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ANNALES

DE LA SOCIÉTÉ

ENTOMOLOGIQUE

DE FRANCE.

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ANNALES

DE LA SOCIÉTÉ

ENTOMOLOGIQUE

DE FRANCE.

Natura maximé miranda in minimis,

Kroîisième Série.

TOME HUITIÈME.

A PARIS, CHEZ LE TRÉSORIER DE LA SOCIÉTÉ,

RUE DE VAUGIRARD , 16.

1860

152528

Article 38 du Règlement. Les opinions émises dans les Annales de la Société sont exclusivement propres à leurs auteurs. La Société n'entend aucunement en assumer la responsabilité.

Paris. lyp, FÉLIX MALTESTE et Ce, rue des Deux-Portes-St-Sauveur, 22.

. ANNALES

DE LA

SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE.

MONOGRAPHIE

DE LA

FAMILLE DES MONOMMIDES

Par M. JAMES THOMSON.

(Séance du 28 Décembre 1859.)

Les Monommides sont des Coléoptères de petite taille dont le facies rappelle celui de certains Throscides du genre Lissomus. Considéré dans son ensemble, le corps de ces insectes affecte exclusivement une forme elliptico-ova- laire ; il est tantôt pubescent, tantôt glabre, et sa livrée varie du noir au ferrugineux. La tête, assez grande et tou-

6 J. THOMSON.

jours ponctuée, est enfoncée dans le prothorax jusqu’au bord des yeux. Ceux-ci très allongés, transversaux , sont presque contigus. Les antennes , qui ne dépassent pas l'extrémité du prothorax, et offrent onze articles dont les trois derniers sont en massue, ne logent pas leurs ar- ticles basilaires dans les rainures oculaires, mais vont re- joindre les sillons prothoraciques destinés à les recevoir. Ces mêmes rainures aboutissent sous le prothorax après avoir décrit une courbe. Le sous-menton est tantôt trilobé, tantôt quadrilobé, et la languette biexcavée, arrondie antérieure- ment. Le prothorax, transversal, est tantôt avancé, d'autres fois arrondi en avant. L’écusson est triangulaire. Les élytres présentent presque toujours des séries longitudinales de points. Le prosternum est saillant ; le mésosternum muti- que ; les épisternums métathoraciques subparallèles, étroits, et leurs épimères terminales. L’abdomen compte cinq seg- ments, dont le dernier offre constamment, tantôt une, tan- tôt deux impressions profondes, transversales, lunulaires. Ce dernier caractère étant propre à tous les individus sans distinction de sexe , doit dès lors être considéré comme ayant une valeur générique. Les pattes sont contractiles, médiocres; les hanches antérieures et intermédiaires glo- buleuses, enfouies. et les cavités cotyloides de ces mêmes hanches antérieures, ouvertes en arrière ; les cuisses anté- rieures et intermédiaires sont reçues dans des enfoncements superficiels du corps. Enfin les tarses, filiformes, sont hété- romères, savoir : les antérieurs et les intermédiaires offrant cinq, et les postérieurs quatre articles seulement ; ces or- ganes sont libres par suite de l’absence aux tibias de sillons dans lesquels ils puissent se loger.

Je ne possède malheureusement aucuns renseignements sur les mœurs ni sur les métamorphoses des Monommides. Le tableau suivant donnera une idée du nombre de leurs espèces, ainsi que de leur distribution géographique :

Famille des Monommides. 7

ANCIEN MONDE. NOUVEAU MONDE.

AFRIQUE. AMÉR. BOR. AMÉR. MÉRID. & = : s |. = S l'ale lee le) S | 5 | 8 Nnlels|£ lilas |: Ê= = e es & EP A 1H IS LES 2 IS mn £ S Ns|2|5s|<lslsIa 2 CM ER EN REA = à |# ñ sanve— ‘ess | rm ss | curæ | mem | eee x acœune | mue | «we ] { 1 15 24h toute IRL pl 2 uILonT 4 (G. Monomma.) (G. Hyporhaqus.)

On voit que le genre Monomma proprement dit, habite exclusivement l’ancien monde, et que la plupart des espèces qui le composent proviennent de Madagascar. Le genre Hy- porhaqus, au contraire, n’est propre qu’au Nouveau-Monde, ses espèces sont répandues depuis les États-Unis jusqu’au Brésil.

L'histoire des insectes qui font le sujet de cette Mono- graphie se réduit aux détails suivants :

Le genre Monomma, établi par Klug (Phys. Abh. K. Ac. der Wiss. Berlin 1832, p. 94, pl. 4, fig. 6, q, à) et carac- térisé plus tard par M. le comte de Castelnau (Hist. natur. des Col. 1851, 2, p. 215), a été rangé par ces deux auteurs dans la famille des Ténébrionides.

Le comte Dejean, qui avait attribué à ce même genre le nom d’Hyporhaqus (Cat. 1837, p. 144), l’a classé parmi ses Clavicornes, immédiatement avant les Throscus.

M. Guérin-Méneville (Icon. R. A. Ins, 1829-38, p. 313) a considéré le genre Monomma (malgré ses tarses hétéromè- res) comme un sous-genre de celui de Triplax, et devant par conséquent rentrer dans la famille des Erotylides.

Enfin M. le professeur Lacordaire (Gen. des Col. V, p.

8 J. THOMSON.

736) a érigé les Monomma en une famille à part, qu'il a in- tercalé entre celles des Cistélides et des Nilionides.

Cette dernière opinion m’a paru devoir mériter la préfé- rence. En effet, si l’on considère que les cavités cotyloides antérieures des Monommides, qui sont ouvertes en arrière, les éloignent des Ténébrionides ; que leurs tarses hétéro- mères les distinguent également des Throscides et des Ero- tylides ; que l’ensemble de leurs caractères ne permet pas de les intercaler dans aucune autre famille parmi les Hétéro- mères, on conviendra que ces insectes doivent former une famille à part. Or, je crois avec M. Lacordaire qu'il convient de ranger les Monommides avant les Nilionides et les Pythi- des, avec lesquels ils ont le plus d’analogie.

Klug le premier (loc. cit.) a publié une espèce apparte- nant à cette famille sous le nom de M. irroratum.

M. Guérin-Méneville (loc. cit.) décrivit également cinq espèces de Monomma, dont l'une (M. Klugii) me paraît n’être qu’une variété du M. irroratum, ce qui réduit à quatre le nombre d’espèces créées par cet auteur.

Le comte Dejean (loc. cit.) a cité huit espèces de Monom- mides dont une partie seulement appartient au genre Mo- nomma proprement dit; j'ai rangé les autres dans la coupe à laquelle j'ai attribué le nom de Hyporhagus.

Enfin M. Hope (Mag. de Zool. 1842, pl. 87) a, sous le nom de M. resinorum , ajouté une sixième espèce à celles que je viens d'énumérer, et qui doit rentrer également dans le genre Hyporhagus.

MM. le Cte de Mniszech, Chevrolat, et À. Deyrollé, ayant bien voulu me communiquer les Monommides de leurs collec- tions, je suis parvenu, avec l’aide de la mienne (1), à réunir 35 espèces et 120 individus de ces insectes. Je les prie de vouloir bien recevoir ici l'expression de ma reconnaissance.

(1) Ma collection de Monommides se compose de celle de Dejean, ainsi que des collections de MM. le marquis de Laferté-Sénectère, L. Reiche, et L, Buquet.

Famille des Monommides. 9

FAMILLE DES MONOMMIDES.

Lac. Gen. Col. V, Add. et corr., p. 736.

Corpus elliptico ovale, convexum. Caput breve, transver- sale, usque ad oculos in prothoracem insertum. Oculi magni , transversi, granulati, subter quasi contigui. An- tennæ 11-articulatæ, prothoracis basim non transientes, ante oculos et capitis subtus latera insertæ, capitatæ, vel art. 9-11 clavatis, ovalibus, depressis, ultimo apice truncato. Cly- peus capite haud distinctus. Labrum breve, antice paulum rotondatum. Masxillarum galea lamelliformis , ciliata. Palpi sat robusti ; maæillari labialibus paulum robustiores, 4-arti- culati ; labiales 3-articulati ; palporum omnium articulo ulti- mo apice truncato. Mandibulæ breves, graciles, apicè bifidæ. Mentum quadrangulare; submentum anticè tri, vel quadri- lobatum. Lingula parallela, biexcavata, in medio prominens, antice rotondata, mox menti basim extans, modo non extans. Prothorax elytris contiguus , transversus, antice mox late- ribus productus, modo haud productus, lateraliter rotonda- tus, angulis posticis plus minusve acutis et productis, pos- ticè oblique truncatus , et basis utciusque latere bisinuatus. Prosternum ante coxas anteriores prominens, vel projectura armatum; mesosternum transversum, mox muticum, modo laminatum, unquam productum; metasternum elongatum, episternis subparallelis, angustis, epimeris distinctis , ter- minalibus. Scutellum parvum, triangulare. Elytra elliptico- ovalia, convexa; epipleura lata, integra; replicatura epipleu- rale angusta; apice triangulariter lunata. Abdomen 5 seg- ment., maximo, sequentibus 3 gradatim decrescentibus, ultimo profundè et transversè impresso, mox bilunato, modo simplicè lunato. Pedes contractiles, mediocres: coxæ anticæ et intermediæ globulosæ, obrutæ, separatæ ; aceta-

10 J. THOMSON.

bula antica retrorsum hiantia; coxæ posticæ transversæ. valdè separatæ ; femora robusta, compressa, subtus canali- culata ; anticæ et intermediæ basi abruptè angustata; tibiæ inermæ, intermedus et posterioribus paulum arcuatis. Tarsi filiformes, graciles, anterioribus et intermediis 5, posterio- ribus 4-articulatis, subtus tenuè tomentosi; posterioribus art. 10 elongato ; unguiculi simplici, graciles.

a. Maxillarum galea transversa;

b._ Palporum maxillarium art. uli. elongato- ovalis ;

c. Palporum labialorum art. ult. intus ar- cuatus ;

d. Submentum anticè 4-lobatum, lobis late- ralibus acutis ;

e. Lingula menti basim extans ;

f. Prothorax angulis lateralibus anticis valdè productis ;

g. Prosterni projectura angusta, elongata ; h. Mesosternum muticum:;

in. Abdominis seymentum ullimum genera- lim bilunatum, rarû simplice lunatum. G. Monomma.

aa. Maxillarum qalea elongata ;

bb. Palporum maxillarium art, ult. sub- securiformis ;

cc. Palporum labialorum art. ult. intus rectus ;

dd. Submentum anticè trilobatum, lobis haud acutis.

ee. Linqula menti basim non extans:

Famille des Monommides. 11

ff. Prothorax anticè rotondatus ; gg. Prosterni projectura lata ;

hh. Mesosternum laminatum , transver- sum ;

ü. Abdominis segmentum ullimum sim- plice lüunatam 44e. na . . G. HYPORHAGUS.

1. G. MONOMMA (Klug) de Castelnau, Hist. nat. des Col. IT, p. 215. Lac. gén. Col. V. Add. et corr., p. 737.

SyN. Hyporhaqus Dej. Cat. 1837, p. 144, inéd.

Oculi in medio sat lati. Antennæ art. 10 sat elongato, paulam arcuato; brevissimo, 30 5 sequentibus paulum longiore, 4-8 obconicis, gradatim decrescentibus, 9-11 trans- versis, clavatis, serratis. Clypeus antice sinuatus. Maæxilla- rum galea transversa. Palpi maxillari art. longo, breve, precedente longiore, intus valdè sinuato, maxi- mo, elongato-ovale ; labiales art. breve, 20 crasso, sub- ovoidale, intus arcuato apice angustiore. Submentum antice 4 lobatum, lobis lateralibus acutis, mediis rotundatis. Lin- qula menti base extans. Prothorax antice valdè lunatus, seu angulis lateralibus anticis fortiter productis; angulis posticis paulum acutis. Prosterni projectura angusta elon- gata; mesosternum muticum. Abdominis segmentum ulti- mum transverse et profunde impressum, impressione gene- ralim bilunare vel subbilunare, rar simplice lunulare et lu- nula integra.

I Scutellum nullum.

A. Tarsi breves.

12 J. THOMSON.

B. Abdominis segmentum ultimum subbilunatum : 1. M. syriacum. II. Scutellum distinctum. Statura relativè maxima, corpus nigrum : 2. M. gigan- Leum. AA. Tarsi elongati. c. Prothorax elongatus. + Elytra inter punctorum series longitudinales pilosa : Statura grandis, corpus ferrugineum : 3. M. grandis.

AAA. Tarsi normales. BB. Abdominis segmentum ultimum bilunatum. cc. Prothorax normalis, transversus. Corpus ferrugineum : 4. M. ferrugineum. Prothorax bimaculatus : 5. M. irroratum. Élytra vagè nigro-maculata : 6. M. ma- culatum. Elytra nigra : 7. M. gyrinoides, 8. tristum, 9. sepultum, 10. indistinctum. ++ Elytra inter punctorum series longitudinales, plus mi- nusve lœvia : 11. M. proletarium, 12. nigritum. +++ Elytra inter punctorum series longitudinales tenuè punctulata : 13. M. brunnipes, 14. angustatum, 15. gibbosum, 16, minutissimum. BBB. Abdominis segmentum ultimum simplicè lunatum : 17. M. brunneum, 18. philippinarum.

Species mihi invisa : 19. M. pusillum. I. SCUTELLUM NULLUM. 1. MoxommMaA syrrACUM Thomson.

Patria : Kartoum, Syria. Long. 6 mill.; lat. 3 1/2 mill. Spec. unic. in Museo Dom. Reiche. Nigrum, haud

Famille des Monommides. 13

nitidum, prothorax lateraliter rufescens, antennarum art. 9-11, epipleura, pedesque, obscurè brunnea. Elliptico ovale, amplum, longitudinis in medio latior, sat valdè convexum. Caput tenuè et confertissimè punctulatum. Prothorax trans- versus, angulis lateralibus anticis sat valdè productis haud acutis, obtusis ; lateraliter rotundatus, angulis lateralibus posticis acutis ; tenuè, obsolete, et sat sparsim punctulatum, punctulatione in medio plus obsoleta levioreque. Scutellum nullum. Elytra ampla, lata, convexa, prothoracis base pau- lum latiora, illo ferè duplô et dimidium latiora, late- raliter rotundata, seriebus 18 longitudinalibus squamularum nitidarum impressa, seriebus dextrà sinisträque suturæ valde separatis etsquamulis elongatis interruptis sistentibus, inter has series, obsoletissimè, sparsè, irregulariterque punctulata; epipleura lœvia; extremitate sub-obtusa. Pros- ternum lateraliter squamulosum, mesosternum et metaster- num lateraliter crassè punctulata, in medio lævia. Abdomen subtilissimè et sparsim punctulatum, segmentum ultimum subbilunatum. Pedes tenuissimè et sparsim punctulati. Tarsi breves.

Hæc species scutello nullo divisionem propriam in hoc genere facet ; corpore amplo, sat valdè convexo, elytris serie- bus longitudinalibus squamularum instructis, tarsisque bre- vibus, maximè notanda est (1).

IT. SCUTELLUM DISTINCTUM. 2. MONOMMA GIGANTEUM Thomson.

Patria: Natal. Long.: 13 mill.; lat.: 7 1/2 mill.

(4) Cet insecte, qui, au premier coup d’æi!, ressemble à un Zo- phosis, est, malgré son écusson invisible un véritable Monomma, dont il possède tous les caractères les plus essentiels, tels que

14 J. THOMSON.

Tab. 1, fig. 1. Nigrum, glaber, subnitidum, palpi brun- nei, apice flavo-testacei. Elliptico-ovale. Caput sat valde et confertim punctatum. Antennæ, mandibulæ palpique lœvia. Prothorax transversus, angulis lateralibus anticis valde productis, obtusis, posterioribus paulum acutis, confertim punctatum, posticè punctulatione gradatim obseletiore, la- teraliter paulum squamosum. Scutellum triangulare, exca- vatum. Elytra elliptico-ovalia, convexa, prothoracis base latiora, prothorace duplô et quartam partem longiora, hu- meris rotundatis, seriebus 18 longitudinalibus squamula- rum nitidarum impressa, inter has series obsoletissimè et sparsim punctulata, posticè punctulatione paulum validiora ; epipleura nitidissima, tenuissimè et sparsim punctulata. Sternum squamosum, vel granulatione squamulosa elevata, nitida, ornatum, illa in metasternum validiore ; in medio tenuissime et confertim punctulatum. Abdomen tenuè et sparsim punctulatum, segmente ultimo subbilunato. Pedes sparsim punctulati. Tarsi breves, crassi.

Magnitudo, tarsisque brevibus, crassis, hæc species præ- cipuë notanda est.

3. MoNommaA GRanpis Thomson.

Patria : Madagascar. Long. 11 1/2 mill.; lat. 7 mill. Tab. 1, fig. 2. Nigrum, supra pubescentia ferruginosa ornatum, subtus nitidissimus, prothoracis elytrorumque pars reflexa brunea, pedes brunescentes. Elliptico-elon- gato-ovale. Caput carena longitudinale breve instructum, sat obsoletè punctatum. Prothorax (in hoc genere) relativè elongatus, anticè angustior, angulis lateralibus anticis pro-

les organes buccaux, les angles latéraux antérieurs du prothorax avancés, le dernier segment abdominal subbilunulé, etc... Il m'a été communiqué bienveillamment par M. L, Reiche,

Famille des Monommides. 15

ductis, rotundatis, posticis acutis paulum productis, sat valdè et sparsim punctatus; pars reflexa paulum squamu- losa. Scutellum parvum, triangulare. Elytra elleptico-ova- lia, convexa, prothoracis base latiora, quasi triplô longiora, humeris rotondatis, seriebus longitudinalibus irregularibus 22 punctorum instructa, pristinis propè suturam brevis, inter has series pilosa; epipleura lœvia. Prosternum lateribus squamulosum, projectura valdè marginata ; tenuè et spar- sim punctatum ; mesosternum et metasternum lœvè et confertim squamosa, illo in medio confertim punctulato. Abdomen tenue et sparsim punctatum, segmente ultimo subbilunato. Pedes tenuissimè et confertim punctulati ; tursi relativè longissimi.

Magnitudo, colore, prothorace elongato. tarsorumque longitudine, hæc species distinctissima est.

4. MONOMMA FERRUGINEUM Thomson.

Patria : Madagascar. Long. 8 mill.; lat. 4 mill. Spec. unic. in Mus. Mniszech. Nigrum, supra pubes- centia ferruginosa ornatum; antennæ, palpi, sublus pe- desque brunnea. Elliptico ovale. Caput confertim et sat valdè punctulatum, pilosum. Prothorax transversus, an- tice angustior, angulis lateralibus anticis productis extre- mitate subacutis, posticis acutis, obsolete et sat sparsim punctatus, pars reflexa paulum squamulosa. Scutelium parvum, triangulare. Elytra elliptico-ovalia , convexa, pro- thoracis base latiora, quasi triplô longiora, humeris rotun- datis, seriebus longitudinalibus obsoletissimis punctorum instructa, inter has series pilosa, epipleura obsolete punc- tulata. Sternum abdomenque lateribus squamulosa, in me- dio valdè et confertim punctulata. Abdominis segmentum ultimum bilunatum. Pedes tenuissimè et confertim punc- tulati.

16 J. THOMSON.

Precedente magnitudo multum minore, et corpore im- maculato, valdè differt.

5. MONOMMA IRRORATUM Klug. Phys. Abh. K. Ac. d. Wiss. Berlin. 1832, p. 182. Syn. Var.: M. Klugü Gué- rin, Icon. R. A. Ins., p. 313.

Patria : Madagascar. Long. 7 mill.; lat. 4 1/2 mill. Tab. 1, fig. 3. Brunneo-castaneum, pubescens, pro- thorax bimaculatus, maculis flavo-ochraceis, rotundatis, valdè separatis, post longitudinis medio sitis. Elliptico-ovale. Caput paulum biexcavatum, confertim punctulatum. Pro- thorax transversus, antice angustior, angulis lateralibus anticis valdè productis, paulum acutis, posticis acutis ; valdè et sat confertim punctulatus; pars reflexa paulum squamu- losa. Scutellum triangulare. Elytra elliptico-ovalia, convexa, prothoracis base latiora, quasi tripld longiora, humeris rotondatis, punctorum seriebus longitudinalibus irregula- ribus 22 sat obsoletis, primis brevissimis validioribus, ins- tructa, inter has series pilosa ; epipleura sparsim ét tenuis- sime punctulata. Prosternum squamulosum punctatumque ; projectura tenuissimè et confertim punctulata; mesothorax metathoraxque lateribus squamosa, in medio sparsim punc- tulata. Abdomen lateribus squamulosum, in medio sat valdè et confertim punctatum, segmente ultimo bilunato. Pedes tenuissime et confertim punctulati.

Colore et prothorace bimaculato, hæc species notanda est. Variat colore omnino nigro.

6. MONOMMA MACULATUM Guérin. Icon. R. A. Ins., 313.

Patria : Madagascar. Long. 6 1/2 mill.; lat. 3 3/4 mill. Tab. 2, fig. 2. Ferrugineum, pubescens, caput, an- tennæ, palpique brunnea, elytra vagissimè aut nebulosè

F'amillé des Monommides. 17

nigro-maculata, maculis 6, 2 propè suturam, et 4 alteris, valdé separatis. Elliptico-ovale. Caput paulum biexcavatum, confertim punctulatum. Prothorax transversus, angulis lateralibus anticis valdè productis, rotundatis, posticis acu- tis, confertim punctulatus, pars reflexa paulum squamulosa. Scutellum triangulare. Elytra elliptico-ovalia, prothorace quasi triplo longiora, humeris rotundatis, seriebus longitu- dinalibus 22 sat obsoletis punctorum instructa, inter has series pilosa, antice propè suturam lœvè squamulosa ; epipleura tenuissimè et confertim punctulata; sternum late- ribus squamulosum, in medio sparsim punctatum. Abdo- men pedesque tenuissime et confertim punctulatum: ab- dominis segmente ultimo bilunato. Pedes tenuissimi et con- fertim punctulati.

Precedente colore, prothorace immaculato, et elytris vagissimè nigro-maculatis, differt.

02

7. MONOMMA GYRINOIDES Thomson.

Patria : Madagascar. Long. 6 1/2 mill.; lat. 4 mill. Tab. 1, fig. 5. Brunneo, obscurum. Caput confertim punctulatum. Prothorax transversus, angulis lateralibus anticis productis, rotundatis, posticis acutis, confertim punctulatus, pars reflexa paulum squamulosa. Scutellum triangulare. Elytra elliptico-ovalia, prothorace quasi triplo longiora, humeris rotundatis, seriebus longitudinalibus 20 sat obsoletis punctorum instructa, inter has series pilosa, antice propè suturam lœvè squamulosa ; epipleura con- fertim punctulata. Sternum abdomenque lateribus squa- mulosa, in medio sparsim punctata. Abdominis segmentum ultimum bilunatum. Pedes tenuissime et confertim punc- tulati.

Precedente colore, prothoracis angulis anterioribus ma- gis rotundatis, et elytrorum punctum seriebus longitudi- nalibus multum plus obsoletis, prœcipuè differt.

3e Série, TOME vin. 2

18 J. THOMSON.

8. MoNOMMA TRISTUM Thomson.

Patria : Madagascar. Long. 6 1/2 mill.; lat. 4 mill. Tab. 1, fig. 4. Nigrum, subnitidum, pubescentia fuligi- nosa huc et passim tecta. Caput valde et confertim punc- tulatum. Prothorax transversus, pilosus, angulis lateralibus anticis productis, rotundatis, posticis acutis, confertim punctulatus, pars reflexa paulum squamosa. Scutellum triangulare. Elytra elliptico-ovalia, prothorace quasi triplo longiora, humeris rotundatis, punctorum seriebus lon- gitudinalibus 22 obsoletissimis instructa, inter has series lævia, pilosa ; epipleura sublævia. Sternum abdomenque la- teribus squamulosa, in medio sparsim punctulata. Abdomi- nis segmentum ultimum bilunatum. Pedes obsolete punctu- lati.

Precedente prothoracis angulis anterioribus plus acutis, et elytrorum punctorum seriebus longitudinalibus adhuc paulum plus obsoletis, dignoscitur.

9. MoNoMMA SEPULTUM Thomson.

Patia: Madagascar. Long. G 3/4 mill.; lat. 4 mill. Tab. 1, fig. 7. Nigrum, nitidum, subpubescens ; an- tennæ palpique brunnea, prothorax brunnescens. Caput confertim punctulatum. Prothorax transversus, subpilosus, angulis lateralibus anticis productis, rotundatis, posticis acutis, confertim punctulatus, pars reflexa paulum squa- mosa. Scutellum triangulare. Elytra elliptico-ovalia, pro- thorace quasi triplo longiora, humeris rotundatis, puncto- rum seriebus longitudinalibus 20 distinctis instructa, inter has series, lævia, pilosa, anticè prope suturam lævè squa- mosa ; epipleura sublævia. Sternum abdomenque lateribus squamulosa. in medio sat confertim punctulata. Abdomi-

Famille des Monommides. 19

nis segmentum ultimum bilunatum. Pedes confertim punc- tulati.

Precedente prothoracis angulis anterioribus plus acutis, elytrorum punctorum seriebus longitudinalibus multum plus distinctis, sterno abdominequeque in medio confertim punc- tulatis, distinctum est.

10. MONOMMA INDISTINCTUM Thomson.

Patria : Madagascar. Long. 5 1/2 mill.; lat. 3 mill. Tab. 2, fig. 3. Nigrum, nitidum, antennæ, palpi, sub- tus, pedesque, obscurè brunnea; prothorax antice rufes- cens. Caput confertim punctatum, subpilosum. Prothorax transversus, angulis anterioribus productis, rotundatis, posticis acutis, confertim punctulatus, pars reflexa paulum squamulosa. Scutellum triangulare. Elytra elliptico-ovalia, prothorace quasi triplô longiora, humeris rotundatis, serie- bus longitudinalibus 22 multum obsoletis parvisque punc- torum impressa, inter has series paulum pilosa, antice propè suturam paulum squamulosa; epipleura lœvia. Sternum abdomenque lateribus squamulosa, in medio sat confertim punctulata. Abdominis segmentum ultimum bilunatum. Pe- des tenuissime et confertim punctulati.

Precedente statura minore prothorace anticè rufescente, elytrorum punctorum seriebus longitudinalibus multum plus obsoletis, differt.

11. MOxOMMA PROLETARIUM Thomson.

Patria : Madagascar. Long. 5 1/2 mill.; lat. 3 1/2 mill. Tab. 1, pl. 6. Obscurè rubro-brunneus, paulum pilo- sum, caput, antennæ, palpique nigra. Caput confertim punctatum. Prothorax transversus, angulis lateralibus an-

20 J. THOMSON.

ticis productis, paulum obtusis, posticis productis acutis, sat confertim punctulatus, pars reflexa paululüm squamosa. Scutellum triangulare. Elytra elliptico-ovalia, prothorace quasi triplo longiora, humeris rotundatis, punctorum serie- bus longitudinalibus 20, antice sat distinctis impressa, ubi aliquas squamulas viduntur, inter has series lœvia, dextrâ sinistrâque duabus carenis longitudinalibus ad humeros in- cipientibus et versus medium finem facentibus, instructa ; epipleura Iœvia. Sternum abdomenque lateribus squamu- losa, in medio sparsim punctata ; abdominis segmente ultimo bilunato. Pedes tenuissimè et confertim punctulati.

Precedente corpore minus elongato plus robusto, colore, elytris dextra sinistraque carenis duabus longitudinalibus ad humeros incipientes instructis, prœcipuè differt.

12. MOoNOMMA NIGRITUM Guérin. Icon. R. A. Ins., p. 33. Syn.: M. madagascariensis Dej. Cat. 1837, p. 220.

Patria : Madagascar. Long. 6 mill.; lat. 3 1/2 mill. Nigrum, nitidum, haud pubescens, antennæ, palpi, tarsique brunnea. Caput confertim punctatum. Prothorax transversus, angulis anterioribus anticis productis, rotun— datis, confertim punctulatus, pars reflexa paulum squa- mulosa. Stutellum triangulare. Elytra elliptico-ovalia, pro- thorace quasi triplô longiora, humeris rotundatis, seriebus longitudinalibus 22 distinctis punctorum instructa, inter has series sublævia, anticè propè suturam lœviter squamosa ; epipleura lœvia. Sternum abdomenque lateribus squamu- losa, in medio sat confertim punctulata. Abdominis segmen- tum ultimun bilunatum. Pedes sublæves.

Precedente corpore plus elongato, colore, elytrorum punctum seriebus longitudinalibus distinctissimis numero- que altero, prœcipuè differt.

Famille des Monommides. 21

13. MONOMMA BRUNNIPES Guérin. Icon. du R. A. Ins., p. 314.

Patria: Madagascar. Long. 6 mill.; lat. 3 mill. Tab. 2, fig. 4. Supra nigrum, nitidum, glabrum, pro- thorax anticè rufescens, antennæ, palpi, subtus pedesque rubro-brunnea. Attenuatus. Caput confertim punctatum. Prothorax transversus, angulis anterioribus productis, ob- tusis, posticis acutis, confertim punctulatus, pars reflexa anticè paulum squamulosa, posticè lævis. Scutellum trian- gulare. Elytra elliptico-ovalia, attenuata, lateribus paulum sinuata, prothorax quasi triplô longiora, humeris rotun- datis, seriebus longitudinalibus obsoletissimis punctorum impressa, inter has series tenuissime et sat confertim punc- tulata, anticè propè suturam non squamulosa: epipleura lævia, in medio paulum squamulosa. Sternum abdomenque lateribus squamulosa, in medio sat confertim punctulata. Abdominis segmentum ultimum bilunatum. Pedestenuissimè et confertim punctulata.

Precedente corpore plus elongato, elytris plus attenuatis, lateribus paulum sinuatis, et inter elytrorum ipsorum

punctorum series longitudinales punctulatione validiore, dignoscitur.

14. MONOMMA ANGUSTATUM Thomson.

Patria : Madagascar. Long. 6 1/2 mill.; lat. 3 1/2 mill. Tab. 2, fig. 1. Nigrum, nitidum, glabrum, antenne, prothoracis pars antica, pedesque brunescentia. Angusta- tus, elytra attenuata. Caput confertim punetulatum. Pro- thorax transversus, angulis anterioribus, productis, rotun- datis, posticis acutis, confertim punctulatus, pars reflexa paulum squamulosa. Sceutellum triangulare. Elytra ellip-

22 J. THOMSON.

tico-ovalia-angustata, prothorace quasi triplo longiora, humeris rotundatis, seriebus longitudinalibus obsoletis punctorum impressa, inter has series tenuissime etirrégula- riter punctulata, antice propè suturam non squamulosa ; epipleura sublævia. Sternum abdomenque lateribus squa- mulosa, in medio sat confertim punctulata. Abdominis seg- mentum ultimum bilunatum. Pedes tenuissimè et confertim punctulati.

Precedente prothoracis angulis anterioribus minus acu- tis, et elytris adhuc plus attenuatis, differt.

15. MonommMmaA Gi8BosuM (Dei. Cat. 1837, p. 144) Thomson.

Patria: Madagascar. Long. 4 à 5 mill.; lat. 2 1/2 à 3 1/2 mill. Tab. 3, fig. 1. Nigrum, nitidum, gla- brum, antennæ, palpi, tarsique brunnea, prothorax antice brunescens. Rotundatus, curtus, piliformis. Caput confer- tim punctatum. Prothorax transversus, angulis anterioribus productis, rotundatis, posticis acutis, confertim punctu- latus, pars reflexa paulum squamulosa. Scutellum trian- gulare. Elytra breviter-ovalia, rotundata, curta, prothorace non triplo longiora, humeris rotundatis, punctorum serie- bus longitudinalibus tenuissimis obsoletisque instructa, inter has series tenuè et sat confertim punctulata, antice prope suturam non squamulosa ; epipleura sublœævia. Sternum ab- domenque lateribus squamulosa, in medio sat confertim punctata. Abdominis segmentum ultimum bilunatum. Pedes tenuissime et confertim punctulati. Variat colore obscure brunneo.

Precedente corpore multum minus elongato, globoso et elytris breviter ovalis, differt.

16. MONOMMA MiINUTISsSIMUM Tomson.

Patria : Madagascar. Long. 4 mill.; lat. 2 1/4 mill.

Famille des Monommides. 23

Tab.-3, fig. 2. Spec. unic. in Mus. Mniszech. Ni- grum, nitidum, glabrum, antennæ, palpi, abdomen pedes- que brunescentia. Caput confertim punctulatum. Prothorax transversus, angulis anticis productis, subacutis, posticis acutis, obsolete et sat confertim punctulatum. Scutellum triangulare. Elytra elliptico-ovalia, prothorace quasi triplo longiora, humeris rotundatis, seriebus longitudinalibus 22 sat validis punctorum instructa, inter has series minutissimè et obsolete punctulata ; epipleura lœvia. Siernum abdomen- que lateribus squamulosa, in medio minutissimè punctata. Abdominis segmentum ultimum bilunatum. Pedes obsoletis- sime punctulati.

Precedente statura minore et inter elytrorum punciorum series longitudinales punctulatione minutissima et obsoleta, differt.

17. MonommaA BRUNNEUM (Dej. Cat. 1837, p. 144) Thomson. Nec marginatum Fabr. in Dej. Cat. 1837, p. 144.

Patria : India orient. Long. 6 3/4 mill.; lat. 3 3/4 mill. Tab. 2, fig. 5. Supra nigrum, nitidum, glabrum, antennæ, palpi, subtus pedesque brunnea. Caput confertim punctatum. Prothorax transversus, angulis anterioribus productis, obtusis, posticis acutis, confertim punctulatus, pars reflexa paulum squamulosa. Scutellum triangulare. Elytra elliptico-ovalia, prothorace quasi triplo longiora, humeris rotundatis, seriebus longitudinalibus 22 punctorum distinctissimis sat profundis instructa, inter has series te- nuissimè punctulata, punctulatione sat sparsa et duplicata, antice propè suturam squamulosa; epipleura tenuissime et irregulariter impressa. Sternum abdomenque lateribus squa- mulosa, in medio sat confertim punctata. Abdominis seg- mentum ultimum simplicè lunatum. Pedes tenuissimè et sat confertim punctulati.

Precedente corporis magnitudine multum mojore, el/ytro-

24 J. THomsox.

rum punctorum seriebus longitudinalibus distinctissimis , et abdominis segmento ultimo simplicé lunato, differt.

18. MONOMMA PHILIPPINARUM Thomson.

Patria : Ins. Phillip. Long. 5 1/2 mill.; lat. 3 1/4 mill. Tab. 2, fig. 6. Nigrum, nitidum, glabrum, antenne palpi, tarsique obscurè brunnea. Caput confertim punctu- latum. Prothorax transversus, angulis anterioribus pro- ductis rotundatis, posticis acutis, crebrè et confertim punc- tulatus. Scutellum triangulare. Élytra elliptico-ovalia, pro- thorace quasi triplô longiora, humeris rotundatis, seriebus longitudinalibus 22 punctorum sat distinclis, sed non pro- fundis, instructa, inter has series tenuissimé et irregulariter punctulata, anticè propè suturam paulum squamulosa ; epi- pleura sublævia. Sternum abdomenque lateribus squamu- losa, in medio sat confertim punctata. Abdominis segmen- tum ultimum simplicè lunatum. Pedes tenuissime et sat coufertim punctulati.

Precedente minus rubustum, et e/ytrorum punctulatione multum plus obsoleta, differt.

SPECIES MIHI INVISA :

19. MonoMMA pusiLiuM Guér. Icon. R. A. Ins., p. 313.

Patria : Madagascar. Long. 4 mill.; lat. 3 mill., (Dia- gnosis juxta Dom. Guérin). D'un noir tournant un peu au verdâtre en dessus, fauve en dessous, glabre et luisant. Tête et prothorax ponctués, celui-ci brunâtre sur les côtés. Elytres ayant de fines stries de petits points très rappro- chés, avec le bord réfléchi fauve. Antennes et pattes fauves,

Famille des Monommides.

Le gr

2. G. HYPORHAGUS (Dei. Cat. 1837, p. 144) Thomson.

Oculi in medio maximi, lateraliter attenuati. Antennar. art. sat elongato. brevissimo, precedente duplo lon- giore, 4-8 obconicis, gradatim decrescentibus, 9-11 trans- versis, clavatis, haud serratis. Clypeus anticè rotundatus. Maxillarum galea elongata. Palpor. maæillari. art. 1-3 quasi ut apud Monomma, art. ultimo magno, subsecuriforme ; labiales art. 1-2 æque ferè ut apud Monomma. et ultimo intus recto vel haud arcuato. Submentum anticè trilobatum. lobis haud acutis. Lingula menti basim non extans. Prothorax antice rotundatus, angulis posticis acutis, productis. Pro- sterni projectura lata; mesosternum laminiforme, trans- versum. Abdominis segmentum ultimum semper simplicè lunatum.

Hoc genus Monomma : oculis majoribus, in medio latioribus; antennarum art. longiore, et art. 9-11, non serratis; 30 clypeo anticè rotundato; maæillarum galea elongata; 50 palporum maæillarium art. ultimo ma- gno, subsecuriforme; labialorum art. ultimo intus non arcuato; lingula menti basim non extante; 80 protho- race anticè haud productus, haud lunatus:; 90 prosterni projectura lata ; 100 mesosterno laminiforme ; 11° abdominis segm. ultimum semper simplicè lunatum, præcipuëé differt.

I. Prothorax normalis. anticè rotundatus. A. Corpus nitidissimum.

B. Elytra punctorum seriebus longitudinalibus ins- trueta : 1. I. brasiliensis, 2. marginatus, 3. æneus, 4. valde-punctatus, 5. pertinax, 6. castaneus, T. cayennensis, 8. lœvepunctatus. 9. fusciceps, 10. Le Contei, 11, punctulatus.

26 J., THOMSON.

BB. Elytra longitudinaliter striato-punctata, striis late- raliter costiformis.

AA. Corpus subnitidum : 12. H. yucatanus, 13. venezue- lensis, 14. piceus.

IT. Prothorax subquadrangularis.

BBB. Elytra longitudinaliter costulata : ipsa ovalia, in medio latiora : 15. H. costulatus.

Species mihi invisa : 16. 41. resinorum Hope.

1. HYPORHAGUS BRASILIENSIS (Dej. Cat. 1837, p. 144) Thomson.

Patria: Nova Granata, Cayenna, Brasilia (Mexico ?). Long. 7 1/2 mill.; lat. 4 1/4 mill. Tab. 3, fig. 4 Niger, nitidus, glaber, antennæ, palpi, tarsique brunnei, prothorax antice rufescens. Caput valdè et confertim punc- tulatum. Prothorax transversus, anticè rotundatus et an- gustior, haud productus vel lunatus, angulis posticis paulum productis, acutis, tenuissimè et sat sparsim punctulatus; pars reflexa paulum squamulosa. Scutellum triangulare. Elytra elliptico-ovalia, convexa, prothorace quasi triplô lon- giora , punctorum seriebus longitudinalibus 20 obsoletis instructa, duabus propè suturam brevis, inter has series tenuissime, irregulariter, et sparsim punctulata; lateraliter post humeros paulum et longitudinaliter canaliculata; epi- pleura Iœvia. Sternum abdomenque lateralibus squamulosa, in medio sat confertim et tenuè punctulata. Abdominis seg- mentum ultimum simplicè lunatum. Pedes tenuissime et sparsim punctulata.

HϾc species corporis magnitudine notanda est.

Famille des Monommides. 27

2. HYPORHAGUS MARGINATUS Fabr. ({Tritoma) Ent. Syst. 1792, IT, 506, no 3. Syst. Eleut. IT, 169, 572, no 8.— J. du Val, in Hist. de Cuba, An. art., p. 142 (Monomma).

Patria : S.-Dom., Cuba. Long. 5 mill.; lat. 3 mill. Tab. 3, fig. 9. Niger, nitidus., glaber, antennæ, palpi, tarsique brunnea, prothorax anticè rubro-marginatus, ab- domen lateraliter brunescens, pedes obscurè brunneiï. Caput valde et confertim punctulatum. Prothorax transyersus, antice rotundatus et angustior, angulis posticis acutis, pau- lum productis, tenuissime et confertim punctulatus; pars reflexa paulum squamulosa. Scutellum triangulare. Elytra elliptico-ovalia, prothorace quasi triplô longiora, seriebus longitudinalibus 22 sat obsoletis punctorum impressa, inter has series tenuissime et sat sparsim punctulata, punctula- tione duplicata; epipleura Ilœvia. Sternum abdomenque la- teraliter squamulosa, in medio valdè et confertim punctata. Abdominis segmentum ullimum simplicè lunatum. Pedes tenuissimè et sparsim punctulati.

Diagnosis juxta Fabricium (loc. cit.) : Atra, abdominis margine sanguineo. Paullo minor Tritoma 2 pustulala. An- tennæ piceæ. Thorax ater margine antico ferrugineo. Elytra punctato-striata, atra. Abdomen atrum, margine sanguineo. Pedes picei. Hab. in Amér. mérid. Insulis.

Precedente statura minore, et e/ytrorum punctorum serie- bus longitudinalibus plus obsoletis, dignoscitur.

3. HyPpoRHAGUS ÆNEUS Thomson.

Patria: So-Dom. Long. 3 mill.; lat. 2 mill. Supra æneus, nitidissimus, cum prothorace anticè et lateraliter rufescente, antennæ, palpi, subtus pedesque rubro-brun- nea. Elliptico-ovalis, paulum brevis, convexus, caput te- nuissimè et confertim punctulatum. Prothorax anticè haud

28 J. THomsox.

productus, angulis posticis acutis, sat valdè et sparsim punctatus. Scutellum triangulare. Élytra elliptico-ovalia, paulum brevia, convexa, seriebus longitudinalibus lœvis 22 punctorum impressa, inter has series irregulariter et lœvis- simè punctulata ; epipleura lœvia. Subtus abdomenque lateraliter squamulosa, in medio punctulata ; ubdominis seg- mentum ultimum simplicè lunatum. Pedes lœvè punctu- lati.

Precedente corpore minore, breviore, colore, et punctu- latione lœviore, prœcipuè differt.

4. HYPORHAGUS VALDEPUNCTATUS Thomson.

Patria : Amer. merid. (Brésil?) Long. 5 1/2 mill.; lat. 3 1/2 mill. Niger, nitidus, glaber, antennæ, palpi, tarsi- que brunnea, prothorax anticè vagè rubro-marginatus. Caput valdè et confertim punctatum. Prothorax transversus, anticè rotundatus et angustior, angulis posticis acutis, te- nuissimé et sat confertim punctulatus; pars reflexa subti- lissimë squamulosa. Scutellum triangulare. Elytra elliptico- ovalia, prothorace ferè triplo longiora, seriebus longitudi- palibus 22 punctorum validissimorum impressa, 2 seriebus suturæ vicinioribus brevississimis, inter has series subtilis- sime, obsolete, et irregulariter punctulata; epipleura lœvia. Sternum abdomenque lateribus squamulosa, in medio sat tenuè et confertim punctulata. Abdominis segmentum ulti- mum simplicè lunatum. Pedes obsolete punctulati.

Precedente corpore plus elongato, et elytrorum punc- torum seriebus longitudinalibus multum validioribus, prœci- puë differt.

5. HYPORHAGUS PERTINAX Thomson.

Patria : Cayenne. Long. 5 mill.; lat. 3 mill. Tab. 3, Hg. 6. Supra brunescens, nitidus, glaber, antennæ, palpi,

Famille des Monommides. 29

subtus, pedesque clarè brunnea, prothorace antice et late- raliter rufescens. Caput valdè et confertim punctulatum. Prothorax transversus, antice rotundatus et angustior, an- gulis posticis paulum productis, acutis, tenuissimè et sat confertim punctulatus, pars reflexa lœvissime squamulosa. Seutellum triangulare. Elytra elliptico-ovalia, prothorace quasi tripl longiora, seriebus longitudinalibus 22 lœvis- simis punctorum instructa, inter has series sat confertim et duplicatè punctulata; epipleura lœvia. Sternum abdomen- que lateribus squamulosa, in medio valdè et confertim punctulata. Abdominis segmentum ultimurn simplicè lu- natum. Pedes tenuissimè et sparsim punctulati.

Precedente minore, elytrorum punctorum seriebus longi- tudinalibus minus validis, et punctulatione inter has series distincta duplicataque, dignoscitur.

6. HYPORHAGUS CASTANEUS Thomson.

Patria: Colombia. Long. 4 1/2 mill.; lat. 2 1/2 mill. Tab. 3, fig. 5. Castaneus, nitidus, glaber, caput, an- tennæ, palpique brunnea, prothorax antice rufescens. Caput confertim punctulatum. Prothorax transversus, antice ro- tundatus et angustior, angulis posticis paulum productis, acutis, tenuè et confertim punctulatus, pars reflexa lœvis- simè squamulosa. Scutellum triangulare. Elytra elliptico- ovalia, prothorace quasi tripl longiora, seriebus longitu- dinalibus 22 sat lœvis punctorum impressa, inter has series tenuissimè et irregulariter punctulata; epipleura anticè obsoletè punctata, posticè lœvia. Sternum abdomenque late- raliter squamulosa, in medio tenuè et sat sparsim punctu- lata. Abdominis segmentum ultimum simplicè lunatum. Pedes tenuissimè et sparsim punctulati.

Precedente statura paulld minore, colore, et elytrorum punctorum seriebus longitudinalibus paulum validioribus, differt.

30 J. THOMSON.

7. HYPORHAGUS CAYENNENSIS (Dej. Cat. 1837, p. 144) Thomson.

Patria : Para. Long. 4 mill.; lat. 2 3/4 mill. Tab. 3, fig. 5. Niger, nitidus, glaber, antennæ, palpi, epipleura. pedesque rubro-brunnea. Caput confertim punctulatum. Prothorax transversus, anticè rotundatus et angustior, an- gulis posticis paulum sparsim punctulata, pars reflexa te- nuissimè squamulosa. Scutellum triangulare. Elytra ellip- tico-ovalia, prothorace quasi triplo longiora, seriebus 22 punctorum instructa, anticè his punctis validissimis, dein lœvissimis, inter has series obsoletissime punctulata, anticè propè suturam longitudinaliter et breviter canaliculata; epipleura lævia. Sternum abdomenque lateraliter squamu- losa, in medio tenuissimè punctulata. Abdominis segmen- tum ultimum simplice lunatum. Pedes tenuissimè et spar- sim punctulati.

Colore et elytris anticè validissimè punctatis, prœcipuè difert.

8. HYPORHAGUS LOEVEPUNCTATUS Thomson.

Patria : Colombia. Long. 5 mill.; lat. 3 mill. Tab. 3, fig. 10. Spec. unicum in Mus. Mniszech. Niger, niti- dus, glaber, antennæ, palpi, tarsique brunnea, Caput tenue et confertim punetulatum. Prothorax transversus, antice ro- tundatus et angustior, angulis posticis paulum productis acutisque, tenuè et paulum confertim punctulatus pars reflexa lœvia. Scutellum triangulare, Elytra elliptico-ovalia, prothorace quasi triplè longiora, punctorum seriebus longi- tudinalibus 22 sat obsoletis instructa, inter has series, minu- tissime et irregulariter punctulata ; epipleura lœvia. Ster- num abdomenque lateraliter squamulosa, in medio tenuis-

Famille des Monommides. 31

simè et confertim punctulata. Abdominis segmentum ulti- mum simplicè lunatum. Pedes obsolete et sparsim punc- tati.

Precedente plus elongatus, elytrorum punctulatione ubi- que œqualis maximè differt.

9. HyporHAGUS FusCICEPS (Reiche, Mss.) Thomson.

Patria : Nova-Granata (Colombia). Long. 4 1/2 mill.; lat. 2 mill. Supra niger, nitidus, glaber, antennœæ, palpi, subtus, pedesque obscurè brunnea; prothorax anticè vagè rubro-brunneus. Caput tenuè et confertim punctulatum. Prothorax transversus, anticè rotundatus et angustior, an- gulis posticis paulum acutis, tenuissime et paulum confertim punctulatus. Scutellum triangulare. Elytra elliptico-ovalia, prothorace quasi triplô longiora, punctorum seriebus longi- tudinalibus 22 distinctis instructa, inter has series subtilis- simè et irregulariter punctulata ; epipleura lœævia. Sternum abdomenque lateraliter squamulosa, in medio tenuè et pau- lum confertim punctulata. Abdominis segmentum ultimum simplicè Junatum. Pedes tenuissimè et sparsim punctulati.

Precedente multum appropinquat, sed illo elytrorum punctorum seriebus longitudinalibus multum plus fortis, distinctus est.

10. HyPorHAGUS LE CoNTEr Thomson.

Patria : California. Long. 5 mill.; lat. 3 mill. Tab. 8, fig. 11. Spec. 1 in Mus. Mniszech, et 1 in Mus. Thomson. Niger, nitidus, glaber, antennarum art. 1 et 9-11 flavescentibus, palpi, pedesque brunescentia, prothorax antice rufescens. Elongatus. Caput confertim punctulatum. Prothorax transversus, anticè rotundatus et angustior, angulis posticis paulum productis aculisque, tenuè et pauluin cConfertim punctulatus, pars reflexa haud squa-

32 J. THOMSON.

mulosa. Scutellum triangulare. Élytra elliptico-ovalia, pro- thorace quasi triplo longiora, seriebus longitudinalibus 22 distinctis punctorum impressa, inter has series tenuissime, obsoletissime, et imwegulariter punctulata; epipleura lœævia. Sternum abdomenque lateraliter squamulosa, in medio tenuè et sat confertim punctulata. Abdominis segmentum ulti- mum simplicè lunatum. Pedes obsoletissimè et sparsim punctulati.

Precedente paulum plus elongatus, illo prothorace plus lœæviter punctato, elytrorum punctorum seriebus longitudi- nalibus validioribus, subto pedibusque plus obsoletè punctu- latis, prœcipuè differt.

Entomologo celeberrimo americano Dom. J. L. Le Conte, hæc species amicè dedicata est.

11. HYPORHAGUS PUNCTULATUS (Dej. Cat. 1837 p. 144) Thomson.

Patria : Amer. borealis. Long. 5 mill.; lat, 2 1/2 mill. 3 Spec. in Museo Thomson. Niger vel obscurè brunneus, nitidus, glaber, antennæ brunnæ, art. 3 ultimis flavescentibus, palpi, pedesque brunnea, prothorax anticè et lateraliter rufescens. Caput confertim punctulatum. Pro- thorax transversus, anticé rotundatus et angustior, angulis posticis paulum productis et subacutis, sat valdè et confer- tissimè punctulatus ; pars reflexa lœviter squamulosa. Scu- tellum triangulare. Elytra elliptico-ovalia, paulum elongata, prothorace ferè tripld longiora, seriebus longitudinalibus 22 distinctissimis punctorum impressa, inter has series tenuè et paulum sparsim punctulata, punctulatione duplicata; epipleura tenu et confertim punctulata. Sternum abdomen- que lateraliter squamulosa, in medio tenue et sparsim punc- tata. Abdominis segmentum primum cœæteris validiorè punctatum, ultimo simplicè lunato. Pedes tenuissime et sat confertim punctulati.

H. Le Conteum appropinquat , sed majus elongatus, an-

Famille des Monommides. 33

gustior, et prothorax anticè paulum plus productus ; illo,

prothoracis et elytrorum punctulatione validiore, prœæcipuè differt.

12. HYPORHAGUS VENEZUELENSIS Thomson.

Patria : Venezuela. Long. 5 mill.; lat. 3 mill. Tab. 3, fig. 8. Niger, subnitidus, glaber, antennæ, palpi, subtus pedesque obscurè brunnea, prothôrax antrorsum, et elytro- rum margines, rufescentia. Caput confertim punctulatum. Prothorax transversus, anticè rotundatus et angustior, an— gulis posticis paulum productis, acutis, sat valde et confer - tim punctulatus, pars reflexa tenuissimè squamulosa. Scu- tellum triangulare. Elytra elliptico-ovalia, prothorace quasi triplô longiora, punctato-striata, striis longitudinalibus 22 obsoletis lateraliter costiformis, inter striis mediis obsolete, tenu, et irregulariter punctata, inter striis lateralibus, lœvia; epipleura æque lœvia. Sternum abdomenque lateraliter squamulosa, in medio sat valdè et confertim punctulata. Abdominis segmentum ultimum simplicè lunatum. Pedes te- nuissime et sparsim punctulati.

Precedente corpore minus nitido, elytrorum marginibus rufescentibus, ipsis striato punctatis, striis lateraliter costi- formis, prœcipuè differt.

13. HYPORHAGUS YUCATANUS Thomson.

Patria : Yucatan. Long. 5 mill.; lat. 3 mill. Tab. 3, fig. 3.— Supra niger, subnitidus, glaber, caput prothoraxque antice rufescentia, antennæ, palpi, sublus pedesque rubro- brunnea, et elytrorum margines rufescentes. Caput confer- tim punctulatum. Prothorax transversus, antrorsum rotun- datus et angustior, angulis posticis paulum productis, acutis, sat valdè et confertim punctulatus, pars reflexa tenuissime squamulosa. Scutellum triangulare. Elytra ellip-

3e Série, TOME vin. 3

34 J. THOMSOK.

tico-ovalia, prothorace quasi triplo longiora, punctato-striata, striis 22 longitudinalibus obsoletis lateraliter costiformis, inter striis mediis subtiliter, obsoletissimè, et irregulariter punctulata; inter striis lateralibus, lœvia; epipleura lœvia. Sternum abdomenque lateraliter squamulosa, in medio sat valdè et confertim punctulata. Abdominis segmentum ulti- mum simplicè lunatum. Pedes tenuissime et sparsim punc- tulati.

Precedente vicinissimus, sed illo elytrorum punctulatione læviore, differt.

14. HyporBAGUS PICEUS (Lacord. in Dej. Cat. 1837, p. 144) Thomson.

Patria : Cayenna. Long. 4 1/2 mill.; lat. 2 1/2 mill. Supra niger, subnitidus, glaber, subtus brunneus, antennæ palpique autem brunnea. Caput subtilissime et confertim punctulatum. Prothorax transversus, anticè rotundatus et angustior, angulis posticis paulum acutis, sat valdè et con- fertim punctulatus; pars reflexa subtilissimè squamulosa. Scutellum triangulare. Elytra elliptico-ovalia, prothorace quasi triplo longiora, punctato-striata, striis longitudina- libus 22 sat validis lateraliter costiformis, inter striis me- diis tenue punctulata, punctulatione duplicata paulum sparsa; inter striis lateralibus lœvia; epipleura autem lœvia. Sternum abdomenque lateraliter squamulosa, in medio tenuè et sat sparsim punctulata. Abdominis segmentum ulti- mum simplicè lunatnm. Pedes tenuissimè, obsoletissimè, et sparsim punctulati.

Duabus precedentibus multum appropinquat, sed illis corpore angustiore, graciliore, et elytrorum punctulatione validiore, dignoscitur.

15. HYPORHAGUS COSTULATUS Thomson.

Patria : Yucatan. Long. 5 mill.; lat. 3 mill. Tab. 3,

Famille des Monommides. 35

fig. 12. Spec. unicum in Mus. Mniszech. Niger, sub- nitidus, glaber, antennæ, palpi, pedesque brunnea; protho- rax antrorsum obscurè-brunescens. Caput confertim punc- tulatum. Prothorax transversus , subquadrangularis, antror- sum bilunatus et angustior, angulis lateralibus posticis paulum productis, acutis, lævè et confertim punctulatus, pars reflexa sat valdè squamulosa. Scutellum triangulare. Elytra ovalia, longitudinis in medio latiora, prothorace quasi triplo longiora, 20 costulata, costis longitudinalibus, duplicatis, lœvis, duabus suturæ vicinioribus longitudinis in medio incipientibus, antice paulum catenatis, inter has costas obsoletissimè et irregulariter punctulata, epipleura lœvia. Sternum abdomenque lateraliter squamulosa, in medio sat valdè et confertim punctulata. ‘Abdominis segmen- tum ultimum simplicè lunatum. Pedes valdè et confertim punctulati.

Precedente prothorace subquadrangulare, plus obsolete punctato, elytris costatis, non punctorum seriebus longitudi- nalibus instructis, costis duabus suturæ vicinioribus longi- tudinis in medio incipientibus, inter has costas plus obso- lete punctulatis, pedibusque valdè et confertim punctulatis, differt. Prothoracis forma anormale et elytris costatis, hæc species prœcipuè notanda est.

SPECIES MIHI INVISÆ :

16. HYPORHAGUS RESINORUM Hope. Mag. de z00l. Ins., 1842, pl. 87 {Monomma).

Long. 6 3/4 mill. Diagnosis juxta Dom. Hope. Niger, capite atro, antennis piceis, prothorax, marginibus anticis et posticis subsinuatis, convexus et punctulatus; elytra atra fortissimè punctata, pedibus piceis. Hab. for- sitan in insula Cernensi.

E resino anime descriptus. In Museo Dom. Hope.

36 J. THOMSON.

EXPLICATION DES PLANCHES.

Planche 1. 1. Monomma giganteum Thomson. 2 grandis id. 3. irroratum Klug. 4. tristum Thomson. 5 gyrinoides id. 6 proletarium id. 7 sepultum id.

1a. Tête et antennes. 14. Mâchoire et palpe maxillaire.

1c. Menton, languette, et palpes labiaux.

92a. Tête et sternum. 26. Prothorax.— 2c. Labre.

1

Planche 2.

1. Monomma angustatum Thomson. 2 maculatum Guérin.

3. indistinctum Thomson. 4. brunnipes Guérin.

5 nu brunneum Thomson.

6 philippinarum id.

Détails du Hyporhagus marginatus.

. Tête et antennes vues en dessus. 7a. Prothorax.

7Tb. Labre. 7c. Mâchoire et palpe maxillaire. 7d. Menton, languette, et palpes labiaux. 7e. Mandibule. 7f. Patte.

Planche 3. 1. Monomma gibbosum Thomson. 2. minutissimum id. 3. Hyporhagus yucatunus id. 4 brasiliensis id.

Famille des Monommides.

: pos cayennensis id.

pertinax id. castaneus id. venezuelensis id. marginatus Fabr.

lœvepunctatus Thomson.

Le Contei id. costulatus id. TABLE.

FAMILLE DES MONOMMIDES.

G. MONOMMA (Klug) de Casteln.

{. Syriacum Thomson.

2. Giganteum id. 3. Grandis id. 4. Ferrugineum id. 3. Irroratum Klug. | Var. : Klugii Guérin.

6. Maculatum id. 7. Gyrinoides Thomson. 8. Tristum id. 9. Sepultum id. 10. Indistinctum id. 11. Proletarium id.

12. ( Nigritum Guérin. Madagascariensis Dei. 13. Brunnipes Guérin.

Syrie. Natal. Madagascar.

37

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38

14. 15. 16. 17. 18. 19.

20. 21. 22. 23. 24. 25. 26. 27. 28. 29. 30. 31. 32. 33. 34. 35.

J. Taomsown. Famille des Monommides.

Augustatum Thomson Madagascar. Gibbosum (Dei.) id. Id. Mioulissimum id. Id. Brunneum (Dej.) id. Inde orientale. Philippinarum id. Îles Philippines. Pusillum Guérin. Madagascar.

G. HYPORHAGUS (Dej.) Thomson.

Brasiliensis (Dej.) Thomson. Brésil. Marginatus Fabr. Saint-Domingue. Æneus Thomson. Id.

Valdepunctatus id. Amérique mérid. Pertinax id. Cayenne. Castaneus id. Colombie. Cayennensis (Dej.) id. . Cayenne. Lævepunctatus id. Colombie. Fusciceps id. : Nouvelle-Grenade. Le Contei id. Californie. Punctulatus (Dej.) id. Amérique boréale. Venezuelensis id. Vénézuéla. Yucatanus id. Yucatan. Piceus (Lac. Dej.) id. Cayenne. Costulatus . id. Yucatan. Resinorum Hope. N.?

Pages

ESSAL MONOGRAPHIQUE

SUR LES

GALERUCITES ANISOPODES (LATR.

oÙU DESCRIPTION DES ALTISES D'EUROPE

ET DES BORDS DE LA MER MÉDITERRANÉE.

Par M. E. ALLARD.

(Séance du 14 Septembre 1859.)

Messieurs .

Les entomologistes qui se sont occupes de la détermina- tion des Altises connaissent les difficultés d’un pareil travail. Malgré les travaux si importants d'Illiger, de Gyllenhal et de l’Entomoilogische-Hefte, malgré les recherches plus ré- centes de MM. Redtenbach et Bach, il est aujourd’hui presque impossible d'arriver à déterminer d'une manière probable les espèces souvent les plus communes de certains groupes. D'un côté, les descriptions des anciens auteurs sont souvent d’un vague d'autant plus désespérant que les types de ces descriptions ne se retrouvent presque jamais. D'un autre côté, les descriptions isolées d’un assez grand nombre d'es- pèces viennent encore compliquer l'embarras des natura- listes.

J'ai donc cru rendre service à mes coilègues en leur offrant, sous la forme d’un essai monographique, le résultat de mes recherches sur les Altises d'Europe et de la région méditerranéenne. Certes, je n’espère pas avoir triomphé de

40 EF. ALLARD.

toutes les difficultés, car la distinction de certaines espèces me paraît encore une véritable énigme: mais je crois avoir déblayé la voie et facilité la détermination de ces insectes si intéressan{s et si difficiles.

Je remercie tous mes collègues de la complaisance avec laquelle ils ont facilité mon travail par leurs communica- tions, mais je dois des remerciements spéciaux à M. Reiche, qui a bien voulu mettre sa riche bibliothèque à ma disposi- tion.

INTRODUCTION.

Les Altises, d’après Latreille, font partie de la sixième famille des Coléoptères tétramères, celle des Cycliques, aux- quels il assigne les principaux caractères suivants :

« Ces insectes ont les trois premiers articles des tarses spongieux, ou garnis de pelottes en dessous, avec le pénul- tième partagé en deux, et les antennes filiformes ou un peu plus grosses vers le bout; ils présentent un corps ordi- nairement arrondi ou oblong; ils ont des mâchoires dont la division extérieure, par sa forme étroite, presque cylin- drique et d’une couleur plus foncée, a l’apparence d’un palpe; la division intérieure est plus large et sans onglet écailleux. La languette est presque carrée ou ovale, entière ou légèrement échancrée. »

Les Cycliques sont divisées, par le même auteur, d’après le mode d'insertion des antennes, en trois tribus : les Cas- sidaires, les Chrysomelines et les Galerucites.

Cette dernière tribu présente « des antennes toujours aussi longues au moins que la moitié du corps, de la même grosseur partout, ou insensiblement plus grosses vers leur extrémité, insérées entre les yeux, à peu de distance de la

Galerucites anisopodes. 41

bouche, et ordinairement rapprochées à leur base et près d'une petite carène longitudinale. Les palpes maxillaires plus épais vers leur milieu, se terminent par deux articles en forme de cône, mais opposés ou réunis par leur base, et dont le dernier court, soit tronqué ou obtus, soit pointu. Le corps est tantôt ovoïde ou ovalaire, tantôt presque hé- misphérique. »

Les Galerucites se subdivisent enfin en deux coupes prin- cipales : les espèces non Sauteuses, ou Zsopodes et les Sau- teuses, ou Anisopodes, qui ont les cuisses postérieures très grosses.

Ce sont ces dernières qui font l’ebjet de mon travail. Fabricius les a dispersées dans les genres Chrysomela, Gale- ruca et Crioceris, mais elles ont été réunies dans les mé- thodes de Geoffroy, d'Olivier et d'Illiger en un seul, celui d’Altise (A/rica ou Haltica). L’orthographe de ce dernier mot me paraît devoir être tranchée par l'ancienneté, et, puisque Geoffroy en 1762, Fourcroy en 1785, l'ont écrit par un À, il faut, avec Latreille , respecter leur droit d'invention et n'y pas mettre d'A.

Ces Coléoptères sont très petits, mais ornés de couleurs variées ou brillantes, sautent avec une grande promptitude et à une grande hauteur, et dévastent souvent les feuilles des végétaux qui sont propres à leur nourriture. Leurs larves en rongent le parenchyme et s’y métamorphosent.

Les sexes se distinguent assez facilement : chez plusieurs espèces les se reconnaissent à la dilatation de certains articles des antennes ou du premier article des tarses anté- rieurs; chez toutes, sans exception, je crois, les mâles ont une fossette bien prononcée au bord postérieur du dernier anneau abdominal inferieur.

Parmi les divers auteurs qui s’en sont occupés, Illiger (Magasin fur Insektenkunde , tom. vx, p. 53, édit. 1807) est celui qui en a donné la classification la plus complète et la plus simple. Outre que ses divisions s'appliquent aux Altises

42 E. ALLARD.

du monde entier qui s’y encadrent aisément, elles sont basées sur des différences faciles à reconnaitre, et l'usage les a pour ainsi dire consacrées, puisqu'elles ont donné lieu à autant de genres dans le Catalogue de M. le comte De- Jean.

Ces divers motifs m'ont déterminé à adopter la classifi- cation d’Illiger telle qu’elle est indiquée ci-après :

DIVISION :

Unguis posticus basi tenuis, apice sursüm gib- boso-inflatus. A. Elytra vage-punctata aut lævigata. . , . Physapodes. B. Elytra punctato-striata. . . . . . . . . OEdipodes.

DIVISION :

Unguis posticus apicem versus sensim ac mo- dicè incrassatus. A. Thorax sulco postico transverso dis- tincto. a. Elytra striato-punctata. . . , , . . . Cæsæ. b. Elytra vage-punctata aut lœvigata. . . Sulcicolles. B. Thorax sulco transverso nullo. L. Tarsus posticus basalis tibiæ apici in- sertus. a. Spinula postica simplex. Caput pro- minulum. + Tarsus posticus basalis dimidiam longitudine aut æquans, aut su- perans. Elytra temere punctata vel lœvigata. . . . . . ... «1 Longitarsi. ++ Tarsus posticus basalis tibia di- midia brevior. #. Elytra vage-punctata vel lœvi- Data est sets ie 007, SALENPPÈTES,

Galerucites anisopodes. 43

8. Elytra striato-punctata. . . . Strialæ. b. Spinula postica apice bifurcà. Tho-

rax lœvis subcylindricus totum

caput recipiens. Elytra punctulo-

rum seriebus obsoletis. . . . . . Cryptocephales. Il, Tibia postica apice externo oblique

truncata : truncatura canalem for-

mante ; tarsus basalis posticus huic

canali superiüs insertus, ab apice

inferiore tibiæ remotus. Elytra

punctato-striata plerisque. . . . . Alfitarses.

ESSAI MONOGRAPHIQUE

sur les

GALERUCITES ANISOPODES

ou DESCRIPTION DES ALTISES D'EUROPE

ET DES BORDS DE LA MÉDITERRANÉE.

1e DIVISION.

Unguis posticus basi tenuis, apice sursüm gibboso-inflatus. Z{lig.

Cette première division s'applique aux Galerucites sau- teurs, dont le dernier article des tarses postérieurs est brus-

44 E. ALLARD.

quement renflé et arrondi en dessus, comme ampullacé, avec les deux crochets du bout, inférieurs et petits.

Elle comprend des insectes à élytres lisses ou confusé- ment ponctuées, et des insectes à élytres régulièrement ponctuées-striées. Illiger a appelé les premiers : Physapodes et les seconds OEdipodes. On n’a encore rencontré en Eu- rope que deux espèces appartenant au premier de ces groupes ; M. Rosenhauer les a réunies dans le genre sui- van :

Genre LiTHoNoMA (1) Rosenhauer. Thiere Andal., p. 335.

Corps ovale, assez déprimé. Tête saillante, avec des an- tennes filiformes de onze articles et des yeux globuleux. Prothorax transversal, également rétréci à la base et au sommet, fortement arrondi sur les côtés, médiocrement échancré en avant, presque droit en arrière, peu convexe. Elytres ovales, peu convexes, fortement ponctuées.. Les fémurs postérieurs sont canaliculés en dessous; les tibias le sont en dessus, et ceux de derrière sont terminés par une petite dent crochue. Les tarses sont insérés à l’extré- mité des tibias, leur premier article est court, quoique plus grand que les deux suivants; le dernier est renflé comme je l'ai dit plus haut. Insecte aptère.

1. Lithonoma MARGINELLA.

Ovata, subdepressa, viridi-ænea aut cyanea. Caput viridi- œneum, punclatum. Antennæ nigræ. Prothorax punctatus, viridi-æneus, marginibus albidis. Élytra viridi-ænea, margine

(1) Nom proposé par M. Chevrolat (Dict. univer, d’hist. natur., VII, p. 408), qui n’en a pas donné les caractères d’une manière suf- fisante.

Galerucites anisopodes. 45

punctisque duobus obliquis albidis, Corpus œneum. Pedes nigri. Long. 4 à 6 millim. Var. Elytris lineolis nullis.

Galler. marginella Fab.S. E. 1. 496, 96. Oliv. Ent. vi, p. 688. Illig. Mag. vi, p. 55.

Entièrement d’un vert métallique ou d’un bleu foncé. Antennes, bouche et tarses noirs. Corselet ayant, ainsi que les élytres, une ponctuation forte et serrée; ses côtés sont bordés de jaune pâle ; il a en outre, à la base et au sommet, une petite bande courte de même couleur. Les é/ytres sont complétement entourées d’une bande d'un jaune pâle et marquées de quatre taches de même couleur ou plutôt de quatre petits traits inclinés tous quatre vers le centre de l'élytre. Le dessous est partout couvert de petits points qui sont plus écartés sur les cuisses postérieures. Ces dernières sont brillantes et fortement renflées en forme d’outre pleine.

Cette jolie espèce se trouve en Portugal. M. Gougelet en a rapporté plusieurs de Vigo, chez lesquelles les parties claires, au lieu d’être d’un jaune pâle, sont d’un brun- rouge.

2. Lithonoma ANDALUSICA.

Ovata, subdepressa, cyanea, nitida, subtüs sparsim subti- lus, suprà confertissime profundè punctata; ore antennis tarsisque nigris, his subtùs fusco-cinereo-spongiosis ; femori- bus posticis crassissimis; prothoracis elytrorumque limbo, linea propè suturam arcuata, ante apicem limbo laterali con- nexa, lineolaque media rubris. Long. 4 à 6 millim.

Lithon. Andalusica Rosenhauer. Thiere Andai., p. 333, 1856.

Cette espèce a la forme aplatie et la taille de la précé-

46 E. ALLARD.

dente, mais elle s’en distingue par sa ponctuation plus pro- fonde, plus serrée et tout à fait rugueuse, ainsi que par le dessin de ses élytres. Elle est aussi nécessairement moins lisse et moins brillante.

Tête subtriangulaire, rugueuse, d’un bleu foncé. Antennes courtes, épaisses, noires ainsi que les yeux. Corselet trans- versal, très peu convexe en dessus, très rugueux, avec deux impressions peu profondes à la base dans le milieu ; les angles postérieurs sont bien marqués, presque droits, les côtés peu arrondis; il est d’un bleu foncé avec un trait jaune clair aux bords antérieur et postérieur, et une bor- dure de même couleur sur les bords latéraux. Les élytres sont un peu plus larges que le corselet, presque parallèles, arrondies ensemble à l’extrémité, très peu convexes, très rugueuses, bleues, entièrement bordées de jaune clair et ayant sur chaque élytre, à une très faible distance de la suture, une bande étroite de même couleur qui se courbe un peu avant l'extrémité de l’élytre et vient rejoindre la bordure latérale. Le dessous est d’un noir bleuâtre, ponc- tué ainsi que les pattes. Les fémurs postérieurs sont très épais.

Andalousie, Tanger.

DIVISION.

Unguis posticus apicem versus sensim ac modicè incrassatus. J{lig.

Cette seconde division s'applique aux Galérucites sau- teurs, dont le dernier article des tarses est allongé, s’épaissit graduellement et a les deux crochets de grandeur ordinaire situés à son extrémité et dans une direction longitudinale. Elle comprend toutes les autres Altises partagées par Illiger en sept groupes.

Galerucites anisopodes. 47

1er Groupe COESÆ. Illig., Mag. VI, p. 57.

Thorax sulco postico transverso distincto. Elytra striato-punctata.

Genre CREPIDODERA Chevrol. Dict. d'Orbigny.

Corps ovale ou arrondi, assez convexe. Tête saillante, avec les antennes filiformes, de onze articles allongés et les yeux globuleux. Prothorax transversal, paraissant plus large à la base qu’au sommet, à cause des angles antérieurs qui sont plus rabattus que les postérieurs; ces derniers ne sont pas arrondis, mais plus ou moins droits; les côtés sont mé- diocrement arrondis, le disque assez convexe, la partie pos- térieure déprimée par suite d’un sillon transversal, toujours limité par deux petites stries longitudinales; le bord anté- rieur est très échancré, le postérieur faiblement arrondi. Les élytres sont ovales, assez convexes, fortement striées- ponctuées. Les fémurs postérieurs sont médiocrement ren- flés, assez allongés, les tibias canaliculés en dessus : il n'y a pas d’épine apparente à leur extrémité. Les tarses sont insérés à l'extrémité postérieure des tibias.

I. Elytres testacées. a. Avec des dessins noirs. . . . . . . . Lineata Rossi, b, Avec des stries formées de points gé- MIDÉS 1 Elta teté laser e NN IUNreSsA Fab. Transversa Marsb. c. Avec des stries formées de points simples . + « «+.» + + + o + «+ Exoleta Fab. Gyll Marginicollis Küster. Ventralis Illig, Il, Elytres noires, vertes, bleues ou cui- vreuses, non velues. + Corselet rougeâtre.

48 E. ALLARD,

a. Toutes les pattes rouges . . . . . Rufipes Lin. Semirufa Küst. b. Fémurs postérieurs bruns de poix. Melanostoma Redt. c. Tous les fémurs noirs. . . . . . . Femorata Gyll. ++ Corselet et élytres unicolores, ou cor- selet doré, élytres bleues ou vertes. a, Corselet lisse . . . .,..... . . Cyanescens Duit. Nigritula Gyl. Strangulata mihi. b. Corselet visiblement ponctué, , . . ANitidula Lin. . Helxines Lin. Fulvicornis Fab, IN, Elytres jaunes à l'extrémité, non ve- lues Suis. D'oue us 50) Jaig'atiuan. Modeersiins IV. Elytres velues. . . . . . . . . . . , . Pubescens E. H. Atropæ Märk.

I. Elytres testacées.

a, Elytres avec des dessins noirs.

3. Crepidodera LINEATA.

Thôrace sulcato, oblongo-ovata, ferruginea, suprà testa- cea; elytris punctato-striatis : vittalis duabus baseos düabus- que medii abbreviatis nigris. Long. 4 mill.; larg. 2 mill.

Chrys. lineata Rossi. Fn. Et. 1, 92, 225, 1795. Oliv. Ent. vi, 706, 69. Illig. Mag. vr, 110.

Cette espèce est facile à reconnaître par sa grande taille et la coloration de ses élytres, Elle est ovale, allongée, d’un ferrugineux clair en dessus, d’un testacé plus brun en dessous, ainsi que la suture; deux bandes noires de poix partant de la base des élytres et deux autres bandes partant de leur extrémité s'arrêtent à peu près au milieu de l’élytre sans se joindre ; les deux premières sont sur le troisième et le huitième intervalle des stries, les deux dernières sur le

Galerucites anisopoudes. 49

cinquième et le septième. Ces bandes sont souvent en partie obsolètes. La tête est d’un testacé pâle avec les yeux noirs ; elle est très obsolètement ponctuée et ornée entre les yeux de deux petits tubercules séparés par une fossette. Les an- ennes sont plus courtes que la moitié du corps, d’un testacé pâle à la base, noires au sommet. Le corselet transversal, d'un tiers plus large que long, tronqué à la base et au sommet, avec ses quatre angles obtus et ses côtés très peu arrondis, presque droits. Il est d'un testacé clair, finement ponctué, avec une impression transversale près de la base se termi- nant dans deux fossettes plus profondes. Les élytres sont plus larges que le corselet, ovales, convexes, et s’arron- dissent séparément à l'extrémité. Elles ont des stries for- mées de forts points qui vont jusqu’à l'extrémité de l’élytre et dont les troisième, cinquième, septième et huitième in- tervalles sont plus ou moins ornés de noir. Le dessous est d'un testacé ferrugineux ainsi que les fémurs postérieurs, qui sont médiocrement épaissis ; le reste des pattes est plus clair. France méridionale ; Italie ; Bône.

b, Elytres avec des stries formées de points géminés.

4. Crepidodera IMPRESSA.

Oblongo-ovata, convexa, rufa, suprà glabra, infrà subti- liter flavo-pubescens; elytrorum seriebus punciorum irregula- ribus, geminatis, subtilibus et postice evanescentibus. Fronte bigranulatä. Long. 5 1/2 à 6 millim.; larg. 2 1/2 à 3 millim.

Chrysom. impressa Fab. S. E. 1, 496, 95, 1801. Illig. Mag. vi, p. 57. Hult. rufa Kuster xv, 91.

Cette espèce, qui est une des plus grosses, est médiocre- Série, TOME vin. 4

f,

50 E. ALLARD.

ment convexe, d’un rouge un peu brunâtre, quelquefois d’un rouge de sang ; les yeux seuls sont noirs; le dessus est glabre, le dessous a une pubescence rare d’un jaune pâle. Elle se distingue de toutes ses congénères’par la fine ponc- tuation de ses élytres.

La tête subtriangulaire a à la base des antennes deux granulations séparées par une fossette de laquelle part une petite carène élevée qui va jusqu’à l’épistôme. Le corselet est couvert de petits points épars ; ses angles antérieurs font saillie et se recourbent en dehors; les angles postérieurs sont presque rectangulaires; la base est déprimée par suite d’un profond sillon vertical limité à ses deux extrémités par un sillon vertical. L'écusson est court, triangulaire, lisse. Les élytres un peu plus larges que le corselet à la base, s’élargissent peu après, se rétrécissent fortement en arrière et se terminent en une pointe tronquée ; leurs côtés sont peu rebordés; leur surface est ornée de lignes de points doubles très fins, plus gros sur les côtés et s’effaçant en arrière.

D'après Fabricius, cette espèce est originaire de Tanger ; Illiger l’a trouvée en Portugal; je l'ai moi-même d’Anda- lousie, de Bône, d'Alger et de Syrie. Les individus de cette dernière provenance sont plus petits et plus pâles, et je les avais d'abord séparés comme formant une espèce sous le nom de Crep. punctulata, mais un examen approfondi m'a convaincu qu'il fallait les réunir à l’impressa.

Je n'ai pas vu la Crep. rufa de M. Kurter, mais la des- cription qu'il en donne et sa provenance (Carthagène en Espagne) permettent de croire qu’elle n’est autre que l’im- pressa de Fabricius et d’Illiger (1).

(1) Cette opinion a été corroborée postérieurement par le té- moignage de M. Miller, de Vienne, dans une lettre qu'il m'a écrite le 2 décembre 1859.

Galerucites anisopodes. 51

5. Crepidodera TRANSYERSA.

Oblongo-ovata, glabra; totum corpus unicolor, ferrugi- neum, oculis solummodo nigris. Fronte bigranulata, elytra punctulis minimis conspersa, substriatim sitis. Thorace punciis confusis in medio impresso. Long. 4 à 5 millim.

Chrysom. transversa Marsh. 1, 203, 83. Duft. 111, 270. Impressa Redt. 528.

Var. B. Ferrugineo-testacea, elytris punctato-striatis, serie- bus interioribus subgeminatis. Thorace sublœvi. Long. 3 1/2 à 4 millim.

Halt. ferruginea Alig. Mag. vi, p. 109.

Très voisine de la Crep. impressa, Fab., dont elle a la structure et presque la taille, mais dont elle se distingue par son corps tout entier plus convexe, par sa ponctuation plus forte, tant sur le corselet que sur les élytres, par les côtés de son corselet plus arrondis, par le bord de ses élytres plus saillant, par leur angle apical non largement tronqué. |

Elle est d’un ferrugineux plus ou moins obscur, mais à quelquefois une étroite bordure couleur de poix au bord du corselet, en arrière et sur les côtés, et quelquefois aussi une tache oblongue de même couleur sur les bords latéraux des élytres, près de la base. Les points des élytres, assez forts à la base, forment des lignes doubles irrégulières qui s’ef- facent vers l’extrémité. Toutefois, les quatre séries de points extérieurs, qui prennent au-dessous du calus huméral et se terminent vers le milieu de l'élytre, sont plus fortes et mieux ordonnées.

La variété B est un peu plus petite, un peu plus claire, à corselet plus lisse et moins ponctué. Les angles antérieurs du corselet sont plus saillants en dehors. Les séries de points des élytres, géminées sur le disque seulement, sont beaucoup plus nettement et régulièrement séparées ; les

59 E. ALLARD.

intervalles un peu convexes sont très lisses; le cinquième intervalle est plus élevé que les autres.

il ne m'a pas semblé possible de faire une espèce de la variété B, parce qu'il existe des passages entre elle et la variété À, qui les rendent presque impossibles à séparer. En outre, on trouve souvent les deux variétés accouplées sur la même plante.

Cette espèce est conforme au type de Marsham, qui est dans la collection de Stephens, à Londres; elle est aussi nommée transversa par M. Kirby.

On la trouve en France, en Angleterre.

c. Elytres avec des stries formées de points simples.

6. Crepidodera EXOLETA Fabr.

Oblongo-ovata, rufo-testacea, nitida, immaculuta, oculis solis nigris, prothorace postice transversim impresso, elytris regulariter punctato-striatis. Long. 3 millim.

Altise fauve à stries Geoff. Ins. 1, p. 250, 16, 1762. Chrys. exoleta Fab. S. E., p. 115,17, 1775. Altica ferru- ginea Fourcroy, Ent. Par. 1785. Alt. exoleta Panz. Fn. Germ. 21e, 14, 1795. Chrys. exoleta Rossi, Fn. Etr. Ed. Helw. 1, 90, 220, 1795. Altica ferruginea Schrank, Fn. boic. 11, 563, 808, 1798. Halt. exoleta E. H. n1, 17, 15, 1803. Id. Gyll. m1, 551, 24. Haltica similis Kirby. Haltica flava Steph. Coll. À

D'un testacé rougeâtre en dessus, un peu ferrugineuse en dessous. Tête très finement pointillée, conformée comme celle de Ja transversa Marsh. Prothorax de moitié plus large que long, arrondi et rebordé sur les côtés, très finement pointillé en dessus, ayant en arrière un sillon transversal terminé de chaque côté par une fossette profonde. Ecusson comme dans la précédente. Elytres un peu plus larges que

Galerucites anisopodes. 53

le prothorax, s’élargissant ensuite, puis se rétrécissant à partir du milieu; elles sont régulièrement et assez profon- dément ponctuées-striées ; les points sont plus petits et plus obsolètes vers l'extrémité. Les pattes sont médiocres et de couleur testacée comme les antennes.

Cette espèce se distingue très nettement des espèces pré- cédentes par sa petite taille, par la ponctuation profonde et régulière de ses élytres, sur lesquelles les séries de points sont simples et nullement géminées ; en outre, les angles antérieurs du corselet ne forment pas une saillie aussi forte que dans la Crep. fransversa.

J'ai vu cette espèce de Lille, de Paris, de Marseille, de Londres.

M. Wollaston du Devonshire m'a communiqué plusieurs individus pris par lui qui étaient tout à fait brun de poix. J'en ai retrouvé d'analogues, provenant d'Ecosse, dans la collection de notre obligeant collêgue, M. Javet.

7. Crepidodera MARGINICOLLIS.

Ovata, convexa, nilidissima, vufu; prothorace lateribus posticèque subtiliter nigro-marginato; elytris striato-punc- lalis, Striüs posticè evanescentibus. Long. 3 1/2 millim. ; larg. 2 1/4 millim.

Haltica marginicollis Kuster, XV, 92.

Elle tient le milieu, pour la grosseur, entre la Crep. transversa et l'exoleta; elle est assez large, convexe, très brillante et entiérement d'un rouge de sang, à l'exception des côtés et de la base du corselet, qui sont finement bordés de noir. Tête petite, subtriangulaire, ayant entre les yeux un sillon transversal arqué, et au-dessus une fossette entre deux élévations calleuses. Les yeux sont gros, hémisphé- riques, noirs. Le profhorax est transversal, une fois et demie plus large que long, très peu arrondi latéralement et très peu rebordé sur les côtés, dans sa partie antérieure; les

54 E. ALLARD.

angles antérieurs sont écourtés, les postérieurs sont rectan- gulaires; son disque est uni et lisse, mais sa partie basale est déprimée par suite d’un sillon transversal profond, li- mité à ses deux extrémités par un petit sillon vertical; toute la partie déprimée est couverte de points épars. L’écusson est petit, subtriangulaire, lisse. Les é/ytres, assez ovales, sont à peine plus larges que le corselet à la base, elles ont les épaules anguleuses, le calus huméral fortement développé et confinant en dedans avec une longue impres- sion; elles se rétrécissent assez subitement vers l’extré- mité et s’arondissent ensemble; leur surface est convexe, finement, mais régulièrement ponctuée-striée; les séries de points s’effacent vers l'extrémité; les intervalles qui les séparent sont un peu élevés, particulièrement le cinquième. Le dessous, à ponctuation fine et serrée, a une pubescence jaunâtre à peine visible ; le milieu de la poitrine est brun de poix. Les pattes sont rougeâtres.

Cette espèce, que je n’ai pas vue, est originaire de Dal- matie. d’après M. Kuster.

8. Crepidodera VENTRALIS.

Ovata, convexa, nitida, pallidè-ferruginea, antennarum articulo ultimo, oculis, pectore abdomineque nigris; elytris siriato-punctalis, strüs posticè evanescentibus. Longueur 2 1/3 millim.

Haltica ventralis Ilig. Mag. vx, 58. HI. affinis Kirby. Stephens Coll. H. abdominalis Kuster, xv, 93. H. sa- licariæ Wollaston, Insect. Mader., 442.

Cette espèce, assez petite, est ovale, peu convexe, d’un ferrugineux pâle, avec la poitrine et l'abdomen noirs. La tête subtriangulaire, à ponctuation assez dense, a entre les antennes une impression en forme de triangle dont le som- met est tourné vers le corselet. L’extrémité des mandibules est noirâtre ; les yeux sont noirs; les antennes, aussi lon-

Galerucites anisopodes. 55

gues que la moitié du corps, sont couvertes d’une fine pu- bescence blanchâtre; leurs articles extérieurs ont l’extré- mité obscure, le dernier est noir. Le prothorax est presque deux fois aussi large que long: il est presque droit sur les côtés ; ses angles postérieurs sont un peu obtus ; il est peu convexe et finement ponctué en dessus; il a à la base un sillon transversal peu profond, terminé de chaque côté par une fossette. Le bord postérieur s'obscurcit un peu. L’écus- son est petit, en triangle arrondi, lisse. Les élytres sont ovales, un peu plus larges que le corselet à la base et de couleur plus claire que lui, elles sont régulièrement ponc- tuées-striées, mais les points, assez gros et profonds à la base, disparaissent vers l'extrémité. Le dessous est dru et finement ponctué, et couvert d'une pubescence jaune très fine. Le dessous du corselet est ferrugineux, la poitrine et l'abdomen sont noir de poix. Les paites sont ferrugineuses, à pubescence jaune rare; les cuisses postérieures sont mé- diocrement épaissies.

J'ai vu cet insecte de Calais, de Paris, de Bordeaux, de Londres, d'Alger et de Madère.

I, Elytres noires, vertes, bleues ou cuivreuses, non velues. + Corselet rougeûtre. a. Toutes les pattes rouges.

9. Crepidodera RUFIPES.

Ovata, prothorace postice impresso, capite, antennis pedi- busque totis rufis, elytris cœruleo-virentibus, regulariter, minus profunde punctalo-striatis, pectore abdomineque nigris. Long. 3 millim.

Chrys. rufipes Linn. Fn. Sv., 515, 1761.— Scopoli Ent. Carn. Rossi Fn. Etr. Ent. H. Illig. Gyllen. A/5. malve Schr. En. boic. Crioc. ruficornis Fab. Ent. $. 1, m1, 32. Panz. Fn. G. Marsh. Ent. brit.

26 E. ALLARD.

Taille de l'exoleta (Gyll). Tête toute rouge, à peine poin- tillée ; front longitudinalement caréné entre les antennes et marqué au-dessus de deux tubercules; yeux saillants, noirs-bruns. Antennes toutes rouges testacées. Prothorax court, transversal, à angles saillants aigus, marqué à la base d’un sillon profond terminé de chaque côté par une strie qui va jusqu’à la base, tout rouge, à peine visiblement ponctué. Ecusson triangulaire, bleu verdâtre, lisse. Elytres toutes bleues verdâtres, régulièrement, mais non très pro- fondément ponctuées-striées, les points petits, serrés, sur- tout vers la suture; les stries sont un peu irrégulières avant l'extrémité et s’effacent; il existe une fossette près des épaules, ce qui fait paraître leur calus élevé. Prothorax rouge en dessous; poitrine et abdomen noirs. Pattes fortes, toutes rouges testacées.

France ; Angleterre; Allemagne.

10. Crepidodera SEMIRUFA.

Oblonga, subovata, convexiuscula, nitida; añtennis, capite thorace pedibusque rufis; thorace postice linea subtilissima transversa; elytris irrequlariler punctato-striatis, interstitiis subtilissime punctulatis, pectore abdomineque nigris.— Long. 3 millim.; larg. 1 1/2 millim.

Halt. semirufa Kust. 1x, 86.

Elle est très voisine de la rufipes, sa coloration est tout à fait la même, toutefois, le corps est plus parallèle, ordinai- rement plus étroit, le sillon transversal au bord postérieur du corselet très fin, les lignes de points des élytres irrégu- lières, et les points eux-mêmes plus fins.

Corps en ovale très allongé, médiocrement convexe, brillant; antennes, tête, corselet et pattes rouges, élytres d’un bleu verdâtre obscur ; poitrine et abdomen noirs. An- lennes à peine aussi longues que la moitié du corps, à pu- bescence blanchätre , le dernier article pointu, un peu plus

Galerucites anisopodes. ay!

long que l’avant-dernier. Tête ronde, finement ponctuée, ayant entre les yeux un sillon transversal peu profond, dont le bord antérieur est un peu élevé. Yeux ronds, convexes, d’un brun foncé. Corselet presque deux fois aussi large que long, à peine rebordé en avant, à angles pointus, un peu saillants, à côtés arrondis, plus fortement retirés en arrière; les angles postérieurs sont presque rectangulaires; disque convexe, très dru et un peu plus fortement ponctué que dans la rufipes ; parallèlement au bord postérieur, un sillon transversal, fin, profond, terminé des deux côtés par un petit sillon vertical. Ecusson en triangle arrondi, lisse, noir métallique. Elytres, à la base, plus larges que le corselet, parallèles jusqu'au delà de leur milieu, brusquement rétré- cies en arrière, arrondies ensemble; le calus huméral est à peine développé; la surface est irrégulièrement ponctuée- striée, les points sont petits, peu profonds, et s’effacent en arrière; les intervalles, presque unis, ont des points épars très fins. Poitrine et bouche très noires, très brillantes, presque glabres, très finement et dru ponctuées. Pattes brillantes, à pubescence jaune à peine visible ; cuisses pos- térieures fortement en forme de massue, comprimées. Cagliari, en Sardaigne. (Je n’ai pas vu cette espèce.)

b, Fémurs postérieurs bruns de poix.

11. Crepidodera MELANOSTOMA.

Ovala, thorace postice impresso, punclulato; capite, an- tennis pedibusque rufis, ore, oculis, pectore, abdomineque nigris ; antennarum upice femoribusque posticis piceis; elytris nigro-cœruleis vel nigro-virentibus, punctato-striatis; striis ad apicem evanescentibus. Long. 3 millim.

Halt. melanostoma Redt. 529,— Crep. Peyroleri Dej. Cat.

Cette espèce est intermédiaire entre les Crep. rufipes A.

58 E. ALLARD.

et femorata GYyll.; elle se rapproche plus cependant de cette dernière par sa taille, sa forme et sa ponctuation. Elle se distingue de la C. rufipes L., par sa bouche noire, par ses antennes et ses cuisses postérieures de couleur de poix, par son corselet plus large, à angles postérieurs obtus, plus ponctué sur le disque, par ses élytres non plus bleues, mais noires, et avec des stries ou séries de points moins pro- fondes et plus écartées, bien que les points soient moins enfoncés. älle se rapproche davantage de la C. femoratu Gyll., par sa taille, sa forme large et sa ponctuation, et elle en diffère par ses quatre pattes antérieures rouges, par ses élytres noires et à ponctuation moins profonde, par son corselet plus ponctué, etc.

La tête, les yeux, les antennes, la poitrine et l'abdomen sont comme dans la C. femorata Gyll. Le corselet est fait et coloré de même, mais sa ponctuation, quoique fine, est très distincte. Les élytres sont aussi faites de même, mais elles sont noires, avec un faible. reflet bleuâtre ou bronzé; leurs stries, qui s’effacent à l’extrémité, sont composées de lignes de points gros, mais moins profonds; les intervalles sont pareillement écartés et lisses. Les jambes antérieures sont entièrement rouges; les cuisses postérieures brunes de poix.

Strasbourg; Transylvanie ; Alpes françaises.

c. Tous les fémurs noirs.

12. Crepidodera FEMORATA.

Ovata, capite, prothorace posticè impresso, tibiis tarsisque rufis, elytris cœruleis, regulariter profundè punctato-striatis, ore, femoribus , pectore abdomineque nigris. Long. 3 1/2 millim.

Halt. femorata Gyll. a, 559. H. femorahis Duft. Fn.

Galerucites anisopodes. 29

ut, 271, 42, H. femorata Redt. 529. Crepid. melano- pus Dej. Cat.

Très voisine de la Crep. rufipes, dont elle se distingue par la couleur noire de la bouche et des fémurs, par les points des stries des élytres, plus grands, plus profonds, en moins grand nombre, etc. Elle est généralement un peu plus forte, surtout plus large. Tête, yeux, antennes, corselet, écusson comme dans la Crep. rufipes, sauf la bouche, qui est noire de poix. La forme des élytres est la même, mais leur couleur est plus bleue et la ponctuation différente. Le dessous est semblable à celui de la rufipes, sauf tous les fémurs, qui sont noirs.

France; Autriche.

++ Corselet et élytres unicolores, ou corselet doré, élytres bleues ou vertes.

a. Corselet lisse.

13. Crepidodera CYANESCENS.

Cœrulescens, ovalis, convexa, thorace gibbo, postice sul- calo transverso, profundo , elytris punctato-striatis, antennis pedibusque obscure rufis : femoribus nigris. Long. 3 1/2 millim.; larg. 2 millim.

Halt. cyanescens Duft. Fn. nr, 274, 48. Halt. alpicola Schmid. Crep. concolor Dei. Cat.

Cette espèce est faite identiquement comme la Crepido- dera exoleta Fab., seulement les stries sont composées de points plus forts, plus gros, plus enfoncés, et elles vont presque jusqu'à l'extrémité, elles se perdent au milieu de points assez forts, confus. L’insecte entier est d’un bleu foncé, sauf le dessous et les fémurs qui sont noirs, les antennes, les tibias et les tarses qui sont d’un brun rou- geâtre, La tête est forte, presque triangulaire. lisse sur le

60 E. ALLARD.

front, avec deux petites élévations entre les antennes et une carène élevée antérieurement. Le corselet; un peu plus large que long, à ponctuation extrêmement fine, a à la base une impression transversale profonde et sa partie anté- rieure est fortement convexe, les côtés sont un peu rétrécis en arrière, et les angles postérieurs assez aigus. Les élytres sont en ovale allongé, fortement convexes; elles sont lisses, ont des stries formées de gros points; les intervalles des stries sont un peu convexes.

Sur le Veratrum album et l'Aconitum napellus.

Alpes; Autriche ; Italie ; Ilyrie.

14. Crepidodera NIGRITULA.

Ovata, convexa, nigra, nilida, antennis, tibiis, Larsisque rufo-piceis, thorace vix punciulato, postice impresso, elytris profundè punctato-striatis apice sublævibus. Long. 2 millim.; larg. 1 1/2 millim.

Hali. nigritula Gyll. nt, 557,

Cette espèce a un peu le faciès de la Crep. pubescens, mais elle est plus grande. Tête enfoncée, noire, vertex bril- lant, à peine ponctué; front marqué au-dessus de l'inser- tion des antennes, de deux tubercules obsolètes, et anté- rieurement d’une petite carène élevée; yeux saillants, noirs- bruns. Antennes de la longueur de la moitié du corps, épaisses, pubescentes, rouges de poix, le premier article et les derniers un peu plus obscurs. Prothorax court, trans- versal, en avant, largement, mais peu profondément échan- cré, subsinué à la base, à angles saillants; en dessus, anté- rieurement très convexe, pulviné, marqué presque au milieu d’un sillon transversal, se terminant des deux côtés par une fossetle profonde qui va jusqu’à la base du corselet; entièrement noir, brillant, avec un faible reflet métallique, à ponctuation extrêmement fine et obsolète. Elytres un peu plus larges que la base du thorax, à épaules arrondies, mais

Galerucites anisopoues, 61

se dilatant ensuite et atténuées vers l’extrémité, à peine cinq fois plus longues que le thorax, en dessus très con- vexes, noires, brillantes, glabres, antérieurement assez régulièrement et profondément striées-ponctuées; les points gros, éloignés; les stries disparaissant tout à fait vers le milieu. Corps noir en dessous, brillant, très finement ponc- tué. Pattes courtes, fortes, fémurs noirs de poix, tibias et tarses plus clairs, rouges de poix.

Finlande ; Allemagne ; Vienne.

15. Crepidodera STRANGULATA.

Elongato-peranqustata, capite piceo, prothoracc nigro, elytris virescenti-nigris, antennis pedibusque rufis. Long. 2 1/2 millim.; larg. 1 1/4 millim.

Insecte allongé et étroit. Tête triangulaire, couleur de poix, ayant le front très lisse, deux granulations rondes et rousses au-dessus de l'insertion des antennes, et une carène élevée entre ces dernières qui ne sont pas tout à fait de la longueur de la moitié du corps, et sont entièrement rousses; les yeux sont petits, saillants, ronds, noirs. Le cor- selet est à peine moins long que large, tronqué en avant et en arrière, très arrondi sur les côtés, d’un noir brillant ; il a postérieurement un sillon transversal profond, limité à ses deux extrémités par deux petites fossettes; il est peu convexe, très lisse, à peine y aperçoit-on quelques points fins écartés, toutefois le creux du sillon est ponctué. Les angles postérieurs sont très obtus et arrondis ; le rebord la- téral se relève et forme une petite dent saillante au sommet des angles antérieurs qui sont également obtus. Les élytres sont longues, étroites, un peu ovales, assez convexes; elles s’arrondissent ensemble à l'extrémité leurs angles sont presque droits. Elles sont d’un noir verdâtre, brillant. Le dessous est noir; les pattes sont entièrement rousses; les cuisses postérieures très peu renflées.

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Cette espèce est très remarquable par sa forme étroite et allongée, et son corselet arrondi postérieurement. Elle m'a été communiquée par notre collègue le docteur Aubé, qui l’a reçue de Turquie.

b. Corselet visiblement ponctué.

16. Crepidodera NITIDULA.

Oblongo-ovata, thorace postice impresso, subtiliter punc- tulato, capiteque viridi-aureis, elytris cœruleis, striis subtilio- ribus, intricatis, antennarum basi pedibusque anterioribus rufis. Long. 3 3/4 mill.

Chrysom. nitidula Linn. Syst. nat. 594. Fab. Ent. Syst. Em. 2, 30, 81. Marsh. 195. Illig. Mag. vi, 113,

40. Gyll. ur, 561. Steph.

Tête vert dorée; vertex très brillant, à peine pointillé ; front longitudinalement caréné entre les antennes et mar- qué au-dessus de deux tubercules; yeux saillants, bruns. Antennes pâles testacées, brunes foncées à l'extrémité. Prothorax court, transversal, plus large en avant, tronqué, à angles tombants, un peu arrondi sur les côtés, largement rebordé, subsinué à la base, ayant près du milieu un sillon transversal terminé de chaque côté par deux stries pro- fondes qui vont jusqu’à la base, tout vert doré, très brillant, dru et finement pointillé. Ecusson triangulaire, d’un bleu foncé. Elytres plus larges que la base du corselet, presque rectangulaires aux épaules, bleues, brillantes, légèrement ponctuées-striées, les stries peu régulières, les points confus près de la suture. Dessous noir, brillant, à faible reflet verdâtre, obsolètement pointillé. Pattes fortes, jaunes tes- tacées ; fémurs postérieurs larges, comprimés, noirs, bril- lants, À reflet bronzé.

Les seuls exemplaires de cette espèce que j'ai vus, prove- naient de Suède et d'Angleterre.

Galerucites anisopodes. 63

17. Crepidodera HELXINES.

Ovata, supra metallica, viridi-ænea, aut viridi-aurea , aut in capite et thorace magis aureo-cuprea; thorace profunde punclalo, postice impresso, elytris regulariter, profundè puñciato-strialis, antennis basi flavo testaceis, ad apicem ni- gricantibus, pedibus anterioribus flavo-testaceis femoribus poslicis piceis.

Var.: Ovata, suprà nigro cœrulea vel thorace-virescenti- cœruleo, elytris cœruleis vel violaceis, punciato-striatis, Pe- dibus rufis, femoribus posticis nigris, antennis basi rufis, apice nigris. Long. 2 1/2 à 3 millim.

Chrysom. helxines Lin. Fn. Sv., no 540, 1761. Halt. rubis Geoff. Ins. 1, p. 249, 13, 1763. Halt. helxines Fab. Ent. S. 1, 11, 30, 82. Chrysom. nitidula Fourc. Ent. Par, 1785. Chrysom. aurata Marsh. Ent. Brit. 1, 195, 59. Halt. helxines E. H. x, 15, 4. À. nitidula Oliv. Ent. vi, 713. Chrysom. nitidula Rossi F. E., p. 90, 219.

Elle a la structure de la nitidula, mois elle est deux fois plus petite et s’en distingue par sa ponctuation plus pro- fonde, les stries des élytres régulières. Elle diffère de la ful- vicornis Fab., par sa forme plus étroite, plus parallèle, ses élytres plus plates, son corselet plus ponctué. Tête très fine- ment pointillée. Prothorax court, transversal, plus large en avant, obliquement arrondi sur les côtés, bisinué à la base, à angles presque droits, avec un sillon transversal terminé par deux fossettes profondes ; fortement ponctué. Ecusson petit, rond, lisse. Élytres régulièrement et assez profondé- ment ponctuées-siriées, les intervalles lisses, le calus humé- ral oblong, élevé. Poitrine lisse; abdomen finement poin- tillé. Pattes médiocres.

La couleur de cette espèce est tantôt bleue, tantôt verte, tantôt violette, elle varie beaucoup; le dessous est plus ou moins noir. Dans la variété bleue, la ponctuation du cor-

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selet paraît un peu plus enfoncée et plus rugueuse, et les stries ponctuées des élytres également un peu plus pro- fondes.

France; Angleterre ; Espagne; Allemagne.

18. Crepidodera FULVICORNIS.

Ovata, suprà metallica, rubro-cuprea, vel viridis, vel cœru- leo-virescens, prothorace punctato posticè impresso, elytris gibbis, regulariter profundè punctato-striatis, antennis pedi- busque rufis, femoribus poslicis piceis. Long. 3 3/4 à 4 millim.

Chrysom. fulvicornis Fab. El. 1, 447, 153. Halt. me- tallica Duft. 1x, 273. Alt. helxines Oliv. vi, 712. Ali. Plutus Geoff. Ins. 1, 249, 14. Alt. aurea Fourcr. Alt. helxines Rossi Fn. Et. 89, 216. Var. H. cyanea Marsh.— H. gaudens Step. Coll.

Confondue généralement avec l’helxines , elle en diffère par sa taille plus forte, son corselet plus convexe, à sillon transversal beaucoup plus superficiel, à côtés plus arrondis, à angles postérieurs obtus et non droits, enfin jamais d’un carmin vif. En outre, ses élytres sont plus larges et plus convexes, et ses antennes toujours presque entièrement ferrugineuses. Elle est ordinairement d’un vert doré métal- lique, quelquefois entièrement verte, ou entièrement bleue. Cette dernière variété a été décrite par Marsham, sous le nom de cyanea, et par Stephens, sous le nom de gaudens.— L’extrémité des cuisses postérieures est d'ordinaire un peu brune. ri France; Angleterre; Allemagne.

III. Elytres jaunes à l'extrémité, non velues,

19. Crepidodera MODEERI.

Breviter ovata, convexa, ænea, nitidissima, antennarum

Galerucites anisopodes. 65

basi, elytrorum apice pedibusque lutescentibus, thorace pos- tice transversim impresso. Long. 2 millim.

Chrysom. modeeri Linn. S. N. 594. Fab. Eleut. 1, 448, 155. Panz. Fn. 21. Ent. H. 2, 47, 24. —Oliv. Ent. vi, 724. Illig. Mag. vi, 112, 38. Gyll. xx, 580.

Petite, à peine plus longue que la dentipes, mais beau- coup plus convexe, obtuse postérieurement. Tête bronzée, brillante, finement pointillée; front longitudinalement caréné entre les antennes; bouche en saillie, couleur de poix; yeux saillants, noirs. Antennes à peine de la lon- gueur de la moitié du corps, épaisses, testacées à la base, noires au sommet. Prothorax court, transversal, largement rebordé, déprimé transversalement vers le milieu d’une façon obsolète et marqué de chaque, côté d'une fossette profonde allant jusqu’à la base; tout bronzé, très brillant, dru et très finement pointillé. Ecusson petit, brun bronzé, lisse. Elytres un peu plus larges que la base du corselet. très dilatées ensuite, très convexes en dessus, bronzées, très brillantes, régulièrement et assez profondément striées- ponctuées, le calus huméral élevé; toute l'extrémité, à partir du tiers de l’élytre d’un pâle sale ou jaune. Poitrine et base de l'abdomen noires bronzées; anus rouge de-poix. Pattes fortes, pâles testacées ; fémurs postérieurs épais, rouges de poix à l'extrémité ; tibias postérieurs tronqués à l'extrémité à l'insertion des tarses, armés en dedans d’une petite pointe.

France; sur l’Equisetum arvense. J'en ai vu de Lille, de Paris, de Bordeaux et d'Angleterre.

IV. Elytres velues.

20. Crepidodera PUBESCENS.

Ovata, convexa, nigra, nitida, aniennarum basi pedibusque testaceis, prothorace creberrimè punclato, posticè impresso. 3e Série, TOME vu. 5

66 E. ALLARD.

elytris profundè punctato-striatis, tenue pubescentibus. Long. 1 1/2 millim.

Alt. pubescens Panz. Fn. 99, 6. E. H. 2, 37, 17. Hlig. vi, 112, 37. Gyll. mi, 555.

Tête noire, très finement pointillée; yeux noirs, saillants ; antennes testacées à la base, d’un brun foncé à l'extrémité. Prothorax très court, transversal, largement échancré en avant, un peu arrondi sur les côtés, rebordé, à angles saillants, aigus ; marqué d’un sillon transversal terminé de chaque côté par une fossette profonde; tout noir, avec un faible reflet métallique et à ponctuation très serrée. Ecusson petit, arrondi, noir, lisse. Elytres arrondies aux épaules, très dilatées ensuite, obtusément arrondies à l'extrémité, toutes noires, régulièrement et assez profondément ponc- tuées-striées, ayant les intervalles des stries couverts de poils courts, cendrés. Le dessous est noir. Les quatre pattes antérieures sont testacées et ont quelquefois leurs fémurs rembrunis à la base, les pattes postérieures ont les fémurs noirs et les tibias et les tarses testacés.

Cette espèce est très commune sur le Solanum dulcamara, en France, en Angleterre, en Allemagne.

21. Crepidodera ATROPÆ.

Ovata, convexa, nigra, antennarum basi pedibusque tes- taceis ; thorace creberrime punctato, postice impresso ; elytris punctato-sirialis, lenue pubescentibus, maculis duabus rufis :

altera baseos, altera apices. Long. 1 1/3 millim. Halt. atropæ Mark. H. pubescens, var. b. Duft. 1m, 274.

Très voisine de la pubescens, dont elle ne se distingue que par sa taille un peu plus petite, les taches claires de ses élytres, dont la pubescence est aussi un peu moins dense:

Galerucites anisopodes. 67

quelquefois il n’y a que deux taches à l'extrémité des ély- tres. Je l'ai prise en quantité sur l’Atropa belladona.

Elle n’est peut-être qu’une variété de la pubescens, comme le pense Dufischmidt Fn. mr, p. 274; cependant elle paraît vivre seule et seulement sur l’Atropa belladona, tout comme la pubescens seulement sur le Solanum dulcamare et les au- tres plantes que j'ai indiquées.

France ; Dijon; Autriche; Saxe.

Genre ORESTIA Germar. Fauna Insect. Fascic. 23, tab. 17.

Corps ovale, assez convexe. Tête saillante, beaucoup moins large que le corselet, avec des antennes médiocre- ment longues, composées de onze articles obconiques . s’épaississant peu à peu de la base à l'extrémité, et dont le dernier est ovale. Yeux globuleux, peu saillants. Prothorax de moitié plus large que long, obtusément échancré en avant, arrondi en arrière, mais peu sur les côtés, assez convexe en dessus et déprimé dans sa partie basale par suite d’un sillon transversal arqué limité par deux petites stries longitudinales; les angles antérieurs sont proéminents, les postérieurs obtus. Les élytres sont échancrées à la base, un peu plus larges que le corselet, ovales, assez convexes, et ornées de lignes longitudinales de points qui cessent avant l'extrémité ; elies se rétrécissent à partir de leur milieu. Les pattes sont assez fortes, courtes, les postérieures sont un peu plus longues, leurs fémurs faiblement épaissis; les tibias n’ont pas d’épine à leur extrémité.

Il existe encore entre ces insectes et les Crépidodères une différence dans la conformation du labre; dans les Oresties il est transversal, arrondi à l’extrémité, un peu échancré, tandis qu'il est presque carré et entier dans les Crépidodères.

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22, Orestia ALPINA.

Oblongo-ovata, brunnea-picea, nitida, oculis nigris, protho- race postice transversim impresso, elytris regulariter punc- tato-striatis. Long. 2 1/2 à 3 millim.; larg. 1 1/2 millim.

Orestia alpina Germar. Kauna Ins. 23, tab. 17.

Cette espèce a la taille de la Crep. exoleta GY11., à laquelle elle ressemble beaucoup, mais dont on la distingue facile- ment à sa couleur d’un brun foncé, à son corselet plus convexe, autrement conformé; en outre, elle est un peu plus aplatie. La tête est triangulaire, d’une couleur brun de poix plus foncée que le reste du corps; elle est lisse, brillante, a deux petits tubercules placés près l’un de l’autre entre les yeux comme la Crepidodera exoleta, et elle est plus enfoncée dans le corselet que dans cette dernière; yeux petits, non saillants, noirs. Antennes médiocrement longues, n’atleignant pas la moitié de l'insecte, toutes fer- rugineuses et s’épaississant du troisième article à l’extré- mité. Corselet de moitié plus large que long, plus large au sommet qu’à la base, arrondi et rebordé sur les côtés, s’abais- sant assez fortement vers les angles antérieurs de manière à envelopper la tête, arrondi beaucoup plus que la Crep. exo- leta en arrière, avec les angles postérieurs droits et bien marqués; très convexe antérieurement, pulviné, orné d’un sillon transversal profond qui se termine dans deux fossettes dirigées vers la base; d’un brun de poix brillant, pointillé de points excessivement fins sur son disque. Ecusson petit, triangulaire, lisse, brun de poix. Élytres plus larges que le corselet à la base, s’élargissant jusqu’à la moitié, se rétré- cissant fortement ensuite jusqu’à leur extrémité qui se termine par une pointe très obtuse et arrondie séparément. Elles sont beaucoup plus déprimées que dans la Crep. exo- leta, tronquées obliquement à la base, ont les angles humé-

Galerucites anisopodes. 69

raux saillants et le bord latéral un peu relevé. Elles sont d'un brun de poix, lisses et brillantes, et ornées jusqu'aux deux tiers de lignes de points assez forts qui s’effacent com- plétement dans le dernier tiers. Le dessous est couleur de poix comme le dessus. Les pattes médiocrement longues, sont entièrement ferrugineuses comme les antennes: les fémurs postérieurs sont très peu renflés. Styrie, très rare.

23. Orestin PUNCTIPENNIS

Rufescente nitida, capite in medio transversim valdè im- presso; prothorace lœvigato, ad latera submarginato; elytris sat convexis, antice tantum striato-punctulatis, posticè om- nind lœvigatis; corpore lœvigato, fusco-rufescente, pedibus antennisque subtestaceis, his attamen rufescentibus. Long. 2 millim., larg. 1 1/4 millim.

Halt. punctipennis Lucas. Explor. scient. de l'Algérie, 1849, 545.

D'un roussâtre brillant ; les antennes, composées d’articles obconiques et assez épais, sont d’un roussâtre clair et pré- sentent çà et quelques poils testacés. Le corselet est en- tièrement lisse, finement rebordé sur ses parties latérales, avec les angles de chaque côté de la base assez aigus. L'écus- son est très petit et lisse. Les élytres, échancrées à la base, sont assez convexes et parcourues par des stries formées de points assez fins et serrés; ces stries ne se montrent qu’à la partie antérieure des élytres, car postérieurement ces mêmes organes sont complétement lisses. Le corps en dessous est lisse et d'un brun légèrement teinté de roussâtre. Les pattes sont d’un testacé très pâle.

Cette espèce est un peu plus déprimée que l’Or. alpina, ses élytres sont un peu plus parallèles et moins fortement -rétrécies à partir du milieu. M. L. Reiche ia possède de

70 E. ALLARD.

Corse, MM. H. Lucas. C. Coquerel et Leprieur l'ont rap- portée d'Algérie.

24. Orestia AUBEI.

Ovata, brunneo-picea, convexa, nitida, oculis nigris, pro- thorace postice transversim impresso, elytris reguluriter punctato-striatis. Long. 3 millim.; larg. 2 millim.

Cette espèce a la longueur de l’Or. alpina, mais elle est plus large et beaucoup plus convexe, les élytres sont même un peu gibbeuses. La tête et les antennes sont comme dans l’Or. alpina. Le corselet, très lisse, n’a aussi que quelques points à peine visibles à une très forte loupe; il est plus convexe que dans l’alpina, plus dilaté à la base, il est presque aussi large que les élytres; il s’avance dans une échancrure de ces dernières, en se déprimant fortement par suite d’un sillon transversal arqué terminé à ses deux extré- mités par deux petites stries horizontales. Les élytres sont ponctuées-striées comme dans l'a/pina, et la ponctuation disparaît à l'extrémité, mais elles s’élargissent peu après la base, puis se rétrécissent fortement à partir du milieu; elles sont très convexes et un peu gibbeuses dans leur pre- mière moitié. L’écusson, les pattes et le dessous sont comme dans l’alpina.

Cette espèce provient d’Illyrie, et m'a été communiquée par notre collègue le docteur Aubé.

25. Orestia LEPRIEURI.

Ovata, convexa, nitidissima. Capite, prothorace, pedibus- que rufis, oculis nigris; prothorace posticè transversim im- presso, elytris punctis ordinatis notatis ad apicem evanescen- tibus. Long. 2 4/5 millim.; larg. 1 4/5 millim.

Cette espèce est encore plus gibbeuse que l'O. Aubez. La

Galeruciies anisopodes. 71

tête est petite, inclinée, rouge, très lisse, elle a entre les deux yeux un sillon transversal profond au-dessus duquel sont deux petites gibbosités arrondies et peu saillantes, sa partie antérieure est élevée en carène obtuse. Elle est en- foncée dans le corselet. Les antennes sont moins longues que la moitié du corps, rousses. leurs articles sont obconi- ques, les derniers sont fortement épaissis. Le corselet, d'un beau rouge, est excessivement lisse, il est transversal, échancré antérieurement, arrondi à la base, très convexe, ses côtés sont obliques. rebordés. l'inclinaison des angles antérieurs le fait paraître plus large à la base, quand on le regarde en dessus; il s'avance un peu dans une échancrure des élytres en se déprimant fortement par suite d’un sillon transversal arqué terminé à ses deux extrémités par deux petites stries longitudinales. L'écusson est triangulaire. bleu foncé. Les élytres sont à peine plus larges que le corselet à la base; elles sont obliquement errondies aux épaules, s’élargissent fortement ensuite, puis se rétrécissent peu après le milieu et se terminent en pointe; leur base est échancrée. Elles sont très gibbeuses, très convexes, d'un bleu foncé. très brillantes, et ont des lignes de points régu- lières qui disparaissent vers l'extrémité. Le dessous est d’un roux de poix; les pattes peu longues sont d’un rouge un peu ferrugineux.

Cette jolie espèce a été prise en Algérie, sur le sommet de l’'Edough, près Bône, par notre collègue M. Leprieur, en battant des bottes de diss / Arundo tenacissima).

72 E. ALLARD.

2e Groupe. SULCICOLLES. Illig., Mag. VI, p. 57.

Thorax sulco postico transverso distincto. Elytra vage-punctata aut lævigata.

Genre LiINOZOSTA.

J'ai réuni dans ce genre plusieurs espèces d’insectes qui ont le corselet conformé comme les Crépidodères, c’est-à- dire avec un sillon transversal limité à ses deux extrémités par deux stries longitudinales, mais qui ont les élytres con- fusément ponctuées comme les Graptodères, et sans aucune apparence de strie. Le nom de Linozoste est tiré du mot grec Mvoéwaris, mercuriale; je l'ai choisi parce que, sur les trois espèces qui forment ce genre, les deux que j’ai prises moi-même vivent sur des mercuriales. Les Linozostes ont les antennes composées de onze articles généralement plus courts que ceux des antennes des Graptodères; leur cor- selet est également beaucoup plus lisse.

A. Insectes d’un bleu foncé. a. Corps brièvement ovale. . . . . .. Mercurialis Fab. b. Corps oblong-ovale . . . . ... .. Cicatrix Illig.

B. Insectes d’un testacé clair . . . . . . . Ruficollis Lucas.

A. Insectes d’un bleu foncé.

a. Corps brièvement ovale,

26. Linozosia MERCURIALIS.

Breviter ovata, valde convexa, nigra, mitida, suprà nigro- cœrulescens, subiilissimè punctulata, prothorace posticè strigà abbreviatà impressa, utrinque foveola profundiori ter-

Galerucites anisopodes. 73

minata. Sequentibus brevior, crassior, magis convexa, rotun- dato-ovata. Long. 2 à 2 1/2 millim.; larg. 1 1/3 à 1 2/3 millim.

Halt. mercurialis Fab. El. 1, 499, 113. Halt. id. Oliv. Ent. vi, 721. Illig. Mag. vi, 117. Gyll. 11, 523. Steph. Man. et Collect.

Insecte court, convexe , en ovale arrondi, d’un bleu foncé. Tête courte, triangulaire, noire bronzée ou bleuâtre, à peine pointillée. Antennes d’un brun-noir, pubescentes, ayant le premier article et quelques-uns des suivants rouge . de poix à leur extrémité. Prothorax très court, transversal, d’un bleu foncé, brillant, très finement pointillé. Le sillon transversal est limité à ses deux bouts par deux petites stries. Les élytres très convexes, d’un bleu foncé, sont très fine- ment et obsolètement pointillées. Le corps est noir en des- sous avec un reflet bleu. Pattes courtes, d'un bleu foncé.

Cette espèce vit sur la Mercurialis perennis. Je l'ai vue de Paris, de Bordeaux, d'Angleterre.

b. Corps oblong-ovale,

27. Linozosta CICATRIX.

Ovata, convexa, cyanea, subtus nigra, antennarum basi brunneä. Affinis G. mercuriali Fab., sed minis longa et con- veæa. Caput breve, subtriangulare, nigro-cyaneum, vix punc- tulatum, fronte inœquali; oculi nigro-brunnei, modice pro- minuli. Antennæ dimidio corpore breviores, crassiusculæ, pubescentes, extrorsm nigræ, articulo primo apice et secundo el tertio insequentibus rufo-piceis. Thorax brevis, transver- sus, emarginatus, poslice rotundatus, supra anterius trans— versim valde convexus, cyaneus, nitidus, subtilissime punc- tulatus ; post medium striga transversa, impressa, abbreviata, utrinque foveà profundä terminatu, nec margines attingens.

74 E. ALLARD.

Scutellum parvnm, triangulare, ceyaneum, lœve.: Elytra antice thorace latiora, humeris prominulis, convexa, cyanea, nitida, subrilissime at evidentius quam thorax punctulata. Corpus sublus nigrum, subtiliter punctatum. Pedes nigri, femoribus nitidis, posticis modice incrassatis. Long. 2 1/3 à 2 2/3 millim.; larg. 1 1/2 à 1 2/3 millim.

Haltica cicatrix Ilig. Mag. vr, 116. H. vitis Dej. Cat.

Elle ressemble. à la G. mercurialis Fab., mais elle est moins ronde et moias convexe.

Bordeaux; Privas. Je l'ai également prise en très grande abondance, à la fin d'août dernier, à Rozoy en Brie, sur la Mercurialis annua.

B. Insectes d'un testacé clair.

28. Linozosta RUFICOLLIS.

Capite, thoraceque rufescente, nitidis, illo in medio bigra- nulato, hoc postice transversim sat fortiter unisulcato ; elytris flavo-subrufescentibus, subtiliter punctulatis, sutura margi- nibusque flavo-subrufescentibus ; corpore subtiliter punctulato, flavo-rufescente , pedibus antennisque flavo-ferrugineis , la- brum ultimis articulis fusco tinctis. Long. 2 1/2 millim.; larg. 1 1/2 millim.

Halt. ruficollis Lucas. Expl. scient. de Algérie, p. 546.

La tête d’un jaune roussâtre brillant, présente dans sa partie médiane, entre les antennes, deux petites granula- tions. La lèvre est d’un brun foncé. Les yeux sont noirs. Les antennes sont d’un jaune ferrugineux, avec les derniers articles d’un brun foncé. Le thorax, lisse, d’un jaune rous- sâtre brillant, finement rebordé et arrondi sur ses parties latérales, présente à sa base une impression transversale fortement prononcée. L’écusson est d’un jaune faiblement teinté de brun. Les eélytres, d'un jaune très légèrement

Galerucites amsopodes. 75

teinté de roussâtre, sont parsemées de points très fins et très peu rapprochés; sur la suture, ainsi que sur les bords externes, ces organes sont d’un jaune très légèrement teinté de brun. Le corps en dessus est finement ponctué, d’un jaune roussâtre, à l'exception cependant de la partie inférieure du thorax, qui est jaune et qui présente dans son milieu un sillon transversal assez fortement prononcé. Les pattes sont d’un jaune ferrugineux brillant. Philippeville: Tarsous; Sicile.

Genre GRAPTODERA Chevr., Dictionn. d'Orbigny.

Corps ovale, médiocrement convexe, se rapprochant, pour la forme, de celui des Galeruques. Tête saillante, avec les antennes filiformes, de onze articles allongés et les veux globuleux. Prothorax transversal, tronqué en avant, faible- ment arrondi en arrière, ayant les côtés obliques et les angles postérieurs plus ou moins arrondis; le disque est assez convexe, la partie postérieure déprimée par suite d’un sillon transversal qui n’atteint pas tout à fait les bords, mais qui n’est pas limité par des stries longitudinales. Les élytres sont ovales, médiocrement convexes, couvertes d’une ponctuation confuse plus ou moins serrée et forte. Les fémurs postérieurs sont longs et peu renflés, les pattes assez longues ; il n’y a pas d’épine apparente à l'extrémité des tibias.

