux postérieurs un peu arron- dis; ponctuation fine; pubescence formée d'écailles sérrées, ayant souvent une légère strie sur le milieu du prothorax, souvent un espace lisse sans points formant une ligne longitudinale vers la base; le bord antérieur souvent comme fendu au milieu chez les € et plus dilaté que dans les Q. Écusson petit, arrondi, presque carré. 352 . ANNALES Elÿtres deux fois au moins aussi longues que le pro- thorax, peu convexes; côtés un peu parallèles, ayant souvent, vers le premier tiers, une dépression longitu- dinale proche la suture, ce qui la fait paraître en cet en- droit un peu saillante; ponctuation serrée, un peu plus forte que celle du prothorax ; pubescence en écailles jau- nes, épaisses et serrées. Dessous brun-noir, finement pointillé. Pieds d'un ferrugineux clair. J'ai pris cette espèce aux environs de Paris, dans les gros champignons qui vivent sur les noyers ; elle m'a été envoyé aussi de Lyon par M. Guillebeau. M. Chevrolat l'a trouvé sur un champignon du marronnier. Le C. castaneus se distingue du festivus par sa taille un peu plus petite; il est moins oval, plus déprimé; sa ponctuation paraît aussi forte, un peu moins serrée; le fond ne paraît pas rugueux, il est plutôt lisse entre chaque point ; la pubescence un peu plus courte. Les côtés du prothorax sont plus courts, étroitement rebordés. 55. GQ. ruscarus (PI. 4, fig. 1). Fuseus, longulus, pube brevissima micante adspersus. Prothorax æqualis, angulis obtuse truncatus, lateribus et basi marginatus. Elytra creberrime punctulata. /7 maris caput bituberculatum. Long. 0,0018 mill. Brun; pubescence briliante; un peu long, parallèle. Tête très finement pointillée et pubescente, légèrement déprimée au centre; bord antérieur peu arrondi, ayant une impression transverse, surmontée à chaque extré- DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 353 mité, dans les é', de deux petits tubercules. Æntennes pâles. Prothorax aussi long que large; dessus également con- vexe; côtés très étroitement rebordés, ainsi que la base; angles obtus; ponctuation fine; pubescence égale. Ecusson petit, arrondi, presque carré. Elytres deux fois et demie aussi longues que le protho- rax, un peu convexes et étroites ; côtés un peu parallèles ; ponctuation serrée, fine; pubescence très courte; très étroitement rebordées vers l'extrémité. Dessous brun-noir, finement pointillé. Pieds ferrugineux. Cette espèce a été rapporté des environs de Bordeaux, par M. Laboulbène; elle vit dans le Polyporus igniarius, Fries. J'ai examiné plus de trente individus, et dans tous j'ai trouvé les caractères qui m'ont déterminés à les séparer de l'espèce précédente : toujours brun, pubescence un peu vineuse, plus étroit que le castaneus ; le prothorax ne m'a jamais offert, chez les , de strie longitudinale ni de fente antérieure; je n’ai jamais vu sur les élytres de dépression au premier tiers de leur longueur; celles-ci sont uniformes; la ponctuation est un peu plus fine et la pubescence plus courte. 56. GC. sugriLis. Fuscus, longulus, pube brevissima micante adspersus. Prothorax æqualis, angulis subrotundatis. Ælytra subti- lissime et vage punctulata. Long. 0,0015 mill. Brun, étroit, pubescent, à peine pointillé. 354 ANNALES Tête très finement pointillée; marge antérieure petite. peu arrondie, précédée d’une impression transversale. Prothorax plus large que long ; angles un peu arron- dis; côtés et base rebordés ; pubescence jaune; ponctua- tion fine et à peine sensible. Ecusson petit, arrondi. Elytres deux fois et demie aussi longues que le pro- thorax, étroites, un peu déprimées; pubescence un peu brillante; ponctuation vague, On ne saurait dire si elles sont finement pointillées ou presque rugueuses. Pieds plus pâles. J'ai vu un individu dans la collection de M. Reiche, provenant de l'Amérique boréale. 57. G. vesrirus (PI. 4, fig. 2). Fusco-testaceus, convexiusculus, subcylindricus, pube longiora micante veslitus. Prothorax æqualis, angulis ob- tuse truncatus, lateribus et basi marginatus. Elytra crebre punctulata. In maris caput bituberculatum . D'un brun-jaune, plus foncé vers Ja tête, le dessous et les côtés; pubescence longue. Téte souvent noire ou brun-noire, très finement poin- tillée et assez pubescente ; bord antérieur légèrement ar- rondi, ayant une impression transversale, surmontée dans les #, à chaque extrémité, de deux petits tubercules assez rapprochés. Æntennes obscures. Prothorax aussi long que large, assez étroit antérieu- rement; côtés marginés, rebordés ; base étroitement re- bordée; ponctuation fine; pubescence un peu longue, DE LA SOCIETE ENTOMOLOGIQUE. 355 souvent une strie plus ou moins marquée sur toute sa longueur, Ecusson petit, arrondi. Élytres deux fois et demie aussi longues que le protho- ax, un peu COnvexes ; ponctuation assez forte, serrée, sur un fond presque rugueux, plus forte que celle du prothorax ; puhescence blanchâtre ou dorée assez longue. Souvent les côtés sont d’une couleur plus foncée; suture légèrement relevée vers l'extrémité, Dessous noïr, finement pointillé, un peu pubescent. Pieds ferrugineux. J'ai trouvé plusieurs fois cette espèce à Saint-Germain en battant des fagots de vieux bois de chêne, en juillet. Plus étroit que le castaneus et le fuscatus. Voisin pour la forme de l’oblongus et du festivus, mais bien plus petit; pubescence comme celle du C. setiger. 58. C. Laricinus, Reichenbach (PI. 4, fig. 3). Cüs laricinus Reichenbach, inéd. ? Cat. de Dej. p. 335. Fusco-ruber, oblongiusculus, antice angustatus, pube brevissima adspersus. Prothorax æqualis, angulis subro- tundatis obtuse truncatus, lateribus et basi anguste margt- natus. Elytra creberrime et subtilissime punctulata. Zn maris caput bituberculatum. Long, 0,0015 mill. Rougeâtre, étroit en avant, un peu convexe, très fine- ment pointillé. T'ête un peu rugueuse, finement pointillée ; impression du bord antérieur surmontée, dans les 4, de deux très petits tubercules. Bouche et antennes pâles. 356 ANNALES Prothorax aussi long que large, plus étroit antérieure- ment ; angles et côtés arrondis, ceux-ci marginés, ainsi que la base; ponctuation très fine; pubescence extrême- ment courte ; quelquefois deux petites fossettes peu appa- rentes sur le dessus, proche la base. Écüsson petit, arrondi. Élytres près de trois fois aussi longues que le protho- rax, CONVExeS, un peu plus étroites antérieurement, ayant comme deux côtes peu apparentes ; ponctuation et pubescence extrêmement fines. Dessous brun. Pieds päles. Pris à Paris par M. Aubé, et conservé longtemps vi- vant en grand nombre dans un champignon, Provient souvent de l'Allemagne. Plus étroit anterieurementet bien plus finement poin- tillé que les précédents; pubescence extrêmement courte, 59. C. mcormis, Guillebeau inéd. (PI. 4, fig. 4.) Niger, opacus, pube brevissima aurea adspersus. An- tennæ pedesque testacei. Prothorax æqualis, in maris bi- cornutus, angulis anticis subrectis, posticis rotundatis trun- catus. Elytra subtilissime punctulata. Long. 0,0010 mill. Noir terne, pubescence dorée, ponctuation extrême- ment fine. Tête convexe, très finement pointillée et pubescente ; marge antérieure arrondie, précédée d'une impression transversale; dans les #, le bord antérieur est prolongé, relevé, échancré au milieu, présentant deux pointes trian- DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 357 gulaires assez longues et rapprochées. Antennes brunes, base testacée. Prothorax ayant une pubescence dorée, ponctuation formée de poinis espacés sur un fond très finenent poin- tillé; offrant quelquefois un léger sillon ; s’avançant un peu sur la tête; côtés descendant assez bas, arrondis, re- bordés, ainsi que la base; angles antérieurs presque droits, plutôt obtus cependant; angles postérieurs arrondis ; dans les 9, un peu rétréci antérieurement, dans les é, plus large, le bord antérieur s'avance sur la tête, est échancré au milieu et forme deux cornes un peu relevées. Ecusson petit. £lytres noires, ternes, très finement pointillées ; pubes- cence courte, dorée. Pieds pâles. Trouvé à Paris par M. Aubé, en mai; par M. Guille- beau à Lyon, sur le saule, et par M. Chevrier en Suisse. La © ressemble beaucoup à l'ancien Cis affinis, mais elle est toujours plus terne, la ponctuation est plus fine et la pubescence plus courte ; elle n'est pas en série lon- gitudinale. ee, Élytres pubescentes; points et pubescence en séries longitudinales. 60. C. creserrimus, Reiche inéd. (PI. #, fig. 5.) Fusco-piceus, elongatus, paulo depressus ; pube brevi aurea seriatim adspersus. Prothorax æqualis, antice rec- tangulus. Ælytra lævis, crebre concinneque punctulata, Long. 0,0018 mill. Brun, étroit, pubescence en lignes, ponctuation fine. 358 ANNALES Tête brune, pointillée, déprimée au centre; bord an- térieur relevé, précédé d’une impression transversale ; milieu émarginé, roux. Æntennes et bouche testacées. Prothorax convexe, peu élevé cependant, bombé sur les côtés ; ceux-ci rebordés, ainsi que la base qui l’est très étroitement; angles antérieurs presque droits, angles postérieurs arrondis; ponctuation régulière, un espace étroit lisse sur le dessus; pubescence jaune, dorée. » P | Ecusson petit. Elytres près de trois fois aussi longues que le protho- rax; étroites, déprimées; ponctuation régulière, serrée, en lignes; pubescence jaune, dorée, également en lignes très rapprochées. Dessous brun. Pieds pâles. J'ai va quatre individus de la Nouvelle-Orléans dans la collection de M. Chevrolat, et deux dans celle de M. Deyrolles, rapportés de la Louisiane par M, Sallé qui en possède aussi plusieurs. J'ai placé ici cette espèce et les suivantes, parce que la ponctuation régulière, bien qu'en série, ne laisse pas voir de stries. 61. C. ruserurus, Klug inéd. Fuscus, longulus, paulo depressus, pube brevissima seriatim adspersus. Prothorax æqualis, antice rectangulus. Elytra creberrime concinneque punctulata. Long. 0,0022 mill, Brun, étroit; pubescence jaune en lignes très serrées; ponctuation très fine. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 359 Téte brune, très finement pointillée; bord antérieur presque droit, roux, précédé d’une impression transver- sale. Antennes et bouche testacées. | Prothorax large, peu élevé, court; angles antérieurs presque droits; angles postérieurs arrondis; côtés et base finement rebordés; très finement pointillé; pubescence jaune. Ecusson petit, peu arrondi. Elyires près de trois fois aussi longues que le protho- rax, étroites, déprimées; ponctualion régulière, très fine; pubescence jaune en lignes très rapprochées. Dessous brun, Pieds pâles. J’ai vu un individu de Saint-T'homas dans la collection de M. Reïche, donné sous ce nom par M. Klug. Diffêre du creberrimus par une ponctuation bien plus fine. 62. C. convexus (PI. 4, fig. 6). Niger, nitidus, convexus, pube aurea seriatim adsper- sus. Prothorax æqualis, angulis anticis obtuse, posticis ro- tundatis truncatus. Elytra non crebre punctata. Long. 0,0015 mill. Noir, brillant, convexe; ponctuation et pubescence espacées. Tête peu cachée sous le prothorax, déprimée au cen- tre, ponctuée; bord antérieur largement relevé sur les côtés. Bouche et antennes testacées ; la massue de celles- ci brune. Prothorax convexe; angles antérieurs obtus, presque droits; angles postérieurs et côtés arrondis, ceux-ci et la 360 ANNALES base rebordés; ponctuation régulière assez profonde, es- pacée; pubescence dorée, raide, courte, espacée. Elytres deux fois environ de la longueur du prothorax, très convexes; ponctuation régulière, espacée, presqu'en lignes; pubescence dorée, raide, espacée, en lignes lon- gitudinales, de sept à huit environ. Dessous brun, ponctué, pubescent. Cuisses brunes; tibias et tarses testacés. J'ai vu un individu dans la collection de M. Sallé qui le prit à Caracas, en juillet, dans un Polyporus, sur la partie froide des Cordillières. Genre ExnearTuroN (Planche 4). (E’r7éa neuf, Aptpo> article.) Ce genre que j'ai indiqué dans la Revue zoologique de la Société Cuviérienne, en mars 1847, a été reproduit sous le nom d'Eniypus, n° 353 c., p. 350 de la Faune d'Autri- che, par Redtenbacher, vers la fin de 1847. Corps un peu allongé, épais, convexe. Téte convexe, engagée sous le prothorax, souvent dé- primée antérieurement, s’avançant peu sur la bouche; bituberculée ou cornue ou lamellé dans les d. Antennes (P]. 4, fig. 7) de neuf articles, insérées au bord et en avant des yeux, et assez en avant de la tête. Le premier grand, rétréci cependant à son insertion, presque rond; le deuxième un peu plus petit, un peu ovale; le troisième allongé, presqu’aussi long que les trois suivants qui sont arrondis et pelits, presqu'égaux entre eux. La massue est composée de trois gros articles glo- buleux; le dernier est d'une forme un peu plus allongée; ils sont garnis de quelques poils fins, plus nombreux à la massue. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 361 Yeux ronds, saillants, réticulés. Mandibules (fig. 11) cornées, triangulaires, assez épais- ses, dentées intérieurement. Palpes maxillaires (fig. 10) de quatre articles : le pre- mier très petit, étroit, un peu courbé ; le deuxième plus fort, presqu'ovale; le troisième plus large que long; le quatrième en oval, aussi long que les autres réunis. Palpes labiaux : le premier très petit, très court, trans- versale; le deuxième gros, allongé, ovale; le troisième petit, ovalaire. Machoires formées de deux lobes courts, garnis à l’ex- trémité de poils serrés et forts. Menton plus large que long, rétréci antérieurement et échancré. Lèvre (fig. 11) à moitié cornue, oblongue. Prothorax s'avançant un peu sur la tête, convexe; côtés et base rebordés; souvent cornu dans les #. Ecusson petit, triangulaire. Elytres convexes, épaisses, rebordées, généralement une fois et demie aussi longues que le prothorax, ailées. Jambes déprimées; cuisses larges, oblongues; tibias (PL. 4, fig. 8 et 9) étroits, longs, dentés quelquefois à l'extrémité en forme de peigne. Larve comme celle des Cis. I. Antennes de neuf articles, genre £nnearthron. II. Antennes de huit articles, sous-genre Ceracts. ÏJ, Antennes de neuf articles. Genre ENNEARTHRON. A. Elytres pubescentes. a. Pubescence en série. 1. Largement ponctué ; pubescence épaisse. CORNUTUM, 2° Série, TOME vi. 24 362 ANNALES 2, Finement ponctué; pubescence peu épaisse, en faisceaux, . . . . . . . . . AFFINE, L b. Pubescence égale, 3. Ponctuation fine et serrée. . , . . , .« FRONTICORNE, B. Elytres glabres. c. Elyitres ponctuées. h. Large, fortement ponctué sur un fond TUGUEUXe +2 slot moto iege tete "ù CURTUM, 5. Epais, brun-rouge, un peu brillant; ponctuation des élytres plus forte que celle du prothorax. . . . . . . . . . MULTIPUNCTATUM, 6. Court; ponctuation des élytres plus fine et plus serrée que celle du prothorax, MELLY1, d. Elytres non ponctuées. 7. Court; élytres presque lisses ; prothorax du mâle bituberculé. . . . . . . . . . HASTIFERUM, 8. Presque lisse ; prothorax du mâle uni. CORNIFERUM. 9. Allongé, snbcylindrique ; élytres lisses ; prothorax du mâle prolongé en gouttière CUCULLATUM, 10. Prothorax du mâle à peine prolongé, plutôt bituberculé. . . . . . . . . . . TABELLIFÉRUM. 11. Obsolètement pointillé; prothorax du mâlerbicornu. . sn. .2514":7 te BICORNIS, I. Antennes de neuf articles, A. Elytres pubescentes. a Pubescence en série, 1. E. cornurum, Gyll. (PI. 4, fig. 12.) Cis cornutus, (1827) GyM., vol. 4, p. 626. (1847) Red- tenbacher, p. 349. Fusco-testaceum, nitidulum, convexum, sqüamulis au- reis sériatim adspersum. Prothorax æqualis, 17 maris DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE, 363 bicornutus; angulis anticis obtusis, posticis rotundatis truncatus. Elytra confertim punctata. Longs. 0,0017.—0,0015 mill. Brun-roux, largement et densement ponctué; pubes- cence épaisse, disposée en ligne. Tête convexe, déprimée antérieurement, offrant une fossette au centre; finement pointillée; bord antérieur relevé, émarginé au milieu, ce qui donne l’apparence de deux, petites cornes, mieux formées dans les «'; dans les 9, marge presque carrément coupée, moins arrondie que dans les # et à peine rebordée, non émarginée au milieu; une impression transversale précède le bord an- térieur. Æntennes ferrugineuses, pubescentes ; extrémité plus foncée. Prothorax s'avançant sur la tête; dans les & (fig. 12 a), profondément émarginé et formant, par le prolongement du bord antérieur, deux cornes qui se relèvent; elles sont un peu plus brunes à l'extrémité; le bord antérieur est arrondi chez les 9. On voit au milieu du bord anté- rieur comme une petite fente; côtés arrondis, marginés, rebordés, ainsi que la base; angles antérieurs obtus; an- gles postérieurs arrondis; convexe, plus étroit antérieu- rement, également pointillé ; pubescence épaisse et bril- lante. Ecusson triangulaire, ponctué. Elytres deux fois au moins de Ja longueur du protho- rax ; dessus assez convexe, plus fortement ponctué ; pu- bescence en écailles peu serrées, brillantes, rangées pres- qu'en lignes longitudinales. Dessous obsolètement ponctué. 364 ANNALES Pieds testacés; tibias non dentés à l'extrémité (fig. 8). J'ai souvent rencontré cette espèce, à Saint-Germain, dans les fagots de chêne mort; à Fontainchleau, dans les bolets qui vivent sur les pins, en juin et juillet. Je l'ai reçu aussi du midi de la France. Je l'ai élevé vivant dans un Polyporus, où il s’est multiplié prodigieusement pendant l'hiver. 2. E. arrine, Gyll. (PI. 4, fig. 13.) Cis affinis, (1827) Gyll., vol. 4, p. 629. Nigro-piceum, nitidum, convexum, subeylindricum , squamulis erectis, albidis, seriatim adspersum. Caput in maris bicornutum. Prothorax æqualis, angulis rotundatis. Elytra confertim punctulata. Long. 0,0015—0,0012 mill. Noir, brillant, subcylindrique; pubescence peu serrée, disposée en séries longitudinales. Tête assez grande, très courte, penchée, noire, lrès finement pointillée, un pelil tubercule au centre très peu apparent; bord antérieur droit, un peu relevé, offrant dans les é deux cornes noires élevées, précédé d’une impression transversale circulaire dans les 9. 4ntennes testacées, massue brune, paraissant implantée au-dessous des cornes des d'. Prothorax au moins aussi loug que large, très finement rebordé sur les côtés et postérieurement; angles arron- dis; s'avançant un peu sur la tête ; ponctuation fine, peu serrée; pubescence courte. EÉcusson petit, arrondi. Élytres deux fois aussi longues que le prothorax, sub- DE LA SOCIETÉ ENTOMOLOGIQUE. 365 cylindriques, l'extrémité un peu déprimée vers la suture ; celle-ci rebordée très légèrement, d'une manière cepen- dant plus sensible vers l'extrémité; ponctuation assez fine; pubescence composée d'écailles épaisses, blanchà- tres, peu serrées entre elles, disposées en séries longitu- dinales, plus longues vers la partie postérieure des élytres. Dessous noir, pointillé, un peu pubescent. Cuisses souvent brunes. Tibias et tarses ferrugineux ; l'extrémité du tibia est dentée (fig. 9). Cette espèc se distingue de l’£. fronticornis par sa pubescence peu serrée et disposée en séries longitudina- les un peu espacées entre elles ; sa larve de 0,0025 mill. semblable à celles des Czs, est d'un blanc sale, composée de douze anneaux : les deux derniers jaunes et s’obscur- cissant sensiblement vers l'extrémité, le dernier terminé par deux crochets courbés en dessus et d’un jaune plus foncé, est coupé carrément à son extrémité. Get anneau porte aussi en dessous un mamelon rétractile qui lui sert pour se tenir soulevé et avancer (P1. 4, fig. 13 a). La tête et le premier anneau sont jaunes, la tête ce- pendant est plus foncée. Cette larve a six pattes écail- leuses comme les larves des Cis. L'Æ. affine vit dans les bolets, généralement dans le Polyporus versicolor Friss et Dædalea unicolor. I] se mul- tiplie beaucoup depuis le commencement du printemps jusqu'à l'entrée de l'hiver. J'en ai conservé dans des bo- lets renfermés dans une boîte, où cette espèce s'est mul- tipliée d'une manière prodigieuse depuis trois ans. b. Pubescence égale. 3. E. Fronricornis, Pauz. (P]. 4, fig. 14). Apate fronticornis, (1793) Panzer 98, f. 7. Cis frontis 366 ANNALES cornis, (1827) Gyll. vol. 4, p. 628. (1829) Steph. 3. 347. Cat. 1450. Entypus fronticornis, (1847) Redten- bacher, p. 350. Rufo-piceum, convexum, squamulis aureis adspersum. Caput in maris bituberculatum. Prothorax æqualis, angu- lis rotundutis. Elytra confertissime punctulata. Long. 0,0012—0,0010 mill. Brun, peu brillant, quelquefois roux; pubescence presqu'égale. Tête très finement pointillée; bord antérieur droit, s'avançant peu sur la tête, ayant deux petits tubercules dans les #, une impression transversale dans les 9. 4n- tennes ferrugineuses implantées en avant des yeux et au-devant de la tête. Prothorax plus large que long, un peu rougeâtre anté- rieurement, rebordé sur les côtés et postérieurement; angles arrondis; ponctuation très fine et serré; pubes- cence courte, dorée, Écusson petit, arrondi. Elytres deux fois aussi longues que le prothorax, sub- cylindriques, l'extrémité un peu déprimée, laissant voir la suture dés élytres un peu relevée; ponctuation fine; pubescence dorée, serrée, égale, disposée cependant en séries mais peu sensibles; l'extrémité paraît souvent plus pâle. Dessous un peu pubescent. Pieds toujours ferrugineux; #ihbias non dentés à l'ex- trémité (fig. 8). Se distingue de l’Æ. affine par sa taille qui est plus petite et plus courte; par sa ponctuation plus fine, sur- DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 362 tout celle du prothorax; sa pubescence plus serrée, pres- qu'égale. J'ai pris cette espèce aux environs de Paris, mais plus rarement que l’Æ. affine. Elle m'a été envoyé d'Hague- nau, par M. Rillot, dans un bolet où il était très abon- dant. Je l'ai recu aussi de Russie de M. Motschoulski, qui l’a pris sur les Polyporus squamosus et suaveolens. Chez ceux-ci, on remarque une couleur brun-marron plus généralement répandue sur le prothorax et l’extré- mité des élytres. B. Elytres glabres. c. Elytres ponctuées. 4, E. currun (PI. 4, fig. 15). Piceum, curtum, glabrum, crebre punctatum. Protho- rax convexus, in maris bicornutus, angulis anticis obtuse rotundatis. Elytra subrugosa, crebre punctata. Long. 0,0015 mill. Brun de poix, plus clair sur les bords, peu brillant, glabre, également et fortement ponctué. Tête antérieurement arrondie et rebordée dans les CA ponctuée; dans les «, le bord antérieur se relève en une petite lame un peu échancrée. Labre jaune; antennes fer- rugineuses, massue brune. Prothorax plus large que long, s'avançani sur la tête, très convexe, rétréci en avant et se relevant, dans les &, en deux cornes peu saillantes (fig. 15 &), liées entre elles par le bord antérieur; dans les 9, le contour antérieur est uniformément cintré; angles antérieurs obtusément arrondis; côtés et angles postérieurs arrondis et rebor- dés; uniformément et fortement ponctué. 368 ANNALES Ecusson très petit, triangulaire. Elytres à peine une fois et demie de la longueur du prothorax, larges, glabres, un peu rugueuses; même ponctuation que celle du prothorax. Dessous brun, finement ponctué. Pieds ferrugineux. J’ai vu un et une 9 dans Ja collection de M. Che- vrolat, provenant de là Havane. 5. E. murrieuncrarun, Chev. inéd. (PI. 4, fig. 16.) Rubro-piceum, crassum, nitidulum, glabrum, punctula- tum. Prothorax convexus, angulis anticis obtusis. Elytra creberrime punctata. Long. 0,0015 mill. Brun-rouge, un peu brillant, glabre, plus étroit en avant, très ponctué. Tête coupée assez carrément, trés pointillée; bord à peine relevé, précédé d'une impression transversale. La- bre ferrugineux; antennes ferrugineuses, massue brune. Prothorax s'avançant sur la tête, plus long que large, un peu rétréci en avant, déprimé sur le bord antérieur proche l'angle qui est obtus : angles postérieurs un peu arrondis; côtés peu arrondis, rebordés, ainsi que la base ; contour antérieur uniformément cintré; glabre, un peu brillant; ponctuation serrée. Ecusson très petit, triangulaire. Elytres à peine une fois et demie aussi longues que le prothorax ; glabres, un peu brillantes, plus rouges que le prothorax; ponctuation régulière plus forte que celle du prothorax, sur un fond un peu rugueux. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 369 Dessous brun-rouge, finement pointillé. Pieds ferrugineux. J'ai vu quatre individus, probablement ©, dans la col- lection de M. Chevrolat, provenant de Cuba. Cette espèce varie du noir au roux; souvent le protho- rax est noir et les élytres sont rouges. Voisin de l’Æ. curtum, mais s'en distingue par sa forme plus oblongue; il est plus brillant, moins rugueux ; la ponctuation, plus régulière, est plus fine, surtout sur le prothorax. Celui-ci paraît un peu plus étroit que les élytres, qui vont en s'élargissant vers leur extrémité, ce qui, avec la ponctuation, le distingue du Cer, casianei- pennis. 6. E. Mezzvi. Nigro-piceum, breve, glabrum, nitidulum. Prothorax convexus, punctulatus, angulis rotundatis ; in maris ap- proximate bicornutus. Elytra subrugosa et concinne punc- tulata. Long. 0,0011 mill. Brun-noir, un peu brillant, glabre. Téte brillante; bord antérieur relevé en une lame baute; un peu échancrée au milieu. Bouche ferrugineuse, antennes ferrugineuses, massue brune. Prothorax s'avançant sur la tête, convexe, un peu ré- tréci antérieurement, relevé sur le devant en une lame échancrée formant deux cornes rapprochées; angles et côtés légèrement arrondis, rebordés, ainsi que la base; ponctuation fine, égale, moins serrée que celle des ély- tres. Elytres deux fois aussi longues que le prothorax; 370 ANNALES, ponctuation plus rugueuse, bien plus serrée et plus fine que celle du prothorax. Dessous brun. Pieds plus clairs. Provient de l'Amérique boréale. Je n'ai vu qu'un seul individu # dans la collection de M. Melly, de Liverpool. d, Elyires non ponctuées. 7. E. masrirerum, Kunze inéd.? (PI, 4, fig. 17). Piceum, nitidulum, glabrum, breve. Prothorax con- vexus, angulis anticis subrectis, punctulatus. Elytra sub- tilissime rugoso-punctulata, fere lævis. Zn maris protho- rax bituberculatus, et caput lamina erecta acutaque orna- lum. Long. 0,0012 mill. Brun, large, convexe, glabre; élytres légèrement ru- gueuses. Tête un peu convexe; bord antérieur arrondi; légère- ment marginée dans les 9; les & ont le bord antérieur circulaire élevé en une lame haute et large qui se rétrécit et se recourbe en pointe émoussée. Æntennes testacées. Prothorax convexe, large; angles antérieurs obtus, presque droits; angles postérieurs et côtés arrondis, re- bordés, ainsi que la base; dans le & (fig. 17 a), le bord antérieur est légèrement Rte entre deux petits tu- bercules qui sont comme deux cornes; fond légèrement et finement pointillé. Ecusson petit, triangulaire. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 371 Élytres un peu convexes, à peine une fois et demie aussi longues que le prothorax, un peu larges. La @ (si l'insecte désigné comme tel dans la collection de M. Reï- che est réellement la © de l’£. hastiferum) a les élytres très finement rugueuses; ponctuation irrégulière, plus fine et plus serrée que celle du prothorax. Le d' aurait les élytres plus lisses, plus brillantes et plus claires. Dessous plus clair. Pieds testacés. J'ai vu un et une 9 dans la collection de M. Reiche, provenant de Colombie ; plusieurs dans celle de M. Melly. La © est plus courte et plus large que celle du cuculla- lu, 8. E. cornirexum (PI. 4, fig. 18). Testaceum, nitidulum, glabrum, breve. Prothorax con- vexus, angulis anticis obtusis, punctulatus. Elytra levis. În maris caput lamina erecta et acuta ornatum. Long. 0,0010 mill. D'un brun-jaune, convexe, glabre, presque lisse. Tête convexe, légèrement marginée dans Îes 9; les 4 ont le bord antérieur circulaire élevé en une lame large qui se rétrécit et se recourbe en pointe émoussée. Prothorax convexe, aussi large que long ; angles obtus; côtés un peu arrondis, rebordés, ainsi que la base; le contour antérieur uniformément cintré; très finement pointillé. Écusson petit, triangulaire. Élytres une fois et demie aussi longues que le protho- rax, très finement rugueuses. 372 ANNALES Dessous plus clair. Pieds testacés. J'ai vu deux é et deux 9 dans la collection de M. Reiche, provenant du Brésil. Voisin de l’£. hastiferum, mais plus petit, d’une cou- leur plus jaune, livide. Le & s'en distingue par le contour uniformément cintré de son prothorax. 9. E. cucuzrarum, Dej. cat. (PI. 4, fig. 19.) Piceum, nitidum, glabrum, longulum. Prothorax sub - cylindricus, angulis subrectis; subtilissime punctulatus. Elytra \ævis. 1n maris lamina projecta et excavata. Caput et prothorax ornata. Long. 0,0012 mill. Brun, quelquefois rougeâtre, brillant, allongé, glabre; élytres lisses, non ponctuées. Tête brillante, lisse, concave dans son milieu, avec apparence d'un tubercule proche le bord antérieur ; dans les 9, entourée d'une marge circulaire peu relevée ; dans les &, cette marge est très relevée, coupée à angle droit sur les côtés, et forme une lame haute. Æntennes ferru- gineuses. Prothorax plus long que large, un peu cylindrique; augles presque droils, peu arrondis; côtés et base rebor- dés; lisse, brillant; quelques points très fins et peu ser- rés; dans les 9, le contour antérieur est uniformément circulaire ; dans les “, la partie antérieure est subitement déprimée, puis prolongée en une lame creusée en gout- tière, plus mince au milieu que sur les côtés, quelquefois un peu échancrée. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 373 Ecusson très petit, triangulaire. Elytres à peine une fois et demie aussi longues que le prothorax ; subcylindriques, brillantes, glabres, lisses. Dessous ferrugineux ; J'ai vu plusieurs exemplaires & et 9 dans la collection de M. Chevrolat, provenant de la collection d'Olivier, rapportés de Cayenne par M. Richard. J'en ai vu plu- sieurs rapportés de Bourbon par M. Coquerel. Ceux de la collection de M. Dejean provenaient du Gap de Bonne- Espérance. 10. E. rasezuireruM, Kunze inéd.? (P]. 4, fig. 20). Piceum, nitidulum, glabrum, longulum. Prothorax convexus, angulis subrectis, subtilissime punctulatus. Elytra \ævis. /n maris lamina parva, caput et prothorax ornata, Long. 0,0010 mill. Brun, un peu brillant, peu allongé, glabre; élytres lisses. | Téte concave dans son milieu, marginée tout autour; cette marge un peu relevée, plus carrément chez les &. Aniennes ferrugineuses. Prothorax plus long que large, convexe; angles pres- que droits, peu arrondis; lisse, brillant ; quelques points extrêmement fins et serrés. Dans les d, la partie anté- rieure est comme bituberculée, ou plutôt une lame courte dont les côtés sont plus épais que le milieu, s'avance sur la tête. Ecusson très petit, triangulaire. Elytres à peine une fois et demie aussi longues que le prothorax, subcylindriques, glabres, presque lisses, 374 ANNALES Dessous ferrugineux. Provient du Cap de Bonne-Espérance. J'ai vu quatre exemplaires de cette espèce dans la col- lection de M. Reiche. Voisin de l’£. cucullatum, mais bien plus petit; les lames de la tête et du prothorax sont bien plus petites ; le prothorax est plus convexe. 11. E. micornis, Kunze inéd.? Nigro-piceum, nitidum, glabrum, longulum. Prothorax convexus, angulis subrectis, in maris bicornutus, subtili- ter punctulatus, £lytra subtilissime punctulata. Long. 0,0010 mill. D'un brun-noir, brillant. Téte, & bord antérieur circulaire, relevé en une lame haute; © sans lame; une très légère marge. Prothorax, # aussi large que long, s'avançant sur la tête, brusquement arrondi antérieurement, fortement déprimé, puis relevé en deux cornes assez robustes; côtés très étroitement rebordés, ainsi que Ja base ; angles légèrement arrondis ; ponctuation fine. g plus long que large, plus étroit antérieurernent, sans cornes ; ponctua- tion très fine, presqu'obsolète. Élytres une fois et demie aussi longues que le protho- rax, plus obsolètement pointillées que celui-ci. Très voisin du T'abelliferum, s'en distingue cependant dans les & par son prothorax ayant deux cornes au lieu de lame échancrée ; danses 9,es :élytres sont finement pointillées. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 375 J'ai vu un d'et une 9 dans la collection de M. Melly, et une 9 dans celle de M, Reiche provenant du Pérou. Sous-genre CERACIS (Képas corne, Kis ver qui ronge le bois). Les insectes compris dans ce'sous-genre ressemblent à la division des insectes glabres du genre précédent; ils ont, comme eux, des tibias dentés et non dentés à l’ex- trémité; ils s'en séparent cependant par leurs antennes dont le nombre intermédiaire des articles, entre les trois de la massue et les trois de la base, n’est plus que de deux. Ils n'ont que huit articles aux antennes (fig. 34), cequi ma fait proposer uu nom particulier à cette coupe. Le premier article est gros et presque rond; le second, un peu plus petit, est plutôt allongé que rond; le troi- sième, au moins deux fois aussi long que le second, est allongé, un peu plus étroit à la base; les deux suivants (quatrième et cinquième), sont petits, presque ronds, La massue de trois articles presque ronds et plus gros que celui de la base, est souvent pubescente. Les palpes et mäâchoires ne diffèrent d’une manière sensible de ceux du genre précédent. II. Antennes de huit articles. A. Elytres glabres. a. Elytres ponctuées. 12. Elytres ponctuées ; prothorax bituber- culé dans les mâles. , . . . . . « . , CASTANEIPENNIS, 13. Elytres très finement pointillées, rou- geâtres, le premier tiers presque noire; prothorax bifurqué dans les mâles, . . SALLEI. A4, Ferrugineux, élytrestrès finement poin- tillées, petit ; tête et prothorax bifur- qués dans les mâles. . , . . , . . . . MILITARIS, 376 ANNALES b, Elytres lisses. 45. Brun, oblong, tête portant une lame bifurquée dans les mâles. . . . . . . FURCIFER. 16. Brun, souvent rougeâtre; prothorax bicornu dans les mâles. . . . . . . . VARIABILIS. jh IT. Antennes de huit articles, A. Elytres glabres. a. Elytres ponctuées. 12. CEr. casranetPENnISs, Dej. non décrit (PI. 4, fig. 21.) Rubro-piceus, cblongus, glaber, nitidus. Prothorax con- vexus, punctulatus, in maris bituberculatus. Elytra crebre punctulata. Long. 0,0012 mill. Brun-rouge, brillant, glabre; prothorax paraissant plus large que les élytres; très ponctué. Téte arrondie antérieurement, offrant une impression transversale dans les 9; dans les d, le bord antérieur se relève en une lame cintrée, échancrée au milieu, ce qui donne l’apparence de deux cornes. Antennes ferrugineu- ses, massue brune. Prothorax s'avauçant sur la tête; angles antérieurs ob- tus, à peine sensibles; angles postérieurs un peu arrondis; côtés et base rebordés; dans les 9, le bord antérieur est uniformément cintré; dans les #, il se relève en deux petits tubercules ou cornes peu saillantes; le prothorax paraît plus large que long; il est un peu rétréci posté- rieurement, brillant, glabre, finement ponctué. Ecusson petit, triangulaire. Elytres une fois et quart aussi longues que le protho- rax, un peu plus étroites que celui-ci; brillantes; ponc- DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 377 tuation régulière plus forte et plus serrée que celle du prothorax, sur un fond uni; suture des élyÿtres très fai- blement relevée. Dessous plus clair. J'ai vu plusieurs individus dans les collections de MM. Reiche et Chevrolat, Provient de Cuba. Cet insecte a beaucoup d’analogie avec l’Æ. multipunc- tatum ; il en diffère par ses antennes de huit articles; sa ponctuation est un peu plus fine, les élytres sont plus étroites que le prothorax. Se distingue du Cer. Sallei par la ponctuation des élytres, qui est chez celui-ci plus fine, plus serrée et comme sur un fond ruguecux. 13. Cer. Sazzet (PI. 4, fig. 22). Rubro-piceus, nitidus, glaber ; elytrorum dimidia pars antice nigro-Ccyanea. Prothorax convexus, crassus, punc- tulatus, ën maris lamina breve bifurcata ornatus. Elytra creberrime et concinne punctulata. D'un brun rougeätre foncé, et d’un bleu-noir sur le premier tiers antérieur des élytres, brilllant. Tête convexe, finement pointillée ; bord antérieur ar- rondi, rebordé, précédé d'une impression transversale ; dans les &, le bord antérieur circulaire se relève en une lame large un peu échancrée au milieu ; le front un peu concave offre une impression au centre. Antennes testa- cées. Prothorax convexe, s’avançant sur la tête, brusque- ment arrondi antérieurement, plus large que long; an- gles antérieurs obtus, côtés arrondis et base très finement 2° Série, TOME vi. 25 378 ANNALES rebordée; uniformément et finement pointillé; dans les #, le prothorax se relève en une petite lame plus étroite que celle de la tête, bifurquée de telle sorte qu'elle donne l'apparence de deux petites cornes plates et triangulaires, Ecusson petit, court, triangulaire. Elytres une fais et demie aussi longues que le protho- rax, de la même largeur, vaguement et un peu plus pro- fondément pointillées que le prothorax, surtout dans la partie antérieure; d'un brun brillant, plus rouge sur la partié postérieure. Dessous plus clair. Pieds testacés. J'ai été à même d'examiner plusieurs larves vivantes, ainsi qu'un certain nombre de ces insectes qui multipliè- rent dans des bolets rapportés de la Nouvelle-Orléans par M. Sallé. La forme de ces larves et la manière de creuser leur galerie ne diffèrent pas de celles des Cis que j'avais déjà observés. 14. Cer. miziraris, Dej. (PI. 4, fig. 23.) Ferrugineus, nitidus, glaber. Prothorax convexus, punc- tulatus. Ælytra crebrerrime et concinne punctulata. Zn maris prothoracis lamina emarginata et capitis bifurcata distinctus. Long 0,0010—0,0008 mill. Ferrugineux, tête et prothorax bifurqués; finement pointillé. Téte convexe; bord antérieur circulaire, rebordé, pré- cédé d'une impression transversale ; dans les &, le bord est relevé en nne lame profondément échancrée. 4nten- nes testacées. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 379 Prothorax convexe, large; angles antérieurs obtus; côtés arrondis et base rebordés; uniformément et fine- ment pointillé; dans les #, le prothorax se prolonge en un rebord profondément échancré qui se relève en lame bifurquée plus étroite à sa base. Écusson petit, court, triangulaire. Élytres une fois et demie aussi longues que le protho- rax, un peu rugueuses; points un peu plus serrés et plus forts que ceux du prothorax. Dans les collections de MM. Reiche, Melly et Ghevro- lat. Provient du Mexique. Se distingue du Cer. Salleï par sa taille plus petite, sa couleur uniformément ferrugineuse, sa tête et son pro- thorax plus bifurqués. b. Elytres lisses, 15. Cer. rurRGrER, Kunze inéd. ? (PI. 4, fig. 24.) Nigro-piceus, nitidus, glaber, oblongus, convexus. Prothorax, angulis anticis subrectis, subtilissime punc- tulatus. Ælytra Vævis. /n maris caput lamina erecta et bifurcata ornatum. Long. 0,0010—0,0008 mil. Brun, brillant; élytres lavées de jaune livide. Téte noire, convexe; bord antérieur un peu épais, plus pâle, arrondi, offrant une impression transversale dans les 9; les & ont le bord antérieur prolongé en une lame circulaire qui, à la base, va d’un œil à l’autre, se rétrécit ensuite brusquement pour s'élever et se bifurquer dans sa moitié supérieure. Antennes testacées. Prothorax noir, brillant, convexe; angles antérieurs 380 ANNALES presque droits; côtés et angles postérieurs légèrement arrondis, rebordés, ainsi que la base; très finement et à peine pointillé; le contour antérieur uniformément cin- tré; cependant, chez quelques d, on aperçoit une légère dépression qui indiquerait presque deux très petites cor- nes. Écusson plus large que long, triangulaire. Élytres à peine une fois et demie aussi longues que le prothorax, aussi larges; brillantes, noires vers la base et la suture, quelquefois à l'extrémité; le reste d’un jaune livide ; paraissant lisses. Dessous brun. Pieds testacés. J'ai vu plusieurs exemplaires dans la collection de M. Melly, provenant de Cayenne et du Pérou; et dans celles de MM. Chevrolat et Reiche, provenant de Suri- nam. M. Sallé a pris à Izabal (Guatimala), en mai, dans un Polyporus sanguineus, un grand nombre de Cer. furcifer, qu'il a rapportés vivants dans ce même champignon. Ces insectes, un peu plus gros que ceux des collections ci- dessus indiquées, sont presque toujours d'un brun-noir; la corne bifurquée est souvent assez longue; les premiers articles des antennes et les jambes sont ferrugineuses. J'ai pensé que ceux-ci et ceux de Surinam étaient de la même espèce. 16. Cer. varagicis, Chevrolat inéd. (PI. 4, fig. 25.) Nigro-piceus, elytra sæpe rubiginosa, nitidus, glaber. Prothorax convexus, angulis subrotundatis, ën maris bi- cornutus. Elytra læviuseula. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 381 Long. 0,0008 mill. Très petit, brun-rouge, varie cependant pour la cou- leur; brillant. Tête arrondie antérieurement, offrant une impression transversale dans les 9; les & ont le bord antérieur relevé en une petite lame un peu échancrée. Æntennes ferrugi- neuses, massue brune. Prothorax s'avançant sur la tête, convexe; angles pres- qu'arrondis, côtés et base rebordés; dans les #, le bord antérieur se relève en deux petits tubercules ou cornes; brillant, glabre, presque lisse. Élytres une fois et demie aussi longues que le protho- rax ; brillantes, glabres, presque lisses. Dessous brun. Pieds ferrugineux. J'ai vu, dans la collection de M. Chevrolat, plusieurs individus provenant de Cuba. Se distingue par sa taille très petite; les “ sont très voisins du Cer. militaris ; ils sont un peu plus étroits, ont la tête moins large et les cornes petites. Genre Oropxius, Redtenbacher. J'ai adopté le nom que M. Redtenbacher avait choisi pour ce genre, et jai conservé celui que j'avais primiti- vement publié dans la Revue de la Société Cuvrérienne de mars 1847, pour le genre suivant. Corps un peu convexe, épais, allongé, un peu cylin- drique. Tête convexe. Antennes (P1. 4, fig. 26) composée de huit articles : l’article basilaire globuleux, plus gros que 382 ANNALES les quatre suivants; le deuxième moins gros, plus oval; le troisième plus étroit encore et plus petit; les deux sui- vants presque globuleux, plus petits; la massue de trois articles très gros, un peu arrondis, le dernier plus oval, quelques poils épars. Feux ronds, saillants, réticulés. Mandibules avancées, fortes, bidentées. Palpes maæillai- res (fig. 28) de quatre articles : le premier étroit et aussi long que les deux suivants qui sont égaux entre eux et presqu'aussi larges que longs; le dernier aussi long que les autres réunis, étroit, un peu cylindrique. Palpes la- biaux de trois articles : le premier petit, transverse; le deuxième un peu plus globuleux; le dernier en oval al- longé. Languette un peu large, coupée presque carré- ment. Machoires en deux lobes assez forts; l'extérieur un peu allongé, étroit; garnies de poils et intérieurement de poils épais qui ont l'apparence de dents de peigne. Cuisses larges, aplaties. Tibias (fig. 29) assez longs, plus larges à l'extrémité qu'à la base, dentés au côté ex- terne. Tarses longs de plus de la moitié des tibias, de quatre articles garnis de quelques poils : les trois premiers égaux entre eux, aussi larges que longs; le quatrième très al- longé, garni de deux crochets. Abdomen de cinq segments, le premier plus large que les suivants. 1. O. manpiBuzanis, Gyll. (PI. 4, fig. 27.) Cis mandibularis, (1813) GyIl. vol. 3, p.717. Cis inæqui- dens, Chevrolat, Iconog. du Règne an. tom. 3, p. 188, pl. 40, fig. 14. Orophius mandibularis, (1847) Redten- bacher, p. 350. Castaneus. nitidulus, glaber, subtilissime punctulatus. Antennæ pedesque testacei. Prothorax, angulrs rotundatis. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 383 Elÿtra subparallela. Mandibulis magnis #1 maris distinc- lus. Long. 0,0024 mill. D'un brun clair, brillant. Tête d'un brun clair, brillant; glabre; “ sommet con- vexe, à peine cachée par le prothorax, ayant une petite impression; plus aplatie vers le bord antérieur, margi- née; cette marge est coupée carrément, et les angles presque droits sont relevés au-devant des yeux; les man- dibules sont très longues, quelquefois plus longues que Ja tête, épaisses, dentées; vue de côté, la dent supérieure se trouve relevée; la mandibule droite se prolonge sur la mandibule gauche, la deuxième dent se dirige plutôt vers le bas et se trouve moins à l’extrémité, une ou deux autres petites dents se trouvent encore au côté interne et plus bas. Les mandibules des 9 sont moins longues et ne présentent qu'une dent vers le milieu du côte interne. La tête dans les 9, convexe au sommet, n'est pas si aplatie et surtout si transverse antérieurement; la marge un peu relevée se trouve arrondie et ne présente pas les mêmes angles que chez les “. Antennes un peu plus longues que la tête, testacées. Prothorax brun clair, brillant, glabre, finement poin- tillé, un peu allongé; angles et côtés arrondis, rebordés, ainsi que la base. Feusson presque triangulaire. Elytres d'un brun clair brillant, presque glabres; on voit quelquefois des poils rares à l'extrémité, ils sont peu serrés; plus de deux fois plus longues que le pro- thorax; suture un peu relevée, ayant une strie longi- tudinale moins apparente vers la base; bords extérieurs 384 ANNALES étroitement rebordés ; un peu moins finement et unifor- mément pointillées que le prothorax. Dessous brillant, glabre, finement pointillé. Pieds testacés. En Suëde, en Allemagne, en Italie. Vit dans les champignons. La 9 diffère du Cis nitidus par les angles du prothorax, du Cis glabratus par sa forme moins convexe, sa ponc- tuation plus fine. Genre Ocroremnus (éxr« huit, reuvw diviser). Ce genre indiqué dans la Revue zoologique de la Société Cuviérienne de mars 1847, comprenait l’ancien Cis man- dibularis ; j'ai dà séparer l'espèce faisant l’objet du genre précédent et celle de ce genre par suite des caractères ci- après. Corps oval (PI. 4, fig. 30). Tête convexe engagée seulement sous le prothorax. 4n- tennes (fig. 31) de huit articles insérées en avant des yeux. Le premier globuleux et fort; le deuxième allongé, plus étroit à sa naissance et s'arrondissant à l’autre extrémité ; le troisième étroit et très long ; les deux suivants petits, égaux entr'eux, presque ronds; la massue composée de trois articles très gros, le dernier en oval, garnis de poils. Yeux ronds, saillants, réticulés. Mandibules triangulai- res, bidentés. Zèvre supérieure un peu allongée. Palpes maæillaires (fig. 32) de quatre articles : le premier très petit; les deux suivants plus grands, presque d'égale grandeur entr'eux; le dernier étroit, allongé, plus long que les autres réunis. Palpes labiaux de trois articles pe- tits, presqu'égaux entr'eux, le dernier cependant plus DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 385 long. Languette peu large. Machoires de deux lobes ciliés plus fortement au côté interne, le supérieur court, ar- rondi. Cuisses plates, peu larges. Tibias (fig. 33) étroits à la base, un peu élargis à l'extrémité, plats, dentés, ciliés au côté externe. Tarses assez longs, de la moitié des tibias, de quatre articles : les trois premiers d'égale grandeur entr'eux, garnis de poils ; le quatrième très allongé, garni de deux crochets. Abdomen de cinq segments, dont le premier est plus large que les suivants. 1. O. ecasricuzus. Gyll. (PI. 4, fig. 30.) Cis glabriculus, (1827) GyIl. t. 4, p. 629. Castaneus, glaber, ovatus, convexus. Prothorax angulis rotundatis , subtilissime punctulatus. Elytra confertim vage subrugosa, punctulata. Long. 0,0018—0,0015 mill. Brun-roux, glabre, oval, à peine pointillé. Tête convexe, engagée seulement sous le prothorax; le bord antérieur un peu relevé, partant des yeux, vient un peu en triangle se réunir sur une petite portion plus avancée, plate, non rebordée. Antennes testacées, s'obs- . curcissant un peu vers l'extrémité. Prothorax châtain, glabre, convexe, un peu arrondi, très étroitement rebordé sur les côtés et à la base; angles arrondis; très finement et uniformêment pointillé. Ecusson petit, rond. Elytres deux fois aussi longues que le prothorax, chä- taines, brillantes, presque glabres; on voit quelquefois 386 ANNALES des poils épars à l'extrémité ; d'une forme ovale, rétrécie un peu en avant, se renflant au milieu; très finement ru- gueuses et pointillées ; rebordées sur les côtés; une très fine strie le long de la suture. Dessous du corps pointillé; quelques poils courts sur les anneux de l'abdomen. Pieds ferrugineux clairs. Vit en compagnie des Cis, Commun aux environs de Paris. 2. O. opacus. Castaneus, opacus, glaber, ovatus, conveæus. Prothorax angulis rotundatis, subcarinatus, punctulatus. Elytra vage et subtilissime punctulata. Long. 0,0024 mill. Brun-roux terne, oval. Plus grand que l'O. glabriculus, dont la description peut s'appliquer à celte espèce avec les modifications sui- vantes : Le prothorax, uniformément pointillé, présente sur le dessus et dans toute sa longueur une élévation ressem- blant à une légère carène ; il est d’une couleur brune, non brillante. Les élytres, d'un brun plus clair et terne, sont à peine rugueuses et pointillées d'un grain bien plus fin que sur le prothorax. J'ai vu un seul individu qui m'a été remis en commu- nication par M. Doubleday, et appartenant à la collection de M. Wollaston et provenant de Madère. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 387 Espèces que ie n'ai pas vues et dont je rapporte les descriptions des auteurs : 1. Cis concinnus. Ptinus concinnus. Marsham 1. 87. N° 19. Sam. |. 11. Cis concinnus, Steph. 3. 345. Cat. 1440. « Ferrugineus, pilosus, pectore pedibusque rufis. » 3/4 1. Je n'ai pas vu l'espèce anglaise. Il est présumable que la description a été faite sur un individu nouvellement éclos. M. Stephens dit qu'il diffère du C. boleti par sa taille, sa couleur et ses élytres qui ne sont pas ruguleuses. 2. Prinus NIGRICORNIS. Marsham, page 87, N° 21. Niger, pedibus rufis. 1 1. « Semblable au ruficornis, mais antennes noires, tho- rax plus court, obscur; élytres plus lisses, villeuses; pieds testacés. » Je n'ai pas vu l'espèce anglaise. Le Piinus ruficornis de Marsham, p. 87, est le Cis hispidus. Le Ptinus nigricornis pourrait être une variété du C. setiger. 3. Prrinus RHODODACTYLUS. Marsh. 1. 87. N° 29. Cis rhododactylus, Steph. 3. 346. N° 1446. Cat. Niger, antennarum stipiti tarsisque rufis. À 1. « Subvilleux, brillant, étroit; antennes päles, extré- mité noire. » M. Stephens dit : « Thorax égal, ponctué ; élytres obsolètement ponctuées ; pieds noirs avec les tar- ses roux. » Serait-ce le festivus ou plutôt l'oblongus ? 388 ANNALES 4. Pinus PYRRHOCEPHALUS. Marsh. 1. 86. N°15. Cis pyrrocephalus, Steph. 3. 346. N° 1444 Cat. Rufo-fuscus, thorace valde convexo. Elytris pilosis. 1 1. 1/4. « Brun; tête et devant du prothorax plus clair; élytres recouvertes de poils courts et jaunes; dessous du corps et cuisses noirs; tibias et tarses plus clairs. » 5. Cis FLAvUS. Steph. 3. 345. N° 1441. Cat.; Kirby, M. s.s. Flavo-testaceus, oculis nigris. Elytris lævibus, antennis pedibusque pallide testaceis. 1 1. 1/4. Est-ce un individu fraîchement éclos? N'ayant pas vu cette espèce, je ne puis que citer la phrase de M. Stephens. 6. Cis FrAGr. Waltl. isis 1839, p. 224. Parvus, testaceus, thorace punctato, elytris punctatis pi- ligeris. 3/4 1. L'auteur dit « qu'il est un peu plus gros que le C. lari- cinus ; la tête à peine visiblement ponctuée, avec quelques poils hérissés extrêmement courts; le prothorax court, cylindrique, finement ponctné, presqu'aussi poilu que la tête, visiblement échancré sur les côtés; élytres plus grossièrement ponctués et visiblement-poilues; et qu'il ne peut être confondu avec aucune autre espèce ; la cou- leur pâle est constante ; il vit dans les troncs de hêtre gâ- tés, en famille ; très rare. » Serait-ce le C. festivus ou le C. castaneus ? DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 389 7. Cis PuNCTIGER. Walt]. isis 1839, p. 224. - Rufus, coarctatus, totis punctis majoribus ornatus, elytris pilis aureis tectis. 