1, Insectes ovales, déprimés, de grande (aille. A. Elytres avec un pli longitudinal. . Erucæ Oliv. B. Elytres avec plusieurs nervures longitudinales sur les côtés. . Coryli mihi. C, Elytres unies. a. Corselet etélytres distinctement ponctués , . « « . . . . « Ampelophaga Guér.-Mén,

76 E. ALLARD.

b, Gorselet très lisse. . . . . . . Lythri Auhé. c. Gorselet distinctement, élytres imperceptiblement ponctués. Hippophaes Aubé.

IT. Insectes oblongs, déprimés, de grande taille, . . . . . . . . . . Consobrina Duft. TI. Insectes ovales, convexes. A. Bord latéral du corselet dépassant et formant saillie aux angles antérieurs. «, Ponctuation des élytres forte Insectes de grande taille . . Ericeti mihi. b. Ponctuation des élytres fine. Insectes de petite taille. . , Longicollis mihi. B. Angles antérieurs du corselet sans saillie au sommet. a. Elytres à ponctuation forte. Cor- selet à côtés presque droits. Oleracea Lin. b. Elytres à ponctuation moins forte. Corselet à côtés ar- rondis, « . «+ « « « « « . Helianthemi mihi. Var. Potentillæ mihi. c. Elytres à ponctuation très fine. Cardaorum Guér.-Mén.

I. Insectes ovales, déprimés, de grande taille.

A. Elytres avec un pli longitudinal.

29. Graplodera ERUCÆ.

Ovata, depressa, nitidissima, cyaneo-virescens. Thorax brevis subtililer punctulatus. Elytra depressa ; subtiliter punctulata, plicà unicà ad latera elevatä. Long. 4 1/2 millim.; lat. 2 3/4 millim.

Alt. erucæ Oliv. Ent. vi. Îd. Fab. Eleut. 1, 497, 99. Id. Marsh. Ent. Brit. 1, 193, 53. Id. Duft. nr, 251.

Cet insecte a un peu la forme de l’Agelastica alm Linn.,

Galerucites anisopodes. 717

mais ilest plus petit. Il est ovale, assez déprimé, il est d'un vert bleuâtre en dessus, plus foncé en dessous, ses pattes et ses antennes sont noires à reflet bleu. La tête est petite, triangulaire, le front est marqué entre les yeux de deux granulations rondes, saillantes, lisses, du milieu desquelles part une carène élevée sur l’épistôme, le vertex est lisse ; les antennes sont aussi longues que la moitié du corps. Le corselet est court, transversal, un peu plus large en avant, tronqué au sommet, un peu arrondi à la base, fortement arrondi sur les côtés, ses quatre angles sont obtus; le rebord latéral s'épaissit vers les angles antérieurs et y forme un petit calus obtus; il est marqué en arrière d’un sillon transverse assez profond, qui s'incline à ses deux bouts et se termine dans deux impressions larges; il s’abaisse un peu vers les angles antérieurs, ce qui lui donne une appa- rence pulvinée; son disque est très lisse, très brillant, fine- ment et obsolètement pointillé. Les élytres sont beaucoup plus larges que le corselet, oblongues, très peu convexes, les épaules forment un calus saillant, elles sont couvertes de points fins, peu profonds et confus; mais (ce qui distingue essentiellement cette espèce) elles ont chacune, tout à fait en dehors et en arrière, un petit pli longitudinal bien mar- qué. Le corps en dessous est brillant, finement ponctué et porte une pubescence grisâtre, courte et écartée; les pattes sont longues, fortes; les cuisses de derrière sont épaissies dans leur milieu et canaliculées en dessus.

Cette espèce vit sur les jeunes pousses de chêne; on la prend en juin et en automne aux environs de Paris.

B. Elytres avec plusieurs nervures longitudinales sur les côtés.

30, Grapiodera CORYLI.

Ovata, depressa, nitidissima, viridi-aurata. Thorax brevis, densius punctulatus. Elytra fortius densiusque punctulata,

78 E. ALLARD.

inæqualis longitudinaliter, precipuè ad latera. Long. 41/2 millim.; lat. 2 3/4 millim.

Cette espèce a la plus grande analogie avec la Gr. erucæ Oliv. Elle a la même taille, la même largeur, la même apparence un peu déprimée, mais elle est d'un vert doré très clair et très brillant. La tête est semblable, sauf les an- tennes, noires, un peu plus courtes. Le corselet est de même, large et court, avec un sillon oblique à ses extré- mités, mais il est un peu moins incliné antérieurement vers les angles, ses côtés sont plus régulièrement arrondis, ses angles postérieurs plus arrondis, sa base faiblement bisi- nuée, il a deux faibles impressions avant le bord antérieur, enfin il est couvert de points fins, mais plus forts et très serrés. Les élytres sont également conformées de même que celles de l'erucæ, mais elles sont criblées de petits points, très serrés, plus forts et plus distincts; en outre elles ont principalement sur les côtés quelques nervures ou vestiges de stries qui les rendent inégales. Le dessous est d’un noir bronzé ; les pattes sont semblables, noires.

Cette espèce vit sur le noisetier ; je l’ai reçue de la So- rèze, d'Espagne (Galice), et même de Marly, près Paris.

C. Elytres unies.

a. Corselet et élytres distinctement ponctués,

31. Graptodera AMPELOPHAGA.

Ovata, parum convexa, nilidissima, viridis. Thorax brevis, densè punctulatus, angulis anterioribus, prominen- tibus. Elytra œqualis, densè punctulata. Long. 3 à 4 millim. ; larg. 2 1/2 à 3 millim.

Grapt. ampelophaga Guér. Rev. et Mag. de Zoolog. 1858, p. 415.

Cette espèce est un peu plus courte que l’erucæ, plus

Galerucites anisopodes. 19

ponctuée, et d'un vert brillant. La tête est semblable. Le corselet, transverse et court, est aussi presque semblable; toutefois, sa base est un peu plus large, ses côtés un peu moins arrondis, le rebord latéral forme un petit bourrelet qui fait saillie au sommet des angles antérieurs; en outre le disque du corselet a une ponctuation plus forte et plus dense, principalement sur les côtés, quoique moins forte et moins dense que dans la coryli. Les élytres sont plus larges que le corselet, larges, peu convexes, un peu moins longues et plus brusquement arrondies que dans l’erucæ, quoique à un degré moins fort que dans la coryli; ieur surface est unie et non inégale comme dans cette dernière. Le dessous est vert foncé, à pubescence grisâtre, courte et écartée, pointillé. Les pattes sont semblables, d’un vert foncé.

Cette espèce est très commune dans le midi de la France, sur les vignes. M. Waterhouse me l’a envoyée d’Angle- terre, et notre collègue M. Lethierry l’a rapportée de Mé- déabh, en Algérie.

b. Corselet très lisse.

32. Graptodera LYTHRI.

Ovata, parum convexu, nitidissima, cœrulea. Thorax ob- soletissimè vage punctulata, ferè lœvis, angulis anterioribus prominentibus. Elytra subtiliter punctulata. Long. 4 1/2 millim.; lat. 2 3/4 millim. ,

Grapt. lythri Aubé. Ann. Soc. Ent. 1843, p. 8.

Cette espèce a encore plus d’analogie avec la Gr. erucæ que les deux espèces qui précèdent; elle ne s’en distingue facilement que par l’absence du pli unique longitudinal sur l’élytre et par sa couleur d’un bleu foncé. La tête est faite de même, sauf les antennes, qui paraissent un peu plus longues. Le corselet ne diffère de celui de l'erucæ que par

80 E. ALLARD.

ses angles antérieurs qui ont, comme dans l’ampelophaga, un petit calus saillant à leur sommet, et dont la surface est plus obsolètement ponctuée et plus lisse. L’écusson est d’un bleu foncé, presque noir, lisse. Les é/ytres, sauf le pli lon- gitudinal, sont presque identiquement semblables, peut- être un peu plus finement ponctuées. L'insecte entier est d’un beau bleu foncé, brillant, très rarement verdâtre, le dessous est presque noir ainsi que les pattes.

La larve de cette espèce vit sur le Lythrum salicaria ; j'en ai vu des exemplaires de Mont-de-Marsan, de Bor- deaux, de Lille, de Paris, etc.

c, Corselet distinctement, élytres imperceptiblement ponctués.

33. Graptodera HIPPOPHAES.

Ovata, parum convexa, cyanea, vel cyaned-virescens, opaca. Thorax subtiliter punctulatus ; elytra punctis minutis- simis vix conspicuis impressa, ferè opaca. Long. 4 à 5 millim.; lat. 2 1/2 à 3 millim.

Grapt. hippophaes Aubé, Ann. Soc. Ent. 1843, 8.

Cette espèce est un peu plus grande et un peu plus con- vexe que la Grapt. erucæ; néanmoins elles ont encore beaucoup d'analogie comme forme et comme ensemble. La tête est un peu plus large, ses plaques frontales sont obli- ques et non rondes, elle est bleue et a la bouche noire. Le corselet est transverse et conformé comme celui de l'erucæ, avec ces différences, que ses angles postérieurs sont moins arrondis, mieux marqués, presque pointus, que son sillon transversal est droit et non oblique à ses extrémités, enfin qu'il est très finement et très densément pointillé, et d'un bleu terne. Les élytres ont la même forme que celles de l'erucæ, moins le pli longitudinal, mais (ce qui distingue essentiellement cette espèce) elles sont couvertes de points

Galerucites anisopodes. si

excessivement fins et presque imperceptibles, et sont d'un bleu tout à fait terne. Le dessous et les pattes sont bleus foncés.

Cette espèce vit sur l’Hippophæ rhamnoides, je l'ai vue de Savoie et de Grenoble en France.

II, Insectes oblongs, déprimés, de grande taille,

34. Graptodera CONSOBRINA.

Oblonga, depressa, cœruleo, parum nitida, seu opaca. Thorax transversus, subtiliter punctulatus, quatuor angulis prominentibus. Elytra long« , parallela , creberrimè subtilis- sime punctulata, Long. 4 à 5 millim.; larg. 2 1/2 à 2 3/4 millim. JL

Halt. consobrina Duft. wi. Grapt. epilobii, Mihi, Ann. Soc. Ent. 1859, Bull., p. CLXvIr.

Cette espèce est de forme plus allongée et plus étroite que la Gr. erucæ, elle est aussi sensiblement plus aplatie. Sa tête est très forte, d’un tiers plus large que celle de l'erucæ ; les antennes sont plus longues. Le corselet est très large, un peu plus long et moins abaiïssé vers les angles an- térieurs que dans l'erucæ, ses côtés sont un peu sinueux, sa base bisinuée, son sommet tronqué; le rebord de la base dépasse et forme une petite saillie aux angles postérieurs ; le rebord des côtés forme également un petit calus saillant aux angles antérieurs. Le sillon transversal est construit comme dans l’erucæ ; la surface est assez unie et finement et densément pointillée. Les élytres sont très longues, dé- primées, leurs côtés sont parallèles; leur surface est criblée de petits points très fins et très serrés, mais distincts. Le dessous est pointillé, à pubescence courte, et d’un noir bleuâtre, ainsi que les pattes. Le dessus est généralement d’un beau bleu, peu brillant, et même terne dans les fe- melies. Outre cette différence, les mâles ont les élytres un

3e Série, TOME VIII, 6

82 E. ALLARD.

peu moins longues et le corselet un peu moins ponctué que les femelles.

On prend cette espèce au bord des ruisseaux, sur l'Epilo- bium ; je l'ai vue de Normandie, de Lille, de Mont-de-Marsan, d'Angleterre.

III, Insectes ovales, convexes.

A. Bord latéral du corselet dépassant et formant saillie aux angles antérieurs.

a, Ponctuation des élytres fortes.

35. Graptodera ERICETI.

Ovata, convexa, nitida, metallico-virescens. Prothorax convexior , transversus, Subtiliter punctulatus, angulis ante- rioribus prominentibus; elytra dense punctulata. Long. 5 millim.; lat. 3 1/4 à 3 1/2 millim.

Gr. ericeti, Mihi. Ann. Soc. Ent. 1859, p. 166.

Cette espèce est d’un vert métallique, quelquefois d’un vert bleuâtre; le dessous est d’un noir verdâtre ou bleuâtre. Elle est plus grande et beaucoup plus convexe que l’erucæ. La tête est faite de même. Le corselet est de même trans- versal, mais il est plus égal et plus régulièrement convexe; sa base est moins arrondie et plus large, ses angles posté- rieurs moins marqués, ses côtés obliques presque droits, avec un calus saillant au sommet des angles antérieurs, comme dans l’ampelophaga. Le sillon transversal basal est droit et non oblique à ses extrémités; il ne va pas jusqu’au bord lateral et se termine avant dans une impression assez large; son disque est peu brillant, il est criblé de petits points creux très fins, et porte trois petites saillies placées triangulairement, l'une en face de l’écusson, au-dessus du sillon transversal, les deux autres parallèlement à droite et à gauche, un peu au-dessus. Les élytres sont arrondies

Galerucites anisopodes. 83

aux épaules, qui forment un calus à peine distinct; elles sont parsemées de points enfoncés sans ordre, assez forts et assez serrés; c’est presque la même ponctuation que dans l'ampelophaga; elles sont enfin très convexes et très égales. Le dessous est pointillé et d’un noir verdâtre, ainsi que les pattes.

On trouve cette espèce dans le département des Landes,

sur l’Erica tetralix (M. Perris) et dans les environs de Brest (M. Remquet).

b. Insectes de petite taille, Ponctuation fine.

36. Grapiodera LONGICOLLIS.

Ovata, convexa, virescens, nitida. Grapt. oleraceæ affinis sed prothorace aliter formato et elytris aliter punctatis. Prothorace nitidissimo, sat longo, posticè et angulis poste- rioribus rotundato, obsoletissimè punctulato ; elytris compa- ratè brevibus, sat profundè et fortiter punctatis. Long. 3 1/2 à 4 millim.; larg. 2 1/3 à 2 1/2 millim.

Cette espèce se rapproche, pour la taille, de l’oleracea, mais elle est plus brillante, surtout sur le corselet; ce der- nier est plus long, plus arrondi à la base et aux angles postérieurs, les antérieurs ont un calus saillant, enfin les plaques frontales sont plus grandes et triangulaires. Ces mêmes caractères la distinguent suffisamment de la car- duorum. La tête est petite, subtriangulaire, brillante, très obsolètement pointillée ; Le front est orné de deux plaques saillantes, de forme triangulaire, assez grandes, du milieu desquelles part une carène élevée qui va jusqu’à la bouche. Les yeux sont grands, saillants, noirs; les antennes longues et noires. Le prothorax très brillant, très obsolètement pointillé, est d’un quart plus large que long ; il paraît rela- tivement plus long que dans les autres Graptodères; il est un peu arrondi au sommet et à la base, et sur les côtés: ses

84 E. ALLARD.

angles antérieurs sont pourvus d’un calus très petit, mais saillant, assez aigu à la partie antérieure ; les angles posté- rieurs sont très obtus; il est marqué à la base d’un sillon droit transversal, peu profond, plus court que dans les autres espèces. L'écusson est large, subtriangulaire, lisse. Les élytres sont convexes, ovales, à ponctuation fine et peu dense, plus forte dans les deux premiers tiers, plus obsolète vers l'extrémité; elles paraissent courtes par rapport au corselet. Les pattes sont d’un noir verdâtre.

Cette espèce a été prise par M. Delarouzée, sur des bruyères, dans le midi de la France.

B. Angles antérieurs du corselet sans saillie au sommet.

a. Elytres à ponctuation forte. Corselet à côtés presque droits.

37. Grapioderd OLERACEA.

Ovata, convexa, nitida, virescens, antennis nigris. Pro- thorax transversus, lateribus obliquis, obsoletissimè punctu- latus; elytra creberrimè et profundè punctulata. Long. 3 à 3/4 millim.; lat. 2 à 2 1/3 millim.

Chrys. oleracea Linn. Syst. Nat. 2, 593, 51 Id. Fab. Eleut. 1, 498, 108. Id. E. H. 2, 54, 30. Id. Gyll. lit, 221.

Cette espèce est plus petite que l’erucæ, de forme moins iongue et plus convexe. La tête est la même; le front est marqué de deux granulations rondes. Le corselet, quoique court et transversal, est plus étroit, plus convexe, non pul- viné, c’est-à-dire qu'il ne s’abaisse pas en avant vers les angles, ne se gonfle pas en arrière, près du sillon transversal, comme dans l’erucæ. Ses côtés sont obliques et presque droits, ses angles postérieurs et antérieurs sont marqués sans qu’il y ait saillie du rebord; la base est faiblement arrondie, le sommet tronqué. Le sillon transversal est pres-

Galerucites anisopodes. 89

que droit et se termine un peu avant le bord latéral; la surface est très obsolètement et très finement ponctuée. Les élytres sont ovales, très convexes, un peu inégales : le calus huméral est très fort, il y a derrière et en dedans une impression assez profonde. La surface est criblée de points enfoncés confusément et densément, bien plus gros que dans les autres Graptodères, ce qui donne aux élytres une apparence chagrinée. Le dessous est d’un noir verdâtre, obsolètement pointillé et à courte pubescence. Les pattes sont longues, fortes, verdâtres.

Cette espèce est très commune aux environs de Paris, dans les potagers, sur les haricots, la poirée, les choux, dans les champs, sur la luzerne, dans les bois, sur les jeunes chênes.

b. Elytres à ponctuation moins forte. Corselet à côtés arrondis.

38. Graptodera HELIANTHEMI.

Ovata, convexior, nitida, viridis. Precedenti simillimu sed prothorax latior, evidentius punciatus, parum rotundatis, elytra etiam lalior et convexior et minùs punctata. Long. 3 1/2 millim.; lat. 2 1/2 millim.

Grapt. helianthemi, Mihi, Ann. Soc. Ent. 1859, Bullet., P. CEXVI.

Var. Potentillæ, Mihi. 14. Minor, lœiè virens, niti- dissima; prothoracis angulis posterioribus magis rotundatis.

Cette espèce ressemble beaucoup à la Gr. oleracea , dont elle a la taille et la couleur, toutefois, elle est de forme plus large, plus convexe et moins fortement ponctuée sur les élytres. La tête est faite de même, ainsi que les antennes et les pattes. Le corselet est plus large, un peu pulviné, ses côtés sont faiblement, mais plus arrondis; ses angles posté- rieurs sont plus obtus et faiblement arrondis; il est rc-

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bordé, mais le rebord ne forme pas saillie aux angles anté- rieurs. Le sillon transversal est presque droit. Les élytres sont plus ovales que celles de l’oleracea, un peu plus brus- quement arrondies à l’extrémité, leur convexité est plus forte; le calus huméral ressort moins; enfin leur ponctua- tion est très dense et plus fine. Le dessous et les pattes sont d’un noir verdâtre.

M. Perris a trouvé la larve de cette espèce sur l’Helian- themum; elle parait commune en France et en Angleterre.

La variété potentillæ Mihi, dont j'avais d’abord fait une espèce, est plus petite de taille, d’un vert très clair, très brillante, les angles postérieurs de son corselet sont plus fortement arrondies et la ponctuation de ses élytres est un peu moins forte. Elle est commune sur la Potentilla verna, aux environs de Paris.

c. Elytres à ponctuation très fine.

39. Graptodera CARDUORUM.

Ovata, conveæa, nitida, obscurè viridis. Prothorax trans- versus, ad apicem angustior, subtiliter punctulatus; elytra subtilissimè punctulata. Long. 3 à 4 millim.; lat. 2 1/2 à 2 1/3 millim.

Grapt. carduorum Guér.-Mén., Mag. de Zooïog. 1858, p. 415.

Cette espèce a tout à fait la forme et la taille de l'oleracea, toutefois les plaques frontales paraissent triangulaires, la carène de l’épistôme un peu plus courte; le corselet très finement et densément, mais plus visiblement ponctué ; sa surface est moins plane, il s’abaisse un peu en avant vers les angles et parait plus étroit au sommet qu’à la base; les angles postérieurs sont presque droits, les côtés faiblement arrondis; le sillon transversal est presque droit. Les élytres

Galerucites anisopodes. 87

sont identiquement conformées comme celles de l’oleracea, elles sont assez longues et un peu parallèles, et couvertes d’une ponctuation, assez dense, mais plus fine et plus su- perficielle que dans la Gr. erucæ , bien plus fine également que dans l’espèce précédente. Le dessous et les pattes sont d'un noir bleuûtre.

Cette espèce a été prise par M. Guérin-Méneville, sur des chardons, dans le midi de la France. Notre collègue M. Bel- lier de la Chavignerie l’a rapportée de Sicile; je l'ai égale- ment vue d'Autriche.

Dans le Bulletin du 3e trim. des Annales de la Société, de 1859, p. CLxXVIT, j'ai donné la diagnose latine d’une Grap- todère; que j'ai nommée basalis, trouvée par M. Chevrolat, à Périgueux, et qui n’est très certainement qu'une carduo- rum dont la base des antennes n’est pas arrivée à parfaite coloration.

3e Groupe. LONGITARSI Illiger

Tarsus posticus basalis tibiæ apici insertus, dimidiam longitudine aut æquans, ant superans. Elvtra temerè punctata vel lævigata.

Genre TEINODACTYLA Chevr. Dict. d'Orbigny. Thyamis Steph. Man.

Corps ovale ou arrondi, convexe. Tête triangulaire, sail- lante, libre. Antennes filiformes, de onze articles; le pre- mier est assez long et robuste, le deuxième est court, quelquefois globuleux, les autres sont allongés et à peu près égaux, le dernier est obliquement tronqué à l'extré- mité. Les yeux sont globuleux. Le prothorax est relative- ment étroit, subcylindrique, plus ou moins arrondi sur ses côtés et à ses angles antérieurs et postérieurs; il est sans impression et plus ou moins ponctué, Les élytres sont

88 E. ALLARD.

ovales, convexes, quelquefois renflées dans leur milieu, à ponctuation confuse plus ou moins forte. Les pattes sont longues, les fémurs postérieurs sont fortement épaissis, les tibias antérieurs mutiques, les postérieurs armés d'une pe- tite dent apicale interne; ils sont canaliculés en dessus et épineux extérieurement à leur extrémité. Le premier article des tarses postérieurs est au moins de la longueur de la moitié des tibias; le deuxième article des mêmes tarses est également plus long que le troisième. La tête ne porte pas sur le front de petits tubercules émoussés comme dans les genres précédents; en outre, les palpes labiaux sont un peu plus longs que dans ces mêmes genres, et leur deuxième article est moins enflé.

TI. Elytres noires, vertes ou bleues.

1. Elytres unicolores. A. Dessus bleu, vert ou brun cuivreux. Echi E. H. Linnæi Duft. Fusco-ænea Redt. - Corynthia Reiche. Elongata Bach. B. Dessus noir brillant ou noir de poix. a. Elytres à ponctuation assez forte et distincte. x, Dessus assez déprimé, Elytres couvrant entièrement l’abdo- MEN. bite ardoise : Nr 1; Obliterata Rosenh. B. Dessus très convexe, Elytres ne couvrant pas entièrement l'abdomen. . ...,..... Anchusæ Payk. b. Elytres à ponctuation très fine. . Parvula E. H. Subrotunda mihi. 2, Elytres de plusieurs couleurs. a. Elytres à extrémité plus claire. . Holsatica Lin. Apicalis Beck.

Galerucites anisopodes.

b. Elytres avec deux taches chacune. c. Elytresnoires avec bordureclaire.

IT. Elytres de couleur claire.

1. Elytres avec la suture plus obscure.

A. Elytres ayant les épaules oblique- ment arrondies. a. Tête, corselet et suture noirs. .

b. Tête et suture plus ou moins fon- cées, corselet brun de poix. .

c. Tête et suture plus ou moins fon- cées, corselet testacé . . . , .

BE. Elytres ayant les épaules non obli- quement arrondies.

a, Tête, corselet et suture noirs. .

b. Tête et suture noires, . . . . .

« Tête et suture plus ou moins fon- cées.

2, Elytres sans obscurcissement de la

snture. A, Elytres à ponctuation fine. a, Corps oblong, unicolore . . .

b, Corps oblong, noir en dessous. .

89

L-pustulata Fab. Dorsalis Fab. Circumsepta Gené, mih.

Sencieri Coq. Thoracica Steph.

Atricila Lin. Lateralis Illig.

Melanocephala Marsh. Sisymbrii Fab. Thapsi Marsh.

Suturalis Marsh. Nasturti Fab. Lateripunctata Rosenh. Atricapilla Duft. Rubenticollis mihi.

Abdominalis Duft.

Verbasci Panz. Lœvis Duft. Megaloleuca mihi. Femoralis Marsh. Medicaginis mihi, Pusilla Gyll.

90 E. ALLARD.

c. Corps ovale, unicolore. . . . . Tabida Fab. Testacea mihi. Brunnea Redt. Latifrons mihi. d. Corps ovale, brunâtre en des- SOUS, + + + = o + + dnmtnerrio RUUG III Ochroleuca Gyll. Reichei mihi. B. Elytres à ponctuation forte. a. Corps oblong. . . . ...... Ballotæ Marsh. 6. Corps ovale. Elytres non déhis- centessts 22 SP ne PL OTINEL IG VE Flavicornis Steph. Pratensis Panz. Brunniceps mihi. c Corps ovale. Elytres déhiscentes. Teucrii mihi.

L. Elytres obscures, noires, vertes ou bleues, 1. Elytres unicolores. A. Dessus bleu vert ou brun cuivreux.

40. Teinodactyla Ecan.

Oblongo-ovata, convexa, ænea; vel virescens, vel cœrules- cens, nitida, antennarum basi tibüs tarsisque rufis, elytris confertissime grosse punclalis, apice anguslioribus, abdomine brevioribus. Long. 3 1/2 millim.; larg. 2 millim.

H. Echii. Ent. H. n, 52,29. Id. Ilig. vr, 171. H. tibialis Duft. Fn. in, 258. T. flavipes Dej. Cat. 416.

Oblongue, bleue, verte ou brune cuivreuse, quelquefois même noire. Tête triangulaire, le vertex, qui est brillant et pointillé, est de la couleur du dessus de l’insecte. Le front a une forte carène élevée des yeux à la bouche. La bouche est noire. Les antennes, un peu plus longues que la moitié du corps, ont le premier article brunâtre, les deux ou trois

Galerucites anisopodes. 91

suivants testacés, les autres plus obscurs, un peu épaissis et pubescents. Le corselet est un peu plus large que long, tronqué au sommet, médiocrement arrondi à la base et sur les côtés, rebordé, fortement convexe en dessus, à ponctua- tion très nette et très forte sur les côtés, un peu plus écartée sur le disque. Ecusson large, presque arrondi, lisse. Les élytres, à la base un peu plus larges que le milieu du cor- selet, sont obliquement arrondies aux épaules, mais s’élar- gissent ensuite jusqu’au milieu et de vont se rétrécissant jusqu’à la suture, elles forment un angle obtus. Elles sont un peu plus courtes que l'abdomen, très convexes, rebor- dées et couvertes de points serrés et très forts. Le dessous est noir, brillant, ponctué. Les pattes sont longues, les quatre fémurs antérieurs sont brunâtres bronzés, leurs ge- noux et tous les tibias sont ferrugineux roux, les fémurs postérieurs sont noirs.

Cette espèce a beaucoup d’analogie avec la T. anchusæ E. H., mais elle est au moins deux fois plus grande et ses élytres ne sont pas tronquées à l'extrémité. Elle est com- mune sur l’Echium vulgure.

Paris; France méridionale; Espagne; Algérie; Alle- magne; Madere.

41. Teinodactyla LiNNoer.

Ovata, convexa, virescenti-cœrulea, nitidu, antennarum basi, pedibusque testaceo-ferrugineis, femoribus posticis ni- gris, elytris conferlissime punctatis, apice fere conjuuctim rotundatis. Long.3 millim.; larg. 2 millim.

H. Linnœi Duft. Fn. ur, 265, 34. Tein. consolidæ Stev. Dej. Cat. 416.

Ovale, convexe, d’un bleu foncé sur la tête et le corselet, d’un bleu plus clair sur les élytres, brillant. Tête triangu- laire, lisse, bleue foncée, brillante, fortement carénée en avant; les palpes testacés. Yeux saillants, noirs. Antennes

92 E. ALLARD.

plus longues que la moité du corps, assez épaisses, les quatre premiers articles sont d’un testacé ferrugineux, les autres noirs. Le corselet est plus de la moitié plus large que long, tronqué en avant, arrondi en arrière et médiocrement sur les côtés, rebordé, très convexe en dessus, un peu inflé- chi vers les angles antérieurs, ce qui le fait paraître plus large à la base qu’au sommet, d’un bleu foncé brillant, à ponctuation bien nette, mais écartée et moins forte que sur les élytres. Ecusson large, presque arrondi, noir, lisse. Elytres très ovales, beaucoup plus larges à la base que le corselet; elles ont les épaules arrondies, s’élargissent encore ensuile, se rétrécissent à partir des deux tiers et s’arron- dissent presque ensemble à l'extrémité, en formant un angle sutural un peu arrondi et obtus. Elles sont plus longues que l’abdomen, très convexes, rebordées et couvertes de forts points serrés et profonds. Le dessous est noir, brillant, ponctué; les quatre pattes antérieures ainsi que les tibias et les tarses postérieurs, sont d'un testacé ferrugineux; les fé- murs postérieurs sont noirs.

Cette belle espèce a la taille de la T. echii E. H., et sa ponctuation, mais elle est beaucoup plus large et plus ovale, ses quatre pattes antérieures sont entièrement rousses, ses élytres s’arrondissent presque ensemble, etc.

France méridionale; Hyères; Autriche, Vienne.

42. Teinodaciyla FUSCO-ÆNEA.

Oblongo-ovata, fusco-wnea, nitidissima. Oculis nigris, an- tennis ferrugineo-testaceis, apice obscuris; prothorax trans- versus , subcylindricus, confertissime punctulatus. Elytris convexis, apice singulatim rotundatis, confertissime fortiter punctatis. Subtus nigra, pedibus anterioribus, tibiis tarsis- que posterioribus ferrugineo-testaceis. Long. 2 millim.; larg. 4/5 millim.

Long. fusco-«æneus Redt. Fn. Aust.

Galerucites anisopodes. 93

Oblongue, d’un brun bronzé, très brillante en dessus, noire en dessous. Tête triangulaire, bronzée, lisse sur le vertex, bouche noire, deux petits sillons obliques partent des yeux et se dirigent obliquement vers une carène élevée qui va des yeux à la bouche. Antennes plus longues que la moitié du corps, rousses; le premier article à la base est brunâtre, les trois ou quatre derniers sont quelquefois obs- curcis. Le corselet est un peu plus large que la tête, un peu plus large que long, subcylindrique, assez convexe, tron- qué en avant, avec les angles antérieurs obtus, les posté- rieurs sont arrondis; les côtés médiocrement arrondis, rebordés; il est couvert de petits points serrés, arrondis, entre lesquels on en voit d’autres plus fins encore, avec une forte loupe. L’écusson est large, arrondi, lisse. Elytres un peu plus larges que le corselet, ayant en longueur deux fois leur largeur, allongées, ovales, arrondies aux épaules, arrondies séparément à l'extrémité, elles forment un angle sutural obtus; leur surface est uniformément cou- verte de forts et profonds points. Le dessous est noir, ponc- tué. Les quatre pattes antérieures et les tibias et les tarses postérieurs sont d’un testacé roussâtre ; les cuisses posté- rieures sont d'un noir bronzé.

Cette espèce a beaucoup d’analogie avec la T. anchusæ E. H., mais elle est ordinairement plus petite et plus étroite, ses élytres ne sont pas tronquées et sont plus longues, sa couleur est d’un bronzé vif et non noire, etc.

Paris; Béziers; Philippeville; Bône; Tunis.

43, Teinodactylu CORYNTHIA.

Oblongo-ovata, ænea, nitida, oculis nigris, antennis ferru- gineis, apice obscuris. Thorax transversus, subcylindricus, crebre punctatus. Elytra parum convexa, apice conjunctim rotundata, crebre grosse punctata, Subtus ænea, punctata ;

94 E. ALLARD.

pedibus testaceo-ferrugineis femoribus basi œneis. Long. 1 1/2 millim.; larg. 3/4 millim.

Hali. Corynthia Reiche. Annal. 1858, p. 47. T. me- tallescens Foudras.

Oblongue, d’un vert bronzé, brillante. Tête presque triangulaire, lisse sur le vertex, mais avec quelques gros points près des yeux et en avant une carène élevée. Yeux saillants, noirs. Antennes plus longues que la moitié du corps, ferrugineuses, un peu renflées et obscures à l’extré- mité. Corselet transverse, subcylindrique, à peine de la lar- geur de la tête en avant, il est atténué, et un peu plus large qu'elle en arrière, un quart moins long que large, tronqué en avant, légèrement arrondi en arrière; ses côtés peu arrondis; ses angles obtus; son disque criblé de gros points. enfoncés, entre lesquels on en distingue d’autres plus fins, avec un fort grossissement. Ecusson triangulaire, à base large, lisse. Elytres un peu plus larges que le corse- let et de près de trois fois sa longueur, médiocrement-con- vexes, ayant les épaules arrondies, mais bien marquées, presque parallèles, séparément arrondies à l'extrémité, cri- blées de forts points enfoncés qui leur donnent une ap- parence rugueuse. Le dessous est bronzé et ponctué; les pattes sont d’un testacé ferrugineux, avec les cuisses bron- zées à leur base, les postérieures entièrement.

M. Reiche a rangé à tort cet insecte parmi les Phyllotreta. Il leur ressemble un peu, il est vrai, par sa forme allongée et peu convexe, par son Corselet un peu carré, etc., mais la longueur du premier article de ses tarses postérieurs le classe naturellement parmi les Longitarsi.

M. Reiche l’a reçu d'Athènes; je l’ai trouvé moi-même à Rozoy, en Brie, près Paris, en fauchant dans les luzernes.

44, Teinodactyla ELONGATA.

Oblongo-ovata, fusco-nigra. Oculis nigris; prothorace trans-

Galerucites anisopodes. 95

verso, lateribus fortiter marginato et ad medium parum ro- tundato, subtilissimè punctato, sulco transverso intrà basin parum impresso. Elytris elongatis ad apicem truncatis for- titer et confertim punctatis. Antennarum basi, pedibus ante- rioribus tibiisque posterioribus rubro-testaceis. Long. 2 millim.

Long. elongatus Bach. Kaferfauna fur Nord-und Mittel- deukschland 1859, p. 147.

Dessus brun foncé, brillant; base des antennes, jambes de devant et tibias postérieurs d’un rougeâtre testacé. Tête avec une carène élevée allant de la bouche jusqu'à l’inser- tion des antennes. Corselet un peu plus large que long, avec les côtés fortement rebordés et un peu arrondis dans leur milieu, très finement ponctué, tronqué postérieure- ment, ayant devant sa base une impression transversale superficielle qui donne à la partie basale une apparence de bourrelet. Elytres un peu plus larges que le corselet, allon- gées, deux fois aussi longues que larges, se rétrécissant du milieu à l'extrémité, qui est tronquée; les angles extérieurs paraissent presque dentés; la surface des élytres à une ponctuation forte et serrée qui s’affaiblit en arrière.

Allemagne. (Je n'ai pas vu cette espèce.)

B. Dessus d'un noir brillant ou noir de poix. a. Elytres à ponctuation assez forte et distincte.

«, Dessus assez plat, Elytres couvrant entièrement l'abdomen,

45. Teinodactyla NIGRA.

Nigra, antennarum basi pedibusque pallidis, femoribus posticis nigris, elytris confertissimc punclaiis, apice acumi- natis. Long. 2 1/4 millim.; larg. 1 1/2 à 1 2/3 millim.

H. nigra Ent. H. 2, 57, 33. Illig. vi, 171. Gyll. àv, 655, 13. 14.

96 E. ALLARD.

Un peu plus grande que l'anchusæ. Tête triangulaire, noire, brillante; front longitudinalement caréné entre les antennes ; yeux saillants, bruns. Antennes plus longues que la moitié du corps, assez épaisses, les cinq ou six articles de la base, jaunes pâles; les autres, plus épais, noirs; le dernier acuminé. Thorax plus court que large, tronqué à la base et au sommet, également arrondi sur les côtés, étroile- ment marginé, médiocrement convexe en dessus, tout noir, brillant, très subtilement ponctué. Ecusson presque arrondi, noir brillant, lisse. E/ytres grandes, antérieure- ment un peu plus larges que le thorax, mais élargies ensuite au delà du milieu, cinq fois plus longues que le thorax, atténuées postérieurement, acuminées à l'extrémité sutu- rale; très convexes en dessus, bien noires, à ponctuation très serrée et assez profonde. Ailes amples, hyalines. Corps noir en dessous, brillant, subtilement ponctué. Les quatre pattes antérieures entièrement, et les tibias et les tarses des postérieures jaunes päles; fémurs postérieurs très grands, noirs, ponctués, légèrement pubescents, quelque- fois rouges de poix à la base. Gyll.

Cette espèce ressemble un peu à l’anchusæ E. H., dont elle a la couleur, mais elle est plus large à la base du cor- selet, qui est lui-même infiniment moins ponctué, presque lisse; les élytres sont aussi plus larges et se terminent tout autrement.

Paris ; Bordeaux.

46. Teinodactyla OBLITERATA.

Oblongo-ovata, nigro-picea, supra subvirescenti-nigra vel obscuro-ænea; antennarum basi, tibiis tarsisque pallidè tes- taceis, femoribus anterioribus infuscatis, posticis nigris, ca- pite subtilissime transversim ruguloso, thorace disperse, elytrisque basi substriato-punctatis, apice singulatim subro- tundatis. Long. 1 1/3 millim.; larg. 4/5 millim.

Galerucites anisopodes. 97

Long. obliteratus Rosehn. Fn. Eur., p. 61, 1847. Long. consociatus Fôrster Rheinl. Ver, vi, 383, 1849. T. pulex Foudras.

Cette espèce est très voisine de la T. parvula, dont elle se distingue par sa forme plus longue, comparativement plus étroite, et par la ponctuation de ses élytres, qui est plus distincte, plus forte et presque striée à la base. La tête est triangulaire, noire, peu brillante, très finement et trans- versalement rugueuse. Deux petits sillons obliques partent des yeux et aboutissent à une carène élevée qui va de la base des antennes à la bouche. Les antennes sont plus lon- gues que la moitié du corps, d’un testacé pâle, leurs der- niers articles plus foncés. Le corselet est court, transversal, tronqué en avant, presque droit sur les côtés, un peu ar- rondi en arrière , rebordé postérieurement et latéralement, un peu convexe, d’un bronzé foncé brillant, à ponctuation serrée, très fine et un peu chagrinée. L’écusson est trans- versal, arrondi, noir. Les élytres sont un peu moins larges que le corselet, ont les épaules arrondies et peu saillantes ; elles sont en ovale allongé, obtusément arrondies à l’extré- mité, convexes, à ponctuation fine, mais plus forte que sur le corselet, et presque en ligne. Elies sont d’un bronzé foncé brillant. Le dessous est lisse, brillant, à peine ponc- tué, de couleur de poix. Les jambes sont d’un jaune tes- tacé ; les cuisses de derrière fortement épaissies, couleur de poix.

Cette espèce, d’après M. Forster, est commune sur les hauteurs qui environnent Aix-la-Chapelle. On la trouve aussi aux environs de Paris, sur ie serpolet. M. Chevrolat l’a prise aux environs de Périgueux, et M. Ch. Brisout de Bar- neville, en abondance à Saint-Germain-en-Laye, sur la sauge. Enfin, MM. Waterhouse et Clarke me l'ont envoyée d'Angleterre. Elle figure au British Museum, dans la collec- tion de Stephens, sous le nom de Pulex, mais elle n’a pas été décrite par lui sous cette dénomination.

3e Série, TOME VII. 7

98 E. ALLARD.

8. Dessus très convexe. Elytres ne couvrant pas entièrement l'abdomen.

47. Teinodactyla ANCHUSÆ.

Ovaia, convexa, atra, subnitida, antennarum basi, tibiis tarsisque pallidis, elytris confertissime punctatis, apice sin- gulatim rotundatis, abdomine brevioribus. Long. 1 2/3 à 2 millim.: larg. 1 à 1 1/2 millim.

H. anchusæ Gyl. 5, 536, 13. Ent. H. 2, 62, 37. Payk. Fn. 2, 101, 21, Steph.

Tête triangulaire, noire, brillante, à peine visiblement ponctuée ; front antérieurement longitudinalement caréné entre les antennes; yeux saillants, noirs-bruns. Antennes plus longues que la moitié du corps, assez épaisses, le pre- mier article grand, brun de poix à la base, pâle pour le reste, les quatre ou cinq suivants plus étroits, pâles, les autres noirs, graduellement plus épais, le dernier subacu- miné. Thorax plus court que large, tronqué à la base et au sommet, également arrondi sur les côtés, étroitement re- bordé, très convexe en dessus, entièrement noir, brillant, à ponctuation serrée très fine. Ecusson subarrondi, noir, bril- lant, lisse. Elytres antérieurement un peu plus larges que le milieu du thorax, obliquement arrondies aux épaules, mais dilatées au delà du milieu, cinq fois plus longues que le thorax, très obtuses à l'extrémité et arrondies séparé- ment, un peu plus courtes que l'abdomen, déhiscentes à l'angle sutural; très convexes en dessus, noires, à ponctua- . tion plus serrée et plus profonde que le thorax. Ailes pres- que nulles, au moins dans les mâles, quelquefois chez les femelles. Corps noir en dessous, à peine brillant, à ponc- tuation serrée, fine. Pattes médiocres, pâles testacées ; fé- murs noirs, les antérieurs testacés à l’extrémité.

Galerucites anisopodes. 99

Cette espèce est très commune au printemps, sur l’An- chusa et le Cynoglossum. Paris; Lille; Constantine ; France mérid. ; Angleterre.

b. Elytres à ponctuation très fine.

48. Teinodactyla PARVULA.

Ovata, nigra, supra piceo-ænea, omnium subtilissime punc- tulata, antennarum basi pedibusque griseo-pallidis, femoribus posticis fusco-piceis. Long. 1 1/3 millim.; larg. 4/5 millim.

H. parvula GYIl. ur, 526, 6. Ent. H. 2, 59, 35. Payk. Fn. 2, 102, 22. Chrys. atra Fab. EI. 1, 467, 88. IH. pumila Xlig. vr, 170, 138, Steph.

Cette espèce ressemble à l'A/£. euphorbiw, mais elle est presque trois fois plus petite, d’un brun bronzé en dessus, tournant au brun de poix, moins polie et brillante que l’eu- phorbiæ. Tête triangulaire, noire, lisse; une petite carène élevée sur le front, entre les antennes; yeux saillants, noirs- bruns. Antennes plus longues que la moitié du corps, les cinq articles de la base testacés, les suivants graduellement plus épais, noirs-bruns, le dernier acuminé. Structure du thorax tout à fait comme dans l’A. euphorbiæ, médiocre- ment convexe en dessus, brun bronzé, moins brillant, et, avec une forte loupe, couverte d'une ponctuation serrée très fine. Ecusson petit, triangulaire, brun bronzé, brillant. Elytres beaucoup plus larges que le thorax et six fois plus longues, médiocrement convexes en dessus, brunes bron- zées, brillantes de poix sous certain aspect, surtout en ar- rière; partout à ponctuation très subtile, obsolète. Corps noir en dessous, presque brillant, à peine ponctué. Pattes longues, obscures-testacées; fémurs postérieurs brun de poix; fémurs antérieurs souvent aussi brunissant à la base.

Cette espèce est quelquefois couleur de poix bronzée, avec l'extrémité des élytres plus claire.

100 E. ALLARD.

Elle est commune dans toute la France et l'Angleterre, et même en Algérie. Je l'ai prise en quantité dans les bois, sur le charme.

49. Teinodactyla SUBROTUNDA.

-Ovata, convexa, atro-picea, nitida, crebre obsolete punctu- lata, antennis, pedibusque rufis, femoribus posticis fusco- piceis. Long. 1 1/3 à 2 millim.; larg. 4/5 à 1 1/4 millim.

T. ventricosa Foudras.

Cette espèce a la plus grande ressemblance avec la T. hol- satica Linn. C’est la même forme convexe et arrondie, elle a même souvent sa taille, bien qu’elle soit généralement plus petite. Elle s'en distingue par ses antennes et ses pattes antérieures entièrement rousses, ainsi que les tibias et tarses postérieurs, par sa ponctuation générale beaucoup plus obsolète, par ses élytres entièrement d’un noir de poix, s'avançant un peu à l'extrémité en forme de bec, et à la base plus obliquement arrendies aux épaules. Tête trian- gulaire, noire, brillante, lisse, ayant une carène élevée en avant; yeux saillants, noirs. Antennes plus longues que la moitié du corps, d’un roux clair, quelquefois le dernier article est un peu obscurei. Thorax plus court que large, un peu plus large en avant, tronqué, à côtés presque obli- ques, à peine arrondis, distinctement rebordés; tronqué aussi à la base, très convexe en dessus, noir de poix, bril- lant, à ponctuation très superficielle, fine et obsolète. Ecusson court, triangulaire, noir, lisse. Elytres antérieure- ment à peine plus larges que le thorax, très obliquement arrondies aux épaules, qui sont effacées tout à fait, très dilatées dans leur milieu, se rétrécissant ensuite jusqu’à l'angle sutural, qui est un peu aigu; elles sont de plus très convexes, ont la forme d’un œuf dont la pointe serait tournée en bas, sont noir de poix, peu brillantes, à ponc- tuation peu serrée, peu forte, peu profonde et un peu ob-

Galerucites anisopodes. 101

solète. Corps noir de poix en dessous, obsolètement poin- tillé, brillant. Pattes médiocres, d’un roux clair, sauf les tibias postérieurs, qui sont brun de poix.

Cette espèce est assez commune à Marly, près Paris, sous les mousses des châtaigniers. Je l’ai également des Pyrénées.

2, Elytres de plusieurs couleurs.

a, Elytres à extrémité plus claire.

50. Teinodactyla HOLSATICA.

Ovaia, convexa, atra, nitida, crebre punctulata, elytris maculà postica rotundatà rubrà, antennarum basi tibiisque anterioribus rufis. Long. 2 millim.; larg. 1 1/4 millim.

Chrys. holsatica Linn. Syst. Nat. 2,295, 67. Fab. E.S. 2,33, 101. Ent. H. 11, 60. Oliv. Ent. vi, 722, 94.— Illig. Mag. vi, 170, 139. Gyll. ur, 534, 12. Steph. Collect.

Tête triangulaire, noire, brillante, très finement ponc- tuée; front ayant entre les antennes une petite carène élevée; yeux saillants, noirs-bruns. Antennes plus longues que la moitié du corps, trois premiers articles pâles testa- cés, les autres noirs, s’épaississant graduellement. Thorax plus court que large, un peu plus large en avant, tronqué, à côtés presque obliques. à peine arrondis, distinctement marginés ; tronqué aussi à la base, très convexe en dessus, tout noir, brillant, à ponctuation serrée, très fine. Ecusson court, triangulaire, noir, brillant, lisse. Élytres antérieure- ment plus larges que le thorax, à épaules arrondies, très dilatées au delà du milieu, cinq fois plus longues que le thorax, arrondies à l'extrémité, à angle sutural presque droit, très convexes en dessus, noires, brillantes, à ponc- tuation plus serrée et plus profonde que le thorax: vers l'extrémité de chaque élytre une tache, ronde, rouge,

102 E. ALLARD.

transparente, quelquefois petite, ponctiforme, mais ordi- nairement plus grande, et se dilatant rarement jusqu’à l'extrémité. Corps noir en dessous, brillant, à ponctuation serrée, fine. Pattes médiocres; fémurs noirs; les antérieurs souvent testacés à l'extrémité; tibias et tarses antérieurs testacés, les postérieurs brun de poix. Gyll.

On la trouve, d’après Stephens, sur le Pedicularis lacus- tris, France; Espagne ; Angleterre; Allemagne, etc.

51. Teinodactyla APICALIS.

Subovata, convexa, crebre punctulata subænescenti nigra, niida, elytrorum apice, antennarum basi, pedibusque flavo- testaceis, femoribus posticis superne nigro-piceis. Long. 2 1/2 millim.; larg. 1 1/2 millim.

H. apicalis Beck. Baierschen Inseckten, 1817. H. ana- lis Duft. nr, 264, 28. H. Fischeri Zetterst. Ins. Lapp. p. 223. T. analis Foudras.

Tête triangulaire, noire, brillante, presque lisse, assez fortement carénée en avant; yeux saillants, noirs. An- tennes plus longues que la moitié du corps, d’un jaune testacé, avec l'extrémité noire. Corselet un peu plus court que large, tronqué en avant, à côtés presque obliques, à peine arrondis; rebordé, tronqué aussi à la base, con- vexe en dessus, un peu pulviné à la base, tout noir, peu brillant, à ponctuation serrée, assez forte, presque rugueuse. Ecusson court, triangulaire, lisse. Elytres antérieurement un peu plus larges que le thorax, très obliquement arron- dies aux épaules, qui sont tout à fait effacées, s’élargissant ensuite peu à peu jusqu’au milieu, puis se rétrécissant jusqu’à l'extrémité, elles s’arrondissent ensemble en formant un angle apical presque droit. Elles sont très con- vexes, noires, un peu bronzées, à ponctuation forte, serrée, rugueuse. Toute l'extrémité de l'élytre, à partir du cin- quième de sa longueur environ, est d'un testacé rougeûtre.

Galerucites anisopodes. 103

Le dessous est noir, ponctué, brillant. Les pattes sont d’un jaune testacé, à l'exception des fémurs postérieurs, qui sont noir de poix en dessus.

Cette espèce se rapproche beaucoup de la T. holsatica, et lui est presque semblable, mais elle est généralement deux fois plus longue, ses épaules sont moins marquées, sa ponctuation est plus forte, ses cuisses postérieures ne sont pas noires et la tache jaune des élytres est tout à fait à leur extrémité et non pas retirée en arrière.

Laponie; Prusse ; Autriche.

b. Elytres avec deux taches chacune.

52. Teinodactyla QUADRIPUSTULATA Fab.

Oblongo-ovata, convexa, atra, nitida, crebre punctulata, elytra maculis duabus rubris, altera ad basin, altera ad api- cem. Antennurum basi pedibusque rufo-testaceis, femoribus posterioribus nigris.—Long. 2 1/2 à 3 millim.; larg. 2 millim.

L’Altise à points rouges Geoffroy, 15, Insectes de Paris, 1762. Altica 4-pustulata, Fab. Syst. Entom. p. 118, 1775. Altica 4-punciata Fourcroy, Entom. Paris, p. 100, 1785. Altica 4-pustulata, Sturm. Ent. Heft. 2, p. 73, no 43. Olivier, Ent. vi, p. 719, 83, 1808. Ste- phens Collect. Chrys. cynoglossi Marsh. Ent. Brit. 1, 205, 1802. T. 4-maculata Foudras.

Tête triangulaire, noire, lisse sur le vertex, ponctuée près des yeux, carénée en avant; yeux saillants, noirs. Antennes plus longues que la moitié du corps, les quatre premiers articles d’un roux testacé, les autres noirs. Corse- let un peu plus large que long, tronqué à la base et au sommet, convexe, à côtés rebordés, presque obliques, peu arrondis, tout noir, brillant, criblé de points enfoncés assez gros et profonds. Écusson large, arrondi, noir, lisse. £/y-

104 E. ALLARD.

tres à la base un peu plus larges que le corselet, très obli- quement arrondies aux épaules, qui sont effacées, s’élar- gissant ensuite jusqu’au milieu, puis se rétrécissant peu à peu jusqu’à l'extrémité, elles sont séparément arrondies et déhiscentes. Elles sont très convexes, noires, brillantes, criblées de points enfoncés assez gros et profonds. Il y a deux taches roussâtres de forme et de grandeur très va- riables, situées l’une à l'épaule et l’autre à l'extrémité de l’élytre, sans atteindre les bords. Dans la femelle, les élytres sont plus courtes que chez le mâle. Le dessous est noir, ponctué, brillant. Les pattes sont d’un roux testacé, à l'exception des fémurs postérieurs, qui sont noirs.

Cette espèce ressemble à la T. nigra, mais elle est bien plus grande et ses élytres sont terminées tout différem- ment.

Commun sur le Cynoglossum officinale, en juin. En France, en Angleterre, en Autriche.

c. Elytres noires àävec bordure claire.

53. Teinodactyla DORSALIS.

Ovata, minus convexa, nigra, subliliter punctulata, pro- thorace testaceo, elytrorum murgine exteriori pallide Lesta- ceo, antennarum basi, pedibusque anterioribus et tarsis pos- terioribus ferrugineo-piceis. Long. 1 1/2 à 2 millim.; larg. 1 à 1 1/3 millim.

Chrys. dorsalis Fab. Mant. Ins. 1, 77, 137. Stephens Collect. Ent. Heft. 2, 77, 46. Illig. Mag. vr, 169.

Tête grande, triangulaire, noir de poix, brillante, ça- rénée antérieurement. Yeux saillants, noirs. Antennes plus longues que la moitié du corps, ferrugineuses à la base, noires au sommet. Corselet transversal, tronqué à la base et au sommet, faiblement arrondi sur les côtés, peu convexe en dessus, lisse, d’un testacé un peu plus rougeâtre que les

Galerucites anisopodes. 105

élytres, ayant fréquemment son bord antérieur noir. Ecus- son large, arrondi, noir, lisse. Elytres à la base plus large que le corselet, assez longues, séparément arrondies à l'ex— trémité, peu convexes en dessus, à ponctuation assez fine, mais visible, noires, brillantes, largement bordées sur les côtés et à l'extrémité de testacé pâle. Poitrine testacée brillante; abdomen noir, à peine ponctué. Pattes ferrugi- neuses ; les fémurs postérieurs noirs.

Cette espèce a la forme et la taille de la T. ochroleuca, mais elle se distingue facilement par sa coloration.-

France ; Allemagne ; Angleterre ; Algérie; Bône.

54, Teinodactyla CIRCUMSEPTA.

Ovata, convexa, nigra, subtilissime punctulata, elytrorum margine exteriori pallide testaceo, antennis longissimis lestaceis , apice nigricantibus. Pedibus testaceis, femoribus posticis nigricantibus. Long. 1 3/4 millim.; larg. 1 1/3 millim.

Long. cireumsepta Gené inéd. T. stragulata Foudras.

Tête triangulaire, noire, lisse, carénée antérieurement, peu brillante. Yeux saillants, noirs. Antennes presque de la longueur de tout l’insecte, testacées, plus obscures à l’ex- trémité. Prothorax petit, court, transversal, à peine plus large que la tête, tronqué à la base et au sommet, arrondi sur les côtés, rebordé, peu convexe en dessus, très obsolè- tement ponctué, noir de poix, peu brillant. Ecusson assez large, arrondi, noir de poix, lisse. É/ytres beaucoup plus larges que le corselet, à épaules saillantes, arrondies à l’ex- trémité, mais s’arrondissant presque ensemble; l’angle sutural est peu oblus; très peu convexes en dessus, et finement et obsolètement ponctuées. Chaque élytre est moitié noire et moitié testacée claire, de telle sorte que le disque des élytres est tout noir comme dans la 7. dorsalis, et que les côtés et l'extrémité ont une large bordure claire,

106 E. ALLARD.

Le corps est noir en dessous, à ponctuation obsolète. Les pattes sont testacées; les fémurs postérieurs noir de poix. Cette jolie espèce a la forme des T. nasturtii el suturalis, mais elle s’en distingue à première vue par sa petite taille et sa coloration. Elle n’a encore été prise qu’en Sardaigne et en Algérie, à Constantine et à Bône.

Il. Elytres de couleur claire. 1. Elytres avec la suture plus obscure. A. Elytres ayant les épaules obliquement arrondies.

a. Tête, corselet et suture noirs.

55. Teinodactyla SENCIERI Coquerel.

Oblonga, convexa, punctulata, nigra, nilida. Antennis flavis, articulis quinque ultimis nigris; elytris nigris, plagä latè sanguincà ornatis, [emoribus posticis nigris. Long. 3 millim.

Oblongue, très convexe, finement ponctuée, d’un noir très brillant. Antennes à premiers articles d’un jaune pâle, les cinq derniers noirs. Elytres un peu plus larges que le prothorax à leur base, très convexes, légèrement sinuées, arrondies régulièrement en arrière, d'un noir brillant; ornées chacune d’une large bande d’un rouge de sang, net- tement circonscrite, occupant le bord externe de l’élytre; étroite à son origine, elle n’occupe que l'angle huméral, cette bande s’élargit peu à peu jusque vers la fin du second tiers de l’élytre; elle occupe en ce point plus des trois quarts de la largeur de celle-ci, puis se rétrécit en s’arron- dissant et se termine sans atteindre tout à fait l'extrémité. Pattes d'un jaune pâle; cuisses postérieures d’un noir brillant.

Notre collègue M. Coquerel a pris une douzaine d’indi-

Galerucites anisopodes. 107

vidus de cette Altise en fauchant sur des chardons, au mois d'avril, le long des coteaux qui entourent la baie de Mers-el-Kébir. Il a dédié cette jolie espèce à M. le lieute- nant de vaisseau Sencier, directeur du port de Mers-el- Kébir, qui lui est venu en aide avec la plus grande obli- geance dans ses recherches entomologiques, et à qui nous devons la découverte de plusieurs espèces intéressantes.

56. Teinodactyla THORACICA.

Ovata, satis convexa, subtilissime punctata, nigro-picea, nilida, prothorace nigro-piceo, elytris testaceis latè ad sutu- ram nigris, ad apicem sinqulatim rotundatis, antennarum basi pedibusque ferrugineis, femoribus posticis nigris. Long. 1 3/4 millim.; larg. { 1/3 millim.

Var. Prothorace fusco.

Thyamis thoracica Kirby, Steph. Man. et Collect. Long. Senecionis Bach. 150. Var. Thyamis fuscicollis Steph. Man. et Collect. Tein. malanocephala Foudras.

Cette espèce a la plus grande ressemblance avec la Tein. suturalis Marsh.; la tête et le corselet sont faits de même, mais elle est un peu plus courte, les élytres sont plus con- vexes, plus ovales, tout à fait obliquement arrondies aux épaules, plus largement et presque séparément arrondies à l'extrémité; leur suture est largement bordée de noir de poix; elles sont plus jaunes et n’ont pas la teinte claire un peu livide de la T. suturalis; la ponctuation du corselet est nulle ou presque invisible, celle des élytres est très super- ficielle et très obsolète; enfin les antennes et les pattes sont ferrugineuses, et non pas testacées claires comme dans la suturalis. Tête grande, triangulaire, noire, brillante, lisse, ayant une carène élevée à sa partie antérieure. Yeux grands, saillants, noirs. Antennes plus longues que la moitié du corps, ayant les trois premiers articles ferrugineux, les autres noirs, pubescents. Corselet petit, court, transversal,

108 E. ALLARD.

tronqué à la base et au sommet, arrondi sur les côtés, re- bordé, peu convexe en dessus, d’un noir de poix brillant, quelquefois un peu bronzé, quelquefois tirant un peu sur le ferrugineux. Ecusson médiocre, arrondi, noir, lisse. Elytres beaucoup plus larges que le corselet, à épaules obliquement arrondies, cinq fois plus longues que le prothorax, arron- dies presque séparément à l'extrémité, à angle sutural très obtus, convexes en dessus, d’un jaune clair, à ponctuation très fine, très superficielle et très obsolète; la suture est largement bordée de noir de poix, le bord latéral ne l’est pas. Corps noir de poix en dessous, à ponctuation écartée. Les pattes sont ferrugineuses; les fémurs plus bruns, les postérieurs noir de poix.

Cette espèce n’a été prise à Paris qu'au bord de la Seine, au moment des inondations; elle paraît plus commune à Lyon et à Rouen. Elle m'a été envoyée de Londres par M. Waterhouse, comme étant complétement identique au type de la collection de Stephens. La variété fuscicollis Steph., chez laquelle le corselet est roux au lieu d’être noir, a été trouvée à Remiremont par M. Puton.

b. Tête et suture plus ou moins foncées, corselet brun de poix.

57. Teinodactyla ATRICILLA.

Obiongo-ovata, convexa, nigro-picea, crebre punctulata, antennarum basi pedibusque anterioribus pallidis, thorace subtestaceo, æneo-micante, antice compresso, elytris griseis, sutura nigricante.

Var. b. Minor, prothorace testaceo, sutura angustè fusca. Long. 1 3/4 à 2 1/2 millim.; larg. { à 1 1/2 millim.

Halt. atricilla Redt. 534. Gyll. im, 540, 16. Ent. H. 2, 86, 49. Fab. E. 1, 465, 75. Payk. Fn. 2, 103, 23. Var. b. Linn. S. N. 594, 55, Marsh. Ent, Br. r.

Galerucites anisopodes. 109

200, 74. Steph. Manuel. Tein. fuscicollis Foudras. Var. 6. T. atricilla Foudras.

Tête grande, triangulaire, noir de poix; vertex triangu- lairement plus élevé, presque lisse ou très finement ponc- tué, bronzé, très brillant; front inférieur noir, opaque, rugueux, subcaréné entre les antennes; yeux grands, saillants, noirs-bruns. Antennes un peu plus longues que la moitié du corps, quatre ou cinq articles de la base testacés, les autres graduellement plus épais, noirs, pubescents. Prothorax court, transversal, subtronqué à la base et au sommet, très défléchi sur les côtés, un peu arrondi, mar- giné, comprimé plus antérieurement, ce qui le fait paraître plus étroit; très convexe en dessus, rouge testacé, à ponc- tuation serrée, fine; bronzé, très brillant. Ecusson petit, arrondi, bronzé, brillant. Elytres, en avant, un peu plus larges que le corselet, obliquement arrondies aux épaules, ensuite un peu plus larges au delà du milieu, de nouveau atténuées vers l’extrémité, séparément arrondies, très con- vexes en dessus, cendrées pâles, brillantes, à ponctuation serrée plus profonde que le corselet; suture presque totale- ment noire-brune. Corps noir de poix en dessous, brillant, à ponctuation serrée. Quatre pattes antérieures, tibias et tarses postérieurs pâles testacés; fémurs postérieurs grands, noir de poix, le plus souvent rouges ferrugineux à la base et en dessous. Lépine qui est à l'extrémité des tibias et les ongles des tarses sont ordinairement d'un ferrugineux obscur.

Cette espèce est facile à reconnaître à sa forme allongée, à son prothorax antérieurement comprimé, comme aussi à sa coloration particulière. Les individus provenant d'Al- gérie sont généralement un peu plus grands que les euro- péens, leur corselet est un peu rougeâtre et peu ou point bronzé ; enfin leur ponctuation est un peu plus forte et plus profonde.

110 E. ALLARD.

Je l’ai prise en fauchant dans les luzernes, aux environs de Paris. Elle se trouve également dans le reste dela France, et même à Médéah (M. Lethierry). M. Waterhouse me la envoyée de Londres; M. Leprieur l’a prise à Bône.

58. Teinodactyla LATERALIS.

Ovata, fusco-testacea ; prothorace evidenter sparsim punc- tato; elytris ad basin fortiter et ferè subseriatim punctatis, punctis ad apicem minüus profundis. Long. 2 2/3 millim. à 3 millim.; larg. 2 millim.

Long. lateralis Xllig., p. 68? Duft., m, 254.

Ovale, d’un testacé brunâtre sur la tête et le corse- let, avec les élytres plus claires, brillantes. Tête ayant une forte carène élevée en avant. Antennes longues et fortes, pâles à la base, noires à l’extrémité. Front lisse et brillant. Corselet transversal, tronqué en arrière, un peu arrondi sur. les côtés, qui sont fortement rebordés, et couvert de points épars bien distincts. Elytres un peu plus larges que le cor- selet à la base, obliquement arrondies aux épaules, se ré- trécissant peu à peu en arrière et s’arrondissant ensemble à l'extrémité. Elles sont couvertes de points forts, mais écar- tés et presque en ligne à leur base; près de l'extrémité ces points sont plus superficiels. Quelquefois la suture est bordée de noir à partir du tiers antérieur, quelquefois aussi le disque de lélytre est comme frotté de noirâtre. Le dessous est de la même couleur que le dessus. Les pattes sont fortes et longues; les cuisses postérieures sont souvent noir de poix. Le premier article des tarses est peu dilaté dans les mâles.

Cette espèce a de l’analogie avec la T. melanocephala, mais elle est un peu plus forte de taille, ses élytres sont plus larges vers les épaules, la ponctuation du corselet est plus visible et celle des élytres beaucoup plus forte, plus

Galerucites anisopodes. 111

écartée et presque en ligne vers la base. En outre, ses an- tennes sont épaisses, tandis que celles de la melanocephala sont grêles.

Je l'ai prise sur le Verbascum, à Paris.

c. Tête et suture plus ou moins foncées, corselet testacé.

59. Teinodactyla MELANOCEPHALA. ( Atricapilla Foudras.)

Ovata, convexa, nigra, prothorace sublœvi, rufo-testaceo, elytris testaceis, apice acuminatis, suturû nigricante, antenna- rum basi tibiisque pallidis. Long. 1 3/4 à 2 1/3 millim.; larg. 1 1/4 à 1 2/3 millim. Var. b. Femoribus anterioribus eliam testaceis ; var. c. Prothorace rufo-piceo.

Halt. melanocephala GyIl. 11, 545. De Géer, Ins. 5, 348, 57. Ch. atricilla Marsh. Ent. Br. Thyamis con- finis Kirby. Steph. Collect.

Cette espèce ressemble à l’atricilla, pour les couleurs et la ponctuation, mais son corselet est plus transversal, sa forme générale plus ovale et plus large, et ses élytres terminées presque en pointe. Tête triangulaire, noir de poix; vertex brillant, presque lisse, une carène élevée antérieurement. Yeux grands, saillants, d’un brun foncé. Antennes plus longues que la moitié du corps, grêles; les cinq ou six pre- miers articles testacés, les autres d’un brun foncé, pubes- cents. Prothorax court transversal, plus large en avant, tronqué, obliquement arrondi sur les côtés, rebordé, arrondi aussi à la base, médiocrement convexe en dessus, d’un roux testacé, brillant, à peine ponctué. Ecusson petit, triangulaire, d’un roux de poix, lisse. Elytres, à la base, un peu plus larges que le corselet, arrondies aux épaules, dila- tées ensuite, presque en pointe à l'extrémité suturale, mé- diocrement convexes, d’un testacé pàle, à ponctuation fine et très serrée ; la suture est presque entièrement d’un brun

112 E. ALLARD.

foncé. Le corps est noir de poix en dessous, brillant, à ponctuation serrée distincte. Les quatre fémurs antérieurs, noir de poix, sont ordinairement testacés à leur extrémité ; les tibias et tarses antérieurs sont testacés; les fémurs pos- térieurs sont grands, noirs, brillants, très finement ponc- tués ; les tibias des mêmes pattes sont couleur de poix et les tarses testacés. Dans les mâles, le premier article des tarses antérieurs est fortement dilaté en forme de palette.

Cette espèce, qui est commune en France et en Angle- terre, a été prise aussi à Alger, par M. Lethierry, et à Bône, par M. Leprieur.

60. Teinodactyla sisxmBRi. (Suturata Foudras.)

Ovata, convexa, nigra, nitida, prothorace testaceo, obsole- tissimè punctulato ; elytris subtiliter punctulatis, apice sinqu- latim rotundatis, testaceis, Suturà et intra marginem exterio— rem nigris. Antennis basi testaceis, apice nigris, pedibus fer- rugineo-testaceis, femoribus posticis nigris. Long: 2 2/3 à 3 millim.; larg. 2 millim.

Gall. sisymbrii Fab. E. S. 1, 31, 1792. Alt. jaceæ Panz. 99, Linn. 1809.— Halt. borealis Zett. Ins. Lapp. 223.

Tête triangulaire, noir de poix, lisse, brillante, carénée en avant: yeux saillants, noirs; antennes un peu plus lon- gues que la moitié du corps, les cinq premiers articles d’un testacé ferrugineux, les autres noirs. Prothorax court, transversal, tronqué à la base et au sommet, médiocrement arrondi sur les côtés, très lisse et brillant, à ponctuation imperceptible, ayant souvent au sommet et à la base une bande transversale brune, raccourcie, et quelquefois aussi entre elles, sur le disque, une autre plus arrondie, grisâtre, plus obsolète. Ecusson noir, lisse, brillant, arrondi. Elytres antérieurement à peine plus larges que le corselet, oblique- ment arrondies aux épaules, mais très dilatées vers le mi- lieu, arrondies séparément à l'extrémité, très convexes en

Galerucites anisopodes. 113

dessus, à ponctuation écartée, fine, mais distincte, d’un jaune testacé, avec la suture toujours noire étroitement à la base, mais plus largement ensuite; elles ont en outre, très souvent, une tache noire qui ne touche pas le bord extérieur, et est tantôt oblongue, sans aller jusqu’à l’extré- mité, tantôt envahit presque toute l’élytre et rejoint le noir de la suture en ne laissant testacée que la base de l’élytre, tantôt, enfin, se réunit à la suture, qu'elle rejoint à la base en formant une bordure noire dans le bas de l'élytre. Dessous noir de poix brillant; pattes d’un testacé ferrugineux; fémurs postérieurs noirs; tibias postérieurs bruns. France, sur le Verbascum.

61. Teinodactyla THAPSI. (Verbasci Foudras.)

Ovata, convexa; capile subtusque fusca; prothorace ely- trisque testaceo-pallidis, his suturà angustè nigra, femoribus- que nigricantibus, Long. 3 à 4 millim.; larg. 2 1/2 à 2 2/3 millim.

Chrys. thapsi Marsh. Ent. Brit. 1, 202. Thyamis thapsi Steph. Illust. 1v, 308, 3. Tein. verbasci Foudras.

Cet insecte est identiquement semblable à la Teinod. ver- basci Panz., sauf les couleurs. Il à la tête et le dessous bruns de poix, les antennes presque entièrement noires, sauf la base, qui est souvent ferrugineuse. Le prothorax et les élytres sont d’un jaune testacé; la suture de ces der- nières est étroitement noire; le bord externe est souvent aussi noirâtre ; quelquefois il n’y a qu’un ou deux points de cette couleur près du bord externe.

J'ai la conviction que la T. thapsi n’est qu'une variété de la verbasci Panz. Elles se trouvent du reste toutes deux sur le Verbascum, en France et en Algérie.

3e Série, TOME ViIL. 8

114 E. ALLARD.

B. Elytres ayant les épaules non obliquement arrondies.

a. Tête, corselet et suture noirs.

62. Teinodactyla SUTURALIS.

Ovata, parum convexa, nigro-picea, nitida, antennarum basi, testacea, elytris latioribus, confertissime punctatis tes- taceis, sutura margineque exleriori nigro-fuscis. Pedes, an- teriores quatuor toti testacei, ul et libiæ posticorum; femora postica basi plus minusve ferruginea, apice nigro-piceis. Long. 2 1/3 à 2 1/2 millim.; larg. 1 1/3 à 1 1/2 millim.

Chrysom. suturalis Marsh, Ent. Brit. 1, 201, 77.— AH. pra- tensis Ent. H. 2, 88, 50, var. 6.

Tête grande, triangulaire, noire; vertex brillant, quelque- fois bronzé, très finement ponctué; front antérieurement noir, opaque , caréné entre les antennes; yeux grands, saillants, noirs-bruns. Antennes plus longues que la moitié du corps, les quatre ou cinq articles de la base testacés, les autres noirs, graduellement plus épais. Prothorax petit, court, transversal, à peine plus large que la tête, tronqué à la base et au sommet, arrondi sur les côtés, distinctement rebordé, peu convexe en dessus, à ponctuation serrée, fine et obsolète, noir, brillant, souvent bronzé. Ecusson mé- diocre, arrondi, noir de poix, lisse. E/ytres beaucoup plus larges que le corselet, à épaules saillantes, six fois plus longues que le thorax, arrondies à l'extrémité, à angle sutu- : ral obtus ; médiocrement convexes en dessus, d’un testacé livide, à ponctuation assez forte et bien visible, presque en ligne à la base, la suture étroitement et le bord laté- ral, dans son milieu, plus largement, noirs-bruns. Ailes amples, d’un blanc hyalin. Corps, en dessous, noir, brillant, à ponctuation rare, très subtile; quatre pattes antérieures

Galerucites anisopodes. 115

testacées ; fémurs postérieurs grands, noirs de poix brillants à leur extrémité; leur base est ferrugineuse.

Cette espèce, qui est très commune aux environs de Paris, est généralement connue sous le nom de T. nasturtii, que lui a donné Gyllenahl, et qu’on ne peut lui laisser perce que Fabricius l’a appliqué avant lui à un autre insecte qui à tout le tour de l’élytre noir.

France; Angleterre.

63. Teinodactyla NASTURTU.

Ovata, parum convexa, nigro-picea, nilida, antennarum basi pedibasque testaceis, femoribus posticis nigris, elytris latioribus, sublilissime pnnctulatis, testaceis, suturû margine- que omni nigris. Long, 1 3/4 millim.; larg. 1 1/3 millim.

Crioc. nasturtii Fab. Steph. Id, Foudras. Long. cir- cumscriptus Bach., p. 150, no 14?

Cette espèce ressemble beaucoup à la Tein. thoracica ; elle a sa tête et son corselet noirs; ses élytres sont égale- ment jaunes, ses antennes un peu rousses, mais elle est assez fortement ponctuée, comme la sutwralis, et ses ély- tres se terminent plutôt comme celles de cette dernière espèce que comme celles de la thoracica. Enfin ces mêmes élytres sont l’une et l’autre complétement bordées de noir. Cette bordure est un peu plus large à l'extrémité de l’élytre. Tête triangulaire, noire, peu brillante, lisse, carénée anté— rieurement. Yeux grands, saillants, noirs. Antennes plus longues que la moitié du corps, à base testacée, noires à l'extrémité. Corselet transversal, tronqué à la base et au sommet, faiblement arrondi sur les côtés, rebordé, peu convexe en dessus, à ponctuation fine, mais assez profonde, et distincte, d’un noir de poix peu brillant : entre les points sa surface paraît très finement chagrinée. Ecusson noir, arrondi, lisse, brillant. Elytres plus larges que le corselet, à épaules saillantes, cinq fois plus longues que le corselet,

116 E. ALLARD.

arrondies séparément à l'extrémité, très médiocrement convexes en dessus, d’un jaune pâie, criblée de petits points enfoncés sans ordre, mais bien visibles; chaque élytre est entièrement bordée de noir de poix, un peu plus étroite- ment à la base. Le corps est noir en dessous, finement ponctué. Les pattes sont testacées; les fémurs postérieurs noirs de poix ; tous les ongles noir de poix.

Cette espèce se trouve sur l'Echium vulgare, en France, en Allemagne, en Angleterre.

64. Teinodactyla LATERIPUNCTATA. (T. biquttata Foud.)

Ovata, convexa, nitida, nigro-picea, densissime punc- tata, antennis pedibusque pallide testaceis, femoribus pos- ticis apice piceis; prothorace rufo, œæneo-micante; elytris pallide testaceis, sutura margineque, postice abbreviatis, puncloque magno intrà-marginali, arte medium elylrorum sito, nigris. Long. 1 3/4 millim.; larg. 1 1/4 millim.

Teinod. lateripunctata Roseñhauer. Die Thiere andalusiens, 1856. Long. signata Reiche, Ann. 1858, p. 49.

Voisine de la T. nasturtii Fab. Ovale, brillante, d'un bronzé brunâtre, avec les antennes, les élytres et les pattes en partie testacées. Tête presque ronde, longitudinalement élevée entre les yeux et les antennes ; yeux arrondis, très saillants; antennes dépassant en longueur la moitié de celle uu corps, testacées, un peu brunâtres vers l'extrémité. Cor- selet à peine plus large que la tête, transverse, assez forte- ment arrondi dans son milieu et très légèrement en arrière, tronqué presque carrément en avant, non rebordé; son disque criblé de gros points enfoncés. Ecusson transverse, arrondi au sommet, lisse. Elytres plus de moitié plus larges que le corselet et de près de trois fois sa longueur, arron- dies sur les côtés et élargies vers le milieu, arrondies con- jointement à l'extrémité, criblées de points enfoncés assez

Galerucites anisopodes. 117

gros, testacés, avec la suture bronzée se dilatant un peu avant le milieu, le bord latéral et une petite tache arrondie latérale correspondant à la dilatation suturale, de même couleur. Le dessous du corps est bronzé, les pattes d’un testacé rougeâtre, avec les cuisses postérieures bronzées vers leur extrémité.

Le dessin des élytres distingue suffisamment cette espèce de l'A. nasturtii, dont elle a la taille et le port.

Constantinople, Naples, Sicile, Algérie, Philippeville, Bône.

b, Tête et suture noires.

65. Teinodactyla ATRICAPILLA. (T. picipes Foudras.)

Oblongo-ovata, parum convexa, subtilissime punctulata. Capüte, abdomine, suturà femoribus posticis tarsorumque unguibus et antennarum apice nigris; prothorace, elytrisque pallide testaceis; antennarum busi pedibusque testaceis, Long. 2 1/2 millim.; larg. 1 1/2 millim.

Halt. atricapilla Duft. Fn. ur, p. 257. Long. lutescens Woll. Ins. Mader.

Cette espèce a un peu le faciès de l’ochroleuca, toutefois elle est plus allongée, plus parallèle, son corselet est plus large et sa coloration est différente. Tête assez forte, trian- gulaire, noir de poix, le front moins foncé, tirant sur le ferrugineux, et orné d’une carène saillante. Yeux noirs. Antennes plus longues que la moitié du corps, d’un roux clair à la base, plus obscures au sommet. Bouche noire. Pro- thorax court, transversal, d'un tiers plus large que long. tronqué à la base et au sommet, médiocrement arrondi sur les côtés, peu convexe en dessus, très obsolètement poin- tillé, presque lisse, d’un jaune très pâle, avec fréquemment une bande brune interrompue près du bord antérieur et quelquefois aussi près du bord postérieur. Ecusson petit,

118 E. ALLARD.

transversal, arrondi, noir, lisse. Elytres à la base un peu plus larges que le corselet, à épaules marquées, mais faible- ment arrondies, presque arrondies à l’extrémité, assez pa- rallèles, peu convexes en dessus, à ponctuation fine et serrée, d'un jaune très pâle, la suture très noire, très étroi- tement à la base et à l’extrémité, mois un peu plus large- ment sur le disque. Le dessous du prothorax est jaune, le reste du corps noir, peu ponctué. Pattes d’un testacé moins pâle que les élytres, un peu rougeâtres , les fémurs posté- rieurs noirs, ainsi que les ongles de tous les tarses.

Commune sur le Senecio viscosus, en juillet. France, Angleterre, Madère. IL est très certain que Gyllenhal a confondu cette espèce avec lApht. lutescens, dont elle à complétement la disposition de couleur. C’est ce qui expli- que que, dans son tom. vi, il ait maintenu son Halt. lutes- cens dans les Longitarsi d'Illiger.

66. Teinodaciyla RUBENTICOLLIS.

Ovata, parum convexa, nigro-picea, nilida; antennarum basi pedibusque testaceis ; prothorace scutelloque rufis, elytris densè punctulalis testaceis, sutur4& anqustè nigrà, femoribus posticis nigro-piceis, antennis longissimis. Long. 2 1/3 à 2 1/2 millim.; larg. 1 1/3 à 1 1/2 millim.

Il me paraît inutile de faire la description de cette espèce, ce serait répéter celle de la T. suturalis Marsh.; ces deux espèces sont en effet identiquement semblables pour la taille et la forme. Les seules différences consistent en ce que, dans la T. rubenticollis, le corselet et l'écusson sont rouges et non noirs, la ponctuation est un peu plus fine et plus serrée sur le corselet, et surtout sur les élytres, la suture de ces dernières est plus étroitement noire; enfin les antennes sont plus grèles et sensiblement plus longues.

Cette Altise a été prise en mai, sur la montagne d'Edough, en Algérie, par notre collègue M. Leprieur.

Galerucites anisopodes. 119 c. Tête et suture plus ou moins foncées.

67. Teinodactyla ABDOMINALIS. (T. lycopi Foudras.)

Ovata, convexa, nilida, ferrugineo-testacea ; elytris pallide testaceis, suturà nigricante, densissime punctata; autennis pedibusque pallide testaceis, femoribus posticis nigro-piceis. Long. 1 1/2 millim.; larg. 1 millim. à peine.

Halt. abdominalis Duft. nr, p. 262, 25.

Cette espèce est très voisine de la T. nasturtii Fab., dont elle a ia forme. Elle est un peu plus étroite et en diffère par sa coloration toute différente et par la ponctuation des élytres, qui, sur leur disque, est presque en ligne comme dans la T. suturalis Marsh. Tête couleur de poix foncée, triangulaire, lisse, carénée antérieurement. Les yeux sont saillants, noirs-bruns. Les antennes sont plus longues que la moitié du corps, testacées à la base, brunâtres au sommet. Le corselet est transversal, d’un tiers plus large que long, très peu arrondi sur les côtés, tronqué à la base et au som- met, très peu convexe, d'un testacé rougeàtre, avec le bord antérieur souvent noirâtre, criblé de petits points en- foncés plus fins que ceux des élytres. L’écusson est petit, arrondi, lisse, noir de poix. Les élytres sont un peu plus larges que le corselet, arrondies aux épaules, arrondies en- semble à l'extrémité, quatre fois plus iongues que le cor- selet, médiocrement convexes, assez parallèles sur les côtés. d’un testacé pâle, avec la suture et quelquefois le bord latéral très étroitement bordé de brun de poix. Elles sont en outre ornées de points assez forts disposés un peu en ligne sur le disque, comme dans la T, suturalis. Le dessous est brun de poix, ponctué; les pattes sont testacées: les fémurs postérieurs ferrugineux, plus obscurs en dessus. L'épine, à l'extrémité des tibias, est assez longue. Dans les femelles, l'abdomen dépasse l'extrémité des extrémités, et

120 ÆE. ALLARD:

l’on voit distinctement sur l’avant-dernier anneau abdo- minal supérieur, qui est à découvert, deux pêtites taches rondes, d'un gris pâle, qui sont formées par des poils.

Cette espèce est très commune aux environs de Paris, sur le Lycopus europeus et sur le Lierre terrestre. Elle a été également prise à Médéah et à Alger, par M. Lethierry; à Bône, par M. Leprieur, et en Angleterre, par MM. Wate- rhouse et Clarke.

2, Elytres sans obscurcissement de la suture, A. Ponctuation fine.

a. Corps obiong, unicolore.

68. Teinodactyla VERBASCI.

Ovata, convexa, griseo-pallida, nitida, thorace sublævi, elytris subtilissime punctulatis; subtus nigro-picea, femoribus posticis obscure ferrugineis, supernè infuscatis, Long. 3 à 4 millim.; larg. 2 1/2 à 2 2/3 millim.

Halt. verbasci Gyl. im, 543, 18. -— Illig. Mag. vi, 167. Panz. Fn. 21, 17. Marsh. Ent. Brit. 1, 202, 78. Ent. H. 2, 84, 48.

Var. b. Subtus dilutius rufo-ferruginea Gyll.

Tête triangulaire, brune ferrugineuse; vertex lisse, bril- lant; front caréné en avant, ponctué; bouche noire de poix; yeux saillants, noirs-bruns. Antennes un peu plus longues que la moitié du corps, cendrées pâles, un peu épaissies et s’obseurcissant à l'extrémité. Thorax court, transversal, tronqué à la base et au sommet, arrondi sur les côtés, rebordé, convexe en dessus, gris testacé, très lisse, très brillant, à peine visiblement ponctué; ayant le plus souvent au sommet une bande transversale brune, courte, et quelquefois aussi une autre plus obsolète sur le disque

Galerueites anisopodes. 121

postérieur. Ecusson petit, arrondi, brun testacé, brillant, lisse. Elytres antérieurement à peine plus larges que la base du thorax, obliquement arrondies aux épaules, mais très dilatées vers le milieu, cinq fois plus longues que le thorax, séparément arrondies à l'extrémité, très convexes en dessus, grises-testacées, brillantes, lisses, à ponctuation serrée très subtile, à suture un peu plus testacée. Thorax gris testacé en dessous; poitrine et abdomen noirs de poix, brillants, à ponctuation serrée. Quatre pattes antérieures comme les tibias et les tarses postérieurs, pâles; fémurs postérieurs grands, brun ferrugineux; obscur de poix en dessus et au sommet.

Cette espèce, facile à reconnaître à sa grande taille, est commune sur le Verbascum thapsus. La variété b est plus claire en dessous.

France, Algérie, Angleterre.

69. Teinodactyla LOEVIS (T. pellucida KFoudras.)

Oblongo-ovata, convexa, pallidè testacea, lœvis, antennis longissimis, pallidis ad apicem obscurioribus, ore femorum- que posticorum apice exlus piceis, capite prothoraceque testa- ceis, lœvissimis, elytris pallidè testaceis, obsoletissime punc- tulatis. Long. 2 1/3 millim.; larg. 1 1/2 millim.

Haltica lœvis Duft. F. A. ur, 261. Id. Steph. Illustr. iv, 314. Thyamis dimidiata Steph. Coll.

Elle a la taille et la forme de la T. thoracica Steph., mais elle s'en distingue facilement par sa couleur jaune. par sa ponctuation nulle sur la tête et le corselet, et à peine per- ceptible sur les élytres; enfin par ses dernières, qui sont plus longues que l’abdomen, ponctuées et arrondies en- semble à l'extrémité. Elle rappelle assez la verbasci, avec laquelle elle a aussi une grande analogie de couleur et de forme, mais elle est trois fois plus petite. Tête grande, tri-

122 E. ALLARD.

angulaire, d’un jaune testacé, lisse; front caréné en avant, jusqu’à la bouche: bouche brun de poix; yeux saillants, noirs, Antennes beaucoup plus longues que la moitié du corps, testacées claires, les deux ou trois derniers articles obscurcis à leur extrémité. Prothorax court, transversal, tronqué à la base et au sommet, faiblement arrondi sur les côtés, d’un jaune testacé, médiocrement convexe en dessus, très lisse ou bien avec quelques points épars et très super- ficiels qu’on ne peut voir qu’à un très fort grossissement. Ecusson petit, triangulaire, lisse, testacé. Elytres un peu plus larges que le prothorax, arrondies aux épaules, qui sont effacées, six fois plus longues que lui, assez pointues et s’arrondissant ensemble à l'extrémité, assez convexes en dessus, d’un testacé plus pâle que le corselet, très lisses, à ponctuation nulle le plus souvent, et quelquefois avec des points épars très peu marqués et à peine visibles à une très forte loupe. Testacé ferrugineux en dessous, obsolètement ponctué, à pubescence rare. Les quatre pattes antérieures et lestibias et tarses des postérieures d’un testacé pâle, les fémurs postérieurs un peu brunis à leur extrémité, en dehors. Les tibias sont armés à leur extrémité d’une petite épine droite et très courte.

Très commune sur les Chrysanthèmes, dans les jardins, à Paris, M. Waterhouse me l’a envoyée de Londres.

70. Teinodactyla MEGALOLEUCA.

Elongato-ovata, parum convexa, pallida, subtiliter punc- tulata, ore, oculis femorumque posticorum apice nigris, pec- tore testaceo. Caput majusculum, triangulare , testaceum , nitidum, vix punctulatum; fronte inter antennas perspicuë carinata; labrum et os nigra; oculi magni, globosi, nigri. Antennæ dimidio corpore longiores, infernè pallidæ, extror- sam nigricantes. Thorax subquadratus, apice truncatus, basi lateribusque sat rotundatus, suprà parum convexus, lœvis,

Galerucites anisopodes. 123

totus pallidus. Scutellum minutum, triangulare, pallidum, lœve. Elytra thoracis basi latiora et illà quadruplô longiora, apice subrotundata, suprà parum convexa, crebrè sat pro- fundè et evidenter vage panctulata, tota pallida. Pectus tes- taceum, nilidum, venter testaceus, vix punctulatus. Pedes pallidi; femorum posticorum apice solo nigro. Longueur 3 millim.; larg. 1 3/4 millim.

Cette espèce a la plus grande analogie avec la T. ochro- leuca Gyll., pour la forme et la couleur; elle n'en diffère que par la taille, d’un tiers au moins plus grande, par son corselet relativement plus long et moins large, par ses élytres plus fortement ponctuées et par le dessous teslacé et non noir à la poitrine. Elle a été prise à Bôre (Algérie), en avril, mai et juin, par notre collègue M. Leprieur, phar- macien-major de l'Hôtel des Invalides.

b. Corps oblong, noir en dessous.

71. Teinodactyla FEMORALIS.

Ovata, convexa , sublùs nigra, capite ferrugineo, thorace rufescente, scutello obscuro, elytris conjunctim rotundatis, antennarum basi, pedibusque testaceis, femoribus posticis subis ferrugineis, superne nigricantibus. Long. ferè 3 millim.; larg. 1 1/2 à 1 2/3 millim.

Hall. femoralis Marsh. Gyll. 1v, 657. Long. boppar- diensis Bach. Kaferfauna fur Nord-und Mitteldentschland, 1859, p. 152.

Tête forte, lriangulaire, ferrugineuse, lisse. avec une forte carène élevée en avant; la bouche est noire ainsi que les yeux. Les antennes, beaucoup plus longues que la moitié du corps, ont leur quatre premiers articles testacés, les autres noirs, couverts d'une pubescence grise. Corselet un peu plus large que long, tronqué en avant et en arrière, à

124 E. ALLARD.

côtés abaissés et bordés, à angles obtus; très finement ponctué, un peu plüs roussâtre que les élytres et moins ferrugineux que la tête. Ecusson petit, triangulaire, ar- rondi à son sommet, obscur, souvent noir, lisse et brillant. Elytres à la base un peu plus larges que le corselet, arron- dies aux épaules, de jusqu'aux deux tiers un peu dilatées, rebordées sur les côtés, assez convexes, cinq fois plus lon- gues que le prothorax, s’arrondissant ensemble à l’extré- mité; elles sont d’un testacé pâle, avec la suture étroite- ment ferrugineuse ; couvertes de points serrés et fins. Le dessous du prothorax est ferrugineux, le reste du corps est noir de poix, distinctement ponctué. Les quatre pattes an- térieures sont testacées ainsi que les tibias et tarses des postérieures. Les cuisses de derrière, longues et fortes, sont ferrugineuses, avec une tache noirâtre en dessus. Les tibias postérieurs sont également très longs et terminés par une épine forte et droite.

Cette espèce est commune:en juin, sur l’Echium GEre On la trouve aussi, d’après M. Bach, sur le Convolvulus sepium. En raison de sa taille, on ne peut la confondre qu'avec les T. verbasci et tabida. Elle se distingue de tous deux par sa forme plus oblongue, son écusson plus foncé, son abdomen noir. Elle a le corselet moins large que la ver- basci et les tibias postérieurs beaucoup plus longs que la tabida. Grâce à l’obligeance de M. Waterhouse, j'ai pu m'’assurer que le type même de la collection de Marsham était bien identique avec les exemplaires que j'ai dans ma collection.

Paris, Grenoble, Mont-de-Marsan, Angleterre, Alle- magne.

72. Teinodactyla MEDICAGINIS.

Oblongo-ovata, subtùus nigro-picea, convexa; antennæ fuscæ, basi testaceæ. Caput nigrum, prothorax rufo-testa-

Galerucites anisopodes. 125

ceus, elytra testacea, oculo armato punctatissima, pedibus testaceis, femoribus posticis obscuro-piceis. Long. 1 4/5 millim.; larg. { millim.

Elle a tout à fait la structure et les couleurs de la pusilla Gyll., mais elle est deux fois plus grande, et elle s’en dis- tingue par son corselet plus convexe, un peu comprimé de chaque côté antérieurement, et par ses élytres criblées de points fins, mais bien nets et bien visibles à la loupe. Tête triangulaire, noir de poix, terne, le devant de la tête, qui est caréné entre les antennes, est ferrugineux; trois ou quatre points sur le vertex, près de chaque œil; la bouche et les yeux sont noirs; les antennes, un peu plus longues que la moitié du corps, sont testacées à la base, brunâtres et un peu épaissies vers l'extrémité. Prothorax très court. transversal, tronqué à la base et au sommet, plus arrondi sur les côtés que dans la pusilla Gyil., et plus convexe, re- bordé sur les côtés seulement, à ponctuation fine, peu serrée et assez obsolète, d’un testacé roussâtre. Ecusson triangulaire, couleur de poix, lisse. Elytres plus larges que le corselet, à épaules assez saillantes, longues, obtusément arrondies à l’extrémité, très convexes en dessus, d’un testacé pâle peu brillant, à ponctuation fine, serrée et bien visible à la loupe. Dessous noir de poix, finement ponctué. Pattes médiocres, testacées; fémurs postérieurs bruns de poix et quelquefois aussi l'extrémité des tibias des mêmes pattes.

On la trouve à Paris, sur le Ballotà nigrä et aussi en fau- chant dans les prés de luzerne.

13. Teinodaciyla PUSILLA.

Ovata , nigro-picea, convexa , thorace rufo-piceo, elytris pallide testaceis, immaculatis, antennarum basi pedibusque testaceis, femoribus posticis apice nigris. Long. 1 1/2 millim.; larg. 4/5 milliw.

126 E. ALLARD. Haltica pusilla GYN. TR 549, 22:

Elle a un peu la structure de la T. nasturtii, mais elle est beaucoup plus petite et à peine égale à la parvula, dont elle se distingue par ses élytres entièrement pâles testacées, son thorax rouge de poix, etc. Tête grande, vertex couleur de poix, très finement ponctué, devant du front plus obscur, terne, caréné entre les antennes; yeux grands, saillants, noirs. Antennes un peu plus longues que la moitié du corps, assez épaisses, rouges testacées à la base, graduellement plus épaisses, brunes, pubescentes. Prothorax court, trans- versal, tronqué à la base et au sommet, arrondi sur les côtés, évidemment rebordé, médiocrement convexe, en dessus, à ponctuation très fine et serrée, rougeâtre sur le disque, brillant, brun de poix, surtout sur le devant et les côtés. Ecusson triangulaire, couleur de poix, lisse. Elytres plus larges que le corselet, presque saillantes à l’épaule, cinq fois plus longues que le thorax, obtusément arron— dies à l’extrémité, très convexes en dessus, entièrement pâles testacées, presque brillantes, à ponctuation serrée et plus visible que sur le thorax. Dessous noir de poix, très finement ponctué, Pattes médiocres, rouges testacées; fé- murs postérieurs bruns-noirs plus ou moins en dessus et à l'extrémité. Gyll.

Elle est très commune en août, sur le Serpolet, aux en- virons de Paris.

c. Corps ovale, unicolore.

74. Teinodactyla TABIDA.

Ovata, convexa, flavo-pallida, ore, oculis antennarumque apice nigricantibus, elytris latioribus, subtilissime punctu- latis. Long. 3 millim.; larg. 1 3/4 millim.

H. tabida GYy1l. Ans. nr, 542. Illig. Mag. vi, 166. Fab. Eleuth. 1, 467, 86, Marsh. Ent. br. 1, 203, 82.

Galerucites anisopodes. 127

Presque deux fois plus grande que l’atricilla, mais ses élytres sont beaucoup plus finement ponctuées et ses épaules plus saillantes, etc.; plus voisine de la verbasci, dont elle a presque la taille, mais dont elle se distingue par les élytres un peu plus larges antérieurement, par le corps moins convexe et par la couleur pâle et peu brillante. Tête subtriangulaire, convexe, pâle testacée , brillante, à peine ponctuée ; front caréné par devant, entre les antennes; bouche brune-noire: yeux saillants, noirs. Antennes un peu plus longues que la moitié du corps, pâles, brunissant à l'extrémité. Prothorax court, transversal, subtronqué à la base et au sommet, un peu arrondi sur les côtés, distincte- ment bordé, médiocrement convexe en dessus, pâle, bril- lant, très obtusément ponctué. Ecusson petit, arrondi, pâle, lisse. Elytres beaucoup plus larges que le thorax, à épaules presque rectangulaires, cinq fois plus longues que le tho- rax, subacuminées à l'extrémité; moins convexes en des- sus, toutes pâles ou jaunâtres, brillantes, à ponctuation assez serrée, mais très subtile; quelquefois les élytres sont un peu rosées. Corps un peu plus testacé en dessous, obso- lètement ponctué. Pattes pâles testacées; fémurs posté- rieurs de même couleur, médiocrement épaissis. Gyll. Sur le Senecio jacoboa.

Iliger remarque que le premier article des tarses posté- rieurs est moins allongé dans cette espèce que dans le reste de cette famille / Longitarsi).

France, Algérie.

75. Teinodactyla TESTACEA.

Ovata, convexa, testacea, supra subtiliter punctulata, an- tennarum apice nigricante, abdomine basi fuscescente, ely- trorum apice singulatim rotundatà. Long. 2 à 2 1/4 mil!.: larg, 1 1/3 à 1 1/2 millim.

128 .…. E. ALEARD.

Haltica pratensis Redtenb. et Lx Le Ent. H. 11, 88. 50, var. À, et Duft. nr.

Cette espèce a beaucoup d’analogie, pour la forme et la taille, avec la T. nasturtii Gyll.; c'est pour cela que l’Ent. Hefte et Duftschmidt les ont réunies; toutefois, eile en dif- fère d’abord par la couleur, qui est testacée, surtout le dessus, ensuite par la ponctuation, qui est moins forte, par le corselet moins convexe, par les élytres plus larges aux deux tiers postérieurs, etc. Elle ressemble aussi à la Tein. lœvis Duft., dont eile a tout à fait la couleur et la taille, mais elle s’en distingue facilement par ses épaules bien marquées, par ses élytres visiblement ponctuées, etc. Tête triangulaire, d’un testacé ferrugineux, brillante, obsolète- ment pointillée, carénée entre les antennes; yeux et labre noirs de poix; antennes plus longues que la moitié du corps, testacées, les trois derniers articles noirs. Corselet à peine d’un quart plus large que long, tronqué à la base et au sommet, peu arrondi sur les côtés et rebordé, assez con- vexe en dessus, d’un jaune: testacé, avec le bord intérieur queiquefois plus ferrugineux ainsi que la base. Il à une ponctuation médiocrement serrée et forte, mais bien vi- sible. Ecusson petit, triangulaire, lisse, d’un jaune testacé. Elytres antérieurement beaucoup plus larges que le cor- selet, avec les épaules bien accusées, quoique arrondies; elles vont en s’élargissant jusqu'aux deux tiers, et s’arron- dissent ensuite assez brusquement, l'angle sutural-apical est très obtus. Elles sont fortement convexes, ponctuées comme le corselet, et d’un jaune testacé. Le dessous est testacé, sauf la poitrine et l'abdomen, qui sont un peu plus bruns. Les pattes sont longues, testacées; les fémurs postérieurs plus ferrugineux.

Commune dans les champs de Trèfle, aux environs de Paris ; elle se trouve également dans les autres parties de la France, et même en Algérie.

Galerucites anisopodes. 129

76. Teinodactyla BRUNNEA.

Ovata, convexa, castanea, ferè opaca, ore, oculis, antenna- rumque apice nigris, subtiliter punctulata. Long. 2 mil- lim.; larg. 1 1/3 millim.

Halt. brunnea Duft. Faun. Austr. mm, 260 ! Thyamis brunnea Steph. Illustr. 1v. 314. Longit. brunneus Redt. 534.

Var. prothorace nitido, femoribus poslicis nigris. Th. castanea Stephens.

Cet insecte se distingue des autres Longitarsi par sa forme plus trapue, plus carrée, qu’il doit à son corselet long et presque aussi large que les élytres. Il ressemble, pour la forme, au Plectroscelis aridella, dont il a la taille, mais il est tout différemment ponctué et coloré. Il est entiè- rement brun ferrugineux, un peu opaque, sauf la tête, les yeux, l'extrémité des antennes, qui sont noirs. Tête grande, triangulaire, lisse, carénée antérieurement; une impression formée de quatre ou cinq points sur le vertex, au bord de chaque œil. Prothorax un peu moins long que large, tron- qué à la base et au sommet, assez fortement et largement arrondi sur les côtés, un peu plus rétréci à la base qu'au sommet, convexe en dessus, à ponctuation un peu plus fine et un peu plus serrée que sur les élytres. Elytres très peu plus larges que le corselet, à la base. s’élargissant un peu ensuite, ovales, assez courtes, unicolores, à ponctuation fine, éparse et peu profonde. L’angle sutural, à leur extré- mité, est presque droit, et par suite elles s’arrondissent en- semble. Dessous brun ferrugineux, obsolètement ponctué.

Ce joli insecte m'a été envoyé de Vienne, en Autriche. M. Aubé en possède cependant de France; M. Wollaston l’a trouvé dans le Devonshire.

La var. B a le corselet plus brillant et les cuisses posté- rieures noires.

3e Série, TOME vint. 9

130 E. ALLARD.

77. Teinodactyla LATIFRONS.

Ovata, couvexæa, pallida, subtilissime punctulata, ore, oculis, antennarumque apice nigris, fronte Latissimo. Long. 2 mill.; larg. 1 1/2 millim.

Insecte ovale, entièrement du même blanc un peu jau- nâtre que la Tein. ochroleuca Gyll., excepté les yeux, la bouche et l'extrémité des antennes, qui sont noirs. La tête, qui est quelquefois un peu testacée, est de forme triangu- laire, très large, lisse sur le front; elle a deux très petites granulations au-dessus des antennes et une forte carène élevée qui va jusqu’à l’épistôme. Les antennes sont plus longues que la moitié de l’insecte, grêles, et ont les trois ou quatre derniers articles noirâtres. Le corselet est court, d’un tiers plus large que long, arrondi sur les côtés, tron- qué à la base et au sommet, peu convexe, ses quatre angles sont obtus. Sa surface est parsemée de quelques points ob- solètes presque imperceptibles et paraît lisse. L’écusson est petit, triangulaire, lisse. Les élytres sont ovales, de la lar- geur du corselet à la base, obliquement arrondies aux épaules; elles s’élargissent jusqu’à leur milieu, à partir du- quel elles se rétrécissent jusqu’à l'extrémité, elles s’ar- rondissent ensemble; elles sont un peu gibbeuses, très convexes, leur angle apical est un peu arrondi; elles sont couvertes de points fins et serrés, mais superficiels. Les pattes sont médiocrement longues; les cuisses postérieures épaisses ; Les tibias postérieurs terminés par une épine très pointue.

Cette espèce, remarquable par sa forme large et trapue, a été prise à Bône (Algérie), en juillet, par notre collègue M. Leprieur.

Galerucites anisopodes. 131

d. Gorps ovale, brunâtre en dessous. ,

78. Teinodactyla RUTILA.

Longitarsus, lutescens vel rufescens, elytris punctatis san- guineis. Long. 3 millim.; larg. 2 millim.

Var. Limbo externo elytrorum lutescente.

H. rutila Wlig. Mag. vi, 67.

Tout à fait de la même forme que le verbasci, mais un peu plus petit, brillant. La couleur de la tête, du corselet, de l’abdomen et des pattes est jaunâtre, souvent un peu obscurcie et quelquefois rougeàtre; les élytres sont d’un rouge sanguin, mais, après la mort de l’insecte, elles sont un peu brunâtres; leur bord externe est coloré de jaunâtre. Les antennes sont souvent brunâtres à l’extrémité. Les élytres sont marquées de points distincts et peu fins.

A la description qui précède, j'ajouterai que la T. rutila a la plus grande ressemblance avec la T. tabida, dont elle ne diffère réellement que par les caractères suivants : elle est brillante et rouge sur les élytres, tandis que la tabida est jaune et presque terne; elle est plus fortement et plus pro- fondément ponctuée, enfin, elle est généralement brune en dessous. La forme de la tête, du corselet et des élytres est identiquement la même; le premier article des tarses pos- térieurs est cependant un peu plus long.

Paris, France méridionale, Alger.

79. Teinodactyla OCHROLEUCA.

Ovata, minus convexa, pallida, subtilissime punctulata, ore, oculis femorumque posiicorum apice nigris, pectore brunneo, fronte carinata GYI. Long. 2 à 2 1/2 millim.; larg. 1 1/2 à 1 2/3 millim.

132 E. ALLARD.

Ochroleuca Marsh. Ent. Brit. 1, 202, 80. Gyll. rv, 658, 20-21.

Taille et stature de l'A. lutescens, dont elle est très voi- sine, mais elle a la suture des élytres de la même couleur que le disque, jamais noire, l'abdomen pâle et le front caréné. Tête grande, triangulaire, jaune pâle, brillante, à peine ponctuée; front entre les antennes distinctement ca- réné; labre et bouche noirs; yeux grands, globuleux, noirs, Antennes plus longues que la moitié du corps, pâles en bas, un peu épaissies et brunes en haut. Prothorax court, tronqué à la base et au sommet, arrondi sur les côtés, peu convexe en dessus, lisse, entièrement pâle. Ecusson petit, triangulaire, pâle, lisse. Elytres, à la base, plus larges que le corselet et six fois plus longues, presque arrondies à l’ex- trémité, peu convexes en dessus, à ponctuation fine, serrée encore plus pâles que le reste du corps; suture concolore. Ailes larges, hyalines. Poitrine brune, brillante, surtout vers les côtés; ventre entièrement pâle, à peine ponctué. Paftes pâles, l'extrémité seule des fémurs postérieurs noire.

France.

80. Teinodactyla REICHEI.

Nigra, prothorace, elytris pedibusque pallidè testaceis. Os pallidum. Caput fuscum. Oculi nigri. Antenne basi pallidæ, reliquum fuscæ. Prothorax transversus, anticè striga trans- versa fusca. Elytra pallida nitida sub lente punctis minutis- simis inordinatis impressis. Pedes pallidi, femora postica incrassata pallide testacea. Long. 1 3/4 millim.; larg. 11/5 millim.

Insecte voisin de la T. ochroleuca, par la forme, la cou- leur pâle, la ponctuation fine et obsolète, mais en différant par sa taille beaucoup plus petite, son abdomen noir, sa tête d’un brun très foncé, enfin ses six pattes entièrement pâles,

Galerucites anisopodes. 133

Tête triangulaire, noire de poix sur le vertex, testacée en avant, quelquefois même entièrement testacée, brillante, obsolètement pointillée, antérieurement carénée; yeux noirs; mandibules brunes de poix. Antennes plus longues que la moitié du corps, les quatre ou cinq premiers articles d’un testacé pâle, les autres d’un brun foncé. Corselet court, transversal, tronqué à la base et au sommet, presque droit sur les côtés et rebordé, très peu convexe en dessus, d’un testacé pâle avec le bord antérieur brun de poix et quel- quefois aussi une bande brunâtre transversale vers la base; il a une ponctuation peu serrée, fine et obsolète. Ecusson petit, lisse, moins clair que les élytres. Elytres antérieure- ment plus larges que le corselet, avec les épaules marquées, quoique peu saillantes, assez longues et arrondies séparé- ment à l'extrémité, assez convexes en dessus, d’un testacé blanchâtre comme dans l'ochroleuca, et à ponctuation très fine. Le dessous du corselet est testacé, la poitrine et l’ab- domen sont noir de poix; ce dernier est quelquefois plus clair vers l'extrémité. Les pattes sont médiocrement lon- gues, d’un testacé pâle; les fémurs postérieurs sont un peu moins pâles.

Cette espèce a été prise par M. Reiche, à Saint-Germain- en-Laye, au bord de la Seine, et à Remiremont, par M. Puton.

B. Ponctuation forte.

a. Corps oblong.

81. Teinodactyla BALLOTÆ.

Oblongo-ovata, convexa, subtüs nigra; caput nigro-pi- ceum; prothorace elytrisque testaceo-candidis; antennis basi testaceis ad apicem nigris; pedibus pallidis, femoribus posticis piceis. Prothorace elytrisque confertim fortiterque punctatis. Long. 2 millim.; larg. 1 3/5 à 1 1/2 millim.

134 E. ALLARD.

Var. B. Omnind pallida opaca; exceptis capite femoribus- que posticis paululim infuscatis.

Chrys. ballotæ Marsh. Ent. Brit. 1, 205.

A première vue, on dirait une variété pâle de l’atricilla, mais elle s’en distingue par sa taille beaucoup plus petite, par sa couleur pâle, par son corselet court et large, par ses élytres terminées en pointe. Elle a la taille de la {urida et est fortement ponctuée comme elle, mais sa couleur est dif- férente et elle est plus étroite. Tête triangulaire, couleur de poix, peu brillante, avec quelques gros points sur le vertex; front caréné entre les antennes; yeux saillants, noirs. Antennes plus longues que la moitié du corps testa- cées, s'obscurcissant au sommet. Prothorax court, trans- versal, tronqué à la base et au sommet, arrondi et rebordé sur les côtés, médiocrement convexe en dessus, un peu comprimé vers les angles antérieurs, d’un testacé pâle, peu brillant, à ponctuation rugueuse. Ecusson petit, pâle, lisse. Elytres antérieurement à peine plus larges que le corselet, obliquement arrondies aux épaules, se dilatant un peu en- suite, longues, subacuminées à l'extrémité et s’arrondissant ensemble ; d’un testacé pâle peu brillant, partout à ponc- tuation forte, serrée et profonde. Corps noir de poix en dessous, brillant, obsolètement ponctué. Pattes testacées ; fémurs postérieurs rembrunis.

Cette espèce se rencontre sur le Marubium et sur le Ballota nigra. J'ai également pris en automne, sur cette dernière plante, la variété B, qui est presque blanche opa- que, sauf la tête et les fémurs postérieurs plus testacés. M. Lethierry l’a prise à Alger.

Je dois encore à l'obligeance de M. Waterhouse la com- munication d'insectes qui m'ont permis de m'assurer que j'étais en parfait accord avec le type même de la collection de Marsham.

Galerucites anisopodes. 135

b. Corps ovale. Elytres non déhiscentes,

82. Teinodactyla LURIDA.

Ovata, convexa , nigro-piceu, antennarum basi pedibusque livido-testaceis, elytris brunneis, confertissime profundè punc- talis, apice singulatim rotundatis. Long. 1 2/3 à 2 mil- lim. ; larg. 1 1/3 à 1 1/2 millim.

Var. b. Colore dilutiori tantum differt; thorax aut piceus, aut rufescenti brunneus, anticè sœpe obscurior. Elytra vel brunnea, vel rufescenti-testacea, jam unicolora, jam versus suturam et margines plus minusve infuscala; pedes plerum- que pallidiores, femoribus poslicis aut concoloribus aut suprà piceo-infuscalis.

Var. c. Adhuc dilutior, ferè Lota jam rufo-testacea, jam magis pallida, oculis solis nigris, pectore abdomineque aut fusco aut rufo-piceis GYIL.

Halt. lurida GYM. 111, 537. Rossi, Fn. Etr. 1, 89, 226. Oliv. Enc. Meth. 1v, 112. Iilig. vi, 165. Redt. 534. Atricilla Payÿk. Fn. 2, 104, 23, var. c.

Cette espèce a de l’affinité avec la T°. anchusæ, dont elle a à peu près la taille. Tête noir de poix, brillante, à ponc- tuation très fine, obsolète; yeux saillants, brun foncé. Antennes testacées à la base, noires au sommet. Prothorax court, transversal, tronqué à la base et au sommet, arrondi sur les côtés, rebordé, médiocrement convexe en dessus, noir de poix, à ponctuation rugueuse {rès serrée, mais ob- solète. Ecusson court, subtriangulaire, couleur de poix, brillant, lisse. Elytres, à la base, à peine plus larges que fe milieu du corselet, obliquement arrondies aux épaules, très dilatées au delà du milieu, ayant chacune l'extrémité obtu- sément arrondie; presque déhiscentes, un peu plus courtes que l’abdomen dans les femelles, très convexes en dessus, plus ou moins brunes, à ponctuation serrée et profonde.

136 E. ALLARD.

Corps noir de poix en dessous, peu brillant, très finement ponctué. Pattes d’un testacé livide ; fémurs postérieurs rembrunis en dessus.

Cette espèce est commune en France, dans les champs de Luzerne. M. Lethierry l’a prise à Biskra.

83. Teinodactyla FLAVICORNIS. (T. rubiginosa Foud.)

Ovata, convexæa, testacea, fortiter et profunde punctata, suprà ferruginea, ore piceo, capite, antennis femoribusque posticis testaceis, pedibus pallidè testaceis. Elytris con- vexis, ovalibus, apice sinqulatim rotundatis. Long. 2 1/4 millim.; larg. 1 1/2 millim.

Thyamis flavicornis Kirby, Steph. Collect. et Man.

Cette espèce est très voisine de la T. testacea Mihi; elle est généralement un peu plus forte de taille, d’un testacé moins clair, avec les antennes noirâtres à l'extrémité; ses élytres sont arrondies obliquement aux épaules, moins larges après leur milieu, plus fortement arrondies à l’ex- trémité; mais ce qui la distingue surtout c’est sa grosse ponctuation. Tête triangulaire, d'un testacé ferrugineux, carénée entre les antennes, lisse sur le front; yeux et bouche noirs de poix. Antennes longues, entièrement tes- tacées, la base un peu plus pâle. Corselet d'un quart plus large que long, tronqué à la base et au sommet, également arrondi sur les côtés et rebordé, convexe, testacé, un peu moins fortement ponctué que les élytres. Ecusson triangu- laire, lisse, ferrugineux. Elytres antérieurement à peine plus larges que le corselet, se dilatant fortement ensuite, puis se rétrécissant du milieu à l'extrémité, ce qui leur donne une forme très ovale; assez convexes en dessus et ayant les épaules complétement effacées; elles se terminent en s’arrondissant fortement séparément et sont couvertes de points gros et profonds. Le dessous est ferrugineux, les

Galerucites anisopodes. 137

quatre pattes antérieures, les tibias et les tarses postérieurs sont d’un testacé pâle; les fémurs postérieurs sont testacés. Cette jolie espèce se trouve en France et en Angleterre.

84. Teinodactyla PRATENSIS.

Ovata, curta, lata, nigra, supra crebre punctulata, pro- thorace seu testaceo, seu piceo; antennurum basi, elytris pe- dibusque testaceis, femoribus posticis ad apicem piceis, elytris latis subquadratis apiceque singulatim rotundatis. Long. 1 3/4 millim.; larg. 1 millim.

Cette espèce se rapproche un peu de la lurida, mais elle est plus courte, ses épaules sont mieux marquées, l’angle sutural des élytres est mieux accusé, les élytres sont plus parallèles, et leur ponctuation moins forte. Elle a beaucoup d’analogie avec l’abdominalis Duft., mais elle est de taille plus forte, son corselet et ses élytres sont relativement plus larges, la ponctuation de ses dernières est plus forte et plus écartée, et plus confuse à la base, enfin les $ n’ont pas l'abdomen gonflé comme dans l’abdominalis. La tête est triangulaire, noire de poix, brillante, lisse sur le sommet, et a une forte carène élevée qui va de la base des antennes à la bouche. Les antennes sont plus longues que la moitié du corps, testacées à la base, noires au sommet. Le prothorax est court, transversal, tronqué en avant et en arrière, un peu arrondi et rebordé sur les côtés, médiocrement convexe, obsolètement ponctué de points peu serrés; tantôt il est testacé, tantôt son bord antérieur est couleur de poix, tantôt cette couleur envahit tout le corselet. L'écusson est petit, lisse, brunâtre. Les élytres sont, à la base, plus larges que le corselet, ont les épaules bien accusées et leurs côtés à peu près parallèles jusqu'aux deux tiers, elles s’arron- dissent ensuite assez brusquement et se terminent par un angle sutural obtus; elles sont à peine d’un tiers plus lon- gues que larges; leur surface est médiocrement convexe,

138 Ê. ALLARD.

couverte de points assez forts, mais peu serrés et confus ; elles sont d'ordinaire testacées comme le corselet, mais quelquefois la suture est étroitement ferrugineuse, ainsi qu'une partie des bords latéraux. Le dessous est noir de poix; les quatre pattes antérieures, ainsi que les tibias et tarses postérieurs, sont d’un testacé clair; les fémurs pos- térieurs sont de couleur de poix, particulièrement à leur extrémité.

Cette espèce se prend à Paris, sur F'Echium vulgare. Je l'ai vue de Dijon, de Bordeaux, d'Autriche, et même de

Bône, en Algérie.

85. Teinodactyla BRUNNICEPS. (T. ordinata Foud.)

Ovata, parva, convexa, pallidè testacea; capite, antenna- rum apice , pectore et abdomine femoribusque posticis nigro- piceis. Elytris ad basin subseriatim punctatis, ad apicem sin- gulatim rotundatis, el abdomen non occultantibus. Long. 1 1/2 millim.; larg 1 1/5 millim.

Cette jolie espèce ressémble à la pratensis, mais elle est plus petite de moitié et beaucoup plus fortement ponctuée, en outre, son corselet est moins long et plus large, relative- ment, et sa couleur plus pâle. Elle se rapproche beaucoup, par sa couleur pâle un peu mate, et par sa grosse ponctua- tion, de la T. balloiæ Mihi, mais ses élytres arrondies du bout et sa petite taille l'en distinguent tout de suite. Tête tri- angulaire, noire de poix, quelquefois plus claire, mais tou- jours au moins ferrugineuse; le vertex lisse ; le devant caréné entre les antennes; les yeux noirs. Les antennes de la moitié du corps, pâles à la base, obscurcies à leur extré- mité. Corselet très court, presque deux fois aussi large que long, d’un testacé pâle peu brillant, tronqué à la base et au sommet, rebordé et très peu arrondi sur les côtés, très peu convexe en dessus, à ponctuation assez serrée, mais un peu moins forte que sur les élytres. Ecusson petit, triangulaire,

Galerucites anisopodes. 139

lisse. Elytres antérieurement un peu plus larges que le cor- selet, obliquement arrondies aux épaules, se dilatant ensuite jusqu'aux deux tiers, elles sont le plus larges, puis s’ar- rondissant brusquement jusqu’à l'angle sutural, qui est bien marqué et obtus. Elles sont médiocrement convexes, d'un testacé très pâle, peu brillant, à ponctuation forte, profonde, formant presque des-séries de points vers la base. Le des- sous du corselet est testacé. La poitrine et l'abdomen, qui dépasse un peu les élytres, sont noires de poix. Les pattes sont d’un testacé pâle, sauf les fémurs postérieurs, qui sont plus ferrugineux et souvent même noires de poix à l’extré- mité, en dessus.

Cet insecte a été trouvé en abondance par notre collègue M. le docteur Grénier, aux environs d'Aix, en Provence, et à Médéah, par M. Lethierry, qui l’a eue aussi d'Avignon.

c. Corps ovale. Elytres déhiscentes.

86. Teinodactyla TEUCRIL. (T. minuscula Foud.)

Ovata, convexa, testaceo-grisea, nilida, supra crebre punc- tulata. Antennarum apice, capite, prothorace, femoribusque posticis ferrugineis. Elytris brevibus, ad apicem singulatim rotundatis, dehiscentibus. Long. 1 1/2 à 1 2/3 millim.; larg. 1 1/4 millim.

Cette espèce ressemble à la lurida, mais elle est plus petite, de couleur moins foncée, ses élytres sont plus gib- beuses, ne recouvrent jamais entièrement l’abdomen, sont bien arrondies à l'extrémité et déhiscentes. Tête triangu- laire, d’un testacé ferrugineux, brillant, finement ponctuée: front antérieurement caréné ; yeux saillants, noirs. Antennes plus longues que la moitié du corps, pâles à la base, ferru- gineuses au sommet. Corselet court, transversal, tronqué à la base et au sommet, fortement arrondi et rebordé sur les côtés, médiocrement convexe en dessus, d’un testacé

140 E. ALLARD. Galerucites anisopodes.

un peu ferrugineux et un peu plus clair que la tête, brillant, à ponctuation forte et serrée, presque rugueuse. Ecusson petit, arrondi, ferrugineux, lisse. Elytres antérieurement un peu plus larges que le corselet, obliquement arrondies aux épaules, se dilatant ensuite jusqu'aux deux tiers, elles sont le plus larges, puis s’arrondissant assez brusque- ment et séparément en sorte que l'extrémité de l’abdomen est à découvert. Elles sont médiocrement convexes, d’un testacé pâle ou grisâtre un peu plus clair que le corselet, brillantes, à ponctuation un peu moins serrée que sur le corselet, mais assez forte et confuse. Dessous d’un testacé ferrugineux, brillant, finement ponctué. Les pattes sont d’un testacé un peu plus clair, sauf les fémurs posté- rieurs, qui sont plus ferrugineux.

Cet insecte est très commun dans les bois des environs de Paris, sur le Teucrium scorodonia. J'en ai pris considéra- blement et je ne l'ai jamais vu varier.

POST-SCRIPTUM.

Par suite de l'impression tardive de mon manuscrit sur les Altises, présenté par moi à la Société le 14 septembre 1859, le remarquable ouvrage de feu M. Foudras sur le même objet devance ma première partie de quelques jours. Dès son apparition à Paris, le 14 avril dernier, j'ai cherché à établir la concordance entre ses dénominations d’espèces et les miennes, de quelques noms indiqués entre paren- thèse dans les trois dernières feuilles de mon travail qui n'étaient pas encore mises en page. Depuis, M. Mulsant, avec une obligeance extrême, dont je le remercie sincère- ment, m'a communiqué des types de la collection même de son savant ami et je donne ci-après les résultats de mon examen. J’ai mis en regard toutes les espèces qui sont com- parables et indiqué en lettres romaines les noms qui me paraissent devoir être conservés.

Noms de M. Foudras. ï Noms de E, Allard.

ee

Genre Lithonoma.

Lithonoma Marginella Marginella. Id. Andalasiaca. Andalusica.

Genre Crepidodera.

ArrhænocælaLineata. Lineata.

Crepidodera Impressa. Impressa. Id. Lœvigata. Id. var. Id. Transversa. Transversa.

Id. Ferruginea. Exoleta.

142

Ë. ALLARD.

Noms de M. Foudras.

Ochrosis Ventralis. Crepidodera Rufipes.

Id. Melanostoma.

Id. Femorata.

Id. Cyanescens.

Id. Nigritula. Chalcoides Nitidula.

Id. Aurata.

Id. Chloris.

Id. Smaragdina.

Id. Aureola.

Id. Helxines. . Hippuriphila Modeeri. Epitrix Pubescens, :

Id. Atropæ,

Hermæophaga Mercurialis.

Id.

=

Cicatrix.

Genre Altica.

Quercetorum. Brevicollis. Consobrina.

Lythri.

Hippophaes. Oleracea,.

Noms de E. Allard.

Genre Crepidodera.

Ventralis. Rufipes. Melanostoma. Femorata. Cyanescens. Nigritula. Nitidula. Helxines. Id. var. Id. var. Id. var. Falvicornis. Modeeri. Pubescens. Atropæ.

Genre Linozosta.

Mercurialis. Cicatrix.

Genre Graptodera.

Erucæ. Coryli. Ampelophaga. Lythri. Hippophaes. Oleracea.

Galerucites anisopodes. 143

Noms-de M. Foudras.

Genre Teinodactyla.

Echii. Linnæi. Fuscoænea. Metallescens. Nigra. Pulex. Anchusæ. Parvula. Ventricosa. Holsatica. Analis. 4-Maculata. Dorsalis. Stragulata. Melanocephala. Atricilla. Fuscicollis. Femoralis. Atricapilla. Crassicornis. Lateralis. Verbasci. Nigricollis. Nasturtii. Biguttata. Picipes. Subterlucens. Lycopi. Verbasci.

Noms de E. Allard.

Genre Teinodactyla.

Echii. Linnæi. Fuscoænea. Corynthia. Nigra. Obliterata. Anchusæ. Parvula. Subrotunda. Holsatica. Apicalis. 4-Pustulata. Dorsalis. Circumsepta. Thoracica. Atricilla.

Id. var. Lateralis. Melanocephala.

Id. var. Sisymbrii. Thapsi. Suturalis. Nasturtii. Lateripunctata. Atricapilla.

Id. var. Abdominalis. Verbasci.

144

E. ALLARD. Galerucites anisopodes.

Noms de M. Foudras.

Genre Teinodactyla.

Æruginosa.

Canescens. Pratensis. Pusilla. Tabida. Pellucida. Succinea. Brunnea. Candidula. Rutila.

Ochroleuca.

Ballotæ. Lurida.

Rubiginosa. Ferruginea.

Ordinata. Minuscula.

Paris, ce 3 mai 1860.

Noms de E. Allard.

Genre Teinodactyla.

Lœvis.

Id. var. Femoralis. Pusilla. Tabida. Testacea.

Id. var. Brunnea. Latifrons. Rutila. Ochroleuca. Ballotæ. Lurida. Flavicornis. Pratensis. Brunniceps. Teucrü.

ESSAI

SUR LES

COLÉOPTÈRES DE BARBARIE

Par MM. L, FATRMAIRE et le D' C. COQUEREL,

DEUXIÈME PARTIE (1).

(Séance du 25 Mai 1859.)

Fam. SCYDMÆNIDÆ.

G. SCYDMÆNUS. A. Antennes graduellement épaissies à l'extrémité.

1. S. truncatus C. Long. 1 mill. et 1/4. Brunneo- ferrugineus, nitidus, pubescens ; thorace valde convexo, sub- cordato, basi parum distincte foveolato; elytris oblongis, apice rotundatis, fere truncalis; antennis pedibusque ferru- gineis. (PI. 6, fig 1.)

Oblong, d’un brun ferrugineux. Antennes grossissant très régulièrement jusqu’à l'extrémité. Corselet très forte- ment convexe, élargi en avant, un peu rétréci en arrière, côtés arrondis; marqué de chaque côté à sa base de deux fossettes peu profondes. Élytres oblongues, élargies vers leur milieu, très peu atténuées, arrondies et presque tron-

(1) Voyez, pour la première partie, Annales, 1858, série, tome VI, pages 743 à 795, planche 16. Série, TOME VII, 10

146 L. FAIRMAIRE ET C. COQUEREL.

quées en arrière; couvertes d’ane ponctuation peu mar- quée ; poils assez longs, peu serrés.

I! se distingue de ses congénères par la forme des élytres qui sont beaucoup moins atténuées en arrière que dans les autres espèces, ce qui lui donne un faciès tout particulier. Peut-être même devrait-il former une division à part. Algérie (coll. Reiche).

2. S. Helferi Schaum. Long. 1 mill. et 1/4. Nigro- piceus, nitidus, pubescens, proithorace subcordato, basi distincte foveolato ; coleopteris oblongo-ovatis, basi quadri- foveolatis, antennis pedibusque ferrugineis. Habitat in Sicilia in monte OEtna (Schaum). Algérie (coll. Reiche).

3. S. protervus C. Long. 1 mill. 1/2. Convexus, brunneo-piceus nitidus, pubescens ; thorace subquadrato, an- tice-latiore , basi utrinque bifoveolato; elytris oblongo-ovatis, basi utrinque impressis, punctis piliferis profunde notatis ; antennis pedibusque brunneis. (PI. 6, fig. 5.)

Oblong, très convexe. D’un brun rougeâtre plus ou moins foncé. Antennes et pattes brunes. Antennes assez épaisses, surtout à l'extrémité, augmentant graduellement d'épaisseur jusqu’à l'extrémité; les cinq derniers articles plus forts, particulièrement chez les mâles. Corselet arrondi sur les côtés, presque carré, un peu plus large en avant qu’en arrière, lisse et très convexe, marqué de chaque côté à la base de deux fossettes profondes. Elytres convexes, en ovale allongé; de chaque côté, vers l’angle huméral, ua pli élevé; couvertes de points enfoncés fortement marqués, disposés en séries régulières et assez distants les uns des autres; ces points donnent naissance chacun à un poil assez long.

La femelle se distingue du mâle par ses antennes moins épaisses vers l'extrémité, sa taille un peu plus forte et ses élytres un peu plus larges.

Coléoptères de Barbarie. 147

Pris à Mers-el-Kébir, sous des pierres; un individu dans une fourmilière.

4. S. furtivus C. Long. 1 mill. 1/4 à { mill. 1/2. Brunneo-ferrugineus , nitidus; pubescens, thorace subqua- drato ; basi parum distincte foveolato ; elytris oblongo-ovatis, basi utrinque plicatis; punctis piliferis impressis; antennis pedibusque ferrugineis. (PI. 6, fig. 6.)

Très voisin du précédent. S’en distingue facilement par le corselet moins large à la base et marqué en ce point de fossettes peu distinctes, l’interne mieux marquée. Les ély- tres sont un peu plus larges et garnies de points enfoncés moins profondément marqués. La couleur générale est d’un brun ferrugineux plus clair. Pris à Mers-el-Kébir, dans les mêmes localités que l'espèce précédente, etcomme celle- ci, quelquefois dans les fourmilières.

B. Les quatre derniers articles des antennes distinctement plus grands.

5. S. spissicornis C. Long 2 mill. Brunneo-piceus, nilidus, pubescens, antennis crassis; prothorace elongato, an- tice angustiore, basi quadri-foveolato; elytris ovatis, angulis humeralibus elevatis, basi biimpressis; antennis pedibusque brunneis. (PI. 6, fig. 2.)

D'un brun rougeâtre peu foncé. Antennes épaisses, les quatre derniers articles (pl. 6, fig. 2 a) beaucoup plus épais que les suivants. Corselet convexe, notablement plus étroit en avant qu’en arrière, sinué en arrière, muni en ce point de quatre fossettes bien distinctes, dont les externes plus grandes ; côtés arrondis. Elytres un peu plus larges que le corselet à leur base, élargies vers leur milieu, assez brus- quement rétrécies en arrière; angles huméraux saillants; de chaque côté de l'écusson deux impressions obliques bien

148 L. FAIÏRMAIRE ET C. COQUEREL.

marquées; poils peu serrés, longs. Antennes et pattes d’un brun plus clair que le corps. Tanger.

6. S. abditus C. Long 1 mill. Nigro-piceus, nitidus, pilosus, thorace subquadrato, basi foveis 4 minimis impressis; elytris oblongo-ovatis; antennis rufis, clava nigra, pedibus brunneis. (PI. 6, fig. 4.)

Voisin du S. intrusus Schaum, s’en distingue par sa forme plus allongée, son corselet moins large à la base et marqué de fossettes beaucoup moins profondes, ses élytres presque régulièrement ovales et beaucoup moins élargies vers leur milieu. Tanger.

C. Les trois derniers articles des antennes distinctement plus grands.

7. S. antidotus Germar, Faun. Ins. Eur. fasc. XXII, no 3. Schaum, Analect. entom., p. 25, 25. Long. 2 à 2 1/4 mill. Rufo-ferrugineus, subpubescens, thorace oblongo- ovato, convexo, basi foveolato, coleopteris ovalibus, lœvi- bus. Très commun à Mers-el-Kébir, sous les pierres, au premier printemps.

8. S. intrusus (pl. 6, fig. 7) Schaum. $S. Schaumii Lucas, Explor. Alg., p. v. Long. un peu plus de 1 mill. Niger, nitidus, pubescens, thorace subquadrato, piloso, basi transversim, impresso, quadri-foveolato, elytris Iœvi- bus, antennis rufis, clava-nigra, pedibus ferrugineis. Si- cile ; Syrie; Algérie (H. Lucas).

9. S. promptus C. Long. 1 mill. 1/4. Brunneo-fer- rugineus, nitidus, pubescens, antennis parum crassis, protho- race elongato, basi quadri-foveolato, elytris oblongo-ovatis ; antennis pedibusque brunneis (PI. 6, fig. 3.).

Se distingue facilement du précédent par sa taille beau- coup plus petite, son corselet plus étroit à la base et moins

Coléoptères de Barbarie. 149

brusquement atténué en avant, et ses élytres plus réguliè- rement ovales. De Tanger.

10. S. angustatus Lucas. Explor. scient. Algérie, pl. 132, 387. Pilosus; capite fusco-ferrugineo, lœvigato; tho- race fusco-ferrugineo, convexo, antice latiore, marginibus dilatatis ac rotundatis; elytris elongatis, angustatis, antice foveolatis; pedibus fusco-ferrugineis. (PI. 6, fig. 8.)

Cet insecte, remarquable par sa forme allongée, doit peut-être former le type d’une division nouvelle. Nous n'avons pu nous en assurer, ne pouvant sacrifier l'unique

individu que possède notre ami et collègue Lucas. Nous en donnons une figure nouvelle.

Chevrolatia insignis Duv. Ce rare insecte a été trouvé à Bône, par M. Leprieur.

Fam. PAUSSIDXÆ.

{. Paussus Favieri L. Fairm. Ann. Soc. Ent. Fr. 1852, 76, pl. 3, fig. 4. Long. 3 1/2 mill. Rufo-testaceus, sat nitidus, elongatus, antennarum articulo (rigono, crasso, ultimo inflato, intus subdenticulato, angulo interno in dente producto; capite medio spinoso; prothorace medio constricto, transversim sulcato, antice linea media obso- leta; pedibus validis. Ce joli insecte, qui vit sous les pierres en compagnie de la Formica pallidula Nyl., a été d’abord trouvé aux environs de Tanger, puis en Andalou- sie; enfin MM. C. Coquerel et Sencier ont constaté son existence sur les coteaux qui environnent Mers-el-Kébir, et M. Delarouzée vient de le découvrir près de Collioure.

2. P. Olcesii L. Fairm. Rev. 2001. 1856, 530. -— Long. 61/2 mill. Castaneo-brunneus, sat nitidus, subtus dilu- tior; capite opaco, medio sulcalo, antennis oblongis, articulo primo subquadrato, densè punctulato, articulo secundo elon- gato, parallelo, compresso, intus denticulato, basi truncato ;

150 L. FAIRMAIRE ET C. COQUEREL.

prothorace oblongo, antice inflato, postea constricto et pro- funde transversim sulcato, ante basim tuberculalo; elytris lœvigatis, postice truncatis; pedibus poslicis brevibus, com- pressis. (PI. 6, fig. 9.)

D'un brun marron assez brillant, plus clair en dessous. Tête mate, sillonnée au milieu; antennes ayant le premier article presque carré, densément ponctué, le deuxième allongé, parallèle, comprimé, denticulé en dedans avec l'angle interne-inférieur prolongé et l’extrémité obtusément arrondie en dehors. Corselet oblong, à peine plus large que la tête, renflé à la portion antérieure, puis fortement rétréci, avec un sillon transversal ; deux tubercules à la base. Ely- tres beaucoup plus larges que le corselet, lisses, tronquées un peu obliquement à l’extrémité elles s’élargissent un peu. Pattes postérieures courtes avec les jambes dilatées, Tanger.

Parait voisin des P. Latreillei et Klugii, mais s’en dis- tingue facilement par la forme du corselet et des jambes postérieures.

Fam. STAPHYLINIDX.

Apteranillus Dohrnii L. Fairm., Entom. Zeit. Stettin, 1854, 73, pl. 1, fig. S. Long. 4 mill. Ce nouveau genre se rapproche beaucoup des Myrmedonia ; il en diffère par l’absence des yeux, la tête triangulaire, et les antennes atteignant la moitié du corps, à premier article allongé ainsi que le troisième, le deuxième petit. L’unique espèce offre le faciès de la M. canaliculata; elle est aptère, d’un roux pâle, très ponctuée. Tanger.

Myrmedonia physogastra F. Long. 4 mill. Nigra, nitida, tenuiter sat dense punctata, glabra, antennis rufo- piceis, subfusiformibus parum elongatis; capite medio leviter canaliculato; prothorace lato, basi anticeque parum anqus-

Coléoptères de Barbarie. 151

tato, impressiône media parum profunda, medio interrupta, angulis anticis obtusis; elytris prothorace parum latioribus ; abdomine segmentis secundo tertioque inflatis.

Entièrement d'un noir brillant, à ponctuation fine, assez serrée, presque glabre. Tête ayant à la base une impression transversale et au milieu une impression longitudinale. An- tennes fortes, presque fusiformes, d'un roux brunâtre ; premier article fortement claviforme, deuxième et troi- sième presque égaux, les suivants transversaux, le dernier presque conique, aussi long que les deux précédents réunis. Corselet plus large que la tête, un peu plus étroit que les élytres, arrondi légèrement sur les côtés, également rétréci en avant et en arrière ; angles antérieurs obtus; au milieu une impression peu profonde, interrompue. Elytres de même longueur que le corselet, tronquées obliquement à l'extrémité. Abdomen ayant le premier segment fortement impressionné en travers, les deuxième et troisième forte- ment gibbeux, la gibbosité du troisième creusée en dessus, avec un petit lobe saillant sortant du deuxième; les autres unis. Pattes de même couleur. Algérie (coll. Reiche).

Cette espèce intéressante est voisine de la M. tuberiven- tris; mais elle en diffère notablement par le corselet non rétréci en arrière, à angles antérieurs non saillants, par les antennes plus courtes , la ponctuation moins grosse, et les tubercules de l'abdomen moins saillants, sans crochets.

Homalota myrmidon F.— Long. 1 1/2 mill. Parallela, rufo-testacea sat nitida, antennis fuscis, basi rufo-testaceis, abdomine fuscescente, ano rufo ; capite prothoraceque, subti- liter punctulatis, hoc medio obsolete impresso; elytris pro- thorace brevioribus, sat fortiter punctatis; abdomine lœvi- gato, postice paulo latiore, apice truncato.

Parallèle, assez épaisse, mais un peu déprimée en des- sus; d’un roux testacé assez brillant avec l'abdomen d’un

152 L. FAIRMAIRE ET C. COQUEREL.

brun noirâtre, dernier segment et extrémité de l’avant- dernier, roussâtres. Tête arrondie, assez convexe, finement ponctuée. Antennes assez fortes, brunes avec les trois pre- miers articles d’un roux testacé; deuxième et troisième ar- ticles allongés, presque égaux, les suivants courts, s’élar- gissant peu à peu vers l’extrémité, le dernier ovalaire, roussâtre à l’extrémité, aussi long que les deux précédents. Corselet assez court, pas plus large que la tête, rétréci en arrière, fortement arrondi sur les côtés en avant; finement et assez densément ponctué; au milieu une très faible im- pression longitudinale. Elytres de même largeur que le corselet, mais un peu plus courtes, assez fortement et assez densément ponctuées. Abdomen s’élargissant légèrement vers l'extrémité qui est tronquée; sans ponctuation dis- tincte. Algérie.

Cette espèce se place près de la circellaris, mais elle s’en distingue facilement par ses antennes courtes et fortes, et par ses élytres fortement ponctuées.

Phytosus nigriventris. Tanger. Cette espèce s'arrête avec les marées de l'Océan.

Hypocyptus grandicornis F. Long. 1 mill. Breviter ovalis, convexus, nigro-fuscus, griseo-pubescens ; elylris rufis, apice nigricantibus; antennis validis, elytrorum apicem aitin- gentibus.

En ovale très court, d’un brun-noir brillant, à pubescence d’un gris roussâtre. Antennesatteignant presque l'extrémité des élytres, fortes, d’un brun foncé. Tête et corselet plus brillant que le reste du corps. Elytres finement et densé- ment ponctuées, rougeâtres avec la bordure apicale noire. Abdomen conique, aussi large à la base que les élytres. Pattes d’un brun foncé. Biskra (Lethierry).

Cette espèce est remarquable par ses grandes et fortes antennes presque d’égale grosseur.

Coléoptères de Barbarie. 155

Mycetoporus biplagiatus F. Long. 3 1/2 mill. Elon-

gatus, obscure testaceus, nitidissimus, capite fusco, elytris

utrinque macula discoidali fusca, lata, serie punctorum dor-

sali simplice, abdomine nigro, segmentis rufo-piceo late mar-

ginatis, antennis sat validis fuscis, pedibus testaceis, tarsis posticis ibiis sesqui longioribus.

Allongé, d’un roux testacé foncé très brillant. Tête brune. Antennes assez épaisses et dépassant un peu la base du cor- selet, grossissant notablement vers l'extrémité, à commencer du sixième article, le dernier aussi long que les deux précé- dents et un peu plus gros; brunâtres; bouche et palpes d’un testacé pâle. Corselet convexe, aussi large que les ély- tres, rétréci en avant, arrondi aux angles postérieurs, peu à la base, imponctué sur le disque. Elytres plus d'une fois et demie aussi longues que le corselet, ayant les trois séries ordinaires de points, la série dorsale à points écartés; sur chacune, au milieu une grande tache brune atteignant les côtés, mais non la suture; région scutellaire enfumée. Ab- domen d’un brun foncé brillant, chaque segment largement bordé de rougeâtre obseur ; à poils raides couchés, noirs sur les côtés, roussâtres au milieu. Pattes d’un testacé clair : tarses postérieurs presque deux fois aussi longs que les jambes. Bône, communiqué par M. Lethierry.

Forme et coloration du longicornis, mais distincte par le corps, plus parallèle, les antennes moins longues, beau- coup plus épaisses.

1. Quedius crassus F. Long. 8 1/2 à 9 mill. Breuis, niger, nilidus, antennis fuscis, elytris rufis abdomineque fortius asperatis, segmento ullimo piceo.

Forme du Q. curtus auquel il ressemble extrêmement, en diffère par les antennes d’un brun foncé, les élytres et l'abdomen à ponctuation rugueuse beaucoup plus marquée, et par l'abdomen dont les segments ne sont pas marginés

154 L. FAIRMAIRE ET C. COQUEREL.

de brun; la pubescence gris-roussâtre des élytres et de l'abdomen est beaucoup plus visible ; le dernier segment de l'abdomen est d’un brun foncé ainsi que l'extrémité de l’avant-dernier ; les pattes sont d’un brun noir avec les tarses d’un rougeâtre obscur. Mers-el-Kébir (Coquerel); j'en ai vu un deuxième individu trouvé à Médéah et communiqué par M. Lethierry.

Des deux individus que j'ai examinés, l’un offre sur le corselet deux séries de deux points, l’autre n’en offre qu'une.

2. (. molochinus. Algérie. 3. Q. frontalis. Algérie. 4. Q. peltatus. Bone (Lethierry).

5. Q. bovinus. C. Long. 6 mill. Elongatus, niger, nitidissimus ; elytris pedibusque brunneo-piceis ; capite ovato, lœvigato, lateribus subtiliter punciulatis; prothorace lœvis- simo, punclis 2 ulrinque impresso ; elytris punctatis.

Tête ovale, d’un noir brillant, très lisse, deux impressions peu marquées entre les antennes, un peu au delà deux points enfoncés très petits, quelques autres très fins, dont deux plus gros à la base et sur les côtés, vertex très brillant et très lisse, antennes d’un testacé obscur avec le premier article et l'extrémité des deux suivants noirs; assez fortes, grossissant un peu vers l’extrémité, les avant-derniers arti- cles presque carrés. Corselet très lisse, brillant, fortement convexe en dessus, coupé presque droit en avant, arrondi très régulièrement en arrière, marqué de chaque côté de deux gros points enfoncés; quelques points plus petits épars en dedans des précédents et vers les angles posté- rieurs. Écusson lisse. Élytres un peu plus larges à leur ori- gine que le corselet, s’élargissant légèrement ensuite, cou- verte d'une ponctuation rugueuse assez serrée et peu

Coléoptères de Barbarie. 155

régulière; d'un brn jaunâtre. Abdomen d’un noir moins brillant que le corselet, légèrement pubescent. Pattes d'un brun noirâtre, tarses plus clairs.

Mers-el-Kébir, dans les bouses de vaches.

Cet insecte est remarquable par la forme du corselet qui est allongé, très peu rétréci en avant, avec les angles anté- rieurs un peu marqués et par les points du disque qui sont extrêmement écartés sur les côtés et les uns des autres; l'abdomen est presque parallèle, très faiblement atténué à l'extrémité.

Heterothops acuminatus F. Long. 6 mill. Brunneo- fuseus, nitidus, capite nigro, antennis, palpis pedibusque pallide rufo-testaceis; prothorace convexo, fere rotundato, antice truncato; scutello lœvi; elytris prothorace paulo bre- vioribus, rugosulo-punctatis ; abdomine apice valde acuminato, sat longe villoso, seymentis obscure rufo-marginatis.

D'un brun noirâtre, brillant, tête noire, antennes, palpes et pattes d'un roux testacé assez pâle. Antennes garnies de quelques poils hérissés ; premier article aussi long que les deux suivants réunis. Tête ayant un gros point au bord in- terne supérieur des yeux; ceux-ci oblongs-ovalaires, grands ; quelques poils assez longs. Corselet convexe presque ar- rondi, un peu échancré en avant, avec deux séries dorsales de trois points; côtés et bord postérieurs d’un rougeâtre obscur. Écusson lisse. Élytres un peu plus courtes que le corselet, à ponctuation rugueuse, un peu imbriquée, et à pubescence grisâtre assez serrée, ce qui leur donne une teinte plus mate; d’un brun foncé. Abdomen très acuminé, diminuant dès la base; d’ua brun noir, avec le bord posté- rieur des segments d’un brun rougeûtre, à ponctuation imbriquée, à pubescence grisàtre assez serrée, les côtés et l'extrémité à longs poils noirs; styles abdominaux très sail- lants; dessous de l'abdomen à reflets irisés, bord des segments plus largement rougeâtre; dernier segment «

156 L. FAIRMAIRE ET C. COQUEREL.

ayant une légère impression aboutissant au bord postérieur qui est un peu échancré. Tanger.

Staphylinus medioximus L. Fairm. Ann. Soc. Ent. Fr. 1852, 73. Long. 16 mill. Niger, opacus, elytris pedi- busque rufs, antennis rufo-testaceis, apice vix obscurio- ribus; scutello atro-tomentoso; prothorace postice angus- tiore, prothoracis margine postico maculisque abdominis orichalceo-tomentosis. Tanger.

Cette espèce, qui a été trouvée aussi en Algérie, notam- ment à Oran par M. Lejeune, est exactement le passage de l'O. cæsareus à l'erythropterus.

1. Ocypus nigrinus Luc. Explor. Algér. p. 109. Long. 77 mill. Ater parum nitiulus, capite prothoraceque nitidio- ribus vix cyaneo tinclis; capite dense punclato , prothorace vix latiore, hoc dense sat fortiter punclato, linea media lævi postice clevata; scutello punctato; elytris prothoracis, longi- tudine, dense rugosulis subopacis ; abdomine tenuiter dense asperulo.

D'un noir peu brillant, presque mat sur les élytres, très bril- lant et souvent avec une légère teinte d'acier sur la tête et le corselet. Tête un peu plus large que le corselct, presque carrée, à ponctuation serrée; au milieu, à la base, une trace de ligne élevée. Antennes ayant le troisième article beau- coup plus long que le deuxième, les six derniers presque égaux, diminuant peu à peu de longueur, le dernier tron- qué obliquement et très pointu. Corselet droit sur les côtés, fortement arrondi à la base et aux angles postérieurs, tron- qué en avant, avec les angles antérieurs droits mais à pointe arrondie, densément ponctué un peu plus que la tête; au milieu une ligne lisse un peu élevée, surtout à la base. Écus- son triangulaire un peu déprimé, densément et rugueuse- ment ponctué. Élytres de la longueur du corselet, un peu plus larges, planes, presque mates, très finement rugueuses. Abdomen densément et assez finement rugueux. & , tarses

Coléoptères de Barbarie. 157

antérieurs fortement dilatés, garnis en dessous de poils roux. Tanger, Alger (Lallemant).

Extrêmement voisin du morio, dont il ne diffère que par la ponctuation du corselet moins serrée, non confluente, la tête moins densément ponctuée et l'abdomen plus fortement rugueux; la coloration de la tête et du corselet est aussi assez caractéristique.

2. O. atrocyaneus F. Long. 18 à 22 mill. Subapterus, niger, subopacus, capite, prothorace elytrisque vit obscure cœrulescentibus, elytris prothoracis longitudine, scutello atro- velutino, triangulari.

Extrêmement voisin de l'O. cyaneus, mais d’un noir plus mat, moins bleuâtre sur la tête, le corselet et les élytres; en diffère par la tête plus large, les antennes dont les der- niers articles ne sont pas notablement plus courts que les autres, le dernier est acuminé et non tronqué obliquement ; la ponctuation de la tête et du corselet est beaucoup plus fine et moins profonde , et les élytres sont un peu plus courtes, presque lisses, à fines rugosités presque effacées ; sur chacune une ligne dorsale de quatre points; l’écusson est plus triangulaire, moins arrondi sur les côtés, enfin le dessus du corps est presque glabre. Mers-el-Kébir (C. Co- querel).

Cette espèce ne remplace pas l'O. cyaneus qui se trouve dans les mêmes localités.

3. O. œthiops. Commun dans toute la Barbarie.

4. O. obscuro-æneus L. Fairm. Ann. Soc. Ent. Fr. 1852, 73. Long. 18 à 19 mill. Alatus; niger, parum nitidus, breviter fusco-pubescens, capite prothoraceque obscure æneis, paulo nitidioribus, dense punctalis; capite ovato, convexo:; antennis brevibus, apice tepuioribus; scutello macula magna atro-velutina; elytris prothoraci subæqua- libus, subtilissime ac dense punctatis ; abdomine segmentis

158 L. FAIRMAIRE ET C. COQUEREL.

3,4, 5, 6 et 7 duobus punctis grossis impressis; pedibus nigris. Tanger.

Se rapproche pour la forme un peu épaisse de la tête et du corselet de l'O. picipennis et du pedaior, mais les élytres sont déprimées et plus longues.

5. O. bellicosus L. Fairm. Ann. Soc. Ent. Fr. 1855, 312. Long. 12 à 18 mill. Elongatus, supra planatus, niti- dus, capite, prothorace elytrisque cœrulescentibus, subme- tallicis nitidis, ore, antennis pedibusque testaceo-rufis, coxis obscurioribus; capite quadrato, prothorace latiore; protho- race elongato, postice angustiore, angulis anticis fere rectis, subacutis ; elytris prothorace non longioribus, postice latio- ribus. (PI. 6, fig. 10.)

Cette belle espèce est très voisine, non pas de l'O. siculus comme je l'ai dit par erreur, mais de l'O. planatipennis Aubé. Elle en diffère par le corselet plus densément ponctué, sans ligne médiane élevée et lisse. Je l’ai reçue de Tanger, mais elle a été prise aussi aux environs d'Alger par M. Lallemant, et à Constantine par M. Hénun.

6. O. ater. Maroc.

Xantholinus amissus C. Long. 5 à 6 mill. Elonga- tus, nitidus, niger ; capite supra lœvi, lateribus valde punc- tatis; prothorace lœvi, dorso utrinque 5 punctalo, lateribus 4 vel 5-punctatis; elytris nigro-piceis, basi obscurioribus ; pedibus fulvis.

Tête noire, très lisse et très brillante en dessus, marquée en avant de quatre impressions profondes; de gros points enfoncés sur les côtés et surtout en arrière. Antennes d'un gris noirâtre, légèrement velues, les deux premiers articles fauves. Corselet un peu moins large que la tête, surtout en arrière; angles déprimés, bord postérieur arrondi; d’un noir brillant, très lisse; au milieu du disque, deux rangées de cinq gros points profonds; sur les côtés, quatre ou cinq

Coléoptères de Barbare. 159

points en arc. Élytres parallèles, plus larges que le corselet, d’un brun de poix plus foncé à la base, d’un jaune clair sur les côtés; une ligne de très petits points enfoncés le long de la suture, une autre partant de l’épaule et moins bien mar- quée. Abdomen d’un noir brillant, lisse au milieu, finement ponctué sur les côtés, Pattes d’un brun rougeâtre. Mers- el-Kébir.

1. Scimbalium pubipenne F.— Long. 5 mill. Brunneum nitidum, antennis palpis pedibusque testaceis, elytris plus minusve rufo-brunneis, depressis, dense griseo-pubescentibus, abdominis apice rufo.

Assez déprimé, d'un brun brillant, avec les palpes, les antennes et les pattes d'un testacé foncé. Tête de même largeur, à la base, que le corselet, presque sans points. Cor- selet un peu plus étroit que les élytres, très faiblement rétréci en arrière, à ponctuation excessivement fine laissant au milieu un assez large espace lisse. Écusson ponctué. Élytres déprimées, un peu plus longues que le corselet, très finement et très densément ponctuées, d’un brun roussâtre plus ou moins clair, plus foncées ou brunes sur les bords, couvertes d’une pubescence serrée d’un gris roussâtre qui les rend presque mates. Abdomen à pubescence assez lon- gue, d'un gris roussâtre; segments marginés de roussâtre obscur, avec le dernier et l’extrémité de l’avant-dernier de cette même couleur. Cuisses antérieures formant en dessous un angle obtus et jambes garnies en dedans de soies raides écartées. Bone. (Leprieur.)

Cette espèce est facile à distinguer des S. anale et plani- colle par le corps plus déprimé et la taille plus petite, et du S. testaceum par la taille plus grande et la forme plus con- vexe, et les élytres plus longues.

2. S. testaceum Er. Type et variétés de Tanger.

1. Lithocharis sericella F. Long. 3 1/3 mill. Subpa-

160 L. FAIRMAIRE ET C. COQUEREL.

rallela, convexa fusco-brunnea, sat nitida, tenuissime ac densissime punctulata, dense griseo-pubescens, antennis, ore pedibusque testaceis, capite nigro, quadrato, elytris protho- race paulo latioribus, basim versus rufescentibus, elongatis, abdomine sat brevi.

Peu parallèle, peu déprimée, d’un brun foncé assez bril- lant, à pubescence d’un gris roussâtre, couchée, serrée, moins sur la tête; antennes, bouche, palpes et pattes d’un roux testacé. Tête noire, convexe, à ponctuation très fine et serrée, presque carrée, moins brillante que le reste du corps; antennes dépassant le milieu du corselet, les derniers articles presque moniliformes. Corselet convexe, presque carré, arrondi aux angles postérieurs, à ponctuation extrê- mement fine et serrée, comme celle des élytres. Celles-ci un peu plus larges et d’un tiers plus longues que le cor- selet, rougeâtre vers la base. Abdomen assez court, un peu élargi au milieu, un peu atténué à l'extrémité, à ponctua- tion excessivement fine et serrée, à pubescence plus serrée, chaque segment étroitement bordé de roussâtre, le dernier de cette couleur, l’avant-dernier presque entièrement. Bône, M. Lethierry.

Ressemble un peu à la L. ochracea, maïs plus convexe, à corselet moins carré, à élytres moins larges; remarquable par sa pubescence serrée.

2, L. despecta F. Long. 3 mill. Parallela, fusco- brunnea, sat nitida, sat fortiter dense punctata, griseo-pubes- cens, ore pedibusque pallide rufo-testaceis, antennis obscurio- ribus, capite prothoraceque linea media subelevata munütis ; capite subovato convexo, elytris rufis, basi nigricantibus, abdo- mine magis lenuiler punclato.

Presque parallèle, un peu déprimée, d’un brun noirâtre assez brillant, à pubescence d’un gris roussâtre, palpes et pattes d’un roux testacé assez pâle; antennes plus foncées,

Coléoptères de Barbarie. 161

atteignant à peine le milieu du corselet. Tête et corselet densément et assez fortement ponctués, ayant au milieu une petite ligne élevée ; tête ovalaire un peu convexe, plus longue que le corselet et presque plus large. Corselet pres- que carré, à angles antérieurs obtus, les postérieurs arron- dis. Élytres pas plus larges et un peu plus longues que le corselet, rougeâtres, avec la base noirätre, densément et assez fortement ponctuées. Abdomen d’un brun noirâtre, chaque segment étroitement bordé de roussâtre, le dernier de cette couleur, l’avant-dernier presque entièrement, à ponctuation un peu plus fine et serrée. Philippeville, M. Lethierry.

Voisine de la L. castanoptera, mais distincte par la colo- ration de l’abdomen, des pattes et des élytres; la tête plus longue, plus étroite. Peut-être est-ce la même espèce que la L. sicula Kraatz; cependant la brièveté de la diagnose permet de douter.

3. L. seminigra F.— Long. 2 2/3 à 3 mill. Elonqata, depressa, flavo-testacea, nitida, abdomine infuscato aut nigro, apice rufescente; capite prothoraceque sat fortiter parum dense punctatis, hoc medio lœvi; elytris prothorace paulo brevioribus, densius punctatis, minus nilidis, abdomine Le- nuissime punclalo, basi angustato.

Allongée, déprimée, d’un jaune testacé brillant, avec la bouche, les antennes et les pattes plus pâles; abdomen brun ou même noir avec l'extrémité roussâtre. Tête à peine plus large que le corselet; quelques poils sur les côtés, à ponctuation assez grosse et forte, peu serrée ; antennes assez courtes, presque moniliformes. Corselet en carré oblong, à ponctuation forte, un peu plus serrée ; au milieu, une bande longitudinale lisse, un peu saillante. Elytres un peu plus courtes que le corselet, plus déprimées, à ponc- tuation plus serrée, ce qui les rend un peu moins brillantes. Abdomen un peu rétréci à la base, à ponctuation extrême-

3e Série, TOME VII. 1i

162 L. FAIRMAIRE ET C, COQUEREL.

ment fine, d’un brun noirâtre ou même noir, moins bril- lant que le corps; bord postérieur des segments parfois rougeâtre; dernier segment et extrémité de l'avant-dernier, rougeâtres.

Cette espèce est remarquable par sa coloration et la briè- veté des élytres. Mers-el-Kébir (Coquerel ); Algérie (Lallemant).

Se trouve aussi dans le midi de la France; M. Perris m'en a communiqué un individu pris aux environs de Nimes.

Mecognathus cribellatus F. Long. 4 1/2 mill. Obscure rufus, elytris apice fuscis, abdomine nigricante, apice rufo ; pedibus antennisque rufis, his apice dilutioribus ; capite, pro- thorace elytrisque grosse et profunde punctatis, prothorace linea media elevata lœvi; elytris prothorace paulo breviori- bus; abdomine minus grosse punctato.

D'un roussâtre obscur, assez brillant; pattes et antennes plus claires; extrémité des élytres noirâtres ; abdomen noir avec les deux derniers segments rougeâtres. Tête, corselet et élytres couverts d’une ponctuation grosse, profonde, assez serrée; corselet assez fortement rétréci en avant et en arrière, ayant au milieu une ligne élevée, lisse, plus sail- lante, elle est bordée de chaque côté par un court sillon. Élytres un peu plus courtes que le corselet, un peu atté- nuées à la base, tronquées obliquement. Abdomen ponctué à la base des segments. Alger (Lallemant); Bône (Le- prieur).

Cette espèce fait partie du G. Mecognathus établi par M. Wollaston pour un insecte de Madère qui ressemble beaucoup au nôtre, mais qui s’en distingue facilement par l'absence d’une ligne lisse au milieu du corselet. Une troi- sième espèce se trouve au Chili.

1. Stenus subfasciatus F. Long. 4 1/2 mill. Niger parum nitidus, abdomine nitidiore, fortiter ac dense punc-

Coléoptères de Barbarie. 163

latus, fronte sat excavata medio carinata, prothorace medio foveolato, elytris pube grisea sericante utrinque bi-subfas- ciatis, abdominis segmentis basi sericantibus ; antennis piceis, pedibus nigris.

D'un noir foncé médiocrement brillant, sauf l'abdomen qui est très brillant, à pubescence d'un gris soyeux un peu argenté, plus serrée et plus longue sur les élytres elle forme deux fascies transversales un peu arquées et sur la base des segments abdominaux. Tête largement creusée entre les yeux, un peu relevée et presque carénée au mi- lieu, fortement ponctuée. Antennes d'un brun roussâtre avec la massue brune. Corselet également rétréci en avant et en arrière, presque anguleusement arrondi sur les côtés, fortement et densément ponctué; au milieu, une fossette oblongue bien marquée. Élytres plus longues que le cor- selet, un peu inégales, fortement et densément ponctuées. Abdomen marginé, à peine ponctué, seulement chaque segment un peu rugueux à la base; dernier segment infé- rieur fortement échancré. Pattes noires, quatrième article des tarses simple. Constantine, communiqué par M. Le- thierry.

Cette espèce ressemble un peu au S. providus, mais les élytres sont plus grandes, plus carrées, d’ailleurs les fascies des élytres la rendent facile à distinguer.

2. S. elegans Rosenh. Thier. Andal. 75. Long. 4 mill. Niger, subplumbeus parum nitidus, dense fortiter punc- taius, vix parce pubescens, palpis antennisque testaceis, his elongatis, apice obscuris; capite medio fere carinato, utrin- que carinulis 2 brevibus ; prothorace oblongo, medio brevi- ter canaliculato, utrinque leviter foveolato, elytris paulo impressis; abdomine nitidiore parum acuminato; pedibus pallide testaceis, femoribus apice infuscatis. Bône, com- muniqué par M. Lethierry.

164 L. FAIRMAIRE ET C. COQUEREL. Sunius latus Rosenhauër (PI. 6, fig. 11).— Algérie.

1. Anthobium maculicolle F. Long. 2 2/3 mill. Rufo- testaceum, sainitidum, capite basinigricante, prothorace ma- cula dorsali nigra, ore, antennis pedibusque dilute testaceis, abdomine nigro, lateribus apiceque testaceo; capite prothora- ceque parce punctulatis elytris sat fortiter ac dense punctatis, apicé oblique truncatis.

D'un roux testacé, assez brillant; antennes, bouche et pattes plus claires, sommet de la tête et une tache sur le disque du corselet noirâtres; abdomen noir avec les côtés et l'extrémité roussâtres. Tête très finement réticulée comme le corselet, et parsemée, comme lui, de points très écartés; de chaque côté une assez forte impression longitu- nale. Antennes grossissant peu à peu vers l'extrémité, arti- cles quatre et cinq presque ronds, les suivants devenant peu à peu transversaux, le dernier pyriforme de moitié plus long que le précédent. Écusson brun, à ponctuation presque indistincte. Corselet plus étroit que les élytres, arrondi sur iles côtés, angles postérieurs obtus; au milieu, un faible sillon. Élytres plus de deux fois et demie aussi longues que le corselet, tronquées obliquement à l'extrémité, assez for- tement et assez densément ponctuées. Abdomen presque lisse. Bône, M. Lethierry.

Ressemble au scutellare. mais la tête est plus fortement impressionnée, les antennes sont unicolores, le corselet est plus rétréci en avant, à sillon plus visible; les élytres sont plus fortement ponctuées, un peu plus courtes, non prolongées à l'angle sutural.

2. A. genistarum C. Long. 3 mill. Migro-castaneum, parallelum, depressum ; capite punctato, antice 2 impresso, oculorum margine rugoso elevalo ; prothorace nigro-brunneo, postice lateraliterque fulvo, punctato, foveis magnis, triangu-

Coléoptères de Barbarie. 165

laribus utrinque impresso; elytris nigro-brunneis, rugosis ; abdomine brunneo, lateribus fulvis; pedibus flavo-brunneis.

Tête d'un brun noirâtre foncé, fortement ponctuée, sur- tout en arrière; front presque lisse présentant une impres- sion de chaque côté; yeux entourés d’un large rebord sail- lant qui occupe en dessus tout l’espace compris entre l'œil et l'ocelle correspondant. Corselet rebordé, toute la partie rebordée en arrière et sur les côtés d’un brun clair, le disque d'un brun noirâtre; plus étroit que les élytres, presque deux fois aussi large que long; angles antérieurs arrondis, les postérieurs presque droits et excavés; une impression profonde, triangulaire, à sommet antérieur et côté externe saillant, occupe de chaque côté presque toute la longueur du disque; couvert sur toute sa surface de gros points en- foncés, qui lui donnent un aspect chagriné. Élytres près de deux fois aussi longues que le prothorax, d'un brun foncé plus clair vers les angles huméraux, ces derniers légèrement saillants, angles postérieurs externes arrondis; couvertes d'une ponctuation irrégulière, très serrée. Abdomen très finement ponctué, d’un brun noirâtre plus clair sur la partie rebordée et vers l'extrémité. Pattes d’un fauve clair.

Pris en fauchant sur des genets aux environs de Mers-el- Kébir.

Fam. PHALACRIDÆ.

1. Tolyphus granulatus Germ. Phalacrus striatipennis Luc. Tanger et toute l'Algérie; varie du noir au bronzé et au cuivreux; quelques individus atteignent une plus grande taille qu'en Europe.

2. T. punctulatus Rosenh. Thier. Andal. 94. Long. 2 mill Ovalis, convexus, æneo-niger, subopacus, punctulatus; prothorace lateribus angulisque posticis ro- tundato, elytris punctulato-substriatis, interstitiis punctu-

166 L. FAIRMAIRE ET C. COQUEREI.

latis; ore, antennis, tibiarum apice tarsisque rufo-piceis. Bône (Leprieur); Tanger.

Cette espèce est remarquable par sa coloration presque mate ou du moins peu brillante. M. Rosenhauer dit que la ponctuation des intervalles des élytres est irrégulière ; elle nous parait au contraire former une série longitudinale ; ces points sont allongés comme ceux du corselet; quand à ceux de l’écusson, il faut pour les distinguer employer un très fort grossissement.

3. T. subsulcatus F. Long. 2 1/2 mill. Oblongus, sat conveæus, nigro-Subæneus, nilidus, antennis pedibusque obscure testaceis; capile prothoraceque tenuissime sparsim punctulatis, hoc antice angustiore, lateribus minus rotun- dato ; elytris sat fortiter punctato-striatis, interslitüs subcon- vexis transversim tenuiler rugosulis.

Oblong, presque parallèle et presque également rétréci aux deux extrémités; d’un noir un peu bronzé, brillant; pattes et antennes d’un brun roussâtre. Tête finement ponc- tuée, antennes ayant leur dernier article en ovale très court. Corselet convexe, très finement et peu densément ponctué, rétréci en avant, arrondi ‘sur les côtés et aux an- gles postérieurs. Écusson lisse. Élytres à stries assez larges et assez profondes, fortement ponctuées en travers; inter- valles un peu convexes, ponctués et ridés transversalement; les stries s’affaiblissent vers l'extrémité qui est un peu rous- sâtre. Algérie (coll. Reiche).

Fam. NITIDULIDÆ.

Cereus flavicans F.— Long. 2 1/4 mill. Ovato-oblongus, flavus, nitidus, dense purciatus, pygidio sparsim ac tenuiter asperato; antennis sat validis, testaceo-flavis, apice obscurio- ribus ; elytris prothorace duplo longioribus, apice parum ro- tundatis angulo suturali obtuso.

Coléoptères de Barbarie. 167

?. Oblong-ovalaire, médiocrement convexe. d'un jaune brillant, un peu plus foncé sur le corselet, la tête et les an- tennes, couvert d’une ponctuation assez forte et assez serrée. Antennes assez fortes, atteignant la base du corselet; pre- nier article assez gros, le deuxième un peu plus grand que le troisième, les troisième, quatrième, cinquième, sixième et septième à peu près égaux, le huitième plus court, les trois derniers presque égaux formant une massue plus serrée. Corselet la moitié au moins plus large que long, arrondi sur les côtés, un peu rétréci en avant. Ecusson presque en demi-cercle, ponctué. Elytres pas plus larges et deux fois aussi longues que le corselet, faiblement et un peu obliquement arrondies à l’extrémilé. Pygidium à fines aspérités peu serrées. Pattes d’un jaune clair. Bône (Le- thierry).

Ressemble à la ® du C. pedicularius, mais le corps est bien moins convexe, le corselet est plus large, les antennes sont plus courtes, plus grosses; les élytres sont plus cour- tes, plus parallèles, la ponctuation est moins profonde.

Pria pallidula. Tanger; Algérie (coll. Reiche).

1. Xenostrongylus hirsutus F. Long. 3 mill. Oblongo- ovatus, valde-conveæus, fuscus, pube cinerea dense tomento- sus, elytris vage rufo-brunneo tinctis, ore, antennis pedi- busque testaceo-flavis, prothoracis angulis posticis rotundatis.

Très convexe, d’un brun noir, couvert d'une épaisse pu- bescence cendrée, assez grosse; bouche, antennes et pattes d'un jaune testacé. Corselet beaucoup plus large que long ; côtés arrondis ainsi que les angles postérieurs et roussâ- tres. Élytres de la largeur du corselet, deux fois et demie aussi longues; quelques dessins vagues d’un brun roux. formant deux taches de chaque côté de la suture et se ré- pandant vers les bords latéraux. Algérie (coll. Reiche et Aubé).

Ressemble au ÆX. arcualus, en diffère par la taille plus

168 L. FAIRMAIRE ET C. COQUEREL.

grande, le corselet moins arrondi sur les côtés, plus atténué en avant, à angles postérieurs arrondis, et par la pubes- cence de couleur presque uniforme.

2, X. histrio Woll., Ins. Mad., 128. Long. 2 mill. Rotundato-ovatus, piceus, pube cinerea, fulva et nigra læte fasciato-variegatus.

Ce joli insecte, connu d’abord comme trouvé à Madère, s'étend jusqu’en Sicile par le Maroc et l'Algérie.

Cychramus chloroticus F. Long. 3 2/3 mill. Pallide flavus, punctatissimus, flavo- pubescens, antennarum clava nigricante; C. luteo peraffinis, sed oblongior, magis paral- lelus, pallidus, elytris lateribus compressis, angustius marqi- nalis.

Assez court, à côtés presque parallèles, convexe, d’un jaune pâle avec la massue des antennes noirâtre, à pubes- cence jaune peu serrée. Ressemble au C. luteus, mais il est plus étroit et non-ovalaire, les élytres n'étant point alté- nuées visiblement en arrière; elles sont plus comprimées sur les côtés et leur rebord externe est plus étroit. Aigé- rie (Lethierry).

Fam. DERMESTIDÆ,

1. Attagenus unifasciatus F. Long. 4 1/2 mill. Oblon- gus, convexus fere parallelus, antice posticeque œqualiter rotundatus, brunneus, dense pubescens, prothorace capiteque griseo-fulvis, elytris pallide brunneis, ante medium vitta lata {ransversa griseo-fulva, ornalis ; prothorace basi utrinque valde sinuato, medio longius pubescente et scutellum obte- gente; pedibus rufo-brunneis, rufo-griseo pubescentibus.

Oblong, convexe, également arrondi aux deux extrémités, d’un brun clair, couvert d’une pubescence assez grosse et serrée, d’un gris roussâtre sur le corselet; élytres d’un bruuâtre clair, à pubescence très rare avec une bande d’an

Coléoptères de Barbarie. 169

gris roussâtre, formée par une pubescence serrée, placée avant le milieu, large, arquée en devant de manière à re- monter de chaque côté jusqu’à l'épaule et sur la suture jusqu’à l'écusson. Corselet fortement sinué à la base de chaque côté, embrassant les élytres aux angles postérieurs; au milieu, la pubescence est longue et recouvre l'écusson. Pattes d'un brun roussâtre à pubescence d’un gris rous- sâtre. Alger (Lallemant).

Voisin de PA. bifasciatus, maïs distincte par la forme plus courte, moins atténuée aux extrémités et par la bande unique des élytres.

2, À. uniformis F. Long. 4 1/2 mill. Oblongo-ova- tus, brunneus, elytris ferrugineis, capite nigricante, dense griseo-pubescens, lateribus villosus, antennis fuscis, pedibus fusco-ferrugineis; prothorace basi lobo ‘intermedio sat pro- ducto, truncato ; #, antennarum articulo ullimo duobus præ- cedentibus vix æquali.

Presque ovalaire, d'un brun foncé, avec les élytres rous- sâtres, couvert d’une pubescence serrée, d’un gris un peu cendré, avec d'assez longs poils de même couleur sur les côtés du thorax. Tête assez plane en dessus; palpes d’un brun foncé ainsi que les antennes, celles-ci ayant les deux premiers articles gros, les six suivants très petits, les trois derniers forment une massue courte ; #, dernier article à peine aussi long que les deux précédents, obtusément, ar- rondi à l'extrémité. Corselet de moitié seulement plus large que long, côtés presque droits, angles postérieurs aigus, un peu divergents, base assez fortement pincée de chaque côté, se prolongeant sur l'écusson en un lobe tronqué. Elytres un peu plus larges de la base que le corselet. Pattes d’un roux ferrugineux, couvertes comme le dessous du corps d’une pubescence grise, plus soyeuse qu'en dessus. Bouçada (coll. Reiche,.

Très voisin du /obatus Rosenh. (Thier. Andal. 108), d’An- dalousie, mais celui-ci diffère de notre espèce par la taille

170 L. FAIRMAIRE ET C. COQUEREL.

plus petite, la couleur du fond ferrugineuse, la pubescence d’un jaune sale, par les antennes testacées, dont le dernier article est, chez les &, à peine plus long que les deux pré- cédents, et par le lobe de la base du corselet qui paraît plus saillant.

3. A. fallax Genè. Tanger. 4. À. isabellinus Küster. Tanger.

1. Thorictus stricticollis Kraatz, Berlin. Entom. Zeitschr. 1859, 73. Long. 2 mill. Oblongo-ovalis, piceus, vix pubescens, lateribus ciliis nullis, capite crebre perspicue punctato, thorace lato, pone medium fortiter constricto, lateribus crebre punctatis arcuatim subimpressis, angulis posticis rectis, elytris thorace angustioribus, subparallelis, postice obtuse rotundatis, pone humeros haud plicatis. Mers-el-Kébir (Coquerel).

2, T. mauritanicus Lucas (PI. 6, fig. 12). Algérie.

Cholovocera punctata Mærk. (PI. 6, fig. 13). Algérie.

Nons avons cru devoir représenter les détails des bouches de ces deux insectes. qui n'ont pas été encore compléte- ment figurées.

Fam. SCARABÆIDÆ.

{. Onitis Inuus. Cette espèce a été prise à Mogador. Elle est signalée par M. Lucas comme se trouvant rarement aux environs de la Calle.

2. O. numida Lap. Ins. IT, 90 (0. strigatus Er.). Long. 8 à 13 mill. Virescenti-subæneus, supra parum nitidus, thorace punctatissimo, elytris luteis, viridi-sublineatis. O. Menalcæ affinis, at paulo minor, thorace creberrime punctato, minus nitido, frontis linea antice transversa bre- vissima, tuberculi formi distinctus. Algérie.

e

Coléoptères de Barbarie. 171

1. Aphodius barbarus F. Long. 7 1/2 mill. Oblon- gus, sübdepressus, niger, nilidus, prothorace lateribus tes- taceo, antice pallido anguste marginato, elytris castaneo- brunneis, humeris, sutura et margine externo testaceis; capite dense punctulato, fronte trituberculata, tuberculo medio oblongo; prothorace tenuiter punciulato, punctis majoribus adsperso ; scutello punctato; elytris striatis, interstiis plants, sparsim punctulalis; pedibus pallide testaceis.

Oblong, très peu convexe, d’un noir brillant, avec le cor- selet largement bordé de testacé sur les côtés et ayant en avant une étroite bordure blanchâtre pubescente; antennes, palpes et pattes d’un testacé pâle, pattes antérieures brunes ; élytres d’un brun marron peu foncé, avec une bande sutu- rale et une bande marginale, dilatée à l’epaule et à l’extré- mité, d’un testacé obscur, se fondant avec la couleur du disque. Tête légèrement sinuée en avant, finement et den- sément ponctuée; sur le front, trois tubercules, celui du milieu prolongé en avant, lisse. Corselet rebordé sur les côtés, bordure postérieure très fine interrompue au milieu ; côtés légèrement arrondis, un peu convergents en avant; angles postèrieurs obtus; ponctuation très fine, parsemée de points plus gros, peu serrés. Ecusson cordiforme assez fortement ponctué, noir. Elytres à stries fines, mais bien marquées, non ponctuées; intervalles presque plans, à ponctuation fine, médiocrement serrée. Barbarie; se re- trouve en Espagne (coll, Reiche).

Rappelle pour la forme l'A. luridus, mais s’en distingue facilement par la tête tuberculée, sinuée au bord antérieur, par la ponctuation double du corselet et par les intervalles des élytres légèrement convexes; sa place doit être près des À. obscurus et thermicola.

2. À, parailelus Muls. Algérie (coll. Reiche).

3. A. tersus Er. (A. suturalis Luc.). Se retrouve en Espagne ct en Algérie. Le nom donné par M. Lucas est

172 L. FAIRMAIRE ET C. COQUEREL.

plus ancien, mais avant lui il a été plusieurs fois donné à des Aphodius.

4. À, rufus I], Tanger,

5. A, cognatus F, Long. 4 1/2à 5 mill.— Oblongus, pa- rallelus, rufus, politus, nitidus, corpore subtus pedibusque paulo dilutioribus, capite antice leviter sinualo, medio linea transversa anqusta fusca, prothorace medio obsolete infuscato, anlice vix angustalo, angulis posticis obtusis; scutello, oblongo, vix punctulato: elytris striatis striis tenuibus, tenui- ter punctulatis, interstiis lœvibus.

Oblong, parallèle, lisse, d’un roux brillant avec le dessous du corps et des pattes un peu plus clairs. Tête légèrement sinuée au bord antérieur, ayant au milieu une ligne trans- versale brune. Corselet ayant au milieu deux taches enfu- mées peu distinctes, à peine rétréci en avant, angles posté- rieurs obtus. Ecusson allongé ayant quelques points épars. Elytres à stries fines, très finement ponctuées; intervalles plans, lisses. Tanger; se retrouve en Arabie et au Sé- nésal.

Ressemble à l'A. ferrugineus, en diffère par le corselet moins rétréci en avant, à ponctuation plus fine, très brillant, ainsi que la tête qui est lisse, et par les stries des élytres plus fines, imponctuées; le corps est aussi plus étroit, plus parallèle.

6. A. nanus F. Long. 2 1/2 à 23/4 mill. Piceus, ni- lidus, capite mutico, antice emarginato, elytris piceis, postice sæpius dilutioribus, fortiter crenato-striatis, apice conjunctius rotundalis.

Cette espèce se confond au premier abord avec l'A. are- narius, mais elle s’en distingue très nettement par la forme des élytres qui sont arrondies à l'extrémité et non pas tronquées obliquement à l’angle sutural. La tête est plus

Coléoptères de Barbare. 175

ponctuée, l’échancrure antérieure est plus forte chez le «, avec les côtés plus relevés, la ponctuation du corselet est plus fine et plus serrée. Mers-el-Kébir (Coquerel).

1. Hybalus tingitanus Fairm. Ann. Soc. Ent. Fr. 1852, 84. Long. 10 à 16 mill. Ater, nitidus, marginibus ca- pitis dilatatis, rotundatis, hoc transversim depresso, punc- tato, &, fortiter cornuto; prothorace brevi, transversim valde impresso, antice unituberculato, postea gibboso, bilobo ; elytris parum convexis, utrinque 6-striatis; anten- nis palpisque ferrugineis, nitidis 3; capite inermi. Tanger.

2. H. cornifrons Brullé, Exped. Mor. Zool. 171. Luc. Explor. Alg. 11, 269. Geobius dorcas Muls. Algérie, Grèce, Sicile, Naples.

3. H. dorcas Fab. Ent. Syst. Suppl. 31 (Copris). Toute l'Algérie. Diffère du précédent par la couleur moins foncée, la tête plus convexe, lisse au lieu d’être ponctuée, à peine sinuée sur les côtés, avec les expansions latérales plus grandes, plus relevées, arrondies, la corne lisse, plus courte, dirigée en avant et non presque perpendiculairement ; le corselet est plus court, arrondi en avant, dépourvu de tu- bercules saillants séparés par une fossette ; les élytres son aussi larges que le corselet.

4. H. Doursii Luc. Ann. Soc. Ent. Fr. 1853, Bull. xxur. Long. 9 à 10 mill. Globosus, supra fuscus vel casta- peo-nigricans, pitidus; marginibus capitis parum dilatatis, truncatis, hoc in mare cornuto, cornu medio postice tuber- culato, tuberculo profunde emarginato; elytris brevibus ; corpore subtus, antennis, ore pedibusque ferrugineis. Pontéba, Algérie.

5. H. parvicornis Luc. Ann. Soc. Entr. Fr. 1855, 556. Long. 8 à 9 mill. Vix globosus, supra fuscus, nitidus,

174 L. FAIRMAIRE ET C. COQUEREL.

vel castaneo-nigricans; marginibus capitis vix dilatatis, ro- tundatis, capite fortiter punctato, & cornuto, cornu mi- nimo, ad basin lato compressoque; prothorace brevi, & an- tice bigibboso; elytris prothorace subangustioribus, striatis, striis & obliteratis, $ conspicuis; corpore infra, antennis, ore pedibusque ferrugineis. Médéah, Boghar.

1. Geotrupes Hoffmannseggi Fairm. Rev. Zool. 1856, 530. Long. 25 à 30 mill. Oblongus, ferè quadrangularis, parum CONVEXUS ; niger, nitidus; capile & cornu oblique, leviter arcuato, basi subcompresso, rugoso, apice acuto; man- dibulis latis, apice trilobis; prothorace transverso, lateribus antice valde rotundatis, antice rugoso-punctalo; & medio cornu horizontali acuto, ® antice bidentato; elytris paral- lelis, apice rotundatis, strialis, strüs latis, leviter punc-

Lalis.

Oblong, presque parallèle, presque quadrangulaire, mé- diocrement convexe; d’un noir brillant. Tête lisse, trilobée, armée en avant chez le & d’une corne oblique, légèrement arquée, un peu comprimée el.rugueuse à la base, aiguë, ne dépassant pas le niveau du corselet, ayant au milieu de l'arête postérieure une très petite dent; mandibules larges, trilobées à l'extrémité, les deux lobes externes plus grands, presque arrondis. Corselet large, court, côtés arrondis très fortement en avant, rugueusement ponctué sur la moitié antérieure; & au milieu une corne horizontale, rugueuse, aiguë, rejoignant celle de la tête; ® en avant deux dents coniques, courtes, rugueuses; au milieu un faible sillon ponctué; bord postérieur largement mais légèrement sinué de chaque côté; angles postérieurs arrondis. Elytres gran- des, parallèles, arrondies à l'extrémité, à stries assez larges, peu fortement ponctuées. Tanger; se retrouve assez communément dans le midi de l'Espagne, mais n’a pas en- core été signalé en Algérie.

M. Rosenhauer (Thier. Andal., p. 127) réunit cette espèce

Coléoptères de Barbarie. 175

au dispar Rossi et lui donne le nom de Rossü. Je persiste à croire cependant que ce sont deux espèces distinctes. Outre la différence de coloration qui est bien visible, mais dont l'importance est fort secondaire ici, le G. Hoffmannseggi diffère du dispar Rossi par la forme plus large, les élytres non ou à peine distinctement rétrécies avant les épaules qui ne sont pas aiguës comme chez le dispar, par la corne pro- thoracique & convexe et non aplatie ou même légèrement creusée, et par la saillie prothoracique % profondément échancrée; enfin les élytres, chez le dispar, sont légèrement sinuées derrière l’épaule et très déclinées, sans rebord, tan- dis que chez notre espèce elles sont légèrement dilatées et rebordées de manière à ce que l'épaule n'est pas aiguë.

2. G. typhœus. Tanger ; Oran.

3. G. typhæoides L. Fairm. Ann. Soc. Ent. Fr. 1852, 85. Præcedenti valde affinis, differt vertice antice acuto, in dente minuto prominente, prothoracis spinis lateralibus magis elongatis, margine laterali antice angulato; elytro- rum striis distinctius punctatis, interstiis Iævioribus; deni- que corpore minus convexo, præsertim apud ?.— Tanger.

Bolbocerus Bocchus Er. Wagn. Reise, 170.— Long. 12 mill. Statura et affinitas B. æneæ. Corpus rotundatum, supra fortiter convexum, piceo-nigrum, nitidum. Antennæ dilute testaceæ, clava ferruginea. Mandibulæ piceæ, Caput punctatissimum, fronte antice subtiliter marginata, medio sensim in cornu breve convexum, apice emarginatum ele- vata. Thorax punctatus, spatio transversali ante basin lœvi- gato, antice retusus, dentibus quatuor acutis, fere erectis, æquali spatio distantibus armatus, utrinque extra dentem lateralem foveolatus. Scutellum lœve. Elytra punctato- striata, interstitiis lævissimis. Corpus subtus fulvo-villosum, ferrugineum, abdomine testaceo. Pedes femoribus tarsis- que ferrugineis, tibiis piceis. Algérie.

La

176 FAIRMAIRE ET COQUEREL.— Coléopt. de Barbarie

ExPLICATION DES FIGURES.

Planche 6.

Fig. 1. Scydmænus truncatus C.

e spissicormis C. 3. promplus C.

4. abditus C.

5 protervus C.

6. furtivus C.

sf intrusus Schaum. 8 _— angustatus C.

9. Paussus OlcesüiF. 10. Ocypus bellicosus F.

11. Sunius latus Rosenh. 12. Thorictus mauritanicus Lucas. 13. Cholovocera punctata Märk. 14. Tropinota Fatima C: 15. Oxythyrea Amina C.

Nota. Les deux derniers insectes représentés dans cette planche seront décrits postérieurement.

Annales de la Societé entomologique de France FE Série Tome WW M660! ? 1.6:

Ch. Coquerel pin Zcbuffet sculp 1. Scydmænus (runcatus, Cogquerel 8. Seydmeænus angustatus, Lucas 2 » SPLSSLCorrus. C 9. Laussus Olcestt, Fairm 7 promptus, © 0. Oeypus. bellicosus, Fairm 4: abditus zu. Suntus latus, Rosenh a . pProtervus, 2e. Thorictus maurilanicus.. Lucas 2 2 J'ürtious 13. Cholovocera punctata Wark 7 éntrusus, Schaum 14. Tropinota Falima Coy

15, Orylhyrea Amina. Coy

FAUNE

DES

HÉMIPTÈRES DE MADAGASCAR.

Par M. le docteur V. SIGNORET.

17° PARTIE.

HOMOPTÈRES, (Séance du 10 Août 1850.)

Jusqu'à ce jour on n'avait pu trouver dans les collections qu'un nombre très restreint d'insectes collectés à Madagas- car. Aussi fut-ce une heureuse fortune pour la science en- tomologique qu’un de ses membres les plus éclairés, M. le docteur Coquerel, fût appelé, par ses fonctions de chirurgien de la marine, à résider pendant quelques années dans cette partie du monde si peu explorée, et, pour notre part, le re- merciant du don qu'il nous a fait des Hémiptères, nous en profiterons pour les décrire sous forme d’une faune locale. Nous avons puiser également dans d’autres collections les Hémiptères de cette localité, et adressons nos bien sin- cères remerciments à M. Guérin-Méneville, qui a bien voulu mettre à notre disposition les nombreux matériaux faisant partie de ses collections. Au contraire d’une partie de mes devanciers, je commence par les Homoptères, mais sans y attacher aucune espèce d'importance sous le rapport de la classification ; excepté cependant pour les Cercopides qui suivent immédiatement les Cicadides, trouvant ces deux

3e Série, TOME VIN. 12

178 V. SIGNORET.

familles très rapprochées par le faciès et surtout par la forme des tibias qui, dans les deux cas, sont plus ou moins arrondis et non à pans séparés par des arêtes vives.

Genre SCHYZONEURA. Hartig, Germar, Kaltenback, Koch, Amyot, Walker.

1. SCHIZONEURA? ROTUNDIVENTRIS Sign. PI. 4, fig. 6. La Réunion. D'un vert brunâtre. Antennes longues, de six articles, le deuxième article le plus long. Elytres avec la cellule costale très longue et sans épaississement. Aile avec les deux nervures obliques très éloignées l’une de l’autre, ce qui pourrait faire entrer cette espèce dans le genre Anœcia Koch, sans la présence des cornicules qui sont ici très grands.

Genre PENTALONIA Coquerel, Ann. Soc. Ent. Fr., 2e trim. 1859, p. 259, pl. 6 (1).

9. P. NIGRONERVOSA Coquerel, ouvr. cité, pl. 6, fig. 3, 3 a, 3 b. De Saint-Denys (Ile Bourbon).

Genre PycxA Amyot et Serv. Suites à Buff. (1843), p. 463.

3. P. srrix Brullé, Règ. anim., pl. 95, fig. 2; Amyot et Serville (1843), 463, 1. Long. du corps, 35 mill. : larg., élytres étendues, 110 mill. Madagascar.

Genre PLATYPLEURA Amyot et Serv., Suites à Buff. (1843), p. 466.—Cicada auctorum.

4. P. GUTTULATA Signoret. PI. 4, fig. 1. Long. du corps, 28 mill.; larg. exp., 85 mill. Madagascar. D'un jaune grisâtre, quelques stries de chaque côté des yeux, sur la ligne médiane du front une tache ocel-

(1) Nous pensons, vu la proximité, devoir réunir ici quelques espèces de pays très voisins.

Hémiptères de Madagascar. 179

laire, deux petites bandes médianes sur le prothorax ne consistant quelquefois qu'en deux petites taches, deux pe- tits points de chaque côté près du rebord postérieur et qua- tre, cinq ou sept points noirs sur l’écusson. Elytres d’un gris pâle nuancé de brun, surtout sur les nervures anasto- motiques et au sommet des nervures apicales. Ailes d’un jaune rougeâtre avec une macule médiane et une bande apicale d’un brun rouge. Abdomen plus pâle en dessous et recouvert d’une poussière farineuse. Pattes d’un jaune pâle, les cuisses antérieures uniépineuses, fasciées de brun au sommet. Tibias postérieurs multiépineux, quatre, cinq ou six. Tarses avec le sommet des articles et des crochets noi- râtres.

Cette espèce est très voisine de la subfolia Walk., Cat. Brit. Mus., 15, no 20. Elle en diffère par le bord supérieur beaucoup moins convexe et surtout par la couleur des ailes, qui est d’un gris blanchâtre pâle dans la subfoliu, et par la tête plus anguleuse.

Genre CIcADA auctorum.,

5. C. APERTA Signoret. Long. 22 mill.; larg. exp. 68 mill. Madagascar. D'un jaune brunâtre fasciée de noir, recouvert d’une pubescence jaunâtre. Tête avec le front pâle, présentant au sommet deux macules latérales, partie médiane du chaperon et extrémité du rostre noires, vertex avec deux macules antérieures se réunissant au mi- lieu, et deux traits qui naissant à la base se dirigent au dehors en passant sur les ocelles. Prothorax avec les lobes profondément séparés et présentant sur le disque de chacun une fascie longitudinale brune. Ecusson avec quatre bandes concentriques et deux macules latérales noires, sommet jaune. Elytres et ailes vitreuses, avec la côte externe et les nervures basilaires jaunes, les nervures api- cales ainsi que toutes celles des ailes, noires. Abdomen jaune avec la base du dernier segment dorsal et le milieu du

180 V. SIGNORET.

segment anal & noirs, dernier segment ® bimaculé en dessus, dessous de l’abdomen entièrement jaune. Oper- cule d’un jaune clair ne recouvrant pas entièrement l’ouver- ture tympanique dont le bord libre est noirâtre. Pattes et cuisses antérieures très épaisses, d’un blanc jaunâtre avec des lignes longitudinales noires réunies au sommet et pré- sentant deux épines noires. Tibias postérieurs avec seule- ment trois épines, deux au côté interne, une au côté externe.

Celte espèce, qui viendrait se ranger dans le voisinage de l'orni est de même grandeur que la maculicollis Guérin.

6. C. Guru Signoret, Long. 20 mill.; exp. 66 mill. Madagascar. Un peu plus petite que Le précédente et se rapprochant pour la forme et la couleur de la GC. maculi- collis Guérin.

Cette espèce est brune, maculée de noir, recouverte d’une pubescence grisâtre sur les côtés de la poitrine. Tête plus large que le prothorax, maculée de noir en avant et sous les ocelles, partie médiane du front et cha- peron noirs. Prothorax présentant en avant deux ma- cules et quelques traits basilaires noirs. Ecusson avec deux macules médianes antérieures, deux fascies latérales, et entre celles-ci, au-dessus de la protubérance scutellaire, deux taches arrondies noires. Elytres vitreuses sans taches, avec le côté jaune et les nervures noires. Ailes vitreuses à nervures jaunâtres. Abdomen ® brun en dessus avec le sommet du segment jaune, le segment anal jaune of- frant deux bandes latérales noires, dessous jaune avec une macule médiane noire plus ou moins allongée à la base de chaque segment. Pattes jaunes, cuisses antérieures biépi- neuses présentant des lignes longitudinales noires. Tibias antérieurs noirs, tibias postérieurs ayant cinq épines, trois internes et deux externes.

7. C. puNCrIPES Signoret. Long. 18 mill.; larg. 50

Hémiptères de Madagascar. 181

mill.— Madagascar. Cette espèce se rapproche beaucoup de l’albida Olivier pour la taille et la forme, pourtant pour cette dernière, la tête étant plus grosse et presque aussi large que le prothorax, elle est plus parallèle.

D'un jaune pâle recouvert d’une pubescence blanchâtre, maculée de brun noir. Tête presque noire en dessus avec une macule antérieure jaune, partie médiane du front et extrémité du rostre noires. Prothorax jaune avec deux lignes médianes noires. Ecusson avec deux macules média- nes basilaires, deux bandes latérales, et entre celles-ci, en dessous des macules médianes basilaires, deux points ar- rondis noirs. Elytres hyalines avec la côte et les nervures basilaires jaunes, les nervures apicales noires, deux macules noires sur les deux premières anastomoses et une tache nuageuse, petite, sur les nervures apicales vers l'extrémité. Ailes hyalines avec les nervures jaunes. Abdomen % jaune, la base de chaque segment en dessus un peu plus foncée. Pattes jaunes, cuisses biépineuses, maculées de brun. Tibias et tarses antérieurs bruns. Base des autres tibias présentant de chaque côté de l'articulation un petit point noir.

8. C. MACULIGENA Signoret. Long. du corps, 15 mill.. avec les élytres 25 mill.; larg. exp. 45 miil. Une des plus petites, est remarquable par plusieurs caractères qui la fe- ront distinguer du groupe nombreux des petites Cigales américaines dont elle fait partie et dont le plus grand nom- bre est encore malheureusement sans nom.

Jaune, dessinée de noir, très étroite, les élytres très allongées et entièrement transparentes. Tête jaune, ponctuée, présentant sur le vertex, de chaque côté, une ligne si- nueuse, noire, qui de l'angle antérieur des yeux se dirige en dedans, passe sur un des ocelles basilaires et va contour- ner la base de la tête; ocelle supérieur sur une macule noire; front présentant de chaque côté une ligne qui du rebord antennaire va se perdre tout près du chaperon, mais

182 V. SIGNORET.

sans l’atteindre en longeant le sillon frontal. De chaque côté, sur les joues, en dessous de l'antenne, une macule ar- rondie noire. Prothorax fortement ponctué et présentant sur chaque lobe une fascie irrégulière noire. Ecusson lisse, présentant de chaque côté trois lignes sinueuses noires, les deux médianes régulières, bifurquées anté- rieurement de manière à entourer un espace jaune. Abdo- men ® jaune, noir à la base de chaque segment en dessus, jaune en dessous. Pattes manquent.

Genre RHINAULAX Am. et Serv., S. à Buff. (1843), 560, 457.

9. R. LIMBATA Signoret. Long. 12 mill. Madagas- car. De la coll. de M. Guérin. Jaune avec la base de la tête, le bord antérieur du prothorax et l’écusson; une tache basilaire sur les élytres, au milieu de laquelle existe une bande transversale jaune ; le sommet de celles-ci et l'extrémité des tibias noires.

10. R. CALLOSIPENNIS Signoret. Long. 5 mill. Ma- dagascar. Brune, avec les pattes rougeâtres. Tête pré- sentant un sillon médian très prononcé. Cette espèce, petite, ramassée, est remarquable par ses élytres présentant des callosités.

Genre MonEcorpnoRrA Am. et Serv., S. à Buff. (1843), 562, 459.

11. M. vicinA Signoret. Long. 11 mill. Madagas- car. Très voisine de l’areata, dont elle ne diffère que par la tête plus courte et par la bande rouge postérieure du prothorax qui est interrompue dans le milieu de l’areata, tandis qu'ici elle est entière.

12. M. BipuncrATA Signoret. Long. 9 mill. Mada- gascar. Ressemble beaucoup à la précédente pour la forme. Noire avec les rebords antennaires, le sommet du

Hémiptères de Madagascur. 183

front, les bords latéraux du prothorax, deux macules sur le disque de celui-ci, base des cuisses et sommet des tibias rouges.

13. M. piMIDrATA Signoret. Long. 9 mill. Mada- gascar. Jaune orange sur la tête, le prothorax, l’écusson et la base des élytres; jaune blanchâtre, sur le reste des élytres. Cette portion étant transparente, plus grande, la base paraissant plus épaisse, Antennes, extrémité du ros- tre et les quatre tarses antérieurs noirs. Les élytres recou- vertes d’une pubescence blanche très fine.

Genre PryeLus Lepell. et Serv., Encycl. X, 608.— Amyot et Serville, Suites à Buff. (1843), page 566.

14. P. mirABiis Blanchard, Histoire naturelle des In- sectes (1840), vol. II, page 187, 1. Flaviceps Guérin, Icon. Règ. anim., 369. Long. 18 à 30 mill. Mada- gascar. Cette espèce est excessivement variable et je n'ose faire des espèces avec chaque variété. Cependant nous pourrons distinguer les suivantes :

a. Mirabilis. Corps et élytres noirs, la tête et le pro- thorax jaunes, présentant quelquefois deux ou quatre ta- ches noires sur la tête et le prothorax, et quelques taches jaunes sur la portion cubitale des élytres. #.

b. Bifasciatus. Corps noir, élytres bifasciées de jaune, tête et prothorax plus ou moins maculés de noir. Q.

c. Nigripes. Corps et élytres jaunes, les pattes et le bord apical des élytres noirs. d et 9.

Il est à remarquer que la grandeur suit les variétés. Ainsi le mirabilis est le plus grand et le nigripes le plus petit.

Genre Pyrops Spinola, Ann. Soc. Ent., VIIE, 233. Amyot et Serville.

15. P. MADAGASCARIENSIS, Long. 53 mill.; tête

184 V. SIGNORET.

avec la protubérance, 12 mill. Espèce excessivement voi- sine du tenebrosa Fab., dont elle ne diffère que par la protu- bérance céphalique un peu plus longue et formant avec le corps un plan droit, tandis que dans la tenebrosa l'insertion de la tête au prothorax forme un angle, les côtés de cette protubérance sont plus droits dans celle-ci; dans ja tene- brosa, cette protubérance semble s’épaissir vers le tiers su- périeur ; dans celle-ci, vue de côté, la protubérance paraît un peu évidé en dessus et en dessous, tandis que c’est le con- traire pour la tenebrosa.

De plus, sur le vertex, l’espace lisse est mieux limité et se prolonge beaucoup plus antérieurement.

Quant à la flammea Lin. Fab., que l’on a considérée jus- qu’à ce jour comme synonyme, elle est distincte aussi et surtout par la fin de la protubérance céphalique qui est ar- rondie, prismatique dans la flammea, tandis que dans les autres elle est évidée au milieu et ne peut mieux se com- parer qu’à un sabot d’âne muni de son fer.

Genre DicryopHorA Germ., Rev. Silberm., I, 165.—Spinola, Ann. Soc. Ent., VIIT, 297. Pseudophana Burm.

16. D. unICOLOR Signoret. Long. 11 mill. Mada- gascar. De même grandeur et couleur que les petits individus de la D. europæa, mais plus grêle. Protubérance céphalique prismatique, plus longue, formant les deux tiers de la longueur totale du vertex, les bords latéraux pa- rallèles. Tibias postérieurs n'offrant que quatre à cinq épines.

Genre ConcayoprTEeraA Signoret. PI. 5, fig. 1, 14, 14. Du groupe des Dyctiophorides. Se rapproche beaucoup du genre Scolops Schaum.

Tête protubérante, très échancrée postérieurement, vertex divisé par une carène médiane, front (1a) unicaréné ainsi que le chaperon, la plus grande largeur de celui-là un peu

Hémiptères de Madagascar. 185

au-dessus de celui-ci; yeux ovalaires. Antennes s’insérant très près de la suture thoracique, premier article très court en cupule, le second long, cylindrique. Ocelles invisibles. Prothorax tricaréné, très convexe antérieurement, bord postérieur très angulairement échancré, présentant de chaque côté de la carène médiane un point enfoncé. Ecus- son tricaréné. Elytres coriaces, à peine plus longues que le corps, à nervures très saillantes, se bifurquant à peine à l'extrémité. Pattes présentant des cils sur les arêtes, et trois à quatre épines sur celle externe, les deux apicales très fortes.

17. C. uNICOLOR Signoret. PI, 5, fig. 1. Long. 7 mill. Madagascar et Ile Bourbon. D'un jaune un peu verdâtre. Ailes blanches hyalines. Tête pyramidale ; protubérance aussi longue que le prothorax et l'écusson, l’échancrure du bord postérieur très profonde, ce qui per- met au prothorax d'atteindre le niveau du bord antérieur des yeux. Pattes pubescentes ciliées : les antérieures attei- gnant presque la longueur des postérieures, crochets des tarses noirs.

Genre TROPIDOCEPHALA Stäl., Ofv. af. K., vet. akad. Forh. (1853), 266.

18. T. BRUNNIPENNIS Signoret. PI. 5, fig. 2, 2a, 2b, 2c. Long. 3 mill. Mayotte. Brun; vertex, protho- rax, écusson et bord scutellaire des élytres, jaunes d’ocre; face d’un brun pâle; antennes avec le premier article noir, le second jaune; élytres brunes avec un espace hyalin vers le côté, et pointillées de blanc le long des nervures. Abdo- men noir avec une bande d’un blanc nacré de chaque côté de l’oviducte. Pattes, les quatre antérieures d’un jaune pâle, les postérieures brunes, avec les articulations et les tarses d'un jaune pâle. Tête une fois et demie plus longue que le prothorax, très acuminée, recourbée en dessous, ce qui lui donne la forme d’un bec d'oiseau, unicaréné sur le vertex

186 V. SIGNORET.

et le front; yeux réniformes; antennes s’insérant dans l'échancrure des yeux, le second article le plus grand. Pro- thorax très convexe en avant, légèrement concave en ar- rière. Ecusson très grand à sommet acuminé , ces deux pièces tricarénées, la carène médiane bordée de noir. Ely- tres plus longues que l’abdomen. Abdomen échancré pres- que jusqu’à la base pour les organes génitaux. Pattes plutôt courtes, pubescentes ; les tibias postérieurs uniépineux.

Genre CIxIus.

19. C. cENTRALIS Signoret. PI. 4, fig. 2. Long. 4 mill. Ile de la Réunion. D'un jaune verdâtre plus pâle sur le milieu du dos et présentant vers le sommet de l’élytre une tache discoïdale noire et quatre petits points de même couleur à l'extrémité des nervures apicales, celles- ci n'étant au nombre que de cinq, formant cinq cellules ter- minales. Tête à sommet un peu aigu; antennes très gran- des, le second article allongé et présentant deux sillons transverses pubescents. Prothorax et écusson avec carènes. Elytres grandes, à nervures jaunes. Abdomen et pattes jau- nâtres.

Genre DertBrA Westwood, Trans. Linn. Soc. (1842), vol. XIX, 13; Walk., Cat. Hom., 402. Anotiu Guérin, Voy. Coq., pl. 58, fig. 13.

20. D. Sienoreri Coquerel, An. Soc. Ent. (1859), p. 258, pl. 6, fig. 4, 4 a. Long. 4 mill.; exp. 18 mill. Mayotte.

Genre PHENicE Westwood, Transact. Linn. (1842), vol. XIX, 10.; Walker, Cat. Home, 398. Derbe Amyot et Serville ; FA 114

21. P. BIVITTATA Coquerel, Ann. Soc. Ent. (1859), p. 258. Long. 5 mill.; exp. 20 mill. Mayotte.

Hémipières de Madagascar. 187

Genre Triopsis Signoret.— PI. 5, fig. 3, 34, 36, 3c.

Ce genre, très voisin des Otiocerus, se distinguera facile- ment des Insectes de ce groupe par la présence de trois ocelles, le supplémentaire comme dans le genre Adana Stäl, se trouvant à l'insertion du chaperon et du front. Front et vertex ne consistant qu’en un sillon entre les deux arêtes des joues, le front s’élargissant un peu en un espace triangulaire en avant du chaperon : celui-ci avec une carène médiane; joues très étendues, arrondies en demi-cercle jusqu’à l'insertion du chaperon; yeux obliques, très échan- crés inférieurement, l’échancrure à peine visible remplie qu’elle est, par le tubercule antennifère, de manière que l'œil à première vue ne semble pas échancré. Ocelles au nombre de trois, le supplémentaire sur le front au-dessus de la carène du chaperon, les deux des joues dans l'angle formé par l’antenne et les yeux. Antennes avec le tuber- cule antennifère presque invisible formant corps avec les yeux, le premier article petit, le second près de quatre fois plus grand. Prothorax très étroit comprimé en avant; mésothorax tricaréné. Tibias postérieurs mutiques.

29. T. FASCIATA Signoret. PI. 5, fig. 3, Long. 9 mill. compris la longueur des élytres. Jaune transparent, fasciée sur la tête et les élytres. Tête jaune avec les arêtes des joues et trois fascies sur les côtés brunes, les fascies des joues partent : une des yeux, la seconde de l’ocelle et la dernière des antennes; milieu du front au-dessus du cha- peron et arêtes de celui-ci brunâtres; mésothorax brunâtre, avec les carènes jaunes. Elytres d'un blanc laiteux, avec les nervures : le milieu de quelques cellules et l'extrémité des élytres brunâtres. Pattes jaune blanchâtre, avec les cuisses antérieures bifasciées de brun, les intermédiaires et le côté interne des postérieures brunâtres. Tibias jaunes.

188 V. SIGNORET.

Genre TRIENOPA Signoret. PI. 5, fig. 4 et 4 a.

Du groupe des Jssides. Se distingue facilement par les trois facettes du front. Tête non protubérante; vertex carré creusé en gouttière, avec une carène transversale élevée qui le sépare du front, celui-ci allongé, plus large à sa base et divisé dans toute son étendue par deux carènes qui prennent naissance de la carène verticale antérieure et viennent, en se réunissant, finir à la base, ce qui divise le front en trois facettes. Chaperon unicaréué ; joues séparées du front par une arête vive, yeux en ovale arrondi sans échancrure, ocelles insérés en dessous, très près des yeux. Antennes, massue du second article allongée, pyriforme. Prothorax très étroit, arrondi en avant, les rebords antérieurs venant se perdre sur son disque sans former de carène apparente. Ecusson bi-caréné, la médiane que l’on observe habituelle- ment dans ce groupe manquant. Elytres contournant le corps et un peu plus longues que lui, la première nervure costaie (radius Spinola) fournissant un grand nombre de ra- mifications qui vont se réunir entre elles vers le côté, mais sans atteindre celle-ci, comme dans les Flatoides, les autres nervures fournissant peu d'anastomoses. Les ailes et l'ab- domen comme dans les autres. Pattes assez longues, grêles; les tibias postérieurs biépineux.

23. T. rLAvIDA Signoret, PI. 5, fig. 4. Long. 8 mill. Madagascar. Insecte ayant l'apparence d’un Cixius, mais s’en distinguant surtout par la forme et la consistance des élytres, qui sont un peu opaques, presque coriaces, et surtout par la direction et le nombre des nervures ; carac- tères énoncés dans ceux du genre. D’un jaune pâle, uni- forme dans toute son étendue, excepté l'extrémité du rostre et des crochets des tarses qui est brunâtre.

Hémiptères de Madagascar. 189

Genre PocHAZzia Amyot et Serv. (1843), 538, 419; Walk., Cat. Brit.-Mus., 425. Ricania Spin.; Guér. Pœci- loptera Westw.

24. P. BIPERFORATA Signoret. Long, 10 mill.; exp. 24 mill. Sainte-Marie ; de ma Collection. D'un rouge brun un peu plus pâle en dessous. Elytres présentant deux petits points blancs qui font paraître l’élytre perforée, et quelques traits nébuleux. Tête très large formée sur le vertex par un rebord canaliculé, front large avec une faible carène médiane qui finit bien avant le chaperon, et deux latérales près des yeux, celles-ci se voyant à peine et encore près de la naissance. Prothorax près de six fois plus large que long. Ecusson tricaréné, les deux latérales réunies en avant en fer à cheval et sans toucher le bord antérieur de l’écusson. Pattes pâles; tibias postérieurs triépineux.

Très voisine de la crocea Guérin ; en diffère par la colo- ration et surtout par l’angle apical externe qui est plus an- guleux.

25. P. NIGROPUNCTATA Signoret. Long. avec les ély- tres 10 mill. ; exp. 20 mill. Madagascar. Coll. de M. Gué- rin. De même grandeur et forme que la crocea, d’un brun rougeâtre ; front, poitrine et pattes noirs; recouvert d’une pubescence blanchâtre. Elytres brunes, avec des fas- cies près de l'insertion formées par une poussière jaunâtre; vers le milieu de l'élytre, près de la côte, un point transpa- rent d’où partent deux traits sinueux; à l'angle apical externe, un point arrondi noir. Abdomen d’un rouge pâle avec le sommet du segment clair. Tête ne formant en dessus qu’une arête ; front avec les arêtes latérales très saillantes, réflé- chies; carènes n'atteignant pas entièrement le sommet. Prothorax avec une carène médiane. Ecusson très grand tricaréné, les deux carènes latérales émettant une bifurca- tion qui se rend vers le bord antérieur, près des yeux, Ti- bias postérieurs avec deux épines au côté externe.

190 V. SIGNORET.

26. P. CROCEA Guérin. Ricania crocea Guérin, Icon. Règ. anim. Texte, 359. Walker, Cat. Hom., 423. Long. 10 mill. avec les élytres; exp. 18 mill. Madagas- car. Coll. de M. Guérin.

27. P. 5-cosrarus Signoret. Long. 8 mill.; exp. 16 à 17 mill. Madagascar. De ma Collection. Jaune, avec le disque postérieur de l’écusson, de chaque côté de la crête médiane, noir. Elytres avec l’angle apical très arrondi; d’un jaune transparent présentant des bandes irrégulières brunes. On remarque au point d'insertion de l’élytre, sur l’écusson, un point noir. Tête présentant un grand nombre de petits sillons sur son vertex et qu'on ne voit qu’en faisant porter ombre. Antennes jaunes. Ecusson avec cinq carènes, les deux dernières ne se prolongeant pas jusqu’au bord posté- rieur. Tibias postérieurs avec deux épines externes.

28. P. riBrALis Signoret. Long, 8 mill.; exp. 16 mill. Madagascar. De ma Collection. De même gran- deur et forme que le P. 5-costatus. Brurâtre. Tête avec trois lignes longitudinales jaunes sur le vertex, jaune mar- bré de brun sur le front, celui-ci tricaréné ; chaperon jaune, noir au sommet; rostre jaunâtre, moins l'extrémité brune; joues noires; yeux jaunâtres, avec cinq lignes concentriques noires. Prothorax avec une carène médiane et deux points jaunes en dessous des yeux. Ecusson tricaréné, les deux carènes latérales n'atteignant pas le bord; sommet et carè- nes, jaunâtres. Elytres brunes, avec trois espaces hyalins le long de la côte, le médian plus grand et quelques petits points sur son disque et à l'extrémité interne. Abdomen brun avec le sommet du segment blanchâtre. Pattes jaunes avec les tibias postérieurs d’un brun noirâtre et biépineux.

29. P. ocuLATA Signoret, Long. 6 mill.; exp. 13 mill. Madagascar. De ma Collection. Entièrement d’un brun noirâtre, les quatre tibias antérieurs et les carènes cé-

Hémiptères de Madagascar. 191

phaliques jaunes; vertex sans carène et creusé en gouttière. Front tricaréné. Prothorax unicaréné. Ecusson tricaréné, avec deux demi-carènes de chaque côté. Elytres de même forme que les précédentes avec un point hyalin à la plica- ture de l'élytre et présentant sur son disque, au tiers près de la base, une impression opaque noire. Les yeux comme dans la précédente, offrant cinq lignes concentriques noires.

30. P. FLAVESCENS. Long. à mill.; exp. 11 mill. Madagascar. De ma Collection. Jaune, avec les élytres brunes, offrant au-dessous de la plicature, qui présente tou- jours le point hyalin, un espace plus foncé. Vertex sans ca- rène. Front tricaréné, les deux carènes latérales entières se réunissant un peu au-dessus du chaperon. Ecusson tri- caréné, les deux carènes latérales émettant une bifurcation. Elytres de même forme que les précédentes.

Genre DERAULAX Signoret. PI. 4, fig. 3, 3 a.

Du groupe des Pochazia. S'en distingue par les carènes séparatives du front et des joues très dilatées et formant un rebord aplati, et par le prothorax creusé en gouttière. Tête ne formant qu'un rebord étroit sur le vertex; front aplati ne présentant les carènes que dans la moitié de son éten- due ; chaperon aplati ; joues profondes; yeux oblongs, à peine déprimés en dessous ; antennes très petites logées en des- sous ; ocelles placées devant celles-ci. Prothorax profondé- ment creusé en gouttière, unicaréné. Ecusson très grand offrant cinq carènes, les deux latérales se perdant dans les deux médianes. Elytres comme dans les Pochazia.

31. D. VERSICOLOR Signoret. PI. 4, fig. 3. Long. 6 mill.; exp. 13 mill. Madagascar. De même forme et grandeur que le P. flavescens, est très remarquable par l'éclat des couleurs de ses élytres. Jaune avec une bande antérieure noire sur la tête, comprenant tout le vertex et le

192 V. SIGNORET.

quart antérieur du front. Prothorax avec le bord postérieur rougeâtre. Ecusson entièrement jaune. Elytres brunes pré- sentant au bord supérieur une série de macules jaunes sé- parées par des lignes noires; vers l'extrémité un croissant également jaune et sa concavité noire; en dessous, un petit espace hyalin avec un espace noir en dessus et en dessous ; sur le disque de l’élytre, à la base, une large tache jaune transversale, en dessous deux espaces hyalins, un près de la suture cubitale ne formant qu'une très petite bande transverse, l’autre au milieu de forme triangulaire ; enfin en dessous un large espace hyalin, dont le milieu est occupé par une macule jaune. Aiïles brunâtres. Abdomen jaune, avec le sommet du dos et les organes sexuels noirs. Pattes jaunes. Tibias postérieurs bi-épineux.

Genre PocHARICA Signoret. PI. 5, fig. 5, 54, 56.

Le caractère distinctif séparatif des Pochazia et des Ri- cania est bien tranché. Elytres à nervures longitudinales et sans anastomoses pour les premiers. Elytres à nervures s’anastomosant, c’est-à-dire formant un réseau et cela dans toute leur étendue pour les seconds; mais le passage entre ses deux divisions existant, c’est-à-dire trouvant des espèces qui sont bien à nervures longitudinales, mais qui présentent en même temps des nervures transverses, il faut bien créer pour eux une division, car je ne sais s’il faut en faire des Pochazia ou des Ricania, et empruntant à l’un et à l’autre de ces noms sans chercher d’étymologie, je formerai le genre Pocharica, dont les caractères seront: élytres plus ou moins opaques, à forme tronquée droite, plus ou moins ar- rondie aux angles; nervures longitudinales plus ou moins anastomosées entre elles.

32. P. OCELLATA Signoret. PI. 5, fig. 5. Long. 9 miil.; exp. 18 mill. Madagascar. De ma Collection. Même forme que le P. nigropunctata. Jaune varié de

Hémiptères de Madagascar. 193

brun. Tête ponctuée de brun, avec trois carènes frontales, les deux latérales s’arrêtant brusquement un peu au-dessus du chaperon ; rostre et joues jaunes ; antennes avec le tuber- cule et le premier article jaunes, le second brun; ocelles pa- raissant portés sur un petit tubercule noir ; vertex brun uni- caréné, ainsi que le prothorax. Ecusson brun, jaune au som- met, tricaréné. Elytres brunes, nuancées de brun plus foncé et présentant vers les deux tiers de la côte un point hyalin blanc. Abdomen jaune. Pattes jaunes présentant au milieu des cuisses une bande longitudinale brune. Tibias posté- rieurs courts, épais, bi-épineux.

Cette espèce se rapproche beaucoup du P. nigro-punctata pour la forme des élytres, mais s'en distingue facilement par les nervures transverses qui se pen sur toute l'éten- due du disque des élytres.

Genre POCHAZOIDES. PI. 5, fig. 6, 6 a.

Ce genre se rapproche beaucoup du précédent, mais la forme et la texture des élytres sont différentes, le bord apical des élytres est plus incliné par suite de l’allongement plus grand du bord antérieur. Quant à la texture des ély- tres, au lieu d’être opaque comme dans les genres précé- dents, elle est hyaline comme dans les Ricania. Nervures longitudinales, mais s’anastomosant plus ou moins par des nervures transverses. Front tricaréné. Chaperon unica- réné. Le reste comme dans les Pochazia.

33. P. MACULATUS Signoret. PI. 5, fig. 6.— Long. 13 mill.; exp. 24 mill. Sainte-Marie.— De ma Collection. Jaune, maculé de noir sur le mésothorax et les élytres. Tête jaune; vertex unicaréné; front tricaréné, les carènes laté- rales partant du milieu de la carène séparative du vertex et se dirigeant en formant une courbe vers le chaperon, au

3e Série, TOME VII. 13

194 V. SIGNORET.

devant duquel elles se réunissent en se dirigeant à angle droit vers la carène médiane; chaperon unicaréné. Pro- thorax unicaréné, de chaque côté un point enfoncé; méso- thorax avec cinq carènes, les deux externes partant du bord antérieur et venant se perdre vers les deux cinquièmes su- périeures des deux internes, celles-ci sinueuses prenant naissance en haut sur la carène médiane et se rendant au bord latéral. On remarque huit macules, quatre vers le bord supérieur, dont deux internes entre les carènes externes et internes et deux plus grandes en dessous des yeux, quatre aux bords latéraux, deux internes, petites, à l’extrémité des carènes médianes, les deux autres plus grandes en dessous des macules qui se trouvent en dessous des yeux ; extrémité noire. Elytres grandes, hyalines, et présentant une ma- cule basilaire et trois fascies noires, une vers la base, une au milieu plus grande, et la dernière le long du bord apical, extrémité de la portion cubitale noire. Dans cette espèce on ne voit de nervure transverse que dans l’espace de la fascie médiane et sur la portion cubitale. Abdomen jaune avec le sommet des segments noir. De chaque côté de la poitrine une macule noire. Pattes jaunes; les tibias pos- térieurs biépineux.

34. P. vicnus Signoret. Long. 12 mill. ; exp. 22 mill. Madagascar. De la Collection de M. Guérin. Même forme et couleur que la précédente; en diffère par les ély- tres qui présentent des nervures transverses dans toute l'étendue, qui est hyaline, moins une tache arrondie à la base, une macule plus ou moins opaque sur la côte vers l'extrémité et quelques nébulosités au bord apical, par l'ab- sence du point thoracique, par le disque du mésothorax qui est brun et par les deux carènes latérales du front qui s'arrêtent subitement sur le disque un peu avant le cha- peron.

Hémiptères de Madagascar. 195

Genre RicaNIA Germ. Mag. Entomol. (1821), vol. INT, 221; Spinola; Amyot et Serville, Walker. Cixius Guérin. Flata Fab.

35. R. PUNCTIFRONS Signoret. Long. 8 mill.; exp. 14 mill. Madagascar. De ma Collection. Jaune avec les élytres entièrement hyalines, sans macule au bord su- périeur. Vertex quatre fois plus large que long, jaune bru- nâtre. Front jaune tricaréné et pointillé de noir entre la ca- rène latérale et le bord externe. Chaperon jaune unicaréné. Prothorax jaune brunâtre unicaréné. Mésothorax jaune, brunâtre sur le disque, présentant cinq carènes, les deux externes incomplètes ne se rendant que du bord antérieur au deux cinquièmes des carènes latérales. Elytres avec le bord apical arrondi. Nervures longitudinales avec des anas- tomoses transverses peu nombreuses. Abdomen jaune; pat- tes jaunes; les tibias postérieurs très courts et biépineux.

Genre ExpHora Signoret. PI. 4, fig. 4, 4 a, 40.

Dans ce genre entreront les espèces qui par leur tête plus ou moins carrée, presque aussi longue que large, les distinguent de suite du genre Ricania dont le vertex est presque quatre fois plus large que long. Les espèces qui font partie de ce groupe ont peut-être encore plus de rapport avec les Cixius par la face longue, étroite, plus large en bas qu’en haut, unicarénée, mais s’en éloignent par le caractère des nervures transverses du bord des élytres. Tête plus ou moins carrée, plus ou moins creusée en gouttière; front plus de deux fois plus long que large, unicaréné et présentant sa plus grande largeur vers le cha- peron, celui-ci caréné; rostre dépassant les jambes posté- rieures. Prothorax très étroit. Mésothorax tricaréné. Elytres hyalines plus ou moins horizontales, à nervures bifurquées plus ou moins régulièrement. Abdomen court présentant

196 V. SIGNORET.

de chaque côté deux plaques formées par deux lamelles appliquées l’une sur l’autre et fournies par les bords laté- raux des segments dorsaux. Tibias postérieurs avec quatre à cinq épines.

36. E. Guerinur. PI. 4, fig. 4. Sainte-Marie. Long. 6 mill.; exp. 18 mill. Jaune avec deux lignes sur le front et deux sur le mésothorax brunes, deux macules sur les élytres au tiers apical et près du bord externe, les nervures, l'abdomen, moins deux plaques latérales, d’un blanc d'ivoire, et le dos blanc; extrémité du rostre et épines des tibias postérieurs noires. Tête aussi longue que large, le bord antérieur anguleux et le postérieur creusé pour recevoir le prothorax; front plus de deux fois plus long que large. Prothorax ne consistant qu'en un rebord très étroit un peu élargi au milieu. Mésothorax tricaréné, les carènes et les bords brunâtres. Elytres entièrement hyalines et présentant au côté supérieur, avant les stigmates, neuf à dix nervures, dans l’espace des stigmates quatre à cinq, et au-dessous une macule noirâtre entièrement opaque ; nervus res apicales au nombre de dix-sept à dix-huit; bords anté- rieurs et apicaux arrondis; le disque de lélytre présentant un grand nombre de nervures transverses dans toute son étendue. Abdomen court, le premier segment présentant de chaque côté une plaque d’un blaric d'ivoire; armure copulatrice jaune. Pattes jaunes, les fémurs postérieurs brunâtres. |

Cette espèce est très voisine du Ricania Servillei Spinola; en diffère par la forme de la tête qui est carrée ici et trans- versale dars le R. Servillez.

Genre RIANCIA Signoret. PI. 4, fig. 5, 5a, 56.

Ce genre se rapproche beaucoup de l'Exphora, mais s’en distingue par l’absence des saillies latérales de l’abdomen

Hémiptères de Madayascar. 197

et par la longueur du rostre qui atteint presque l'extrémité de l’abdomen. Abdomen long, arrondi. Arête frontale latérale presque foliacée. Tibias postérieurs avec quatre à cinq épines au côté externe.

37. R. LONGIROSTRUM Signoret. PI. 4, fig, 5 et 5 c. Long. 16 mill.; exp. 27 mill. Madagascar. Coll. de M. Guérin. Jaune varié de brun. Tête un peu plus large que longue, carènes latérales, une bande médiane et la base noires; front deux fois plus long que large, unica- réné, noir avec quelques points jaunes, sommet jaune ; cha- peron noir avec la carène médiane jaune. Prothorax très étroit, unicaréné. Mésothorax tricaréné, les carènes et quel- ques points latéraux noirs. Elytres hyalines avec le point costal brun, ainsi que la plus grande partie des nervures. Poitrine maculée de noir. Abdomen jaune avec le sommet des segments noir. Pattes jaunes, annelées de noir; les tro- chanters, les cuisses et les tibias antérieurs bi-annelés.

Genre FLATOIDES Guérin, Icon. Règ. An. (1838), p. 362. Phalænomorpha Amyot et Serv., Suites à Buffon, H. nat. Ins. Hémipt. (1843), 525.

38. F. TORTRIX Guérin, Icon. Règ. anim., 362. Long. 15 mill.; exp. 34 mill. Madagascar. Coll. de M. Guérin.

39. F. vicinus Signoret. PI. 5, fig. 7. Long. 5 mill.; exp. 32 mill. Madagascar. De la Coll. de M. Guérin. Jaune pâle, un peu brunâtre sur le chaperon et de cha- que côté de la poitrine, et recouvert, surtout en dessous, d'une poussière blanche propre à toutes les espèces de ce genre. De chaque côté des joues, au niveau des yeux, deux traits noirs, dont le supérieur se continue sur le sommet du front ainsi que sur le prothorax. Mésothorax maculé de noir, deux macules antérieurement et quatre postérieurement. Elytres d’un jaune grisâtre avec les nervures vertes et pré-

198 V. SIGNORET.

sentant au bord interne, vers le tiers basilaire, une macule commune arrondie, noire; vers le sommet une autre macule transverse avec un trait oblique en avant et un autre en arrière ; à la base de l’élytre quelques tubérosités à aspérités noires ; dans le disque quelques points arrondis noirs. Ailes blanches à nervures verdâtres.

40. F. cicATRIcOSUS Signoret. Long. 15 mill. Ma- dagascar. Coll. Guérin. Jaune blanchâtre, avec une fascie brunâtre à la base du front et le chaperon brunâtre, présentant les mêmes traits que la précédente sur les joues, le front et le prothorax. Mésothorax jaune varié de noir. Elytres plus allongées que dans la précédente, maculées de noir le long du bord interne, à sa base et au sommet, et présentant sur son disque et le long du bord costal ou an-

térieur des traits sinueux et des macules arrondies, rouges.

41. F. HYALINIPENNIS Signoret.— Long.15 mill. ? .—Ma- dagascar. De ma Collection. Diffère de toutes les au- tres par ses élytres demi-transparentes. Jaune d'ivoire en dessous, plus foncé en dessus et présentant sur son vertex et le prothorax une ligne médiane noire, ainsi que les ca- rènes latérales de la tête et les carènes médianes du pro- thorax; angles huméraux du mésothorax noirs. Elytres demi-hyalines avec la portion cubitale coriace, les nervures jaunes, celles de la portion cubitale noires, au sommet et sur son disque quelques petites macules rouges. Pattes jaunes.

42, F. EBURNEUS Signoret. Long. 15 mill. 9. Ma- dagascar. De la Coll. de M. Guérin. Jaune d'ivoire en dessous, grisâtre en dessus. Diflère du précédent par l'absence des lignes noires verticales et par les élytres qui sont ici d’un blanc grisâtre opaque. Chaperon brun, moins la partie médiane ; sur le vertex deux petits points noirs de chaque côté des yeux. Poitrine noire de chaque côté.

Hémiptères de Madagascar. 199

43. F. siuaTus Signoret. Long. 11 mill.; larg. 9 mill.; exp. 28 mill. Madagascar. Coll. Guérin. Brun en dessous, moins le front qui est d’un blanc d'ivoire; jaune en dessus, avec les côtés de la tête, une bande latérale de chaque côté du prothorax, les angles latéraux du méso- thorax et deux points enfoncés à son sommet noirs. Elytres à bord supérieur sinueux et présentant deux bandes rou- geâtres, transverses, une basilaire et l’autre vers le tiers ; de l'extrémité de celle-ci part une ligne sinueuse, allant se ter- miner à l’angle apical externe; au hord apical des taches ocellées rougeâtres. Abdomen brun avec le sommet des segments et les bords latéraux jaunes, extrémité noire. . Pattes jaunes, avec les fémurs brunâtres.

Cette espèce diffère de toutes les autres par sa largeur et par ses élytres à bords sinueux.

Genre ELIDIPTERA Spinola, Soc. Ent., VILLE, 304. Heli- coptera Amyot et Serv., Suites à Buffon, Hém., 526,

44. E. MADAGASCARIENSIS Signoret. Long. 7 mill. Madagascar. De ma Collection. Jaune, avec la portion cubitale, une macule basilaire, une discoidale et l'extrémité des élytres brunâtres.

Genre Nepxesa Amyot et Serv., Suites à Buff., 527.

45. N. ANTICA Signoret. Long. 9 mill. Madagascar. De ma Collection et de celle de M. Guérin. Jaune, avec la carène frontale noire; vertex avec une carène mé- diane et une carène transverse, que je considère comme la véritable limite du vertex, l’espace au delà faisant partie du front, la carène antérieure étant sur une portion développée du front et en forme de fer à cheval, dont les deux bran- ches viennent se perdre un peu au-dessus du chaperon, antérieurement une carène médiane; joues avec les arêtes

200 V. SIGNORET.

frontales très développées à la base; yeux arrondis; anten- nes très petites et en dessous; ocelles placés dans l'angle formé par les antennes et Les yeux. Prothorax presque aussi large dans toute son étendue et unicaréné. Mésothorax tri- caréné. Elytres tronquées à l'extrémité; les angles arrondis.

46. N. suTuRALIS Signoret. Long. 8 mill. Mada- gascar. De ma Collection et de celle de M. Guérin. Entièrement semblable à la précédente; en diffère par la carène antérieure, qui n’est pas noire dans cette espèce, et par les bords internes et apicaux des élytres qui sont noirs ici.

Genre FLATA Fab., Burm., Spinols, Blanchard, Amyot et Serville, Walker.

47. F. RuBRA Signoret. Long., les élytres comprises, 22 mill. Madagascar. Collection de M. Guérin et la mienne. Entièrement d’un beau rouge brique, moins la moitié apicale du second articie des antennes qui est noire, le sommet des segments de l'abdomen qui est jaune, et les tarses qui sont d’un brun noir.

Cette magnifique espèce un peu plus petite que la limbata Fab. se distingue par sa couleur et surtout par son vertex aussi large que long, ce qui la rapproche de la dentifrons Guérin, mais le vertex de la rubra est plus large postérieu- rement, tandis que c’est antérieurement pour la dentifrons.

48. F. MArLGACHA Guérin, Icon. Règ. anim., 362. Long. 14 mill. Madagascar.

Genre PHYLLYPHANTA Amyot et Serville, Suites à Buffon (1843), p. 523. Cromma Walker, Proced. of Linn. Soc., vol. T (1856), 85, pl. 3, fig. 4a, 44.

49. P. NIVEA Signoret. Long. 12 mill. Collection

Hémiptères de Madagascar. 201

de M. Guérin et la mienne. Blanche, offrant quelquefois sur les élytres plusieurs points noirs, et principalement un à la base, près de la bifurcation de la nervure radiale et un à l'extrémité de la portion cubitale et quelquefois trois à quatre répandus sur le disque. Tête pointue en avant, front aplati vers le chaperon et convexe au sommet, il offre une carène médiane; vertex avec une carène transverse près le prothorax, celui-ci bilobé en avant, unicaréné. Mé- sothorax tricaréné. Elytres longues, avec le bord apical tronqué, l'angle externe presque carré, l'angle interne très acuminé, aigu.

Genre HirAcrA Walker, Catal. of Homopt. Ins., coll. in Borneo, Journ. proc. Linn. Soc., vol. 1, p. 154, pl. 7, fig. 7.

50. H. COQUuERELI Signoret. PI. 5, fig. 8, 8a. Long. 11 mill.; larg. 6 mill. Madagascar. De ma Col- lection. Jaune, maculé de brun. Tête aussi longue que large avec un léger sillon médian; front d'un jaune plus clair que le reste, tricaréné, les deux carènes latérales très rapprochées de la médiane; chaperon caréné, maculé de noir de chaque côté. Prothorax tricaréné, les deux latérales très développées; mésothorax tricaréné. Elytres maculées de brun, à peine plus longues que l'abdomen, celui-ci ma- culé de noir et caréné au milieu. Pattes longues, légère- ment aplaties, les cuisses pointillées de noir, surtout au sommet; les tibias antérieurs trifasciés de noir, les posté- rieurs un peu plus brunâtres et présentant au côté externe quatre fortes épines. Dessous du corps bimaculé latérale- ment de noir, la première macule grande, veloutée, d’un rouge pourpre sur les côtés inférieurs du prothorax, les deux autres noires sur les côtés du mésothorax.

202 V. SIGNORET.

Genre ACROMETOPUS Stäl, Ofv. af. K. Vet. Akad., Forh. (1853), page 266.

51. À. PUNCTIPES Signoret. PI. 5, fig. 9, 9a, 96, 9c. Long. 4 mill.; larg. 25 mill. Madagascar. De ma Collection. Brun rougeâtre. Vertex arrondi en avant, plus long que large; arête latérale dilatée en lamelle avecun point noirâtre au niveau des yeux; front ruguleux, parsemé de petits points jaunes, tricaréné, les trois carènes réunies au sommet, la partie la plus large au-dessus du chaperon. Prothorax tricaréné, un point enfoncé de chaque côté de la carène médiane. Mésothorax très petit, faiblement trica- réné. Elytres jaunâtres, avec une grande tache discoiïdale avec prolongements latéraux à la base et au sommet ; abdo- men brunâtre, avec le sommet des segments et des points jaunes sur le disque de chacun d’eux. Pattes brunes rou- geâtres, avec des points jaunes. Les quatre tibias anté- rieurs très dilatés; les postérieurs courts et offrant trois épines sur l’arête externe.

Genre CENTROTUS Fab. Syst. Rhyng. (1803), 16, 3, et auctorum.

52. C. proximus Signoret. Long. 5 mill. Mada- gascar. De ma Collection. Cette espèce viendrait se placer entre la Senegalensis L. Fairm. et la vicinus Mihi, et je ne saurais lui assigner de différences tellement tran- chées qu’on puisse seule la distinguer ; cependant elle se dis- tingue par les pattes qui sont jaunes dans la Senegalensis ; par les tibias seuls dans la vicinus, et par les tarses seuls dans notre espèce; de plus, elle se distingue de la vicinus par les cornes beaucoup moins dilatées et se rapprochant de celles de la première.

9

Hémipières de Madagascar. 205 Genre TETTIGONIA Geoff. et auct. Cicada Fabricius.

53. T. COQUERELII Signoret, Ann. Soc. Ent., 1853, 352, pl. 10, fig. 14. |

54. T. SuMPTUOSA Blanchard, Hist. nat. Ins., vol. IE, 192, 20. Signoret, Soc. Ent. 1853, 673, 127, pl. 22, fig. 1.

55. T. SCUTELLATA Signoret. Long. 8 mill. Mada- gascar. De ma Collection et de celle de M. Guérin. Cette espèce, pour la forme, viendrait se placer dans le voi- sinage de la cosmopolita, dont elle se rapproche beaucoup. Jaune, avec les stries frontales et deux points médians, l’un sur le vertex, l'autre au sommet de la tête, noirs ; quelque- fois deux plus petits sur les côtés, un peu au-dessus des ocelles. Prothorax avec trois lignes médianes noires réunies antérieurement et perdues quelquefois dans une tache dis- coidale plus ou moins vineuse et occupant plus ou moins la base du prothorax. Ecusson jaune, avec. deux grandes ta- ches basilaires noires. Elytres plus ou moins noirâtres, lavées de jaune verdâtre, quelquefois tournant au bleu. Abdomen noir, bleuâtre en dessus, marginé de jaune, jaune en des- sous. Pattes jaunes.

56. T. BLANDULA Signoret. Long. 6 mill. Mada- gascar. De ma Collection. Voisine de la précédente, quant à la couleur et à la forme ; en diffère par la petitesse et par les taches de la tête qui sont ici au nombre de deux, une sur le vertex et une au sommet de la tête, par la tache du prothorax qui ici forme une bande qui se prolonge jus- qu'à l'extrémité des élytres; celles-ci d’un blanc argenté.

57. T. BILLOSA Signoret.—Long. 8 mill.— Madagascar.— De la Collection de M. Guérin. Jaune en dessous avec le front noirâtre ; parsemé de jaune en dessus. Elytres brunes

204 V.SIGNORET.

avec des points jaunes. Abdomen noir en dessus, marginé de jaune; jaune en dessous. Pattes jaunes. Tête conique, sans sillon, noire, avec des taches symétriquement dispo- sées, deux plus grandes sur le disque un peu au-dessus des ocelles. Prothorax une fois et demie plus large que long, noir, pointillé de jaune et présentant deux taches plus gran- des vers le bord antérieur. Ecusson noir, jaune au sommet.

58. T. BINARIA Signoret. Long. 8 mill. Madagascar. De la Collection de M. Guérin. Charmante espèce qui viendrait se placer dans le groupe de la cardinalis, cruenta, et avant ma rubripennis. D'un rouge vermillon clair, avec deux points arrondis noirs bleuâtres, en avant de la tête. Elytres rouges avec une bande discoidale et le bord scutel- laire bleus.

59. T. MADAGASCARIENSIS Signoret, Ann. Soc. Ent., 1854, pl. 10, fig. 5, page 344.

60. T. LINEATOCOLLIS Signoret, Ann. Soc. Ent., 1854, p. 255, pl. 21, fig. 16.

Genre LEDRA Fab., Syst. Rhyng. (1803), 24, 4, et auct.

61. L. MARMORATA Blanchard, Hist. nat., 194, 3. Madagascar.

Genre AcosrEMMA Signoret. PI. 5, fig. 10.

Ce genre sera caractérisé par les ocelles insérés sur le bord tranchant de la tête et sans fossette, la tête plus ou moins anguleuse en avant, et viendra se placer tout près du genre Stenocatis Släl, dont il se distinguera justement par l'absence de la fossette. Tête très large, légèrement angu- leuse en avant. Ocelles placés sur le rebord séparatif du front et du vertex, très près des yeux, les autres caractères comme pour les Cypona.

Hémiptères de Madagascar. 205

62. À. MARGINALIS Signoret. PI. 5, fig. 10. Long. 13 mill. Madagascar. De la Collection de M. Guérin. Vert avec la côte externe des élytres jaune. Cet Insecte a la forme et l'aspect de la plupart des Cypona, dont il dif- fère par le caractère générique. Tête au moins quatre fois plus large que longue, légèrement anguleuse. Prothorax trois fois plus large que long, légèrement rugueux ; méso- thorax lisse. Elytres un peu plus longues que l'abdomen, presque transparentes, les nervures à peine visibles. Ab- domen vert avec le sommet des segments un peu plus pâle.

63. À. VIRIDIPENNIS Signoret. Long. 10 mill. Ma- dagascar. De la Collection de M. Guérin. Ressemble beaucoup au précédent, dont il diffère par sa taille plus pe- tite et par l'absence de la coloration jaune du bord des ély- tres et par la tête plus anguleuse.

Genre Scaris Lepelletier et Serville, Encycl., X, 610; Amyotet Serville, 578.

64. S. TRisris Signoret. Long. 7 mill. Madagascar. De la Collection de M. Guérin, Noir bleuâtre avec les élytres d’un rouge brunâtre, Tête beaucoup plus large que longue; vertex avec une faible carène transversale; front unicaréné ; yeux très gros ; rostre jaune. Prothorax rugueux très convexe en avant, presque droit postérieurement. Mé- sothorax rugueux impressionné au sommet, il est lisse. Elytres courtes, larges, d’un rouge brunâtre avec les ner- vures noires. Ailes noirâtres. Abdomen noir. Pattes noires, les quatre tibias antérieurs et tous les tarses jaunes.

Genre AcocEpHALuS Germ., Burm. Handb, II, 111 (1835). Pholeiæra Zetterstedt, Ins. Lap. (1840), 288.

65. A. MADAGASCARIENSIS Sig. Long. 8 mill. De ma

208 V. SIGNORET. Hémiptères de Madagascar.

collection. De même couleur et grandeur que l’Acoce- phalus costatus Panzer. N’en diffère que par la couleur un peu plus foncée. Les nervures des élytres sont jaunes, bor- dées de noir. Ailes noirâtres. L'abdomen noir en'dessus. Le reste comme dans l’espèce européenne.

EXPLICATION DES FIGURES.

Planche 4.

1. Platypleura quitulata.

2, Cixius centralis.

3. Deraulax versicolor.

4. Exphora Guerini.

5. Riancia longirostrum.

6. Schyzoneura rotundiventris.

Planche 5.

Conchyoptera unicolor. Tropidocephala brunnipennis. . Triopsis fasciat a.

Trienopa flavida.

. Pocharica ocellata.

. Pachazoïides maculatus. Flatoides vicinus.

Hiracia Coquerelii. Acromelopus punctipes,

. Acostemma marginalis.

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Errata. N. B. Les planches ayant été tirées avant que je n’aie donné le bon à tirer, je n’ai pu les corriger entièrement. Ainsi pour figure 8 a de la planche 5, il manque la carène médiane du front, et pour la figure 10, il manque les ocelles qui devraient être indiqués sur la ligne qui sépare le front du vertex.

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Imp.Houiste, Park.

NOTICE

SUR

CINQ MORPHO NOUVEAUX,

Par M. DEYROLLE Firs. (Séance du 23 Novembre 1859).

Le genre Morpho. tel qu'il a été réduit par MM. Boisdu- val, Doubleday et Hewitson, est, comme les Oiseaux-mou- ches, essentiellement propre aux contrées équatoriales de l'Amérique ; il est, sans aucun doute, l’un des plus remar- quables et l’un des plus recherchés des amateurs, par sa taille gigantesque et par l’éclat métallique du beau bleu satiné que la nature a répandu avec tant de prodigalité sur les ailes de la plupart des individus. Les espèces de ce genre qui règnent, sans rivales, dans les grandes forêts, au milieu de la création des Lépidoptères américains, sont encore assez peu nombreux pour que nous croyons utile d’en faire connaître cinq entièrement nouvelles pour la science.

Linné, qui a placé les Morpho dans les equites achivi (genre Papilio), n’en a Connu que deux espèces, Menelaus et Achilles. Fabricius en a décrit six; Cramer en a figuré huit comprenant les espèces de Linné et de Fabricius; Godart, dans l'Encyclopédie, donne la description de onze espèces, dont une nouvelle sous le nom de Cytheris, figu- rée, peut-être antérieurement par Hubner (Exot. Saml.), sous celui de Portia; en 1828, Dalman, dans son Analecta entomologica, en a décrit une nouvelle, voisine de Perseus,

208 DEYROLLE FILS.

sous le nom d'Hercules ; depuis cette époque, les voyageurs qui ont exploré l’Amazone, le Mexique et la Colombie, en ont rapporté quelques espèces nouvelles qui ont été nom- mées par M. Boisduval, Corydon, Theseus, Polyphemus, Egyptus, Hebe, Cypris, Eugenia et Ganymedes; quant à ce dernier nom, il devra être rayé des collections et remplacé par celui de Sulkowskyi, sous lequel cette dernière espèce a été figurée par Koilar (pl. 2, fig. 1) dans un fascicule qu’il a publié sur quelques Lépidoptères de la Nouvelle-Grenade. Dans l’état actuel de la science, la collection de notre sa- vant Jépidoptériste M. Boisduval, probablement l’une des plus riches de l'Europe, renferme vingt-trois espèces de Morpho qu'il a bien voulu mettre à notre disposition ; nous le remercions de cette obligeance, mais particulièrement de la permission qu’il nous a accordée de décrire les espèces inédites de son cabinet, et des bons conseils qu’il nous a donnés pour faire ce petit travail que nous avons l'honneur d'offrir à la Société, et que nous n'’eussions pas osé entre- prendre sans son assistance.

Nota. M. Westwood, dans la suite de l'ouvrage de M. Dou. bleday, qu’il a été chargé de rédiger après la mort si regret- table de cet entomologiste distingué, mentionne deux Mor- pho de Bolivie que nous n'avons pas vus : Morpho aurora, qui existe au British Museum, et Morpho Godartii d'après M. Gué- rin-Méneville, qui l’a décrit dans son Iconographie du Rè- gne animal, Nous profiterons de cette occasion pour dire que M. Westwood s’est trompé en considérant le Telema- chus de Cramer comme le mâle d’Hecubu, et le Perseus comme le mâle de Metellus; M. Boisduval possède mâle et femelle de chacune de ces espèces, qui ont l’une et l'autre une couleur orangée; nous avons également reçu dans le temps un certain nombre de Metellus, mâle et femelle, d’un voyageur qui les avait élevés à Surinam.

Genre Morphe. 209

‘1. Morrno EUGENrIA Boisduval.

Cette belle espèce est intermédiaire, par la taille, entre le Menelaus et\ Adonis, mais le ton du bleu estargentin-opaque, ce qui ne se rencontre dans aucun autre Morpho; les pre- mières ailes ont, comme chez Adonis, près de la côte, deux taches blanches, dont l’externe beaucoup plus grande, les yeux de la face inférieure transpercent un peu à travers la teinte générale; le dessous des ailes est d’un gris blanchâtre, luisant, avec des bandes brunes transversales ; chacune des ailes est marquée de trois yeux noirs assez petits à iris orangé, cerclé de noir, avec une pupille blanche bien indi- quée; ceux des ailes inférieures, dont l’anal est beaucoup plus petit, sont placés sur une bande brune, transversale, médiane; ceux des ailes supérieures sont égaux et beau- coup plus rejetés en dehors. La palette anale, qui est assez prononcée, est noire en dessous et divisée par du blanc de manière à former trois taches.

La femelle est inconnue.

Décrit sur un individu unique, faisant partie de la collec- tion de M. Boisduval et provenant de l’ancienne collection Feisthamel, qui l’avait reçu de l'Oyapock.

M. Bates nous a dit qu'il avait pris deux individus mâles de cette espèce sur les rives de l’Amazone, et qu’il avait vu plusieurs femelles qui lui ont paru d'un gris fleur de la- vande, mais que pendant onze années passées dans ce pays, il lui a été impossible d’en saisir une seule, à cause de l’excessive élévation des grands arbres qu’elle habite,

2. Morpno H£8E Boisduval.

Ce petit Morpho a tout à fait le port et la taille du Cythe- ris de Godart, Portia Hubner, mais le bleu des ailes est trés différent ; dans Cytheris, il est argentin brillant, avec une légère transparence qui permet de distinguer au travers les

3e Série, TOME VIII. 14

910 | DEYROLLE FILS.

yeux du dessous; dans Hebe, au contraire, il est plus mat, à reflet violet sans aucune transparence; les dentelures des ailes forment des taches triangulaires plus prononcées et plus noires, et vers l’angle anal la palette est marquée de deux taches marginales rousses ; le dessous des quatre ailes est entièrement d’un roux ferrugineux, avec quelques raies ou lignes transversales, d’un ferrugineux plus obscur, plus nombreuses et plus distinctes aux ailes inférieures, elles sont suivies de trois yeux roux pupillés de blanc dont l’anal est très oblong; le dessous des ailes supérieures n’offre que deux très petits yeux.

La femelle est d'un tiers plus grande, d’un fauve orangé avec une rangée marginale de taches plus pâles; ses ailes supérieures offrent au bout de la cellule une raie arquée maculaire de taches de la même couleur, et entre cette raie et la rangée marginale une petite tache blanche située près de la côte. La femelle de Cytheris est d'un bleu argentin demi-transparent, comme chez le mâle, mais un peu plus pâle. Intérieur du Brésil.

Nous ne connaissons cette espèce que par trois individus qui font partie de la collection de M. Boisduval ; M. West- wood les a vus dans un voyage qu’il a fait à Paris, car il donne dans la liste de ses Morpho une très courte diagnose de l’Hebe, en indiquant la collection précitée.

Godart a eu sous les yeux la femelle de cette espèce, car il dit dans l'Encyclopédie qu’il a vu une femelle d’Adonis, rapportée du Brésil par M. Langsdorff, qui était d’une cou- leur orangée ; l’Adonis, comme chacun sait, est une espèce de la Guyane, et sa femelle est noire avec la base des quatre ailes largement bleue et le bord externe divisé par une ran- gée de points blancs, comme chez celle de Menelaus.

3. Morrxo Ecyprus Boisduval.

Il est de la taille de l’Helenor, les quatre ailes sont d'un

Genre Morpho. 211

noir foncé, traversées au milieu par une large bande d’un beau bleu cendré, un peu plus pâle sur les ailes inférieures, elle est plus large et atteint la base; formant sur les su- périeures une échancrure qui reçoit l'arc de la cellule dis- coïdale ; les échancrures des quatre ailes sont liserées de blanc et le bord extérieur est divisé par une rangée de points d’un bleu cendré, plus gros sur les inférieures. Ces dernières ailes ont vers l'angle anal une grosse dent, très saillante, formant une palette; le dessous des quatre ailes est roux avec des taches et des bandes d’un blanc nacré; les ailes inférieures ont tout le long de la côte une bande na- crée, puis trois bandes de la même couleur, dont une entre le milieu et la base, interrompue, précédée et suivie de traits noirs; une autre au milieu s'étendant du bord abdo- minal au milieu de laile; enfin la troisième marginale, n’occupant que le tiers interne et divisée longitudinalement par des lignes noirâtres. Outre cela, ces mêmes ailes sont marquées de quatre yeux assez grands, noirs, à larges iris ferrugineux, cerclés de noirâtre; leur pupille est blanche et en croissant, ou plutôt en forme de V renversé, les trois yeux les plus rapprochés de l'angle anal sont oblongs; les ailes supérieures offrent trois yeux ronds, assez grands, à large pupille nacrée et s’alignant avec trois taches de la même couleur, dont les deux, les plus voisines de la côte, tendent à se réunir ; le corps est en dessus d’un noir bleuâtre.