1 1. « Très rare, semblable pour le port au C. micans ou nitidus. La description du C. perforatus de Gyll. s’appli- que à cet insecle sur presque tous les points; mais non cependant en quelques points importants : ainsi Gyllen- bal voit une ponctuation fine pendant qu'elle est forte. » Serait-ce le Ayl. bostrichoides ou une variété du Rhop. perforatus ? 8. Cis BETuLz. Zetterstedt, page 195. Parum convexus, glabriusculus, nigro-piceus, antennis pedibusque rufo-testaceis, thorace subquadrato, anguste marginato, elytrisque creberrime vage pnnetulatis. Long. 1/2—2/3 ligne. « Habite en Laponie, fort rare dans le bouleau. » Zetterstedt n'en prit que deux individus. I] le rappro- che des Cryptophages par la forme de son prothorax. 9. C1s FLAVIPES. Motschoulsky, Bull. de la Soc. imp. de Moscou, t. xvin. Oblongus, niger, punctulatus, opacus, pube aurea bre- vissima rigida adspersus ; capite marginato, margine antice sinuato ; thorace subquadrato ; antennis pedibusque flavis. Long. { 1. 1/4. « Voisin du C. micans, plus petit, plus allongé, plus noirâtre ; antennes et pattes d'un jaune clair. » 390 ANNALES 10, Prius Piceus. Marsham, p. 88, N° 23. Cylndricus, piceus, antennis clava sublamellata, thorace scabro. 1 1. 3/4. Dans les graines rapportées des Indes orientales. L'insecte décrit par Marsham comme voisin de nos Cis, doit être probablement rangé parmi les Bostriches à cause de la forme des antennes. L'auteur le rapproche d'ailleurs du genre Synodendron de Fabr. 11. Cis viruzus. Mannerheim, Bull. des Nat. de Moscou, 1843. Oblongus, fusco-piceus, punctulatus, pube brevissima rigida adspersus, capite excavato, margine antico quadri- dentato, thorace apice cornibus duobus antrorsum porrectis armato, antennis pedibusque rufo-testaceis. 1 1. 1/3. - Habite la Californie. 12. Cis QuADricORNIS, Klug. Berlin 1833. Coléoptères de Madagascar. F'erruginea, fronte excavata, clypeo emurginato, thorace bicorni. Masc. Fem. 2 1. Oval, entièrement ponctué, d’un ferrugincux obscur. Tête largement excavée sur le front, obsolétement tuber- culée au milieu ; bord déprimé, profondément émarginé, Antennes ferrugineuses, massue brune. Prothorax pres- que carré; côtés arrondis; marginé, éievé sur le dessus, déprimé en avant; armé de deux cornes courtes, obtuses, presque droites. Poutrine et abdomen obsolètement poin- tillés. Pieds ferrugineux. Elytres deux fois aussi longues DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 391 que le prothorax, à peine plus larges à la base, arrondies à l'extrémité. La © diffère par le bord de Ja tête obsolètement émar- giné, et par son prothorax dont le devant est à peine bi- tuberculé. 13. Gis B1DENTULUS. Rosenhauer, Beitræge zur Insecten fauna Europas, page 58 (1847). Nigro-piceus, pube brevi, micante tectus, capite bicorni- culato ; antennarum basi pedibusque rufis. Prothorace dense subtiliter, elytris piceis Jortius punetatus. 3/4 1. « Pris dans le Tyrol sur un peuplier, et aussi au mont Baldo dans un champignon sur le hêtre. » Serait-ce l’'Ennearthron cornutum ? M. Sturm, dans son Catalogue de 1843, p. 232, in- dique des Cis que je n'ai pu voir, sous les noms ci-après : Cis verrucosus, Melsh. Am. bor. C. hirtus, St. Am. bor. C. curtula, Mus. ber. Cuba. C, pallipennis, St, Italia. ERRATA, Page 212, ligne 10 : (pl. 1.), lisez pl. 9, Page 213, ligne 24, au lieu de : Le nombre de ses tarses, lisez : le nombre des articles de ses tarses, Page 214, ligne 20 : fig. 5, lisez fig. 3. Page 216, ligne 5, après l'E, reticulatus, ajoutez fig. 6, Page 218, ligne 24, au lieu de : Suhoy lisez XuAo. Page 222, lignes 28 et 29, au lieu de : longiora et latiora, lisez : longior et latior. Page 234, ligne 24, au lieu de : longiora, lisez : longior. Page 271, ligne 24, au lieu de C. cornutus lisez En, cornutum. 392 ANNALES TABLE et Noms par ordre de classification des Insectes décrits dans 4 Reticulatus. var, Rugosus. 2 Dorsalis. 1 Hypocritus. 2 Anthracinus. 3 Madagascariensis. h Corpulentus. 5 Richardi. 6 Contractus. 7 Gibbus. 8 Punctatus. _ 9 Bostrichoïdes. var. Aubei. 4 Perforatus. A Boleti. 2 Rugulosus. à Setiger, L Pallidus. 5 Fissicollis. 6 Chevrolatii. 7 Ustulatus. 8 Guerinii. 9 Murinus. 10 Tomentosus. 11 Capensis. 12 Micans. 143 Setulosus. 14 Atripennis, 15 Olivieri. 16 Hispidus. cette Monographie. Genre ENDECATOMUS, Mihi. Page Herbst. France. Dej. inéd., Mellié desc. Am. bor. Mihi. Texas. Genre xYLOGRAPHUS, Dupont inéd. Dupont inéd., Mellié desc. Madagasc. Dupont id. id. d. Dupont id. id. Id, Kunze id. id, Pérou. Mihi. Cayenne. Reiche inéd., Mellié desc, Brésil, Klug id. id. Colombie, Chevrolat id. id. Id, Léon Dufour. Fr., Alg. Mihi. Id. Genre ROPALODONTUS, Mihi. Gyll. France. Genre cis, Latreille. Scopoli. France. Mannerh. inéd., Mellié desc, Id. Chevr. id. id, Id. Reiche id. id. Bahia, Schœænh. id. id, France. Mihi. N.-Orléans. Mihi. Madagusc. Mihi. 1. Maurice. Kunze inéd., Mellié desc. Cuba, Dej. id. id. Dalmatie. Dej. id. id, Cap de B.-E, Herbst. Allemagne, Say inéd., Mellié desc. Am. bor. Chevr. inéd., Mellié desc, Boston, Mihi. Cayenr®. Payk. France. Mihi. Bourbon. 17 Interpunctatus. 215 216 247 218 218 221 222 224 295 226 227 228 230 231 232 DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 18 Striatulus, 19 Flavipes. 20 Emarginatus. 21 Comptus. 22 Quadridens. 23 Fuscipes. 24 Dubius. 25 Elongatulus. 26 Fulvipes. 27 Fissicornis. 28 Laminatus. 29 Granarius. 30 Grossus. ol Bidentatus. 32 Dentatus. 32 Nitidus. 84 Brunneus. 39 Jacquemartii. 36 Glabratus. 37 Diadematus. 38 Piceus. 39 Pumicatus. 40 Nitidulus. Al Minutissimus. 42 Obesus. Là Lineato-cribratus. 4 Punctatus. A5 Alni. LG Oblongus. 47 Tristis. 48 Punctifer. A9 Punctulatus. 90 Sericeus. 51 Alpinus. 92 Muriceus. 99 Festivus. ol Castaneus. 29 Fuscatus. 56 Subtilis. 57 Vestitus. 58 Laricinus. 9 Bicornis. 60 Creberrimus, 61 Puberulus. 62 Convexus. Mihi. Lucas. Klug. Gyll. Chevrier inéd., Mellié desc. Chevrolat id. id. Mihi. Gyll. Reiche inéd., Mellié desc. Motsch. id. id. Erichs. id. id. Lacord. id. id. Chevrolat id. id. Olivier. Gacogne inéd., Mellié desc. Herbst. Mihi. Mihi. Dejean inéd., Mellié desc. Reiche id. id. Milhi. Mihi. Reiche inéd., Mellié desc. Mihi. Kunze inéd., Mellié desc. Chevrier id. id. Dei. cat. id. Gyll. Sch. inéd., Mellié desc. Mili. Mihi. Gyll. Mihi. Mihi. Mihi. Panzer, Milhi. Mihi. Mihi. Müihi. Reichenb. inéd., Meilié desc, Guillebeau id. id. Reiche id. id. Klug id. id, Milhi. 2° Série, rome vi. 393 France. 264 Id., Algérie, °65 Colombie. 267 France, 268 Suisse, 270 Boston. 271 N.-Orléans. 273 Suède. 27h Bahia. 216 Russie. 317 Fr. mér. 318 Cayenne. 320 Brésil. 32 France. 329 Id. mér, 324 Id. 395 Caracas. 327 France. 3928 Id. 329 Bahia, 334 Pérou. 332 N.-Orléans. 333 Lombardie. 334 Boston. 334 Am, bor. 335 Suisse. 336 Am. bor. 337 France, 398 Id. 41 N.-Orléans, : 43 Genève. él France. oh5 Id. BUTA Id. 247 Cap de B.-E. 348 France. 349 Id. 391 Id. 352 Am. bor. 353 France. 254 Id. 395 Id. 356 N.-Orléans. 357 St-Thomas. 358 Caracas. 359 2 Bi 394 ANNALES Genre ENNEARTHRON, #i/u. Page 360 1 Cornutum. Gyll. France, 362 2 Afine. Gyli. Id. 864 3 Fronticornis. Panzer. Id, 365 L Curtum. Mihi. Havanne, 367 5 Multipunctatum. Chev. inéd., Mellié desc. Cuba. 368 6 Mellyi. Mihi. Am. bor. 369 7 Hastiferum. Kunze inéd., Mellié desc. Colombie. 370 8 Corniferum. Mihi. Brésil. 371 9 Cucullatum. Dej. cat., Mellié desc. Cayenne. 372 10 Tabelliferum. Kunze inéd., id. Cap de B.-E, 373 11 Bicornis. Kunze id. id, Pérou. 374 Sous-genre CERACIS, Mihi. 379 42 Castaneipennis. Dej. inéd. Cuba. 376 13 Sallei. Mihi. Louisiane, 377 44 Militaris. Dej. cat, Mexique. 378 45 Furcifer. Kunze inéd. Cayenne. 379 16 Variabilis. Chevrolat inéd. Cuba. 380 Genre oroPxius, Redtenbacher. 381 4 Mandibularis. Gyll. Suède. 382 Genre OCTOTEMNUS, Mmihi. 38h 4 Glabriculus. Gyll. France. 389 2 Opacus. Mihi. Madère. 386 Récapitulation. Genre ENDECATOMUS. « «+ . . © ». XYLOGRAPHUS she +. 9 » ROPALODONTUS.. « + . 1. » Cis. . . . . . . . 62 » ENNEARTHRON. « + + + 16 » . "OROPHIUS.:. ‘ te »" 'OCTOTEMNUS. ‘© se. 22 Espèces non vues. . . . . + 13 = e D DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. Explication des figures des planches de la Monographie des Cris. Planche 9 du Tome VI, Planche 4 de Ja Monographie. Genres ENnecaromus, XYLOGRAPuUSs, ROPALODONTUS. > & © 1 © Où Ct à O1 1 © © TR Le] 95 Antenne de l’Endecatomus re- ticulatus. Lèvre supérieure et mandibules de id. Palpes labiaux de id. Palpes maxillaires de id. Mâàchoires de id. Endec. reticulatus vu de face. Id. vu de profil. Tibia et tarse de id. Abdomen de id. Tête des Xylographus. Antenne de id. Lèvre supérieure de id. Mandibules de id. Mandibule gauche des &. Palpes maxillaires et labiaux de id. Planche 10 du Tome VI, Planche 2 14 Trochanters antérieurs de id. 145 Tibia et tarse de id. 16 Xylographus hypocritus à. 47 X. anthracinus à. 47a Id. vu dessous. 18 X. madagascariensis &. 49 X. corpulentus &. 20 X. contractus. 21 X. punciatus &. 22 X. bostrichoïdes, 23 face. 25a Id. vu de profil. 24 Tête de id. 25 Antenne de id. 26 Tibia et tarse de id. de la Monographie. Genre Cis. Cis boleti. 10 C. pallidus. Portion grossie d’une élytre du 11 CG. fissicollis. C. boleti. 42 CG. Guerinii &. Lèvre supérieure etmandibules 13 C.murinus. des Cis. 14 C.micans &. Palpes maxillaires et mächoires 15 C. atripennis. de id. 16 CG. Olivieri. Palpes labiaux de id. 47 C. hispidus. Cuisse, tibia et tarse de id, Nymphe de id. Larve du C. boleti. Antenne de id. C. rugulosus. Prothorax de id. Portion grossie d’une élytre de id. Cis setiger. Prothorax de id. Portion grossie d’une élytre de id. 47a Prothorax de id. 47b Portion grossie d’une élytre de id. 48 GC. striatulus &. 49 C. flavipes d. 20 C. comptus &. 20a Prothorax de id. 399 Ropalodontus perforatus vu de 21 22 23 C. quadridens ?. ICE GC. fuscipes. 396 ©O 21 Lt Or à O1 LC ANNALES Planche 11 du Tome VI, Planche 3 de la Monographie. Genre Cis (suile). Cis granarius & vu de face. Id. vu de profil. C. grossus vu de face. Id. vu de profil. C. bidentatus &. Prothorax de id. Prothorax de la ?. C. dentatus &. Prothorax de id. 4 Prothorax de la ?. C_niütidus. Id, vu de profil. Prothorax du G. Jacquemartii. C. glabratus. Prothorax de id. C. pumicatus. C. nitidulus. C. minutissimus. C. obesus. C. lineato-cribratus. C. fulvipes. C. laminatus &. Prothorax de id, # Prothorax de la ©. C. fissicornis &. C. alni. Prothorax de id. C. oblongus. C. punctifer. C. punctulatus. Prothorax de id. C. sericeus. C. alpinus «. C. festivus &. C. castaneus «. Planche 12 du Tome VI, Planche 4 de la Monographie. Genres Cis (suite), ENNeARTuRON, Ceracis, Onopmius, OcrorEemxus. Cis fuscatus &. C. vestitus &. C. laricinus #. C. bicornis à. C. creberrimus &. C. convexus 4. Antenne des Ennearthron. Tarse et tibia de id. id. id. Palpes et màchoires de id. Lèvres et mandibules de id. Ennearthron cornutum «. Prothorax de id. vu de profil. Enn. affine d. Derniers anveaux de la larve de id. Enn. fronticornis d'. Enn. curtum &. Prothorax de id. Enn. multipunctatum. 17 17a 18 19 19a 20 PA | 22 23 24 25 26 27 28 29 50 51 où 39 54 Enn. hastiferum 4. Prothorax de id. vu de prolil. Enn. corniferum «. Enn. cucullatum «. Prothorax et tête de id. Enn. tabelliferum &. Ceracis castaneipennis. GC. Sallei &. C. militaris &. C. furcifer &. C. variabilis &. Antennes de l’Orophius. Orophius mandibularis &. Palpes et mächoires de id. Tibia et tarse de id. Octotemnus glabriculus. Antenne de id. Palpes et mächoires de 1. Tibia et tarse de id. Auotenne des Geracis. D —— DE LA SOCIETE ENTOMOLOGIQUE. 397 VA EUR LÉ NN RARE AUR R NUS LR DE AS AR A LEA LE LE QE LS LS EE LR RU US AB LE LE VU LR US ELLE LA LE AA LL ELLES LEUR LA ss OBSERVATIONS FAITES PENDANT LES MOIS DE JUILLET ET AOUT 1848, SUR LES LÉPIDOPTÈRES QUI SE TROUVENT AUX ENVIRONS DE GAVARNIE. Par M. PIERRET. ( Séance du 2 Novembre 1848 ). La Faune entomologique des environs de Gavarnie parait être fort limitée. Cela tient surtout à la rareté ex- trême des arbres dans cette contrée. Cette absence de grands végétaux saisit l'œil et attriste l'âme, soit qu'on monte de Gavarnie jusqu'au port Espagnol, soit qu’on descende du port pour arriver à Boucharo, en Aragon. Du côté de l'Espagne, les hauts sommets sont beaucoup plus boïsés ; mais les sentiers y sont d’un accès tellement difficile, qu'à l'exception du pâtre ou du chasseur, nulle créature humaine n'ose s’y aventurer. L'ours et l’isard habitent ces hautes régions; le premier vit solitaire, au fond des grandes forêts de sapin ; le second s'élève encore au-dessus, et ne se plaît qu’au milieu de rocs informes et dénudés, Le logement et la nourriture qu'on trouve dans la misérable posada de Boucharo, village composé de trois 2° Série, TOME vi. 26 398 ANNALES masures, ont de quoi faire reculer le naturaliste le plus intrépide. J’ai pu m'en convaincre pendant le séjour de vingt-quatre heures que j'y ai fait. Encore, si quelque belle découverte m'eût dédommagé de cette vie d’ana- chorète ! mais l’excursion que je fis au-dessous des neiges du port Espagnol, ne devait m'offrir aucun Lépidoptère qui fût rare ou nouveau. En allant de Gavarnie au port, j'avais pris, avec des peines inouïes, quelques mâles de l'Erebia Lefebvrei, et très peu de femelles. Dans le haut du val de Broto, entre le port et Boucharo, je retrouvai le même Satyre en plus grande quantité; quelques jours après, je le reprenais beaucoup plus frais et plus nom- breux encore sur les hauteurs qui dominent le cirque de Gavarnie. Gette espèce vole constamment au milieu des rallières. C’est le nom qu'on donne dans le pays à ces ravins creusés dans l’origine par des torrents, et comblés ensuite par des éboulements de pierres schisteuses ou calcaires. Un carex maigre et allongé croît dans les in- terslices, et sert probablement de nourriture à la chenille de l’£rebia Lefebvurei. Dans les mêmes localités, j'ai trouvé parfois, mais bien plus rarement, l’£rebia gorge, plus grande et plus caractérisée que dans les Alpes. Le dessous des ailes inférieures de cette variété des Pyrénées m'avait paru tellement remarquable, que je fus, un moment, tenté de la regarder comme une espèce distincte, et même de la publier sous le nom d’Ærebia Ramondi ; mais je me suis abstenu par respect pour ce grand axiôme qui défend de multiplier les êtres sans nécessité. Dans les prairies espagnoles situées à la droite du port, au-dessous des neiges, à une hauteur de 2,200 mètres environ, le Parnassius mnemosyne volait par centaines sur des ombellifères. Il était suivi par la Pieris callidice qui descend parfois jusqu'aux abords de Boucharo. Dans DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 399 ies mêmes lieux, une charmante Phalénite, la T'orula equestraria, voltigeait autour de l’Ænthyllis vulneraria, dont les fleurs sont ici d’une belle couleur rose. J'ai re- trouvé cette Phalène sur tous les sommets et à toutes les expositions. Aux Pyrénées, comme dans les Alpes, sa présence indique toujours qu'on est parvenu à 1,800 ou 2,000 mètres de hauteur. Lorsqu'on descend, au-dessous de Boucharo, sur le chemin de Tourla, on a devant soi quelques prairies et quelques champs de céréales, entrecoupés de rochers arides. Je n’y ai vu voler que les espèces communes de nos environs, et de temps en temps l'éternel stygne qui m'a poursuivi dans toutes mes excursions, depuis l'entrée de la gorge de Luz jusqu'aux pics les plus élevés. Dégoûté du versant espagnol, je repris bien vite le chemin de Gavarnie, et de là, tous les jours, accompagné de deux guides armés, comme moi, de pinces et de filets, j'explorai successivement tous les sommets d'alentour. Je commençai par la côte de Pouyaspé qui s'élève entre Gavarnie et les neiges du port. La partie des rochers de cette côte qui descend vers le Gave, m'a offertla Lycæna pyrenaica, espèce que M. Boisduval a eu tort de rapporter à l’orbitulus dont elle n a ni le vol, ni les mœurs, ni la couleur, ni les dessins, ni même la coupe d'ailes. L’orbi- tulus typique n'est pas rare dans les Pyrénées; je l'ai pris communément sur les flancs du Pimené, ainsi que sur les hauteurs du cirque de Troumouse. Son apparition est un peu plus tardive que celle de la pyrenaica. En outre, l’orbitulus des Pyrénées est entièrement semblable à celui des Alpes, et il n'existe jamais de passages entre cette Lycénide et sa congénère pyrenaica. Toutes deux habi- tent des localités différentes; j'ai cependant trouvé deux mâles de l’orbitulus dans la partie haute de la côte de 400 ANNALES Pouyaspé. C’est la seule fois que je l'ai vu voler avec la pyrenaica. Le mäle de cette dernière espèce s’écarte sou- vent du lieu de sa naissance pour venir se désaltérer près des flaques d’eau sur les sentiers qui conduisent au port. La femelle n'est pas aventureuse; elle concentre son vol entre les rochers contre lesquels elle aime à se repo= ser. Dans les lieux que fréquentent ces deux Lycénides, on trouve, mais très rarement, la Lycana eros. Elle est, se- lon les localités, tantôt plus petite, tantôt plus grande que les eros qui proviennent du Valais et des Alpes de la Provence. Le dessus des ailes est généralement d’un bleu plus argenté. La partie inférieure de la côte de Pouyaspé est com- posée d’un banc calcaire très compacte; les roches se suc- cèdent l'une à l’autre, dans un ordre irrégulier, jusqu à ce qu'elles finissent par disparaître pour faire place à la terre végétale qui, en s’abaissant toujours, simule une sorte de terrasse, dont les gradins étroitement rappro- chés et presque parallèles entr'eux descendent vers le Gave. Sur ces gradins, et dans les petits vallons creusés plus haut dans l'intervalle des rochers, partout où le sol nourricier a étendu son empire, l'œil est consolé par la présence de quelques végétaux propres aux montagnes. Là fleurit l'Aster alpinus, et surtout ce beau Panicaut bleu, tant aimé de l'illustre Ramond, et décrit jadis par Gouan sous le nom d'Eryngium Bourgati. C'est laque j'ai rencontré la Zygæna Contaminei, dont la larve, ainsi que celle de ses congénères punctum, sarpedon, balearica, vit exclusivement sur les Æryngium. Cette Zygène n habite, au-dessus de Gavarnie, que la partie très restreinte de la côte que je viens de décrire; elle y est, du reste, très DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 401 commune. Je l'ai retrouvée ensuite, en assez grand nom- bre, dans la partie de la montagne de Saugué qui fait face au Gave, entre Gèdre et Gavarnie. On doit la rencontrer dans toutes les Pyrénées, partout où croît l'Erynrgiun, pourvu que la hauteur de 1,200 à 1,500 mètres coïncide avec l'exposition du sud-ouest. Entre les fissures des rocs de la côte de Pouyaspé, sur les mêmes versants, on voit croître çà et là de longues graminées appartenant, à ce que je crois, au genre Bro- mus. Ces graminées nourrissent-elles la larve de l'£my- dia Rippertii? Ge qui me ferait pencher vers l’afirmative, c'est que je n'ai jamais trouvé l'insecte parfait ailleurs qu'en cet endroit, Cette belle Æmydia paraît y être fort rare, Car je n'en ai pris que six individus, en trois ou quatre excursions, vers la fin de juillet. Ce qu'il y eut d’heureux pour moi dans cette découverte, c'est que, par- mi les six individus, il se trouvait deux femelles, sexe inconnu jusqu alors, du moins dans les collections pari- siennes. Cette femelle, à cela près que les ailes supérieu- res sont plus obscures et que les dessins y sont plus effa- cés, a de l'analogie avec la variété punctigera de cribrum que l’on reçoit du nord de l'Allemagne. Quant aux mâles, ceux que j'ai recueillis sur la côte de Pouyaspé, près de Gavarnie, diffèrent quelque peu des individus du même sexe que je tenais de l'amitié de M. Rippert qui, le pre- mier, découvrit cette rare Æmydia au-dessus de Gabas, dans la partie supérieure du val d'Ossau. Cette différence me fait penser que les Zithosides Rippertit, punctigera, candida, cribrum, bipuncta, peut-être même bifasciata, pourraient bien n'être que des variétés d’un seul et même type dues à des circonstances climatériques. Les hauts pics qui reçoivent les rayons du sud-ouest à 2,200 mètres au-dessus du niveau de la mer, sont habités 402 ANNALES par la Zygæna anthyllidis. Cette belle Zygène se repose très souvent sur les fleurs du Silene acaulis, dont la cou- leur rose contraste agréablement avec la teinte blanche ou rembrunie des rochers. Elle abonde au Pimené, à la Furchetta, au cirque de Troumouse, ainsi que sur les hauteurs en forme d'hémicycle qui occupent le centre de ce cirque majestueux. J'ai revu depuis, mais en bien plus petit nombre, la même Zygène dans la partie supérieure du grand pâturage qui s'étend au-dessous du glacier de la brèche de Roland, et que Ramond a décrit, sur Ja foi des bergers espagnols, sous le nom de Malhada de Serradès. L'anthyllidis se trouve aussi sur le sommet du Gabietto, au-dessous des neiges du Taillon, et généralement dans tous les lieux où croît le Silene acaulis, plante qui devient plus commune à mesure qu’on s'approche du séjour des neiges éternelles. Elle vole fréquemment en compagnie de l’exulans, qui n'est pas moins répandue ici que dans les Alpes; elle s'élève quelquefois aussi haut que cette dernière, fort au-dessus de la région des Rhododendrons, qui est la véritable patrie des espèces du genre Erebia. De toutes les Erébies, la manto est celle qui s'élève davantage. Elle aime les gazons stériles qui croissent dans le voisinage des premières neiges. Un peu plus bas, les Erebia dromus, Cassiope, volent sur toutes les pelouses élevées de 300 à 400 mètres au-dessus de Gavarnie. Le stygne seul commence à paraître vers 800 mètres d'élé- vation absolue, et finit par s'élever jusqu'à 2,400. Toutes ces Erébies sont fort abondantes dans cette partie des Pyrénées. L'euryale n'est pas aussi répandu et ne se plaît guère que dans des localités un peu boisées, ou du moins dans celles où il trouve de grands Rhododendrons pour l'abriter contre la violence des vents, qu'il semble par- DE LA SOCIÉLIÉ ENTOMOLOGIQUE. 403 ticulièrement redouter. On le trouve communément sur les versants du Pimené, avant d'arriver au pâturage d'Allanz, ainsi que sur les pentes de l'Astazou. Je l'ai pris en grand nombre le jour de mon excursion au cir- que de ‘Troumouse. Il volait par myriades sur les flancs de la montagne qui regarde l'antique chapelle de Æeas. Ce jour-là, je pris une femelle de la variété cæcilia de l'Erebia pyrrha. C'était le seul individu de cette espèce que je dusse rencontrer dans tout mon voyage. Un peu plus tardive que ses congénères, l’Erebia gor- gone ne commence à paraître que vers le 8 ou 10 juillet. Elle vole en très grande quantité sur toutes les pelouses escarpées, à 2,000 mètres de hauteur. L’Ærebia evias est Ja plus hâtive de toutes. Elle était éclose depuis près d’un mois lors de mon arrivée à Ga- varnie, le 9 juillet dernier. Je n’en ai pris, pour ainsi dire, que les lambeaux; mais cela m'a sufñi pour recon- naître qu'au mois de juin cette espèce ne devait point être rare dans cette partie des hautes Pyrénées. La Colias phicomone, plus grande que dans les Alpes, et l’Argynne pales , se plaisent, comme l’Ærebia gorgone, sur les pelouses ardues dont les pentes inclinées forment des vallons de fleurs, à la hauteur de plus de 2,000 mè- tres au-dessus de Océan. Dans les premiers jours d'août, ces trois espèces volaient ensemble en très grande quan- tité au-dessus des sapins de l'Astazou. Le Parnassius apollo vole sur tous les grands plateaux verts de la région moyenne des Pyrénées. Ramond l'a- vait observé dès le vallon de Praguères; on l'a vu quel- quefois descendre tout près de Luz. Parmi les Hétérocères, la Deilephila lineata s'élève quelquefois à plus de 1,500 mètres au-dessus du niveau 404 ANNALES de la mer. Je l'ai trouvée deux fois volant à l'ardeur du soleil, contre les rochers de la côte de Pouyaspé. La Vemeophila plantaginis est assez commune sur les sommets et même dans les vallées. L'Agrotis simplonia, découverte dans le Valais par M. Anderegg, n'est point rare ici sur les rochers et sur les tertres où croît le Silene acaulis. Je l'ai prise plusieurs fois, posée sur cette fleur, avec l'Hadena marmorosa. L’Agrotis corticea vole sur toutes les pelouses des mon- tagnes, comme chez nous, dans les plaines, sa congénère exclamationis. La Cleogene Peletieraria se trouve, mais très rarement, dans la région des rhododendrons. Elle ne commence à paraître que vers les derniers jours du mois de juillet. L'Anaitis præformaria, si commune dans les Alpes, n'est pas rare ici contre les rochers. Je l'ai prise plusieurs fois, près des sapins, en compagnie de l'£Eupisteria quin- quaria. Toutes ces Phalènes volent pendant le jour. La chasse au crépuscule faite par un temps convenable et dans une saison propice, serait, sans doute, fertile en heureux résultats. Je n'ai pratiqué cette chasse que deux fois pendant mon séjour à Gavarnie. C'était dans une prairie voisine de ce hameau ; elle m'a donné les Zadena pernix et Maillardi, et la Larentia flavicinctaria, espèces communes dans les Alpes du Valais et de la Savoie. Mon principal but ayant été d'explorer les sommets, jai dù peu chasser dans les vallées inférieures ; je ne parlerai done pas de ces dernières. Je citerai seule- ment, comme se trouvant entre Luz et Gavarnie, les Polyommates gordius, virgaureæ, la Lycæna dorylas, à la- quelle se mêle parfois l’icarius, et plus rarement encore l'Escheri. Les Lycénides alexis, adonts, agestis et corydon DE LA SOCIÈTE ENTOMOLOGIQUE. 405 s'y trouvent comme aux environs de Paris, ainsi que leurs congénères argus et arion; ils ne mont point paru mo- difiés. Quant à l’œgon, il est tellement répandu partout que je dirai volontiers de cette espèce, relativement aux montagnes, ce que notre maître Linné disait de la Pieris cralægi par rapport aux jardins : montium (sic hortorum) pestis. En rentrant le soir à Gavarnie, il m’arrivait sou- vent de voir des tiges d'aconit couvertes de légions de ce Polyommate. Les Syrichthus carthami, alveus et sao, ainsi qu’une es- pèce propre aux montagnes, le Syrichthus carlinæ, sont communes entre Gèdre et Gavarnie ; elles s'élèvent même à 200 ou 300 mètres plus haut que ce dernier village. Une seule fois, j'ai pris au Pimené, au-dessus des pâtu- rages d'Allanz, un individu de la cacaliæ. 1] était entic- rement semblable à ceux des Alpes du Valais, que je tiens de M. Anderege de Gamsen. Les Melitæa phœbe et didyma, si communes dans le midi et même dans le centre de la France, ne sont pas rares dans la partie moyenne des Pyrénées, où elles vo- lent avec le Satyre alcyone qui descend jusqu’au pied même de ces montagnes. On y retrouve nos Piérides, nos Coliades, nos Vanesses, et la plupart de nos Argyn- nes et de nos Satyres communs, quelques-unes de nos Lithosides, et plusieurs de nos espèces les plus vulgaires parmi les nocturnes. Les Zygènes filipendulæ, loniceræ, hippocrepidis et mi- nos s’y rencontrent comme dans nos contrées; la minos et l'kippocrepidis s'élèvent quelquefois jusqu'a plus de 2,000 mètres. Je n'ai observé la Zygena scabiosæ que dans une seule localité, dans les prairies situées entre Pragnères et Gèédre. Elle paraît y être assez rare. Qu'il me soit permis, en terminant cette note, de dire 406 ANNALES quelques mots sur les autres ordres de l'Entomologie. D'abord, en ce qui concerne le plus intéressant de tous, l'ordre des Goléoptères, Gavarnie est une des plus misé- rables localités que je sache. À part le Carabus pyrenœus, qu on trouve parfois dans le cirque de Gavarnie, surtout lorsque ce cirque n’est pas, comme je l'ai vu cet été, en- tièrement obstrué par les neiges; à part aussi le Carabus splendens, qui est assez répandu dans toutes les prairies situées entre Gèdre et Gavarnie; abstraction faite enfin de quelques autres espèces propres aux montagnes, telles que le Molytes carinærostris, très abondant dans les prai- ries humides, un Silpha assez semblable à l’alpina, et qui n’en est sans doute qu'une variété locale, un Dasytes. et un Rhizotrogus, le tropicus qui m'avait été signalé par notre savant maître M. Léon Dufour, en un mot, à de rares exceptions près, la recherche des Coléoptères est ici une recherche stérile puisque la Faune n'offre, par rapport à cet ordre, qu un abrégé très restreint de la Faune pari- sienne. Que de déceptions j'ai éprouvées à cet égard! Combien de fois la pierre que je soulevais avec mes gui- des, dans l'espérance d'y trouver quelques beaux Carabes, dont j ornais en idée les collections de mes amis, que de fois, dis-je, cette pierre, je l'ai laissée retomber sur ces ma- lencontreuses espèces des genres Æarpalus, Amara, Pœci- lus, insectes les plus vulgaires de tous, véritables cosmo- polites qui suivent le chasseur dans tous les lieux et dans toutes les saisons ! Je ne conseillerai donc à aucun amateur de Coléoptères d'établir sa résidence à Gavarnie. L'ordre des Hémiptères n'y paraît pas non plus très nombreux. Je ne crois pas qu'on y fasse jamais fortune en Hyménoptèéres. A près les Lépidoptères, l’ordre qui m'a semblé le plus abondant est celui des Orthoptères, qui est répandu dans toutes les vallées et sur tous les sommets. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 407 AR RE ARR AR LR ER LR LR LR RAR BR LR RAR RAS VERRA AR LR LAS LA ARAI RARE HALL LALELLAITIQUEN LAULALEES . NOTICE SUR LE PAPILIO FEISTHAMELII. Par M, le Général JEAN LEVAILLANT. (Séance du 8 Novembre 1848). Quelques entomologistes pensent que le P. Feistha- melii n'est qu'une variété du podalirius. Pour décider celte question, il est nécessaire d'étudier ces deux pa- pillons dans leurs divers états, et c’est dans ce but que jai réuni les observations suivantes qui pourront être comparées avec celles que l'on a faites en France sur le podalirius. Le P. Feisthamelit est commun dans les environs d'Alger depuis le mois d'avril jusqu'à la fin de juillet. Pendant ces quatre mois, on trouve simultanément la chenille et l’insecte parfait. La chenille vit sur le pommier, le pêcher, et plus ha- bituellement sur le prunellier. Elle ressemble, pour la forme et la couleur, à celle du podalirius ; mais elle est plus grosse et est souvent parsemée de taches brunes qne je n'ai pas aperçues sur la chenille du podalirius. Quand on la touche, elle montre deux espèces de cornes transpa- rentes qui exhalent une odeur particulière extrêmement 408 ANNALES pénétrante. Eile est abondante aux environs de Mustapha supérieur près d'Alger, sur les petits prunelliers isolés qui croissent à l'abri du vent de mer. Lorsque la femelle veut pondre, elle voltige longtemps autour de l’arbrisseau qu'elle a choisi, se pose quelque- fois au bord d’une feuille et recourbe son abdomen afin d'en mettre l'extrémité en contact avec le dessous d'une feuille. Mais il paraît qu’elle ne pond pas un œuf chaque fois qu'elle fait ce mouvement, ou bien que l'œuf expulsé ne se colle pas toujours à la feuille; car après avoir vu une femelle se livrer huit ou dix fois à ce manége sur des feuilles que j'avais parfaitement marquées, je n’y ai trou- vé qu'un seul œuf. Les œufs que le papillon dépose, par mégarde, sur la partie supéricure des feuilles et qui sont exposés à l'ardeur du soleil, sont stériles. L'œuf est blanc, brillant et beaucoup plus gros que ce- lui du Machaon. Au bout de quatre jours, il devient noi- râtre. Quatre jours plus tard, il en sort une chenille al- longée, noire, un peu velue, munie d’une grosse tête, et marquée sur le dos de deux taches blanches qui devien- nent vertes quand la chenille a commencé à manger. Après la première mue, elle prend la couleur verte et Ja forme qu'elle doit conserver jusqu'à sa transformation. Elle se meut avec beaucoup de circonspection, et assure sa marche à l’aide de fils dont elle tapisse les branches et les feuilies. Avant la seconde mue, elle reste ordinaire- ment fixée sur la nervure médiane des feuilles dont les bords relevés en gouttière forment une concavité qui la met à l'abri du vent. Les chrysalides provenant de chenilles recueillies pen- dant les mois de mai et de juin, donnent toujours le pa- pillon après quatorze jours d'incubation. Parmi celles prises plus tard, les unes éclosent après quatorze jours, DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 409 et les autres, en plus petit nombre, hivernent. Dans le premier cas, les chenilles et les chrysalides restent d’un beau vert; dans le deuxième, la chenille, avant de se transformer, prend une teinte jaunâtre et produit une chrysalide couleur nankin fancé. Cette particularité per- met de reconnaître à l'avance, avec certitude, les chrysa- lides qui doivent se transformer immédiatement et celles qui doivent hiverner. ‘Foutes les chenilles que j'ai trou- vées dans le mois d'août, ne m'ont donné le papillon qu'eu printemps suivant. Les chrysalides vertes sont d'une teinte uniforme, sans aucune tache; seulement le contour des ailes est marqué par une ligne jaune, et l'ex- trémité des pointes de la tête et du corselet est brun rou- geâtre. Les autres chrysalides sont tantôt couleur nankin foncé; tantôt de la même couleur très claire. Elles sont toujours parsemées de taches brunes ou grises. Les deux papillons offrent entre eux de nombreuses et importantes dissemblances. S'ils ne forment qu’une seule et même espèce, il est bien difficile d'expliquer comment le climat algérien qui aurait aussi profondément modifié le podalirius, a pu laisser intacts le Machaon et les nom- breuses espèces européennes qu'on rencontre dans le nord de l'A frique. c | ï «pets trio ÿ£ Et | 1 sta Ha Mt ee Fri Et enr croit LE TE Hi ul L4 108 ILE SU, étapes fee A ' d Lee HO Ù | j € EH se HE [ 14 Ntrt « J 1% } Q Fate ff “Jon \ov4 LI : À PA % ds by 5 ssalfipur à Sous LL #10} | LT a Gt si : VA . His i “# tar Ki | é, | : | L” Lt ein ; à “ttc 1 me ELLE LS L : Le 5) As Aa : v 1 d D up: . LE | . n HIT s gli foi na a+ er k 1 : D TS L 2 : ME rte mr bu PHUTUNE 1 tro: | « *h ï Li ” | A 24 | mers F. CNE nya LL à sua F ! A Polar ét ab zu À; ” | es le: hé ONE AR ne MR [s AC TNA FAT. 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Nous n'avons pu encore parcourir entièrement cette vaste région; aussi nous ne donnons ce catalogue que comme un simple essai que des recherches ultérieures pourront compléter. En le présentant aux entomologistes, nous avons seulement voulu faire connaître les insectes orthop- tères de la famille des Acrididés recueillis jusqu'à présent aux environs de Paris. (1) Voy. Cosson, Germain et Weddel, Introduction à une Flore analytique et descriptive des environs de Paris, etc., p. 13 et 14. 412 ANNALES ORDRE DES ORTHOPTÈRES. FAMILLE DES ACRIDiDÉS. Genre Acridium, Geoffroy, Latreille. Acriium 1rALICUM, Olivier (Calliptamus italicus. Aud. Serv. Rev. méthod. des Orthopt. pag. 94. Hist. des Or- thopt. pag. 693. C. marginellus, id. loc. cit. p. 694.) Cette espèce est représentée dans Ræsel, Locust. german. tab. xx1, fig. 6, femelle. L'Acridium stridulum, Latr. donné par M. E. Blan- chard (Hist. nat. ins. ton. LIT, pag. 43) comme très com- mun aux environs de Paris, n’y a jamais été trouvé à notre connaissance. Dans cette espèce, la carène supé- rieure des cuisses des pattes postérieures n'est pas angu- leuse vers son milieu. L°4. strédulum est bien représenté dans Ræsel, insect. tom. IT, locust german. tab. xx1, fig. 1 et 2 mâle, fig. 3 femelle. Acrinium GERMANICUM, Latreille (OEdipoda germanica, Aud. Serv. Rev. méth. Orthopt. pag. 98. Hist. des Or- thopt. pag. 725). Dans cette espèce, la carène supérieure des cuisses des pattes postérieures fait un angle vers son milieu. —— Commun. Acrninium cæÆRuLESCENS, Olivier (OÆdipoda cærulescens, Aud. Serv. Rev. méth. Orthopt. pag. 97. Hist. Orthopt. pag. 735), Cette espèce est représentée dans Rœsel, Ins. toi. Il, locust. german. tab. xx1, fig. 4. Carène supé- rieure des cuisses des pattes postérieures anguleuse vers son milieu. — Commun. Acrinium CÆruLANS, Olivier (OEdipoda cærulans, Aud. Serv. Rev. méth. Orthopt. pag, 97. Hist. des Orthopt. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 413 pag. 736). Carène supérieure des cuisses des pattes pos- térieures plus ou moins sub-anguleuse ou non anguleuse. Yeux composés très saillants. Nous avons pris cette espèce dans la forêt de Fontai- nebleau. AcripiuM THALASSINUM, Olivier (OE'dipoda thalassina, Aud. Serv. Hist. des Orthopt. pag. 740). — Mares de Belle-Croïx dans la forêt de Fontainebleau (Rambur, Faune entom. de l’Andal. tom. IT, pag. 86. — La carène supérieure des cuisses des pattes postérieures n’est pas anguleuse vers son milieu. Yeux composés médiocrement saillants. M. Brullé, Expéd. scient. Mor. tom. IIT, anim. artic. pag. 92, indique aux environs de Paris l’Æcridium flavum (A. nigro-fasciata, OEdip. nigro-fasciata); mais il est douteux que cette espèce existe dans le rayon de notre Faune. Acriium mieraTOrIUM, De Géer (OEdipoda migratoria, Aud. Serv. Rev. pag. 97. Hist. des Orthopt. pag. 737). — Sceaux! (L. Brisout). — Fontainebleau (Walckenaer, Faune paris. tom. I, pag. 287). — Mail de Henri IV, à Fontainebleau (Duméril, Dict. des sc. nat. tom. XLVII, pag. 521). — Quelques autres naturalistes, Olivier, La- treille, Brullé, Audinet-Serville, Blanchard, ont aussi indiqué cette espèce comme se trouvant aux environs de Paris. *ACRIDIUM BISIGNATUM, Costa, Faun. Nap. Ort. pag. 33. (Gryllus bisignatus, Touss. Charp. Horæ entom., pag. 133, OEdipoda bisignata, Aud. Serv. Hist. des Orth. pag. 738). — Une seule femelle trouvée près de Coulommiers par M. Audinet-Serville. — La carène supérieure des cuisses des pattes postérieures est entière. Les deux pièces ter- 2° Jérie, TOME vi. 27 414 ANNALES minales supérieures de l'abdomen des femelles ou les ap- pendices sexuels supérieurs sont assez comprimés, dé- clives, inclinés en arrière dans une grande étendue à leur partie supéro-subpostérieure, denticulés ou subdenticu- lés sur leurs bords, mais sans dents saillantes ni échan- crures, terminés par un crochet assez court, obtus; les deux appendices sexuels inférieurs sont plus courts que les supérieurs, un peu comprimés postérieurement à leur face supérieure. Acnimium erossum, Olivier (OEdipoda grossa, Aud.- Serv. Rev. pag. 98. Hist. des Orthopt. pag. 741). — Gentilly! Savigny-sur-Orge’ (L. Brisout), ete, — Le præsternum présente au milieu un tubercule conique très court, La nervation des élytres offre la particularité sui- vante : après que la nervure subdiscoïdale antérieure externe s’est séparée de la nervure subdiscoïdale anté- rieure moyenne, la nervure subdiscoïdale antérieure in- terne reste accolée, unie sans discontinuité à la nervure subdiscoïdale antérieure moyenne dans une assez grande longueur avant de s'isoler, ou bien la nervure subdiscoï- dale antérieure interne s’accole, s'écarte, puis se réunit à la nervure subdiscoïdale antérieure moyenne sur des points plus ou moins nombreux et dans une étendue plus ou moins considérable avant de se séparer de celle-ci défi- nitivement.— Mäles : Dernier segment abdominal coni- que, assez allongé ou assez court, appendices anals sub- filiformes, obtus. — /’emelles : Les deux pièces termi- nales supérieures de l’abdomen ou appendices sexuels supérieurs sont sub-oblongs, médiocrement comprimés, déclives en arrière à leur partie supérieure et subposté- rieure dans une grande ou une assez grande étendue, denticulés sur leurs bords supérieurs, maïs sans dents fortes et saillantes ni échancrures, terminés par un cro- DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 415 chet assez court. Ces mêmes appendices supérieurs sont presque de même largeur en dessus dans toute ou pres- que toute la longueur comprise entre leur base et l’ori- gine du crochet terminal, souvent un peu rétrécis anté- rieurement ; appendices sexuels inférieurs un peu com- primés en arrière. *AcripiumM LINEATUM, Costa, Fauna del regno di Napoli, Ortotteri, pag. 41. — (Schæffer, Icon. insect. tom. III, tab. cexzui, fig. 1 à vi, et tab. corn, fig. 1 et 11. — Gryl- lus lineatus, Panzer, Insecta faunæ germanicæ, fasc. 33, tab. 9. — OFdipoda lineata. Germar, Fauna insect. Eu- ropæ, fasc. xx, tab. 18 et 19. — Gryllus lineatus, Char- pentier, Horæ entomol. pag. 156). — Excel. synonym. (Acrydium lineatum, Olivier, Encyclop. méth. ins. tom. VI, pag. 298 (1).—4. lineatum Wesmaël, Enum. méth, Orthopt. Belgü, Bullet. Acad. Brux. tom. V, pag. 595, pl. 20, fig. 5). — Commun. Bois de Boulogne! Bois de Vincennes! Forêt de Saint-Germain! Poissy! Forêt de Sénart! (L. Brisout), envir. de Coulommiers (Serville), ete. — Carènes latérales du prothorax presque droites, ar- quées ou un peu anguleusés. On observe entre la partie antérieure de la tête et les yeux composés au-dessus des fosses antennaires deux petites fossettes ou dépressions la- térales obliques.— Ælytres : Les trois nervures subdiscoï- dales antérieures externe, moyenne et interne se séparent vers le même point, ou bien la nervure subdiscoïdale an- (1) L'espèce exotique à laquelle Olivier a donné le nom spécifique de lineatum, avait reçu antérieurement de De Géer, Mém. ins., tom. 3, pag. 497, la dénomination d’Acrydium flavo-lineatum, qu’elle doit reprendre et conserver, 416 ANNALES térieure interne s'écarte de la nervure subdiscoïdale anté- rieure moyenne avant que la nervure subdiscoïdale an- térieure externe ne se sépare de la nervure subdiscoïdale antérieure moyenne. — Ailes de la longueur des élytres dans les deux sexes. — Mäle : Dernier segment abdomi- nal conoïdal, assez allongé. — Femelle : Pièces termina- les supérieures de l’abdomen ou appendices sexuels su- périeurs médiocrement comprimés, déclives, inclinés en arrière à leur partie supérieure et sub-postérieure dans une assez grande étendue, à bord externe et supérieur denticulé, et pourvu en outre, un peu au-delà de leur mi- lieu, d’une grosse dent bien saillante, bien prononcée. Toute la partie postérieure de ces appendices, en arrière de la forte dent du bord externe, est manifestement ré- trécie en un long crochet terminal (1); ce crochet ter- minal, observé en dessus, affecte une disposition, une forme triangulo-linéaire, ou linéo-triangulaire, ou encore linéaire rétréci vers l'extrémité, toujours plus ou moins courbe, mais jamais celle d’un triangle rectangle. Appen- dices sexuels inférieurs au moins un peu plus courts que les supérieurs, très comprimés à leur partie postérieure, munis d'une dent très forte au bord externe et inférieur. *Acrinium sTieMATICuM, Brisout (Rœsel, insect. tom.II. Locust. german. tab. xx, fig. 3 et 4.— Gryllus stigmaticus. Rambur, Faune entom. de l'Andalousie, tom. 2, pag. 93. — Forêt de Saint-Germain! Bois de Verneuil! Forêt de Sénart! (L. Brisout). Forêt de Fontainebleau, aux mares de Belle-Croix (Rambur). (1) Chez les Acridium lineatum, stigmaticum et dispar, ce que je désigne sous le nom de crochet correspond à une portion de l'appendice plus considérable que celle indiquée par le même nom chez les autres espèces. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 417 — Tête déclive. Yeux composés médiocrement sail- lants. On observe entre la partie antérieure de la tête et les yeux composés, au-dessus des fosses antennaires, deux petites fossettes ou dépressions latérales obliques. Prothorax à trois carènes, le parcourant dans toute sa lon- gueur, la médiane droite, les deux latérales presque droi- tes, arquées ou plus rarement légèrement anguleuses. Præsternum sans pointe, transversal, linéaire, très étroit, beaucoup plus étendu en largeur qu’en longueur. An- tennes subfiliformes, insensiblement un peu renflées, un peu plus larges, un peu plus grosses vers le sommet, prin- cipalement chez les mâles. Les nervures subdiscoïdales antérieures des élytres présentent la même disposition que chez l'4. lineatum. Élytres plus courtes que l’abdo- men ou presque de sa longueur chez les femelles; aussi longues que l’abdomen, ou plus longues, ou même un peu plus courtes que lui chez les mâles. Aïles aussi lon- gues que les élytres ou un peu plus courtes que celles-ci. Les aïles sont pliées plusieurs fois. Carène supérieure des cuisses des pattes postérieures entière, non anguleuse. — Mäle : Dernier segment abdominal conoïdal, court; appendices anals subfiliformes ou conoïdaux, obtus ou sub-obtus. — Femelle : Pièces terminales supérieures de l’abdo- men cet appendices sexuels supérieurs médiocrement comprimés, déclives, inclinés en arrière à leur partie supérieure et subpostérieure dans une assez grande étendue, à bord supérieur externe denticulé eten outre pourvu au-delà de leur milieu d’une grosse dent sail- lante. Toute la partie postérieure de ces appendices, en arrière de la forte dent du bord externe, est manifeste- ment rétrécie en un long crochet terminal; ce crochet terminal observé en dessus, présente la forme d'un trian- 418 ANNALES gle rectangle courbe. Les appendices sexuels inférieurs sont très comprimés dans leur partie postérieure, et ont une forte dent au bord externe et inférieur. Coloration : T'antôt toute la tête est brune, tantôt elle est généralement verte, avec le labre et la plus grande par- tie du chaperon brun, brunâtre ou blanchätre; souvent, derrière l'œil, on observe une tache blanchâtre bordée de noir; les palpes sont pâles, blanchâtres. Le thorax est vert en dessus et latéralement, ou bran en dessus et vert sur les côtés, ou encore brun en dessus et latéralement; les carènes latérales du prothorax sont blanches, blanchätres ou brunes bordées de noir ou de noirûtre intérieurement et extérieurement. L’abdomen est généralement, en des- sus, de couleur brune ou grisâtre, ou verdâtre, souvent rouge ou roussâtre, tacheté de noir; en dessous jaunätre ou blanchâtre. Les élytres sont brunes ou brunâtres ou noirâtres tachetées de noir ou de noirâtre et de blanc ou de blanchätre ou de grisätre ; un trait longitudinal blanc où grisâtre près de leur bord antérieur chez les femelles seulement. Les ailes sont transparentes, incolores dans les femelles; noirâtres, fuligineuses vers le sommet dans les mâles. Les cuisses des pattes postérieures sont tantôt vertes en dessus dans la plus grande partie de leur éten- due et brunes en arrière, tantôt généralement brunes tachetées de noir, tantôt d’un gris blanchâtre tachetées de brun en dessus, brunes latéralement; dessous des cuisses jaunâtre ou blanchâtre. Les genoux des pattes postérieures sont noires ou noirâtres. Mäle, long. 12 à 13 mill. Femelle, long. 15 à 20 mill. *Acrinium ponsarum ? Costa. = Gryllus dorsatus ? Let- terstedt, Orthoptera Sueciæ, pag. 82. — Gentilly! Sceaux ! (L. Brisout). — Espèce bien dis- tincte. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 419 — Carènes latérales du prothorax droites, presque droites, arquées ou un peu anguleuses. Ailes de la lon- gueur des élytres dans les deux sexes. — Male : Dernier segment abdominal conoïdal, court; appendices anals coniques-subfiliformes obtus ou très obtus. — Femelle : Les deux pièces terminales supérieures de l'abdomen ou les appendices sexuels supérieurs sont oblongs, médio- crement comprimés, un peu obliquement tronqués en arrière ou déclives en arrière à leur partie postéro-supé- rieure dans une faible étendue, finement denticulés à leur bord supérieur externe, mais sans grosse dent sail- lante ni échancrure, terminés par un crochet ou pointe très courte, obtuse ; cés mêmes appendices sexuels supé- rieurs sont rétrécis à leur partie antéro-supérieure, élar- gis à leur partie postéro-supérieure en avant de la pointe terminale. Les appendices sexuels inférieurs sont légè- ment ou assez lépèrement comprimés postérieurement. L'Acrinium vENTRALE, Brisout (Gryllus ventralis, Zet- terstedt, Orthopt. sueciæ, pag. 89. — Gryllus rufipes ? id. loc. cit. pag. 90). Espèce commune aux environs de Paris, se distingue en particulier de l’Æ. biguttulum par ses palpes noirs et blancs et son abdomen rouge en des- sous dans une étendue variable. Acriniun sieurruLum, De Géer (Ræsel, insect. tom. II, Jocust. german. tab. xx, fig. 6 et 7. — OEdipoda bigut- tula, Aud. Serv. Rev. pag. 98. Hist. des Orthopt. p.742). — Très commun. Antennes subfiliformes insensiblement atténuées au sommet. Les nervures subdiscoïdales antérieures des élytres présentent la même disposition que chez l' 4, li- neatum. — Male : Dernier segment abdominal conoïdal, court, à pointe terminale plus ou moins marquée, plus 420 ANNALES ou moins saillante; appendices anals ou abdominaux à peu près ovoïdes ou coniques-subovoïdes, subaigus ou subobtus. — }emelle : Pièces terminales supérieures de l'abdomen ou appendices sexuels supérieurs médiocre- ment comprimés, déclives, inclinés en arrière à leur par- tie supéro-subpostérieure dans une grande ou une assez grande étendue, à bords supérieurs entiers, sans dents ni échancrures, terminés par un crochet assez court ou de moyenne longueur. G *Acripium DECLAVUM, Brisout (Acridium elegante ? Cos- ta, Fauna del regno di Napoli, Ortotteri, tab. v, fig. 2?) — Commun. Bois de Boulogne! Forêt de Saint-Germain ! Environs de Montihéry: Bouray ! (L. Brisout), etc. Tête déclive ; on observe entre le bord antérieur de la tête et les yeux composés, au-dessus des fosses anten- naires, deux petites dépressions latérales obliquessouvent peu sensibles. Prothorax à trois carènes le parcourant dans toute sa longueur, la médiane droite, les deux laté- rales droites ou presque droites. Le præsternum est mu- tique ou presque mutique, et seulement deux ou trois fois environ aussi large que long. Antennes subsétacées ou subfiliformes. Les nervures subdiscoïdales antérieures des élytres présentent la même disposition que chez l4. Li- neatum. Les élytres des mâles et des femelles sont oblon- gues-lancéolées et lancéolées-oblongues, plus courtes que l'abdomen. Les ailes des mâles sont plus courtes que les élytres, mais dépassent de beaucoup la moitié de leur longueur. Les ailes des femelles sont un plus courtes que les élytres, elles dépassent de beaucoup les trois quarts de la longueur des élytres. Les ailes dans les deux sexes sont plissées, pliées plusieurs fois. Cuisses des pattes posté- rieures médiocrement renflées, de forme assez allongée. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 421 — Mäle : Dernier segment abdominal (plaque sous- anale) conique, très allongé ; appendices anals ou abdomi- naux coniques, aigus, subaigus, subobtus ou obtus. — Femelle : Pièces terminales supérieures de l’abdo- men ou appendices sexuels supérieurs médiocrement comprimés, obliquement tronqués en arrière ou déclives inclinés en arrière à leur partie supéro-subpostérieure dans une assez grande étendue, à bords supérieurs en- tiers, sans dents ni échancrures, terminés par un crochet assez court. Appendices sexuels inférieurs un peu com- primés à leur partie postérieure. La couleur de l’4. declivum est généralement grise ou brune, où même assez généralement verdâtre. Parfois toute la tête est verdâtre, ou seulement le devant et les côtés de celle-ci, on observe derrière l'œil une petite bande noire ou d’un brun noirâtre; une autre bande oblique noirâtre, brune ou verdâtre se voit pareillement au-dessous de l'œil; entre ces deux bandes on remarque un trait ou ligne blanche ou verdâtre. Une bande noire ou brune borde extérieurement chaque carène latérale du prothorax; ces carènes latérales sont parfois jaunes ou blanchâtres. Les côtés du prothorax sont variés de brun, de noir, de noirâtre, de verdâtre, de blanc ou de blan- châtre, souvent aussi de violet. Le dessus et les côtés de l'abdomen sont brunâtres ou grisâtres ou verdâtres ta- chetés de noir; parfois son extrémité est roussâtre. Le dessous du prothorax et de l'abdomen est ou jaune, ou d'un jaune verdûtre, ou verdâtre. Les cuisses des pattes postérieures sont grises ou d'un gris blanchätre en des- sus, jaunes verdâtres en dessous, avec une bande noire, noirâtre ou brune à leur face externe; genoux concolores. Elytres grisâtres ou brunes ou brunâtres, parfois tache- tées de noir, un trait ou ligne blanche longitudinale près 422 ANNALES du bord antérieur de lélytre chez la femelle séulement ; ce trait blanc est bordé de noir à sa partie interne. Ailes des deux sexes transparentes, incolores. Male, long. 16 à 17 mill. Femelle, long. 21 à 95 mill. AcriDiuM PARALLELUM; Costa (Rœsel, insect. tom. II, Locust, german. tab. xx, fig. 5 (femelle). — Gryllus pa. rallelus, Zetterstedt. — OEdipoda parallela, Aud.