Décrit sur deux individus que M. Boisduval a reçus de l'Amazone.

Cette belle espèce doit prendre place entre Telemachus et Metellus.

4. MORPHO AMATHONTE.

Cette grande espèce ressemble beaucoup par la taille et par la couleur à l’Anaxibia du Brésil, avec lequel il est fa-

212 DEYROLLE FILS.

cile de la confondre, au premier coup d’æil, lorsqu'on ne considère que le dessus des ailes. Cependant les contours sont plus fortement dentés et le corps est entièrement noir, comme dans le Menelaus, tandis qu’il est d’un beau bleu dans l’Anaxibia.

Le dessous des quatre ailes est brun, avec des bandes transversales plus ou moins interrompues, d’un vert bronxé, un peu doré; celui des inférieures est marqué de quatre yeux noirs, de grandeur moyenne, à iris jaune entouré d’un cercle noir, puis d’un cercle bronzé; ces quatre yeux, dont l’anal est moitié plus petit, sont précédés chacun d’un accent circonflexe bronzé, et suivis en arrière d’une bande de la même couleur, le dessous des supérieures offre égale- ment quatre yeux semblables, dont le second en partant de la côte est beaucoup moins prononcé, et peut disparaître chez quelques individus. Ces yeux ne sont pas suivis d’une bande bronzée; le bord marginal des quatre ailes est sau- poudré d’une traînée d'atomes d’un gris blanchâtre, sur laquelle on aperçoit une petite ligne marginale plus obscure, en feston; les palpes sont rouges.

La femelle est plus grande que celle de l’Anaxibhia, et elle a beaucoup de rapport avec la femelle de Menelaus. Le disque de ses ailes est largement bleu, avec une large bor- dure noire, le bleu se perd en rayonnant. Les supé- rieures ont la bordure divisée par deux rangées de gros points blancs, dont l’interne bien marquée formée de taches ovales; l’externe, au contraire, est formée de taches moins nettes, plus petites, se continuant sur les ailes inférieures, et suivie sur chaque aile d’une raie grisâtre en feston; outre cela, les premières ailes ont sur la côte une tache blanche, longitudinale, comme dans les espèces analogues, le dessus des quatre ailes est comme chez le mâle.

M. Boisduval possède les deux sexes de cette espèce, qui habite la Nouvelle-Grenade.

Genre Morpho. 213 5. MorPHo THESEUS Boisduval.

Cette espèce encore inédite appartient au groupe du Per- seus de Cramer et de l’Hercules de Dalman; elle a le faciès et la taille de l’Hercules du Brésil, avec les ailes inférieures beaucoup plus dentées que dans aucune autre espèce, le dessus des quatre ailes est d’un brun olivâtre, avec la base largement teintée d’un gris blanchâtre. Celui des supé- rieures est marqué d’un are transversal d’un brun noirâtre au bout de la cellule discoiïdale, et à l'extrémité de deux rangées marginales de taches d’un jaune orangé; le dessus des inférieures est dépourvu de taches et n'offre qu'une raie marginale orangée interrompue par les dentelures.

Le dessous des quatres ailes est d’un brun roux avec des bandes transverses plus claires, disposées à peu près comme dans les espèces voisines ; celui des inférieures est marqué d'une rangée de cinq yeux assez petits, noirs, pupillés d'atomes blancs, à iris orangé cerclé de noir, précédé d’une bande pâle assez large; le bord postérieur est divisé par une bande blanchâtre, étroite, sinueuse et suivie d’une ligne tout à fait marginale ferrugineuse, suivant les sinuosités des dents; le dessous des ailes supérieures offre une rangée de trois yeux semblables, dont celui du sommet plus petit, précédé d’une bande anguleuse pâle; le bord marginal est divisé par une raie ferrugineuse, précédée d’une rangée non interrompue de taches cunéiformes d’un blanchâtre lavé de roux.

Nous ne connaissons pas la femelle, qui doit avoir une certaine analogie avec celle d'Hercules. Ce Morpho, qui ne paraît pas être très rare aux environs de Bogota, nous arrive presque toujours en mauvais état, ce qui indiquerait qu'il habite les grands bois il voltige dans les arbres comme Perseus, Hecuba et Metellus, que le savant professeur, M. La- cordaire, a souvent vus dans les forêts de Cayenne, planant

214 DEYROLLE FILS. Genre Morpho.

au sommet des plus grands arbres, sans jamais pouvoir par- venir à en prendre un seul exemplaire.

Il nous reste encore à parler de deux femelles de Morphos que nous avons reçues de la Nouvelle-Grenade; l’une, au nombre de deux individus, est en tout semblable à celle que M. Hevwitson a figurée (Exot. Butterflies), comme la femelle authentique de Cypris; l’autre, unique, a un certain rapport avec la précédente, mais, outre une notable différence dans le dessin, elle en est très distincte par le beau reflet bleu qui couvre largement la base des quatre ailes. Nous regar- dons cette dernière comme Ja véritable femelle du Morpho Cypris de M. Boisduval; quant à celle figurée par M. He- wiston, nous avons de la peine à croire qu’elle en soit une variété; nous pensons plutôt que c’est une espèce dont le mâle nous est encore inconnu.

Ces deux espèces font aujourd’hui partie de la riche col- lection de M. Dutreux.

LISTE DES HYMÉNOPTÈRES

recueillis par M. E. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE,

dans le département des Basses-Alpes (grandes montagnes),

pendant les mois de Juin, Juillet et Août 1858.

Par le D' SICHEL.,

(Séance du 11 Janvier 1860.)

Dans les Annales de notre Société, année 1859, p. 177, M. Beilier de la Chavignerie a rendu compte d’une explo- ration lépidoptérologique des hauts sommets du départe- ment des Basses-Alpes faite pendant les mois de juin, juillet et août 1858. Pendant cette exploration, il a eu la bonté de recueillir pour moi un nombre assez considérable d'Hymé- noptères dont je donne ici la liste.

Parmi ces Hyménoptères, les plus intéressants sont une série très complète de Bourdons des espèces Bombus eques- tris F. (Drewsen et Schiôdte, Bomb., p.6, n°5) et B. fragrans Pall. (ébid., p. 17, no 17). Il ressort de l'étude minutieuse et de la comparaison attentive des nombreux individus des trois sexes de ces deux espèces, capturés dans la même lo- calité, que le Bombus equestris F. n’est qu’une variété du Bombus fragrans Pall., dans laquelle les poils des pattes, au lieu d’être noirs, deviennent grisâtres ou gris-roussâtres. J'ai observé toutes les transitions entre les deux espèces,

216 SICHEL.

de manière à pouvoir regarder comme certain ce que j'avance.

On voit que l'étude des Faunes locales, quelque peu de temps qu’on puisse y consacrer, a toujours de très grands avantages. La capture de cette série de Bourdons d’une espèce rare et peu étudiée jusqu'ici suffirait à elle seule pour valoir à M. Bellier la reconnaissance des entomologistes qui prennent intérêt à l’ordre des Hyménoptères, si curieux à plus d’un titre.

Voici maintenant la liste des genres et des espèces d’'Hy- ménoptères rapportés par notre collègue, avec indication du nombre d'individus de chaque sexe :

Sirex gigas L., ®.

Hylotoma berberidis Schrank, 2 , Hartig no 3.

Allantus nothus K1., &, 2 $, Hart. 9.

Tenthredo obsoleta K1., ®, Hartig no 44.

Tenthr. ignobilis KI, &, 2 ® , Hart. no 2 (T, stig- ma F., nec Lepeletier no 226).

Tenthr. scalaris K1., ®, Hart. no 41.

Tarpa spissicornis K1., 2 ®.

Lyda punctata F., ?, Hart. no 16, Lep. 14.

Ichneumon fusorius, & var. Wesmael.

Ichn. gracilicornis Gr., var., & , vel n. sp.

Amblyteles, n. sp.

Crabro (Ectemnius) quitatus, ®, var. c. Dahlhb.

Crabro (Thyreopus) clypeatus Lep., 3 &.

Pompilus fumipennis Dahlb., 2 ©.

Ammophila hirsuia Kirb., .

Sapyga punciata K]., 9, var. tripunctata.

Hyménoptères des Basses-Alpes. 217

Mutilla Europæa L., 2 Q.

Formica nigra L., & 9.

Form. rufa L., ? $ &.

Form. cunicularia Latr., $.

Eumenes pomiformis Rossi, 9.

Odynerus oviventris Wesm., ?.

Odyn. Antilope Panz., %.

Vespa Saxonica F., Sauss., $ $ , cum nido.

Polistes Gallicus L. $,3 %, cum nido.

Colletes Daviesanus K., q.

Andrena cineraria L., 4 %.

Andr. Trimmerana K., $.

Andr. parvula K., %.

Andr. longipes Shuck., &.

Andr. convexiuscula K., %.

Halictus subfasciatus Nyl., &.

Hal. 4-strigatus Latr., 4.

Hal. fulvo-cinctus K., 2 ?.

Panurgus ater Panz, 29, #.

Pan. dentipes Lep., 29, 2 d.

Osmia adunca Panz., €, var.

Megachile pyrenaica Lep., %.

Megachile n. sp. aff. centunculari L., & (inter M. 8-signatam et M. pyrinam).

Nomada 6-fasciata Panz., ®.

Cœlioxys conica Latr., conoidea Il., & .

Bombus lapidarius L., ®, 2 &.

B. Raïellus K., 9, 2 %.

218

SICHEL. Hyménoptères des Basses-Alpes.

B. scutellatus Jur. (Ligusticus Spin.), ?. B. fragrans Pall., transeuns in Bombum eques-

trem F., 2 $, 4 $ majores, 7 $ minores, 12267.

B. terrestris L., 2 ®, 3 %.

B. lapponicus F., 2 minores.

B. pratorum L.., 2 & (Burellanus K L B. muscorum L., 29, d

Apathus (Psithyrus) rupestris F., 4 Q.

Apath. rupestris F., var. 1 a Lep., 3%.

DIPTÈRES EXOTIQUES NOUVEAUX,

Par M. J. BIGOT.

(Séance du 11 Janvier 1860.)

Les insectes qui font l’objet de cette note m'ont été géné- reusement offerts par notre excellent collègue M. Doué de la part du R. P. Montrouzier, missionnaire apostolique, qui les a découverts à l’île Lifu, dépendance de la Nouvelle- Calédonie. Afin de témoigner de mon mieux ma profonde gratitude pour ce don généreux, je me suis empressé de les publier.

G. RHADIURGUS L@W. (Asèlus, auctor.).

L'échantillon était accompagné d’une très courte notice de la main du donateur (P. Montrouzier), contenant une brève description que j'estime insuffisante pour permettre la distinction exacte de cet insecte au milieu de la foule presque innombrable de ses congénères et vu l'insuflisance, généralement désespérante, des descriptions qui se rappor- tent à ces derniers. J'ai donc pensé qu'il serait utile de la compléter, comme on verra ci-dessous, en la modifiant suivant les règles de la diptérologie. J'ai, du reste, conservé religieusement le nom spécifique sous lequel il était com- muniqué, quoique, à vrai dire, il m'eût semblé préférable d'en choisir un moins communément employé.

Je le rapporte au genre Rhadiurqus, et, pour éviter une méprise très possible, je donne en abrégé ses principaux caractères génériques.

220 J. BIGOT.

1. R. MacouaRTI, & (Montrouxei). Long. 25 mill.

Antennes ; troisième article à peu près aussi long que les deux premiers, grêle, fusiforme, style à peine plus long que cet article, à peine épaissi vers son extrémité ; les deux pre- miers articles hérissés de soies rigides. Trompe assez épaisse ; palpes courts, à longues soies; vertex fort concave; front et face larges et à peu près parallélogrammiques, cette dernière, à moitié inférieure fortement saillante ; moustache assez longue, assez fournie, n’atteignant que le milieu de la : hauteur de la face; barbe assez longue et fournie. Thorax presque glabre, portant en arrière quelques soies assez courtes. Abdomen à peu près glabre, quelques rares épines près du bord latéral postérieur du troisième segment, légèrement déprimé, neuf segments distincts, deuxième raccourci. Organe 9 court, épais, conique, légérement dé- primé et tronqué, dépourvu de couronne épineuse à son extrémité. Tarses; premier article à peu près de la longueur des deux suivants. Ailes; (nervures analogues à celles du genre Asilus Macq.), bifurcation de la première nervure pos- térieure un peu élargie vers la base, deuxième nervure pos- térieure très fortement coudée extérieurement à angle droit, obtus ou arrondi au sommet, près l’extrémité de la cellule discoiïdale; facettes des yeux égales.

Antennis nigris, selis nigris, verlice brunneo griseo-varie- gato. Facie griseo-flavido, in medio griseo, mystace albido flavo pallido, super nigro, subtus, setis rarissimis nigris. Barbä grise; occipite setis rigidis instructo. Palpis et haustello ni- gris, setis nigris, illo apice, griseo-velutino. Thorace, brun- neo nigro, villà inter medià retrorsum latà, ante marginem ter- minata et bifidà, antice lineà brunnea pallidiore obscurè divisà, retro, lateribus incisurisque cunctis, griseo-flavido, pleuris pectoreque griseis, scutello, brunneo griseo, brunneo angustis- sime marginato. Setis raris, nigris, Abdomine brunneo griseo,

Diptères exotiques nouveaux. 221

incisuris lateribusque pallidioribus, extremo apice, nigro brunneo, spinis flavis, pilisque sparsis flavidis, ventre griseo. Pedibus rubidis; antice et superne, tibiis, apice et intùs, tar- sis Lotis, nigris, istis, subius fulvo villosulis, spinis nigris, pulvillis fulvis, ungulis nigris. Alis, subhyalinis, pallidissime brunnescentibus, apice griseis, nervis brunneis, halteribus, et calyptris testaceis.

Antennes noires à poils noirs, vertex d’un gris brunâtre changeant, face d’un jaune gris pâle, milieu un peu grisâtre. Trompe et palpes noirs, la première terminée par un peu de duvet gris, les derniers à soies noires. Moustache d’un blanc jaunâtre, noire en dessus, et quelques soies noires très rares en dessous; barbe grise ; bords supérieurs des or- bites bordés de soies hérissées noires. Thorax d'un gris jau- nâtre pâle, partie postérieure, côtés et bords sans taches distinctes, une large bande médiane, plus élargie antérieu- rement, divisée obscurément en avant par une ligne rous- sâtre, bifide en arrière elle cesse au delà de la suture, trois petites taches allongées en arrière, trois grandes ta- ches à peu près triangulaires, l'intermédiaire la plus grande, de chaque côté de la bande médiane, laquelle est toute d’un brun noirâtre mat; épaules de même nuance, flancs et poi- trines grisâtres, quelques soies jaunâtres sur les hanches; écusson gris jaunâtre, très finement bordé de brun, et en dessous gris. Abdomen brun grisâtre, incisions et côtés plus pâles ou d’un gris jaunâtre, les deux derniers segments et organes 9 noirâtres, quelques poils courts et clairsemés d’un fauve pâle, épines du troisième segment fauves. Ventre gris avec quelques poils gris à la base; écusson et balanciers fauves, Pieds, d’un fauve rougeâtre, cuisses, côté antérieur et dessus, tibias, côté interne et extrémité, tarses et ongles, noirs , tibias, à l'extrémité interne, tarses en dessous, couverts de duvet fauve, pelotes fauves, épines noires. Ailes d'un brunâtre hyalin très pâle, grisâtres vers l'extrémité, nervures noires.

229 J. BIGor.

G. DrALINEURA (Rond. Prodromus).— G. Thereva (Latr. Meig.).

2. T. VARICINCTA, 9. Long. 7 mill.

Haustello paulo producto, nigro, antennis palpisque nigris. Facie albido-griseo, fronte nigrâ. Thorace nigro opaco, lineis binis, parum perspicuis, griseis, lateribus et pectore schistaceis, scutello griseo albido. Abdomine nigro nitido, seq- mento primo ad latera, 20 et ad marginem posticum, utrinque latius, 4°, utrinque triangulatim, cœteri, ad latera viltis æqualibus, ventre, albido griseo pictis. Pedibus obscure testaceis, femoribus brunneo obscuro, tibiis anterioribus, latits, posterioribus, apice, tarsisque brunneis (cœteris pe- dibus desunt), alis subhyalinis, nervis maculäque angustà, longä, stigmauicali, diffusà, brunneis. Calyptris albidis, basi, griseis; halteribus grises.

Antennes noires, quelques soies noires sur les premier et deuxième articles, palpes et ‘trompe noirs, cette dernière légèrement saillante, lèvres amincies; front noir opaque, face, joues et derrière de la tête d’un blanc un peu grisätre. Thorax noir opaque, deux lignes fort étroites, distantes, grises, flancs et poitrine, ardoisé obscur. Ecusson, d’un gris un peu blanchâtre, abdomen d’un beau noir luisant, premier segment à tache latérale, triangulaire et marginale, deuxième et troisième ornés chacun d’une bande entière, marginale, élargie sur les côtés, quatrième à tache triangu- laire latérale, les derniers, chacun à deux demi-bandes laté- rales et ventre, d’un blanc légèrement grisâtre ou bleuâtre ; organe Q noir. Pieds d’un brun noirâtre, antérieurs avec la base des tibias, largement, extrémité des tibias postérieur set tarses, noirâtres. Cuillerons blanchâtres à base grise, balan- ciers gris. Ailes, presque hyalines, nervures brunes, une tache diffuse, étroite, allongée, brune, sur le stigmate.

Diptères exotiques nouveaux. 223

G. SpxiximorpPuaA (Rond. Prodromus).— G. Ceria (Fabr.).

3. S. ANrIPODA, $. Long. 10 mill.

Tuberculo antennifero nigro, satis longe producto, conico, subcylindrico, segmento abdominali secundo, basi, parum altenuato. Antennis Lotis nigris, facie, vittà medià simplici, genis fronteque nigris. Thorace nigro, puncto humerali, lineà- que transversà, angustà, incisurali, ter interruplà, lateribus maculis ovalis, flavidis. Scutello flavido, basi punctio triangu- lari nigro. Abdomine nigro , 20 et 30 segmento, anguste flavido marginatis. Pedibus nigro brunneis, tibiis, basi, satis latè albido flavido pictis. Alis pellucentibus, vitià costali latä, a basi usque ad apicem productà, nigrä. Calyptris albidis ; halteribus flavidis.

Glabre. Proéminence antennifère allongée, cylindri-coni- que; deuxième segment abdominal très peu rétréci à sa base. Antennes, style, proéminence, front et joues, noirs, face d’un jaune blanchâtre très pâle, divisée par une large bande médiane, un peu atténuée inférieurement, d’un noir luisant, bords postérieurs des orbites blancs, trompe brune. Thorax, d'un noir profond, un point huméral, une ligne transversale étroite sur la suture, interrompue en trois en- droits, un peu élargie latéralement en forme de tache, une grande tache transversale ovale sur les flancs, avec un point en arrière, contigu et d’un jaune pâle. Ecusson jaune, une tache triangulaire noire à sa base. Abdomen noir, bords postérieurs des deuxième et troisième segments, d’un jaune pâle. Pieds, d'un noir brunâtre très foncé, base des tibias, largement blanchâtre. Ailes hyalines, moitié extérieure d’un noir brun, un peu plus pâle vers le milieu des cellules et se rétrécissant graduellement vers le sommet, ainsi que vers la base de l’aile. Cuillerons blancs; balanciers d’un

jaune pâle,

294 J. BIGOT.

G. MONTROUZIERA (nom. propr.). Curia, Ortalidarum vel Trypetidarum. (Bigot.)

Parmi les nombreuses nouveautés obtenues dernière- ment des Moluques et de la Polynésie, on trouvera proba- blement ample matière à la formation de coupes généri- ques multipliées aux dépens de la populeuse curie des Orta- lidæ (alias, Trypetidæ seu Tephritidæ, si l'on se décide à réunir les deux anciens groupes très voisins, des Ortalidæ et Tephritidæ? ) L'insecte, dont je donne plus loin la descrip- tion détaillée, me paraît devoir constituer une subdivision nouvelle, à laquelle j’applique une dénomination destinée à rappeler le souvenir du missionnaire qui l’a découverte et auquel j'ai l'honneur de la dédier.

Characteres generici. & ; corpus latum, abbreviatum. Antennæ, articulo tertio oblongo, super haud perspicue con- cavo, apice obtusè rotundato, ad minus secundo duplo lon- giore, stylo breviter puberulo. Fronte latà. Facie leniter tumidà, subrectà, inferne dilatatà et utrinque sub oculos satis latè productàä, foveis utrinque subantennalibus profundis, episiomio parum proeminentle, oris labro convexo proemi- nente, haustello crasso, labris valdè dilatatis, palpis oblongis, paulo dilatatis, apice obtusis, genis utrinque, foveà transversà suboculari. Scutello nudo, hemispherico, mediocri, paulo tu- mido. Abdomine, thorace haud longiore, basi valdè coarctato, in medio maxime dilatato et apice conico, nudo. Femoribus haud incrassatis, setis nonnullis breviusculis infernè sparsis, tarsorum articulo basilari, cœteris unilis, equilongo. Alis latis, abdomine longioribus, brevissime circumciliatis, nervo- que primo longitudinali breviter ciliato et propè basin nudo, transversis ullra marginem externum attingente, secundis tertiisque leviter fleæuosis, cellulis cunctis posterioribus late apertis, discoidali propè marginem clausà et breviter peduncu- latä, anali abbreviatä, apice latè et rectè truncatä, angulo

Diptères exotiques nouveaux. 225

interno nervulo marginem attingente; nervis transversalibus maxime obliquis, interno, paululum ultra externum sito.

4, M. LIFUA, &. Long. 9 mill.

Tota, cœruleo violaceo nitido; capite testaceo. Antennis fulvis, vertice fronteque fulvis. Facie testaceä, genis, oculis subtus, fulvis. Haustello pallide brunneo, palpis testaceis. Puncio calloso humerali ntido, castaneo. Pedibus, testaceo fulvo, tarsis, apice, nigris. Calyptris, testaceis; halteribus fulvis, apice, nigris. Alis, albido-flavidis et subhyalinis, basi, costà latè, nervis testaceo-fulvo pallido, vittà transversali externà angustà, propè basin, in medio disci terminatà, deinde, vittà transversà latà, retrorsum convexà, marginibus utrinque atlingente, postea vilta angustà, relrorsum con- cavà, oblique ex apice externo primæ nascente, divergente et marginem posteriorem altingente, maculà lineari, latà, alis cum triente apicali costæ confusä, retro truncatà, apice gra- duatim attenuatà, basi fulvo unifenestratà, cunctis nigro brunneis.

Entièrement d’un beau bleu violet, très luisant, excepté: antennes, large bande frontale carrée, fossettes transver- sales sur les joues, au-dessous des yeux, en forme de crois- sant, d’un fauve rougeûtre, style plus obscur ; le reste de la tête testacé, trompe brunâtre, palpes testacés, semés de quelques poils courts, bruns. Un point rond, calleux, brun luisant, aux épaules. Pieds, d’un testacé fauve, avec les trois derniers articles des tarses noirs. Cuillerons testacés, ba lanciers noirs, avec la base de la tige fauve. Ailes, d’un blanc jaunâtre très pâle, presque hyalin, base, bord exté- rieur largement, nervures, d’un testacé fauve, une demi- bande extérieure, transversale, assez étroite, près de la base, une bande ensuite, oblique, plus large, un peu con-

3e Série, TOME VII. 15

226 J. BIGOT.

vexe en avant et joignant les deux bords de l'aile, une troi- sième bande plus étroite que celle-ci, partant de son extré- mité au bord externe et atteignant obliquement, en sens opposé, le bord postérieur, convexe en arrière, passant sur les nervures transversales, enfin, une bande apicale, con- fondue avec le bord externe et contournant un peu l’extré- mité de l'aile, largement et carrément tronquée en avant, graduellement atténuée en arrière, avec une tache d’un fauve pâle, presque carrée, située vers sa base, le tout d’un brun noirâtre plus foncé extérieurement. Les deux ner- vures transversales postérieures notablemeut obliques et situées presque sur la même ligne, l’externe seulement un peu moins éloignée de la base que l’interne; nullement

sinueuses. t

G. NYCTERIBIA (Latr.).

Parmi les insectes communiqués, se trouvent rois indivi- dus “et 9, extrêmement détériorés, (un seul, un &, ayant conservé son abdomen), d’un Nyctéribie qui paraît avoir de grands rapports avec la N. Hopei (Westw. et Kolenati), au- tant du moins que les diagnoses trop succinctes de ces au- teurs permettent de le soupçonner. Néanmoins, je donne à cette espèce un nom nouveau, provisoire, avec une descrip- tion qui, je l'espère, fournira les moyens de trancher la question ultérieurement. Le R. P. Montrouzier avait joint à ces échantillons une courte notice, contenant une dia- gnose que j'estime insuffisante. Il propose, à leur égard, la formation d’un genre, distinct des Nyctéribies, auquel il applique le nom d’Oxycephalus ! Mais, d'une part, la con- formation de la tête n’offre ici rien d’assez particulier pour motiver cette séparation, d’un autre côté, le nom générique d'Oxycephalus a été déjà trop communément employé en

Diptères exotiques nouveaux. 227

entomologie pour qu'il soit logique de s’en servir actuelle- ment. En conséquence, je crois devoir rapporter ces indi- vidus à l’ancien genre, bien défini, des Nyctéribies, et, pour me conformer autant qu’il est en moi aux désirs présumés de l’auteur, je lui conserve la désignation spécifique, provi- soire, d'Oxycephala.

5. N. OxycEPHALA, $, Montrouzier. Long. du corps, &,5 millim.

Castaneo, satis nitido, pedibus, basi, paulo pallidioribus. Abdomine &, tuberculis manifestis destituto, quinque seg- mentato, segmento ultimo cœteris multo longiore, conico, apice truncato, lateribus et apice setis nonnullis sublongis munilo. Thorace, antice rotundato, subtus obscure punctulato seu granuloso, lineis binis antice confluentibus et leniter im- pressalis. Sexualia, appendicibus binis elongatis et approxi- matis, abdomine subtus, apice replicatis, instructa. Coxis anterioribus elongatis, conicis, femoribus tibiisque paulo compressis et sparsè selosis, larsis attenuatis, articulo basali longo, tenui, cylindrico. Ungulis unidentatis, basi incrassatis. Palpis longis et setosis. Pectinibus ordinariis nigris.

Entièrement d’un châtain brunâtre, assez luisant, base des cuisses et des tibias plus clairs. Thorax, obscurément ponctué ou granuleux en dessous, arrondi en avant; abdo- men, muni de quelques soies clairsemées sur les côtés et aux bords des segments, plus abondantes en arrière, lisse, dépourvu de tubercules distincts, cinq segments, peu dis- tincts à la base, le dernier beaucoup plus grand que les au- tres, en forme de cône tronqué. Pieds clairsemés de soies, légèrement comprimés, article basilaire des tarses, très long, grêle, cylindrique, une couronne de soies denses, assez longues, à la base des ongles, ces derniers, très forte-

228 J. BiGor. Diptères exotiques nouveaux.

ment courbés, unidentés. Une impression légère, en forme de V renversé et arrondi à l’angle, sur le dessous du thorax. Palpes allongés, soyeux. Yeux grands, arrondis. Organe & , pourvu de deux appendices allongés, grèles, cylindroides, appliqués en dessous et à l’extrémité du dernier segment abdominal. Hanches en forme de cône renversé, les anté- rieures notablement plus grandes que les autres. Trouvé sur une Roussette présumée nouvelle.

ESSAI

SUR LA

FAUNE ENTOMOLOGIQUE DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE (BALADE)

Des îles des Pins, Art, Lifu, etc.

Par le Révérend Père MONTROUZIER.

(Séance du 24 Mars 1858.)

Le R. P. Montrouzier, missionnaire mariste, a, pendant plusieurs années, exercé son saint et périlleux ministère dans l’île de Woodlark.

Infatigable ouvrier apostolique, il consacrait les courts moments de loisir que ses importants travaux lui laissaient, à l'étude de l'histoire naturelle du pays sauvage, mais assez richement doté la charité chrétienne l'avait conduit. La recherche des insectes était son but principal; il en décou- vrit de nombreuses et nouvelles espèces dont il donna la description publiée à Lyon en 1857, sous le titre d’'Essai sur la Faune de Woodlark ou Moiou.

Il passa ensuite à la Nouvelle-Calédonie (Balade) qu'il ne put parcourir aussi complétement qu'il l'aurait désiré, parce que les naturels, souvent hostiles aux Français, rendaient trop dangereuses des explorations dans l’intérieur. Il a, de- puis, visité utilement les iles des Pins et d'Art, puis l’ile Lifu sur laquelle il a donné une notice.

230 Doué. Notice sur le père Montrouzier.

Le P. Montrouzier a décrit les insectes qu’il a recueillis dans ces diverses localités et dont la plupart sont nouveaux, mais privé trop souvent de livres scientifiques et de moyens de comparaison, il n’a pu classer toujours exactement les espèces dans les genres auxquels elles appartiennent; fai- sant, en quelque sorte, abnégation de son utile et intéres- sant travail, il ne tient qu’à une chose, a-t-il dit avec au- tant de foi que de modestie, c'est à ce que les œuvres de Dieu soient connues.

Plusieurs membres de la Société entomologique de France, MM. Reiche, Chevrolat, Buquet, Lucas, Jekel, etc., ont bien voulu se charger de la rectification des genres lorsqu'elle est devenue nécessaire; M. le docteur Boisduval a fait, en outre, un travail particulier sur les Lépidoptères. Cette pu- blication, dont les premiers éléments étaient déjà très re- marquables, aura donc une valeur plus réelle encore puis- qu’elle sera plus en rapport avec l'état actuel de la science.

Il n’est pas, toutefois, inutile de dire que quelques des- criptions sont parvenues sans que des types y fussent joints et que certains insectes, principalement parmi les très pe- tites espèces, étaient, à leur arrivée, dans un tel état de dé- térioration, qu'ils étaient méconnaissables; tout examen devenait dès lors impossible. Les descriptions sont néan- moins publiées, pour ne pas rendre moins complète l’œuvre du P. Montrouzier, mais sous toute réserve comme classe- ment et indication d'espèces nouvelles,

A. Dové.

Paris, 28 mars 1860.

NOTICE SUR L'ILE LIFU.

L'île que les géographes français appellent Chabrol et qui est située entre les 210 14' et les 200 40' de latitude sud et qui est traversée par le 165 de longitude, est nommé Lifu par les indigènes. Les Anglais lui ont conservé ce dernier nom. Elle est la plus grande et la plus peuplée du groupe Loyalty. On ne la trouve bien signalée que dans les ouvrages de Dumont-d’Urville, qui est le premier, je crois, à en avoir donné un relèvement tel quel. Elle est formée de corail sou- levé et d’ane couche plus ou moins épaisse de terre végé- tale, presque plate, pourvue seulement d'un bon port, ap- pelé la baie du Sandal et n’offrant que très peu de plages, d’un abord facile.

La population s'élève, dit-on, à six mille âmes : je crois ce chiffre exagéré. Elle est partagée en deux tribus à peu près égales, qui se subdivisent en villages, à la tête de cha- cun desquels se trouve un petit chef. £lle n’a qu’une seule langue, mais cette langue varie selon que l’on parle à des chefs ou à de simples sujets. Généralement le peuple de Lifu est bon, doux, affable. Mais les nombreux rapports qu’il a eus avec les Européens avides et peu scrupuleux sur les moyens de s'enrichir, l'ont rendu méfiant, fourbe et cu- pide. Autrefois il était anthropophage, mais jamais il n’a attaqué les blancs.

L'île n’a pas de cours d’eau. Il n’y a que quelques puits raturels d’un abord plus ou moins facile.

La minéralogie est fort pauvre à Lifu, comme sur toutes lesîles formées de corail. On n’y trouve, à part la terre vé- gétle, qu'une autre terre argileuse, d’un brun chocolat, qui abso:be l’eau comme la chaux en se dilatant, et que les na- turels mangent.

La lotanique est un peu plus riche. On y trouve de jolies

232 MonrrouziErR, Notice sur l'ile Liful

Lysimachies, deux espèces de Clusia, dont le suc mêlé avec de la chaux donne une belle teinture verte, malheureuse- ment peu solide, le Sandal, deux espèces de Guettarda, les Erythrina, rose de Chine, diverses Ketmies, des Sida, de nombreuses espèces de Sapotées, Mimusops, Imbricaria au fruit comestible, au bois excellent, le Crinum asiaticum, la Letragona cornuta, un Giroflier, peut-être celui que Labil- lardière donne comme de la Nouvelle-Calédonie et que je n’ai pas encore trouvé dans cette dernière terre, une très jolie petite Orchidée épiphyte du genre Hebenaria, sept ou huit espèces de Fougères, parmi lesquelles un Niphobolus et un Polypodium à fronde découpée, fort grande, et une foule d’autres plantes qui devraient faire et feront peut-être un jour le sujet d’un travail spécial.

Quant au règne animal, je n’ai qu'un mot à dire: les mammifères y sont et y doivent être rares, Une roussette et une espèce de rat, peut-être importés, en sont les seuls repré- sentants. Les poissons n’y sont point non plus ni nombreux, ni variés. Les oiseaux offrent la même pauvreté. Le plus re- remarquable que j'y ai observé est un phonygame, commun aux iles Salomon. Les reptiles n’y sont représentés que par une ou deux espèces de tortues, un boa, deux serpents de mer et quelques petits lézards, aux couleurs changeantes, à langue entière.

Les coquillages n’y diffèrent pas de ceux de la Nouvelle- Calédonie. Il serait trop long de les énumérer. Je me borne à dire que la porcelaine Argus n’y est pas rare.

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COLÉOPTÈRES

{. CICINDELA HEMICYCLA (Mihi). Long. 10 millim. ; larg. 4 millim.

J'ai décrit très brièvement cette espèce, il y a quelques années, dans l’esquisse que j'ai tracée de l’entomologie de Woodlark. Je la décris de nouveau avec d'autant plus de plaisir que je l'ai mieux observée.

Corps oblong, légèrement aplati, noir par-dessus, blan- châtre avec des reflets irisés en dessous. Le labre, les man- dibules et les palpes sont blancs avec l'extrémité noire. Les antennes sont noires avec des reflets cuivreux, les yeux grands, saillants, ovales. La tête est très finement rugueuse, noire. Le corselet, également noir et à peine rugueux, est cylindrique, marqué d’une impression triangulaire en avant et d’un sillon longitudinal qui le sépare en deux lobes. L'écusson est noir, triangulaire. Les élytres, plus larges que le corselet, sont finement pointillées, dilatées vers l’extré- mité et terminées par un angle extérieur assez obtus. Elles sont entourées d’une bande étroite, bronzée et quelquefois blanchâtre, qui envoie deux petites dents vers le limbe. Le dessous du corps est d’un noir ou rouge cuivreux, couvert d’une villosité blanche. Les tarses sont noirs.

Habite dans les plaines, à terre, près des ruisseaux et sur les chemins après les pluies. Nord de la Nouvelle-Calé- donie.

2. OXYCHEILA ARROGANS (Mihi) (1).

Magna, supra æneo-obscura, subtus viridi-aurea, labro

(1) Gette pel.e espèce a été décrite et figurée par M. J, Thomson sous le nom de Distipsidera Mniszechii (Revue et Magasin de Zoo- logie, 1856, p. 112).

234 MONTROUZIER.

albo lutescente, thorace bilobo, utrinque acuto. Elytris lu- nula humerali, macula media submarginali, maculaque api- cali albidis notatis, punctatis; pedibus squalidè albescenti- bus, antennis fuscis. Taille du mâle, 20 mill. de long ; 5 de large. Taille de la femelle, 24 mill. de long ; 7 de large. Habite dans les montagnes, sur les arbres qui croissent le long des torrents.

3. O. AFFINIS (Mihi) (1). Taille du mâle, 12 mill.; de la femelle, 15 mill.

Cette espèce que j'ai d’abord regardée comme une simple variété de la précédente et que je n’en sépare encore qu'a- vec doute, offre constamment les différences suivantes :

Les côtés du corselet ne se terminent pas en pointe, la couleur du dessus du corps est d’un beau vert doré damassé. Les trois taches blanches de chaque élytre sont ainsi for- mées : la première à l'angle huméral; la seconde plus grande, un peu en croissant ouvert supérieurement, part du milieu sans atteindre le bord externe et va presque jusqu’à l’in- terne; la troisième est ovale, transversale, en croissant ou- vert inférieurement et n’atteint pas l'extrémité des élytres. Le reste des détails est parfaitement conforme à la descrip- tion précédente. Quant à la taille, je dois faire observer que j'ai vu des O. arrogans aussi petites que celle que je décris.

Habite dans les plaines, fréquemment sur le Rhus atra de Forster, une espèce de banian et même sur les palétuviers.

4. O. PULCHELLA (Mihi) (2). Même taille que la pré- cédente.

Cette espèce rare se distingue des deux précédentes par

(1) Genre Distipsidera. (2) Cette espèce, qui doit appartenir aussi au genre Distipsider a, n’a pas été envoyée.

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 235

la forme des taches dont l’humérale est carrée et double; l'intermédiaire est droite, perpendiculaire au bord des ély- tres ; la dernière est ovale et nullement en croissant. Les élytres sont, en outre, couvertes de points très petits et manquent des côtes flexueuses qui se trouvent dans l’arro- gans et l'affinis.

5. CYMINDIS GEOPHILA (Mihi). Taille, 5 millim.

Bronzée, pattes et antennes blanc jaunâtre, tête et corse- let lisses, élytres striées, coupées carrément. Petite espèce qui n’est pas très rare ici; ne se trouve que sous les végé- taux en décomposition.

6. C. picEA (Mihi) (1). Taille, 9 millim.

D'un noir profond, peu brillant, antennes, tarses et bords du corselet brun-ferrugineux, corselet en cœur un peu transversal avec un sillon longitudinal. Elytres larges, apla- ties, ayant chacune sept sillons et l'échancrure terminale un peu sinuée. Se trouve à Art sous les écorces. Rare.

Genre TRICHOTHORAX (Mihi).

Caractères généraux des Lébies, maïs palpes extérieurs terminés par un article pointu. Corselet très court et très large, terminé de chaque côté par un poil délié.

7. T. CYANEUS. Taille, 5 millim.

Tête et élytres bleues, ces dernières striées. Corselet en corbeille largement ouverte et pattes rouges.

Sous les herbes humides. Court avec rapidité et vole de même.— Ile d'Art.

(1) Gette espèce n'appartient pas au genre Cymindis, elle se rap- proche beaucoup des Plochionus,

236 MONTROUZIER.

8. SCARITES MARGINATUS (Mihi) (1). Long. 17 mill.; larg. du corselet, 5 mill.; des élytres, id.

Cette espèce est armée de deux épines aux jambes inter- médiaires, par conséquent elle appartient à la première section du comte Dejean. Le faciès général est celui du Sc. picicornis de Sturm. Dessus et dessous du corps d’un noir luisant. Les palpes et les antennes sont roux ; les mandibules fortes, noires, la tête également noire offre plusieurs im- pressions dans le sens de la longueur et une espèce de lame au devant des yeux. Le corselet en forme de coupe est lisse, rebordé, marqué d’un sillon longitudinal au milieu et de deux impressions mal déterminées de chaque côté posté- rieurement. Les élytres ovales sont marquées de stries lon- gitudinales et de points à peine imprimés dans les inters- tices. Elles ont une bordure large légèrement rugueuse ; sur leur partie postérieure on voit quelques poils roux. Le reste comme dans le Sc. picicornis.

Insecte rarrissime que je n'ai rencontré qu’une seule fois près d’une mare, dans un terrain sablonneux.

9, CaLÆnius viribis (Mihi) (2). Long. 12 mill. ; larg. 5 millim.

Tête, corselet, élytres d’un vert brillant, dessous du corps bronzé; pattes, antennes, organes buccaux, fauves. La tête triangulaire, finement pointillée, offre une impression qui passe au contour des yeux et au dessus du labre. Le vertex est presque lisse, les yeux grands, saillants. Le corselet cir- culaire, échancré aux deux extrémités, est très pointillé et a les bords latéraux un peu relevés et deux impressions à la base. Les élytres plus larges que lui, arrondies au bout, peu

(1) Cette espèce n’a pas été envoyée. (2) Cette espèce n’a pas été envoyée.

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 237

convexes, striées et ponctuées, obscures sur le milieu du limbe, offrent, vues à la loupe, sur les côtes formées par les stries, d’autres stries très fines, obliques. Espèce très dis- tincte, quand elle est examinée en détail, d'une espèce de Chlænius également verte, du cap de Bonne-Espérance, avec laquelle on serait tenté, primo visu, de la confondre. Balade. Sous les pierres, les végétaux en décomposition.

10. LiSSAUCHENIUS BIGUTTATUS (Mihi). Long. 11 mill. ; larg. 5 mill.

Noir, le corselet à reflets verts est finement rugueux. Elytres striées avec deux taches rouge-orange, anguleuses vers l'extrémité, pattes fauves, genoux noirs. La tête est allongée, triangulaire, presque lisse avec quelques dépres- sions peu marquées. Les yeux très saillants, très éloignés du corselet, sont oblongs. Les antennes plus longues que la tête et le corselet réunis, un peu sétacées, sont d’un roux très foncé ainsi que les palpes. Le corselet échancré en avant, coupé carrément à la base, a les côtés arrondis, rele- vés, un sillon longitudinal très peu sensible et deux fos- settes latérales près du bord postérieur, il est finement ru- gueux. Les élytres plus larges que le corselet, un peu dila- tées sur les côtés, arrondies à l'extrémité, peu convexes, ont chacune neuf sillons et les côtes intercalées finement ru- gueuses. Près de l'extrémité, vers le bord externe, elles ont une tache rouge-orange flexueuse, quelquefois assez peu apparente. La poitrine et l'abdomen pointillés sont d’un noir brillant.

Se trouve à Art et à Balade sur le sol, sous les pierres et les végétaux en décomposition.

11. OPHONUS? BiLLIARDERII (Mihi) (1). Taille, 8 millim.

Noir brillant. Tarses et antennes brun-fauve. Tête lisse,

(1) Cette epèce appartient très probablement au genre Melanotus,

238 MONTROUZIER.

corselet carré avec angles antérieurs arrondis; un sillon lon- gitudinal et, de chaque côté, une fossette atteignant la base, lisse. Elytres pas plus larges que le corselet, striées et un peu rugueuses sur le bord, vers l'extrémité, dessous du corps lisse.

Sous les pierres, les herbes en décomposition. Ile d’Art.

J'ai dédié cette espèce à La Billardière, le célèbre bota- niste à qui l’on doit le peu que l’on connaît de la flore de la Nouvelle-Calédonie.

12. REMBUS Goryi (Boisd., Faune de l'Océanie, p. 32) (1). Taille, 15 millim.

Bien décrit dans la Faune entomologique de l’Océanie sous le nom générique de Rembus.

Sous les pierres, les plantes en décomposition. Balade, Art.

13. CATASCOPUS? LAFERTEI (Mihi) (2). Taille, 1 centim.

Bronzé, antennes, pattes et dessous du corps ferrugineux, corselet en cœur, fortement rebordé avec un sillon longitu- dinal qui n’atteint aucun des deux bords et une dépression aux angles postérieurs. Elytres fortement sillonnées et trois points enfoncés peu apparents, de chaque côté de la su- ture.

J'ai dédié à M. le marquis de La Ferté cette espèce que l'on rencontre à Art, sous les végétaux, dans les endroits humides.

14. FERONIA MELLIEI (Mihi). Long. 14 mill.; larg. 6 millim.

Vert brillant, tête et corselet lisses, élytres striées et très

(1) Genre Dicrochile (Guérin-Méneville). (2) Genre Anchomenus.

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 239

finement ponctuées, La tête est allongée, légèrement incli- née, un peu convexe avec deux fossettes le long des yeux. Les antennes sont brun fencé, les palpes et les pattes d’un noir un peu brillant. Le corselet échancré aux deux bouts, arrondi sur les côtés avec les angles postérieurs subdiver- gents, a, sur le limbe, un sillon longitudinal qui n’atteint à aucune des extrémités, et une fossette de chaque côté près de la base. Les élytres ont chacune sept sillons complets et un incomplet près de la suture. La bordure est large, le dessous du corps noir et lisse. Balade, sous les pierres. Je dédie cette espèce à feu Mellié qui fut l’un des mem bres les plus actifs de la Société entomologique de France.

15. ABAX CALEDONICUS (Mihi) (1). Long. 21 millim.; larg. 7 millim.

Tout le corps est d’un noir brillant à reflets violets. Le dernier article des palpes est plutôt allongé, ovale que sécu- riforme, malgré cela mon ami, M. Mac-Leay, insiste pour le placer parmi les Abax.

La tête est lisse, marquée de deux impressions en forme d’arc de cercle entre les yeux. Le corselet est un peu en forme de corbeille avec les angles postérieurs un peu diver- gents, lisse, rebordé, avec une ligne imprimée, longitudi- nale et une autre incomplète de chaque côté de celle-ci. A la loupe, on aperçoit une foule de petites lignes transver- sales et aux angles postérieurs un point arrondi. Les élytres, à leur base, ne sont pas plus larges que le corselet, mais elles se dilatent insensiblement et s’arrondissent vers l’extré- mité. Elles sont marquées de douze sillons réunis deux par deux et séparés par des côtes très légèrement rugueuses. Elles sont bordées d’une bande étroite à la base et s’élargis- sant peu à peu pour se rétrécir de nouveau vers l’extré-

(1) Gette espèce n’a pas été envoyée.

240 MONTROUZIER.

mité rugueuse. La poitrine, l'abdomen et les pattes sont lisses, les jambes de la seconde paire sont armées d’épines postérieurement.

Insecte rare que l’on trouve sous les pierres, près des ruisseaux.

16. CATADROMUS? IMPRESSUS (Mihi) (1). Taille, 13 mill.

D'un noir luisant, la tête inclinée offre sur la face quel- ques impressions assez profondes. Le front et le vertex sont lisses, les yeux saillants. Les antennes, moins longues que la tête et le corselet, ont le premier article assez fort et sont comme coudées au second. Le corselet de la largeur de la tête à la partie antérieure, arrondi et aplati sur les côtés, sinué à la base, offre sur le milieu un sillon longitudinal qui n’atteint pas le bord antérieur et une fossette allongée de chaque côté, atteignant la base. On voit en outre sur le de- vant un trait en fer à cheval peu enfoncé. Les élytres à peu près de la largeur du corselet, légèrement convexes, forte- ment échancrées au bout, et terminées en pointe, sillon- nées, offrent chacune quatre rangées de points enfoncés, dont la seconde, du côté du bord extérieur, est incomplète. Le dessous du corps et les pattes sont d’un noir très brillant. Les tarses et les antennes d’un brun-fuligineux.

La femelle de même taille que le mâle; n’en diffère que par les quatre pattes antérieures. Belle et rare espèce que l’on trouve sous les pierres, les végétaux en décomposition, en compagnie avec les Harpales et les Bembidions. Ile d'Art.

17. CYMINDIS DOMESTICA (Mihi) (2). Long. 7 mill.; larg. 3 millim.

Taille médiocre, noir bronzé avec les pattes et une bor-

(1) Genre Amblygnathus. (2) Genre Acupalpus.

Coleoptères de la Nouvelle-Calédonie. 241

dure interrompue, largement dentée en dedans le long des élytres, d’un testacé pâle. Tête lisse, corselet muni d’un sillon longitudinal et de deux fossettes latérales à la base. Elytres finement striées. Art, dans les maisons.

18. BEMBIDIUM (TACHYS) ARTENSE (Mihi). Art. Taille, 2 1/2 millim.

Bronzé brillant. Tête et corselet lisses. Elytres striées, or- nées chacune d’un gros point jaune-orange à l'extrémité. Pattes testacées. Antennes testacées à la base, rembrunies au bout.

19. CyBISTER NOVÆ-CALEDONIEÆ (Mihi). Long. 30 mill. ; larg. 15 millim. ; épaiss. 8 millim.

La couleur générale du corps est d’un vert ou d’un brun foncé; la tête est transversale, avec la bouche, le dessous du labre, les yeux et les antennes fauves; elle est lisse et porte deux petites impressions arrondies entre les yeux; le cor- selet transversal a les côtés largement et également bordés de jaune, est lisse sur le milieu, mais porte une suite de petits points alignés le long des bords antérieur et laté- raux; l’écusson grand, triangulaire, est lisse; les élytres convexes, ovales, dilatées vers le deuxième tiers, terminées en pointe, vert ou brun foncé, entourées d’une bordure jaune assez large, finement réticulées, ont quatre lignes de très petits points enfoncés; le dessous du corps et les pattes sont d’un brun noirâtre.

Habite les mares, les plantations de taro, on le trouve assez abondamment.

20. C. ARTENSIS (Mihi). Long. 28 mill.; larg. 15 mill.

Vert par dessus avec le labre, l’épistome et les côtés du 3e Série, TOME VII. 16

249 MONTROUZIER.

corselet et des élytres jaunes; pattes antérieures et cuisses de la deuxième paire brun fauve; jambes et tarses de cette même paire, pattes postérieures, poitrine et abdomen d'un brun noir très foncé, brillant, une tache jaune de chaque côté de la poitrine, à la base; deux lignes de points peu marqués sur chacune des élytres du mâle, la bordure des élytres se rétrécissant vers l’extrémité.

Cette espèce diffère un peu d’un Dytiscus de Wallis (Uvea) que j'ai décrit sous le nom de hamatus et qui, soit dit en passant, a été, par erreur, appelé Colymbetes dans mon essai sur l’entomologie de Woodlark, mais n’ayant qu’un échan- tillon du hamatus, je ne peux pas dire que par des dégrada- tions insensibles, elle ne passât aux teintes qui caractérisent l’Artensis. Art.

Je ne sache pas qu’on ait fait remarquer l'odeur fétide, pénétrante, sui gencris, des Dytisques en général. L'espèce que je viens de décrire lance, quand on la saisit, une liqueur dont la puanteur provoque le dégoût, et, quoique piquée depuis plusieurs jours, peut répéter cette décharge toutes les fois qu’on l'inquiète.

21. COLYMBETES CLAIRVILLEI (Mibhi) (1). Long. 15 millim.; larg. 8 mill.; épaiss. 4 millim.

Minor, niger, capite duplici zona luteo-rubro ornato. Tho- race transverso, anterius et in medio Jimbi nigro, alias luteo-rubro, lævi. Scutello conspicuo, triangulari, lævi. Elytris ovatis, convexis, lævibus, nigris, margine tribusque zonis, quarum duæ posteriores interruplæ, luteis.

La couleur générale du corps est d’un noir vernissé. La tête est d’un jaune rouge avec une large bande vyineuse noire en travers.

(4) Cet insecte n’a pas été adressé,

Coléoptères de la Nouvelle-Calédouie. 243

22. C. MONTROUZIERI (Lucas). Long. 13 millim.; larg. 6 millim.

Corps en ovale allongé et non atténué postérieurement. La tête, très finement ponctuée, est ferrugineuse, et les deux taches du vertex au lieu d'être d’un jaune rougeûtre, comme dans le C. fuseus avec lequel il a beaucoup de rap- port, sont d’un noir foncé. Antennes et palpes ferrugineux foncé; le thorax de même couleur et finement ponctué porte, dans son milieu, une tache noire transversale sur laquelle on aperçoit un petit trait longitudinal sensiblement marqué ; l’écusson est lisse, les tlytres, en ovale allongé, sont ferrugineuses et couvertes de petits points noirs très serrés et qui leur donnent un aspect noirâtre; elles sont lisses et offrent de chaque côté deux lignes de points obso- lètement accusées ; les pattes sont d’un jaune foncé avec les fémurs de la troisième paire tachés de noir. Tout le corps est noir avec le bord des segments marginé postérieurement de ferrugineux foncé. Il ne pourra être confondu avec le C. fuscus à cause de ses élytres non striées et des taches du vertex qui sont noires au lieu d’être d’un jaune rougeâtre.

Habite les eaux courantes de Balade. (H. Lucas.)

23. C. porsaLis (Montrouzier). Long. 10 mill. i/2; larg. 5 mill, 3/4.

Plus petit que le précédent. Corps en ovale moins allongé, la tête d’un fauve ferrugineux avec toute sa partie posté- rieure bordée de noir foncé, présente de chaque côté une impression ponctiforme profondément marquée; les anten- nes ainsi que les palpes maxillaires et labiaux sont ferrugi- neux ; le thorax qui est de même couleur que la tête, mais un peu moins foncé, n'est point rebordé sur les côtés et tout son bord postérieur est finement marginé de noir, l'écusson est lisse et entièrement noir; les élytres d’un

344 MONTROUZIER.

fauve ferrugineux pâle sont couvertes de petits points noirs bien moins serrés que dans le C. Montrouzieri; un peu au delà de leur milieu, dans le voisinage de la suture qui est noire, on aperçoit de chaque côté un espace noirâtre assez grand mais vaguement circonscrit; elles sont entièrement lisses et tout leur bord externe est d’un fauve ferrugineux pâle; les pattes sont rougeâtres; tout le corps, en dessous, est d’un brun ferrugineux avec le bord des segments mar- giné de fauve, postérieurement.

Cette espèce diffère de la précédente par sa taille plus pe- tite, son thorax plus clair non taché de noir vers le milieu ; la bordure fauve des élytres est plus nette et une tache noi- râtre mal circonscrite se fait remarquer un peu au delà du milieu de ces organes.

Balade, avec le Montrouzieri. (H. Lucas.)

24. COPELATUS AUBEI (Mihi). Taille, 8 millim.

Noir brillant. Pattes et antennes noir-brun; forme élé- gante ; corps ovale allongé, atténué aux deux extrémités ; tête et corselet d'nne teinte ferrugineuse, lisses; corselet court et large; élytres striées.

Dans les mares, en compagnie avec les Stagnicola. Ile d'Art.

J'ai dédié cette jolie espèce à M. Aubé connu du monde savant par ses belles monographies des Hydrocanthares et des Gyriniens.

Genre PACHYTESs (Mihi).

Caractères généraux des Hydroporides. Antennes à peine sétacées, presque aussi épaisses à l'extrémité qu’à la base; dernier article des palpes à peu près de même longueur que le précédent; prosternum aigu postérieurement, écusson

Coléoptères de La Nouvelle-Calédonie. 245

caché; tarses antérieurs terminés par un très petit article ; jambes postérieures ayant à l'extrémité deux crochets iné- gaux; corps épais. Diffère des Éyphydres d'Illiger par le dernier article des palpes et des Hydropores par les cro- chets des jambes.

25. P. ELEGANS (Mihi). Long. 5 mill.; larg. 3 mill.

La tête est lisse, jaune foncé, le chaperon rebordé en avant. Les yeux grands, les antennes et les palpes jaunà- tres, le corselet transversal, finement pointillé, est de la même couleur. Les élytres ovales, légèrement convexes, arrondies au bout, couvertes de petits points enfoncés, sont noires avec la bordure, une tache en crochet à la base près de la suture, une autre allongée vers l'extrémité et une troi- sième entre elles, vers le milieu du limbe, jaunes. Une tache noire dans la bordure près de l’angle huméral. Dessous du corps et pattes fauves, avec l'extrémité rembrunie.

Dans les mares. Ile d'Art, rare.

N. B. Les couleurs disparaissent pour la plupart après la mort.

26. DinEuTus LEUCOPODA (Mihi). Taille, 1 centim.

Vert bronzé, aplati, tête et corselet lisses, élytres mar- quées de seize sillons peu profonds, coupées presque carré- ment au bout, formant un angle rentrant. Dessous du corps lisse, brillant, bronzé. Les quatre jambes et tarses posté- rieurs blancs. Art, Balade.

27. Ocurnegius FABriCn (Mihi). Long. 5 3/4 mill.; larg. 3 1/4 mill.

Noir brillant; tète convexe et arrondie en dessus, tron- quée à sa partie antérieure et couverte d'une ponctuation assez fine et serrée; antennes ferrugineuses avec les articles

246 MONTROUZIER.

terminaux et formant massue d’un brun tomenteux foncé : palpes maxillaires et labiaux ferrugineux et couverts de poils testacés; thorax large et arrondi, finement rebordé latéra- lement, profondément échancré et sinueux antérieurement, avec les angles latéraux antérieurs arrondis et finement re- bordés, postérieurement il est tronqué et les angles, de cha- que côté de la base, sont légèrement aigus; l’écusson trian- gulaire, à bords lisses, est couvert de points assez forts et serrés; élytres en ovale allongé, très convexes et arrondies . en dessus, finement rebordées et présentant une ponctua- tion plus forte et un peu moins serrée que celle du thorax; la suture est finement ponctuée et présente de chaque côté une strie profondément marquée, atteignant la partie pos- térieure des élytres dont les angles sont assez aigus; pattes d’un noir brillant, ponctuées, avec les articles des tarses fer- rugineux; tout le corps, en dessous, est lisse et d’un noir tomenteux.

Genre STAGNICOLA (Mihi).

Caractères généraux des Hydrophiliens de Latreille, et présentant en outre les suivants : corps ovale, convexe, à bords tranchants; tête carrée, saillante, chaperon fortement échancré par devant; antennes insérées sous les côtés du chaperon, de la longueur de la tête, de six articles, dont les trois derniers en massue cylindrique, perfoliés, pubescents, légèrement pointus; palpes maxillaires aussi longs que la tête et le corselet, filiformes, terminés par un article plus court que le précédent; corselet transversal échancré par devant pour recevoir la tête; écusson assez grand; élytres de la largeur du corselet, convexes, arrondies au bout; jambes terminées par deux petits éperons; tarses médio- cres.

Ce genre se lie aux Ochtébies par l’avant-dernier article des palpes maxillaires, aux Hydrænes par la longueur de ces

Colèoptières de la Nouvelle-Calédonie. 247

mêmes palpes, et aux Sperchées par les antennes de six ar- ticles, mais il se distingue des deux premiers par les an- tennes et du dernier par la massue qui ne compte que trois articles, tandis qu’elle en a cinq dans les Sperchées (Gué- rin, Dict. d’hist. nat. art. Sperchée).

28. S. FOVEICOLLIS (Mihi). Long. 8 mill.; larg. 5 mill.

Noir luisant, antennes, palpes et pattes bruns; tête fine- ment chagrinée; corselet et élytres légèrement rugueux, celui-là marqué près de chaque angle antérieur d’une fos- sette en fer à cheval ouverte du côté du limbe.

Se trouve en grande abondance dans les eaux stagnantes, sous les feuilles mortes, dans la vase. Art.

29. HyYDRoBIUS ARTENSIS (Mihi). Long. 11 millim. larg. 6 millim.

Oblong, tête d’un noir olive, convexe, lisse à l'exception des parties latérales, qui présentent, près des yeux, quel- ques points assez forts et irrégulièrement disposés, anté— rieurement, elle est tronquée et très finement rebordée; yeux testacés; antennes roussâtres ainsi que les palpes ma- xillaires et labiaux; thorax de même couleur que la tête, large, convexe et arrondi en dessus, il est entièrement lisse et présente de chaque côté deux impressions linéaires for- mées par des points obscurément marqués et dont l’anté- rieure est légèrement courbée, il est fortement rebordé latéralement, avec les angles antérieurs et postérieurs ar- rondis; écusson en triangle très prolongé et entièrement lisse; élytres ovales oblongues d’un noir brillant, offrant de chaque côté trois rangées longitudinales de points enfon- cés, petits, assez profondément marqués, irrégulièrement disposés, ces rangées n'atteignent pas tout à fait la base des élytres qui sont légèrement aiguës à leur extrémité; pattes grêles, d'un noir brillant, lisses avec les tarses ferrugineux ;

248 MONTROUZIER.

tout le corps, en dessous, est noir, très finement ponctué; l'abdomen présente sur les parties latérales quelques espa- ces ferrugineux.

30. HYDROPHILUS AUSTRALIS (Mihi) (1). Art. Long. 44 mill. ; larg. 19 mill.

Ovale, d’un brun luisant, élytres échancrées au bout et munies à la suture d'une petite épine n'’offrant que trois lignes de points sur chaque, pointe sternale très aiguë.

La tête est allongée, en carré, subconyexe, semblable pour les détails à celle de l’H. piceus, sauf les yeux qui sont jaunes. Le corselet est proporlionnellement un peu moins long que celui de ce dernier. Les élytres sont beau- coup moins striées au bout. Les stigmates sont rougeûtres.

31. BuPRESTIS (CYRIA ?) VARENNESI (Mihi) (2). Taille, 24 mill. Planche 7, fig.

Bronzé, lisse avec la tête creusée en gouttière; une large tache sur le front formée par une villosité jaune, quatre taches de même couleur sur le corselet et sur les élytres, huit taches qui, vues par dessus, semblent blanches et, de côté, paraissent dorées; dessous du corselet et côtés de l'abdomen tachés de jaune.

La tête est carrée, un peu globuleuse avec une large

(1) Cet Hydrophile qui paraît avoir beaucoup de rapport avec le Piceus, est arrivé tellement en débris qu'il n’a pu être utilement examiné.

(2) Ge Buprestide remarquable appartient au genre Chrysodema, Gory. Des individus identiques sous presque tous les rapports à ceux de l’île d'Art, ont été recueillis à Lifu. Les différences qu'ils présen- tent sont trop légères pour qu'il y ait lieu à en faire une autre espèce.

C’est une variété que le P. Montrouzier a distinguée par le nom de Proteus,

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 249

gouttière à la partie antérieure, plus profonde entre les yeux, paraissant lisse à l'œil nu, mais, à la loupe, offrant de très petits points enfoncés, et sur le vertex une ligne longi- tudinale. Les antennes sont jaune obscur avec le premier article bronzé. Les yeux grands, oblongs, reflètent des points dorés. Le corselet un peu trapézoïide, transversal, à angles antérieurs arrondis, ayant les postérieurs aigus et un peu divergents, est couvert de petits points enfoncés et a, aux quatre angles, une fossette couverte d’une villosité jaune, les deux antérieures sont les plus petites. L’écusson est presque carré, lisse, échancré en arrière. Les élytres, un peu plus larges que le corselet, se terminent en pointe, en dents de scie vers l'extrémité, convexes, couvertes de petits points enfoncés presque invisibles à l'œil nu; elles ont cha- cune quatre fossettes, la première ronde à l'angle huméral, la seconde ovale un peu plus bas, la troisième allongée, arrondie à la base, pointue au sommet vers l'extrémité, la quatrième petite, ovale, entre la première et la seconde, plus près de la bordure. Le milieu du dessous du corps est lisse, bronzé. Les côtés sont blancs, soyeux sur la poitrine, jaunes ailleurs. Les tarses sont roux clair. Ile d'Art, dans les bois, rare.

J'ai dédié cette belle espèce à la mémoire de l’infortuné de Varennes, officier de l'Alcmène, qui, comme on le sait, fut massacré avec neuf de ses compagnons et mangé, il y a neuf ans, par les féroces habitants d’une des îles je me trouve.

32. B. ERYTHROCEPHALA (Mihi) (1). Tailie et forme du précédent.

Une fossette et une tache orange sur le font. Vert bronzé. Une fossette à l'angle postérieur du corselet, contiguë à

(1) Cette espèce n’a pas été envoyée.

250 MONTROUZIER.

une autre placée à l'angle huméral des élytres, celles-ci den- tées en scie à l'extrémité, sans tache ainsi que le corselet. Abdomen ayant sur les côtés huit taches orange. Tarses roux-Clair.

Espèce voisine mais distincte de la précédente, que je n’ai eue qu’une seule fois et qui avait été trouvée à Balade, dans l'herbe.

°33. BUPRESTIS (CyYRIA ?) ARTENSIS (Mihi) (1). Taille, 23 millim.

Vert doré, une fossette sur le front, quatre sur le corse- let, deux aux angles huméraux et un sillon longeant le bord extérieur dorés. Corselet pointillé. Elytres lisses, dentées à l'extrémité.

La tête est arrondie, finement pointillée, ayant une fos- sette profonde et large sur le front. Les yeux sont grands, saillants, oblongs. Les antennes noires. Le corselet trapé- zoide, plus large que long, couvert de points enfoncés, ayant les angles postérieurs aigus, divergents, les anté- rieurs plus petits, a, sur le milieu, un sillon longitudinal peu marqué, une fossette allongée près de chaque angle; l’écusson est ponctiforme. Les élytres à peu près de la lar« geur du corselet, sont allongées, peu convexes, dentelées au bout et terminées en une petite queue; flexibles, lisses, avec une fossette près de l’angle huméral et derrière elle un sillon prenant à la bordure et atteignant presque l’extré- mité. Le dessous du corps et les pattes sont un peu plus brillants que le dessus, les tarses sont jaunes.

34. B. CONVEXA (Mihi) (2). Long. 25 mill.; larg. 10 mill. Planche 7, fig.

Très convexe et rappelant les formes de l’Helopioïdes de

(1) Cette espèce appartient au genre Chrysodema. (2) Gette belle espèce doit, comme les précédentes, être classée dans le genre Chrysodema.

Caléoptères de la Nouvelle-Calédouie. 251

M. Boisduval. D'un vert sombre métallique, avec une tache sur le front, deux sur le corselet et quatorze sur les élytres, plus ou moins grandes, jaunes ou rouge-orangé. Corselet muni d’un sillon longitudinal et de deux fossettes. Elytres striées et fortement dentées à l'extrémité.

Ce magnifique insecte se placera dans le genre dont l'He- lopioides deviendra le type. Il à la tête arrondie, médiocre, creusée d’une large gouttière qui est, elle-même, couverte d'un duvet jaune-citron. Les antennes sont remarquables par le troisième article plus long que chez ses congénères et par les suivants fortement dentés. Le corselet tropézoïdal, transversal, a les côtés un peu arrondis et les angles posté- rieurs divergents. Un sillon longitudinal le traverse dans toute sa longueur: il a, de plus, de chaque côté, une fos- sette longue, arrondie et creusée vers la base, et, dans cette partie seulement, remplie d’une poussière jaune d’ocre, le reste du limbe est également ponctué. L'écusson est poncti- forme, très apparent, presque saillant. Les élytres sont à peu près de la largeur du corselet, convexes, parallèles, obtuses au bout, munies de stries ponctuées qui n'attei- gnent pas l'extrémité armée de dents fortes, recourbées, di- rigées en arrière, avec une double tache remplie d’une poussière jaune-citron à l’angle huméral; une autre petite sur la bordure, jaune d’ocre, une troisième plus grande, de même couleur, un peu en arrière, en dedans; d’une qua- trième beaucoup plus reculée, ovale, transversale, oblique, également jaune d’ocre ; enfin trois petites sur chaque côté, jaune citron, vers l'extrémité. Les pattes et le dessous du corps sont aussi vert sombre, saupoudrés de jaune-citron, Les tarses sont d'un jaune foncé. Art, rare.

35. ABROBAPTA (MELOBASIS Castelnau) SERRATA (Mihi). Lifu. Long. 16 mill,; larg. 6 mill.

D'un vert bronzé en dessus, d’un rouge cuivreux en des-

252 MONTROUZIER.

sous. Tête, corselet, élytres très finement pointillés; extré- mité des étuis en dents de scie.

Le faciès général est celui des Abrobapta viridinitens et chrysoptera de Dejean et rappelle un peu celui du Chryso- botris affinis. L'espèce que je décris ne se distingue bien des deux premières que par les dents de scie du bout des élytres.

La tête est un peu plus large que longue, placée vertica- lement, finement pointillée, avec un petit sillon peu marqué sur le vertex; les yeux sont oblongs, saillants, latéraux, contigus dans presque toute leur longueur au corselet. Les antennes sont d’un vert doré, filiformes. Le corselet fine- ment pointillé, peu convexe, transversal, plus étroit en avant qu'en arrière, est un peu arrondi sur les côtés, bi- sinué à la base, droit à la partie antérieure. L’écusson est triangulaire, lisse, un peu enfoncé. Les élytres à peine plus larges que le corselet se dilatent un peu et puis se rétrécis- sent vers l’extrémité; elles sont peu convexes, finement pointillées, marquées de deux fossettes aux angles humé- raux et sur le limbe de sillons à peine sensibles. Elles sont deux fois et demie plus longues que la tête et le corselet réunis, armées de dents de scie à l'extrémité. Le dessous du corps est d’un rouge cuivreux métallique, très finement pointillé à l'abdomen, terminé par deux épines droites. Les cuisses et jambes antérieures sont d’un vert doré; les au- tres sont d’un rouge de cuivre.

36. DIPHUCRANIA MACROMERA (Mihi) (1). Lifu. Taille, 42 millim.

Bronzé, à reflets légèrement cuivreux, muni de poils blancs formant des bandes transversales onduleuses qui font paraitre les élytres damassées. Cuisses postérieures renflées.

(1) Cette espèce appartient au genre Coræbus, Gory.

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 253

La tête transversale, élevée, creusée d’un sillon profond qui fait paraître le vertex bi-tuberculé, a la face carrée, légère- ment convexe, les yeux oblongs, latéraux. Les antennes perfoliées à partir du cinquième article. Le corselet trans- versal, plus large en avant, légèrement convexe, ayant deux dépressions près de la base, a les angles antérieurs avancés, est échancré de chaque côté au bord antérieur, dont le milieu s’avance un peu sur la tête. Il est un peu lobé près des angles postérieurs qui sont arrondis et à la base très fortement bi-sinuée. L'écusson est transversal. Les élytres, un peu échancrées sur les côtés, sont arrondies au bout. Le dessous du corps est bronzé, très finement poin- tillé. Les cuisses des deux premières paires sont ordinaires. Les postérieurs sont renflées comme dans les insectes sau- teurs.

37. AGRYPNUS MONTRAVELII (Mihi) (1). Lifu. Long. 47 mill.; larg. 15 mill.

Grand, allongé, convexe, noir couvert d’une villosité blanche qui couvre presque partout la couleur du fond. Tête arrondie. Corselet presque aussi large que long. Ecus- son échancré sur les côtés. Elytres munies de quatorze ou seize côtes longitudinales, tronquées et épineuses au bout.

Au premier aspect, cette espèce ne paraît différer de mon A. farinosus de l'ile d'Art que par la taille, mais, en descen- dant aux détails, on voit, évidemment, à mon avis du moins, qu'elle en est tout à fait distincte.

La tête est sub-orbiculaire, un peu plus large que longue, creusée d’un large sillon, complétement couverte de duvet. Les yeux presque ronds, saillants, grands, noirs, sont très brillants. Les antennes sétiformes, aplaties, assez courtes. Le corselet échancré carrément en avant pour recevoir la

(1) Cet insecte appartient au genre Alaus,

254 MONTROUZIER.

tête, un peu plus étroit en avant, a les angles antérieurs arrondis sur les côtés, les postérieurs divergents, la base fortement bi-sinuée. Il est finement chagriné noir brillant, tout couvert, excepté sur le milieu du limbe, d’un duvet grisâtre, épais. L’écusson enfoncé, allongé, échancré sur les côtés, est arrondi au bout. Les élytres, convexes, sub- gibbeuses à la base, parallèles, tronquées et munies au bout de quatre épines, sont munies de douze ou quatorze sillons, noires, couvertes d’un duvet grisâtre.

Je dédie cette très belle espèce à M. Tardy de Montravel, capitaine de vaisseau, pour lui témoigner publiquement ma reconnaissance pour les services qu'il a rendus à nos missions pendant son séjour dans la Nouvelle-Calédonie.

Description de la larve de l’Agrypnus Montravelii (Mihi). Long. 55 mill.; larg. 12 mill.

Larve hexapode, aplatie, rétrécie au mésothorax et mé- tathorax, terminée en pointe, d’un jaune de cire. Tête rouge-brun, base du prothorax largement tachée de même couleur, base du mésothorax et du métathorax de moins en moins tachées, trois taches également rouge-brun sous le prothorax.

La tête est aplatie, terminée en avant par une sorte de bec qui occupe la place du labre et ne s’avance que très peu en- tre les mandibules, ponctuée, inégale, munie sur le vertex d’un sillon qui n’atteint que le front et qui est enveloppé latéralement par deux lignes imprimées en forme d’arc. Les mandibules sont fortes, triangulaires, un peu arquées au côté interne, pointues, sans dents, marquées d’une fossette au côté externe, et à la base de cette fossette sortent les an- tennes de deux articles inégaux, dont le dernier est le plus court, cylindriques, portées sur un tubercule blanc. Je n'ai observé comme marquant la place des yeux que deux gros- ses taches entourant la base des antennes, mais ne faisant

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 255

que se toucher et par conséquent figurant un étranglement au côté externe de ces dernières. Entre les mandibules et en dessous de la tête, on voit une impression cordiforme à la partie supérieure de laquelle sont deux sillons longitudi- naux. Ces deux sillons déterminent la place du menton, de la languette et des palpes labiaux, lesquels sont composés de trois articles rouge-brun à la base, blancs sur le reste. Quant aux mâchoires, elles sont représentées par les côlés du cœur. Elles sont surmontées des palpes qui ont quatre articles. Le prothorax est deux fois plus long que les seg- ments suivants. Le stigmate latéral se trouve entre le pro- thorax et le mésothorax. L’abdomen se compose de neuf anneaux, couverts en dessus de poils très courts, raides, presque granuleux, marqués en dessus de traits obliques nullement ridés. Les stigmates sont médiocres, par les côtés en dessus, presque de la couleur du fond. Le dernier seg- ment terminé en pointe mousse, bifurquée, relevée, est muni de petits tubercules, cornés, noirs, précédés de poils longs. En dessous, il présente près de la base un petit mame lon qui porte l’anus marqué par une fente longitudinale. Les pieds, assez développés, sont composés de quatre articles dont le dernier est terminé par un crochet.

38. AGRYPNUS FARINOSUS (Mihi) (1). Taille, 23 mill.

Grand, noir brillant, couvert d’un duvet soyeux blanc. La tête est en carré long, transversal, avec une petite dé- pression circulaire à la partie antérieure. Le corselet long, parallèle, terminé postérieurement par deux angles diver- gents, fortement bi-sinué, convexe, lisse. L'écusson oblong échancré antérieurement, creusé au milieu. Les élytres de la largeur du corselet, parallèles, coupées carrément et ter- minées par quatre petites épines, un peu gibbeuses à la base

(4) Genre Alaus, comme le précédent,

256 MONTROUZIER.

près de l'écusson, ont chacune trois côtes élevées et une tache noire sur le bord extérieur. Le dessous est également noir, couvert d’un duvet soyeux.

Espèce rarissime que je n’ai trouvée que deux fois. Ile d'Art.

39. ATHOUS? FERRUGINEUS (Mihi) (1). Lifu. Taille, 13 millim.

Très voisin de mon Elater variabilis Woodlark, dont il se distingue uniquement par les élytres échancrées et non ar- rondies au bout.

Allongé, ferrugineux, couvert d’un duvet gris. Antennes vn peu plus longues que la tête et le corselet, composées d'articles cylindriques, nullement en scie, même chez les mâles. Tête et corselet finement pointillés. Ecusson ovale arrondi. Elytres munies de stries finement pointillées, atténuées, un peu en coin vers l’extrémité, échancrées au bout. Pieds pâles, presque testacés.

40. Lupius LEUCOPODA (Mihi) (2). Taille, 16 mill.

Ferrugineux, couvert d’un duvet qui le fait paraître gris. Tête et corselet presque lisses, élytres striées, pattes d’un blanc jaunâtre, antennes non pectinées. Voisin du L. Hun- teri Mac-Leay, il s’en distingue par les antennes et la cou- leur des pattes.

La tête vue en dessus est carrée, transversale, très fine- ment pointillée. Les yeux sont saillants, arrondis. Les an- tennes, plus longues que la tête et le corselet, à articles allongés, en cône renversé, dont le premier est le plus long et le plus fort, et dont le dernier, de la taille du précédent,

(1) Cette espèce doit être classée dans le genre Monocrepidius. (2) Cet insecte appartient au genre Monocrepidius et est très voisin du bifoveatus (Say.).

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 257

est ovale, sont d’un blanc jaunâtre. Le corselet reçoit la tête dans une échancrure coupée carrément et a les angles antérieurs arrondis, les postérieurs aigus et divergents, est échancré sur les côtés, un peu avant ces derniers, et a la base bi-sinuée; il est convexe et très finement pointillé. L’écusson est semi-circulaire, grand, à la hauteur des ély- tres, lisse. Les élytres de la largeur du corselet, se rétrécis- sant de la base à l'extrémité, arrondies au bout, ont cha- cune huit sillons dont la plupart n’atteignent pas le bord antérieur, formés par des points enfoncés très rapprochés, le dessous du corps lisse, ferrugineux, pubescent, offre des reflets soyeux. Les pattes sont de la couleur des antennes.

Cet Élateride n’est pas très commun ici. Quoiqu’on le trouve quelquefois le jour, c’est surtout la nuit qu’il se fait prendre, en avertissant de sa présence par le bruit qu'il produit en s’envolant. Balade, île d'Art.

41. ELATER piCrus (Mihi) (1). Taille, 4 mill.

Petit, tête et corselet noirs, larges, pointillés, ce dernier convexe, avec les angles postérieurs divergents, roux. Ely- tres un peu plus étroites que le corselet, striées, noir bril- lant, avec trois taches blanches sur chacune et la pointe de même couleur. Dessous du corps roux foncé. Pattes blan- ches. Rare, sur les fleurs. Ile d’Art.

42. E. POTENSIS (Mihi) (2). Long. 17 mill.; larg. 6 mill.

Brun foncé, pubescent, tête finement pointillée, marquée d’une dépression en forme de point sur le front. Corselet convexe, pointillé, à angles antérieurs arrondis ; postérieurs divergents. Ecusson grand, arrondi, enfoncé. Elytres de la

(1) Genre Limonius. (2) Genre Cratonychus. 3e Série, TOME Viir. 17

258 MONTROUZIER.

largeur du corselet, légèrement convexes, se rétrécissant et terminées en pointe arrondie vers l’extrémité, un peu plus courtes que l’abdomen, marquées chacune de huit ran- gées de petits points enfoncés. Dessous du corps et pattes de même couleur que le dessous, mais munis d’une pubes- cence plus épaisse.

Se trouve à la petite île de Pot, au nord-ouest d’Art.

43. NyYCTERILAMPUS? LiFuanus (Mihi). Lifu. Long. 36 mill. ; larg. 15 mill.; épaiss. 9 mill.

Grand, allongé, convexe, sub-cylindrique. Brun couvert d'un duvet gris. Deux petites taches lisses sur le corselet, couvert de très petits points serrés, peu enfoncés. Elytres offrant seize côtes très obsolètes, arrondies au bout, termi- nées par une petite pointe près de la suture.

La tête (les yeux non compris) est carrée, elle a les angles latéro-antérieurs sub-arrondis, une dépression circulaire sur le côté antérieur ; elle est couverte de points enfoncés, un peu rugueuse, munie de poils. Les yeux sont grands. Les antennes dentées au côté intérieur, atténuées vers l’extré- mité, ont les deux et troisième articles très courts, presque moniliformes, et les autres aplatis. Le corselet médiocre- ment échancré pour recevoir la tête, a les angles latéro- antérieurs arrondis, les angles postérieurs prolongés en pointe, divergents, embrassant l'angle huméral des élytres ; il est convexe, couvert de petits points enfoncés, brun noir sur le milieu du limbe et la bordure, et brun rouge sur l’es- pace intermédiaire, couvert d’un duvet gris. Il a sur le mi- lieu du limbe deux taches noires, lisses, oblongues, obli- ques. L’écusson est oblong, excavé dans le milieu, relevé en arrière. Les élytres convexes, soyeuses, faiblement sil- lonnées, se rétrécissent un peu vers l'extrémité, qui est ar- rondie et terminée en petite pointe à la suture. Elles sont criblées de petits points enfoncés.

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 259

44. ATHOUS PUBERUSUS (Mihi) (1).—Taille, 3 mill. 1/2.

Petit, couvert de points enfoncés et de poils fauves; ély- tres striées ; tête et corselet, suture des élytres brun foncé;

angles postérieurs du corselet, antennes, pieds, élytres fau- ves. Lifu.

45. Laïrus RUFIPES (Montrouzier). Taille, 4 mill.

D'un beau bleu, à reflets violets; antennes noires, tomen- teuses, avec les trois premiers articles d’un fauve un peu jaunâtre; pattes entièrement de cette dernière couleur. Chez le mâle, les antennes ont leur second article extrême- ment dilaté, contourné et de forme singulière, qui rappelle celle des Paussus.

Cet insecte est très voisin du Laius cyaneus, décrit par M. Guérin-Méneville dans le Voyage autour du Monde de /a Coquille (tirage à part de l’Entomologie, p. 78, pl. 2, fig. 10), mais il s’en distingue d’une manière tranchée par ses pattes fauves, tandis que celui de M. Guérin-Méneville a les pattes entièrement noires.

C’est probablement une espèce de ce genre que Fabricius avait décrite trop brièvement sous le nom de Paussus flavi- cornis dans son Systema eleutheratorum (t. 11, p. 75), ainsi que l’a fait observer M. Guérin-Méneville.

Un fait très remarquable, c’est que le Laius rufipes a été

trouvé sous des pierres laissées à découvert par la marée dans le sable de la mer. Ile d’Art.

46. LOMECHUSA? AUSTRALIS (Mihi) (2). Taille, 3 m. 1/2.

Noir luisant, avec la première moitié des antennes et les élytres fauves. Celles-ci ornées de deux taches noires vers l'extrémité.

(1) Genre Adrastus. (2) Genre Attalus (Erichson).

260 MONTROUZIER.

La tête enfoncée dans le corselet jusqu'aux yeux, les pieds sans épines, les élytres couvrant au moins la moitié de l'abdomen, font bien de ce Brachélytre une Lomen- chuse; mais les articles des antennes sont tous en cône renversé. Lifu.

A7. CYLIDRUS GAGATES (Mihi}. Lifu. Taille, 7 mill.

Noir brillant. Cuisses des deux dernières paires blanches. Tête, corselet et élytres couverts de poils noirs. Élytres très flexibles, plus courtes que l'abdomen.

48. CLERUS? (1) BIGUTTATUS (Mihi). Taille, 5 mill.

Corps allongé, étroit, finement pointillé. Noir brillant, deux taches blanches sur le milieu des élytres, occupant toute la largeur du limbe.

Sur les fleurs. Rare. Art.

49. C. CASTELNAUI (Mihi) (2). Long. 9 mill. 1/2; larg. 3 mill. 1/2.

Allongé, vert glauque, avec trois bandes flexueuses sur les élytres, orangées, largement bordées de blanc. Pattes blanches, annelées de brun.

La forme générale du corps est celle des Clerus; elle est allongée. La tête est presque verticale; la face, blanc sale. Le front et le vertex d’un vert glauque soyeux, à reflets ar- gentés. Entre les yeux, il existe une tache foncée. Les yeux rouge-brun sont très grands, saillants; les antennes lon- gues, terminées par un article turbiné, allongé, ont le pre- mier et le dernier articles blanc sale, les autres sont rem- brunis. Les mandibules, noires; les palpes, d’un blanc sale. Le corselet, vert glauque soyeux, offre quatre sillons plus

(1) Genre Tarsostemus, Spinola. (2) Genre Omadius, Castelnau.

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| ANNALES

DE LA SOCIÉTÉ

ENTOMOLOGIQUE

DE FRANCE.

Natura maximé miranda in minimis,

Troisième Série.

TOME HUITIÈME.

18G0. DEUXIÈME TRIMESTRE:

(Il paraît quatre cahiers par an.)

AVIS ESSENTIEL. Les personnes étrangères à la Société qui pour- raient disposer d’Annales sont invitées à s'adresser au Tré- sorier auquel des demandes de nos diverses publications sont souvent faites par des membres nouvellement admis.

SRE RNCS PARENT em HE VOIR OT OMMMMAENT OT LAN

A PARIS,

CHEZ LE TRÉSORIER DE LA SOCIÉTÉ, RUE DE VAUGIRARD, 16.

12 SEPTEMBRE 1860.

EXTRAIT DU RÈGLEMENT. DE

LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. Année 1860. 29e de sa fondation.

Le montant de la cotisation, pour les membres de la Société, est, par an, de :

24 fr. pour les membres résidant à Paris, 26 fr. pour les membres résidant en France. 28 fr. pour ceux résidant à l'étrauger.

Les inembres résidants paient leur cotisation d'avance et par tri- mestre.

Les membres non résidants doivent faire parvenir la leur au Tré- sorier de la Société, sans frais, immédiatement après l’annonce de leur nomination, et, pour les années suivantes, dans le courant du mois de Janvier.

Les membres de la Société ne reçoivent leurs Annales que par la Société. Les numéros auxquels ils ont droit sont envoyés francs de port jusqu'à résidence:

Aux membres de Paris, après réception du trimestre correspon- dant à celui du numéro paraissant ;

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Et francs de port jusqu’à la frontière, aux membres étrangers, également après réception de leur cotisation de l’année courante,

La Société correspond par l'entremise de son Secrétaire, de son Trésorier et de son Archiviste. Le premier a dans ses attribu- tions la correspondance scientifique ; le second, celle qui concerne le recouvrement des cotisations et l’envoi des numéros des Anna- Les, et le dernier ce qui regarde la bibliothèque. Les lettres et paquets doivent être adressés, francs de port, à M. E. DESMAREST, Se- crétaire, avenue de la Chapelle, 16, à Montrouge-Paris (14° arron- dissement) ; à M. L. Buquer, Trésorier, rue de Vaugirard, 16; et à M. Doùé, Archiviste, rue Hautefeuille, 19, à Paris.

Nota. Pour ne pas éprouver de retard dans l'envoi de leurs Anna: les, il est essentiel que MM. les Membres français et étrangers adressent, le 1°" Janvier de chaque année, le montant de leur cotisa- tion au Trésorier de la Société par un mandat sur la poste aux lettres ou par la voie du commerce.

Tout membre doit la cotisation de l’année dans laquelle il a été reçu, quelle qu’en soit la date, et reçoit en conséquence les Annales de ladite année.

Chaque auteur d’un mémoire inséré dans les Annales l’excep- tion du Bulletin) a droit gratuitement à un tirage à part de 15 exem- plaires (texte et planches noires). Au delà de ce nombre, il doit en référer à la Société. Le prix des tirages à part est de 5 cent. par feuille d'impression, 10 cent. par planche en noir, et 40 cent. par planche coloriée. L’auteur doit informer le Secrétaire ou le Trésorier de ses intentions en même temps qu’il envoie son travail, et solder les tirages à part aussitôt après l'impression de son mémoire.

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 261

ou moins marqués, transversaux. 11 est inégal, un peu plus étroit en arrière. L’écusson est ovale. Les élytres allongées, parallèles, arrondies au bout, munies de stries ponctuées, vertes, avec une bande transversale presque droite, d'un blanc argenté sur les bords, orangée sur le milieu, placée à peu près au tiersde la longueur. La deuxième bande, située au deux tiers, a la partie orangée très flexueuse. La dernière est au bout. La poitrine est brune. L’abdomen rouge foncé.

Je dédie cette espèce à M. le comte de Castelnau, le célè- bre entomologiste. Lifu.

50. NotToxus CALEDONICUS (Mihi) (1). Taille, 7 mill.

Allongé, sub-cylindrique. Vert foncé à reflets métalli- ques. Elytres munies de quatorze lignes de points enfoncés. Cuisses annelées de blanc et de brun foncé.

(Description fort incomplète que j'ai faite sur un échan- tillon sec, oublié depuis longtemps dans mes tiroirs et cou- vert de poussière). Balade.

51. NECROBIA RUFICOLLIS. Lifu, Nouvelle-Calédonie. Ile d'Art.

Cette espèce est aujourd’hui répandue sur tout le globe.

52. PTINUS LATRO, Fabricius.

Le P. Montrouzier n’a pas donné de nom à cet insecte. Il annonce qu’il l’a trouvé dans ses boîtes, sans qu’il puisse en indiquer la patrie, ni l’île il l’a pris.

(1) Cette espèce appartient, comme la précédente, au genre Omadius. Série, TOME VIN. 18

262 MONTROUZIER.

Cette espèce est cosmopolite et commune dans les vais- seaux.

53. IPs BIMACULATA (Mihi) (1). Taille, 3 1/2 mill.

Petit, noir, pubescent. Corselet pointillé; élytres tron- quées au bout, avec une large tache rouge-obscur à l'angle huméral. Antennes et jambes antérieures fauves; massue des antennes noire, munie d’un duvet soyeux argenté.

La tête est noire, d’un rouge obscur sur le vertex, fine- ment pointillée. Les palpes sont fauves, rougeûtres, ainsi que les mandibules dont l’extrémité est noire. Les antennes sont deux fois plus longues que la tête; le corselet presque carré, légèrement convexe, muni d’un petit rebord, est finement pointillé, pubescent. L’écusson triangulaire, ob- tus, est noir; les élytres presque carrées, tronquées et for- mant un angle rentrant, finement pointillées, pubescentes, noires, ont une large tache rouge-orange, qui occupe pres- que les deux tiers, et est un peu obscure près de la suture et sur un espace oblique près du bord externe ; les derniers segments du dos de l'abdomen sont découverts, pointillés, pubescents; le dessous du corps est rouge-ferrugineux obscur; les jambes sont élargies au sommet, finement den- telées au côté externe.

Se trouve en troupes nombreuses sous les végétaux en décompositions, les fruits que l’on fait sécher au soleil, tels que les bananes, sous les papayes trop mûres. Il se trouve loujours avec le suivant. Ne serait-ce pas l’un des sexes? ou bien l’insecte à un âge plus avancé? Lifu.

(1) Note de M, Boieldieu. Cette espèce me paraît bien voisine, si ce n’est elle-même, de lIps mutillatus, Erichson. Ce dernier insecte est cosmopolite et se trouve, dans tous les ports, dans la cale des vaisseaux. É

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 263

54. [. PUBERULA (Mihi) (1).

Ovale, pubescent. Tête, corselet, pattes brun-ferrugi- neux, élytres plus pâles, fauves, pointillées, tronquées au bout, ayant un angle rentrant, à peine plus longues que larges.

Sous les détritus de plantes. Taille du précédent ou légè- rement moindre. Lifu.

55. MYCETOPHAGUS? BALANOPHORÆ (Mihi) (2), Long. 4 mill. ; larg. 2 1/2 mill.

Brun, avec nébulosités rouge de rouille sur les élytres. Corselet très rugueux. Elytres sillonnées et très finement pointillées. |

Corps ovale, déprimé, arrondi aux deux extrémités. Tête penchée, rebordée à la partie antérieure, subconvexe, ru- gueuse. Yeux grands, arrondis. Bouche et antennes ferru- gineuses. Corselet transversal, un peu plus étroit en avant, à peine rebordé sur les côtés, presque droit à la base, très rugueux, brun-rouge ou simplement brun ainsi que la tête, quelquefois bordé de rouge d’ocre sur les côtés. Écusson triangulaire obtus, grand, lisse. Elytres de la largeur du corselet à la base, parallèles, arrondies au bout, ayant de seize à dix-huit sillons longitudinaux et les intervalles très finement pointillés, brunes, avec six ou huit taches de rouille, souvent peu distinctes, quelquefois confluentes. Dessous du corps plus clair, lisse. Pattes presque testacées.

Cet insecte se trouve dans les Balanophora fungosa. Lifu.

(1) Note de M. Boieldieu. Me paraît être, tout simplement, une variété très claire de l'espèce précédente: (2) Genre Nitidula.

264 MONTROUZIER.

56. M. prcTus (Mihi) (1).

Ovale, convexe, plus petit que la Balanophoræ, pubes- cent. Tête et corselet brun foncé. Elytres faiblement striées, brunes, avec de larges taches jaune doré. Dessous du corps testacé. Lifu, sous les écorces.

57. DERMESTES HISPIDULUS (Mihi)}. Taille, 8 mill.

Noir-brun, couvert d’une villosité blanchâtre. La tête est globuleuse; le corselet bisinué à la base avec une petite fos- sette; les élytres présentent quelques côtes peu élevées et mal déterminées; l’abdomen est roux avec la pubescence blanchâtre ; les pattes et les antennes sont de la couleur gé- nérale du corps; plus large proportionnellement que le lar- darius, mais assez voisin du domesticus.

Se trouve à Art, dans les maisons. Commun aussi à Ba- lade.

58. TRINODES AUSTRALIS (Mihi) (2). Taille, 2 mill.

Ovale, un peu carré, méplat, noir, couvert d’un duvet disposé en fascies rouge-obscur sur deux bandes transver- ses aux élytres. Lifu.

59. MACROSTERNUS MONTROUZIERI (de Marseul). Long. 2 1/2 mill.; larg. 1 1/2 mill.

Oblongus, depressus, nigro-piceus, nitidus; antennis pe- dibusque-brunneis ; fronte stria semicirculari integra ; pro- noto stria laterali tenui antice interrupta ; elytris striis dor-

(4) Cet insecte était-il un Nitidule comme le précédent ? c’est ce qui n’a pu être vérifié, le seul exemplaire envoyé ayant été entière- ment détruit pendant le voyage,

(2) Genre Aftagenus.

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 265

salibus 1a-2a integris, 32 interrupla; subhumerali externa postice abbreviala, margine inflexo punctato; propygidio lato parce punctato; pygidio lævigato ; prosterno lato basi sinuato, utrinque striato; mesosterno bisinuatim inciso, hinc inde marginato; tibiis anticis 3-dentatis, mediis 4-pos- ticis, 1-spinosis.

Oblong, aplati, noir de poix luisant et lisse; antennes brunes; front large, plan, entouré d’une strie semi-circu- laire entière ; épistome court; labre transverse sinué; man- dibules courbées en pointe aiguë, dentées en dedans ; pro- notum beaucoup plus large que long, droit et sub-sinué à la base, arqué sur les côtés, largement échancré en devant avec les angles abaissés et arrondis; strie latérale très rap- prochée du bord, un peu interrompue en devant; para- pleures visibles; écusson triangulaire très petit; élytres une fois et demie plus larges que le pronotum, de sa largeur à la base, parallèles sur les côtés, droites au bout, avec l’an- gle interne arrondi, strie humérale fine oblique, 1-2-dorsales fortes, entières, un peu sinuées, rapprochées, troisième in- terrompue au milieu, sub-humérale externe raccourcie par derrière, arquée à l'épaule, bord infléchi, étroit, ponctué; propygidium grand, incliné, en trapèze, couvert de points espacés; pygidium court, bombé, rabattu, lisse; prosternum peu saillant, large, plan, strié de chaque côté, sinué à la base et enfoncé dans le mésosternum; mentonnière fort avancée au delà de l’angle antérieur, large, arrondie au bout; mésosternum bisinueusement échancré pour recevoir le prosternum, bordé d'une fine strie largement interrom-— pue; pattes brun-marron; jambes antérieures armées de quatre petites dents; intermédiaires garnies de quatre épi- nes, et postérieures terminées par une ou &eux seulement.

Cette jolie petite espèce de la Nouvelle-Calédonie a été découverte par le R. P. Montrouzier, qui utilise ses loisirs pour la science dans ces contrées sauvages, le zèle du salut des âmes l’a conduit. Elle vient se placer à la suite du

266 MONTROUZIER.

Macr. foliaceus Payk. et ne peut se confondre avec aucune autre. C’est la seule espèce océanienne du genre. DE MARSEUL.

60. SAPRINUS ARTENSIS (de Marseul). Long. 5 mill. larg. 3 1/2 mill.

Ovalis, convexiusculus, nitidus, fronte punctulata, stria integra, pronoto æneo, lateribus et basi punctato, stria in- tegra; elytris viridibus, dimidio postico punctatis, striis dorsalibus 1a et 4 versus medium, 22 ultra, 3a longe ante abbreviatis, 4a versus scutellum arcuata, humerali cum subhumerali interna juncta, externa basali distincta, sutu- rali antice abbreviata secus apicem cum marginali externa continuata; pygidio æqualiter punctato; prosterno punctu- lato, striis sub-parallelis antice coeuntibus ; mesosterno mar- ginato, parce punctato; tibiis anticis 8-dentatis, posticis bi- seriatim spinosis.

Cette espèce se place près du Saprinus Tasmanicus. DE MARSEUL.

61. OnruoBium (1) MAc-LEaAy1 (Mihi). Taille, 5 mill. Bronzé. Les antennes sont foncées avec les feuillets roux-

(1) Genre de la famille des Ateuchides, tribu des Minthophilides, il se place à côté du genre Tessarodon Hope.

Menton carré, concave ; palpes fusiformes ; antennes de neuf arti- cles ; chaperon échancré avec deux prolongements spiniformes dans l'échancrure ; yeux très petits, oblongs ; corselet transverse, sans fossettes latérales sensibles ; point d’écusson. Elyires très convexes, renflées, embrassant l'abdomen, largement infléchies en dessous avec le point d'inflexion caréné, leurs épipleures médiocrement larges, atteignant à peine la moitié de la largeur de la portion infléchie des élytres. En dessous, pygidium complétement infère; pattes linéaires un peu élargies vers l'extrémité, les intermédiaires très écartées à leur point d'insertion, les antérieures séparées au même point par

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 267

clair ; la tête ovale, transversale, munie de deux petites cor- nes chez les mâles, est finement rugueuse sur le chaperon et le milieu du vertex, pubescente sur les côtés; le corselet fortement échancré à la partie antérieure, pour recevoir la tête, arqué à la partie postérieure, arrondi et légèrement rebordé sur les côtés, large et court, finement pointillé et pubescent, est d’un bronzé brillant; l'écusson manque; les élytres de la largeur du corselet, arrondies sur les côtés, un peu pointues au bout, convexes, semi-circulaires, ont cha-

une petite carène prosternale; jambes antérieures tridentées au côté et finement crénelées, les intermédiaires et postérieures légèrement courbées, une seule épine un peu courbée articulée dans la tronca- ture des jambes antérieures, deux petites épines aiguës aux intermé- diaires et postérieures; toutes les pattes munies d’un tarse grêle, très court, les quatre postérieurs comprimés, les crochets simples.

Ce genre diffère principalement des Tessarodon par ses élytres très largement infléchies en dessous pour embrasser l’abdomen et par leurs épipleures de largeur ordinaire. M. Westwood qui a donné les caractères de ce genre T'essarodon aurait-il mal vu et confondu la portiou infléchie des élytres avec les épipleures, qui en sont ce- pendant bien distinctes? Dans laflirmative, il faudrait peut-être réunir lOnthobium Mac Leayi au genre Tessarodon.

Corps d’un brun cuivreux obscur. Tête déprimée, couverte de points enfoncés assez gros avec les intervalles coriacés. Corselet très convexe, à côtés fortement arrondis et sub-anguleux, couvert de points ombiliqués et d’une pubescence roussâtre et couchée, son bord postérieur fortement arrondi et appliqué exactement contre la base des élytres, échancrée largement à cet effet. Elytres d’un vert bronzé assez brillant, ayant sur le disque six paires de stries gémi- nées avec les intervalles coriacés, vaguement ponctués et ornés de deux rangées de poils roussâtres le long des sitries et de petits fasci- cules des mêmes poils dans leur milieu; leur portion réfléchie plus mate, pubescente, les épipleures plus brillantes, ponctuées. Le des- sous brillant, couvert de gros points enfoncés plus rares sur labdo- men. L. REICHE.

268 MONTROUZIER.

cune quatre rangées de houppes fauves et, entre ces lignes, des poils de même couleur, elles couvrent complétement l'anus; le dessous du corps est brillant; les côtés couverts d’un fin duvet, paraissant gris; les pattes sont d’un ferru- gineux brillant; la première paire se touchant à leur nais- sance, a les jambes allongées, un peu triangulaires, armées de deux dents au côté extérieur ; la seconde, très séparée à leur origine, ainsi que la dernière, a les jambes allongées, un peu triangulaires, sans dents.

Espèce rarissime que j'ai dédiée à l'excellent M. W. Mac- Leay, aussi bon ami qu'entomologiste distingué. Ile d'Art, sous les détritus des végétaux.

62. APHODIUS MACULICOLLIS (Mihi) (1). Taille, 5 millim.

Fauve, avec la tête, le milieu du limbe et une tache sur les côtés, la suture des élytres et une longue tache sur le limbe d’un brun foncé. La tête et le corselet sont lisses, les élytres striées, les jambes antérieures armées de trois dents au côté extérieur, la tête des mâles munie de trois petites éminences placées sur une ligne transversale dont la mé- diane est la plus grande, les deux autres sont comprimées et un peu en crête transversale. Ile d'Art, sous les Asté- ries en décomposition. Se trouve aussi en Nouvelle-Calé- donie.

63. À. PALUSTRIS (Mihi) (2). Taille, 6 mill.

Brun noir, tête et corselet finement pointillés, élytres convexes, striées, un peu aplaties à l'extrémité; feuillets des

(1) Cet insecte n’est autre que l’Aphodius lividus Olivier qu’on rencontre dans le monde entier. L. REICHE,

(2) Cet insecte doit être rapporté au genre Oxyomus. L. REI- CHE.

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 269

antennes comme chez les Chirons, dont il diffère pour le reste. Se trouve à Art dans les mares.

64. SPHÆRIDIUM SULCATUM (Mihi) (1). Long. 8 mill; larg. 5 mill.; épaiss. 3 4/5 mill.

Ovale sub-hémisphérique, convexe, noir brillant. Tête et corselet lisses. Ce dernier un peu déprimé sur les côtés, écusson triangulaire. Elytres convexes, marquées de seize sillons, dont les intérieurs sont réunis deux à deux.

La tête légèrement échancrée, rebordée et rugueuse en avant, lisse sur le vertex, fortement sinueuse sur les cô- tés, est penchée, enfoncée dans le corselet. Les mandibules sont saillantes, les yeux petits, les antennes ferrugineuses. Le corselet profondément échancré en avant, arqué en ar- rière, convexe sur le limbe, déprimé sur les côtés, ayant près des bords latéraux un large sillon qui n’atteint pas la base, transversai, est parfaitement lisse. L’écusson triangu- laire, allongé, est excavé. Les élytres sont très convexes, arrondies au bout, recouvrant tout l'abdomen. Les cuisses ont le côté interne tranchant, les jambes sont élargies au sommet, anguleuses, armées d’épines.

Se trouve dans les sentiers ombragés. Lifu.

65. RHISOTROGUS ? LEPTOPODA (Mihi) (2). Taille, 12 mill.

Rouge ferrugineux, chaperon profondément échancré,

(1) Cette espèce appartient au genre Acanthocerus, mais elle manque précisément du caractère qui a servi à le dénommer. Le pre- mier article de ses antennes n’est ni épineux ni même anguleux. Tous les autres caractères étant les mêmes, je ne crois pas qu'il y ait lieu de l'en séparer.

Toutes les espèces connues antérieurement étant américaines, il est intéressant de voir ce genre s'étendre jusqu’en Océanie. REICHE:

(2) Get insecte appartient à mon genre Gnaphalopoda dont voici les caractères :

270 MONTROUZIER.

tête et corselet couverts de points, écusson lisse, élytres rugueuses marquées de côtes peu élevées, avec les intersti- ces couverts de points enfoncés, transversaux. Pattes lon- gues, grêles, jambes antérieures non dilatées. Le chaperon est noir, finement pointillé, rebordé, profondément échan- cré, séparé du reste de la tête par un sillon en demi-cercle. Le vertex est moins pointillé, roux ferrugineux. Les anten- nes sont d’un roux plus clair, surtout à la massue ; elles ont le premier article grand, robuste, en cône renversé, le se- cond moindre, mais plus long que les suivants. La massue médiocre, ovalaire; le corselet transversal, carré, un peu convexe, est roux ferrugineux, couvert de points. Les ély- tres de même largeur et couleur, presque parallèles ou peu dilatées vers l'extrémité, arrondies au bout, sont légèrement rugueuses, marquées de côtes peu élevées et peu distinctes; entre elles, des rangées de petits traits transversaux, en- foncés. Le dessous du corps est de la même couleur que le dessus, glabre; les jambes antérieures non dilatées n’offrent au côté extérieur qu'une tranche aiguë et une petite dent. Les tarses sont longs et assez robustes par rapport au reste

Antennes, neuf articles; massue trois, peu serrée. Palpes allon- gés, grêles, dernier article fusiforme. Menton arrondi, tronqué anté- rieurement, excavé. Labre échancré, bilobé. Epistome profondément échancré, quelquefois à peine sinué. Yeux grands, non entièrement coupés par un canthus incomplet. Jambes antérieures bidentées extérieurement vers l'extrémité, tronquées obliquement, une épine articulée intérieurement. Jambes intermédiaires et postérieures tron- quées carrément, garnies dass la troncature d’une couronne de poils épineux sub-égaux et dans leur milieu d’un bracelet oblique semblable. Deux épines articulées dans la troncature; tarses très longs, à articles dilatés, aplatis, oblongs, faiblement atténués à la base, garnis en dessous d’un duvet abondant. Crochets simples ; pygidium entièrement découvert.

Près du genre Heteronyx, dont il difère par les tarses velus et dilatés, les jambes bidentées et son épistome échancré, —L, REICHE,

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 271

des pattes qui sont presque grêles, Trouvé à Art, sur une racine de Manioc.

66. RHisoTRoGus (1) vARIANS (Reïche).

I! diffère du Leptopoda par sa forme généralement moins élargie; la ponctuation de la tête, comme celle du thorax, est un peu moins forte et surtout bien plus serrée; les côtes des élytres sont à peine visibles, tandis qu’elles sont au contraire très apparentes et nettement accusées dans la pré- cédente espèce ; les pattes sont sensiblement plus courtes et moins grèles que dans le leptopoda ; l'abdomen parait aussi plus fortement ponctué et le pygidium est couvert d’une ponctuation plus forte et bien plus serrée.

La couleur des individus de cette nouvelle espèce varie du rouge ferrugineux au vert bronzé très foncé.

67. R. PuNCTATISSIMUS (Mihi). (Montrouzier, Faune de l’île de Woodlark, page 23).

Cet insecte ne diffère pas sensiblement de l'espèce typi- que de Woodlark, seulement il a le corselet marqué de points plus gros, plus enfoncés et moins luisant, Lifu (2).

68. CYCLOCEPHALA PERCHERONI (Mihi) (3).

Tête noire. Corselet jaune de cire avec deux grosses ta-

(1) Genre Gnaphalopoda. L, REICHE.

(2) Cette espèce appartient, comme les deux précédentes, au genre Gnaphalopoda. —- L. REICHE.

(3) Get insecte n’est autre que la Barymorpha bimaculata Gué- rin (Voyage de Delessert, partie, p. 40, PI. XI, fig. 2).

Les individus décrits ont un maximum et un minimum de colora- tion que M. Guérin, possesseur d’un seul exemplaire, n’a pas connus, L. REICH.

279 MONTROUZIER.

ches noires en forme de larmes à la base. Ecusson noir. Ely- tres jaunes, plus ou moins marbrées de noir. Derniers seg- ments du dos de l'abdomen jaunes, avec une large bande transversale et le contour noirs. Poitrine et abdomen noirs, sauf la pointe de ce dernier qui est jaune. Cuisses jaunes, jambes et tarses noirs.

Taille, 19 mill.

Cette espèce est fort voisine de ma C. maculata (1) de Woodlark. Elle s’en distingue par la taille plus grande et par l’écusson qui est constamment noir dans les individus adultes, chez lesquels le corselet est orné de deux taches noires.

Selon les divers âges, cet insecte présente diverses tein- tes. Après avoir donné celle de l'insecte adulte, qui est la plus foncée, je vais donner celle des plus jeunes individus, sans m'arrêter à toutes les nuances intermédiaires.

Tête noire, jambes antérieures, poitrine et abdomen rem- brunis. Corselet, élytres, pieds, écusson jaunes. Elytres mar- brées de jaune plus clair.

La tête et le corselet sont finement pointillés. Les élytres ont des rangées de points peu enfoncés. Lifu.

69. HExXODON ViLLERsi (Mihi) (2).— Planche 7, fig. 3.

Noir, avec l'extrémité des élytres terreux. Tête et corse-

(1) C’est la même. L. REICHE.

(2) Get insecte n'appartient pas au genre Hexodon, dont il dif- fère par les épisternum métathoraciques apparents, par ses antennes de dix articles, par le pygidium découvert, la non-dilatation latérale du corselet et des élytres, etc. Il me paraît devoir constituer un genre nouveau dans les Dynastides, que je propose de nommer :

HEMICYRTHUS (mreus-uupros). Caractères : Labre et mandibules cachés sous l’épistome ; mandibules des Hexodons larges, arrondies en dehors, légèrement échancrées en dedans; menton et languette velus comme dans les Hexodons et de mêmes consistance et forme ;

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 273

let finement pointillés. Ecusson petit, triangulaire, enfoncé. Elytres dilatéés vers l'extrémité, tronquées au bout, termi- nées en une petite pointe à la suture, finement pointillées,

antennes de dix articles, le premier très renflé et globuleux, le deuxième gros, cylindrique, un peu plus long que le troisième, le septième peu apparent emboîté dans le sixième, les trois derniers formant une massue lamellée ovale ; palpes courts, à dernier article cylindrique, atténué, sub-acuminé à l'extrémité; yeux petits, réni- formes, verticaux ; épistome arrondi formant les deux tiers de la lon- gueur de la tête, dont il est séparé par une ligne enfoncée; corselet trapézoïde, nullement dilaté sur les bords latéraux ; écusson triangu- laire, très petit; élytres courtes, soudées, légèrement rebordées, mais non réfléchies ni dilatées, tronquées à l'extrémité, découvrant entièrement le pygidium et une partie du dernier segment dorsal ; point d'ailes; jambes antérieures courtes, robustes, aplaties, triden- tées extérieurement, fouisseuses; cuisses intermédiaires et posté- rieures épineuses sur leur face externe, les jambes garnies vers le milieu et à leur troncature d’une couronne d’épines inégales, deux éperons aux postérieures ; tarses grêles de la longueur de la jambe, à crochets simples, le premier article des postérieurs de près de deux fois la longueur du deuxième. En dessous le prosternum fait une saillie très prononcée et triangulaire entre les hanches de pattes antérieures ; les épisternums métathoraciques sont très apparents, à leur place ordinaire, en triangle allongé dont la base est antérieure.

Dans l’état actuel de la science, la place à assigner à ce genre paraît très dificile à trouver; je crois néanmoins qu'on ne peut l’éloigner du genre Hexodon malgré la présence bien patente des épisternums, à la disposition apparente desquels l’illustre auteur du Genera des Coléoptères a peut-être accordé trop de valeur,

Les organes de la bouche sont en effet semblables à ceux des Hexodons, les pattes antérieures sont de même digitées et fouis- seuses, les élytres soudées sans ailes, le faciès analogue, Ce genre fait un passage assez naturel au Cyclocéphalides; une des deux espèces qui le composent aujourd’hui ayant presque le faciès d’un Chalepus.

A la description insuffisante du révérend père il convient d’ajou-

974 MONTROUZIER.

munies sur la première moitié de trois côtes peu saillantes et sur la dernière de poils serrés formant une espèce de feu- tre réticulé. Pénultième et dernier segment de l'abdomen en dessus découverts. Jambes de la première paire dilatées, aplaties au bout, dentées. Jambes des paires suivantes ar- mées d’épines en étoile.

Espèce rarissime que je n’ai trouvée qu’une fois au pied d’un arbre en décomposition, et qui probablement sera un jour le type d’un nouveau genre. Je la dédie à M. A. P. de Villers, entomologiste distingué, et encore plus modeste, dont je m’'honore d’être le compatriote.

Long. 16 mill. ; larg. 10 mill. Balade.

70. SCARABÆUS SERRESII (Mihi) (1). Planche 7, fig. 4. Long. 22 mill.; larg. 13 mill.

Noir, finement pointillé; élytres un peu dilatées vers l'extrémité, marquées de stries peu profondes, pointillées et rugueuses. |

Le chaperon est échancré,, les côtés antérieurs de la tête sont légèrement rebordés ; la tête est très finement pointillée,

ter : Tête arrondie, fortement et densément ponctuée, garnie dans son pourtour d’un bourrelet épais; corselet transverse, assez forte- ment atténué en ayant, légèrement arrondi sur ses côtés, très élargi postérieurement, échancré en avant avec ses angles antérieurs assez aigus, largement mais peu profondément échancré en arc de cercle en arrière avec les angles postérieurs avancés, très aigus, sa surface finement et lâchement ponctuée avec les intervalles des points co- riacés. L. REICHE.

(1) Cet insecte me paraît constituer une deuxième espèce du genre Hemicyrtus dont je viens de donner les caractères. Il diffère du type Hemic. Villersi, indépendamment des caractères donnés par le père Montrowzier, par sa taille plus grande, sa forme plus allongée et son épistome légèrement échancré. Il à un peu le faciès d’un Chalepus. L. REICHE,

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 275

rugueuse, d’un noir profond, mat sur le devant, brillant sur le vertex ; les antennes et les pattes sont d'un rouge ferru- gineux obscur; le corselet transversal, convexe, échancré en avant pour recevoir la tête, avec un petit rebord sur les côtés, légèrement arqué à la base, est couvert de petits points rapprochés, d’un noir profond; l’écusson est petit triangulaire, ponctué ; les élytres convexes se dilatant vers l'extrémité, coupées presque carrément au bout, noires, pointillées et finement rugueuses, ont chacune neuf sillons peu profonds et mal arrêtés ; les jambes antérieures armées de trois dents ont, au côté antérieur, une ligne de points enfoncés ; le dessous du corps est d’un rouge ferrugineux obscur.

Se trouve, mais est rare, à Art, à terre, sous ies feuilles en décomposition.

Je dédie cette espèce à mon illustre professeur, Marcel de Serres, savant infatigable, auteur de plusieurs travaux inté- ressants sur les insectes. Il a certainement droit à cet hom- mage d’un élève qu’il a bien voulu honorer de son amitié.

71. CERATOPHYUS FISCHERI (Mihi) (1).

Brun foncé ou rouge ferrugineux. Tête ponctuée. Cor- selet lisse. Elytres munies de petits points alignés, peu en- foncés, rares sur le limbe, serrés et nombreux vers l’extré- mité. Dessous du corps et pattes couverts de poils longs et serrés.

Long. 17 mill.; larg. 9 mill.

La forme générale du corps est plus allongée que dans beaucoup de ses congénères. La tête est faiblement ponctuée, rugueuse ; elle offre sur le milieu deux petites crêtes trans- versales très faiblement marquées; a les bords du chaperon relevés, la partie antérieure bifide. Le corselet est parfaite-

(1) L’insecte qui a servi à la description de cette espèce est une femelle et appartient au genre Cheiroplatys Guérin. L, REICHE.

276 MONTROUZIER.

ment lisse, sans corne ni dépression. L’écusson triangulaire, également lisse, a un petit sillon qui n’atteint que la moitié de la longueur. Les élytres ont un sillon marqué de points le long de la suture; plusieurs lignes de points peu enfoncés sur le limbe, et derrière la petite gibbosité de l'extrémité des points nombreux et serrés. Les jambes antérieures sont armées de trois dents. Je dédie cette espèce à l’auteur du genre. Lifu.

72. ORYCTES? MONTROUZIERI (Reiche), ARTENSIS (Mont- rouzier) (1). Planche 7, fig. 6. Taille, 25 mill. de long, 12 mill. de large.

Rouge ferrugineux; corps lisse; la tête est munie, dans les mâles, d’une petite corne triangulaire légèrement re- courbée en arrière, concave sur les côtés, lisse; le corselet est excavé, porte trois petits tubercules dont l'intermédiaire plus grand et légèrement bifide ; les élytres lisses, convexes, marquées d’une ligne de points de chaque côté de la suture,

(1) Cet insecte appartient au genre Horonotus Burmeister.

À cette occasion, il importe de relever une erreur très grave dans laquelle est tombé l’auteur qui a créé ce genre. D’après M. Bur- meister, l'espèce typique Hor. Dædalus (Fabricius, Entom. Syst, I, 5-15) aurait les palpes fusiformes; or, cela n’est vrai que pour les palpes maxillaires, tandis que les labiaux ont leur dernier article ovoïde, très renflé (cette dilatation est surtout très remarquable dans l'espèce nouvelle du père Montrouzier) comme dass les genres Oopalpus, Clavipalpus (Liogenys) dans lesquels il est, en outre, un peu déprimé et acuminé.

Tous les autres genres de la famille des Pimélopides dont fait partie le genre Horonotus, ayant les palpes fusiformes, la forme de ceux de ce dernier genre devenait un caractère générique de pre- mier ordre.

M. Lacordaire, s’en rapportant entièrentent à l’auteur de l’'Hand- buch der Entomologie, malgré ses antécédents fâcheux, ne parle pas même des palpes dans ce genre ni dans les genres voisins, les supposant tous semblables, L. REICHE,

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 277

sont un peu rugueuses et comme plissées vers l'extrémité ; les pattes antérieures sont armées de trois épines.

La larve ne m'a pas semblé différer de celle du Nasicornis. Elle se trouve dans l’humus qui s’accumule aux pieds des arbres. Ile d’Art.

Est-ce un Oryctes? Les mandibules sont trigones, cor- nées, dures, épaisses à leur base, mais non dentées comme dans les insectes de ce genre; les mâchoires, comme dans les Scarabées, sont dures, cornées, arquées, terminées en pointe; elles offrent trois dents, mais beaucoup d’autres raisons me font séparer cet insecte des vrais Scarabées. Videant sapientes et judicent.

73. SCARABÆUS TRIDENS (Mihi) (1). Planche 7, fig. 5.

&. Noir marron. Rouge foncé ferrugineux en dessous.

(4) Genre ENOPLUS, evomnoc (Reiche), de la tribu des Dynastides, groupe des Oryctides. Caractères : Palpes fusiformes, obtus à l'extrémité. Menton renflé, en parallélogramme tronqué, velu. Mà- choire bilobée, le lobe interne plus court et tronqué. Mandibules simples, coniques, courbées à l'extrémité, très aiguës. Antennes de dix articles, le deuxième plus long qu'aucun des cinq qui suivent ; massue triphylle, ovale, comprimée. Chaperon ample, arrondi, for- tement réfléchi, cachant complétement les mandibules, Tête armée, dans le mâle, d’une corne digitée. Yeux grands, imparfaitement di- visés par un canthus qui ne dépasse pas leur milieu et forme latéra- lement un petit lobe aigu au devant des yeux. Corselet creusé en avant et surmonté dans le mâle de protubérances corniformes. Ecus- son arrondi, subtriangulaire. Elytres parallèles, recouvrant les ailes. Une saillie prosternale obtuse entre les hanches antérieures. Pygi- dium très renflé, rejeté en grande partie en dessous il refoule les segments abdominaux dont on ne voit que des bandes étroites. Organes de la stridulation répandus sur toutes la surface du propy- oidium. Pattes robustes; les antérieures, dans le mâle, pas plus longues que les autres, avec les jambes aplaties, tridentées au de- hors, tronquées très obliquement à l'extrémité interne elles

3e Série, TOME VIII, 19

278 MONTROUZIER.

Tête lisse finement pointillée, munie d’une corne large, terminée en trident, peu recourbée en arrière. Corselet cou- vert de petits points peu serrés, inégalement espacés, muni d’une excavation peu profonde et de deux petites cornes dirigées en avant. Ecusson lisse. Etuis couverts de points serrés, inégaux, peu profonds, qui les rendent rugueux, et de côtes peu prononcées.

Longueur totale, 31 millim.; plus grande largeur (me- surée au milieu des élytres), 16 millim.

La tête est à peu près carrée, légèrement plus large que longue. Le chaperon est tronqué, rebordé, coupé carrément. La corne à peu près égale à la longueur de la tête est ar- quée, aplatie, dilatée au bout et terminée par trois pointes à peu près égales. Le côté postérieur de la tête offre une dépression sur le milieu. Le corselet est plus large d’un tiers que long, échancré en avant et coupé carrément; il a les angles antérieurs arrondis, une saillie fort légère aux deux tiers de la longueur sur les côtés, les angles postérieurs

portent un éperon articulé. Les jambes intermédiaires à deux carènes obliques et sinuées, garnies de cils ; leur troncature inégale, dentée, munie au côté interne de deux éperons articulés. Tarses de la lon- gueur des jambes, le cinquième article des antérieurs un peu renflé, le premier article des postérieurs renflé à son extrémité il est épineux en dessous ; crochets simples à l'exception de ceux du tarse antérieur dont l’externe est plus gros que l’interne et courbé en angle droit.

Ce genre qui, par ses organes de stridulation, ses mandibules inermes et cachées sous le chaperon, se rapproche du genre Stypo- trupes (Burmeister, Handb. d. Entom., V, 210); en diffère par le lobe externe de ses mâchoires plus allongé et sans denticules, par ses mandibules très aiguës, par son chaperon très arrondi et relevé dans tout son pourtours, sans dents ni échancrure, ses jambes anté- rieures lridentées.

L'espèce typique Enoplus tridens se retrouve aux Nouvelles-

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 279

obtusément arrondis, enfin la base très faiblement bi-sinuée. A la partie antérieure, il offre une excavation médiocre et deux tubercules assez aigus, courts, épais à la base, séparés par un large sillon qui quelquefois se prolonge en arrière et se termine en simple dépression. Sur les côtés et un peu en arrière de ces tubercules, on voit, chez quelques indivi- dus, un gros point imprimé. L’écusson est en triangle obtus, médiocre. Les élytres convexes, plus larges au milieu, of- frent aux épaules et à la partie postérieure les mêmes sail- lies luisantes, lisses, que la plupart des Oryctes; elles sont moins rugueuses sur les côtés que sur le limbe, deux fois et demie plus longues que le corselet, et près de cinq fois plus longues que la tête. Les jambes antérieures ont trois dents au côté externe. Les suivantes sont terminées en étoile. Tous les articles des tarses sont à peu près égaux, sauf le dernier qui est plus long.

?. Noir. Brillant en dessus, à peine plus clair en des- sous. Tôte pointillée, offrant un vestige de tubercule. Cor- selet ayant à la partie antérieure et sur la même ligne trois dépressions, dont l'intermédiaire, un peu plus marquée, se prolonge postérieurement et antérieurement en un petit sillon qui se termine bien avant la base. Le reste des détails est conforme au mâle. Quant à la taille, elle est un peu moindre. Lifu.

Description de la larve du Scarabœus tridens (Mihi).

Cette larve, dans son ensemble, ne diffère pas de celle de l'Orycies nasicornis. Peut-être les détails offriront-ils quel- ques traits particuliers.

Long. 65 à 70 miil; larg. 16 mill.

Larve hexapode, arquée, demi-cylindrique, sub-aplatie en dessous. Tête et organes buccaux noirs. Autennes, pla- ques latérales du prothorax, stigmates, rouge-ferrugineux.

280 MONTROUZIER.

Pieds rouge livide. Corps blanc de cire, muni de poils rouge fauve.

La tête est découverte, arrondie sur le vertex, un peu aplatie sur la face, très rugueuse, munie au sommet d’un sillon qui ne dépasse pas le front. Le labre est sub-semi- orbiculaire, transversal, rugueux, muni de poils à la partie inférieure. L’épistome est rugueux, transversal, très nette- ment distinct de la face. Les mandibules fortes, arquées, munies sur le côté antérieur de sillons et de fossettes lar- ges, profondes, sont obtusément bidentées au bout, tran- chantes. Les mâchoires membraneuses, très velues, livides, sont terminées par un crochet court, acéré, noir, précédé d’une dent multifide de même couleur. Les palpes maxil- laires à peine plus longs que les mâchoires sont composés de quatre articles, dont le premier court, les deux suivants plus longs, égaux entre eux, le dernier plus long, conique. Menton coupé carrément, transversal; languette livide; pal- pes labiaux de trois articles, dont le dernier conique, plus long que les précédents. Antennes de quatre articles, les deux premiers en cône renversé, égaux; le troisième un peu plus court, sub-auriculé à l'extrémité du côté exté- rieur; le quatrième un peu renflé au milieu, pointu au bout. Derrière elles, un point plus clair indique la place des yeux. Le prothorax, muni sur les côtés d’une espèce de plaque rousse et d’un stigmate, est formé d’un arceau complet et d’un demi-arceau qui n’atteint pas les côtés, Il est à peine plus long que chacun des segments suivants. Il n’a que deux ou trois poils en dessus; il en a davantage sur les côtés et en dessous. L’abdomen est formé de dix segments, dont les huit premiers, munis d'un stigmate assez petit de chaque côté, offrent des poils courts en dessus, plus longs mais plus rares en dessous, sont peu étranglés à leur jonc- tion, et dont les deux derniers un peu plus lisses, plus ar- rondis, ne sont nullement plissés ni ridés. L’anus est en

Coléoptères de la Nouvelle-Calédone. 281

fente transversale. Les pieds sont grands, composés de qua- tre articles, très velus.

Genre MEGALAEMUS.

Caractères des Scarabées proprement dits, mais menton plus avancé et mâchoires entièrement cachées, bien que charac- ter non facit genus, je pense qu'ici, à raison de son impor- tance, le caractère unique qui distingue mon insecte des vrais Scarabées suffit pour justifier l'érection d'un nouveau genre.

74. MEGALAEMUS OLIVIER (Mihi) (1).

Ovale allongé, rouge ferrugineux obscur, chaperon entier, tête pointiilée, corselet ponctué et muni d’un sillon longi- tudinal à la base ; écusson demi-orbiculaire ; élytres rugueu- ses; jambes un peu moins fortes que dans les vrais Scara- bées. Taille, 15 millim.

75. LucANUS? LiFuANUS (Mihi) (2).

#. Marron. Elytres fauves avec la bordure et la suture marron. Deux taches sur la poitrine et des demi-anneaux sur l'abdomen fauves.

(1) Get insecte appartient au genre Cryptodus Mac-Leay. L’es- pèce diffère de toutes celles décrites par son corselet rebordé dans tout son pourtour et ses angles postérieurs droits bien sentis. L. REICHE.

(2) Cet insecte est un petit individu mâle du Anoplocnemus ? Lafertei, décrit par moi dans la Revue et Magasin de Zoologie de M. Guérin, 1852, page 24, pl. 1 fig. 3. Je le désignais alors comme provenant de l’Australasie, mais il est probable qu’il ne se trouve pas à la Nouvelle-Hollande. Il est arrivé récemment des Nouvelles- Hébrides et le père Montrouzier nous le donne de la Nouvelle-Ca- lédonie, L, REICHE,

282 MONTROUZIER.

Longueur 29 mill., y compris les mandibules ; largeur, 12 mill.

Les mandibules avancées, triangulaires, munies presque dès la base de quatre ou cinq dents coniques, sont arron- dies sur le côté extérieur, un peu déprimées au côté inté- rieur, en dessus et en dessous, très finement pointillées, fortes, longues de cinq millimètres. Les palpes et les autres organes buccaux sont comme chez tous les congénères. Les antennes ont le dernier article presque orbiculaire. La tête bien moins large que le corselet, échancrée en avant et à chaque angle antérieur, offre une dépression derrière ces angles, est très finement rugueuse, transversale. En des- sous, elle est marquée d’assez gros points enfoncés. La partie qui passe sous le corselet est lisse, brillante. Le cor- selet échancré carrément à la partie antérieure, presque en carré long transversal, un peu sinueux sur les côtés, ar- rondi aux angles postérieurs, est légèrement rebordé et a la bordure plus foncée; il offre quelques dépressions, est très finement rugueux et tout le long de la bordure est mar- qué d’assez gros points enfoncés; réuni à la tête, il forme à peu près la moitié de la longueur du corps. Les élytres, de la largeur du corselet, sont faiblement rugueuses, et exami- nées à la loupe présentent des traits flexueux, transversaux, déliés; elles sont arrondies au bout. L'’écusson, triangu- laire, échancré de chaque côté près de la pointe, est marqué de points enfoncés sur les côtés, lisse au milieu et au bout ; il est marron. Les caisses antérieures aplaties offrent au côté antérieur, près de la base, les deux taches dorées com- munes à la plupart des Lucanides ; sur la tranche inférieure elles ont deux faisceaux de poils roux. Les jambes de la même paire ponctuées, un peu dilatées au bout, sont tran- chantes et dentées au côté externe, qui, au sommet, offre deux dents plus fortes, tandis qu’au côté interne elles ont un assez fort crochet mobile précédé et suivi d’un faisceau de poils. Les tarses antérieurs munis de faisceaux sembla-

Coléopières de la Nouvelle-Culédonie. 283

bles ont les deux crochets munis d’un poil fort, long et bifide. La tranche inférieure des autres cuisses est égale- ment munie de poils roux. Les jambes sont armées au som- met de quatre épines, dont les extérieures les plus courtes. Les tarses postérieurs sont semblables à ceux de devant, La poitrine est pointillée. L’abdomen presque lisse. Le fauve s'étend de plus en plus sur les anneaux d’avant en arrière. La femelle est un peu plus petite et a les mandibules bien plus courtes que le mâle. Sa tête est couverte de points en- foncés. Lifu.

76. RHYSSONOTUS CANCELLATUS (Mihi) (1).

Ovale allongé, sub-cylindrique, d’un noir profond brillant.

(1) Get insecte est une nouvelle espèce du genre Hexaphyllum Gray et forme un passage de ce genre à celui de Syndesus, justifiant ainsi la réunion qu’en avait faite M. Burmeister sous le nom anté- rieur de Syndesus. Comme dans les Hexaphyllum, la nouvelle espèce n’a que six articles à la massue antennaire; mais je ferai re- marquer que dans l’'Hexaph. æquinoctiale Buquet (Ann. de la Soc, Ent., IX, p. 375) le quatrième article de l'antenne a un commence- ment de dilatation lamellaire ; les palpes de cette dernière espèce, comme dans celle que décrit le père Montrouzier, ont le dernier article un peu plus long que le pénultième, mais si l’en examine at- tentivement ces organes dans le Syndesus cornutus (Fabr., Syst. El., II, 377), on reconnaîtra la même organisation déjà signalée dans les caractères génériques qu'a donnés Mac-Leay (Horæ Entom., I, 104).

En outre, l'espèce nouvelle à le tubercule corniforme qu’on remarque à la partie antérieure du corselet dans le Synd, cornutus ; les pattes sont exactement semblables, le corselet offre de chaque côté antérieurement la même dilatation, et les élytres ont de même les intervalles impairs élevés en carènes.

Si Fabricius n'avait pas signalé la terre de Van-Diémen comme étant la patrie de son Synodendron cornutum, on serait tenté de croire que c’est l’espèce de la Nouvelle-Calédonie qu'il a décrite : « Antennæ lamellis sex, » L. REICHE.

284 MONTROUZIER.

d. Tête beaucoup plus étroite que le corselet, transver- sale, ponctuée, échancrée au-dessus des mandibules. Man- dibules beaucoup plus longues que la tête, creusées en cuil- lère, dentées, échancrées, puis arrondies au bout, munies de poils fauves au côté interne. Antennes très peu coudées, ayant six feuillets à la massue. Corselet échancré en avant, muni d'une corne mousse à la partie antérieure, dilaté, ar- rondi, rebordé, un peu dentelé, légèrement échancré sur les côtés, plus semblable à celui des Lamprimes que du Rhys- sonotus nebulosus, convexe, couvert de points enfoncés, muni d’un sillon longitudinal qui atteint les deux extrémités et de deux dépressions pius ou moins arrondies de chaque côté vers la partie antérieure. Ecusson triangulaire, couvert de points enfoncés, creusé au milieu. Elytres convexes, pa- rallèles, arrondies au bout, munies de côtes inégalement élevées et de traits transversaux qui les rendent cannelées. Jambes antérieures peu dilatées, dentées au côté externe, munies d’une forte épine à l’interne.

Longueur, 13 mill.; largeur, 5 1/2 mill. Lifu.

$. Tête munie de deux cornes coniques, derrière et un peu par côté les antennes. Veux non partagés par les pro- longements latéraux de la tête. Corne du corselet petite, bifide ; sillon qui la suit plus large en avant qu’en arrière, n’atteignant pas la base. Mandibules un peu plus longues que la tête, non dentées, dépourvues de poils. Le reste des détails comme chez le mâle.

Cet insecte n’est pas un véritable Rhyssonotus. Il a en effet six feuillets à la massue des antennes. II a, de plus, un fa- ciès bien différent de la seule espèce que je connaisse, le R. nebulosus étant, non point large, sub-aplati comme ce dernier, mais bien allongé, sub-cylindrique comme les Sino- dendron. On en fera donc probablement plus tard un genre dont je laisse aux savants le soin de tracer la caractéristique. Il n’est pas rare à Lifu; vit en troupes dans les vieux bois,

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 285

dans le tan, comme les Figulus, Passalus, etc., et passe à l'état parfait à la fin de novembre et en décembre.

Description de la larve du Rhyssonotus cancellatus (Mihi).

Larve hexapode, arquée, sub-cylindrique, un peu aplatie en dessous et ayant les bords latéraux inférieurs un peu dé- primés, presque tranchants. La tête est découverte, arron- die, lisse, d’un jaune de cire. Elle offre sur le vertex un sillon assez large qui s'arrête sur le front. Le labre est transversal, arrondi en avant, marqué d’une impression en fer à cheval, livide. L’épistome également transversal et livide est marqué d’un sillon inégal dans le sens de la largeur. Les mandibules fortes, droites, rouge livide à la base, rembrunies au bout, triangulaires, ‘offrant une tranche au côté supérieur, obtusément unidentées vers l'extrémité de ce même côté, m'ont paru identiques chez tous les indivi- dus assez nombreux que j'ai pu étudier, de sorte que je ne crois pas qu'elles varient avec les sexes. Mâchoires allon- gées, un peu arquées, acérées au bout, d’ua blanc livide, garnies de quelques poils assez longs, mais rares au côté interne. Palpes maxillaires à peine un peu plus longs que les mâchoires, de quatre articles, les trois premiers cylin- driques, courts, blanc livide ; le dernier plus long, conique, rouge livide. Menton un peu arqué; languette arrondie au sommet; l'un et l’autre blanc de cire. Palpes labiaux de trois articles, le premier court, le second renflé et rembruni au sommet, le troisième conique, moins épais, plus allongé, rougeâtre. Antennes de deux articles, dont le premier plus allongé, d’un blanc livide, insérées au-dessus des mandi- bules. Derrière les antennes un point rembruni indique pro- bablement la place des yeux. Le corps est blanc. Le pro- thorax un peu plus long que chacun des anneaux suivants, mais moins long que les deux réunis, porte en avant deux petites plaques jaune de cire, triangulaires; entre ces pla-

286 MONTROUZIER.

ques et les stigmates se trouve une autre petite tache de même couleur ; il est ridé. L’abdomen se compose de dix segments légèrement étranglés à leur extrémité, ridés et transversaux, sauf le dernier qui est allongé, sub-conique, lisse. L'’anus est en Y. Les pieds sont longs, blancs, velus, de trois articles, dont le premier, prolongé, en un appen- dice obtus au côté interne, et le dernier muni d’un crochet. Taille en longueur, 18 mill.; en largeur, 5 mill.

77. Ficuzus LÆVIPENNIS (Mihi) (1).

Noir brillant. Tête sillonnée transversalement et creusée d’une gouttière en avant. Corselet avec un petit tubercule à la partie antérieure et une fossette allongée sur le limbe. Elytres lisses avec un sillon le long de la suture et un du côté extérieur.

Taille, 15 mill. Les mandibules un peu arquées, creusées au côté interne, ont chacune trois dents, dont l'extérieure est la plus petite. La tête transversale, creusée en gouttière, se termine en avant par une petite pointe; les bords laté- raux qui coupent les yeux sont un peu relevés; un sillon transversal la coupe derrière les yeux; elle est lisse. Le cor- selet est grand, presque carré, plus large que les élytres, il a les angles postérieurs arrondis; il est lisse. Les élytres ont moins de deux fois sa longueur, elles sont parallèles, légè- rement convexes, arrondies au bout, lisses, un peu rebor- dées, ont le sillon parallèle à la suture, entier, mais celui qui court le long du bord extérieur n’arrive pas jusqu’au

(1) Cette espèce nouvelle est bien distincte ; elle rappelle, par ses élytres, le Figulus sublævis Palissot de Beauvois; mais elle est plus courte, proportionnellement plus lérge ; sa tête est entièrement lisse et armée d’un petit tubercule saillant entre les mandibules, la dilata- tion sub-orbitale est arrondie, les stries de ses élytres sont lisses, etc. L. REICHE.

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 287

bout. Les pattes antérieures ont chacune sept dents et une forte épine, elles sont triangulaires; les suivantes n’ont que peu de petites dents. Toutes les cuisses sont creusées de manière à les recevoir en partie. Sur celle de la première paire, on voit une tache dorée. La poitrine est pointillée, l'abdomen lisse.

Commun dans le tan. Ile d'Art et Nouvelle-Calédonie.

78. F. Liruanus (Mihi) (1).

Noir luisant. Tête couverte de points enfoncés. Corselet lisse, muni d’une fossette dont le fond est rugueux. Elytres couvertes de stries avec des points enfoncés.

Les divers Figulus que je connais se ressemblent tous par les principaux caractères. On peut néanmoins distin- guer les quatre espèces océaniennes, qui, je le crois, sont les seules décrites, de la manière suivante :

Elytres incomplétement striées . . . F. lœvipennis (N!'°-Caléd.).

Id. compléte-/ Un sillon atteignant presque la base sur le cor- ment striées.| selet; gros point enfoncé de chaque côté de ce sillon . . .. . . . F. Woodlarkianus.

Une simple /Côtés du corselet complétement fosselte. lisses. …. . . F, Lifuanus.

Côtés finement rugueux. F, Sp.? (de Taïti).

Longueur, 15 millim. ; largeur, 5 1/2 mill. Les détails sont les mêmes que dans l'espèce de Wood-

(1) Cette espèce ne diffère en rien du Figulus foveicollis Bois- duval (Faune de l'Océanie, IT, 239), que M. Fairmaire (Rev. et Mag. de Zool., 1649, 54) a reconnu être encore le même insecte que le Fig, insularis Blanchard (Voy. au pôle sud, IV, p. 142, pl. 9, fig. 14, 1853). L, REICHE.

288 MONTROUZIER.

lark, mais les différences observées sont constantes et la taille parfois est plus considérable.

Cet insecte est souvent attaqué par une petite Arachnide qui se tient ordinairement en dessous du mésothorax, à l'insertion de la deuxième paire de pattes. Ce parasite ap- partient, je crois, au genre Leptus. 11 est hexapode, muni d’un suçoir assez long, d’antennes-pinces terminées par un crochet, plus longues que les pattes. Ovoide, avec la partie étroite en avant, assez mou, d’un blanc rosé, ou jaunâtre uniforme le plus souvent, quelquefois offrant une bordure plus foncée. Long d'un demi-millim. On trouve aussi cette Arachnide sur les Uloma, et même elle paraît attaquer ceux-ci de préférence. Elle ne tarde pas à abandonner les divers insectes, aux dépens desquels elle vit, lorsqu'ils sont morts. Lifu.

79. PASSALUS FURCICORNIS (d’Urville). Boisduval, Faune entomologique de l'Océanie, page 242. Montrouzier, Essai sur la Faune de l'ile de Woodlark, page 28.

Cet insecte se trouve aussi à Balade (Nouvelle-Calé- donie).

80. OPATRUM AUSTRALE ? (Boisduval), CALEDONICUM (Che- vrolat) (1). Taille, 8 mill.

Noir mât. Tête, corselet, élytres finement rugueux, bords de celles-ci tranchants, côtés du corselet arrondis ; dessous du corps très finement rugueux, noir mat ainsi que les pat- tes. La description de M. Boisduval est si courte qu’elle s’applique à plusieurs Opatres que je possède de San-Cris- toyal et de Woodlark, et qui cependant me paraissent dis-

(1) M. Chevrolat, qui a examiné cet Opatrum, a trouvé qu'il dif- férait assez de l'australe pour qu'un autre nom spécifique dût lui être donné,

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 289

tinctes les unes des autres. Celle-ci que j’ai recueillie à Art,

sur le sable, se rapproche beaucoup d’une de celles de Woodlark.

81. O. ATERRIMUM (Mihi). Long. 7 mill.; larg. 4 mill.

D'un noir mat, profond. Tête, corselet, élytres finement rugueux, ces dernières munies de sillons très superficiels. Corselet légèrement plus étroit en avant. Dessous du corps noir, un peu moins mat que le dessus, couvert de petits points enfoncés. Lifu, près des rivages.

82. Toxicum BERARDI (Mihi) (1). Taille, 8 mill.

Noir mat, allongé, parallèle; tête et corseiet rugueux; élytres cancellées.

Le chaperon est échancré, la tête enfoncée dans le cor- selet jusqu'aux yeux, rugueuse. Les yeux sont coupés en deux par un rebord latéral de la tête. Les antennes de onze articles, sont terminées par une massue de trois, dont les deux derniers peu distincts, et ont le troisième plus grand que le second et le quatrième. Le corselet rugueux, carré et rebordé sur les côtés. Les élytres, de la même largeur, sont marquées de stries ponctuées qui les font paraître noir mat. L'abdomen noir brillant. Aucun des cinq ou six indi- vidus que je possède n’a la tête armée de cornes.

Se trouve à l’île des Pins et à Lifu.

J'ai dédié cette espèce à feu M. le contre-amiral Bérard, qui, en 1845, venant visiter la mission de la Nouvelle-Calé- donie, la trouva dans un état de détresse difficile à décrire et ne la quitta qu’après lui avoir prodigué tous les secours dont il pouvait disposer.

Genre ACANTHOSTERNUS (Mihi). Caractères généraux des Pédinites. Antennes courtes,

(4) Genre Calymmus Dejean,

290 MONTROUZIER.

épaisses, avec les cinq derniers articles larges et compri- més. Jambes antérieures élargies et crénelées. Tarses anté- rieurs ayant les trois premiers articles graduellement dila- tés. Prosternum terminé en arrière par une pointe qui va se loger dans une fossette du mesosternum.

83. A. HALORAGEOS (Mihi). Lifu. Long. 5 mill.; larg. 2 mill.

Ovale, convexe, lisse, noir bronzé, luisant; antennes et pieds ferrugineux.

La tête est profondément échancrée en avant, marquée d'une impression semi-circulaire; elle a les côtés aplatis, prolongés devant les yeux. Le corselet est en carré long, transversal, faiblement rebordé. L’écusson est triangulaire. Les élytres de la largeur du corselet, fortement rebordées, munies d’un repli qui embrasse l’abdomen, arrondies au bout, offrent vers l'extrémité quelques traces de sillons.

Se trouve sur les rivages, sous l'Haloragis prostrata de Forster. Quand on veut le saisir, il s'enfonce rapidement dans le sable. |

84. NEOMIDA STRIATA (Mihi) (1). Long. 6 mill. ; larg. 3 millim.

Noir brillant. Pattes, antennes et palpes ferrugineux obs- cur; tête et corselet lisses; élytres striées; tête du mâle ar- mée de deux cornes. Plus allongée que les Diapères et plus raccourcie que certains Trogosites de Fabricius, rangés par Latreille parmi les Néomides de Ziegler, cette espèce offre, sur la tête des femelles, deux petits tubercules; a le corse- let transversal, échancré en avant, largement rebordé sur les côtés, bi-sinué à la base; l’écusson est triangulaire, mé- diocre ; les élytres de la largeur du corselet, convexes, ar- rondies au bout, ont chacune six stries peu profondes avec

(1) Genre Oplocephala, de Laporte,

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 291

des points imprimés; les antennes sont presque entièrement perfoliées.

Se trouve en abondance dans un Agaric qui croît sur une espèce de Banian. Ile d'Art.

85. DiapEris BALADICA (Mihi) (1). Taille, 9 mill.

Noir, avec les élytres d’un vert métallique foncé. La forme du corps est allongée; la tête et le corselet finement ru- gueux; les élytres convexes, terminées un peu en pointe, sont marquées de seize stries ponctuées ; le dessous du corps et les pattes d’un noir rougeâtre; les tarses et les antennes roux; la poitrine est fortement pointillée.

Se trouve à Balade (Nouvelle-Calédonie).

86. LEPTOMORPHA SULCATA (Mihi) (2).

Ovale, convexe; tête et corselet noir-bleu, très finement rugueux; élytres d’un vert bronzé profondément et inéga- lement sillonnées et ponctuées; dessous du thorax ponctué; abdomen lissé, noir-bleu, ainsi que les pieds.

87. NEOMIDA ELONGATA (Mihi) (3). Lifu. Long. 7 mill.; larg. 3 mill.

Genre PACHYCERUS (Mihi) (4).

Caractères généraux des Taxicornes et des Diapères, mais se distinguant de ces derniers par la massue de quatre arti- cles beaucoup plus dilatés, et des Tétratomes par la même

(1) Genre Neomida.

(2) Genre Neomida.

(3) Même espèce que la précédente.

(4) Le genre Pachycerus, créé par Gyllenbal, appartient à la fa- mille des Curculionites.

292 MONTROUZIER.

massue grossissant d’une manière moins brusque. Ce genre formerait ainsi une transition naturelle des Diapères aux Tétratomes.

88. P. DOMESTICUS (1).

Noir brillant. Tête et corselet lisses; élytres marquées de petits points allignés; antennes épaisses, brunes; pattes jau- nâtres.

La tête est reçue en partie dans une échancrure du cor- selet ; méplate, arrondie sur les côtés. Le corselet est trans- versal, légèrement rebordé sur les côtés, bi-sinué à la base. Les élytres de la même largeur à peu près que ce dernier, un peu arrondies sur les côtés, acuminées au bout, con- vexes, ont chacune six rangées de petits points enfoncés. Les antennes insérées sous le rebord de la tête, épaisses, plus courtes que la tête et le corselet, ont les quatre der- niers articles en massue, le dernier grand, globuleux, les précédents larges, transversaux, dilatés au côté interne. Les jambes sont simples, ni dilatées ni épineuses.

Se trouve, mais rarement, dans les habitations, sur les parois des cases des indigènes. Art.

89. TENEBRIO PACHYSOMA (Mihi) (2). Long. 17 mill.; larg. 8 mill.

Grand, noir brillant; tête et corselet presque lisses; élytres convexes, sillonnées et crénelées; les quatre jambes anté- rieures dentelées ; la tête est finement rugueuse, armée de deux petites éminences au-dessus du chaperon, excavée entre les yeux; ceux-ci sont grands, oblongs; antennes fer- rugineuses composées d'articles moniliformes, dont le der- nier plus petit que le précédent; le corselet est carré, con-

(1) Genre Alphitobius (Stephens), Heterophaga (Dejean), (2) Genre Uloma.

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 293

vexe, fortement échancré en avant dans les mâles, avec un petit rebord latéral, presque lisse ; les élytres de même lar- geur que le corselet, convexes, sont marquées de seize sil- lons coupés par de petits traits transversaux ; les cuisses sont comprimées, les jambes arquées; les tarses sont ferrugi- neux; la forme générale du corps est lourde. La femelle n’a pas d'éminence au-dessus du chaperon.

Se trouve en Nouvelle-Calédonie, près de Balade, dans les bois pourris, en compagnie avec les Passales.

90. ULOMA LrFuANA (Mihi) (1). Taille, 4 mill.

Petite, d’un brun ferrugineux uniforme, finement poin- tillée sur la tête et le corselet, striée et ponctuée sur les élytres; ayant sur la tête une dépression circulaire; les jambes peu dilatées. Lifu.

91. TRIBOLIUM CASTANEUM (Herbst.), TROGOSITA FERRU- GINEA (Fabr.).

Cette espèce, qui est probablement originaire des Indes Orientales, paraît être aujourd'hui répandue dans toutes les parties du globe.

92. TROGOSITA? ARMATA (Mihi) (2). Taille, 4 mill.

Noir profond, finement pointillé; tête armée d’une corne élargie au bout. Cet insecte n’est pas un vrai Trogosite. Il me semble devoir former un genre nouveau, mais je n’ai pas pu assez bien observer les organes buccaux pour le ca- ractériser.

Espèce fort rare trouvée à Art, sous les écorces.

(1) Genre Phtora Dejean.

(2) Cette espèce n'appartient pas au groupe des Trogositaires, mais bien à celui des Ulomides, près des genre Tribolium et Hypo- phlœus.

3e Série, TOME VIII. 20

294 MONTROUZIER.

93. NEOMIDA. CORNUTA ? MAXILLOSA? (Fabr.) (1).

Je ne connais ni la Trogosita cornuta, ni la maxillosa de Fabricius. Le sens des noms spécifiques me porte seul à soupçonner que l'individu que j'ai sous les yeux pourrait bien être une de ces deux espèces. Il se trouve dans la fa- rine, nous vient probablement avec celle de Sydney et est un de ces insectes cosmopolites que le célèbre professeur de Kiel ne devait pas ignorer. À tout hasard, je vais le décrire.

Taille, 4 mill.; ferrugineux-rougeâtre. Tête et corselet lisses ; élytres striées et ponctuées. Tête des mâles armée de deux cornes recourbées, pointues, dont l'extrémité est dirigée l’une vers l'autre.

Art, dans le biscuit, la farine.

94. NEOMIDA ? CUCULLATA (Mihi) (2).

Voici encore un insecte que je regarde, a priori, comme décrit et connu à cause de son habitation présumée. On ne l'a pas trouvé dans la farine, mais à côté d’un baril qui en avait contenu.

Taille de la précédente; rouge-ferrugineux. Tête dilatée sur les côtés, concave au milieu, armée de deux cornes re- courbées; corselet grand, carré, transversal, légèrement convexe, lisse; élytres planes en dessus, parallèles, arron- dies au bout, très finement striées.

Ile d’Art, très rare.

95. ULOMA EMARGINATA (Mihi) (3). Lifu.

C'est mon Tenebrio emarginatus de Woodlark, moins la couleur noire (Faune de Woodlark, page 31).

(1) Cerandria maxillosa. Cerandria cornuta. Genre Antimachus Gistl (Ceratupis Perty).

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 295

* 96. Ü. FERRUGINEA (Mihi) (1). Lifu.

Identique avec mon espèce de Woodlark (Faune, p. 32). Ne serait-ce pas un des sexes du précédent? Il se trouve dans les mèmes localités, sous les écorces, dans le tan, mais bien plus rarement.

97. U. SEXDECIMLINEATA (2). Taille, 8 mill.

Ferrugineux, avec les antennes et les pattes plus claires; tête et corselet lisses; élytres marquées de seize stries de très petits points. La tête a une dépression entre les yeux, elle est petite, enfoncée dans une échancrure du corselet; ce dernier transversal, convexe, un peu plus étroit en avant, a les angles antérieurs arrondis; l’écusson est trian- gulaire, à large base; les élytres de la largeur du corselet; les jambes des deux premières paires arquées et dentées. Ile d'Art.

Genre MEGAPALPUSs (Mihi). Taille, 4 1/2 mill.

Caractères généraux des Élatérides. Antennes libres, sim- ples. Pointe sternale peu saillante. Angles postérieurs du corselet non divergents. Forme du corps linéaire. Palpes très longs.

(Genre plutôt indiqué que fixé, formé pour un seul in- secte rarissime qui, au premier aspect, semble un OEolus, mais dont les palpes gros, allongés, sont caractéristiques).

(1) Genre Antimachus. Nota. Le nom spécifique /erruginea existait déjà dans le genre Uloma. Il à été donné par Bosc à une espèce de l'Amérique du Nord (Dejean, Catal,, éd., p. 221),

(2) Même genre,

296 MOXTROUZIER.

98. M. SEXGUTTATUS (Mihi) (1). Lifu.

Noir, avec six taches rouges sur les élytres. Les deux pre- miers articles des antennes et les pieds fauves. Deux petits tubercules sur la tête, et la suture des élytres rouge. Le dessus du corps presque lisse, couvert d’un duvet court, couché.

99. TENEBRIO CANCELLATUS (Mihi) (2). Taille, 8 millim.

Noir brillant; tête rugueuse, corselet à peu près lisse, ély- tres marquées de stries ponctuées qui les font paraître un peu cancellées.

Cette espèce est allongée, un peu cylindrique, parallèle. Le chaperon, échancré très légèrement, est lisse. La tête ru- gueuse, enfoncée dans le corselet jusqu'aux yeux, les coupe en partie par un avancement latéral. Les antennes brun- fauve grossissant insensiblement, perfoliées, ont les der- niers articles transversaux. Le corselet échancré antérieu- rement, rebordé sur les côtés, bi-sinué à la base, paraissant lisse à l’œil nu, mais présentant, vu à la loupe, des points enfoncés très petits, est carré, un peu plus large que long. L’écusson est lisse, ponctiforme. Les élytres de la largeur du corselet, parallèles, allongées, arrondies au bout, con- vexes, ont chacune huit sillons marqués de gros points en- foncés. Les pattes et le dessous du corps sont lisses, d’un brun ferrugineux.

Se trouve à l'ile des Pins.

(1) Ce genre doit être classé près des Orchesia. (2) Genre Iphthinus,

Coléoptères de la Nouvelle-Caledonie. 297

100. LEPTOMORPHA (Mihi) (1). MuLsanri (Mihi) (2). Taille, 11 mill.

Noir métallique à reflets irisés. La tête verticalement in- clinée, partagée en deux par un sillon transversal, qui va d'un œil à l’autre, est très finement rugueuse, enfoncée dans le corselet ; ce dernier entier à la partie antérieure, convexe, avec un petit rebord presque droit à la partie pos- térieure, n'ayant guère en longueur que le quart des ély- tres, un peu plus étroit qu'elles, est couvert de très petits points à peine enfoncés. L’écusson triangulaire, à base large, à angles arrondis, est lisse; les élytres à reflets vert métallique, allongées, un peu échancrées sur les côtés, ar- rondies au bout, convexes, légèrement rebordées, ont seize lignes de petits points enfoncés. Le déssous du corps est noir brillant.

Belle et rare espèce que j'ai trouvée sous de vieilles écor- ces à l’île d'Art, et que j'ai dédiée à M. Mulsant, auteur de nombreux travaux sur l’entomologie, et, tout récemment, d’un Essai d’une division des derniers Mélasomes.

101. L. ÆNEA (Mihi) (3). Long. 12 mill.; larg. 4 1/2 mill.

Allongé, convexe, vert bronzé obscur. Pieds bleu d’acier, très finement pointillé.

La couleur et la taille, un peu plus avantageuse, distin- guent seule cette espèce du L. Mulsanti.

Le labre est très saillant, arrondi en avant, cilié. L'épis- tome séparé de la face par un large sillon. Les palpes maxil- laires terminés par un article fortement sécuriforme, les

(1) Le genre Leptomorpha, créé par M. Chevrolat, appartient au groupe des Hispides.

(2) Genre Strongylium.

(3) Genre Strongylium.

298 MONTROUZIER.

articles des antennes sont allongés, cylindriques, sauf les derniers qui sont élargis, le dernier est arrondi. Les yeux sont coupés par les rebords de la tête. Le corselet est un peu plus large que long, faiblement rebordé, court propor- tionnellement aux élytres. Celles-ci sont un peu plus larges que lui, un peu dilatées après la base, munies d’un fort repli qui embrasse l’abdomen, arrondies au bout, rebor- dées. Des ailes. La poitrine et l'abdomen sont pointillés. Lifu, sous les écorces.

102. L. viripIPENNIS (Mihi). DIAPERIS VIRIDIPENNIS (Mihi) Woodlark (1). Long. 8 mill.; larg. 3 1/2 mill.

Allongé, convexe. Tête et corselet noir-bleu, très fine- ment rugueux. Elytres vert bronzé, munies de points ali- gnés. Poitrine et abdomen pointillés, noir-bleu. Pieds de même couleur.

Le labre est arrondi en avant. L’épistome circonscrit en arrière par une impression. Les yeux sont légèrement en- tamés par les bords de la tête. Les antennes ont les pre- miers articles moins allongés que chez l'espèce typique du genre. Le dernier article des palpes est aussi moins securi- forme. Le corselet légèrement plus large que long. à peine plus étroit en avant, convexe, faiblement rebordé, bi-sinué à la base, porte une impression transversale près du bord postérieur. Les élytres à peu près de la largeur du corselet, légèrement dilatées un peu après la base, convexes, un peu pointues au bout, rebordées, munies d’un repli embrassant les côtés de l'abdomen, sont munies chacune de huit sillons

(1) Genre Strongylium. Nota. Bien que cette espèce figure déjà dans la faune de Woodlark sous le nom générique de Diaperis, la description en est tellement abrégée (une ligne et demie) que celle du même insecte trouvé à Lifu a être maintenue comme étant beaucoup plus détaillée,

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 299

ponctués, se joignant, concentriquement, deux à deux. Des ailes. Lifu, sur les plantes, sous les écorces.

Genre Isopus (Mihi).

.

Yeux coupés par les bords de la tête; chaperon entier; premier article des palpes épais, sécuriforme. Antennes mé- diocrement épaisses, à premiers articles un peu allongés, ayant le troisième sensiblement plus long que les autres, les cinq derniers élargis, courts, transversaux, formant massue, le dernier de cette massue globuleux et le premier débordant seulement au côté interne. Jambes non dilatées, arquées, semblables dans les deux sexes ainsi que les tarses; aptère, élytres non soudées.

103. I. BLANCHARDI (Mihi). Taille, 8 mill.

Noir brillant. Elytres à reflets verts, convexe, épais, ovale. Corselet couvert de points enfoncés, de la largeur des élytres. Ecusson nul. Elytres terminées en pointes mar- quées chacune de huit rangées de petits points. Le chape- ron est finement rugueux, relevé en avant, tranchant, large, le vertex également rugueux, tous deux d'un noir luisant ; le corselet largement et profondément échancré pour rece- voir la tête, terminé en pointe aiguë aux angles antérieurs, plus étroit en avant qu’en arrière, bi-sinué sur les côtés avec un très petit rebord, formant à la base un angle obtus ouvert du côté de la tête, convexe, couvert de petits points, est moitié plus court que les élytres; celles-ci convexes, un peu échancrées vers le bout, pointues à l'extrémité, creu- sées sur la suture, de la largeur du corselet, ayant chacune huit rangées de points enfoncés, encaissant étroitement l'abdomen, offrent des teintes irisées. Les pattes et l’abdo-

300 MONTROUZIER.

men sont noirs; le dessous des tarses et l’extrémité des an- tennes couverts d’un duvet blanchâtre.

Se trouve assez communément sous les vieilles écorces, répand une odeur pénétrante, vit en familles de trois ou quatre individus. Ile d’Art.

Quelques individus n'ont ni le chaperon rugueux ni le corselet ponctué; ils sont généralement plus petits. Serait- ce une différence sexuelle ou bien d'âge, je n’ai pu encore m'en assurer.

J'ai dédié cette espèce à M. Emile Blanchard , auteur d’une des histoires des insectes les plus complètes qui aient encore paru, du moins à ma Connaissance.

104. DIAPERIS OXYGASTER (Mihi) (1). Taille, 7 mill.

Noir brillant; chaperon entier, arrondi, tranchant; cor- selet transversal, convexe, échancré antérieurement, légè- rement rebordé sur les côtés, un peu arqué à la base ; ély- tres de Ja même largeur que le corselet, très convexes, acu- minées à l’extrémilé, embrassant fortement l'abdomen; antennes à articles dilatés, presque perfeliées, d'un brun ferrugineux ainsi que les pattes et le dessous du corps.

Se trouve, mais assez rarement à Art, sous les écorces, avec mes Jsopus.

105. PHALERIA CONVEXA (Mihi) (2). Long. 9 millim.; larg. 5 millim.

Ovale, convexe, noir brillant. Antennes, tarses, organes de la bouche d'un brun ferrugineux. Tête et corselet très

) MM. Chevrolat et Reiche pensent que cette espèce doit faire partie du genre 1sopus. (2) Même observation que pour la précédente espèce.

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 301

faiblement rugueux. Elytres marquées de douze à quatorze lignes de petits points peu enfoncés.

La tête inclinée, légèrement convexe au vertex, arrondie et un peu relevée au bord antérieur, offrant entre les yeux une dépression sulciforme, est couverte de petits points qui la rendent finement rugueuse. Les yeux coupés par le re- bord de la tête sont enfoncés dans le prothorax, médiocre- ment saillants. Les antennes et les palpes sont d’un roux fer- rugineux, parfois presque testacé. Le corselet transversal, à peine plus large en arrière, profondément échancré en avant, très légèrement arqué à la base, ayant les angles presque droits, les côtés un peu rebordés, convexe, noir brillant, est marqué de petits points finement rugueux. Sou- vent il offre en avant et en arrière deux petites fossettes punctiformes. Celles de devant manquent plus souvent que les autres. Est-ce une différence sexuelle? L’écusson trian- gulaire est très petit, à peine visible. Les élytres un peu plus larges à la base que le corselet, embrassant fortement l'abdomen, rebordées sur les côtés, convexes, pointues à l'extrémité, d’un noir brillant, sont marqués de très petits points enfoncés et de douze ou quatorze lignes de points plus allongés et plus enfoncés. Pas d'ailes. Le dessous du corps est noir luisant. Cet insecte se trouve sur le sol, dans les sentiers ombragés. Il exhale une odeur de bois désa- gréable et laisse exsuder une liqueur âcre qui teint les doigts en rouge. Lifu.

106. ADELIUM AUSTRO-CALEDONICUM (Mihi). Planche 7, fig. 7. Taille, 20 millim.

Noir brillant, à reflets métalliques; tête lisse rebordée en avant et couvrant presque les yeux de son bord, à la ma- nière des Lucanes. Corselet lisse, échancré antérieurement, coupé d’un sillon longitudinal rebordé et terminé par des

302 MONTROUZIER.

angles divergents. Elytres convexes, couvertes de points serrés et alignés et de grosses granulations au bord exté- rieur, terminées un peu en pointe, embrassant l'abdomen ; écusson petit, triangulaire ; dessous du corps et pattes noir brillant à reflets verdâtres; cuisses en massue. Balade. Rare.

Je ne sais si l’on a jamais observé que cet iuisecte, quand il est saisi, fait sortir de son corps deux petits appendices qui versent une liqueur fétide et pénétrante, laissant les mains de celui qui les prend teintes en jaune.

107. A. EXUL (Mihi). Long. 7 mill.; larg. 4 1/2 mill.

D'un noir légèrement bronzé; tête petite, rugueuse; an- tennes d’un noir mat, de la longueur de la tête et du corse- let, avec les derniers articles couverts d’une pubescence cendrée ; corselet échancré en avant, dilaté et rebordé sur les côtés, plus large que long, convexe, rugueux, marqué d'un sillon longitudinal peu apparent, qui n'atteint pas le bord antérieur. Les élytres de la largeur du corselet, une fois et demie plus longues que lui, parallèles, en pointe ob- tuse à l'extrémité, embrassant fortement l'abdomen, sont munies de seize sillons et légèrement rugueuses. La partie qui borde l'abdomen est lisse ainsi que le dessous du corps; les pattes sont courtes et presque grêles. Ile d’Art, rare.

108. A. TRISTE (Mihi). Long. 14 mill:; larg. 7 mill.

Noir mat, couvert d'une pubescence courte, brun-foncé. Corselet échancré un peu avant les angles postérieurs qui sont droits. Elytres un peu plus larges que le corselet, cou- vertes, ainsi que ce dernier, de petits points qui les font paraître chagrinées, avec des côtes très peu marquées,

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 303

La tête est ovale, peu inclinée, couverte de petits points imprimés. Le labre, arrondi en avant, transversal. L’épis- tome également plus large que long. Les yeux sont cachés par une lame saillante, très grands, unis entre eux par un sillon en arc. Le front et le vertex d’un mat sombre. Les antennes, plus longues que la tête et le corselet réunis, sont composées de onze articles, dont le troisième très sen- siblement le plus long, les trois derniers à peu près égaux et le onzième ovaie. Le corselet beaucoup plus large que la tête, échancré en avant, sinué au milieu de la base, arrondi aux angles antérieurs, droit ou plutôt aigu aux postérieurs et un peu échancré avant ces derniers, peu convexe, pré- sente des dépressions peu sensibles à la base et sur les cô- tés. L'écusson très large et très court se termine en une pointe très aiguë. Les élytres plus larges: à la base que le corselet, vont en se dilatant légèrement et se terminent en pointe mousse, elles sont peu convexes, un peu relevées à la suture et légèrement disiointes à l'extrémité. Examiné par dessous, le repli ne parait pas s'en étendre jusqu’au bout. Le dessous du corps est d’un noir brillant, lisse. Le prosternum offre une éminence entre la première paire de pattes. Les cuisses sont presque grèles, les jambes à peine arquées, le premier article des tarses le plus long. Cet in- secte vit en familles nombreuses sous les pierres, dans les lieux ombragés. Lifu.

J'ai décrit, sous le nom d’Adelium Austro-Caledonicum une espèce qui, comme forme, ne peut être séparée géné- riquement de l'A. triste. Mais l’une et l’autre sont-elles des Adelium? Evidemment elles n’en ont pas le corselet à an- gles postérieurs arrondis. Mais ce caractère mis de côté, elles ne différent en rien des À. caraboides, calosomoides et autres espèces australiennes que j'ai sous les yeux. J'ajoute que lhabitat en est le même. Généralement sous les pier- res, moins souvent sous les écorces. L’odeur nauséabonde

304 MONROUZIER.

que répand l'appareil postérieur qu’ils détendent, quand on les saisit, est aussi la même.

109. DiTyLus PALMARUM (Mihi) (1). Taille, 9 mill.

Brun noirâtre. Tête et corselet lisses; élytres munies de lignes de points enfoncés ; antennes et tarses brun clair; un sillon transversal sépare les antennes; la partie inférieure de la tête est lisse et brillante, l'intermédiaire est finement rugueuse et d'un noir mat; le vertex lisse et d’un brun obseur brillant; le corselet guère plus large que long et un peu atténué en avant, légèrement convexe, avec un très petit rebord sur les côtés et la base presque droite; l’écus- son petit, triangulaire et lisse; les élytres un peu plus larges que le corselet, légèrement dilatées vers l'extrémité, poin- tues au bout, convexes, marquées chacune de huit lignes de points enfoncés, sont d'une faible consistance. Le des- sous du corps et les pattes, toutes semblables, sont de même couleur que le dessus.

Se trouve communément à Art sur le tronc des arbres, particulièrement des cocotiers.

110. D. PuBERULUS (Mihi) (2). Long. 8 1/2 mill.; larg. 3 3/4 mill.

Ovale ailongé, noir mat. Antennes et palpes ferrugineux. Tête et corselet couverts de petits points. Elytres munies de seize sillons peu enfoncés, pubescentes.

La tête est triangulaire, penchée en avant, finement poin- tillée. Les yeux très grands, oblongs, latéraux. Les anten- nes une fois plus longues que la tête et le corselet réunis,

(1) Genre Allecula. (2) Genre Allecula.

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 305

sont filiformes. Le corseiet étroit en avant, arrondi aux an- gles antérieurs, bi-sinué à la base, sub-convexe, finement pointillé, est marqué d'une dépression au milieu de la base et d’une autre plus petite de chaque côté. L’écusson trian- gulaire, arrondi, est excavé à la base. Les élytres un peu plus larges que le corselet, parallèles, arrondies au bout, sont marquées de sillons longitudinaux, pointillées et pu- bescentes dans les intervalles. Le dessous du corps et les pattes sont d’un ferrugineux très obscur. Lifu.

111. LAGRIA DICHROA (Mihi) (1). Taille, 4 mill.

Tête et corselet d’un noir brillant; antennes et base des élytres d’un ferrugineux obscur ; élytres couvertes d’un du- vet fin et serré, fauves, ainsi que les pattes. Ile d'Art, dans les champignons.

112. MORDELLA SEXDECIMGUTTATA (Mihi). Lifu. Taille, 12 mill.

Grande, noire, soyeuse, avec onze taches blanches sur le corselet, seize sur les élytres, deux sur le dernier anneau du corps, deux sur la poitrine et quatre rangées sur l’abdo- men.

La tête est entièrement noire, couverte d’un duvet soyeux. Les palpes et les antennes sont de même couleur. Celles- ci sont dentées au sept derniers articles dans les mâles. Le corselet noir. soyeux, a, au milieu de la partie antérieure, une ligne blanche, pubescente, deux taches de même cou- leur sur le limbe, derrière cette ligne, quatre taches près du bord antérieur et quatre autres près de la base. Les deux du milieu de la base sont plus petites que les extérieures. L'é-

(1) Genre Anthicus,

306 MONTROUZIER.

cusson est noir. Les élytres noires, soyeuses, ont deux ta- ches blanches bordant par derrière l’écusson, et de chaque côté une autre tache près du milieu du bord antérieur. Der- rière etentre ces deux taches, sur le limbe, il en est une autre qui en a deux un peu en arrière près du bord exté- rieur, et une plus en arrière près de la suture. Celle-ci est suivie d’une autre également voisine de la suture, et cette dernière en précède une qui est plus bas, presque sur le bord extérieur.

113. M. ARTENSIS (Mihi). Art.

Diffère de la précédente en ce qu’elle n’a jamais de tache au milieu de la base du corselet, ni la tache qui se trouve au milieu du limbe des élytres derrière et entre les deux du bord antérieur.

Quoique les différences même constantes dans le nom- bre des taches soient un caractère d'assez faible valeur, je pense qu'ici il doit suffire pour motiver la distinction des espèces, parce qu'autrement il faudrait aussi confondre les M. 10-qutiata et 8-quttata qui habitent des îles différentes et que l’on ne voit pas passer de l’une à l’autre graduelle- ment.

114. M. noDONÆÆ (Mihi). Art. Long. 5 mill.; larg, 1 1/2 mill.

Petite, brune, couverte d’un duvet soyeux, roux, à reflets argentés. Dessous du corps rouge ferrugineux obscur.

J'ai trouvé la même espèce aux environs de Sydney et je l'ai prise sur le même végétal, le Dodonœæa viscosa. Je l'ai décrite, parce que je ne la trouve pas mentionnée parmi les Mordelles de M. Boisduval dans sa Faune entomologique de l'Océanie, mais peut être est-elle déjà publiée par les ento-

Coléoptères de la Nouvelle-Calédonie. 307

mologistes anglais. L'espèce australienne est un peu plus grande et plus noire.

115. M. minima (Mihi). Lifu. Taille, 3 mill.

Brune, soyeuse. Base des élytres et une tache sur le limbe d’un roux ferrugineux.

116. TELEPHORUS GUERINI (Mihi) (1). Taille, 8 mill.

Oblong. Tête, corselet, élytres et cuisses, jaunes; l'extré- mité des élytres pointue, d’un noir bleu, le reste noir.

Se trouve à Art sur les fleurs du Goupia tomentosa. Cette espèce a de l’analogie avec les Teleph. prœustus et aculipen- nis de M. Guérin, mais le premier article des antennes est noir.

117. NACERDES Moon (Mihi). Planche 7, fig. 8. Lifu. Taille, 16 mill.

La tête est penchée, très finement pointillée, ayant sur le vertex une impression peu distincte en forme de V. Le mu- seau est très avancé, aplati. Le labre, carré, transversal. Les palpes maxillaires très allongés, rembrunis ainsi que le bout des mandibules. Les yeux grands, saillants, un peu échancrés, Les antennes, sétacées, ont le deuxième article très court. Le corselet, un peu en corbeille, très finement ponctué, offre trois dépressions, deux en avant, une près du milieu de la base. Les élytres, finement chagrinées, mu- nies de trois ou quatre côtes, ont, sur la partie noire, un duvet très fin et très court, à reflets soyeux.

Je dédie cette espèce à M. Moore, botaniste plein de zèle, directeur des jardins de Sydney et naturaliste du na- vire de Sa Majesté britannnique « La Havana » durant son voyage à la Nouvelle-Calédonie et aux iles voisines.

(1) Genre Zonitis.

308 MONTROUZIER. Coléopt, de la Nouv.-Caléd.

118. N. NIGRIPENNIS (Mihi). —- Taille, 12 mill.

Tête, corselet, antennes et pattes fauves; élytres et abdo- men noirs, couverts d’une villosité soyeuse, blanchâtre. Dans les cases des naturels. Ile d’Art et Lifu.

119. N. GauBiL1 (Mihi). Taille, 18 mill.

Fauve, avec trois bandes longitudinales rembrunies sur le corselet, un trait plus foncé sur la tête et trois bandes brunes longitudinales sur chaque élytre, dont les deux exté- rieures se réunissant avant le tiers et les deux intérieures avant les deux tiers du limbe; pattes, antennes et palpes fauves; poitrine et abdomen bruns. Rare, Balade.

Cette belle espèce est dédiée au capitaine Gaubil, connu de tous les amis de la science par ses trayaux entomologi- ques.

QUELQUES REMARQUES

SUR LA

manière de vivre de la SEGESTRIA FEORENTINA,

Aranûde de la tribu des Quadripulmonées,

Par M. H. LUCAS.

(Séance extraordinaire du 11 Avril 1860.)

La Segestria florentina de Rossi, dont ‘j'ai exposé la sy- nonymie chronologique dans la Revue et Magasin de zoolo- gie, p. 517 (1853), est une Aranéide réellement intéressante à étudier au double point de vue et de l'anatomie et de la zoologie. Notre confrère M. E. Blanchard, désirant faire connaître en détail dans son grand ouvrage ayant pour titre : l'Organisation du règne animal, les caractères zoolo- giques et anatomiques de ce type curieux, eut besoin d’une très grande quantité d'individus de cette tubicole. Désireux d’être agréable et utile à cet anatomiste distingué et de faci- liter ses études en mettant à sa disposition un grand nom-— bre d'individus de cette espèce, je me mis à la recherche de cette Aranéide quadripulmonée. J’explorai les environs de Paris jadis riches en entomologie et aujourd'hui rendus inexplorables à cause de l’envahissement de la capitale, des embellissements qui y sont faits chaque jour et qui ont fini par détruire presque toutes les localités favorables aux ex- plorations entomologiques. Ces environs nourissent deux types d’Aranéides quadripulmonées : la Segestria floren- tina, autrefois assez commune, et l’Oletera picea; quant à cette dernière coupe générique, dont j'ai donné aussi la

3e Série, TOME VIII. 21

310 H. Lucas.

synonymie chronologique dans nos Annales, Bulletin, page cLxIX (1859), elle est excessivement rare, et depuis bientôt trente ans que je me livre à l’étude si attrayante de l’ento- mologie, je n’ai encore trouvé que deux fois cette curieuse Aranéide qui rappelle par sa manière de vivre les Théra- phoses, dont elle est pour la Faune parisienne l'unique re- présentant, Voyant que mes recherches étaient vaines, je dus porter ailleurs mes investigations et je transférai mes chasses à quelque distance de Paris.

Connaissant la manière de vivre de cette Aranéide luci- fuge, qui se plait dans dès lieux peu fréquentés, j'explo- rai en 1858 et 1859 les villages d'Epône, de Nézel et de Mézière, situés aux environs de Mantes-la-jolie. Lors- qu'on observe les murs qui bordent les rues de ces villages ainsi que ceux des maisons, on remarque que les pierres sont retenues et maintenues entre elles par un mortier composé de terre et de sable, ordinairement tendre, friable et qui se dissout facilement par l’action des eaux pluviales. Ces murailles ainsi construites sont parcourues dans tous les sens par une très grande quantité d'interstices et de crevesses, qui les font rechercher par les Hyménoptères des genres Anthophora, Odynerus et Chalicodoma. J'ai pensé que la Segestria florentina devait aussi y trouver des lieux tout à fait appropriés à la confection de ses toiles. En effet, lorsqu'on étudie les retraites de ce genre d’Ara- néides, on remarque qu’elles sont toujours placées dans les crevasses plus ou moins profondes des vieilles murailles, et c'est au fond de cette obscure habitation que se tient l'architecte de ces constructions tubiformes. Toute la partie extérieure ou l'ouverture de ce tube est tapissée d’un grand nombre de fils de soie divergents, et qui sont autant de piéges tendus aux insectes dont elle se nourrit. C’est dans cette demeure cylindrique que les trois paires de pat- tes dirigées en avant, la Segestria florentina établie en sen- tinelle vigilante et ne perdant pas un seul instant de vue

Segestria florentina. 311

l'entrée de son étroite cellule, attend patiemment les insectes qui ont l’imprudence d'approcher de ce réseau soyeux.

A la poussière qui couvre ordinairement l’orifice de ces habitations, on pourrait supposer que ces toiles sont aban- données; mais lorsqu'avec un chaume de graminée, on touche légèrement les fils dont je viens de parler, on ne tarde pas à apercevoir lhabitant de cette retraite qui accourt ordinairement avec précipitation afin de voir qu’elle est la proie étourdie qui vient se prendre à ses piéges ou troubler son repos. Ce qui frappe à la première vue, ce sont les mandibules d'un beau vert métallique de cette Aranéide, puis la couleur de sa robe qui est d’un noir de velours tirant un peu sur le roussâtre, et ensuite l’exquise propreté de son céphalothorax, de ses palpes et de'ses organes de Ja locomotion. Lorsqu'elle se présente sur les fils divergents, on est aussi surpris de la belle tenue de l'habitant que de la malpropreté de l'habitation, contraste qui ne peut que fixer l'attention de l'observateur. Armé d’un chaume flexible et pour simuler un appât, j'agitai les fils divergents situés à l'orifice du tube, et c’est au moyen de celte manœuvre bien simple que je pris environ soixante individus de cette Ara- néide, attirée sans aucun doute par cette espèce d'amorce.

Cependant je dois dire que je ne réussissais pas toujours, et voici dans quelle circonstance ma tentative échouait : il arrive quelquefois que cette Aranéide se fait attendre, c’est- à-dire que se doutant du piège qui lui est tendu, elle se tient sur la réserve, semble sonder le terrain, et n’avance qu'à pas mesurés afin de s'assurer quelle est la cause du mouvement insolite imprimé à ses fils; elle n'ose alors fran- chir l'entrée de son habitation et ne montre que les tarses des pattes de la première paire. Afin de l’engager à sortir, je changeais alors de manœuvre,'et au lieu de diriger le chaume sur ies fils divergents, je cherchais à l’introduire au-dessous et le long du tube après en avoir étudié préala- blement la direction. Mais je ne tardais pas à remarquer que

312 H. Lucas.

cette manœuvre était défectueuse, et, en effet, la -Segestria florentina sentant un mouvement inaccoutumé imprimé à tout son tube, à cause des fils soyeux qui l'amarrent de tou- tes parts et qu’il est presque impossible de ne pas rompre, se retire immédiatement au fond de son habitation.

A partir de ce moment, on peut considérer comme inutiles tous les efforts que l’on fera ensuite pour s'en emparer vi- vante, car ainsi poursuivie elle abandonne sa toile, se retire dans les crevasses de la muraille, qui sont souvent profondes, ou bien elle aime mieux se faire tuer que de se laisser pren- dre. Mais je dois dire que dans la plupart des cas, cette Ara- néide se présente avec tant de promptitude à l'entrée de son habitation, à la plus petite vibration que l’on fait subir aux fils divergents, qu'il est facile de s'en emparer. En effet, aus- sitôt qu’elle est placée sur ses fils ainsi mis en mouvement, si au lieu de continuer à les agiter, on dirige au contraire le chaume extérieurement le long du tube, en ayant soin toutefois de lui faire subir une pression assez forte pour couper toule retraite à son habitant, la Segestria florentina se voyant surprise par derrière et ne trouvant plus dans cette position critique aucune issue, abandonne son tube; elle gagne le large en fuyant à toute jambe sur la muraille et rend alors sa prise facile. Quelquefois j'ai remarqué aussi que pressée par la faim, elle s’élançait hors de son tube, tombait à terre je la prenais au moyen d’un cornet de papier que je lui présentais et elle entrait sans opposer la moindre résistance. C’est par le stratagème que je viens de faire connaître et qui m’a presque toujours réussi, que je suis parvenu à me procurer un assez grand nombre d'in- dividus vivants de cette Aranéide, qui, je dois le dire, n’est pas très abondamment répandue.

Le célèbre Walckenaër qui a étudié aussi avec soin les mœurs de cette Aranéide, dit, Faune française, p. 203, que pour faire sortir cette espèce de son habitation tubiforme, il suffit de jeter dans son trou une fourmi vivante. A peine celle-ci a-t elle fait quelques pas dans l’intérieur de l’habita-

Segestria florentina. 313

tion, que l'on voit la Segestria florentina entrer dans une agitation extrême, frappant violemment la toile de ses pat- tes antérieures, se remuant de toutes ses forces, et faisant de grands efforts pour effrayer son hôte incommode; enfin, si la fourmi, toujours au dire du même savant, pénétrant de plus en plus, la Segestria florentina sort précipitamment et s'arrête à cinq ou six centimètres environ hors de son trou, pour observer le parti que prendra la fourmi. Si cette dernière, comme il arrive le plus souvent, parvient à se dégager des fils qui la retiennent, et se laisse tomber à terre ou s'enfuit, la Segestria florentina rentre immédiatement à reculons dans sa demeure. Je ne sais si le savant Walcke- naër a fait lui-même cette expérience; quant à moi, je ne l'ai pas encore faite; mais je compte m'en occuper celte an- née, ayant encore à étudier dans ces mêmes localités les nids dans lesquels sont probablement déposés les œufs des Chrysis et des Anthrax que j'ai vus voler en assez grand nombre autour des habitations des Odynerus, des Chalico- doma et des Anthophora.

En observant les habitudes de la Segestria florentina fe- melle, j'ai été conduit à étudier aussi celles du mâle de cette curieuse espèce. On sait combien sont généralement rares les mâles chez les Aranéides, et on attribue la rareté de ce sexe à la cruauté des femelles, qui, presque toujours, immolent leur mâle aussitôt qu’elles ont été fécondées. En effet, j'ai souvent remarqué que si les mâles, dont lunique salut est dans l’agilité des organes locomoteurs, ne fuyaient pas immédiatement après avoir accompli ce grand acte de la nature, ils devenaient les victimes de leurs femelies.

N’ayent pu observer la Segestria florentina dans ces con- ditions à cause de ses habiludes nocturnes, je ne puis dire si cela se passe ainsi, mais ce que je puis aflirmer, c’est que le mâle de cette espèce n'est pas errant comme on l'avait toujours supposé jusqu’à présent. En chassant cette Ara- néide, j'ai pu m'assurer que le mâle établissait des habita-

314 H. Lucas.

tions exactement semblables à celles des femelles et dans leur voisinage. Le seul caractère appréciable qui permette de reconnaître à la première vue si un tube contient un mâle ou une femelle, c’est que les toiles construites et ha- bitées par les mâles sont sensiblement plus étroi!es que celles des femelles. Quant aux mâles que l’on rencontre errants, ce sont probablement des individus qui se sont dé- barrassés de leurs spermatozoïdes en satisfaisant à l’acte de la copulation, car je dois faire observer que tous ceux que j'ai trouvés dans ces conditions étaient languissants et avaient perdu par conséquent cette agilité, cette prompti- tude qui est propre à ce sexe.

Cette espèce peut être conservée pendant des années en- tières sans que l'on ait à se préoccuper beaucoup de sa nour- riture, qui consiste en insectes de tous les ordres et même en crustacés des genres Oniscus, Porcellio et Armadillo. Cette Aranéide peut soutenir des jeûnes très prolongés ; aussitôt enfermée dans une boîte, elle se met à construire quel que soit le sexe, des habitations en forme de tube et à l'abri desquelles elle passe souvent deux ou trois ans. Il ar- rive aussi, et j'ai remarqué cela plusieurs fois, que pendant cette longue captivité, la Segestria florentina pond ses œufs, change de peau, et c’est dans ces conditions tout à fait cel- lulaires que j’ai été à même de vérifier à plusieurs reprises le fait curieux que j'ai exposé dans les Annales de la Société entomologique, 3e série, t. VIT, Baliet., p. cxxxII (1859) au sujet de la couleur des antennes-pinces ou mandibules pour quelques auteurs. En observant des individus qui venaient de muer et en étudiant surtout l’ancienne enveloppe des antennes-pinces, je me suis assuré que la belle couleur vert- métallique dont ces organes sont ornés n'est pas due à la membrane sous-jacente ou derme, mais bien à l'épiderme. J'ai pu étudier aussi des individus à la sortie de l'œuf, et j'ai donné dans les Annales de la Société entomologique, 2e série, t. IX, Bullet., p. LxL1Ix (1853), une description in-

Segestria florentina. 315

diquant les caractères spécifiques que présente cette Ara- néide dans le jeune âge. Enfin, notre confrère, M. E. Blan- chard, a observé un fait non moins curieux et qu’il a consi- gné dans les comptes-rendus de l’Académie des Sciences, t. XIV, p. 741 (1857). Cet habile analomiste ayant conservé en captivité pendant trois années environ une femelle de Segestria florentina a remarqué que cette femelle avait produit l’avant-dernière année et que l’année suivante elle avait encore produit des œufs également féconds, sans l'approche du mâle. Depuis, j'ai été à même de vérifier plusieurs fois ce fait excessivement remarquable; ainsi, en juillet 1858, j'ai eu une femelle qui a pondu un assez grand nombre d'œufs, et, en décembre 1859, cette même femelle, sans avoir vu aucun mâle, a fait une seconde ponte, dont les œufs étaient moins nombreux que ceux de la première, et desquels j'ai obtenu cependant une trentaine d'individus de la Segestria florentina.

De tels faits semblent au premier abord permettre de pen- ser qu'il y a chez les Aranéides production par des femelles vierges, que la fécondation par les mâles n’est pas néces- saire, au moins dans toutes les circonstances. Mais pour ar- river à connaître la vérité, il est souvent bien utile de ne pas s’en tenir à un seul ordre d'observations. L'examen des organes génitaux des Aranéides donne, en effet, l’explica- tion la plus complète de ces productions par des femelles tenues en captivité depuis plusieurs années.

Parmi les Aranéides, il faut distinguer entre celles dont la vie ne dure pas plus d’une saison, et celles au contraire dont l'existence se prolonge beaucoup au delà de ce terme. Chez les premières, une seule ponte a lieu; chez les autres, les pontes se succèdent d'année en année, sans le concours des mâles; seulement ce que montrent l'observation atten- tive et l'expérience, c'est que le concours du mâle est né- cessaire au moins une fois.

La Segestrix florentina appartient à la catégorie des es-

316 H. Lucas. Segestria florentina.

pèces dont la vie est d'ordinaire de plusieurs années; chez ce type, l'appareil génital de la femelle, qui a été parfaite ment étudié par notre collègue M. E. Blanchard, est formé de deux vastes tubes, tantôt isolés et terminés en cæœcum, auxquels sont appendues les loges ovariques. Au momeñt de la copulation, ces tubes reçoivent en abondance la liqueur séminale, ce sont de véritables réservoirs spermatiques ; les œufs, sur le point d’être expulsés, se trouvent imprégnés dans leur passage de ce liquide fécondateur qui, n'étant pas épuisé par une seule ponte, se conserve avec toutes ses qua- lités dans les réservoirs. De nouvelles pontes peuvent donc avoir lieu à des intervalles plus ou moins éloignés, sans qu’il y ait besoin de nouveau du concours du mâle.

L'étude de la disposition des organes génitaux, la cons- tatation de la présence des spermatozoïdes dans les vastes conduits ovariques, prouvent jusqu’à la dernière évidence que cette espèce n'est apte à donner des produits fé- conds que si elle n’a pas été préalablement visitée par le mâle.

Ce fait excessivement curieux au double point de vue et de l'anatomie et de la physiologie, que l’on doit aux re- cherches de M. E. Blanchard, et qui a été observé aussi chez des Aranéides appartenant à d’autres genres, démontre que les Aranéides femelles et entre autre celle de la Segestria florentina ne sauraient en aucun cas perpétuer leur es- pèce sans avoir subi préalablement l'approche du mâle, mais qu'un seul rapprochement, suffit pour plusieurs pontes s’effectuant à des intervalles souvent très éloignés par suite de la disposition organique qui permet à la liqueur sémi- nale d’être tenue en réserve, sans modification aucune, dans les conduits ovariques.

OBSERVATIONS ENTOMOLOGIQUES

Par M. DOUMERC.

2 2 ——

I. Notice sur les mœurs de l'ICHNEUMON FASCIATUS Foure.,

PARASITE DU PETIT PAON.

(Séance du 9 Novembre 1859.)

Le genre Peltastes, de la tribu des Ichneumonides de La- treille, a été fondé par liliger pour y comprendre des espè- ces d'assez grande taille et qui ont entre eltes un caractère anatomique constant. L’étymologie de ce nom signifie armé d'un bouclier. Je ne sais pourquoi Panzer est venu après Iliger changer cette dénomination générique en celle de Metopius, adopté par Gravenhorst, et je ne vois pas l'utilité de créer deux noms pour un même genre renfermant les mêmes espôces.

On ne connaît de ce genre que quatre espèces indiquées des environs de Paris : fo l’Ichneumon micratorius Fabr. : 20 l'E. necatorius Fabr. (Met. vespoides Panz.); 30 le Meto- pius dissectorius Panz., et le Peltastes nigrator Saint- Farg.

Linné n'a connu aucune de ces espèces. Je ne possède dans ma collection que les trois premières espèces précitées, et dont la première, la plus grande, a pour synonymie l'Ichneumer fasciatus de Fourcroy et de de Villers. Je suis

318 DOUMERC.

même surpris qu'aucun auteur, à ma connaissance du moins, nait cité l'Entomologie parisienne ni l Entomologie européenne, ce nom a l’antériorité même sur celui de Fabricius.

En consultant les ouvrages qui traitent des mœurs des Ichneumons, et en particulier des Peliastes, je n'ai rien trouvé de spécial sur les métamorphoses relatives à ces in- sectes. L’indication vague que l’on donne de leur origine comme provenant de larves et de chrysalides de papillons est un caractère entomologique commun à cette tribu et qui n'offre rien de satisfaisant à ceux qui savent aujour- d’hui, par les recherches de nos collègues, que la nature a affecté à chaque espèce d'Hyménoptère pupivore un ber- ceau spécial pour sa régénération. En effet, indépendam- ment des planches des ouvrages de De Géer, Rœæsel et Réaumur, qui nous représentent plusieurs particularités sur l'origine de ces insectes, tels que l’Ichneumon saturato- rius, parasite du Bombyx vinula ; V'Ichneumon manifestator, parasite du Bombyx dispar ; l'Ichneumon prærogator, parasite du Bombyx salicis; VIchneumon scutellator, parasite du Bombyx chrysorrhæa, etc.; nous voyons chaque jour nos Annales s'enrichir de découvertes nouvelles sur leur parasi- tisme spécial, et, entre autres exemples, je ne saurais mieux finir qu’en citant le savant travail que notre honorable col- lègue, M. le D' Laboulbène, y a publié récemment sur le parasitisme d’Ichneumonides, et dont le résultat aura pour l'entomologiste l'avantage de pouvoir se procurer d'une manière facile et presque certaine tel ou tel Hyménoptère par la récolte de telle larve ou nympheaffectée à chaque in- dividu parasite.

Relativement à l’incubation de l'œuf des Ichneumonides, il est de remarque générale que la longueur de la tarière des femelles dépend du genre de larve à laquelle elle s’atta- quera. Si la chenille, par exemple, est hérissée de longs poils, la tarière sera fort longue; si elle est, au contraire, à

Mœurs de l’Ichneumon fascialus. 319

peau lisse, elle sera courte ; cependant on peut objecter à cette règle que cette mensuration peut aussi dépendre de la profondeur du dépôt de l'œuf, si c’est par exemple sous la peau seulement ou dans l'intérieur du corps de la larve qu'il doit avoir lieu.

Rœæsel, entre autres espèces d’Ichneumons qu'il a figu- rées et décrites avec un soin tout particulier, termine son article relatif à l'Ichneumon cunctator, t. H,pl. 6, p. 26, par déclarer : « qu'il a observé que ces insectes attaquent indis- » tinctement les chenilles ou les chrysalides, selon qu'elles se » trouvent à leur disposition au moment de la ponte. » Ne peut-on pas conclure de ces observations que les espèces à tarière très courte, lesquelles n’ont plus de chenilles à leur disposition pour leur régénération peuvent fort bien, vu la trop grande épaisseur de la coque, s’introduire auprès de la chrysalide par l'ouverture au sommet de la coque laissé libre par la chenille pour la sortie future du papillon? Cer- tains Ichneumonides qui sont à tarière (rès courte et pres- que cachée, comme chez les Peltastes, se trouvent proba- blement dans cette condition d'incubation, mais on ne con- nait pas leur régénération; pour le cunctator, dont la ta- rière est de la moitié de la longueur de l'abdomen. on con- çoit qu'elle peut percer la coque de la neustria (pl. 6), qui est ovale et close de tous côtés, et les autres congé- nères de la tribu doivent physiologiquement se trouver dans les mêmes conditions, tel que le compunctator, parasite du Pieris cratægi qu'il a aussi figuré (pl. 12). Les Pimpla, au contraire, à farière excessivement longue et flexible, ap- partiennent par leur organisation et la forme de leur abdo- men à une lout autre division de cette tribu, et n'ont aucun rapport pour le moment avec mon sujet.

Voici maintenant les {rois observations que j'ai recueillies au sujet de l'ethnologie de lIchneumon fasciatus de Four- croy (Peltastes micratorius Fabricius).

jo Vers la fin de juillet 1858, longeant un vieux mur cou-

320 DorMERrc.

vert de ronces dans un jardin des Batignolles, près la bar- rière de Clichy, j'aperçus deux chenilles de Petit-Paon par - venues à leur croissance et rampant l’une au pied, l’autre près de l’encoignure de ce mur. La première était encore fraiche en couleur, mais la deuxième au contraire, à peau urne et ridée, faisait pressentir par sa démarche qu’elle se hâtait de gagner un gîte pour faire un cocon. Je les mis toutes deux dans un cornet de papier avec quelques feuilles de ronces. Lorsque le soir je songeais à mettre ces deux chenilles plus à l'aise dans ur bocal de terre, la résistance que m'offrit l'ouverture du cornet me fit apercevoir que l’une d’elles avait commencé à filer sa coque et c'était en effet la deuxième que j'y laissais après avoir transbordé la première dans le bocal elle vécut encore une douzaine de jours, puis fila sa coque contre la gaze qui couvrait sa prisou. Au mois d'avril 1859, un mâle du Petit-Paon m'est éclos de la coque du bocal et s’y est développé compléte- ment, mais n'ayant pu malheureusement prévoir le jour fixe de son éclosion, il s’y est débattu et je ne l'ai eu qu’en mauvais état. Ce ne fut qu'au mois de juin suivant que, surveillant sans cesse le cornet de papier de la deuxième chenille que j'avais enfermée dans une boîte spéciale et sur le résultat de laquelle je ne comptais plus, que je fus fort agréablement surpris d'y trouver un parasite vivant et ré- cemment sorti de la chrysalide par une ouverture latérale de son corselet, l’Ichneumon fasciatus de Fourcroy que je m'empressai de piquer et de joindre à ma chrysalide.

20 Etant allé un jour de l’année dernière (1858) chez notre savant collègue M. ie Dr Sichel pour lui communiquer l’Acœnites, parasite de l’Hemerobius perlæ, j'eus le plaisir de voir dans sa riche collection d'Hyménoptères le Peltastes micratorius fixé sur la chrysalide d’un Petit-Paon dont il était sorti.

30 Enfin, parmi les nombreux insectes de tous les ordres que notre infatigable collègue M. Bellier de la Chavignerie

Mœurs de l’Ichneumon fasciatus. 321

a récoltés pendant son voyage dans le Midi de la France et en Sicile, et dont il nous a montré les boîtes dans une de nos séances, j'ai pu discerner un Pellastes micratorius, et à cette occasion, sur la demande que je lui ai faite si l'on trouvait dans les mêmes localités il l’avait pris le Petit- Paon, il m'a répondu affirmativement.

Il résulte des trois faits que je viens de relater que l’Ich- neumon, parasite du Saturnia carpini, est le Peltates micra- torius Fabr., et que par conséquent ou l'on trouvera l’un de ces insectes on peut être certain du voisinage de l’autre. Je n’ai point, il est vrai, surpris le Peltates dardant son œuf sous la peau de la chenille du $. carpini, mais l’état terne et maladif de cette larve à l'approche de sa mutation me paraît suñisant pour faire soupçonner qu'elle a été piquée par ce parasite. Il est probable au reste, .par analogie de ce qui a généralement lieu chez les congénères de cette tribu, relativement aux différents stades de développement de- puis l’œuf à celui de larve et de nymphe, qu’il doit en être de même pour cet Ichneumon. La longueur du temps de son incubation et l’époque de son éclosion à l'état parfait doit être en rapport avec la grosseur de la larve dont il fait sa proie pour son berceau.

Je termine ici ces considérations, en engageant Îles Hyménoptérophiles à compléter à l’occasion les détails qui m'ont échappé sur les mœurs de cet insecte, et j'ajoute que jusqu'à présent je n'ai trouvé dans aucun auteur une seule cilalion de figure pour aucune des trois espèces que renferme le genre Peltastes d’Illiger.

329 DOUMERC.

IL.

Notice sur la Teigne du Chanvre (Psyche cannabinella).

(Séance du 14 Décembre 1859.)

Je ne connais aucun auteur d’entomologie qui ait men- tionné un seul Lépidoptère de la tribu des Psychides ou des Tinéites dont la chenille se nourrisse et se méta- morphose aux dépens des périanthes et des carpelles de la fleur du Chanvre avant que sa graine ne soit passée à l’état de chènevis. Je n'ai trouvé dans les catalogues de Lépidop- tères d'Europe ni dans la liste donnée récemment par M. Bruand d'Uzelle dans nos Annales aucune Psyche, ni de Teigne sous le nom de cannabinella, désignation de ter- minologie généralement adoptée pour les espèces de ces tribus. J’ai même consulté les ouvrages d'agriculture pour m'assurer si la fleur de cette plante n’était pas sujette à quelque détérioration provenant de l'attaque de quelque insecte, comme le sont plusieurs autres végétaux, tels que les têtes de Chardons par les larves de certains Charançons du genre Larinus, ou de Punaises comme les Tingis, ou enfin de Diptères du genre Trypeta que Geffroy nomme Mouche à zigzag et qui vivent dans les capitules du Cirse.

D'après mes recherches, le seul Lépidoptère dont la che- nille se nourrisse du Chanvre, au rapport de Linné, et seu- lement accidentellement, d’après Godart et Duponchel, est celle du Sphinx Atropos, et encore n’attaque-t-elle que lies feuilles des jeunes pousses de cette plante, laissant le bou- quet de ses fleurs intact, et d’ailleurs se métamorphosant en terre. Gmélin donne pour patrie originaire à ce Sphinx

Teigne du Chanvre (Psyche cannabinella). 323

l'Egypte et l'Inde et fait remarquer qu'il est duplo minor en Europe. Il paraît que cet insecte était fort rare aux envi- rons de Paris en 1762 du temps de Geoffroy, car cet auteur dit qu’il lui a été donné ct ne croyait pas s’y trouver sans l’assertion de Bernard de Jussieu. Aussi ne décrit-il ni sa chenille ni ses métamorphoses, ne faisant à cet égard que rapporter les citations de Linné.

Pour ce qui concerne maintenant les mœurs de la Teigne des fleurs du Chanvre, il en est tout autrement, cet insecte étant indigène du département de notre capitale et pouvant se récolter dans les jardins l’on a semé la graine de Chè- nevis provenant des cages de nos Canaris. C'est positive- ment de cette façon que j'ai eu le loisir, pendant les grandes chaleurs du mois de juiilet 1859, d'observer les mœurs de cet insecte sur les Chanvres en culture sur ma terrasse près du Luxembourg, cette Teigne, très agile dans son vol, vient pondre ces œufs dès le commencement du déve- loppement floral et au milieu de la foliation des pédoncules de cette plante. Je ne méconnais pas que l’on puisse avec raison m'objecter que le Chanvre étant originaire de la Perse et de l'Inde et transporté en Europe seulement au moyen-âge, il est fort probable que la Teigne, indigène de nos environs, y vivait primitivement aux dépens de quelque espèce de la famille des Urticées propre à notre sol et sur laquelle on la trouvera ultérieurement. Mais quant à la larve que Roberjot dit vivre dans l’intérieur des tiges du Chanvre et les faire souvent périr, eile ne paraît avoir aucun rapport avec la nôtre.

La chenille de cette Teigne, qui apparaît dès la pre- mière semaine de juillet, ressemble tellement au premier aspect à larve de l’Anthrène qui ravage nos collections, que je crus de prime-abord que l’une de ces dernières avait été projetée par hasard sur les feuilles de la plante, mais voyant qu’elle attaquait les folioles du calice, contrairement aux mœurs de la précédente qui est entomophage, je l’exami-

324 DouMErc.

nai de plus près avec des luneltes sans la déranger de son travail. Cette petite chenille n’a guère plus de deux lignes

- de longueur : elle est toute hérissée de poils courts, raides et ‘bruns; sa tête et ses pattes antérieures sont seules lisses et noires.

On sait que les fleurs de Chanvre sont agglomérées par un pédicelle très court sur un pédoncule commun et composées d'un périanthe de cinq folioles dans les mâles et monophylle dans les femelles. Pour se métamorphoser la cheniile, après avoir parcouru les pédoncules floraux qui sont persistants, s’est logée entre les calices des fleurs dont elle avait rongé les carpelles, puis a rassemblé par des fils les lobes des périanthes pour s’enfermer dans une petite coque toute semblable pour l'aspect et la forme à l’un de ces petits cocons que forment les larves du Microgaster que Geoffroy appelle Ichneumon à coton jaune et figurés par Réaumur tome 2 pl. 33. Le {2 juillet je mis le pédoncule floral chargé de la coque dans un petit bocal fermé et ce ne fut que vers le milieu de la seconde semaine suivante qu’eut lieu l’éclosion du papillon.

30 Cette Teigne, comme on peut le voir sur l’exemplaire que j'ai remis pour la collection du Muséum d'histoire natu- relle, a environ 2 lignes 1/2 de longueur. Ses ailes supé- rieures sont d’un gris plombé chatoyant, marquetées de petites taches linéaires brunes, irrégulières, et bordées pos- térieurement par une frange de même couleur; les ailes in- férieures sont entièrement d'un blanc de lait grisâtre, mais bordées d’une frange plus grande que celle des supérieures et d’un blanc argenté soyeux très brillant. La tête et le corselet sont d’un gris fauve; l'abdomen, tout le dessous du corps et les pattes blanchâtres, ces dernières munies de deux fortes épines aux jambes postérieures; les antennes, du moins celles du mâle, sont fort remarquables en ce qu'égalant presque le tiers du corps, elles sont fortement pectinées en forme de thyrse, leurs dernières radioles allant

Teigne du Chanvre (Psyche cannabinella). 325

en décroissant brusquement vers leur extrémité qui est d'un brun foncé.

Cet insecte, qui ne me paraît pouvoir se rapporter qu'avec doute à l’un des genres de Lépidoptères nocturnes de Fa- bricius, mais probablement à celui des Psyches de Latreille, se range commodément par ses caractères antennaires dans le groupe des Phalènes pectinicornes de Linné et se rap- proche par ses mœurs de celui des Teignes de Geoffroy. Dans l'incertitude de la place qui lui sera assignée ultérieu- rement par les Lépidoptéristes, je ne saurais mieux, pour le moment, que de proposer de donner à celte Tinéite la dé- nomination générique de Perianthosuta. ou si l'on veut de Perianthophila, qui siguifie : Teigne des calices floraux, et pour nom spécifique celui de cannabinella, du Cannabis sa- tiva de Linné qu’elle affecte en particulier, en attendant la découverte d’autres espèces du même genre sur des plantes différentes de la famille des Urticées.

3e Série, TOME VII, 22

Sur l'habitat du LEPTOPODIA SAGITTARIA.

Par M. H. LUCAS.

(Séance du 23 Mai 1860.)

Je fais passer sous les yeux de mes collègues un flacon contenant dans l’alcoo! des Crustacés de la famille des Oxy- rhinques, de la tribu des Macropodiens, excessivement cu rieux par la forme générale de leur corps et par la longueur excessive de leurs organes de la locomotion. Ils appartien- nent au genre Leptopodia, et c’est au Dr Leach que l'on doit la création de cette singulière coupe générique qui re- présente d’une manière très exagérée tous les caractères dis- tinctifs de la famille et de la tribu auxquelles elle appartient. Ce genre, dont on connait deux espèces seulement, paraît propre à la mer des Antilles, et celle que je fais passer est désignée par les carcinologistes sous le nom de Leptopodia (Inachus) sagittaria, Fabr., Suppl. Entom. Syst., p. 359 (1798); Edw., Hist. Nat. des CrusL.,t. 1,p. 276 (1834).

Cetle espèce, qui est très rare, paraît propre aux An- tilles françaises, cependant elle a été rencontrée aussi sur les côtes des îles Canaries et c’est à MM. Webb et Berthelot que l'on doit cette découverte curieuse au point de vue de la géographie carcinologique. Les individus d’âge et de sexe différents que je communique ont été capturés sur les côtes de la Martinique par M. Bellanger. On ne sait malheureu- sement rien sur les mœurs de ces singuliers Crustacés, mais, par la longueur excessive de leurs organes de la locomo- tion, ils doivent se tenir à de grandes profondeurs et habi- ter des fonds tapissés de plantes marines.

RE D PRIS

OBSERVATIONS

SUR LA

MEGACEPHALA EUPHRATICA.

Par M. ERNEST COTTY.

(Séance du 22 Février 1860.)

Plusieurs de mes correspondants en entomologie, qui ne se sont pas trouvés à proximité des lieux, partout identi- ques, se tient invariablement la Megacephala euphratica, m'ont fourni, dans la pensée de m'être agréables, des indi- cations presque toujours erronées ou au moins fort incom- plètes sur l’habitat de ce bel insecte et sur la manière de se le procurer; c’est afin de rectifier ces erreurs et ces fausses données que je me suis hasardé, dans mon obscurité, mais avec une bonne intention, à présenter à la Société quelques observations consciencieuses et personnelles, qui, je l’es-

père, pourront servir à quelques entomologistes à portée et à la recherche du Coléoptère en question.

Les endroits j'ai rencontré la Megacephala (d’après Latreille) ou la Tetracha (d'après Guérin) euphratica, ne sont pas des lacs salés /chotts) proprement dits, mais bien des salines profondes, naturelles, la main de l’homme n’a rien fait, et qui contiennent en été une croûte de sel

328 E. Corry.

assez épaisse pour permettre d’en faire avantageusement l'exploitation.

Ce n’est pas sous cette enveloppe cristallisée qui recouvre une fange noire et épaisse, au milieu de cette espèce de marais salant même, que se tient la M. euphratica, mais exclusivement sur les bords, qui sont généralement dominés par des berges assez élevées, ou sur le bas du versant de ces berges ; elle habite dans la terre humide et grasse, à une profondeur d'environ deux pieds, et il est facile de re- connaître sa demeure, qui se révèle à la surface sèche du sol par un orifice circulaire juste de la grosseur de l'insecte. Lorsque le trou est habité, il se présente sous un aspect de rondeur parfaitement net et intact; si au contraire il n’est plus occupé, le vent, la pluie, ou toute autre cause, en dé- truisent la régulière circonférence, soit en l'ébrèchant, soit en l’obstruant en partie, soit enfin en le couvrant de légères toiles d'araignées; il n’y a done plus guère d’incertitudes possibles de ce côté.

Mais comme il est trop pénible, je le sais par expérience, de creuser avec la pioche aussi profondément, en plein so- leil, et souvent infructueusement, dans une terre glaiseuse. et agglutinante, il est préférable et plus sûr d'attendre et de guetter l'insecte à sa sortie. Cette sortie n’a pas lieu Ja nuit, comme cela m'a été répété plusieurs fois et comme je l'ai lu dans certains ouvrages, mais au crépuscule, matin et soir, une heure avant le coucher du soleil et une demi-heure avant et après son lever, c'est-à-dire jusqu’à ce que la cha- leur soit devenue assez forte pour faire rentrer l’insecte dans sa demeure souterraine. À ce moment de la journée, en effet, on voit courir des Mégacéphales avec vitesse et en quantité, à peu de distance de leurs gîtes; cependant il est facile, malgré leur course rapide, de s’emparer de ces Ci- cindélides, qui ne font pas usage de leurs ailes.

Elles supportent bien l'esprit de vin, mais il est prudent

Megacephala euphratica. 329

néanmoins de ne pas les y laisser séjourner trop longtemps, dans la crainte de voir se ternir leurs brillantes couleurs.

J'ai fait, en outre, la remarque que la Mégacephale, qui se tient toujours dans l'humidité et à l’ombre, lorsqu'elle est au repos, à l’état de larve comme à l'état d’insecte par- fait, qui ne sort de sa retraite qu'au point du jour et à la fin du jour, à la fraicheur, en un mot, puisque décidément c'est un insecte crépusculaire, ne se montre cependant que dans les trois mois les plus brülants de l’année, juin, juillet et août.

Je me suis assuré du fait de ses heures de sortie, et je suis parfaitement fixé maintenant à cet égard. Je constate donc.que, m'étant rendu une nuit aux salines, par un bril- lant clair de lune (de deux heures à quatre heures du ma- tin, ayant quitté Oran en voiture à minuit), je n’ai rien trouvé alors; j'ai continué stoiquement à chercher, malgré mon peu de succès nocturne, à cette heure indécise les Arabes disent, d'une manière pittoresque, qu’on commence, mais bien juste, à distinguer un fil noir d’un fil blanc, je n’ai rien vu non plus; ce n’est qu'à l'aurore, quand l'horizon se colore de teintes rougeâtres assez vives, du côté de lorient, que j'ai vu enfin, avec une grande joie, sortir et courir en grand nombre la Megacephala euphratica, qui était l'objet de mes recherches passionnées et infatigables.

Je crois qu'avec des détails aussi précis et surtout aussi minutieusement exacts, ce beau Coléoptère, trouvé d’abord en Asie, puis en Egypte, puis en Algérie, puis enfin en Es- pagne, finira peut-être par être découvert également en France, dans des conditions analogues à celles que je viens d’énumérer ; cependant je ne pense pas qu’on puisse jamais le rencontrer sur le bord des marais-salants artificie!s, les travaux de terrassements se renouvellent trop souvent. S'il doit être compris plus tard dans la faune de notre pays (mais ceci n’est toutefois qu'une espérance fondée sur une

330 E. CoTry.- Megacephala Euphratica.

vague hypothèse), ce devra être la plaine de la Camargue- en Provence, ou même la Charente-Inférieure, l'ile d’Olé- ron, par exemple, qui le produira, ou plutôt qui révèlera son existence dans cette région, quoique cette île ne soit située qu'au 46e degré de latitude ; car aussi il y a beau” coup de salines, et la chaleur y offre, d’une manière remar- quable, un grand nombre de plantes tout à fait méridio- nales (1).

(1) Lors de la lecture de cette note, le 22 février dernier, M. A. Sallé fait remarquer également qu'en Amérique c'est à peu près dans les conditions indiquées par M. Cotty qu’il a trouvé plusieurs espèces de Megacephala. C'est-à-dire qu'il a observé que ce sont des insectes crépusculaires qui chassent et volent le soir et le matin, et qui, durant la grande chaleur du jour, se tiennent cachés et dorment, soit dans des crevasses ou sous des morceaux de bois, des pierres et des bouses desséchées, elles font une petite place cir- culaire ou nid qui leur sert de retraite. La plupart vomissent, quand on les prend, une liqueur noire ayant une forte odeur de rose, comme celle que répand notre Cicind. campestris. Les espèces qu'il a capturés sont : à la Nouvelle-Orléans, la carolina et la virginica, la première sur les bords sablonneux du Mississipi et la seconde parmi les herbes; au Mexique, la geniculata, la mexicana, V'an- gustata, etc.; à Saint-Domingue, l’acutipennis Dej. ou l’Adonis Lap., qui fréquente les bords de la mer, tandis que l’infuscata Man. habite l’intérieur de l'île; à Caracas, la violacea, qui est très com- mune en mai et juin dans la plaine de Catia, et l’elongata qui y est très rare,

: REMARQUES ENTOMOLOGIQUES

ET

DESCRIPTION

d’une

NOUVELLE ESPÈCE DE COLÉOPTÈRE.

Par M. L. REICHE.

(Séance extraordinaire du 14 Avril 1860.)

J'ai déjà entretenu plusieurs fois la Société d'une applica- tion spéciale de l’entomologie au commerce. Cette application consiste en la détermination certaine des localités d’où pro- viennent des produits amenés sur nos marchés et dans les- quels se rencontrent des insectes.

J'ai déjà fait moi-même deux fois cette application avec succès, et je viens aujourd'hui entretenir la Société d’un troisième fait.

Notre collègue M. Thibésard, de Laon, m’a envoyé quel- ques insectes trouvés dans des laines provenant, disait-on, de la Nouvelle-Hollande. Ces insectes, que je mets sous les yeux des membres de Société, ont été déterminés par moi. En voici la liste composée entièrement de Lamelli- cornes et d’un Hémiptère, dont notre collègue M. Signoret m'a donné le nom.

1. Gymnopleurus flagellatus Fabricius.

be

. Onthophaqus Vacca Linné. 3. Onthophaqus Australis Guérin.

332 L. REICHE.

4. Onthophagus auritus Fabricius.

5. Aphodius luridus Fabricius.

6. Cheiroplatys pecuarius Reïche, nova species. 7. Pyronola festiva Fabricius.

8. Liparetrus N...., en mauvais état,

9. Æthus Australis Erichson (Hémiptère).

Les numéros 1, 2 et 5 sont des espèces européennes, les autres sont australasiennes ; il s’en suit donc nécessairement que les laines dans lesquelles on les a trouvés étaient mé- langées et se composaient de laines de la Nouvelle-Hollande, province d’Adélaïde, et de laines de l'Europe méridionale, probablement d'Espasne.

Sur les huit espèces, il y en a cinq qui sont Coprophages et dont la présence parmi des toisons brutes s'explique ; mais les trois autres appartiennent à deux tribus dont les mœurs sont très différentes et qu’on ne rencontre habituel- lement que sur les végétaux. La présence de ces trois espè- ces dans ces laines est done un fait anormal que j'ai déjà constaté dans une expertise précédente et que je signale de nouveau.

Le Cheiroplatys n'étant pas décrit et les deux sexes m'ayant été communiqués, j'ai cru utile d’en joindre la des- cription à la présente note destinée à appeler de nouveau l'attention des entomologistes sur une question d'utilité pratique. x

CHEIROPLATYS PECUARIUS Reiche. Long. 14 1/2 à 17 mill.; lat. 8 1/2 à 10 1/2 mill.

Castaneo-fuscus, nitidus. Caput parvum, triangulare, trans- versim rugalum; epistomo bidentato. Thorax capite triplo latior, a latere valde ac postice parum rotundatus, marqina-

Cheiroplatys pecuarius. 333

tus, convexus, antice valde impressus, apice cornu brevi acu- minato armatus, laxe punctatus. Scutellum lœvigatum, trian- qulare. Elytra thoracis basi parum latiora, infrà medium vix ampliora, convexa, punctato striata, striis secunda et tertia evanescentibus. Pygidium lœvigatum, basi punctatum. Subtus pectore fulvo dense lanato, abdomine ciliato; tibiis anticis extus tridentatis & . Fœmina simillima at crassior, thorace minus impresso cornuque deficiente.

Cette espèce, la plus petite du genre, se distinguera faci- lement de ses congénères par son chaperon bidenté et l’oblitération des deuxième et troisième stries de ses élytres qui laissent leur dos presque complétement lisse de la strie suturale à la quatrième.

Trouvé dans des laines provenant de la Nouvelle-Hollande, province d’Adélaïde.

Le genre Cheiroplatys se compose maintenant de sept es- pèces décrites, savoir :

{. Cheiropl. lœvipes Burmeister, Handb., V, 109. 2; latipes Guérin, Voy. de la Coquille, 11, 2, 80. Syn. porcellus Boisd., V. de l’Astrolabe, 164.

juvencus Burmeister, Handb., V, 110.

4. Melius Erichson, Wiegem. Archiv., 1842, 158. 5: punctatus White, Erebus et Terror, Ins., p. 9. 6. _ pecuarius Reïiche. subcostatus Castelnau, Ius., 11, 116 (Phi- leurus). RP EE

Description d'une nouvelle espèce de Coléopière du oenre MICROTELUS. Par M. L. REICHE.

MicROTELUS LETHIERRYI Reiche (sp. nov.). Long. 5 mill. (2 1/3 lin.), lat. 1 3/4 mill. (3/4 lin.), Fuscus pe- dibus dilutioribus. Gaput oblongum, punctato rugosum tri- carinatum; carinis lateralibus antice abbreviatis ; epistomo truncato subdenticulato ; antennis thorace parum brevioribus, articulo tertio duorum sequentium longitudine; oculis trans- versis carina marginali septis. Thorax oblonqus capitis lati- tudine, rugoso punctatus, acute marginatus, medio tricari- nalus et suprà capitem paul protensus; angulis anticis acu— lis, prominentibus; poslice parum angustalus angulis rectis. Seutellum triangulare vix conspicuum. Elytra oblonga, basi thorace vix latiora ponè medium parum ampliora; quadri- carinala ; carinis prima el terlia longioribus, coeuntibus ; in- tersiitis punclis grossis in seriebus duabus impressis. Subius undique crebre rugoso punctatus. Hab. Biskrah, Algiria.

Cet insecte intéressant a été trouvé par M. Lethierry, de Lille, à qui je me fais un devoir de le dédier; il forme la troisième espèce de ce genre créé par Solier (Ann. de la Soc. Ent., 1838, p. 9, pl. 1, fig. 1 à 3); il ressemble extré- mement au type de ce savant et n’en diffère que par le deuxième article de ses antennes un peu plus allongé et par son épistôme non échancré; en outre, ce type vient de l'Arabie ou de la Morée, suivant Solier. Le Micr. Lethierryi diffère du careniceps Reiche (Ann. de la Soc. Entom., 1857, no 152) par sa forme plus parallèle, sa taille un peu plus grande, le troisième article de ses antennes plus court et sa tête tricarénée.

C’est ici le lieu de rectifier l'erreur que j'ai commise en écri- vant que le M. careniceps avait les yeux arrondis; il les a réel- lement transverses comme le dit Solier dans ses caractères génériques; leurs rugosités se confondent tellement avec celles de la tête que leurs limites sont très difficiles à saisir.

DESCRIPTIONS

DE

NOUVELLES ESPÈCES DE COLÉOPTÈRES.

Par MM. GOUGELET et MH, BRISOUT DE BARNEVILLE,

(Séance du 14 Mars 1860).

1. SMICRONYX OPACUS. Long. 3 mill. environ à 3/4. Bleuâtre ou vert bleuâtre, grandeur et forme du eyaneus, en diffère par son aspect terne et opaque. Rostre, antennes, prothorax exactement comme dans le Smicronyx cyaneus; la forme des élytres est aussi la même que dans le cyaneus, seulement elles sont profondément striées et les intervalles sont visiblement pointillés. Pieds noirs.

Trouvé à Alger par M. Poupillier.

2. CEUTHORHYNCHUS GOUGELETI H. Barneville. Long. 3 mill. environ. Ovale allongé; élytres bleues ou vertes, un peu métallique; prothorax vert bronzé, plus terne; ros- tre légèrement strié et pointillé, lisse au sommet, fin, arqué, un peu plus long que la tête et le prothorax; corselet un peu plus long que large, un peu rétréci antérieurement, bord antérieur peu relevé, peu arrondi sur les côtés, peu convexe, ponctué assez finement et serré, sillon longitudi- nal entier, plus profond à la base, petit tubercule obsolète de chaque côté; élytres assez droites sur les côtés, trois fois plus longues que le prothorax, finement ponctuées, striées, intervalles larges, plans, légèrement rugueux transversale- ment, remplis de squamules blanchâtres, couchées. Toutes les cuisses dentées, jambes et tarses vert bronzé.

396 GOUGELET et H. BRISOUT DE BARNEVILLE.

Ressemble au C. erysimi et surtout au C. chlorophanus, dont il a l'éclat; en diffère par les stries des élytres plus étroites, plus fines et ses cuisses dentées.

&. Une fossette sur le dernier segment.

Galice, M. Gougelet.

3. C. GRENIERI. Long. 2 1/3 mill. environ. Ovale, noir, assez convexe, squamuleux. Elytres bleu-obscur; ros- tre de la longueur de la tête et du prothorax, finement ponctué; antennes noires. Prothorax court, plus large que long, arrondi derrière le resserrement apical, bord antérieur relevé, ponctué, serré, distinctement canaliculé, sans tuber- cule. Elytres assez arrondies latéralement, du double plus longues que le prothorax, obsolètement ponctuées-striées, intervalles relevés, convexes, avec deux séries de soies un peu raides, blanches. Cuisses obsolètement dentées, jambes et tarses noirs.

&. Rostre plus court, petite fossette sur le dernier seg- ment.

Se place près du C. melano-cyaneus Sch.

Aix, M. Grenier.

4. C. FULVITARSIS. Long. 2 mill. Forme et taille du contractus, ovale, noire; rostre de la longueur de la tête et du prothorax, ponctué, un peu rugueux, lisse postérieure- ment. Antennes brunes. Prothorax presque aussi long que large, rétréci assez fortement en avant, bord antérieur re- levé, peu arrondi sur les côtés, le sillon longitudinal visible seulement à la base; points enfoncés assez gros, profonds et assez serrés, de chaque côté un tubercule transversal as- sez saillant. Elytres deux fois plus longues que le protho- rax, ponctuées-striées assez largement, intervalles plans, vus de côté transversalement rugueux, avec des séries de soies blanches très fines. Toutes les cuisses dentées, jambes noi- res, larses ferrugineux.

France méridionale, l'Estrelle, M. Grenier.

Nouvelles espèces de Coléoptères. 337

5. C. PALLIDICORNIS. Long. 3 mill. environ. Forme courte et ovale, semblable sous ce rapport au C. syrites, couvert d’une pubescence d’un cendré blanchâtre assez serré et assez uniforme, formant des séries sur les élytres. Rostre fort, arqué, entièrement ponctué. Antennes ferrugineuses ; massue obscure. Corselet plus long que large, resserré en avant, bord antérieur relevé et légèrement échancré au mi- lieu, peu arrondi au milieu, la plus grande largeur, vers les deux tiers, assez convexe, sans tubercule sur les côtés. Une fossette allongée au-dessus de l'écusson, ponctué, serré et assez fortement. Elytres sinuées antérieurement, ponc- tuées-striées, intervalles plans; dans les individus frais, des traces de bandes sur les côtés des élytres. Toutes les cuis- ses armées d’une dent aiguë, jambes noires, tarses ferrugi- neux.

d. Fossette relevée de chaque côté.

Voisin du C. napi.

Paris, principalement à Saint-Germain, Ch. et H. Brisout de Barneville.

Les entomologistes nous sauront gré, sans doute, de leur donner les synonymies suivantes, dont nous pouvons ga- rantir l'exactitude.

Le Ceuthorhynchus austerus Sch. est le même que le C. atratulus Gyll. Le Ceuthorhynchus asperulus Sch. est le même que le C. pumilio GyIl. Le Ceuthorhynchus came- linæ Sch. fait double emploi avec le C. glaucus; c’est la même espèce. Le Ceuthorhynchus albo-setosus Sch. n’est pas distinct du C. ericæ Gyll. Enfin le Ceuthorhynchus Gallicus Sch. doit être réuni au C. rugulosus Herbst., et les C. lycopi et perturbatus Sch. au Ceuthorhynchus melanostic- tus Marsham.

Diagnoses de nouvelles espèces de Coléoptères.

Par M. LÉON FAIRMAIRE,

(Séance du 27 Juin (860.)

1. BYRRHUS SORREZIACUS. Long. 12 mill. B. gi- ganti simillimus, sed statura breviore, prothorace antice Jatiore, elytrorum margine reflexo minus concavo, extus mipus acute costato et postea magis angulato, elytrisque poslice magis rotundatis, distinctus. Apterus, breviter ova- tus, niger, griseo-tomentosus, elytris subrugulosis, nigris, cinereo variis, plaga communi sinuata cinerascente. Trouvé aux environs de Sorrèze par M. Le professeur Nauziel.

2. CANTHARIS JANTHINA. Long. 8 mill. Tota cya- neo-violacea, antennis, palpis, tibiis tarsisque nigris, un- guibus rufis, scutello virescente, capite dense punctato, prothorace minus, linea media sublævi, scutello triangulari, apice truncato, parce punctato, elytris sat brevibus, dense tenuiter punctato-rugosulis. Oran (M. Lejeune).

3. CANTHARIS RUBRIVENTRIS. Long. 8 à 13 mill. Atro-cyanea, parum nitida, parce fulvo-pubescens, abdomine rufo, antennis brevibus, dense fortiter punctata, elytris brevibus tenuiter dense rugosulis scutello semi-circulari, punetato. Lalla-Maghrnia (M. Cotty).

4. COMPSOCHILUS AFRICANUS. Long. 9 mill. Elonga- tus, parallelus, fusco-niger, nitidus, elytris castaneis, palpis pedibusque rufo-testaceis ; antennæ fuscæ, articulo 10 rufo- piceo ; capite prothorace haud latiore, summo tri-punctate, prothorace dorso sulcis 2 punctatis, utrinque macula punc- tata; elytris striato-punctatis, interstitiis alternatim eleva- tis; abdomine punctato. —- Constantine.

a) (penser ><

DESCRIPTIONS

DE

QUELQUES COLÉOPTÈRES NOUVEAUX

PROPRES À LA FAUNE FRANÇAISE

ET SPÉCIALEMENT AUX ENVIRONS DE PARIS.

Par M. CH, BRISOUT DE BARNEVILLE.

(Séance des 14 Mars et 9 Mai 1860.)

1. HoMALOTA AUBEI Ch. Bris. Long. 2 à 2 1/4 mill. Sublineuris, nigra, subnitida, tenuiter griseo-pubescens, an- tennarum basi pedibusque testaceis, elytris nigro-brunneis ; prothorace transverso, medio canaliculato, basi foveolato, abdomine supra segmentis anterioribus 2-4 confertissime, 5-6 subtiliter parcius punctulalis.

Tête très subtilement ponctuée, déprimée, sillonnée lon- gitudinalement dans son milieu. Antennes brunâtres, assez fortes, un peu épaissies vers l'extrémité, deuxième et troi- sième articles allongés, sub-égaux, le quatrième de moitié plus court que le précédent, un peu plus long que large, 7 à 10 carrés, le dernier ovalaire, plus de moitié plus long que le précédent. Corselet beaucoup plus large que la tête, plus large que long, arrondi sur les côtés et à la base, les angles postérieurs très obtus, canaliculé dans toute sa lon- gueur, devant l'écusson, avec une fossette transversale assez profonde, ponctué, serré très subtilement. Elytres un peu plus larges que le corselet et plus longues que lui, la suture

340 CH. BRISOUT DE BARNEVILLE.

un peu déprimée vers la base, d’un marron obscur plus noi- râtre vers la base, ponctuation serrée et très subtile. Abdo- men un peu plus étroit que les élytres, parallèle latérale- ment et à l'extrémité, avec quelques longs poils noirs dres- sés. L’extrémité de l'abdomen est brun-testacée, son dernier segment inférieur est avancé. A peu près de la taille et de la forme de l'H. conformis Muls. S'en distingue par ses an- tennes plus longues, sa ponctuation plus fine sur le corselet et les élytres, son corselet fortement fovéolé à la base et son abdomen ponctué beaucoup plus serré.

Trouvé par M. Aubé aux environs de Compiègne, dans une prairie.

2. H. ruSTICA Ch. Bris. Taille, { 3/4 à 2 mill. Sub- linearis, nigra, antennarum basi ferrugineis, elytris obscure castaneis, capite minutlo ; thorace transverso, basi foveolato, medio canaliculato; abdomine supra segmentis anterioribus 2-4 crebre, 5-6 parcius subtiliter punctalis.

Tête ponctuée subtilement, assez serrée, beaucoup plus étroite que le corselet. Antennes un peu plus longues que la tête et le corselet, légèrement épaissies vers l’extrémité, obscures quelquefois, le premier article est ferrugineux ; deuxième et troisième articles un peu allongés, sub-égaux, le quatrième est au moins de moitié plus court que le pré- cédent, le cinquième est carré, 7e à 10e distinctement transversaux, le dernier est égal aux deux précédents réu- nis. Corselet un peu plus large que long, distinctement ré- tréci en avant, peu arrondi sur les côtés, coupé droit devant l’écusson, puis obliquement de chaque côté vers les angles postérieurs qui sont obtus, ponctué fin et serré. Elytres à peine plus longues que le corseiet, un peu plus larges que lui, plus obscures vers la base, à ponctuation un peu ru- gueuse, aussi serrée, mais plus forte que celle du corselet. Abdomen parallèle ou légèrement rétréci vers l'extrémité, les segments dorsaux marginés de poix, les ventraux mar-

Coléoptères nouveaux. 341

ginés de ferrugineux, l’extrémité de cette couleur. Pieds d’un brun testacé.

Très semblable à l’H. conformis Muls. S'en distingue par une couleur généralement plus obscure et plus opaque: son corselet est plus rétréci en avant et les élytres sont plus dis- tinctement rugueuses. Deux individus de Paris présentent le dernier segment ventral avancé, arrondi. Deux individus, l’un des Pyrénées, l’autre de Suisse, présentent le dernier segment ventral et le dernier abdominal légèrement sinués à leur extrémité.

3. H. CADAVERINA Ch. Bris. Taille, 2 1/3 mill. environ. Sublinearis, nigra nitidula, subtiliter pubescens, elytris obscure castaneis ; pedibus fusco-testaceis ; thorace transverso, subtiliter canaliculato, basi foveolato ; abdomine nigerrimo, nilido, supra segmentis 2-4 anterioribus parce subtiliter punctatis, 5-6 fere lœvigatis.

Cette espèce a été confondue continuellement avec l'A. atramentaria Gyl. Elle n’est pas rare dans les cadavres, aux environs de Paris, tandis que l’atramentaria y est extrème- ment rare. Elle se distingue de cette dernière par sa couleur toujours noire, sans reflet bronzé, sa tête est un peu large, son corselet est plus transversal, moins carré, à peine plus étroit que les élytres; ses élytres sont moins testacées, mais plus brunes; le ne présente pas comme chez l’atramen- taria l'extrémité du pénultième segment échancré, avec une petite dent à chaque extrémité. Elle ressemble assez à VA. fimorum Ch. Bris., mais elle est plus grande, sa tête est déprimée, fovéolée et à ponctuation assez écartée. Tête assez large, ponctuation fine, peu serrée, fovéolée au milieu. Antennes noirâtres, plus longues que la tête et le corselet; deuxième et troisième articles oblongs, sub-égaux, le qua- trième est de moitié plus court que le précédent, plus long que large, sept à dix sont carrés, le dernier est double plus long que le précédent. Le pénultième article des palpes

3e Série, TOME VIII. 23

542 CH. BRISOUT DE BARNEVILLE.

maxillaires, est brun foncé, le reste des palpes est testacé. Corselet légèrement arrondi sur les côtés et à la base, les angles postérieurs oblus, ponctué fin et serré. Elytres un peu plus longues et plus larges que le corselet, générale- ment d’une couleur plus obscure vers la base. Abdomen un peu plus étroit que les élytres, légèrement rétréci vers l'extrémité, qui est poix testacé ainsi que le bord postérieur des segments dorsaux. La marge postérieure des segments ventraux est ferrugineuse.

4. H. immMuNDA Ch. Bris. Taille, 2 à 2 1/4 mill. Oblonga subdepressa, plumbeo-nigra, nitidula, antennarum basi, elytris pedibusque testaceis; thorace transverso, obsolete canaliculato, basi leviter foveolato, abdomine nigro, nitido; supra segmentis anterioribus, 2-5 crebre, segmento ultimo parce, subtiliter punctatis.

Téte arrondie, ponctuation fine, assez serrée. Palpes maxil- laires brun-testacé. Antennes un peu plus longues que la tête et le corselet, peu épaissies vers l'extrémité; deuxième st troisième articles allongés, sub-égaux, le quatrième est plus de moitié plus court que le précédent, plus long que farge, sept à dix carrés, le dernier presque égal aux deux précédents réunis. Le corselet est un peu arrondi sur les côtés, coupé droit devant l’écusson, puis obliquement vers les angles postérieurs qui sont très obtus, pointillé fin et serré. Elytres un peu plus larges et plus longues que le cor- selet, plus obscures vers l’écusson et latéralement vers les angles postérieurs, à ponctuation fine et serrée. Abdomen un peu plus étroit que les élytres, rétréci vers l'extrémité, latéralement et à l'extrémité garni de longs poils noirs dressés, marge postérieure des segments ventraux poix, marge des segments abdominaux et extrémité de l’abdomen ferrugineux. & , septième segment dorsal avancé, tronqué ou sub-échancré à son bord postérieur.

Très semblable à l'A, intermedia Thompson, mais distinct

Coléopières nouveaux. 343

par une taille moindre; les antennes plus courtes, moins

fortes, le troisième article n'étant pas sensiblement plus

grand que le deuxième. Son corselet est aussi moins carré. Daos les crottes, à Saint-Germain.

5. H. FIMORUM Ch. Bris. Taille, 1 2/3 mill. environ, Nigra, nitidula, antennarum basi femoribusque piceis, tibiis tarsisque testaceis ; thorace transverso, convexiusculo, cana- liculato, abdomine supra segmentis 2-4 anterioribus crebre, posterioribus 5-G parce subtiliter punctatis.

Couverte d’une pubescence obscure, fine, plus longue sur l'abdomen. Tête assez large, convexe, ponctuation fine et serrée. Palpes maxillaires d’un testacé un peu obscur. Corse- let arrondi sur les côtés et à la base, surtout vers les angles postérieurs qui sont très obtus, ponctué fin et serré comme la tête. Antennes noires, quelquefois le premier article cou- leur de poix, plus longues que la tête et le corselet ; deuxième et troisième articles oblongs, sub-égaux, le qua- trième un peu plus étroit que les suivants, aussi long que large, de moitié plus court que le troisième, sept à dix légè- rement transversaux, le dernier égal aux deux précédents réunis. Elytres de la longueur ou à peine plus longues que le corselet, pas plus larges à la base que le corselet à ses angles postérieurs, à ponctuation assez forte, un peu ru- gueuse, moins serrée que celle du corselet, d'un noir brun ou marron très obscur. Abdomen un peu plus étroit que les élytres, distinctement rétréci vers l’extrémité, latéralement et à l'extrémité avec de longs poils noirs dressés. Pénul- lième segment dorsal légèrement sinué à son extrémité dans les deux sexes. Le dernier segment ventral est légèrement avancé, arrondi chez la © ; chez le & , il est fortement sail- lant triangulairement.

De la taille à peu près de la forme de l'A. fungi, mais- bien distinct par son abdomen retréci; les antennes noires, sa ponctuation généralement plus forte. L’abdomen est

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ponctué comme chez H. fungi. Se rapproche davantage de la nigerrima Aubé; s’en éloigne par son corselet canaliculé ponctué plus distinctement.

Crottes de cerf, Saint-Germain, cadavres, champignons.

6. H. LILIPUTANA Ch. Bris. Taille, moins de 1 mill. Sublinearis, nigra, nuida, elytris nigro-brunneis, capite majusculo, thorace transverso, basi obsolete foveolato, pedibus brunneo-testaceis ; abdomine supra fere lœvigato.

Tête presque aussi large que le corselet, ponctuée obso- lètement. Antennes noires, deuxième arlicle allongé, plus épais et de moitié plus long que le troisième, le quatrième arrondi, sept à dix fortement transversaux, le dernier ovale, deux fois plus long que le précédent. Corselet un peu ar- rondi sur les côtés et à la base, les angles postérieurs très obtus, et ponctuation assez serrée, mais obsolète. Elytres plus d’un tiers plus longues que le corselet, un peu plus larges que lui, à ponctuation serrée distinctement. Abdomen ré- tréci vers l'extrémité, plus étroit que les élytres, les pre- miers segments ponclués obsolètement, les derniers presque lisses.

Espèce très remarquable par sa petite taille. De la forme de la cœlata, mais encore plus petite. S'en distingue par son aspect brillant, sa ponctuation obsolète et son abdomen presque lisse.

Marly, un individu.

7. H. muscorRuM Ch. Bris. Taille, environ 1 2/3 mill. Nigra, nitidula; antennarum basi elytrisque nigro-brun- neis, pedibus piceo testaceis; thorace transverso, æquali, abdomine supra confertissime subtiliter punctato.

L’insecte est couvert d’une pubescence gris-obscur très fine; sur l'abdomen elle est plus longue et plus grise. Tête arrondie, ponctuation fine et serrée, palpes maxillaires obs-

Coléoptères nouveaux. 345

curs. Antennes noires assez courtes, un peu plus longues que la tête et le corselet, légèrement épaissies vers l'extrémité ; deuxième et troisième articles oblongs, sub-égaux, le qua-- trième aussi long que large, moitié plus court que le troi- sième; sept à dix assez fortement transversaux, le dernier double du précédent. Corselet comme chez l'A. aterrima, mais un peu plus brillant. Elytres comme chez l’H. pygmea Grav., seulement un peu plus fortement rugueuses. L’abdo- men est noir brillant, à peine un peu ferrugineux vers l'ex- trémité, il est ponctué comme chez l'H. pygmea. Les pattes sont testacées avec les cuisses brunâtres.

Voisine de l’H, aterrima, mais bien distincte par sa taille un peu plus petite et ses antennes plus courtes; s'éloigne de la pygmea par ses antennes plus courtes, sa couleur noire plus brillante et sa taille généralement plus petite.

Sous les mousses, Saint-Germain.

8. LOMECHUSA BIFOVEOLATA Ch. Bris. Long. 3 1/2 mill. environ. Rufo-ferruginea, capite nigro, thorace nigro-piceo, lateribus ferrugineo; antennis articulo tertio secundo duplo longiore ; thorace vix punctulato, opaco utrin- que profunde foveolato, angulis posterioribus rectis; elytris creberrime subtilissime punctulatis ; abdomine supra anterius creberrime subtiliter punctato.

Tête et antennes de la paradoxa, ces dernières cepen- dant un peu plus grêles. Prothorax d’un noir-brun avec les bords latéraux assez largement ferrugineux ; glabre opaque très finement rugueux, presque de même forme que chez la paradoxa, mais un peu plus petit, les côtés latéraux à leur tiers antérieur arrondis angulés, fossettes profondes et bien déterminées, angles postérieurs droits ou à peine légère- ment saillants extérieurement. Elytres et abdomen de la paradoxa, mais à ponctuation plus fine et plus serrée, ainsi que celle du dessous du corps.

Très voisine de la paradoxa, mais bien distincte par sa

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taille plus petite, son corselet à coloration plus obscure, à fossettes plus profondes et à angles postérieurs plus droits, ainsi que par sa ponctuation plus fine et plus serrée.

Trouvé aux environs de Collioures par M. Charles Dela- rouzée, en compagnie de petites Fourmis.

9. L. PUBICOLLIS Ch. Bris. Long. 4 1/2 mill. environ. Rufo-ferruginea, capite nigro; thorace disco obscuriore, antennis articulo tertio secundo duplo longiore ; thorace subti- liter piloso-punctulato, utrinque foveolato, angulis posteriori- bus oblique productis, elytris crebre subtiliter punctulatis, abdomine supra parcius subliliter punctulato.

Tête et antennes de la paradoxa, corselet à peu près de même forme que chez cette dernière, mais un peu plus large, le disque généralement plus obscur avec une ponc- tuation fine et écartée, de chacun de ces points sort un petit poil jaunâtre très court. Elytres et abdomen de la pa- radoxa, mais à ponctuation et à pubescence beaucoup moins serrées, ainsi que sur le dessous du corps. Pattes de la pa- radoxa, seulement un peu plus longues.

Très semblable à la paradoxæa, mais bien distincte par sa taille un peu plus grande et plus large: son corselet ponc- tué, écarté, pubescent; ses élytres et son abdomen à ponc- tuation et à pubescence bien moins serrées.

On remarque aussi chez les individus très frais de la pa- radoxa une pubescence très courte, mais elle est plus serrée et moins visible.

J'ai trouvé cette espèce à Saint-Germain, en compagnie de la Myrmica rubra, ainsi que mon frère Henri. MM. Fair- maire et Chevrolat, ont aussi trouvé cette espèce à Saint- Germain avec la Formica rufa.

10. CassipA BOHEMANI Ch. Bris. Long. 5 1/2 mill. à 6 1/2 mill.; sur largeur, 4 1/4 à 3 3/4 mill. Ovata parum convexa, supra dilute flavo-virescens, vel sordide virescens,

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subius nigra; antennis, abdominis margine laterali sat late, pedibusque flavescentibus; prothorace parum crebre, obsolete punclato, angulis posticis aèutiusculis ; elytris sat crebre, irre- gulariter, subtilius punctato-striatis, singulo obsolete bi-cos- tato, foveolis basalibus sanquineis ; margine modice explanato, vage punctato.

Tête noire, presque opaque, ponctuation assez serrée, mais peu profondément. Antennes flaves, les derniers articles en dessus et le premier en dessous enfumés, sept à onze plus épais, le pénultième carré. Corselet environ de moitié plus court que large, antérieurement arrondi, presque en demi- cercle, postérieurement de chaque côté de l’écusson, légè- rement sinué, puis dirigé obliquement vers les angles posté- rieurs qui sont presque droits, mais émoussés. Lobe médian un peu avancé, légèrement échancré et ‘déprimé; disque à ponctuation peu serrée et superficielle, la partie postérieure des bords latéraux ponctuée plus fortement, d’un verdätre ou vert jaunâtre peu brillant; disque très peu convexe, les bords latéraux déprimés plus largement, surtout vers les angles postérieurs. Ecusson triangulaire opaque. Elytres un peu à peine plus larges que le corselet, un peu plus longues que lui; bord antérieur de chaque côté légèrement sinué, les épaules peu proéminentes, arrondies; bord laté- ral légèrement arrondi, en se rétrécissant vers l'extrémité qui est largement arrondie; disque peu convexe, d’un ver- dâtre ou vert jaunâtre peu brillant, le fond paraît très fine ment rugueux ou réticulé; ponctuation assez serrée, mais peu régulièrement en stries, chaque élytre avec les traces de deux lignes longitudinales plus élevées et une légère dé- pression vers l'écusson ; la base des élytres présente quatre calus imponctués et peu saillants, placés, les deux premiers de chaque côté de l’écusson et les deux autres aux épaules, et quatre taches sanguinolentes, les deux premières petites placées aux angles antérieurs de l’écusson, et les deux autres

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en forme de ligne transversale, entre les calus scutellaires et huméraux ; bords latéraux assez largement et obliquement déprimés, surtout vers leur partie antérieure, pointillés va- guement et subtilement. Dessous du corps noir, bords laté- raux et extrémité de l’abdomen assez largement marginés de flave-jaunâtre. Pieds avec les hanches et les trochanters d’un flave-verdâtre ou jaunâtre, les hanches postérieures quelquefois enfumées.

M. Gougelet a rapporté de Galice des individus qui ne diffèrent de notre espèce que par un aspect plus opaque et l'absence de taches à la base des élytres. Commes ces indi- vidus pourraient bien se rapporter à une espèce distincte, nous lui donnerons le nom de sordida.

Forêt de Sénart, une fois abondamment.

Cette espèce se rapproche évidemment de la depressa par sa forme déprimée, mais elle s’en éloigne par ses élytres maculées, sa couleur plus verte et son corselet ponctué obsolètement.

Elle est aussi voisine de l'hexastigma avec laquelle elle a été quelquefois confondue; elle s’en distingue par une forme plus large, son corselet plus court, à angles posté- rieurs aigus, ponctué beaucoup moins fortement, les élytres ne présentent à leur base que deux taches sanguinolentes au lieu de trois, comme chez l'hexastigma. Les élytres sont ponctuées un peu plus fortement, leur bord latéral est plus largement déprimé et les pattes sont entièrement testacées ainsi que les hanches.

Lorsque l'insecte a séjourné dans l’éther ou l’alcoo)!, il passe au jaunâlre.

11. C. ROTUNDICOLLIS Ch. Bris. Long. 5 1/3 mill. à 6 3/4 mill.; sur largeur, 4 7/3 à 3 2/3 mill. Ovata, modice convexa, supra viridis parum nitida, subtus nigra, antenna- rum basi abdominis margine laterali pedibusque testaceis ;

Coléoptères nouveaux. 349

prothorace parum crebre, obsolete punctato, angulis posticis late rotundatis, basi utrinque bisinuato et denticulo armato ; elytris sat crebre, irregulariter, subtilius punclato-strialis, basi sanquineo-maculatis, margine sat parum explanato.

Tête noire, rugueuse, ponctuée assez fortement, antennes d’un testacé sale, articles sept à dix un peu plus épais, en- fumés en dessus, le pénultième un peu plus long que large. Corselet à peine de moitié plus large que long, antérieure- ment en demi-cercle, postérieurement de chaque côté de l'écusson, légèrement bisinué, la première sinuosité longue, la deuxième courte, limitée extérieurement par une petite dent saillante, quelquefois obsolète; après cette dent, le bord est dirigé obliquement vers les angles postérieurs, qui sont largement arrondis; lobe médian peu avancé, tronqué et déprimé; ponctuation peu serrée et très peu profonde, un peu plus forte vers la partie postérieure des bords latéraux; disque modérément convexe, bords latéraux médiocrement déprimés, d’un vert peu brillant, souvent tout le limbe an- térieur jaunâtre. Ecusson triangulaire, opaque. Elytres un peu plus larges et plus de deux fois plus longues que le cor- selet, légèrement sinuées antérieurement de chaque côté; épaules peu proéminentes, arrondies ; bords latéraux légère- ment arrondis en se rétrécissant vers l'extrémité, qui est largement arrondie ; d'un vert peu brillant, le fond de l'ély- tre parait très finement rugueux ou réticulé; ponctuation assez serrée, mais peu régulièrement en stries, les appa- rences de côtes presque nulles. Chaque élytre présente à sa base les deux calus ordinaires imponctués et peu saillants, l'un placé vers l’écusson, l’autre vers l'épaule; entre les deux calus intermédiaires s'étend une tache commune triangu- laire qui couvre presque toujours l'écusson, et de chaque côté une seconde tache en forme de ligne transversale s’é- tend entre le calus scutellaire et le calus huméral, ces taches

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sont sanguinolentes ; lorsque l’insecte est vivant, les calus sont d’un vert argenté ou doré ; disque assez convexe, bords latéraux peu largement et obliquement déprimés, vaguement pointillés, un peu rugueux. Dessous du corps noir; abdo- men latéralement marginé de jaune verdâtre ou testacé. Pattes avec les trochanters et les hanches flave-verdâtre ou testacé, les hanches postérieures sont souvent légèrement enfumées.

J'ai trouvé cette espèce au bois du Vésinet sous des touf- fes d’herbes, dans un endroit sec et aride.

Elle ressemble au premier aspect à une petite rubiginosa; elle s’en éloigne par sa forme moins large, plus convexe, son corselet ponctué obsolètement, à angles postérieurs ar— rondis; les élytres sont ponctuées plus finement et sans côtes sensibles, le bord latéral est moins déprimé et ses pat- tes sont testacées.

Elle se distingue de la denticollis par sa convexité moin- dre, son corselet à angles plus franchement arrondis, ses élytres plus finement, plus uniformément ponctuées, à ta- ches sanguinolentes autrement disposées.

DESCRIPTIONS

DE

PLUSIEURS ESPÈCES NOUVELLES

DE LA

FAMILLE DES THROSCIDES,

Par M. H. DE BONVOULOIR.