-Serv. Hist. des Orthopt. pag. 744). — Très commun. On observe entre le devant de la tête et les yeux com- posés, au-dessus des fosses anténnaires, deux petites fos- settes ou dépressions latérales obliques. Carènes latérales du prôthorax presque droites; arquées où un peu anguleu- ses. Élytres des mâles oblongues-lancéolées, élytres des fe- mélles lancéolées ou ovales-lancéolées. Les ailes des mà- les sont environ une fois plus courtes que les élytres, ou en dépassent un peu le milieu, ou sont même un peu plus courtes que la moïîtié des élytres. Les ailes des femelles dépassent un peu la moitié des élytres, ou atteignent environ les deux tiers ou les trois quarts de leur longueur. — Male : Plaque sous-anale ou dernier segment ab- dominal court, plus ou moins cunéiforme, tronqué à l'extrémité ou très obtus, très arrondi. — Femelle : Les deux pièces terminales supérieures de l'abdomen ou les appendices sexuels supérieurs sont mé- diocrement comprimés, plus ou moins obliquement tron- qués en arrière ou déclives, inclinés en arrière à leur partie supéro-subpostérieure dans une assez grande éten- due, à bords supérieurs entiers, sans dents ni échancrures, terminés par une pointe ou crochet assez court ou mé- diocre. L'Acridium longicornis de Latreille (Hist. natur. des DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 493 crustac. et insect. tom. XIT, pag. 159) nous paraît être le mâle de 4. parallelum. *Acripium pispar, Brisout (An. soc. ent. 2° série, 1848, tome VI, page xxxvin). — Forêt de Saint-Germain! Forêt de Sénart! (Brisout). — Juin-septembre. — Ha- bite les lieux herbageux des bois. — Podisma dispar, Heyer, apud Germar et Abrens, Fauna insect. Europæ, 2° sect., fasc. xvu, fig. 7 (mâle et femelle). — Podisma dispar, Fischer, Orthopt. de la Russie, tab. xxx1, fig. 5 (femelle), tom. VIII des Nouv. mém. soc. nat. Moscou, — OEdipoda smilacea, Fischer, loc. cit., pag. 363, tab. xxxin, fig. 13 et 14 (femelle). — Æcridium smilaceum, Brisout, Rev. zool., 1847, p. 285, et Ann. de la Soc. entom. France, 2° série, tom. V, pag. LxxxV1 (femelle). La tête du mâle ressemble à celle de la femelle. Les carènes latérales du prothorax dans les deux sexes sont droites. — Male : Élytres plus courtes que l'abdomen, oblongues-obovales. Les ailes sont rudimentaires, elles n'atteignent que le quart environ de la longueur des ély- tres; l’aile ne fait qu'un seul pli, et lorsqu'elle est ainsi repliée, elle paraît linéaire, tronquée obliquement à son extrémité libre. Plaque sous-anale ou dernier segment abdominal conique ou çonoïde, très allongé ; appendices abdominaux ou anals conoïdes, obtus ou subobtus. Les cuisses des pattes postérieures sont de forme allongée et très médiocrement renflées. Genoux marqués de noir ou de noirâtre. — Dans les deux sexes, les antennes sont subsétacées, comprimées. Male, long. 19 mill. Femelle, long. 25 à 29 mill. Acrinium nicurrarum, Wesmaël, Enumer. méthod. Orthopt. Belgii, dans les Bullet. Académ. Brux. tom. V, 424 ANNALES pag: 595. — (Gomphocerus biguttatus, Germar, Fauna insect. Europæ, fase. xx, pl. 22 et 23. — Gomphocerus biguttatus, Aud. Serv. Hist. des Orthopt. pag. 748). — Commun. Antennes des femelles insensiblement subclaviformes ou les articles subterminaux à peine un peu plus larges que les précédents. La plaque sous-anale des mâles ou leur dernier segment abdominal présente la même dis- position que chez l’Acridium biguttulum. Les pièces ter- minales de l'abdomen des femelles sont établies sur le même type que celles de l'Acridium biguttulum. Acrinium rurum, Olivier (Gomphocerus rufus, Thun- berg). — Commun. La plaque sous-anale ou le dernier segment abdominal des mâles et les pièces terminales de l'abdomen des fe- melles sont établis sur le même type que ceux de l'4eri- dium biguttulum. Genre Tetrix, Latreille. TErrix suBuLATA, Latr. *Terrix DEPRESssA, Brisout. — Fontainebleau! (collection Serville). Femelle : Corps robuste, déprimé en dessus. Le pro- thorax est un peu plus long que l'abdomen; son milieu est fortement caréné en avant, faiblement caréné en ar- rière. Le prothorax est déprimé transversalement vers le milieu du corps, entre les deux carènes supérieures laté- rales; il est généralement plan déprimé en dessus, sur- tout en arrière de la dépression transversale; les carènes latérales supérieures du corselet, en arrière de la dépres- sion transversale, sont aussi saillantes, aussi élevées ou un DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 495 peu plus élevées que la carène médiane, mais elles sont moins élevées en avant que la carène médiane; enfin le prothorax tout à fait à sa partie antérieure est rétréci, tectiforme-caréné ou subtectiforme-caréné. Elytres éta- blies sur le même type que celles du 7. bipunctata. Les ailes sont encore assez développées mais plus courtes que le prothorax et que l'abdomen. Vertex assez large en avant. L'insecte est généralement brun tacheté de noir, avec le dessous du corps généralement noir, marqué de brun. Nous ne connaissons encore que la femelle de cette es- pèce. Terrix BiPuNCTATA, Latr. AE L : ë ty Qi "à $ ER bA HIS A + ; ’ : Mi = è à RE O, À x à DENT à " ” Lee à | EN UNE : D : 14 En : L 1 * : LA > AL L Ê » - k 7. Tes e TS # en Co = “ x : 1 de RU NES RTS Mon EN NUE SRE HAE ie Le J SN (3 Dal = A L b î QI ne” 7 Vo be” _ 7” ” CRE ; rap stlnér ui ds | TUE ANT aile ent Me É ci sabre a Mqyôle" 1 vi 4x sn re tar GA TAN ce ea L doi. shouts. ont aie ab SH al ose :# ete fa sh ei Sn Paage + es : 3 : CARRE RENE PAR US r 4 Fi : L CA n j el d 1 à, ga PARENT AR Ut à LAC me ANNALES DE LA SOCIÉÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 427 NOTE POUR SERVIR A L'HISTOIRE DES MÉTAMORPHOSES DU GENRE PHASIA (1). Par M. LÉON DUFOUR. (Séance du 22 Novembre 1848,) L'histoire du parasitisme des insectes forme un des épisodes les plus piquants de l’entomologie. Il y a déjà bien des années que dans mes recherches d'anatomie des insectes, je rencontrai au milieu des viscères abdominaux du Pentatoma grisea, Latr. (Raphigaster punctipennis, Serv.) et du Cassida viridis, des larves parasites appar- tenant à des diptères. Je fus assez heureux, en élevant avec soin les insectes nourrisseurs de ces larves, d’obte- nir des pupes et de voir éclore de celles du Pentatoma, l'Ocyptera bicolor, et de celles du C'assida, V' Ocyptera cas- sidæ, diptère dont M. Robineau-Desvoidy a formé le genre Cassidæmyia. Cette double observation devint le sujet d'un mémoire inséré, en 1827, dans les Annales des Sc. nat., tom. X, p. 245, pl. 10. Dans l'été de l’année 1848 , je renfermai dans une boîte à couvercle de gaze métallique quelques individus du Pentatoma grisea que je jugeai en gestation de lar- ves parasites. Peu de jours après cette incarcération, je trouvai en effet dans la boîte une pupe bien ve- nue que je crus appartenir à l'Ocyptera bicolor. Quelle (1) Voyez le Bulletin, page xciv. 428 ANNALES fut ma saisissante surprise de voir éclore de cette pupe, non pas une Ocyptère, mais le Phasia crassipennis fe- melle ! La pupe ou chrysalide est ovale cylindroïde, obtuse aux deux bouts, d'un brun-marron, unie et glabre; son bout postérieur offre en relief un bouton dur, corné, noirâtre, divisé en deux par une rainure médiane pro- fonde. Chacun de ces demi-boutons semble composé de deux tubercules, soudés par leurs bases, qui ne sont que la transformation vestigiaire des stigmates postérieurs de la larve. Ces tubercules seraient donc dans la pupe du Phasia au nombre de quatre, comme dans celle, de l’Ocyptera cassidæ, et non de six, comme chez l'O. bi- color. Quoique mon observation ne soit qu'un fragment de l'histoire des Phasia, je m'empresse, dans la pénurie ab- solue de la science sur ce point, de la mettre au jour en attendant que je puisse la compléter ou que d’autres met- tent à profit cette indication. M. Robineau-Desvoidy, dans les généralités de la tri- bu des Phasiennes (Myod., p. 282), tout en signalant le défaut de faits positifs à l'endroit des métamorphoses de ces beaux diptères, se hasarde à avancer que leurs larves pourraient bien vivre dans les végétaux, et tout aussitôt il ajoute qu'il ne serait pas surpris d'apprendre qu'elles fussent parasites d'animaux. La question est tranchée aujourd'hui. Cet auteur peut compter les P Lasia non dans ses Botamophages, mais dans ses Entomobies. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 499 RAR VAR LA A A LR AA AS LE AR AR AR AAA OS AA AR LA DRE LEA LA LS AAA ANLAAS LURA NRA BARS IR ARAAMAMIAAUIARIARMISS MYODAIRES DES ENVIRONS DE PARIS (SUITE) (1). PAR M, ROBINBAU-DENVOIDY, (Séance du 8 Mars 1848.) ENTOMOBIES. VII SECTION. SEPTIMA STIRPS. LES ÉRYTHROCÉRÉES. £RYTHROCERATOE. Les deux premiers articles des antennes très courts ; le troisième prismatique et quatre à cinq fois aussi long que les deux précédents: les deux premiers articles du chète courts; le troisième allongé, avec le sommet effilé. Yeux assez petits, distants sur les deux sexes, velus, tomenteux ou nus; front bien développé en longueur et en largeur; face oblique; épistôme non saillant ; quelques légers cils à la base des faciaux; cellule y c de l'aile api- cale, ou presque apicale, parfois pétiolée, avec sa nervure transversale légèrement cintrée, droite et même incom- plète. Corps cylindriforme chez les mâles, avec l'abdomen des femelles un peu déprimé ; teintes brunes, avec un duvet gris, Ou gris flavescent, ou jaunitre. Larves inconnues. (4) Voyez 1844, p. 5; 1846, p, 17; 1847, p. 255 et 591, 2° Série, TOME vi. 28 430 ANNALES Antennæ duobus primis articulis brevissimis ; ultimo ar- ticulo prismatico, præcedentibus quadri aut quinque lon- giore : duobus primis eheti articulis brevibus ; ultimo articulo elongato, versus apicem filiformr. Oculi mins lati ; in utroque sexu distantes , villosi, to- mentosi, aut nudi; frons latior; facies obliqua, epistomate nullomodd prominulo, facialibus ad basim leviter ciligeris ; cellula y c alarum aut apicalis, aut ferè apicalis, interdüm petiolata, nervo transverso leviter arcuato, aut recto, inter- düm haud integro. Corpus marium cylindriforme; abdomine feminarum subdepresso ; color brunneus tomento griseo, aut griseo fla- vescente, aut lutescente. Larvæ ignotæ. Les Erythrocérées, qui doivent leur nom à la base de leurs antennes jusqu'ici constamment rouges, firent d’a- bord partie de notre Tribu des Erycinées; aujourd'hui elles constituent une section spéciale, bien distincte et facile à reconnaître. Les deux premiers articles des antennes très courts et resserrés, avec le troisième article au moins quatre fois aussi long; le chète à premiers articles très courts, tandis que le troisième est eflilé ; le front très développé sur les deux sexes ; les yeux plus petits, et la grande obliquité de la face, forment une réunion de caractères qui distin- guent nettement cette section. Si nous plaçons ces espèces à la suite des Brachymé- rées, ce n’est pas qu'elles en sont la continuation directe; mais elles forment un rameau latéral qu'il ne serait peut- être pas aisé de reporter ailleurs. Telle que nous la constituons, cette section est ren- fermée dans des limites bien déterminées ; les caractères DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 431 que nous lui assignons sont tout à fait commodes à si- gnaler; elle nous paraît naturelle. Ces insectes ne se recommandent point par l'éclat des couleurs : le brun-gris, le gris flavescent sont leurs teintes dominantes, tandis que les pattes sont presque toujours d’un jaune fauve. Ils atteignent rarement à plus de six ligues de longueur. Les mâles ont le corps cylindriforme, tandis que l'abdomen se trouve un peu déprimé sur les femelles. Toutes les Entomobies à face oblique, à antennes lon- gues et fauves à la base, n'appartiennent pas à nos Ery- throcérées ; il faut n’y admettre que celles qui n’offrent que de légers cils à la base des fossettes antennaires, et qui ont la nervure transversale de la cellule y c des ailes apicale ou presque apicale ; encore rencontrons-nous des races qui, avec la plupart de ces conditions, leur sont pourtant étrangères. Dans ces cas divers, on dirige son attention sur la forme du chète, sur les caractères alaires, ainsi que sur l'ensemble des formes et des teintes du corps. Ces insectes ne sont pas communs; plusieurs espèces n'ont encore été rencontrées qu'une seule fois. On les trouve le long des haies, à terre et sur les fleurs. Nous ne pensons pas qu'on ait encore observé aucune Erythrocérée à l’état de larve. Quelques espèces demandent une description plus com- plète parce qu’il ne nous a pas été donné de les revoir. Il est probable que quelques autres restent à découvrir, GENRES. Yeux velus; face très oblique; nervure transversale de la cellule + c des ailes entière et presque apicale. LOPAEYROS . . \ 432 ANNALES IT, ÆEurigaster. . . . Yeux nus. Yeux nus ou tomenteux; cel- II. Porter | lule y c des ailes apicale, avec sa nervure transversale un nn cintrée vers le sommet. IV. Curtisia ervure transversale presque ; us convexe en dehors. | l ellule y c des ailes apicale et pre pétiolée. Vebebra, Nervure transversale de la cel- VI. Ræselia. . . .. lule y c des ailes incomplète. LG. Paryno. Phryno. R.-D. Myod. Tachina; Meig. Eurigaster; Macq. Les deux premiers articles antennaires courts; le troi- sième prismatique, cinq fois aussi longues que les deux autres: chète allongé, à premiers articles courts. Yeux velus, distants sur les deux sexes; face très obli- que; quelques cils à la base des fossettes antennaires; cellule y c ouverte avant le sommet de l’aile, avec sa ner- vure transversale presque droite. Corps sub-arrondi; abdomen des femelles hémisphé- rique; teintes noires avec un duvet gris ou cendré-jau- nâtre. Antennæ primis articulis brevibus ; tertio articulo pris- matico, præcedentibus quinque longiore : chetum elongatum, primis articulis brevibus. Oculi villosi, distantes in utroque sexu; facies obliqua ; facialibus basi ciligeris; cellula y © aperta ferè in alæ apice, nervo transverso ferè recto. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 433 Corpus subrotundatum, abdomine in feminis hæmisphe- rico ; color nigricans, tomento grisescente, aut cinereo-fla- vescente. Dans notre premier travail, nous n'avions pas reconnu d'une manière satisfaisante les insectes qui forment ce genre, et nous n'avions pu les observer avec toute l'at- tention désirable. Les yeux villeux ou velus constituent le caractère le plus important et le plus facile à distinguer. Parmi nos Phrynos primitives, nous avions placé des espèces qui aujourd'hui ne peuvent plus y rester, et qu'il importe de bien distinguer. Notre Phryno rustica, n° 1, trouvée une seule fois par Saint-Fargeau, et dont nous ne pouvons plus constater les véritables caractères, puisqu'elle est détruite, doit appartenir à une autre section, à celle des Erycinées. 1. Phryno agilis, R.-D. Myod. n° 2. Eurigaster agilis ; Macq. n° 2. Longueur 3—6 lignes, Griseo-cinerascens ; frontalibus, primis antennæ articu- lis, cheto, palpis, scutello, pedibus, fulvis; frontis lateribus facieque, argenteo-flavescentibus ; calyptis alarumque basi flavis ; feminæ abdomine hemispherico, ultimoque antennæ articulo fulvescente. Corps noir, mais couvert d'un léger duvet gris-cendré; frontaux, premiers articles antennaires, chète, palpes et pattes fauves ; côtés du front et face d’un argenté un peu jaunâtre; cuillerons et base des ailes jaunes. Le dernier article des antennes, noir dans le mâle, est fauve ou d’un brun fauve chez la femelle. 434 ANNALES Cette espèce se trouve dès le premier printemps; c'est au lever du soleil, soit à terre, soit le long d’une haie, que les mâles déploient de l’activité à la recherche des femelles. Mais nous pensons que la durée de cette espèce dépasse le mois de mai. Les individus varient beaucoup pour la taille. 2. Phryno aurulenta, R.-D. Longueur 5—6 lignes. Sericeo-flavescens ; fronte facieque, aureis ; frontalibus, primis antennæ arliculis, cheto, palpis, pedibus fulvis ; calyptis alarumque basi flavis. Tout le corps garni d’un duvet épais et flavescent ; côtés du front et face d'un jaune doré; frontaux, pre- miers articles antennaires, chète, palpes, écusson et pat- tes fauves; cuillerons et base des ailes jaunes. Nous avons trouvé cet insecte dans les mois de mai et de juin; nous possédons les deux sexes. 3. Phryno brunea, R.-D. Myod. n° 3. « Omnind similis Ph. agili; antennis fulvioribus ; cor- pus bruneum, haud flavescens ; scutello rubescente. » « Tout à fait semblable au PA. agilis ; antennes plus fauves ; corps brun, non flavescent ; écusson rougeûtre. » Cette espèce a été trouvée à Versailles par M. Blondel. Il. G. Euricasrre. ÆEurigaster, Macq. Phryno; R.-D. Myod. Tous les caractères des Phrynos : yeux nus; cils fa- ciaux montant au quart des fossettes ; cellule > c ouverte DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 435 un peu avant le sommet de l'aile, avec sa nervure trans- versale cintrée. Omnind characteres Phrynidum : oculi nudi; facialibus paulè altius ciligeris ; cellula y © aperta ferè in apice ala- rum, nervo transverso recto. Les yeux nus distinguent nettement ce genre de celui des Phrynos. Nous nous empressons d'adopter ce genre établi par M. Macquart; mais nous nous gardons bien de lui con- server la même extension, attendu que cet entomologiste y comprend des espèces trop diflérentes sous le rapport de plusieurs caractères. 1. Eurigaster tibialis, R.-D. Longueur 6—7 lignes. Cylindriformis; griseo-murino, aut griseo-cinerascente tomentosa et tessellans ; frontalibus, primis antennæ arti- culis, cheto, palpis, tibiis fulvis aut fulvo-brunicosts ; ca- lyptis albis ; alis limpidis, basi flavescente. Corps cylindriforme, à fond noir, mais garni d'un du- vet gris-jaunâtre, ou gris de souris; le corps du male est parfois un peu cendré ; côtés du front et face d’un cendré soyeux, qui devient un peu flavescent sur les femelles; frontaux, premiers articles antennaires, palpes et tibias fauves ou d’un fauve brun; sommet de l’écusson souvent un peu fauve; cuisses noires, ainsi que les tarses; cuille- rons blancs; ailes claires, avec la base légèrement jau- nâtre. Nous possédons un assez bon nombre d'individus de cette espèce, qu'on trouve dans les mois du printemps, soit à terre, soit le long des haies. 436 ANNALES 2. Eurigaster hæemisphæricus. Phryno hæmisphærica, R.-D. Myod. n° 5. Longueur 2 lignes 3/4. « Facies argentea; primis antenne articulis rufis ; cor- pus griseum ; abdomine hæmisphærico ; pedes nigri, tibiis brunneo-fulvis.» « La femelle : Face argentée; frontaux, premiers arti- cles antennaires rouges; le dernier article et les pattes noirs; corps gris; abdomen hémisphérique ; tibias d’un brun fauve; cuillerons blancs. » Cette espèce faisait partie de la collection de Carcel qui pensait l'avoir trouvée aux environs de Paris, III, G. EnvrurocÈre. ÆErythrocera, R.-D. Phryno; R.-D. Myod. Eurigaster ; Macq. Les deux premiers articles antennaires courts; le troi- sième prismatique et quatre fois de la longueur du second; le second article du chète double du premier pour la lon- gueur. Yeux distants dans les deux sexes, paraissant nus, mais tomenteux à une forte loupe; quelques cils au bas des fossettes antennaires; cellule > c ouverte dans le sommet de l'aile, avec sa nervure transversale un peu cintrée vers le sommet; corps cylindriforme et à teintes noires ou noirâtres. Antennæ duobus primis articulis brevibus ; tertio pris- matico, præcedentibus quadri-longiore ; cheti secundus arti- culus primo bi-longior. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 437 Oculi distantes in utroque sext ; utpotè nudï, sed tomen- tosuli ad validam lentem ; facialibus infernè ciligeris ; cel- lula y & aperta in alarum apice, nervo transverso versus apicem sub-arcuato ; corpus cylindriforme ; color niger aut nigricans. La formation de ce genre complète le bouleversement de notre ancien genre Phryno, dont les Erythrocères sont la suite naturelle, quoiqu’elles s’en distinguent par des caractères considérables. La face est presque verti- cale; le second article antennaire offre un onglet plus manifeste; la cellule + c est ouverte dans le sommet même de l'aile, avec une différence de nervure transver- sale aisément appréciable. Il doit nous manquer plusieurs espèces qui ménageraient les brusques transitions obser- vées entre celles que nous possédons. Quoique les carac- tères génériques indiqués soient d’une identité parfaite, les espèces décrites paraissent offrir entre elles des difé- rences si notables qu'on serait tenté de les repartir en des sections diverses. Sur ces insectes, la taille devient plus petite et la teinte grise passe au noir. 1. Erythrocera fulvipes, R.-D. Longueur 3 lignes. Mas : Griseo-subflavescens ; frontalibus, palpis, primis antennæ articulis, femoribus, tibirs, fulvis ; frontis lateri- bus flavescente brunicosis; calyptis flavescentibus ; alis flavescentibus, basi flavà. Le mâle : Corps garni d’un duvet gris jaunâtre, avec des lignes brunes sur le corselet; frontaux rouges; côtés du front d’un jaune-brun; côtés de la face d'un blanc 438 ANNALES jaunâtre; palpes rougeâtres; les deux premiers articles des antennes fauves, le troisième noir; chète brun; moitié postérieure de l'écusson flavescente; pattes fauves; tarses noirs; cuillerons jaunes; ailes flavescentes avec la base jaune. Nous ne connaissons que le mâle de cette rare espèce, trouvée au printemps, et qui offre le port d'une véritable Ræsélie. 2. Erythrocera flaipes, R.-D. Longueur 3 lignes. Nigro-nitens, cinereo-tomentosa; primis aäntennæ arti- culis, frontalibus, fulvis ; seutelli apice subfulvo; palpis et pedibus flavis ; calyptis albis ; alis basi flavescente. Corps noir luisant, garni d'un duvet cendré; frontaux rouges ; premiers articles antennaires d’un jaune fauve, le dernier article noir ; côtés du front d’un brun cendré; face argentée; palpes et pattes jaunes; sommet de l’écus- son fauve; cuillerons blancs; ailes claires, avec la base noirâtre. Nous ne possédons qu'un individu de cette espèce trou- vée en été. 3. Erythrocera scutellaris, RK.-D. Longueur 3 lignes. Femina : Cylindrico subrotunda ; nigra; thorax cine- reo-lineatus et irroratus ; abdomen tribus fasciolis transver- sis, medianea latiore, cinereo-tessellantibus ; antennarum majoré parte æruginosa ; palpis flavis ; scutello testaceo. La femelle : Corps cylindrico-arrondi, noir; corselet rayé et parsemé de cendré ; corselet testacé; sur l'abdomen DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 439 trois petites bandes transversales de reflet cendré; celle du milieu est la plus large; frontaux d’un brun ferrugi- neux; côtés du front et face cendrés; majeure partie des antennes couleur de rouille; palpes jaunes; pattes noires; cuillerons blancs; ailes claires, à base flavescente. Nous n'avons vu qu'une femelle de cette espèce, dont il est à désirer qu'on connaisse bien les mœurs; elle affecte le port et les teintes d'une Erythrocère à corps noir. 4. Erythrocera siphonoïdea. Phryno bucentoïdea, R.-D. Myod. n° 6. Longueur 2 lignes. Cinereo-grisescens ; pedibus nigris; frontalibus, primis antennæ articulis, palpis, flavo-fulvis. Tout le corps couvert d'un duvet cendré gris; côtés du front et face d’un gris cendré; frontaux, premiers articles antennaires, palpes, d’un jaune fauve; pattes noïrés; cuillerons blancs ; ailes assez claires. Cette espèce ne paraît pas être commune. Sa rareté tient peut-être à ce que ses teintes et sa taille n’attirent pas notre attention. La suppression du genre Bucentes amène ici le changement du nom spécifique. 5. Erythrocera cinerea, R.-D. Mas : Similis Erythroceræ siphonoïdeæ ; griseo-cinerea, non griseo-flavescens. Le mâle : Tout à fait semblable à l’Æ. siphonoïdea ; le duvet du corps est gris-cendré et non gris jaunâtre. Nous ne possédons que le mâle de cette espèce trouvée en été. 440 ANNALES 6. Erythrocera nigripes. Phryno nignipes; R.-D. Myod. n° 4. « Facies argentea ; primis antennæ articulis rufis ; pedes nigri; corpus griseum ; calyptis albis. » « Longueur 2 lignes 3/4. Corps gris; côtés du front brun-fauve ; face argentée; frontaux, premiers articles antennaires rouges ; le dernier article et pattes noirs; ab- dowen court; cuillerons très blancs; ailes claires, un peu sales à la base. » Cette espèce a été trouvée au printemps. 7. Erythrocera fulvescens, R.-D. Longueur 2 lignes, Nigra, cinereo-adspersa; frontalibus, primis antennæ articulis, fulvis; ultimo nigro, basi fulvescente; palpis flavis ; pedibus nigris ; calyptis albescentibus ; alæ basi fla- vescente. Le male et la femelle : Corps noir, saupoudré d'un du- vet cendré; frontaux, premiers articles des antennes fau- ves; le troisième noir, avec sa base rougeâtre; palpes jaunes; cuillerons blanchâtres ; ailes à base flavescente. Nous avons trouvé cette espèce en été. IV. G. Curnisie. Curtisia, R.-D. Phryno; R.-D. Myod. Caractères des Erythrocères; yeux entièrement nus; cellule > c ouverte au sommet de l'aile, avec sa nervure transversale un peu convexe en dehors. Omnind characteres Erythrocerarum ; oculi nudi ; cellula > © alarum apiculis, nervo transverso externè convexius- culo. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 441 Dans la nécessité de nous reconnaître au milieu de ra- ces si voisines les unes des autres, nous croyons con- venable d'établir ce genre, quil sera toujours loisible de distinguer à la cellule y c des ailes, dont la nervure transversale est convexe en dehors, du côté du sommet de l’aile, 1. Curtisia regula, R.-D. Longueur 2 lignes. Fermina : Parva; griseo-cinerascens ; primis antennæ articulis frontalibusque fulvis ; palpis flavis ; pedibus nigris ; calyptis albis ; alis limpidis. La femelle : Tout le corps gris cendré, avec le premier segment de l'abdomen noir ou noirâtre; frontaux, pre- miers articles des antennes fauves, le dernier article noir; palpes jaunes; pattes noires; cuillerons blancs; ailes claires. Nous ne connaissons qu'un individu de cette espèce, qui paraît être trés rare. V. G. Héme. Mebia, R.-D. Myod Myobia; Macq. p. 156. Les deux premiers articles des antennes courts; le troi- sième prismatique et quatre fois aussi long; premiers ar- ticles du chète courts. Yeux assez petits, nus; front large; face oblique ; cils un peu raides le long des fossettes antennaires; épistome non saillant; cellule y c fermée dans le sommet de l’aile, et même avec un court pétiole; forme du corps un peu déprimée ; teintes d’un brun cendré, Antennæ duobus primis articulis brevibus, tertio prisma- tico, præcedentibus quadri-longiore ; chetum primis articulis brevibus. 442 ANNALES Oculi distantes in utroque sexû ; nudi ; frons lata ; facies obliqua, facialibus rigidiuscule ciligeris ; epistomate non prominulo : cellula y c clausa in apice alarum, etiam petio- lata ; corpus subdepressum ; color fusco-cinereus. Nous avions d’abord placé ce genre parmi les Graoso- mes, auxquelles il appartient réellement par la fragilité de ses pattes. Mais l’ensemble de ses caractères en consti- tue une véritable Erythrocérée. Ces insectes, très rares et très difficiles à se procurer, se reconnaissent aisément au petit pétiole de la cellule »c de l'aile et à leurs cils faciaux un peu raides, et occupant les deux tiers de la hauteur des fossettes antennaires. 1. Hebia flavipes, R.-D. Myod. n° 1. Myobia flavipes ; Macq. n° 1. Longueur 2 lignes 1/2. Femina : Fusco-cinerea; frontalibus, antenni totis, fulvis; palpis sub-albis ; pedibus pallidè flavis; facie ar- gentea ; calyptis albescentibus ; alis sub-limpidis. La femelle : Corps cendré, avec trois petites lignes transverses brunes sur le dos de l’abdomen, et interrom- pues dans leur milieu; sommet de l'écusson jaunâtre ; frontaux et tous les articles des antennes fauves; côtés du front d'un cendré brunissant; face d’un blanc argen- té; palpes albides; pattes d'un jaune pâle; tarses bruns; cuillerons blanchätres ; ailes claires. Nous ne connaissons qu une femelle de cette espèce. 2. Hebia petiolata, R.-D. Longueur 2 lignes 1/2. Femina : Thorax bruneo-cinerascens ; abdomen sub- griseum, triplici vitta fusca transversa, medio interrupta; DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 443 frontalibus primisque antennarum articulis, fulvis; tertio articulo nigro; facie palpisque albis; pedes testacei, tarsis nigris; calyptis albis; alis limpidis. La femelle : Corselet brun, avec un léger duvet cen- dré; abdomen gris, avec trois lignes dorsales noires et interrompues dans leur milieu ; frontaux et premiers ar- ticles des antennes rouges; le dernier article noir; côtés du front d’un gris un peu brun; face blanche; palpes d'un blanc jaunâtre; pattes testacées, avec les tarses noirs; cuillerons blancs; ailes claires. Nous ne connaissons qu'une femelle de cette espèce, prise au mois d'avril. VI. G. Roœseute. Reæselia, R.-D. Myod. Tachina; Fall. et Meig. Myobia ; Macq. Les deux premiers articles des antennes courts; le se- cond un peu plus long sur la femelle ; le troisième quatre fois aussi long que les précédents; chète allongé, filifor- me, à premiers articles très courts. Yeux paraissant nus, largement séparés sur les deux sexes; face oblique; cils remontant jusqu'au milieu des faciaux; épistôme transversal, sans saillie ; nervure trans- verse de la cellule y c des ailes nulle ou incomplète; corps cylindrique sur les femelles. Antennæ primis duobus articulis brevibus ; secundo in femina jam longiore; tertio prismatico, præcedentibus quadri-longiore; chetum elongatum, apice filiformi, primis articulis brevioribus. Oculi ferè nudi ; in utroque sext latius distantes; facie obliqua; cilis facialibus ad medium fossularum porrectis; 444 ANNALES epistomate transverso, haud prominulo; nervus transversus cellule y calarum nullus, aut interruptus; mas cylindricus ; femina cylindriformis. La nervure transverse de la cellule y c des ailes, qui est nulle ou incomplète, constitue un caractère solide pour l'établissement de ce genre, composé d'espèces à peu près semblables entre elles,.et qu'au premier aspect on paraît reconnaître à leur corps cylindrique et à leurs teintes grises ou d'un gris jaunâtre. Dans notre premier travail, nous avions tout à fait omis le caractère des cils qui remontent jusqu'au milieu des faciaux. Le plus simple toucher suffit pour briser les pattes de ces insectes qui, de cette facon, ont un nouveau rapport avec les Graosomes qu'elles doivent précéder dans une bonne classification. 1. Æœselia interrupta, R.-D. Longueur 3 lignes 1/2. Mas : Flavescens; scutelli apice lutescente; frontis la- teribus fusco-flavescentibus ; primis antennæ articulis, pal- pis, pedibus, flavo-subfulvis ; calyptis flavis; nervo cellu- læ y © alarum per medium interrupto. Le mäle : Tout le corps flavescent, avec le bord pos- térieur de l’écusson jaunâtre; côtés du front d’un brun flavescent; côtés de la face d'un gris flavescent; frontaux rougeätres; premiers articles des antennes, palpes, cuis- ses et jambes d'un jaunâtre fauve; le dernier article des antennes, chète et tarses noirs ; ailes claires, avec la base jaune ; nervure transversale de la cellule + c in!errompue dans son milieu. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 445 Nous ne possédons que des mâles de cette espèce trou- vée en été. 2. Ræselia flavescens, R.-D. Longueur 3 lignes. Mas : Cylindricus ; griseo-flavescens, scutelli parte po-- tica lutescente : frontalibus rubris : primis antenneæ articu- lis, palpis, pedibus, flavo-fulvis : calyptis flavis : alæ basi flavescente, nervo transverso cellule > & ferè nullo. Femina : Magis lutescens in abdominis dorso quäm in dorso thoracis. Le male : Cylindrique; gris flavescent, avec la moitié postérieure de l'écusson jaunâtre; côtés du front d'un gris-brun; face d'un gris cendré; frontaux rouges; pre- miers articles des antennes, palpes, cuisses et jambes jaune fauve ; le troisième article des antennes, chète et tarses noirs; cuillerons jaunes ; ailes flavescentes, avec la base jaune. La femelle : Dos de l'abdomen un peu plus flavescent que le dos du corselet. Sur cette espèce et sur les espèces suivantes, la nervure transversale de la cellule > c des ailes est nulle ou pres- que nulle. 3. Ræselia flavisquamis, R.-D. Longueur 2 lignes. Femina : Corpus et frons tomentosè flavescentia; fron- talibus rubris : primis antennarum arliculis, palpis, femo- ribus, tibiis, luteo-obscurè-fulvescentibus : scutelli parte pos- tica sub flavescente : calyptis flavis : alis flavescentibus, basi flava. 2° Série, TOME vi. 29 446 ANNALES La femelle : Corps et front garnis d'un duvet jaunitre; face d’un gris jaunâtre; partie postérieure de l’écusson, premiers articles des antennes, palpes, cuisses et jambes d’un jaune obscurément fauve ; le dernier article des an- tennes, chète et tarses noirs; cuillerons jaunes ; ailes fla- vescentes, avec la base jaune. Cette espèce de petite taille a les plus grands rapports avec le À. fulvescens ; nous ne connaissons que la femelle. 4. Reselia cylindrica, R.-D. Myod. n° 3. Longueur 3 lignes 1/4. « Cylindrica; facies albo-brunnicante-grisea ; calyptis albis. » « Le mâle : Corps cylindrique; front et face d'un blane brunâtre; premiers articles de l'antenne et cuisses d’un fauve pâle; le dernier article et tarses noirs; corps gris; cuillerons blancs ; ailes claires, jaunâtres à la base, ainsi que le long de la côte extérieure. » Nous ne connaïssons que le mâle de cette espèce. 5. Rœselia silvatica, R.-D. Myod. n° 5. Eurigaster silvatica, Macq. n° 6. Longueur 3 lignes. « MNigricans, cinerascens ; primis antennæ articulis, fe- mortibus, tibits, fulvis ; alæ claræ , basi flavescentes. » « Corps noirâtre, saupoudré de cendré; face et côtés du front blancs; premiers articles antennaires, cuisses et tibias ferrugineux ; ailes claires, à base flavescente. » Nous avons trouvé celte espèce dans les boïs, au mois de juin. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 447 6. Ræselia antiqua. Tachina antiqua ; Meig. n° 300. Reselia arvensis ; R.-D. Myod. n° 1. Eurigaster antiqua ; Macq. n° 5. Longueur 3 lignes. Cylindrica; griseo-cinerea; frontalibus rubris : primis antennarum articulis, palpis, femoribus, tibits, flavo-fulvis : scutelli parte postica lutescente : calyptis flavescentibus : alis claris, basi flava. Corps cylindrique et d'un gris cendré sur les deux sexes; côtés du front d'un gris-brun ; face d’un gris cen- dré; frontaux rouges; premiers articles des antennes, palpes, cuisses et jambes d’un jaune fauve; le dernier article des antennes et tarses noirs; bord postérieur de l’écusson jaunâtre; cuillerons jaunâtres; aiïles claires, avec la base jaune. On trouve cette espèce, en été, sur les fleurs des Om- bellifères. 7. Ræselia agrestis, R.-D. Myod. n° 2. Longueur 2 lignes 1/2. Mas : Similis priori; pauld minor; thorax cinereo-to- mentosus, abdomen griseo-tomentosum : calyptis subalbrs. Femina : Thoracis dorso nigricante et griseo-cineras- cente-tomentoso : abdomen dorso griseo-pulverulento. Le mâle : Semblable au À. antiqua mâle, un peu plus petit; duvet cendré sur le corselet et gris sur l'abdomen ; cuillerons blancs ou blanchätres. La femelle : Dos du corselet brun et rayé de gris cen- dré; le dos de l'abdomen gris pulvérulent, sommet de l'écusson jaune. On trouve cette espèce en été. 448 ANNALES VIII: SECTION. OCT AV A STIRPS. LES GRAOSÔMES. GRAOSOMÆ. Antennes assez courtes; le seconil article double du premier pour la longueur; le troisième prismatique, dou- ble ou triple du second pour la longueur; chète allongé, filiforme, tomenteux à une forte loupe, à premiers arti- cles très courts. Yeux nus, distants sur les deux sexes; front large sur les deux sexes; frontaux étroits ; face légèrement oblique ; faciaux nus; médians un peu comprimés; péristôme un peu plus long que large; épistôme légèrement en saillie ; seconde division de la trompe solide; trompe parfois so- Hide; pattes fragiles; cellule ; c ouverte dans le sommet de l'aile. Taille médiocre; corps cylindrique ou cylindriforme ; teintes grises, gris-cendrées, gris-flavescentes et même flavescentes ; les côtés de l'abdomen offrent ordinaire- ment des taches fauves, jaunes ou testacées, toujours plus prononcées sur les mäles que sur les femelles. Larves inconnues. Antennæ abbreviatæ : secundus articulus primo bilon- gior; tertius secundo bilongior aut trilongior : chetum elon- gatum, filiforme, ad lentem tomentosulum, primis articulis brivissimis. Oculi nudi, in utroque sexu distantes : frons lata; fron- talibus angustatis : facies subobliqua ; facialibus nudis, me- dianeis subcompressis : peristoma subelongatum, epistomate paulisper prominulo : proboscidis intersectio secunda coria- cea ; proboscis interdium coriacea : pedes fragiles : cellula > c aperta in apice alarum. Statura mediocris : corpus cylindricum aut cylindriforme : DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 449 color griseus, aut griseo-cinereus, aut griseo-flavescens, aut flavescens : abdomen sæpius segmentorum lateribus fulvo, aut flavo, aut testaceo maculatis. Larvæ ignotæ. Au premier aspect, les insectes de cette section parais- sent avoir les plus grands rapports avec les Erythrocé- rées : yeux nus, front large, chète effilé, teintes générales du corps, coloration constante de la base des antennes et des pattes, fragilité de ces derniers organes, caractères alaires, indiquent un voisinage nécessaire. Mais la brié- veté des antennes, la légère saillie de l’épistôme, la face moins oblique dénotent que l’on marche sur d’autres considérations. Les Graosomes ne sont pas la suite directe des Erythrocérées, mais elles leur constituentun rameau bien distinct. Elles se rapprochent donc des Erythrocérées par leur chète filiforme et à premiers articles indislincts, par la coloration de la base des antennes et par celle des pattes, par la largeur du front, par la figure des yeux. Mais elles en différent par une face peu élevée, à peine oblique, par le plus graud développement du second article des an- tennes, dont le dernier article perd une partie de sa lon- gueur; elles s’en distinguent aussi par l’étroitesse des fron- taux, par un péristôme plus long que large, paries médians toujours comprimés et colorés. Ces deux derniers carac- tères du péristôme et des médians, ainsi que les anten- nes, les rapprochent des Ocyptérées et des Macropodées. Les Erythrocérées n'ont jamais la seconde division de la trompe solide ; nouvelle affinité des Graosomes avec les Ocyptérées. Mais dans quelque cercle qu'on tourne, il faudra tou- jours placer les Graosomes non loin des Ocyptérées. 100 ANNALES Le nom de Graosomes imposé à celte section rappelle la facilité des pattes à se rompre et à se détacher par le moindre contact. Ge nom ne nous convient pas sous le rapport de l’euphonie; mais nous redoutons de le chan- ger. Ces insectes ne se recommandent ni par la force de leur taille, ni par l'éclat de leur teintes. La plus grande espèce connue n'a pas plus de cinq lignes de longueur. Le gris, le cendré, le flavescent, combinés avec le fauve et le testacé, un corps cylindrique ou cylindriforme, leur impriment un aspect général qui les fait reconnaître au premier coup d'œil. Dans les limites que nous leur avons assignées, ces in- sectes forment aujourd'hui une section qui nous paraît naturelle. On les rencontre principalement sur les fleurs des Om- bellifères; quelquefois on les surprend à voltiger sur les feuilles des haies et des arbustes. Nous les avons observées sur des terrains sablonneux et habités par des Hyménop- tères fouisscurs. Lepeletier de Saint-Fargeau nous a ra- conté les habitudes d’une espèce qui vit dans les Charan- sonites enfouis pour une autre race. Ce fait serait suffisant s'il était exact. Mais non seulement ce naturaliste n’a pu nous préciser cette espèce, il m’était pas même certain que l'insecte observé fût une Myobie. Ce fait n'était pour lui qu'un souvenir plus où moins appréciable de la mé- moire. Nous devons donc suspendre notre jugement jusqu'à ce que des observations soigneusement faites et recueillies avec conscience viennent rous éclairer sur les habitudes des larves de ces insectes. En admettant que ces larves ne sont pas mangeuses de chenilles, il sera très facile de DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 451 séparer cette section, de l'enlever à la grande série des races Campophages : elle offre d'assez nombreux carac- tères pour cette disjonction, car elle forme une anomalie dans la place que nous lui assignons. Le genre Hebia de notre premier travail a été reporté parmi les Erythrocérées. Le genre Melia n'appartient pas aux Graosomes. Nous nous sommes trouvé dans la nécessité de donner une minutieuse description des espèces étudiées : dédui- sons-en les motifs. Trompé par les apparences de taille et de coloration presque identiques, nous n'avions pas donné aux insectes de ce groupe toute l'attention qu'ils étaient en droit de réclamer. Nous en subissons aujourd’hui l'inévitable ré- sultat. À mesure que le hasard mettait une Graosome en notre possession, nous nous contentions de la joindre à des espèces déjà décrites et nommées, sans nous inquié- ter si tous les individus assignés à ces mêmes espèces étaient identiques. Grande fut notre déception. Un travail plus consciencieux et tout récent vient de nous révéler une longue suite d’espèces que nous n'a- vions pas daigné soumettre à la sévérité de l'étude et que d’ailleurs nous n'eussions pas osé soupçonner. Cette section peut donc acquérir un assez vaste développe- ment, sur les bornes duquel il nous est impossible de rien préjuger dans l’état actuel des choses. Nous som- mes réduits à la triste nécessité d’'énumérer des espè- ces dont trop souvent nous ne possédons qu'un sexe. Si notre curiosité eût été éveillée sur ce point, nul doute que nous eussions obtenu et présenté des résultats plus satisfaisants, car il nous est arrivé mainte fois de nous 452 ANNALES trouver dans les circonstances les plus favorables pour recueillir ces insectes. Les Brachymérées nous avaient déjà fourni une section d'espèces pour la plupart inédites; notre travail sur les Graosomes est encore moins complet. Vous ne faisons que les indiquer. Elles exigent des recherches mieux diri- gées, des observations plus exactes et des descriptions poussées jusqu'aux extrêmes limites de la minutie. Sans ces précautions, on doit renoncer à les connaître jamais. Il est probable que de nombreuses et d'importantes dé- couvertes restent à faire parmi elles. Quel entomologiste aura le bonheur d'atteindre au but désiré ? Si l'existence ne nous fait défaut, nous nous proposons de diriger dé- sormais une partie de nos recherches vers ce même but. Depuis trente ans, nous nous occupons sans relache et d'une façon spéciale de l'étude des mouches. Nous esti- mions n'avoir plus que de rares sujets à intercaler non- chalamment dans nos cadres. Eh bien, c'est pendant l’impression de notre ouvrage, c'est à la clôture de la carrière, que nous nous apercevons n'avoir sacrifié qu'à l'illusion! Plus nous avancons, plus nous reconnaissons l'inanité de nos efforts et de notre espoir. Lancé sur un océan immense, nous avons pris des îlots pour de vastes continents. À l'heure du repos, il faut nous armer d’une énergie nouvelle : chaque pas pousse vers un nouvel in- connu. Non, la gloire de compléter la Myodologie pari- sienne ne nous est pas réservée ! Nous n’aurons fait qu'a- masser des matériaux, que préparer la voie à des entomo- logistes privilégiés. Nous avions essayé d'inscrire notre nom sur les ailes de la mouche : quelle amère dérision ! En ce moment, prétendre à la perfection, c'est vouloir imiter ce grand coupable que la mythologie païenne re- présentait la bot.che sans cesse béante devant un aliment DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 453 ou un liquide prochain qui le fuyaient loujours. Ah! pourquoi le sort, trop rigoureux envers nous, nous assi- gna-t-il des races sans nombre, des créations infinies, des organisations démesurement variables? Hommes prati- ques de l'entomologie, pardonnez-nous ce cri du déchi- rement intérieur. Nous avons le droit de le pousser. Nous désespérons, mais nous ne somimes pas abattu. Sous nos pas, sous nos yeux, malgré nos investigations quotidiennes, les espèces de Myodaires se jouent de nous. Un malin génie prend plaisir à les multiplier, à les faire éclore, et comme à les créer au fur et à mesure que nous nous imaginons avancer. ‘Toute journée enfante des em- barras pour le lendemain; le moindre progrès ajoute aux obstacles. Le dédale d’une classification sans bornes, et roulant presque toujours autour du même cercle, fatigue au point de rébuter et de repousser. Le langage, devenu monotone et insipide devant la répétition des mêmes tailles, des mêmes formes et des mêmes teintes, reste frappé d'impuissance et de stérilité. Nous nous trom- pons : dans cette laborieuse étude des œuvres de la na- ture, il ny a de fatigué et d’impuissant que nous-mé- mes!... car la lumière sera faite. À. Sommet des palpes renflé sur les femelles. GENRES. Le troisième article des anten- LE Myobia. . . . .{ nes double du second. Front rétréci sur les mâles. RÉ troisième article des anten- LE Leshit nat Le nes triple du second. lFrônt plus large sur le mâle. LS or ESS ANNALES B. Sommet des palpes non renflé sur les femelles. GENRES. / Front aussi large sur les mâles II. Solieria. . . . .) que sur les femelles. Cellule >» c ouverte dans le som- met de l'aile. IV One {Cellule y c fermée dans le som- | met de l'aile. V. Fischeria. . . .\ Trompe solide; teintes rouges et cendrées. 1. G. Mvome. Myobia, R.-D. Tachina ; Meig. Myobia; Macq. Antennes assez courtes; le second article double du premier pour la longueur, et le troisième double du se- cond; chète allongé, tomenteux à la loupe, à premiers articles courts. Yeux nus, distants sur Ja femelle, plus rapprochés et rétrécis sur le mâle; frontaux étroits; front saillant sur le mâle; face oblique; faciaux nus; épistôme large et un peu saillant; seconde division de la trompe en partie solide; sommet des palpes renflé sur les femelles; cel- lule > c ouverte dans le sommet de l’aile, avec sa nervure transversale droite; corps du mâle cylindrique; celui de la femelle un peu déprimé; teintes grises, cendrées et flavescentes. Antennæ abbreviatæ ; secundus articulus primo bilongior; tertius secundo bilongior : chetum ad lentem tomentosum, apice filiformi : primis articulis brevibus. Oculi nudi; distantes in Fœmind ; approximati in Mare : DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 455 frontalibus angustatis : fronte in Mare prominula ; facies obliqua, epistomate latiore, leviterque prominulo; facialibus nudis ; proboscidis secunda sectione coriacea : palpi apice inflatt in Femina : cellula y c alarum apicalis, nervo transverso recto aut subrecto : Mas cylindricus; femina subdepressa : color griseus, cinereus, flavescens. Les deux caractères de ce genre consistent dans le front rétréci des mâles, et dans le sommet renflé des palpes sur les femelles, qui ont aussi l'abdomen ordinairement plus déprimé que les Soliéries. 1. Myobia fraglis, R.-D. Myod. n° 1. Longueur 3 1/2—4 lignes. Femina : Thorax pleuris brunneo-cinereis, dorso scu- telloque subflavis : abdomen flavescens, secundi, tertiique segmenti lateribus testaceis : frontalibus subrubris : primis antennarum articulis fulvis ; palpis fulvis, apice nigricente; Jemoribus, tibiis , flavo-fulvis : calyptis flavis : alis subfla- vescentibus. Mas : Similis ; cylindricus ; abdomen flavum, linea dor- sali brunnicosa, versüs anum latiore : frons angustata. La femelle : Corselet gris cendré sur les côtés, jaune sur le dos, ainsi que sur l’écusson; abdomen déprimé ; le premier segment jaune testacé; le second jaunâtre sur les côtés, mais son milieu et les segments suivants bruns et garnis d'un duvet jaune; frontaux d'un rouge-brun; côtés du front jaunâtres; face d'un blanc argenté; les deux premiers articles des antennes fauves ; le dernier noir; chète noir; palpes fauves, avec le sommet noirûtre; cuisses et tibias d’un fauve jaunâtre, avec les tarses noirs ; euillerons jaunes ; ailes claires, maïs à fond flavescent; 456 ANNALES la nervure transversale de la cellule > c est un peu cintrée vers son sommet. Le male : Cylindrique; abdomen jaune, avec une ligne dorso-longitudinale brune qui va en s'élargissant vers l'anus; palpes jaunes avec le sommet noirâtre; front ré- tréci. On trouve cette espèce durant l'été. 2. Myobia fulvipalpis, R.-D. Longueur 3 lignes 1/2. Femina : Similis feminæ Mxomx FrAGiLi : thorax ci- nereo-griseus, non flavescens, scutello flavescente : abdo- men levi tomento flavescente, secundi tertiique segmenté la- teribus fuluis : frontis lateribus cinereo-brunnicosis : palpi apice hkaud nigricante. La femelle : Tout à fait semblable au M. fragilis femelle; corselet gris cendré, non flavescent; écusson flavescent ; abdomen avec un léger duvet flavescent, et les côtés du second et du troisième segment fauves; côtés du front non jaunâtres, mais d'un blanc-cendré brunissant ; some met des palpes sans point noir ou noirâtre. Nous ne possédons que la femelle de cette espèce trou- vée en été. Cette espèce ne serait-elle pas le Myobia pacifica, Macq. n° 6? 3. Myobia sublutea, R.-D. Myod. n° 2. Longueur 3—3 1/2 lignes. Mas : Cylindricus ; thorax dorso flavescente, scutello fla- vo : abdomen testaceum, linea dorso-longitudinali fusco- flavescente, versüs apicem latiore : frontis lateribus albidè DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 457 flavescentibus : primis antennarum articulis fulvis : palpi flavi, apice obscuriore : pedibus flavis : calyptis flavescen- tibus : alis limpidis, bast flavescente. Femina : Thorax dorso aurulento, aut flavo, abdomen secundo segmento testaceo ; lateribus tertits testaceis ; cæleris tomentosè flavescentibus : frontis lateribns subflavis. Le mâle : Cylindrique; corselet jaunâtre sur le dos, avec les côtés d'un brun cendré; écusson jaune; abdo- men testacé, avec une ligne dorso-longitudinale d’un brun jaunâtre qui va en s'élargissant vers l'anus; frontaux rouge-brun; côtés du front d’un blanc jaunäâtre; face d'un albide argenté; premiers articles antennaires fau- ves; le dernier noir, avec le sommet fauve; palpes jau- nes, avec le sommet obscur ; pattes jaunes, avec les tarses noirs; cuillerons flavescents; ailes claires, avec la base flavescente; la nervure transversale de la cellule > c droite ou presque droite. La femelle : Un peu plus grande; corselet jaune ou d’un jaune doré, avec les côtés brun-cendrés; écusson jaune; le second segment de l'abdomen testacé; le troisième seg- ment testacé sur les côtés; son milieu et les segments suivants garnis d’un duvet jaune; frontaux brun-fauves ; côtés du front jaunâtres; face blanche; palpes fauves; cuillerons jaunâtres. Cette espèce, la plus jolie du elimat de Paris et qui se rapproche du Leskia, est rare. C'est à tort que M. Macquart fait de son mâle la Ta- china inanis de Fallen et de Meigen. 4. Myobia vaga, K.