(Séance du 9 Novembre 1859.)

Lorsque je publiai, il y a quelques mois, un travail mo- nographique sur les Throscides (1), il me fut impossible de consulter la collection Dejean que M. le marquis de la Ferté, son possesseur, avait envoyée à Liège dans ce moment. Depuis, ayant acquis cette partie de la collection de M, de la Ferté, et ayant reçu en communication du Dr Schaum et de M. Janson des espèces qui m’étaient restées inconnues, j'ai pensé qu'il serait intéressant de les faire connaître et d’en publier de bonnes figures. J'ai de plus cru devoir don- ner une description détaillée d’une espèce décrite beaucoup trop succinctement par M. de Castelnau, et j'ai pu effectuer une correction synonymique dans le genre Throscus, d'a- près ua type de Say que M. Schaum a bien voulu m’en- voyer.

En outre, depuis la présentation à la Societé entomolo- gique de France de mon pelit manuscrit actuel, M. le doc-

(1) Essai monographique sur la famille des Throscides, Pa- ris, 1859,

352 H. DE BONVOULOIR.

teur Gerstaecker a publié, dans le quatorzième volume des Linnœæa entomologica de bonnes descriptions des espèces de Lissomus du musée de Berlin. Malheureusement le savant auteur allemand n’a point eu connaissance de mon travail monographique, aussi a-t-il par suite commis un assez grand nombre de doubles emplois. Il me semble donc utile de donner ici en terminant à ce sujet un tableau sur la concor- dance synonymique.

I. DESCRIPTIONS D'ESPÈCES NOUVELLES.

1. Taroscus ScaaAuMu. PI. 8, fig. 1. Supra nigro- piceus; fronte distincte longitudinaliter bicarinatä, carinis pone oculos evanescentibus, lineâque medäià elevatä lœvi pos- lice carinis subbreviore, tertiâ parte anticà carinä transversà ad utrumque oculorum sinus exlensû terminatà ; pronoto apice angustiore, lateribus subtiliter marginatis, supra angu- Los posticos per parum rotundato, sat crebre fortiterque punc- tato, ante scutellum sat distincte bifoveolato ; elytris subtiliter strialis, striis poslice fortioribus, punctulis minimis, remotis, apicem versus fortioribus, notalis, interstilüs sat crebre [or- literque punctatis, punctis disco serialis ; Larsis Lestaceis. Long. 0,0038 ; larg. 0,0017.

Corps sub-oblong, très légèrement convexe, luisant, d’un noir de poix, revêtu en dessus d’une pubescence jaunâtre, semi-redressée, dirigée en arrière, assez courte et éparse. Tête d’un noir de poix, finement ponctuée, à ponctuation serrée et égale, rugueuse antérieurement; front offrant en- tre les yeux deux carènes longitudinales, fortes, tranchan- tes, un peu plus éloignées l’une de l’autre qu’elles ne le sont des yeux à leur tiers antérieur, graduellement et sensible- ment divergentes vers le vertex, très légèrement diver- gentes de plus en avant, s’effaçant à peu près au niveau du bord postérieur des yeux, transversalement coupées à leur

Espèces nouvelles de Throscides. 353

tiers antérieur par une carène transverse, bien distincte, légèrement anguleuse dans son milieu en arrière, allant d’une échancrure des yeux à l’autre, et pénétrant même jusqu’à la moitié de celles-ci; front offrant de plus une ligne élevée longitudinale médiane lisse, partant du milieu de la carène transverse et s’effaçant postérieurement un peu avant les carènes latérales. Antennes d’un ferrugineux bru- nâtre, plus obscures dans leur milieu, à massue oblongue, un peu acuminée à l'extrémité. Pronolum bien moins long que large, notablement et assez brusquement rétréci en avant dans son tiers antérieur, à côtés légèrement arrondis derrière le milieu au devant des angles postérieurs, qui sont fortement saillants et aigus en arrière; avec ses bords laté- raux fins, tranchants et rebordés dans toute leur longueur; à ponctuation assez forte et assez serrée, principalement sur les côtés; offrant postérieurement deux impressions assez petites, sub-arrondies, bien marquées et lisses au-des- sus de l’écusson. Elytres oblongues, obtuses au sommet, à stries assez fines, mais toutes bien marquées, visiblement plus fortes au sommet, les troisième et quatrième se ter- minant vers les trois quarts postérieurs de l’élytre elles se réunissent, présentant des points très petits et très espa- cés à la base, plus forts et plus serrés à l'extrémité. Inter- valles à ponctuation assez forte et médiocrement serrée, dis- posée en séries longitudinales uniques dans leur partie médiane, sauf toutefois en dehors. Prosternum relevé en carène obtuse dans son milieu, rebordé de chaque côté par un sillon profond, entier et parallèle à l'opposé, avec ses bords latéraux dilatés, déprimés et presque comme sillonnés dans sa partie postérieure. Dessous du corps d’un noir de poix. Pattes brunes, les antérieures variées de ferrugineux. Tarses testacés.

Le T. Schaumii m'a été obligeamment communiqué par M. le docteur Schaum, auquel je suis heureux de le dédier.

354 H. DE BONVOULoIR.

Le seul exemplaire que l’on en connaisse provient du Brésil.

Cette espèce offre les yeux modifiés de la même manière que chez le T. dermestoïdes, avant lequel elle me semble devoir être placée. Sa forme, ses diverses carènes frontales et ses autres caractères remarquables empêchent de la con- fondre avec aucune autre de ce genre.

2. THROSCUS CALOCERUS. PI. 8, fig, 2. Supra sub- ferrugineo-brunneus ; fronte haud carinatà ; oculis majoribus ; antennarum clava maximä, laxà, intus forliter subacute pectinatà; pronoto antice angustato, lateribus ante angulos posticos distincte leviter dilatato, œqualiter crebrius sat for- titer punctato ; basi late fortiterque bi-impresso; elytris sub- tiliter minus distincie striatis, striis punclulalis, interstitiis sat fortiter crebrius punctatis. Long. 0,0034 ; larg. 0,0015.

Corps oblong, légèrement convexe, très peu luisant, d’un brun légèrement ferrugineux, densément revêtu d’une pu- bescence grise, soyeuse, coùchée et assez courte. Tête dis- tinctement pointillée, à ponctuation égale et assez serrée; front sans trace de carènes entre les yeux. Ceux-ci très gros et par suite plus rapprochés en dessus que d'habitude. An- tennes d'un ferrugineux brunâtre avec la massue plus claire ; celle-ci densément revêtue de poils hérissés très fins, grande, très lâche, fortement pectinée intérieurement, ses deux pre- miers articles étant longuement et sub-anguleusement pro- longés eu dedans, et le dernier se trouvant oblique en de- dans et formant un cône renversé aigu. Pronotum moins long que large, assez court, brusquement et assez fortement rétréci en avant, à côtés visiblement dilatés au-dessus des angles postérieurs qui sont fortement saillants et aigus en arrière, revêtu d’une pubescence serrée; à ponctuation assez forte et serrée, sans espace lisse au-dessus de l’écus-

Espèces nouvelles de Throscides. 355

son; offrant postérieurement deux impressions transversa- lement sub-ovalaires très marquées. Elytres oblongues, ob- tuses au sommet, revêtues d’une pubescence très dense, à stries fines, distinctement ponctuées, tranchant peu au mi- lieu de la ponctuation des intervalles qui est assez forte, très serrée, irrégulièrement disposée. Dessous du corps d'un brun un peu ferrugineux. Pattes ferrugineuses, tarses testacés.

Cette espèce est extrêmement remarquable par le déve- loppement de ses yeux et la forme curieuse et exception- nelle de sa massue antennaire. Elle doit se placer avant le T. constrictor.

J'ai sa communication à l’obligeance de M. le docteur Schaum qui l'avait reçue de la Caroline, et qui a bien voulu m'abandonner avec une rare générosité le seui exemplaire qu'il possédât.

3. THROSCUS CONSTRICTOR Say. PI. 8, fig. 3.— Latior; supra brunneus, unicolor ; fronte haud carinatà ; pronoto an- tice valde angustiore, lateribus ante angulos posticos leviter rotundatim dilatato, æqualiter crebre, minus subtiliter, punc- tato, basi late fortiterque bi-impresso; elytris lateribus basin versus longitudinaliter oblique subdepressis, subtiliter striatis striis subliliter punctulatis, interstitiis sparsim sat crebre minus subtiliter punctulatis.— L, 0,0027 à 0,003 ; I. 0,0012.

Say, Trans. Amer. Phil. Soc. New. Ser. vi, 189.

Corps ovale oblong, légèrement convexe, peu luisant, brun en entier, densément revêtu d’une pubescence grise, soyeuse, couchée et assez courte. Tête finement pointillée, à ponctuation égale et assez serrée; front sans trace de ca- rènes entre les yeux. Ceux-ci très écartés. Antennes d’un ferrugineux brunâtre, à massue oblongue, légèrement acu- minée à l'extrémité. Pronotum moins long que large, assez

356 H. DE BONVOULOIR.

court, assez fortement rétréci en avant, à côtés légèrement dilatés au-dessus des angles postérieurs qui sont fortement saillants et aigus en arrière ; revêtu d’une pubescence assez serrée, à ponctuation moins fine, bien distincte, dense, égale, sans espace lisse distinct au-dessus de l’écusson, offrant postérieurement deux grandes impressions bien mar- quées, larges, fortes et profondes. Elytres ovales oblongues, obtuses au sommet, revêtues d’une pubescence dense, of- frant chacune latéralement au dessous de l’épaule une dé- pression longitudinale un peu oblique, peu marquée, à stries assez fines, finement pointillées, intervalles à ponctuation un peu moins fine, assez serrée, irrégulière. Dessous du corps brun. Cuisses brunâtres. Jambes ferrugineuses; tarses testacés.

Très voisine du T. alienus, cette espèce s’en distingue néanmoins par sa taille plus grande, son corps notablement plus large, sa coloration unicolore, son pronotum plus for- tement rétréci au sommet, un peu plus arrondi sur les côtés en arrière, avec ses angles antérieurs défléchis, bien moins marqués, sa tête plus étroite et sa ponctuation en général moins fine.

J'ai la communication de cette espèce, accompagnée du type de Say, à l'obligeance de M. le docteur Schaum, qui l’a reçue de la Caroline.

L'espèce que j'ai décrite dans ma monographie (p. 13), sous le nom de constrictor, est très voisine de celle-ci, mais en est réellement distincte. A l’époque je fis ma descrip- tion, je ne vis qu’un seul exemplaire de cet insecte dans la collection de M. Chevrolat, portant le nom de constrictor Say. La description de l’auteur américain n’énonçant aucun des caractères sur lesquels j'ai séparé les espèces, et le nom de constrictor paraissant assez bien s'appliquer à l’insecte, je le décrivis comme le constrictor. Depuis cette époque, j'ai reçu de M. Schaum le type de Say, et cette espèce étant

Espèces nouvelles de Throscides. 357

différente de celle que j'ai décrite sous ce nom, je dois changer le nom de constrictor de ma monographie, et je nomme l’insecte alienus,

4. DRAPETES FRATER. PI. 8, fig. 4. Oblongo-elonga- Lus, postice attenuatus, glaber, supra obscure brunneo ferru- gineus; capite ferrugineo ; fronte haud impressà ; pronoto lati- tudinis longitudine, antice sensim leviter altenuato, distincte sat crebre, posticà parte medià subtilius punctato, pone me- dium depressione parvulà obsoletä, lineis duabus extus re- trorsum paulo obliquis intusque apice lineolis duabus paral- lelis sat approximalis, auctis, anlice terminalà, notato; elytris oblongis, apice sensim distincle attenuatis, subtiliter sat dense punctalis; corpore subtus pedibusque ferrugineis, Long. 0,0054: larg. 0,002. |

Corps oblong, allongé, atténué postérieurement, légère- ment convexe, luisant, glabre supérieurement. Tête ferru- gineuse, finement et séparément ponctuée. Front sans im- pression aucune. Antennes noires, avec leur premier article ferrugineux. Pronotum d'un ferrugineux obscur, à peu près aussi long que large, assez légèrement et graduellement ré- tréci en avant, visiblement mais point brusquement resserré au sommet, à angles antérieurs subarrondis, point distinc- tement sinué sur les côtés au-dessus des angles postérieurs; marqué d’une ponctuation bien distincte, assez serrée, fine et à peine moins serrée au milieu de la base, offrant derrière le milieu une très faible dépression limitée en avant par deux lignes légèrement obliques en dehors et en arrière, coudées subanguleusement au sommet intérieurement en deux petites branches descendantes assez rapprochées, sub- parallèles, de telle sorte que leur ensemble forme une sorte de W renversé extrêmement ouvert, dont les branches mé- dianes sont très courtes. Elytres d’un brun ferrugineux obscur, oblongues, visiblement atténuées postérieurement,

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358 H. DE BONVOULOIR.

offrant de chaque côté une très petite impression à peine marquée en dedans de l'épaule, finement et assez densé- ment ponctuées. Prosternum à peu près lisse dans son mi- lieu, offrant des points assez forts en avant sur la menton- nière. Dessous du corps en entier d'un ferrugineux foncé. Pattes ferrugineuses; tarses plus clairs.

Cette espèce provient de Cumana dans le Venezuela.

Le D. frater doit se placer après le D. unicolor, dont il se distingue facilement par sa forme oblongue et non paral- lèle, la structure toute autre des lignes qui limitent la dé- pression du pronotum, etc. Il est également voisin du D. brunneus, mais en est aisément séparé par sa forme plus allongée, sa couleur plus foncée, sa ponctuation un peu plus

dense et la forme un peu différente des lignes du pro- notum.

5. DRAPETES SIGNATIPENNIS de Cast. PI. 8, fig. 5. Oblongo ellipticus, niger, nitidus, supra pube subtili erectà sparsim veslitus; fronte had impressàä; pronoto latitudine fere longiore, antice fortiter sensim attenuato, lateribus dense medioque sparsius distincte puuclato; poslice supra basin leviter depresso; elytris oblongis, fascià latä, transversà, sub- medià, rufà, marginem externam late attingente, sat suturà anguste discisà, notatis, subtiliter sat crebre punctatis; cor- pore sublus nigro, pube tenui flavescente leviter vestito ; seg- mentis ventralibus quatuor primis brunneo rufis; pedibus ferrugineis. Long. 0,007; larg. 0,0027.

De Casteln., Rev. de Silberm., 117, 179.

Corps oblongo-elliptique, médiocrement convexe, luisant, recouvert supérieurement de petits poils redressés peu ser- rés. Tête noire, à ponctuation assez forte et serrée. Front sans impression médiane distincte. Antennes ferrugineuses. Pronotum noir, au moins aussi long que large, fortement mais graduellement rétréci en avant, visiblement resserré

Espèces nouvelles de Throscides. 359

tout à fait au sommet, avec ses angles antérieurs arrondis, point distinctement sinué sur les côtés au-dessus des angles postérieurs ; marqué d’une ponctuation distincte, dense sur les côtés, peu serrée dans son milieu, ayant postérieure- ment au-dessus de la base une légère dépression transverse. Ecusson noir. Elytres oblongues, fortement mais graduelle- ment atténuées en arrière, noires, offrant une large bande transverse d’un rouge jaunâtre placée à peu près au milieu, atteignant et recouvrant même le bord externe, très étroi- tement divisée par une ligne brune sur la suture, présentant une petite impression en dedans de l’épaule ; à ponctuation assez fine, assez serrée surtout poslérieurement, offrant quelque tendance à se disposer çà et en séries. Proster- num finement ponctué sur les côtés, à peu près lisse dans son milieu, marqué de points assez forts sur la mentonnière. Dessous du corps noir, finement revêtu de petits poils jau- nâtres peu serrés, avec les quatre premiers segments ven- traux d’un ferrugineux brunâtre. Pattes ferrugineuses.

Extrêmement voisine de mon D. grandis, cette espèce s'en distingue toutefois par sa forme notablement plus allongée, proportionnellement plus étroite et plus ellipti- que, par son pronotum plus long, la ponctuation de ses ély- tres un peu plus serrée, et enfin la ponctuation bien visible- ment plus fine qui recouvre son métapeclus. Je ne parle point des différences légères de coloration qui pourraient être sujettes à des variations.

Quoique la description du Lissomus signatipennis de M. de Castelnau soit fort brève, je crois être dans le vrai en y rap- portant mon espèce, laquelle provient de Cayenne, de même que celle de l’auteur en question. J’ajoulerai que la fine pu- bescence peu serrée qui recouvre le dessus du corps, quoi- que persistant toujours au moins en divers points, est sujette à s'enlever en grande partie.

360 Îl. DE BONVOULOIR.

6. DRAPETES RETROFASCIATUS. PJ. 8, fig. 6. Oblon- gus, niger, nitidus, supra glaber; fronte medià obsolete 1m— pressâ; proncto latitudinis vix longitudine, antice sensim leviter attenuato, crebre distincte punctato, postice medio de- pressione obsoletä sparsim subtiliter punctulatä, notato; ely- tris oblongo-ovatis postice sat fortiter attenuatis, late pone medium fascià latà communi rufà, suturû anguste interruptà, notatis sublililer dense punctatis ; corpore subtus nigro, abdo- mine rufo, segmento ultimo lateribus apiceque nigricante ; pedibus nigro-piceis; tarsis brunneis. Long. 0,0048; larg. 0,0017.

Corps oblong, médiocrement convexe, luisant, glabre su- périeurement. Tête noire, à ponctuation assez fine et peu serrée. Front faiblement impressionné dans son milieu. An- tennes entièrement noires. Pronotum noir, à peu près aussi long que large, graduellement et légèrement rétréci en avant, un peu resserré au sommet, point dislinctement sinué de chaque côté au-dessus des angles postérieurs, mar- qué d’une ponctuation bien distincte et dense, mais offrant un espace légèrement déprimé, finement et éparsément ponctué au milieu de sa base. Elytres ovales oblongues, s'atténuant graduellement et assez fortement en arrière, noires, offrant chacune sur leur tiers postérieur une grande tache rouge, un peu obliquement coupée en dedans anté— rieurement, atteignant le bord externe et séparée très étroi- tement de l’opposée sur la suture de manière à former une large bande commune transverse; offrant une petite im- pression en dedans de l'épaule, finement mais assez densé- ment ponctuées, marquées d'une strie juxta-suturale extré- mement fine, largement raccourcie en avant et un peu aussi au sommet. Prosternum lisse au milieu, offrant quel- ques points en avant sur la mentonnière. Dessous du corps noir avec l'abdomen rouge; le dernier segment de ce der-

Espèces nouvelles de Throscides. 361

nier plus ou moins noirâtre sur les côtés et au sommet. Pattes d’un noir de poix; tarses brunâtres.

Le D. retrofasciatus doit se ranger après le D. bipustu- latus, dont le distinguent très facilement sa coloration et sa forme un peu moins étroite.

Je n’ai vu qu’un seul exemplaire de cette espèce prove- nant du Brésil et faisant partie de la collection de Dejean. Elle était inscrite dans celle-ci sous le nom de D. abdomi- nalis (Dej. inéd.) que j'ai changer à cause de mon Dra- petes abdominalis.

7. DRAPETES SANGUINICOLLIS. PI. 8, fig. 7. Oblon- gus, nitidus, supra fere glaber; fronte haud distincte im- pressû; capile pronotoque rufis; hoc latitudinis fere longitu- dine, antice vix attenualo, sat crebre æqualiter punclato, basi medià depressione obsoletä; antice line quum vage ter- minalä, notalo; elytris oblongo-ovatis, nigris, crebre subti- liler punctatis; corpore subtus nigro, subtiliter pubescente, capite propectoreque rufis ; pedibus nigro piceis cum trochan- Leribus quatuor anterioribus subferrugineis ; tarsis brunneis. Long. 0,0044 ; larg. 0,0017.

Corps oblong, peu convexe, luisant, à peu près glabre supérieurement. Tête rouge, à ponctuation bien distincte, mais peu serrée. Front sans impression médiane distincte. Antennes noires, à premier article ferrugineux avec sa par- tie dorsale brune. Pronotum entièrement rouge, presque aussi long que large, à peine rétréci en avant, légèrement resserré tout à fait au sommet, avec ses angles antérieurs arrondis, point distinctement sinué au-dessus des angles postérieurs, marqué d’une ponctuation bien distincte et serrée, égale, offrant au milieu de sa base une dépression obsolète des plus vaguement limitées en avant, traversée longitudinalement dans son milieu par une ligne lisse à peine élevée. Ecusson noir. Elytres ovales oblongues, à peine rétrécies postérieurement, très peu convexes, entiè-

362 H. DE BONVOULOIR.

rement noires, à ponctuation fine et serrée. Prosternum lisse dans son milieu, marqué de points assez forts sur la mentonnière. Dessous du corps revêtu d'une fine pubes- cence grisâtre, noir, avec la tête et le propectus rouges. Pattes d’un noir de poix avec les quatre trochanters anté- rieurs un peu ferrugineux; tarses bruns.

Le D. sanguinicollis doit se placer entre les D. ruficollis et bicolor.

Il se distingue très facilement du premier par sa forme plus allongée, plus parallèle et moins convexe, par son pro- notum bien moins rétréci en avant, à dépression postérieure ponctuée, etc.; du second également par sa forme, par ses élytres surtout beaucoup moins courtes et bien plus étroi- tes, et enfin par son corps glabre supérieurement.

Il provient du Mexique.

8. Lissomus usTULATUS. PI. 8, fig. 8. Suboblongus, postice fortiter altenualus, supra glaber ; anternis brunneis, articulo secundo ferrugineo; capite pronotoque nigris; hoc parum convexo, latitudine paulo breviore, antice sat fortiter attenuato dein apicem versus subito constricto, postice laieri- bus fortiter sinuato, depressione ad angulos posticos utrinque notato, distincte parum crebre punctato, elytris rufis basi transversim anqusle apiceque sat late nigris, oblongo-ovatis, dorso antice gibbosis, postice declivibus, subtiliter parum cre- bre punctalis ; corpore sublus nigro, metapeclore brunneo vel interdum ferruginco; abdomine toto rufo; pedibus nigro brun- neis, inlus ferrugineis; tarsis brunneo testaceis. Long. 0,0085 ; larg. 0,0035.

Corps sub-oblong, très fortement atténué en arrière, lui- sant, glabre supérieurement. Tête noire, distinctement ponctuée. Front offrant une impression tout à fait obsolète. Antennes brunes, avec les deuxième et parfois aussi troisième articles ferrugineux. Pronotum noir, faiblement convexe, un peu moins long que large, distinctement ré-

Espèces nouvelles de Throscides. 363

tréci en avant jusqu'aux deux tiers antérieurs, puis brus- quement et notablement resserré jusqu’à l'extrémité, très fortement sinué sur les côtés à son tiers postérieur, mar- qué le long des bords latéraux d’un sillon léger se terminant au-dessus des angles postérieurs par une petite fossette ; à ponctuation distincte, médiocrement serrée. Ecusson noir. Elytres rouges, transversalement et étroitement noirâtres à la base, avec une assez grande tache apicale commune, très fortement et assez brusquement rétrécies postérieurement, visiblement gibbeuses sur leur dos en avant, graduellement déclives ensuite, offrant chacune à leur base, en dedans de l'épaule, une impression oblique très courte mais bien mar- quée, et de plus une légère dépression commune entourant l'écusson; à ponctuation fine et médiocrement serrée; à bord infléchi distinctement ponctué, légèrement sillonné. Prosternum lisse longitudinalement dans son milieu, offrant d’assez forts points sur les côtés et sur la mentonnière. Des- sous du corps revêtu d'une fine pubescence jaunâtre très peu serrée et très sujette à s'enlever, d’un noir de poix avec le metapectus teinté de brunâtre ou même ferrugineux, et l'abdomen rouge en entier. Pattes d'un noir brun avec la partie interne des cuisses plus ou moins ferrugineuse. Tar- ses d’un testacé brunâtre.

Cette espèce, très remarquable par sa forme et sa colora- tion, doit se placer avant le L. gagatinus.

Elle provient de Colombie.

9. LISSOMUS MASTRUCATUS Gerst. PI. 8, fig. 9. Bre- viter ovatus, niger; antennis ferrugineis, articulo primo niqgro- piceo; capite thoraceque lanugine albidà undique dense ves - lilis; hoc leviter convexo, latitudine multo breviore, antice distincte attenuato apiceque forlius coarctato, sut fortiter cre- bre undique punctato; elytris breviter ovatis, late fortiterque convexis apice Summo subacuminalis, distincte parum crebre

364 H. DE BONYOULOïrr.

punctatis, pube subtili erectà parum dense vestitis, margine basali laterali apicalique latius, lanugine densiore arcum apicalem album formante, tectis; corpore subtus nigro; pedi- bus brunneis, tarsis testaceis. Long. 0,008; larg. 0,0045.

Gerstaecker, Linnæa Entom., XIV, p. 151.

Corps brièvement ovalaire, noir en entier, revêtu d’une fine pubescence blanchâtre, éparse sur tout le disque des élytres. Tête à pubescence longue, serrée, un peu lanugi- neuse, distinctement ponctuée, à ponctuation serrée. Front offrant une dépression légère. Antennes ferrugineuses, à premier article d’un noir de poix. Pronotum à pubescence assez longue, serrée, notamment sur les côtés, un peu fer- rugineuse, légèrement convexe, bien plus large que long, se rétrécissant notablement en avant dans ses deux tiers pos- térieurs, s’atténuant alors plus fortement jusqu’à l’extré- mité, largement mais très faiblement sinué au-dessus des angles postérieurs: point déprimé de chaque côté à la base le long des bords latéraux ; présentant une impression dis- tincte à ses angles antérieurs; à ponctuation assez forte, _très serrée. Ecusson à ponctuation assez distincte et serrée. élytres courtement ovalaires, largement et fortement con- vexes, un peu sub-acuminées tout à fait au sommet, revé- tues d’une très fine pubescence blanchâtre, hérissée, assez courte et peu serrée, avec des poils plus longs, serrés, et un peu lanugineux sur leur marge basilaire, leur bord latéral et leur extrémité, ils forment un grand arc blanc commun, offrant chacune en dedans de l'épaule une dépres- sion légère, à ponctuation assez forte, médiocrement serrée, très fine et très serrée le long de la base ainsi qu’au sommet, sans trace de sillon longitudinal le long du bord externe; à bord infléchi distinctement ponctué, à peine sillonné. Pros- ternum fortement et assez densément ponctué, offrant de chaque côté au sommet une très subtile ligne enfoncée qui

Espèces nouvelles de Throscides. 365

vient contourner la hanche en avant. Dessous du corps den- sément revêtu d’une pubescence déprimée, blanchâtre, assez serrée. Pattes brunâtres. Tarses testacés.

Cette espèce se fait remarquer entre toutes celles du genre par sa forme courte et sa pubescence.

Elle provient de Ceylan.

Le dessin de cette espèce, que je me disposais à décrire, se trouvant déjà fait lorsque j'ai reçu l'ouvrage de M. Gers- taecker, j'ai cru intéressant de publier cette figure inédite.

J'ai la communication de ce Lissomus à l’obligeance de M. Janson.

I. TABLEAU DE CONCORDANCE SYNONYMIQUE.

L. elaterinus Gerst. (1), 136. Lissomus sagittatus de B.

L. buprestoides Gerst., 137. v angustatus de B.

L. hirticollis de Cast., 139. Ceîte espèce, dont j'ai donné la description dans ma Monographie, est restée inconnue à M. Gerstaecker, qui la croit à tort voisine de la précé- dente.

L. asteriscus Gerst., 139. M'est resté inconnu.

L. pictulus Gerst., 140. Hypochætes sericeus de B.

L. bifloccosus de Cast., 141. Lissomus bifloccosus de Cast.

L. Lacordairei Gerst., 143. » punctulatus Dalm. M. Gerstaecker rapporte, avec doute toutefois, à cette espèce le L. Lacordairei de Cast., dont la description est si insuflisante que j'ai cru devoir la tenir pour nulle. Dans tous les cas, le nom de L. punctulatus doit prévaloir comme je l'expliquerai tout à l'heure.

(4) Gerstaecker, Die Arten der gattung Lissomus in Linnæa Entomologica, Band, XIV, 1860, p. 129 et suivantes.

366 H. pE BONvouLorr.

L. Robustus Gerst., 145. Cette espèce, qui doit être très voisine de mon L. gagatinus, m’est restée inconnue.

L. punctulatus Gerst., 146. Lissomus foveolatus Dalm. M. Gerstaecker a cru devoir rapporter à cette espèce le L. punclulatus de Dalman parce qu’il a eu deux exem- plaires provenant de la même source que ceux décrits par ce dernier auteur. Les termes de la description de Dalman cités du reste par l’auteur allemand « thorace punclis minutissimis vaqis, parcius adspersus » ne peuvent absolument se rapporter au Lissomus actuel, mais bien à l'espèce nommée à tort par M. Gerstaecker L. Lacordairei. Du reste, Dalman a décrit l’espèce dont il s’agit sous le nom de L. foveolatus que j'ai adopté.

L. bicolor Chevr., 148. Lissomus bicolor Chevr.

L. episcopalis Gerst., 150. Cette espèce m'est restée in- connue.

L. flavipennis Guér., 151. Lissomus flavipennis Guér.

L. mastrucatus Gerst., 151. J'ai donné plus haut la des-

cription et la figure de ce Lissomus qui m'était resté in- connu lors de mon travail monographique.

L. ardens Gerst., 153. Me paraît devoir se rapporter au Drapetes sanquineus de ma Monographie.

L. sanguineus de Cast., 154.— Cette espèce, restée inconnue à M. Gerstaecker, se trouve décrite dans mon travail.

L. cerasinus Gerst., 155. Appartient au genre Drapetes et me parait voisin de mon D. brunneus.

L. prœustus Gerst., 156. Cette espèce, qui appartient éga- lement au genre Drapetes, m'est encore inconnue.

L. nobilis Gerst., 157. Drapetcs variegatus de B.

L. dichrous Gerst., 158, » sellatus de B.

L. signatipennis de Cast., 160. Cetle espèce, restée in-

Espèces nouvelles de Throscides. 367

connue à M. Gerstaecker, se trouve décrite par moi plus haut sous le nom de Drapetes signatipennis.

L. tunicatus Gerst., 160. Drapetes tunicatus de B.

L. bimaculatus Gerst., 161. Drapetes fasciatus de B. Il est loin d’être certain, comme le pense M. Gerstaecker, sans toutefois donner d’explication, que le Lissomus bima- culatus de M. de Castelnau se rapporte à cette espèce ; dans tous les cas, la description donnée par ce dernier auteur est si mauvaise que je crois toujours la tenir pour nulle,

L. geminatus Say, 162. Drapetes geminatus Say.

L. equestris Fab.,164.— » equestris Fab.

L. caucasicus Mén., 165. Ce Drapetes est également resté inconnu à M. Gerstaecker.

L. quadripustulatus Gerst., 165. Drapetes quadripustu- latus de B.

L. dimidiatus Gerst., 167. Appartient au genre Drapetes et me paraît des plus voisins de mon D. abdominalis.

L. analis Gerst., 168. Drapetes tomentosus de B.

L. chalybeus Gerst,, 169. Cette espèce doit être extrême- ment voisine de mon Drapeles cyancus, mais je n’ai osé l'y rapporter.

L. azureus Y. Duv., 170. Drapetes azureus 3. Duv.

L. cyanipennis J. Duv., 171.— » bicolor de Cast,

L, nigripennis J. Duv.. 172. » nigripennis J. Duv. L. flavicollis Gerst., 173. » collaris de B.

L. plagiatus Gerst., 174. » prœustus de B.

L. subula Gerst., 176. Cette espèce, qui m'est restée in- connue, appartient au genre Drapeles.

Description d'une nouvelle espèce de Staphylinien d'Europe.

Par M. GAUTIER DES COTTES,. (Séance du 13 Juin 1860.)

Ocypus Erruscus Gautier des Cottes.—0. velutinus ?(inéd.) ex Lombardia, Catal. in IV sectiones divisus, ete., Joseph de Cristofori et Georgii Jan. Milano, 1832, in-80.

Niger, œneo nitidus, rufo pubescens; palpis, antennis ad apicem pedibusque rufis. Caput transversum subquadratum, punctatum. Thorax elytris angustior, latitudine vix longior, basi rotundatus; anqgulis anterioribus rectis, apice rotundatis : posterioribus obtusis; disco crebre punctato ; linea media lon- gitudinali, basi subelevata. Scutellum punctatum. Elytris lœ- viter punctatis, granulosis. Thorace vix inferioribus. Abdomen punctulatum ; primo, secundo. quinto segmentis aurato villosis, terlio, quarto sextoquenigre pilosis. Long. 13 à 15 mill.

Noir brillant, légèrement bronzé, recouvert d'une pubes- cence roussâtre, avec quelques grands poils sur la tête et le prothorax ; les palpes, l'extrémité des antennes et les pieds rougeàtres. Tête plus large que le corselet, transverse, criblée de points enfoncés, avec une petite ligne lisse, lon- gitudinale, un peu élevée à la base. Corselet moins large que les élytres, plus long que large, arrondi à sa base; les angles antérieurs droits, arrondis au sommet, les posté- rieurs obtus; son disque ruguleusement criblé de points, avec une ligne médiane lisse, élevée à sa base. Ecusson ponctué. Elytres granuleuses, ponctuées, plus courtes que le corselet, noires. Abäomen ponctué; les 1er, 2e et 5e seg- ments couvert d’une pubescence dorée, très serrée, les 3e, 4e et derniers d'une pubescence noire un peu moins forte que celle des précédents, et offrant, dans un certain jour, un reflet irisé. Tarses garnis de poils rougeâtres ; ceux des pattes antérieures du « extrêmement dilatés.— Ex Etrurià.

Ce magnifique insecte m'a été envoyé de Florence par M. Ferdinand Piccioli, attaché au Muséum de cette capitale.

ESSAT MONOGRAPHIQUE

SUR LES

GALERUCITES ANISOPODES (LATR.

OU DESCRIPTION DES ALTISES D'EUROPE

ET DES BORDS DE LA MER MÉDITERRANÉE. (Suite. Voyez pages 39 à 144.) Par M. E. ALLARD.

(Séance du 25 Janvier 1860.)

4e Groupe. SALTATRICES lIllig.

Thorax sulco transverso nullo. Tarsus posticus basalis tibia dimi- dia brevior, ejus apici insertus, Elytra vage punctata aut lœvigata.

Genre PHYLLOTRETA Chev., Dict, d'Orbig.

Corps allongé ou ovale. Tête saillante, avec des antennes filiformes de onze articles et des yeux globuleux. L’épis- tome est triangulairement échancré en avant et ses bords sont fortement granuleux, le labre et la lèvre sont trans- versaux et très courts. Le front est saillant entre les anten- nes et forme entre elles une plaque lisse en losange qui se continue en forme de carène élevée jusqu'au bord de l'épis- tome. Le vertex est plus ou moins fortement ponctué. Le prothorax est transversal, uni, peu convexe, toujours assez fortement ponctué. Les élytres sont ovales, à ponctuation

370 E. ALLARD.

confuse et assez serrée. Les cuisses postérieures sont ren- flées. Il y a une petite épine à l’extrémité des tibias posté- rieurs, au bout desquels sont insérés les tarses. Ces der- niers sont plus petits que la moitié des tibias. Chez les mâles, le quatrième article des antennes est souvent dilaté

ainsi que le cinquième.

I Elytres unicolores, noir bleu ou vertes. A. Antennes à base rouge. + Corselet presque carré. a. Insecte bronzé à vertex finement DONCIIE MES Fe er ee b. Insecte bronzé à vertex forte- ment ponet@ti 540. #51. > -Insecie "Dieu SAR ERNST ++ Corselet transversal, court. a, Elytres à ponctuation confuse. Verlex POnCIUÉ.. b, Elytres à ponctuation confuse. Vertex finement granuleux. . . c. Elytres à ponctuation en ligne sur le disque. Noirs. . .... d, Elytres à ponctuation en ligne sur le disque. Verdâtres. . . . LE, Antennes unicolores, noires. a. Elytres à ponctuation assez forte. b. Elytres à ponctuation fine, bleues OH NUM, e à et see à c. Elytres à ponctuation fine, cui- vreuses et obtuses. . . . . . . IT. Elytres testacées avec la suture et le bord étroitement noirs. . , ., . . . HI, Elytres noires avec des dessins d’un jaune clair.

* Elytres à bande jaune presque droite

à son bord intérieur, a, Corselet vert, tibias testacés . .

Nodicornis Marsh. Corrugata Reiche. Rufitarsis mibi. Punctulata Marsh. Diademata Foud, Atra Gyll, Pæciloceras Comolli. Melæna Illig. Nigripes Panz. Procera Reüt.

Armoraciæ E. H.

Nemorum Lin.

Galerucites anisopodes. 371

b, Corselet vert, genoux testacés, . Vittula Redt, c, Corselet noir, pattes antérieures

HESACÉES ES Se se . .s .... Bimaculata mihi. d. Gorselet noir, genoux testacés. . Parailela Boield. e. Corselet noir, base des, tibias

SAME Pete sue 0e s. D'IAEUUSG E AUE:, ++ Elytres à bande jaune sinueuse à son bord antérieur. a, Corselet noir, base des tibias

testaeée |. . . . . . . ., « « Sinnüte Rédt: b. Corselet noir, pattes antérieures testacées . .:.. ... . . . Nate ©. Corselet vert, tibias testacés. , Variipennis Boield. +++ Elytres à quatre taches jaunes.

a. Pattes noires. .. .. . . Tetrastigma Comolli, b. Pattes antérieures testacées. . . Brassicæ Fab.

87. Phyllotreta NODICORNIS.

Oblonga, depressa, punclata, fusco-ænea, prothorace sub- quadrato, elytris apice obtusis, pedibus nigris, mâri antenna- rum arliculo quarto dilatato maximo, Long. 2 1/4 mill. ; lat. 1 mill.

Chrys. nodicornis Marsh., Ent. Brit., 1, 204, 86, 1802.

Antennata Wlig., VI, 193. Ent. Heft., 2, 67, 40, Oliv., VI, 714.

Oblongue, d'un noir verdâtre ou d’un brun-bronzé. Tête presque triangulaire, ayant le vertex très finement ponctué, presque lisse. Yeux arrondis, saillants, noirs. Les antennes un peu moins longues que le corps ont la moitié du pre- mier et du quatrième article, le deuxième et le troisième testacés, les autres noirs; dans les mâles, le quatrième arti- cle est très fortement dilaté, le cinquième l’est aussi, mais moins. Corselet transverse, à peine plus large dans son mi- lieu que la tête, un quart moins long que large, très faible-

372 E. ALLARD.

ment arrondi en arrière; ses côtés peu arrondis; ses angles obtus; son disque criblé de points enfoncés. Ecusson très petit, transverse, arrondi au sommet, à peine pointillé. Elytres de moitié plus larges que le corselet à leur base et de près de quatre fois sa longueur, presque paral- lèles, séparément arrondies à l'extrémité, criblées d’as- sez forts points enfoncés. Le dessous est noir, très ponctué, les pattes sont noires, quelquefois les genoux et les tarses sont un peu bruns.

Cette espèce est très commune sur le Reseda lutea en juillet. Toute la France.

88. Phyllotreta CORRUGATA.

Oblonga, magis depressa, punctulala fusco-ænea, thorace lateribus parum rotundato, elytris apice obtusis, antennarum articulis sex omnibusque tibiis, tarsisque ferrugineis. Long. 2 mill.; larg. 3/4 mill.

Ph. corrugata Reiche et S., Ann. de la Soc. Entomol. de France, 1858, p. 46.

Très voisine de la nodicornis, dont elle a la couleur et la forme; cependant elle est un peu plus aplatie. Le vertex est beaucoup plus ponctué, coriace ; le corselet est un peu plus arrondi sur les côtés et aux angles postérieurs, et il est sur- tout beaucoup moins fortement ponctué. Enfin les antennes ont au moins leur six premiers articles ferrugineux, et ce n’est qu’à partir du septième qu’elles commencent à s’obs- curcir, En outre, leur deuxième article est court, un peu globuleux, leur troisième est presque deux fois plus long que le deuxième, les quatrième, cinquième et sixième sont encore plus longs et à peu près égaux. Le dessous est d'un noir bronzé, ponctué, avec quelques poils gris. Les tibias et tarses des six pattes sont ferrugineux. Les fémurs sont noirs, bronzés, ponctués et pubescents comme l'abdomen. Syrie, Algérie.

Galerucites anisopodes. 373

89. Phyllotreta RUFITARSIS.

Elongata, depressa, punctata, atro-cærulea, thorace sub- quadrato, elytris apice obtusis. Antennarum tribus primis articulis, basique tibiarum et omnibus tarsis ferrugineis. Long. 2 1/4 mill. ; lat. 1 mill.

Ph. rufitarsis Allard, Ann. de la Soc. Ent. de Fr. 1859; Bull., p. c.

Cette espèce est très voisine de la nodicornis, mais la ponctuation sur le corselet et les élytres est moins profonde et moins serrée. Le vertex est plus uni et sans points, la couleur est d’un bleu foncé sur tout le corps et d’un brun ferrugineux aux trois premiers articles des antennes, à la base des tibias et aux tarses; le corselet est presque carré, les élytres étroites, un peu elliptiques sur les côtés, s’arron- dissent isolément et ne couvrent pas entièrement l'abdo- men. Le premier article des antennes est grand et rembruni à la base. Le deuxième et le troisième sont ferrugineux et à peu près égaux. Les suivants sont un peu plus grands et noirs. Les antennes sont semblables dans les deux sexes. Dessous noir, ponctué et pubescent. Algérie.

90. Phyllotreta PUNCTULATA.

Elongata, elliptica, depressiuscula, punctata , fusco-ænea, thorace transverso, antice parum angustalo, parum convexo ; elytris apice obtusis; antennarum basi ferruginea. Long. 1 1/2 à 1 3/4 mill. ; lat. 1 mill.

Altica punctulata Marsh., no 73. Steph. Man., 2279. Foud., Alt., 255. Ph. Ͼrea Allard, Ann. de la Soc. Ent. de Fr. 1859; Bull., p. c.

C’est la plus petite du genre; sa forme est elliptique; elle est ou noire ou de la même couleur que rantennata, dont elle se rapproche par son corps assez plat et ses élytres tron-

3e Série, TOME VIII. 25

314 E. ALLARD.

quées à l'extrémité. La tête et le corselet sont criblés de petits points enfoncés confusément.

Les antennes sont simples, noires, à base rouge, le pre- mier article bronzé en partie, le deuxième et le troisième ferrugineux. Tête petite avec une petite fossette entre les yeux, et immédiatement au-dessous, entre la base des deux antennes qui sont très rapprochées, une petite côte élevée. Le corselet est transverse, plus étroit au sommet qu’à la base, un peu arrondi sur les côtés. Les élytres sont peu con- vexes, fortement rebordées, elles s’élargissent un peu après les épaules qui sont très peu saillantes et vont en s’atténuant jusqu’à leur extrémité elles sont très obtusément arron- dies. Elles sont couvertes de points confus très fins et très serrés. L’abdomen dépasse presque toujours les élytres; il est noir ainsi que tout le dessous de l’insecte et les pattes. La base des tibias postérieurs et les tarses sont un peu fer— rugineux. Paris, Brest.

91. Phyllotreta DIADEMATA.

Oblongo-ovata, subdepressa, aterrima. Élytra confusè seria- lim ve punclala; vertice tenuissimè granulato impunctato; à fronte linea punctata semicireulari separato. Antennarum arti- culis tribus basis ferrugineis. Pedibus nigris; tibiis tarsisque plus minusve infuscatis. Foud., Alt., 257. Long. 1 3/4 mill. ; larg. 1 mul.

Très noire, comme Ph. atra, mais un peu plus petite et plus ovale, presque aussi fortement ponctuée, mais les points confus et non en ligne sur les élytres. La tête porte entre les antennes deux petites plaques lisses séparées par une fossette, au-dessus desquelles se présentent des points assez forts, inégaux, disposés un peu en ligne arquée; au- dessus de ces points, le reste du front et le vertex sont très finement granulés. Les antennes sont semblables dans les deux sexes, leur premier article a sa base rembrunie, les

Galerucites anisopodes. 375

deuxième, troisième et quatrième sont testacés, les autres noirs. Le corselet deux fois aussi large que long, un peu si- nueux et rebordé en arrière, arrondi et rebordé sur les cô- tés, est couvert de points très serrés. Ecusson très finement granulé. Les élytres plus larges que le corselet à leur: base et presque deux fois aussi larges dans leur milieu, sont assez planes, criblées de points serrés et s'arrondissent en— semble. Les segments intermédiaires de l'abdomen sont moins longs que ceux de Ph. atra. Les pattes sont noires, leurs articulations testacées, les tarses bruns. Paris, Bor- deaux.

92. Phyllotreta ATRA.

Oblongo-ovata, subdepressa, aterrima, subnitida; elytris apice obtusè rotundatis, seriatim evidentius punctatis; caput profundè punctatum. Antennis basi ferrugineis.— Long. 1 3/4 à 2 mill.; lat. 1 mill.

Gall. atra Payk., Faun. S., 11, 100. Æ, atra, E. H. n, 63. Gyll. 11, 599. Oliv., vs, 723.

Var. obscure ænea. Halt. obscurella Nlig., v, 723.

D'un noir foncé brillant, l’épistome est fortement caréné, les plaques du front sont indistinctes, non lisses, séparées quelquefois par un petit trait ; le front et le vertex sont cou- verts de gros points. Les antennes ont les quatre premiers articles ferrugineux, la base du premier et l'extrémité du quatrième sont rembrunies. Le corselet deux fois aussi large que long, un peu arrondi par derrière, plus fortement sur les côtés et aux angles postérieurs, criblé de points forts et serrés. Ecusson rugueux. Les élytres cinq fois aussi longues que le corselet et plus larges à leur base, s'élargissent un peu jusqu’au milieu et s’arrondissent séparément vers l’ex- trémité. Elles sont couvertes de points forts et disposés en séries longitudinales. Dessous noir, finement pointillé. Pat- tes noires, les articulations et les tarses un peu roussâtres.

376 E. ALLARD.

Très commune dans les jardins, sur les choux, les ra- dis, etc.

93. Phyllotreta POECILOCERAS.

Oblongo-ovata, subdepressa, nigro-virescens vel nigro-cœru- lea. Elytris apicè oblusè rotundatis, in medio distinctius lineato-punctatis. Caput profundè punctatum. Antennarum articulis quatuor primis testaceis, cœteris fuscis. Pedes nigro- fusci, tarsis pallidioribus. Antennæ in utroque sexu simillimeæ. Long. 1 3/4 mill.: larg. 1 mill.

fi. pœciloceras Kunze.— Comolli de Coleopteris novis, etc. 1837, p. 48. Ph. colorea Foud., Alt., 258.

Cet insecte est identiquement conformé comme Ph. atra. Il n’en diffère que par la base des antennes généralement d’un testacé plus clair, par les angles postérieurs du corselet un peu plus droits, par la couleur du dessus qui a toujours des reflets bleus ou verts, enfin par la disposition des points des élytres qui forment des lignes en séries longitudinales plus régulières.

Sur le Cochlearia armoracia, d’après Comolli, en avril; et sur la Sisymbrium murale, d'après Foudras.

94. Phyllotreta MELÆNA.

Oblonga, subdepressa atra vel cyaneo-nigra; elytris obtusè rotundatis, confusè punctatis; antennis pedibusque nigris. Long. 1 3/4 mill.; larg. 1 mill.

d. Antennarum articuli, 3, 4, 5, convexi dilatati.

H. melæna Alig., VI, 154. H. dispar Newman, in Th. Zoologist, vol. 1v, 517. H. consobrina Curtis, XIV, f. 630. Steph. Man., 2269.

Noire, quelquefois bleuâtre, excepté les tarses qui sont brunâtres. Tête ayant antérieurement une carène un peu arquée et deux plaques lisses très petites entre les antennes

Galerucites anisopodes. 377

séparées par un trait fin. Le front et le vertex sont couverts de gros points qui leur donnent une apparence coriacée. Le corselet transverse, coupé carrément et faiblement ar- rondi et non rebordé par derrière, arrondi et rebordé sur les côtés, criblé de points plus forts que ceux de la tête. Ecusson arrondi, presque lisse. Les élytres sont longues, un peu arquées sur les côtés, déprimées et obtusément arron- dies à l'extrémité, comme dans les espèces précédentes. Elles sont criblées de points serrés, confus, plus fins que ceux du corselet. La bordure latérale est accompagnée d’une ligne de points qui s’atténue vers l'extrémité. Commune dans toute la France sur les Crucifères.

95. Phyllotreta NIGRIPES.

Oblongo-ovata, subdepressa, viridi-ænea, nitida, confertis- simè, subtilissimè punctulata; prothorace anticè angustiori; elytris oblusis; antennis in utroque sexu simillimis, cum pe- dibus nigris. Long. 1 3/4 mill.; larg. { mill.

Alt. nigripes Panz., Fn., 21, 5, 1795.—H. Lepidii E. H., 2, 64, 39. Illig., vi, 154. Gyll., 1, 527. Duft., nr, 529.— Steph., 297, 7.

Var. Tota cœrulea vel cœruleo virescens. H, Lens Thumb., Act. Ups., 4, 13, 22.

D'un vert bronzé brillant, quelquefois bleue. Tête ayant en avant une carène obtuse, déprimée au sommet, front et vertex finement ridés avec quelques points épars. Le cor- selet est transverse, un peu arrondi par derrière et sur les côtés, la partie antérieure de ces derniers est un peu re- courbée en dessous, ils sont rebordés; le disque est couvert de points très fins et très serrés. Ecusson arrondi, très fine ment granulé. Les é/ytres sont allongées, faiblement arquées sur les côtés, sub-déprimées, moins obtusément arrondies que dans Ph. atra, et couvertes d’une ponctuation plus fine

318 E. ALLARD.

et plus serrée que dans toutes les espèces précédentes. Les paites sont noires, les cuisses postérieures un peu bronzées, les tibias et les tarses tirent un peu sur le brun.

Cette espèce est partout très commune sur les Crucifères.

96. Phyllotreta PROCERA.

Elongato-ovata depressa, subviridescenti nigro-æneu el creberrime punctulata, antennis pedibusque fere nigris, pro- thorace antice angustato, elytris apice truncatis subdehiscen- tibus. Long. 2 mill. ; larg. 1 mill.

Hall. procera Redt., Faun. Aust., 532, 1849.— Halt. sub- ilis Wollast., [ns. Mader., 441.

Dessus d’un brun cuivreux, luisant, à ponctuation serrée et distincte. Sur le front, entre les yeux, une saillie assez large, luisante et unie, qui est rétrécie en avant et a ses bords presque droits. Le front et le vertex sont finement gra- nulés et présentent quelques points de chaque côté au-dessus des yeux. Corselet à peine deux fois aussi large que long, plus étroit que dans les Ph. nigripes et antennata, tronqué en avant et en arrière, arrondi sur les côtés, dont la partie antérieure est un peu recourbée en dessous, couvert d'une granulation très fine, entremêlée de points très fins et très serrés. Elytres deux fois plus longues que larges, à peine plus larges que le corselet ; elles sont séparément ar- rondies à leur extrémité et ne couvrent pas entièrement l'abdomen. Elles sont presque planes et ponctuées comme le corselet. Les cuisses sont noir bronzé, les tibias plus foncés, les tarses bruns. Les antennes sont noires; dans le & , le cinquième article est faiblement dilaté.

On le trouve sur le Reseda dans le midi de la France.

97. Phyllotreta ARMORACIÆ.

Oblongo-ovata, nigra, punctata, elytris flavis, margine

Galerucites anisopodes. 379

omni nigra, antennarum basi, tibiis tarsisque pallide tesla- ceis. Long. 3 mill.; larg. 2 mill.

H. armoraciæ Ent. H., 2, 75, 44. Illig. Mag., vi, 150, 93. Gyll., 1V, 654. Duft., nr, 254.

Ressemble à la nemorum, mais est plus grande, plus con- vexe, plus finement ponctuée. Tête noire, brillante; carène courte, élargie au sommet; front et vertex couverts d’une ponctuation assez fine et inégale; bouche noire, pubes- cente. Les trois premiers articles des antennes testacés, les autres noirs; le quatrième article du 4 un peu plus épais. Prothorax court, transversal, coupé droit en avant et en arrière, arrondi sur les côtés qui sont rebordés et un peu retournés en dessous en avant, tout noir, finement pointillé. Ecusson triangulaire, noir, lisse. Élytres arrondies à l’extré- mité, d'un jaune pâle, criblées de points fins, étroitement noires sur les côtés, plus largement à la suture. Noir en dessous, pointillé. Tous les fémurs noirs, les genoux des pattes antérieures, ainsi que tous les tibias et tarses pâles testacés.

En Allemagne (Dr Nebel), à Strasbourg (Dr Puton). Sur le Cochlearia armoracice.

98. Phyllotreta NEMORUM.

Oblongo-ovata, subdepressa, nigra, crebre punctata, elytris vitta longitudinali integra sulphurea, antennarum basi, tibiis tarsisque testaceis. Long. 2 à 2 1/2 mill.; larg. 1 mill.

Chrys. nemorum Linné, S., 2, 595, 12. Panz., Fn, 21, 19. Payk., Fn., 2, 98, 16. Fab., EI., 1, 467, 89.— Ent. H., 2, 70, 41. Illig., 149, 91. Oliv., vi, 716. Gyll., II, 530.

Tête noire, longitudinalement carénée en avant, ayant deux plaques lisses entre les yeux séparées par une fossette, front couvert d'assez gros points ; vertex rugueux. Antennes

380 E. ALLARD.

plus longues que la moitié du corps, leur premier article grand, obconique, noir de poix, pâle à l'extrémité; le deuxième et le troisième obconiques, tout pâles ; les autres noirs, s’épaississant graduellement dans les %, et dans les 4, le quatrième, le cinquième, plus forts et plus grands surtout que le sixième, qui est petit; les autres s'épaississent comme dans la femelle. Prothorax beaucoup plus court que large, presque tronqué à la base et au sommet, arrondi, distincte- ment rebordé sur les côtés, convexe en dessus, noir, le plus souvent à reflet verdâtre, ponctué plus serré et plus profon- dément que la tête. Ecusson arrondi, noir verdâtre, lisse. Elytres beaucoup plus larges que la Lase du prothorax, noi- res verdâtres, couvertes de points serrés, profonds et dis- posés en lignes longitudinales, le calus huméral élevé; au milieu de chaque élytre une large bande sulfureuse ou d’un jaune pâle, entière, presque droite à son côté antérieur, un peu arquée dans son milieu extérieurement, se contournant en dedans à l’extrémité et n’atteignant pas l'extrémité de l’élytre. Dessous noir, très finement pointillé. Pattes médio- cres, fémurs noirs, genoux antérieurs avec les tibias et tous les tarses testacés. Commune sur les Crucifères.

99. Phyllotreta VITTULA.

Oblongo-ovatu, subdepressa, nigra, crebre punctata, pro- thorace viridi, elytris vitta longiludinali integra sulphureà, antennarum basi genubusque testaceis. Long. 1 2/3 mill. ; larg. 1 mill.

H. vütula Redt., Fn. Austr., 532. Foud., Altis., 237.

Noir, avec un reflet verdâtre fortement accentué. Tête à carène antérieure très courte, ayant le front et le vertex fortement ponctués, et une petite fossette entre les anten- nes. Antennes semblables dans les deux sexes, noires, à base ferrugineuse. Corselet coupé droit en avant, un peu arrondi

Galerucites anisopodes. 381

et rebordé en arrière, fortement arrondi et rebordé sur les côtés, couvert de gros points confus. Ecusson petit, presque lisse. Elytres plus larges que le corselet, souvent presque droites sur les côtés, arrondies un peu obliquement à l’extré- mité, couvertes de points très forts et disposés en ligne à la base, plus faibles et confus vers l'extrémité. Elles sont noires, ornées d’une bande d’un jaune pâle très droite à son bord antérieur, très faiblement sinueuse extérieurement, échancrée par le noir du calus huméral, un peu inclinée vers la suture à l’extrémité, qu’elle n’atteint pas. Les pattes sont noires excepté l'extrémité des cuisses antérieures, les articulations des postérieures, le dessous de tous les tibias et les tarses qui sont ferrugineux.

Elle vit, d'après M. Foudras, sur le Nasturtium amphi- bium, dans toute l’Europe. Elle se distingue facilement de la nemorum par sa taille plus petite, sa forme plus étroite et plus déprimée.

100. Phyllotrela BIMACULATA.

P. eæcisa simillima sed minor, oblongo ovata, subde- pressa, crebre punctulata, nigra; elytris antennarumque basi flavescentibus; vittanigra parallela communis suturam occupat nec apicem atinqit, maculaque nigra, rotunda, in medio flavo exteriori elytra est; pedibus flavis, femoribus posticis Lantum ad apicem obscurantibus. Long. 2 3/4 à 2 mill.; larg. 3/4 à 1 mill.

Ph. bimaculata AN., Ann. de la Soc. Ent., 1859; Bull. p. ©. Ph. biquitata Foud., Alt., p. 251, 1860.

Cette espèce au premier aspect ressemble à une petite P. excisa, mais elle en diffère par sa forme un peu plus pa- rallèle et moins convexe, par sa ponctuation un peu moins forte, par sa bande noire commune sur le milieu des ély- tres, qui est de même largeur dans toute sa longueur, et se termine en s'arrondissant avant l'extrémité des élytres; par tout le reste de l’élytre qui est d’un jaune clair et est mar-

382 E. ALLARD.

qué d’une tache noire ronde dans son milieu, bien teintée, enfin par ses pattes entièrement jaunes, sauf l'extrémité des fémurs postérieurs qui s’obscurcit. La tête et le corselet ainsi que le dessous sont noirs.

Cette espèce a été trouvée à Mont-de-Marsan par M. Per-

ris; en Algérie, par M. Poupillier; en Sicile, collection Reiche.

101, Phyllotrela PARALLELA.

Oblongo-ovata, depressa, densissimè punctata, nitida, ni- gra, glabra, vittis duabus albidis longitudinalibus in elytris. Antenna basi genuaque testaccæ. Elytra oblonga, apice latè conjunclim rotundata. Long. 2 à 2 1/2 mill.; larg. 1 à 11/4 mill.

Halt. parallela Boield,, Ann. de la Soc. Ent., 1859, p. 476. Ph. humeralis Foud., Alt., 235, 1860.

Ovale-oblongue, déprimée. Tête et bouche noires; front et vertex fortement ponctués. Antennes avec les quatre pre- miers articles testacés, le quatrième un peu dilaté dans le à. Corselet transverse, une fois plus large que long, sommet coupé droit, base légèrement bisinuée, côtés très arrondis et rebordés, angles postérieurs très obtus, couvert de points petits et profonds. Écusson noir, finement rugueux. Elytres plus larges que le corselet, ovales, à ponctuation très ser- rée; confuse et plus fine que le corselet, ayant deux bandes longitudinales larges et blanchâtres commençant à la base, échancrées à l’épaule, atténuées et recourbées en dedans à l'extrémité, ne touchant ni les bords latéraux, ni le som- met, ni la suture. Pattes noires, genoux et tarses ferrugi- neux.

Cette espèce se distingue de la nemorum par sa ponctua- tion plus fine, non disposée en lignes longitudinales, par sa

forme plus déprimée, ses bandes plus blanches et plus larges.

Galerucites anisopodes. 383

M. Jacq. Duval à trouvé cette espèce à Montpellier, M. Pellet à Béziers, M. Leprieur à Bône.

102. Phyllotreta FLEXUOSA.

Oblongo-ovata, subdepressa, nigra, crebrè punctata, elytris vitla longitudinali sinuata, luteo-testacea, antennarum basi basique tibiarum piceo-testaceis. Long. 2 mill. ; larg. 1 mill.

Altica flexuosa Panz., Fn, 25, 12, 1796. Foud., AI. 338. Ent., H., 11, 70, 42.

D'un noir brillant en dessous et en dessus, à l'exception des trois premiers articles des antennes, des articulations et de la base des tibias antérieurs, de la moitié des tibias postérieurs, de tous les tarses et enfin de la bande des ély- tres qui sont testacés. Tête ayant le front couvert de gros points et le vertex lisse. Antennes ayant les articles qua- trième et cinquième du é un peu coniques et un peu plus épais que ceux de la Q. Corselet comme dans Ph. nemorum, mais noir et un peu plus fortement ponctué. Elytres de même, mais les points plus forts, plus serrés et en ligne dans le milieu de l'élytre seulement; en outre la bande jaune est plus étroite, un peu courbée vers la suture à la base et à l'extrémité, et descend moins bas.

Commune à Paris sur le Brassica chinensis. Europe.

103. Phyllotrela SINUATA.

Oblongo-ovata, nigra, crebrè punctata et in elytris seria- im; elytrorum vitta longitudinali lutea, intus curvula, in medio exteriore profundè sinuata; antennarum basi basique tibiarum piceo-testaceis. Long. 2 mill.; larg. { mill.

IT. sinuata Redt., Fn. Aust., 532. Foud., AI., 244.

Semblable à la précédente pour la taille et la couleur des membres et du corps, mais de forme un peu plus ovale,

384 E. ALLARD.

plus régulièrement ponctuée en ligne sur les élytres, et ayant la bande de ces dernières autrement disposée. Tête noire avec une fossette oblongue sur le front qui est forte- ment ponctué, vertex lisse. Antennes ayant les trois pre- miers articles testacés, le premier est quelquefois rembruni en dessus; les articles quatre et cinq du & ont la même longueur que ceux de la @, mais ils sont très dilatés. Le cor- selet est semblable à celui de la sinuata. Les élytres sont plus ovales et un peu plus convexes que celles de cette es- pèce; leur ponctuation aussi forte est plus généralement en ligne, surtout vers la base; la bande jaunâtre de chaque élytre a son côté extérieur très échancré au milieu par le noir du bord latéral, et son côté intérieur très rapproché de la suture en avant et en arrière, forme sur le disque des élytres une longue tache noire carrée. M. Lethierry a pris cette espèce à Lille.

104. Phyllotreta EXCISA.

Ovaia subdepressa, nigra, confusè punctulata; elytrorum villa longitudinali lata, sulphurea, in medio exteriore pro- fundè breviterque sinuata; pedibus anterioribus libiis posticis et antennarum basi testaceis. Long, 2 à 2 1/2 mill.; larg. 1 1/4 mill.

Halt. excisa Redt., Fn., 532. Foud., Alt., 242.

Un peu plus fort, plus ovale et plus convexe que la précé- dente. Tête et corselet comme dans la sinuata, mais ce dernier beaucoup plus finement ponctué. Antennes ayant les trois premiers articles jaunes, les autres noirs; dans le d, le cin- quième est deux fois aussi large que le deuxième. Elytres larges, convexes, ovales, ornées d’une large bande jaune qui ne laisse qu’une longue tache noire elliptique commune sur la suture, et dont le côté extérieur très échancré au milieu s’élargit au-dessus du calus buméral et touche pres-

Galerucites anisopodes. 389

que au bord latéral. Les pattes antérieures, les tibias et tar- ses postérieurs d’un jaune testacé.

Elle vit, d'après M. Foudras, sur le Sisymbrium amphi- bium ; je l'ai moi-même prise sur le Cochlearia armoraciæ. Toute l'Europe.

105. Phyllotreta VARYIPENNIS.

Oblongo-ovata, valdè depressa, densè punctulata, nitida, nigra, glabra, vittis duabus albidis longitudinalibus in elyuris. Antennæ basi testaceæ. Elytra apice separatim rotundata, pedes testacei, femoribus posticis infuscatis. Long. 1 1/2 à 1 3/4 mill.; larg. 3/4 mill.

Hali. variipennis Boield., Ann. de la. Soc. Ent., 1859, p. 477.— H. interrupta Guér., Inéd. Ph. varians Foud., Alt., 248.

Ovale-oblongue, très déprimée, densément ponctuée, noire brillante, avec un reflet verdâtre sur le corselet, gla- bre. Antennes à base testacée; le cinquième article chez le & est renflé. Corselet aussi long que large, coupé carrément en avant, à côtés rebordés et arrondis, à angles postérieurs obtus. Ecusson arrondi à l'extrémité. E/ytres plus larges que le corselet, ovales, arrondies séparément au sommet, rebordés, ayant chacune une bande longitudinale blanchâ- tre, échancrée à l'épaule et au milieu de leur côté extérieur, à peine recourbée à l'extrémité et ne touchant ni les bords latéraux, ni le sommet, ni la suture. Quelquefois les deux bandes sont séparées en deux taches. Les pattes sont testa- cées, excepté la base des cuisses antérieures et celles posté- rieures qui sont noirâtres.

France méridionale, Montpellier, Hyères, Aix. Nice, sur les Sisymbrium murale et tenuifolium.

386 OU AA RD.

106. Phyllotreta TETRASTIGMA. D

Subovata, nigra, nitida; thorace lœvi punctulato; elytris punctatissimis flavo-bimaculatis; pedibus nigris, aliquando geniculis testaceis. Antennæ in utroque sexu simillimæ. Long. 2 à 2 1/2 mill. ; larg. 1 1/4 à 1 3/4 mill.

Alt. tetrastigma Comolli, De Coleopt. novis, etc., 1837, p. 47. Foud., Alt., 246.

Par sa forme ovale et convexe et ses taches, elle a de l’analogie avec Ph. brassicæ, mais elle est deux fois longue et deux fois grosse comme elle. La tête fortement carénée en avant, a entre les antennes deux plaques lisses séparées par un trait creux, el au-dessus, sur le front, des points assez forts; elle est noire ainsi que la bouche et tout le dessous. Les deux ou trois premiers articles des antennes sont ferrugineux, les autres noirs. Le corselet transverse, très arrondi et finement rebordé sur le côté, a des points écartés plus fins sur le devant, plus forts en arrière. Ecus- son noir. Les élytres, plus larges que le corselet à la base, ont leurs côtés elliptiques, leur surface très convexe et cou- verte de points irréguliers plus gros que ceux du corselet, qui sont peu serrés, quelquefois en ligne, et dont les inter- valles sont lisses. Elles sont noires et ornées de quatre ta- ches comme la Ph. brassicæ; quelquefois les taches anté- rieures sont réunies aux postérieures par une bande testacée plus ou moins large. Tantôt les pattes sont noires; tantôt les articulations et la base des tibias sont ferrugineux, les tarses sont bruns.

Strasbourg, M. Puton.— Angleterre, Saxe.

107. Phyllotreia BRASSICÆ.

Brevior, ovata, convexa, saturate nigra, crebre, subüliter

(alerucites anisopodes. 387

punctulata, elytra singula lineolis duabus, antennarumque basi flavo-testaceis. Long. 1 1/4 à 1 1/2 mill.

C. brassicæ Fab., S. E., 1, 468, 90. Iillig., 149, 92, Redt., 532. AH. 4-pustulata Gy11., 111, 533, 11. Ent. H., 2, 13,43. Duft., Fn., 11, 263. Chrys. exclamationis Thunb., Act. Ups., 4, 14, 23.

Var. B. elytrorum lineolis dilatatis, stria tenui flavescente convexis.

Elle ressemble à la précédente, mais elle est deux fois plus petite, surtout plus courte et plus convexe. Tête noire, très finement pointillée, front légèrement caréné entre les antennes; yeux saillants. Antennes épaisses, le premier ar- licle grand, obconique, testacé ; le deuxième et le troisième obconiques, petits, testacés aussi; le quatrième un peu plus grand, couleur de poix; le cinquième, dans le &, grand, allongé, obconique, noir, épaissi à son extrémité; le sixième petit, court, noduleux, noir ; les suivants noirs aussi et s’é— paississant graduellement; le dernier ovale, obtus. Thorax beaucoup plus court que large au milieu, arrondi en se dila- tant sur les côtés, rebordé, très convexe en dessus, tout noir, très dru pointillé. Elytres beaucoup plus larges que la base du corselet, très convexes en dessus, noires, très dru et plus profondément ponctuées que le thorax; sur chacune deux taches longitudinales, jaunes, testacées, l'une près de l'autre, la première au milieu de la base, la deuxième près de l'extrémité, en forme de coin, subarquée. Dessous noir, très dru pointillé. Pattes médiocres, fémurs noir de poix, tibias et tarses d’un roux brunûtre.

Sur le chou cultivé, en France.

Genre APHToNA Chev. Dict, d'Orbigny.

Corps ovale ou allongé. Tête brillante avec des antennes filiformes de onze articles et des yeux globuleux. L'épis-

388 E. ALLARD.

tôme est échancré en avant et ses bords sont lisses; le labre et la lèvre sont transversaux, mais plus longs que dans les Phyllotreta. Le front est orné au-dessus de l'insertion des antennes de deux petits tubercules, placés l’un près de l’au- tre, lisses et bien marqués; de leur milieu part une carène élevée qui va jusqu’au bord de l’épistôme. Le vertex est lisse ou presque insensiblement ponctué. Le prothorax est transversal, assez convexe, assez obsolètement ponctué. Les élytres sont ovales, à ponctuation confuse et assez éparse, quelquefois lisses. Les cuisses postérieures sont renflées ; les tibias postérieurs sont terminés par une petite épine; les tarses sont insérés à leur extrémité. Ces derniers sont plus petits que la moitié des tibias.

Ï. Elytres testacées à suture concolore.

Insectes de grande taille, testàcés en des- sus, abdomen noir. .. . . . . . . . Insectes de petite taille, testacés en dessus, ADÜOMEN NO A ei nie Insectes de petite taille, testacés en dessus, tête et abdomen noirs. , . . . . . . . . Pallida Bach. Insectes de grande taille, testacés en des- sus, brunâtres en dessous, . . . . . . . Cyparissiæ E. H. Insectes de petite taille, testacés en dessus, brunâtres en dessous. . . . . . . « Insectes de grande taille, testacés en dessus et'en dessous: SP CP RM Insectes de petite taille, testacés en dessus et en.dessous. tue, Het

Nigriventris Motsch,

Abdominalis Foud,

Flaviceps Allard. Lœvigata Mig.

Variolosa Foud.

II. Elytres testacées à suture noire.

Lutescens Gyll.

Téteftestac ECM IOMONPEMNN Ne Nigriceps Redt.

Téteinoire AURAIENT RU NES

Galerucites anisopodes.

IT. Elytres noires, vertes ou bleues, à épaules saillantes,

A, Quatre pattes antérieures entièrement testacées.

Elytres bleues fortement ponctuées. . . . Elytres bleu verdâtre, faiblement ponc- PROCESS RS RER, SIN Ne Elytres bleu foncé, faiblement ponctuées. Elytres vertes. . .

eee et/ ere l'eiet.e; at ee

B. Quatre pattes antérieures brunes, au moins dans le milieu.

EIVIFÉS DIEU TON. « = = à ee os © Elytres noires à reflet bleu ou violet, . . .

C. Toutes les pattes d’un ferrugineux obscur,

Elytres assez fortement ponctuées, bleues. Elytres assez fortement ponctuées, noires. Elytres finement ponctuées.

IV. Elytres noires, vertes ou bleues; épaules arrondies et s'effacant.

A. Insectes noirs ou bleus, à pattes anté- rieures testacées.

Elytres très convexes, points en série à la De CR LME Elytres très convexes, points très fins. , . Elytres oblongues, corseiet visiblement RE Elytres oblongues, corselet obsolètement ponctué . .

B, Insectes noirs ou bleues, à pattes antérieures ferrugineuses.

Noirs ttes

BIENS. 28 oct

3e Série, TOME vi.

389

Semicyanea All.

Cœrulea Payk. Atrocærulea Steph. Hilaris Kirby, Steph.

Sublævis Boh. Euphorbiæ Fab,

Poupillieri AN. Depressa Al. Violacea E, H.

Ovata Foud. Delicatula Foud.

Atratlula AI.

Atrovirens Fôürst,

Subovata AN, Erichsoni Zeit. 26

390 E, ALLARD.

C. Insectes verts.

De grande taille, . . .,.......... Lacertosa Rosehn. De petite taille. . . .. «.,..... .. Hérbigrada Curtis.

108. Aphiona NIGRIVENTRIS.

Oblonga, testacea, ore piceo, scutello abdomine et oculis atris; suprà lœvissima, elytris impunctalis. Long. 3 à 4 mill. ; larg. 1 1/2 à 1 1/3 mill.

Halt. nigriventris Motchoulsky. A. nigriscutis Foud., AÏL., 357.

Elle a la plus grande ressemblance avec l’Aph. cyparissiæ E. H, dont elle a presque la taille; sa tête, son corselet et ses élytres sont faits de même. Cependant elle est un peu plus jaune, un peu plus aplatie; on ne voit aucune ponctua- tion sur son corselet, ni sur ses élytres, enfin son écusson et son ventre sont très noirs. La tête un peu roussâtre porte en avant une carène obtuse et sur le front deux plaques lisses arrondies, saillantes; le front et le vertex sont lisses; le labre est noir; les mandibules ferrugineuses. Les articles six à dix des antennes sont rembrunis. Corselet transverse. Ecusson lisse et très noir. Élytres n’offrant que quelques imperceptibles rugosités. Dessous du corselet testacé, méta- thorax et abdomen noirs brillants, le dernier fortement ponctué. Pattes entièrement testacées.

Sibérie, collection Fairmaire; Hongrie, collections Che- vrolat et Allard.

109. Aphionu ABDOMINALIS.

Pallida, labro fuscescente; mesothorace, metathorace abdo- mineque aterrimis ; elytris serialim confuseque punctulatis.— Long. 2 mill.; larg. 4 4/2 mill.

Aph. abdominalis Foud., Alt., 362. Nec Dufts. vel Stephens.

Galerucites anisopodes. 391

Entièrement testacée clair en dessus. La tête est lisse en arrière, brièvement carénée en avant et ornée de deux pla- ques en saillie, lisses, sur le front. Le labre et le dernier ar ticle des palpes sont brun de poix, les mandibules sont ferru- gineuses ; les derniers articles des antennes sont un peu rem- brunis. Corselet deux fois aussi large que long, brillant et très finement ponctué. Elytres plus larges que le corselet à la base, un peu arquées sur les côtés, arrondies ensemble à lextrémité, couvertes de points disposés un peu en ligne à la base, mais confondus vers l’extrémité; la suture est légè- rement fauve, le calus huméral saillant et très lisse, Dessous noir, pattes testacées.

France méridionale.

410. Aphiona PALLIDA..

Ovata, minus convexa, pallidè testacea, subtilissimè punc- tulata ; capite, oculis, antennarumque apice, pectore abdomi- neque nigris. Élytrorum apice separatim obtusè rotundatà. Long. 4 3/4 mill. ; larg. 4 mill.

H. pallida Bach., 141.

Plus petite que la lutescens, de la taille de la nigriceps Redt. et de la flaviceps Nob. Elle est extrêmement voisine de ces trois espèces, dont elle se distingue surtout par ses élytres qui ont leur extrémité séparément et obtusément arrondie sans aucune trace d'angle sutural. La tête marquée de deux petits tubercules, comme dans la cyparissiæ, est toute noire, ainsi que l'extrémité des antennes, la poitrine et l'abdomen. Le reste du corps est d'un testacé pâle, ainsi que les pattes. Le corselet est semblable à celui de la lutes- cens, il est presque lisse. Les élytres ont une ponctuation très fine et écartée.

Allemagne; France, Strasbourg.

392 E. ALLARD.

111, Aphtona CYPARISSIÆ.

Oblonga, suprà iestacea, subtùs picea, pedibus tamen tes- taceis ; elytris punctulatis, oculis nigris. Long. 3 à 4 mill.; larg. 4 4/2 à 4 3/4 mill.

H, cyparissiæ E. H., 11, 80, 47. Oliv., vi, 749. Illig., VI, 452. Foud., Alt., 358.

Entièrement testacé en dessus, la poitrine et l’abdomen rembrunis plus ou moins. Tête carénée antérieurement ayant sur le front deux tubercules ou plaques saillantes lis- ses; vertex lisse. Antennes testacées, plus épaisses dans Ja 9. Corselet deux fois aussi large que long, arrondi et rebordé sur les côtés, presque lisse, sauf quelques petits points visi- bles à la loupe. Ecusson arrondi, lisse. Elytres plus larges gue le corselet à la base, à côtés un peu arqués, arrondies obtusément à l'extrémité, couvertes de points fins, confus. Dessous assez fortement ponctué.

Commune sur l'Euphorbia cyparissias, dans toute la France.

112. Aphtona FLAVICEPS.

Ovaia, minus convexa, pallidè testacea, subtilissimè ra- riusque punclulala, pectore abdomineque nigris. Long. 1 1/2 mill.; larg. 3/4 mill.

Apht. flaviceps Allard, Ann. Soc. Ent., 1859; Bulletin, p. 100.

Un peu plus petite que la lutescens, dont elle a entière- ment la forme et dont elle paraîtrait une variété pâle si la ponctuation des élytres n’était pas plus fine et plus écartée. En outre, les cuisses postérieures s'assombrissent quelque- fois un peu à la partie basale extérieure, tandis que dans la lutescens celte même partie reste pâle et c’est l'extrémité qui brunit. Elle est d’un testacé pâle sur le corselet et les

Galerucites anisopodes. 393

élytres. La tête marquée de deux tubercules comme dans la cyparissiæ est un peu plus ferrugineuse, ainsi que l’écusson qui est triangulaire, lisse. L’extrémité des mandibules et des antennes est noire. Le dessous de la poitrine et l’abdo- men qui est très ponctué, sont également noirs; le segment anal est couleur de poix claire. Le corselet et les élytres sont tout à fait semblables à ceux de la lutescens, sauf pour la ponctuation; le corselet d’un testacé pâle en dessus et en dessous est presque lisse; les élytres également testacées pâles, à suture concolore, ont une ponctuation plus fine et plus écartée que la lutescens. Les pattes sont d’un testacé pâle, sauf la partie basale supérieure des fémurs postérieurs qui est quelquefois un peu rembrunie. Trouvée à Béziers par M. Pellet.

113. Aphtona LOEVIGATA.

Oblongo-ovata, lœvigata, lutescens, antennis apice fuscis, fronte bigranulatà. Long. 1 1/2 à 3 mill.; larg. 4 1/4 à 4 4/2 miil.

H. lœvigata Ilig., Mag., vI, 61. Fab., S. EI., 1466, 81, ?— Foud., Alt., 359.

Plus petite que la cyparissiæ et entièrement d’un jaune clair, excepté les yeux et les six derniers articles des anten- nes qui sont noirs. La tête est un peu Carénée antérieure - ment, elle a deux plaques saillantes, lisses entre les yeux, et le front lisse. Les antennes sont un peu plus épaisses dans les femelles que dans les mâles. Le corselet est trans- verse, arrondi sur les côtés, lisse. Écusson arrondi et lisse. Elytres conformées comme dans la cyparissiæ, mais lisses ou ayant queiques points indistincts. Dessous testacé, ponc- tué et poilu. Pattes testacées.

Sur l'Euphorbia Gerardiana, dans la France méridionale et en Algérie.

394 E. ALLARD.

114. Aphiona VARIOLOSA.

Pallidè testacea, subius concolor; antennarum articulis ultimis paululum fuscescentibus; elytris nitentibus lœviter

punciulatis; punctis variolosis. Long. 2 mill. ; larg. 4 4/2 mill.

À. variolosa Foud., Alt,, 364. —H. pallida Boield., Ann. Soc.. 1859, 478.

Tête à carène allongée antérieurement, avec plaques lisses arrondies entre les antennes. Front et vertex lisses. Anten- nes testacées, un peu rembrunies à l’extrémité. Corselet une fois et demie aussi large que long, d’un brillant gélatineux, sans points. Élytres un peu plus larges que le corselet à la base, arquées sur les côtés, presque arrondies ensemble à l'extrémité, et à ponctuation très fine et superficielle, indis- tincte vers l'extrémité; calus huméral saillant et lisse. Des- sous et pattes testacé clair.

Montpellier, M. Jacq. Duval.

115. Aphtona LUTESCENS.

Ovata, minus convexa, flavo-testacea, subtilissime punctu- lata; ore, oculis, antennarum femorumque posticorum apice, elytrorum sutura, peclore abdomineque nigris. Gyll. Long. 2 à 2 1/2 mill.; larg. 4 4/2 mill.

Var. Evidentius punctulata.

H. lutescens Gyll., 111, 546. Steph., Man., 2320.

Un peu plus petite que la melanocephala, moins convexe; élytres plus saillantes à l'épaule; tête toujours jaune, testa- cée; suture des élytres noires, mais d’un noir plus étroit, plus abondant et plus déterminé. Tète forte, jaune testa- cée; front à peine caréné entre les antennes, mais marqué de deux petits tubercules comme dans l'Aph. cyparissiæ ; bouche noir de poix; yeux saillants, noirs. Antennes plus

Galerucites anisopodes. 395

longues que la moitié du corps; les quatre ou cinq premiers articles pâles, les autres noirs et s’épaississant graduelle- ment. Thorax court, transversal, plus large en avant, tron- qué obliquement, arrondi sur les côtés, distinctement re- bordé, presque arrondi à Ja base, peu convexe en dessus, à ponctuation très fine, obsolète. Ecusson jaune, lisse. Elytres beaucoup plus larges que le corselet à la base, arrondies ensemble à l’extrémité, à angle sutural presque acuminé ; peu convexes en dessus, jaunes, brillantes, à ponctuation fine très serrée; sur la suture même une bande commune, étroite, bien noire, courte et n’atteignant ni la base, ni l'extrémité. Thorax en dessous, pâle sur les côtés, noir au milieu; poitrine et abdomen noirs, presque brillants, à ponctuation serrée, l'anus souvent plus pâle. Pattes mé- diocres, pâles, tarses bruns, fémurs postérieurs grands, pâles, noirs à lextrémité. Quelquefois le dessous est un peu plus clair, d’un brun pâle. France, Angleterre, Allemagne.

416. Aphiona NIGRICEPS.

Ovata, minus convexa, subtilissime punctulata ; capite, an- tennarum apice, femoribus posticis, elytrorum suturä pectore abdomineque nigris; thorace rufo-testaceo, elytris pedibusque testaceis. Long. À 1/2 mill.; larg. 4 mill.

Long. nigriceps Redt., 533. À. sicula Foud., Alt., 365.

Tête noire à carène étroite, un peu élargie au sommet, ayant deux plaques lisses ovales entre les antennes, front et vertex lisses et brillants. Antennes testacées, rembrunies à l'extrémité. Corselet deux fois aussi large que long, ar- rondi sur les côtés, lisse, un peu plus roux que les élytres. Elytres plus larges que le corselet à la base, arrondies en- semble à l'extrémité, d'un testacé pâle, avec des points très petits et confus vers la base, disparaissant vers l'extrémité.

396 E. ALLARD.

Une tache noire commune s'étend sur la suture jusqu'aux trois quarts de la longueur ; elle est plus large dans son mi- lieu. La poitrine et l'abdomen sont noirs et fortement ponc- tués. Les pattes sont testacées.

Cette espèce est plus petite et de forme plus ramassée que la lutescens.

M. Pellet l'a prise à Béziers, M. Condat à Bordeaux, MM. Leprieur et Poupillier en Algérie.

117. Aphiona SEMICYANEA.

Oblongo-ovata, nitida, nigra, elytris cœruleis crebre punc- tatis, antennarum basi pedibusque ferrugineo-testaceis, femo- ribus posticis nigricantibus, thorace non impresso vagè punc- tulato. Long. 3 à 3 1/2 mill.

Apht. semicyanea AÏl., Ann. Soc., 1859; Bull, p. c.

Extrêmement voisine de la cœrulea Gyl., dont elle a tout à fait l’apparence et dont elle se distingue par son corselet et sa tête noirs et non bleus comme les élytres, et par la forte ponctuation des élytres. Tête triangulaire, noire, brillante, lisse, ayant antérieurement une forte carène élevée et entre les yeux deux plaques saillantes, lisses, triangulaires; bou- che et accessoires noirs. Antennes longues, d’un ferrugineux testacé à la base, un peu brunâtres vers l'extrémité. Thorax noir, court, transversal, un peu plus large postérieurement, rebordé, assez convexe, brillant, très vaguement pointillé de points fins. Ecusson presque arrondi, noir, lisse. Elytres plus larges que le corselet à la base, arrondies aux épaules, dilatées ensuite, obtusément arrondies à l'extrémité et se terminant par un angle presque droit; assez convexes, tou- tes bleues, brillantes, à ponctuation forte et serrée. Tout le dessous du corps est noir, vaguement pointilié et un peu pubescent. Les pattes sont longues, d’un ferrugineux tes- tacé, sauf les fémurs postérieurs qui sont souvent rembrunis

Galerucites anisopodes. 397

en dessus. Les tibias postérieurs sont ciliés très visible-

ment. Midi de la l'rance ; M. Delarouzée, à Hyères.

118. Aphiona COERULEA.

Oblonga, suprà cœrulea, nitida, antennarum basi pedibus- que pallide testaceis, femoribus posticis apice fuscis, elytris crebre subtiliter punctatis. Long. 2 1/4 à 2 3/4 mill.; larg. 1 1/4 à 1 1/2 mill.

H. cœrulea E. H., n, 55, 31. Payk., Fn., 11, 97. Ulig., Mag., vi, 155. Oliv., vi, 711. Gyll, n1, 524. Foud., Alt., 367. Flavipes Herbst, Arch., 4, 61, 53. Pseudo-acori Marsh.; Hyoscyami Panz., Fn., 21, 4.

Var. b. Supra cœruleo virescens. Var. c. Elytris viridi aneis.

Tête à carène courte et déprimée en avant, ayant deux plaques lisses souvent réunies entre les yeux ; front lisse, bouche noire, mandibules et palpes bruns. Les cinq pre- miers articles des antennes testacés, le reste brun noir. Cor- selet transverse, faiblement rétréci postérieurement, très brillant, à peine visiblement ponctué. Elytres plus longues que le corselet à la base, ayant le calus huméral saillant, l'angle sutural apical presque droit, vaguement et finement pointillées de points plus forts que ceux du corselet, dont les intervalles sont un peu rugueux. Corps noir en dessous, obsolètement pointillé et poilu. Pattes longues, testacées; cuisses de derrière noirâtres à l’extrémité.

Très commune dans toute la France et l’Angleterre sur l’'Iris pseudo-acorus.

Grâce au bon concours de M. Waterhouse, j'ai pu m’as- surer que les insectes de la collection de Marsham, inscrits sous le nom de pseudo-acori, sont bien identiques à cette espèce.

398 E. ALLARD.

119. Aphiona ATRO-COERULEA.

Brevis obovala, atro-cœrulea, subtüs nigra, convexæa ; pedi- bus antennarumque dimidio basali testaceis, femoribus pos- licis fuscis. Thorace tenuissimè punctuluto, elytris basi ferè serialim punctatis, punclis ultrà medium evanescentibus. Long. 1 à 1 1/2 mill.; larg. 3/4 à 1 mill.

H. atro-cærulea Steph., Man. 2284 et Coll. H. cyanella Redt., p. 531. À. euphorbiæ Foud., AIt., 371.

Par sa forme large et ramassée, cette espèce a de l’ana- logie avec la Tein. parvula. Elle est d'un beau bleu foncé. Tête carénée en avant, ayant deux plaques saillantes, oblon- gues, lisses entre les yeux; front et vertex lisses, bouche brune. Les cinq premiers articles des antennes sont testacés, les autres brun foncé et poilus. Corselet deux fois aussi large que long, un peu plus large à la base qu’au sommet, un peu arrondi sur les côlés qui sont inclinés et rebordés ; sa surface est lisse, mais on y distingue des points très fins avec une forte loupe. Les élytres plus larges que le cor- selet à la base, convexes, courtes, arrondies ensemble à l'extrémité, ont des points assez forts disposés en lignes irrégulières jusqu’au milieu et confus vers l'extrémité. Des- sous noir fortement ponctué et poilu. Pattes entièrement d’un testacé ferrugineux, excepté les cuisses postérieures qui sont souvent rembrunies.

Cette espèce est plus petite, plus convexe et plus ponc- tuée que l'Euphorbiæ. France, Angleterre, Allemagne.

C'est encore M. Waterhouse qui m'a permis de m’'assurer de l'identité de l’espèce de Stephens, avec les insectes que M. Redtenbach m'a dénommés 11. cyanella, Quant à l'ou- vrage de feu Foudras, il est évident qu'il s’y est glissé une erreur de transposition à l'égard des noms des Aph. cyanella et euphorbicæ.

Galerucites anisopodes. 399

120. Aphiona HILARIS.

Æneo-viridis, ovata, nitida, thorace punctulato, elytris evi- denter punctatis, antennarum basi pedibusque testaceis. Long. 1 1/2 mill.; larg. 1 mill.

Var. Elytris cœrulescentibus.

Th. hilaris Kirby. Steph., Man., 2346 et Coll. H. campanulæ Redt., 631. À, virescens Foud., Alt., 375.

Elle ressemble à la cœrulea, mais elle est un peu plus petite, d’un vert bronzé en dessus et d’un noir bronzé en dessous. La tête est brillante, finement ridée trans- versalement; le front est marqué entre Îles antennes de deux petits tubercules émoussés d’où part une carène saillante. Bouche ferrugineuse, front finement granulé. Les antennes sont longues, testacées à la base, les cinq derniers articles rembrunis. Le corselet est vert bronzé, plus large que long, un peu dilaté au milieu sur les côtés, à ponctua- tion à peine visible sur le disque mais distincte sur les cô— tés, rebordé. Les élytres sont plus larges que le corselet à la base, très saillantes aux épaules, un peu dilatées en ar- rière et séparément arrondies à l'extrémité elles se ter- minent par un angle obtus. Elles sont moins convexes que dans les précédentes espèces, toutes vertes, bronzées, bril- lantes, à ponctuation bien visible et serrée, entremêlée de rugosités; elles varient du vert bronzé au bleu noirâtre. Le dessous est d’un noir bronzé, ponctué; les pattes sont testacées, sauf les fémurs postérieurs qui sont souvent d'un brun ferrugineux.

Dans toute la France. La variété verte est très commune à Brest sur la Beta maritima (M. Remquet). La variété bleue est très commune à Strasbourg (M. Wenker),

400 E. ALLARD.

121. Aphlona SUBLOEVIS.

Ovata, modice convexa, supra cœrulea, nitida, obsolete punctulata; sublus nigra; antennarum basi, tibiis tarsisque rufo-piceis. Long. 1 3/4 mill. ; larg. 4 1/4 mill.

.H. sublœvis Boheman, Kongl-Vetenskaps-Akademiens, Stockholm, 1851,

Caput triangulare, cœruleum, ore nigro piceo; oculis semi-clobosis, nigris. Antennarum, articulo primo, nigro- piceo, 2, 3 et 4 dilutius rufo-piceis, reliquis nigris, parum pubescentibus. Prothorax brevis, transversus, basi apiceque truncatus, lateribus non nihil ampliatus, anguste margina- us, Supra convexus, æqualis, disco lœvis, versus latera obsolete punctulatus, cœruleus, nitidus. Scutellum semi- orbiculatum, concolor, læve. Elytra prothoracis basi multo latiora, humeris elevatis rotundatis; lateribus ampliata, apice conjunctim rotundata, suprà convexa, in disco sub- lœvia, extrorsum obsolete. punctulata, cœrulea nitida. Cor- pus subtus nigrum, nitidum, subtilissime punctulatum te- nuiter pubescens. Pedes longiusculi, nigri, tenuiter pubes- centes, genubus, tibiis tarsisque obscure piceis, femoribus posticis elongatis, modice incrassatis. Boh.

Cette espèce a été prise à Vars par notre collègue M. J. Morand, sur l'Euphorbia palustris. Je l'ai communiquée à M. Boheman, qui m'a assuré de son identité. Elle à la taille et la couleur de la vio/acea, dont elle se distingue par la ponctuation plus forte et plus serrée de ses élytres, par l’angle apical de ces dernières qui est arrondi et non droit, enfin par la coloration des antennes.

122. Aphiona EUPHORBIÆ.

Ovata, nigra, nitida, supra violacea micans, antennarum

Galerucites anisopodes. 401

basi pedibusque pallidis, femoribus posticis fuscis, anterio- ribus basi infuscatis, thorace lœvissimo, elytris sublilissime punctulatis. Long. 2 à 2 1/4 mill.; larg. 1 1/3 mill.

Ch. euphorbiæ Schr., 83. Fab., S. E., 467. E. H., 11, 58, 34. Iliig., vr, 155. Oliv., vi, 722. Gyll., ux, 525. Steph., Man., 2283. À. cyanella Foud., 370.

Très voisine de la violacea et comme elle de forme courte, large, convexe, mais elle s’en distingue facilement par ses pattes d’un testacé très clair, par son corselet très lisse et par ses élytres très finement ponctuées. En outre, elle est plutôt violette que bleue. La tête est petite, lisse, noire ; elle a à la base des antennes, entre les yeux, deux petits tubercules obtus et au-dessous une carène étroite, saillante. Les antennes sont d’un testacé clair et rembrunies à leur extrémité. Le corselet est très lisse, sans ponctuation, con- vexe, plus large à la base qu’au sommet, rebordé; les côtés sont un peu arrondis, les angles postérieurs et antérieurs obtus. Il est d’un noir violet brillant. Les élytres sont plus larges que le corselet, ont les épaules saillantes, sont un peu élargies en arrière et presque arrondies ensemble à l'extrémité, elles se terminent par un angle presque droit. Elles ont une ponctuation peu serrée, confuse et très fine, et sont d’un noir brillant un peu violet. Le dessous est noir. Les pattes sont d'un testacé clair; les fémurs posté- rieurs sont brun de poix et les quatre fémurs antérieurs ont une tache de même couleur dans leur partie médiane supé- rieure.

Très commune sur l'Euphorbia sylvatica. Dans toute la France et l'Angleterre.

123. Aphiona POUPILLIERI.

Oblonga, cœrulea, nitens, infrà atro-cœrulea; antennarum articulis 2, 3, 4, b, fuscis, cœteris nigris; pedibus nigris,

402 E. ALLARD.

commissuris tarsisque fuscis; fronte lœvi; prothorace minu- tissime punctuluto; elytris evidenter crebrèque punctatis. Long. 1 1/2 à 2 mill. ; larg. { à 1 1/4 mill.

D'un bleu noir comme la cœrulea, mais plus petite qu’elle et à ponctuation plus forte sur les élytres. Tête carénée an- térieurement, avec deux petits tubercules saillants, obtus, lisses entre les antennes; front et vertex lisses. Bouche en- tièrement noire. Corselet transversal, d’un tiers plus large que long, très lisse ; avec une bonne loupe on y distingue quelques points épars varioliques; il est assez fortement arrondi sur les côtés qui sont rebordés ainsi que la base ; les angles postérieurs sont obtus, mais leur sommet est sail- lant. Les élytres sont un peu plus larges que le corselet, mé- diocrement convexes, assez arquées sur les côtés, elles ont des points plus forts et plus écartés que ceux de la cœrulea, formant à la base, près de la suture, deux ou trois petites lignes ; ils sont confus et plus petits à l'extrémité, le calus huméral cst marqué et lisse. Le dessous est noir ainsi que toutes les cuisses ; les articulations des pattes antérieures et l'extrémité des tibias sont ferrugineuses, le reste des pattes brun de poix foncé.

M. Poupillier a bien voulu me permettre de lui dédier cette espèce qu'il a découverte en Algérie sur l'Euphorbia pubescens.

124. Aphiona DEPRESSA.

Oblonga, nigra, micans. Antennis pedibusque ferrugineo piceis; ore ferrugineo; prothorace lœvi ; elytris punctulatis. Long. 1 4/5 mill.; larg. 1 mill.

Apht. depressa AIL., Ann. Soc., 1859; Bull., p. c.

Cette espèce a la plus grande analogie avec la précédente,

dont elle ne se distingue que par la couleur, son corselet plus lisse, un peu moins arrondi sur les côtés, et la pone-

Galerucites anisopodes. 403

tuation des élytres un peu plus faible. Tête noire, brillante, semblable à celle de la Poupillicri, mais le labre est roux et les antennes ferrugineuses, moins le premier article dont la base est rembrunie. Corselet d’un tiers plus large que long, à côtés arqués, à angles postérieurs arrondis, rebordé latéralement et à la base, très lisse. Elytres noires, brillan- tes, conformées comme dans la précédente, mais les points un peu moins forts. Les pattes sont d’un ferrugineux cou- leur de poix, les cuisses antérieures sont rembrunies à la base, les postérieures tout à fait noires.

Cette espèce a été prise à Oran par M. Coquerel, à Bône par M. Leprieur.

125. Aphtona VIOLACEA.

Ovata, modice convexa, supra cœrulea, nitida, elytris punctulatis; subtùs nigra; antennarum basi et aliquando ge- nubus rufo-piceis. Long. 2 à 2 1/2 mill.; larg 1 1/3 mill.

H. violacea Ent. H., 2, 56, 32. Illig., vi, 156. Duft., 1, 267. À. palustris Dej., Cat. À. pseudo-acori Foud., AIt., 369.

Elle a de l’analogie avec la cœrulea, mais elle est moins grosse, proportionnellement plus courte et plus convexe et d’un bleu foncé tournant quelquefois au violet. La tête est médiocrement carénée en avant, bi-granulée sur le front, qui est lisse ainsi que le vertex; bouche brune. Les trois premiers articles des antennes sont ferrugineux, les autres bruns. Le corselet est convexe, arrondi et rebordé sur les côtés et en arrière. Il est très finement ponctué. Elytres plus larges que le corselet à la base, très ovales, très con- vexes, ayant l'angle sutural très aigu et couvertes de points confus plus forts que ceux du corselet quoique très fins et entremélés de rugosités. Dessous très noir, ponctué et poilu. Pattes noires, avec les articulations ferrugineuses,

404 E. ALLARD.

Commune en mai, à Bondy, sur l'Euphorbia palustris, docteur Aubé. Vienne, M. Miller.

126. Aphiona OVATA.

Oblongo-ovata, convexa, nigra, aptera; antennis pedibus- que ferrugineis, femoribus posticis fuscescentibus; thorace lœvi tenuissimè punctulato; elytris distincte confusèque punc- tatis; punctis versus basin profundioribus seriatimque dispo- suis. Long. 1 1/4 mill. ; larg. 3/4 mill.

Apht. ovata Foud., AÏt., 372. À. sylvatica mihi, inéd. H. euphorbiæ Reût.

Par sa forme convexe et sa petite taille, cette espèce rap- pelle l’A. rubi. Elle est noire en dessous et en dessus. La tête a en avant une petite carène obtuse au sommet, sur- montée de deux petites grosseurs oblongues et lisses, diri- gées vers les yeux; front lisse ; bouche noire. Antennes fer- rugineuses rembrunies au sommet. Corselet {ransverse, con- vexe, arrondi et très incliné sur les côtés, brillant et très finement ponctué. Elytres plus larges que le corselet à la base, ayant les côtés régulièrement arqués et se terminant par un angle droit; elles sont très convexes et courtes, et ont des points assez forts et disposés en lignes irrégulières dans la première moitié, plus faibles et confus à l'extrémité. Dessous fortement ponctué et poilu. Pattes ferrugineuses ; cuisses postérieures brunes, à l'exception des trochanters et des articulations.

Bourges, docteur Aube; Auvergne.

Je l’ai reçue d'Autriche de M. Miller sous le nom d’eu- phorbiæ Redt.

127. Aphlona DELICATULA.

Oblovgo-ovata, convexior, nigra; antennis pedibusque fer- rugineis; femoribus posticis fuscis; anterioribus propè basin

Galerucites unisopodes. 405

plus minusve infuscatis. Thorace lœvi, tenuissimè punctulato ; elytris tenuè, confusè vel seriatim punctulatis. Long. 1 1/4 mill. ; larg. 3/4 mill.

Apht. delicatula Foud., Alt., 373.

Cette espèce d'un noir un peu violet a la plus grande ana- logie avec la T. parvula dont elle se distingue par le pre- mier article des tarses postérieurs plus court, et les élytres plus distinctement ponctuées. Tête à carène étroite en avant avec deux petites gibbosités lisses entre les antennes. Bouche noire, antennes ferrugineuses, rembrunies à l'extré- milé. Corselet très convexe, transverse; le calus de la bor- dure est saillant, il est lisse, à ponctuation extrêmement fine. Elytres de la largeur du corselet à la base, s’élargis- sant ensuite et se terminant par un angle presque droit; elles sont très convexes et ponctuées plus fortement que le corselet; quelques points sont en ligne vers la base. Dessous noir ; abdomen ponctué et velu. Pattes ferrugineuses, cuisses

postérieures rembrunies dans leur milieu. Lyon.

128. Aphiona ATRATULA.

Oblongo-ovata, nitida, nigra, elytris punctatis, antennarum basi pedibusque ferrugineo-testaceis, femoribus posticis piceo- nigris, thorace non impresso vix visibiliter punctulato. Long. 1 1/4 mill.; larg. 2/3 mill.

Apht. atratula AI, Ann. Soc., 1859; Bull., p. c.

Voisine de l'herbigrada, dont elle a la forme étroite et allongée, mais dont elle se distingue par son corselet trans- versal et autrement ponctué, par sa couleur, etc. Elle res- semble aussi à l’atrovirens Forster, mais elle est plus grande, son corselet est plus distinctement ponctué, ses quatre pat- tes antérieures plus claires, les fémurs postérieurs plus noirs et le premier article des tarses postérieurs moins dilaté.

Série, TOME Vu. 21

406 E. ALLARD.

Elle est d’un noir brillant en dessus et en dessous et d'une forme étroite et allongée. La tête est assez large, lisse; elle a entre les yeux deux petites gibbosités séparées par une fossette d’où part une carène saillante. Les mandibules sont fortes et ferrugineuses. Les antennes ont le premier article allongé, fort, le deuxième moins long et presque globuleux, le troisième et le quatrième à peu près égaux et plus grêles que les autres, les cinq à dix à peu près égaux et se dila- tant au sommet en forme de dent de scie, le dixième est conique et un peu plus petit. Les six premiers et la base du septième sont testacé ferrugineux, les autres sont noirs. Les antennes ont en outre une pubescence courte. Le corselet est médiocrement convexe, transversal, à peu près aussi large en avant qu’en arrière, presque deux fois aussi large que long ; il est rebordé sur les côtés et à la base et un peu arrondi sur les côtés. Avec une bonne loupe on y distingue une ponctuation fine, assez serrée. L’écusson est triangu- laire, lisse. Les élytres sont à peine plus larges que le cor- selet à la base, arrondies aux épaules, faiblement dilatées ensuite, presque cinq fois plus longues que le corselet ; elles sont en outre assez convexes, couvertes de points forts et serrés et s'arrondissent séparément à l'extrémité elles font une chute ossez brusque. Les pattes sont d’un ferrugi- neux testacé, sauf les fémurs postérieurs qui sont noirs. France méridionale, M. Delarouzée.

129. Aphiona ATROVIRENS.

Ovata, nigra, nitida, antennarum basi, tibiis tarsisque rufis, tibiis posticis Spinà parvä instructis, tarsorum articulo primo breviore, subdilatato, thorace lœvissimo, elytris subti- liter punctatis humeris parum elevatis, lœvibus. Long. 1 à 1 1/4 mill.; larg. 1 1/2 à 3/5 mill.

H. atrovirens Forster, Rheinl., vr, 383. Aph. Tantilla Foud., Alt., 374.

Galerucites anisopodes. 107

C’est la. plus petite de ce genre. Ses quatre pattes anté- rieures et ses tibias et tarses postérieurs sont d’un testacé tirant un peu vers la couleur âe poix. Les fémurs postérieurs sont d’un brun de poix foncé. Les tibias postérieurs sont élargis vers l'extrémité et Ie premier article des tarses pos- térieurs est court et très large à son extrémité. Tête à ca- rène linéaire, avec deux plaques lisses entre les antennes: bouche brune; front ridé transversalement. Antennes ferru- gineuses, rembrunies à l’extrémité. Corselet transverse, for- tement rebordé sur les côtés, avec le calus de la bordure saillant ; il est lisse ou imperceptiblement ponctué. E/ytres plus larges que le corselet à la base, à côtés régulièrement arqués, se terminant par un angle presque droit ; elles sont convexes et couvertes de rugosités entremêlées de points très forts qui s’atténuent un peu vers l'extrémité. Quelques points sont disposés en lignes irrégulières. Dessous noir.

Environs de Lyon et d’Aix-la-Chapelle.

130. Aphtona SUBOVATA.

Elongato-ovata, fere parallela, nigra, micans. Thorace ely- trisque leviter punctulatis. Antennis pedibusque testuceo fer- rugineis; femoribus posticis piceis. Long. 1 1/2 mill.; larg. 4/5 mill.

Aph. subovata AI., Ann. Soc., 1859 ; Bull., p. c.

Elle ressemble un peu à la depressa, mais elle est un peu plus déprimée, plus allongée et plus étroite. Sa tête est faite à peu près de même, mais la bouche, les antennes et les pattes sont entièrement d’un testacé ferrugineux, sauf les fé- murs qui sont couleur de poix dans leur milieu. Le corselet aussi large que les élytres à la base n’est pas transverse, mais il se rétrécit vers le sommet et s’avance en recouvrant la tête presque jasqu'aux yeux. Îl est finement et dru ponc- tué. Les angles postérieurs sont presque droits, les anté-

408 E. AILARD.

rieurs arrondis; il a sur les côtés un peu au delà du milieu une petite saillie en forme d’angle. Les élytres, brillantes, sont faites comme dans la depressa Nob, mais leur ponctua- tion est plus régulière et plus fine. Le dessous est noir, ob- solètement et finement ponctué.

Algérie.

131. Aphiona ERICHSONI.

Brevis rotundata valde convexa, lœvis nitida nigra, anten- narum basi pedibusque ferrugineis, elytris obsolete punctu- latis cœruleis. Long. vix, 1 1/2 mill.

Aph. Érichsoni Zett., Insect. Lapp., 222, 1837.

Elle à de l’affinité avec l’Apht. ovata, mais elle s’en dis- tingue facilement par sa taille moindre, par son thorax très lisse, sans impression, par toutes ses pattes entière- ment testacées, et par son corps plus court, plus convexe, plus lisse en dessous. Les deux articles basaux des antennes sont ferrugineux, le reste noir. Corselet très convexe, très lisse. Elytres très convexes, bleues, à peine ponctuées de petits points qui leur donnent une apparence rugueuse très obsolète. Les tibias postérieurs sont fortement arqués.

Cette jolie espèce a été prise dans lile de Gotlhand par M. Boheman, de Stockholm, qui a eu l'extrême obligeance de me la communiquer.

132. Aphiona LACERTOSA.

Oblongo-ovata, punctulata subrugosa, nigro-ænea, nitida, supra viridi-ænea, antennis pedibusque testaceis, antennis extrorsum femoribusque supra infuscatis; elytrorum angulo suturali obtuso. Long. 3 à 3 1/3 mill.; larg. 1 3/4 mill.

H. lacertosa Rosenh., Beitrage z. Insekt., p. 60, 1847. H, divaricata Redt., 531.

Galerucites anisopodes. 409

La tête est large, verdâtre, bronzée ; elle a entre les yeux deux petites gibbosités séparées par une fossette, d’où sort une carène saillante qui s'avance vers l’épistôme; de cette même fosselte partent deux petits traits obliques qui passent derrière les petits tubercules etse dirigent vers les yeux. Les antennes, plus longues que la moitié du corps, sont jaunes, rembrunies à l'extrémité. Le corselet verdâtre, brillant, plus large que long, droit au sommet, a la base un peu arrondi, oblique sur les côtés, rebordé et peu convexe, les angles antérieurs sont obtus, ceux de derrière arrondis; sa surface est couverte de petits points confus. L’écusson est obtusément triangulaire, lisse. Les élytres sont à peine plus larges que le corselet à la base, cinq fois aussi longues que lui, arrondies aux épaules; elles ont les côtés assez pa- rallèles et sont séparément arrondies à l'extrémité, elles se terminent par un angle obtus, passablement convexes, verdâtres, bronzées, brillantes, à ponctuation serrée entre- mêlée de rugosités. Le dessous est noirâtre bronzé. Les paites assez longues, jaunes; les cuisses de derrière rembru- nies en dessus, quelquefois uniformément jaunes.

133. Aphiona HERBIGRADA.

Oblongo-ovata, nitida, viridiænea, thorace subquadrato rugoso-punctato, elytris punctatis, antennarum basi pedibus- que testaceis, femoribus posticis aliquando piceis. Long. 1 1/2 à 1 3/4 mill.; larg. 3/4 mill.

H. herbigrada Curtis, Brit. Ent., x1v, f. 630.

En ovale allongé un peu étroit et d'un vert brillant légè- rement bronzé. Tête assez forte, verte, très finement et ob- solétement gercée transversalement; elle a entre les yeux deux petites gibbosités limitées en dessus par deux traits obliques et séparées par une fossette d’où part une carène saillante. L’épistome et la bouche sont noirs, les mandibules

410 E. ALLARD.

ferrugineuses. Les antennes sont plus longues que la moitié du corps et presque entièrement testacées, sauf les trois ou quatre derniers articles qui sont un peu rembrunis. Les ar- ticles cinq à dix ne sont pas dilatés comme dans Patratula, mais plus allongés, le cinquième est plus long que les au- tres, le onzième très allongé est mince et fusiforme. Le cor- selet très peu convexe et rebordé est presque carré et ses côtés sont presque droits; il paraît couvert de points forts et rugueux qui, à la loupe, forment comme des rides longitu- dinales assez fortes. Les élytres très médiocrement con- vexes ne vont pas toujours jusqu’à l'extrémité de l’abdomen, elles sont un.peu plus larges que le corselet à la base, sont rebordées, couvertes d’une ponctuation forte et serrée, et s’arrondissent séparément à l'extrémité. Le dessous est noir. Les six pattes sont d’un jaune testacé clair, sauf les cuisses

de derrière qui sont quelquefois un peu rembrunies. Le pre-

mier article des tarses postérieurs est moins long que dans l'atratula.

France, Angleterre, Prùsse, Autriche.

Genre ArGopus Fischer, Ent. de la Russie, 1823-24, p. 183.

Corps hémisphérique ou en ovale arrondi. Tête brillante, lisse, très inclinée, avec des antennes filiformes de onze ar- ticles, plus longues que la moitié du corps, et des yeux noirs, globuleux. L’épistome est fortement échancré au-dessus du labre de manière à former deux prolongements en forme

de corne. Le front est marqué de deux sillons obliques, profonds, qui se croisent. Dans les deux triangles ainsi . formés en face des yeux se trouvent deux tubercules émous- sés, arrondis et lisses. Les mandibules ‘sont fortes, très pointues et dentées, intérieurement échancrées et ciliées.

Les mâchoires sont fortes, obconiques. ciliées antérieure- ment et intérieurement. Le menton est trilobé. Le corselet

Galerucites anisopodes. 411

est deux fois plus large que long, profondément échancré en avant; ses angles antérieurs sont saillants; sa base est arrondie et bisinuée. Les élytres sont beaucoup plus larges que le corselet, à peine plus longues que larges (réunies en- semble), arrondies à leur extrémité. Les pattes sont courtes et fortes, toutes les cuisses sont enflées. Les tibias sont ar- qués, les postérieurs sont très élargis à l'extrémité, et ont sur le dos un profond et large sillon creux à l'extrémité du- quel s’insèrent les tarses.

k Bicolor Fisch. GANDESSOUS NO CR CIC ee : k Discolor Bielz.

b. Jambes noires. . .. .. .. . . . Nigritarsis Gebler,

c. Entièrement testacé, à ponctuation

isi Hemisphæricu 1 MibIe, QUE FOND 7IQIR 304 phæricus Dufts

Ahrensit Germ.

d. Entièrement testacé, à ponctuation imperceplible . . . . . . . . . Brevis mihi,

134. Argopus BICOLOR.

Caput latum, inclinatum ; rufum, nitidum. Oculi magni nigri. Antennœ fililormes basi rubræ ad apicem nigræ. Tho- rax latus, transversus, nilidus, rufus. Scutellum parvum ni- grum. Elytra convexa, rufa, nitida, subseriatim punctata. Corpus infra nigrum nilidum. Long. 4 1/4 mill.; larg. 3 mill.

Arg. bicolor Fischer, Entom. de la Russie, 1823, n, 183. Arg. discolor Blz., Herm., 52, 16.

La tête est large, inclinée, brillante. Les yeux, entre les- quels on observe des tubercules qui soutiennent les anten- nes, sont grands et noirs. Les antennes filiformes sont pres- que aussi longues que le corps. Les trois premiers articles sont rouges, les autres noirs, Le chaperon est élevé et

412 E. ALLARD.

forme au commencement une espèce de crête qui s’elève en avant en forme de toit triangulaire, sous lequel le labre paraît libre. Le corselet est large, subcarré, convexe, bril- lant, rouge, échancré des côlés en avant. L’écusson est petit et noir. Les élytres sont convexes, rouges, brillantes et pointillées presque en série. Le corps d’en bas est noir et brillant. Les pattes ont des cuisses très fortes plutôt fusifor- mes qu’en massue ; les jambes sont triangulaires ; les tarses à articles inégaux, l'intermédiaire est plus petit et le troi- sième bilobé. —. Fischer. Russie méridionale, Elisabethgrad.

La description qui précède est celle de Fischer; elle me parait convenir tout à fait aux insectes que j'ai reçus de Vienne sous le nom d’Argopus discolor; cependant Fischer indique que l'écusson est noir tandis que les exemplaires que j'ai vus l'ont tous brunâtre. C’est la seule différence, et je ne crois pas qu’elle suffise pour établir deux espèces. En somme, il s’agit d’un insecte qui ressemble beaucoup au Sphærod. cardui GY11., mais est plus long et a les anten- nes, moins les trois premiers articles, les pattes, la poitrine et l'abdomen, très noirs. Il y a des points forts et écartés sur le corselet et les élytres, et formant sur les dernières deux lignes presque régulières près du bord externe.

Hongrie.

135. Argopus NIGRITARSIS.

Caput parvum, intrusum testaceum, oculis nigris. Antennæ basi testaceæ, externe, nigræ, pubescentes. Thorax brevis, Lransversus, convexus, rarius at evidenter punctatus. Elÿtra convexa, crebre punctata lestacea. Series marginalis à punc- üs profundioribus [ormata. Corpus infra crebre punctulatum; femora crassa, testaceu, libiis et tarsis nigris, spongüs cine- reis. Long. 3 1/2 mill.; lat. 2 3/4 mill.

Galerucites anisopodes. 413

Chrys. nigritarsis Gebler, Mém. de la Soc. impér. des nat. de Moscou, vi, 125, 11, 10.

Arg. nigritarsis Fischer, Ent. de la Russie, 1823, p. 135, tom. 11.

Cette espèce ressemble pour le port au Sphærod. testacea, mais elle est plus robuste, ne saute pas, et a les élytres dis- tinctement pointillées. La tête est petite, enfoncée, avec la bouche proéminente, pâle, et les yeux sont noirs. Les an- tennes, d'un rouge pâle à la base, sont noires vers la pointe et pubescentes. Le corselet est court, carré, convexe, échan- cré en avant et pointillé. L’écrsson est petit. Les é/ytres sont convexes, rouge-pâle, pointillées, avec une série de points plus grands sur les bords. Le corps en dessous est pointillé. Les cuisses sont fortes. Les jambes et les-tarses sont noirs. Fischer.

Sibérie, près Bernaoul.

Cette espèce se rapproche beaucoup pour la taille et la forme arrondie du Sphærod. testacea; mais sa ponctuation est bien plus forte, quoique moins forte que celle de l'Arg. bicolor. Les tibias, tarses et antennes noirs la feront facile- ment distinguer.

.136. Argopus HÆMISPHÆRICUS.

Orbiculata, gibba, omnino testaceo-ferruginea. Long. 4 mill. ; lat. 3 1/2 mill.

Halt. hœæmisphærica Duft., Fn. Aust., in, 253. Ahrensii Germ., Reise, 206.

Hémisphérique, toujours plus grosse, plus grande et plus claire que la Sph. testacea Panz. ; deux fois plus convexe que l'espèce suivante ; le corselet est parsemé de points en- foncés assez fins, mais bien visibles. Les points confus qui

LA

414 E. ALLARD.

sont sur les élytres sont également fins et forment deux lignes presque régulières près du bord externe. L’insecte entier est d’un testacé ferrugineux, sauf les yeux qui sont noirs.

Autriche, Vienne; Saxe.

137. Argopus BREVIS.

Argopo hæmisphærico Duft. simillima, sed dilutius rubida, longitudine minor, punctura prothoracis et elytrarum obsole- tissima, subtilissima et vix conspicua etiam oculo maximè armato. Long. 4 mill. ; lat. 3 2/3 mill.

Arg. brevis AÏl., Ann. Soc. Ent., 1859, p. c.

Insecte entièrement rouge testacé, sauf les yeux qui sont noirs. La tèle est petite, enfoncée dans le corselet, le vertex est lisse, le front porte deux tubercules arrondis au-dessus de l'insertion des antennes qui sont testacées. Les yeux sont grands, saillants, noirs. Le prothorax est très court, très incliné, transverse, arrondi sur les côtés, rebordé, trés convexe en dessus, échancré antérieurement, faiblement arrondi et bisinué en arrière. Il faut une loupe très forte pour y apercevoir quelques points épars très superficiels ; il paraît lisse et brillant. L'écusson est petit, triangulaire, lisse. Les élytres sont antérieurement à peine plus larges que le prothorax et arrondies aux épaules, elles se dilatent ensuite, s’atténuent en arrière et se terminent en s’arron- dissant ensemble. Elles sont très convexes quoique moins que dans l’Arg. hæmisphæricus, et un peu plus distincte- ment pointillées que le prothorax; cette ponctuation qui est très confuse et peu serrée est plus fine que celle du Sphærod. testacea.

Cette espèce se distingue de l’Arg. hæmisphæricus par sa taille plus petite, sa forme plus courte, plus aplatie et sa

Galerucites anisopodes. 415

ponctuation moins forte. Elle a été prise au mois de juin, à partir de neuf heures du soir, à Hyères (France méridio- nale), par notre collègue M. Delarouzée.

Genre SPÆRODERMA Steph., Illustr. Brit. Ent., 1834.

Corps hémisphérique ou en ovale arrondi. Tête brillante, finement ponctuée, très inclinée avec des antennes filifor- mes de onze articles, plus longues que la moitié du corps, et des yeux noirs globuleux. Ce genre a la plus grande analogie avec le précédent pour la forme, la couleur et même tout l’ensemble, mais il s’en distingue par son épis- tome qui est entier et non échancré, un peu convexe, les pattes sont plus allongées, les cuisses moins enflées, les tibias non dilatés à l'extrémité et surtout non canaliculés en dessus près de l'insertion des tarses, comme dans les Argopus. Le corselet et les élytres sont faits de même.

EL Corps arrondi. a. Ponctuation visible, corselet ar- rondi latéralement. . . . . Testacea Fab.

b. Ponctuation visible, corselet si- nueux latéralement. . . . . . Ocularia mihi.

c. Ponctuation très obsolète. . . . Rubida Graëlls. IL. Corps oblong. . . . . . .. . . Cardui Gyll.

138. Sphæroderma TESTACEA.

Sub-orbiculata, gibba, rufo-testacea, nitida, subtilissime obsolete punctulata, oculis solis nigris, thorace antice emur- ginato, postice sinuato. Long. 2 3/4 à 3 mill.; larg. 2 à 2 1/2 mill.

416 E. ALLARD.

H. testacea Gyll., mr. 550, 23. Ent. H., 2, 50, 27. Panz., Fn., 21, f. 13. Fab, 1, 1, 448, 159. —- Payk., Fn., 2, 104. Oliv., vi, 696. —THilig., ve, 157, 110. Duft., mr, 253. Altica fulva Fourcroy, Ent. Par., 1, 101, 17.

Tête petite, rouge, testacée; vertex semi-circulairement élevé, à peine pointillé; front marqué d'un sillon arqué et de deux petits tubercules au-dessus de l'insertion des an- tennes; yeux grands, saillants, noirs. Antennes testacées. Thorax très court, transversal, arrondi sur les côtés, re- bordé, très convexe en dessus, rouge testacé, dru, très finement et {très obsolètement pointillé. Ecusson petit, trian- gulaire, rouge testacé, lisse. Elytres antérieurement à peine plus larges que le thorax, arrondies aux épaules, se dilatant ensuite et s’atténuant en arrièrê, très convexes, rouges, testacées, un peu plus distinctement pointillées que le tho- rax. Les points çà et sont en séries. Dessous rouge tes- tacé. Pattes pâles testacées, fémurs brillants, tibias, surtout ceux du milieu, arqués, plus épais à l’extrémité.

France. ;

139. Spæroderma OCULARIA.

Suborbiculata, rufo-testacea, nitidissima, subtilissime obso- lete, punctulata. Oculis aterrimis prominulis, prothoracis an- qulis anterioribus prominentibus. Long. 4 mill.; lat. 3 mill.

Cette espèce se place entre la Sph. testacea et la Sph. ru- bida. Elle a la taille et la forme de cette dernière, mais elle est plus fortement ponctuée et moins rouge; elle se rap- proche de la testacea par la couleur, mais son corselet est plus lisse, ses élytres sont ponctuées à peu près de même force, mais les points de l’ocularia sont plus confus et moins en série. Mais ce qui la distingue principalement de toutes

.

Galerucites anisopodes. 417

deux, ce sont ses yeux plus sortis de leur orbite et un peu déjetés en dehors; en outre, les côtés du corselet sont sub- sinués antérieurement et les angles antérieurs se relèvent en saillie aiguë. Le dessous est moins fortement ponctué que dans la rubida. Les pattes postérieures sont plus claires que les inférieures.

Cette espèce est algérienne; elle a été prise à Constan- tine par M. Lethierry.

140. Sphæroderma RUBIDA.

Suborbiculata, rubido-sanguinea; oculis nigris, antennis pedibusque testaceis ; supra lœvissimè et infrà profundè punc- tata. Long. 4 mill. ; lat. 3 mill.

Arg. rubidus Graells, Memorias de la Comision del mapa geologico de España, 1858.

Cette espèce a la plus grande analogie avec la Sph. tes- tacea Panz., mais elle en diffère par la ponctuation du pro- thorax et des élytres beaucoup plus fine et presque effacée; elle est aussi un peu plus forte de taille et surtout plus large et moins convexe; sa forme se rapproche davantage de celle des Coccinelles. Elle est d’un rouge sanguin en dessus, les yeux noirs, les antennes et les pattes testacées. Les élytres sont relativement plus longues que dans la tes- tacea ; la poitrine et l'abdomen sont très fortement ponc- tués.

Espagne, l’Escurial ; Sicile.

141. Sphæroderma CARDUI.

Subovata, convexa, rufo-testacea, nitida, oculis solis nigris,

418 E. ALLARD. Galerucites anisopodes.

prothorace minus convexo, elytrisque evidentius punctatis. Long. 3 à 3 1/4 mill.; lat. 2 à 2 1/2 mill,

Halt. cardui Gy1., 1v, 659. Panz., Fn., 21, 13.

Cette espèce a beaucoup d’analogie avec la Sph. testacea, mais elle s’en distingue par son corps un peu plus allongé, moins convexe, par son corselet surtout moins convexe, à côtés plus allongés, plus visiblement ponctué; les points des élytres sont aussi plus forts, plus distincts et disposés çà et presque en série. Toutes les cuisses sont plus fortes que dans la testacea, et les tibias presque droits.

Commune sur le Carduus nutans en France, en Angle- terre,

ESSAI

SUR LES COLÉOPTÈRES DE BARBARIE Par MM. L. FAIRMAIRE et le D' C. COQUEREL.

TROISIÈME PARTIE (1).

(Séance du 25 Mai 1859.)

Fam. SCARABÆIDÆ (suite). G. PACHYDEMA.

À. Corps oblong-ovalaire, très convexe; ® aptères.

1. Pachydema nigricans Cast., Mag. Zool., 1832, pl. 37 (non Burmeister). Long. 14 mill. Oblongo-ovatus, convexa, nigra, nitida, pectore, femoribus prothoracisque marginibus longe fulvo-pilosis; capite dense punctulato, margine antico integro, valde reflexo, palpis antennisque piceis; prothorace lateribus angulato-rotundato, sat dense punctato, margine postico fere lœvi; scutello brevi, lævi, linea impressa marginato ; elytris rufo-piceis, grosse parum dense punctatis, utrinque obsoletissime costulatis, sutura elevata; propygidio dense, medio sparsim. pygidio sat dense punetato ?. Tunis, Algérie orientale ; fort rare.

2. P. spretu F. Long. 11 mill. Prœcedenti valde

(1) Voyez, pour la première partie, Annales, 1858, série, tome VI, pages 743 à 795, planche 16; et pour la deuxième, 1860, série, tome VIIT, pages 145 à 176, planche 6,

420 L. FAIRMAIRE ET C. COQUEREL.

affinis, similiter colorata, minus nitida, sed minor, capite densius ac magis tenuiter ruguloso, prothorace vix trans- versali, densius ac magis tenuiter punctato, medio haud impresso, sed spatio lævi obsoleto, scutello medio tantum apice impresso, elytris humeris magis obtusis, minus punc- tatis, sutura basi tantum leviter elevata, angulo suturali fere obtuso, propygidio pygidioque lœvissime punctulatis. Tunis.

3. P. anthracina F. Long. 15 mill. Oblongo-ovatus, atra, nitida, parcius fulvo-pilosa, capite dense ruguloso, margine antico integro, valde reflexo, palpis antennisque piceo-nigris ; prothorace sat dense punctato, medio breviter sulcato, margine postico fere lœvi; scutello sparsissime punctato; elytris parum fortiter sparsim punctatis, suluram versus obsolete substriatis ; sutura postice picescente; pro- pygidio sparsissime punctulato, pygidio fere lævi. Tan- ger, fort rare; trouvé plus abondamment à Mogador par M. von Harold.

Ressemble beaucoup au xigricans, mais les élytres sont plus ovalaires, offrent des stries au lieu de côtes iudistinctes, la ponctuation est plus rare, le corselet est visiblement sillonné.

B. Corps plus oblong, ordinairement moins convexe; f © ailés.

4. P. Hornbeckii Luc., Ann. Soc. Ent. Fr., 1859, Bull. p. xxx et p. 452. Long. 14 à 20 mill. Niger, palpis nigris, Capite prothoraceque dense punctulato-rugosulis, hoc medio lineato, scutello punctato, medio minus dense, elytris testaceo-rufescentibus, lateribus leviter infuscatis, sat fortiter punctatis, transversim dorso rugosulis, striatis, interstiliis latis, pectore falvo-piloso, tarsis intermediis ar- ticulis 4 dilatatis. ®$. Major, pedibus posticis crassis, fe- moribus prœsertim. Alger (Lallemarit).

Coléoptères de Barbarie. 421

5. P. rubripennis Luc., |. c., 1846, Bull. xLvat (Elapho- cera). Long. 14 mill. Nigra, nitida, elytris lœte tes- taceo-rubris, palpis testaceis, antennis pallide testaceis, ar- ticulo nigro, prothorace sparsim punctato, medio lineato, scutello medio lœvi, lateribus punctato, elytris sparsim punctatis, vage transversim rugulosis obsolete striatis, striis geminatis, sterno fulvo-villosis; tarsis intermediis articulis 2, 3, 4 dilatatis, {0 elongato. Algérie, Biskra.

6. P. foveola Luc., I. c., 1859, 455. Long. 13 mill. Niger, palpis elytrisque rufo-ferrugineis, antennis fusco- rubescentibus clava dilutiore, prothorace dense punctato, medio foveolato, scutello punctato, elytris distincte punc- tatis, striis obsoletis ; sterno fulvo piloso, tarsis intermediis articulis 4 dilatatis. Alger.

7. P. Wagneri Er., Wagn. Reise, p. 172. Long. 11 mill. Antennæ flavæ, basi piceæ, lamellis sat elongatis, articulo 59 brevissimo dilatato. Palpi testacei, articulo tes- tacei, articulo apicali fusco. Caput parvum, clypeo rotundato, integro, nigrum. Thorax transversus, lateribus fortiter ro- tundatus, punctatus pilis longis erectis, mollibus, griseis, margine densis, vestitus, niger, nitidus. Scutellum nigrum, nitidum, utrinque dense punclatum, basi villis densis obtec- tum. Elytra dense punctata, badia, subnitida, glabra, stria suturali impressa. Pectus nigrum, dense griseo-villosum. Abdomen flavum. Pedes nigri. Algérie.

8. P. Valdani Luc.,l. c., 1859, Bull. xxx1. Long. 10 mill, Atra, nitida, abdomine pedibusque castaneo-brun- neis, palpis, antennis, tarsis elytrisque rufo-castaneis ; ca- pite medio transversim carinato, summo ruguloso, antice rufescente, margine antico sat profunde emarginato; pro- thorace parum dense punctato, subinϾquali, medio leviter impresso; scutello vix punctato, elytris subparallelis, apice angustioribus, grosse parum dense punctalis, sublineatis :

3e Série, TOME VII, 28

422 L. FAIRMAIRE ET C. COQUEREL.

corpore subtus, femoribus prothoracisque limbo longe vil- 1050 ; tarsis intermediis haud dijatatis. Ouargla.

9. P. hirticollis Luc., 1. c., 1850, 523 (Synon. Burmeis- teri omnino exclusa), pl. 17, fig. 2. Long. 10 mill. Nigra, nitida, capite nigro-rufescente fortiter punctato, utrinque sensim sinuato, antice rotundato, prothorace spar- sim punctato, fulvo-piloso ; elytris postice attenuatis medio nigro-castaneis, irregulariter parum dense punctatis ; pec- tore fulvo-piloso; tarsis anticis et intermediis articulis 3oque dilatatis. Oran.

Bien que le Melolontha hirticollis Fab. appartienne réel- lement, selon moi, au genre Pachydema, il est fort douteux que l'espèce décrite par M. Lucas soit la même. Peut-être faut-il rapporter l’espèce fabricienne au P. rubripennis de notre collègue.

10. P. unicolor Luc., 1. c., 1850, 525. Long. 9 mill. Fusco-rufescens, nitida, capite fortiter punctato, utrin- que valde sinuato, antennis rufescentibus ; prothorace gla- bro, fortiter sparsim punctato, lateribus rufo-pilosis ; elytris sat regulariter punctatis, ad suturam evidenter bistriatis. pectore fulvo-piloso; tarsis anticis et intermediis articulis 3oque dilatatis. Biskra.

11. P. Doursii Luc , 1. c., 1859, Bull. xxx et p. 459. Long. 10 mill. Omnino rufescens, capite utrinque valde sinuato, antice subemarginato, antennis rufescentibus, pal- pis ferrugineis, prothorace sparsissime punctulato, scutello lævigato, elytris convexis, rotundatis irregulariter striatis, sparsim punctatis, dentibus tibiarum extus nigris; tarsis anticis articulis 3°que sensim dilatatis. Algérie, Pon- téba.

12. P. immatura Burm., Handb. &. Ent., IV, 442. Long. 9 à 11 {1/2 mill. Oblonga, rufo-testacea, nitida.

Coléoptères de Barbarte. 423

pectore, femoribus et prothoracis marginibus longe fulvo- pilosis ; capite ruguloso, margine antice rotundato, reflexo, piloso, palporum articulo ultimo ovato, valde excavato; prothorace fortiter puctato, vitta media et margine postico lævibus; scuteilo haud brevi, fere lœvi; elytris sat fortiter punctatis, margine externo ruguloso, linea suturali im- pressa; propygidio leviter ac sparsim punctulato, pygidio lœvi; tibiis anticis tridentatis, 2 primis acutis, angulata ; tarsis intermediis articulis 2 dilatatis, Sahara algérien, Tripoli.

13. P. carthaginensis Ramb., Ann. Soc. Ent. Fr., 1833, 332 (Artia). Long. 14 mill. Oblonga, subparallela, pigra, nitida, antennis, palpis tarsisque anticis rufo-testa- ceis, corpore subtus et prothoracis limbo longe villosis; capite tenuiter ruguloso, margine antico parum reflexo, fere integro, prothorace basi cum angulis posticis rotun- dato, tenuiter parum dense punctato; scutello vix punctu- lato, elytris apice attenuatis, substrialis, interstitiis sat grosse punctatis; pygidio lœvi; tarsis intermediis articulis 4 dilatatis. Tunisie.

4. Anoxia Lucasii GC. Long. 24 mill. À. scutellari Muls. affinis. Nigra, squammis albo luteis tecta. Caput magnum, rugosum, epistomale leviter marginalo reflexoque. Prothorax crebre punctatus subrectangularis, angulis posticis subacutis. Elylra convexa, elongata, angulis humeralibus elevatis. Pygidium convexum, ano truncato. Pectus pilis lanu- ginosis vestitum; abdomen haud villosum squammis albo luteis tecitum.

Cette espèce est très voisine de l’'Anoxia scutellaris Mul- sant, Lamellic. de France, p. 422. Elle s'en distingue par sa tête plus large, plus fortement ponctuée, avec le bord antérieur äu chaperon plus fortement rebordé, et surtout par l’absence de poils laineux sur les segments abdominaux.

424 L. FAIRMAIRE ET C. COQUEREL.

Dans l'A. Lucasii ces poils sont remplacés par des écailles semblables à celles qui garnissent les élytres, il n’y a des poils laineux que sous le thorax. De plus, dans l'espèce d'Afrique, le pygidium est plus large, et, au lieu de se ter- miner en pointe comme dans le scutellaris, il est brusque- ment tronqué à son extrémité anale. Algérie (coll. Reiche).

2. À. emarginata C. Long. 24 mill.; larg. 16 mill. Nigra, squammis et pilis brunneis albidisque vestita. Caput magnum crebre punctulatum, epistomale rugoso excavalo, reflexo, antice emarginato. Thorax crebre punctatus, utrinque foveolis duabus lœvibus impressus, angulis posticis subacutis, margine postico tantum sinuato. Elytra thorace paulo la- tiora, parallela, postice vix attenuata. Subtus pectus lanu- ginosum, abdomine squammuloso. Pedes brunnei.

Voisine de l'A. matutinalis Casteln. Il s’en distingue faci- lement, comme de toutes les espèces du même genre, par la forme de l’épistome qui est profondément excavée, à bord fortement réfléchi et échancré triangulairement en avant. Le corselet est moins long que dans le matutinalis, plus large et à angles postérieurs moins aigus. Le milieu du bord postérieur est beaucoup moins prolongé en arrière. La couleur générale est la même mais plus foncée, et des trois bandes blanches qui garnissent les élytres la seconde est presque effacée.

J'ai pris un individu de cette espèce sur un Chardon aux environs d'Alger, M. Lallemant a trouvé plusieurs indi- vidus de cette espèce. M. Reiche l’a reçue de Coléah. Elle se trouve aussi à Tanger.

Coléoptères de Barburie. 425

G. RHIZOTROGUS.

I. Geotrogus. # ® apières; antennes de 10 articles. A. Corps entièrement noir.

1. R. dispar Buq., Rev. Zool., 1840, 171. Long. 19 à 25 mill. Aterrimus, elytris opacis, depressis, utrinque bi- costulatis, antennarum flabello rufo, capite prothoraceque densissime punctatis, hoc medio linea lœvi; ® suboyata, nitida, elytris costulatis. Algérie.

2. R. Magagnoscii Guér., Rev. Zool., 1842, 7. Luc., Expl. Alg., Il, 278, pl. 25, fig. 2. Long. 15 à 17 mill. Ovatus, aterrimus, nitidus, punctatus, elytris fere incos- tatis, alutaceis haud punctatis, prothorace linea media lœvi. Algérie, partie élevée du Petit-Atlas.

B. Corps brun, mélangé de roux testacé.

3. R. sinuatocollis F. Long. 15 mill. & Supra ni- gro-piceus, parum nilidus, prothorace nitidiore, lateribus testaceo late marginalo, subtus cum pedibus antennisque pal- lide testaceus, abdomine lateribus obscuro, pygidio fusco ; capite prothoraceque dense punctatis, hoc lateribus ante ba- sim sinuato, angulis posticis rectis, muticis, elytris brevibus, parce punclatis, obsolele costulutis; abdomine subtus fere lœvi.

&. D'un brun noir presque mat, brillant sur le corselet ; dessous, pattes, palpes et antennes d’un testacé pâle ainsi que les bords latéraux du corselet; côtés de l'abdomen et pygidium brunâtre; abdomen brillant. Tête large, rugueu- sement ponctuée. Corselet transversal, à ponctuation assez forte, médiocrement serrée; côtés assez fortement sinués du milieu aux angles postérieurs qui sont presque droits

426 L. FAIRMAIRE ET C. COQUEREL.

mais un peu saillants et émoussés. Ecusson n'ayant que quelques points isolés. Elytres assez courtes, pas plus larges que le corselet, arrondies chacune à l'extrémité, y compris l’angle sutural ; finement ridées et couvertes d’une ponctua- tion assez grosse, peu enfoncée, écartée; quelques traces de côtes peu distinctes. Pygidium finement pointillé, par- semé de points écartés. Dessous du corps presque glabre ; abdomen à peine ponctué. Pattes longues. Constantine (Hénon).

La coloration de ce joli Rhizotrogus rappelle celle du R. numidicus, mais la forme se rapproche beaucoup de celle du sicelis.

4. R. punctiventris F. Long. 13 mill, Prœcedenti simillimus, parum minor, paulo minus nitidus, clypeo an- tice paulo magis sinuato, prothorace antice latiore, angulis posticis paulo minus productis, elytris paulo brevioribus, ad humeros minus angulatis, apicem versus sensim angus- tatis, pygidio sparsim fortius punctato, abdomine subtus sat dense et sat fortiter punctato. ®. Oblongo-ovalis, crassa, capite fortius rugoso, prothorace lateribus postice sinuato, elytris ovatis, latis, lateribus carinatis, fortius punctatis, apice valde rotundatis, basi evidentius costatis, abdomine nitidiore. Tiaret (Lejeune).

La ponctuation de la partie inférieure de l’abdomen & suffit pour distinguer cette espèce de la précédente. Cepen- dant, sur l’un des trois individus & que j'ai reçus de M. Le- jeune, cette partie est plus brillante et presque aussi peu ponctuée que chez le R. sinuatocollis.

5. R. gabalus Buq., Rev. Zool., 1840, 172. Cette es- pèce ressemble extrêmement à la précédente, dont elle ne diffère guère que par la taille plus petite, les élytres beau- coup plus courtes, le corselet moins grand et le pygidium beaucoup plus fortement ponctué. La ?, fort différente du

Coleoptères de Barbarice. 427

&, est presque deux fois aussi grande, plus épaisse, plus convexe, les côtés du corselet sont aussi sinués avant les angles postérieurs qui sont pointus; sur le disque on voit deux grandes taches brunes mal définies; l’écusson est ponctué sur les côtés ; les élytres sont larges, arrondies sur les côtés avec l'extrémité tronquée obliquement ; le pygi- dium est ponctué de même.

6. R. subopacus F. Long. 14 mill. &«. Supra nigro- piceus, parum nitidus; prothorace nitidiore, lateribus, ely- trorum margine reflexo, pedibus antennisque rufo-testa- ceis; abdomine fusco-testaceo, nitido, pygidio dilutiore ; capite dense punctato, opaco, medio rufo maculato; pro- thorace dense punctato, lateribus fere angulatim rotundato, basi angustato, angulis posticis obtuse rotundato, elytris ovatis, postice latioribus, alutaceis, vix perpicue punctula- tis, obsoletissime lineatis, apice truncatis.

Ressemble extrêmement au sinuatocollis, dont il parait, au premier abord, être la ?; en diffère par les côtés du corselet non sinués avant les angles postérienrs qui ne sont pas saillants, l’écusson plus arrondi, un peu plus ponctué, les élytres plus grandes, élargies en arrière, à ponctuation indistincte, tronquées presque droit à l'extrémité, et le py- gidium visiblement ponctué. Algérie. -

7. R. gonoderus F. Long. 13 à 15 mill. &«. Oblon- gus, crassus, Convexus, brunneo-luteus, parum nitidus, an- tennis, palpis, tibiis tarsisque pallide luteis, capite subqua- drato, dense punctato, margine antico vix reflexo, fere recto; prothorace sat dense parum profunde punctato, late- ribus medio angulato, postice angustato, angulis posticis rotundato-obtusis, disco fusco maculato ; scutello vix punc- tato ; elytris brevibus prothoracis medio haud latioribus, convexis, basi apiceque et margine externo angusto luteis, obselete costuiatis, instertitiis parum dense sat grosse punc-

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tatis, stria suturali nulla; pygidio tenuiter ac sparsissime punctulato. %. Major, elytris magis convexis, amplio- ribus, pygidio sat grosse parum dense punctato.

Cette espèce ressemble au gabalus, mais elle s’en dis- tingue facilement par la forme bien moins convexe du &, la coloration moins brune, le corselet à côtés plus fortement angulés, à angles postérieurs très obtus, sans ligne lisse au milieu, l’écusson n’offrant que quelques points épars, les élytres ayant des côtes faiblement marquées mais assez dis- tinctes, à extrémité presque arrondie et non tronquée, par le pygidium plus étroit, moins ponctué; enfin la tête n’est pas noirâtre et les pattes sont d’un roussâtre très pâle avec les cuisses brunes comme le dessous du corps, cependant les pattes sont souvent entièrement roussâtres. Ce joli Rhizotrogue a été pris par notre collègue, M. Cotty, aux environs de Lalla-Maghrnia. Le R. gabalus habite au con- traire les environs de Constantine.

8. R. araneipes F. Long. 11 1/2 mill. Convexus, lutescens, subopacus, subtus nitidior pedibus elongatis, tarsis gracilibus, capite parum punctato, antice fere lœvi, margine antico valde reflexo, prothorace sat dense punc- tato, lateribus medio angulato, angulis posticis obtusis ; scutello lævi; elytris basi constrictis, apice truncato rotun- datis, parum dense punctatis lineis elevatis obsoletis ; pygi- dio sublævi.

Cette petite espèce est remarquable par la longueur des pattes et la gracilité des tarses, ainsi que par la forme de la tête qui paraît creusée en avant, avec les bords fortement relevés, et qui n’est ponctuée un peu densément qu’au sommet; la forme du corselet la rapproche beaucoup de l'espèce précédente. Ouargla; communiqué par notre collègue M. Guérin-Méneville, qui a reçu ce curieux Rhizo- trogue de M. Valdan.

,

Coléoptères de Barbarie. 429

9. R. inflatus Buq., Rev. Zool., 1840, 141. Luc., Expl. Alg:..Il,:285,.pl.25, fig. G.

10. R. deserticola Blanch., Cat. Mus., 147. Long. 14 à 20 mill. #. Supra, fuscus, nitidus, fulvo plus minusve late marginato; capite rugoso-punctato, antice fulvescente, linea media transversa lœvi, margine antico levissime si- nuato ; prothorace lateribus vix angulatim rotundato, pos- tice haud sinuato, angulis posticis rotundato-obtusis, sat fortiter punctato, linea media elevata lœvi; scutello aut punctato aut fere lœvi; elytris basi prothorace sensim an- gustioribus, oblongis, apice attenuatis, rotundato-truncatis, angulo suturali rotundato, sparsim leviter punctatis, basi forlius, sutura elevata, utrinque costulis duabus obsoletis ; subtus cum pedibus testaceo-fulvus nitidus, pectore obscu- riore; pygidio parum dense sat tenuiter punctato. $. Oblongo-ovata, elytris brevioribus, valde convexis, apice truncatis, punctato-lineatis. Tiaret (Lejeune).

La coloration est assez variable; parfois le corselet est fauve avec une tache quadrangulaire noirâtre; parfois les élytres n'offrent qu'une grande tache scutellaire noirâtre. Cette espèce se reconnait facilement à la ligne élevée du corselet.

10. R. numidicus Luc., Explor. Alg., II, 281, pl. 25, fig. 7.

11. R. nigratus F. Long. 18 à 19 mill. 4. Oblon- qus, fere parallelus, supra sat depressus, supra nigro-brun- neus, nilidus; prothoracis lateribus vage testaceis, subtus rufo-brunneus ; antennis pedibusque rufo-testaceis ; capite dense rugoso; prothorace dense sat fortiter punctato, lateri- bus minus, linea media lœvi; lateribus postice leviter sinua- is, angulis posticis subprominulis, apice obtuso ; scutello parce punctaio; elytris prothorace parum lalioribus, apice truncalis, rregulariter punclatis, utrinque lineis duabus

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paulo elevatis, vix punctatis; pygidio sat grosse, parum dense ac parum profunde punctato.

#. Oblong, presque parallèle, d’un brun-noir brillant en dessus, dessous, pattes et antennes d’un testacé brunâtre, brillant. Tête rugueusement ponctuée, mate; bord anté- rieur légèrement relevé, presque droit au milieu. Corselet court, fortement rétréci en avant, côtés presque parallèles en arrière, légèrement sinués en avant, les angles posté- rieurs qui sont un peu saillants mais émoussés ; côtés angu- leusement arrondis avant le milieu, puis convergents, presque eu ligne droite; ponctuation forte, serrée, excepté en avant des angles latéraux il y a une macule testacée, vague ; au milieu du corselet une ligne élevée, lisse, dispa— raissant avant la base. Ecusson ayant quelques points sur les bords. Elytres assez déprimées, presque parallèle, pres- que tronquées à l'extrémité, très faiblement rugueuses, à ponctuation assez grosse, médiocrement serrée ; suture élevée, presque lisse, ainsi que deux ou trois faibles côtes à peine saillantes. Propygidium densément, presque ru- gueusement ponctué. Pygidium convexe, très finement ré- ticulé, à ponctuation assez grosse, peu serrée et peu pro- fonde. Côtés de la poitrine couverts de poils roux assez ser- rés et assez longs. Tarses longs ; tibias antérieurs tridentés. Algérie (coll. Reiche).

Très voisin du numidicus, mais plus parallèle; élytres plus longues, plus déprimées, beaucoup moins rugueuses, et à corselet sans large bordure latérale testacée.

IL. Geotrogus. & , ailés; ®, aptères; antennes de 10 articles.

12. R. Henont F. Long. 14 à 17 mill. «. Oblon- ous, minus parallelus, minus convexüs, castaneo-brunneus, prothorace lateribus late testaceis, sterno testaceo, antennis, ore pedibusque pallide flavo testaceis ; abdomine brunneo,

Coléoptères de Barbarie. 431

pygidio nigricante ; capite valde rugoso-punctato, maculis duabus obscure testaceis, margine antico reflexo, leviter sinuato ; prothorace fortiter punctato, lateribus parum dense, antice fere rugoso, linea media elevata, lœvi, lateri- bas postice fere rectis, angulis posticis rotundato-obtusis ; scutello lateribus parce punctato ; elytris medio leviter am- pliatis, apice subtruncatis, sat grosse parum dense puncta- tis, scutellum suturamque versus densius, fere rugosis, su- tura et lineis duabus leviter elevatis, fere lævibus; pygidio grosse sat dense, parum profunde punctato. ?.Ovata, convexa, nitidior, elytris rufo late marginatis. Constan- tine (Hénon).

13. R. maculicollis F. Long. 17 mill. 9. Oblongo- ovatus, supra testaceo-brunneus, subtus cum antennis, pygi- dio pedibusque testaceus ; capite rugoso-punctato, margine antico parum reflexo, leviter emarginato ; prothorace antice angustato, lateribus postice haud sensim sinuatis, parum dense punctato, spatio medio lævi, haud elevato, utrinque nigro marginato, et lateribus punctis 2 impressis maculis- que nigris; scutello utrinque punctato; elytris parum dense punctatis haud costulatis, sutura elevata lævi, apice oblique truncatis ; pygidio tenuissime alutaceo et punctulato.

Cette espèce est remarquable par ses élytres presque unies, sans côtes saillantes, ne recouvrant pas le propygi- dium, par le pygigium à ponctuation indistincte, et par les dessins du corselet. Ce dernier offre une ponctuation assez forte, peu serrée, excepté en avant de chaque côté ; au mi- lieu, un espace lisse, bordé de chaque côté par une bande noirâtre, une autre bande angulée entre celle-ci et le bord interne ; les côtés sont visiblement crénelés, les angles pos- térieurs sont assez saillants, à cause de la sinuosité du bord postérieur. Les élytres sont courtes, convexes, leur tron- cature postérieure est oblique, fortement arrondie en de- hors, obtuse à l'angle sutural. Algérie (coll. Reiche).

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14. R. decoloratus F. Long. 17 à 21 mill. Rufo- testaceus, nitidus, capite prothoracisque disco infuscatis, scutello obscuro; capite rugoso punctato, postice transver- sim elevato, margine antico leviter sinuato; prothorace dense punctato, lateribus minus dense, margine postico utrinque valde sinuato, angulis posticis obtusis subrotun- datis ; scutello parce punctato; elytris costulis latis sat ele- vatis lœvibus, interstitiis sparsim dense punctatis, intersti- tio dense ac grosse punctato; poslice rectè truncatis ; pygidio lœvi. 4. Oblongus, subdepressus, subparallelus, prothorace lateribus obtuse rotundatis, crenulatis. @. Oblongo-ovata, convexa, prothoracis lateribus rotunda- tis, elytris postice ampliatis ad suturam leviter infuscatis.

Le & de cette espèce ressemble beaucoup au R. Henonii, mais le corselet est arrondi sur les côtés au lieu d’être un peu angulé, et les angles postérieurs sont presque arrondis, nullement saillants, la ligne médiane du corselet est nulle, les côtes des élytres sont plus saillantes, le pygidium n’est pas distinctement ponctué ; la g ressemble à celle du R. nu- midicus, mais elle est plus convexe, les élytres sont plus lisses, plus brillantes et le pygidium est imponctué. Co- léah (coll. Reiche).

15. R. euphytus Buq., Rev. Zool., 1840, 171. Luc., Explor. Alg., II, 286. Algérie.

16. R. barbarus Luc., I. c., 281 (R, reflexus Blanch., Cat, Mus, 146, non Fab., non OI.). Algérie.

17. R. Guyonii Luc., Ann. Soc. Ent. Fr., 1857, Bull. LXXXvVI. Long. 17 mill. Rufo-testaceus, nitidus, pro- thoracis elytrorumque lateribus paulo dilutioribus, corpore subtus, antennis, palpis pedibusque pallidioribus; capite rugoso-punctato, margine antico leviter arcuato ; prothorace convexo, lateribus subangulatim rotundato, sat grosse punc- tato, linea media lœvi, utrinque obsolete biimpresso; mar-

Coléoptères de Barbarie. 433

gine postico utrinque valde sinuato, angulis posticis sub- rectis; scutello parce punctato; elytris leviter costulatis, costis parcim, interstitiis dense punctatis, sutura elevata; pygidio sat dense punctato. Milianah, Bône.

Voisin du barbarus ; en diffère par les élytres à côtes plus marquées, à ponctuation plus rugueuse, par le corselet plus angulé sur les côtés et par le pygidium ponctué, celui du barbarus étant lisse. La $ diffère à peine du & par la forme plus ovalaire, le pygidium presque lisse et les tarses plus courts.

18. R. crassus F, Long. 18 à 2f mill. Testaceo- rufus, nitidus, prothoracis lateribus, corpore subtus, pygi- dio, antennis, palpis pedibusque paulo dilutioribus ; capite plano, punctato-ruguloso, margine antico reflexo, recto ; linea transversali obsolete elevato, summo interdum ob- scuro; prothorace lateribus arcuato, dense punctato, late- ribus minus, linea media lœævi obsolete elevata; margine postico medio arcuato, villoso, utrinque late sat fortiter sinuato, angulis posticis subrectis; utrinque ad marginem leviter impresso; scutello lævi; elytris costulatis, costis ferè impunctatis, sutura elevata, interstiliis fortiter sat dense punctatis; sterno sat dense villoso; pygidio parum dense tenuiter punctulato. &, oblonzus, elytris parallelis, apice rotundato-truncatis; $, ovata, elytris convexis, pos- tice dilatatis, truncatis, costulis magis obsoletis, tarsis bre- vioribus. Tanger.

Très voisin du grossus; en diffère par la coloration beau- coup plus claire, la ligne médiane du corselet moins élevée, l’écusson entièrement lisse, les élytres plus fortement ponc- tuées, plus parallèles chez le à’.

19. R. grossus Blanch., Catal. Mus., 147. Long, 18 à 20 mill. Testaceus, nitidus, supra glaber ; capite fusco, valde rugoso, margine clypei rufo reflexo, integro ; anten-

434 L FAIRMAIRE ET €. COQUEREL.

nis, palpis pedibusque testaceis; prothorace lato, confertim punclato, fusco, lateribus testaceis, carina media lœvi, fo- veola laterali fusca ; scutello fusco, parcissime punctato; elytris latis præserlim feminæ, subtiliter punctato-rugulo- sis, striatis, testaceis, ad suturam late fuscis, saltem in fæ- mina ; sterno dense villoso ; abdomine glabro, pygidio sub- tiliter punctato. Algérie, Boghar (coll. du Muséum).

20. R. tusculus Buq., Rev. Zool., 1840, 171. Luc., Explor. Alg., 11, 278, pl. 25, fig. 3. Algérie.

21. R. Prophetiüi F.— Long. 25 mill. 9. Oblongo-ova- tus, crassus, rufo-testaceus, nitidus, subtus dilutior, capite rugoso-punctato, summo transversim valde elevato, inter oculos, linea transversa lœvi, margine antico leviter sinuato ; prothorace transverso, fere rugoso-punctato, medio obso- lete impresso lateribus subcrenulatis, ciliatis, margine pos- tico medio late rotundato, utrinque sinuato, angulis posti- cis; sculello dense punctato ; elytris oblongis, apice separa- tim rotundatis, punctato-rugulosis, sutura paulo elevata et utrinque costulis tribus obsoletis Iævioribus ; pygidio parum dense grosse punctato.

Je n'ai vu que deux individus ® de cette belle espèce, qui est la plus grande des Rhizotroqus algériens, l’un communi- qué par M. Prophette, sans indication précise, et l’autre pris à Tiaret par M. Lejeune, qui à bien voulu me le donner. :

22. R. Lejeunii E. Long. 18 à 21 mill. Flavescens, elytris paulo obscurioribus, prothorace, capite, scutello pec- Loreque dense fulvo-sericeo lanalis, capite rugoso, prothorace scutelloque densissime sat tenuiler punctatis, hoc basi media, valde lobato, antice angustato, elytris nilidioribus, rugoso- punctatis, sulura et utrinque costulis 3 aut À depressis fere lœvigatis, pygidio parum dense sat fortiter punctato.

D'un roux jaunâtre pâle presque mat sur la tête et le corse-

Coleoptères de Burbarie. 435

let, mais brillant en dessous, élytres un peu testacées, brillan- tes. Tête à ponctuation rugueuse, très légèrement sinuée au bord antérieur. Corselet et écusson à ponctuation assez fine, très serrée, couvert, ainsi que la partie supérieure de la tête et toute la poitrine, de longs poils d’un roux soyeux, serrés. Corselet rétréci en avant, arrondi sur les côtés qui sont à peine angulés. Ecusson assez grand, arrondi à l’extrémité. Elytres plus larges que le corselet, à ponctuation finement rugueuse, ayant chacune, outre la suture, 3 ou 4 faibles côtes dépriméee, lisses ; bord externe cilié; une impression bien marquée sur l'épaule du côté de l’écusson. Abdomen presque lisse, velu le long du bord externe des élytres ; py- gidium ayant une ponctuation assez forte, écartée, mais variable sous ce dernier rapport; de chaque côté, à la base, une légère fossette. Pattes assez longues, cuisses et jambes à longs poils. Trouvé par notre collègue, M. Lejeune, en décembre, près de l’Oued-Chérif, à huit lieues de Tiaret, enfoncés à moitié en terre.

Cette espèce est très voisine des R. fastidiosus et amphy- tus, mais elle se distingue facilement par la ponctuation serrée du corselet et de l’écusson et par l’épaisse lanosité de tout l’avant-corps.

If. Rhizotrogus. « ® ailés ; antennes de 10 articles.

A. Elytres rugueusement ponctuées ; sternum et bord posté- rieur du corselet qarnis de poils longs et serrés.

23. R. stupidus F. Long. 20 mill. - &. Oblongus, subparallelus, rufo-testaceus, sterno dense ac longe rufo villoso, capite rugoso-punctato, margine antico vix reflexo, fere recto; prothorace a basi antice arcuato-angustatus, grosse sat dense punctalo, angulis posticis obtuso-rotunda- tis, margine postico ad scutellum longe villoso; scutello sat dense punctato; elytris subparallelis, apice rotundato trun- cato, rugosulis, sat dense punctalis, sutura elevata et costu-

436 L. FAIRMAIRE ET C. COQUEREL.

lis 3 vix elevatis transversim rugosulis haud punctatis; py- gidio parum dense punctato, basi transversim impresso.

Ressemble extrêmement au R. amphytus, dont il pour- rait n’être qu’une variété plus grosse; cependant paraît dis- tinct surtout par le pygidium moins ponctué, ayant à la base une dépression transversale avec deux fossettes arron- dies ; le corselet paraît un peu plus grand, plus anguleuse= ment arrondi sur les côlés, les élytres sont plus rugueuses. Algérie.

24. R. amphytus Buq., Rev. Zool., 1840, 171. Luc., Explor. Alg., I, 279, pl. 25, fig. 4.

25. R. fastidiosus F. Long. 14 à 17 mill. Oblongus, rufus, prothorace lateribus, antennis pedibusque paulo di- lutioribus; capite densissime rugoso margine antico vix si- nuato, prothorace convexo, lateribus angulatim rotundato et crenulato, angulis posticis rotundatis, margine postico late arcuato, nigro villoso, obsolete sinuato, sat fortiter ac dense punctato, lateribus minus, linea media elevata lœvi ; scutello parce punctato; elytris grosse punctatis, rugosulis, utrinque costis tribus sat elevatis, sutura elevata; pygidio sparsim punctato.

Ce Rhizotrogus ressemble extrêmement à l'amphytus ; il en est bien distinct par le corselet fortement angulé sur les côtés, ayant ordinairement au milieu une ligne élevée, lisse, par la tête plus courte, plus finement et plus densément ru- gueuse, par les élytres plus fortement ponctuées, plus ru- gueuses, à côtes plus saillantes et par l'écusson ordinaire- ment sillonné au milieu. Algérie (Lallemant).

26. R. lanatus F. Long. 15 mill. Ovato-oblongus, castaneo-testaceus, capite, prothorace abdomineque vix obscurioribus, thorace, dense ac longe fulvo - piloso; capite parum dense punctato, margine antico reflexo, integro; prothorace convexo, sat grosse parum profunde punctato,

Coléoptères de Barbarie. 437

sat antice angustato, lateribus medio angulatis utrinque biimpressis, margine postico valde rotundato, utrinque vix sinuato, angulis posticis fere rotundatis; scutello parce punctato; elytris transversim rugosulis sparsim punctatis, utrinque bicostulatis, sutura elevata, pygidio convexo, sat tenuiter punctato. Algérie.

B. Elytres finement et non rugueusement pointillées; ster- num et bord postérieur du corselet à poils beaucoup plus courts et moins serrés.

27. R. scutellaris Luc., Explor. Alg., If, 284. Algérie. 28. R. serraticollis Luc. I. c., IT, 284. Algérie.

29. R. carduorum Er., Wagn. Reise, 173. Long. 12 mill. Minor. Rh. ruficorni vix major et paulo crassior; rufo testaceis, subnitida. Caput transversim subquadratum, fortiter punctato rugosum, fronte leviter convexa, ruga sub- tile transversa elevata instructa, clypeo apice truncato, mar- gine undique elevato. Thorax coleopterorum basi latitudine æqualis, latitudine baseos dimidio brevior, antrorsum an- gustatus, lateribus medio fortiter rotundatus, angulis poste- rioribus subrectis modice convexus, parcim minus subtiliter punctatus, glaber. Scutellum utrinque acervatim puncta- tum. Coleoptera convexa, pone medium leviter rotundato- dilatata, sat crebre punctata, singula lineis tribus subelevatis longitudinalibus, interioribus duabus dilatatis, intima sutu- rali. Abdomen dilutius testaceum; pygidio crebrius punc- tato. Unguiculi basi subdentati. Algérie.

30. R. ignavus F. Long. 14 mill. Oblorgus, ob-

_seure rufo-testaceus, sat nitidus, sutura margineque elytro-

rum interdum obscurioribus, antennis, palpis pedibusque

pallidioribus; capite rugoso-punctato, leviter concavo,

transversim obsolete bicarinalo, margine antico reflexo, 3e Série, TOME VIN. 29

438 L. FAIRMAIRE ET C. COQUEREI.

subintegro ; palporum articulo ultimo puneto impresso; pro- thorace postice parallelo, antice angustato, lateribus crenu- latis, medio angulatim rotundatis; sat grosse parum dense punctato; margine postico utrinque sinuato, angulis posti- cis rectis; scutello vix sparsim punctato, medio sulcato; ely- tris postice leviter ampliatis, haud costulatis, sutura paulo elevata, lata, parum dense sat grosse punctatis, lateribus densius; sterno dense villoso; pygidio sat fortiter punctato. Tanger.

Ressemble beaucoup au R. carduorum, en diffère par le corps plus élargi en arrière, le corselet plus brillant, à ponc- tuation plus profonde et à ligne médiane lisse, et par les élytres plus rugueuses, plus fortement ponctuées.

31. R. gulosus F.— Long. 16 mill. Oblongus, subpa- rallelus, rufo-testaceus nitidus, fronte convexa, rugoso-punc- lata; mento concavo nitido; prothorace basi fere recto; elytris leviter bicoslulatis, sutura magis elevata, interstitiis parum dense punctalis, Sulura margineque exteriore angustissime nigris; pygidio sparsim ac tenuiter punctulo; abdomine fus- cescente.

Allongé, presque parallèle, peu élargi en arrière; d’un roux testacé médiocrement brillant. Abdomen brunâtre ; tête et corselet un peu enfumés. Tête rugueusement ponc- tuée, front concave un peu relevé en travers ; bord antérieur à peine relevé, largement mais faiblement sinué au milieu ; menton concave, lisse et brillant. Antennes longues. Cor- selet rétréci en avant depuis la base qui est un peu plus large que les élytres, légèrement arquée au milieu et à peine sinuée de chaque côté; bords latéraux arqués à peine, angulés au milieu ; angles postérieurs obus; surface assez finement et peu densément ponctuée; au milieu une légère trace d’une ligne enfoncée. Ecusson à peine ponctué, recou- vert par les poils de la base du corselet. Elytres assez lon- gues, un peu élargies au milieu, ayant chacune deux côtes

Coléoptères de Barbarie. 439

peu marquées et la suture élevée, intervalles à ponctuation médiocrement serrée; une fine bordure noire sur la suture et le bord externe en arrière, devenant brune en avant. P ggidium à ponctuation fine et écartée. Algérie (Collect. Reiche).

Cette espèce ressemble à la précédente, dont elle diffère par la forme plus convexe, le corselet plus atténué en avant, les élytres plus fortement ponctuées et le pygidium à ponc- tuation beaucoup plus fine.

32. R. punicus Burm., Handb., IV, 2e Abth., 378. Long. 19 mill. Oblongus, cylindricus, pallide testaceus, nilidus, fronte tumida, rugoso-punctata; prothorace disco parum infuscalo; elytris subparallelis.

Allongé, peu dilaté en arrière, d’un jaune testacé pâle, brillant. Tête densément et fortement ponctuée, plus den- sément chez la @ ; bord antérieur sinué au milieu. Corselet à ponctuation fine, égale, un peu rembruni au milieu chez le & ; bords latéraux à peine crénelés, ciliés de poils assez raides. Ecusson densément ponctué sur les côtés. £lytres longues, peu dilatées même chez la ?, très brillantes; strie suturale très marquée ; quelques traces de côtes peu visi- bles; intervalles ridés et ponctués. Pygidium et côtés de l'abdomen à ponctuation fine, serrée. Poitrine ciliée de longs poils d’un jaune pâle. Pattes longues, grêles, plus longues chez le & , comme les antennes. Constantine, Coléah.

33. R. pallidipennis Blanch., Catal. Mus., p. 146. Long. 15 mill. Oblongus, pallide testaceo-rufescens; ca- pite rufo, opaco, dense ruguloso, clypeo fere quadrato, le- viter reflexo, vix emarginato; palpis, pedibus antennisque pallide testaceis, clava & elongata; prothorace lato, brevi, dense subtiliterque punctato, lateribus foveolato, antice pi- loso ; scutello ruguloso, carina media lœvi; elytris thoracis

440 L. FAIRMAIRE ET C. COQUEREI.

latitudine, pallide testaceis, nitidis, anguste fusco limbatis, subtiliter punctatis, substriatis ; sterno dense villoso ; abdo- mine fere glabro, parce punctato. Boghar, M. H. Lucas.

34. R. parallelus F. Long. 13 mill. Elongatus, parallelus, luteus, nitidus, prothorace capiteque brunneis, minus nitidis; palporum articulo ultimo sulcato; capite ru- goso, brevi, margine antico medio sinuato, utrinque valde reflexo ; prothorace postice parallelo, antice angustato late- ribus angulatis, densissime punctato; basi vix rotundato; scutello lateribus punctato; elÿtris parallelis, apice rotun- datis, sat dense punctulatis, sutura elevata, dilatata ; subtus dilutior, pectore utrinque dense griseo-villoso.

Cette espèce est remarquable par sa forme allongée, pa- rallèle, sa tête courte, à bord antérieur sinué et fortement relevé de chaque côté, par le dernier article des palpes for- tement sillonné et par les crochets des tarses à dents pres- que indistinctes. Algérie.

IV. Amphimallus.— & % ailés. Antennes de neuf articles ; dernier article des palpes maxillaires fortement sillonné.

35. R. lobatus F.— Long. 14 mill. Oblongus, casta- neus parum nitidus, antennis palpis pedibusque rufo-casta- neis; capite rugoso punctato, fronte transversim carinata; margine antico sat fortiter sinuato, valde reflexo; protho- race postice parallelo, antice angustato, lateribus rotundato angulatis, angulis posticis obtusis, margine postico medio le- viter arcuato; dense punctato, medio infuscato; scutello dense punctulato, linea media lævi; elytris sat dense punc- tulatis, suturam versus tenuiter transversim rugosulis, obso- letissime costulatis ; sulura leviter elevata, lata, apice rotun- dato-subtruncatis : pnygidio dense punctato.

Ressemble extrêmement au R. carduorum, en diffère par

Coléoptères de Barbarie. 441

les antennes de 9 articles, le dernier article des palpes sil- lonné, le bord antérieur de la tête notablement sinué, le corselet plus anguleusement arrondi sur les côtés, à angles postérieurs plus obtus, l'écusson plus ponctué et le pygi- dium rugueux.— Algérie (Coll. Reiche).

36. R. hirticollis Luc., Explor. Alg., IE, 287. Algérie; se retrouve en Portugal.

37. R. litigiosus F. Long. 14 mill. Oblongus, brunneus, sat nilidus, antennis, palpis pedibusque piceo-rufis ; capite antice leviter excavalo, lœvigato, parcius punctato, margine antico reflexo, levissime sinuato, summo rugoso, pubescente; prothorace lateribus antice valde rotundatis, pos- tice levissime sinuatis, angulis posticis oblusis; dense sat for- tiler punclato, lateribus antice testaceo-obscuro maculatis ; margine postico griseo piloso, scutello rugoso-punctato ; ely- tris dense punctatis, dorso transversim rugosis, sutura et utrinque lineis quadri-lœviter elevatis ; pygidio convexo, parum profunde sat dense punctato ; pectore dense griseo-villoso.

Oblong, très convexe, d'un brun foncé assez brillant, an- tennes, palpes et pattes d’un roux foncé. Tête assez fine— ment et densément rugueuse, presque mate, à pubescence fauve, sa partie antérieure légèrement creusée, lisse, bril- lante, avec quelques points, bord antérieur relevé, très fai- blement sinué au milieu. Corselet fortement arrondi sur les côtés en avant, très légèrement sinué sur les côtés en ar- rière ; bord postérieur garni de poils gris serrés, sinué de chaque côté, formant au milieu un lobe saillant; à ponctua- tion assez grosse, très serrée; de chaque côté, en avant, une macule vague d’un roux testacé. Ecusson rugueuse- ment ponctué. Elytres pas plus larges à la base que le cor- selet, légèrement élargies après le milieu, presque tronquées à l’extrémité, avec l'angle externe fortement arrondi, den-

442 L. FAIRMAIRE ET C. COQUEREL.

sément et un peu rugueusement ponctuées, plus fortement rugueuses en travers sur la partie dorsale; suture et trois ou quatre bandes un peu élevées. Propygidium à ponctua- tion très fine, extrêmement serrée; pygidium convexe, à ponctuation plus grosse mais peu serrée et peu profonde. Poitrine à poils gris assez longs, serrés, Pattes de longueur ordinaire. Tanger.

La © est plus épaisse, à abdomen plus gros, à tête forte- ment relevée en avant, avec la partie antérieure très lisse et brillante, la postérieure fortement rugueuse et carénée trans- versalement.

38. R. fissiceps F. Long. 16 mill. Rufus, parum nitidus, sterno dense rufo-griseo villoso, capite nigro, antice rufo, margine anlico nigro, profunde sinualo, utrinque obli- quo, valde reflexo, carina frontali medio breviter bidentata ; prothorace postice parallelo, antice angustato, margine late- rali antice valde crenato, suprarufo villoso, tenuiter ac grosse dense punctato; scutello rugoso; elytris rugoso-punctatis, cos- tulatis, pygidio dense sat fortiter punctato.

D'un roux peu brillant; sternum à villosité épaisse d’un gris-roux, assez longue, plus courte sur le corselet. Tête noire, rousse en avant, rugueuse, bord antérieur étroite- ment marginé de noir, fortement échancré, coupé un peu obliquement et fortement relevé sur les côtés ; carène fron- tale interrompue au milieu et formant deux pointes courtes. Corselet parallèle en arrière, rétréci en avant, côtés angu- lés au milieu, fortement crénelés en avant, à ponctuation double, fine et grosse, serré; bord postérieur largement sinué de chaque côté, légèrement arrondi sur l’écusson ; angles postérieurs presque droits. Ecusson rugueusement ponctué, ayant au milieu une ligne élevée, recouvert par les longs poils du bord postérieur. Elytres rugueusement ponctuées, à côtes assez saillantes ainsi que la suture; une

Coléoptères de Barbarie. 443

étroite bordure brune sur la suture et le bord externe. Py- gidium assez densément et assez fortement ponctué. Tanger.

39. R. pini Fab. D’après Fabricius, cette espèce se trouve en Barbarie; elle à été rapportée d'Algérie par Wag- ner (coll. Chevrolat).

40. R. suturalis Luc , Ann. Soc. Ent. Fr., 1859, xvl. Long. 9 à 10 mill. Fuscus, antennis, palpis elytrisque testaceis, his sutura margineque infuscatis ; capite rugoso, fronte transversim bicarinato, margine antico obsolete si- nualo, valde reflexo; prothorace postice parallelo, antice angustato, dense punctato, angulis posticis subrectis, mar- gine postico medio villoso; scutello parum dense punctato; elytris leviter costulatis, sutura elevata, dilatata, interstitiis sat fortiter punctatis, lateribus densius ac fortius; pygidio valde punctato ; sterno dense rufo-griseo villoso. Trouvé à Lalla-Maghrnia par M. Cotty.

Diffère du ruficornis par le corselet presque angulé sur les côtés, à ponctuation plus forte, moins serrée, par le des- sous du corps d’un brun foncé et le pygidium très ponctué.

REDOTUS. N. G.

Voisin du genre Pegylis par les palpes insérés sur les bords latéraux du menton, le labre fortement échancré, la tête large et courte, rebordée partout, les élytres oblongues, fai- blement élargies en arrière, peu convexes, la massue des an- tennes de trois articles, les tarses longs, très grêles ; en dif- fère par les antennes paraissant de neuf articles, les cin- quième et sixième courts, le dernier article des palpes maxillaires oblong, tronqué, la tête dont le bord coupe les yeux, le corselet embrassant la tête, presque droit à la base

444 L. FAIRMAIRE ET C. COQUEREL.

avec les angles postérieurs presque arrondis, les pattes assez longues, les jambes antérieures tridentées avec un éperon, les autres jambes ayant quelques épines vers le milieu, les crochets égaux, n'ayant vers la pointe qu’une petite saillie très peu distincte.

Cet insecte rappelle le faciès des Adoretus; le corps est glabre.

R. rufulus F. Long. 6 mill. Rufus sat nitidus, oblon- go-ovatus, dense punctulatus, capite subiriangulari, margine antico subtruncato, reflexo, fusco; prothorace brevi, antice parum angustato; scutello lœvi, basi tantum punctato; elytris ovatis, sutura leviter elevata.

Entièrement d’un roux assez brillant, à peine plus pâle en dessous ainsi que les pattes, couvert d'une ponctuation assez fine et assez serrée. Tête presque triangulaire, avec le bord antérieur un peu tronqué, très légèrement sinué, re- bordé, noirâtre. Corselet très court, à peine rétréci en avant. Écusson lisse, ponctué seulément à la base. Élytres ova- laires, suture un peu élevée; unies, sans côtes élevées. Algérie (coll. Reiche).

1. Omaloplia ochroptera Er., Wagn. Reise, 173. Long. 3 1/2mill. Aïinis Om. proboscideæ (Melol. prob. Fab.), at duplo major et elytris unicoloribus distincta. Corpus oblongum, nigrum, parum nitidum, undique pube crassius- cula subdepressa grisea densim vestitum. Antennæ piceæ, clava nigra. Caput punctatum, clypei margine elevato, re- flexo, antice medio leviter emarginato. Thorax coleopteris paulo angustior, latitudine baseos dimidio brevior, antror- sum leviter angustatus, lateribus parum rotundatus, con- vexus, minus fortiter punctatus, præter pubem depressum longuis griseo-pilosus. Elytra ruguloso-punctata, obsolete bicostata, rufo-testacea. Corpus subtus villosum. Pedes rufo-

Coléoptères de Barbarie. 445

testacei, tibiis anticis tridentatis, dente superiore minuto, _tarsis anticis maris unguiculo altero dilatato.

2. O. ungularis Er., Wagn. Reise, 174. Long. 6 1/2 mill. Affinis precedenti, at paulo major, oblonga, nigra, subnitida. Antennæ concolores. Palpi picei. Caput nigro- pilosum, clypeo utrinque impresso, margine elevato, re- flexo, antice subsinuato. Thorax basi coleopteris vix angus- tior, apicem versus subangustatus, latitudine baseos dimidio brevior, lateribus leviter rotundatus, modice convexus, crebre punctatus, densius nigro-pilosus. Elytra ruguloso- punctata, substriata, intertitiis alternis paulo elevatioribus, pube breviore subdepressa minus subtili sericante grisea vestita, anterius præterea nigro-pilosa. Corpus subtus gri- seo-villosum. Pedes concolores, unguiculis solis rufis, tibiis anticis tridentatis, dente superiore minuto, tarsis anticis maris unguiculo altero dilatato.

1. Amphicoma meles. Sur toute la côte barbaresque. 2. A. Goudotii. Tanger; se retrouve en Andalousie.

Anomala tingitana Blanch., Catal, Mus., p. 185. Long. 12 à 14 mill. Breviter obovata, convexa, omnino piceo- cuprea, capite punctaio-rugoso, obscure cupreo, dense for- titerque punctato, lineo media angustissime lœvi, basi utrinque subtiliter marginato; scutello cupreo, crebre punc- tato; elytris obscurioribus, nigro-æneis, sat profunde sul- catis, punctatis, interstitiis elevatis, passim transversim ru- gulosis, sutura virescenti; sterno villoso; pedibus piceo- œneis. Tanger.

1. Phyllopertha lineolata Fischer. Algérie.

2. P. Ægyptiaca Blanch., Catal., Mus., 179. Long.

446 L. FAIRMAIRE ET C. COQUEREL.

9 mill. Prœcedenti affinis, sed angustior, viridi-ænea, dense villosa; capite rugoso, villoso; antennis piceis; pro- thorace cupreo, dense punctato-rugoso, medio lineato, longe cinereo hirto; scutello concolore, punctato, hirto ; elytris planis, brevibus, pallide testaceis, lineola apicis picea, striato-punctatis, interstitiis panctatis; pedibus cum abdo- mine œneis, longe hirtis ; pygidio cupreo, punctatis.

3. P. deserticola Luc., Ann. Ent. Fr. 1859, Bull. Lur. Long. 9 à 9 3/4 mill. Statura P. lineolatæ, sed angustior ; capite nigro, antice transversim ferrugineo, irregulariter punctato, albo piloso, clypeo producto, medio subexcavato ; palpis, antennis pedibusque ferrugineis; prothorace scu- telloque œæneo-cupreo nitidis, fortiter punctatis, albo pilo- sis; elytris flavo ferrugineis, striato-punctatis, interstitiis latis, laxe punctatis; pygidio rufo-cupreo vel rufescente, punctato; subtus cupreo-nitida, albo-pilosa. $. Clypeo maxime producto, fortius excavato, elytris pallidioribus, antennis pedibusque œneo-cupreis. Sahara algérien.

Tropinota Fatima C. (pl. 6, fig. 14). Long. 8 mill., lat. 4 1/4 mill. Nigra, subnitida, albo-notata, fere glabra. Ca- put rugosum, verlice maculis albis 2 notato. Thorax subhexa- gonalis, postice emarginatus, angulis subacutis; disco cari- nalo, carina lœvigata, utrinque crebre punctato; maculis al- bidis 8 ornatus, lateribus albo-marginatis. Scutellum lœviga- tum, punctis non nullis impressum. Elytra punctato-striata; sutura elevata, interslitio tertio antice quartoque tota longi- tudine elevalis ; interstitiis punclis albidis separatis, lateribus maculis confluentibus ornatis. Pygidium albo maculatum, subtus abdomine lateraliter albo notato in medio in maculaio, segmentis 1, 2, 3 externe crebo-marginalis, segmentis 2, 3, 4 interne maculis similibus ornatis..

Noir, assez brillant, presque glabre. Tête rugueuse, avec

Coléoptères de Barbarie. 447

deux taches blanches sur le vertex. Thorax hexagonal, les angles peu saillants, bord postérieur assez fortement échan- cré au-dessus de l’écusson ; côtés garnis de blane, la bor- dure complète, mais plus ou moins échancrée en dedans ; six taches blanches sur le milieu du corselet, les deux pos- térieurs arrondies, les autres allongées ; entre ces taches médianes et les côtes de chaque côté, un point blanc un peu avant le milieu; ponctuation forte et serrée; carène peu saillante, lisse. Ecusson lisse, garni de quelques points enfoncés, épars. Elytres plus larges que le corselet à leur base, fortement échancrées sur le côté après l'angle humé- ral, puis droites et s’arrondissant en arrière en s’atténuant faiblement; 2 espaces suturaux fortement élevés, troisième intervalle élevé faiblement dans sa partie antérieure, qua- trième saillant dans toute sa longueur; stries bien marquées en avant, effacées tout à fait en arrière ; entre la côte élevée qui garnit le quatrième intervalle et la suture, des taches blanches bien marquées au nombre de 14 à 15, isolées pour la plupart; toute la partie située entre la même côte et le bord externe occupée par de grandes taches confluentes par leur bord externe, qui forment autour des élytres une marge blanche échancrée en dedans. Dessous du corps garni de poils, excepté sous la poitrine. Abdomen muni de taches blanches sur les côtés, dépourvu de taches médianes; les trois premiers segments munis d’une grande tache transversale qui garnit leur bord postérieur dans son pre- mier quart; les deuxième, troisième et quatrième présen- tant une tache de même forme, mais plus étroite, située en dedans des précédents le long du bord antérieur du seg- ment. Jambes fortes, les tibias antérieurs tridentés-en de- hors; une tache blanche sur les cuisses postérieures près de l'articulation tibiale.

Cette espèce est beaucoup moins velue que toutes ses congénères el se rapproche par sa coloration des Oyythy-

448 L. FAIRMAIRE ET C. COQUEREL.

rea, mais ses jambes antérieures fortement tridentées ne permettent pas de la confondre avec les espèces de cette division. De Batna, Algérie (coll. Reiche).

Oxythyrea Amina C. (pl. 6, f. 15).— Long. 10 à 11 mill.; lat. 6 à 7 m.— O. sticticæ Linn. et O. Abigail Reiche affinis. Nigra, parum pilosa, caput subtiliter punciatum. Thorax subhexagonalis, angulis posticis subacutis, disco crebre punc- Latus, punclis 6 separalis, lateribusque maculis 3 confluenti- bus albidis ornatus. Scutellum lœvigatum, punctis minutis plus minusve impressum. Elytra punctis albidis conspersa, punclalo-seriala, sutura postice, interstitio tertio anlice, quin- toque tota longitudine subelevatis. Pygidium albo-maculatum; sublus segmentis abdominalibus lateraliter utrinque trans- versim albo-maculatis, in medio segmentis primis 4 maculis crebre ornatis.

Cette espèce est très voisine de l’Oxyth. stictica; elle s’en distingue cependant par plusieurs caractères. Le corselet est moins large en arrière, ses angles postérieurs sont moins arrondis, et les côtés sont toujours garnis d'une bordure blanche formée par la réunion des macules latérales. La ponctuation générale est moins serrée et les saillies formées par les intervalles élevés mieux indiquées. Les élytres sont moins larges et plus atténuées en arrière. Les macules blanches sont mieux accusées; celles qui garnissent le disque du prothorax sont punctiformes, presque égales, et les deux médianes qui avoisinent le bord postérieur sont punctiformes et non allongées comme dans notre espèce indigène ; celles des élytres présentent à peu près la même disposition, mais elles sont plus grandes surtout sur les côtés. Les segments abdominaux sont marqués sur les côtés d’une bordure blanche qui occupe souvent tout le quart externe de la partie libre du segment, tandis que dans l'Oxyth. stictica les taches correspondantes sont le plus sou-

Coléoptères de Barbarie. 449

vent punctiformes. Les taches abdominales médianes présen- tent la même disposition que dans la stictica; les taches cor- respondantes sont le plus souvent punctiformes. Les taches abdominales médianes présentent la même disposition que la stictica, et, comme chez cette dernière, n’existent que chez le & et garnissent la dépression qui n’existe que dans ce sexe.

L'Oxythyrea Abiqail Reiche (Ann. Soc. Ent. Fr., 1856, p. 395), de Syrie, se distingue facilement de notre espèce par son corselet à angles postérieurs arrondis et par la dis- position des taches de l'abdomen.

Quant à l'Oxyth. Noemi du même auteur, elle présente une tache scutellaire qui manque dans les autres et la bor- dure rose du corselet n’est jamais entière.

L'Oxyth. Amina parait remplacer la stictica sur la limite du désert; elle est très commune à El-Aghouat.

1. Enoplotarsus deserticola Luc., Ann. Soc. Ent. Fr., 1857, Bull. Lvi. Long. 10 mill. Nigra, prothorace griseo-cinereo punctulato, maculato et lineato ; elytris fusco- castaneis, utrinque seriebus quatuor macularum albarum, externis latioribus. Oasis d'El-Aghouat.

2. E. costatus Luc., 1. c., 1858, Bull. cLxxviurt (Oxythy- rea), Long, 9 mill. Nigra, elytris, abdomine pedibus- que castaneis, capite thoraceque fortiter punctatis, hoc me- dio unisulcato, utrinque depresso, marginibus supraque albo-lineatis; scutello magno, striato, acuto; elytris albo- maculatis, striato-punctatis, fortiter costatis; pygidio punc- tato, albo-maculato. Oasis d'El-Aghouat.

Le G. Enoplotarsus créé par M. Lucas (Ann. Soc. Ent. Fr., 1859, Bull. xcvin) différerait des Oxythyrea par sa forme plus étroite, son épistome rétréci, à peine échancré,

450 FAIRMAIRE ET COQUEREL.— Coléopt. de Barbarie

la saillie mésosternale bien moins saillante, non arquée, les tibias antérieurs tridentés, les cuisses postérieures courtes, renflées, et les premiers articles des tarses posté- rieurs épineux en dehors.

_Æthiessa feralis Er., Wagn., Reise, 174, pl. 7. Long. 11 à 13 mill. —- Sat brevis, nigra, nitida, pilis fulvo-cine- reis parce hirta; capite oblongo, tenuiter rugosulo, antice sinuato, prothorace antice sat valde angustato, ruguloso, opaco, linea media Iœvi, basi dilatato, margine laterali albo anguste vittato; scutello nitido, lœævi, basi tantum punctato ; elytris prothorace latioribus, dorso punetis grossis parum impressis et piligeris, lateribus tenuiter punctatis; sutura elevata, lœvi; post humeros macula marginali oblonga, post medium macula marginali intus prolongata, cum macula apicali per marginem anguste conjuncta et utrinque macu- lis 2 discordalibus, albis; pygidio dense tenuiter rugato, albo utrinque maculato; abdomine subtus utrinque albo maculato ; femoribus posticis validis.

Cette jolie espèce est très rare ; M. Lucas l'indique comme ayant été prise aux environs de Mascara; elle a été prise à Mers-el-Kébir par M. Coquerel.

DESCRIPTION D'ESPÈCES DE CLYTUS

PROPRES AU MEXIQUE.

Par M. A. CHEVROLAT.

(Séance du 12 Octobre 1859.)

J'avais commencé à publier, de 1833 à 1835, sous le titre de Coléoptères du Mexique (1), une partie des espèces que je possédais alors.

Mon intention était de continuer. L’accroissement des produits de ce pays, les changements radicaux survenus dans l’Entomologie et surtout les occupations administra-— tives dont j'étais alors chargé, ne me permirent pas de réa- liser ce projet.

Aujourd’hui que je jouis du repos et de ma liberté, après quarante ans de services municipaux, je compte reprendre ma tâche, et me bornerai pour le moment à l’étude seule des Longicornes de ce pays. Cette entreprise ne laissera pas que d’être assez ardue, vu le nombre si considérable d’es- pèces encore inédites qu'a rapportées de ses trois voyages au Mexique M. Aug. Sallé, aussi intelligent naturaliste qu'habile chasseur ; le nombre de celles qu'il doit encore recevoir, et de celles que j'ai obtenues de mes divers cor- respondants.

J'ai toute prête une centurie sur ces beaux Coléoptères, mais avant de mettre la dernière main à ce travail, j'ai

INT 2 LPY<

turie a parue ensuite dans le Magasin de Zoologie de M. Guérin- Méneville, année 18/41, pi. 55-59, 64-65, et 1843, pl. 108-113.

459 CHEVROLAT.

l'honneur de présenter à la Société un mémoire sur les Clytus du Mexique. J’y établis de nouvelles divisions, quel- ques-unes avec des noms génériques qui pourront être adoptés ou rejetés.

Les auteurs qui ont traité de ces insectes sont MM. Dela- porte (comte de Castelnau) et Gory (1), Newman (2), Adam White (3) et moi dans les ouvrages précités.

Sur 17 espèces décrites, 15 sont considérées comme va- lables et le mémoire présent en contient 55, dont 4 me sont tout à fait inconnues.

Les beaux dessins qui représentent la plupart d’entre elles ont été exécutés par M. Wapler, dont le talent est au-dessus de tout éloge.

Quant aux Clytus et autres Longicornes, que m'avait con- fiés pour un temps très restreint M. le chevalier Truqui, j'ai eu le tort de ne pas au moins signaler à tous leur place. Je crois seulement pouvoir rapporter le Cl. distortus au genre Plagithmysus Mots., qui ne contenait jusqu'alors que le Cl. attenuatus (Dej.) Boisd. (d'Océanie) et le P/. pulveru- lentus (Erichs.) Mots. (de Californie).

Je remercie MM. de Mniszech, Auguste Sallé et James Thomson des communications qu’ils ont bien voulu me faire pour rendre mon travail le plus complet possible ; grâce aussi à M. le professeur Milne-Edwards, j'ai pu décrire la seule espèce que je ne connusse pas et que renfermait notre Musée national.

Fabricius, fondateur du genre Clytus (Systema Eleutera- thorum, tome 2, p. 345, 1801), y a introduit 38 espèces, dont 5, à ma connaissance n’en font pas partie. Olivier (En-

() Histoire naturelle et Iconog. des Ins. Col., Monographie, tome 3, 1841.

(2) Entomological Magazine, tome V, p. 304.

(3) Catalogue of the British Museum, 1855, p. 249-290.

Clytus du Mexique. 453

tomologie, tome 4, 1795, no 70, p. 1-72), à l’article Calli- dium, sur 100 espèces qu'il fait connaître, décrit 36 de ces insectes. MM. Delaporte et Gory, dans la Monographie du genre Clytus, 1841, ont rapporté ou décrit 429 espèces; et MM. Adam White (Catalogue du British Museum, 1855, p. 249-288) en énumère, cite ou décrit 172, sans compter 12 espèces constituant les genres Obrida, Rhaphium, Eu- derces, Tillomorpha, Clitellus, Ametrocephala et Pseudoce- phala, qui en partie ont été établis aux dépens de ce genre.

Ma propre collection renferme en ce moment 211 espèces de Clytus ou Clytides.

Mon but n’est pas de faire aujourd’hui un travail de clas- sification sur l’ensemble de ces espèces, mais de diviser celles que je vais décrire. Frappé des différences si no- tables que présentent quelques groupes, je suis surpris qu'ils n'aient pas donné lieu plutôt à l’établissement de genres propres.

1re Division. CYLLENE (Newman, the Entomologist's, novembre 1840).

No 1. Clytus erythropus, 2. C. guttatus, 3. C. crinicornis, 4. C. Mexicanus, du Mexique.

C. proximus, rufipes, congener, Boryi, acutus, du Brésil ; C. Cayennensis, chalybeatus, de Cayenne; C. Chiliensis, du Chili; C. spinifer Newm., type (nebulosus Dej., Lap. et Gory), de Montevideo ; el d’autres inédits, propres aux ré- gions équatoriales de l'Amérique, entreront dans ce genre, qui me paraît tranché et avoir de l’analogie avec les Mega- derus Serv. et aussi avec un nouveau genre composé d’es- pèces d'Australie renfermant quatre ou cinq espèces de ma collection.

Caractères généraux : Antennes, chez le , de la longueur du corps ou un peu plus longues que ce dernier; chez la 4,

Série, TOME VII. 30

454 CHEVROLAT.

moitié plus courtes, deuxième à sixième articles munis au sommet sur l’un des côtés, de poils épineux. Corselet faible- ment déprimé bien que convexe, élargi et subacuminé sur le côté postérieur, échancré en dehors de la base, une ca- rène transverse en dessus. Elytres élargies aux épaules, subatténuées jusqu’à l’extrémité, offrant une côte longitu- dinale arquée dirigée de la base sur la suture, terminée en pointe aiguë au sommet, avec la troncature oblique sur le dedans de la suture. Genoux postérieurs ne dépassant pas les étuis, armés de deux épines plus ou moins longues. Prosternum composé d’une pièce large, plane, triangu- laire, aiguë en avant, largement tronquée en arrière. Ster— num large, plan, en cône subitement tronqué peu après sa base.

2e Division. TRICHOXYS (1).

Même ensemble de caractères. Seulement le corselet est régulièrement arrondi, coupé droit aux extrémités, sillonné sur la base. Prosternum petit, arqué. Sternum assez saillant sur le devant, plus ou moins élargi et épais, arrondi, quel- quefois assez petit.

5. C. bilineatus, 6. C. pellitus, 7. C. labyrinthicus, 8. C. apelles, 9. C. viridicollis, 10. GC. vitticollis, 11. C. fortuna- tus, 12. C. Hariwigii, 13. C. hirtellus, 14. C. melanotelus, 15. C. fleæus, 16. C. atripes, 17. C. sulphuripes, et 18. C. Westwoodi.

3e Division. OCHRAETHES (2).

Tête moyenne, arrondie en arrière sur le front, plane sur le devant. Antennes du & dépassant à peine la moitié du corps, un peu plus courtes chez la ®, articles 2e à 6e garnis

(1) @p1é, poil; o£ve, aigu. (2) Sxpa, ocre; s50ù, Vêtement.

Clytus du Mexique. 455

de poils moins raides sur un côté, suivants assez épais et grossissant insensiblement vers le sommet. Corselet en général court, arrondi, coupé droit aux extrémités. Elytres parallèles, un peu planes. Prosternum et sternum arqués, ce dernier subconique ou triangulaire.

Le corps de ces insectes est recouvert d’un pollen jaune soufre, verdâtre ou de couleur d’ocre. Leur forme parallèle, un peu aplanie, donne à ces insectes une physionomie par- ticulière.

19. C. circuliferus, 20. C. obliquus, 21. C. Sommeri, 22, C. citrinus, 23. C, pollinosus, 24. GC. z.-litlera, et 25. C. Cristoforii.

Extrémité des élytres à troncature peu sensible, arrondie en marge.

96. C. tomeniosus, 27. C. viridiventris, 28. C. brevicornis, 29. C. virescens, et 30.? C. rubripes.

4e Division. ANTHOBOSCUS (1).

Corps mince, allongé. Antennes assez grêles un peu plus longues que la moitié du corps. Corselet arrondi ou ova- laire. Elytres parallèles, obliquement tronquées sur la su- ture, à angle marginal épineux. Prosternum très Gtroit, aigu. Sternum large, triangulaire.

31. C.tricolor, 32. C. clathratus, 33. C. Truquii, 34. C. anthophilus, et 35. C. nigro-punclalus.

A cette division se rapporteront un assez grand nombre d'espèces européennes, savoir : C. plebejus, Massiliensis, trifasciatus, ornatus, etc., et d’autres d'Asie.

(1) AvBoe, fleur ; Borxw, manger.

456 CHEVROLAT.

5e Division. CLYTUS vrais.

36. C. Montezuma, 317. C. dimidiaticornis.

Espèces d'Europe : C. arietis, gazella, Rhamni, La- ma, etc.

6e Division. PLAGIONOTUS Muls.

38. C. regalis, 39. C. astecus, 40. C. Klugüi, et 41. C. Fa- bricii.

Espèces d'Europe : C. arcuatus, detritus, siculus; de l'Amérique septentrionale : C. speciosus, decorus, cha- rus, elC.

7e Division. XYLOTRECHUS (1).

Tête grosse, offrant une carène bifide et sillonnée en des- sus, un rebord aplani au sommet des yeux. Antennes courtes, amincies sur l'extrémité. Corselet ovalaire, élargi aux côtés postérieurs, chargé de rides scabreuses sur le milieu longi- tudinal. Elytres courtes, allant en s’amincissant faiblement, obliquement et largement tronquées. Cuisses assez épaisses, insensiblement renflées, étroitement échancrées sur les ge- noux, non bidentées au sommet; postérieures n’atteignant pas complétement l'extrémité des étuis. Posternum étroit, droit, Sternum en carré long.

42. C. Sartorii.

Espèces européennes : C. Hafniensis F., arvicola, anti- lope; du nord de l'Amérique : C. undulatus Say (Sayi Lap. et Gory); d’Asie : C. hircus, carinifrons et un assez grand nombre d’espèces de cette partie du globe.

Elles sont généralement de couleur sombre, d’un brun grisâtre à dessin d’un blanc sale ou jaunâtre.

(1) Ætnov, bois ; Tpeyu, Courir.

Clytus du Mexique. 457

8e Division. RHOPALOMERUS (({).

Tête coupée droit en devant, prolongée en dessous. An- tennes modérément allongées, aplaties, dépassant à peine la moitié du corps. Corselet allongé, arrondi, le plus souvent couvert de une à trois séries d’aspérités transverses. Elytres molles, étroites, obliquement tronquées. Cuisses fort lon- gues, très renflées, dépassant le corps, les quatre genoux postérieurs, chacun, biépineux. Jambes grèles, planes, élar- gies au sommet. Tarses à premier article des postérieurs aussi long à lui seul que les autres réunis. Sternum large, carré.

43. C. cacicus, 44. C. rufitarsis. 45. C. Augusti, 46. C. clavipes, 47. C. Ion, 48. C. curtulus, 49. C. mundus, et 50. C. Acteon.

A cette division, l’une des plus singulière et la mieux caractérisée, se rattacheront un grand nombre d’espèces de l'Amérique méridionale et septentrionale : C. erythroce- phalus, araneiformis, olivaceus, etc.

9e Division. PLAGITHMYSuS Mostchulsky.

51. C. distortus.

Le Clytus nauticus Manh., de Californie, est probable- ment de ce genre et synonyme du pulverulentus (Eschs.) Mostch.

10e Division. RHOPALOPACHYS (2).

Tête large, coupée droit en devant. Antennes dépassant à peine la base du corselet, grêles, très renflées au sommet. Corselet offrant sur le milieu longitudinal une ligne élevée

(1) ’Puraxoy, MASSUE ; pepos, CUISSC. (2) ’Pumænov, Massue ; rayvc, épais.

458 CHEVROLAT.

couverte de nombreuses aspérités. Cuisses grêles, subite- ment renflées au sommet, très longuement biépineuse, dé- passant à peine le corps. Prosternum large, arrondi et aplani. Sternum fort large, tronqué par le bas, offrant de chaque côté un aileron étroit et arqué. Type.

52, C. morosus.

11e Division. TILLoMorRPHA Blanchard.

53. C. Æsopus, 54. C. bâlteatus, et 55. GC. spinicornis.

1. CLYTUuS (CYLLENE) ERYTHROPUS Chevrolat, Col. du Mexique, 4e fasc., 1835, 1. Extensus in humeris, velu- tinus, niger ; capilis thoracisque fasciis tribus , elytrorum fascia basali et maculis duodecim (octavä sæpe adnexä unde- cimæ), quarum suturalibus quatuor ; lateribus thoracis et ab- dominis maculis transversalibus (decem) lateralibus octo; flavis. Ore, antennis, pedibusque ferrugineis. Long. 15 à 21 mill.; lat. 5 à 7 mill.

CL, erythropus Delap. et Gory, Hist. Nat. et Ic. des Ins., Monogr. des Clytus, vol. II, 1841, p. 4, pl. 2. fig. 1.

Var. 8. Cl. variegatus Delap. et Gory, id., fig. 4, n’est due qu’à l'usure des bandes jaunes; médiane el postérieure, sur le centre du corselet.

Cette espèce étant très voisine de deux autres du même pays, ma première description laissant à désirer, et MM. De- laporte et Gory me paraissant avoir réuni en une seule les CL. erythropus et CI. quitatus, je crois nécessaire de mieux préciser les caractères qui les distinguent.

Tête ayant trois bandes jaunes, la première réunie à la

Clytus du Mexique. 459

troisième par le côté, la deuxième entre les antennes. An- tennes du & de la longueur du corps, de la & de la moitié. Corselet présentant trois bandes transverses jaunes, basale, médiane et première un peu en arrière du bord antérieur, angle postérieur bordé de jaune. Ecusson noir, jaune à son extrémité. Elytres offrant chacune une bande cintrée sur la base, quatre points le long de la suture (troisième et qua- trième un peu plus éloignés et rapprochés entre eux}, cin- quième sur l’angle huméral, sixième en marge un peu plus bas, septième et huitième près de la côte longitudinale (en- tre les troisième et quatrième points), dernier assez souvent lié au onzième ; neuvième, dixième et onzième transverses et placés près de la marge, douzième et dernier transversal, sur le milieu de létui, entre les première, deuxième, sixième et septième taches. Poitrine et abdomen avec dix taches transverses, dont huit le long du corps, toutes jaunes. Pygidium marqué d’un trait allongé, jaune.

On le distinguera du CL. guittatus par sa couleur d’un noir plus profond, ses dessins d’un jaune moins vif, plus pâles en dessous, par ses élytres très larges aux épaules, allant en s’amincissant obliquement vers l'extrémité.

La ® est semblable au & , seulement plus petite. Je pos- sède une variété de ce sexe, un peu moins élargie aux épaules, plus ramassée, ayant les articles des antennes plus courts et les dessins d’un jaune blanc.

2. CLYTUS (CYLLENE) GUTTATUS. Elongatus, velutinus, niger; capilis thoracisque fasciis tribus; elytrorum fascia ba- seos et maculis undecim (una transversa centrali infra fas- ciam) rotundatis lœte flavis; quarum suturalibus quatuor; marginibus pectoris abdominisque muculis transversalibus octo flavis (quarta alba) ; antennis pedibusque ferrugineis. Long. 11 à 18 mill.; lat. 2 3/4 à G 1/3 mill.

Cette espèce, voisine de lerytropus, a les élytres plus

460 CHEVROLAT.

étroites en avant, plus allongées, la bande et les taches (qui à l'exception de la médiane transverse) sont arrondies et d’un jaune très vif. Quatrième latérale du dessous du corps (ou première de l'abdomen) seule blanche. Tête et corselet comme chez la précédente. Ecusson à demi-noir et jaune. Elytres ayant chacune une bande basale arquée en arrière, un trait transverse peu après, quatre taches suturales, première presque commune aux deux étuis; cinq marginales y com- pris celle au-dessous et en avant de l'épaule, onzième sur le dehors de la côte, un peu plus rapprochée de la troisième que de la quatrième suturale. Antennes de la longueur du corps chez le & , dépassant à peine la moitié chez la ® . Corps en dessous avec dix taches, une allongée et rféuf transver- ses, huit sur les côtés du corselet et de l'abdomen (celle du premier segment blanche), toutes les autres jaunes. Pygi- dium couvert d’une grande tache arrondie, jaune.

La ® est un peu plus petite et moins allongée.

Envois de M. Auguste Salké.

Pris aux environs de Cordova sur des arbres abattus en août.

3. CLYTUS (CYLLENE) CRINICORNIS. Cl. erythropo atque CL. quitato intermedius, velutinus niger; capitis fasciis tri- bus; thoracis fasciis quatuor ; elytrorum fascia baseos arcuata et undecim maculis lœte flavis, nempe; suturalibus quatuor, quinque prope marginem (tribus uliimis transversis) duabus- que extus costam longitudinalem ; in thorace et in abdomine maculis (decem) lateralibus octo; quarta alba. Ore, antennis pedibusque sanguineis. Long. 11 à 13 mill. ; lat. 3 à 5 m.

Var. 8. Major, siguaturis flavo-albidis. CL. sanquinipes Dé]., Cat., 3, p. 356.

Cette espèce, plus petite que les deux précédentes, par- ticipe de l’une et de l’autre. Elle se rapproche du CL. ery-

Clytus du Mexique. 461

thropus par sa forme et ses dessins, et du C/. quitatus par la première tache abdominale (ou quatrième) latérale blanche. Sa grande différence est dans les quatre bandes jaunes du corselet et dans le pygidium qui porte un trait jaune oblong élargi par le bas. Ecusson noir, jaune sur le sommet. Elytres avec les mêmes dessins jaunes qui existent chez le CL. erythropus, seulement les deux dernières taches suturales sont plus rapprochées entre elles, et les deux mar- ginales, au lieu d’être flexueuses, sont droites, celle supé- rieure est encore droite, mais quelquefois elle est réunie par un filet mince au point qui longe la côte et forme alors une sorte de Z oblique.

La variété 8 & provenant de la Coll. Dejean est bien plus grande que de coutume et ses dessins sont d’un jaune blanc. Je possède une autre variété ®, grande de taille, assez large d’épaules, à dessins d’un jaune vif, très accusés, plus espacés, plus réguliers, et dont la première tache abdomi- nale (quatrième latérale) est jaune comme le reste. Serait- ce une espèce distincte?

Cette espèce a été découverte, près de Grenade, par M. Aug. Sallé, qui a bien voulu enrichir ma Collection de plusieurs exemplaires ; elle se rencontre aussi près de Vera- Cruz, en août.

4. CLYTUS (CYLLENE) MEXICANUS Delap. et Gory, Hist. nat., t. LI, pl. 2, fig. 3, 1841, p. 6. Niger; thorace fas- ciis tribus; elytrorum maculis undecim, quarum suturulibus quatuor flavis; antennis pedibusque flavis. Long. 18 mill.; lat. 5 1/2 mill.

5. CLYTUS (TRICHOX YS) BILINEATUS. Indumento leuco- phæo tectus ; antennis corporis longitudine, elytrisque acutis nigris ; elytrorum fascia basali, vitta suturali maculaque co- nica vel rotundata versus medium prope suturam, albidis ; antennis, thorace, femoribusque (geniculis posticis bispinosis)

462 CHEVROLAT.

pilosis. Long. du & ,21 1/2 mill.; lat. 5 1/2 mill.; de la @, 22 mill.; lat. 6 1/3 mill. PI. 9, fig. 1.

Tête, corselet, corps en dessous et cuisses couverts d’une pubescence grise courte et épaisse. Antennes fortes, de la longueur du corps chez le #, un peu plus courtes dans la@, sommet des premiers articles émettant des poils raides. Cor- selet arrondi sur les côtés, déprimé en dessus, droit en avant et en arrière, étroitement étranglé et sillonné sur la base, et revêtu de longs poils gris. £cusson triangulaire, blanchà- tre. Elytres un peu plus larges que le corselet, arrondies sur l'épaule, allant en s’amincissant jusqu’à l’extrémité, qui, sur le sommet de la côte médiane, se termine en pointe. Une bande arquée blanche part du dedans de la base et s'arrête sur l’omoplate en s’élargissant légèrement. Suture blanche avec une tache de même couleur, triangulaire chez le &, arrondie chez la @, près la suture avant le milieu. Cuisses fortes, épaisses, aplaties, poilues. Genoux posté- rieurs biépineux. Jambes terminées par deux ergots droits, l'abdomen chez la %, à la bordure inférieure des segments rougeâtres.

J’ai recu le & de M. le chevalier Truqui, et M. Aug. Sallé possède la ç. Elle a été prise aux environs d'Oaxaca en juillet.

6. Cyrus (TricHoxys) PELLITUS Ad., White, Cat. Brit. Mus., p. 272, no 99. Fuscus; elytris pilis variegatis nigris fuscisque ornatis, scutello, arcubus duobus paulo post scutel- lum et sutura ab arcubus ad apicem, pilis flavescentibus teclis; antennis brunneis; capite, thorace et corpore subtus pilis cinereis, tibiis femoribusque basi subferrugineis. Long. 17 mill. Oaxaca, Brit. Mus. et Coll. Hartweg, Durasnal et A. Sallé.

On le trouve en juillet sur les feuilles.

Clytus du Mexique. 463

7. CLyTus (TRICHOXYS) LABYRINTHICUS. Viridis; an- tennis pedibusque ferrugineis; ore, carina frontali circum- flexa, et oculis nigris; elytris ad apicem oblique acuminatis, in terlia parte anteriori hieroglyphice nigro, cinereo et viridi circuiter delineatis, ultra medium macula communi, quadrata cinerea nigro cincta; abdomine obscuro, marginibus segmen- torum infra virescentibus. Long. 13 à 19 mill.; lat. 4 à 6 mill. PI. 9, fig. 2.

CL, labyrinthicus Chevrolat, Cal. Brit, Mus., p. 253, 20.

Cette espèce, excessivement jolie, se rapproche du Clytus Apelles New. Elle est d’un beau vert tendre. Mandibules, palpes, yeux et une carène frontale circonflexe, noirs. Pa- raglosses, chaperon, antennes el pattes ferrugineux. Corselet arrondi, coupé droit aux extrémités, étroitement rebordé en avant, régulièrement sillonné en arrière, avec un épais liseré noir sur le bord antérieur et un autre blanc plus large sur celui postérieur. Ecusson triangulaire vert. Elytres plus larges que le corselet, arrondies sur l'épaule, obliquement tronquées et uniépineuses sur l'extrémité de la carène lon- gitudinale, leur tiers antérieur est parcouru de dessins hié- roglyphiques noirs, gris et verts; savoir : un trait noir étroit part de la suture, se recourbe près de la base, se dirige en ligne perpendiculaire, remonte en angle aigu sur l'épaule, suit la marge, traverse l’étui en demi-cercle et remonte de nouveau près de la suture; trois dessins gris : le premier longe la suture, le second la base, et le troisième forme un crochet qui se confond du côté du calus huméral avec un trait vert en guise de >. On remarque en outre entre l’extrémité et le milieu une tache commune carrée et cendrée qui est noire sur ses bords. Genoux postérieurs biépineux. Abdomen d’un vert obscur, segments étroitement bordés de jaunâtre sur leurs bords inférieurs.

J'ai reçu cette espèce de M. C. Sommer, comme propre

464 CHEVROLAT.

aux environs d'Oaxaca. MM. de Mniszech et Sallé la pos- sèdent également. Les exemplaires de ce dernier ont été trouvés à la Parada sur des feuilles, en août, par M. A. Bou- card.

8. CLYTUs (TRICHOXYS) APELLES Newman, Ent. Mag., V, 394. Ad. White, Cat. Brit. Mus., p. 253, 19. Thorace flavido-tomentoso , immaculato; elytris nigris, griseo-flavoque signalis; antennis pedibusque nigris, pubescentia argentea levier tectis. Long. 19 mill.; lat. 5 1/3 mill. Br. Mus. et Ent. Club.

Une ® m'a été envoyée par M. Westwood.

9. CLYTUS (TRICHOXYS) VIRIDICOLLIS. Niger ; antennis pedibusque rufis; thorace rotundato, viridi, basi sulcato; ca- pile, elytris (emarginate bispinosis) et corpore infra flavo [as- cialis aut maculatis. Long. 11 1/2 mill. ; lat. 3 3/4 mill.

Cette espèce fait le passage de la première à la deuxième division de MM. Gory et Castelnau. Svelte, d’un noir ve- louté. Tête noire, marquée d’un anneau en avant, d’un ban- deau entre les yeux (ces derniers avec leur contour), et un léger liseré appuyé au bord du corselet; jaunes. Palpes et labre ferrugineux. Antennes grèles, ferrugineuses, un peu obscures à leur sommet, atteignant presque la hauteur des genoux postérieurs; ceux-ci sont bidentés, extrémité des deuxième à cinquième articles ornée d’un faible bouquet de poils épineux. Corselet verdâtre, allongé, arrondi, un peu déprimé en dessus, droit aux extrémités, relevé en avant et sillonné sur la base; celle-ci est étroitement jau- nâtre. Une ligne latérale de même couleur en dessous. Ecusson noir, luisant, triangulaire. Elytres un peu plus larges que le corselet, arrondies sur l'épaule, obliquement échancrées à l'extrémité, avec l’épine marginale longue et la suturale courte, d’un noir velouté, offrant par étui huit

Clytns du Mexique. 465

points et trois bandes flexueuses jaunes (qui probablement, chez les exemplaires très frais, se réunissent aux points), savoir : un point d'une couleur plus vive sur le milieu de la base, trois placés obliquement au-dessous de la première bande, et quatre à égale distance le long de la suture. Côte longitudinale saillante. Corps noir en dessous. Poitrine et abdomen avec quatre grandes taches jaunes.

Je suis redevable de cette espèce à M. W. W. Saunders, et je la crois originaire de Guatemala.

10. Czvrus (TRICHOXYS) virriCoLLIS Delap. et Gory, Mon., p. 7, pl. 2, fig. 5. A. White, Cat. Brit. Mus, p. 250, 5.— Niger; thoracis vitta utrinque lutea; elytris luteo irro- ralis, punctis tribus suturalibus luteis; pedibus antennisque rubidis. Long. 16 à 17 mill.; lat. 5 à 5 1/2 mill.

La ® du Cl. vitticollis, qui seule a été décrite, se distin- gue de la suivante par sa couleur d’un jaune plus vif, par les taches des élytres, qui, à l'exception des deux terminales transverses, sont toutes arrondies, leur sommet est oblique- ment et simplement tronqué, et brièvement anguleux en dehors.

Malgré ces différences et l’inconstance des dessins, il se peut que les huit exemplaires que j'ai été à même d'exa- miner ne se rapportent qu’à une seule et même espèce.

11. CLYTUS (TRICHOXYS) FORTUNATUS. Simillimus CL. vitticolli, niger signaturis luteis (®); capite vittis qua- tuor, quatuorque in thorace (duabus supra et duabus infra). Elytrorum singulatim maculis tredecim (tribus suturalibus, duabus infra humerum), sexta basali securiformi, 7a et 8a prope marginem, 9, 10a et 11a in medio longitudinis duode- cima transversa ante apicem tredecima terminali. & , elytro- rum villa marginali, suturali maculisque duodecim sulphureis, alternû vice conjunctis aut sejunclis. Antennis pedibusque, in

466 CHEVYROLAL.

utroque sexæu, rufis. Long. du &, 17 à 19 mill. ; lat. 4 à 5 mill.; long. de la , 21 mill.; lat, 5 1/2 mill. PI. 9, fig. 3.

Pattes et antennes ferrugineuses dans les deux sexes.

Femelle, noire. Tête et corselet offrant quatre lignes jaunà- tres correspondantes. Elytres marquées chacune de treize taches jaunes : trois le long de la suture, deux en marge, sous l'épaule, inférieure prolongée, basale de la forme d’un palpe en hache, trois arrondies, disposées triangulairement, avant le milieu, dixième très petite au-dessous de la onzième qui est placée au centre de létui entre les deuxième et troisième suturales, douzième transverse avant le sommet, treizième apicale. Côte longitudinale élevée, terminée en pointe au sommet; celui-ci est obliquement échancré en dedans.

Mâle plus petit, plus étroit, recouvert d’un duvet d’un jaune soufre pâle, plus nel. Tête et corselet de même que chez la $. Elytres ornées d’une bordure marginale et suturale qui s'étend jusqu'à l’avant-dernière tache trans- verse, cette suture est parfois interrompue en deux ou trois endroits et forme alors de très grosses taches arrondies ou oblongues. On compte en outre neuf taches, ainsi répar- ties : première basale semblable à celle de la ® , deuxième, troisième et quatrième disposées en triangle; les latérales et les supérieures quelquefois réunies entre elles; cinquième petite, au-dessous de la dernière, sixième au milieu de l'étui, septième près de la marge (elle fait défaut chez la 9), huitième transverse avant et neuvième sur l'extrémité. Corps en dessous jaune, milieu longitudinal et bords supé- rieurs des segments abdominaux, noirs.

Oaxaca, en mai.

12. Cyrus (TricHoxYs) HARTWEGrII Ad. White, Cat. Brit. Mus., 1856, p. 252, 15, t. VI, fig. 8. Luc., Ann.

Clytus du Mexique. 467

de la Soc. Ent., 1856; Bull., xLvIII. Niger ; thorace pro- funde biimpresso; elytris ornatis maculis lineisque angulatis pallidis, puniceo tinctis; antennarum articulis 3-6, apice extus spinosis; pedibus posticis, tarsorum articulo 19, elon- gaio, dilatato, femoribus omnibus basi ferrugineis. Long. du «, 17 à 20 mill.; Ja. 5 mill.; long de la ® , 23 mill.

Mâle, Collection de M. de Mniszech et du Muséum de Paris.

Femelle, Brit. Mus.

Oaxaca et Guanaxuato.

13. CLYTUS (TRICHOXYS) HIRTELLUS. Albido longe vil- losus, sulphureus; in capite fasciolis duabus, vel tribus, an- tennis, palpis, mandibulis, femoribusque nigris; tibiis tarsis- que ferrugineis ; fundo elytrorum nigro, fasciis duabus anticis, duabus posticis, fascia media, suturæ antice angulata, ma- culis duabus marginalibus, maculisque duabus suturalibus, flavis. Long. 14 à 15 mill. ; lat. 4 à 5 mill.

Couvert d’une longue villosité blonde. Jaune soufre. Tête ayant deux bandeaux noirs entre les antennes, un troisième frontal se remarque chez l’un d'eux. Mandibules noires. Yeux roux. Antennes noires, assez épaisses, un peu plus longues que la moitié du corps chez le #, un peu plus cour- tes chez la ®, frangées de poils noirs, plus raides et allon- gés au sommet des premiers articles. Corselet un peu obs- cur, arrondi, droit aux extrémités. Ecusson semi-arrondi, noir au sommet. Elytres deux fois aussi larges que le cor- selet, quatre fois et demi aussi longues, à peine atténuées vers l'extrémité, obliquement tronquées de la marge à la suture, noires, présentant chacune deux bandes en avant, deux au sommet et une au milieu, qui est anguleuse sur le devant de la suture, deux taches marginales transverses obli- ques, ou arrondies, l’une en avant et l'autre en arrière de

468 CHEVROLAT.

cette dernière bande, et deux taches communes arrondies, l’une après la deuxième bande (qui est oblique et s’arrête avant d'atteindre la suture), et l’autre au-dessus de l’avant- dernière bande, toutes sont jaunes; la côte longitudinale n’est apparente qu’à partir de la première tache marginale à l’avant-dernière bande. Jambes et tarses ferrugineux.

Des provinces ouest du Mexique et de la Californie; & et 8 de la collection de M. Mniszech, et & de la mienne. Mon exemplaire a les taches marginales très étroites et obli- ques ; ces taches sont larges et arrondies chez les deux autres exemplaires.

14. CLYTUS (TRICHOXYS) MELANOTELUS Ad. White, Cat. Brit. Mus., p. 273, 103. Brit. Mus. et Coll. Glennie, Mus. de Paris. Antennis pedibusque nigris; thorace pilis flavis hirtulo; elytris nigris, fasciis brevibus seplem flavo- pilosis; duabus basalibus duabusque apicalibus transversis, tribus alleris obliquis. Long. 15 1/2 mill.; lat. 5 mill.

15. CLYTUS (TRICHOX Ys) FLEXUS. Parum albido pilosus, virescens; ore, untennis pedibusque (pube grisea tectis) ni- gris ; thorace rotundato modice convexo ; in elytris fasciis qua- tuor nigris : {a integra exlus et antice flexa, 24 angulata, vit- tam viridem obliquam includente prope suturam, 32 recurva propre suturam et aperta in margine, 4a brevi, transversa. Long. 14 1/2 à 15 1/2 mill.; lat. 5 à 5 1/3 mill.

Couvert de poils blonds, assez longs et épars, d’un jaune verdâtre. Tête arrondie, sillonnée au milieu, offrant deux bandeaux noirs, l'un entre les antennes et l’autre entre les yeux. Palpes et mandibules noirs. Veux bruns. Antennes noires, assez épaisses, un peu plus vers l'extrémité, de Ja longueur de la moitié du corps chez la ®, un peu plus étendues chez le & , frangées de poils noirs. Corselet ar- rondi, peu convexe, atténué sur la base, droit aux extrémi-

Clytus du Mexique. 469

tés, finement et très serrement ponctué, avec un pointillé espacé. Côte longitudinale obsolète. Ecusson large, semi- arrondi. Elytres une fois trois quarts aussi larges que le cor- selet, quatre fois et demie aussi longues, parallèles jusqu’au trois quarts, atténuées faiblement au delà, tronquées et brièvement épineuses à chaque angle; elles présentent qua- tre bandes noires : première étroite, entière, anguleuse près de la base et dirigée sur le calus huméral, deuxième large, triangulaire, limitée à la côte longitudinale et présentant dans son centre une ligne verdâtre oblique, troisième par- tant de la marge, se recourbant vers la suture et ramenée peu après vers la marge, bifide à son sommet, quatrième non entière, transverse et conique à l'intérieur. Cuisses as- sez épaisses, limitées au milieu des troisième à quatrième segments ; genoux postérieurs brièvement biépineux.

Cette espèce, qui m'a été communiquée et généreuse- ment offert par M. de Mniszech, est sans doute originaire des parties ouest du Mexique.

16. CLyTuSs (TRICHOXYS) ATRIPES. Sul/phureus parce al- bido pilosus ; ore, oculis, antennis, pedibus, in capite fasciis duabus in elytris fasciis sex (quatuor interioribus ad costam longitudinalem nigram inter se junctis) nigris; thorace rotun- dato, viridi obscuro; elytris emarginatis, singulalim biden- tatis, costa longitudinali curvata. Long. 14 3/4 mill.; lat. 4 1/2 mill.

D'un jaune de soufre un peu verdâtre. Bouche, yeux et antennes noirs. Tête jaune, ornée en dessus de deux bandes noires. Corselet globuleux, d’un vert obscur, droit en avant et en arrière, base étroitement jaunätre et sillonnée, revêtu d’un poil blond assez long. Ecusson large, semi-arrondi, jaune, noir à l’extrémité. Elytres un peu aplanies le long de ja suture, convexe sur le milieu antérieur, un peu atté- nuées en arrière, une fois et demie aussi large que le cor-

3e Série, TOME VIN. 31

470 CHEVROLAT.

selet, près de quatre fois aussi longues, échancrées et bidentées à l'extrémité, d'un beau jaune, offrant six bandes arquées ou anguleuses : première entière, deuxième, troi- sième, quatrième et cinquième reliées entre elles par la côte médiane qui est noire et arquée et partant toutes de la marge, sixième triangulaire, liée à la suture et éloignée de la marge. Antennes, pattes et milieu de l'abdomen, noirs. Femelle.

Cette espèce a été rapportée du Mexique par M. le che- valier Truqui, de qui j'ai reçu le seul exemplaire que je pos- sède.

17. CLYTUS (TRICHOXYS) SULPHURIFER. Sulphureus, pilosus, ore, oculis, antennisque nigris; pedibus plus minusve ferrugineis; capite fasciis tribus, flavis; thorace rotundato, fascia basali anguste flava; elytris nigris, flavo irroratis, fas- ciis lateralibus tribus, maculis quatuor vel quinque suturali- bus; sulphureis, oblique angulatis. Long. 13 à 15 mill. ; lat. 4 à 5 mill. PI. 9, fig. 4.

D'un jaune soufre, un peu verdâtre, à pubescence droite, molle, et grise. Tête noirâtre, ornée de trois bandes jaunes. Bouche, yeux et antennes noirs, articles des dernières garnis de poils raides et noirs. Corselet orbiculaire, droit aux extré- mités, rétréci sur la base; celle-ci est étroitement jaunûtre. Ecusson large, semi-arrondi, jaune. Elytres une fois et de- mie aussi larges que le corselet, trois fois aussi longues, ai- guës et coupées obliquement du milieu de l’étui à la suture, côte longitudinale arquée et parlant du tiers antérieur ; noires pour le fond, tiquetées et parsemées de petits traits jaunes, trois bandes de même couleur partent de la marge à la côte et occupent environ le tiers médian, de plus qua- tre à cinq goutelettes du même jaune longent la suture de chaque côté, et les trois apicales sont à distance égale. Pat- tes d’un ferrugineux quelquefois obscur, revêtues d'une lé-

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Clytus du Mexique. 471

gère pubescence grise. Abdomen anguleusement noirâtre au milieu.

Ma collection renferme trois exemplaires de cette espèce, qui m'ont été donnés par MM. Truqui, Westwood et Sallé.

18. CLyrus (TricHoxys) WESrwoOoDI. Virens, pilis albidis suprà sparse infra dense hirtus; antennis oculisque nigris, pedibus pilosis rufis; elytrorum cutis nigra, viridi- arrotala, fascià basali, maculisque duabus vel quatuor luvteis : duabus anticis, duabus suturalibus ultra medium. Long. 13 à 17 mill.; lat. 4 à 5 1/2 mill.

Couvert d’un duvet court et serré, verdâtre pour le fond, et de longs poils blonds en dessus, très denses et inclinés en dessous. Palpes, mandibules et antennes noirs. Lèvre et pattes ferrugineuses. Antennes de la moitié de la longueur du corps, la dépassant à peine, hérissées de poils noirs, un peu épaissies au sommet. Corselet petit, arrondi, coupé droit aux extrémités, sillonné sur la base, angles posté- rieurs saillants, droits. Ecusson large, semi-arrondi. Elytres du double plus larges que le corselet, quatre fois 1/2 aussi longues, atténuées vers le bout, obliquement tronquées du sommet de la côte sur le dedans de la suture, l'angle est plus ou moins aigu ou obus; leur fond est noir, jaspé de verdâtre; elles présentent une bande basale jaunûâtre ordi- nairement étroite; une tache transverse plus ou moins grande sur le milieu de l’étui (et fait quelquefois défaut) avant, et une autre suturale de même couleur après le mi- lieu. Genoux postérieurs limités soit à l'avant-dernier ou au dernier segment abdominal, étroitement échancrés sans épines. Corps en dessous vert tendre, ou obscur, densément pubescent.

Dédié à mon ami M. Westwood, entomologiste aussi ins-

472 CHEVROLAT.

truit qu'habile dessinateur, de qui j'ai reçu cette espèce ainsi que d'autres espèces mexicaines. Oaxaca, Mexico.

19. CLYTUS (OCHROESTHES) CIRCULIFERUS.— Pilis albidis et longis prœæsertim in capile et thorace vestitus, luteo-virescens ; capite antice truncato, sulphureo; palpis mandibulisque ni- gris; oculis et antennis (1° articulo nigro) rufis ; thorace ro- tundato Llateribus posticis obliquo ; elytrorum callo humerali, fasciisque tribus nigris; prima versus suturam annulata, dua- bus sequentibus valde flexuosis et in margine ampliatis ; fe- moribus corporeque medio dense albido tomentosis ; tibiis et tarsis rufescentibus. Long. du &, 15 mill.; lat. 5 mill.; long. de la ®, 15 mill.; lat. 5 3/4 mill.

&. Revêtu de longs poils blonds plus denses sur la tête et sur le corselet, verdâtre en dessus, cuisses et milieu du corps blanchâtres en dessous. Tête coupée droit et d’un jaune soufre sur le devant. Palpes et mandibules noirs. Lèvre et chaperon ferrugineux. Antennes allant jusqu'aux deux tiers des élytres, d’un ferrugineux obscur, avec le premier article noirâtre. Corselet plus long que large, arrondi en avant, oblique sur les côtés postérieurs, coupé droit sur le bord antérieur et marqué d’une bordure noire très étroite, base légèrement sillonnée et relevée. Écusson grand, semi-ar- rondi, jaune. Elytres du double plus larges que le corselet à la base, deux fois et demie aussi longues, brièvement obli- ques sur le sommet de la marge et tronquées droit à l’extré- mité, marquées d’un point huméral et de trois bandes noi- res : première disposée près de la marge jusqu’à la suture en un grand anneau, deuxième située au delà du milieu, troisième peu après, toutes deux de même forme, très flexueuses et élargies en marge. Genoux postérieurs dépas- sant à peine le corps, échancrés et non bidentés. Jambes et tarses ferrugineux.

Clytus du Mexique. 473

Ma collection renferme une ® peu fraîche qui paraît de- voir se rapporter à cette espèce; elle est ocracée : parties de la bouche, yeux, antennes et pattes en totalité de cou- leur ferrugineuse, l’épaule n'offre aucun vestige de tache et le sommet des élytres est un peu obliquement tronqué, le corps en dessous est plutôt jaunâtre que blanc, de plus les segments abdominaux sont marqués de brun à leur bord inférieur.

Le & m'a été obligeamment communiqué par M. de Mniszech.

20. CLYTUS (OCHROESTHES) OBLIQUUS. Supra ochra- ceus pilis pallidis et longis sparse vestitus; albido sericeus infra; antennis, elytrorum fasciis quinque nigris; 1a infra basin, angusta, curvata, integra, deficiente in fœmina, sequen- tibus obliquis, 24, 3aque obsolete indicatis, aliam fasciam ochraceam includentibus ; 42 ramificatà quintæ, maculamque pone suturam efficiente; pedibus fulvo-ochraceis. Long. 12 à 14 mill. ; lat. 4 à 6 mill.

Voisin du CL. pollinosus, mais plus grand, de couleur d’ocre. Tête élevée transversalement entre les antennes. Palpes et mandibules noirs. Yeux d’un brun roux. Antennes noires, dépassant à peine la moitié du corps &, de la moitié de la longueur de ce dernier &, frangées de poils noirs, dont un est plus long et raide au sommet des deuxième à sep- tième article. Corselet un peu plus long que large, arrondi, assez largement étranglé à la base, droit aux extrémités. Ecusson semi-arrondi. Elytres une fois et demie aussi lar- ges que le corselet, trois fois et demie aussi longues, paral- lèles, arrondies au sommet de la marge, anguleuses sur la fin de la côte, et coupées obliquement sur le dedans de la suture ; présentant cinq bandes noires : première (nulle chez la femelle) étroite, courbée régulièrement en arrière d’un calus huméral à l’autre, suivantes obliques, deuxième et

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troisième rapprochées, obsolètes, partant du bord marginal à la côte longitudinale, offrant dans leur intervalle une bande ocracée, également oblique, quatrième entière ra- mifiée à la cinquième par la côte et figurant le long de la suture une tache ocracée presque ronde, cette dernière, près de la marge, se recourbe vers le bas. Dessous du corps d’un jaune blanchâtre soyeux. Pattes d’un ferrugineux jau- nâtre quelque peu pubescentes.

La dernière bande, chez le & , se prolonge en dessous en pointe aiguë; et si ce n'était la régularité parfaite qu'on remarque sur les deux étuis, j'aurais pu croire que cet effet était produit par l’usure.

Le < fait partie de la collection de M. Auguste Sallé, et la & de celle de M. de Mniszech; ils ont malheureusement perdu leur fraicheur native.

21. CLYTUS (OCHROETHES) SOMMERI Chev., Coll. du Mex., janvier 1835, 1 cent., fasc. 4, no 3. Flavo-hilaris. Anten- nis pedibusque basi subferrugineis ; thorace pilis longis induto et in mare macula nigra medio; elytris tribus fasciis arcuatis nigricantibus (punctio flavo in medio fasciæ primæ) apice obli- que truncatis. Long. 13 à 14 mill.; lat. 3 3/4 à 5 mill.

CL. Sommeri Delaporte et Gory, Monogr., p. 72, pl. 14, fig. 83, ®.

CL. tibialis Delaporte et Gory, Monogr., p. 71, pl. 13, fig. 82, d'.

Des environs de Mexico.

292. CLYTUS (OCHROESTHES) CITRINUS (Klug). Sulphu- reus, vel ochraceo-dense vestitus ; pilis erectis fulvis; antennis in dimidia parte, tibiis tarsisque ferrugineis ; thorace rotun- daio, fascia obsolete fusca; elytris puncio subapicali, fasciis quinque nigris; 1a basali sœpe obsoleta, 2-3, 4-5que versus

Clytus du Mexique. 475

suturam arcuate junctis, intus sulphureis, notulis duobus su- turalibus sulphureis, ante apicem. Long. du &, 414 mill.; lat. 4 1/2 mill. ; long. de la @, 15 mill.; lat. 5 4/3 mill.

Cette espèce est très voisine de nos CL. pollinosus et Som- meri (Libialis Gory, Cast), mais elle est plus large et plus courte et les dessins des élytres sont un peu différents.

D’un jaune d’ocre un peu plus sulfureux chez le &, à vil- losité blonde. Palpes, extrémité des mandibules et les quatre derniers articles des antennes de la ® noirs. Antennes, jam- bes et tarses ferrugineux. Yeux d’un brun rougeâtre, entou- rés d’un faible rebord noir. Corselet court, arrondi, poilu, offrant une bande transverse d’un brun obsolète, avec la base et une tache arrondie sur chaque côté d’un sulfureux verdâtre. Ecusson sulfureux, semi-arrondi, plus court et plus large chez le &. EÉlytres une fois et demie aussi larges que le corselet, trois fois et demie aussi longues, marquées de cinq bandes flexueuses : première au-dessous de la base, souvent obsolète, surtout chez le # , quelquefois entière et contournant l’écusson, deuxième rapprochée de la troi- sième, réunies entre elles en s’arrondissant près de la su- ture, et présentant dans le centre une sorte de Z ou d'S de couleur de soufre qui serait placée en travers, la quatrième se réunit encore à la cinquième en décrivant près de la su- ture un cercle plus grand, émet un petit branchage oblique dirigé vers le bas de la suture et qui renferme de chaque côté une tache ronde d’un jaune le plus vif, un petit point ou trait noir s'offre sur le milieu de chaque étui avant l’ex- trémité; celle-ci est obliquement tronquée du sommet de la marge sur le dedans de la suture. Abdomen ayant le bord antérieur des deuxième, troisième et quatrième segments obscur.

Je possède un < et une & qui avaient eté envoyés par Klug à Dejean. M. Truqui m'a donné depuis une % plus

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forte, chez laquelle les dessins noirs des élytres sont plus prononcés.

23. CLYTUS (OCHROESTHES) POLLINOSUS Chev., Col. du Mex., 1 cent., fasc. 4, 9, janvier 4835. Flavus; sex ultimis articulis antennarum piceis; thorace globoso cum fas- cia transversali obsoleta ; elytris oblique truncatis angulatis= que versus margincm; quinque fasciis (2-3 approximatis, valde undatis) lineaque ad apicem marginis, fuscis; corpore lateribus luteo.— Long. 42 mill.; lat. 4 mill.

CL. pollinosus Delaporte et Gory, Monogr., p. 73, pl. 13, fig. 82?

Cette figure est si peu exacte qu’on serait tenté de croire que ces auteurs ont représenté une toute autre espèce.

On le rencontre aux environs de Cordova et d’Orizaba sur des fleurs jaunes, en octobre.

24. CLYTUS (OCHROESTHES) Z. LITTERA. Flavo virens, vel ochraceus, longe albo pilosus; ore, oculis, antennis pedi- busque ferrugineis; thoracis maculis quatuor obscuris; duabus dorsalibus, duabus lateribus anticis; elytrorum in mares brun- neis ad basin late, fascia antica Z litteram transverse posi- tam cfficiente, singulatimque maculis sex-ochraceis quarum tribus prope suturam tribusque submarginalibus; in fœmina, viridi ochraceis, maculis majoribus, obsoletis, lateralibus ni- gro-limbatis. Long. du &, 13 1/2 mill.; lat. 4 1/2 mill ; long. de la ©, 14 1/2 mill. ; lat. 5 mill.

Cette espèce a la forme et une partie des dessins du CL. pollinosus, mais il est plus grand; sa couleur et les taches du corselet le rapprochent encore du C{. Cristoforii.

D'un jaune verdâtre, recouvert de longs poils blonds épars. Têle arrondie, sillonnée sur sa longueur. Bouche avec

Clytus du Mexique. 477

ses parties, yeux, antennes et paltes de couleur ferrugineuse. Antennes un peu plus épaisses au sommet chez le &, attei- gnant le quart basal des cuisses postérieures. Corselet ar- rondi régulièrement en avant, droit aux extrémités, faible- ment resserré, sillonné et relevé sur la base, avec les côtés postérieurs brièvement obliques, tant sur l'angle qu’en de- vant, présentant quatre taches brunes, deux sur le disque prolongées jusqu’au bord antérieur, chez le ® seulement, et traversée d’une ligne longitudinale verte, une sur chaque côté antérieur, élargie par le haut. Ecusson allongé, semi- arrondi, vert. Elytres du & brunes, ayant le sixième basal jaunâtre, prolongé anguleusement sur le milieu, au-dessous se détache du fond brunâtre un Z placé en travers près de la marge, trois taches suturales (deuxième allongée) et trois submarginales d'un jaune verdâtre; de la ® entièrement verdâtres, marquées des mêmes signes et taches, mais ces dernières sont arrondies; des deux latérales, celle qui indique la lettre Z n’a qu'un léger entourage brun, tandis que la seconde, qui est oblique, est incluse dans un carré long, qui borde la marge, et son centre interne porte un petit trait brun qui se lie à la suture, la troncature api- cale est régulièrement arquée dans son ensemble chez le 4, et l'angle marginal est plus aigu. La côte part de la première tache suturale à l’angle marginal et est assez élevée. Corps en dessous, vert sur les côtés, gris-blanc au milieu. Abdomen brun tirant sur le rouge sur le dernier segment.

Des environs d'Orizaba, de la collection de M, de Mnis- zech et de la mienne.

25. CLYTUS (OCHROESTHES) CRISTOFORII. Virescens, pilis erectis, longe fulvis tectus; ore, oculis, 19 articulo anten- narum femoribusque nigro brunneis ; antennis, tibis et tarsis ferrugineis; thorace rotundato, macula laterali rotundata lineisque duabus dorsalibus, obsolete nigris; elytris thorace

LA

478 CHEVROLAT.

mulio latioribus, ad apicem angulatis, oblique truncatis, ob- solete nigro-biannulatis (annulis intus sulphureis), costa me- dia longitudinali ; abdomine vitta media nigra in singulo seg- mento angulose extensa. Long. 11 1/2 mill.; lat. 4 mill.

CL. vestitus Dej., Cat., 3e éd., p. 357.

Couvert d’une indumentation verdâtre et de longs poils droits. Tête arrondie, transverse, étroitement sillonnée en dessus et noirâtre en dessous sur la bordure du corse- let. Palpes ferrugineux. Mandibules et premier article des antennes noirs, suivants ferrugineux. Yeux déprimés et échancrés en dessus, bruns. Corselet arrondi, un peu atté- nué en arrière, droit aux extrémités, offrant près des angles antérieurs une grande tache arrondie d’un noir obsolète, ayant un point vert au centre, une large bande longitudi- nale de même noir, possède au centre un léger trait vert. Ecusson large, arrondi. EÉlytres ayant près de deux fois la largeur du corselet, arrondies et saillantes sur l'épaule, pa- rallèles, tronquées obliquement à l'extrémité, aiguës du côté de la marge; carène longitudinale médiane; deux sor- tes d’anneaux allongés, transverses, d’un noir obsolète pla- cés sur la moitié externe, l’un avant et l’autre après le mi- lieu, et dont le dernier est anguleux en avant et en arrière, l'un et l’autre portent au centre une tache verdâtre, oblique, en carré long. Abdomen avec une large bande médiane, lisse, qui s'étend anguleusement de chaque côté des segments. Paites ne dépassant pas les étuis. Cuisses obscures, densé- ment et brièvement poilues. Genoux non évasés et bidentés. Jambes et tarses ferrugineux.

Dejean possédait, sous le nom de Cl. vestitus un exem- plaire qu’il avait à tort rapporté au Cl. pollinosus. M. Tru- qui a bien voulu enrichir ma collection d’un second indi- vidu.

Je dédie à feu Cristofori cette espèce comme souvenir de ma gratitude,

Clytus du Mexique. 479

26. CLYTUS (OCHROESTHES) TOMENTOSUS. Pilis hirtis nigris laxe vestitus, flavo-ochraceus supra, flavo-albidus infrà; antennis pedibusque rufo-ferrugineis ; thorace rotun - dato; elytris parallelis, convexiusculis, in humero macula rotundata rufa, fasciolisque duabus nigris, oblique positis ad apicem e margine ad medium. Long. 10 mill. ; lat. 3 mill.

CL. 1tomentosus Dejean, Cat., 3e éd., p. 357.

D'un jaune d’ocre en dessus, hérissé de poils noirs assez épars et d’un jaune jonquille ou blanchâtre en dessous. Tête arrondie, marquée à son sommet d’une bande noire transverse. Bouche noire. Yeux et antennes bruns; celles-ci atteignent à environ le milieu des élytres. Corselet arrondi, droit en avant et en arrière, mais resserrée et sillonnée sur la base. Ecusson semi-arrondi. Elytres un peu plus larges que le corselet, régulièrement rectangulaires au dehors de la base et de l’épaule, parallèles sur le côté, légèrement con- vexes, rétrécies et arrondies sur le sommet. L’épaule offre une tache dénudée rousse, et sur chaque étui on voit au delà du miliea deux bandes légères, obliques du bas en haut, qui sont appuyées à la marge et qui ne s'étendent pas au delà du milieu de l’étui. Abdomen bordé transversale- ment de brun foncé sur chaque segment, avec les côtés d'un jaunâtre pâle. Pygidium arrondi. Pattes d’un brun ferrugineux, à villosité courte, assez serrée et cendrée. Femelle.

Unique. De la collection du comte Dejean. Ce célèbre entomologiste l'avait reçu de feu Hôpfner.

27. CLYTUS (OCHROESTHES) VIRIDIVENTRIS. Parvus, longe fulvo pilosus, supra infuscato-ochraceus, viridi-sulphu- reus infra; antennis obscuris pedibusque pallidè ferrugineis ; thorace rotundato, margine antico, basique extus sulphureo ; elytrorum singulatim punctis duobus, suturalibus maculis tri-

480 CHEVROLAT.

bus; duabus in medio longitudinis tertia apicali, fasciaque versus medium infra angulata sulphureis. Long. 9 mill. ; lat. 3 mill. \

Revêtu d’une villosité blonde, longue et fine, de couleur d’ocre en dessus, obscurcie par places et d'un vert soufre en dessous. Tête de couleur d’ocre, offrant sur le devant une bande qui est fournie de poils sulfureux. Palpes noirs. Mandibules, lèvre et chaperon ferrugineux. Antennes un peu plus longues que la moitié du corps, d’un rougeâtre foncé; sommet des premier, troisième et totalité des quatre der- uiers articles encore plus obscurs. Corselet arrondi, étroite- ment atténué sur la base, droit aux extrémités, obscur sur le disque, ayant les bords antérieur, postérieur, une tache arrondi de chaque côté de la base, d’un vert sulfureux, le milieu en dessous est noirâtre. Ecusson grand, semi-arrondi, d’un jaune soufre. Elytres plus larges que le corselet, trois fois et demie aussi longues, parallèles, arrondies sur chaque étui, planes; elles sont de couleur d’ocre, noirâtres sur la plus grande étendue et offrent deux taches arrondies le long de la suture, l’une vers le quart antérieur et l’autre vers les trois quarts postérieurs, deux plus grandes occupent le milieu longitudinal : la première au-dessous et la deuxième au-dessus des taches suturales, une cinquième apicale et. une bande médiane anguleuse en arrière ; toutes sont d’un jaune sulfureux. Poitrine et abdomen d’un vert tendre. Pattes d'un ferrugineux pâle. Genoux postérieurs ne dépassant pas le quatrième segment abdominal, briève- ment échancrés et non biépineux.

Femelle. Unique, de la Collection de M. Auguste Sallé; Trouvé en août.

Istepec (Oaxaca).

28. CLYTUS (OCHROESTHES) BREVICORNIS. Dense tomen- tosus, virescenti-obscurus; ore, oculis, antennis, thorace, pe-

Clytus du Mexique. - 48i

dibusque (densè cinereo pubescentibus) nigricantibus; elytris crebre punctulatis, ad apicem oblique truncais. Long. 12 mill. ; lat. 4 4/2 mill.

Cet insecte est {rès voisin du CL. virescens ; il en diffère par ses antennes élargies sur les six derniers articles, par la couleur presque noire de l'antenne, des pattes et du cor- selet; ce dernier est aussi plus allongé au lieu d’être ar- rondi. Enfin par la troncature oblique et nette des élytres à l'extrémité.

Très densément pubescent et d’un vert noirâtre. Tête noire très finement coriacée et ponctuée en arrière, mar- quée entre les antennes d’une petite ligne longitudale en- foncée ; celles-ci sont noires, ont leur six derniers articles un peu plus longs que larges, mais assez dilatés, elles n'at- teignent tout au plus que le tiers antérieur des élytres. Cor- selet à ponctuation coriacée, coupé droit en avant et en ar- rière. Ecusson large, semi-arrondi presque tronqué sur l'ex- trémité, celle-ci est frangée de poils. Elyrtres élevées en bosse sur le calus huméral et plus longuement près de l’écusson, à ponctuation fine moins serrée et transversale - ment rugueuse. Pattes assez courtes et plus robustes, noi- râtres, à pubescence cendrée. Cuisses épaisses, renflées, couvertes de rugosités transverses et de points assez forts. Genoux faiblement échancrés, sans apparence d’épines. 46- domen noirâtre luisant, recouvert d'une pubescence grise. Femelle.

Je l'ai reçu de M. je chevalier Truqui.

29. CLYTUS (OCHROESTHES) VIRESCENS. Flavo-vires- cens, breviter dense tomentosus ; ore, nigro; oculis brunneis ; antennis pedibusque (cinereo-pubescentibus) obscure ferrugi- neis ; thorace rotundato; elytris basi apiceque rotundatis. Long. du &, à mill. ; lat. 4 3/4 mill. ; long. de Ja @, 14 mill : lat. 3 1/2 mill.

482 CHEVROLAT.

Très densément revêtu, tant en dessus qu'en dessous, d’un duvet épais, abaissé, qui est d’un jaune verdâtre. Tête brièvement sillonnée entre les antennes. Bouche noire. Yeux plus ou moins brunâtres. Antennes atteignant à peine le milieu des élytres, d’un ferrugineux obscur, ayant la ter- minaison des 4 premiers articles plus foncée. Corselet un peu plus long que large, arrondi, coupé droit en avant et en ar- rière, à pubescence abaissée et transverse, émettant trois lignes longitudinales appuyées à la base, et dont la médiane est la plus courte; de cette pubescence ressortent de longs poils droits, blonds. Ecusson arrondi. Elytres un peu plus larges que le corselet, régulièrement arrondies sur l'épaule, un peu plus étroitement à l'extrémité, avec un petit angle à peine indiqué sur le sommet de la marge. Leur fond pa- raît finement ponctué et rugueux, quelques poils noirs sont mélangés à la pubescence verdâtre, et la masse de ces poils déborde un peu l'extrémité. Pattes assez robustes, ferrugi- neuses, revêtues d'une villosité blonde, courte et assez dense. Corps en dessous offrant quelques longs poils blonds et droits.

Reçu une ® de M. le chevalier Truqui. & , de la collec- tion de M. James Thomson.

30. CLYTUS RUBRIPES Ad. White, Cat. Br. Mus., p. 273- 104. Elongatus niger, pedibus rufis; capite lineis tribus transversis flavis; thorace supra et subtus pilis brevibus flavis; abdominis lateribus flavo-maculatis; elytris singulis fasciis duabus transversis basalibus flavis linea maculisque tribus flavis suturalibus, maculisque quatuor dorsalibus flavis, ordinalis.— Long. 12 1/3 mill.— Coll. Brit. Mus. et Hartweg.

Je n’ai pas vu cette espèce et ne sais dans quelle division elle doit être placée.

Oaxaca.

Clytus du Mexique. 483

31. CLYTUS (ANTHOBOSCUS) TRICOLOR Chevr., Coll. du Mex., 1 cent., fasc. 4, no 6, janvier 1835.— Cinereus; tho- racis macula lata el in elytris fasciis tribus nigris; fascia 2a lata aurantiaca, 4 et ultima cinereis. Long. 9 à 41 mill.; lat. 4 mill.

CL. tricolor Delap. et Gory, Mon., p. 89, pl. 16, fig. 403.

Aux environs de Cordova, dans des plaines, sur de pe- tites fleurs blanches pendant le mois de novembre. Vera-Cruz.

32. CLYTUS (ANTHOBOSCUS) CLATHRATUS. Angustus, cinereus ; ore, oculis, antennis basi tibiisque posticis, nigris ; elytris flavescentibus, apice cinereis, singulatim obliquè trun- calis (et bidentatis in mare), maculis quatuor nigris, tribus obliquis marginalibus : Aa elongata in medio infra basin, 2a prope Suluram, margini adnexa et postice recta versus medium, tertia trigona, in margine posita, 4a lincari; linea laterali infra et in abdomine fasciis quatuor lateralibus abbreviatis anticeque nigro-limbatis. Long. 11 1/2 mill.; lat. 2 1/2 mill.

CL. clathratus Dej., Cat., 3e éd., p. 357.

Etroit, allongé, cendré. Tête avec les parties de la bouche et yeux noirs. Antennes et pattes d'un cendré noirâtre. Cor- selet ovalaire, droit et faiblement rebordé aux extrémités, ui peu déprimé en dessus, décline vers les côtés postérieurs avec quelques petits tubercules noirs. Ecusson semi-arrondi, cendré. Elytres obliquement tronquées, bidentées et cen- drées à l'extrémité, d'un jaune blanchâtre sur les cinq sixièmes de la longueur, marginées chacune de quatre ta- ches noires assez larges, obliques et allongées : première cunéiforme, au milieu de l’étui, près de la base ; deuxième le long de la suture, réunie à la marge, remontant sur cette dernière jusqu'à l’épaule, et directement coupée droite en

484 CHEVROLAT.

arrière vers le milieu; troisième triangulaire, ayant sa base appuyée à la marge, son sommet avoisine seulement la su- ture sans la joindre; quatrième linéaire, transverse. Poi- trine avec une ligne jaunâtre latérale, et abdomen marqué sur le côté de quatre larges bandes raccourcies également jaunâtres, celles-ci sont bordées de noir en dessus. Cuisses postérieures, bidentées à l'extrémité. Jambes postérieures noires. Mâle.