-D. Longueur 2 lignes. Femina : Thorax cinereus, posticè flavescens : abdo- 428 ANNALES men flavescens, lateribus secundi segmenti testaceis : frontis lateribus cinereis ; primis antennæ articulis fulvis : palpi testacei, apice obscuriore : femoribus tibiisque flavo-testa- ceis : duobus femoribus anterioribus nigro-lineatis externe : alis sublimpidis. La femelle : Gorselet cendré et devenant jaunäâtre en arrière ; abdomen flavescent ou jaunâtre, on n'y distingue du testacé que sur les côtés du second segment ; frontaux rouges ; côtés du front cendrés; face blanche ; premiers articles des antennes fauves, le dernier noir ; chète brun; palpes testacés, avec le sommet brun obscur; pattes d’un jaune teslacé; tarses noirs; les deux cuisses antérieures rayées de brun sur le devant; cuillerons à peine jaunä- tres ; ailes claires. Nous ne possédons que la femelle de cette espèce trou- vée en été. 5. Myobia testacea, R.-D. Longueur 3 lignes 1/2. Femina : Cylindriformis ; thorax brunneo-cinereus ; ab- domen fuscum, tomentosè griseo-flavescens ; secundï tertii- que segmenti lateribus testaceis : frontis lateribus cinereo- subfuscis : primis antennarum articulés fulvis : palpis pedi- busque flavo-testaceis : calyptis flavescentibus. La femelle : Gylindriforme ; corselet brun, avec un du- vet cendré; abdomen brun, avec un duvet gris jaunâtre; le second et le troisième segment testacés sur les côtés; côtés du front d'un cendré brun ; frontaux noir-rougeâ- tres ; face blanche; premiers articles des antennes fauves, le dernier noir; palpes et pattes d’un jaune testacé; tar- ses noirs; cuillerons jaunes ou jaunâtres; base des ailes jaune. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE 459 Nous ne possédons que la femelle de cette espèce, qui paraît être rare. Au premier aspect, on serait tenté de la prendre pour une Soliérie; mais le sommet de ses palpes est manifestement renflé. 6. Myobia villana, R.-D. Longueur 3 lignes 1/2. Femina : Thorax fusco-cinerascens; scutelli apice fla- vescente : abdomen nigricans, secundi segmenti lateribus testaceïs : frontis lateribus cinereo-flavescentibus : frontali- bus fulvo-subfulvis : primis antennæ articulis fulvis : palpis testaceis : pedibus flavo-testaceis : calyptis albescentibus. La femelle : Corselet brun, un peu cendré, avec le sommet de l’écusson flavescent ; abdomen noir ou noir4- tre ; les côtés du second segment testacés ; à peine un peu de testacé vers la base du troisième segment; frontaux brun-rougeâtres ; côtés du front d’un cendré flavescent ; face blanche; les deux premiers articles des antennes fauves, le dernier noir ; chète brun ; palpes testacés; pat- tes jaune-testacées, avec les tarses noirs; cuillerons blan- chätres ; ailes claires, à base flavescente. Nous ne possédons que la femelle de cette espèce. La cellule y c est presque fermée dans le sommet de l'aile, caractère qui rapproche cette espèce du genre Orel- lie, si même elle n’en est pas une, car nous ne distinguons encore que des mâles dans cette dernière série. Nota. M. Macquart cite comme une Myobie le Ta- china spreta de Meigen, n° 179. L'indication de cils aux nervures du milieu des ailes prouve manifestement que cette assignation est erronée. II. G. Lesmie. Leskia, R.-D. Myod. Tachina ; Meig. Myobia; Macq. Caractères des Myobies; le troisième article des anten- nes comprimé sur les côtés, et triple du second pour la longueur. Front large sur les deux sexes; sommet des palpes renflé sur la femelle; celluie apicale avec sa nervure transversale cintrée vers son sommet ; teintes dorées. Characteres Mxozrarum : terlius antennarum aïticulus lateribus compressus, secundoque bilongior, In feminä palpi apice inflati : cellulà y c alarum apicali, nervo transverso versus apicem subarcuato. Ce genre est manifestement intermédiaire aux Myobies par l'élargissement du sommet des palpes sur la femelle, et aux Soliéries par le front déjà plus large sur le mâle. 1. ZLeskia aurea. Tachina aurea ; Meig. n° 175. Myobia aurea; Macq. n° 2. Longueur 5 lignes. Femina : Thorax et scutellum flavo-aurea : abdomen flavo-fulvescens, secundi tertique segmenti insertione al- bidè-tessellata : frontis lateribus aureis : antennis, palpis, croceis : pedibus flavo-fulvis : halieribus, calyptis, alis, flavis. + La femelle : Côtés du corselet cendré-flavescents, avec le dos jaune, ainsi que l’écusson ; abdomen jaune fauve, avec une ligne transversale de reflets albides au-dessous de l'insertion des segments; frontaux d’un jaune un peu DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 461 rougeätre; côtés du front jaune-dorés; face argentée ou d’un blanc flavescent; antennes et palpes jaune de safran; chète d'un brun rougeûtre; pattes jaune-fauves ; tarses noirs; balanciers, cuillerons et ailes jaunes. On observe parfois un peu de brun obscur contre l'a- nus. Le male : Semblable, mais un peu plus cylindrique. On trouve cette espèce en été et en automne sur les fleurs des Ombellifères de la prairie ; nous nela connais- sions pas à l'époque de notre premier travail. 2. Leskia flavescens, R.-D. Myod. n° 1. Similis priori : thorax dorso brunicoso, tomentosulè ci- nereo-flavescente : scutello flavescente. Semblable au L. aurea ; le dos du corselet est brunâtre, avec un léser duvet cendré flavescent; écusson flaves- cent; palpes et pattes plutôt jaunes que d’un jaune fauve. On trouve cette espèce sur les fleurs des Ombelliféres : ne serait-ce qu'une variété de l'espèce précédente ? II. G. Souérie. Sokeria, R.-D. Tachina; Meig. Myobia ; R.-D. et Macq. Caractères des Myobies; le front presqu'aussi large sur le mâle que sur la femelle, et non rétréci sur le mâle; palpes de la femelle non renflés au sommet; cellule > ouverte et non fermée au sommet de l'aile; corps des fe- melles ordinairement cylindriforme. Characteres Myomaru : frons in mare nOn angustior, lata sicut in femina : palpi feminæ apice non inflato : cel- tula y © aperta in alarum apice : corpus feminæ cylindri- forme. 2° Série, TOME vi. 20 462 ANNALES Ces insectes paraissent de véritables Myobies au pre- mier aspect; mais le front élargi des mâles et les palpes des femelles non dilatés au sommet les distinguent d’une manière nette et positive. Leurs caractères alaires servent à les différencier des Orillies. Ce genre comprend de nombreuses espèces que nous ne connaissons pas toutes, et dont plusieurs ne sont en- core signalées qu'incomplètement. Nous engageons done les entomologistes à porter leur attention sur elles. A. Femelles à l'abdomen déprimé. 1. Solieria binotata, R.-D. Longueur 3 lignes. Femina : Thorax griseo-cinereus, scutello flavescente : abdomen depressum, grisescens, secundi segmenti lateribus testaceo maculatis : frontalibus fusco-rubescentibus : an- tennæ basi fulva : palpis, femoribus, tibiis, flavo-subfulvis : duobus femoribus anterioribus nigro-lineatis anticè. La femelle : Corselet gris cendré, avec l’écusson fla- vescent, abdomen déprimé, garni d’un duvet grisâtre, avec le second segment testacé sur les côtés; frontaux rouge-bruns ; côtés du front blanc-cendrés; face blanche; premiers articles des antennes fauves; le dernier article noir; palpes, cuisses et jambes jaune-fauves; une ligne noire sur le devant des cuisses antérieures; tarses noirs; cuillerons d’un blanc jaunâtre ; ailes à base flavescente. Nous ne possédons que la femelle de cette espèce. 2. Solieriu festiva, R.-D. Longueur 3 lignes. Femina : Thorax cinereus, scutello flavescente : abdo- men depressum, nigro-ntlidum, tomentosè-flavescens; se- DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 463 cundi, tertiique segmenti lateribus fulvo-maculatis : primis antennarum articulis, palpis, pedibus, flavo-subfulvis : ca- lypsis flavescentibus. La femelle : Corselet garni d’un duvet cendré qui jau- nit en arrière; écusson jaunâtre; abdomen un peu dé- primé, noir luisant, avec un léger duvet gris jaunâtre; les côtés du second et du troisième segment marqués d’une tache fauve; frontaux brun-rougeâtres; côtés du front d'un cendré brunissant; face blanche; premiers articles des antennes, palpes, cuisses et jambes d'un jaune fauve; on distingue à peine un peu de brun obscur sur le devant des deux cuisses antérieures; le dernier article des an- tennes, tarses, noirs; cuillerons d’un blanc jaunâtre; base des ailes flavescente. Nous ne possédons que la femelle de cette espèce qui paraît être très rare. 3. Solieria gagatea, R.-D. Longueur 3 lignes 1/2. Femina : Thorax brunneo-cinereus ; abdomen gagateum- nitidum, macula flava ad latera secundi segmenti. La femelle : Corselet garni d’un duvet cendré ; abdo- men noir-jais brillant, avec une tache flave sur les côtés du second segment; frontaux brun-rougeûtres; côtés du front blanchâtres; face blanche; premiers articles des antennes fauves, le dernier noir; palpes d'un jaune tes- tacé, ainsi que les cuisses et les jambes; tarses noirs; cuillerons blanchâtres ; ailes claires, avec la base flaves- cente. Nous ne possédons que la femelle de cette espèce. 464 ANNALES 4. Solieria immaculata, R.-D. Longueur 3 lignes 1/4. Femina : Thorax cinereus, abdomine grisescente, lateri- bus immaculalis. La femelle : Corselet noir, avec un duvet cendré; ab- domen noir luisant, et garni d’un duvet grisâtre qui tire un peu sur le flavescent; les côtés des premiers segments n'offrent pas de tache fauve; frontaux noirs; côtés du front cendrés; premiers articles des antennes fauves, le dernier noir; palpes testacés, avec un point noir au som- met; cuisses et jambes testacées ; une ligne brune sur le devant des cuisses antérieures; tarses noirs; cuillerons jaunâtres; ailes à base flavescente. Nous ne connaissons que la femelle de cette espèce. Le Tachina pacifica, Meig. n° 178, doit être voisin de cette espèce; mais il ne faut pas les confondre ensemble. 5. Soleria rustica, R.-D. Longueur 3 lignes 1/4. Femina : Cylindriformis ; thorax niger, cinereo-grises- cente tomentosus ; abdomen nigrum , griseo-flavescente tomentosum; secundi segmenti lateribus fulvo-maculatis ; frontalibus nigris ; frontis lateribus cinereo-flavescentibus ; primis antennæ articulis, pedibus, fulvis ; calyptis flaves- centibus. La femelle : Gylindriforme; corselet noir, avec un lé- ger duvet gris cendré; abdomen noir, garni d’un duvet gris flavescent ; les côtés du second segment marqués d’une tache fauve; frontaux bruns; côtés du front d’un cendré flavescent; face blanche; premiers articles anten- naires fauves, le dernier noir; palpes fauves; pattes fau- DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 465 ves, avec les tarses noirs; cuillerons jaunûtres, aïles à base jaune. Nous ne possédons que la femelle de cette espèce. B. Æbdomen des femelles cylindriforme. a. Cuisses antérieures fauves. 6. Solieria elongata, K.-D. Longueur 4—4 lignes 1/2. Mas : Elongatus ; cylindricus ; griseo-cinereus ; abdomen primis duobus segmentis ad latera testaceis ; frontalibus ru- bris; primis antennarum articulis, palpis, pedibus testaceis; calyptis flavescentibus. Le male : Corselet garni d'un duvet gris cendré qui devient jaunâtre vers l’écusson; abdomen noirâtre, plus luisant vers l'anus, et garni d’un léger duvet gris cendré; côtés du second et du troisième segment testacés; fron- taux rouges ; côtés du front blanc-cendrés; face blanche; premiers articles des antennes fauves, le dernier noir; palpes testacés; pattes d’un jaune testacé; tarses noirs; cuillerons flavescents; ailes jaunes à la base. Nous ne possédons que le mâle de cette intéressante es- pèce. 7. Solieria ruficrus. Myobia ruficrus ; R.-D. Myod. n° 3. Longueur 3 lignes. Cylindrica ; griseo-pulverulenta ; in mare abdomen se- cundi tertiüque segmenti lateribus obscurè testaceis ; in fe- minà secundi segmenti lateribus immaculatis; femoribus tibiisque integrè fulvo-testaceis. Corps cylindrique sur les deux sexes, garni d'un duvet 166 ANNALES cendré, qui passe un peu au jaunätre sur l'abdomen dont les segments offrent une légère ligne blanchâtre à leur point d'insertion; les côtés du second et du troisième segment sont d'un testacé päle sur le mâle; la femelle n'offre pas de tache testacée pâle sur les côtés du second segment, ou du moins cette tache est fort obscure; fron- taux rougeâtres ; côtés du front d'un cendré un peu brun ; face blanche; les premiers articles des antennes jaune- fauves ; palpes jaunes; cuisses et jambes entièrement d’un jaune fauve; cuillerons blanchâtres ou d’un blanc jau- nâtre; base des ailes flavescente. Telle est la véritable description de notre Myobia ruft- crus que dans l'origine nous avions annoncé comme étant une espèce commune; nous la confondions avec les es- pèces suivantes; elle paraît être rare; on la trouve en été. Nous l’avions à tort rapportée au Dexia ruficrus de Meigen. 8. Solieria vicina, R.-D. Longueur 3 lignes. Similia SOLERLEÆ RUFICRURI ; {horax cinereus, scutello fla- vescente ; abdomen cinereo-lomentosum. Semblable au $. ruficrus ; corselet cendré, avec l’écus- son flavescent; le duvet de l’abdomen est cendré et non gris jaunâtre. Nous possédons les deux sexes de cette espèce. 9. Solieria modesta; R.-D. Longueur 3 lignes. Femina : //aldè similis SOLiERIÆ RUFICRURI ; COrpus Lo- DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 467 mento rariore, griseo-fuscescente; frontalibus rubris ; fron- tis lateribus brunicosts. La femelle : Tout à fait semblable au S. ruficrus ; corps noir, avec un léger duvet gris-brun; frontaux rouges; côtés du front bruns; cuillerons d’un blanc jaunâtre, Nous ne connaissons que la femelle de cette espèce. 10. Solieria germana, R.-D. Mas : Similior SoniëriÆ piminiATæ mari; abdomen an- tice fusco-cinerascens, posticè nigro-mitidum ; femoribus anterioribus immaculatis. Le mäle : Tout à fait semblable au S. dimidiata mâle ; premiers segments de l'abdomen d’un brun cendré; les postérieurs d'un noir luisant; les deux cuisses antérieures sans ligne noire sur le devant. Nous ne connaissons que le mâle de cette espèce. 11. Solieria inanis. Tachina inanis ; Fall. n° 40. Tachina inanis ; Meig. n° 177. Myobia inanis ; Macq. n° 4. Longueur 3—3 lignes 1/2. Thorax fusco-cinereus, dorso flavescente ; in mare ab- domen flavo-subfulvum, vita dorsali nigrà, versus anum latiore ; in feminä abdomen griseo-flavescens, secundi ter- tiique segmenti lateribus fulvis ; frontalibus, primis anten- narum articulis ful is; palpis, femoribus et tibiis flavo- subfulvis ; femoribus anterioribus solitù immaculatis, perard obscurè infuscatrs. À TA , A Le male : Corselet brun cendré sur les côtés, avec le dos gris cendré; écusson flavescent; abdomen garni d'un 468 ANNALES duvet gris flavescent, avec les côtés du second et du troi- sième segment fauves; côtés du front d'un brun jaunä- tre; face blanche; frontaux, premiers articles des anten- nes, palpes, fauves; cuisses et jambes d’un testacé fauve; cuillerons jaunâtres; ailes flavescentes à la base. La femelle : Corselet brun cendré sur les côtés, et garni d'un duvet flavescent sur le dos et sur l’écusson ; abdo- men jaune un peu fauve, avec une ligne dorsale d’un brun jaunâtre qui va en s'élargissant vers l'anus; frontaux d'un brun rougeître; côtés du front d’un jaunâtre un peu brun; premiers articles des antennes d'un jaune fauve, le dernier article noir; palpes et pattes jaune-fauves, avec les tarses noirs; on distingue rarement quelques taches ou points d'un brun obseur sur les deux cuisses artérieu- res; cuillerons blancs; ailes claires, avec la base jaune; la nervure transversale de la cellule > c est un peu cin- trée. Cette espèce n'est pas rare, en été, sur les fleurs des Ombellifères. b. Cuisses antérieures rayées de noir. 12. Solreria fuscana, R.-D. Longueur 3 lignes. Mas : Cylindriformis ; atro-nitens ; abdomen atrum, se- cundo, tertio quartoque segmentis ad latera testaceo-fulvis ; antennæ basi fuscand ; femoribus anterioribus nigro-li- neatis. Le mäle : Corselet noir luisant et a peine saupoudré d’un peu de cendré; écusson noir; abdomen noir, avec les côtés du second, du troisième et du quatrième seg- ment d’un testacé fauve; frontaux brun-rougeûtres ; côtés DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 469 du front brun-cendrés; face blanche; premiers articles des antennes d’un testacé brun, le dernier article noir; palpes d’un testacé pâle, avec le sommet brun; pattes d’un testacé fauve; les cuisses antérieures rayées de noir ; tarses noirs; cuillerons jaunâtres ; ailes flavescentes, avec la base jaune. Nous ne possédons qu'un mâle de cette espèce qui pa- raît être très rare. 13. Solieria femoralis, R.-D. Longueur 3 lignes. Thorax cinereus, scutello flavescente; abdomen brunneo- grisescens ; in mare secundi tertiique segments lateribus tes- taceo-pallidis ; in feminà secundi segment lateribus flavo- testacers ; frontis lateribus albidè cinereis ; primis antenna- rum articulis, palpis, pedibus, testaceis ; femoribus anterio- ribus nigro-lineatis. Le mâle : Gylindrique ; corselet gris cendré, avec l'é- cusson jaunâtre ; abdomen brun grisätre; côtés du second et du troisième segment d’un testacé pâle; frontaux brun- rougetres; côtés du front brun-cendrés; face blanche; premiers articles des antennes testacés, le dernier noir; chète brun; palpes testacés; trompe noire; cuisses et jambes d’un jaune testacé, avec les tarses noirs; le devant des deux cuisses antérieures rayé de noir; une petite ligne ou une tache pareille au sommet de la face antérieure des cuisses postérieures et même des cuisses intermédiaires; cuillerons blancs; ailes claires. La femelle : Semblable; cylindriforme; corselet cen- dré ; écusson flavescent ; abdomen grisâtre, avec les côtés du second segment seul d’un jaune testacé; cuillerons blanc-jaunâtres ; ailes légèrement flavescentes à la base, 470 ANNALES Cette espèce n'est pas rare, en été, sur les fleurs des Ombelliféres. u 14. Sokeria brunicosa, R.-D. Longueur 3 lignes. Mas : Sinilis Sor1ER1Æ FEMORALI mari; thorax niger; abdomen nigricans, lateribus secundi tertiique segmenti fulvo-testaceis; femoribus anterioribus nigro-lineatis ; ca- lyptis albis. Le müle : Semblable au mâle du $. femoralis ; corselet noir, légèrement saupoudré de cendré ; abdomen noirä- tre, avec les côtés du second et du troisième segment d'un testacé fauve ; les deux cuisses antérieures rayées de noir sur le devant; cuillerons blancs; ailes claires, avec la base jaunâtre. Nous ne possédons que le mâle de cette espèce, prise en automne sur les fleurs d'une Ombellifère. 15. Solteria cinerea, R.-D. Longueur 3 lignes. Femina : Sumilia SoLiErR1Æ FEMORALI ; cénerea ; duobus femoribus anterioribus nigro-lineatis. La femelle : Semblable au S. femoralis ; corps garni d'un duvet cendré, avec une tache d’un testacé pâle sur les côtés du second segment abdominal; le devant des deux cuisses antérieures est rayé de noir ; cuillerons blan- châtres; ailes claires. Nous ne possédons que la femelle de cette espèce qui paraît être rare. 16. Solieria cinerascens. Myobia cinerascens ; R.-D. Myod. n° 4. Longueur 3 lignes. Mas : imilis SOL1ERIA FEMORALI ; thorax cinereus; fe- DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 47i moribus fulvo-nigris ; tibiis fulvis, obscurè fuscescentibus. Le mâle : Semblable au $. femoralis ; corselet cendré; majeure partie des cuisses brune et mélangée de fauve; jambes d’un testacé fauve obscurément brun; cuillerons blanchâtres. Nous ne connaissons que le mâle de cette espèce. 17. Solieria pulverulenta, R.-D. Longueur 3 lignes. Similis SoOLiER1LÆ FEMORAL.I; thorax cui scutello cinereus; in mare abdomen secundi tertiique segmenti lateribus obs- curè testaceis ; in feminà secundi segmenti lateribus testaceo obscurè maculatrs. Tout à fait semblable au S. femoralis ; corselet cendré ; écusson cendré et non jaunâtre; abdomen cendré jau- nâtre ; les côtés du second et du troisième segment mar- qués d’une tache testacée et obscure sur le mâle; la fe- melle n'offre un peu de ce même testacé obscur que sur les côtés du second segment; cuisses rayées de noir, comme sur le $. femoralis. Nous possédons les deux sexes de cette espèce. 18. Solieria dimidiata, R.-D,. Le mâle : Longueur 3—4 lignes. La femelle : Longueur 3 lignes. Mas : Cylindricus ; thorax cinereo-tomentosus : abdomen parte posteriore lævi, nigro-nitida; secundi segmenti lateri- bus subfulvis : frontis lateribus fusco-albescentibus : femori- bus anterioribus nigro-lineatis. Femina : Sémilis : abdomen lateribus secundi segment immaculatis. 472 ANNALES Le male : Gylindrique ; corselet brun, avec un duvet cendré ; moitié antérieure de l'abdomen garnie d'un léger duvet gris cendré ; la moitié postérieure est lisse et d’un noir luisant; côtés du second segment d’un fauve obscur; frontaux rougeâtres; côtés du front d’un brun blanchä- tre ; face blanche; premiers articles des antennes fauves; le dernier noir; palpes jaunes, avec le sommet un peu brun; pattes jaunes ; les deux cuisses antérieures rayées de noir ; tarses noirs; cuillerons blanc-jaunâtres, ailes claires, avec la base flavescente. La femelle : Semblable; point de tache testacée appa- rente sur les côtés du second segment abdominal. On trouve cette espèce, en été, sur les fleurs des Om- bellifères. Le S. germana n’est peut-être qu'une variété de cette espèce. 19. Solieria nigra, R.-D. Longueur 3 lignes. Mas : Cylindricus ; niger, tomento cinereo, in abdomine rariore; secundi segmenti lateribus subfulvis : frontalibus fusco-rubescentibus : primis antennarum articulis, palpis, flavo-testaceis ; femoribus anterioribus nigro-lineatrs. Le male : Cylindrique; noir, avec un duvet cendré, plus épais sur le corselet que sur l'abdomen qui est assez luisant et dont le second segment offre un peu de fauve sur les côtés; frontaux brun-rougeâtres; côtés du front bruns; face blanche; premiers articles des antennes, pal- pes d'un jaune fauve; pattes d'un jaune testacé, avec les deux cuisses antérieures rayées de noir; tarses noirs. Nous ne connaissons que le mâle de cette espèce. . DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 473 20. Solreria nana, R.-D. Myobia nana; R.-D. Myod. n° 5. Longueur 1 ligne 2/3. « Stmilis SOLIERIÆ CINERASCENTI : 21n0r , abdomen late- ribus non fulvis. » « Semblable au S. cénerascens ; beaucoup plus petite ; l'abdomen n a point de fauve sur les côtés de ses premiers segments, » Nous avons perdu les échantillons de cette espèce que nous ne sommes pas parvenu à retrouver; nous ne pou- vons en donner la description complète. 21. Solieria nitens. Myobia nitens; R.-D. Myod. n° 6. Longueur 2 lignes 1/2. « Migro-grisescens; abdomine nigro-nitente, tessellis griseo-obscuris. » « Le male : Face et côtés du front d'un blanc brunâtre; corselet noirâtre, rayé de gris-brun ; abdomen noir lui- sant, avec des facies d'un gris-brun; premiers articles antennaires, cuisses et tibias flavescents; ailes assez clai- res. » Nous avons également perdu les échantillons de cette espèce qui peut être une Myobie. M. Macquart décrit les deux espèces suivantes : Solteria lateralis. Myobia lateralis ; Macq. n° 5. « Semblable au M. inanis ; abdomen cendré; les deux premiers segments jaunâtres, à large bande dorsale cen- drée. Le mâle. 474 ANNALES « C'est peut-être une variété du M. inanis. » Nous dirons de notre côté : Est-ce une des Soliéries que nous venons de décrire? est-ce une Orillie ? La briè- veté de la description nous empêche de prononcer. Solieria pacifica. Tachina pacifica ; Meig. n° 178. Myobia pacifica; Macq. n° 6. « Semblable au M. inanis; face et front grisâtres; thorax cendré ; al:domen d’un gris un peu jaunâtre. — Les deux sexes. » L'absence de tache testacée sur les côtés de l'abdomen du mâle empêche de confondre cette espèce avec notre S. ruficrus. Il faut absolument la rapporter et la joindre aux espèces qui n'ont pas de tache testacée sur les côtés des premiers segments de l'abdomen. IV. G. Oniue. Orillia, R -D. Myobia ; R.-D. Myod. Tous les caractères des Soliéries ; la cellule > c fermée et non ouverte dans le sommet de l’aile. Omnind characteres Sorieriarum : at cellula > © clausa, haud aperta, in alarum apice. Nous insistons sur le signalement de ce caractère par la nécessité où nous nous trouvons de noter tous les moyens capables de guider dans le labyrinthe des orga- nisations dont nous traitons. Du reste, les Orillies ne peuvent former qu’un sous-genre. On peut dire que ces insectes ne sont encore qu'indi- qués, et qu'ils demandent des observations nouvelles, ainsi que des descriptions plus complètes. DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 475 1. Orillia curvinervis, R.-D. Longueur 3 lignes. Mas : Cylindricus ; thorax cinereus, dorso cinereo-fla- vescente : abdomen brunneo-grisescens, secundi tertirque segmentr lateribus testaceo.fulvis : primis antennæ articulrs, palpis, fulvis : femoribus, tibiisque, testaceis; femoribus an- terioribus fusco-lineatis. Le mâle : Gylindrique; corselet garni d’un duvet gris jaunâtre sur le dos; abdomen brun grisätre, avec le se- cond et le troisième segment fauves sur les côtés; fron- taux rouges; côtés du front cendrés ; face blanche; pre- miers articles des antennes fauves, le dernier noir; palpes fauves; cuisses testacées, avec une ligne brune peu mar- quée sur les deux antérieures; jambes testacées ; tarses noirs ; cuillerons blancs; ailes claires, avec la base jaune. La nervure transversale de la cellule > c des ailes est cintrée. Nous ne possédons qu'un mâle de cette espèce. P q P 2. Orillia rectinervis, R.-D. Longueur 3 lignes. Mas : Thorax cinereo-grisescens : ahdomen fuscum, to- mento obscurè grisescente ; secundi tertiique segmenti lateri- bus fulvis : primis antennarum articulis, palpis, pedibus, fulvis : femoribus anterioribus nigro-lineatis : femorum pos- teriorum apice nigro-maculato : nervo transverso cellule y c alarum recto. Le male : Gorselet garni d’un duvet cendré grisâtre ; abdomen noirâtre, avec un léger duvet gris obscur; le second et le troisième segment fauves sur les côtés; fron- 476 ANNALES taux rouge-bruns; côtés du front d’un cendré flavescent ; face blanche; premiers articles des antennes fauves, le dernier noir; palpes fauves; pattes fauves; une ligne noire sur le devant des deux cuisses antérieures; une tache noire vers le sommet des deux cuisses postérieures; tar- ses noirs; cuillerons blancs; ailes claires, à base légère - ment flavescente. La nervure transversale de la cellule » c des ailes est droite. Nous ne possédons qu'un mâle de cette espèce trouvée en été. 3. Orillia pellucida, R.-D. Longueur 3 lignes 1/2. Mas : Thorax cinereus, scutello flavescente : abdomen brunicosum, tomentosè griseum, secundi tertiique segmenté lateribus, palpis, femoribus, tibiis, testaceis : frontalibus fulvo-brunicosis : primis antennarum articulis fulvis : fe- moribus anterioribus nigro-lineatis : calyptis albis : alæ basi flava; nervo transverso cellulæ y c recto. Le mäle : Corselet cendré; écusson flavescent; abdo- men brun, avec un duvet grisâtre ; les côtés du second et du troisième segment testacés; frontaux brun-rougeûtres; côtés du front cendré-brunätres; face blanche ; premiers articles des antennes fauves, le dernier noir; palpes, cuisses et jambes d’un testacé fauve; une ligne noire sur le devant des cuisses antérieures; tarses noirs; cuillerons blancs; ailes claires, avec la base jaune. La nervure transversale de la cellule y c des aïles est droite. Nous ne possédons qu'un mâle de cette espèce trouvée en autonine. DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. 477 V. G. Fiscuente. Fischeria, R.-D. Myod. Mjobia ; Macq. Comme nous ne possédons plus l'insecte qui servit à établir ce genre, nous allons copier le peu de rensei- gnements que nous avons déjà donnés sur lui : « Le troisième article antennaire double du second. » « Trompe solide; teintes rouges et cendrées. » « Tertius antennæ articulus secundo trilongior. » « Proboscis coriacea ; coloribus rubris et cinereis. » « L’insecte qui forme ce genre peut facilement être confondu avec les Aphries (section des Thryptocérées), dont il a le port, les formes et les teintes; mais son chète tomenteux n'est pas brisé et n'offre que des premiers ar- ticles très courts. » 1. Fischeria bicolor, R.-D. Myod. n° 1. Myobia bicolor; Macq. n° 3. Longueur 3 lignes. « Cylindrica; fronte facieque albis ; thorax cinereus ; ab- domen rubescens, inciduris cinereïs ; primis antennæ arti- culis, frontalibus, pedibus, fulvo- flavescentibus ; alæ lim- pidæ. » « Face et côtés du front blancs ; frontaux, premiers ar- ticles antennaires, pattes, d’un fauve jaunissant; trompe et palpes jaune-pâles ; corselet tout saupoudré de cendré; abdomen d’un rougeûtre flavescent, avec les incisions et le dos du quatrième segment cendrés ; cuillerons blancs; ailes claires. » Get insecte est très rare; appartient-il réellement au rayon de Paris? Il nous a été communiqué par Garcel. 2 2° Série, TOME vi. 31 110 RC — LA ENT | PT Û rs RETZ ; dires. rues srouai L el saokbssog ma riens ob Lei] sk s#iqos anofls éuon ES “ane DE s au roues 4e euovE #00 3 ET croi die aps Sn U à hs o vw ÉODSNLE CALNQL MEET AE LE PNEUS ctsssegh 1. à = ol PT add sas oh hs sb babuoqure Au6} 1nlseron : 1 # SROIMAG. «of A res | té MALE l-nsinoqgn EVE ECC C:89 eau jo Ru (TR Lobiloe mr « ES août dbrarge eubunitts mensins anal n | De tonne ds auto roles DOTE asetondone | | og uorwslisét PET d'198 > stnt6t ip stsseai À Lasbibt oral #34 oise) sil À eof sove ubrolos | shouts HO8. ais: sephwiot 29l 49 COIHETO LE 04 6 Homeb [ra art Mers sb. spoiot [ra La dpi ” Jess c xslvsof v 2Firôn edé aélois | Lo bo Re - A (rt res Le | cb ‘a pos, rrolonié sig 7 2. |! 8 aUupE mA. ass Loge de so Jabibeq fé à Hosesioussf svust ah 20) mine ut lité que Hoss) 4e anpiaumenee. ds mou fL al i 1 9.1 le; | IT HMOT 4 ANNALES DE LA SOCIETÉ ENTOMOLOGIQUE. 479 Du PARA RAA ER LR AA LE VE US LA LABS LAVE AAA LA LE LE SA LA VIA LE AAA SALE LE LAS I AIS ISA SALLE NOTE SUR UNE DISPOSITION ANORMALE DES ORGANES GÉNITAUX OBSERVÉE pans L'AST'ACUS FLUVIATILIS Fasnicius. PAR M. EUGÈNE DESMAREST, (Séance du 28 Février 1849.) L'étude de la disposition tératologique des organes, en même temps qu’elle excite notre curiosité, nous permet aussi chaque jour de rectifier les principaux caractères des espèces, des genres et parfois des divisions plus éle- vées de la série animale. Si elle n’atteint pas toujours ce but, elle nous montre presque constamment que cer- tains caractères regardés comme immuables ne sont pas aussi tranchés qu'ils le semblent au premier abord. Il est généralement reconnu aujourd'hui que, dans Îles Crustacés appartenant à l'ordre des Décapodes, famille des Macroures, il existe des ouvertures arrondies, bien apparentes, quoique petites, situées sur l'article basilaire des troisième et cinquième paires de palles, et que ces ouvertures servent à caractériser, à l'extérieur, les sexes de ces animaux. Sans rechercher à ce sujet les opinions anciennes, je / 480 ANNALES dirai que tous les naturalistes qui se sont occupés de carcinologie, et principalement Roesel (1), G. Cuvier et Latreille (2), À.-G. Desmarest (3), ainsi que M. Milne- Edwards (4), qui, dans ces derniers temps, a donné sur les Crustacés un ouvrage aujourd'hui classique, ont tous admis, ainsi qu'on peut le voir par les extraits de leurs ouvrages que j'indique en note, que chez les Décapodes Macroures les ouvertures situées à la base du dernier ar- ticle de certaines pattes pouvaient servir à faire recon- naître les sexes de ces Crustacés, et notamment que 1° chez les femelles cette ouverture se rencontrait cons- tamment et uniquement à la troisième paire de pattes, (1) Roesel, dans l'excellent traité de l’anatomie de l’Astacus flu- viatilis qu’il a inséré dans le tome 111, partie 2° de son histoire na- turelle des Insectes ( Der Monathlich-herangegebenen Insecten- defustigung, etc.), décrit avec soin les caractères sexuels que j'ai cités eten donne la figure dans ses planches. (T'abula,LVI,LVII, etc.) (2) G. Cuvier et Latreille (Règne animal, édition de 1817,T. III, et édition de 1829, T. IV) disent : « Dans les Décapodes Macroures » les ouvertures génitales des femelles sont situées sur le premier » article des pieds de la troisième paire ; les organes sexuels des » mâles consistent dans un mamelon charnu renfermé dans l’article » basilaire de leurs dernières pattes. » (3) A.-G. Desmarest (Considérations générales sur la classe des Crustacés, 1825) rapporte que « dans ces animaux les organes » de la génération des mâles sont placés à la base de leurs dernières » pattes (cinquième paire), et que ceux de la femelle sont situés à la » base de la troisième paire. » (4) M. Milne-Edwards (Histoire naturelle des Crustacés des Suites à Buffon de l'éditeur Roret, T. II, 1837) fait connaître que chez les Décapodes Macroures les ouvertures des oviductes sont toujours situées sur l’article basilaire des pattes thoraciques de la » troisième paire; et que l'ouverture extéricure de l’organe mâle » est ordinairement pratiquée dans l’article basilaire des pattes de la * dernière paire. » M DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 181 tandis que 2° chez les mâles elle était située sur la cin- quième paire. J'ai pu constater deux ou trois fois un fait qui détruit, au moins en grande partie, la première proposition que je viens d'énoncer (1). Dans un individu anormal d'une Ecrevisse femelle (Æstacus fluviatilis Fabricius) on peut remarquer qu'indépendamment des caractères sexuels externes qui se présentent ordinairement, c’est-à-dire une ouverture ovigère de chaque côté du corps sur la troisième palte , il y a les mêmes caractères répétés sur l’article basilaire de Ja quatrième paire de pieds. De sorte (1) Je me hâte de dire que cette observation ne m’appartient pas uniquement et qu’elle a été faite pour la première fois par M. le doc- teur Emmanuel Rousseau, qui a adressé à ce sujet à la Société entomologique de France (séance du 24 janvier 1849) la note que je transcris ici : « Tous les auteurs qui se sont entretenus des signes caractéristiques » extérieurs déterminant le sexe chez divers Crustacés de l’ordre des » Décapodes (famille des Macroures), tels que Bernard l’Hermite, » Ecrevisses, etc., se sont accordés à reconnaître le mâle à une ou- » verture située sur le premier article des pieds de la cinquième » paire, tandis que la femelle a ce signe à la troisième paire. Une » particularité exceptionnelle que j'avais remarquée il y a longtemps » _s’élant de nouveau présentée à mon observation, et ne trouvant le » fait signalé nulle part, je crois être utile à votre Société en le por- » tant à sa connaissance, J'ai donc l'honneur de lui adresser une » Ecrevisse femelle qui, indépendamment des caractères ordi- » paires de son sexe, porte les mêmes caractères répétés à la » base de la quatrième paire de pieds, de sorte que, sur cet in- » dividu, quatre ouvertures ovigères sont bien distinctes. Le fait » parle assez de lui-même pour me dispenser de plus amples dé- » tails. » J'offre à M. Em, Rousseau tous mes remercimens de ce qu'il a bien voulu me communiquer le Crustacé anormal décrit dans sa note, et de l’aide qu'il m’a donnée dans mes recherches sur le sujet qui m'occupe dans ce travail. 482 ANNALES que, chez cet animal, quatre ouvertures vulvaires sont bien apparentes et bien caractérisées. Persuadé que cette anomalie remarquable n'avait de véritable valeur scientifique qu'appuyée de l'examen des organes internes de la génération, j'examinai attentive- ment, il y a déjà quelque temps, ces derniers, et j'ai rencontré une disposition tout à fait anormale de ces mêmes organes. Mais avant de m'occuper de leur description et pour que l’on puisse plus facilement me comprendre, je dirai, en quelques mots, qu'elle est leur disposition à l'état normal. Un ancien naturaliste, Roesel, en 1755, dans son traité de l'anatomie de l'A/stacus fluviatilis, inséré dans son his- toire naturelle des insectes, a décrit et figuré d’une ma- nière parfaite les organes génitaux de l'Ecrevisse. M. Milne-Edwards, dans les Crustacés des Suites à Buffon de Roret, ainsi que dans l’Iconographie du Règne animal de G. Cuvier, a fait connaître complètement les organes re- producteurs du Maiïa et il a indiqué les différences que l'on remarque Gans les diverses familles des Crustacés. Pour moi, je chercheraï uniquement ici à rapporter ce que j'ai vu dans plusieurs individus femelles de lÆstacus fluviatilrs. Cet appareil reproducteur se compose d'ovaires, d'ovi- ductes et de vulves; car il n'y a pas de poches copula- trices, organes qui sont quelquefois très développés dans d’autres Crustacés, tels que les Décapodes Brachyures. Lorsque l’on étudie les ovaires à l'époque où ils sont rem- plis par un amas d'œufs, à un état plus ou moins complet de développement, ils se présentent sous la forme de trois bourses ellipsoïdales, l'une postérieure, unique, médiane, et deux autres antérieures, placées de chaque DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 483 côté du corps. Les ovaires communiquent entre enx et donnent naissance, par l'extrémité inférieure de leurs bourses antérieures, aux oviductes. Ceux-ci ont la même structure anatomique que les poches ovariennes, sont beaucoup plus étroits qu'elles et en forme de tube; ils se portent directement en bas, où après un assez court tra- jet ils se terminent à l'extérieur par une ouverture vul- vaire située sur le dernier article de la troisième paire de pattes. Dans l’Æstacus fluviatilis anormal, les ovaires présen- tent à peu près la disposition ordinaire, maïs il ne pou- vait plus en être de même des oviductes. Ces tubes au lieu d'être doubles, un de chaque côté, sont au nombre de quatre : c'est ainsi qu'à droite et à gauche, l’un à son ouverture à la base de la troisième paire de pattes et l’au- tre à celle de la quatrième, de là tout deux se dirigent antérieurement pour venir former un tronc commun qui se réunit aux ovaires dans l'endroit où, normalement, s'ouvre l’oviducte. Le pénis pouvait pénétrer indistinctement dans les deux organes femelles de chaque côté; et les vulves des troisième et quatrième paires de pattes, ainsi qu'il a été facile de le constater, laissaient sortir les œufs provenant des ovaires. Les faits que je viens de signaler ont été constatés d'une manière complète par la dissection, et j'ai cherché à les représenter iconographiquement dans une planche (pl. 13 de ce tome) qui accompagne cette note et que j'offre à la Société. Cette planche à été lithographiée par mon ami M. Henri Formant, élève de M. Werner, et attaché aujourd'hui au laboratoire d'anatomie comparée du Muséum d'histoire naturelle, que je remercie bien cor- dialement de ce travail. Dans la figure 1"*, qui représente 184 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. l'Astacus fluviatilis tératologique vu en dessous, la lettre & indique Ja position normale de l’ouverture femelle à la troisième paire de pieds, la lettre h la position anormale de l'ouverture femelle à la quatrième paire de pattes, et la lettre c la place où se trouve l'ouverture normale mâle, mais qui n'est donnée que pour mémoire seulement à la place qu'elle occupe habituellement à la cinquième paire de pattes dans le sexe mâle. La figure deuxième montre les organes sexuels femelles normaux et les oviductes se terminant (d) à la troisième paire de pattes. Enfin la figure troisième signale l’anomalie que j'ai décrite : les oviductes sont doubles et donnent ouverture à l'extérieur à la troisième paire de pattes (e) et en même temps à la quatrième (f), en outre ces organes sont détachés de leur point de terminaison : la Po ovarienne postérieure est marquée par la lettre g et les deux bourses antérieures par la lettre L. De ce que j'ai rapporté dans cette notice, je conclus que l’on ne peut plus donner comme caractère constant chez les femelles de Décapodes Macroures la disposition vulvaire de leur troisième paire de pattes, car, en effet, la pièce tératologique de l'Æstacus fluviatilis, ainsi que des observations précédentes prouvent suffisamment que cet orifice n’est pas toujours placé uniquement à cet en- droit et qu'il peut se trouver en même temps aussi à une autre paire de pieds. TR Ce En © Annales de la docete Hnéomologigue de france. A de Crastn p* Il Blunron | Es [7-2 Agrots 2*Jerte- Tome VI. PL 7. 7 10 Annedouche se. Gras nt, 8-4. 5) "% Ô alor oadr'ieles CRT; / Zlpamea favori variétés 4 Larenta meldnopart«. EL: Wetamorphoser de la Nebrix brevicollir, {mp “de J.Delarue PR. À . ‘Annales de la octeté Enomelogique de Hrance. 2Yerte- Tome VI. PL 2. IT (Nott del° à Annedouche NC: L Appareil générateur de. UÜ'Lrodes rien. IC. Metamorphoses de. x Donacit Pagani , mp de. dPelarue, an ni RÉAL nt 6 Annales de la Societe Hntomologique de france. 2€ Jerte- Tome FT. PL. 5. Fr “à à | Macquart del. 22 2/ / nat CET np “de Delurue + amet à ete Nm Annales de la Societe Zntomologique & France. 2° Sert -Tome VI. PL. 4. | k 4 b | cs | | | a =] Macquart del. Zachinaies. lnp“de /'Delarue LE ANT AC EAN ER ù io) CET | rs CIPVERUEE Et Fr ee Mer N'MUR OPA TON 4 Annales de la Societe ntomolorque de France. 2 Jerte’-10me VI PL à. Macquart del Zachinares. “np de Pelarue . Annales de lx Jociëte Éntomoloyique de france. 2% .Jerte- Zome NL. F0. 6. Macquart del. Zachinar'es. Znp € de]. Delarue . Annales de la docite Entomologique de France. 2° J'erte — Tome VI. PL 7. X Bkrron del Ÿ + Z.Farmatre del{ Lo Zarus angustatus, Fabr. IN 8, Corus mecsterurus Alug. LL Crendela campestrer. Fabr. 4 ARE liyTa, Drury IL, Z Comascus cavwentris. urmure . o (alyptobum Aunset, Aube. 2.4orlcus foreolatur, firme | 6 Lhyllomorpha madrgarcartenrts. IV. 7 Wen eres Mar tUrUt, logquerel. loguerel. 2 Aystrocera ylobosa, Ut. = l'horu camariana, Cogqueret . s np “de L'Pelarue î pa À | AU 1e TR ; , eine 7 7 Annales de la Jocwte Entomologique de france. 2*déerte- Tome V1. 71.6, Annedouche se z lolyjbothris aureo cyanea toqueret. 3, 4. Vxy area amabilis. Sohaum. € t Cie 2. Anochtla republicana, toqueret. ©. Leucosceles eus ltalictla Burmotster. É,AnoSl0S mA Curicululor. Cogueret. {mp de Pelarue.. Hnabs & lu SÉFnbmol"“ance. (Plidelamonsg) 2°9%-Tim.V PL. TJ Melle del. Annedouche se. EX Endecatomus - Xylographus - Ropalodontus . 1mp. de J'Pelarue AA PVR TE à er A pra 200 tre le nl à te net où 1 nette de de" > TA =. Annales de la Soc Enton“4e France. /PL.2 de lu money.) 2° S*.-Zom FI. Pl 10. KT Copa as WE SE Z'Mellé del. Annedouche se. ET (s. Imp. de JDelarue n a mn . {PL 8 de lx mono.) 22 SJ € - Tom. VI PL Annales de la Soc* Entomol{“de France. Annedouche we CRAN E À mp. de J Pelarue Annales de la Soc Entomol®"® de France. PL j de lx monog./ 2° JS - Zom. VI. Pl.2. TZ Wellé del. Annedouche we: EUX UCS jouir). Enrear iron. Ceracw. Orophius. Vctotemnus. np. de. À Delarue . A Ce SU ve) aire se 22 Serce-Îome VW] FL 13. vrales de la Société Lréomologique de ÊTance. Léth. de Becquut. PTS rat, Cel. 22727774 Aslacees | Jlaviaitis PULL TETE AAA > FA EUR HAUT VE ge KE AT AA LPS NN BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. RECUEILLI PAR M. E. DESMAREST, SECRÉTAIRE, DEUXIÈME SÉRIE. TOME SIXIÈME, ANNÉE 1848. MEMBRES DU BUREAU. President. MM. Amxor. Vice-Président. GuÉNÉE. Secrétaire. E. Desmaressr. Secrétaire-adjoint. AL. P1ERRET. Trésorier. L. Buquer. Trésorier-adjoint. L,. FAIRMAIRE. Archiviste. Doùé. 34: PEN BULLETIN ENTOMOLOGIQUE. LLLLLLELIZZ) ANNÉE ES48. PREMIER TRIMENTRE, > -Q-C-— — SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. ( Séance du 12 Janvier 1848 ). Présidence de M. AMYOT. M. E. Desmarest, secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la dernière séance, et la rédaction en est adop- tée par la Société. M. Reiche remercie la Société de l'honneur qu'elle lui a fait en lui confiant la présidence pendant l'année qui vient de s’écouler, et il cède le fauteuil à M. Amyot, qui, à son tour, adresse des remerciments à ses collègues. Ouvrages offerts. Bulletin des séances de la Société libre d'Émulation de Rouen, pendant l'année 1846-1847. —… br. in-8°. Offert par la Société d'Emulation de Rouen. — Rapporto alla sezione di zoologia, anatomia com- parata e fisiologia del Congresso di Venezia, sul passaggio delle materie ingerite nel sistema tracheale degli Insetti del C. Bassi.—br. in-8°. Offert au nom de l’auteur. Ev ANNALES — Dipterologische Beitrage von Dr. H. Loew.—-br. in-4°, Posen, 1847. Offert par l'auteur. Communications. M. de Brême donne lecture de la note suivante contenant des détails sur des observations anatomiques de MM. Alessandrini, Defilippi et Bassi : M. le professeur Alessandrini a communiqué à la section de z00- logie du Congrès de Gênes, en 1846, le résultat des expériences pratiquées par lui dans le but de déterminer si, chez les insectes, il y à absorption des matières ingérées dans leur organisation inté- rieure, et particulièrement dans le système trachéen. Il avait semblé au savant professeur que la matière colorée mélan- gée préalablement par lui à la nourriture des larves de Sphinx atro- pos et du Bombyx mori, se retrouvait dans l’intérieur des trachées, et que ce phénomène était dépendant d’une véritable injection des conduits trachéens. Une telle observation, annoncée par un aussi illustre savant, de- vait vivement exciter la curiosité de la section de zoologie, et donner lieu à une intéressante discussion, par suite des modifications que cette observation devait introduire dans les lois de la respiration trachéenne. Une commission composée de M. le chevalier Bassi et de M. le professeur Deflippi fut nommée par la section de zoologie, avec mis- sion, 4° d'étudier de nouveau cette importante question, en s’ap- puyant sur de nombreuses observations ; 2° d’en faire le sujet d’un rapport pour l’année suivante au Congrès de Venise. C’est ce rapport même que M. de Brême vient de déposer sur le bureau de la Société de la part de M. Bassi. Il croit en même temps devoir en faire connaître brièvement les conclusions qui peuvent se résumer en ces termes : 4° Les matières colorées introduites dans le canal intestinal des larves ont été absorbées, et leur présence s’est manifestée jusque dans le système trachéen ; 9e La eoloration ne se borne pas seulement aux larves, mais on peut la constater également dans les chrysalides et dans les in- sectes parfaits ; 3° Le phénomène de la coloration n'est pas toujours constant : il est quelquefois limité à telle ou telle partie du corps ; DE LA SOCIÉTE ENTOMOLOGIQUE. y 4° La coloration trachéenne ne peut en aucun cas être attribuée à une injection intérieure des conduits trachéens, mais seulement à l'absorption qui s'opère dans les tissus même de ces conduits, M. Bassi ajoute que ce n’est qu'après la présentation de son rap” port qu'il a eu connaissance des expériences de notre collègue M. Emile Blanchard. M. Bassi a eu la satisfaction de voir que ces mêmes expériences, répétées par lui avec un plein succès, sont ve- nues confirmer les conclusions de son rapport. — M. H. Lucas fait passer sous les yeux de la Société deux Arachnides fort curieuses et qui appartiennent au genre des T rogulus. Cette espèce, dit M. H. Lucas, qui est le Tr'ogulus (Acarus) nepæ- formis de Scopoli, En’. Carn., n° 1070, ou le Phalangium trica- rinatum de Linné, Syst. nat., édit, 13, tom. 1°", part. 2, p. 1029, désigné par Fabricius sous le nom de Phalangium carinatum, Ent. syst., tom. II, p. 421, est fort rare aux environs de Paris, et ce n'est que dans le tome 11de la Faune parisienne, p. 252, de M. Walcke- naër, que cette Arachnide est indiquée comme ayant été trouvée dans cette localité, Latreille dans son Genera Crust, et Ins., tom. I, p. 142, n° I, dit aussi au sujet de cette Arachnide : Habitat Galliä, Germanid, sub lapidibus. Je ne sache pas, ajoute M. H. Lucas, que le Trogulus nepæfor- mis ait été pris depuis aux environs de Paris par les entomologistes, et quoique je l’y aie cherché souvent, jamais je n'ai eu le plaisir de rencontrer cette remarquable espèce. C’est dans la forêt de Saint. Germain-en-Laye, en décembre, que le Trogulus nepæformis a été découvert par notre collègue M. Nicolet; cette espèce à démarche lente et qui semble sonder le terrain avec sa première paire de pattes lorsqu'elle se met en mouvement, se tient au pied des vieux chênes, cachée dans les mousses où elle passe probablement la saison d'hiver, Je ferai aussi remarquer que cette Arachnide qui contrefait le mort lorsque l’on s’en empare, n’est pas rare dans le midi de la France, particulièrement aux environs de Marseille, de Toulon et de Port- Vendres où je l’y ai souvent prise à la fin de décembre se tenant cachée sous des pierres légèrement humides, vi . ANNALES —M. Guérin-Méneville communique la note suivante de M. Waga, de Varsovie : Dans son beau travail inséré dans les Annales de la Société ento- mologique de France, sousle titre de : Entomologie française. Rhyn- chotes, M. Amyot, en parlant de l’hémiptère connu sous le nom d'Ophthalmicus grylloides (pag. 112 du tom. IV de la deuxième sé- rie des Annales pour l'année 1846), qu'il prend pour type de son genre Sirion, parmi les synonymes de cette espèce si généralement connue, cite, quoique d’une manière douteuse, un insecte tout à fait différent, c'est-à-dire mon Ophthalmicus dispar, que j'ai décrit dans les annales de 1839 (tom. VIII de la première série, pag. 523) et que M. Herrich Schaefler a siexactement figuré dans son Wanzenarligen Insecten, tom. VII, pl. 222, fig. 696 et 697. M. Amyot dit plus bas : «M. Fieber pense que la femelle de l'Ophthalmicus dispar, Waga, appartient à une autre espèce (O0. Ullrichii, Fieb.); mais que le mâle de l'Ophthalmicus dispar, Waga, appartient à notre Sirion (O. grylloides). » Cette remarque de M. Amyotm'a fait recourir aux monographies de M. Fieber (1), où cet auteur allemand décrit (page 122, n° 16) son espèce, l’'Ophthalmicus Ullrichii, et place à la fin du genre (page 124, n° 49) la description de mon Ophthalmicus dispar ,telle que je l'ai donnée dans les Annales (loco citato) etque M. Fieber tra- duit mot à mot en allemand. A la fin de cette traduction, M. Fiêber ajoute la remarque rapportée plus haut, dans les propres termes de M. Amyot, d'après laquelle ma femelle de l'Ophthalmicus dispar lui semble appartenir à son Ophthalmicus Ullrichit, d'autant. plus que d’après la figure que j'en donne dans les Annales, le bord blanc du pronotum paraît être visible. . Je dois de la reconnaissance à M. Fieber pour avoir appelé mon attention sur ce dernier détail de description. En effet, dans quel- ques exemplaires de cette femelle, conservés dans ma collection, ce bord blanc du pronotum existe, quoique presque invisible ; la figure des Annales ne le représente pas, mais celle de M. Herrich Schaeffer le rend d’une manière sensible, quoique un peu exagérée. Mais (1) Entomologische Monographien von Franz. Xaw. Fi: ber. —Leipzig, 1844. 1 vol. in-4°, pl, 10. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. vn pourquoi M. Fiéber ne cite-t-il pas cette figure de M. Herrich Schaetfer ? Si cette figure si exacte de M. Herrich Schaeffer n’était pas incon- nue à M. Fieber, ce dernier ne douterait nullément que la femelle de mon Ophthalmicus dispar ne soit ce même insecte qu'il décrit dans ses monographies sous le nom d'Ophthalmicus Ullrichii. Maintenant je passe à la discussion de l'opinion de M. Fieber à l'é- gard du mâle de mon Ophthalmicus dispar. Comment M. Fieber a-t-il pu supposer que le mâle de mon Ophthalmicus dispar n'est que celui de l’'Ophthalmicus grylloïides, puisque je dis dans ma des- cription qu’un mâle et une femelle, mis dans un flacon, s’y sont aus- sitôt accouplés ? Pourquoi M. Fieber a-t-il cru devoir omettre dans sa traduction allemande ce détail si essentiel ? Ces circonstances m’obligent à soumettre à la Société entomologi- que de France, deux exemplaires mâle et femelle de l’Ophthalmicus dispar, ainsi que deux autres, également mâle et femelle, de l'Oph- thalmicus grylloides. Que les membres de la Société veuillent bien les examiner avec attention, et dire si l’insecte décrit par moi comme mâle de l'Ophthalmicus dispar peut faire naître quelque doute à l'égard de ses caractères spécifiques, et jusqu'à quel point il diffère du mâle de l'Ophthalmicus grylloides, quoiqu'il ait beau- coup d’analogie avec lui et que M. Fieber ait voulu les confondre tous deux. Préférant toujours étudier les différences entre les êtres dans la nature vivante, je répète que l'Ophthalmicus dispar ne se trouve que dans les prairies et dans les lieux humides, tandis que l'Ophthal- micus grylloides habite des lieux très secs. L'autre résiste plus à la pression que le premier qui est mou et faible. Depuis l'époque où j'ai donné dans les Annales la description de mon Ophthalmicus dis- par, j'ai eu plusieurs occasions de voir s’accoupler les mâles et les femelles de cette espèce, et j'en ai même trouvé beaucoup d’exem- plaires des deux sexes aussi bien en Lithuanie qu'en Pologne. Je dé- sire que ceux que j’envoie à la Société, entrent dans la collection de M. Amyot, qui rectifiera sans doute l'opinion de M. Fieber, puisque l'Ophthalmicus Ullrichii de ce dernier n’est que l’'Ophthalmicus dispar, espèce parfaitement distincte et dont j'ai caractérisé les deux sexes. Dans cette question, il me semble que j'ai non seulement le droit de priorité, mais encore l'avantage d'avoir observé l'espèce d’une manière plus complète. vil ANNALES Après cette lecture, M. Amyot annonce que les ob- servations de M. Waga et la comparaison en nature des exemplaires qu'il a bien voulu lui envoyer, ce dont il le remercie vivement, ne peuvent plus lui lais- ser aucun doute sur la différence des deux espèces ci-dessus signalées. En conséquence, il y a lieu d’ajou- ter, avant le Sérion, Am. (Ent. Fr. Rhynch., 164), dans la division ou genre des Magnocules à hémiélytres entièrement coriaces, cette troisième espèce, sous le nom suivant, que M. Amyot est obligé de former pour les be- soins de la méthode mononymique, mais qui, s'il écarte celui de ©. dispar donné avec priorité à cette espèce par M. Waga dans le système de la nomenclature binaire, rappelle du moins le nom du célèbre entomologiste qui l’a découverte et observée le premier : Wagasocles (1). Noir ; les bords antérieurs et latéraux du prédorsum seulement blancs. La femelle toute noire. Long. 0,004 S.—0,0045 q. dispar Waga. À. Fr. 1839. 523. pl. 18. £. 1.—Herr. Sch. VII. 16. f. 696-697. — Ullrichü Fieb. 123. 17. 9. Pologne septentrionale ; dans les prairies et les lieux humides. — M. Guérin-Méneville lit une note de M. Waga sur une immense multiplication du Clorops læta, qu'il a été à même d'observer aux environs de Varsovie. Ce travail, a été imprimé dans la Revue zoologique, numéro de fé- vrier 1848. —M. Guérin-Méneville donne de nouveaux détails sur la muscardine, et il fait connaître les observations qu'il (1) Waga, et yxsiw, célébrer DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 1x vient de présenter dernièrement sur ce sujet à la Société séricicole et qui ont été insérées dans le journal de cette association. Lecture. M. de Brême donne lecture d’une notice de M. Bassi sur la vie et les travaux entomologiques de M. Gené. Membre reçu. M. Gabriel de Baran, de Grenelle, pré- senté par M. Audinet-Serville, est admis au nombre des membres de la Société. — Commissaires-rapporteurs, MM. Amyot et Javet. (Séance du 26 Janvier 1848.) Présidence de M. REICHE, président de 1847. Ouvrages offerts. Gomptes-rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences de l’Institut de France, par MM. les secrétaires-perpétuels. Tome XX V. N°: 95 et 26 et tome XX VI, N°: {, 2 et 3. — br. in-4°. Offert par l’Institut de France. — Bulletin de Ja Société impériale des naturalistes de Moscou. Tome XX, n° 11 (année 1847).—1 vol in-8° avec pl. Offert par la Société de Moscou. —Mémoires de l'Académie royale des sciences de Stoc- kholm pour 1846-1847.—6 vol. in-8°. Offert par l’Aca- démie de Stockholm. Communications. M. L. Faïrmaire annonce quil a commis une grave erreur dans son travail sur les Mem- bracides, imprimé dans les Annales de l’année 1846. Sous le nom de Xerophyllum Servillei, il a décrit un x ANNALES orthoptère appartenant au genre Aymenotes de M. West- wood. Le mauvais état de l'individu, dont les pattes pos- térieures et la bouche manquaient, et le facies général de l'insecte, dont le prothorax foliacé rappelle à la première vue l'aspect du genre Membractis, expliquent facilement cette méprise. — M. Charles Coquerel montre à la Société un or- thoptère provenant de Madagascar, qui se rapporte au genre Anostostoma, vit dans l'intérieur du bois pourri et semble être voisin de l'espèce décrite par M. Audinet- Serville comme appartenant à la Nouvelle-Hollande. —M. Guérin-Méneville parle d’une espèce de Trachys qui a été trouvée en assez grande quantité aux environs de Rouen par M. Frontin ; cette espèce, qui se distingue particulièrement par une carène bien marquée que pré- sente chacune deses élytres, lui avait d'abord semblé nou- velle, mais après de nombreuses recherches, il s'est assuré d'une manière potitive qu’elle doit se rapporter au Tra- chys nana des auteurs ; et que l’insecte désigné sous cette dénomination dans les collections de Paris doit consti- tuer une espèce particulière. — Le même membre donne communication d'une note de M. Alexandre Lefebvre, contenant un projet de voyage scientifique ayant pour but de rapporter en France de nouvelles espèces de vers à soie et particulièrement d’in- troduire dans nos magnaneries le Bombyx cynthia qui se trouve communément dans l'Inde. — M. L. Fairmaire, trésorier-adjoint, donne lecture des comptes du trésorier, M. L. Buquet, en ce qui con- cerne l’année 1847. — Une commission, composée de MM. Berce et Aubé, est chargée de faire un rapport sur ces comptes. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. x1 Lectures. M. L. Fairmaire lit une notice de M. Alexan- dre Lefebvre, intitulée : Réclamation adressée à MM. Amyot et Audinet-Serville au sujet du nom de genre Macroceraia de l'ordre des Hémiptères-Hétéroptères. — Il est donné lecture de notes entomologiques de M. Théophile Bruand sur : 1° la Valeria jaspidea ; 2° les Noctua derasa et batis ; 3° le Sphinx ligustici; 4° V Ano- phyra pilleriana, etc. — M. Charles Coquerel lit une notice sur une nouvelle espèce de Vacerdes (N. maritima), provenant de Madagas- car, dont la larve vit dans le bois submergé ; cette note est suivie de la description des larves des Osorius incisi- crurus, Xystrocera globosa et Rhina nigra. Membre reçu. La Société admet au nombre de ses mem- bres M. Rosenhauer, d'Erlangen, présenté par M. Javet. —Commissaires-rapporteurs, MM. L. Fairmaire et Che- vrolat. (Séance du 9 Février 1848.) Présidence de M. AMYOT. Ouvrages offerts. Société centrale d'agriculture de Paris. Bulletin des séances. 2° série, tome I, n° 7.—br, in-8° avec pl. Offert par la Société d'agriculture. — Annales des sciences physiques et naturelles d’agri- culture et d'industrie, publiées par la Société d'agricul- ture, sciences et arts de Lyon. Tomie IX (année 1840).— 1 vol. in-8°. Offert par la Société de Lyon. — Annales de la Société linnéenne de Lyon. 1845- 1846. — 1 vol in-8°. Offert par la Société linnéenne de Lyon. XII ANNALES — Philosophical transactions of the royal Society ot London for the year 1847. Part. [ et II, ete. — 2 vol. in-4° et br. in-8°. Offert par la Société royale de Londres. — Observation sur l'organisation d'un type de la classe des Arachnides, le genre Gazrone (Galeodes bar- bara, H. Lucas), par M. E. Blanchard.—br. in-8°. Of- fert par l'auteur. Correspondance. On communique une lettre de M. de Brême, accompagnant plusieurs exemplaires d'un pros- pectus d'un ouvrage périodique d’entomologie que MM. Flaminius Baudi et Eugène Truqui vont publier à Turin sous le titre de : Studi entomologici. Communications. M. Guérin-Méneville communique une observation d'entomologie a ppliquée qui a été récem- ment adressée à la Société centrale d'agriculture par M. V. Repos : M. V. Repos, d'Avignon, cherche depuis longtemps à nourrir les Vers à soie avec un autre végétal que le müûrier, qui n’est en plein rapport qu’au bout de huit ou dix ans et qui ne vient bien que dans les climats chauds. Il a d'abord analysé la feuille de müûrier et a reconnu qu'elle contenait des proportions assez notables de sucre et d’une gomme particulière à ce végétal. Il s’est surtout rendu compte de la quantité de cette gomme contenue dans un kilogramme de feuilles de mû- rier. Partant de ces connaissances, il a cherché à rencontrer cette gomme, cet élément indispensable à la production de la soie, dans les feuilles d’un autre végétal qui produit au bout d’un an, qui vit sous tous les climats, et il est arrivé à reconnaître que la Scorso- nère remplissait ce but. Gette feuille, quoique très rapprochée de celle du mürier, quant à la composition chimique, manque cependant de certains éléments. DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. _ xm M. V. Repos a suppléé à ce défaut en immergeant les feuilles de Scorsonère dans le liquide suivant : FOR RE Se 1, 100 "praities. D LE on ct er lu RETOUR COR — Ce MU ne nes le » — Hydrochlorate d'ammoniaque. . . . 2 — Extrait de tiges de mürier, . . , . di — Cet extrait donne aux feuilles la saveur du mâûrier, qui plaît aux vers. Leur soie est de même qualité. On sème la Scorsonère fin février ; mi-mai on, peut cueillir ses feuilles, et ensuite de huit jours en huit jours. On n’emprunte ainsi à la terre que deux mois et demi de l’année. Et, en outre, la Scorsonère est bisannuelle : ses racines sont utiles. Tous frais faits une éducation de quatre onces coûte 230 fr. Dans le midi, la même éducation de quatre onces coûte 300 fr. : ilya donc bénéfice, — M. H. Lucas fait passer sous les yeux de la Société plusieurs larves de l’Æeterophaga opatroides : Cette larve, dont notre collègue se propose d'étudier les transfor- mations et de les faire connaître ensuite à la Société, est assez com- mune dans le sable des cages où sont renfermées à la ménagerie du Muséum des Sauriens et des Ophidiens. Cette larve, qui est longue de 9 millimètres environ, est roussâtre, brillante, glabre, à l’excep- tion des parties latérales des segments, qui présentent quelques poils testacés ; en dessous, elle est plus claire, ainsi que les pattes ; quant à la tête, elle est d’un roux foncé, et le dernier segment abdo- minal est terminé en pointe obtuse à son extrémité, Cette larve est assez agile, glisse facilement entre les doigts, et lorsqu'on la touche, elle s'arrête tout à coup et reste quelques ins- tants sans faire le moindre mouvement : elle vit en bonne intelli- gence avec ses congénères. — M. Rouzet lit la note suivante sur deux espèces de Coléoptères de la Faune parisienne, les Æbræus rhombo- phorus et Philothermus Montandonii que l’on n'avait en- core trouvés qu'en très petit nombre : En 1843, notre collègue M. Aubé publia dans les Annales de la XIV . ANNALES Société la description de deux nouvelles espèces de Coléopières, dont l'un, appartenant à la tribu des Histérides, fut décrit sous le nom d'Abrœus rhombophorus, d'après un seul individu trouvé par M. Montandon dans la tannée des serres chaudes du Muséum de Paris, L'autre, qui avait été rencontré dans les mêmes conditions, et qui fait partie de la grande division des Tétramères, forma le type d'un nouveau genre (Philothermus) dans la famille des Xylophages, l'espèce type fut dédiée par l’auteur ci dessus cité à M. Montan- don, de qui il la tenait. L'Abrœus rhombophorus et le Philothermus Montandonii n'a- vaient pas été retrouvés depuis. Seulement, un entomologiste alle- mand avait annoncé avoir pris l'Abræus rhombophorus dans des fourmilières. Ayant fait de nombreuses recherches et à plusieurs époques de l'année, dans les tannées des serres du Muséum, M. Rouzet est parvenu à retrouver de nouveau, et en très grand nombre, ces deux insectes. L'Abræus rhombophorus se tient caché dans la poussière jaune con, tenue sous les chaperons gélatineux et non pédonculés d’une espèce de champignon (Fuligo vaporaria) qui se développent à la surface des tannées lorsqu'elles sont par trop vieilles et humides. Cet insecte ne sort presque jamais de sa retraite, et pour l'en faire déloger, on est obligé de chauffer la feuille de papier sur laquelle on a étendu de ces champignons. Le Philothermus Montandonii vit indistinctement dans toutes les parties de la tannée ; cependant, il affectionne de préférence les bords des murs qui avoisinent les conduits de chauffage et où la chaleur paraît être la plus humide. L'époque la plus favorable pour la recherche de ces deux coléop- tères est le mois de janvier et avant que l’on ne renouvelle la tannée ; notre collègue a pris les premiers le 20 décembre, et le 6 février, jour de sa dernière exploration, il lui fut impossible d'en découvrir un seul. M. Rouzet conserve soigneusement les débris des champi- gnons où ils ont vécu, espérant pouvoir obtenir des larves cet été. — M. Becker annonce que M. Becke a observé de nouveau, ce qu'il avait déjà remarqué et écrit à M. Ger- mar, il y a plus de douze ans, que la Fulgora laterna- ria, à son état parfait, ne Juit pas dans l'obscurité, et qu'il DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. xv s'est aussi assuré que la larve de cet insecte n’est égale- ment pas lumineuse. M. Becke écrit à M. Becker que, se trouvant dans une des îles du canal de Mozambique, il y a vu en très grand nombre une larve brune apparte- nant à une autre espèce de genre Fulgora, que les habi- tants nomment Zankundi, qu'ils mangent avec plaisir et qui n’est également pas lumineuse dans l'obscurité. — M. Doüé fait passer sous les yeux de la Société plusieurs coléoptères dont les élytres présentent une dissemblance remarquable; ce sont : 1° Un Trichodes apiarius, rouge du côté droit, comme dans l'état normal, et d’un jaune clair du côté opposé; 20 Un Anoplognathus analis: la coloration de l'élytre gauche est telle qu’elle doit être, tandis que du côté droit la nuance est d’un brun-verdâtre foncé ; 3° Une Pelidnota lucida : la partie droite du corselet et l’élytre du même côté sont d’un jaune clair ; l’élytre gauche et la partie gauche du corselet ont une teinte brune très intense ; 4 Un Blaps lineata dont l’élytre droite n’a rien que de régulier : l’élytre gauche, au contraire, au lieu de présen- ter des sillons longitudinaux, est dans toute son étendue légèrement ruguêuse et comme sablée ; 5° Enfin, un Chalcodermus provenant de Cayenne et peut-être nouveau : l’élytre droite est noire, et telle est la couleur des autres individus de la même espèce que M. Doüé possède, tandis que l’élytre gauche est d’un rouge orangé assez vif. Tous ces insectes sont d’une grande fraîcheur. La dis- parité de leurs élytres ne peut donc être attribuée à au- cun accident qui serait survenu après l'éclosion. Lectures.M. H. Lucas lit un travail intitulé : Description XVI ANNALES et figure d'une nouvelle espèce d’Aranéide appartenant au genre Theridion ( T. civicum ), qui se trouve très communément sur les monuments de Paris. —M. Charles Coquerel donne lecture d’une note ayant pour titre : Description d'un Buprestide nouveau du genre Polybothris (P. aureocyanea), provenant de Mada- gascar. — Le même membre lit une note sur une nouvelle espèce du genre Phyllomorpha (P.madagascariensis). — M. Léon Fairmaire fait connaître une note sur le genre Halobates. A l'occasion de ces deux dernières lectures une dis- cussion s'élève, principalement entre MM. Amyot, Ch. Coquerel et L. Fairmaire, et à laquelle prennent part plusieurs autres membres, relativement au système mononymique adopté par M. Amyot dans son travail sur les Rhynchotes de France. La Société décide, à la majorité des voix, qu'elle ne partage pas les opinions de M. Amyot sur cette nouvelle méthode. (Séance du 8 Mars 1848.) Présidence de M. REICHE, président de 1847. A vant la lecture du procès-verbal de la dernière séance, M. E. Desmarest, secrétaire, annonce que, par suite de la révolution des 22, 23 et 24 février, la seconde séance du mois dernier n'a pu avoir lieu, et qu'en outre la salle de l'Hôtel-de-Ville, ne pouvant pour quelque temps être mise à notre disposition, il a cru devoir s'adresser au président de la Société philomathique pour obtenir l’auto- risation de tenir provisoirement nos réunions dans l'an- cienne salle des séances, rue d'Anjou-Dauphine, n° 6. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. xvn M. E. Desmarest lit ensuite une lettre de M. Catalan, annonçant que la Société philomatique, dont il est le se- crétaire, s'empresse de mettre son local à notre disposition. —Des remerciments seront adressés à la Société philo- matique. M. Doüé, arehiviste, annonce que lors de la prise de l'Hôtel-de-Ville, le 24 février, la salle de nos séances a été dévastée ; que les armoires renfermant notre biblio- thèque ont été brisées et que beaucoup d'ouvrages se trou- vent, par suite, plus ou moins endommagés ou décom- plétés. Ouvrages offerts. — Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences de l’Institut de France, par MM. les secrétaires-perpétuels. Tome XX VI n° 4,5, 6, 7 et 8. — br. in-8°. Offert par l'Institut de France. — Linnæa entomologica. Zeitschrift herausgegeben von dem entomologischen Vereine in Stettin. — 1 vol. in-8°. Offert par la Société de Stettin. Correspondance, Lettre de M. Tessier adressant sa démission de membre. Cette démission est acceptée. Communications. M. H. Lucas fait passer sousles yeux de la Société un Curculionide du genre des Coniatus, et il lit à ce sujet la note suivante : Cet insecte, qui est nouveau, a été rencontré par M. Durieu de Maisonneuve, dans les environs de Philippeville, et suivant ce botaniste, la larve de cette espèce forme, à la base des racines de certaines mousses, des œdèmes dans lesquels elle subit ensuite toutes ses métamorphoses. Ce coléoptère habite aussi l’ouest de l'Algérie, car notre collègue fait observer que M. Guérin-Méneville lui en a montré plusieurs individus qui ont été pris par le major Blanchard dans les environs de Messerghin. M. H, Lucas, à cause des couleurs brillantes et métalliques (vert 2e Série, TOME VI. Bulletin n. XVII ANNALES etor) que présente ce Charancon, propose de le désigner sous le nom de Coniate chrysochlore, et il en donne la description sui- vante : Coniatus chrysochlora, Lucas. Long. 3 millim. Larg. 1 millim. 4/4. C. viridi-metallicus, nitidus ; capite ad basim, thorace in me- dio, sutur elytrorumque flavo-metallico auratis, attamen ely- trorum maculä semi transversim subtiliter nigro-interrupté ; corpore infrà pedibusque omnin viridi-metallicis. Il est plus petit que le C. tamarisci dans le voisinage duquel il vient se placer. La tête ainsi que le rostre sont recouverts d'écailles d’une belle couleur verte, à l'exception cependant du sommet de la tête où ces écailles tournent au jaune doré; le rostre à son extrémité est d’un brun-roussâtre ainsi que les antennes. Le thorax est recou- vert d’écailles d'un beau vert métallique avec sa partie médiane dorée et représentant une tache formée par des écailles de cette couleur. Les élytres parcourues par des stries longitudinales assez profondes sont d'un vert métallique et présentent de chaque côté une bande d’un jaune-doré métallique qui se dirige obliquement en n’atteignant cependant pas la partie humérale et qui ensuite couvre largement les élytres jusqu'à leur extrémité, de manière que la suture de ces organes se trouve aux trois quarts burdée par cette couleur. Cette tache dorée est interrompue de chaque côté par une ligne noire transversale. Les pattes ainsi que tout le dessous du corps sont d'un beau vert métallique. Outre la taille plus petite que celle du C. tamarisci, cette espèce s’en distingue encore par le thorax, qui, dans son milieu, présente une tache dorée au lieu d'être entièrement vert comme dans le C. tamarisci, et par les taches dorées des élytres qui ne sont que faiblement interrompues par une ligne noire semi-transversale, au lieu que dans le C, tamarisci, ces taches sont très distantes entre elles et au nombre de deux de chaque côté de ces organes. Habite les environs de Philippeville et de Messerghin. —Le même membre montre à la Société deux cas de monstruosité fort remarquables offerts par un Carabus nodulosus et par un Solenophorus strepens. DE LA SOCIETEÉ ENTOMOLOGIQUE. xix Dans le premier (Carabus nodulosus), le fémur de la patte gau- che de la première paire présente à sa base et inférieurement un fort tubercule armé de trois épines dont la première, située à la nais- sance de ce tubercule, est assez allongée et recourbée à son extrémité qui est comme tronquée. Les deux autres épines occupent au con- traire la partie antérieure du tubercule : la première est courte et assez fortement rétrécie à sa base ; quant à la seconde, elle est au contraire allongée et tronquée à son extrémité, qui présente une concavité assez profonde. Le second cas de monstruosité se présente dans une antenne droite d'un Solenophorus strepens qui a été pris en Algérie (1) ; cet or- gane n’est composé que de quatre articles, mais de l'extrémité anté- rieure et du côté interne du troisième naît un autre article: celui-ci est bifurqué avec l’inférieur unique, et le supérieur au con- traire formé de trois articles, dont les premier et second sont allon- gés, avec le troisième plus court et comme avorté ; on peut aussi re- marquer que ce dernier donne naissance à un petit tubercule qui semblerait être le rudiment d’un quatrième article. Les insectes qui présentent ces deux cas de monstruosité, dit M. H. Lucas, m'ont été communiqués par notre collègue M. le capi- taine Gaubil. — M. L. Brisout de Barneville communique la notice suivante contenant des détails sur les Blattes : Les individus de la Blatta indica, Fabr. (Blatta surinamensis, De Géer, Mém. Ins., tom. III, pag. 539, pl. 44, fig. 8), que j'ai vus daosles collections, proviennent du Bengale, de l'Ile-de-France, de l'île Bourbon, du Sénégal, de Cayenne et du Brésil. Or, cette espèce qui. habite les pays chauds, à été transportée en France, à Paris, où elle s’est répandue dans les serres du Jardin-des-Plantes et s’y est multi- pliée. C’est à que dernièrement notre collègue M. Rouzet l’a décou- verte et l'a prise dans la tannée où elle se trouve habituellement. Un des caractères que les entomologistes ont assignés à la famille des Blattiens, c’est d’être des insectes pentamères, En examivant les pattes de la Blatta indica, Fabr., et de plusieurs autres espèces de (4) Suivant M. Reiche, cette espèce aurait aussi été rencontrée en Aunérique, XX ANNALES Blattiens, j'ai reconnu chez un assez bon nombre d'entre elles, que tous les individus de chacune d'elles ne présentaient pas le même nombre d'articles à tous leurs tarses, qu’en général la plupart offraient normalement cinq articles à l'extrémité de chaque pied, mais que quelques autres n’avaient toutefois que quatre articles, soit à un seul, soit à quelques-uns de leurs tarsés. Et comme preuve de ce que j'avance, je vais présenter le tableaa des espèces chez lesquelles j'ai observé une variation dans le nombre des articles des tarses, NOMBRE NOMBRE TOTAL |des individus de cha- que espèce chez des individus de cha-| lesquels j'ai ob- NOMS DES ESPÈCES. que espèce que jai] servé quatre arti- observés. cles à un ou à quelques - uns de leurs tarses. PRET DES ERREE SEL LONS DOS | STEEL TE 2e ETIENNE EN | Kukerlac thoracica. , . 2 Kakerlac americana. . . 11 1 Blabera atropos . . . . | 1 Blabera grossa, . . . . 10 1 Blatta tomentosa . , . | 1 Blatta Druryi. . . . . b) 2 Blatta cinerea. . . . . 10 D Blatta ægyptiaca . . . 8 E) Blatta indica, . . . SE 10 Panesthia javanica . . . 14 li Or, je crois que cette anomalie si fréquente de nombre des articles des tarses devra vraisemblablement, lorsqu'on aura multiplié les ob- servations, conduire les naturalistes à modifier, quant aux tarses, la caractéristique rigoureuse de la famille des Blattiens. Cette variation fournirait ainsi un nouvel exemple de la dégradation d’un caractère qui, ayant une très grande fixité dans d’autres groupes de la même classé perdrait, dans celui qui nous occupe, tellement de son impor- tance qu’il n’aurait même plus une valeur essentiellement spécifique. Je dois ajouter que, lorsque le nombre desarticles du tarse est ré- duit à quatre, ce n’est jamais ni le premier ni le dernier qui disparaît, c’est toujours un des intermédiaires. Parmi toutes ces Blattes hétéromères, j'en ai observé une qui avait cinq articles aux tarses des deux premières paires de pattes et quatre seulement aux tarses de la paire postérieure, c'est-à-dire qui était DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. xx hétéromère à la manière des Goléoptères-Hétéromères. Or, Geoffroy a eu certainement sous les yeux un exemple absolument semblable à celui-là, lorsqu'il a tracé, dans son Hist, des Ins.,tom. 1°, pag. 379, la caractéristique des Blattes, mais il s’est trompé beaucoup, en gé- néralisant une particularité qui, telle qu'il l’a indiquée, bien loin d'être constante, ne se présente que rarement; et il a eu d’autant plus tort, qu’il a représenté, tom. 1°’, pl. VII, fig. 5, le mâle et la femelle de la Blatta orientalis avec cinq articles aux tarses des pat- tes postérieures comme c’est le cas ordinaire, Au reste, M. Audinet- Serville dans son Histoire naturelle des Orthoptères, pag. 58, a relevé l'erreur de Geoffroy, mais sans entrer dans les explications que j'ai jugé utile de donner. — M. L. Buquet montre à la Société un grand nom- bre d'espèces remarquables de coléoptères provenant de la Guinée. Il cite principalement de nouvelles espèces de Cicindela, d'Ozæna (genre que jusqu'ici on croyait ex- clusivement propre à l'Amérique), de Panagæus, de Ce- tonia, de Mecocerus, de Phlæotragus, etc. —M. V.Signoret, que la Société avait chargé de véri- fier si un hémiptère décrit par M. A. Costa sous la dénomination d’Ægonosoma spectabile et provenant du Brésil était réellement nouveau, annonce que cet insecte a été décrit et figuré, il y a déjà assez longtemps, par Harris Schæfler (pl. 112, fig. 351, p. 8, vol. IF), sous le nom d’Ægonosoma flavicinctum, et que le Mexique est indiqué comme sa patrie. Kapport. M. Aubé, tant en son nom qu'en celui de M. Berce, rapporteur, donne lecture du rapport suivant sur les comptes du trésorier pour l’année 1847 : Messieurs, Nous avons examiné avec attention les comptes de M. le tréso- rier pendant l’année 1847 ; les pièces soumises à notre examen sont d’une régularité parfaite. En voici le résultat : XX1I ANNALES RECETTES. Solde en caisse au 31 décembre 1846 . . . . 2,040 fr. 65 c. Cotisations antérieures à 41847. . . . . . . . 378 x id. de 4847.04 HAT SES , Abonnements aux Annales ...,....,,. ; 5468 » Subvention du ministère de l'instruction és BRQUE SEPT USE EST SU 2 PE ; 300 » Affranchissements d'tmaes et tirage à cuit de mémoires. . . . . . . SA ROSE ET : 122 25 Souscription à la monographie des Chrysomé- lines de M. Lacordaire. . . . . , . . . . , .. 30 » Total des recettes. . . . 5,858 fr. 90 c. DÉPENSES, Les dépenses appuyées de trente-neuf pièces justificatives sont établies ainsi qu'il suit : Pour la gravure et l'impression des numéros 4° de 1846, 1°", 2° et 3° de 1847. . . . . ë, à Sete 0AS 65 Circulaires lithographiées, etc. . . . .. 82 ” Dépenses diverses, telles que frais de bureau, ports de lettres, salaire de garçon de bureau, etc. 491 10 Location d’une chambre pour les Annales. . . 75 » Souscription à la monographie des Chrysomé- lines de M. Lacordaire. ...... 5 Mare 200 Le ALOŸ ° Total des dépenses. . . . 3,84 fr. 75 c. Solde en caisse au 31 décembre 1847. , . . . 2,017 45 ARRIÉRÉ. Le 31 décembre 1846, il restait à recouvrer. . 2,764 » Sur cette somme, il a été reçu ends Rs LUS 21297887. -» Et pour perte, par suite de radiations de membres . . . . 1,006 » Total ,. . . .« 1,384 fr. » ll reste donc à recouvrer sur ce eompte . . . 4,380 » Et sur l'exercice de 1847. ... . ... . . . "1.20 » Total à recouvrer, . + + 2,988 fr. » DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. xx Si, comme nous venons de le démontrer, le solde en caisse n’a pas suivi cette année, la progression des années précédentes; et si les dépenses ont excédé les recettes de la somme de 93 fr., ce léger déficit doit être attribué à l'augmentation du volume des Annales de 1847. En effet, il n'avait été payé en 1846 que 2,711 fr. pour cet objet, tandis qu'il a été payé 3,043fr, en 4847, différence en plus 352 fr. Nous devons ajouter aussi que les dépenses se sont augmentées cette année d'une somme de 75 fr. pour location d’une chambre des- tinée aux Annales, et d’une autre somme de 150 fr. remise à M. La- cordaire pour souscription à son ouvrage sur les Chrysomélines. Nous n’en considérons pas moins la situation comme très satisfai- sante, et nous ne terminerons pas sans renouveler nos remerciments à M. le trésorier pour le zèle qu’il ne cesse de manifester dans l’exer- cice de ses fonctions. Après cette lecture, la Société vote à l'unanimité des remerciments à son trésorier. —M. le secrétaire lit un rapport de la commission de publication réglant la composition du premier numéro des Annales pour l’année 1848. —- Les conclusions du rapport sont adoptées par la Société. Lectures. Il est donné lecture de plusieurs mémoires ayant pour titre : 1° De plusieurs espèces de Lépidoptères qui doivent être considérées comme variétés de région, par M. Pâris de Gray; . 2° Ichneumonologie provençale (suite), contenant les Hoplismenus et Cryptus, par M. Boyer de Fonscolombe; 3° Notes pour servir à l’histoire des Diptères dont les larves minent les feuilles des plantes et à celles de leurs parasites (suite); par M. Goureau ; 4° Myodaires des environs de Paris (suite), contenant les sections des Entomobies Erythrocérées et Graosomes ; par M. Robineau-Desvoidy ; 5° Description d'insectes nouveaux de Madagascar, contenant des détails sur les Calyptobium Kunzei (larve), xxiv ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. Anochilia republicana, Oxythyrea amabilis (variété ), Anostostoma cuniculator et Phora camariana; par M. Charles Coquerel; 6° Description de Coléoptères nouveaux, tant européens qu'exotiques; par M. Léon Fairmaire. ( Séance du 22 Mars 1848. ) Présidence de M. REICHE, président de 1847. Ouvrages offerts. The Transactions of the Linnean Society of London. Vol. XX, part the second.— Procee- dings of the Linnean Society. Décember 1847.—1 v. in-4° et br. in-8°. Offert par la Société linnéenne de Londres. — Notice sur la muscardine (extrait des Annales de la Société séricicole), par M. Guérin-Méneville.—br. in-8°. Offert par l'auteur. É —Genera et species Trichopterorum : pars prior Æete- ropalpoidea, auctore F. A. Kolenati. — br. in-8°. Offert par l’auteur. —Mantissa secunda familiæ Curculionidum seu des- criptiones novorum quorumdam generum Curculionidum a C.J. Schœnherr.—br. in-8°. Offert par l’auteur. — Nya Svenska Homoptera beskrifna af Carl. H. Bohemann.—br. in-8°. Offert par l'auteur. Correspondance. Lettre deM. Alexandre de Hollmanns, de Bruxelles, qui se propose de faire, par souscription, un voyage scientifique en Chine et en Tartarie, dans le but principal de recueillir des insectes de ces deux pays. Communication. M. le docteur Boisduval donne quel- ques détails sur les Lépidoptères recueillis par M. Kinder- mann dans les environs d'Odessa, au pied du Caucase. TE nnene— BULLETIN ENTOMOLOGIQUE. HARFASE4RRE ANNÉE 1848, DEUXIÈME TRIMENTRE, ——"#> 0 0 0 —— SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE, ( Séance du 12 Avril 1848.) Présidence de M. AMYOT. M. E. Desmarest, secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la dernière séance, et la rédaction en est adop- tée par la Société. Ouvrages offerts. Bulletin des séances de la Société na- tionale et centrale d'agriculture : comptes-rendus men- suels, par M. Payen (2° série. Tome IIT, n° 8, janvier 1848).—br. in-8°. Offert par la Société d'agriculture. — Histoire naturelle des Coléoptères de France, par M. Mulsant : Palpicornes, Lamellicornes, Sulcicolles et Sécuripalpes. — 3 vol. in-8°. Offert par l’auteur. — Description de deux Coléoptères nouveaux, consti- tuant chacun une nouvelle coupe générique (genre Tri- -gonurus et Drymochares); par M. Mulsant. — br. gr. in-8°. Offert par l’auteur. 2e Série, TOME vi. Bulletin 11. XXVI ANNALES — Entomologische Zeitung. Herausgegeben von dem entomologischen Vereine zu Stettin. Achter Jahrgang. Année 1847. — 1 vol. in-12°. Offert par la Société ento- mologique de Stettin. —Skandinavisck Hymenopter FaunaafDahlbom (Genre Cynips).—br. in-8°. Offert par l’auteur. —Ueber die italienischen Arten der Gattung Conops et Sapromyza vom H. Loew.—br. in-4°. Offert par l’auteur. Correspondance. Lettre de M. Dardoin, adressant sa démission de membre.— Cette démission est acceptée. Communications. M. L. Fairmaire lit la note suivante sur le genre Halobates Eschscholtz : M. Amyot, dans son Histoire naturelle des Hémiptères, p. 412, dit : « On avait déjà soupçonné que les individus sur lesquels ce » genre avait été établi n'étaient que des larves, nous en avons la » preuve aujourd’hui d’après l'espèce ailée que nous décrivons ci- » après » MM. Burmeister et Spinola, sans être aussi aflirmatifs, croient aussi qu’on ne connaît encore que les larves des Halobates. Il n’y à que le fondateur du genre, Eschscholtz, et M. E. Blanchard, qui n'expriment aucun doute sur l’état parfait de ces insectes. Je crois être à même de résoudre cette question en détruisant l'argument apporté par M. Amyot, et en apportant des preuves directes à l’ap- pui de mon opinion. M. Amyot décrit sous le nom d'. albinervis un insecte très voisin des Gerris, ailé et provenant de la capitainerie de Goyaz : or, cette province, située entre des montagnes, est à 200 lieues de la mer, ce qui exclut toute idée d’insecte maritime et expliqne pourquoi l’auteur ne veut pas admettre les Halobates tels qu'ils ont été décrits par Eschscholtz. Notre collègue M. Ch. Goquerel, à qui nous devons des observations intéressantes sur l’entomologie de Madagascar, a rapporté des mers qui avoisinent cette île un certain nombre de véritabies Halobates aptères, de tout âge, de tout sexe et de deux espèces, parfaitement conservés dans de l'esprit de vin. Parmi eux se trouvaient deux DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. xxvu énormes femelles, au ventre rebondi, qui, au premier coup d'œil, me parurent porter dans leurs flancs la solution de la question. En effet, avec l’aide du scalpel, je fis sortir de l'abdomen 15 ou 20 corps oblongs, assez gros, d’un jaune soyeux pâle, qui envahissaient même une portion du thorax : c’étaient des œufs. Maintenant se présente une objection. Les œufs prouvent-ils l'état parfait de la mère ? Selon moi, oui, jusqu’à preuve du contraire. Je sais bien qu’il y a quelques exemples du contraire dans les Orthop- ières : ainsi M. Ch. Goquerel m'a montré un kakerlac pondant des œufs et n'ayant encore que des moignons d’élytres; mais je ne crois pas que dans l’ordre des Hémiptères on ait encore signalé pareille ano- malie. M. Amyot veut qu’un insecte ne puisse être parfait sans ailes ; mais qu'entend-on par état parfait? Il me semble qu'il ne saurait y avoir d’ambiguité : c’est l’état de puberté, c’est le moment où l’in- secte jouit de toutes ses facultés, et celle de se reproduire est plus importante que celle de voler. Quant aux ailes, il est vrai qu'elles sont le signe patent de la perfection, mais elles ne sont pas indispen- sables : dans les Coléoptères, nous en avons de fréquents exemples, et dans les Hémiptères la punaise des lits nous prouve tous les jours que certains insectes peuvent vivre, s’accoupler et mourir sans ailes. Dira-t-on qu’elle n'arrive jamais à l’état de perfection ? D'ailleurs, pour les Halobates, naviguant le plus souvent à des centaines de lieues de tout rivage, à quoi leur servirait d’être ailés? Leur corps me semble destiné à se passer de ces aides aériens : les anneaux su- périeurs de l'abdomen sont convexes, coriaces, et on distingue à peine la suture des premiers avec le thorax et entre eux : il y a bien de chaque côté une sorte de moignon d’aile, mais il est à l’état rudi- mentaire et semble n’être placé là que pour la forme. Les espèces qui m'ont fourni ces observations sont les Ialobates flaviventris et cericeus, que M. Ch. Coquerel a trouvés ensemble, le premier beaucoup plus rare que le second, et presque tonjours sur les Fucus, appelés vulgairement raisins des tropiques. Notre col- lègue, qui en a remarqué des milliers, n’a jamais vu un seul individu ailé, particularité qui ne lui aurait pas échappé. —M. H. Lucas montre une portion de nid construit par la Galleria cerella; ce fragment, qui est assez grand, pré- sente une longueur de 22 centimètres sur une largeur de 1Gcentim. C'est la première fois que l’on a rencontré des XX VIH ANNALES larves de Galleria cerella, agglomérées en si grand nonr- bre. Cette portion de nid est fort remarquable et indique d’une manière parfaite la disposition des cocons formés E : ’ : par les larves de ce Lépidoptère. L’on doit observer que les couches de cocons qui forment ce fragment sont su- perposées, mais que le plus souvent il n'y a qu'une seule couche. — Le même membre fait remarquer que le 27 mars, dans la journée, il a été observé sur des treïllages exposés au midi, au Jardin-des-Plantes, une quantité prodigieuse de Trombidium. Ges petites Arachnides, dont léclosion est probablement due aux journées chaudes des 24, 25 et 26 mars, étaient en si grande quantité que l'extrémité des bâtons de treillages taillés en pointe étaient d’une belle couleur rouge et ressemblaient assez à des fraises ou à des framboises que l'on aurait fixées à la sommité de ces bâtons. Notre collègue ayant examiné ces petites Arachnides, a reconnu que c'était le Trombidium holose- riceum des auteurs. — M. H. Lucas annonce à la Société qu'il a pris au vol , le 24 mars, dans le Jardin du Luxembourg , un individu mâle du Ptilinus pectinicornis, Goléoptère qui n’est pas très rare, mais que l'on ne trouve ordinairement que pendant le mois de juin. — On communique la note suivante de M. le docteur Boisduval relative aux Lépidoptères recueillis par M. Kin- dermann aux environs d'Odessa et au pied du Caucase : Les nouvelles indirectes que j'avais reçues l’année dernière des chasses entomologiques de M. Kindermann dans la Russie méri- dionale et surtout au pied du Caucase, m'avaient fait concevoir les plus belles espérances; mais malheureusement le résultat de ce dernier voyage est loin deles justifier. Les Arge teneates, hylata, etc. se sont réduits à de simples variétés d'espèces connues, DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. xxx L° Sa Colias aurora n’a aucun rapport avec l’espèce qui porte ce nom; c’est tout simplement une Colias edusa, un tiers plus grande que les individus de l’Europe centrale. Les femelles de cette prétendue aurora appartiennent à la variété helice, que nous trou- vons déjà aux environs de Paris, mais qui devient commune dans le midi de l’Europe. 11 paraîtrait même qu'aux environs d’Odessa la plupart des femelles appartiennent à cette variété. 2° Son Satyrus hanifa ne diffère de l'anthe de la Russie centrale que parce que la bande blanche a passé au fauve, quelquefois chez les deux sexes, mais toujours dans les femelles. Cette modification est tout à fait la reproduction de ce qui a lieu dans le Satyrus ànthelea et sa variété thelephassa. 3° Ses Satyrus pirata sont, comme chacun sait, des variétés fe- melles de brisæis. 115 sont, comme les Colias edusa, un tiers plus grands que les individus de la France méridionale. h° Le Satyrus roxandra diffère si peu des individus ordinaires de clymene que nous nous abstenons d’en parler. 5° L’Arge astanda est tout à fait la même espèce que le kerta de Dalmatie. Les individus envoyés par M.Kindermann sont plus grands, un peu plus obscurs, et appartiennent à la variété figurée par Hub- ner sous le nom de {arissa. Le citoyen Alexandre Lefebvre à rap- porté de Constantinople des exemplaires identiques. 6° L’Arge xenia ne peut non plus constituer une espèce nou- velle : c’est ur clotho plus noir que ceux de la Russie centrale, se rapprochant beaucoup de la variété atropos, et identique avec les individus rapportés de Sicile par Dahl et répandus par ce marchand sous le nom de lyssianassa. 7° La Limenitis ludmilla est une variété de lucillæ à bande blanche, étroite et quelquefois presque nulle chez les individus de Turquie. 8° La Lycœna Ledereri est une fort belle espèce nouveile qui fait le passage des Lycæna aux Thecla. Statura L. Escheri, alis utriusque sexus fuscis fimbria alba , pos- ticis feminæ caudiculatis, fascia anali submarginali ferruginea, Om- nibus subtus obscure cinereis punctis duobus disci didymis nigris, albo cinctis, macuïiisque submarginalibus biseriatis nigris ; serie an- tica posticarum extus late albido marginata, serie marginali fulvo fæta. 9° Le Polyommatus epiphania est aussi une fort jolie espèce nouvelle qui se rapproche de ballus, XXX ANNALES Statura balli, alis omnibus fuscis , anticis plaga latissima discoi- dali, posticis plaga postica, læte fulvis ; anticis subtus disco fulve, costa et apice cinereis, puncto costali fasciisque tribus macularibus nigris ; posticis cinereis fasciis tribus macalaribus obsoletis, obscu- rioribus. 10° La Zygæœna Dsidsilia est tout à fait l’olivieri que nous avons figurée il y a vingt ans dans notre Monographie des Zygénides. 11° La Zygænarognada est une espèce nouvelle entre onobrychis et scowitzii. Eile se distingue de l’onobrychis : 1° par ses ailes inférieures et ses taches d’un rouge-amaranthe; 2° par la tache de l'extrémité des premières ailes qui est plus large et non semi-lunaire, bordée de blanc seulement inférieurement et beaucoup plus rap- prochée de celle qui la précède, quelquefois même confluente avec celte dernière. 19° La Microphisa rada est une jolie petite ophiuside nouvelle dans le voisinage d’inamæna. Statura inamæn&, alis anticis nigro-fascis fascia transversa prope basin, macula reniformi obsoleta strigulaque fulgurata cinereo-palli- dis ; posticis nigris albo maculatis ; omnibus subtus albis nigro macu- latis. 13° La Larentia porcataria, jolie espèce nouvelle d’un facies particulier. Statura aquariæ, alis aniicis oblique cinereo alboque sericeo vittatis ; posticis maris albidis feminæ infuscatis. 1 14° L’'Ennomos sareptaria. 15° La Larentia stepparia est aussi une belle espèce nouvelle dans le voisinage de coarctaria. Alis anticis pallide cinereo-pulverulentis, fasciis tribus obliquis, obscurioribus, prima sinuata angustissima, aliis subregularibus cras- sioribus ; posticis albis cinereo-pulverulentis. 16° La Siona odessaria, Gette nouvelle espèce est une des plus re- marquables du genre. Elle est un peu plus petite que nivearia. Ses ailes supérieures sont entièrement d’un gris à reflet rougeûtre, avec la frange plus pâle et sans aucun dessin. Les secondes ailes sont d’un ton plus obseur. Telles sont les espèces qui m'ont passé sous les yeux. Il est proba- ble que M. Kindermann en aura trouvé ericore quelques autres, mais ie n’en ai point eu connaissance. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. xxx: Lectures. M. Mellié donne lecture d'un travail ayant pour titre : Monographie du genre Cis des auteurs, et qui est accompagné de figures dessinées par l’auteur du mémoire. - — M. Amyot fait connaître un ouvrage qu'il destine à la Société et qui est intitulé : Entomologie française Gnathotes ou Névroptères ; méthode mononymique. ( Séance du 26 Avril 1848. ) Présidence de M. AMYOT. Ouvrages offerts. Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences, de l’Institut de France, par MM. les secrétaires perpétuels. Tome XX VI, Ne 9,10, 11, 12. 13, 14, 15 et 16. — br. in-4°. Offert par l'Institut de France. — ‘The transactions of the Entomological Society of London. Vol. V, part the third, 1847. — 1 vol. in-8°, avec pl. Offert par la Société entomologique de Londres. — Nomenclature of Coleopterous Insects in the collec- tion of the British Museum. Part 1 Cetoniadæ, et part il Hydrocanthari, by Edw. Doubleday. — 2 br. in-12°. Offert par M. Javet au nom de l’auteur. Communications. M. H. Lucas annonce que l'Entomo- logie de la Commission scientifique de l'Algérie, qui comprendra 3 vol. de texte et 125 planches, sera termi- née d'ici à trois ou quatre mois. Cette division de l’ou- vrage, et la Botanique, seront seules complétement ter- minées pour le moment. — M. Javet dit qu'il vient de trouver en grande quantité, au bord de la mer, en Ecosse, le Cillenum late- rale. Get insecte, suivant les phases de la marée, est im- mérgé pendant plus de dix-huit heures, et ne se trouve guère hors de l’eau que six heures par jour. XXXII ANNALES (Séance du 10 Mar 1848.) Présidence de M. AMYOT. M. Walckenaër, membre honoraire, assiste à la séance. La Société siège à l’'Hôtel-de-Ville, dans le local ordi- naire de ces séances, qui vient de lui être rendu par le maire de Paris. Sur la demande du secrétaire, il est dé- cidé : 1° qu'une lettre de remerciement sera adressée à la Société philomatique de Paris qui a accordé pendant deux mois un asile à la Société entomologique de France, et 2° qu à l'avenir, et depuis l'année 1843, la Société entomo- logique donnera ses Annales à la Société philomatique. Ouvrages offerts. Souvenirs et impressions de voyage pendant des excursions pyrénéennes, etc., par M. L. Du- four. — br. in-8°. Bordeaux, 1848. Offert par l’auteur. Correspondance. M. L. Buquet, trésorier, donne lec- ture d’une lettre de M. Elizalde, de Cadix, membre de la Société depuis 1836, qui adresse sa démission.—Cette démission est acceptée. ï Communications. M. Bellier de la Chavignerie fait pas- ser sous les yeux de la Société un nid d'insectes fort re- marquable. Notre collègue M. H. Lucas, présent à la séan- ce, reconnaît ce nid pour appartenir à un insecte de l’ordre des Hyménoptères, le Pelopæus spirifex, et il ajoute que pendant son séjour en Algérie, il a récolté plusieurs fois celte espèce. C'est à 20 lieues de Paris, près de Chartres, dit M. Bellier de la Chavignerie, que j'ai ramassé, l'automne dernier, le nid que je com- munique à la Société, ainsi que plusieurs autres semblables. Ces nids sont de vrais chefs-d’œuvre de maçonnerie; ils présentent le plus ordinairement la forme d’un cône à base très étendue et à sommet fort peu élevé ; ils sont composés de petits graviers réunis ensemble par un liquide astringent que secrète l’insecte, et la dureté de ce ci- ment devient telle que, pour détacher les nids, il faut avoir recours DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. xxxm au marteau et au ciseau, Les nids sont habituellement fixés contre les murailles des maisons, à une assez grande élévation; souvent contre les lucarnes des toits; querquefois aussi, mais beaucoup plus rarement, dars les champs, sur les grosses pierres servant de bornes. Ayant brisé un nid du Pelopæus spirifex pour en examiner la cons- truction interne, ajoute notre collègue, je vis que dans la maçonnerie était disposé un grand nombre de niches ou cellules superposées les unes au-dessus des autres, mais toujours horizontalement et dans une ligne parallèle à la base. Chacune des cellules, tapissée intérieurement d’un réseau gommé assez dur, contenait, l’automne dernier, au mo- ment où je recueillis les nids, des mouches parfaitement formées et vivantes, mais molles, blanchâtres, et ne présentant pas encore ces vives couleurs dont elles devaient se revêtir plus tard. Ces jours-ci, j'ai de nouveau ouvert quelques cellules et j’y ai trouvé les Pelopœus spirifex prêts enfin à sortir ; ils étaient seulement plongés dans un état de léthargie dont il ne me fut pas difficile de les tirer en les ap- prochant de la flamme d’une bougie. M. Bellier de la Chavignerie dit en terminant que le Pelopœus spirifex se rencontre à Paris, bien qu’il y soit rare; qu’il a pris un individu de cette espèce, l'été dernier, au bois de Boulogne, non loin de la Porte-des-Princes. — M. Reiche communique un fait qu'il a trouvé con- sigué dans un numéro de 1847 des Transactions de la Société entomologique de Londres. s'agit d’un Orthoptére, le Tetrix harpago Serville, qui est aquatique et nage avec facilité. Notre collègue appelle l'attention des entomolo- gistes sur cet insecte curieux. — M. Rouzet annonce qu'il vient de trouver à Bondy un individu de l'Æyphydrus variegatus, Coléoptère qu'il avait déjà pris une fois dans la même localité, et qu’habi- tuellement on ne rencontre que dans le midi de la France. Lectüre. M. Walckenaër communique un mémoire sur une curieuse espèce d'Arachnides, lEpeira apoclyssa ; il donne de nombreux détails sur les mœurs de cette espèce et principalement sur la manière dont elle fait sa toile. X\ XI ANNALES (Séance du 24 Mai 1848). Présidence de M. AMYOT. Ouvrages offerts. Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences de l'Institut de France, par MM. les secrétaires-perpétuels. Tome XX VI, n° 17, 18, 19 et 20. — br. in-4°. Offert par l'Institut de France. — Bulletin de la Société nationale et centrale d’agricul- ture de Paris; rédigés par M. Payen. 2° série, tome II (février, mars ct avril 1848). — br, in-8°. Offert par la Société d'Agriculture. Communications. M. H. Lucas fait passer sous les yeux de la Société une Arachnide du genre /xodes. Cette es- pèce, qui est l/xodes Dugesüi, Gerv. Hist. Nat. des Ans. Apt., t. IL, p. 242 (/xodes plumbeus Dug. Ann. des Sc. Nat., 2° série, tom. IT, pl. 7, fig. 7 à 12), n'avait en- core été signalée que comme habitant la France méri- dionale. L’individu que notre collègue montre à la So- ciété a été rencontré par M. Rouzet sur un ZLacerta viridis qui a été pris dans le Jardin-des-Plantes. C’est entre les écailles ventrales de ce Saurien que l’Zxodes Dugesit avait implanté son suçoir. — M. L. Brisout de Barneville donne communication de la note suivante : Notre collègue M. Reiche a fait connaître à la Société, dans sa séance du 10 mai 1848, deux passages des Transactions de la Société en- tomologique de Londres, 1847, tome IV (séances du 7 ectobre 1844 et du 2 juin 1845), qui contiennent des observations intéressantes sur un Orthoptère aquatique, le Tetrix harpago Serville, qui habite l’Inde. M. Amyot et moi, chacun de notre côté, avons constaté, sur des individus de cette espèce conservés dans les collections de M. Serville et du Museum, l'exactitude des assertions de M. West- vood et du capitaine Boys relativement au genre de vie de cet in- secte. En effet, les expansions cornées-cartilagineuses et translucides DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE, xxxs qui garnissent bilatéralement les jambes et le premier article des tarses de ses pattes postérieures, indiquent clairement que ces or- ganes locomoteurs sont modifiés pour la nage, M. Boys rapporte que ces Tetrix restent longtemps sous l’eau ; or, M. Amyot demande de quelle manière ces insectes pourvoient à l’acte de leur respiration pendant qu'ils sont ainsi complétement immergés. Voici ce que le capi- taine anglais nous apprend à cet égard : dans ce cas il a constamment observé une petite bulle d’air de chaque côté du thorax, contre et sous la base du prolongement prothoracique, et assez souvent une autre à son extrémité. Le Tetrix harpago Serville sur lequel portent les ob- servations de MM. Boys et Westvood, n’est pas le seul Orthoptère na- geur ; deux autres espèces du même groupe, dont les pattes posté- rieures sont établies sur le même type, ont nécessairement aussi des habitudes aquatiques. M, Audinet-Serville, Hist, Orthopt., p. 762, a réuni ces trois Acridiens dans une section du genre Tetrix, en fai- sant remarquer que cette singulière subdivision pourrait être con- vertie en genre, sous le nom de Scélimène, Scelimena ; mais il n'a pas trouvé la raison de la particularité caractéristique de ces insectes. Aujourd’hui qu’ils sont mieux connus, le genre Scelimena doit défi- nitivement être séparé du genre Tetrix, Le Scelimena producta, de Java, les S. harpago et uncinala, de l'Inde, sont les trois espèces, jusqu’à présent connues, qui COps- lituent ce groupe générique. — M. Doüé présente une suite de Cicindela trisignata prises aux environs de Bordeaux et qui viennent à l’ap- pui d’une communication déjà faite en 1846 (séance du 26 novembre) par notre collègue, M. Léon Fairmaire. Des six exemplaires de cette espèce soumis à la Société, quatre surtout sont remarquables par la dégradation suc- cessive de la couleur typique. Sur le dernier, les dessins des élytres ont entièrement disparu ; il ne reste, près du corselet, qu'une tache bronzée dont la nuance est très sensiblement affaiblie. M. Doüé pense que des recherches plus complètes pourraient faire découvrir des individus tout à fait incolores. C’est, du reste, un accident qui se rencontre chez une autre espèce, la Cicindela Sauleyt de XXXVI ANNALES la Floride, dont certains exemplaires présentent pres- que la blancheur de la Cicindela nivea. —M. L. Fairmaire dit qu'il a trouvé aux environs d'Or- léans une Chrysomela sanguinolenta dont sortirent quinze ou vingt larves roses, assez grosses, qui se filèrent des cocons d'un blanc soyeux. Au bout d’un mois, ces cocons ont donné des petits Ghalcidites. —— Le même membre à rencontré, également auprès d'Orléans, un Otiorhynchus fuscipes, insecte propre au midi de la France et qu’on n'avait pas encore signalé aussi près des environs de Paris. Il a pris aussi dans le même pays le Staphylinus lutarius ete Phytonomus lineatus. —M. Mellié dit qu'il a récemment pris aux environs de Sèvres, sur les fleurs de l'Ulex europæus, une espèce d'Omalium encore inédite et que M. Aubé avait déjà trou- vée sous des écorces. ( Séance du 14 Juin 1848.) Présidence de M. AMYOT. Ouvrages offeris. Annales de la Société entomologique de France. 