L’exemplaire unique de la Collection de Dejean est une femelle qu'il avait reçue de feu Hôpfner; les élytres au lieu d’être jaunâtres sont presque cendrées, ce qui provient peut- être de ce que cet insecte aura été jeté dans la liqueur; leur troncature est plus oblique et la marge seule offre un petit angle. L'un el l’autre sexe présentent une carène qui part de la suture au sommet de la deuxième tache noire et s’en éloigne obliquement jusqu’à l'extrémité.

Donné par M. le chevalier Truqui.

33. CLyTus (ANTHOBOSCUS) TRUQUI. Élongatus, cine- reus; ore, oculis, capite fascià transversà occipitali; thorace tantum in mare, lineolis duabus dorsalibus obliquis, pone ba- sin; elytrisque (oblique truncatis) singulatim sepiem ma- culis 2,2, 2,1; nigris (inter maculas longitudine miniatis). Long. du &, 12 mill.; lat. 23/4 mill.; long. de la $, 10 mill.; lat. 4 mill.

Mâle. Allongé, très densément revêlu d’un poil court cendré. Tête marquée d’une bande noire appuyée sur le bord du corselet. Palpes, mandibules et yeux noirs. Anten- nes dépassant le milieu des élytres, à articles, à partir du troisième presque égaux, cependant un peu plus allongés en remontant vers le sommet, les trois derniers sont totale- ment noirs. Corselet oblong, arrondi, droit, relevé et res- serré étroitement sur le bord antérieur; droit, mais un peu avancé sur le milieu de la base, marqué de deux traits noirs

Annales de la Societé entomologique de France

Nicolct pinx

Chrysodema Varennest.

Z. 2; » COnver« . 3. Hemicyrtus Villers.

Æ 7 Serrest

5. Ænoplus tridens

Imp. Houiste

Serte Tome ML (1860) PLT.

ARchuffet sculp

6. Horonotus Montrouxtert

7. Adeliunr austrocaledonteuni 8. Naccrdes Moorti

9. Anthribus metallicus. 10. Eliytrocallus Chevrolate .

Wignon l’aris

Annates de la Societe entomeologique de France SZ Serte Tome VI (1860) PL. 6.

JL Migneaux pinx Rebuffet seulp 1. Throscus Schaumit .de Bonv fe Drapetes “ynalipenrues. de Cast, 2 7 calocerus. de B. 6. 7 retrofascéa US. de B 2} 7 constriclor. Say Te sanguinicoÜlés. de B 4. Drapetes, frater. de B. &. Lissomus ustulatus. de B

VE Lissomus mastrucatus. Cerst.

mp. Houiste . Paris

BULLETINS TRIMESTRIELS

Recueillis par M. E. DESMAREST, Secrétaire.

ANNÉE 1860.

LLLLELILEEE ES

PREMIÈRE PARTIE.

SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE,

JANVIER, FEVRIER, MAR,

——R=——

(Séance du 11 Janvier 1860.) Présidence de M. le D' V. SIGNORET, vice-président.

Après l'adoption du procès-verbal de la séance du 28 dé- cembre 1859, lu par le secrétaire, M. Bigot remercie la So- ciété en quelques paroles bien senties de l’honneur qu’elle lui a fait en lui confiant la présidence pendant l’année qui vient de s’écouler, et cède le fauteuil à M. le docteur Signoret.

Communications. M. C. Duméril, président honoraire, après avoir offert à la Société deux volumes intitulés : Histoire générale, classification naturelle et méthodique des Insectes à l’aide de tableaux synoptiques, it la note qui suit :

3e Série, TOME VIII. Bulletin, 1.

il Bulletin entomologique.

Je fais hommage à la Société de l'ouvrage didactique sur l'Histoire naturelle générale des Insectes, que mes confrères de l’Institut ont bien voulu admettre dans le XXXI° volume des Mémoires de l’Aca- démie des Sciences, Je soumets aujourd'hui ce travail au jugement des naturalistes qui se sont spécialement occupés de l’intéressante étude de cette classe d'animaux, parce que je vous considère, Mes- sieurs, comme les véritables juges compétents des recherches et des observations auxquelles je me suis livré depuis longtemps.

Il me semble nécessaire de présenter quelques renseignements rétrospectifs sur mes travaux.

Je viens donc, avec confiance, rappeler à la mémoire de mes honorables confrères l’historique de mes études; elles datent de soixante années : ce livre en contient les détails et les résultats. D'ailleurs, c'est une occasion qui m'est offerte, et je la saisis avec plaisir, de pouvoir publiquement remercier la Société qui, dès son origine, à bien voulu inscrire mon nom parmi ceux de ses fondateurs et me décerner, dans ces derniers temps, le titre de Président honoraire.

J'ai besoin de réclamer d’abord l’indulgence de l'assemblée si je reproduis certains détails personnels relatifs à quelques-uns des progrès que mes études ont, peut-être, contribué à introduire dans la science. Ces faits ont été, il est vrai, indiqués dans le corps de l'ouvrage, quand l’occasion s’en est présentée ; mais la plupart des bibliographes, dans l'historique de cette partie de la zoologie, les ont évidemment oubliés, et, le plus souvent, ils ont attribué à d’autres Entomologistes l'initiative et l'application de quelques-unes des vues nouvelles qui me sont propres. Ainsi, parmi les termes au- jourd’hui généralement employés dans l’entomologie et que j'ai pro- posés, la plupart ont été dénaturés ou pris dans des acceptions qui malheureusement ne répondent plus à leur véritable étymologie; souvent même ils ne sont plus conformes à la pureté du langage auquel la science doit être soumise pour que les mots dont elle se sert soient correctement écrits et prononcés. C'est ce que j'ai prouvé par des citations précises qui établissent que les mêmes idées ont été identiquement reproduites, mais exprimées d’une autre manière, car la valeur des termes pourra en être facilement appréciée.

En prenant connaissance de la marche que j'ai suivie dans la com- posiion de cet ouvrage, on verra que j'ai beaucoup profité de

1er Trimestre 1860. If

quelques-unes des études particulières auxquelles j'ai me livrer. Ainsi, je crois être le premier naturaliste qui, à l’aide de l'anatomie comparée et de la physiologie, branches de la science que j'ai été appelé à cultiver et à professer pendant ma longue carrière, ait pu assigner avec conviction le rang très élevé que doit occuper au- jourd'hui la classe des Insectes, sous le rapport de l’animalité ou de la vie de relations, parmi tous les êtres vivants et digérants, qui n’ont pas leur centre nerveux protégé par une enveloppe solide, flexible et spéciale.

A l’aide des connaissances précises et détaillées sur la structure et l’organisation dont j'ai fait précéder l'étude de la vie chez les Insectes, je crois être également le seul qui ait réuni, en un corps de doctrine, tout ce que l’on sait de général sur les modifications des organes et des fonctions dans cette grande classe d’animaux. J'ose me flatter que cette partie de l'ouvrage, à laquelle j'ai consacré un long chapitre, pourra être considérée comme un traité sommaire ou un résumé de Ja physiologie des Insectes.

Dans un quatrième et dernier chapitre sur les généralités, je suis entré dans de plus grands détails qu’on ne l’a fait jusqu'ici, sur la marche suivie par les naturalistes poar parvenir à la connaissance des Insectes et à leur classification. Après avoir cherché à démontrer les grands avantages qui résultent de l'emploi de l’analyse pour arri- ver à un arrangement suivant la méthode naturelle, j'ai eu recours aux systèmes et j’ai fait usage de ces derniers procédés, d’autant plus avantageux que j'ai pu les varier à l'infini. Ces systèmes m'ont servi à élever autant d’échafaudages provisoires, dont la construc- tion pouvait être appropriée à l'érection fondamentale des familles uaturelles indiquées d'avance par les observations sur la structure et sur les mœurs; dès lors il m'a été facile d’assigner à ces familles les caractères généraux pris comme bases de cet arrangement; il en a été de même pour le placement de chacun des genres qui devaient naturellement y être inscrits.

Je crois être parvenu, à l’aide de ces moyens, à rendre l'étude des Insectes plus facile et surtout à abréger le temps que l’on con- sacre aux recherches ayant pour but la détermination positive d’un individu qu’on a sous les yeux, auquel on veut assigner un rang et qu'il s’agit de placer, sous son nom générique, dans l’une des. cin- quante-sept familles que j'ai établies. Celles-ci sont subdivisées en

IV Bulletin entomologique.

genres plus ou moins nombreux qui s’y trouvent inscrits, et accom- pasnés chacun de la figure gravée en relief de l'une des espèces, choisie de préférence parmi celles qui se rencontrent le plus fré- quemment aux environs de Paris.

Il est facile de constater que le tableau synoptique de la classifi- cation des Insectes en familles naturelles a été imprimé en février 1800 à la fin du premier volume des Lecons sur l'analomie com- parée de Cuvier, que j'ai rédigées; d’ailleurs, on trouve inséré dans le numéro 6/4 du Bulletin des Sciences de la même année, un mémoire auquel j'ai donné pour titre : Plan d’une méthode natu- relle pour l'étude et La classification des Insectes. Enfin, le 17 sep- tembre 1805, j'ai déclaré dans la préface de la Zoologie analytique que la classe des Insectes y est établie d’après une méthode tout à fait nouvelle à laquelle je travaillais depuis 1795.

Si je ne craignais d’exprimer ici une opinion un peu trop person- nelle, je pourrais me regarder, relativement à cette nombreuse série d'animaux, comme l’un des classificateurs principaux, venant, par ordre de date, après Geoffroy, De Géer, Linné et Fabricius. Je suis en effet le seul qui ait distribué tôus les Insectes en familles natu- relles, à chacune desquelles j'ai donné des noms, et, pour établir les genres, un moyen nouveau, commode et rapide qui fait arriver à leur détermination.

Le premier ouvrage de Latreille, son Précis des caractères génériques à été, il est vrai, imprimé à Brives en 1796; mais on peut s'assurer qu'il n’y à pas donné un seul nom aux réunions de plusieurs genres qu'il désigne comme familles par une série de numéros et il avance qu'il attendait, pour créer ces dénominations, un ordre fixe et moins précaire ; il place d’ailleurs mon nom et ceux de Cuvier et de Bosc en nous désignant comme ses collabo- rateurs.

C’est en 1817, dans le II volume du Règne animal de Cuvier, que Latreille a donné, pour la première fois, des dénominations spécialeæ à quelques-unes des familles. J’ai eu soin de constater, dès les premières lignes consacrées à chacune des cinquante-sept fa- milles que j'ai adoptées, mon initiative pour la plupart de ces dénomi- nations, quoique le plus grand 2ombre soient aujourd'hui changées ou modifiées par d'autres synonymes.

Au reste, je n'ai pas besoin d'insister sur cette assertion, car

{er Trimestre 1860. V

Blainville et Latreille, dans un rapport imprimé et qu'ils ont signé le 91 octobre 1825, ont écrit la déclaration suivante, dont voici la copie : « C’est l’un de nous, M. Duméril, qui eut le premier cette » idée de l'établissement et de la dénomination des familles et de » les tirer de quelques points de l’organisation, Il l’exécuta à la fin » de l’année 1799 et depuis dans la Zoologie analytique. »

Je ne crois pas devoir insister davantage sur cette antériorité relative à l'établissement des familles naturelles parmi les Insectes. Je regrette seulement que dans les bibliographies spéciales, et dans les meilleurs ouvrages, ces faits aient été omis et que, dans celui de M. Lacordaire en particulier, on puisse lire la page X de son livre sous le titre de Genera) :

« Latreille, en introduisant les familles naturelles en entomologie, » à limitation de Jussieu pour la botanique, à donné à cette science » sa forme définitive, et il ne peut plus être question aujourd'hui que » de perfectionner sa méthode.

M. le colonel Goureau fait la communication suivante :

L'ancien genre Attelabus de la famille des Rhyncophores ou Porte-bec de Latreille était formé d'insectes dont les femelles, pour la plupart, roulent les feuilles des végétaux en forme de cornet ou de tuyau pour y cacher l'œuf qui doit perpétuer leur espèce. Mais les proportions de la trompe, la manière dont elle se termine, la forme ce l'abdomen, ont engagé les entomologistes modernes à di- viser ce genre en trois autres, savoir : Apoderus, Attelabus et Rhynchites. On pourrait croire qu'après ce partage chacun des nouveaux genres ne renferme que des insectes ayant les mêmes mœurs et se trouve tout à fait naturel. Il n’en est pas ainsi; car l'Apoderus coryli roule les feuilles du Noisetier ; lAttelabus cur- culionoides roule celles du Chêne, et le Rhynchites betulæti roule celles du Bou'eau. Il n’y à pas d’inconvénient à ce que des insectes ayant les mêmes mœurs soient répartis dans différents genres voisins réunis dans une même tribu; mais si, d’un autre côté, le Rhynchites betulæti roule les feuilles de Bouleau, comme on vient de le dire; le Rhynchites conicus coupe les bourgeons de tous les arbres et particulièrement du Poirier, et le Rhynchites auratus, dont je vais parler, se développe dans les noyaux des Prunelles. Voilà donc trois

vI Bulletin entomologique.

insectes du même genre dont les mœurs sont très différentes, ce qui n’est nullement conforme aux principes de la classification natu- relle,

Sur la fin du mois de juillet on remarque des Prunelles (fruit du Prunus spinosa) qui commencent à rougir lorsque les autres, ayant la même grosseur et se trouvant sur le même arbre, sont encore en- tièrement vertes. Si on examine les premières on voit un petit point noir sur leur surface, une petite cicatrice recouverte de quelques parcelles de gomme sécrétée par la blessure. Si, poussé par la cu- riosité, on enlève la pulpe jusqu’au noyau au moyen d’un couteau, on aperçoit un très petit trou dans celui-ci correspondant à la cica- trice dans lequel on peut introduire la pointe d’une fine aiguille, et si l’on ouvre le noyau par une section passant par ce trou on dé- couvre une petite larve blanche, apode, à tête écailleuse armée de mâchoires, qui ronge l’amande. C’est cette larve qui accélère la ma- turité du fruit et le fait tomber à terre lorsquelle a pris tout son ac- croissement.

Il est facile de récolter ces Prunelles rougissantes et de les mettre dans un bocal sur de la terre humide ; on en verra bientôt sortir des vers blancs si gros qu’on a peine à croire qu'ils aient pu être conte- nus dans le noyau. Ces larves, examinées avec soin, se laissent re- connaître pour appartenir à un Curculionite. Elles s’enfoncent dans la terre, se fabriquent une petite boule de terre pressée plutôt qu’ag- glutinée au centre de laquelle elles restent en repos ; elles y demeu- rent presque deux ans et n’en sortent, sous la forme d’insecte parfait, que vers la fin de mai ou le commencement de juin de la deuxième année. Cet insecte est le Rhynchites auratus dont la femelle est armée de deux petites épines droites au corselet,

M. Bellier montre une Geometra flabellaria & , éclose chez lui le 23 décembre 1859 et provenant de chrysalides qu'il a rapportées de Sicile, ainsi que la chenille préparée de ce Lépidoptère et fait remarquer qu'elle n’est pas moins singulière que l'insecte parfait pour lequel a être créé le nouveau genre Apocheima; un Bombyx populi $ de Sicile, éclos le 1er janvier 1860, et qui diffère du type des environs de Paris.

1er Trimestre 1860. VIL M. H. Lucas lit la note suivante :

Je fais passer sous les yeux de mes confrères deux paires des deux sexes des Saturnia mylitta et selene dont les cocons, rapportés de Pondichéry en 1859, sont éclos au Jardin-des-Plantes en juillet de la même année. On avait espéré obtenir des accouplements de ces grandes et belles espèces ain de pouvoir les propager, mais malheu- reusement cel essai a été infructueux, au moins pour l’une d'elles. Ce ne sont cependant pas les soins qui ont manqué; mais comme il arrive souvent à beaucoup d'espèces placées sous un climat différent de celui sous lequel elles vivent ordinairement, on remarque que les deux sexes éclosent à des époques beaucoup trop éloignées. En effet, on voit souvent, dans ces sortes d'éducations faites en petit et en domesticité, des mâles éclore à telle époque et des femelles opérer leur éclosion quinze ou vingt jours après. Que résulte-t-il sou- vent de cette irrégularité dans les éclosions? C’est que les mâles n’ont plus assez de force pour accomplir le grand acte auquel la nature les a destinés, ou bien si ce sont des femelles, celles-ci ont perdu toutes les facultés reproductives, et au lieu d’être recherchées ardemment par les mâles, comme cela a lieu ordinairement dans les conditions climatériques normales, ces femelles deviennent au con- traire un objet de répulsion. Outre cet inconvénient, qui est très grand, il en existe un auire non moins grand encore pour les œufs, c'est quand ceux-ci éclosent à des époques différentes de celles les plantes, qui doivent nourrir ces chenilles jusqu’à leur trans- formation en nymphe, se montrent ordinairement. Les influences climatériques qui doivent jouer un si grand rôle dans ces éducations ont été jusqu’à présent peu prises en considération, aussi n’est-on pas encore parvenu à retarder ou à empêcher l’éclosion des œufs et des insectes parfaits dans une saison autre que celle cet acte doit s’accomplir, ni à faire éclore en même temps ou au moins à des époques très rapprochées les deux sexes, et, tant que cette difficulté ne sera pas surmontée, il sera malheureusement difficile de propa- ger et d’acclimater ces belles et grandes espèces dont les cocons très gros et riches en matière soyeuse seraient un très bon produit pour notre industrie séricicole. En effet, le véritable avantage de Paccli- matation de ces deux espèces exotiques (Safurnia mylitta et selene) serait de donner des cocons tout à fait fermés, dont les fils peuvent

VIII Bulletin entomologique.

ainsi se dérouler sans interruption et fournir ce qu’on appelle la soie grège en sériciculture.

Lectures. M. Doumerc adresse deux notices : sur les mœurs du Botys du Cobœa (costalis? Fabr.), et sur un cas tératologique observé dans un Smerinthus ocellatus.

M. Bigot présente la description de dix espèces re- marquables de Diptères nouveaux récoltés par M. Bellier de la Chavignerie durant son voyage entomologique en Sicile (1859). Voici la liste des espèces dont il fait passer les types sous les yeux de la Société :

Xyphura fulvida, $. ®% Bombylius melanopygus, &. Exoprosopa Dyonisiü, $. Exoprosopa zona, $. Exoprosopa Archimedea, ®$. Sphixea Bellieri, & $. Lasiophthicus mecogramma, $. Phasia pulverulenta, & Echinomyia rubidigaster, ?. 10° Exorista late- ralis, $.

Le même membre donne également la description de Diptères nouveaux recueillis à l'île Lifu pose Calédonie) par le R. P. Montrouzier.

Membres reçus. MM. Bonnaire (Achille), à Paris, présenté par M. de Bonvouloir; l'abbé Champenois, à Rethel, présenté par M. A. Deyrolle; Colbeau (Jules), à Bruxelles, présenté au nom de M. Mors; Grube (Edouard), à Breslau, présenté par M. Buquet; Mallingié (Alfred), à Paris, présenté par M. Buquet ; Senneville (Gustave de), à Paris, présenté par M. de Marseul.

Démission. M. Cussac (Emile), à Lille.

{er Trimestre 1860. IX (Séance du 25 Janvier 1860.)

Présidence de M. le D' AL. LABOULBÈNE.

M. le D' Strauch, de Saint-Pétersbourg, assiste à la séance.

Immédiatement après la lecture et l'adoption du procès- verbal, M. le président se lève et prononce les paroles sui- vantes :

En venant prendre place pour la première fois au milieu de vous comme Président de la Société entomologique de France, j'éprouve, Messieurs, des sentiments de reconnaissance et je tiens à vous les témoigner. J'aurais voulu vous les exprimer dans notre première réunion de l’année, mais retenu par les épreuves d’un redoutable concours à la Faculté de médecine, je n’ai pu, à mon grand regret, y assister.

Vous pouviez, Messieurs, décerner vos suffrages à de bien plus méritants que moi par leurs découvertes, par leurs travaux, par la juste autorité de l’âge et du talent. C’est parce que je ne me fais point illusion sur mon infériorité auprès d’éminents collègues, que j'ai été profondément touché de l'honneur que vous n'avez fait. Si mon amour pour notre chère science, si mon zèle pour son étude vous ont paru dignes d'être encouragés, n’avez-vous pas voulu, Messieurs, donner par votre choix actuel une marque de votre sym- pathie toute spéciale pour l'illustre Maître sur les traces duquel je m’efforce de marcher, pour l'ami de notre vénéré Président hono- raire, pour le scrutateur infatigable de l'anatomie des Insectes, pour M. Léon Dufour ?

Notre Société offre à la fois un curieux et, je le dis avec bonheur et orgueil, un consolant spectacle. Au milieu du tourbillon incessant et affairé de Paris, on voit ici, Messieurs, une réunion de véritables amis de la science, d’admirateurs passionnés de ses beautés. Parmi nous, il ne règne d'autre ambition que celle de ravir à la nature un de ses secrets, d'agrandir le champ de nos connaissances, de pé- nétrer plus avant dans ce petit monde merveilleux que célèbre à tout instant notre devise. Les soucis et les préoccupations de

+ Bulletin entomologique.

l'intérêt matériel viennent mourir sur notre seuil, ils ne nous touchent point. L’entomologie règne ici sans partage et sans rivale. La Société fondée par Latreille est des plus prospère, elle a réalisé les vœux dont il l'avait accompagnée. Ses Annales occupent le rang le plus honorable, elle poursuit dignement et sans encombre sa marche régulière et progressive. Ce doit être un honneur de pou- voir faire partie d’une Société véritablement et exclusivement savante comme la nôtre.

Grâce à une organisation bien entendue, vos importants travaux suivent d'eux-mêmes, pour ainsi dire, une direction parfaite. Je sais d’ailleurs que s’il survenait, ce qu’à Dieu ne plaise, la moindre diffi- culté, votre concours bienveillant me serait assuré pour la vaincre, et vous savez d'avance que vous pouvez compter sur mon dévoû- ment absolu.

Permettez-moi en terminant, Messieurs, de remercier en votre nom et au mien notre ancien Président M. Bigot et les membres du bureau de l’année dernière, en particulier notre Secrétaire, notre Trésorier et notre Archiviste pour leur zèle continuel et si utile aux progrès de notre Société.

La Société, approuvant l’allocution de son président, vote des remercîments aux divers membres de son bureau pour 1859, ainsi qu’à M. Martin qui a bien voulu se charger du rapport général relatif à l’excursion provinciale eu Au- vergne.

Rapport. M. Goureau, donne lecture du rapport qui suit relativement à l’état des recettes et des dépenses de la So- ciété pour l’exercice dernier :

La commission nommée par M. le président, conformément à l’article 22 du règlement, pour examiner les comptes présentés à la dernière séance par votre trésorier pour l'exercice 1839 vient, Messieurs, vous rendre compte de son travail.

Les pièces de comptabilité soumises à son examen sont au nombre de trois :

Le compte général arrêté au 31 décembre 1859 ;

ter Trimestre 1860. XI

9+ L'état 1, dit des recettes ; L'état 2, dit des dépenses.

Le compte général est le résultat du rapprochement de ces deux derniers états. ,

Il constate que l’encaisse au 31 décembre 1858 (voir le compte Sen) CU R R aterenouen et nbatile 000075 Qu'il a été percu sur les cotisations arriérées. . . . 1,426 50 _ sur les cotisations de 1859. . . . 5,208 » Que les arrérages de 8 coupons de rente 3 °/, ont le à de eee ele «ie es h80 » Que les subventions fournies par deux membres ont RL els 00 ee » duo US ele 262 50 Que le produit de la vente des Annales a été de. . 897 » Que les sommes perçues pour affranchissement d’An- nales, tirages à part, vente du volume des Phytopha- ges de Lacordaire, se sont élevées à . . . . . , . . .. LG61 »

MORE ET Ne 0 OO

Nous ferons remarquer que le trésorier a été autorisé par une décision de la Société à faire l'acquisition d’un nouveau coupon de rente 3 °/, de la somme de 20 fr.; que la négociation a eu lieu le 11 juin 1859 et que le titre a été remis le 29 du même mois; en sorte que la Société possède maintenant neuf titres de rentes au porteur formant ensemble une somme de 500 fr. Le trésorier n'ayant pas encore encaissé, au moment de la rédaction de son compte, le semestre de 10 fr. échu le 22 décembre dernier du titre de rente de 20 fr. ne l’a pas fait figurer en recette et n’a porté que 480 fr. au lieu de 490 fr. pour la somme totale des arrérages.

Les dépenses se sont élevées, d’après l’état 9, aux chifres suivants :

Pour les frais d'impression des Annales, tirages à

DAC 1. savent, «ati ds NE 0 MER SON Pour les frais de gravure de planches coloriées et noires, tirages à part, . . . . . . clos. ss dau il: 2718))

© 6,103 90

XII Bulletin entomologique.

Reports ist ashtiét, à °8 1016208100 Pour la location de locaux pour la bibliothéque, etc., y.compris Jes scontribntions. «ns the 112 65

Pour les frais de bureau alloués au secrétaire de À

SOCIÉIÉ russes his, nopiiaueent EN RUSRE Ee eTS 609 » Pour les gages du garcon de salle, étrennes, etc. . 214 43 Pour l’achat de divers ouvrages pour la bibliothèque. 21 75 Pour la reliure de quelques livres et autres frais de

bibliothèque: .: 5440245078 00R0SNON. RU HR. cm ee 184 45 Pour laffranchissement d’Annales, ports de livres, de

IÉHPES, 6lG.,2, 2 den TRt Safe SR East I L65 60 Pour l’achat de 20 fr. de rente 3 °[,. . . . ..... h18 20

Total. SU Sheet el ut shot 112020) 00

Les recettes étant de. . . . . . . . . F. 13.826 73 Les dépenses s’élevant à. . ..... 8,820 98

Il reste disponible. . . . 5,005 75 5,005 75

Outre cette réserve, il reste encore à recouvrer : Sur les cotisations antérieures à 1859, F. 3,157 50 Sur les cotisations de 1859 . .,.... 1,896 »

ToRL NME 9,053 50 5,053 50

Sur la réserve de 5,005 fr. 75 c. actuellement en caisse, il faudra prélever très prochainement la somme de 1,300 fr. environ pour l'impression du trimestre des Annales de 1859, ce qui réduira l'encaisse à 3,707 fr. 75 c.

Cette somme nous paraissant dépasser les besoins éventuels de la Société, nous avons l'honneur de vous proposer, conformément à la demande de votre trésorier, d'en distraire une partie pour faire l'acquisition d’un nouveau titre de 25 fr, de rente à °/, et de l’auto- riser à négocier cette acquisition.

Votre trésorier fait connaître le nom de huit membres qui n’ont pas acquitté leur cotisation depuis plusieurs années et vous demande de les rayer de la liste. Ces personnes se sont par le fait retirées elles-mêmes de la Société puisqu'elles ne payent pas leur cotisation annuelle, qu’elles ne retirent pas les numéros des Annales de chaque

*

{er Trimestre 1860. xHI

année et qu’elles n’entretiennent aucune relation avec la Société malgré toutes les réclamations qui leur ont été adressées. En consé- quence, nous avons l'honneur de vous proposer de les rayer de la liste des membres pour n'avoir pas satisfait à leurs engagements en- vers la Société.

La commission a l'honneur de vous signaler, avec une extrême satisfaction, les comptes de votre trésorier comme un modèle de clarté, d’exactitude et de simplicité. Toutes les dépenses extraordi- aires sont faites d’après des délibérations spéciales de la Société ; tous les payements sont justifiés par des pièces régulièrement ac- quittées. Elle vous propose de lui adresser, par l'organe de M. le président, les remercîments les plus expressifs pour son zèle, son

activité, ses soins et son dévoûment de tous les instants aux intérêts de la Société.

Après avoir entendu lecture de ce rapport, la Société en adopte les conclusions. En conséquence, elle approuve, à l’unanimité des voix : {0 les comptes qui lui ont été pré- sentés pour 1859; charge son trésorier d'acheter 25 fr. de rente 3 o/o sur les ressources des fonds de roulement; 30 décide la radiation des huit membres qui n'ont pas satisfait à leurs engagements depuis plusieurs années ; 4o enfin vote des remerciments bien mérités à M. le trésorier.

Communications. M. Guérin-Méneville présente quel- ques observations relativement à l'ouvrage de M. de Quatre- fages intitulé : Études sur les maladies actuelles des Vers à soie, Ces remarques ont été insérées depuis textuellement dans la Revue et Magusin de Zoologie de 1860, page 38.

Le même membre lit une note sur les étoffes fabri- quées en Chine avec le fil du Ver à soie du Vernis du Japon, montrant l'utilité de cet insecte pour notre industrie, et fait voir des échantillons de ces soieries (Rev. et Mag. de Zool. 1860, p. 33), et, en faisant passer sous les yeux de ses collègues la fre partie du tome III de l'ouvrage de

XIV Bulletin entomologique.

M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire ayant pour titre : Histoire générale du Règne organique, il insiste sur quelques cas d'hybridité chez les insectes qui y sont mentionnés, prin- cipalement d’après diverses observations recueillies par notre collègue (Rev. et Mag. de Zool. 1860, p. 38).

M. Bruand d’Uzelle adresse quelques remarques au sujet des Microlépidoptères qu’il a, soit seul, soit conjoin- tement avec M. Millière, trouvés aux environs d’Hyères en Provence, à la fin de l’année dernière et au commence- ment de celle-ci. M. Millière donnera plus tard la descrip- tion de plusieurs chenilles encore inédites. Quant à présent M. Bruand se borne à indiquer les types principaux qui ont été trouvés :

En fait d'insectes parfaits, j'ai pris (depuis septembre) : la Pieris Daplidice ; deux Charaxes Jasius (15 septembre) ; plusieurs exem- plaires du Fauna (Satyrus), qui était très fréquent; les Zygæna Fausta et var. Hilaris ; plusieurs individus du Deilephila Neri, très abondant cette année ; les «et $ du Bombyx Spartii (un exem- plaire en octobre) ; trois Chelonia Pudica; plusieurs Orthosia Pis- tacina (généralement moins rougeâtre qu’à Lyon, venant facilement à la miellée) ; les Hadena Æthiops, Episema Rubella, Amphypira Effusa (en octobre, mais déjà fatiguée), Plusia Chrysis, Polia Cæœ- rulescens, Hadena Solieri, Xylina Exoleta, Hadena Oclusa, Hoporina Croceago, Aspilates Sacraria (pas rare sur une espèce de Verge d'or), Larentia Lapidata, Botys Unionalis, puis Ferrugalis et Catalaunalis ; deux exemplaires d'une Hypena, que je crois être une variété de Lividalis (pris par M. Millière en novembre et décembre) ; un Ptérophore voisin de Tesseradactyla, mais distinct et que je crois propre au Midi, etc.

En fait de chenilles, nous avons recueilli celle d'Ophiusa Tyr- rhæa, sur le Lentisque, ainsi que celle d'Adulatrix ou de Felicina Donz.? sur le Cyprès; celle de Lasiocampa lineosa (Millière), sur le Cyprès et le Juniperus Licia ; celle de Larentia cupressata, sur l'Ulex provincialis ; celles de Scodonia Dardoinaria et de Polia Venusta (Millière), sur le Lavatera olbida ; celles de Malvata et de

ier Trimestre 1860. XY

Collata, sur la Bruyère ; la chenille d'Hippocastanata (en grand nombre) et celle du Bombyx Spartii, sur la Globularia alypum ; celle de Pauxillata (Acidalia) et d’un Ptérophore, sur le Doryc- num suffruticosum, celles de Zygæna occitanica, des Fidonia plumistaria et Jordanaria ; sur le Statice limonium, celle d’une Depressaria que je ferai connaître ultérieurement,

M. Millière a encore rencontré celle d'Æstimaria, sur les Ta- marix Gallia et maritima; celle d’Arbcodita, sur l'Arbutus unedo; celle de Sodæ, sur lAtriplex opposifolia ; celle de Carpophaga, sur la Salsola soda ; une de Microlépidoptères (Depressaria), sur l'Aster trifolium ; plus celles de diverses espèces sur l’Olivier ; etc,

M. Bigot en offrant au nom de M. Bellardi, professeur au Musée royal d'histoire naturelle de Turin, la 1re partie de son Essai de diptérologqie mexicaine, dit que l’auteur prie les entomologistes qui auraient des Diptères du Mexique nouveaux ou douteux de vouloir bien les lui adresser en communication.

M. H. Lucas lit la note suivante contenant des obser- vations sur une espèce de Mygale :

J'ai décrit dans nos Annales, série, tome 7 (1859), p. cvzrr, une Mygale que j'ai désignée sous le nom de M. bicolor. En communi- quant cette espèce à la Société, on doit se rappeler que les individus que j'ai montrés étaient vivants. C’est dans les premiers jours de mai que ces grandes Aranéides m’avaient été communiquées et afin de les placer dans des conditions climatériques à peu près semblables à celles elles se trouvent ordinairement, je les confiai au gardien de la ménagerie des Reptiles au Muséum. Ces individus, qui étaient des mâles, furent placés séparément dans une grande cage et, après un mois de séjour environ, les parois de cette cage et les compar- timents qui les séparaient furent tapissés de soie ; elles construisirent aussi des toiles plus ou moins irrégulières, assez grandes, à tissu fin, serré, et sur lesquelles elles se tenaient ordinairement presque im- mobiles pendant le jour. Dans la nuit elles étaient au contraire très agiles, erraient çà et et couraient après leur proie qui consistait en Gryllus domesticus. Dans chacun des compartiments on avait placé une soucoupe assez grande contenant de l’eau et j'ai remarqué

XVI Bulletin entomologique.

que ce liquide était promptement absorbé; en effet, j'ai appris du gardien qui les soignait que l’eau de ces soucoupes étaient renou- velée tous les deux jours environ. Non seulement ces Aranéides se plaisaient à absorber ce liquide en y plongeant leurs organes de la manducation, mais elles trouvaient aussi une certaine satisfaction à y placer toutes les régions sternale et abdominale. Ces Mygale ont vécu pendant un laps de temps assez grand : placées dans la ména- gerie des Reptiles vers les premiers jours d'avril, la première mou- rut dans les derniers jours d'août et la seconde succomba vers le commencement de novembre. C’est la première fois que des Ara- néides d’une taille aussi grande ont éte observées vivant en captivité pendant un temps aussi grand, car la première a résisté quatre mois et ce n’est qu'après huit mois accomplis que la seconde cessa de vivre. On n’a aucune donnée sur la longévité plus ou moins grande de ces Aranéides, mais d’après les observations que je viens d’expo= ser, il est probable que leur existence doit être assez prolongée, et l’on sait en outre combien est long le temps que les Aranéides de notre pays passent avant d'atteindre leur état adulte.

Lectures. M. Allard dépose sur le bureau la deuxième et dernière partie de son Essai monographique sur les Galé- rucites anisopodes ou description des Altises d'Europe et des bords de la Méditerranée.

M. L. Brisout de Barneville adresse la liste des Or- thoptères recueillis en Sicile par M. Bellier de la Chavi- gnerie.

Membres reçus. MM. Vom Bruck (Emile), à Creweld, pré- senté par M. A. Deyrolle ; Gouley (Albert), à Caen; présenté par M. A. Deyrolle.

Démission. M. Boucley, à Paris.

ier Trimestre 1860. XVII

(Séance du 8 Février 1860.) Présidence de M, le-D' Az, LABOULBÈNE.

Rapports et décisions. M. E. Desmarest, rapporteur, au nom de la commission des sessions extraordinaires, com-— posée de MM. Berce, Bigot, Buquet, Desmarest, Doué, La- boulbène, Reiche, Sichel (président) et Signoret, donne lec- ture d’un travail résumant les décisions prises dans la séance du 31 janvier par ladite commission.

Après en avoir délibéré, la Société décide que l’excursion . provinciale de 1860 aura lieu à Besançon, dans les mon- tagnes de la Franche-Comté, telles que celles des environs de Pontarlier, du Mont-d'Or , etc., à la grotte souterraine d'Auxelle, etc.; et, étudiant les demandes faites dans la séance générale du 27 avril 1859, elle indique les proposi- tions qui devront être discutées dans la séance extraordi- naire de Pâques et celles qui, au contraire, devront être écartées.

M. Goureau, au nom d’une commission composée de MM. Aubé, Bellier de la Chavignerie, Bigot, Buquet, Fair- maire, Goureau et Reiche, et chargée d'étudier une propo- sition de M. Bigot faite dans la dernière séance et prise en considération par la Société, relativement à l'élection de membres honoraires, demande qu’il soit procédé à deux nominations et présente une liste de candidats.

Après lecture de ce rapport, sur l’observation de M. Si- gnoret, la Société décide qu'il ne sera actuellement nommé qu'un seul membre honoraire.

L'élection a lieu et M. Westwood est élu à une grande majorité.

Communications. M. E. Desmarest lit les lignes suivantes sur un de nos collègues que nous avons perdu assez récem- 3e Série, TOME VIN. Bulletin 11.

XVII Bulletin entomologique.

ment : travail extrait en partie d’une notice alors inédite de M. Mulsant et qui lui a été communiquée par M. Millière :

Jean-Nicolas-Barthélemy-Gustave Levrat, fils d’un médecin habile, naquit à Lyon le 26 janvier 1823. Dès 1841 il commença l'étude de l’entomologie sous la direction d’un architecte lyonnais, M. Pascal, et depuis cetie époque il ne cessa de s’y livrer avec une passion constante, avec un grand bonheur et au milieu même des occupations commerciales les plus importantes. Membre de la plupart des socié- tés savantes de Lyon, nommé dans notre association en 1855, il a fait partie de nos réunions provinciales de Montpellier, Grenoble et Clermont-Ferrand, et M. Emm. Martin (Annales 1859, page 660) a été notre interprète à tous lorsqu'il a si bien exprimé la douleur que nous avons éprouvée à l'annonce de sa mort, ainsi que les excel- lentes relations que nous avons constamment eues avec lui.

Peu de temps après son retour de l’excursion en Auvergne, Gus- tave Lévrat éprouva un malaise inaccoutumé qui prit bientôt les caractères d'une fièvre typhoïde, et, malgré tous les soins d’une fa- mille éplorée et d’amis dévoués, il mourut le 27 août 1859, à l'âge d’à peine 37 ans, après avoir éprouvé deux accès pernicieux avec délire.

En relation avec la plupart des entomologistes de l'Europe, con- tinuellement occupé à la recherche des insectes et à leur classement, dès que les affaires commerciales Jui laissaient un moment de liberté, notre regretté collègue possédait déjà une très belle collection de Coléoptères, C'était son but constant; aussi n’avait-il pu donner en- core qu’un nombre assez restreint de travaux scientifiques, tous jus- tement appréciés et qu'il avait réunis dans ses Études entomolo- giques dont j'ai donné un court résumé dans le Bulletin bibliogra- phique de 1559, page CCLxxIv.

M. H. Lucas communique la note suivante :

Dans une excursion que je fis en août 1859, je trouvai sur les mu- railles des villages d'Epône et de Nézel (environs de Mantes) des Silaris muralis en assez grand nombre. Ne m’expliquant pas, dans ces lieux assez fréquentés, la présence de ces Trachélides que je ren- contrai pour la plupart accouplés, je poussai plus loin mes investi- gations et ne tardai pas à m’apercevoir que ces Sitaris sorlaient des

1er Trimestre 1860. XIX

nids de l'Anthophora parietina. En effet, en examinant avec atten- tion ces murailles couvertes de poussière, je remarquai que leurs in- terstices étaient remplis par les nids de cette Anthophora, et à côté de ces habitations, je trouvai aussi d'autres nids, mais appartenant à des Hyménoptères des genres Odynerus et Chalicodoma. On connaît le mémoire très intéressant publié par feu Newport sur les transformations et le parasitisme du Sitaris muralis et dont les pria- cipales observations ont été confirmées par notre collègue M. Fabre dans un travail très consciencieusement fait sur les hypermétamor- phoses de cette espèce, mais je ne sache pas que ces habiles observa- teurs aient signalé la présence de ces Trachélides dans des nids au- tres que ceux des Anthophora, car je ferai remarquer à la Société que parmi les Sitaris muralis que j'ai l'honneur de faire passer sous ses yeux, ils se trouvent plusieurs individus que j'ai pris, les uns morts, les autres encore vivants, dans des nids de la Chalicodoma muraria, C'est je crois la première fois que le Sitaris muralis est signalé comme ayant été rencontré habitant les nids de cet Hymé- noptère podilégide et cette découverte curieuse au point de vue du parasitisme m'oblige de poser cette question : Ne doit-on pas actuel- lement considérer ce Trachélide comme étant parasite de la Chali- codoma muraria?

M. Sichel, au sujet de cette communication, fait obser- ver qu'il a examiné une quantité considérable de nids de la Chalicodoma muraria trouvés aux environs de Paris et de Chartres, mais que jamais il n’y a rencontré de Situris mu- ralis, tandis que, au contraire, dans le niä de l’Anthophora rufitarsis Brullé, assez fréquent dans les fentes de vieux murs à Ville-d'Avray et à Charenton, il a pris, il y a huit ans environ et en grand nombre, ce même Trachélide que tous les entomologistes regardent comme le parasite régu- lier des Anthophores.

M. H. Lucas fait également la communication qui suit :

Je mets sous les yeux de la Société une douzaine de chenilles de la Cnethocampa pyliocampa provenant de deux nids qui ont été récoltés en Algérie. C’est dans le sud de nos possessions africaines,

xx Bulletin entomologique.

particulièrement sur le plateau de Boghar, couvert de Pinus ale- pensis, que ces nids ont été recueillis par M. Affatet, chirurgien aide-major, et qui en a fait don aux collections entomologiques du Muséum, J'avais déjà signalé cette espèce en février 1853, dans nos Annales, série, Bulletin, p. x, comme ayant été capturée à Te- niet-el-Haad et se nourrissant des feuilles du Cedrus atlantica. La rencontre qui vient d'être faite de cette espèce sur le Pinus ale- pensis démontre que la Cnethocampa pytiocampa se nourrit non seulement des feuilles de Cedrus atlantiça, mais encore de celles de diverses espèces du genre Pinus.

M. Bellier de la Chavignerie montre plusieurs exem- plaires d’une Piéride que M. le docteur Krüper a prise pen- dant deux années de suite dans les îles de la Grèce, et qui lui a été envoyée comme espèce nouvelle sous le nom de Pieris Krüperi Staudinger. Notre collègue, dit qu'il ne croit pas que cette Piéride soit réellement nouvelle, mais qu’elle lui paraît se rapporter à une espèce asiatique très anciennement connue : la Pieris Gliciria Cramer (Glaphyra, Godart).

Lectures. On dépose sur le bureau des notes descriptives d'espèces nouvelles et des catalogues des insectes des divers ordres recueillis en Sicile en 1859 par M. Bellier de la Cha- vignerie :

Sur les Coléoptères, par M. L. Reiche;

20 Sur les Hémiptères, par M. Signoret;

30 Sur les Névroptères Odonates, par M. de Selys Long- champs;

4o Sur ies Diptères (supplément), par M. Bigot.

Membres reçus. MM. Bakewell (Robert), de Londres, pré- senté par M. Jekel; Mathon (René de), à Caen, présenté par M. l'abbé de Marseul; L'Orza (vicomte de), à Paris, présenté par M. le docteur Boisduval.

{er Trimestre 1860. XXI

(Séance du 22 Février 1860.) Présidence de M. CHEVROLAT, vice-président.

M. le capitaine Grandin, de Vendôme, assiste à la séance.

Correspondance. Leltre de M. Bruand d'Uzelle donnant quelques détails sur les courses entomologiques qui pour- raient être faites pendant l’excursion provinciale de cette année, et annonçant, en réponse à ce qui lui a été demandé par la Société, qu'il se chargera très volontiers de l’organi- sation en Franche-Comté, de notre session provinciale.

Communications. M. Buquet fait connaître les conclu- sions d’un rapport du Comité consultatif d'hygiène de la Ville de Paris, d’où il semble résulter que la poudre du Py- rèthre du Caucase préparée par M. Willemot est un excellent spécifique pour la destruction des insectes en général.

Plusieurs membres et spécialement MM. Auhé, Berce, Bigot, Guérin-Méneville et Grandin prennent successive- ment la parole à ce sujet, et font remarquer que si la pou- dre de Pyrèthre, de même que celle de la Camomille puante et de plusieurs autres plantes indigènes, tuent les fourmis, pucerons, puces et punaises, elle n’agit pas toujours d’une manière semblable, comme le leur ont prouvé des expérien- ces plusieurs fois répétées, pour les collections d'objets des- séchés d'histoire naturelle et qu'elle laisse vivre très souvent les larves et même les insectes parfaits des Anthrènes et des Dermestes. M. Leprieur dit qu'un moyen qui lui a cons- tamment réussi pour préserver les insectes de toute attaque consiste à les plonger dans une dissolution alcoolique d’acide arsénieux.

M. L. Reiche montre plusieurs individus des deux sexes de la Leptura oblongo-maculata d'Algérie, dont M. L. Buquet a décrit la femelle, et il fait remarquer que le mâle

xx Bulletin entomologique.

diffère très notablement de l’autre sexe. Notre collègue ajoute que cette espèce doit être comprise aujourd'hui dans la faune européenne, car, comme il le dira ailleurs, M. Bel- lier de la Chavignerie en a trouvé un individu en Sicile.

M. H. Lucas ajoute que dans son ouvrage sur l’Entomo- logie de l'Algérie, il y décrit le mâle et la femelle de cette espèce, et qu'il a déjà fait remarquer les différences que présentent les deux sexes.

M. H. Deyrolle fait voir le Phædinus Cumingii West- wood, magnifique Goliathide de Manille, que l’on n'avait pas encore pu étudier en nature à Paris, et qui fait partie de la collection de M. de Mnizeck.

Le même membre montre une série de Lucanus cervus, provenant de diverses contrées et présentant aux antennes quatre, cinq ou six feuillets, et il ajoute que, malgré leur ressemblance, les Lucanis tursicus et cervus diffèrent spéci- fiquement d'une manière manifeste.

M. de Bonvouloir présente l’'Homæotarsus Chaudoiru Hoch., espèce et genre nouveaux, pour la faune euro- péenne; cet insecte a été trouvé en Grèce par M. Krüper et lui a été envoyé par M. Kraatz.

M. H. Lucas fait passer sous les yeux de ses collègues un individu, accompagné de son cocon, du Cimbex (Clavel- laria) amerinæ de Fabricius. Cet Hyménoptère n’avait en- core été rencontré qu’en Europe, particulièrement en France, en Angleterre et en Allemagne; la Crimée nourrit aussi cette espèce. L'exemplaire communiqué a été capturé par M. Cotty dans les environs de Ealla-Maghrnia, et c’est la première fois que cette curieuse espèce est signalée comme habitant le nord de l'Afrique.

M. Goureau fait la communication suivante :

ter Trimestre 1860. XXHII

Les graines des Erables sont renfermées dans une capsule plate, biloculaire, prolongée en deux ailes foliacées et portée sur un long pédoncule. Elles servent à la nourriture de petites chenilles qu’il est intéressant de connaître. Je vais avoir l'honneur de vous entretenir de celles qui rongent les graines de l'Erable plane (Acer plata- noides). Vers le milieu du mois de juin quelques samares de cet arbre tombent à terre par suite d’une maturité précoce. Si on les observe, on aperçoit ordinairement une tache noire sur l’une des loges de la capsule et quelquefois un petit trou de la grosseur d’une fine ai- guille dans cette tache. Ce trou a servi d’issue à une très petite chenille qui a rongé les deux graines qu'elle renferme, lesquelles sont de la grosseur d’une semence de moutarde et sont cependan suffisantes pour son complet accroissement. Parvenue à sa taille vers le 43 juin, elle perce la capsule et se met en liberté ; elle s’avance de quelques pas et se file un petit cocon plat, circulaire, de soie blan- che, de deux millimètres de diamètre, assez grand pour la contenir, car elle est grosse comme un fil et longue de trois à quatre millimè- tres. Elle a la faculté de faire rentrer ses pattes dans son corps et je n'ai pu lui en découvrir. Elle se change en chrysalide dans son co- con. Lorsque le moment de la métamorphose finale est arrivé, c’est- à-dire vers le 9$ juin, cette chrysalide sort à moitié de dessous la toile circulaire qui la couvre et laisse échapper un papillon d’une extrême petitesse, qui n’a qué deux millimètres de long depuis la tête jusqu'à l'extrémité de labbomen. Ce petit Lépidoptère fait partie de la tribu des Tinéites et se place dans le genre Nepticula, dans lequel il forme une espèce probablement nouvelle à laquelle je donnerai le nom de N. acerella. I est noir ; il porte un toupet jaune et trois bandes transversales noires sur les ailes supérieures, dont la troisième interrompue au milieu.

Cette petite chenille est atteinte dans sa demeure par un parasite proportionné à sa taille dont la larve vit dans son corps qui, après l'avoir rongée, en sort pour se filer un cocon ovalaire de soie fine et blanche qu'il place près de celui de sa victime, Il prend son essort sous la forme d’insecte parfait vers le ? juillet. Ce parasite est un Ichneumonien de la division des Braconites qui ressemble considé- rablement à un Microgaster, genre très nombreux en espèces, mais qui examiné de près fait voir qu'il en diffère par quelques caractères,

XXIV Bulletin entomologique.

C'est ce qui a engagé M. Haliday à créer un genre particulier sous le nom d’Adelius pour le placer ainsi que ses semblables. A l’époque de la création de ce genre, on n’en connaissait qu’une seule espèce, l'A. subfasciatus. Celui que je signale en est peut-être une seconde et peut-être une simple variété, car ce petit Braconite varie beaucoup par les couleurs. Les quatre individus que j'ai obtenus d’éclosion diffèrent tous les uns des autres d’une manière très notable, mais l’un d'eux ressemble à l’4, subfasciatus autant qu’on en peut juger par la lecture d’une courte description.

M. H. Lucas communique des Arachnides de la tribu des Pulmonaires Pédipalpes et qui appartiennent au genre des Buthus. Elles proviennent des environs de Lalla-Maghr- nia elles ont été rencontrées en assez grand nombre par notre collègue M. Cotty. C’est le Buthus occitanus & et &, et comme ces individus sont vivants, on peut remarquer combien sont agiles ces Arachnides et avec quelle prompti- tude est mis en mouvement le crochet spiniforme qui arme leur queue lorsqu'on touche cette espèce ou que l’on cher- che à s'en emparer.

Lectures. M. Cotty adresse une note intitulée : Observa- tions sur la Megacephala euphratica.

M. Bellier de la Chavignerie lit un mémoire ayant pour titre : Faune entomologique de Sicile, Lépidoptères.

M. Doumerc envoie une notice sur la Teigne des toiles d'Araignées.

M. Lucas fait connaître des observations sur un nou- veau genre d'Arachnides trachéennes (type : Scotolemon Les- pesii), qui habite les grottes de l’Ariége.

Membre reçu : M. Stableau, à Paris; présenté par M. de Bonvouloir.

{er Trimestre 1860. XXV

(Séance du 14 Mars 1860).

Présidence de M. le D' AL. LABOULBÈNE.

Correspondance. M. Westwood adresse une lettre de re- merciment relative à son élection de membre honoraire.

M. Bellier de la Chavignerie écrit qu’il vient de partir pour la Corse qu'il compte explorer exclusivement sous le point de vue entomologique pendant toute la saison pro- chaine ; il annonce que M. Gougelet doit bientôt se joindre à lui.

Décision. La Société décide qu’elle achètera pour la bi- bliothèque, au moyen des ressources des fonds Pierret les OEuvres complètes de Fabricius.

Communication. M. Tournier, de Genève, adresse la note qui suit :

Je trouve page carx et suivantes du Bulletin de 1859 les descrip- tions de trois espèces nouvelles, entre autres d’une Feronia (Molops) Tournieri Gautier des Cottes : c'est avec regret que je suis forcé de déclarer que l’auteur s’est trompé, cette espèce n'est point nou- velle, mais elle n’est autre qu’une variété assez fréquente en Suisse du Molops terricola Fabr. L'exemplaire que j'ai donné à M. Gau- tier des Cottes est, il est vrai, de petite taille, ce qui se rencontre souvent dans cette espèce ; de plus, il est légèrement immature, ce qui produit cette teinte plus claire dont parle l’auteur. Je lui ai donné cet exemplaire comme étant le terricola F, et je suis surpris qu'il se soit trompé au point de faire une espèce avec une variété fort peu tranchée.

Malheureusement j'ai tout lieu de croire que son Carabus gla- cialis, même volume, page cex, provient également de mes doubles et que ce Carabus n’est autre qu'une variété du C. depressus Bon., un peu plus déprimée que le type, dans laquelle les fossettes des élytres manquent en grande partie et l’on distingue mieux que dans le type les stries fines et serrées, Quant à son Anchomenus an

XXVI Bulletin entomologique.

tennatus (p. ccx, même volume), je crois également que c’est à tort qu'il le sépare du pallipes Dej. Après un examen attentif de trois ou quatre exemplaires que je possède venant de Sicile (j'ai comparé ces exemplaires au type de l’auteur lors de la visite qu’il me fit l'an der- nier (1859) et j'ai pu m'’assurer qu'ils sont identiques), je me suis con- vaincu que ce n’est qu’une variété méridionale un peu plus courte, un peu plus convexe; du reste le caractère qu’il donne à cette espèce, quant aux antennes, n’en est pas un, puisqu'il dit qu’il n'existe que chez certains individus.

Je profite de cette occasion pour publier une des plus curieuses variétés du C. depressus Bon., afin que l’on ne soit point tenté d’en faire une espèce. Je me fais un vrai plaisir de la dédier à l’un de mes plus aimables correspondants et collègues, M. Linder, à Auch,

CARABUS DEPRESSUS, Variété LINDERI. Long. 15 mill. D'un tiers moins grand que le type, proportionrellement plus allongé, plus étroit, un peu plus convexe, à corselet beaucoup moins cordi- forme, presque carré, à angles postérieurs plus aigus. Elytres sans stries, couvertes de points assez gros, irréguliers et serrés; fossettes plus nombreuses que dans le type, très irrégulières. Antennes fortes, testacées ; pattes comme dans le depressus. Au premier abord l'on serait tenté de prendre cette variété pour une espèce distincte, mais en l'étudiant sérieusement l’on ne peut la séparer du depressus. Alpes-Bernoises (Suisse).

M. Delarouzée communique la description de deux espèces nouvelles de Coléoptères des cavernes.

Prisronycnus BALMÆ Delarouzée. Long. 14 à 17 mill. De forme étroite et allongée, peu convexe, brun rougeûtre, plus clair en dessous ; antennes et pattes longues et grêles, rougeâtres, tibias intermédiaires droits. Tête longue et étroite. Corselet allongé, aplati, se redressant légèrement avant les angles postérieurs qui sont droits, peu rétréci à la base, de chaque côté une impression pro- fonde. Elvtres en ovale très allongé, très étroites à la base, s’élargis- sant insensiblement jusqu'aux deux tiers postérieurs se trouve leur plus grande largeur, tandis que dans les autres espèces du genre elles s’élargissent brusquement à partir de la base, puis deviennent presque paralièles ; partie dorsale déprimée ; stries étroites et pro- fondes, imponctuées, intervalles très convexes.

ter Trimestre 1860. XXVIL

Cet insecte se distingue de tous ses congénères par sa forme allon- gée, déprimée, ses élytres atténuées en avant, et par la convexité des intervalles des stries qui fait paraître les élytres comme canne- lées.

Pris en même temps que l’Adelops lucidulus, mais beaucoup plus près de l'entrée de la grotte.

ADELOPS LUCIDULUS Delarouzée, Long. 2 à 2 1/3 mil. Ovale, très convexe, très atténué en arrière, sa forme générale rap- pelle celle de l'A. ovatus Kiesw. ; brun rougeûtre, luisant, couvert d’une pubescence fauve, grosse, longue et peu serrée. Antennes assez fortes atteignant la base du corselet, grossissant sensiblement vers l'extrémité ; septième article moitié plus long et plus épais que le précédent ; huitième article moitié plus petit que le suivant. Corselet très convexe, deux fois aussi large que long, peu sinué à la base, les angles postérieurs aigus, mais peu prolongés en arrière ; ponctuation très fine et très écartée. Elytres très convexes, très alténuées et à peine tronquées en arrière, brillantes comme le corselel, quoique couvertes d’une très forte ponctuation transversalement confluente et formant ainsi des espèces de strioles irrégulières; une strie sutu- rale très fortement marquée commencant un peu au-dessous de l’'écusson, d’abord rapprochée de la suture, puis s’en écartant, et enfin venant se confondre avec elle à l'extrémité de l’élytre, comme dans le Catops tristis, par exemple.

Cet Adelops se distingue au premier coup d'œil du meridionalis et des espèces voisines par sa forme large, courte et convexe, son aspect brillant et sa strie suturale.

Je l’ai trouvé à une grande profondeur sous des débris de paille moisie dans la grotte des demoiselles, près de Montpellier, le 25 sep- tembre 1859.

M. H. Lucas communique la note suivante au sujet d'une nouvelle espèce de Buprestide du genre Julodis :

JuLopis ArisTipis Luc, Long. 28 mill.; lat, 41 mill. Femelle. Il vient se placer entre les J. Syriaca et Andreæ. NH est plus étroit, proportionnellement plus allongé et d’un vert plus franc; de plus, la pubescence est plus abondante, plus courte et surtout plus serrée, La tête est plus finement ponctuée et offre dans son milieu une saillie

XXVIL Bulletin entomologique.

étroite, longitudinale, que ne présentent pas les J. Syriaca et An:- dreæ. Le thorax beaucoup plus finement ponctué, cuivreux, offre en dessus et sur les côtés des saillies irrégulières d’un vert cuivreux brillant ; il est sensiblement déprimé longitudinalement dans son mi- lieu et n’a pas de ligne ni d’élévation comme cela se remarque chez les J. Syriaca et Andreæ. Les élytres, un peu plus étroites, sont sen- siblement rétrécies un peu avant leur milieu; elles sont parcourues par des côtes longitudinales saillantes, finement ponctuées, et dont les concavités des points sont remplies d’une tomentosité d’une belle couleur blanche ; quant aux intervalles, ils sont larges, profonds, très finement ponctués et couverts chez les individus qui n’ont subi aucun frottement, d’une pubescence d’une belle couleur blanche et qui ne forme pas de taches entrecoupées comme cela a lieu dans le J. Syriaca. Les pattes sont cuivrées, ponctuées et couvertes de poils blancs. Tout le corps en dessous est cuivreux, poilu, avec le sternum et l'abdomen tachés sur les côtés et bordés postérieurement de bleu vioiacé brillant.

Je me fais un plaisir de dédier cette espèce à M. Aristide Letour- neux, procureur impérial à Bône, botaniste distingué, qui faisait partie du voyage entrepris sous les auspices du gouvernement par M. Cos- son. Cette jolie espèce, dont je ne connais pas le mâle, a été prise à Taïbet-el-Gueblia entre le Souf et Touggourt.

M. Daube envoie et M. H. Lucas donne lecture de la note suivante relative à des chenilles de Lépidoptères :

Je vous adresse quelques chenilles vivantes de l'Ophiusa thyrræa, ce n’est pas qu'elles soient rares, en automne surtout, mais au mois de novembre dernier, en cherchant quelques grosses chenilles de cette espèce, je fus étonné d'en trouver un grand nombre de très petites (deux centimètres de long environ); curieux de savoir ce qu'elles devienraient, j'en ramassai un certain nombre que je mis en pen- sion dans mon orangerie, et j'en exposai quelques-unes dans une cage en toile métallique en plein air ; celles-ci furent tuées quelques jours après par une gelée de trois degrés ; celles que j'avais placées dans l’orangerie continuèrent à se bien porter et à manger (moins ce- pendant que celles d'automne), et depuis le mois de janvier j'ai eu quelques cocons faits par les plus avancées; depuis cette époque,

1er Trimestre 1860. XXIX

celles qui atteignent leur grosseur font un cocon, et s'y transforment en chrysalide, mais j'avoue que celles-ci quoique paraissant bien portantes n’ont pas plus des deux tiers de la grosseur des autres.

C’est, je crois, un fait nouveau qu'une longévité pareille pour une chenille d'Ophiusa, car ordinairement quarante ou quarante-cinq jours sont le terme de leur vie, et voilà quatre mois que j'ai pris celles-ci.

M. J. Bigot communique deux espèces d’un genre de Diptères extrêmement curieux qu'il croit devoir appartenir à sa curie des Ortalidæ (ou mieux Trypetidæ). Le caractère singulier qui les distingue consiste dans un développement énorme de certains appendices faciaux en forme de lames et de cornes ramifiés, situés de chaque côté au bas des joues et dirigés en avant. M. Saunders, de Londres, se proposant de publier prochainement ces insectes vraiment extraordinai- res, sous le nom générique de Elaphomyia, il croit devoir s'abstenir, par une raison de convenance que chacun appré- ciera, de prendre l'initiative à ce sujet. M. Saunders a re- connu cinq espèces très distinctes recueillies par M. Wal- lace, le courageux pionnier de la science moderne au sein des régions peu connues de la Mélanésie, au havre de Dorei, Nouvelle-Guinée, ce pays des merveilles!

M. Bigot rappelle à ce sujet qu'il a récemment publié et figuré dans la Revue zoologique un genre analogue, sous le nom de Terastiomyia, découvert également par M. Wallace dans les îles Arou.

Lectures. M. Ch. Brisout de Barneville présente la des- cription de sept espèces françaises nouvelles d’Homalota.

M. Gougelet, en son nom et en celui de M. H. Bri- sout de Barneville, fait connaître un travail contenant la description de cinq espèces nouvelles de Coléoptères d’Eu- rope et d'Algérie.

M. Schaum adresse une note : Sur les genres Sin-

XXX Bulletin entomologique.

gilis et Phlæoxeteus, etc.; 20 sur les Xylonotrogus et Ela- phropus, ainsi que sur diverses observations présentées par M. de Motschulsky, dans le Bulletin de 1859.

M. Hagen envoit une note contenant un catalogue et des études sur les Nevroptères non Odonates recueillis en Sicile par M. Bellier de la Chavignerie.

M. Signoret dépose sur le bureau un mémoire inti- tulé : Faune des Hémiptères Hétéroptères de Madagascar.

Membre reçu. M. Keferstein, à Erfurth; présenté par M. A. Deyrolle.

(Séance du 28 Mars 1860.) Présidence de M. le D' Al. LABOULBÈNE.

M. Cotty, d'Amiens, assiste à la séance.

Décision. D'après une proposition faite dans la précé- dente séance par M. Bigot, ayant pour but de diminuer le volume du Bulletin, et après avoir entendu un rapport d’une commission composée de MM. Bigot, Buquet, Desmarest, Doüé, Fairmaire, Goureau (rapporteur), et Reiche, la Société décide que la composition du Bulletin sera soumise à la commission de pubiication, qui choisira les notes et notices qui doivent y entrer, ainsi que celles qu’il semblera plus utile de réserver pour le corps de l'ouvrage.

Communications. M. Javet annonce la mort de notre sa- vant collègue M. Spence, décédé à Londres au commen- cement de cette année.

M. H. Lucas fait connaître la note suivante :

ter Trimestre 1860, XXXI

On sait que plusieurs espèces du genre Anobium habitent l’inté- rieur de nos maisons, elles nous font beaucoup de tort dans leur premier état, celui de larve, en rongeant les planches, les solives, les meubles en bois, les livres de nos bibliothèques qu'elles percent de leurs petits trous ronds, semblables à ceux que l’on ferait avec une vrille très fine. Leurs excréments forment ces petits tas pulvérulents de bois vermoulu que nous voyons souvent sur le plancher. Telles sont les conditions dans lesquelles on les rencontre ordinairement, et les indices qui décèlent la présence des larves des Anobium tes- sellatum de Fabricius, et pertinax de Linné. À ce sujet, j'ai l'hon- neur de faire passer sous les yeux de mes collègues plusieurs larves de l’une de ces deux espèces, mais au lieu d'attaquer le bois, on re- marquera qu'elles se sont établies dans de la réglisse anisée. En effet, si on examine cette réglisse, qui est en bâton, on verra qu'elle est couverte de trous d’un rond parfait et qui sont dus à la présence de la larve de l’A. pertinax de Linné. C’est la première fois que des larves de cette espèce sont signalées dans ces conditions et s’at- taquant surtout à la réglisse en bâton qui se débite chez les pharma- ciens et les herboristes.

M. Fairmaire donne les diagnoses qui suivent de deux Coléoptères nouveaux d'Algérie.

CycLomauURus (N. G.). Strophosomis afline, sed scapo protho- racem attingente, funiculo sat valido, articulo longiore, paulo longiore, reliquis brevibus, clavam versus brevioribus, clava ovata, scrobe brevi, ascendente, rostro haud emarginato, capite convexo, striga transversa deficiente ; pedibus validis, brevibus, tibiis apice dilatatis ; corpore globoso, aptero.

4. C. veLuTINUSs. Long. 4 à 5 mill. Fusco-brunneus, dense cinereo-pubescens, rostro canaliculato, prothorace antice angustato, lateribus postice rotundato-ampliato, punctis grossis cribrato, medio subcarinato, elytris globosis, punctato-substriatis, interstitiis planis. Tiaret (Lejeune).

2, SGIAPHILUS GIGANTEUS. Long. 6 à 7 1/2 mill. Oblongus,

fuscus, sat dense, cinereo-pubescens, antennis pedibusque rufo- piceis, illis clava basi nigricante, rostro medio impresso, prothorace

XXXII Bulletin entomologique.

transversim subimpresso, punctis grossis sparsuto, elytris lateribus compressis, griseo tessellatis, punctis grossis substriatis, interstitiis alternatim convexioribus ; abdomine subtus basi fortiter impresso; femoribus anticis dente obtuso armatis, Oran (Lejeune, Cotty).

:— M. Delarouzée adresse la note suivante sur une nou- velle espèce de Catopsimorphus.

CATOPSIMORPHUS FAIRMAIRIT Delarouzée. Long. 2 1/3 à 3 m. Ovale oblong, noir brunâtre assez brillant, couvert d’une pubes- cence grise, jaunâtre sous un certain jour, fine, courte, serrée.

Tête large, légèrement convexe, fortement ponctuée. Antennes atteignant la base du corselet, médiocrement épaisses, comprimées, de couleur brune, plus pâles à la base, extrémité du dernier article grisètre, Corselet large, court, rétréci en avant, côtés légèrement arrondis, base sensiblement sinuée, angles postérieurs arrondis em- brassant la base des élytres ; ponctuation forte, rugueuse, confluente, comme celle des élytres. Ecusson en triangle allongé, fortement ponctué. Elytres peu rétrécies en arrière, presque tronquées à l’ex- trémité, finement rebordées, ponctuées comme le corselet, mais un peu plus fortement; brun rougeûtre, suture et extrémité noirâtre; quelquefois la couleur noire domine, et alors l’élytre n’a qu’une ta- che humérale de couleur marron. Strie suturale bien marquée. Mé- sosternum non caréné. Pattes brunes, jointures et tarses jaunâtres. 4, forme un peu plus large, plus courte, tête plus petite, plus bom- bée, tibias intermédiaires arqués. $, forme plus allongée, tibias intermédiaires presque droits.

Collioure, le 10 mars, sous une pierre, en compagnie de fourmis noires de taille moyenne,

Bien distinct du Catopsimorphus arenarius Hampe (pilosus Muls.) par sa forme déprimée et sa pubescence courte et fine, et du Marqueti Fairm. par la forte ponctuation de la tête et du corselet. Une espèce décrite par M. Peyron, sous le nom de Choleva formi- cetorum, Ann. Soc. 1857, doit se placer aussi dans le voisinage, mais elle en différerait : par les antennes, dont le troisième article est aussi large que le deuxième dans le formicetorum, tandis que dans le Fairmairii il est peu, mais visiblement plus étroit; de plus,

der Trimestre 1860. XXXII]

le Fairmairii n'a de distinct que la strie suturale, et enfin la ponc- tuation du corselet est tout autre.

Le Catops rufipennis Lucas s’en éloigne également par ses an- tennes plus épaissies avant l'extrémité et les angles postérieurs du corselet plus aigus et prolongés en arrière, ainsi que par la couleur des élytres.

M. Chevrolat lit la note suivante :

Notre collègue, M. Aubé, dans le quatrième numéro de nos An- nales, 1859, Bulletin, p. ccxL, pense que je me suis trompé en indi- quant le Solanum nigrum comme étant la plante sur laquelle vit habituellewent la Crepidodera cicatrix d'Iliger.

Je suis loin de contester que cette espèce ne se trouve également, aux environs de Paris, sur la Mercurialis annua. Moi-même je l’ai prise, il y a plus de vingt ans, en petit nombre, sur une vigne en espalier. Serait-elle donc polyphage ?

Peu de jours après mon arrivée dans la Dordogne, la pluie qui malheureusement tombait en abondance pendant la nuit ne me per- mettant pas toujours d’aborder la campagne, je me contentais de visiter le jardin de l'habitation de mon beau-frère. Ayant remarqué que la plupart des Solanum étaient criblés de trous, en me baissant jusqu’à terre je voyais ces insectes, en nombre, occupés à déchique- ter les feuilles, et comme je secouais isolément chaque tige sur ma main ou mon filet, et ce à peu près chaque jour, à partir du 20 mai jusqu'à la fin de juin, je puis certifier avec assurance le fait que j'ai avancé, si j'avais recueilli toutes les G. cicatrix que j'ai vues, j'aurais pu en remplir plusieurs cartons.

Quant à l’Apion Germari, qui se rencontre aussi sur cette plante, il est relativement rare, et je n’en ai obtenu qu’une vingtaine d’exem- plaires.

M. le colonel Goureau fait la communication suivante au sujet d’un exemple de parasitisme double observé par lui l’année dernière :

A la fin du mois de juin 1859, dit-il, j'ai récolté une feuille de Tremble roulée en cylindre et maintenue par des bandelettes de soie également espacées. Ce travail est exécuté, comme on le sait et

3e Série, TOME VII. Bulletin xxx.

XXXIV Bulletin entomologique.

comme je m'en suis assuré les années précédentes, par ‘une petite chenille de la tribu des Tinéites et du genre Anacampsis, laquelle donne l’A. populella. J'ai déposé le rouleau dans une boîte d’obser- vation et le 14 juillet, au lieu du Microlépidoptère que j'attendais, j'ai vu sortir cinq très petits Hyménoptères qu’au premier abord j'ai regardé comme les parasites de cette chenille. Mais, ayant développé le rouleau, j'ai trouvé à son centre un cocon d’une soie très blanche, d’un tissu fin et serré, de forme cylindrique, arrondi au deux bouts, long de 5 mill. et percé à l’une de ses extrémités, À côté du cocon on voyait le crâne d’une chenille, celui de l’'Anacampsis populella, qui avait été dévorée par une larve d’Ichneumonien avant d’être parvenue à l’état de chrysalide. C’est cette larve parasite qui a cons- _ truit le cocon et qui elle-même a été rongée par les cinq petits Chal- cidites qui sont sortis par l’ouverture pratiquée par eux à l'extrémité du cocon.

Ce petit Chalcidite, parasite d’un Ichneumonien, est très remar- quable par sa forme naviculaire et ses caractères ambigus, car il a les ailes privées de nervures, comme les Platygaster, et les antennes rameuses, comme les Ewlophus, Il entre dans le genre Aneure de Nées d’Esembeck qui n’en décrit que deux espèces diflérentes de celle que j'ai élevée.

Il m’a semblé intéressant de signaler ce fait de double parasitisme, c’est-à-dire d’un parasite de parasite, d'autant plus qu’on lit dans beaucoup d'écrits entomologiques, comme règle générale, que des parasites du second ordre se jettent sur les parasites du premier ordre pour les empêcher d’exterminer entièrement certaines espèces qui se sont multipliées outre mesure et parviennent ainsi à rétablir l'équilibre entre ces êtres ; mais lorsque l’on cherche, dans ces écrits, les faits sur lesquels cette assertion est fondée, on n’en trouve point ou très peu. Je n’en connais qu’un seul bien constaté. Il est rapporté par Nées d’Esembeck d’après une observation de M. Bouché; c’est celle du Pteromalus microgasteris Bouché qui se développe dans les cocons du Microgaster glomeratus. J'ai moi-même observé ce fait et j'ai eu, sur l’entomologiste de Berlin, l'avantage de voir le Pteromalus pondre ses œufs dans les cocons du Microgaster. Cette circonstance me porte à conjecturer que l’Aneure mentionné ci-des- sus s’est introduit dans le rouleau de la feuille de Tremble au mo-

1er Trimestre 1860. XXXV

ment la larve de l'Ichneumonien sortait de la chenille dévorée et qu'il a pondu cinq œufs sur cette larve, soit lorsquelle était nue, soit lorsqu'elle commençait à s’envelopper dans son cocon. Ce Chalci- dite n’a que 1 1/2 mill. de long ; il est comprimé et peut s’insinuer dans le rouleau fabriqué par la chenille de l’Anacampsis et arriver jusqu’à la larve de l'Ichneumonien, et comme il ne possède pas de tarière mais un oviducte membraneux de trois articles rentrant les uns dans les autres, il suit qu'il doit pondre ses œufs sur la larve ou à côté d'elle.

M. Bigot communique la note rectificative suivante :

M. Schaum, dans une lettre adressée à notre collègue M. Reiïche, lettre que ce dernier a bien voulu me communiquer, réclame de ma loyauté la rectification de l'interprétation que j'avais donnée d’une note relative à mon genre nouveau, Lycomyia (Annales 1857, pages 288 et 533) ; voir les Bericht pour 1857, p. 196.

Voici littéralement la traduction de cette critique obligeamment

communiquée par M. Schaum. « M. Bigot a établi un genre prétendu nouveau (Lycomyia) qui, d’après son opinion, formerait le passage entre les Asèles d’un côté » et les Laphryens et Dasypogons de l’autre, et qu'il regarde » comme voisin du Laphystia Loew.

» D'après la figure, ce genre n’a absolument rien de commun » avec les Dasypogons, si l’on tient compte de l'embouchure de la » première veine longitudinale des ailes; il se distingue des La- » phrya par la forme des antennes, il s'accorde (ou il se rapporte) » aux Asilici, non seulement dans le faciès, mais aussi dans » tous les caractères essentiels. Ainsi donc, il ne reste rien de » particulier que l’hypostome fournie de quelques poils raides.

» On voit donc, de nouveau, quelle confiance on doit attribuer » aux indications de l’auteur. »

J'avoue que je ne puis encore saisir le sens exact du raisonne- ment sur lequel l’auteur a basé sa conclusion !

Aurais-je mal rendu (Annales 1859, p. cLxxix) la pensée contenue dans la note dont il s’agit? L’auteur n’a-t-il vraiment pas méconnu la tribu à laquelle doit évidemment appartenir mon nouveau genre ? Quoi qu'il en soit, je rappellerai que dans ma note, page 290 (Loc.

xxxvi Bulletin entomologique. Trimestre 1860.

cilat.), je me suis borné à signaler l’ambiguité du type, sans dé- terminer la place que je croyais devoir lui assigner définitivement dans mes classifications. Or, il est facile de reconnaître, d’une part, à l’aide de ce que j'en dis page 533, d'une autre, en voyant la posi- tion que j’assigne au genre Laphystia (V. p. 541); que, tout d’a- bord, je voulais le faire rentrer dans ma curie des Asilidæ; la note critique des Bericht, sus-mentionnée, n’avait donc pas de motifs suf- fisants dans l’état de la question (V. le texte). Encore aujourd'hui, je me crois le droit de maintenir ledit genre nouveau, et je le place toujours près du genre Laphystia. Ses antennes, à mes yeux, rappellent le type des Dasypogonidi; sa nervation alaire celui des Laphridæ et des Asilidæ. Je le regarderai toujours comme un type de transition.

Lectures. M. Ch. Brisout de Barneville fait connaître les descriptions de deux nouvelles espèces de Cassida trouvées aux environs de Paris.

M. Reiche lit un travail en réponse à la note de M. Schaum présentée dans la dernière séance, principale- ment en ce qui concerne les Singilis et Phæozcteus, etc.

Membres reçus. MM. Baly, à Londres, présenté par M. Ja- vet; Becker (Léon), à Bruxelles, présenté par M. A. Dey- rolle.

Démission. M. Vastel, à Sotteville-lès-Rouen.

AVRIL, MAI, JUN,

(Séance extraordinaire annuelle de Paris : 1{ Avril 1860.) Présidence de M. le D' Az. LABOULBÈNE,

MM. Bates de Leicester; Bellevoye, de Metz; docteur Dours, d'Amiens ; le frère Milhau, de Beauvais, membres de la Société, et Mulsant, de Lyon, assistent à la séance, ainsi que 37 membres de Paris.

M. E. Desmarest, secrétaire, donne lecture de divers extraits des procès-verbaux des séances de la Société et de la commission permanente en ce qui concerne les réunions extraordinaires de Paris.

Il insiste spécialement sur les décisions prises dans la séance du 8 février dernier, d’après les conclusions conformes de la commis- sion permanente composée, pour 1860, de MM. Berce, Bigot, Bu- quet, Desmarest (rapporteur), Doué, D' Laboulbène, Reiche, D* Sichel (président) et D' Signoret, et portant que les deux propositions suivantes, qui nous ont été soumises dans la réunion extraordinaire du 27 avril 1859, devront être discutées dans la séance du 11 avril 1860 : Proposition de M. L. Reiche relative- ment à l'utilité qu'il y aurait d'établir dans chaque chef-lieu de départements de l'Empire un musée d'histoire naturelle locale ; Proposition de M. Guérin-Méneville tendant à provoquer des . études sur les Insectes utiles et nuisibles à l’agriculture et à l’industrie; mais que la discussion de divers autres vœux adressés également dans la séance de Pâques dernier sera ajournée; ce sont les demandes : de M. Bruand d’Uzelle relativement à l'examen des groupes des Hesperia, Eupithæcia et Zygæna

3e Série, TOME Vu. Bulletin 1v.

XXXVIII Bulletin entomologique.

(Bulletin, 1859, pages LxxIv et Lxxv), car aucune communi- cation ne nous a été faite sur ces Lépidoptères, et un travail aussi difficile et aussi minutieux ne peut être improvisé dans une séance générale; de M. Peyron portant qu'une faune ento- mologique francaise soit rédigée et éditée par la Société elle- même et avec le concours de ses membres, qui seraient tous appelés, chacun dans sa spécialité, à la collaboration de ce grand ouvrage (Bulletin 1859, pages Laxv à Lxxx) ; en effet, outre l'énorme difficulté, sinon l'impossibilité, de faire collectivement un semblable travail, la Société n'aurait pas les moyens nécessaires pour le mener à bonne fin, et, dans le cas même elle l’entrepren- drait, elle viendrait ainsi faire une concurrence des plus fâcheuses à deux ouvrages conçus à peu près sur le plan indiqué par M. Peyron et commencés par de savants entomologistes, dont deux appartien- nent même à la Société; de M. Amyot portant que la Société décerner a à l'avenir, soit chaque année, soil à certaines époques déterminées, des médailles aux naturalistes qui auront fait les travaux les plus remarquables sur l’Entomologie ou sur l'appli- cation de cette science dans ses rapports avec l'utilité publique (Bulletin 1859, page LxxxIN1) : Car, quant à présent, la Société croit qu'elle doit se borner à employer toutes ses ressources à la publi- cation de travaux entomologiques nouveaux et utiles à l’avancement de la science, et pense que le moment n’est pas encore venu d’en consacrer même une partie à la fondation de prix, ou à décerner des médailles, qui n’atteindraient peut-être pas le même but.

La Société s'occupe ensuite dans l’ordre suivant des divers travaux qui lui sont soumis :

Proposition de M. Reiche portant que dans chaque chef-lieu des départements de l’Empire il soit établi un Musée d'histoire naturelle locale, c’est-à-dire une collection des pro- duits de la nature qui se rencontrent dans le département.

L'auteur de la proposition lit les développements qu'il a présentées à ce sujet dans la séance du 27 avril 1859 (Bull. pages LXxx et LXXX1) lorsqu'il a formulé ce vœu.

M. le colonel Goureau démontre l'utilité des vœux pré-

2e Trimestre 1860. XXXIX

sentés par MM. Reiche et Guérin-Méneville, tout en ne se dissimulant pas que les moyens d’action de la Société pour les faire mettre en pratique soient peu puissants; notre collègue passant en revue diverses propositions présentées à la Société en 1859, dit qu'il serait nécessaire d'engager les entomologistes à s’occuper de faunes locales sur tous les ordres d'insectes, puisque la rédaction d’un travail gé- néral fait par la Société tout entière n’est-pas possible, et que, pour faciliter la publication de semblables travaux, il serait peut-être bon que nous puissions disposer pour leurs auteurs de subventions spéciales qui leur permettrait de les mettre au jour, ce qui serait revenir, en HRSE sorte, à la demande de M. Amyot.

Après avoir entendu ces observations et les remarques de plusieurs membres, tels que MM. Aubé, Girard, Laboul- bène, le frère Milhau, Tappes, etc., la Société décide qu’elle s'associe au vœu de M. Reiche, et elle nomme une commis- sion, composée de MM. Desmarest, Girard, Reiche (prési- dent) et Sichel, qui recherchera les moyens les plus conve- nables pour faire réussir cette proposition.

20 Proposition de M. Guérin-Méneville tendant à ce que la Société provoque des études sur Les insectes utiles et nui- sibles à l’agriculture et à l'industrie, et engage tous ses membres à former à ce sujet des collections qui pourraient être réunies dans chaque chef-lieu des départements.

1! est donné lecture du développement de cette proposi- tion tel qu'il est indiqué dans le Bulletin, 1859, page LXXH, et après avoir entendu les observations de divers membres, la Société décide qu’elle adopte le vœu de M. Guérin- Méneville comme complément nécessaire à la proposition de M. Reiche; elle adjoint en conséquence son auteur aux membres de la commission précédemment nommée,

Proposition de M. le docteur Dours tendant à engager

XL Bulletin entomologique.

\

les membres de la Société à s'occuper plus qu'ils ne le font habituellement de l'étude des insectes des autres ordres que ceux des Coléoptères et des Lépidoptères dont ils semblent plus spécialement faire Le sujet de leurs recherches el d'étudier surtout les Hyménoptères si intéressants et si négligés.

M. le docteur Dours insiste sur l'utilité de ce vœu, et il demande particulièrement que les membres qui seraient en mesure de le faire dressent des listes des insectes des pays qu'ils habitent, et que ces listes, avec les types principaux qu’elles indiquent, puissent être soumis à une commission spéciale qui en formerait un catalogue descriptif. Pour commencer un semblable travail, notre collègue dit qu'il a rédigé la liste des Hyménoptères du département de la Somme et qu’il compte en proposer, à ses frais, l'impression dans les Annales.

Après avoir entendu quelques observations à ce sujet, la Société admet le vœu émis par M. le docteur Dours.

40 Proposition de M. Bellier de la Chavignerie portant qu’une table générale des Annales comprenant la matière des vingt-cinq premiers volumes, et pour laquelle on se servirait du travail préparé par notre collègue M. Arias Teïjeiro, soit publiée par la Société dans le courant de l’année 1860.

M. le secrétaire lit à ce sujet une lettre qui lui a été adressée d’Ajaccio par M. Bellier de la Chavignerie et dans laquelle notre collègue montre la nécessité d’une table gé-

nérale; travail qui pourrait être publiée en dehors des An- nales.

M. le docteur Sichel dit que la question des tables des Annales, et spécialement celle concernant la table dressée avec tant de soin et de détails par M. Arias Teijeiro, a été soumise depuis longtemps à l'examen d’une commission composée de MM. Berce, Doüé, Fairmaire, Reiche, et dont il est le président. La commission n’a pas encore pu

92e Trimestre 1860. XLI

donner un rapport définitif à ce sujet par suite d’une longue absence de notre collègue de Beaune, mais elle s’est plu- sieurs fois réunie et espère pouvoir donner d'ici à peu une solution à la Société.

M. le docteur Laboulbène pense que l’Assemblée ne doit pas prendre actuellement de résolution au sujet de la de- mande de M. Bellier de la Chavignerie; qu’elle doit avoir auparavant le rapport de sa commission spéciale et qu’il serait peut être bon aussi d'attendre la publication du dernier volume de la troisième série (1862), afin d’avoir un travail plus complet.

Quelques observations sont également présentées par MM. Buquet, Desmarest, Reiche et Amyot, et la Société décide ensuite que la proposition de M. Bellier de la Chavignerie est écartée quant à présent.

Discours sur La conservation des Oiseaux, auxiliaires naturels de l'homme pour la destruction des insectes nuisibles, par le frère Milhau.

Notre collègue donne lecture de cet intéressant travail qui a déjà été imprimé dans un journal de Beauvais.

6o Application de l’entomologie au commerce, consistant en la détermination certaine des localités d’où proviennent des produits amenés sur nos marchés et dans lesquels se ren- contrent des insectes, par M. Reiche.

L'auteur ajoute de nouvelles preuves à celles qu'il à déjà données à la Société, et il termine son travail par la des- cription d’une nouvelle espèce du genre Cheiroplatys (voir ce volume page 331).

70 Communication sur la Braula cœca, par Le frère Milhau.

Notre collègue communique deux dessins sur bois repré-

XLII Bulletin entomologique.

sentant cet Hyménoptère parasite des Abeilles et promet de remettre à la Société une notice sur cet insecte.

80 Remarques sur les Lépidoptères de l’île de Corse, re- cueillis au printemps de cette année, par M. Bellier de la Chavignerie :

Je voudrais, écrit notre collègue, pouvoir donner quelques détails sur mes premières chasses dans l’île de Corse, mais j'ai encore bien peu de choses à dire à cet égard. L’année est très exceptionnelle- ment en retard dans ce pays. La plus grande partie du mois de mars a été froide ou pluvieuse ou venteuse, et l’un de ces matins toutes les maisons d’Ajaccio ont apparu couvertes de neige, ce qui, de temps immémorial, ne s'était pas vu ici à semblable époque. Le Sa- tyrus Tigelius est le seul diurne à noter ; il commence à se montrer et vole çà et dans les makis en compagnie de Phlæas, de Meone, de l’Hesperia malvæ un peu modifiée, de quelques Vanesses et Pié- rides communes.

Je n’ai encore vu que deux nocturnes : le Trichosoma Corsicum, qui vole le matin avec une rapidité extrême à l’ardeur du soleil, et une Géomètre que je trouve assez fréquemment appliqué contre les rochers granitiques situés non loin de la mer. Je n’ai pu reconnaître l'espèce à première vue; je crois cependant qu’elle pourrait bien se rapporter à la Larentia dissimilata publiée par M. Rambur dans les Annales.

J'élève un grand nombre de chenilles, Parmi celles que j’ai recon- nues sont les chenilles de la Xylina Astralis, de la Polia Aspho- deli, de l'Emydia bifasciata, etc. Les chasses sont plus faciles à faire en Corse qu’en Sicile, et tout me paraît devoir y être plus abondant.

90 Note sur espèce de Sericoris, par M. Bruand d’Uzelle :

L'espèce que Duponchel, dit notre collègue, a figurée comme la Sericoris siderana Tr., sup., n’est pas cette espèce; il a fait er- reur. M. Guenée à donc eu raison de désigner sous un nouveau nom (astrana) l'espèce figurée par Duponchel, et dont je lui avais

2e Trimestre 1860. XLIII

communiqué un seul individu recueilli dans les environs de Pontar- lier. M. Delaharpe trouve que la figure de Duponchel ne diffère pas de celle de Hubner (sup.), mais il est bien certain que la figure de siderana Her.-Schäffer, S., 203, et qui paraît être la même que celle de Treitsche, Sup., est bien une espèce distincte de l’espèce figurée par Duponchel, et nommée astrana par M. Guénée.

Her.-Schäffer décrit siderana, « Fulva, nigro-rivulosa, punctis cæruleo-argenteis, ciliis inæqualiter variegatis, » description qui diffère de celle d’astrana. De plus, ainsi que je lai signalé à la réu- nion de Grenoble, j'ai trouvé en 1857 la chenille d’astrana Guen., qui vit sur les feuilles pliées en cornet de la Bistorte (Polygonum bistorta). Je l'ai recueillie abondamment en 1857 (juin) à Pontarlier et au pied du Mont-d’Or, et j'espère la retrouver cette année. Je pensais, d’après la similitude, trouver dans le mêmes localités la che- nille de siderana et vivant à peu près de même; car j'ai recueilli également siderana autour de Pontarlier ; je ne pus découvrir cette chenille analogue. Mais M. de Peyerimhoff, de Colmar (Haut-Rhin), vient de me déclarer qu’il avait obtenu siderana plusieurs fois ex larvé d’une chenille qui vit dans les tiges de Scabieuses des champs, aux environs de Strasbourg. Je suppose qu’une fois au fait des habi- tudes de cette chenille, il ne sera pas difficile de s'emparer de l’es- pèce, qui était peu répandue en France du moins.

100 Observations sur la manière de vivre de la Segestria florentina, Arachnide de la tribu des Quadripulmonées, par M. H. Lucas.

L’auteur fait connaître cet intéressant travail qui est in- séré dans ce volume pages 309 et suivantes.

(Seance du 25 Avril 1860.)

Présidence de M. le D' AL. LABOULBÈNE.

Communications. M. Valade Gabel, neveu de Latreille, directeur honoraire de l’Institution impériale des sourds-

XLIV Bulletin entomologique.

muets de Bordeaux, adresse, par l'entremise du président, une lettre relative à la note de M. C. Duméril lue dans notre séance du 14 janvier dernier (Bulletin, pages x à v) et surtout aux paroles prononcées à l’Académie des sciences (Comptes-rendus, {ersemestre 1860, t. 1, 14, p. 659, séance du 2 avril) par notre Président honoraire, qui a annoncé qu’il est le premier zoologiste qui ait distribué en famille naturelle toute la série des insectes. Dans cette lettre, qui a été imprimée en entier dans les Comptes-rendus de l'Aca- démie des sciences, 1er semestre de 1860, tome z, 17, page 789, séance du 23 avril, et que la Société ne croit pas devoir reproduire par suite de ce principe que les Annales ne doivent pas donner ordinairement de réimpressions mais des travaux inédits; dans cette lettre M. Valade Gabel ré- clame en l’honneur de Latreille la priorité pour la création des familles naturelles en entomologie.

M. H. Lucas (séance du 9 mai) lit au sujet de la réclama- tion de M. Valade Gabel une ‘note dans laquelle il établit suivant lui l’état des choses et dont il ne demande pas l’im- pression ; il fait connaître aussi la réponse que M. C. Du- méril (Comptes-rendus, 1er semestre de 1860, t. 1, no 18, p. 799, séance du 30 avril) a faite à la note de M. Valade Gabel. M. le docteur Doumerc cite divers passages des pro- pres ouvrages de Latreille et de M. C. Duméril à l’occasion de la question en discussion; plusieurs membres, spécia- lement MM. Aubé, Reiche, Laboulbène, etc., présentent aussi quelques observations, mais la Société ne prend au- cune décision pour ou contre l’assertion de notre Président honoraire, qui, indisposé depuis quelques temps, ne peut en ce moment, à son grand regret, assister à nos réunions.

M. Fairmaire annonce la découverte d’une deuxième espèce du genre Faronus faites aux environs de Toulon par MM. Vesco et le capitaine Martin et il donne la dia- gnose suivante de cet insecte :

2e Trimestre 1860. XLV

FARONUS TELONENSIS. Long. ? mill. Castaneus, nitidus, antennis pedibusque dilutioribus, elytris rufis, capite paulo obscu- riore ; capite medio late sulcato, sulco basi bifido; prothorace late- ribus medio angulato, postice utrinque leviter sinuato, sulcis 2 paral- leiis foveda transversa conjunctis, postice utrinque puncto a grossis et impressione laterali profunda ; elytris prothorace duplo longioribus, stria suturali cum basi haud conjuncta sed punctis 2 terminata, impressione externa obsoletissima. Farono Lafertii simillimus, sed major et articulis antennarum ultimis elytrisque brevioribus dis- tinctus.

Le même membre lit la note suivante :

La première livraison de 1860 de l’Entom. Zeitunng de Berlin contient des notes synonymiques fort intéressantes de MM. Schaum, v. Kiesenwetter, Kraatz et autres; cependant je crois devoir faire quelques réserves, au moins en ce qui me concerne.

Je ne dirai rien de l'assimilation trop facilement établie entre les Nebria Orsinii et Lareynii. Mais je m'arrête au Pogonus viridi- micans, parce qu’il me semble que M. Schaum s’est écarté ici de son impartialité ordinaire. Comment ! il condamne les descriptions de M. Motchoulski à nn ostracisme scientifique, et il veut nous faire di- gérer celles de M. Walil? C’est un peut dur, et M. Schaum lui-même n'avait pu deviner à quoi s’appliquait la description du P, smarag- dinus.

Je proteste en passant contre la reconstruction de l’'Anchomenus atratus ; mais je confesse mon erreur pour l'Harpalus laminatus.

Quant au Trechus distinctus, je n'ose plus en rien dire; M. v. Kiesenwetter le regarde comme une variété de l’angusticollis ; M. Schaum ne trouve aucune différence entre les deux espèces, peut-être le véritable angusticollis m'est-il resté inconnu.

Passons au Georyssus pimelioides. Je connaissais parfaitement la description du G. carinatus, mais j'avoue qu'il m’a paru difficile de dire de mon insecte que ses élytres sont sillonnées, elytris sulcatis, ou : Flügeldecken gefurcht, die Zwischenraiüme schmal, lors- qu’elles sont à intervalles plans et larges, el très obsolètement sil- lonnées.

Et puisque nous voilà tombés sur ce sujet, j'ajouterai :

XLVI Bulletin entomologique.

Que ma Feronia gallega est la même que F. Lacordairei, placée à tort, dans le catalogue de Berlin, entre les F. globosa et Ghilianiü, ce qui m’a fait croire qu’elle leur ressemblait ;

Que le nom du genre Leptomorpha Chev. doit être changé, attendu qu'il existait déjà un genre Leptomorpha créé pr Falder- mann, et que le nom de Leptispa Baly doit lui être préféré.

Que l’'Ertrhinus incanus Rey et Muls, doit être rapporté à mon E. tomentosus, et le Rhyncolus filum des mêmes à mon R. an- gustus, ainsi que le Phlæophagus populi Chevr.

M. Delarouzée adresse la note suivante sur le Paussus Favieri Fairmaire :

&, dernier segment abdominal fortement échancré.

@, dernier segment seulement sinué.

Ayant repris un certain nombre d’individus de cette espèce, j'ai pu mw’assurer qu'ils n'avaient en aucune façon la faculté de lancer une sorte de vapeur détonnante, à la manière des Brachinus.

Lorsque la pierre sous laquelle se trouve la fourmilière est échauf- fée par le soleil, ils s’y cramponnent, et, lorsqu'on la retourne, après être restés quelque temps immobiles au milieu des fourmis qui cou- rent précipitamment autour d'eux, ils se décident à fuir, mais leur démarche est lente et maladroite. Si on les tourmente avec un brin de paille, ils font suinter de chaque côté de l’avant-dernier anneau de l'abdomen une gouttelette de liqueur visqueuse, d’un jaune ver- dâtre, ayant l'aspect de celles des Coccinelles ; je n’ai trouvé à cette liqueur ni odeur ni saveur, probablement à cause de sa trop petite quantité.

M. H. Lucas communique la note suivante :

J'ai déjà eu l'honneur de communiquer à la Société plusieurs indi- vidus de l’'Hetrodes Guyonii Serv., rarissime locustaire que je n’ai trouvé qu’une seule fois en Algérie, c’est en juin 1850 en me rendant de Boghar à El-Aghount. On doit se rappeler aussi que j'ai fait pas- ser sous les yeux de mes collègues une belle variété de cet Orthop- tère chez laquelle les taches rouges qui ornent l'abdomen avaient entièrement disparu. Enfin, tout dernièrement, j'ai dit que cette es- pèce habitait aussi l’ouest de nos possessions africaines, particuliè-

2e Trimestre 1860. LXVIL

rement les environs de Lalla-Maghrnia. Tous ces individus des deux sexes que j’ai communiqués étaient adultes et jusqu'à présent on ignoräit le jeune âge de ces Locustiens. A son retour de l’ouest de l'Algérie, notre confrère M. Cotty eut obligeance de me donner plusieurs insectes contenus dans l'alcool et parmi lesquels j’eus l’ex- trême plaisir de rencontrer un individu très jeune de l’Hetrodes Guyonii. Lorsqu'on étudie cet Orthoptère dans le jeune âge, on est frappé de la différence qui existe entre les individus adultes, et on serait presque tentés d'en faire une espèce. En effet, dans le jeune âge il est d’un bleu violacé et il n’y a que les tubercules du thorax qui soit d’un rouge corail, tandis que toute la partie postérieure est d’un bleu violacé. Quant aux taches qui ornent l'abdomen, elles sont beaucoup plus nombreuses que dans l’âge adulte et sont blanches au lieu d’être rouges.

Lecture. M. le docteur Strauch, de Saint-Pétersbourg, communique, par l'entremise de M. Reiche, le Catalogue systématique des Coléoptères décrits ou mentionnés dans les Annales de la Société depuis 1832 jusqu'à et y compris 1859. La Société renvoie ce travail aux commissions des tables des Annales et de publication.

(Séance du 9 Mai 1860.)

Présidence de M, le D' Az, LABOULBÈNE.

M. Thibésard, de Laon, assiste à la séance.

Communications. M. Gautier des Cottes adresse une note en réponse aux observations de M. Tournier (Bull., 1860, pages xxv et xxvi) sur trois Coléoptères indiqués par lui comme nouveaux. M. Gautier des Cottes proteste contre les assertions de M. Tournier, annonce qu’il maintient

XLVLI Bulletin entomologique.

comme constituant des espèces nouvelles ses Carabus gla- cialis, Anchomenus antennatus et Molops (Feronia) Tour- nieri (Bull., 1859, pages ccix à CCx1); il indique de nouveau les caractères distinctifs de ces espèces, dit qu'il les tient à la disposition de ceux de ses collègues qui voudraient cons- tater leur validité spécifique, et se propose de nous donner la figure de son Carabus glacialis avec une description détaillée faite d’après de nouveaux types qui lui ont été adressés.

M. Ch. Brisout de Barneville dit : 1e que le Catopsi- morphus Marqueti a été trouvé par M. Delarouzée à Col- lioures avec de petites Fourmis; 20 que l’Adelops Bonvou- loirii a été pris par le même membre dans les grottes de Villefranche près de Prades, au mois d’avril; 30 que le Cla- viger longicornis a été rencontré par lui, également dans le mois d’avril, dans les environs de Saint-Germain, en com- pagnie de la Formica flava.

M. Leprieur montre : une série d’Auletes maculi- pennis dont les unes ont les élytres rouges sans taches, et arrivent, par des passages presque insensibles, à présenter ces mêmes organes noirs également sans taches; et 20 quel- ques individus de l’'Hydrophilus (inermis) pistaceus Laporte qui diffèrent énormément de forme générale.

M. Lucas communique la note suivante :

Tous les naturalistes qui ont étudié les animaux articulés nourris par les grottes de la Carinthie, de la Carniole et de l’Ariége, ainsi que du Mammouth dans l'Amérique du Nord, n’avaient encore fait connaître que des Crustères, des Arachnides, des Thysanures et des Insectes appartenant aux ordres des Coléoptères et des Orthoptères. Jusqu'à présent aucun articulé de la troisième classe ou de celle des Mytiapodes n’avait encore été signalé, et la rencontre qui vient d’être faite d’un Diplopode dans la grotte de l’Ours, en Lombardie (Buco del Orso), est une découverte excessivement remarquable au point

92e Trimestre 1860. XLIX

de vue entomologique. En effet, cette découverte vient en quelque sorte compléter la faune entomologique souterraine en représentant un annelé dont toutes les espèces connues jusqu'à présent n'avaient encore été observées que vivant à la lumière. C’est à notre zélé col- lègue M. Leprieur que la science est redevable de cette découverte qui mérite de fixer l'attention, non seulement à cause des conditions toutes particulières dans lesquelles cet annelé a été rencontré, mais en ce qu'elle vient enrichir la faune entomologique d'Europe d’un Diplopode appartenant à un genre qui était représenté seulement par une seule espèce, Ce Diplopode, qui appartient au genre Stron- gylosoma de M. Brandt, est très voisin du Strongylosoma pallipes des auteurs, avec lequel cependant il ne pourra être confondu à cause de la longueur des antennes et des pattes. Il en diffère encore par d’autres caractères, que j'exposerai dans une note que je destine à nos Annales. En attendant, c’est sous le nom de Strongylosoma speluncarum que je propose de désigner cette nouvelle espèce.

Lectures. M. Ch. Brisout de Barneville fait connaître la description de deux espèces nouvelles de Lomechusa pro- pres à la Faune française, ainsi que celles de diverses Cas- sida (Voir page 345 et suivantes).

M. le docteur Coquerel adresse un mémoire, accom- pagné de deux planches coloriées, sur les Orthoptères de Bourbon et de Madagascar, contenant la description des Achrioptera (nouveau genre) fallax Coq.; Menandroptera

inuncans Serv.; Raphiderus (nouveau genre) scabrosus Coq. et Phymateus saxosus Coq.

M. L. Dufour envoie les sept notices dont les titres suivent : {0 Notice nécrologique sur le professeur Mieg ; 20 sur l’Euchalris Miegii (nouveau genre et nouvelle espèce de Chalcidites) et sur quelques autres Hyménoptères de ce groupe; sur une nouvelle espèce d’Astata (A. Miegii); sur une nouvelle espèce de Bembex (B. bipunctata); sur une nouvelle espèce de Cephus (C. flaviventer) ; sur l'Epeira sericea et le Pompilius croceicornis, avec quelques considé-

L Bulletin entomologique.

rations sur leur habitat géographique: ces divers travaux accompagnés d’une planche peinte par M. Mieg; et 70 sur une nouvelle espèce de Phalangopsis (P. Linderi), habitant les grottes des Pyrénées-Orientales.

M. Bruand d'Uzelle adresse deux Mémoires : Sup- plément à l’ouvrage de Godart et Duponchel, contenant la description et les figures de cinq Lépidoptères, et 20 des- criptions et figures de diverses espèces de Pterophorus.

Membre reçu. M. Eugène Quétin, à Marseille, présenté par M. Peyron.

(Séance du 23 Mai 1860.)

Présidence de M. le D' AL. LABOULBÈNE.

M. le docteur Lespès, de Bordeaux, assiste à la séance.

Communications. M. le docteur Aubé de retour d'une excursion entomologique qu'il vient de faire dans le midi de la France, en compagnie de M. le docteur Grenier, fait les communications suivantes :

Malgré le froid et le vent qui, dit-il, ont à peu près régné l’un ou l’autre pendant toute la durée de son voyage, il a été assez heu- reux pour trouver quelques espèces remarquables, et entre autres : le Callicnemis Latreillei, le Lema Hoffmanseggii, le Boreaphilus velox, le Faronus Lafertei et l'Anophthalmus Ray- mondi.

M. Aubé insiste surtout sur l’aimable accueil qu’il a reçu à Toulon de la part de notre collègue M. le capitaine d'artillerie Martin, qui a bien voulu lui offrir quelques Coléoptères des environs de la ville et lui sacrifier un des deux seuls exemplaires qu’il possédât de l'Amau- rops Gallicus, espèce encore fort rare dans les collections et décou-

: 2e Trimestre 1860. LI

verte il y a environ deux ans aux environs d'Hyères par M. Dela- rouzée.

A leur arrivée à Saint-Raphaël, près Fréjus, MM. Aubé et Grenier ont été reçus par M. Raymond, un de nos plus fervents entomolo- gistes, avec une cordialité toute fraternelle. Notre collègue s’est mis à leur disposition pendant tout le temps de leur séjour dans cette localité, leur a largement ouvert ses cartons de doubles et s’est cons- titué leur cicérone pour les guider dans leurs chasses avec un désin- téressement qui malheureusement est assez rare chez les entomolo- gistes, dont un très grand nombre, considérant les insectes comme denrées commerciales, se garderaient bien d'indiquer à qui que ce soit les moyens qu'ils croient posséder seuls de se procurer telle ou telle espèce, MM. Aubé et Grenier étaient chaque jour accompagnés par M. Raymond, qui leur indiquait les localités propres à chaque espèce qu’il avait lui même prise antérieurement. Ses propres chas- ses leur étaient souvent sacrifiées, surtout lorsqu'il s'agissait de prendre le Callicnemis, espèce assez difficile à se procurer en rai- son de sa manière toute particulière de vivre, cet insecte crépuscu- laire ne se trouvant que pendant quelques minutes entre la chute du jour et la naissance de la nuit. M. Aubé avoue humblement que sans les indications précises de M. Raymond et surtout sans le secours de ses yeux exercés à cette chasse, ni M. Grenier ni lui n'auraient pris un seul exemplaire de ce curieux insecte.

Le même membre fait également part à la Société d’un fait fort intéressant qui a rapport à la manière de vivre des insectes aveugles trouvés jusqu'alors dans les grottes obscures et naturelles ; c’est que ces conditions ne sont pas indispensables à l'existence de ces insectes, puisque M. Ray- mond a pris aux environs de Toulon plusieurs exemplaires de l’Anophthalmus Raÿmondi dans une cave abandonnée depuis longtemps et ayant fait partie d'un ancien monas- tre. Cette cave est construite en maçonnerie.

M. L. Buquet dit qu’il a pu constater de nouveau cette année, aux Champs-Elysées, que la décortication des arbres était très loin de les préserver des attaques des insectes,

LIT Bulletin entomologique.

comme on l’espérait ; c’est ainsi qu’il a vu spécialement un Orme, privé presque entièrement de son écorce, couvert par des myriades de Scolytes.

M. le Secrétaire ajoute qu'il a été à même de faire la même remarque sur plusieurs arbres des anciens boulevards extérieurs de la rive gauche, et que d’après ces faits et plu- sieurs autres observés par divers entomologistes, il pense qu’il faudrait renoncer à un procédé coûteux, le plus sou- vent inutile et qui rend les arbres désagréables à la vue.

Lecture. M. H. Lucas fait connaître une note sur l'habi- tat de la Leptopodia {Inacchus) sagittaria Fabr. (Voir ce vo- lume, page 326).

Décision. Aucun membre du bureau ne pouvant se ren- dre à l’excursion entomologique en Franche-Comté, qui va avoir lieu prochainement, la Société indique M. Delamar- che pour y remplir les fonctions de président, M. Emm. Martin celles de secrétaire et M. Fallou celles de trésorier- archiviste.

Membre reçu. La Société admet au nombre de ses mem- bres M. de Norguet, à Lille, présenté par M. Chevrolat.

(Séance du 13 Juin 1860.) Présidence de M. le D' V. SIGNORET, 1°° vice-président.

MM. les docteurs Kraatz, de Berlin, et Ch. Coquerel, as- sistent à la séance.

Correspondance. M. le docteur Sichel donne lecture d’une lettre qu'il a reçue, comme ancien président de la Société,

2e Trimestre 1860. LIT

par laquelle S. E. M. le Ministre de l'instruction publique annonce qu'il vient d’accorder à notre association une somme de 300 francs sur les fonds destinés comme encou- ragement aux réunions scientifiques.

Communications. M. le Secrétaire annonce que l’excur- sion entomologique aux environs de Paris a eu lieu dans la forêt de Rambouillet le dimanche 3 juin 1860, et que la réunion provinciale en Franche-Comté a s'ouvrir la veille de notre séance, le 12 juin, à Besançon.

M. le docteur Kraatz montre plusieurs Coléoptères européens très rares ou nouveaux; il cite spécialement les suivants :

Peltis procera Kraatz, Grèce. Glaphyrus modesta Kie- senw., Grèce. Cyphosoma insularis Kiesenw., Grèce. Homocotarsus Chaudoirii Hocht. Anthaxia nov. spec. Carabus arrogans Schaum, variété bien caractérisée du Ca- rabus Ullrichii, à élytres presque lisses, dorées. Carabus punctato-auratus, à côtes des élytres souvent interrompues.

M. Gautier des Cottes adresse les observations sui- vantes relatives à divers Coléoptères propres à la Faune de la Corse :

LUCANUS SERRATICORNIS Fairm. (Ann. Soc. Ent, Fr., p. 275, 1859, t. VI). C’est, en effet, un Lucanus bien distinct du Luc. Ca- pra Oliv. J'ai pris, le premier, cet insecte en Corse en 1835, au bas de la place Saint-Nicolas, à Bastia. Il vole au crépuscule extrêmement lentement, toujours près de la mer. Pendant mon séjour de quatre années en Corse, je ne pus en récolter que deux exemplaires d ; j'ai tout lieu de croire que la larve de ce Priocéride vit dans le Quercus suber (chêne liége). Les individus récoltés par moi étaient érès dé- primés et les mandibules planes en dessus. C'est Solier, à Mar- seille, et M. Dupont, à Paris, qui eurent les deux seuls individus provenant de mes chasses. Je suis surpris que le premier de ces en-

3e Série, TOME vin. Bulletin v.

LIV Bulletin entomologique.

tomologistes n’ait pas publié la découverte de ce nouveau Lucane que j'avais dénommé Lucanus corsicus? (inéd.)

20 PAcHYPUS CANDIDÆ (Petagna) Muls. P. cornutus Olivier. Le & est très commun aux environs de Bonifacio. Mais il en est autrement de la $. C'est encore moi qui, le premier, introduisis sur le continent l’insecte, trouvé par M. Vieux, en 1829, car j'en remis deux exemplaires, en 1835, à Solier, à Marseille. Et c'est proba- blement sur un de ces individus que la description en fut faite, J'igno- rais complétement (comme le dit M. Mulsant, page 392, dans son ouvrage sur les Lamellicornes de France) que cet insecte eût été communiqué à l’Académie de Turin par M. Géné, avec d’autant plus de raison que ces Pachypus $ provenaient de la même source que la mienne, et avaient été donnés par M. Vieux, capitaine adjudant de place à Bonifacio, qui ne possédait que les deux que je remis à Solier. Ce Mélolonthide paraît abondamment, certaines années, vers la fin de mai; il vole le jour par un soleil brûlant et recherche de pré- férence les terrains argileux desséchés par le soleil. C’est, en effet, dans les fissures de ces terrains que la $ se réfugie pendant le jour ; et c'est en suivant le & au vol qu’il faut remarquer le lieu il s’abat ; puis ensuite observer sa marche jusqu’à l’endroit il se met à creu- ser et cherche à s’enfoncer ; vous êtes alors à peu près sûr d’y trou- ver, à une certaine profondeur, un Pachypus $. Mais cette chasse est fort diflicile et très pénible ; malgré mes jambes de jeune homme, à cette époque, j'avais beaucoup de peine à suivre le vol de ces Pa- chypus, qui me lassèrent pendant huit jours pour prendre une seule G. La variété noire du 4 est un peu plus rare que le type qui est ordinairement jaune,

PERCUS corsIGUs Dei, et loricatus Auct, cit. J'ai remarqué, pendant mon séjour en Corse (et j’ai retrouvé ce fait relaté dans mes notes manuscrites), que les Percus corsicus Dej., mais surtout (Lo- ricatus Dej. ou Ramburi Lap. (ces deux dernières espèces étant pour moi identiques) se rencontraient sur les grandes routes toujours aux changements de temps. Dès l'instant le mauvais temps s’an- nonçait, j'étais certain, sur la route de Bastia à Pietra-Nera, de ren- contrer une grande quantité de Percus auprès des bouses,

2e Trimestre 1860, LY

Sur les instructions de Solier, je me mis à la recherche du Cossyphus ovatus Dej., Cat., p. 199. Cet auteur prétendant que cet Hétéromère était assez répandu en Corse. Mais, malgré mes re- cherches, il ne me fut pas possible de le rencontrer, Je remarque que, dans le catalogue détaillé des espèces trouvées par feu La- reynie pendant son séjour en Corse, et publié par M. Fairmaire (page 268, Ann. Soc. Ent. Fr., t. VI, 1859), cet insecte n'y est pas mentionné; ce qui me fait supposer que cet infortuné collègue ne fut pas plus heureux que moi pour la capture de ce Cossyphide,

Le même membre annonce également : qu'il vient d'apprendre par un collégue espagnol, qui se trouvait au Maroc lors de l'expédition de son gouvernement, que le Ca- rabus Aumontii Lucas (sous-genre : Macrothorax E. Desm.) y avait été abondamment récolté; 20 que le Pæcilus cupri- pennis L. Fairm. (Ann. Soc. Ent. Fr., 4852, p. 70, et 1858, p. 764) n’est autre que le purpurascens Sturm et Deij. (Sp., t. III, p. 224) : le type du comte Dejean provenait de Tan- ger, par Salzman et Goudot; celui de M. Fairmaire, de Barbarie; et depuis M. Gautier des Cottes a reçu deux exemplaires d’Andalousie qui sont identiques, ainsi qu'il s’en est assuré en examinant les individus de plusieurs col- lections.

M. le docteur Boisduval met sous les yeux de la So- ciété des Lépidoptères de la Sibérie orientale, principale- ment des bords de la Léna et du fleuve Amour, qu’il doit à la munificence de M. Ménétries, de Saint-Pétersbourg.

Ces insectes ont été recueillis par M, Maack, envoyé par la Société de Géographie pour reconnaître le cours du Viloui jusqu’à son con- fluent dans la Lena, ainsi que les aflluents supérieurs de l'Amour jus- qu’à sa partie la plus méridionale, et par M. Schreuck, voyageur de l'Académie des sciences, qui a exploré tout le cours l'Amour jus- qu'à son embouchure dans l'Océan. Ces messieurs ont rapporté de leurs longs et pénibles voyages deux cent douze espèces de Lépi- doptères, dont une quarantaine entièrement nouvelles, ont été dé-

LVI Bulletin entomologique.

crites et figurées par M. Ménétries dans son excellent ouvrage (Rei- sen im Amur-lande). M. Boisduval fait observer que quelques-unes des espèces, ainsi que le remarque très judicieusement M. Ménétries dans son travail, ont une certaine analogie avec quelques Lépidop- tères de l'Inde et de la Chine, mais que la plupart ont des formes européennes, Notre collègue fait aussi observer que la Rhodocera Aspasia n’est probablement qu'une modification de notre Rhamni, avec les ailes plus fortement anguleuses, et qu’il est bien connu que les mêmes espèces indiennes qui se retrouvent en Chine ont tou- jours les angles beaucoup plus sensibles, Il croit aussi que la Pieris melete n’est qu'une petite variété bien légère de l’'Eruta de nos col- lections qui se trouve dans l'Himalaya, Le beau Papilio Maackii est un type propre à l’Asie méridionale et centrale; il se place entre les Payp. Alliacmon de la Cochinchine et le Bianor de la Chine, M. Bois- duval ne croit pas que l’on puisse considérer comme une bonne es- pèce la Leucophasia amurensis ; il la regarde à peine comme une variété de notre sinapis, à forme un peu plus allongée.

M. Chevrolat, au sujet de cette communication, mon- tre un catalogue, avec quelques descriptions, que vient de publier M. de Motchoulsky, des espèces de Coléoptères re- cueillis dans les mêmes localités par les mêmes voyageurs.

M. H. Lucas communique la note suivante au sujet des dégâts causés par un Crustacé de l’ordre des Isopodes.

Au petit appartement que je possède au Jardin des Plantes est an- nexée une cave remarquable par sa fraîcheur et surtout sa grande humidité. Elle donne asile à plusieurs annelés, particulièrement à la Cermalia lineata, au Blaps mortisaga et à un Crustacé isopode de la tribu des Porcellionides ; j'y ai trouvé aussi un Mollusque, le Limax ater. Dans cette cave, exclusivement destinée à conserver du vin, je remarquai depuis bien longtemps que les bouchons des bouteilles étaient rongés et parcourus de sillons plus ou moins pro- fonds. Je ne sus d’abord à quel annelé attribuer ces ravoges, mais comme ils n'étaient pas très grands je n’y attachai d’abord qu’une très faible importance. Cependant ayant laissé vieillir du vin pendant plusieurs années, je m'’aperçus que les bouchons des bouteilles,

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après un séjour de trois ou quatre ans, particulièrement ceux placés sur le sol, étaient rongés de manière à être très amincis à leur extré- mité, et craignant que ces dégâts ne s'étendissent jusqu’à la partie du bouchon engagée dans le goulot, et nuisissent au vin, je me mis alors à la recherche de l’articulé cause de ces ravages. Ce n’est pas à la Cermatia lineata, Myriapode que je n’ai trouvé que très rarement, ni au Limax ater, quoique plus commun, ni au Blaps mortisaga, assez abondamment répandu, qu’il faut attribuer ces dégâts, mais bien au crustacé Edriophthalme que j'ai signalé plus haut et que j'ai fini par rencontrer en très grande quantité. En effet, ayant soulevé les bouteilles qui sont sur le sol et qui forment par conséquent la première couche, je découvris des familles entières de ces crustacés placés autour des bouchons, en train de les ronger, et appartenant à des sexes et à des âges différents. En examinant cet Isopode, je ne tardai pas à m'apercevoir que ce crustacé, si abondamment répandu, n’était autre que l’Oniscus murarius des auteurs. On sait que ces Isopodes se nourrissent de matières végétales plus ou moins en dé- composition, mais jusqu’à présent je ne sache pas que cet Edrioph- thalme ait été signalé comme nuisant au liége et attaquant particu- lièrement cette écorce employée sous la forme de bouchons et des- tinée ensuite à boucher les bouteilles de vin que l’on conserve dans les caves.

Lectures. M. v. Kiesenwetter adresse, par l'entremise de M. le docteur Sichel, une réponse, dont il est donné lec- ture, aux observations de MM. Amyot et Reiche, relative- ment à la nomenclature eutomologique et spécialement en ce qu’il a été décidé lors du congrès de Dresde.

M. Leprieur lit un mémoire sur l'emploi de l'alcool saturé d'acide arsénieux pour la conservation des collec- tions entomologiques. Plusieurs membres, spécialement MM. Boisduval, Lucas et Sichel, prennent la parole à ce sujet, et, sur la demande de M. Leprieur, une Commission, composée de MM. Aubé, de Bonvouloir, Buquet, Fairmaire, Guérin-Méneville, Lucas et Reiche, est chargée, conjuin-

LVI Bulletin entomologique.

tement avec l’auteur du mémoire, d’instituer des expé- riences pour vérifier la bonté du procédé indiqué.

M. Matthews envoie, par l'intermédiaire de M. Fair- maire, une note contenant des remarques sur quelques Trichopterygidæ d'Angleterre.

M. Gautier des Cottes adresse la description d’une nou- velle espèce de Staphylinien du genre Ocypus (Voir ce vo- lume, page 368).

Membre reçu. M. Chéron, au Bouscat, près Bordeaux (Gi- ronde), présenté par M. le docteur Lespès.

Membre démissionnaire. M. Caulle, percepteur des con- tributions, à Saint-Dié (Vosges).

(Séance du 27 Juin (860.) Présidence de M. le D' AL. LABOULBÈNE.

M. le baron Edgard de Harold, de Munich, et M. le doc- teur Kraatz, de Berlin, assistent à la séance.

Communications. M. Guérin-Méneville donne quelques détails relativement aux produits entomologiques qui fai- saient partie de l'exposition d'agriculture qui vient d’avoir lieu à Paris. Cinq collections spéciales s'y faisaient remar- quer, celles : de notre collègue le frère Milhau, de Beau- vais, contenant un grand nombre d'insectes nuisibles et utiles; 2e de notre collègue M. Emile Mocquerys, d'Evreux, au nom de la Société d’horticulture de Rouen, renfermant également des insectes nuisibles et utiles, mais particuliè- rement ceux du département de la Seine-Inférieure ; de M. Mathieu, au nom de l'Ecole forestière de Nancy, pré- sentant les insectes nuisibles aux forets, ainsi que des bois

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offrant leurs dégâts; 40 de M. le docteur Eugène Robert, montrant les insectes destructeurs des promenades de Pa- ris; de M. Guérin-Méneville lui-même, contenant une série de tous les âges du ver à soie du Vernis du Japon, ainsi que de leurs produits.

Au sujet de cette dernière remarque, notre collègue donne des détails intéressants sur les croisements qu'il a obtenus des Bombyx cynthia et arrhindia, et qu'il cherche aujourd’hui à ramener aux types primitifs. Il montre égale- ment de nouveau que le Bombyx cynthia doit être élevé en plein air, il réussit beaucoup mieux que dans les en- droits clos, et termine en faisant observer que la soie de cet insecte peut facilement être filée.

M. H. Lucas communique la note suivante au sujet des transformations d’un Hyménoptère gallicole :

Je ferai passer sous les yeux de la Société plusieurs galles re- cueillies sur des Chênes (Quercus toza) aux environs de Saint- Sever et qui sont remarquables par leur légèreté et surtout leur forme qui rappelle un peu celle du fruit du Néflier. Elles sont très développées, et de ces excroissances sont sortis des Hyménoptères que M. Doumerc et moi nous considérons comme appartenant au genre Diplolepis de Geoffroy. En étudiant ces Hyménoptères qui habitent de si grosses galles et dont chacune ne donne asile qu’à un seul individu, nous avons rapporté ces gallicoles au Diplolepis pal- lidus ou plutôt au pericillatus des auteurs. C’est en octobre 1859 que ces galles nous ont été remises, et c’est seulement vers la fin du mois de mai 1860 que nous avons obtenu des insectes parfaits. Quand on examine l'ouverture pratiquée par ces insectes aux galles dans lesquelles ils subissent leurs diverses transformotions, on re- marque qu'elle est située sur le côté et se montre à l'extérieur sous la forme d’un rond plus ou moins parfait. Quand cette espèce est sur le point de se métamorphoser, elle se construit dans le centre de cette galle une coque ovalaire, d’un blanc jaunâtre, d’une consis- tance friable, puis une galerie partant de cette coque et aboutissant à l'enveloppe extérieure, Je ne pense pas que ce soit la larve qui

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prépare préalablement la sortie de l'insecte parfait, afin qu’il puisse s'échapper sans difficulté aucune de la galle dans laquelle il a subi les diverses phases de sa vie évolutive. Je crois que l’on doit plutôt attribuer cette galerie qui aboutit d’une part à l'ouverture pratiquée au cocon et de l’autre à celle qui se voit au côté externe à l’insecte parfait, En effet, lorsqu'on étudie les organes buccaux de cet Hymé- noptère, on remarque qu'ils sont de consistance à pouvoir opérer ce travail et à entailler la closion qui le sépare du moule extérieur. Enfin, je ne terminerai pas cette note sans faire remarquer que tous les individus que nous avons obtenus de ces galles irrégulières ap- partenaient au sexe femelle.

M. L. Buquet montre à la Société un Coléoptère très rare pour la Faune parisienne, le Thanasinus quadrimacu- latus, qu’il a pris le jour même aux Champs-Élysées sur un orme attaqué par les insectes.

Lectures. M. L. Buquet communique une notice conte- nant la description de nouvelles espèces de Coléoptères Longicornes auxquelles il assigne les noms de : Pyrodes æneus, Aulacopus Feisthamelii, Copiocephalus quadrispino- sus, Meroscelisus opacus, Plocæderus bipartitus, Chlorida denticulata, Prodontia plagiata, Anoplomerus globulicollis, spinipennis, quadriguttatus, angusticollis, Lissonotus? qua- drisignatus et Brasiliensis. Notre collègue communique également un nouveau genre provenant de Cayenne, voisin des Spastica Dei. et des Zonitis Fabr., et remarquable sur- tout par la forme singulière des pattes intermédiaires.

M. L. Fairmaire lit les diagnoses de quatre nouvelles espèces de Coléoptères (Voyez ce volume, p. 338).

M. Reiche fait connaître la description d'une nouvelle espèce de Microtelus (Voy. p. 334).

Membre reçu. M. Henri Benvenuti, à Florence, présenté par M. L. Fairmaire.

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