2° série. Tome V, N° 4 (4° trimestre 1847) et Tome VI, n° 1 (1‘ trimestre 1848). — br. in-8°, avec pl. (Deux exemplaires.) — Monographie des Coléoptères subpentamères de la famille des Phytophages (Chrysomélines Dejean), par M. Th. Lacordaire. — 1 gr. vol. in-8°. Liège, 1848. Offert par l’auteur. — De l'Espèce et des Races dans les êtres organisés de la période géologique actuelle, par M. le docteur À. Go- dron. — br. in-8°. Offert par M. L. Buquet au nom de l'auteur. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. xxxvn Communications. M. Reiche annonce la mort de l’un de nos collègues, M. le docteur Horeau, pharmacien en chef à Alger, décédé il y a quelques jours à Marseille. — M. Reiche, sur la demande de la Société, donnera une note sur notre confrère. — M, Rouzet donne lecture de la note suivante au nom de l'an de nos collègues : M. L. Fairmaire avait cru trouver une espèce nouvelle de Mesites dans des individus pris à la Teste, près Bordeaux, et plusieurs ento : mologistes appuyaient cette opinion. Mais il vient de reconnaître que ces individus sont identiques avec le Wesites pallidipennis Sch, que M. Dejean avait très judicieusement appelé Cossonus calandroïides dans son Catalogue. La taille varie beaucoup dans cette espèce, mais il n’est pas exact que la femelle soit moitié plus petite que le mâle ; les élytres passent aussi du rougeâtre clair au bran foncé. En tout cas, la découverte que M. L. Fairmaire a faite avec M. Souverbie, de Bordeaux, de cette espèce dans des troncs de pins, dont quelques- uns avaient été roulés par la mer, est assez intéressante, parce qu’elle était regardée comme propre à la Dalmatie, à la Crimée et au Cau- case. : —M. Al. Laboulbène annonce que dans une chasse en- tomologique qu'il vient de faire, au Plessis-Piquet, avec M. L. Fairmaire, ils ont été témoins d’un fait entomolo- gique qui doit être signalé. Ayant renfermé dans un flacon un individu de l’Ælater (Ludius) crocatus en com- pagnie d’un Grillon, nos collègues ont bientôt apercu l'Elater mangeant les intestins du Grillon, ce fait sem- blerait donc démontrer que les Ælaters sont carnassiers, ainsi que M. Motschoulsky l’a écrit, et bien que la plupart des auteurs ne l’admettent pas. Ce qui viendrait encore ap- puyer cette remarque, c'est que M. AI. Laboulbène a vu que le même Ludius crocatus, laissé dans une boîte avec une espèce commune de Diptères (Leptis conopsoidea), Va mangée en partie. XXX VIII ANNALES M. Chevrolat dit qu'il a été à même d'observer plu- sieurs fois le même fait, et que pour lui il semble acquis à la science. — M. L. Brisout de Barneville donne communication de la note suivante : Lorsque j'ai publié dans les Annales de la Soc. entom. 1847, 2° série, tome V, pag. LxxxvI, une note sur l’Acridium smilaceum (OEdipoda smilacea Fischer), il m'avait été absolument impossible de consulter la Fauna Insectorum Europæ de Germar et Abrens ; depuis, grâce à Pobligeance de notre cellègue M. Reïche, j'ai pu prendre connaissance de cet ouvrage et y bien constater que le Po- disma dispar Heyer était la même espèce que l'OŒEdipoda smilacea de Fischer, ainsi que, d’ailleurs, Eversmaun (Addit. ad Fisch. Or- thopt. ross. in jubil, semisæcul. doct. Fisch., pag. 15), l'avait déjà annoncé; et comme le nom spécifique de dispar a la priorité sur celui de smilacea, je restitue à l’Acridium, que j'ai décrit sous la dénomination de smilaceum, celle de dispar que cette espèce doit conserver définitivement. Au reste, voici la synonymie de cet in- secte : Acridium dispar Brisout. Syn, — Podisma dispar Heyer, apud Germar et Abrens, Fauna insect. Europæ, 2° sect., Fasc. XVII, fig. 7 (mâle et femelie). — Podisma dispar Fischer, Orthopt. de la Russie, tab. XXXI, fig. 5 (femelle), tom. VIII des Nouv. mém. soc. nat. Moscou. — OEdi- poda smilacea Fischer, loc. cit., pag. 363, tab. XXXIIT, fig. 13 et A4 (femelle). — Acridium smilaceum Brisout, Rev. z0ol., 1847, pag. 285, et Ann. soc. entom. France, 2° série, tom. V, p. LxXxvI. Heyer, loc. cit., dit que l’Acridium dispar habite à Lunebourg, en Allemagne. Membre reçu. M. Paul Lambert, de Saumur, étudiant en médecine, résidant à Paris, présenté par M. Alexandre Laboulbène, est admis au nombre des membres de la So- ciété. — Gommissaires-rapporteurs, MM. E. Desmarest et Rouzet. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. xxxix En raison des événements de Juin, la Société n'a pu tenir sa séance du 28. Dans la réunion du 12 juillet, on annonce à la Société que l’un de ses membres, M. Emile Charre, a été tué dans les rangs de la garde nationale, et que M. Alexandre Lefebvre a été grièvement blessé à la jambe et à la cuisse (1). M. Alex. Laboulbène donne ensuite lecture d’une no- tice nécrologique sur M. Emile Charre , et la Société décide l'impression immédiate de ce travail dans son Bulletin entomologique. NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. EMILE CHARRE. Par M. Azex. LABOULBÈNE. J'ai à m'acquitter aujourd'hui d’un pénible devoir. Un de nos collègues vient de périr victime de son patriotisme, et vous m'avez chargé, moi son ami, de vous rappeler la perte que nous venons d’éprouver. Vous le savez , Messieurs, Emile Charre faisait depuis deux ans partie de notre Société. Il y avait été admis à cause de son goût dé- cidé pour l’histoire naturelle, et de sa prédilection pour l’entomologie. Elève du collége Rollin, il avait consacré tous ses loisirs à l'étude des Oiseaux et des Insectes ; il avait, à l'époque des vacances, visité l’Ita- lie et notre Midi pour enrichir ses collections. C’est au pied des Pyré- nées que je le rencontrai pour la première fois ; plein d’ardeur, il me parlait de ses captures dans la montagne, et me donnait rendez-vous à Paris. L'année suivante, je retrouvais mon ardent chasseur devenu étu- diant en droit et toujours zélé pour l’histoire naturelle, Il voulait être bachelier ès-sciences, il le fut avec distinction, et c’est alors que tous (1) Nous sommes heureux de pouvoir annoncer que M. AI. Le- febvre est tout à fait hors de danger, et qu'il est aujourd’hui en bonne voie de guérison, (E. D. 27 août.) xz ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. ies deux, sans autre mérite que notre amour pour la science entomo- logique, nous nous présentâmes le même jour à vos suffrages. Depuis son admission, Emile Charre n’avait cessé de s'occuper d'histoire naturelle. Pour mieux l’approfondir , il voulait étudier plus tard l'anatomie et la médecine. Vains projets d’un esprit consciencieux et observateur qui ne devaient point se réaliser. En effet, exact à tous les appels faits au nom de la liberté en péril, il avait dans les jours d’émeute toujours payé de sa personne. En- voyé le 24 juin au clos Saint-Lazare, il tomba mortellement frappé : une balle lui avait fracassé la tête: Rapporté mourant chez lui, il ex- pira le lendemain dans la matinée. Il n'avait que vingt-deux ans. C'est ainsi, Messieurs , que finit notre collégue. Tous ceux qui l'ont connu le pleurent encore. Pauvre ami, votre mort a brisé une carrière bien riche d’espérances ! Pourquoi faut-il que l'ordre ne renaisse qu’au prix du meilleur sang répandu ! a BULLETIN ENTOMOLOGIQUE. LOL LELLLLT 1] ANNÉE 18945. TROISIÈME TRIMENTRE, SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. (Séance du 12 Juillet 1848.) Présidence de M. REICHE, président de 1847. M. E. Desmarest annonce qu’en raison des événements de Juin, la séance de la Société qui devait avoir lieu le 28 de ce mois, a dû être remise, et qu’en outre, la salle habituelle de nos séances à l'Hôtel-de-Ville n'ayant pu nous être livrée, il a eu recours à l’obligeance de la Société Philomatique de Paris, qui a bien voulu mettre de nouveau à notre disposition son local de la rue d'Anjou-Dauphine, No 6. Après cette communication, M. le secrétaire donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, et la ré- daction en est adoptée par la Société. Ouvrages offerts. Comptes-rendus hebdomadaires des séancesdel’ Académie des sciences de l'Institut de France, 2e Série, TOME vi. Bulletin 1v. XLII +: ANNALES : par MM. les secrétaires-perpétuels. Tome XX VI. ([:" se- mestre de 1848.) N° 22, 23, 24 et 25.—br. in-4°, Offert par l'Institut de France. — Notice sur la mort de M. Ch. Porro (lue à la Société géologique de France, le 17 avril 1848), par M. Har- douin Michelin. — br. in-8°, Offert par M. Doüé au nom de l’auteur. Communications, M. le secrétaire annonce que l’ento- mologie vient de faire une nouvelle perte en la personne de notre collègue M. Emile Charre, tué le 23 juin der- nier dans les rangs de la garde nationale. M. Laboulbène lit ensuite une note nécrologique sur M. Emile Charre , et la Société décide que cette notice sera insérée immédiatement dans son Bulletin entomolo- gique. (Voyez page xxxix et suiv.) — M. le président annonce à la Société que son ancien secrétaire, M. Alex. Lefebvre, a été grièvement blessé à la jambe et à la cuisse dans les rangs de la garde natio- nale, pendant l'insurrection de Juin. — La Société charge MM. H. Lucas et L. Fairmaire d’aller voir en son nom M. Alex. Lefebvre, et de lui rendre compte de l’état de sa santé. — M. L. Brisout de Barneville communique le fait suivant, qui vient confirmer l'opinion des naturalistes qui, comme Degéer, Latreille, MM. L. Dufour, Géné, Fischer de Waldheim, etc., admettent que les Forti- cules n'ont pas un régime alimentaire exclusivement vé- gétal. Le 7 mars 1848, en revenant de fa campagne, d’où M. L. Brisout de Barneville rapportait quelques insectes vivants, il plaça dans un bocal une Forficule (Forfcula auricularia, Linné) et une petite Blatte; le lendemain, il DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. xzmn s’apercut que la Forficule avait mangé la Blatte; il re- commença l'expérience : il mit une seconde Blatte bien vivante avec la même Forficule, et il vit presque aussitôt cette Forficule attaquer la Blatte ét la dévorer. — Le même membre met sous les yeux de Ja Société l'Acridium dispar mâle et femelle (Podisma dispar, Heyer. — OEdipoda smilacea, Fisch. — Acridium smilaceum , Brisout), qu'il a pris, au mois de juin 1548, dans la forêt de Saint-Germain. Il dit que cette espèce, fondée sur un des plus jolis Orthoptères de notre pays, est particulière- ment remarquable par sa coloration ordinairement bril- lante, par les reflets métalliques rouges, rougeâtres ou do- rés qu'elle présente habituellement, etc. De plus, il rappelle à ses collègues que l’année dernière, en leur présentant la femelle de cet Æcridium, il leur a signalé cet insecte comme étant nouveau pour la Faune française, — M. Doüé donne lecture de l'extrait suivant d’une lettre de M. Ghiliani, datée de ‘Furin, 5 juillet 1848, et adressée à notre collègue M. Pierret, qui voyage en ce moment dans les Pyrénées. Les Lépidoptères et les Coléoptères que j'ai pu recueillir, dans mes excursions sur les Alpes maritimes, pendant le mois de juin, offrent un mélange singulier d'espèces du nord et d'espèces méridionales. 1° J'ai trouvé, dans ces localités, des espèces de Hongrie et de Por- tugal, savoir : le Mastigus palpalis et le Campylus omalisinus d’illiger ; 2° (aux environs de Turin), l’'Homalopus Loreyi, en mai, beaucoup plus fréquent que par le passé, et un individu unique et fort rare, le Boreaphilus hemengianus, dont un second exemplaire a été pareillement trouvé, par M. Baudi, le long du PÔ grossi par les pluies du printemps. Après cette lecture, M, Reiche fait observer que l’in- secte que M. Ghiliani désigne sous la dénomination de Mastigus palpalis doit probablement constituer une espèce distincte. XLIV ANNALES —— M. Bellier de la Chavignerie dit qu'il vient de trou- vér aux environs de Paris, sur un orme, plusieurs in- dividus du Molorchus major. M. Alex. Laboulbène fait une observation semblable. — M. L. Fairmaire dit que dans une chasse entomo- logique qu'il vient de faire dans la forêt de Sénart, con- jointement avec notre collègue M. Bigot, il a trouvé plu- sieurs Coléoptères rares pour la Faune parisienne, et il cite particulièrement les Tillus elongatus, Cryptocephalus marginatus , Phyllobrotis quadrimaculatus et Anogodes ustulata. Rapport. M. le secrétaire lit un rapport de la commis- sion de publication réglant la composition du deuxième numéro des Annales pour l'année 1848. —— Les conclu- sions de ce rapport sont adoptées par la Société. Lecture, M. Alex. Laboulbène donne lecture d’un mé- moire ayant pour titre : Description d'une nouvelle espèce française de Zæmophlœus (L. Dufour). (Séance du 26 Juillet 1848.) Présidence de M. REICHE, président de 1847. Ouvrages offerts Bulletin desséances dela Société nationale et centrale d'agriculture de Paris, rédigé par M. Payen. 9e série. Fome IV. (Séances d'avril et mai 1848.) — br. in-8°. Offert par la Société d'agriculture. _— Antwort an D' Gebler auf einige seiner Bemerkun- gen in der N° 2 des Bulletins de la Société impériale des naturalistes de Moscou (1847); von Victor V. Mots- chulsky. — br. in-8°. Offert par M. Doüé au nom de l'auteur. — Chourtka, genre nouveau de Gallinacées, découvert et décrit par M. Motschulsky. — br. in-4°, avec pl. col. Offert par M. Doüé au nom de l'auteur. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. xzv Communications. M. L. Buquet donne. au nom de M. L. Fairmaire, des nouvelles de M. Alex. Lefebvre. Notre collègue va aussi bien que son état le comporte, et ses blessures commencent à se cicatriser. — M. Doüé donne des nouvelles de notre collègue M. Pierret, qui fait en ce moment un voyage entomolo- gique dans les Pyrénées, principalement sur le versant qui regarde l'Espagne. Get habile chasseur a déjà pris quelques insectes intéressants, et l'on doit particulière- ment citer plusieurs individus du Satyrus Lefeburei. — M. Bellier de la Chavignerie fait passer sous les yeux de la Société la chenille du Derlephila tithymali. Notre collègue annonce qu’il doit cette belle et rare espèce à l'obligeance de M Lorquin , qui, le premier sans doute, a apporté cette chenille vivante à Paris. À propos de la communication qu'il vient de faire, M. Bellier de la Chavignerie prend la parole et dit : Au commencement du mois dernier, M. Lorquin trouva sur la côte d'Afrique, en Algérie, des chenilles du Sphynx tithymali, et put en apporter plusieurs vivantes en France. Cette chenille, au premier aspect, semble se rapprocher beaucoup de la chenille de Sphynx eu- phorbiæ ; cepeudant, en l'examinant, on ne tarde pas à découvrir des caractères différentiels qu’ rendent toute confusion impossible ; ainsi, pour ne citer que les différences les plus sensibles, je dirai que la chenille de tithymali n'offre qu'un seul rang de taches sphériques; qu’au-dessous de ces taches sont deux lignes latérales d’un vert très éclatant; qu’au-dessus des pattes, deux bandes latérales du même vert se reproduisent, et que le dessous du corps est entièrement teinté de vert. Les mœurs de la chenille du tithymali seraient les mêmes que celles de sa congénère euphorbiæ. D'après M. Lerquin , elle vivrait sur une espèce particulière d'Euphorbe, qui croît assez abondam- ment sur les bords de la mer en Algérie, Quant au Sphynzx tithymali lui-même produit par la chenille que j'ai montrée à la Société, il tient le milieu entre les Sphynx euphor- biæ et Dahlii, participant de l’une et l’autre de ces espèces dans des XLVI ANNALES proportions à peu près égales, En sorte que je serais tenté de con- sidérer le Deilephila tithymali comme une variété hybride prove- nant de l’accouplement du Deilephila euphorbiæ avec le Dahlii, si cette dernière espèce habitait la côte d’Afrique, où elle n’a pas en- core été rencontrée jusqu'ici. — M. Ch. Coquerel annonce que l'un de ses collègues de Ja marine nationale, M. Vesco, lui a confié une collec- tion de Coléoptères provenant exclusivement de Taiti, renfermant de 130 à {40 espèces, et paraissant aussi com- plète que possible ; car elle est le fruit de recherches nom- breuses et qui ont duré plus de quatre ans et demi. M. Ch. Coquerel se propose de publier un travail des- criptif complet sur ces insectes. — M. Javet montre une espèce de Saperda, voisine de la S. carcharias, nommée par M. Frœhlich Charpentier S. phoca, qu'il a trouvée, il y a deux ans, aux environs de Nîmes, et que, jusqu'ici, l’on n'avait indiquée que comme propre à la Russie. Membre reçu. La Société admet au nombre de ses mem- bres, à la majorité des suffrages, M. Eugène Bottée de Toulmon, qui habite Paris et est présenté par M. L. Bu- quet. — Comnussaires-rapporteurs, MM. L. Fairmaire et Alex. Laboulbène. (Séance du 9 Août 1848.) Présidence de M. REICHE, président de 1847, Ouvrages offerts. — Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l'Académie. des sciences de l'Institut de France, par MM. les secrétaires-perpétuels. Tome XX VH (2° semestre de 1848). N° 1, 2, 3, 4 et 5. — br. in-4°. Offert par l'Institut de France. — Insectes de la Sibérie, rapportés d'un voyage fait en DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. xzvn 1839 et 1840 et décrits par M. Victor Motschoulsky. — br. in-4°, avec pl. col. Offert par M. Doüé au nom de l'auteur. Communications. Au sujet de la note de M. Bellier de la Chavignerie, insérée dans le procès-verbal de la séance précédente, M. H. Lucas demande la parole et fait la communication suivante : Pendant mon séjour dans le nord de l’Afrique, je n'ai pas pris le Deilephila tithymali ; mais est-ce bien à cette espèce qu'il faut rapporter la chenille trouvée aux environs d’Alger par M. Lorquin ? Les Deilephila euphorbiæ que j'ai rencontrés en Algérie n’ont pas été obtenus de chenilles, mais de chrysalides que j'avais trouvées en mars dans ja terre, Les différences qui existent entre les individus d'Afrique et ceux d'Europe sont assez grandes, et consistent princi- palement dans la teinte pâle des couleurs qui orneut les ailes et le corps : le thorax, ainsi que l'abdomen, présentent la même couleur que chez les individus d'Europe ; seulement, la partie inférieure ou le dessous de l'abdomen est olivâtre au lieu d’être d’un rouge pâle, Les ailes en dessus sont d’un gris cendré clair au lieu d’être d'un gris rougeâtre, à l'exception cependant des secondes ailes, qui sont légè- rement teintées de rose ; en-dessous elles sont d'un cendré très légè- rement olivâtre. Ces différences, qui se présentent dans l’insecte par- fait, et qui sont dues aux influences climatériques, ne pourraient-elles pas aussi se montrer dans les chenilles, et ne faudrait-il pas rap- porter celles que notre collègue M. Bellier de la Chavignerie nous a montrées au Deilephila Dahlii, qni habite la Corse, la Sicile et la Sardaigne, plutôt qu’au Deilephila tithymali, qui n’a encore été si- gnalé que comme se trouvant en France, ou bien à une variété cli- matérique d'Algérie ? M. Bellier de la Ghavignerie répond que sa chenille diflère beaucoup de celles du Sphynx Dahlii, et qu'il pense toujours qu’elle doit se rapporter à une espèce différente de l'euphorbiæ. — M. H. Lucas fait passer sous les yeux de la Societé une boîte contenant deux Coléoptères dont un appartient XLVII ANNALES à la famille des Lamellicornes et l’autre à celle des Longi- cornes. Ces insectes, qui ont été trouvés dans le nord de l'Afrique , et que M. H. Lucas n’a pas rencontrés pen- dant son séjour en Algérie, forment deux espèces nou- velles qui seront décrites dans l’Æddenda du second volume de l'exploration scientifique de l'Algérie. En at- tendant que cet ouvrage, qui touche à sa fin, soit ter- miné, notre collègue croit devoir donner les diagnoses de ces deux espèces nouvelles. Elaphocera rubripennis, Luc. Long. 13 à 15 millim.; larg. 5 millim. 1/2 à 7 millim. E. capite, thorace, scutello abdomineque nigro-nitidis, punctatis ; elytris rubro-castaneis, punctatis, utrinque suturæ upnisulcatis ; tar- sis in primo secundo paribus dilatatis fuscoque rubescentibus. Cette espèce remarquable a été rencontrée par M. le major Blanchard dans les environs de Messerghin (pro- vince d'Oran). Clytus quinquepunctatus, Luc. Long. 9 mill., larg. 3 mill. CG. quadripunctati, Fabr., aflinis, sed minor prœsertimque angustior ; capite testaceo-piloso ; elytris brevibus , angustis, tomentoso cine- reo-virescentibus fusco rufo quinque punctatis ; sterno, abdomine pedibusque rufescentibus, piloso griseo-cinereis. Cette espèce a été découverte dans les environs de Gigelli, par M. Leprieur. — M. L. Buquet montre une nouvelle espèce du genre Cerasterna, provenant de la Chine, principalement re- marquable par des toufles de poils qu’elle présente sur le corps, et à laquelle il donne le nom de C. flocosa. — M. Alex. Laboulbène annonce qu'il a découvert à Meudon un nid de espa rubra, dans lequel il a pris un assez grand nombre d'individus de ces Hyménoptères DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. xzix que Latreille indique comme très rares aux environs de Paris. —M. Bellier de la Chavignerie montre une boîte pleine de chenilles desséchées , parfaitement bien conservées et offrant encore leur coloration naturelle. Il a préparé ces chenilles par la méthode ordinaire de l’insufflation, à la- quelle il a fait toutefois quelques modifications. — M. Rouzet dit qu’il vient de prendre dans l'île Saint- Ouen un grand nombre d'individus du Geotrupes y - pocrita (167 dans une seule chasse), et il fait observer que cet insecte était regardé comme rare aux environs de Paris. Lecture. M. E. Desmarest lit une note de M. L. Fair- maire contenant la traduction de l'allemand d’un travail de M. Suffrian, inséré dans le 2° volume des Linnæa en- tomologica, et contenant le commencement d'une mono- graphie des espèces européennes du genre Cryptocephalus. (Séance du 23 Août 1848.) Présidence de M. REICHE, président de 1847. MM. E. Pilate et Schaum, membres de la Société, et M. Sallé, assistent à la séance. Ouvrage offert. List of the specimen of Lepidopterous Insects in the collection of the Britisch Museum, Appen- dix. — brochure in-8°. Offert par M. Becker, au nom de M. Ed. Doubleday. Communications. M. Bellier de la Ghavignerie montre à la Société plusieurs papillons imprimés sur papier par M. Robert, de Vaugirard, et au moyen d'un procédé nou- veau. Les écailles des ailes se trouvent parfaitement transportées sur le papier ; le corps et les antennes seuls de l'insecte sont reproduits par la peinture. On remarque principalement un Paon de jour et des Polyommates. L ANNALES À ce sujet, M. H. Lucas dit quelques mots de papillons également imprimés sur papier par un ancien membre de la Société, M. Emy, et M. le secrétaire fait voir le cadre contenant les dessins d'insectes, qui ont été offerts à la Société il y a quatorze ans, — M, H. Lucas montre à la Société deux Diptères ap- partenant au genre des Æelomyza, qui ont été recueillis en Provence par M. Tulasne. Ces Diptères, qui sontles Helomyza ustulata et pallida de Meigen, méritent de fixer l'attention, à cause de leur manière de vivre. C’est toujours dans les truffières de Rians que M. Tulasne a remarqué ces espèces, particulièrement l’H. pallida, qui aime à voler au-dessus des terrains trufiers, et à se reposer sur les truffes lorsqu'elles ne sont pas recouvertes de terre, Les habitants deRians, auxquels ce Diptère n'est pas inconnu, et qui le désignent sous le nom de la mousco ou mouche des Rabassiesses, reconnaissent ordinairement la présence des truffes dans les lieux qui sont fréquentés par cette espèce d’Helo- myza. M. Tulasne pense que la larve de cet insecte se nourrit de ce tubercule; cependant c'est avec doute que ce botaniste émet cette opinion, quoiqu'il ait remarqué dans certaines truffes des larves et des nymphes, mais desquelles il lui a été impossible d’obtenir des insectes parfaits. M. H, Lucas doit recevoir prochainement des truffes attaquées, et il espère pouvoir s’assurer si les larves et les nymphes observées dans ces tubercules par M. Tulasne appartiennent réelle- ment à cette espèce. Suivant M. Tulasne, qui a pris souvent l’H. pal- lida au vol, ce Diptère répand une odeur très prononcée qui rap- pelle assez celle du Satyrium hyrcinum, plante de la famille des Orchidées, et cette odeur persiste encore iongtemps après la mort de l’insecte. Au sujet des Diptères qui se plaisent dans les truffières, ce n’est pas la première fois, ajoute M. H. Lucas, que certaines espèces du genre Helomyza ont été observées dans des terrains nourrissant des truffes, car ce fait avait déjà été remarqué il y a longtemps en Pro- vence par M. Léveillé. Quant à la seconde espèce, ou l’H. ustulata, ses habitudes sont tout à fait les mêmes que celles de l'H. pallida ; c'est dans les environs d’Apt (Vaucluse) que l’'H, ustulata a été ren- contrée par MM. Léveillé et Tulasne, DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. — M. le docteur Schaum communique la notice sui- vante, relative à la distinction des espèces dans le genre Goliathus. Une note inserée au Bulletin des Annales de la Société entomolo- gique de France, 1847, page Lv, tendrait à faire croire que je par- tage entièrement l'opinion qui y est émise relativement aux relations qui existent entre les diverses espèces de Goliathides de la Guinée ; il m'importe de rétablir la vérité sur ce point, Le Mecinorhina Savagei est une espèce très distincte du poly- phemus ; en ne tenant même pas compte des couleurs, le mâle en diffère par les cornes de la tête et l’armature des jambes antérieures: la femelle par le chaperon échancré. M. Melly ne connaissait pas ce sexe, Les Goliathus regius et princeps sont, comme on le sait depuis longtemps, les femelles des Goliathus Druryi et cacicus; ces deux derniers, quand on examine une série d'individus, ne diffèrent pas de forme avec le giganteus, mais je ne crois pas qu’on puisse trou- ver en cela une justification suffisante pour réunir ces trois espèces en une seule. 3 Je n’ai va aucun passage entre le Goliathus giganteus et les deux autrés, ses élytres sont constamment d’un rouge ferrugineux ; il est vrai que jusqu’à présent on n’en connaît que trois mâles, mais sur ce point ils sont identiquement semblables ; la femelle est inconnue. Quant aux Goliathus Druryi et cacicus, il existe dans la collec- tion de M. Turner, à Manchester, un individu mâle qui semble faire le passage entre ces deux espèces, il a la tête, les bandes du corse- let et l'écusson à peu près blancs comme le Druryi, les élytres blan- ches avec une trinte bleuâtre assez légère et deux taches noires, une à l'épaule, l’autre à l'extrémité, beaucoup plus grandes que dans le cacicus, de sorte qu'il n’y a entre elles qu’un petit espace de la couleur du fond. M. Turuer avait reçu cet individu avec un grand nombre de cacicus , dont il n’est je crois qu’une variété extraordi- naire, et non un passage entre celte espèce et le Druryi. M. Savage, qui a résidé longtemps au cap Palmas et qui a pris beaucoup d'individus de Goliathides, est convaincu que les trois es- pèces Goliathus giganteus, Druryi et cacicus sont distinctes ; on ne les trouve pas ensemble : le giganteus vient de la rivière du Gabon, le cacicus du cap Palmas, et le Druryi de la Côte-d'Or. LI ANNALES — M. Sallé, qui revient de l'Amérique méridionale, annonce quil y a trouvé des Pselaphus et des Scydmænus de grande taille : il en donnera la description et les figu- res à la Société, ainsi que celles de plusieurs autres Co- léoptères remarquables. Lecture. M. Alex. Laboulbène, tant en son nom qu'en celui de M. Follin, donne lecture d’une note sur la ma- tière pulvérulente qui recouvre la surface du corps des Lixus et de quelques autres insectes. (Séance du 13 Septembre 1848.) Présidence de M. AMYOT. M. Mulsant assiste à la séance. Ouvrages offerts. Bulletin des séances de la Société na- tionale et centrale d'Agriculture de Paris, rédigé par M. Payen. 2° série, tome IV (séances de mai, juin et juillet 1548).— br. in-8°. Offert par la Société d'Agriculture. —Academy of natural sciences of Philadelphia. Vol. IL. N° 10, 11 et 12 (juin à décembre 1847).—br. in-8°. Offert par l'Académie de Philadelphie. Communications. M. Bellier de la Chavignerie montre à la Société une chenille vivante de Sphynx du Pin qu'il a prise ces jours derniers au bois de Boulogne. Notre col- lègue fait observer que cette capture aux portes de Paris est assez intéressante au point de vue de la géographie en- tomologique, mais qu’elle offre surtout une particularité remarquable, c’est qu'elle vient réaliser la prédiction de Godart. Cet excellent observateur disait en effet, lorsqu il écrivait l'histoire du Sphynx pinastri, qu’il ne doutait pas que cette espèce ne se propageat un jour dans le bois de Boulogne, lorsque les Pins qu'on venait d'y planter au- raient acquis une certaine force. — Le même membre fait passer sous les yeux de la DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. zm Société deux Noctuélites qu'il a recueillies dans ses excur- sions aux environs de Paris, ce sont les Vonagria fluxa et Hellmanni. Bien que la première de ces espèces habite particu- lièrement les départements du nord de la France, dit M. Bellier de la Chavignerie , je pouvais néanmoins espérer de la rencontrer dans nos forêts froides et humides des environs de Paris; mais la découverte de l'Æellmanni est une bonne fortune entomologique à laquelle j'étais loin de m'attendre, Cette Nonagria est encore peu ré- pandue dans les collections; elle est assez nouvelle, et ne figure pas sur l’/ndex methodicus du docteur Boisduval. Prise d'abord aux monts Ourals, et découverte depuis en Angleterre, cette Noctuelle peut donc maintenant prendre rang parmi les espèces de notre Faune entomologique parisienne, — M. H. Lucas fait passer sous les yeux de la Société une boite contenant plusieurs individus de la Psychoda Phalenoïdes, Latr., petit Diptère de la famille des Culi- cides et de la tribu des Tipulaires gallicoles. Au sujet de celte espèce, dit M. H. Lucas, je ferai remarquer que pendant les journées chaudes des 27,28 et 29 août dernier, ce Dip- tère était en prodigieuse quantité, et occupait sur les murailles non exposées au soleil, des espaces assez grands. C’est au Jardin-des- Plantes que notre collègue a fait cette remarque, et ce qu’il y a de curieux, c’est que tous ces Diptères se plaisaient particulière- ment sur les murs qui présentaient des places plus ou moins humides, de manière que ces murailles étaient maculées de gris par l’agglomération des Psychoda phalenoïides, qui se tenaient serrées les unes contre les autres, Ces petits Diptères, dont les toiles des Tegenaria domestica et des Epeira diadema étaient surchar- gées, se tenaient immobiles pendant le jour, mais abandonnaient les lieux qu’ils avaient choisis aussitôt le soleil couché, voltigeaient en- guite çà et là, et pénétraient partout dans les maisons, où ils de- venaient fort incommodes à cause de leur grand nombre. J'avais Liv ANNALES . déjà observé cette espèce qui habite l'Allemagne, et que j'ai trouvée aussi en Algérie ; mais je ne l'avais jamais rencontrée en si grande quantité. C'est probablement aux journées très chaudes du mois d'août qu'il faut attribuer l'apparition en nombre si prodigieux de cette espèce de Psychoda. — M. L. Brisout de Barneville parle d’un individu de l'Acridium dispar ; qu'il a pris au mois de juillet 1848 dans la forêt de Sénart, et qui présente un cas d’herma- phrodisme. Get insecte a la taille, les élytres et les pro- portions d'ailes d’un mâle; à l'extrémité de son abdomen, on voit les pièces sexuelles caractéristiques des femelles chez les Acrididés, mais très imparfaitement développées, toutes quatre intimement réunies, confondues ensemble et n'ayant de libre que l'extrémité des crochets termi- naux ; de plus, ces appendices sont en dessous, très adhé- rents à la peau de l'extrémité inférieure de l'abdomen, laquelle représente peut-être la plaque sous-anale des mâles, dans l’état de développement où elle est chez les ieunes à l’état normal. — Le même membre dit qu'il a pris le 23 juillet der- nier, entre Montlhéry et Marcoussis, une larve de Ja Mantis religiosa, Linné, et que le 8 septembre il a trouvé près de Sceaux, dans une prairie, une femelle de V4eri- dium migratorium, Degéer, espèce que M. le professeur C. Duméril avait déjà pris, il y a longtemps, à Fontai- nebleau, et que plus anciennement encore M. Walkenaër y avaitindiqué, + — M. Bellier de la Chavignerie montre un grand nombre d'individus du Sitaris humeralis, qu’il vient de capturer au bois de Boulogne, dans d: petits trous formés dans un vieux mur. A ce sujet, M. Mulsant donne quelques détails relatifs aux métamorphoses et aux mœurs de la Sitaris humeralis. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. zv Les larves de ces insectes ont beaucoup d’analogie avec celles des Meloes; elles vivent aux dépens de certaines Abeilles du groupe des Ænthophora, dans les nids desquels elles passent leur vie. Du reste, M. Mul- sant publiera d’ici à peu de temps l'histoire complète des Sitaris, et il annonce aussi qu'il donnera bientôt la section des Hétéromères de sa Faune des Coléoptères de France, ainsi qu'un travail sur les Coccinelles exotiques. — M. Amyot dit que l’on devrait ajouter à la rectiti- cation indiquée par M. L. Fairmaire, à l'occasion de son genre Xerophyllum, que cet insecte est au moins très voisin du Coriphyllum décrit et figuré par M. Audinet- Serville, s’il nest même identique avec lui. Lecture. M. E. Desmarest lit une note de M. Ch. Co- querel sur une variété de l’'Oxythirea amabilis et sur le Leucoscelis eustalacta. (Séance du 27 Septembre 1848.) Présidence de M. AMYOT MM. de Brême, membre de la Société, et Mulsant, assistent à la séance. Ouvrages offerts. Annales de la Société entomologique de France. 2° série, Tome VI. 2° N° de 1848.—br. in-8», avec pl. (Deux exemplaires.) — Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l’Aca- démie des sciences de l'Institut de France, par MM. les Secrétaires perpétuels. Tome XXVII. (2° semestre de 1848.) N° 6, 7, 8, 9, 10, 11 et 12. — br. in-4°. Offert par l'institut de France. — Amphicoma et Eulasia Insectorum Coleopterorum genera ab Eugenio Truqui monographia disserta. — br. in-4°. Turin 1847. Offert par M. de Brême au nom de l’auteur. LV ANNALES Communications. M. Reiche fait connaître l’article suivant, extrait du Journal, messager du soir, du 22 sep- tembre 1548, qui offre des détails sur une invasion de chenilles qui a lieu en ce moment dans le canton de Phalsbourg (Meurthe). Il se passe en ce moment une chose vraiment phénoménale dans les forêts de nos montagnes. Des chenilles sans nombre dépouilleni les arbres de leurs feuilles, de sorte que des étendues de terrain de 50 à 60 hectares présentent aux yeux l’image la plus complète de l'hiver. La mousse même est mangée par ces insectes. Non seulement les arbres en sont couverts depuis la racine jusqu’à la cime, mais la terre en est cachée comme sous une forte neige. Il y a des places où elles ont une épaisseur de 15 à 20 centimètres et plus. Les vieillards n’ont jamais rien vu de pareil ; à moins de contempler ce fait de ses propres yeux, il est impossible de s’en faire une idée , et tous les ré- cits paraîtront exagérés. Ces chenilles, d'environ 8 centimètres de longueur, sont jaunes et portent une espèce de crète sur le dos. Des villages entiers vont en pélerinage à Bonne-Fontaine pour demander d'être délivrés de ce fléau ; car on craint la mort des arbres, et l’on redoute plus encore qu’elles ne viennent à empester l’a‘r au moment où elles périront. . Après cette lecture, la Société décide que son secrétaire écrira à M. le maire de Phalsbourg pour obtenir quel- ques-unes des chenilles indiquées dans cet article, afin d'en pouvoir déterminer l'espèce, qui, d'après M. H. Lu- cas, doit être l'Orgya pudibunda (1). (4) Dans la séance du 11 octobre 1848, M. Bellier de la Chavi- gnerie dit que le fait annoncé par M. Reiche lui a été confirmé par un témoin oculaire, et qu'il a entre les mains plusieurs des chenilles indiquées plus haut : ces chenilles se rapportent bien à l'Orgya pu- dibunda, que l’on trouve abondamment aux environs de Paris, et qui est polyphage. Plus récemment, le 13 octobre 1848, M. E. Desmarest a reçu une lettre de M. le maire de Phalsbourg, qui, obligé de se rendre au conseil général, a chargé M. Reeb, pharmacien à Phalsbourg, de ré- pondre aux demandes qui lui ont été faites par la Société. M. Reeb adresse à M. le secrétaire une boîte dans laquelle sont placées avec soin un assez grand nombre de chenilles et de DE LA SOCIËÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. zvn — M, H. Lucas fait passer sous les yeux de la Société nymphes encore bien vivantes, et un bocal contenant des chenilles conservées dans l'alcool. Ces chenilles se rapportent réellement à lOrgya pudibunda. À cet envoi est jointe une note très intéressante que nous transcrivons ici en entier. Phalsbourg, le 7 octobre 1848, Monsieur le secrétaire, Sur l'invitation de M. le maire, qui m'a communiqué votre lettre du 27 septembre, je me suis empressé de recueillir quelques docu- ments sur les chenilles, La note du journal que vous citez est vraie presque en tous points, je n’en relèverai que quelques passages qui me paraissent empreints d’exagération, La chenille qui ravage nos forêts est, je crois, ie Bombyx pudi- bunda. J'ai l'honneur de vous en adresser un certain nombre d’indi- vidus, les uns que j'ai mis dans l’esprit de vin dans la forêt même , d’autres vous parviendront probablement encore en vie. Ainsi que vous pourrez en juger, la même chenille présente des teintes différentes. Il y en a de vertes, de jaunes, de brunes, d’autres dan brun tirant sur le rose. Je ne saurais à quoi attribuer ces cou- leurs diverses, car on en trouve de différente coloration sur le même arbre, et dans des conditions en apparence identiques. L’erigine de cette quantité innombrable de chenilles est obscure ; plüsieurs personnes assurent avoir vu un grand nombre de papillons du Bombyx pudibunda au printemps dernier, Les ravages qu’elles occasionnent sont immenses : ce n’est pas par cent et par mille qu'on les compte, mais bien par millions. Plusieurs forêts, principalement celles des communes de Garbourg, Hilde- house, Trois-Maisons, Saint-Louis sont dévastées. Dans le canton de Saverne et de Sarrebourg, il paraît que quel- ques forêts sont également atteintes, Je crois ne pas exagérer en por- tant l'étendue des forêts dévastées à une superficie de quinze cents hectares au moins. ie garde général s'occupe en ce moment de recueillir des données qui lui feront connaître l'étendue des forêts ravagées. Outre les forêts que je viens d'indiquer, on trouve des chenilles dans presque toutes les autres et jusque dans les jardins. C’est réellement un curieux spectacle que de voir les forêts rava- gées par les chenilles : des versants tout entiers de montagnes pré- sentent l'aspect qu'ont ordinairement les arbres à la fin de l’hiver. I n'existe littéralement plus une seule feuille. Aujourd’hui le nombre des Bombyx a diminué à la suite d’une pluie de quelques jours qui a abaissé le thermomètre de plusieurs degrés. Malgré cette diminution, il en existe encore en assez grand nombre 2° Série, TOME vi. Bulletin 1v b. LVIN ANNALES un tube contenant plusieurs individus d'un Myriapode pour que les arbres envahis soient rapidement dépouillés de leurs feuiiles. Une fois arrivées à l'extrémité des branches, ne trouvant plus de nourriture , elles se laissent tomber; leur chute coutinuelle imite assez bien celle de quelques flocons de neige, L'herbe est jon- chée des cadavres de ces insectes. Cependant, je n’ai vu nulle part de couches aussi épaisses que l'indique la note citée, et que me l'ont assuré des gardes forestiers (l'un d’eux prétend en avoir vu une couche de douze centimètres). Il'est, du reste, très possible que la faim en ait fait périr un grand nombre. Ce sont principalement les forêts de hêtres qui sont attaquées: cependant, faute de hêtres, les chenilles montent aux chênes. Les arbres sont dépouillés de leurs feuilles de haut en bas; il ne reste absolument aux branches que les bourgeons: encore ceux dont les écailles protectrices ne sont pas bien appliquées l’une contre l’autre, ontété la proie des «henilles. Il semble que l'invasion d’une forêt commence vers le sommet, et qu'elle s'étend peu à peu vers la vallée, Je n’ai constaté nulle part que ces chenilles se nourrissent d'herbe et de mousse, car j'en ai trouvé un grand nombre de mortes de faim au pied d'arbres dépouillés de leurs feuilles, et entourées d'herbe et de mousse, D'après des renseignements pris sur les lieux, et plusieurs visites que j'ai faites dans différentes forêts, je ne crois pas que leur putré- faction ait empesté l'air, Les forêts où elles périsseat sont assez à découvert pour que l'air puisse s’y renouveler avec assez de facilité pour éviter l'infection. Il paraît que les premières chenilles étaient jaunes : ce n’est que plus tard que l’en en à remarqué de plusieurs couleurs. À cause des trois couleurs de leur corps, les habitants de la campagne les ont gratifiées «u nom de chenilles de la République. Lorsque l’on pénètre daus les forêts envabies, on est surpris &’an bruit continuel, qui est produit par leur chute ou par celle de leurs excréments; ce bruit imite à s’y méprendre celui d’une pluie fine qui tombe sur les feuilles. Cette invasion des chenilles, si elle 5e provoque pas un état ma- ladif pour les arbres, aura des effets très fächeux pour les villageois, qui ne pourron! cetie année faire leur provision de feuilles sèches : leur seule ressource pour la litière des bestiaux dans notre pays. C’est vers l'époque de l: seconde sève que les chenilles oni apparu. Recevez, Monsieur, l’assurance de ma parfaite considération, Signé : CH. REEB, Pharmacien, à Phalsbourg. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. ux de l’ordre des Chilognathes, très rare dans les environs de Paris. Ce Myriapode, qui est le Polyzonium germanicum de M. Brandt, a été rencontré par M. le professeur Duméril dans les bois de Ver- rière, et c’est dans les premiers jours du mois de septembre que ce curieux Chilognathe ou Diplopode , qui se tenait au pied d’un champi- gnon, a été pris par ce savant zoologisie. Cette espèce, dont la dé- marche est assez lente, avait déjà été signalée comme habitant les environs de Paris, car Audouin l’avait, le premier, découverte à Bel- levue, et M. P. Gervais, peu de temps après, l’avait renccntrée dans les bois de Meudon. Elle habite aussi le nord de l'Europe, car M. Motschulsky la cite comme l'ayant prise au Goucase, M. Brandt comme l'ayant capturée en Allemagne, et M. Waga comme l'ayant rencontrée très abondamment dans les environs de Varsovie. Ce Myriapode, bien qu’il ne soit connu que depuis le mois de décembre 1836, a déjà été décrit plusieurs fois sous des noms différents par les myriapodophiles , et je profite, ajoute M. H. Lucas, de la rencontre récente de ce Chilognathe aux environs de Paris pour établir chro- nologiquement la synonymie de cette nouvelle coupe générique. Polyzonium germanicum, Brandt, Isis (1), p. 704 (1834).— Ejusd. Bulletin scient, (2) publ. par l’Acad, impér, des Sc. de Saint-Pétersbourg, p. 178 et 169, 2 décembre 1856. Platyulus Audouinii, Gerv. Bulletin de la Société Philom. de Paris, page 71, 17 décembre 1846.—Ejusd journ. de l’Ins., p. 435 (1836). Platyulus Audouinianus, Gerv. Ann. des Sc. nat., 2° Série, tom, 7, p. 48 (1837). Leiosoma rosea, Motsch. Bulletin de la Soc. impér. des Natural. de Moscou, p. 44, pl. 1, fig. À (1839). Platyulus Audouinii, Waga, Revue z00l, par la Soc. Cuv. page 88 (1840). Platyulus Audouinii, Gerv. Atlas du Suppl. du Dict. des Sc. nat., pl. ?, lig. 2 à 3 c. (1840). Platyulus Audouinianus, Luc. Hist, nat, des Crust,, des Arachn., des Myriap. et des Ins. Thys., t. 1, p. 303 (1840). (1) Dans ce journal ce nouveau gerre est seulement indiqué. (2) C’est dans ce recueil que se trouve caractérisée pour la pre- mière fois cette coupe générique. 1x ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. Polyzonium germanicum Newp. The Trans. of.the Linn. Soc. of Lond., vol. 19, p. 278, gen. 35 (1844). j Polyzonium germanicum, Gerv. Ann. des Sc. nat., 5° Série, tome 2, p. 7?, pl 8, fig. 12 (1844). — Ejusd. Hist, nat. des Ins. Apt., tome 4, p. 204 (1847). D'après cette synonymie chronologique , on remarquera que M. Brandt est le premier qui, en 1834, a seulement signalé ce nou- veau genre dans le journal FIsis ; que c’est le 2 décembre 1836 que cette coupe générique a été caractérisée pour la première fois dans le Bulletin scientifique publié par l'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg, et que ce n’est que le 17 décembre de la même année, c'est-à-dire quinze jours après le travail de M. Brandt, que M. P. Gervais caractérisa de nouveau cette coupe générique, qui est désignée par ce zoologiste sons le nom de Platyulus. Quant à M. Motschulsky, qui n’a pas connu les travaux publiés par MM. Brandt et P. Gervais sur ce Diplopode, ce n’est qu'en 1839 ‘que son genre des Leiosoma à été pour la première fois caractérisé. — M. Doüé parle d’un cas de longévité remarqué par lui dans un insecte, et qui lui a paru assez particulier. Il s'agit d'une Cicindela campestris, qui, piquée le 27 août dernier, vit encore aujourd'hui, 29 septembre. — M. Mulsant, à l'occasion des mœurs de divers in- sectes, dit qu'ila plusieurs fois observé que les Melolontha vulgaris et hypocastant , à l'état de liberté dans la nature, s'accouplaient assez souvent ensemble, maïs que les orga- nes génitaux de ces deux espèces présentant des différen- ces notables, il ne devait pas y avoir de résultat à cet accouplement. Ce fait, que la Société croit devoir signaler, est, du reste, connu de tous les entomologistes de Lyon, et peut-être d'un grand nombre d’autres. Erratum. — Page 80, ligne 7 de la note, au lieu de : rendre la peau solide en cet endroit, lisez : rendre la peau moins solide en cet endroit. oo om BULLETIN ENTOMOLOGIQUE. CELLELELLLLE. ANNÉE 1848. en QUATRIÈME TRIMEVTRE, "2000 — — SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. (Séance du {11 Octobre 1848.) Présidence de M. AMYOT. MM. de la Ferté-Sénectère et Ed. Doubleday assistent à la séance. M. E. Desmarest, secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la dernière séance, et la rédaction en est adop- tée par la Société. Ouvrages offerts. Annales des sciences physiques et naturelles, d'agriculture et d'industrie, publiées par la Société de Lyon. Tome X (1847). — 1 gr. vol. in-8°. Offert par la Société de Lyon. — The transactions of the entomological Society of London. Vol. V, part. IV et V. — 2 br. in-8° avec pl. Offert par la Société entomologique de Londres. — Abhandlungen der kœnigl. Preuss. Akademie der 2e Série, TOME vi. Bulletin v. LxN # L'AINNAIES !! Wissenschaften zu Berlin. 1 vol. in-4° (1846), et Mo- natsbericht der kæœnipgl. etc. ; Juli 1847—Juni 1848. — br. in-8°. Offert par l'Académie des Sciences de Berlin. — Observations faites au sujet de la géographie ento- mologique du département de Maine-et-Loire, par M. Millet. — br. in-8°. Offert par M. L. Buquet, au nom de l’auteur. Correspondance. M. L. Buquet donne lecture d’une lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique, an- nonçant qu'une allocation de 200 francs est accordée, pour l’année 1848, à la Société entomologique de France. — La Société charge son trésorier de remercier M. Île Ministre de l'Instruction publique. Communications. M. Bellier de la Chavignerie annonce qu'il a recu quelques-unes des chenilles qui causent de grands ravages aux environs de Phalsbourg, et il ajoute qu'elles se rapportent à l'Orgya pudibunda. Au sujet de cette communication, MM. Bellier de la Chavignerie et Rouzet disent que l’on remarque en ce moment, aux environs de Paris, un très grand nombre de nids de chenilles sur les arbres, et qu'il serait bon d'engager le gouvernement à faire écheniller cette année avec le plus grand soin. La Société décide qu'une commission composée de MM. Bellier de la Chavignerie, Rouzet et des membres du bureau, sera chargée de présenter un travail à ce su- jet à la prochaine séance. — M. Bellier de la Chavignerie montre à la Société quel- ques Lépidoptères qu'il a recueillis cette année aux envi- rons de Paris et qui ne s’y rencontrent pas fréquemment Ge sont des Arctia urticæ que notre collègue a obtenues DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. zxu de chenilles, la Gortyna micacea trouvée dans les bois de Versailles, et la Geometra (Metrocampa) fasciaria. Gette dernière espèce est particulière aux pays de montagnes. — M. Ed. Doubleday appelle l'attention de la Société sur un insecte lépidoptère remarquable dont il avait reçu trois individus de la terre de Kerguelen. Get insecte, qui appartient probablement à la famille des Tinéites, est remarquable par la structure de ses ailes, semblables chez les deux sexes, et dont les antérieures ressemblent beaucoup, par leur forme et par leur structure, aux élytres de quelques Coléoptères, et particulièrement à ceux des genres Rhipiphorus et Sitaris, tandis que les ailes postérieures ne sont représentées que par une petite membrane à peine visible à l’œil nu. Get insecte a été trouvé courant sur la neige par le docteur J, Hooker, sur les côtes de Kerguelen, dans l'océan antarctique. — M. H. Lucas fait passer sous les yeux de la Société uu tube contenant des Hesperophanes griseus et des Ste- nopterus mauritanicus, et à ce sujet il communique la note suivante : Pendant mon séjour à Oran, en janvier 1842, ayant remarqué que le bois de chauffage vendu par les Arabes aux habitants de la ville, présentait des ouvertures décelant la présence de larves, j'en achetai quelques bûches que j’emportai avec moi en France. Ce bois que je reconnus pour être du Cytisus spinosus, aVait déjà subi l’ac- tion du feu, ét malgré cela était rongé par des larves xylophages qui y trouvaient une nourriture saine et abondante. Dans le Bulletin des Annales de notre Société, 2° série, tome 1, Bullet. p. xxiv, j'ai donné une liste des espèces que j'ai recueillies de cette manière, et ce qu'il y a de remarquable, c’est que tout dernièrement j’ai obtenu encore d’éclosion plusieurs individus de l’'Hesperophanes griseus, Oliv. Je crois que c’est la première fois qu’une longévité aussi grande parmi les larves des insectes de cette famille est constatée, ec celte remarque me permet d'émettre l'opinion que les œufs pondus par une femelle n’éclosent pas tous dans la même année, ou, s'ils éclosent, que les larves ne se métamorphosent pas toutes ou restent longtemps LX1V ANNALES dans ce dernier état, et ne se transforment en insecte parfait qu’à des époques très différentes et souvent même très éloignées, En effet, les Hesperophanes griseus et les Stenopterus mauritanicus que j'ai l'honneur de faire passer sous les yeux de la Société, sont éclos dans les premiers jours de septembre, c'est-à-dire après un séjour de cinq ans et neuf mois dans le bois où la femelle avait préalablement déposé sa progéniture. — Le même membre montre à la Société deux indivi- dus, dans un parfait état, de l’Ænthocharis Levaillantit et du Cigaritis Massinissa. Lorsqu’en 1847, notre collègue nous a communiqué ces deux espèces (Ann. de la Soc. Ent., Bullet. t. 5, p.xuixetc), il y en avaitune (Cigaritis Massinissa) qui manquait de tête et d’abdomen; quant à la seconde ou l’Ænthocharis Levaillantii, quoiqu aussi en assez mauvais état, elle a cependant été décrite et figurée par M. If. Lucas dans son Æistoire naturelle sur les ani- maux articulés de l'Algérie, tome 2, p. 348, pl. 2, fig. 1. Rapport. M. le secrétaire lit un rapport de la commis- sion de publication réglant la composition du troisième numéro des Annales pour l’année 1848. — Les conclu- sions de ce rapport sont adoptées par la Société. Lecture. M. Louis Brisout de Barneville lit un mémoire ayant pour titre : Catalogue des Acrididés recueillis jus- qu'à présent dans un rayon de vingt lieues autour de Paris. (Séance du 25 Octobre 1848.) Présidence de M. AMYOT M. Guérin-Méneville assiste à la séance. Ouvrage offert. Bulletin desséancesde la Société nationale et centrale d'agriculture de Paris, rédigé par M. Payen. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. zxv 2° série. Tome IV. (Séances de juillet et d'août 1848.) — br. in-8°. Offert par la Société d'agriculture. Correspondance. M. L. Buquet lit une lettre de M. Lu- ciani, de Castel Nuovo (Toscane), membre de la Société depuis 1837, qui adresse sa démission.—Gette démission est acceptée. Communications. M. E. Desmarest annonce qu'il a reçu de M. Reeb, pharmacien à Phalsbourg, au nom du maire de cette ville, une boîte contenant des chenilles et des cocons des Lépidoptères qui dévastent les forêts des environs de Phalsbourg, et une note détaillée sur les dé- gâts causés par ces insectes, qui se rapportent bien réel- lement à l'Orgya pudibunda. La Société décide l'impres- sion immédiate {Voyez p. Lvu et Lvnr du Bulletin) de la note de M. Reeb, et charge M. le secrétaire d’en remer- cier l’auteur, ainsi que M. le maire de Phalsbourg. — À l'occasion de cette communication, M. Guérin- Méneville entretient la Société des ravages faits dans les plantations de pommiers par la chenille de l Yponomeuta padella, et il lit la note suivante : Nous avons observé dans tout le département des Basses-Alpes, où le pommier est cultivé d’une manière assez générale pour pro- duire presque toutes les pommes qui se consomment à Marseille et dans les environs, que celte année, vers la fin de mai, tous les pommiers, qui deviennent très grands, surtout dans la plaine, étaient envahis par la chenille del’Yponomeula padella. Leur tronc, rugueux, toutes leurs branches et les rameaux, dépouillés de leurs feuilles, Ctaient entièrement recouverts d’une enveloppe de soie très résistante, lisse et luisante, tendue et blanche comme de la neige, Le tronc et les branches paraissaient lisses comme si on les avait polis, leurs inégalités étant cachées par la toile blanche que les che- nilles avaient tendue en dessus. Vus de quelques pas, ces arbres semblaient couverts de neige et contrastaient avec la belle verdure LxVI ANNALES qui les entourait, De l'extrémité des rameaux il tombait, en pendant presqu’à terre, de longs lambeaux de soie blanche sur Jaquelle cou- raient de nombreuses chenilles de divers âges. Souvent ces grands sacs blancs étant terminés par un paquet de chenilles agglomérées du volume du poing et même de la tête, cédaient au poids, se rompaient, et le paquet de chenilles tombait à terre dans un beau blé en fleur et très vert. Ce qu'il y avait de remarquable, c’est que ces chenilles, ainsi tombées, mouraient de faim sur cette belle végé- tation de blé, et que nous n’avons pas vu une seule feuille de ces blés rongée par les nombreuses chenilles afamées qui couraient parmi ces graminées. Il y avait près d’un de ces arbres un poirier dont les branches s’entremélaient avec celles du pommier. Ce poirier couvert de feuilles vertes et de fruits, n'a pas été touché par les chenilles d’Y- ponomeutes ; toutes ses feuilles étaient intactes. On voyait cependant de gros paquets de soie portés, par le vent ou par leur poids, sur ses rameaux, el contenant de nombreuses chenilles. Il est positif, d’a- près ces faits, que nous avors observés dans plusieurs autres circon- stances, que les chenilles de l’Yponomeuta padella ne peuvent vivre que des feuilles du pommier, et qu’elles ne sont pas poly- phages comme celles de beaucoup d'autres Lépidoptères nocturnes et diurnes. Nous avons fait beaucoup d'observations sur la manière de vivre de ce désastreux Lépidoptère et sur ses parasites, et nous les consi- gnerons dans un mémoire particulier. Nous avons consulté plusieurs cultivateurs pour savoir d'eux ce qu'ils pensent de cette maladie des pommiers, ce que l’on fait dans le pays pour y porter remède, et nous avons vu que l’on se résigne à subir ce fléau tous les trois ans au moins, et qu'il est généralement reconnu que les deux années qui suivent celle où ces chenilles ont ainsi dominé, la récolte est bonne et presque assurée. Les habitants des Basses-Alpes et ceux des autres départements dans lesquels cette maladie sévit, ne savent pas que ces chenilles sont le premier état de l’innombrable quantité de petits papillons blancs qui voltigent dans les champs vers la fin de l'été. Ils n’ont aucune idée des métamorphoses des chenilles en papillons, et ils regardent ces petits insectes comme très innocents et entièrement étrangers aux pommiers. Daus des excursions faites avec quelques propriétaires et leurs fermiers, en présence de nom- DE LA SOCIËTÉ ENTOMOLOGIQUE. zxvu breux paysans qui étaient attirés par le désir de connaître ces enne- mis de leurs arbres, nous avons pu leur donner des explications suffisantes, mises à la portée de leur intelligence et exposées en patois du pays, en sorte que ces hommes, en suivant cette espèce de cours nomade, ont compris qu’il serait possible d'attaquer ces races nuisibles au moment où elles sont inactives, à l’époque où les chenilles se sont transformées en chrysalides dans des cocons at- tachés aux branches et aux rameaux des arbres. Ces agriculteurs pensaient, avec nous, que l’on pourrait arriver à cette destruction au moyen de légers feux de paille promenés rapidement sous les ra- meaux et les branches chargés de ces chrysalides, pour les roussir ; mais qu’il serait nécessaire d’expérimenter ce procédé pour savoir s’il ne nuirait pas trop à l’arbre en brûlant les petits rameaux. Ils pensaient encore que si quelques petits rameaux étaient endom- magés par cette opération, un émondage fait avec soin les supprime- rait, Une objection sans réplique nous a été faite. Les cultivateurs pré- sents à cette conférence en plein vent, montrant ainsi qu’ils avaient bien compris nos explications sur les mœurs de ces insectes, nous ont dit que si quelques-uns d’entr’eux se donnaient la peine d’em- ployer de légers feux de paille, ou tout autre moyen préservatif, ils n’en seraient pas plus avancés, parce que les papillons provenant des propriétés dans lesquelles on n'aurait pas usé de ces moyens, viendraient apporter le mal aux arbres des cultivateurs qui y auraient eu recours. La connaissance que nous leur avions donnée des mœurs de ces désastreux insectes, avait suggéré à leur gros bon sens ce que des pétitions ont demandé à la Chambre des Députés, en 1846 : ils comprenaient la nécessité de mesures générales, d’une sorte d’éche- nillage obligé et bien organisé par les autorités centrales et locales, Après cette lecture, M. Guérin-Méneville fait remar- quer que la loi sur l’échenillage n’est pas suflisante pour obliger les cultivateurs à se protéger eux-mêmes en dé- truisant d’une manière aussi complète que possible les chenilles qui leur causent de si grands dégâts, et il pense que la Société devrait prendre l'initiative à ce sujet et adresser au gouvernement le projet d'un nouveau rè- glement sur l’echenillage. LXVIL ANNALES La proposition de M. Guérin-Méneville est adoptée à l'unanimité, et la Société nomme une commission com- posée de MM. Amyot, Bellier de la Chavignerie, Guérin- Méneville, H. Lucas et Pierret, pour étudier cette question importante et pour lui donner son avis sous le point de vue scientifique et sous celui de la loi. — M. Guérin-Méneville parle de la mission d’ento- mologie appliquée à l’agriculture qu’il vient d'accomplir, et il fait principalement connaître un mémoire qu'il a présenté à l'Académie des sciences, sur la maladie des vers à sole connue sous le nom de muscardine, et sur un moyeu efficace qu'il propose de concert avec M. E. Ro- bert pour préserver les magnaneries de ce fléau. Une foule de substances, dit M. Guérin Méneville, avaient été empiriquement préconisées pour la désinfection des ateliers; mais aucune expérience positive ne venait donner à nos recherches des bases certaines. Nous devions surtout chercher des procédés facile- ment praticables, et n’entraînant ni grandes dépenses ni dangers pour les éducateurs dont la majorité, dans les contrées méridionales, convertit en ateliers sa chaumière, sa chambre à coucher, qui est presque toujours aussi une cuisine. Nous nous sommes toujours tenus dans ces conditions pratiques. D'ailleurs nous avons pu agir en grand dans trois ateliers. Quelques expériences préparatoires faites l’année dernière nous avaient fait connaître que les huiles essentielles, et principalement l'huile de térébenthine, avaient une action des plus efficaces sur les sporules. Nous avions même consigné ce fait dans un paquet ca- cheté déposé à l’Académie des sciences l’année dernière. Ne sachant pas, toutefois, si celte essence, tout en détruisant les sporules mus- cardiniques, ne ferait pas en même temps, à cause de son odeur, périr les vers, nous avons pensé qu'il pourrait être plus avantageux de l’'employer en fumigations dont l'odeur est de moins longue durée, ce qui nous faisait espérer d'atteindre aussi ces microscopiques se- mences dans les anfractuosités les plus minimes où ne sauraient pé- nétrer les lavages. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. zxix Nous avons donc fait évaporer de l'essence de térébenthine dans le grand atelier et dans ses graines, local infecté l’année dernière, et nous y avons fait l'éducation ordinaire. Nous avons obtenu là une récolte magnifique; car 25 grammes de graine nous ont donné 53 1/2 kilogrammes de cocons (1 once = 107 livres), tandis que les autres ateliers non préparés, et presque toutes les éducations de la contrée, ont été ravagés par la muscardine, et que dans les meilleures réussites on n'obtient ordinairement que 20 à 25 kilogrammes de cocons pour 25 grammes de graine (40 à 50 livres à l'once). Cette expérience, qui devra être répétée en grand et dans des conditions différentes, a complétement réussi et nous à mis sur la voie d’un moyen très efficace de désinfecter les ateliers. Nous avons expérimenté en même temps, et dans de grandes cais- ses, cette même essence de térébenthine en lavages et en vapeur, le chlore, l'acide sulfureux ét beaucoup d’autres substances dont l'emploi peut devenir populaire à cause de leur bon marché; et ces expériences, qu’il faudra renouveler en grand, ont été couronnées par le succès le plus complet. Elles auraient été plus concluantes encore si nous avions opéré dans des conditions plus favorables, dans un bon laboratoire approprié à de semblables recherches. Nous avons fait encore beaucoup d'observations sur la manière d’être de la muscardine et sur quelques autres maladies des vers à soie, en nous transportant dans toutes les magnaneries où nous pou- vions rencontrer des faits intéressants à étudier. — M. Amyot donne lecture de l'extrait d’une bro- chure présentée à la dernière séance de la Société, sur la géographie entomologique du département de Maine-et- Loire, au nom de M. Millet, et la Société décide que ce travail sera imprimé dans son Bulletin. M. Millet adresse à la Société une notice imprimée à Angers, et extraite des Mémoires de Ja Société d'Agriculture, etc., de cette ville, relative à l’entomologie du département de Maine-et-Loire, et con- tenant la liste de 196 des principales espèces, appartenant aux divers ordres, qui se trouvent dans ce département. Parmi elles, on peut en remarquer plusieurs qui n'avaient élé signalées jusqu'à présent que comme exclusivement propres aux départements méridionaux, notamment la Cigale (Cicada fraxini Fabr., plebeia Oliv.), que LXX ANNALES l’on rencontre communément dans les vignes aux environs de Sau- mur, l’une des plus riches localités du département sous le rapport entomologique. Nous ne saurions trop encourager de pareils travaux qui ont pour but de préparer une géographie complète de lEntomologie fran- çaise, — M. Amyot lit une lettre qui lui a été adressée par M. Westwood, sur la méthode mononymique et sur la construction des noms tirés de l'hébreu, et il fait ensuite connaître la réponse qu’il a adressée au savant entomolo- giste anglais, — La Société décide l'impression de ces deux lettres dans son Bulletin. A Monsieur Amyot. Londres, 5 septembre 1848. Monsieur, Je vous remercie de:l’ouvrage que vous m'avez transmis par M. Javet. Je suis bien aise de voir que dans ces temps orageux, la science n’est pas entièrement oubliée. Je crois que vous désirez connaître ma pensée sur les deux nouvelles propositions que vous avez introduites dans la science de l'entomologie, savoir : le système mononymique et la construction des noms avec l’hébreu, etc. Quant à la première, je me rappelle vous avoir dit que je pense que les papillons Podalirius ou Machaon sont aussi bien connus par le nom seul de Podalirius ou Machaon que par le nom de Papilio podalirius, etc., et l'usage universel d'employer un seul nom pour le lion, le tigre, le chat, etc., est en faveur de votre pro- position. Mais en même temps je crois que ce système n’est pas avantageux pour les chjets qui ne sont pas connus de tout le monde. Ainsi, il n’est pas suffisant de parler de l’Indagator ou l’Inquisitor ; il faut ajouter Rhagium (ou Cerambyx) indagator, et Calosoma (ou Carabus) inquisitor. Un nom est une invention de l’homme pour la plus simple con- naissance des choses; il faut donc que les noms donnent la plus facile manière de connaître les objets dont vous parlez, Quand le DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. zxxi monde était peu peuplé, il suffisait de donner à chaque homme un seul nom; mais quand les tribus multiplièrent, il devint nécessaire d'employer deux ou trois noms pour un homme, afin que sa paternité fût connue en même temps que son individualité. Le cas est précisément le même en zoologie. Si les objets sont peu nombreux et bien connus, un nom suflira dans le monde ; mais, au contraire, s'ils sont nombreux et peu eonnus, il faut employer deux noms. Il est aussi une autre observation à faire, Dans les temps anciens, un homme avait un nom; il était un individu de la même espèce zoologique qu'un autre homme; ainsi la même espèce avait divers noms individuels. On usait néanmoins, pour tous, du même nom générique (pour ainsi dire), Homme : l'Homme Adam; voici deux noms. Mais en histoire naturelle vous proposez de donner le nom individuel Machaon à tous les individus de cette espèce. Ici, l’ana- logie est détruite. Quant à la construction des noms, je crois qu’il est admis comme une règle universelle que la langue latine est la langue de la science. On emploie des noms latins pour les espèces ; et si l’on emploie aussi le grec pour les genres, c’est seulement en latinisant les mots qu’on en tire, ce qui était commun aux Latins ; mais je ne crois pas que les Latins latinisaient les mots hébreux ou chinois. Ayez la bonté, etc. WESTWOOD. A Monsieur Westwood. Paris, 12 octobre 1848. Monsieur, Je vous remercie beaucoup de la lettre que vous avez bien voulu m'écrire pour m’accuser réception de l’exemplaire de mon ouvrage sur les Rhynchotes de France que j'ai ea l'honneur de vous adres- ser, et dans laquelle vous m’exposez avec autant de franchise que d’habileté les raisons qui vous portent à repousser le mode de no- menclature que j’ai adopté dans cet ouvrage, c'est-à-dire la méthode moponymique. Pardonnez-moi, je vous prie, si je vous réponds ex- près pour les réfuter et vous démontrer combien elles sont peu fon- dées. La science, ce me semble, et la juste considération que se doivent entr'eux les hommes qui s’en occupeni, ne peut que gagner LXXI ANNALES à une discussion de ce genre, quand elle est soutenue de part et d'autre avec une entière bonne foi et une profonde conviction. Vous dites, monsieur, que l'emploi du nom spécifique ne suflit pas pour désigner les objets qui ne sont pas connus de tout le monde ; qu’il faut y ajouter un nom plus général qui les rattache aux objets connus dans la société, c’est-à-dire le nom générique. Je suis d’ac- cord avec vous, monsieur, sur ce point; mais je vous ferai remar- quer que ce nom général, ou générique, existe dans la méthode mononymique comme dans la méthode linnéenne. Ainsi, par exem- ple, le nom de Longiscute répond à l’ancien nom de genre Penta- toma d'Olivier, celui de Supéricorne à celui de Coreus, celui d’In- féricorne à celui de Lygæus, etc.; et pour prendre mes exemples dans les Coléoptères, le nom de Lamellicorne répond à l’ancien nom de genre Scarabæus de Linné, celui de Longicorne à celui de Ce- rambyx, celui de Rhynchophore à celui de Curculio, etc. Si donc, vous adressant à un public qui est supposé ne pas connaître le nom mononymique de l'espèce dont vous voulez parler, vous jugez néces- saire de rattacher ce nom à un autre plus connu, vous ajouterez le nom de Longicorne, de Lamellicorne, etc., avant ou après Le nom mononymique, comme vous le faites dans la méthode linnéenne pour le nom générique avant ou après le nom spécifique. La méthode mononymique a donc des noms génériques qui servent au même usage que ceux employés dans la méthode linnéenne, avec cette seule différence, qui est l’avantage de la première, que la nomenclature n’est plus livrée à l'arbitraire des auteurs, que cette méthode met un terme à l'anarchie qui règne sous ce rapport dans la science, et qu’elle ferme en un mot l’abîme des révolations de nom, gouffre sans fond et sans rivages où nous à jetés la méthode linnéenne. Quand le monde était peu peuplé, dites-vous, il suffisait de don- ner à chaque homme un seul nom; mais plus tard il a fallu en em- ployer deux ou trois pour que sa paternité fût connue en même temps que son individualité, Cela est vrai, monsieur ; mais les noms de Longiscute, de Supéricorne, etc., de Lameilicorne, de Longi- corne, sont, dans la méthode mononymique, les noms supplémen- taires qui indiquent ce que vous appelez la paternité, c’est-à-dire la famille ou la tribu des espèces. Si vous voulez un troisième nom, vous le trouverez, par exemple, dans celui d’Orbiscute, qui est une division des Longiscutes; si vous en voulez un quatrième, vous le trouverez dans celui de Préangule, qui est une subdivision des Or- DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. zxxm biscutes. En voulez-vous un cinquième? Prenez l'espèce la plus connue du dernier degré de subdivision où je suis arrivé dans les Préangules ; dites, par exemple : La nouvelle espèce que je décris rentre dans la subdivision de l'Odontotarsus (8. (7), page 35 de mon ouvrage) ; ou dans celle de lEurygaster (17. (18), page 40, id.); ou dans celle du Podops (2h. (25), page 46, id.) , etc. Vous avez donc dans la méthode mononymique toutes les facilités que peut offrir la méthode linnéenne pour rattacher le connu à l'inconnu, pour désigner ce qu’on appelle le genre, et de plus l'avantage im- mense, incontestable de la fixité de la nomenclature. L'histoire na- turelle fonde l'édifice de sa nomenclature sur un roc inébranlable avec la méthode mononymique ; elle bâtit la sienne sur le sable avec la méthode linnéenne. La dernière objection que vous élevez, monsieur, me paraît en- core plus facile à écarter. Je propose de donner le nom de Machaon à tous les individus de cette espèce, comme le nom de Homo est donné à tous les individus de l’espèce à laquelle il convient, Si les besoins de l’histoire ont exigé que pour l'espèce humaine il y eût en outre des noms individuels comme ceux d'Adam, Caïn, Abel, Alexandre, César, rien n'empêche que, si le besoin l'exige, on ne crée de même des noms propres pour les individus de l’espèce ap- pelée du nom commun de Machaon. Si les Machaons ont une ma- nière d'écrire l’histoire parmi eux ; qu'ils lécrivent, par exemple, dans l’éthérée où ils voltigent, en caractères qui puissent être lus par les facettes brillantes du réseau de leurs yeux, ils doivent avoir adopté aussi des noms individuels pour les Adam, les Caïn, les Abel, les Alexandre, les Napoléon Bonaparte de leur espèce. Rien n’em- pêche même les hommes d'écrire sous leur point de vue l’histoire d’une longue génération ou d’un peuple de Machaons et d’en dési- gner les divers individus par des noms propres, pour les signaler dans la suite des événements plus ou moins intéressants qui pourront les concerner. Michel, par exemple, aura vécu trois jours après l'accouplement, Claude en aura vécu six, etc. C’est en cela, monsieur, au contraire, que l’analogie est détruite et l’inconséquence évidente, si l’on refuse d'adopter la méthode mononymique pour le Machaon, pour le Podalire, etc., quand on l’adopte pour l’Homme, avec la faculté de donner, s’il en est besoin, des noms propres aux divers individus appelés du nom commun de Machaon, de Podalire, comme on le fait pour les hommes, les chevaux et les chiens, LXX1V ANNALES Je: n’ai que peu de mots à dire sur votre objection contre l’appli- cation des langues orientales à la nomenclature en histoire naturelle. Le doute que vous exprimez sur la possibilité régulière de latiniser les mots hébreux ou chinois, me paraît devoir être levé par les exemples nombreux que nous en a donnés lantiquité. Adamus, en latin, vient de l’hébreu Adam ; Confucius, en laün, vient du chinois Kong-fou-tse; le mot Sina lui-même vient du pur chinois Tsin, Chine. J'espère, monsieur, que vous me pardonnerez l’insistance que je mets à défendre mon opinion; plus je tiens à la vôtre et pius j'ai à cœur de vous convaincre. Je vous prierai même, dans Pintérêt de la science, de vouloir bien me permettre de faire insérer dans nos Annales votre lettre en même temps que la mienne, afin de présen- ter aux entomologistes, sur une question qui commence à les préoc- cuper, les objections dans toute leur force en même temps que leur réfutation. Daignez agréer, elc. AMYOT. Rapport. M. Bellier de la Chavignerie, rapporteur, au nom d'une commission composée de MM. Rouzet, Bellier de la Chavignerie et des membres du bureau, lit le projet de rapport suivant, à adresser à M. le Ministre de l’Agri- culture et du Commerce, relativement au grand nombre de nids de chenilles qui couvrent les arbres des environs de Paris, et concluant à ce que l'on fasse observer très rigoureusement la loi sur l’échenillage, si l'on ne veut que de grands dégâts soient produits en 1849: La Société entomologique de France pense qu'il est de son devoir d'appeler l'attention da Ministre de l'Agriculture et du Commerce sur uu fait qui vient de lui être signalé et qui intéresse vivement l'agri- culture. On peut observer en ce moment aux environs de Paris, dans les jardins, les promenades, les grands bois, une quantité considérable de chenilles, jeunes encore et enveloppées dans des paquets de soie d’un bianc sale, fixés à l’extrémité supérieure des arbres. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. zxxv Les circonstances atmosphériques qui ont ainsi favorisé cette an- née la propagation de certaines chenilles, s'étant fait sentir partout en France, les mêmes faits doivent se reproduire sans nul doute sur beaucoup d’autres points du territoire, et dernièrement en effet les - journaux racontaient que dans la Meurthe, aux environs de Phals- bourg, les chenilles s'étaient montrées si nombreuses en plusieurs communes qu’elles y avaient causé les plus grands ravages. Sembla- bles à ces nuées innombrables de sauterelles qu’on voit s’abattre sur les plaines de l'Afrique à des époques périodiques, et dépouiller en l’espace de quelques heures la terre de toute végétation, puis venir empester l’air après leur mort par la décomposition rapide de leurs corps, les chenilles de Phalsbourg, au dire des journaux, auraient causé des dégâts analogues et inspiré aux habitants des craintes sé- rieuses, La Société entomologique avait cru que ces récits pouvaient être exagérés ; elle s'était empressée de demander à M. le maire de Phalsbourg des documents circonstanciés et positifs sur un fait aussi extraordinaire et heureusement aussi rare. Il résulte des renseigne- ments qui ont été transmis à la Société que si quelques passages de la lettre citée par les journaux étaient empreints d’exagération, les faits qu’elle contenait étaient vrais presque en tous points. Les che- nilles dont on signalait les ravages étaient celles da Bombyx pudi- bunda ; ce n’était ni par cent ni par mille qu’on aurait pu les compter, mais par millions. Les forêts situées dans les communes de Garbourg, Hildehouse, Trois-Maisens, Saint-Louis, avaient été entièrement dé- vastées. Dans les cantons de Saverne et de Sarrebourg quelques forêts avaient été également atteintes, et on n’évalue pas à moins de 1,500 hectares la superficie des bois ravagés. Partout où les che- nilles du pudibunda ont passé, elles ont complétement dépouillé les arbres de leurs feuilles, en sorte que certains versants des montagnes présentent aujourd'hui l'aspect qu'ont ordinairement les arbres à la fin de l'hiver. On gardera longtemps le souvenir, dans les campa- gnes, des désastres causés par les Chenilles de la République, nom que les paysans lorrains ont donné aux chenilles du Bombyx pudi- bunda à cause des trois couleurs bien distinctes que présentent leurs différentes variétés. Il faut se hâter d'ajouter que ces chenilles, aujourd’hui, ont pres- que entièrement disparu. Beaucoup d’entr'elles ont péri faute de nourriture et n’ont pas occasionné la peste : les autres se sont mé- tamorphosées et ont perdu, en changeant de forme, tout pouvoir de nuire, LXXVI ANNALES Les chenilles dont la Société entomologique croit devoir signaler à monsieur le Ministre de l’Agriculture l'apparition, cette année, dans des proportions insolites, n’appartiennent pas à la même espèce que celles dont il vient d’être fait mention, et ont d’ailleurs des mœurs fort différentes. Elles donnent aussi naissance à un Lépidoptère de la famille des Bombyx, le chrysorrhæa ; mais au lieu de dépouiller les arbres de leurs feuilles à la fin de l'automne, à une époque où cette parure de la nature doit bientôt disparaître emportée par les premiers vents du nord qui souffleront avec un peu de force, les chenilles du chrysorrhœæa exerceront leurs ravages au printemps, ravages bien plus redoutables, car elles dévoreront les bourgeons dès leur naissance, et détruiront ainsi, si l’on n’y remédie, non seu- lement les feuilles, mais les fleurs et par suite les fruits. C’est principalement en effet sur les arbres fruitiers teis que poiriers, pommiers, pruniers, cerisiers, etc., qu’on remarque en plus grand nombre dans les vergers ces paquets ou amas de matière soyeuse fixés aux sommités des branches dont les feuilles sont déjà tombées. Les haies d’aubépines et de prunelliers en sont couvertes dans certaines localités. Sur les promenades, les ormes sont principalement atta- qués. Enfin parmi les arbres forestiers, les chênes notamment pré- sentent dans quelques forêts, telles que celles de Chantilly et du Lys, un aspect qui, de loin, et par les premiers rayons du soleil, pourrait, jusqu’à un certain point, être comparé à un effet de neige. Ces paquets de soie dont le volume égale la grosseur du poing, sont autant de nids de chenilles. Chaque nid renferme plusieurs cen- taines de larves qui ne mangent déjà plus et qui supporteront facile- ment les froids les plus rigoureux, protégées, comme elles le sont, par l'abri que leur instinct merveilleux leur a fait se créer pour pas- ser dans l’engourdissement la saison d'hiver. Les premiers rayons du soleil les font sortir au printemps de leur asile ; elles le quittent alors peu à peu, à mesure que la température se radoucit ; puis elles fi- nissent par se disperser et se répandre partout avec un appétit pro- portionné au long jeûne qu’elles ont supporté. La chenille du Bombyx chrysorrhæa est commune tous les ans en France : elle esi polyphage, ct lorsqu’à cette circonstance vien- nent se joindre des conditions favorables dans l’état atmosphérique qui exerce une si grande influence sur la propagation des insectes, on comprend comment il se fait que cette espèce se multiplie, cer- taines années, beaucoup plus abondamment que d’habitude. Le fait signalé en 1848 aux environs de Phalsbourg n’est pas sans DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. zxxvu antécédents. On a déjà vu en France de véritables invasions de che- nilles venir causer les plus grands ravages et apporter la disette dans les pays où elles passaient ; mais si, dans les temps d'’ignorance, on ne connaissait à de tels maux d’autres remèdes que les prières pu- bliques, les processions, voire même les excommunications, les pro- grès de la science entomologique, et l'étude attentive des insectes, de leurs mœurs, de leurs instincts, nous ont appris déjà à nous dé- barrasser d’une partie de ces hôtes incommodes. Le retour de tels fléaux qui venaient si fréquemment au moyen âge afiliger l’agricul- ture, deviendra heureusement de plus en plus rare. Les mœurs aujourd'hui bien connues de la chenille du Bombyx chrysorrhæa rendent très facile la destruction de cette espèce. On a si bien compris la nécessité de ne pas la laisser se propager outre mesure, que l’échenillage a été introduit dans nos Codes et que celui qui refuserait ou négligerait de se soumettre aux dispositions pres- crites à ce sujet par la loi ou les règlements, se trouverait passible d’une amende aux termes de l’article 471 du Gode pénal. L’échenillage atteint donc à coup sûr, quand il est bien fait, l'es- pèce de chenilles qui s'est propagée, cette année, plus abondamment que de coutume, dans un grand nombre de localités. Ainsi les agri- culteurs ont surtout intérêt à écheniller, cet hiver, leurs arbres avec le plus grand soin, En brûlant, avant que les chenilles n’en soient sorties, les nids qui leur servent d’asile jusqu’au printemps, ils les détruiront toutes et préserveront par là leurs arbres des dégâts dont ils sont menacés. La Société entomologique, dans sa vive sollicitude pour tout ce qui intéresse le sort de l’agriculture, a donc cru devoir avertir mon- sieur le Ministre de l'Agriculture du danger que couraient princi- palement les habitants de nos campagnes, danger qu’il serait facile de prévenir en faisant opérer cette année l’échenillage plus tôt et plus rigoureusement que d'habitude. Bellier de la Chavignerie, rapporteur ; Rouzet, commissaire ; Amyot, E. Desmarest, L, Buquet, Doüé, membres du bu- reau. A la suite de ce rapport, et comme confirmation de ce qu'il contient, M. Guérin-Méneville dit qu’en rentrant à 9e Série, TOME vI. Bulletin vi. LXXVII ANNALES Paris, après avoir rempli, pour cette année, la mission qui lui a été confiée par M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce, à l'effet d'étudier les maladies des oliviers, des orangers, des müriers et des vers à soie, il a observé dans toute la région tempérée et centrale de la France, depuis Grenoble jusqu'à Paris, que les buissons qui bor- dent les routes et les propriétés sont couverts de bourses de soie blanche contenant un grand nombre de jeunes chenilles du Bombyx chrysorrhœa. M. Guérin-Méneville se proposait de signaler ce fait à l'administration et à l'attention des agriculteurs , et il pense que si l’éche- nillage n'est pas pratiqué sévèrement dans toutes les Io- calités qu’il a traversées, les chenilles causeront certai- nement de grands désastres parmi les arbres fruitiers et forestiers, l’année prochaine. M. Pilate annonce que les mêmes chenilles sont aussi fort abondantes dans le département du Nord, particu- lièrement aux environs de Lille où il a été le plus à même de les remarquer. Après ces communications, le rapport présenté à la Société est adopté, et il est décidé qu'il en sera adressé un exemplaire, 1° à M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce, et 2° à M. le Ministre de l'Instruction pu- blique. (Séance du 8 Novembre 1848.) Présidence de M. AMYOT. M. le général Feïsthamel assiste à la séance. Ouvrages offerts. Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences de l'Institut de France, par MM. les secrétaires-perpétuels. Tome XX VI DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. zxxix (table) et tome XX VII (2° semestre de 1848). N°° 13, 14, 15, 16, 17 et 18. — br. in-4°. Offert par l'Institut de France. — Mémoires de la Société des sciences, lettres et arts de Nancy, pour l’année 1847. — 1 vol. in-8. Offert par la Société de Nancy. — Mémoires de la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève. Tome XI (2° partie), 1848 — 1 vol. in-4°. Offert par la Société de Genève. — Nuovi Annali delle scienze naturali di Bologna; serie II, tomo VII (1847). — br. in-8°. Échangé contre des nnales avec M. Bianconi. — (xenera og Species af Danmarks Eleutherata of J. C. Schiodte. — 1 vol. in-8°, avec pl. (1841). Échangé par M. Gaubil contre les deux volumes des Chrysoméli- nes de M. Th. Lacordaire. Correspondance. M. Reiche dit qu'il vient de recevoir une lettre de M. le Ministre de la Guerre qui lui an- nonce qu'il peut faire retirer pour la Société les livrai- sons 21 à 24 de la partie entomologique de l'exploration scientifique de l'Algérie. Communications. M. Guérin-Méneville fait connaître l'extrait suivant d'un mémoire quil a déjà présenté à l’Académie des Sciences et à la Société nationale d’Agri- culture, sur deux insectes parasites de la Gochenille et qui font un grand tort à cette culture en Amérique. J'ai toujours vu, dit M. Guérin-Ménevile, que les cultures les plus attaquées par les insectes étaient celles qui sont très anciennes et très générales, comme celles des céréales, des vignes, des oliviers, des pommes de terre, des betteraves, des vers à soie, etc., et que LXXX ANNALES les ravages qu’elles subissent étaient d'autant plus considérables, que des étendues de terrain plus vastes étaient occupées par une même espèce. J'ai remarqué, dans certaines parties du midi de la France, où l’on a l'habitude d’avoir dans les mêmes champs des portions plantées de vignes, des oliviers, des arbres fruitiers, des céréales, des prairies artificielles, des cultures sarclées tout à la fois, j'ai re- marqué, dis-je, que ces localités étaient bien moins ravagées par les insectes. 11 semble que, dans ces pays, le vœu de la nature est pres- que rempli, qu’elle a établi une espèce d'équilibre entre les di- vers végétaux qui couvrent ces espaces de terrain, et que le grand -moyen naturel d’équilibration par les insectes devient moins utile. Aussi, je crois que le mélange et la variété des cultures sont les meilleurs moyens d'éviter ces ravages dont les agriculteurs se plai- gnent tant, et j'ai la conviction que les observations ultérieures con- firmeront cette règle générale que j'ai ainsi formulée : Lorsqu'un être, végétal ou animal, est protégé dans sa multiplication par des moyens artificiels, et que cette multiplication acquiert ainsi un développement anormal, d’autres êtres, destinés à limiter cet accroissement numérique, ne tardent pas à l’attaquer, afin qu'il ne puisse jamais dominer et rompre le juste équilibre qui garantit l'existence perpétuelle de toutes Les espèces de la créa- tion. Le fait que je signale aujourd’hui montre que cette loi s’ap- plique complétement aux cultures d’un autre hémisphère, à l’éduca- tion de la cochenille, M. Sallé, se trouvant à l’Antigua, l’ancienne Guatimala, a vu que la culture de la cochenille est très générale dans ce pays, occupant, notamment autour de cette ville, une zône de plus d’une lieue de rayon. Il a remarqué jusqu’à six espèces de cactus cultivées là pour élever la cochenille, et s’est assuré que l’on récolte, à l’Antigua seu- lement, environ douze mille surons de cochenille, chacun du poids de 150 livres. Ayant appris des cultivateurs que leurs cochenilles avaient beau- coup à souflrir des attaques de plusieurs vers qui les dévorent sur les feuilles du cactus, M. Sallé chercha à connaître ces ennemis. En examinant un panier plein de cochenilles vivantes qui venaient d’être récoltées, il vit plusieurs vers allongés, pius eflilés en avant, et lais- sant continuellement sortir de leur bouche un fil soyeux de couleur blanche qui leur sert à se tenir et à se fixer sur les feuilles, Ces lar- DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 1xxxi ves, de couleur blanchâtre, comme transparentes, offraient au milieu une large ligne rouge, qui n’est autre chose que leur canal intestinal plein de la substance des cochenilles qu’elles dévorent; elles étaient très agiles. Les personnes qui montraient ce panier à M. Sallé, lui dirent que ces vers étaient les ennemis de la cochenille En cherchant d’autres individus de ces larves, il vit plusieurs pupes, et le hasard le rendit témoin de l’éclosion d’une de ces pupes, d’où il sortit une espèce de Syrphide de forme allongée, Get insecte était blanchâtre et pâle comme tous les insectes qui viennent d'éclore; il le mit dans l'alcool. S’étant rendu dans une nopalerie voisine pour mieux obser- ver ces faits de parasitisme, il ne tarda pas à trouver, voltigeant à l’entour des cactus et des cochenilles, son même diptère, mais ayant acquis une coloration générale noire, et il put en prendre plusieurs et les piquer. Il chercha alors parmi les cochenilles qui couvraient encore ces cactus, et qui étaient prêtes à être récoltées, et il trouva de ces lar- ves de Syrphides courant sur les feuilles et mangeant les cochenilles, Il y avait aussi des pupes collées sur ces mêmes feuilles, et ressem- blant assez aux cochenilles elles-mêmes, pour être mieux dérobées à l'œil. Dans beaucoup de cas, les dégâts causés par ces larves produisent sur les feuilles couvertes de cochenilles des places entièrement vides, sur lesquelles on ne voit plus que la poudre blanche qui annonce que les cochenilles y ont d’abord été. Comme ces Gallinsectes ne peuvent changer de place, cette larve n’a aucune difficulté à les sucer les unes après les autres, comme nos larves de Syrphe d'Europe sucent nos pucerons, et ainsi s'expliquent les places vides de cochenilles que l’on voit sur les cactus. L’insecte appartient au genre Baccha de Fabricius ; en attendant que je le fasse connaître complétement, j'en donne une description provisoire. BACCHA COCHENILLIVORA : Noire, allongée; corselet taché de jaune sur les côtés, avec l’écusson jaune en arrière; ailes trans- parentes, avec la côte largement bordée de brun; pattes noires à genoux et base des tibias jaunes ; abdomen réti éci à La base, brusquement élargi à l'extrémité, noir, avec un anneau jaune au commencement de la partie élargie. Longueur 12 mill, ; enver- gure 22 mill. Habite l’ Antigua (Guatimala). M, Sallé a observé un autre insecte qui nuit aussi aux cochenilles, LXXXII ANNALES mais indirectement. C’est une petite chenille de Lépidoptère qui couvre les feuilles de cactus d’un réseau soyeux, ce qui en éloigne les cochenilles, Le papillon que cette chenille produit n’est pas en- core connu. On fixe les petits sachets contenant les cochenilles mères, quand on ensemence une nopalerie, au moyen d’épines de mimoses, que les Indiens vont récolter dans les bois et qu’ils vendent assez cher aux cultivateurs. Ces épines, enfoncées dans les feuilles pour y re- tenir les sachets pleins de mères, déterminent quelquefois le suinte- went d’une gomme qui occupe des espaces plus ou moins étendus et empêche les cochenilles de se placer dans ces endroits. — M. Bellier de la Chavignerie annonce que les nids dont il a parlé dans une précédente séance, et que; d’a- près M. H. Lucas, il avait cru devoir appartenir au Pe- lopæus spirifex, se rapportent à l'Abeille maçonne /Cha- licodoma muraria.) 1 a pu constater ce fait d’une manière certaine, ayant vu, il y a quelques jours, une Abeille maçonne sortir du nid qu'il a montré à la Société. — M. H. Lucas donne quelques détails sur les mœurs des Laphries, genre de diptère de la famille des ‘lany- stomes, et principalement sur la Laphria maroccana , qui vient de sortir de bâches qu'il avait rapportées d’Al- gérie. On ne connaît pas encore les manières de vivre des Laphries, genre établi par Meigen et adopté par tous les diptérologistes. M. Macquart, dans le tome I‘ de son Histoire naturelle des In- sectes diptères, page 280, tout en adoptant cette coupe générique et après en avoir exposé les caractères, n'indique rien au sujet des mœurs des larves des espèces qui composent ce genre. J'ai déjà fait à la Société plusieurs communications sur des insectes coléoptéres assez remarquables que j'avais obtenus de bûches de Cytisus spino- sus et du Pistacia lentiscus que je m'étais procurées à Oran pen- dant l'hiver de 1842, et c’est de ces mêmes bûches que je vis sortir, en juin 1845, une Laphria désignée par les auteurs sous le nom de DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. zxxxnt Laphria maroccana. Les conditions dans lesquelles j'ai rencontré cette espèce, peuvent me faire supposer que la larve de cette Laphrie est xylophage, ou bien que l'œuf déposé par la femelle une fois éclos, la larve qui en sort se nourrit peut-être des larves des coléoptères déjà en possession du bois dans lequel l'œuf a été préalablement confié par la femelle ; s’il en était ainsi, cette manière de vivre rap- pellerait assez celle des Opilus et des Cylidrus, coléoptères de la tribu des Térédiliens. Je n’ai pu étudier la larve de ce diptère re- marquable, et la description que je donne dans cette note qui aidera peut-être les entomologistes à les mettre sur la voie des ma- nières de vivre des larves de ce genre singulier, ne fait connaître que la nymphe ou plutôt son enveloppe. Sa longueur égale 22 mill. et sa largeur 4 mill, environ. Elle est d’un roussâtre brillant; sa partie antérieure est armée de chaque côté de cinq forts crochets ou épines recourbées de couleur noire, dont les troisième et qua- trième, plus petits, sont doubles ; quant au cinquième, qui est situé sur la même ligne que le quatrième, il est fort petit. Le thorax est lisse et présente de chaque côté trois épines, dont deux, très rappro- chées, sont situées tout près de la première paire de stigmates ; la seconde épine est très petite et occupe la partie postérieure de la pièce et le côté interne où les ailes viennent s’attacher au prothorax, Les ailes sont lisses; quant aux pattes, elles sont finement striées transversalement. Tous les segments de l'abdomen, en dessus, sont hérissés sur leur bord postérieur d'épines assez allongées, parmi les- quelles on en aperçoit d’autres qui sont plus petites; l'avant-dernier segment ne présente que deux épines ; quant au dernier, il est armé de quatre épines, très fortes, à direction postérieure, et toutes plus ou moins recourbées à leur côté interne ; le dessus est semblable au dessous, seulement les épines sont plus allongées et l’avant-dernier seyment est lisse. On distingue parfaitement les stigmates qui sont d’un roux foncé et qui sont situés sur les parties latérales et anté- rieures de chacun des segments. — M. L. Brisout de Barneville donne la description suivante d'une nouvelle espèce du genre Criquet, qui vient se placer à la fin de la section des Gomphocères et qui a été prise dans les Hautes-Pyrénées. ACRIDIUM BREVIPENNE, Brisout, Car, Tête déclive. On observe LXXXILV ANNALES entre le bord antérieur du vertex et les yeux composés, au-dessus des fosses antennaires, deux petites fossettes ou dépressions latérales obliques, ou seulement quelques points enfoncés. Yeux composés médiocrement saillants, Antennes du mâle claviformes, à massue oblongue ou oblongue- lancéolée, obtuse, Antennes de la femelle presque filiformes, insen- siblement un peu élargies, un peu dilatées vers le sommet. Prothorax à trois carènes le parcourant dans toute sa longueur, les deux latérales presque droites. Prèsternum mutique. Elytres du mâle oblongues, bien plus courtes que l'abdomen, Ely- tres de la femelle ovales, beaucoup plus courtes que l’abdomen, d'une brièveté encore plus grande que chez le mâle. Ailes du mâle très courtes, rudimentaires, atteignant à peu près le tiers de la longueur des élytres. Ailes de la femelle très courtes, ru- dimentaires, atteignant à peine le milieu des élytres. Cuisses des pattes postérieures médiocrement renflées, à carène supérieure entière, non anguleuse vers son milieu. Jambes antérieu- res des deux sexes simples, non renflées. La plaque sous-anale du mâle, ou le dernier segment abdominal de ce sexe, est court. Pièces terminales supérieures de l’abdomen de la femelle, ou appendices sexuels supérieurs, médiocrement com- primés, déclives, inclinés en arrière, à leur partie supérieure et sub- postérieure, dans une grande étendue, à bords supérieurs entiers sans dents ni échancrures, terminés par un crochet ou pointe de moyenne longueur; appendices sexuels inférieurs légèrement com- primés à leur partie postérieure, Corps coloré de brun, de noir, de roussâtre, ou bien encore de verdâtre. Elytres brunâtres. Cuisses des pattes postérieures brunes ou d’un brun rougeûtre, tachetées de noir, souvent rouges ou rou- geâtres en dessous ; les genoux de ces pattes sont noirs. Les anten- nes du mâle sont brunes, avec la massue noire, Longueur : Mäle 16 mill. 1/2. Femelle 20 mil. Je dois l'Acridium brevipenne à l'obligeance de notre collègue M, Laboulbène, qui l’a pris dans les Hautes-Pyrénées, sur le Pic du Midi de Bagnères de Bigorre. Lecture. M. Bellier de la Chavignerie lit une note sur le mémoire de M. Päris (de Gray), intitulé : De plusieurs DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. zLxxxv espèces de Lépidoptères devant être considérées comme variétés de région et contenant des rectifications scienti- fiques importantes. — M. Doùüé communique une notice de M. le général Jean Levaillant sur le Papilio F'eisthamelit. — La Société décide que cette note sera insérée dans ses Annales, quoique M. le général Levaillant ne soit pas au nombre de ses membres. (Séance du 22 Novembre 1848.) Présidence de M. AMYOT, MM. Macquart et Pierret assistent à la séance. Ouvrages offerts. List of the Specimens of Hymenopte- rous Insects in the collection of the British Museum. Part Il. Chalcidites additional Species, by Ed. Gray. — br. in-8°. Offert par M. Javet au nom de l’auteur. — Diptères exotiques nouveaux ou peu connus, par M. Macquart. 2° et 3° supplément, — 1 vol. in-8°, 1847- 1848. Offert par l’auteur. — Conférences sur les applications de l'Entomologie à l'Agriculture, précédées d’un discours par M. Mac- quart (Extrait des Mémoires de la Société de Lille). — br, in-8°. Offert par l’auteur. Correspondance. M. le secrétaire donne lecture de la lettre suivante de M. Freslon, ministre de l’Instruction publique : Paris, 14 novembre 1848. Monsieur, je vous remercie de la note étendue que vous avez bien voulu m'adresser au nom de la Société entomologique. Vous pouvez LXXXVI ANNALES être assuré, que je la lirai avec l'intérêt qui s'attache aux travaux d'une Société qui a déjà rendu tant de services à l’agriculture. Je vous prie, monsieur, d’être mon interprête auprès de la Société et de lui faire agréer mes remercîments. Recevez l'assurance de ma considération distinguée. Signé FRESLON. Communications. M. Chevrolat annonce à la Société la mort d’un célèbre entomologiste, M. Erichson.-— La Société charge M. Chevrolat de lui donner pour ses An- nales une notice sur la vie et les travaux d’Erichson, — M. Guérin-Méneville dit qu'après avoir étudié avec soin un dessin de M. de Romand, communiqué à la der- nière séance etreprésentant une espèce anormale de Chry- santheda mâle, il croit que l'appendice que l’on remarque entre les yeux de l’insecte est réellement une espèce de Cryptogame. Cet appendice est jaunâtre et il dépasse le bas de la bouche de l'insecte. Sur la demande de M. Gué- rin-Méneville, la Société charge M. L. Buquet, qui a remis ce dessin, de demander à M. de Romand com- munication de l'insecte en nature. — M. Pierret montre une boîte que M. Ed. Doubleday vient de Jui adresser par l'entremise de M. Javet, et qui contient plusieurs espèces intéressantes de lépidoptères d'Angleterre; il fait surtout remarquer à ses collègues la Lithosia stramineola Doubleday. — M. Bellier de la Chavignerie fait voir à Dh Société deux individus, mâle et femelle, de l'Æepialus pyrenaicus qu'il vient de recevoir. La femelle, chez cette espèce, présente une particularité remarquable, c'est qu'elle est à peu près aptère, c'est-à-dire qu’elle n'est pourvue que de rudiments d'ailes qui la rendent tout à fait impropre au vol. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. zxxxvir Notre collègue dit que cette Hépiale découverte ilya une dizaine d'années dans le département des P yrénées- Orientales par M. Donzel, qui a décrit et figuré les deux sexes dans les Annales de la Société entomologique de France, est toujours demeure fort rare, et n'est encore connue que d'un très petit nombre de Lépidoptérolo- gistes. — M. Amyot donne lecture de l’analyse d'un travail de M. le docteur Godron, sur l'espèce et les races dans la période géologique actuelle, travail qui avait été offert à la Société dans l’une de ses dernières séances. On décide que l'extrait de M. Amyot sera imprimé dans le Bulletin. M, le docteur Godron adresse à la Société une brochure (Extrait des Mémoires de la Société des Sciences, lettres et arts de Nancy, pour l’année 18/7) intitulée : De l'espèce et des races, aussi digne d'intérêt par le sujet qu’elle traite que par la manière dont ce sujet y esttraité. L'auteur, homme d’une science étendue, d’un esprit ju- dicieux et sèvère, examine d’après les données actuelles de la science la question de savoir si l'espèce est fixe dans la nature, et cet examen le conduit à reconnaître que dans la période géologique actuelle, c’est-a-dire depuis la dernière catastrophe qui a bouleversé notre planète, les espèces restent invariables parmi les animaux et les vé- gétaux ; qu’il n’y a aucun fait qui puisse démontrer que dans le monde actuel il se soit formé de nouvelles espèces animales ou végétales, soit par l'influence du changement de climat ou du genre de vie, soit par l'hybridation ou accouplement d'individus d’espèces différentes, soit par toute autre cause, Le loup et le renard, par exemple, sont répandus depuis des siè- cles sur toute la surface du globe, depuis la zône torride jusqu’à la zône glaciale, et ils ne présentent d’autre différence qu’un peu plus ou moins de beauté dans leur fourrure. Il en est de même de cer- taines plantes, comme l’ortie, qui s’est répandue à tous les degrés de latitude où l’homme parvient à s'établir, et qui n’éprouve aucunes modifications destructives de ses caractères spécifiques, Le change- ment de climat fait mourir l'espèce plutôt que de la transformer en LXXXVIIL ANNALES espèce nouvelle, La durée des siècles, aussi avant dans l'antiquité que l’homme puisse se reporter, ne paraît avoir apporté elle-même aucune modification dans les espèces. Les animaux qu’on trouve embaumés dans les anciens tombeaux d'Égypte, ainsi que les graines qu’on y voit conservées, ne présentent absolument aucune différence avec les animaux et les graines des mêmes espèces qui existent de nos jours. On à même recueilli dans des tombeaux dont la construc- tion remonte à une date antérieure à l'invasion des Romains dans les Gaules, des graines qui, semées, ont donné des plantes absolument semblables à des espèces communes très connues. L’hybridation produit des êtres qui tiennent des deux espèces ac- couplées ensemble, mais qui restent inféconds ou finissent par re- tourner, au bout d’un certain nombre de générations, à l’une des deux espèces primitives. Le genre de vie, la domesticité ou la culture, modifient étonnamment l'espèce, à ce point qu'il y a souvent plus de différence apparente entre les variétés d’une espèce qu'entre deux espèces différentes; mais on peut faire revenir ces variétés à l’état de l'espèce primitive, en les ramenant aux conditions de leur pre- mier état, C’est ainsi que les chevaux sauvages de l'Ukraine ressem- blent aux chevaux de différentes variétés qui ont été transportés en Amérique et qui y sont redevenus sauvages. Il en est de même des porcs, qui, en moins de trois siècles, sont redevenus à l’état de san- glier dans les îles sauvages où ils ont été abandonnés. On peut, en ayant soin d’accoupler des individus de la même es- pèce doués de certaines qualités d'organisation, créer des races qui donnent, par la reproduction, des générations douées de ces qualités, et il paraît que plus ces races sont anciennes, plus il est difficile de leur faire perdre ces mêmes qualités; mais, dans ce cas, on trouve toujours des intermédiaires qui lient une race à l’autre, et les ac- couplements des races entre elles sont même plus féconds que ceux des individus de la même race, L'auteur entre dans de nombreux et intéressants détails sur tous ces points ; il porte également son examen sur la question de l'unité d'espèce pour l’homme, unité en faveur de laquelle il paraît se ranger, Nous ne terminerons pas cette analyse sans faire remarquer que la méthode mononymique, dont le principe est fondé sur la fixité de l’espèce en histoire naturelle, est intéressée d’une manière toute DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. zLxxxix particulière dans cette question. Il ne nous paraît pas douteux que tous ceux qui admettront la fixité de l'espèce, ne doivent tôt ou tard, s'ils y réfléchissent, admettre forcément la méthode mononymique. La méthode linnéenne ne peut tenir contre le raisonnement, par cela même que le genre est arbitraire et que l'espèce seule ne l’est pas. Décisions. Sur la demande de M. le trésorier, la Société décide que sept de ses anciens membres seront rayés de la liste de nos collègues, comme n'ayant pas satisfait à leurs engagements envers notre association. Les noms de ces sept entomologistes seront donnés à la suite de la liste des membres de la Société pour 1848. — Sur la demande du secrétaire, la Société regarde comme démissionnaire M. le docteur Duthieul, qui lui a manifesté l'intention de donner sa démission lors de son départ de Paris. Lectures. Il est donné lecture des mémoires dont les titres suivent : 1° Observations nouvelles sur les diptères d'Europe de la tribu des lachinaires (Suite), par M. Macquart. — Ce travail contient des observations sur le travail de M. Zet- terstedt sur les Tachinaires de la Scandinavie et la des- cription des espèces européennes des genres Phorocera, Frontina, Metopia, Degeeria et Masicera ; 2° Note pour servir à l’histoire des métamorphoses du genre Phasia, et particulièrement du P. crassipennis qui vit parasite du Pentatoma grisea, par M. L. Dufour; 3° Observations faites pendant les mois de juillet ct d'août 1848, sur les Lépidoptères qui se trouvent dans les environs de Gavarnie, par M. Pierret. Membre reçu. La Société, à la majorité des voix, admet xC ANNALES au nombre de ses membres M. Martial Lamotte, phar- macien à Riom (Puy-de-Dôme), présenté par M. Pierret au nom de M. Antoine Guillemot. — Commissaires- rapporteurs : MM. Bellier de la Chavignerie et E. Des- marest. (Séance du 13 Décembre 1848.) Présidence de M. REICHE, président de 1847. M. Robineau-Desvoidy assiste à la séance. Ouvrages offerts. Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences de l'Institut de France, par MM. les secrétaires-perpétuels. Tome XX VII. (2° se- mestre de 1848). N° 19, 20, 21, 22 et 23. — br. in-4°. Offert par l’Institut de France. — Recherches sur les Odonates ou Libellulidées de Maine-et-Loire, par M. Millet. — br. in-8°. Anvers 1847. Offert par l’auteur. Correspondance. M. le secretaire lit la lettre suivante qui vient de lui être adressée par M. Tourret, ministre de l'Agriculture et du Commerce : Paris, 24 novembre 1848. Citoyen, j'ai reçu votre lettre en date du 11 novembre courant, par laquelle la Société entomologique de France appelle l'attention de l'administration de l’agriculture sur le développement et la pro- pagation des chenilles, particulièrement de celles qui sont connues sous le nom de Bombyx pudibunda ou chenille d’automne et de Bombyx chrysorrhæa, qui se sont multipliées, cette année, d’une manière inusitée sur plusieurs points du territoire, particulièrement dans les départements du nord, de l’est et du centre de la France. Je vous annonce, en remerciant la Société de cette communica- tion, ainsi que du devoûment dont elle se montre animée pour les DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. xa intérêts de notre industrie rurale, que j'ai fait préparer une circu- laire à adresser très incessamment aux préfets des départements, afin de leur recommander l'exécution des mesures législatives pres- crites pour la destruction des chenilles et autres insectes nuisibles à l'agriculture. J'aurai l'honneur de transmettre à la Société entomologique de France un exemplaire de cette circulaire dès qu’elle sera imprimée. Salut et fraternité. Signé TOURRET. Communications. M. H. Lucas, en faisant passer sous les yeux de la Société une boîte contenant une Aranéide du genre Latrodectus, communique la note suivante : Dans la séance du 9 juin 4847, Bullet, p. xLvIn, j'avais déjà pré- senté à la Société un Latrodectus martius, femelle, qui avait été trouvée aux environs de Paris par notre collègue M. Brisout de Bar- neville, et de plus, j'avais accompagné cette communication de quel- ques remarques géographiques sur les lieux fort variés habités par cette curieuse Aranéide. Le Latrodectus martius vivant que je pré- sente aujourd’hui à la Société est un mâle, et je ferai remarquer que c'est la seconde fois que cette Aranéide est rencontrée en France. Cet individu mâle a été découvert par mon ami M. Emilien Renou, membre de la commission scientifique de l’Algérie, qui a pris cette espèce dans les bois de Meslay, à 4 kilomètres au nord-est de Ven- dôme. — On communique la note suivante de M. Bruand re- lative à une larve d’insecte qui fait de grands ravages à l'agriculture, principalement dans les environs de Be- sançon. Un propriétaire de notre département a fait défricher, depuis quel- ques années, un bois dont on a rendu le sol à la culture. Depuis trois ans, le seigle que l’on y sème germe parfaitement, annonce d'abord une récolte magnifique ; puis, tout à coup, une partie des tiges jau- nissent, se penchent et meurent enfin ; un tiers de la récolte environ est ainsi perdu pour le fermier, XCI1 ANNALES Le propriétaire a cherché la cause de ce fléau, et il a reconnu qu'il devait être attribué à une larve d’insecte qui ronge le grain dans la terre, puis dévore les racines. Elle monte même dans la tige du seigle, où l’on en trouve souvent à cinq ou six centimètres plus haut que le sol. Il est probable que ces larves vivaient dans le bois extirpé, aux dépens des souches pourries, et que, lorsqu'on leur a en retiré leur nourriture habituelle, elles se seront jetées sur les céréales qui la remplaçaient et qui leur offraient une proie plus facile. Il me semble qu’une certaine quantité de chaux, mêlée au sol lors des labours, pourrait peut-être détruire ces larves si nuisibles : un chaulage à forte dose pourrait aussi préserver les graines. Plusieurs individus de la larve indiquée par M. Bruand sont mis sous les yeux de la Société, et on les reconnaît pour appartenir à l'Elater segetis. — M. Pierret annonce qu'il vient d'acheter la collec- tion de Lépidoptères que M. Levaillant avait recueillis en Algérie; il cite plusieurs espèces remarquables, et parti- culièrement les Derlephila tithymali, Anthocharis Char- lonia et le Papilio F'eisthamelii, espèce qui doit être con- sidérée comme entièrement distincte de notre Podalirius. — À cette occasion, M. Reiche dit qu'il s’est également procuré la collection de Coléoptères algériens presque exclusivement propres à la province d'Oran, de M. Le- vaillant; il indique plusieurs espèces. Parmi les nombreuses espèces de Coléoptères, M. Reiche a remar- qué la Laphyra Audouini Barthélemy (Cicindela Ritchi Vigors), le Dromius fenestratus, le Scarites strictus, deux Ditomus nou- veaux, un Dermestes inédit, le plus gros du genre, une Eurychora inédite, genre nouveau pour l'Algérie, etc. En examinant les Laphyra Audouini, qui étaient en assez grand nombre, M. Reiche fut fort surpris, sur plus de vingt individus mâ- les, de n'en trouver qu'un seul possédant le caractère remarquable DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. xem signalé par M. Barthélemy dans nos Annales (1835); les quatre der- niers articles des antennes raccourcis, triangulaires, applatis, un peu prolongés en scie en dedans ; tous les autres mâles, faciles à dis- tinguer par la dilatation des tarses antérieurs, avaient tous les articles des antennes parfaitement cylindriques et en tout semblables aux Cicindèles. Ces individus, néanmoins, lui paraissant plus larges, plus aplatis, à facies de femelles ; toutefois il leur enleva l’abdomien et s’assura par la présence de l'organe sexuel que c’étaient de vrais mâles. Cette observation tendrait à prouver que la Laphyra Audouini Barthélemy, ou plutôt Ritchii Vigors, doit rester dans le genre Cicindela, et que la forme anormale des derniers articles des an- tennes n'est qu’une modification climatérique, très remarquable, il est vrai, mais sans importance générique ni spécifique. — M. Robineau-Desvoidy parle de diverses espèces de Crustacés fossiles qu’il a trouvées dans les environs de Saint-Sauveur, et dont il se propose de donner la des- cription à la Société. Lecture. N est donné communication d'un mémoire de M. Boyer de Fonscolombe, intitulé : Ichneumonologie provensale (Suite : genres Phygodenon, Mesostenus et Hemiteles). (Séance du 27 Décembre 1848.) Présidence de M. AMYOT. Ouvrages offerts. Mémoire en réponse à la question sui- vante : Eclaircir par des observations nouvelles le phé- nomène de la circulation dans les Insectes, en recher- chant si on peut la reconnaître dans les larves des diffé- rents ordres de ces animaux; par M. Verloen. (Extrait des Mémoires de l'Académie des Sciences de Belgique.) — br. in-8. Offert par M. H. Lucas, au nom de l'au- teur. — De la circulation dans les Insectes (Extrait des Annales des Sciences naturelles), par M. E. Blanchard. — 9° Série, TOME vi. Bulletin vu. XCIŸ ANNALES br. in-8°. Offert par M. H. Lucas, au nom de l'au- teur. Correspondance. Al est donné lecture d'une lettre de M. Gravina, adressant sa démission de membre. — Cette démission est acceptée. Communications. M. Robineau-Desvoidy rappelle à la Société le mémoire récemment envoyé par M. Léon Du- four, où notre infatigable collègue annonce que les Pha- sies à l'état de larve vivent dans le corps des Hémiptères. M. Robineau-Desvoidy fait observer à ce sujet que pour lui la tribu des Phasiennes n'était que provisoirement placée parmi les Myodaires à larves botanophages; mais que tout l'ensemble de l’organisation de l'insecte parfait tend à la classer dans la nombreuse famille des Myodai- res Entomobies; et il rappelle que deux tribus voisines, les Ocyptérées et les Gymnosomées, ont déjà été recon- nues comme vivant aussi aux dépens de Pordre des Hé- miptères. — M. Robineau-Desvoidy annonce ensuite que dès le mois d'avril 1827, il avait observé le Teichomyza muraria de M. Macquart, et que lui, M. Robineau-Desvoidy, en avait fait le type de son genre Scatella publié en 1830. Par un oubli ou une négligence du compositeur de l'Im- primerie royale, cette espèce ne fut pas éditée. M. Robineau-Desvoidy l'avait nommée Scatella urina- ria, à cause des habitudes des larves qui vivent dans l’u- rine de l’homme. C'est donc à tort que M. Macquart les fait vivre dans le ciment qu'elles tendraient sans cesse à dégrader. Cette Myodaire mérite notre attention sous un autre point de vue. Elle est aujourd'hui excessivement com- mune dans tous les lieux d’aisance et dans tous les dépôts d'urine de Paris. M. Robineau-Desvoidy l'a rencontrée DE LA SOCIETÉ ENTOMOLOGIQUE. xev pour la première fois en 1827 à Paris, où elle n'avait encore été signalée par aucun entomologiste. Sa décou- verte lui fit même faire quelques observations sur l'ap- parition successive des espèces entomologiques. M. Mac- quart publia qu'elle n'est point rare dans le nord de la France. Depuis vingt ans, M. Robineau-Desvoidy a eu occa- sion de signaler la progression de cette espèce vers les départements du centre : il l’a retrouvée à Melun, à Or- léans, et tout récemment à Auxerre. Ge serait donc une espèce qui aurait été apportée par la voie du commerce. Quelle pourrait donc être sa patrie primitive? À ce sujet, M. Laboulbène prend la parole et annonce que M. Léon Dufour connaît parfaitement celte espèce, qu'il en possède des échantillons, qu'elle vit à Bordeaux, mais en moins grande abondance qu'à Paris, et qu'on ne l'a pas trouvée à Saint-Sever. M. Robineau-Desvoidy fait observer qu il faut néces- sairement rapporter cette espèce au genre Scatella, qu’elle vit réellement en très grande quantité, et qu'on la trouve presque durant tout le cours de l'année. Il fait remarquer, en outre, qu’elle serait propre à l'urine de l'homme, puis- qu'il ne l'a jamais rencontrée dans aucune écurie, ni sur aucun fumier provenant des animaux que la domesticité élève. Rapport. M. le secrétaire donne lecture d'un rapport de la commission de publication réglant la composition du 4° numéro des Annales pour 1848. — La Société adopte les conclusions de la commission de publication par les- quelles le 4° numéro des Annales de 1848 sera composé de deux planches et douze feuilles de texte, sur lesquelles M. Robineau-Desvoidy, pour hâter autant que possible la publication de son grand travail sur les Myodaires, KCvI ANNALES prend l'engagement de payer l'impression de deux feuil- les d'impression. En outre, la Société offre ses remerci- ments à M. Robineau-Desvoidy de ce qu'il veut bien doublement contribuer à la publication des Annales, et engage ses membres à suivre cet exemple. Nominations. Aux termes des articles 14 et 36 de son Réglement, la Société procède, pour la dix-huitième fois depuis sa fondation, au renouvellement annuel des mem - bres de son bureau et de sa commission de publication. Ont été nommés pour l’année 1849 : Membres du bureau : Président, M. GuÉNÉE,; Vice-président, M. CnevrOLAT ; Secrétaire, M. E. Desmaresr ; Secrétaire-adjoint, M. Azex. Pierre, Trésorier, M. L. Buquer; Tresorier-adjoint, M. L. FairmAIRE; Archiviste, M. Doüé. Membres de la commission de publication : Outre les membres du bureau, MM. Anyxor, BELLIER DE LA CHAVIGNERIE, BERCE ; JAVET. LABOULBEÈNE ; Menmibre reçu. La Société admet, à la majorité des suf- irages, au nombre de ses membres, M. Jacquelin-Duval, étudiant en médecine, présenté par M. Laboulbène. — " Commissaires-rapporteurs : MM. Mellié et Signoret, DE LA SOCIETE ENTOMOLOGIQUE. xevii NE LU LB LR LE LB LE VU LE LR LE LE LE EE ELU LE VEUVE VE LUE LE UE LE LR LE LE LE VEUVE VEUVE LELRLE RARE LE RRR ELLE RS LISTE DES MEMBRES DE LA:SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. ANNÉE ES48. — DIX-SEPTIÈME DE SA FONDATION. = — re CE ——— Nota. * indique les Membres fondateurs. Les noms en majuscules sont ceux des Membres honoraires. MM. 1841. Amicor, notaire; à Gien (Loiret). 1834. Auvor, avocat à la Cour d'appel; rue des Prou- vaires, 3. Ausé, docteur en médecine, membre des So- ciétés entomologiques de Londres et de Stet- tin, etc.; rue de Tournon, 8. 1847. Bacrior ; passage Saint-Charles, 4, à Vaugirard. 1848. Banan (Gabriel de); à Grenelle, rue du Théä- tre, 85. 1833. Bassi (le chevalier); à Milan. 1846. Bauni pe Sezve (le Chevalier Flaminius); à Fu- rin. 1835. Becker, entomologiste; quai Bourbon, 49, île Saint-Louis. 1845. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE, attaché au minis- tère de la justice; rue de la Chaussée-d’An- tin, S. 1835. Berce, graveur; place de Laborde, 10. 1844. Bicor; rue Neuve-de-Luxembourg, 15. 1332. BLAIN VILLE (Ducroray DE), membre de l’Ins- ütut, professeur au Niluséum d'histoire natu- * ACVIIL 1837. 1838. 1833. 1832. 1838. 1847. A NNA LES relie el à la Faculté des sciences, etc. ; au Mu- séum. BLanxcuarD, aide naturaliste d'entomologie au Muséum d'histoire naturelle, membre des Sociétés philomatique de Paris et entomologi- que de Stettin, etc. ; rue Saint-Jacques, 161. BLissow, ancien sous-bibliothécaire de la ville du Mans; rue de Tascher, 21, au Mans (Sarthe). BLurez, directeur des douanes en retraite ; à La Rochelle (Charente-Inférieure). BonEmax, professeur au Musée de l'Académie royale des sciences de Suède, etc.; à Stockholm. Boispuvaz, docteur en médecine, chevalier de la Légion d'honneur; rue des Fossés-Saint-Jac- ques, 22. 2. Boisciraun, doyen de la Faculté des sciences de Toulouse (Haute-Garonne). . Boxarn, chirurgien en chef de l'hôpital de Ca- lais, chevalier de la Légion d'honneur, etc.; à Calais (Pas-de-Calais). . Borrée pe Touzmon (Eugène); rue des Saints- Pères, 5. Bouczey , ancien recteur de l’Académie de Pau (Basses-P yrénées). . Bourarp (Camille); à la ferme de Suzette, près Bitche (Moselle). . Bouzarp (Désiré), employé au laboratoire d'en- tomologie du Muséurn d'histoire naturelle ; rue des Fossés-Saint-Victor, 19. . Bouvix (Charles), ancien employé du labora- toire d'entomologie du Muséum d'histoire na- turelle , etc. , rue des Deux-Portes-Saint-Sau- veur, 16. BrÈmE (le marquis de), membre de l'Académie des sciences de Turin, de la Société impériale des naturalistes de Moscou, etc. ; à Turin. Brsour DE BarNEvILLE (Louis); rue Le Regra- tier, "2: DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. xax 1834. Bauanp (Théophile), membre de la Société libre d'émulation du Doubs ; place Saint-Jean, 8, à Besançon (Doubs). * Bruzré, professeur de zoologie à la Faculté des sciences de Dijon, chevalier de la Légion d'hon- neur, etc.; à Dijon (Côte-d'Or). 1843. Bruyar (Joanny), directeur du théâtre royal; à Nice. 1832. Buenion, membre de la Société helvétique des sciences naturelles, etc. ; à Lausanne. 1833. Buquer (Lucien), naturaliste, attaché au minis- tère de la marine, etc. ; rue Dauphine, 35. 1841. Burmeisrer, professeur de zoologie à l'Univer- sité de Halle, etc. ; à Halle (Saxe). 1834. Cuaupoir (le baron Maximilien de), conseiller honoraire au service de Russie, etc ; à Kiew. CuevroLAT, commis principal à l'administration de l'octroi de Paris, etc. ; rue Fontaine-Saint- Georges, 25. 1839. CoLin, avocat, directeur du Muséum d'histoire naturelle d'Arras (Pas-de-Calais). 1842. Coquerez (Charles), chirurgien de la marine nationale. 1841. Cosra (Achille), membre de l’Académie des as- | pirants naturalistes ; à Naples. 1832. Daure, propriétaire ; à Montpellier (Hérault). 1839. Decacour, juge d'instruction ; à Beauvais (Oise). 1845. Démouzin, membre de la commission du Mu- sée d'histoire naturelle de Mons. 1838. Desmaresr (Eugène), membre de la Société entomologique de Stettin, membre titulaire de Ja Société de Biologie, employé au laboratoire d'anatomie comparée du Muséum d'histoire naturelle, etc. ; rue Hautefeuille, 3. 1847. Devizze (Emile), employé du laboratoire de Mammalogie et d'Ornithologie du Muséum d'histoire naturelle, chevalier de la Légion- d'Honneur; au Muséum. 1842. 1833. 1834. 1845. 1833. 1545. 1834. 1832. 1832. 1843. t832. 1845. 1333. ANNALES DEvrOLLE, naturaliste ; rue de la Monnaie, 19. Doxzez (Hugues), à Lyon (Rhône). Douscepay (Edouard), membre de la Société entomologique de Londres, etc.; à Londres. Dovscepax (Henry); à Londres. Doüé, ancien chef de bureau au ministère de Ja guerre, Officier de la Légion d'honneur, ete. ; rue de l’Ancienne-Comédie, 13. DoueLas (John-Williams); à Londres. DrREwsEN , négociant ; à Strendsmollen, près Copenhague. DUÜFOUR (Léon), correspondant de l'Acadé- mie des sciences, chevalier de la Légion d'hon- neur, etc. ; à Saint-Sever (Landes). DÜMERIL , membre de l'institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle et à la Faculté de médecine, oficier de la Légion d'honneur, etc. ; au Muséum. Dumonrier, ex-chirurgien de la marine natio- nale, chevalier de la Légion d'honneur, etc.; rue de Crussol, 3. Duroxr, naturaliste, membre de la Société ento- mologique de Stettin ; quai Saint-Michel, 25. DureMpLe DE LA Groix (le comte Louis), officier de la marine nationale; à bord de l'Orion. Ecorrer, directeur des contributions indirectes; à Colmar (Haut-Rhin.) , * Epwarps (Milne), membre de l'Institut et de la 1842. 1833. Légion d'honneur, professeur d’entomologie au Muséum d'histoire naturelle, etc.; au Mu- séum. F'axrRmaIRE (Léon), membre dela Société entomo- logique de Stettin, etc.; rue de Ménars, 14. Farnoeus, membre du conseil d'Etat, chef du département de l'intérieur en Suède, grand - croix de l'Etoile polaire ; à Stockholm. * Fuisruamer (le baron), général en retraite, con DE LA SOCIÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. C3 1836. 1537. 1832. 1838. 1847. 1846. 1842. 1847. 1833. 1844. 1844. 1839. 1833. 1532. 1833. 1836. 1832. maundeur de la Légion-d’ionneur, etc.; rue de Sorbonne, 3. Fiscuer pe WaALDpuEimM, membrede la Société im- périale des naturalistes de Moscou, conseiller d'Etat actuel, grand'eroix des ordres deSaint- Anne et de Saint-Stanislas, etc.; à Moscou. Foz, négociant; rue du Sentier, 16. Fonscocomse (Boyer pe); à Aix (Bouches-du- Rhône). Frivazpyzry, docteur en médecine; à Pesth. Gauriz, capitaine au 17° régiment d'infanterie légère ; à Baugy (Cher). GaurTier (Antoine); à Nice. Gen, pharmacien; à Metz (Moselle). GExIN, conservateur du Musée d'histoire natu- relle de Savoie, etc.; à Chambéry. GEerMaR, professeur d'histoire naturelle; à Halle (Saxe). Guiziani (Victor), employé au Musée d'histoire naturelle de ‘Furin ; à Turin. Gouserr (Léon); à Strasbourg (Bas-Rhin). Goureav, lieutenant-colonel du génie , membre de la Légion d'honneur, directeur des fortifi- cations à Cherbourg (Manche). GRAELLS, membre du Conseil royal de l'Ins- truction publique, professeur de zoologie, chef et directeur du Muséum d'histoire natu- relle de Madrid. GRasLin (de), membre correspondant de l'Aca- démie royale des sciences et arts de Barce- lone, etc. ; à Château-du-Loir (Sarthe). GrAvennorsr, docteur en philosophie, conseiller privé de la cour de Prusse; à Breslau. Guéneau p'Aumonr, capitaine adjudant-major au 9° régiment d'infanterie; à Marseille (Bou- ches-du-Rhône). Guénée (Achille), avocat; rue Soufflot, 10. Guériv-MéneviLze, membre de la Société natio- cn 1832. ANNALES naleet centrale d'agriculture de Paris, chevalier de la Légion d'honneur, etc; rue des Beaux. Arts, 4. Guernisac (le comte de); à Morlaix (Finistère). Guirzemor (Antoine); à Thiers (Puy-de-Dôme). Guru (J.-G.); à Londres. Héréneu, contrôleur des contributions direc- tes, membre du conseil général du départe- ment du Lot; à Cahors (Lot). . Hérozp ( Albert }), rédacteur attaché au cabinet du préfet de police; rue Lemercier, 20, aux Batignolles. Heypen (Von), sénateur ; à Leipsig. Hore, président de la Société entomologique de Londres, etc. ; à Londres. HUMBOLD' (le baron de), membre des Aca- démies des sciences de Paris et de Berlin, grand’croix de la Légion d'honneur, etc. ; à Berlin Iran: (don José Cayetano de); à la Havane. Jacquezin-Duvaz , étudiant en médecine, rue des Grés, 20. Javer, négociant; rue Geoffroy-Marie, 10. JEKkEL, rentier;, rue Fontaine-Molière, 20. KIRBY, président honoraire de la Société ento- mologique et membre de la Sociéte linnéenne de Londres, recteur de Barhami, etc.; à Barham. KLUG, docteur en médecine, directeur du Mu- séum d'histoire naturelle de Berlin. Kozenari (Frédéric); à Saint-Pétersbourg. Küensure (le comte Ferdinand de), assesseur de la direction des mines et salines à Hall, en Tyrol. LasouzBÈne ( Alexandre ); membre titulaire de la Société de Biologie, correspondant de la So- ciété d'Agriculture, sciences et arts d'Agen; rue Servandoni, 26. Lacorpaire, professeur de zoologie et d'anatomie DE LA SOCIETÉ ENTOMOLOGIQUE. ax comparée à l'université de Liége, etc.; à Liége. 1837. LarErTÉ-SÉNECTÈRE (le marquis de); à Beugny, par Chinon (Indre-et-Loire). 1846. LaGrEeLzL, négociant; à Bordeaux (Gironde). 1848. Lamseerr (Paul), étudiant en médecine; rue Dau- phine, 26. 1848. Lamorre (Maitial), pharmacien ; à Riom (Puy- de-Dôme). 1848. Lauras, docteur en médecine, pharmacien aide- major de 1"° classe; à Alger. 1833. Leresure DE Cérisy, ingénieur de la marine, ancien amiral de la flotte égyptienne, officier de la Légion d'honneur, etc. ; à Toulon (Var). * Leresvre (Alexandre), membre des Sociétés savantes de Lille, Catane, Moscou, Barcelone, Madrid, Londres, etc. ; à Bouchevilliers, près Gisors (Eure). 1837. LepriEur jeune, pharmacien aide-major, pro- fesseur attaché à l'hôpital militaire de Lille (Nord). 1843. Léséreuc (de), chirurgien de la marine natio- nale, détaché aux mines de Poullaouen, près Brest; (Finistère). 1845. Levorrurnier ( Jacques-Alexandre ) ; à Orival (Seine-Inférieure). 1832. Lucas, membre de la commission scientifique de l'Algérie, employé au laboratoire d'ento- mologie du Muséum d'histoire naturelle, che- valier de la Légion d'honneur, etc. ; au Mu- séum. 1832. Macquarr, membre de plusieurs sociétés sa- vantes ; à Lille (Nord). 1846. ManDERSTIERNA, Capitaine aux gardes de l'em- ereur de Russie ; à Saint-Pétersbourg. (833. Mannerneim (le comte), président de la haute cour de justice de Wibourg, grand'eroix de l'ordre de sainte Anne et de saint Stanislas, de l’ordre de saint Wladimir, ete, ; à Wibourg. CIV ANNALES Marcaann;, rue Chanvault , 4, à Chartres (Eure-et-Loir). Marseuz (de), chef d'institution ; rue des Marchés, 6, à Laval (Mayenne). Merné, vérificateur de l’Énregistrement; rue du Mont-Thabor, 9. Mezzy, négociant; à Liverpool. MocquErys (Emile); rue Grand-Pont, 57, à Rouen (Seine-Inférieure). Morisse, membre de la Société géologique de France, etc.; rue Beauregard, 12, au Havre (Seine-Inférieure). Nicorer, dessinateur d'histoire naturelle, etc. ; rue Saint-Victor, 6. Paris, notaire; à Epernay (Marne). Paris, docteur en médecine, etc.; à Gray (liaute- Saône). Passerini, agrégé du professeur de zoologie au Muséum d'histoire naturelle de Florence, etc.; à Florence. Peccmiozt; à Pise. Pernis, chef de division à la préfecture de Mont- de-Marsan, chevalier de la Légion-d'Hon- neur, etc.; à Mont-de-Marsan (Landes). Picrer, professeur de zoologie et d'anatomie comparée à l’université de Genève. Prerrer (Alexandre); rue Corneille, 3. Pierre pe MonresQuieu, pharmacien à ‘Tou- louse (Haute-Garonne). Pirare ; aux Moulins-lès-Lille (Nord). Poe, professeur de zoologie et d'anatomie com- parée à l’université de la Havane, etc. ; à la Havane. Ramsur, docteur en médecine; à Saint-Chris- tophe, près Tours (Indre-et-Loire). Reicue, négociant, membre de la Société impé- riale des naturalistes de Moscou, etc. ; rue du Marché-Saint-Honoré, 4. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. cv 1835. ReicueNsAce, professeur et directeur du Muséum d'histoire naturelle du roi de Saxe, docteur en médecine, etc. ; à Dresde. 1846. Renarp; à Saint-Quentin (Aisne). 1833. Romneau-Desvoiny, docteur en médecine, etc. ; à Saint-Sauveur (Yonne). 1833. Roëyns, banquier; à Bruxelles. * Roman (de), chevalier de la Légion d'honneur, etc.; à Vouvray, par Vernon (Indre-et-Loire). 1840. Ronpani (Camillo), membre de plusieurs socié- tés savantes ; à Parme. 1848. Roscxuauer (W. G. px); à Erlangen. 1844. Roser (de), conseiller intime delégation ; à Stutt- gard (Wurtemberg). 1841. Roucer (Auguste), à Dijon (Côte-d'Or). 1847. Rouzer, employé au laboratoire d'anatomie com- parée du Muséum d'histoire naturelle, mem- bre honoraire de la Société d’horticulture du Cantal, correspondant de la Société d’agricul- ture du même département, etc.; rue de Beaune, {1, à Belleville. 1845. SAFFERLING; à Heidelberg (Grand-Duché de Bade). 1833. SauLBere, docteur en médecine, professeur émé- rite de l'Académie impériale d'Alexandre , chevalier de l’ordre de saint Wladimir, etc.; à Helsingfors (Finlande). 1834. Sans (Mariano de), secrétaire de l’Académie royale des sciences et arts de Barcelone, etc. ; à Barcelone. 1844. SAUCEROTTE, conservateur du Musée d'histoire naturelle de Strasbourg, docteur en médecine, etc. ; à Strasbourg (Bas-Rhin). 1842. Saunpers DE Vansworra (Williams Wilson), membre des Sociétés linnéenne et entomolo- gique de Londres, etc.; à Londres. 1832. SA VIGNY, membre de l'Institut, chevalier de la Légion d'honneur, etc. ; à la ferme de Galy, parc de Versailles (Seine-et-Oise). 1843. 1832. 1834. 1834. 1833. 1839. 1845. ANNALES Scæaum, docteur en médecine, membre de la $6- ciété entomologique de Stettin, etc. ; à Stettin. ScHemeri (Antonio); à Malte. Scamip (le chevalier Louis de); chambellan de S. A. R. le duc de Lucques, à Florence. Scaminr, docteur en médecine; à Brême. SCHOEFFER, docteur en médecine ; à Ratisbonne. SEezys Lonecaames (de), membre de la Société des sciences naturelles de Liége, etc; à Liége. SERVILLE (AUDINET), membre de la So- ciété impériale des naturalistes de Moscou, etc. ; rue de Pontoise, 10 Srenorer ( Victor }, docteur en médecine, pharmacien, etc.; rue de Seine, 49. SILBERMANN, avocat, directeur du Muséum d'his- toire naturelle de Strasbourg, chevalier de la Légion d'honneur ; à Strasbourg (Bas-Rhin). SomMER, négociant, membre de plusieurs socié- tés savantes, à Altona. SPENcE (Henry), membre de la Société entomo- logique de Londres, etc. ; à Londres. SpEence (Williams), président de la Société ento- mologique de Londres, etc.; à Londres. SPiNOLA (le marquis Maximilien de); à Gênes. Srepnexs, membre de la Société entomologique de Londres, etc.; à Londres. Tueis (le baron de), consul de France à Varso- vie, membre de la Société des sciences et arts de Saint-Quentin, etc. ; à Varsovie. TaisésarD, fondé de pouvoir du receveur-géné- ral du département de l'Aisne, à Laon (Aïsne). Troserr, docteur en médecine, chirurgien de première classe, entretenu de la marine, ete. ; à Saint-Pol-de-Léon (Finistère). Truqui (Eugène), docteuren médecine; à Turin. WAca (de), professeur d'histoire naturelle, etc. à Varsovie. WALCKENAER (le baron), secrétaire perpé- tuel de l'Académie des inscriptions et belles- DE LA SOCIEÈTÉ ENTOMOLOGIQUE. cevu lettres, membre de la Légion d'honneur, ete.; rue Laffitte, 53. 1834. WEsrermaNx, négociant ; à Copenhague. 1833. Wesrwoon, membre des Sociétés linnéenne et entomologique de Londres, etc. ; à Londres. 1841. Ware (Adam), aide-naturaliste au Musée bri- tannique, membre de la Société entomologique de Londres, etc. ; à Londres. MEMBRES DÉMISSIONNAIRES EN 1848. MM. 1837. Darpouis ; à Marseille. 1846. Durnxurz. 1836. Ezizazne; à Cadix. 1845. GrAviNA; à Paris. 1837. Lucrant; à Castel-Nuovo (Toscane). 1847. Mecxexneim ; à Vendôme (Loir-et-Cher). 1845. Tessier (Paul), à Bordeaux (Gironde). MEMBRES DÉCÉDÉS EN 1848. MM. 1846. CnarrE, à Paris. 1836. Horeau; à Alger. 1832. SCHOENHERR, à Sparresæter (Suède). MEMBRES RAYÉS Comme n'ayant pas satisfait à leurs engagemens envers la Soctéte. DÉCISION DU 22 NOVEMBRE 1848. MM. 1843. Baye, à Paris. 1840. Bourzer, à Douai (Nord). Cv 1833. 1337. 1840. 1843. 1842. 1833. 1849. 1849. 1849. ANNALES Dazsom, à Lund (Suëde). Démary, à Paris. HArre1u1, à Baltimore. Loss, à Paris. Toparr à Péronne (Somme). Zerrersrenr, à Lund (Suède). MEMBRES RECUS EN 1849. MM. Misc, docteur en philosophie, directeur du ca- binet royal de physique, membre de l’Acadé- mie médicale de Madrid et de l’Académie des sciences de Bonn; à Madrid. PrADiER, lieutenant de vaisseau de la marine nationale ; à Lorient (Morbihan). TeuEiro (Arias), ancien magistrat espagnol ; à Beaune (Côte-d'Or). DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. cix SARA US ARR LB RAA RARE LA AAA LA LORS ASP, DE QUES SA AR AS AS AE AA LA LA AA ESA NN LR LAURE ES RAA ER À NRA NRA ARS AR TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE VOLUME (1). Abrœus rombophorus; trouvé en très grand nombre aux environs de Paris par M. Rouzet. XUIL. Acridides. Catalogue des espèces qui se trouvent aux environs de Paris par M. L. Brisout de Barneville. 411. Acridium brevipenne ; description de cette nouvelle es- pèce par M. L. Brisout de Barneville LXXXIII. Acridium dispar ; ce nom a été substitué à celui d’Acri- dium smilaceum par M. L. Brisout de Barneville. xxxvin, — Nouveaux détails sur cetinsecte ; par le même. xzur. Acridium dispar hermaphrodite, pris aux environs de Paris par M. L. Brisout de Barneville. LIV. Acridium migratorium ; trouvé dans les environs de Paris par M. L. Brisout de Barneville. L1V. Ægonosoma spectabile; erreur commise par M. Achille Costa, au sujet de cet insecte; rectification par M. Si- gnoret. Rx Agrotis Graslinii (Description de |); précédée de quel- ques observations critiques sur la distribution de la fa- mille des Agrotides, par M. le docteur Rambur. 65. Agrotis lipara; description de cette nouvelle espèce, par M. le docteur Rambur, 68. Anoplognathus analis; dissemblance dans la couleur des élytres d’un individu de cette espèce, observée par M. Doüé. XV- (1) Cette Table a été rédigée par M. Pierret, secrétaire-adjoint. 2° Série, TOME vi. Bulletin vin. Ex ANNALES Anostostoma ; détails sur les mœurs d'un orthoptère appartenant à ce genre, par M. Ch. Coquerel. x. 282. Anthocharis Levaillantii; présentée à la société par M. H. Lucas. ExIv. Arclia urticæ ; élevée dans les environs de Paris, par M. Bellier de la Chavignerie. Ex. Astacus fluviatilis (Note sur une disposition anormale des organes génitaux observée dans |”) par M. E. Des- inarest. 479. Blaps lineata; irégularités dans le dessin des élytres d'un individu de cette espèce, signalées par M. Doüé. xv. Blattes (Détails sur les), par M. L. Brisout de Barne- ville. XIX. Bombyx chrysorrhœa ; sa fréquence et ses ravages si- gnalés par MM. Guérin-Méneville et Pilate. LXXVIII. Bombyx cynthia; devrait être introduit dans nos ma- gnaneries; selon M. Alexandre Lefèvre. x. Bulletin entomologique. 1° trimestre, nr. — 2° tri- mestre, xxv. — 3° trimestre, xLi. — 4° trimestre, Lx. Carabus nodulosus ; détails sur une monstruosité re- marquable chez un individu de cette espèce, communi- qués au nom de M. Gaubil, par M. Lucas. XVII. Cerasterna flocosa; espèce nouvelle présentée par M. L. Buquet. XLVII. Chalcodermus ; ressemblance dans la couleur des ély- tres chez un individu appartenant à ce genre; signalée par M. Doüé. XV. Chalicodoma muraria (abeille maçonne) ; son nid a été confondu avec celui du Pelopœus spirifex, par M. Lucas; rectification par M. Bellier de la Chavignerie. Lxxxu. Charre (Emile) (Notice nécrologique sur feu); par M. Laboulbène., XXXIX. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. eu Chenilles ; des nids de ces animaux ont été observés en très grand nombre par MM. Bellier de la Chavignerie, Rouzet, etc. — Décision de la Société à cet égard. Lxrv. Chenilles desséchées; préparées par M. Bellier de la Chavignerie. XEIX- Chlorops læta (Lecture d'une Note de M. Waga sur le); par M. Guérin-Méneville. vin. Chrysantheda mâle ; cryptogame remarqué sur un des- sin de cet insecte, par M. Guérin-Méneville. LXXXVI. Chrysomela sanguinolenta (larves de chalcidites parasi- tes de la) observées par M. Léon Fairmaire. XXXVI. Cicada fraxini; se trouve communément dans les en- virons de Saumur, selon M. Millet. Note à ce sujet, par M. Amyot. LXX. Cicindela campestris ; longévité de cet insecte observée par M. Doüé. LXS Cicindela campestris (Note pour servir à compléter l'histoire des mœurs et des métamorphoses de la), par M. Blisson. 155. Cicindela trisignata ; dégradation successive de la cou- leur typique dans une suite d'individus de cette espèce, signalée par M. Doüé. XXXV. Cigaritis Massinissa ; présenté à la Société par M. H. Lucas. pxIv- Cillenum laterale; trouvé en grande quantité au bord de la mer, en Ecosse, par M. Javet. XXXI. Cis, monographie de cet ancien genre des auteurs, par M. J. Mellié. 205-313. Clytus quinque maculatus; diagnose de cette espèce nouvelle, par M. H. Lucas. XLVIII. Coccus cérilères du Brésil (Notice sur deux); par M. A. Chavannes. 129. ext ANNALES Coléoptères nouveaux (Description de quelques) Ham- maticherus intricatus, Silpha Souverbii, Styphlus musco- rum, Corticus foveolatus, Geotrupes sub-armatus, Ulo- mascus caviventris ; par M. Léon Fairmaire. 167. Coléoptères rares aux environs de Paris, Tillus elon- gatus, Cryptocephalus marginatus , Phyllobotrys qua- drimaculatus et Anogodes ustulala ; trouvés dans la forêt de Sénart par M. L. Fairmaire. XLIV. Coléoptères ; recueillis à T'aïti par M. Vesco. — Note sur ce sujet, par M. Coquerel. XLVI. Coléoptères remarquables provenant dela Guinée, pré- sentés à la Société par M. L. Buquet. XXI. Commission scientifique de l'Algérie. La partie ento- mologique doit être bientôtterminée, selon M. Lucas. xxxr. Communications ; 1V. 1%. XII. XVII. XXIV. XXVI. XXXI. TXXIL. XANIY XXII SEA XLV. XLVEH XTIX- EI ÉVI. LXII LXV. LXXIX. LXXXVI. XCI., XCIY. Comptes du Trésorier (Commission chargée de présen- ter un rapport sur les). x. Lecture de ce rapport et déci- sion de la Société à ce sujet. XX1 et XxIu. Conduits trachéens (Absorption des matières ingérées dans les) ; détails à ce sujet, d’après MM. Alessandrini, de Filippi et Bassi, par M. le marquis de Brême. 1v. Coniatus chrysochlora. Lucas. Description des mœurs de cette nouvelle espèce; par M. Lucas. XVIL Correspondance x11. XVII. XX1V. XXVI. XXXII. LXII. LXV. LXXIX. LXXXV. XC. XCIV. Crustacés fossiles trouvés dans les environs de Saint- Sauveur (Yonne); par M. Robineau-Desvoidy. XCIIL. Cryptocephalus (Monographie des espèces européennes du genre), traduite de l'allemand de M. Suffrian par M. Léon Fairmaire. 1"° partie. 285. — Décision. Lxxxix. DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. exni Deilephila tithymati (chenille du); présentée à la Société par M. Bellier de la Chavignerie. XLV. — Observations à ce sujet par M. H. Lucas. XLVI. Donacia sagittariæ (Histoire des métamorphoses de la) par M. Edouard Perris. 33. Echenillage (Rapport concluant à la nécessité de l); par MM. Bellier de la Chavignerie, Rouzet, etc. Lxx1v. Elaphocera rubripennis ; diagnose de cette espèce nou- velle par M. H. Lucas. XLVII. Elater (ludius crocatus). Get insecte et ses congénères sont carnassiers. Observations faites à cet égard par MM. Al. Laboulbène et L. Fairmaire. xxxvu. — Remar- ques sur ce sujet, par M. Chevrolat. XXXVIIL. Elater segetis ; sa larve cause de grands dommages à l’agriculture, selon M. Bruand. XCI. Epeira apoclyssa ; mémoire sur cette curieuse espèce, d’arachnide ; communiqué par M. de Walckenaer xxx. Episema hispana ; description de cette nouvelle espèce par M. le docteur Rambur. 66. Erebia Lefebvrei ; pris en grand nombre dans les Hau- tes -P yrénées françaises et dans l'Aragon, par M. Pier- ret. XLV. Espèce (de l”) et des races; par M. le docteur Godron. Analyse de ce travail par M. Amyot. LXXX VII, Fischer von Roslerstamm (Etude sur les ouvrages de M.) ; par M. Guénée. 23. Forficules. Ces insectes sont quelquefois carnivores. Nouvelle observation faite à ce sujet par M. L. Brisout de Barneville. XÉIL France occidentale (Exploration entomologique dans la), par M. À. de Graslin. 49. Fulgora lanternaria ; n’est pas lumineuse dans l’obscu- EXIV ANNALES rité, selon les observations de M. Beske. Détails à ce su- jet par M. Becker. XV. Galleria cerella (Nid construit par la); présenté par M. Lucas. XXVIIL. Gavarnie (Observations faites pendant les mois de juil- let et d'août 1848 sur les Lépidoptères qui se trouvent aux environs de) ; par M. Pierret. 397. Géné (Notice nécrologique sur feu); par M. Bassi. 5. Geotrupes hypocrita; pris en très grand nombre dans l'île de Saint-Ouen, par M. Rouzet. RATE: Goliathus; distinction des grandes espèces dans ce genre, par M. le docteur Schaum. Te Gortyna micacea; trouvée dans les bois de Versailles, par M. Bellier de la Chavignerie. LXIII Halobates Eschscholtz(Note sur le genre); par M. Léon Fairmaire. XXVIe Hélomysa; recueillis en Provence par M. Tulasne. Détails sur deux Diptères appartenant à ce genre, par M. H. Lucas. Le Hepialus Pyrenaicus (Détails sur |”); par M. Bellier de la Chavignerie. LXXXVIL. Hesperophanes griseuset Stenopterus maurilanicus, trou- vés dans le bois du Cytisus spinosus par M. H. Lucas. zxin. Heterophaga opatroïdes ; détails sur la larve de cet in- secte, par M. Lucas. XII, Hyphydrus variegatus ; trouvé à Bondy par M. Rou- zel. XXXIII. Impression des Lépidoptères sur le papier par une méthode nouvelle. Détails à ce sujet, par M. Bellier de la Chavignerie. XLIX, Insectes parasites de la cochenille. Extrait d'un mé- moire de M. Gu‘rin-Méneville. LXXIX. DE LA SOCIETÉ ENTOMOLOGIQUE. exv Insectes recueillis à Madagascar (Observations ento- mologiques sur divers); par M. Ch. Coquerel, Première partie. 177. — Deuxième partie. 25. Ixodes Dugesii ; rencontré sur un saurien, par M. Rou- zet et présenté à la Société par M. Lucas. XXXIV. Lœmophleus Dufourii ; Description de cette nouvelle espèce, par M. Al. Laboulbène. 295. Lœmophlœus fractipennis. Motschoulsky ; renseigne- mens sur cet insecte, transmis par M. Léon Fairmaire à M. Laboulbëne. 299. Laphria maroccana (Détails sur les mœurs de la); par M. H. Lucas. LXXXII. Latrodectus martius. Note au sujet de cet insecte ; par M. H. Lucas. ut Lectures. 1x. xI. XV, XXII. XXXI. XXXIII. XLIV. XLIX. Lil. ÉVS EXIV-ILXXXIV EL XCHI, Lépidoptères recueillis aux environs d'Odessa et au pied du Caucase (Note sur les) ; par M. Boisduval. xxvi. Lépidoptère remarquable de la fanuile des Tinéïtes; communiqué à la Société par M. Ed. Doubleday. zx. Lépidoptères, variétés de régions, par M. Päris de Gray. 191: — Observations sur ce mémoire; par M. Bellier de la Chavignerie. 307. Lépidoptères et Coléoptéres pris sur les Alpes mari- times. Extrait d’une lettre adressée à M. Pierret par M. Ghiliani. XLIII, Levaillant (M. le sénéral Jean). La collection de Lépi- doptères qu'il avait recueillie en Algérie a été achetée par M. Piertet. Celle des Coléoptères par M. Reiche. xen. Lithosia stramineola, H. Doubleday. Communiqué à la Société par M. Pierret. LXXX VI. CXVI ANNALES Lixus angustatus (Note pour servir à l'histoire du) ; par M. Edouard Perris. 147% Lixus. Sur la matière pulvérulente qui recouvre la sur- face du corps de ces insectes ; par MM. AI. Laboulbëne et Follin. 301. Macroceraia (Réclamation adressée à MM. Amyot et Serville, au sujet du nom de genre); par M. Alexandre Lefebvre. WE Mantis religiosa ; la larve a été prise aux environs de Paris par M. L. Brisout de Barneville. LIV. Mastiqus palpalis. Remarques au sujet de cet insecte ; par M. Reiche. XL. Melolontha vulgaris et M. hippocastani. Ces deux es- pèces s'accouplent ensemble, mais sans résultat; selon M. Mulsant. Ex. Membres décédés en 1848. XXXVII. XLII. CVIIL. Membres de la Société en 1848 (Liste des) XCVIL. Membres dérmissionnaires. xvil. XXVI. XXxXII. LXv. LXXXIX. XCIV. CVII. Membres du bureau (Nomination des) pour 1849. xcvi. Membres rayés de la liste. Décision de la Société à cet égard. LXXXIX.) CVIL. Membres reçus en 1848. 1x. x1. XXXVIII. XLVI. LXXXIX. xCvi.—en 1849. cvrur. Mesites pallidipennis ; trouvé àla Teste, près Bordeaux, par M. Léon Fairmaire. XXX VIL. Méthode mononymique. Lettre de M. Weswood à M. Amyot, au sujet de cette méthode. 1xx. — Réponse de M. Amyot à M. Westwood. LXXI. Méthode mononymique. Opinion de la Société au su- jet de cette méthode. XVI. Metrocampe fasciaria;, trouvée aux environs de Paris DE LA SOCIËTÉ ENTOMOLOGIQUE. exvi par M. Bellier de la Chavignerie et par M. Al. Laboul- bène. XLIV. Muscardine. Détails sur ce sujet par Guérin-Méne- ville. LXVIN. Myodaires des environs de Paris par M. Robineau- Desvoidy. Entomobies, vn° section. EryTHROcÉRÉES. Gen- res. Phrynse, Eurigaster, Erythrocera, Curtisia, Stenia, Roeselia, et vin‘ section. Graosomes, Genres Myobia, Leskia, Solieria, Orillia et Fischeria. 429. Myodaires. Remercimens adressés par la Société à M. le docteur Robineau-Desvoidy au sujet de ce tra- vail. XCVI. Nebria brevicollis (Description de la larve et de la nymphe de la); par M. Blisson. TI Nonagria fluxa et Helmanni ; trouvées dans les envi- rons de Paris, par M. Bellier de la Chavignerie. ri. Omalium. Espèce inédite de ce genre, trouvée près de Sèvres par M. Mellié. XXXVI. Ophialmicus dispar et Ophtalmicus grylloides. Ges deux espèces doivent être regardées comme distinctes se- lon M. Waoa. vi. Orgya pudibunda. Invasion de ces chenilles dans la Lorraine ; faits communiqués à cet égard par MM. Reiche, H. Lucas et Bellier de la Chavignerie. Lettre au sujet de ces chenilles adressée à M. E. Desmarest, Secrétaire de la Société, par M. Reeb, pharmacien à Phalsbourg. Lvu. Otiorhynchus fuscipes, trouvé près d'Orléans par M. Léon Faimaire. XXXVI. Ouvrages offerts. 111. 1X. XI. XVII. XXIV. XXV. XXxI. XX XXXIV. XAXVI, XL. XLIVa XLVIA XDIX. EU EN LUI. LXIV. LXXVIII. LXXXV. XC. XCII. Cx VII ANNALES Papilio Feistamelii (Notice sur le); par M. le général Levaillant. 407. Pelidnota lucida; dissemblance dans la couleur des élytres d'un individu de cette espèce, signalée par M. Doüé. XV. Pelopœus spirifex; nid de cet insecte présenté à la Société par M. Bellier de la Chavignerie. LEXIT Phasia (Note pour servir à l'histoire des métamorphoses du genre); par M. Léon Dufour. 427. Phasies. Note au sujet des mœurs de ces insectes, par M. Robineau-Desvoidy. XCIV. Philothermus Montandonii ; trouvé en très grand nom- bre aux environs de Paris, par M. Rouzet. X111. Phytonomus limbatus; trouvé près d'Orléans par M. Léon Fairmaire. XXXVI. Planches (Explication des). I. n, p- 83 ÎL. 1,D.,20- me, p- 47. IL IV, p. 136. V..VI, p. 137. VIL. 1, p. 153. n, p. 165. im, p. 176. 1v, p. 190. 1X. X, p. 395. XI. XII, P- 396. Polyzonium germanicum; rencontré aux environs de Paris par M. Duméril. Détails sur cet insecte par M. H. Lucas. LVIL. Pselaphus et Sydmænus de grande taille; trouvés dans l'Amérique méridionale par M. Sallé. LI, Psychoda phalenvides ; trouvée en très grand nombre au Jardin des Plantes, par M. H. Lucas. LIL. Ptilinus pectinicornis ; pris au vol pendant le mois de mars par M. H. Lucas. XXVIN, Rapports. xx1. XLIV. LXIV. LXXIV. LXXXIX. XCV. Salle des séances; dévastée lors de la prise de l'Hotel- de- Ville, le 24 février. Détails à ce sujet par M. Doté. xvn. ‘ ane OP CE DE LA SOCIETE ENTOMOLOGIQUE. cexix Saperda phoca ; trouvée aux environs de Nimes par M. Javet. XLVI. Scatella urinaria; cette espèce a été publiée par M. Macquart, sous le nom de Teichomyza muraria. Dé- tails sur ses mœurs par M. Robineau-Desvoidy. xciv. — Remarques à ce sujet par M. Laboulbène. XCV. Scelimena; ce genre doit définitivement être séparé du genre Tetrix, selon M. L. Brisout de Barneville. xxxv. Scorsonère; les feuilles de cette plante, immergées dans un liquide, peuvent remplacer avantageusement celles du mûrier, d'après MM. V. Repos et Guérin-Mé- ville. JL Séances de 1848. 1'° (12 janvier), 11. — 2° (26 janvier), ix.-— 3° (9 février), x1.—4° (8 mars), xvr.— 5° (22 mars), xxiv, — 6° (12 avril), xxv. — 7° (26 avril), xxx1. — 8° (10 mai), xxxu.—9° (24 mai), xxxiv.—10* (14 juin), xxxvi.—11{° (12 juillet), xz1.— 19° (26 juillet), xziv. — 13° (9 août), xzvi. — 14° (23 août) xzix.—15° (13 sep- tembre),Ln.—16° (27septembre), zv.—17°(11 octobre), Lx1. — {8° (25 octobre), zxiv. — 19° (8 novembre), Lxxvin. — 20° (22 novembre), zxxxv.—21° (10 décem- bre), xc.— 22° (22 décembre), xcur. Sitaris humeralis ; trouvé en grand nombre aux envi- rons de Paris par M. Bellier de la Chavignerie, Détails sur ces insectes, par M. Mulsant. LIV. Société philomatique. Décision de la Société entomolo- gique au sujet de cette société. XXXII. Solenophorus strepens. Détails sur une monstruosité re- marquable chez un individu de cette espèce, communi- qués au nom de M. Gaubil par M. Lucas. XVIN. Sphinx du Pin; la chenille de ce Sphinx a été trouvée xx ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. dans les environs de Paris, par M. Bellier de la Chavi- gnerie. LI. Staphylinus lutarius; trouvé près d'Orléans par M. Léon Fairmaire. XXX VI. Tachinaires. Nouvelles observations sur les insectes Diptères de cette tribu (suite); par M. Macquart. 85. Tetrix harpago ; Orthoptère nageur signalé par M. Reiche. xxx Ie Thrachys nana ; trouvée aux environs de Rouen par M. Frontin. Observations à ce ve par M. Guérin- Méneville. x. Trichodes apiarius. Dissemblance dans la couleur des élytres d'un individu de celte espèce; signalée par M. Doûüé. XV. Trogulus nepæformis (Scopoli). Trouvé aux environs de Paris par M. Nicolet. Détails à ce sujet par M. Lucas. v. Trombidium holosericeum ; observé en grande quantité sur des treïllages exposés au midi, par M. Lucas. xxvin. Vespa rubra ; nid de cet insecte découvert à Meudon par M. AI. Laboulbène. XLILS Wagasocles. Ge nom dans la méthode mononymique équivaut à celui d'Ophtalmicus dispar selon M. Amyot. vu. Xerophyllum. Cet insecte est très voisin du Coriphyl- lum décrit par M. Audinet-Serville, selon M. Amyot. zv. Xerophyllum Servillei. Rectification d’une erreur com- mise au sujet de cet insecte; par M. Léon Fairmaire. 1x Yponomeuta padella. Ravages exercés dans les planta- tions de pommiers par la chenille de ce Lépidoptère. Re- marques à ce sujet par M. Guérin-Méneville. EXV. ERRAT A. Bulletin, page xLviy, ligne 28, au lieu de : Se trouvant en France; lisez : Se trouvant dans l’Europe méridionale (Espagne). Bulletin, page Lix, ligne 24, au lieu de : 18h46, lisez : 1836. 10P2PE LE “AI T1 -@6T 28 1915 | FEB 1 © 1924. APR1T : STITUTION LIB Ti lil 3 9088 00843 4219